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mercredi, 25 septembre 2024

Pourquoi l’Europe stagne dans la course globale à l’IA

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Pourquoi l’Europe stagne dans la course globale à l’IA

Les réglementations strictes de l’UE paralysent l’innovation en matière d’IA, tandis que le Royaume-Uni pourrait profiter d’une plus grande flexibilité en ce domaine. L’ancien premier ministre italien Mario Draghi reconnait le problème mais propose toutefois des solutions qui ne feront qu’empirer la situation.

Par  A.R.

Source: https://zurzeit.at/index.php/warum-die-eu-im-globalen-ki-...

L’UE s’empêtre dans sa politique de réglementations rigides qui, aujourd’hui, handicape à l’évidence le développement de l’intelligence artificielle (IA). C’est ce que déclare OilPrice.com en se référant à l’ancien premier ministre italien Mario Draghi, observateur auprès de l’UE. Tandis que les Etats-Unis, où il y a moins de règles prescriptives, promeuvent des innovations comme ChatGPT et la conduite autonome, l’UE est engluée dans son bureaucratisme.

Le rapport remis récemment par Draghi dresse certes correctement le diagnostic de la compétitivité de l’UE et met en exergue certains problèmes-clefs mais les remèdes qu’il propose, tels une plus forte intégration européenne et des subsides des Etats, pourraient plutôt freiner toute croissance. Les coûts énergétiques trop importants, une concurrence réduite et des impôts plus élevés pourraient s’ensuivre. En même temps, la décision du commissaire européen Thierry Breton, de se concentrer sur l’élimination de l’oiseau bleu de Twitter, pourrait s’avérer une priorité erronée et déplacée.

Le Royaume-Uni, quant à lui, tire profit de son autonomie en matière de régulation pour créer un environnement plus favorable au développement de l’IA. Cela pourrait permettre au Royaume-Uni de se donner un rôle directeur dans ce secteur technologique de la plus haute importance. Pendant ce temps, l’UE risque, par sa politique restrictive, de passer à l’arrière-plan, comme le souligne Sir Nick Clegg, ancien vice-premier ministre  du Royaume-Uni, actuellement actif chez Meta.

Cette misère régulationniste de l’UE pourrait lui coûter cher sur le long terme car d’autres nations comme les Emirats Arabes Unis viennent d’emprunter des voies innovatrices dans la recherche et l’application de l’IA. Il est clair désormais que l’UE doit revoir sa stratégie pour ne pas perdre le fil dans le monde global de l’IA et d’en être débranché.  

Crise profonde de l’industrie automobile à cause du rejet idéologique du moteur à explosion

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Crise profonde de l’industrie automobile à cause du rejet idéologique du moteur à explosion

Le recul colossal des ventes d’automobiles électriques indique l’échec de la politique de la Commission européenne

Bernhard Tomaschitz

Source : https://zurzeit.at/index.php/ideologisch-motiviertes-verbrenner-aus-stuerzt-automobilindustrie-in-tiefe-krise/

Les véhicules électriques s’avèrent toujours plus mortels pour les producteurs d’automobiles et non pas comme les impulseurs de cette nouvelle mobilité tant vantée par l’UE. En République Fédérale d’Allemagne, par exemple, les ventes d’autos électriques ont chuté de manière considérable au mois d’août dernier. D’après les chiffres avancés par l’ADAC, le nombre de nouvelles voitures électriques immatriculées en août est de 69% inférieur à celui de juillet et, comparé à août 2023, le ressac s’élève à 28%.

La chute des ventes d’automobiles électriques n’est pas sans effets chez les constructeurs allemands. Volkswagen, la plus belle enseigne de l’industrie automobile allemande, se débat dans une crise profonde. La direction de l’entreprise envisage la fermeture d’usines (ndlr: dont Audi à Forest-Bruxelles) et le licenciement de personnel.

Cette chute des ventes se répercute également dans les industries produisant des accessoires ou des composants importants. Le 23 septembre le constructeur suédois de batteries Northvolt a fait savoir qu’il licenciera un quart de son personnel. Le ressac de ces industries annexes aura des répercussions dramatiques en Autriche également.

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Pour Roman Haider, député européen de la FPÖ, l’effondrement catastrophique des ventes indique très clairement « que l’interdiction par l’UE des moteurs à combustion, une démarche purement idéologique, se solde par un échec complet ». Haider, qui est aussi le porte-parole de la Fraction « Patrioten für Europa » pour les communications et le transport, le moteur à combustion n’est nullement un modèle du passé, du moins à court terme, comme le montrent les préférences des clients.

Pour ce député européen de la FPÖ, l’obligation unilatérale de passer à l’automobile électrique est insensée et menace l’existence même de l’une des branches les plus importantes de l’industrie européenne. « La politique de la Commission européenne mène à un désastre total. La mobilité individuelle des citoyens se voit limitée de manière drastique et des millions de personnes risquent de perdre leur emploi, ce qui conduira à une chute de la création de valeurs en Europe. Pour cette raison, il est grand temps de mettre un terme à cette interdiction du moteur à combustion et d’en finir avec l’ensemble de ce fameux ‘Green Deal’ ».

Le sombre destin de l'Allemagne

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Le sombre destin de l'Allemagne

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-destino-tedesco-2/

Donc... De justesse, et avec une marge très étroite, la SPD gagne les élections dans le Brandebourg. Sauvant la face de Scholz, le chancelier, originaire de ce même Land. Une victoire due avant tout à deux facteurs. La personnalité de Woidke, le gouverneur social-démocrate qui dirige la région depuis plus de douze ans. Et qui jouit de l'estime et de la confiance de tous. Un gouverneur qui a pesé de tout son poids dans la compétition, jouant le tout pour le tout.

Et puis le fait que les autres partis de la coalition au pouvoir ont été saignés à blanc. Les Verts ont même disparu. Comme si un certain électorat s'était polarisé sur la SPD, force politique traditionnelle, pour éviter la montée de l'Alternative für Deutschland. En progression constante dans tous les sondages, et déjà triomphante en Saxe et en Thuringe.

Résultat obtenu, cependant, de justesse. Et cela ne semble pas permettre au parti social-démocrate de conserver le gouvernement du Land. En fait, cela crée une situation de confusion générale.

Ce qui n'a pas empêché les grands médias, allemands et internationaux, de vanter la victoire du gouverneur. Avec des accents, à vrai dire, excessifs, qui révèlent la grande peur de ceux qui ont échappé de peu au désastre électoral. La crainte que l'AfD ne s'affirme aussi dans le Brandebourg.

Mais au-delà des problèmes de gouvernabilité du Land - qui a toujours été un bastion social-démocrate - le résultat de l'élection est un indicateur du malaise croissant qui affecte la société allemande.

L'AfD, politiquement isolée de la convention « démocratique », aurait de toute façon peu de chances de gouverner. Cependant, le fait qu'elle attire des masses croissantes d'électeurs, qu'elle triomphe en Saxe et en Thuringe et manque de peu la victoire dans le Brandebourg également, nous dit quelque chose de très précis.

Le malaise en Allemagne est profond. Et il est étroitement lié à la politique à l'égard de la Russie que, obtorto collo, Berlin a dû mettre en œuvre.

En fait, cette politique lui a porté préjudice, et même gravement préjudice.

En effet, l'Allemagne a largement perdu ce rôle de plaque tournante de la distribution du gaz russe qui avait assuré sa croissance pendant des décennies. Et sa primauté dans l'UE.

Et elle se voit maintenant contrainte d'importer du gaz des États-Unis, avec des contrats léonin qui l'étranglent.

D'où une crise profonde. Non seulement économique, comme cela devient chaque jour plus évident, mais aussi, et peut-être surtout, politique.

Et, bien sûr, le malaise de la population qui en découle. C'est à l'Est, où le chômage et le malaise social s'accroissent, qu'il est le plus évident.

Bientôt, cependant, ce malaise est destiné à s'étendre à l'ouest, qui demeure beaucoup plus opulent. Et dans la riche Bavière elle-même. Là où commencent à se faire sentir les effets et surtout les répercussions d'une politique d'hostilité claire à la Russie.

Une politique que l'Allemagne a toujours évitée. Même, et surtout, pendant la longue période de la guerre froide. Lorsque des hommes comme Brandt et Kohl avaient habilement jonglé avec les deux blocs opposés. En restant dans l'OTAN, bien sûr, mais en maintenant de bonnes relations avec l'URSS.

Autres temps, et surtout autres hommes. Le déclin de la puissance économique de l'Allemagne, après la saison en clair-obscur d'Angela Merkel, est aujourd'hui évident. Et il découle, en grande partie, de l'insipidité de classes dirigeantes incapables de la moindre autonomie par rapport aux diktats de Washington.

Un déclin allemand, certes. Mais qui est appelé à marquer, négativement et lourdement, l'avenir de toute l'Europe occidentale.

Les politiciens et les organismes sociaux sont indifférents au déclin inéluctable dû à leur incapacité

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Les politiciens et les organismes sociaux sont indifférents au déclin inéluctable dû à leur incapacité

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/politici-e-corpi-sociali-indifferenti-al-declino-inarrestabile-per-la-loro-incapacita/

Volkswagen est prêt à licencier des milliers de travailleurs allemands. Et ce ne seront probablement pas les seules usines à être restructurées ou fermées. En Italie, Stellantis utilise massivement le fonds de licenciement des anciennes usines Fiat. Mais Urso est à la recherche d'un nouveau constructeur, peut-être chinois, pour venir fabriquer des voitures en Italie. Pour les vendre à qui ? Cette question ne semble pas intéresser le ministre meloniste. Ni pour ses fans qui continuent à se désintéresser de la destination des voitures produites. Trop occupés à faire les fins de mois de la Confindustria pour avoir le courage de dire que c'est le système qui ne fonctionne pas, pas le modèle de voiture.

Un système qui a rendu le transport privé, basé sur le renouvellement continu du parc automobile, insoutenable pour une grande partie de la population, non seulement en Italie mais aussi dans toute l'Europe. Les voitures sont trop chères, le coût du carburant trop élevé, la taxe de circulation et l'assurance trop élevées. Mais il faut en produire plus pour remplir les rayons des concessionnaires.

Qu'est-ce qui n'est pas clair pour vous, messieurs, dans le concept de compétitivité ? Qu'un travailleur chinois, hongrois, tunisien coûte moins cher qu'un travailleur italien, français, allemand ? Ou qu'il n'y a pas de matières premières en Europe ? Qu'est-ce qui n'est pas clair dans le concept du travailleur pauvre ? Et qu'un travailleur italien, sous-payé, coûtera toujours plus cher qu'un collègue asiatique ou maghrébin mais n'aura pas le pouvoir d'achat nécessaire pour acheter des produits italiens ?

Qu'est-ce qui n'est pas clair, pour les lorsignori, dans les concepts d'innovation, de qualité, de professionnalisme, de changement? Peut-être n'est-il pas clair qu'il s'agit d'objectifs qui ne peuvent être atteints que par un personnel qualifié qui doit être rémunéré de manière adéquate ? Peut-être croient-ils vraiment qu'il suffit de faire venir des armées de désespérés sans compétences pour résoudre les problèmes ?

Qu'est-ce qui n'est pas clair pour eux dans le concept de consommation de produits italiens ? Peut-être la différence entre les prix et les salaires ? Peut-être ne se rendent-ils pas compte que, sur les marchés locaux, les étals d'artisanat de qualité sont désertés alors que les gens se pressent sur les étals de nourriture ?

Et pourtant, les politiques et les dirigeants des corps intermédiaires continuent à faire comme si de rien n'était. Les associations professionnelles continuent de réclamer de l'argent public pour des investissements qui devraient être privés. Le gouvernement continue de ponctionner la classe moyenne et les retraités, réduisant encore la possibilité pour la consommation de relancer la production. Il ne s'agit pas d'un dialogue de sourds, mais d'un dialogue d'indifférents. Peut-être entre idiots, mais il serait impoli de le penser.

dimanche, 22 septembre 2024

Les élites de l'UE poussent l'Europe vers l'abîme: la folie du bellicisme contre la Russie

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Les élites de l'UE poussent l'Europe vers l'abîme: la folie du bellicisme contre la Russie

Heinz Steiner

Source: https://report24.news/eu-eliten-treiben-europa-in-den-abgrund-der-wahnsinn-der-kriegstreiberei-gegen-russland/

L'Europe doit se préparer à faire la guerre à la Russie d'ici six à huit ans. C'est ce qu'a déclaré le premier commissaire européen à la défense, Andrius Kubilius. Combien de temps les Européens vont-ils rester passifs face à ce bellicisme ?

Andrius Kubilius, le premier commissaire désigné à la défense de l'Union européenne, a maintenant révélé ses véritables intentions. Avec une rhétorique alarmiste, il met en garde contre une prétendue confrontation militaire avec la Russie dans les six à huit prochaines années. Ce bellicisme n'est rien d'autre qu'une tentative désespérée de maintenir la puissance déclinante de l'Occident et d'alimenter le complexe militaro-industriel.

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Kubilius (photo), un homme de main des élites bellicistes de l'UE, appelle à un réarmement massif de l'Europe. Il veut stimuler l'industrie de l'armement et augmenter la production d'armes et de munitions. Mais pour quoi faire? Pour mener une guerre que personne ne peut gagner et qui mettrait l'Europe à feu et à sang?

Ce que ce stratège autoproclamé semble avoir oublié dans sa tour d'ivoire euro-bruxelloise, c'est le simple fait que la Russie est une puissance nucléaire. Pense-t-il sérieusement qu'une guerre uniquement conventionnelle contre la Russie est même du domaine du possible ? Ou s'agit-il simplement d'un prétexte pour injecter des milliards dans les poches des entreprises d'armement ?

L'hypocrisie est stupéfiante. Alors que l'UE prétend défendre la paix et la stabilité, elle prépare en réalité le terrain pour un conflit qui pourrait coûter la vie à des millions de personnes. Et tout cela sous le prétexte fallacieux d'une « menace russe ». En réalité, c'est l'élargissement agressif de l'OTAN vers l'est, sous l'impulsion des États-Unis et de bureaucrates européens dociles, qui a créé les tensions avec la Russie. Au lieu de chercher le dialogue et de reconnaître des intérêts légitimes en matière de sécurité, on diabolise la Russie et on attise l'hystérie guerrière.

Les conséquences économiques de cette politique de réarmement seront désastreuses. Alors que les citoyens européens ordinaires souffriront de l'inflation et de la baisse de leur niveau de vie, les élites et les entreprises d'armement se rempliront les poches. Il est grand temps que les peuples d'Europe se réveillent et mettent un terme à cette folie. Nous n'avons pas besoin de bellicistes comme Kubilius, mais d'hommes d'État qui défendent la paix et la coopération. Et non ce qui est proposé: une Europe qui se transforme en champ de bataille dans un conflit insensé.

L'avenir de notre continent est en jeu. Allons-nous laisser les élites de l'UE nous mener vers un abîme de destruction ? Ou allons-nous nous lever et exiger une politique de paix et de bon sens ? La décision nous appartient.

 

Le spectre de l’article 16

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Le spectre de l’article 16

par Georges Feltin-Tracol

Les 19 juin et 2 juillet derniers, en pleine campagne électorale législative anticipée, Le Journal du Dimanche (JDD) envisageait la possibilité qu’Emmanuel Macron appliquât l’article 16 de la Constitution. Cet article confère au chef de l’État des pouvoirs exceptionnels qui ne sont pas explicités.

Il n’a pour l’heure servi qu’une seule fois. Le 23 avril 1961, au moment du putsch d’Alger, le général de Gaulle déclenchait cette option qu’il maintînt en vigueur jusqu’au 30 septembre 1961. À cette occasion, un décret présidentiel étendit la garde à vue à quinze jours ainsi que les conditions d’internement administratif à l’égard de tous les partisans, armés ou non, de l’Algérie française. Il prolongea en outre la compétence du haut tribunal militaire.

