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mardi, 15 janvier 2013

F. Klimsch: Junges Mädchen

Fritz Klimsch

Junges Mädchen/Jong meisje

Jeune fille/Young girl

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Pourquoi la France ouvre-t-elle ses portes au Qatar ?

Enquête : Pourquoi la France ouvre-t-elle ses portes au Qatar ?

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Sous Sarkozy comme avec Hollande, le richissime émirat dispose des mêmes facilités pour racheter des pans entiers de notre économie. Que signifie l’appétit d’ogre de ce petit pays ? Pourquoi Paris lui ouvre-t-il ses portes ? Enquête.

La dépêche, stupéfiante, est tombée le 6 novembre dernier : l’ambassadeur du Qatar, Mohamed Jaham al-Kuwari, annonçait à l’Agence France-Presse que son pays avait l’intention d’investir 10 milliards d’euros dans des sociétés du CAC 40. Répondant au journaliste qui évoquait quelques rares déclarations de personnalités qui, comme Bernard-Henri Lévy, Jean-Luc Mélenchon ou Julien Dray, ont manifesté leur inquiétude sur l’influence du Qatar en France, l’ambassadeur a conclu l’interview par une formule aussi ironique qu’arrogante : «C’est quoi, le problème ?»

En effet, il n’y a, apparemment, aucun problème. Apprendre que le fonds souverain qatari va presque doubler le montant de ses participations dans le CAC 40 ne pose aucun problème au gouvernement ni à l’opposition. Organiser la Coupe du monde de football dans un pays où ce sport n’intéresse personne et va nécessiter la construction de stades munis de sols réfrigérants pour pouvoir supporter des températures à 45° C (bonjour Kyoto !), ça n’interpelle personne dans le monde du sport – pas même Michel Platini -, ni dans celui de l’écologie, surtout pas Yann Arthus-Bertrand. Coïncidence : son dernier film a été financé par des Qataris…

Savoir que des Qataris pourraient sélectionner des entrepreneurs de banlieue sur une base communautariste n’inquiète pas grand monde. Installer une annexe de Normale Sup à Doha, ville où l’on est payé 400 dollars ou 12 000 selon la couleur de sa peau, ne dérange personne, et surtout pas Monique Canto-Sperber, présidente du pôle interuniversitaire Paris Sciences et Lettres et Philosophe spécialiste de «l’éthique».

Qu’enfin la France impose à tous ses partenaires l’admission directe du Qatar au sein de la francophonie, sans passer par la case «observateur», comme l’exigeaient les usages jusqu’alors, cela n’ennuie pas grand monde non plus.

A Doha, on appelle ça le «français sonnant et trébuchant». Mais, à Paris, le silence est de rigueur. Depuis des années. On peut même dater l’origine de l’amitié franco-qatarie : le premier voyage de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, à Doha, en décembre 2005. Sarkozy s’est lié d’amitié avec le Premier ministre qatari, Hamad ben Jassem al-Thani, «HBJ» pour les intimes, au risque de mélanger les genres.

Lorsqu’il arrive à l’Elysée, Sarkozy prend l’habitude de recevoir tous les mois «HBJ». Au menu des discussions, les emplettes en France du fonds souverain Qatar Investment Authority (QIA). Selon un patron du CAC 40, «Guéant avait une liste de courses pour les Qataris. On avait l’impression que l’Elysée leur donnait à racheter la France».

C’est durant le quinquennat Sarkozy que le Qatar est entré dans le capital de plusieurs groupes du CAC 40. Le président a même donné de sa personne, en faisant pression sur le président du PSG, Sébastien Bazin, gérant du fonds Colony Capital, pour lui demander de vendre le PSG selon les conditions du Qatar. Bazin proposait aux Qataris 30 % du club de foot parisien pour 30 millions d’euros. Après l’intervention présidentielle, ils en ont récupéré 70 % pour 40 millions (ils en sont désormais propriétaires à 100 %).

Convention fiscale

Mais le sport n’est qu’une conséquence d’une orientation stratégique prise à l’Elysée. C’est sous l’ère Sarkozy que le Qatar s’est imposé – sans provoquer un quelconque débat, même au sein du gouvernement Fillon – comme un médiateur de la diplomatie française au Proche et au Moyen-Orient : intervention financière pour libérer les infirmières Bulgares en Libye (juillet 2007), aide au rapprochement entre Nicolas Sarkozy et Bachar al-Assad, puisque, avant d’aider les combattants, le Qatar était un allié solide du régime baasiste.  

Et, bien sûr, plus récemment, le Qatar, seul pays arabe à le faire, a participé – financement de l’armement, formation des combattants libyens et même présence de 5 000 hommes des forces spéciales – à l’intervention militaire occidentale contre Kadhafi.

La puissance grandissante du Qatar en France semble stimulée par la faiblesse de nos responsables politiques, déboussolés par la crise mondiale et appâtés, parfois, par les largesses supposées de ce petit pays. Ami personnel de la famille de l’émir, Dominique de Villepin, aujourd’hui avocat d’affaires, a pour principal client le Qatar Luxury Group, fonds d’investissement personnel de la cheikha Mozah bint Nasser al-Missned. A droite, parmi les habitués de Doha, on trouve aussi Philippe Douste-Blazy, Rachida Dati ou Hervé Morin.

Dans les milieux diplomatiques français, cette politique du «tout-Qatar» agaçait certains, qui espéraient que François Hollande, réputé partisan d’un resserrement des liens avec l’Algérie, allait en quelque sorte «rééquilibrer» la politique française dans la région.

Certes, François Hollande s’est rendu en Algérie le 19 décembre. Mais il avait vu le Premier ministre de l’émirat, Hamad ben Jassem al-Thani, dans un palace parisien dès le début de 2012. Les deux hommes s’étaient d’ailleurs déjà rencontrés une première fois en 2006, François Hollande le recevant en tant que premier secrétaire du PS. Depuis son élection, il l’a revu à deux reprises, et a accueilli l’émir Hamad ben Khalifa al-Thani à l’Elysée, le 22 août 2012. Un traitement privilégié.

Autre signe de continuité, l’entrée d’investisseurs qataris au capital de France Télécom en juin 2012… «Les gouvernements passent, mais les intérêts demeurent. Les accords financiers entre la France et le Qatar n’ont pas été interrompus, remarque le chercheur Nabil Ennasri, Hollande a seulement mis un terme à l’affichage publicitaire façon Sarkozy.»

Incroyable : la convention fiscale entre les deux pays – une sacrée niche fiscale qui dispense un investisseur qatari de tout impôt sur les plus-values réalisées sur la revente de biens immobiliers en France -, qui avait été tant décriée par le PS (du temps de l’opposition), n’a pas été abrogée…

Il faut dire que, même sous Sarkozy, les Qataris ont eu la prudence de créer ou de maintenir des liens solides avec la gauche française. L’ambassadeur du Qatar en France, Mohamed Jaham al-Kuwari, a préparé la transition politique de longue date en multipliant les contacts avec plusieurs dirigeants socialistes : Ségolène Royal, Laurent Fabius, Elisabeth Guigou, Jack Lang, Bertrand Delanoë, Martine Aubry, mais aussi Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, qui a séjourné à Doha en pleine campagne de la primaire socialiste, ou encore Manuel Valls, seul émissaire du candidat à avoir rencontré l’émir en décembre 2011.

Sous nos latitudes tempérées, le Qatar est un sujet de consensus. Jusque dans les médias, où il est devenu le pays des Bisounours. Comme dans l’émission «Un œil sur la planète», diffusée sur France 2 l’automne dernier, le présentant comme un nouvel eldorado, terre d’accueil de tous les ambitieux et les entrepreneurs.

Ou encore dans une interview de l’ambassadeur de France au Qatar publiée dans la revue Géoéconomie (1). Le diplomate s’enthousiasme d’abord sur les perspectives de coopération entre les deux pays, faisant miroiter aux groupes français la perspective des 120 milliards mobilisés en vue de la Coupe du monde de football en 2022. Autant de beaux contrats pour Bouygues, Vinci, Carrefour et quelques autres.

Mais l’ambassadeur y ajoute le supplément d’âme indispensable aux esprits délicats que nous sommes supposés demeurer : le printemps arabe aurait ainsi révélé – comme l’a reconnu lui-même François Hollande – d’importantes convergences entre les deux pays. L’honneur est sauf.

Feuilletons le dossier de presse «Qatar en France». Il s’y dessine peu à peu un véritable storytelling qatari, que l’on pourrait résumer comme suit : le Qatar est un «nanopays» richissime – 78 260 dollars de revenu par Qatari en 2009, ça fait rêver – mais coincé entre deux géants, l’Iran, avec lequel il doit partager le gisement de gaz North Dome, l’un des plus grands du monde, et l’Arabie saoudite, 14 fois plus peuplée et disposant d’avoirs neuf fois supérieurs.

Cette fragilité obligerait les Qataris à se montrer à la fois plus intelligents et plus diplomates que leurs voisins. Ils chercheraient ainsi une «assurance vie» - l’expression revient chez tous nos interlocuteurs – et seraient prêts à signer des chèques XXL à ceux qui sont susceptibles de lui garantir une protection. La France, avec son siège au Conseil de sécurité de l’ONU, constitue son meilleur allié.

Autre argument en faveur des Qataris, leurs investissements sont jugés «très professionnels». Leur charte, «Vision nationale pour le Qatar 2030», adoptée en 2008, prévoit que les revenus des placements des fonds souverains qataris se substitueront à ceux du gaz.

Il faudrait donc se réjouir, s’enthousiasme Patrick Arnoux, du Nouvel Economiste (2), de leur intérêt pour nos grands groupes : «L’entreprise Qatar, dirigée d’une main ferme par le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, investit certes par milliards sur des actifs qui ont trois points communs : ils sont unitairement importants, prometteurs pour l’avenir et à forte rentabilité.» Et de vanter les financiers qataris, «issus des meilleures banques américaines comme Lehman Brothers» (curieux, cet éloge d’une banque qui a fait faillite en 2008, déclenchant la crise dans laquelle nous pataugeons encore !).

Et puis, nous assurent tous ces amis français des Qataris, ces derniers ne sont ni gourmands ni exhibitionnistes ; excepté chez Lagardère, ils n’exigent pas de siéger dans les conseils d’administration des sociétés dont ils deviennent actionnaires.

Une alternative aux Saoudiens

Riches en capitaux disponibles, respectueux de l’indépendance de leurs partenaires, les Qataris sont aussi, nous dit-on, modernes. Leur nouvelle constitution donne aux 200 000 Qataris le droit d’élire des représentants locaux qui pourront même être des femmes (au sein d’une chambre cependant strictement consultative).

La chaîne Al-Jazira, qu’ils ont créée en 1996, présentée comme une sorte de CNN arabe, aurait révolutionné l’information au Proche-Orient. La femme de l’émir, la cheikha Mozah bint Nasser al-Missned, a contribué à une véritable cité du savoir à la périphérie de Doha, ouverte aux musées et aux universités occidentales.

Enfin, le sentiment de fragilité des Qataris les pousserait à devenir une tête de pont entre le monde arabo-musulman et l’Occident. Songez que la plus grosse base militaire américaine, autrefois à Bahreïn, a déménagé à Doha et que les Qataris maintiennent des liens avec Israël. Ils constituent ainsi une alternative plus présentable que les Saoudiens, qui soutiennent les salafistes dans la région. Et si le Qatar représentait cet islam modéré dont tant d’Occidentaux espèrent l’avènement depuis des années ?

Bien sûr, comme tout storytelling, celui portant sur le Qatar reflète une partie de la réalité. L’émir, qui a chassé son père du pouvoir en 1995, s’est révélé un fin stratège. «Le Qatar est le premier à avoir acheté des méthaniers, analyse l’économiste Hakim el-Karoui, et à garder ainsi la maîtrise du transport du gaz.» Résultat : le pays frôle les 20 % de croissance en 2012, après 16 % en 2010 et 12 % en 2009.

Ensuite, il semble bien que la stratégie qatarie soit la plus subtile des pays du Golfe. «Les Qataris ne sont pas que des payeurs, observe l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, ils sont astucieux et mènent une stratégie d’équilibre, entre Al-Jazira d’un côté, le phare du printemps arabe, la base américaine sur leur territoire et leurs relations assez bonnes avec Israël.»

Enfin, il est patent que les Qataris ne mélangent pas forcément leur politique diplomatique, pas facile à décrypter, et leurs investissements pour lesquels ils recherchent, c’est un banquier qatari qui parle, un «absolute return», autrement dit une garantie de retour sur investissement.

Mais ces indéniables atouts – prospérité économique, stratégie au long cours, subtilité diplomatique – ne doivent pas occulter la face moins reluisante du petit Etat. La condamnation à perpétuité, le 28 novembre, du poète Mohammed al-Ajami, coupable… d’un court texte critique sur l’émir, jette une lumière blafarde sur la modernité qatarie.

Et il y a surtout la relation très particulière que le Qatar entretient avec l’islamisme politique. L’émirat a été, depuis quinze ans, le refuge de bien des activistes radicaux, tel Abassi Madani, l’ex-patron du FIS algérien. Le Hamas a déménagé ses bureaux de Damas à Doha, et la récente visite de l’émir à Gaza n’est pas passée inaperçue.

