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lundi, 31 mars 2014

Le respect chez les jeunes

Le respect chez les jeunes: «la loi des frères supplante celle des pères» 

Entretien avec Michel Maffesoli

Ex: http://www.forumlibre2011.rennes.fr

Michel-Maffesoli-seno.jpgEntretien. Le sociologue Michel Maffesoli est venu à Rennes pour débattre de la question du respect chez les jeunes générations avec le philosophe Vincent Cespedes. Défendant une approche compréhensive et postmoderne des rapports sociaux, il nous a expliqué sa théorie sur la place du respect dans le «contrat social».

•Le respect est au cœur du Forum libé. Qu’est-ce que le respect?

Michel Maffesoli: C’est une notion un peu vieillotte. (Il sourit) Dans mon livre Le temps des tribus, je montre qu’il y a en quelque sorte un retour des valeurs traditionnelles, le respect en est une.


•Aujourd’hui, les différentes générations n’ont donc pas la même définition du terme de respect ?

Non, la société n’est pas homogène, c’est une mosaïque. Suivant la tribu, nous aurons telle ou telle conception du respect. Le sentiment d’appartenance conforte la tribu, et c’est un des éléments du respect. Ainsi, la sensibilité écologique se conçoit comme la nature que je respecte, et non pas la nature que je domine. L’homme n’est plus maître et possesseur de la nature, mais, pour moi qui suis un post-moderniste,  il y a un autre rapport à la nature. Chez les jeunes, on ressent bien ce respect de la nature.


•Peut-on dire que les jeunes détournent la notion de respect?


Non je ne crois pas à ça. Les jeunes n’ont plus le culte du pouvoir, mais ils aiment les autorités. Ils réinvestissent une vieille valeur. Il y a bien un retour des valeurs traditionnelles, comme le respect, mais pas au même niveau. L’image de la spirale caractérise ce phénomène.



•Pensez-vous que le respect entre les générations perdure?


Bien sûr. La grande perspective du pouvoir de l’éducateur s’étiole mais ces jeunes générations ont une appétence pour l’autorité et pour quelqu’un de bien. Je pense que la loi des frères supplante la loi des pères. Ainsi, quand on voit  une émission de télévision avec Charles Aznavour, les jeunes animateurs vont parler de Monsieur Aznavour. Ils acceptent son autorité car, en fait, il le mérite. Le respect n’est plus automatique : on ne respecte pas quelqu’un en fonction de sa qualité mais d’après ce qu’il est.



•Certaines grandes stars sportives ou musicales sont adulées par les jeunes malgré certains gestes malencontreux, comme par exemple le coup de boule de Zinedine Zidane. Ces jeunes seraient-ils tous irrespectueux ?


Ce qui caractérise la post-modernité est un oxymore et Zidane en est une bonne figure. Il est beau, généreux, sympa et il est capable de donner un coup de boule. Pourtant, on ne lui en veut pas. C’est ça le clair-obscur de l’existence, l’expression de ce que l’on est. On n’est pas tout blanc ou tout noir.



•Vous parlez d’une société hétérogène, faite de tribus. Est-il possible de réunir ces «tribus» autour d’un même contrat social, dont le respect serait une des valeurs?


Non, le contrat social est une idée des Lumières. C’est quelque chose de très rationnel. A la place, s’élabore un pacte social. Il est émotionnel. Les politiques, les journalistes, les sociologues, toute cette intelligentsia parlent de contrat. Mais c’est un concept dépassé ! Les jeunes générations ne s’y reconnaissent pas. Le contrat est sur la longue durée alors que le pacte est momentané. Et nous avons du mal à le penser. L’intelligentsia est encore trop ringarde !



Propos recueillis par Pauline Baumer (étudiante en master de journalisme, Sciences Po Rennes)

dimanche, 30 mars 2014

The spirit level

The spirit level

spirit_level_covers La gauche bien pensante soutenue par la droite molle, sa complice, prône le partage des richesses afin de tendre vers la société idéale qu'elle a choisit pour nous. Cette société qui serai en parfaite adéquation avec la devise de la France « liberté égalité fraternité » n'est qu'un leurre qui nous est imposé. Nous ne choisissons rien et cette idéologie nous est infligée par une élite qui nous méprise et qui pour arriver à ses fins développe des théories qu'il est impossible de contredire sous peine d'être harcelé judiciairement. Ainsi, si nous ne partageons pas nos richesses avec ceux qui trouve plus normal de prendre les nôtres que d'en créer eux-mêmes nous faisons notre malheur. Les inégalités sociales rendraient tout le monde malheureux et malade. Va pour ceux qui sont pauvres, mais pour les autres je n'ai jamais vu quelqu'un rendre l'argent comme le conseillait ironiquement Jules Renard.

Des thèses sont élaborées pour nous laver le cerveau et tous les moyens sont bons pour les diffuser : écrits, film, discours, faits divers etc… Un livre, The Spirit Level (SL), publié en 2009 par les épidémiologistes Richard G. Wilkinson et Kate Pickett est presque devenu une « bible » pour la gauche. L’ouvrage a été encensé puisqu’il prétend faire la preuve empirique que les inégalités sont corrosives pour la société, causant toutes sortes de problèmes de santé. Le livre a été utilisé pour promouvoir la lutte aux inégalités sociales. The Spirit Level a même été cité par plusieurs politiciens pour justifier le soutien à des politiques de réduction des inégalités. Il a contribué à faire de la lutte aux inégalités un enjeu mondial de premier ordre. L’ouvrage a outillé la gauche dans sa lutte aux inégalités et a fait perdre de la crédibilité aux arguments de la droite voulant que la croissance économique est le meilleur moyen d’améliorer le sort de pauvres, même si cela fait en sorte d’accroître l’écart entre riches et pauvres.

J'ai récupéré un monument d'article qui démonte les arguments contenus dans The Spirit Level.

Dans la première partie, de son argumentation, le minarchiste explore la thèse générale du livre, puis dans la deuxième nous la réfute. C'est long et il faut être motivé pour se taper l'article. De nos jours les gens préfèrent accorder 10 minutes de leur temps à une vidéo que 30 à la lecture d'un article. Je ne peux que conseiller l'article, il démontre bien que lorsqu'on recherche des contre-argumentations il et souvent aisé d'en trouver. De même que, plus une argumentation est friable, plus la contre-argumentation est interdite. Lorsqu'il est interdit de critiquer quelque chose on se doit de douter et de penser qu'il y a peut-être anguille sous roche. Quel est l'exemple le plus flagrant de chose impossible à critiquer ou a contredire au cours du siècle écoulé ?

L'article du minachiste n'a rien à voir avec le révisionnisme, il démontre simplement que les arguments énoncés dans une des bibles de la gauche pourraient facilement être taillés en pièces si quelqu'un voulait s'y atteler. Seulement voilà, il est impossible de se débarrasser du syndrome qui nous dit que parce que c'est la gauche, c'est du social, parce que c'est la gauche c'est humaniste, parce que c'est la gauche c'est sain, c'est vrai, c'est incontestable, c'est comme cela qu'il faut penser. Dans le cas contraire vous êtes égoïste et replié sur vous même. Peut-être même que vous êtes contre l’Europe ? Que vous votez FN ? Que vous êtes racistes ! Vous êtes nazis ! Vous êtes pour les chambres à gaz ! La boucle est bouclée : Si vous n'adhérez pas aux thèses de The spirit level c'est que vous êtes pour les nazis. Ne vous laissez pas abuser et gardez votre pouvoir d'analyse. Dans une union européenne où la politique de la pensée est devenue totalitaire il est bon de se référer à la pensée d'un autre continent sur lequel on trouve des francophones. Je parle du Québec. Là bas on trouve encore des brides de la pensée française, celle d'avant la révolution, celle des cerveaux libres qui chez nous seraient qualifiés de cerveaux malades. Je vous propose de faire un petit reset en lisant l'article de Minarchiste :


Les inégalités sont-elles corrosives pour la société? Critique de "The Spirit Level".

 

Le livre The Spirit Level (SL) a été publié en 2009 par les épidémiologistes  Richard G. Wilkinson et Kate Pickett. L’ouvrage a été encensé par la gauchepuisqu’il prétend faire la preuve empirique que les inégalités sont corrosives pour la société, causant toutes sortes de problèmes de santé. Le livre a été utilisé pour promouvoir la lutte aux inégalités sociales. Dans la première partie, nous allons explorer la thèse générale du livre, puis dans la deuxième nous allons la réfuter.

Pour Wilkinson/Pickett, la plupart des pays développés ont atteint une sorte de plateau en terme d’enrichissement qui fait en sorte que toute création de richesse supplémentaire ne contribue pas au bien-être de la population. Ce plateau est visible sur le graphique suivant, qui compare l’espérance de vie au PIB par habitant. On constate, qu’à partir d’environ $10,000, les gains de PIB/habitant contribuent peu à augmenter l’espérance de vie. Pour eux, une fois un niveau « minimal » de richesse atteint, les gains supplémentaires ne rendent pas plus heureux, notamment parce que l’utilité marginale de chaque unité de richesse supplémentaire diminue.

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En revanche, les pays riches sont affligés de différents problèmes sociaux qui ne semblent pas reliés à la richesse, mais plutôt à une autre variable plus explicative : les inégalités de revenus. Donc, selon Wilkinson/Pickett, les problèmes tels que les maladies mentales, la mortalité infantile, l’obésité et les meurtres ne sont pas causés par un manque de richesse, mais plutôt par les écarts de revenus entre les classes sociales.

Les auteurs estiment que les inégalités de revenu engendrent de l’anxiété et des dépressions, dont la prévalence aurait fortement augmenté dans la seconde moitié du 20e siècle. Des études auraient aussi – paradoxalement – observé une hausse de l’estime de soi qui s’apparente davantage à de l’égocentrisme et du narcissisme (une attitude défensive quant à son statut social). Nous serions ainsi devenus très concernés par la perception que les autres ont de nous et terrifiés à l’idée d’être perçus comme socialement inférieurs. La hausse des inégalités nous aurait rendus obsédés par notre statut social relatif, ce qui résulterait en des troubles mentaux. Selon les auteurs, les maladies mentales sont plus fréquentes dans les pays plus inégaux. Nous rechercherions davantage l’accumulation des biens matériels et la célébrité de manière à améliorer notre statut tel que perçu par les autres, ce qui nous rendrait vulnérables. Aussi, au sein des sociétés plus inégalitaires, les gens travaillent trop (pour pouvoir consommer davantage), ce qui augmenterait le risque de dépression et de burnout.

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Par ailleurs, plus les classes sociales sont éloignées les unes des autres (en termes de richesse), plus les gens perçoivent les membres des autres classes sociales comment étant « hors de leur groupe », affectant leur capacité à s’identifier à eux ainsi qu’à faire preuve d’empathie et de bienveillance communautaire. Nous en serions venus à ne plus faireconfiance à qui que ce soit le moindrement éloigné de notre entourage immédiat. D’ailleurs, le pourcentage de réponses affirmatives à la question« peut-on faire confiance à la plupart des gens? » serait plus bas dans les pays où les inégalités sont plus grandes.

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Le stress accru associé à notre statut social nous amènerait à consommer de la drogue (qui agirait comme un substitut au plaisir d’être « socialement admiré »). Dans le même ordre d’idées, l’anxiété reliée au statut nous pousserait à manger pour « compenser » notre insatisfaction, au détriment de notre santé, ce qui nous amènerait vers un plus grand risque d’obésité. Par ailleurs, le stress chronique favorise la sécrétion de l’hormone cortisol, qui engendre l’accumulation de gras et, conséquemment, favoriserait l’obésité.

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D’autre part, les pays plus inégaux verraient leurs enfants moins bien réussir à l’école. Encore une fois, le stresse relié au statut social et la menace constante de se retrouver plus tard dans un emploi de vulgaire plombier ou éboueur plutôt que médecin ou ingénieur ferait en sorte de favoriser la sécrétion de cortisol, qui entrave la réflexion et la mémoire, nuisant à la réussite scolaire.

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Par ailleurs, selon Wilkinson/Pickett, le taux de naissance de mères adolescentes est plus élevé dans les sociétés plus inégales car pour ces jeunes filles de familles modestes et sans avenir, le seul moyen disponible pour augmenter leur statut social serait d’avoir un enfant pour ainsi accéder à l’âge adulte plus rapidement que les filles de riches qui n’auront d’enfants qu’après l’université.

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En ce qui concerne la violence, les auteurs se concentrent sur le taux d’homicide et sur le taux d’incarcération, qui seraient plus élevés dans les pays où les inégalités de revenus sont plus prononcées. Selon les auteurs, une relation existerait entre le taux de divorce et les inégalités, ce qui concorderaient avec des statistiques démontrant qu’une majorité de criminels violents proviennent de foyers monoparentaux (mais ils ne fournissent pas ces données sur les divorces dans leur analyse).

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Et comme les pays moins égalitaires ont des populations plus individualistes et  moins généreuses, l’aide internationale (en pourcentage du PIB) y est moins élevée:

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L’ouvrage ne manque pas de mentionner aussi la relation bien connue entre la mobilité sociale et les inégalités, surnommée “courbe de Gatsby”. Ainsi, plus les inégalités d’un pays sont élevées, moins vos enfants ont de chances de changer de classe sociale en terme de revenus.

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En somme, lorsqu’ils combinent toutes les statistiques sociales susmentionnées pour former un indice de problèmes de santé, ça donne le graphique suivant :

 Spirit_Health and social index

 

L’un des arguments de Wilkinson/Pickett est que les inégalités ne nuisent pas seulement aux plus pauvres et/ou à la classe moyenne, mais aussi aux plus riches, qui seraient eux aussi pris dans le cercle vicieux de la « compétition statutaire ». De plus, une plus grande égalité des revenus peut être accomplie sans nécessairement avoir besoin d’un gros gouvernement, donc en taxant et redistribuant. W&P donnent l’exemple du Japon, qui bénéficie d’une égalité supérieure à la moyenne tout en ayant un taux d’imposition très bas. L’état américain du New Hampshire voit son gouvernement dépenser le moins relativement au PIB, mais obtient un niveau élevé d’égalité. Les taux d’impositions des états américains ne seraient pas corrélés aux problèmes sociaux étudiés par W&P; le New Hampshire a le deuxième plus bas taux d’imposition et performe le mieux en ce qui concerne les problèmes sociaux.

Pour eux, une bonne manière d’obtenir un tel résultat serait de favoriser le syndicalisme, les entreprises coopératives et les entreprises détenues par leurs employés. En Europe, 70% des travailleurs sont couverts par une convention collective, comparativement à seulement 15% aux États-Unis. Au Japon, les syndicats sont aussi plus importants. W&P proposent aussi de limiter les salaires de PDGs à un multiple maximal des salaires des employés moins bien payés.

Selon W&P, les dépenses gouvernementales en pourcentage du PIB ne sont pas corrélées aux inégalités ni aux problèmes sociaux car ces dépenses peuvent soit contribuer à prévenir lesdits problèmes (pays égalitaires) ou encore soigner les conséquences de ces problèmes (pays inégalitaires). De plus, W&P affirment que les inégalités élevées augmentent la nécessité d’un plus gros gouvernement car la société aura alors besoin de plus de policiers, de prisons, de soins de santé et de services sociaux.

Selon W&P, l’humanité a vécu 90% de son existence au sein de sociétés très égalitaires, des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire jusqu’au sociétés féodales de l’ère préindustrielle. Nous ne serions donc pas biologiquement adaptés à évoluer dans une société où les inégalités sont si élevées qu’elles le sont aujourd’hui dans les pays développés. Par ailleurs, Cuba représente pour eux une société quasi-idéale, puisqu’elle combine une espérance de vie élevée et de faible émissions de CO2 au sein d’une société égalitaire.

Le livre sombre ensuite dans une rhétorique anti-consommation. Pour W&P, la majorité de ce que l’on consomme sert à mousser notre statut social. Les items de luxe ne sont pas vraiment de meilleure qualité, ils ne servent qu’à augmenter le prestige de notre image. En exhibant ces articles dispendieux et ostentatoires, les riches imposent un coût aux autres classes de la société en réduisant leur niveau de satisfaction par rapport à ce qu’ils peuvent se permettre de posséder. Les riches devraient donc dédommager le reste de la société pour cet odieux préjudice sous forme de taxation. L’autre manière de réduire la consommation serait d’attribuer à chaque citoyen une limite d’émissions de CO2. Pour consommer au-delà de cette limite, les riches devraient acheter des crédits aux pauvres, ce qui agirait comme mécanisme redistributif, tout en contribuant à combattre les changements climatiques, lesquels sont la conséquence de la surconsommation résultant de la concurrence statutaire.

L’autre élément soulevé par le livre est la fameuse théorie voulant que les inégalités seraient responsables des crises financières. Pour maintenir la cadence de consommation du reste de la société, et surtout des riches, les gens cessent d’épargner et s’endettent pour consommer. Cette hausse de l’endettement mènerait l’économie au bord du gouffre et causerait de sévères récessions. Par ailleurs, les riches ont tellement d’argent qu’ils ne savent pas quoi en faire, donc ils spéculent, ce qui rendrait le système financier instable…

Conclusion préliminaire:

Le livre The Spirit Level est presque devenu une « bible » pour la gauche. Il a même été cité par plusieurs politiciens pour justifier le soutien à des politiques de réduction des inégalités. Il a contribué à faire de la lutte aux inégalités un enjeu mondial de premier ordre; même pour un magazine plutôt droitiste comme The Economist. L’ouvrage a outillé la gauche dans sa lutte aux inégalités et a fait perdre de la crédibilité aux arguments de la droite voulant que la croissance économique est le meilleur moyen d’améliorer le sort de pauvres, même si cela fait en sorte d’accroître l’écart entre riches et pauvres.

Cependant, bien peu de gens se sont donné la peine de vérifier les données de Wilkinson/Pickett et encore moins de consulter les « plus de 200 études » qui supporteraient leurs conclusions. C’est ce que nous ferons dans la deuxième partie de cet article.

La première chose qui est discutable concernant leur méthodologie est le choix des pays. Contrairement à ce qu’ils affirment dans le livre, l’addition de quelques pays supplémentaires a un effet significatif sur les résultats et l’interprétation qu’on peut en faire. Les exclusions les plus flagrantes sont la Slovénie, la Corée, Hong Kong, la République Tchèque et la Hongrie, qui pourtant ne sont pas des « paradis fiscaux » et sont tous classés comme ayant un niveau « très élevé de développement humain » par les Nations Unies. Pourquoi les avoir ignorés? Parce que leur présence aurait anéanti la thèse des auteurs!

Concernant la relation entre l’espérance de vie et les inégalités, W&P ont utilisé les statistiques de 2004, alors que celles de 2005 et 2006 étaient disponibles. Pourquoi? Peut-être parce que si on utilise les chiffres de 2006, la relation s’inverse, avec un faible R-carré de 3%! Et en utilisant les chiffres de 2009, la relation demeure inversée, c’est-à-dire que plus les inégalités sont élevées, plus l’espérance de vie est élevée, mais cette fois avec un R-carré de 5%, ce qui est très bas. Il semble donc que le graphique le plus important du livre soit simplement le résultat du choix des pays et du choix de l’année utilisée! Par ailleurs, même si on conserve les 23 pays utilisés par W&P, mais qu’on utilise plutôt le coefficient de Gini comme mesure d’inégalités (plutôt que le ratio premier/dernier quintile), la relation disparaît  aussi.

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Puis, les données de W&P sont souvent trompeuses ou de mauvaise qualité. Par exemple, pour l’obésité, ils ont utilisé les données de l’International Obesity Task Force (IOTF). Ces données sont peu fiables. Le chiffre obtenu pour la Suède ne provient que d’une seule ville. Quant au chiffre très élevé pour la Grèce de 30%, il y avait aussi un problème avec l’échantillon et il a été révisé à 17.5% suite à la publication de The Spirit Level. Par ailleurs, pour des raisons obscures, W&P ont exclu Singapour et Israël du graphique associant l’obésité aux inégalités. Une fois les modifications apportées, la relation disparaît et le R-carré tombe à zéro!

Les données sur les maladies mentales sont possiblement les plus douteuses utilisées par W&P. Pour ce faire, ils mélangent les chiffres de différentes sources tout en admettant que ces sources ne sont pas tout-à-fait comparables. Pour les pays Européens (excluant le Royaume-Uni), les statistiques proviennent de l’étude du World Mental Health Survey Consortium (WMH) de 2004. W&P ignorent complètement les chiffres de l’International Consortium in Psychiatric Epidemiology (ICPE), qui affichent de très grandes différences avec ceux du WMH en Europe, mais pas ailleurs. En fait, les chiffres du WMH sont systématiquement trop bas en Europe qu’ils attribuent eux-mêmes à des problèmes techniques lors de l’implémentation des sondages ayant mené à des sous-estimations de l’incidence de certaines maladies mentales (dans leur propres mots : « As a result, these early surveys had much more item-missing data than later surveys, which led to underestimation of severity of some disorders. »). En excluant les chiffres du WMH des données de W&P, la relation avec les inégalités s’inverse avec un R-carré de 5%. De plus, l’augmentation des cas de maladies mentales depuis les années 1970 est largement attribuable à l’élargissement de la définition, à la croissance de la profession de psychiatre, donc un simple phénomène statistique, et non pas en raison de la hausse des inégalités dans les pays développés.

D’autre part, si la population des pays plus inégalitaires est plus stressée, comme le veut la théorie derrière The Spirit Level, nous devrions alors observer une plus grande incidence des maladies cardiovasculaires dans les pays plus inégalitaires puisque ces maladies sont reliées au niveau de stress. Ce n’est pas le cas. Pourtant, W&P mentionnent dans le livre que selon leur théorie, une telle relation devrait exister, mais ne montrent aucun chiffre à cet égard. Les voici :

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En ce qui a trait à la relation entre la confiance et les inégalités, il y a un gros bémol à apporter. W&P utilisent un sondage dont la question est « peut-on faire confiance à la plupart des gens ». Les gens ne peuvent répondre que oui ou non, ce qui laisse peu de place à la nuance. Selon l’un des sociologues les plus reconnus au monde (et cité par W&P eux-mêmes), Robert Putnam, le niveau de confiance et d’intégration communautaire est plus élevés dans les pays/régions/quartiers qui sont plus ethniquement homogènes. Il est donc peu surprenant de voir un niveau de confiance plus élevé dans les pays nordiques, les Pays-Bas et le Japon, où l’homogénéité ethnique est élevée, versus les États-Unis et le Royaume-Uni où on observe une plus grande diversité ethnique. Si on exclut les quatre pays nordiques du graphique de W&P montré dans The Spirit Level, la corrélation avec la confiance disparaît.

L’un des arguments de W&P est que dans les sociétés plus égalitaires, les gens sont plus intégrés à leur communauté, se font davantage confiance et s’entraident davantage. Pourtant, le pourcentage de gens membres d’une association communautaire est positivement corrélé aux inégalités!

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Malgré la hausse des inégalités dans les pays développés, les naissances mères adolescentes (NMA) ont diminué substantiellement depuis les 50 dernières années. L’un des pays inégalitaire qui affecte beaucoup le graphique de W&P reliant les inégalités aux NMA est le Portugal. L’explication est simple : l’avortement était illégal dans ce pays jusqu’en 2007. Malgré cela, les mères adolescentes étaient 4 fois plus enclines à être mariées que celles de la Norvège. L’avortement est aussi moins fréquent au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, alors que 70% des feotus de mères adolescentes sont avortés au Danemark et en Suède. La statistique utilisée par W&P relève donc davantage d’une question de lois, de culture et de valeurs morales concernant l’avortement plutôt que de revenus. De plus, quand on observe le pourcentage d’enfants vivant au sein d’une famille monoparentale, il n’y a aucune relation avec les inégalités. Et les taux de divorce sont en fait moins élevés dans les pays moins égalitaires.

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L’une des statistiques qui va clairement à l’encontre de la théorie de W&P est le taux de suicide, qui affiche une corrélation significativement négative avec les inégalités. W&P mentionne cette relation sans toutefois pouvoir l’expliquer. Ils se gardent bien de l’inclure dans leur indice de santé…

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Une autre variable inclue dans l’indice de santé de Wilkinson/Pickett est la consommation de drogues, qui est plus fréquente dans les pays inégalitaires. Cependant, il faut mentionner que la consommation d’alcool est plus élevée dans les pays égalitaires, tout comme la proportion de fumeurs.

Concernant la criminalité, W&P se concentrent sur le taux d’emprisonnement, qui lorsqu’il est élevé n’est effectivement pas un signe d’une société saine. Cependant, pourquoi ignorer les taux de criminalité? En effet, un taux d’emprisonnement élevé ne pourrait que refléter des différences dans le système de justice et n’avoir aucun lien avec les inégalités. Si la théorie est que les inégalités poussent les gens à commettre davantage de crimes, alors pourquoi ne pas plutôt observer le taux de criminalité? W&P évitent cette statistique simplement parce qu’elle n’affiche pas de relation avec les inégalités (en fait, la relation est inverse)!

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Quant au taux d’homicide, les États-Unis sont une donnée extrême qui pourrait être expliquée par la guerre contre la drogue qui y est devenue une croisade complètement irrationnelle de la part du gouvernement (voirceci). Si on exclut les États-Unis, la corrélation disparaît. Si on présentait un graphique montrant les inégalités et le taux de personnes jouant au basketball, les États-Unis figureraient parmi les plus élevés et constitueraient une donnée extrême; pourtant il n’y a pas de lien entre les deux variables.

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Dans un article antérieur, j’avais déjà traité de la relation entre les inégalités de revenus et la mortalité infantile. Ce fléau a tellement diminué qu’il n’est maintenant plus un problème majeur dans les pays développés. D’ailleurs, les morts de nouveau-nés sont devenues tellement rares que leur nombre nous renseigne bien peu sur le niveau de vie d’une société. En fait, dans les pays développés, la mortalité infantile est surtout liée aux maladies congénitales qui sont davantage associées à la race qu’au statut socio-économique. Les principaux déterminant de la mortalité infantile aux États-Unis n’ont aucun lien avec le statut socio-économique. Par exemple, la mortalité infantile est beaucoup plus élevée chez les Afro-Américains aux États-Unis et chez les Pakistanais au Royaume-Uni. Par ailleurs, les naissances de mères adolescentes sont associées à la mortalité infantile et sont évidemment plus fréquentes dans les pays où l’avortement est stigmatisé (comme les pays Anglo-Saxons, qui sont coincidemment plus inégaux); c’est donc une question de valeur culturelles, et non d’ingalités.

Ainsi, la corrélation captée par W&P n’implique pas de causalité, elle ne fait que refléter le fait que certaines ethnies ont des taux de mortalité infantile plus élevés pour des causes non-reliées au statut économique.

Selon W&P, les sociétés moins égalitaires sont aussi moins généreuses, moins empathiques et plus égocentriques. D’ailleurs, le graphique qui comporte la relation la plus statistiquement significative dans Spirit Levelest celui montrant la corrélation négative entre les inégalités et l’aide étrangère en pourcentage du PIB. Ceci dit, est-ce que l’aide étrangère versée par un gouvernement implique que les citoyens sont plus généreux? Non! Il ne faut pas confondre les politiques d’un gouvernement avec les valeurs des individus d’une société. En fait, on observe que les dons de charité par habitant sont plus élevés dans les pays plus inégalitaires.

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Concernant les résultats scolaires, W&P ont encore une fois utilisé des chiffres vétustes et un échantillon de pays incomplet. Selon les chiffres de PISA les plus récents, les pays scandinaves ont perdu du terrain ce qui a atténué la corrélation avec inégalités. En fait, les résultats scolaires sont davantage corrélés avec la proximité du pôle Nord qu’avec les inégalités!

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Le manque de mobilité sociale est certainement une caractéristiques que plusieurs associent aux inégalités. On surnomme cette relation la courbe de Gatsby (voir ceci). Si on prend les États-Unis et le Royaume-Uni, des pays plutôt inégalitaires, et qu’on les compare aux pays Nordiques plus égalitaires par quintile de revenu, on peut faire une constatation très intéressante : la mobilité entre ces pays est très semblable, sauf pour le premier quintile de revenu. Cela signifie que si vous êtes dans les plus bas quintiles de revenu aux États-Unis, vos chances d’améliorer votre sort sont les mêmes qu’en Suède. Cependant, si vous êtes dans le premier quintile, vos chances de voir votre situation se détériorer sont moindre. Ainsi, la mobilité plus faible des États-Unis et du Royaume-Uni ne concerne que le premier quintile (les enfants de riches ont davantage tendance à y devenir riche).

Est-ce une mauvaise chose? Cela dépend de la tolérance des inégalités de chaque individu, mais je ne comprends pas du tout pourquoi W&P incluent la mobilité dans leur indice de santé. Selon leur théorie, le manque de mobilité des pays inégaux devrait être une cause des problèmes de santé, pas une conséquence!

 

 

L’une des statistiques que W&P auraient pu utiliser est le Quality of Life Index de l’OCDE, qui combine des critères tels que la santé, les relations familiales, la sécurité au travail, les activités communautaires, la liberté politique et l’équité entre les sexes. Aucune relation de cet indice avec les inégalités.

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Quant au niveau de bonheur, le pourcentage de gens se disant soit « assez heureux » ou « très heureux » n’est pas corrélé aux inégalités, mais il est très corrélé au niveau de richesse (PIB par habitant). Il semble donc que le bonheur soit davantage une question de richesse totale plutôt que de répartition.

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La réalité est que les comparaisons entre des populations aussi grandes en n’utilisant qu’une seule variable explicative sont inappropriées.  Ils prennent comme hypothèse que la seule chose qui puisse expliquer les différences entre les indicateurs sociaux des différents pays est leur niveau d’inégalité des revenus. Pourquoi ne pas inclure des variables de contrôle comme le revenu moyen, la démographie, la composition ethnique, la géographie, le climat, la structure politique et certaines particularité culturelles? En fait, pour plusieurs chercheurs, la composition ethnique est une variable qui fait généralement disparaître toute corrélation entre les inégalités et la santé. Wilkinson/Pickett traitent ces chercheurs de racistes dans leur livre…  Les auteurs n’ont pas inclut de variable raciale dans leurs modèles car pour eux, cela aurait été raciste. Pourtant, ils reconnaissent que les états américains les plus inégaux sont aussi ceux où les Afro-Américains représentent une plus grande proportion de la population.

Concernant leurs sources, Wilkinson/Pickett affirment qu’ils se tiennent sur les « épaules d’un géant », en voulant dire qu’il existe une grande quantité d’études empiriques validant l’hypothèse voulant que les inégalités soient si corrosive pour la société. En fait, une bonne partie des articles cités par W&P ont été publiés par eux-mêmes, et ont vu leur méthodologie fortement critiquée comme je l’ai fait ci-haut. Pour ce qui est des autres articles, bien peu d’entre eux confirment empiriquement les trouvailles illustrées dans The Spirit Level.

Voici quelques citations à propos de Wilkinson/Pickett :

 

“Although many aspects of this debate are still unresolved, it has recently become clear that the findings of that paper were an artifact of the selection of countries.”

British Medical Journal, 2002, à propos d’un article de Wilkinson datant de 1992.

 

“Our findings are consistent with those of Deaton and Paxson (2001) and Lynch et al. (2004b), not with those of Wilkinson (1989, 1996) or Sen (1999). In our preferred specifications we find only small and statistically insignificant relationships between income inequality and mortality. This holds true regardless of whether we measure mortality using life expectancy at birth, infant mortality, homicide, or suicide.”

Leigh & Jencks, Journal of Health Economics,2007.

 

“It can be firmly concluded, however, that there is insufficient evidence supporting Wilkinson’s hypothesis once individual’s income and its differential impact are taken into account… There are substantial international variations in self-reported health, but they are not linked to the degree of income inequality… Wilkinson’s argument regarding contextual influences was based on a statistical artifact.”

Jen et al., Health & Place,2009.

 

“The results suggest a modest adverse effect of income inequality on health (…) The findings need to be interpreted with caution given the heterogeneity between studies.”

British Medical Journal, 2009, cité par W&P dans un op-ed publié dans le Wall Street Journal comme preuve « sans équivoque » concernant le lien entre les inégalités et la santé.

 

“Pickett and Wilkinson’s work has been heavily (and I believecorrectly) criticized as methodologically flawed.”

Robert Putnam, un sociologue gauchiste souvent cité par W&P pour supporter leurs travaux.

 

Et voici quelques autres conclusions d’études portant sur le sujet :

 

“there is no strong empirical support for the contention that inequality is a determinant of population health, let alone one of the most important determinants.”

Mellor & Milyo, Journal of Health Politics, Policy & Law, 2001.

 

“Overall, there seems to be little support for the idea that income inequality is a major, generalizable determinant of population health differences within or between rich countries.”

Lynch et al., Millbank Quarterly, 2004.

 

“I conclude that there is no direct link from income inequality to mortality; individuals are no more likely to die or to report that they are in poor health if they live in places with a more unequal distribution of income.”

Deaton, Journal of Economic Literature, 2003.

 

“ The preponderance of evidence suggests that the relationship between income inequality and health is either non-existent or too fragile to show up in a robustly estimated panel specification. The best cross-national studies now uniformly fail to find a statistically reliable relationship between economic inequality and longevity.”

Oxford Handbook of Economic Inequality, 2009.

 

W&P se réfèrent aussi à plusieurs économistes renommés, comme le lauréat de prix Nobel James Heckman, qui a publié une étude intitulée: The Economics and Psychology of Inequality and Human Development. Pourtant, cette étude ne confirme aucunement la théorie de The Spirit Level. Lorsqu’interrogé sur le sujet, Heckman a répondu: “This is a misrepresentation of my work”. Ça me peut pas être plus clair!

À la lumière de ces citations, peut-on dire qu’il y a consensus scientifique quasi unanime sur la question? C’est pourtant ce que Wilkinson/Pickett laissent croire tout au long de leur livre. De plus, selon l’auteur du livre The Spirit Level Delusion, Christopher Snowdon, depuis la publication initiale du livre, les agences officielles ont publié de nouvelles statistiques mises à jour sur la confiance, les homicides, l’espérance de vie et l’obésité, entre autres, et pourtant W&P ne les ont pas inclues dans les éditions subséquente de The Spirit Level. S’ils l’avaient fait, plusieurs des relations montrées par leurs graphiques auraient été affaiblies et certaines auraient même disparu.

Conclusion

Si on résume, voici les indicateurs que W&P relient aux inégalités et incluent dans leur indice de santé :

 

Espérance de vie = pas de relation avec les données plus récentes et l’échantillon complet.

Obésité = pas de relation avec les données plus récentes et l’échantillon complet.

Maladies mentales = pas de relation avec l’exclusions des données WMH et l’échantillon complet.

Consommation de drogues = relation inverse si on utilise la consommation d’alcool.

Confiance = davantage reliée à l’homogénéité ethnique et au manque de nuance de la question.

