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mercredi, 23 mai 2012

Ces ministres de François Hollande qui ont été formés par les Américains

Washington sur Seine ?
Ces ministres de François Hollande qui ont été formés par les Américains

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

La French American Fondation est connue pour sa formation, les "Young Leaders", réservée à une dizaine de jeunes surdiplômés chaque année. Sur les huit socialistes sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, six rentrent dans son gouvernement cette semaine. Le plus "atlantiste" n'est pas toujours celui qu'on croit...

 
Sur les huit socialistes sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, six rentrent dans son gouvernement cette semaine.

Sur les huit socialistes sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, six rentrent dans son gouvernement cette semaine. Crédit Reuters

Exit Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Jeannette Bougrab... Place à François Hollande, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Aquilino Morelle (plume du Président), etc.

« Enfin des têtes nouvelles ! » entend-t-on ici ou là. Nouvelles ? Tout est relatif, quand on sait décrypter la liste ci-dessus : en fait, tous ces « Young Leaders » de l’UMP ont laissé la place à des « Young Leaders » du Parti socialiste. Car François Hollande et Pierre Moscovici depuis 1996, Marisol Touraine et Aquilino Morelle depuis 1998, Arnaud Montebourg depuis 2000 et Najat Vallaud-Belkacem depuis 2006, sont tous des « Young Leaders ». Tous ont été minutieusement sélectionnés et « formés » par ce très élitiste réseau Franco-Américain, inconnu du grand public, sponsorisé entre autres par la banque Lazard. En d’autres termes, ils ont tous postulé et se sont fait parrainer pour être admis à suivre ce programme phare mis en place par la FAF, la French American Fondation. La FAF est elle-même un organisme à cheval sur Paris et New-York, créée en 1976 conjointement par les présidents Ford et Giscard d’Estaing. A noter qu’entre 1997 et 2001, John Negroponte présida la FAF, avant de devenir entre 2005 et 2007, sous Georges Bush, le premier directeur coordonnant tous les services secrets américains (DNI), dirigeant l’US States Intelligence Community (qui regroupe une quinzaine de membres, dont le FBI et la CIA).

Crée en 1981, ce programme Young Leaders permet de développer « des liens durables entre des jeunes professionnels français et américains talentueux et pressentis pour occuper des postes clefs dans l’un ou l’autre pays ». Pressentis par qui ? Par un très strict comité de sélection, composé majoritairement d’anciens Young Leaders, qui ne retient qu’une dizaine d’admis par an. Seuls 13 hommes ou femmes politiques ont été admis depuis 1995, soit moins d’un politique par an en moyenne. Ces heureux « élus » sont choisis comme d’habitude parmi l’élite française : seuls 4% des Young Leaders français ne sont pas diplômés de l’ENA ou pas titulaires d’au moins un diplôme Bac+5, les trois quarts sont des hommes, à 80 % Parisiens... Autant dire qu’on reste en famille avec ce gratin issu de nos grandes écoles. Une spécificité française, qui, comme le souligne un rapport de la FAF, assure « une fonction de "reproduction sociale" de la "classe dominante " […] dans un pays où la simple notion de leadership renvoie aux "diplômes" et non aux qualités intrinsèques de la personne comme c’est souvent le cas outre-Atlantique ». Bref, notre nouveau président et ses nouveaux ministres cités ici sont de purs produits de nos grandes écoles, « ces acteurs influents (qui) personnifient la "pensée dominante" depuis de nombreuses décennies » selon la FAF.

Dès que l’on parle de réseaux d’influence, certains de leurs membres crient aux « obsédés du complot » et s’empressent généralement de préciser que le rôle de telles organisations est marginal et informel. Pour ce qui est de l’efficacité des « Young Leaders », les chiffres parlent plus que tous les longs discours : sur les 8 socialistes sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, 6 rentrent dans son gouvernement cette semaine. (Ne restent sur la touche, pour le moment, que Bruno Le Roux, qualifié par beaucoup de « ministrable », et Olivier Ferrand, l’ambitieux président du think-tank Terra Nova ayant permis l’élection de François Hollande aux élections primaires ; deux candidats impatients de rejoindre leurs camarades Young Leaders au gouvernement). Beau tir groupé, comme s’en enorgueillit à juste titre le site américain (http://www.frenchamerican.org : «The French-American Foundation is proud to have five Young Leader in the cabinet of President François Hollande, himself a Young Leader in 1996”), tandis que le site français n’en dit pas un mot (http://www.french-american.org). Il est vrai que, depuis l’affaire DSK, chacun aura compris que les deux pays n’ont pas la même culture de la transparence…

En septembre 2006, lors de sa visite aux États-Unis, Nicolas Sarkozy avait prononcé un discours à la French American Foundation (FAF), rappelant la nécessité de « rebâtir la relation transatlantique », paraphrasant ainsi les statuts de la fondation dont l’objectif est de « renforcer la relation franco-américaine considérée comme un élément essentiel du partenariat transatlantique ». A ceux nombreux qui me demandent, à l’occasion de la visite de François Hollande à Barack Obama, « pourquoi est-ce que les journalistes ne nous parlent pas de ça, à propos de François Hollande, au lieu de nous parler de son séjour d’étudiant et de son goût des cheeseburgers dont on a rien à faire? ». Qu’ils demandent donc la réponse aux journalistes qui ont l’art de nous servir ces hamburgers, préparés par les communicants, en prenant leurs lecteurs pour des cornichons ! Qu’ils la demandent en particulier aux Young Leaders des médias, aujourd’hui actionnaires ou directeurs des principales rédactions, ces copains de promo de certains de nos nouveaux ministres pour certains d’entre eux : de Laurent Joffrin (Nouvel Observateur) à Denis Olivennes (Europe 1, Paris Match et du JDD), en passant par Matthieu Pigasse, Louis Dreyfus et Erik Izraelewicz (Le Monde)… Et la liste hommes de médias Young Leaders est longue, comme on peut la lire plus intégralement dans l’enquête très documentée « Ils ont acheté la presse » de Benjamin Dormann, sur l’envers du décor de ces réseaux d’influence auxquels appartiennent désormais tant d’hommes clés des médias (ce qui explique que la presse évite d’en faire écho).

A New-York, la venue de François Hollande et de sa nouvelle équipe était attendue sereinement. Vu de la FAF, « Welcome à la Hollande team » ; on reste en terrain connu, tout est sous contrôle, on est même fier d’avoir autant de ses poulains dans la place, nous l’avons vu. Que les angoissés se rassurent : « le changement, ce n’est pas pour maintenant », n’en déplaise à Jean-Luc Mélenchon, l’allié peu atlantiste du Président !

La boussole s’est rompue par Costanzo PREVE

 

La boussole s’est rompue

par Costanzo PREVE

 

I

 

costanzop.gifOn ne peut décemment demander au marin de partir en mer sans compas, surtout lorsque le ciel est couvert et que l’on ne peut s’orienter par les étoiles. Mais qu’arrive-t-il, si l’on croit que le compas fonctionne, alors qu’il est falsifié par un aimant invisible placé dessous ? Eh bien, voilà une métaphore assez claire de notre situation présente.

 

II

 

En Italie, avec le gouvernement Monti, les choses sont devenues à la fois plus claires et plus obscures. Plus claires, parce qu’il est bien évident que la décision politique démocratique (dans son ensemble, de gauche, du centre, de droite) a été vidée de tout contenu; et que nous sommes devant une situation que n’avaient jamais imaginée les manuels d’histoire des doctrines politiques (bien évident : du moins pour ces deux pour cent de bipèdes humains qui entendent faire usage de la liberté de leur intelligence; je ne tiendrai pas compte ici des quatre-vingt dix-huit pour cent restant).

 

En bref, nous sommes devant une dictature d’économistes, à légitimation électorale référendaire indirecte et formelle. Il est évident  que cette dictature s’exerce pour le compte de quelqu’un, mais ce serait se tromper que de trop « anthropomorphiser » ce quelqu’un : les riches, les capitalistes, les banquiers, les Américains, etc. Cette dictature d’économistes est au service d’une entité impersonnelle (que Marx aurait qualifiée de « sensiblement suprasensible »), qui est la reproduction en forme « spéculative » de la forme historique actuelle du mode de production capitaliste (1). À ce point de vue, les choses sont claires.

 

Ce qui n’est pas clair du tout, et même obscur, c’est la manière dont cette junte d’économistes peut « conduire l’Italie hors de la crise ». Elle est au service exclusif de créanciers internationaux; son unique horizon est la dette. La logique du modèle néo-libéral consiste à « délocaliser » de Faenza jusqu’en Serbie la fabrication des chaussures Omca, afin de pouvoir payer les ouvrier deux cents euros.

 

Dans cette situation, le maintien du clivage Droite/Gauche n’est plus seulement une erreur théorique. C’est potentiellement un crime politique.

 

III

 

Dernièrement, je suis resté ébahi en lisant un tract du groupuscule La Gauche critique. Je ne comprenais même pas pourquoi, et puis tout d’un coup j’ai cru comprendre. Le terme même de « gauche critique » est une contradiction, puisque le présupposé principal et très essentiel de toute critique, sans lequel le terme de « critique » perd tout son sens, est justement le dépassement de cette dichotomie « Droite/Gauche ». On ne peut plus être à la fois critiques, et de gauche; non plus que de droite, ce qui revient au même.

 

Comunitarismo.jpgJe viens de renvoyer au dernier livre de Diego Fusaro. Dans cette histoire philosophique du capitalisme, depuis ses origines au XVIe siècle jusqu’à aujourd’hui, ces deux petits mots, Droite et Gauche, n’apparaissent absolument jamais, par ce fait tout simple et nu que la mondialisation capitaliste, et la dictature des économistes qui   nécessairement en est la forme, a entièrement vidé ces catégories de leur sens. Norberto Bobbio (2) pouvait encore en parler en toute bonne foi, en un temps où existait encore une souveraineté monétaire de l’État national, et où les partis de « gauche » pouvaient appliquer des politiques économiques de redistribution plus généreuses que celle des partis « de droite ». Mais aujourd’hui, avec la globalisation néo-libérale, le discours de Bobbio ne correspond plus à la réalité.

 

Il y a, bien sûr, un problème, du moment que la dictature « neutre » des économistes a cependant toujours besoin d’être légitimée constitutionnellement par des élections, fussent-elles vides de tout sens de décision. C’est donc ici que se met en scène une comédie à l’italienne; personnages : la « gauche responsable » : Bersani, D’Alema, Veltroni, tout le communisme togliattien recyclé; le bouffon qui fait la parade, Vendola, dont on sait bien a priori que  ses suffrages iront de toute façon au Parti démocrate (3); les « témoins du bon vieux temps » Diliberto et Ferrero, dont les suffrages iront toujours au même Parti démocrate, sous le prétexte du péril raciste, fasciste, populiste, etc.; les petits partis à préfixe téléphonique (respectivement Pour la refondation de la IVe internationale bolchevique, Refondateurs communistes), de Turigliatto et Ferrando, fidèles au principe olympique « L’important n’est pas de vaincre, mais de participer »; enfin, les « Témoins de Jéhovah » du communisme (Lutte communiste), dans l’attente du réveil du bon géant salvifique, la classe ouvrière et salariée mondiale (4).

 

L’idéal serait que, selon la fiction du romancier portugais José Saramago, personne n’allât plus voter; je souligne : personne. Si personne n’allait plus voter, la légitimation formelle de la dictature des économistes s’écroulerait. Le magicien capitaliste trouverait encore le moyen de tirer un nouveau lapin de son chapeau, mais on s’amuserait bien en attendant. Hélas ! Cela est un rêve irréalisable. La machine Attrape-couillons est trop efficace pour qu’on la laisse tomber en désuétude.

 

IV

 

Et pourtant, la solution pourrait bien être à la portée de la main : une nouvelle force politique radicalement critique à l’égard du capitalisme libériste mondialisé, et tout à fait étrangère au clivage Droite/Gauche. Une force politique qui laisse tomber tous les projets de « refondation du communisme » (la pensée de Marx est encore vivante, mais le communisme historique est mort), et qui retrouve plutôt des inspirations solidaristes et communautaires (5). En théorie, c’est l’œuf de Christophe Colomb; en théorie, il faudra encore plusieurs décennies, à moins d’improbables accélérations imprévues de l’histoire, pour que l’on comprenne bien que la boussole est hors d’usage, et que « droite » et « gauche » ne sont plus désormais que des espèces de panneaux de signalisation routière.

 

V

 

Et c’est ici que je vais donner l’occasion à tous les scorpions, araignées, et vipères de m’accuser : « Preve fasciste ! ». Il est vrai que, si l’on a peur de briser les tabous, mieux vaut se reposer et lire des romans policiers.

 

Voici : un cher ami français vient de m’envoyer le livre qu’a écrit Marine Le Pen (6). Je sais déjà qu’on va parler d’une astucieuse manœuvre d’infiltration populiste par l’éternel fascisme; mais ce livre, lisez-le, au moins. Il est étonnant. Moi, il ne m’étonne pas, puisque je connais bien la dialectique de Hegel, l’unité des contraires, et la logique du développement tant de la gauche que de la droite depuis une vingtaine d’années.

 

Voyons cela. À la page 135, Marine Le Pen écrit : « Je n’ai pour ma part aucun état d’âme à le dire : le clivage entre la gauche et la droite n’existe plus. Il brouille même la compréhension des enjeux réels de notre époque ». Je vois que ses principales références philosophiques dont deux penseurs « de gauche » : Bourdieu et Michéa (p. 148). Je vois que Georges Marchais, ce représentant du vieux communisme français, est cité, favorablement. Plus de Pétain ni de Vichy. Sarkozy est condamné tant pour sa politique extérieure au service des États-Unis que pour sa politique intérieure qui aggrave l’inégalité sociale. Sur la question du marché, sa principale référence théorique est Polanyi (p. 26). Le non français à la guerre d’Irak de 2003 est revendiqué (p. 37). Marx est cité (p. 61); le grand économiste Maurice Allais est souvent cité, pour soutenir l’incompatibilité du marché et de la démocratie. Mais surtout, j’y ai retrouvé avec plaisir ce qui me séduisait dans le communisme des années soixante, à savoir que la parlotte polémique à courte portée marche derrière, et non devant : le livre commence par un long chapitre intitulé, à la française « Le mondialisme n’est pas un humanisme ». La globalisation est très justement qualifiée d’« horizon de renoncement », et il y est réaffirmé que « l’empire du Bien est avant tout dans nos têtes », ce qui est vrai.

 

Je pourrais continuer. Je sais que j’ai donné aux vipères et aux scorpions une belle occasion de m’outrager; et c’est ce qui va arriver.

 

Mais pour moi, tout ce que je veux, en réalité, c’est faire réfléchir.

 

VI

 

Pour comprendre ce que sont aujourd’hui la Droite et la Gauche, nul besoin de s’adresser à des défenseurs « idéal-typiques » de la fameuse dichotomie, en termes de valeurs éternelles et de catégories de l’Esprit, comme un Marco Revelli. Il suffit de lire des défenseurs du système comme Antonio Polito (dans le Corriere della sera, 25 février 2012). Polito dit ouvertement que la compétition politique peut désormais avoir lieu dans le seul cadre, tenu pour définitif, de l’économie globalisée; que tout le reste, du pitre Nichi Vendola (Mouvement pour la gauche) à Forza Nuova (d’« extrême droite »), n’est qu’agitation insignifiante; que cela est notre destin.

 

Que proposent donc les « gauches » encore en activité, d’Andrea Catone à Giacche et à Brancaccio ? Une relance du keynesisme  et de la dépense publique en déficit, à l’intérieur de l’Union européenne ? Une nouvelle mise en garde après tant d’autres contre la menace du racisme, de la Ligue du Nord, du populisme ? Une « alter-globalisation à visage humain » ? À présent que le Grand Putassier n’occupe plus le devant de la scène, avec quoi va-t-on continuer à fanatiser comme des supporters de foot le « peuple de gauche » ?

 

Si on lit le dossier « Chine 2020 » de la Banque mondiale, récemment présenté à Pékin, on verra que la dictature des économistes s’étend sur le monde entier. Aujourd’hui, la révolution n’est pas mûre; elle n’est à l’ordre du jour ni selon sa variante stalinienne (Rizzo), ni selon sa variante trotskiste (Ferrando). Ni même le réformisme, puisque le réformisme suppose la souveraineté de l’État national. Et il y en a encore qui jouent comme des enfants avec la panoplie du petit fasciste contre le petit communiste ? Ou du petit communiste contre le petit fasciste ? Aujourd’hui, l’ennemi, c’est la dictature des économistes néo-libéraux. Avec ceux-ci, pas de compromis ! Voilà le premier pas. Si on le fait, on pourra faire les suivants.

 

Deux mots encore à propos de la manie du vote compulsif.

 

1Il-Popolo-al-Potere-di-Costanzo-Preve.jpgIl est probable que l’américanisation intégrale et radicale, bien plus grave encore que l’européisme, que va apporter le gouvernement Monti, produise une diminution de la participation électorale des Italiens, qui depuis 1945 a toujours atteint des niveaux délirants. Cette compulsion électoraliste, qui est évidente chez les personnes âgées, était liée à l’opposition Démocratie chrétienne/Parti communiste; elle s’est prolongée, par inertie, au temps de Craxi, de Prodi, et de Berlusconi. Mais à présent que l’État prend tout et ne donne plus rien, elle devrait diminuer; pas assez vite, hélas ! Il y aura toujours du champ pour des clowns comme les Casini, les Veltroni, les Vendola, etc.

 

À côté de cet affaiblissement du vote compulsif, on notera un second aspect de l’américanisation : le déclin des débats sur la politique extérieure. Aux États-Unis, il est naturel que les gens ne sachent pas où sont l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, etc., dont les bombardements sont confiés à d’obscurs spécialistes. Les temps où tous s’intéressaient à la Corée ou au Vietnam sont bien passés, irréversiblement. Toute la caste journalistique, sans aucune exception, est devenus une parfaite machine de guerre qui produit joyeusement du mensonge.

 

Au temps de la guerre du Golfe de 1991, il y avait encore de la discussion; puis elle s’est tue. On a eu alors ce que Carl Schmitt a appelé la reductio ad hitlerum, c’est-à-dire l’attribution de tous les malheurs de la société et du monde à de féroces dictateurs, et l’invention (dont l’origine est « de gauche ») de peuples unis contre les dictateurs. Les peuples furent médiatiquement unis contre des Hitler toujours nouveaux, ennemis des droits de l’homme. Le jeu commença avec Caucescu, continua avec Noriega, puis ce furent Saddam Hussein, Ahmadinejad, Milosevic, Kadhafi, et maintenant Assad. L’histoire a été abolie; on l’a remplacée par un canevas de comédie, toujours le même : un peuple uni contre le féroce dictateur; le silence coupable de l’Occident; les « bons » dissidents, auxquels est réservé le droit à la parole. Depuis un an, je n’ai jamais entendu à la télévision manipulée un seul partisan d’Assad, et pourtant, la Syrie en est pleine.

 

C’est seulement lorsque le jeu se durcit qu’il importe que les durs commencent à jouer. Tant que règne la comédie italienne de la parodie Droite/Gauche, il en est toujours comme de ces spectacles de catch américain où tout n’est que simulation devant des spectateurs idiots.

 

État national, souveraineté nationale, programme de solidarité et de communauté nationale, non à la globalisation sous toutes ses formes, et à la dictature des économistes anglophones !

 

Costanzo Preve
Traduit de l’italien par Yves Branca

 

Notes

 

1 : cf. Diego Fusaro, Minima mercatazlia. Philosophie et capitalisme, Bompiani, Milan, 2012.

 

2 : Norberto Bobbio (1909 – 2004). Turinois, professeur de philosophie politique, socialiste, célèbre en Italie. Plusieurs de ses ouvrages ont été traduits en français. Signalons, Droite et gauche, Paris, Le Seuil, 1996; L’État et la démocratie internationale. De l’histoire des idées à la science politique, Bruxelles, Éditions Complexe, 1999. Ce dernier ouvrage est considéré comme son œuvre majeure. Costanzo Preve a correspondu avec lui et a écrit une étude critique courtoise, mais radicale, de sa pensée, comme forme classique d’un politiquement correct de gauche : Les contradictions de Norberto Bobbio. Pour une critique du bobbioisme cérémoniel, Petite plaisance, 2004.

 

3 : Fondé en 2007, par une coalition de divers courants de gauche et centristes (démocrates chrétiens); d’une tonalité analogue au Nouveau Centre, allié de l’U.M.P. en France.

 

4 : Respectivement trotskiste à la manière du Parti des travailleurs [aujourd’hui remplacé par le Parti ouvrier indépendant, N.D.L.R. d’E.M.] ou de Lutte ouvrière, et refondateur communiste. Susceptibles de s’unir dans une sorte de « front de gauche » à l’italienne. Diliberto et Ferrero cités auparavant sont les chefs de file d’autres courants gauchistes et « refondateurs communistes ».

 

5 : Preve a quant à lui retrouvé l’inspiration aristotélicienne; à ses yeux, la communauté est la société même.

 

6 : Marine Le Pen, Pour que vive la France, Grancher, Paris, février 2012.

 

• Écrit à Turin, le 3 mars 2012, et mis en ligne le jour même sur le site italien ComeDonChisciotte.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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Os Guardas Brancos Contra a Internacional Vermelha

Os Guardas Brancos Contra a Internacional Vermelha

por Pavel Tulaev

Ex: http://legio-victrix.blogspot.com/
 
 
 
Uma das peculiaridades da contrarrevolução Branca na Rússia foi o fato de que ela emergiu e se desenvolveu quando a Guerra Mundial ainda não havia terminado. Como a Alemanha era inimiga do Império Russo durante a Guerra Mundial, foi o Alto Comando Alemão que planejou enviar Lênin e seus associados a São Petersburgo em um trem fechado. Intencionava-se que eles se tornassem um fator de desestabilização; sua única tarefa era remover a Rússia do teatro de operações bélicas europeu do lado Aliado.
 
Tendo estabelecido sua própria ditadura dentro do Congresso de Sovietes Lênin convocou os trabalhadores e camponeses para um levante revolucionário. Em uma fria noite de 25 de outubro de 1917 após a tomada do Zimny Dvoretz (o Palácio de Inverno - a residência do Czar em São Petersburgo) ter sido realizada, Lênin declarou a asserção oficial do poder soviético (ou seja, do poder dos Sovietes).
 
"Terra para os camponeses", "Fábricas para os trabalhadores", "Paz sem anexações e sem tributo", "Convocação de uma Assembléia Constituinte" - esses foram os slogans oficiais declarados. Mas nenhum deles foi realmente cumprido. Em verdade foi o sangrento regime do "comunismo de guerra", chefiado predominantemente por judeus e não-russos, que foi estabelecido.
 
 
1. Guerra e Revolução
 
Durante a segunda fase da Guerra Mundial - após a investida do General Alexei Brusilov na Romênia em 1916, em um momento em que os quartéis-generais do exército eram liderados pelo talentoso general Mikhail Alexeyev - toda a situação na frente ocidental se tornou favorável à Rússia.
 
Mas o exército era bastante solapado pela atividade de provocadores revolucionários que encorajavam soldados e oficiais a desertarem. Posteriormente, as primeiras unidades da RKKA (Exército Vermelho de Operários e Camponeses) foi formada a partir desses desertores.
 
Um judeu ucraniano, Lev "Trotsky" Bronstein (1879-1940) ocupou a posição de Narkom (Comissário Popular) para Assuntos Militares e Defesa no recém-nascido governo soviético. Foi graças a sua iniciativa pessoal que o vergonhoso Tratado de Brest-Litovsk foi assinado em 3 de março de 1918. Após esse Tratado, os territórios ocidentais do Império, os mais desenvolvidos em termos econômicos (aproximadamente 1/3 da população e metade da indústria) foram arrancados. Tirando vantagem das fraquezas russas temporárias, os alemães conseguiram ocupar os estados bálticos, uma parte da Bielorrússia e o Cáucaso. Ademais, eles tecnicamente reinavam na Ucrânia, onde o hetman Skoropadsky se tornou seu protegido. Os resultados de três anos de batalhas intensas pelo povo russo em sua frente ocidental foram anulados.
 
Um "Comitê Revolucionário Militar" foi estabelecido no lugar dos antigos corpos estatais e do Governo Provisório Kerensky. Inúmeros comitês bolcheviques menores, bem como agências punitivas de terror, como a Cheka, posteriormente GPU e NKVD, também foram formadas.
 
Contando com a crença do povo comum no "Estado de Justiça Social", os comissários vermelhas chamaram o povo para realizar uma Revolução Global e estabelecer a "Ditadura Global do Proletariado". Em nome da "luta de classes" grandes propriedades, fábricas e casas foram expropriadas pelos bolcheviques por todo o país. Simultaneamente, representantes da aristocracia, do clero, do alto domando do exército e das classes superiores foram virtualmente exterminados. A economia começou a tropeçar graças a distúrbios e devastações.
 
A maior parte da população, que inicialmente acreditava que o poder dos bolcheviques seria temporário, se importava mais em salvar suas vidas e propriedade. Mas políticas e líderes experientes gradualmente começaram a guiar a nação no entendimento de que era necessário resistir à revolução e seu caos. A contrarrevolução começou; a cor branca foi escolhida como sua, já que ela tradicionalmente simbolizava a monarquia e a glória do estandarte russo.
 
2. Primeiras tentativas de resistência armada
 
Centros de resistência armada apareceram por todos os territórios do antigo império - do noroeste ao extremo oriente. Mas eles eram diferentes em termos de escala, duração das ações armadas, e de seus resultados. Levantes espontâneos ocorreram entre camponeses com bastante frequência, mas eles foram severamente suprimidos pelo exército vermelho. Os restos das forças militares organizadas, fiéis ao antigo Czar e à Pátria, tentaram se unir em um fronte sólido. Juntos eles formaram o Movimento Branco com centros ativos e quartéis militares por toda a Rússia.
 
As primeiras tentativas de resistência armada contra as forças revolucionárias foram realizadas durante o mando do Governo Provisório burguês-democrata, chefiado por Alexander Kerensky, em março de 1917, muito antes dos bolcheviques realizarem seu Golpe de Estado. A rebelião do Beneral Lavr Kornilov que ocorreu em setembro de 1917 mostrou que a própria idéia da "democracia parlamentar" era inaceitável nos círculos militares e patrióticos.
 
General Kornilov (1870-1918) foi um cossaco hereditário e um excelente líder militar. Tendo se graduado na escola de artilharia e posteriormente na Academia do Estado Maior (com uma medalha de ouro por feitos notáveis), ele serviu como adido militar na embaixada russa na China. Ele começou sua carreira militar como oficial durante a Guerra Russo-Japonesa (de 1904-1905), e foi promovido ao posto de Comandante-em-Chefe do Exército Imperial Russo durante a Primeira Guerra Mundial. Ele era um comandante experiente, foi decorado com a Cruz de São Jorge e desfrutou de um grande prestígio entre os soldados comuns do exército. Ele foi o primeiro a erguer o estandarte da Causa Branca e muitos esperavam que ele se tornaria um ditador, capaz de esmagar a revolução comunista vindoura.
 
Em 27 de agosto de 1917 o General Kornilov abordou o povo russo com um telegrama no qual ele acusava os bolcheviques de cederem aos alemães e convocava seus compatriotas a se unirem a suas fileiras para a salvação da Pátria. ele jurou "liderar o povo à Assembléia Constituinte, através da qual eles poderiam tomar seu destino em suas próprias mãos, para escolher a forma do novo Estado". Mas Kornilov não desfrutava de muito apoio nessa fase de sua luta e teve que baixar as armas.
 
A revolução comunista então eclodiu. O famoso batalhão da morte feminino, liderado pela comandante Maria Bochkareva demonstrou o verdadeiro exemplo de heroísmo e devoção à Pátria. Junto com várias centenas de cadetes militares elas defenderam o Palácio de Inverno contra os bolcheviques. Essa unidade feminina única foi criada no meio da Primeira Guerra Mundial para manter elevado a moral dos soldados, que estavam perdendo fé na vitória. O batalhão tinha por volta de 3.000 dessas amazonas russas e tinha seu próprio estandarte; ele foi solenemente santificado na Praça Vermelha. Mas as mulheres armadas não foram capazes de resistir aos revolucionários bolcheviques e seus aliados.
 
Submergindo nas profundezas do caos revolucionário, a Rússia teve que descontinuar suas operações militares nos frontes da Guerra Mundial. Graças ao golpe bolchevique, o país se tornou presa fácil para seus antigos aliados bem como para seus inimigos. Nessa situação apenas um exército contrarrevolucionário regular, liderado por profissionais das escolas militares czaristas, seria capaz de resistir ao perigoso inimigo que havia tomado os postos centrais do Estado. Havia necessidade de líderes Brancos de vontade férrea para unir a nação.
 
A contrarrevolução logo começou a assumir a forma de uma resistência armada organizada. A primeira tentativa de liberar São Petersburgo dos bolcheviques ocorreu nas Colinas de Pulkovo em 12 de novembro de 197. Ela foi realizada por um esforço conjunto de Alexander Kerensky (que havia conseguido fugir da capital) e do General Peter Krasnov (1869-1947). Esse foi efetivamente o início da luta armada Branca. Mas um regimento de 700 cossacos não foi o bastante para realizar essa difícil missão. Os tumultos e levantes de trabalhadores por toda a capital apenas aceleraram a situação. Sob essas circunstâncias, em 15 de novembro o General Alexeyev e todo seu séquito tomaram a decisão de formar o Exército Voluntário.
 
3. O Exército Voluntário e a "Marcha de Gelo" de 1918
 
O General Mikhail Alexeyev (1857-1918) foi um brilhante líder militar, um verdadeiro cientista da guerra e um homem culto. Ele nasceu na família de um oficial militar e seguiu o caminho de seu pai. Alexeyev concluiu a Escola de Infantaria Militar de Moscou, e a Guerra Russo-Turca de 1877 foi seu "batismo de fogo". Após isso, ele foi indicado professor, Alexeyev obteve uma cadeira em História Militar na Academia do Estado Maior. Lá seus talentos notáveis se tornaram evidentes.
 
Alexeyev não se ocupou apenas com serviço burocrático - durante a Guerra com o Japão ele foi indicado para o campo de batalha após ter pedido. Pouco antes da Primeira Guerra Mundial Alexeyev foi apontado chefe do Comando de Kiev por suas impressionantes realizações militares. Durante a guerra ele estava encarregado do fronte sudestino e foi graças a seu talento como seu comandante que a situação crítica no fronte alemão melhorou.
 
O Czar Nicolau II tendo abdicado, o Governo Provisório indicou Alexeyev Supremo Comandante-em-Chefe. Mas pouco depois o general foi dispensado graças a sua atitude crítica frente a política do governo burguês. Depois que o poder foi tomado pelos bolcheviques, Alexeyev e seus camaradas de armas tiveram que recuar para o sul para dar início a uma nova fase da guerra.
 
No vale do Rio Don viviam cossacos livres que haviam provado sua fidelidade à Pátira por meio do serviço militar por séculos. Foi lá que a formação dos primeiros Guardas Brancos teve início. O núcleo do exército estava agrupado ao redor da "Cruz Branca", uma sociedade secreta formada por oficiais militares. Logo, generais Kornilov e Denikin bem como os atamans (comandantes cossacos) Kaledin (1861-1918) e Dutov (1879-1921) se uniram à sede do Exército Voluntário. Os cossacos do Don, de Orenburg e Baikal, furiosos com a ditadura judaico-comunista e com o terror revolucionário ergueram-se para se unir aos voluntários. "Lá ergueram-se em sua nobre ira cristãos verdadeiros, filhos do Don, e ouviram o chamado da liberdade!" - assim seguiam as linhas de uma velha canção cossaca.
 
A chamada "Marcha de Gelo" do Exército Voluntário liderado por Kornilov se tornou o primeiro evento notável da primeira fase da guerra. Ela começou em fins de fevereiro de 1918 e prossegiu sob severas condições invernais, quatro mil voluntários com alta moral preparados para romper pelas linhas vermelhas após cruzarem o Don. Foi o "batismo de fogo" para o Exército Branco e Alexeyev chamou isso de "uma vela de fé e esperança nas trevas que estavam devorando a Rússia". Mas a campanha falou; os voluntários Brancos eram superados numericamente pelos Vermelhos e tiveram que recuar. O General Kornilov caiu como um verdadeiro guerreiro na Batalha de Ekatrinodar.
 
 
4. Ditadura Bolchevique e o Terror Vermelho
 
Os líderes militares acreditavam que uma força armada organizada era necessária para a recuperação da paz e da ordem civil, enquanto os cidadãos pacíficos, confusos pela propaganda constante, jamais abandonaram a esperança de restaurar a paz por meios democráticos legais.
 