La chaîne de télé Al-Jazira s’est fait connaître en devenant le diffuseur exclusif des communiqués d’Al-Qaida, et certains ne manquent pas de souligner que Doha a été exempt de tout attentat terroriste. Exilé au Qatar depuis quarante ans, le plus célèbre prédicateur islamiste, Youssef al-Qardaoui, officie chaque semaine sur Al-Jazira.

L’homme a déclaré que «les opérations martyres sont l’arme que Dieu a donnée aux pauvres pour combattre les forts», et que, «tout au long de l’histoire, Allah a imposé aux juifs des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. [...] C’était un châtiment divin. Si Allah le veut, la prochaine fois, ce sera par la main des musulmans».

Cet activisme n’étonne pas Alain Chouet, ancien chef du service de renseignements de sécurité de la DGSE (services secrets français) : «Comme la famille régnante veut ravir à la famille Al-Saoud d’Arabie saoudite son rôle moteur dans le contrôle de l’islam sunnite à l’échelle mondiale, elle héberge volontiers les imams et prêcheurs de tout poil, à condition qu’ils soient plus extrémistes que les oulémas saoudiens, de façon à leur rendre des points. Et le Qatar finance partout et généreusement tous les acteurs politico-militaires salafistes, dont la branche la plus enragée des Frères musulmans, hostiles à la famille Al-Saoud et bien sûr au chiisme, mais aussi aux régimes « laïcs » et nationalistes arabes susceptibles de porter ombrage aux pétromonarchies.»

Enfin, le Canard enchaîné affirme que les services français ont repéré une présence qatarie dans le nord du Mali, où sévissent des groupes jihadistes. «On pense, explique Roland Marchal, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), qu’un certain nombre d’éléments des forces spéciales qataries sont aujourd’hui dans le nord du Mali pour assurer l’entraînement des recrues qui occupent le terrain, surtout d’Ansar Dine.» Ansar Dine, un groupe jihadiste non lié à Al-Qaida.

Bref, la famille régnante au Qatar n’a sans doute pas de doctrine bien établie, mais son jeu diplomatique, fondé sur une double exigence – concurrencer les Saoudiens dans le monde musulman et diaboliser l’Iran – peut l’amener à des positions fort lointaines de «l’islam des Lumières».

Y compris en France. «Si quelqu’un, affirme un bon connaisseur du dossier, avait la curiosité de se poster en face de l’ambassade du Qatar, il pourrait y prendre en photo d’éminents animateurs de la mouvance islamiste radicale.»

Premier instrument de l’influence du Qatar dans le monde arabe, la chaîne Al-Jazira s’est révélée être «le DRH du printemps arabe», selon l’expression de Naoufel Brahimi el-Mili, professeur de science politique et auteur du livre le Printemps arabe, une manipulation ? (3)

Ce dernier a passé des mois à décrypter les émissions de la chaîne qui fut la première à mettre en scène le martyre du vendeur de légumes tunisien Mohamed Bouazizi, dont le suicide, le 4 janvier 2011, a embrasé la Tunisie, avant que la révolte ne se propage en Libye ou en Egypte. A chaque fois, Al-Jazira accompagne et «feuilletone» les mouvements et les combats.

Il apparaît que, partout, les Qataris soutiennent les Frères musulmans, qui constituent la principale force politique du printemps arabe. Et qu’Al-Jazira est leur bras armé. Brahimi note ainsi que le nouveau ministre des Affaires étrangères libyen, Mohamed Abdelaziz, était un journaliste de la chaîne, de même que Safwat Hijazi, devenu une sorte de «conseiller spécial» du gouvernement égyptien. Pour Brahimi, le projet du Qatar est limpide : «Imposer la révolution « démocratique » par le bas, puisque les révolutions par le haut, façon néoconservateur bushiste, ont échoué.»

Autre sujet d’inquiétude, l’activisme sportif des Qataris – Grand Prix de l’Arc de triomphe, achat du PSG, Mondial de handball (2015) et Coupe du monde de football (2022) – ne relève pas forcément d’un amour désintéressé du sport mais bien d’une stratégie délibérée de soft power.

C’est d’ailleurs Nicolas Sarkozy lui-même, cumulant le rôle de superconsultant des Qataris avec celui de président de la République, qui aurait conseillé à l’émir de «passer par le sport» pour implanter Al-Jazira en France. D’où la création de la chaîne BeIN Sport, au risque de déstabiliser le système audiovisuel français, et notamment le financement du cinéma.

Enfin, et ce n’est pas le moins inquiétant, les Qataris manifestent un intérêt particulier pour les secteurs industriels sensibles et stratégiques. Cette inclination est d’abord apparue dans le dossier EADS. A la fin des années 90, l’émir sympathise avec Jean-Luc Lagardère, avec lequel il partage une passion des chevaux.

Les deux couples sympathisent, Bethy Lagardère initiant la cheikha Mozah aux joies de la vie parisienne, tandis que les équipes Lagardère apportent à l’émir leurs conseils avisés dans l’audiovisuel lors de la création d’Al-Jazira. Avant même la mort de Jean-Luc Lagardère, en 2003, l’émir avait émis le vœu d’entrer au capital d’EADS.

Mais Jean-Paul Gut, alors haut dirigeant d’Airbus, avait habilement orienté les Qataris vers une prise de participation dans le groupe Lagardère lui-même, ce qui était moins intéressant pour le Qatar mais répondait à l’inquiétude de l’héritier, Arnaud Lagardère, qui souhaitait s’assurer des alliés solides dans sa société holding. Mais, quand le groupe allemand Daimler a voulu vendre ses parts dans EADS, le Qatar s’est porté acquéreur, ce qui entraîna une vive réaction d’Angela Merkel aboutissant à un engagement de l’Etat allemand à la place de Daimler.

Si les Qataris se sont senti l’audace d’avancer sur des dossiers aussi sensibles, c’est que les liens entre la France et le Qatar sont anciens : 80 % de l’équipement militaire qatari est français et, pour l’anecdote, les 15 ha que la Direction générale de l’armement loue à Bagneux (Hauts-de-Seine) appartiennent à une banque qatarie…

Poker menteur

Autre indice de l’intérêt des Qataris pour les secteurs stratégiques, l’affaire Altis, une société de semi-conducteurs en difficulté que les Qataris voulaient acheter en 2009 pour créer une industrie similaire au Qatar. Mais Augustin de Romanet, alors patron de la Caisse des dépôts, a jugé le projet suspect, et le Fonds stratégique industriel s’est finalement substitué à l’émirat.

Encore plus inquiétant, le jeu de poker menteur autour d’Areva : il s’en est fallu de peu que l’émirat mette la main sur les mines d’uranium du groupe nucléaire ! A la manœuvre, l’ancien secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, l’intermédiaire de choc Alexandre Djouhri, Henri Proglio, le PDG d’EDF, et François Roussely, du Crédit suisse – une des banques conseil en France des Qataris avec la banque Rothschild.

L’alternance est, apparemment, un concept qui ne s’applique pas à cet aréopage. C’est d’ailleurs peut-être ce qui a conduit l’ambassadeur du Qatar à annoncer de nouveaux investissements dans les groupes français.

A ce rythme-là, la France va finir par avoir plus besoin du Qatar que l’inverse.

(1) «Qatar, l’offensive stratégique», no 62, été 2012.

(2) Du 3 mars 2012.

(3) Editions Max Milo, 2012.

Fonds qatari dans le CAC 40 : déjà plus de 6 milliards !

France Telecom (1 %) : 214,5 M€

Lagardère (13 %) : 1,071 milliard €

LVMH (1 %) : 653,64 M€

Suez Environnement (1 %) : 45 M€

Total (3 %) : 2,691 milliards €

Veolia (5 %) : 946,95 M€

Vinci (8 %) : 2 84,11 M€

Vivendi (5 %) : 427,88 M€

Total : 6,334 milliards d’euros

 
IMMOBILIER : 4 MILLIARDS NET D’IMPÔTS

Les avoirs immobiliers en France des Qataris se partagent entre différents membres de la famille régnante. Ils comprennent des immeubles de luxe et de nombreux hôtels. Au total, l’immobilier détenu par l’émirat dans notre pays atteindrait ainsi 4 milliards d’euros. Début 2008, les Qataris ont obtenu le vote au Parlement français d’un statut fiscal qui les exonère d’impôt sur leurs plus-values immobilières en France. Et ils en profitent : ces dernières années, ils ont racheté des hôtels de luxe comme le Martinez et le Carlton, à Cannes, le Royal Monceau, le Concorde Lafayette, l’hôtel du Louvre, à Paris, le Palais de la Méditerranée, à Nice. Mais ils ont également fait main basse sur le somptueux hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis, à Paris, le splendide hôtel d’Evreux de la place Vendôme, à Paris, l’immeuble Virgin des Champs-Elysées, le siège de Vivendi, avenue de Friedland, à deux pas des Champs-Elysées, le siège d’Areva près de l’Opéra, et la tour Pacific à la Défense, ainsi que sur le centre de conférences Kléber, lieu chargé d’histoire – le haut commandement militaire allemand s’y était installé sous l’Occupation et c’est là qu’ont été signés les accords de Paris mettant fin à la guerre du Vietnam. Le destin du centre Kléber est de devenir un palace pour milliardaires…

Au total, les avoirs qataris en France – immobilier et CAC 40 – dépasseraient donc les 10 milliards* d’euros selon nos calculs. Une somme qui rejoint les statistiques de la Banque des règlements internationaux (9,79 milliards), ce qui représente trois fois moins que les investissements du Qatar en Grande-Bretagne, mais deux fois plus que ceux de l’Allemagne.

* Valeur au 20 novembre 2012

 

  • Article publié dans le numéro 820 du magazine Marianne, du 5 au 11 janvier 2013

Limonov, intellettuale ribelle tra Nuova Destra, David Bowie e Che Guevara

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Limonov, intellettuale ribelle tra Nuova Destra, David Bowie e Che Guevara
 
