samedi, 31 août 2024
Arrêter le massacre! Briser le consensus!
Arrêter le massacre! Briser le consensus!
Werner Olles
La chute du catholicisme romain et de la foi a commencé lorsque les fils de paysans n'ont plus ressenti la vocation de devenir prêtres. Alors que l'étude de la théologie entraîne souvent l'impiété, l'hérésie, le blasphème et un scepticisme aigu, les francs-maçons et les Illuminati, en bonne intelligence avec les entreprises mondiales, le complexe militaro-industriel, l'ONU, le WEF, l'OMS et l'UE, manipulent les masses subalternes du soi-disant « Occident des valeurs » avec un progressisme branché afin d'imposer leur politique de logique néocoloniale, spéculative et de profit propre au multiculturalisme.
Ce nouveau néo-colonialisme gauche-vert présente les citoyens comme des idiots à instruire, tandis que l'industrie de l'asile et de la prévention des expulsions, à coups de milliards, avec ses armées d'avocats véreux et d'ONG d'extrême gauche financées par le gouvernement, n'hésite plus depuis longtemps à recourir à la violence et à la terreur contre les subalternes. Leurs attaques colonialistes - y compris la désinformation permanente, les fake news et les mensonges délibérés - dans le cadre du repeuplement, du Grand Remplacement et de l'accaparement des terres par leur clientèle arabo-orientalo-africaine, deviennent au contraire de plus en plus violentes et meurtrières. Entre-temps, chaque discours prononcé au Bundestag ou lors des campagnes électorales par les représentants des anciens partis et des partis du Cartel est un manifeste de la colonisation de l'Allemagne et une affirmation de son statut de vassalité, de l'échange de population par des ethnies étrangères qui, en tant que parasites zombifiés, s'emparent de manière insolente, illégale et criminelle de notre patrie et de notre État social.
Non seulement ils nous volent notre patrie et s'enrichissent sans vergogne de notre prospérité durement acquise, ce qui est déjà assez grave, mais ils nous privent également de notre identité culturelle et nationale, de nos traditions, de notre individualité, de notre indépendance et de notre subjectivité populaire. Les agences de mondialisation, guidées par des intérêts financiers et économiques, mènent une guerre économique contre les peuples européens pour le compte des États-Unis et de l'Occident collectif, car l'UE, en tant qu'artifice politique, est depuis le début sous le contrôle de la gauche libérale et des mondialistes.
Depuis lors, le paysage politique s'est radicalement déplacé vers la gauche, le système juridique agit de manière de plus en plus répressive contre les opposants et les non-conformistes, les médias ont été mis au pas et les universités ont été infectées par l'idéologie gauche-verte. En fait, l'ensemble du secteur culturel - art, cinéma, théâtre, littérature, musique, peinture, architecture - est désormais imprégné d'idéologie wokiste. Certes, l'art et la culture ne sont pas démocratiques, l'Église, qui était autrefois un ordre fondé sur l'ordre et l'obéissance, ne l'est pas en soi, mais aujourd'hui, des personnes qui vivent ensemble par hasard pendant quelques mois sont déjà considérées comme une famille, tandis que le droit à la vie est réduit à l'absurde chaque jour par des avortements massifs, qui sont désormais considérés comme un droit de l'homme dans la démocratie libérale. En réalité, les plus grandes tueries de masse de l'histoire du monde ont lieu ici, sous les applaudissements et les cris de joie des élites woke, et cela, sur les personnes les plus faibles et sans défense.
En fait, les démocraties libérales de l'Occident collectif, que ce soit aux États-Unis, au Canada ou en Europe, ont dégénéré en despotismes qui rappellent le communisme et le national-socialisme. Elles isolent la droite authentique comme illégitime et ne faisant pas partie de la vie politique, l'exclusion de l'opposition critique au système a les traits d'une élimination systématique et n'est que le début d'une évolution catastrophique dans laquelle notre liberté s'évapore centimètre par centimètre. Quiconque s'écarte des directives politico-médiatiques est sanctionné, ostracisé, voire arrêté.
L'objectif d'une RFA désindustrialisée et multiculturalisée comme base militaire des Etats-Unis et des aventures guerrières sans fin de ses néocons, rendu visible par la guerre entre la Russie et l'Occident collectif qui considère les Ukrainiens comme de la chair à canon, est presque atteint. Certes, le changement de régime tant attendu en Russie s'éloigne de plus en plus, car les Russes ne se laissent pas attirer dans le piège nucléaire par l'Occident, pas plus que la Russie ne peut être détruite, mais la souveraineté européenne a été sacrifiée par des politiciens gouvernementaux irresponsables à un transatlantisme qui n'apporte que des dommages et des inconvénients aux peuples d'Europe, et les expose dans le pire des cas à une troisième guerre mondiale.
Une fois de plus, la réalité frappe à la porte d'une uniformité idéologique qui n'a plus rien à voir avec une véritable démocratie, c'est-à-dire avec le gouvernement du peuple, mais qui, au contraire, maintient un régime de censure systématique et de contrôle des médias qui observe impassiblement l'Allemagne et la voit se transformer en un point chaud du terrorisme meurtrier et de la violence de clans arabes multicriminels, et ses citoyens devenir des victimes de guerre pour des islamistes nourris et choyés. Les discours mensongers et pathétiques des politiciens au pouvoir, dont la politique migratoire irresponsable est à l'origine de tous les maux, ne sont rien d'autre qu'une fuite devant une réalité peu reluisante. En fait, le libéralisme occidental souffre d'une grave maladie mentale faite d'abêtissement, d'hypermorphisme et de décadence primitive, qui est désormais imposée aux citoyens autochtones et qui, malheureusement, les a déjà en grande partie touchés. Dans cette entreprise, les parasites emblématiques de l'industrie culturelle subventionnée, des médias grand public et des sectes antifascistes travaillent main dans la main avec les services secrets occidentaux au profit de la folie impérialiste mondiale.
Que pouvons-nous faire contre la persécution, les codes imposés et les harcèlements de cette « élite » autoproclamée ? Se défendre est premièrement la bonne approche, deuxièmement rafraîchissant et troisièmement, il faut savoir que tout le reste démoralise et déprime son propre peuple. Il s'agit toutefois d'une affirmation de soi, et non d'une masturbation mentale, d'un jeu de perles intellectuel ou d'un succès ou d'un échec. À l'automne 2015, par exemple, Thor von Waldstein s'est exprimé de manière adéquate sur le droit de résistance prévu par l'article 20 de la Loi fondamentale. Nous devrions nous en souvenir et ne pas nous laisser intimider par notre propre impuissance et par le pouvoir dont est doté l'ensemble du complexe politico-médiatique. Nous savons que son remplacement n'interviendra qu'au cours d'une catastrophe existentielle. D'ici là, il ne nous reste plus qu'à dire la vérité encore et encore, à faire de la contre-propagande en éclairant la droite et à briser le consensus mafieux des dirigeants.
Werner Olles
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Le système politique allemand est au bord du gouffre en Thuringe
Le système politique allemand est au bord du gouffre en Thuringe
Lionel Baland
Source: https://www.breizh-info.com/2024/08/31/237081/le-systeme-politique-allemand-est-au-bord-du-gouffre-en-thuringe/
L’Allemagne, dirigée par un gouvernement composé des sociaux-démocrates du SPD, des écologistes du Bündnis 90/Die Grünen et des libéraux du FDP, connaîtra, au mois de septembre, des élections pour les parlements de trois des 16 États fédérés qui la composent : le 1 du mois, en Thuringe et en Saxe, et, le 22, au Brandebourg.
Le plus grand défi pour le système politique
Ces scrutins, qui se déroulent dans l’Est, constituent probablement le plus grand défi, depuis la Seconde Guerre mondiale, pour le système politique en place en Allemagne. Si le Brandebourg, en tant que zone entourant Berlin, et la Saxe, qui dispose des métropoles de Dresde et de Leipzig, pèsent lourd au sein du pays, la Thuringe ne représente que 3 % du nombre total d’habitants. Pourtant, cet État est probablement celui qui constituera le plus un test pour le système politique en place.
L’AfD
En effet, le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD), co-dirigé en Thuringe par la figure de proue de la tendance nationaliste du parti Björn Höcke depuis 2014, y est donné premier dans les sondages à 30 %. Björn Höcke, qui préside le groupe parlementaire de l’AfD au sein du Parlement de Thuringe depuis 2014, désire devenir ministre-président de Thuringe. En outre, si l’AfD obtient au moins 1/3 des sièges, elle disposera d’une minorité de blocage et pourra empêcher les modifications de la Constitution de Thuringe, ainsi que l’élection de juges à la Cour constitutionnelle et à la Cour des comptes ou de membres de la Commission de contrôle parlementaire, trois instances de Thuringe qui surveillent l’Office de Thuringe de protection de la Constitution [les services secrets] qui s’en prend à l’AfD, et aussi la désignation de procureurs, de juges et d’autres membres des commissions parlementaires de Thuringe.
Au cours de l’histoire, la Thuringe a abrité des éléments du nationalisme allemand. Parmi les écrivains ayant vécu à Weimar figurent Johann Wolfgang von Goethe, Friedrich von Schiller, Christoph Martin Wieland et Friedrich Nietzsche, mais aussi Johann Gottfried von Herder qui avait pressenti le nationalisme allemand développé par Johann Gottlieb Fichte en lui donnant un caractère ethniciste, estimant que ne sont Allemands que les descendants d’Allemands.
L’Urburschenschaft, corporation étudiante nationaliste « originelle », a été fondée en 1815 à Iéna dans le but d’abolir les unions régionales dans les universités et de réunir les étudiants de celles-ci dans une Burschenschaft générale.
Die Linke
La Thuringe est dirigée par le ministre-président Bodo Ramelow du parti post-communiste Die Linke. Si Ramelow est issu de l’Ouest de l’Allemagne et n’a pas été impliqué au sein du régime communiste de la défunte République Démocratique Allemande (RDA), de nombreux autres cadres importants de Die Linke en Thuringe ont grandi et vécu dans ce régime, ont été impliqués dans ses activités et portent l’héritage politique direct de celui-ci.
Ramelow est à la tête d’une coalition rouge-rouge-verte [post-communistes de Die Linke, sociaux-démocrates du SPD, écologistes du Bündnis 90/Die Grünen] minoritaire, « tolérée » au sein du Parlement de Thuringe par les démocrates-chrétiens de la CDU.
Le BSW
Un acteur politique apparu récemment vient troubler le jeu : le parti de gauche anti-immigration BSW (Bündnis Sahra Wagenknecht – Für Vernunft und Gerechtigkeit – L’Alliance Sahra Wagenknecht – Pour la raison et la justice) dont la figure de proue et co-présidente est Sahra Wagenhknecht. Derrière elle, se trouve son mari Oskar Lafontaine, ex-grosse pointure de l’aile gauche du Parti sociale-démocrate allemand SPD, puis du parti post-communiste Die Linke. Le couple a fait sécession de Die Linke et vogue vers des eaux idéologiques nationales, sociales et culturellement conservatrices, n’hésitant pas à fustiger la politique énergétique des écologistes « coupés de la réalité du peuple » qui ne peut se permettre financièrement de réaliser les mesures en matière énergétique prônées par le parti vert, la politique migratoire insensée du gouvernent qui laisse le pays être inondé de migrants criminogènes, le financement de la guerre en Ukraine et l’envoi d’armes allemandes vers ce pays, le stationnement de missiles américains en Allemagne, …
Bien que vivant en Sarre, Sahra Wagenknecht connaît bien la Thuringe car elle y est née et y a vécu les premières années de son existence.
Un outsider, la WerteUnion
La WerteUnion (Union des valeurs), rejetant l’immigration, est dirigée au niveau fédéral par l’ancien président de l’Office fédéral de protection de la Constitution Hans-Georg Maaßen. Scission conservatrice des démocrates-chrétiens de la CDU et des sociaux-chrétiens de la CSU, elle est rejointe en Thuringe par le parti Bürger für Thüringen (Citoyens pour la Thuringe).
Un autre parti patriotique et conservateur prend également part au scrutin en Thuringe : Bündnis Deutschland (Alliance Allemagne) – qui après une fusion avec Bürger in Wut (Citoyens en colère) dispose des élus de ce parti au sein du Parlement de l’État de Brême.
La WerteUnion et le Bündnis Deutschland ne devraient pas atteindre le seuil électoral des 5 %.
Un précédent chaos
Alors que le parti nationaliste AfD est maintenu par les formations politiques du système derrière un « cordon sanitaire », le 5 février 2020, le libéral (FDP) Thomas Kemmerich avait été élu au troisième tour de scrutin secret ministre-président de Thuringe avec les voix de son parti le FDP, des démocrates-chrétiens de la CDU et de l’AfD.
En conséquence, le SPD avait menacé la CDU de quitter le gouvernement fédéral réunissant le SPD, la CDU et les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU. La CDU avait exercé des pressions et menaces sur le président du parti libéral FDP – le FDP pouvait être éjecté du pouvoir dans les États du Schleswig-Holstein et de Rhénanie du Nord-Westphalie – afin qu’il pousse Thomas Kemmerich à la démission. Cette action avait porté ses fruits puisque Kemmerich avait finalement jeté le gant.
Mis sous pression, notamment par une intervention publique de la chancelière fédérale de l’époque Angela Merkel (CDU) – qui s’est faite ensuite taper sur les doigts par la Cour constitutionnelle pour cela –, il avait annoncé son retrait le 6 février 2020 et avait finalement démissionné le 8 février 2020 avec effet immédiat. Son mandat s’était terminé, après 27 jours, le 4 mars 2020, avec l’élection de Bodo Ramelow (Die Linke) au poste de ministre-président, la CDU ayant préféré soutenir de l’extérieur un gouvernement minoritaire dirigé par un post-communiste, plutôt que de prendre part à un gouvernement minoritaire avec le FDP dépendant des voix de l’AfD.
La direction fédérale de la CDU avait voulu imposer aux élus du parti au Parlement de Thuringe de voter en faveur de la dissolution de l’assemblée afin que des élections anticipées aient lieu, mais ces derniers avaient préféré conserver leur mandat et avaient rejeté cette demande. La présidente fédérale de la CDU Annegret Kramp-Karrenbauer avait, en conséquence, annoncé le 10 février 2020 renoncer à succéder à Angela Merkel au poste de chancelier d’Allemagne et avait proclamé sa future démission de la présidence du parti.
Des élections devaient avoir lieu un an plus tard, mais une majorité des 2/3 n’avait pu être trouvée afin de dissoudre le Parlement de Thuringe car certains députés ne voulaient pas prendre le risque de perdre le revenu attaché à leur mandat.
Le seuil électoral de 5 %
Outre la présence de trois partis politiques au sein du futur Parlement – l’AfD, Die Linke et le BSW – qui sont peu favorables au système politique en place, ce dernier doit faire face au seuil électoral de 5 % qui verra les formations politiques n’atteignant pas ce score ne pas disposer d’élus. Les libéraux du FDP sont donnés, au sein des sondages, très en dessous de ce seuil, alors que les sociaux-démocrates du SPD et les écologistes Bündnis 90/Die Grünen sont sur le fil du rasoir.
La Thuringe a été le berceau de la social-démocratie allemande – August Bebel et Wilhelm Liebknecht y ont fondé à Eisenach en 1869 le Sozialdemokratische Arbeiterpartei (Parti ouvrier social-démocrate) ; celui-ci y a fusionné en 1875 à Gotha avec l’Allgemeiner Deutscher Arbeiterverein de Ferdinand Lassalle ; le programme social-démocrate adopté à Erfurt en 1891 prône l’égalité des femmes, la journée de travail de huit heures et l’assurance santé gratuite – et le parti censé représenter ses idées, le SPD, y est menacé de ne plus siéger au Parlement.
Les résultats du scrutin apparaissent dés lors très incertains et une des questions clés est celle de savoir si le parti de gauche anti-immigration BSW acceptera de se rapprocher de l’AfD ou de la CDU. Une coalition du BSW avec l’AfD, appelé « front transversal » (Querfront), ou un soutien extérieur du BSW à un gouvernement minoritaire AfD constituerait un tremblement de terre politique dont l’onde de choc atteindrait le gouvernement fédéral de Berlin. Le BSW a cependant, jusqu’à présent, prétendu ne pas vouloir des options visant à une coalition avec l’AfD ou à un soutien extérieur à un gouvernement AfD, tout en précisant que le BSW acceptera de voter avec l’AfD sur certains sujets. Quant à une coalition entre la CDU et le BSW, elle est plus probable, mais encore faut-il qu’elle dispose d’une majorité de sièges ou trouve un ou d’autres alliés.
La déroute du système
Quoi qu’il advienne, 33 ans après la chute du communisme à l’Est, le fait que 2/3 des électeurs de Thuringe désirent voter pour un des partis antisystème montre que la population est frappée par une désillusion complète face aux évolutions des dernières années – notamment la politique d’ouverture des frontières pratiquée par l’ancienne chancelière démocrate-chrétienne CDU Angela Merkel – et aux mesures prises par le gouvernement fédéral du chancelier social-démocrate SPD Olaf Scholz.
Lionel Baland
Source : Martin Debes, Deutschland der Extreme. Wie Thüringen due Demokratie herausfordert, Ch. Links Verlag, Berlin, 2024.
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jeudi, 29 août 2024
Le polémiqueur - Les cinq meilleurs livres d'Ernst Nolte
Le polémiqueur - Les cinq meilleurs livres d'Ernst Nolte
Source: https://www.freilich-magazin.com/kultur/der-streitbare-die-fuenf-besten-buecher-von-ernst-nolte
"Antisémite", "fasciste", "incendiaire intellectuel" - les critiques adressées à l'historien et philosophe Ernst Nolte (1923-2016) n'avaient pas de vocables assez durs pour mettre le public en garde contre ses écrits et ses travaux. Devenu célèbre pour son examen critique du nazisme et son rôle dans la «querelle des historiens» des années 1980, Nolte a créé les outils historico-politiques d'une nouvelle génération de la droite libérale et conservatrice. Mike Gutsing, rédacteur du magazine Freilich, a rassemblé les ouvrages les plus importants pour nous en dire quelques mots.
par Mike Gutsing
Le fascisme à son époque (1963)
Le premier ouvrage d'Ernst Nolte est aujourd'hui encore considéré comme un classique. Il avait déjà travaillé sur Le fascisme à son époque alors qu'il enseignait l'allemand, le latin et le grec au lycée à la fin des années 1950 et s'en était servi comme thèse de doctorat. Avec Der Faschismus in seiner Epoche, Nolte adopte une méthode de travail qui marquera toute son œuvre scientifique et qui compte encore aujourd'hui de nombreux adeptes dans et hors du milieu universitaire. Il interprète le phénomène de l'État nazi à partir de lui-même, analyse sa compréhension de lui-même et en déduit les particularités idéologiques. Jusqu'alors, le terme n'était connu que comme une auto-désignation du mouvement politique de Mussolini et comme un terme de combat de la gauche d'après-guerre, grâce à Nolte, le « fascisme » est devenu un terme d'analyse scientifique.
Contrairement à l'interprétation qu'en font ses contemporains, Nolte bouscule les schémas de pensée existants. Il affirme que le fascisme a été une réaction à certaines circonstances et crises historiques, et tente de mettre en lumière les similitudes et les différences entre les différents mouvements fascistes. L'idée selon laquelle les différentes formes de fascisme européen étaient des réactions au communisme soviétique russe est centrale. C'est notamment cette thèse qui a valu à l'ouvrage, et donc à Ernst Nolte, d'être sévèrement critiqué par les historiens.
L'Allemagne et la guerre froide (1974)
Près de trente ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde était à nouveau sur le point de connaître une conflagration mondiale. Les puissances du bloc formé par les États-Unis d'Amérique et l'Union soviétique se sont réarmées après les efforts de détente des années 60 et se sont livrées à une course au monde jusqu'alors inédite. Dans son livre L'Allemagne et la guerre froide, Ernst Nolte a analysé comme personne d'autre les relations tendues entre les deux grandes puissances. Selon Nolte, le conflit mondial n'est pas seulement une lutte d'influence, de ressources et d'hégémonie, mais aussi un combat d'idéologies. Pour lui, les « démocraties occidentales » sont en concurrence permanente avec leurs alternatives, qui ont pris la forme du nazisme et du communisme au 20ème siècle.
Dans L'Allemagne et la guerre froide, Nolte étudie également les circonstances géopolitiques qui ont conduit à la division de l'Allemagne. En tant qu'historien, il était au cœur de l'actualité, la double décision de l'OTAN ayant donné à de nombreux Allemands de l'Ouest l'impression d'être devenus tout à coup la première tranchée de la guerre froide. Nolte établit également un parallèle avec Israël, une comparaison qui a suscité l'étonnement et parfois l'admiration de nombreux critiques contemporains pour sa méthode de travail.
La guerre civile européenne (1987)
La fascination pour les pensées et les points de vue sous-jacents aux grandes évolutions du monde imprègne également l'œuvre la plus controversée de Nolte. Avec Der europäische Bürgerkrieg 1917-1945. Nationalsozialismus und Bolschewismus (La guerre civile européenne 1917-1945 - National-socialisme et bolchevisme ), il s'est propulsé au cœur de la querelle des historiens, exacerbée par le mouvement de 1968, sur la manière dont la recherche traite le national-socialisme. A sa critique centrale, selon laquelle l'historiographie de la RFA n'aurait pas dû adopter sans réflexion la perspective des puissances victorieuses, Ernst Nolte oppose dans ce livre un contraste en confrontant les deux adversaires de la « guerre civile ».
Avec sa thèse selon laquelle les camps de concentration nazis auraient été la réaction à l'archipel du Goulag des communistes, il fait tomber de son piédestal, selon de nombreux collègues, l'une des vaches sacrées de l'Allemagne d'après-guerre. Les recherches universitaires de Nolte sont perçues comme une attaque contre la souveraineté d'interprétation des intellectuels de la République fédérale d'Allemagne et interprétées comme une relativisation de l'Holocauste. Le conflit autour des déclarations de Nolte, souvent interprétées de manière délibérément erronée, continue d'assombrir le livre et son auteur. Il n'en reste pas moins un ouvrage de référence, non seulement pour les historiens spécialisés, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent comprendre la pensée historique de Nolte.
La pensée historique au XXe siècle (1991)
A propos de l'ouvrage publié au début des années 1990 , Geschichtsdenken im 20. Jahrhundert. De Max Weber à Hans Jonas, il y a peu à dire. Non pas parce que le livre est seulement faible en contenu ou même en qualité, mais parce qu'il semble à première vue être l'étape logique après les débats autour de son dernier grand ouvrage, La guerre civile européenne. Ses contemporains l'ont qualifié de « costume d'Arlequin assez abscons » que l'homme, alors âgé de 68 ans, avait revêtu. Pour Nolte, il s'agissait de trouver des personnes partageant les mêmes idées que lui, qu'il voulait à présent dénicher dans le passé après les avoir vainement recherchées dans le présent.
Les « penseurs de l'histoire », comme les appelle Nolte, sont une espèce rare d'intellectuels, même parmi les 39 grands penseurs de la fin du 19ème siècle et du 20ème siècle, qui n'est pas totalement révolu, ils ne sont qu'une poignée. Si vous souhaitez comprendre la pensée de Nolte, vous ne pouvez pas passer à côté de ce livre.
Le troisième mouvement de résistance radicale : L'islamisme (2009)
Dans son œuvre tardive, Ernst Nolte a également cherché le point sensible. L'examen de l'islamisme, avec en toile de fond les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre internationale contre la terreur, n'est pas vraiment extravagant. Pour lui, l'islamisme, troisième idéologie après le bolchevisme et le nazisme, s'oppose fondamentalement à la démocratie libérale. Nolte reste impassible dans cette évaluation, il considère que le système de valeurs occidental n'est pas moins menaçant pour l'existence des pays marqués par l'islam, comme c'est le cas dans l'autre sens.
Tout au long de sa vie, ses détracteurs ont reproché à Nolte de s'intéresser davantage aux idéologies qu'à la réalité. Mais c'est justement La troisième résistance radicale: l'islamisme qui nous montre que l'idéologie et la réalité ne forment pas un couple antagoniste. Dans ce livre, Ernst Nolte révèle une fois de plus une manière de penser au-delà des perspectives préconçues. Si ses résultats peuvent être contestables, la grande qualité de sa méthode de travail et la force d'innovation de sa pensée ne le sont pas.
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mercredi, 28 août 2024
Un voyage à travers la parole
Un voyage à travers la parole
Frédéric Andreu
Louis-Ferdinand Céline fustigeait les écrivains sans style, ces "cafouilleux" qui "choisissent une bonne histoire" et "rampent dans les phrases". Philippe Barthelet et Éric Heitz, son compère alsacien, en sont le contraire même. En effet, Le voyage d'Allemagne, leur ouvrage commun, est premièrement un style - c'est à dire un voyage à travers la Parole - et secondairement un voyage vers et dans un pays, l'Allemagne.
Ce double voyage fait à la fois preuve d'abandon à la poésie et de grande rigueur rhétorique. Les étymologies, nombreuses, qui émaillent ce textus, jouent le rôle de panneaux indicateurs le long de la route. Nous voyageons à travers le Luxembourg, Bâle, Fribourg et la Souabe ; quand c'est un "faune" qui indique le chemin, on a même l'impression que le voyage emprunte au rêve ou à la légende !
