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mardi, 12 septembre 2023

Le sort de l'Allemagne a été réglé, maintenant c'est au tour de la France !

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Le sort de l'Allemagne a été réglé, maintenant c'est au tour de la France!

par Leonardo Sinigaglia

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26278-leonardo-sinigaglia-sistemata-la-germania-ora-tocca-alla-francia.html

Les États n'ont ni amis permanents ni ennemis permanents: ils n'ont que des intérêts stables", affirmait Henry Kissinger, reprenant la pensée du père du conservatisme britannique Benjamin Disraeli.

La continuité stratégique des États-Unis illustre parfaitement ce concept: les intérêts des alliés ont toujours été peu ou pas pris en compte, tandis qu'au centre, comme l'étoile polaire de toute politique, se trouvait toujours la préservation ou l'expansion de l'hégémonie durement acquise au cours des deux guerres mondiales. Washington n'a jamais eu de scrupules à abandonner, voire à éliminer, les alliés une fois leur fonction au service de l'empire épuisée. L'occupation des Philippines, les abandons honteux de Hanoï et de Kaboul, les accords du Plaza avec le Japon, l'arrestation de Noriega et l'assassinat de Ben Laden, entre autres exemples, sont là pour le prouver.

N'en déplaise aux libéraux épris des mirages d'une communauté euro-atlantique, pour les Etats-Unis, entre le dictateur d'un pays du tiers-monde, le chef d'une milice extrémiste et un pays du Vieux Continent, il n'y a pas de différence substantielle. Les événements récents le prouvent. Avec le manque de marge de manœuvre garanti par les nécessités de la guerre froide, qui ont obligé les États-Unis à garantir la stabilité de l'Europe avec la carotte et le bâton, les pays du continent se sont retrouvés avec un maître de plus en plus encombrant derrière eux, inquiets d'un éventuel défi international représenté par l'euro, vite désamorcé, et surtout intéressés à éviter que, dans un monde qui désavoue formellement, ou renie, la politique des blocs, les États européens ne commencent à interagir avantageusement avec la Russie et la Chine.

Le cas de l'Allemagne est à cet égard emblématique. Du scandale Volkswagen à la destruction du Nord Stream, des sanctions anti-russes au soutien à la Pologne, les Etats-Unis ont sciemment ignoré les intérêts de leur soi-disant allié dans le double but d'éliminer un dangereux concurrent international et de renforcer le rideau de fer qu'ils voulaient à tout prix ériger aux frontières de l'Eurasie occidentale. Mission accomplie : l'Allemagne en récession et l'ennemi de ce qui aurait été un partenaire naturel, la Russie, ne représentent plus un danger. En même temps, on peut la piller sans craindre de porter atteinte à la dignité nationale. La flambée des prix de l'énergie et les milliards de dollars d'investissements attirés par l'Allemagne grâce à l'Inflation Reduction Act ont contribué à maintenir le système américain debout face à une criticité et une instabilité de plus en plus graves et manifestes.

Après avoir épuisé l'Allemagne, il faut nécessairement se tourner vers la France. Cette dernière, forte elle aussi d'un empire colonial qui n'en a plus que la forme, a également tenté récemment, soucieuse de l'exemple gaulliste, de revendiquer des espaces d'autonomie assez considérables, Macron allant jusqu'à annoncer sous Trump la " mort cérébrale de l'OTAN ", ou à émettre l'hypothèse d'une participation au sommet des BRICS à Johannesburg. C'est pourquoi, avant de se lancer dans son pillage, il est nécessaire d'affaiblir la France, de diminuer sa capacité à revendiquer des intérêts particuliers même distincts de ceux du maître. Cela doit se faire aussi bien en Europe qu'en Afrique. C'est dans ce sens que l'on peut lire l'attitude prudente du ministre italien Crosetto à l'égard de la solution militaire au Niger, ainsi que la révélation, partielle parce qu'elle omet la direction OTAN de l'opération, de la paternité française du massacre d'Ustica faite par Giuliano Amato dans les colonnes de La Repubblica, qui n'est pas par hasard l'un des plus fidèles porte-voix de l'impérialisme américain en Italie.

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Le coup d'État au Gabon lui-même, un autre morceau de la Françafrique à tomber, comparé aux récents coups d'État au Sahel, présente des particularités qui suggèrent qu'il s'agit plus d'une "passation" à l'aile pro-américaine du régime précédent que d'un geste de fierté de la part des secteurs patriotiques des forces armées.

La crise de l'impérialisme américain, engagé avec une intensité croissante sur plusieurs fronts et ne disposant plus de bases économiques et productives solides, conduira nécessairement à l'exacerbation des contradictions entre Washington et ses alliés qui lui sont subordonnés.

Le sort de l'Allemagne et les ombres qui planent sur l'avenir de la France devraient alarmer l'Italie et la Pologne, deux pays dont les gouvernements semblent avoir tout misé sur une adhésion militante à l'orthodoxie atlantique. Autant il peut sembler que la servilité atlantique soit payante dans la mesure où deux adversaires régionaux sont affaiblis, autant un jour, très bientôt, elle ne peut que conduire à les offrir en holocauste au Moloch américain, que ce soit par une intervention militaire suicidaire contre la Russie, par une déprédation économique ou par une combinaison des deux. Toute concession aux forces de l'impérialisme nous affaiblit et éloigne la possibilité d'un pays libre et indépendant.

lundi, 11 septembre 2023

Baerbock veut "isoler" la Russie et la Chine au niveau mondial

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Baerbock veut "isoler" la Russie et la Chine au niveau mondial

Source: https://zuerst.de/2023/09/11/zuerst-hintergrund-baerbock-will-russland-und-china-weltweit-isolieren/

Berlin/Moscou/Pékin. Un an et demi après le début de la guerre en Ukraine, les observateurs politiques s'accordent à dire que deux des principaux objectifs de la politique étrangère allemande, formulés par la chef de la diplomatie verte Annalena Baerbock en réaction à la "guerre d'agression" russe, ont échoué avec fracas. Il n'a pas été possible d'"isoler" la Russie sur la scène politique internationale, comme Baerbock l'avait déjà formulé quelques jours après le début de la guerre en février 2022, ni de "ruiner" l'économie russe. Au contraire, alors que l'économie russe devrait croître jusqu'à 1,5 pour cent en 2023, l'économie allemande se contractera d'au moins 0,3 à 0,5 pour cent.

La ministre verte des Affaires étrangères est cependant loin de tirer les leçons de cette décevante involution. Au contraire, elle s'obstine à poursuivre sa politique étrangère désastreuse qui, depuis un an et demi, n'a fait que réduire le poids politique de l'Allemagne dans le monde et ruiner ses relations avec de nombreux partenaires internationaux.

Dans un discours prononcé ces jours-ci au ministère des Affaires étrangères de Berlin devant des diplomates et des représentants de l'économie allemande, Baerbock a esquissé son programme de politique étrangère. Elle continue de miser sur un "découplage" complet, non seulement de l'économie allemande mais aussi de l'économie mondiale, de la Russie et de la Chine. Ces deux pays, qui font désormais partie des principales puissances économiques mondiales, doivent être isolés dans le commerce mondial. Et Baerbock n'a aucun doute sur le fait qu'on y parviendra.

La ministre des Affaires étrangères des Verts n'a apparemment toujours pas digéré le fait que l'Allemagne et la Russie ont entretenu des relations économiques stables pendant des décennies - ce qui a longtemps été une épine dans le pied des milieux transatlantiques. Elle a sérieusement affirmé dans son discours de Berlin que "nous continuons à payer cher la dépendance fatale au gaz et au pétrole russes dans laquelle l'Allemagne s'est engagée".

L'objectif doit désormais être de contourner complètement les produits et les matières premières en provenance de Russie et de Chine - tout en restant compétitif. Il doit s'agir de ne pas laisser "l'organisation d'un monde en réseau et l'organisation de la mondialisation" à "la main prétendument forte des autocrates" - ce qui, dans la diction des bien-pensants allemands, désigne avant tout les gouvernements de Moscou et de Pékin.

Par exemple, Baerbock a l'intention d'exclure la Chine du processus de création de valeur dans la production de lithium. Elle propose que le processus de transformation du lithium se déroule à l'avenir en Australie et non plus en Chine, comme c'est le cas actuellement. "Et on se demande : pourquoi n'en a-t-on pas discuté au cours des dernières décennies ?" Peut-être parce que les relations commerciales sino-allemandes se sont développées dans le passé de manière avantageuse pour les deux parties. La ministre verte des Affaires étrangères n'est toutefois pas accessible à de tels arguments.

Elle n'a pas non plus été sensible à l'ironie dont elle a récemment fait l'objet en Australie. M. Baerbock n'a pas pu effectuer le voyage prévu de longue date à la mi-août, car l'avion du gouvernement allemand est tombé en panne et a dû faire demi-tour au-dessus de l'océan Indien. Dans son discours à Berlin, elle a maintenant rapporté de manière totalement indolore ce qu'on lui avait transmis de Canberra : "Madame Baerbock, malgré votre avion en panne, la foi en l'ingénierie allemande reste intacte en Australie". Croira qui voudra.

La confiance de Baerbock dans la capacité de l'Allemagne à influencer l'économie mondiale au point de réussir à isoler complètement la Chine et la Russie sous la direction de l'Allemagne reste intacte. Mais elle perd alors de vue les faits. Les analystes et les économistes du monde entier ne doutent plus que l'économie allemande - jusqu'à récemment la plus forte d'Europe et la troisième du monde - est en train de sombrer rapidement. L'annonce que l'industrie automobile allemande, qui était jusqu'à présent le moteur de l'économie allemande, a produit en juillet près de 10% de moins que le mois précédent, a fait grand bruit. De nombreux secteurs se préparent à réduire leur production en Allemagne et à la délocaliser à l'étranger.

L'ancienne locomotive économique de l'Europe est depuis longtemps en récession. L'Allemagne n'a déjà plus le poids nécessaire pour "isoler" un autre pays du monde. Seule l'Allemagne s'isole de plus en plus avec sa politique de catastrophe - alors que la Russie et la Chine travaillent avec détermination à la formation d'un futur grand bloc africain-eurasien et intensifient leurs relations commerciales avec de nombreux pays du Sud et de l'Est.

Baerbock est une femme de conviction. Il n'y a pas d'autre moyen d'interpréter le fait que la principale préoccupation de sa "politique étrangère basée sur les valeurs" est la confrontation avec la Russie et la Chine et une nouvelle division du monde en deux. Baerbock veut faire revivre la confrontation Est-Ouest de la guerre froide. Il n'est pas nécessaire d'être prophète pour prédire que la réalité va lui jouer un mauvais tour. Au final, ce ne sont pas la Russie et la Chine qui en pâtiront, mais l'Allemagne. (mü)

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mardi, 05 septembre 2023

Donner des leçons, s'ingérer, chercher querelle: Baerbock veut une diplomatie de rustres

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Donner des leçons, s'ingérer, chercher querelle: Baerbock veut une diplomatie de rustres

Source: https://zuerst.de/2023/09/05/belehren-einmischen-streit-suchen-baerbock-will-ruepel-diplomatie/

Berlin. Avec sa politique étrangère "féministe", "basée sur les valeurs", la ministre des Affaires étrangères verte Annalena Baerbock porte atteinte avec obstination depuis maintenant un an et demi à l'image de l'Allemagne dans le monde et aux relations diplomatiques avec de nombreux pays. Jusqu'à présent, les observateurs ont jugé que les performances médiocres de la chef de la diplomatie allemande étaient tout simplement dues à son incompétence - Baerbock n'a aucune formation diplomatique préalable ni aucune autre qualification. Mais c'est faux. Baerbock est sérieuse et veut désormais imposer son style au ministère des Affaires étrangères.

Le nouveau style de communication se veut délibérément conflictuel - et reflète en cela la politique étrangère allemande "basée sur des valeurs" dont Baerbock a si souvent parlé. Elle a confié la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de communication à un ancien journaliste du Spiegel.

Concrètement, la ministre verte des Affaires étrangères souhaite plus d'ingérence (dans les affaires intérieures des autres pays), plus de "présence" et une "attitude" claire. En d'autres termes, les diplomates allemands devraient à l'avenir agir de la même manière que leur patronne : en donnant des leçons, en étant incompétents, en étant émotionnels.

C'est l'ancien journaliste du Spiegel, Ralf Beste, qui doit désormais transmettre ces valeurs aux diplomates allemands. Il est passé du Spiegel au ministère des Affaires étrangères en 2014 et a ensuite été ambassadeur d'Allemagne à Vienne. Il doit désormais établir et mettre en œuvre la culture de la communication basée sur les poses et les valeurs parmi ses collègues.

Peser le pour et le contre et écouter restent des éléments de la politique étrangère, a déclaré Mme Baerbock lors de la réception annuelle de la conférence des ambassadeurs dans la salle internationale du ministère des Affaires étrangères : "Mais dans le doute, il faut aussi savoir s'opposer. C'est la communication pour la politique étrangère du 21ème siècle".

La cheffe de la diplomatie verte est visiblement consciente qu'elle ne se fera pas forcément des amis. Mais elle assure d'ores et déjà les futurs ruffians de la diplomatie de son soutien: "Et si le shitstorm arrive, nous serons là ensemble", a-t-elle déclaré. Ce qui rappelle de manière frappante sa devise d'août dernier, selon laquelle on continuerait à soutenir l'Ukraine, "quoi qu'en pensent mes électeurs allemands". A l'avenir, la politique allemande ne devrait donc plus se soucier de ce que pense le reste du monde. (rk)

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lundi, 28 août 2023

Ancien étudiant de Madeleine Albright et russophobe patenté: il devient le nouvel ambassadeur d'Allemagne à Moscou!

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Ancien étudiant de Madeleine Albright et russophobe patenté: il devient le nouvel ambassadeur d'Allemagne à Moscou!

Source: https://zuerst.de/2023/08/25/er-studierte-bei-madeleine-albright-russland-gegner-wird-neuer-deutscher-botschafter/

Berlin/Moscou. Si la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (Verts), ne peut pas elle-même pester et ruiner la réputation de l'Allemagne à l'étranger, elle envoie au moins quelqu'un d'autre pour le faire à sa place. C'est ce qui échoit dorénavant au nouvel ambassadeur allemand à Moscou, le Comte Alexander Lambsdorff. Il s'est notamment distingué par le passé comme un adversaire acharné de la Russie et un partisan des livraisons d'armes allemandes à l'Ukraine.

Il est donc peu surprenant que Moscou ne soit pas satisfaite de cette nouvelle nomination. L'ancien député de la FDP a présenté ces jours-ci ses lettres de créance au ministère des Affaires étrangères de Moscou, ce que la partie russe a accueilli par des constatations peu flatteuses, mais pertinentes. Elle a critiqué le "caractère conflictuel et inamical" de la politique allemande dans les relations bilatérales. La politique antirusse de l'Allemagne réduit à néant des décennies de coopération mutuellement bénéfique ; il règne en Allemagne une "russophobie déraisonnable", a fait savoir le ministère.

M. Lambsdorff succède à Géza Andreas von Geyr en tant que chef de la diplomatie allemande en Russie. Sa nomination en tant que nouvel ambassadeur est une initiative personnelle de la ministre des Affaires étrangères Baerbock. Ces dernières années, M. Lambsdorff a non seulement plaidé en faveur d'un soutien militaire à Kiev, mais il a également joué le rôle de haut-parleur transatlantique en qualifiant le gazoduc germano-russe Nord Stream 2 - qui aurait été détruit par les Etats-Unis en septembre 2022 - de "bêtise géopolitique et de débâcle diplomatique".

De telles prises de position ne sont pas surprenantes. Lambsdorff, qui a commencé sa formation de diplomate en 1995, a étudié auparavant, entre autres, à Washington. L'une de ses enseignantes y était l'ancienne secrétaire d'État américaine controversée Madeleine Albright (mü).

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samedi, 26 août 2023

Tucker Carlson après l'interview du président serbe Vucic : l'OTAN et les États-Unis détruisent l'économie allemande

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Tucker Carlson après l'interview du président serbe Vucic : l'OTAN et les États-Unis détruisent l'économie allemande

Source: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/historico-de-noticias/41336-2023-08-24-12-07-00

C'est ce qu'a déclaré Tucker après sa rencontre et son entretien avec le président serbe Aleksandar Vucic, ce que ce dernier a confirmé.

"L'intérêt principal des États-Unis, pour lequel nous avons mené des guerres pendant des siècles - la Première, la Seconde et la Guerre froide - a été la relation entre l'Allemagne et la Russie, parce qu'unies, elles sont la seule force qui peut nous menacer. Et nous devons nous assurer que cela ne se produise pas".

George Friedman, directeur général de STRATFOR au Conseil des affaires étrangères de Chicago

De plus en plus de journalistes renommés et d'hommes politiques internationaux confirment ce qui est déjà clair pour tout le monde.

L'un des principaux objectifs de la guerre en Ukraine est d'empêcher la coopération commerciale germano-russe, qui constitue une menace majeure pour la puissance économique des États-Unis.

