mardi, 16 décembre 2025
Face à la crise, une autre Europe

Face à la crise, une autre Europe
Pierre Le Vigan
La crise est en Europe, l’Europe est en crise. Nous l’analysions en 2012. Si les choses se sont aggravées, les origines de la crise économique restent les mêmes : la crise des économies et des sociétés européennes est avant tout une crise de la domination d’une certaine économie, financiarisée. Au détriment des producteurs européens.
Le présent texte est un issu d’un entretien. Il date du 18 octobre 2012 et a été publié dans le livre collectif Face à la crise, une autre Europe, édité par Synthèse nationale éditions en 2012, sous la direction de Roland Hélie. Nous avons actualisé cet entretien en 2021. Les 10 dernières années n’ont pas infirmé nos analyses, mais ont accru nos raisons d’être inquiets face au cours actuel des choses. Mais aussi nos raisons de lutter, et notre envie de ne pas laisser le pays aux mains de ses fossoyeurs : les agents des puissances d’argent et d’un pacte mondial de corruption dont le Great Reset est un élément majeur.
1 - La crise remonte, dit-on, à 2008. Estimez-vous que ses causes sont beaucoup plus anciennes ?
Depuis 2007 se sont succédé une crise financière (les ’’subprimes’’, des crédits à taux élevés amenant à une flambée des prix de l’immobilier) puis une crise bancaire, avec la faillite de certains établissements de crédit en 2008. Cela a généré une crise des Etats eux-mêmes, prenant en charges les déficits des banques, les renflouant et les sauvant. Ceci s’est manifesté par un déficit accru de leurs budgets, notamment sociaux, mais aussi par une réduction de leurs dépenses, même dans les domaines régaliens (défense, police, justice). Ce sont ensuite les banques, sauvées par les Etats, qui ont prêtés aux Etats, incapables de boucler leurs budgets sans déficits.
Compte tenu de la globalisation des systèmes financiers, la crise venue des Etats-Unis s’est diffusée partout. La seule crise des ‘‘subprimes’’ a abouti à la perte de quelques 2000 milliards de dollars, soit environ le PIB de la France d’alors (2008). Puis est intervenu le plan de sauvetage des banques américaines. Il a été de l’ordre de 700 milliards de dollars. Les Etats ont ensuite mis sur pied des plans de relance de l’économie : ce furent des plans nationaux. Ils ont eu un effet très modeste. En 2012, dans les plupart des pays d’Europe, la non-croissance s’est confirmée, quand ce n’est pas la récession pure et simple. Le chômage s’aggrave, les plans de réduction des déficits sont à l’évidence intenables, et pas seulement en Grèce.
C’est dans la mesure où aucun problème économique n’a été réglé début 2020 que le Covid a été un prétexte pour engager une dévalorisation massive de l’argent (du Capital) par la mutualisation partielle des dettes d’Etat, et par un plan de relance (subventions et emprunts de 750 milliards d’euros). C’est l’hélicoptère à Covid qui a déversé ces sommes, créées par la planche à billets, sur l’Europe. Ces sommes ne correspondent à aucune valeur dans l’économie réelle. Tout ceci était prévu auparavant au nom de l’ « urgence » écologique. Mais il a été plus facile de faire passer ces mesures au nom du Covid 19, à partir d’une savante orchestration de la peur d’une maladie fort peu létale. Le Covid (c’est le virus du covid et non la maladie du covid) a ainsi été l’occasion de faire sauter des verrous qui étaient de moins en moins tenables et de moins en moins tenus : les 3 % de déficit des budgets publics, le taux de 60 % d’endettement. Sur ces 2 critères, la France est à 9 % de déficit, et 120 % de dette. Autant dire que le Covid a été le moyen, qui ne doit pas grand-chose au hasard, d’opérer une transformation du management du Capital. C’est ce que l’on appelle la Grande Réinitialisation (Great Reset), à la suite de Klaus Schwab qui en a défendu le projet dans un livre.
Philippe de Villiers, qui publie Le Jour d’après (Albin Michel, 2021) écrit : « Avec la création de l’OMC en 1995, les grands acteurs de la globalisation avaient voulu un monde sans frontières, les uns par intérêt, pour ouvrir un marché planétaire de masse ; les autres par idéologie, pour remplacer les murs par des ponts et favoriser la fraternité cosmique. Ils connaissaient le risque inhérent à ce monde sans cloisons: une planète hautement pathogène et contagieuse. Ils le savaient et s’y préparaient. Ils attendaient la ‘’fenêtre d’opportunité’’ pour changer la société, pour changer de société. L’affaire a plutôt réussi. » Il poursuit : « La Big Tech s’est enrichie, et le biopouvoir s’est installé durablement avec l’hygiénisme d’État. (…) La biopolitique a tué la politique. Knock a euthanasié Aristote : l’animal social est devenu un asymptomatique désocialisé. » (Figarovox, 14 mai 2021) La surveillance marchande fusionne avec la surveillance numérique. L’enfermement numérique devient obligatoire. Les communautés, les liens, les nations sont sommées de laisser la place aux solitudes grégaires et consuméristes.
Ayant acté la totale désindustrialisation de notre pays, nos gouvernants n’ont gardé qu’un objectif : le contrôle de la population et les profits des gros actionnaires. Déjà, Jospin, de 1997 à 2002, avait largement privatisé. De 2012 à 2017, le gouvernement Hollande s’est lancé dans une politique de soumission accrue à la finance. « Dans 5 ans, Hollande sera un géant ou un nain », affirmait Emmanuel Todd (Marianne, 5 octobre 2012). On a vu le résultat. La politique de Macron depuis 2017 a consisté à la fois à essayer de comprimer les dépenses publiques – mais sans réduire aucunement l’immigration, tout au contraire – notamment à comprimer les indispensables dépenses régaliennes, et à brader à l’étranger ce qu’il restait de nos fleurons industriels. Seuls les profits de la finance intéressent Macron (c’est son cœur de métier) et seuls ces profits sont la préoccupation de ceux qui l’ont porté au pouvoir comme délégué du Capital. Ces gens sont bien entendu les ennemis de notre pays.
* * *
Il faut toutefois remonter avant 2008 pour comprendre la crise. Ses racines sont plus anciennes. Elles remontent à la fin de la convertibilité du dollar en or (1971), à la suraccumulation du capital, dont la genèse est analysée dans Le Capital de Marx (livre III, chapitre 15), à sa perte consécutive de profitabilité, aux différentes formes de dévalorisation de ce capital par obsolescence accélérée, au surenchérissement des matières premières du à leur caractère limité, au coût croissant de leur extraction.
Plus profondément, la crise économique est liée à l’épuisement du modèle fordiste, fondé sur un compromis entre, d’une part, le développement capitaliste et la recherche du profit et, d’autre part, l’extension d’un grand marché rentable de producteurs-consommateurs au pouvoir d’achat en progression. Ce modèle fordiste privilégiait le manager sur l’actionnaire. C’était l’ère des organisateurs analysée par James Burnham, ou encore le « Nouvel Etat Industriel » de John K. Galbraith. C’était les politiques économiques menées en France sous de Gaulle, et aux Etats-Unis sous John F. Kennedy et Lyndon B. Johnson. C’était le fordisme, c’était les trente Glorieuses, et c’était la réalité d’un certain progrès matériel et d’un relatif ascenseur social. C’était donc aussi une certaine forme de circulation des élites. Ce sont les années dont Eric Zemmour a la nostalgie, non sans raisons (même si c’était aussi l’époque, dans les usines, des cadences infernales).
Depuis la fin du fordisme, nous n’avons pas de modèle viable. La richesse se concentre à un pôle de la société, et la pauvreté partout ailleurs. C’est la « société en sablier » (Alain Lipietz, 1998). 50 % des Américains se partagent un peu plus de 1 % de la richesse du pays. 50 % de la population mondiale se partagent 2 % de la richesse mondiale. Il n’est pas besoin d’être un égalitariste forcené pour constater que cet écart est excessif, malsain et même suicidaire. Quand, il y a un siècle, un patron gagnait quelque 30 fois le salaire de son ouvrier le moins bien payé, l’écart est passé à 400 ou 500 fois. Le travail devient rare, les machines ont remplacé les hommes et, plus encore, les hommes les moins bien payés remplacent sans fin ceux qui sont encore un peu mieux payés. Les Cambodgiens remplacent les ouvriers Chinois, en attendant d’être remplacés eux-mêmes par des Africains quand ceux-ci seront pleinement intégrés au marché mondial.
Sismondi (portrait, ci-contre) demandait au XIXe siècle que l’investissement dans les machines donne lieu à une rente servie aux travailleurs devenus en surnombre. Ce peut être le salaire indirect, tel le droit à la formation, l’accès aux soins, etc. Ce peut être aussi les assurances chômage, ou un revenu minimum. Or, sur tous les postes sociaux, y compris ceux qui concernent la santé (avec les centaines de milliers de suppression de lits d’hôpitaux), une formidable régression sociale se manifeste. « Le pouvoir de l’argent permet de neutraliser toutes les tentatives de régulation de la finance », note à juste titre Paul Jorion. Il y a à cela une raison, et elle explique que l’on ne puisse revenir aux Trente Glorieuses même si les gouvernants ne cessent depuis 35 ans de promettre une sortie de crise, après de nouveaux « ajustements », c’est-à-dire de nouveaux démantèlements des protections sociales. En effet, dans la logique du productivisme, l’ « Etat stratège », l’Etat keynésien visant le plein emploi, ne pouvait être qu’une étape. C’est ce qu’il a été. Il eut fallu sortir de la domination du politique par l’économique, en réformant profondément l’Etat, en en faisant un « Etat du peuple tout entier ». Si l’économie est vraiment le destin, la dérégulation est forcément ce vers quoi nous tendons. Or la dérégulation est un tout, comme l’est la mondialisation. La dérégulation concerne le marché du travail, les salaires, les flux migratoires, la finance, et même les moeurs. « La crise impose de supprimer la référence à la durée légale du travail », expliquait François Fillon (10 octobre 2012). C’est le programme qu’a appliqué Macron. Pour les mondialistes, il faut toujours plus de déréglementation. Les premières victimes en sont les peuples. Ceux-ci ont ensuite la solution de subir ou bien de changer radicalement les règles du jeu, comme l’a fait l’Islande.
« L’universel, c’est le local moins les murs », dit Miguel Torga. Il est temps de réhabiliter le local car l’universel qui prétendrait se passer du local tuerait la vie elle-même dans sa chair. Ce n’est pas un hasard si c’est un « petit » peuple comme les Islandais, héritier d’une longue tradition démocratique, qui a donné le signal de l’indépendance retrouvée. De même que c’est dans la « petite » Suisse qu’il y a encore quelques éléments d’une vraie démocratie. « Small is beautiful ». Small peut en tout cas être plus efficace que le gigantisme.
2 - Au-delà d’une simple crise économique, pensez-vous que nous avons affaire à une crise beaucoup plus profonde ?
Nous avons affaire à ce que Pier Paolo Pasolini (photo) appelait un « cataclysme anthropologique ». C’est-à-dire que les cadres mêmes de la vie, les cadres des représentations éclatent. La crise de la transmission, et donc de l’éducation, qui en est un sous-produit, est la conséquence de cette crise.
La crise économique est d’abord une crise de la domination de la vie par l’économique. « L’économisme est bien la grande idéologie actuelle », écrit Peter Ulrich. « Antérieurement, pas une seule forme d’argumentation idéologique n’a exercé d’influence comparable dans le monde. La critique de l’économisme ou la critique de la ratio économique exempt de toute limitation consiste, dans la perspective des sciences humaines, à rattraper un peu ce que le siècle des Lumières a réalisé. » C’est effectivement le paradoxe : les Lumières ont prétendu porter un projet d’émancipation, mais ont abouti à une nouvelle crédulité, à un nouvel obscurantisme : la croyance en la toute-puissance autorégulatrice de l’économie. C’est la traduction philosophique d’une réalité sociologique et politique, et celle-ci a été justement dénoncée sous le nom de dictature de l’argent.
« L'argent, le gros argent n'est, n'a été ni à Droite ni à Gauche. Pour sauver ses avantages les plus abusifs, il n'a cessé de jouer alternativement de la Gauche et de la Droite, le plus souvent même de la Gauche, en exploitant un certain nombre d'idéologies », écrivait Emmanuel Beau de Loménie (La Parisienne, N° « La droite », octobre 1956). (il est vrai qu’Emmanuel Beau de Loménie en tirait des conclusions insuffisamment rigoureuses en mettant en cause, presque seule, une caste issue du 18 Brumaire, les « Jacobins nantis », ou « le syndic de défense des régicides » dont parle Louis Madelin). La crise économique est en fait une crise de la domination de l’économie. Plus profondément, le problème de notre temps est que la domination de l’argent fait que tous les biens sont ramenés à des marchandises. Tout est calculable en argent et tout est calculé en argent. Donc, tous les biens deviennent aliénables. En ce sens, l’homme n’est plus propriétaire de rien, ni de son métier, ni d’une maison de famille, ni d’un patrimoine spirituel, ni du droit de décider du sens de sa vie. « L'argent est la marchandise qui a pour caractère l'aliénation absolue, parce qu'il est le produit de l'aliénation universelle de toutes les autres marchandises. Il lit tous les prix à rebours et se mire ainsi dans les corps de tous les produits, comme dans la matière qui se donne à lui pour qu'il devienne valeur d'usage lui-même », écrit Marx (Le Capital, 1867). Ce que nous vivons est donc, en toute rigueur, une crise non de l’économie, activité qui devrait être limitée à satisfaire les besoins du peuple (la conduite des « affaires de la maison »), mais une crise de la chrématistique, c’est-à-dire une crise de l’accumulation des biens et plus encore de l’accumulation de l’argent.
Avec l’Habeas Corpus de 1679, nous sommes passés de l’idée d’une société bonne à celle de justice dans les rapports sociaux, ce qui n’est pas la même chose. L’équité dans les rapports entre individus est nécessaire, mais elle n’a de sens que dans le cadre d’une pensée du bien commun. Nous sommes ensuite passés avec le triomphe de l’individualisme au XVIIIe siècle à la référence à l’idée d’intérêt comme seul facteur de légitimation : donner libre cours à la recherche de son intérêt serait la meilleure façon d’accroitre la richesse sociale globale, identifiée à ce qui reste du bien commun. Ce qui est bon pour moi serait automatiquement bon pour tous. C’est la Fable des abeilles (1714-1729) de Bernard Mandeville. C’est une habile façon de moraliser la recherche de son intérêt individuel. On n’est pas obligé d’être convaincu.
Si le bien commun n’est que ce qui est mesurable, alors, en effet, comment trouver quelque chose de plus rigoureusement mesurable que la richesse monétaire ? C’est pourquoi une solution purement économique à une crise qui n’est pas qu’économique n’a pas de sens. « Le refus d’envisager d’autres approches de la crise par les partis au pouvoir un peu partout en Europe, leur incapacité à penser hors du tout économique (entendez libéral) ne relève ni d’un complot, ni d’un manque d’imagination. Elle reflète à la fois les rapports de force actuels entre les acteurs et illustre combien le référentiel des hommes politiques est déphasé par rapport à la crise actuelle », écrit Michel Leis. Une civilisation meurt quand ses élites ne comprennent pas la nature d’un processus en cours, ou quand elles en sont complices – ce qui est le cas. Les « élites », ou plutôt les classes dirigeantes sont le moteur du productivisme effréné, de la mondialisation capitaliste, de la consommation et consumation de la planète par l’homme
La crise actuelle est d’une nature très différente des crises précédentes, comme par exemple celle qui a succédé à la défaite de 1870. Alors que l’éducation se répandait dans les années 1870-1880, nous sommes confrontés à une décivilisation, comme l’écrit Renaud Camus. L’homme se re-primitivise. C’est l’obsolescence de l’homme, et pas seulement celle des objets, qui menace. La technophilie devenue technofolie asservit l’homme. Appareillé, des écouteurs aux oreilles, tenu en laisse par ses propres instruments, devenu un appendice de ses propres prothèses, un périphérique de ses propres appareils, l’homme est devenu l’objet de ses objets.
Le culte de la technique amène à penser que tout ce qui est possible doit être réalisé. D’où une nouvelle barbarie sophistiquée, peut-être la pire de toute. Günther Anders affirmait en 1977 que « la tâche morale la plus importante aujourd’hui consiste à faire comprendre aux hommes qu’ils doivent s’inquiéter et qu’ils doivent ouvertement proclamer leur peur légitime » (Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse?, Paris, Allia, 2001). On ne saurait mieux dire.
3 – Peut-on imaginer un instant que les politiciens français et européens actuels soient capables de résoudre cette crise ?
Il n’y a pas de nouveau de Gaulle, capable de prendre des décisions historiques tranchantes, fussent-elles douloureuses. Non que les hommes politiques français et européens soient tous médiocres. Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg, quelques autres parfois n’ont pas formulé des analyses sans intérêt. Le problème est que la plupart des hommes politiques ont du mal à s’élever au-dessus des préoccupations économiques à court terme. Tout est fait au demeurant pour cela, toute la logique du système consiste à faire des élus des relais du système. La dévalorisation et même l’oubli de la culture générale, des humanités, de la culture historique contribuent aussi à leur enlever le recul qui serait nécessaire pour dépasser les préoccupations gestionnaires à court terme.
Dans le même temps, tout est mis en place pour limiter, voire interdire l’expression du peuple sur les sujets essentiels. Or, ce ne peut être que du peuple qu’un sursaut pourrait venir, en liaison bien entendu avec des activités militantes. « Il se trouve des époques violentes où l’Etat renaît pour ainsi dire de ses cendres et reprend la vigueur de la jeunesse … mais ces évènements sont rares », écrit Rousseau (Contrat social, livre II, chapitre VIII).
Il faut un événement déclencheur. Les couvercles les mieux arrimés finissent par sauter sous la pression. Demain est entre les mains du peuple. « Le peuple, qui a l'avenir et qui n'a pas le présent ; le peuple, orphelin, pauvre, intelligent et fort ; placé très bas, et aspirant très haut ; ayant sur le dos les marques de la servitude et dans le cœur les préméditations du génie » (Victor Hugo, préface de Ruy Blas).
4 – Face à cette crise, une autre Europe est-elle concevable ? Si oui, laquelle?
Je souhaite que les nations d’Europe pèsent dans le même sens: indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, rapprochement sans asservissement avec la Russie. Je sais que les nations d’Europe pèseront plus ensemble que séparées. A condition que certaines ne soient pas le cheval de Troie de puissances non européennes. Je suis européen de cœur et je veux une Europe-puissance, mais pas seulement une Europe-puissance, je veux aussi une Europe comme modèle de civilisation. Une Europe-équilibre face aux excès de la modernité.