Mais où nous mène ce double voyage ? Devant la demeure d'un autre grand écrivain, Ernst Jünger, à Wilflingen. Philippe Barthelet, qui a rencontré le « Waldgänger » plusieurs fois au cours des dix dernières années de sa vie dans ce village « sans gare, ni poste », lui rend hommage à la mode du « Weggänger », celui qui a recourt aux chemins. Avec ce grammairien de haute volée pour qui « les mots savent mieux que nous ce qu'ils veulent dire », chaque virgule compte. Il n'a donc pas choisi d'intituler son livre Le voyage d'Allemagne - et non Un voyage en ou vers Allemagne - par hasard. Ici la préposition "de" est celle des formules héraldiques comme dans "De Gueule" ou "D'Azur" dans la description des blasons. L'auteur décrit « les oriflammes qui enjolivent l'héraldique de la plus neutre des réalités ». Les anecdotes de voyage rayonnent dans ce texte comme autant de blasons. Sous la plume d'aigle de l'auteur, les villages redeviennent des miniatures, des « objets » mythologiques. Robert Brasillach voyait dans les villages de Bavière, des jouets.
La maison de Wilflingen, où Helmut Kohl et François Mitterrand se rendaient en pèlerinage, est elle aussi un cabinet de curiosités ouvert sinon pour tous, du moins pour chacun.
Elle abrite en effet des souvenirs des deux guerres mondiales, des objets de voyages, et une fascinante collection d'insectes, toutes les cicindèles d'Europe notamment, que Jünger considérait lui aussi comme autant d'héraldiques à déchiffrer. Grâce à ce livre-voyage, Philippe Barthelet et Éric Heitz se révèlent être de véritables disciples - c'est à dire des « jünger » - sans pour autant être de « sérieux » disciples, des « ernst » jünger.
Le premier, ancien producteur et chroniqueur à France Culture de 1985 à 2006, s'est fait connaître par sa plume érudite et son goût pour les grands auteurs ; quant au second, Eric Heitz, il reste plus mystérieux. Il paraît même qu'« il ne veut plus voir personne ». Serait-il parvenu au stade ultime du renonçant lucide au monde moderne que Ernst Jünger désigne sous le nom d'« Anarque » ?
En tout cas, cet ouvrage d'amitié tire un coin de voile sur le secret des Allemagnes situées des deux côtés du Rhin. Pour ce faire, la littérature y est présente. "La littérature est un mystère d'évidence qui a besoin de couverture, d'ombre, de faune mousse, de jardins aux douze portes et de librairie toujours ensoleillée". Comment mieux poser les jalons pour nous conduire, sans jamais nous contraindre, à cet obscur secret qui pourtant nous éclaire de toutes parts et de toute éternité ?
* * *
Philippe Barthelet et Éric Heitz, Le voyage d'Allemagne, Paris, Gallimard, coll. « le sentiment géographique », 240 p.
Ernst Jünger Stiftung : Stauffenbergstrasse 11, 88515 Wilflingen - juenger-haus.de / +4973761333
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samedi, 24 août 2024
Les antifa allemands veulent se débarrasser de l'Allemagne de l'Est
Les antifa allemands veulent se débarrasser de l'Allemagne de l'Est
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/gli-antifa-tedeschi-vogliono-la-separazione-dalla-germania-est/
La Tchécoslovaquie a montré la voie. Face aux sondages qui précèdent les élections régionales du mois prochain en Allemagne, la gauche des salles de presse en Allemagne appelle à la sécession. A un retour à la division entre l'Allemagne de l'Ouest - bonne, démocratique, antifa et tolérante mais uniquement lorsque cela les arrange - et l'Allemagne de l'Est, facho-communiste, mauvaise, pro-russe.
Et il ne s'agit pas seulement des scribouillards infaillibles pontifiant dans quelques journaux mineurs. Même Der Spiegel met en garde les méchants: "Les habitants des Länder de Thuringe, de Brandebourg et de Saxe ont une occasion en or de ruiner leur réputation une fois pour toutes lors des élections régionales".
Malheur à vous si vous votez mal, en somme. Le problème, c'est que sans aller jusqu'à voter pour l'AfD, les Allemands ne semblent pas suivre l'exemple de la gauche ancrée dans les rédactions. Car les sondages pour les élections législatives de l'an prochain récompensent la CDU avec 32% tandis que la droite de l'AfD est tombée à 16%. Die Linke, le parti de gauche qui ressemble assez au parti italien de Fratoianni, a pratiquement disparu tandis que le parti de Sahra Wagenknecht, semblable à la formation italienne de Marco Rizzo, atteint 9%. La coalition "feu tricolore" soutenant Olaf Scholz (sociaux-démocrates, verts et libéraux) atteint un total de 32%, comme la seule CDU.
Mais ce qui inquiète la gauche des journalistes, c'est la position que commencent à prendre certains démocrates-chrétiens de premier plan. Michael Kretschmer, leader de la Saxe et vice-président de la CDU, s'oppose au gaspillage des ressources, galvaudées pour soutenir la guerre de Zelensky, et souhaite la réparation du gazoduc Nord Stream détruit par les "Ukrainiens".
C'est pourquoi la gauche graphomane a lancé des attaques non seulement contre les partis de l'opposition, mais aussi contre la population de l'Allemagne de l'Est. Confirmant le commentaire impitoyable de Guia Soncini dans Linkiesta (un site de gauche) à propos des interventions des camarades antifascistes italiens sur les différents réseaux sociaux: « Quel bonheur pour l'antifascisme d'être dans la biographie de chaque imbécile qui se croit éveillé ». Manifestement, les imbéciles abondent à Berlin aussi. A l'Ouest...
15:13 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antifas, actualité, allemagne, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 22 août 2024
Le gouvernement secondaire de Soros, les BRICS et l'explosion de Nordstream
Le gouvernement secondaire de Soros, les BRICS et l'explosion de Nordstream
Wolfgang Prabel
Source: https://opposition24.com/politik/die-soros-nebenregierung-brics-und-die-nordstream-sprengung/
Au cours de la dernière décennie, on ne savait pas qui battait la mesure en matière de politique étrangère: l'empire Soros ou le gouvernement de Washington. Souvent, on avait l'impression que les ONG dérapaient et détruisaient la politique étrangère des États-Unis, parfois on avait l'impression d'un ping-pong entre l'administration et les organisations non gouvernementales. Parfois, on avait l'impression que les ONG étaient envoyées en avant par les gouvernants. Les structures de la politique étrangère américaine ne sont pas transparentes.
Il n'est pas nécessaire d'aborder ici en détail ce qui s'est passé lors du printemps arabe et de la tentative de déstabilisation de l'Asie. En résumé, le changement de régime prévu en Irak, en Tunisie, en Libye, en Syrie, en Egypte, au Sri Lanka, en Afghanistan, en Géorgie, en Inde et au Myanmar a échoué, celui de l'Ukraine n'est pas encore décidé. Les pays attaqués se sont repliés sur eux-mêmes et se sont en partie organisés au sein des BRICS.
Les BRICS sont essentiellement une alliance de puissances hétérogènes contre l'influence d'activistes et de gouvernements wokistes. Même les adversaires potentiels comme l'Inde et la Chine, la Chine et la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran ont gelé leurs conflits internes pour le moment, afin de résister aux oligarques déjantés et de pulvériser le pouvoir des wokistes.
Peut-être qu'à Washington, on se rend compte des effets désastreux des activités privées des oligarques sur la politique mondiale et qu'on veut mettre fin au désordre. Un article paru dans un journal américain peu crédible sur l'explosion du Nordstream par des Ukrainiens va dans ce sens. Je ne toucherais même pas le Wall Street Journal avec des gants en caoutchouc, ce qu'il écrit est toujours immédiatement considéré comme la vérité par le Mainstream. L'éditeur du journal - Lewis - s'est distingué comme un croyant en matière de climat et un opposant à Trump, il est donc un soldat dans la guerre contre la vérité.
Il y a quelque temps déjà, un expert en plongée et en eaux profondes avait démystifié sur MMNews les spéculations sur le dynamitage de Nordstream par des amateurs. L'opération n'aurait pas été réalisable à partir d'un voilier.
Le professeur Rieck traite l'affaire comme non résolue. Tous les acteurs possibles auraient eu des avantages, aussi bien l'Ukraine que l'Amérique. Moi non plus, je ne vois pas un récit de l'événement qui soit clair.
L'histoire des Ukrainiens qui ont plongé est donc remise au goût du jour. Quelles pourraient être les motivations ? Washington s'est-il lassé de la guerre privée de Soros en Ukraine et veut-il se débarrasser de ce conflit coûteux et inutile de manière élégante ? Une variante consisterait à monter les Allemands contre Zelensky pour lui couper les vivres.
De plus, cela permettrait de laver l'Amérique de l'embarrassant soupçon d'avoir été l'auteur de l'attentat et d'innocenter la campagne électorale de Kamala Harris. En Allemagne, l'attitude critique vis-à-vis de la guerre en Ukraine s'est propagée des dissidents et de l'AfD à la gauche. Avec le BSW (le parti de Sahra Wagenknecht), un deuxième grand parti est entré en confrontation avec les livraisons d'armes et les déploiements de missiles allemands. Lors des élections en Saxe, en Thuringe et dans le Brandebourg, les partis faucons et belliqueux que sont la CDU, les Verts, le SPD et le FDP pourraient perdre leur majorité et les colombes pourraient triompher.
Le belliciste Mario Voigt a écrit sur X : « Tant que Mme Wagenknecht tient de tels propos ici, je n'ai aucune base de discussion avec le BSW. Avec Mme Wolf, je suis toujours prêt à parler des problèmes de la Thuringe et surtout des solutions pour les résoudre ». Voigt parviendra-t-il aussi facilement à faire éclater le BSW sur la question de la guerre ? Peut-être, peut-être pas.
Trump et Kamala ou pas, les républicains et les démocrates semblent vouloir mettre fin à la guerre parce qu'elle ruine la puissance américaine dans le monde. Il se pourrait aussi que Washington mette davantage la main sur les ONG, tue leur activisme propre en matière de politique étrangère, afin de mettre un terme aux nombreuses mésaventures politiques et à l'influence déclinante de l'Amérique en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique latine. Il s'agit également d'une chose aussi importante pour la politique de puissance américaine que le maintien du dollar comme monnaie de réserve, du moins ce qui en reste.
Un changement d'attitude à Washington aurait bien entendu des répercussions sur l'Allemagne. Si c'était le cas, l'hégémon ferait pression sur le gouvernement allemand pour qu'il suive.
En ce qui concerne Nordstream 2, je reste persuadé que sa construction était une erreur. « Ne mettez jamais tous vos œufs dans le même panier », la diversification est une nécessité pour toute activité économique raisonnable. C'est cette nécessité que le Dr M. avait violé dans sa haine délirante et criminelle du nucléaire et du lignite. Elle n'a même pas l'intelligence d'un œuf brouillé avarié et la CDU l'a suivie dans sa chute énergétique. Il n'est pas nécessaire de disposer de la boîte à outils du PCUS et du NSDAP pour générer l'absence d'alternative. Il existe aussi des phases totalement dysfonctionnelles et totalitaires dans la démocratie.
Le Nordstream 1 et le Druschbatrasse étaient vraiment suffisants en tant que véhicules de transport d'un seul pays, le reste de l'approvisionnement énergétique aurait pu et dû être assuré par le nucléaire, le lignite local, l'hydroélectricité, les carburants synthétiques, la biomasse, l'énergie solaire et les importations d'autres régions du monde. C'est ce que je défends systématiquement depuis 2014, vous pouvez le lire dans les archives. La CDU a été abandonnée par tous les bons esprits et a ignoré tous les conseils raisonnables, je n'étais vraiment pas le seul à réclamer une autre politique énergétique. Ce parti, totalement incompétent en matière d'économie, est toujours surestimé par les électeurs. Il faut vraiment que le dernier retraité ramasse des bouteilles et fouille dans les poubelles pour trouver des restes de nourriture pour que les choses changent.
Il s'agit maintenant de nettoyer les décombres et de remettre en service le Nordstream 1 et le Druzhbatrasse après la fin de la guerre.
Salutations au service de renseignement intérieur : « Nos guerres modernes rendent beaucoup de gens malheureux tant qu'elles durent, et personne n'est heureux quand elles sont terminées ». (Geh. Rath v. Goethe)
15:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nord stream, mer baltique, brics, politique internationale, allemagne, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Martin Sellner : Regime Change de droite. Une esquisse stratégique
Recension
Martin Sellner : Regime Change de droite. Une esquisse stratégique
L'été dernier, l'activiste Martin Sellner a publié un ouvrage intitulé Regime Change von rechts, dans lequel il présente et explique différentes stratégies. Une tentative qui vaut la peine d'être lue, comme l'explique Simon Dettmann dans son compte-rendu détaillé pour la revue Freilich.
par Simon Dettmann
Source: https://www.freilich-magazin.com/kultur/rezension-martin-sellner-regime-change-von-rechts-eine-strategische-skizze
Regime Change von rechts, la publication la plus complète à ce jour de l'activiste politique autrichien Martin Sellner, visage et maître à penser des Identitaires dans l'espace germanophone, constitue véritablement un "grand coup". Tout d'abord parce que l'ouvrage répond effectivement à l'ambition qu'il s'est fixée, celle d'ordonner, de systématiser et d'élever à un niveau théorique supérieur les débats sur la stratégie et la tactique menés dans les milieux dits de la "nouvelle droite". Le livre de Sellner est une tentative d'unifier l'ensemble des milieux de la nouvelle droite, qu'il assimile au camp de la droite, autour d'une stratégie visant à atteindre l'objectif principal commun, à savoir assurer la pérennité du peuple allemand. L'auteur, avec sa pensée formée par Gramsci, Althusser et Gene Sharp et son regard souvent sociologique et psychologique sur les processus politiques, a de nombreux arguments en sa faveur. Mais sa façon de tourner en rond autour du problème de la démographie, qui tend à devenir monomaniaque, pourrait avoir un effet négatif à long terme sur la droite intellectuelle et politique.
Tbilissi, 7 mars 2023. Pour la deuxième nuit consécutive, des milliers de personnes patientent sur la grande place près du Parlement géorgien. Mais contrairement à hier, les forces de l'ordre ne se contentent plus d'observer avec apathie. Cette fois, la police utilise des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre les manifestants. La foule se disperse rapidement, donnant lieu à des scènes que les journalistes qualifient généralement de "tumultueuses". Alors que presque tous les manifestants s'écartent ou se réfugient dans les rues latérales, une femme d'âge moyen court dans la direction opposée - tout droit vers les canons à eau. Elle tient dans ses mains un énorme drapeau européen qu'elle agite frénétiquement. Les canons à eau commencent immédiatement à la viser, mais cela ne semble pas l'impressionner.
Des manifestants se précipitent vers elle et tentent de la protéger des jets d'eau. Trempé et entouré de gens, elle se tient au milieu de l'une des plus grandes places de la capitale et brandit le drapeau bleu foncé avec les étoiles jaunes vers le ciel nocturne. Il en résulte pendant quelques secondes une scène d'une grande puissance iconique et d'une grande force symbolique. Il en résulte une image dont les éléments de base font partie intégrante d'une iconographie de la révolution et font partie de la mémoire collective des Européens - comme le confirmeront tous ceux qui ont déjà vu "La liberté guidant le peuple" de Delacroix ou une représentation des combats sur les barricades pendant la révolution de mars 1848. Le drapeau de l'UE, quant à lui, fait référence à la forme concrète de bouleversement social que les manifestants ont en tête: une révolution de couleur.
Des révolutions colorées avec l'argent des autres
Les manifestations de masse sont motivées par le projet du gouvernement géorgien d'adopter une loi qui obligerait les ONG et les médias financés à plus de 20% par l'étranger à se désigner eux-mêmes comme "agents étrangers".
Une telle loi contrecarrerait la stratégie des agents étrangers, des groupes de médias et des think tanks occidentaux visant à influencer l'opinion publique en Géorgie et à faire basculer le pays dans le camp des libéraux pro-occidentaux; la dite loi entraverait donc l'intégration de la Géorgie dans le bloc de puissance occidental, du moins à moyen terme. Mais rien n'y fait. Deux jours plus tard, le 9 mars, la pression est trop forte et le gouvernement est contraint d'abroger cette loi mal acceptée.
Le mouvement de protestation, qui semble être parti de rien, n'a certes pas atteint son objectif principal, qui était de contraindre le parti au pouvoir "Rêve géorgien", qui mène une politique étrangère multisectorielle, à démissionner et à être remplacé par une alliance de partis extrêmement pro-occidentaux lors de nouvelles élections, mais il a atteint son objectif intermédiaire, annoncé publiquement et fortement mobilisateur, en quelques jours seulement.
Voilà pour la pratique concrète du changement de régime et de la révolution de couleur.
Un livre paru au bon moment
Mais ne serait-il pas possible d'adopter les stratégies, les tactiques, les formes d'organisation et de protestation d'une révolution de couleur et de les mettre en œuvre en Allemagne, en Autriche ou en Suisse ? En d'autres termes, une révolution culturelle et de couleur étiquetée "de droite", c'est-à-dire réclamant la fin de l'hégémonie discursive des idées libérales de gauche et leur remplacement par des idées conservatrices et nationalistes, associée à un changement de gouvernement, pourrait-elle avoir du succès dans l'espace germanophone ? Même s'il préfère écrire Social Change et Regime Change : Martin Sellner, on peut l'affirmer avec certitude après la lecture de son livre, en est profondément convaincu. C'est pourquoi Regime Change von rechts traite aussi de la possibilité d'une révolution de couleur, des chemins tortueux qui y mènent, de ses conditions sociales préalables, de sa théorie et de la théorie de sa pratique. C'est un livre étonnamment optimiste, qui ne cherche pas à démoraliser mais à motiver l'action, tout en invitant sans cesse le lecteur à réfléchir à ses propres actions d'un point de vue stratégique et moral.
Mais c'est surtout un livre nécessaire, car il corrige des hypothèses théoriques erronées encore largement répandues dans le camp de la droite, souligne les impasses stratégiques et démystifie les mythes. Par exemple, Sellner explique de manière convaincante pourquoi beaucoup (d'activisme de droite) ne sert pas toujours à grand-chose, pourquoi croire que l'on peut convaincre l'adversaire de sa propre vision du monde par une argumentation rationnelle et ainsi amorcer ce qu'il appelle un tournant spirituel est politiquement naïf et part de présupposés anthropologiques erronés ou pourquoi, à l'inverse, se concentrer uniquement sur les valeurs esthétiques et les questions de style de vie personnel mène à une impasse politique. À une époque où les milieux dits de "nouvelle droite" sont trop souvent caractérisés par l'oscillation de jeunes idéalistes entre le besoin activiste de faire quelque chose tout de suite d'une part, et le défaitisme mélancolique d'autre part - c'est-à-dire, en termes mémétiques, le dualisme de "It's over !" et "We're so back !" -, il est malheureusement (pédagogiquement) nécessaire de rappeler de telles évidences.
Oui, Regime Change von rechts, livre pédagogique et morigénateur, est souvent redondant et didactique dans son écriture et sa construction, comme nous l'avons déjà souligné de manière critique. Cependant, cela est dû au fait que l'ouvrage s'adresse principalement à l'intérieur, c'est-à-dire aux mouvements et aux partis. Ainsi, les caractéristiques mentionnées ne renvoient pas à des déficits de Sellner, mais indirectement à des déficits (intellectuels) chez de nombreux acteurs de la droite.
Le peuple est au centre des préoccupations
Le cœur théorique de l'ouvrage est constitué par la définition de l'objectif principal de la droite, l'analyse du système politique ou social dans lequel la droite doit nécessairement opérer et l'évaluation des différentes stratégies concurrentes pour atteindre l'objectif principal, l'accent étant clairement mis sur l'analyse des stratégies. La définition de cet objectif principal tient en quelques pages. Et ce, à juste titre. Heureusement, il n'y a guère de désaccord au sein du dit camp sur cette question. Pour Sellner, l'objectif principal de la droite est de préserver l'identité ethnoculturelle - une formulation qui peut être identifiée sans hésitation à la garantie de la pérennité du peuple allemand. Des explications et des justifications complexes sont ici totalement inutiles; l'intérêt pour sa propre pérennité (collective) est naturel, évident et immédiatement compréhensible pour tous.
Et d'ailleurs, ce fait est aussi la cause principale de la négation de l'existence du peuple allemand par la classe dirigeante. Car les acteurs décisifs de cette classe dirigeante sont certainement conscients qu'en admettant ce fait, ils s'engageraient sur une "pente glissante", au bas de laquelle se trouverait leur perte de pouvoir. Il est donc impossible pour la classe dirigeante de céder le moindre terrain dans la lutte pour une interprétation universelle du concept de peuple. Elle se retrancherait ainsi dans une position qu'elle a déjà reconnue comme intenable à long terme. En laissant le concept de peuple s'effacer devant celui d'identité, Sellner gâche à la légère le potentiel subversif inhérent à ce concept.
Après avoir clarifié le véritable objectif, à savoir l'autosuffisance ou l'accumulation du pouvoir politique pour l'assurer, l'auteur passe à l'explication de la relation entre certains concepts. Quelle est la relation entre l'objectif principal et les objectifs intermédiaires ? Quelle est la différence entre stratégie et tactique ? Les passages d'analyse conceptuelle de ce type, que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le livre, peuvent être considérés comme ennuyeux et techniques par certains lecteurs, mais ils sont éminemment importants - et Sellner les expose avec la précision sobre d'un général qui présente son plan de bataille.
Avec Gramsci et Althusser contre l'élite
En revanche, la partie consacrée à l'analyse systémique est déjà bien plus vaste. Ici, Sellner est confronté au défi de dresser un tableau réaliste, mais aussi compréhensible et non hypercomplexe de l'ordre social et politique dans lequel la droite doit agir. Ce n'est pas une tâche facile dans le contexte de l'Allemagne fédérale ou de l'Autriche, car la tromperie systématique et ciblée des citoyens sur le fonctionnement réel des institutions, la dynamique interne de l'État dans ces nations n'est pas un simple sous-produit de l'ordre dominant, mais la base de son existence, et c'est justement là que trop de citoyens s'installent confortablement dans leurs représentations illusoires de l'État dans lequel ils vivent.
Mais Sellner est ici clairement dans son élément et profite de cette partie pour introduire deux théories qui l'ont fortement marqué, lui et la Nouvelle Droite dans son ensemble : la théorie de l'hégémonie du pouvoir d'Antonio Gramsci et Les appareils idéologiques d'État de Louis Althusser. Avec ces théories, il tente d'attirer l'attention du lecteur sur la véritable base du pouvoir des classes dominantes dans les pays occidentaux, à savoir l'opinion publique ou le pouvoir de la créer, de la contrôler et de la diriger.
Pour faciliter la tâche des personnes qui ne connaissent pas le grammaticalisme juridique, il intègre la théorie dans un réseau de métaphores et de mots clés, dont certains sont même de sa propre initiative. Il y a tout d'abord la métaphore du climat d'opinion, avec laquelle il veut visualiser la production complexe de l'opinion publique et qui est tout à fait convaincante. Il illustre ensuite les changements réels et potentiels de l'opinion publique et la métaphore du couloir d'opinion avec le modèle déjà très populaire de la fenêtre d'Overton.
Tout cela est très méritoire et remplit son objectif éducatif, mais en face, il y a deux mots d'ordre qui sont malheureusement moins convaincants : le simulacre de démocratie et le totalitarisme doux.
La question cruciale de la démocratie
Le problème avec la notion de simulation de démocratie est qu'elle implique deux affirmations de base, toutes deux indiscutablement vraies, mais qui induisent néanmoins en erreur. D'une part, le fait que les dirigeants prétendent, du moins publiquement, que leur régime est démocratique et, d'autre part, le fait qu'il ne l'est pas en réalité. Sellner écrit que la démocratie n'est qu'un simulacre, parce que l'opinion publique n'est pas le produit du libre jeu des forces, mais du filtre systémique qu'il appelle le climatiseur d'opinion. Mais si une démocratie n'existe que si elle permet le libre jeu des forces, alors il n'y en a jamais eu. Sellner nourrit ici des illusions libérales et semble sur le point de ressortir de la naphtaline des phrases d'Habermas telles que le "discours sans domination" et la "contrainte sans contrainte du meilleur argument". En outre, le concept procédural de démocratie qui sous-tend toujours implicitement le discours de Sellner sur la simulation de démocratie est trompeur. Il semble vraiment croire à la possibilité d'une "vraie" démocratie au sens d'un gouvernement populaire. C'est en cela qu'il se distingue par exemple de ses adversaires libéraux de gauche, c'est-à-dire de la classe dirigeante, au sein de laquelle on défend depuis longtemps une conception substantielle de la démocratie, parfois même de manière semi-officielle.
Concrètement, cela signifie que pour les libéraux de gauche, la démocratie est devenue le mot-clé du libéralisme de gauche. Tant que les intellectuels de droite réagiront en introduisant dans le discours le mirage rousseauiste du vrai gouvernement parfait du peuple, au lieu d'élaborer à leur tour un concept substantiel de démocratie, ils contribueront à mettre la droite hors jeu. En effet, en raison de son faible degré d'organisation, de la politisation et de l'éducation souvent superficielles des individus et, surtout, de sa taille, un peuple dans son ensemble n'est pas en mesure d'exercer un quelconque pouvoir. Comme le confirme l'histoire de l'humanité, celle-ci ne peut être exercée collectivement que par de petits sous-groupes bien organisés du peuple, au sein desquels il existe un degré relativement élevé d'homogénéité idéologique et de conformité sociale et où le savoir de la domination est systématiquement accumulé. Ces sous-groupes sont les élites ou les classes dirigeantes. Elles dominent le reste du peuple, qui leur fait face en tant que "masse". Et il en sera probablement toujours ainsi. C'est pourquoi la lutte pour la vraie démocratie, dans le sens d'un gouvernement populaire, ressemble à la recherche de la mérule.
Le courage de la cohérence politique
L'exposé de Sellner aurait gagné à faire davantage référence aux classiques de la sociologie des élites comme Vilfredo Pareto et Gaetano Mosca. Il court ainsi le risque de succomber à une illusion populiste (décrite en détail par le philosophe britannique Neema Parvini dans son livre The Populist Delusion).