Pubblicato il 8 gennaio 2013 da Mario Laferla blog

Un ritratto del 2 giugno 2009

Domenica 31 maggio, a Mosca, in piazza Triumfalnaia, la polizia ha arrestato Eduard Limonov, durante una manifestazione antigovernativa non autorizzata. Con Limonov sono finiti in prigione altri venti dimostranti, tutti fedelissimi del fondatore del partito nazional-bolscevico. Nessuno può sapere quale sarà la sorte di Limonov. Strenuo oppositore di Vladimir Putin e della sua politica, Limonov era stato arrestato altre volte; in particolare nel 2001 era stato condannato a quattro anni (poi ridotti a due) per “terrorismo”.
Eduard Limonov è un personaggio noto in tutto il mondo. Scrittore di successo (ha scritto finora ventotto libri, pubblicati in molti paesi tra cui l’Italia), ha sempre dimostrato tutta la sua avversione per il Cremlino, accentuata con l’avvento al potere di Putin, del quale Limonov non approva nessuno dei suoi provvedimenti in politica interna e in quella estera. A Limonov “L’altro Che” di Mario La Ferla dedica un capitolo intitolato “A Mosca contro Putin”. Perchè Limonov ha sempre dichiarato la sua ammirazione e la sua passione per Ernesto Guevara, suo idolo indiscusso.
Quando si rivolge ai suoi detrattori, Limonov parla così: “Siete tutti figli di puttana! Io sono il Casanova e il Che Guevara della letteratura russa! In questo mondo di belle donne e di uomini malvagi, in questo mondo del sangue, della guerra, degli eroi e dei draghi, io mi sono già conquistato un posto alla tavola rotonda degli eventi”.
Il continuo riferimento al Che nei suoi scritti e nei suoi discorsi é il motivo dominante della sua protesta politica contro il Cremlino. Ernesto Guevara -Limonov lo sa bene- non è mai stato apprezzato dai capi sovietici, nemmeno ai tempi delle sue imprese rivoluzionarie. Anzi, proprio quelle imprese, fastidiose per Fidel Castro e per la sua politica di collaborazione con l’Urss, avevano convinto il Cremlino a contrastare l’attività del Comandante. Per Limonov é un vero piacere sbandierare l’immagine barbuta del Che in ogni manifestazione di protesta nelle vie e nelle piazze di Mosca. Come sbattere in faccia al regime l’ “eroe” che non aveva mai amato.
Eduard Limonov é senza dubbio il personaggio più detestato dall’establishment russo. Non soltanto per la continua attività di oppositore, ma anche per il suo curriculum di scrittore e uomo politico. I suoi libri sono noti ovunque. In particolare hanno ottenuto un successo straordinario il suo primo romanzo “Fuck off America!” (scritto dopo un soggiorno negli Stati Uniti), “Il libro dell’acqua”, “Diario di un fallito” e “Eddy-baby ti amo”. Un suo ammiratore italiano ha scritto: “Dal 2001 al 2003 Eduard Limonov è in carcere e sogna l’acqua. Sogna il mare e i fiumi. Sogna laghi, stagni, paludi, fontane, saune e bagni turchi. Dalle coordinate idrogeografiche evoca i ricordi di epiche scopate, di bagni nell’oceano freddissimo, di amici morti in battaglia. Ogni luogo è un frammento di memoria. Come un mosaico si compone l’autoritratto di un irruente leader politico, un pericoloso bastardo i cui hobby principali sono la fica e la guerra. Dissidente, esule, combattente, Limonov fonda nel 1993 il Partito nazionalbolscevico, vigorosa sintesi di ogni totalitarismo, che seduce hooligans dadapunk e nostalgici, teste rasate e metallari, situazionisti. ‘Il libro dell’acqua’ è la superficie dell’opera d’arte, infedele resoconto di un progetto esistenziale, agiografia di un delirio. Limonov sta lì dove la letteratura finisce, e inizia la vita vera. Anzi, la Storia. Eduard Limonov è Che Guevara e Hitler, Kirillov e Cristo, Henry Miller e David Bowie. Eduard Limonov è una rockstar”.
Questo ritratto, perfetto, spiega l’atteggiamento dei governanti russi nei suoi confronti. Ovunque sia andato, a Parigi o a New York, in Italia o altrove, Limonov ha suscitato interesse e curiosità, ha fatto scrivere cose ripugnanti sulla sua persona e lodi smisurate. Di lui, dei suoi libri e della sua attività politica si sono occupati i giornali di tutto il mondo. Fuggito, o espulso, dalla Russia, alla fine degli anni Sessanta, era andato a vivere negli Stati Uniti, dove aveva simpatizzato con i trozskisti ed era stato avvicinato dal Kgb per fare la spia.Aveva vissuto anche a Parigi e i parigini si erano innamorati di lui. Il suo editore italiano lo ha presentato come un “agitatore politico e artista ribelle, dissoluto libertino e feroce militante armato, Eduard Limonv (nome d’arte che evoca il suono della parola russa ‘granata’) é la più scomoda e inclassificabile figura di dissidente intellettuale nella Russia postcomunista”.
Nel 1993, dopo alcune fallimentari esperienze politiche alternative, Limonov aveva fondato il Fronte, poi diventato Partito, nazional-bolscevico. All’inizio sembrava un gruppo rock: artisti alla moda, ragazzi di buona famiglia annoiati e sempre disposti a partecipare a una divertente provocazione politica, e ragazze che trovavano Limonov attraente. Tra i primi aderenti, chiamati nazbols, c’erano, fra gli altri, il cantante del gruppo comunista siberiano “Difesa civile” Jegor Letov, il gruppo heavy-metal “Metallo arrugginito”, l’ex moglie di Limonov, la cantante di night-club Natalia Medvedjeva, il gruppo di artisti performativi “Nord”, e molti poeti, musicisti e giornalisti. Da un punto di vista ideologico, il partito veniva propagandato come una combinazione tra un programma economico di sinistra (giustizia sociale, proprietà comune, lavoro colletivo) e una politica di destra (priorità dello Stato e della nazione, espansione della Russia fino a Gibilterra). L’obiettivo era quello di riunire sotto un’unica bandiera tutti i gruppi radicali giovanili di destra e di sinistra. La bandiera era un misto tra elementi nazisti e comunisti: il rosso e il bianco di Hitler e la falce e martello di Stalin. Fin dalla fondazione, a fianco di Limonov, c’era anche il filoso Aleksander Dugin, il capofila del neo-eurasismo, il teorico della “rivoluzione conservatrice” che aveva avuto stretti contatti con alcuni esponenti dell’estrema destra europea: Jean-Fracois Thiriart, fondatore della “Jeune Europe”; Claudio Mutti, responsabile italiano di quel movimento; Alain De Benoist e Robert Steuckers. I maestri ai quali il partito di Limonov si ispirava erano Evola e Guénon. Il nazional-bolscevismo di Limonov puntava al superamento di destra e sinistra, secondo l’ispirazione di Thiriart, il quale ammoniva: “Il fascista cattivo e nostalgico non mette paura a nessuno, anzi è utile e funzionale al sistema. Quello che mette veramente paura è il rivoluzionario… Questo non significa certo diventare di sinistra, perchè questa sinistra ci disgusta quanto la destra. Significa oltrepassare i limiti imposti dalla cultura borghese e creare una nuovaq concezione della politica al fine di articolare un fronte nazionale, popolare, socialista”.
Un seguace appassionato delle teorie di Dugin e Limonov é Oleg Gutsulyak, scrittore e filosofo ucraino appena quarantenne. Dopo aver militato nell’eterodossia comunista, al sopraggiungere dell’indipendenìza ucraina aveva aderito all’estremismo nazionalista dell’Una-Unso. Poi era passato nella corrente della “Nouvelle Droite” accettando le tesi del neo-eurasismo russo. Ancora prima di aderire alla “Nouvelle Droite”, il filosofo ucraino aveva letto tutti i libri su Che Guevara che ammirava come “rivoluzionario e come eroe morto per difendere le proprie idee”.
Non molto simpatici alla destra tradizionale, i nazbols sono odiati a sinistra. Nonostante Limonov abbia fatto di tutto per accreditarsi come socialista vicino a Lenin e Trotzsky, i suoi atteggiamenti provocatori, i suoi discorsi offensivi, i suoi libri scandalosi hanno finito per isolarlo in un “splendido ghetto” dove continua a coltivare le sue teorie e a lanciare messaggi minacciosi. I suoi miti sono i personaggi che hanno coltivato l’idea della rivoluzione: in testa ci sono quelli che la rivoluzione l’hanno fatta sul serio, in un modo o nell’altro. Oltre a Lenin, quindi, Mussolini, Hitler, Mao Tse-Tung, Ho Chi Minh, Giap, Saddam Hussein, Gheddafi, Tito, Milosevic, Salvador Allende, Eva Peròn, Gandhi, Malcom X, Nelson Mandela, Augusto Sandino. Ma sopra tutti c’è Ernesto Guevara, il suo Che glorificato in ogni occasione e in ogni maniera.
Della sua attività politica ha detto: “La mia carrietra politica di leader di un partito estremista è inconsueta agli occhi dell’Europa del XXI secolo, ma anche la Russia è un paese inconsueto, e se mi accusano di violenza, allora anch’io posso allo stesso modo rimproverare il potere russo della violenza che viene esercitata nei miei confronti. Il mio tempo è occupato dalla politica e dalla lotta contro il Cremlino. E il Cremlino lotta contro di noi. Ci picchia. Ci reprime, ci mette in prigione… Io non sono fascista, i fascisti hanno cessato di esistere nel 1945 e da allora sono sorti nuovi fenomeni nel mondo politico, sia in Italia che in Russia”.
Il quartier generale del partito di Limonov è in una specie di cantina al numero 3 della Frunceskaja Ulica, spessissimo “visitata” dalla polizia segreta nel tentativo di scoprire qualcosa di compromettente. Sui muri della sede, un grande manifesto con una colomba con la falce e martello e il poster del Che. All’inviata di “la Repubblica”, Margherita Belgioioso, il portavoce di Limonov aveva detto: “Siamo contro la guerra in Iraq e contro quella in Cecenia; Putin è un dittatore. Ci è stata negata per cinque volte la registrazione come partito nonostante abbiamo un diffuso appoggio tra la gente”.
Parlando di Limonov, la Belgioioso scriveva: “Limonov è un enigma che divide l’intellighentia russa: ma tra chi lo sosteneva apertamente c’era persino Anna Politkovsaja, la giornalista assassinata nell’ottobre 2006 mentre rientrava a casa”. Poi aveva parlato Limonov: “Siamo gli unici a fare una vera opposizione a Putin: per questo il Cremlino ci teme”.

A cura di Mario Laferla blog
 

Robert Ménard au Club des Ronchons: liberté d'expression

24 janvier, Paris

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lundi, 14 janvier 2013

Un intervento umanitario in Siria, 150 anni fa

Un intervento umanitario in Siria, 150 anni fa

di Pascal Herren

Fonte: Europeanphoenix

LE1860.jpgUn intervento umanitario in Siria? Il pretesto umanitario era già stato invocato, nel 1860, dalla Francia, per intervenire militarmente in Siria, allora provincia ottomana. Il docente universitario Pascal Herren passa in rassegna in quest’articolo le vere intenzioni della Francia di Napoleone III, anch’esse poco accettabili come quelle della Francia di Sarkozy o di Hollande. Egli ci ricorda inoltre le conseguenze nefaste ch’ebbero a subire le popolazioni della regione.

Un intervento umanitario in Siria è costantemente invocato per mettere fine alle sofferenze che, dal 2011, patisce la popolazione coinvolta nei combattimenti tra il regime e l'opposizione armata. Combattimenti di cui si attribuisce la responsabilità principale - a torto o a ragione- al governo.

 Quest’azione di soccorso passerebbe dunque per il rovesciamento del regime. Sarebbe anche già stata messa in opera da alcuni mesi, sotto una forma indiretta, armando gli insorti e inviando sul territorio agenti e gruppi di combattimento stranieri. Ora, fare uso della forza sul territorio di un paese straniero, senza il consenso delle autorità prestabilite a darlo, contravviene al principio di sovranità degli stati, come scritto nella carta dell’ONU. L’impiego della forza tra stati è proibita ad eccezione del caso di legittima difesa o di azioni collettive decise dal Consiglio di Sicurezza dell’ONU.

La Corte internazionale di giustizia ha condannato nel 1986 il sostegno militare offerto dall’amministrazione Reagan agli insorti nicaraguensi dei Contras che lottavano per rovesciare il potere sandinista. La Corte aveva anche precisato che un tale sostegno non era appropriato se si parlava di assicurare il rispetto dei diritti dell’uomo, allorché Washington aveva accusato il regime di aver commesso delle atrocità.

Questi ostacoli giuridici non hanno impedito che le operazioni unilaterali, ufficialmente motivate da ragioni altruistiche, non si sviluppassero, per esempio, con il bombardamento dell’ex Yugoslavia durante la crisi del Kosovo nel 1999, o l’invasione dell’Iraq nel 2003. L’ultimo esempio in ordine cronologico è stata l’azione condotta in Libia nel 2011, di cui alcuni stati affermarono che si spinse oltre ciò che permetteva la risoluzione 1973 del Consiglio di Sicurezza.

Il fondamento di questi interventi unilaterali risiede in un criterio superiore, universalista: il dovere di proteggere la vita di qualsiasi popolazione contro minacce di attentati di massa che pesano su di essa. Ma questo principio, perfettamente legittimo in quanto tale, dipende interamente dalla buona volontà di chi interviene. Infatti, come si fa ad assicurare che lo stato che interviene non si serva dell’immenso potere che si concede impiegando la violenza verso un altro stato per perseguire altre motivazioni che sarebbero riprovevoli? La storia pullula di guerre “giuste” che sono finite piuttosto male per le popolazioni coinvolte. Il grande giurista Emer de Vattel denunciava già nel 1758 la sottomissione degli Indiani d’America da parte dei conquistadores, ottenuta con il pretesto di liberarli dal tiranno.

Gli specialisti del tema hanno costantemente ricercato i precedenti che mostrassero un’azione condotta da una potenza interventista irreprensibile. Hanno creduto per molto tempo di averla trovata nella spedizione del 1860 che riguardò la provincia ottomana della Siria che inglobava l’attuale Libano (Wikipedia in francese afferma: “Nei fatti, e secondo le parole dello stesso Napoleone III, la spedizione fu ‘una operazione a scopo umanitario’”). Dal mese di maggio al mese di agosto di quell’anno, tra le 17.000 e le 23.000 persone, la maggior parte di religione cristiana, furono massacrate nella montagna del Libano e a Damasco durante gli scontri intercomunitari. La notizia, che arrivò in Europa, suscitò l’emozione dell’opinione pubblica. Le autorità ottomane furono accusate di aver incoraggiato, e perfino partecipato alle atrocità commesse dai miliziani drusi sul Monte Libano e dai rivoltosi a Damasco. 

Napoleone III decise allora d’inviare sul posto un corpo di spedizione di 6.000 uomini per mettere fine al “bagno di sangue”, col consenso delle altre potenze europee. Le truppe francesi rimasero meno di un anno sul posto. Si ritirarono una volta ritornata la calma e subito dopo aver messo in piedi una riorganizzazione amministrativa, alla quale sarà attribuito il fatto di aver mantenuto la pace civile fino alla prima Guerra Mondiale. Ancora oggi, alcuni giuristi che pur si oppongono al riconoscimento del diritto d’intervento umanitario, definiscono l’azione del 1860 il solo e “vero” intervento umanitario del XIX secolo.

A guardarli da più vicino, dunque, i dissensi intercomunitari che scoppiarono nel 1860 furono essi stessi esacerbati dal clientelismo praticato all’epoca dalle potenze europee verso le minoranze locali. Bisogna dire che erano in gioco immensi interessi. Si trattava di dividersi le province di un impero ormai alla fine, che i grandi stati europei si disputavano accanitamente. La Siria si trovava infatti sulla rotta strategica che portava alle Indie, il gioiello dell’Impero Britannico. La Francia non nascondeva la sua attrazione per questo paese ricco di promesse commerciali. La Russia cercava già da molto tempo di estendere i suoi territori verso sud. Per arrivare ai propri fini ogni potenza si appoggiava su una comunità locale che ognuno cercava di strumentalizzare: i francesi si fecero protettori dei cattolici, i russi difesero gli ortodossi, gli inglesi parteggiarono per i drusi.