Nous refusons « la fourmilière américaine tout comme soviétique », disaient les non conformistes des années trente. Aujourd’hui, il s’agit de refuser tout aussi bien la financiarisation/désindustrialisation des économies américaines et européennes que le contrôle social de la Chine « Populaire » et son modèle de développement (à quel prix humain et écologique ?). Une dictature capitalo-communiste, dans le cadre d’une société de surveillance et d’une citoyenneté « à points » ? Non merci. Il faut aussi refuser la désindustrialisation chez nous et le développementisme à tout prix ailleurs pour une autre raison : l’un est la condition de l’autre, l’un est l’autre face de l’autre. C’est parce qu’il n’y a plus d’industrie en Europe – et surtout en France – qu’elle est en Asie.
Il faut assurément que l’Europe retrouve une économie industrielle, que seule l’Allemagne garde (relativement d’ailleurs, car elle est largement sous-traitée en Europe de l’est). Mais ce retour à l’industrie doit se faire de manière ordonnée et responsable par rapport à l’environnement. (il est à noter que notre agriculture productiviste est infiniment plus dévastatrice par rapport à l’environnement que ne le seraient nombre d’industries disparues du paysage de notre pays).
Concernant la méthode, l’objectif d’une Europe confédérale, ce que j’appelle l’Empire européen (un Empire non impérialiste, qui serait l’organisation de la diversité des peuples européens), me parait souhaitable, mais il est évident qu’une Europe confédérée n’a de sens que si elle est aux mains des peuples. Or, la « construction » européenne actuelle en est très éloignée. Dés lors, il faut savoir faire un pas en arrière quand on va dans une mauvaise direction. C’est pourquoi ceux qui prédisent la sortie de l’euro et pensent que nous devons l’anticiper, ou ceux qui pensent que l’euro devrait devenir une simple monnaie commune (si cela est possible), et non pas unique, ne me paraissent pas forcément de « mauvais Européens ».
La condition impérative pour une autre Europe, c’est que les peuples se ressaisissent de leur destin. Le souverainisme national ne me parait pas tenable à long terme, mais il peut être une étape avant de construire une Europe autocentrée, avant un protectionnisme européen, une maitrise européenne des frontières, un souverainisme européen. Une économie autocentrée (André Grjebine, 1980). Actuellement, les peuples ont le sentiment d’être dépossédés d’eux-mêmes, ils considèrent que l’Europe telle qu’elle est, l’UE, contribue à cette dépossession. De fait, l’Europe actuelle est profondément antidémocratique. Il faut remettre la démocratie au coeur de l’action politique, il faut la faire vivre localement, car le local est un fragment du global. Disons-le simplement : les peuples doivent décider. Ils doivent décider de tout et partout. La démocratie n’est pas le « pouvoir de la populace », rappelait Rousseau. Le mondialisme – et la pseudo-gouvernance mondiale qui se profile – se fait au nom d’un cosmopolitisme que Rousseau appelait déjà une « vertu de papier ». La dimension mondiale de nombreux problèmes ne veut aucunement dire que les peuples doivent disparaitre et se fondre dans un moule unique : le producteur-consommateur du grand marché mondial uniformisé. A problèmes mondiaux, solutions locales. Ce sont les diversités de peuples, de culture, de civilisations qui sont la chance du monde.
PLV
Pierre Le Vigan a publié :
L’effacement du politique, La barque d’or
Le grand empêchement. Comment le libéralisme entrave les peuples, Perspectives libres-Cercle Aristote
Eparpillé façon puzzle. Macron contre le peuple et les libertés, Perspectives libres-Cercle Aristote
Le Coma français, Perspectives libres-Cercle Aristote
17:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, crise, crise de 2008, libéralisme, économie |
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Police ou milice?

Police ou milice?
Pierre-Emile Blairon
Blindés de la gendarmerie (Centaures), hélicoptères chargés de gazer les manifestants, CRS en tenue de combat… tout un dispositif jamais vu en France (si ce n’est lors des manifestations des Gilets jaunes) pour abattre… 207 vaches parfaitement saines avec la complicité de certains services vétérinaires soumis à leur Ordre, collaborateur du pouvoir globaliste, tout comme leurs collègues de l’Ordre des médecins avaient persécuté les médecins refusant les faux vaccins lors de la fausse pandémie.
Cet épisode qui a scandalisé la France entière ce 12 décembre 2025 est la suite logique d’une politique voulue par le gouvernement qui gère actuellement la France et qui privilégie et même anticipe l’application des accords passés par la Commission européenne avec certains Etats d’Amérique du Sud (Mercosur) au détriment de la paysannerie française. Nous avions déjà alerté il y a 6 mois les populations des projets radicaux de notre gouvernement qui, non seulement suit aveuglément les directives européennes mais les dépasse avec un zèle inattendu et une violence inédite dans les modalités de leur application. Voir notre article du 30 juillet 2025 : Mercosur en vue : éradication du cheptel français… et de nos paysans avec !
Quand les forces de sécurité retournent leurs armes contre le peuple qu’elles ont pour mission de protéger, quand elles obéissent aveuglément et passivement à des ordres iniques, provenant d’autorités qui dilapident nos ressources et vendent nos entreprises à l’encan, ne deviennent-elles pas une milice au service d'intérêts étrangers ou qui ne sont pas ceux de la Nation ?
Sept membres de ces forces de l’ordre ont sauvé, ce jour-là, l’honneur de leur profession et celui de leurs collègues présents sur place, en refusant de réprimer les paysans présents pour soutenir l’agriculteur obligé de voir l’extermination de son troupeau. Un ancien gendarme, Marc-Jean Clairval, a pris la parole pour rappeler les devoirs et les engagements des forces de l’ordre au service de la patrie [1] et non pas d’un gouvernement, éphémère comme tous les gouvernements.
Les Français ne mourront pas pour BlackRock qui travaille à confisquer nos terres, ni pour Bill Gates qui veut nous faire manger des insectes et de la viande artificielle, ni pour l’Ukraine mafieuse, ni pour l’Otan qui ne rêve que de soumettre la Russie et voler ses ressources, ni pour les institutions européennes corrompues à la solde des globalistes qui nous imposent une immigration débridée, ni pour le Mercosur qui va nous submerger de produits contaminés, ni pour les traîtres qui siègent à l’Assemblée nationale et au Sénat, accrochés à leurs fauteuils bien rembourrés, ceux qui font mine de s’intéresser au sort des citoyens qui les ont élus mais qui, en vérité, s’en balancent éperdument.
Les Français ne mourront pour personne d’autre que leurs familles et leurs amis, et pour rien d’autre que leur terroir, leurs villages, leur qualité de vie, leur patrimoine et leurs coutumes millénaires.
Pierre-Emile Blairon
Note:
[1] https://www.facebook.com/reel/2988191398033538
13:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, actualité, europe, affaires européennes, révolte paysanne |
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États-Unis, Russie et Chine redessinent leurs zones d’influence. L’Europe est ignorée

États-Unis, Russie et Chine redessinent leurs zones d’influence. L’Europe est ignorée
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/usa-russia-e-cina-ridisegnano-l...
L’Europe, à juste titre, s’est préoccupée des pages consacrées au Vieux Continent dans le nouveau document de sécurité américain. Leur sécurité, non la nôtre. Et le mépris envers la classe dirigeante européenne y est apparu évident. Mais les obtus du Bruxelles des eurocrates et les laquais des différents gouvernements étaient trop occupés à se contempler le nombril, tout en pleurnichant, pour se rendre compte que le document de Trump traite aussi d’autres choses.
Ce qui devrait intéresser l’Italie, si elle avait encore une réelle politique étrangère.
Car, en fait, Trump a annoncé qu’il renonçait à un rôle stratégique en Afrique où, de toute façon, les États-Unis resteront pour garantir des affaires pour les entreprises américaines. Question d’argent, mais sans déclencher des guerres.
En même temps, de Moscou, arrivaient des signaux d’abandon du Moyen-Orient. Un choix obligé pour l'essentiel. Trop de chaos y règne, trop de protagonistes sont en lice, trop de favoritisme en faveur d’Israël. Qu’Erdogan se débrouille, qu’il gère la situation. Et avec lui, il y aura aussi des Chinois, des Indiens, des Saoudiens, des Émiratis.
Il vaut mieux s’occuper de l’Afrique, toujours en collaboration ou en concurrence avec les Chinois, les Turcs, les Indiens, les Saoudiens, les Émiratis. Sans Israël, il est même possible de conclure un accord.
Et qui manque? L’Europe, bien sûr. Parce que seuls les proches de notre Giorgia (Meloni) nationale croient encore à la mascarade du plan Mattei. Certes, les Africains prennent de l’argent qui, pour les contribuables italiens, représente beaucoup, mais par rapport aux investissements chinois et indiens, c’est une misère, et ils concèdent quelques affaires économiques. Mais la non pertinence des Européens est totale.
La non pertinence de l’Europe, la non pertinence de l’Italie. Tant dans les pays d’Afrique subsaharienne qu'en Afrique du Nord.
Non pertinents d’un point de vue économique, ce qui est compréhensible. Non pertinents aussi d’un point de vue culturel et, pour l’Italie, c’est encore plus grave.
11:51 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, états-unis, russie, chine, afrique, actualité, politique internationale |
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La République tchèque se désengage de la guerre en Ukraine

La République tchèque se désengage de la guerre en Ukraine
Source: https://mpr21.info/la-republica-checa-se-desentiende-de-l...
Le soutien financier à l’Ukraine continue de diviser les pays membres de l’Union européenne. C’est une partie de poker. Alors que Bruxelles étudie de nouvelles astuces pour «aider» Kiev, la position annoncée à Prague par le futur chef du gouvernement contraste avec la politique d’Ursula von der Leyen et de ses alliés.
Le futur Premier ministre tchèque, Andrej Babiš, a déclaré que la République tchèque ne participerait pas aux garanties que la Commission européenne envisage pour soutenir le financement de l’Ukraine. «Nous n’accepterons aucune garantie pour quoi que ce soit et nous ne contribuerons pas financièrement», a-t-il déclaré.
Cette déclaration intervient à un moment où les dirigeants de l’Union européenne s’apprêtent à débattre d’un plan de prêts, fondé sur la confiscation des actifs russes gelés, tout en intégrant des garanties nationales.
Babiš a renvoyé la question à la Commission européenne, lui indiquant qu’elle devrait explorer d’autres voies pour obtenir du soutien. La position tchèque ajoute une contrainte politique supplémentaire à un moment où plusieurs États cherchent à mettre en place un mécanisme pour prolonger autant que possible la souffrance de l’Ukraine.
Depuis le début de la guerre, les pays européens ont soutenu Kiev par divers moyens: aide budgétaire, prêts, assistance humanitaire, relogement des réfugiés, livraison d’équipements militaires via des initiatives nationales et des mécanismes européens, formation des troupes ukrainiennes, communications satellitaires, entre autres.
L’Union européenne a également mis en place des instruments financiers pour contribuer au fonctionnement de l’État ukrainien, en parallèle des efforts bilatéraux engagés par plusieurs capitales du continent.
Depuis janvier, les États-Unis se sont désengagés de l’Ukraine, estimant que la guerre est perdue. Cette situation a accru la pression sur l’Europe pour qu’elle établisse des solutions de financement plus régulières et moins dépendantes des tiers, ce qui explique l’intérêt croissant pour des accords reposant sur le vol des actifs russes et des garanties publiques.
Le refus annoncé par Prague ne met pas fin aux négociations, mais complique la recherche d’un accord solide sur un mécanisme où les États membres seraient obligés de partager une partie du risque. L’Union européenne devra désormais gérer des positions nationales tout en tentant de maintenir l’aide sans dépenser l’argent qu’elle ne possède pas.
11:36 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, république tchèque, ukraine |
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lundi, 15 décembre 2025
Un détritus du passé: la vieillerie OTAN

Un détritus du passé: la vieillerie OTAN
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/detriti-del-passato-la-vecchia-...
Notre monde, celui de la politique internationale, est envahi de débris. Des restes du passé, laissés sur la plage après un naufrage.
Et ces débris, de vieilles babioles désormais inutiles, encombrent le rivage. Rendant, en substance, difficile la compréhension de la réalité.
L'OTAN, c’est un tel déchet. Ce qui reste d’un naufrage. Et pourtant, très peu semblent en prendre conscience. Au moins ici, dans “l’Occident”. Dans cette Europe encore prisonnière des représentations du passé.
Trump, et plus généralement les Américains, ont été extrêmement clairs. L'OTAN, telle qu’elle est, est un vieux bidule. Et, à certains égards, une simple charge inutile que l'on paie encore. En fait, elle est nuisible.
Il ne faut pas croire que cette position provienne uniquement du magnat Trump et de son entourage. Qui, en tout cas, représentent en ce moment le ventre profond de l’Amérique. La majorité avec laquelle il faut compter, malgré la bonne volonté de nos savants de pacotille.
En réalité, cette insatisfaction américaine remonte à longtemps. Et concerne des personnages qui n’ont rien à voir avec Trump et son univers.
Je me souviens que déjà Dick Cheney, l’ombre omniprésente qui se profilait derrière Bush Jr., parlait avec mépris de la “vieille OTAN”. Vieille et inutile, voire un fardeau pour Washington.
Et la guerre en Irak a été menée par une “coalition de volontaires”. Une “coalition de volontaires” qui, selon l’intention de l’administration Bush, devait prendre la place de la vieille OTAN désormais obsolète.
Remplacée par un nouveau système d’alliances “variables”. Plus dynamique, et mieux adapté à la réalité des choses.
En fait, l’Alliance atlantique est un vieil instrument, devenu inutile avec le temps et l’évolution des scénarios internationaux. Un reliquat de la longue période que fut jadis la Guerre froide.
En substance, un vieux jouet à laisser dans le grenier, dans le meilleur des cas.
Et le comportement de Washington devrait nous en faire prendre conscience clairement.
Les accès de psychose fébrile des représentants de l'OTAN, comme cette incroyable caricature de secrétaire général qu'est Mark Rutte, sont à peine tolérés par la Maison Blanche. Qui, désormais, dialogue directement avec les puissances réelles. Moscou, Pékin. Des adversaires, certes, mais avec qui il faut traiter, et, en gros, partager le monde. Chercher de nouveaux équilibres.
Dans ce monde, beaucoup plus compliqué que celui de la Guerre froide, l'OTAN n’a plus aucune raison d’être. Et ce n’est qu’un encombrant et inutile carrosse maintenu en vie par ceux qui en tirent des avantages personnels. Rôle à jouer et argent à palper, pour être clair.
Un résidu d’une guerre (froide) désormais lointaine.
Un déchet inutile de l’histoire.
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samedi, 13 décembre 2025
Point sur la crise de la Dermatose dans les Pyrénées

Point sur la crise de la Dermatose dans les Pyrénées
Laurent Ozon
Source: @LaurentOzon (X)
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale des bovins à très faible mortalité (1 à 5 %, rarement plus). La morbidité est très variable selon les souches et les conditions environnementales.
Le premier foyer déclaré en France date du 29 juin 2025 en Savoie. Les premiers cas dans les Pyrénées-Orientales datent du 15 octobre, suivis d'une progression rapide vers l’Ariège (9/12), les Hautes-Pyrénées (10/12) et les Pyrénées-Atlantiques (zone réglementée depuis le 11/12).
Le mode de propagation dominant est vectoriel, via des insectes piqueurs (mouches des étables, moucherons piqueurs ou taons), et non par les mouvements d’animaux.Ce point est essentiel. Le virus circule largement dans l'environnement et peut progresser de plusieurs dizaines de kilomètres par semaine, en dehors des couloirs de transport des animaux.