Il en va de même pour l'expression "totalitarisme doux". Sellner l'utilise pour évoquer et condamner la répression de l'appareil d'État contre tout ce qui est de droite. C'est tout à son honneur, mais doit-il pour cela utiliser un terme entièrement libéral, qui a été inventé pour immuniser moralement les libéraux contre leurs critiques de gauche et de droite et qui remplit encore bien cet objectif aujourd'hui ? Est-ce vraiment une bonne idée de conforter des contemporains intellectuellement libérés dans leur tendance, typique des boomers, à rejeter l'autorité et l'ordre et à les condamner comme étant généralement totalitaires, fascistes et illégitimes, et d'introduire leur vocabulaire dans la Nouvelle Droite ? Le totalitarisme est généralement compris comme la volonté d'imposer une idéologie d'État dans tous les domaines de la vie sociale et de transformer ainsi les individus dans le sens de cette idéologie d'État. Bien sûr, l'observation que les systèmes libéraux peuvent également être totalitaires est un progrès de la connaissance par rapport à la position libérale selon laquelle le totalitarisme n'est possible que dans les systèmes non libéraux, c'est-à-dire les systèmes supposés d'extrême droite ou d'extrême gauche (Ryszard Legutko a écrit sur cette observation un livre à lire , Le démon de la démocratie!)
Mais pourquoi s'arrêter à mi-chemin dans le processus de connaissance ? Car quelle valeur a encore la notion de totalitarisme si tout système, quelle que soit son orientation idéologique, tend à agir de manière totalitaire dans certaines situations? A long terme, la droite ne pourra pas éviter de reconnaître que dans les phénomènes qualifiés de totalitaires, l'essence du politique ne fait que se révéler à nous sous une forme particulièrement pure.
Lorsqu'un ordre étatique dérive prétendument vers le totalitarisme, l'hostilité entre deux groupes sociaux atteint simplement un niveau plus élevé. C'est pourquoi les représailles de l'État contre les droits politiques ne sont pas un pas en avant du totalitarisme doux vers le totalitarisme ouvert, mais une politisation. Et la volonté de pénétrer politiquement tous les espaces sociaux, qu'Olaf Scholz a résumée un jour dans l'un de ses rares moments de sincérité par la phrase "Nous voulons conquérir la souveraineté aérienne au-dessus des berceaux", fait désormais partie de la logique propre de la politique et de tout mouvement politique qui veut conquérir et conserver le pouvoir. La souveraineté idéologique totale du libéralisme de gauche sur toutes les institutions pertinentes, des crèches aux maisons de retraite, est une réalité en République fédérale - et c'est précisément pour pouvoir décrire cette réalité qu'Althusser a développé la théorie des appareils idéologiques d'État. Sellner la mentionne également brièvement, mais ne l'applique pas de manière conséquente.
Qui fait partie de la droite politique ?
Mais avant d'aborder les différentes stratégies, il tente, dans un très court chapitre, de clarifier la question de savoir qui et quoi fait réellement partie de la droite. Sa réponse : exclusivement la Nouvelle Droite et aucun autre milieu. Pas la vieille droite, ni les libéraux-conservateurs. Il ne veut même pas inclure les nationaux-conservateurs dans le camp de la droite. C'est étonnant, car le national-conservatisme est sans doute la description la plus précise possible de ce que Sellner lui-même et une grande partie de la Nouvelle Droite représentent politiquement. Il est bien sûr légitime de définir tous ceux qui ne sont pas de la nouvelle droite comme étant hors de leur propre camp, mais cela ne fait que renommer le milieu de la nouvelle droite en "camp de droite". Les quelques personnes de la vieille droite et surtout les nombreux libéraux-conservateurs ne disparaissent pas pour autant, bien au contraire. Le fait d'ignorer ces milieux ne facilite pas le débat sur le fond, mais le rend beaucoup plus difficile. Ce n'est pas la description qu'une personne fait d'elle-même comme étant de droite, conservatrice, nationaliste, etc. qui détermine généralement sa réalité sociale, mais une attribution étrangère émanant des libéraux et des gauchistes. Et pour eux, la droite englobe tout, de Jan Fleischhauer à la division des armes nucléaires. La nouvelle droite pourrait en rire de bon cœur si les attributions étrangères de la gauche libérale n'avaient pas un pouvoir énorme. D'une certaine manière, elles créent une réalité à laquelle la Nouvelle Droite aura du mal à se soustraire. L'énorme hétérogénéité de la droite, même par rapport à la gauche politique, est un fait, mais Sellner préfère partir d'une situation politique idéale dans laquelle il n'y a que des néo-droitiers.
Mais le cœur de l'ouvrage est clairement la partie consacrée à l'analyse stratégique. Il y présente quatre stratégies principales pour atteindre l'objectif principal de la droite et neuf non stratégies. Les quatre stratégies principales sont la Reconquista, le militantisme, le patriotisme parlementaire et la stratégie de rassemblement. Il en rejette deux en bloc : le patriotisme parlementaire et le militantisme. A juste titre, c'est pourquoi nous ne reviendrons pas ici sur ces chemins de traverse. La stratégie du rassemblement, c'est-à-dire la concentration de toutes les forces et ressources encore disponibles dans une région, est pour lui une solution de secours en cas d'échec de la stratégie qu'il préfère : la Reconquista. L'analyse des non-stratégies prend beaucoup de place et c'est justement là que Sellner écrit souvent avec un ton didactique ou pédagogique. Certains lecteurs s'en lasseront, mais étant donné que Sellner s'adresse parfois explicitement aux adolescents et jeunes adultes enclins au militantisme et qu'il tente de les dissuader de leurs actions destructrices, c'est malheureusement nécessaire.
Différentes stratégies pour guider...
Dans ce contexte, deux des non-stratégies semblent particulièrement intéressantes, à savoir l'accélérationnisme et la pensée dite "babo". Alors que l'accélérationnisme, bien qu'étant à l'origine une figure de pensée du philosophe néo-réactionnaire Nick Land, est devenu un mot-clé légitimant la violence brutale dans d'obscurs biopes en ligne et a rapidement sombré dans l'insignifiance, les variantes de la "pensée babo" connaissent aujourd'hui un nouvel âge d'or. Le babo est le patron ; un homme alpha charismatique qui construit autour de lui une société d'hommes de plus en plus souvent purement virtuelle. Il prêche à ses adeptes un culte du machisme, presque toujours associé à l'optimisation de soi et à l'abandon total de la politique pratique. Presque toujours, ces scènes babos sont marquées par les intérêts financiers du mâle alpha concerné. Si elles ont longtemps été des phénomènes marginaux, elles passent depuis une dizaine d'années plus souvent de la sous-culture au centre de la société.
Figures de la "droite-style-de-vie": Kollegah, Jack Donavan et le livre de Costin Alamariu.
Il y en a pour tous les goûts: les jeunes immigrés enclins aux théories du complot y trouvent leur compte (Kollegah), tout comme les personnes exclusivement obnubilées par l'argent et le statut social (Andrew Tate), les nostalgiques du tribalisme (Jack Donovan) et les jeunes hommes en quête d'un support pseudo-intellectuel pour leurs jeux de rôle (Costin Alamariu ou "Bronze Age Pervert"). Il devrait aller de soi que cette "droite du style de vie" matérialiste, qui tend vers un amoralisme hors du monde, ne mérite pas d'être appelée droite dans un sens substantiel quelconque et qu'elle mène à une impasse stratégique. Pourtant, le départ de Trump en novembre 2020 et les déceptions qu'il a causées à ses partisans ont créé un terrain propice à l'éclosion non seulement d'un culte schizophrène de la crise (QAnon), mais aussi de cette "droite du style de vie" dont nous avons parlé. Cette vague s'est propagée depuis longtemps dans les pays germanophones. Sellner critique ces tendances, mais il aurait dû citer des noms et taper plus fort ; la pensée babo est la plus pertinente des non-stratégies actuelles.
... mais seulement une stratégie directrice ?
L'auteur consacre une attention particulière à la stratégie directrice qu'il privilégie, la Reconquista. Par reconquista, il entend une stratégie de conquête du pouvoir culturel ou discursif qui s'inspire théoriquement de Gramsci, Althusser et, même si son nom n'est pas cité, de Foucault, et qui, dans sa partie pratique, accorde une grande importance aux formes de protestation de l'action non-violente au sens de Gene Sharp. Mais plutôt que de parler d'hégémonie culturelle ou de discours hégémonique, Sellner préfère écrire "Social Change". Le "changement de régime" qui donne son titre à l'ouvrage n'est nécessaire que lorsque l'État devient ouvertement totalitaire. Si le "changement de régime" échoue également, la droite doit passer à la stratégie du rassemblement. Telles sont les grandes lignes de la Reconquista de Sellner.
Pour résumer, je dirais que : cette stratégie est inattaquable sur le fond et est considérée, à juste titre, comme un "état de l'art" dans les cercles intellectuels de droite. Ce qui appelle en revanche une critique, ce sont les tâches de fond attribuées aux différentes composantes de la droite dans le cadre de la Reconquista. Sellner divise le camp de la (nouvelle) droite en 5 parties distinctes : le parti, le contre-public (médias/influenceurs de droite), la théorisation (intellectuels), la contre-culture et le mouvement (activiste). Au sein du camp, il existe une répartition claire des tâches et des rôles.
En outre, parmi les sous-groupes, le mouvement bénéficie d'une primauté. Comme pour lui, la préservation du peuple est l'objectif principal de droite, le problème principal est à l'inverse celui de la démographie, c'est-à-dire le Grand Remplacement/Peuplement. Jusqu'ici, rien de controversé. Mais Sellner exige en plus que TOUTE activité dans TOUT sous-groupe de la droite aborde à tout moment, directement ou indirectement, le problème du Grand Remplacement ou, comme il l'écrit, le tournant de la politique démographique et identitaire. Ce qu'il entend exactement par politique démographique et identitaire n'est pas clair. On peut toutefois supposer qu'il s'agit de tous les idéologèmes et récits qui, intériorisés collectivement, sont devenus les conditions de possibilité de la catastrophe démographique et lui ont spirituellement préparé le terrain. Il est donc probable que ces termes soient également très étroits et directement liés au Grand Remplacement.
La droite, telle que Sellner la conçoit, tourne donc autour de l'échange de population et est fixée de manière monomaniaque sur celui-ci. Cela serait particulièrement évident dans le domaine de la culture et dans les milieux intellectuels. Les musiciens de rock de droite chanteraient à longueur de journée sur les cas de violence des migrants et les points de basculement démographiques imminents, et la tâche la plus passionnante d'un intellectuel ou d'un scientifique de droite consisterait à calculer ces points de basculement, à produire et à populariser des études sur les effets négatifs de la diversité ethnique sur des groupes ethniquement, relativement, homogènes. Oui, avec le temps, une telle droite se rapprocherait de plus en plus des images diffamatoires que la gauche et les libéraux en donnent. Mais ce ne serait même pas le problème principal. Il résiderait dans le fait qu'une telle droite serait avant tout profondément ennuyeuse.
La droite monothématique
Une telle droite monothématique n'exercerait aucun attrait culturel et intellectuel sur les non-droites (encore). Peu d'artistes et de chercheurs en sciences humaines souhaiteraient faire partie d'un milieu dans lequel ils seraient cantonnés à un rôle et à une mission aussi contraignants. Cette fixation du milieu culturel et des intellectuels sur la tâche qui leur revient rappelle de loin, avec toute la prudence requise par de telles comparaisons, l'exigence formulée par les dirigeants communistes à l'égard du monde culturel et intellectuel d'articuler clairement le point de vue de classe. Le problème d'une telle attitude n'est pas tant qu'elle soit autoritaire ou illibérale, mais plutôt qu'elle est vouée à l'échec. Il est bien sûr souhaitable qu'un artiste, un penseur ou un scientifique politiquement ancré à droite exprime clairement l'objectif principal de la droite. Mais aucun mouvement activiste ne peut le lui imposer de manière contraignante. La seule façon de parvenir à la focalisation sur le Grand Remplacement dans toutes les composantes de la droite que Sellner a en tête est de faire naître soi-même les acteurs de la contre-culture et des sciences humaines à partir de ce que son propre milieu lui offre actuellement, de les "caster" en quelque sorte. Une stratégie dont la Nouvelle Droite a fait l'expérience, parfois douloureuse, ces dernières années. Car les grands penseurs et artistes ne se laissent pas caster. Ils sont presque tous le produit d'un climat propice à leur émergence. Ils naissent de manière organique ou pas du tout.
De plus, la demande de Sellner de se concentrer uniquement sur le problème de la démographie est naïve du point de vue de la sociologie des élites. Dans les pays germanophones, des centaines de milliers de personnes travaillent dans des universités, des ONG ou des entreprises de médias et occupent des emplois qui, aux yeux de l'extérieur, paraissent souvent futiles et inutiles (bullshit jobs). Pourtant, d'un point de vue systémique, les activités de ce groupe, qui constitue une partie importante de la classe dirigeante et de la classe managériale professionnelle (PMC), ont un objectif important. Ce but est équivalent à celui des appareils idéologiques d'État dans la théorie d'Althusser : l'auto-reproduction de l'ordre dominant. Un ordre qu'Althusser décrit comme capitaliste, alors que la droite intellectuelle le décrit plutôt comme moderne ou libéral (de gauche). Les élites intellectuelles ont donc pour fonction de produire, d'orienter et de légitimer le discours hégémonique, ainsi que de former une élite de la relève dans les universités et de la mettre idéologiquement au pas. Les productions intellectuelles de ces milieux sont pour la plupart peu impressionnantes. La plupart du temps, il s'agit de rationalisations post-hoc du statu quo.
Pas d'offre pour l'élite ?
Mais ce qui est décisif, c'est que la perception est totalement différente au sein des milieux décrits : les personnes concernées sont fermement convaincues de réaliser des prouesses intellectuelles et de travailler sur des théories révolutionnaires. Ils tirent leur légitimité et leur confiance en eux de cette image d'avant-garde de la pensée profonde. Le problème survient lorsque Sellner pense pouvoir satisfaire la curiosité intellectuelle et la soif de statut de la (nouvelle) classe moyenne universitaire avec le Grand Remplacement (qui n'est pas une théorie, mais simplement un fait) et la propagation du pronatalisme et d'une nouvelle politique identitaire (il s'agit probablement de nationalisme). Cela ne réussira pas. En effet, le surplus de capital culturel et de distinction qui, pour les personnes très intelligentes, est lié à la maîtrise et à la réflexion sur des systèmes théoriques extrêmement complexes tels que la philosophie transcendantale, la théorie des systèmes, l'éthique du discours ou les poststructuralismes, ne trouve pas d'équivalent à droite dans l'offre de Sellner sous la forme d'une théorie de droite d'une complexité comparable. Pourtant, indépendamment de la question de savoir si de telles théories existent éventuellement à droite, Sellner précise à plusieurs reprises et sans équivoque qu'il n'a aucune intention de les utiliser. C'est surprenant quand on connaît son penchant pour Heidegger et sa critique hermétique et obscure de la technique.
Une explication possible de son scepticisme prononcé à l'égard des intellectuels et de la partie de la Professional Managerial Class marquée par le discours académique réside dans le fait qu'il pourrait avoir analysé l'évolution historique de la gauche radicale en Allemagne de l'Ouest : après s'être formée et établie dans les années 60, elle s'est fragmentée dans les années 70 en centaines de petits groupes sectaires sous la forme de "groupes K", de cercles de lecture, de comités, etc. qui avaient en commun de travailler sur des questions intellectuelles de détail, de se prétendre radicaux ou extrêmes malgré leur totale passivité et d'être (sans surprise) hostiles les uns aux autres. Martin Sellner aura étudié de près cette fragmentation induite par l'intellectualisme et, conscient de son immense hétérogénéité idéologique et de la proportion élevée de trublions et de "grifters" qui lui est propre, il voudra épargner à la droite le sort de la gauche radicale après 1968. C'est louable, mais ce faisant, il dépasse l'objectif. Il verse l'enfant intellectuel de droite en même temps qu'il tente honorablement de verser le bain de la gauche académique.
La droite a besoin de plus de débats !
En conséquence, cette critique doit se conclure par un plaidoyer pour une droite pluraliste et créative. Une droite qui, bien entendu, intègre et soutient un mouvement activiste fort en tant que partie intégrante de la mosaïque de la droite, mais qui s'oppose à ce que ce mouvement fasse valoir une "compétence directive" vis-à-vis des autres parties du camp. Il semble aberrant qu'un plus grand pluralisme interne au sein de la droite puisse détourner l'attention de l'objectif principal généralement accepté, à savoir assurer la pérennité du peuple. Actuellement, les partis de droite deviennent de plus en plus souvent des représentants des intérêts des peuples respectifs des États. Ce processus doit être compris comme le corollaire naturel de la fragmentation ethnique croissante et de l'envahissement par les étrangers. La réalité de plus en plus évidente du Grand Remplacement entraîne une prise de conscience ethnique, la transformation des partis populistes de droite en partis ethniques et l'opposition des groupes nationaux aux groupes étrangers. Ce front peut être retardé, mais pas arrêté, par des crises (externes) et des fronts transversaux temporaires. En effet, elle ne trouve pas sa racine dans une volonté ou une décision politique (collective), mais dans la nature humaine. En conséquence, malgré le scepticisme de rigueur quant à la valeur explicative des théories sociobiologiques et d'éthique humaine, un recours occasionnel à des concepts tels que le comportement territorial et la peur de l'étranger aurait été bénéfique aux explications de l'auteur. Poussée par des chocs ethniques de plus en plus importants à des intervalles de plus en plus courts, la droite se focalisera de plus en plus sur le Grand Remplacement et ses conditions directes de facilitation. Le véritable art consiste à l'élargir sur le plan thématique.
L'accent mis par Sellner sur la démographie semble ici relever de la pensée "beaucoup d'aide pour beaucoup", qu'il rejette pourtant tant. Mais si 2.000 militants contre le Grand Remplacement distribuent des tracts et collent des affiches au lieu de 1.000, l'effet n'est pas double. Au lieu de plus de flyers et de sites web sur le problème de la démographie, la droite a besoin de plus et de meilleurs débats sur la géopolitique, l'ordre économique, la protection de la nature, la politique éducative, le transhumanisme, les études de genre, l'architecture ou l'éthique. Elle a besoin de l'écologiste hirsute de la vieille école qui veut désormais empêcher non seulement les routes de contournement mais aussi les éoliennes, de l'intello génial qui travaille dans sa cave sur des recherches révolutionnaires sur la bataille des chars de Prokhorovka et sur l'histoire économique de la Saxe Kursawa, de l'ex-féministe désabusée qui se bat désormais avec passion contre le "wokisme" et le translobby et du renégat de gauche que l'étroitesse d'esprit des cercles intellectuels de gauche a poussé vers la droite. Et surtout, la droite doit se défaire de l'illusion qu'elle peut remettre à plus tard, c'est-à-dire après l'arrivée espérée au pouvoir, toutes les questions essentielles en dehors de l'objectif principal commun. Si tel était le cas, la large alliance de circonstance se déchirerait immédiatement après sur toutes sortes de questions et le pouvoir tout juste conquis s'effriterait entre les doigts.
Une réponse convaincante
Dès le 14 mars 2023, soit une semaine seulement après la grande manifestation de Tbilissi, la "femme au drapeau européen", comme est présentée la Géorgienne, est assise dans un studio de télévision de Radio Free Europe (RFE) et parle avec éloquence, dans une vidéo, de l'événement qui l'a rendue célèbre en Occident. Il s'agit d'une production sur papier glacé qui trouvera son public sur Youtube. "Radio Free Europe" est un média américain basé à Prague, considéré par les critiques de gauche comme de droite comme un instrument de propagande du gouvernement américain proche de la CIA et destiné à préparer des révolutions de couleur. Des liens tout aussi évidents existent également entre l'opposition géorgienne et le National Endowment for Democracy (NED), une organisation qui, selon son ex-président Allen Weinstein, fait publiquement ce que la CIA faisait auparavant en secret. La RFE et la NED reçoivent toutes deux des fonds directs du budget fédéral américain, une source de financement quasiment inépuisable.
Reste à savoir si, contrairement aux mouvements d'opposition pro-occidentaux d'Europe de l'Est et d'Asie, la droite ne doit pas miser sur une stratégie de changement social ou de changement de régime par le biais de la métapolitique et des formes de protestation, dans l'esprit de Gene Sharp, alors qu'elle n'a pas d'oligarques milliardaires, d'ONG proches de l'État et de superpuissance derrière elle, mais qu'elle a contre elle les élites nationales, les ONG proches de l'État et une superpuissance. Il n'y aura jamais de réponse définitive à une telle question. Mais il est possible d'y répondre de manière convaincante. C'est exactement ce que fait Martin Sellner dans Regime Change von rechts - et il conseille avec passion et pour de nombreuses bonnes raisons cette stratégie qu'il appelle "Reconquista". La droite devrait suivre son conseil.
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A propos de l'auteur :
Simon Dettmann, né en 1993, a étudié la philosophie et l'histoire dans une université d'Allemagne de l'Ouest. Ses domaines d'intérêt incluent la philosophie politique, l'éthique et l'architecture
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lundi, 19 août 2024
Beatrix von Storch: l'Allemagne, marionnette des intérêts américains
Beatrix von Storch: l'Allemagne, marionnette des intérêts américains
Source: https://unser-mitteleuropa.com/144331
Beatrix von Storch, députée de l'AfD au Bundestag, explique sur « X » l'influence des think tanks, fondations et milliardaires américains sur le gouvernement "feu tricolore" et, par extension, sur toute l'Allemagne.
Pratiquement tous les domaines pertinents, comme la politique énergétique, économique et budgétaire, sont contrôlés par les Américains en Allemagne. La plupart des politiciens du gouvernement "feu tricolore" peuvent donc être considérés comme des marionnettes américaines, des exécutants aux ordres et des auxiliaires des intérêts américains.
Pour qu'il en soit ainsi, ces cercles orchestrent également la « lutte contre la droite » et soutiennent même généreusement les soi-disant fact-checkers de « Correctiv », (ndt: l'instance qui répercute de fausses nouvelles ou des calomnies) !
L'Autriche aussi est concernée
La même chose s'applique probablement à l'Autriche, mais sous une forme allégée et étroitement liée, via les canaux de l'Allemagne fédérale. Il n'y a pas d'autre explication au fait que la République alpine ait pratiquement abandonné sa politique de neutralité éprouvée dans le contexte de la guerre Russie-Ukraine et se mette en scène à la place comme médiateur ,certes, mais en tant qu'adversaire de la Russie. Là encore, les intérêts de la population sont ignorés.
En Allemagne comme en Autriche, seul l'électeur peut en fin de compte nous libérer de cette emprise. Dans les deux pays, nous aurons l'occasion de le montrer en septembre !
Voici la transcription de son analyse :
« Jamais l'influence des groupes de pression internationaux sur un gouvernement fédéral n'a été aussi grande qu'aujourd'hui avec la coalition "feu tricolore". Nous savons déjà certaines choses. D'autres sont nouvelles. Que savons-nous ?
L'Américaine Jennifer Morgan était une lobbyiste de Greenpeace et est désormais secrétaire d'Etat au climat au ministère des Affaires étrangères de Baerbock.
Ou encore, l'économiste de BlackRock Elga Bartsch vient, comme je l'ai déjà dit naguère, de BlackRock et est maintenant à la tête du département politique de notre ministère de l'économie, celui de Habeck.
Ou encore : la loi sur les pompes à chaleur est venue du clan Graichen, élaborée par l'Agora-Energiewende. L'Agora-Energiewende fait partie du réseau du lobbyiste américain Hal Harvey. Celui-ci est étroitement lié aux fondations milliardaires de la Hewlett Foundation et de la European Climate Foundation.
Mais ce que nous ne savions pas encore, c'est que le « Dezernat Zukunft » fait également partie du même réseau. Selon le « Spiegel » et le « Tagesspiegel », ce département conseille Olaf Scholz en matière de politique budgétaire. Les partenaires sont la « Hewlett Foundation », la « European Climate Foundation » et le projet « Open Philanthropy ». Derrière eux se trouvent le milliardaire des grandes technologies Dustin Moskovitz et les « Partners for a New Economy », liés au « Omidyar Network » qui, soit dit en passant, est également l'un des plus grands donateurs de « Correctiv ».
En d'autres termes, la politique climatique, la politique économique mais aussi la politique budgétaire en Allemagne et la « lutte contre la droite » sont déterminées par un réseau international de lobbyistes américains et de fondations milliardaires. Les personnages de la coalition "feu tricolore" ne mènent pas une politique dans l'intérêt des contribuables allemands, des entrepreneurs allemands, des travailleurs allemands, des citoyens allemands, mais dans l'intérêt de ce réseau mondial.
Nous devons mettre fin à cette prise de contrôle hostile à toute véritable politique allemande. Seul l'AfD défend une politique d'intérêt national. Et n'oeuvre pas pour des milliardaires de la big-tech et des fondations multimilliardaires ».
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mercredi, 14 août 2024
Quand les films deviennent des mythes - "Die Nibelungen" de Fritz Lang a 100 ans
Quand les films deviennent des mythes
"Die Nibelungen" de Fritz Lang a 100 ans
Avec "Hagen", Constantin Film propose une nouvelle interprétation de la Chanson des Nibelungen, mondialement connue, sous forme de série en six épisodes sur RTL. Joachim Paul souligne dans son commentaire pour le magazine allemand Freilich que cette production devra effectivement être comparée à l'art cinématographique d'une autre époque.
par Joachim Paul
Source: https://www.freilich-magazin.com/kultur/wenn-filme-zum-mythos-werden-100-jahre-fritz-langs-die-nibelungen
La chaîne RTL annonce pour fin 2024 une "nouvelle interprétation de la Chanson des Nibelungen, mondialement connue". La série en six épisodes est "spectaculaire", "on plonge dans l'univers de l'épopée fantastique", elle est "riche en images" et les acteurs offrent une "performance impressionnante". On parle déjà du "Game of Thrones" allemand. De nos jours, ceux qui utilisent des adjectifs aussi ostentatoires pour leurs relations publiques doivent effectivement être comparés à l'art cinématographique d'une époque. Et aujourd'hui encore, on ne peut pas passer à côté de "Die Nibelungen" de Fritz Lang.