Em 18 de janeiro de 1918, a Assembléia Constituinte de Todos as Rússias, apoiada por ativistas proletário, começou a funcionar em São Petersburgo. Mas apesar de ser pacífica, a Assembléia foi imediatamente atacada por bolcheviques armados com mais de dez manifestantes mortos. Mais uma ilusão liberal pereceu.
 
Ao invés de desenvolver a democracia e proteger direitos civis e liberdades, os bolcheviques se concentraram em fortalecer o próprio poder. Nikolai Krylenko (1885-1938), um membro proeminente do Partido Bolchevique, Supremo Comandante-em-Chefe e chefe da VRK (Comitê Revolucionário Militar) tomou a decisão de formar o Exército Vermelho de Trabalhadores e Camponeses (RKKA). A mobilização compulsória de todos os homens de 18 a 40 anos de idade começou. Nas condições severes e caos ideológico da Revolução uma parte dos corpos militares czaristas se uniu aos bolcheviques: de 130.000 oficiais do Exército Imperial, por volta de 30.000 se uniram à RKKA, incluindo oficiais proeminentes como Brusilov, Snesarev, Svechin e Tukhachevsky.
 
Operações militares nos frontes da Primeira Guerra Mundial foram suspensas graças ao "Decreto de Paz". Agora os bolcheviques estavam bem mais preocupados em defender a "Pátria Socialista" e as "conquistas da Revolução". Em realidade isso significava mais luta de classes e guerra civil fratricida. Por essa razão muitos recrutas se recusaram a lutar sob os estandartes vermelhos. Casos de deserção e troca de lados por recrutas ocorriam normalmente nos frontes da Guerra Civil.
 
O Alto Comando da RKKA oficialmente considerava essas ações como deserção e, emitindo novas ordens, os desertores deviam ser fuzilados à primeira vista. Esse método foi primeiro aplicado pelo já mencionado Leon Trotsky, que escreveu:
 
"É impossível construir um exército forte sem repressão. Não se pode levar massas de pessoas à morte, sem ter a pena de morte como meio de punição. Devemos confrontar o soldado com sua possível morte em sua frente e sua inevitável morte atrás".
 
Não foi acidental que a estrela vermelha de cinco pontas, junto com os emblemas do martelo e foice, foram escolhidos como emblema da RKKA (em medalhas e estandartes do Exército Vermelho ela era normalmente representada virada para cima, o que também requer explicação). Ao falar no Quinto Congresso Anual dos Sovietes no verão de 1918, Trotsky explicou essa escolha: quando a rebelião dos judeus contra o domínio romano, liderada por Bar Kochba, ocorreu na Palestina (132-135 d.C.), a estrela vermelha foi representada no estandarte judaico. Em outras palavras, para os bolcheviques a estrela era um símbolo de luta revolucionária contra o Império.
 
No início da primavera de 1918 os bolcheviques, deliberadamente tentando "transformar uma guerra mundial em uma guerra civil" tiveram que confrontar a abertura de um segundo fronte externo. Em março e abril, as tropas da Entente foram dispostas na rússia: tropas inglesas e francesas desembarcaram em Murmansk e Archangelsk no norte, tropas francesas em Odessa e Sevastopol no sul, tropas inglesas, apoiadas por japoneses e americanos em Vladivostok no extremo oriente.
 
Durante o caos da intervenção aliada, um corpo tcheco de milhares de soldados (cujos líderes estavam ligados à quartel-general da Entente) excitou uma rebelião na região do Volga. Tropas inglesas entraram no Turquestão e na Transcaucásia; a Romênia ocupou a Bessarábia. O Império Russo estava se dissolvendo, se transformando em regiões mal controladas sem qualquer governo unificado. Enquanto isso, o comando alemão continuava a apoiar Lênin. Com a ajuda de Mirbach (o embaixador da Alemanha para a República Soviética) eles transferiram para os bolcheviques mais de 3 milhões de marcos por mês; em maio de 1918 - 40 milhões de marcos foram transferidos. A Guerra Mundial virtualmente continuava no território do império dissolvente, e países rivais continuavam a participar nela, diretamente ou indiretamente.
 
Lênin compreendia muito bem que a ação unida das forças externas da Entente com as forças de oposição interna representavam uma grande ameaça ao governo bolchevique. Era a razão, ele declarou abertamente, para o terror que ele instituiu contra todos os que se opunham à "ditadura do proletariado", incluindo seus próprios camaradas de ontem: mencheviques, socialistas revolucionários, e anarquistas. Com centenas de socialistas revolucionários presos como reféns, o "líder da revolução mundial" pediu por execuções em massa em 26 de junho de 1918:
 
"Nós devemos encorajar e promover o terror contra os contrarrevolucionários, especialmente em São Petersburgo, para dar um exemplo decisivo".
 
Em julho de 1918, sob ordens pessoais de Lênin (e parcialmente pela iniciativa de seu camarada Jakob Sverdlov), o Czar e sua família foram executados (sem investigação ou julgamento) em Yekaterinbug. Vários dias depois, seis outros representantes da dinastia Romanov foram assassinados.
 
Tendo suprimido a imprensa independente (que era mais ou menos influente e continuava a comentar os eventos atuais, influenciado dessa ou daquela maneira a opinião das pessoas), os bolcheviques começam sua perseguição sistemática da Igreja. Como uma instituição religiosa fundamental ela ainda exercia uma ampla influência sobre muitos ortodoxos do povo e era um oponente ideológico evidente à política de ateísmo agressivo promovida pelos bolcheviques.
 
Em relação aos camponeses, supunha-se que eles fossem aliados do proletariado na "luta de classes". Não obstante, uma severa política de "prodrazverstka" (ou "guerra do pão") começou em relação a eles, com mais de 75.000 soldados do Exército Vermelho participando. Concretamente, a comida produzida foi expropriada no local. Por todo o país não menos do que 300 rebeliões campesinas ocorreram.
 
Os trabalhadores também estavam insatisfeitos com o poder soviético, já que ao invés de justiça social, prometida pelos bolcheviques, eles não receberam nada além de fome e dificuldades. Antigos sindicatos foram dissolvidos, a liberdade de opinião foi suprimida e greves foram virtualmente banidas. Rebeliões de cossacos, camponeses, trabalhadores qualificados e adversários políticos do bolchevismo eclodiam por todo o país.
 
Os bolcheviques estavam conscientes, e preocupados com o perigo da resistência armada por todo o país, bem como com o perigo da intervenção estrangeira. A sede do governo foi logo transferida para Moscou, longe das linhas do conflito. Na "nova" velha capital da Rússia, estrelas vermelhas de rubi logo ergueram-se sobre as torres do Kremlin como símbolo do poder bolchevique. Em Moscou, os bolcheviques tomaram a decisão de cumprir a estratégia da revolução mundial organizando a Comintern. Ela foi financiado com os bens expropriados da família do Czar e dos mosteiros russos (predominantemente seu ouro); e parcialmente - graças à exportação dos "excedentes de pão", tomados dos camponeses.
 
Cidadãos pacíficos, aterrorizados por revoluções, guerras, terror e fome fugiram de ambas capitais; Moscou e São Petersburgo ficaram logo desertas. Em apenas três anos (1918-1930) pelo menos 5.750.000 civis morreram. O mundo da ciência reconhece que essa foi uma das maiores catástrofes demográficas da história.
 
 
 
5. O Sul como o Bastião dos Guardas Brancos
 
Aldeias e cidades do norte foram devoradas pela revolução. Civis e ex-soldados do exército tentaram fugir para o sul, já que as regiões sulistas não eram controladas pelos bolcheviques ou pelos anarquistas.
 
O sul da Rússia logo se tornou um poderoso bastião de forças contrarrevolucionárias. Os restos do exército czarista se reuniram lá vindos de todo o Império. Logo, novas unidades militares do emergente Exército Branco começaram a se formar. Foi no Rio Don que o Exército Voluntário, liderado pelo General Denikin, passou por seu "renascimento": em janeiro de 1919. Denikin uniu forças com o Exército do Rio Don do General Krasnov. Esse exército se tornou a base das forças armadas contrarrevolucionárias do sul da Rússia.
 
O General Anton Denikin (1872-1947) nasceu de uma família pobre na província da Varsóvia. Tendo escolhido uma carreira militar, ele se graduou na Academia do Estado Maior. Seu "batismo de fogo" ocorreu durante a Guerra Russo-Japonesa. Ele foi promovido à patente de major general em 1914. À parte do serviço militar, Denikin foi também conhecido como um escritor e prolífico memorialista: aqueles que leram seus primeiros contos sobre a vida militar, jamais imaginaram que ele se tornaria um dos mais famosos memorialistas da Guerra Civil.
 
Como Denikin foi um camarada de armas de Kornilov desde a época da Marcha de Gelo, após a morte de Kornilov foi Denikin que ergueu novamente o estandarte da Causa Branca. Sob o comando de Denikin, o Exército Branco teve muitas conquistas militares. Ele lançou uma campanha ofensiva em direção a Moscou, e logo ocupou grandes territórios contendo aproximadamente 42 milhões de pessoas: eles liberaram Kharkov, Kiev, Kursk, Orel, Voronezh e Tsaritsin, bem como os territórios do norte do Cáucaso. O exército de Denikin representava uma grande ameaça aos bolcheviques: os revolucionários estavam efetivamente cercados por um anel de forças contrarrevolucionárias. Poderosas forças combatentes foram enviadas contra ele. Após resistir em sangrentas batalhas, as tropas de Denikin tiveram que recuar das cidades outrora ocupadas.
 
Novorossyisk foi a última cidade a ser perdida pelos Guardas Brancos. O próprio Denikin fugiu para um navio e continuou sua luta no exterior. Graças a sua autoridade e influência, Denikin logo se tornou um influente e proeminente líder social dos emigrados russos. Em seu famoso livro em cinco volumtes "A Perturbação Russa", escrito logo após os eventos de 1921-1926, ele refletiu sobre as causas, razões e possíveis resultados da Revolução. Ele foi publicado em Paris, Berlim e nos EUA, para onde Denikin depois emigrou. Ele morreu na América em 1947, um patriota leal até a morte a sua Pátria russa.
 
Os Brancos não conseguiram conectar os exércitos do sul e do extremo oriente, e uma aliança tática temporária com as tropas ucranianas de Petlyra (um anarquista radical) bem como com o Exército Nacional Ucraniano não pôde ser duradoura, já que os Guardas Brancos e os Anarquistas buscavam propósitos diferentes.
 
As tropas do General Nikolai Yudenich (1862-1933) no noroeste estavam efetivamente separadas das forças principais da contrarrevolução.Yudenich não conseguiu ocupar São Petersburgo, apesar da ajuda maciça dos países ocidentais, incluindo a ajuda dos "Freikorps", batalhões voluntários nos quais anti-comunistas de todas as nações, inclusive alemães, lutavam lado a lado. O Exército Vermelho, apoiado por separatistas estonianos, deteu a ofensiva do General Yudenich próximo a aldeia de Gatchina.
 
Então um grande avanço das tropas do General Denikin por um fronte de 1000 quilômetros de largura foi detido. Essa foi uma falha fatal do Estado Maior Branco, já que os Brancos eram várias vezes superados numericamente pelos Vermelhos. Ademais, os bolcheviques eram indiretamente apoiados por várias gangues armadas de anarquistas, a maioria dos quais eram criminosos comuns. Um exemplo a se considerar era o Exército Anarquista de Nestor Makhno - que lutou contra todas as forças, tanto Vermelhas como Brancas.
 
6. Criméia - o Bastião Sulista dos Brancos
 
Tendo estabelecido e fortalecido a "Ditadura do Proletariado" na Rússia central, os bolcheviques lançaram uma contra-ofensiva no leste e no sul. Custou à RKKA esforços imensos para forçar os Brancos em direção à península da Criméia no Mar Negro, isolada do continente. Nos primeiros anos da revolução, uma luta política massiva entre várias forças étnicas e políticas teve início na Criméia (ou a "província de Tavria" ou "Taurida"). À parte de russos, havia comunidades tártaras, ucranianas e judaicas lá.
 
Nacionalistas tártaros conseguiram convocar uma Assembléia Nacional Tártara ("Kurultai"), objetivando criar um estado muçulmano seguindo as tradições dos Khans, com Bahchisarai como capital. A Rada Central (conselho) da República Popular Ucraniana era favorável a tendências separatistas (em relação a Rússia) e apoiava o governo independente tártaro em suas fases iniciais. 
 
Os líderes russos Brancos tinham atitudes diversas em relação aos tártaros. Em geral, o Conselho de Representantes Populares que criou um quartel-general de tropas criméias em Simferepol considerava os tártaros como possíveis aliados contra os Vermelhos. Por exemplo, Kerensky era a favor de criar unidades especiais muçulmanas.
 
Os bolcheviques se aproximavam a partir do Mar Negro; eles eram apoiados por soldados revolucionários e marinheiros dos portos de Sevastopol e Yevpatoria. Tendo reunido um exército de 40.000 mil homens sob o comando de um Comitê Revolucionário Provisório, os Vermelhos derrotaram o Exército da Criméia. No início de 1918 o "poder soviético" foi declarado sobre a península.
 
O governo tártaro e o Conselho dos Representantes Populares foram dissolvidos e a República Socialista da Taurida declarada em março de 1918. Muito depois, ela ganhou o status de "SSR Crimeiana" (República Socialista Soviética). Pouco mais de um mês se passou antes que os bolcheviques tivessem que enfrentar outra ameaça: as tropas alemães na Criméia. Quando o ataque alemão foi repelido, a Taurida foi liberada dos bolcheviques pelo General Branco Wrangel.
 
Peter Wrangel (1878-1928) era um líder carismático e de vontade férrea. Ele era descendente de linhagem escandinava antiga, cujos representantes serviram os czares russos por séculos. (Ao todo, sua família deu ao mundo sete marechais, sete almirantes, e mais de 30 generais; à Rússia ela deu 18 generais e 2 almirantes).
 
Como um digno camarada de armas dos antigos líderes dos Brancos, Wrangel liderou o governo e as tropas da Criméia em um momento crucial quando o Exército Branco no continente estava sofrendo graves derrotas. No verão de 1918, tendo reorganizado o Exército Voluntário em uma formação regular, Wrangel começou a preparar sua contra-ofensiva contra o Exército Vermelho. Simultaneamente, ele melhorou a vida civil na península, tendo adotado muitas leis progressistas (como a reforma agrária) e mudou a política militar para melhor.
 
Não muito antes de sua campanha oriental, o General Wrangel tomou a ação simbólica de instituir a Ordem de São Nicolau. Ele abordou o público em uma carta aberta:
 
"Ouvi, povo russo, aquilo pelo que lutamos. Nós queremos vingança por nossa fé desgraçada e nossos templos profanados! Lutamos pela liberação do povo russo do jugo dos comunistas, dos vadios e criminosos que levaram a Santa Rússia a ruína. Pelo fim da guerra civil! Para que os camponeses tenham uma chance de possuir terra como propriedade e trabalhar em paz. Nós lutamos para que as verdadeiras liberdade e justiça governem na Rússia. Para que o povo russo escolha seus líderes por conta própria. Ajudai-me, filhos autênticos da Nação, a salvar nossa Pátria!"
 
Esse chamado foi ouvido. Logo, aqueles que estavam buscando por um firme bastião de vingança contra a ditadura comunista (ancorada nas cidades capitais) foram para o sul. O exército russo de Peter Wrangel cresceu até os 80.000 homens, o que tornou possível apoiar a resitência cossaca nos vales dos rios Don e Kuban.
 
Quando a Guerra Polaco-Soviética de 1920-1921 começou, Wrangel tomou a decisão de atacar a retaguarda do Exército Vermelho. Os Vermelhos, enfraquecidos por uma guerra em duas frentes, tiveram que recuar. Mas quando os bolcheviques viram os Brancos seguindo para o leste para unir forças com os cossacos no continente, eles mudaram de estratégia imediatamente. Em outubro de 1920, apesar das condições humilhantes do armistício para a União Soviética, a guerra com a Polônia terminou oficialmente. Os comissários vermelhos fortaleceram o exército do fronte sulista até os 250.000 homens, concentrado o máximo de suas forças em atacar o baluarte Branco na Criméia. Em 28 de outubro eles lançaram sua ofensiva.
 
Primeiro, o exército de Wrangle foi detido pelos Vermelhos, comandado no fronte sulista por um membro proeminente do partido bolchevique, Michael Frunze. Depois, a recém formada Cavalaria Budyony foi enviada. Finalmente, em uma fria noite de novembro os Vermelhos vadearam através das águas geladas do Golfo de Sivash para ultrapassar o Istmo Perekop, que estava muito bem protegido pelos Brancos. Apesar de perder centenas de soldados mortos e feridos pelo fogo das metralhadoras, as forças Vermelhas conseguiram chegar à península e fortificar suas posições para ofensivas posteriores.
 
As unidades Brancas defendendo Perekop, a cidade guardando o istmo, ficaram chocadas e desmoralizadas. O exército de Wrangel tinham que lutar simplesmente para proteger sua retaguarda. Depois de 15 de novembro de 1920 uma evaciação em massa da península começou - primeiro, cidadãos pacíficos foram evacuados, então soldados e oficiais do exército de Wrangel. Às vezes a evacuação se transformava em uma fuga em pânico. Ao todo, mais de 120 navios levaram mais de 150.000 refugiados a Istambul.
 
As represálias e massacres contra os "inimigos da Revolução" começaram na Criméia. O Comitê Revolucionário da Criméia, liderado por um judeu húngaro, Bela Kun, foi formado. Em três anos do governo de Wrangel na Criméia, por volta de 1.500 foram presos pelos Brancos, com tantos quanto 300 fuzilados. Quanto ao terror Vermelho, não menos do que 50.000 pessoas moreram na península (segundo outros dados estatísticos, até 100.000). Rozalia Zalkind, uma comunista judia da Ucrânia, se sobressaía durante a repressão. Ela chefiava um departamento político do Exército Vermelho e pessoalmente participava em execuções por fuzilamento. O épico trágico do movimento Branco no sul estava terminado.
 
 
 
7. Guerra Civil no Extremo Oriente
 
Tendo alcançado uma vitória temporária, os bolcheviques conseguiram estabelecer uma severa ditadura na Rússia central nos três primeiros anos da Revolução apesar do estrago sem precedentes em vítimas civis e perdas territoriais. Mas isso nunca levou a paz, prosperidade ou justiça como originalmente prometido pelos bolcheviques. Graças à crise política e econômica, a indústria diminuiu 82% em relação a 1913.
 
O número de refugiados russos ricos cresceu constantemente e alcançou os 1.5 milhões ao fim da Guerra Civil. Os camponeses, não tendo para onde fugir, protestavam e lutavam a sua própria maneira pelos direitos que os bolcheviques estavam suprimindo. Houve inúmeros levantes camponeses que posteriormente se transformaram em uma guerra popular.
 
A Revolta Tambov, liderada por Alexander Antonov (1888-1922), ocorreu em 1920-1921. Todo um exército de partisans camponeses logo foi formado, com 30.000 homens.
 
Antonov era um "socialista revolucionário de direita", um esquerdista não-bolchevique, e um patriota russo. Ele lutou contra a "supressão do povo pela exploração capitalista" durante o período czarista. Mas quando os bolcheviques efetivamente usurparam o poder tomando vantagem da situação revolucionária, Antonov declarou guerra contra os impostores que ousavam falar em nome dos proletários e camponeses. Ele abordou o povo com um panfleto, no qual ele convocava "o guerreiro russo para se erguer e salvar a Pátria liberando Moscou das mãos dos açougueiros Vermelhos".
 
Para suprimir a Revolta Tambov, o marechal Vermelho Tukhachevsky enviou mais de 100.000 soldados do exército regular, incluindo mercenários de unidades lituanas e chinesas do Exército Vermelho (mais de 40.000 chineses serviram na RKKA durante a Guerra Civil e depois). A força repressiva utilizou tropas blindadas, aviões e armas químicas. Elas foram severos com a população local, às vezes incendiando casas com as famílias dentro. Ainda que as guerrilhas não fossem numerosas, levou aos repressores quase um ano para suprimir a rebelião. Mas os partisans armados podiam ser vistos na floresta de Tambov muito após isso.
 
Em março de 1921 outra rebelião foi suprimida pelos bolcheviques - a rebelião de Kronstadt, na baia diante de São Petersburgo). Ela foi iniciada por marinheiros da frota báltica; um dos slogans da rebelião era: "Governo sem judeus e comunistas!" Rebeliões camponesas assolaram o país: nas regiões das Urais, Sibéria e no Volga. Centenas e milhares foram mortos como resultado dos conflitos armados ocm os camponeses.
 
Extermínios em massa de camponeses ricos (conhecida como a "aniquilação dos kulaks") e de proprietários de terras durante o estabelecimento do poder soviético nas aldeias levou à devastação das grandes fazendas, resultando em fomes maciças. A fome de 1921 (golodomor) ocorreu na região do Volga e começou a se espalhar por toda a Rússia. Nas cidades, que ficaram sem suprimentos de comida, os cidadãos mais pobres estavam destinados a morrer, bem como alguns representantes da elite intelectual, que deliberadamente recusavam aceitar as pensões alimentícias dos bolcheviques.
 
De modo a silenciar os críticos, os bolcheviques começaram uma perseguição sistemática dos dissidentes. Sob ordem pessoal de Lênin, mais de 200 representantes da intelligentsia e dos trabalhadores culturais foram expulsos do país em um navio especialmente preparado: estes eram os escritores, filósofos, e cientistas Berdyaev, Iliin, Lossky, Karsavin e muitos outros. Poetas famosos e prolíficos como Gumilev, Esenin ou Klyev foram ou mortos ou levados ao suicídio. Quanto aos escritores e poetas que sobreviveram à perseguição, uma forte censura pela Glavlit (Comitê Central de Literatura) foi impota sobre eles.
 
***
 
O movimento contrarrevolucionário Branco no leste da Rússia teve muitos políticos e líderes talentosos em suas fileiras. O nome do Almirante Alexander Kolchak merece menção especial.
 
Alexander Kolchak foi um líder notável com uma impressionante biografia. Sua educação profissional ocorreu na escola militar naval e ele tomou parte em várias expedições no Oceano Pacífico; ele também comandou um quebra-gelo durante uma expedição ao Pólo Norte. Ao todo, ele cruzou quatro oceanos em sua carreira.
 
Por seus feitos notáveis, na Primeira Guerra Mundial Kolchak foi indicado comandante da Frota do Mar Negro. Primeiro, ele era favorável à Revolução, mas uma vez que ele compreendeu que ela estava levando à devastação da Pátria, ele começou seu próprio movimento de resistência.
 
Ele deu início a resistência armada aos bolcheviques e seus aliados no Extremo Oriente, na Sibéria central e na região dos Urais. Em setembro de 1918 Kolchak foi indicado Ministro de Defesa no Governo Provisório. Em janeiro de 1919 seu recém-criado exército tomou Perm na região dos Montes Urais. O exército logo cresceu até 112.000 homens e deu início a uma ofensiva em um fronte amplo - de Uralsk e Orenburg a Vyatka. Inspirados pelos sucessos do Almirante, seus irmãos-de-armas e muitos outros representantes do movimento Branco o consideraram o líder supremo da verdadeira Rússia.
 
Um papel estranho, ambíguo e mesmo misterioso no fronte oriental da Guerra Civil foi desempenhado pela chamada Legião Tchecoslovaca. Ela consistia predominantemente de soldados tchecos e eslovacos do exército austro-húngaro, mais de 30.000 soldados, que se renderam ou foram capturados pela Rússia durante a Primeira Guerra Mundial. Originalmente, eles foram mantidos na área da Ucrânia.
 
Após a revolução, agentes da Entente conseguiram colocar a Legião sob comando francês, que então ordenou que a Legião fosse enviada para a França. Teria sido racional enviar os soldados por navio dos portos do Mar Negro.
 
Mas graças a uma lógica que agora parece estranha, em 26 de março de 1918 o governo revolucionário decidiu evacuar os assim chamados "soldados internacionalistas" para o leste pela Sibéria e Vladivostok, obrigando-os a entregar suas armas aos sovietes locais. Poucos dos soldados tchecos voltaram para casa viajando através da Europa. Os bolcheviques estavam com medo (e seus medos eram bem compreensíveis) de que os tchecos unissem forças com o Exército Voluntário no sul. As tropas da Legião Tcheca acabaram espalhadas por toda a região ferroviária siberiana, ao longo de mais de 7000km!
 
Em seu caminho para o leste, os soldados prisioneiros se rebelaram e uniram forças com os contrarrevolucionários: socialistas revolucionários, cadetes, e social-democratas. Juntos com os Brancos, eles conquistaram Novosibirsk, Penza, Syzran, Tomsk, Omsk, Samara, e Krasnoyarsk. Depois disso, tendo lançado uma contra-ofensiva, eles liberaram Ufa, Simbirsk, Ekaterinburg, e Kazan. Nas regiões do Volga e dos Urais, bem como na Sibéria, a Legião auxiliou autoridades locais em criar governos provisórios para a convocação de uma Assembléia Constituinte. Esse se tornou um dos pontos de virada da Guerra Civil.
 
Tendo impedido a junção dos Exércitos Brancos no leste e no sul, os Vermelhos lançaram uma contra-ofensiva nos Urais e na Sibéria no início de 1920. À parte de ataques frontais eles também usaram propaganda revolucionária e serviços secretos ativos (contra-reconhecimento) objetivando erodir o inimigo desde dentro. Os Brancos eram sobrepujados numericamente pelos Vermelhos; as forças do exército de Kolchak (junto com a Legião Tcheca) foram bastante enfraquecidas então.
 
Nem a presença viril ou a bravura do Almirante puderam deter a agressão dos Vermelhos. Após o recuo de Irkutsk, com o poder lá assumido pelos socialistas revolucionários de esquerda, Kolchak foi então forçado a entregar comando do exército para o ataman George Semenov (1890-1946).
 
Em 4 de janeiro de 1920 traído por seus camaradas de armas, o Almirante Kolchak demitiu-se. Nessa situação o General Denikin se tornou o líder supremo da verdadeira Rússia. Sob circunstâncias que permanecem obscuras até hoje, Kolchak foi tomado em custódia pelos tchecos, que em 14 de janeiro os entregaram aos socialistas revolucionários. Estes transferiram Kolchak para os bolcheviques e ele foi fuzilado sob ordem pessoal de Lênin.
 
A história posterior dos Guardas Brancos no leste foi trágica. As tropas do General Vladimir Kapell (1883-1920), que morreu logo após Kolchak, tentaram uma dura travessia do Lago Baikal até Chita. O Tenente-General Mikhail Diterichs (1874-1937), que sucedeu Kolchak como líder supremo da verdadeira Rússia, teve que recuar e depois emigrar após mais dois anos resistindo aos Vermelhos. Ao todo, centenas de milhares de pessoas emigraram através de Vladivostok (bem como através da Criméia), incluindo mais de 56 mil civis, ligados à Legião Tcheca.
 
Na região marítima do Pacífico as batalhas contra os Vermelhos continuaram até o outono de 1922. Depois, os restos das unidades Brancas dos atamans Dutov e Semyonov deixaram a Rússia através da China e da Coréia. Conflitos armados menores ocorreram no extremo oriente até 1923, mas nesses conflitos primariamente guerrilhas, e não tropas organizadas tomaram parte.
 
 
 
8. Barão Ungern e suas Tropas Mongóis
 
A história da Divisão de Cavalaria Asiática, liderada pelo Barão Roman von Ungern-Sternberg (1886-1921), um parente distante do Czar e um monarquista fanático, merece menção especial.
 
Os fatos mais famosos da biografia de Ungern estão ligados com a Mongólia, onde ele queria criar um novo Império próprio e uma plataforma de lançamento para a Vingança Branca. Durante os anos da Revolução, essa vasta região montanhosa havia perdido sua independência (que ela havia conquistado em 1911 da China, apoiada pela Rússia). Os chineses estavam planejando tirar vantagem da fraqueza temporária da Mongólia e subjugar novamente seu vizinho ao Norte enviando tropas para a cidade de Urga (agora Ulan-Bator).
 
Tendo reunido os restos das divisões do ataman Semyonov (800 cossacos montados e 6 canhões), Ungern criou um plano audacioso para liberar Urga dos invasores estrangeiros. Primeiro, buscando apoio do povo comum, ele abordou os mongóis com uma proclamação religiosa. Depois disso ele deu início a uma sofisticada operação clandestina e conseguiu liberar Bogdo Geghen, o Khan da Mongólia da capital ocupada pelos chinesa. Finalmente, ele atacou Urga e tomou a cidade de assalto, apesar de sua defesa por uma guarnição chinesa de mais de 10.000 soldados.
 
Tendo obtido uma área de descanso e suprimento, e apoiado pelos nativos, o barão entusiasticamente começou a gerar seu grande plano. Ele acreditava que após a revolução bolchevique não se poderia ter mais esperança de restaurar as monarquias tradicionais na Europa, pois os povos do ocidente estavam pervertidos pelas idéias do materialismo e do socialismo:
 
"A Rússia está devastada em termos de sua economia, moralidade e espiritualidade; seu futuro é assutador é dificilmente pode ser previsto. A revolução triunfará e a cultura superior perecerá sob os massacres de uma plebe grosseira, cobiçosa e ignorante, apanhada pela loucura da destruição revolucionária e liderada pela Judiaria internacional" - Ungern escreveu em uma de suas cartas.
 
O barão afirmava que para estabelecer a paz, espiritualidade e ordem no mundo, não se devia esperar por qualquer ajuda do Ocidente decadente. Ao invés, ele propunha criar um "Reino do Meio" no Oriente. Serviria para unir Mongólia, Sindzyan e Tibet  (todas agora na China ocidental) em um "Império Branco do Oriente" com o objetivo de erradicar o mal mundial que veio a terra para "destruir o Divino nas almas dos homens".
 
Para realizar essa missão divina, o barão adotou o Budismo. Ele depois se casou com uma donzela chinesa de origem nobre e recebeu o título de "Príncipe da Mongólia" do Khan Bogdo Gegen. Depois, ele orgulhosamente vestiu um caftã principesco da melhor seda chinesa junto com o uniforme de oficial czarista. O barão começou a enviar cartas oficiais nas quais ele propunha aos voluntários dos exércitos Brancos que se unissem a suas tropas.
 
Os restos das unidades Brancas da região do Baikal, Tuva e das estepes mongóis se reuniram sob os estandartes do Barão (chamado "o Deus da Guerra"). Junto com brigadas lideradas pelos atamans Kazagrandi, Kaigarodov, Bakich, e outros, o exército de Ungern logo cresceu até alcançar mais de 4.000 sabres e dúzias de unidades de artilharia. O exército era capaz de executar pequenos saques ao longo das costas do Rio Selenga. Ele também atacou Kyachta, uma pequena cidade na fronteira mongol, onde os bolcheviques tinham Chan Sukhe-Bator como seu protegido. Foi nessa época uqe a unidade Branca foi particularmente cruel com comunistas, comissários e judeus, aos quais (segundo o Barão) "só uma punição era adequada - morte!". Mas a milícia do Barão era superada numericamente pelos Vermelhos e seus esforços não foram suficientes para vencer.
 
Um corpo expedicionário foi enviado desde Chita para destruir as tropas do Barão. Ele tinha 7.500 de infantaria, 2.500 sabres, 20 armas de campo, 4 avisões e 4 navios a vapor. Como os Vermelhos eram apoiados por revolucionários mongóis, eles conseguiram suprimir a resistência dos contrarrevolucionários. Os líderes Brancos do leste, incluindo o próprio Ungern foram aprisionados, interrogados e depois executados.
 
O terror Vermelho no extremo oriente tinha suas próprias peculiaridades, já que não apenas mosteiros e propriedades de khans, mas também departamentos russos e instituições oficiais foram saqueadas. Muito depois, Lênin anulou a dívida pública da Mongólia de 5 milhões de rublos de ouro e premiou o general pró-soviético Sukhe-Bator com a condecoração da Estrelha Vermelha durante a visita oficial do líder mongol ao Kremlin em 1921.
 
 
 
9. Conclusões
 
Confrontando os bolcheviques na Guerra Civil não estavam apenas monarquistas Brancos, mas também socialistas revolucionários, democratas e anarquistas, bem como uma grande porção dos cossacos livres e camponeses ricos. O caos de toda a situação revolucionária levou confusão e atrapalhou as pessoas de perceberem o perigo da Ditadura do Proletariado, que na realidade se transformou na tirania dos bolcheviques, chefiada por Lênin e então Stálin.
 