Le vaccin homologué en France, Lumpyvax, réduirait fortement les formes cliniques graves et préserverait la productivité (lait, croissance), mais il n’est pas stérilisant. En clair, les animaux vaccinés peuvent être infectés, devenir porteurs asymptomatiques et continuer à transmettre le virus aux insectes vecteurs. C'est un vaccin productif plus que sanitaire. Il sauvegarde la santé du troupeau mais ne bloque pas la circulation du virus.
Du fait du mode de contamination et de l'efficacité limitée du vaccin, la stratégie officielle d’abattage total suscite une opposition large chez les petits éleveurs. Selon la réglementation européenne (catégorie A, Règlement UE 2016/429), tout foyer confirmé entraîne l’abattage et la destruction de l’intégralité de l’élevage, même si une seule bête est atteinte.
La justification officielle est que cette méthode coupe la source virale locale en éliminant les porteurs cachés. Pourtant, si la circulation du virus est vectorielle, cette stratégie de dépopulation totale semble largement inadaptée. Selon la réglementation, ce serait pourtant la seule façon de maintenir le statut « indemne » nécessaire aux exportations de bovins vivants, de viande etc. – bien que des suspensions d'exportations soient déjà en vigueur hors UE en raison des zones réglementées actuelles (109 foyers au 9 décembre).
Lorsque la transmission est essentiellement vectorielle et généralisée (comme actuellement dans le sud-ouest), l’abattage total, prônée par une technocratie quasi-militarisée, suscite la colère. De nouveaux foyers apparaissent régulièrement sous le vent, indépendamment des élevages abattus. Le modèle belge de 2021 (abattage ultra-rapide ayant stoppé net une introduction unique par camion transportant des animaux) n’est pas transposable. Le virus circule et circulera dans l'environnement. Par ailleurs, la question de l'exportation sera bientôt réglée puisque, quoi que fasse la technocratie, les restrictions liées aux zones réglementées (rayon de 50 km autour des foyer) limiteront drastiquement les exportations dans les mois à venir.
On voit donc apparaître une divergence d'intérêts entre les éleveurs orientés vers le marché intérieur (petites exploitations, circuits courts, production laitière locale), qui subissent des pertes lourdes et les filières export (grands groupes intégrés dont la FNSEA est l'émanation), qui cherchent à maintenir le statut indemne pour conserver leurs marchés (Maghreb, Moyen-Orient, Asie).
Plus fondamentalement, la charge symbolique, en situation de tension sociale, économique et identitaire, de petits éleveurs contraints par une mobilisation de moyens exceptionnels de la force publique, de faire tuer leur troupeau pour satisfaire à des normes technocratiques européennes inadaptées, peut mettre le feu aux poudres. D'autant plus que s'est installé dans une partie de l'opinion l'idée que cette crise n'était qu'une partie d'une guerre plus large menée par les technocraties managériales mondialisées contre l'autonomie alimentaire et la typicité de production des peuples.
19:43 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, épidémies, bovins, france, europe, affaires européennes, dermatose, élevage |
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L’ordre mondial, instauré en 1945, touche à sa fin

L’ordre mondial, instauré en 1945, touche à sa fin
Carlos X. Blanco
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/12/el-...
Ce bref essai, résumé de ce que j’ai exposé dans plusieurs ouvrages, vise à présenter une critique exhaustive et radicale de l’ordre international dirigé par les États-Unis depuis 1945. Il argue que cet ordre est en train de vivre un processus terminal d’agonie, comparable à celui d’un malade en fin de vie, causant misère et désastre autour de lui. Il s’articule autour de plusieurs axes d’analyse :
1. L’ordre d’après-guerre et le rôle de l’URSS :
Après la défaite du IIIème Reich en 1945, les États-Unis imposèrent leur Pax Americana, mais de façon incomplète en raison du contrepoids soviétique. Le rôle crucial de l’Union soviétique dans la défaite du nazi-fascisme en Europe et dans l’évitement d’une Troisième Guerre mondiale immédiate contre les puissances anglo-américaines, y est souligné et a eu un coût humain énorme. L’URSS a créé un «Deuxième ordre mondial» qui a regroupé des pays en processus de décolonisation, en opposition aux prétentions universelles américaines.

2. L’idéologie comme instrument et le concept de « totalitarisme » :
Dans mes textes, je démonte la primauté de l’idéologie dans l’analyse géopolitique, la présentant comme un facteur mobile et utile. Je signale que le capitalisme impérialiste anglo-saxon a initialement financé des régimes comme ceux d’Hitler et de Staline, puis les a diabolisés comme «totalitaires» dès que le conflit a éclaté. Le concept de «totalitarisme», élaboré par des intellectuels comme Hannah Arendt, y est analysé comme une arme conceptuelle de l’Occident libéral. Sa véritable fonction n’est pas de décrire des similitudes structurelles entre le nazisme et le bolchevisme (des régimes différents, séparés par des abîmes), mais de stigmatiser comme «totalitaire» tout régime non libéral et non soumis à l’hégémonie américaine. Cela est habile, et cette synonymie est essentielle pour comprendre la Guerre froide et sa poursuite.
3. L’évolution après la chute de l’URSS :
Avec la disparition de l’URSS (1989–1991), l'«Hégémon» libéral (première théorie politique, selon Alexandre Douguine) a perdu son contrepoids socialiste (deuxième théorie politique). L’arsenal philosophico-politique accumulé a été réorienté pour présenter le fascisme (troisième théorie politique) comme la seule alternative au monde «libre», simplifiant le discours jusqu'à poser l'alternative suivante: «libéralisme ou barbarie (fasciste)». Tout pays qui ne s’aligne pas sur les États-Unis peut être qualifié de «totalitaire» ou d'«autocratique», comme c’est le cas aujourd’hui, selon le contexte, avec la démocratie multipartite russe ou le système politique chinois.

4. La décadence et le caractère prédateur de l’Occident :
Le capitalisme occidental, notamment dans sa version tardive et financière, est décrit comme étant en phase d’épuisement. C’est un système improductif, basé sur la dette et parasitaire, dont la crise de 2008 a révélé la nature «génocidaire et inviable». Les États-Unis, en tant que débiteur maximal, soumettent d’autres pays par ce système. La mondialisation n’a pas été la création d’un creuset mondial, mais l’imposition du mode de vie américain, un processus qui, conjointement avec la «religion holocaustique» (la sacralisation de l’Holocauste juif transformé cyniquement en religion civile universelle, conférant simultanément une impunité morale au sionisme), a servi à l’endoctrinement et à la domination.
Le mythe de la supériorité morale, technologique et militaire de l’Occident s’effrite. Sur le plan moral, les États-Unis violent le droit international; sur le plan technologique, ils prennent du retard face à l’Asie, en particulier la Chine ; militairement, ils manquent de capacités de combat terrestre et de résilience comme la Russie, qui possède une expérience de guerres défensives pour sa survie, contrairement aux campagnes impérialistes ratées des États-Unis (Vietnam, Afghanistan).
5. L’OTAN comme instrument agressif et dangereux pour l’Europe :
Créée en 1949 comme alliance « défensive », l’OTAN est devenue une organisation agressive et expansionniste, compromettant la souveraineté et la sécurité des peuples européens. Le bombardement de la République fédérale de Yougoslavie en 1999, avec des milliers de civils morts et l’utilisation d’uranium appauvri, a marqué un tournant, montrant que l’OTAN attaque des États souverains européens. La guerre en Ukraine (commencée en 2014 avec Euromaidan) en est une autre manifestation. Être dans l’OTAN ne garantit pas la sécurité, mais éveille la peur, car cela oblige les États membres à se militariser à nouveau et à s’enliser dans des conflits (comme en Ukraine) qui servent les intérêts de Washington, pas ceux de l’Europe. L’OTAN et l’UE ont perdu toute légitimité morale pour donner des leçons sur les droits de l’homme.
6. Le nouveau modèle de domination: les États artificiels-terroristes (les «porte-avions statiques») :
Face à leur déclin et leur incapacité à mener des guerres conventionnelles victorieuses, l’Empire occidental adopte un modèle de «guerre hybride» qui ressemble au terrorisme d’État. Le modèle est Israël: un État artificiel, fortement militarisé et agressif, qui fonctionne comme un «porte-avions statique» incrusté dans une région stratégique. Ce modèle se reproduit avec des entités comme le Kosovo, l’Ukraine post-Euromaidan ou le «Grand Maroc». Ce sont des «États-poubelle» ou «États faillis», créés ou instrumentalisés pour semer le chaos, affronter des ennemis (Russie, Chine, Iran) et servir de plateformes d’agression. Le Maroc, avec le soutien des États-Unis, de la France et d’Israël, se présente comme la partie d'une tenaille qui se complète avec Israël, pour étrangler la Méditerranée, ce qui constitue une grave menace pour l’Espagne et le sud de l’Europe.

7. La destruction culturelle et sociale auto-destructive de l’Europe occidentale :
L’Europe occidentale a été victime d’un changement culturel massif orchestré par les États-Unis: l’«americanisation» ou la « mondialisation ». Cela a mené à:
- a) L’arrêt de l’activité productive : délocalisations industrielles, domination de la financiarisation (fonds comme BlackRock) et une économie basée sur la dette et le tourisme cancérigène (exemple : Espagne).
- b) L’arrêt de l’activité reproductrice : hiver démographique, remplacement de la population par une migration massive (parfois utilisée comme arme contre l’Espagne, par exemple par le Maroc), trafic d’êtres humains et perte de l’identité culturelle.
- c) La défaillance de la capacité défensive : dépendance militaire à l’OTAN, forces armées nationales affaiblies et engagées dans des missions étrangères, tandis que les frontières réelles (Ceuta, Melilla, côtes méditerranéennes face à l’Afrique) restent non protégées.
L’« âme » de l’Europe est morte, car le triptyque fondamental: produire, avoir des enfants et manier des armes pour la défense nationale légitime, a été brisé.
8. Conclusion et perspectives :
L’ordre mondial unipolaire touche à sa fin. Face à la décadence occidentale, émergent des modèles alternatifs (comme le capitalisme planifié ou le socialisme de marché de la Chine) et un bloc potentiel comme les BRICS. L’Europe doit se réveiller, rejeter la soumission aux États-Unis et à l’OTAN, et retrouver sa souveraineté, sa capacité productive, son identité culturelle et restaurer sa défense nationale. Elle doit cesser d’être «Occident» et se redécouvrir comme une civilisation parmi d’autres, avec le droit à son histoire et à ses traditions. La voie actuelle mène à la guerre, à la destruction et à la colonisation intérieure. Mes textes publiés se terminent souvent par une mise en garde contre la création de futurs «États-artificiels» (comme une Catalogne indépendante), qui pourraient servir de nouveaux «porte-avions» pour soumettre des populations appauvries et aliénées. L’avenir dépendra de la capacité de l’Europe à refuser la guerre, le génocide et l’exploitation, et à reprendre le contrôle de son destin.
14:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, déclin européen |
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La peur de Washington

La peur de Washington
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-paura-di-washington/
Les États-Unis sont inquiets. Très inquiets. Pour l'avenir de l'Europe.
Cela peut nous sembler étrange, étant donné que Washington est désormais dirigé par une administration qui semble très éloignée de l'Europe. Tant dans son style que dans son contenu.
Une administration bien représentée par Donald Trump. Non pas un cow-boy excentrique, comme continue de le définir une certaine partie de notre cirque médiatique. Mais plutôt l'homme qui incarne et donne une voix à l'Amérique profonde. Loin, très loin de la « sensibilité européenne » proclamée et autoréférentielle (et presque onaniste).
Et pourtant, c'est précisément cette Amérique qui est préoccupée. Parce qu'elle voit avec une lucidité détachée la dérive européenne. Et elle est consciente de ce que cela pourrait entraîner dans un avenir immédiat. Même, et surtout, pour les États-Unis.
C'est ce que nous disent les analystes russes. De plus en plus attentifs à ce qui se passe dans le camp occidental. Dans le camp, disons-le clairement, de «l'ennemi».
C'est une nouvelle qui a eu très peu d'importance dans nos médias, trop occupés à étudier ou à contempler des choses vraiment intéressantes. Comme les disputes télévisées entre Meloni et Schlein sur des questions fondamentales telle le genre. Ou les logorrhées de certains représentants de la majorité sur les chats errants de Cosenza. Ou celles de Picierno et de ses compagnons sur l'antisémitisme rampant et les crèches non inclusives. Des choses de cet acabit. Des choses sérieuses. Il n'y a pas de temps d'antenne ou de place dans les colonnes des quotidiens pour des futilités comme le déclin de l'Europe selon Washington.
À tel point que j'ai trouvé cette information, fournie par un analyste russe, sur Internet, grâce à mon ami Corrado Caldarella. Un autre vieux schnock, comme moi, qui perd son temps avec ce genre de préoccupations.
Quoi qu'il en soit, comme je le disais, Washington est très inquiet. Car, si cela continue ainsi, l'Europe va complètement se dénaturer. Ou, plus simplement, disparaître.