Naissances de mère adolescente = expliquée par les politiques et différences culturelles reliées à l’avortement.

Emprisonnement = l’utilisation du taux de criminalité aurait été plus appropriée (pas de relation).

Homicides = en excluant les États-Unis (donnée extrême), pas de relation.

Mortalité infantile = plutôt corrélée à la race et à des facteurs non-attribuables aux inégalités et/ou aux revenus.

Aide étrangère = l’utilisation des dons de charité aurait été plus appropriée (relation inverse).

Mobilité sociale = inadmissible car est reliée à la variable indépendante.

On constate donc qu’après examen des preuves empiriques présentées et l’ajout du taux de décès par maladies cardiaques, de l’implication dans un organisme communautaire, du taux de suicide, du taux de divorce, du niveau de bonheur et du Better Life Index, le château de cartes de The Spirit Level s’écroule complètement. Ce livre n’est en fait qu’un torchon de propagande qui tente de se donner un brin de crédibilité en utilisant des données empiriques. Mais les erreurs méthodologiques y sont évidentes pour quiconque a déjà étudié ces phénomènes.

L’humain est un animal social qui cherche naturellement à optimiser son statut social; il a évolué en ce sens. Ceci dit, durant la majorité de son existence, l’humain a moussé son statut par la violence et l’oppression des autres. Les sociétés d’antan, parfois vantées par W&P, n’étaient pas méritocratiques, mais bien hiérarchiques selon la race et l’origine familiale. Était-ce mieux que de se baser sur le fruit de son travail pour mesurer et comparer sa valeur, ce que W&P déplorent de nos jours? J’ai trouvé complètement ridicule le fait que W&P infèrent que des sociétés telles que l’Angleterre d’après la seconde guerre mondiale, l’URSS, Cuba, l’Europe féodale du moyen-âge, la Rome Antique ou encore l’ère des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire aient été des sociétés où il faisait bon vivre (étant plus égalitaires), alors que ce sont des époques où l’humain moyen vivait dans une déplorable précarité.

La vision de W&P semble être que le bonheur est comme un jeu à somme nulle. Tout ce que les uns obtiennent en s’enrichissant réduit le bonheur des autres. C’est évidemment faux. L’amélioration de notre niveau de vie – de toutes les classes sociales – est encore non seulement possible, mais aussi souhaitable. En 1958, dans son célèbre livre The Affluent Society, l’économiste John K. Galbraith mentionnait que les articles de « luxe » tels que les aspirateurs et les téléviseurs étaient des gadgets inutiles. Ces produits étaient vus comme des extravagances à l’époque, tout comme les lecteurs DVD et téléphones cellulaires l’étaient dans les années 1990s. Pourtant, de nos jours, il serait ridicule de prétendre que ces produits sont des symboles de prestige visant à mousser le statut social. Ce sont simplement des objets utiles, qui améliorent notre qualité de vie.

Wilkinson/Pickett pensent qu’il est naturel pour l’humain de souhaiter une société plus égalitaire en se basant sur le jeu de l’ultimatum, où les gens acceptent de subir un coût pour punir un comportement injuste. Cependant, ils oublient de considérer que pour bien des gens, il est injuste de saisir de force le fruit du travail d’un individu pour le redistribuer. Certaines personnes sont prêtes à subir un coût élevé pour se soustraire à une société organisée de la sorte. Beaucoup ont même risqué leur vie au cours de l’histoire pour fuir des société où cette vision des choses était institutionnalisée…

L’autre argument risible de W&P est que si le libre-marché est comme un système démocratique où un dollar équivaut à un vote, donc les riches ont beaucoup trop de pouvoir décisionnel, ce qui favoriserait l’allocation des ressources vers la productions de biens de luxe au détriment des biens consommés par les masses. Cela est complètement ridicule et montre une méconnaissance notable du fonctionnement de l’économie! La plupart des riches se sont enrichis en produisant des biens et services pour les masses et en faisant mieux que la concurrence en terme de rapport qualité/prix. S’il y avait à un moment où à un autre un manque de capital alloué à la production de petites voiture économiques par exemple, il y aurait pleins d’entrepreneurs prêts à investir pour augmenter la production de ce genre de voitures pour faire du profit. Et s’il y avait surproduction de Ferraris, je ne pense pas que ces voitures maintiendraient leur valeur bien longtemps. C’est la nature même du capitalisme!

Finalement, le lien entre la récente crise financière et les inégalités est très contestable. L’étude de Bordo & Meissner, dont je parlais ici, démontre que les crises financières sont davantage corrélées aux boums de crédit qu’aux inégalités. En fait, une chose est sûre, les boums de crédit accentuent les inégalités puisque les riches en bénéficient davantage. Ces boums de crédit sont causés par la politique monétaire inflationniste des banques centrales, pas par le capitalisme. Une plus grande redistribution de la richesse n’y changera rien.

Que pourrait-on faire pour réduire les inégalités sainement?

J’ai déjà expliqué par le passé que les inégalités peuvent être une source de progrès (ici). Cependant, cela ne signifie pas pour autant que des inégalités de revenus élevées soient le signe d’une société saine. Elles sont simplement la conséquence d’une économie dynamique et méritocratique. Les raisons principales pour lesquelles elles ont augmenté ces dernières décennies dans les pays industrialisés (elles ont diminué dans les pays en développement) sont la mondialisation des échanges commerciaux et la migration vers une économie du savoir.

Par contre, il existe des moyens de réduire les inégalités sans grossir le gouvernement, sans intervenir dans l’économie et tout en respectant les droits de propriété. Le principal à mon avis serait d’abolir la banque centrale et de libéraliser la monnaie. La politique monétaire inflationniste bénéficie aux banquiers et aux mieux nantis de la population qui peuvent investir à la bourse pour bénéficier de la manne. Les gouvernements pourraient aussi cesser de subventionner les entreprises et abolir toute forme de protectionnisme. Réduire la règlementation serait aussi bénéfique, puisque celle-ci fait plus mal aux PMEs qu’aux grandes entreprises et engendre d’énormes coûts qui sont refilés aux consommateurs. Une réduction générale de la bureaucratie gouvernementale et de la taille de la fonction publique pourrait servir à diminuer les taxes à la consommation, qui sont régressives. Finalement, les gouvernements pourraient abolir les brevets, qui sont une fiction étatique et qui engendrent un effet « winner-takes-all » dans l’économie faisant augmenter les inégalités.

 Ces propositions feraient diminuer rapidement les inégalités tout en bénéficiant au dynamisme de l’économie et à sa capacité à créer de la richesse pour tous.

Références et lectures complémentaires :

 “The Spirit Level: Why Equality is Better for Everyone”, par Richard Wilkinson and Kate Pickett.

 “The Spirit Level Delusion: Fact-checking the Left’s New Theory of Everything”, par Christopher Snowdon.

http://www.equalitytrust.org.uk

https://jeanneemard.wordpress.com/2012/01/23/the-spirit-level-lheritage-social/

http://www.iris-recherche.qc.ca/blogue/inegalites-lesprit-des-fetes-et-the-spirit-level

http://minarchiste.wordpress.com/2012/12/05/la-grande-courbe-de-gatsby-inegalites-vs-mobilite/

http://minarchiste.wordpress.com/2013/01/11/la-mortalite-infantile-aux-etats-unis/

http://minarchiste.wordpress.com/2012/11/07/les-inegalites-mondiales-sont-en-baisse/

http://minarchiste.wordpress.com/2012/09/04/les-inegalites-de-richesse-une-source-de-progres/

http://minarchiste.wordpress.com/2012/03/27/les-inegalites-et-les-crises-financieres-rajan-deboulonne/

http://spiritleveldelusion.blogspot.ca/

http://www.velvetgloveironfist.com/pdfs/SpiritLevelDelusion_Chapter10.pdf

https://www.taxpayersalliance.com/home/2010/07/spirit-level-response.html

http://www.bmj.com/content/339/bmj.b4471

http://www.taxpayersalliance.com/spiritillusion.pdf

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vendredi, 28 mars 2014

Le goût de rien ou comment l’Homme se perd…

Le goût de rien ou comment l’Homme se perd…

Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Il est toujours contre-productif voire stupide de se mettre des œillères, essentiellement pour tout ce qui touche aux comportements humains. Pourquoi, ne serait-ce que politiquement parlant, avons-nous souvent des difficultés à entrer en contact avec certaines personnes, ou à les intéresser ? Une partie de la réponse se trouve dans le titre de cet article : car elles n’ont le goût de rien.

Il est essentiel de le réaliser : la majorité de nos contemporains ne sont pas intéressés par quoi que ce soit de véritable. Ils s’occupent, tout simplement. Ils occupent leur temps libre par besoin de faire quelque chose, pas par intérêt réel. Parlez autour de vous, avec vos collègues, certains membres de votre famille etc. N’avez-vous jamais constaté ce vide de leurs êtres, leur attachement à parler de tout ce qui est le plus plat, le plus insipide, le plus minable ? Ils n’ont aucune conversation ennui.jpgpour la simple et bonne raison que rien ne les intéresse (ou ne les touche) réellement. Quelle aubaine pour que le système perdure ! Des cerveaux vides, on peut les remplir de tous les ersatz possibles. Foot, shopping ? De l’occupationnel instigué par le système. Le fait de regarder la télé et de rabâcher bêtement les inepties de notre époque ? Le système encore ! Qui utilise le peu de cerveau encore disponible à cette fin. On a fait des gens de véritables zombies, incapables de réaliser qu’on les enterre peu à peu. Fatigués de tout, découragés et pleutres, les problèmes et enjeux réels de leur époque ne peuvent les toucher, hormis quand cela atteint leur porte-monnaie… La politique ? Laissons cela aux autres. Militer pour des idées, dénoncer le système ? Dangereux et à quoi bon perdre son temps d’occupationnel à cela ? Esclaves oui, mais volontaires par paresse. Se laisser porter par les douces ondes du système est leur seule attente réelle ; on pense et on agit pour moi vu que mon état lymphatique me va très bien ou alors je branche la perfusion de « plaisirs » que le même système me propose pour oublier qu’il me détruit.

Ce goût de rien conduit irrémédiablement –à plus ou moins long terme- à l’indifférence et à l’individualisme quand ce n’est pas à la drogue, à l’alcool et à la dépression et ses variantes, qui nécessiteront fatalement force médicaments incapacitants et addictifs, enrichissant toujours davantage l’une des grandes puissances de notre époque : le lobby pharmaceutique. La chute de l’individu lambda est implacable : il s’affaiblit… et à tous les niveaux (intellectuel, physique, moral, social…). Bien que l’homme moderne soit lobotomisé, une petite part de lui vient toujours lui rappeler que sa vie est finalement bien merdique et qu’elle ne poursuit aucune autre quête que celle des chimères de cette époque vide de sens. Ce mal-être généralisé, que les gens n’ont même plus la décence de cacher tant la surenchère de la complainte est devenue la norme de toutes les conversations, constitue du pain béni pour le système. Cette magnifique société étouffe encore plus toute résistance d’un peuple qui, humainement égoïste, va avant tout penser à remontrer sa propre pente (généralement en vain…merci les psys collabos) et donc être bien loin de réaliser que son salut ne pourrait venir que d’une opposition réelle et collective… mais encore faudrait-il avoir envie de faire quelque chose…

Le système s’attaque justement au peuple dès sa plus tendre enfance en faisant voler en éclat son insouciance, puis redouble d’énergie chez l’adolescent, là où justement l’enfant est le plus vulnérable psychologiquement. Il prolonge ainsi son mal-être jusqu’à l’âge adulte et plus encore, ayant réussi à piétiner toute flamme, toute ardeur, toute rébellion chez un individu qui ne pourra se tourner que vers ce que lui propose une société qu’il est urgent de détruire : du vide, rien que du vide sous un masque d’abondance, de « culture » et de bonheur virtuel. Victime du néant de son époque, et ce, du berceau à la tombe, le peuple est rendu dépendant par un système qui fournit les remèdes factices aux maladies qu’il génère et reste dans la passivité la plus totale quant à son sort et à sa destinée.

Les êtres les plus intéressants sont pour la plupart des passionnés, à un titre ou à un autre, à partir du moment où ils croient en quelque chose, qu’ils poursuivent un idéal avec foi. Et ces passionnés-là sont acteurs de leur vie et sont ceux qui veulent combattre, résister et changer les choses. A partir du moment où l’on décide de déchirer la sordide couverture qui nous tient sournoisement chaud mais qui nous gratte et nous étouffe, mais également de se rassembler entre êtres conscients, volontaires et actifs, la dépression disparaît, la « grande santé » revient, et ce pour quoi nous sommes faits recouvre enfin tout son sens.  

Ann et Rüdiger

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

lundi, 17 mars 2014

La cultura unisex? Alla radice dell'ideologia transgender c'è il timore di ciò che siamo in natura

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La cultura unisex? Alla radice dell'ideologia transgender c'è il timore di ciò che siamo in natura.

di Marcello Veneziani

Fonte: il giornale [scheda fonte]

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Stiamo vivendo, in totale incoscienza di pensiero, una rivoluzione radicale che sta cambiando il senso e il destino dell’umanità. È la rivoluzione che marcia verso la neutralizzazione delle identità e delle differenze originarie, la rimozione della natura, la vanificazione degli assetti, i ruoli e i rapporti su cui si è fondata finora l’umanità.

Dico la famiglia, i sessi, la procreazione. Stiamo procedendo verso una società unisex, ove l’unificazione dei sessi prelude a un’assoluta transitorietà dei medesimi. Androgini con sessualità mutanti. Nel dibattito corrente ci fissiamo sui superficiali e coloriti conflitti tra omofobia e omofilia, ma il processo in corso è ben più grande e si riassume nella parola chiave transgender. Le più grandi agenzie internazionali, come l’Onu, sono pervase da questa ideologia, gli Stati promuovono i suoi esiti e chi si oppone viene isolato e discriminato. Ho sottomano due libri, usciti da poco, che documentano su piani diversi questa mutazione: il primo è Unisex (Arianna Editrice, pagg. 120, euro 9,80) di Enrica Perrucchietti e Gianluca Marletta. L’altro è Paper genders. Il mito del cambiamento di sesso, di Walt Heyer, un ex transgender che subì da bambino abusi sessuali in famiglia (Sugarco, pagg. 170, euro 16,80). Forniscono dati, interpretazioni e ricadute sociali di questa radicale rivoluzione. E descrivono l’imponente apparato mediatico e legislativo che spinge in quella direzione: dalla neutralizzazione di padri e madri nel dispositivo di legge che li definisce genitore 1 e 2 alle fiabe gay diffuse negli asili, dalle campagne governative tese a rieducare la popolazione non solo su lesbiche e gay ma anche sui transgender (da noi l’artefice fu il governo tecnico Monti-Fornero) alla «gayzzazione del mondo». Non inseguirò la casistica e gli infiniti esempi che sconfinano nella pedofilia e nell’abuso di minori, e passano dal riconoscimento all’incentivazione del transgender. Mi soffermo sui presupposti di questa «ideologia» transgender.

Alla radice c’è quello che potremmo definire l’horror fati, il rovescio dell’amor fati, cioè il rifiuto, l’orrore di ciò che siamo in origine, in natura e dunque la volontà di cambiare. Dominio assoluto del divenire sull’essere, del desiderio sulla natura, del soggetto sulla realtà. Volontà di autocrearsi e di abolire ciò che evoca origine e radice, identità e differenza, nascita e famiglia. Pensiero che viene da lontano, dal mito delle metamorfosi e del proteiforme, poi dal Rinascimento magico, in un’accezione inquietante dell’homo faber sui ipsius, ossia fabbro di se stesso. La differenza abissale è che questa volta il demiurgo non è la potenza del pensiero o la magia alchemica, ma è la potenza della tecnica applicata su scala planetaria.

Il pensiero corrente è inerme di fronte a questi processi, si arrende, non prova neanche a comprendere la portata filosofica e antropologica di questa mutazione. Manca oggi un dialogo «oltre la linea» come quello che oppose negli anni Cinquanta Heidegger a Jünger, qualcuno che rifletta sul passaggio di linea, il solco uniformità/relativizzazione dei sessi. Eppure si potrebbe reinterpretare creativamente la definizione nietzscheana di Oltreuomo, su cui si soffermò anni fa Gianni Vattimo. Si potrebbe leggere in chiave transgender la profezia di Nietzsche dell’uomo come un ponte e un transito verso il superamento dell’uomo, finora identificato nel Superuomo. La volontà di potenza modifica l’essere e libera dall’umano troppo umano. In una chiave non dissimile si potrebbe leggere il prometeismo di Marx e di Engels (si pensi all’Anti-Duhring), l’umanità che prende in mano la propria sorte e la modifica, subordina l’essere al mutamento, la natura alla produzione, fino al gradino estremo della produzione di sé. L’uguaglianza si evolve in uniformità (unisex) e la libertà in autodeterminazione (decido io chi sono e il mio sesso).

 

freeskies-unisex-1.jpgMa anche il capitalismo si potrebbe leggere in questa chiave. Una conseguenza possibile, non dico un’evoluzione necessaria. Il transgender sarebbe il prodotto supremo del processo di manipolazione della natura: l’uomo geneticamente modificato. Ma al di là delle congetture, resta la domanda: chi provoca questo processo? Gli autori di Unisex nutrono la convinzione che ci sia un Disegno voluto dai Poteri Forti e funzionale ai Piani Economici. L’ideologia ne sarebbe la corteccia e il controllo il midollo, riconducibile a un Grande Complotto. È qui, a mio parere, la fragilità di queste retro-letture della crisi contemporanea. Che ci possano essere volontà concomitanti, progetti e disegni all’interno di questo processo è più che verosimile, e che qualcuno ne tragga profitto è certo; ma la cospirazione cosmica mi pare fantasia. Né si può considerare solo un pretesto la convinzione ideologica che ne è alla base. C’è chi è davvero convinto che libertà voglia dire autodeterminazione totale, anche in ordine alla natura, al sesso e al destino. Il corollario di questa ideologia è che il transessuale non decide della tua vita e non dispone dei tuoi valori; tu vivi come vuoi ma lascia che anche gli altri vivano come vogliono. Questa ideologia – virale, permissiva e conformista – si è fatta Spirito del Tempo. Chi non si adegua è out. Ma la spiegazione di fondo di questa rivoluzione non mi pare riconducibile al Complotto degli uni o al Progetto degli altri. Ma a qualcosa che mette in circolo e collega processi, volontà, leggi, ideologie, chirurgie. Una reazione a catena, un processo automatico.

La tecnica si serve dei suoi agenti anche se essi credono di servirsi di lei. E decide sulla vita, decreta il mutamento, interrompe una vita con le tecniche abortive o l’eutanasia, o viceversa la sua prosecuzione artificiale. Alla fine resta il dominio della tecnica sulla vita, cioè dei suoi esiti e dei suoi meccanismi sulla sfera biologica e genetica, sulla natura e sulla cultura. Le procedure e i trend vincono sugli scopi e le intenzioni. L’uomo si modifica e si nientifica, è la tecnica a determinarlo. E sarà la tecnica a ridurre la popolazione esercitando il controllo demografico, anche senza sterminio, ma evolvendoci «verso un modello unico – come auspicava Umberto Veronesi – dove gli organi della riproduzione si atrofizzano» e il sesso si separa dalla procreazione. Persi il padre e la madre, verranno i figli della Tecnica, mutanti secondo le facoltà di cui dispone la tecnica. Non esprimo orrore né euforia. Mi limito a dire che essendo uomo, nato da uomini, sono dalla parte dell’umano rispetto al trans, nato dalla tecnica. Il transumano non riguarda la mia umanità.

 

Enrica Perucchietti, Gianluca Marletta,
La creazione dell’uomo senza “identità”
Pagine 126 - Formato 15x21 cm
Prezzo € 9,80

Come e perché le oligarchie mondiali vogliono imporre l’uniformità sessuale. L’attacco alla sessualità, nei suoi generi maschile e femminile, rappresenta oggi il più sconcertante tentativo di manipolazione dell’essere...
 

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dimanche, 16 mars 2014

La ‘McDonaldizzazione’ e l’essenza del capitalismo

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La ‘McDonaldizzazione’ e l’essenza del capitalismo

di Lorenzo Pennacchi

Fonte: L'intellettuale dissidente

Ex: http://www.ariannaeditrice.it/

In questo senso, i macchinari tendono sempre più a sostituire il lavoro umano e, quando questo non è possibile, è l’uomo stesso, “ingabbiato” nella routine, a divenire macchina. Questa metamorfosi incarna l’essenza del capitalismo: il passaggio da essere vivente a produttore, consumatore e merce.

Nata nel 1937 da un chiosco di hot dog, la McDonald’s corporation è diventata la maggiore catena di ristoranti “fast food”. Presente in ogni parte del globo, la sua ascesa planetaria è determinata dall’incredibile forza che questo marchio riesce a conferire all’apparenza, attraverso una pubblicità ingannevole ed onnipresente. Un clown, un logo scintillante, cibo economico, un’atmosfera di bontà e semplicità: così il McDonald’s si presenta agli occhi delle persone. Ma la realtà è ben differente. Nella sua interezza rappresenta il simbolo del sistema odierno: il capitalismo di stampo neoliberista. Un modello fondato sulla produzione di massa, reso possibile dal “libero” mercato globale, alimentato dal consumo sfrenato e finalizzato unicamente al profitto. Questo marchio multinazionale è uno dei massimi artefici della globalizzazione economica che, lentamente e velatamente, continua il suo progetto di distruzione delle differenze naturali e culturali. A farne le spese è la Natura nel suo insieme: deforestazione, massacro animale e sfruttamento umano.

 

macdonald-obesite225x.gif.pagespeed.ce.IyK-HVqmi1.gifEttari ed ettari di foreste pluviali vengono abbattuti ogni anno, privando la Terra dei suoi polmoni, per far posto ad allevamenti di animali destinati al macello e a monocolture di soia riservate all’industria della carne. Le conseguenze per gli animali non umani sono devastanti: alcuni di essi vengono privati del loro habitat, gli altri condannati ad una vita di schiavitù negli allevamenti intensivi. Di certo, gli umani non se la passano meglio. Le tribù indigene, presenti perlopiù in America latina, Africa ed India, pagano a caro prezzo i costi del progresso. Le loro culture, armoniose nei confronti del Pianeta, vengono costantemente distrutte dai marchi multinazionali, interessati solamente ad ingrandire il proprio dominio e ad alimentare il mercato. Nello stesso tempo, a seguito di una politica alimentare insostenibile, mossa unicamente da interessi privati, siamo vittime di un paradossale squilibrio: mentre in differenti parti del Mondo le persone muoiono di fame, in altre obesità e diabete dilagano. Il destino di un bambino asiatico e di un americano, come quello di una foresta e di un pollo, sono in stretta connessione, minata, oggi più che mai, dalle logiche del sistema.

 

1191.jpgIl processo di “americanizzazione”, definito da George Ritzer come propagazione di idee, usanze, modelli sociali, industria e capitale americani nel mondo, vede nella “McDonaldizzazione” il suo esempio più significativo. Sempre per il sociologo statunitense, questa rappresenta un processo profondo e di ampia portata di cambiamento globale, in grado di coinvolgere un gran numero di attori sociali e reso possibile dalla riproducibilità universale dei principi di efficienza, calcolabilità, prevedibilità e controllo. In questo senso, i macchinari tendono sempre più a sostituire il lavoro umano e, quando questo non è possibile, è l’uomo stesso, “ingabbiato” nella routine, a divenire macchina. Questa metamorfosi incarna l’essenza del capitalismo: il passaggio da essere vivente a produttore, consumatore e merce. La disumanizzazione segna, tra le altre cose, la scissione definitiva nei confronti del Pianeta, visto dalle multinazionali solamente come un enorme territorio da depredare e dove accrescere la propria ricchezza. La struttura armoniosa della Terra viene sempre più distrutta dagli interessi criminali di pochi marchi. All’interno di questo scenario, la diversità, valore caratterizzante della Natura, viene soppiantata dalla globalizzazione, ovvero il fenomeno che consiste nel rendere le cose sempre più uguali in ogni parte del mondo. Inoltre, questa omologazione globale, sempre come osserva Ritzer, può essere definita “del nulla”, in quanto è concepita e controllata da organismi centrali, interessati a svuotare i soggetti dei propri caratteri distintivi, così da poter presentare loro i propri prodotti come caratteristici e locali.

Il McDonald’s è riuscito a creare un mondo a sua immagine e somiglianza. Il carattere più inquietante dell’egemonia globale delle multinazionali è rappresentato dal fatto, che esse riescono a diffondere tranquillamente la propria logica perversa, in masse del tutto ignare di ciò che accade intorno a loro. Oggi come oggi, un cittadino medio ignora che dietro a dei loghi apparentemente innocui si nascondono reali crudeltà. Quanti boicottano la Nestlé, promotrice, tra le altre cose, della massiccia deforestazione nel Borneo per la produzione di olio di palma? Quanti rifiutano di indossare delle Nike, in seguito ai numerosi processi per sfruttamento minorile? E quanti ancora vedono nella Monsanto, maggiore produttrice di alimenti geneticamente modificati, un nemico per se stessi e per la Terra? Gli esempi potrebbero continuare all’infinito, ma ciò che (drammaticamente) conta è che, queste persone fuori dal coro, sono decisamente poche. Tuttavia, sono proprio questi casi eccezionali ad impedire il trionfo totale del sistema, resistendo alla società capitalistica. La resistenza assume oggi un carattere trasversale, mai così tanto accentuato in passato. Può essere manifestata nel quotidiano dal contadino, dal commerciante, dal filosofo, dallo scienziato; tutti possono resistere facendo consapevolmente la spesa, scegliendo chi finanziare e cosa comprare.  Ottenuta la consapevolezza dei propri mezzi, a volte, i singoli decidono di unirsi in movimenti per opporsi direttamente alle minacce del proprio tempo e costituire delle alternative. Basteranno questi dissidenti a trasformare la resistenza in rivoluzione?


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dimanche, 09 mars 2014

Europe : la famille diluée dans les droits de l’homme

Europe : la famille diluée dans les droits de l’homme

Ex: http://www.zejournal.mobi

Dans un arrêt rendu le 7 novembre 2013, la CEDH a estimé que deux hommes adultes vivant séparément devaient bénéficier de la protection accordée aux familles dans le cas particulier où ils entretiennent une relation homosexuelle stable. Selon cette nouvelle conception du droit, ce n’est plus la famille qui précède l’État, mais la famille qui procède de l’État [1].

La Cour européenne des droits de l’homme (la cour) affirme dans l’arrêt Vallianatos et autres c. Grèce (n° 29381/09 et 32684/09) que, dorénavant, lorsqu’un État européen légifère en matière de famille, il « doit choisir les mesures [...] en tenant compte de l’évolution de la société ainsi que des changements qui se font jour dans la manière de percevoir les questions de société, d’état civil et celles d’ordre relationnel, notamment de l’idée selon laquelle il y a plus d’une voie ou d’un choix possibles en ce qui concerne la façon de mener une vie privée et familiale » (§ 84).

La Cour veille ainsi à ce que les États européens adaptent leur législation à (sa propre perception de) l’évolution des mœurs. Cet arrêt marque une étape nouvelle dans la dissolution accélérée de la définition juridique de la famille qui, de réalité biologique et institutionnelle, est devenue une notion extensible jusqu’à l’incohérence.

[...]

La Cour de Strasbourg ne fait pas que suivre l’évolution des mentalités, elle la précède et l’oriente souvent, servant de « guide » aux juridictions et législateurs nationaux.

Ce pouvoir de définition de la réalité, qui dépasse les limites du pouvoir d’interprétation des normes, la Cour l’a aussi appliqué aux termes homme et femme. Elle a en effet déclaré, afin d’étendre à une personne transsexuelle le droit de se marier avec une personne de même sexe biologique, qu’elle « n’est pas convaincue que l’on puisse aujourd’hui continuer d’admettre que ces termes impliquent que le sexe doive être déterminé selon des critères purement biologiques » (Goodwin, 2002 § 100).

Homme et femme sont redéfinis comme désignant le sexe psychologique, social ou biologique, c’est-à-dire le « genre ». Ainsi, la famille, et même le sexe, ne sont plus des réalités tangibles sur lesquelles le droit peut se fonder avec stabilité, mais des « notions » relatives et dynamiques définies par un droit devenu lui aussi relatif et dynamique. En acquérant le pouvoir de redéfinir la réalité – la norme juridique remplace la réalité comme critère de vérité (sociale) — le droit devient ainsi l’instrument privilégié de l’ingénierie sociale. Cette redéfinition juridique de la réalité ne laisse aucune place à la contestation morale car elle prétend dire ce qui est, et plus encore, elle prétend être ce qui est.

Selon la pensée originelle des rédacteurs de la Convention et des autres grands textes d’après-guerre, la famille constitue la société dont émane l’État, elle précède donc l’État qui est au service de la société, tandis que selon la conception nouvelle, la famille procède de l’État : c’est l’État qui, par son emprise sur la société, redéfinit la famille conformément à la pensée dominante.

Ce changement de perspective témoigne du détournement contemporain de la théorie des droits de l’homme : fondée initialement sur un humanisme jusnaturaliste, elle est devenue aujourd’hui un instrument privilégié de mise en œuvre de l’individualisme libéral. Un individualisme libéral qui, par un paradoxe ironique, renforce l’emprise de l’État sur les individus en échange de la promesse d’une plus grande liberté.

- Source : Liberté Politique

mercredi, 26 février 2014

La deriva pedofila dell’Occidente

La deriva pedofila dell’Occidente

Marcello Pamio

Ex: http://www.disinformazione.it

gender.jpgPrendendo spunto dall’ultimo interessante libro “Unisex”, scritto da Enrica Perucchietti e Gianluca Marletta per Arianna edizioni, vorrei sottolineare la pericolosissima deriva culturale, sociale e spirituale, che sta interessando l’Occidente e che contempla, tra le altre cose, la legittimazione della pedofilia. Una deriva che ha l’obiettivo di distruggere in tutti i suoi aspetti, l’uomo e la concezione che noi abbiamo di esso, per creare un Uomo Nuovo, un uomo privo di identità.

Ideologia di genere


I media come sempre non ne parlano, ma i cosiddetti Poteri Forti stanno spingendo e promuovendo a suon di dollaroni l’idea di genere (gender).
Potremo dire addio all’identità dell’essere umano, nel suo naturale dimorfismo maschile e femminile, perché per l’ideologia gender, le differenze sessuali tra maschio e femmina non avrebbero alcuna importanza, se non dal punto di vista culturale. Quindi non hanno senso di esistere!
L’obiettivo è rimodellare l’immagine stessa dell’uomo, imponendo a tutti, partendo dai più piccoli, una nuova concezione di sessualità ideologica.
Tra il maschio e la femmina vi sarebbero un numero indefinito di altri “generi” o “orientamenti sessuali”, tra cui l’omosessualità, il lesbismo, la bisessualità e la pedofilia; generi che sarebbero normalissimi né più ne meno come per l’eterosessualità.

Queste pericolosa ideologia viene sovvenzionata, foraggiata e promossa in tutto l’Occidente da una vastissima e immensa operazione socio-culturale.


Il braccio militante di questo processo culturale sono i movimenti gay e omosessualisti.
Questi gruppi, una volta minoritari e soprattutto squattrinati, negli ultimi anni hanno acquisito un potere enorme e visto affluire fiumi di finanziamenti pubblici e privati, da parte di lobbies di altissimo livello. Come mai?
L’ideologia di genere e quindi tutti i movimenti appena visti e quelli che vedremo, fungono da “cavallo di Troia” nelle mani dei Poteri Forti per manipolare e sradicare la natura stessa dell’uomo.

Qual è il motivo? Forse creare un Uomo Nuovo, completamente diverso dall’attuale e assolutamente innaturale e privo di ogni identità, sessuale, ma non solo…
Il padre ufficiale dell’ideologia di genere è lo psichiatra sessuologo della John Hopkins University, John William Money (1921-2006, foto a sinistra).
Secondo lui “l’identità sessuale è sostanzialmente un prodotto della società e pertanto, duttile e malleabile alla nascita”. Il suo sogno era una sorta di democrazia sessuale in cui ogni tipo di rapporto sessuale, compresa la pedofilia, sarebbe stato promosso e legalizzato!
Money scrive: “la pedofilia e la efebofilia (amore per gli adolescenti) non sono una scelta volontaria più di quanto lo sia il fatto di essere mancini o daltonici”.
La pazzia di questo psichiatra ha raggiunto l’apoteosi quando interveniva chirurgicamente nei bambini che avevano dei peni di dimensione ridotta: li operava trasformandoli in “bambine”.
Lo scopo era dimostrare che l’identità sessuale è una “sovrastruttura culturale”.
Nonostante il fallimento su tutta la linea, pagato sulla pelle di migliaia di bambini passati sotto il suo bisturi, vedremo che ancora oggi qualcuno azzarda a tirare fuori le sue teorie.

La perversa visione di Money sta diventando tristemente reale, perché dopo 50 anni in cui la pedofilia è sempre stata considerata dalla psichiatria una “malattia”, oggi sembra essere un “orientamento sessuale”.
Lo denuncia in America l’AFA, l’American Family Association, una organizzazione no-profit fondata da un pastore metodista nel 1977.
Secondo l’Associazione famiglia americana, la potentissima casta degli psichiatri americani, l’APA, distingue per la prima volta tra pedofilia e atto pedofilo: solo l’atto sessuale viene considerato “disordinato” per le conseguenze che ha sui bambini.
Nell’ultima edizione del manuale (DSM-V uscito a giugno 2013) ci sarebbe scritto che «il desiderio sessuale verso i bambini è un orientamento» come gli altri.
Sono riusciti gli psichiatri a sdoganare e rendere l’atto più tremendo e miserabile che si possa commettere ai danni di un bambino, un orientamento, una scelta sessuale?
Se non è oggi è domani, ma purtroppo anche questo rientra nel progetto…e le pressioni sono enormi.
La stampa di Regime, cioè il cane da guardia che invece di controllare la politica e il potere, controlla il popolo, ovviamente è stato aizzato.
Casualmente il 9 febbraio scorso il quotidiano "La Repubblica" pubblica una indagine Ipsos, commissionata da "Save the children" il cui risultato sarebbe agghiacciante, se fosse vero: 1 italiano su 3 considera "accettabile" il sesso con minori.
Tale propaganda cerca di far credere alle masse, al "gregge disorientato" che la maggior parte degli italiani in fin dei conti "accetta" la pedofilia. Quindi tu, da che parte stai? Con noi, cioè la massa o no?