Durante il periodo che seguì l’intervento del 1860, la Francia incrementò la sua intraprendenza economica in Libano, al punto che il 50% della popolazione attiva libanese lavorava nel 1914 nella filiera di produzione francese di soia. Questo settore crollò subito dopo la decisione dell’industria francese di fare a meno dei suoi fornitori libanesi, i quali così persero i loro mezzi di sussistenza.

Un anno più tardi, nel 1915, gli alleati inglesi e francesi organizzarono il blocco delle coste siriane per impedire che le derrate alimentari arrivassero a destinazione in questa regione fortemente dipendente dalle importazioni cerealicole. L’obiettivo era spingere le province arabe a sollevarsi contro il potere centrale di Istanbul, che partecipava alla Prima Guerra Mondiale accanto alla Germania di Guglielmo II. Il risultato fu una carestia senza precedenti che fece 200.000 morti nella zona centrale e settentrionale del Libano e 300.000 altrove in Siria.

Nel 1840, François Guizot, allora ambasciatore francese a Londra, aveva già riassunto i giochi geopolitici che dominavano nelle corti europee e che animavano, secondo lui, la politica del ministro inglese degli affari esteri Lord Palmerston: “Lì ci sono, al fondo di non so quale valle, in cima a non so quale montagna del Libano, degli uomini, delle donne, dei bambini che si amano e si divertono, che domani saranno massacrati perché Lord Palmerston, viaggiando sul treno da Londra a Southampton, avrà detto: “Bisogna che la Siria insorga, ho bisogno che la Siria insorga, se la Siria non insorge, I am a fool”.

Fonte: “Le Temps” (Svizzera), 6 novembre 2012 (ripubblicato da “Reseau Voltaire” l’11 dicembre 2012).

(Traduzione di Europeanphoenix.it ©)
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Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ?

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Mali : l’indécision française peut-elle déboucher sur la création d’un « Sahélistan » ?

par Bernard LUGAN

 Au  mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :
 
- Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg,
- Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens,
- Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.
 
Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :
 
- S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières,
- A cédé devant les exigences algériennes de non intervention,
- A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué,
- A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.
 
Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :
 
1) Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent  plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions…
 
2) Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé.
 
3) La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
 
Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques  mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique  ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest[1]. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être  comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?
 
Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :
 
1) Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques.
 
2) L’absence de toute véritable stratégie de défense.
 
3) Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis.
 
4) La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...
 
Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat  dodeline  entre indécision et repentance ?
 
23/11/12

[1] Voir à ce sujet  les pages 431-452 ainsi que les cartes de mon Histoire de l’Afrique des origines à nos jours. 1246 pages, Ellipses, 2010. L’ouvrage peut être directement commandé ici.

Gibt es eine Souveränität ohne Energie-Souveränität?

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Gibt es eine Souveränität ohne Energie-Souveränität?

Die Energiewende als Weg in eine friedliche Zukunft? Zu Daniele Gansers Buch «Europa im Erdölrausch. Die Folgen einer gefährlichen Abhängigkeit»

von Tobias Salander, Historiker

Ex: http://www.zeitfragen.ch/

Wie hängen Menschenwürde, soziale Gerechtigkeit, nationale Unabhängigkeit, Ernährungs-Souveränität, Energiesicherheit, der Wahrheit verpflichtete Geschichtsschreibung und die Frage von Krieg und Frieden zusammen? Gibt es Frieden ohne den demokratischen Rechtsstaat? Den demokratischen Rechtsstaat ohne Ernährungs-Souveränität? Ernährungs-Souveränität ohne Energiesicherheit? Energiesicherheit ohne Frieden? Oder andersherum: soziale Gerechtigkeit ohne nationale Unabhängigkeit? Nationale Unabhängigkeit ohne Energiesicherheit? Energiesicherheit ohne den demokratischen Rechtsstaat? Den demokratischen Rechtsstaat ohne Frieden? Frieden ohne eine der Wahrheit verpflichtete Geschichtsschreibung? Die einzelnen Elemente liessen sich auch in anderen Kausalketten verknüpfen, die Elemente auch erweitern durch die Begriffe Humanitäres Völkerrecht, Menschenrechte, aufrechter Gang, Zivilcourage usw. – kurz und gut durch das Insgesamt der Uno-Charta als wegweisenden Dokuments für eine bessere, humanere Welt und als Kontrapunkt zu Krieg, Hass, Zerstörung, wie sie die Welt im Zweiten Weltkrieg gesehen hatte und daraus den Schluss zog: Nie wieder!
All die oben aufgeworfenen Fragen und Ansätze zu deren Beantwortung finden sich in dem neuen Buch eines Schweizer Historikers, der schon durch frühere Forschungen aufgefallen war – und zwar auf Grund seiner Unerschrockenheit, absoluten Wahrheitsliebe und Unbestechlichkeit, die ihm so manches berufliche Ungemach und scharfe persönliche Anfeindungen eintrugen – ein Vorgang, der einen Forscher, der auf dem Boden des Humanitären Völkerrechts und der direktdemokratischen Tradition der Schweiz steht, ohne zu wanken, nur adeln kann – zeigt es doch, dass die Arbeit ins Schwarze trifft, kriminelle Energien elitärer Oligarchien aufdeckt und deswegen breit diskutiert gehört.
Dr. Daniele Ganser, Historiker und Gründer des SIPER, des Swiss Institute for Peace and Energy Studies, trägt in seinem minutiös recherchierten Werk «Europa im Erdölrausch. Die Folgen einer gefährlichen Abhängigkeit» Daten und Fakten zusammen, die auf folgende Schlussfolgerung hinauslaufen: Angesichts des 2006 erreichten weltweiten Peak Oil, des Fördermaximums von Erdöl, und des seitherigen Rückgangs der Förderrate bleibt der Weltbevölkerung nur ein Ausweg: zu 100% auf erneuerbare Energien zu setzen und die mit der Energiesicherheit der einzelnen Länder verbundenen Konflikte im Dialog zu lösen. Die Alternativen, die niemand wollen kann, wären Krieg, Gewalt oder Terror, also die altbekannten Mittel der Machtpolitik, welche die Würde des Menschen, die Souveränität der Nationalstaaten und das friedliche Zusammenleben der Völker mit Füssen treten.

Vorbei sind die Zeiten, als Forscher, die auf die Begrenztheit fossiler Energieträger verwiesen, nicht ernst genommen wurden. Die Tatsache, dass das konventionelle Erdöl, das heisst jenes Öl, welches einfach zu fördern ist, 2006 weltweit seinen Peak erreicht hat, ist heute Grundlage der Analysen des Internationalen Währungsfonds (IWF), aber auch der Internationalen Energieagentur (IEA) mit Sitz in Paris. Bemerkenswert, dass die IEA, 1974 als Gegenstück zur OPEC und im Dienste der OECD gegründet, seinerzeit lange daran zweifelte und in ihrem jährlich publizierten Standardwerk World Energy Outlook (WEO) die mögliche Förderquote zwar jährlich nach unten korrigieren musste, dann aber mit dem Jahrbuch 2010 den Peak Oil ebenfalls auf 2006 datierte.
Was Ganser mit seinem Buch gelingt und es für die Schule ab Oberstufe qualifiziert, ist sein polyperspektivischer Ansatz: Statt dass er selber Wertungen vornimmt, ausser dort, wo die Sachlage absolut eindeutig ist, lässt er immer die Sicht der Betroffenen und der Akteure zu Wort kommen – Aussagen, die in ihrer Klarheit, ja zum Teil Unverfrorenheit zum eigenen Nach- und Weiterdenken veranlassen. Oder um sein Anliegen mit dem von ihm zitierten Friedrich Nietzsche zu formulieren: «Es gibt nur ein perspektivisches Sehen, nur ein perspektivisches Erkennen. […] Je mehr Affekte wir über eine Sache zu Wort kommen lassen, je mehr Augen, verschiedene Augen wir uns für dieselbe Sache einzusetzen wissen, um so vollständiger wird unser ‹Begriff› dieser Sache, unsere ‹Objektivität› sein.» (Ganser S. 320. Zitat aus: Schönherr-Mann, Hans-Martin: «Friedrich Nietzsche». Paderborn 2008, S. 38)

George W. Bush: «Die USA sind erdölsüchtig»

Was 1859 in Titusville, Pennsylvania, begann und einen unglaublichen Wohlstand für viele Menschen mit sich brachte, vor allem natürlich in der ersten Welt, die Förderung von Erdöl, hat sich seit dem Zweiten Weltkrieg zu einem wahren Erdölrausch mit allen Begleitumständen eines Suchtverhaltens entwickelt. Wurden 1945 weltweit 6 Millionen Fass (à 159 Liter) pro Tag verbraucht, sind wir 2012 bei der schwer vorstellbaren Zahl von 88 Millionen Fass angelangt, einer Menge, die 44 Supertanker täglich über die Weltmeere transportieren!
Die grössten Süchtigen sind die USA mit 20 Millionen Fass täglichen Verbrauchs, dann China mit 9 Millionen Fass. Weniger im Vordergrund der Medien, aber um so zentraler für uns Europäer: Europa liegt immer noch weit vor China mit 15 Millionen Fass pro Tag.
Diese Zahlen und die Tatsache, dass die USA ihren Peak Oil schon 1970 hatten, China 1994, Grossbritannien und Norwegen im Jahre 2000, machen verständlich, dass heute eine scharfe Konkurrenz in Energiefragen zwischen China, den USA und, wenn auch verdeckter, Europa besteht. Wie sagte es im April 2006 George W. Bush in seiner State-of-the-Union-Botschaft? «Die USA sind erdölsüchtig. Und dieses Erdöl muss oft aus instabilen Regionen der Welt importiert werden.» Und der nun wiedergewählte Barak Obama gemäss «Neuer Zürcher Zeitung» vom 5. August 2008: «Unsere Sucht nach Öl zu durchbrechen ist eine der grössten Herausforderungen, der unsere Generation je gegenüberstehen wird.»

Weitere Kriege um Öl – oder friedliche Energiewende?

Kostete ein Fass Öl von 1950 bis 1960 konstant 2 Dollar, waren es 1999 schon 10 Dollar, 2008 dann aber die bis dato unvorstellbare Summe von 148 Dollar! Wenn auch heute der Preis wieder etwas gesunken ist, verharrt er weiterhin auf einem hohen Niveau, was gängigen Preisentwicklungsmodellen widerspricht und erstmalig in der Geschichte der Erdölförderung vorkommt. So musste die IEA 2008 die ernste Warnung publizieren, dass die Produktion vielerorts rückläufig sei, und dies bei steigender globaler Nachfrage: ein ungelöstes Problem!
Auf Grund dieser eindeutigen Faktenlage und in Kenntnis des dunklen Stromes der Menschheitsgeschichte, einer Geschichte, die einerseits zwar so reich an prohumanen Abläufen, Persönlichkeiten und Gemeinschaften ist – es seien nur die Arbeiten über die Genossenschaften von Elinor Ostrom und das Uno-Jahr der Genossenschaften 2012 in Erinnerung gerufen, ganz zu schweigen vom genossenschaftlichen Aufbau des Friedensmodells Schweiz –, andererseits aber auch menschliche Niedertracht aufweist, ein defizitäres Verhältnis des Menschen gegenüber der menschlichen Natur, gipfelnd in der Gier nach Geld, Macht und sexueller Perversion: Eingedenk dieses Hintergrundes stellt Daniele Ganser die These auf und belegt sie auch mit ungezählten Dokumenten, die These, dass die USA und die europäischen Länder heute, nach dem Zusammenbruch der Sowjet­union, Kriege führen, um Erdöl zu erbeuten – und mitnichten aus humanitären Gründen.
Oder wie kamen die drittgrössten Erdölreserven wieder in die Hand der westlichen Konzerne? Stichwort Irak-Krieg 2003. Wie kam die grösste Ölreserve Afrikas wieder an die Nachkommen der 7 Schwestern, der grossen westlichen Erdöl-Konzerne wie jene aus dem Hause Rockefeller und Rothschild? Stichwort Libyen-Krieg 2011. Und wird ­Syrien in einen Krieg um Gas getrieben?
Ganser gibt zu bedenken, dass wir im Westen dies gerne verdrängen würden, dass für Erdöl getötet werde. Seine sauber dokumentierten Belege machen aber künftig eine Verdrängung unmöglich. Und genau das ist das Anliegen des Autors: Einen Bewusstseinswandel herbeizuführen, denn ohne den sei die Energiewende nicht möglich, und schon gar nicht mit den alten barbarischen Methoden des Krieges und der Gewalt. Die vier nicht erneuerbaren Energiequellen: Erdöl, Erdgas, Kohle und Uran, seien durch die 6 erneuerbaren, nämlich Sonne, Wasser, Wind, Biomasse, Biogas, Erdwärme, zu ersetzen. Gemäss WWF Schweiz sei eine hundertprozentige Energiewende bis zum Jahr 2050 machbar.