La vague montante d'immigrants en provenance du sud du monde. La chute vertigineuse de la natalité. L'augmentation de l'âge moyen des citoyens... qui, soit dit en passant, a atteint 50 ans en Italie. Et puis, il y a ce génie de Crosetto qui voudrait réintroduire le service militaire obligatoire...
Des futilités, comme je le disais. Mais qui inquiètent Trump et son entourage. Car ils doivent commencer à raisonner comme si l'Europe n'existait plus.
Des millénaires d'histoire effacés en peu de temps, par la folie de la Commission et des gouvernements subordonnés aux intérêts financiers et spéculatifs.
La perspective d'un vide, qui sera comblé par les Asiatiques, les Africains... comme c'est déjà le cas en Grande-Bretagne.
Les États-Unis commencent à se sentir de plus en plus seuls.
Isolés dans leur périphérie, certes vaste, du monde.
Seuls. Face à la marée montante de l'Eurasie russe. De peuples encore jeunes, peut-être sauvages. Mais qui représentent l'avenir.
Comme les barbares de Kavafis.
Mais ne vous inquiétez pas. Ce qui compte vraiment, ce sont les droits des homosexuels unijambistes, des remboursements médicaux pour les candidats transgenre et autres absurdités de ce genre.
12:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, étants-unis |
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La logique cynique de la stratégie de sécurité des États-Unis – L'Europe paie la facture
La logique cynique de la stratégie de sécurité des États-Unis – L'Europe paie la facture
Markku Siira
Source: https://geopolarium.com/2025/12/09/yhdysvaltojen-turvalli...
La nouvelle stratégie nationale de sécurité des États-Unis (National Security Strategy, novembre 2025) ne modifie pas les grandes lignes de la politique étrangère et de sécurité, mais elle abandonne leur déguisement idéalisé et exprime les choses de manière exceptionnellement directe. La rhétorique précédente, qui prônait la diffusion mondiale de la démocratie et les interventions, a été remplacée par une politique réaliste froide, qui place la souveraineté, la puissance économique et les intérêts américains au centre.
Le message principal est simple: sous Trump, les États-Unis se concentrent principalement sur le renforcement de leur puissance, de leur économie et consolident leur contrôle sur les régions voisines, révélant ainsi une version moderne de la doctrine Monroe. L’ordre mondial ne sert Washington que dans la mesure où il soutient ces priorités internes. La stratégie décrit le monde comme un jeu de somme zéro, quoique compétitif, dans lequel les alliés ne sont utiles que s’ils prennent leur part — de préférence celle que les États-Unis eux-mêmes ont fixée.
La menace principale, et en même temps le défi, se trouve dans la région indo-pacifique. La Chine est clairement désignée comme le principal adversaire, dont la montée économique et militaire menace la position de leader mondial de l’Amérique. Selon la stratégie, la réponse n’est pas une confrontation militaire directe, mais une dissuasion systématique: strangulation technologique, restrictions à l’exportation, renforcement du réseau d’alliés et rapatriement des chaînes de valeur critiques.
Par ailleurs, la stratégie met en garde contre la propagation de l’influence chinoise en Amérique du Nord, en Afrique, et justifie un contrôle plus strict de l’Amérique sur son propre continent. La sécurité aux frontières, les cartels de drogue et l’ingérence étrangère sont considérés comme des questions fondamentales relevant de la sécurité nationale. Tout cela signifie un déplacement clair des ressources vers le Pacifique et vers l'arrière-cour des États-Unis, hors d’Europe et du Moyen-Orient.

L’Europe est traitée de manière ferme mais calculée. Le continent est décrit comme souffrant d’une démographie déclinante, d’une immigration incontrôlable, de divisions internes et de dépenses de défense chroniquement faibles. Le document insiste sur le fait que l’Europe doit désormais assumer la principale responsabilité de sa propre sécurité. Cela implique la réalisation de l’objectif de dépenses militaires de 5% du PIB d’ici 2035, ainsi que la prise en charge principale du financement et des garanties de sécurité pour la guerre en Ukraine.
Voici le cœur cynique de la stratégie: les États-Unis créent délibérément une atmosphère d’incertitude pour amener l’Europe à accepter ce fardeau économique historique. La menace de réduire le soutien de l’OTAN et de souligner la faiblesse européenne obligent les Européens à réduire leurs services publics pour financer un conflit qui sert la grande stratégie des États-Unis. Une contradiction flagrante renforce cette manipulation: les actions américaines, telles que le rapatriement des chaînes de valeur et la compétition énergétique, sape en même temps l’économie européenne, qui doit supporter ces énormes dépenses militaires.
Les États-Unis proposent donc à l’Europe une position encore plus subordonnée qu'auparavant dans le système d’alliances. L’objectif est de geler le conflit ukrainien et de clouer la Russie à la frontière, faisant de l’Europe une zone tampon géostratégique. Parallèlement, les Etats-Unis concentreront leurs ressources militaires et économiques principalement sur la Chine, laissant aux alliés une simple protection nucléaire formelle. Les coûts réels de la gestion du conflit et de la défense européenne sont transférés entièrement à Bruxelles, Berlin et Paris.
Le plus grand point faible de cette nouvelle stratégie est sa myopie et ses contradictions. L’Amérique de Trump veut se retirer du rôle de policier mondial, tout en conservant le droit de fixer les règles. Cette attitude de leadership sans responsabilité, cette vision transactionnelle des alliés et cette mentalité de somme zéro affaiblissent à long terme les réseaux d’alliances sur lesquels repose l’influence américaine. Si la coopération se réduit à un accord de partage des coûts, la loyauté s’évanouit. Une realpolitik trop froide peut se retourner contre elle: elle engendre rancune et éloignement stratégique, affaiblissant ainsi la position des États-Unis.
Les dirigeants et citoyens européens peuvent-ils voir au-delà de la rhétorique superficielle de l’administration Trump? Le but est que l’Europe supporte les coûts de cette mise en scène géopolitique contre la Russie, alors que Washington se concentre principalement sur son principal adversaire, la Chine. Si cela n’est pas compris et si cela n’est pas abordé politiquement, l’Europe pourrait se réveiller dans les années 2030 dans une situation où elle aurait sacrifié son économie, son avenir et ses réserves énergétiques à un conflit qui n’a jamais été dans ses intérêts. À ce moment-là, ceux qui paieront la facture constateront que le mantra « America First » signifiait en réalité « Europe Last ».
12:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, états-unis, otan, atlantisme |
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vendredi, 12 décembre 2025
L'élite transatlantique et l'Europe sous influence américaine: Nature du pouvoir et mécanismes de l'assujettissement

L'élite transatlantique et l'Europe sous influence américaine: Nature du pouvoir et mécanismes de l'assujettissement
Markku Siira
Source: https://geopolarium.com/2025/12/10/transatlanttinen-eliit...
Selon la théorie classique de l’élite, aucune société n’a jamais changé de classe dirigeante par l’initiative des masses. Vilfredo Pareto, Gaetano Mosca et Robert Michels ont démontré, il y a plus d’un siècle, que le pouvoir reste toujours entre les mains d’une minorité organisée, et que le renouvellement de l’élite se produit soit par déclin et corruption, soit par la montée au pouvoir d’une élite concurrente — jamais par un mouvement populaire spontané.
Ce fait brut est particulièrement révélateur lorsqu’on considère la position géopolitique actuelle de l’Union européenne: le continent est pratiquement un vassal des États-Unis, avec une élite politique, économique et militaire presque entièrement orientée vers le "transatlantisme".
L’élite politique européenne — commissaires, présidents, premiers ministres, ministres des Affaires étrangères et de la Défense — est formée et mise en réseau dans un environnement transatlantique (atlantiste). La majorité d’entre eux ont étudié dans des universités de premier plan aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, ont participé à des événements de l'Atlantic Council, de Chatham House, du German Marshall Fund ou de l’Aspen Institute, et ont reçu un impulsion décisive pour leur carrière par le biais de fondations et think tanks américains et britanniques. Londres sert de nœud européen dans ce réseau, avec Washington comme cœur stratégique.

L’élite économique — dirigeants des grandes banques, PDG de multinationales et fonds d’investissement — est encore plus étroitement liée à Wall Street: les entreprises européennes recherchent des cotations à New York, les fonds de pension investissent dans les actions et obligations américaines, et les banques centrales détiennent des réserves en dollars. Les véritables maîtres du jeu — grands investisseurs comme BlackRock, Vanguard et State Street — détiennent des parts cruciales dans les sociétés cotées en Europe et aux États-Unis, ce qui lie étroitement le destin économique des deux continents.
Cette soumission se manifeste de façon encore plus évidente dans le domaine de la sécurité. Les budgets de défense des principales nations européennes dépendent des plans de l’OTAN, dont la chaîne de commandement passe par Washington. Depuis 2022, l’Europe a pratiquement abandonné sa capacité de décision stratégique concernant la guerre en Ukraine au profit de l’axe formé par les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Le Royaume-Uni, qui n’est plus membre de l’UE, a conservé et renforcé son influence sur le continent européen via le lien transatlantique: la City de Londres est la sentinelle financière européenne du système de financement occidental, et les services de renseignement et militaires britanniques opèrent en parfaite synergie avec la CIA et le Pentagone. Lorsqu’il s’agit de la Pologne, des pays baltes ou de la Scandinavie qui réclament la victoire et une livraison d’armes sans fin plutôt que la paix, ce ne sont pas Varsovie ou Tallinn qui dictent le ton, mais Londres et Washington — et les dirigeants européens répètent docilement ce qu’ils entendent.
Ce dispositif n’est pas le fruit du hasard. L’élite transatlantique a réussi à éliminer ou marginaliser toutes les autres options. La tradition gaullienne française est morte avec Macron (et, avant lui, avec Sarközy, ndt), l’Ostpolitik allemande s’est effondrée après les explosions qui ont détruit les gazoducs Nord Stream, et la politique méditerranéenne italienne s’est soumise à la domination du bloc sud de l’OTAN. Même la Hongrie et la Slovaquie, qui tentent de suivre une ligne plus indépendante, restent isolées, faute d’élite économique et militaire nationale capable de concurrencer le bloc européen dominant.
Depuis 2014, Washington et Londres construisent systématiquement un récit pour les élites européennes selon lequel la Russie représente une menace existentielle pour tout l’ordre occidental. Ce récit est efficace car il est directement lié à la survie même de l’élite: une victoire ou un succès russe détruirait la légitimité de l’ordre transatlantique, la légitimité de l’existence de l’OTAN, et la position de leadership des États-Unis en Europe.
C’est pourquoi la posture anti-russe a été acceptée à l’unanimité, même avant l’opération militaire de 2022: c’était une manière moins coûteuse d’afficher sa loyauté envers Washington que de renforcer sa propre défense. Par ailleurs, l’élite économique a bénéficié de la substitution du gaz russe par du GNL américain et de nouveaux contrats d’armement.
La Russie n’a pas réussi à inverser cette tendance par la guerre de l’information ou la guerre hybride, car elle ne peut offrir aux élites européennes aucune alternative stratégique ou financière. Elle peut financer certains partis ou médias, mais n’a pas accès à Wall Street, à la chaîne de commandement de l’OTAN ou aux marchés financiers mondiaux.
Lorsque montent au pouvoir des partis populistes nationalistes, leurs dirigeants découvrent rapidement que le véritable pouvoir ne réside pas dans les parlements nationaux, mais à Bruxelles, dans la BCE, au siège de l’OTAN ou dans la City de Londres — et on ne peut y accéder qu’en acceptant les règles du jeu transatlantique.
Giorgia Meloni, Viktor Orbán et le PiS polonais ont tous fini par céder à cette logique : le nationalisme peut s’exprimer dans la rhétorique intérieure, mais en matière de politique étrangère et de sécurité, l’atlantisme est incontournable. Malgré leurs victoires électorales, ni l’AfD, ni le RN, ni Vox, ni Fratelli d’Italia, ni le Perussuomalaiset finlandais ne menacent l’ordre transatlantique, car ils manquent d’idéologie propre, de base économique, de réseau diplomatique ou de pouvoir institutionnel.
Selon la théorie de l’élite, le changement pourrait se produire de deux façons. La première serait par le déclin progressif de l’élite transatlantique actuelle: si la puissance économique et militaire des États-Unis s’affaiblit considérablement, les acteurs européens perdraient confiance en Washington et chercheraient de nouveaux alliés — peut-être la Chine, l’Inde ou même la Russie.
La seconde voie serait la montée d’une élite concurrente. Ce groupe pourrait émerger, par exemple, de la classe moyenne possédant des industries dans les pays industrialisés (le Mittelstand allemand, les PME françaises et italiennes), qui souffre le plus de la transition écologique et de la désindustrialisation, ou de nouveaux réseaux de sécurité qui se forment entre Paris, Berlin et Rome, sans médiation anglo-américaine. Pour l’instant, une telle élite n’est pas visible.
L’Europe constitue donc un exemple parfait de la théorie classique de l’élite: le continent est fermé au cercle d’influence américain car son élite locale est totalement intégrée à l’élite hégémonique. Le changement ne surviendra que lorsque la capacité des États-Unis à maintenir leur ordre mondial s’effondrera ou qu’une nouvelle élite européenne pourra prendre sa place sans l’approbation de Washington. D’ici là, l’Europe restera un vassal transatlantique — non pas par volonté populaire, mais selon les intérêts des groupes au pouvoir. Et les élites changent uniquement entre elles.
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jeudi, 11 décembre 2025
La Maison Blanche a publié ce que Bruxelles a passé une décennie à censurer

La Maison Blanche a publié ce que Bruxelles a passé une décennie à censurer
Christian Raven
Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=61572237515718
La Maison Blanche a publié ce que Bruxelles a passé une décennie à censurer: l'Europe est passée de 25% du PIB mondial à 14%, elle dérive vers une «effacement civilisationnel», et dans sa trajectoire actuelle «sera méconnaissable dans 20 ans».
Ce ne sont pas les renseignements russes.
Ce ne sont pas des analystes dissidents. Washington, dans sa propre stratégie nationale, marque l'heure de la mort.
La tragédie de l'Europe n'est pas d'avoir été vaincue par une force extérieure. Sa tragédie est qu'elle s'est volontairement engagée dans l'effondrement, confondant vanité morale et stratégie, auto-dommage et principe, applaudissements néoconservateurs et souveraineté.