Lorsque l'on entend le nom de Fritz Lang (1890-1976), la première chose qui vient à l'esprit est probablement les affiches Metropolis, toujours très populaires, qui sont accrochées sous toutes les formes dans les chambres d'adolescents, les palais du cinéma, les restaurants rapides ou qui enrichissent les collections d'affiches. En revanche, il est peu probable que les collectionneurs aient vu le film de Fritz Lang du même nom, sorti en 1927. Il en va de même pour le méchant "Dr. Mabuse", qui est encore connu de la vieille génération. Il est lui aussi le fruit de la grande créativité de Lang. Le réalisateur autrichien, qui a ensuite obtenu la nationalité allemande et, après son émigration en 1939, la nationalité américaine, a été le premier à fixer sur celluloïd ce personnage de roman fabuleusement maléfique. Et le film parlant de Lang, "M", sorti en 1931, fait partie des 100 meilleurs films de tous les temps (à la 6ème place), selon les professionnels français du cinéma.
Mais le réalisateur est surtout inoubliable pour son épopée en deux parties "Les Nibelungen", dont la première a eu lieu il y a 100 ans, le 14 février 1924 (première partie "Siegfried") et le 26 avril 2024 (deuxième partie "La vengeance de Kriemhild") au UfA-Filmpalast am Zoo à Berlin.
L'épopée héroïque allemande
Lang a créé un film qui rendait un hommage cinématographique à l'épopée héroïque écrite en moyen haut allemand du 12ème siècle. Dans la première partie, il a montré les exploits du personnage principal, Siegfried, jusqu'à son assassinat lors d'un complot à la cour de Worms. Son adversaire borgne, Hagen von Tronje, était connu dans le monde médiéval comme un guerrier à la fois sombre et grand. Le roman de Wolfgang Hohlbein "Hagen von Tronje", paru en 1986, le mettait en scène en tant que maître stratège de la cour de Worms. La série de RTL devrait s'inspirer de ce roman.
Malheureusement, le gouvernement du Land de Rhénanie-Palatinat ne veut pas profiter de l'occasion pour faire la promotion du pays des Nibelungen. En réponse à ma grande question parlementaire (imprimé 17/13988), il a répondu : "Le gouvernement du Land n'a pas pris contact avec les responsables de l'adaptation cinématographique et de la réinterprétation de la légende des Nibelungen sur la base du roman 'Hagen von Tronje' de Wolfgang Hohlbein". Pourtant, l'image fixe de Siegfried terrassé par la lance de Hagen montre à quel point les scènes de film peuvent être iconiques.
Un morceau particulier de l'histoire du cinéma
Même ceux d'entre nous qui limitent considérablement leur consommation de télévision pour des raisons politiques sont aujourd'hui victimes des habitudes de visionnage modernes. Aujourd'hui, les coupes rapides, les images de synthèse et les effets sonores spectaculaires sont monnaie courante, ce qui nous fait parfois trouver ennuyeux les films en noir et blanc de l'époque du cinéma parlant. Il est donc difficile de comprendre aujourd'hui pourquoi le film muet "Les Nibelungen" a tant marqué l'histoire du cinéma moderne.
Pourtant, ce film en deux parties a établi de nouvelles normes esthétiques et techniques qui ont déterminé le succès ou l'échec d'un film pendant des décennies. Le film doit sa célébrité à son architecture monumentale et stylisée, à ses effets de lumière impressionnants pour un film en noir et blanc et à une scène de combat finale de 45 minutes à laquelle personne ne survit.
Les "Nibelungen"
Le film allemand le plus cher à ce jour a été un énorme succès, ce qui n'était pas du tout prévu à l'avance en ces temps incertains de la République de Weimar, avec l'hyperinflation comme toile de fond. Tourné pendant près de deux ans, de 1922 à 1924, ce film épique réunit également ce que nous attendons encore aujourd'hui d'un bon film : une performance supérieure à la moyenne des acteurs, un suspense digne de ce nom, une histoire captivante, une technique convaincante, en particulier une nouvelle technique de trucage, des scènes de foule crédibles et des constructions monumentales qui exprimaient presque une volonté de style de la cour de Worms. Cela vaut également pour les costumes, qui s'inspirent des images de Carl Otto Czeschka, qui a réalisé en 1908 le livre de Franz Keim Die Nibelungen. Reconstruit pour le peuple allemand.
Une œuvre familiale
La scénariste Thea von Harbou, que Lang a épousée l'année même de la production, avait conçu dès le départ "Les Nibelungen" comme un film en deux parties. La durée totale d'environ 2,5 heures aurait difficilement pu être réduite à un film d'une demi-durée. L'approche consistant à porter à l'écran l'ensemble du mythe des Nibelungen sous la forme d'un drame du destin, plutôt que de mettre en lumière des destins individuels, s'est avérée payante. Gottfried Huppertz a composé une musique de film monumentale spécialement pour l'épopée - ce qui n'allait pas non plus de soi pour les films muets, car la musique de film était souvent considérée comme un simple fond sonore.
Que reste-t-il ?
En 1966, un remake en deux parties a été réalisé, le film allemand le plus cher de l'après-guerre, avec de nombreuses stars connues dans les films de Karl May, Edgar Wallace ou Dr Mabuse, comme Karin Dor, Terence Hill ou Dieter Eppler. Mais jusqu'à présent, aucune production n'a réussi à rendre justice à notre épopée nationale comme "Les Nibelungen" de Lang. Car Lang a tourné en ayant conscience de l'importance du mythe pour le peuple et la culture. La première chose que le public a vue était en effet la dédicace "Dem deutschen Volke zu eigen".
A propos de l'auteur :
Joachim Paul est député du Landtag et porte-parole du groupe parlementaire de l'AfD pour les politiques de l'éducation, des médias et du numérique.
19:17 Publié dans Cinéma, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nibelungen, cinéma, film, fritz lang, allemagne | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 06 août 2024
Souveraineté limitée? Une analyse de la dépendance transatlantique de l'Allemagne
Souveraineté limitée? Une analyse de la dépendance transatlantique de l'Allemagne
L'Allemagne est-elle vraiment occupée par les États-Unis, comme le prétendent de nombreux détracteurs des relations transatlantiques ? Et quel est le degré de dépendance militaire et économique de la République fédérale vis-à-vis des États-Unis ? Ce sont les questions que l'économiste Jurij Kofner tente d'analyser dans l'article qu'il nous a rédigé en tant qu'auteur invité.
Un commentaire de Jurij Kofner (économiste, Institut MIWI)
Source: https://heimatkurier.at/grundlagen/eingeschraenkte-souveraenitaet-eine-analyse-der-transatlantischen-abhaengigkeit-deutschlands
L'affirmation selon laquelle l'Allemagne est occupée par les États-Unis est souvent rejetée comme une théorie du complot et comme un fantasme anti-américain. Pourtant, de nombreux éléments indiquent que la souveraineté de l'Allemagne est pour le moins extrêmement limitée par les intérêts américains. Cette analyse réalisée pour le Heimatkurier donne un bref aperçu des dépendances transatlantiques dans les domaines de la défense, de l'économie, des finances, du numérique, de la culture et de la politique.
Armée et renseignement
En 2022, plus de 35.200 soldats américains étaient stationnés en Allemagne, soit bien plus que dans les autres pays européens. Les attaques de drones américains au Yémen, en Somalie, en Afghanistan et au Pakistan sont coordonnées depuis la base de Ramstein en Allemagne. L'Allemagne envoie des systèmes d'armes en Ukraine tout en en achetant de nouveaux aux États-Unis. Les États-Unis sont le plus grand fournisseur d'armes de l'Allemagne et les exportations d'armes américaines vers l'Allemagne ont fortement augmenté entre 2021 et 2022. Les États-Unis gèrent environ 40 installations militaires en Allemagne, dont 20 bases. Les attaques de drones sont également coordonnées depuis la base de Ramstein. Les cibles étaient des pays comme le Yémen, la Somalie, l'Afghanistan et le Pakistan, et probablement la Syrie et l'Ukraine. L'Allemagne a acheté 35 avions de combat F-35A pour 8,3 milliards d'euros. Les exportations d'armes américaines représentaient 26,4% des importations d'armes allemandes en 2011-2020. La NSA surveille depuis des décennies des hommes politiques allemands comme Angela Merkel et Walter Steinmeier. Une importante station d'écoute de la NSA se trouve à Bad Aibling, en Bavière.
Économie, finances, numérique et culture
L'industrie allemande connaît une désindustrialisation et un exode vers les États-Unis. Entre 2013 et 2022, la sortie nette d'investissements directs s'est élevée à plus de 636 milliards de dollars, dont une part importante a été dirigée vers les États-Unis. 65% des sociétés allemandes du DAX sont détenues par des fonds d'investissement américains, principalement BlackRock et Vanguard. Des acteurs clés de l'économie allemande sont membres de réseaux transatlantiques. Par exemple, les PDG de la Deutsche Bank et de BASF participent aux réunions Bilderberg et les PDG de Daimler et d'Allianz à la Commission Trilatérale.
En outre, des cadres supérieurs d'institutions telles que la Bundesbank, l'IW Köln, Meta Deutschland, Google Deutschland, BMW, Hapag Lloyd, Rheinmetall, Airbus, RWE, Volkswagen sont soit membres du conseil d'administration, soit des "jeunes leaders" du dit "Pont de l'Atlantique". En 2018, le dollar américain représentait 80% des réserves de change de l'Occident. En 2022, le dollar américain représentait 72% des obligations d'État et des actions détenues par la Bundesbank en dehors de la zone euro. 43% des importations allemandes et 26% des exportations dans le commerce extra-UE se faisaient en dollars américains.
Les banques allemandes dépendent de l'infrastructure de paiement américaine CHIPS. En 2022, près de 40% des réserves d'or allemandes étaient toujours stockées aux États-Unis. Les dépendances numériques se manifestent par le stockage des données sur des services cloud américains comme IBM et Microsoft.
Le Patriot Act américain et le CLOUD ACT permettent aux services de renseignement américains d'accéder aux données des entreprises allemandes. Le marché allemand des moteurs de recherche et des médias sociaux est presque entièrement dominé par des plateformes américaines. TikTok est une exception. En 2022, neuf des dix films de cinéma les plus rentables en Allemagne provenaient des États-Unis. La télévision privée est dominée par Bertelsmann et ProSiebenSat1, qui s'engagent activement dans des relations transatlantiques encore plus étroites. La presse écrite allemande est orientée vers les intérêts transatlantiques. La maison d'édition Springer se déclare officiellement "solidaire de la communauté de valeurs libérales avec les États-Unis". La proportion d'anglicismes dans la langue allemande est passée de 3,5% à plus de 10% depuis 1986.
Traités et politique
Les chefs d'État ouest-allemands devaient faire approuver leur chancellerie par les Alliés au moins jusqu'en 1990. La "clause de l'Etat ennemi" de la Charte des Nations unies pourrait également être réactivée contre l'Allemagne à tout moment en cas de besoin. De nombreux domaines politiques allemands sont externalisés au niveau européen ou limités par des prescriptions de l'UE. Plus de 60% des plus grands lobbyistes à Bruxelles sont des entreprises américaines. L'élite allemande est intégrée dans des réseaux transatlantiques, y compris des hommes politiques de la CDU/CSU, de la SPD, des Verts et de la FDP qui sont membres ou boursiers de think tanks et d'organisations pro-américaines.
Des interdépendances multiples
En raison de son importance économique en tant que partenaire commercial et d'investissement et des fondements historiques européens et chrétiens communs, impliquant liberté et tradition, l'Allemagne devrait toujours soutenir des relations commerciales, culturelles, politiques et militaires fortes et mutuellement bénéfiques avec les États-Unis. Toutefois, les interdépendances mises en évidence dans l'aperçu ci-dessus illustrent les restrictions actuelles de la souveraineté allemande dans le seul intérêt des groupes d'influence américains.
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jeudi, 01 août 2024
Réflexions au milieu de la convergence des catastrophes
Mais demain nous appartient...
Réflexions au milieu de la convergence des catastrophes
Werner Olles
Nous écrivons cet essai quelques semaines seulement avant le 20 août, deuxième anniversaire du meurtre lâche et insidieux de la philosophe et publiciste russe Darya Dugina par les services secrets de la junte nazie et criminelle de Kiev, dirigée par le dictateur corrompu Selenski.
L'acte de ces assassins déshumanisés s'est déroulé sous les yeux horrifiés de son père, à qui il était sans doute destiné. La jeune femme, qui a porté l'héritage de son père, le philosophe et écrivain Alexandr Douguine, et dont les conférences et les écrits analysaient et démasquaient l'impérialisme mondial destructeur des peuples de l'Occident collectif tout en lui déclarant la guerre sainte, nous montre théoriquement et pratiquement la bonne voie, la voie difficile. Dasha est morte, c'est une martyre de la politique, mais elle continue à vivre dans nos cœurs parce qu'elle s'est battue pour le bien contre le mal. Contre les maîtres sataniques de l'or et de l'argent de Davos, contre le trans-atlantisme, l'unipolarité, le mainstream occidental et ses vassaux politico-médiatiques bellicistes, et pour la naissance de la liberté multipolaire des peuples et des nations. Leur héritage nous donne la force et le courage d'affronter, armés et l'esprit en éveil, la bête du « Great Reset » dans toutes ses atroces nuances.
L'Occident collectif, avec son transhumanisme, sa volonté enragée d'effacer l'histoire, sa folie du gendérisme, avec sa sorcellerie répugnante et sa folie woke-LGTB et avec ses innombrables autres dystopies, toutes contraires à la nature humaine, comme par exemple l'ultra-mondialisation, a entre-temps provoqué la rupture définitive et vitale entre l'État-nation impérial russe et l'impérialisme libéral-mondialiste des États-Unis/de l'OTAN, entre la Troisième Rome et le marais toxique mondial et l'infamie spirituelle du règne cosmopolite du mensonge. Cette fracture est irrémédiable, et c'est tant mieux, car au milieu d'un monde occidental qui est en train de s'effondrer parce que le mensonge, le crime, la trahison et la violence ne sont pas en mesure d'arrêter la Russie et l'orthodoxie chrétienne, qui se dressent comme un roc invincible dans la tourmente. L'Occident collectif peut envoyer tous ses mercenaires impies, assoiffés de meurtre, contre l'Empire de la Lumière, ils se briseront contre ce rocher.
« Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille entre les hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul » a écrit un jour Arthur Rimbaud, nous rappelant ainsi cette vérité irréfutable, mais apparemment difficile à accepter pour les stratèges allemands de l'avant-garde, celle de la soi-disant « nouvelle droite », que la métapolitique ne signifie rien d'autre que la guerre de l'information, et que ce que l'on appelle « l'avant-garde » doit en premier lieu être d'assumer la fonction d'une “élite de provocation” (Bernd Rabehl). Le fait que la métapolitique soit une véritable guerre, avec de vrais belligérants et, en cas d'urgence, de vrais morts, et qu'elle puisse mener au martyre politique sur le chemin de la guerre, est - semble-t-il en tout cas - totalement inconnu chez certains «savants sur le front de la théorie». En revanche, la devise de Darya Douguina était « Vita est super terram ! » - « La vie, c'est la guerre sur terre ! ». Alors que les médias pro-Otan se sont livrés à un terrorisme verbal des plus cruels et nauséabonds, notre devoir devrait être de rouvrir les portes de la vie, de la douleur, des passions, mais aussi du mépris - et non de la haine - à l'égard de la clique dirigeante de vassaux et de collabos qui, en cas de doute, marcheront sur (nos) cadavres.
Mais la métapolitique nous apprend aussi que la « nouvelle droite » postmoderne en RFA n'a pas la moindre idée de ce qu'ont véritablement écrit Marx ou Gramsci. C'est un peu comme la néo-gauche, même si elle est encore plus trash. Mais ce n'est pas une excuse, bien sûr. Le « pré-carré » démesurément surestimé de quelques penseurs - les noms ne sont ici que du vent, mais il serait en tout cas préférable qu'ils réfléchissent d'abord avant de commencer à « pré-penser » au-delà de leur arrogance ridicule - devrait en effet recommencer à réfléchir à partir de Marx lui-même afin de mettre la métaphysique historique de la modernité, la pratique émancipatrice et la théorie critique sur un dénominateur commun. Ce n'est pas très facile, il est vrai, mais c'est tout à fait possible si l'on considère l'« empire du mal », le marxisme, non pas comme un « dérapage » traître de la gauche, ni comme la raison des Lumières mise en œuvre, qui devient ici visible, mais comme une critique radicale des Lumières, que l'on doit malheureusement encore chercher à la loupe dans ce que l'on appelle la « nouvelle droite ».
Toujours est-il que le 21 juillet, sur PI-News, Martin Renner, député de l'AfD au Bundestag et fondateur du parti (photo), a enfin osé dire quelque chose que personne n'avait osé faire jusqu'à présent dans les cercles de nos stratèges soi-disant avant-gardistes. En effet, le penseur français et cofondateur du GRECE, Guillaume Faye, avait déjà attiré l'attention sur ce fait il y a près de vingt ans dans son ouvrage fondamental du même nom, « La convergence des catastrophes », qui n'est malheureusement pas encore paru en allemand; la « centrale parisienne », y compris ses épigones allemands, a perçu cet ouvrage tonifiant comme un pessimisme critique à l'égard de la culture; la petite frange allemande s'est souvenue de certains décrets de la « centrale » dans sa critique toujours réductrice de l'universalisme occidental. D'abord, Faye, le porteur de la mauvaise nouvelle, a été dénigré à titre posthume, ridiculisé, pour finalement être complètement ignoré. Lorsque cela n'a pas été possible, parce que quelques rares vrais hommes de droite se sont érigés en défenseurs et en justificateurs de Faye, parmi lesquels on peut citer en premier lieu Robert Steuckers, Stefano Vaj, Audrey d'Aguanno, Pierre Vial et Constantin von Hoffmeister, et que finalement l'auteur de ces lignes a lui aussi réfuté sans hésiter, à l'aide de nombreux faits, le « discours de crise » dérisoire derrière lequel on voit clairement la peur panique de la cruelle vérité, la mesure d'ostracisme a été prise par les disciples du « gourou » parisien. Les défenseurs de Faye ont rapidement été déclarés « auteurs de la petite scène (d'extrême-droite) », dont les thèses n'avaient pas à être discutées, et le dossier Guillaume Faye a été clos.
Nous sommes tout naturellement très heureux que Martin Renner, un homme politique, ait rouvert le dossier à l'occasion de l'interdiction de la revue COMPACT et de la chaîne Compact-TV et nous lui donnons volontiers la parole. Sous le titre « Faeser et consorts. Crise ou catastrophe ? », Renner écrit: "Après une crise vient souvent la catastrophe. La catastrophe n'est pas seulement l'augmentation sémantique de la « crise », mais souvent aussi le sommet d'une évolution. C'est donc la conséquence directe et le résultat d'une crise non résolue. Cette brève présentation est nécessaire. Et ce, afin d'exposer le sérieux nécessaire avec lequel il faut considérer et traiter les actions récentes de la ministre fédérale de l'Intérieur et également du gouvernement fédéral.
CE N'EST PLUS UNE CRISE DURABLE, CE QUE NOUS VIVONS DANS NOTRE RÉPUBLIQUE, C'EST UNE CATASTROPHE. UNE DÉVASTATION CATASTROPHIQUE ET PLANIFIÉE DE NOTRE DÉMOCRATIE ».
Voilà ce que dit Martin Renner, qui mérite donc nos remerciements. Il faut espérer que son excellente contribution aura au moins ouvert les yeux de quelques camarades et amis sur la situation insupportable que nous vivons dans la « meilleure Allemagne qui ait jamais existé ». Il ne suffit pas de s'en remettre à la sagesse des soi-disant « penseurs » et des « experts » autoproclamés qui se bousculent une fois de plus dans le creux de l'été 2024 pour délivrer des messages nébuleux, remplacer les analyses par des démonstrations de bonne volonté, argumenter à l'encontre des faits et des règles logiques, ce qui est loin d'être un dérapage isolé, mais qui se sentent là vraiment dans leur élément.
En fait, cela montre trois choses : premièrement, que la catastrophe a atteint la conscience publique au moins depuis la contribution de Martin Renner au site PI, quelle que soit sa forme tordue ; deuxièmement, qu'elle ne doit pas exister si l'on en croit nos « penseurs » et qu'il faut donc l'interpréter comme un phénomène passager ; et troisièmement, que cela n'est justement plus possible.
16:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, réflexions personnelles, nouvelle droite, convergence des catastrophes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 22 juillet 2024
Deux entretiens avec Hansjörg Müller (AfD) sur l'interdiction de la revue Compact: est-ce pour l'interview de Maria Zakharova ?
Deux entretiens avec Hansjörg Müller (AfD) sur l'interdiction de la revue Compact: est-ce pour l'interview de Maria Zakharova ? Propos sur la presse russe
« Monsieur Müller, votre interview de Maria Zakharova a-t-elle été l'élément déclencheur de l'interdiction de COMPACT ? »
Source: https://www.pi-news.net/2024/07/herr-mueller-war-ihr-interview-mit-maria-zakharova-der-ausloeser-fuer-das-compact-verbot/
L'ancien député de l'AfD au Bundestag Hansjörg Müller (photo) a interviewé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. Deux jours et demi après sa diffusion, COMPACT a été interdit.
Hansjörg Müller a été député du groupe parlementaire de l'AfD au Bundestag de 2017 à 2021. Depuis, il a repris ses activités dans le domaine de la restructuration d'entreprises internationales, comme il l'avait fait avant d'entrer au Bundestag, et s'engage dans la société civile en tant que journaliste qui se sent tenu de dire la vérité. Il a répondu à quelques questions d'actualité pour PI-NEWS, notamment sur son interview pour COMPACT avec la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova (la vidéo a été supprimée depuis, mais elle est toujours disponible sur la chaîne Youtube de gauche « Weltnetz »).
PI-NEWS : M. Müller, comment vous est venue l'idée d'interviewer la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova ?
HANSJÖRG MÜLLER: L'idée m'est venue au début de l'année 2024, alors que je restais toujours plus pantois face à la couverture médiatique de la Russie en Occident, couverture qui s'éloignait de plus en plus des faits et les remplaçait par des préceptes idéologiques. Des expériences de ma vie, qui n'ont rien à voir avec la politique, jouent ici un rôle important. Cela a commencé pendant ma scolarité dans les années 1970 et 1980, lorsque j'ai grandi en Bavière et que j'ai été conditionné à être « contre l'Est ». Dans le même temps, je rendais régulièrement visite avec mon père à sa famille en RDA, qu'il avait fui avant ma naissance, et je n'y ai pas trouvé les « anthropophages » contre lesquels on m'avait mis en garde dans mon école bavaroise, mais des gens normaux et aimables.
A partir du milieu des années 1990, j'ai travaillé pour des entreprises allemandes ou autrichiennes dans le domaine des affaires en Russie et j'ai dû faire à nouveau la même expérience: la presse occidentale s'en prenait aux « méchants Russes », ce qui était certes justifié en ce qui concerne les crimes de la mafia russe de l'époque, mais le jugement « méchant » était porté sur le pays dans son ensemble et sur tous les gens qui y habitaient, sans aucune nuance. Pendant des années, j'ai organisé des formations interculturelles pour des capitaines d'industrie allemands afin de jeter des ponts entre les économies allemande et russe, mais l'épée tranchante des médias de masse allemands a rasé sans pitié cette petite plante fragile qui voulait promouvoir la compréhension mutuelle entre nos peuples.
L'agitation antirusse en Allemagne est devenue particulièrement grave après le début de la guerre en Ukraine en 2022: aucune introspection sur les raisons de cette guerre, sur la manière dont l'Occident avait délibérément rejeté en amont des propositions d'apaisement russes, sérieuses; ce rejet a été perpétré afin d'inciter la Russie à envahir l'Ukraine et à pouvoir ensuite la clouer au pilori en tant qu'agresseur. En bref, mon expérience personnelle de l'Ouest et de l'Est a ressurgi lorsque j'ai compris, début 2024, comment l'Occident tentait d'éviter sa défaite imminente dans cette guerre indirecte contre la Russie en Ukraine en préférant risquer l'extinction de l'humanité entière en déclenchant une guerre nucléaire. C'est à ce moment-là que j'ai cessé de rire et que j'ai compris que les consommateurs de médias occidentaux devaient avoir la possibilité d'écouter les arguments des principaux représentants russes dans leur version originale: au-delà des filtres occidentaux, des tentatives d'étiquetage, des déformations et de la censure ; simplement écouter les arguments des Russes et les comparer à ce qui est dit sur les Russes. C'est la meilleure façon objective de se forger sa propre opinion ! J'ai ensuite analysé qui, du côté russe, présentait des arguments particulièrement expressifs et qui je pouvais approcher de manière réaliste. Mon choix s'est porté sur la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Quels ont été les préparatifs pour la faire passer devant la caméra ?