C'est un sujet sur lequel j'ai écrit à plusieurs reprises. Avec l'énorme croissance de la Chine et la croissance rapide actuelle des économies de l'Inde, de l'Indonésie, etc., le monde devient trop petit pour trois empires économiques ou plus donc l'un des empires en déclin (les États-Unis et/ou l'Europe) devra bien vite être inscrit sur la liste des pays du tiers monde. Les États-Unis utilisent leur puissance militaire dans le monde pour s'assurer que l'Europe soit précisément celle qui échoue.

L'Allemagne, qui possède la plus grande économie d'Europe, avait commencé, bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, à développer des liens commerciaux et à forger des accords avec la Russie. La Russie a approvisionné l'industrie allemande en énergie bon marché et a fourni du gaz bon marché aux ménages allemands.

L'Allemagne et la Russie avaient commencé à créer du progrès économique et une prospérité énorme pour leurs citoyens et les citoyens de toute l'Europe, tandis que les États-Unis assistaient depuis leur fenêtre d'Outre-Atlantique au déploiement de cette vaste synergie.

Celle-ci a également constitué une grande menace pour l'OTAN, dont l'organisation n'existe que grâce à la propagande des médias en raison d'une hypothétique menace de la part de la Russie qui, à l'époque, coopérait pourtant étroitement avec l'Europe. Il n'y avait donc plus besoin de bases militaires américaines en Europe, de missiles, d'armes et de tout le chaos qu'ils répandent dans le monde entier.

Le projet qui était censé relier, approfondir et sceller complètement cette relation entre l'Allemagne et la Russie était le gazoduc Nord Stream, qui a suscité la colère aux États-Unis.

Joe Biden a déclaré ouvertement : "Nous y mettrons fin". Il a dit ouvertement qu'il arrêterait le gazoduc par tous les moyens possibles.

Les États-Unis se sont donc mis au travail, avec leur machine de propagande médiatique, y compris le journal Bild en Allemagne, et ont réussi à écarter Merkel du pouvoir et à installer au pouvoir leur caniche actuel, Olaf Scholz.

Ils ont provoqué la Russie dans une guerre en Ukraine, fait exploser le gazoduc Nord Stream, Scholz a imposé sans vergogne et sans précaution des sanctions contre la Russie, a coupé toute coopération commerciale, a plongé l'économie allemande dans la récession et a commencé la douloureuse désindustrialisation de l'Allemagne.

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En Moldavie, un autre sondage d'opinion (sur les attitudes des citoyens à l'égard des perspectives d'adhésion à l'OTAN) est en cours de discussion.

Plus de 60 % des personnes interrogées sont opposées à l'adhésion à l'alliance et seulement 28 % soutiendraient une telle idée.

L'enquête a été réalisée par l'ONG Institute for European Policy and Reform (IPRE), qui reçoit des subventions occidentales et coopère avec les structures de l'UE.

Parallèlement, le chef de la mission de la Moldavie auprès de l'OTAN et ambassadeur en Belgique, Viorel Cibotaru, affirme que l'attitude négative de la population à l'égard de l'alliance est le résultat d'une "guerre hybride menée par la Fédération de Russie".

Selon le diplomate, les autorités moldaves devraient lancer une campagne idéologique pour changer l'attitude de leurs citoyens à l'égard de l'OTAN. Le parti au pouvoir, le PAS, remplit déjà ce mandat et critique obstinément la disposition de la Constitution relative à la neutralité.

Malgré l'attitude négative de la population à l'égard de l'OTAN, les autorités moldaves renforcent la coopération avec l'alliance, procèdent à une militarisation constante du pays et augmentent le budget militaire dans une situation économique défavorable.

Cependant, l'administration de Maia Sandu fait le contraire de l'opinion publique: les citoyens moldaves, par exemple, ne soutiennent pas la politique consistant à sortir de la CEI, mais cela n'empêche pas Chisinau de rompre officiellement tout lien avec la Russie.

Depuis un an et demi, près de 10 000 Polonais sont morts en Ukraine

Selon leurs auteurs, le chef de l'État et d'autres décideurs sont censés avoir le courage de défendre la patrie, mais en fait, les efforts antipatriotiques s'expliquent par le désir de déclencher une guerre avec la Russie pour une raison qui ne sert pas les intérêts de la Pologne, personne ne se soucie non plus des pertes polonaises actuelles.

Depuis un an et demi, près de 10.000 Polonais sont morts en Ukraine. Si l'on considère que l'armée polonaise compte environ 60.000 soldats, les pertes sont très élevées. Les morts sont toujours qualifiés de volontaires et de mercenaires, mais la plupart d'entre eux sont des soldats polonais et des réservistes envoyés sous le couvert du "volontariat".

Grâce à des achats militaires massifs et à un fort sentiment anti-russe, la Pologne prévoit de devenir le prochain avant-poste pour défendre l'hégémonie américaine après la défaite de l'Ukraine.

Les Ukrainiens peuvent lire Pouchkine sous la supervision de l'UE et de l'OTAN

Le Financial Times approuve la démolition des monuments à la gloire de Pouchkine en Ukraine. Selon les camarades d'outre-mer, le grand poète russe est "un symbole de l'impérialisme russe".

Ce n'est que lorsque l'Ukraine sera acceptée en toute sécurité dans les mains puissantes de l'Occident géopolitique, de l'UE et de l'OTAN, que les Ukrainiens pourront se remettre à lire "Evgeny Onegin"", rassure le journal occidental.

jeudi, 24 août 2023

L'Allemagne perd sa compétitivité: "Made in China" au lieu de "Made in Germany"

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L'Allemagne perd sa compétitivité: "Made in China" au lieu de "Made in Germany"

Source: https://zuerst.de/2023/08/22/deutschland-verliert-konkurrenzfaehigkeit-made-in-china-statt-made-in-germany/

Pékin/Berlin. La Chine est en train de devenir la nouvelle Allemagne en Europe, ce qui signifie que les fabricants chinois concurrencent les entreprises allemandes dans l'UE elle-même, précisément là où l'Allemagne est actuellement leader, à savoir dans le domaine des biens industriels sophistiqués. Les parts de marché allemandes diminuent au même rythme que les parts de marché chinoises augmentent.

C'est ce qui ressort d'une étude de l'institut de recherche économique privé de l'économie allemande (IW). Il existe un danger pour les perspectives de vente sur les principaux marchés d'exportation allemands - jusqu'au risque de perte de prospérité pour l'Allemagne dans son ensemble, avertit l'auteur de l'étude et directeur de l'IW pour le cluster Marchés mondiaux et régionaux, Jürgen Matthes.

Derrière cette évolution se cache une stratégie chinoise implacable, poursuit-il. Avec sa stratégie "Made-in-China-2025", le gouvernement de Pékin veut faire de l'économie chinoise, grâce à un soutien massif, un leader de l'innovation à long terme dans des secteurs où l'économie allemande dispose jusqu'à présent d'avantages de spécialisation, notamment dans le développement de voitures et de moteurs, de produits pharmaceutiques et surtout de matières premières et de produits chimiques.

Mais la politique de soutien active de la Chine n'est qu'une moitié de la vérité. Les entreprises allemandes sont également soumises à une pression massive en raison de la hausse des coûts de l'énergie et de l'inflation, et perdent en compétitivité. "Compte tenu des défis de la transition énergétique et des problèmes fondamentaux de compétitivité en Allemagne, les résultats empiriques sont préoccupants", écrit Matthes, économiste à l'IW. Les coûts élevés de l'énergie pèsent également sur les exportations automobiles allemandes. (rk)

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samedi, 22 juillet 2023

Robert Havemann et la tendance rouge-verte

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Robert Havemann et la tendance rouge-verte

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/07/12/robert-havemann-och-den-rodgrona-tendensen/

L'idéologie hégémonique du socialisme réel de l'Europe de l'Est était le marxisme-léninisme, ce qui n'excluait pas certaines tendances idéologiques et culturelles inattendues. Pour le meilleur ou pour le pire, le marxisme oriental était une protection contre le développement décrit par Michel Clouscard par les termes libéralisme-libertaire et capitalisme de la séduction, aujourd'hui mieux connu sous le nom de "capitalisme woke".

ulfmodin.pngUlf Modin a décrit dans son livre sur la RDA comment l'héritage culturel européen était valorisé et comment l'américanisation était évitée ; en Roumanie, en Corée du Nord et en Albanie, une vision protochronique de l'histoire a été développée où les racines profondes du propre peuple ont été soulignées. Enver Hoxha, par exemple, affirmait fièrement que le sang des Albanais n'avait jamais été mélangé à celui des conquérants ; il s'élevait également contre "les comportements, les goûts et le mode de vie dégénérés du monde bourgeois-révisionniste pourri". En Allemagne de l'Est, il y a même eu une politique eugénique réelle et efficace, visant à faciliter la fondation d'une famille par les étudiantes, notamment par le biais d'allocations familiales élevées et ciblées.

Vers la fin de l'existence des États socialistes réels, des tendances idéologiques intéressantes se sont manifestées: en Union soviétique, même avant la chute du système, il existait un environnement intellectuel "néo-ruraliste", partiellement accepté par le système, avec des éléments néo-orthodoxes, écologiques et conservateurs. Il a ensuite influencé le nationalisme postérieur à la chute du Mur. Des tendances partiellement similaires peuvent être identifiées en Allemagne de l'Est, en particulier l'évolution de Rudolf Bahro (1935-1997), qui est passé d'un marxisme relativement orthodoxe à une position verte comportant des aspects ésotériques et nationaux. Robert Havemann (1910-1982) est également intéressant dans ce contexte, mais pas pour les mêmes raisons que Bahro.

Robert-Havemann+Ein-deutscher-Kommunist-Rückblicke-und-Persektiven-aus-der-Isolation.jpgBahro et Havemann ont tous deux été membres du parti pendant un certain temps et ont d'abord été considérés comme des opposants loyaux. Havemann, un peu plus âgé, avait participé à un mouvement de résistance antifasciste pendant la guerre mondiale et était un chimiste réputé en RDA. Bahro n'a pas eu un parcours aussi spectaculaire que Havemann, mais il a travaillé pendant plusieurs années dans les cénacles des cadres est-allemands. Étant donné que la question du climat est aujourd'hui liée à une "grande remise à zéro" ayant des connotations managériales et totalitaires, Bahro et Havemann sont tout à fait pertinents. Ils ont également abordé la question de la relation entre un véritable système socialiste ou capitaliste d'État et la crise écologique.

L'approche de Havemann était originale. Son objectif était une société presque anarchiste dans laquelle l'État socialiste réel s'était effondré, mais il avait une attitude relativement positive à l'égard du potentiel des communistes du parti pour y contribuer. Bahro s'est développé dans une direction légèrement différente, avec l'espoir d'un "prince vert" et le désir d'organiser les communistes en dehors de l'appareil du parti. Havemann développe ses arguments dans Morgen, un livre datant de 1980. Il y décrit la crise écologique, avec des aspects tels que la crise des matières premières, les émissions, l'explosion démographique et la famine, comme une crise existentielle pour l'humanité. Havemann se réfère au Club de Rome et écrit que les lecteurs verront de leur vivant la fin d'une "civilisation industrielle obsédée par la croissance". Il cite également Lao-Tseu et affirme que "lorsque les gens ne craignent pas ce qui est terrible, ce qui est le plus terrible de tout se produit".

Havemann s'est ensuite demandé si le capitalisme ou un véritable socialisme pouvait résoudre la crise écologique. Il écrit que dans les sociétés historiques, la stagnation a été la norme, le capitalisme qui a émergé en Europe est une anomalie avec sa croissance constante. Les conditions de cette évolution sont l'interaction d'un certain nombre de "caractéristiques ethnologiques, historiques, économiques, géographiques et culturelles extrêmement improbables" (comparez ici le "mode de production germanique" décrit par le jeune Marx). Cependant, sa conclusion est que le capitalisme ne peut pas résoudre la crise parce qu'il dépend d'une croissance constante: "sans croissance constante, le capitalisme est condamné". D'où, entre autres, la société de consommation.

Robert-Havemann+Fragen-Antworten-Fragen-Aus-der-Biographie-eines-deutschen-Marxisten.jpgSon analyse du socialisme réel n'est pas beaucoup plus positive, y compris le fait qu'il y dit qu'il ne s'agit pas de socialisme. Il a également abordé la question des prix parfois chaotiques dans le socialisme réel, en comparant des analyses similaires de Mises et de Hayek. Dans un tel système, "les prix ne correspondent pas à la valeur", surtout lorsqu'il existe aussi, pour des raisons politiques, un système de prix bas subventionnés pour certains biens. Dans la compétition entre le socialisme réel et le capitalisme, la consommation et les prix jouent un rôle central, de même que la croissance. "Bientôt, nous aurons rattrapé l'Occident".

Havemann estime néanmoins que les États socialistes réels sont mieux placés que leurs concurrents capitalistes pour se réformer et faire face à la crise écologique. La condition préalable est qu'ils puissent réaliser le socialisme et la démocratie. Pour Havemann, une discussion ouverte est essentielle, ce qui, à la lumière de son analyse matérialiste historique du socialisme réel en tant que société de classe, semble quelque peu idéaliste. Mais il a également développé un argument sur l'importance de l'espoir pour les êtres humains, un argument qui a fait penser à Ernst Bloch et qui a débouché sur une utopie.

L'utopie de Havemann rappelle les Nouvelles de nulle part de William Morris, un avenir où les grandes villes, la société de consommation et l'État ont disparu. Les grandes villes sont encore là comme des ruines destinées à décourager, et les gens vivent de manière plus dispersée. Même l'État s'est progressivement désintégré, il n'y a "plus d'État, plus de gouvernement, plus de police... juste la gestion des choses". Il n'y a pas non plus d'obligation de travailler en Utopie, ce qui ne veut pas dire que les gens ne travaillent pas. Au contraire, ils consacrent beaucoup de temps à la culture et à l'éducation. Les biens de consommation ont une "durée de vie énorme", ils sont produits pour durer longtemps. La production est fortement automatisée, mais il n'est pas question de "communisme de luxe entièrement automatisé" (la dégénérescence anthropologique qui rend un tel idéal possible venait juste de commencer lorsque Havemann a écrit son utopie). Il n'y a pas non plus d'armée, et presque pas de voitures, de trains ou d'avions. Le tourisme existe, mais les gens aiment le voyage et prennent leur temps.

Il convient de noter que certaines idées contemporaines se sont glissées dans l'utopie de Havemann. Par exemple, il a consacré beaucoup d'espace à l'avenir de l'amour et de la sexualité. Il affirme que dans l'utopie, aucune sexualité n'est taboue, y compris l'inceste (bien qu'il décrive la plupart des homosexualités historiques comme le résultat d'un stress social et d'une anomalie). De même, la jalousie disparaît lorsqu'aucun bien ne peut être hérité du père à l'enfant. Les enfants sont élevés dans de grands villages d'enfants et la religion a disparu d'elle-même (bien que Havemann ait été plus compréhensif à l'égard de la religion que beaucoup de vrais socialistes et qu'il ait été ouvert à la coopération avec les croyants).

9783596234721-de-300.jpgEn tant qu'utopie, il s'agit d'une version actualisée de Morris, où il apparaît rapidement que Havemann n'avait pas la même âme artistique que l'Anglais. Elle souffre des mêmes problèmes que Morris en termes d'exécution et, comme mentionné ci-dessus, contient également des éléments moins attrayants. En même temps, la différence avec le "Great Reset" est évidente: Havemann recherchait un socialisme et une démocratie authentiques plutôt qu'une politique climatique imposée d'en haut. Il est tout à fait possible que l'écologie et la démocratie soient en réalité des entités incompatibles, mais pour Havemann, elles ne l'étaient pas. En même temps, son travail contient des analyses intéressantes. Par exemple, il décrit la scission entre les sociaux-démocrates et les communistes comme un désastre historique, tout comme l'émergence de petites sectes radicales qui ont éloigné du communisme des personnalités de valeur. Citant Togliatti, il décrit l'objectif comme une "unité de la diversité" dans laquelle les différents groupes de gauche pourraient coopérer tout en ayant des différends sur différentes questions. Pour cela, il faut d'abord "savoir clairement où se situent les fronts de la lutte révolutionnaire dans la société d'aujourd'hui". Ces fronts ne se situent pas, par exemple, entre les communistes et les sociaux-démocrates ou entre les religieux et les athées. À notre époque, la même question se pose pour les divers groupes qui s'opposent aux mondialistes, à la "gauche", au libéralisme, au Léviathan et à tout ce qu'ils choisissent d'appeler leurs adversaires. Eux aussi doivent essayer d'identifier les fronts de lutte et de créer une sorte d'"unité de la diversité".

Dans l'ensemble, Havemann est intéressant en tant qu'exemple de la manière dont certains marxistes ont évolué vers une position verte dès l'époque du socialisme réel. Ce qui est aujourd'hui une rhétorique vague a souvent été exprimé ouvertement par Havemann, y compris l'objectif et le conflit entre la bureaucratie et la liberté. Le fait qu'une "grande remise à zéro" ait également des connotations de classe devient évident à la lecture de Havemann. En même temps, il y a des domaines qu'il a moins abordés qu'un Linkola ou un Kaczinsky, notamment la relation entre la psychologie et l'écologie. Par exemple, l'anthropologie de Havemann, avec ses éléments de tabula rasa et d'optimisme général, est une expression de ce que Kaczinsky définit comme le gauchisme. Son analyse de la société de consommation était également relativement superficielle par rapport à la droite plus authentique. Quoi qu'il en soit, Havemann est intéressant du point de vue de l'histoire des idées ; il serait également une connaissance potentiellement enrichissante pour la génération de Greta Thunberg, car il a si clairement souligné le conflit entre la bureaucratie et la liberté.