À la sortie de cette information, le camp macroniste et l’Élysée ont aussitôt hurlé à la fausse nouvelle et à la désinformation. Deux activités consubstantielles selon eux de la part de l’hebdomadaire dominical désormais aux mains de Vincent Bolloré. Le complotisme dominerait sa rédaction ! En réalité, le complotiste anticipe ce qui va globalement se passer.

Cette éventualité institutionnelle a néanmoins été reprise par d’autres titres de presse tout aussi conspirationnistes. Passons rapidement sur le numéro estival de juillet – août 2024 de L’Incorrect qui interroge un constitutionnaliste chevronné, Frédéric Rouvillois, sur l’imminence ou pas de l’article 16. Le Point du 15 août 2024 l’évoque sans trop commenter. Sur Polémia à la date du 31 août, Michel Geoffroy n’écarte pas ce cas de figure. Mieux encore, un mois auparavant, Le Monde, quotidien bien connu pour tordre les faits, livrait dans son édition du 27 juillet 2024 un excellent entretien avec Alexandre Guigue, professeur en droit public à l’université Savoie – Mont-Blanc, encore sûrement un repaire d’« allumés » délirants…

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Malgré la nomination de Michel Barnier à Matignon, le risque de blocage perdure. L’activation de l’article 16 se conçoit avec l’échéance budgétaire prochaine (financement de l’État et de la Sécurité sociale). L’absence de toute majorité claire à l’Assemblée nationale incite les personnes intéressées à lire avec attention la Constitution et la loi organique relative aux lois de finances. Le Parlement est contraint de débattre dans une période limitée: soixante-dix jours pour le budget et cinquante pour la Sécurité sociale. Si ce temps est dépassé, le gouvernement aurait le droit d’utiliser des ordonnances soumises au seul avis du Conseil d’État. Auparavant, l’exécutif pourrait tout aussi recourir au douzième, c’est-à-dire appliquer chaque mois de 2025 l’équivalent budgétaire de 2024 afin de faire fonctionner les services publics.

La mise en pratique de l’article 16 transférerait les prérogatives ministérielles au seul président de la République. En raison du chaos parlementaire et de la menace qui plane d’une mise en tutelle par la Commission de Bruxelles, le président français jugerait alors que « les institutions de la République [...] ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu ». Après en avoir informé la nation par un message audio-visuel, le chef de l’État signerait un décret d’adoption du budget de l’État et de la Sécurité sociale dans un sens austéritaire. Excessif ? Dans La démondialisation (Le Seuil, 2012), l’économiste souverainiste Jacques Sapir proposait la sortie de l’euro au moyen de l’article 16...

Pendant toute la durée des pouvoirs exceptionnels, l’Assemblée nationale ne peut être dissoute. Le 18 septembre 1961, le président gaulliste de l’Assemblée nationale, Jacques Chaban-Delmas, distinguait la session de plein droit de la session normale. Il estimait que durant la période correspondant à la réunion de plein droit des chambres sous l’article 16, les travaux du Parlement ne pouvant pas avoir d’aboutissement législatif, le gouvernement est privé du droit de poser la question de confiance sur un projet de loi, ce qui signifie que les députés ne peuvent pas déposer de motion de censure.

Par ailleurs, depuis la révision constitutionnelle sarközyste de 2008, « après trente jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat, soixante députés ou soixante sénateurs, aux fins d'examiner si les conditions énoncées au premier alinéa demeurent réunies. Il se prononce dans les délais les plus brefs par un avis public. Il procède de plein droit à cet examen et se prononce dans les mêmes conditions au terme de soixante jours d'exercice des pouvoirs exceptionnels et à tout moment au-delà de cette durée ». Mais ce garde-fou est-il solide ? Pas sûr quand on sait que le Conseil constitutionnel se compose de personnalités macronistes et qu’il a déjà entériné sous l’hystérie covidodinguienne l’ensemble des mesures liberticides.

Fin stratège élevé par le lambertisme trotskyste et le mitterrandisme, Jean-Luc Mélanchon prévoit à court ou moyen terme son utilisation, d’où sa proposition récente de destitution de Macron au moyen de l’article 68 de la Constitution. C’est une mise en garde implicite. Cet article permet difficilement la destitution présidentielle par un parlement constitué en haute-cour et sur un vote des deux tiers difficile à obtenir, mais pas impossible si se construit dans les faits une coalition momentanée entre le Nouveau Front pseudo-populaire et le bloc national RN – UDR (Union des droites pour la République ciottiste).

Outre l’adoption forcée d’un budget de rigueur ultra-libéral, l’article 16 pourrait-il offrir à Emmanuel Macron le pouvoir de modifier la Constitution en contournant le Parlement via l’article 11 ? Pas forcément. Sur une saisie des sénateurs gaullistes à propos de l’inconstitutionnalité du traité de Maastricht,  le 2 septembre 1992, le Conseil constitutionnel interdit à la considération 19 de la décision 92 – 312 l’usage de l’article 16 dans l’engagement d’une révision constitutionnelle en contournant l’article 89. Or l’article 11 n’est pas mentionné et le Conseil constitutionnel, jouet de l’Élysée, pourrait très bien se raviser.

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En s’affranchissant de la décision de 1992 dans le cadre de l’article 16, le président de la République soumettrait aux Français au moins un référendum. Si jamais il n’ose pas tordre la Constitution de 1958, il pourrait cependant soumettre aux électeurs le changement du mode de scrutin législatif en privilégiant la proportionnelle à l’échelle départementale ou régionale.

Un universitaire, juriste de formation, Roger Pinto (1910 – 2005), soutenait que le président pouvait user de l’article 16 pour réviser la Constitution par la voie référendaire. Il reconnaissait volontiers que cette procédure engagerait la responsabilité directe du chef de l’État. Le constitutionnaliste faisait valoir à raison que le texte fondamental ne précise pas si l’ordre constitutionnel à rétablir doit être nécessairement le même qu’avant. Ce référendum de révision constitutionnelle porterait sur trois questions posées simultanément (ou pas): le droit de dissoudre dans l’immédiat la législature élue le soir du 7 juillet 2024, l’instauration d’un mandat présidentiel de six ans avec des élections nationales tous les trois ans, voire la suppression immédiate de la limite à deux mandats présidentiels consécutifs dans la perspective d’une nouvelle candidature en 2027 d’Emmanuel Macron si ce dernier n’entend pas démissionner sous peu.

Dans le cadre de l’article 16, le régime pourrait volontiers entraver la campagne des partisans du non qui subiraient en plus un déluge médiatique de propagande favorable au oui. Cependant, en cas de victoire du non à l’une des deux consultations populaires, voire aux deux, le président de la République aurait-il l’audace de démissionner ou bien se maintiendrait-il en fonction jusqu’en 2027 avec la bénédiction de l’OTAN et de la Commission pseudo-européenne ? L’hypothèse semble bien pessimiste, mais avec Emmanuel Macron, il faut s’attendre à tout, y compris au pire.     

 

GF-T

 

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 125, mise en ligne le 17 septembre 2024 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 21 septembre 2024

La Finlande atlantique s'implique dans l'escalade

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La Finlande atlantique s'implique dans l'escalade

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/09/13/atlanttinen-suomi-mukana-eskalaatiossa/

De manière presque puérile, certains Finlandais pensaient que Sauli Niinistö, la taupe (ou le renard) occidental(e) qui nous a servi de président, n'avait conduit la Finlande à adhérer à l'OTAN que parce que la Russie avait envahi l'Ukraine. Aucun référendum n'a été organisé, mais la prise de décision antidémocratique a été masquée par le bruit des (faux) médias du pouvoir et par les promesses de « sécurité accrue ».

Cependant, pendant des décennies, la Finlande a abrité, par exemple, la Société atlantique finlandaise, qui diffusait le message de l'idéologie anglo-américaine en matière de politique étrangère et de sécurité, soit l'« atlantisme », et dont les réunions étaient suivies par l'élite politique, attendant avec impatience le moment où la Finlande ferait militairement pleinement « partie de l'Occident », comme le reste de l'Europe, soumise à l'Amérique.

Les atlantistes avaient fait leur travail de fond et le conflit ukrainien constituait un écran de fumée militaire adéquat pour mener l'« option OTAN » jusqu'au bout, comme les États-Unis l'avaient prévu. Désormais, la frontière terrestre de l'OTAN s'étendait jusqu'à la Russie et la mer Baltique devenait un « lac de l'OTAN », comme semblait le répéter le treizième président Alexander Stubb, en oubliant la base russe de Kaliningrad et le nouveau district militaire de Leningrad à la frontière finlandaise.

Avec une illusion de sécurité momentanément renforcée, la Finlande est devenue un participant plus agressif que d'autres dans la guerre hybride de l'OTAN et de l'Occident contre la Russie. Plus tard, ce sera peut-être le tour de la Chine, plus lointaine, mais occupons-nous d'abord de notre voisin oriental, cette "station-service déguisée en superpuissance", en intensifiant la confrontation et en soutenant les diverses offensives.

La rhétorique guerrière s'est également intensifiée sur les plateformes des médias sociaux appartenant aux États-Unis. Le mince vernis de civilité a été effacé et une « russophobie » grossière a envahi les ondes, en particulier sous le couvert de noms anonymes, mais aussi de la part de politiciens finlandais et d'experts en politique étrangère. Les opérations des services de renseignement occidentaux se sont poursuivies et la guerre de l'information et de la désinformation s'est intensifiée.

Si la paix en Europe et les bonnes relations avec la Russie constituaient une menace existentielle pour l'alliance militaire de l'OTAN, la Russie s'est également rendu compte que l'alliance occidentale dirigée par les Anglo-Américains constituait une menace pour l'État-civilisation russe. Cela a conduit à un nouveau contexte de guerre froide et à la menace d'une guerre nucléaire, presque comme un retour aux années 1980 (époque où, contrairement à aujourd'hui, la frontière orientale est restée ouverte).

Certains groupes de réflexion occidentaux semblent croire qu'une telle guerre pourrait être menée de manière limitée et que seule la Russie en souffrirait. Dans ce type de récit, le régime ukrainien s'est arrogé un rôle plus menaçant et a cru à la promesse de l'Occident de porter la guerre en Russie. Kiev n'a pas été prise en trois jours, la Russie est donc un tigre de papier qui ne peut que perdre face aux forces de la « liberté et de la démocratie » (et aux combattants étrangers d'extrême droite).

L'opération Koursk s'est déjà achevée par le massacre des troupes ukrainiennes, mais Zelensky et ses partenaires ont un nouveau plan, dans lequel Washington et Londres jouent à nouveau le rôle de poignards dans le dos. Il est question de « frappes à longue portée », mais pour de telles frappes, l'Ukraine aura à nouveau besoin du savoir-faire militaire de l'OTAN-Occident, des données satellitaires et de la programmation des trajectoires des missiles.

Le président russe a déclaré qu'une telle action « changerait considérablement la nature de ce conflit » et que les États-Unis et la zone euro seraient alors en guerre contre la Russie. Selon M. Poutine, la Russie serait également « forcée de prendre les mesures qui s'imposent ». Ce discours apaisé semble un peu tardif, car l'Occident n'est-il pas en guerre contre la Russie depuis le début du conflit en Ukraine (et même avant) ?

Le chef du Kremlin ne souhaite peut-être pas une escalade de la guerre, mais la réticence de la Russie à répondre aux attaques n'est-elle pas aussi à l'origine de cette situation ? Étant donné que l'Occident ne semble pas avoir la même retenue, la fin de la guerre n'est peut-être pas proche, mais est plutôt à son début, avec une augmentation graduelle d'intensité et d'échelle.

La Finlande pense bêtement que sa participation à la guerre d'usure actuelle n'aura aucune conséquence, mais que, comme les États baltes, elle peut défier la Russie derrière le bouclier protecteur des États-Unis et de l'OTAN jusqu'à la défaite présumée des armées de Poutine. Il pourrait être utile de rappeler le commentaire laconique de Poutine en 2022, lorsqu'il a déclaré: « Nous n'avons encore rien commencé de sérieux ».

mercredi, 18 septembre 2024

L'effondrement du monopole d'interprétation de la gauche

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L'effondrement du monopole d'interprétation de la gauche

par Klaus Kunze

Source: http://klauskunze.com/blog/2024/09/14/der-zusammenbruch-des-linken-interpretationsmonopols/

La souveraineté interprétative s'effrite

Les châteaux de cartes s'effondrent lorsqu'on les empile trop haut. Cela vaut aussi pour les théories politiques. On peut éternellement ajouter une carte à l'autre jusqu'aux hauteurs aériennes du ciel des idées, mais cela se heurte à la réalité. La gravitation l'interdit. C'est ce qui arrive aujourd'hui sous nos yeux aux chimères de gauche et de droite: la réalité les brise impitoyablement, toutes.

Pauline Voss a écrit tout récemment sur NIUS :

La gauche avait enfin obtenu le pouvoir absolu d'interprétation et d'action. Maintenant, leurs idées s'effondrent les unes après les autres. Tout ce qui leur reste, c'est le déni de la réalité et la diffamation de tous ceux qui nomment cette réalité.

Pauline Voss, Wir haben das Falsche aus der Geschichte gelernt, (= Nous avons appris le faux de l'histoire), NIUS 13.9.2024.

Mais Mme Voss, qui a été de gauche, se trompe en affirmant que ses anciens camarades ont acquis, outre le pouvoir d'action du gouvernement fédéral, le « pouvoir d'interprétation absolu ». C'est le contraire qui est vrai.

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Il n'y a pas de pouvoir d'interprétation absolu

« Interpréter » est une production de sens. Les augures de l'Antiquité interprétaient le vol des oiseaux en fonction des événements à venir, les commentateurs télévisés « interprètent » les résultats des élections, et les juristes ont la tâche ingrate d'interpréter le sens parfois bien caché de formulations juridiques obscures. La plupart du temps, ils parviennent à une conclusion qui favorise les intérêts qu'ils défendent.

"Celui à qui est confiée « l'interprétation des oracles de la justice » pourra, par expérience, « persuader cette déesse de ne rien répondre qui soit contraire à son propre avantage" [1].

Samuel von Pufendorf 1667 ; Klaus Kunze, Mut zur Freiheit, 1995.

Tant qu'il y aura des hommes, il y aura différentes visions du monde et ils attribueront un sens très différent aux faits réels.

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Samuel von Pufendorf (1632-1694)

Les conflits d'intérêts privés sont réglés par un litige judiciaire, mais les conflits collectifs sont réglés par la lutte pour le pouvoir politique. Dans les deux cas, il se déroule au niveau linguistique, c'est-à-dire au niveau symbolique : le vainqueur impose son interprétation des formules vides qui sont contestées, il conquiert et stabilise ainsi son pouvoir.

Les formules vides sont des notions abstraites qui se sont imposées de manière générale, mais auxquelles chaque partie donne un sens différent, dans son propre intérêt.

Les formules vides sont toujours des formules de domination, des instruments de domination, et la « querelle des mots » est, comme l'a expliqué Hermann Lübbe, la véritable lutte démocratique pour obtenir le consentement du public.

Helmut Schelsky, Der selbständige und der betreute Mensch, Francfort/M., 1978, p.119.

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Helmut Schelsky (1912-1984)

(Photo : Archives de l'Université de Bielefeld)

De tels instruments de domination sont, par exemple, l'interprétation obligatoire de termes tels que « certifié d'extrême droite », la justice sociale ou la démocratie. Chaque partie cherche à s'approprier la souveraineté d'interprétation de ces concepts abstraits et à s'assurer un monopole d'interprétation. Un consensus peut être possible sur une notion abstraite, mais la définition de son contenu est une question de pouvoir.

Le consensus s'appuie - nécessairement et le plus souvent - sur des formules vides, car elles laissent de côté les points litigieux. Ainsi, le consensus n'est rien d'autre que la mise entre parenthèses ou la suspension de la revendication d'un monopole d'interprétation[s]. De telles formules vides qui font consensus sont : Démocratie, règne du peuple, etc. La formule vide est si large que personne n'est obligé de poser la question du monopole d'interprétation - et sa largeur garantit que tout le monde peut la poser à un moment ou à un autre. En d'autres termes: le consensus n'est pas possible si tout le monde pose constamment la question de l'interprétation; et il n'est pas non plus possible si personne n'a le droit de la poser !