I Poteri Forti


I loro nomi li abbiamo già elencati innumerevoli volte.
Si sa che il filantropismo dell’ebreo ungaro-statunitense George Soros non ha limiti.
Questo individuo, e la sua Open Society Institute, oltre a elargire quantità industriali di soldi in tutte le primavere arabe, le rivoluzioni colorate e quelle antirusse, da un po’ di anni si è rivolto, chissà come mai, anche alle organizzazioni gay.
Non potevano mancare i colleghi filantropi Bill Gates, patron della Microsoft e Jeff Bezos patron di Amazon; il Goldman Fund, della banca ebraica privata più potente al mondo; la Rockefeller Foundation e la Fondazione Ford.
Poi vi sono alcune società molto quotate come Kodak, Chevron, JP Morgan, Toyota, Pepsi, Ubs, Ibm, Johnson&Johnson, Merril Lynch, Microsoft, Apple, AT&T, Nike, Chrysler, Xerox, ecc.
Per quali reconditi motivi tutte queste società donano a fondo perduto moltissimi soldi alla causa omosessuale, ai matrimonio tra gay?
Lo fanno per un ritorno di immagine o  economico? O magari c’è dell’altro?

Non solo l’industria, ma anche la politica che conta è iperattiva in questo progetto.
Personaggi politici di “destra” (neoconservatori) come l’ex Segretario di Stato Colin Powell e l’ex vice presidente Dick Cheney, e personaggi di “sinistra” come il presidente USA Obama e il premier Hollande in Francia, si sono pubblicamente espressi a favore dei matrimoni gay.
Addirittura l’ex presidente americano, il potente massone repubblicano George H. W. Bush senior (padre del poveretto Bush junior), ha fatto da testimone ad un matrimonio gay nello Stato del Maine.
Perché tutti coloro che contano stanno spingendo la barca dell’ideologia di genere?

Prossimo passaggio: distruzione famiglia e scuola


Lo scopo è l’omologazione globale: cancellare le differenze, le diversità per renderci tutti uguali. Demolire tutte le identità sociali, religiose, politiche, culturali e ovviamente anche sessuali.
Il prossimo passaggio, che sta già avvenendo, sarà la distruzione del concetto di famiglia, perché questa strana e antiquata istituzione è un ostacolo enorme.
Un uomo privo di valori e senza punti di riferimento è un uomo in balia degli eventi e quindi malleabile e manipolabile a proprio (loro) piacimento.
Una raccomandazione del 2010 del “Comitato dei Ministri Europeo” invita ad introdurre nelle scuole appositi momenti di “sensibilizzazione” degli studenti sulle tematiche della “discriminazione” verso i gay e le lesbiche.
In Francia addirittura nell’anno accademico 2013/2014 sarà reso obbligatorio in tutte le scuole di ogni ordine e grado un corso di insegnamento basato sull’ideologia di genere, con lo scopo esplicito di “trasformare la mentalità dei giovani”. Trasformarla in che senso e in che direzione?

Qui da noi le cose non sono tanto migliori.
A Venezia gli insegnanti saranno affiancati da controllori chiamati a correggere le espressioni ritenute “discriminatorie”.
Tale progetto, organizzato dall’Ufficio scolastico territoriale della città lagunare in collaborazione con la Commissione provinciale delle Pari opportunità, ha lo scopo di “promuovere un’educazione oltre gli stereotipi di genere, acquisendo la capacità di coglierli e saper andare oltre”.
In Veneto, se qualche insegnante vorrà parlare di gay e generi sessuali, potrà farlo soltanto con l’assistenza di un tutor deputato a valutarne le parole onde correggere quelle eventualmente considerate non conformi alla linea di principio antidiscriminatoria.
Gli organizzatori hanno previsto, per i docenti, un percorso formativo articolato in sei incontri durante i quali “i maestri proveranno a liberarsi dei pregiudizi legati all’identità sessuale e a garantire una migliore offerta didattica ai loro studenti”.
I maestri delle scuole materne ed elementari di Venezia dovranno quindi abituarsi alla presenza, nelle loro aule, di ben due tutor che dovranno sovrintendere alla loro avvenuta “rieducazione” in tema di “identità di genere, ruolo di genere, identità sessuale e orientamento sessuale” (1).
Hanno pure iniziato a modificare i termini della lingua italiana, sempre nella direzione del (loro) politicamente corretto. In alcuni comuni italiani nei moduli sono misteriosamente sparite le parole “padre” e madre” per far posto alle parole molto più corrette: “genitore 1”, “genitore 2” o “coppie di fatto”. Il tutto per non discriminare, ovviamente.

Il ruolo dell’Organizzazione Mondiale della Sanità


L’Organizzazione Mondiale della Sanità (OMS o WHO) da un po’ di anni ha iniziato ad occuparsi dello sviluppo sessuale dei bambini europei. Chissà come mai…
In un documento ufficiale, a cura dell’Ufficio Regionale per l’Europa dell’OMS e BZgA (Federal Centre for Health Education, Centro Federale per l’Educazione e la Salute, Germania) intitolato “Standard per l’Educazione Sessuale in Europa”, l’ente sovranazionale prescrive alcune cose a dir poco aberranti.
Il documento in italiano, scaricabile in formato pdf, è stato curato della Federazione Italiana di Sessuologia Scientifica.

Da 0 a 4 anni l’OMS prescrive l’apprendimento del “godimento e piacere quando giochiamo con il nostro corpo: la masturbazione della prima infanzia”.
Da 0 a 4 anni è l’età ideale per “la scoperta del corpo e dei genitali”.
Da 0 a 4 anni è l’età ideale per “esprimere i bisogni, i desideri e i limiti, ad esempio nel gioco del dottore”.
Da 0 a 4 anni è l’età ideale, secondo l’Organizzazione Mondiale della Sanità, per “consolidare l’identità di genere”.
Da 4 a 6 anni è l’età ideale per la masturbazione” e si può tranquillamente: “parlare di argomenti inerenti alla sessualità”.
Da 4 a 6 anni è l’età ideale per le amicizia e amore “verso persone dello stesso sesso”.
Da 6 a 9 anni è l’età ideale per conoscere e difendere i “diritti sessuali di bambini e bambine”.
Da 6 a 9 anni è l’età ideale l’“amicizia e amore verso persone dello stesso sesso”.
Da 9 a 12 anni è l’età ideale per sapere tutto sulla “riproduzione e pianificazione familiare”, oltreché ai “diversi tipi di contraccettivi” e sui “rischi e conseguenze del sesso non protetto (gravidanze indesiderate)”.

Cambiamento di sesso on demand


Sembra fantascienza, ma non lo è.
Cambio di sesso, proposta choc: “Blocchiamo la pubertà e indirizziamola”.
Chiesto il via libera alla Regione Toscana per aprire il fronte della diagnosi precoce nei bimbi che manifestano i disturbi.
Nei bimbi si tratta di capire se giocano ad esempio con le bambole o indossano i vestiti della sorella”.
Con questa diagnosi si potrebbe seguire la crescita prima dello sviluppo di tutti gli organi sessuali: “Ci sono farmaci che bloccano la pubertà precoce e abbiamo chiesto di estenderli anche sulla pubertà inadeguata, in modo da indirizzare subito la pubertà verso il sesso che veramente sente il paziente”.
John Money è morto da 8 anni, ma il suo spirito disincarnato non ha ancora abbandonato la terra e continua a fare danni.

Hollywood & Entertainment


Tutta la macchina industriale dell’intrattenimento gioca un ruolo fondamentale per modificare e creare culturalmente l’Uomo Nuovo.
I mass media (cinema, televisione, radio e carta stampata), sono lo strumento principe della propaganda e lo fanno da oltre un secolo molto egregiamente.
In tivù sempre più spettacoli, reality, fiction, soap-opere affrontano la tematica dell’ideologia di genere, senza che noi passivi osservatori che ne accorgiamo. Mentre noi stiamo anestetizzati loro penetrano...
Per non parlare delle numerosissime pellicole sfornate dalla cricca massonica di Hollywood.
Non si salvano nemmeno i cartoni animati, dedicati ai più piccini: da Peppa Pig in giù.
D’altronde è semplice il discorso: prima ci condizionano, inculcandoci nel cervello il messaggio corretto, e meglio è tutti (loro).

Infine un po' di gossip: sembra che a Sanremo 2014 l’ospite straniero sarà il cantante gay blasfemo (in odor di satanismo per qualcuno) Rufus Wainwright, fervente detrattore della chiesa cattolica e difensore dei diritti degli omosessuali e del commercio di bambini tramite l’utero in affitto.
E' felicemente sposato (da quando la Defense of Marriage Act è stata abolita da Obama), con il suo amico e manager Jorn Weisbrodt.
La notizia è che Rufus ha avuto una bambina dalla sua cara amica Lorca Cohen! E' sposato con un uomo, ma ha messo incinta l'amica.
Nelle sue esibizioni è solito vestire i panni di Gesù Cristo in croce, cantando: “Il messia gay”.
Questo losco individuo è stato invitato (a spese di coloro che pagano ancora il canone Rai), per innescare polemiche funzionali all’audience, o ci sono altri motivi?

Conclusioni


E’ bene precisare per non incappare in assurde (o volute) incomprensioni che qui non si sta discutendo dei sacrosanti diritti delle persone, di tutte le persone, comprese quelle che hanno scelto di vivere la propria sessualità, ovviamente nel rispetto delle altre persone.
Nessuno è contrario ai diritti delle persone dello stesso sesso che vivono una vita insieme.
Una unione, intesa come famiglia, può essere tranquillamente costituita da persone dello stesso sesso, con tutti i diritti di qualsiasi altra unione, ma quando di mezzo ci sono dei bambini le cose hanno un altro risvolto. Un bambino per crescere e diventare uomo sano e libero, ha bisogno di due figure ben precise: la madre (l’uovo) e il padre (il seme). Questi due ruoli, con tutte le difficoltà dei casi, con tutte le discordanze e i condizionamenti religiosi, si possono criticare all’infinito, ma da che mondo e mondo sono sempre state le due figure basilari, il modello da trasmettere e che verrà emulato a sua volta dai bambini.

In natura, tranne rarissime eccezioni, la prole viene partorita e nutrita da una madre e protetta da un padre. La dicotomia maschile/femminile è sempre esistita e sempre esisterà: Luna (madre) / Sole (padre); Terra (madre) / Cielo (padre), ecc.
In Natura non è facile osservare due animali dello stesso sesso che prendono in affitto un utero per aumentare il focolare domestico.
Ecco perché nel Disordine Organizzato che stanno instaurando, sarebbe più corretto parlare di antinatura, di antiuomo e di anticristo.
Stanno instaurando passo dopo passo la distruzione completa dell’essere uomo, partendo dalle fondamenta della famiglia stessa, ma arrivando a tutti gli altri ambiti (spirituale, culturale, economico, ecc.).

Un uomo privo di storia, cultura è un uomo che non conosce il passato e non sa cosa aspettarsi nel futuro, quindi vive male il presente.
Un uomo scollegato dalla propria vera e unica origine: i mondi spirituali, è un uomo che vive una falsa esistenza proiettata nella materia e per la materia, gestito e manipolato da forze molto basse (qui attecchisce benissimo la pornografia; la corruzione delle anime grazie all’illusione sfavillante del successo e del denaro).
Un uomo sradicato dalla famiglia e privo di identità sessuale è un uomo facilmente controllabile.
Questo Uomo in sintesi è il suddito ideale.

Questo mondo è la fotocopia di quello descritto nel romanzo fantascientifico “Il Mondo Nuovo” del 1932, dal visionario Aldous Huxley*.
L’essere umano privato di tutta l’eredità del passato, in cui ogni aspetto della vita è omologato fino alla nascita, perfino la riproduzione viene separata dal sesso; ogni creatività e ogni spiritualità viene annegata nella droga (chiamata il soma) o nel mero piacere sessuale, sia etero che dello stesso sesso, e dulcis in fundo, praticato senza limiti di età (pedofilia).
Ecco quello che accadrà al nostro mondo se non interverremo quanto prima.

 

* Aldous Huxley (1894-1963), futorologo britannico, professore al M.I.T. (Massachussetts Institute of Tecnology) di Boston. Uomo della Sinarchia globale.
Nipote di Thomas Huxley (uno dei fondatori della "Round Table", la Tavola Rotonda), fratello di Sir Julian Sorell Huxley (primo direttore dell'UNESCO, e presidente della "Eugenetics Society", la Società Eugenetica britannica).
Aldous fu membro della Fabian Society e della Golden Dawn, sperimentò in prima persona l'uso di droghe allucinogene e descrisse le sue "visioni" in due opere apologetiche: "Le porte della percezione" (1954) e "Paradiso e inferno" (1956).
L’opera più famosa rimane "Il Mondo Nuovo" (1932)

** “Unisex: la creazione dell’uomo senza identità”, Enrica Perucchietti e Gianluca Marletta,  Arianna editrice

[1] http://www.ilgiornaleditalia.org/news/cronaca/849798/La-lobby-gay-anche-nelle-scuole.html, “La lobby gay anche nelle scuole: maestri controllati”, Cristina Di Giorgi

mardi, 25 février 2014

Connaissez-vous le Tittytainment?

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Connaissez-vous le Tittytainment?

Ex: http://zejournal.mobi

front.jpgConnaissez-vous Vance Packard ? Il fut le premier, avec son ouvrage The Hidden Persuaders1, à attirer dès 1957 l’attention du public sur les techniques de manipulation mentale. Vous savez, ces techniques que la loi antisecte a  finalement renoncé à interdire… peut-être parce qu’elles sont plus souvent utilisées par les publicitaires que par les sectes.

En 1964, il publie un autre ouvrage, Une société sans défense, sur la surveillance et le fichage de la population par la police, mais surtout par les entreprises, où cette fois il n’hésite pas à comparer la société dans laquelle il vit, l’Amérique des années 1960, aux œuvres d’anticipation de George Orwell et d’Aldous Huxley : 1984 et Le Meilleur des mondes.

Le temps a passé depuis mais les livres de Vance Packard, de George Orwell et d’Aldous Huxley n’ont rien perdu de leur actualité. Le monde dans lequel nous vivons correspond à peu de choses près à ce qui était à l’époque imaginé comme un cauchemar.

Pourtant une fausse note subsiste : la dictature que redoutaient Orwell et Huxley était d’inspiration soviétique, mais le “ totalitarisme tranquille ” (2)  que nous connaissons aujourd’hui est capitaliste. Hormis cela, tout correspond : l’œil des caméras de vidéosurveillance épie chacun de nos gestes, nous sommes au seuil d’une normalisation génétique, la voix des médias nous berce du lever au coucher dans la douce anesthésie d’un divertissement médiocre et nous assure que notre monde serait parfait sans la petite délinquance et la contestation politique. Ce divertissement insipide comme un sucre d’orge porte même un nom : le tittytainment. Ce terme inventé par Zbigniew Brzezinski, qui fut conseiller pour la sécurité nationale auprès de Jimmy Carter, est une contraction de entertainment (divertissement) et de tits (seins en argot américain). L’évocation des seins se réfère ici plus à leur fonction nourricière qu’érotique. L’idée de Zbigniew est que, dans un monde où 20 % de la population mondiale suffira à faire tourner l’économie, le problème des nantis consistera à doser le pain et les jeux qu’il leur sera nécessaire d’accorder à la majorité démunie afin qu’elle se tienne tranquille:

Un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettrait selon lui de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète (3).

C’est là que réside la différence entre le totalitarisme communiste et celui de nos “ démocraties-marchés (4) ” : l’ultralibéralisme a compris qu’il pouvait contenir par la douceur ses populations dans une aliénation passive que Staline cherchait à imposer par la force. Sylvio Berlusconi n’a menacé personne pour arriver au pouvoir, il a acheté des chaînes de télévision. Dans le roman de George Orwell, la population ne peut pas éteindre la télévision dans les appartements individuels. Dans l’Italie capitaliste, elle le peut, mais elle ne le fait pas. Et l’auteur du Meilleur des mondes l’avait déjà compris :

Aldous Huxley n’a-t-il pas écrit que le mot d’ordre devenu classique de Patrick Henry – la liberté ou la mort – paraîtrait aujourd’hui mélodramatique ? Nous l’avons remplacé, soutient-il, par des exigences d’un tout autre ordre : “ Donnez-nous des télévisions et des hamburgers, mais débarrassez-nous des responsabilités de la liberté (5). ”

Ce nouveau mot d’ordre sonne le glas de nos démocraties. Un exemple ? La disparition du commerce de proximité au profit de la grande distribution. Les grandes surfaces se sont imposées par la douceur et la séduction à nos habitudes de consommation. Des prix bas, une gamme étendue de produits et de services : le consommateur ne résiste pas. Pourquoi résisterait-il ? Il ne veut pas comprendre que, quand la grande distribution aura totalement éliminé le commerce de proximité et quand les fusions entre groupes auront abouti à un partage stable du territoire, les distributeurs n’auront plus aucune raison de se gêner pour augmenter subrepticement leurs marges commerciales… mais ils n’auront pas davantage de raisons de revenir contrepartie de cette augmentation au choix et à la qualité autrefois assurés par le commerce de proximité ! Ils auront imposé une implacable dégradation du service rendu aux consommateurs en éliminant la production artisanale et en exigeant de leur fournisseurs rapidité d’approvisionnement et quantités industrielles au détriment de toute qualité. Lorsqu’on est parvenu à s’assurer le monopole d’un marché et que tout boycottage est devenu impossible, on peut tout à coup démasquer ses longues dents et tirer une grosse marge bénéficiaire de mauvais produits.

 

TL9_1_~1.JPGLe choix de la grande distribution aura été effectué “ démocratiquement ”, comme celui de la télévision de Berlusconi. Les réactions des consommateurs ne sont pas difficiles à prévoir, elles font l’objet de tant d’investigations, d’études et de sondages que les pièges tendus par les experts du marketing font mouche à tous les coups. C’est pour cela que la démocratie est si facile à acheter.

L’ultralibéralisme a parfaitement compris que les méthodes staliniennes tant redoutées par Huxley et Orwell étaient aussi maladroites qu’inutiles : pourquoi contraindre brutalement les citoyens à une béate passivité alors qu’une connaissance plus approfondie de leurs comportements démontre qu’ils ne demandent que cela ? La population n’a nul besoin que l’aliénation soit obligatoire pour s’y adonner. Personne n’oblige encore les Italiens à regarder les chaînes de télévision de Berlusconi. Ce n’est que dans un second temps, quand tous les autres médias auront été éliminés, que celui-là deviendra obligatoire. Parce que la population préfère le divertissement à l’analyse, les grands groupes de presse et de télévision qui proposent un divertissement facile plutôt que des analyses sérieuses éliminent le journalisme d’investigation honnête et s’assurent progressivement un monopole de fait. Une fois ce monopole installé par le “ choix démocratique du marché ”, les informations indispensables à la vie quotidienne ne passeront plus que par ce vecteur unique et le rendront obligatoire. Après que nous lui aurons nous-mêmes souhaité la bienvenue, la dictature sera entrée par nos portes grandes ouvertes et se sera installée à notre table .

Notes:

(1) En traduction française : La Persuasion clandestine, Calmann-Lévy, 1958.

(2) André Bellon, Anne-Cécile Robert, Un totalitarisme tranquille, Syllepse, 2001.

(3) Hans-Peter Martin et Harald Schumann, Le Piège de la mondialisation, Solin – Actes Sud, 1997, page 13.

(4) Gilles Châtelet, Vivre et penser comme des porcs, Folio, 1999.

(5) Vance Packard, Une société sans défense, Calmann-Lévy, 1965, page 22.

 


- Source : Casseurs de Pub

lundi, 10 février 2014

«L’échec des élites menace notre avenir»

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Martin Wolf :

«L’échec des élites menace notre avenir»

Ex: http://fortune.fdesouche.com

Le divorce entre responsabilité et pouvoir porte atteinte à la notion même de gouvernance démocratique.

Les européens commémorent cette année le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Ce désastre a été le point de départ de trois décennies de sauvagerie et de stupidité, qui ont en grande partie détruit ce que la civilisation européenne recelait de positif au début du XXe siècle. Pour finir, comme Churchill le prédisait en juin 1940, “le Nouveau Monde, avec tout son pouvoir et sa puissance”, devait venir “à la rescousse libérer l’ancien”.

Les échecs des élites politiques, économiques et intellectuelles de l’Europe ont produit la catastrophe subie par leurs peuples de 1914 à 1945. C’est leur ignorance et leurs préjugés qui l’ont permise : des idées erronées et des valeurs négatives étaient à l’œuvre. Figurait parmi celles-ci la croyance atavique que les empires étaient non seulement brillants et rentables, mais que la guerre était glorieuse et contrôlable. C’est comme si une envie de suicide collectif avait saisi les dirigeants des grandes nations.

Les sociétés avancées comptent sur leurs élites pour que les choses, à défaut d’aller bien, ne deviennent au moins pas pire. Lorsque les élites échouent, l’ordre politique a de bonnes chances de s’effondrer, ce qui s’est produit pour les puissances vaincues à l’issue de la Première Guerre mondiale. Les empires russe, allemand et autrichien ont disparu, laissant à leur place de faibles héritiers, bientôt remplacés par les dictatures.

Le premier conflit mondial a également détruit les fondations de l’économie du XIXe siècle : le libre-échange et l’étalon-or. Les tentatives de les restaurer ont entraîné de nouveaux échecs des élites, autant américaines qu’ européennes cette fois. La Grande Dépression a fortement contribué à créer les conditions politiques de la Deuxième Guerre mondiale. Suivi de la Guerre froide, affrontement des démocraties avec une dictature engendrée par la Première Guerre mondiale.

Les conséquences épouvantables des échecs des élites ne sont pas surprenantes. Un contrat implicite existe entre les élites et le peuple : les premières disposent des privilèges et avantages liés au pouvoir et à la propriété ; le peuple, en échange, a droit à la sécurité et, à l’époque contemporaine, à une certaine prospérité. Si les élites échouent, elles courent le risque d’être remplacées.

Le remplacement des élites économiques, bureaucratiques et intellectuelles qui ont échoué est toujours tendu. Mais du moins le remplacement des élites politiques est-il rapide et propre dans une démocratie. Sous la dictature, cela prend d’habitude beaucoup de temps et c’est presque toujours sanglant. Il ne s’agit pas que d’Histoire.

C’est toujours vrai aujourd’hui. Si l’on veut tirer des enseignements de la Première Guerre mondiale pour le monde que nous connaissons, ce n’est pas à l’Europe actuelle qu’il faut nous intéresser, mais au Moyen-Orient, à la frontière de l’Inde et du Pakistan, et aux relations tendues entre une Chine en plein essor et ses voisins. Dans tous ces cas, un mauvais calcul aux conséquences meurtrières est possible, bien que le militarisme et l’impérialisme soient fort heureusement des idéologies bien moins présentes qu’il y a un siècle.

De nos jours, les nations puissantes acceptent l’idée selon laquelle la paix est plus propice à la prospérité qu’un illusoire butin de guerre. Mais cela ne signifie pas pour autant, hélas, que les pays occidentaux sont à l’abri des échecs de leurs élites. Ils sont au contraire en train de les vivre. Mais leurs échecs sont ceux d’une paix mal gérée, pas ceux de la guerre.

On peut constater trois échecs

Tout d’abord les élites économiques, financières, intellectuelles et politiques ont en grande partie mal apprécié les conséquences d’une libéralisation financière précipitée. Bercées par l’illusion de marchés financiers capables de se stabiliser d’eux-mêmes, elles ont non seulement permis, mais encouragé un gigantesque et profitable pari (pour la finance) sur l’expansion de la dette.

L’élite des décideurs n’a pas su évaluer correctement les perspectives de gain en jeu et, par dessus tout, les risques de crise systémique. Lorsque celle-ci s’est produite, elle a eu des conséquences désastreuses à plus d’un titre : l’économie s’est effondrée, le chômage a bondi, et l’endettement public a explosé.

L’élite dirigeante a été discréditée par son échec à empêcher cette catastrophe. L’élite financière a été discréditée parce qu’elle a dû être secourue.

L’élite politique a été discréditée par son empressement à financer ce sauvetage. L’élite intellectuelle (à savoir les économistes) a été discréditée par son échec à anticiper la crise et à se mettre d’accord sur ce qu’il fallait faire une fois qu’elle a eu lieu. Le sauvetage était nécessaire.

Mais ceux qui croient que les puissants ont sacrifié les contribuables aux intérêts des coupables ont raison. Ensuite nous constatons depuis trois décennies l’émergence d’une élite économique et financière mondialisée. Ses membres ont de moins en moins d’attaches avec les pays qui l’ont produite.

Cette évolution s’accompagne de l’affaiblissement de ce qui cimente la démocratie : la notion de citoyenneté.

La redistribution limitée des profits de la croissance économique renforce cette évolution. Elle conduit à une société de plus en plus ploutocratique.

Une certaine dose de ploutocratie est inévitable dans des démocraties bâties, comme il se doit, sur des économies de marché. Mais tout est toujours une question de dosage. Si la masse de la population considère que ses élites économiques gagnent beaucoup pour des résultats médiocres et qu’elles ne pensent qu’à elles-mêmes, en misant sur l’aide publique lorsque les affaires vont mal, les liens se rompent. Il est bien possible que nous soyons au début de ce pourrissement.

Enfin en créant l’euro, les européens ont fait passer leur projet des travaux pratiques à quelque chose de bien plus important pour les gens : le destin de leur monnaie. Rien n’était plus prévisible que les frictions entre européens sur la façon dont leur monnaie était bien ou mal gérée.

La crise financière, qui était probablement inévitable, entraîne à présent une foule de problèmes qui ne sont pas encore résolus. Les difficultés économiques des pays touchés par la crise sont évidentes : forte récession, chômage extrêmement élevé, émigration massive et dette trop lourde sont des menaces.

Tout cela est connu. Pour le moment c’est le désordre institutionnel de la zone euro qui est le moins souligné. Le pouvoir y est à présent concentré dans les mains des gouvernements des pays créanciers, principalement l’Allemagne, et d’un trio de bureaucraties non élues : la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.

Les citoyens des pays touchés par la crise n’ont aucune influence sur celles-ci. Les responsables politiques qui leur doivent des comptes n’ont aucun pouvoir. Ce divorce entre responsabilité et pouvoir porte atteinte à la notion même de gouvernance démocratique. La crise de la zone euro n’est pas seulement économique.

Elle est aussi institutionnelle. Aucun de ces échecs ne ressemble en quoi que ce soit aux folies de 1914. Mais ils sont suffisamment importants pour semer le doute sur nos élites. La conséquence en est l’apparition d’un populisme menaçant dans les pays occidentaux, en particulier le populisme xénophobe de droite. La caractéristique des populistes de droite, c’est qu’ils sont rétrogrades.

Si les élites continuent d’échouer, les populistes en colère continueront leur progression.

Les élites doivent faire mieux. Sinon la fureur populaire risque de tous nous submerger.

Le Nouvel Economiste

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Non au redressement de la nature humaine !...

Non au redressement de la nature humaine !...

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger consacré à l'enseignement de la théorie du genre à l'école. Philippe Bilger anime le blog Justice au singulier.

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

ABCD de l’égalité: non au redressement de la nature humaine

Cela a commencé avec le mariage pour tous. On pouvait penser que le mimétisme européen avait joué avec un engagement présidentiel à l’évidence plus facile à tenir que l’inversion de la courbe du chômage.

Cela a continué avec l’affaire Dieudonné et les injonctions du ministre de l’Intérieur qui dépassaient, et de très loin, le cadre de sa mission pourtant si difficile à assumer quand on constate les piètres résultats de la lutte contre l’insécurité en 2013. Ce n’était pas à lui d’intimider les spectateurs des représentations de Dieudonné en leur faisant la morale et en les stigmatisant quasiment. Devaient-ils demander à Manuel Valls la permission de sortir le soir?

Cela dure avec la conception de la justice socialiste qui, fuyant le réel et ses incommodités, rêve de l’avenir, fantasme sur le futur et élabore ses projets, qui le demeurent, pour un peuple imaginaire merveilleusement à l’écoute et détaché des misères humaines, des tragédies causées par les crimes et les délits.

Cela s’aggrave avec la théorie du genre et, même si les démentis des ministres sont sincères, il y a une aspiration de ceux qui nous gouvernent à faire de l’école et de l’enseignement tout autre chose que ce qu’ils devraient être. Apprendre, lire, écrire, calculer, s’imprégner de notre Histoire de France, se former à la passion des grands auteurs et de la littérature, apprivoiser les langues étrangères, autant d’objectifs et d’ambitions qui, pour être d’une heureuse banalité, sont aujourd’hui peu ou prou relégués au profit d’une éducation même plus civique mais bouleversante, destinée à constituer les établissements pour des lieux d’expérimentation et d’indifférenciation des sexes.

Dans 600 écoles de dix académies, si on n’apprend pas aux garçons à devenir des filles, les nouveaux ABCD de l’éducation, de la grande section de maternelle au CM2, s’assignent pour but de lutter contre les stéréotypes filles-garçons. “Nous voulons tout de même qu’il y ait égalité entre les hommes et les femmes au sein de la société, dans le choix d’un métier”, a déclaré Vincent Peillon (Le Parisien).

Soit, mais si une telle ambition est légitime, incombe-t-il à l’école de superposer sans cesse à ses missions fondamentales de plus en plus négligées des prises de conscience et des ateliers vecteurs d’une bouillie éthique et sociale difficilement assimilable ? L’enseignement est-il voué à diffuser une certaine conception de la morale qui se résume peu ou prou à un féminisme même plus raisonnable ? Serait-il absurde de laisser aux parents, aux familles, aux vies amoureuses et à l’influence aussi bien forte que subtile des hommes et des femmes dans leurs relations quotidiennes, la charge, l’honneur de se faire progresser, d’avancer en lucidité, en égalité ? La vie privée du président serait sacrée mais les intrusions dans notre sphère d’existence tolérables ? Est-il normal de poser la main de l’Etat, sa volonté orientée, son idéologie plus sectaire – une seule vision, toujours, de l’humain, de sa liberté, de sa responsabilité – qu’équitable, sur un monde qui appelle d’autres démarches, et surtout pas de la politique même déguisée en soie, en velours et en injonctions patelines à suivre ? Pourquoi s’immisce-t-il dans ce qui nous regarde au premier chef ?

Avec ces insensibles ou ostensibles dérives, je perçois l’émergence, dans la démocratie selon François Hollande, d’îlots de totalitarisme mou, d’un caporalisme collectif qui s’en donne d’autant plus à coeur joie qu’à défaut de changer le monde, de réformer la France, le pouvoir n’a plus que la ressource de s’en prendre aux “fondamentaux”, aux permanences, aux stabilités, à l’ordre, aux évidences de la nature.

Il y a de manière dévastatrice, sur tous les plans, une obsession de rupture. Si, en effet, parfois le naturel mérite d’être amendé ou complété par le culturel, nous n’en sommes plus là avec ce gouvernement. Pourquoi a-t-il une telle hantise devant ce qui coule de source, ce qui a été admis durant des siècles, ce qui a fait ses preuves et qui autorise une politique digne de ce nom ? Pourquoi la nature et ses leçons inspirent-elles autant de dégoût à ce pouvoir ? Parce que ce qui est proche, accessible, irréfutable, légitime fait peur ? Qu’on met le désordre et l’agitation là où on peut ? Que, dépassés par la nature, on a pris le parti de lui faire la peau ? Que la culture est un beau mot qui à force d’être exploité tourne à vide mais qu’on prétend s’en servir comme arme de guerre contre l’intolérable pesanteur des comportements et des déterminismes parce que ceux-ci seraient en eux-mêmes pervers ?

Parce que cette gauche ne sait plus quoi faire pour se faire remarquer. Alors elle change l’insupportable cohérence née du passé et du pragmatisme.

Ce totalitarisme qui pointe est soft, certes, mais clair et net. Logique aussi : la liberté est en effet une ennemie. Partout.

Pourquoi prétendre, à toute force ou à coups fourrés, dénaturer, confondre, enjoindre, ne pas succomber à l’immédiate compassion pour les victimes, détourner les institutions et les services de leur but, déséquilibrer une société, dégrader les identités, instiller de la mauvaise conscience dans des liens qui se sont toujours construits en s’opposant, qui s’opposent mais se complètent, quel besoin a l’Etat de venir s’immiscer dans ce qui ne le concerne pas ?

J’écoute, je lis Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem. Le premier : “La lutte contre les stéréotypes de genre – les opinions toutes faites sur les femmes et les hommes – et l’homophobie doit être menée avec force à tous les niveaux d’enseignement”. La seconde : “La théorie du genre, qui explique “l’identité sexuelle” des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie a pour vertu d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité et de faire oeuvre de pédagogie sur ces sujets” (Le Figaro).

Pourquoi pas ? Mais il y a des politiques et des ministres pour cela. Ce prêchi-prêcha n’a pas sa place à l’école.

Les homosexuels se marient parce qu’il convenait de fabriquer une égalité artificielle. Des spectateurs sont réprimandés parce qu’ils croyaient avoir le droit, en démocratie, d’assister à des spectacles selon leur bon plaisir. L’angélisme gouvernemental s’obstine à faire céder les évidentes compassions pour les victimes et la rigueur qu’elles appelleraient en retour face aux constructions idéologiques gangrenées par la fuite du réel et fondées sur un autre peuple que celui, insupportable, réclamant sécurité et justice. L’école, les petits enfants et les enseignants sont embarqués dans un processus qui vise à déconstruire et à troubler. Le progressisme niais non seulement accable mais fait perdre son temps à un service public qui devrait pouvoir se concentrer sur l’essentiel.

Le naturel, partout, est chassé au galop.

Je suis contre le RNH. Contre le “redressement de la nature humaine” dont ce pouvoir s’est fait une dangereuse spécialité.

Philippe Bilger (Causeur, 3 février 2014)

mercredi, 05 février 2014

La théorie du genre est un délire

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C’est la théorie du genre qui est un délire

Nouvelle version de l’arroseur arrosé


Raoul Fougax
Ex: http://metamag.fr

Mais qui a parlé le premier de la théorie du genre ? Qui a tenté de la rendre politiquement et sexuellement correcte ? La théorie du genre est peut être exploitée politiquement par des méchants. Ce n’est pas un fantasme. Elle n’est peut-être pas enseignée (encore) officiellement, mais certains tentent de  l’imposer et lancent finalement des ballons d’essais.


Cette aberration sexiste, véhiculée par quelques intellos déjantés et quelques féministes en folies motivés par la haine des hommes, doit être arrêtée au plus tôt. Alors, on nous explique que ce n’est pas ça. On lutte contre la discrimination sexiste ? Ah bon ! La théorie du genre qui nie le différentialisme au niveau du sexe  inquiète des parents et ils ont bien raison. Le fait que l’école soit obligatoire n’autorise pas les enseignants à enseigner n’ importe quoi.


Ce qui est important finalement au-delà de la rumeur, c’est la réaction. Dès vendredi 24 janvier, des classes se sont vidées dans une quinzaine de départements : la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, le Doubs, le Rhône… Lundi 27, rebelote en Ile-de-France, à, Metz, à Nancy… « 100 écoles touchées, dans quatorze académies », a dénombré Jean-Paul Delahaye, le directeur de l’enseignement scolaire, mardi, lors d’un point de presse organisé en urgence au ministère de l’Education.


