vendredi, 28 février 2025
Le dernier acte de l'Europe: comment le plan de l'ECFR mène l'UE à sa perte
Le dernier acte de l'Europe: comment le plan de l'ECFR mène l'UE à sa perte
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/europas-letzter-akt-wie-d...
Le European Council on Foreign Relations (ECFR), l'un des think tanks les plus influents de l'UE, présente un « plan en cinq points » qui entraîne l'Europe dans un conflit par procuration avec la Russie.
Les stratèges en politique étrangère d'Europe ont imaginé quelque chose de nouveau – et cela pourrait bien être leur projet le plus dangereux à ce jour. L'ECFR, l’un des think tanks les plus influents de l’UE, propose un « plan en cinq points » censé rendre l’Europe plus sûre. Cependant, ceux qui lisent le document réalisent rapidement : il ne s’agit pas de sécurité, mais d’une stratégie d'escalade qui plonge l’Europe dans un conflit par procuration avec la Russie.
Les propositions de l’ECFR constituent un cauchemar tissé d’arrogance, de naïveté géopolitique et de folie économique. On se demande inévitablement: quelqu'un à Bruxelles a-t-il encore une vue d'ensemble de la réalité ?
Un plan sans considération pour les pertes
Le plan de l’ECFR s'appuie sur cinq points principaux :
- Le réarmement massif de l'Ukraine, financé par les fonds de l'UE.
- De nouvelles sanctions contre la Russie, bien que les précédentes aient causé plus de tort à l'Europe qu'à Moscou.
- Un programme visant le cessez-le-feu en Europe, défini sans la Russie.
- Une obligation de réarmement pour l'UE, avec une augmentation des dépenses militaires à 3% du PIB.
- La revendication de remplacer les États-Unis en tant que puissance dirigeante, bien que l'Europe dépende militairement, économiquement et géopolitiquement de Washington.
Cela ressemble à un plan ? Non – cela ressemble à un mirage dangereux. Car derrière ce programme se cache une fatale erreur: l'UE est-elle une grande puissance capable de déterminer ce qui se passe dans le monde?
Non, la réalité est différente.
L'Europe est économiquement affaiblie, socialement divisée et politiquement paralysée. Alors que la Russie convertit son économie vers la production de guerre et que les États-Unis se retirent de l'escalade directe, les bureaucrates de l'UE rêvent de contrôler la politique mondiale avec des sanctions et des transferts d'argent. Ce n'est pas une stratégie – c'est de la mégalomanie.
L'Europe ne peut pas remplacer les États-Unis
L'un des points les plus bizarres du document de l'ECFR est l'idée que l'UE pourrait prendre la place des États-Unis. Il suffirait d'agir avec détermination pour qu'Europe « donne le ton », dit-on. Mais pour remplacer les États-Unis, l'UE devrait d'abord avoir le pouvoir militaire, financier et stratégique de Washington. Et c'est précisément ce qui lui manque :
- Militairement : L'UE n'a pas sa propre armée et est entièrement dépendante de l'OTAN. L'idée que Bruxelles puisse soudain être un leader militaire est absurde.
- Financièrement : Pendant que les États-Unis contrôlent le dollar et dirigent les flux financiers mondiaux, l'UE est économiquement affaiblie et lutte contre des tendances récessionnistes.
- Stratégiquement : Les États-Unis peuvent se permettre une flexibilité géopolitique grâce à leurs réseaux mondiaux. L'UE, en revanche, s'est retrouvée dans une impasse, sans options indépendantes.
Alors que reste-t-il de l'idée qu'Europe pourrait se placer à la tête du jeu géopolitique ? Rien – sauf des chimères.
Un tonneau sans fond : Qui profite des milliards pour l'Ukraine ?
L'ECFR demande pour l'Ukraine 40 milliards d'euros en 2025 – et des investissements à long terme représentant 0,25% du PIB de l'UE. Mais il n'y a pas de réponses claires à la question clé: où va réellement cet argent ?
L'Ukraine est aujourd'hui dans un état de faillite économique, sa production industrielle est au plus bas, des millions de personnes ont fui. Chaque euro qui arrive à Kiev finance soit la guerre soit disparaît dans des réseaux de corruption.
Les stratèges de l'UE semblent ne rien apprendre de cela. Ils continuent d'injecter des fonds publics dans une structure qui ne fonctionne plus depuis longtemps. Quel est le résultat ? Les citoyens européens paient la facture – et l'Ukraine reste un État en crise permanente.
La Russie doit-elle capituler ? L’ECFR demande l’impossible
Particulièrement provocante est la demande de l'ECFR selon laquelle la Russie devrait se soumettre à un « plan de compensation » occidental. Moscou devrait payer des réparations, limiter ses armes à longue portée et se conformer aux directives de Bruxelles.
Mais quiconque croit que la Russie obéira à un diktat de l'UE ignore la réalité géopolitique. Les temps où l'Europe pouvait dicter sa volonté à la Russie sont révolus.
En fait, Moscou réagit à cette confrontation avec encore plus de détermination. Alors que l'Occident se perd dans des débats sur les livraisons d'armes, la Russie a déjà converti son industrie vers une économie de guerre, a considérablement augmenté sa production d'armements et forgé de nouvelles alliances mondiales.
En d'autres termes : l'UE essaie de jouer la menace – mais il lui manque le pouvoir pour faire appliquer ses propres menaces.
L'Europe n'a plus de temps pour les jeux de simulation
Alors que Bruxelles discute encore de nouvelles dépenses militaires, d'autres acteurs sont déjà en action. La Russie développe sa capacité de production militaire. La Chine renforce ses réseaux économiques et géopolitiques. Les États-Unis se préparent à une nouvelle orientation en politique étrangère après les élections.
L'Europe, quant à elle, se perd dans des théories et espère que des sanctions et des paquets financiers changeront le cours de l'histoire.
Mais le temps des illusions est révolu. L'Europe n'est pas du côté des gagnants dans ce conflit – et il est temps de le reconnaître enfin.
Conclusion: la politique belliciste de l'Europe mène à l'abîme
Le plan de l'ECFR n'est pas un concept de sécurité, mais une recette pour une catastrophe géopolitique. Une politique de réarmement sans fondement économique. Une stratégie de sanctions qui inflige plus de dommages à l'Europe qu'à la Russie. Une escalade militaire pour laquelle l'Europe n'est pas préparée. Une idée utopique de remplacer les États-Unis en tant que puissance dirigeante – sans les ressources nécessaires.
L'UE est à un tournant. Resterait-elle un vassal de Washington, tanguant aveuglément vers un conflit ? Ou trouverait-elle enfin une stratégie autonome, fondée sur la diplomatie, la stabilité économique et un calcul de pouvoir intelligent ?
Si l'Europe ne se débarrasse pas bientôt de ces fantasmes dangereux, un avenir s'annonce où le continent n'est pas le « leader du monde libre » – mais juste le prochain champ de bataille géopolitique.
Qui est Elena Fritz?
Auteure de PI-NEWS, Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne en tant que Russe d'ethnie allemande, il y a 24 ans. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'Université de Ratisbonne et a obtenu avec succès un diplôme. Depuis 2018, elle s'est engagée dans l'AfD, a été membre du conseil régional de Bavière de 2019 à 2021 et a été nommée candidate directe de l'AfD pour la circonscription de Landshut/Kelheim lors des prochaines élections fédérales. Elle est fièrement la mère d'un garçon de trois ans. Voici le lien vers le canal Telegram d'Elena Fritz: Telegram: Contact @global_affairs_byelena
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La fin de la diplomatie linéaire: Comment le 24 février 2025 a bouleversé la politique mondiale
La fin de la diplomatie linéaire: Comment le 24 février 2025 a bouleversé la politique mondiale
par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/das-ende-der-linearen-dip...
La géopolitique suit des schémas simples - du moins le pensions-nous. Pendant des décennies, la diplomatie s’est déroulée selon des règles claires et linéaires : ceux qui sont contre la Russie sont alliés aux États-Unis. Ceux qui se rapprochent de la Chine s’éloignent de Washington. Et lorsqu'un chef d'État entreprend un voyage, il poursuit un objectif - et idéalement, il l'atteint. Cependant, le 24 février 2025, le troisième anniversaire de la guerre russo-ukrainienne, tout cela s'est évaporé. La politique mondiale a perdu son ancien mode d'organisation.
C'était une journée pleine d'événements ou bien des certitudes se sont effondrées comme une série de dominos - et à la fin, une image s'est présentée qui ne correspondait pas du tout à la compréhension antérieure du monde. Une crise de la diplomatie linéaire qui dépasse de loin les simples manœuvres politiques.
L'ONU comme première zone de fracture
Dès les votes à l'Assemblée générale de l'ONU et au Conseil de sécurité, un pressentiment se faisait sentir : le schéma bipolaire des alliances se dissolvait. D’abord, le Royaume-Uni et la France ont condamné la Russie dans une résolution de l'Assemblée générale - une image familière. Mais quelques heures plus tard, l'inimaginable est arrivé: au Conseil de sécurité, ils n'avaient soudain plus d'objections à une résolution soutenue conjointement par les États-Unis et la Russie.
Il faut imaginer cela: les États-Unis et la Russie votent ensemble avec la Chine pour une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU. Cela aurait été considéré comme une théorie du complot absurde il y a quelques semaines. Pourtant, cela s'est produit - et d'un coup, la nouveauté est apparue clairement: l'ère des anciennes formations par blocs est révolue.
L'humiliation de Macron à Washington: un président perd pied
Presque en même temps, le président français Emmanuel Macron tentait de redéfinir les lignes transatlantiques. Son objectif : convaincre Donald Trump d'adopter une ligne plus dure envers la Russie. Mais dès l’accueil, on devinait que la mission échouerait. Trump laissa Macron debout devant la Maison Blanche. Puis vint l’image du Bureau ovale : Macron, affaissé, à l'extrême bord du bureau de Trump, tandis que le président américain l'ignorait presque.
Et finalement, le véritable coup de théâtre politique : Macron déclara soudain qu'il était temps de négocier avec la Russie - et qu'il souhaitait lui-même s'entretenir avec Poutine. Le président français, qui venait juste d’agir comme le plus fervent belliciste en Europe, a effectué un retournement à 180 degrés en pleine lumière. Bien sûr, il tentera de relativiser cette position à Paris. Mais le signal est lancé : l'unité européenne sur la question ukrainienne se fissure.
Le fiasco à Kiev: le gouvernement ukrainien perd le contrôle
Alors que Macron chutait à Washington, un autre drame se déroulait à Kiev. Le gouvernement de Zelensky avait préparé un grand affrontement : un sommet des bellicistes européens devait envoyer un puissant signal d'unité. Mais que s'est-il passé ? La Rada suprême, le parlement ukrainien, a refusé de confirmer la légitimité de Zelensky en tant que président.
En pleine lumière, devant les yeux des hommes politiques occidentaux présents, le président ukrainien a été politiquement démantelé. Une violation de tabou sans précédent. Et un signe que la direction ukrainienne perd également de plus en plus de soutien dans son propre pays.
Trump, Poutine et le nouvel ordre économique
Alors qu'en Europe et en Ukraine les fondements politiques vacillaient, une nouvelle information en provenance de Washington et de Moscou contredisait les règles géopolitiques établies: Trump et Poutine se prononçaient simultanément pour une solution rapide de paix en Ukraine - et annonçaient des intérêts économiques communs.
Il s'agissait des terres rares. Et pas n'importe où, mais dans les anciennes régions ukrainiennes qui sont désormais sous contrôle russe. Si une coopération dans ce domaine devait voir le jour, cela reviendrait à une reconnaissance indirecte de ces régions comme russes par les États-Unis - une véritable innovation.
L'OTAN et la division des États-Unis
Parallèlement, un autre mouvement se propageait aux États-Unis : le rejet de l'OTAN grandissait, particulièrement parmi les républicains. Le dernier sondage montre que, pour la première fois, une majorité des électeurs républicains est contre l'adhésion des États-Unis à l'OTAN.
Plus les politiciens européens critiquent Trump et affûtent leur rhétorique de guerre, plus la distance entre les États-Unis et l'OTAN se creuse. Déjà maintenant, la Maison Blanche discute ouvertement d'une réduction du financement de l'ONU - et un retrait de l'OTAN, aussi impensable qu’il semblait jusqu'à présent, n'est plus une pure fantaisie.
La panique en Europe - et le carrousel de la dette
Et l'Europe ? Chez nous, la peur grandit. Bruxelles planifie frénétiquement de nouveaux emprunts pour financer l'industrie de l'armement. Mais la réalité est sombre : après trois ans de guerre, l'UE n'a pas réussi à relancer sa propre industrie de défense. Au lieu de cela, de nombreux États membres s'enfoncent de plus en plus dans le chaos de la dette.
Parallèlement, les États-Unis deviennent plus avares : Trump n'est pas disposé à continuer à faire des cadeaux financiers à l'Europe. Mais sans soutien américain, la politique de défense européenne se dirige vers un désastre.
Conclusion : la fin de l'ancien ordre - et un avenir incertain
Le 24 février 2025 était plus qu'un simple anniversaire de la guerre en Ukraine. C'était un tournant dans la politique mondiale. Les anciennes règles ne s'appliquent plus. Les blocs diplomatiques se brisent, les coalitions se redessinent et les alliances traditionnelles perdent de l'importance.
La politique mondiale est devenue imprévisible. C'est un spectacle où les alliances peuvent changer en quelques heures. Mais une chose est claire : la diplomatie linéaire est morte. Ceux qui s'accrochent encore à des schémas géopolitiques obsolètes seront progressivement relégués au second plan dans les années à venir.
La question n’est plus de savoir si le jeu géopolitique va changer - mais à quelle vitesse.
Qui est Elena Fritz?
Auteure de PI-NEWS, Elena Fritz, née le 3 octobre 1986, est arrivée en Allemagne en tant que Russe d'ethnie allemande, il y a 24 ans. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'Université de Ratisbonne et a y obtenu avec succès un diplôme. Depuis 2018, elle s'est engagée dans l'AfD, a été membre du conseil régional de Bavière de 2019 à 2021 et a été nommée candidate directe de l'AfD pour la circonscription de Landshut/Kelheim lors des prochaines élections fédérales le 15 novembre. Elle est fièrement la mère d'un petit garçon de trois ans. Voici le lien vers le canal Telegram d'Elena Fritz: Telegram: Contact @global_affairs_byelena
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jeudi, 27 février 2025
Le destin allemand
Le destin allemand
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/il-destino-tedesco-3/
Démocratique, oui… mais jusqu’à un certain point. Démocratique tant que les résultats nous conviennent, tant qu’ils correspondent à nos intérêts… Ou plutôt, aux intérêts de quelques-uns, de ceux qui comptent vraiment et qui ont de l’influence. Qui, bien sûr, ne se trouvent pas en Allemagne. Ou seulement de manière très limitée.
Oui, car cette fois, il s’agit bien de l’Allemagne, et non d’un quelconque petit État balkanique. Il s’agit de la Grande Allemagne, le géant de l’Union européenne. Ou du moins, ce qui était un géant, avant que ne commence son rapide déclin, provoqué par les derniers gouvernements et leur soumission totale aux diktats de Washington.
Une vieille histoire, désormais. Il est (presque) inutile de revenir sur la responsabilité du terne Scholz et de ses alliés, si dociles face aux exigences de la haute finance qu’ils ont mené le pays au bord du gouffre. Et peut-être même au-delà.
Mais à présent, l’Allemagne s’est rendue aux urnes. De manière anticipée, en raison de l’inévitable crise du gouvernement rouge-vert, qui a échoué. Et les résultats, bien qu’encore non officiels, sont clairs pour tout le monde. Seulement, beaucoup, trop nombreux, refusent simplement de les voir tels qu’ils sont.
Car presque tous les journaux télévisés et les soi-disant experts se concentrent sur la victoire de la CDU-CSU. Sans toutefois mentionner que ce parti n’a ni les voix ni les sièges nécessaires pour gouverner seul. Au mieux, on souligne qu’une période de Grande Coalition se profile à l’horizon. Un véritable rassemblement hétéroclite, pour être clair, composé de la CDU-CSU, de la SPD, qui s’est effondré autour de 15 %, et probablement des Verts. Autrement dit, deux des trois partis qui ont conduit l’Allemagne au désastre.