Unser Zeitalter ist lediglich ein fossiles Intermezzo

Nach einem Blick in die Geologie und die Geschichte der letzten 2000 Jahre, die sich packend liest, da leicht verständlich geschrieben, und sich für Schüler ab der Oberstufe bestens eignet, bilanziert Ganser: Heute leben wir in einem fossilen Energierausch und haben vergessen, dass die Energie einst knapp und sehr teuer war! In den letzten 200 Jahren hat Eu­ropa fossile Energieträger verbraucht, die endlich sind – die Schattenseiten aber wurden ausgeblendet!
Unser Zeitalter sei historisch gesehen lediglich ein «fossiles Intermezzo», das allerdings vielen Menschen eine Mobilität gebracht habe, die im Mittelalter nicht einmal Königen möglich war!
Nebst der Beschreibung der Entstehung der grossen integrierten Konzerne wie Standard Oil, Royal Dutch Shell, British Petroleum, Total und Eni, in einer späteren Phase dann auch der staatlichen Konzerne der OPEC-Staaten wie Saudi-Aramco usw. leistet Ganser aber auch eine Arbeit, die schon lange erwartet wurde: Integriert in die Geschichte des «schwarzen Goldes» ist eine Schweizer Geschichte, die eine wohltuende sachliche Darlegung der geostrategischen Lage der Eidgenossenschaft beinhaltet, insbesondere auch während der beiden grossen Kriege des 20. Jahrhunderts.

Erpressungsmittel Kohle und Öl – eine implizite Widerlegung von Bergier

Da wird glasklar dargestellt, dass sowohl in der grössten Katastrophe der bisherigen Menschheitsgeschichte, dem Zweiten Weltkrieg als auch dem Morden des Ersten Weltkrieges, die Schweiz sich im Würgegriff der kriegsführenden Mächte befand und schon früh von den Briten und den Franzosen erpresst wurde, später auch von den USA, aber auch von den Nationalsozialisten. Alle Kriegsparteien wähnten, die kleine, neutrale Schweiz könne zur Sicherheitslücke werden und ihre mühsam importierten Produkte dem Feinde weiterreichen. Dass die wirtschaftliche Souveränität der Schweiz im Ersten Weltkrieg verlorenging, weil die Briten und die Franzosen den Handel nach ihrem Gusto diktierten, liest man als Schweizer Bürger nicht gerne – vor allem auch im Hinblick auf die heutige Situation, umringt von einer krisengeschüttelten EU und als Nachbar eines Deutschlands, welches unverschämte Töne anschlägt und eine Machtpose einnimmt, die an ungute Zeiten erinnert. Die doppelte Würgeschlinge im Zweiten Weltkrieg, die rigorosen kriegswirtschaftlichen Sparmassnahmen, die dunklen und kalten Wohnungen, die Macht von König Kohle, damals noch weniger vom «schwarzen Gold» – all die Ausführungen Gansers lassen eine Rekonstruktion der Ereignisse zu, die ein Bergier-Bericht verunmöglichte, ja in seiner ideologischen Zielrichtung gar bekämpfte. Ohne den Namen Bergier überhaupt nur in den Mund zu nehmen – ein nachahmenswertes Vorgehen, ist doch für das geheimdienstliche Bergier-Machwerk das Papier zu schade, auf dem es gedruckt wurde –, wirkt die sachliche Darstellung Gansers als Antidot, als Gegengift, welches die Köpfe klärt, die Sinne entwirrt und klar herausstreicht: ohne zähe Verhandlungen wären die Schweizer erfroren oder verhungert. Und: Was bereits Autoren wie Charles Higham («Trading with the Ennemy»), Herbert Reginbogin («Hitler, der Westen und die Schweiz»), Alberto ­Codevilla («Eidgenossenschaft in Bedrängnis») und andere klarstellten (vergleiche auch Zeit-Fragen Nr. 33 vom 20. August 2012): Ohne die Lieferung von Erdöl und seinen Derivaten wie Antiklopfmittel und anderen hätte Mussolini seine Äthiopien-Aggression nach einer Woche abbrechen müssen, wären Hitlers Panzerarmeen mit ihrer Blitzkriegstaktik aus Mangel an Treibstoff schon lange zum Stehen gekommen. Aber man lieferte so lange, wie man Hitler brauchte, um Stalin auszubluten, und als dann Rommel gegen Baku vorstossen sollte, da gingen die Treibstoffreserven plötzlich zur Neige, da die britische Flotte im Mittelmeer die deutschen Tankschiffe versenkte.
Der Zweite Weltkrieg aus der Perspektive des Erdöls – ein anderer Krieg als der, den man in den bisherigen Geschichtsbüchern antrifft.

Öl und der Schuss von Sarajevo, Öl und Pearl Harbor

Hatte nach dem Ersten Weltkrieg der britische Lord Curzon festgehalten: «Die alliierte Sache ist auf einer Woge von Öl zum Sieg geschwommen», so liess Stalin am Ende des Zweiten Weltkrieges in einem Toast gegenüber Churchill die US-Ölindustrie hochleben und sagte: «Dies ist ein Krieg der Motoren und der Oktanzahl.» Auf der anderen Seite hatte Hitler schon früh konstatiert: «Um zu kämpfen, brauchen wir Erdöl für unsere Maschinen.» Und: «Wenn wir das Öl bei Baku nicht kriegen, ist der Krieg verloren.»
Ganser hält fest, dass nicht nur für den Ersten, sondern auch für den Zweiten Weltkrieg die Rolle des Öls stark unterschätzt werde: Mit den USA kämpfen hiess, genügend Erdöl zu haben – und zu gewinnen.
Ganser geht unter Beizug der Quellen und Darstellungen ganz nahe an diverse Ereignisse heran, die in den Schulgeschichtsbüchern tunlichst umschifft werden:
Natürlich fiel in Sarajevo der weltberühmte Schuss – dass aber gerade Serbien das einzige Glied in einer Kette war, bei welchem die Briten die deutschen Bestrebungen, das Öl aus dem Irak via die Berlin–Bagdad-Bahn zu transportieren, noch unterbinden konnten, um ihre Weltmachtstellung, die Beherrschung der Ölrouten mit ihrer Flotte, zu sichern, wird plausibel dargestellt – und lässt weitergehende Schlüsse zu …
Was Pearl Harbor betrifft, lässt Ganser den 1942 bis 1946 in der US-Marine tätigen Robert Stinnett zu Wort kommen: Danach hat Roosevelt Japan mit dem Ölembargo bewusst provoziert, um die USA als Opfer einer Aggression in den Krieg führen zu können. Der Präsident «war gezwungen, zu um- und abwegigen, auch zu unsauberen Mitteln zu greifen, um ein isolationistisch gesonnenes Amerika zur Beteiligung an einem Kampf für die Freiheit zu überreden». Stinnetts Buch sei die fundierteste und umfassendste Untersuchung zu Pearl Harbor.

Einbezug von Öl taucht so manches Ereignis in ein anderes Licht …

Die Fülle des Buches von Ganser kann hier nicht andeutungsweise gewürdigt werden. Es seien hier aber weitere Kostbarkeiten aus seinem Werk in Form von Kapiteltiteln genannt:
«Der Aufstieg von Saudi-Arabien und Saudi Aramco», «Der Sturz der iranischen Regierung durch die USA 1953», «Die Suezkrise und die Angst vor Lieferunterbrüchen», «Der Bau von Pipelines in den USA und Europa», «Der italienische Erdölkonzern ENI und der Tod von Enrico Mattei», «Der Bau der Zentraleuropäischen Pipeline CEL über die Alpen», «Der Bau der Transalpinen Pipeline TAL durch Österreich», «Die Macht der Kartelle», «Die sieben Schwestern und das Kartell von Achnacarry», «Die Milliardengewinne der Erdölkonzerne», «Die Gründung der OPEC 1960», «Die erste Erdölkrise 1973» usw., usw.
Und so geht es weiter zum Club of Rome, zur zweiten Erdölkrise, den Golf-Kriegen, 9/11 und den jüngsten Kriegen bis zum ­Libyen-Krieg. Ältere Semester erleben bei der Lektüre dieser Kapitel das eine oder andere Déjà-vu, sind vielleicht einmal mehr erschüttert ob der kriminellen Energie der Akteure des Westens, während jüngere Leser, die zur Zeit von 9/11 noch im Kindergartenalter standen, sich ein Bild machen können über die Zeit, die ihre Kindheit und Jugend geprägt hat, ohne dass sie dies bisher, altersbedingt, hatten durchschauen können.

Ölkrise von 1973: US-Inszenierung vor dem Hintergrund des US-Peak-Oil

Aus der Fülle der Einsichten, die man Gansers Buch entnehmen kann, hier kurz einige Stichworte zur Erdölkrise von 1973. Worum ging es dabei noch einmal? Um Ölknappheit? Von wegen. Es war eine Preiskrise, keine Mengenkrise. Und im Hintergrund stand, so die These Gansers, die vorausgegangene Dollarkrise. Und hinter dieser Peak Oil in den USA.
Aber der Reihe nach: Als Folge des teuren Vietnam-Krieges waren mehr Dollars im Umlauf, als Gold im Keller der FED, der privaten US-Notenbank, lagerte. Viele Notenbanken verlangten deshalb Gold für ihre Dollars. Als Frankreich 1969 seine Dollarreserven in Gold einlösen will, sehen sich die USA nicht in der Lage dazu! Denn die Goldreserven der USA deckten nur noch ¼ der US-Auslandschulden. Es war also nicht das Öl knapp, sondern das Gold zur Deckung der Dollars, mit denen man Öl kaufen wollte. In dieser Situation riet Henry Kissinger – seit 1969 nationaler Sicherheitsberater, ab 1973 Aussenminister – mit anderen, Nixon solle die Golddeckung des Dollars aufheben. Und am 15. August 1971 verkündete Nixon die Aufhebung der Golddeckung des Dollars im TV und löste damit das aus, was als «Nixon-Schock» in die Geschichte einging. Europa zeigte sich verstimmt, die Erdölexporteure erhielten nun weniger für ihr Öl, für die USA hingegen hatte dieser Schritt grosse Vorteile: Bis heute kann die FED aus dem Nichts Dollars drucken und gegen Öl eintauschen!
Ben Bernanke, Chairman des FED, brachte es später auf den Punkt: «Die US-Regierung hat eine Technologie, genannt Druckpresse (bzw. heute ihre elektronische Version), die es ihr erlaubt, so viele Dollars zu drucken, wie sie will, und das praktisch gratis.»
Oder mit den Worten von Professor Walter Wittmann, Uni Freiburg, 2008: «Die US-Notenbank FED produziert, wenn nötig, Dollarscheine wie die Firma Hakle Klopapier.»

Kissinger und Bilderberger wollten höheren Ölpreis

Mögen diese Abläufe durchaus nicht unbekannt sein, so geht Ganser einen Schritt weiter in der Aufdeckung der Hintergründe, er zieht quasi einen weiteren Vorhang, der die wahren Fakten verbirgt: Hinter der Auflösung der Golddeckung von 1971 stehe die einbrechende Erdölproduktion in den USA von 1970. Das heisst, die USA mussten nun mehr Öl importieren, und dies ist nun mal viel billiger ohne Golddeckung, da man so die Dollarmenge einfach ausweiten kann.
In der weiteren Darlegung der 1973er Hintergründe folgt Ganser einem Rat von Scheich Ahmad Zaki Yamani, seines Zeichens von 1962 bis 1986 Erdölminister von Saudi-Arabien, vom US-Magazin Time zum Mann des Jahres 1973 gewählt und auch als «Stratege der Ölwaffe» tituliert. Ebendieser Yamani empfiehlt nun das Buch des US-Journalisten William Engdahl, «Mit der Ölwaffe zur Weltmacht», als einzige zutreffende Darstellung der Ölpreisentwicklung von 1973.
Demzufolge habe vom 11. bis 13. Mai 1973, vor der Krise, in Schweden ein Treffen der Bilderberger stattgefunden, der Hintergrundsgruppe, die sich 1954 zum ersten Mal im Hotel Bilderberg in Holland traf.
Am Treffen von 1973 hätten Henry Kissinger, Lord Greenhill von BP, David Rockefeller von der Chase Manhattan Bank, George Ball von Lehman Brothers und ­Zbigniew Brzezinski über den Zerfall des Dollars und die Erhöhung des Ölpreises gesprochen. Dabei sei die Rede von 400 Prozent gewesen. Effektiv stieg dann als Resultat der Ölkrise der Ölpreis auch um 400 Prozent und entschärfte so die Dollar-Krise!