A propos de l'auteur : Joakim Andersen

Joakim Andersen tient le blog Oskorei depuis 2005. Il a une formation universitaire en sciences sociales et une formation idéologique en tant que marxiste. Au fil des ans, l'influence de Marx a été complétée par Julius Evola, Alain de Benoist et Georges Dumezil, entre autres, car le marxisme manque à la fois d'une théorie durable de la politique et d'une anthropologie. Aujourd'hui, Joakim ne s'identifie à aucune étiquette, mais considère que la fixation, entre autres, sur le conflit imaginaire entre la "droite" et la "gauche" occulte les véritables enjeux de notre époque. Son blog s'intéresse également à l'histoire des idées et aime présenter des mouvements étrangers à un public suédois.

 

vendredi, 21 juillet 2023

Image incarnée du 20ème siècle: l'écrivain allemand Ernst von Salomon

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Le Prussien mort

Image incarnée du 20ème siècle: l'écrivain allemand Ernst von Salomon

par Markus Klein

Trouvé sur : http://www.geocities.com/wbuecher/dertotepreusse.htm

"Trop humain pour Hitler" - c'est ainsi que Carl Zuckmayer caractérisait Ernst von Salomon dans son dossier sur les artistes et intellectuels allemands en exil pour les services secrets américains en 1943/44. "Trop humain" n'est certainement pas le terme approprié, mais comment Zuckmayer aurait-il pu illustrer autrement le nominalisme de Salomon aux universalistes américains ?

Selon la définition d'Armin Mohler, les universalistes et les nominalistes sont des types humains antagonistes. L'universaliste croit qu'il existe un ordre spirituel à la base de la réalité. Il peut non seulement le percevoir, mais aussi le définir et le formuler. Il peut donc également faire coïncider ses actions avec cet ordre universel, et donc les légitimer du point de vue de la philosophie de l'ordre et de l'histoire du salut. Le nominaliste, en revanche, se caractérise par le fait que pour lui, les concepts généraux n'ont été conférés au réel qu'après coup par l'homme. De plus, il ne considère pas le combat comme toujours évitable, ne le craint pas et n'hésite pas à détruire son adversaire - qu'il peut tout à fait apprécier - dans le cas décisif. Mais en aucun cas (contrairement à l'universaliste) il ne détruirait un adversaire simplement parce qu'il croit en un ordre spirituel différent.

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La guerre contre le "mal" dans le monde montre aujourd'hui plus clairement que jamais à quel point les Américains sont des universalistes. Mais ceux qui le souhaitaient pouvaient déjà s'en rendre compte après la Seconde Guerre mondiale. Ernst von Salomon était l'un de ceux qui le voyaient déjà à l'époque: "J'écris maintenant parce que je veux passer le temps jusqu'à ce qu'il soit à nouveau possible de faire des films décents, et parce que j'ai quelque chose contre les Américains, et cela doit sortir, sinon j'éclate".

La patrie ne signifiait rien pour lui, l'identité tout

Ce qui en est ressorti, c'est Le questionnaire de 1951, et c'était un fanal. Ernst von Salomon y écrivit l'histoire des cinquante premières années du 20ème siècle, le "comment ça s'est passé", un "tapis noué de fils de toutes sortes", au sens de Theodor Lessing. Avec un cynisme amer, il a mené par l'absurde, par son exhaustivité, le questionnaire de dénazification des Américains, tout en engageant la lutte pour la nation après la deuxième défaite allemande de ce siècle, lutte qu'il avait déjà entamée avec tant de véhémence après la première.

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A cette époque, Ernst von Salomon s'était déjà fait remarquer, d'abord par des actes dans les rangs des "fantaisistes de l'action", comme les a appelés Herbert Cysarz, et depuis 1930 par une trilogie de l'après-guerre allemande. Rien d'autre ne l'avait déjà poussé à écrire ici que ce qui l'avait contraint au "questionnaire" : la recherche de sa propre identité et de celle des Allemands, qui ne pouvait être trouvée qu'à travers le récit - pour l'opposer ensuite aux prétentions universalistes des puissances victorieuses.

Même ceux qui, à l'époque du "nouveau nationalisme", avaient réussi à éviter ses coups d'éclat littéraires, personne ne pouvait éviter le "questionnaire". En tant que monument de la revendication allemande souveraine, il s'opposait à toute écriture de l'histoire basée sur l'idéologie et la philosophie de l'histoire. Il démasquait les légitimations fondées sur l'histoire du salut et l'historiographie globale et causale qui en découlait et qui était fonctionnalisée par un changement de terminologie. Ernst von Salomon a ainsi revendiqué avec succès jusqu'à la fin de sa vie le droit de donner une voix aux "Allemands" et de revendiquer ainsi une existence propre: "Aujourd'hui, je suis un représentant de la cinquième zone, la zone allemande, des Allemands qui vivent dans la dispersion comme les Juifs. Vous voulez en savoir plus? La partie - ne nous trompons pas - bien plus importante des Allemands qui est aujourd'hui muette, dans l'expectative, méfiante, attaquée sans pouvoir se défendre, là où elle avait vraiment des responsabilités, ne peut pas être simplement considérée comme inexistante. J'ai la chance de ne pas en faire partie, et d'être entendu par eux".

Les-reprouves.jpgIl y a maintenant cent ans, Ernst von Salomon naissait le 25 septembre 1902 à Kiel, alors en Prusse. Ce qui l'a marqué, c'est l'attitude prussienne, la rigueur envers soi-même, les vertus prussiennes, sans oublier le "socialisme prussien". Toute sa vie a tourné autour de cet esprit d'État de la Prusse ; c'était son père nourricier, son mythe, son but, et surtout son substitut à l'identité allemande détruite. La patrie ne signifiait rien pour lui, l'identité tout. Outre le foyer familial, c'est surtout son éducation dans le corps préparatoire des cadets royaux prussiens qui y a contribué. C'est là que les cadets ont appris les vertus de l'État, jusqu'à ce qu'ils soient jetés dans la guerre civile qui faisait rage fin 1918 par un décret des dirigeants alliés en Allemagne.

Aux côtés des sociaux-démocrates dans l'un des corps francs qu'ils avaient créés, il pensait protéger l'État contre les tentatives internationalistes sous leur mot d'ordre de "lutte contre le bolchevisme". Les tendances tout aussi dissolvantes de l'Etat libéral des partis n'ont tout d'abord pas été remarquées par les combattants des corps francs, et c'est ainsi qu'ils se sont laissés utiliser pour la première fois au cours de ce siècle à des fins qui n'étaient pas les leurs, et qui étaient carrément contraires à leur pensée étatique. Ils ont réprimé des insurrections communistes pour le compte du gouvernement autoproclamé, ont mené des actions de police et sont devenus, sans le savoir, les partisans d'un parti de guerre civile idéologiquement déterminé dans la lutte pour le pouvoir en Allemagne. Mais c'est à Weimar, dans le cadre de la protection de l'Assemblée nationale, que von Salomon se rendit compte pour la première fois qu'il n'était pas à sa place.

Storia_dei_Freikorps.jpgIl déserta et se rendit dans les pays baltes, où les troupes allemandes progressaient pour la première fois depuis la guerre. Il pensait trouver l'Allemagne sur le front, mais ce front n'était pas allemand: les troupes allemandes se battaient contre les bolcheviks pour le compte des Anglais afin d'assurer le statu quo d'après-guerre. Ils ne l'ont compris que lorsque les Anglais sont tombés dans leur piège et que le gouvernement allemand les a abandonnés et ostracisés. C'est alors que leur idéalisme s'est exacerbé jusqu'à l'excès. La reconnaissance de la paix de Versailles les a libérés intérieurement. Ils se crurent les derniers Allemands, devinrent irréguliers, se battirent et tuèrent sans idée et sans but, jusqu'à ce qu'ils soient obligés de se retirer dans le Reich, vaincus et amers, au tournant des années 1919 et 1920. Mais là, l'ingratitude, la méfiance, la haine idéologique et la dissolution les attendaient. C'est ainsi qu'ils se mirent à la disposition de Kapp, qui tenta un coup d'État sans préparation et totalement insuffisant. Lorsque, suite à l'échec inévitable de ce putsch, les syndicats tentèrent à nouveau de prendre le pouvoir en Allemagne sous le slogan communiste et internationaliste, le lieutenant von Salomon se laissa à nouveau abuser comme volontaire temporaire dans les rangs de la Reichswehr qui "nettoyait" la Ruhr.

Il pensait trouver l'Allemagne sur le front

Il a ensuite été poussé vers l'"Organisation Consul", qui n'a jamais existé dans le cadre qu'on lui avait attribué, croyant à tort que cette organisation secrète de résistance et de terreur contre l'occupant français et les collaborateurs allemands sapait la République. Interrompus seulement par les combats de l'été 1921 pour la Haute-Silésie, où les Français tentaient d'affaiblir l'Allemagne par l'Est en soutenant la Pologne du Congrès, ces résistants devinrent de plus en plus autonomes et échappèrent à la Reichswehr. Déçus et désabusés par l'insuffisance de l'État libéral, ils s'enferment dans l'idée de déstabiliser la République par des assassinats politiques et de jeter les bases d'une "révolution nationale".

oriasswr.jpgLeurs actions ont culminé le 24 juin 1922 avec l'assassinat de Walther Rathenau. Ils avaient cru reconnaître dans le juif Rathenau, qui se trouvait en fait "dès le départ du côté de ses adversaires" (Harry Graf Kessler), et ils étaient soutenus en cela par des politiciens de parti sans scrupules et pour la plupart germanophiles, le seul représentant doué du libéralisme qui pourrait apporter la stabilité à la République et en abuser au détriment des Allemands et au profit de l'impérialisme économique international. Mais en fait, ils ne faisaient que se convaincre de quelque chose : "C'était la démocratie, c'était la justification politique que nous cherchions. Nous en cherchions une - il y avait, par exemple, une politique d'accomplissement. Pour nous, la guerre n'était pas finie, pour nous, la révolution n'était pas terminée".

Au moment où Ernst von Salomon a compris qu'il ne s'agissait pas seulement d'une erreur fatale et criminelle, mais qu'en tuant, il avait également enfreint sa propre loi, le prussianisme, il était trop tard. Condamné à la prison et à la perte de l'honneur pour complicité, la cellule avait néanmoins été fructueuse pour lui. C'est là qu'il s'était détaché des illusions völkisch et idéologiques, qu'il avait commencé à se trouver lui-même. Libéré à Noël 1927 à la suite d'une amnistie, il s'est retrouvé immédiatement à Berlin dans les cercles du "Nouveau nationalisme" et, par l'intermédiaire de son frère Bruno, dans le mouvement révolutionnaire et romantique du Schleswig-Holstein, auquel Hans Fallada a rendu hommage dans son roman Bauern, Bonzen und Bomben.

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Emprisonné à Moabit de septembre à décembre 1929 pour cette raison, Ernst von Salomon écrivit son premier livre: Die Geächtete (Les réprouvés), sous l'insistance d'Ernst Rowohlt, qui sentait en Salomon le futur auteur à succès. Cette autobiographie, "qui est en même temps quelque chose comme une auto-biographie de toute l'époque" (Paul Fechter), méritait d'être lue, comme l'écrivit Ernst Jünger dans un compte-rendu, ne serait-ce que "parce qu'elle saisissait le destin de la couche la plus précieuse de cette jeunesse qui grandissait en Allemagne pendant la guerre".

La-Ville.jpgLa deuxième partie de cette trilogie d'après-guerre, La Ville, presque illisible et pourtant d'un intérêt explosif, a été écrite en 1932 : "La Ville était une tentative, un inventaire, un exercice de type littéraire, dans lequel je me suis intéressé à certains problèmes d'écriture très particuliers. La matière est certes intéressante, mais sans engagement pour moi ; elle ne m'a servi qu'à aiguiser toutes les questions". Et la troisième partie, la conclusion de son "Nouveau nationalisme", qui devait être en même temps sa plus belle œuvre littéraire, Les Cadets, avait été écrite dans l'atmosphère si différente de Vienne. C'est là qu'au cours de l'hiver 1932-1933, invité par Othmar Spann, von Salomon découvrit l'austro-universalisme de ce dernier, et n'en devint que plus conscient de ses origines prussiennes et de son propre nominalisme: "Tous les grands mouvements du monde, le christianisme comme l'humanisme, comme le marxisme, sont atteints d'une sorte de maladie, une maladie divine, la peste sublime de la prétention à la totalité. C'est ce qui rend les choses si simples pour celui qui veut se confesser et si difficiles pour celui qui les regarde. Moi, je ne suis pas un confesseur, je suis un observateur passionné. C'est ainsi que je ne suis pas devenu national-socialiste, et c'est ainsi que j'ai dû me séparer d'Othmar Spann".

Von Salomon représente les troubles de son époque

IMG_2728.jpgDe retour à Berlin, où le NSDAP s'efforçait de trouver un terrain d'entente entre lui-même et les corps francs, la préoccupation première de von Salomon était à nouveau de contrer les falsifications dans l'historiographie de l'après-guerre. C'est ainsi que ses deux livres Nahe Geschichte (Histoire proche) et le monumental Buch vom deutschen Freikorpskämpfer (Livre du combattant allemand des Corps Francs) ont vu le jour en tant que correctifs de la déformation de l'histoire nationale-socialiste. Cependant, lorsque de sérieuses difficultés surgirent avec le NSDAP, il se retira de tous les cercles compromettants, y compris du cercle de Harro Schulze-Boysen, par égard pour sa compagne juive qu'il fit passer pour son épouse pendant le Troisième Reich, et "émigra" à la UFA en tant que scénariste.

Le national-socialisme était pour lui - et Hitler en tête - "le plus grand falsificateur de l'histoire allemande". Le dilemme de Salomon et des Allemands était que la guerre était aussi une lutte pour l'existence de l'Allemagne et qu'elle n'avait pas seulement des caractéristiques idéologiques raciales. Ils devaient donc inévitablement rejoindre la phalange de la communauté de destin allemande falsifiée par le national-socialisme. Ce n'est qu'en 1944 que cette alliance devait définitivement éclater.

Mais le fait que les vainqueurs de la guerre mondiale n'aient que trop volontiers repris cette falsification de la nation allemande et de sa revendication d'existence, et qu'ils aient ainsi cherché à détruire l'identité allemande, devait immédiatement pousser Ernst von Salomon, après son "arrestation automatique" de mai 1945 à septembre 1946, à lutter pour la conscience du sujet allemand. Déjà en captivité aux États-Unis, il s'était rendu compte que les mesures prises par les forces d'occupation et leurs hommes de main allemands "n'étaient pas dirigées contre un accusé, mais contre un peuple à qui l'on voulait prouver qu'il n'était pas capable de produire des hommes décents et que le servir était en tout cas indécent". Mais ce système, il le ressentait comme ayant "une ressemblance fatale avec celui que ces gens sont venus combattre dans ce pays dans l'uniforme vestimentaire des vainqueurs". En effet, les vainqueurs dépassaient plus que jamais les limites morales qu'ils imposaient aux Allemands. La réaction de Salomon était claire : "... personne ne peut être blâmé de se garder de s'associer à une puissance si grande qu'elle peut supporter de faire exploser les bombes atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki au son du chœur 'En avant, Soldats Chrétiens!' sans éclater elle-même".

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A partir de juin 1947, Ernst von Salomon mûrit le projet d'écrire son histoire et celle des Allemands au 20ème siècle et de la présenter aux Allemands en tant que lecteurs comme dans un miroir. Au-delà du "questionnaire", il s'est efforcé de surmonter les fronts idéologiques de la guerre civile mondiale qui divisaient si directement les Allemands. Son engagement, notamment dans les rangs du mouvement pacifiste naissant, qui n'était pas encore clairement orienté vers la politique sociale, au sein du Demokratischer Kulturbund Deutschland et pour la Deutsche Friedens-Union, lui valut cependant des jugements et des condamnations qui débordaient d'incompréhension. De "national-bolchevisme" à "German enemy of Germany" en passant par "incorrigibilité", l'éventail des jugements s'étendait, et l'un ou l'autre parti le prenait toujours à partie, se réclamant de lui comme témoin et compagnon de lutte, tandis que l'autre le condamnait.

Seule son identité réelle en tant qu'Allemand non idéologiquement déterminé ne voulait ou ne devait pas parvenir à la conscience. L'"objectivation" des Allemands par une rééducation à long terme couvrant tous les domaines avait été trop large, la disposition des individus vaincus et individualisés à changer d'identité trop grande pour suivre Ernst von Salomon. Son succès, y compris celui du "questionnaire", est resté littéraire.