19 séries de sanctions destinées à paralyser la Russie ont plutôt explosé dans la propre cage thoracique de l'Europe ; industries en fuite, énergie vidée, frontières déracinées, agriculteurs en révolte, salaires en érosion, dissidence criminalisée sous des « valeurs » élaborées par des technocrates qui n'ont jamais exercé un vrai métier, avec un mépris total pour les Européens.
Et pendant que l'Europe récitait des slogans, la Russie construisait du concret, bâtissait un mastodonte économique.
La « station-service avec des armes nucléaires » qu'ils raillaient est désormais la 4ème plus grande économie de la Terre en parité de pouvoir d'achat, croissant plus vite que l'ensemble de l'Union européenne depuis le début de l'opération militaire spéciale, réindustrialisant, réorientant, reconfigurant l'Eurasie.
La cible de la croisade européenne s'est renforcée, les croisés se sont appauvris.
Ce n'était pas de l'ironie.
C'était une fatalité.
Voici maintenant la ligne la plus brutale de la stratégie américaine: l'avertissement que certains États européens «pourraient bientôt ne plus être assez forts pour rester des alliés fiables».
C'est Washington qui recule d'une maison en flammes avec le calme d'un incendiaire rédigeant le rapport d'incident. Le même protecteur qui a poussé l'Europe à la confrontation, bien avant Trump, rédige maintenant son alibi, présentant l'effondrement de l'Europe comme un accident malheureux plutôt que la conséquence prévisible de politiques encouragées par son État profond et appliquées avec zèle missionnaire par Bruxelles.
L'UE ne reconnaîtra pas le transfert de l'humiliation, car elle est arrivée déguisée en loyauté, et parce que le scénario utilisé pour abandonner le continent est le même que celui que l'Europe insiste encore à jouer.
Un continent qui a autrefois donné naissance à la civilisation occidentale poursuit maintenant ses citoyens pour leurs paroles, écrase ses propres agriculteurs sous des boucliers anti-émeute, brûle son industrie au nom d'une doctrine écologique, et vend tout ce spectacle comme un éclaircissement.
Il a abandonné son énergie à l'idéologie, son industrie aux hallucinations de Davos, sa sécurité aux caprices de l'Amérique, et son avenir aux intérêts composés. Une civilisation ne peut pas vivre d'abstractions, mais ses élites le peuvent, car elles ont conçu un système où les coûts retombent sur le peuple et les profits remontent à ceux qui ne subissent jamais les conséquences.
Le NSS n'est pas une stratégie. C'est une confession à ciel ouvert; la Russie a absorbé le choc, recalibré, et s'est relevée; l'Europe s'est dissoute dans les illusions qu'elle prenait pour de la force, tandis que Washington, déjà en train de préparer le chapitre suivant, se lave discrètement les mains des conséquences.
L'Europe continentale détenait autrefois 25% du PIB mondial. Aujourd'hui, elle s'accroche à 14%, près de la moitié de son poids mondial effacé en une seule génération.
Pas par invasion.
Pas par Poutine.
Par des décisions que ses propres élites ont prises librement.
L'Europe n'était pas prisonnière.
Elle n'a pas été entraînée dans cela.
Elle a choisi l'idéologie plutôt que la sécurité énergétique, la fantaisie plutôt que l'industrie, l'obéissance plutôt que la souveraineté.
Elle avait le pouvoir d'agir en civilisation, et a agi comme une vassale capricieuse et arrogante.
La nouvelle donne.
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Macron, le Don Quichotte du commerce mondial
Macron, le Don Quichotte du commerce mondial
Par @BPartisans
Emmanuel Macron repart en croisade. Après avoir sauvé — selon lui — l’Europe, l’Ukraine, le climat, la démocratie, la culture, la planète, les dauphins et la dignité humaine, voilà qu’il prétend désormais sauver… le commerce mondial. Comment ? En menaçant la Chine de droits de douane « dans les tout prochains mois ». Une réplique miniature des sanctions américaines, mais servie avec le panache fané de la diplomatie macronienne.
La mise en scène est parfaite : visage grave, ton solennel, posture de chef d’État debout contre les éléments. Mais derrière, c’est le vide. Un vide qu’il faut combler par des annonces tonitruantes. Macron parle non pour agir, mais pour exister. Encore. Toujours.
Le président jure qu’il veut « corriger les déséquilibres massifs » du commerce mondial. Pourtant, il y a quelques mois encore, il qualifiait les droits de douane imposés par les États-Unis de « méthode de chantage des plus forts » qui détruit le libre-échange. (Déclaration officielle, juin 2025.) On appréciera la cohérence : hier, c’était du chantage ; aujourd’hui, c’est du courage.
Même refrain lorsqu’il implore Pékin de « rééquilibrer les échanges et investir durablement » — formulation reprise par plusieurs sources diplomatiques — comme si le simple fait d’appuyer sur la table pouvait redessiner l’économie chinoise. La Chine, rappelons-le, détient plus de 55 % du déficit commercial français hors énergie. Depuis dix ans, la France ne cesse d’importer, tandis que son industrie se délite. Les menaces douanières ressemblent donc moins à une stratégie qu’à une incantation.
Le Financial Times, dans une analyse récente, souligne qu’aucune des démarches européennes n’a fait fléchir Pékin sur sa politique industrielle, massive et assumée. Autrement dit: l’Europe parle, la Chine produit. L’Europe se plaint, la Chine exporte. L’Europe promet des taxes, la Chine hausse un sourcil — et continue.
Mais Macron, lui, a besoin d’exister dans ce théâtre géopolitique où tout le monde l’a dépassé. Washington se concentre sur l’Asie, Londres joue les équilibristes, Berlin tente de sauver son économie… et Paris, faute de leviers réels, menace de sanctions qu’elle n’a même pas les moyens d’appliquer sans se tirer une balle dans le pied industriel.
Car c’est là que sonne le glas : la France dépend massivement des importations chinoises, notamment dans l’électronique, l’automobile électrique, les composants industriels. Chaque droit de douane se traduirait par une hausse des prix, une perte de compétitivité et un coup de massue pour les consommateurs. Derrière la posture martiale, ce sont les entreprises françaises qui paieraient l’addition.
Mais Macron ne calcule plus vraiment : il performe. Tout est devenu spectacle. Diplomatie Twitter, économie PowerPoint, souveraineté TikTok. Il brandit la menace comme un rideau de fumée, espérant masquer le fait que la France n’a plus les moyens de son ambition, ni économique, ni industrielle, ni diplomatique.
Et à force de vouloir exister par l’éclat, Macron pourrait bien provoquer l’inverse : rendre la France inaudible, isolée, et surtout… économiquement vulnérable. Le pire paradoxe d’un président qui confond toujours la scène internationale avec un plateau de théâtre.
Source : https://www.bfmtv.com/economie/international/prenant-l-ex...
@BPARTISANS
16:10 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, france, emmanuel macron, politique internationale |
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mercredi, 10 décembre 2025
Nouvelle stratégie de sécurité américaine – le message clé pour l’Europe

Nouvelle stratégie de sécurité américaine – le message clé pour l’Europe
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
Les États-Unis ont réécrit leur cadre stratégique. Le point le plus important, pour nous en Europe, est :
- Les États-Unis quittent l’ère atlantique et orientent toute leur structure vers l’Indo-Pacifique.
- L’Europe n’est plus le centre stratégique, mais une zone périphérique administrée.
Ce que cela implique pour nous:
L’Europe n’est plus dirigée, mais simplement stabilisée.
Washington considère le continent comme affaibli sur le plan civilisationnel et comme une source potentielle d’instabilité future – non comme un partenaire géostratégique.
La Russie est acceptée comme un pôle de pouvoir nécessaire.
Les États-Unis recherchent une stabilité stratégique, pas de changement de régime ni une nouvelle extension de l’OTAN vers l’Est.
Une guerre longue en Ukraine va à l’encontre de la nouvelle stratégie américaine.
L’OTAN perd son caractère expansionniste.
Les États-Unis déclarent pour la première fois ouvertement: l’Europe doit assurer sa propre défense, l’alliance ne peut pas continuer à s’élargir indéfiniment.
L’Indo-Pacifique devient le nouveau centre de la politique mondiale.

Washington déplace ses ressources militaires, industrielles et diplomatiques vers l’Asie.
L’Europe tombe dans la catégorie des “espaces de stabilité secondaires”.
America First 2.0 signifie un retrait des engagements impériaux
Les États-Unis ne seront plus un acteur de l’ordre mondial. Les partenaires deviennent des responsables – ou des régions aux intérêts limités.
L’Europe devient un simple objet sur l'échiquier géopolitique.
Les États-Unis annoncent qu’ils influenceront activement le développement intérieur de l’Europe, en soutenant les forces qui, selon eux Américains, permettent une “renaissance civilisationnelle”.
Le cœur stratégique pour l’Allemagne:
L’Allemagne a été pendant 80 ans politiquement et sécuritairement intégrée dans un cadre américain. Ce cadre s’effondre actuellement en raison d’un changement de priorités.
- Sans leadership américain et sans cohérence stratégique européenne, un vide de pouvoir apparaît, que ni Bruxelles ni Berlin ne peuvent combler.
- La question n’est plus “Comment associer les États-Unis à l’Europe ?”, mais : “Quelle identité géopolitique l’Allemagne a-t-elle encore sans les États-Unis?”
En résumé :
- Les États-Unis se tournent vers l’Asie.
- La Russie devient un pôle de coexistence.
- L’Europe reste à l’arrière – comme un espace à maintenir stable, mais non plus façonné.
Pour l’Allemagne, commence une période de redéfinition stratégique existentielle.
#géopolitique@global_affairs_byelena
13:33 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, actualité, affaires européennes, états-unis |
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La communauté de valeurs occidentale se désintègre – l'Europe perd son ancrage stratégique

La communauté de valeurs occidentale se désintègre – l'Europe perd son ancrage stratégique
par Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
La décision du Département d'État américain de ne plus accorder l'accès aux États-Unis aux personnes impliquées dans des activités telles que la vérification des faits ou la modération algorithmique de contenus peut, à première vue, sembler un détail de politique intérieure. En réalité, elle signale une rupture structurelle au sein de cet ordre que l'on qualifiait depuis des décennies de «communauté occidentale des valeurs».
Une communauté de valeurs qui n'en est plus une
Depuis la présidence de Trump, les États-Unis se sont nettement éloignés de la ligne de l'UE sur les questions normatives clés. Aujourd'hui, deux modèles politiques coexistent au sein de cette même communauté de valeurs:
- Le modèle européen, marqué par la régulation, les structures supranationales et une conception normative de la politique visant à organiser la communication sociétale de manière de plus en plus administrative.
- Le modèle américain, qui – du moins sous la direction républicaine – cherche un retour radical à la souveraineté nationale, à la liberté d'expression et à la déréglementation.
La nouvelle directive sur les visas est un symptôme de cette divergence. Elle montre que Washington évalue de manière critique les instruments soutenus par l'État et la société civile en Europe – et n'est plus disposé à les accepter comme expressions de « valeurs occidentales » communes.
Un Occident élargi en distance
Les États de la zone de sécurité indo-pacifique, traditionnellement considérés comme faisant partie de l'alliance occidentale – le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande – s'éloignent également de la logique européenne. Ils s'orientent désormais principalement vers la rivalité géopolitique entre les États-Unis et la Chine, évitant délibérément de se laisser entraîner dans les conflits européens sur la liberté d'expression, la régulation numérique ou l'identité normative. Ainsi, pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide, un Occident pluraliste apparaît, dont la cohésion n'est plus évidente.
L'Europe entre les axes – sans centre de pouvoir propre
Le constat géopolitique plus profond est le suivant:
L'Europe perd son orientation car elle n'est plus un centre stratégique de pouvoir.
- Les États-Unis redéfinissent leurs priorités, devenant plus nationaux et moins multilatéraux.
- L'UE tente de stabiliser son identité politique à travers des projets de régulation et des concepts de sécurité.
- Les partenaires indo-pacifiques privilégient la sécurité régionale plutôt que les normes transatlantiques.
L'Europe, entre ces axes, n'y est pas en tant que créateur, mais en tant qu'espace traversé par des intérêts divergents.

Le point crucial
Ce qu'on appelle la communauté de valeurs occidentale ne fonctionne plus comme un projet stratégique homogène.
Elle est devenue un champ complexe où se juxtaposent différentes visions d'ordre – des visions économiques, politiques et normatives.
Cela a des conséquences:
- Sur le rôle de l'Europe dans la politique mondiale.
- Sur la capacité de l'UE à définir ses intérêts de manière indépendante.
- Et sur chaque débat concernant la souveraineté, la sécurité et la légitimité démocratique.
#géopolitique@global_affairs_byelena
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lundi, 08 décembre 2025
Pour une préhistoire de la poudrière ukrainienne

Pour une préhistoire de la poudrière ukrainienne
Peter Backfisch
Source: https://opposition24.com/politik/pulverfass-ukraine-die-v...
L’éditeur „Wörner-Medien“ publie avec le livre Pulverfass Ukraine - Die Vorgeschichte (= "La poudrière ukrainienne - la préhistoire") un ouvrage précieux sur les événements qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique. Les auteurs Roland Fritzsche et Oleg Nikiforov, ce dernier ayant déjà abordé cette thématique en 2021 dans le livre „Poutine – hier, aujourd’hui et demain – La Russie en route vers les grandes nations du monde“, publié chez Gerhard Hess Verlag (v. ci-contre), donnent dans ce livre de près de 300 pages une analyse détaillée des raisons de l’«opération militaire spéciale» de la Russie.
Celle-ci est devenue un conflit sans issue, semblant ne pas pouvoir mener à une paix durable. Pour comprendre comment cela a pu arriver, il ne suffit pas de décrire le déroulement de la guerre; un regard sur le passé est indispensable. C’est précisément ce que font les auteurs, avec une grande expertise quant aux contextes historiques.

Origines historiques
Pour comprendre le présent, Fritzsche et Nikiforov remontent jusqu’aux 10ème et 12ème siècles de l’histoire russe, non pas pour légitimer par des concepts tels «Monde russe» ou «Monde ukrainien» leur existence, approfondir la division actuelle ou opposer les peuples, mais pour souligner qu’en connaissant l’histoire commune de la Russie ancienne, on peut également poser des jalons conduisant à l’unité et à la coexistence. Les auteurs placent en centre de leur analyse les événements des 110 dernières années. Ils se concentrent donc sur les bouleversements après la dissolution de l’URSS; en fin de compte, l’Ukraine n’est devenue un État stable que dans le cadre de l’URSS, ses frontières étant floues et soumises à diverses influences politiques.
Histoire oubliée
Avec les bouleversements historiques de 1990/1991, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est intensément discutée en Occident comme étant une „garantie de sécurité“ nécessaire. C’est pourquoi, en plus des développements bilatéraux entre ces deux États, le rôle de l’OTAN de l’époque doit aussi faire l’objet d’une analyse approfondie. Les auteurs s’y emploient avec compétence, avec une vision objective nécessaire, en essayant, dans leur analyse approfondie et professionnelle, de comprendre les deux parties.
Dans les prédictions du politologue américain Zbigniew Brzezinski, „La seule superpuissance mondiale“, publié en 1997, ils perçoivent parfaitement le plan imaginé par l’Occident d’intégrer durablement et pour toujours l’Ukraine dans sa sphère d’influence. „Sans l’Ukraine en tant qu’allié ou partie intégrante de la Russie, Moscou perdrait son statut de grande puissance européenne“, écrit Brzezinski. Il plaidait pour une adhésion rapide de Kiev à l’UE et à l’OTAN. En même temps, il décrit le retour de l’Ukraine sous contrôle russe comme une menace pour l’Occident. Cette vision est rejetée par les auteurs, qui la considèrent comme la cause de l’escalade.
Ils abordent la situation à la veille de la guerre. Le manque d’instruments pour préserver la paix a finalement conduit à la guerre et a des conséquences graves pour la société russe et ukrainienne à ce jour.
Les accords contractuels, traités, y compris les résolutions de l’ONU, sont analysés en détail. Que s’est-il passé en 2014? Comment Yanoukovitch est-il arrivé au pouvoir, pourquoi et comment a-t-il été renversé? Quel rôle ont joué les différentes forces à Kiev? Les événements de Maidan et de la Crimée sont décrits en détail. L’influence occidentale a alimenté la conflit de manière durable. Dans leurs analyses, les auteurs critiquent aussi à plusieurs reprises la politique de la Russie, notamment concernant le déroulement de „l’opération spéciale militaire“, comme „le verdict général est que l’objectif principal de l’opération spéciale n’a pas été atteint et que la guerre s’éternise.“ Aujourd’hui, une situation est survenue qui ne peut probablement pas être résolue par des moyens militaires et qui possède un potentiel pour une guerre mondiale. Malgré cette impasse apparente, les auteurs proposent un scénario: „comment pourrait se présenter une voie vers la paix“, en insistant toutefois sur la nécessité de prendre en compte les propositions de la Russie.
Pour commander le livre: https://woerner-medien.de/pulverfass-ukraine-die-vorgesch...

Qui est Peter Backfisch?
Peter Backfisch, né en 1954, est pédagogue diplômé et a travaillé 40 ans dans une organisation (ONG) du secteur social. Il a notamment été conseiller auprès du conseil d’administration pour la politique internationale. De plus, jusqu’en 2004, il a travaillé en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et dans les États de la CEI en tant que collaborateur indépendant pour diverses organisations internationales. Depuis 2019, il écrit en tant qu’auteur indépendant, notamment pour Junge Freiheit, Abendland, Wochenblick, Attersee Report et Tumult en ligne.
13:46 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, ukraine, europe, affaires européennes |
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Trump veut-il vraiment en finir avec la guerre en Ukraine?

Trump veut-il vraiment en finir avec la guerre en Ukraine?
Pierre-Emile Blairon
« Ils ne parlent de « paix » que parce que les lignes ukrainiennes s'effondrent et qu'ils ont besoin de temps et d'espace pour réajuster leur quête de suprématie mondiale, qui dure depuis des décennies, et plus particulièrement leur encerclement et leur endiguement de la Russie et de la Chine. »
Brian Berletic
Psychologie de Trump : un esprit « mercuriel » influencé par le « biblisme »
Il s'agit avant tout de comprendre la psychologie de l’homme occidental contemporain, perturbé, décadent, inconstant et inconsistant, dont Donald Trump constitue un bel échantillon.
Trump, derrière ses emportements souvent agressifs à l’encontre de la planète entière, ses moqueries, ses pirouettes grotesques et ses lourdes blagues est mu par un unique but, il a sa « ligne bleue des Vosges » (on a la ligne qu’on peut, d’autres chefs d’Etat, notamment européens, préfèrent les lignes de coke), son obsession: c’est la suprématie du dollar, qui est pour lui beaucoup plus qu'un simple bout de papier avec lequel "on peut faire des affaires"! C'est, pour le locataire de la Maison blanche, même plus qu'un symbole: c’est sa raison de vivre.