Panajotis Kondylis (1943-1998), Nachgelassene Notate (= notes posthumes), n° 1736[2].

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Panajotis Kondylis (1943-1998)

Le pouvoir de domination est total dès que les dominés n'ont plus le droit ou la possibilité factuelle de poser la question de l'interprétation. Ensuite, 2+2 = 5, comme dans la dystopie « 1984 » de George Orwell, dès que le parti dominant l'ordonne. Un homme est alors une femme par la loi, non pas parce qu'il l'est réellement, mais parce qu'il veut l'être, comme dans le conte de Grimm d'« il y a longtemps, quand le désir aidait encore ».

La réalité ne peut pas être trompée

Comme Pauline Voss l'a écrit dans NIUS et comme le claironnent tous les oiseaux depuis des mois, le monde réel ne s'est pas incliné devant nos faiseurs de sens gouvernementaux et leurs chimères. Les prophètes ont toujours été gênés lorsque les catastrophes annoncées ne se produisaient pas, mais que d'autres, tout à fait inattendues, se produisaient. En l'an 1000, on a prêché la fin du monde et le jour du jugement dernier. « D'accord », ont ensuite admis les prédicateurs à voix basse, “alors nous avons juste fait une petite erreur de calcul”. C'est à leur école qu'est allé notre ministre de l'économie, un beau parleur : « Très bien, les entreprises ne sont pas en faillite, elles n'ont juste plus d'argent » [3].

Mais pour les croyants, la réalité n'a pas d'importance. Ils ont leur propre monde, très personnel, dans leur tête et pour eux seuls. Si un buisson d'épines brûle, ils en entendent la voix de leur dieu tribal, s'il pleut, ils achètent des bouées de sauvetage pour ne pas se noyer dans la mer qui s'est élevée à cause du changement climatique provoqué par l'homme, si le soleil brille, ils l'interprètent comme une indication du réchauffement global de la planète. Les gens sont très créatifs pour se perdre dans la matrice d'un monde illusoire entre le confessionnal, le jeu informatique et la folie, qui ne connaît plus d'issue.

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Il est possible d'abstraire des concepts jusqu'à des hauteurs mentales telles qu'ils perdent leur ancrage réel. C'est alors l'heure de leurs interprètes et de leurs interprètes de sens.

(Photo : tribunal de première instance de Clausthal-Zellerfeld)

Ces gens ont peur d'ouvrir les yeux sur la réalité empirique et d'accepter ce qu'ils voient. Mais cela les rend faciles à diriger, à contrôler et à manipuler à volonté. Il suffit de leur faire peur devant un fantasme et de se proposer en même temps comme sauveur. Cette technique de domination cesse de fonctionner dès que les gens la comprennent et n'ont (plus) peur. C'est pourquoi le premier impératif de tous les techniciens de la domination est de conquérir leur souveraineté d'interprétation et d'installer un monopole d'interprétation.

Il existe de nombreux romans de science-fiction qui se déroulent dans de telles sociétés utopiques : 1984, Fahrenheit 451 et d'autres encore. Mais nous sommes encore loin d'en être là en Allemagne. Historiquement, aucun monopole d'interprétation sans faille n'a jamais pu être établi. En témoignent les « hérétiques » brûlés au début des temps modernes, les hommes de lettres sous le stalinisme et les résistants sous le national-socialisme en 1933-45 et sous le socialisme en 1948-89.

Aujourd'hui, il existe un réseau varié et dynamique de médias et de journalistes alternatifs qui nous prouvent chaque jour, au petit déjeuner, que les heures de gloire de l'extrême gauche sont révolues. A l'échelle internationale, des personnes fortunées comme Elon Musk ont compris les dangers que représentent les attaques de la gauche (Brésil, UE) pour leur propre liberté. Leurs médias forment un contre-public de plus en plus fort et sûr de lui. Et en Allemagne ? Soyons honnêtes : qui, à l'exception de quelques irréductibles, croit encore à la clique de gauche et à sa propagande d'État ?

Plus notre société est devenue hétérogène, plus il est illusoire d'imaginer un monopole d'interprétation qui transcende et homogénéise tous les acteurs.

Pas de monopole d'interprétation au niveau juridique

Au niveau juridique, il n'existe pas non plus de monopole d'interprétation complet. Le Bundestag, en tant que législateur, n'en a de toute façon pas le droit en ce qui concerne ses propres lois :

Il méconnaît ainsi le fait que le normalisateur n'a déjà pas le droit d'interpréter ses normes de manière autoritaire ou authentique. Le législateur n'a pas le monopole de l'interprétation.

Tribunal administratif de Stuttgart, décision du 4 mai 2021 - 16 K 2291/21 -, point 18, juris.

Le monopole d'interprétation de la Cour constitutionnelle fédérale n'est pas un monopole complet pour diriger la société, mais il est limité à certains égards.

"Avec les inévitables marges de manœuvre dans l'interprétation de la Constitution, la question de savoir qui est habilité à interpréter la Constitution acquiert une importance décisive. En effet, dans la mesure où la marge de manœuvre est importante, le résultat dépend non seulement de la méthode, mais aussi des choix de la personne qui interprète. Des interprètes différents peuvent parvenir à des résultats différents. La compétence d'interprétation ne doit pas non plus être monopolisée, mais peut être répartie entre différents organes. La question n'est alors pas seulement de savoir qui est habilité à interpréter la Constitution, mais aussi de savoir qui est habilité à le faire et dans quelle mesure".

Martin Borowski dans : Isensee/Kirchhof, Handbuch des Staatsrechts, 3e éd. 2014, § 274 Subjekte der Verfassungsinterpretation, point 9.

Borowski attire l'attention sur différentes théories juridiques:

"On peut comprendre la notion d'interprète constitutionnel de manière étroite ou large. A une extrémité du spectre, il s'agirait de donner à la Cour constitutionnelle un monopole d'interprétation. Selon une conception moins étroite de l'interprète de la Constitution, d'autres organes de l'État ou tous les organes de l'État sont également appelés à interpréter la Constitution, dans la mesure où les tâches qui leur sont attribuées l'impliquent. Enfin, selon la notion la plus large, tous les acteurs de l'ordre juridique, y compris les particuliers, sont des interprètes de la Constitution".

Borowski dans : Isensee/Kirchhof, Handbuch des Staatsrechts, 3e éd. 2014, § 274 Subjekte der Verfassungsinterpretation, Rd.10.

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Martin Borowski (*1966)

On ne peut parler de monopole de la Cour constitutionnelle que dans des limites bien définies, à savoir l'interprétation juridique de normes concrètes et de leur portée.

"Georg Jellinek a déjà souligné que les parlements, les tribunaux et les autorités interprètent également la Constitution [4]. Et la signification des dispositions constitutionnelles n'est pas seulement importante dans les procédures devant la Cour constitutionnelle, mais aussi dans la vie constitutionnelle. Lorsque le président fédéral fait usage de sa compétence en matière de contrôle des lois à promulguer, la loi est jugée à l'aune de la Constitution. La Constitution, en tant que critère, doit être concrétisée par une interprétation [5]. En vertu de l'article 100, paragraphe 1 de la Loi fondamentale, les tribunaux spécialisés n'ont certes pas la compétence de rejeter les lois formelles post-constitutionnelles, mais ils sont habilités et tenus de vérifier leur constitutionnalité, ce qui implique également une interprétation de la Constitution".

Borowski dans : Isensee/Kirchhof, Handbuch des Staatsrechts, 3e éd. 2014, § 274 Subjekte der Verfassungsinterpretation, point 11.

Mais socialement, aucune personne privée n'est obligée d'y croire. Chacun est libre de critiquer comme ridicule une justification woke, égalitariste ou quasi-religieuse trop poussée d'une décision de la Cour constitutionnelle.

Les limites de la souveraineté interprétative

Il existe en effet une différence essentielle entre une application du droit qui respecte et applique la loi écrite et une imposition de l'État qui consiste à croire en des justifications métaphysiques ultimes d'une telle norme. Le fait que les législateurs de la Loi fondamentale aient déclaré la dignité (Würde) humaine inviolable par l'État était un acquis de la liberté. Mais au lieu de la déduire de la loi (fondamentale) à partir de normes « pré-étatiques », c'est-à-dire quasi-religieuses, et de déclarer cette interprétation juridiquement contraignante, cela a ouvert la voie à une prétention, à un monopole d'interprétation de l'État, qui est à son tour anticonstitutionnel.

La Loi fondamentale prépare déjà cette voie erronée avec sa « reconnaissance » de droits « pré-étatiques ». Les droits pré-étatiques peuvent être fondés sur un Dieu bienveillant et ses commandements ou ne pas l'être du tout. Il n'y a jamais de loi sans législateur.

Un État respectueux de la dignité humaine ne peut pas interpréter ses propres lois de manière à exiger du citoyen plus que l'obéissance aux lois. Il ne doit pas exiger du citoyen qu'il croie à des révélations métaphysiques quasi-religieuses. Or, l'essence de toute valeur prétendument objective consiste précisément à croire en elle comme en des révélations religieuses. C'est précisément cette croyance qui lui est demandée lorsqu'il comprend officiellement par dignité de l'homme une « égalité fondamentale des hommes » et qu'il doit en même temps y croire en attribuant à ce « fondamental » un contenu religieux, moral ou métaphysique.

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Udo Di Fabio (*1954)

"La conception occidentale de la liberté et de l'égalité peut être une mise en place arbitraire, bien plus proche d'une révélation que de la stricte logique déductive" [6].

Cela a bien été mis en exergue par l'ancien juge constitutionnel fédéral Udo Di Fabio. Exiger du citoyen qu'il « croie » à une « égalité fondamentale entre les hommes » qui n'est pas inscrite dans la loi et qui n'a été distillée que par des formules de protection de la Constitution, porterait pour sa part gravement atteinte à la dignité du citoyen. Le contenu essentiel de sa dignité est en effet de croire ce qu'il veut.

Tout homme peut le faire à tout moment, et c'est ce qui doit faire échouer toute tentative d'établir un monopole d'interprétation qui irait au-delà de l'obéissance à la loi écrite, à la loi positivée.

Notes:

[1] Samuel von Pufendorf, De statu Imperii Germanici, 1667, Die Verfassung des Deutschen Reiches, éd. Horst Denzer, Frankfurt/M.1994, p.165.

[2] Panajotis Kondylis, Das Politische und der Mensch, Grundzüge der Sozialontologie, Nachgelassene Notate zu den konzipierten Bänden, Gesellschaft als politisches Kollektiv (Band II), Identität, Macht, Kultur (Band III), Aus dem Griechischen übersetzt und mit Einleitung und Registern versehen (= Le politique et l'homme, Fondements de l'ontologie sociale, Notes posthumes sur les volumes conçus, Société en tant que collectif politique (volume II), Identité, pouvoir, culture (volume III), traduit du grec et accompagné d'une introduction et d'index), par Fotis Dimitriou, 2021.

[3] Selon certaines informations, il aurait dit "en substance".

[4] Georg Jellinek, Verfassungsänderung und Verfassungswandlung, 1906, p.9 et suivantes.

[5] Le critère exact de contrôle - (1) contrôle purement formel, (2) contrôle formel et matériel limité ou (3) contrôle formel et matériel complet - est controversé. Dans tous les cas, cependant, le critère doit être concrétisé par le président fédéral en interprétant la Constitution.

[6] Udo Di Fabio, Die Kultur der Freiheit (= La culture de la liberté), 2005, p. 114.

Comment peut-on être aussi stupide? Scholz et Pistorius sur l'achat de nouveaux systèmes anti-missiles

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Comment peut-on être aussi stupide? Scholz et Pistorius sur l'achat de nouveaux systèmes anti-missiles

par Gilbert Doctorow

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28847-gilbert-doctorow-stupidi-come-sono-scholz-e-pistorius-sull-acquisto-di-nuovi-sistemi-antimissile.html

Nous savons depuis plus d'un an que la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, est une honte pour le gouvernement qu'elle sert. Elle n'est pas assez intelligente pour confectionner et servir des hamburgers chez McDonalds, et encore moins pour siéger au cabinet fédéral et se prononcer sur la guerre et la paix. Elle ne fera jamais oublier qu'elle a déclaré que Vladimir Poutine devrait changer de cap à 360 degrés.

En revanche, j'ai toujours considéré le chancelier Olaf Scholz comme un renard rusé. Bien sûr, j'ai toujours su qu'il était un vrai lâche, un vendu aux intérêts américains au détriment de sa propre nation. Son silence sur le sabotage du gazoduc Nord Stream en est la preuve. Ce que lui et son ministre de la défense Boris Pistorius ont dit ces deux derniers jours en marge de la réunion de Ramstein, où s'étaient concertés les sponsors de l'effort de guerre en Ukraine, ne laisse guère de doute sur le fait qu'il est aussi un sacré imbécile.

Je fais référence à l'annonce de M. Scholz selon laquelle l'Allemagne va budgétiser de nouvelles capacités de défense aérienne et rejoindre d'autres pays européens dans leurs projets de construction de ce que l'on pourrait appeler un « dôme de fer », si l'on peut emprunter le lexique israélien dans ce contexte pour décrire un écran impénétrable contre les attaques de missiles.

Si, il y a une semaine, une telle annonce aurait pu sembler patriotique et constituer un investissement dans la sécurité de son pays, les événements de ces derniers jours ont balayé toutes les considérations de ce type. Après les attaques de missiles russes sur Poltava, Lviv, Krivoy Rog et de nombreuses autres villes ukrainiennes où se trouvent de grandes concentrations d'officiers, de conseillers principaux et d'instructeurs de l'OTAN, l'idée qu'il existe une quelconque défense contre les missiles hypersoniques russes a été réfutée sans l'ombre d'un doute.

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Les Russes affirment que leur attaque contre l'institut de communication de Poltava, qui pourrait avoir tué 200 personnes et en avoir envoyé 500 autres à l'hôpital avec des blessures graves, a été menée avec une variante du missile Iskander, qui a une vitesse maximale de Mach 6.

Si l'on admet que Poltava disposait d'excellents systèmes antimissiles, la situation était exactement inverse à Lviv, qui était protégée par un système américain Patriot et d'autres systèmes fabriqués en Allemagne, en Italie et ailleurs au sein de l'OTAN. Pour cette cible bien protégée, les Russes ont utilisé leur missile Kinzhal, qui se déplace à Mach 10. Comme si cela ne suffisait pas, ils disposent également de missiles de la famille Avangard, qui atteignent Mach 20. Il n'existe absolument aucune défense aérienne connue capable de protéger contre ces missiles actuellement dans l'arsenal russe, et nous pouvons supposer que lorsque les Allemands achèteront et mettront en service ce qu'ils prévoient maintenant d'acheter, les Russes disposeront de missiles d'attaque encore plus avancés et plus puissants.

Quant aux missiles à longue portée dotés d'ogives nucléaires que les États-Unis prévoient de livrer à l'Allemagne en 2026 avec l'accord de M. Scholz, ils n'auront pour effet que de tracer les contours d'une grande cible sur la carte son pays. De plus, il s'agit d'une provocation qui pourrait déclencher une attaque préventive de la part de la Russie.

Ne serait-il pas plus logique que les dirigeants allemands regardent la réalité en face : la capacité de la Russie à détruire leur pays dépasse, dans un avenir proche, leur capacité à se protéger, avec ou sans l'aide des États-Unis. Cette admission devrait les inciter à faire ce qui est évident : s'asseoir à la table de négociation avec les Russes et se mettre d'accord sur une nouvelle architecture de sécurité pour l'Europe avec laquelle tout le monde, je dis bien TOUT le monde, peut vivre.