Tolérance absolue envers toute idée politique

Sa tentative d'expliquer et de rendre plausible l'idée d'État de la Prusse dans son œuvre posthume Der tote Preuße (Le Prussien mort) fut un échec en raison du fait que le torse n'était achevé qu'à un tiers. On lui reprocha également d'avoir dû gagner sa vie et celle de sa famille, fondée en 1948, en tant qu'écrivain et scénariste. Mais avec le vieillissement de la République fédérale, les publications liées à ses efforts d'affirmation de l'Allemagne ne lui rapportaient plus d'argent. Plus la génération née au tournant du siècle s'éloignait de la scène, plus le besoin et la compréhension de tels efforts diminuaient. Au plus tard en 1968, Ernst von Salomon était devenu un fossile vivant et incompris, même pour ses propres descendants. Il est mort le 9 août 1972 à Stöckte (Winsen/Luhe).

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Ernst von Salomon est l'incarnation du 20ème siècle, il est le représentant d'une période de l'histoire allemande qui, avec un peu plus de recul, pourrait un jour être à nouveau appelée "le romantisme allemand". Passionnément impliqué dans les multiples aventures de son temps, il représente les bouleversements et les ruptures souvent fatales auxquels les Allemands ont été confrontés au cours de "son" siècle. Sa vie représente subjectivement et objectivement une continuité par procuration, celle des Allemands à cette même époque, si encombrée d'idéologies. Il permet de retracer l'histoire et l'échec inévitable, en raison de la falsification permanente, des Allemands de cette époque, qui n'étaient pas idéologiques au sens propre du terme - au nom de leur identité.

L'idéalisme de Salomon, qui remonte à Schiller, et son engagement pour une tolérance absolue contre toute idée/idéologie politique le rendent encore intéressant aujourd'hui. Après l'effondrement des identités idéologiques d'après-guerre qui ont si longtemps séparé les Allemands à travers tous les camps, une redécouverte de Salomon en Allemagne est plus que jamais bienvenue. Peut-être les Allemands pourraient-ils enfin trouver à travers lui une approche non idéologique de leur histoire et donc d'eux-mêmes.

 

samedi, 15 juillet 2023

Le crépuscule économique de l'Allemagne (et de l'Europe)

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Le crépuscule économique de l'Allemagne (et de l'Europe)

par Giacomo Gabellini

Source : l'Anti-Diplomat & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-crepuscolo-economico-della-germania-e-dell-europa

Selon une étude réalisée par l'Institut der Deutschen Wirtschaft (IW), qui fait autorité en la matière, sur la base de données fournies par l'OCDE, l'Allemagne a réalisé des investissements directs étrangers d'un montant de 135 milliards d'euros en 2022, et n'a reçu que 10,5 milliards de capitaux étrangers dans le même laps de temps. Un solde négatif colossal, ponctuellement attesté par la chute de l'indice du climat des affaires (qui est passé de 91,5 en mai à 88,5 en juin) et imputé par les auteurs du rapport principalement à des facteurs tels que la démographie déclinante, un réseau d'infrastructures usé et obsolète, une bureaucratie oppressante et lourde, et une structure fiscale très pénalisante pour les entreprises.

Le coût du travail et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée ont également joué un rôle, comme le montre une enquête récente selon laquelle 76% des petites et moyennes entreprises interrogées placent précisément ces deux éléments en tête de la liste des dysfonctionnements qui frappent le pays.

La contribution de loin la plus importante à la chute de la compétitivité allemande, mentionnée presque en passant par l'IW, est toutefois à attribuer à l'augmentation drastique des coûts de l'énergie, elle-même imputable à une longue série d'erreurs stratégiques gigantesques commises par l'appareil de gestion berlinois au fil des ans.

L'accélération du processus de décarbonisation et le démantèlement des dernières centrales nucléaires ont renforcé la dépendance de l'économie allemande à l'égard des autres sources d'énergie, principalement le gaz et les énergies renouvelables. Les rendements insuffisants de ces dernières ont contraint l'Allemagne à s'appuyer de plus en plus sur les approvisionnements en méthane de la Russie, soit directement via le gazoduc Nord Stream-1, soit via le gazoduc passant par l'Ukraine, la Slovaquie et la République tchèque. En 2021, la Russie couvrait environ un tiers des besoins de l'Allemagne en approvisionnements.

Cependant, le passage progressif de l'Union européenne au marché spot centré sur la Bourse d'Amsterdam au détriment des anciens contrats d'approvisionnement à long terme a ouvert la voie à la spéculation, principalement responsable des hausses drastiques du prix du gaz naturel depuis l'été 2021. La situation a ensuite dégénéré avec la dynamique déclenchée par le conflit russo-ukrainien, qui a conduit Berlin à rationner au moins formellement les importations d'énergie en provenance de Russie par le "gel" du gazoduc Nord Stream-2 - ensuite "providentiellement" mis hors service en même temps que Nord Stream-1 lors d'une opération de sabotage qui, selon le célèbre journaliste d'investigation Seymour Hersh, a été organisée et exécutée par les États-Unis avec la collaboration de la Norvège - et la recherche d'autres sources d'approvisionnement.

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À commencer par le gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar et surtout des États-Unis, vendu à des prix énormément plus élevés que ceux pratiqués par Moscou. À l'augmentation des coûts liée au changement de fournisseur s'est rapidement ajoutée celle de la construction d'usines de regazéification, nécessaires pour remettre à l'état gazeux le méthane liquéfié transporté par des tankers en provenance des États-Unis, en vue de son introduction dans le réseau national. Les dépenses prévues pour la construction des regazéifieurs dans le budget allemand pour 2022 étaient de 2,94 milliards d'euros, mais le ministre de l'économie Robert Habeck a admis en novembre dernier que la construction des terminaux nécessiterait pas moins de 6,56 milliards d'euros. Plus récemment, M. Habeck a lui-même déclaré que l'Allemagne pourrait être contrainte de réduire sa capacité industrielle de manière encore plus drastique si le flux de gaz acheminé par le gazoduc vers l'Ukraine devait être interrompu, soit en raison du non-renouvellement de l'accord en question par Moscou et Kiev, soit en raison d'une manœuvre délibérée de Gazprom, qui a menacé de réduire considérablement les livraisons par le gazoduc.

Si le gazoduc devait réellement cesser d'acheminer le gaz russe, un scénario cauchemardesque se dessinerait instantanément pour l'Allemagne, scénario qui tend d'ailleurs déjà à se dessiner en raison des difficultés croissantes rencontrées par les industries allemandes à forte consommation d'énergie.

Avec toutes les conséquences prévisibles. BASF, la plus grande entreprise chimique du monde, a annoncé une "réduction permanente" de sa présence en Europe en raison des coûts élevés de l'énergie, juste après avoir inauguré la première partie de sa nouvelle usine d'ingénierie de 10 milliards d'euros en Chine et réalisé un investissement majeur dans la modernisation de son complexe industriel de Chattanooga, dans le Tennessee.

Bayer, le géant pharmaceutique basé à Leverkusen, a annoncé un plan d'investissement axé sur la Chine et les États-Unis, où les incitations liées à la baisse des coûts de l'énergie se superposent à celles - subventions gouvernementales et abattements fiscaux - prévues par la loi sur la réduction de l'inflation.

Volkswagen s'est engagé dans la même voie, renonçant à son intention déclarée de construire un complexe de voitures électriques en Allemagne au profit de nouvelles usines en Chine. BMW, pour sa part, a dévoilé les détails d'un programme industriel prévoyant la construction d'une méga-usine destinée à produire des batteries pour voitures électriques dans la province de Liaoning. Mercedes-Benz a procédé à des manœuvres essentiellement similaires, tout comme des dizaines et des dizaines de petites et moyennes entreprises de l'industrie automobile. Selon une enquête rapportée par The Economist, environ un tiers des entreprises du Mittelstand envisagent de transférer leur production et leurs emplois à l'étranger.

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À cela s'ajoutent une baisse tendancielle de la production industrielle et une situation de basculement des commandes industrielles qui risque de prendre des caractéristiques structurellement négatives, du fait que, observent les spécialistes de l'IW, "le modèle allemand d'exportation ne fonctionne plus comme avant face à un protectionnisme croissant". Ainsi à la perte substantielle de compétitivité internationale de l'industrie allemande, à commencer par l'industrie automobile elle-même, pour laquelle les difficultés liées aux coûts élevés de l'énergie, s'ajoutent à celles générées par une transition vers la traction électrique qui s'est avérée beaucoup plus difficile et complexe que prévu et par la montée en puissance de concurrents résolument féroces tels que la Chine.

Selon l'institut basé à Cologne, l'effondrement des exportations de l'industrie automobile allemande vers la République populaire de Chine - -26% en glissement annuel au premier trimestre 2023 - pourrait être à l'origine d'une nouvelle tendance de long terme caractérisée par la détérioration des échanges bilatéraux provoquée par l'essor des véhicules électriques en Chine.

Ces signes clairs et nets de désindustrialisation se conjuguent en outre avec une longue chaîne de faillites d'entreprises, dont les maillons individuels sont des entreprises historiques respectables telles que Eisenwerk Erla (sidérurgie), Fleischerei Röhrs (boucherie), Weck GmbH & Co. (verrerie), Klingel (services postaux) et Hofer Spinnerei Neuhof (services postaux).

Le résultat, auquel contribue également l'afflux massif de réfugiés - plus d'un million de personnes - en provenance d'Ukraine, est une augmentation sensible du taux de chômage, enregistrée d'une année sur l'autre dans les 16 Länder allemands, ainsi qu'une baisse des dépenses alimentaires des ménages allemands et une augmentation assez significative de la cote de popularité du parti radical Alternative für Deutschland (Afd).

Aux yeux des nouveaux chercheurs, la situation semble si critique qu'ils parlent du "début de la désindustrialisation" de l'Allemagne et de l'Union européenne dans son ensemble. Pour cela, l'effondrement des exportations est combiné à l'augmentation des dépenses pour le paiement des onéreuses fournitures d'énergie américaines, le subventionnement de l'énergie aux entreprises et aux ménages et la reconstitution des dépôts d'armes vidés par les livraisons à fonds perdus à l'Ukraine, à réaliser dans une très large mesure par l'achat de systèmes d'armes fabriqués par le "complexe militaro-industriel" des États-Unis.

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En contrepartie, les États-Unis semblent enclins à donner le feu vert à l'entreprise allemande Rheinmetall pour la production de composants du F-35 dans une nouvelle usine employant plus de 400 personnes, qui doit être construite près de l'aéroport de Weeze, dans le district de Kleve. Un exemple frappant des nombreux "échanges inégaux" transatlantiques auxquels l'Union européenne s'est de plus en plus pliée ces derniers temps. À tel point qu'un groupe de réflexion "insoupçonné" comme le Conseil européen des relations extérieures a parlé de "l'art (européen) de la vassalité" et de "l'américanisation de l'Europe", invitée par Washington non seulement à couper l'artère énergétique vitale avec la Russie, mais aussi à "soutenir la politique industrielle américaine et à contribuer à assurer la domination technologique américaine sur la Chine [...] en circonscrivant les relations économiques avec la République populaire de Chine sur la base de limites imposées par les États-Unis".

Le déficit commercial stratosphérique d'un montant record de 432 milliards d'euros enregistré par l'Union européenne en 2022 découle en grande partie de la rétrogradation du "vieux continent" à un rôle purement accessoire vis-à-vis des États-Unis et de leurs stratégies, et risque, pour les mêmes raisons, de se cristalliser sur un caractère structurel. Avec pour conséquence de comprimer le taux de change de l'euro par rapport au dollar, de faucher le pouvoir d'achat des travailleurs européens et de contraindre les gouvernements à de nouvelles coupes dans les dépenses publiques.

En d'autres termes, à adopter des programmes calqués sur celui récemment conçu par l'exécutif dirigé par Olaf Scholz, y compris une réduction drastique du financement de tous les secteurs, à l'exception du secteur militaire. Une manœuvre budgétaire qualifiée par l'économiste Marcel Fratzscher d'"économiquement imprudente, antisociale et stratégiquement contre-productive", mais rendue nécessaire dans une certaine mesure par la situation financière critique dans laquelle se trouve l'Allemagne.

C'est ce qui ressort des déclarations faites par le ministre allemand des finances, Christian Lindner, au journal Die Welt en juin dernier, selon lesquelles le pays n'est pas en mesure de verser des contributions supplémentaires au budget de l'UE. D'autant qu'il pourrait être contraint d'organiser une opération de sauvetage de la Bundesbank, gardienne historique de l'orthodoxie ordolibérale, qui accuse des pertes de plus de 650 milliards d'euros en raison de la dépréciation des obligations d'État en sa possession, due à la hausse progressive des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne - un phénomène qui reflète celui qui a conduit la First Republic Bank, la Silicon Valley Bank et d'autres établissements de crédit américains à la faillite.

Pour la "locomotive européenne", mais aussi pour toute la "périphérie fordiste" de l'échelle transnationale fermement intégrée dans la chaîne de valeur allemande, les temps sont plutôt sombres.

mercredi, 12 juillet 2023

Recension : l'Europe centrale et la multipolarité

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Recension : l'Europe centrale et la multipolarité

Par Alexander Markovics

Dans son dernier livre "Mitteleuropa und Multipolarität" (Antaios, 2023), le journaliste Dimitrios Kisoudis (né en 1981) réunit un terme apparemment ancien, celui de "Mitteleuropa", et un terme apparemment nouveau, celui de multipolarité, pour les réconcilier tous deux avec le Sonderweg allemand. L'Allemagne - asservie par les Etats-Unis (voir Nordstream 2) et coupée de l'Est par l'Intermarium polonais - doit enfin se redonner une mission politique et proposer la Mitteleuropa au reste de l'Europe comme une alternative aux liens avec l'Ouest, l'UE et l'OTAN. Est-ce que ce projet peut réussir ou est-ce que nous attendons ici un mode d'emploi pour se faire un hara-kiri géopolitique dans une guerre sur deux fronts ?

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Héros contre marchands : une promenade à travers l'histoire intellectuelle allemande

Dans les pages de ce livre de petit format comptant à peine plus de 80 pages explicitant le capharnaüm de son essai antérieur de philosophie de l'histoire, Kisoudis nous livre une promenade à travers l'histoire des idées allemandes de l'ère moderne. Selon les critères du géographe et géopolitologue britannique Mackinder, Kisoudis, disciple de Carl Schmitt, identifie l'Allemagne à la puissance terrestre dans la guerre civile mondiale entre puissances terrestres et maritimes, alors qu'il considère les puissances maritimes anglo-saxonnes comme des partisans de la puissance maritime. Cela peut également être illustré par les différences dans le devenir des nations : alors que l'Allemagne a été façonnée par le pouvoir tenu par le second ordre de la trifonctionnalité traditionnelle, celui des guerriers, les Anglais ont été façonnés par le pouvoir de la bourgeoisie en proie à l'esprit de commerce et d'économie. Selon la classification suggérée par Werner Sombart, il s'agit donc également d'un duel entre des marchands et des héros.

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Friedrich List, ancêtre de l'ordre du grand espace

Dans sa généalogie intellectuelle d'une voie (géo)politique particulière pour l'Allemagne, Kisoudis fait commencer le processus de conscientisation de l'Allemagne par Friedrich List (1789 - 1846), auquel il ne veut pas attribuer aujourd'hui le rôle d'un précurseur de l'État-nation allemand ou de l'Union européenne - il remarque ici avec pertinence que de tels rôles sont toujours liés à l'époque concernée - mais le rôle de l'architecte de la notion de Grand Espace (Grossraum). Alors que List voulait protéger l'Allemagne contre la grande puissance universaliste qu'était l'Angleterre avec son impérialisme en lui imposant des droits de douane, l'Allemagne doit aujourd'hui offrir à l'Europe une alternative à l'UE aujourd'hui téléguidée par les transatlantiques, afin qu'elle puisse s'affirmer face aux États-Unis, eux aussi universalistes.

La Mitteleuropa comme solution à la situation centrale de l'Allemagne

Cette orientation (centre)-européenne est notamment nécessaire parce que l'Allemagne ne dispose pas de frontières naturelles en raison de sa situation centrale. Kisoudis voit dans la Mitteleuropa la forme géopolitique de la voie particulière de l'Allemagne, qui peut s'opposer aussi bien à l'ancrage géopolitique à l'Ouest qu'à la rééducation libérale.

Au cours de son ouvrage, l'auteur montre cependant que les architectes du Sonderweg allemand se sont souvent écartés de la voie des héros et ont tenté de suivre celle des marchands: l'ère bismarckienne a été suivie en Allemagne par des idées impérialistes, comme par exemple dans l'Association navale allemande, la bourgeoisie allemande faisant désormais la promotion d'une grande flotte sous la forme d'une puissante marine de guerre qui se soumettrait le monde. Les causes de la "catastrophe allemande" se situent dans la promotion de ces idées impérialistes. L'Allgemeine Deutsche Verband (plus tard Alldeutscher Verband), fondée en 1891, lui sert d'exemple pour illustrer le conflit entre l'idée d'amitié entre les peuples et le chauvinisme.