Les libéraux de la FDP, eux, sont absents. Mais seulement parce qu’ils n’auront pas de représentation parlementaire, n’ayant pas atteint le seuil fatidique de 5%.
Bref, tous ensemble, avec passion, ils jureront d'aller de l'avant pour l’Europe et pour un soutien inconditionnel à l’Ukraine.
Mais derrière ce flot de rhétorique et d’absence d’informations réelles, un détail crucial manque.
L’AfD, le parti dit d’extrême droite, anti-européen et pro-russe, dépasse largement les 20%. Un résultat encore inimaginable il y a peu. Et un résultat qui devrait faire réfléchir. Surtout ceux qui s’apprêtent à (mal) gouverner ce qu’il reste de l’Allemagne sous la Grande Coalition.
Car l’AfD n’est pas, contrairement à ce que nos médias veulent nous faire croire, un dangereux groupuscule de néonazis. Peut-être même ne peut-il pas être qualifié de mouvement nationaliste traditionnel. Il représente plutôt la réaction du peuple allemand face à un système de pouvoir figé. Un système de plus en plus dirigé par des puissances financières étrangères (disons-le ainsi).
Ces élections démontrent une chose: le peuple allemand, en particulier ses couches économiquement les plus fragiles, en a assez.
Assez de maintenir au pouvoir une classe politique incompétente et surtout soumise à des intérêts étrangers.
Et le score de l’AfD n’est rien d’autre qu’un premier signal. Car le mécontentement ne fera que croître.
À moins que la CDU-CSU ne commence enfin à écouter ces voix – nombreuses et influentes – qui appellent à un changement de cap. A une nouvelle majorité et une nouvelle politique étrangère.
Difficile, certes. Mais après l’ascension de Trump à Washington, ce n'est pas impossible.
Il suffirait juste d’un peu… de courage.
La circonspection où se présentait Merkel jadis est passée à l'AfD (37,3%!!).
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mercredi, 26 février 2025
La démographie allemande paralyse le pays
La démographie allemande paralyse le pays
Par Wolfgang Hübner
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/die-deutsche-demographie-...
Il y a beaucoup de patriotes qui ne sont pas satisfaits des presque 21% obtenus par l'AfD lors des élections fédérales de dimanche. Cela n'est pas incompréhensible, mais cela ignore la dominance presque écrasante des électeurs âgés. C'est à eux que Friedrich Merz et la CDU/CSU doivent leur pâle victoire électorale. Les personnes âgées dans l'ancienne République fédérale ont, d'une manière tragique, récompensé les partis de l'union démocrate-chrétienne et exprimé leur gratitude d'avoir vécu de nombreuses années dans un État fonctionnant bien, en votant contre l'avenir d'un pays déjà en déclin.
Aussi amer que cela puisse être: la pyramide d'âge des Allemands ne changera que négativement - ils vont en effet devenir encore plus vieux. C'est formidable sur le plan personnel mais cela paralyse déjà le pays sur le plan politique. Voilà pourquoi les presque 21% pour l'AfD doivent être évalués positivement. Après tout, un électeur sur cinq a choisi un parti qui est combattu, diffamé et diabolisé de toutes les manières et avec les méthodes les plus odieuses. Ce sont ces électeurs de l'AfD qui devront au moins partiellement se mobiliser en dehors du parlement dans les années à venir pour tenter d'arrêter le déclin de l'Allemagne.
Sur le plan parlementaire, l'AfD fait face à d'énormes défis avec le grand nombre de nouveaux députés qu'elle va envoyés au Bundestag. En effet, chaque député a besoin d'une équipe, le groupe lui-même verra augmenter le nombre de ses experts et collaborateurs qualifiés. Le fait qu'il existe toujours le "mur de feu" antidémocratique ne devrait pas inquiéter l'AfD: au-delà de cette construction politique de honte, règne la désolation d'une coalition de perdants. Parmi les perdants, on trouve également le prétendant à la chancellerie, Merz, qui avait promis en 2021 de réduire l'AfD de moitié, mais qui la voit doubler en 2025.
Si la SPD socialiste organise effectivement un référendum auprès de ses membres pour savoir si elle doit former une coalition avec la CDU/CSU, le résultat n'est d'ailleurs en aucun cas assuré. Car dans une telle coalition, la SPD, que ce soit avec Pistorius ou non, ne peut que perdre si elle reste sagement alignée sur la formation présidée par Merz. Mais si elle ne reste pas sage, la coalition ne sera pas seulement fragile: elle se brisera. Pour les Verts, il ne reste rien du glamour espéré de Habeck. L'Allemagne ne sera plus la risée du monde entier à cause des frasques de "Trampolina" Baerbock. Autre point positif: le déclin de la FDP libérale, qui est bien mérité et, espérons-le, demeurera durable. Peut-être que le parti essaiera maintenant de se refaire une santé avec la furie belliciste de Düsseldorf, Agnes Strack-Zimmermann, qui deviendra sa présidente, afin que Poutine ait au moins peur de la FDP.
L'échec, essuyé de justesse, du parti Wagenknecht a été prévisible après les élections régionales en Thuringe. Car la sage Sahra Wagenknecht, mais qui n'a pas le sens du leadership, s'était choisie une candidate tête de liste avec des vues d'extrême-gauche, qui a attaqué brutalement le vainqueur des élections, Björn Höcke, de concert avec la CDU. Cette cuisine politicienne a également contribué à ce que les gens, dans les cinq Länder de l'ancienne Allemagne de l'Est, fassent de l'AfD le parti le plus fort de leurs régions. Aucun chancelier, pas même Merz, ne peut ignorer ce fait.
Pour tous ceux qui sont frustrés par les résultats électoraux et les conditions qui règnent dans le pays bigarré de l'Ouest, il reste une consolation: il y a une Allemagne qui veut continuer à être l'Allemagne. Là-bas, il y a aussi de nombreuses maisons vides et des appartements bon marché. Les gens entre Rostock et Dresde sont souvent plus pauvres qu'à l'Ouest, mais beaucoup moins laissés pour compte sur le plan matériel. Cela donne à l'ancienne et malveillante exhortation du temps de la guerre froide ("Alors va donc de l'autre côté!") une résonance bien différente, beaucoup plus agréable. Car c'est uniquement à l'Est que le vote a clairement été en faveur de l'avenir de notre peuple.
Qui est Wolfgang Hübner ?
Auteur pour PI-NEWS, Wolfgang Hübner écrit depuis de nombreuses années pour ce blog, principalement sur des sujets de géopolitique, de fascisme de gauche, d'islamisation de l'Allemagne et de liberté d'expression. L'ancien élu municipal et président du groupe "Bürger für Frankfurt" (BFF) a démissionné de son mandat à la fin d'octobre 2016 au Römer de Francfort. Le passionné de cyclisme est joignable via sa page Facebook et son canal Telegram. En outre, on peut constater que : "Qui vote CDU, vote guerre."
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La question du Groenland
La question du Groenland
Ronald Lasecki
Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2025/01/kwestia-grenl...
Avec une population de 56.000 habitants et sans armée propre, le Groenland ne réunit pas les conditions pour être un État indépendant. Avec une population de 6 millions d'habitants et une armée de seulement 83.000 hommes, le Danemark n'est pas en mesure de contrôler les 2,16 millions de kilomètres carrés du Groenland, situé à 2900 kilomètres de la métropole.
Pourquoi le Danemark est-il devenu une métropole coloniale ?
Le destin des petits États comme le Danemark n'est pas d'avoir un empire, mais d'être dans un empire. L'accession de Copenhague au rôle de capitale coloniale a été rendue possible par l'héritage historique particulier de la péninsule du Jutland, mais surtout par l'inclusion du Danemark dans la famille des États européens, à une époque où l'importance de l'Europe dans le monde était décidée par des puissances bien plus fortes que le Danemark. Le Danemark ne serait pas devenu un État colonial s'il ne s'était pas nourri de son héritage nordique et du pouvoir et du prestige de puissances telles que l'Angleterre, la France et l'Allemagne.
Pourquoi le Danemark a-t-il cessé d'être une métropole coloniale ?
Le crépuscule de la position impériale de la Grande-Bretagne - en particulier dans l'hémisphère occidental, où Londres a progressivement perdu des positions dans le nord du continent américain et dans le bassin des Caraïbes - a privé les possessions danoises de l'hémisphère occidental de la dépendance nécessaire à l'égard d'une puissance extérieure pour les soutenir. À son tour, l'échec des aspirations à la puissance de l'Allemagne au 20ème siècle a bloqué la possibilité d'émergence d'un centre de pouvoir qui pourrait combler le vide post-britannique en tant que point d'appui pour le Danemark.
Internationalisation de la question groenlandaise
Une amélioration de la position du Danemark au Groenland serait donc possible aujourd'hui sous réserve de l'émergence d'une telle constellation de forces extérieures susceptibles d'équilibrer la puissance de la bannière étoilée. Une mesure ad hoc pourrait consister à faire ce que Washington craint le plus: que Copenhague attire les capitaux chinois et l'armée russe sur la plus grande île du monde. En internationalisant ainsi la question groenlandaise, les États-Unis ne seraient plus seulement confrontés à leur protectorat danois, mais à deux de leurs plus sérieux rivaux dans le monde.
Création d'un empire européen
Une entreprise plus ambitieuse consisterait à créer une armée et une autorité politique unique et souveraine au sein de l'Union européenne. Les États-Unis, forts de 340 millions d'habitants, se heurteraient alors à une puissance européenne de 440 millions d'habitants. La capitale, la marine et l'aviation du Danemark ne suffiront jamais à défendre le Groenland, mais les mêmes moyens de l'Union européenne suffiraient déjà, quand, par exemple, la France est capable d'utiliser ses propres moyens nationaux, bien plus modestes, pour sécuriser efficacement ses possessions en Polynésie et en Amérique du Sud.
Créer une confédération eurasienne
En combinant les deux approches décrites ici, l'Union européenne devrait non seulement s'unir politiquement et militairement, mais aussi se rapprocher géopolitiquement des centres de pouvoir eurasiatiques afin de contrebalancer plus facilement la domination de la superpuissance nord-américaine. La Chine représente les ressources humaines, le capital et la technologie. La Russie, c'est un grand espace et des ressources militaires inébranlables. La Russie continentale et les eaux de l'Arctique russe sont les voies les plus courtes pour relier les deux centres de civilisation les plus importants aux confins occidental et oriental de l'Eurasie. Une alliance entre l'Union européenne, la Russie et la Chine et le renouvellement de la route de la soie au profit des trois partenaires est une conclusion qui s'impose d'emblée.
Il est bien sûr dans l'intérêt des États-Unis d'Amérique de ne pas permettre un tel scénario, car sa mise en œuvre réduirait considérablement l'influence de la bannière étoilée et les priverait de leur position d'hégémon mondial. Par conséquent, les empires eurasiens devraient signer un accord visant à supprimer l'influence des États anglo-saxons sur l'« île du monde » et à bloquer la pénétration anglo-saxonne sur notre continent commun. Pour commémorer l'éminent combattant de la liberté de l'Europe, ce concept pourrait être appelé la « Doctrine Jean Thiriart ».
Pourquoi être européen ?
Il serait toutefois nécessaire à ce stade de souligner pourquoi les Groenlandais (et potentiellement les Canadiens aussi), et surtout les Européens eux-mêmes, devraient choisir de faire partie de l'Empire européen plutôt que d'être une colonie des États-Unis ? Il faudrait souligner la différence entre l'héritage historique de l'Europe et celui des États-Unis. Comme l'a souligné un historien, les cultures européenne et nord-américaine sont toutes deux des cultures du temps linéaire, mais la première est une culture de la durée, qui s'exprime dans le rôle central de l'écriture, tandis que la seconde est une culture du changement, qui s'exprime dans le rôle accru des images.
Les États-Unis sont libéraux, tandis que l'Europe adopte un style politique plus "communautaire". Dans sa proposition au monde, l'Europe devrait donc opposer les droits des peuples aux droits de l'individu. Les Inuits du Groenland devraient être informés de ce que les militaires et les sociétés capitalistes yankees ont fait, au nom des droits individuels, aux Chamorros, aux indigènes des îles Chagos et aux représentants d'autres peuples dont les ancêtres se sont installés dans des lieux identifiés par Washington comme cruciaux pour la « préservation de la liberté dans le monde ».
La culture européenne de la durée s'accompagne d'une appréciation des institutions symbolisant la continuité historique et la primauté de la politique sur l'économie et de l'esprit sur la matière. Le Danemark et quelques autres pays européens sont encore des monarchies aujourd'hui. Contrairement aux cabinets danois, la personne du roi Frédéric X est très populaire parmi les Groenlandais et si le Danemark réussit à préserver le Groenland, c'est en grande partie grâce au roi. Dans le reste de l'Europe, les dynasties monarchiques devraient également être valorisées, ne serait-ce qu'en tant qu'institutions culturelles, tandis que la structure politique de l'Europe devrait être basée sur le modèle de l'Empire.
Le Danemark ne se voyait pas comme partie prenante dans le projet européen
Le problème est que le Danemark a toujours torpillé le projet européen. Adolf Hitler pensait que le plus grand soutien à son projet de reconstruction de l'Europe viendrait des pays nordiques, de l'Angleterre et des États-Unis. En réalité, ces peuples étaient déjà à l'époque à l'avant-garde du libéralisme et s'opposaient fermement au projet national-socialiste. Le patriotisme européen, quant à lui, s'est surtout manifesté chez les peuples du Sud, méprisés par Hitler : Italiens, Français, Belges, Espagnols.
Après la défaite allemande face à la coalition dirigée par les puissances anglo-saxonnes, le Danemark, menacé surtout par le Reich, devient un pilier de l'OTAN, une projection de l'influence anglo-saxonne, et une résistance à l'Union européenne qui exprime, entre autres, les aspirations d'émancipation de la France au 20ème siècle et de l'Allemagne au 21ème siècle. La série Borgen effraie les téléspectateurs non pas avec l'impérialisme américain, mais avec ce qui pourrait en protéger le Danemark et le Groenland : les investissements chinois au Groenland et la pénétration militaire russe dans cette région. Le Danemark préfère coincer la Russie dans la Baltique plutôt que de défendre cet espace maritime contre les Anglais et les Yankees.
L'Europe devrait se transformer en une tellurocratie
Pour stopper l'expansionnisme de la Bannière étoilée dans l'Arctique et au Groenland, le Danemark et l'Europe devraient changer leur code géopolitique et retrouver en eux leurs identités traditionnelles. Se libérer de l'individualisme pour devenir une communauté à base ethnique. Au lieu de poursuivre le changement pour le changement, ils devraient nourrir leur identité. Devenir les gardiens de leur patrimoine au lieu de le rejeter et d'en avoir honte. Les pays de l'Union européenne devraient cesser d'être occidentaux et se redécouvrir en tant qu'Europe. Ils devraient redécouvrir le noyau eurasien de leur esprit, de leur culture et de leur identité, s'enraciner à nouveau dans le continent eurasien et y puiser leur force vitale.
Ronald Lasecki
13:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, danemark, groenland, géopolitique | |
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mardi, 25 février 2025
Députée européenne de la FPÖ autrichienne, Petra Steger demande clairement l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie
Députée européenne de la FPÖ autrichienne, Petra Steger demande clairement l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie
La députée européenne Petra Steger (FPÖ) fait entendre une exigence claire concernant l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie.
Source: https://unser-mitteleuropa.com/160421
« L'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie ne peut se faire que conjointement à une offensive d'expulsion des demandeurs d'asile syriens », déclare Petra Steger dans un communiqué de presse du 24 février.
« Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont unanimement approuvé aujourd'hui plusieurs textes juridiques qui suspendent temporairement les sanctions en vigueur depuis des années contre la Syrie dans les domaines bancaire, énergétique et des transports. Cependant, la députée européenne FPÖ Petra Steger souligne qu'il manque une mesure essentielle : « L'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie n'est un pas dans la bonne direction que si les conditions sont également créées pour renvoyer immédiatement les demandeurs d'asile syriens dans leur pays. Il ne peut pas être question que la Syrie soit soulagée économiquement pendant qu'un million de Syriens restent en Europe et des centaines de milliers en Autriche, alors qu'ils sont nécessaires de manière urgente pour la reconstruction de leur pays ! ».