C’est aussi l’horizon et le destin de la plupart des Américains depuis leur rupture avec l'Europe lorsque, le 21 décembre 1620, débarquent du Mayflower, à Cap Cod, 102 colons biblistes, tout imprégnés de l'histoire fantasmée d'Israël, qu’ils assimilent à leur seconde patrie, si ce n’est la première, puisque la première n’existe plus.
Ces Puritains fanatiques fondent la colonie de Plymouth, première ville du Massachusetts; rejetés par leur pays d’origine, l’Angleterre; ils vont prendre leur revanche sur l’Europe tout entière en fondant «le Nouveau Monde», qui est leur «Terre promise», calquée sur celle des Juifs (1). Ils vont donc se donner une philosophie issue de cette croyance et créer un «American Way of Life » qui va se résumer dans une formule en trois mots: Bible and Business.

Un éminent conseiller de la présidence américaine, qui a présenté quotidiennement les rapports de la CIA pendant 27 ans aux différents présidents des Etats-Unis alors en exercice, Ray Mac Govern, reçu dans son émission par le professeur Glenn Diesen (2), définit le caractère de Trump comme de type «mercuriel», «c’est le mot qui décrit Trump», dit-il, «Mercure était le patron des escrocs, des voleurs, des tricheurs (3). […] Trump a un tempérament changeant, délirant, narcissique.»
En clair, Trump présente, comme presque tous les dirigeants occidentaux, des troubles du comportement dont la gravité reste à déterminer, si tant est qu’un président des Etats-Unis soit soumis régulièrement, ou plutôt, règlementairement, à un contrôle médical et à la rédaction d’un bulletin de santé. Et encore faut-il que ce contrôle soit effectué dans des conditions qui ne permettent pas de tricher. Cette remarque est valable pour tous les présidents occidentaux en exercice.
L’agression des Etats-Unis et des otano-ukrainiens n’a toujours visé qu’à affaiblir la Russie, et la Chine par ricochet
Depuis l’offensive des Otano-ukrainiens en 2014 contre les populations russophones du Donbass (15.000 morts dont plus de la moitié étaient des civils), les «Européens» n’ont de cesse de falsifier l’histoire.
Luc Ferry, ministre de l’Education nationale de 2002 à 2004, interrogé sur LCI par une «journaliste» agressive et de mauvaise foi, a rétabli magistralement en quelques minutes les vérités concernant l’Ukraine; l’intervention de Luc Ferry nous permet de résumer la situation et les véritables sources du conflit (4).

Brian Berletic (photo) est un ancien Marine américain, auteur, expert en relations internationales et animateur de The New Atlas; selon cet analyste, il apparaît évident que l’Occident (les Américains, la CIA, l'Otan, et leurs satellites: l'Union européenne, l'Israël sioniste, le Mossad), ne veut pas la paix en Ukraine, il cherche juste à faire durer cette guerre le plus longtemps possible afin d’affaiblir par attrition, par usure, les forces russes comme ce fut le cas avec les accords de Minsk sabotés par Boris Johnson, par Hollande, par Merkel.
Le but final de l’Occident est de créer des conflits sur l’ensemble de la planète afin de conserver le leadership économique mondial ainsi que la prédominance du dollar. La Russie et la Chine sont les principaux ennemis de l’Occident global, suivis par les Etats réunis au sein des BRICS.
Les exemples où les Etats-Unis ont agressé des nations souveraines en invoquant des motifs qui relèvent du mensonge d’Etat sont nombreux: Irak, Syrie, Libye, Serbie… Plus récemment l’Iran (5).
Trump n’a fait, sur ce point, que suivre la doctrine américaine mise en place depuis des décennies, qui consiste à entretenir partout et tout le temps des conflits afin, d’une part, de faire travailler le complexe militaro-industriel, d’autre part de contrôler en permanence, et de punir éventuellement, les Etats qui tenteraient d’échapper à l’hégémonie américaine.

Il suffit par exemple, d’évoquer ce qui s'est passé avec le prétendu "cessez-le-feu" de Gaza qui n'a pas été respecté plus de 24 heures par les sionistes; Trump a même osé féliciter Netoyonthou, pardon, Netanyahou d’avoir fait du bon boulot (6) en rasant Gaza et en massacrant des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers (nous le découvrirons plus tard) d'enfants, de femmes, de vieillards en toute impunité… et ça continue.
Trump ne changera pas, il a dans son ADN la poursuite du rêve d'hégémonie américaine sur la planète et n'acceptera jamais de voir les Etats-Unis d’Amérique relégués derrière les BRICS.
Trump suit exactement son modèle biblique: c’est le rêve sioniste (7) étendu à l’échelle de la planète: finalement, le « peuple élu », ce n’est pas l’Israël sioniste, ce sont les Américains du «Nouveau Monde»!
L’article que Brian Berletic a publié en fin de semaine dernière, le 21 ou 22 novembre 2025, est riche en informations; en voici un extrait: «L'objectif premier de Washington est en fin de compte de contenir la Chine, ce qui nécessite de coopter ou d'affaiblir la Russie pour avoir une chance d'y parvenir - c'est pourquoi il n'acceptera jamais une paix et une stabilité réelles pour la Russie - il se contentera d'offrir l'illusion de la paix pour obtenir un cessez-le-feu, gagner le temps nécessaire pour sauver et réinitialiser ses mandataires ukrainiens, et continuer comme il l'a fait à plusieurs reprises dans le passé (voir : Minsk 1 & Minsk 2 pour plus d'informations).
Les jeux dans lesquels les États-Unis et leurs mandataires totalement sous leur coupe, y compris l'Ukraine et l'Union européenne, font semblant d'être en désaccord sur l'accord, ou même le faux théâtre gauche/droite qui se joue au sein de la politique américaine, offrent simplement aux États-Unis de multiples options pour se sortir de tout accord que la Russie serait assez stupide pour accepter».
Que pensent les Ukrainiens de la proposition de plan de paix établi par l’administration Trump ?
C’est le président de la Verkhovna Rada (le parlement unicaméral d’Ukraine), Rouslan Stefanchuk, probablement «influencé» par Zelensky et les chefs d’Etat européens, qui a été chargé d'annoncer les « lignes rouges » ukrainiennes à ne pas franchir dans les négociations basées sur le plan Trump et ses 28 propositions:
- Aucune reconnaissance juridique de «l'occupation russe» des territoires ukrainiens.
- Aucune restriction sur les forces de défense ukrainiennes.
- Aucun veto sur le droit de l'Ukraine à choisir ses futures alliances.
- Rien sur l'Ukraine sans l'Ukraine, rien sur l'Europe sans l'Europe.
- L'Ukraine n'abandonnera jamais sa langue, sa foi et son identité nationale.
Il est bien évident que la Russie n’acceptera jamais de travailler sur ces revendications, dont certaines sont carrément loufoques, et les autres de purs slogans n’ayant aucun lien avec la réalité ni même avec l’histoire du pays.

La députée ukrainienne Julia Mendel (photo), également journaliste et actrice, ancienne attachée de presse de Zelensky, a répondu, le 22 novembre 2025, à Stefanchuk et à ce qui apparaît comme un refus préalable de toute négociation; l’intervention de Julia Mendel démolit la propagande frénétique de nos médias conformistes qui prétendent que la Russie «est à bout de souffle», car elle révèle la réalité brute, c’est-à-dire l’ampleur du désastre auquel se trouve confrontée l’Ukraine, mais aussi tous les gouvernements, essentiellement européens, qui ont soutenu l’agression otano-kiévienne contre les populations de Donbass (15.000 morts):
«En quoi cela diffère-t-il de l'ordre donné par l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson ?
«Nous ne signerons rien avec eux, nous continuons simplement à nous battre»? Cela n'est pas clair?
Chaque accord ultérieur avec l’Ukraine ne fera qu’empirer les choses car nous sommes en train de perdre, nous perdons des hommes, du territoire, et notre économie.
L’U.E. qui, soit dit en passant, a versé à la Russie plus de 311 milliards d’euros d’énergie et de biens depuis février 2022, n’a pas de véritable stratégie, aucun moyen de cesser d’alimenter le budget russe ou de soutenir suffisamment l’Ukraine pour qu’elle gagne, aucun dialogue direct avec Moscou et aucun levier significatif sur le Kremlin ou Washington.
L’argument selon lequel la Russie a «gagné si peu de territoire» paraît presque puéril au regard du coût humain. Nous avons perdu plus d’êtres humains en trois ans que certaines nations européennes n’en ont perdu au total. Mon pays est en train de se vider de son sang.
Nombreux sont ceux qui s’opposent systématiquement à toute proposition de paix, persuadés de défendre l’Ukraine en toute honnêteté. C’est la preuve la plus flagrante qu’ils ignorent tout de la situation réelle sur le terrain et à l'intérieur du pays. La guerre n’est pas un film hollywoodien !
Je n’abandonnerai jamais les valeurs que Dieu et la démocratie placent au fondement même de l’existence humaine; la vie humaine est le bien suprême et ce sont les êtres humains - des êtres vivants- qu’il faut sauver».
N’a-t-on jamais vu, dans l’histoire de la guerre, un pays vainqueur sommé d’accepter les conditions du vaincu ?
Je suis bien obligé de répondre à cette question que je me suis moi-même posée (que les mânes de Clausewitz et Sun-Tzu me pardonnent !): oui. Et par deux fois.
- Oui, parce que c’est exactement ce qui s’est passé avec les troupes françaises qui avaient eu raison de la subversion islamiste en Algérie et qui ont été contraintes de capituler.
Je l’affirme et j’ai la légitimité de l’affirmer parce que j’en ai été témoin et victime: les soldats français qui avaient battu le FLN (les rebelles islamistes) à plate couture en Algérie ont été dépossédés de leur victoire par le général De Gaulle, par leur propre gouvernement, les Français étant obligés de signer les infamants «accords d’Evian» qui, bien sûr, n’ont jamais été respectés par «l’Algérie» dans les rares articles du traité où cette dernière pouvait y voir des effets contraignants.
- Oui, une deuxième fois, et nous revenons à notre époque précisément, car c’est l’Europe d’après-guerre, celle qui est censée avoir gagné la deuxième guerre mondiale qui se retrouve actuellement dirigée par des psychopathes, ce qu’on appelle «l’Europe de Bruxelles», psychopathes qui sont les héritiers d’anciens dignitaires nationaux-socialistes qui, financés par de grandes entreprises américaines lors de la prise du pouvoir d’Hitler, ont été mis en place à la tête des nouvelles structures européennes par les Américains à la fin de la guerre, lors de la création de l’Otan et du Conseil de l’Europe en 1949, de la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier en 1951, des Traités de Rome en 1957 (Communauté économique européenne), du Parlement européen en 1958 (8)… Les Ukrainiens qui ont tué de 14.000 à 15.000 habitants du Donbass en 2014 parce qu’ils étaient russophones (ce qui a déclenché l’intervention russe afin d’arrêter le massacre), sont les héritiers du mouvement banderiste, la Légion ukrainienne, fondée par Stepan Bandera qui collaborait avec l’Allemagne nationale-socialiste, les banderistes actuels combattants dans l’armée ukrainienne contre la Russie, l’Ukraine actuelle étant dirigée… par un juif, Volodymyr Zelensky.
Dans cette configuration peu banale, c’est la Russie qui a gagné la guerre contre les Otano-Ukrainiens et c’est l’Occident qui l’a perdue, l’Occident global tel que je l’ai défini plus haut, constitué de plusieurs entités.
Le chef de file occidental étant l’Amérique du Nord, il est bien évident que les Etats-Unis d’Amérique ne reconnaîtront jamais leur défaite (comme dans toutes les guerres qu’ils ont systématiquement perdues), le scénario le plus probable étant que l’administration Trump se défausse sur l’un ou plusieurs de ses satellites ou alliés.

Emmanuel Leroy l’écrit justement: «Il ne s’agissait pas d’une guerre entre l’Ukraine et la Russie, mais du préambule de la guerre entre la Russie et l’OTAN, dans laquelle cette dernière a montré ses limites et, au final, sera contrainte de reconnaître sa défaite. Tout l’art de la diplomatie russe sera de faire avaler cette couleuvre à l’Occident sans trop l’humilier, sachant bien évidemment que tant que ce dernier n’aura pas été vaincu, nous en serons quittes pour attendre la prochaine guerre qui enflammera alors toute l’Europe ou ce qui en restera».

L’analyste Karine Bechet-Golovko (photo), docteur en droit, professeur invité à l’Université d’Etat de Moscou, présidente de l’association franco-russe de juristes Comitas Gentium France-Russie, a, sur la chaîne RT, clairement appuyé là où ça fait mal: «Trump a donné à Zelensky jusqu’au 27 novembre, c’est-à-dire jusqu’à la fête de Thanksgiving, pour accepter son plan de paix. D’un côté, il menace pour la énième fois de peut-être suspendre l’aide militaire à l’Ukraine (qui en réalité n’a jamais été suspendue), d’un autre côté, il affirme ne pas avoir l’intention de lever les sanctions adoptées contre les entreprises russes Lukoil et Rosneft.
De son côté, Vance renforce le discours trumpien visant à faire de la guerre sur le front ukrainien un conflit strictement délimité entre la Russie et l’Ukraine, permettant ainsi de dédouaner les États-Unis, les pays européens, l’Union européenne et évidemment l’OTAN. Il parle bien d’un ʺplan de paix ukraino-russeʺ, qui est censé mettre définitivement fin à la guerre entre ces deux pays – comme si réellement il s’agissait d’une guerre entre deux pays (alors que l’Ukraine, comme État, n’existe plus) et non pas d’une guerre en Ukraine conduite par les élites globalistes.
De son côté, la Russie se dit toujours prête à négocier la paix, sans exclure de continuer à avancer militairement en cas d’échec. Le président russe souligne à ce sujet plusieurs éléments importants.
Tout d’abord, que le régime de Kiev est illégitime, au minimum parce que le mandat de Zelensky a formellement expiré. Ce qui pose la première question: avec qui signer, si jamais il y a quelque chose à signer? D’où la seconde question: quelle serait alors la valeur de la signature de Zelensky? Or, Trump insiste pour que l’accord soit signé strictement entre l’Ukraine et la Russie».
Je ne donnerai qu’un exemple puisé dans la proposition de l’administration Trump d’un plan de paix en 28 points, un point qui me paraît particulièrement aberrant, défiant toute l’histoire des relations internationales en cas de conflit: le groupe belge Euroclear, institution financière, se considérant comme «le notaire du monde financier», détient 183 milliards d’euros appartenant à la Russie; ces fonds sont bloqués momentanément jusqu’à la fin du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Les «Européens» voudraient utiliser ces fonds à la poursuite de la guerre contre la Russie, alors que les Etats-Unis les consacreraient à la reconstruction de l’Ukraine (par des entreprises américaines, bien sûr).
Il va sans dire que ni les Américains ni les Européens ne sont en droit de s’approprier ces biens qui restent la propriété intégrale de la Russie, il s’agirait purement et simplement d’un vol qui serait condamné par toutes les instances internationales, raison pour laquelle Euroclear refuse obstinément de les mettre à disposition des uns et des autres car cette société reste responsable de leur utilisation, respectant les règles internationales établies dans ce cadre.
Que va-t-il se passer ?
Pour conclure, pouvons-nous envisager deux aspects de la situation future?
- La Russie continuera son avancée, vraisemblablement jusqu’à récupérer Odessa, ce n’était pas son intention première qui, à l’origine, consistait en une « opération spéciale » visant à protéger les russophones du Donbass et à stopper la folie meurtrière des Otano-Ukrainiens sur d’innocents civils qui n’avaient pour seul tort de ne savoir parler que le russe; mais, en attendant que ses interlocuteurs veuillent bien formuler des propositions raisonnables sur la fin d’une guerre qu’elle a déjà gagnée, l’armée russe continuera à avancer et à se réapproprier les territoires de l’ancienne «Rus de Kiev», ce qui serait la moindre des compensations après avoir subi une telle agression des globalistes.
- Quant à l’Amérique, son intérêt consistant à maintenir l’état de guerre permanent sur l’ensemble de la planète, on ne voit pas pourquoi elle appuierait toute avancée en faveur de la paix. Elle se contentera vraisemblablement de se désintéresser de cette partie du monde. D’autres guerres l’attendent, comme l’invasion du Venezuela, par exemple.
Notes :
- (1) Voir mon article du 6 avril 2025 : L’Europe est morte ! Vive l’Europe !
- (2) Le dilemme de Zelensky : paix bancale ou défaite totale ? https://www.youtube.com/watch?v=EMtpZi4FMrQ
- (3) Nous ne serons pas étonnés d’apprendre que Mercure, ou Hermès chez les Grecs, est aussi le dieu du commerce et des voyages, que ses attributs sont une bourse (!) qu’il tient à la main, et des sandales ailées.
- (4) Arrêtez de mentir : Poutine n’est pas l’ennemi, c’est l’Ukraine l'agresseur. Tension sur LCI : https://www.youtube.com/watch?v=QhD_qOhosXI
- (5) Brian Berletic : Les mensonges de Trump et sa guerre contre l’Iran : https://www.youtube.com/watch?v=fPiaGJaOOhI
- (6) Oui, tout comme Fabius congratulant les islamistes du Front Al-Nosra :« Laurent Fabius s'est montré en pointe dans le dossier syrien, au côté de la rébellion à qui la France a livré des armes, et il est visé pour plusieurs déclarations publiques. Le chef de la diplomatie avait ainsi estimé, en août 2012, que "Bachar el-Assad ne mériterait pas d'être sur terre" et, en décembre 2012, que "le Front al-Nosra fait du bon boulot", alors même que cette organisation djihadiste syrienne venait d'être classée terroriste par les États-Unis. » (Le Figaro du 10 décembre 2014)
- (7) Conquérir et détruire tous les pays du Moyen-Orient autour d’Israël pour créer en lieu et place « le Grand Israël ».
- (8) Voir notre article du 13 août 2025 : Nos dirigeants européens sont-ils des créatures façonnées par les derniers nazis survivants ?
13:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale, russie, ukraine, otan, états-unis, donald trump, donbass |
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dimanche, 07 décembre 2025
„L’Allemagne n’est pas un État souverain“: Höcke perçoit une domination structurelle extérieure