É porém uma afirmação falsa a de que durante a Guerra Civil "russos enfrentaram russos". Em realidade foi a Internacional Vermelha que combateu os Guardas Brancos. É verdade, porém, que certos russos bem como cossacos das diferentes regiões do Império, e ucranianos, alemães, e tchecos, estavam presentes nos postos de comando da Revolução. Mas dentro da liderança revolucionária, os russos eram uma minoria absoluta.
 
Judeus russófonos, ucranianos, poloneses, lituanos, húngaros, tártaros, chineses, e pequenos povos do Cáucaso predominavam. As unidades não-russas, internacionais dos Vermelhos contavam mais de 200.000 homens.
 
Em geral, o exército Vermelho venceu graças ao fanatismo revolucionário e a superioridade numérica, mas não devido aos sucessos estratégicos ou talentos de seus líderes. O Exército Vermelho ocupou posições estratégicas fundamentais, e ademais era aproximadamente dez vezes maior que o Exército Branco. Mas ele sofria com muitas deserções e estava quase em colapso total em 1919.
 
Ambos os lados exibiram brutalidade, mas os Brancos jamais fizeram do terror um instrumento nuclear de sua política do mesmo modo que os comissários Vermelhos fizeram. Eles jamais exterminaram classes ou grupos populacionais inteiros e jamais criaram campos de concentração.
 
No final das contas, a guerra civil acabou se tornando um verdadeiro genocídio racial.
 
Declarando e promovendo slogans e idéias ideológicamente opostas, os Vermelhos e Brancos se massacraram mutuamente em uma guerra sangrenta. Sua prontidão para derramar sangue e marchar por batalhas fratricidas se refletiam nas canções daqueles tempos impiedosos. Quando marchando e antes dos ataques, os Vermelhos costumeiramente cantavam uma canção com as seguintes linhas: 
 
Nós marcharemos para lutar pelo Poder dos Sovietes
E morreremos como quem luta por isso.
 
Os Brancos usavam a mesma melodia, mas as letras eram diferentes:
 
Nós marcharemos para lutar pela Santa Russia
E derramaremos como um só homem nosso sangue por Ela.
 
Mas seja qual fosse o texto da canção, o sangue de soldados e oficiais russos sempre era derramado, o que quase arruinou a reserva genética da Nação.
 
A maioria dos camponeses acreditou no "Decreto Agrário" e jamais esperou que os bolcheviques se voltassem contra um de seus principais aliados de classe em poucos anos. Eles jamais viram os Brancos como seus protetores potenciais e na maioria das vezes travaram suas próprias guerras locais, lutando por conta própria durante rebeliões.
 
O povo tradicionalmente acreditava que todos os generais czaristas fossem monarquistas, mas na realidade, suas visões ideológicas eram bem mais amplas. Em verdade, no início das revoluções, a maioria dos generais e oficiais do Alto Comando eram a favor da derrubada do Czar. Por exemplo, o General Kornilov e o Almirante Kolchak prenderam os membros mais importantes da família do Czar em São Petersburgo e na Criméia.
 
Os oficiais czaristas superestimavam as próprias forças, conforme eles se atolaram nos frontes da Guerra Mundial. Eles esperavam por um milagre de Deus através de sua fé cristã, e contavam com a bravura dos cossacos, com apoio militar ocidental e com a ajuda dos camponeses. Mas nenhuma de suas esperanças se fez realidade.
 
Essa firme crença no poder da Verdade e no triunfo da Justiça Divina e na Lei foi mantida pelos Guardas Brancos em exílio. Um dos líderes mais proeminentes dos emigrados russos escreveu em seu diário:
 
"Anos passarão, os comunistas terão partido, e a Revolução não será mais que uma coisa do passado.
 
Mas a Causa Branca, renovada nessa luta não terá partido: seu espírito permanecerá com nossas gerações futuras e se tornará uma parte de nosso ser nacional e ajudará a construir uma Nova Rússia".

mardi, 22 mai 2012

Etats-Unis : Mitt Romney et le rétroviseur néoconservateur

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Etats-Unis : Mitt Romney et le rétroviseur néoconservateur

Par Guillaume COULON*,

Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux (Affaires Internationales)

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Etats-Unis. Suite aux retraits successifs de Rick Santorum (10 avril 2012), de Newt Grinwich (3 mai) et de Ron Paul (14 mai) dans la course à l’investiture républicaine, Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, est en passe de devenir le candidat officiel du « Parti de l’Eléphant ». Fort de son expérience d’ancien consultant en stratégie et de fondateur d’un fonds d’investissement, Mitt Romney a jusqu’alors critiqué le bilan de l’Administration Obama sur le plan économique. A l’approche des échéances électorales en novembre 2012, un éclairage mérite d’être fait sur son programme en matière de politique étrangère.

MITT ROMNEY est surtout connu pour ses qualités de manager et de financier dont il a fait preuve dans l’organisation des Jeux Olympiques d’Hiver de Salt Lake City en 2002. Engagé depuis 1994 en politique, il devient gouverneur du Massachussetts en 2002 au sein d’un bastion historique du Parti Démocrate. En 2008, il essuie un échec aux Primaires Républicaines en terminant en 3ème place derrière Mike Huckabee et John Mac Cain. En 2012, il est en position de force face à ses rivaux républicains et incarne l’unique espoir d’alternance pour son Parti, porté notamment à sa droite par les revendications des Tea Parties [1].

Mormon et francophone [2], Mitt Romney a été vivement critiqué au sein de son parti comme n’étant pas un véritable conservateur. Il est affublé du surnom de RINO [3] – ou républicain sur le papier – pour son côté « libéral » et progressiste dans le domaine des mœurs. Peu loquace sur les questions stratégiques et de défense, il a surtout attaqué le bilan de Barack Obama d’un point de vue économique et social, tout au long des primaires républicaines, en faisant valoir son expérience pratique de la vie économique américaine.

Pourtant, à mesure que la campagne des primaires républicaines progresse, il commence à prendre aussi position sur les enjeux internationaux et dévoile progressivement sa stratégie pour remettre « l’Amérique au leadership du 21ème siècle ». A l’instar des hommes providentiels auxquels il fait constamment référence - Lincoln, Eisenhower & Reagan -, il croit à la « destinée manifeste » des Etats-Unis et affirme que la puissance des Etats-Unis et la stabilité du Monde sont inextricablement liées. Il compare le Président B. Obama à Jimmy Carter et se voit en incarnation moderne de Ronald Reagan qui aurait la capacité d’instaurer la « paix par la force ». Dans la lignée des faucons néoconservateurs, il exprime une vision globalement binaire et manichéenne du Monde, qui ressasse les thèses du clash des civilisations de Samuel Huntington.

Faire du 21ème siècle « un siècle américain »

Au sein de son Livre Blanc [4], Mitt Romney identifie clairement les menaces probables : la montée en puissance de l’Asie (Chine & Russie), le fondamentalisme Islamique, les conséquences des Révolutions Arabes, le risque d’implosion des Etats faillis et la menace présentée par les « rogue States ». Pour faire du 21ème siècle « un siècle américain », il est nécessaire selon M. Romney de raffermir les liens, distendus par l’Administration Obama, avec les alliés traditionnels (ex : Israël), d’adopter une ligne plus dure face aux ennemis désignés (ex : Iran et Russie) et de redresser la puissance américaine sur les plans économique, militaire et stratégique.

Malgré quelques hésitations au début de la campagne, la « fermeté » constitue dorénavant l’alpha et l’oméga de la politique étrangère de M. Romney. Il tente ainsi de se démarquer des positions de B.Obama, qu’il dépeint comme irresponsable dans sa décision de se retirer d’Afghanistan en 2014. Par le passé, Mitt Romney a été critiqué pour la modération de son soutien porté aux troupes en opérations extérieures. Son inconstance en matière de questions stratégiques lui a d’ailleurs valu le sobriquet de « girouette » par les journalistes américains. Par exemple, il a émis des réserves publiques sur le budget alloué à la capture de Ben Laden avant de se féliciter publiquement de son décès et d’affirmer que « même Jimmy Carter l’aurait capturé » [5].

Dans le but de couper court aux propos de ses détracteurs, Mitt Romney s’est entouré d’une équipe d’experts issue du carcan traditionnel du Parti Républicain. Pour la plupart en activité sous les présidences de G. Bush Sr et de G.W Bush, l’équipe de conseillers de Mitt Romney rassemble quelques figures emblématiques des théoriciens néoconservateurs, tel que les historiens Robert Kagan et Eliot Cohen, les diplomates de renom Richard Williamson et Mitchell Reiss ou encore des anciens responsables du renseignement comme Michael Chertoff, Michael Hayden et Coper Black [6].

Les priorités stratégiques de Mitt Romney : « a new big stick policy »

Dans sa stratégie de retrait d’Afghanistan, M. Romney s’interdit de négocier avec les Talibans [7] et promet de retirer les troupes de façon prudente, en prenant en compte les recommandations opérationnelles des commandants militaires. Le cœur de sa critique à l’encontre de B. Obama réside dans l’instrumentalisation politicienne du retrait, dont il accuse son adversaire démocrate, et de l’abandon supposé de la population afghane au joug des Talibans. Toutefois, le récent accord signé entre B. Obama et H. Karzaï, sur l’ « après 2014 » en Afghanistan, est susceptible de prouver à l’opinion publique que B. Obama entend promouvoir la stabilité à moyen terme en Afghanistan et prive en même temps Mitt Romney de son argument central.

Par ailleurs, M. Romney s’est récemment attiré les foudres du Kremlin en désignant la Russie comme « l’ennemi numéro 1 » des Etats-Unis [8]. Il dénonce la stratégie de « flexibilité » de B. Obama qui nuit aux intérêts américains, en particulier sur le dossier de la défense anti-missile ou celui du désarmement nucléaire (Traité New Start 2010). Concernant l’Iran, Mitt Romney est favorable à une intensification des sanctions économiques (5ème round) et considère comme parfaitement crédible l’option militaire en territoire iranien. En cela, il est peu ou prou aligné sur la position du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, qui affirme que laisser l’Iran enrichir son uranium correspond à signer l’arrêt de mort de l’Etat hébreu.

En désaccord total avec l’ouverture politique de B. Obama au monde arabe (exprimée dans le fameux discours du Caire 2009), il a promis de faire son premier déplacement en tant que Président des Etats-Unis dans la ville de Jérusalem, considérée comme capitale incontestable d’Israël. Peu attaché à la diplomatie multilatérale, il a parallèlement menacé de bloquer les fonds américains alloués aux Nations-Unies, si ces derniers venaient à reconnaître ipso facto l’Etat palestinien.

L’outil militaire est un élément central dans la vision des relations internationales de Mitt Romney. Le réarmement des Etats-Unis est, par conséquent, une priorité indiscutable [9]. Il s’oppose en cela frontalement avec la stratégie de coupures dans le budget américain opérées par l’Administration Obama.

Promue par l’Administration Obama, la réduction du budget de défense américain devrait s’élever à 487 milliards de dollars dans les 10 ans à venir. Pour Mitt Romney, ces coupes amputent les capacités militaires américaines et participent à une politique d’affaiblissement général des Etats-Unis. Le remède préconisé par Mitt Romney réside dans la constitution d’un budget irréductible de 4% du PIB alloué à la Défense et des investissements capacitaires importants dans la défense (notamment dans la Marine) afin de redresser la puissance militaire américaine.

Pour autant, la sauce ne prend pas. On comprend aisément pourquoi Mitt Romney n’insiste pas sur ces questions, à la vue des sondages récemment publiés par The Washington Post et ABC News. En matière d’affaires internationales, les citoyens américains font confiance à 53% à B. Obama contre 36% à M. Romney [10]. Le retrait des troupes d’Afghanistan devient une priorité fondamentale pour les citoyens américains et les velléités bellicistes des conseillers de Mitt Romney sont relativement mal perçues par l’électorat américain.

Conclusion

Après avoir tiré les leçons des primaires de 2008, Mitt Romney a fait montre de toute son habileté politique lors des primaires de 2012. Jugé trop libéral sur les questions sociales, il a intentionnellement durci son discours afin de récupérer les voix des électeurs les plus conservateurs.

En temps de paix, la même stratégie pourrait s’avérer payante sur les questions internationales. Dans la situation actuelle, c’est tout le contraire : après les traumatismes irakien et afghan, l’opinion publique n’est pas prête à l’engagement des forces américaines dans un autre conflit d’envergure. Alors, M. Romney, sous influence de ses conseillers néoconservateurs, ressort la rengaine chère aux Républicains de la critique acerbe de la « mollesse démocrate » comparant B. Obama à J. Carter.

Une nouvelle fois, M. Romney est dans l’obligation de se confronter au principe de réalité [11] : depuis 4 ans, B. Obama n’a pas lésiné sur l’utilisation de l’outil militaire comme le prouve, entre autres, sa décision du renfort afghan en 2009 (« the Surge ») ou l’approbation de l’opération des « Navy Seals » visant O. Ben Laden. Sans expérience de gestion de crises internationales, le prix Nobel de la Paix 2009 a passé avec brio son épreuve du feu et prouvé ses qualités de « chef de guerre », comparables à un Theodore Roosevelt et aux antipodes d’un Jimmy Carter.

En qui concerne les questions internationales, M. Romney est donc pris au piège. S’il adopte une position trop dure et trop belliciste - en somme néoconservatrice - vis-à-vis des « rogue states », il risque d’effrayer de nombreux électeurs qui ne veulent pas d’un nouvel engagement militaire. S’il n’arrive pas à se différencier suffisamment de la politique étrangère menée actuellement par B. Obama, les électeurs choisiront sans doute l’original à la copie.

Dès lors, on comprend mieux pourquoi Mitt Romney préfère concentrer la quasi intégralité du débat politique sur les questions intérieures. Joe Biden, Vice-Président des Etats-Unis, a bien compris le dilemme dans lequel se trouvait le candidat républicain en affirmant le 27 avril 2012 : « Si Mitt Romney a une vision de politique étrangère, c’est en regardant dans le rétroviseur ».

Copyright Mai 2012-Coulon/Diploweb.com

Plus

Voir sur le Diploweb.com l’article d’Amy Green, "Etats-Unis - Clash des générations. Les Baby Boomers vs. les Millennials : vers une véritable révolution dans la politique américaine ?" Voir

Voir sur le Diploweb.com l’article de Mehdi Lazar, "(re) Lire Huntington : ce que "Le choc des civilisations" nous apprend des Etats-Unis et de l’administration Bush jr", Voir

Voir le Diploweb.com l’entretien de Jean-François Fiorina avec Olivier Zajec, "Etats-Unis : quelles perspectives stratégiques ?" Voir

 

[1] En référence à la Boston Tea Party (1773), ils désignent un mouvement politique antiétatique qui dénonce les dépenses gouvernementales et les levées fiscales effectuées par l’Administration Obama depuis 2009.

[2] Il a effectué un séjour de 2 ans et demi en France (Nantes et Bordeaux) en tant que missionnaire mormon lors de sa jeunesse. Il garde l’image d’un pays archaïque et peu enclin au changement. « L’Amérique de Mitt Romney ». Soufian Alsabbagh. Editions Demopolis 2011 p 35.

[3] RINO : Republicans In Name Only.

[4] Livre Blanc de Mitt Romney « An American Century : A strategy to secure America’s enduring interests and ideals » (octobre 2011). mittRomney.com/sites/default/files/shared/AnAmericanCentury-WhitePaper_0.pdf

[5] edition.cnn.com/2012/04/30/politics/campaign-wrap/index.html (consulté le 01-05-2012)

[6] Liste exhaustive des conseillers disponible sur le site officiel de M.Romney : mittromney.com/blogs/mitts-view/2011/10/mitt-romney-announces-foreign-policy-and-national-security-advisory-team

[7] Cette intransigeance –digne de John Bolton (ancien ambassadeur américain aux Nations Unies)- lui a valu de se brouiller avec certains de ses conseillers, comme James Shinn, auteur de « Afghan peace talks : a primer » (Rand Corporation, 2011), qui considèrent qu’une solution politique viable au conflit afghan ne peut faire l’impasse sur la négociation avec les Talibans. nytimes.com/2012/05/13/sunday-review/is-there-a-romney-doctrine.html ?pagewanted=1#

[8] thehill.com/video/campaign/218201-Romney-calls-russia-our-no-1-geopolitical-foe (consulté le 01-05-2012)

D. Medvedev a réagi expressément en demandant à ce que « chacun utilise sa tête et consulte sa raison quand il s’exprime en public, ainsi qu’il vérifie la date : nous sommes maintenant en 2012 et pas au milieu des années 70 ».

[9] mittRomney.com/blogs/mitts-view/2011/10/fact-sheet-mitt-Romneys-strategy-ensure-american-century

[10] cbc.ca/news/world/story/2012/04/18/us-Romney-foreign-policy.html (consulté le 02-05-2012)

[11] Clip de Campagne du Parti Démocrate contre la politique étrangère de Mitt Romney « Mitt Romney Versus Reality » : youtube.com/watch ?v=VrfxymxuyxA

Maurice Bardèche, Européen fidèle

Maurice Bardèche, Européen fidèle

par Georges FELTIN-TRACOL


I-Grande-6153-bardeche.net.jpgAprès avoir écrit pour la même collection la biographie condensée d’Henri Béraud, de Léon Daudet, de Henry de Monfreid, de Hergé et de Saint-Loup, Francis Bergeron évoque cette fois-ci la vie d’une personne qu’il a bien connue : Maurice Bardèche.

 

On sait que Bardèche fut l’exemple-type de la méritocratie républicaine hexagonale. Ce natif d’un village du Cher en 1907 montra très tôt de belles dispositions intellectuelles pour l’étude et la littérature. Excellent élève, ce boursier se retrouve à l’École normale supérieure (E.N.S.) où il allait côtoyer une équipe malicieuse constituée de José Lupin, de Jacques Talagrand (le futur Thierry Maulnier) et de Robert Brasillach, l’indéfectible ami. « Brasillach lui fait du thé, lui offre des gâteaux catalans. Mais la culture littéraire de Brasillach date un peu; Bardèche lui fait découvrir à son tour Proust, alors qu’il vient d’obtenir le prix Goncourt, Barrès, dont les funérailles nationales datent tout juste de deux ans, et Claudel, ancien de Louis-le-Grand, dont l’œuvre est déjà reconnue (p. 16). »

 

À l’E.N.S., Maulnier et Brasillach commencent à publier dans la presse tandis que « Bardèche […] se destine réellement à l’enseignement supérieur, et […] voit son avenir dans l’approfondissement de la connaissance des grands textes et des grands auteurs (p. 20) ». À côté de sa passion littéraire, Maurice Bardèche éprouve de tendres sentiments pour la sœur de son ami Robert, Suzanne Brasillach. Ils se marient en juillet 1934 et partent en voyage de noce pour l’Espagne en compagnie de Robert qui vivra avec eux jusqu’en 1944 ! Francis Bergeron raconte qu’au cours de ce voyage, Maurice Bardèche faillit mourir dans un accident de la route. Bardèche fut trépané et conserva sur le front un « enfoncement dans le crâne (p. 26) ».

 

On ne va pas paraphraser cet ouvrage sur le talentueux parcours universitaire de Bardèche qui suscita tant d’aigreurs et de jalousie. Sous l’Occupation, si Robert Brasillach travaille à Je suis partout, Bardèche préfère se tenir à l’écart des événements et se dévoue à Stendhal et à Balzac. Or le mois de septembre 1944 marque un tournant majeur dans la destinée du jeune professeur : il est arrêté, puis emprisonné. Il voit ensuite son cher beau-frère jugé, condamné à mort et exécuté le 6 février 1945. Dorénavant, « la vie et, plus encore, peut-être, le martyre et la mort de Robert [vont] occup[er] une place centrale tout au long de l’existence de Maurice (p. 43) ». Guère attiré jusque-là par la politique, Maurice Bardèche s’y investit pleinement et va produire une œuvre remarquable, de La lettre à François Mauriac (1947) à Sparte et les Sudistes (1969). En outre, afin de publier les œuvres complètes de Robert Brasillach, il fonde une maison d’édition courageuse et déjà dissidente, Les Sept Couleurs.

 

Le respectable spécialiste de littérature du XIXe siècle se mue en fasciste, terme qu’il endosse et qu’il revendique d’ailleurs fièrement dans Qu’est-ce que le fascisme ? (1961). Dès la fin des années 1940, il se met en relation avec d’autres réprouvés européens dont les militants du jeune M.S.I. (Mouvement social italien). En 1952, il participe au célèbre congrès de Malmö qui lance le Mouvement social européen dont le bulletin francophone est Défense de l’Occident (titre ô combien malvenu, car les positions qui y sont défendues ne rappellent pas l’occidentalisme délirant d’Henri Massis – il faut comprendre « Occident » au sens d’« Europe » et de « civilisation albo-européenne pluricontinentale »). Sorti en décembre 1952, ce titre est dirigé par Bardèche. Si le M.S.E. s’étiole rapidement, miné par des divergences internes et des scissions, Défense de l’Occident devient une revue qui accueille aussi bien les nationaux que les nationalistes, les nationalistes-révolutionnaires que les traditionalistes. La revue disparaîtra en novembre 1982. Francis Bergeron n’en cache pas l’ensemble inégal du fait, peut-être, d’une forte hétérogénéité thématique visible à la lecture de ses nombreux collaborateurs.

 

Par fascisme, Bardèche soutient une troisième voie hostile au capitalisme et au socialisme. Mais son fascisme, anhistorique et éthéré, cadre mal avec les réalités historiques du fascisme. Dès 1963 dans L’Esprit public, Jean Mabire rédigeait un article roboratif intitulé « L’impasse fasciste » repris successivement dans L’écrivain, la politique et l’espérance (1966), puis dans La torche et le glaive (1994). Au-delà des blessures vives de la Seconde Guerre mondiale, « Maît’Jean » esquissait de nouvelles perspectives européennes et authentiquement révolutionnaires.

 

Déjà marqué par son fascisme assumé, Maurice Bardèche accepte d’être un paria de l’histoire parce qu’il ose un avis révisionniste sur les événements contemporains. « Ses exercices de “ lecture à l’envers de l’histoire ”, comme il les appelle lui-même, font partie des points les plus détonants de son discours. Ils démontrent son courage tranquille, et ne peuvent que susciter l’admiration. Sur le fond, il y aurait certes beaucoup à dire, explique Bergeron. De toute façon, comme l’a rappelé Bardèche lui-même à Apostrophe, on ne peut plus s’exprimer librement sur ces questions (p. 87). » Saluons toutefois sa clairvoyance au sujet de la mise en place d’une justice internationale mondialiste. Déjà prévue dans l’abjecte traité de Versailles de 1919, cette pseudo-justice planétaire se réalise à Nuremberg et à Tokyo avant de réapparaître dans les décennies 1990 et 2000 à La Haye pour l’ex-Yougoslavie, à Arusha pour le Rwanda et avec l’ignominieuse Cour pénale internationale qui veut limiter la souveraineté des États.

 

Tout en étant fasciste et après avoir prévenu en 1958 le camp national du recours dangereux à De Gaulle, Maurice Bardèche n’hésite pas à vanter le caractère fascisant des régimes de Nasser et de Castro, et à faire preuve dans Défense de l’Occident d’une grande lucidité géopolitique. « Bardèche […] faisait bouger les lignes de la vision géopolitique de son camp (p. 67). » Cet anti-sioniste déterminé encourage le panarabisme et, dès l’automne 1962, appelle les activistes de l’Algérie française à délaisser leur nostalgie et à relever le défi de la nouvelle donne géopolitique. Il est l’un des rares à cette époque à prôner une entente euro-musulmane contre le condominium de Yalta.

 

1752.jpgC’est sur la question européenne que Maurice Bardèche a conservé toute sa pertinence. Quand on lit L’œuf de Christophe Colomb (1952) ou Sparte et les Sudistes, on se régale de ses fines analyses. Bardèche réfléchissait en nationaliste français et européen. À la fin de l’opuscule, avant l’habituelle étude astrologique de Marin de Charette et après les annexes biographiques, bibliographiques, de commentaires sur Bardèche et de quelques-unes de ses citations les plus marquantes, Francis Bergeron reproduit l’entretien que lui accorda Bardèche dans Rivarol du 5 avril 1979 (avec les parties supprimées ou modifiées par Bardèche lui-même). Cet entretien est lumineux ! « Devons-nous accepter […] de ne pas nous défendre contre la concurrence sauvage, déclare Bardèche, accepter le chômage, le démantèlement d’une partie de notre industrie, la dépendance à laquelle nous risquons d’être contraints ? » On croirait entendre un candidat à l’Élysée de 2012… Le sagace penseur de la rue Rataud estime que « l’Europe qu’on nous prépare ne sera qu’un bastion avancé d’un empire économique occidental dont les États-Unis seront le centre »… Il prévient qu’« il ne faut pas que l’Europe ne soit que le cadre agrandi de notre impuissance et de notre décadence », ce qu’elle est désormais. Il importe néanmoins de ne pas rejeter l’indispensable idée européenne comme le font les souverainistes nationaux. L’Europe demeure plus que jamais notre grande patrie civilisationnelle, identitaire et géopolitique. « L’Europe indépendante constitue un idéal ou plutôt un objectif », juge Bardèche avant d’ajouter, prophétique, que « la crise économique peut nous aider à la faire plus vite qu’on ne le croit ».

 

Ce nouveau « Qui suis-je ? » est bienvenu pour découvrir aux plus jeunes des nôtres l’immense figure de ce fidèle Européen de France, ce magnifique résistant au politiquement correct !

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Francis Bergeron, Bardèche, Pardès, coll. « Qui suis-je ? », (44, rue Wilson, 77880 Grez-sur-Loing), 2012, 123 p., 12 €.


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A Arte de Alexey Guintovt

A Arte de Alexey Guintovt

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lundi, 21 mai 2012

Ein idealistischer Prophet der Tat

Ein idealistischer Prophet der Tat

Von Günter Zehm

Ex: http://www.jungefreiheit.de/

290_Johann_Gottlieb_Fichte_als_Berliner_Landsturmmann_.jpegJohann Gottlieb Fichte war nicht nur ein gewaltiger Tribun und einer der größten Philosophen, die die Welt je trug, er war vor allem auch ein bis ins letzte aufrechter, ja knorriger Mann, dem man nichts vormachen konnte. Man muß lesen, wie unnachsichtig er gegen alle Formen ziviler Geschmeidigkeit ankämpfte, wie abgrundtief seine Verachtung für beifallheischendes Literatengeschmeiß und karrierebedachte Katzbuckelei war und wie schneidend er diese Verachtung zu formulieren verstand.

Er war kleiner Leute Kind, Sohn eines Bandwirkers aus der Oberlausitz, hatte dank der Unterstützung des örtlichen Gutsbesitzers Haubold von Miltitz das berühmte Elitegymnasium Schulpforta besuchen können und danach jahrelang das Hauslehrer- und Hofmeisterschicksal der damaligen deutschen Intellektuellen geteilt. Es bedeutete für ihn viel, als er 1794 als Professor nach Jena berufen wurde, aber gerade diese Stelle verscherzte er sich bald wieder durch seine Unnachgiebigkeit.

Ein von ihm mit einem Nachwort versehener Artikel von Friedrich Karl Forberg im Philosophischen Journal hatte der Vermutung Ausdruck gegeben, daß die Existenz Gottes nicht notwendig sei für die Errichtung einer moralischen Wertordnung. Das hatte das äußerste Mißfallen diverser Obrigkeiten erregt, der berüchtigte „Atheismusstreit“ brach aus, Sachsen und Preußen drohten, die Universität Jena zu boykottieren und ihr sämtliche Fördermittel zu entziehen.

Meinungsfreiheit aus Prinzip

Fichte stimmte nicht mit dem fraglichen Aufsatz überein, doch um des Prinzips der wissenschaftlichen Freiheit willen warf er sich stürmisch in den Kampf und ließ „gerichtliche Verantwortungsschriften“ und „Appellationen an das Publikum“ erscheinen. Nicht Forberg, sondern Fichte rückte unversehens in den Fokus der Auseinandersetzung. Er wurde aus seinem Lehrverhältnis entlassen, und aufgehetzte Studenten warfen ihm abends die Fenster ein.

Der zuständige sachsen-weimarische Minister, Johann Wolfgang von Goethe, der Fichte als Person an sich sehr achtete, kommentierte spöttisch: „Eine unangenehme Art, von der Existenz der Außenwelt Kenntnis zu nehmen.“ Seine Worte bezogen sich auf die Philosophie Fichtes, seine „Wissenschaftslehre“, die das berühmte „Ding an sich“ der Kantischen Theorie seiner Objektivität entkleidet und zum Produkt der dialektischen Vernunft gemacht hatte.

Goethe vermochte in Fichte nur eine Neuausgabe des seinerzeitigen englischen Bischofs George Berkeley (1685–1753) zu sehen, der das Vorhandensein einer unabhängig vom individuellen Bewußtsein existierenden Außenwelt leugnete und die Gegenstände als bloße individuelle Vorstellungen auffaßte. Die Reduktion Fichtes auf Berkeley und andere „subjektive Idealisten“ und Sensualisten ging jedoch völlig an der wesentlichen Problematik vorbei.

Das Ich setzt sich sein Nicht-Ich

Entscheidend war, daß Fichte als erster ein einheitliches voluntaristisches System entwarf, das keines Anstoßes von außen bedurfte, weil das Prinzip seiner Bewegung in ihm selbst ruhte. Es handelte sich bei diesem Prinzip nicht um irgendeinen biologischen „Trieb“, sondern um jenen Widerspruch in jedem denkenden Selbstbewußtsein, daß sich das „Ich“ nur dann als Ich denken kann, wenn es gleichzeitig auch ein „Nicht-Ich“ denkt.

Fichte konstatierte, daß sich der allgemeine Widerspruch zwischen Ich und Nicht-Ich in jeder konkreten Situation des Ich wiederhole. Immer und überall könne es nur im Nicht-Ich seine Bestimmung finden, es sei also ins Nicht-Ich hinein entfremdet, und sein wesentliches Bestreben sei es, diese Entfremdung aufzuheben und sich mit seinen konkreten Bestimmungen zu vereinigen. Dadurch aber entstehe der Weltprozeß wie auch der Prozeß jedes Individuums.

Diese Dialektik, als deren Schöpfer also mit Fug Fichte gelten kann, ist ungeheuer folgenreich gewesen: Hegel faßte ein wenig später die Entfremdung des Ich ins Nicht-Ich als „Negation“ und das Bestreben des Ich, das Nicht-Ich einzuholen, als „Negation der Negation“, baute diese Begriffe zu einer kompletten Methode aus und faßte mit ihrer Hilfe das ganze Material der damaligen Wissenschaften zu seinem epochemachenden System zusammen. Marx bediente sich bei seinen ökonomischen Analysen ebenfalls der Dialektik und gelangte dadurch zu seiner revolutionären Theorie vom Proletariat als der leibhaftigen Negation der bürgerlichen Gesellschaft.

Ein prophetischer Philosoph der Tat

Aber nicht genug damit. Dadurch, daß Fichte nicht gewillt war, die Dialektik zu objektivieren, mußte er folgerichtig zu dem Schluß gelangen, daß die Empfindung der äußeren Gegenstände nichts anderes sei als der freie Wille des Ich, sich Gegenstände zu setzen, um sie später wieder „einzuholen“, also zu zerstören. Der Denker war in erster Linie Täter, mag sein Untäter. Er formte die Welt nach seinem Willen – und nach dem Willen Gottes, von dem das Ich gleichsam ein „Teilchen“ und ein „Fünklein“ war.

Fichte war der Prophet der Tat, das Ich hatte sich bei ihm unentwegt an sozialen und politischen Konstellationen abzuarbeiten. So war er also, wie wir heute sagen würden, ein ungeheuer „engagierter“ Denker, der sich ungeniert und mit der ganzen Kraft seiner schier dämonischen Rhetorik in die politischen Händel einmischte. Er war nach seiner Vertreibung aus Jena nach Berlin gegangen, und dort stieg er in kürzester Zeit zu einem der bekanntesten Publizisten des Reiches auf.

Deutschland sah sich um die Jahrhundertwende vom 18. zum 19. Jahrhundert den massiven Angriffen und Vereinnahmungen Napoleons ausgesetzt, und der Widerstand dagegen trug entscheidend zur Formierung des Landes als moderne Nation bei. Und Fichte war (mehr noch als Herder) von der Geschichte tatsächlich dazu ausersehen, diesen objektiven Prozeß klar und machtvoll ins öffentliche Bewußtsein zu heben. Seine „Reden an die deutsche Nation“ von 1808 waren ausdrücklich als Medizin gedacht, welche den Widerstand gegen die Fremdherrschaft und den Prozeß der Nationwerdung befördern sollte.