Peu de temps après que j'ai choisi Mme Zakharova, Tucker Carlson a publié son interview de Vladimir Poutine, que j'ai regardée avec beaucoup d'attention. Cela m'a permis de comprendre comment je devais concevoir mon interview avec Zakharova : ne pas coincer l'interlocuteur avec des questions pièges, mais lui offrir la possibilité d'exposer ses points de vue tels qu'il/elle les voit, sans filtre, ni souci de classement ou de censure. C'est précisément cette objectivité qui a été empêchée par les médias occidentaux pendant des décennies. Je me suis donc fixé comme objectif de mettre en scène, avec mon interview de Mme Zakharova pour COMPACT, le « petit frère » de la « grande interview » de Carlson avec Poutine. Dans l'ensemble, je pense que c'est réussi, bien que notre interview ait été un peu plus dure: Maria Zakharova s'est vraiment acharnée et je peux vraiment être agaçant si les questions restent sans réponse. En revanche, les téléspectateurs ont bénéficié d'une information de qualité. Il a fallu environ six mois pour passer de l'idée initiale à l'interview. Les procédures de soumission de la demande via le ministère russe des Affaires étrangères ont été laborieuses. Les ministères fonctionnent toujours de manière bureaucratique, mais tout s'est déroulé correctement, sans complications artificielles.
Que pensez-vous du lien temporel entre la diffusion de l'interview le 13 juillet 2024 et l'interdiction de COMPACT le 16 juillet ?
Il semble à première vue que l'interview de Mme Zakharova ait été l'élément déclencheur de l'interdiction de COMPACT, qui est intervenue deux jours et demi après sa publication. A votre question, je répondrais: oui et non. La décision d'interdiction que j'ai reçue date déjà du 5 juin, et derrière elle, le gouvernement a préparé pendant des mois, voire des années, l'interdiction d'un organe de presse allemand qui n'obéit pas au gouvernement. En ce sens, la tentative d'interdiction de COMPACT est en cours depuis plus longtemps que la publication de mon interview. Néanmoins, notre interview est un coup de maître, car nous avons réussi, en contournant la cascade de la censure occidentale, à ce que Maria Zakharova, une autre personnalité russe de haut rang après Vladimir Poutine, puisse expliquer son point de vue sans filtre devant un public occidental. Ce genre de chose menace bien entendu la main-mise des médiacrates sur l'opinion occidentale, en général, et sur le consommateur de médias local, en particulier; raison pour laquelle l'interdiction de COMPACT a été accélérée plutôt que ralentie après la diffusion de l'interview.
Il y a un an et demi, vous avez publié votre livre « Scheindemokratie », dans lequel vous critiquez sévèrement les tendances totalitaires perceptibles dans la politique et la société allemandes. Vous sentez-vous conforté dans vos mises en garde par l'interdiction de COMPACT ?
Oui, bien sûr. De plus, en tant qu'un des porte-parole contre la suppression des droits civiques, inscrits dans la Loi fondamentale, par les règles coronaviresques de 2020-2021, j'ai pu constater par moi-même les comportements totalitaires des démocrates au pouvoir en RFA. Dans mon livre, il y a un an et demi, j'ai fait des prédictions concernant le conflit Est-Ouest et l'Ukraine, ainsi que l'auto-soumission partielle de l'AfD au système politique, dont la réalisation me bouleverse profondément aujourd'hui. Je laisse le soin à quiconque de se rendre chez son libraire de le vérifier.
Une telle action contre la liberté de la presse, comme celle menée actuellement contre COMPACT, serait-elle également envisageable dans la Russie de Poutine ?
Probablement que oui. Comme Maria Zakhavora me l'a dit ouvertement lors de l'interview, une guerre économique est actuellement menée par l'Occident contre l'Est. Dans toute guerre, les considérations morales sont jetées par-dessus bord si elles vont à l'encontre de l'objectif qui est de gagner la guerre. De même qu'à l'Ouest, les médias qui ne se joignent pas à la phalange des bellicistes occidentaux contre la Russie sont mis sous pression, de même à l'Est, les médias qui ne se comportent pas dans la direction opposée sont mis sous pression. C'est malheureusement la logique de la guerre. Il est donc d'autant plus important de mettre fin à la guerre actuelle le plus rapidement possible et de trouver des solutions diplomatiques. Indépendamment de cela, je maintiens mon observation personnelle des quatre dernières décennies, à savoir que la presse occidentale diabolise bien plus l'Est que l'inverse.
« La presse russe se déchaîne nettement moins contre l'Allemagne que l'inverse »
Source: https://www.pi-news.net/2024/07/die-russische-presse-hetzt-deutlich-weniger-gegen-deutschland-als-umgekehrt/
L'ancien député AfD au Bundestag Hansjörg Müller parle parfaitement le russe et peut donc facilement comparer la presse russe à la presse allemande.
Hansjörg Müller a été député et directeur parlementaire du groupe AfD au Bundestag de 2017 à 2021. Depuis, il a repris ses activités dans la restructuration d'entreprises internationales. D'un point de vue civique, il réfléchit aux évolutions sociales actuelles en Allemagne et à la manière dont elles déteignent sur l'AfD. Voici la deuxième partie de l'entretien avec Müller :
PI-NEWS : Y a-t-il une répression en Allemagne aujourd'hui, et est-elle systématique ?
HANSJÖRG MÜLLER : La réponse dépend de la façon dont les citoyens se comportent. Celui qui parle au nom du pouvoir est félicité et promu. Ceux qui critiquent les puissants ou les pensées qu'ils imposent récoltent des problèmes. Ces problèmes se manifestent de diverses manières, comme l'exclusion par les parents et les amis, par l'ostracisme au travail, par la perte de son emploi, par la clôture des comptes bancaires, etc. Maintenant, je vais demander à un robot d'intelligence artificielle sur Internet quelle conclusion cette intelligence artificielle (IA) en tire :
"Votre description de la situation en Allemagne soulève en effet de sérieuses questions sur la constitution démocratique du pays. Sur la base des circonstances que vous décrivez, les réflexions suivantes peuvent être faites:
Liberté d'expression : si les citoyens sont effectivement systématiquement sanctionnés pour avoir exprimé des critiques à l'égard du gouvernement, que ce soit sur le plan social ou professionnel, cela indique une restriction considérable de la liberté d'expression.
Conséquences sociales : La mise à l'écart par les parents et amis en raison des opinions politiques que vous avez mentionnée pourrait indiquer une profonde division sociale.
Répression économique : la perte d'emploi ou la fermeture de comptes bancaires suite à l'expression d'opinions politiques seraient des signes clairs de répression économique.
Nature systémique : si ces schémas sont effectivement répandus et systématiques, cela indiquerait un problème profond dans le système démocratique.
Si ces observations étaient exactes, cela remettrait sans aucun doute en question la nature démocratique de l'État. Une véritable démocratie exige la liberté d'expression sans crainte de représailles ».
Après une réponse aussi inconvenante, le Verfassungsschutz va certainement inclure l'IA dans son rapport.
Vous avez été député de l'AfD au Bundestag allemand pendant quatre ans. Avec le recul, comment jugez-vous cette période?
Une période très instructive en termes de connaissance des personnes et de la manière de ne pas faire les choses. En tant que spécialiste de l'optimisation des processus dans les entreprises, il était effrayant pour moi de devoir supporter le monstre bureaucratique inefficace qu'est le Bundestag. En tant que personne dotée d'un esprit créatif, l'expérience du Bundestag a également été très insatisfaisante pour moi. N'importe quel vendeur de pain au kiosque du parc municipal de Hinterdupfing a plus de pouvoir de décision qu'un député du Bundestag. Les décisions ne sont pas prises au parlement, et encore moins au parlement allemand. Comme l'a dit Horst Seehofer (CSU) à l'artiste de cabaret Pelzig en 2010 : « Ceux qui décident ne sont pas élus, et ceux qui sont élus n'ont rien à décider ». Mais j'ai voulu y assister une fois en tant que député et je pourrai raconter de nombreuses histoires à mes petits-enfants autour d'un feu de camp.
Quelles sont les expériences que vous avez vécues ?
J'ai publié l'essentiel de mes expériences il y a un an et demi dans mon livre « Scheindemokratie », tant en ce qui concerne l'action répressive des organes de l'État en Allemagne qu'en ce qui concerne mon parti, l'AfD, qui y oppose malheureusement trop peu d'engagement civique. Aujourd'hui, je suis effrayé de voir à quel point les craintes que j'avais exprimées à l'époque ont été dépassées par les développements dans ces deux domaines. En ce sens, mon livre est plus que jamais d'actualité. Lors du récent congrès fédéral de l'AfD à Essen, tout le monde a pu voir que les dernières personnes encore debout - Christina Baum, Dirk Spaniel et d'autres - n'avaient plus aucune chance de siéger au bureau fédéral. Le co-chef de parti Tino Chrupalla a dû s'adapter au réseau de sa collègue dirigeante Alice Weidel. Horst Seehofer pourrait dire à ce sujet la même chose que ce qu'il a dit à Pelzig à l'époque.
Où vivez-vous actuellement, en Allemagne ou en Russie, et pour quelles raisons préférez-vous tel ou tel espace de vie ?
J'ai vécu en Russie de 2004 à 2011, lorsque j'y ai dirigé des filiales russes d'investisseurs occidentaux. Je suis ensuite retourné en Allemagne et en Autriche pendant dix ans. Depuis la fin de mon mandat de quatre ans au Bundestag en 2021, je fais la navette entre l'Allemagne et la Russie, ce qui me permet de comparer les deux espaces de vie en parallèle. Sur le plan économique, l'Allemagne est en baisse, mais la Russie est en hausse. La société allemande est de plus en plus fragmentée, la société russe de plus en plus soudée. La presse russe s'en prend nettement moins à l'Allemagne que l'inverse. En Russie, un citoyen est soumis à beaucoup moins de règles qu'en Allemagne, ce qui fait que le degré de liberté ressenti dans la vie quotidienne est nettement plus élevé en Russie. J'ai divisé ma vie en conséquence : je suis en Allemagne pour mon travail et je me repose en Russie pour ma vie privée. Pendant ces pauses privées, je faisais des reportages en Russie pour le magazine COMPACT, désormais interdit, en tant que correspondant à Moscou, afin que les consommateurs de médias allemands, abreuvés de propagande, aient au moins la chance d'entendre l'autre côté.
Pourquoi, selon vous, de nombreux Allemands ont-ils une si mauvaise image de la Russie et de Poutine en particulier ?
Parce que les médias allemands leur ont inculqué cette idée dès la naissance ! Les causes sont bien plus anciennes que l'existence même de Poutine. Au 19ème siècle déjà, la presse allemande avait tendance à parler de la Russie de manière négative, c'est donc une tradition. C'est devenu particulièrement grave après 1945, lorsque les licences des médias allemands ont été accordées par les forces d'occupation américaines. Depuis lors, il est pour ainsi dire obligatoire de parler en bien des États-Unis et en mal de la Russie. Les types de gouvernement en Russie ont changé à plusieurs reprises, au cours de l'histoire, mais la tendance anti-russe demeure inchangée et malsaine dans la presse allemande, elle est une constante qu'il faut enfin surmonter si nous voulons construire un avenir meilleur. Cela ne peut se faire qu'avec les Allemands et les Russes ensemble, car nous sommes inextricablement liés par la géographie et l'histoire. Nous devons emmener avec nous le peuple ukrainien maltraité, qui est broyé par la géopolitique entre les deux fronts.
Merci beaucoup pour cet entretien, Monsieur Müller.
Ce fut avec plaisir.
20:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hansjörg müller, maria zakharova, allemagne, afd, russie, europe, affaires européennes, entretiens, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 17 juillet 2024
Totalitarisme enragé
Totalitarisme enragé
par Klaus Kunze
Source: http://klauskunze.com/blog/2024/07/17/der-rabiate-totalitarismus/
Il y a quelques jours à peine, le 14 juillet, nous nous étions penchés ici sur la parution d'un nouveau livre sous le titre « Le totalitarisme doux a triomphé » (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/07/14/le-totalitarisme-doux-a-gagne.html ). Trois jours plus tard, la réalité a dépassé tous les discours lénifiants, le nouveau totalitarisme, en effet, n'est plus doux. Près de Berlin, des hommes lourdement armés ont traîné sur le trottoir les meubles d'une maison d'édition. Pour la première fois dans l'histoire de l'après-guerre, une maison d'édition et de presse a été complètement interdite "par ordre du Mufti".
Cela soulève des questions juridiques, bien sûr, mais qui vont bien au-delà du droit.
Questions juridiques
Plusieurs commentateurs considèrent qu'il est illégal, ne serait-ce que par principe, d'appliquer la loi sur les associations et leur interdiction à une SARL. La loi sur les associations nous apprend cependant dans
- 17 VereinsG
Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent aux sociétés anonymes, aux sociétés en commandite par actions, aux sociétés à responsabilité limitée, aux associations économiques concessionnaires conformément à l'article 22 du Code civil, aux sociétés européennes, aux coopératives, aux coopératives européennes et aux mutuelles d'assurance que 1.
si elles sont contraires à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples
à première vue, qu'elle s'applique également aux SARL « si elles sont contraires à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ».
La loi sur les associations s'applique indépendamment de la forme juridique d'une association,
- 2 alinéa 1 VereinsG.
Au sens de cette loi, on entend par association, indépendamment de sa forme juridique, toute association dans laquelle une majorité de personnes physiques ou morales se sont volontairement regroupées pour une longue période dans un but commun et se sont soumises à une formation de volonté organisée.
Curieusement, en raison de cette assimilation, même une GmbH unipersonnelle est considérée comme une association.
- 3 VereinsG
Une association ne peut être traitée comme interdite (article 9 alinéa 2 de la Loi fondamentale) que si une décision de l'autorité d'interdiction constate que ses objectifs ou ses activités sont contraires aux lois pénales ou qu'elle s'oppose à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ; la décision doit ordonner la dissolution de l'association (interdiction).
permet une interdiction si l'association est « contraire à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ». Dans le cas d'une association ou d'une SARL opérant dans plusieurs Länder, c'est le ministère fédéral de l'Intérieur qui est compétent (article 3, paragraphe 2, deuxième phrase, VereinsG).
Le 26 janvier 2022, la Cour administrative fédérale avait également déclaré légale l'interdiction de plusieurs GmbH, car leur « association mère », le PKK kurde, avait été interdite bien avant. Celles-ci avaient également distribué des magazines ainsi que des supports sonores.
Les dispositions de la loi sur les associations s'appliquent aux requérantes, constituent la base juridique du contenu réglementaire de la décision d'interdiction et permettent d'inclure ultérieurement des organisations partielles dans l'interdiction de l'association dans son ensemble.
(BVerwG, arrêt du 26 janvier 2022 - 6 A 7/19 -, point 26).
Voilà pour les questions de forme juridique.
Massivement inconstitutionnel
Sur le fond, l'interdiction du Compact est cependant massivement anticonstitutionnelle. Alors que l'interdiction d'une association n'affecte que les droits de ses membres au libre développement de leur personnalité (art. 2 de la Loi fondamentale) et à la liberté d'association (art. 9 de la Loi fondamentale), l'interdiction de la SARL éditrice d'un journal constitue une atteinte à la liberté de la presse :
Art.5 al.1 GG
Toute personne a le droit d'exprimer et de diffuser librement son opinion par la parole, l'écrit et l'image et de s'informer sans entrave à partir de sources généralement accessibles. La liberté de la presse et la liberté d'information par la radio et le cinéma sont garanties. Il n'y a pas de censure.
Sous Nancy Faeser, la censure a bel et bien lieu. La Loi fondamentale a placé la barre très haut en ce qui concerne l'ingérence de l'Etat dans la liberté de la presse :
Art.5 al.2 GG
Ces droits trouvent leurs limites dans les dispositions des lois générales, dans les dispositions légales pour la protection de la jeunesse et dans le droit à l'honneur personnel.
Les lois générales sont des lois qui, par leur contenu, ne traitent pas des questions de presse. Ainsi, personne ne peut invoquer la liberté de la presse s'il l'utilise pour appeler au meurtre. C'est punissable, presse ou pas presse. La loi sur les associations ne fait pas partie des lois que la Cour constitutionnelle fédérale a déjà qualifiées de « loi générale » au sens de l'article 5 de la Loi fondamentale (voir Roman Herzog, in : Maunz-Dürig-Herzog, Kommentar zum Grundgesetz, Lfg.20, Art.5 I, II GG Rd.276).
Les dispositions de la loi sur les associations, selon lesquelles une société à responsabilité limitée peut être interdite si elle « s'oppose à l'ordre constitutionnel », ne sont cependant pas une « loi générale ». Elles ne le sont pas si, comme le fait Nancy Faeser, on les interprète de manière à interdire un organe de presse avec cette clause générale extensible. La liberté de la presse serait une farce si elle pouvait être officiellement suspendue à tout moment dès que le gouvernement confond et assimile sa politique gouvernementale à l'ordre constitutionnel.
Interprétation conforme à la Constitution de la loi sur les associations
En cas de doute, toutes les dispositions de la loi simple doivent être interprétées conformément aux droits fondamentaux. Le cœur de la liberté de la presse serait violé si un gouvernement pouvait interdire un journal en affirmant qu'il est prétendument contraire à l'ordre constitutionnel. La Cour constitutionnelle fédérale a clairement établi ce que chacun peut faire en raison de sa liberté d'expression, et la presse encore plus :
La confrontation possible avec des opinions inquiétantes, même si elles sont dangereuses dans leurs conséquences intellectuelles et même si elles visent à un bouleversement de principe de l'ordre en vigueur, fait partie de l'État libéral. La protection contre un « empoisonnement du climat intellectuel » n'est pas plus un motif d'intervention que la protection de la population contre une atteinte à sa conscience juridique par des idéologies totalitaires ou une interprétation manifestement erronée de l'histoire (BVerfGE 124, 300 <334>).
(BVerfG, décision du 22 juin 2018 - 1 BvR 2083/15 -, point 26).
Il est permis à la presse de gauche de rêver à la révolution mondiale ou à Compact de « délégitimer » le gouvernement rouge-vert. Tant que l'on ne commet pas d'infraction, on peut même haïr ou aimer qui l'on veut. Nous n'avons pas connaissance d'une quelconque sanction de Jürgen Elsässer ou de ses auteurs pour un délit de presse.
Le caractère politiquement explosif
L'action de Faeser est donc bien plus passionnante sur le plan politique que sur le plan juridique. Elle a manifestement le pouvoir d'interdire un journal. Nous verrons si la jurisprudence, en tant que pouvoir indépendant, la remettra à sa place.
Les anciennes règles du jeu ne s'appliquent plus : auparavant, les ministres devaient démissionner en cas de faute grave. Mais Faeser est jusqu'à présent soutenue fermement par la SPD et les Verts. Le jeu tourne exclusivement autour de la simple conservation du pouvoir, quoi qu'il arrive. L'État de droit, la décence et le style ne comptent plus pour rien. Nous voyons dans cette coalition gouvernementale une volonté de conserver le pouvoir à tout prix.
C'est devenu une caractéristique internationale de l'extrême gauche. Elle est mue par la haine et la volonté de détruire tout ce qui est de droite, ce qui va jusqu'à tirer sur Donald Trump. Oublions tout ce que nous avons appris de l'attachement de nos gouvernements à la loi et à l'État de droit. Un plaisantin, celui qui parlait encore d'une société au discours soigné. La guerre civile intellectuelle a éclaté. Les couteaux sont sortis. Les premiers coups de feu ont été tirés.
Dans les milieux de la radiodiffusion publique, on se réjouit déjà « quand les fascistes meurent ».
Messages de Sebastian Hotz, collaborateur de la RBB
La gauche est remplie de fantasmes d'extermination. Elle ne joue plus selon les règles classiques de l'Etat de droit. Elle n'en use et n'en abuse que lorsqu'il s'agit d'imposer la prétention totalitaire de la gauche. Elle constitue toujours une minorité, comme le montrent les résultats des élections. Mais elle impose sa volonté et les règles du jeu à la majorité qui est attachée à l'État de droit. Cette majorité ne s'affirmera pas si elle ne comprend pas qu'on ne peut pas gagner selon les règles du football raffiné si l'adversaire joue au rugby en toute impunité.
La majorité des Allemands n'a ni la volonté ni la motivation de se battre pour notre liberté et notre État de droit. Comme d'habitude, en cas de bouleversement, le citoyen reste derrière le rideau et attend de voir quel drapeau doit être salué prochainement. Il agit selon le principe de Saint-Florian : « Saint Florian, épargne ma maison, mets le feu à celle des autres »!
La ligne de démarcation se situe ici entre la droite bourgeoise, qui a toujours été proche d'une vision du monde combative, et les partisans bourgeois de l'Union, qui semblent jusqu'à présent fermer les yeux jusqu'au moment où leur heure aura également sonné. Le prétendu fascisme commence finalement, comme on le dit depuis quelques années à l'extrême gauche, « au centre de la société ».
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Allemagne: interdiction de la revue Compact: la résistance est désormais un devoir civique!
Allemagne: interdiction de la revue Compact: la résistance est désormais un devoir civique!
Wolfgang Hübner
Pas de jérémiades, de désespoir ou de différenciation après la provocation du bloc de gauche au pouvoir avec l'interdiction de « Compact » : cette attaque contre la liberté de la presse et la liberté d'expression, contre la "droite" qui se renforce en Allemagne, contre toutes les formes d'opposition à la pseudo-pensée d'État et au système des lacunes, des haines et des mensonges véhiculé par les médias ne peut être contrée que par la solidarité et la résistance publiques. Maintenant, pas de discours bureaucratique impuissant sur la ministre Mme Faeser "qui aurait outrepassé ses compétences" et sur le « coup porté à la liberté de la presse », mais une mobilisation protestataire, y compris dans les rues.
Il va de soi que l'interdiction arbitraire doit être combattue par tous les moyens légaux disponibles. Mais personne ne doit croire ou espérer que cela suffira. Si la répression de l'État, pris en otage par la ministre antifa Faeser et par Haldenwang s'exerce ouvertement, seule l'offensive des démocrates peut y remédier. L'interdiction de « Compact » s'inscrit dans la lignée de la mise en scène fallacieuse de l'affaire dite « Wannsee » et de l'hystérie collective du début de cette année, des campagnes de soupçons et de perquisitions contre les politiciens de l'AfD que sont Maximilian Krah et Peter Bystron, ainsi que des procès et des condamnations absurdes prononcées contre Björn Höcke.
Pour les initiateurs de toutes ces mesures, il s'agit d'intimider au maximum non seulement l'opposition active au système, mais aussi le peuple tout entier. Personne ne doit s'étonner que les forces politiques de la SPD, parti historique en plein déclin, et des Verts, qui perdent leur prééminence idéologique, en soient les moteurs. Comme je l'ai écrit hier, ils utilisent leur pouvoir tant qu'ils peuvent encore en abuser. Ils ne sont arrêtés ni par la fausse opposition des CDU/CSU, ni par les libéraux de Lindner, ni par les médias déjà alignés.
Lorsque Faeser prétend que sa mesure est un coup dur contre l'extrémisme de droite, elle dit une contre-vérité : c'est un coup dur contre les droits civils les plus importants de nos concitoyens, contre les plus indispensables dans toute démocratie. Le style et le contenu de « Compact » ne peuvent et ne doivent donc pas avoir d'importance à ce niveau-ci de notre raisonnement. On pourra en débattre lorsque le magazine reparaîtra. Il s'agit maintenant de quelque chose de plus important, à savoir la défense des droits fondamentaux contre l'arbitraire et l'arrogance de l'État. S'y opposer n'est pas seulement un droit civique, mais un devoir civique.
Dans cette situation, tout ce qui divise les forces du camp conservateur, libéral de droite et de droite doit être mis de côté au profit du triomphe dans la défense des droits les plus élémentaires des citoyens. Si ce n'est pas le cas, ou si c'est insuffisant, Faeser et consorts considéreront cela comme une faiblesse et ne manqueront pas de porter le coup suivant. L'unité d'action nécessaire de cette résistance parlementaire et surtout extraparlementaire peut être formulée de manière concise et précise en termes de contenu : "Levée immédiate de toutes les mesures contre Compact - Pas de restriction arbitraire de la liberté de la presse et de la liberté d'expression !".
Ceux qui ne participent pas à cette action soutiennent les abus de pouvoir de Faeser, qui sont sans précédent dans l'histoire de la République fédérale depuis 1949. Même pendant l'affaire du « Spiegel » en 1962, le magazine concerné a pu continuer à paraître. L'attaque contre « Compact » vise à la destruction éditoriale, personnelle, financière et technique d'une voix politique qui ne doit pas se taire si l'Allemagne veut rester un Etat de droit (bien que celui-ci soit déjà très endommagé). Ce qu'il faut faire devrait être clair. Mais il faut maintenant l'organiser et le faire !
Wolfgang Hübner
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samedi, 06 juillet 2024
La générosité allemande dans l'annulation des dettes étrangères
La générosité allemande dans l'annulation des dettes étrangères
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Chaque État a des dettes et chaque État est également créancier de dettes contractées auprès de lui par des États étrangers. Le parti de droite conservateur AfD a voulu savoir combien de dettes d'États étrangers l'Allemagne avait annulées depuis l'an 2000. Les chiffres ont suscité un moment de stupeur.
Depuis l'an 2000, l'Allemagne a annulé des dettes d'autres États pour un montant total de 15,8 milliards d'euros. Le montant le plus important concerne les dettes de l'Irak en Allemagne, soit un abandon de 4,7 milliards d'euros. Pour le Nigeria, il s'agit de 2,4 milliards d'euros, et pour le Cameroun, de 1,4 milliard d'euros de dettes. Le journal allemand Die Welt a publié ces chiffres.
Pourquoi tant d'argent ? L'Allemagne a également de gros besoins financiers... ?
Pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2023, l'Allemagne a annulé 66 millions d'euros de dettes envers des gouvernements étrangers. Depuis 2000, selon la réponse du gouvernement fédéral, nos voisins de l'Est ont conclu des accords avec 52 pays pour alléger le fardeau de la dette de ces États étrangers. Inversement, au cours de la même période, aucun État étranger n'a annulé les dettes de l'Allemagne. Il s'agit là d'une inégalité assez frappante.