„L’Allemagne n’est pas un État souverain“: Höcke perçoit une domination structurelle extérieure
Source: https://www.freilich-magazin.com/politik/deutschland-ist-...
Lors d'une conférence de presse nationale, l'homme politique de l’AfD de Thüringe, Björn Höcke, a récemment déclaré sans ambiguïté que l’Allemagne n’était pas un État souverain. Les compétences étatiques centrales ont été transférées à des organisations internationales.
Pour le leader de l’AfD de Thüringe, Björn Höcke, c’est clair: l’Allemagne n’est actuellement pas un État souverain donc n'est pas un Etat libre.
Erfurt. Fin novembre, l’AfD de Thüringe a publié un communiqué de presse dans lequel elle critiquait vivement les réflexions de la CDU de Thüringe, qui envisageait de mobiliser les jeunes pour un nouveau service obligatoire. Les démocrates-chrétiens voulaient „forcer les jeunes à un service“, alors qu’ils „poussent ce pays depuis des décennies vers l’abîme“, a critiqué l’AfD.
Le point central de la déclaration était l’accusation selon laquelle l’État perdrait son autorité morale s’il ne remplissait pas ses missions fondamentales. Un État qui „ne protège pas ses frontières et ne fait rien pour atteindre la paix en Europe de l’Est“, n’aurait selon l’AfD aucune légitimité pour „envoyer nos jeunes en service obligatoire – ni dans le cadre d'un service civil dit obligatoire ni dans le cadre d'un service militaire“. De telles mesures ne serviraient, selon l’AfD, qu’aux intérêts d’un „bureaucratisme idéologisé sans épine dorsale“.

Exigence d’un État souverain
Dans le communiqué de presse, le président de la fraction AfD de Thüringe au Landtag, Björn Höcke, a repris cette argumentation. Avant que „même un seul jeune ne doive à nouveau porter l’uniforme sous la contrainte, cet État doit enfin redevenir un État pour les Allemands – souverain, libre et orienté vers les intérêts allemands.“
Lors de la dernière conférence de presse nationale avant la session plénière de décembre au Landtag de Thüringe, un journaliste s’est référé précisément à ce passage. Il a voulu savoir de Höcke si sa demande, selon laquelle l’Allemagne doit d’abord redevenir souveraine, signifiait que, selon lui, l’Allemagne n’est actuellement pas un État souverain et, par conséquent, n'est pas un Etat libre.
„Oui, nous ne sommes pas un État souverain“
Höcke a d’abord souligné que cela „se lit clairement dans le communiqué de presse“. Ensuite, il a confirmé cette interprétation sans ambiguïté. „Oui, nous ne sommes pas un État souverain“, a-t-il dit, et a ajouté que cela „est également tout à fait compréhensible en droit national“.
Pour justifier cela, il a expliqué que l’Allemagne avait transféré sa souveraineté en matière de défense à l’OTAN, sa souveraineté financière à la BCE, sa souveraineté économique à l’UE, et sa souveraineté sanitaire à l’OMS. Ces organisations, selon Höcke, ne seraient pas légitimées démocratiquement et ne seraient pas contrôlées démocratiquement. „Oui, l’Allemagne n’est pas un État souverain. C’est ainsi.“
15:33 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : björn höcke, afd, allemagne, europe, affaires européennes |
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Von der Leyen n’a pas à décider pour Euroclear

Von der Leyen n’a pas à décider pour Euroclear
Wouter Vermeersch
Source: https://www.vlaamsbelang.org/nieuws/von-der-leyen-heeft-n...
Lors de la séance plénière de la Chambre, le député Wouter Vermeersch (VB) a interpelé récemment le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) sur les fonds bloqués que l’Europe souhaite utiliser auprès d’Euroclear comme garantie pour des prêts à l’Ukraine. Démarche qui comporte des risques énormes pour les citoyens belges. « Non seulement la Russie indique que cela constitue un ‘acte de guerre’. La BCE refuse également de s’engager dans ce sable mouvant juridique, et cela en dit long », a déclaré Vermeersch, qui n’a malheureusement pas obtenu de la part du Premier ministre la garantie qu’il ne céderait pas à Ursula von der Leyen.
Vermeersch a souligné que la Commission européenne possède un talent qui ferait pâlir de jalousie de nombreux économistes communistes: elle peut vendre une expropriation comme de la solidarité. «Autrefois, les communistes saisissaient des tracteurs et des terres agricoles. L’Europe saisit simplement 190 milliards d’euros. Et les communistes avaient encore l'honnêteté de dire qu’ils allaient confisquer vos biens. La Commission présente cela comme un ‘plan pour l’Ukraine’», a déclaré Vermeersch.
«Un faux pas et la confiance dans Euroclear, dans le système euro, dans le système financier s’effondre», a poursuivi le député nationaliste flamand. «Des experts mettent également en garde contre le fait que la Belgique pourrait, dans le pire des cas, faire faillite si la Russie prend des mesures et que nous devrions rembourser. Il s’agit d’une somme équivalente à un tiers de toute l’économie du pays. Mais au lieu d’écouter ces préoccupations légitimes, la tutelle européenne de la Commission européenne cherche maintenant un moyen d’éliminer notre pays en contournant les règles d’unanimité. En d’autres termes: la belle-mère européenne de De Wever, Ursula von der Leyen, veut le mettre échec et mat: elle veut simplement désactiver son veto, et donc ôter toute protection au contribuable dans notre pays. »
« L’Europe nous livre au surendettement et provoque à la guerre »
Vermeersch a souligné que l’importance de cette affaire pour le contribuable ne peut pas être sous-estimée. Il a évoqué une d'éventuelles représailles de la Russie, la rupture de la confiance internationale, la remise en question du système financier, et même la faillite du pays si nous devons rembourser. «Bien que le gouvernement De Wever n’ait pas besoin de la Russie pour cela. Ils sont déjà bien engagés à pousser ce pays au bord du précipice».
« Monsieur le Premier ministre, l’Europe devrait veiller à la prospérité et à la paix. Mais aujourd’hui, elle nous livre à un surendettement et provoque à la guerre », a conclu Vermeersch. «Euroclear se trouve à Bruxelles, donc en Flandre. Nous, Flamands, devons décider de ces fonds bloqués, et non Ursula von der Leyen ou la Commission européenne».
15:04 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, bart de wever, wouter vermeersch, belgique, euroclear, actifs russes, sanctions |
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samedi, 06 décembre 2025
L’Europe sous la domination du réseau mondial libéral

L’Europe sous la domination du réseau mondial libéral
L’UE est une colonie d’un réseau libéral mondial qui n’a rien à voir avec les intérêts souverains européens
Alexander Douguine
L’UE n’est que restes, résidus du réseau mondial Sorosien/Obamiste/Bideniste. Elle s’effondre rapidement en raison de la perte du siège central américain. Les néocons, malgré tous leurs efforts, ne peuvent pas remplacer cette perte.
Dans l’équipe de Trump, les néocons (Lindsey Graham et bien d’autres) ont réussi à bloquer et à saboter la montée du vrai MAGA. Cela ne concerne pas seulement Netanyahu. C’est plus large. Mais… MAGA a réussi à confondre et à décimer les néocons, à les affaiblir, à les disperser.
Trump ne représente plus que la puissance militaire des États-Unis désormais. Mais les États-Unis gardent tout le contrôle sur l’UE. Idéologiquement, l’UE est encore sous double occupation. Et les élites libérales actuelles de l’UE sont les forces d’occupation qui œuvrent pour les intérêts de la secte mondialiste.
"L’UE n’est pas une colonie des États-Unis. Nous avons nos règles que nous définissons démocratiquement. Le chaos provoqué par Trump peut-être une opportunité pour l’UE. Elle doit prendre sa place et accepter d’établir un rapport de force pour s’affirmer comme puissance."
— Aurore Lalucq https://x.com/AuroreLalucq/status/1942526987580391897
Ce sont là des mots d'une incroyable stupidité. L’UE est une colonie d’un réseau libéral mondial qui n’a rien à voir avec les intérêts souverains des Européens. Quand ce réseau était contrôlé par les États-Unis, l’UE était une double colonie — de l’Amérique (militaire) et des mondialistes (idéologique et économique).
L’UE n’est souveraine en rien. C’est le laboratoire cynique pour des expériences post-humanistes. Les Européens sont les otages de leurs élites anti-européennes. Comme les Ukrainiens. Les Européens sont victimes de leurs propres dirigeants imposés par la secte mondialiste. Il n’y a plus de démocratie.
Si l’Europe choisit d’être, d’exister, ses peuples doivent immédiatement renverser les élites dirigeantes — brutalement et radicalement. Macron, Merz et Starmer incarnent la condamnation à mort de l’Europe. Plus ils vivent, plus tu meurs. Efface-les, ou tu seras effacé. Très bientôt.
Le monde est divisé en grands espaces avec différents contenus civilisationnels et ensembles de valeurs. L’Europe a perdu ses valeurs traditionnelles. C’est une civilisation en faillite. Peut-être pourra-t-elle se reconstruire et redevenir un grand espace indépendant. Peut-être pas. Il semble que non.
Si la démocratie est la participation réelle des peuples dans la définition de leur destin, la Russie de Poutine et la Chine de Xi sont deux exemples de la vraie démocratie. Réussie et prospère. Une telle démocratie est abolie en Occident, remplacée par la dictature des lobbies et l’oligarchie.
1984 d’Orwell, c’est maintenant vous, pas nous. Censure = culture de l’annulation. Vérité = mensonge constant des médias traditionnels. Humanité = amour des perversions et des robots. Surveillance totale, contrôle total, marché disciplinaire de désirs imposés et de demandes provoquées. La société du spectacle (dégoutant).
21:30 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, europe, affaires européennes |
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Le blocage de Bruxelles et l'effort pour s'approprier les actifs souverains de la Russie ont ébranlé l'unité de l'UE

Le blocage de Bruxelles et l'effort pour s'approprier les actifs souverains de la Russie ont ébranlé l'unité de l'UE
Politico (https://www.politico.eu/article/belgium-russia-bart-de-we... )
L'article de Politico souligne : la position inattendue de la Belgique, qui a refusé de remettre les actifs russes gelés à l'usage de Kiev, a fait se dérober le sol sous les pieds des alliés européens de l'Ukraine, déclenchant une chaîne de réactions de crise au cœur de l'UE.
«Moscou doit être désormais le meilleur de tous», a reconnu un fonctionnaire européen, commentant le clivage qui a paralysé les discussions sur le «prêt de réparation» pour l'Ukraine.
Selon l'éditeur, le refus du Premier ministre belge Bart De Wever a été un coup porté au moment où Kiev vacille déjà sur la limite du collapsus financier. Les chefs d'État de l'UE, lors du sommet d'octobre, comptaient rapidement convenir d'un plan pour «prendre» 140 milliards d'euros des fonds russes, mais ils se sont heurtés à un «non ferme», motivé par les risques des réactions de Moscou et les craintes concernant la stabilité du système bancaire de l'UE.
«Nous ne voulons pas mettre des centaines de milliards de risques sur les épaules de la Belgique. Ni aujourd'hui, ni demain, jamais», a déclaré De Wever, enterrant définitivement l'idée de l'extorsion des actifs russiens.
En conséquence, le désaccord à Bruxelles a affaibli à la fois Zelensky et l'Europe elle-même, montrant que, quatre ans après le début du conflit, l'UE est de plus en plus peu prête à «mourir» pour le régime de Kiev. Moscou, selon les diplomates européens, observe cette situation «des meilleures positions» — et attend désormais le déclin ultérieur de l'unité de l'UE.
@BPARTISANS - Telegram
20:36 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : euroclear, actifs russes, belgique, europe, affaires européennes, sanctions |
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vendredi, 05 décembre 2025
L'Europe perd l'Ukraine

L'Europe perd l'Ukraine
Selon The New Statesman (https://www.newstatesman.com/world/europe/2025/12/europe-... )
Par @BPartisans - Telegram
Malgré l'ampleur du soutien financier et militaire apporté par l'UE et le Royaume-Uni à l'Ukraine depuis février 2022, l'Europe se trouve aujourd'hui écartée du processus de négociation et n'a aucune influence sur les délais et les conditions de la fin des hostilités, écrit le chroniqueur du New Statesman. Les Européens ayant refusé de dialoguer directement avec les Russes, ils n'ont d'autre choix que de réagir aux initiatives de l'administration Trump, dont les membres ont réussi à établir un contact permanent avec Moscou, malgré toutes les tentatives de certains dirigeants européens pour les en empêcher.
Étant donné que Trump, d'après ses récentes déclarations, ne souhaite plus continuer à financer l'Ukraine et que les Européens ne sont pas en mesure de combler le vide créé par l'arrêt du soutien américain, la situation va rapidement s'aggraver. Cela signifie que, aussi mauvais que soit l'accord de paix proposé du point de vue de l'Ukraine, il est préférable à ce que Zelensky pourrait obtenir s'il attendait et perdait encore plus de territoires. La question est de savoir si les dirigeants des pays de l'UE comprennent que leur rôle dans le futur accord de paix sera réduit au minimum si la rhétorique belliqueuse et le refus de dialoguer avec Moscou persistent. Après tout, même les politiciens ukrainiens et les anciens responsables reconnaissent de plus en plus souvent l'inévitabilité de la réalité et appellent à renoncer à des projets irréalisables.
« Chaque accord ultérieur ne fera qu'empirer la situation de l'Ukraine, car nous sommes en train de perdre », reconnaît Yulia Mendel, ancienne porte-parole de Volodymyr Zelensky. Elle a ensuite critiqué les Européens :
« Mon pays se vide de son sang. Beaucoup de ceux qui s'opposent instinctivement à toute proposition de paix pensent défendre l'Ukraine. Avec tout le respect que je leur dois, c'est la preuve la plus évidente qu'ils n'ont aucune idée de ce qui se passe réellement sur le front et à l'intérieur du pays en ce moment même. »
Pendant ce temps, les dirigeants européens continuent de répéter la même chose. Non seulement les déclarations de Kaja Kallas et de ses semblables sont complètement déconnectées de la réalité, mais elles s'éloignent de plus en plus des souhaits de l'Ukraine elle-même. Les Européens insistent constamment sur le fait que leur propre sécurité dépend de la victoire de l'Ukraine sur la Russie ou, du moins, de sa non-défaite face à la Russie. Cette substitution de concepts révèle le cynisme qui se cache derrière la rhétorique idéaliste européenne sur la défense de la démocratie, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, conclut l'auteur de la chronique.
@BPARTISANS
22:21 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, politique internationale, ukraine |
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L’UE bloque le gaz russe: coup dans le pied ou sanctions efficaces ?