„Wo das Licht ist, ist das Vaterland“

Nichts Dümmeres gibt es, als Fichte als geborenen „Franzosenfresser“ und die „Reden“ als Ausdruck eines ignoranten Chauvinismus hinzustellen. In den ersten Jahren der Revolution von 1789 hatte Fichte Frankreich ja noch als Hort der Freiheit gefeiert, man denke an Schriften wie „Zurückforderung der Denkfreiheit von den Fürsten Europas“. „Ubi lux, ibi patria“, schrieb er da, „wo das Licht ist, ist das Vaterland“.

Erst unter dem Einfluß der Napoleonischen Kriege gab der Philosoph seine transrheinische Begeisterung auf. „Der Staat Napoleons“, hieß es nun in den „Reden“, „kann nur immer neuen Krieg, Zerstörung und Verwüstung erzeugen. Man kann damit zwar die Erde ausplündern und wüste machen und sie zu einem dumpfen Chaos zerreiben, nimmermehr aber sie zu einer Universalmonarchie ordnen.“

Zur selben Zeit, da Fichte vor größter Öffentlichkeit in Berlin seine Reden an die deutsche Nation hielt, trug er vor akademischem Publikum auch seine „Grundzüge des gegenwärtigen Zeitalters“ vor, will sagen: seine Geschichtsphilosophie, die natürlich ein überzeitliches, jeder politischen Aktualität enthobenes historisches Schema zu liefern begehrte. Dennoch bereitet es hohen Reiz, die „Reden“ sich in den „Grundzügen“ spiegeln zu lassen und umgekehrt.

Deutschland zum Licht heben

Fichte unterschied drei gesellschaftliche Grundstadien. Da ist erstens das „arkadische Zeitalter“, in dem primitive Zustände und allenfalls ein „Vernunftinstinkt“ herrschen, und zweitens das sogenannte „Zeitalter der vollendeten Sündhaftigkeit“, in dem das Gemeinwesen sich von sich selbst entfremdet hat und in unendlich viele divergierende Individuen auseinandergefallen ist. In dieser Sündhaftigkeit, daran läßt der Philosoph keinen Zweifel, leben wir jetzt.

Abgelöst aber wird diese Ära der Sündhaftigeit, drittens, vom „elysischen Zeitalter“, dem Zeitalter der „Vernunftkunst“. Dieses letzte Zeitalter, meint Fichte, wird sich erheben, wenn die sündhafte Willkür der Individuen ihren Höhepunkt erreicht hat und sie nur noch wie Atome konturlos durcheinanderschwirren. Angesichts der politischen Zustände im damaligen Deutschland mag der Geschichtsdenker ernsthaft überzeugt gewesen sein, daß das Zeitalter der Sündhaftigkeit nun also komplett sei und es „nur“ noch der Zusammenfassung aller individuellen Energien bedürfe, um Deutschland zu einem Land des Lichts und der Vernunft emporzuheben.

Wenn Fichte gut von den Deutschen sprach, dann sprach er immer in der Zukunft. In den „Reden“ betont er an vielen Stellen, daß eine Erhebung aus dem gegenwärtigen Zustande einzig unter der Bedingung denkbar sei, daß dem deutschen Volk eine neue Welt aufginge. Johann Gottlieb Fichte starb im Januar 1814, mitten im Siegeslärm der Befreiungskriege, am Lazarettfieber, das seine Frau, die in einem Hospital verwundete Landsturmleute pflegte, von daher mitgebracht hatte.

Ein tragisch-banaler, früher Tod. Aber er ersparte dem großen Philosophen immerhin so manche Enttäuschung, die die Nachkriegszeit mit ihren Demagogenverfolgungen und ihrer feigen Biedermeierei mit sich brachte. Sein Vermächtnis weht uns heute wundersam ungebrochen an.

Le Bulletin célinien n°341 - mai 2012

Le Bulletin célinien n°341 - mai 2012

 
Vient de paraître : Le Bulletin célinien n°341. Au sommaire :

- Marc Laudelout : Bloc-notes
- *** : Hommages à Claude Duneton
- Benoît Le Roux : Céline vu de Rennes en mars 1939
- Louis La Motte-Meurdel : Bagatelles pendant un massacre ou Céline à Rennes [1939]
- Paul Werrie : Entre Céline et Robert Poulet
- B. C. : Une version célinienne du mythe de Babel (2)

Un numéro de 24 pages, 6 € franco.

Le Bulletin célinien, B. P. 70, Gare centrale, BE 1000 Bruxelles.



Le Bulletin célinien n°341 - Bloc-Notes

Notre ami Claude Duneton nous a quittés le 21 mars. Coïncidence : c’est un 22 mars (1997) qu’il fut l’invité d’honneur de la « Journée Céline » organisée par le BC ¹. On lira dans ces pages un bouquet d’hommages rendus par ses confrères au chroniqueur de la langue française, à l’homme de théâtre et à l’écrivain

 

Il me revient peut-être de saluer ici le célinien émérite et pionnier. Sait-on qu’il fut l’un des premiers à adapter Céline au théâtre ? Cela se passait en novembre 1970 à Paris et il s’agissait – belle audace – d’une adaptation des Beaux draps ².  Éric Mazet s’en souvient : « Nous n’étions guère nombreux ! On avait l’air de conspirateurs. » Et d’ajouter : « Claude Duneton était un homme libre. D’une vive intelligence curieuse de tous les chemins de traverse, d’une grande culture voyageuse sans frontières et d’une malice dans le regard inoubliable ³. » Je souscris entièrement à ce point de vue en ajoutant, parmi d’autres qualités, sa grande modestie et ce courage tranquille qui lui faisait écrire des choses que la doxa feint d’ignorer. Ainsi rappelait-il volontiers que c’est l’anticommunisme, bien davantage que l’antisémitisme, que les épurateurs reprochaient à Céline après la guerre : « Jusqu’au milieu des années 1950, le sort des Juifs n’était pas vraiment détaché de celui des déportés de toutes catégories dans l’opinion des Français. Ce fut plus tard, presque dix ans après la défaite de l’Allemagne, qu’on se rendit compte, dans la foulée, du massacre distinctif – ethnique si l’on veut. (…) Céline est parti, in extremis, parce que les communistes étaient sur le point de lui faire la peau – et sans procès encore ! (…) Voilà la tare, la faute inexpiable : Céline était anticommuniste militant, et pire, antistalinien farouche, exactement, il l’avait crié à tous les échos. Mea culpa, Bagatelles, Les Beaux draps... 4 ». Outre ses préfaces pertinentes 5, on retiendra aussi de Duneton son « ode à Célne », Bal à Korsør 6,  publié en 1994 « à l’occasion de ses cent bougies ». Moins connu : son montage de textes, Appelez-moi Ferdinand, qu’il réalisa en 1980 pour la télévision française 7. Et il faudrait également citer ses chroniques langagières du Figaro qui firent souvent la part belle à Céline. Ainsi Claude Duneton n’a-t-il jamais cessé de se livrer à une défense et illustration de l’œuvre célinienne. Grâces lui en soient rendues.
 
Marc LAUDELOUT.

1. Les autres invités étaient Jean-Claude Albert-Weil, Éliane Bonabel, Nicole Debrie-Le Goullon et la Compagnie Catherine Sorba qui présenta des extraits de son adaptation de Guignol’s band.
2. Les Beaux draps. Adaptation scénique de Claude Duneton. Librairie-galerie « Les Anamorphoses », 68 rue de Vaugirard, Paris 6ème.  Mise en scène de Jean-Paul Wenzel. L’affiche du spectacle est reproduite dans le Catalogue de l’exposition Céline – Musée de l’Ancien Evêché de Lausanne, Edita, 1977.
3. Commentaire d’Éric Mazet au lendemain de la mort de Claude Duneton sur le blog « Le Petit Célinien », 22 mars 2012 [http://www.lepetitcelinien.com]
4. Préface de Claude Duneton à Céline au Danemark, 1945-1951 de David Alliot & François Marchetti, éditions du Rocher, 2008, pp. 9-13.
5. Signalons aussi ses préfaces au livre d’Éric Mazet & Pierre Pécastaing, Images d’exil. Louis-Ferdinand Céline 1945-1951 (Copenhague-Korsør (Du Lérot et La Sirène, 2004) et à la biographie de Gen Paul, un peintre maudit parmi les siens par Jacques Lambert (La Table ronde, 2007).
6. Bal à Korsör. Sur les traces de Louis-Ferdinand Céline, Grasset, Paris 1994, 122 p. Une deuxième édition a paru en 1996 dans « Le Livre de Poche » et fait l’objet, en 1999, d’une traduction danoise due à Svend Mogensen.
7. « Appelez-moi Ferdinand », montage illustré de textes de Céline (Guignol’s band et Nord) par Claude Duneton et Gérard Folin. Voix : Georges Mordillat et Jean-Pierre Sentier. Comédien : Jules Firmin Waroux. Antenne 2, 16 avril 1980.

La revue de presse de Pierre Jovanovic

La revue de presse de Pierre Jovanovic

Ex: http://www.jovanovic.com/

JP MORGAN: 1) LE REMAKE DE LA LTCM
du 14 au 18 mai 2012 : Oyez oyez lectrices, lecteurs, une violente attaque sur le donjon de la Morgan va accélerer le processus de désintégration progressive des marchés financiers, grâce à la folie furieuse de Jamie Dimon qui a laissé ses traders prendre des positions totalement folles via des credit default swaps sur des... credit default swaps (autrement dit des CDS dit "synthétiques"). L'action a déjà perdu presque 10% soit 14 milliards de dollars en valeur boursière. Le Telegraph a même écrit: "JP Morgan's 2bn loss was an accident waiting to happen. Senior executives at JP Morgan were given repeated warnings about the controversial unit responsible for a shock 2bn trading loss at the bank, it can be disclosed.".La valse des permutations de paiements à déjà coûté à la banque la modeste somme de 2 milliards qui pourrait monter à 10 milliards pour une raison très simple, tous les autres traders savent maintenant que la JP Morgan est blessée.

Les requins de Wall Street vont donc s'acharner sur la bête blessée pour en tirer le plus grand profit. En effet, ces 2 milliards ont simplement changé de mains :-) Les autres banquiers, comme les politiques, ne lui feront plus de cadeaux. Ni de crédit. La Morgan a refait l'erreur de la LTCM: une fois que les autres savent ce que vous faites et connaissent vos positions, ils vont vous pousser dans les cordes et vous mettre KO par triangulation de tirs groupés de mortiers et autre artilleries lourdes financières. Et tout en vous jouant à la baisse. A Park Avenue, ils ont tous mis leurs casques lourds. La bataille pour liquider les positions actuelles de Bruno Iksil va être épique. Comme le note un fin observateur, "s'ils le font, ils sont foutus, s'ils ne le font pas, ils seront blâmés". Une situation vraiment impossible. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
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JP MORGAN: 2) LES DEGRADATIONS DES AGENCES
du 14 au 18 mai 2012 : Elles ont été immédiates. Reuters a titré: "JPMorgan's 2 billion loss hits shares, credit, image". Bong. Non seulement la Morgan a déjà perdu 2 milliards, mais en plus, le jour d'après, la banque a été dégradée dans son intégralité par les agences Standard and Poors et Fitch, cette dernière ayant estimé que la banque a eu ces pertes parce qu'elle n'avait pas eu assez de liquidités pour tenir. Cette dégradation implique que la Morgan SERA OBLIGEE DE POSTER DES CETTE SEMAINE AU MOINS 10 MILLIARDS DE DOLLARS DE GARANTIES POUR TOUS SES ENGAGEMENTS. Rien que la Morgan Stanley Bank, plus petite, si elle est encore dégradée de deux crans, sera obligée de poster elle aussi 10 milliards de dollars de garanties à ses contre-parties. CQFD. La question qui demeure: jusqu'à quelle somme la Morgan est "too big to fail"? Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
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JP MORGAN: 3) L'AVENIR DE JAMIE DIMON
du 14 au 18 mai 2012 : Jamie Dimon peut remercier sa directrice du risque, Ina Drew (elle surveillait Bruno Iksil - salaires annuels: environ 15 millions de dollars par an, lire ici Bloomberg), Javier Martin-Artajo et Achilles Macris (ça ne s'invente pas, le talon d'achille, on y est!!!) qui ont laissé cette situation dégénérer... Mais tout le monde sait que leur situation a dégénéré depuis bien plus longtemps et que, comme Kerviel, ils ont toujours pensé que tout allait se remettre en place très vite et que leurs pertes allaient cesser. Las, les électeurs en Grèce ont fini par ruiner leurs plans et par ricochet leurs positions suicidaires... Et comme Dimon se bat depuis 2 ans contre la régulation (voir plus bas), eh bien là il vient de perdre le crédit que tous les politiques (Obama, sénateurs, etc.) lui accordaient un peu partout dans le monde. Ils vont se déchaîner et sans doute imposer cette fois la fameuse taxe Tobin sur les transactions financières. Dimon ne pourra plus se présenter comme le chevalier blanc de la haute finance... Il était le dernier banquier debout : - ) Il vient de poser un genou à terre.

Sachez aussi que toutes les autres méga-banques ont des positions semblables, et qu'on les verra exploser elles aussi, les unes après les autres, en fait à chaque élection dans un pays européen en colère... Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
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JP MORGAN: 4) L'ETRANGE BALLET DES "EX" MORGAN
du 14 au 18 mai 2012 : Dans le livre Blythe Masters, j'avais donné la liste de tous ceux et celles qui avaient travaillé dans son équipe et qui avaient diffusé les CDS dans les autres banques. Cela ne vous surprendra donc pas de découvrir (via Bloomberg, NYT, WSJ, etc.,) que parmi les fonds qui ont pris des positions opposées à celle de Bruno Iksil, on trouve des ex de la JP Morgan!!!

Blue Mountain, hedge funds (à côté du siège de la JPM) de 7 milliards, a été lancé par un Andrew Feldstien et Jeremy Barnum, deux ex de l'équipe.


Bluecrest lancé par un ex Morgan, Michael Platt.


CQS Capital du fameux Michael Hintze, décoré par Benoît XVI, si, si, a joué contre la Morgan.


Lucidus Capital un fonds londonien peu connu.


Hutchin Hill avec David Gulkowitz, un quant new yorkais.

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L'ARNAQUE DE L'EXTREME GAUCHE: EN FRANCE COMME EN GRECE !
du 14 au 18 mai 2012 : Ozzo nous montre dans cet article d'Europegrece que "l'extrême-gauche grecque veut davantage d'immigration" exactement comme le Front de Gauche, pour qui l'avenir de la France passe par une immigration de masse. Même par temps de crise économique massive, quand le chômage est au plus haut? C'est grâce à eux que les Grecs votent pour l'Aube Dorée. Et rien ne vous dit qu'on ne verra pas émerger en France un parti similaire, à côté duquel Marine Le Pen apparaîtra comme une gentille sympathisante du Parti Socialiste...

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CA Y EST, C'EST L'EXODE VERS L'ANGLETERRE...
du 14 au 18 mai 2012 : Les riches quittent la Hollande de l'Ouest, ie, la France. C'est ce que nous apprend le Telegraph, et c'est du sérieux. Les classes moyennes, elles, restent en France, et vont se faire saigner par la prochaine hausse, inévitable, des impôts pour payer l'embauche de 60.000 fonctionnaires. "High earners say au revoir to France As summer draws near, thoughts of the well-heeled Parisian turn to Le Grand Départ". On vient simplement d'apprendre que cette décision (super-taxe) prise par Hollande est due à la concurrence que lui faisait Melenchon. Comme quoi, Hollande n'avait rien dans son programme. Heureusement que Melenchon est là pour lui souffler dans les oreilles. Les agents immobiliers anglais vont lui dresser une statue... Lire ici l'article de Emma Rowley, Anna White et Helia Ebrahimi. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
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MELENCHON, NOTRE NOUVEAU DICTATEUR
du 14 au 18 mai 2012 : Samedi, j'ai vu par hasard le discours de Melenchon en direct. Clairement, sa décision montre qu'il ne peut plus se passer des caméras. Il faut dire que c'est une drogue nécéssaire à tout politique qui se respecte. J'aime bien le personnage, mais comme beaucoup (y compris Laurent Ruquier!!!), je n'ai pas compris son obsession de ne parler que de Marine le Pen... Et ce qui m'a bien fait rire, c'est que maintenant Melenchon prend des postures (se mettre de profil à gauche et à droite avec l'index levé bien haut, poings et coudes levés, jeu d'épaules, poings dressés, la bouche, etc.) qui rappellent furieusement des personnages des années 30. J'ai regardé du coup les discours de Lénine, Mussolini et d'Hitler, et c'est assez clair, ses postures viennent de là : -) Allez Jean-Luc, on veut tous vous voir à Hénin Beaumont face à Marine. Vous êtes la nouvelle idole tv car visuellement, vous nous rappellez trop de personnages historiques (ainsi que Charlie Chaplin dans le Dictateur). Sans doute que vous allez, vous aussi, devenir historique :-)

Regardez bien sa conférence, allez directement à 15 minutes (ou 21 minutes), et observez bien sa gestuelle, c'est assez fabuleux. C'est sûr, Melenchon va vraiment faire führer. Vive les législatives, on veut la suite. Quelqu'un peut-il le doubler en allemand ou en italien?

 

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LE QUATAR A ACHETE UNE ILE GRECQUE + CARLOS SLIM
du 14 au 18 mai 2012 : Ben oui, ca y est, l'Etat grec a commencé la grande braderie. Claire Valdini a révélé dans Arabian Business que "Qatar royal buys Greek island ... A member of Qatar's royal family has purchased a greek island for 5 million euros, according to a local report. The 1,236-acre island, named Oxia, was initially advertised by owners the Greek-Australian Stamoulis family for 6.9m Greek daily Ekathimerini reported, citing unnamed sources". La journaliste ajoute, ce que vous savez, que la troïka pousse la Grèce à tout privatiser...

Notez que les Quataris achètent dès que cela va mal... et justement ils ont aussi acheté la France, ce qui techniquement veut dire que notre pays est dans la même situation que la Grèce... Même le milliardaire Carlos Slim a commencé à racheter l'Europe, regardez: "Carlos Slim offered 3.4 billion dollars to increase his stake in ailing Dutch Telecom Royal KPN, sparking speculation that the world's richest man could start to snap up beaten-down European assets" (j'ai perdu le lien). Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
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L'INTERVIEW DE NIKOS MICHALIOKAS DANS ATHENES NEWS
du 14 au 18 mai 2012 : On en parle beaucoup, mais personne n'a daigné écouter ce que Michaloliakos, le chef de l'Aube dorée avait à dire... Coup de chance, je suis tombé dessus dans Athenes News, et clairement la lecture en vaut la peine. Constat, j'ai le sentiment d'avoir déjà entendu tout cela, il y a longtemps, en particulier chez... Georges Marchais! Lire ici A-News. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
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LES BANQUES KIDNAPPENT VOS DEPOTS...
du 14 au 18 mai 2012 : Du factuel d'un lecteur: "j'ai reçu au mois de Mai une grosse paie, que je pouvais voir crédité sur mon compte dès le 27 Avril; mais impossible de retirer de l'argent. Il est là, mais je ne peux faire aucune transaction avec. Pont du 1er mai oblige, j'attends le 2 mai pour retirer 400 euros dans mon agence de la XX à Carpentras (84) afin de pouvoir m'acheter une télé neuve.
Au distributeur, je suis limité à 300 euros par semaine. A cause de ça que je suis allé au guichet. Quelle ne fut pas ma surprise et ma colère quand la bonne femme au guichet m'a dit "désolé on ne donne plus d'argent liquide au guichet veuillez utiliser le distributeur". Ces banques sont de vraies pourritures, et comme vous le dites souvent cela va mal finir, si cela continue. De simple employés, ils seront "victimes" de la politique de leur banque, je sens que des agences vont bientôt brûler si rien ne change
". Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012

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LE PORTUGAL SUPPRIME LES JOURS FERIES !
du 14 au 18 mai 2012 : Eh oui, c'est la crise... "Le parlement portugais a adopté une loi pour supprimer quatre jours fériés dans l'année pour améliorer la compétitivité du pays". Ha ha ha... J'en ai eu mal au bide... Et plus la crise va s'aggraver, les Portugais supprimeront ensuite des jours dans l'année... On se retrouvera ainsi avec une année de 360 jours. Et ensuite ils supprimeront le dimanche... Je ne savais pas que les Portugais étaient drôles... ha ha ha au secours, lectrices, lecteurs, dites-moi que je ne suis pas en train de devenir fou !!! Lire ici le Figaro. Merci à tous les lecteurs portugais : -) Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012
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Kosovo : un centre de formation pour les opposants syriens à Vucitrn

Kosovo : un centre de formation pour les opposants syriens à Vucitrn

 
Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Kosovo : un centre de formation pour les opposants syriens à Vucitrn

Photo: RIA Novosti
     

« Les opposants serbes suivent une formation au Kosovo », confirme le journaliste militaire Milovan Drecun dans une interview accordée à la Voix de la Russie. Rappelons que depuis plusieurs jours les médias parlent des liens existant entre l’opposition syrienne et les autorités kosovares. Il s’agit, entre-autres, de former les terroristes dans un centre situé au Kosovo. Milovan Drecun a mené sa propre enquête.

« Lors de mon enquête demi-secrète que j’ai menée aux alentours de la ville de Vucitrn, j’ai vu de mes propres yeux plusieurs étrangers avec une peau brune du type syrien. Ils avaient des longues barbes que portent d’habitude les islamistes radicaux. Ces gens-là se promenaient librement dans les rues. Lorsque j’ai interrogé les Albanais locaux, ils m’ont expliqué que ces gens passaient pratiquement tout leur temps à l’Académie de la police du Kosovo. Celle-ci n’est pas un simple établissement de formation des policiers. Les enseignants qui y travaillent, faisaient partie, il y a plusieurs années seulement, des commandos britanniques SAS (Special Air Service). Je suis certain que l’Académie héberge un centre de formation pour les opposants étrangers, notamment pour les islamistes radicaux. La formation prend deux ou trois semaines en petits groupes. On leur y apprend à manipuler les explosifs et les différents types d’armes. Des membres du mouvement de moudjahid Abou Bekir Sidiq qui coopère étroitement avec Al-Qaïda, ont été repérés dans le centre. On y a également vu des membres du mouvement islamiste radical de la Macédoine qui s’apprêtent à aller en Syrie pour aider les opposants au régime du président en place ».

Selon Milovan Drecun, les résultats de son enquête ne furent pas une surprise pour lui.

« Le centre de formation à Vucitrn est directement supervisé par certains services secrets occidentaux, avant tout, britanniques et américains. Ils ont transformé l’Académie de la police en centre de formation des opposants syriens, avant tout, des islamistes radicaux parmi lesquels on trouve des membres d’Al-Qaïda venus des pays différents, en premier lieu, des pays de la région. Après cette formation, ils seront envoyés en Syrie pour y organiser des actes de sabotage et des attentats. C’est-à-dire qu’a été mis en place un camp où l’on forme les gens qui vont perpétrer des actes de violence en Syrie contre le président syrien et que ce camp est dirigé par les services secrets britanniques et américains. Il ne faut pas oublier qu’Hashim Tahci et Ramush Haradinaj sont des fantoches manipulés par Washington et Londres. Ils suivent à la lettre les directives reçues des représentants américains au Kosovo. Si leurs maîtres le souhaitent, ils feront tout pour aider l’opposition syrienne ».

dimanche, 20 mai 2012

Hollande et l’Otan, la continuité dans le changement

 

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Hollande et l’Otan, la continuité dans le changement

Léon Camus

Ex: http://mbm.hautetfort.com/

Le nouveau président français participera au sommet du G8 à Camp David les 18 et 19 mai puis à celui de l’Otan à Chicago, les 20 et 21. Un programme chargé mais qui devrait confirmer ce que chacun subodore : Hollande incarnera – avec brio on l’espère – « le Changement c’est maintenant », mais dans la continuité. L’annonce claironnée d’un retrait définitif d’Afghanistan devrait être en conséquence l’illustration magistrale de cette maxime… Car, quoiqu’il en dise, M. Hollande ne retirera pas le contingent français d’Afghanistan d’ici la fin de l’année, pour la bonne et simple raison qu’il ne le pourra pas. D’abord parce que cela est matériellement impossible, parce qu’a priori la préparation logistique d’une telle évacuation ne s’improvise pas 1 . Il faut affréter les avions gros porteurs que la France ne possède pas et pour ce faire « budgéter » l’évacuation. Qui plus est les Français ne seront pas autorisés à n’en faire qu’à leur tête : ils ne sont pas seuls, notamment ce ne sont pas eux qui décident en fonction de leurs humeurs ou de leurs caprices… dans le domaine de la guerre la réalité n’est pas escamotable derrière les pétitions de principe idéologiques, celles que l’échec sanctionne à tout coup !

Les forces hexagonales – plus ou moins 3500 hommes – occupent en effet une place déterminée dans un dispositif, lequel serait forcément remis en question dans sa totalité si un élément venait à en être retiré sans une soigneuse et longue planification préalable. De ce seul point de vue la France ne peut pas partir sauf à mettre en difficulté l’ensemble du dispositif de la Force internationale d’assistance et de sécurité - FIAS – conduite par l’Otan, sous commandement américain et sous couvert d’un mandat des Nations Unies. Une question cruciale d’ailleurs se pose, celle du nécessaire transfert des « responsabilités de sécurité » aux Afghans sans laquelle toute cette misérable guerre eut été totalement inutile. Or, dans la région de Surobi, la Kapisa, zone opérationnelle affectée à la France, représente un terrain particulièrement difficile à tenir, en raison notamment de sa grande complexité ethnique et tribale 2. Logiquement, ce transfert aurait dû avoir lieu dès l’été 2011, mais les Américains s’y sont catégoriquement opposés… et sans ménagement. En principe la décision en revient au gouvernement fantoche afghan, mais en principe seulement. Il a suffi que l’armée américaine rajoute une condition sine qua non - la présence d’un axe routier national dans le secteur, ici absent - pour décider que le retrait français n’était ni opportun ni faisable. Rompez !

Un retrait ni stratégiquement opportun ni techniquement faisable

Dans une telle occurrence, la France manquerait doublement à ses engagements et aux devoirs qu’elle s’est à elle-même imposée en tant qu’État membre de l’Organisation des Nations unies, et en tant que signataire du Pacte de l’Alliance Atlantique, traité fondateur de l’Organisation du même nom. Ce faisant Paris sortirait de la légalité et de la Communauté internationale 3. Est-ce seulement envisageable ?

Reste que nos politiques ne sont pas à ça près. Toutes les foucades et les coups de canif dans les traités sont toujours possibles. Au demeurant c’est avec beaucoup d’inconséquence que M. Hollande a pratiqué ici, à l’instar de son prédécesseur, la technique de l’effet d’annonce, se réservant d’éventuellement corriger le tir une fois installé dans les ors de la République. Cela augure pourtant mal de la suite des événements en ce que cela ouvre le bal quinquennal sur une duperie. Doit-on dire aussi que cela n’a pas été lancé en l’air, au cours de la campagne des présidentielles, par simple légèreté ?

M. Hollande est entouré de conseillers qui savent exactement de quoi il retourne. Le contraire n’est d’ailleurs pas imaginable et serait au final particulièrement inquiétant. Il est surprenant d’ailleurs qu’au cours de la campagne le candidat sortant et futur perdant n’ait pas relevé avec toute la vigueur nécessaire l’irréalisme du projet et de l’intention, lui qui en connaissait les ressorts cachés aux yeux de l’opinion ! Il est vrai que les questions extérieures, les crises en cours au Proche-Orient et en Asie centrale, les profondes mutations qui affectent de précaires équilibres internationaux, n’ont guère été évoquées tout au long d’une campagne électorale d’une consternante platitude… à l’image des deux compères qui se sont affrontés sans jamais franchir les limites de la bienséance consensuelle et surtout sans jamais aborder les questions de fond, celles qui engagent l’avenir d’une Nation ! De ce point de vue personne n’a noté le peu de distance séparant l’un de l’autre candidat, complices dans la sauvegarde d’un système fondé sur le mensonge par omission. Le silence n’est-il pas la meilleur façon de masquer les choses qui ne ce cas « n’existent pas » ?

Ni M. Hollande, ni M. Obama ne perdront la face

Inutile de dire que l’élection de M. Hollande a suscité de vives inquiétudes à Bruxelles siège de l’Otan. Vu de loin les socialistes français apparaissent soit comme des sauveurs (pour les Grecs par exemple ce qui est du plus haut comique), soit comme des croquemitaines. Il est vrai que les « riches » taxés à 75% au-delà d’un revenu de 1 million d’€ l’an, revêt une dimension surréaliste aux yeux du premier libéral (progressiste) américain venu pour lequel un imposition à 30% constitue une limite indépassable voire intransgressible.

Le Secrétaire américain adjoint à la Défense, à l’Europe et l’Otan, James Townsend a ainsi déclaré à propos des velléités françaises de départ précipité d’Afghanistan « J’ai parlé avec leur ministre de la défense Le Drian [il s’agit du shadow minister, la personnalité pressentie pour occuper le poste]. Ils se trouvent dans une situation avec laquelle beaucoup d’hommes politiques sont confrontés suite à une élection. Ils vont devoir gouverner. Ils vont se retrouver devant un sommet pour lequel beaucoup de travail a été accompli par les Alliés pour essayer de s’assurer que nous sommes tous unis sur la marche à suivre… Au sommet, nous ferons une déclaration relative à l’Afghanistan… Or le nouveau gouvernement français, au moment où il arrive au pouvoir, va devoir entrer dans un fleuve qui coule déjà… et l’Alliance veut s’assurer qu’une présence sera maintenue en continu après 2014 ». Le programme est clair, le plan est tracé et Hollande n’aura guère le loisir de discuter, il lui faudra, d’une façon ou d’une autre, obtempérer.

Gageons que dans ces conditions M. Hollande saura à Chicago se montrer accommodant et que le calendrier du retrait français sera aménagé de façon à concilier les divers intérêts et impératifs d’ordre stratégique, organisationnel, technique et politique qui entrent en ligne de compte… Dans cette perspective il est à parier qu’une fois de plus le départ des soldats français sera strictement calé sur le départ des GI’s américains dont l’annonce sera un puissant argument de campagne en vue d’une éventuelle réélection de l’actuel titulaire de la Maison-Blanche.

Un argument massue, en premier lieu parce que les dépenses induites par l’occupation de l’Afghanistan deviennent insupportables : en juillet dernier, soit en dix ans, il apparaissait que les États-Unis avaient gaspillé approximativement 320 milliards d’€. Et puis aujourd’hui, il s’agit de clore le plus en douceur possible ce nouveau chapitre désastreux de l’histoire militaire américaine… Au plan militaire disons-nous, parce que les bénéfices géopolitiques éventuels des dévastations afghanes ne se comptabilisent pas sur le court terme ! Finalement, parce qu’il est temps de clore ce théâtre d’opérations afin de pouvoir, le cas échéant, ouvrir d’autres fronts de guerre. L’Iran par exemple contre lequel l’offensive a été reportée d’une année sous la pression des états-majors tant israéliens qu’américains . 4

Quant à la France prise dans l’actuelle tourmente de la dette souveraine, elle se trouve confrontée aux mêmes difficultés financières que les États-Unis… Il y a un an, 27 000 militaires français étaient déployés à l’étranger, or le budget 2011 limitait à 640 millions d’€ les dépenses liées aux opérations extérieures. Budget qui en réalité aura certainement atteint le milliard d’€ en fin d’année. De cela évidemment, les finalistes de la course à la présidence se sont bien gardés de parler. On comprend mieux aussi pourquoi M. Hollande semble pressé de clore le peu reluisant épisode afghan qui aura causé la morts de 82 soldats en pure perte si l’on considère la récente offensive Taleb sur Kaboul… non en raison d’un prurit moral aigu, tout bonnement parce que la France n’en a plus les moyens.