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L'amitié entre les peuples contre le chauvinisme

Alors qu'Ernst Hasse, par exemple, défendait l'égalité des droits entre les puissances mondiales et se prononçait en faveur d'un Zollverein centre-européen, vecteur de la puissance mondiale allemande, Heinrich Claß (photo), arrivé à la tête de l'Alldeutscher Verband en 1908, défendait une politique fortement marquée par la théorie du darwinisme social et la théorie de la race. Kisoudis décrit les conflits et les recoupements entre les deux approches, notamment à travers le débat sur les buts de guerre pendant la Première Guerre mondiale. Alors que le premier courant culminait avec les plans du chemin de fer Berlin-Bagdad et les revendications pour la création d'une association économique centre-européenne, comme par exemple chez le représentant le plus connu de l'idée de la Mitteleuropa, Friedrich Naumann, le second courant ne voit la Mitteleuropa que comme une étape intermédiaire avant de s'étendre à l'Europe de l'Est selon une méthodologie impérialiste, comme l'ont fait les dirigeants allemands pendant la Première Guerre mondiale avec la région "Ober Ost" et pendant la Seconde Guerre mondiale dans le cadre du "Generalplan Ost". A ce stade, Kisoudis se range du côté de la politique de la Mitteleuropa dans le sens de l'entente entre les peuples et contre le chauvinisme. Si l'Allemagne veut reprendre sa voie particulière, elle doit montrer à l'Europe une alternative sous la forme de la Mitteleuropa, dans le sens d'un lien vers l'Est, également pour pouvoir surmonter la menace polonaise de l'Intermarium. La guerre actuelle autour de l'Ukraine prouve qu'un lien étroit avec l'Ouest, face à l'essor économique de l'Asie, ne peut que laisser l'Allemagne et l'Europe du côté des perdants.

La Mitteleuropa et la multipolarité - une introduction réussie au débat sur l'avenir de l'Allemagne

Enfin, Kisoudis fait remarquer avec pertinence que la multipolarité nécessite également un autre état d'esprit, axé sur des notions traditionnelles telles que l'honneur, la foi et la cohésion - des valeurs qui, selon lui, sont aujourd'hui vécues de manière plus convaincante en Hongrie et en Turquie que dans l'Ouest désormais contraint de vivre sous la bannière arc-en-ciel. Son livre est une introduction réussie à la thématique de la multipolarité et à la possibilité d'un Sonderweg allemand (= une voie particulière de l'Allemagne). Pour ceux qui souhaitent approfondir cette thématique, nous recommandons les ouvrages "Geopolitische Zeitwende" de Sascha Roßmüller, auteur de mensuel Deutsche Stimme, et "Konflikte der Zukunft" d'Alexander Douguine.

Commande: https://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/reihe-kaplaken/176668/mitteleuropa-und-multipolaritaet?number=9783949041877

lundi, 03 juillet 2023

Friedrich Georg Jünger et les mythes grecs: Apollon, Pan et Dionysos

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Friedrich Georg Jünger et les mythes grecs: Apollon, Pan et Dionysos

Giovanni Sessa

Source: https://www.paginefilosofali.it/friedrich-gerog-junger-e-i-miti-greci-apollo-pan-e-dioniso-giovanni-sessa/

Un texte vient de sortir en librairie qui non seulement nous permet de saisir la grandeur spéculative et littéraire d'une des figures "secrètes", apparemment marginales, de la culture du 20ème siècle, mais qui nous confronte aussi à la pauvreté de notre temps, au "désastre" de la modernité, à l'isolement atomistique de l'homme face au cosmos. Nous nous référons au volume de Friedrich Georg Jünger, frère d'Ernst, plus connu, Apollo, Pan, Dionisio, publié par les éditions Le Lettere et édité par Mario Bosincu, germaniste à l'Université de Sassari (pp. 283, euro 18.00). En 1943, un petit opuscule a été publié sous le même titre, que l'auteur a fait suivre d'un essai intitulé I Titani (= Les Titans) en 1944. En 1947, les deux livres, auxquels ont été ajoutés deux chapitres consacrés aux Héros et à Pindare, ont été rassemblés dans le volume Mythes grecs. L'édition italienne que nous présentons est une traduction de ce livre. On doit à Bosincu une rédaction impeccable.

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Ces pages représentent "l'un des trésors de ce continent submergé qu'est la littérature de l'émigration intérieure [...] dont les représentants sont restés dans l'Allemagne nazie, vivant comme des "exilés" dans leur patrie" (pp. 8-9). En effet, sous la République de Weimar, Friedrich Georg, avec son ouvrage Aufmarsch des Nationalismus, s'était fixé comme objectif de "faire de ses lecteurs [...] un nouveau sujet (de l'histoire) qui pourrait transformer la jeune république en une communitas totalitaire" (p. 110). Il participe ainsi au mouvement culturel hétérogène et vivant des intellectuels révolutionnaires-conservateurs, dont les idéaux ont été trahis par le national-socialisme au pouvoir. Dans l'essai introductif bien informé, vaste et organique, Bosincu présente les moments généalogiques de cette culture anti-moderne, une réponse à la crise induite par l'affirmation du Gestell, de l'implant techno-scientifique au service de la Forme-Capital. Il s'attarde notamment sur les figures de Schiller, Carlyle et Chateaubriand. Ce dernier, dans le Génie du Christianisme, en appelait, contre le présent historique dans lequel il était destiné à vivre, aux "intérêts du coeur" (p. 41).

Il fait appel, conformément à la sensibilité romane, à une connaissance autre que la raison calculatrice. Dans ses pages chargées d'émotion, se dessine : "après le sermo propheticus, le sermo mysticus et l'écriture ascétique [...] un style psychique alternatif à celui qui prévalait" (p. 41) à l'époque contemporaine, qui tendait à réaliser l'utile par la réduction de la nature à une res extensa à la disposition du maître de l'entité, l'homme. Les antimodernes, qui ont eu tant d'influence sur Friedrich Georg, n'ont pas cherché, sic et simpliciter, à explorer les traits d'une possible "autre subjectivité" que la moderne, mais ont visé à la réaliser en utilisant le trait démiurgique de leurs écrits.

Fondamentalement, explique Bosincu, en se référant à l'exégèse du gnosticisme par Eric Voegelin, ils étaient habités par une véritable horreur de l'existant et devenaient les porteurs d'un savoir sotériologique. Le gnostique : "connaît la matrice de la misère (temporaire) de l'homme [...] est en possession d'une sotériologie qui "donne à l'homme la conscience de sa déchéance et la certitude de la restauration de son être originel"" (p. 53). La fuite du moderne est centrée sur la "sotériologie de l'intériorité". Selon l'éditeur, Jünger a connu deux phases différentes de cette attitude néo-gnostique : dans sa jeunesse, il était proche du prométhéisme "wotaniste" du nazisme et de la "mobilisation totale".

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Cette référence visait à construire une subjectivité "active", animée par la volonté de puissance, destinée à dépasser l'individu bourgeois. Dans la phase d'"émigration intérieure", dont témoignent de façon paradigmatique Apollon, Pan, Dionysos, par l'influence du monde spirituel hellénique médiatisé par les lectures de Walter Friedrich Otto, et anticipant la psychologie des profondeurs de Hillman, Jünger devient le porteur de l'"homme total" schillérien, dans la psyché duquel la puissance titanesque revient se réconcilier avec les potestats des trois dieux en question. Cette métamorphose a amené notre homme à mûrir : "Le respect de la vie dans sa nature élémentaire", car il a pris conscience que : "le présupposé de la modernisation technologique est [...] la désanimation de la nature" (p. 99). La physis est vécue comme transcendant l'horizon humain : il y a un fossé évident entre le flux du devenir et de l'histoire, accumulateur de ruines, et les rythmes éternels et cycliques de la nature.

Le paganisme jüngerien est un "paganisme de l'esprit" qui s'adresse à une dimension inclusive profonde : "le noumène d'où jaillissent l'histoire et l'expérience empirique" (p. 111). L'auteur montre qu'il adhère à une perspective mythique : il croit que dans chaque entité, dans l'intériorité de l'homme et dans ses activités, un dieu agit. Le divin palpite, il s'expérimente. La technique elle-même n'est pas une simple expression de la raison instrumentale, mais a des racines mythiques, titanesques, prométhéennes.

Pour échapper à sa domination réifiante, l'homme doit retrouver la dimension imaginaire : ce n'est qu'en elle, et non dans les concepts qui statisent le réel, qu'il est possible de retrouver le souffle d'Apollon, de Pan et de Dionysos, l'éternelle métamorphose animique de la physis. Ces dieux sont dans une relation d'"antithèse fraternelle" (p. 244). Pour en retrouver le sens, il faut se pencher sur la coincidentia oppositorum, sur la logique du troisième inclus: "Apollon est exalté comme l'archétype à la base d'un style cognitif et existentiel qui privilégie la raison contemplative et le sens de la mesure" (p. 135), antithétique à l'hybris prométhéenne du nazisme et du capitalisme cognitif de nos jours. Pan incarne le "principe de plaisir" par opposition au "principe de performance", la légèreté de vivre que l'on peut éprouver en se plaçant dans la nature sauvage, perçue comme étrangère par l'homme moderne. La nature se suffit à elle-même, ce dont Karl Löwith était également conscient. Dionysos, enfin, est le dieu qui libère des fixités identitaires, de la dimension téléologique de la vie. Sa potestas met en échec la "folie enveloppée dans l'apparence de la raison" (p. 139).

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Le Jünger de l'"émigration intérieure", à notre avis, est porteur d'un contre-mouvement gnostique non néognostique (Gian Franco Lami), capable de ramener l'homme à la physis, à la vie éternellement jaillissante du cosmos. Le cosmos, dans les pages d'Apollon, Pan, Dionysos, n'est pas amendable, comme le croyaient les gnostiques, et avec eux les chrétiens et leurs substituts modernes (positivistes, marxistes, etc.) car, comme l'affirme Héraclite (fr. 30) : "Il est identique pour toutes choses, aucun des dieux ou des hommes ne l'a fait, mais il a toujours été, il est et il sera un feu éternellement vivant, qui selon la mesure s'allume et selon la mesure s'éteint". Apollon, Pan, Dionysos montre, comme l'a affirmé Calasso, que les dieux anciens ont trouvé refuge dans la littérature. C'est l'extraordinaire modernité des anti-modernes, dont parlait Antoine Compagnon.

 

dimanche, 02 juillet 2023

Les audaces de Sahra Wagenknecht

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Les audaces de Sahra Wagenknecht

par Georges FELTIN-TRACOL

Outre-Rhin, Jean-Luc Mélenchon est de sexe féminin et s’appelle Sahra Wagenknecht, l’une des vedettes de la scène politique allemande. Ses prises de position récentes la mettent presque en rupture avec les responsables du parti contestataire de gauche radicale, Die Linke (« La Gauche »).

À 53 ans, cette originaire d’Iéna en République démocratique allemande (RDA) a l’habitude des polémiques. Elle applique ce que la philosophe belge Chantal Mouffe, théoricienne du « populisme de gauche », conçoit comme la « démocratie agonistique », soit un système de relations politiques qui ne repose pas sur la recherche permanente du consensus. Sahra Wagenknecht se méfie du compromis qu’elle assimile à tort à de la compromission.

Sa notoriété contraste avec son parcours militant particulièrement incorrect pour le système en place. Née d’un père iranien et d’une mère allemande de l’Est, elle s’engage adolescente dans la Jeunesse libre allemande, l’organisation officielle des jeunes en RDA. Début 1989, elle adhère au SED, le Parti socialiste unifié d’Allemagne qui gouverne Berlin-Est depuis 1949. Aux lendemains de la chute du Mur de Berlin en 1989 et de la disparition de la RDA en 1990, elle accompagne la transformation du SED en Parti du socialisme démocratique (PDS). Elle s’investit dans la tendance marxiste la plus orthodoxe, la Plate-forme communiste, qui salue l’action de Joseph Staline et joue sur la nostalgie grandissante de la RDA.

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L’équivalent occidental de la Stasi, en plus puissant et en plus hypocrite, l’Office fédéral de protection de la Constitution surveille très tôt cette nouvelle Rosa Luxemburg. En 2007, elle participe à la création de Die Linke. Soutien du Vénézuélien Hugo Chavez et du Bolivien Evo Morales, hostile à l’OTAN, Sarah Wagenknecht approuve le mariage pour tous. Députée allemande au Parlement dit européen de 2004 à 2009, elle accède à la vice-présidence de Die Linke en 2010 et y reste jusqu’en 2015. Depuis 2009, elle siège au Bundestag en tant qu’élue de la Rhénanie du Nord – Westphalie. Elle co-préside même le groupe parlementaire entre 2015 et 2019.

Cette ancienne étudiante en philosophie et en économie épouse en secondes noces en 2014 Oskar Lafontaine aujourd’hui âgé de 79 ans. Dirigeant du Parti social-démocrate SPD de 1995 à 1999, il est ministre-président du Land de la Sarre de 1985 à 1998. Le chancelier Gerhard Schröder le nomme en 1998 ministre fédéral des Finances. Mais il en démissionne quatre mois plus tard en 1999 parce qu’il n’accepte pas le tournant néo-libéral de la sociale-démocratie. Après bien des péripéties politiques au cours desquelles il réclame la dissolution de l’euro, il parvient à fonder Die Linke qui réunit le PDS devenu le Parti de gauche et des anciens Allemands de l’Ouest rassemblés dans l’Alternative électorale travail et justice sociale. Sahra Wagenknecht incarne alors la figure du principal courant interne d’opposition, La Gauche anticapitaliste.

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Elle s’enflamme pour Podemos en Espagne et La France insoumise. Elle lorgne avec envie vers les Italiens du Mouvement Cinq Étoiles. En 2018, elle pose en gilet jaune devant l’entrée de la Chancellerie fédérale. Le milieu politico-médiatique allemand bien plus compassé qu’en France n’apprécie pas sa liberté de ton.

Ainsi, dès 2015, met-elle en garde ses amis de Die Linke sur l’ouverture inconsidérée des frontières. Elle estime en effet qu’« une frontière ouverte à tous, c’est naïf ». Elle veut néanmoins le maintien des conditions libérales d’accès au droit d’asile…

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En 1996, elle co-signe avec le journaliste Jürgen Elsässer, ancien militant de gauche rallié au national-conservatisme, Vorwärts und vergessen ? Ein Streit um Marx, Lenin, Ulbricht und die verzweifelte Aktualität des Kommunismus (« En avant et oublier ? Une dispute sur Marx, Lénine, Ulbricht et l'actualité désespérée du communisme »), une discussion argumentée sur le poids de l’héritage communiste dans la société allemande.

Hors de Die Linke, elle lance en 2020 un mouvement d’action publique Aufstehen (« Debout » ou « Se lever »), sans grand succès populaire. Un an plus tard paraît son essai, Die Selbstgerechten. Mein Gegenprogramm – für Gemeinsinn und Zusammenhalt qu’on peut traduire « Les bien-pensants. Mon contre-programme. Pour le sens de la communauté et la cohésion ». Dans la continuité de l’État économique fermé de Fichte, elle prône un État national fort, veut une limitation draconienne de l’immigration et qualifie de « pharisiens » Black Lives Matter et Fridays for Future (les grèves lycéennes du vendredi pour le climat lancées par la délicieuse Greta Thunberg). Elle critique une gauche multiculturaliste ultra-libérale progressiste.

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S’élevant contre les sanctions qui s’abattent sur la Russie tant par intérêt socio-économique que par tropisme politique, Sahra Wagenknecht organise le 25 février 2023 un imposant rassemblement pacifiste devant la Porte de Brandebourg à Berlin. Elle bénéficie de l’aide d’Alice Schwarzer. Ancienne élève de Michel Foucault, rédactrice en chef du magazine EMMA, cette octogénaire est une fervente féministe universaliste qui pourfend la pornographie et la prostitution. Cette ardente pacifiste co-signe en 2010 un ouvrage qui attaque l’islamisme au nom des valeurs féministes occidentales.

Outre des pacifistes, des militants de Die Linke et des féministes, cette manifestation attire de nombreux sympathisants de l’AfD (le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne). Quelques semaines plus tard, l’AfD invite Sahra Wagenknecht à la rejoindre. Le 10 juin dernier, la direction de Die Linke la somme de se démettre de son mandat de députée, ce qu’elle refuse, précisant l’absence constitutionnelle du mandat impératif.

Le microcosme politicien lui prête maintenant l’intention de fonder un nouveau parti qui pourrait selon les baromètres d’opinion obtenir près de 20% des suffrages aux dépens de Die Linke et, surtout, de l’AfD. Régulièrement interrogée sur son avenir, elle répète qu’elle pense plutôt à un engagement intellectuel sans toutefois exclure la moindre hypothèse politique.

Sera-t-elle l’ultime recours d’une caste qui assiste avec effroi à la croissance dans les intentions de vote de l’AfD ? Osera-t-elle au contraire se libérer des clivages conventionnels et se rapprocher de l’AfD afin de constituer un front de salut national et populaire ? On n’a pas fini de parler de Sahra Wagenknecht.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 80, mise en ligne le 27 juin 2023 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 29 juin 2023

Le fiasco d'Annalena Baerbock au Brésil

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Le fiasco d'Annalena Baerbock au Brésil

Par le Mouvement de Solidarité ibéro-américain

Source: https://jornalpurosangue.net/2023/06/27/o-mico-da-annalena-no-brasil/

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a expérimenté un fiasco diplomatique lors de sa visite au Brésil en compagnie de son collègue du ministère du Travail, Hubertus Heil. Outre le fait qu'elle ne s'est pas contentée de déclarations creuses et de platitudes, elle a prononcé un discours désastreux à São Paulo, ce qui a obligé l'ambassade d'Allemagne à Brasilia et Itamaraty à apporter les précisions officielles habituelles sur le fait qu'elle avait été "mal interprétée".