Reza Pahlavi drängt OPEC auf Geheiss der USA in die Rolle des Sündenbocks

Der Plan der verschworenen Gruppe sah wie folgt aus: Ein globales Ölembargo der OPEC würde die Ölversorgung drastisch verknappen, damit stiegen die Ölpreise dramatisch an, damit auch die Nachfrage nach Dollars, und dies würde dann den Wert des Dollars stützen! So hätten trotz Rezession in den USA die USA profitiert! Die Volkswut würde sich gegen die Scheiche richten, die eigentlichen Drahtzieher blieben unerkannt und könnten sich als Opfer darstellen.
Ganser bedauert, dass diese These von Yamani und Engdahl kaum diskutiert werde, zudem seien auch die Sitzungen der Bilderberger geheim. Deswegen liesse sich die These nicht beweisen.
Aber realiter lief es genau so: Die OPEC beschliesst am 16. Oktober 1973 anlässlich des Jom-Kippur-Krieges, den Ölpreis mehr als zu verdoppeln, und zweitens Förderkürzungen plus einen Totalboykott der USA und der Niederlande sowie Lieferkürzungen für Industrieländer, bis Israel sich aus den 1967 besetzten Gebieten zurückziehe.
Das Wort «Erdölboykott» hatte eine enorme Wirkung: Die Menschen meinten, das Öl werde knapp, die westlichen Medien hetzten gegen die OPEC – aber alles stellte sich als Mythos heraus!
Im Dezember 1973 fand die Konferenz der OPEC in Teheran statt. Diskutiert wurde über den gerechten Ölpreis. Schliesslich kam es zur Versechsfachung des Preises in nur drei Monaten!
Laut US-Erdölforscher Yergin war der Schah Reza Pahlavi am aggressivsten für eine Erhöhung des Ölpreises, mehr als Yamani, der nicht wollte, dass der Westen untergehe, weil dann auch die OPEC unterginge.
Dass gerade der Schah als Statthalter des Westens – von den Briten und den USA unterstützt nach deren Sturz von Mossadegh – sich für höhere Preise stark machte, scheint paradox, denn das schadete den USA. Doch 2001 äusserte sich Yamani dazu: Der Schah habe ihm gesagt, dass Kissinger einen höheren Ölpreis wolle.
Für Yamani ist heute klar: Die USA haben die Erdölkrise von 1973 und das Anheben des Ölpreises von 2 auf 12 Dollar inszeniert. Die OPEC bekam die Rolle als Sündenbock.

Zitate, die den Chefankläger des ICC interessieren müssten …

Es seien hier einige der pointierten Äusserungen von Politikern der US-UK-Kriegsallianz zitiert – die ältere Generation kennt sie irgendwie noch alle, es ist aber das Verdienst Gansers, sie gerade auch für die jüngere Generation zusammengetragen zu haben: In ihrer Dichte, Unverfrorenheit und Chuzpe lassen sie eigentlich keine Frage offen, wer heute vor den ICC gehörte wegen flagranter Verletzung der Nürnberger Prinzipien. Damals, bei der Aburteilung der Nazi-Kriegsverbrecher, hatte ja US-Chefankläger Robert Jackson gesagt, an diesen Prinzipien wollten sich künftig auch die USA messen lassen. Und da das schlimmste aller Verbrechen der Angriffskrieg sei, und Kofi Annan zum Beispiel den Irak-Krieg 2003 als solchen bezeichnete, müssten ganze Heerscharen, angefangen von westlichen Staatsoberhäuptern bis hinunter zum einfachen Soldaten, die Untersuchungshaftzellen in Den Haag bevölkern. Man erinnert sich: Der deutsche Offizier Florian Pfaff, der während des völkerrechtswidrigen Angriffskrieg von 2003 gegen den Irak den Befehl verweigerte, genau unter Berufung auf die Nürnberger Prinzipien und die Uno-Charta, dort insbesondere Artikel 51, bekam in Deutschland recht – wurde aber dennoch militärisch degradiert …
Der Reigen der Zitate sei eröffnet mit Sätzen von Henry Kissinger. Am 22. September 1980, als der Irak mit US-Unterstützung Iran angreift, sagt Henry Kissinger: «Ich hoffe, sie bringen sich beide um, es ist zu schade, dass sie nicht beide verlieren können.» Heute ist bekannt, seit der Iran-Contra-Affäre, dass die USA auch Iran mit Waffen unterstützten – ganz im Sinne des Diktums von Friedensnobelpreisträger Kissinger …
Am 12. Mai 1996 sagte in «60 Minutes» von CBS Madeleine Albright, die damalige Uno-Botschafterin und spätere Aussenministerin der USA, in einem Interview auf die Frage, es seien schon 500 000 Kinder im Irak gestorben, mehr als in Hiroshima, ob das Embargo diesen Preis wert sei: «Ich glaube, das ist eine sehr schwierige Entscheidung, aber der Preis – wir glauben, es ist diesen Preis wert.»
Fazit Ganser: Womit klargeworden ist, dass die USA bereit sind, für Erdöl zu töten, auch Kinder!
John Bolton, Uno-Botschafter unter Bush und Senior Fellow von PNAC auf Fox News 2011: Der Nahe Osten sei «die kritische Erdöl- und Erdgas-produzierende Region der Welt, in der wir so viele Kriege geführt haben, um unsere Wirtschaft vor den negativen Folgen zu schützen, den Erdölzufluss zu verlieren oder ihn nur zu sehr hohen Preisen zu erhalten». al-Kaida wird von Bolton hier plötzlich nicht mehr erwähnt – hatte der Mohr gedient und konnte nun gehen?
Im November 1999 warnt Dick Cheney, CEO von Halliburton, anlässlich einer Rede in London explizit vor Peak Oil. Die Nachfrage werde ansteigen, die Produktion gleichzeitig zurückgehen. Woher solle also das Öl kommen, 2010 zusätzliche 50 Millionen Fass pro Tag?
Prophetisch seine Antwort: «Obschon auch andere Regionen der Welt grosse Möglichkeiten für die Erdölförderung bieten, bleibt der Nahe Osten mit zwei Dritteln der Erdölreserven und tiefen Produktionskosten die Region, wo der Hauptpreis liegt. Erdölfirmen hätten gerne besseren Zugang zu dieser Region.» Brauchte es da nicht nur noch ein «katalytisches Ereignis», um Truppen entsenden zu können? Wie der Oberkommandierende der Nato im Kosovo-Krieg, General Wesley Clark an mehreren Stellen äusserte, waren ja im Pentagon die Kriege gegen den Irak, Libyen, Syrien und andere schon lange vor 9/11 geplant …

Forschungsverbot für 9/11?

Im Januar 2001 gründete Dick Cheney die National Energy Policy Development Group (NEPDG), eine Expertengruppe zu Erdöl- und Energiefragen. Sie tagte geheim bis im Mai 2001 und plante die Energiezukunft der USA. Mit dabei sassen Konzernlobbyisten, die US-Aussen-, Energie- und Finanzminister. Ihren Befund reichten sie Präsident Bush weiter, der im Mai 2001 an die Presse geht und sagt: «Was die Leute laut und deutlich hören müssen, ist, dass uns hier in Amerika die Energie ausgeht. Wir müssen zusätzliche Energiequellen finden.»
Trotz Bemühungen von demokratischen Parlamentariern blieben die Sitzungsunterlagen und die Grosszahl der Teilnehmenden geheim, der Schlussbericht aber wurde am 17. Mai 2001 veröffentlicht: Ihm war zu entnehmen, dass die USA zuwenig Öl haben, und dies gefährde die nationale Sicherheit, die Wirtschaft und den Lebensstandard. So würden die USA immer abhängiger vom Ausland. Da im Nahen Osten zwei Drittel der Reserven lagerten, bleibe die Golfregion sehr wichtig für die US-Interessen.
Wieso ist uns heutigen Bürgern und schon den Zeitgenossen im September 2001 dieser Sachverhalt kaum mehr bewusst? Der Schock von 9/11 verdrängte das Thema des Peak Oil vollständig aus den Schlagzeilen. Wurde vorher noch klar deutlich, dass man Kriege wegen Öl führte, fanden die kommenden Kriege unter dem Label «Krieg dem Terror» und für die «Verbreitung der Demokratie» statt – ein Slogan, den Edward Bernays, Verfasser des Werkes «Propaganda» und einer der ersten Spin-doctors, schon für den Kriegseintritt der USA in den Ersten Weltkrieg kreiert hatte.
Bush und Cheney hatten sofort al-Kaida und Osama bin Ladin verantwortlich gemacht. Bush trat vor der Uno am 10. November 2001 sogenannten «Verschwörungstheorien» entgegen, wonach die USA die Anschläge manipuliert hätten, um Ressourcenkriege führen zu können.
Erstaunlicherweise hielten sich die Europäer brav an die Sprachregelung von Bush, obwohl jeder einigermassen an Geschichte Interessierte doch weiss, dass es in der Geschichte von Lügen, geheimen Absprachen und Verschwörungen nur so wimmelt. Zum Beispiel der Mord an Cäsar, der Angriff von Frankreich, Grossbritannien und Israel gegen Ägypten 1956, die Brutkastenlüge 1990, die Nato-Geheimarmeen, der Reichstagsbrand usw.
Ganser kritisiert, dass Bush mit seinem Statement vor der Uno verlangt habe, dass seine eigene Verschwörungstheorie geglaubt werde; damit habe er ein eigentliches Forschungsverbot zu 9/11 erlassen – ein Sachverhalt, der wissenschaftlich nicht haltbar sei, müsse doch Forschung immer Fragen stellen und Theorien untersuchen dürfen. Forschungsverbote kennt man ja sonst nur aus Diktaturen.

Welche Rolle spielte Dick Cheney?

Europa, so Ganser, dürfe sich der viel offener geführten Diskussion über Geostrategie in den USA anschliessen. Insbesondere müsse dabei die Rolle von Dick Cheney weiter erforscht werden.
So verlangte zum Beispiel das Project for the New American Century (PNAC), ein neokonservativer Think tank, schon im Januar 1998 einen gewaltsamen Regimewechsel im Irak: Die USA sollen die Welt dominieren, auch durch die Kontrolle von Erdöl. Mitunterzeichner waren Cheney, Rumsfeld und Wolfowitz. Der damalige Präsident Clinton hatte allerdings kein Gehör dafür.
Erst unter Präsident Bush hatten Cheney als Vizepräsident und Wolfowitz als stellvertretender Verteidigungsminister Einfluss. In dem Zusammenhang zitiert Ganser aus einer Wolfowitz-Rede in Singapur von 2003: «Der wichtigste Unterschied zwischen Nordkorea und dem Irak liegt darin, dass wir beim Irak aus wirtschaftlicher Sicht einfach keine Wahl hatten. Das Land schwimmt auf einem See aus Erdöl.» (Iraq War Was About Oil. In: «The Guardian» vom 4.6.2003) Wolfowitz offen und ehrlich: Die Kontrolle der Erdölreserven am Golf sei zentral für die USA. Und al-Kaida?
Einen US-Autor, der einen Zusammenhang zwischen 9/11 und Peak Oil sieht, würdigt Ganser besonders: Es ist Michael Ruppert, Ex-Polizist von Los Angeles. Seine These lautet: Zwischen 1998 und 2000 seien sich die US-Eliten des Peak-Oil-Problems bewusst geworden. Ab Januar 2001 hätten Cheney und andere sich entschieden, Terroranschläge zu manipulieren. Im Mai 2001 habe Bush Cheney die Verantwortung für Terrorismus übergeben, an 9/11 habe Cheney die totale Kontrolle gehabt. Sie hätten das kriminelle Vorgehen für richtig gehalten, da es ja «nur um einige tausend Menschenleben» gegangen sei. (Quelle: Michael C. Ruppert. «Crossing the Rubicon: The Decline of the American Empire at the End ot the Age of Oil.» Gabriola Island 2004.)

Hochrangige US-/UK-Zeitzeugen: Es ging ums Öl!

Und nochmals sei General Wesley Clark als Zeuge herbeigezogen: Wolfowitz habe ihm diese Pläne schon 1991 erklärt, was ihn schockiert habe. Wolfowitz habe gesagt: «Was wir aus dem Golf-Krieg gelernt haben, ist, dass wir unser Militär in dieser Region – dem Nahen Osten – einsetzen können, und die Sowjets stoppen uns nicht. Wir haben jetzt etwa fünf oder zehn Jahre, um diese alten Sowjetregime – Syrien, Iran und Irak – wegzuräumen, bevor die nächste grosse Supermacht kommt und uns herausfordert.» (Rede von Wesley Clark vom 3. Oktober 2007 beim Commonwealth Club in San Francisco. Zitiert in: Wes Clark and the neocon dream. In: «Salon News» vom 26.11.2011)
Und ein ähnlich hochrangiger Zeitzeuge, eventuell der hochrangigste, da er Mitglied der Cheney Energy Task Force war, Paul O’Neill, Finanzminister unter Bush, erklärt, es habe nie eine Verbindung des Irak zu den Terroranschlägen gegeben, und: Der Krieg gegen den Irak sei schon lange vor 9/11 geplant gewesen.
Und wie wurde die Thematik vom engsten Verbündeten Grossbritannien her betrachtet? Dort handelte sich der Umweltminister Michael Meacher seine Entlassung ein, weil er Tony Blair wie folgt kritisiert hatte: «Der Krieg gegen den Terrorismus ist ein Schwindel, das Ziel der USA ist die Weltherrschaft. Dazu brauchen sie die Kontrolle über die Ölvorräte.» Fakt sei, dass «den USA und Grossbritannien die sicheren fossilen Reserven ausgehen». Auch Grossbritannien sei «nicht uninteressiert an diesem Wettrennen um die verbleibenden Vorräte an fossilen Energieträgern, was zum Teil erklärt, warum wir Briten in diesen Militäraktionen der USA mitmachen.» («This war on terrorismus is bogus», in: «The Guardian» vom 6.9.2003)
Heutige Quellen, nach dem «Freedom of Information Act» von Greg Muttitt erstritten, geben Meacher recht: Im Oktober und November 2002, ein halbes Jahr vor der Invasion, besprachen Konzernvertreter und die britische Regierung den Zugang zum irakischen Öl.
Oder mit den Worten der US-Autorin Antonia Juhasz: Ziel des Irak-Krieges sei es gewesen, staatliches Öl zu privatisieren und Konzernen zugänglich zu machen. Denn: In 15 Jahren gingen den Konzernen die Reserven aus, deshalb sei der Zugriff auf Reserven der OPEC-Länder für sie überlebenswichtig.