Elle souligne également que le retour des réfugiés syriens contribue non seulement au développement de la Syrie, mais réduit aussi les risques en matière de sécurité dans les pays d'accueil: « Alors que l'UE permet à la Syrie de faire un grand pas économique en avant sans mettre en œuvre les mesures d'accompagnement nécessaires, l'Autriche reste un foyer pour les migrants illégaux, qui mettent gravement en danger la sécurité de la population autrichienne. L'attaque terroriste barbare d'un Syrien à Villach nous a récemment rappelé les dangers d'une immigration de masse incontrôlée. Par conséquent, l'urgence en Europe – et en particulier en Autriche – est d'initier une vague d'expulsions contrôlées vers la Syrie ! »
La députée Petra Steger est membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) | Membre suppléant de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE).
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Géo-économie: l'Europe s'enfonce pendant que le monde avance rapidement
Géo-économie: l'Europe s'enfonce pendant que le monde avance rapidement
par Enrico Cipriani
Source: https://www.destra.it/home/geoeconomia-leuropa-affonda-me...
Il y a les faits et il y a les interprétations des faits. Les faits, les données du problème, existent bel et bien, et sont tous négatifs. L'Europe se trouve dans une crise profonde, économique et politique, qui risque de l'emporter vers un déclin irréversible. Les choix faits par l'Union européenne ces dernières années non seulement ont aggravé cette situation, mais contribuent activement à l'effondrement du continent.
L'industrie européenne – autrefois moteur de l'économie mondiale – est en déclin constant. Selon les données de la Commission européenne, la production industrielle dans la zone euro a enregistré une baisse de 2,3 % en 2023, avec des pointes négatives en Allemagne (-3,5 %) et en France (-2,8 %). Le secteur manufacturier souffre de l'augmentation des coûts énergétiques et d'une politique économique myope, qui semble plus préoccupée par la satisfaction de dogmes idéologiques que par la garantie de la compétitivité du continent.
À cela s'ajoute l'augmentation du prix du gaz. Après la renonciation au gaz russe, le coût de l'énergie en Europe a flambé. Selon les données d'Eurostat, le prix moyen du gaz pour les entreprises est passé de 40 euros par MWh en 2021 à plus de 120 euros par MWh en 2023, triplant en quelques années. Cela a eu des effets dévastateurs sur la compétitivité des entreprises européennes, contraintes de délocaliser ou de fermer leurs portes.
Parallèlement, le pouvoir d'achat des ménages est en baisse. L'inflation, malgré la décision de la BCE d'augmenter les taux d'intérêt (les portant à 4,5% en 2023), n'a pas été contenue de manière efficace, provoquant une stagnation économique qui risque de se transformer en récession chronique.
Alors que l'Europe s'enfonce, le reste du monde prend une direction opposée. La Russie, malgré les sanctions imposées par l'UE, a enregistré une croissance économique de 3,2% en 2023, portée par les exportations d'énergie vers la Chine et l'Inde. Les États-Unis, guidés par une politique de plus en plus protectionniste, limitent le commerce avec l'Europe et incitent à la production interne avec le CHIPS Act et l'Inflation Reduction Act, qui attirent des investissements industriels loin du Vieux Continent. La Chine, pour sa part, continue à consolider son rôle de superpuissance économique, renforçant les liens avec les pays émergents et réduisant sa dépendance aux économies occidentales.
Face à ce scénario, l'UE continue de suivre une ligne politique suicidaire. Plutôt que d'adopter une approche pragmatique pour sauver l'économie, elle insiste sur un comportement moralisateur et idéologique qui nuit aux intérêts européens. Le soutien inconditionnel à Volodymyr Zelensky se traduit par une guerre sans fin qui saigne l'Ukraine et déstabilise l'ensemble du continent. Zelensky, entre-temps, a exploité le conflit pour établir une dictature de fait, réprimant l'opposition et accentuant le contrôle autoritaire sur le pays, comme le montrent les interdits imposés aux partis d'opposition et la fermeture de médias indépendants.
L'Europe risque de se retrouver isolée sur le plan géopolitique: elle a perdu le soutien des États-Unis, s'est aliéné la Russie et ne jouit pas de la confiance de la Chine. Malgré les évidences économiques montrant que l'ostracisme envers Moscou a été désastreux pour l'UE, la direction européenne refuse de revenir à l'achat de gaz russe, préférant des approvisionnements coûteux en provenance des États-Unis ou de pays instables comme l'Algérie.
Les choix idéologiques imposés par l'UE ont davantage aggravé la situation. Le Green Deal, au lieu de promouvoir une transition durable, a détruit des secteurs industriels entiers sans offrir d'alternatives viables. L'interdiction des nouvelles voitures à combustion d'ici 2035 et l'imposition de réglementations environnementales de plus en plus strictes entraînent l'effondrement de l'industrie automobile européenne, tandis que des géants comme Tesla et les entreprises chinoises gagnent du terrain.
Parallèlement, la BCE continue de suivre une politique monétaire désastreuse, maintenant des taux d'intérêt élevés qui étouffent la croissance. Le choix de ne pas investir dans le nucléaire, notamment dans des pays comme l'Italie, condamne l'Europe à une dépendance énergétique de plus en plus coûteuse et insoutenable.
Enfin, la politique migratoire incontrôlée crée des tensions sociales et économiques, alimentant un modèle assistanciel qui pèse de plus en plus sur les budgets d'État et mine la cohésion sociale.
Tout cela soulève une question fondamentale: qui décide vraiment du destin de l'Europe ? Beaucoup des dirigeants actuels sont au pouvoir non par volonté populaire, mais par jeux de pouvoir et accords en coulisses. La démocratie européenne est de plus en plus vidée de son sens, alors que des décisions cruciales sont prises par une technocratie répondant à des intérêts peu clairs, pour ne pas dire obscurs. L'UE, plutôt que d'être un phare de démocratie et de prospérité, devient une colonie des grandes puissances mondiales, dépourvue de stratégie autonome et ballotée par les événements.
Si l'Europe veut éviter le suicide, elle doit changer d'urgence de cap. Une politique pragmatique, non idéologique, doit mettre en première ligne les intérêts économiques et sociaux du continent. Sans un changement de cap, le destin de l'UE est scellé : irrésolution économique, déclin social et soumission géopolitique.
14:20 Publié dans Economie, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, actualité, économie, effondrement économique, géopolitique | |
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Ukrainiser l'Union Européenne
Ukrainiser l'Union Européenne
Par Marco Della Luna
Source: https://www.centroitalicum.com/ucrainizzare-lunione-europ...
La stratégie de Washington consiste à se distancer du conflit ukrainien et à pousser l'Europe occidentale à s'engager directement dans le même conflit, afin de l'amener à une situation d'urgence justifiant une intervention directe de Washington pour venir à son secours.
En général, les relations internationales ne sont pas dictées par des sympathies ou des antipathies, des amitiés ou des inimitiés – cela est suggéré au grand public pour qu'il perçoive tout en termes "moraux", personnifiants, et ne comprenne pas la réalité – mais jamais par des intérêts pratiques ; et les guerres ne se font pas pour des raisons idéologiques, religieuses, raciales, mais pour des besoins d'expansion économique et stratégique ou de transfert de conflits internes à l'extérieur.
Les deux seules puissances qui pourraient actuellement déclencher un conflit menaçant l'Italie et l'Europe occidentale sont les États-Unis et la Chine. Les premiers, car ils ont besoin d'élargir leur zone de contrôle financier pour soutenir les normes d'endettement public et le gigantesque endettement extérieur, ainsi que la longue et incertaine réindustrialisation ; et de maintenir au dollar son rôle de monnaie de réserve, pour continuer à importer un multiple de ce qu'ils exportent – c'est-à-dire à vivre aux dépens d'une partie du monde. Après des décennies d'expansion vers l'est, par le biais de l'OTAN, ils comptaient s'approprier les ressources de l'Ukraine, estimées à 34.000 milliards, mais ils n'y parviennent pas et, par conséquent, afin de maintenir au dollar son rôle de monnaie absolue plutôt que relative, ils souhaitent s'approprier les ressources des alliés: Mexique, Panama, Canada, Groenland, Union Européenne (avec les sanctions contre la Russie et le sabotage de Nordstream).
La Chine pourrait provoquer une guerre à grande échelle car elle a besoin de s'étendre pour soutenir ou retrouver son rythme de développement économique. Cependant, en raison de sa distance géostratégique, elle ne nous menace pas. En conclusion, seuls les États-Unis nous menacent, contre lesquels il n'est pas possible de se défendre militairement, sauf en rejoignant les BRICS.
La Russie, en revanche, n'est pas une menace potentielle car elle n'a aucun besoin de s'étendre, ayant une population de seulement 145 millions d'habitants sur un territoire de 17 millions de kilomètres carrés avec d'immenses ressources naturelles à exploiter, et elle doit donc développer ses propres infrastructures internes plutôt que de se disperser dans des actions externes, en important des compétences et des technologies – donc, loin d'être un ennemi, elle est le partenaire idéal et naturel pour nous.
Ainsi, la demande d'augmenter les dépenses d'armement pour les porter à 5 % du budget national dans un but anti-russe est infondée et fallacieuse, allant plutôt au bénéfice de l'industrie de l'armement américaine et au détriment de l'économie européenne déjà asphyxiée.
Il est probable, surtout si nous considérons les précédents historiques des deux guerres mondiales, que la stratégie de Washington soit actuellement de se distancier du conflit ukrainien tout en poussant l'Europe occidentale, à travers l'action de ses dirigeants européens fidèles à la Maison Blanche, de Starmer à Macron en passant par Meloni, à s'engager directement dans le même conflit, afin de la conduire à une situation d'urgence justifiant une intervention directe de Washington pour venir à son secours. Une telle intervention se terminerait par un accord avec Moscou au détriment des Européens et se traduirait par une sorte de Plan Marshall pour l'Union Européenne, économiquement sabotée, et pour ce qu'il reste de l'Ukraine, afin d'asservir complètement l'économie compromise de ces pays aux intérêts du dollar, permettant à celui-ci de maintenir une large part globale en tant que monnaie de réserve.
Les eurocrates et différents leaders nationaux travaillent ardemment et avec succès au sabotage de l'économie européenne, à travers des attaques contre l'industrie automobile, le patrimoine immobilier, et le commerce avec la Russie.
Rappelons qu'à l'occasion de la Première Guerre Mondiale, le président Wilson s'est porté garant de la non-belligérance tout en préparant le prétexte pour entrer en guerre dans une Europe déjà affaiblie, et s'accordant la part du lion, il a initié le déclassement de l'empire britannique.
Rappelons également que, dans l'après-guerre, la grande finance américaine, également à travers la création de la Banque des règlements internationaux, a alimenté d'une part l'hyperinflation en Allemagne et d'autre part a financé son renouveau industriel sous le nazisme, qu'elle a ensuite combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, guerre qui s'est conclue par une nouvelle victoire stratégique des États-Unis, leur substitution complète à l'Empire britannique et la soumission de nombreux pays européens et extra-européens à la position de vassaux, contraints d'accepter le dollar comme monnaie de réserve et d'obéir à ses directives en matière de politique extérieure ainsi que, dans certains cas, intérieure.
L'administration Biden tentait de s'assurer les grandes ressources naturelles ukrainiennes en déchargeant les coûts et les risques de l'expansion à l'est et de la guerre sur les vassaux européens, qu'elle exploitait également à travers les sanctions grâce auxquelles elle leur imposait d'acheter du gaz américain à un prix démultiplié, attirant ainsi industries et investissements en quête d'énergie à bas coût, les soustrayant ipso facto à ces vassaux. Mais cette stratégie a échoué, car la guerre est perdue et parce qu'il est facile de rendre l'industrie européenne non compétitive en augmentant ses coûts d'énergie et en lui retirant le marché russe, mais il est difficile de réindustrialiser un pays dans lequel, au fil du temps, les compétences en matières de fabrication se sont perdues.
L'administration Trump, quant à elle, s'est annoncée par des proclamations agressives en matière de tarifs douaniers et territoriales vis-à-vis du Canada, du Mexique, du Panama, du Groenland, de la Chine et d'autres qui devraient se détourner du dollar ; ainsi que par des exigences de dépenses militaires accrues de la part des vassaux européens comme condition pour maintenir la "protection" superflue et indésirable (qui commence de plus en plus à ressembler à une protection mafieuse) de Washington. Pendant ce temps, Giorgia Meloni renforce le lien avec Elon – homme d'une famille traditionnellement malthusienne et eugéniste. Cette posture agressivement arrogante de Trump envers une grande partie du monde est certainement un acte de psychologie politique, car elle active le délire de persécution des Américains, peuple béni et avec une vocation exceptionnelle à démocratiser le monde, donc envié et menacé par tous. Elle l'active et l'attache à la figure présidentielle. Ensuite, il restera à voir si Trump ira au-delà de cette psy op plutôt élémentaire et prendra effectivement des initiatives, exposant les États-Unis et le monde à des conséquences imprévisibles. Pas nécessairement à la guerre mondiale : la Chine pourrait réagir en interrompant la fourniture de certains semi-finis, mettant ainsi à genoux une partie de l'industrie occidentale. Elle pourrait ne plus acheter ou même vendre les T-Bonds. Trump pourrait réagir en reniant la dette se trouvant entre des mains hostiles. Et voilà, tout s'envole.
Des perspectives complètement différentes s'ouvriraient si un événement extrêmement grave et déchirant survenait aux États-Unis, les plongeant dans un conflit interne, les détournant des entreprises externes, dont la défense du dollar en tant que monnaie de réserve.
13:55 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, actualité | |
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lundi, 24 février 2025
Pour Londres et Paris, la confrontation avec Moscou est préférable à un cessez-le-feu
Pour Londres et Paris, la confrontation avec Moscou est préférable à un cessez-le-feu
Par Roberto Giardina
Source: https://www.barbadillo.it/119345-focus-ue-per-londra-e-pa...
Macron et les Anglais souhaiteraient envoyer trente mille soldats de l'Union Européenne en Ukraine pour faire respecter d'éventuels accords de paix. Peut-être que le président français le dit sans y croire vraiment. Car, en effet, ce serait une folie. Les Anglais auraient souhaité, toujours en paroles, envoyer des troupes à Kiev même pendant le conflit. Cela aurait provoqué la troisième guerre mondiale. Cela fait trois ans que les services secrets de Londres diffusent de fausses informations sur le conflit et la santé de Poutine, informations vite oubliées et remplacées par d’autres. Quant à Macron, il n'arrive même plus à gouverner sa propre France.
Vers un nouveau fiasco comme en ex-Yougoslavie
Si des troupes de l'UE étaient déployées en Ukraine, les Ukrainiens pourraient provoquer des incidents pour déclencher la réaction de Moscou, entraînant les Européens et l'OTAN dans un nouveau conflit pour vaincre la Russie et renverser Poutine. Une illusion. Cela s'est déjà produit pendant la guerre dans les Balkans, lorsque Serbes et Croates commettaient des attentats contre leurs propres civils pour se présenter comme des victimes aux yeux du monde.
Enfin, on oublie que l'UE n'est pas seulement commerciale ou financière, c'est aussi un pacte militaire, même si elle n’a jamais réussi à former une armée, un projet toujours saboté par la Grande-Bretagne, quand elle en était membre, tout en obéissant aux ordres des États-Unis.
Obama et son successeur Biden
En 2014, l'Ukraine était sur le point d'obtenir des accords privilégiés avec Bruxelles, semblables à ceux qui existent pour la Turquie. Elle aurait bénéficié de tous les avantages tout en restant extérieure. Obama est intervenu, demandant l'adhésion à l'UE. Poutine a réagi en prenant la Crimée. Obama, bien sûr, n'a pas pu réagir. Poutine, il est peut-être vu en Occident comme un gangster, mais c'est avant tout un grand joueur d'échecs. Obama s’en est mal tiré et a continué à mal conseiller Biden, contraint d'obéir à son protecteur.
Dures leçons de l'Histoire
Au sein du peuple allemand, qui garde donc un bon souvenir de l’Ukraine des années 1941-1944 ? Divisés sur presque tout – dimanche, en Allemagne, il y aura des élections – les électeurs allemands sont pourtant unis par le refus d'être impliqués dans un nouveau front russe. En France, le film Napoleon de Ridley Scott, un Anglais, a récemment ravivé la mémoire collective de la campagne de Russie en 1812. Seul le Royaume-Uni n’a pas tiré de leçon de l’issue de la charge de la Balaklava en 1854, pendant la guerre de Crimée.