Tout d'abord, elle n'a pas été reçue par son homologue, le chancelier Mauro Vieira, qui était en déplacement et avait délégué cette tâche à la secrétaire générale d'Itamaraty, Maria Laura da Rocha. La seule autre personne officielle qu'elle a rencontrée est la ministre de l'environnement et du changement climatique, Marina Silva, en compagnie de laquelle elle a exprimé le soutien obligatoire de l'Allemagne à la politique de préservation de la forêt amazonienne.

Quant à l'intention d'influencer un changement dans la position brésilienne de neutralité par rapport au conflit ukrainien, l'échec a été mis en évidence dans l'allocution qui a été prononcée à São Paulo, où elle a tenu un discours à la Fondation Getúlio Vargas. Elle y a feint la condescendance à l'égard de la position du Brésil, mais l'a justifiée par un prétexte qui ne permet pas d'utiliser les adjectifs adéquats pour le qualifier: "Je voudrais dire clairement: je comprends parfaitement que vous, ici en Amérique latine, perceviez la menace de cette guerre différemment de nous en Europe. J'ai entendu partout dans le monde tout d'abord la question suivante; "où étiez-vous quand nous avions besoin de vous?" mais aussi "où est vraiment l'Ukraine?". Je comprends parfaitement qu'une mère d'Itaquera [un quartier de São Paulo] ou de Campinas dise: 'Pour moi, le prix du riz et des haricots au supermarché cette semaine est plus important que ce qui se passe dans un pays situé à 11.000 kilomètres' (Sputnik Brésil, 09/06/2023)".

Dans un commentaire sur la chaîne Arte da Guerra, le capitaine de frégate Robinson Farinazzo (RRm) a déclaré que Baerbock "a quitté le Brésil les mains vides" et a ajouté : "L'Occident a investi 124 milliards de dollars et a mis en place une coalition de 28 pays contre la Russie, envoyant toutes sortes d'armes, de mercenaires, de satellites, et ils ne parviennent toujours pas à résoudre le problème. Et maintenant, ils essaient de rejeter le problème sur le Brésil ? Les problèmes de l'Europe ne sont pas les problèmes du monde. Il faut que ces gens coincés, obtus, le comprennent".

Les médias allemands indépendants n'ont pas laissé les problèmes du ministre passer inaperçus. Sur le site Nachdenkseiten, l'un des rares à remettre en cause l'orthodoxie dominante des médias allemands officiels, le journaliste Jens Berger, à la plume acérée, a souligné: "Que faites-vous lorsque l'impopulaire tata de Berlin annonce une visite? Bien sûr, vous avez soudain des engagements importants qui ne peuvent être reportés ou, malheureusement, vous êtes loin de chez vous. C'est ce qui s'est passé hier au Brésil. Le président [Luiz Inácio] Lula da Silva avait soudain des engagements importants, l'homologue de Baerbock, [le chancelier] Mauro Vieira, avait un autre engagement urgent... Mas de temps pour la ministre allemande des affaires étrangères, qui voulait certainement donner aux Brésiliens ingrats son point de vue sur la guerre en Ukraine et sur le monde... Au moins, Baerbock a pu prendre quelques photos avec la ministre de l'environnement, Marina Silva. Cela a bien fonctionné, même si Silva n'avait presque rien à dire - en politique étrangère féministe, les symboles sont particulièrement importants pour votre électorat. Allemagne a atteint le degré zéro (Nachdenkseiten, 08/06/2023)".

Le passage de Baerbock au Brésil dénote l'effondrement diplomatique de l'Allemagne, au moment même où le gouvernement Scholz, inféodé à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) et aux Etats-Unis, fait eau au rythme de la récession qui s'est abattue sur l'économie, entraînant dans son sillage le reste de l'Union européenne.

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Oskar Lafontaine démonte les Verts: "Tant que les Verts seront au gouvernement, les intérêts américains seront promus"

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Oskar Lafontaine démonte les Verts: "Tant que les Verts seront au gouvernement, les intérêts américains seront promus"

Source: https://zuerst.de/2023/06/27/lafontaine-zerlegt-die-gruenen-so-lange-die-gruenen-an-der-regierung-sind-werden-us-interessen-umgesetzt/

Sarrebruck. L'ancien chef de la SPD et ex-chef du groupe parlementaire de gauche (Die Linke) au Landtag de la Sarre, Oskar Lafontaine, vient de nouveau d'apporter dans une interview un contrepoint vigoureux à la politique ukrainienne de l'Allemagne fédérale et n'a pas hésité à critiquer les Verts.

Dans l'entretien qu'il a accordé au blogueur et journaliste indépendant Tom Wellbrock, Lafontaine a réitéré son analyse, déjà exprimée précédemment, selon laquelle l'Occident porte une part de responsabilité dans la guerre en Ukraine. "L'Ukraine n'est que le champ de bataille. En Ukraine, les Etats-Unis se battent contre la Russie", a ajouté Lafontaine, tout en précisant: "Celui qui croit que l'on peut mettre fin au conflit en livrant des armes doit maintenant, après plus d'un an, réfléchir à la question de savoir si c'était la bonne voie".

Lafontaine règle également ses comptes avec la politique des Verts. Leur politique ne sert pas l'Allemagne, comme on peut le voir clairement dans la politique qu'ils préconisent en matière énergétique. Au contraire, elle rend les produits allemands plus chers et nuit ainsi à la place économique du pays dans le monde. Lafontaine est encore plus clair: "Les Verts sont soumis à la politique américaine dans une mesure que je n'aurais jamais soupçonnée. Tant que les Verts seront au gouvernement, les intérêts américains seront promus" (rk).

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lundi, 19 juin 2023

Attentat contre le Nord Stream: les traces polonaises commencent à émerger

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Attentat contre le Nord Stream: les traces polonaises commencent à émerger

par Fabrizio Poggi

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25738-fabr...

Les enquêteurs allemands auraient établi que le navire "Andromeda", qui avait transporté les explosifs HMX (ottogène) dans la zone de l'attentat contre les tracés des gazoducs Nord Stream 1 et 2, avait traversé les eaux territoriales polonaises avant ce moment. Et la Pologne, comme elle l'a proclamé à plusieurs reprises avant même septembre 2022, visait depuis longtemps à devenir une plaque tournante européenne pour le gaz américain, pour lequel le gaz russe acheminé vers l'Allemagne et l'Europe de l'Ouest via le gazoduc Nord Stream n'est qu'un dangereux concurrent.

Cependant, les services allemands estiment, comme le note Andrej Rezcikov dans le journal russe Vzgljad, que Varsovie n'était pas en mesure de mener à bien l'opération seule, même si la capitale polonaise était certainement au courant des plans; techniquement, seuls deux pays disposent des capacités techniques nécessaires. Le Wall Street Journal affirme que la Pologne a servi de "centre logistique" et de centre de financement de l'action.

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L'analyse des données provenant des équipements de radio et de navigation du yacht, ainsi que des données satellitaires et de téléphonie mobile, aurait permis aux analystes allemands de reconstituer en détail les mouvements d'"Andromeda" au cours des deux semaines précédant le jour du sabotage du Nord Stream 1 et 2 sur le fond de la mer Baltique.

Le navire, propriété d'une société allemande, avait été affrété par l'agence de voyage "Feeria Lwowa" (de Lvov/Lviv, qui reste la ville ukrainienne la plus polonaise de toutes), enregistrée au nom de deux citoyens ukrainiens qui, selon les enquêteurs, étaient liés aux services de renseignement ukrainiens. Officiellement, l'Allemagne ne dispose d'aucune donnée concrète sur l'implication de Varsovie dans le sabotage et le bureau du procureur général allemand s'est refusé à tout commentaire.

Pour leur part, la Suède et le Danemark, dans les "zones économiques" où les explosions ont eu lieu (près de l'île danoise de Bornholm), n'ont jusqu'à présent pas défini les responsabilités. Stockholm, qui a clôturé son enquête en octobre dernier, s'est contenté de parler de "soupçons croissants de sabotage grave", sans indiquer de responsabilité. Alors que la Suède et le Danemark avaient initialement convenu avec Berlin d'une enquête commune, ils ont par la suite mis cette idée au placard.

Après une série de dépêches, lancées par les médias américains au printemps dernier, basées sur des rapports américains, qui parlaient de l'implication de "groupes pro-ukrainiens", mais que Moscou qualifiait de "dépêches coordonnées de désinformation", le journal belge De Tijd a révélé ces derniers jours que la CIA, peu de temps après les explosions, avait informé les services belges de fortes suspicions concernant les Ukrainiens.

En tout état de cause, la Pologne a eu tout à gagner à ce que le gazoduc Nord Stream cesse d'exister, estime Vadim Trukhacev, maître de conférences à l'Université humanitaire d'État de Russie. Les gouvernements polonais, actuels et anciens, l'ont combattu et sont allés jusqu'à le qualifier de "second pacte Molotov-Ribbentrop". Varsovie, dit Trukhacev, comme Berlin, Stockholm et Copenhague, ne pouvait pas ne pas être au courant des préparatifs de sabotage; le fait est que la Pologne est un pays "préparé à tout" et, contrairement à l'Allemagne et à la Suède, "a accepté de mettre son territoire à la disposition des Américains et des Britanniques, qui ont mené l'opération". "Et quelque chose s'est également préparé sur le territoire danois".

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Convaincu à la fois de la main des Yankees dans l'affaire et des bénéfices du sabotage pour Varsovie, le directeur de l'Institut d'études ukraino-occidentales, Oleg Khavic, l'est aussi: seul Seymour Hersh, qui avait publié en février dernier les résultats de ses propres investigations et noté la coïncidence de la période du sabotage avec les exercices de l'OTAN "Baltops-2022", a fourni une version cohérente de l'attaque, affirme Khavic. Il estime que la Norvège et la Pologne ont été associées à de probables centres logistiques américains pour parfaire le sabotage. Tout ce qui a été "publié dans la presse occidentale depuis la version de Hersh", affirme M. Khavic, n'est rien d'autre qu'une "tentative de dissimuler ou de détourner l'attention de l'administration américaine et du président Joe Biden en personne, des organisateurs et des auteurs de l'acte terroriste".

Selon M. Trukhacev, ni la Pologne ni l'Ukraine n'auraient été techniquement capables de saboter l'oléoduc. Il y a cependant eu une "tentative de tout mettre sur le dos de l'Ukraine, pour qui, dit-on, c'était particulièrement avantageux". "Je doute de la participation norvégienne", déclare Trukhacev; Oslo ne possède pas "suffisamment de gaz pour que le Nord Stream soit un concurrent dangereux". "Toutefois, les Britanniques et les Américains auraient également pu utiliser des plongeurs norvégiens".

Khavic n'exclut pas non plus la possibilité que l'Ukraine soit finalement reconnue coupable, mais seulement après sa défaite militaire et la réalisation des objectifs déclarés de Moscou pour justifier l'opération spéciale: "Si l'Occident, en cas de défaite militaire, décide d'abandonner l'Ukraine, il proclamera alors qu'il ne savait pas qu'il s'agissait de "si mauvaises gens". Si la Russie, en revanche, se contente d'un résultat plus modeste, le sabotage sera sans aucun doute attribué à Moscou".

Quoi qu'il en soit, si l'on regarde l'Italie, il est désormais évident, même pour les personnes les mieux informées, que les bénéficiaires du sabotage sont ceux qui, au contraire, doivent payer généreusement de leur poche le gaz "libre et démocratique" des Yankees.

 

jeudi, 15 juin 2023

Confusion autour des explosions de Nord Stream: était-ce les Ukrainiens?

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Confusion autour des explosions de Nord Stream: était-ce les Ukrainiens?

Source: https://zuerst.de/2023/06/15/zuerst-hintergrund-verwirrspiel-um-die-nord-stream-sprengungen-waren-es-die-ukrainer/

Washington/Berlin/Kiev. Le mystère entourant le sabotage du gazoduc Nord Stream en septembre 2022 commence à se dissiper. Le Washington Post a rapporté que la CIA avait été informée plusieurs semaines à l'avance par les services secrets militaires néerlandais (MIVD) que l'Ukraine préparait un attentat contre les pipelines. Les services américains auraient alors mis en garde les Ukrainiens contre la mise en œuvre de ces plans.

Selon le Neue Zürcher Zeitung, cette version est également corroborée par des documents récemment mis au jour et issus des "Pentagon Leaks". Selon ces documents, un service de renseignement européen non identifié aurait eu connaissance, par une source de l'état-major ukrainien, d'un plan ukrainien visant à faire sauter le gazoduc Nord Stream 1, et ce, trois mois avant les explosions. La CIA aurait alors été informée - celle-ci aurait à son tour partagé ses connaissances avec le gouvernement fédéral allemand.

Ce qui est particulièrement piquant, c'est que ce dernier n'a jusqu'à présent rien communiqué au public, bien que des députés du Bundestag aient demandé à plusieurs reprises, au cours des mois qui ont suivi l'attaque, s'ils avaient de nouvelles informations. Le gouvernement fédéral garde un silence de fer, invoquant le "bien de l'État".

La chaîne néerlandaise NOS veut en savoir plus. On y a récemment rapporté, en citant les services secrets néerlandais, que le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Zaluchny, avait été chargé de diriger l'opération. Une petite équipe de plongeurs et un voilier auraient également été impliqués. La version du voilier, qui aurait été loué par une équipe ukrainienne ou pro-ukrainienne auprès d'un loueur de bateaux polonais, circule depuis des mois. Le "New York" l'a lancée pour la première fois en mars, et les médias allemands ont ajouté des détails.

L'Ukraine, quant à elle, se distancie catégoriquement de toute implication dans les explosions de l'oléoduc. Le conseiller présidentiel ukrainien Podolyak a déclaré à l'époque à propos de la version avec le voilier: "L'Ukraine n'a rien à voir avec la situation autour de Nord Stream". Selon lui, les services secrets ukrainiens sont exclusivement occupés par la guerre contre la Russie. "D'éventuelles opérations au fond de la mer Baltique ne sont pas de nature à influencer de manière significative la situation opérationnelle de la guerre". Podolyak avait alors déclaré que l'Ukraine n'avait rien à voir avec les attaques contre les pipelines et qu'elle ne disposait pas non plus "d'informations sur de prétendus 'groupes de sabotage pro-ukrainiens'".

En dépit des informations actuelles, la version du journaliste d'investigation américain Seymour Hersh, qui a accusé en février les Etats-Unis d'être à l'origine du sabotage sur la base de ses propres recherches, reste d'actualité. Les observateurs ne veulent donc pas exclure que la prétendue piste ukrainienne ne soit qu'une manœuvre de diversion visant à mettre le gouvernement américain hors de la ligne de mire.

Dernièrement, le NZZ a également repris la version ukrainienne et a rapporté, en se référant à un ancien cadre supérieur des services de renseignement allemands à l'étranger (BND), que les services de sécurité allemands enquêtent désormais "presque exclusivement" en direction de l'Ukraine. Dans le même temps, selon le journal, les services allemands, y compris des politiciens de premier plan, s'obstinent de manière étonnante à croire que la Russie est derrière les attentats.

La NZZ soulève dans ce contexte une autre question explosive : "Que l'Ukraine ait ou non mené l'attaque reste (...) douteux. Mais une chose est presque certaine : le gouvernement allemand était au courant d'un plan visant à faire exploser les pipelines trois mois avant l'acte. Pourquoi n'a-t-il pas agi ?"

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Des spécialistes se posent désormais la question, comme l'ancien capitaine de frégate Göran Swistek (photo), aujourd'hui expert en sécurité maritime à la Fondation Science et Politique. "Après que les rapports des services de renseignement ont été connus, le gouvernement aurait pu montrer une présence plus forte aux abords du site avec déploiement de navires de guerre, mais aussi de navires de la police fédérale", explique Swistek. "En outre, le gouvernement allemand aurait pu exercer une influence politique sur l'Ukraine".

L'ancien employé du BND Gerhard Conrad atteste lui aussi que le gouvernement fédéral a pour le moins fait preuve d'inaction - après avoir informé l'organe de contrôle parlementaire conformément à son devoir, il a probablement espéré le meilleur et compté sur le fait que les plans ukrainiens resteraient des plans.

En fin de compte, même après les dernières informations, le public est aussi intelligent qu'avant. Jusqu'à présent, la conjecture ukrainienne n'est rien de plus qu'une théorie (mü).

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mercredi, 14 juin 2023

Les experts en énergie mettent en garde contre la pénurie d'électricité: "Les premiers signes de désindustrialisation"

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Les experts en énergie mettent en garde contre la pénurie d'électricité: "Les premiers signes de désindustrialisation"

Source: https://zuerst.de/2023/06/14/energie-experten-warnen-vor-strommangel-erste-anzeichen-einer-deindustrialisierung/

Berlin. Il y a quelques années, on se serait moqué de quiconque aurait prévenu que l'Allemagne pourrait un jour manquer d'électricité. Mais aujourd'hui, le danger devient réel. Markus Krebber, le patron du groupe énergétique RWE, a exprimé publiquement ses craintes de voir l'Allemagne manquer d'électricité à moyen terme, ce qui serait catastrophique pour le site économique qu'est l'Allemagne.