Je conclurai par quelques observations supplémentaires sur ce que les Russes ont fait cette semaine. À Lviv, ils ont non seulement éliminé de nombreux membres du personnel de l'OTAN, mais ils ont également détruit un train qui venait d'arriver de Pologne et qui transportait une grande quantité d'armes de pointe pour l'Ukraine. En ciblant des installations dans plusieurs villes où résident des officiers de l'OTAN, le Kremlin a envoyé un message sans équivoque à l'Alliance et à son principal décideur, les États-Unis, indiquant qu'il a la volonté et les moyens d'affronter directement l'OTAN à chaque fois qu'il estime que ses « lignes rouges » ont été franchies. Il est également possible qu'à Washington, ce message ait été reçu... et compris. Pour autant que je sache, les pleurnicheries de Zelensky à Ramstein pour obtenir la permission d'utiliser des missiles à longue portée fournis par l'OTAN pour attaquer le cœur de la Russie sont tombées dans l'oreille d'un sourd.

Source : gilbertdoctorow.com

Lien : https://gilbertdoctorow.com/2024/09/07/dumb-as-they-come-scholz-and-pistorius-on-procurement-of-new-missile-defense-systems/

mardi, 17 septembre 2024

Anatomie de la chute: déclin régulier de l'industrie européenne

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Anatomie de la chute: déclin régulier de l'industrie européenne

par Stefano Salvini

Source: https://orientalreview.su/2024/09/09/anatomy-of-the-fall-steady-decline-of-europes-industry/

La désindustrialisation n'est pas un mot nouveau dans les politiques économiques, il a été utilisé pour décrire la transition dans l'économie mondiale, causée par les crises des années 1970 et 1980, souvent liée aux noms de Ronald Reagan et Margaret Thatcher dont les législations ont également été à l'origine du passage de la société industrielle au post-industrialisme avec une plus grande utilisation de l'information et des nouvelles technologies, entraînant la délocalisation de l'industrie manufacturière vers les pays les moins développés. Mais pourquoi aujourd'hui, au cours des trois dernières années, voyons-nous et entendons-nous beaucoup plus de messages et d'articles sur le sujet de la désindustrialisation en Europe ?

Au cours des dernières décennies, la production industrielle en Europe a constitué une part importante de son économie et c'est toujours le cas. Environ un sixième de la valeur ajoutée brute (VAB) de l'UE a été généré dans le secteur manufacturier en 2021. Mais la part de la VAB industrielle dans les grandes nations industrialisées d'Europe s'est réduite depuis lors. Le déclin est plus évident par rapport au début du siècle: la France a perdu environ 6 % de la part industrielle de sa VAB, c'est également le cas de l'Italie, et de l'Allemagne, qui a atteint le sommet de sa production industrielle en 2017 et a connu depuis lors un déclin constant, qui s'est accéléré après 2022.

Pourquoi la baisse généralisée de la production industrielle en Europe est-elle une réalité pour laquelle beaucoup d'experts et d'hommes politiques tirent la sonnette d'alarme ? Un certain nombre de facteurs freinent la production européenne et la rendent difficile à concurrencer avec d'autres destinations pour les investissements, principalement la Chine et les États-Unis.

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine, qui dure depuis février 2022, a eu un impact significatif sur les prix de l'énergie et les chaînes d'approvisionnement en Europe, entraînant une hausse des coûts des intrants pour l'industrie européenne et une baisse de la demande de la part des consommateurs européens. En 2021, la Russie était le principal exportateur de pétrole, d'essence et de gaz vers l'Europe, fournissant 21% des importations européennes de pétrole et d'essence et 23% des importations de gaz naturel. Depuis lors, l'approvisionnement en gaz a fortement diminué, principalement en raison de l'explosion des gazoducs « Nordstream » et des sanctions des États-Unis et de l'Union européenne contre la Russie, ce qui a provoqué une grave crise énergétique. La crise actuelle du gaz et de l'énergie frappe l'industrie de plein fouet, étant donné que ce secteur de l'économie, avec les transports, est l'un des plus gros consommateurs d'énergie. Les industries chimiques et métallurgiques sont les plus touchées par cette crise en raison de leur forte consommation d'énergie. L'Europe tente de s'adapter à l'utilisation du GNL en provenance des États-Unis, qui est plus cher que le gaz russe et plus difficile à livrer, ce qui augmente encore les coûts. De plus, les restrictions européennes « vertes » souvent démagogiques obligent les fabricants à dépenser plus d'argent pour mettre en œuvre de nouvelles technologies respectueuses de l'environnement.

Un autre facteur qui entrave la croissance de la production européenne est le coût de la main-d'œuvre, qui est traditionnellement plus élevé qu'en Chine où, malgré l'augmentation constante du niveau d'éducation ces dernières années, le coût moyen de la main-d'œuvre reste nettement inférieur à celui de l'Occident. Dans d'autres pays asiatiques, comme l'Inde, le Viêt Nam ou la Thaïlande, le coût de la main-d'œuvre est même inférieur à celui de la Chine. Aux États-Unis, au contraire, le coût de la main-d'œuvre est légèrement supérieur à la moyenne de l'Union européenne, mais il reste inférieur à celui de l'Allemagne ou de la France, et à peu près équivalent à celui de l'Italie. Cela s'explique principalement par le fait qu'à côté des pays où le coût de la main-d'œuvre est élevé, comme l'Allemagne et la France, il existe dans l'UE des pays où les salaires sont moins élevés, comme l'Espagne ou les États d'Europe de l'Est. Les restrictions « vertes » souvent démagogiques obligent, encore une fois, les fabricants à dépenser plus d'argent pour mettre en œuvre de nouvelles technologies respectueuses de l'environnement.

La perturbation des chaînes d'approvisionnement habituelles due à la situation en mer Rouge, où les Houthis yéménites attaquent les navires étrangers, est l'un des derniers facteurs à avoir eu un impact négatif sur le secteur manufacturier européen. En raison de la réorientation des navires, le délai de livraison entre l'Asie et l'UE a augmenté de 10 à 15 jours, et les coûts ont augmenté d'environ 400%.

Tous ces facteurs font qu'il est difficile pour les États européens de rivaliser avec la Chine, les États-Unis et les États d'Asie du Sud-Est en termes d'attractivité pour la production industrielle. En outre, le niveau de tension entre l'UE et les États-Unis a augmenté après que Joe Biden a signé l'Inflation Reduction Act en août 2022, qui vise la transition de l'industrie américaine vers des rails « verts » et accorde certains privilèges aux entreprises basées aux États-Unis, ce qui rend l'installation aux États-Unis encore plus attrayante pour les fabricants. En outre, la situation sur le marché européen se détériore également, car les fabricants européens sont contraints de rivaliser avec les produits chinois et américains moins chers.

Quels sont donc les signes réels de la désindustrialisation européenne que nous pouvons observer aujourd'hui ? Dans certains cas, on observe une réduction des plans d'expansion et des investissements. D'autres signes de désindustrialisation sont plus évidents, comme la délocalisation des lignes de production et la réduction des effectifs. Par exemple, le géant allemand de la chimie BASF a annoncé la fermeture de l'une des deux usines de production d'ammoniac en Allemagne et a également décidé d'arrêter les usines de production d'engrais. Ces mesures ont entraîné la suppression de 2500 emplois. En février, BASF a annoncé des mesures supplémentaires de réduction des coûts.

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Le fabricant suisse de panneaux solaires Meyer Burger Technology AG a annoncé en février 2024 qu'il cesserait la production de modules solaires à Fribourg, en Allemagne. L'entreprise a décidé de se concentrer sur l'augmentation de sa capacité de production aux États-Unis, invoquant la détérioration des conditions du marché en Europe. Le groupe allemand BMW a annoncé en 2022 qu'il prévoyait d'investir 1,7 milliard de dollars dans la production de véhicules électriques et de batteries aux États-Unis. Volkswagen a également décidé de profiter des mesures d'incitation en faveur des constructeurs de voitures électriques en Amérique et de construire une usine de 2 milliards de dollars en Caroline du Sud pour produire des SUV électriques. Le groupe BMW a également renforcé sa présence en Chine en 2022 en démarrant la production de véhicules électriques dans la nouvelle usine Lydia à Shenyang, dans la province de Liaoning, au nord-est du pays. Ce projet, d'une valeur de 15 milliards de yuans (2,1 milliards de dollars), est devenu l'investissement le plus important de BMW sur le marché chinois.

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En conclusion, on peut dire que l'industrie européenne se trouve aujourd'hui dans une position très difficile avec la crise énergétique actuelle et la concurrence croissante des États-Unis et de la Chine. La poursuite de la désindustrialisation mettra en péril la prospérité européenne et les emplois de 32 millions de personnes, ainsi que de nombreuses autres qui travaillent dans différents domaines liés à l'industrie. Néanmoins, l'Europe conserve de nombreux avantages en tant que site industriel, tels que la qualité élevée de la main-d'œuvre, la forte densité d'entreprises et les courtes distances qui en résultent entre les entreprises et leurs fournisseurs. En outre, l'Europe reste un marché de vente important et prospère dans de nombreux domaines. La question est donc de savoir si les responsables politiques européens seront capables de changer de stratégie et de se concentrer sur la sauvegarde de leur propre production, sans se retourner vers les États-Unis, qui profitent de la situation difficile de leur allié.

 

lundi, 16 septembre 2024

Londres en guerre avec Moscou pour détruire l'Europe

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Londres en guerre avec Moscou pour détruire l'Europe

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/londra-in-guerra-contro-mosca-per-distruggere-leuropa/

Il ne s'agit pas d'une continuation du "nouveau grand jeu", avec l'affrontement entre les États-Unis et l'URSS pour le contrôle de l'Asie centrale. Mais une reprise du Grand Jeu originel, celui qui opposait la Russie tsariste à la Grande-Bretagne au 19ème siècle. Car Londres n'a jamais aimé la réalité qui a vu la disparition de l'Empire britannique, la fin de l'exploitation coloniale, la perte progressive de pertinence sur la scène internationale.

Non, pas au niveau de l'Italie, qui se réjouit d'être devenue une colonie américaine et célèbre avec enthousiasme les bombardements anglo-américains qui ont massacré femmes, vieillards et enfants. En revanche, le gouvernement italien n'a même pas le courage de condamner les crimes d'Israël à Gaza. Don Anbondio, comparé aux ministres italiens, était un super-héros.

Mais il ne suffit pas à Londres d'éviter d'être réduite comme Rome. Et elle a profité du conflit en Ukraine pour relever la tête en essayant d'infliger le plus de dégâts possibles à son ennemi de toujours: la Russie. Et peu importe aux bellicistes britanniques qu'affaiblir la Russie revienne à renforcer la Chine, précisément en Asie centrale. Car, en fin de compte, Londres est plus intéressé à pénaliser l'Europe qu'à frapper Pékin.

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C'est pourquoi les Britanniques ont fomenté le premier soulèvement en Ukraine, afin d'évincer le président qui avait été dûment élu mais était favorable à la Russie. C'est pourquoi ils ont fait échouer les accords de Minsk. C'est pourquoi ils s'opposent à la paix. Car plus la guerre dure, plus les jeunes Russes et les jeunes Ukrainiens meurent. Et plus l'Europe s'appauvrit à entretenir cette guerre, à imposer des sanctions, à faire tout ce qui nuit certes à la Russie mais, en premier lieu, à elle-même.

En Asie centrale, Londres ne reviendra jamais. Elle ne retournera pas non plus à New Delhi. Les Indiens parlent aussi anglais, mais ils n'oublient pas le million de morts de la répression britannique lors d'un soulèvement. Ils n'oublient pas les massacres et les vols. Et ils n'oublient pas les Africains. Et les Latino-Américains.

Les seuls à avoir tout oublié sont les Italiens. Mais ils ne sont pas d'une grande utilité pour les projets britanniques. Oui, ils sont bons, les Italiens. Chaque éternuement de la maison royale britannique devient une affaire d'État pour les journalistes italiens. Mais Rome attend toujours les ordres de Washington. Mieux vaut utiliser les Polonais, les Suédois, les Finlandais. Des amis qui envoient déjà leurs garçons mourir en Ukraine.

Vous pouvez donc quitter l'UE tout en continuant à la conditionner par l'intermédiaire de vos amis salariés. En les poussant vers une guerre qui mettrait fin au rêve d'une Europe forte, indépendante et capable de dialoguer avec le monde.

Non, les Britanniques n'aiment pas cette Europe. Ils s'en tiennent au classique : « Milord, il y a du brouillard sur la Manche, le continent est isolé ».

dimanche, 15 septembre 2024

Maltraitance institutionnelle

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Maltraitance institutionnelle

par Georges FELTIN-TRACOL

En ces semaines post-olympiques propices aux exploits, un nouveau record vient de tomber à l’avantage du gouvernement de Gabriel Attal, démissionnaire au 16 juillet dernier. Avant la nomination de Michel Barnier le 5 septembre dernier, le plus jeune premier ministre du régime a géré les affaires courantes pendant cinquante-et-un jours. Cette durée exceptionnelle dépasse de loin tous les gouvernements de la Ve République dans la même situation et se rapproche de ceux de la IVe.

Cette longueur excessive résulte du caractère profondément psychotique de la Macronie et de son chef, adepte de la procrastination politique. On a déjà oublié qu’entre la nomination de l’équipe gouvernementale d’Attal, le 11 janvier 2024, et l’entrée en fonction des ministres délégués et des secrétaires d’État, le 8 février, presque un mois s’écoula. Là encore, les cabinets ministériels ont souffert de ce laps de temps incompréhensible.

On oublie en outre qu’entre la réélection d’Emmanuel Macron, le 24 avril 2022, et la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon, le 16 juin, on observe un écart de cinquante-trois jours, situation qui agaça fortement le premier ministre en exercice d’alors, Jean Castex. Cette détestable façon de procéder semble indiquer que le locataire de l’Élysée serait le maître des horloges. Une belle excuse qui prouve surtout un désir d’humilier ses affidés et un inquiétant narcissisme.

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Sous le gouvernement Borne, Aurore Bergé (photo), député des Yvelines, occupait le ministère des Solidarités et des Familles. Sous celui de Gabriel Attal, elle n’est plus que ministresse déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Cette rétrogradation est inhabituelle. Certes, on peut reculer dans l’ordre protocolaire, mais pas changer de statut. Cela ne traduit-il pas un sadisme évident de la part de l’exécutif ? On comprend mieux pourquoi cette ancienne juppéiste soutient maintenant l’ancienne socialiste Élisabeth Borne à la présidence du parti présidentiel Renaissance contre, éventuellement, Gabriel Attal...

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Emmanuel Macron maltraite aussi la stratégie politique. Les dernières semaines ont montré qu’il n’égalerait pas François Mitterrand qualifié par ses détracteurs de « Florentin ». Macron n’arrive même pas à la cheville du premier président socialiste de la Ve République. Machiavélien, François Mitterrand se serait délecté de l’actuelle situation politique sans pour autant commettre la ribambelle d’erreurs de son très lointain successeur.

Emmanuel Macron se trompe d’abord en changeant de premier ministre en début d’année alors que se profilaient les élections européennes et un éventuel succès pour le Rassemblement national. Le piètre locataire de l’Élysée aurait dû garder Élisabeth Borne jusqu’au 10 juin au moins. Il se trompe toujours en n’imposant pas la tête de liste de la majorité présidentielle. Au lieu de choisir la pauvre et digne Valérie Hayer, il aurait dû contraindre Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, voire Gabriel Attal, à prendre cette première place tout en leur permettant de rester ministres. En revanche, en cas de refus répété, il aurait dû les virer de leur poste sans la moindre hésitation.