15:46 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique internationale, europe, affaires européennes, bellicisme, ukraine, royaume-uni, france | |
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Après la guerre: l'Ukraine aura-t-elle besoin de millions de migrants?
Après la guerre: l'Ukraine aura-t-elle besoin de millions de migrants?
Kiev. Après trois années de guerre, une solution de paix semble se rapprocher en Ukraine, mais le prix à payer est élevé: le pays fait face à un problème démographique de grande ampleur. Des centaines de milliers de soldats sont tombés ou ont été blessés, et des millions d'Ukrainiens vivent à l'étranger, dont beaucoup ne désirent pas revenir.
Débat urgent
Des experts discutent actuellement de la manière de façonner l'avenir du pays face à ces pertes de population considérables. Selon le président de l'Association ukrainienne des agences de personnel étrangères, Vasyl Voskobojnik, la diminution de la population ne peut plus être compensée par une augmentation du taux de natalité. Il souligne que l'immigration en provenance de pays en développement pourrait être la seule solution.
Selon des données officielles récentes, il n'y a plus que 29 millions de personnes en Ukraine. Pour reconstruire l'économie après la guerre, environ 8,2 millions de travailleurs seront nécessaires. Voskobojnik plaide en faveur d'une politique migratoire clairement définie afin de répondre aux besoins en main-d'œuvre. Il rappelle également que l'Ukraine était déjà confrontée à une forte baisse de population avant la guerre.
Migrants potentiels
Voskobojnik estime que les migrants potentiels pourraient principalement provenir de pays où le niveau de vie est inférieur à celui de l'Ukraine, tels que le Bangladesh, l'Inde, le Népal, ainsi que des pays d'Afrique du Nord et d'Asie centrale. Cependant, il avertit aussi qu'une immigration massive en provenance de ces régions pourrait entraîner des tensions sociales. Il explique que les Ukrainiens sont "profondément enracinés ethniquement" et qu'ils n'acceptent pas l'immigration aussi "ouvertement" que les sociétés occidentales.
Questions de financement
Un autre sujet est le financement du transfert de population. Théoriquement, les pays occidentaux pourraient en assumer le coût, mais ceux-ci – en particulier les Européens – seront également confrontés à des difficultés financières dans l'après-guerre. L'Ukraine devrait donc faire face à des temps difficiles.
Rapport de : (mü)
Source : Remix News & Zu erst, fev. 2025.
15:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ukraine, europe, affaires européennes, migrations, démographie | |
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Les prix de l'électricité dans les pays baltes explosent après la déconnexion de la Russie: 230 euros au lieu de 85 euros
Les prix de l'électricité dans les pays baltes explosent après la déconnexion de la Russie: 230 euros au lieu de 85 euros
Source: https://ejbron.wordpress.com/2025/02/17/stroomprijzen-in-...
Les prix de l'électricité dans les pays baltes ont considérablement augmenté après la déconnexion du réseau électrique russe, la région dépendant désormais entièrement du réseau européen. En moyenne, les citoyens doivent désormais payer 230 euros au lieu de 85 euros.
L'indépendance énergétique des pays baltes vis-à-vis de la Russie a un prix: l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie enregistrent des records en matière de coûts de l'électricité. Le 11 février 2025, les prix de l'électricité dans la région ont atteint une moyenne de 230 euros par mégawattheure, soit une augmentation considérable par rapport aux 85 euros qu'il fallait payer il y a exactement un an.
Une « dé-russification » aux conséquences financières
Depuis le 8 février 2025, les pays baltes sont officiellement déconnectés du réseau électrique russe BRELL et s'approvisionnent désormais en énergie via le réseau européen, principalement en provenance de Pologne. Alors que des hommes politiques tels que la ministre estonienne du climat, Yoko Alender, et le président lituanien, Gitanas Nausėda, ont salué cette décision comme une « victoire historique pour la démocratie » mais pour les citoyens, il y a une chose avant tout et elle est désagréable: c'est l'explosion des prix de l'électricité.
Les données de la bourse de l'électricité Nord Pool confirment la tendance: alors qu'un mégawattheure coûtait en moyenne 62 euros lorsque les pays étaient encore connectés au réseau russe, le prix augmentait déjà à pas de géant le 9 février. Le 11 février à midi, la valeur la plus élevée était de 483 euros par mégawattheure, soit plus de sept fois plus que l'année précédente. La semaine dernière, le prix moyen de l'électricité est passé de 126 euros par mégawattheure à 191 euros par mégawattheure, ce qui constitue un nouveau record pour l'année 2025.
Un adieu au gaz russe qui s'avère très coûteux
Les gouvernements des pays baltes affirment que le découplage était nécessaire pour éviter le chantage géopolitique de la Russie. Le projet, qui devait relier les pays au réseau de l'UE, a nécessité des investissements de 1,6 milliard d'euros, répartis entre la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie et la Pologne.
Mais tandis que l'élite politique se congratule avec des déclarations solennelles, les citoyens et les entreprises s'inquiètent de l'évolution drastique des prix. Les industries à forte consommation d'énergie de la région sont particulièrement confrontées à un problème: les coûts de production montent en flèche, menaçant la compétitivité.
Même la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a récemment admis que les coûts de l'énergie dans l'UE étaient structurellement plus élevés qu'aux États-Unis et en Chine. Des « prix exorbitants » pèseraient de plus en plus sur l'industrie européenne. L'UE prévoit donc d'investir davantage dans les énergies renouvelables afin de garantir des prix indépendants et plus stables à long terme.
Dire adieu à l'énergie russe n'est pas seulement une déclaration d'ordre géopolitique, c'est aussi une question qui interpelle directement le porte-monnaie des consommateurs.
14:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : énergie, gaz, gaz russe, pays baltes, estonie, lettonie, lituanie, europe, affaires européennes, electricité | |
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dimanche, 23 février 2025
La récolte des «Bonnets jaunes»
La récolte des « Bonnets jaunes »
par Georges Feltin-Tracol
Du 15 au 31 janvier 2025, environ deux millions de personnes ont désigné leurs représentants aux chambres d’agriculture dans chaque département, à l’exception notable de l’Île-de-France, de la Corse et de l’Outre-mer qui détiennent pour leur part un organisme interdépartemental ou d’échelle régionale. Le vote s’est effectué soit en ligne sur Internet, soit par correspondance.
Renouvelées tous les six ans, les chambres d’agriculture défendent les intérêts agricoles auprès des différents services de l’État. Elles conseillent les exploitants agricoles et forestiers et leur proposent diverses prestations d’ordre économique et financier. Par ailleurs, les résultats de ces élections déterminent le financement public des syndicats qui s’élève à quatorze millions d’euros par an.
Le vote se déroule suivant cinq collèges spécifiques: le collège 1 concerne les chefs d’exploitation et assimilés; le collège 2 regroupe les propriétaires fonciers et usufruitiers; le collège 3A s’intéresse aux salariés de la production agricole; le collège 3B aux salariés des groupements agricoles (dont les coopératives) et le collège 4 aux anciens exploitants et assimilés, c’est-à-dire aux retraités. Le collège 1 applique le scrutin de liste à un seul tour avec une prime majoritaire: la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges et le reste se répartit à la proportionnelle. Les quatre autres collèges pratiquent le scrutin majoritaire uninominal à un tour. Les syndicats salariés tels la CGT ou SUD présentent des candidats dans les collèges 3A et 3B. Mais c’est le collège 1 qui attire surtout l’attention.
La participation en 2019 dans ce premier collège s’élevait à 46%. Cette année, elle s’établirait à 50%. Longtemps, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et son allié, les Jeunes Agriculteurs (JA), ont dominé le paysage syndical. Cette hégémonie perdure: l’alliance FNSEA – JA conserve 80% des chambres d’agriculture en raison du mode de scrutin. Toutefois, les derniers résultats remettent en question cette domination.
Au terme d’une année riche en agitations médiatiques et chamailleuses, la Coordination rurale remporte onze nouvelles chambres (Ardennes, Charente, Charente-Maritime, Cher, Dordogne, Gers, Gironde, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Lozère, Tarn) qui viennent s’ajouter aux trois déjà détenues (Vienne, Haute-Vienne et Lot-et-Garonne). Avec 70% des suffrages, la Coordination rurale se consolide dans son bastion historique du Lot-et-Garonne dont elle tient la chambre d’agriculture depuis 2001. Mieux, pour la première fois de son histoire, elle va peut-être gérer la chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine. Au cours de nombreuses actions, ses vaillants adhérents n’ont pas hésité à porter avec fierté un bonnet jaune, belle et sympathique synthèse entre les Bonnets rouges bretons de 2013 et les Gilets jaunes de 2018 – 2019.
Certes, l’alliance FNSEA – JA demeure fortement implantée dans les régions céréalières d’Île-de-France et du Nord, mais elle enregistre une déperdition flagrante de voix en faveur non seulement de la Coordination rurale, mais aussi de la Confédération paysanne. Rendue célèbre grâce à José Bové, le syndicat agricole altermondialiste n’était majoritaire qu’à Mayotte où l’élection a été reportée, suite aux dévastations catastrophiques du cyclone Chido de décembre 2024. La Confédération paysanne vient de gagner l’Ardèche et, dans le cadre d’une association syndicale, la Corse et la Guyane. Ancienne courroie de transmission du PCF dans les campagnes, le MODEF (Mouvement de défense des exploitants familiaux) réalise des résultats minuscules, à l’exception de la Guadeloupe qui reste dans son giron (30,76 %).
Outre la percée des « Bonnets jaunes » et le succès de la Confédération paysanne, il faut signaler la réussite de listes indépendantes dans quelques départements. La plus emblématique se trouve en Haute-Garonne. La liste « Unis pour notre avenir – Les Ultras de l’A64 » (en référence à cette autoroute souvent bloquée), soutenue par Jérôme Bayle, obtient 41,06% et relègue la Coordination rurale à la troisième place. En Ariège voisine, la liste « Libre de cultiver notre avenir » engrange 39,65% devant une Confédération paysanne forte (35,04%). Est-ce un hasard si un dissident de la FNSEA a conduit cette liste victorieuse ? Des esprits chagrins n’y verraient-ils pas un stratagème pour empêcher la Confédération paysanne de gagner ? En Moselle, la liste « Territoires et filières » récolte 38,10% des suffrages.
L’analyse de ces résultats témoigne d’une volonté – encore minoritaire – d’arrêter la cogestion des affaires agricoles avec un État à la fois incompétent, vétilleux et omnipotent. Le sujet du libre-échange (accord commercial avec le MERCOSUR et entrée massive des productions agricoles ukrainiennes sur le marché européen) explique grandement le vif mécontentement du monde agricole en grande souffrance.
Le refus du libre-échange est à l’origine de la Coordination rurale, scission de la FNSEA en 1991 à propos de nouvelles règles fixées par la Politique agricole commune (PAC) pour 1992. Quand le rejet du libre-échange ne s’accompagne pas d’une ouverture inclusive à l’autre, il est aisé aux bien-pensants d’apposer l’étiquette « extrême droite » sur les opposants de la mondialisation. Récemment encore, un site bien connu de délation, qui se veut « magazine urbain », a dénigré la Coordination rurale. Ses détracteurs se plaisent à user d’un syllogisme qui se veut imparable.
Afin d’obtenir le statut de syndicat et de pouvoir se présenter aux élections des chambres d’agriculture, la Coordination rurale absorbe dès sa fondation la vénérable Fédération française de l’agriculture dont le président depuis 1982 s’appelait Alexis Arette (1927 – 2023) (photo). Paysan favorable à l’agriculture biologique, poète béarnais et redoutable essayiste aux convictions catholiques de tradition bien trempées, Alexis Arette critiquait avec constance la FNSEA. De 1986 à 1998, il siégea au conseil régional d’Aquitaine pour le… Front national ! Principal instigateur des jacqueries anti-gouvernementales en 1991 – 1992, il fit que les ministres d’Édith Cresson, éphémère première ministresse, n’osaient plus sortir de leur palais ministériel sans l’autorisation préalable de Matignon. Alexis Arette fut enfin la cheville ouvrière aux côtés du néo-corporatiste Benjamin Guillemaind et de l’économiste non-conformiste Janpier Dutrieux de l’Alliance sociale des peuples et pays de France.
Alexis Arette a insufflé à la Coordination rurale un bel esprit combatif. Le Système médiatique d’occupation mentale s’indigne de la proximité politique supposée de ce syndicat avec la droite nationale de conviction alors que ses statuts internes imposent l’apolitisme (à l’instar des maires sans étiquette). La Coordination rurale n’est pas la seule à être proche d’une sensibilité politique particulière. La FNSEA et les JA ont donné deux ministres de droite libérale (François Guillaume et Christian Jacob) depuis 1986. La CGT reste proche des communistes. La CFDT ne cache pas ses affinités avec les socialistes. SUD – Solidaires se tourne nettement vers La France Insoumise. Le premier courant électoral français ne pourrait-il pas avoir des correspondants parmi les exploitants agricoles ?
Les campagnes françaises répliquent aux politiques démentes de destruction de l’agriculture qui favorisent une industrialisation alimentaire standardisée. Le maintien d’un secteur agricole dynamique, futur pourvoyeur d’emplois, devient dorénavant l’enjeu majeur pour le XXIe siècle.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 144, mise en ligne le 18 février 2025 sur Radio Méridien Zéro.
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L'OTAN, l'UE et le blocus de la Baltique
L'OTAN, l'UE et le blocus de la Baltique
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/29889-gius...
À la veille de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, au cours de laquelle la nouvelle administration américaine présentera cette année son plan de paix pour l'Ukraine, de nouveaux scénarios de crise s'accumulent en Europe de l'Est.
Rien d'étonnant à cela: nous avons toujours affirmé que le conflit ukrainien n'était qu'une partie d'un conflit européen plus vaste qui couvait sous la cendre.
La zone qui s'enflamme le plus à ce stade précis est certainement celle de la mer Baltique. Il s'agit d'un bras de mer étroit coincé entre l'Europe continentale et la péninsule scandinave, qui présente en outre la caractéristique d'être en grande partie entouré par la péninsule danoise et son archipel. Dès les premières manifestations de la crise ukrainienne (ou plutôt entre les pays de l'OTAN et la Russie), les observateurs les plus attentifs à l'aspect stratégique de la crise ont immédiatement compris l'importance de ce bras de mer, car c'est précisément là que les masques et les récits ont sauté pour laisser place aux vraies raisons de la crise actuelle.
Comme on l'aura deviné, il s'agit de l'explosion du gazoduc Nord Stream qui alimentait l'énorme appareil de production allemand en gaz russe, énergie essentielle (car bon marché) en provenance de Sibérie. Après cet événement spectaculaire et historique, personne ne pouvait plus nier que la véritable raison de la guerre était de briser la compétitivité économique européenne alimentée par les matières premières russes achetées à prix d'or.
Après cette explosion, d'autres incidents ont eu lieu qui témoignent de plus en plus de l'importance de la Baltique: il s'agit de la guerre des câbles qui voit la rupture continue des câbles internet reliant la rive sud de la Baltique à la péninsule scandinave. Naturellement, les pays occidentaux accusent les navires marchands russes et chinois d'être à l'origine de la rupture des câbles par le biais de l'ancre qui est opportunément laissée au fond de la mer pour s'accrocher aux câbles qui y sont posés. Comme chacun a son propre « story telling » dans cette guerre, les médias russes et chinois rejettent les accusations occidentales et font allusion à d'éventuelles opérations sous faux drapeau de l'OTAN, qu'ils accusent ensuite. Et c'est précisément en relation avec la question du sabotage des câbles qu'apparaît l'un des aspects les plus dangereux de cette crise ; nous faisons référence au fait que les Occidentaux accusent des navires très particuliers de ce sabotage, ceux qui sont considérés comme appartenant à la soi-disant « flotte fantôme » de la Russie.