Dans une interview accordée au journal Bild, M. Krebber a déclaré : "La prospérité de l'Allemagne repose sur une industrie forte. Une offre énergétique limitée entraîne des prix élevés - ce qui met en danger la compétitivité du site industriel allemand. Nous voyons les premiers signes de désindustrialisation".

Dans le magazine Focus, le responsable de l'énergie a été encore plus clair : "Nous n'avons pas autant d'énergie à disposition que ce dont nous avons besoin". Selon lui, cette lacune entraîne des prix de plus en plus élevés, ce qui suscite des inquiétudes légitimes quant à la compétitivité.

Le fait est que depuis la fermeture des trois dernières centrales nucléaires à la mi-avril, l'Allemagne doit importer plus d'électricité qu'elle ne peut en vendre à l'étranger.

Christian Kullmann, PDG du groupe chimique Evonik, met en garde contre un "désastre énergétique". Les produits de masse ne seront plus fabriqués en Allemagne à l'avenir. Conséquence : "A terme, nous allons probablement dire adieu à ces industries ici - et cela ne durera pas trop longtemps". Le site allemand est donc "sous pression".

Au total, 132,8 milliards de kilowattheures d'électricité ont été produits en Allemagne au premier trimestre et injectés dans le réseau, une quantité "inhabituellement faible", selon l'Office fédéral des statistiques (se).

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samedi, 03 juin 2023

L'Allemagne veut des sanctions visant la coopération nucléaire entre la Russie et l'Europe

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L'Allemagne veut des sanctions visant la coopération nucléaire entre la Russie et l'Europe

Lucas Leiroz

Source: https://novaresistencia.org/2023/05/28/a-alemanha-quer-sancoes-sobre-a-cooperacao-nuclear-da-russia-com-a-europa/

Une fois de plus, l'Allemagne montre clairement qu'elle est prête à sacrifier ses propres intérêts stratégiques pour s'aligner sur les plans géopolitiques des États-Unis.

Le pays lance une campagne visant à étendre le boycott de la Russie en imposant de nouvelles sanctions contre le secteur nucléaire, ce qui nuirait gravement à Berlin et à d'autres États, mais favoriserait l'intérêt des États-Unis qui est d'accroître les tensions entre l'Europe et la Russie. Le projet se heurte toutefois à une forte opposition de la part d'autres nations du continent.

Berlin semble vouloir faire pression en faveur d'une interdiction totale de l'importation de combustible nucléaire russe en Europe. Le pays demande l'interdiction des liens entre les entreprises européennes et la société russe Rosatom, en invoquant principalement des préoccupations environnementales, mais aussi en soulignant l'importance d'isoler la Russie dans le contexte actuel de tensions et de rivalités qui a émergé après le début de l'opération militaire spéciale des Russes en Ukraine, considérée comme une "invasion injustifiée" par les Européens.

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Il est nécessaire de souligner l'aspect hypocrite des affirmations de l'Allemagne, car le pays se fait publiquement l'écho des préoccupations environnementales concernant l'énergie nucléaire, mais développe de plus en plus l'utilisation du charbon pour la production d'électricité. Berlin a abaissé ses lois sur la protection de l'environnement pour augmenter ses zones de déforestation légale tout de suite après le début des sanctions anti-russes, qui ont fortement affecté la coopération énergétique russo-européenne, car elles ont rendu l'approvisionnement en gaz et en combustible nucléaire en provenance de la Russie vers les pays de l'UE presque non viable. Le gaz et l'énergie nucléaire sont des sources d'électricité plus propres que le charbon, ce qui rend les "préoccupations environnementales" allemandes injustifiées et insignifiantes.

Sur la scène européenne, il existe deux blocs de désaccord sur la question du nucléaire. L'un est constitué d'États plus pragmatiques qui défendent une position privilégiant les intérêts européens. L'autre est formé par des États idéologiquement attachés à l'ordre unipolaire américain et désireux de servir les intérêts de Washington quelles qu'en soient les conséquences négatives pour le continent européen.

Le premier bloc comprend, outre l'Allemagne, la Pologne et les pays baltes. Des raisons historiques et géopolitiques expliquent la position de ces pays. En tant qu'anciens États communistes, la Pologne et les pays baltes sont devenus très réceptifs à la mentalité ultranationaliste et russophobe, raison pour laquelle ils agissent actuellement comme des agents déstabilisateurs en Europe de l'Est, en étant prêts à faire monter les tensions régionales au maximum.

D'autre part, l'Allemagne agit également de manière irrationnelle contre la Russie parce qu'elle est un pays pratiquement colonisé par les États-Unis, incapable de prendre des décisions souveraines. Avec la présence effective d'armes nucléaires américaines sur le sol allemand, on peut dire que l'Allemagne d'aujourd'hui est une zone d'occupation de l'OTAN, absolument incapable de défendre ses propres intérêts.

L'Autriche fait également partie du bloc des nations qui s'opposent à la puissance nucléaire russe, ce qui contredit le statut neutre et peu militarisé du pays. Selon sa propre législation, l'Autriche doit maintenir sa neutralité, c'est pourquoi elle n'est pas membre de l'OTAN et accueille plusieurs organisations internationales sur son territoire. Mais la mentalité anti-russe, déguisée en défense de la paix et du droit international, a pris de l'ampleur dans le pays, l'amenant à soutenir des mesures extrêmes visant à interdire l'énergie russe, à boycotter et à isoler Moscou.

Il y a ensuite les nations européennes pragmatiques comme la Bulgarie, la Slovaquie et la République tchèque où se trouvent des centrales nucléaires construites par la Fédération de Russie. Il est évident que ces pays sont sceptiques quant à la possibilité d'étendre les sanctions au secteur nucléaire et craignent pour leur propre sécurité énergétique si cela se produit.

"Il s'agit d'un comportement absolument aberrant de la part du gouvernement allemand, car la question de l'approvisionnement énergétique est une compétence nationale, la sécurité de l'approvisionnement énergétique est une question de souveraineté (...) Disposer d'un approvisionnement énergétique sûr, bon marché et prévisible à long terme et y parvenir en tenant compte des préoccupations environnementales (...) Il est clair que l'énergie nucléaire peut répondre à ces deux objectifs", déclarent certaines personnalités politiques.

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En outre, il convient de rappeler que Budapest construit actuellement, en coopération avec la Russie, une nouvelle centrale nucléaire, PAKS II, qui entre manifestement en conflit avec les projets allemands visant à sanctionner tous les pays qui ont des liens nucléaires avec Moscou.

La France soutient la Hongrie dans ses demandes non pas parce qu'elle a une attitude pacifique à l'égard de la Russie, mais parce qu'il est dans l'intérêt de Paris de rechercher une position de plus grande autonomie et de leadership pour l'Europe au sein même de l'ordre américain unipolaire. La France de Macron maintient une politique étrangère pragmatique à l'égard des intérêts européens, bien qu'elle maintienne une forte opposition à Moscou. En ce sens, la coopération pragmatique sur l'énergie nucléaire semble être favorable aux intérêts français.

Il est nécessaire de poursuivre l'analyse de la situation pour savoir quelle sera la position gagnante entre ces blocs. Le Parlement européen est majoritairement dominé par la mentalité irrationnelle et russophobe, ce qui tend à favoriser des demandes comme celles de l'Allemagne. Il reste à voir combien de temps ce type de position anti-stratégique sera viable en Europe.

Source : Infobrics

mercredi, 31 mai 2023

L'appauvrissement de masse progresse en Europe occidentale

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L'appauvrissement de masse progresse en Europe occidentale

Source : Knooppunt Delta, Nieuwsbrief - n° 180 - Mai 2023

Depuis le tout début, la revue de formation métapolitique TeKoS et, par extension, cette lettre d'information électronique du "Knooppunt Delta", ont mis l'accent sur les changements sociaux qui se produisent juste en dessous de la surface visible. Des changements sismographiques, en d'autres termes, qui ont des effets à plus long terme. Des phénomènes que l'on perçoit souvent avant qu'ils ne puissent être étayés par des données numériques. Une fois qu'ils peuvent être étayés par des données numériques, il est généralement déjà trop tard.

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Sur la carte, les coefficients de pauvreté dans les Länder d'Allemagne aujourd'hui. Le schéma indique les risques de pauvreté par classes d'âge. La jeunesse est particulièrement touchée.

L'un de ces phénomènes à long terme, prévu depuis plus longtemps et non pas depuis un passé immédiat, est l'appauvrissement d'une partie non négligeable de la classe moyenne en Europe occidentale. Il n'y a pas eu que la crise bancaire de 2008, la crise impulsée par la pandémie a également frappé durement certaines catégories de personnes. Plusieurs gouvernements d'Europe occidentale se sont vus "obligés" d'injecter des sommes massives dans la société civile, de sorte que les niveaux d'imposition ont continué à augmenter dans de nombreux pays d'Europe occidentale. Ajoutez à cela l'inflation de l'année dernière et la crise énergétique provoquée par la guerre russo-ukrainienne, et vous avez à peu près le tableau complet.

Nos collègues allemands de l'hebdomadaire berlinois Junge Freiheit ont récemment tourné leur regard vers l'Irlande, une île qui s'est littéralement vidée de son sang il y a près de 200 ans en raison du colonialisme britannique et des mauvaises récoltes de pommes de terre. En 1916, il y a eu une tentative désespérée (et à première vue ratée) d'imposer l'indépendance par un coup de force paramilitaire, mais finalement, après une guerre civile sanglante, la majeure partie de l'Irlande est devenue indépendante. Il est vrai que l'Irlande est restée une zone pauvre de l'Europe occidentale pendant des décennies au cours du 20ème siècle. Dans les années 1980 et 1990, le "tigre celtique" a étonné toutes les nations industrielles, et l'Irlande a pris sa revanche en connaissant une renaissance économique et financière spectaculaire.

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La pauvreté est cependant de retour sur l'île, même si elle n'avait jamais tout à fait disparu, bien entendu. Les collaborateurs de l'hebdomadaire berlinois ont visité le centre de jour des Capucins à Dublin (Capuchin Day Centre), dont l'ancien policier Alain Bailey est le pivot. Le centre, qui fournit quotidiennement de la nourriture aux plus démunis, a vu son public cible changer radicalement: dans les premières années (1970), les clients étaient uniquement des hommes ayant des problèmes d'alcool, "les 20 mêmes hommes chaque jour", se souvient M. Bailey. Avec l'essor des drogues (principalement l'héroïne), de nombreuses femmes sans-abri sont venues visiter le centre dans les années 1970 et 1980. Désormais, c'est une troisième vague qui arrive, formée de familles touchées par la crise économique, financière et énergétique qui viennent chercher de l'aide. 1400 colis alimentaires sont d'ores et déjà distribués chaque jour, 300 personnes font la queue pour le petit-déjeuner et 700 pour le déjeuner. En outre, le centre offre une assistance médicale gratuite et des installations permettant aux démunis de se laver.

Le Centre de jour des Capucins affirme sa totale indépendance vis-à-vis des partis politiques et est financé par des sponsors privés. Les coûts s'élèvent à 4 millions d'euros par an, l'État irlandais offrant une subvention de 400.000 euros par an.

Le marché immobilier porte une lourde responsabilité

À première vue, cette nouvelle pauvreté sur l'île irlandaise a de quoi surprendre. En effet, en 2013, l'Irlande a laissé la crise financière de 2008 derrière elle après que le gouvernement a pris des mesures drastiques. Et avec les derniers taux de croissance, le pays semble, au moins statistiquement, renouer avec l'histoire à succès du "Tigre celtique" des années 1990. Pourtant, écrit Junge Freiheit, la détresse est particulièrement frappante dans les grandes villes, se manifestant moins par une pénurie d'emplois que par un manque criant de logement.

Les jeunes n'ont plus guère les moyens de se loger et la location devient extrêmement difficile. À la hausse des loyers s'ajoute l'inflation, qui fait rapidement fondre l'épargne. Le loyer mensuel moyen à Dublin était d'environ 970 euros en 2010, et de 626 euros en dehors de la capitale. En 2021, le loyer mensuel atteindra 1916 euros à Dublin et 1114 euros en dehors de la ville. Le nombre de sans-abri augmente, beaucoup d'entre eux passant la nuit chez des amis ou des connaissances (ce que l'on appelle le Couchsurfing), dormant dans leur voiture ou chez leurs parents.

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L'une des causes principales est probablement à rechercher dans le marché de l'immobilier. Dans les années 1990, sous la pression du néolibéralisme, particulièrement virulent dans les pays anglo-saxons, le gouvernement irlandais s'est retiré du marché du logement social. Sur ce marché du logement social, disait-on, les propriétaires privés se débrouilleraient tout seuls, alors que le gouvernement irlandais, lui, avait un bâton dans les roues depuis 1922. Au sein de l'élite politique, un changement de mentalité s'est opéré, le logement étant davantage considéré comme une marchandise que comme un besoin humain et social. Enfin, l'agence gouvernementale NAMA (National Asset Management Agency) a demandé aux investisseurs institutionnels mondiaux de s'aventurer sur le marché immobilier irlandais, en achetant des crédits dits toxiques issus de la crise financière.

Tout cela, combiné à une crise migratoire, exerce une pression particulièrement forte sur le marché du logement. Les manifestations agressives des habitants de Dublin et de Cork contre les migrants et les nouveaux arrivants montrent que les "Hungergames" en Irlande pourraient bien suivre un scénario particulièrement chaud et bruyant.

Piet.

lundi, 29 mai 2023

Le message des statistiques est clair: l'Allemagne est en récession

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Le message des statistiques est clair: l'Allemagne est en récession

Source: https://zuerst.de/2023/05/27/die-botschaft-der-statistik-deutschland-ist-in-der-rezession/

Wiesbaden/Berlin. On ne peut pas faire plus formel : selon l'Office fédéral des statistiques, l'Allemagne est désormais officiellement en récession. Les chiffres, publiés jeudi en même temps que l'évaluation des statisticiens de Wiesbaden, étaient très attendus. Leur message est affligeant : le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 0,3% entre janvier et mars par rapport au trimestre précédent et ce, pour le deuxième trimestre consécutif. D'un point de vue purement statistique, il s'agit d'une récession. L'Office fédéral a ainsi révisé son estimation initiale de fin avril, qui faisait état d'une stagnation.

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Avec deux trimestres consécutifs de baisse, on parle de récession technique. Au quatrième trimestre 2022, la performance économique avait également déjà baissé de 0,5 pour cent.

La conjoncture allemande a été freinée avant tout par la contraction de la consommation privée. Celle-ci a baissé de 1,2 % au premier trimestre. On suppose que cela est dû à la perte de pouvoir d'achat des consommateurs en raison de l'inflation élevée.

Cependant, la situation de l'industrie allemande et les mauvaises perspectives pour l'été sont plus graves que les mouvements de dixièmes de pour cent du PIB. Dans l'industrie, la production de mars est restée inférieure de 3,4% à celle de février. Les nouvelles commandes se sont effondrées de 10,7% par rapport à l'année précédente. Les permis de construire ont été inférieurs de 30 pour cent en mars par rapport à l'année précédente. Et les entreprises allemandes ont exporté 5,7 pour cent de moins vers les pays non membres de l'UE en avril. Le commerce avec la Chine a diminué de près de 10 pour cent.

Dans ce contexte, une reprise vigoureuse n'est pas en vue. Le gouvernement allemand prévoit certes une croissance du PIB de 0,4 pour cent cette année, puis une hausse plus importante de 1,6 pour cent en 2024. Mais au vu des chiffres actuels, cela ressemble à un gazouillis dans la forêt. (tw)

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samedi, 27 mai 2023

Dimitrios Kisoudis : Europe centrale et multipolarité

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Dimitrios Kisoudis: Europe centrale et multipolarité

Bron: https://www.pi-news.net/2023/05/dimitrios-kisoudis-mittel...

Le volume de la collection Kaplaken "Mitteleuropa und Multipolarität" de Dimitrios Kisoudis est paru aux éditions Antaios à Schnellroda (cf. infra).

L'Allemagne n'est pas l'Occident ou l'Est, mais les deux à la fois et surtout, elle est un pont. C'est la conviction de Dimitrios Kisoudis, journaliste et conseiller politique du porte-parole de l'AfD Tino Chrupalla au Bundestag allemand, et c'est dans ce petit volume concis et précis qu'il raconte la courte histoire de l'idée de Mitteleuropa.

La Mitteleuropa est la figure géopolitique du tristement célèbre "Sonderweg allemand" (la "voie particulièrement de l'Allemagne"). L'Allemagne appartient au centre - ni géographiquement ni politiquement, l'Allemagne n'a jamais été "l'Ouest" : elle a été forcée de prendre le chemin de l'Ouest.

Aujourd'hui, il apparaît que ce chemin n'est pas un chemin de salut. Qu'est-ce que les puissances victorieuses avaient identifié comme défauts allemands après 1945 ? Le militarisme et l'obéissance à l'autorité. Le "Pflichtethos" allemand originel a été réinterprété en "Kadavergehorsam" (obéissance perinde ac cadaver). La "rééducation" est passée par là !

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Pour échapper au danger de la "Wokeness" occidentale, l'Allemagne doit désormais reprendre son "Sonderweg". Sur cette "voie spéciale", l'Allemagne avait déjà découvert la multipolarité - qu'elle doit faire revivre.