La rumeur a enflé en fin de semaine dernière, relayée par SMS, galopant sur les réseaux sociaux, portée par de nombreux sites. Des milliers de messages sont tombés sur les portables de parents, pour les avertir que les enseignants s’apprêtaient à enseigner des inepties aux enfants. Au nom de la "théorie du genre", cette idée selon laquelle on est homme ou femme par construction sociale, autant que par différenciation biologique, il était question entre autre d’intervention de transsexuels dans les classes…Ce qui est sûr, c’est que cette théorie est considérée comme blasphématoire par les chrétiens, les juifs ,les musulmans et certains parents de bon sens. 


Les classes se sont vidées. Dans le mille. Car c'est précisément l'objectif du mouvement «Journée de retrait de l'école», lancé par une certaine Farida Belghoul, 55 ans, militante passée en 30 ans de l'extrême gauche à l'extrême droite. Initiatrice en 1984 de la seconde marche des beurs, aujourd'hui proche de l'essayiste Alain Soral (lui-même lié à Dieudonné) et de son association «Égalité et Réconciliation», Farida Belghoul est partie en croisade contre l'avènement d'une théorie du genre à l'école depuis la rentrée 2013-2014. Elle est passée à l'action le 24 janvier en appelant à un boycott de l'école une fois par mois, via les réseaux sociaux et des SMS diffusés en chaîne.

«Vous justifierez l'absence de votre enfant le lendemain par le motif: journée de retrait de l'école pour l'interdiction de la théorie du genre dans tous les établissements scolaires», est-il expliqué sur le site internet du mouvement «JRE2014». Il s'agit d'«une action nationale inédite pour sauver nos enfants», explique le tract. «Le ministre de l'Éducation nationale, Vincent Peillon, sur les traces de son prédécesseur Luc Chatel veut généraliser et officialiser l'enseignement de la théorie du genre (…) à la rentrée 2014 (…) Des centaines d'écoliers sont déjà victimes de ces programmes à titre expérimental», développe le texte en référence aux ABCD de l'égalité, lancés conjointement par Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem, dans dix académies. «D'ores et déjà, des militants du lobby LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels, s'invitent en classe», explique-t-il. «L'éducation de nos enfants nous appartient», martèle le tract qui milite pour le retour d'«un ministère de l'instruction publique». Sur le site, une soixantaine de contacts locaux assurent le relais du message en régions.


Le ministre est monté au créneau, bien obligé. Il n'y aura pas d'enseignement de la théorie du genre à l'école, mais une « éducation à l'égalité fille-garçon », a assuré ce mardi 28 janvier Vincent Peillon. Ce n'est que contraint et forcé que Vincent Peillon a dû monter au front pour endiguer certains mouvements de panique. Le ministre veut faire convoquer les parents…. Bon courage.


Pour Najat Vallaud Belkacem également à l’origine des enseignements sur l’égalité, tout ça est de l’exploitation extrémiste. Mais alors il n’y aurait pas de théorie du genre… ni de volonté de l’imposer par ballons d’essais ? Tout cela serait du fantasme réactionnaire. On n’est pas obligé de le croire. Il y a peut-être exploitation, mais il y a bien une tentative d’intellectuels engagés de saper encore plus les différences qui ont fait les civilisations.

dimanche, 02 février 2014

Infierno convivencial

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Infierno convivencial

Todo ello demanda formular que una de las metas del programa de la revolución integral sea el derrocamiento revolucionaria de la sociedad actual, o infierno convivencial, con el fin de que exista libertad para el afecto, la convivencia y el amor, dado que hoy sólo la hay para el aborrecimiento y la pugna interpersonal, la soledad y el desamor.

Los ilustrados dieciochescos crearon el “homo oeconomicus”, Adam Smith sobre todo, el cual se satisface y realiza con la riqueza material. Esta formulación, decididamente burguesa, está en la base de los proyectos “emancipadores” de naturaleza obrerista y social urdidos en el siglo XIX y todavía vigentes aunque ya en su fase final. Significa que el ser humano tiene necesidades materiales pero no necesidades espirituales, entre ellas la de convivir con sus iguales recibiendo y dando afecto. Esto es muy desacertado, y además monstruoso e inhumano.

La cosa es, asimismo, chusca pues Adam Smith y demás próceres del economicismo se referían a cuestiones militares, no a la existencia cotidiana del sujeto común. Su meta era una sociedad de riqueza material máxima a fin de que Inglaterra pudiera armar una enorme flota de guerra que le diera la hegemonía planetaria imperialista, como así sucedió. Al mismo tiempo, esa sociedad tenía que ser de miseria convivencial y espiritual, para construir al sujeto dócil -por solitario y desestructurado- que obedece y se somete a las instituciones estatales que le tiranizan y a los empresarios que le explotan.

Hoy se ha realizado la sociedad con que deliró T. Hobbes, vehemente partidario del despotismo del Estado. Ya cada ser humano es un “lobo” para los demás seres humanos, y lo que padecemos es “la guerra de todos contra todos” con el ente estatal (cada día más policiaco, funcionarial, tecnologizado, militarizado y poderoso económicamente) vigilando y castigando a esta inmensa horda de infra-seres que se ignoran y se agreden, la sociedad actual.

A más desamor más Estado. A más desamor más debilidad e impotencia del sujeto, y menos lucha por la libertad y menos libertad.

La hostilidad de unos contra otros toma un sinnúmero de formas. Se trata a los iguales sin respeto, sin cortesía, sin humanidad, sin hermandad, sin afecto salido del corazón, considerándolos como causa de utilidades para el ego y nada más, cuando no como presas a las que parasitar y expoliar. Se agrede a los demás con el desaliño personal, con la palabra agria y descompuesta, con la “sinceridad” que sólo ve en el otro lo negativo, con el chismorreo demoledor, con la “espontaneidad” que niega el autodominio necesario para que la convivencia sea, con la astucia y el maquiavelismo que concibe al igual como criatura a la que rapiñar y saquear.

La pérdida de las capacidades relacionales y convivenciales es una de las patologías más aterradoras de la sociedad actual. Ya no hay un lenguaje del afecto, ni un saber estar en la convivencia, ni una voluntad de hacer la existencia más agradable a los otros, ni un deseo de servir desinteresadamente, ni un saber escuchar, ni un negarse a sí mismo por el bien de los iguales. Todo ello se tapa con fórmulas muertas de urbanidad, sonrisas que son meras muecas cuando no herramientas de mercadotecnia y un uso abusivo en ciertos sectores del vocablo “amor”. Es más, las poquísimas personas que todavía resultan capaces de expresar en actos su afecto son recibidas con desconfianza y recelo, pues se considera tal manera de ser como una argucia dirigida a alcanzar no sé sabe que metas secretas…

En tal situación hay que proclamar con la pertinente solemnidad e incluso prosopopeya que el ser humano tiene necesidades afectivas y emocionales, que éstas son imprescindibles para su realización como persona y que si no las satisface enferma, del alma y del cuerpo, y enloquece. E incluso se quita la vida. Así es, pues la gran mayoría de los miles que se suicidan cada año lo hacen al no satisfacer sus apremiantes necesidades de cariño, compañía y erotismo, más que por pobreza material.

Una vida sin afectos no es una vida humana propiamente dicha sino una infra-vida en la que la persona queda entregada al peor y mayor de los sufrimientos, la ausencia de amor y de amor al amor.

Han sido aniquiladas en su casi totalidad la amistad, la simpatía, el compañerismo, la camaradería, la vecindad [1], la cordialidad, el sexo como erotismo (o sea, con expresiones mayores o menores pero perceptibles de amor), el enamoramiento, las relaciones de familia, la alegría de estar juntos, el hacer de uno mismo una obra de arte ofrecida desinteresadamente a los iguales, la capacidad para realizar tareas colectivas, la vida asociativa no jerárquica y casi cualquier forma del “nosotros”. Se ha esfumado la simpatía en el mirar, la comprensión en el estar, la elegancia en el mostrarse y la gracia en el contar. Apenas queda capacidad de reír unidos ni de de estar juntos en los malos momentos. No hay ya ritos convivenciales, trabajos en común, encuentros realmente amorosos, fiestas en las que el mutuo afecto, y no el alcohol y las drogas, sea lo decisivo.

Hemos sido despojados de una percepción cardinal de la condición humana, aquélla en la que el otro aparece como amigo en actos y no como enemigo. Por eso estamos tan enfermos. Por eso somos tristes hasta lo lúgubre, aburridos hasta lo tedioso, egocentristas hasta lo disfuncional [2], vacios y superficiales hasta lo grotesco. Somos (fuimos) ricos materialmente pero en todo lo demás, en lo que afecta a la vida del espíritu, somos paupérrimos. Y esto nos está, literalmente, matando [3].

En el actual desierto relacional e infierno convivencial no queda apenas nada más que ruinas y cenizas, entre las que deambulan criaturas solitarias, cada vez más degradadas del cuerpo y del espíritu, sometidas a grados descomunales de tristeza, malestar, angustia, ansiedad, depresión y otras varias formas de sufrimiento anímico, lo que ahora se llama “dolor de vida”, que el sistema trata con antidepresivos, cuyo consumo ¡se está doblando cada diez años! En particular, las mujeres han sido hechas consumidoras compulsivas de píldoras contra la desesperación, ocasionada por ser forzadas a vivir una vida que: 1) no es humana, 2) no es apropiada en absoluto para las mujeres, la del actual régimen neo-patriarcal.

Cada vez más personas están indisponiéndose psíquicamente, enloqueciendo, por causa del agravamiento del conflicto interpersonal y la pérdida de las prácticas, saberes y capacidades relacionales. Alcanzado un determinado porcentaje de sujetos disfuncionales por ruina de su estabilidad psíquica debido a la represión de las necesidades afectivas y relacionales (lo que incluye la persecución, cada día más feroz, del erotismo heterosexual) la sociedad difícilmente podrá mantenerse, pues no habrá recursos humanos ni medios materiales para atender a tantos seres incapaces, disminuidos o enfermos. Esta es una de las causas profundas de la actual crisis económica de Occidente, que ni vislumbran los maníacos del economicismo.

La soledad produce pánico, y el pánico hace perder el juicio. Y el enloquecimiento, cuando como hoy es crónico, enferma. También el cuerpo, no sólo la mente. Un buen número de dolencias corporales nuevas cada día más comunes y que hasta hace unos decenios eran rarísimas sólo pueden explicarse a partir de las formas antinaturales de existencia que el actual sistema de dictadura impone al ser humano de las clases populares, en primer lugar la soledad, el odio mutuo y el desamor.

Una mente enferma crea un cuerpo enfermo. La naturaleza ha hecho al ser humano para la relación y la convivencia pero el actual sistema le condena a la incomunicación y la represión de su afectividad: de ese conflicto proviene hoy una parte mayor de la degradación física y psíquica de la especie.

La destrucción de la existencia hermanada con conversión del individuo en un sujeto asocial incapaz de amar está en el centro mismo de las revoluciones liberales, siendo uno de los puntos decisivos de su programa, quizá el más decisivo. En el proyecto liberal sólo hay dos actores, uno es el Estado hipertrófico (y su criatura, el capitalismo), el otro es el sujeto común atomizado y aislado, expulsado a pesar de sí mismo de todas las formas preexistentes de convivencia, sociabilidad, juntas o asambleas de los iguales y sistemas comunales de trabajo, siempre asociados a fiestas convivenciales. Está solo frente al ente estatal y por eso mismo desasistido y débil de manera máxima, impotente para resistir y mucho más para derrocar al nuevo Estado invasivo, totalitario e hiper-tiránico [4].

Por eso la revolución liberal es una catarata de actos políticos, jurídicos, económicos, amaestradores y propagandísticos que buscan la individualización absoluta, nadificadora y definitiva del sujeto popular. El concejo abierto, las formas asamblearias de autogobierno y vida política, que eran el fundamento mayor, junto con el comunal, del afecto y la convivencia, es relegado y nulificado. Los bienes comunales, tierras y muchísimo más que tierras, son privatizados, destruyendo la base económica de la existencia unida y fraternal, afectivamente muy satisfactoria, de las sociedades preliberales. Sin vida política ni vida económica colectivista, ¿cómo va a darse el cariño, la intimidad, la cordialidad, la cortesía y la convivencia en las relaciones interpersonales, dado que son precondiciones del amor de unos a otros?

El régimen partitocrático enfrenta a las personas entre sí, lanzando a unas contra otras y creando dolorosas divisiones en el cuerpo social, por causa de las banderías políticas, en sí mismas insignificativas pero maximizadas y teatralizadas para dividir, amaestrar en el odio y provocar desencuentros. La misma función desempeñan el racismo, que enfrenta a las personas por el color de su piel, cada día más preocupante en sus expresiones renovadas, los odios promovidos por los fanatismos religiosos, el enfrentamiento entre generaciones y la pavorosa ascensión teledirigida del sexismo político, en sus dos formas, misoginia y androfobia.

sida-mental-770x1082.jpgEl trabajo asalariado, esa inmensa maldición sin cuya erradicación la sociedad actual no puede regenerarse en lo convivencial, lo ético, lo reflexivo y lo cívico, amaestra en obedecer y en temer, llena los espíritu de odio, crea un conflicto universal permanente y despoja al trabajador asalariado de lo más sustantivo de su condición humana, haciéndole inhábil para las relaciones sin dominadores ni dominados, afectuosas por horizontales. El Estado de bienestar, apoyado por los peores enemigos del género humano, “resuelve” y “satisface” con la asistencia estatal lo que debería solventarse por los procedimientos de mutua ayuda, cooperación y convivencia, de donde resultaría una expansión de lo afectuoso, y en consecuencia una satisfacción de las necesidades de devoción, apego y cariño de las personas.

La competición económica oculta y vela lo que es notable causa de eficacia económica, la cooperación en el trabajo productivo entre personas igualmente propietarias de los medios de producción. Dicha competición lanza a unos seres humanos contra los otros, lleva a formas cada día más monstruosas y homicidas (además de, cada vez más, suicidas) de codicia y avidez por el dinero haciendo imposible la convivencia. Al mismo tiempo hay que señalar que el creciente espíritu competitivo de las sociedades actuales, hiper-burguesas porque la gran mayoría de lo que antaño fueron clases trabajadoras se ha adherido a la cosmovisión burguesa del mundo (que es la del economicismo, o preeminencia de lo económico), crea un conflicto social e interpersonal creciente en el que se derrochan estúpidamente cantidades fabulosas de recursos materiales, energía humana y tiempo de vida.

Sin sustituir la competencia por la cooperación en el trabajo productivo no es posible minimizar el tiempo de trabajo, ofrecer una vida material decorosa a todos los seres humanos y reducir el consumo de recursos naturales, limitando o incluso erradicando la devastación medioambiental. Pero ese gran cambio demanda una revolución social, de naturaleza integral, y también una revolución interior, que ha de tener lugar en lo más profundo del corazón de cada ser humano por libre albedrío.

No hay mayor alegría que la del amor mutuo ni mayor goce que el compartirlo todo. Si la burguesía vive en la posesividad, la competencia y el odio de unos a otros, quienes sean anti-burgueses de cabeza y corazón tienen que elegir para sí los valores que nieguen esos disvalores.

La existencia misma del Estado, como gobernante y dominador del pueblo, establece la peor forma de diferenciación con enfrentamiento y odio entre los seres humanos. Donde las gentes quedan divididas en mandantes y mandados, administradores y administrado, amenazantes (cuando no verdugos) y amenazados, adoctrinadores y adoctrinados, no puede haber afecto mutuo ni puede edificarse una sociedad en la que el apego y el amor sean universales.

Eso es tan verdad que el actual infierno convivencial, en el que nos atormentamos, deshumanizamos y parecemos, lo ha construido ante todo el Estado, en la forma concreta que adopta éste hoy, como ente aberrante y monstruoso emergido de las revoluciones liberales, que adopta, para seguir el análisis de Otto Hintze, primero la forma de “Estado liberal” y después la de “Estado total” o, como ese autor expone, “Estado que interviene en toda la vida del pueblo[5], lo que expresa el máximo de despotismo estatal, que nulifica a la persona y contamina a todo el cuerpo social de relaciones jerárquicas y desiguales, fundamentadas en el mando y la obediencia, en el temor, el rencor, el aborrecimiento y la sanción, haciendo con ello imposible las relaciones de afectuosidad, responsabilidad, participación y afecto.

Una sociedad convivencial, donde el apego y la mutua asistencia sean la piedra angular de la vida colectiva, ha de ser libre y democrática, con participación de todas y todos en la vida política y social, en todas las tareas deliberativas, legislativas, judiciales, fiscalizadoras y ejecutivas. Eso no sucede ni puede suceder en una sociedad con Estado, porque en ella sólo hay libertad para expresar y hacer lo que conviene al Estado y está conforme con la razón de Estado, Además, si el Estado gobierna a la sociedad es que ésta no se autogobierna a sí misma, y por lo tanto no es democrática.

Una sociedad entregada a toda tipo de dogmatismos y fanatismos, desde las teorías académicas a las religiones políticas pasando por las utopías sociales, que se imponen desde arriba al pueblo y que dividen y enfrentan a éste, no es espacio para el afecto y realización de la vida espiritual, no es otra cosa que un infierno convivencial. Por eso hay que desarticular los aparato de manipulación académica de las mentes, el sistema educativo, sea “público” o privado, y la universidad, para construir un orden culturizador sustentado en la libertad de conciencia, la autoeducación popular y la adhesión, libre y autodeterminada, al saber, la cultura, la verdad y el conocimiento.

Lo relacional crea comunidad, crea asociación, crea grupos y equipos viables, crea comunidad, crea “nosotros”. Sin todo eso ahora no se puede hacer prácticamente nada. Los proyectos colectivos fracasan, en la gran mayoría de los casos, por el factor convivencial. La vida asamblearia es escasa, triste y áspera en buena medida porque el sujeto medio contemporáneo no sabe convivir, es un ser egocentrado, solitario e insociable que no sabe estar en casi ninguna expresión de lo colectivo, desde la vida erótico-amorosa a la acción transformadora de la sociedad, que ha de ser, en efecto, agrupada y asociativa. Por eso la autoconstrucción del sujeto es precondición, y no sólo epifenómeno, de cualquier proyecto revolucionario que sea eso realmente, revolucionario.

Ahora bien, proyectar salir del actual infierno convivencial exclusivamente por la vía de los cambios políticos, estructurales, económicos y sociales es equivocarse. Tiene que haber una voluntad del sujeto en tanto que persona diferenciada, delimitada y recogida, como ser humano capaz de plasmar su libertad personal escogiendo a solas consigo mismo, con responsabilidad y libertad de elección, el afecto, la convivencia, la hermandad y el amor en tanto que metas personales.

El amor no es sólo una emoción ni una pasión ni un estado anímico sino ante todo una práctica. Es más, una práctica que se ha de convertir en hábito. No hay que esperar a las transformaciones sociales antes mencionadas para imponerse y exigirse a sí mismo y a sí misma un extenso programa destinado a hacer sublime la relación con los demás, que lleva a la metamorfosis de la propia personalidad, desde ser asocial a sujeto afectuoso. Hay unas normas de la amistad, el compañerismo, la cortesía [6], las buenas maneras, el espíritu de servicio, la familiaridad, la alegría de estar juntos, el auto-negarse y el servir con actos de amor que se pueden y deben practicar ya. No podemos, sólo por la acción individual, erradicar la sociedad infierno convivencial, cierto es, pero sí podemos con ella vencerla en infinidad de pequeñas batallas parciales, poniéndola a la defensiva y haciéndola retroceder.

Tiene que haber un compromiso personal y una práctica personal en el combate por el afecto y contra el infierno convivencial. El politicismo no es adecuado.

Pero hay que pensar y obrar con realismo, aceptando la enorme complejidad inherente a las cuestiones tratadas. Nunca habrá una sociedad convivencial perfecta, ni unos seres humanos que no estén “bipartidos”, que no sean una mezcla de bien y mal. La reciprocidad es necesaria, por lo que el otorgar amor debe ir unido a la demanda de recibir amor. En una sociedad perversa e inmoral como la actual hay que precaverse frente a parásitos y depredadores. A quienes predican e imponen el odio y el desamor hay que enfrentarles con firmeza, constancia y valentía, lo que lleva a conflictos muy fuertes. Toda reducción de la noción de amor a una ñoñería de parvulario, o a una cursilada de ONG, es rechazable pues el afecto es servir, esforzarse, padecer, pelear y ser fuertes. Todo eso significar que el amor real es finito, que va necesariamente unido a formas de desamor y que es imperfecto. Su irrealidad se realiza en el mundo de la fantasía y su realidad en el de la práctica social y personal.

Con todo ello recuperaremos, además, la gran tradición colectivista, convivencial, cordial, asamblearia, jubilosa, comunal, cálida y fraternal de los pueblos de la península Ibérica, hoy casi del todo destruida por la hiper-extensión del Estado y la gran empresa capitalista.

[1] Hoy no se podría publicar un estudio como el de Bonifacio de Echegaray, “La vecindad. Relaciones que engendra en el País Vasco”, San Sebastián 1933, Eusko-Ikaskuntza. El motivo es que ya en ningún  lugar quedan relaciones de vecindad. Hasta no hace mucho la convivencia con las y los vecinos era una parte crucial de la vida humana, pues había con ellos una ayuda mutua y asistencia emocional que hacía la vida agradable, alegre y satisfactoria, además de mucho mejor en el sentido práctico pues, por ejemplo, la cooperación vecinal era de enorme significación en la crianza de la prole, lo que hacía a la maternidad fácil, descansada y llevadera. Hoy los vecinos se desconocen e ignoran, en el mejor de los casos, y en el peor se odian y hostilizan. Hasta aquí hemos llegado en la destrucción de todas las formas de relación, afecto y amor.

[2] Expone Max Scheler en “Esencia y formas de la simpatía” que el egocentrismo es como un “hundirse en sí mismo” y vincula este catastrófico derrumbamiento hacia dentro del yo, al que tiene por una expresión de solipsismo, con el libro de Max Stirner “El único y su propiedad”, un manual del más tosco egoísmo burgués.

[3] Quizá por eso se lee en la “Primera epístola de San Juan” que “quien no ama permanece en la muerte”.

[4] Como refutación de que lo relacional es sólo personal y no al mismo tiempo social, institucional, estructural y político, tenemos “Hieron o sobre la tiranía” de Jenofonte. Aduce que el tirano al ser odiado y no amado lleva una existencia penosa, en la que se acumulan disfunciones y dolores. Dado que “lo carnal proporciona un placer muy señalado cuando va unido al amor”, al tirano le resulta muy difícil tener un erotismo satisfactorio, lo que es una gran desgracia pues “el que no conoce el amor es desconocedor de los más dulces placeres”. Añade que “el tirano jamás puede estar seguro de que es amado” lo que le condena a la soledad absoluta. Esta reflexión sobre el despotismo y el desamor es aplicable a la sociedad actual, en la que sólo hay relaciones de poder, en las que unos individuos tiranizan a otros pero los tiranizados lejos de buscar la libertad general se ponen como meta “liberarse” de un modo bien triste, haciéndose déspotas mañana, pues sólo saber ser o dominadores o dominados, nunca amadores de sus iguales. En tal situación el amor, en todas sus formas, y por tanto el erotismo, son de facto imposibles. Por tanto, hay unas estructuras anti-amorosas que deber ser desarticuladas por vía revolucionaria, si se desea que el ser humano conquiste la libertad para amar, y así ser sano de cuerpo y mente.

[5] En su libro “Historia de las formas políticas”. Quienes propenden a olvidar, en sus análisis y en sus compromisos políticos y sociales, la existencia y función del Estado, deberían estudiar a ese autor que, a pesar de sus desatinos y carencias, hace formulaciones tan verdaderas como la que sigue, “el capitalismo … tiene un parentesco interno con la razón de Estado”, de manera que lejos de ser el Estado quien “defiende” o “protege” a las masas del capitalismo es quien se lo impone a éstas, por causa de la razón de Estado.

[6] Hoy, en una época de zafiedad, cortedad y seres nada, de zoquetes autosatisfechos y ramplonería universal, no interesa la cortesía, que en general es recibida con mofas. Pero todavía no está todo perdido, puesto que se publican algunos textos que, aunque sea de modo tangencial, se ocupan de ella, como “La gramática de la cortesía en español”, Catalina Fuentes Rodríguez.

Fuente: Esfuerzo y Servicio Desinteresados

vendredi, 31 janvier 2014

La "cas-socialisation" de la France

La "cas-socialisation" de la France
 
Ex: http://cerclenonconforme.hautetfort.com

Il est tout de même sacrément surprenant de ne jamais entendre parler de certains thèmes d’une actualité pourtant brûlante dans nos mouvances… Celui qu’on appellera, par facilité de langage, le thème des « cas sociaux » est un bon exemple. Il n’y a pas non plus que l’immigration qui détruit notre pays, n’est-ce pas ?

Nous allons définir ce que nous entendons par « cas sociaux » directement, afin que les quelques considérations qui suivent soient claires. C’est une sorte de nouvelle classe de la population blanche, issue majoritairement des milieux populaires (mais pas seulement et ne se calquant pas forcément sur eux) se distinguant avant tout par son caractère vulgaire que l’on retrouve tant dans son apparence que dans ses aspirations ou façons de vivre. Ils constituent aujourd’hui une importante partie de la population de notre pays qui, à l’image des White Trash anglo-saxons, dégénère peu à peu et ne fait que s’enfoncer dans la médiocrité d’une époque ne proposant, il faut bien le reconnaître, pas grand-chose d’autre… Fruits du chômage de masse et de la précarisation qui touchent la France depuis des années, de la merde télévisée servie jusqu’à plus faim et de la société de consommation ne proposant que des rêves en carton à une population coupée de toutes ses racines ainsi que, de plus en plus, de toute valeur. C’est aussi ça, le legs de la déchristianisation dans nos pays. Les gens simples suivent toujours le modèle dominant de la société dans laquelle ils vivent. Avant, c’était le christianisme et ses valeurs, de nos jours, c’est le libéralisme et son mode de vie… Et quel mode de vie ! Nourris au Lidl, au foot tendance Ribéry, à la musique de supermarché, au matérialisme de babioles made in China et finalement au néant intellectuel, nos cas soc’ sont bien le low cost de la population.

Le « phénomène » cas soc’ n’est pourtant pas l’apanage d’un seul type de population mais se conjugue à plusieurs niveaux sociaux et, telle une gangrène, envahit et infecte notre pays. En voici quelques exemples.

Le premier type de cas soc’ est celui du parasitisme social transmis de génération en génération, où l’on assiste littéralement à une apologie de l’oisiveté et de la pollution sociale. L’individu de ce premier type est fier de ne rien faire et utilise la seule once d’intelligence qu’il possède à magouiller et utiliser au maximum les rouages d’un système d’aide outrancier. Les travailleurs sont à ses yeux des idiots, les « riches », il les exècre et son attitude belliqueuse vient du fait qu’il estime que tout lui est dû, fort des aides à tous niveaux (juridictionnelle etc.) qu’il reçoit de la part d’un système complice.

Le « cas social travailleur » est également très présent dans notre société. Content de son esclavagisme, satisfait de son métier abrutissant qu’il défend bec et ongles (les fameux excès de zèle si communs dans les usines…), il est totalement différent du « simple ouvrier » d’avant qui, lui, était digne. Dans un monde ouvrier supposé souder les travailleurs entre eux (entraide, solidarité, lutte syndicale…), notre « cas social travailleur », suintant la jalousie et la petitesse, n’hésite pas, dans sa vie de tous les jours, à écraser son prochain à coups de délation et de commérages. A croire que le boulot d’esclave que le système lui a gracieusement accordé est l’alpha et l’omega de sa vie…

Nous pourrions également faire une parenthèse et mentionner le cas du travailleur qui a bien conscience qu’il est en train de se faire entuber au regard de son (très) maigre salaire et de la conjoncture économique démente qui lui laisse, pour vivre jusqu’à la fin du mois, un découvert ou une interdiction bancaire. Donc peu à peu, celui-ci a tendance à glisser vers une envie de ne plus travailler et de devenir à son tour un parasite puisqu’après tout,  il sait que le cas social du premier type vit mieux que lui !

Il est par ailleurs important de mettre en lumière ce que l’on appellera la « cas-social attitude » qui touche, quant à elle, un large spectre de strates sociales et qui, en première instance, nous arrive tout droit de notre chère nourrice cathodique qui est littéralement devenue le Grand Guide de toute famille. Nous retrouverons ainsi l’ingénieur vociférer un « Nan mais allô quoi !? », l’infirmier expliquer à ses collègues qu’il se « détend » devant Les Chtis à Las Vegas, et le chômeur se prélasser « parce qu’il a bien mérité son repos forcé » devant les téléfilms mettant en avant tous les vices du monde moderne. Sans compter que leurs enfants sont victimes dès le plus jeune âge d’un abrutissement massif programmé, cautionné par leurs parents qui ne savent plus les occuper autrement.

Mis à part les programmes TV les plus abrutissants qui soient, force est de constater qu’il existe une culture et un mode de vie « cas-social » qui empire d’année en année au gré de la décadence de « notre » société. C’est, souvent, une affaire d’apparence où la vulgarité et l’absence de goût, règnent sans partage. Voyez  les processions de poussettes conduites par des tromblons en survêtement, ou pire, en mini-jupe talons de mauvais casting porno, la clope au bec et l’œil torve, hurlant voire insultant leur marmaille sale et déguenillée ; les ados rachitiques, enceintes à 14 ans d’on ne sait qui, fagotées en fringues fluos du marché, à la chevelure douteuse qui passe du blond pisse au noir corbeau ; les hommes au visage vérolé par l’alcool mélangeant les styles vestimentaires propres à trois marqueurs musicaux phares de la « berloulerie » : le rap, la techno et Johnny Halliday, bien souvent fans de tunning… et de foot. (D’ailleurs, on associe souvent, malheureusement, à nos idées deux types de cas soc’ qui se caractérisent eux-aussi par la débilité et, souvent, une affligeante bassesse : les gabbers et certains « skinheads »… Chacun sa gangrène…)

Les cas sociaux sont partagés, sans jonction aucune, entre une attirance facilement outrancière pour le luxe (voitures, i-phones, écrans plats etc.) et un manque inexorable de goût pour le reste (habits, maquillage, nourriture), n’étant pas suffisamment éveillés pour faire la part des choses. D’ailleurs, ils tournent en ridicule tout ce qui est synonyme d’élévation intellectuelle ou spirituelle (lecture, études, religion), préférant de loin adopter sans réfléchir la sous-culture américaine dans ce qu’elle possède de plus bas (voyez les prénoms des enfants majoritairement tirés des plus mauvaises séries).  

Leur vide cérébral les amène facilement à tous les vices : tabagisme, alcoolisme, drogues… d’où découlent également un total manque de discernement au niveau relationnel, un manque de conscience qui les mène bien souvent à la maltraitance poussée à l’extrême, aux déviances sexuelles, et autres dégénérescences  pouvant faire d’eux de véritables dangers pour tout ce qui les entoure. Les exemples ne manquent pas.

Chaque époque a certes eu droit à son lot d’êtres décérébrés, victimes inconscientes des plus mauvais aspects d’un mode de fonctionnement sociétal inadéquat, mais, jamais nous n’étions arrivés à un tel pourcentage de déchets sociaux ! Nos anciens, il y a quelques décennies encore, étaient bien plus pauvres que les cas soc’ évoqués plus haut, mais ne tombaient pas dans le laisser-aller vulgaire auquel on assiste depuis, grosso-modo, les années 1980.  Ils étaient déjà largement plus dignes (par exemple dans nos corons du Nord), savaient s’entraider (car non-pourris par l’individualisme), étaient malins, courageux et cherchaient à évoluer intellectuellement en prenant soin de montrer à leurs enfants ô combien il était important de sortir de la misère induite par leur condition sociale modeste. Autre époque, autre société, finalement pas si lointaine mais qui ne centrait pas les aspirations humaines à l’hédonisme bon marché et incapacitant ou à la légèreté pleinement assumée.  La vie de nos anciens n’était pas basée sur le matérialisme, mais était plus spirituelle et surtout, communautaire. On vivait ensemble, on luttait ensemble, on partageait le pain et les valeurs ensemble.

Le système n’a pas cherché à tirer les gens vers le haut, bien au contraire, il les a encouragés à descendre plus bas encore dans la décrépitude de leur vie en en faisant de simples individualistes consommateurs. Il faut bien réaliser, à propos de ce dernier aspect, qu’économiquement, la consommation est portée par les cas soc’ -qui finalement, ont plus de pouvoir d’achat que nous- ainsi que par les classes aisées, alliées à l’oligarchie. Ce sont elles qui entretiennent majoritairement la société de consommation actuelle (pendant que les classes moyennes et modestes paient pour tout le monde). Et comme, en consommant des merdes, elles s’abrutissent toujours davantage, le système bénéficie avec elles de supporters loyaux et stupides qui, pour rien au monde, ne voudraient le voir tomber. Indéniablement, les cas soc’ sont les clients du système qui a trouvé avec eux de quoi parfaire son double objectif : décérébrer la population pour mieux la contrôler (un peu comme avec les « prolétaires » du livre visionnaire d’Orwell : « 1984 ») tout en en tirant un avantage économique certain. Considérant à quel point les cas sociaux se multiplient et prennent une part toujours plus importante dans la population blanche de notre pays, on peut légitimement les voir comme une arme du système.

Rüdiger et Ann

Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

mercredi, 29 janvier 2014

Quo vadis, Familie?

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Quo vadis, Familie?

von Boris Relja

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Das Bundesverfassungsgericht spricht auch homosexuellen Paaren das Recht auf Ehegattensplitting zu. Welche Perspektive hat konservative Familienpolitik dann heute noch?

Das Bundesverfassungsgericht hat in seinem Urteil vom 7. Mai 2013 entschieden, dass eingetragenen homosexuellen Lebenspartnerschaften das gleiche Recht auf das Ehegattensplitting zusteht, wie heterosexuellen Ehen. Das wirft die Frage auf, ob eine konservative Familienpolitik überhaupt noch möglich ist. Das Bundesverfassungsgericht berief sich auf den Gleichbehandlungsgrundsatz Art. 3 des Grundgesetzes.

Der Logik des Gerichts kann man als Konservativer durchaus folgen, wenn man folgende Argumentation zu Grunde legt: Zunächst ist festzustellen, dass Sinn und Zweck des Ehegattensplittings die Förderung der Ehe mit daraus hervorgehenden Kindern ist. De facto und dem Gesetzeswortlaut auch de jure nach, kommen aber ebenfalls Ehen in den Genuss des Privilegs, die kinderlos bleiben. Wenn also homosexuellen Paaren der Steuervorteil verweigert wird, so handelt es sich bei unbefangener Betrachtung tatsächlich um eine ungerechtfertigte Benachteiligung.