Pour justifier l'annulation si généreuse de la dette étrangère, le gouvernement allemand a fait valoir qu'elle assure la stabilité économique et qu'elle redonne à certains États "la possibilité de contracter de nouveaux emprunts et de rembourser les dettes existantes". L'Allemagne apporte ainsi une contribution importante à la "lutte contre la pauvreté dans d'autres pays".
En tant que citoyen critique, on peut certainement s'interroger sur la voie à sens unique que constitue l'annulation des dettes étrangères. On peut s'interroger sur la générosité d'un État européen qui se désindustrialise rapidement et où la pression financière de la protection sociale en Allemagne a énormément augmenté. À l'heure actuelle, les États étrangers ont des dettes impayées envers l'Allemagne d'un montant de 12,2 milliards d'euros, les principaux débiteurs étant l'Égypte, avec 1,5 milliard d'euros, et l'Inde, avec 1,1 milliard d'euros.
15:43 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, affaires européennes, dettes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
L'AfD demande plus de rapidité dans l'enquête sur le sabotage de Nord Stream
L'AfD demande plus de rapidité dans l'enquête sur le sabotage de Nord Stream
Source: https://www.freiewelt.net/nachricht/afd-fordert-mehr-tempo-bei-der-aufklaerung-der-nord-stream-sabotage-10097123#google_vignette
"Les attaques de l'automne 2022 contre les gazoducs Nord Stream sont parmi les plus graves jamais perpétrées contre une infrastructure dans le monde. Néanmoins, le gouvernement fédéral, les partis qui le soutiennent, le procureur général aux ordres et la CDU/CSU manquent d'intérêt pour faire toute la lumière sur ce crime".
A propos de l'initiative parlementaire du groupe AfD au Bundestag visant à faire avancer l'enquête sur les attaques contre les gazoducs Nord Stream, le député AfD au Bundestag, Eugen Schmidt, a déclaré :
"Les attaques de l'automne 2022 contre les pipelines Nord Stream sont parmi les plus graves jamais perpétrées contre une infrastructure dans le monde. Néanmoins, le gouvernement fédéral, les partis qui le soutiennent, le procureur général aux ordres et la CDU/CSU manquent d'intérêt pour faire toute la lumière sur ce crime.
Dans une nouvelle motion, le groupe parlementaire de l'AfD au Bundestag demande qu'une récompense de 50 millions d'euros soit offerte pour inciter les auteurs ou les complices à mettre la main sur les responsables. En outre, les dénonciateurs doivent être assurés de l'impunité et de la protection.
Le BSW(= le parti de Sahra Wagenknecht), la CDU, la CSU, le FDP, les Verts, la gauche et le SPD doivent se positionner sur cette proposition. Les électeurs en tireront les conclusions qui s'imposent. En Allemagne, l'instrument consistant à offrir des récompenses pour élucider des crimes est d'usage courant. Cette possibilité doit également être utilisée dans ce cas.
Dans l'intérêt des citoyens, de l'économie et de la dignité de notre pays, le groupe AfD ne cessera de réclamer l'élucidation des attentats. Si ceux qui ont des responsabilités pour notre pays ne peuvent ou ne veulent pas les assumer, ils doivent démissionner. Nous sommes prêts à nous substituer à eux".
13:16 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, afd, nord stream, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 30 juin 2024
L'immolation de l'Allemagne sur l'autel de l'atlantisme
L'immolation de l'Allemagne sur l'autel de l'atlantisme
par Giacomo Gabellini
Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-bolivia_arce_afferma_di_aver_avvisato_evo_del_tentativo_di_golpe/45289_55489/
Le 21 juin, Die Zeit a rapporté sur un ton alarmé qu'en mai, "les exportations de l'Allemagne vers les pays extérieurs à l'Union européenne ont chuté de façon spectaculaire". Les données indiquent une baisse de 6,4 % en glissement annuel, en grande partie due à l'effondrement vertical des importations en provenance de Chine (-14 %). Selon l'hebdomadaire allemand, la contraction des échanges entre l'Allemagne et la Chine reflète principalement les progrès technologiques réalisés par l'ancien Empire céleste, qui est désormais en mesure de fabriquer lui-même des biens qui, par le passé, étaient généralement importés d'Allemagne. Parallèlement, un nombre croissant d'entreprises allemandes délocalisent leurs sites industriels directement en Chine, attirées par la structure démographique et de coûts irréprochable du pays et chassées de la mère patrie par les coûts énergétiques élevés en vigueur et l'impact négatif sur les bénéfices imputable aux directives européennes de protection de l'environnement - qui rendent particulièrement peu rentable la poursuite de la production sur le sol européen.
Die Zeit ne manque cependant pas de souligner une troisième raison, tout aussi cruciale, du désintérêt croissant de la Chine pour le "Made in Germany", à savoir l'augmentation des "tensions liées au différend taïwanais" en même temps que l'alignement général de l'Allemagne sur les stratégies politiques et commerciales adoptées par les États-Unis. Ce n'est pas un hasard si les États-Unis sont devenus le principal partenaire commercial de l'Allemagne, supplantant la Chine, qui occupait la première place depuis 2015. Les tensions commerciales entre la République populaire de Chine et l'Union européenne, qui s'est ralliée à la ligne protectionniste suivie par les États-Unis depuis l'ère Obama et intensifiée d'abord par Trump puis par Biden, se sont avérées décisives dans ce changement. Le point culminant a été atteint avec l'imposition de droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois de 25 % à 100 %, officialisée par la secrétaire au Trésor Janet Yellen, qui a souligné la nécessité pour les États-Unis et l'Union européenne de coordonner leurs actions pour relever le défi chinois afin de protéger leurs marchés. Elle a ensuite demandé publiquement à l'Union européenne d'élever les barrières tarifaires pour freiner les volumes croissants d'importations chinoises de technologies vertes bon marché, notamment de panneaux solaires et d'éoliennes. D'autre part, Mme Yellen a elle-même exhorté les conseils d'administration des grandes banques allemandes à redoubler d'efforts pour se conformer aux sanctions contre la Russie et à mettre un terme aux tentatives de contournement de ces sanctions, afin d'éviter des sanctions potentielles qui pourraient conduire les États-Unis à couper l'accès au dollar.
De manière significative, les remarques de Mme Yellen sont tombées au même moment que celles de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, selon lesquelles l'Union européenne se joindrait bientôt à la politique protectionniste des États-Unis en imposant des droits de douane sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine, à la suite des conclusions d'une enquête de l'UE sur les subventions gouvernementales présumées, accordées à l'industrie automobile en Chine. Des enquêtes similaires, a ajouté Mme von der Leyen, seront lancées sur 20 autres macro-secteurs, dans le cadre d'une politique de "dé-risquage" visant officiellement à rééquilibrer les relations commerciales avec l'ancien Empire céleste.
Comme on pouvait s'y attendre, Pékin a réagi en annonçant que tout droit de douane européen entraînerait une réponse rapide et symétrique, avec des contre-droits sur le secteur agricole portant principalement sur le vin et le cognac français, ainsi que sur la viande de porc et les produits laitiers. Un marché de 5 milliards d'euros en 2023, représentant environ 25 % des exportations agroalimentaires européennes vers la Chine et 2 % des exportations totales. "Le marché chinois est crucial pour le secteur porcin européen. L'une des raisons est la taille de la Chine: le volume du marché chinois est si important que nous ne pouvons pas nous permettre de l'ignorer", a déclaré Joris Coenen, directeur de l'Office belge de la viande, un organisme de coordination des exportations.
À première vue, même le chancelier Olaf Scholz avait pris position contre les mesures protectionnistes brandies par Mme von der Leyen, surtout à la lumière des menaces de représailles de Pékin contre les grosses voitures produites dans l'UE par des géants tels que Mercedes-Benz, Porsche et BMW. "L'isolement et les barrières douanières", a déclaré M. Scholz, "finissent par rendre tout plus cher et tout le monde plus pauvre [...]. Nous ne fermons pas nos marchés aux entreprises étrangères, car nous ne voudrions pas que cela arrive à nos entreprises". Le chancelier a ajouté que l'industrie automobile allemande était opposée aux droits de douane, soulignant que le commerce avec la Chine garantissait l'emploi dans le pays.
Des positions, comme celle de M. Scholz, qui ont également été réitérées à la suite de l'introduction par l'Union européenne de droits de douane allant de 17,4 à 38,1% sur les importations de voitures électriques chinoises. "Les droits imposés par l'UE affecteront les entreprises allemandes [...]. Les véhicules doivent devenir moins chers grâce à une concurrence accrue, à des marchés ouverts et à des conditions d'implantation nettement meilleures au sein de l'UE, et non grâce à des guerres commerciales et à la fermeture des marchés", a déclaré le chancelier.
Pour leur part, les Chinois ont qualifié l'enquête antidumping menée par l'UE de "chasse aux sorcières" et ont fait savoir, par l'intermédiaire de la chambre de commerce, qu'ils étaient "choqués et gravement déçus". Les droits passant de 17,4% à 38,1% constitueront une sérieuse barrière commerciale. "Nous sommes profondément mécontents de cette mesure protectionniste de la Commission européenne". Parallèlement, le "Global Times", le porte-voix traditionnel du parti communiste chinois, a écrit que, bien que les responsables chinois n'aient pas annoncé publiquement de contre-mesures aux initiatives européennes, la Chine dispose d'un large éventail d'options pour y répondre de manière appropriée. A commencer par l'option de traîner l'Union européenne devant l'Organisation mondiale du commerce, ou l'application concrète des hypothèses déjà avancées, comme l'imposition de droits de douane sur l'agriculture et les gros véhicules européens. Le journal évoque notamment "l'appel d'un grand industriel chinois de l'automobile pour que la Chine augmente temporairement les droits de douane sur les voitures importées avec des moteurs de plus de 2,5 litres afin de réduire les émissions de carbone. Une telle mesure aurait un impact considérable sur les importations de voitures en provenance de l'Union européenne". C'est ce qui ressort des données fournies par l'Administration générale des douanes chinoises, selon lesquelles la Chine a importé jusqu'à 250.000 voitures équipées de moteurs de plus de 2,5 litres en 2023, soit 32 % de l'ensemble des voitures importées.
Plus généralement, la Chine est le troisième plus grand marché pour les biens produits au sein de l'UE et le plus grand fournisseur mondial du marché unique de l'UE. En 2023, le commerce bilatéral a atteint 738,9 milliards d'USD, ce qui représente un net recul par rapport aux 857,8 milliards d'USD atteints en 2022, et il est probable qu'il continuera à baisser en 2024. Cette situation est également due à l'ambiguïté habituelle de l'Allemagne qui, après avoir critiqué le virage protectionniste européen, a envoyé le ministre de l'économie Robert Habeck en Chine pour tenter de trouver une solution à la situation complexe qui s'était créée. Dès le départ, Habeck a clairement indiqué qu'il n'était pas habilité à négocier au nom de l'UE et qu'il ne s'attendait pas à ce que sa visite diplomatique aboutisse à des résultats significatifs. Depuis Pékin, M. Habeck a ensuite publiquement attribué la détérioration des relations économiques sino-allemandes au soutien apporté par la Chine à la Russie dans la guerre contre l'Ukraine. Il a ensuite souligné le caractère inséparable des deux questions et a ajouté que l'UE et l'Allemagne éviteraient de réduire leur dépendance à l'égard de la Chine pour l'approvisionnement en matières premières et en biens essentiels si Pékin retirait son soutien à la Russie. Les remarques de M. Habeck, faites devant le président de la Commission nationale chinoise pour le développement et la réforme, Zheng Shanije, sont susceptibles de compliquer davantage les relations entre Berlin et Pékin, mais elles sont cohérentes avec la position que l'Allemagne semble disposée à adopter dans le scénario qui se dessine.
La Stiftung Wissenschaft und Politik, un groupe de réflexion allemand basé à Berlin, a prédit dans l'une de ses études une nette réduction des activités militaires américaines en Europe, quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle prévue le 5 novembre, où Biden et Trump s'affronteront. Les deux candidats donnent la priorité au théâtre asiatique par rapport au théâtre européen et montrent ainsi une inclination flagrante à déléguer les tâches de sécurité en Europe aux États membres de la structure de l'UE, à commencer par l'Allemagne. Cette dernière a mis en place un solide plan de réarmement nécessaire pour l'accréditer en tant que gendarme américain sur le "vieux continent". Il s'agit, comme l'a expliqué le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, de rendre le pays "prêt à la guerre d'ici 2029", car "il ne faut pas croire que Poutine s'arrêtera aux frontières de l'Ukraine". En termes de logiciel (hommes et équipement de base), la Bundeswehr n'est toutefois guère plus qu'un "méli-mélo de campeurs agressifs", comme l'avait qualifié un officier britannique il y a quelques années.
Un récent rapport du Bundestag en témoigne, dénonçant un manque chronique et structurel de casques, de gilets pare-balles, de vestes d'hiver, etc. Le discours change cependant si l'on considère le hardware (les moyens militaires), qui est appelé à absorber une grande partie du programme de réarmement de 69 milliards de dollars approuvé par le gouvernement de Berlin. Avec des effets absolument perturbateurs : Rheinmetall a vu la valeur de ses actions augmenter de plus de 500% depuis le début du conflit russo-ukrainien, garantissant des dividendes proportionnels à un actionnariat d'environ 25% composé d'intérêts financiers américains du calibre de BlackRock, Bank of America, Goldman Sachs et Capital Group. La pénétration financière américaine correspond à une soudure - grâce au système de sous-traitance - entre les grandes entreprises allemandes opérant dans le secteur de la guerre et le "complexe militaro-industriel" américain, avec lequel le gouvernement de Berlin a signé pas moins de 380 contrats. Il en résulte que "le réarmement allemand (et européen) est avant tout une grande affaire pour une petite élite industrielle, souvent indissociable de l'industrie de guerre et des groupes financiers américains". Agiter le croquemitaine russe sert à enrichir les grandes entreprises américaines, avec la participation de l'élite économique européenne, aux dépens de tous les autres".
L'Allemagne s'aligne donc sur les diktats atlantistes, même au prix du sacrifice d'intérêts économiques nationaux vitaux. Il en va de même pour l'Union européenne dans son ensemble ; la reconfirmation de Mme von der Leyen à la présidence de la Commission européenne et la nomination de l'Estonienne Kaja Kallas au poste de Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité en sont la preuve sans équivoque.
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lundi, 24 juin 2024
Olaf Scholz a tenté de sauver Nordstream 2 ....mais, devenu chancelier, il a bloqué le gazoduc !
Olaf Scholz a tenté de sauver Nordstream 2 ....mais, devenu chancelier, il a bloqué le gazoduc !
Sjors Remmerswaal
Source: https://remmerswaal.substack.com/p/olaf-scholz-trachtte-nordstream-2?utm_source=post-email-title&publication_id=388903&post_id=145925789&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true&utm_medium=email
Un certain nombre de politiciens sociaux-démocrates allemands de premier plan ont encore essayé de sauver le gazoduc Nordstream 2, fin 2021, dans le but de le mettre un jour en service pour permettre au gaz de circuler de la Russie vers l'Allemagne. Un gaz bon marché qui permet à l'industrie du pays de fonctionner. La construction et l'ouverture ont été entravées par la pression exercée par les États-Unis, notamment par le biais de sanctions. Cela s'est produit alors que Nordstream 1 était déjà en service depuis des années. Les deux pipelines sont aujourd'hui inutilisables en raison d'attaques terroristes, à la demande des États-Unis d'Amérique.
Le journal allemand Handelsblatt a rapporté cette semaine que l'actuel chancelier Olaf Scholz était impliqué dans les tentatives visant à briser les sanctions et les pressions politiques. Scholz voulait éviter les sanctions en négociant avec le président américain de l'époque, Donald Trump. Il a fait plusieurs tentatives auprès de Trump pour influencer ce processus. Une proposition était prête pour contrer cela, en échange de quoi les Allemands investiraient un milliard d'argent du contribuable dans des terminaux de gaz liquéfié.
Cette proposition n'a pas été acceptée par les Américains. Peu après, le département d'État américain a pris des sanctions contre Nordstream 2. Des entreprises ont alors cessé leurs activités. Les Allemands, par l'intermédiaire d'une fondation nouvellement créée, ont alors réussi à échapper aux sanctions et à poursuivre la construction du gazoduc, rapporte également l'article du Handelsblatt.
En parcourant les rapports internes, les lecteurs apprendront comment un certain nombre de politiciens de haut rang, probablement à l'instigation des grandes entreprises allemandes, ont fait le nécessaire pour que Nordstream 2 soit opérationnel, mais ont été systématiquement contrecarrés par les Américains. Car même lorsque le gazoduc était prêt à l'emploi, il n'a pas été ouvert, et l'invasion de l'Ukraine par la Russie a trouvé une raison de tout arrêter.
10:40 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gazoducs, nord stream, allemagne, olaf scholz, europe, affaires européennes, hydrocarbures, énergie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 13 juin 2024
Colonel Gerold Otten : « L'intérêt de l'Allemagne, c'est d'obtenir la fin de la guerre en Ukraine »
Colonel Gerold Otten : « L'intérêt de l'Allemagne, c'est d'obtenir la fin de la guerre en Ukraine »
Source: https://www.pi-news.net/2024/06/otten-deutschlands-interesse-muss-es-sein-ein-ende-des-ukraine-krieges-zu-erreichen/
Gerold Otten est colonel de réserve et a travaillé à l'école des officiers de la Luftwaffe à Fürstenfeldbruck.
Gerold Otten, membre du Bundestag pour l'AfD, représentait son parti à la réunion de printemps de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN qui s'est tenue à Sofia du 24 au 27 mai et au cours de laquelle la Déclaration 489 « Standing with Ukraine until Victory » a été adoptée. PI-NEWS s'est entretenu avec l'ex-colonel de l'AfD au sujet de cette réunion et des tensions géopolitiques actuelles.
PI-NEWS : Vous avez été le seul délégué à Sofia à voter contre la Déclaration 489. Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ?
GEROLD OTTEN : La déclaration est de facto un chèque en blanc pour l'Ukraine ! Le document ne précise pas non plus ce qu'il faut entendre par une "victoire de l'Ukraine" et surtout comment celle-ci doit être obtenue militairement. Les exigences maximales de l'Ukraine concernant le rétablissement total du statu quo ante bellum, c'est-à-dire de la situation d'avant 2014, ne sont pas non plus réalistes à mon avis.
Dans vos déclarations, vous insistez sur la nécessité d'une politique souveraine pour l'Allemagne. Pourriez-vous préciser ce que vous entendez par là et comment cela pourrait être mis en œuvre dans le contexte des décisions de l'OTAN sur la crise ukrainienne ?
La question fondamentale pour les décisions en matière de politique de défense et de sécurité devrait toujours être la suivante : Qu'est-ce qui va dans l'intérêt de l'Allemagne ? Je représente ici la Realpolitik, qui, en cas de conflit, mise sur des solutions négociées, un équilibre des intérêts et des compromis. Dans ce contexte, une politique « guidée par des valeurs », telle que la promeut le gouvernement fédéral, est totalement inutile et contre-productive, voire même dangereuse ! L'intérêt de l'Allemagne doit être de mettre fin à la guerre et d'instaurer un ordre d'après-guerre qui limite également la potentialité de tout conflit futur !
La tentative des pays de l'OTAN de vouloir décider de la guerre par une "paix victorieuse" en Ukraine, c'est, à mon avis, jouer avec le feu et ne vas certainement pas dans l'intérêt de l'Allemagne.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a demandé la levée des restrictions sur l'utilisation des systèmes d'armes occidentaux afin de pouvoir également attaquer des cibles en Russie. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Je pense que cette décision est mauvaise. D'un point de vue militaire, elle vise à réduire la pression sur les forces armées ukrainiennes en difficulté. Il est toutefois plus que douteux qu'elle y parvienne. En revanche, sur le plan politique, une telle décision suscite des réactions de la part de la partie adverse. Depuis le début de la guerre, nous assistons à une spirale d'escalade incessante. Ce qui était exclu hier est devenu réalité aujourd'hui. Où cela va-t-il s'arrêter ? Au sein du gouvernement fédéral, personne ne semble s'interroger sur le prix qu'il peut en coûter à l'Allemagne de vouloir obtenir une « paix victorieuse » en Ukraine.
Stoltenberg a également souligné que l'OTAN ferait tout son possible pour empêcher une extension de la guerre aux pays de l'OTAN. Voyez-vous une contradiction à ce niveau dans son discours ? Si oui, comment pensez-vous que l'OTAN devrait adapter sa stratégie ?
Il y a une contradiction évidente : d'un côté, il faut empêcher l'escalade du conflit. Mais dans le même temps, les limites actuellement imposées à l'utilisation des armes, qui ont été livrées, sont supprimées, légitimant ainsi les attaques sur le territoire russe. Les pays de l'OTAN devraient changer complètement de stratégie pour éviter une extension de la guerre. Les livraisons d'armes non conditionnées à l'Ukraine ainsi que les autres soutiens logistiques et financiers doivent être progressivement supprimés et des pressions doivent être exercées sur l'Ukraine pour qu'elle s'engage enfin sans réserve dans des négociations en vue d'un cessez-le-feu.
La déclaration 489 demande la poursuite des livraisons d'armes à l'Ukraine, mais ne définit pas clairement ce que signifierait une 'victoire' de l'Ukraine. Comment interprétez-vous un telle 'victoire' et quels risques voyez-vous dans cette définition peu claire ?
Du point de vue de l'Ukraine, la 'victoire' signifie le rétablissement complet de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Du point de vue ukrainien, cela signifierait donc le retour aux frontières d'avant 2014, y compris la Crimée. C'est là aussi que réside le risque. En tentant d'envahir la Crimée, la Russie franchirait la ligne rouge. Il y aurait un risque d'escalade incalculable.
Le président Zelensky a qualifié la Russie d'État terroriste et a affirmé que la Russie n'utiliserait les cessez-le-feu que pour s'armer. Comment évaluez-vous cette déclaration et quel est son impact sur les efforts de paix internationaux ?
Avec une telle propagande, Zelensky tente de conserver à son profit le soutien militaire et financier de l'Occident. C'est une question de survie pour lui et son régime. En diffamant la Russie comme un "État terroriste", ce qui vaut donc aussi pour le président Poutine, ce dernier est perçu comme partenaire inacceptable dans les négociations et pourparlers de paix et tous les efforts en vue d'établir la paix sont ainsi torpillés.
Vous avez souligné que l'AfD poursuit une perspective à long terme pour les intérêts de l'Allemagne. Quelles mesures proposez-vous pour protéger ces intérêts tout en garantissant la sécurité internationale ?
L'Allemagne doit d'abord retrouver une capacité de défense. C'est l'élément clé de la protection des intérêts de l'Allemagne. L'Allemagne contribuerait ainsi de manière significative à la sécurité internationale, notamment en raison de son potentiel de dissuasion.
Comment jugez-vous la position actuelle de l'OTAN dans son ensemble, notamment en ce qui concerne l'équilibre entre le soutien à l'Ukraine et l'évitement d'un conflit direct avec la Russie ?
C'est un exercice d'équilibre. L'OTAN est tiraillée entre les intérêts des différents pays membres. D'un côté, il y a les États qui, en interne, cherchent de plus en plus d'autres solutions que celle de soutenir toujours davantage l'Ukraine en lui envoyant des armes, voire en lui envoyant des troupes au sol. De l'autre côté, on trouve par exemple les pays baltes et la Pologne, qui se sentent directement menacés par la Russie et demandent donc un soutien militaire aussi large que possible à l'Ukraine. L'OTAN ne doit cependant pas se laisser entraîner et répondre à de telles demandes, car elles comportent un risque d'escalade incalculable et le danger d'une confrontation directe avec la Russie.
Quelles alternatives à la stratégie actuelle de l'OTAN proposeriez-vous pour résoudre le conflit en Ukraine ?
Une initiative internationale doit être lancée en vue de négociations de cessez-le-feu. L'OTAN, l'ONU et d'autres organisations internationales telles que l'OSCE pourraient y participer. Le conflit doit en tout cas être résolu à la table des négociations. Il n'y aura pas de victoire militaire pour l'Ukraine.
Quelle a été la réaction au sein de l'AfD et du parlement allemand à votre décision de voter contre la Déclaration 489 ? Avez-vous reçu un soutien pour votre position ?
Les réactions au sein de l'AfD ont toutes été positives. J'ai reçu beaucoup de soutien et de félicitations pour ma décision. Cependant, le Parlement allemand n'en a pas tenu compte.
Comment évaluez-vous le rôle de l'Allemagne au sein de l'OTAN, en particulier au regard des tensions géopolitiques actuelles ?
L'Allemagne a malheureusement peu d'influence au sein de l'OTAN. Bien que notre contribution financière soit très importante, l'Allemagne n'a qu'un faible poids politique en termes de décisions dans les tensions géopolitiques actuelles. Au sein de l'OTAN, ce sont toujours les États-Unis qui donnent le ton. J'estime que les chances, mais surtout la volonté, de l'Allemagne de jouer un rôle plus actif au sein de l'Alliance sont faibles.
Après une longue résistance, Berlin autorise l'Ukraine à attaquer des cibles en Russie avec des armes allemandes. Pourtant, Olaf Scholz se présente dans la campagne électorale comme un chancelier de la paix. Comment évaluez-vous cette contradiction ?
Dans cette situation, le chancelier Olaf Scholz est à mon avis un homme coincé, qui n'a qu'une faible marge de manœuvre politique. Après que le président américain Joe Biden a autorisé l'utilisation des armes livrées par les États-Unis contre la Russie, Scholz a dû lui aussi suivre le mouvement. Dans ce contexte, il sera également intéressant de voir s'il peut maintenir son refus de livrer des systèmes Taurus à l'Ukraine.