Wenn es Alan Greenspan schon zugibt …

Hier sei zum Abschluss ein Mann zitiert, der durchaus als Kronzeuge gelten darf, hatte er doch den Dollardruck in der Hand: Alan Greenspan, Chairman der Federal Reserve. Ganser zitiert ihn mit folgender, alles entlarvender Aussage: «Ich finde es bedauerlich, dass es politisch unangebracht ist zuzugeben, was alle schon wissen: Im Irak-Krieg ging es vor allem um das Erdöl.» (Alain Greenspan, zitiert in: «Greenspan admits Iraq was about oil». In: «The Guardian» vom 16.9.2007.)
Dass bei solch hochkarätigen Zeugen die Forschung nicht in unzähligen Ländern darauf erpicht ist, mehr Licht ins Dunkel zu bringen, spricht Bände.

BR Couchepin und Kofi Annan: Irak-Krieg verstösst gegen die Uno-Charta

Und wie wurden diese Abläufe in der neutralen Schweiz kommentiert? Ganser bringt hier eine Aussage zum Vorschein, die wohl auch schon wieder vergessen gegangen ist und der Parteizugehörigkeit des Sprechers wegen vielleicht erstaunen mag. Am 20. März 2003 sagte Bundesrat Pascal Couchepin (FDP) vor der Bundesversammlung: Der Krieg gegen den Irak sei vom Sicherheitsrat der Uno nicht bewilligt worden und deswegen ein gefährlicher Präzedenzfall. Die USA und die Koalition hätten sich über die Uno-Charta hinweggesetzt. Es sei ein Gebot der Stunde, dass die Uno-Charta wieder mehr respektiert werde. Die Schweiz zeige sich solidarisch mit der irakischen Zivilbevölkerung, die seit den Sanktionen von 1990 leide.
Aussagen, die von höchster Uno-Ebene bestätigt wurden: So erklärte am 16. September 2004 der damalige Uno-Generalsekretär Kofi Annan den Irak-Krieg gemäss Völkerrecht als illegal.
Ganser gibt zu bedenken, dass mit dem Geld für all diese völkerrechtswidrigen Kriege problemlos und in hohem Masse erneuerbare Energien hätten gefördert werden können. Er bedauert, dass es keine Debatte über Ressourcenkriege gab. Und ganz im Gegenteil hätten diese westlichen Erdölbeutezüge die Terrorgefahr nicht etwa gemindert, sondern im Gegenteil erhöht.
Als Zeugen führt Ganser den algerischen Intellektuellen Rachid Boudjedra an: Der Westen sei in seiner Gier von korrupten arabischen Herrschern flankiert. Nicht der Islam an sich, sondern die Wunden, die durch die westliche Gewalt zugefügt worden seien, führten junge Männer den radikalen Islamisten in die Arme!
Um es mit Michel Chossudovsky von der Universität Ottawa in Kanada aktualisierend zusammenzufassen: Der Libyen-Krieg war wie der Irak-Krieg ein Erdölbeutezug. Es ging darum, die Erdölindustrie des Landes zu privatisieren.

Energiewende oder endlose Ressourcenkriege, Lügen, Leid und Not?

Gansers Fazit: Bedauerlicherweise investiere die Welt heute mehr in die Rüstung als in die Energiewende. So betrügen die weltweiten Militärausgaben im Jahre 2010 1600 Milliarden Dollar. An der Spitze stehen die grossen Erdölkonsumenten: Die USA mit 700 Milliarden, China mit 120 Milliarden Dollar. Ganser dazu: «Wer auf Gewalt setzt und bereit ist, für das Erbeuten von Erdöl und Erdgas zu töten, kann sich strategische Vorteile verschaffen. Doch das Grundproblem, dass in verschiedenen Ländern die Erdölforderung einbricht, lässt sich mit Gewalt niemals lösen. Es gilt daher, Ressourcenkriege zu vermeiden, Konflikte, wo immer möglich, ohne Gewalt zu lösen und die verfügbaren Mittel für die Energiewende einzusetzen. Nur erneuerbare Energien können letztendlich aus der Knappheit führen, weil sie über Generationen zur Verfügung stehen.» (Ganser, S. 322)
Und am Schluss seines Werkes resümiert der Autor: «Nachdem ich während Jahren die Entwicklung der Ölförderung, Rüstungsausgaben und verschiedene Lügen und Täuschungsmanöver im Umfeld von Ressourcenkriegen studiert habe, hoffe ich heute sehr, dass die Energiewende gelingen wird, und ich setze mich mit dem Swiss Institute for Peace and Energy Research (SIPER) für eine Unterstützung dieser Transformation ein. Ich bin mir aber auch bewusst, dass der Weg noch weit und die Gefahr des Scheiterns gross ist. Gelingt die Energiewende? Ich weiss es nicht, aber ich hoffe es. Oder erwarten uns, unsere Kinder und unsere Enkel Ressourcenkriege, Rezessionen, Klimawandel und Wasserknappheiten? Die Zukunft muss es weisen und unsere Wandlungsfähigkeit dokumentieren.» (S. 362)
Ein Ansatz, der voll und ganz die Unterstützung aller friedliebenden und demokratisch gesinnten Bürger verdient, ganz speziell auch in kleinen Ländern, die sonst allzuleicht zu Erpressungsopfern der Gier von Grossmächten werden könnten.     •

Quelle: Daniele Ganser. Europa im Erdölrausch. Die Folgen einer gefährlichen Abhängigkeit. Zürich 2012. ISBN 978-3-280-05474-1.

Energiefrage als Gefahr für die Souveränität der Nationalstaaten

ts. In seinen Kapiteln zur Schweizer Energiegeschichte macht Daniele Ganser deutlich, wie stark ein kleines Land, zumal ohne Ressourcen, auf den Goodwill der Global player und grösserer Staaten angewiesen ist. Im Notfall drehen sie dem Kleinen die Energiezufuhr ab. Es sei denn, der einzelne Nationalstaat, insbesondere der Kleinstaat, setze alles daran, ein grösstmögliches Mass an Energieautarkie zu erreichen. Mit fossiler Energie geht dies sicher nicht. Auch hier hilft nur die Energiewende, hin zu erneuerbaren Energien.

Die erste Erdölkrise von 1973 und die Schweiz

Zur Einordnung der Krise von 1973 gab es in der Schweizer Medienlandschaft, aber auch in der Politik kritische Stimmen zu hören: So las man, dass in erster Linie nicht die Scheichs, sondern die westlichen Konzerne und die USA an einer Ölpreiserhöhung interessiert seien. Die Verknappung sei künstlich geschürt worden. Eine Einschätzung, die sich auch auf den US-Gewerkschaftsführer Charles Levinson stützte.
    PdA-Nationalrat Jean Vincent äusserte im Parlament, es gebe überhaupt keine Erdölkrise, sondern nur «kriminelle Praktiken der Erdölmonopole». CVP-NR Edgar Oehler verwies auf eine doppelte Erpressung durch arabische Scheichtümer und die Konzerne, während SP-NR Otto Nauer festhielt, dass die Souveränität eines Landes zur Farce werde angesichts des Preisdiktats der Konzerne. Aber auch die Exekutive äusserte sich. Bundesrat Ernst Brugger räumte im Dezember 1973 Fehleinschätzungen ein und sagte: «Dieser internationale Ölmarkt ist wenig transparent, das ist tatsächlich eine Wissenschaft für sich.» Auch die USA würden das nicht durchschauen, meinte er. (vgl. Ganser, S. 188 ff.)
    1978 forderte der Schlussbericht der vom Bundesrat eingesetzten Eidgenössischen Kommission für die Gesamtenergiekonzeption (GEK) unter anderem den Ausbau der erneuerbaren Energien – auch wenn das Hauptgewicht damals noch auf den Ausbau der Atomenergie gelegt wurde. (vgl. Ganser, S. 205 ff.)

Kriegswirtschaftliche Instrumente einsetzen

Beim Ausbruch des Krieges zwischen dem Irak und Iran 1980 wies im September 1980 Bundesrat Fritz Honegger darauf hin, dass die Schliessung der Strasse von Hormuz für Eu­ropa und die Schweiz äusserst gefährlich wäre, fiele so doch ein Viertel des westlichen Öls weg. Die Schweiz habe sich vorbereitet und könnte kriegswirtschaftliche Instrumente einsetzen, sprich Rationierungen, Fahrverbote usw.
    Die Mahnung des Bundesrates im März 1981, die einseitige Abhängigkeit vom Öl zu reduzieren, blieb ohne Folgen, brach doch der Ölpreis im November 1985 wider Erwarten drastisch ein, von 32 auf 10 Dollar, da Saudi-Arabien plötzlich wieder viel mehr förderte. (vgl. Ganser, S. 225 ff.)

Nötig ist ein Paradigmenwechsel

«Der Umstieg kann nur gelingen, wenn Energiekonzerne mit Energiesparen Geld verdienen; dafür braucht es einen Paradigmenwechsel, der noch nicht eingesetzt hat.» (Daniele Ganser, S. 333)

Kann das unkonventionelle Erdöl die Lücke füllen? Nein, da EROI negativ!

ts. Der CEO von Shell, Jeroen van der Veer, gestand ein, dass im Jahre 2006 das konventionelle Erdöl den Peak erreicht habe. Aber beim unkonventionellen Öl und Gas, die schwerer zu erschliessen sind, da gebe es noch grosse Reserven. Ganser mag hier keine Entwarnung geben, denn eins müsse man wissen: Aufwand, Kosten und Geschwindigkeit der Förderung von konventionellem und unkonventionellem Öl unterschieden sich wie Tag und Nacht.
Konventionelles Öl könne mit Coca-Cola verglichen werden, das nach etwas Schütteln selbständig aus der Dose spritze. Das unkonventionelle Öl hingegen muss aus grosser Meerestiefe, mehr als 500 Meter unter dem Wasserspiegel, gefördert werden; Teersand, der nicht flüssig ist, muss abgebaggert werden; die Förderung braucht mehr Energie als bei konventionellem Öl. Das heisst, dass sich das Verhältnis Energieaufwand zu Energieertrag verschlechtert. Man spreche von «Energy Return on Investment» oder EROI. Liege der EROI bei Easy Oil bei 1:100 (1 Fass Öl aufwenden, um 100 zu gewinnen), so beträgt der EROI bei unkonventionellem Ölschiefer 1:5 oder sogar 1:2!
Mit anderen Worten, so Ganser: Die Nutzung von unkonventionellem Erdöl hilft nur, den Peak auf der Zeitachse etwas nach hinten zu schieben. Und: Es belastet die Umwelt viel stärker!
Für den Laien verkompliziert sich die Sache, da heute in den Statistiken meist konventionelles und unkonventionelles Erdöl vermischt werden. So unterscheiden sich etwa die Zahlen der OPEC und von BP: die OPEC zeigt den Peak von 2006 bei 70 Mio. Fass pro Tag. BP hingegen verzeichnet einen jährlichen Anstieg auf 83 Mio. Fass pro Tag im Jahre 2011. Des Rätsels Lösung? BP führt alle Erdölprodukte auf, auch unkonventionelle, und beim Verbrauch rechnet BP auch Biotreibstoffe dazu. Ganser verlangt von den grossen Zeitungen, dass sie dies genauer ausweisen sollen, auch die «NZZ» und die «FAZ», die das bisher nicht tun.
Immerhin: Heute bestätigt auch ExxonMobil, dass das konventionelle Öl stagniert, während andere Firmen schon einen Rückgang eingestehen. (vgl. Ganser, S. 266ff.)

Lehren in der Schweiz: Eigenes Erdöl weckt Begehrlichkeiten von Grossmächten

ts. Der CIA-Putsch in Iran im Jahre 1953 wurde auch in der Schweiz aufmerksam verfolgt. So gab SP-Ständerat Emil Klöti zu bedenken, dass der Besitz von eigenem Erdöl nicht ungefährlich sei, denn er wecke Begehrlichkeiten der Grossmächte. Deshalb müsse die Schweiz die Suche nach eigenem Erdöl auch in den eigenen Händen behalten. Und der FDP-Nationalrat Paul Kunz doppelte im März 1953 nach: Eigenes Öl könne die Unabhängigkeit und Neutralität in Gefahr bringen – wegen des Erdöldursts der anderen Länder.
Da in der Schweiz die Kantone die Konzessionen für Erdölsuche vergeben, auf Grund des sogenannten Bergregals, mussten ausländische Konzerne wie Shell im Jahre 1951 bei 17 Kantonen gleichzeitig Konzessionsgesuche einreichen. Als der Kanton Fribourg mit der Firma d’Arcy, einer Tochter von BP, handelseinig werden wollte, lud der Bund aus grosser Sorge am 6.11.1952 die Kantone zu Erdölkonferenz nach Bern ein: Dort gab der Bundesrat bekannt, die Erteilung von Konzessionen an ausländische Konzerne sei eine Gefährdung der äusseren Sicherheit, der Unabhängigkeit und der Neutralität, da BP in der Hand der britischen Marine und damit des Staates Grossbritannien war.
Im Juni 1959 wurde die Swisspetrol Holding AG gegründet, eine Dachgesellschaft mit Schweizer Aktienmehrheit, zur Kontrolle der Erdölforschung in der Schweiz. Aber die seismischen Messungen des Untergrundes des Mittellandes durch eine Tochterfirma von Swisspetrol, die Schweizerische Erdöl AG (SEAG), waren wenig ergiebig. Auch anschliessende Tiefenbohrungen blieben erfolglos, was viele Schweizer Bürger freute, da sie davon ausgingen, dass Öl immer bloss Kriege anzog. (vgl. Ganser, S. 90 ff.)