L’agitation tient lieu d’action

Le 12 juillet 2011, emboîtant le pas au président Obama 5, M. Sarkozy annonçait à l’occasion d’une visite surprise à Kaboul le retrait accéléré des 4000 militaires français d’Afghanistan. Un quart devait être rapatriés avant la fin de 2012, le retrait définitif étant prévu en 2014. Presque un an plus tard ce sont toujours quelque 3500 hommes qui sont encore présents sur le sol afghan. M. Hollande fera-t-il mieux ? Rien n’est moins certain ! Au mieux il tiendra l’échéancier de M. Sarkozy – donc rien de nouveau – soit le rapatriement de 1300 hommes d’ici la fin de l’été 2012… Une procédure renouvelée d’alignement sur le désengagement Yankee que les Socialistes auraient eu du mal à désavouer puisque le PS s’était prononcé, en novembre 2010, lui aussi, pour un « retrait coordonné avec le désengagement américain ». Un plan américain d’évacuation (dicté a priori essentiellement par des considérations de fiasco militaire quasi intégral, un coût monstrueusement exorbitant et un refus grandissant de l’opinion publique américaine qui s’est moulé à bon escient sur des considérations de politique intérieure liée à l’élection présidentielle américaine de novembre 2012, tout autant que sur le calendrier politique français, ce qui convenait autant au candidat malheureux Sarkozy qu’au vainqueur Hollande à présent héritier de dispositions dont il n’hésitera pas à se prévaloir, n’en doutons pas.

Quant au retrait américain proprement dit il relève du grand art tout autant que du tour de passe-passe : M. Obama claironnait en juillet 2011 l’annonce du départ d’Afghanistan d’un premier contingent de 5000 GI’s sur cent mille (les derniers ne devant revenir au pays pas avant 2015)… Il fallait cependant voir dans cette amorce spectaculaire de reflux, à la fois un aveu de plate déconfiture et une habile manipulation : si effectivement à l’été 2012, 33 000 personnels sont censées avoir quitté les vallées de l’Hindou Koush, cela n’interviendra qu’après que le même Obama eut augmenté en décembre 2009 les effectifs américains basés en Afghanistan de quelque 30 000 hommes. Retrait claironné et conçu bien évidemment pour son rendement électoral basé sur un principe analogue à celui des soldes : les prix augmentent au préalable afin de rendre plus alléchant le rabais ensuite consenti 6.

Intérêts convergents Obama/Hollande

Ce pourquoi le Sommet de Chicago pourrait voir se préciser un nouveau calendrier de retrait coordonné entre les divers membres de l’Otan empêtrées dans une confrontation aussi asymétrique que sanglante, rebaptisée pour les besoins de la cause « assistance et sécurité » ! Une telle annonce permettrait à n’en pas douter au président Démocrate américain de redorer un blason que l’exécution extra judiciaire d’un pseudo Ben Laden n’est pas parvenue à faire mieux briller. Mais jusqu’où pourra-t-il également aller au-delà de l’effet d’annonce ?

Notons que par une certaine ironie de l’histoire, les prétentions du président français à s’affranchir de toutes règles de bonne conduite internationale (mandat des Nations Unies oblige : lorsque l’on accepte une mission de paix et de stabilisation l’on est présumé aller jusqu’au bout, non ?) et du respect des traités, pourrait servir à M. Obama de prétexte à hâter le mouvement tant le « fardeau de l’homme blanc » 7 se fait désormais politiquement écrasant (« mais qu’allaient-ils faire dans cette galère ? »). Cela avons-nous dit, pour redéployer éventuellement ses troupes sur d’autres fronts présentant un caractère d’urgence accrue : Iran, Syrie… Algérie peut-être si tout y bascule à nouveau comme en 1991 après des élections dont les résultats laissent assez perplexes.

Et puis plus une centaine de milliers de « contractors », personnels de sécurité et mercenaires de tous poils, occupent le terrain pour un certain temps encore. Au moins aussi longtemps que la manne financière issue de l’exportation massive d’héroïne perdurera. Et le flux n’est apparemment pas prêt de se tarir dans un pays devenu le premier État narcotrafiquant de la planète par l’ampleur de production (de 7 à 8000 Tonnes/an… à comparer au 180 T produites la dernière année d’existence – 2001 - de l’Émirat islamique afghan !).

Guerre de l’opium

Grâce à l’action civilisatrice de l’Otan sous la houlette de la démocratie universelle façon Wall Street, l’Afghanistan fournit à présent 90% de la production mondiale de produits opiacés qui, selon la version politiquement correcte, servirait exclusivement à financer la résistance afghane… en réalité et « accessoirement » les chefs de guerre et tribaux liés de l’actuel clan au pouvoir, celui des Karzaï ! Ce pourquoi, le 5 avril 2012, Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères dénonçait sans ambages le rôle de l’Otan dans le trafic d’héroïne en provenance d’Afghanistan… trafic causant en Russie plus de 30 000 décès l’an, tout en favorisant la pandémie sidaïque et en permettant au crime organisé de prospérer comme jamais.

Ce qu’établit formellement un rapport rendu public le 21oct. 2009, intitulé « Toxicomanie, criminalité et insurrection » de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC)… « L’opium afghan : une menace transnationale…[le rapport] décrit quelles conséquences dévastatrices les 900 tonnes d’opium et 375 tonnes d’héroïne sorties clandestinement d’Afghanistan chaque année ont en termes de santé et de sécurité dans les pays situés le long de la route des Balkans et de la route eurasienne en direction de l’Europe, de la Fédération de Russie, de l’Inde et de la Chine. Il y explique comment la drogue la plus meurtrière au monde a donné naissance à un marché d’une valeur de 65 milliards de dollars où s’approvisionnent 15 millions de toxicomanes, marché qui cause jusqu’à 100 000 décès par an, qui favorise la propagation du VIH à une vitesse encore jamais vue et qui, surtout, finance des groupes criminels, des insurgés et des terroristes. Environ 40 % de l’héroïne afghane (soit 150 tonnes) passe clandestinement au Pakistan, à peu près 30 % (105 tonnes) en République islamique d’Iran et 25 % (100 tonnes) en Asie centrale ».

Au sommet de l’Otan de Bucarest en 2008, le président Medvedev avait offert de remettre à disposition les lignes ferroviaires russes pour assurer le transport depuis ou vers l’Europe du matériel non militaire en provenance ou en direction d’Afghanistan. Le 5 avril 2012, Alexandre Grouchko, lequel devrait devenir dans les prochains jours le représentant permanent de la Russie auprès de l’Otan, déclarait donc dans un entretien à l’Agence de presse Ria Novosti que ce fret sera désormais régi par un nouveau Protocole en vertu duquel les convois de l’Otan pourront faire l’objet de fouilles approfondies par les services de sécurité russes affectés à la lutte contre les narcotrafics. Des dispositions qui ne devraient pas calmer le jeu Est-Ouest à l’heure où les tensions se révèlent particulièrement vives entre Washington et Moscou à propos de l’installation, en Europe orientale et en Mer Baltique, d’un système antimissile prétendument destiné à contrer une attaque balistique iranienne… mais perçu, à juste titre, comme un quasi casus belli, par le président Poutine et ses conseillers militaires.

La Russie a déjà par le passé et à plusieurs reprises dénoncé le rôle de l’Otan, notamment en présentant le dossier au Conseil de Sécurité, dans le trafic d’héroïne, sachant que 193 000 hectares dévolus à la culture du pavot sont situés à 92 % dans les zones contrôlées par les forces du Pacte atlantique ! On comprendra à ce titre que Vladimir Poutine regarde son pays comme cible d’une authentique « agression par l’héroïne », autrement dit une version actualisé des « Guerres de l’opium » que les Britanniques livrèrent à la chine des Qing au milieu du XIXe siècle, et entend agir et réagir en conséquence…

Afghanistan nouveau Vietnam ?

On jugera à l’aune des informations qui viennent d’être données ci-dessus, la déclaration, le 24 janvier, du général allemand Carsten Jocobson, porte-parole de l’Otan pour l’Afghanistan, soulignant le « succès remarquable » obtenu par les troupes d’occupation au cours de l’année 2011.

Pourtant, à titre indicatif, en tant que « marqueur » de ce tonitruant « succès », les chiffres afférents aux décès de soldats (fournis par l’Onu elle-même) font état d’une hausse de 39% des incidents armés en 2011, alors que les insurgés se montrent de plus en plus capables de monter des coups d’éclat, comme l’attaque à Kaboul de l’ambassade américaine. À telle enseigne que l’Otan a semble-t-il retiré ses officiers des ministères afghans. La haine des uniformes étrangers paraît à présent rassembler et unir le peuple afghan. Quant à la nouvelle armée afghane, elle se sent trahie par la précipitation - devenue sensible - à vouloir partir de leurs bons alliés, faisant que les désertions maintenant se multiplient…

Succès si remarquable que l’on se bouscule désormais au portillon pour évacuer un pays intenable où les forces afghanes formées par les occidentaux, retournent de plus en plus fréquemment leurs armes contre leurs supposés sauveurs fourriers de la démocratie et de la libération de la Femme ! Ainsi, depuis le début 2012, 17 soldats de l’Otan ont en effet été exécutés par des policiers ou des soldats afghans 8. Assassinats qui sont devenus une menace aussi importante que les attentats suicides ou les bombes improvisées. En près de trois mois ces actes représentent 20% des pertes. Le 20 janvier dernier ce sont quatre soldats français qui trouvent la mort sous les coups d’un déserteur. Le 26 mars un officier afghan abat deux soldats à l’entrée d’une base. Le 6 mai un soldat de l’Otan était tué par un individu portant l’uniforme afghan, une semaine auparavant, dans la province de Kandahar, un agent des forces spéciales afghanes retournait son arme contre ses alliés, tuant un soldat américain, deux militaires afghans et un interprète… En dépit de ses 130000 soldats, l’Isaf associée aux troupes de l’Opération « Liberté immuable » spécifiquement américaine, rencontre à l’évidence un franc et « remarquable succès »… auquel l’histoire devra associer M. Sarkozy et son « suppléant » M. Hollande, lesquels auront bien mérité de l’internationale des marchands de mort, narcomafias, industries de l’armement, mercenariat en tout genre !

Dans un tel contexte, les Américains pourront-ils tenir encore longtemps sans dévoiler totalement au monde l’ampleur de leur échec ? Auront-ils le loisir d’évacuer leurs troupes en bon ordre. Les morts se multiplient au sein des forces de l’Otan et de leurs supplétifs afghans à telle enseigne que les statistiques sérieuses et exhaustives sont introuvables. Aucune publicité n’est faite relatives aux pertes coalisées et pour cause. Nous sommes loin des décomptes macabres et bidouillés qu’égrènent mécaniquement les communiqués de presse ayant trait à la Syrie : l’on sait apparemment mieux ce qui se passe chez les autres que chez soi !

Notes

(1) Ce sont 1500 conteneurs et 1200 véhicules dont quelque 500 blindés lourds ainsi que 14 hélicoptères qui doivent être rapatriés en France. Les forces françaises doivent en outre compter avec un dispositif logistique engorgé par le retour au pays de 23000 soldats américains d’ici fin septembre.

(2) De ce point un départ français rapide de Kapisa est jugé comme extrêmement problématique et risqué en raison d’un fort aléatoire transfert d’autorité à des forces afghanes éminemment fragiles dans une province caractérisée par son instabilité. En tout état de cause, la mise en œuvre de la « transition » en Kapisa, devrait prendre au minimum 18 mois pendant lesquels la coalition devra épauler les forces afghanes. La Kapisa, à 2 heures de la capitale, constitue « l’axe naturel de contournement de Kaboul sur lequel se rencontre une forte présence de trafiquants et de talibans »… mosaïque ethnique, c’est en vérité « un coupe-gorge… une zone quasi contrôlable ». En avril 2012, le général Emam Nazar, commandant de la 3e brigade de l’Armée afghane, évaluait à 800 le nombre d’insurgés présents en Kapisa, parmi lesquels de nombreux moudjahidin étrangers, « pakistanais et arabes ».

(3) Le Monde 10 mai. Philip Gordon responsable de l’Europe au département d’État est venu recadrer à Paris M. Hollande et son équipe diplomatique, avec pour unique préoccupation l’Afghanistan et le sommet de l’Otan à Chicago, rappelant de manière brutale devant la Commission des affaires étrangères du Sénat, le principe adopté au Sommet de Lisbonne « in together, out together »… une rupture unilatérale avec les engagements de l’Alliance est donc totalement hors de question. « Notre principe de base a été ensemble dedans, ensemble dehors. A Lisbonne, l’Alliance entière et l’ISAF entière ont décidé conjointement que les troupes devraient rester et accomplir leur mission jusqu’à la fin de 2014 ».

(4) Dans les colonnes du quotidien progressiste israélien Haaretz, le 29 avril 2012, l’ancien directeur du Shin Bet, le contre-espionnage hébreu, Yuval Diskin montait au créneau contre le bellicisme affiché du Premier ministre Netanyahu et de son ministre de la Guerre, Ehud Barak, déclarant n’avoir aucune « confiance dans les dirigeants actuels » incapables à ses yeux « de gérer un événement aussi majeur qu’une guerre régionale ou un conflit contre l’Iran…Je ne crois ni au Premier ministre, ni au ministre de la Défense. Je n’ai surtout pas confiance dans une direction politique susceptible de prendre des décisions sur des présupposés messianique ». Propos appuyés par Meir Dagan, également directeur retraité, mais du Mossad, ce dernier faisait également écho au chef d’état-major, Benny Gantz, celui-ci étant allé jusqu’à dire que l’Iran ne cherchait pas à se doter de l’arme atomique [AFP 25 avril 2012]… « Si le guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei le veut, son pays ira de l’avant dans l’acquisition de la bombe atomique, mais la décision doit être prise en premier ». Quant au “messianisme “ de certains dirigeants israéliens dénoncé par une hiérarchie militaire (laquelle semble dotée d’un sens des réalité très supérieur à celui des politiques), il a de quoi laisser songeur : le 27 janvier 2010, lors du 65e anniversaire de l’arrivée fortuites des troupes soviétiques au camp d’Auschwitz, M. Netanyahou déclarant accomplie la prophétie contenue au chapitre 37 du livre d’Ézéchiel, laissait entendre que les annonces des chapitres 38 et 39 restaient à accomplir… à savoir l’assomption du Peuple élu à l’issue d’une guerre sans laquelle l’arrivée si attendue du « Messie » ne pourrait intervenir. http://www.mfa.gov.il/MFA/Governmen....

(5) 11 Juin 2011. Deux heures après les déclarations du président Obama sur le retrait des troupes d’Afghanistan, l’Élysée annonçait que le France « engagera un retrait progressif de renforts envoyés en Afghanistan, de manière proportionnelle et dans un calendrier comparable au retrait des renforts américains ». On remarquera que le document accessible sur le site de la présidence française n’est pas datée et reste introuvable dans la nomenclature de communiqués. http://www.elysee.fr/president/les-.... M. Sarkozy ayant quadruplé les effectifs français pour atteindre 4000 hommes, la mort de 4 soldats français le 20 janvier 2012, avait une fois de plus relancé la question d’un retrait anticipé… au mieux fin 2013, au lieu de 2014 comme prévu par l’Otan.

(6) On relira utilement l’article de L. Camus « Afghanistan : la débâcle américaine » publié par Médiapart le 13 juillet 2011 ://blogs.mediapart.fr/blog/kafur-altundag/130711/afghanistan-la-debacle-americaine

(7) Poème de l’écrivain britanno-franc-maçon Rudyard Kipling publié la première fois en février 1899 avec pour sous-titre « Les États-Unis et les îles Philippines ». Une exaltation sans équivoque de l’empire en marche vers la conquête mondiale sous couvert – déjà – de « libération » des peuples.

(8) 22 victimes en 2011. Un rapport officiel du Pentagone (mai 2011 - publié en juin 2011 par le Wall Street Journal), présente ces « incidents » comme des « actes isolés », commis par des taliban infiltrés, des déséquilibrés ou des islamistes radicaux. Entre mai 2007 et mai 2011, sur l’ensemble du territoire afghan, ce sont au moins 58 personnels des armées occidentales qui ont trouvé la mort dans 26 attaques de soldats ou de policiers afghans soit 6 % de la totalité des pertes de coalition pendant cette même période. Le rapport précise cependant que ces attaques sont le symptôme le plus visible d’un mal plus profond lié à la « crise de confiance » et à « l’incompatibilité culturelle » existant entre les forces de sécurité afghanes et leurs homologues américaines.

La Turchia minaccia rappresaglie contro chi coopera con Cipro

La Turchia minaccia rappresaglie contro chi coopera con Cipro

Il governo di Amkara vuole mantenere il controllo sulla parte settentrionale dell’isola e garantirsi anche quello sulle risorse energetiche

Andrea Perrone

Ankara minaccia chi coopera con Nicosia.
Il ministero degli Esteri turco ha chiesto ai consorzi partecipanti a una gara d’appalto per le prospezioni di idrocarburi sui fondali al largo della Repubblica greca di Cipro di ritirarsi, se non vogliono essere esclusi da ogni progetto energetico in Turchia. “Invitiamo i Paesi e le compagnie petrolifere interessati a comportarsi con buon senso, rinunciando a ogni attività in questa zona di mare all’origine delle divergenze legate alla questione cipriota, ritirandosi dalla gara d'appalto in questione”, è scritto in un comunicato del ministero.
Secondo il ministero, le società saranno ritenute “responsabili” della tensioni che potrebbero sorgere nella regione se avvieranno una cooperazione con il governo greco-cipriota “in spregio dei diritti dei turchi-ciprioti”. “Diritti” questi, o presunti tali, nati dopo aver calpestato quelli dei greco-ciprioti, legittimi proprietari delle terre invase quasi quarant’anni fa, nel lontano 1974 quando Ankara prese il controllo manu militari della parte settentrionale dell’isola. “Sarà escluso comprendere le compagnie che avranno cooperato con l’amministrazione cipriota greca nei progetti energetici futuri in Turchia”, ha proseguito il comunicato. La Repubblica di Cipro greca, membro dell’Ue, ma non riconosciuta dalla Turchia, ha annunciato venerdì che 15 società e consorzio hanno presentato offerte su 12 blocchi di esplorazione e sviluppo di petrolio e gas al largo dell’isola del Mediterraneo orientale. La Turchia ha espresso più volte la sua opposizione a queste esplorazioni, che ritiene “illegali”. Attualmente Ankara è l’unica capitale a riconoscere la Repubblica turca di Cipro nord e finora i tentativi di pacificazione e i progetti di creare uno Stato federale non ha sortito alcun effetto, perché i greco-ciprioti non intendono rinunciare ai loro diritti e alle loro proprietà perduta con l’invasione dell’area settentrionale dell’isola.
Per quanto riguarda invece il contendere sulle risorse energetiche tutto ha avuto inizio alla fine dicembre 2011, quando la major statunitense Noble Energy Inc. incaricata dal governo di Nicosia di fare delle esplorazioni nelle sue acque territoriali, aveva annunciato che il giacimento al largo delle coste di Cipro poteva contenere 8 miliardi di metri cubi di gas naturale. Ai primi di aprile del 2012 si è così svolto il secondo turno per l’assegnazione delle licenze per la prospezione nelle acque cipriote che ha attirato l’interesse – senza precedenti – di oltre 70 aziende internazionali fra cui molte statunitensi, israeliane, cinesi e russe. Le ricerche messe in campo da Nicosia avevano provocato la collera di Ankara, che le aveva giudicate illegali e che per tutta risposta ha iniziato le sue prospezioni nelle acque che considera pertinenti alla parte nord di Cipro, quella occupata nel 1974. Da fine aprile, poi, la società petrolifera statale turca Tpao ha iniziato le sue prospezioni nell’area off-shore di Gazi Magusa alla ricerca di giacimenti di petrolio e gas naturale. Ora la società petrolifera turca ha poi siglato un accordo con la major petrolifera anglo-olandese Shell per l’esplorazione del Mediterraneo nel sud della Turchia e queste le nuove prospezioni rischiano di aggravare ulteriormente le tensioni con Cipro e l’Unione europea, che nonostante tutto continua a sperare nell’ingresso della Turchia nel club dei Ventisette. E per questo nel contenzioso è intervenuta per l’ennesima volta l’Ue, che con un comunicato del commissario all’Allargamento, Stefan Fuele, ha espresso il suo appoggio ai greco-ciprioti e quindi al legittimo governo di Nicosia, affermando che la Repubblica di Cipro “ha il diritto di condurre esplorazioni di gas e petrolio nel Mediterraneo, nonostante le minacce turche” e sottolineando che l’Unione europea riconosce i diritti sovrani di tutti gli Stati membri. Belle parole, ma intanto Ankara continua a fare quel che vuole sapendo che le lobby euro-atlantiche sono dalla sua parte.  


19 Maggio 2012 12:00:00 - http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=14969

Zuerst Magazin: Interview mit Alexandr Dugin

Zuerst Magazin: Interview mit Alexandr Dugin

ex: http://www.zuerst.de/

Aleksandr-Dughin-Alexandr-Dugin-Badescu-Roncea-ro-Ziaristi-Online-ro.jpgHerr Dugin, Rußland wird seit Monaten mit einem Trommelfeuer westlicher Kritik überzogen – vor allem nach der Wiederwahl Wladimir Putins zum Präsidenten der Russischen Föderation. Politiker und Medien behaupten, die Wahlen seien gefälscht gewesen, Putin sei kein Demokrat und verletze die Menschenrechte…

Dugin: Wladimir Putin gehört wohl zu den wirklichen Größen in der internationalen Politik. Seine Politik ist zudem sehr speziell, das mögen viele Politiker und Journalisten im Westen vielleicht nicht verstehen. Einerseits handelt es sich bei Putin um einen liberalen, durchaus pro-westlichen Politiker, andererseits ist er ein starker Verfechter der russischen Souveränität und Unabhängigkeit. So tritt er gegenüber den USA und ihrer geopolitischen Interessen stark auf. Er ist also gleichzeitig liberal-demokratisch und souveränistisch. Putin ist zudem ein absoluter politischer Realist und kein Phantast. Putin wäre eigentlich der perfekte Partner für jedes westliche Land, welches sich ebenfalls der Souveränität einen so hohen Stellenwert einräumt. Aber der Westen hat längst dem politischen Realismus eine Absage erteilt.

Wie meinen Sie das?

Dugin: Sehen Sie, der Westen glaubt heute doch, daß alle liberalen Demokratien unter Aufgabe ihrer Souveränität zu einer Art Supernation unter US-Führung verschmelzen sollen. Das ist doch die Idee der Globalisierung. Doch das ist mit Wladimir Putin nicht zu machen, er wehrt sich dagegen und verteidigt die russische Souveränität. Zudem erkennt er nicht den Hegemonialanspruch der USA an. Das ist der wahre Grund, weshalb er aus dem Westen so scharf attackiert und dämonisiert wird. Und das ist auch der Grund, weshalb der Westen so massiv die Opposition in Rußland unterstützt – es geht um Einfluß und westliche Hegemonie.

Macht Putin also Ihrer Ansicht nach alles richtig?

Dugin: Natürlich nicht. Fehler wurden beispielsweise bei den vergangenen Parlamentswahlen gemacht. Diese waren nicht so transparent, wie sie hätten sein sollen und müssen.

Die westliche Kritik richtete sich aber vor allem auf die Präsidentenwahlen…

Dugin: Da war ja genau das Gegenteil der Fall: Diese Wahlen waren sehr transparent. Die große Mehrheit der Wähler unterstützt nun einmal Putin, auch wenn es der Westen nicht verstehen kann oder will. Nur eine Minderheit, die pro-amerikanisch, ultra-liberal und anti-souveränistisch eingestellt ist, wurde vom Ausland unterstützt, damit sie Putin angreift. Darum geht es. Sehen Sie, Putin kann in der Innenpolitik gut oder schlecht sein, das spielt für den Westen keine Rolle. Sein Eintreten für die Souveränität – und nicht nur für die von Rußland – sowie für eine multipolare Welt macht ihn zum Angriffsziel des Westens.

Auch die Ukraine ist schweren medialen Angriffen aus dem Westen ausgesetzt. Vor allem die Inhaftierung von Julia Timoschekow wird kritisiert. Geht es dort um die gleichen Dinge wie in Rußland?

Dugin: Die Situation in der Ukraine ist eine völlig andere, obgleich die Kritik aus dem Westen ebenfalls auf die Souveränität des Landes abzielt.

Der ukrainische Präsident Wiktor Janukowytsch gilt in den etablierten westlichen Medien als „pro-russisch“…

Dugin: Das ist aber falsch. Janukowytsch versucht das politische Gleichgewicht zwischen Rußland und der Europäischen Union zu halten. Natürlich ist er nicht so pro-westlich, wie es Timoschenkow war. Aber was den Westen stört, ist daß Janukowytsch sich wieder an Rußland angenähert hat. Das widerspricht den transatlantischen Interessen. Julia Timoschenkow hingegen ist heute ein Symbol für die sogenannte „Orangene Revolution“ – die vom Westen materiell und ideologisch unterstützt wurde - in der Ukraine. Im Westen gilt sie deswegen als Heldin.

Vor allem die Haftbedingungen von Julia Timoschenkow stehen in der Kritik. Es ist die Rede davon, daß diese einen schweren Verstoß gegen die Menschenrechte darstellen…

Dugin: Der Begriff der Menschenrechte wird vom Westen immer wieder gerne dafür genutzt, um auf mißliebige Regierungen Einfluß auszuüben. Spricht man über Hegemonie und Interessen, hat man für seine Politik weniger Unterstützung als wenn man über die Menschenrechte spricht. Das ist der Punkt.

Sie erwähnten die „Orangene Revolution“ in der Ukraine im Jahr 2004. Waren die Proteste und Demonstrationen gegen Putin in Moskau vor einigen Wochen ebenfalls ein Versuch einer solchen „Farbrevolution“?

Dugin: Absolut.

Warum erst jetzt und nicht schon früher?

Dugin: Das Timing ist sehr interessant. Und es gibt dafür eine sehr einfache Erklärung. Präsident Dmitri Medwedew wurde vom Westen als eine Art zweiter Gorbatschow betrachtet. Die Hoffnung des Westens war, daß Medwedew in einer zweiten Amtszeit als Präsident entscheidende ultra-liberale Reformen umsetzen würde und sich der EU und den USA annähern. Als aber Medwedew erklärte, er werde das Präsidentenamt für Putin freimachen und stattdessen wieder Regierungschef werden, war das der Start für die „Revolution“ in Rußland.

Die Proteste und Demonstrationen richteten sich doch angeblich gegen die mutmaßlichen Wahlfälschungen und gegen die fehlende Transparenz bei den Präsidentenwahlen…

Dugin: Nein, das ist Unsinn. Es ging einzig und allein darum, eine Rückkehr Wladimir Putin ins Präsidentenamt zu verhindern. Und wieder mischten dabei viele westlich beeinflußte Gruppen und Nichtregierungsorganisationen mit. Dabei wurde dieser Protest gegen Putin noch ausgeweitet, was durch die Mißerfolge Putins natürlich einfacher wurde. Er war vor allem in sozialen Belangen nicht sehr erfolgreich und es gibt nach wie vor große Probleme mit der Korruption im System Putins. Das sind tatsächliche Schwachpunkte seiner Politik. Aber nochmals: Die Revolte gegen Putin war und ist inspiriert und unterstützt von ausländischen Kräften und hat nichts mit diesen Schwachpunkten zu tun – es geht einzig und allein um Putins souveränistische Ausrichtung, die bekämpft werden soll.

Medwedew gilt als pro-westlich?

Dugin: Die russische Politik ist etwas komplizierter, als man im Westen allgemein annimmt. Lassen Sie es mich so erklären: Wir haben auf der einen Seite den Souveränisten und politischen Realisten Wladimir Putin, auf der anderen Seite sind die ultra-liberalen, vom Westen geförderten „Revolutionäre“ und Transatlantiker. Zwischen diesen beiden Positionen steht Medwedew. Übrigens spielen auch die Oligarchen wie beispielsweise Boris Abramowitsch Beresowski, der in London lebt, auf Seiten der ultra-liberalen Revolutionäre eine wichtige Rolle.

In diesem Zusammenhang wird auch immer wieder der inhaftierte Michail Chodorkowski genannt. In den westlichen Medien gilt er mittlerweile als eine Art liberaler, demokratischer Märtyrer. Wie sehen Sie das?

Dugin: Er steht für das organisierte Verbrechen in Rußland. Es ist kaum vorstellbar, daß ein Mann wie Chodorkowski in einem westlichen Land nicht in Haft säße. Er ist genauso kriminell wie die vielen anderen Oligarchen, die in sehr kurzer Zeit und sehr viel Geld gekommen sind.

Warum sitzen dann die anderen nicht im Gefängnis?

Dugin: Das ist wieder ein Kritikpunkt an Putin: Die Oligarchen, die ihm gegenüber loyal sind, sind auf freiem Fuß.

Was war Chodorkowskis Fehler?

Dugin: Chodorkowski machte sich zunehmend für pro-westliche Positionen stark, sprach sich unter anderem für eine starke Abrüstung der russischen Armee aus. Er unterstützte westlich-liberale Kräfte in Rußland. Für Chodorkowski war eine russische „Entwaffnung“ ein wichtiger Weg, das Land für die westlich-liberale Entwicklung zu öffnen. Unabhängigkeit und Souveränität sollten gegen eine größere Bindung an den Westen eingetauscht werden. Als reichster Mann Rußlands verkündete Chodorkowski sogar, er könne nicht nur Parlamente, sondern auch Wahlergebnisse kaufen. Chodorkowski ging sogar noch weiter: Er erpreßte Putin damit, daß er das größte Erdölunternehmen Rußlands „Jukos“ an die Amerikaner verkaufen würde.

Damit stand Chodorkowski also im Widerspruch zu Putin…

Dugin: Genau das ist der Punkt. Chodorkowski hat Putin quasi öffentlich den Krieg erklärt. Und Putin reagierte und ließ den Oligarchen vor Gericht stellen, wo er natürlich nicht wegen seiner politischen Ansichten, sondern wegen seiner Verbrechen verurteilt wurde. Für den Westen ist Chodorkowski natürlich ein Held. Denn er wollte es mit Putin aufnehmen und Rußland zum Teil des Westens machen. Daher behaupten nun verschiedene westliche Regierungen, Medien und NGOs, Chodorkowski sei ein politischer Häftling. Und genau das ist Unsinn. Kritik verdient aber die Tatsache, daß so viele andere Oligarchen bei uns noch immer frei herumlaufen, obwohl sie die gleichen Verbrechen begangen haben wie Chodorkowski. Diese sind nur deshalb frei, weil sie nicht gegen Putin agieren. Genau das ist die große Ungerechtigkeit und nicht die Haftstrafe Chodorkowskis.

Hat Putin bei Chodorkowskis sozusagen die Notbremse gezogen?

Dugin: Genau so kann man das sagen. Bevor Chodorkowskis die Möglichkeit hatte, die Kontrolle der wichtigsten Ressourcen Rußlands an das Ausland zu vergeben, hat ihn Putin gestoppt.

Sie sprechen von den pro-westlichen Gruppen und NGOs, die in Rußland die Putin-Gegner unterstützen und in der Ukraine, aber auch in Georgien die „bunten Revolutionen“ unterstützt haben. Wer steht hinter diesen Organisationen?

Dugin: Eine wichtige Rolle spielt hierbei der US-Milliardär George Soros, der über seine Stiftungen pro-westliche Gruppen in Rußland massiv unterstützt. Dazu kommen andere US-Stiftungen, wie beispielsweise „Freedom House“, die ihrerseits mit etwa 80 Prozent mit Geldern der US-Regierung finanziert wird. „Freedom House“ sorgt für die Verbreitung der Schrift The Politics of Nonviolent Action des US-Politologen Gene Sharp, auf die sich die Revolutionäre in der Ukraine explizit berufen. Viele andere Gruppen und Organisationen, teilweise direkt von der US-Regierung oder den europäischen Regierungen finanziert, engagieren sich in Rußland und in den Ländern der ehemaligen Sowjetunion. Es gibt es regelrechtes Netzwerk. Sie alle eint ein Ziel: die Destabilisierung Rußlands, damit das Land ein Teil des westlichen Systems wird.

Ist das eine neue Form des Krieges?

Dugin: So kann man das betrachten. Die bunten Revolutionen sind eine neue Form des Krieges gegen souveräne Staaten. Die Angriffe wirken auf allen Ebenen der Gesellschaft. In diesem neuen Krieg kämpft man nicht mit Kanonen, sondern mit Propaganda, Geld und weit verzweigten Netzwerken, mit denen man versucht, die Entscheidungszentren des Gegners lahmzulegen. Eine der wichtigsten Waffen dieses neuen Krieges ist der Begriff der „Menschenrechte“.

Herr Dugin, vielen Dank für das Gespräch.

samedi, 19 mai 2012

Contre la proportionnelle

Contre la proportionnelle

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Le 19 février 2012, lors d’une émission de « Méridien Zéro » consacrée à une « Histoire non-conformiste de l’élection présidentielle », Emmanuel Ratier critiqua la constitution de la Ve République, condamna le mode de scrutin majoritaire et en appela à l’établissement de la proportionnelle (1).