La flotte fantôme russe (selon la version occidentale) est constituée de centaines de pétroliers et de navires marchands dont la Russie serait le véritable propriétaire bien qu'ils battent pavillon de pays tiers. Il s'agit pour la plupart de vieux navires achetés pour contourner les sanctions occidentales, dissimulant ainsi l'origine russe des marchandises qu'ils transportent. Bien que le nombre exact de navires de la flotte ne soit pas connu, S&P Global estime qu'il y a jusqu'à 591 pétroliers de la flotte fantôme qui font le commerce du pétrole en provenance de Russie. La flotte fantôme bat le pavillon de plusieurs pays et utilise diverses tactiques opaques pour dissimuler l'origine de sa cargaison, comme la triangulation des documents prouvant l'origine réelle des marchandises. Selon S&P Global, les cinq principaux pavillons des navires de la flotte fantôme russe sont le Panama (17,3 %), le Liberia (12,4 %), la Russie (11,4 %), les Îles Marshall (8,4 %) et Malte (6,4 %). Parmi les 44 % de navires restants, on trouve les îles Cook, le Gabon, le Liberia, le Cameroun, les Palaos, l'Azerbaïdjan, le Vietnam, la Chine et bien d'autres encore.
L'un des aspects les plus intéressants de cette flotte est que l'une de ses routes les plus fréquentées est la mer Baltique. En effet, selon la société "Windward.AI", au cours des six derniers mois, près de 26.000 passages ont été effectués dans cette zone par quelque 1400 navires de la flotte fantôme russe.
Des chiffres qui montrent que cette mer devient de plus en plus stratégique, non seulement pour le passage des gazoducs et des câbles sous-marins, mais aussi pour les routes commerciales qui permettent à la flotte russe d'échapper aux sanctions occidentales et de continuer ainsi à vendre le pétrole russe dans le monde entier.
La question de l'itinéraire baltique de la flotte fantôme russe devient de plus en plus cruciale dans la riposte occidentale contre Moscou, comme le montre un article de Politico.com selon lequel les pays européens sont actuellement engagés dans des négociations confidentielles en vue de saisir à grande échelle les pétroliers exportant du pétrole russe vers la mer Baltique.
Les propositions sur la table seraient - selon le magazine américain - essentiellement au nombre de trois :
- Les autorités de plusieurs pays de l'UE pourraient immobiliser les navires qui « risquent de causer des dommages à l'environnement », par exemple à la suite d'une marée noire.
- Les mêmes autorités pourraient utiliser les lois anti-piraterie pour immobiliser les navires qui « menacent les infrastructures sous-marines ».
- Les mêmes autorités peuvent utiliser les lois anti-piraterie pour immobiliser les navires qui « menacent l'infrastructure sous-marine critique ».
- Les pays de l'UE pourraient introduire conjointement de nouvelles lois nationales qui faciliteraient l'immobilisation des navires. Ces lois pourraient notamment exiger que les pétroliers naviguant dans la mer Baltique fassent appel à une certaine liste de compagnies d'assurance jugées « fiables », permettre à des pays comme l'Estonie et la Finlande d'immobiliser les navires qui font appel à d'autres opérateurs. Force est de constater que cette dernière hypothèse, plutôt que d'arrêter le flux de navires russes, permettra au mieux aux compagnies d'assurance occidentales d'augmenter leur chiffre d'affaires.
Pour aggraver une situation déjà très risquée, le Danemark a également été ajouté. En effet, les autorités maritimes de Copenhague vont commencer à effectuer des contrôles sur les navires ancrés à l'extérieur de Skagen qui « ne peuvent être considérés comme naviguant librement ». Skagen est une ville stratégique située sur le promontoire de Grenen, qui sépare le détroit de Skagerrak du Kattegat.
Le département maritime danois a déclaré que cette initiative était « une réponse à l'activité accrue des vieux navires transportant du pétrole dans les eaux danoises ». Auparavant, ces contrôles n'étaient effectués à Copenhague que lorsqu'un navire entrait au port, ce qui était très rarement le cas pour les pétroliers russes.
Cette décision représente un changement important dans la politique du Danemark, qui a toujours affirmé qu'il n'interférerait pas avec le passage des navires russes dans ses eaux, sur la base d'un traité de 1857 permettant aux navires de passer librement par les détroits danois.
La position du Danemark devient donc de plus en plus restrictive et s'éloigne de plus en plus des canons du droit maritime. Il ne faut pas oublier non plus que Copenhague a également introduit depuis le mois de décembre un contrôle des polices d'assurance des pétroliers en transit.
Une situation qui, on le voit, est en train de devenir un quasi-blocus de la Baltique pour la Russie : une situation qui peut conduire à des débouchés très dangereux, il suffit de penser que les Nations Unies elles-mêmes considèrent « le blocus des ports ou des côtes d'un État par les forces armées d'un autre État » comme un acte d'agression en l'absence d'une déclaration de guerre.
Le SVR (Russian Foreign Intelligence Service) lui-même pointe du doigt la situation extrêmement dangereuse qui est en train de se développer. Par le biais de son service de presse, il rapporte que les services secrets ukrainiens, avec l'aide de médiateurs occidentaux, ont l'intention d'organiser l'explosion d'un navire étranger dans la mer Baltique, en en attribuant la responsabilité à la Russie. L'objectif, selon les Russes, serait de fermer l'accès de la Russie à la mer Baltique sous prétexte d'assurer la sécurité de la navigation. Le communiqué du SVR conclut également que la Russie devra très probablement se préparer à escorter ses pétroliers avec des navires militaires. Une déclaration qui a des allures d'ultimatum.
Et dans ce contexte, quelqu'un croit-il vraiment à une paix en Europe ? Au mieux une trêve pour gagner du temps...
16:55 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mer baltique, actualité, politique internationale, europe, affaires européennes | |
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samedi, 22 février 2025
Conseil constitutionnel: la très prévisible trahison du RN
Conseil constitutionnel: la très prévisible trahison du RN
Pierre-Emile Blairon
La nomination pour neuf ans de Richard Ferrand au poste de président du Conseil constitutionnel a provoqué une onde de choc parmi les rares personnes qui croyaient encore à l’intégrité vertueuse des parlementaires du parti de Marine Le Pen et qui voient le sol s’écrouler sous leurs pieds.
Il faut dire que les 16 députés de la commission des Lois sous étiquette RN se sont opportunément abstenus afin de ne pas entraver l’accession de Ferrand à ce poste-clé.
On sait que Richard Ferrand (photo) avait été mis en examen en 2019 dans l’affaire dite « des Mutuelles de Bretagne » dans laquelle il « était soupçonné d'avoir profité de sa situation de directeur général des Mutuelles de Bretagne, de 1998 à 2012, pour favoriser sa compagne, lui permettant d'acheter en 2011 un bien immobilier à Brest sans débourser un centime [1] » avant que la cour de cassation ne conclue à sa prescription. Ferrand a cependant été contraint de justifier sa candidature devant l’Assemblée nationale et le Sénat [2].
« Comme Laurence Vichnievsky et Philippe Bas, les deux autres futurs membres du Conseil constitutionnel, validés sans anicroche par l’Assemblée nationale pour la première et le Sénat pour le second, Richard Ferrand va donc pouvoir s’installer dans l’institution de la rue de Montpensier. Mais le vent du soupçon souffle déjà sur cette nomination. ʺLe RN va payer cher ce choix auprès de son électorat. Mais s’ils ont décidé de prendre ce risque, c’est que le deal vaut cherʺ, considère la communiste Elsa Faucillon, non sans sous-entendus. ʺÇa sent la magouilleʺ, a fustigé Julien Dive (LR). » (Le Figaro du 19 février 2025)
« C'est un cadeau auquel Emmanuel Macron ne s'attendait pas. Richard Ferrand, son candidat au poste aussi prestigieux que névralgique de président du Conseil constitutionnel pour les neuf années à venir, a été validé par le Parlement… à une voix près. Et ce, grâce à l'abstention des 11 députés du principal parti d'opposition, le Rassemblement national, tous membres de la commission des Lois. De la gauche jusqu'au parti Les Républicains, les parlementaires de tous bords ont promptement dénoncé une absence de légitimité de Ferrand, d'un côté, et une compromission du RN, de l'autre. « Il y a les paroles, mais il y a surtout les actes : Marine Le Pen devra s'en expliquer devant les Français », a, par exemple, griffé le patron des députés LR et candidat à la présidence du parti de droite, Laurent Wauquiez. » (Le Point du 19 février 2025)
Les réactions de personnalités diverses venant de la politique alternative ou des réseaux sociaux comme celles de Florian Philippot, de Jim le Veilleur [3], de Fabrice Di Vizio [4] ou du site qactus.fr [5] vont toutes dans le même sens: le RN vient de signer son arrêt de mort politique, coupable de trahison manifeste envers ses 11 millions d’électeurs et envers, donc, le peuple français.
On parle souvent de « parti godillot » pour désigner les membres d’un groupe politique qui suivent sans murmurer les consignes de vote ou de comportement données par ses dirigeants [6].
On ne peut guère faire référence au soulier rustique de M. Godillot pour désigner celui qui chausse avec finesse et, peut-être, un brin de préciosité – le célèbre raffinement à la française que tout le monde nous envie -celui de bon goût et de bon cuir qui galbe élégamment le pied de nos parlementaires d’extrême-droite qu’on pourrait plus judicieusement désigner par l’expression « d’extrême-vide ».
A propos de chaussures, qui ne se souvient de celles que collectionnait un young leader proche des cercles élyséens au prénom plaisamment exotique, Aquilino Morelle, marié à la présidente de la BNF (Bibliothèque nationale de France) qui avait été obligé, avant d’être contraint à la démission, de se défendre en précisant qu’il ne possédait qu’une dizaine de paires de Weston dont il confiait le cirage à un employé de l’Elysée (voir Le Point du 22 avril 2014) ; on ne saura rien de l’existence d’éventuels paires de Tod’s ou de Berluti, à moins que l’intéressé n’ait conclu un contrat d’exclusivité avec Weston. Le même Morelle traînait quand même d’autres casseroles en lien avec Big Pharma qui expliquent plus sérieusement son éviction de la scène politique.
L’évocation de ces (coûteuses) futilités nous permet de revenir brutalement au cœur du problème bien français de l’utilisation du personnel politique.
Le RN disposait de 89 députés depuis les élections législatives de juin 2022 puis de 124 députés en 2024 après la dissolution.
A quoi auront servi ces députés durant ces presque trois ans de mandat ?
A RIEN.
Quelles avancées significatives auront-ils engrangées pour améliorer le sort de nos compatriotes si maltraités par le pouvoir en place ?
AUCUNE.
Vous pouvez consulter l’article du JDD du 24 août 2023 qui ne vous apprendra pas grand-chose : « Le vrai bilan du RN à l'Assemblée nationale : si le nombre d'amendements adoptés en un an est faible autant que leurs interventions, les députés RN forment un groupe uni qui vote comme LR dans plus de la moitié des cas. »
11 millions d’électeurs ont voté, plein d’espoir, pour voir le RN accéder au pouvoir et remettre la France sur les rails.
RIEN ne s’est produit parce que rien ne devait se produire. Il y a belle lurette que Macron aurait dégagé de la scène politico-médiatique à la première motion de censure si le RN l’avait voulu.
MAIS LE RN NE L’A PAS VOULU.
Ce n’est pas encore cette fois-ci que la France sera great again.
Il y a bien longtemps que nous avons compris que le RN n’était qu’un produit de façade dont l’utilité ne réside que dans l’aptitude de ses membres à se loger dans une niche bien confortable.
Ces députés auront pris soin auparavant de parer aux aléas qui pourraient déranger une organisation bien lissée et bien rodée dont l’unique souci ne consiste qu’à éviter de faire des vagues qui pourraient compromettre ce fragile et doux équilibre.
Nous ne remonterons guère dans le temps pour donner quelques exemples de cette inaction soigneusement entretenue qui n’aura servi que de paramètre d’ajustement à un pouvoir dispendieux et déliquescent.
Le 29 septembre 2020, sous le titre : Le masque, marqueur de la soumission du RN, Marc Desgorces-Roumilhac écrivait dans nos colonnes, en pleine dictature pseudo-sanitaire, ce qui suit :
« Certaines des gaffes de Marine Le Pen, souvent indignes à son niveau, révèlent des lapsus idéologiques inquiétants. À croire que le RN ne veut pas être en retard de la moindre bêtise servile, au seul bénéfice du Système. Lequel pourtant, demain pas plus qu’hier et aujourd’hui, ne lui rendra même pas la petite monnaie de ses reniements misérables. Ni de ses ralliements à la doxa bien-pensante. Ni de sa soumission au politiquement correct. Le RN prétend réveiller la France. Il serait temps qu’il commence par lui-même. Avant qu’il ne soit trop tard. Si toutefois ce mouvement est capable d’assumer des idées claires et droites, à visage découvert. Sans masque. Sinon, tôt ou tard, d’une façon ou d’une autre, il sera démasqué. »
Le 17 juin 2022, j’écrivais un article intitulé Elections législatives 2022 : La revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie dont voici un extrait :
« Les partis politiques qui collaborent activement ou passivement à maintenir le système en place sont ceux qui ont dépassé 10 % des votants aux dernières élections législatives, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont légitimes étant donné que plus de la moitié des Français ne se sont pas déplacés pour voter.
Les Français avaient été déjà bien formatés, anesthésiés, pour les Présidentielles, qui avaient vu se rencontrer, lors d’un débat soporifique, Macron et Le Pen, cette dernière ayant soigneusement évité d’émettre la moindre critique envers son interlocuteur (on ne dira pas son « adversaire ») comme si un accord avait été passé préalablement entre eux. »
Dans mon article du 22 février 2024, « Traditionalistes contre globalistes : le grand chambardement, je mets en garde les Français contre la dérive transhumaniste qui séduit les gens du RN : « Cet engouement du RN pour le transhumanisme ne date pas d’hier. Déjà, en 2020, le journal L’Opinion s’en faisait l’écho sous le titre : Laurent Alexandre, le docteur qui phosphore avec la droite radicale : « Son allure sage, chemise à rayures et lunettes invisibles, est trompeuse : Laurent Alexandre est le showman qui parle de repousser les limites de la mort. Marine Le Pen l’écoute. Elle a invité l’ancien chirurgien-urologue à sa rentrée politique à Fréjus, en septembre, quitte à dérouter un public militant peu porté sur le transhumanisme. Qu’importe, la patronne du RN sort ravie de l’amphithéâtre : la preuve que son parti « réfléchit » ! Quoi de mieux qu’un futurologue médiatique pour dépoussiérer un meeting ronronnant ? « Je les perturbe », rigole l’intéressé auprès de L’Opinion. Un article du Monde du 10 février 2023 relate que Jordan Bardella a été fortement impressionné par le livre Homo deus, une brève histoire du futur de Yuval Harari, le principal théoricien des sectes mondialistes et transhumanistes.
Le 11 juin 2024, dans son article : Elections européennes 2024 : quel est le scénario de l’oligarchie ? Georges Gourdin écrivait ceci : « Ce qui compte, ce n’est pas tant le « score » obtenu pour telle ou telle liste, puisque ce score est établi à l’avance. Ce qui compte, c’est de se pencher sur les raisons profondes de ce scénario minutieusement concocté. Si la liste Rassemblement National de Jordan Bardella écrase celle de Renaissance d’Emmanuel Macron, il faut bien se dire que cela ne pourrait se faire sans l’assentiment de l’oligarchie qui contrôle les instituts de sondage, les médias et les mécanismes de décompte des voix. »
Dans son article du 21 octobre 2024, Georges Gourdin, sous le titre : Bardella insulte les Français, écrit ceci : « de nombreux patriotes se sentent orphelins depuis que le Rassemblement National s’est rallié à Macron dans son soutien incongru à Volodymyr Zelinsky. Nous avons évoqué plusieurs fois ce sujet dans nos colonnes. Au point de nous demander ce qui sépare vraiment le RN de la macronie puisque le RN est d’accord sur tout ce que propose Emmanuel Macron. »
Nous allons arrêter là cette litanie sans fin (nous pourrions citer encore des dizaines d’articles) qui démontre, à l’évidence, que le RN, depuis le début, n’est là que pour servir les intérêts de Macron et le sauver de la noyade s’il le faut. Quels accords ont conclu le RN et Macron ? Nous le saurons un jour qui peut n’être pas si lointain.
Des gens de petit calcul, bien sordide, médiocres pantins sans la moindre ambition pour l’avenir de notre pays, pauvre esquif balloté à tous les vents, tiennent le devant de la scène simplement pour faire perdurer un statut de petit notable qui leur avait échu par miracle.