Emmanuel Macron s’est encore trompé en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale au soir du 9 juin. Il tablait sur la désunion durable des forces de gauche et dans un hypothétique sursaut de l’extrême centre. L’opinion publique a principalement compris qu’il cédait aux exigences gratuites de Jordan Bardella. Le microcosme politico-médiatique bruissait de rumeurs sur une éventuelle motion de censure déposée par les Républicains à l’automne prochain lors du débat budgétaire. Or, avec l’ingénierie sociale orchestrée autour des Jeux olympiques et paralympiques, l’actuel chef de l’État aurait pu profiter d’une popularité acquise au cours de ces divertissements de masse afin d’en finir avec la XVIe législature dès la rentrée de septembre. Les 64 médailles françaises lui auraient-elles permis d’obtenir la majorité absolue ? Pas certain…

Une autre erreur d’Emmanuel Macron est de n’avoir pas nommé à Matignon la candidate proposée par le fumeux Nouveau Front pseudo-populaire. Oui, Laurence Tubiana, Huguette Bello, Lucie Castets ou même Madame Michu aurait dû conduire un nouveau gouvernement dès le milieu du mois de juillet. Plus tacticien, Emmanuel Macron aurait convoqué une session extraordinaire des deux chambres dès les premières semaines d’août afin que le Parlement discutât du projet de loi sur l’abrogation de la réforme des retraites. Sachant que le bloc central macroniste aurait aussitôt déposé une motion de censure votée à coup sûr par la Droite républicaine de Laurent Wauquiez, le groupe de Marine Le Pen aurait-il lui aussi voté la censure, quitte à ne pas remettre en cause la réforme calamiteuse des retraites, ou bien ne pas la voter et ainsi aider le gouvernement d’union de la gauche à rester en fonction ? Un dilemme cornélien pour le parti de la flamme tricolore…

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Les atermoiements estivaux démontrent enfin l’indécision manifeste d’Emmanuel Macron. Il agit tel un enfant gâté qui, par colère et insatisfaction à l’égard de ses parents, n’hésite pas à casser le jouet qu’ils viennent pourtant de lui offrir. Il n’a pas compris que, malgré ses divisions, ses divergences, ses désaccords profonds, la gauche a l’habitude de s’entendre et de s’unir dès que les circonstances l’imposent. Cette cohésion idéologique n’existe pas au centre (les radicaux sont les ennemis historiques des démocrates-chrétiens), ni bien sûr chez les droites buissonnantes d’une incontestable diversité idéologique, intellectuelle et politique.

Il faut maintenant craindre que ces maltraitances politiques se poursuivent, s’amplifient et s’incrustent dans une pratique désormais dysfonctionnelle des institutions. Le mois de septembre ne risque pas d’être chaud que sur le plan social. Il est probable qu’il soit brûlant en politique et même incandescent au niveau institutionnel.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 124, mise en ligne le 10 septembre 2024 sur Radio Méridien Zéro.

mercredi, 11 septembre 2024

France et Allemagne: curieuses idées sur la démocratie

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France et Allemagne: curieuses idées sur la démocratie

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/francia-e-germania-alle-prese-con-curiose-idee-sulla-democrazia/

"L'élection a été volée". Jean Luc Mélenchon, chef de file de la gauche française, s'indigne que le président Macron ait choisi Michel Barnier comme premier ministre. Un gaulliste, au lieu d'un représentant de la gauche immigrationniste. Et il parle d'un outrage à la démocratie parce que lui, Mélenchon, a gagné les élections. Et là s'ouvre une discussion sur ce qu'est la démocratie.

Car, en termes de votes populaires, de consensus au sein de la population, ce n'est pas la gauche qui a gagné, mais le Rassemblement national de Le Pen et Bardella. Ensuite, par des mécanismes électoraux transalpins, l'alliance de la gauche a obtenu plus de sièges. Parce que 10 millions de Français ont voté pour le Rassemblement et seulement 7 millions pour le Front populaire, mais pour Mélenchon les 3 millions de voix en moins ne comptent pas, il a gagné malgré tout et il est antidémocratique de ne pas le remarquer.

En Thuringe et en Saxe, en revanche, le succès de l'AfD dans les urnes a également été récompensé en termes de sièges. Mais la démocratie à la carte veut qu'un tiers des électeurs allemands ne comptent pour rien, ont le droit de voter mais pas de gouverner. Bref, le vote n'est bon que s'il respecte les paramètres fixés par le politiquement correct.

Ce n'est pas un hasard si l'abstentionnisme progresse en Italie. Car le concept de démocratie était lié à l'existence des partis, sorte de courroie de transmission entre l'électeur et l'élu. Et les partis étaient le lieu d'élaboration de la pensée politique et idéologique. Aujourd'hui, la pensée a été abolie et les partis ne sont plus que des comités d'entreprise. Souvent de malversations, toujours d'affaires qui ne tiennent pas compte de l'électeur.

Le niveau bas de ces dernières années s'est encore abaissé. Les partis ne sont même pas capables de traiter des questions triviales parce que leur personnel est du niveau le plus bas. La compétence a été remplacée par l'arrogance. Aujourd'hui, ceux qui vont voter le font pour Meloni, Schlein, voire Calenda et Renzi. Ou même pour Salis et Soumahoro. Mais pas pour leurs partis respectifs remplis d'incapables, d'infâmes, de traîtres prêts à toutes les bassesses pour tromper leur collègue.

Pour trouver une once de pensée politique, il faut quitter les partis et suivre les activités de certaines associations, fondations, centres d'études. Mais qui, contrairement à ce qui se passe à l'étranger, ne peuvent avoir que peu d'effet sur des partis dont les responsables et les dirigeants sont terrifiés à l'idée que la pensée puisse encore survivre.

dimanche, 08 septembre 2024

Résolution de l'AfD sur la souveraineté - Nous exigeons une paix juste au lieu d'une guerre sans fin

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Résolution de l'AfD sur la souveraineté

Nous exigeons une paix juste au lieu d'une guerre sans fin

Source: https://afd-bw.de/aktuell/resolutionen/souveraenitaets-resolution

Le complexe politico-médiatique composé des vieux partis et des médias établis entraîne l'Allemagne toujours plus loin dans la guerre en Ukraine. La cause en est également le manque de souveraineté de l'Allemagne, qui fait que les grandes lignes de notre politique étrangère et de sécurité sont décidées par l'UE et l'OTAN et ne servent souvent pas les intérêts allemands : De plus en plus d'armes sont livrées, de plus en plus de soldats ukrainiens sont formés, de plus en plus de soutien matériel, financier et informationnel est fourni. Notre prospérité et notre économie en pâtissent gravement. L'Allemagne ne doit pas devenir un belligérant ! Notre objectif doit être de mettre fin aux combats le plus rapidement possible. Nous voulons une paix juste qui tienne compte des intérêts de sécurité de l'Ukraine et de la Russie et qui soit basée sur le droit à l'autodétermination des populations.

Nous exigeons :

- L'arrêt immédiat de toutes les livraisons d'armes aux belligérants.

- L'arrêt de toutes les mesures de guerre hybride et la levée de toutes les sanctions.

- Un engagement humanitaire global pour les victimes civiles et les réfugiés des deux parties sur le terrain.

- Une couverture médiatique équilibrée et différenciée de la part des médias publics, qui tienne également compte des antécédents de la guerre.

- La réparation immédiate des gazoducs Nord Stream et la reprise de l'approvisionnement en gaz russe. Nous demandons des explications sur les auteurs et les complices de la démolition.

- Que l'Allemagne exerce une influence modératrice sur les belligérants et se propose comme médiateur et lieu de négociations de paix.

- Le rétablissement de la souveraineté de l'Allemagne en matière de politique étrangère et de sécurité.

- Qu'aucune guerre ne soit organisée en Ukraine à partir du sol allemand. Nous nous engageons donc pour le retrait de toutes les forces armées étrangères.

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L'extension constante de la participation à la guerre et la couverture médiatique unilatérale des médias publics risquent de conduire à une guerre européenne ou mondiale. L'expérience historique montre qu'une fois déclenchés, les conflits militaires ne peuvent plus être maîtrisés et conduisent à une escalade.

La guerre entraîne déjà de grandes souffrances pour les peuples ukrainien et russe. Mais les peuples d'Europe, et en particulier le peuple allemand, souffrent également des sanctions. Les peuples ne veulent pas se laisser entraîner dans une guerre.

Entre 2014 et février 2022, plus de 10.000 civils ont été victimes de la violence des troupes ukrainiennes dans le Donbass, selon l'OSCE.

L'Ukraine et la Russie étaient prêtes à conclure un accord de paix en mars 2022. Suite à l'intervention des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, l'Ukraine a été amenée à quitter la voie des négociations. Pour ce faire, l'Ukraine s'est vue promettre une aide militaire et financière.

Les anciens chefs de gouvernement Merkel et Hollande ont publiquement reconnu qu'ils n'avaient pas respecté les accords de pacification - les accords de Minsk - contraignants en droit international et approuvés par l'ONU - n'ont été négociés par l'Occident qu'en apparence, afin de gagner du temps pour réarmer l'Ukraine.

Cette guerre est en fait une guerre par procuration des États-Unis contre la Russie. Mais elle nuit également à l'Europe, en particulier à l'Allemagne. L'objectif d'affaiblir politiquement et militairement l'Allemagne et l'UE et de leur nuire durablement est évident.

Contrairement aux engagements pris lors de la réunification allemande de ne pas accueillir de pays de l'ancien bloc de l'Est, l'OTAN s'est rapprochée de plus en plus des frontières russes et a mis en place des systèmes de missiles, notamment en Pologne et en Roumanie.

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L'armée allemande continue à être désarmée afin de libérer des armes et du matériel militaire pour l'Ukraine. L'Allemagne n'est désormais plus en mesure de se défendre par ses propres moyens.

Il est significatif que les plus fervents partisans de la guerre n'aient pas eux-mêmes effectué leur service militaire. Les Verts se distinguent particulièrement dans ce domaine. En revanche, des généraux à la retraite comme l'ancien inspecteur général Harald Kujat ou le général de brigade Erich Vad demandent de ne pas livrer de chars en Ukraine et de rechercher une solution négociée.

Le soutien de l'Allemagne à la guerre a commencé par la livraison de casques, puis on a dit que seulement des armes défensives seront fournies à Kiev, mais pas d'armes lourdes; entre-temps nous fournissons des chars de combat lourds. L'Ukraine demande déjà des avions de combat. La demande de troupes au sol ne devrait être qu'une question de temps.

Pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, il existe un risque réel de guerre nucléaire en Europe. Ce danger doit être affronté avec la plus grande détermination.

L'ex-chancelier allemand lie la défaite du SPD aux élections régionales à la politique des partis vis-à-vis de la Russie

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L'ex-chancelier allemand lie la défaite du SPD aux élections régionales à la politique des partis vis-à-vis de la Russie

Source: https://opposition24.com/politik/ex-bundeskanzler-bringt-spd-niederlage-bei-regionalwahlen-mit-parteipolitik-gegenueber-russland-in-verbindung/

BERLIN - L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder (Parti social-démocrate d'Allemagne, SPD, 1998-2005) a qualifié de « désastreux » les résultats électoraux de son parti dans les Länder de l'Est, la Thuringe et la Saxe, et de catastrophiques. Il a lié cet échec à la politique russe du parti : «Le résultat des élections régionales a été catastrophique pour la SPD car la SPD a été terriblement mauvaise», a déclaré l'homme politique, cité par l'agence de presse DPA.

« Le SPD a fait une erreur en utilisant le terme de 'Wende' (de "tournant") en ce qui concerne la Russie, en particulier en Allemagne de l'Est », a déclaré Schröder. Selon lui, les sociaux-démocrates, malgré leurs critiques à l'égard de la Russie, doivent désormais être une force qui « ne s'engage pas dans la guerre, ne se contente pas de livrer des armes [au régime de Kiev], mais fait pression pour que la Russie et l'Ukraine entament des discussions afin de mettre fin au conflit ».

Lors des élections du 1er septembre en Saxe et en Thuringe, les sociaux-démocrates n'ont obtenu respectivement que 7,3 % et 6,1 % des voix. En Thuringe, il s'agit du plus mauvais résultat jamais obtenu par le parti lors d'une élection régionale. La question des livraisons d'armes à l'Ukraine a joué un rôle important dans la campagne électorale. Ainsi, l'Alternative für Deutschland et l'alliance dirigée par Sahra Wagenknecht, les deux partis sceptiques quant au soutien à l'Ukraine, ont enregistré d'énormes succès. Le terme de « changement d'époque » avait été utilisé à plusieurs reprises par le chancelier allemand Olaf Scholz dans le cadre du conflit ukrainien. Et l'on mesure aujourd'hui le résultat de cette phraséologie sur l'opinion publique saxonne et thuringienne.

L'AfD et le renouveau "national bolchevique" de l'Allemagne de l'Est

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L'AfD et le renouveau "national bolchevique" de l'Allemagne de l'Est

Constantin von Hoffmeister

Source: https://www.eurosiberia.net/p/the-afd-and-east-germanys-national-bolshevik-revival?publication_id=1305515&post_id=148400049&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true

Je suis profondément reconnaissant à tous nos électeurs et sympathisants. Nous sommes devenus la deuxième force nationale, la première force à l'Est, et nous avons obtenu le meilleur résultat jamais obtenu par l'AfD [Alternative pour l'Allemagne] - c'est fantastique ! Ce qui m'enthousiasme le plus, cependant, c'est le résultat parmi les jeunes électeurs: une augmentation de 12%, ce qui fait de nous la force la plus puissante parmi les moins de 24 ans - c'est exactement là où je voulais arriver; et ce n'est qu'un début. Malgré toutes les campagnes de dénigrement, nous avons ouvert de toutes nouvelles perspectives pour une politique patriotique.

- Maximilian Krah, député européen de l'AfD.

Le début d'une nouvelle ascension allemande ne pouvait être qu'un renversement: le retournement des regards vers l'Est, le rejet de l'Occident, le détachement du libéralisme, de la bourgeoisie et de la civilisation européenne.

- Ernst Niekisch.

« Nous assistons au plus grand glissement à droite depuis 1949. La démocratie est ébranlée dans ses fondements ». C'est en ces termes que Sanem Kleff (photo, ci-dessous), directrice de la coordination fédérale « École sans racisme - École du courage », a eu du mal à contenir sa panique après les élections régionales d'hier. En Thuringe, 32,8 % et en Saxe, 30,6 % des électeurs ont courageusement voté pour un parti que l'Office fédéral de protection de la Constitution (Verfassungsschutz), instance de plus en plus politisée, a tout bonnement qualifié d'« extrémiste de droite ». Mais qui s'en étonne vraiment ? Lorsque les soi-disant « défenseurs de la démocratie » refusent d'écouter, le peuple trouve un moyen de se faire entendre.

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Le directeur du plus grand réseau scolaire d'Allemagne, qui supervise plus de 4500 écoles endoctrinant trois millions d'élèves, d'éducateurs et d'enseignants, semble perdre le sommeil devant le fait que tant de nouveaux électeurs ont osé défier le discours soigneusement élaboré par l'establishment. « Avec cette élection, l'extrémisme de droite est devenu un problème majeur parmi les jeunes. En Thuringe et en Saxe, 37% et 30% des nouveaux électeurs, respectivement, ont voté pour l'AfD. Il s'agit du glissement à droite le plus spectaculaire chez les jeunes que la République fédérale ait jamais connu au cours d'une même période électorale depuis 1949 », s'inquiète Sanem Kleff. Mais ce soi-disant « problème » n'est peut-être que le réveil de la jeune génération face aux échecs de la vieille garde et le choix de rejeter les dogmes éculés qu'on lui a inculqués. La tendance était déjà claire lors des élections des moins de 18 ans la semaine dernière, où l'AfD a recueilli 37,36 % des voix en Thuringe et 35,52 % en Saxe. Peut-être, juste peut-être, que ces jeunes électeurs sont sur la bonne voie.

« En tant que réseau national de prévention contre les idéologies de l'inégalité, nous constatons quotidiennement que le populisme et l'extrémisme de droite s'infiltrent de plus en plus dans la vie des enfants et des adolescents », déplore Mme Kleff. Ce phénomène s'accompagnerait, ajoute-t-elle, d'une banalisation et d'une normalisation de l'extrémisme de droite. Traduction : Plus nous essayons de qualifier d'extrémistes tous ceux qui ne sont pas d'accord avec nous, plus ils se rendent compte que c'est nous qui sommes déconnectés de la réalité. Le refus de Kleff de reconnaître que le soutien croissant aux idées de droite est une réponse légitime aux échecs de l'ordre politique actuel en dit long.