Förderwürdig sind Kinder in einer Ehe

Es kann allerdings dennoch nicht Staatsräson sein, homosexuelle Verbindungen zu fördern, weil diese keine Kinder hervorbringen können und daher nicht Keimzelle von Gesellschaft und Bevölkerung sind. Genauso wenig ist die Förderung kinderloser Ehen zu rechtfertigen. Konservative Familienpolitik müsste also am Zweck des Gesetzes ansetzen. Das heißt: Das Ehegattensplitting muss zu einem Familiensplitting umgestaltet werden – auf der Grundlage der Ehe. Die Ehe soll und ist grundsätzlich ein gefestigtes Fundament für eine Familie mit Kindern. Wenn man also ein verheiratetes Paar mit Nachwuchs vorfindet, dann ist das förderungswürdig.

Im Gegensatz zu kinderlosen Ehen und nichtehelichen Partnerschaften mit Kindern. Denn beiden fehlt eine wichtige Komponente. Man könnte also das Urteil des Bundesverfassungsgerichts umgehen, indem die Förderung an Nachwuchs geknüpft wird, also indem Ungleiches ungleich behandelt wird und man dadurch dem Gleichbehandlungsgrundsatz gerecht wird. Hier wird aber mit erheblichem Widerstand zu rechnen sein. Hauptsächlich wird auch in diesem Zusammenhang die Forderung gestellt werden, homosexuellen Paaren die Adoption und die Anerkennung als „richtige“ Ehe zu ermöglichen. Doch das müsste eine konservative Familienpolitik verhindern. Homosexuelle Verbindungen können von Natur aus keine Kinder hervorbringen.

Kinder brauchen Mutter und Vater

Erstens können sie deshalb nicht als Ehe bezeichnet werden und zweitens können sie daher auch keine Umgebung sein, die der Natur des Menschen für sein Aufwachsen gerecht wird. Man muss sich selbstverständlich bei der Argumentation mit der „Natur“ bewusst sein, dass diese einige Probleme birgt. Denn nicht alles was natürlich ist, ist auch gut oder schlecht. Das gleiche gilt für das Künstliche. Es kommt also immer drauf an, ob etwas Sinn ergibt. Das ist anhand des Einzelfalls zu beurteilen. In diesem Fall kann man die Natur durchaus zum Argument machen, denn es geht um das Kindeswohl, das auch biologischen Gesetzmäßigkeiten unterliegt und keine reine Frage nach der Erziehung ist.

Eines der Gegenargumente, auch homosexuelle Beziehungen könnten gute Erziehungsarbeit leisten, ist also zu schwach. Ebenfalls ist die Definition der Ehe als Gemeinschaft, in der Werte gelebt werden, viel zu allgemein. Nach diesem Verständnis könnte man auch eine Kompanie Soldaten miteinander verheiraten.

Fehlentwicklung sind korrigierbar

Das Bundesverfassungsgericht hat mit seinem Urteil das Ehegattensplitting in der alten Form einer Revision unterzogen. Damit sind aber die übrigen Fragen der Ehe– und Familiengesetzgebung nicht geklärt, wenn man von der speziellen Sukzessivadoption durch Homosexuelle absieht.

Die große Koalition hat aber darüber hinaus die vollständige Gleichsetzung von heterosexuellen Ehen und homosexuellen Partnerschaften als Ziel festgelegt. Diese übrige Gleichstellung ist also lediglich ein Produkt der einfachen Gesetzgebung durch eine neulinke Regierung. Bei beidem, dem Verfassungsgerichtsparadigma und der einfachen Gesetzgebung durch den Bundestag, handelt sich um eine Politik, die sich korrigieren lässt. Das setzt eine konservative parlamentarische Umwälzung voraus. Der Weg für Konservative ist steinig und lang. Aber er ist nicht versperrt.

samedi, 14 décembre 2013

The Over-Policing of America

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The Over-Policing of America

By

TomDispatch.com & http://www.lewrockwell.com

If all you’ve got is a hammer, then everything starts to look like a nail. And if police and prosecutors are your only tool, sooner or later everything and everyone will be treated as criminal. This is increasingly the American way of life, a path that involves “solving” social problems (and even some non-problems) by throwing cops at them, with generally disastrous results. Wall-to-wall criminal law encroaches ever more on everyday life as police power is applied in ways that would have been unthinkable just a generation ago.

By now, the militarization of the police has advanced to the point where “the War on Crime” and “the War on Drugs” are no longer metaphors but bland understatements.  There is the proliferation of heavily armed SWAT teams, even in small towns; the use of shock-and-awe tactics to bust small-time bookies; the no-knock raids to recover trace amounts of drugs that often result in the killing of family dogs, if not family members; and in communities where drug treatment programs once were key, the waging of a drug version of counterinsurgency war.  (All of this is ably reported on journalist Radley Balko’s blog and in his book, The Rise of the Warrior Cop.) But American over-policing involves far more than the widely reported up-armoring of your local precinct.  It’s also the way police power has entered the DNA of social policy, turning just about every sphere of American life into a police matter.

The School-to-Prison Pipeline

It starts in our schools, where discipline is increasingly outsourced to police personnel. What not long ago would have been seen as normal childhood misbehavior – doodling on a desk, farting in class, a kindergartener’s tantrum – can leave a kid in handcuffs, removed from school, or even booked at the local precinct.  Such “criminals” can be as young as seven-year-old Wilson Reyes, a New Yorker who was handcuffed and interrogated under suspicion of stealing five dollars from a classmate. (Turned out he didn’t do it.)

Though it’s a national phenomenon, Mississippi currently leads the way in turning school behavior into a police issue.  The Hospitality State has imposed felony charges on schoolchildren for “crimes” like throwing peanuts on a bus.  Wearing the wrong color belt to school got one child handcuffed to a railing for several hours.  All of this goes under the rubric of “zero-tolerance” discipline, which turns out to be just another form of violence legally imported into schools.

Despite a long-term drop in youth crime, the carceral style of education remains in style.  Metal detectors — a horrible way for any child to start the day — are installed in ever more schools, even those with sterling disciplinary records, despite the demonstrable fact that such scanners provide no guarantee against shootings and stabbings.

Every school shooting, whether in Sandy Hook, Connecticut, or Littleton, Colorado, only leads to more police in schools and more arms as well.  It’s the one thing the National Rifle Association and Democratic senators can agree on. There are plenty of successful ways to run an orderly school without criminalizing the classroom, but politicians and much of the media don’t seem to want to know about them. The “school-to-prison pipeline,” a jargon term coined by activists, isentering the vernacular.

Go to Jail, Do Not Pass Go 

Even as simple a matter as getting yourself from point A to point B can quickly become a law enforcement matter as travel and public space are ever more aggressively policed.  Waiting for a bus?  Such loitering just got three Rochester youths arrested.  Driving without a seat belt can easily escalate into an arrest, even if the driver is a state judge.  (Notably, all four of these men were black.) If the police think you might be carrying drugs, warrantless body cavity searches at the nearest hospital may be in the offing — you will be sent the bill later.

Air travel entails increasingly intimate pat-downs and arbitrary rules that many experts see as nothing more than “security theater.” As for staying at home, it carries its own risks as Harvard professor Henry Louis Gates found out when a Cambridge police officer mistook him for a burglar and hauled him away — a case that is hardly unique.

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Overcriminalization at Work

Office and retail work might seem like an unpromising growth area for police and prosecutors, but criminal law has found its way into the white-collar workplace, too.  Just ask Georgia Thompson, a Wisconsin state employee targetedby a federal prosecutor for the “crime” of incorrectly processing a travel agency’s bid for state business.  She spent four months in a federal prison before being sprung by a federal court.  Or Judy Wilkinson, hauled away in handcuffs by an undercover cop for serving mimosas without a license to the customers in her bridal shop.  Or George Norris, sentenced to 17 months in prison for selling orchids without the proper paperwork to an undercover federal agent.

Increasingly, basic economic transactions are being policed under the purview of criminal law.  In Arkansas, for instance, Human Rights Watch reports that a new law funnels delinquent (or allegedly delinquent) rental tenants directly to the criminal courts, where failure to pay up can result in quick arrest and incarceration, even though debtor’s prison as an institution was supposed to have ended in the nineteenth century.

And the mood is spreading.  Take the asset bubble collapse of 2008 and the rising cries of progressives for the criminal prosecution of Wall Street perpetrators, as if a fundamentally sound financial system had been abused by a small number of criminals who were running free after the debacle.  Instead of pushing a debate about how to restructure our predatory financial system, liberals in their focus on individual prosecution are aping the punitive zeal of the authoritarians.  A few high-profile prosecutions for insider trading (which had nothing to do with the last crash) have, of course, not changed Wall Street one bit.

Criminalizing Immigration

The past decade has also seen immigration policy ingested by criminal law. According to another Human Rights Watch report — their U.S. division is increasingly busy — federal criminal prosecutions of immigrants for illegal entry have surged from 3,000 in 2002 to 48,000 last year.  This novel application of police and prosecutors has broken up families and fueled the expansion of for-profit detention centers, even as it has failed to show any stronger deterrent effect on immigration than the civil law system that preceded it.  Thanks to Arizona’s SB 1070 bill, police in that state are now licensed to stop and check the papers of anyone suspected of being undocumented — that is, who looks Latino.

Meanwhile, significant parts of the US-Mexico border are now militarized (as increasingly is the Canadian border), including what seem to resemble free-fire zones.  And if anyone were to leave bottled water for migrants illegally crossing the desert and in danger of death from dehydration, that good Samaritan should expect to face criminal charges, too. Intensified policing with aggressive targets for arrests and deportations are guaranteed to be a part of any future bipartisan deal on immigration reform.

Digital Over-Policing

As for the Internet, for a time it was terra nova and so relatively free of a steroidal law enforcement presence.  Not anymore.  The late Aaron Swartz, a young Internet genius and activist affiliated with Harvard University, was caught downloading masses of scholarly articles (all publicly subsidized) from an open network on the MIT campus.  Swartz was federally prosecuted under the capacious Computer Fraud and Abuse Act for violating a “terms and services agreement” — a transgression that anyone who has ever disabled a cookie on his or her laptop has also, technically, committed.  Swartz committed suicide earlier this year while facing a possible 50-year sentence and up to a million dollars in fines.

Since the summer, thanks to whistleblowing contractor Edward Snowden, we have learned a great deal about the way the NSA stops and frisks our (and apparently everyone else’s) digital communications, both email and telephonic. The security benefits of such indiscriminate policing are far from clear, despite the government’s emphatic but inconsistent assurances otherwise. What comes into sharper focus with every volley of new revelations is the emerging digital infrastructure of what can only be called a police state.

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Sex Police

Sex is another zone of police overkill in our post-Puritan land. Getting put on a sex offender registry is alarmingly easy — as has been done to children as young as 11 for “playing doctor” with a relative, again according to Human Rights Watch.  But getting taken off the registry later is extraordinarily difficult.  Across the nation, sex offender registries have expanded massively, especially in California, where one in every 380 adults is now a registered sex offender, creating a new pariah class with severe obstacles to employment, housing, or any kind of community life.  The proper penalty for, say, an 18-year-old who has sex with a 14-year-old can be debated, but should that 18-year-old’s life really be ruined forever?

Equality Before the Cops?

It will surprise no one that Americans are not all treated equally by the police.  Law enforcement picks on kids more than adults, the queer more than straight, Muslims more than Methodists – Muslims a lot more than Methodists — antiwar activists more than the apolitical. Above all, our punitive state targets the poor more than the wealthy and Blacks and Latinos more than white people.

A case in point: after the 1999 massacre at Columbine High School, a police presence, including surveillance cameras and metal detectors, was ratcheted up at schools around the country, particularly in urban areas with largely working-class black and Latino student bodies.  It was all to “protect” the kids, of course.  At Columbine itself, however, no metal detector was installed and no heavy police presence intruded.  The reason was simple.  At that school in the Colorado suburb of Littleton, the mostly well-heeled white families did not want their kids treated like potential felons, and they had the status and political power to get their way. But communities without such clout are less able to push back against the encroachments of police power.

Even Our Prisons Are Over-Policed

The over-criminalization of American life empties out into our vast, overcrowded prison system, which is itself over-policed.  The ultimate form of punitive control (and torture) is long-term solitary confinement, in which 80,000 to 100,000 prisoners are encased at any given moment.  Is this really necessary?  Solitary is no longer reserved for the worst or the worst or most dangerous prisoners but can be inflicted on ones who wear Rastafari dreadlocks, have a copy of Sun Tzu’s Art of War in their cell, or are in any way suspected, no matter how tenuous the grounds, of gang affiliations.

Not every developed nation does things this way. Some 30 years ago, Great Britain shifted from isolating prisoners to, whenever possible, giving them greater responsibility and autonomy — with less violent results.  But don’t even bring the subject up here.  It will fall on deaf ears.

Extreme policing is exacerbated by extreme sentencing.  For instance, more than 3,000 Americans have been sentenced to life terms without chance of parole for nonviolent offenses.  These are mostly but not exclusively drug offenses, including life for a pound of cocaine that a boyfriend stashed in the attic; selling LSD at a Grateful Dead concert; and shoplifting three belts from a department store.

Our incarceration rate is the highest in the world, triple that of the now-defunct East Germany. The incarceration rate for African American men is about five times higher than that of the Soviet Union at the peak of the gulag.

The Destruction of Families

Prison may seem the logical finale for this litany of over-criminalization, but the story doesn’t actually end with those inmates.  As prisons warehouse ever more Americans, often hundreds of miles from their local communities, family bonds weaken and disintegrate. In addition, once a parent goes into the criminal justice system, his or her family tends to end up on the radar screens of state agencies.  “Being under surveillance by law enforcement makes a family much more vulnerable to Child Protective Services,” says Professor Dorothy Roberts of the University of Pennsylvania Law school.  An incarcerated parent, especially an incarcerated mother, means a much stronger likelihood that children will be sent into foster care, where, according to one recent study, they will be twice as likely as war veterans to suffer from PTSD.

In New York State, the Administration for Child Services and the juvenile justice system recently merged, effectively putting thousands of children in a heavily policed, penalty-based environment until they age out. “Being in foster care makes you much more vulnerable to being picked up by the juvenile justice system,” says Roberts.  “If you’re in a group home and you get in a fight, that could easily become a police matter.” In every respect, the creeping over-criminalization of everyday life exerts a corrosive effect on American families.

Do We Live in a Police State?

The term “police state” was once brushed off by mainstream intellectuals as the hyperbole of paranoids.  Not so much anymore.  Even in the tweediest precincts of the legal system, the over-criminalization of American life is remarked upon with greater frequency and intensity. “You’re probably a (federal) criminal” is the accusatory title of a widely read essay co-authored by Judge Alex Kozinski of the 9th Circuit of the U.S. Court of Appeals.  A Republican appointee, Kozinski surveys the morass of criminal laws that make virtually every American an easy target for law enforcement.  Veteran defense lawyer Harvey Silverglate has written an entire book about how an average American professional could easily commit three felonies in a single day without knowing it.

The daily overkill of police power in the U.S. goes a long way toward explaining why more Americans aren’t outraged by the “excesses” of the war on terror, which, as one law professor has argued, are just our everyday domestic penal habits exported to more exotic venues.  It is no less true that the growth of domestic police power is, in this positive feedback loop, the partial result of our distant foreign wars seeping back into the homeland (the “imperial boomerang” that Hannah Arendt warned against).

Many who have long railed against our country’s everyday police overkill have reacted to the revelations of NSA surveillance with detectable exasperation: of course we are over-policed!  Some have even responded with peevish resentment: Why so much sympathy for this Snowden kid when the daily grind of our justice system destroys so many lives without comment or scandal?  After all, in New York, the police department’s “stop and frisk” tactic, which targets African American and Latino working-class youth for routinized street searches, was until recently uncontroversial among the political and opinion-making class. If “the gloves came off” after September 11, 2001, many Americans were surprised to learn they had ever been on to begin with.

A hammer is necessary to any toolkit.  But you don’t use a hammer to turn a screw, chop a tomato, or brush your teeth. And yet the hammer remains our instrument of choice, both in the conduct of our foreign policy and in our domestic order.  The result is not peace, justice, or prosperity but rather a state that harasses and imprisons its own people while shouting ever less intelligibly about freedom.

Reprinted with permission from TomDispatch.com.

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lundi, 09 décembre 2013

La France périphérique, invisible aux yeux des élites!

Christophe Guilluy, géographe : « La France périphérique représente 60% de la population, mais elle est invisible aux yeux des élites »

Ex: http://fortune.fdesouche.com

christophe guilly.pngReçu début octobre à l’Elysée par François Hollande pour évoquer les “Fractures françaises” (sujet de son ouvrage paru en 2010), Christophe Guilly revient pour nous sur cette “France fragile” éloignée des grandes villes et victime de la mondialisation.

Courrierdesmaires.fr. Vous travaillez sur la géographie sociale et, en particulier les classes populaires. Quel est votre constat ?

Christophe Guilluy. Pour la première fois de l’histoire, les classes populaires ne sont pas intégrées au projet économique et social des dirigeants. Contrairement à ce qui a prévalu jusque-là, elles ne résident plus dans les territoires où se crée la richesse, mais dans une France périphérique, à l’écart des grandes métropoles. Celle des territoires ruraux, des petites villes moyennes, et d’une partie du périurbain. Ouvriers, employés, les jeunes et les retraités issus de ces catégories, les petits paysans constituent ce qu’on peut appeler les nouvelles classes populaires. Elles habitent désormais dans des territoires éloignées du marché de l’emploi. La France périphérique représente 60 % de la population, mais elle est invisible aux yeux des élites.

Pourquoi cette invisibilité ?

C. G. Elles le sont d’une part parce qu’on a abandonné « la question sociale » dans les années 80, mais aussi parce que ces catégories vivent dans cette France périphérique éloignée des métropoles d’où proviennent les élites.

Loin de Paris, mais aussi des grandes villes qui sont les premières bénéficiaires de l’économie mondialisée et d’une société ouverte. Mécaniquement, les politiques publiques se sont de plus en plus concentrées sur les grandes villes, qui rassemblent désormais 40 % de la population, en délaissant la nouvelle question sociale naissante dans la France périphérique.

Outre son invisibilité, quelles sont les caractéristiques de cette population ?

C. G. On ne peut pas dire qu’elle ait une conscience de classe. Mais cette France périphérique représente désormais un continuum socioculturel où les nouvelles classes populaires sont surreprésentées. Elles ont en commun d’être des victimes de la mondialisation. Elles habitent loin des territoires qui comptent et qui produisent le PIB national. Si les ouvriers étaient au cœur du système productif et donc dans les villes, aujourd’hui, les nouvelles classes populaires sont au cœur d’un système redistributif de moins en moins performant.

Dans vos travaux, vous parlez de France intégrée et de France fragile. La crise que traverse la Bretagne peut-elle s’expliquer à l’aune des deux France ?

C. G. Oui. Regardez, la crise en Bretagne ne se déroule pas à Rennes, Brest, ou Nantes, ce que j’appelle la France intégrée. Mais bien dans les périphéries, dans les petites villes, les zones rurales où se cumulent les effets de la récession mais aussi la raréfaction de l’argent public.

Cette crise en Bretagne rend visible cette nouvelle classe populaire où les ouvriers, les employés, les petits patrons se retrouvent ensemble à manifester

Dans cette France fragile, il n’y a pas de création d’emploi. On comprend bien la rage de ces manifestants face à la fermeture des entreprises. D’autant que les personnes dans ces territoires ne sont pas mobiles, ne serait-ce que pour des questions de logement. Cette crise en Bretagne rend visible cette nouvelle classe populaire où les ouvriers, les employés, les petits patrons se retrouvent ensemble à manifester. C’est d’autant plus déstabilisant que cela se déroule en Bretagne, une région qui a priori va bien – contrairement au Nord-Pas-de-Calais par exemple.

Cela aura-t-il des conséquences pour les élections municipales de mars 2014 ?

9782081289611-r.jpgC. G. La défiance des classes populaires vis-à-vis des responsables politiques gagne maintenant les maires, qui sont considérés comme impuissants face au délitement du territoire et eux-mêmes victimes des décisions et des représentations portées par les élites.

Politiquement, ces nouvelles classes populaires sont désormais très éloignées des grands partis, c’est pourquoi elles constituent l’essentiel des abstentionnistes et des électeurs du Front national.

Une partie de la France fragile vit également dans les métropoles, et notamment dans les banlieues. Vous écrivez que la société est « sur le chemin d’un modèle communautaire »…

C. G. Oui, bien que les élus refusent de l’admettre publiquement, les grandes métropoles sont les territoires les plus inégalitaires où cohabitent des classes populaires immigrées et des classes supérieures dominantes. La diversité culturelle participe au brouillage des différences entre classes. La lutte des classes pour l’égalité sociale laisse ainsi la place à un combat pour la diversité qui quelque part légitime les inégalités.

La question sociale se déplace vers la question ethnoculturelle sans être toutefois assumée par les élus qui ont tendance à laisser aux fonctionnaires de terrain le soin de gérer les tensions communautaires.

Le Courrier des maires et des élus locaux

vendredi, 22 novembre 2013

Elementos n°58: Critica de la sociedad de consumo

ELEMENTOS Nº 58. CRÍTICA DE LA SOCIEDAD DE CONSUMO: DE SIMMEL A BAUDRILLARD

 
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Sumario


El fin del Pacto con el Diablo,
por Jean Baudrillard

Teorías del consumo simbólico: del consumo estatutario al consumo identitario,
por Roberto Munita

La dictadura del signo o la sociología del consumo del primer Baudrillard,
por Luis Enrique Alonso

Simmel y la cultura del consumo,
por José Miguel Marinas

Consumismo y sociedad: una visión crítica del homo consumens,
por Susana Rodríguez Díaz

El Consumo como Cultura. El Imperio total de la Mercancía,
por José Antonio Zamora

El Imperio del Consumo,
por Eduardo Galeano

El consumo como signo en Baudrillard,
por Carlos Valdés Martín

Thorstein Veblen y la tiranía del consumo,
por Guillaume Faye

Consumismo-Capitalismo, la nueva religión de masas del siglo XXI,
por Pedro A. Honrubia Hurtado

Del mundo del consumo al consumo-mundo. Lipovestky y las paradojas del consumismo,
por José Francisco Durán Vázquez

La fábula del bazar. Orígenes de la cultura del consumo,
por Carlos Soldevilla

lundi, 28 octobre 2013

L'AUCTORITAS

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L'AUCTORITAS
 
Un non sens dans une société dépourvue de sens

Georges Maurice*
Ex: http://metamag.fr
 « Je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. 
 Au-dessus de ceux-là, s'élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d'assurer leur jouissance, et de veiller sur leur sort .. .
Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux.
Il ressemblerait à la puissance paternelle, si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril, mais il recherche au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance ». 
Alexis de TOCQUEVILLE. »

Quelle lucidité et quel drame prophétisé ... et pourtant tout était dit, tout était aperçu ... pour l'aristocrate attaché à l'équilibre des forces et des libertés, cette prescience des ravages, de l'anonymat et de la massification par excès d'égalisation, laisse un sentiment amer. Car malheureusement, les individus étant reconnus comme autosuffisants, le pouvoir n'a plus à tenter de leur faire partager un sens. Toute préoccupation touchant aux finalités de l'existence ne suscite que l'indifférence des pouvoirs publics qui réduisent le Bien Commun au bien de chacun.

Dans les sociétés traditionnelles, les différents corps intermédiaires formaient, comme l'avait indiqué Tocqueville, autant de contre-pouvoirs à une puissance qui gardait le dernier mot par l'Auctoritàs, c'est à dire par l'autorité, c'est à dire par une majesté au centre des structures symboliques de la Société. (Alexis Tocqueville - de la Démocratie en Amérique, Ed. Flammarion 1981 - Vol 2 p.360)

Les temps modernes ont fait le choix de l'individu, de ses droits de créances sur la Société, et ainsi furent organisés les instruments susceptibles de lui garantir ses assurances, son assistance ... Toutes choses autrefois prises en charge par ses appartenances organique: famille ou communautés éthnoculturelles. Cet individu nouveau fut coupé de ses lieux d'identification ; la révolution industrielle, le lien marchand le firent anonyme. L'auctoritàs en perdit sa relation privilégiée avec le ciel, le pouvoir au centre du contrat politique est devenu l'instrument du bonheur humain.

Dans la Société traditionnelle, l'individu est membre d'un ensemble organique, sa singularité est reconnue mais dans le rôle qu'il accomplit pour le "Nous ». Dans la Société anthropomorphique "l’homme ne reçoit plus ses normes de Dieu, des lois ou de la nature des choses, il prétend les fonder lui-même à partir de sa Raison et de sa volonté » (Alain Renaut : l'individu, réflexions ou la philosophie du sujet, ed. Hatier). La cour du Roi est donc devenue déserte.

En réalité, l'Auctoritàs s'approchait des Dieux, le pontife tutoyait le ciel. Elle ne se confondait pas avec la détention du pouvoir suprême, elle puisait son autorité dans l'éminence et le respect, dans le souci du bien commun. Instituée dans le Prince, elle ne se réduisait pas au Prince, ni ne s'exprimait par l'absolutisme ou par l'arbitraire.

L'Auctoritàs consistait à élaborer une structure du pouvoir tel que son principe soit uni à la forme de son exercice (Gérard Mayret : les doctrines du pouvoir Gallimard 1978, Ed. Gallimard p21). En fait, le titulaire du pouvoir n'était que le dépositaire du principe qui ordonnait l'ensemble de la Société. Le Pape, le Roi étaient au centre des modèles symboliques. La Nation, personnification collective des individus leur succède, mais son dépositaire en fera une mystique comme d'autres en feront de même avec le peuple pour "qu'une multitude d'hommes devient une seule personne ...." Selon le mot de Hobbes ( Hobbes, le Léviathan chapitre XVI) . 

Quant à la finalité de l'action politique, elle est définie par le principe qui structure le Prince ... Il est au service du Bien Commun. D'Aristote à Saint Thomas, de Marcile de Padoue à Montesquieu, le bien commun ne se réduit pas au bien-être matériel, il est une réponse pour que l'au-delà ne soit pas mis en péril par l'en-deça. Tant il est vrai que le discours sur la Mort était au coeur de la vie dans ce monde où le ciel vivait avec les hommes dans la Cour des cathédrales.

La Mort de Dieu constatée par Nietzche , les orages d'acier subis par les hommes au cours des deux guerres mondiales, ont rendu la Cour du Roi déserte. Ni croyant, ni foi, n'animent ce nouveau monde, ou plutôt une nouvelle philosophie émerge celle des droits de l'Homme, dont la mission est d'apporter une légitimité morale globale. Elle pose pour ce faire quelques principes simples, tous indispensables à l'homogénéisation économique du Monde.
- Le premier : le citoyen consommateur prévaut sur les communautés d'appartenance ... je consomme donc je vote.
- En second lieu, les identités culturelles sont immorales face à l'aspiration des hommes à jouir de droits universels identiques.
- En troisième lieu : ces droits portent en majorité sur la satisfaction de besoins quantifiables défini par rapport au modèle dominant.
- Enfin, une organisation de la planète selon ces trois premières règles est préférable à une liberté laissée à des formes locales de Gouvernement.

Ainsi, un ordre mondial humaniste et politique se met en marche où le monde de vie remplace la politique. Tandis que la Société se conforme à ce qui est commun dans tous les programmes de tous les partis. Jusqu'au milieu du XXème siècle, la légitimité était de nature politique, aujourd'hui elle change de lieu, la politique se passe ailleurs que dans les instances qui lui sont officiellement dédiées. La Société ne trouve plus ses décideurs parmi les élus, car elle est devenu opaque, éclatée en réseaux, le Roi est nu. L'autorité n'a plus de sens, alors s'ébrouent les Seigneurs de guerre, puissants sans autorité.

Roi nu ou l’Autorité sans sens

Si l'Auctoritàs exprimait le principe qui ordonnait le monde, alors naturellement les individus dans leur communauté s'agrégeaient au monde et à son rythme. L'intensité du lien social se construisait sur une adhésion à une finalité commune du pouvoir et de la Société. Aujourd'hui, cette conjugaison des formes et des forces s'est évanouie du fait de la dissolution du lien social et du triomphe du « mou ». La dissolution du lien social, quelques chiffres ravageurs en témoignent.

hadrian_g.jpgOn enregistre en France par an, plusieurs milliers de suicides. Tous les dix ans, c'est une ville moyenne qui disparaît ainsi. La hausse du taux des suicides est un signe flagrant d'un mal vivre subjectif. « Ce chiffre augmente chaque fois que la Société ne parvient plus à signifier la relation de ces membres entre eux » note le psychologue Tony Anatrella. En vingt ans, la délinquance en pourcentage de la population a été multiplié par 10, les admissions en hôpitaux psychiatriques ont triplé, la consommation de médicaments tranquillisants a été également multipliée par 10, le recours à la drogue a été massif. C'est un véritable prozac sociologique ! Les hommes se mettent à vivre comme des monades « sans portes, ni fenêtres », selon la forte expression de Leibniz.

Le triomphe du « moi » et du narcissisme destructeur

Il n'est pas paradoxal de penser que la progression du taux d'incivisme est parallèle à celle de l'individualisme et du « moi ». Plusieurs indices en témoignent tandis que s'effrite l'intérêt pour le bien commun.

Pour apprécier la diffusion des valeurs individualistes, on dispose d'un certain nombre d'enquêtes réalisées au niveau européen. Les résultats sont concordants : tous les sondages montrent une progression constante de la tolérance à l'égard de la transgression des règles ! Cette transgression acceptée l'est encore plus pour les atteintes au biens communs « exemple : acheter un objet volé, percevoir des allocations indues... ». En outre, on adhère encore plus aux valeurs individualistes lorsqu'on est jeune. Ce n'est pas du à l'âge en soi, car chaque génération nouvelle se situe à un niveau d'individualisme plus fort (R. Schweisguth : la montée des valeurs individualistes. Ed. Persée) .

En outre, la mentalité d'assisté fait se généraliser le comportement du « passager clandestin». Le mot est de Mancur Olson. Cette conduite consiste à tout attendre d'une action collective à laquelle on s'abstient de participer soi-même. En d'autres termes, on laisse aux autres, le soin de revendiquer et l'on se contente de participer au bénéfice de la revendication. C'est ce qui fait la force des syndicats de la fonction publique, les salariés du secteur privé soutiennent toujours leurs grèves.( Mancur Olson - Logique de l'action collective. PUF ).

Ainsi, une véritable indifférence à l'égard du bien commun se manifeste. De moins en moins d'individus se conforment aux exigences civiques, moins par rébellion, que par anticipation du comportement des autres et par une fascination exclusive au bénéfice de l'Avoir.

Le critère des personnes consiste à présupposer le comportement des acteurs qui gèrent leur sort. C'est cet esprit qui anime aujourd'hui l'individu, car il anticipe, par une certaine lecture du spectacle social, que ses congénères ne respecteront pas les exigences civiques. La confiance impliquée par le lien social ayant disparue, il ne reste que des stratégies individuelles, alors que l'individu sait encore peut-être, qu'une stratégie collective serait plus profitable à tous ! Cependant, ces comportements se généralisent aussi du fait de l'impératif de la réussite concurrentielle. La considération sociale ne s'attache plus qu'à la réussite matérielle. Donc, tous les raccourcis sont bons, soit par les ascenseur sociaux que sont le sport ou le show business, soit par la débrouille, plus rarement désormais par l'Ecole.

Une sorte de narcissisme destructeur affecte ainsi les classes moyennes qui constituent la structure centrale des Sociétés sociales démocrates. Ceci s'inscrit naturellement dans les conséquences de l'individualisme, car il postule le foisonnement des « moi », des subjectivités au détriment des valeurs vécues collectivement qui peuvent mettre en forme la Société.

Les individus ne se sentent plus liés, car ils n'ont plus rien en commun.

« Cette Société sans croyance forte, est une Société qui meure », selon Régis Debray. Or, en quoi les Sociétés post-industrielles peuvent-elles croire en commun? On ne meurt pas pour un comportement économique, pas plus qu'on ne perçoit d'avenir, si son propre imaginaire est dominé par la centrale culturelle mondiale qui est devenue Hollywood. Il existe un rapport évident entre l'effritement du sens et la destruction de la dimension historique du corps social.
En fait, c'est un véritable vide communautaire qui caractérise le corps social, tandis que la relation sociale devient virtuelle.

La désagrégation des communautés organiques crée un anonymat médiocre et réduit les fonctions essentielles à l'échange marchand. Pourtant, on voit se multiplier des phénomènes de « déliaison » ... «L'individolâtre» déserte les affaires publiques, il ne connaît plus ses voisins, ni ses fournisseurs, ni ses proches .... Il enferme ses parents dans de lointaines maisons de retraite et ne rencontre ses enfants qu'en copain ...Il préfère le divorce tant il est vrai que n'ayant plus aucun intérêt pour la famille souche ( l'expression de Mme Evelyne SULLEROT), il préféra la cassure sur un mode infantile .

Ainsi, la famille a été privatisée, c'est à dire, coupée du social. Elle a été privée de ses fonctions essentielles qui faisaient sa raison d'être, qu'il s'agisse de la reproduction, de la garde et de l'éducation des enfants, des soins donnés aux malades ou au vieillards. Elle n'est plus aujourd'hui qu'une structure refuge, une sorte de cocon abri, où les enfants n'ont que des droits et les adultes des devoirs ... Ainsi, l'enfance se prolonge et le monde adulte s'infantilise ... Les rites de passage d'une classe d'âge à une autre ont tous disparu .... Le devoir de rester jeune articule une Société «faustienne » où le passé est aboli et le présent «éternisé ».

Les modes de vie deviennent indifférenciés ; avant le boucher et le boulanger, l'instituteur avaient un code de vie différent, parfois même un langage différent. Aujourd'hui, le consumérisme oblige à l'homogénisation pour des productions de masse au service d'un goût de masse. Tout ce monde aime la même marchandise, seule varie la quantité d'objets consommés en fonction du pouvoir d'achat ... Même les villes dites modernes en réalité, victimes de la charte d'Athènes ou du Corbusier, sont devenues anonymes et marchandes : « la ville est devenue un pur système de structure fonctionnelle et corrélativement d'individus isolés qui se meuvent dans toutes les directions sans autre but que les flux de consommation et du spectacle » (Pietro Basselonna, Economie barbare).

La relation sociale devient virtuelle.

Le spectateur ne vit plus en direct, il connaît une existence de seconde main, il perçoit une Société en trompe l'oeil. On se nourrit de la subjectivité de l'autre parce que l'on ne sait plus vivre la sienne ..... le spectateur est devenu lui-même un extérieur à lui-même ... L'individu moderne est un homme sans intérieur, son imaginaire et sa pensée symbolique ont été facilement saccagée par le mode de communication ambiant ...