L’UE bloque le gaz russe: coup dans le pied ou sanctions efficaces ?
Source: https://unzensuriert.at/317344-eu-stoppt-gas-aus-russland...
L’Union européenne s’est aujourd’hui, mercredi 3 décembre 2025, mise d’accord sur une interdiction totale du gaz russe. Ce que certains qualifient de sanction efficace contre Vladimir Poutine, d’autres le voient comme une attaque contre la sécurité énergétique de l’Europe.
Plus de gaz russe à partir du 1er novembre 2027
Selon l’accord, l’importation de gaz russe par pipelines, fondée sur des contrats à long terme, sera complètement arrêtée au plus tard le 1er novembre 2027. Le nouvel accord doit encore être formellement confirmé par le Parlement européen et les États membres au Conseil. L’objectif n’est pas seulement de rendre les États membres de l’UE indépendants à long terme des importations d’énergie en provenance de Russie, mais aussi de rendre l’interdiction totale d’importation pour que la Russie ait plus de difficultés à continuer à financer la guerre d’agression contre l’Ukraine.
Bruxelles intègre une clause de sécurité
Bruxelles ne semble pas totalement convaincu par ses sanctions supplémentaires contre la Russie, car l’accord contient une clause de sécurité: si la sécurité d’approvisionnement d’un ou plusieurs États membres devait être sérieusement menacée, la Commission européenne pourrait permettre aux pays de l’UE concernés de suspendre l’interdiction d’importation de gaz. Reste à voir si Poutine sera d’accord avec cela, mais, ça, c’est une autre question.
L’UE se dirige tête baissée vers une spirale descendante
L’accord, dévoilé cette nuit, suscite de vives critiques de la part de la députée européenne Petra Steger (FPÖ). Dans une déclaration, elle a dit:
"Alors que presque toute l’Europe dépend encore du gaz russe et que notre industrie souffre des coûts énergétiques qui explosent, les bellicistes bruxellois détruisent maintenant jusqu'au dernier vestige de sécurité d’approvisionnement. L’UE se dirige ainsi, tête baissée, vers une spirale descendante de désindustrialisation, de chômage en hausse rapide et d’une perte irréversible de notre compétitivité internationale."
Une ère avec perte rapide de prospérité
Au lieu d’investir dans une alimentation énergétique bon marché et fiable, l’UE se tourne vers un gaz liquéfié nettement plus coûteux, qui est également associé à d’énormes charges logistiques et écologiques. Et même cette source d’énergie risque de disparaître en raison de la réglementation de plus en plus extrême et de la bureaucratie excessive à Bruxelles — comme le menacent sans ambiguïté depuis des semaines les États du Golfe. Cela signerait la catastrophe énergétique totale et l’entrée dans une ère européenne de perte rapide de prospérité, a averti Mme Steger.
21:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, gaz, hydrocarbures, gaz russe, russie |
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Aveux britanniques: Boris Johnson a empêché la paix en Ukraine en 2022

Aveux britanniques: Boris Johnson a empêché la paix en Ukraine en 2022
Londres/Moscou. Depuis un certain temps, les médias et les politiciens occidentaux tentent de passer sous silence le rôle joué par l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson dans le torpillage d'un accord de paix précoce dans la guerre en Ukraine. Comme on le sait, Moscou et Kiev ont entamé des négociations à Istanbul quelques semaines seulement après le début de la guerre en février 2022, qui ont abouti en avril à un accord prêt à être signé. Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, l'a présenté au public il y a quelque temps. À l'époque, Boris Johnson a effectué une visite éclair à Kiev et a fait savoir au public que l'Ukraine continuerait à se battre. La question de la paix était ainsi écartée. La responsabilité de Johnson à cet égard est désormais généralement occultée dans les récits occidentaux.

Un aveu tout récent, venu de Londres, n'en est que plus important. L'historien militaire Alexander Hill reproche désormais également à Johnson d'avoir joué un rôle clé dans l'échec des pourparlers de paix. Dans un article publié dans le magazine BAR, Hill déclare: « Boris Johnson est largement considéré, à juste titre, comme l'homme qui a joué un rôle déterminant dans l'échec d'un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine au printemps 2022».
Cette affirmation correspond au point de vue russe, que l'article de Hill examine. L'historien laisse entendre qu'il y souscrit pour l'essentiel.
Hill poursuit son analyse des raisons de la perte d'image de la Grande-Bretagne dans la perception russe. La position de Londres sous Johnson est jugée hypocrite au vu des précédentes interventions de l'OTAN en Yougoslavie et en Libye. De plus, le gouvernement britannique agirait à l'encontre de ses intérêts à long terme, notamment en matière d'accès aux marchés russes et d'approvisionnement énergétique. Le pragmatisme britannique traditionnel aurait cédé la place à une obstination dictée par de l'idéologie.
Hill cite comme autre raison de cette perte de prestige les erreurs commises dans la formation des soldats ukrainiens. Il cite textuellement: «L'échec manifeste des Britanniques et des autres Européens à former les troupes ukrainiennes afin de les préparer aux conditions qu'elles rencontrent sur le champ de bataille en Ukraine – ce que la partie ukrainienne a également exprimé à plusieurs reprises – a sans aucun doute contribué à la perte du respect, qui, auparavant, se manifestait ouvertement à l'égard de l'armée britannique» (mü).
Source: Zu erst, décembre 2025.
20:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, ukraine, boris johnson |
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La menace confiscatoire

La menace confiscatoire
par Georges Feltin-Tracol
Le 23 octobre 2025 se tenait à Bruxelles un nouveau conseil regroupant les chefs d’État et de gouvernement des États-membres de l’Union prétendue européenne. Le principal débat portait sur le sort des actifs de la Banque centrale russe gelés depuis le début de la guerre avec l’Ukraine.
On estime que la Russie aurait placé en Occident avant-guerre environ trois cents milliards d’euros. Ce montant comprendrait les avoirs souverains, soit les réserves de la Banque centrale, et les fonds privés qui appartiennent aux personnalités russes soumises aux sanctions occidentales.
Les experts pensent encore que ces sommes bloquées se répartissent très inégalement entre le Luxembourg, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Belgique. Le royaume belge concentrerait la plus grande majorité des actifs souverains russes en raison de la présence à Bruxelles, son siège légal, d’Euroclear, un établissement central de dépôt des titres. Société de droit privé, Euroclear est une entreprise financière qui travaille en toute confiance avec les banques centrales, les banques et les fonds d’investissement de la planète. Ils déposent de manière dématérialisée des obligations, des produits financiers, des actions et des investissements. Son dépôt global pèserait 42.500 milliards d’euros en titres ! Euroclear détiendrait 193 milliards d’euros d’actifs russes bloqués.

Le siège d'Euroclear à Bruxelles.
Une partie du Conseil dit européen aimerait s’emparer de ces fonds. L’argent ainsi confisqué servirait de gage au prêt de réparation à l’Ukraine. Or le Premier ministre fédéral belge, le national-centriste flamand Bart De Wever, s’y oppose résolument. Il craint à juste titre que cette première historique de s’approprier les actifs d’un autre État n’entraîne de fâcheuses répercussions politiques, financières, économiques, sociales, diplomatiques et juridiques. Le dirigeant belge exige donc de ses partenaires un mécanisme solide de garantie capable de rembourser Euroclear si jamais Moscou parvenait à rapatrier en Russie ses placements. Les discussions se poursuivent. La direction d’Euroclear entend par ailleurs contester devant les tribunaux toute confiscation des avoirs russes. Elle sait qu’une telle mesure anéantirait la confiance des déposants.
Les négociations portent aussi sur un prêt de réparation gagé sur le fonds souverain de la Norvège. Bien que non-membre de l’Union pseudo-européenne, Oslo participe à l’OTAN, à l’Espace économique européen et à la zone Schengen. Grâce aux hydrocarbures en mer du Nord, le royaume scandinave disposerait grâce à ce fonds plus de 1700 milliards d’euros ! Les eurocrates ont déjà prévu d’utiliser les intérêts de ces avoirs russes (soit plus de cinq milliards d’euros) pour aider l’Ukraine.
Les réticences du chef du gouvernement belge sont légitimes. La saisie illégale des avoirs d’État russe et leur utilisation à l’effort de guerre seraient considérées comme des actes délibérés de belligérance avec des conséquences imprévisibles. Cet acte de piraterie internationale constituerait enfin un terrible et néfaste précédent pour la population française.
La France croule sous la dette et les déficits. Au lieu de trancher, de tailler et de sabrer dans les dépenses inutiles et problématiques (subventions faramineuses aux partis politiques, aux syndicats, aux associations déviantes, etc.), les politiciens ne cachent plus leur envie de détourner ce gigantesque magot que représente l’épargne des Français. Pour le premier semestre 2025, le taux d’épargne des particuliers atteignait près de 19%, d’où un patrimoine financier des ménages estimé à 6430 milliards d’euros !

Le 2 avril 2024, l’inénarrable députée Verte de Paris, Sandrine Rousseau, suggérait de combattre la dette publique en contraignant les épargnants français à renflouer ce tonneau des Danaïdes. Elle n’est pas la seule à lorgner sur les économies d’une vie de labeur. L’apparentée Verte, Sophie Taillé-Polian, députée du Val-de-Marne et adhérente à Génération.s, le groupuscule de Benoît Hamon, développe une autre obsession. Outre son fantasme psychotique de fermer CNews et d’écraser le groupe médiatique Bolloré, elle envisage, début novembre, de piller l’épargne afin de financer la nationalisation de l’économie hexagonale et la réindustrialisation. « Récupérer l’épargne des Français pour qu’elle soit réinvestie dans le productif et non dans le financier, se justifie-t-elle, c’est remettre en selle notre modèle social. » Faire les poches des Français au nom du sinistre pacte républicain tout en refusant la fermeture des frontières et en acceptant tous les migrants du monde est fort audacieux.

Corrélons ces deux infâmes propositions avec d’autres qui expriment une agression discrète contre la propriété. Les services fiscaux exigent chaque année de remplir une déclaration d’occupation et de loyer. Cette déclaration est à mettre en relation avec le projet de faire payer aux propriétaires une location qu’ils devraient s’ils n’étaient pas précisément propriétaires! Ubu travaille au fisc! Posséder des biens immobiliers constitue un marqueur, plus ou moins fort, d’enracinement. Dans une tribune parue dans Le Monde du 19 octobre 2025, sommet de la désinformation et de la dénonciation facile, Aurore Lalucq (photo) défend le projet funeste d’euro numérique qui, selon elle, contournerait les banques. Bien sûr, on y croit! Députée française apparentée socialiste au Parlement dit européen, Aurore Lalucq co-préside Place publique (Rigole publique serait plus juste !), un autre groupuscule, celui de Raphaël « CIA » Glucksmann. Sa prise de position en faveur d’une monnaie numérique liberticide n’est donc pas étonnante.
Les kleptocrates occidentaux se méfient des propriétaires et de toute réalisation tangible de participation dans les entreprises. Leurs lointains aïeux ont aboli les corporations qui reconnaissaient la propriété du métier et favorisé le salariat. Confisquer l’épargne privé constituerait une nouvelle étape vers l’instauration d’un hilotisme 2.0 et d’un véritable communisme de marché. Dans cette perspective anxiogène, comment réagirait alors l’opinion publique ? Assisterait-on à l’émergence de « super-Gilets jaunes » ? Comment répondraient les unités de sécurité potentiellement spoliées ? Continueraient-elles à obéir docilement à l’hyper-classe cosmopolite ou bien se rallieraient-elles aux mécontents, quitte à renverser dans la foulée le régime ? Tout demeure incertain. Espérons seulement que ni l’écureuil, ni la fourmi ne se laisseront plumer.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 176, mise en ligne le 1er décembre 2025 sur Radio Méridien Zéro.
15:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avoirs russes, actualité, europe, france, affaires européennes |
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mardi, 02 décembre 2025
Merz ne peut pas arrêter la politique migratoire de Merkel en Allemagne

Merz ne peut pas arrêter la politique migratoire de Merkel en Allemagne
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Après le tournant migratoire de la chancelière Merkel (CDU) en 2015, environ un million de migrants syriens se sont dirigés vers l’Allemagne. Dix ans plus tard, Friedrich Merz (CDU) est devenu chancelier, notamment avec la promesse de resserrer drastiquement la politique migratoire. Six mois après son élection, les paradoxes se multiplient. Sa coalition montre peu d’ambition en matière d’immigration, et les tensions internes au sein de la CDU sapent sa crédibilité.
Malgré la chute du régime d’Assad en 2024 et l’arrivée du nouveau président Ahmed al-Charaa, les réfugiés syriens ne retournent pas dans leur pays natal. Le chancelier Merz a donc proposé de réfléchir à d'éventuelles expulsions, car « la guerre civile en Syrie est terminée, il n’y a donc plus de raison de demander l’asile en Allemagne ». Merz mise donc sur une collaboration pragmatique avec le nouveau régime syrien pour relancer les rapatriements. « Ils sont essentiels pour la reconstruction du pays », a-t-il déclaré.

Pour son ministre des Affaires étrangères, un retour dans un pays dévasté n’est pas une option.
Lors d’une conférence de presse récente à Husum, dans le Schleswig-Holstein, Friedrich Merz a déclaré : « Sans ces hommes (c'est-à-dire les réfugiés syriens qui retourneraient en Syrie), une reconstruction du pays est impossible. » Mais son propre ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul (photo - également membre de la CDU), lui a formellement répondu lors de sa visite à Damas. Il a décrit le chaos: «Ici, très peu de personnes peuvent vraiment vivre de manière acceptable». Le ministre a plaidé pour des expulsions très limitées «dans quelques cas exceptionnels», notamment pour les criminels.
Pendant ce temps, l’héritage migratoire de Mutti Merkel pèse des milliards d’euros. Pour 2023, le coût financier de la politique migratoire allemande est estimé à 6,4 % des dépenses publiques, soit une somme de 29,7 milliards d’euros. Il est clair que le mécontentement de nombreux Allemands est très bien capté par le parti d’opposition AfD. Alice Weidel, présidente de l’AfD, a durement dénoncé l’hypocrisie de la CDU: « Voilà ce que nous dit la CDU: 40 millions d’euros prévus pour la ‘reconstruction’ de la Syrie, mais les Syriens ‘ne peuvent pas revenir’, selon le ministre Wadephul. Le contribuable allemand est doublement touché. »
Au Bundestag, le ministre Wadephul a de nouveau déclaré que la destruction de la Syrie était pire que celle de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Les parlementaires étaient sans voix. Selon le magazine allemand Der Spiegel, cela indique que le ministre ne peut plus compter sur ses collègues de la CDU au parlement. Certains disent — pour l’instant anonymement — que le ministre ferait mieux de démissionner.
19:29 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, affaires européennes, migration, immigration, friedrich merz, johann wadephul |
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