En ce qui concerne les causes de ce glissement vers la droite chez les jeunes, Sanem Kleff répète consciencieusement les mêmes discours : « Les explications monocausales ne sont pas appropriées à l'heure actuelle. Personne n'a non plus de solutions brevetées. Cependant, nous ne pourrons pas éviter de nous concentrer davantage sur les conséquences à long terme de la pandémie pour les jeunes, ainsi que sur les effets des guerres en Ukraine et à Gaza sur la jeune génération. » Oui, parce qu'il est toujours plus facile d'accuser des facteurs externes que d'admettre que les jeunes rejettent simplement le statu quo qui n'a fait que leur nuire puisque ce sont eux qui font l'expérience directe de la « diversité » dans les cours d'école.

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L'éducation démocratique est, bien entendu, un élément central du mandat d'éducation et d'instruction de l'État dans les écoles - c'est du moins ce que nous dit Sanem Kleff, qui insiste également sur le fait que « selon les lois scolaires et la loi sur l'éducation, l'éducation démocratique est un élément central du mandat d'éducation de l'État » : « Selon les lois scolaires et le consensus de Beutelsbach, les écoles ont pour mission de promouvoir les valeurs démocratiques et l'esprit critique. Cela signifie que les enseignants ne doivent pas rester neutres, mais plutôt, sur la base de la Loi fondamentale [la constitution allemande], prendre clairement position contre, par exemple, l'extrémisme de droite, l'antisémitisme, l'apologie de la violence et les déclarations méprisantes pour l'humanité ». Ah oui, l'approche classique « nous sommes pour la liberté d'expression et la pensée critique, mais seulement si vous êtes d'accord avec nous ». Apparemment, promouvoir les « valeurs démocratiques » signifie laver le cerveau des élèves pour leur faire adopter un point de vue acceptable, où la remise en question du discours dominant est strictement interdite. Les enseignants, bien sûr, doivent être « habilités et soutenus » pour mettre en œuvre ce programme : « La formation, les concepts et le matériel destinés à renforcer l'éducation démocratique sont essentiels à cet égard. Car rien ne dit mieux « éducation » qu'un programme d'études imposé par l'État et conçu pour éradiquer toute pensée dissidente.

Le dernier cri de ralliement de Kleff : « Nous devons maintenant mobiliser collectivement toutes nos forces pour défendre nos libertés et nos droits durement acquis. Plus que jamais, les forces démocratiques de la politique et de la société civile doivent s'unir fermement contre les ennemis de la démocratie ». Mais qui sont les véritables ennemis de la démocratie ? Peut-être que ces soi-disant « forces démocratiques » sont simplement terrifiées à l'idée d'un avenir où elles ne pourraient plus contrôler le discours, alors que de plus en plus de citoyens - et en particulier les jeunes - rejettent leurs tentatives de plus en plus transparentes d'étouffer l'expression démocratique authentique.

Ce à quoi nous assistons en Allemagne de l'Est est plus qu'un simple changement dans les habitudes de vote ; c'est l'aube d'une nouvelle révolution conservatrice qui fait écho aux courants idéologiques de l'ère Weimar. La montée de l'AfD en Thuringe et en Saxe, ainsi que l'émergence de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) avec 15,8 % en Thuringe et 11,8 % en Saxe, signalent la résurgence d'un puissant courant qualifiable de "national-bolchevique". Ce mouvement, à l'instar du national-bolchevisme prussien d'Ernst Niekisch, rejette l'Occident libéral et se tourne vers l'Est, plébiscitant la Russie et son modèle politique tout en répudiant la décadence et le déclin moral de l'Occident.

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Le national-bolchevisme, tel qu'il a été formulé par Niekisch pendant la République de Weimar, était une synthèse unique de nationalisme et de socialisme, profondément enracinée dans le rejet du libéralisme occidental, du capitalisme et de la démocratie parlementaire. Niekisch et ses partisans considéraient l'Occident comme culturellement et moralement corrompu. Ils pensaient que l'avenir de l'Allemagne passait par un alignement sur l'Union soviétique, considérée comme un bastion de l'idéologie anti-occidentale et anticapitaliste. Cet alignement n'est pas né d'une croyance commune dans le communisme, mais plutôt d'une alliance stratégique contre les ennemis communs que sont le libéralisme occidental et les contraintes imposées par Versailles. Les bolcheviks nationaux prônaient un État fort et centralisé, guidé par une éthique collective qui résisterait à la fois au capitalisme occidental et à la dégradation culturelle qu'il entraîne.

Dans ce contexte historique, la résurgence moderne d'idées similaires en Allemagne de l'Est est révélatrice. La montée de l'AfD, combinée à l'émergence de la BSW, reflète la vision de Niekisch à plusieurs égards. Les deux mouvements rejettent l'ordre libéral et mondialiste qui domine la politique allemande et européenne contemporaine. L'AfD, avec ses positions nationalistes et anti-immigration, et le BSW, avec ses politiques économiques de gauche combinées à un conservatisme culturel et à une rhétorique anti-OTAN, reflètent une profonde désillusion à l'égard de l'Occident. L'ancienne stalinienne Sahra Wagenknecht, comme Niekisch, propage une rupture avec l'Occident libéral, critiquant l'OTAN en tant qu'instrument de la domination américaine et prônant des liens plus étroits avec la Russie. Son opposition à l'immigration de masse et ses appels à la préservation de la culture allemande évoquent le mépris national-bolchevique pour le multiculturalisme occidental et l'érosion de l'identité nationale.

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La possibilité d'une sécession de l'Allemagne de l'Est de la République fédérale d'Allemagne sur la question controversée de l'immigration de masse devient un sujet de discussion sérieux pour certains observateurs dans la région. L'afflux d'immigrants non européens, considéré par de nombreux habitants de l'Est comme une menace pour leur identité culturelle et nationale, a creusé le fossé entre l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest. Cette tension rappelle la vision de Niekisch d'un État souverain de l'Est qui se dresserait comme un bastion contre le libéralisme occidental. Niekisch a même proposé de rebaptiser la République démocratique allemande (Allemagne de l'Est communiste) « Prusse » pour souligner son identité distincte et son rejet de l'ordre occidental. Aujourd'hui, cette idée trouve un écho chez ceux qui considèrent l'Allemagne de l'Est comme une entité séparée potentielle qui pourrait incarner les principes de souveraineté, de préservation de la culture et de résistance à l'immigration de masse. La combinaison de la poussée nationaliste de l'AfD et du mouvement de gauche mais culturellement conservateur de Wagenknecht suggère que le rêve historique d'un État souverain de l'Est à l'image de la Prusse n'est peut-être pas aussi farfelu qu'il ne l'a semblé.

samedi, 07 septembre 2024

Les démocrates américains cherchent désespérément à saboter la transition géopolitique multipolaire

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Les démocrates américains cherchent désespérément à saboter la transition géopolitique multipolaire

Lucas Leiroz

Source: https://novaresistencia.org/2024/09/06/democratas-desesperados-para-sabotar-a-transicao-geopolitica-multipolar/

Dans un contexte politique tendu aux États-Unis, les démocrates font tout ce qu'ils peuvent pour augmenter leurs chances de réélection.

Le peuple américain considérant l'administration désastreuse de Joe Biden comme la principale raison du conflit actuel avec la Russie en Ukraine, l'un des paris des démocrates est d'essayer de « résoudre » le conflit le plus rapidement possible, empêchant ainsi les républicains de prendre le dessus sur cette question.

Comme on le sait, les démocrates se sont caractérisés ces dernières années par une politique étrangère encore plus belliqueuse et agressive que celle des républicains. Cela est dû à un certain nombre de facteurs, principalement la tendance plus « multipolariste » des Républicains. L'aile patriotique et conservatrice de la politique américaine, bien que soumise à l'establishment politique américain, semble avoir compris que les changements géopolitiques sont inévitables et que les États-Unis n'ont d'autre choix que d'adopter une position moins interventionniste et de se concentrer davantage sur la résolution des problèmes intérieurs.

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C'est pourquoi l'une des principales accusations de Trump à l'encontre des démocrates est que leur parti est responsable de la crise en Ukraine. Le candidat républicain promet de « mettre fin à la guerre en un jour » s'il est élu. De nombreux Américains ordinaires voteront probablement pour Trump afin que leurs impôts ne servent pas à financer une guerre inutile sur un autre continent. Cela inquiète les démocrates, qui craignent que le nombre de voix ne fasse pencher la balance en défaveur de Kamala Harris.

Cette situation pousse l'administration Biden à prendre toutes les mesures possibles pour « résoudre » la situation ukrainienne avant les élections. Ces derniers mois, le gouvernement américain a pris des mesures telles que la recherche de « négociations de paix » et la pression exercée sur l'Ukraine pour qu'elle cesse de manœuvrer contre les zones non disputées de la Fédération de Russie. À l'heure actuelle, l'escalade de la guerre est préjudiciable aux démocrates, car elle renforce la croyance populaire dans les promesses de Trump de mettre fin au conflit.

Une autre alternative pour atténuer l'impact de la question ukrainienne sur la scène électorale est d'essayer de faire porter la responsabilité de la guerre aux pays européens. Outre les tentatives hypocrites de « résoudre le conflit » par une pseudo-diplomatie, les États-Unis ont également encouragé la militarisation de l'Europe. La tactique américaine consiste à faire croire aux Européens qu'ils doivent se préparer à un conflit avec la Russie, augmentant ainsi leurs capacités de défense.

En souscrivant à la paranoïa anti-russe, les pays européens acceptent docilement le rôle de principaux fournisseurs d'armes du régime de Kiev. Cela procure à Washington deux avantages stratégiques majeurs : alléger le fardeau de l'industrie militaire nationale et soustraire l'Ukraine à l'attention de l'opinion publique américaine, en faisant apparaître la guerre comme une « question européenne ».

Un autre point important est que les démocrates renforcent également le rôle hégémonique des États-Unis sur le continent européen. Washington dicte aux pays européens ce qu'ils doivent faire, en fixant leurs priorités, comme par exemple « se préparer à la guerre avec la Russie ». L'interventionnisme a un impact profond sur la planification stratégique européenne, transformant des questions sans intérêt en programmes « prioritaires » simplement parce qu'elles favorisent les intérêts américains.

Ce thème est également lié à l'aspect anti-multipolaire des démocrates. Faire de l'Europe un continent sous-développé semble être l'une des priorités américaines. Washington veut éviter que chaque continent ne devienne un bloc régional dans le nouveau monde multipolaire, permettant aux Etats-Unis de rester la seule puissance hégémonique. Sur le territoire européen, la stratégie américaine consiste à empêcher la Russie et l'UE de se développer comme deux « pôles » dans la multipolarité émergente, ce qui explique pourquoi une partie est artificiellement opposée à l'autre dans une guerre inutile.

Créer des frictions entre Russes et Européens est vital pour les intérêts américains, car, selon les principes de base de la géopolitique, l'amitié russo-européenne pourrait apporter de grands avantages géopolitiques. Pour empêcher l'UE de devenir le partenaire de la Russie à l'avenir, les États-Unis encouragent toutes sortes de sabotages contre les Européens, y compris des actes criminels tels que l'attaque des gazoducs Nord Stream. Pour les États-Unis, plus l'Europe est désindustrialisée et désintégrée, mieux c'est, car cela empêche la création de projets de coopération avec Moscou et d'autres puissances multipolaires.

En fin de compte, on peut dire que les démocrates font tout ce qu'ils peuvent pour tenter désespérément de maintenir l'hégémonie américaine, même s'il y a déjà des signes clairs que ce statut géopolitique ne pourra pas être protégé à long terme. L'administration actuelle refuse de reconnaître les nouvelles circonstances géopolitiques mondiales, essayant en vain de saboter tous les États en quête de développement et de souveraineté - y compris ses propres partenaires européens.

Vous pouvez suivre Lucas Leiroz sur : https://t.me/lucasleiroz et https://x.com/leiroz_lucas

Source : Infobrics

Une Sahra Wagenknecht espagnole est-elle possible?

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Dans le sillage de la percée identitaire en Allemagne

Une Sahra Wagenknecht espagnole est-elle possible?

Victor Lenore

Source: https://elmanifiesto.com/identidad/596047818/Es-posible-una-Sahra-Wagenknecht-espanola.html?origin=newsletter&id=34&tipo=3&identificador=596047818&id_boletin=582937242&cod_suscriptor=542666560

Dans toute l'Europe, le système bipartite s'effondre et les alternatives (de gauche et de droite) qui s'intéressent aux problèmes des électeurs de la classe moyenne appauvrie se multiplient.

Les récentes élections régionales en Allemagne ont mis en évidence trois préférences de l'électorat : il ne veut pas que l'émigration de masse se poursuive, il ne veut pas se soumettre aux dogmes de l'idéologie du genre et il ne veut pas continuer à soutenir des conflits guerriers tels que celui qui sévit en Ukraine. La montée de l'Alternative pour l'Allemagne (droite populiste) et de l'Alliance Sahra Wagenknecht (gauche anti-woke) coïncide avec ces trois facteurs, mais aussi avec certains autres, comme le fait de ne pas vouloir se soumettre docilement à l'Union européenne ou aux ordres des bureaucrates de l'Agenda 2030 « pour lutter contre le changement climatique ». En ce moment, face à ces nouvelles donnes, le bipartisme s'estompe et l'énergie sociale et politique du futur est en train de naître.

La question qui se pose à notre pays, l'Espagne, est la suivante : est-il possible que l'Espagne rejoigne cette vague populaire ? La réponse n'est pas simple, même si le discours que Wagenknecht défend pour l'Allemagne ne nous est pas étranger. En fait, tout ce qu'elle met sur la table a déjà été soulevé il y a des années par des politiciens locaux tels que Jorge Verstrynge et Manolo Monereo, si souvent traités avec distance et mépris par leurs propres concitoyens (quand ils ne sont pas directement accusés d'être des « fascistes »). Tous sont liés à un projet de longue haleine comme El viejo topo, une revue et une maison d'édition en phase avec le programme de Wagenknecht bien avant qu'elle ne le formule. C'est une voie que la gauche officielle craint, et c'est pourquoi El viejo topo s'est vu opposer le veto de l'entourage d'Ada Colau lors de la dernière Foire Littéraire de Barcelone, centrée sur les essais politiques. Le discours de la « gauche raisonnable » (syntagme utilisé par Wagenknecht) a une autre alliée de toujours : l'écrivaine et chroniqueuse Ana Iris Simón, qui a également été traitée de traîtresse et de droitière pour avoir capté les malaises de l'Espagne d'en bas.

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Éduquer à la haine de l'Espagne

9783944203713.jpgIl est clair que la proposition de Wagenknecht est totalement incompatible avec la gauche espagnole actuelle, il suffit de lire son brillant pamphlet anti-élitiste Los engreídos. Mon contre-programme pour le civisme et la cohésion sociale (Lolabooks). Je vous en livre un extrait : « La gauche 'style de vie' non seulement ne veut pas améliorer les conditions matérielles des travailleurs et des autres personnes défavorisées, mais elle veut leur expliquer quels sont leurs véritables intérêts et en même temps les exorciser de leur provincialisme, de leur ressentiment et de leurs préjugés », dénonce-t-il . Il s'agit, en clair, de dépasser le regard condescendant de nos élites progressistes à l'égard du peuple et de retrouver la vocation politique du service.

Depuis trop longtemps, la gauche officielle éduque sa base à la haine de notre pays, lui apprend à courber l'échine devant les thèses de la bourgeoisie séparatiste et répète que toute politique de contrôle de l'immigration est « raciste » et « d'extrême droite ». Ils ont également martelé à leurs électeurs que toute remise en cause des affirmations du lobby gay est de l'homophobie. En outre, il existe un autre problème crucial dont on parle rarement : la création d'un nouveau parti politique nécessite une large implantation territoriale, ce qui implique de trouver de l'argent et des cadres fiables ; c'est pourquoi Podemos et Ciudadanos ont fini par sombrer dans le même égout (celui qui engloutira certainement bientôt Más País). La gauche se dirige vers l'insignifiance, mais il ne sera pas facile de faire émerger quelque chose de nouveau.