 

Dans le « camp national », il n’est pas le seul à la réclamer. À l’occasion des « clans de la presse » en première partie du « Libre-Journal de la Résistance française » sur Radio Courtoisie qu’Emmanuel Ratier anime un mercredi sur quatre, un autre de ses invités réguliers, Jérôme Bourbon, directeur du coruscant hebdomadaire Rivarol, défend lui aussi ce point de vue.

 

Il est exact que le scrutin majoritaire uninominal à deux tours déforme considérablement les résultats électoraux. Ainsi, aux élections législatives de juin prochain, il est très probable que le Front national n’ait que un, deux, voire aucun député, alors que sa présidente, Marine Le Pen, a recueilli à la présidentielle 6 421 426 suffrages (17,90 %). Dans le même temps, grâce à un accord électoral passé avec les socialistes, Europe Écologie – Les Verts peut espérer obtenir une trentaine de sièges malgré les 828 345 voix (2,31 %) de leur candidate, Éva Joly. Déjà, cinq ans plus tôt, François Bayrou, alors troisième homme de la présidentielle avec 18,57 % (6 820 119 voix), n’eut finalement que quatre députés !

 

Le scrutin majoritaire appliqué actuellement dans l’Hexagone crée de l’injustice politique et organise une réelle discrimination civique en rejetant des portions importantes du corps électoral. Tous les spécialistes des systèmes électoraux relèvent judicieusement que « cette injustice se double d’une certaine immoralité, dans la mesure où nombre de marchandages sont possibles à l’heure des désistements (2) ». Le scrutin proportionnel gomme ces travers et reflète le « corps des représentés, exprimant toutes les variétés, toutes les nuances physiques, idéologiques, économiques du corps social considéré (3) ». Mais, outre les problèmes arithmétiques de répartition des sièges entre les listes selon le plus fort reste, la plus forte moyenne, la méthode d’Hondt ou le quotient rectifié, la proportionnelle comporte de grands inconvénients tels que susciter l’instabilité ministérielle, favoriser des coalitions gouvernementales précaires et renforcer les partis politiques. Un peu comme leurs prédécesseurs ultra-royalistes sous la Seconde Restauration qui, à leur corps défendant, acclimatèrent en France le régime parlementaire anglomorphe alors qu’ils se présentaient en chantres de l’Ancien Régime (magnifique exemple d’hétérotélie historique), Emmanuel Ratier, Jérôme Bourbon et d’autres défendent avec passion le scrutin proportionnel afin que leur famille politique puisse être représentée à l’Assemblée nationale. Cependant, « il serait inexact de tenir le système proportionnel pour plus démocratique que d’autres, souligne Carl Schmitt. Les divisions qu’il introduit ne sont certes pas territoriales mais elles n’en traversent que plus fortement l’État entier (4) ».

 

Ce dysfonctionnement majeur a été perçu par un autre observateur attentif de l’Occident, Alexandre Soljénitsyne. De son exil forestier du Vermont, il soulignait que « les élections à la proportionnelle avec scrutin de liste renforcent exagérément le pouvoir des instances des partis, qui constituent les listes de candidats, l’avantage allant alors aux grands partis organisés (5) ». Du fait de son principe qui ne peut  concevoir que des listes, la proportionnelle avantage la partitocratie et la forme partisane avec une nette prédilection pour des candidats médiocres et serviles envers leur direction. Le révolutionnaire conservateur allemand et le dissident russe avaient compris que « ce sont […] les partis qui règnent au sein du Parlement en faisant et défaisant les majorités et les gouvernements sans tenir compte de l’opinion publique. Le régime des partis c’est également et surtout l’irresponsabilité des partis d’où la crise qu’ils provoquent dans le fonctionnement du régime parlementaire (6) ». Profondément partitocratique, la proportionnelle attise les coteries personnelles et attire les groupes de pression.

 

Il est néanmoins vrai qu’en France, le système partitocratique a su proliférer et s’implanter grâce au scrutin majoritaire. Est-ce pour autant une raison pour instituer une représentation proportionnelle ? Le raisonnement dans ces circonstances repose souvent sur une démonstration binaire et franchement manichéen. D’autres solutions existent pourtant au-delà des scrutins majoritaire à deux tours et proportionnel. Citons par exemple le vote préférentiel, le scrutin proportionnel à deux tours en vigueur aux élections municipales et régionales, le système proportionnel personnalisé allemand, le vote alternatif ou préférentiel appliqué en Australie ou le vote unique transférable en cours en Irlande et que les libéraux-démocrates britanniques ont tenté d’introduire sans succès à la Chambre des Communes. Ce mode de scrutin original assure à chaque parti « une représentation proportionnelle à sa force réelle et les électeurs ont élu les candidats de leur choix (7) ».

 

Mais tous ces systèmes électoraux entérinent l’existence des partis politiques. Or ce sont ces nuisances politiciennes qui perturbent par leur présence même l’ordre de la Cité. Ne faut-il pas dès lors envisager une alternative démocratique impartiale, c’est-à-dire sans la présence parasitaire et nocive de formations politiques, électorales ou politiciennes ? N’est-il pas temps de s’extraire des schémas vieillots, carrément obsolètes même, de la « représentation nationale » et d’abandonner le système représentatif ?

 

En effet, plutôt que de soutenir la proportionnelle, œuvrons en faveur d’une démocratie post-moderne. Ses fondements en seraient l’interdiction effective des partis politiques (comme en Iran), la généralisation de la pratique référendaire à chaque échelon administratif territorial avec des choix autres que les habituels « oui » ou « non » (des projets plutôt) – plus loin donc que la Suisse -, la révocation et le mandat impératif pour les magistrats (les exécutants gouvernementaux des décisions populaires), l’instauration du vote parental (8) et l’introduction massive du tirage au sort (embryon de clérocratie).

 

Imaginée par François Amanrich, président du Mouvement des clérocrates de France, la clérocratie est une solution d’avenir souhaitable dont les effets – hasardeux – seraient préférables à l’actuel système électif avec ses candidats pré-sélectionnés par les appareils militants pour leur obéissance, leur naïveté et leur avidité au gain (9). Les partis politiques ne servent à rien, faisons plutôt confiance aux aspirations du peuple incarné par ses citoyens. À la condition bien sûr qu’on entende par « citoyen » « l’enfant né de parents tous deux citoyens (10) ».


Georges Feltin-Tracol


Notes

1 : « Histoire non-conformiste de l’élection présidentielle » à « Méridien Zéro », le 19 février 2012, animée par le Lieutenant Sturm et Pascal G. Lassalle en compagnie d’Emmanuel Ratier et de Georges Feltin-Tracol. Le passage évoqué débute vers la vingt-cinquième minute.

2 : Jean-Marie Cotteret et Claude Emeri, Les systèmes électoraux, P.U.F., coll. « Que sais-je ? », n° 1382, Paris, 1983, p. 55.

3 : Id., p. 56.

4 : Carl Schmitt, Théorie de la Constitution, P.U.F., coll. « Léviathan », 1993, p. 378.

5 : Alexandre Soljénitsyne, Comment réaménager notre Russie ? Réflexions dans la mesure de mes forces, Fayard, Paris, 1990, p. 76.

6 : Gwénaël Le Brazidec, René Capitant, Carl Schmitt : crise et réforme du parlementarisme. De Weimar à la Cinquième République, L’Harmattan, coll. « Logiques juridiques », Paris, 1998, p. 133.

7 : Jean-Marie Cotteret et Claude Emeri, op. cit., p. 80.

8 : cf. Frederico Fubini et Danilo Taino, « Et si l’on accordait le droit de vote aux enfants ? », Corriere della Sera, repris dans Courrier international du 8 au 14 décembre 2011. Sur l’histoire du vote parental (ou familial), on peut se reporter – avec précaution car hostile à cette véritable idée d’avant-garde – à Jean-Yves Le Naour (avec Catherine Valenti), La famille doit voter. Le suffrage familial contre le vote individuel, Hachette, Paris, 2005. L’Autriche a abaissé le droit de vote à 16 ans et ces jeunes nouveaux électeurs apprécient beaucoup le parti populiste F.P.Ö.

9 : Le tirage au sort comme mode de désignation commence à être examiné avec attention par des juristes, des journalistes et des citoyens. Outre Georges Feltin-Tracol, « Plus loin que Simone Weil » et « La clérocratie comme alternative politique » dans Orientations rebelles (Les Éditions d’Héligoland, 2009) et Étienne Chouard (cf. son site <http://etienne.chouard.free.fr/> et son texte « Tirage au sort ou élection ? Démocratie ou aristocratie ? Qui est légitime pour faire ce choix de société ? Le peuple lui-même ou ses élus ? » repris par Polémia, le 29 avril 2012), un « grand » quotidien vespéral a évoqué cette idée révolutionnaire radicale à la fois traditionnelle et post-moderne dans ses pages intérieures : Pierre Barthélémy, « Et si on tirait au sort nos députés ? », Le Monde, 24 mars 2012, et Pierre Mercklé, « La démocratie au hasard », Le Monde, 28 avril 2012.

Dans son article d’improbablologie et en s’appuyant sur un modèle de calcul inspiré de la physique statistique, Pierre Barthélémy explique qu’une « Chambre aléatoire à 100 % est un échec retentissant. Certes, les projets de loi adoptés profitent tous au plus grand nombre, mais les 500 députés virtuels par ce modèle sont tellement indépendants les uns des autres que la plupart des textes n’obtiennent pas la majorité suffisante pour être votés ! Efficacité presque nulle ». Preuve rationnelle que la clérocratie est incompatible avec le système représentatif.

10 : Aristote, La politique, Vrin, introduit et traduit par J. Tricot, Paris,  1995, III, 2, p. 172.


 Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2530

 

Krantenkoppen Mei 2012 (1)

Krantenkoppen

Mei 2012 (1)

9 MAY: VICTORY DAY PARADE ON MOSCOW'S RED SQUARE.

http://www.youtube.com/watch?v=ryNzmstsakg&list=%2Fwatch%3Fv%3DryNzmstsakg&list=UUFU30dGHNhZ-hkh0R10LhLw&index=0&feature=plcp

DE NAVO IS IN CRISIS.

"De NAVO bevindt zich in een diepe crisis. (...) De economische crisis laat zich voelen. De NAVO-norm voor militaire bestedingen is 2% van het BNP. Bij de Europese NAVO-leden halen alleen Groot-Brittannië en Griekenland nog die drempel en de trend vertoont een dalende lijn. Maar er is meer aan de hand dan louter een gebrek aan middelen. De Koude Oorlog is ver verleden tijd en de angst om aangevallen te worden, ooit de primaire bestaansreden van het Westerse militaire bondgenootschap, is al lang verdwenen.

Nu blijkt dat de dure en onproductieve ISAF-missie in Afghanistan allesbehalve succesvol verloopt, verliest de NAVO ook haar legitimiteit als interventie-apparaat. Voor de gemiddelde Europeaan en Amerikaan is dit een ver-van-ons-bedshow geworden. De bondgenoten en hun partners houden in Afghanistan de knip op de beurs en zijn een race begonnen naar de nooduitgang.

(...) Een succes kan de Libië-operatie ook niet worden genoemd. Slechts 8 van de 28 NAVO-lidstaten waren bereid om aan deze oorlog te participeren. Weinig landen deelden het enthousiasme van Frankrijk en Groot-Brittannië om ten strijde te trekken. Duitsland toonde zijn ontevredenheid (...) door zijn troepen terug te trekken die in NAVO-verband in het Middellandse Zeegebied opereerden.

De bestaansreden van de NAVO is flinterdun geworden en de cohesie staat onder grote druk. Dat blijkt ook uit de grote meningsverschillen rond nucleaire wapens, die angstvallig binnenskamers worden gehouden. (...) Het is geen geheim dat niet alleen de bevolking, maar ook verschillende NAVO-regeringen daar helemaal anders over denken. Drie van de 5 landen die tactische atoombommen op hun grondgebied herbergen - België, Nederland en Duitsland - hebben al openlijk te kennen gegeven dat ze die bommen liever kwijt dan rijk zijn. Het gaat om militair nutteloos geworden relikwieën uit de Koude Oorlog. Duitsland, en op een omfloerste manier ook België, heeft de verwijdering ervan zelfs in het regeerakkoord geschreven. (...)

Tot overmaat van ramp zit nu ook het Europese rakettenschild in de problemen: grote vertragingen, stijgende kosten en 'kritische' technische problemen. Ook de Russische tegenkanting maakt veel Europeanen weinig enthousiast.

Samengevat: de NAVO kampt met een gebrek aan vijanden en aan middelen. Het is symbolisch dat twee derde van het geld voor de Chicago-top bijeengeraapt wordt bij privébedrijven. (...) Bij de bevolking zal dit alles uiteindelijk tot maar 1 conclusie leiden: de NAVO, weg ermee!"

http://www.dewereldmorgen.be/artikels/2012/05/11/de-navo-in-crisis

 

MOLDAVIE: UNE JEUNESSE 'ALTERNATIVE' MADE IN USA.

"Ils sont jeunes, créatifs, dynamiques, promeuvent la culture alternative dans une ancienne république soviétique et … sont financés par la CIA! (…)
Je m’étonne qu’un lieu réputé alternatif accueille ainsi des activités à visées commerciales. Mais apparemment, le fait que la soirée «underground» soit sponsorisée par une multinationale du thé ne dérange personne. (…) Les jeunes [sont] (…)pour la plupart d’étudiants qui ont entre 16 et 25 ans. J’aperçois un écran où défilent les noms des partenaires de la soirée. En plus d’Ahmad Tea, il y a «Kineters» et «Papergirl».
Papergirl, c’est l’organisation du jeune (…) qui s’occupe des ateliers artistiques. Quant à Kineters, il s’agit d’un collectif «promouvant la ‘culture alternative’ à travers le monde». Ce collectif (…) est né lors des manifestations d’avril 2009 (la «Révolution Twitter») au cours desquelles des milliers de jeunes moldaves sont descendus dans la rue pour contester [les] (…) élections. Une multinationale, un collectif lié à l’opposition anti-communiste ... Je m’interroge de plus en plus sur le sens des ateliers Papergirl.
Papergirl est né à Berlin en 2006. C’est un projet artistique qui (…) consiste à réaliser des œuvres d’arts et à les distribuer gratuitement dans la rue. En Moldavie, des ateliers ont été spécialement organisés pour offrir aux artistes un environnement propice à la création. Selon les membres de Papergirl, c’était une nécessité car les artistes moldaves n’auraient pas spontanément participé au projet. (…)
Une belle idée, mais financée comment? «Nous avons reçu et recevons encore beaucoup de soutien de l’endroit où j’ai travaillé. Le directeur de cette organisation internationale est américain et, heureusement, il comprend et soutient notre enthousiasme. Ainsi, nous avons une pièce à notre disposition, du matériel de projection, des espaces de rangement, etc.» Cet «endroit» (…) n’est autre que l’American Council for International Education (ACIE).
Cette organisation, créée pendant la guerre froide, a officiellement pour but de faciliter les échanges culturels entre les USA et divers pays, principalement de l’ex-URSS. En réalité, il s’agit d’un des nombreux instruments qu’utilisent les Etats-Unis pour répandre leur influence dans des zones (…) qui ne se soumettent pas à leurs intérêts économiques. Parmi les partenaires et financiers de l’ACIE, on retrouve sans surprise l’USAID et la Fondation Soros, 2 organismes liés à la CIA qui se sont entre autres récemment illustrés par leur soutien aux opposants vénézuéliens et syriens.
(…) Papergirl reçoit également directement de l’argent de l’Ambassade des Etats-Unis. «Pour nos dépenses (…) nous avons fait une demande de bourse à l’Ambassade US et nous comptons faire de même cette année. C’est en fait comme ça que l’on obtient les fonds pour acheter tout ce dont nous avons besoin.»
(…) On peut cependant s’interroger sur les raisons qui incitent l’Ambassade US et l’ACIE à soutenir ce projet. Il y a quelques années, Ana a participé à un programme d’échange aux USA. Elle en est revenue conquise: «(…) L’Amérique m’a donné la force de poursuive mes propres rêves avant tout. (…) J’ai trouvé l’inspiration et la motivation pour inciter d’autres personnes à explorer la vie sous des perspectives qui comptent vraiment.» De retour en Moldavie, c’est à travers l’art qu’elle a choisi d’exprimer son besoin de «liberté». Il n’est pas étonnant qu’elle ait reçu pour cela le soutien des institutions US: c’était l’occasion d’entretenir des liens avec la jeunesse de Chisinau, de lui donner une image positive des Etats-Unis et de l’orienter indirectement vers des activités d’un autre type qu’artistiques: l’«Académie pour jeunes leaders féminines» ou encore les sessions «Business pour la jeunesse», organisées par l’ACIE et dont notre amie n’est autre que la chargée de communication.
C’était aussi l’occasion de promouvoir, sous le couvert d’activités culturelles, une idéologie individualiste profitable au monde de l’entreprise. Ana m’a d’ailleurs confié voir dans les membres de Papergirl «de jeunes leaders qui, lorsqu’ils auront grandi, auront Papergirl en tête et seront plus ouverts à tout ce qui est créatif et coloré.» (…)
La Moldavie (…) reste aujourd’hui profondément divisé entre mouvements pro-russes et pro-occidentaux. Le Parti des Communistes de la République de Moldavie (PCRM), arrivé démocratiquement au pouvoir en 2001, a incarné un instant la première tendance. Il a cependant rapidement changé de cap, affirmant dès 2002 vouloir intégrer l’UE et entamant par la suite des partenariats avec l’OTAN. Entre 2003 et 2008, son président Vladimir Voronin a envoyé 4 contingents militaires en Irak, ce qui lui a valu d’être félicité par Bush en personne. D’un autre côté, le PCRM s’est illustré par une politique économique qui a pu laisser ses partenaires occidentaux – en particulier US – sur leur faim. (…)
serait-ce donc pour contrer l’influence des «rouges», jugés trop peu conciliants, que les USA sont actifs auprès de la jeunesse de Chisinau?"

http://www.michelcollon.info/Moldavie-une-jeunesse-alternative.html?lang=fr

 

PALESTINIAN CHRISTIANS AGAINST THE OCCUPATION.

"Two Sundays ago, ‘60 Minutes’ [broadcasted] a hard-hitting, but honest piece which (…) helped to expose the terrible harm the Israeli occupation (…) is doing to Christian Palestinians in the Holy Land.
I am a Palestinian Christian, now a U.S. citizen (…). I was born in East Jerusalem (…). My family, like almost all the other Palestinians who fled - Christians and Muslims alike - became refugees, losing their fields, orchards, homes and practically everything else, to Israel. Israel defied the international consensus and a U.N. resolution calling on it to allow the Palestinian refugees to return. (…)
Why is it that any Jew from any country in the world can claim full rights of citizenship as soon as he sets foot in Jerusalem, while I, whose family roots in Jerusalem go back many centuries, am barred from living with full human rights in my hometown? (…)
There is no doubt that Arab Christians face problems in the Middle East. The worst examples were during the Lebanese civil war and in the aftermath of the war in Iraq, when political and economic stability collapsed. Israel's attacks on Lebanon played a major role in destabilizing that country and Israeli hawks cheered the loudest for the U.S. invasion which destabilized Iraq. (…)
To say that Hamas is the cause of the declining Christian population in the occupied Palestinian territories is standing the truth on its head. Our people are fleeing their homeland because the Israelis are confiscating the land of Palestinians - Muslims and Christians alike - to build Jewish-only settlements and the Apartheid Wall which is ghettoizing many Palestinian communities. Palestinian Christians are leaving because of Israeli checkpoints and barriers that severely restrict the freedom of movement of Palestinians, destroying their economy and preventing their access to their holy places in Jerusalem. They are leaving because Israel diverts Palestinian water resources in a way that gives illegal Jewish settlements the right to enjoy swimming pools while the fields of Palestinian farmers next door go fallow for lack of water. (…)
To suggest that Palestinian Christians are doing well under Israeli domination couldn't be further from the truth."

http://www.huffingtonpost.com/philip-farah/palestinian-christians-against-the-occupation_b_1466027.html

 

LA HONGRIE QUITTE LE PROJECT NABUCCO.

‎"Le groupe gazo-pétrolier hongrois MOL sort du projet Nabucco, (...) a annoncé le Premier ministre hongrois Viktor Orban. (...) Destiné à acheminer le gaz naturel de la mer Caspienne vers l'Europe (...) en contournant la Russie, le projet Nabucco (3.900 kms de longueur) est soutenu par l'Union européenne et les Etats-Unis."
http://french.ruvr.ru/2012_04_24/Hongrie-Nabucco-gaz-Union-Europeenne/

 

JAPAN TO RESTART 2 NUCLEAR REACTORS.

"The government of Japan and the power companies are dedicated to restarting the reactors (...) for 2 reasons. First, they believe that the longer the nuclear plants remain offline, the harder it will be to eventually restart them. So they are determined to restart the reactors just to keep them viable. This is a political choice. The second reason is because the power companies have invested so much money into the nuclear power plants (half of their assets for some of them) that they do not want to see those investments become worthless. So to preserve the value of their assets, they will push very hard to restart the nuclear reactors, whether they are safe or not. This is an economic choice. But the people of Japan are almost entirely against restarting the nuclear plants and that is why they remain offline. They don't believe the assurances of the government, the power companies and also the media."

http://rt.com/news/nuclear-japan-reactors-fukushima-196/

 

JAPAN IS IN DANGER OF EXTINCTION.

"Every hour (...) there are 30 less Japanese in the world. By the end of this year, there will be 200,000 less and by the year 2050, Japan will have lost nearly a quarter of its population. Such is the legacy of a country which has so eagerly embraced materialism and the Culture of Death. (...) The problem is simple: Japanese women have virtually stopped having babies."
http://www.lifesitenews.com/news/the-asian-tiger-japan-is-in-danger-of-extinction

SYRIAN 'OPPOSITION' STUDIES TERROR TACTICS IN KOSOVO: FREE SYRIAN ARMY (FSA) AND KOSOVO LIBERATION ARMY (KLA) JOIN HANDS.

 "A delegation of Syrian rebels has made a deal with Pristina authorities to exchange experience on partisan warfare. The Syrian opposition is sending militants to Kosovo for adopting tactics and being trained to oust President Bashar Assad’s regime. (…) So far, a poorly-organized Syrian opposition has proven unable to self-organize and form a steady front against the forces of President Assad. Terror tactics (…) allow them to kill military and governmental officials, but do not help to hold positions against a regular army. (…) Syrian opposition leaders have promised to immediately recognize Kosovo once they seize power in the country. (…) The training camp on the Albanian-Kosovo border that has welcomed Syrian attendees was originally organized by the US to help the KLA train its fighters. (...) The KLA used to have up to 10% of underage fighters in its ranks.
There were numerous reports of the KLA having contacts with Al-Qaeda, getting arms from that terrorist organization, getting its militants trained in Al-Qaeda camps in Pakistan and even having members of Al-Qaeda in its ranks fighting against Serbs. (...) The war in the region was marked with mass atrocities and executions of the civilian population. Most of the Serbs that used to live in Kosovo became refugees. (…)
The same horrors that were witnessed during the war in Kosovo are now apparently being prepared for the multi-confessional Syrian population by the Syrian Liberation Army trained in Muslim Kosovo."

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=30686

19,000 SYRIAN REFUGEES RETURN HOME FROM TURKEY.

"The Turkish government has announced that nearly 19,000 Syrian refugees who fled violence into neighboring Turkey have now returned home."

http://www.presstv.ir/detail/2012/05/12/240805/syrian-refugees-return-turkey/

MALAYSIAN TRIBUNAL FINDS BUSH GUILTY OF WAR CRIMES.

The second Kuala Lumpur War Crimes Tribunal, part of an initiative by former Malaysian premier Mahathir Mohamad, in a unanimous vote on Saturday found Bush and 7 of his associates, including former Vice President Dick Cheney and former De...fense Secretary Donald Rumsfeld guilty of torture and war crimes. (...)
'I hope people in the world will take notice and they should actually ... these are basically murderers and they kill on large scale', the former Malaysian premier maintained.
The symbolic court was first held in November 2011 during which Bush and former British Prime Minister Tony Blair were found guilty for committing crimes (...) during the Iraq war."

http://presstv.com/detail/2012/05/12/240810/malaysian-tribunal-finds-bush-guilty-war-crimes/


ERDOGAN: TURKISH SOLDIERS WILL HELP ALBANIANS LIBERATE THEIR LANDS.

"Erdoğan declared that Turkey will support its Albanian brothers with its troops (...). He added that the Albanian people has the right to (...) the creation of a Great Albanian State (...)."

http://balkanstory.wordpress.com/2012/05/07/erdogan-turkish-soldiers-will-help-albanians-liberate-their-lands/

THE SECRET LIFE OF YOUR CELL PHONE.

"Concerned that mobile phone networks are becoming surveillance tools, the American Civil Liberties Union recently asked hundreds of local law enforcement agencies whether they've tracked people's movements through their cellphones. Most o...f those that responded said they had, usually obtaining the information from mobile phone companies without a warrant. The practice has become so routine, the ACLU found, that phone companies are sending out catalogs of monitoring services with detailed price lists to police agencies. The alarming findings should persuade Congress to clarify that the government can't follow someone electronically without showing probable cause and obtaining a warrant. (...)
Mobile phone networks collect another type of data that wire-line networks don't: they register a phone's location continuously as long as it's turned on, even when it's not in use. Those records can be exceptionally revealing; as the ACLU put it, the potential insights range 'from which friends you're seeing to where you go to the doctor to how often you go to church'. (...)
The fact that phone companies are collecting fees for providing this information raises the additional question of whether their financial interests trump their customers' privacy interests."

http://www.latimes.com/news/opinion/editorials/la-ed-privacy-warrantless-cellphone-tracking-20120507,0,1902344.story

DE SPION BOVEN UW HOOFD: WANNEER DOET DE DRONE ZIJN INTREDE IN ONZE SAMENLEVING?

"Het potentieel van (...) drones voor militaire en bewakingsdoeleinden is eindeloos. Dit kan zowel positieve als negatieve gevolgen hebben. (...) Drones zijn zonder twijfel de makkelijkste manier om een vijand uit te schakelen dankzij hun vaak onvoorstelbare nauwkeurigheid en effectiviteit. YouTube-videos (...) tonen doelwitten die bijna als insecten worden weggevaagd. (...)
Sommige onbemande vliegtuigen zijn even groot als een Boeing 727 en blijven tot 5 jaar lang in de lucht, andere lijken op modelvliegtuigjes (...). De elementaire werking van drones is ook niet zo ingewikkeld als velen veronderstellen. De bekende schrijver Francis Fukuyama bouwde zelfs zijn eigen surveillance-drone, een quad-helicopter met camera (...). Fukuyama (...) stelt zich wel degelijk vragen omtrent de wenselijkheid van drones: 'De visie van een wereld waarin iedereen een potentiëel doelwit is van een anonieme vijand is geen aangename gedachte' (...).
Maar de technologie achter de drones kan ook voor positieve doeleinden worden gebruikt. (...) In Amerika traceren en elimineren drones ongewenste roofdieren, ze monitoren olielekken en berekenen de schade na natuurlijke rampen. (...) Steven Gitlin van AeroVironment voorspelt dat surveillance-drones in de toekomst dagdagelijks gebruikt zullen worden om peuters of mentaal gehandicapten in de gaten te houden.
Ongeveer 70% van de controles die de EU uitvoert op gesubsidiëerde landbouwers vindt nu al plaats via satellieten en spionagevliegtuigen. Onregelmatigheden kunnen leiden tot het verlies van de subsidie. Scotland Yard gaat deze zomer (...) met camera’s uitgeruste (...) drones inzetten om de veiligheid op de Olympische Spelen van Londen te garanderen.
De spionagefunctie van drones is echter potentieel Orwelliaans. Onze steden zijn nu al gesatureerd met steeds meer geavanceerde camera’s. Vanuit dit opzicht bieden drones nog meer mogelijkheden voor Big Brother. In zijn boek 1984 (...) schreef Orwell al dat 'de Gedachtenpolitie iedereen de hele tijd in de gaten houdt'; een voorspelling die nu realiteit dreigt te worden.
Er bestaat wel degelijk publieke oppositie tegen de drones, maar in de 3 landen waar de technologie het verst gevorderd is (de VS, het VK en Israël) blijven de voorstanders aan de winnende hand. De reden is duidelijk: de overheid gebruikt de drones om vijanden makkelijk uit de weg te ruimen tegen een minimale kost.
Maar wat als in de toekomst de negatieve aspecten van drones duidelijk worden? Wat als de technologie wordt gebruikt om ons, zoals in 1984, continu in de gaten te houden, of wat als vijandelijke regimes dezelfde technologie tegen ons zullen inzetten?"

http://www.express.be/business/nl/technology/de-spion-boven-uw-hoofd-wanneer-doet-de-idronei-zijn-intrede-in-onze-samenleving/167363.htm

 

ARMY MANUAL FOR RE-EDUCATION CAMPS APPLIES TO US CITIZENS.

 ‎"The callous plans to populate military camps in the US and abroad are not only authentic, but indeed establishes blueprints for putting the country’s own citizens into guarded Army detainment centers.
They always tell the media that it’s for disasters — domestically — or foreign wars and putting people in camps like Abu Ghraib in Iraq or Camp X-Ray in Cuba (...) The Pentagon refit old military bases into camps through the Emergency Centers Establishment Act to prepare them for, quote, 'emergencies', but there is way more than the government isn’t saying. (...) They were training with the role players to put American political dissidents in them.
(...) Marines [were] training to confiscate firearms on the West Coast and to put Americans both on the left and the right into camps and even segregate them according to their different political persuasions. (...) Now we have an Army document that dovetails with huge increased spending, hiring tens of thousands of people in the military to specifically be internment camp officers."

http://rt.com/usa/news/army-manual-camps-citizens-593/

DE ZAAK DSK: OPGEZET SPEL?