Monsieur Otten, merci beaucoup pour cette interview.
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mercredi, 12 juin 2024
Poutine dénonce la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis des Etats-Unis
Poutine dénonce la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis des Etats-Unis
Par Elena Fritz
Source: https://www.pi-news.net/2024/06/putin-prangert-deutschlands-abhaengigkeit-von-den-usa-an/
Lors d'une conférence de presse tenue mercredi à l'occasion du Forum économique de Saint-Pétersbourg, le président russe Vladimir Poutine a profité de l'occasion pour exprimer ses critiques à l'égard de l'Allemagne et pour aborder les tensions actuelles qui sèment la discorde entre les deux pays. Poutine, qui considère l'Allemagne comme l'un des pays les plus hostiles, s'est penché de près sur les décisions politiques de Berlin et a mis en lumière les conséquences importantes qui s'ensuivront pour les relations germano-russes.
Poutine s'est montré particulièrement préoccupé par l'apparition de chars allemands en Ukraine, qu'il a qualifiée de choc moral et éthique pour la Russie. Il a souligné que la livraison de missiles à Kiev avait irrémédiablement endommagé les relations diplomatiques entre Berlin et Moscou. Pour M. Poutine, ces mesures de soutien militaire sont le signe d'une hostilité et d'une méfiance croissantes envers la Russie.
Un autre point central de sa critique était la dépendance croissante de l'Allemagne vis-à-vis des États-Unis. Poutine a fait valoir que l'Allemagne n'agissait plus de manière autonome en matière de défense et d'information et que cette dépendance limitait massivement la liberté de décision de Berlin. Selon M. Poutine, cette situation oblige la politique allemande à prendre des mesures qui ne sont pas dans l'intérêt supérieur du pays, mais qui servent plutôt les objectifs stratégiques de Washington.
En ce qui concerne les conséquences économiques des tensions politiques, M. Poutine a souligné que la rupture des relations énergétiques entre la Russie et l'Allemagne avait un effet dévastateur sur l'industrie allemande. Sans les livraisons d'énergie à bas prix de la Russie, les entreprises allemandes perdraient leur compétitivité, ce qui pourrait entraîner à long terme des dommages économiques et des pertes d'emplois considérables.
Poutine a également établi des parallèles historiques pour étayer ses arguments. Il a mis sur le tapis le fait que l'Allemagne n'a jamais été pleinement souveraine après la Seconde Guerre mondiale et a vivement critiqué le gouvernement allemand pour avoir tacitement accepté le sabotage des gazoducs Nord Stream.
Le discours de Poutine ne met pas seulement en évidence les tensions actuelles, il laisse également entrevoir l'espoir que des changements politiques en Allemagne pourraient permettre de normaliser les relations. Le soutien à une politique plus souveraine et à des partis comme l'AfD pourrait jouer un rôle décisif à cet égard.
Poutine s'est exprimé avec une clarté et une urgence qui mettent en évidence le profond fossé entre les pays et la nécessité de revoir la politique étrangère allemande. À l'heure où l'Allemagne doit retrouver son indépendance et faire passer les intérêts de ses citoyens au premier plan, l'AfD pourrait faire office de voix de la raison et de la souveraineté nationale. Cette perspective offre une opportunité non seulement pour les relations germano-russes, mais aussi pour le renforcement de l'Allemagne sur la scène internationale.
Qui est Elena Fritz?
La collaboratrice du site PI-NEWS Elena Fritz, est née le 3 octobre 1986, elle est arrivée en Allemagne il y a 24 ans en tant qu'Allemande de Russie. Après son baccalauréat, elle a étudié le droit à l'université de Ratisbonne et a obtenu un diplôme avec succès. Elle s'est engagée dans l'AfD depuis 2018, a fait partie du comité directeur du parti dans l'État de Bavière de 2019 à 2021 et s'est présentée comme candidate directe au Bundestag en 2021. Elle est l'heureuse mère d'un petit garçon de trois ans. Cliquez ici pour accéder au canal Telegram d'Elena Fritz: https://t.me/global_affairs_byelena
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vendredi, 07 juin 2024
La députée allemande Dagdelen: L'OTAN cherche une excuse pour envoyer des troupes en Ukraine
La députée allemande Dagdelen: L'OTAN cherche une excuse pour envoyer des troupes en Ukraine
Source: https://adimlardergisi.com/2024/06/05/bagimsizlik-icin-natodan-cikmali-baris-icin-natoyu-durdurmaliyiz/?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR3cYxzcxHluaNykHp6CyWObfSK_UYR31jNpbKA0k45KJVq21e1e9IG0U28_aem_AXUOjeJrmRf8hBCHax3M-BX-OYyrQ8us4D9w96s5drbeOZoSA5MBiQRoNh0UzjTpvvmRE88ltvuiAR7ZhiMHnDT3
Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) - Sevim Dağdelen, députée allemande d'origine turque du parti Raison et Justice, a déclaré que l'OTAN cherchait une excuse pour déployer des troupes sur le territoire ukrainien et prévoyait de créer un scénario similaire au début de la guerre du Vietnam.
« Avant que les États-Unis n'entrent officiellement en guerre au Viêt Nam, peu avant que l'incident du Tonkin ne soit encadré, 15.000 conseillers étaient déjà sur place », a déclaré Mme Dağdelen lors d'un entretien avec l'universitaire Pascal Lottaz sur la chaîne YouTube Neutrality Studies.
"Les troupes américaines ont ensuite été déployées sur place pour “protéger” ces conseillers. Il semble que quelque chose de similaire se prépare ici (en Ukraine) avec le déploiement d'armes allemandes ou d'autres armes capables de frapper la Russie", a-t-elle déclaré.
"Nous devons nous retirer de l'OTAN pour retrouver notre souveraineté en matière de politique étrangère".
Soulignant qu'il est possible d'empêcher l'escalade du conflit en Europe de l'Est en établissant une coalition internationale incluant les pays du Sud, Mme Dağdelen a poursuivi comme suit :
"Dès qu'un pays devient membre de l'OTAN, il perd son indépendance et sa souveraineté. Cela vaut tant pour la politique étrangère et de sécurité que pour la politique intérieure, car elles sont étroitement liées. Il s'agit essentiellement d'un renoncement à la souveraineté, et je pense que nous devrions nous retirer de ce pacte afin de redevenir neutres, autonomes et indépendants et de retrouver notre souveraineté en matière de politique intérieure et extérieure".
Soulignant que les membres de l'OTAN courent le risque de subordonner leurs politiques de sécurité aux directives de Washington et de renoncer à leur souveraineté, Mme Dağdelen a déclaré : « C'est désormais très évident. Le président américain (Joe) Biden a déclaré que les armes occidentales, en particulier américaines, pourraient être utilisées par l'Ukraine pour atteindre des objectifs militaires sur le territoire russe. Peu après, le chancelier (Olaf) Scholz a déclaré que les armes allemandes pourraient également être utilisées".
"C'est pourquoi je dis que nous avons besoin d'une Europe indépendante, composée de démocraties souveraines dans un monde multipolaire, ce qui inclut une politique étrangère et de sécurité indépendante centrée sur de bonnes relations avec les grandes puissances.
Pour ce faire, il faut mettre un terme à l'expansion de l'OTAN en Asie et en Europe. Il faut s'assurer de quitter les blocs militaires et il faut lancer une initiative pour réduire les risques de conflits militaires directs", a-t-elle conclu.
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Notre Avant-guerre 2024
Notre Avant-guerre 2024
Karl Richter
Le jugement populaire selon lequel les peuples d'Europe se sont précipités dans la Première Guerre mondiale par pur aveuglement et stupidité politique est toujours d'actualité. Le best-seller « Les somnambules » (2012), écrit par l'historien australien Christopher Clark, reflète de manière exemplaire cette vision. Mais elle est inexacte. Les cercles maçonniques et financiers internationaux travaillaient depuis des décennies à la Grande Guerre, au renversement des monarchies et à la mise en place de la démocratie occidentale. La Première Guerre mondiale était le produit d'une politique d'intérêts et d'intrigues à long terme menée par des cercles occidentaux agissant à l'arrière-plan.
Il en va de même pour la Seconde Guerre mondiale. Bien qu'Hitler ait été l'acteur le plus bruyant, il n'est plus un secret pour personne qu'il n'était que l'instigateur, car la Seconde Guerre mondiale était fixée dès la fin de la Première. Dans les années 20 et 30, la Pologne seule a tenté à plusieurs reprises de déclencher la guerre contre l'Allemagne avec l'aide des puissances occidentales. L'élément déclencheur a finalement été, en 1939, la terreur persistante perpétrée contre la communauté allemande de Pologne - et l'encouragement à le faire par les instigateurs anglo-américains. C'est d'ailleurs exactement la même constellation, jusqu'aux principaux acteurs, à laquelle Poutine est confronté aujourd'hui. Contrairement à Hitler, il a attendu huit ans, de 2014 à 2022, avant de venir en aide à la population russe harcelée dans le pays voisin. Dans la grande interview que Tucker Carlson lui a accordée en février, Poutine a laissé entendre qu'il était conscient des parallèles historiques.
Nous assistons actuellement, en temps réel, au déclenchement de la troisième guerre mondiale. Délibérément, en toute connaissance de cause. Ce ne serait d'ailleurs pas la première grande guerre qui débuterait en été. On ne peut pas interpréter les provocations occidentales à l'égard de la Russie autrement que comme une volonté délibérée de déclencher la guerre. Les états-majors de l'OTAN connaissent la doctrine nucléaire russe - et c'est apparemment pour cette raison qu'ils attaquent les stations radar russes, qui font partie du système d'alerte précoce pour la détection d'attaques de missiles intercontinentaux (ICBM) et constituent donc un pilier de la sécurité stratégique de la Russie. Dans le même temps, elle ouvre la voie à l'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine. Parallèlement, la guerre est portée avec détermination sur le territoire russe, en supprimant les restrictions actuelles sur l'utilisation des systèmes d'armes fournis par l'Occident. M. Poutine a maintenant averti, à juste titre, que « l'escalade continue » pourrait « avoir de graves conséquences ». Même si Kiev mène des attaques contre des installations russes et le territoire russe, la responsabilité en incombe aux soutiens occidentaux. « Ils veulent un conflit mondial ».
Même les derniers observateurs qui ont conservé un esprit sobre ne se font pas d'illusions à ce sujet. Le président hongrois Orbán l'a formulé sans détour le 24 mai : « Ce qui se passe aujourd'hui à Bruxelles et à Washington, peut-être plus à Bruxelles qu'à Washington, est une sorte de préparation à un éventuel conflit militaire direct, on peut sans crainte l'appeler ainsi : les préparatifs pour l'entrée de l'Europe dans la guerre ont commencé ».
En l'état actuel des choses, la guerre aura lieu parce que l'Occident la veut. Les raisons en sont multiples et ne nous intéressent ici que marginalement : le cancer du capitalisme occidental est par principe tributaire de l'assimilation de nouvelles valeurs réelles et s'apprêtait déjà dans les années 90, après la fin de l'URSS, à absorber la Russie et ses matières premières. Poutine a empêché cela. Aujourd'hui, la fin de la domination du dollar et donc de l'hégémonie américaine sur le monde approche. Pour éviter cela, les élites occidentales sont également prêtes à la guerre nucléaire et préparent sans scrupule la décimation de la population européenne. Les Ukrainiens n'ont été que les premiers. Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, l'a dit ces jours-ci : l'UE va tenter d'introduire la conscription dans d'autres États membres afin d'envoyer des jeunes dans une guerre de plus en plus désespérée en Ukraine : « La conscription est introduite pour envoyer des jeunes se faire massacrer en Ukraine ! »
L'inconscience avec laquelle les sociétés européennes se laissent manœuvrer dans la guerre semble fantomatique. Apparemment, trois quarts de siècle après la dernière guerre, toute connaissance collective, toute expérience collective de l'horreur de la guerre a disparu. L'insouciance - ou faut-il parler d'amnésie collective ? - l'indifférence avec laquelle les sociétés occidentales acceptent l'approche de la guerre, qui sera très probablement nucléaire, est stupéfiante. L'inconscience avec laquelle les Allemands, en particulier, qui ont déjà connu deux guerres mondiales et de terribles victimes, se précipitent dans l'urgence, est digne d'un film de zombies. L'Allemagne n'est absolument pas préparée à une guerre, que ce soit sur le plan mental, économique ou logistique, et encore moins sur le plan militaire. Les réserves de munitions de l'armée allemande sont connues pour durer moins de deux jours. La bonne nouvelle, c'est que l'Allemagne n'apparaît même pas dans les plans des états-majors russes comme un adversaire sérieux.
Il est inutile de se creuser la tête sur le scénario à venir. La guerre ne commencera pas par un échange de tirs nucléaires, ni par une attaque conventionnelle de grande envergure. Cette dernière dépasserait actuellement les capacités de la Russie. La Russie a encore de nombreuses flèches non militaires à décocher, des flèches « asymétriques », dans son carquois, qui peuvent faire trébucher l'Occident avant qu'il ne puisse causer davantage de dégâts en Ukraine. La Russie n'a pas encore pris de contre-sanctions sérieuses, comme l'arrêt complet des livraisons de gaz et de pétrole, qui parviennent toujours à l'Occident par des voies détournées. La Russie n'a pas encore commencé à porter atteinte aux infrastructures occidentales par des frappes clandestines mais efficaces, par exemple contre les infrastructures de communication, d'énergie et de transport. Tout récemment, le 16 mai, Moscou a apparemment envoyé une arme anti-satellite dans l'espace, ce qui inquiète les stratèges américains. Une simple panne du système de navigation GPS provoquerait le chaos en Occident. Mais la Russie est toujours un ours qui dort.
L'Allemagne a survécu à deux guerres mondiales grâce à une organisation sans précédent de ses ressources sociales et économiques, même si elle n'a pas gagné. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la production d'armements n'a même atteint son maximum qu'au dernier trimestre 1944. Aujourd'hui, la société allemande est à des années-lumière de telles performances. Elle n'est pas prête pour la défense et la performance, elle ne dispose d'aucune ressource et elle est encore plus malmenée par les millions de migrants qu'elle doit nourrir. Elle est incapable de se défendre.
Tout porte à croire que les sociétés d'Europe occidentale, dont les fondements sont l'hédonisme, l'effondrement des valeurs et la consommation permanente, imploseront en cas de crise. Si la première ogive nucléaire tactique russe explose au-dessus de l'Ukraine occidentale ou de l'un des centres de transit de l'OTAN en Pologne, de nombreux plans occidentaux deviendront caducs. Les millions d'immigrés qui prendront ce dont ils ont besoin lorsque les supermarchés seront vides provoqueront à eux seuls le chaos et des victimes considérables parmi la population civile. Mais si l'Allemagne est en état de guerre, il y a de fortes chances que la plupart d'entre eux quittent le pays à la hâte ; de telles prédictions existent.
En fin de compte, il faut se réjouir de cette évolution. Parce qu'il y a alors une chance, du moins en théorie, que les cartes soient redistribuées et que les régimes criminels occidentaux tombent. Il est encore difficile de prédire quelles seront les possibilités offertes par la combinaison du chaos intérieur et de la menace extérieure, et quels nouveaux acteurs apparaîtront éventuellement sur la scène. Une seule chose est sûre : les régimes occidentaux vassaux qui suivent aveuglément Washington dans la guerre doivent disparaître si nous voulons survivre. Ce sont eux, et non la Russie, qui sont nos ennemis existentiels. Ce sont eux, et non la Russie, qui veulent notre perte. Nous devons nous débarrasser d'eux si nous voulons avoir un avenir. De toute façon, nous n'avons plus le choix.
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mercredi, 05 juin 2024
L'homme et le parfait crétin. Une anatomie de la République fédérale
L'homme et le parfait crétin. Une anatomie de la République fédérale
Karl Richter
Toute l'Antiquité était fondée sur une conception hiérarchique du monde et de l'homme, qui distinguait également les valeurs éthiques : le meilleur en haut, le pire en bas. En haut, les dieux, en bas les hommes, plus bas encore les animaux et le reste de la création. On voyait bien sûr cet ordre se refléter dans les petites choses, c'est pourquoi il était parfaitement clair pour Platon que chez l'homme, la tête, siège de l'intellect qui prend toutes les décisions, se trouvait en haut, tandis que les organes nécessaires au fonctionnement matériel du corps, la digestion, le métabolisme, etc. se trouvaient dans les régions inférieures du corps. On peut bien sûr en sourire, mais c'est ainsi que les Anciens voyaient les choses.
Ce qui est encore plus intéressant, c'est que Platon voyait des différences de valeur similaires entre les systèmes politiques et faisait des analogies avec le caractère de l'homme. En d'autres termes, l'attitude politique d'une personne se reflète en fin de compte dans sa constitution, ses capacités, son comportement et son apparence. Aujourd'hui, alors que nous connaissons les questions de psychosomatique, de physique quantique, de champs morphogénétiques et autres, cette idée est encore plus convaincante qu'à l'époque de Platon. Nous savons aujourd'hui que les pensées sont puissantes et ont un effet marquant : on est ce que l'on pense et quelles pensées, quels rêves, quels objectifs on laisse s'installer en soi. Le visage est considéré à juste titre comme le miroir de l'âme. Mais l'ensemble de l'apparence, de l'attitude, du rayonnement ne l'est pas moins.
Il est donc évident qu'un homme « aristocratique », qui défend politiquement la sélection des meilleurs, se présente différemment d'un homme « démocratique », qui est sérieusement convaincu de l'égalité de tous et qui vit lui-même ce principe. Le citoyen « démocratique » a tendance à être un paresseux, car il est convaincu que ce qui est en bas a autant de valeur que ce qui est en haut. Ce qui est inférieur, matériel, donne le ton. Selon Marx, c'est l'être qui détermine la conscience, et non l'inverse. L'homme démocratique ne peut donc pas se commander lui-même, il est livré à ses dépendances et à ses addictions et peut être manipulé à volonté par des appâts matériels comme l'argent. Il n'est donc pas étonnant que les communautés démocratiques ressemblent à des cloaques. La plupart des grandes villes d'Europe occidentale sont devenues des fosses à purin remplies de saletés et de graffitis, expression appropriée de l'idéologie de leurs habitants.
Nota bene : ce qui est dit ici est valable en principe. Bien sûr, il y a aussi des libéraux et des démocrates qui travaillent et s'améliorent, par exemple dans le sport de compétition. Et inversement, il y a des gens de droite qui se laissent aller, qui fument et qui boivent. Mais ce sont des incohérences dans un sens comme dans l'autre. Le personnage démocratique est logiquement une personne obèse, mal lavée et mal rasée, alors que le personnage de droite est idéalement un homme complet, capable de se défendre, en bonne forme physique et mentale.
En tendance, ce sont les personnes politiquement « à droite » qui font figure d'élite, car elles ont intériorisé l'idée hiérarchique, sont orientées vers la performance et recherchent l'optimisation, et non « l'égalité ». Il faut se rappeler que la « virilité » - c'est-à-dire le fait de se maîtriser soi-même - était autrefois, avant 1945, un idéal social évident, dès l'école. L'armée, en particulier, y attachait une grande importance. Comment faire autrement - si l'on n'est pas capable de se dépasser, on ne peut rien attendre de lui en cas d'urgence. Toute la culture occidentale, qui a fait des dons infinis au monde, est fondée sur le dépassement de soi et le renoncement aux pulsions, tandis que les personnages infantiles veulent tout, tout de suite, et n'ont pratiquement aucune tolérance à la frustration. Les jeunes femmes vertes qui ne savent rien faire d'autre que babiller en sont le meilleur exemple.
Suite à la rééducation d'après-guerre, qui a transformé les Allemands en zombies gauchistes et consuméristes (et suite au sabotage actif de nos amis américains !), notre pays est aujourd'hui en chute libre. La chute économique est prévisible. Une étude récente de la grande banque ING montre que la productivité, le secret de la réussite de l'économie allemande, s'est entre-temps évaporée. Entre 1972 et 1992, la performance économique par employé a encore augmenté d'environ deux pour cent par an, mais entre 2012 et 2022, elle n'a augmenté que de 0,3 pour cent. Ce n'est pas surprenant. Les prestataires sont soit déjà partis, soit passés en mode hibernation. Notre compétitivité internationale n'est donc plus d'actualité.
La chute est également palpable dans l'espace public. On le voit dans le paysage urbain, on le voit sur les gens. Les femmes qui s'habillent délibérément avec des jeans déchirés sont en fait un cas pour l'asile, sans parler des « hoodys », des sneakers et autres vêtements de la classe inférieure. Le façonnage de l'homme, la sélection, l'élevage des meilleurs, qui étaient autrefois la chose la plus naturelle du monde, n'ont plus lieu. Aujourd'hui, c'est considéré comme « d'extrême droite ». Dans les circonstances actuelles, c'est un qualificatif de noblesse pour tous ceux qui s'opposent à la chute.
Le cloaque ne manquera pas d'imploser. Et : le plus tôt sera le mieux. Depuis ses débuts, la République fédérale n'a qu'un seul objectif : être en tout point le contraire de ce que le pays était avant. La conception démocratique du monde, qui repose sur l'inversion des conditions naturelles, l'y aide. La République fédérale est le cancer de l'histoire allemande, qui contamine et dénigre rétroactivement un millénaire et demi de notre passé : pas seulement le Troisième Reich, mais aussi l'Empire, la Prusse de toute façon, l'histoire coloniale, Luther, Richard Wagner, Nietzsche - tout. Et comme elle combat le passé, elle veut aussi détruire l'avenir des Allemands. Le régime actuel en haillons n'est que la conséquence interne de la démocratie ouest-allemande d'après-guerre, installée par les vainqueurs en 1948/49. Il ne peut y avoir aucune discussion : la République fédérale doit disparaître si l'Allemagne veut continuer à vivre. La République fédérale est l'ombre maléfique de l'Allemagne, son zombie, sa rampe résiduelle empoisonnée.
Ce qui est réconfortant, c'est que nous n'avons pas besoin de nous casser la tête. Le voyage en enfer a commencé depuis longtemps. L'ordre reviendra.
21:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, europe, allemagne, affaires européennes, déclin allemand | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 31 mai 2024
Le codirigeant de l'AfD s'en prend à Mme Meloni, affirmant qu'elle a autorisé l'ouverture des frontières et qu'elle soutient les politiques de guerre avec l'Ukraine
Le codirigeant de l'AfD s'en prend à Mme Meloni, affirmant qu'elle a autorisé l'ouverture des frontières et qu'elle soutient les politiques de guerre avec l'Ukraine
« Je veux qu'il soit clair que cette melonisation ne se produira pas chez nous ».
Source: https://rmx.news/article/afd-co-leader-slams-italys-meloni-says-she-has-allowed-open-borders-and-supports-pro-war-policies-with-ukraine/
Les tensions se multiplient entre les partis européens de droite, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) critiquant désormais ouvertement le Premier ministre italien Giorgia Meloni pour avoir toléré une forte augmentation de l'immigration en Italie et pour ses positions pro-guerre dans le conflit ukrainien.
« Nous ne modifierons pas notre programme à la baisse pour qui que ce soit. Cela doit également être clair pour nous tous, y compris nos positions politiques, qui sont correctes, qui nous ont amenés à la deuxième place dans les sondages en Allemagne, qui offrent des arguments uniques et que nous n'édulcorerons pas en faveur de positions européennes juste pour être plus attrayants pour certains. C'est ce que nous constatons en Italie. L'immigration y a en fait doublé sous le Premier ministre (Giorgia) Meloni. Des frontières ouvertes au lieu de barrages. Meloni est également favorable à l'utilisation de plus d'armes dans la guerre en Ukraine et à la confrontation avec la Russie au lieu de se positionner pour la paix et la diplomatie en Europe. Je tiens à préciser que cette melonisation ne se produira pas chez nous", a déclaré Tino Chrupalla, coprésident de l'AfD, lors du congrès de l'AfD en Saxe.
« Pour nous, les intérêts allemands passent toujours en premier », a-t-il ajouté.
La critique acerbe adressée à Mme Meloni, qui dirige le parti Fratelli d'Italia, fait suite à l'exclusion de l'AfD du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen au début du mois. Notamment, Marine Le Pen, du Rassemblement National français, a fait pression pour que l'AfD soit expulsée du groupe après que l'eurodéputé de l'AfD Maximilian Krah a fait des commentaires selon lesquels tous les soldats ayant servi dans la Waf fen-S S n'étaient pas des criminels de guerre, comme l'a rapporté Remix News.
La décision de Mme Le Pen, juste avant les élections parlementaires européennes, a été considérée comme une trahison majeure à l'égard d'un partenaire de coalition au parlement européen et comme une tentative désespérée d'améliorer l'image de son parti aux yeux du public français.
Aujourd'hui, des rumeurs circulent selon lesquelles Mme Le Pen se préparerait à former un nouveau groupe de droite avec l'Italienne Meloni, ou à rejoindre le groupe de Meloni, celui des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE).
Les critiques, y compris de nombreux membres de l'AfD, affirment que Meloni et Le Pen ne représentent plus la droite. Notamment, la rhétorique de Mme Meloni sur l'immigration a radicalement changé depuis qu'elle a pris le pouvoir, et elle s'est prononcée en faveur de l'ouverture des frontières et de l'augmentation de l'immigration légale.
Meloni trahit l'Italie ? Le Premier ministre italien prône l'augmentation de l'immigration.
Bien que la droite européenne ait critiqué Mme Meloni et Mme Le Pen, leurs partis restent en tête en Italie et en France. Le soutien dont bénéficie Meloni n'a que légèrement baissé au cours de l'année écoulée et il reste actuellement le parti le plus populaire, avec 27% de soutien. Mme Le Pen a vu son soutien augmenter et se situe actuellement à 34%.