Cela dit, il me semble compliqué que l'Espagne reste à l'écart des marées politiques européennes. On a dit que les manifestations du mouvement 15-M en 2011 étaient notre vaccin contre l'« extrême droite » et le mirage n'a duré que cinq ans, alors peut-être que l'Espagne n'est pas une exception mais que nous avançons à un rythme plus lent. Partout en Europe, le système bipartisan s'effondre et les alternatives (de gauche et de droite) qui s'intéressent aux problèmes réels des électeurs de la classe moyenne appauvrie se multiplient. Quelqu'un, de préférence une femme, osera-t-il tenter de devenir notre équivalent espagnol de Sahra Wagenknecht ?

vendredi, 06 septembre 2024

Le parti néerlandais FVD rejoint le nouveau parti européen avec l'AfD allemande

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Le parti néerlandais FVD rejoint le nouveau parti européen avec l'AfD allemande

Source: https://fvd.nl/nieuws/fvd-stapt-in-nieuwe-europese-partij...

raf,360x360,075,t,fafafa_ca443f4786.u9.jpgLe parti néerlandais Forum pour la démocratie a rejoint l'Europe des nations souveraines (ESN), le nouveau parti européen dirigé par l'AfD allemande. Conformément à sa vision pour les Pays-Bas, le FVD fera pression en faveur d'un gel de l'immigration et d'une politique de remigration efficace au niveau européen. Le mondialisme, la bureaucratie bruxelloise et l'effondrement de notre souveraineté sont également des questions centrales pour le parti.

Coopération européenne

Outre l'AfD, qui a récemment obtenu d'excellents résultats aux élections régionales en Thuringe et en Saxe, le MHM (Hongrie), le SPD (République tchèque), le NN (Pologne), Revival (Bulgarie), le TTS (Lituanie), le Mouvement républicain (Slovaquie) et le parti français de Zemmour, Reconquête, sont également affiliés à ce parti européen.

Le FVD lui-même n'a malheureusement pas obtenu de siège au Parlement européen lors des dernières élections européennes du 6 juin, mais il rejoindra néanmoins le nouveau groupe ESN. Car au-delà du groupe politique au sein du Parlement européen, c'est un parti qui se construit, c'est-à-dire une organisation qui peut organiser des congrès, ouvrir des débats, mener des enquêtes et, surtout, élargir considérablement le réseau européen de la FVD.

Institutions européennes

En tant que plus grand parti en nombre de membres aux Pays-Bas, qui s'engage aussi bien socialement que politiquement, le FVD se concentrera, dans le cadre de cette nouvelle coopération, sur la formation des institutions européennes.

La déclaration de Sofia

Au début de l'année, Ralf Dekker a signé la Déclaration de Sofia au nom du Forum pour la démocratie, impulsé par le parti bulgare Revival, l'un des partis membres du nouveau réseau européen de la société civile. Cette déclaration mettait notamment l'accent sur la remise en cause du corporatisme international, la lutte contre la bureaucratie (bruxelloise) et l'arrêt de la guerre par le biais de négociations de paix.

 

Un parti bulgare propose de quitter l'UE et de rejoindre les BRICS

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Un parti bulgare propose de quitter l'UE et de rejoindre les BRICS

Source: https://dissident.one/bulgaarse-partij-stelt-voor-om-eu-te-verlaten-en-zich-bij-brics-aan-te-sluiten-media

Le parti bulgare Revival fait également pression pour retarder l'adhésion de la Bulgarie à la zone euro jusqu'à au moins 2043 et appelle à un référendum sur la question, rapporte l'agence Tass (https://tass.com/world/1839269).

Le parti politique bulgare Revival a suggéré que le pays quitte l'Union européenne, abandonne ses projets d'adhésion à la zone euro et poursuive plutôt son adhésion aux pays des BRICS, rapporte le site d'information Euractiv  (https://www.euractiv.com/).

Костадин_Костадинов_снимка.jpg« Si nous voulons un avenir, nous n'avons pas notre place dans ces structures agonisantes que sont l'UE dans son format actuel et l'OTAN. Si l'UE n'est pas réformée, nous devons la quitter, car nous n'avons pas l'intention de mourir avec elle », a déclaré le leader du parti Revival, Kostadin Kostadinov (photo), cité par le média.

Pour sa part, le député de Revival, Tsoncho Ganev, a déclaré que les BRICS étaient un « club plus riche » que les pays occidentaux. Selon Euractiv, les politiciens représentant le parti ont appelé à l'adhésion de la Bulgarie aux BRICS, tandis que le parti a commencé à envoyer des représentants aux forums de l'organisation. En particulier, ses membres ont participé au Forum international des BRICS à Moscou les 27 et 28 août.

Revival demande également que l'adhésion de la Bulgarie à la zone euro soit reportée au moins jusqu'en 2043 et appelle à un référendum sur la question. Toutefois, les autorités bulgares s'en tiennent à leur projet de rejoindre la zone euro au plus tard à la mi-2025, même si seulement la moitié de la population du pays est favorable à cette idée. Par ailleurs, les experts estiment qu'il est peu probable que la Bulgarie rejoigne la zone euro avant 2026.

La zone euro, l'union monétaire de l'Union européenne, regroupe 20 pays. Les pays qui n'ont pas encore adopté l'euro comme monnaie principale sont la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, la Hongrie, la Roumanie, la Pologne et la Suède.

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Le groupe des BRICS, fondé en 2006, s'est élargi pour la première fois en 2011, lorsque l'Afrique du Sud a rejoint les quatre pays fondateurs (Brésil, Russie, Inde et Chine). Cinq nouveaux membres (Égypte, Iran, Émirats arabes unis, Arabie saoudite et Éthiopie) sont devenus officiellement membres à part entière du groupe BRICS le 1er janvier 2024. Le même jour, la Russie a pris la présidence tournante des BRICS, qui dure un an. La présidence russe prévoit plus de 250 événements différents, avec un sommet des BRICS à Kazan en octobre 2024 comme pièce maîtresse.

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jeudi, 05 septembre 2024

Les ennemis de la guerre triomphent en Thuringe et en Saxe. Et les larbins italiens fanfaronnent

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Les ennemis de la guerre triomphent en Thuringe et en Saxe. Et les larbins italiens fanfaronnent

Augusto Grandi

Source : https://electomagazine.it/in-turingia-e-sassonia-trionfano-i-nemici-della-guerra-e-i-maggiordomi-italiani-sbarellano/

La Thuringe et la Saxe, avec des pourcentages d'électeurs dont l'Italie ne peut même pas rêver, indiquent clairement que les Allemands des deux Länder veulent un changement radical. En Thuringe, l'AfD, parti de droite, l'emporte nettement. En Saxe, cette formation arrive en deuxième position, mais pratiquement à égalité avec la CDU. En troisième position, on trouve le BSW de Sahra Wagenknecht, représentant d'une gauche qui n'a rien à voir avec l'opposition italienne.

L'AfD et le BSW sont tous deux opposés à l'immigration sauvage et favorables au rapatriement des immigrés clandestins.

Ce n'est pas un hasard si sur La 7, dans l'émission In Onda, ils se déchaînent en affirmant qu'en Allemagne on est en train de recréer le climat de la République de Weimar qui a conduit à la victoire d'Hitler. Notamment parce que Sahra Wagenknecht est qualifiée de « cerveau rouge ». Et, compte tenu de sa proximité avec Marco Rizzo, elle pourrait être un très mauvais exemple pour l'Italie.

Maintenant, bien sûr, les partis des gentils feront tout pour ignorer un tiers des électeurs qui ont voté pour l'AfD. C'est leur conception de la démocratie qui se heurte à la réalité.  D'abord parce que les libéraux ont disparu en Thuringe et en Saxe. Et les Verts ne sont sauvés de justesse qu'en Saxe tandis que les sociaux-démocrates survivent mais avec des résultats qui rejettent avec force le gouvernement fédéral tripartite.

Comment s'en sortir ? Ce ne sera pas facile. La CDU pourrait même s'allier au BSW, mais avec une politique qui mettrait Berlin dans l'embarras. Car tant le leader local du CDU que la présidente du parti "rouge-brun" sont contre la guerre de Zelensky et les sanctions contre la Russie. Et Senaldi, toujours au cours de l'émission, s'inquiète précisément de cela et appelle l'Europe à se distancer non seulement de la méchante Hongrie mais surtout de la méchante Allemagne dont les habitants des provinces de l'Est ne veulent plus obéir à Washington. Contrairement au bon gouvernement des politiciens-larbins d'Italie.

mercredi, 04 septembre 2024

La Thuringe et la Saxe se rapprochent de l'Italie

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La Thuringe et la Saxe se rapprochent de l'Italie

Augusto Grandi

Source : https://electomagazine.it/turingia-e-sassonia-sono-sempre-piu-vicine-allitalia/

"Nous y arriverons aussi". C'est ainsi que Marco Rizzo, leader de Democrazia sovrana popolare, commente dans le Corriere della Sera le résultat des élections en Allemagne, dans les Länder de Thuringe et de Saxe. Ce souhait, celui de Rizzo, est lié non pas au triomphe de l'AfD mais au grand succès de Sahra Wagenknecht qui, dans les médias italiens, est devenue le leader d'un mouvement rouge-brun ou d'une formation néo-péroniste. Bien sûr, il est facile de rejeter la remarque de Rizzo comme une plaisanterie de quelqu'un qui construit une formation politique similaire à celle de son amie Sahra.

En revanche, le commentaire de Vannacci (Lega), qui exulte face à la défaite retentissante de la gauche, semble plus facilement reconductible à la réalité allemande dans son ensemble. De même que la réaction pathétique et nerveuse de Gentiloni (« le ressentiment a gagné ») ressemble, avec toutes les analyses déconfites de ses collègues de la gauche intello, à la plus classique des frustrations dans le monde du football. Quand le perdant se sent totalement impuissant.

Il est donc plus utile de revenir au « on y arrivera ». Car les similitudes entre l'Allemagne et l'Italie sont plus nombreuses qu'on ne le pense. Et cela n'a rien à voir avec le pacte d'acier d'antant. L'obsession antifasciste est peut-être bien plus responsable qu'on ne le croit.

Mais, en réalité, le vote allemand sanctionne une politique qui, malgré les mensonges des gouvernements de Berlin, a fini par ressembler à celle des pays dits "PIGS" (Portugal, Italy, Greece, Spain). A celle de l'Italie en premier lieu. Cette Italie dépensière, brouillonne, aux dettes immenses et aux investissements médiocres. Qui ne sait pas attirer les cerveaux et perd les siens. Qui survit en se transformant en pays de serveurs au service des touristes étrangers.

Tout cela est vrai, bien sûr. Mais la riche Allemagne, peu endettée, est tombée dans les profondeurs du classement pour les investissements en recherche et développement, pour les nouvelles technologies, pour les compétences numériques. Certes, elle reste devant l'Italie, mais ce n'est pas une grande consolation si vous êtes malgré tout en bas du classement. Et vous restez devant l'Italie précisément parce que les jeunes Italiens partent en Allemagne où ils sont mieux payés et où ils dépensent ces salaires plus élevés, ce qui permet à la consommation de rester forte.

Mais ce sont des systèmes malades que ceux de Berlin et de Rome. Les pathologies sont exacerbées par la servilité des gouvernements à l'égard de Washington. Ainsi, pour soutenir la guerre de Zelensky, l'Allemagne a renoncé à l'énergie russe bon marché qui soutenait son économie. Pour obéir aux États-Unis, elle s'est trouvée confrontée à des difficultés d'exportation vers la Chine. Et elle a fait des pieds et des mains pour payer Zelensky afin qu'il accueille des migrants. Évidemment, en Allemagne de l'Est, plus pauvre que l'Ouest du pays, les sacrifices pour plaire aux Américains n'ont pas plu.

Et l'Italie ? Un PIB stagnant qui ne croît que faiblement grâce au tourisme étranger n'est pas un gage de pérennité. L'industrie est en difficulté, la recherche et l'innovation s'étiolent, les cerveaux fuient et la classe moyenne est massacrée. Les prémisses ne sont pas vraiment fantastiques, malgré les mensonges du gouvernement. L'opposition, quant à elle, préfère les plaisanteries et les vices privés. Les deux camps sont convaincus qu'ils ne peuvent survivre que parce que les politiques comme Björn Höcke et Sahra Wagenknech ont disparu en Italie. Dommage qu'ils aient été sous-estimés en Allemagne.

L'affaire Nord Stream fait des ravages dans la narration de la propagande occidentale

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L'affaire Nord Stream fait des ravages dans la narration de la propagande occidentale

par Giulio Chinappi

De nouvelles révélations sur l'attaque contre le gazoduc Nord Stream déstabilisent le récit occidental et provoquent des tensions au sein du front atlantiste, tandis que des doutes émergent quant au rôle des États-Unis et à la continuité du soutien européen à Kiev.

Source : https://www.cese-m.eu/cesem/2024/09/il-caso-del-nord-stream-crea-scompiglio-nella-narrazione-della-propaganda-occidentale/

Les dernières révélations concernant les attaques sur les gazoducs Nord Stream, qui acheminaient le gaz russe vers l'Allemagne pour desservir toute l'Europe occidentale, ont non seulement réfuté pour la énième fois la théorie fantaisiste de l'attaque russe contre une infrastructure proprement russe, longtemps colportée par les médias occidentaux, mais ont créé un désarroi supplémentaire dans le récit dominant proposé par les médias et surtout les médias qui sont partie prenante de la stratégie de guerre hybride contre la Russie.

Comme nous l'avons indiqué dans notre précédent article (https://giuliochinappi.wordpress.com/2024/08/20/anche-gli-occidentali-costretti-ad-ammettere-lesistenza-del-terrorismo-ucraino/), l 'Allemagne a pour la première fois pointé du doigt l'Ukraine dans son enquête visant à trouver les responsables des multiples attaques contre une infrastructure d'une grande importance stratégique pour Berlin. Ces développements dans l'enquête allemande ont fait réagir des personnalités politiques comme la dirigeante de gauche Sahra Wagenknecht, qui a appelé à mettre fin aux livraisons d'armes à Kiev, mais ont également créé des remous au sein du front atlantiste, certains pays n'ayant pas apprécié la démarche des instances judiciaires allemandes.

Bien que certains éléments soient à prendre avec des pincettes, sur lesquels nous reviendrons prochainement, l'enquête allemande sur les attaques du gazoduc Nord Stream a certainement interrompu le récit dominant de la sanctification et de la victimisation de l'Ukraine, qui prévaut depuis le début de l'opération militaire spéciale russe sur le territoire de l'ancienne république soviétique. Selon l'analyste indien Robinder Sachdev, les nouvelles révélations sur l'acte terroriste pourraient influencer la façon dont le public européen perçoit l'Ukraine et créer des difficultés pour les gouvernements qui ont jusqu'à présent résolument soutenu Kiev.

Selon l'expert, les informations sur l'implication de l'Ukraine dans les attaques contre le gazoduc « pourraient amener les dirigeants européens, en particulier en Allemagne, à reconsidérer leur soutien à l'Ukraine, mais il est peu probable que cela modifie radicalement leur soutien global ». « L'objectif stratégique de soutien à l'Ukraine, mené par les États-Unis et l'OTAN, reste fort. Les dirigeants européens pourraient ignorer les preuves pour éviter de compromettre l'effort de guerre, bien que ces révélations pourraient nuire aux relations si elles étaient confirmées », a expliqué l'analyste, comme l'a rapporté l'agence de presse TASS.

En outre, M. Sachdev estime que « dans des circonstances normales, une attaque de cette ampleur pourrait justifier l'invocation de la clause de défense collective de l'OTAN, ce qui rend paradoxal le fait que l'infrastructure critique de l'Allemagne ait été touchée par un pays qu'elle soutient fortement en lui fournissant des armes et une aide financière ». En effet, si une telle attaque contre une infrastructure allemande avait été lancée par la Russie, il ne fait aucun doute que l'OTAN serait immédiatement intervenue militairement pour défendre l'un de ses Etats membres, comme l'exige le Pacte Atlantique.