 ‎"Is DSK er in mei vorig jaar door zijn politieke opponenten ingeluisd, toen hij in New York werd gearresteerd omdat hij een kamermeisje zou hebben aangerand? Hijzelf beweert van wel en hij krijgt bijval van Edward Jay Epstein, een gerenommeerd Amerikaans onderzoeksjournalist die een boek over de zaak-DSK heeft geschreven.
Dominique Strauss-Kahn vermoedde al vóór het incident in het Sofitel van New York, dat op 14 mei vorig jaar een einde maakte aan zijn politieke ambities, dat zijn politieke tegenstanders — Sarkozy en zijn UMP — het op hem gemunt hadden. Hij had achterhaald dat zijn (…) mobilofoons werden afgeluisterd en zijn e-mails werden onderschept. Een goede vriendin van hem, die voor de UMP van Sarkozy werkte, had op het hoofdkwartier van die partij achter een kopieermachine een uitgeprinte e-mail van DSK aan zijn vrouw, Anne Sinclair, gevonden. Er waren zoveel aanwijzingen dat zijn doen en laten werd gevolgd dat DSK zijn veiligheidsmensen in het voorjaar van 2011 opdroeg al zijn mobilofoons van een ingewikkelde codering te voorzien, zodat hij niet langer kon worden afgeluisterd.
Toen na enkele weken bleek dat die codering zijn gsm's naar de bliksem hielp, liet hij ze weer verwijderen. Maar in de ochtend van 14 mei belde hij vanuit zijn kamer in het Sofitel in New York zijn veiligheidsadviseur in Parijs op, met de vraag om zijn IMF-Blackberry opnieuw te coderen zodra hij weer thuis was, omdat hij zeker was dat die was gekraakt. Hij had namelijk weer een sms-je van zijn vriendin bij het UMP gekregen over onderschepte mails. (…) Toen hij 's middags, na zijn ‘ontmoeting' met het kamermeisje Nafissatou Diallo, uitcheckte, vergat hij die Blackberry mee te nemen. Het toestel is nadien verdwenen en nooit teruggevonden.
De onderzoeksjournalist Edward Jay Epstein (77), van wie morgen het boek 'Three days in May (sex, surveillance and DSK)' verschijnt, is niet de eerste de beste. Hij is de auteur van onder meer 'Inquest', een invloedrijk boek over het onderzoek van de Warren Commission naar de moord op JFK, en van verscheidene boeken over de praktijken van de CIA. Voor 'Three Days in May' (…) dook hij zelf in het dossier DSK en hij sprak uitvoerig met Strauss-Kahn zelf (…). Beiden zijn het erover eens dat DSK's ontmoeting met het kamermeisje in zijn suite wellicht geen opgezet spel was, maar wat erna gebeurde wel: ‘Zoveel toevalligheden, dat kan geen toeval meer zijn.'
Het begint (...) al voordat DSK incheckt in het Sofitel. Hij had een kamer geboekt, maar had niemand laten weten wanneer hij zou aankomen. Op de beelden van de beveiligingscamera voor de ingang van het hotel is te zien hoe, een minuut voor DSK in een taxi wordt voorgereden, een man in een pak het hotel komt buitengelopen, druk pratend in een mobilofoon. Die man is Brian Yearwood, hoofd technische dienst van het hotel. Hij geeft zijn gsm aan de portier, die even een gesprek voert, de gsm teruggeeft en meteen zenuwachtig de straat oploopt, in alle voorbijrijdende taxi's binnenglurend. Hij loopt zelfs een eind de straat in, buiten beeld van de camera, en komt dan als een bezetene teruggelopen achter de taxi waar DSK in zit, om het portier te openen en 's mans bagage uit de koffer te halen. Wie had het hotel op de hoogte gebracht van zijn komst? Alvast DSK zelf niet.
(…) Op de beelden van die bewuste 14 mei is daardoor ook te zien hoe Brian Yearwood DSK de hele tijd ongemerkt volgt, terwijl hij zich naar de lobby begeeft, incheckt en de lift naar zijn kamer neemt. Yearwood stelt zich geen enkele keer aan de hoge gast voor en duikt zelfs weg in een nis als DSK zijn kant op kijkt. (…) In ieder geval gedroeg Yearwood, die op 14 mei eigenlijk een dag vrij had maar expliciet had gevraagd om te komen werken, zich wat later ook verdacht. Nadat kamermeid Diallo, die na te zijn aangerand door DSK nog 2 keer zijn suite betrad voor ze hulp zocht bij collega's, toch de manager van het hotel had ingelicht, belde die in het bijzijn van Yearwood de politie. Onmiddellijk na dat telefoongesprek liep Yearwood weg en stapte een stapelruimte binnen waar een veiligheidsagent klaarblijkelijk op hem zat te wachten. Ze wisselden enkele woorden uit en deden dan een overwinningsdansje: high fives, omhelzingen, schouderklopjes. Toeval? Toen hen tijdens het gerechtelijk onderzoek werd gevraagd wat hen tot dat vreugdedansje had bewogen, antwoordden ze allebei dat ze het zich niet konden herinneren.
De rechtstreekse overste van Brian Yearwood bij Sofitel is overigens John Sheehan, hoofd veiligheid en beveiliging. Sheehan had ook een dag vrij op 14 mei, maar uit de telefoongegevens die Epstein voor zijn research kon inkijken, blijkt dat hij die ochtend rond half elf in een kwartier 13 sms'en naar Yearwood stuurde. Rond één uur 's middags reed hij dan zelf naar het hotel en belde intussen naar het hoofdkantoor van Accor in New York. Accor is het moederbedrijf van Sofitel — het is een Frans bedrijf met hoofdzetel in Parijs. Het hoofd van de dienst veiligheid voor de hele Accor-groep, en dus de rechtstreekse overste van Sheehan, is René-Georges Querry, een voormalige Franse politiecommissaris. Tot voor enkele jaren werkte Querry bij de politie erg nauw samen met Ange Mancini, die tegenwoordig de inlichtingendienst leidt van ... Nicolas Sarkozy. Terwijl Sheehan naar het hoofdkwartier van Accor in New York belde, zat Querry samen met Sarkozy in de presidentiële box naar een voetbalwedstrijd te kijken. Of Querry daar op de hoogte werd gebracht van wat er zich in het Sofitel afspeelde, heeft Epstein niet kunnen achterhalen. Querry zelf ontkent het in alle toonaarden.
En dan is er nog (…) de verdwenen Blackberry van DSK. Strauss-Kahn vergat die in zijn kamer en belde vanaf de luchthaven naar het hotel om dat te melden, wat tot zijn arrestatie leidde. De Blackberry was op dat moment al verdwenen, want toen de politie de kamer doorzocht, bleek het toestel onvindbaar. Nadat DSK was uitgecheckt en vóór de politie aankwam, hebben maar 2 mensen de kamer nog betreden: het kamermeisje en (…) Brian Yearwood.
Te veel toeval? (…) ‘Ik heb nooit beweerd dat DSK in New York in de val is gelokt', zegt Epstein zelf. ‘Ik ben er wel van overtuigd dat zijn tegenstanders hem schaduwden en dat ze daardoor meteen na de feiten in de hotelsuite alles in gang konden steken om hem aan te galg te praten’.”

http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=EE3PDON4

 

DIE INTERNATIONALEN POLIT-VERBRECHER SIND SOLIDARISCH.

"Die Milliardärin, Gasprinzessin und ehemalige ukrainische Ministerpräsidentin Julia Timoschenko (51) sitzt gerade im Gefängnis. Sie wurde letztes Jahr zu 7 Jahren Knast und umgerechnet 137 Millionen Euro Schadensersatz verurteilt. Ihr Vergehen: Amtsmißbrauch in Zusammenhang mit einem Gas-Geschäft. Gegenwärtig laufen weitere Ermittlungen gegen sie. Sie wird verdächtigt, 295 Millionen Euro veruntreut und Drahtzieherin bei der Ermordung ihres Konkurrenten Yevhen Schtscherban († 1996) gewesen zu sein.
Frau Timoschenkos Verurteilung löste in der EU große Empörung aus. Sogar die Unterzeichnung eines Assoziierungsabkommens mit der Ukraine wurde ausgesetzt. (…) Frau Timoschenko wurde nach ihrer Inhaftierung 'ganz plötzlich ganz kompliziert krank' (…). Sie braucht nach eigenen Angaben ärztliche Behandlung – und zwar im EU-Ausland. Dorthin hat sich bereits ihr Ehemann seit einiger Zeit als politischer Asylant abgesetzt, um sich der Strafverfolgung in der Ukraine zu entziehen. (…)
In Absprache mit Bundeskanzlerin Angela Merkel sagte auch Bundespräsident Joachim Gauck eine Reise in die Ukraine ab. Auch er will dagegen protestieren, daß Politverbrecher – anders als in Deutschland – in der Ukraine damit rechnen müssen, im Gefängnis zu landen."

http://www.kreuz.net/article.15103.html

 

vendredi, 18 mai 2012

Dominique Venner: l'imprévu dans l'histoire


Dominique Venner: l'imprévu dans l'histoire

par dredl

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jeudi, 17 mai 2012

L'Europe est en proie à une islamisation forcée à ses portes

 

macedoine-map-ethnik.gif

L'Europe est en proie à une islamisation forcée à ses portes. Les Balkans sont victimes d'une radicalisation financée par l'Arabie Saoudite.

 

Des manifestations qui témoigneraient de l’émergence d’un islam radical en Macédoine

Les Albanais de Macédoine se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays vendredi (11 mai) pour protester contre l’arrestation de suspects lors d’une opération de police dans une affaire de quintuple meurtre. La presse régionale a interprété ces manifestations comme un signe de la radicalisation des islamistes du pays.

Des milliers de personnes d'ethnie albanaise ont manifesté contre l'arrestation de trois hommes accusés d'avoir tué cinq Macédoniens le mois dernier.

Les photos montrent de nombreux manifestants qui brandissent des drapeaux saoudiens, certains portant des T-shirts avec des inscriptions comme « L'Islam dominera le monde ».

Le 13 avril dernier, les corps de cinq pêcheurs macédoniens ont été découverts près d'un lac du village de Smiljkovci, au nord de Skopje. Quatre des victimes avaient autour de 20 ans. Le cinquième homme avait environ 40 ans. Le 1ermai, la police a arrêté 20 personnes suspectées du quintuple meurtre, y compris des islamistes radicaux qui se seraient battus aux côtés des talibans en Afghanistan.

Les manifestants ont scandé des slogans tels que « UCK » (l'ancien mouvement de libération du Kosovo dans les années 1990), « On se retrouvera dans les montagnes » et « La Grande Albanie ». Ils auraient également jeté des pierres aux forces de police, a rapporté le SETimes.

Ce site d'information a en outre affirmé que les manifestants avaient attaqué les bureaux de la municipalité de Skopje dont le maire, Izet Medziti, appartient au parti albanais de l'Union démocratique pour l'intégration (DUI). « Ils ne veulent clairement pas coexister : leurs slogans trahissent l'objectif d'abuser de l'Islam pour créer un Etat purement ethnique qui alimenterait les conflits dans la région. Les slogans en faveur du Parti démocratique des Albanais trahissent également l'implication de certains partis politiques qui souhaitent profiter de cet abus de la religion », a déclaré au SETimes Ivan Babanovski, ancien professeur d'études stratégiques et de sécurités.

L'agence de presse serbe Tanjug a rapporté que les manifestants portaient des bannières critiquant le gouvernement macédonien et le premier ministre, Nikola Gruevski, qu'ils ont qualifiés de « terroriste » et de « Chetnik » en référence au mouvement nationaliste serbe qui a usé de la tactique de la terreur contre les musulmans. Ils ont traité les membres des forces de police de meurtriers.

Sur leurs bannières, les manifestants ont également écrit que les Serbes et les Macédoniens étaient responsables du meurtre des cinq hommes.

Des manifestations auraient également eu lieu dans les villes de Gostivar et Tetovo.

Nombreux sont les experts et les Macédoniens qui pensent que ces manifestations ont pour but de déstabiliser la Macédoine en amont du sommet de l'OTAN à Chicago les 20 et 21 mai prochains. L'adhésion à l'OTAN de la Macédoine a été bloquée en 2008 suite à un conflit toponymique entre Athènes et Skopje.

Certains experts craignent aujourd'hui que les Albanais de Macédoine tentent à nouveau de créer un Etat albanais à l'ouest du pays.

Selon des professionnels de la sécurité, environ 5000 islamistes aguerris des guerres en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et du précédent conflit en Macédoine vivent dans la région.

Dvezad Galijašević, un membre de l'équipe d'experts d'Europe du Sud-est pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, a déclaré à SETimes que les adeptes du wahhabisme étaient bien plus nombreux. Il a expliqué que les pays de la région devraient rompre les circuits financiers du wahhabisme et arrêter les leaders et les membres les plus importants de ces mouvements qui promeuvent la violence.

EurActiv.com - traduit de l'anglais par Amandine Gillet

 

A. Chauprade & D. Venner sur Radio Courtoisie


A. Chauprade & D. Venner sur Radio Courtoisie

par Agent__001

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Lendemain d’élections: Les maladies infantiles du populisme

Lendemain d’élections:
Les maladies infantiles du populisme
 
Par Dominique Venner

elections3.jpgPolitologues, observateurs, chroniqueurs ou éditorialistes, tous se sont accordés pour dire que le vote FN du 22 avril était un bouleversement et que, d’une façon ou d’une autre, il changerait les données électorales à venir. Dominique Venner, lui, tout en faisant un premier constat, celui du ratage de Sarkozy dans sa manœuvre de « siphonnage » de l’électorat FN à son profit – ce que tout le monde reconnaît, Sarkozy en tête –, estime que la grande première de ce premier tour est une sorte de renaissance du FN qui sort de cette aventure « entièrement rajeuni et dynamisé ». Il regrette néanmoins que le parti de MLP, qui bouscule le bipolarisme issu du gaullisme, soit atteint d’une sorte de « maladie infantile » que l’on retrouverait chez beaucoup des mouvements populistes qui éclosent en Europe.
Polémia

Les deux tours de l’élection présidentielle de mai 2012 m’incitent à des réflexions nullement électoralistes ni politiciennes. Quelque chose d’important est survenu, qui était peu prévisible et que je vais résumer en deux remarques principales.

En dépit d’effets d’annonce peu discrets n’engageant que ceux qui voulaient y croire, le président sortant a raté sa tentative de « siphonner » l’électorat frontiste qui lui avait tant bénéficié en 1997. Oublions le candidat socialiste désigné en raison de son profil terne et rassurant après la mise à l’écart du richissime couple Sinclair-DSK pour cause de scandales publics répétés. Oublions aussi Jean-Luc Mélanchon qui n’a pas dépassé le total habituel des candidats d’extrême gauche, PC inclus. Reste la nouveauté de cette campagne, le Front national, entièrement rajeuni et dynamisé par la personnalité de sa présidente. A la faveur de qualités propres et d’un parcours difficile et tenace, Marine Le Pen a pu se faire entendre par la France qui souffre, représentant un réel espoir. Ses 18% de suffrages au premier tour constituent un succès d’autant plus évident qu’ils s’accompagnent d’un renouvellement important de l’électorat. Avec Marine Le Pen, le Front a changé de physionomie. Il a perdu l’image ringarde et agressive qui était la sienne pour s’afficher « moderne » sur les questions de société (contraception, avortement) et ferme sur la question de l’immigration. Les erreurs de la campagne de 2007 (présence d’une beurette) alors que Sarkozy brandissait un karcher symbolique ont, semble-t-il, été comprises. Le Front national est redevenu le grand rassemblement identitaire des Français souvent très jeunes qui refusent l’immigration.

Mais je ne prends pas la plume pour entretenir mes lecteurs d’évidences que l’on peut trouver ailleurs. Je voudrais appeler tout d’abord l’attention sur certaines conséquences de la défaite du président sortant. Elle vaut condamnation de son style « marchand de cravates » et de son soutien inconditionnel aux Etats-Unis et à Israël. Cette défaite s’étend à l’ancienne majorité. Dans son désarroi, celle-ci ne pourra plus opposer au Front national l’habituel barrage électoral l’excluant des assemblées contre toute justice démocratique ; un barrage qui favorisait la reproduction des oligarchies de droite et de gauche (à supposer que ces mots aient un sens). Ce « système » avait été mis en place par le général De Gaulle pour éliminer des concurrents de droite, et assurer son pouvoir face à un parti communiste encore puissant et avec qui il entretenait une étrange complicité depuis la Résistance (été 1941), l’Epuration (mené contre des ennemis communs) et la Libération (cinq ministres communistes dans le gouvernement De Gaulle en 1945). Neutralité encore du PCF lors des événements de Mai-68 provoqué en grande partie par le soutien du pouvoir à l’intelligentsia de gauche pour lutter contre la droite « Algérie française » de l’époque. J’ai détaillé tout cela dans mon essai, De Gaulle, La grandeur ou le néant (Le Rocher, 2004) qui est plein d’enseignements pour comprendre notre temps.

En résumé, la grande époque de la bipolarisation voulue par l’ancien gaullisme est révolue. On le doit au temps qui passe et use tout, aux fautes et au tempérament de Sarkozy, mais aussi aux qualités de Marine Le Pen, sans préjuger naturellement d’un avenir que nous ignorons.

A ce sujet, il est nécessaire de relever une tendance inquiétante qui n’est pas le propre du Front national, mais qui semble commune à la plupart des mouvements « populistes » européens (j’entends le qualificatif populiste de façon nullement péjorative).

Comme la plupart de ses émules européens, le Front national souffre d’une sorte de « maladie infantile », comme aurait dit Lénine pour les siens. La « maladie infantile » du populisme peut être diagnostiquée comme une méconnaissance dramatique de la réalité européenne et une tentation de repli rétrograde, dans le vieux cadre apparemment rassurant de vieilles nations sorties de l’Histoire, celui de la « France seule » (comme si nous en étions encore à Louis XIV). C’est une option difficilement soutenable dans un monde constitué d’énormes puissances et de vastes espaces en conflits, et alors que d’évidentes catastrophes pointent à l’horizon. On comprend naturellement la défiance justifiée à l’encontre des institutions actuelles de l’Union européenne qui n’ont d’européennes que le nom, et sont en réalité mondialistes dans leur idéologie et leurs desseins. Mais, sous prétexte qu’une oligarchie dénaturée a mis en place un système aberrant (plus jacobin que fédéral), faut-il rejeter en bloc toutes les perspectives européennes qui étaient justes à l’origine (interdire une nouvelle guerre fratricide entre la France et l’Allemagne et construire un ensemble géopolitique cohérent par rapport aux grands blocs mondiaux, disposant de sa propre monnaie face au dollar et au yen) ? Ne faut-il pas, au contraire, dessiner un nouveau projet mobilisateur, celui d’une nouvelle Europe carolingienne, qui entraînerait la volonté d’une refonte complète des institutions, afin que celles-ci permettent une véritable union fédérative de peuples frères et non l’instrument dictatorial d’idéologies mondialistes et d’oligarchies mafieuses ? Enfin, ne faudrait-il pas rappeler haut et fort, en préambule à tout, notre appartenance à une civilisation européenne qui nous justifie et plonge ses racines jusque dans notre antiquité commune la plus ancienne, qu’elle soit grecque, romaine, celte et germanique ?

Dominique Venner

Yukio Mishima: Man of Pure Action

Yukio Mishima: Man of Pure Action

In Action, Contemplation, and the Western Tradition, Julius Evola writes that action can take on the qualities of ‘Being’ only if the action is ‘pure.’ According to Evola, the pure act does not aim at “contingent and particular fruits, considering as the same happiness and calamity, good and evil, even victory and defeat, looking neither at the ‘I’ nor at the ‘you’, overcoming love as well as hatred and any other pair of opposites.”

Evola sees a man in the motion of a pure act as becoming truly free. In it, such a man breaks away from the bonds of individualism and everything that grounds him to the material order of things. Here, man can act from “the deep and in a way supra-individual core of being” and with a quality that “never varies, divides, or multiplies: they are a pure expression of the self,” as Evola writes in Ride the Tiger.

Evola explains that pure action is taken regardless of the pleasure or pain implied in one of its acts. This does not mean that pure action is devoid of pleasure, but rather it enjoys only heroic pleasure, or the superior pleasure derived from “decisive action that comes from ‘being’.” Evola considers in the realm of ‘heroic pleasure’ the type of pleasure that is derived from “action in its perfection” or actions that require training to the point of becoming an acquired skill.

A popular literary figure who lived and died embodying these principles is Yukio Mishima. Although in no way associated with the Traditionalist school and more of an intellectual than a strict metaphysician, Mishima sought the revival of the Samurai “Tradition” and attempted to live his life by the code and ethics described in the Hagakure, despite his living in an era far more decadent and removed from Tradition than the one Hagakure’s writer, Yamamoto Tsunetomo, lived in and sought to overcome.

Mishima famously committed suicide in the traditional Seppuku way after taking several capitalist governmental figures hostage. Mishima’s obsession with death and his suicide can be interpreted as conformance with the Hagakure’s dictate that the Samurai “decide to die” and the advice that it should probably be done before old age because by that time one would likely have little reason to continue living. Mishima’s suicide should also be seen as an expression of the pure act though.

Scorning modern man’s and Japan’s loss of tradition and contempt for the body, Mishima died not as a martyr for his cause and much less a savior for his people, but instead, he died in service to the pure idea. Mishima overcame petty individuality and in his act died as a Samurai. Mishima himself wrote that he wished to “achieve pure action that admitted of no imagination, either by the self or by others” in Sun and Steel. Mishima clearly acquired Being in its actual sense while making death his heroic pleasure.

Throughout Mishima’s text, other Traditional attitudes can be observed. Mishima explains that the “glorification of individual style in literature” is “no more than a beautiful ‘perversion of words’.” Here, Guenon’s observation that art is first reduced to Quantity through the introduction of “individuality” is seen.

Mishima also saw a universality in man from what was highest in him as opposed to the lowest. Despising the frailty of his youth, Mishima used body building to strip “my muscles of their unusualness and individuality.” Doing this, he realized “the triumph of knowing that one was the same as others.” Using both words and muscles, Mishima did not deny his individuality or being, but achieved the supra-individuality Evola referred to. He used both to “universalize my own individuality” and created a “general pattern in which individual differences ceased to exist.”

Mishima undoubtedly captures the spirit of the warrior in Sun and Steel, but he also has the powers of the spiritual/intellectual class as well. He would fit the mold of Evola’s conception of the early Brahmin. Mishima himself stated that contemplation to the point of discounting the body leads to a “steadily perverted and altered reality.” Instead, through an asceticism of strength, Mishima claimed to have found “a reality that rejected all attempts to make it abstract… that flatly rejected all expression of phenomena by resort to abstraction.”

Here, the problem of the modern notion of spirituality as abstract, renouncing, and soft is solved. Like Buddha, Mishima combated the infernal becoming of the Kali Yuga by developing a spirituality that sought direct contact with reality, overcoming what he saw as the nihilism of this state by living a philosophy of steel and pure action.

mercredi, 16 mai 2012

Fyrom: ancora violenze interetniche

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Fyrom: ancora violenze interetniche

Le milizie albanesi si riarmano. Sale la tensione con i macedoni

Andrea Perrone

Ex: http://www.rinascita.eu/

Sale ancora la tensione interetnica nella Fyrom, dopo la strage di Pasqua. E così undici anni dopo la guerra di riaccendono le tensioni interetniche tra macedoni e albanesi, tanto che sono previste una serie di manifestazioni in contemporanea tra maggioranza slava e minoranza albanese. è comunque importante ricordare che gli albanesi nella Fyrom rappresentano circa il 30 per cento della popolazione, pronti a realizzare armi in pugno la “Grande Albania”.


La situazione è quindi in rapida evoluzione e le tensioni non sono escluse. Come ha riferito venerdì il portale specializzato Balkaninsight, “attivisti albanesi stanno utilizzando di Tweeter e Facebook per organizzare proteste a Skopje, Tetovo, Gostivar, Deba, Struga subito dopo la preghiera di mezzogiorno del venerdì”, ovvero in città dove è prevalente la presenza albanese. Il riferimento è alla maxi operazione del primo maggio scorso, che ha portato all'arresto di una ventina di presunti estremisti islamici, ex combattenti in Afganistan e Pakistan, ma detentori di passaporto di Skopje. Tra questi, secondo le autorità macedoni, vi sarebbero anche alcuni dei presunti autori dell’ormai tristemente nota strage di Pasqua, in cui morirono quattro giovani macedoni e un quinto adulto, uccisi da colpi d’arma da fuoco, presso un laghetto alle porte di Skopje. Secondo indiscrezioni quel crimine venne compiuto proprio da albanesi. D’altronde le tensioni interetniche non sono una novità per questo Paese dei Balcani, ma a preoccupare è l’escalation di violenze nei primi mesi del 2012 dovrebbe far ripensare a quello che è il contesto macedone, dove vivono circa due milioni di abitanti un quarto dei quali albanesi stabiliti principalmente nel nord. Anche i dati sono fonte di tensioni etniche che si riverberano nell’ambito della politica, tanto che il censimento dello scorso ottobre è stato annullato per le diverse interpretazioni di metodologia tra i due partiti di governo, il Vmro del premier conservatore Nikola Gruevski e il Dui di Ali Ahmeti, che da leader dell’Uck macedone, sigla del terrorismo albanese, durante gli scontri del 2001 è diventato il punto di riferimento della minoranza albanese. In più non bisogna dimenticare che le milizie albanesi sono ancora una realtà in grado di seminare paura, tra queste spicca l’Aksh, esercito nazionale albanese, un gruppo paramilitare che ha come obiettivo l’unificazione di Kosovo, Albania e parte della Macedonia. Per non smentirsi, infatti, poche settimane fa, il 17 marzo, l’Aksh ha emesso un comunicato in cui afferma di aver riattivato le sue strutture militari. A conferma che il sogno della “Grande Albania” potrebbe non essere una visione onirica, ma la dura realtà.


12 Maggio 2012 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=14830

Rousseau et la postmodernité

Rousseau et la postmodernité

par Claude BOURRINET

 

Rousseau.jpgJean-Jacques Rousseau est sans doute l’humain qui est parvenu le mieux à contrecarrer l’emprise du Christ sur les consciences, les cœurs et les habitudes. Jamais un individu n’a connu une influence aussi universelle que ce fils d’artisan. Le lire est parcourir un territoire étrangement familier. Ses bonheurs, ses souffrances, ses aspirations et ses désespoirs, nous les avons vécus, nous les vivons, ou il nous a préparés à les consentir. Si le Fils de l’Homme nous a ouvert le royaume des cieux, lui, l’orphelin de naissance, nous a fait découvrir le royaume de l’intérieur, cette terra incognita, source de tous les enchantements et de tous les déchirements. Le premier, il a offert au monde une recette, le roman de soi-même, et, à sa suite, pour paraphraser Andy Warhol, n’importe qui peut obtenir, non sans doute à coup sûr son quart d’heure de gloire, du moins le sentiment d’avoir quelque chose à dire, sinon que cela soit intéressant, puisque c’est dit par quelqu’un qui est soi. La raison du succès, du triomphe de Rousseau est bien d’avoir réussi à parer la banalité de l’apparat du romanesque. Après lui, aucune mise en cause de la médiocrité n’est plus possible, par ce seul fait qu’elle reçoit l’onction de l’advenu, de l’existant, qui englobe toutes choses, tant l’existence est bien ce qui s’ouvre à tous les possibles, fussent-ils banals. Aussi notre monde semble-il saturé de légitimités démultipliées mais vacillantes, en mal de reconnaissances, qui souffrent ardemment de ne pas participer à ce qui leur revient de droit, et qui s’en trouvent mises en croix.

 

Qui n’a pas lu passionnément les Confessions à dix-sept ans, sans perdre le sommeil, ne sait pas ce qu’est la littérature. Ce diable d’homme présente tous les charmes d’un dieu. Sa phrase étourdit, enchante, enivre, et ce n’est certes pas un hasard qu’il fût d’abord un musicien. Et pourtant, dans le même temps qu’on l’adore, le vénère – et l’on comprend très bien que plusieurs générations de jeunes gens aient fait le pèlerinage d’Ermenonville – on se met à l’exécrer, voire à le mépriser.

 

L’homme Rousseau est indissociable de sa pensée, et réciproquement. Les romans et les œuvres autobiographiques, qui traduisent sa sensibilité et son imagination, sont aussi signifiants du point de vue théorique que le sont ses essais par rapport à tout ce qui intéresse sa vie affective. Cherchant plus à justifier un comportement qu’à prouver la vérité d’un système, ses écrits, même les plus abstraits, seront une apologie de Jean-Jacques. Le Contrat social n’est-il pas un moyen civique de rétablir une « sympathie des âmes », évoquée de façon si sublime dans la rencontre avec Madame de Warens, à l’échelle d’une nation, en conjurant le « maléfice de l’apparence » qu’aurait incarné le système de la représentation politique ?

 

Il suit par-là une démarche contraire à ce qui était admis à l’âge classique, c’est-à-dire la séparation entre l’individu privé, qui n’intéresse pas, ce « misérable petit tas de secrets », et l’auteur, celui qui crée une œuvre faite pour le public et, avec un peu de chance et de talent, pour la postérité. Bien que, dans le fond, une telle dissociation entre la personne et sa création soit problématique. Car si, par exemple, Racine fut un courtisan parvenu, doté d’un bon sens pratique, il est aventureux d’avancer que ses tragédies fussent radicalement étrangères à sa vision du monde, qui pouvait être, comme son éducation l’y conduisait, janséniste. Toutefois il ne vivait pas selon les préceptes de Port-Royal. Les mêmes remarques, malgré les paradoxes de Valéry, qui insistait sur le rôle de l’artifex, valent pour La Fontaine, et tous les auteurs classiques qui fuyaient la singularité, contraire au modèle de l’honnête homme, et visaient l’homme en soi, universel. Selon le mot de Buffon, le style est l’homme-même, non l’être particulier, différent de tous les autres, mais l’empreinte dans son écriture de ce qui fait la spécificité de l’humanité, la raison, la clarté et l’ordre. Au fond, cette appréhension de la création littéraire, et, par-delà, politique, demeurera jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, puisque les philosophes projettent de reconstruire, par une psychologie jugée universelle, quels que soient l’espace et le temps, une société idéale. Le seul changement d’une universalité à l’autre est que celle du XVIIe siècle ambitionnait de dresser un inventaire, tandis que celle des Lumières, plus injonctive, fixe un horizon à atteindre. Et c’est bien en cela que Rousseau ne peut être dit « romantique », car son propos débouche sur l’universalité, non seulement dans son projet politique, mais aussi dans l’exemplarité de sa singularité, qui n’est si bloquée dans l’immédiateté, si perdue dans l’irrationnel, mais qui cherche à trouver une similarité entre les hommes, cet « état de nature » enfoui, occulté, et néanmoins présent, susceptible de restaurer une communication sur le mode de l’émotion et de la sensibilité « naïve ».

 

Rousseau paraissait emprunter, dans sa méthode, une voie déductive, s’en tenant à des principes. En affirmant la souveraineté du peuple, il en avait tiré, rigoureusement, toutes les implications. Il quêtait aussi, dans la marque profonde qu’avait laissée l’origine de l’homme, un accès au bonheur, pour peu que l’on s’évertuât d’éliminer toutes les passions factices, les habitudes pernicieuses, qui déparent le cœur de l’homme. Cette idée est reprise dans le Supplément au Voyage de Bougainville, de Diderot, qui répudie la société occidentale et sa religion moralisatrice, au bénéfice de la vie naturelle fondée sur une morale mêlant plaisir et raison. Chez de nombreux penseurs antérieurs à Rousseau écrivain, comme Montesquieu, dans Les Lettres persanes, les vertus pouvaient s’allier aux jouissances, les passions, à conditions qu’elles fussent simples, étaient bonnes. Vauvenargues, Duclos, Toussaint, Helvétius, d’Holbach partageaient cette conviction.

 

Rousseau n’était donc pas le seul à fonder sa morale sur le sentiment. Tout son siècle l’y portait, les sermons, les prières, les odes, les élégies, les manuels de piété, les romans, les mémoires, les correspondances, un siècle nourri essentiellement de pensée anglaise, et notamment de Locke, qui mettait la sensibilité avant la réflexion, en qualité et dans l’ordre de la succession des étapes de construction de l’être humain. Rousseau le répète : j’ai senti avant de penser. Le quiétisme lui-même s’en prenait à la raison. Les libertins, au sens philosophique, comme Du Bos, en 1719, plaçaient le sentiment à l’origine du goût artistique et poétique. Mais c’est Rousseau qui explicita le mieux et le plus profondément ce qui était diffus dans le cercle assez fermé des intellectuels, et, surtout, qui en fit une règle de vie, en réformant cette dernière radicalement (vitam impedere vero), décision qui, après avoir suscité une sorte de fascination dans Le Monde, aboutit, à force de scandales, et singulièrement à l’occasion de la parution des Confessions, à la réprobation. Étaler son moi sans pudeur – et l’adoption du costume arménien en est une sorte d’emblème – n’était pas encore de bon aloi. Jean-Jacques ne manifestait pas la retenue qui sied aux gens de la bonne société, dont faisaient partie Voltaire, Diderot, Helvétius, ces « messieurs ». Il fut chassé de France, L’Émile fut brûlé par le Parlement (cette même bourgeoisie d’affaires et de chicane qui contestait obstinément la monarchie et conduirait cette dernière au désastre), son Contrat social, en même temps que son traité pédagogique, subissaient le même autodafé à Genève, qu’il admirait. La Profession de foi du vicaire savoyard, en s’attaquant à la religion civile, que Voltaire jugeait indispensable pour maintenir l’ordre, et que Rousseau lui-même, peu conséquent, accepte dans son Contrat social, était une déclaration de guerre aux philosophes rationalistes et à la société. Car se suffire du sentiment, c’est dénier l’autorité extérieure, et les intermédiaires entre le moi et le monde. La religiosité vague et affective conduit au bonheur, et l’on peut se passer des autres, sauf d’un cœur aimé. Le petit paradis utopique du lac de Genève, avec sa vache, son petit bateau, réminiscence des pastorales de L’Astrée, est renvoyé à la face d’une société hypocrite et viciée par la « civilisation ». La réponse de cette « société », étrangement, est aussi violente que l’est la provocation de Jean-Jacques, qui est ainsi contraint de se réfugier, vainement, en Suisse, à Genève, dont on l’exclut, puis d’Yverdon, de Motiers, de l’Île Saint-Pierre, où il connaît le même sort.