L'Ecole qui promeut exclusivement un enseignement utilitariste, ne le forme plus à la mémoire et à la mise en perspective. « Retranchés dans nos domicilies à recevoir les images du monde entier, nous ne vivons plus dans notre propre vie »( in les citoyens et le bien commun, Futurible Juillet/Août 1995). D'un côté, un ouverture quasi-planétaire, de l'autre, la fermeture étroite sur le cocon de l'univers domestique où trône le Minotaure selon Marcel Aymé. La morale constante caritative dégouline dans de forts trémolos, l'éthique est indolore au profit d'individus qu'on ne verra jamais. Après le quart d'heure de la haine, selon Orwell, s'est imposé le quart d'heure d'amour. On connaît une foule de gens, mais on en appréhende plus que les reflets .Ainsi, l'exigence du lien social s'est transmué, de religieuse dans les Sociétés traditionnelles, elle s'est voulue idéologique puis socio-économique.

Mais aujourd'hui, tous les grands appareils intégrateurs (Eglise, Ecole, Armée, Syndicat ...), volent en éclats. La nouvelle idéologie des droits de l'Homme n'est qu'un contrat sans valeur explicative générale. Il s'agit bien d'une crise du sens « la relation entre les pôles de la Société ne prend plus les formes d'un face à face, mais d'un côte à côte ... Il y a un véritable décrochage de la partie modernisée de la Société » .

Or, le champ politique n'a pas compris que le corps social avait sa vie propre, car conscient de la tension Vie Mort. La réponse du champ politique est médiocre, elle se partage entre une aile réformiste qui s'applique des cautères sur des jambes de bois, en espérant prolonger la Société par l'achat de la paix sociale ; une aile xénophobe qui, pour lutter contre la désagrégation sociale préfère le recours au seul gendarme ; une aile libérale qui au fond est assez satisfaite de l'individualisme, mais qui souhaiterait plus de « flexibilité » pour un meilleur marché.

Le triomphe du «mou» et du «tiède» .

Le Triomphe du «mou», est en droit fil de cette idée stupide qui consiste à penser que tous les problèmes qui fâchent, ne sont que des problèmes de Sociétés, alors qu'il s'agit de vrais choix politiques. C'est à dire de choix, qui impliquent de désigner un ennemi, et d'engager un conflit. Or, le citoyen n'est plus conçu, ni vu comme cet aristocrate républicain, qui à l'image des guerriers antiques, s'engageait pour défendre la patrie, afin de préserver son droit à élaborer ses propres lois.

La citoyenneté est devenue utilitaire tandis que l'Agora est envahi par la sphère du privé. Dans la tradition Républicaine, la citoyenneté épousait les contours de la nationalité. L'adhésion au génie national l'emporte sur l'acte raisonné du contrat sociaL Etre citoyen français revêt une dimension éthnoculturelle. Le citoyen, héritier d'un destin commun, se sent inscrit dans une généalogie, dans une communauté.

Le désenchantement matérialiste change la nature de la citoyenneté qui se mesure de plus en plus à ses valeurs d'usage ... le citoyen pense désormais en droits de créance sur la Société. C'est peut -être le triomphe posthume de Max Weber, car nous sommes devenus tous protestants Wébériens ... Nous vénérons l'argent comme indice de la grâce .,, Toutes les politiques visent alors à répondre à une seule démande, celle du bien être... C'est l'utopie du «Fun » dont la finalité est de « dématérialiser le monde en bousculant les frontières du temps et de l'espace ... Le Fun est le contemporain du Virtuel et selon le mot de Pascal Bruckner, il est la marque de l'euphorie perpétuelle. Il ne faut pas peser, ni penser, il faut planer… rêve de l’Homme sans bagage, « dépaysé » qui privilégie la sensation sur l’expérience, le frôlement sur l’enracinement, l’émotion sur la raison. Tel est le Fun, l’utopie d’un allégement total qui permet toutes les voluptées en esquivant tous les malheurs

Le passé et le futur se fondent dans un présent faustien

Il n’y a plus d’utopie possible. Si l’on comprend l’utopie comme un projet porteur d’un sens de l’Histoire, celle-ci s’est effectivement effondrée. Si l’homme perspectif était utopique, l’homme présent se veut uchronique, l’uchronie est l’utopie d’un temps qui est un éternel présent . L’esprit utopique ne repose plus sur un futur souhaité mais sur la transgression des catégories, des frontières entre l’Homme et l’animal, entre l’Homme et la machine, entre l’Homme et lui-même… « Matrix et Fight Club » en sont les expressions cinématographiques les plus parlantes… C’est une transgression désespérée à la recherche d’un « pourquoi » sans réponse…

L'individu ne peut plus se mettre en perspective parce qu'une telle mise en perspective exige la claire conscience d'un héritage et d'une appartenance qui ne peuvent être appréhendés eux-mêmes que collectivement. La suppression du sens lié aux valeurs collectives aboutit à la dissolution des groupes car les valeurs collectives n'ont de sens que par la capacité et le goût qu'ont les hommes de rêver leur Histoire. De ce fait, la Société civile, lieu d'expression privilégié, des désirs, des besoins, des manques, des frustrations, pulvérise les symboles de la Société politique.

Quelles pourraient être les valeurs de Bien et donc de Mal de la Société Politique ? On a vu, pendant la guerre du golf des soldats Irakiens qui se rendaient, drapeau blanc dans une main, Coran dans l'autre .... Un soldat occidental se serait rendu avec quoi ? En brandissant quoi de consensuel, donc de religieux? son numéro de sécurité sociale, une cassette vidéo, son thème astral, un gins, un cheeseburger ? La déclaration des droits de l'Homme écrite en anglais ?

En fait, rien qui identifie l'Histoire de l'occident ! car l'Homme présent est un homme sans point de vue .... C'est à dire privé de distance symbolique. A force de pratiquer un narcissisme collectif auquel s'identifie le culte de l'opinion, les Sociétés contemporaines bannissent la déviance, l'originalité. Elles n'ont plus « ni Dieux, ni mythes, ni symboles, mais au mieux des désirs chiffre (Alain Minc : Le nouveau moyen âge : Ed.Gallimard). Elles absorbent tout, opposition, majorité, exclus, inclus, tout est récupéré, réinterprété par la pub idéologie et le trémolo humanitaire. Aucune Auctoritàs n'y a donc sa place car les cieux sont voilés et le désir de vie s'étiole dans ce présent éternisé .... On devrait revoir et revoir ce célèbre film de J. Boorman. Zardoz, là où les rebelles revendiquent la mortalité et donc la Vie pour abolir une Société d'immortels, vieillards jouisseurs et pétris dans lui ... Ces nouveaux mortels deviennent les Seigneurs de guerre, car quand le Roi est nu s'élèvent alors les Seigneurs de guerre.

*Collaborateur de Metamag, Professeur des facultés de droit

mardi, 15 octobre 2013

Pourquoi les jeunes Européens sont souvent plus « fragiles » dans une société comme la nôtre et comment y remédier ?

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Pourquoi les jeunes Européens sont souvent plus « fragiles » dans une société comme la nôtre et comment y remédier ?

par Laurent Ozon

Ex: http://www.polemia.com

« Un jeune garçon élevé dans la fierté de son peuple et de sa lignée, par l’exemple des héros et l’histoire des souffrances et des grandeurs de son peuple, poursuivra par lui-même ce travail et l’enseignera à ses propres enfants. »

Pourquoi les jeunes Européens adoptent-ils des positions de soumission en environnement multiethnique ? Un sujet tabou, un sujet méconnu. Laurent Ozon tente une explication qu’il trouve d’abord dans une mauvaise construction identitaire (sexe, famille, peuple) et dans les abus d’une culture de la négociation et de la norme ; mais il montre aussi des causes sanitaires (les perturbateurs endocriniens) et biologiques (la néoténie européenne). Nos lecteurs trouveront ici un texte profond qui ouvre des pistes de recherche. Les pères et les mères de famille pourront aussi utilement en tirer des enseignements pratiques pour l’éducation de leurs garçons. Pour leur apprendre à relever la tête.

Polémia.


Il faudrait probablement un livre pour analyser la situation sociale des jeunes hommes européens et plus particulièrement la question de la fragilité d’une partie d’entre eux dans l’environnement violent de la société multiculturelle. Certes, il faut le rappeler, ce phénomène est encore minoritaire mais pourtant bien visible et suscite des réactions agacées, indignées mais, osons le dire, « impuissantes » ou incantatoires. (On pourra lire à ce sujet le dernier article de Julien Rochedy, président du FNJ, à ce sujet : http://www.bvoltaire.fr/julienrochedy/connaissez-babtou-fragile,35986).

Il n’est donc peut-être pas inutile de tenter d’analyser rapidement ce phénomène et d’y apporter des réponses. Un article plutôt inhabituel pour moi mais qui m’est dicté par l’impression de n’avoir rien lu de clair et de pratique sur ce sujet.

Une fragilité physique et mentale en environnement multiethnique

Tout d’abord, comment se manifeste cette fragilité ? Elle est à la fois physique mais aussi mentale (difficultés à faire face au conflit ou au recours à la force). Elle s’exprime justement dans les situations conflictuelles où l’affrontement physique avec des jeunes issus d’autres « populations » est imminent. « Adversaires » d’autant plus belliqueux que les jeunes hommes européens ne savent pas l’être assez. Au-delà des réactions de moquerie que ce comportement peut engendrer, elle est problématique pour l’idée qu’un jeune Européen se fera de lui-même (complexes et refoulements) et néfaste à sa construction, comme homme, puis, ultérieurement, comme père ou comme membre d’une communauté de destin. Il y aurait des livres à écrire pour analyser les impacts « idéologiques » de ces frustrations.

Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler que cette fragilité est toute relative et se perçoit principalement en environnement multiethnique. En clair, du fait des causes de ce problème de « fragilité », nous verrons qu’il est perceptible surtout dans la confrontation relationnelle avec d’autres groupes de population et pas n’importe lesquels. Ce paramètre n’est pas, lui non plus, sans impact sur la façon quasi pathologique dont les questions d’immigration sont traitées dans l’espace social et politique lorsqu’il s’agit de certaines populations.

Pour faire simple, je pense qu’il existe quatre grands facteurs qui peuvent expliquer la « fragilité » de nombreux jeunes Européens et leur « vulnérabilité » dans les environnements multi-agressifs dans lesquels ils sont plongés :

1. Le premier facteur relève de mauvaises pratiques dans la construction identitaire de l’enfant ;

2. Le deuxième d’une influence trop incapacitante (castratrice même) des pratiques pédagogiques qui dévalorisent le conflit, la bagarre ou prétendent obliger l’enfant à s’en remettre toujours à quelqu’un d’autre (les institutions notamment) pour le protéger ;

3. Le troisième point relève d’un choix d’hygiène de vie (sport, alimentation et bonnes pratiques qui sont importantes à l’heure des pollutions agro-chimiques systématiques) ;

4. Et enfin, le dernier facteur est une qualité que les spécialistes nomment « néoténie » ou persistance juvénile, qui est liée à notre biologie. Elle présente de nombreux inconvénients dans un contexte social multiethnique et multiculturel, mais est, à tout prendre, une qualité dont nous pouvons nous féliciter et dont il faut compenser les effets par les trois catégories de solutions précédentes. Mais reprenons.

1. Une mauvaise construction identitaire

Première cause de fragilité : l’isolement. Même lorsqu’il ne pèse pas dans le cas d’un conflit entre deux individus, la crainte de devoir faire face au grand frère, aux copains, à la famille, etc. de son adversaire pèse dans le rapport de forces. Les jeunes Européens sont fréquemment isolés et l’isolement est la première des faiblesses. Les enfants privés de construction identitaire saine sont et resteront seuls. Isolés de tout groupe, famille, etc., quand survient le conflit, ils sont souvent en position de faiblesse face à de petits groupes soudés par toutes les formes d’appartenance (origine, famille, couleur de peau, cultures, religions, marques, etc.) et parfois par des groupes soudés par plusieurs de ces catégories simultanément (africains ET musulmans ET fans de RnB par exemple). Cet isolement est principalement lié à un déficit d’identité.

La construction identitaire d’un jeune garçon repose sur trois étapes principales. Ces trois étapes sont essentielles à sa formation.

Le sexe : Dans la construction de l’identité d’un enfant, le premier étage est se reconnaître comme garçon. Vous avez tous entendu ces phrases infantiles mais qui font partie de ce processus de construction : « Les filles, elles sont tartes » ou « Les garçons contre les filles ». Il faut respecter toutes les phases qui permettent à un jeune garçon de se reconnaître comme mâle dans un monde à deux catégories. Cette première phase est indispensable aux deux étapes suivantes. A rebours des théories du genre, permettez ses manifestations d’affirmations enfantines et renforcez-les si vous le jugez utile, sans tomber dans l’excès et l’obsession. Permettez-lui de bien marquer son appartenance de mâle en lui proposant des activités spécifiques, des devoirs spécifiques, des droits spécifiques (couleurs, rites, tâches, équipes, vocabulaire, etc.).

La famille : Le deuxième étage de la construction de son identité sera la famille. Là aussi, cultiver le respect de la famille et, de fait, de l’ascendance, par le respect des aînés et mémoire des ancêtres, sans idolâtrie, mais sérieusement (ne pas rire de tout) et lui apprendre à la respecter (sans avoir à se justifier : « c’est ainsi et pas autrement ») dans son comportement en famille comme dans la vie sociale à l’extérieur (défendre sa petite sœur bec et ongles face à une agression extérieure, ne jamais accepter les insultes sur sa famille ou sur lui-même, défendre son nom de famille, etc.). Lui apprendre dès 5 ans qu’il y a la famille et le monde autour, pas moins. C’est par cet étage de la construction identitaire familiale que l’enfant intègre des notions indispensables à sa formation : respect des anciens, valeur de l’expérience, communauté et filiation, solidarité et protection des siens envers et contre tout.

Si en complément, vous lui apprenez à partir de 9/10 ans à mieux comprendre comment fonctionnent les groupes, vous lui permettrez de mieux s’y adapter (le groupe se forme dans la construction de l’adversaire, le groupe est un espace de partage et de solidarité, le groupe a besoin de marqueurs visibles, le groupe a souvent un chef, etc.).

Le peuple : Enfin, le troisième étage de la construction de soi sera, plus tard, la reconnaissance de son identité de substance et de culture, en clair, son appartenance à un peuple. Cette partie de votre éducation le rendra fier d’être l’héritier de populations qui ont pris une part sans égale à la construction de la civilisation, de l’art, de la pensée, des sciences et de toutes les formes du génie humain. Si vous lui apprenez, il voudra, lui aussi, être un Européen, un Français, le défendre et surtout, plus important encore, l’incarner dans sa vie. Non pas dans la simple répétition ou le fétichisme de l’ancien mais dans l’innovation, la créativité, la maîtrise. Mais c’est là une autre histoire…

Cette dernière phase sera la plus longue et un jeune garçon élevé dans la fierté de son peuple et de sa lignée, par l’exemple des héros et l’histoire des souffrances et des grandeurs de son peuple, poursuivra par lui-même ce travail et l’enseignera à ses propres enfants.

C’est en respectant et en instruisant correctement ces trois phases de développement de l’identité du jeune garçon qu’une construction identitaire saine pourra s’effectuer.

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2. La culture de la négociation et de la norme

On apprend tôt aux enfants à « aller voir la maîtresse » lorsqu’ils sont victimes de coups ou d’agressions, pas assez à se défendre eux-mêmes ou, au minimum, à faire face à une situation de conflit. Pas intellectuellement, mais physiquement, avec leurs instincts. Le courage n’est pas une construction intellectuelle et ne se forge pas avec des mots mais avec l’expérience directe, physique, instinctive de la vie, des difficultés et de la souffrance physique. La culture des normes et de la résolution pacifique du conflit, voire du conflit comme « échec », est une tendance lourde et particulièrement pernicieuse dans nos sociétés, en particulier pour les instincts virils. Ce travail de formatage des institutions publiques, qui invite les enfants et les citoyens à s’en remettre à l’institution dans la gestion des conflits tout en sachant parfaitement que ces institutions ne remplissent pas ce rôle et ne le pourront jamais, est une catastrophe sur le plan éducatif et ses impacts sur la population autochtone particulièrement lourds. La prépondérance des valeurs maternelles qui doivent savoir progressivement se placer en retrait à partir de quatre ou cinq ans dans l’éducation du jeune garçon et le manque de présence des valeurs de pères viennent renforcer à chaque instant ces tendances.

La culture de l’honneur individuel et familial doit précéder la culture de la norme sociale de la collectivité politique. Les instincts de défense ne doivent pas être inhibés par un matraquage moral maternant ou par une culture de la légitimité supposée des corps de l’Etat dans l’exercice de la violence légitime. Et ce pour une raison simple : il n’assure pas correctement cette mission et ne l’assurera jamais. Le respect des règles deviendra plus tard un prétexte à son manque d’esprit de défense, d’initiative, de révolte. Loin de toute culture suprémaciste (« nous sommes les meilleurs ») aux effets accablants lorsqu’on ne domine pas un rapport de forces, apprenez-lui aussi à perdre et donnez-lui l’envie de recommencer et de gagner. Faites comprendre à votre garçon que ce qui est honteux ce n’est pas de perdre une bataille, un moment de conflit, mais de s’y dérober par lâcheté. Que perdre c’est parfois triste mais c’est honorable, en tout cas plus que de se soumettre. Revaloriser et soutenir son enfant, y compris dans ses manifestations d’agressivité (parfois inadéquates), c’est légitimer son agressivité naturelle et l’aider à gérer le conflit par ses propres moyens. Ne pas lui apprendre à chercher le soutien des adultes et de l’institution, qui dans l’immense majorité des cas ne le protégera pas lorsqu’il en aura besoin. Cet aspect de l’éducation des jeunes garçons est fondamental.

Quelques exemples pratiques ? Ne relevez pas un enfant en bas âge lorsqu’il tombe mais encouragez-le à se relever seul jusqu’à ce qu’il réussisse et félicitez-le lorsque c’est fait, par des mots ou un geste de tendresse. Ne grondez pas votre enfant s’il manifeste de l’agressivité ou de la violence raisonnable dans une relation avec d’autres enfants, n’intervenez que s’il y a un réel risque et de façon non morale mais disciplinaire. Apprenez, certes, à votre enfant l’existence des normes collectives mais sans jamais oublier de lui rappeler la première de toutes les normes : la survie et la capacité de se faire respecter et de se défendre. Valorisez cela à chaque fois que nécessaire.

La capacité d’un garçon à exprimer ses préférences, à exprimer son agressivité, à régler les conflits par lui-même, sans chercher un appui, est une condition indispensable à sa construction virile. L’en priver c’est l’exposer, l’affaiblir, le mettre en danger. Si vous espérez un jour pouvoir compter sur son aide et sa force, c’est donc vous mettre en danger, vous aussi.

3. Les causes sanitaires

Le changement de mode de vie des trois dernières générations en Europe, sur le plan alimentaire notamment, a profondément bouleversé les métabolismes pour des raisons en partie sanitaires (généralisation des perturbateurs endocriniens à corréler avec la baisse de fécondité et l’augmentation des cancers et malformations génitales masculines). Soyez attentifs à l’alimentation de vos enfants et à leurs contacts répétés avec les perturbateurs endocriniens contenus dans les aliments conditionnés en boîte, aux contacts avec toutes formes de plastiques et choisissez des vêtements adaptés, plutôt amples. Pour les bébés, proscrivez les jouets et tétines en plastique, privilégiez les cuillères en bois simple. Ne donnez pas de petits pots pour bébé mais des aliments que vous préparerez vous-même, si possible biologiques ou issus d’un potager non traité aux pesticides, herbicides et autres intrants chimiques toxiques. Certes, cette préparation demande du temps quotidien mais les conséquences sont autrement importantes… Je ne peux détailler sur cette question, il me faudrait un livre entier.

Les pratiques sportives sont aussi essentielles. Je n’évoquerai même pas la majorité des garçons qui n’ont presque aucune activité sportive (une catastrophe sanitaire) alors qu’ils passent 6 à 7 heures par jour assis sur une chaise en pleine période de développement, puis le reste de la journée devant la télévision ou l’ordinateur. N’espérez pas avoir des enfants sains avec ce régime de vie. Ils seront des cibles et, consciemment ou non, se retrancheront de la vie réelle pour fuir des rapports de force auxquels ils ne sont pas préparés. Pour vos garçons, privilégiez dès 6 ans des activités de contact (rugby, etc.) et, d’une façon générale, le contact direct avec la difficulté, la nature, le froid, le chaud, le piquant, aussi souvent que possible. Non dans une perspective de souffrance, et en songeant toujours que vous devez valoriser sans le plaindre ses échecs et ses bosses.

4. La néoténie européenne

La néoténie, ou juvénilité persistante des Européens, est un trait caractéristique qui n’empêche pas une maturation finale équivalente en virilité mais la diffère. Qu’est-ce que cela veut dire ? Simplement qu’aux mêmes âges, nous, Européens, sommes plus jeunes. Exemple : l’âge de la puberté est sensiblement plus précoce chez les Subsahariens que chez les Européens. Ceci affecte la croissance et la maturité musculaire. En clair, un Européen de 14 ans sera statistiquement moins avancé dans sa puberté (et donc sa taille, son développement musculaire, son agressivité, etc.) qu’un Subsaharien du même âge : un inconvénient, mais un avantage sur d’autres points. Si notre maturité est plus tardive, notre phase de maturation est plus longue…

La juvénilité est un inconvénient face à des brutes précoces physiquement mais elle constitue un avantage réel et en tout cas une réalité avec laquelle il faut compter lorsqu’il s’agit de vérifier les caractéristiques de l’adulte abouti et finalement formé.

Afin de compenser cette particularité (dont il existe, bien sûr, des exceptions), les activités viriles et les pratiques sanitaires adéquates, comme la construction identitaire correctement effectuée, suffisent largement. Ne vous étonnez pas de faire fréquemment ce constat. Les Européens sont plus jeunes, plus souples, plus ouverts et curieux et leur période de maturation est significativement plus longue que celles d’autres populations, en particulier des populations subsahariennes. Les populations arabo-berbères ont des caractéristiques proches des nôtres de ce point de vue, mais elles sont compensées chez elles par une construction identitaire plus traditionnelle (sexe, famille, peuple, cf. 1.)

Conclusion

J’ai cherché à aborder de façon simple et pédagogique les clés d’une réforme de nos pratiques éducatives (au sens large de ce mot) pour une adaptation de nos jeunes garçons aux contraintes de la société absurde et violente à laquelle ils seront confrontés. Chercher à les soustraire à cette société et à ses inévitables pathologies sociales caractéristiques des belles nations « arc-en-ciel » ne les préparait évidemment pas à tout contact « accidentel » que l’on sait inévitable dans les années à venir.

Les quatre points abordés sont les points clés. J’aurais pu aborder la question des représentations familiales du père, l’absurdité des comportements violents pour les introvertis intelligents, la division des tâches dans le couple et le fardeau d’une génération qui a dû reconstruire ses repères après la fracture (le gouffre) de la génération soixante-huit, la culpabilisation ethno-masochiste et ce qu’elle fabrique parfois en retenue physique et encore bien d’autres choses. Ce rapide exposé repose sur des études scientifiques, des travaux multiples de spécialistes et, en complément, sur mon expérience des hommes et des garçons comme père de famille. J’espère qu’elle sera utile et permettra de sortir de façon pratique des jérémiades impuissantes lorsque ces questions sont abordées. J’y reviendrai si le sujet intéresse.

Laurent Ozon
Président de Maison commune

8/10/2013
www.localisme.fr

Voir aussi du même auteur : Homophobie, islamophobie,… la psychiatrisation puis la criminalisation des normes populaires

lundi, 14 octobre 2013

"Omofobia"(?) o Omologazione del Pensiero ?

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"Omofobia"(?) o Omologazione del Pensiero ?

Ex: httop://ecofondamentalista.blogspot.com
 
 
Fa veramente tristezza, una tristezza preoccupante, cio' a cui e' toccato assistere in questi giorni intorno alle dichiarazioni di Guido Barilla cira la sua non intenzione di fare spot pubblicitari che equiparassero nuclei famigliari composti da omosessuali a quelli "tradizionali": sia le reazioni, la sollevazione pretestuosa e fuori luogo che ne e' derivata, il linciaggio mediatico, sia - forse ancor piu' - la ritrattazione con ostentato pentimento a cui ha deciso poi di sottoporsi.

Come ognuno puo' verificare andandosele a rileggere sui numerosi articoli che le riportano, le parole di Barilla non erano in alcun modo offensive nei confronti degli omosessuali (diceva fin dall'inizio esplicitamente di rispettarli), ma stavano solo ad esprimere la sua distanza ed estraneita' da quel tipo di relazione come base per un modello di famiglia, particolarmente il modello al quale intendeva rivolgere le campagne pubblicitarie dei propri prodotti.
Avra' diritto chi concepisce uno spot - ma altrettanto un film, un documentario ecc... - di rappresentare quella parte della realta' che gli interessa di rappresentare? O siamo ad una sorta di ennesima par condicio sociale per cui in ogni opera e' diventato obbligatorio ribadire che esistono-pure-e-con-pari-dignita' anche gli omosessuali (e magari pure ognuna di tutte le altre minoranze che potremmo elencare) come quelle avvertenze sugli effetti collaterali che vengono recitate di corsa in modo appena comprensibile alla fine degli spot sui medicinali? Non sara' piuttosto che certe presunte "verita'" vengono ribadite in continuazione proprio perche' gli stessi che le propagandano non sono affatto certi, in cuor loro, che siano vere?
 
Nell'affermare che la famiglia formata dall'unione di un uomo ed una donna (e - per la gioia dei progressisti - ci voglio aggiungere pure con certi rispettivi ruoli, almeno in linea di massima) e' semplicemente la famiglia come e' sempre stata ed e' tuttora nella stragrande maggioranza dei casi, Barilla non ha detto altro che un'ovvia realta'. Come e' altrettanto un'ovvieta' il fatto che all'interno di questo modello ci sono di fatto una vasta gamma di situazioni diverse possibili (certo non sempre positive o sane, come troppi fatti di cronaca ampiamente dimostrano) ma ne' si tratta di un blocco monolitico necessariamente caratterizzato da violenza e sottomissione, ne' di un retaggio del passato desueto ed ormai pressoche' scomparso, come la propaganda ormai dominante cerca ogni giorno di farci credere. Non c'e' nulla di strano o di sorprendente se un imprenditore sceglie di rivolgersi, reclamizzando i propri prodotti, non ad una piccolissima minoranza di coppie omosessuali, ma alla stragrande maggioranza delle persone. Barilla ha inoltre espresso - peraltro contro il proprio interesse - un elementare principio di democrazia e pluralismo dicendo che a chi non piacesse questa politica commerciale e d'immagine, poteva benissimo preferire di comprare i prodotti di altre marche.

Ha semplicemente espresso la propria opinione, mostrando un'indipendenza culturale che dispiace abbia poi ritrattato, se non altro, perche' e' ormai merce rara, di cui si sente sempre piu' la mancanza. E' certamente vero, come e' stato osservato, che nessuno gli aveva chiesto di fare spot con famiglie di coppie omosessuali, ma lo e' altrettanto che non ci sarebbe alcun bisogno di scatenare una tale valanga di reazioni piu' che eccessive (con tanto di premi nobel che si scomodano a dire la loro) - altrettanto non richieste - ogni qual volta che qualcuno si permette di dire la propria opinione su questi temi, quando questa differisce da cio' che si pretende ormai debba essere la nuova morale politicamente corretta ed obbligatoria.
 
Cio' che resta da chiedersi, piuttosto, e' quanta democrazia e pluralismo sta rimanendo in questo paese in cui e' ormai sufficiente esprimere un proprio pensiero, se in contrasto con il mainstream progressista di certa elite intellettuale e dei seguaci delle mode di turno, per essere linciati a livello mediatico e speriamo ancora non anche ad altri livelli. Sia ben chiaro che si e' trattato in questo caso di una semplice espressione di opinioni in modo non offensivo, opinioni che sono ancora proprie, peraltro, della maggioranza della gente in Italia, e che, se anche non lo fossero piu', lo erano fino a pochissimo tempo fa e percio' - qualora, come in questo caso e come e' giusto che sia, non siano in alcun modo tese ad istigare a violenze di alcun tipo - dovrebbe tuttora essere legittimo esprimerle.
Purtroppo, e' precisamente il caso di sottolineare dovrebbe, dato che la legge sulla cosidetta "omofobia" (termine quanto mai fuori luogo e volutamente fuorviante, non essendo la disapprovazione di un comportamento necessariamente il frutto della paura) sembra arrivare, se cosi' sara' approvata, a rendere illegali e perseguibili penalmente perfino le opinioni in materia (peraltro, solo se espresse da individui, mettendo al riparo chi si trincera dietro l'appartenenza ad organizzazioni - ovvero trovando un cerchiobottista compromesso con la Chiesa).
 
Siamo di fronte ad un pensiero unico che ribalta la condizione di discriminazione in cui gli omosessuali erano tenuti fino a poco tempo fa e li sta facendo diventare il cavallo di Troia attraverso il quale da un lato si da' fumo negli occhi a chi vorrebbe una societa' davvero piu' equa, pluralista e rispettosa delle minoranze (per tendere alla quale ci vorrebbe ben altro che questa parzialissima questione male e spesso strumentalmente gestita a livello politico) e dall'altro, soprattutto, apre la strada all'imposizione di una omologazione del pensiero in nome di un progresso sbrigativamente e superficialmente inteso che non esita a ricorrere sempre piu' spesso al principio della caccia alle streghe, dei capri espiatori, dell'isteria collettiva che giustifica limitazioni gravi e pericolose della liberta' di parola e di opinione. Purtroppo, mi pare che gli episodi che si stanno verificando ultimamente sempre piu' spesso, non ultimo questo di Guido Barilla, mostrano quanto questa valutazione non sia piu', purtroppo, ne' allarmistica, ne' esagerata.

vendredi, 11 octobre 2013

Face à la décadence des valeurs...

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Face à la décadence des valeurs...

par Yvan Blot

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous une intervention d'Yvan Blot au colloque de l'Institut de la démocratie et de la coopération, qui s'est tenu le 10 juin 2013, à l'assemblée nationale, sur le thème "La Grande Europe des Nations : une réalité pour demain ?". Un point de vue qui peut faire débat quant à la place qu'il accorde au christianisme, notamment...

Fondateur du Club de l'Horloge, Yvan Blot, qui préside actuellement l'institut néo-socratique, est notamment l'auteur de L'héritage d'Athéna ou Les racines grecques de l'Occident (Presses bretonnes, 1996) ainsi que d'un essai intitulé L'oligarchie au pouvoir (Economica, 2011).

La Russie et l'Europe face à la décadence des valeurs

Le problème des valeurs

Les valeurs ne sont pas une connaissance. Le vrai, le bien et le beau sont des objectifs pour l’action. Leur origine n’est pas la création par un petit père des peuples, ou par une commission interministérielle mais elle est immémoriale.   L’Europe et la Russie partagent des valeurs communes parce qu’elles sont issues de la même civilisation, issue de la Grèce et de Rome, transfigurées par le christianisme. Refuser que l’Europe soit « un club chrétien » comme l’ont dit plusieurs politiciens comme Jacques Delors ou le premier ministre turc Erdogan revient à nier l’identité historique de l’Europe.

Les valeurs montrent leur importance sociale à travers leurs fruits. Le meurtre ou la malhonnêteté ne sont pas généralisables. La société s’effondrerait. L’honnêteté ou le respect de la vie sont généralisable. Le fait d’avoir des enfants aussi. C’est le signe qu’on est en présence de valeurs authentiques.

Le problème des valeurs est qu’elles ne sont pas issues de la raison comme l’ont montré des philosophes comme Hume ou le prix Nobel Hayek. Elles se situent entre l’instinct et la raison. Le 18ème siècle européen avec son culte de la raison et son éloge de la libération de la nature, donc des instincts a été une catastrophe pour les valeurs. La raison, cette « crapule » comme disait Dostoïevski, a servi à justifier les instincts. Or les hommes ont une vie instinctive chaotique à la différence des animaux. L’homme a par nature besoin des disciplines de la culture, de la civilisation, comme l’a écrit l’anthropologue Arnold Gehlen. Du 18ème siècle a nos jours, on a assisté en Occident à la destruction des valeurs traditionnelles issues du christianisme et du monde gréco romain. Quatre faux prophètes ont joué un rôle majeur : Voltaire, Rousseau, Marx et Freud. Au 20ème siècle, les idéologies scientistes totalitaires ont provoqué des meurtres de masse au nom de la raison.

Plus récemment, la révolution culturelle des années soixante, partie des universités américaines, a affaibli nos valeurs de façon décisive avec des slogans tels que « il est interdit d’interdire » ou « il n’existe pas d’hommes et de femmes mais des choix subjectifs d’orientation sexuelle ».

Le fait est que le nombre de crimes et de délits en France resté stable autour de 1, 5 millions d’actes entre 1946 et 1968  a monté depuis lors au chiffre de 4,5 millions. Le record des prisonniers est détenu de loin par les Etats-Unis d’Amérique où le nombre de meurtre par habitant est quatre fois celui de la France. Face à cette situation, les gouvernements n’ont guère réagi sauf celui de la Russie.

Si l’on reprend les quatre causes d’Aristote matérielle, formelle, motrice et finale, on a quatre groupes de valeurs culturelles qui sont le socle de la civilisation et de la société, on a les valeurs comme normes obligatoires incarnées par l’Etat et le droit, on a les valeurs familiales qui s’étendent aussi à l’économie et enfin les valeurs spirituelles incarnées par les religions. Dans quelle situation sommes-nous par rapport à ces quatre groupes de valeurs ? L’utilitarisme américain qui réduit l’homme à une matière première de l’économie remet en cause beaucoup de nos valeurs traditionnelles.

Les valeurs culturelles et morales

L’Europe et la Russie ont dans ce domaine un héritage majeur, celui de l’Empire romain et des anciens Grecs. Il s’agissait de la « paidéia », l’éducation de l’homme afin qu’il devienne « beau et compétent » de corps et d’âme (kaloskagathos). D’où la recherche de l’excellence morale par l’exemple des grands hommes de l’histoire. Cette éducation humaniste, qui était aussi bien catholique que laïque en France, a été reniée. On cherche à former des techniciens et des commerciaux sans culture générale et non des citoyens autonomes. L’homme doit devenir un simple rouage de la machine économique comme l’a montré le philosophe Heidegger. On assiste à un effondrement de la culture générale et de la lecture. En même temps, le sens moral s’affaiblit, à commencer chez les élites car « c’est toujours par la tête que commence à pourrir le poisson ». 