Cela dit, il convient de noter que la thèse de la culpabilité totale de Kiev n'est pas non plus entièrement satisfaisante. Comme nous l'avons souligné dans notre précédent article, les États-Unis et d'autres puissances occidentales semblent vouloir rejeter toute la responsabilité sur l'Ukraine afin de dissiper les doutes quant à l'implication directe de Washington ou d'autres États membres de l'OTAN. « Les États-Unis - personne n'en doute plus - sont derrière les explosions de Nord Stream, qui ont privé l'Europe de carburant russe bon marché et, par conséquent, d'une base durable pour le développement économique », a déclaré Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères de Moscou. Bien que les attaquants physiques aient pu être des Ukrainiens, il ne fait aucun doute que pour mener à bien une telle opération, il aurait fallu le soutien d'une puissance dotée d'une technologie aussi avancée que les États-Unis.

Alors que les Occidentaux s'enferment dans leur tour d'ivoire, la version russe des événements est partagée par la majorité des analystes mondiaux, comme le professeur thaïlandais Krissada Promvek. « Bien que des rapports affirment que Kiev est à l'origine de l'explosion de cet oléoduc, je continue de penser que Washington en est responsable », a déclaré l'universitaire, faisant référence à un récent article du Wall Street Journal visant à rejeter toute la responsabilité sur l'Ukraine. « La raison principale est que l'article contient de nombreux points discutables, manque de détails et de références crédibles. Le rapport tente de fabriquer une histoire qui blâme Kiev et nie toute implication des États-Unis. En outre, il affirme que la CIA aurait demandé à Kiev d'annuler l'opération. L'incident reflète une conspiration occidentale visant à trouver un bouc émissaire, et ce bouc émissaire est le duo Zelens'kyj/Zalužnyj', alors commandant des forces armées ukrainiennes.

« De mon point de vue, l'opération visant à faire exploser Nord Stream est très difficile et compliquée », poursuit l'universitaire thaïlandais. «L'opération se déroule dans des eaux sombres et glacées. Le gazoduc en acier recouvert d'une épaisse couche de béton nécessite l'utilisation d'engins hautement explosifs pour le détruire. Un professionnel hautement qualifié est nécessaire, tant sur le plan financier que technique. Et les États-Unis sont les plus compétents. La petite équipe de sabotage ukrainienne n'aurait pas pu s'attaquer à l'oléoduc en acier recouvert de béton, qui a une profondeur de 80 à 110 mètres. Sans le soutien des États-Unis et de l'OTAN, l'Ukraine n'aurait pas osé entreprendre cette action », a ajouté l'expert.

Comme prévu, l'enquête allemande sur les attaques a également suscité des désaccords au sein même du front atlantiste, dont les gouvernements semblent défendre des intérêts contradictoires. Le fait que certains experts allemands aient également spéculé sur l'implication de la Pologne dans les attentats, comme l'a déclaré August Hanning, ancien directeur du Service fédéral de renseignement allemand (1998-2005), a entraîné la réaction du Premier ministre polonais Donald Tusk, créant ainsi une petite querelle diplomatique entre Berlin et Varsovie. Selon le Wall Street Journal, l'Allemagne a accusé la Pologne de « tenter délibérément de faire dérailler l'enquête » en refusant de fournir les images des caméras de surveillance ou les données des téléphones portables demandées. Varsovie a ensuite refusé d'exécuter un mandat d'arrêt émis par l'Allemagne, ce qui a permis à l'un des suspects de s'enfuir en Ukraine.

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Pire encore, des membres des gouvernements polonais et tchèque, et en particulier le président tchèque Petr Pavel (photo), ont fait des déclarations inappropriées dans lesquelles ils ont qualifié les gazoducs Nord Stream de « cible légitime » pour Kiev, ce qui a provoqué la réaction du chancelier allemand Olaf Scholz, qui a protesté directement auprès des chefs des gouvernements de Varsovie et de Prague, en indiquant que les dommages causés aux gazoducs constituaient un crime. « Le chancelier l'a dit explicitement lors de ses entretiens avec les Polonais et les Tchèques, ainsi qu'avec de nombreux autres partenaires internationaux. Il a dit qu'il pensait qu'il s'agissait d'un crime et que ce crime devait faire l'objet d'une enquête », a rapporté Steffen Hebestreit, porte-parole du gouvernement allemand.

Ainsi, l'affaire du gazoduc Nord Stream ébranle à la fois le récit dominant des médias et le front atlantiste en Europe, affaiblissant progressivement le soutien à Kiev. Cependant, ce n'est que lorsqu'ils décideront de s'affranchir de leur soumission aux États-Unis que les pays européens pourront enfin ouvrir les yeux et mettre en œuvre une politique cohérente dans leur propre intérêt, laissant derrière eux le rôle de serviteurs de Washington.

Entre paranoïa belliciste et schizophrénie pacifiste

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Entre paranoïa belliciste et schizophrénie pacifiste

Carlo Formenti

Source: Avanti.it - https://avanti.it/fra-paranoia-bellicista-e-schizofrenia-...

Critique : Carlos X. Blanco

La folie qui nous entraîne vers la troisième guerre mondiale se manifeste sous deux formes différentes : la paranoïa et la schizophrénie. Le syndrome paranoïaque est très répandu et se reconnaît à la construction systématique d'un ennemi présenté comme un monstre horrible. Poutine est le nouvel Hitler qui massacre des civils sans défense, enlève des enfants et veut anéantir la civilisation occidentale (c'est-à-dire qu'il s'attaque bêtement à un ennemi plus puissant que lui !?) avec la complicité de Xi Jinping, le satrape chinois qui projette d'attaquer Taïwan pour faire la même chose que Poutine avec la Crimée (c'est-à-dire réunifier des territoires qui partagent la même culture et la même langue depuis des millénaires !).

Seuls les imprudents peuvent ignorer que ce récit s'inscrit dans la logique de la propagande de guerre qui, depuis l'origine du monde, peint la réalité en noir et blanc, plaçant tout ce qui est bon d'un côté et tout ce qui est mauvais de l'autre. Cependant, dans la mesure où le refrain que nous venons de décrire est récité obsessionnellement à l'unisson par les partis, les médias, les universitaires et les « experts » euro-américains (l'utilisation de ce nom est obligatoire, étant donné la soumission absolue de l'Europe au dominus d'outre-mer), il finit par influencer même les moins naïfs, ou du moins par les empêcher de faire entendre leur voix, car, comme l'explique Elisabeth Noelle-Neumann, théoricienne de la « spirale du silence », ceux qui se rendent compte qu'ils sont porteurs d'idées absolument minoritaires hésitent à les exprimer par crainte des sanctions.

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Beaucoup, mais pas tous, de ceux qui sont lucidement conscients des mensonges que les élites occidentales racontent pour justifier leur ivresse belliciste, finissent par être victimes d'un syndrome schizophrénique, en ce sens qu'ils ont tendance à esquiver les accusations du mainstream paranoïaque "en tapant sur le cercle et sur le tonneau", c'est-à-dire en mettant la Russie et le trio USA-OTAN-UE sur la même longueur d'onde, l'OTAN et l'UE sur le même plan, ce pour quoi, tout en dénonçant les erreurs occidentales, ils s'alignent sur les condamnations anti-russes (et anti-chinoises), mais surtout évitent de dire clairement (comme le fait un auteur non « poutinien » tel que Benjamin Abelow dans son livre Comment l'Occident a provoqué la guerre en Ukraine) qui porte la plus grande responsabilité dans le déclenchement du conflit.

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Un exemple paradigmatique de cette attitude schizophrénique est fourni par la façon dont Il Fatto Quotidiano rend compte de la guerre, en incluant dans le même numéro des articles qui vont dans des directions différentes, voire opposées. Pour étayer ce jugement, je commenterai quelques articles de l'édition du mardi 21 mars du journal en question. Dans un article intitulé « Les bons arrivent », Marco Travaglio, dans son style cinglant, démonte littéralement les arguments avec lesquels les Occidentaux tentent systématiquement de s'arroger le rôle de défenseurs du bien, de la paix et de la démocratie : il énumère les fausses preuves présentées par Colin Powell aux membres de l'ONU pour justifier l'agression contre l'Irak, le refus américain d'admettre le massacre de civils irakiens perpétré avec des bombes au phosphore interdites par les conventions internationales, l'utilisation systématique de la torture contre les prisonniers de guerre, documentée par les images d'Abu Ghraib ; mais surtout, il documente les efforts honteux déployés par les figures « faisant autorité » dans le petit univers de notre journalisme (de Ferrara à Belpietro, de Ranucci à Teodori) pour tenter de nier même les preuves afin de dissimuler ces crimes, ou pire (voir Angelo Panebianco) d'en revendiquer la responsabilité. Pour eux, le simple fait, que tout serait juste, suffit pour vaincre les méchants.

En page 11, nous trouvons ensuite un article de Domenico Gallo, qui écrit sans ambages que l'inculpation de Poutine par la Cour pénale internationale (une instance qui n'est reconnue ni par la Russie ni par les États-Unis et qui, dans le cas du procès Milosevic, a démontré l'importance de son rôle de faire-valoir de l'OTAN) est un expédient évident pour empêcher des pas concrets vers la négociation (peut-être jamais, car ce serait avec la médiation de la Chine). Nous trouvons également un article d'Alessandro Orsini (inscrit comme « Poutiniste » sur les listes de proscription de tous les grands médias) qui explique comment la Chine considère (à juste titre) la guerre en Crimée et dans le Donbass comme le précurseur d'une éventuelle guerre à Taïwan, le refus occidental d'apprécier les efforts chinois pour parvenir à une résolution pacifique de ces tensions étant un signal clair de l'intention de conduire à une guerre mondiale.

Mais après "le coup du cercle, voici le coup du tonneau": en pages 2 et 3, nous trouvons un article de Giampiero Gramaglia sur la rencontre entre Poutine et Xi Jinping et une interview du directeur de « Limes » Lucio Caracciolo, qui « rééquilibre » la situation, de sorte qu'on ne puisse pas dire (comme si on ne pouvait pas le dire de toute façon) que l'événement a été voulu par Poutine, ou même par la Chine. Les réponses de Caracciolo, en particulier, documentent comment, à mesure que la guerre s'éternise et que le risque d'extension augmente, il glisse progressivement de la neutralité scientifique initiale et apparente de l'expert en géopolitique vers une position clairement pro-occidentale, anti-russe et anti-chinoise.  A tel point que, lorsqu'on lui pose la question, il répond que l'entraînement des soldats ukrainiens en Italie (pays dont la Constitution répudie la guerre et dont la sécurité n'est nullement menacée par le conflit ukrainien !).

Quant à l'article de Gramaglia (comme d'autres que lui et d'autres auteurs dans les numéros précédents du journal), il ne manque pas de souligner le caractère agressif de la coopération russo-chinoise, visant à imposer un nouvel « ordre mondial », bien qu'il y ait une vaste bibliographie qui explique comment la politique étrangère chinoise ne cherche pas à remplacer les États-Unis dans le rôle d'hégémon mondial, non pas tant et pas seulement parce que les dirigeants chinois sont bien conscients de ne pas avoir un rapport de force adéquat pour une telle entreprise, mais surtout parce que leur véritable objectif est de rééquilibrer le système mondial dans le sens d'une multipolarité.

Mais cette schizophrénie n'est pas l'apanage d'Il Fatto : c'est toute la gauche italienne qui est touchée, et je ne parle pas du PD (= Parti socialiste), dont la position est explicitement atlantiste et le reste même après l'ascension d'Elly Schein à la tête du parti mais de la plupart des formations dites « radicales » et du mouvement pacifiste lui-même, qui évitent systématiquement de prendre une position claire sur la responsabilité première de l'Occident dans le déclenchement de la guerre. Une position tronquée, rétrograde même par rapport à celle adoptée par le Pape François avec sa plaisanterie sur l'OTAN qui « aboie aux frontières de la Russie », n'apportant ainsi aucune contribution substantielle à la cause de la paix. Si l'on veut un exemple où un mouvement pacifiste a réussi à influencer concrètement la fin d'un conflit, il faut remonter à la mobilisation du peuple américain contre la guerre du Vietnam ; une mobilisation qui indiquait clairement que la responsabilité du conflit était entièrement imputable à l'impérialisme américain et qui visait tout aussi clairement à affaiblir son front intérieur. A l'heure actuelle, il n'y a aucun signe d'une mobilisation similaire, ni aux Etats-Unis, ni en Europe, ni en Italie. Pour cela, il faut soigner la schizophrénie et construire un front uni contre la paranoïa.

https://avanti.it/fra-paranoia-bellicista-e-schizofrenia-...

lundi, 02 septembre 2024

Après cinq siècles, la Suisse est de moins en moins neutre

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Après cinq siècles, la Suisse est de moins en moins neutre

Giuseppe Gagliano

Source: https://it.insideover.com/politica/dopo-cinque-secoli-si-cambia-la-svizzera-e-sempre-meno-neutrale.html

D'un point de vue géopolitique, le changement de la politique de neutralité de la Suisse, tel que suggéré dans le rapport de la commission d'étude, reflète une réorientation stratégique significative en réponse à l'environnement sécuritaire mondial de plus en plus instable. La recommandation de travailler sur une « capacité de défense commune » avec l'UE et l'OTAN représente une rupture significative avec la position historique de neutralité de la Suisse, établie depuis 1515. Bien que la Suisse n'abandonne pas « formellement » la neutralité, l'approfondissement de la coopération défensive avec des entités militaires telles que l'OTAN signale un changement de paradigme.

Ce changement peut être considéré comme une réponse à la perception croissante des menaces mondiales et régionales, en particulier dans une Europe caractérisée par des tensions géopolitiques exacerbées par la guerre en Ukraine. La renonciation au secret bancaire, qui était autrefois l'un des outils de soft power les plus efficaces de la Suisse, a sans doute réduit sa capacité à rester totalement neutre. La signature d'accords tels que le FATCA et la Convention sur l'échange automatique d'informations bancaires (AEOI) a érodé la réputation de la Suisse en tant que havre de paix pour la richesse mondiale, diminuant ainsi son pouvoir de négociation au niveau international. Cette vulnérabilité a incité la Suisse à chercher à se protéger par le biais d'alliances stratégiques, telles que des liens plus étroits avec l'OTAN et l'UE.

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L'adhésion aux sanctions anti-russes et l'alignement sur les positions de l'UE reflètent le désir de la Suisse d'être perçue comme faisant partie de la communauté occidentale et de participer à ses valeurs, notamment celles liées à la démocratie et aux droits de l'homme. Cet alignement peut améliorer ses relations diplomatiques et renforcer sa position internationale, mais au prix d'une perception réduite de la neutralité. Le monde d'aujourd'hui est caractérisé par des menaces hybrides, y compris les cyber-attaques, la désinformation et les guerres économiques, qui nécessitent une réponse collective. La Suisse semble reconnaître que la sécurité nationale ne peut être garantie de manière isolée et que l'interdépendance en matière de sécurité peut offrir une meilleure protection contre les menaces non conventionnelles. Les pressions exercées par les États-Unis, l'Union européenne et d'autres acteurs mondiaux sur la Suisse pour qu'elle accroisse la transparence bancaire ont montré que même un pays historiquement neutre peut être affecté par la dynamique géopolitique mondiale.

En réduisant sa position traditionnelle de secret, la Suisse pourrait percevoir le besoin de construire des alliances plus fortes pour protéger ses intérêts. Ce changement stratégique s'est heurté à une certaine résistance, les critiques portant sur l'influence exercée par les partisans de l'OTAN et de l'UE au sein de la commission d'étude. Le sentiment que la neutralité suisse est compromise pourrait alimenter un débat interne sur l'orientation future du pays et la préservation de son identité politique.

En résumé, le changement de la politique de neutralité de la Suisse apparaît comme une réponse pragmatique aux défis sécuritaires contemporains. Bien que la Suisse tente de maintenir un équilibre entre sa neutralité traditionnelle et le besoin de sécurité collective, sa nouvelle orientation pourrait réduire la perception de sa neutralité au niveau international, affectant ainsi son rôle géopolitique et la façon dont elle est perçue par les autres acteurs mondiaux.

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Légende: Aujourd'hui, le Parti socialiste, les Verts, le GLP, le Centre et le FDP ont enterré la neutralité suisse.

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