 

La présence d’une nature primitive au cœur de l’homme, assimilée à sa dimension enfantine, à une pureté détruite par une société mauvaise, garantit l’innocence de Jean-Jacques, et son authenticité. L’obstacle éprouvé de façon réitérée dans son commerce avec autrui est l’équivalent des corps intermédiaires qui empêchent, en la déviant, l’expression franche et intégrale du peuple. La démocratie directe, la volonté générale peut se passer de forme positive, car il suffit qu’elle existe pour emplir tout le champ de la puissance. En s’aliénant, elle reconnaît à l’État le droit de la refléter, comme un miroir. Comment cet État prend-il forme, et quel est son mode concret de délégation – s’il en est – de son autorité, c’est un mystère. Il est comme un Dieu du cœur qui n’existe que parce qu’il touche le sentiment, c’est-à-dire le peuple. Les débats sont aussi inutiles que la réflexion philosophique. Le peuple peut se passer du paraître, puisque la cité intégrale est son être. La rupture entre la source de la légitimité et les corps constitués, qui sont les héritiers d’une histoire et l’ajustement des équilibres entre les forces sociales antagonistes, sous le prétexte d’effacer les abus et les préjugés, les illusions, le « voile » et les mensonges rhétoriques, et d’éliminer les masques et les rôles, ouvre une béance dans laquelle s’engouffrent tous les possibles, la révolution permanente des désirs insatisfaits et des violences compensatrices. Le gouvernement des hommes en devient impossible. Rousseau offre à ses contemporains, et à la postérité, bien plus que des philosophes comme Voltaire, qui avaient pensé la fausseté nécessaire à toute organisation humaine, le fantasme d’une société transparente.

 

Car si le péché est absent dans la pensée des Lumières, la morale naturelle s’en passant bien, cependant il réapparaît comme faute involontaire dans la perspective du lien social qui, par les quiproquos inévitables des relations, voile la transparence originelle de l’existence, dont le langage est musique du cœur, poésie de l’immédiat plutôt que prose de la médiation. À ce compte, personne n’est responsable, hormis les autres qui imposent leur regard aliénant, parce que collectif, social et inquisiteur, comme lors de l’épisode du ruban volé l’assemblée des « on » menée par le comte de La Roque, qui précipite dans les rets du démon un Jean-Jacques voleur, menteur et calomniateur, malgré lui. La modernité porte avec elle, et l’atomisation sociale et psychologique qui en constituent la substance, la renonciation à la charge de la faute, ce qui ne signifie nullement que la souffrance en ait disparu. « Ô Julie ! s’exclame saint-Preux dans La Nouvelle Héloïse, que c’est un fatal présent du ciel qu’une âme sensible ! ».

 

Si la réalité est évacuée, reste l’imaginaire comme possession de soi, en l’occurrence la littérature, le roman et les Vies illustres de Plutarque, où Rousseau trouve les racines de son esprit républicain, avec cependant l’expérience douloureuse de l’injustice subie quand il est accusé par la famille de son oncle d’avoir brisé un peigne, vers l’âge de dix ans. Il est à souligner néanmoins que cet épisode mêle intimement des souvenir affectifs singulièrement surévalués, et des bribes déclinées de rhétorique romaine, l’émotion et la déclamation grandiloquente étant pour ainsi dire l’une des marques de fabrique du discours de cette époque (mais heureusement pas la seule). Du reste, le « patriotisme » de Rousseau, contraire au cosmopolitisme de la haute société aristocratique, mais tout de même non sans parenté avec les convictions des philosophes dans leur ensemble, se nourrit de souvenirs prégnants d’une enfance assimilée au paradis perdu, et à l’amour, non partagé, pour une Genève qui constituera pour lui un modèle politique. Finalement, Rousseau ne s’est-il pas « fait » un personnage, un fantôme de spartiate qui ira épater l’aristo dans les salons, avant d’avoir recours, avant l’heure, aux forêts ? « Je me croyais Grec ou Romain », dit-il dans ses Confessions.

 

Car c’est bien là un paradoxe de Rousseau, qui n’en ai pas dépourvu : lui qui cherche la transparence, l’ostentation d’un moi épuré, sinon pur, un moi de vérité, un moi naturel, n’évolue vraiment à son aise que dans l’artifice imaginaire, la confection de rôles, l’aliénation de soi dans le fantasme. S’exhibe-t-il à Turin ? Il s’en sort, devant le gendarme qui l’a arrêté dans une cave, en prétendant être un jeune prince étranger en fuite. Plus tard, dans ses pérégrinations, il se rêvera maréchal de France ou trouvère. Ses « chimères » le portent même à changer de nom : prenant pour modèle un musicien aventurier, douteux et brillant, se nommant Venture, il substitue à son patronyme celui de Vaussore de Villeneuve, et se met en tête de passer pour un compositeur et directeur d’orchestre auprès des bonnes gens de Lausanne, qui ont vite fait de le démasquer. Sa sexualité s’inspire des mêmes détours, pour parvenir à la jouissance d’être : il ne peut, de son aveu même, parvenir au plaisir sans être fessé, comme il le fut à dix ans par Mlle Lambercier. L’écriture, notamment celle de son autobiographie, boucle technique, par un long détour retardateur, signe de ce signe qu’est la parole, opaque instrument qui sert paradoxalement à se cacher pour se révéler, pour trouver une nouvelle patrie de l’âme et de sa sensibilité, lui permet de revenir à lui-même, mais en se narrant, en racontant le roman de Jean-Jacques, que l’anamnèse met dans une perspective savamment orientée. Starobinsky souligne que Rousseau a retrouvé le mythe platonicien du retour d’exil de l’âme, en quête de l’absolu qu’est l’enfance lovée en nous. Mais singulier dé-couvrement que de se couvrir du vêtement de l’authenticité, qui risque parfois de se transformer en tunique de Nessus… L’acceptation du monde comme il est, de sa folie, si l’on veut, résignation amusée et quelque peu mélancolique parfois que l’on trouvait chez Marivaux dans son théâtre, et surtout dans ce savoureux plaidoyer pour le mensonge doux et jouissif qu’est Le Paysan parvenu, sans compter les romans libertins, tels ceux de Crébillon, est une sagesse que ne peut comprendre un Jean-Jacques raidi par l’obstacle qu’il voit partout dans la quête d’une coïncidence avec lui-même. Même lorsqu’il y parvient, comme sur l’Île Saint-Pierre, ou dans tel passage des Confession, face à un paysage sublime de montagne, ou dans tel bocage du Forez, c’est toujours avec quelque référence littéraire qu’il l’effectue, par exemple le passage des Alpes par Hannibal et ses éléphants, ou l’inévitable Astrée d’Honoré d’Urfé, ou bien en projetant sa subjectivité dans l’objet, comme le feront les romantiques. On a en effet parfois procédé abusivement à des comparaisons entre ces instants où le temps semble s’arrêter, y compris dans la mouvance phénoménale du monde, où la conscience semble s’oublier pour adhérer à l’instant essentiel, comme si l’être même était saisi par la contemplation, et le bouddhisme zazen, si prisé à notre époque. Mais c’est peut-être là une illusion. Car, outre la réfection par l’écriture de tels moments du passé, re-façonnage qui octroie à l’expérience, par le souvenir formalisé, un surcroît d’intensité (« Les objets font moins d’impression sur moi que leurs souvenirs », écrit-il), le bonheur de paix évoqué n’est qu’une fusion momentanée d’une subjectivité avec la perception, un miroir de soi-même, comme l’illustrait parfaitement cet autre rousseauiste qu’était Stendhal (il est vrai mâtiné de voltairianisme), qui écrivait, dans La Vie de Henri Brulard, que le paysage était comme un archet qui jouait sur son âme. Au demeurant, quelles descriptions concrètes avons-nous, qui donnent prise à la remarque, fondée néanmoins, que Rousseau nous fit voir la montagne ? Les passages qu’il chante, par exemple au début de La Nouvelle Héloïse, la montagne valaisanne (songeons à l’opéra italien, qu’il affectionnait) sont les relations, surtout, de ses dispositions intérieures, de ses réactions : le paysage, tout à coup délivré du « voile » qui s’était abattu après l’« injustice » de Bossey, est celui de son âme et de son cœur, et nous en dit plus sur Jean-Jacques que sur une « nature » dont il est ardu de saisir le concept, si tant est qu’il n’y en ait qu’un. Comme Rousseau l’expliquera dans sa troisième Lettre à Malesherbes, l’expérience intuitive ne rend pas vraiment nécessaire le dévoilement matériel de la nature – en quoi il rejoint Augustin et Pétrarque. En mêlant, comme par « magie », passivité et conscience aiguë, il parvient à nier l’espace, ou plutôt à s’épandre en lui, à fusionner avec le tout, à éprouver le sentiment de légèreté que donnerait un état de lévitation doublé d’une impression d’ubiquité. La « découverte » du paysage, comme chacun sait, est une construction. De Lorenzetti à Gainsborough, l’ouverture de l’œil à la beauté extérieure est une illusion, car cet organe de la vision est tourné davantage vers l’intériorité. En suivant l’histoire du paysage en Occident, nous pouvons y suivre la trajectoire d’une subjectivité de plus en plus envahissante, fondée surtout sur le sentiment, l’affectivité, la reconnaissance de l’individu singulier, et un sublime que Burke a explicité en 1757, cinq ans avant la parution de La Nouvelle Héloïse. Dans une société holiste, intégrale, où la subjectivité ne s’est pas détachée de l’Ordre universel, il n’existe pas de paysage.

 

Du reste, la question de savoir si le refus de l’argent, de l’industrie, du travail (considéré comme le premier signe de la suffisance et de l’orgueil), du Paris sophistiqué et mondain traduit un conservatisme virulent, est sans doute une interrogation viciée, dans la mesure où adhésion et rejets doivent s’appréhender en fonction d’une perspective historique donnée et d’un contexte déterminé qui procure sa véritable signification, toute relative, aux phénomènes culturels et sociaux qu’il inclut. Ainsi la critique « écologique » de la technique menée par Heidegger présente une autre profondeur qu’une recherche hédoniste d’un coin vert pour y passer sa retraite. De même la vision négative que Rousseau détient de l’argent est-elle plus proche de l’hégélianisme de gauche et des Manuscrits de 44 du jeune Marx à la recherche de l’authenticité humaine, que du Marx de la maturité. Rousseau relate ses réticences à entrer dans une pâtisserie, par répugnance à compliquer une relation qui aurait dû être très simple, « naturelle ». Le larcin sera, pour lui, plus moral que le truchement faux d’une monnaie qui s’apparente au commerce langagier. Quoiqu’il ne soit évidemment pas faux de mettre l’accent sur la dimension aliénante de l’argent (et du langage), il est aventureux d’en faire un geste conservateur, ou même révolutionnaire. Telle posture obéit souvent à un conformisme imitatif ou paresseux. Un bobo actuel qui, en villégiature dans sa maison de campagne, proteste contre le bruit des tracteurs ou des tronçonneuses, est-il pour autant « conservateur », lui qui, peut-être, aimera conduire un tout terrain ? Nietzsche pensait que l’aristocratie européenne avait entamé son déclin au début du XVIIe siècle, et que le signe de cette décadence était l’entichement pour la pastorale, cette fuite utopique vers un imaginaire pacifié, romanesque et amollissant. Louis XV avait montré du goût pour le Devin du village. Le penchant de Marie-Antoinette pour les Bergeries n’était somme toute qu’une annonce subliminale de la tragédie à venir : en optant pour les moutons, on se livrait à la fureur d’un Danton à la chevelure léonine. L’expression superlative de la subjectivité, ombre du baroque, est le pendant de la construction mathématique et mécaniste d’un univers désormais accessible à la raison. Honoré d’Urfé et l’opéra offrent un parallèle avec Galilée et Descartes, de la même façon que le préromantisme, dont Rousseau est une figure, est le double inversé du rationalisme des Lumières. Mais au fond, ces deux pôles représentent les deux orientations d’un pendule historique qui ne possède qu’une seule et même finalité, celle, occidentale, de mettre fin, un jour, au vieux monde. La Raison instrumentale et le moi hyperbolique sont deux expressions d’une modernité agissante, deux machines qui œuvrent de concert. La Révolution, par exemple, qu’on a voulu considérer comme l’immixtion de la Raison dans l’histoire, est une formidable explosion de passion romantique.

 

L’adoption du style romain, et des mœurs spartiates, n’étonne pas. Ce siècle, dont l’élite cultivée a appris la rhétorique oratoire républicaine chez les jésuites – il n’est qu’à lire le discours du Vieillard tahitien dans le Supplément au voyage de Bougainville, de Diderot -, même si Rousseau fut un autodidacte – mais ses Discours sont des exercices scolaires, des  compositions de concours – est imprégné d’Antique. À l’époque du marxisme triomphant, un débat d’école a parfois mis aux prises ceux qui pensaient que les idées ont quelque importance dans l’orientation des événements, et leurs adversaires, qui privilégient la puissance de l’action en considérant que les références idéologiques sont des habillements, ou des servantes de la politique pratique. Au fond, l’éclatement de la révolution fut une incroyable expérimentation, puisqu’elle sembla illustrer ce que l’on avait mis un siècle à élaborer théoriquement. Il ne faut pas croire pour autant que les acteurs d’un combat qui changeait de figure à une vitesse extrême, et qui, dans le sang et les cris, s’éliminaient les uns et les autres de façon expéditive, tenaient des livres dans une main pendant que la seconde arborait la pique. Une idée quitte le papier imprimé pour se diffuser dans la société, quitte à se diluer et à perdre de sa profondeur, pour parvenir, de manière plus ou moins confuse jusqu’à la conscience des hommes, à qui elle apporte une certaine compréhension de ce qu’ils font. Que seraient devenus Voltaire et Rousseau s’ils avaient vécu jusqu’à la terreur ? Voltaire, anglophile, aurait peut-être été emporté avec les monarchiens, à moins qu’il eût partagé le sort des Girondins, quoiqu’il eût été plus vraisemblable qu’il fût resté à l’abri à la frontière suisse. Rousseau est l’un des rares républicains des Lumières, un membre du tiers état.  Dans  son Discours sur l’origine de l’inégalité…, paraphrasant le Montaigne des Cannibales, mais avec une indignation violente que le Bordelais n’avait pas, il s’exclame : « Il est manifestement contre la loi de nature, de quelque manière qu’on la définisse, qu’un enfant commande à un vieillard, qu’un imbécile conduise un homme sage et qu’une poignée de gens regorge de superfluités, tandis que la multitude affamée manque du nécessaire ». Cette rhétorique enflammée, tout à fait contraire au conservatisme, lequel, du moins si l’on s’en tient à la surface des choses, a justement pour fonction de persuader que les « absurdités » relèvent d’une haute sagesse alliée à la folie des hommes, ne pouvait qu’aller droit au cœur des sans-culottes. Mais notre Genevois aurait-il supporté la promiscuité des militants, lui, le solitaire, l’ermite ? Au même moment, Henri Beyle, qui avait onze ans, et qui venait, sous l’œil horrifié de sa famille, de manifester la plus grande joie à l’exécution du roi, en qui il voyait une doublure de son père, fréquentait avec écœurement le cercle grenoblois des Jacobins, avec lesquels il se jugeait en parfait accord politique, mais qui avaient le défaut d’être sales et de puer. Pour jauger de l’influence de Rousseau, il ne faut pas s’arrêter au seul Robespierre, qui était en effet rousseauiste. C’est au niveau des sectionnaires des clubs, chez les Montagnards de base, et surtout les enragés, qu’il s’agit de le retrouver, et surtout après le 2 juin 93, où la démocratie directe chère à l’admirateur de Genève semblait s’imposer. On y découvre des comportements de « gauche », la revendication de l’égalité, du « maximum », c’est-à-dire l’expression du ressentiment social, ainsi qu’une antique mémoire des soulèvements populaires français, fondés sur une vision utopique, la guillotine étant comme une déesse vorace, Kali en action, rendant tout le monde à une commune condition nivelée. Mais il y a aussi la tentation putschiste, l’antiparlementarisme que l’on rencontrera  le 18 Brumaire, et qui, là, s’exprime en menaçant les représentants du peuple avec les bouches de canons. C’est peut-être, paradoxalement, dans la relation fusionnelle entre un empereur et la France que s’exprimera le mieux cette volonté populaire qui irrigue le Contrat social. De même Valmy avait fait prendre conscience que la Nation existait, et combattait. Être « patriote » désignait son appartenance. C’était une idée nouvelle, comme le bonheur. Elle n’était nullement conservatrice. La nation, le patriotisme seront d’abord de « gauche », avant d’être, après l’affaire Dreyfus, l’apanage de la droite.

 

Rousseau « anarchiste » ? « Fasciste » ? Peut-être les deux. Mais en tout cas furieusement moderne, et même postmoderne. Edmund Burke, dans son essai polémique sur la Révolution française, s’en prit aux idéologues des Lumières qui, répudiant tout legs historique, toute tradition, toute mémoire sédimentée du passé, avec ses préjugés, ses croyances, ses certitudes, fondaient la nouvelle société sur le mythe du progrès, et surtout sur une vision atomique de la société, théorisée par Hobbes, sur une assemblée d’individus libres qui décidaient de se lier par un contrat. La critique du conservateur anglais est d’une pertinence inégalée. Il ne s’agit pas de reprendre son argumentation, bien qu’on aurait tout intérêt à observer de près l’éducation que prône Rousseau dans L’Émile, apprentissage qui est censé se passer des sciences, de l’Histoire et des livres.

 

Dans son dernier livre consacré aux « pédagogues » (Essai historique sur l’utopie pédagogique, Éditions du Cerf), Jean de Viguerie analyse L’Émile ou de l’éducation (1762). Il relève que les personnages de ce traité-fiction sont abstraits : Émile n’a « ni parents, ni frères et sœurs », et le gouverneur « n’a pas de nom », ni de passé apparent. Le propre du « conservateur » étant une prédilection particulière pour la généalogie, la filiation, la lignée, Rousseau s’inscrit manifestement dans ce qui lui est contraire. Le but de l’ouvrage, en effet, n’est pas de préserver un héritage, mais de « façonner » un être. On est dans le constructivisme pur. L’« éducateur » a, de ce fait, un rôle majeur, puisqu’il est le maître de sa créature. Nul moyen d’échapper à cette emprise, à l’opposé de l’être inséré dans une tradition, socle solide à partir duquel il est en mesure d’affronter l’altérité du monde. Tout au contraire, Émile est le jouet des lubies de son formateur, comme le sont les élèves de maintenant. Pire, il est manipulé : « Qu’il croie toujours être le maître, enseigne Jean-Jacques au gouverneur, et que ce soit vous qui le soyez. Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté; on captive ainsi la volonté même » ». Le pédagogue marie entre autre sa marionnette à vingt-deux ans, à la jeune fille qu’il lui a choisie. Après ces préceptes d’un impeccable cynisme, et qui sont susceptibles d’être transférés dans le champ politique, dans une démocratie directe, par exemple, Rousseau s’attache à faire de son élève un parfait imbécile. Il suivra les mouvements de sa nature, sans plus, puis apprendra un métier manuel. Le savoir sera répudié comme inutile : « J’enseigne, dit-il, un art très long, très pénible, c’est celui d’être ignorant ». Il y parvient fort bien, et, en refusant les livres, « il refuse l’héritage que la cité porte en elle, l’héritage transmis par la tradition et par les livres », vouant le jeune Émile à une solitude intellectuelle, culturelle fatale. Solitude qui est le lot de l’homme moderne, l’exil de la table rase.

 

Comme Descartes rejetait l’illusion de la perception, Rousseau, en effet, dans  son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, opuscule au demeurant remarquable par ses intuitions anthropologiques et ethnologiques, que Diderot fera siennes dans son Supplément au Voyage de Bougainville, commence par « écarter les faits », et s’en tient « à des raisonnements hypothétiques et conditionnels ». Autrement dit, il refuse l’apport de la tradition historiographique pour aller aux principes. Concrètement, jusqu’à l’innocence qui subsiste sous les strates de vices que le Mal a déposés dans ce temps où l’homme s’est écarté de l’état de nature. Rousseau, qui n’est pas à un paradoxe près, est un patriote qui refuse le passé. Comme l’utopie contemporaine, libérale et mondialiste prétend la réaliser, il rêve d’une fin de l’Histoire. Elle est une longue série de souffrances, le triomphe de l’injustice, de l’inégalité, de l’esclavage et du mensonge, lequel est porté par l’opacité d’un langage qui a rompu avec la langue originelle, proche de la musique. De ce fait, l’art de la « tromperie » est aussi supprimé : l’étude des langues, des humanités, de la rhétorique est exclue.  Rhétorique dont Rousseau était parvenu à répandre le charme dans toutes les bonnes familles de l’aristocratie française, bien heureuse de pouvoir frissonner ou pleurer sur les souffrances de l’âme sensible !

 

L’être idéal est donc déraciné, détaché de tout lien autre que ceux qu’il s’est donnés, ou qu’on a fait en sorte qu’il acquière. Livré au flot des sensations, qui le portent à la connaissance de lui-même, perception en premier lieu empirique, mais aussi imprégnée d’une potion onirique envoûtante, toujours en passe de devenir poison, pharmakon portatif à l’usage de l’individu en quémande de place sociale et de reconnaissance, Jean-Jacques est atteint de dromomanie, d’errance frénétique, sa « manie ambulante », comme il le dit lui-même. En effet, partir, c’est se délivrer des contingences de la vie sociale, c’est s’abstraire des rets de la « politesse », des civilités contraintes, et c’est aussi s’arracher à un passé, sans avoir encore abouti à une condition qui reste à l’état de projet, ou plutôt d’hypothétique destination. Il y a du bouchon qui flotte dans le voyage, surtout s’il obéit aux caprices de la fantaisie et des plaisirs du changement. Le monde en est livré, délivré, libre, comme une page blanche offerte à l’imagination créatrice. La réalité y perd son poids d’angoisse. La solitude n’y est plus pénible. Jean-Jacques se trouve au « pays des chimères ». Ses vertiges, au bord des gouffres, lui procurent les délices du vide. Et, à pieds, il parcourt des centaines de kilomètres, quitte à repousser avec horreur les parcelles de réalité déplaisante qui, malgré tout, parviennent quand même à égratigner ses rêves, comme dans le Forez, ou à Vevey, le lieu-même où se situe le cadre de La Nouvelle Héloïse !, où il trouve étrangement que « le pays et le peuple dont il est couvert ne [lui avaient]  jamais paru faits l’un pour l’autre ». La patrie de Jean-Jacques peut être dépeuplée, pourvu qu’elle soit pittoresque.

 

Bien que Baudelaire semblât donner raison à Rousseau, en enjoignant, dans son article « Prométhée délivré », de ne jamais  confondre « les fantômes de la raison avec les fantômes de l’imagination [car] ceux-là sont des équations, et ceux-ci des êtres et des souvenirs » – et il affirmait, à la ligne précédente : « Or, la grande poésie est essentiellement bête, elle croit, et c’est ce qui fait sa gloire et sa force », toutes remarques qui siéent parfaitement à Rousseau, qui fut un immense poète, il n’avait pas de mots assez durs pour ridiculiser – au même titre que George Sand, cette « vache à lait de la littérature » (comme l’écrivait plaisamment Nietzsche) – un spécimen quasiment pur de plébéien, de révolté démoniaque, représentant d’une modernité démocratique détestée pour qui, disait-il dans ses « Notes nouvelles sur Edgar Poe », « une sensibilité blessée et prompte à la révolte [tenait] lieu de philosophie ». Le poète des Fleurs du Mal partageait le même mépris que Hegel pour « la soi-disant philosophie » selon qui « la vérité est ce que chacun laisse s’élever de son cœur, de son sentiment et de son enthousiasme sur les objets moraux, particulièrement sur l’État, le gouvernement, la constitution ». Et Hegel ajoutait, dans la préface des Principes de la philosophie du droit : « Cette platitude consiste essentiellement à faire reposer la science, non pas sur le développement des pensées et des concepts, mais sur le sentiment immédiat et l’imagination contingente, et à dissoudre dans la bouillie du cœur, de l’amitié et de l’enthousiasme cette riche articulation intime du monde moral qu’est l’État, son architecture rationnelle […] ».

 

Il est vraisemblable que Rousseau aurait fait bon ménage avec les « Indignés » actuels. Mais, plus largement, nous retrouvons chez lui les traits du Narcisse postmoderne, que Christopher Lasch a analysés, ce produit du monde néolibéral, sensualiste, hédoniste, individualiste, rétif aux contraintes, à la hiérarchie, au principe de réalité, pétri de contradictions, son égocentrisme, ses « illusions sporadiques d’omnipotence » ayant besoin, notamment, d’autrui « pour s’estimer lui-même ». Lasch ajoute, comme pour expliquer la vocation d’écrivain de Jean-Jacques, et ses justifications copieuses : « il ne peut vivre sans un public qui l’adore ». Mirabeau fait cette reproche à Rousseau : « Vous avez beaucoup vécu dans l’opinion des autres », et ce dernier : « J’aimerais mieux être oublié de tout le genre humain que regardé comme un homme ordinaire ».  Mais tout le monde n’est pas Rousseau, dût-on écrire sa vie.

 

Comme lui, le Narcisse postmoderne, ayant refusé le péché originel, « est hanté, non par la culpabilité [Rousseau aura toujours une explication idoine pour la transférer sur la société – y compris après l’abandon de ses enfants] mais par l’anxiété ». Pour la combattre, pour ainsi dire de manière thérapeutique, il s’agit de « vivre dans l’instant […] vivre pour soi-même, et non pour ses ancêtres ou la postérité ». C’est pourquoi « […] la dépréciation du passé est devenue l’un des symptômes les plus significatifs de la crise culturelle […] ». La quête de la reconnaissance presse d’« […] établir des rapports authentiques avec autrui », ce qui, paradoxalement, rend propice la prolifération de cet artifice qu’est la « rhétorique de l’authenticité ». Le refus des codes, des conventions, et d’une certaine « hypocrisie » (comédie, jeu théâtral) inhérente à la vie sociale a pour conséquence une régression vers l’enfance, sur le mode de l’expression instinctive, et la tentation de se perdre dans le sentiment océanique de la vie, décliné à l’infini par le marché des nouvelles spiritualités, qui offre ce qu’Emerson appelle « une relation primordiale avec l’univers » », et aussi par un tourisme, un nomadisme avide de perte de soi dans un univers « exotique » (ou dans les aéroports), qui n’est en fait que le fantasme d’êtres inquiets, de cette grosse classe moyenne qui a colonisé la société.

 

Certes, l’éthique de Rousseau n’encourageait pas a priori à un « retrait de la chose publique », et la Révolution française, ainsi que les tendances politiques qui se sont réclamées de lui, l’attestent. Mais une pensée véritable, si tant est qu’elle soit toujours homogène, renferme une logique interne qui, tôt ou tard, manifeste ce qui était latent en elle. C’est pour cette raison qu’il n’est pas absurde d’avancer que notre monde est devenu rousseauiste, comme jadis il était chrétien.


Claude Bourrinet


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« L'Inquisition médiatique » de Francis Puyalte

« L'Inquisition médiatique » de Francis Puyalte

Ex: http://www.polemia.com/


De minimis non curat praetor
, dit l’adage latin, mais il n’est pas de sujet, si subalterne soit-il en apparence, qui échappe aux champions de la désinformation. On ne s’étonnera donc pas de voir ceux-ci à l’œuvre dans le traitement des faits divers, ce qui est logique dans la mesure où ces derniers passionnent un public trop souvent, hélas, indifférent à la politique. _________________________________________________________________________________________

 

Au lendemain du premier tour de la présidentielle, Valeurs actuelles révélait le résultat des votes internes organisés au Centre de formation des journalistes et à l’Ecole supérieure des journalistes de Lille : soit 100% des voix pour la gauche dans le premier, et 87% dans la seconde, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen n’obtenant pas un seul suffrage de la part des étudiants qui, demain, seront nos « dealers d’opinion » !

On sait depuis longtemps à quoi s’en tenir sur la désinformation journalistique en matière politique. Dans L’Inquisition médiatique, Francis Puyalte, ancien de Paris-jour, de L’Aurore puis du Figaro, démontre que l’esprit partisan est également de règle, et donc le public est tout aussi fourvoyé en matière de faits divers. Et de citer en exemple le scandale d’Outreau, le « naufrage » des Kurdes (pseudo-irakiens et soi-disant persécutés) du cargo East Sea échoué près de Fréjus en 2001 et surtout l’affaire Kamal, dont l’opportune relecture par Puyalte occupe la moitié du livre. Rappelons pour ceux, sans doute nombreux, qui l’auraient oublié que, pour justifier l’enlèvement de sa petite fille Lauriane et sa fuite aux Etats-Unis, le Franco-Marocain Karim Kamal avait accusé son ex-femme Marie-Pierre Guyot, fille d’un haut magistrat, d’avoir violé et fait violer la gamine lors d’orgies titanesques auxquelles aurait participé le gratin de la justice et de la police niçoises, en particulier le doyen des juges d’instruction Jean Pierre Renard et le procureur général Paul-Louis Auméras (*).

Pendant des lustres, ces accusations gravissimes, mais qui n’ont jamais reçu l’ombre d’un début de preuve malgré de nombreuses enquêtes, ont fait régner dans les tribunaux des Alpes-Maritimes un climat délétère, encore attisé par l’attitude équivoque du procureur Eric de Montgolfier, successeur d’Auméras et, semble-t-il, plus enclin à hurler avec les loups de presse qu’à établir la vérité et à protéger les institutions.

A la remorque du Monde

Or, qui avait lancé la rumeur ? Le journaliste Hervé Gattegno, alors protégé, au Monde, du fanatique Edwy Plenel – qui, aujourd’hui patron du site Mediapart, peut à bon droit se vanter d’avoir eu la peau de Nicolas Sarkozy en faisant état, peu avant le scrutin présidentiel, des allégations d’un ministre libyen affirmant que la campagne du vainqueur de 2007 avait été financée à hauteur de 50 millions d’euros par le colonel Kadhafi. En reprenant l’argumentation de Karim Kamal, il s’agissait pour le tandem Plenel-Gattegno de jeter l’opprobre sur Nice, ville restée trop « médeciniste » aux yeux de ces moralistes.

Francis Puyalte montre d’ailleurs bien le rôle moteur joué par Le Monde dans le traitement des faits divers. Il faut se souvenir, d’ailleurs, de la place extravagante réservée en 1986 par ce quotidien dit « de référence » à la mort accidentelle de l’étudiant manifestant Malik Oussekine dont le décès, attribué à la « violence policière », obligea Jacques Chirac et Alain Devaquet à remiser leur réforme des Universités… et d’une manière générale à oublier toutes les promesses faites à l’électorat droitier. Or, loin de se livrer à des investigations personnelles pour tenter de démêler le vrai du faux, presse écrite et télévisions se mettent à la remorque du Monde et en adoptent toutes les thèses. Comme si ce quotidien était leur directeur de conscience.

Et malheur aux dissidents – fussent-ils collaborateurs du Figaro – qui tentent de faire entendre leur vérité ! Ils sont à leur tour victimes de l’Inquisition médiatique, traités de racistes ou d’ « anticommunistes primaires », tel l’auteur qui, aujourd’hui retraité, se souvient : « J’ai couvert presque toutes les grandes manifs des années 1970-1980. Elles m’ont éclairé sur le rôle de la presse, son singulier suivisme, sa propension à aller dans le sens du vent, qui soufflait souvent de l’Est […] Certes, je fus témoin, bien sûr, de quelques excès et même de bavures [policières]. Mais, en général, je constatais et j’admirais la placidité et le sang-froid des CRS et gendarmes mobiles qui supportaient pendant des heures les injures les plus abjectes […], les cailloux et les pierres, les jets d’œufs pourris et les cocktails Molotov dans l’attente d’un ordre, qui ne venait pas. » Surtout face aux « bandes ethniques », « un phénomène que je m’honore de ne pas avoir occulté », écrit Francis Puyalte en insistant sur la discipline de ces bandes allogènes « dont le seul but était le pillage ». Un but ignoré par les lecteurs du Monde

Ecrit sans prétention par un journaliste « à l’ancienne » formé non dans quelque « prestigieuse » école mais aux chiens écrasés – et à la lecture de son « cher Céline » ! – et enrichi d’une intéressante préface de Christian Millau, ce témoignage éclaire sur la nocivité et l’omnipotence des forces de désinformation, auxquelles aucun domaine n’est étranger dès lors qu’il s’agit de culpabiliser le lecteur lambda.

Florent Dunois
8/05/2012

Francis Puyalte, L’Inquisition médiatique, préface de Christian Millau, Dualpha éditions, Collection Vérité pour l’Histoire, octobre 2011, 338 pages.

(*) Aux mêmes éditions et dans la même collection, Paul-Louis Auméras livre son propre témoignage dans Parcours de proc, préfacé par François Missen. 380 pages.

Voir article de Polémia :

Comment les écoles de journalisme enseignent le conformisme (Polémia 13/12/2011)

Correspondance Polémia 10/05/2012

Philippe Conrad présente Géopolitique de la France, par Pascal Gauchon


Philippe Conrad présente

Géopolitique de la France, par Pascal Gauchon

par realpolitiktv

mardi, 15 mai 2012

Robert Steuckers:lezing "Arabische Lente", Hasselt, 8 mai 2012

Robert Steuckers:

Lezing "Arabische Lente"

Hasselt, 8 mai 2012