 

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Au nom des droits de l’homme, on sape la morale traditionnelle car on ignore la nature véritable de l’homme. Celui-ci a trois cerveaux, reptilien pour commander les instincts, mammifères pour l’affectivité (mesocortex) et intellectuel et calculateur (neocortex). En Occident, le cerveau affectif qui commande le sens moral n’est pas favorisé : il est considéré comme réactionnaire ! La morale est réactionnaire ! Seuls sont promus le cerveau reptilien (les instincts) et le cerveau calculateur (intelligence) mis au service du reptilien. Cela donne des personnalités au comportement déréglé comme un ancien directeur du FMI. Plus gravement, cette dégénérescence a produit aussi les criminels comme Hitler ou Pol Pot ! La raison au service de l’agression reptilienne, c’est la barbarie !

Il faut réaffirmer l’importance de la morale, notamment civique, laquelle n’est pas fondée sur la raison mais sur des traditions que l’on acquiert avec l’éducation du cœur, comme l’a toujours affirmé le christianisme. C’est essentiel pour l’Europe comme pour la Russie. Nous partageons l’idéal de la personne qui recherche l’excellence, idéal issu des anciens Grecs, de l’empire romain et du christianisme.

L’offensive contre les valeurs familiales

A partir de mai 1968  pour la France, les valeurs familiales se sont effondrées. Le mot d’ordre de mai 68  était « jouir sans entraves » comme disait l’actuel député européen Daniel Cohn Bendit accusé aujourd’hui de pédophilie. Depuis les années soixante dix, un courant venu des Etats-Unis, la théorie du genre, affirme que le sexe est une orientation choisie. Le but est de casser le monopole du mariage normal, hétérosexuel. Depuis les mêmes années, la natalité s’effondre dramatiquement en Europe. L’Europe ne se reproduit plus et sa démographie ne se maintient en quantité que par l’immigration du tiers monde. Le tissu social se déchire par les échecs familiaux et par l’immigration de masses déracinées. La France favorise la gay pride, autorise le mariage gay et réduit les allocations familiales. Par contre, la Russie créé pendant ce temps une prime de 7700 euros à la naissance à partir du deuxième enfant, et crée une fête officielle de l’amour de la fidélité et du mariage avec remises de décoration.

Une idéologie venue des Etats-Unis affirme le choix de vie « childfree » (libre d’enfants) opposé à « childless » sans enfants par fatalité. Avec une telle idéologie, l’Europe contaminée est en danger de mort démographiquement. Ce  fut le cas de la Russie après la chute de l’URSS  mais le redressement s’affirme depuis trois ans environ.

Il faut aussi lier les valeurs familiales et celles de la propriété et de l’entreprise. Dans le passé, la famille était la base de l’économie. Le système fiscal français démantèle la propriété et empêche les travailleurs d’accéder à la fortune par le travail. On sait grâce aux exemples allemand et suisse que les entreprises familiales sont souvent les plus efficaces et les plus rentables.  Or on est dans une économie de « managers » de gérants qui cherchent le profit à court terme pour des actionnaires dispersés. L’Etat est aussi court termiste dans sa gestion et s’endette de façon irresponsable, droite et gauche confondues. Une société sans valeurs familiales est aussi une société tournée vers le court terme, qui se moque de ce qu’elle laissera aux générations futures. Là encore, l’Europe pourrait s’inspirer de la récente politique familiale russe et la Russie avec son faible endettement est un bon contre-exemple par ailleurs.

La crise des valeurs nationales

Le socialiste Jaurès disait : « les pauvres n’ont que la patrie comme richesse » : on cherche aujourd’hui à leur enlever cette valeur. La patrie repose sur un certain désintéressement des hommes : mourir pour la patrie fut un idéal de la Rome antique à nos jours. La marginalisation des vocations de sacrifice, celle du soldat et celle du prêtre n’arrange rien. La classe politique est gangrenée par l’obsession de l’enrichissement personnel. La patrie est vue comme un obstacle à la création de l’homme nouveau utilitariste et sans racines. 

En outre en France surtout, on a cherché à dissocier le patriotisme de l’héritage chrétien, ce qui est contraire à tout ce que nous apprend l’histoire. L’Eglise dans beaucoup de pays d’Europe a contribué à sauver la patrie lorsque celle-ci notamment était occupée par l’étranger.

La patrie, du point de vue des institutions politiques, est inséparable de la démocratie. Or en Europe à la notable exception de la Suisse, on vit plus en oligarchie qu’en démocratie. Ce n’est pas nouveau. De Gaulle dénonçait déjà cette dérive. Il faut rétablir une vraie démocratie,  au niveau national comme de l’Union européenne, organisation oligarchique caricaturale, et ré enseigner le patriotisme aux jeunes pour retisser un lien social qui se défait. 

La marginalisation des valeurs spirituelles

L’Europe comme la Russie sont issues d’une même civilisation issue de l’Empire romain et du christianisme. Le christianisme est unique en ce qu’il est une religion de l’incarnation, du Dieu fait homme pour que l’homme puisse être divinisé comme l’ont dit Saint Athanase en Orient et saint Irénée en Occident. Le christianisme met donc l’accent sur le respect de la personne humaine que l’on ne peut séparer des devoirs moraux.

Cet équilibre est rompu avec l’idéologie des droits de l’homme où les devoirs sont absents. Dostoïevski, cité par le patriarche russe Cyrillel II  a montré que la liberté sans sens des devoirs moraux peut aboutir à des catastrophes humaines. De même l’égalité sans charité débouche sur l’envie, la jalousie et le meurtre comme les révolutions l’ont montré. Quant à la fraternité, sans justice, elle débouche sur la constitution de mafias, qui sont des fraternelles mais réservées aux mafieux  au détriment des autres.

 

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L’égalité en droit des différentes religions n’est pas en cause. Mais il n’y a rien de choquant à reconnaître le rôle du christianisme dans notre histoire commune et à en tirer des conséquences pratiques. Comme l’a dit l’ancien président Sarkozy, un prêtre peut être plus efficace pour redonner du sens moral et retisser le tissu social que la police ou l’assistance sociale. Il en appelait à une laïcité positive, non anti-religieuse.

Là encore, la Russie tente une expérience intéressante qu’il ne faut pas ignorer de collaboration entre l’Etat et l’Eglise. La destruction du rôle public des Eglises a mené au totalitarisme, à un Etat sans contrepoids moral ; il ne faut pas l’oublier.

Redressement culturel et démocratie authentique

Qui pousse en Occident à l’effondrement des valeurs traditionnelles ? Ce n’est certes pas le peuple mais plutôt les élites profitant de leur pouvoir oligarchique, médiatique, financier, juridique et en définitive politique sur la société. Si on faisait un référendum sur le mariage gay, on aurait sans doute des résultats différents du vote de l’Assemblée Nationale.

Ce qui caractérise l’Europe d’aujourd’hui est une coupure croissante entre les élites acquises à la nouvelle idéologie pseudo religieuse des droits de l’homme et le peuple attaché aux valeurs traditionnelles de la famille, de la morale classique et de la patrie.

Ce fossé, par contre, existe moins, semble-t-il en Russie où le président et le gouvernement reflètent bien la volonté populaire, quitte à être critiqués par quelques oligarchies occidentalisées. C’est pourquoi je pense, contrairement à une idée reçue, que la Russie d’aujourd’hui est sans doute plus démocratique que la plupart des Etats européens car la démocratie, c’est d’abord le fait de gouverner selon les souhaits du peuple. En Occident, les pouvoirs sont manipulés par des groupes de pression minoritaires. Ils négligent la volonté du peuple et la preuve en est qu’ils ont peur des référendums.

La démocratie russe est jeune mais est-ce un défaut ? Une démocratie trop vieille peut être devenue vicieuse et décadente, et perdre ses vertus démocratiques d’origine pour sombrer dans l’oligarchie. La Russie est donc peut-être plus démocratique car plus proches des valeurs du peuple que nos oligarchies occidentales dont de puissants réseaux d’influence souhaitent changer notre civilisation, la déraciner, créer de toutes pièces une morale nouvelle et un homme nouveau sans le soutien du peuple. Démocrates d’Europe et de Russie ont en tous cas un même héritage culturel à défendre et à fructifier face à ces réseaux.

Face au déclin des valeurs, déclin surtout importé d’Amérique depuis les années soixante, il appartient donc à l’Europe et à la Russie de faire front commun pour défendre les valeurs de la nation, de la démocratie, de la culture classique avec son héritage chrétien. Comme disait De Gaulle, il faut s’appuyer sur les peuples d’Europe de ‘Atlantique à l’Oural, ou plutôt à Vladivostok. Il a écrit dans les Mémoires de guerre : «  Les régimes, nous savons ce que c’est, sont des choses qui passent. Mais les peuples ne passent pas ». J’ajouterai qu’il en est de même de leurs valeurs éternelles car elles sont inscrites dans la nature humaine et dans la transcendance ».

Yvan Blot (Institut de la démocratie et de la coopération, 10 juin 2013)

Le communautarisme selon Costanzo Preve

Le communautarisme selon Costanzo Preve

par Georges FELTIN-TRACOL

 

costanzo-preve_mr.jpgNé en Italie en 1943 de parents italo-arméniens, Costanzo Preve est très tôt attiré par la philosophie et l’histoire. Étudiant à Paris, il suit les cours de Louis Althusser et fréquente Gilbert Mury et Roger Garaudy. Le jeune Preve ne cache pas sa sensibilité marxiste. Enseignant la philosophie au lycée de 1967 à 2002, il prend sa carte au P.C.I. en 1973 avant de rejoindre en 1975 la mouvance gauchiste (Lotta Continua, Democrazia Proletaria), puis, ensuite, le Parti de la Refondation communiste. il abandonne tout militantisme à partir de 1991. Les prises de position de certains de ses « camarades » révolutionnaires en faveur de l’intervention occidentale contre l’Irak l’invitent à réfléchir si bien qu’en 2004, il adhère le Camp anti-impérialiste et collabore à des revues d’opinions très variées, de Comunismo e Comunità à Italicum en passant par Krisis, Eurasia, Comunità e Resistenza ou Bandiera rossa

 

Auteur prolifique, Costanzo Preve n’a pour l’heure que deux ouvrages traduits en français dont l’un, effectué par son ami Yves Branca qui en assume aussi la présentation, est un Éloge du communautarisme. Bien que préfacé par Michel Maffesoli, l’observateur attentif des nouvelles tribus, des communautés spontanées du temps de la Toile numérique et de la « post-modernité » exubérante, il ne faut pas se méprendre sur son sens. Homme de « gauche » (les guillemets ont leur importance), Costanzo Preve n’est pas un théoricien communautarien, ni un communautariste comme l’entendent les vierges effarouchées décaties de la République hexagonale outragée (qui le mérite bien d’ailleurs)… Son point de vue ne se confond pas « avec les partisans de ces quatre formes pathologiques de communautarisme, qui sont à rejeter résolument et sans remords (p. 27) », à savoir les communautés locales et provinciales, le « communautarisme organiciste », le nationalisme et le fascisme, et le communautarisme ethnique fossoyeur des États-nations. Cet Éloge se veut principalement une réflexion philosophique et historique sur la notion de communauté à l’heure du triomphe du libéralisme. Sa démarche s’appuie sur de solides références intellectuelles : Aristote, Hegel et Marx. D’après ce dernier, « son affirmation de la “ lutte des classes ” est indéniable, mais à ses yeux, la lutte des classes n’était qu’un moyen pour arriver à une fin : la communauté précisément (p. 28) ».

 

Avec la modernité et la fin de la société holiste, comment l’individu peut-il s’insérer dans des communautés sans que celles-ci ne deviennent pour lui des cadres d’aliénation ? Telle est la problématique que pose l’auteur avec une évidente sincérité. « Tout éloge véritable qui n’est pas une adulation hypocrite ne doit pas dissimuler les défauts de son propre objet; c’est, au contraire, s’il les met en évidence qu’il mérite le titre d’ “ éloge ” (p. 29). »

 

Communautés natales contre communautarisme artificiel

 

Après bien d’autres, Costanzo Preve affirme que « l’homme est par nature un être social et communautaire, ou plus précisément un être naturel générique (p. 212) ». Or, « dans la tradition occidentale, l’idée de communauté (ou plus exactement de communauté politique démocratique) naît avec l’élément potentiellement dissolvant qui lui est conjoint, c’est-à-dire l’individu libre et pensant, lequel pense souvent à l’encontre des membres de sa communauté même (p. 30) ». Il précise même : « Si nous entendons sortir d’un enfermement provincial et voulons adhérer à un processus historique d’universalisation humaine qui soit autre chose que son actuelle parodie, laquelle universalise uniquement la forme-marchandise qui uniformise tous les êtres humains selon le seul modèle du producteur et du consommateur manipulé, nous ne pouvons éviter la question cruciale de ce qui peut être le meilleur point de départ d’un dialogue entre les communautés et les civilisations du monde. Ce ne saurait être l’individu isolé, l’individu – atome, qualifié quelquefois tout simplement de “ multiculturel ”, comme si un atome multiculturel pouvait cesser d’être un atome; mais seulement un individu social, ce qui signifie : un individu dans une communauté. Dès lors, je ne vois pas pourquoi l’on ne pourrait appeler “ communautarisme ” le point de vue de l’individu situé dans une communauté, fût-ce, cela va de soi, d’une manière critique et anticonformiste (p. 29). » En dépit de ses défauts, « la communauté est le seul lieu où l’homme contemporain puisse réaliser conjointement sa double nature rationnelle et sociale (p. 239) », d’où son souhait d’un communautarisme universaliste et progressif, car « la solidarité et la liberté sont l’une et l’autre nécessaires (p. 240) ». L’auteur relève toutefois que le processus de modernité n’arrive pas à éliminer la forme communautaire en tant que donnée permanente. Il peut l’écarter, l’exclure, la contenir, mais pas l’effacer. C’est la raison pour laquelle « le capitalisme tend à détruire et à dissoudre les communautés souveraines, pour créer à la place des communautés factices (p. 225) ». Le Système vomit l’enracinement tout en encensant simultanément une soi-disant culture gay élaborée par d’une nouvelle communauté dont la consistance historique serait tout aussi probante que celles des Bretons, des Basques ou des Corses.

 

Si le Système valorise des communautés nouvelles à l’appartenance subjective incertaine (à quand des quotas légaux aux élections pour les philatélistes, les ramasseurs de champignons ou les porteurs de lunettes ?), il n’hésite pas, le cas échéant, à fomenter « l’ethnicisation et la régionalisation des conflits [qui] forment par conséquent des terrains d’intervention et d’intrusion contre les peuples et les nations (p. 50) ». Contre ce dévoiement pernicieux, Costanzo Preve qui juge vaines les recherches en faveur d’une troisième voie sérieuse, lie son « communautarisme » à l’idéal communiste. « On peut définir le communisme, brièvement, comme une forme radicale et extrême de communautarisme (p. 73). » Mieux, ce communisme s’épanouit au sein d’un ensemble collectif d’ordre civique. « La politique est une propriété indivise de la communauté toute entière (p. 68). » Un marxisme bien compris devient de la sorte un facteur d’épanouissement. Par conséquent, « oubliez tout ce que vous avez cru savoir sur Marx et le marxisme ! (p. 154) », car « Marx s’est trouvé incorporé dans un appareil idéologique qui ne fut d’abord que politique et syndical, mais qui devint ensuite véritablement étatique et géopolitique (p. 154) ». L’auteur réhabilite la conception marxiste de la nation et mentionne Otto Bauer, les austro-marxistes ainsi que Staline. « L’idée de nation faisait partie intégrante de la tradition marxiste et socialiste (p. 198). »

 

Costanzo Preve témoigne son attachement à la nation qui lui paraît la communauté la plus appropriée pour le partage d’un destin commun. Le Système agresse sans cesse l’idée nationale. L’auteur note que « le nouveau cycle de guerres qui s’est ouvert par la honteuse dissolution du communisme historique réel du XXe siècle (qu’il faut appeler ainsi pour le distinguer du communisme utopico-scientifique de Marx – cet oxymore étant évidemment volontaire) a pour logique la formation d’un Nouvel Ordre Mondial (pp. 38 – 39) ». Pis, « le monde actuel, qui se présente sous le mensonge d’une démocratie libérale fondée sur la religion universaliste des droits de l’homme, est en réalité un totalitarisme de l’économie, géré par une oligarchie politique qui se légitime moyennant des référendums périodiques, lesquels supposent la totale impuissance des opposants en fait de projet. La dictature de l’économie ne se présente plus sous la forme de celle, ridiculement faible et instable, de personnages politiques solitaires et charismatiques comme Mussolini, Hitler, Franco, Peron, Staline ou Tito, mais désormais sous la forme infiniment plus puissante de la dictature de forces et de grandeurs rigoureusement anonymes et impersonnelles, et partant invincibles : les “ marchés ”, la “ productivité ”, la “ concurrence internationale ”, le “ vieillissement de la population ”, l’« impossibilité de sauvegarder le système de la sécurité sociale et des retraites », etc. Si la forme personnelle et dilettante des vieilles dictatures politiques charismatiques s’est révélée une espèce fragile d’un point de vue darwiniste, la nouvelle forme “ professionnelle ” de la dictature systémique et impersonnelle de quantités économiques affranchies de tout “ anthropomorphisme ” paraît plus stable (p. 55) ».

 

La démocratie subvertie par le mondialisme

 

copr191462500.jpgL’auteur souligne enfin que « la démocratie ne garantit pas la justesse de la décision; bien au contraire, avalisant de son autorité des choix criminels, elle est pire encore que la tyrannie, parce que celle-ci, en tant qu’origine constante de décisions arbitraires et criminelles, est au moins facile à démasquer, tandis qu’en démocratie, le style “ vertueux ” et légal des décisions prises à la majorité réussit le plus souvent à cacher la nature homicide de certains choix sous le rideau de fumée des formes institutionnellement corrects (p. 67) ». La célébration irréfléchie de la démocratie moderne individuelle, voire individualiste, bouleverse l’agencement géopolitique planétaire. « Le monde précédent, qu’il s’agit de détruire, est celui du droit international des relations entre États souverains, celui de la négociation entre sphères d’intérêts et d’influence, le monde du droit de chaque nation, peuple et civilisation à choisir souverainement ses propres formes de développement économique et civil (p. 39). » Le Nouvel Ordre Mondial prépare désormais « l’inclusion subalterne de tous les peuples et nations du monde dans un unique modèle de capitalisme libéral, où ce qui sera le plus défendu, même et surtout par les armes, sera moins l’entrée que, justement, la sortie (p. 39) ». Il favorise l’éclatement des États en privilégiant les communautarismes subjectifs, volontaires ou par affinité. « Cent ou cent cinquante États souverains dans le monde sont à la fois trop, et trop peu, pour la construction d’un Nouvel Ordre Mondial. Trop, parce qu’il y en a au moins une trentaine qui sont pourvus d’une certaine consistance et autonomie économique et militaire, ce qui complique les manèges pour arriver au contrôle géostratégique de la planète. Mais en même temps peu, parce que si l’on vise un contrôle géopolitique et militaire plus commode, l’idéal n’est pas le nombre actuel des États; ce serait un panorama de mille ou deux mille États plus petits, et donc plus faibles militairement, plus vulnérables au chantage économique, formés par la désagrégation programmée et militairement accélérée des anciens États nationaux divisés comme une mosaïque selon l’autonomie de toutes les prétendues “ ethnies ” qui sont présentes sur leur territoire (pp. 49 – 50). »

 

Dans cette nouvelle configuration pré-totalitaire apparaît la figure utilitaire du terroriste qui « représente un ennemi idéal, parce qu’étant par nature sans territoire propre, il semble avoir été fait exprès pour les forces qui veulent précisément “ déterritorialiser ” le monde entier, en ruinant l’indépendance des peuples et des nations et la souveraineté des États. Pour ces forces, le monde doit être transformé en une sorte d’« espace lisse », sans frontières, adéquat à la rapide fluidité des investissements des capitaux et de la spéculation financière, il faut donc qu’il n’y ait plus de “ territoires ” pourvus d’une souveraineté nationale et économique indépendante (p. 47) ».

 

Il existe bien entendu d’autres formes de pression totalitaires. Par exemple, « l’agitation permanente de la bannière de l’antifascisme en l’absence complète de fascisme, ou de celle de l’anticommunisme sans plus de communisme, doit être interprété comme le symptôme d’un déficit de légitimation idéale de la société contemporaine (p. 91) ». Attention quand même aux contresens éventuels. Costanzo Preve ne se rallie pas à l’« extrême droite ». Il affirme plutôt que « l’antifascisme ne fut pas seulement un phénomène historiquement légitime, ce qui est évidente, mais un moment lumineux de l’histoire européenne et internationale (p. 190) ». Il souligne que « Auschwitz est injustifiable, mais l’extermination technologique de la population d’Hiroshima et de Nagasaki l’est tout autant, tout comme l’anéantissement de Dresde, à quelques semaines de la fin de la guerre, dont les auteurs furent récompensés par des médailles, au lieu d’être enfermés dans des prisons spéciales. Treize millions d’Allemands furent déportés par des décisions prises à froid et sans aucune raison stratégique, la guerre étant terminée, à partir de terres allemandes comme la Prusse et la Silésie. Au cours de leur transfert, il y eut plus de deux millions de morts, auxquels s’ajoutèrent un million sept cent mille Allemands qu’après la fin de la guerre, en pleine reprise de la surproduction alimentaire, on laissera mourir de faim dans les camps de concentration français et américains (pp. 192 – 193) ».

 

Un communautarisme des Lumières ?

 

cop22.jpgSous les coups violents du Nouvel Ordre Mondial, la société européenne se transforme, contrainte et forcée. Dénigrées, contestées, méprisées, les vieilles communautés traditionnelles sont remplacées par des communautés artificielles de production et de consommation marchande. Costanzo Preve décrit avec minutie les ravages planétaires de l’hybris capitaliste. Si « le capitalisme aime habiller les jeunes gens et à leur imposer par là, au travers de nouvelles modes factices, des profils d’identification pseudo-communautaire. Cela se fait surtout par le phénomène du branding, c’est-à-dire du lancement de marques. […] Il est de règle que le capitalisme, non content d’habiller le corps des jeunes déshabille celui des femmes. D’où sa frénésie contre l’islam, dont l’hostilité s’étend jusqu’au foulard le plus discret, mais aussi son irrésistible pulsion vers les minijupes et les showgirls très dévêtues des jeux télévisés (pp. 216 – 217) ». Il perçoit en outre que « le capitalisme ne vise […] pas à faire de vieillards une communauté séparée, mais cherche plutôt à réaliser leur complète ségrégation (p. 219) » parce que « dans l’imaginaire capitaliste, la mort elle-même paraît obscène, parce qu’elle interrompt définitivement la consommation (p. 218) ». Le Système fait assimiler implicitement le vieillissement, la vieillesse avec la disparition physique… Quant à une métastase de ce capitalisme mortifère, le féminisme, ses revendications font que « pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la figure asexuée de l’entrepreneur réalise le rêve (ou plutôt le cauchemar) du pur androgyne (p. 224) ». Le capitalisme illimité dévalue tout, y compris et surtout les valeurs. Favorise-t-il donc un état complet d’anarchie globale ? Nullement ! Le champ de ruines spirituel, moral et sociologique assure le renforcement de la caste dirigeante parmi laquelle le « peuple juif qui de fait est aujourd’hui investi du sacerdoce lévitique globalisé du monde impérial américain, dans lequel la Shoah devra remplacer (ce n’est qu’une question de temps) la Croix comme le Croissant, l’une et l’autre peu adaptés à l’intégrale libéralisation des mœurs que comporte l’absolue souveraineté de la marchandise (p. 194) ».

 

Preve n’est pas négationniste. Il observe cependant que dans le Nouvel Ordre Mondial, « la sacralisation de ce droit absolu à la possession de tous est obtenue par une nouvelle religion, qui se substitue à la Croix comme au Croissant, la religion de la Shoah, dans laquelle Auschwitz, détaché de son contexte historique, est érigé en principe universel abstrait exigeant d’abolir le droit international “ de sorte que cela ne puisse plus jamais arriver dans l’avenir ” – tandis que Hiroshima, et ce n’est pas un hasard, a seulement été “ déploré ”, et non pas criminalisé comme Auschwitz, et continue d’être brandi comme une menace toujours possible contre les “ nouveaux Hitler ”… (pp. 116 – 117) ».

 

Suite à ses propos qu’on peut sciemment mal interpréter, Costanzo Preve pourrait faire l’objet d’attaques perfides alors qu’il se réclame de l’héritage des Lumières. Pour lui, « l’État est en fait l’organe qui réalise le programme de la modernité des Lumières, mais selon une interprétation communautaire et non point individualiste (p. 145) ». L’« idéologie des Lumières » ne forme pas un bloc monolithique. Si, en France, elle est progressiste, on ignore souvent qu’en Allemagne ou en Angleterre, elle présente un important versant conservateur. Preve cherche-t-il soit une nouvelle synthèse post-moderne, soit une réactivation d’un « conservatisme lumineux » ? Il se déclare ainsi « favorable au mariage des prêtes catholiques (dont le mariage des popes orthodoxes et des pasteurs protestants constitueraient des précédents historiques), à l’ordination sacerdotale des femmes dans la confession catholique et à de pleins droits civils pour les gays et lesbiennes (mais dans les formes du P.A.C.S., non dans celle du “ mariage ”, qui est inutilement provocatrice) (p. 124) ». Il approuve dans le même temps la place historique de l’Église catholique même s’il ignore le rôle majeur joué par le christianisme celtique dans la réévangélisation de l’Europe de l’Ouest au Haut – Moyen Âge. Mutatis mutandis, le christianisme celtique, s’il s’était maintenu, fortifié et développé, aurait été probablement le pendant occidental de l’Orthodoxie et permis la constitution à terme d’Églises catholiques européennes autocéphales aptes à résister aux assauts de la modernité. Au contraire, du fait d’une centralisation romaine continue, l’Église catholique a accepté sa sécularisation.

 

Pour preuve irréfragable, Costanzo Preve rappelle que « le théologien Joseph Ratzinger, qui est devenu pape, a du reste posé lui-même d’une manière extrêmement intelligente la question du bilan de la pensée des Lumières dans son débat avec Jürgen Habermas, où il a soutenu que les Lumières n’avaient pas été seulement bonnes, mais providentielles, parce que leur intervention historique avait “ corrigé ” les erreurs et même, dans certains cas, les crimes de l’Église. […] Il […] semble [à Preve] qu’il serait encore plus sot d’être plus traditionaliste et catholique que Joseph Ratzinger (p. 131) ». De pareils propos confirment l’argumentaire sédévacantiste.

 

Son appréciation sur Ratzinger est-elle vraiment sérieuse et fondée ? Catholique, Benoît XVI peut l’être dans l’acception d’« universel ». L’Église romaine a toujours cherché à au moins superviser les pouvoirs temporels. Au XXe siècle, un penseur catholique de renom, Jacques Maritain, défend une supranationalité papiste de dimension européenne, occidentale, voire atlantiste. On retrouve cette influence dans l’encyclique Caritas in veritate du 7 juillet 2009. Se référant à une conception dévoyée de la subsidiarité, le souverain pontife énonce que « le développement intégral des peuples et la collaboration internationale exigent que soit institué un degré supérieur d’organisation à l’échelle internationale de type subsidiaire pour la gouvernance de la mondialisation (paragraphe 67) ». Il ajoute qu’« il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique mondiale […]. Cette Autorité devra […] être reconnue par tous, jouir d’un pouvoir effectif pour assurer à chacun la sécurité, le respect de la justice et des droits. Elle devra évidemment posséder la faculté de faire respecter ses décisions par les différentes parties, ainsi que les mesures coordonnées adoptées par les divers forums internationaux (paragraphe 67) ». Il apparaît clairement que le Vatican est dorénavant un relais sûr du Nouvel Ordre Mondial. À la décharge de Costanzo Preve, son Éloge a été publié en 2007 et il ne pouvait pas deviner la portée mondialiste de ce texte. Benoît XVI n’est pas traditionaliste. N’oublions jamais que le véritable catholicisme traditionnel, communautaire et sacral qui rayonnait à l’époque médiévale fut assassiné par l’incurie pontificale, la Réforme protestante et sa consœur honteuse, la Contre-Réforme catholique !

 

Nonobstant ces quelques critiques, cet Éloge du communautarisme demeure une belle réflexion sur une question déterminante pour les prochaines décennies : les communautés humaines natives résisteront-elles au XXIe siècle ?

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Costanzo Preve, Éloge du communautarisme. Aristote – Hegel – Marx, préface de Michel Maffesoli, Krisis, 2012, 267 p., 23 €.


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dimanche, 22 septembre 2013

Technopol und Maschinen-Ideologien

 

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Robert Steuckers:

Technopol und Maschinen-Ideologien

Analyse: Neil POSTMAN, Das Technopol. Die Macht der Technologien und die Entmündigung der Gesellschaft, S. Fischer Verlag, 1991, 221 S., ISBN 3-10-062413-0.

Neil Postman, zeitgenößischer amerikanischer Denker und Soziolog, ist hauptsächlich für seine Bücher über die Fernsehen-Gefahren bei Kindern bekannt. In seinem Buch Das Technopol klagt er den Technizismus an, wobei er nicht die Technik als solche ablehnt, sondern die Mißbräuche davon. In seiner Einleitung, spricht Postman eine deutliche Sprache: Die Technik ist zwar dem Menschen freundlich, sie erleichtert ihm das Leben, aber hat auch dunkle Seiten. Postman: «Ihre Geschenke sind mit hohen Kosten verbunden. Um es dramatisch zu formulieren: man kann gegen die Technik den Vorwurf erheben, daß ihr unkontrolliertes Wachstum die Lebensquellen der Menschheit zerstört. Sie schafft eine Kultur ohne moralische Grundlage. Sie untergräbt bestimmte geistige Prozesse und gesellschaftliche Beziehungen, die das menschliche Leben lebenswert machen» (S. 10). Weiter legt Postman aus, was die Maschinen-Ideologien eigentlich sind und welche Gefahren sie auch in sich tragen. Postman macht uns darauf aufmerksam, das gewisse Technologien unsichtbar sein können: so Postman: «Management, ähnlich der Statistik, des IQ-Messung, der Notengebung oder der Meinungsforschung, funktionniert genau wie eine Technologie. Gewiß, es besteht nicht aus mechanischen Teilen. Es besteht aus Prozeduren und Regeln, die Verhalten standardisieren sollen. Aber wir können ein solches Prozeduren- und Regelsystem als eine Verfahrensweise oder eine Technik bezeichnen; und von einer solchen Technik haben wir nichts zu befürchten, es sei denn, sie macht sich, wie so viele unserer Maschinen, selbstständig. Und das ist der springende Punkt. Unter dem Technopol neigen wir zu der Annahme, daß wir unsere Ziele nur erreichen können, wenn wir den Verfahrensweisen (und den Apparaten) Autonomie geben.

neilpost.gifDiese Vorstellung ist um so gefährlicher, als sie niemand mit vernünftigen Gründen gegen den rationalen Einsatz von Verfahren und Techniken stellen kann, mit denen sich bestimmte Vorhaben verwirklichen lassen. (...) Die Kontroverse betrifft den Triumph des Verfahrens, seine Erhöhung zu etwas Heiligem, wodurch verhindert wird, daß auch andere Verfahrensweisen eine Chance bekommen» (S. 153-154). Weiter warnt uns Postman von einer unheimlichen Gefahr, d. h. die Gefahr der Entleerung der Symbole. Wenn traditionnelle oder religiöse Symbole beliebig manipuliert oder verhöhnt werden, als ob sie mechanische Teilchen wären, entleeren sie sich. Hauptschuldige daran ist die Werbung, die einen ständig größeren Einfluß über unseres tägliche Denken ausübt und die die Jugend schlimm verblödet, so daß sie alles im Schnelltempo eines Werbungsspot verstehen will. Um Waren zu verkaufen, manipulieren die Werbeleute gut bekannte politische, staatliche oder religiöse Symbole. Diese werden dann gefährlich banalisiert oder lächerlich gemacht, dienen nur noch das interressierte Verkaufen, verlieren jedes Mysterium, werden nicht mehr mit Andacht respektiert. So verlieren ein Volk oder eine Kultur ihren Rückengrat, erleben einen problematischen Sinnverlust, der die ganze Gemeinschaft im verheerenden Untergang stoßen. Postmans Bücher sind wichtig, weil sie uns ganz sachlich auf zeitgenößischen Problemen aufmerksam machen, ohne eine peinlich apokalyptische Sprache zu verwenden. Zum Beispiel ist Postman klar bewußt, daß die Technik lebenswichtig für den Menschen ist, denunziert aber ohne unnötige Pathos die gefährliche Autonomisierung von technischen Verfahren. Postman plädiert nicht für eine irrationale Technophobie. Schmittianer werden in seiner Analyse der unsichtbaren Technologien, wie das Management, eine tagtägliche Quelle der Delegitimierung und Legalisierung der politischen Gemeinschaften. Politisch gesehen, könnten die soziologischen Argumente und Analysen von Postman eine nützliche Illustration der Legalität/Legitimität-Problematik sein (Robert STEUCKERS).

samedi, 21 septembre 2013

Idéologie du genre: la porte étroite d’un combat

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Idéologie du genre: la porte étroite d’un combat

Par

Guillaume Bernard



Ex: http://www.valeursactuelles.com

 

Contre le terrorisme intellectuel cherchant à imposer l’idéologie du genre, le risque est grand de se tromper de cible et d’argumentaire.

Alors que le sexe est biologique, le gender est culturel : il est, d’une certaine manière, le sexe social de l’individu. Ceci explique la célèbre formule de Simone de Beauvoir, selon qui « on ne naît pas femme » mais « on le devient ». Identifiée à ses fonctions sexuelles et reproductives, la femme aurait été dépossédée d’elle-même. La conception stéréotypée des sexes l’aurait enfermée dans les rôles traditionnels de mère et de ménagère. Une réelle égalité entre hommes et femmes nécessiterait donc la non-différence sexuelle.

L’idéologie du genre entend supprimer les rôles sociaux fondés sur le sexe (époux/épouse, père/mère) pour permettre à l’individu d’échapper à tout déterminisme. Le projet social qu’elle porte consiste dans la transformation des rapports sociaux en permettant à quiconque de s’approprier les attributs et les fonctions du sexe opposé. Le sexe anatomique ne doit induire aucune sexualité : toutes les pratiques sont supposées être l’expression d’un choix (susceptible d’évoluer) et sont également légitimes. De même, alors que le couple générationnel est nécessairement constitué d’un homme et d’une femme, l’idéologie du genre a construit un concept alternatif à celui de parenté (sexuée) : la parentalité (sociale). La plurisexualité a naturellement pour corollaire les parentalités multiples.