Die Lage der Schweiz im Zweiten Weltkrieg

«Unsere Lage war mit jener in einer Mäusefalle vergleichbar geworden. Es bedurfte unablässiger handelspolitischer und diplomatischer Anstrengungen, um unser Volk vor dem langsamen Hungertode zu bewahren.»
Aus dem Bericht des Bundesrates zur Lage der Schweiz nach dem Fall Frankreichs im Mai 1940, umzingelt von faschistischen Staaten. (Quelle: Eidgenössisches Volkswirtschaftsdepartement [Hrsg.]: «Die Schweizerische Kriegswirtschaft: 1939–1948». Bern. Eidgenössische Zentralstelle für Kriegswirtschaft, 1950, S. XV)

Dix preuves que nous vivons dans des économies factices

 
 

« Il est temps d’admettre que nous vivons dans une économie factice », écrit le blog américain The Idealist. Les gens réclament des emplois, et les politiciens les leur promettent, mais les politiciens ne peuvent créer d’emplois. Et il ne faut pas compter sur les médias pour nous ouvrir les yeux, tout occupés qu’ils sont à glorifier les ‘people’, parce qu’ils sont riches. Ainsi, la semaine passée, Kim Kardashian a fait la une du Huffington Post parce que son chat est mort, rappelle-t-il.

 

Il cite 10 autres preuves qui attestent de l’illusion de nos économies :

1/ Les faux emplois. Non seulement les chiffres du chômage sont minimisés artificiellement par les instances gouvernementales, mais 80% des emplois ne produisent aucune valeur. Ils pourraient disparaître demain sans menacer la survie et le bonheur de l’humanité.

2/ Les problèmes créent des emplois, et non des solutions. Nous ne réglerons jamais les problèmes de la drogue, de la violence, des codes des impôts trop complexes, …etc., parce que ces problèmes permettent d’employer des policiers, des percepteurs, des gardiens de prison, des fonctionnaires… En d’autres termes, nous avons besoin de ces problèmes totalement fabriqués pour créer de l’emploi artificiel.

3/ L’argent n’a pas de valeur. L’argent est l’illusion la plus trompeuse. L’argent n’a de la valeur que parce que la loi le décrète. Mais l’argent n’est que du papier avec de l’encre, et sa valeur réelle est nulle. Les seules choses qui aient de la valeur, c’est le travail, les matériaux, la nourriture, l’eau et l’énergie.

4/ Les banques centrales rachètent les dettes des nations. Aux Etats Unis, la Fed prête de l’argent au gouvernement américain qui émet des obligations pour financer ses dépenses. Ces obligations sont ensuite proposées aux investisseurs. Mais en pratique, c’est la Fed qui en rachète près de 90%. C’est ce que l’on appelle la monétisation de la dette. Dans la zone euro, cette monétisation de la dette a aussi lieu lorsque la BCE rachète des obligations souveraines des pays en difficulté, comme Mario Draghi s’est engagé à le faire en juillet de l’année dernière.

Or ceci ne consiste en rien de moins qu’une chaîne de Ponzi. Dans ce système, les taux d’intérêt sont artificiellement maintenus à un bas niveau (s’ils étaient le reflet de la demande réelle des investisseurs pour ces dettes, ils seraient plus élevés).

 

5/ La détermination de la valeur est faussée. Le mécanisme de fixation des prix est désormais tellement affecté par des variables exogènes qu’il devient difficile de déterminer quelle est la valeur réelle des choses. Les subventions de l’Etat, les taxes, les lois et les règlements, la manipulation des taux d’intérêt, et la spéculation sur les matières premières sont autant de facteurs qui compliquent la valorisation des biens et des services.

6/ L’échec est récompensé. On demande aux citoyens de se serrer la ceinture pour porter secours à des gouvernements, des institutions financières, ou des entreprises. Et lorsque quelqu’un réussit par la force de son travail, il est lourdement imposé pour financer les plans d’aide d’institutions qui se sont mal comporté.

7/ Les organisations privées ont les mêmes droits que les êtres humains, mais pas les mêmes sanctions. Cela devient évident lors de catastrophes industrielles : à quoi aurait été condamné un homme qui aurait provoqué une catastrophe de l’ampleur de celle de la plateforme Deepwater Horizon? Il aurait été jugé comme un tueur psychopathe, et on aurait veillé à ce qu’il ne puisse plus jamais nuire.

8/ Les gens achètent des choses avec de l’argent qu’ils n’ont pas. Malgré l’inflation, le chômage en hausse et l’effondrement des marchés immobiliers, l’achat à crédit ne ralentit pas. Or, rien n’est pire pour une économie que des emprunts adossés à des valeurs dont les retours sur investissement sont négatifs : voitures, cartes de crédit, et prêts étudiants, par exemple.

9/ Les créateurs d’entreprises sont punis. Règlementations abusives, multiplication des considérations écologistes (pas toujours fondées)… Nos économies créent de la dépendance là où il n’y en a pas besoin. La bureaucratie toujours plus lourde entrave les entreprises, quand elles ne les étouffe pas de façon fatale.

10/ L’esclavage moderne. Les banques centrales et les banques commerciales créent de l’argent à partir de rien, et cette création monétaire transforme les gouvernements, les industries et les familles en esclaves. Et même en l’absence d’endettement lié à un crédit, il faut payer des impôts et les effets de l’inflation…

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Réflexions autour d’un petit livre bien fait sur la crise

Réflexions autour d’un petit livre bien fait sur la crise

par Jacques GEORGES

crise9782213671598.jpgFrançois Lenglet est un journaliste économique compétent, honnête et de bon sens. Arrêtons-nous pour bien peser, car le phénomène ne court pas les rues : entre les spécialistes (ceux qui savent tout sur l’inessentiel et ramènent tout à leurs marottes), les mercenaires (ceux qui vendent leur salade), les demi-savants (ceux qui en savent un peu plus que les autres, sans tout à fait dominer leur sujet), les idéologues (ceux qui ont la réponse avant la question) et les Guignols de l’Info, la place est mince pour ceux qui se contentent de dire simplement, honnêtement, modestement, des choses de bon sens sur des sujets compliqués. Ceci, en ayant des idées. À ce titre, soit dit en passant, François Lenglet, journaliste économiste, est un peu le frère jumeau de Christian Saint-Étienne, économiste communicant.

François Lenglet vient de commettre un petit livre intitulé Qui va payer la crise ? dans lequel il développe avec des mots simples des idées  fortes, qui peuvent plaire ou ne pas plaire, qu’on peut à loisir étiqueter « de droite » ou « de gauche », mais qui en tout cas méritent réflexion. La thèse centrale du livre est assez simple et peut se résumer comme suit :

— la crise de l’euro met aux prises épargnants et contribuables, dissimulant une opposition entre générations et modèles de société,

— le sauvetage de l’euro s’apparente de plus en plus à un désastre annoncé, les pays du Sud s’épuisant comme des hamsters dans leur cage,

— la solution fédéraliste européenne, à base notamment d’euro-bonds, est surtout une échappatoire pour les politiques et une ruse des financiers et donc de leurs commettants épargnants pour différer le règlement de leurs turpitudes; de toute façon, elle ne marche et ne marchera pas à horizon prévisible,

— les souverainistes de gauche ou de droite s’apparentent à des vendeurs de repas gratuits et ne sont au final que des marchands de sable,

— le plus grand risque pour la zone euro, voire pour les  pays du Sud eux-mêmes, et la France en tout cas, réside dans la sortie de l’Allemagne et de quelques économies fortes et bien gérées qui en ont les moyens (Finlande…),

— il n’existe aucune solution-miracle, mais seulement une panoplie de remèdes techniques (à fortes implications politiques et sociétales, bien sûr) à organiser et mettre en œuvre de façon pragmatique et aussi juste que possible,

— une ébauche de solution pourrait être la suivante : après avoir organisé au mieux l’inévitable sortie de la Grèce de l’euro, prononcer un moratoire temporaire des dettes donnant aux États et à la société le temps de souffler, en mettant à contribution banques, financiers et épargnants trop épargnés jusqu’à présent.

On  peut discuter diagnostic, grille de lecture et esquisses de remèdes, mais on doit reconnaître à cette thèse sa solidité, son honnêteté et sa neutralité idéologique et trans-partisane. Voici quelques réflexions et questions proposées à votre réflexion.

Ce livre vaut d’abord comme dénonciation de l’incompétence technique, des partis-pris idéologiques ou partisans, ou de la simple bêtise des simplificateurs de tous bords : de gauche, bien sûr, puisque c’est souvent leur marque de fabrique, mais de droite dite de conviction aussi : souverainistes et marino-mélenchonnistes gagneraient à s’en inspirer.

Les causes et la genèse de la crise sont décrites à grands traits de façon techniquement solide, mais on aurait aimé en annexe un rappel chronologique détaillé qui aurait ajouté à la solidité de la démonstration.

L’interprétation de la crise comme la résultante d’un conflit de générations entre soixante-huitards, ex-braillards gauchistes devenus rentiers égoïstes forcenés, identifiés de façon paradoxale mais convaincante comme la « génération libérale », et le reste de la société (entrepreneurs et jeunes notamment), est  séduisante, et d’ailleurs pas nouvelle (c’est l’une des marottes de l’auteur du présent article depuis 68 ou presque…).

Les remèdes ne sont qu’esquissés (pp. 201 – 202), ce qui est inévitable compte tenu de la complexité du sujet et de la nature de l’ouvrage. Ils tournent tous autour de la notion de moratoire de dettes : prolongation de toutes les échéances de trois ans pour les pays les plus endettés avec suspension des intérêts, rééchelonnement de la dette sur vingt ans, etc. Certaines conséquences sont citées, notamment le rétablissement du contrôle des capitaux et des changes aux frontières de l’Union, mais presque rien n’est dit sur les dépôts bancaires, l’assurance-vie et la veuve de Carpentras. Il est vrai que, sur de tels sujets, on tangente immédiatement l’incitation à la panique bancaire, péché pas du genre de l’auteur, d’ailleurs plus immédiatement nuisible que d’autres incitations pénalement répréhensibles,

In fine, ce livre est un plaidoyer raisonnable pour l’Europe et pour l’euro, expurgé de ses vices de construction les plus rédhibitoires. En tant qu’Européens de destin, dans la lignée des Drieu, des Jünger, voire des Denis de Rougemont, we can live with it.

Jacques Georges

• François Lenglet, Qui va payer la crise ?, Fayard, 2012, 216 p., 11,90 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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Liberalism is the Death of Nations

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Liberalism is the Death of Nations

Arthur Moeller van den Bruck

The liberal professes to do all he does for the sake of the people; but he destroys the sense of community that should bind outstanding men to the people from which they spring. The people should naturally regard the outstanding man, not as an enemy but as a representative sample of themselves.

Liberalism is the party of upstarts who have insinuated themselves between the people and its big men. Liberals feel themselves as isolated individuals, responsible to nobody. They do not share the nation’s traditions, they are indifferent to its past and have no ambition for its future. They seek only their own personal advantage in the present. Their dream is the great International, in which the differences of peoples and languages, races and cultures will be obliterated. To promote this they are willing to make use, now of nationalism, now of pacificism, now of militarism, according to the expediency of the moment. Sceptically they ask: “What are we living for?” Cynically they answer: “Just for the sake of living!”

….

Liberalism has undermined civilization, has destroyed religions, has ruined nations. Primitive peoples know no liberalism. The world is for them a simple place where one man shares with another. Instinctively they conceive existence as a struggle in which all those who belong in any way to one group must defend themselves against those who threaten them.

Great states have always held liberalism in check. When a great individual arose amongst them who gave the course of their history a new direction, they have been able to incorporate him into their tradition, to make his achievements contribute to their continuity.

Nations who had ceased to feel themselves a people, who had lost the state-instinct, gave liberalism its opportunity. The masses allowed an upper crust to form on the surface of the nation. Not the old natural aristocracy whose example had created the state; but a secondary stratum, a dangerous, irresponsible, ruthless, intermediate stratum which had thrust itself between. The result was the rule of a clique united only by self-interest who liked to style themselves the pick of the population, to conceal the fact that they consisted of immigrants and nouveaux riches, of freedmen and upstarts. They did not care whether their arrogance and new-won privilege was decked out with the conceptions of feudal or of radical ideology, though they preferred a delicate suggestion of aristocracy. But they found it most effective and successful to style themselves democrats.

 

Arthur Moeller van den Bruck. “Liberalism is the Death of Nations” in Germany’s Third Empire (1934):