Pendant ce temps, on entend le grondement d’un tremblement de terre qui s’amplifie et qui va bouleverser la planète, une révolution que personne n’attendait et qui va se faire sans eux, et tant mieux, mais aussi sans nous, pauvres Européens contraints, au fil des années et des renoncements, à quitter ce grand théâtre qui a vu se dérouler les pages les plus glorieuses de l’Humanité, sauf si un dernier sursaut salvateur réveille enfin nos compatriotes anesthésiés depuis de si longues années.
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] France Info du 2 mars 2022
[2] https://www.youtube.com/watch?v=nzi1pX1-9e4
[3] https://www.tiktok.com/@jimleveilleurlevrai/video/7473194008852974870?_r=1&_t=ZN-8u49tzlROCM
[4] https://www.tiktok.com/@divizio.officiel/video/7473173737...
[5] https://qactus.fr/2025/02/19/france-le-rassemblement-nati...
Godillot : c’est le nom d’une grosse chaussure, dérivé en « godasse ». Alexis Godillot était, au 19e siècle, un fabricant de souliers de marche qui fournissait l’armée.
16:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, europe, affaires européennes, politique | |
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La course fatale de l'Europe vers l'insignifiance stratégique
La course fatale de l'Europe vers l'insignifiance stratégique
Source: https://report24.news/europas-fataler-kurs-in-die-strateg...
L'Union européenne se dirige à toute vitesse vers l'abîme - et personne ou presque ne tire le frein d'urgence. Après trois ans de guerre en Ukraine, une explosion des prix de l'énergie et une désindustrialisation sans précédent, le continent se trouve à un tournant historique : soit l'Europe trouve enfin une véritable autonomie stratégique, soit elle s'enfonce dans une dépendance durable vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine.
Heinz Steiner
Les chiffres parlent d'eux-mêmes: depuis le début de la guerre, l'UE a certes officiellement réduit de 75 % sa dépendance à l'énergie russe - une victoire à la Pyrrhus, comme on le voit. En effet, le gaz russe arrive désormais en Europe sous forme de GNL, plus cher, via des détours, tandis que le pétrole russe atteint notre sous-continent via l'Inde - à des prix nettement plus élevés.
Nous continuerons à soutenir l'Ukraine, quoi qu'en pensent les électeurs allemands - c'est ce qu'annonçait encore en 2022 l'ex-ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Ce genre de politique déconnectée de la réalité se venge aujourd'hui amèrement: l'économie allemande est en récession, les géants de l'industrie s'en vont, l'inflation galope. Parallèlement, les Européens ne jouent pratiquement aucun rôle dans les négociations de paix. Washington et Moscou s'en chargent entre eux.
Le nouveau président américain Trump aggrave encore la situation. Depuis le 11 février, des droits de douane punitifs de 25 pour cent sont en vigueur sur l'acier et l'aluminium européens. L'exigence de contribution à l'OTAN a été portée à 5 pour cent du PIB. Parallèlement, l'Europe doit en grande partie assumer seule le « chaos ukrainien » - un tour de force que le continent fortement endetté peut difficilement assumer.
Les systèmes politiques gémissent déjà: le FPÖ autrichien est en pleine ascension, la France n'est presque plus gouvernable, la Grande-Bretagne vit un carrousel de premiers ministres. Les électeurs se rebellent à juste titre contre une élite qui ignore leurs intérêts. La solution ? L'Europe doit enfin faire passer ses intérêts économiques au premier plan et retrouver son rôle de « puissance civile ». Le Danemark a déjà donné son feu vert à la réparation de ce qui reste du gazoduc Nord Stream - un premier pas vers la normalisation des relations avec la Russie.
Le temps presse. Si elle ne change pas rapidement de cap, l'Europe risque d'être reléguée durablement au rang de puissance économique de second ordre sans influence pertinente sur la politique mondiale, comme le fait également remarquer le professeur William J. Jones dans une analyse. Sur le plan géopolitique, les Européens ne jouent de toute façon plus qu'un rôle secondaire et sont considérés comme un appendice négligeable des États-Unis. La question est de savoir qui va enfin tirer le frein d'urgence ? Qui défend enfin ses propres intérêts nationaux ?
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vendredi, 21 février 2025
La fin du transatlantisme
La fin du transatlantisme
par Franz Ferdinand
Source: https://unser-mitteleuropa.com/159918
Comme l'a montré le récent discours de J. D. Vance, le changement de paradigme provoqué par l'élection de Trump est vraiment radical. Comme nous l'avons déjà mentionné ici, Trump est une sorte de Gorbatchev américain, qui représente une sorte de glasnost (transparence, ouverture) et de perestroïka (reconstruction).
Il est probable que Trump ne se contente pas d'abattre les remparts intellectuels du bolchevisme en Amérique et en Europe afin de rétablir un espace de débat ouvert.
Sa manière de résoudre le conflit ukrainien sur un mode pragmatique et bilatéral entre la Russie et les États-Unis indique qu'il envisage déjà un tout nouvel ordre mondial dans lequel l'UE ne jouera plus qu'un rôle secondaire. L'UE pourrait s'intégrer dans ce nouvel ordre, mais elle devrait d'abord changer pour cela.
Cette façon de penser est également tout à fait claire, car pour Trump, la musique se joue dans la région Asie-Pacifique. Le centre du monde s'est déplacé de l'Europe vers la Chine, l'Inde et la Russie. C'est là que vivent la plupart des gens et c'est là qu'il y a la plus forte croissance économique et la plus grande quantité de matières premières. C'est là que l'on trouve une croissance dynamique sans œillères idéologiques.
L'Europe sclérosée se trouve en revanche dans une phase de stagnation, car des paradigmes politiques délirants s'y sont consolidés, dont les Etats-Unis viennent de se libérer avec l'élection de Trump à la présidence. Outre l'arnaque climatique et le tournant énergétique absurde, la politique migratoire est catastrophique. En raison de « droits de l'homme » mal compris, l'UE est aujourd'hui l'aimant du lumpenprolétariat du monde entier. Il en résulte un endettement public démesuré et, en fin de compte, l'ingouvernabilité de certains pays. L'UE se trouve aujourd'hui sur la voie d'une évolution qui la conduira vers des conditions latino-américaines. Au lieu d'une prise de conscience, il n'y a plus que de l'arrogance et une surestimation totale de soi. L'Europe n'est plus aujourd'hui qu'une caricature d'elle-même, lorsque certains hommes politiques européens font le tour du monde en donnant des leçons et en voulant prêcher des « valeurs » au monde. Comme on n'a plus rien d'autre à offrir, on croit pouvoir se poser en sauveur du monde en parlant sans cesse du réchauffement climatique.
Donald Trump considère avant tout la Chine comme le principal adversaire dans le nouvel ordre multipolaire qui se met en place. Avec sa politique « l'Amérique d'abord », il a depuis longtemps abandonné la vision unipolaire du monde qui était le propre des démocrates. Il cherche donc logiquement la Russie comme partenaire. Certes, la Russie ne se laissera pas opposer à la Chine, mais une coopération étroite avec la Russie ouvre également de nombreuses possibilités vis-à-vis de la Chine, qui n'existent pas autrement.
Par exemple, Trump a déjà proposé que la Chine, la Russie et les États-Unis puissent réduire de moitié leurs budgets militaires par le biais d'un traité ! Peut-être que cette proposition va dans le même sens que le traité des trois empereurs de Bismarck pour garantir la paix en Europe au 19ème siècle. On ne peut alors qu'espérer que Trump sera plus efficace que Bismarck !
Le statut du Groenland pourrait également être soulevé par ces trois puissances. La Chine s'est déjà définie comme un « État riverain de l'Arctique » !
Bien entendu, cette stratégie suppose de régler d'abord le problème avec la Russie. Il est possible que Trump veuille même sortir les Etats-Unis de l'OTAN ! Lors d'une conversation téléphonique avec Poutine, Trump a reconnu que la tentative d'attirer l'Ukraine dans l'OTAN était une erreur. Mais les politiques européens sont encore très loin d'une telle prise de conscience. Cette prise de conscience est pourtant une condition préalable pour pouvoir entamer des négociations avec la Russie. La fin de la guerre en Ukraine sera donc négociée entre les Etats-Unis et la Russie. Si l'UE s'y oppose, Trump trouvera les moyens de rappeler à l'ordre ses « partenaires » de l'OTAN. C'est alors que certains documents pourraient soudain voir le jour et éclairer les véritables dessous du conflit ukrainien ! On pense par exemple aux accords de Minsk, dont Merkel avait dit qu'ils n'avaient été conclus que pour faire gagner du temps à l'Ukraine. Tant que l'UE, dans sa mégalomanie, ne traitera pas la Russie d'égal à égal, Poutine ne négociera pas non plus avec les représentants de l'UE !
Dans tous les cas, l'UE sera embarrassée jusqu'aux os si le mantra de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine ne tient plus la route. L'UE pourrait soudainement se retrouver isolée sur cette question.
Il est également significatif que Trump veuille rencontrer Poutine pour des négociations de paix en Arabie saoudite et non en Europe, car de nos jours, même la Suisse n'est plus considérée comme neutre. Ni les politiciens européens ni Zelensky ne sont invités !
Les Américains ont même été invités au défilé de la victoire à Moscou le 9 mai. Si Trump y participe vraiment, ce serait un énorme affront pour l'UE ! Les États-Unis se rapprochent donc de plus en plus de la Russie, tandis qu'ils s'éloignent de l'Europe !
La perte de crédibilité des élites de l'UE qui en résulterait aurait également des répercussions sur d'autres questions où les politiciens de l'UE dominent encore l'espace de débat européen, par exemple sur la question de la « crise climatique » ! C'est précisément ce que les élites européennes craignent vraiment, car cela entraînerait une perte de pouvoir massive de ces acteurs. Aujourd'hui déjà, ces escrocs ne peuvent se maintenir péniblement au pouvoir qu'en ignorant les résultats des élections, comme par exemple en Roumanie et en Autriche. Une fois que le mantra russe et climatique sera tombé, les partis du cartel occidental seront balayés par un tsunami !
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Riyad: la Russie et les Etats-Unis négocient - l'Europe déchoit en observateur impuissant
Riyad: la Russie et les Etats-Unis négocient - l'Europe déchoit en observateur impuissant
Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2025/02/riad-russland-und-usa-ver...
Ambiance détendue : le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain Marco Rubio négocient à Riyad.
Les discussions qui se sont tenues à Riyad ont montré que les relations entre la Russie et les Etats-Unis évoluent vers un nouveau niveau. Alors que l'Europe continue de se complaire dans des débats internes sur une éventuelle autonomie militaire et décide de nouvelles sanctions contre la Russie, Washington et Moscou misent sur une entente diplomatique directe - sans participation européenne.
Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-Unis poursuivent une stratégie claire: l'Ukraine doit être placée entièrement sous contrôle américain, tant sur le plan économique que géopolitique. L'idée que l'Europe puisse jouer un rôle décisif dans l'ordre futur du pays n'est plus partagée par Washington.
Les Etats-Unis revendiquent les infrastructures ukrainiennes de matières premières et de transport et laissent l'Europe de côté. Alors que Bruxelles discute encore d'une politique de défense autonome, il est clair depuis longtemps, à Washington, que les Etats européens ne sont pas considérés comme des partenaires égaux dans ce processus.
Mais l'Ukraine n'est plus depuis longtemps le seul sujet de ces discussions. Il est apparu clairement à Riyad que l'Arctique jouait également un rôle croissant. La présence d'un diplomate russe spécialisé dans les questions arctiques indique que Moscou et Washington délimitent également leurs positions dans cette région stratégique.
Trump avait déjà envisagé, lors de son premier mandat, de lier plus étroitement le Groenland aux États-Unis. Si Washington devait renforcer son influence sur le Groenland et le Canada, les conséquences seraient importantes. Les États-Unis étendraient considérablement leur littoral arctique et feraient ainsi valoir de nouvelles revendications territoriales. Avec la dorsale Lomonossov, la Russie détient une position stratégique forte dans la région et ne devrait guère être prête à l'abandonner sans contrepartie.
Cette évolution montre que les négociations actuelles ne portent pas uniquement sur l'Ukraine. Au contraire, de nouvelles lignes géopolitiques se dessinent, qui impliquent des changements de pouvoir à long terme.
Un autre facteur décisif est la dimension économique des négociations. Pour la première fois, Washington a pris conscience que les Etats-Unis ont déjà perdu plus de 300 milliards de dollars en raison de leurs propres sanctions contre la Russie. Jusqu'à présent, le débat public s'est surtout concentré sur les conséquences des sanctions pour l'économie russe. Il apparaît désormais clairement que l'économie américaine a, elle aussi, subi des pertes considérables.
Pour Trump, ce n'est donc pas seulement l'Ukraine qui est au centre des préoccupations, mais la situation économique et financière des États-Unis. La Russie, en revanche, n'a pas besoin de succès économiques à court terme, mais veut des garanties de sécurité à long terme. Sur cette base, un équilibre pragmatique des intérêts pourrait voir le jour - mais sans que l'Europe ait son mot à dire.
L'Europe est donc confrontée à une réalité inconfortable : tandis que la Russie et les Etats-Unis négocient un nouvel équilibre du pouvoir dans le monde, l'UE reste à l'écart. A Bruxelles, on réfléchit encore à l'autonomie militaire, tandis qu'à Riyad et à Washington, on négocie depuis longtemps l'avenir de l'ordre mondial.
La question décisive est désormais de savoir si l'Europe reconnaît ces réalités géopolitiques modifiées ou si elle continue à s'accrocher à des idées dépassées. La politique mondiale se redessine - et l'Europe ne fait plus partie des processus de décision stratégiques.
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jeudi, 20 février 2025
Le retour de la Realpolitik. La leçon de Kissinger
Le retour de la Realpolitik. La leçon de Kissinger
par Maurizio Bianconi
Source: https://www.destra.it/home/il-ritorno-della-realpolitik-l...
L’administration américaine négocie la paix en Ukraine avec la Fédération de Russie, en excluant toute autre partie prenante. Henry Kissinger est le politicien-diplomate américain le plus célèbre et le plus apprécié de ces dernières décennies. Son action reposait sur le dialogue entre grandes puissances, reléguant au second plan les acteurs secondaires et les « implications régionales », qu'il jugeait négligeables et encombrantes. On a écrit à son sujet : « Sa vision de la realpolitik le conduisait à considérer les conflits internationaux comme faisant partie d’un jeu de pouvoir entre les principaux acteurs mondiaux, plutôt que comme un ensemble de problèmes uniques à traiter individuellement ». Il est hors de propos de s’étonner de la résurgence de la politique de Kissinger, au lieu de simplement l’admettre.
Il déclara un jour : « Être ennemi des Américains peut être dangereux, être leur ami est assurément mortel ». Une prophétie dont Zelensky vérifie aujourd’hui la justesse.
Il en va de même pour son adversaire, qui remet au goût du jour le refrain éternel de la Grande Russie et redonne vie à une politique impériale, interrompue avec la fin de l’URSS. La Russie de Poutine entend reconquérir son hégémonie sur la Baltique et l’Europe de l’Est, tout en repoussant l’avancée des Américains via l’OTAN jusqu’à ses frontières géographiques occidentales. Un sentiment largement partagé en Russie, obsédée par sa propre sécurité et animée par une fierté patriotique. L’occidentalisation de l’Ukraine, terre contestée et jadis soumise, est perçue comme une humiliation, qui revêt également des dimensions économiques et des enjeux liés à l’exploitation de ses ressources minières.
Pour éviter de finir comme l’agneau face au loup de la fable d’Ésope, la meilleure stratégie pour l’Europe occidentale serait de garder ses distances avec les deux puissances et de se rappeler que, dans les affaires géopolitiques, il n’existe ni raison ni tort absolus, ni bons ni mauvais. Il n’y a que des acteurs plus ou moins acceptables aux yeux de l’opinion publique et des normes culturelles, qui ne poursuivent que leurs propres intérêts.