Les études d’histoire et de sociologie du genre ont eu le mérite de rappeler que l’identité d’une personne se construit dans l’altérité. Ainsi, les authentiques parents sont-ils ceux qui éduquent l’enfant et non les simples géniteurs. Mais l’idéologie du genre entend nier, dans la personne humaine, la combinaison de l’essence et de l’existence (qui actualise la première), ne prenant en considération que la seconde. En affirmant que la sexualité de la personne n’est pas donnée par son anatomie mais est culturellement construite, le gender semble désexualiser l’individu, alors qu’elle l’enferme dans ses pratiques sexuelles (puisqu’il n’existe pas vraiment tant qu’il n’a pas posé de choix). Dans l’idéologie du genre, ce n’est donc pas la valorisation des fonctions remplies par la personne, mais l’approche matérialiste de celle-ci qui mérite d’être discutée.

La critique du gender doit prendre la précaution de ne pas assimiler le biologique au naturel (qui pourrait réduire l’être humain à son corps) et le social à l’artificiel (ce qui conduirait à nier, implicitement, la sociabilité naturelle). La personne ne se limite pas au corps ; celui-ci ne se résume pas au sexe. Le corps fait partie de l’être, mais ce dernier n’est pas tout corporel. Comme l’illustrent la chasteté avant le mariage ou le célibat ecclésiastique, l’être humain n’est pas entièrement soumis à son sexe biologique ; l’identité dépend aussi des différents rôles sociaux de la personne. Celle-ci n’est pas qu’un donné biologique ; elle est aussi un construit social. Si les idéologues du genre réduisent l’identité de la personne à sa volonté (prométhéenne ?), leurs adversaires auraient tort de se faire les défenseurs d’un naturalisme biologiste. La théorie du genre est un constructivisme quand elle nie la nature humaine sexuée ; mais sa critique serait tout aussi réductrice si elle enfermait l’identité de la personne dans son corps.

Les droits fondamentaux étant des attributs de l’homme, ne pas reconnaître les mêmes droits à tous les êtres humains (quelles que soient leurs pratiques sexuelles) reviendrait à nier leur humanité. Une argumentation fondée sur les droits de l’homme pour combattre l’idéologie du genre est vouée à un échec certain, puisque, selon cette dernière, la nature humaine, d’où ils sont tirés, n’a pas de consistance (ontologique) mais est purement volontariste. Se tromper d’angle d’attaque contre le gender pourrait rendre le combat totalement stérile. Or, sans l’avoir voulu, les théoriciens du genre ont indirectement remis à l’honneur l’idée de persona, notion centrale de la philosophie du droit alternative à celle qui fonde leur position. Répondre au gender ne suppose-t-il donc pas de défendre à nouveau le principe d’un droit attribué aux personnes (individuelles et collectives) en fonction de leurs mérites ?

Guillaume Bernard

maître de conférences HDR à l’Institut catholique d’études supérieures

Misopaedia and the Insolence of Gay Monarchy

Misopaedia and the Insolence of Gay Monarchy

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Today’s issue of depreciating childhood dovetails perfectly with my previous installment on infantilizing adults: both are reflecting a loss of the sense of maturity and responsibility in our Western culture. For instance, today every newborn is burdened with a four to six figure number of debt depending on his or her whereabouts ( cf. David Willets; “The Pinch – How the Baby Boomers took their Children’s Future-and why they should give it back”, Atlantic Books London: 2010, p.259, 269). Now the first dramatic example of instrumentalizing childhood was the Bohemian version of the Dreyfus affair. In Prague it was the Jewish cobbler Leopold Hilsener who was falsely accused of ritual murder. A little Christian girl called Anezka Hruzova had been found dead on the 1.4.1899 in Polna. And it was the first Czech president after gaining independence in 1921, Professor T.G. Masaryk, who made is name with the revision of the court indictment finally exonerating Hilsener. Nevertheless since then the West is drifting towards a gradual and not merely symbolical - think of child rape and “pedophilia”- reversal of the Abrahamic abolition of child sacrifice.

Now let’s ask a few questions: Who afforded homosexuals the privilege to be addressed as gay by the rest of us like royals? Or: if fathers are supposed to be gay by definition, what is left for their children? What kind of sacrifices children are expected to make for same-sex parents? Children, Sir Elton John deplored to his merit, raised by gay couples have to make do without the devotion of a loving mother. Right to the point, for anyone who has grown up close to homosexual adolescents, knows that we used to call them spoiled “mothers boys”. Ironically this might be very bad news indeed if future gays are supposed to be raised without mothers. Could the homosexual avant-garde become extinct within a few generations after gay marriage has gone mainstream? After all some kind of trepidation must be behind the hard-nosed implementation of homosexual education from cradle to grave in most EU countries

Surely growing up without a mother in a homosexual household is an unfathomable disadvantage since there is strong evidence that only women have a natural capability of unselfish love, essential for raising children. It is for this reason that gay parenting is set to become an unprecedented social experiment with unknown outcome. Nobody can possibly know for sure the unintended consequences - despite phony liberal social science studies to the contrary (Nelson Lund: “A social experiment without science behind it”, WSJ). Over at the Weekly Standard the editors are pointing out that neither benefits nor risks are backed by any “science” since there are simply no samples available, large enough for statistical significance.

Time will tell. But why, for heaven’s sake, would anybody with his right mind take such risks for our society? The only reason that comes to mind is that same-sex couples might on average be “greener” than straight ones because of their prohibitive costs of having and raising children - benefiting in turn our earths “carbon footprint”. Not that I would seriously buy into that. Yet with regards to the risks we know a lot more, specifically about the dismal effect of absent fathers in families run by single mothers. These dysfunctional families have a track record of well above average rates of depression, suicide attempts, educational failure and even increased criminal records with their offspring. The lack of a mother might be expected to elicit even more dramatic effects, particularly enhanced levels of violence. For it is common sense that the weakening of parental authority increases the level of violence in families with a strong tendency to be transferred to the next generation.

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Gilles Bernheim

Now late Pope Benedict XVI, defending traditional marriage in his last Christmas address, referred the Chief Rabbi of Paris Gilles Bernheim. He is the author of a brilliant paper focusing on the dangers of same-sex parenting. Bernheim’s paper “Homosexual Marriage, Parenting and Adoption” was translated into English immediately after the Pope’s mentioning and attracted considerable international attention. Bernheim believes “that it is a matter of the greatest importance to make clear the true implications of the negation of sexual difference” and that the argument of equality in favor of same-sex marriage does not stand up to scrutiny.

He does not adduce the biblical prohibition of homosexuality in Leviticus because the issue for him is only homosexual parenting and the well-being of children according. He tells us: “What is at stake is the risk of irreversibly scrambling genealogies, as well as legal and social statuses (the child-as-subject becoming child-as-object) and identities— a confusion that would be harmful to society as a whole and that would lose sight of the general interest in seeking the advantage of a tiny minority.” With this in mind the Chief Rabbi points to the absurdity of heterosexual couples who reject marriage demonstrating alongside homosexual activists for the introduction of same sex marriage. The only reasonable explanation for this political solidarity is that both aim at the abolition of traditional marriage.

The rabbi then confronts the spurious claim that homosexuals could be loving parents as much as heterosexuals. For this completely misses the point, reducing the “parental bond to its affective and educative aspects”, overlooking that “the parent–child bond is a psychological vector of fundamental importance for the child’s sense of identity…For the child establishes his (her) own identity only by a process of differentiation, which presupposes that he (she) knows whom he (she) resembles. Thus he (she) needs to know that he (she) issues from the love and the union between a man, his (her) father, and a woman, his (her) mother, thanks to the sexual difference between them. Even adopted children know that they originate from the love and the desire of their parents, even when these are not their biological parents.”

Thus same sex parenting lacks the stimulus based on parental difference to develop the child’s identity and the reassurance of recognizing a place in its genealogy. The generational chain alone guarantees each individual a place in the world in which he or she lives knowing where he or she came from. The categorical error lies in the concept of homosexual parenting as constructed upon gender or the sexuality of two individuals instead of actual parental sex creating offspring. Thus homosexual parenting is a fiction: “The term “parent” is not neutral; it involves sexual difference. To accept the term “homosexual parenting” is to strip the word “parent” of its intrinsic bodily, biological, and fleshly meaning.” There is no right to a child for children are not objects of rights but their subjects, another categorical error of same-sex advocacy. The fallacy of instrumentalization or the disregard of the child’s personality and needs as already present in the Pro-Choice abortion stance. Yet it develops its full traumatic potential only in gay parenting: “This absence allows adults demanding rights to avoid asking about the rights of the child, what the child might need, and whether the child might prefer having a father and mother instead of two parents of the same sex. This is a case where our carelessness borders on cynicism. The right of the child is radically different from the right to the child. The former right is fundamental. It consists in particular in giving the child a family in which he (she) will have the best chance to have the best life.”

Yet it gets worse with homosexual adoption, neglecting the vulnerability that is involved, for same sex adoption thus risks aggravating the “trauma of the abandoned child, for the generational chain would be doubly broken: first in the reality of the child’s abandonment, and second, symbolically, in the fact of the homosexuality of the adoptive parents. Do we have the right to ask a child who has already been wounded by his past to adapt to the affective situation of his parents, a situation that is very different at once from that of the great majority of other children and from what the child aspires to rediscover? Is it the adopted child’s responsibility to adapt to the affective life choices of his or her parents?”

The unintended consequence of imposing gender equality on everyone is that people keep looking inside for difference – reaching into the abyss of instincts and loneliness. The result will be probably more private violence. The irony here is that having dispensed of religion as exalted inwardness people in search of guidance end up with lowering replacements. Tocqueville once held against Rousseau: „In ages of equality…the feelings of each man are turned to himself alone. It is in ages of inequality that public spirit runs high, for only by transforming society can each man transform his own personal relations“(Ph. Rieff “The Triumph of the Therapeutic,” 1976, p.58). Once egalitarian individualism has sapped its virtues, democracy breaks the chain of coherence that held the members of the community together.

On a different note it is important to recognize that with the popular LGBT movement the transgressive spirit of modern disruptive revolutions makes an unwelcome return. Just as previous revolutions launched attacks in their particular way against the church (French Revolution), the nation (Russian Revolution) or the Jewish foundation of civil society (Nazi-Revolution) the sexual revolution starting in 1968 is bound to globalize what the Nazi’s started but could not finish: the destruction of the Judeo-Christian civilization based on the family as we know it.

However the transgressive impulses that would become modern LGBT rage first emerged during the fin-de-siècle decadence with a mix of feminism, homosexuality, anarchism and anti-Semitism. It is no surprise that the lowering impulses emanating from unleashed sexual and violent instincts at the close of the romantic era collided with the oldest codes of human civilizations which is Jewish Law - hence anti-Semitism. Trilling observed that this sensualist turn was reflected in the lowering of the meaning of the word pleasure to “a strictly physical sense” in the Oxford English Dictionary at the time. By contrast James Joyce (Molly in Ulysses), Boris Pasternak (Lara in Dr Zhivago) and William Butler Yeat’s Maud, Trilling tells us, “were among the last devotees of the European cult of Woman…” That is why the emergence of suffragettes is matched by women losing their privileged position of attracting admiration and the longing for pleasure. The object of male desire turned to “innocent youth” (cf. Keats Lamia and his dialectics of pleasure, see Trilling:”Beyond Culture”, London: 1955, p.65). Hence the lockstep rise of homosexuality and pedophilia was epitomized with Oscar Wilde’s “Dorian Grey” – the man who never gets old.

The Victorians could not make up their mind whether children were angels or monsters. Yet Freud and Kafka tackled this problem. They were in this sense the last prophets of the Enlightenment. Their works mark a major Rousseau-an pivot towards the youth cult depreciating maturity and age wisdom. By mimicking the innocence of children Kafka expanded the Rousseau-an vision of the “noble savage” to children: the fatal enlightened prejudice that humans are innocent in general and society is to blame for any evil. Kafka thus spoke of children as the ideal reformers. Freud would theorize about formative early childhood rendering adulthood as cast into predetermined Greek tragedy. Thus Kafka and Freud shared the folly of German historicism and idealism by collapsing any longue durée or traditional view in a new myth of immediacy weakening the power of institutions. The other side of this coin was that Freud, following German idealism, in 1897 declared confessions of female rape victims as (childhood) fantasies, denying their reality. Previously he had understood those abuses as caused by seduction of children by grown-ups as we understand them today.

This Freudian switch to the unconscious amounted to a quiet but sweeping rehabilitation of male rapists of the fin-de-siècle decadence leading up to the First World War. Interwar existentialism was another attempt to reclaim the innocence of childhood by grown-ups, just living for the moment. Eventually the 1968 adoration of spontaneity and pedophiles of the Jimmy Savile format is just another extension. Today the dialectic between infantilizing and paternalistic big government is a self-enforcing circuit, weakening the “ego” by strengthening the “id” and “super-ego” in the manner of divide et impera of old.

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It was Fjodor Dostoyevsky who in his influential 1864 Notes from Underground first sensed this transgressive turn in European culture, propelled by abundant materialism. His first person account of a miserable clerk, who hates all purposeful work or drudging away just for “specious goods of pleasure” and who rejects sacrificing his human dignity and freedom. Dostoyevsky’s was a polemic response to the utopian but acquisitive novel “What is to be done” by Nikolai Chernyshevski, that later inspired Lenin’ eponymous work of 1902 that kindled the first revolutionary disorder of 1905. This unnamed clerk as anti-Hero is the ancestor of a contemporary still popular tribe of outcasts devoted to alternative lifestyle. He is the prototype of the antagonistic bohemian type that over the last two centuries emerged equally enthusiastic from the left as from the right radical fringes such as the failed artist Adolf Hitler. Hatred of the bourgeoisie is the lifeblood of modern extremism and unified shortly in 1939 even Hitler and Stalin into war allies against the bourgeois West.

The list of anti-bourgeois activist is endless and a few examples may suffice: Jean Jacques Rousseau, Karl Marx, Friedrich Nietzsche, Richard Wagner, Oscar Wilde, George Lukasz, Wilhelm Reich, Martin Heidegger, Hannah Arendt, Herbert Marcuse, the Black Panthers, Rudi Dutschke and, more recently, Danny Cohn-Bendit (Green MEP) and Judith Butler (University of Berkeley Philosopher) - the latter being intellectual grandchildren of the Nazi philosopher Martin Heidegger and his mistress Hannah Arendt. Whereas Heidegger was a philanderer, Cohn-Bendit joined the student revolt of 1968, later working in a Frankfurt/Main Kindergarten as a confessing pedophile – a clientele that belonged to the founders of the German Green Party. Judith Butler, a radical chic self-hating Jewess, represents the international queer community and the BDS movement fighting the state of Israel.

From an actual film, titled “Hannah Arendt”, by the German director Margarethe von Trotta you may grasp how postmodern anti-Semitism of the liberal persuasion emerged from its hard-right wing Nazi predecessor. The post-WW II existentialist philosopher Hannah Arendt was fascinated not only by her lover Martin Heidegger but also by the dissimulating Nazi clerk of the Holocaust Adolf Eichmann who’s 1961 trial in Jerusalem she was commissioned to report for the “New Yorker” magazine. Heidegger’s philosophical existentialism was the expanded version and culmination of Germany’s historicism and it’s infatuation with “kairos” (Greek for the moment) - the closest thing to a fundamental rejection of the meta-historical Jewish law reflecting immutable human nature. This ideological conflict is at the heart of Heidegger’s lifelong refusal of an apology to the victims of the Holocaust. After all his philosophy had been the leaven of violent activism in the 1930ies re-staged in the 1968 student revolution.

The key here is Heidegger’s concept of parousia which denotes spontaneous action or the secular presence of the holy redeemer or still more remotely the second coming of Christ. In the periods of transition as in the 1920ies and 1960ies this concept was shared by radical right and left wing groups springing from an anti-authoritarian impulse against their father’s war generation - with commanding right extremism after WW I and commanding left extremism after WW II. This reflects the deeper truth that hatred of the middle class or bourgeoisie unites left and right radicals, bohemians and petit bourgeois. The concept has been perfectly expressed by Franz Kafka in fin-de-siècle Prague. As a schoolboy Franz used to be accompanied by the family cook on his way to German primary school, which was not far away from the family villa near the old Town Hall of Prague. The cook bullied unruly Franz as “little Ravachol”, after the nom-de-guerre of the notorious anarchist Francois Königstein who was guillotined in 1892.

Anarchism has been widespread at the time - with roughly thousand reported attempts of assassination in Europe and 500 in America in 1892 alone – reflecting the growing rancor of the ruffled socialist crowds. Kafka early on read most of the anarchists such as Proudhon, Stirner, Bakunin, Kropotkin and also Leo Tolstoy. He even attended anarchist circles at “Zum Kanonenkreuz” in Prague in 1910, a formidable contrast to his boring job as clerk with the Bohemian labor accident insurance. Kafka was pretty much driven by the left prejudice that society is always evil and thus became familiar with the likes of Erich Mühsam, Arthur Holitscher and the Viennese anarchist Rudolf Grossman. Falling short of joining in anarchist action, the dream of a great rebellion had settled deep in his imagination.

The popularity of Kafka as the foremost novelist of the 20th century rests for a good measure on his lifelong antagonism to his father Hermann, a wealthy business man in whole sale lingerie but he also, contributing to Kafka’s paranoia, served as . With the famous letter to his father Kafka set the tone for the central issue of the coming totalitarian century featuring unprecedented dictators and galore male perpetrators. It was Theodore W. Adorno who in his “Dialectic of the Enlightenment”, written in 1944 with Max Horkheimer in the Californian exile, put the authoritarian personality at the center of the Third Reich. All the same for Kafka his father was a God-like, all powerful authority, representing the epicenter of all repressions the son had to endure. This is perfectly epitomized in the following quote from the famous letter to his father: “Sometimes I imagine the map of the world spread out flat and you stretched out diagonally across it. And what I feel then is that only those territories come into question for my life that either are not covered by you or are not within your reach. And, in keeping with the conception that I have of your magnitude, these are not many and not very comforting territories, and above all marriage is not among them.”

It was Philip Rieff who observed that Adorno, just like adolescent Kafka, is liable of generalizations not borne out by the facts when he identifies the authoritarian head of the petit bourgeoisie family as the main culprit of totalitarianism that ended with the Holocaust. Both geniuses are guilty of reducing the whole of civilizational repression to a family affair. However it served perfectly as the postwar screenplay for the anti-authoritarian revolt that continued with the sexual revolution which is still with us. And since homosexuality according to psychoanalysis stems from the unresolved conflict between son and father it follows that a wave of “coming out” was to be expected as a result of the war experience.

It might be quite appropriate to conclude that the gender reductionism of the Frankfurt School actually propelled the student revolt. And with last year’s bestowal to Judith Butler of the Theodore Adorno - Prize the present same-sex revolt in sync with the BDS movement against Israel has been catalyzed again. In a similar fashion the anti-authoritarian revolt of 1968 accomplished its march through the institutions by marginalizing the father and elevating the mother. The best explanation for both is offered by Philip Rieff’s first sociological law, applicable to all public life, which says “there are no aggressions except as transgressions”.

In the same-sex campaign of our day returns the suppressed father with more than a whiff of authoritarianism that marks the implementation of same-sex policies within Western society: the combination of a repressive political order with a permissive moral order. Only in this way we may speak of soft totalitarianism that marks LGBT and the greens as well (cf. Jonah Goldberg “Liberal Fascism”, 2007). In addition our traditional interdictory system of moral restraint is just as much lowered as the social cost for supporting and medically facilitating same-sex families compared to traditional ones is increased. This can only accelerate the breakdown of our overstretched welfare systems in the West. It definitely sends the wrong signal and it might well increase the risk of dictatorship in a Europe that is already beginning to disintegrate under the burden of the financial crisis.

Already the European bureaucrats seem to resort to this panacea of political repression with moral slackness towards ascending elites such as the LGBT crowd. The penchant for the bohemian has always been a feature of major turning points in Western history that between them shared a disgust for the bourgeoisie: the French Revolution of Robespierre, Lenin’s Russian revolutions of 1905 and 1917, Nazi-Berlin of 1934 with Ernst Röhm’s proletarian-homosexual revolt and also at the beginning and the end of the fascist experiment in Fiume 1920 and Salo 1944, orchestrated by the Italian Röhm, Gabriele D’Annunzio serving his duce Mussolini.

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The openly homosexual late Italian film director Pierre Paolo Pasolini made this the motive of his film “The 120 Days of Sodom” of 1975 with echoes to the eponymous enlightenment work of Marquis de Sade. It shows sadomasochistic orgies coalescing with political despotism in the Republic of Salo on the Garda Lake in 1944, the last refuge of Mussolini. D’Annunzio had a lesbian lover and wrote obscene prose, the sweeteners that in turn called for Mussolini brandishing the cane. All of this gives us a fair measure of the true modernity not only of the communists, but also of the fascists and Nazis. They are still “sexy” and looking back we can see why. The female types were very popular indeed with feminists in the 1970ies as Susan Sontag has demonstrated in her essay “Fascinating Fascism. For more than a decade the late Sontag had been the star of the post-1968 intellectual New York after being married to Philip Rieff for a decade in the 1950ies.

The dynamics of Western triumphalism heated up in the decadence of fin-de-siècle and exploded in two World Wars are revealing in terms of the sexual imagination. In 1789 as in the 1920ies and 30ies it was ripe with sadomasochism, which is basically the lowering of sexual pleasure to pain of any kind confirming the close link between liberated sex and violence. Thus it has been historically evident that in homosexual sodomy pain usually commands love and not the other way round. This feature raises serious doubts over the concept of homosexuals parenting. That much we have learned about the experience of sodomy from the theorizing and practicing sadomasochist Michel Foucault.

Turning the screw a bit further are those shocking KZ porno’s which are just another sexual augmentation as for instance shown in the movie “The Night Porter” with Charlotte Rampling’s erotic submission to her Nazi tormentor. All this explains why in postwar Germany and beyond we saw a self-destructive gay turn, born out of its predecessor, the collectivist Nazi death cult - or in other words: the last triumph of Ernst Röhm. The post-war homosexual death cult was detectable in the plunging of the gay community into the horror of an AIDS epidemic despite all attempts to respect privacy and protect them against spreading the infection. After a first shock with a sense of repentance most gay people ignored the warnings and preventive measures as far as I can tell from personal experience. I headed an institute in the 1980ies and 90ies dedicated to HIV prevention in Hamburg.

Since the late nineteenth century Germany has been leading the West in terms of secularization with the first homosexual think tank being established by Magnus Hirschfield in Berlin before the turn of the century, when German was still the lingua franca of the scientific community. The artistic cliques of Berlin, Vienna and Munich had just unleashed the first shot of the sexual revolution, which - interrupted by two World Wars except for the roaring twenties in Berlin - gathered full steam with the student revolt of 1968. We seem to have reached the pinnacle today with the victorious same-sex marriage campaign all over the Anglo-sphere, which rings the death knell for conservatives of the Edmund Burke persuasion. Any significance of his “Reflections on the Revolution in France” or of natural law and English common sense for that matter is being vanishing under the final blow of the combined forces of radical NGO advocacy and authoritarian EU bureaucracy.

A hint of the tribulations ahead of us might be taken from the insolence of the “gay”-label monopoly. Quietly indulged by the rest of us without any controversy as far as I am aware, the homosexual community has successfully engineered gaiety - or in proper Gramscian terms: has accomplished cultural hegemony for their politically extremely efficient sodomy networks – probably the strongest version of nepotism in modern Western political history. It has undermined the church first, followed by the media, the universities, the military and now government. With literally no opposition to speak of anymore in academic and media elites this miracle might be explained by manipulated gay victimology: the dominant mainstream account of the persecution of homosexuals by the Nazis, putting them next to the Jews and Gypsies.

This narrative is at best misleading if not outright offensive. For the Jews and Gypsies, by contrast to the homosexual network behind Ernst Röhm, could never have challenged Hitler’s leadership. According to Wikipedia Röhm and Hitler were so close and modern that they addressed each other as du (the German intimate pronoun), the only top Nazi that Hitler addressed as such. In turn, Röhm was the only Nazi who dared address Hitler as "Adolf," rather than "mein Führer”, “My leader”). For the time being Hitler’s person is still unpopular but all positive attributes of his Nazi celebrity are alive and kicking: sexual escapism (Hermann Göring's cross-dressing), smoking bans, the colonoscopy fad, health fetishism, vegetarianism, Asian medicine, animal worship, nuclear power-phobia and last not least anti-Semitism.

In contrast to the presently unassailable gays, the Jews and Israel, with the Holocaust in living memory, are again anything but unassailable. Rather they are increasingly becoming targeted by anti-Semites in Europe. The situation begins to resemble the 1880ies when anti-Semitism first got traction in Europe. Experience holds: when the mores are loosening the Jews ought to take care and start packing. They are doing this right now by the ten-thousands in France and Scandinavia. Jews in continental Europe are advised not to risk their life by publicly displaying their religious credentials. It is not difficult to imagine what the next worldwide export from advanced secular Germany will be. First of all we will certainly see gay lord majors in Western big cities as we already have in Germany’s Berlin and Hamburg among others. And I reckon the German fin-de-siècle invention of nudism will be spreading around the still remotely puritan Anglo sphere. And then triple marriages and what have you will follow.

And this is how the almost unassailable LGBT machine succeeds: You won’t see meaningful controversy in the mainstream media on same-sex marriage, just appeasement as with the Nazi transgressions. The homosexual presumption of being nothing but gay results in putting themselves in the pole position of the pleasure seeking crowds of the sexual revolution, proudly displayed with their spiritual militancy in the vulgar “gay pride” parading in the West and beyond. Exalted gays, still relying on the image of anti-heroes are taking exception to the quotidian human drudgery that Dostoyevsky’s clerk despised - insinuating in childish manner to the rest of us “I have more life than you”. With this they are already attracting heterosexuals curious to share the experience of Berlin darkrooms.

The term “gay” emerged first in England at the close of the 19th century. It was remarkable for lacking any semblance of restraint and has set the homosexuals on a slippery slope. Hence in the 1920ies Berlin was somehow the European capital of debauchery where the urban bohemians flocked. And history, not remembered, tends to repeat itself. Berlin today is again becoming the world hub for sex tourism, proud particularly of it’s more than two dozens of “dark rooms”, an Eldorado of transgressive gay culture. Berlin’s prestigious but also slightly vulgar national newspaper “Die Welt” recently published a book review on the new “Knigge for dark rooms”. The original baron Adolph Knigge wrote a venerable book on what was considered good manners of gentlemen in the 18th century. It is s fair measure of the lowering of Berlin’s cultural reputation to compare the old “Knigge” with the new, a book on codes for transgressive sex addicts.

Whereas in the 1990ies I could still discuss anything with my homosexual friends, today this seems to be impossible in Germany and most of Europe. Meanwhile anyone is excluded from polite society who dares to oppose same sex marriage even if in favor of civic unions. The public climate has turned Orwellian and as a result the whole West all of a sudden miraculously is on the verge of submitting to the pressure of gay advocacy – something unimaginable a decade ago. Homosexuals presently are commanding the public imagination in the West. They are the newest market, kindling the “animal spirits” of otherwise exhausted and overstuffed consumers. It serves as a marginal cultural addition – something new a fad that may pass. Certainly ushering in new markets the gay “wedding culture” offers new consumption opportunities. Homosexuals are also track blazers to other lowering subcultures in Western society opening up opportunities of direct-marketing to prison populations.

For this newest Berlin hype people hop on a plane for a weekend trip as far away as Montreal or Tel Aviv. In Israel the gay pride parades in particular amount to what Philip Rieff called an “assault upon the enabling human gaiety, and its dignity: upon the high life in sacred order, and the necessary dread of ascending in it (Rieff, Feeling intellect, p. 363)”. Despite the stunning and sweeping success of gay campaigning in all segments of our society, gay advocacy does not show any sign of content or gratitude. “Every trespass increases the probability of yet another trespass. The ‘domino theory’ of morality is correct. I think”. (Philip Rieff: The Feeling Intellect, Sentences, University of Chicago Press: 1990, p.368) This is why despite all what has been granted to the LGBT radicals, we still have to put up with offending metropolitan gay-pride parades even in the Holy City of Jerusalem.

Interestingly Tel Aviv and Beirut, with the odd war and terrorist assaults between them, are today competing for international gay tourism which, given that gays earn and spend more than heterosexuals, seems to be very lucrative. With the fading of religion, in Europe much faster than in America, the lowering of the interdictory rules has made progress to the point where it splits in non-binding relative “values”, subject to variable individual choices. We know from history what might happens next: the proverbial strong man will emerge and will enforce those accidental values with brutal power, smashing whatever is left of gaiety to smithereens. The inability of post-modern elites to defend our interdictory culture and moral demand system with indisputable limits is dangerous because it threatens our freedom.

Plato knew a thing about this:

„The goddess of limit, my dear Philebus, seeing insolence and all manner of wickedness breaking loose from all limit in point of pleasure and self-indulgence, established the limit of law and order, of limited being; and you say this restraint was the death of pleasure: I say it was the saving of it.” (Philebus, 26c.)

What gay advocacy has in common with previous revolutionary upheavals, apart from living for the moment, is that it doesn’t seem to respect any limits, buttressing their fondness of transgression for its own sake. Kafka’s story on the metamorphosis of Gregor Samsa is about the terror we feel in the presence of the seemingly inexorable progression of a lowering in sacred order, similar to modern movies with humans beings attacked by insects or monsters – all of which represent a lower order. After the gay abolition of restraint comes inevitably the abyss of pain. If you read de Sade and most of the transgressive literature of the 19th century up to Huysmans you will find this kind of terror and pain: the manna of same sex experiences. The main purpose of post-War gay advocacy has been to remove any interdicts or restraint on pleasure posed by religion or precious traditional custom and habit. What we learn from Plato about gay culture is this: not elevating but lowering of limits is the true death of gaiety.

One more remarkable difference between the decadence of old compared to the present. The pioneering bohemians in the 19th century cherished transgressions but still appreciated those limits they attempted to trespass (cf. George Bataille). Today’s LGBT advocacy groups put up endless fights to remove even the remotest barriers between what used to be polite society or bourgeois culture and the remainder of underground freaks or gender subcultures. Same-sex marriage is a case in point for the very reason that it aims at leveling any differences with heterosexuals if only to commit adultery and promiscuity with a good conscience. It has to be said that the passion of homosexual eroticism is not love but pain. With gays, Trilling notes in “Beyond Culture” (New York: Harcourt 1963, p.57-87), authority of pleasure is thought in pain, achieved through cultivation of lowering violence. Trilling shows in abundance how any interdictory rules were invariably and constantly denounced as “bourgeois” or “repressive” in the most influential literary enterprises.

To be fair, modern heterosexual spirituality is equally fundamentally Rousseau-an as can be observed in TV junk such as “Big Brother” or “Jungle Camp”. It is caught up with instincts, mad for holy fools and fond of the sordid and the disgusting rather than the pleasing and noble. This perverse fundamentalism of cherishing any lowering experience has long captivated the liberal imagination. Liberals don’t realize the paradox that any transgressive mode is an ultimate longing for limiting authority. It is a nostalgic search of the sacred order. Yet alas! Liberal prophets such as Wilhelm Reich, Theodore W. Adorno, Herbert Marcuse and Michel Foucault have succeeded in triumphant lowering and demoralization of Western institutions such as nation, church, military and family, first targeted by Sigmund Freud as repressive modern institutions. But Freud in contrast to his successors at least acknowledged the imperative of repression for any civilization. Yet to no avail. The postmodern prophets of the anti-authoritarian persuasion pressed for ever more lowering of discipline which then has been marketed as alternative life-style.

Freud’s most serious flaw was to reduce the fundamental question of sacred order to the parent question, framing it in his deceptively accessible therapeutic arrangements. But meta-psychologically he obscured the universal status of the question of moral vertical order. It was for this very reason that the death of Satan was far more consequential than the death of God. For the sense of sinful transgression or of lowering or raising moral standards has been completely lost. It has generated an aesthetic without evil as happened with the cult of liberal honesty and the modern therapeutic arrangement. This is why even serious transgressions such as rape and child abused are not anymore recognized as evil. This is the essence of LGBT culture.

The successful abolition of evil has blindfolded the straight public into indulging the destruction of their still sacramental concept of marriage. Everything is on the same level in this world of “comic ugliness and lustered nothingness” (Wallace Stevens “Esthetique du Mal”, in Collected Poems, New York: Alfred Knopf, 1976, 313-26). The dynamics of homosexual emancipation, as with female emancipation before, is under the spell of Freud’s “primary process”: never to be satisfied, for its endless nostalgia for “the place in which to be is not enough to be” (ibid Stevens). Thus don’t fool yourself into believing after sanctioning same-sex marriage the trouble will be over. Far from it the LGBT machine will go on. We will probably see demands for the abolition of incest or the normalization of pedophilia and lots more debasement.

It is an interesting observation that homosexuals emerged in the bourgeois culture in the 19th century as connoisseurs of the arts, gourmets and highbrow intellectuals not publicly living out their sexual orientation. What was irritating some is the combination of aesthetics refinement with at times profane even brutal sexuality. This is famously also a feature of the emerging modern art in fin-de-siècle Europe.

As we have seen in 1968: the apostles of anti-culture invited violence as emancipatory means and pathetic indiscipline: ”Under such shifting conditions, all justifications exposed as ideologies, the discipline necessary for collective existence must become more entirely outward than ever before in our history.” This externalization or “coming out” is unsustainable for the reasons mentioned above and may collapse sooner or later. At some point heterosexuals might not be able to cope with the double whopper of transgression and aggression. Philip Rieff argues: scientists produce new facts but gay orgiasts produce new experiences. This will be the modern dialectic between progressive technologists like the contraceptive pill or fertility and insemination doctors on one side and regressive sensualists of the LGBT persuasion on the other. As a result we will get more disoriented science and less moral guidance rooted in a culture of religious interdicts. This dynamic has already overwhelmed the universities which are meant to protect our culture.

Rieff asserts;

"If a past has no authority, then it is dead, however expensive its artifacts. There can be no culture without living authority, right and proper demands superior to competing immediacies, not reducible to nor identical with power, which is the successful assertion of one's own immediacy over another's."

Power grabs and assertion of immediacies are the one thing that LGBT advocacy understands. It reflects the intricate dynamics between transgression and aggression which was anticipated by the Roman emperor Hadrian, one of the supreme monsters of Jewish history, as Simon Sebag Montefiori tells us in his monumental new biography of Jerusalem: “In 130 C.E., the emperor visited Jerusalem, accompanied by his young lover Antinous, and decided to abolish the city, even down to its very name. He ordered a new city to be built on the site of the old one, to be named Aelia Capitolina, after his own family and Jupiter Capitolinus (the god most associated with the empire), and he banned circumcision, the sign of God’s covenant with the Jews, on pain of death” (Phoenix, London 2012, p.160). The same significance accrues to the abolition of traditional marriage and the construction of a new same-sex Jupiter cult. Lord Carey, the former Archbishop of Canterbury, has put it succinctly “Marriage precedes both the state and the church, and neither of these institutions have the right to redefine it in such a fundamental way.”