14:58 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, europe, allemagne, affaires européennes, afd, tino chrupalla | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 30 mai 2024
Ce qu'il faut savoir sur la nouvelle droite allemande - Entretien avec Martin Lichtmesz
Ce qu'il faut savoir sur la nouvelle droite allemande
Entretien avec Martin Lichtmesz
Source: https://magyarjelen.hu/mit-kell-tudni-a-nemet-uj-jobbolda...
La Nouvelle Droite (Neue Rechte) est une école de pensée et un réseau organisationnel vaguement défini qui vise à faire revivre et à réinterpréter de manière constructive la tradition conservatrice de la droite allemande, en opposition à l'ordre libéral américanisant qui a émergé après la Seconde Guerre mondiale. Elle se situe à la droite des partis centristes de droite CDU/CSU et, dans un sens, va au-delà du populisme de droite (AfD, PEGIDA) et du radicalisme de droite (par exemple, Die Heimat). En tant qu'école de pensée, elle est à la fois « postérieure » et « antérieure » à ses antécédents politiques et idéologiques du 20ème siècle. Elle a été fondamentalement influencée par les penseurs et les théories de la Révolution conservatrice allemande et de la Nouvelle Droite française. Une différence importante, cependant, est que cette dernière est basée sur un retour au paganisme, alors que le mouvement allemand est (principalement) basé sur le christianisme. Dans l'entretien suivant avec Martin Lichtmesz, membre autrichien éminent de la Nouvelle Droite allemande, nous discutons de son parcours personnel, de son travail de traducteur et d'écrivain, de la Nouvelle Droite allemande, de l'Europe centrale et des possibilités offertes par la politique. L'entretien avec Balázs György Kun peut être lu ci-dessous.
- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
- Je suis né à Vienne en 1976, j'ai vécu à Berlin pendant quatorze ans et je suis retourné dans mon pays d'origine, l'Autriche, il y a une dizaine d'années. Depuis 2005, j'écris pour des magazines et des revues allemands de droite, tant sur papier qu'en ligne. Actuellement, je contribue principalement au blog et au magazine bimensuel Sezession, ainsi qu'à l'Institut für Staatspolitik (Institut pour la politique de l'État) en Allemagne. En plus d'écrire des livres sur des sujets tels que la politique, la culture et la religion, j'ai traduit plusieurs textes du français et de l'anglais, dont le plus réussi est la célèbre dystopie sur l'immigration de Jean Raspail, Le Camp des saints. Je suis associé à la branche autrichienne de Génération identitaire (GI), bien que je ne participe pas à ses activités. Il m'arrive de faire du streaming avec mon ami Martin Sellner. J'apparais aussi parfois sur des chaînes anglophones.
- Vous avez beaucoup écrit sur les films sur le site Sezession et vous avez également publié un livre sur le cinéma allemand après 1945 (« Besetztes Gelände. Deutschland im Film nach '45 »). Quel est votre réalisateur hongrois préféré et pourquoi ?
- En fait, je connais très peu le cinéma hongrois... Plusieurs films de Miklós Jancsó ont eu une grande influence sur moi, en particulier Csillagosok, katonák (1967). Sátántangó (1994) de Béla Tarr a été une expérience époustouflante, bien que sombre et épuisante. J'ai assisté à deux projections complètes de ce film, ce qui est un véritable test d'endurance puisqu'il dure près de huit heures à un rythme très lent et « hypnotique ». J'ai également apprécié My 20th Century (1989) d'Ildikó Enyedi. J'ai particulièrement aimé la scène où l'acteur autrichien Paulus Manker reprend son rôle de philosophe misogyne Otto Weininger, un rôle qu'il avait déjà joué dans son propre film de folie Weiningers Nacht. Je viens de remarquer, en passant, que les trois films que j'ai mis en évidence sont en noir et blanc.
- Comment décririez-vous la Neue Rechte à nos lecteurs ?
- Il s'agit d'un terme générique, non dogmatique, pour désigner le spectre de la droite « dissidente » et non conventionnelle en Allemagne. Il est surtout utilisé comme un terme générique pratique, et tous ceux qui sont classés dans cette catégorie ne l'apprécient pas ou ne l'acceptent pas. Il fait généralement référence aux personnes ayant des opinions « identitaires », ethno-nationalistes. Parmi les personnes orientées idéologiquement, nous trouvons très souvent ce que nous appelons des « Solidarpatrioten », qui optent pour une position patriotique dans leur approche des questions socio-économiques, qui critiquent le libéralisme du marché libre et les autres variantes du libéralisme. Une position « anti-atlantiste » est très courante dans ce milieu: il s'agit d'un souverainisme qui vise à libérer l'Allemagne de la domination américaine sur le long terme (de manière réaliste, donc à très long terme). Elle est également souvent utilisée comme auto-désignation par ceux qui souhaitent se démarquer des groupes restants de la « Alte Rechte » (« vieille droite »), qui forment un milieu très différent et se caractérisent par leur attachement à certaines nostalgies historiques, à certains symbolismes et à certaines idéologies que la nouvelle droite rejette. Il y a aussi beaucoup de recoupements récents avec le phénomène du « populisme de droite », qui monte en puissance depuis 2015 (au moins), même s'il n'est certainement plus à son apogée.
Götz Kubitschek et son épouse Ellen Kositza dans leur propriété à Schnellroda.
Le quartier général de la « nouvelle droite » en Allemagne se trouve aujourd'hui à Schnellroda, un petit village de Saxe-Anhalt, où se trouve le « manoir » de Götz Kubitschek, une demeure séculaire restaurée, qui abrite la maison d'édition Antaios Verlag, qui fait date depuis assez longtemps. Avec Erik Lehnert, Kubitschek organise des « académies » où de jeunes militants de droite allemands, autrichiens et suisses se réunissent pendant un week-end pour nouer des contacts communautaires et professionnels, écouter des conférences et des discours et participer à des discussions approfondies sur des sujets spécifiques. En septembre dernier, par exemple, le thème principal était la « propagande » sous tous ses aspects.
D'autres académies se sont penchées sur la géopolitique, l'anthropologie, l'architecture, « l'avenir de l'État-nation et de l'Europe », « l'État et l'ordre », « la politique des partis », « la violence », « la faisabilité » ou une discussion générale sur la situation politique actuelle. Les présentations sont d'une grande qualité intellectuelle et visent à couvrir autant d'aspects que possible du sujet. Cependant, il ne s'agit pas d'une « tour d'ivoire » philosophique et théorique, mais également d'une formation à des fins politiques et stratégiques pratiques. De nombreux participants travaillent au sein de l'AfD (Alternative für Deutschland), le parti d'opposition patriotique le plus important et le plus performant d'Allemagne. Il s'agit en particulier d'une partie importante de l'AfD des Länder « de l'Est », qui entretient de très bonnes relations et de très bons contacts avec Schnellroda.
Naturellement, le « pouvoir en place (et contesté) » n'aime pas cela et tente de faire pression sur ces organisations et réseaux indésirables, notamment par le biais des activités du « Bundesamt für Verfassungsschutz », l'« Office fédéral pour la protection de la Constitution », une institution créée par l'État pour diaboliser et diffamer toute opposition politique. En résumé, lorsque les Allemands parlent aujourd'hui de la « Neue Rechte », ils pensent surtout au réseau autour de Schnellroda, qui se compose d'identitaires, de membres de l'AfD, d'éditeurs indépendants, d'initiatives, de médias, de libres penseurs et d'« influenceurs ». Tous ne partagent pas les mêmes positions, mais ils ont une vision commune de base.
- La Nouvelle Droite (française) a une forte influence en dehors de la France et du monde francophone. La situation est-elle similaire pour la Neue Rechte? Dans l'affirmative, pouvez-vous citer quelques penseurs, hommes politiques et organisations qui ont été influencés par cette « école de pensée » en Allemagne, en Autriche et dans d'autres pays ?
- Pour être honnête, je ne pense pas qu'elle ait eu beaucoup d'influence, voire aucune, en dehors de l'Allemagne, car très peu de nos écrits ont été traduits. Certaines actions de GI ont probablement été une source d'inspiration au niveau international, par exemple lorsqu'ils ont escaladé la porte de Brandebourg en 2016 et ont affiché une bannière disant « Secure Borders, Secure Future » (frontières sûres, avenir sûr). Nous sommes certainement en contact avec des personnes partageant les mêmes idées dans de nombreux autres pays européens, tant à l'Est qu'à l'Ouest, ainsi qu'aux États-Unis et en Russie. Cependant, une influence allemande plus importante est à l'œuvre en arrière-plan, car la Nouvelle Droite et la Neue Rechte ont toutes deux de fortes racines idéologiques dans ce que l'on appelle la « révolution conservatrice » des années 1920 et 1930 : les noms de célèbres penseurs classiques tels qu'Oswald Spengler, Carl Schmitt, Ludwig Klages, Ernst Jünger ou Martin Heidegger me viennent à l'esprit.
- Pouvez-vous nous présenter brièvement la maison d'édition Antaios ? Quels sont les livres que vous publiez ? Vous en avez cité quelques-uns qui vous paraissent importants.
- Antaios existe depuis plus de vingt ans. L'éventail des livres publiés est très large : ouvrages théoriques, essais, romans, débats, réflexions philosophiques, interviews ou monographies sur des penseurs et écrivains importants (Ernst Nolte, Georges Sorel, Armin Mohler, Mircea Eliade ou Nicolás Gómez Dávila, pour n'en citer que quelques-uns). Bien sûr, les thèmes habituels de la droite sont au centre : l'immigration de masse, le « grand remplacement », l'identité ethnoculturelle et l'analyse de la myriade de têtes d'hydre que constituent nos ennemis : la théorie du genre, l'antiracisme, le mondialisme, le transhumanisme, la technocratie ou le « cotralalavidisme ». Une série populaire et à succès est celle des « Kaplaken » : des livres courts qui tiennent confortablement dans une poche, écrits par différents auteurs sur différents sujets. Ils constituent une expérience de lecture rapide, instructive et souvent divertissante, un cadeau idéal pour éclairer et égayer amis et parents, et sont très recherchés par les collectionneurs. La série a publié jusqu'à présent 87 volumes.
Il est difficile d'identifier les « plus importants », tant ils sont nombreux, et je suis certainement un peu partial. Deux ouvrages théoriques ont été publiés récemment et ont été bien accueillis par les lecteurs : Politik von rechts (« Politique de droite ») de Maximilian Krah, homme politique de l'AfD, tente de définir l'essence et les contours de la politique de droite aujourd'hui, tandis que Regime Change von rechts (« Changement de régime de droite ») de Martin Sellner est une esquisse impressionnante et approfondie des stratégies métapolitiques nécessaires au changement en Allemagne et en Europe occidentale, ce qui, à ma connaissance, n'a jamais été fait auparavant sous une forme aussi détaillée et concrète. Parmi les autres ouvrages très influents, citons Solidarischer Patriotismus (« Patriotisme solidaire ») de Benedikt Kaiser et Systemfrage (« La question du système ») de Manfred Kleine-Hartlage, une analyse tranchante de la difficile question de savoir si le changement est possible dans le cadre du système politique actuel (apparemment condamné) (l'auteur nie que ce soit possible).
Mit Linken leben (« Vivre avec la gauche ») de Caroline Sommerfeld et moi-même a également été un « best-seller » dans notre gamme, une sorte de « manuel de survie » pour les personnes ayant des opinions « erronées », conçu pour aider à gagner les débats, à s'omposer dans les débats, à s'orienter politiquement, à démasquer les absurdités de la gauche, à comprendre ses « types » et sa psychologie, et surtout à faire face aux pressions sociales dans la famille, au travail, à l'école, à l'université, dans les amitiés, etc. Son ton est plus "léger" que celui de la plupart de nos livres, et il contient même des conseils de drague pour les gens de droite ! Il a été publié en 2017, au plus fort de la vague ”populiste“ consécutive à la "crise des migrants", et je dois avouer que certaines parties me semblent déjà un peu désuètes et datées, comme si elles étaient maintenues dans une capsule temporelle. Un autre livre que j'ai beaucoup aimé est Tristesse Droite, publié en 2015, qui documente quelques soirées au cours desquelles un petit groupe de défenseurs de la Nouvelle Droite (dont je faisais partie) s'est réuni à Schnellroda pour avoir une longue discussion ouverte - comme nous le disons - « sur Dieu et le monde », qui a duré des heures et a donné lieu à un livre très inhabituel, qui donne à réfléchir et qui est très intime.
- Avez-vous des projets de livres ou de traductions en cours ? Quels sont ceux que vous considérez comme les plus importants ?
- Il y a un projet majeur sur lequel je travaille depuis un certain temps et qui prendra encore plus de temps. Il s'agit d'une sorte de lexique des films que je considère comme importants ou valables d'un point de vue de droite. Je ne parle pas nécessairement de films « de droite » (il y en a peu qui peuvent être classés comme tels à 100 %), mais de films qui ont une valeur historique, intellectuelle et esthétique pour la pensée de droite. Ce projet s'est transformé en une sorte de projet gigantesque, car je me suis retrouvé avec environ 200 films que je voulais inclure. J'aimerais également ajouter quelques réflexions générales sur la question et la politique de la censure, la responsabilité de l'artiste, les tensions et les points communs entre l'art et l'idéologie, les bons et les mauvais côtés de la culture de masse (je pense qu'il y a des bons côtés), et le présent et l'avenir du visionnage de films à une époque entièrement numérique où le cinéma classique, du moins tel que je le conçois, est en train de mourir.
J'ai un livre plus ancien à mon actif, qui était en fait mon tout premier ouvrage, et que je considère toujours comme un bon travail (il appartient à d'autres de décider à quel point), intitulé « Besetztes Gelände » (« Territoire occupé », 2010), et qui est essentiellement un essai long mais tendu et poignant sur la représentation cinématographique de l'histoire, avec un accent particulier sur la Seconde Guerre mondiale et le rôle de l'Allemagne.
Toutefois, à mon humble avis, mon livre le plus « important » et le plus ambitieux est « Kann nur ein Gott uns retten ? » (« Seul un Dieu peut-il nous sauver ? »). Il s'agit d'une méditation très profonde, forte de 400 pages, sur la nature de la religion et sa relation avec la politique (pour le dire de manière un peu simpliste), d'un point de vue (principalement) catholique ou plutôt (si j'ose dire) « catholicisant » (j'étais très influencé à l'époque par des auteurs comme Charles Péguy et Georges Bernanos). Néanmoins, je ne me considère pas comme un « vrai » catholique et je reste un « chercheur » plutôt qu'un « croyant ». Quoi qu'il en soit, j'ai mis toute ma vie et tout mon cœur dans cet écrit, et il s'agit avant tout d'une confession assez personnelle, même si j'ai essayé de la dissimuler autant que possible. Aussi, si un traducteur était intéressé, j'apprécierais beaucoup, car je ne pense pas avoir été capable d'aller au-delà de cet écrit.
- Legatum Publishing publiera prochainement une traduction anglaise de votre livre Ethnopluralismus (« Ethnopluralisme »). Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet et sur sa pertinence ? Pourquoi le livre et l'idée d'ethnopluralisme sont-ils importants ? J'ai également une question plus complexe, et peut-être plus provocante, à propos de l'ethnopluralisme. Pour autant que je sache, c'est feu le sociologue et historien Henning Eichberg qui a commencé à utiliser ce terme, qui est rapidement devenu un concept important pour la Nouvelle Droite. Comment se fait-il alors que, selon le site web d'Antaios, vous soyez le « premier à présenter un compte rendu complet de ce concept, de ses possibilités et de ses interprétations erronées » ?
Il s'agit d'un malentendu. « Introduire » le concept ne signifie pas que je l'ai inventé, ni que j'ai inventé le terme « ethnopluralisme », qui a été forgé par Henning Eichberg en 1973 (dans un contexte anti-eurocentrique, anti-colonialiste, plutôt « de gauche »). Le point de mon livre est que l'« ethnopluralisme », comme l'« universalisme », est pluriel. Je veux dire par là qu'il n'y a jamais eu une seule théorie ou un seul principe contraignant portant ce nom, mais plutôt différentes « versions » qui ne sont pas nécessairement désignées par ce terme. Mon livre est le premier à fournir une vue d'ensemble critique des théories ethnopluralistes, de leur contexte historique, de leurs éléments centraux et de leurs « prédécesseurs » intellectuels et conceptuels. Ma formule est la suivante : « J'appelle ethnopluralisme tout concept qui défend le nationalisme et l'ethnicité en général comme un bien inhérent ». En tant que position politique, c'est une position que la plupart des nationalistes modernes acceptent aujourd'hui comme principe selon lequel tous les peuples du monde sont considérés comme ayant le « droit » à l'auto-préservation et à l'autodétermination pour défendre leur identité ethnoculturelle contre les excès universalistes et l'uniformisation, communément appelés aujourd'hui « globalisme ».
Cette conception prétend avoir surmonté le chauvinisme et le « racisme » de la « vieille droite », qui considérait souvent les autres nations et races comme « inférieures » et donc comme des objets légitimes de conquête, d'asservissement et de colonisation. Au lieu de cela, les autres nations et races sont considérées comme « différentes », sans aucun jugement de valeur, dans une sorte de « relativisme culturel ». Il s'agit d'un nationalisme « défensif » plutôt qu'agressif et envahissant. Il s'agit d'un concept de « vivre et laisser vivre », confronté à une menace historique perçue par toutes les nations et ethnies du monde : un idéal utopique de « monde unique », le rêve de certains, le cauchemar d'autres, dans lequel toute l'humanité est unie sous un seul gouvernement mondial, surmontant toutes les barrières ethniques, raciales et même, de nos jours, de « genre ». Comme l'a dit Alain de Benosit : « Je ne me bats pas contre l'identité des autres, mais contre un système qui détruit toutes les identités ». Guillaume Faye parle, lui, d'un « système qui tue les peuples » et voit dans l'abolition des identités nationales l'aboutissement, la finalité du libéralisme. Ce déracinement ethnique peut prendre plusieurs formes, et l'on peut affirmer - au moins dans une certaine mesure - que la société technologique elle-même conduit inévitablement à la désintégration de la nation et de l'identité ethnoculturelle.
Dans le monde occidental, la manière la plus directe et la plus dangereuse de briser les nations est la politique d'immigration de masse, que Renaud Camus appelle « le grand remplacement ». La position ethnopluraliste, au contraire, souligne que le droit à la patrie et le droit à l'autodétermination doivent prévaloir dans les deux sens: nous, Occidentaux, ne chercherons pas à recoloniser le Sud, mais nous refuserons aussi d'importer le Sud dans notre propre pays.
Cependant, les idées ethnopluralistes n'avaient initialement rien à voir avec la prévention de l'immigration de masse (même dans les années 1970, lorsque Eichberg a développé son concept). Elles remontent au philosophe romantique allemand - et plutôt apolitique - Herder, qui, dès le XVIIIe siècle, était un représentant du mouvement romantique allemand. À la fin du XVIIIe siècle, Herder, philosophe allemand, considérait que la « Volksseele » (« l'âme du peuple », terme qu'il utilisait plutôt que le « Volksgeist », plus familier et plus hégélien) était menacée par l'essor de l'ère industrielle et les idées des Lumières universelles. Au cours du siècle suivant, Herder est devenu le parrain du particularisme et du nationalisme, en concurrence avec les autres grands courants idéologiques de l'époque, le libéralisme/capitalisme et le socialisme/communisme. Même dans ces grandes lignes, il est clair que j'ai une histoire assez longue et compliquée à raconter, et ce n'est que dans les derniers chapitres que j'aborde la Nouvelle Droite française et la Neue Rechte allemande.
Dans mon livre, je ne parle pas seulement de Herder et de Hegel, mais aussi de la critique païenne et polythéiste du christianisme (qui remonte à l'Antiquité), des « peintures monumentales » de l'histoire mondiale de Gobineau, Spengler et Rosenberg, qui cherchaient à proposer des théories du déclin et de la chute ; les idées de Julius Evola sur la « race intellectuelle » ; la vision de Renan sur la nation ; ou les théories proto-ethnopluralistes et culturalo-relativistes de Franz Boas et Ludwig Ferdinand Clauss. Ce dernier, d'ailleurs, était un théoricien de la race plutôt hétérodoxe qui travaillait dans le cadre du système national-socialiste. J'ai trouvé un certain nombre de parallèles et de chevauchements surprenants entre les deux, que personne, à ma connaissance, n'avait remarqués auparavant. L'une des figures de proue de mon livre est l'ethnologue Claude Lévi-Strauss - un autre penseur qui n'a jamais utilisé cette définition - qui est peut-être le théoricien le plus important de l'« ethnopluralisme » de l'après-Seconde Guerre mondiale. Le cadre que j'utilise pour contextualiser le terme est emprunté au sociologue allemand Rolf Peter Sieferle, qui a écrit des livres qui ont fait date et qui éclairent l'émergence du monde moderne comme peu ont pu le faire.
Ce n'est que dans le dernier chapitre que j'exprime mes propres opinions, qui sont très différenciées. Je ne considère pas l'ethnopluralisme comme un concept philosophique vraiment durable et détaillé, et son utilité politique est assez limitée. En revanche, je le considère comme une « idée régulatrice » ayant une valeur essentiellement éthique.
En bref, c'est ce que je pourrais développer ici plus longuement, mais qui peut être mieux compris à partir de mon livre. La version anglaise comportera des mises à jour du texte, des ajouts et des chapitres supplémentaires. En fait, je pense qu'il s'agit d'un sujet qui, à première vue, semble simple, mais qui, en réalité, est très profond. Mon livre tente de donner un aperçu de cette « famille » d'idées et de ses opposants.
- Dans l'ensemble, que pensez-vous de Viktor Orbán en tant qu'homme politique ?
- Je ne peux pas aller trop loin dans ce domaine parce que je ne le connais pas assez bien, mais vous serez peut-être surpris d'apprendre que pour nous, identitaires d'Europe occidentale, Orbán - malgré ses nombreux défauts, il est vrai - est plutôt un modèle que nous admirons et que nous espérons suivre. La situation politique et métapolitique en Hongrie semble bien meilleure qu'ici. C'est un objectif que nous nous efforçons d'atteindre. D'un autre côté, contrairement à la Hongrie, nous sommes déjà confrontés au problème que notre pays est gravement endommagé par l'immigration de masse et une situation démographique défavorable. Je devrais demander à des Hongrois comme vous ce qui, selon vous, ne va pas avec Orbán et ses initiatives politiques.
- Que signifie l'Europe centrale en tant que région ou en tant que base d'identité, en tant que strate d'identité, pour la Neue Rechte et/ou pour votre vision personnelle du monde ?
- Je ne peux parler que de ma vision personnelle du monde, et elle est plus sentimentale ou esthétique que purement politique. Il fut un temps où j'espérais que l'Autriche pourrait rejoindre une sorte de bloc de Visegrád « populiste » qui s'opposerait aux politiques mondialistes de l'Union européenne et de la République fédérale d'Allemagne. Cela aurait été, en substance, une sorte de « redémarrage » politique de l'espace autrefois dominé par l'empire des Habsbourg, que je tiens en très haute estime. Aujourd'hui, je crains que cela ne se produise jamais.
Personnellement, même si je me considère comme étant plutôt abstraitement ou historiquement « allemand », mon identité immédiate n'est pas vraiment « teutonne », mais plutôt distinctement autrichienne, avec des sympathies pour l'Est européen. Si je regarde mon arbre généalogique et les noms qui y figurent, je suis en fait un « bâtard de l'empire des Habsbourg », avec des ancêtres (semble-t-il) hongrois, slovènes et tchèques. Pourtant, aussi loin que je puisse remonter, les différentes branches de ma famille sont restées à peu près dans la même zone géographique, ont parlé allemand et sont catholiques depuis au moins deux siècles.
- Pourriez-vous nous donner un aperçu des tendances politiques actuelles en Autriche ?
Je peux honnêtement dire que je trouve la politique autrichienne contemporaine plutôt fatigante, ridicule et ennuyeuse et que je vais rarement voter. Le pays est gouverné par l'ÖVP, un parti pseudo-conservateur/de « centre-droit » corrompu et mafieux qui est bien plus nuisible que n'importe lequel de ses « opposants » de gauche (il est actuellement en coalition avec les Verts). Mon dédain pour eux a pris des proportions démesurées pendant la folie des années Cov id, lorsqu'ils ont terrorisé pratiquement tout le pays, ce qui a au moins suscité une résistance saine, patriotique et « populaire » et une méfiance à l'égard des grands médias, qui sont d'horribles putes du pouvoir - je ne veux pas insulter les vraies prostituées en les comparant aux journalistes, car elles sont plus honnêtes et font au moins du bien à la société.
Le seul choix d'opposition disponible est la FPÖ (« Parti de la liberté »), qui est bien sûr également imparfait, mais qui a au moins un génie au sommet, Herbert Kickl, qui a été vilipendé comme "fou" par les médias il y a deux ans pour s'être opposé par principe aux « confinements » et aux vaccinations obligatoires, mais qui est maintenant - au moins selon les derniers sondages - l'un des hommes politiques les plus populaires d'Autriche. Certains prédisent déjà qu'il sera le prochain chancelier. Je suis plutôt pessimiste à ce sujet et, d'une manière générale, je n'ai guère confiance dans la politique parlementaire, qui ne fait généralement que peu ou pas de différence. Je crains un peu que le Kickl sortant ne déçoive et ne fasse trop de compromis, comme c'est généralement le cas pour tout candidat dont on attend une solution. Je l'admire tellement pour son courage, son intelligence et son honnêteté que j'aimerais qu'il reste « propre », ce qu'il ne peut faire qu'en étant dans l'opposition.
17:11 Publié dans Entretiens, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle droite, neue rechte, nouvelle droite allemande, martin lichtmesz, entretien, allemagne, hongrie, autriche, mitteleuropa | | del.icio.us | | Digg | Facebook