Soudain, l’Occident prend conscience que la Chine progresse – trop et trop vite, aussi bien aux yeux des États-Unis que de la Russie. Contenir et ralentir son expansion est, malgré leurs différences, un objectif commun aux deux puissances. Le Moyen-Orient reste une priorité pour les États-Unis, tandis que la Russie semble vouloir relâcher son emprise – mais sans pour autant ouvrir la porte à la Chine. Washington referme la plaie ukrainienne, et Moscou lui laisse le champ libre au Moyen-Orient, abandonnant la Syrie d’Assad à son sort. L’Arabie saoudite se joint à la manœuvre pour apaiser la situation, maintenir les marchés ouverts et trouver des alliés pour contenir les influences turques, iraniennes et chinoises – autant de foyers potentiels de nouveaux conflits dans la région. Gaza elle-même devient une plaie à suturer.
Ce nouvel ordre mondial a pris au dépourvu les principales nations d’Europe occidentale, qui se retrouvent humiliées et confrontées à la preuve de leur propre insignifiance dans un monde structuré en blocs.
Ce n’est pas tant la faiblesse économique que l’inconsistance politique de l’Union européenne qui a scellé son sort. Les États européens ont démontré qu’ils étaient désorganisés, enfermés dans une cage bureaucratico-financière qu’ils ont eux-mêmes construite, affaiblis par des pratiques autodestructrices et dépourvus de stratégies et de dirigeants de valeur. Chacun agit pour son propre compte, avec 27 gouvernements avançant en ordre dispersé, certains se comportant comme si les autres étaient à leur service.
Ces élites dirigeantes se sont réveillées un matin, complètement désorientées, cherchant non seulement à se rhabiller, mais surtout à brouiller les caméras en attendant de trouver une direction. Cela a donné lieu à une farce indécente : chacun a tiré la couverture à soi. Macron organise un petit-déjeuner privé réservé à quelques privilégiés. Son idée ? Entrer en guerre au nom de la grandeur française. D’autres fantasment sur la création d’une « armée européenne », idée portée par le ministre italien des Affaires étrangères, aussi utopique que la fable des « deux peuples, deux États ». Le président de la République française établit un parallèle hasardeux entre le Troisième Reich et la Russie, une comparaison discutable mais suffisante pour susciter les réactions escomptées. D’autres encore, pour sortir de l’impasse, imaginent un rôle de médiatrice pour la Première ministre italienne.
Le grand responsable de cet échec collectif déclare que les 27 doivent parler « d’une seule voix ». Comme si l’on pouvait faire remonter le Pô de l’Adriatique jusqu’au Mont Viso…
Le meilleur moment revient sans doute à Ursula von der Leyen, qui, imperturbable, annonce un 16ème paquet de sanctions contre la Russie. Chacun essaie de sauver ce qui peut l’être, exposant au grand jour son impuissance. Pendant ce temps, les peuples se recroquevillent et attendent.
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lundi, 17 février 2025
Les six points du (faux) plan de paix de Trump pour l'Ukraine
Les six points du (faux) plan de paix de Trump pour l'Ukraine
par Giuseppe Masala
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/29850-i-se...
Le Daily Mail a présenté les points de la « feuille de route » américaine. Il s'agirait d'une grave défaite politique et diplomatique de la part de la Russie
Au fil des jours depuis l'entrée de Donald Trump à la Maison Blanche, les rumeurs d'un éventuel sommet entre le tycoon américain et le président russe Vladimir Poutine se font de plus en plus insistantes, dans le but de débloquer au plus vite la crise ukrainienne et de la ramener à une résolution du conflit par la diplomatie.
Outre les rumeurs évoquant la possibilité d'un sommet entre les deux dirigeants, les rumeurs se font de plus en plus insistantes sur les points possibles de la feuille de route qui devrait conduire à la paix en Europe de l'Est. À cet égard, un article du journal britannique Daily Mail a présenté hier le plan possible proposé par la partie américaine.
Selon le journal britannique, les points de la feuille de route pour la paix en Ukraine, étudiés par l'équipe de Trump, seraient les suivants :
- Zelensky doit accepter un cessez-le-feu d'ici le 20 avril, afin de mettre un terme à l'avancée de la Russie ;
- Une déclaration annonçant officiellement l'interdiction pour l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN doit être signée ;
- Kiev reconnaîtra la souveraineté de la Russie sur les zones occupées (qui ont déjà été annexées par la Fédération de Russie en vertu du droit constitutionnel) et se retirera de l'oblast russe de Koursk ;
- Une zone démilitarisée (dont la profondeur n'a pas été précisée) sera établie sur la ligne de contact entre les deux forces armées ;
- Cette zone démilitarisée sera gardée par des troupes européennes et éventuellement britanniques. La zone démilitarisée sera donc gardée par des troupes européennes et éventuellement britanniques, mais aucune troupe américaine ne sera envoyée ;
- La reconstruction de l'Ukraine sera financée par des investissements de l'UE estimés à 486 milliards d'euros sur une décennie ;
En ce qui concerne le calendrier de mise en œuvre de l'accord, la feuille de route publiée par le Daily Mail prévoit ce qui suit :
a) Des entretiens téléphoniques entre Zelensky et Poutine d'ici février ;
b) Une rencontre entre les dirigeants serait prévue fin février ou début mars ;
c) Le 20 avril, la déclaration de cessez-le-feu serait annoncée ;
d) Le 9 mai, les termes de l'accord seront rendus publics, ce qui permettra d'éviter l'imposition de la loi martiale et la mobilisation.
En outre, une aide américaine supplémentaire sera fournie - on ne sait pas exactement à quel titre - également en termes militaires, afin de faciliter l'adhésion de l'Ukraine à l'UE d'ici 2030.
Un plan de paix, comme on peut le voir, à étapes forcées et très habilement conçu pour laisser, à la lecture superficielle, le sentiment d'un accord égalitaire qui tente de servir de médiateur entre les intérêts de tous. Mais en réalité, il s'agit d'un accord qui sanctionnerait la nette défaite de la Russie sur le plan diplomatique. En d'autres termes, la Russie, après avoir vu ses armées clairement victorieuses sur le champ de bataille, devrait accepter une défaite nette sur la table diplomatique.
Cette thèse peut être soutenue, tout d'abord, sur la base de ce que les Russes ont déclaré en 2021 dans leurs lettres aux États-Unis et à l'OTAN (et les sommets de Genève qui ont suivi), dans lesquelles ils ont exigé une nouvelle architecture de sécurité européenne qui prévoyait essentiellement le retrait des armes nucléaires américaines du théâtre européen, le retrait des troupes de l'OTAN sur leurs positions de 1991 (comme l'avait d'ailleurs promis le secrétaire d'État américain de l'époque, James Baker) et, bien sûr, la promesse solennelle que l'OTAN ne s'étendrait plus jamais vers l'est en menaçant directement la Russie.
De toutes ces exigences, il n'y a aucune trace dans la proposition de paix que les Américains voudraient imposer, et même, à y regarder de plus près, il y a un rejet total des vraies demandes russes. D'une part, en effet, l'accord proposé traite le conflit ukrainien comme un simple différend territorial, sans tenir compte du fait que le véritable conflit n'était pas entre la Fédération de Russie et l'Ukraine, mais entre la Fédération de Russie et l'OTAN qui se cachait derrière le paravent du gouvernement fantoche de Kiev. Comme si cela ne suffisait pas, l'utilisation prévue de troupes européennes et britanniques sur la ligne de front du conflit en tant que forces d'interposition aboutirait au résultat paradoxal que les troupes de l'OTAN se trouveraient toujours à la frontière de la Russie. Peu importe que la « marque » de ces troupes ne porte pas les symboles graphiques de l'OTAN mais ceux des puissances européennes et l'Union Jack, il s'agirait toujours de troupes des pays de l'OTAN. En d'autres termes, nous assisterons au paradoxe suivant : après avoir vu la Russie entrer en guerre pour que l'Ukraine ne rejoigne pas l'OTAN, nous verrons l'OTAN entrer en Ukraine sous le déguisement de troupes de maintien de la paix.
Une autre question à ne pas sous-estimer est l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, essentiellement promise par Washington. Outre la saignée que l'Europe devrait subir pour reconstruire l'ancien pays soviétique, il ne faut pas oublier un autre aspect fondamental: l'UE travaille à la mise en place de l'Armée unique européenne. Le problème de base se poserait donc à nouveau: l'OTAN entrerait de facto en Ukraine pour la simple raison que l'Ukraine, en rejoignant l'UE, participerait à l'armée européenne, qui est principalement composée de pays qui appartiennent également à l'OTAN. Si ce n'est pas de la soupe, c'est du pain mouillé !
Bref, à y regarder de plus près, le plan américain semble avoir été conçu par des joueurs à trois cartes dans le but d'escroquer les pigeons qui leur tombent sous la main. Mais le fond du problème est tout autre: un vieux renard de la diplomatie comme Sergey Lavrov ne risque pas de se faire rouler dans la farine, et ils ne peuvent pas le savoir à Washington.
Dès lors, une question fondamentale se pose: le plan américain a-t-il pour objectif réel de parvenir à la paix ou veut-il simplement pousser la Russie à renverser la table diplomatique en faisant porter à Moscou la responsabilité d'une aggravation (voire d'une extension) du conflit ?
21:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, ukraine, russie, politique internationale, donald trump | |
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Le discours de J. D. Vance à Munich était plein de contradictions
Le discours de J. D. Vance à Munich était plein de contradictions
Source: https://dissident.one/de-toespraak-van-jd-vance-in-munche...
Il est facile de comprendre pourquoi tout le monde politique parle du discours de J. D. Vance lors de la conférence de Munich sur la sécurité qui s'est tenue cette semaine. C'était un discours étonnant, pour plusieurs raisons, et qui restera probablement dans les mémoires comme un tournant dans les relations transatlantiques de l'après-Seconde Guerre mondiale, écrit Thomas Fazi.
Contrairement aux platitudes diplomatiques souvent entendues lors de ces événements publics, le vice-président américain a lancé une attaque cinglante et étonnamment directe contre la dérive autoritaire et antidémocratique de l'Europe, accusant les dirigeants du continent de pratiquer une censure rampante et même d'annuler des élections, comme cela s'est produit récemment en Roumanie. Selon lui, les gouvernements européens agissent ainsi dans une tentative désespérée de rester au pouvoir et d'étouffer les réactions démocratiques qui se dressent contre leurs politiques aberrantes - principalement l'immigration de masse.
Vance a directement critiqué la Commission européenne pour avoir menacé de fermer les médias sociaux en cas d'agitation populaire. Il s'est dit choqué d'entendre un ancien commissaire européen (il faisait référence à Thierry Breton) applaudir la décision sans précédent de la Roumanie d'invalider les élections à la suite des pressions exercées par l'UE évoquant une hypothétique ingérence de la Russie. Ce même commissaire a également menacé de faire de même en Allemagne en cas de victoire de l'AfD.
Dans son attaque en règle, M. Vance n'a pas écarté le Royaume-Uni, condamnant la criminalisation de la prière silencieuse comme le signe d'une tendance plus large des gouvernements européens à empiéter sur les libertés fondamentales sous le couvert du progressisme social. Il a conclu en appelant les dirigeants européens à « croire en la démocratie » - en d'autres termes, à s'effacer et à laisser une nouvelle génération de populistes prendre les choses en main.
Comme prévu, les remarques de M. Vance ont provoqué une onde de choc en Europe, suscitant de vives critiques de la part des dirigeants et des experts du courant dominant et des louanges enthousiastes de la part des conservateurs et des sympathisants des mouvements populistes. Ceux d'entre nous qui ont depuis longtemps mis en garde contre l'aversion de l'Europe pour la démocratie auront ressenti une vague de Schadenfreude en voyant ces dirigeants imprudents se faire réprimander par leur maître transatlantique.
Toutefois, les remarques de M. Vance étaient également pleines de contradictions, notamment parce que les États-Unis ont participé activement - et souvent joué un rôle de premier plan - à la mise en œuvre de bon nombre des politiques qu'il a condamnées à Munich. Si l'attaque de Vance contre l'autoritarisme européen est convaincante, son omission du rôle des États-Unis dans cette évolution est tout aussi remarquable. Le cas de la Roumanie l'illustre parfaitement. Comme l'a fait remarquer l'entrepreneur et commentateur politique Arnaud Bertrand sur X, c'est le département d'État américain qui a été le premier à publier une déclaration exprimant son inquiétude quant à l'implication de la Russie dans les élections roumaines, deux jours avant que la cour constitutionnelle roumaine n'annule celles-ci. L'implication américaine s'étend également au rôle crucial joué par les ONG financées par les États-Unis dans l'orchestration de cette intervention judiciaire sans précédent.
En résumé, l'UE n'a pas agi de manière indépendante: elle a suivi l'exemple des États-Unis. Il est donc un peu exagéré de la part de Vance de parler aux Européens de régression démocratique sans reconnaître le rôle instrumental de l'Amérique dans la création de ce précédent. Il en va de même pour les politiques de censure. Une grande partie de l'approche de l'UE en matière de censure en ligne a été élaborée en étroite collaboration avec des agences et des entreprises technologiques américaines. Le cadre actuel mis en place par Bruxelles pour imposer la modération des contenus n'est pas une conception exclusivement européenne - il a été fortement influencé par les pratiques et les pressions américaines, en particulier dans le sillage des préoccupations américaines en matière de « désinformation ».
Comme l'a souligné Mike Benz, ancien fonctionnaire du département d'État américain, l'OTAN - une organisation largement dirigée par Washington - a joué un rôle déterminant dans l'élaboration d'un cadre « anti-désinformation » qui a eu un impact significatif sur la politique de censure de l'internet au niveau mondial. M. Vance ignore complètement cette réalité, présentant l'Europe comme le seul architecte de politiques qui ont en fait été coordonnées et transatlantiques, voire dirigées par les États-Unis.
Plus généralement, il est important de reconnaître que la faiblesse du leadership européen actuel n'est pas accidentelle. Elle est en partie le résultat de décennies d'efforts américains pour maintenir l'Europe dans un état de vassalité et de subordination stratégique. Washington n'a cessé d'engendrer des politiciens européens désireux de donner la priorité aux intérêts américains plutôt qu'à ceux de leurs propres nations et citoyens. Ce contexte plus large est également complètement absent du discours de Vance.
En outre, malgré tous les discours sur le « découplage » des États-Unis par rapport à l'Europe, la réalité est que l'administration Trump perpétue la longue tradition d'ingérence américaine dans la politique européenne - comme en témoigne son soutien explicite aux partis populistes tels que l'AfD. Que l'on soutienne ou non ce programme, il n'en demeure pas moins qu'il représente une autre forme d'influence extérieure.
Les commentaires de M. Vance ne représentent pas nécessairement une rupture dans les relations américano-européennes, mais plutôt le début d'une nouvelle phase de domination idéologique des États-Unis. Plutôt que de promouvoir l'autonomie européenne, ce changement marquerait simplement la transition de la phase hégémonique libérale-progressiste à une phase post-libérale, dont les États-Unis continueraient à dicter les termes.
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samedi, 15 février 2025
Affrontement avec Trump: l’Europe est désormais réduite à un théâtre de l’absurde
Affrontement avec Trump: l’Europe est désormais réduite à un théâtre de l’absurde
Fulvio Scaglione
Source: https://it.insideover.com/politica/e-confronto-scontro-co...
Il était évident que la seconde présidence Trump, survenue après un succès électoral quasi triomphal, pouvait déranger (d’un point de vue idéologique) ou inquiéter (d’un point de vue des rapports de force) la Commission von der Leyen, née d’une majorité des plus fragiles dans l’histoire de l’UE. Cependant, il était difficile de prévoir que les tensions éclateraient aussi rapidement et de manière aussi spectaculaire, révélant une Europe manifestement au bord de la crise de nerfs.
Le vice-président américain, J. D. Vance, est arrivé en Europe tout juste après les menaces quant aux droits de douane émises par Trump sur l’acier et l’aluminium européens, et en quelques jours, il a distribué des coups de gueule à tout-va. Le Digital Service Act de l’UE ? Des règles absurdes: protéger les enfants des pédophiles est une chose, prétendre dire à un adulte ce qu’il peut lire ou non en est une autre. L’intelligence artificielle ? Nous n’en avons pas peur, nous la laisserons libre et deviendrons une référence mondiale. Vous craignez la Russie et la Chine? Préoccupez-vous plutôt de ce que vous avez fait en Roumanie et de ce que vous voulez faire en Allemagne... Mis à part les oreilles de Thierry Breton, grand admirateur du travail des services secrets roumains qui a conduit à l’annulation du premier tour des élections présidentielles roumaines (achèteriez-vous une voiture d’occasion aux services secrets roumains ?), il fallait voir les visages de von der Leyen et de ses collègues.
Le ridicule de Kaja Kallas
Mais la véritable étincelle qui a mis le feu aux poudres fut l’initiative veni, vidi, vici de Donald Trump sur une hypothèse de négociation entre la Russie et l’Ukraine pour mettre fin à la guerre déclenchée par l’invasion ordonnée par le Kremlin le 24 février 2022. En deux semaines, Trump a repris contact avec Vladimir Poutine et a convaincu ce dernier, ainsi que Volodymyr Zelensky, d’explorer la possibilité d’une négociation. C’en fut trop ! Les nerfs européens ont lâché d’un coup, offrant un spectacle à mi-chemin entre le ridicule et le pathétique. Une réaction d’autant plus incompréhensible que l’Europe n’a ni cherché la paix, ni su gagner la guerre, et s’est alignée sur l’orbite des Démocrates américains comme si ceux-ci étaient des locataires éternels de la Maison Blanche. Ce sera une pax americana, évidemment, mais que peut-on espérer d’autre ?
Dans la section des personnages ridicules, Kaja Kallas arrive en tête : l’ancienne Première ministre d’un pays d’un million d’habitants, propulsée de façon incroyable au poste de Haute représentante de l’Union européenne, forte de 450 millions d’habitants. Regardez la vidéo où Kallas affirme qu’aucun accord sur l’Ukraine n’aura de valeur sans la participation de l’UE. Vous n’en croirez pas vos oreilles. Ce n’est pas seulement une question de relation entre les États-Unis de Trump et l’UE de von der Leyen, mais aussi de rapport avec l’Ukraine.
Car même Zelensky a accepté l’idée de négociation. Il est évident que cela ne l’enchante pas, mais mettez-vous à sa place: les Russes progressent, il tente d’enrôler même des jeunes de 18 à 24 ans (avec un prêt immobilier à 0% d’intérêts, quelle aubaine !) et il sait pertinemment (et le dit un jour sur deux) que sans les États-Unis – et avec seulement l’UE à ses côtés – les espoirs seraient réduits à néant. Lui le sait, mais Kallas, non. Que croit-elle donc en affirmant qu’un accord entre la Russie, les États-Unis et l’Ukraine serait nul sans l’UE ? Que l’UE pousserait l’Ukraine à poursuivre la guerre ? Ou que le conflit devrait continuer même contre la volonté de l’Ukraine ?
L’Europe, un théâtre de l’absurde
C’est un théâtre tragique de l’absurde qu’il faudrait rapidement clôturer. Un théâtre sans frontières. Emmanuel Macron, grand rhéteur, exhorte déjà : « Que la paix ne soit pas une capitulation face à la Russie. » Lui, évidemment, ne se demande pas qui a contribué à en arriver là, quels sont les dirigeants (lui compris) qui ont répété pendant trois ans qu’il fallait vaincre la Russie sur le terrain, l’étrangler avec des sanctions et la briser. Et maintenant que le contraire se produit, c’est... la faute de Trump.
Je termine avec l’inénarrable Frank-Walter Steinmeier, président de l’Allemagne, qui ne veut pas que « nos sociétés soient détruites par TikTok ou X ». Il a probablement déjà oublié qu’il était ministre des Affaires étrangères lors de la crise du Donbass (2014-2022), donc garant du processus de paix avorté des Accords de Minsk. Est-il en paix avec sa conscience ? Est-il satisfait des résultats de son travail qui ont tant influencé nos sociétés ?
Une bouffonnerie après l’autre, avec malheureusement quelques intermèdes sérieux. Comme ce rapport des services secrets danois prévoyant une guerre de grande ampleur entre la Russie et l’Europe d’ici cinq ans. Un scénario également envisagé par les Polonais, dont le ministre des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, occupait déjà ce poste lors de l’Euromaidan en 2014. Même histoire que pour Steinmeier. Ou encore les hasardeuses comparaisons entre l’invasion russe de 2022 et le nazisme, insoutenables face à toute analyse historique, politique et militaire sérieuse, mais qui maintiennent inexorablement une tension élevée dans les relations avec la Russie.
La réaction de la Russie
Il est incroyable que personne ne réfléchisse aux torts causés à l’Ukraine, au bord de l’effondrement, et aux dégâts accumulés au fil des ans par cette obsession d’assimiler chaque événement contemporain au fascisme ou au nazisme (sauf évidemment pour les militants du Bataillon Azov, qui lisent Kant...), une obsession qui, avec la manière dont les démocraties abattent un État après l’autre et massacrent les Palestiniens, explique en partie pourquoi les droites véritables progressent partout : de la France à l’Allemagne, de l’Autriche aux Pays-Bas et à l’Europe du Nord (et l’Italie ?).
La Russie a réagi tardivement et avec colère. Certains idiots persistent à croire que les Russes sont de grands benêts mangeurs d’enfants. Réfléchissez-y et observez autour de vous : la diplomatie russe vous semble-t-elle si naïve ? Si elle réagit à froid, il n’y a que deux raisons. La première : Sergueï Lavrov et ses collègues ont l’impression que certains cherchent à torpiller les perspectives de cessez-le-feu en Ukraine. La deuxième, conséquente : la Russie tient à parvenir à un accord. Elle est fatiguée de cette guerre qu’elle a déclenchée il y a trois ans. Sur le terrain, elle gagne : n’est-ce pas le moment d’en profiter ?
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Sur le populisme, le "Brandmauer" allemand et le "cordon sanitaire" belge
Sur le populisme, le "Brandmauer" allemand et le "cordon sanitaire" belge
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
"Est souverain celui qui peut exclure les dissidents du débat public à l’aide de la matraque du populisme". Ce que le juriste Carl Schmitt formulait il y a environ cent ans de manière si percutante à propos de l’état d’exception décrit aujourd’hui la tentative des démocrates autoproclamés de discriminer toute concurrence politique. Celui qui qualifie les autres de "populistes" ne veut en réalité plus débattre, mais stigmatiser et anéantir politiquement. Le terme s’est révélé particulièrement utile dans le combat politique en face-à-face, car il est très connoté négativement. De plus, le populisme est particulièrement utile en raison de l’impossibilité de le définir de manière claire. Il peut donc parfaitement être utilisé comme "surface de projection" pour désigner des ennemis, écrit Michael Dienstbier dans l'hebdomadaire conservateur Junge Freiheit, numéro 5/25 du 24 janvier 2025.
Le populisme s’applique donc en tant que concept à tout le monde et à personne, car personne ne peut dire avec précision ce qu’est exactement le populisme. Peut-être que la définition suivante, proposée par Adrian Walch de l’Université d’Erfurt, s’en rapproche le plus : « Dans les conflits entre populisme et démocratie libérale, il ne s’agit pas (…) d’un débat entre démocrates et non-démocrates, mais d’un conflit interne à la démocratie entre différentes interprétations de la croyance en la légitimité démocratique ». Les populistes ne voient dans la souveraineté du peuple que la seule source de légitimité politique, tandis que les représentants de la démocratie libérale s’appuient sur diverses sources de légitimité internationale, telles que l’UE ou les Nations Unies.
Dans une interview accordée à Junge Freiheit, le journaliste Ralf Schuler (ancien chef du service parlementaire du journal Bild et président du portail d’information Nius) – une interview que nous publierons prochainement en traduction dans la revue flamande TeKoS – affirme que le Brandmauer, le "mur-pare-flammes"allemand (et le "cordon sanitaire" belge) ne peuvent que conduire à encore plus de populisme. Car en raison du cordon, les problèmes sociaux soulevés par les populistes et qui ont fait grandir les partis populistes ne sont ni abordés ni corrigés, ce qui accroît encore davantage le mécontentement.
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vendredi, 14 février 2025
La guerre "douanière" de Trump
La guerre "douanière" de Trump
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-guerra-doganale-di-trump/
Pour nos médias, il ne s'agirait que d'une énième excentricité. Du comportement atypique et insensé du magnat devenu, pour une raison étrange, président des États-Unis. Et ce, malgré le fait que des commentateurs italiens, même éminents, nous avaient répété à l’envi qu’il n’avait aucune chance. Que la nouvelle présidente serait Kamala Harris. Parce qu'eux, les médias et les commentateurs italiens, auraient voté ainsi.
Dommage, cependant, que le président des États-Unis soit élu par les Américains. Tous les Américains, pas seulement ceux, peu nombreux, au ton suffisant et aux manières affectées qui peuplent Manhattan ou le centre de San Francisco.
Ainsi, Trump a triomphé. Et il a immédiatement commencé à redistribuer les cartes. À faire comprendre ce que représentera ce deuxième mandat.
D’abord pour les États-Unis. Ensuite, aussi, pour l’Europe. Ou plutôt pour ces « alliés » européens qui ont encore du mal à piger ce qui adviendra. Et qui continuent à se complaire dans leur insouciance béate et stupide.
Prenons un exemple: la question des droits de douane. Trump a d’abord menacé d’en imposer au Canada, au Mexique et à ses voisins les plus proches. Les plongeant ainsi dans une panique totale.
Les réactions, bien sûr, ont été variées. De l’indignation canadienne à la menace mexicaine de se tourner vers d’autres partenaires. Une menace qui reste à vérifier, puisque le Mexique importe des États-Unis plus de 70% de ses besoins. Il en est pratiquement totalement dépendant, et un changement radical de fournisseurs serait assurément difficile. Et certainement pas indolore.
Naturellement, Trump a frappé fort. Il a parlé à l’un pour que l’autre comprenne. Et il a obtenu un résultat précis presque immédiatement. Le Canada et le Mexique se sont, de fait, aussitôt réalignés sur Washington. Le risque d'une guerre douanière est trop élevé. Et eux, clairement, ne peuvent pas se le permettre.
Cependant, il ne s’agissait pas seulement d’une menace destinée à ramener à la raison des voisins quelque peu récalcitrants.
Trump leur a parlé, mais surtout pour faire comprendre au reste du monde l’atmosphère du moment.
Et c’est, très clairement, une atmosphère d'orage.
Surtout pour l’Union européenne.
Car, certes, Trump utilise les droits de douane comme une massue contre tout le monde. Y compris contre les Russes et les Chinois.
Toutefois, avec la Russie, il a actuellement d’autres priorités. Il doit négocier, avec son « ami » Poutine, la question de l’Ukraine.
Et avec Pékin, les intérêts communs sont trop imbriqués, avec des participations financières chinoises dans l’industrie américaine, pour qu’un affrontement direct soit envisageable.
On parle de droits de douane à 10%. Un chiffre élevé, mais somme toute acceptable.
Ainsi, le véritable objectif que vise la politique douanière de Trump est un et un seul: les pays de l’Union européenne.
Ces pays qui se sont laissé dépouiller de toute prérogative par les administrations américaines précédentes. Réduits à l’état de vassaux dépourvus de classes dirigeantes. Privés de toute autonomie.
Et qui, pourtant, restent attachés à une image de l’Amérique qui n’existe plus. Qui s’est évanouie avec l’entrée triomphale du magnat à la Maison-Blanche.
Car derrière Trump, il n’y a pas le vide. Il y a l’Amérique profonde. Celle qui travaille et qui produit. À mille lieues de cette Europe et de sa mentalité.
Et pour l’Amérique de Trump, l’Europe – ou plutôt les États européens – sont aujourd’hui un fardeau. Un coût, puisqu’ils exportent et vendent bien plus aux États-Unis qu’ils n’importent. Et Trump entend changer cela. Radicalement.
A-t-il raison ? A-t-il tort ? Sincèrement, je crois que ce n’est pas la question.
Il a bien l’intention d’aller jusqu’au bout. Et, honnêtement, je ne vois pas ce qui pourrait l’arrêter.
Les conséquences sur nos systèmes industriels et nos économies sont assez faciles à anticiper.
Ce sera un tournant. Extrêmement rude.
Et pour nos vies… eh bien, je vous laisse l’imaginer. Je ne pense pas que ce soit bien difficile…
20:20 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, donald trump, europe, droits de douane, politique internationale | |
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Bruxelles va-t-elle devenir le «Marseille du Nord»?
Bruxelles va-t-elle devenir le «Marseille du Nord»?
Peter Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Nouvelle fusillade à Anderlecht, cette fois avec un mort. Troisième fusillade en autant de jours à Anderlecht. Quatre incidents de graves tirs à l'arme à feu à Bruxelles.
L’incident mortel s’est produit dans le quartier du Peterbos, décrit par la VRT comme un « hotspot » de la criminalité liée à la drogue à Anderlecht. Mais les deux autres fusillades à Anderlecht ont eu lieu à la station de métro Clemenceau, un autre « hotspot bien connu du trafic et de la criminalité liés à la drogue à Anderlecht », selon un autre article de presse.
Si ce n’est pas maintenant le moment de faire un grand nettoyage, alors quand ?
Quand ce trafic sera-t-il enfin exposé ? Quand les citoyens auront-ils enfin, sur leur chaîne publique, une émission de longue durée qui aborde tous ces sujets « sensibles » jusqu’ici largement sous-exposés :
- Combien de « hotspots » liés à la criminalité de la drogue y a-t-il réellement à Bruxelles ? À Anvers ? Dans d’autres grandes villes ? Un « hotspot » implique-t-il automatiquement une présence policière accrue ? Ou au contraire une absence plus marquée des forces de l’ordre ?
- Combien d’infractions liées à la drogue ? Combien de fusillades ? Quelle est l’évolution de ces chiffres ces dernières années ?
- Combien de réseaux internationaux de trafic de drogue sont actifs à Bruxelles, à Anvers et dans d’autres grandes villes ?
- De la même manière que la distinction entre garçons et filles me semble pertinente dans l’étude du décrochage scolaire et des comportements problématiques à l’école, l’origine des auteurs de crimes graves liés à la drogue me paraît PARTICULIÈREMENT RELEVANTE. Combien des criminels arrêtés pour trafic de drogue ont donc un passé migratoire ? Combien possèdent une double nationalité ?
- Qu’en est-il des liens avec Marseille, jusqu’ici la capitale incontestée du crime lié à la drogue en Europe ?
Encore plus important qu’un programme télévisé sur les aspects méconnus du problème de la drogue, c’est évidemment la mise en place d’une politique antidrogue efficace et ferme.
Il est clair que la population attend des mesures radicales, que l’insécurité à Bruxelles (et dans d’autres grandes villes) exaspère les citoyens, et que ceux-ci se détourneront des partis traditionnels si la politique actuelle échoue.
Le temps des discussions et des débats touche à sa fin. Il est temps d’agir – le cœur même de la politique, en d’autres termes.
14:12 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drogues, bruxelles, anderlecht, criminalité, belgique, europe, affaires européennes | |
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mercredi, 12 février 2025
Gregor Gysi : Sahra Wagenknecht prépare des coalitions avec l'AfD
Gregor Gysi : Sahra Wagenknecht prépare des coalitions avec l'AfD
Berlin. La fin imminente de la domination des anciens partis dans le paysage politique allemand ouvre des perspectives intéressantes. Il est même possible qu'une alliance entre l'AfD et le Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW) ne soit plus exclue. C'est en tout cas ce qu'affirme le vétéran de la gauche, Gregor Gysi (anciennement chef du parti SED).
Il peut s'imaginer que le Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW) pourrait, à l'avenir, former des coalitions avec l'AfD. "Oui, je peux l'imaginer," a déclaré Gysi à des journalistes du groupe de presse "Ippen-Media" en réponse à une question. Car: "Sahra a dit un jour : Höcke est un extrémiste de droite, mais les autres sont conservateurs-libéraux." Et: "Avec de telles formulations, Sahra prépare une collaboration avec l'AfD".
Selon Gysi, une coopération gouvernementale au sein des Länder est envisageable. "En Thuringe, Höcke est trop extrême, mais dans d'autres Länder, je leur fais confiance, à condition que l'AfD se montre un peu plus modérée".
Cependant, de telles spéculations ne sont que des suppositions. Il n'est actuellement pas du tout certain que le BSW ait un avenir politique. Le parti traverse actuellement une vague de départs et aura des difficultés à franchir la barre des 5% lors des élections fédérales du 23 février (mü).
Source: Zu erst, Feb. 2025.
20:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, allemagne, sahra wagenknecht, bsw, afd | |
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