    - L'économiste Friedrich List a conçu l'Union douanière allemande comme une grande région d'Europe centrale.

    - L'homme politique Friedrich Naumann voulait transférer l'idée de Saint Empire romain de la nation germanique à l'idée de Mitteleuropa dans l'ordre moderne des grandes régions.

    - Pendant plus d'un siècle, l'idée d'une Mitteleuropa dirigée par l'Allemagne a marqué la politique. Elle a trouvé son apogée dans l'idée d'un bloc continental allant de l'Europe centrale à l'Asie de l'Est.

Parmi beaucoup d'autres, Kisoudis cite ici le père de la gymnastique, Turnvater Jahn : "L'Allemagne, si elle est unie avec elle-même, pourra un jour être la fondatrice de la paix perpétuelle en Europe, l'ange gardien de l'humanité".

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Oui, c'était à l'évidence du pathos ! Et pourtant, ce n'est pas du tout faux. Il y a des siècles déjà, l'idée de la Mitteleuropa a fait entrer le Saint Empire romain de la nation germanique dans l'ère moderne. Aujourd'hui, une véritable conception de la Mitteleuropa pourrait être plus attrayante que jamais.

Car nous sommes entrés dans l'ère de la multipolarité. L'idée d'un monde de grands espaces égaux revient d'Asie en Allemagne. Alors que la Pologne enfonce un coin dans le continent avec son initiative des Trois Mers, l'Allemagne, elle, devrait au contraire construire un pont entre l'Ouest et l'Est.

Kisoudis appelle à une initiative d'Europe centrale, au-delà de l'UE et de l'OTAN. Un petit ouvrage de base très intéressant.

" Dimitrios Kisoudis : Mitteleuropa und Multipolarität, Schnellroda : Antaios 2023, 86 p., 10 € - à commander ici: https://antaios.de/gesamtverzeichnis-antaios/reihe-kaplaken/176668/mitteleuropa-und-multipolaritaet

jeudi, 18 mai 2023

L'Europe en feu

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L'Europe en feu

Ivan Plotnikov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/evropa-v-ogne

Les Européens qui protestent en ont assez d'être les satellites de l'OTAN et les victimes de lois anti-populaires.

Ce n'est un secret pour personne que la soi-disant Union européenne, une structure que l'on peut difficilement qualifier d'union, traverse aujourd'hui une période difficile. Les Européens ressentent les effets des crises financière, économique et énergétique, des restrictions imposées par la pandémie covidique, du parrainage du conflit en Ukraine, etc. Les protestations sociales populaires détruisent littéralement de l'intérieur les régimes "démocratiques" européens actuels.

Sur la nouvelle révolution française

La France s'est faite connaître pour ses manifestations de masse très récemment et partout dans le monde. L'élément déclencheur du mécontentement des citoyens a été la réforme des retraites. Il était proposé de relever progressivement l'âge de la retraite de 62 à 64 ans. Par la suite, les revendications économiques se sont transformées en revendications politiques. Les Français veulent la démission du président et du gouvernement actuel. Sinon, disent-ils, une nouvelle révolution s'abattra sur le pays.

Il est intéressant de noter que le président français a dû faire passer un projet de réforme en contournant le Parlement. Il a utilisé l'article 49.3 de la Constitution, qui fait depuis longtemps l'objet de nombreux débats. Beaucoup l'ont qualifié d'outil antidémocratique permettant au gouvernement d'exercer une pression sur le corps législatif. Cependant, cette même loi permet à l'opposition de soumettre une motion de censure au gouvernement dans les 24 heures. Elle y est presque parvenue, mais il lui manquait 9 à 10 voix. Tout le monde était mécontent : la droite, la gauche et même certains partisans de Macron.

Dans les rues, de nombreuses manifestations se sont d'abord raréfiées, puis ont repris de plus belle. Les gens se sont surtout mobilisés au détriment des grands syndicats, qui s'opposaient également aux réformes. Les organisations les plus importantes étaient la Confédération générale du travail et la Confédération française démocratique du travail.

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Selon les médias, le nombre de manifestants a atteint 3 millions. Si, dans la Fédération de Russie, la contrepartie de cette réforme s'est déroulée dans le calme et a donné lieu à des manifestations pacifiques dans les rues des villes, il en a été autrement pour les Français.

D'une manière générale, la France est un pays qui a littéralement battu le record du nombre de révolutions. Ces traditions se traduisent aujourd'hui par des incendies, des saisies de biens, des agressions de policiers et des menaces à l'encontre du gouvernement en place. Il n'est pas nécessaire d'aller bien loin pour trouver des exemples. Gérald Darmanin, directeur du ministère français de l'Intérieur, a déclaré que 406 policiers et 200 manifestants ont été blessés au cours des seules émeutes du 1er mai ; 540 émeutiers ont été arrêtés.

Les gendarmes, quant à eux, n'ont rien à voir avec l'image qu'en donnent les comédies françaises. Les manifestations ont été réprimées assez durement. Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont été utilisés pour disperser les foules.

Notez qu'il s'agit de la deuxième tentative de réforme de l'âge de la retraite. La première a eu lieu en 2019, mais a échoué en raison des protestations sociales des "gilets jaunes". Les revendications initiales portaient uniquement sur la baisse des prix des carburants, mais plus tard, à mesure que le mouvement prenait de l'ampleur, des appels à mettre fin à la réforme des retraites ont commencé à être lancés également. Le mécontentement de masse a arrêté le gouvernement français, mais seulement temporairement.

"Les gens ont toujours été et seront toujours les victimes idiotes de la tromperie et de l'auto-illusion en politique jusqu'à ce qu'ils apprennent que derrière toutes les phrases, déclarations et promesses morales, religieuses, politiques et sociales, il faut rechercher les intérêts de telle ou telle classe", a déclaré Lénine.

Et en effet, il est très clair dans l'intérêt de qui la réforme actuelle des retraites est menée. Par exemple, Macron lui-même est un protégé du clan Rothschild. Une fois que le futur président est entré au service de Rothschild & Cie, il a rapidement commencé à faire une carrière politique et s'est constitué une énorme fortune.

On peut supposer qu'aujourd'hui, Macron attise délibérément le mécontentement populaire à la demande de ses commanditaires américains. Il s'agit bien sûr du capital américain, qui a depuis longtemps l'intention de détruire l'économie européenne. Il n'est pas non plus dans l'intérêt du gouvernement américain de renforcer les centres européens et de favoriser l'émergence d'un monde multipolaire.

D'ailleurs, dans un récent discours aux Français, le président français a déclaré que la mesure était due au manque d'argent dans le budget pour financer les retraités. Il manque environ 13 milliards d'euros. Il convient de noter que tout cela se produit dans un contexte où des centaines de millions de dollars sont injectés dans le budget de l'Ukraine, ainsi qu'une aide militaire à l'Armée nationale de l'Ukraine. Bien que les Français eux-mêmes n'aient pas encore fait le lien avec ces événements, les choses pourraient changer d'ici peu.

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Grande-Bretagne

Bien que le Royaume-Uni ne fasse pas partie de l'UE aujourd'hui, il exerce toujours une influence géopolitique considérable sur le bloc des pays européens. Il serait donc injuste de passer sous silence les manifestations dans ce pays, qui ont été de la même ampleur et de la même intensité qu'en France.

Début février, le Royaume-Uni a connu la plus grande grève depuis Margaret Thatcher. Contrairement à la France, les manifestations n'ont porté que sur des revendications économiques. La principale revendication concernait l'augmentation des salaires au niveau de l'inflation. Au début de l'année 2023, celle-ci avait dépassé la barre des 10 %.

Plus d'un demi-million de manifestants du secteur public ont participé aux manifestations : enseignants, fonctionnaires, travailleurs des transports et professeurs d'université. La majorité des manifestants étaient des employés du secteur de l'éducation ainsi que des étudiants qui soutenaient leurs professeurs.

Comme en France, les syndicats se sont impliqués. Par exemple, le plus grand syndicat du pays, le Syndicat national de l'éducation, a pris une part active aux manifestations.

Dans ce contexte, le Premier ministre britannique s'est vivement opposé aux manifestants et a promis d'introduire des "lois sévères". Celles-ci prévoyaient notamment de donner plus de pouvoirs à la police, d'autoriser les employeurs à licencier les grévistes, d'obliger les manifestants à assurer un fonctionnement minimum des entreprises, de les contraindre à accepter des rassemblements, etc. En bref, le gouvernement n'a pas accepté de faire des concessions.

En revanche, le gouvernement, qui a tiré les leçons de l'expérience française, semble déterminé à reporter sa propre réforme des retraites.

Mais les similitudes avec la France ne s'arrêtent pas là. Par exemple, Rishi Sunak lui-même a également été lié à des magnats américains de la finance. Il a commencé sa carrière vertigineuse chez Goldman Sachs, qui appartient au groupe Rothschild (quelle coïncidence). Il a épousé une riche Anglaise dont la fortune pourrait rivaliser avec celle de la royauté. Il a été nommé ministre des finances de Boris Johnson en 2019.

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Italie

L'une des caractéristiques des manifestations italiennes est leur caractère pro-russe. En mars 2022, plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Rome, Pise, Gênes, Milan et Florence.

Les citoyens mécontents ont protesté contre la russophobie, les sanctions antirusses imposées par le monde anglo-saxon et la fourniture d'armes à l'Ukraine; des slogans demandant le retrait du pays du bloc de l'OTAN ont même été entendus.

En outre, la population est depuis longtemps mécontente du cabinet dirigé par la Première ministre, Giorgia Meloni, récemment élue et connue pour ses opinions d'extrême droite. Il est possible que les Italiens craignent que Meloni, comme son idole Benito Mussolini, n'entraîne le pays dans une nouvelle guerre.

Entre-temps, l'Italie n'est impliquée dans la confrontation entre la Russie et l'Ukraine que financièrement. Le montant total de l'aide apportée jusqu'à présent s'élève à environ 1 milliard d'euros.

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Allemagne

Des manifestations allemandes ont éclaté en avril à Berlin, Leipzig, Munich et dans d'autres grandes villes. Les manifestations ont été accompagnées de demandes d'arrêt des livraisons d'armes à Kiev et de résolution pacifique du conflit en Ukraine.

Comme en Italie, les slogans comprenaient des appels à l'amitié avec la Russie, à la levée des sanctions anti-russes et au retrait des soutiens de l'OTAN en Ukraine.

Certains manifestants se sont également élevés contre les réfugiés ukrainiens. Aujourd'hui, les Allemands s'inquiètent de la hausse du taux de criminalité parmi les émigrés, ainsi que de la pénurie de logements dans le pays, qui a chuté de manière drastique depuis février 2022.

Il est intéressant de noter que certains pays européens (le Royaume-Uni, la Pologne, la Hongrie, l'Autriche et la République tchèque) ont déjà refusé d'effectuer des paiements aux réfugiés ukrainiens et mettent progressivement fin à leurs programmes d'aide.

Au total, 8 milliards d'euros d'armes ont été fournis à l'Ukraine. Et récemment, le gouvernement allemand, sous la pression de ses alliés de l'OTAN, a accepté de transférer des chars Leopard 2 aux forces armées ukrainiennes. Naturellement, toutes ces dépenses ont entraîné une baisse du niveau de vie des citoyens et les ont conduits à participer à des rassemblements de protestation.

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Sur la Pologne et les "protestations céréalières"

L'accord sur les céréales a été un autre catalyseur des protestations. Selon leurs propres termes, les fonctionnaires de l'UE étaient bien sûr favorables à l'idée de fournir aux Africains affamés des céréales et d'autres denrées alimentaires. Mais quelque chose a manifestement mal tourné et les céréales se sont retrouvées non pas au Zimbabwe ou au Mozambique, mais sur les marchés de l'UE elle-même. Pour être plus précis, les agriculteurs européens ne peuvent pas concurrencer les céréales ukrainiennes bon marché sur les marchés locaux.

Même la Pologne, pays connu pour ses sentiments russophobes et pro-ukrainiens, s'est indignée. Soit dit en passant, le principal flux de produits agricoles en provenance d'Ukraine est arrivé ici. L'année dernière, plus de 2 millions de tonnes de céréales ont été exportées vers la Pologne.

Bien entendu, les agriculteurs ont reçu l'assurance qu'ils ne seraient pas affectés. Mais, comme d'habitude, toutes les promesses se sont révélées n'être que des promesses vides. Des centaines de milliers d'agriculteurs ukrainiens ont été ruinés, car ils n'ont nulle part où vendre leurs récoltes.

En conséquence, au début de l'année 2023, les manifestants ont bloqué les lignes de chemin de fer et les routes à la frontière avec l'Ukraine avec des camions.

La région la plus touchée par les protestations était la région de Lublin. Elle se distingue par les faits suivants. Premièrement, une cellule des Banderistes, qui ont ensuite perpétré le massacre de Volyn, y était installée pendant la Seconde Guerre mondiale. Deuxièmement, l'année dernière, un missile ukrainien est tombé dans la région, près du village de Przewodów, tuant deux personnes.

Sous la pression des manifestations, la Pologne, ainsi que certains autres pays de l'UE (Slovaquie, Roumanie, Hongrie et Bulgarie) ont été contraints d'interdire les importations de produits agricoles ukrainiens. Mais cette décision n'était qu'une mesure temporaire, et on ne sait toujours pas si la décision de l'establishment polonais sera prolongée ou s'il ne s'agit que d'un revers à court terme face au mécontentement populaire.

Les difficultés rencontrées sur les marchés européens profitent avant tout aux États-Unis. Le rejet par l'UE des engrais russes et l'importation d'énormes quantités de céréales bon marché entraîneront la destruction d'un solide segment du marché agricole. Par conséquent, les Américains seront les seuls fournisseurs de ces produits.

Cela profite également à la Russie. Mais ici, il s'agit plutôt d'une réorientation vers d'autres clients (Chine, Turquie, pays africains) qui n'exerceront pas de pression politique sur leurs partenaires.

Sur les manifestations du COVID : vaxxers et anti-vaxxers

Les rigoureux confinements imposés lors de la pandémie du Covid-19 ont donné lieu à de nombreuses manifestations à travers l'Europe. Il est intéressant de noter que tant les partisans que les opposants aux restrictions ont manifesté.

Quelle était la principale raison de ces protestations ?

Tout d'abord, en Europe, en raison de l'orientation variable des médias, il n'a pas été possible de créer une ligne unifiée de plaidoyer et de propagande susceptible de convaincre le public que la vaccination et les mesures restrictives sont sans danger.

Deuxièmement, les services de santé européens se sont trouvés dans l'incapacité quasi-totale de contrôler la situation face à la nouvelle maladie. En conséquence, le nombre de cas augmentait.

Troisièmement, de nombreuses entreprises de services (centres commerciaux, restaurants, agences de voyage, cinémas, etc. En conséquence, des milliers de personnes se sont retrouvées sans travail, ce qui a également eu une forte influence sur le climat de protestation.

En outre, les citoyens européens se sont lassés des restrictions constantes telles que le port de masques, les codes QR dans les lieux publics, l'impossibilité de voir ses proches et les nombreuses amendes pour violation du régime "confinatoire" imposé.

Il est intéressant de noter que de nombreux partis d'opposition ont trouvé de nouveaux partisans suite aux manifestations. En France, par exemple, les manifestations ont été soutenues à la fois par des partis de gauche (l'union des gauches de Mélenchon) et de droite (le Rassemblement national de Marine Le Pen). En Allemagne, le parti de droite Alternative pour l'Allemagne a été le principal moteur des manifestations. Parmi les partis italiens, des membres de la Lega et de la Fratelli d'Italia étaient actifs.

Sur les manifestations vertes et écologistes

La fin de la pandémie a été marquée par une nouvelle vague de protestations en Occident. Cette fois, ce sont les éco-activistes qui sont concernés. Ce n'est un secret pour personne que l'Union européenne promeut des programmes de protection de l'environnement, d'énergie propre, etc.

Dans ce contexte, des demandes absurdes sont parfois formulées, par exemple l'abattage du bétail qui, selon les "écologistes", émet d'énormes quantités de méthane dans l'atmosphère.

Souvent, les manifestations se transforment en actes de vandalisme, des tableaux de Monet et de Van Gogh étant dégradés. On ne sait pas pourquoi les œuvres d'art ont été les cibles des écologistes.

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Les principales questions concernent le financement des soi-disant "verts". La plupart de ces organisations reçoivent des fonds du Climate Emergence Fund, basé aux États-Unis. Parmi ses fondateurs figurent des noms tels que Kennedy et Rockefeller. Le montant des subventions varie entre 35 et 80.000 dollars.

Outre l'écologie proprement dite, l'objectif de ces actions est très probablement de détruire l'économie européenne et le flux l'énergie vers l'Europe. Les gouvernements, vu les coalitions en place, doivent tenir compte de l'opinion des éco-activistes, qui ne sont pas nombreux. Des prix élevés de l'énergie sont imposés pour maintenir une énergie propre. En Allemagne, tout cela a provoqué la fuite de l'industrie vers les États-Unis, qui ont soudainement offert des incitants, des subventions et d'autres conditions plus avantageuses.

On peut dire que nous assistons aujourd'hui à une véritable désindustrialisation de l'Europe.

En outre, les prix du gaz et de l'électricité ont considérablement augmenté en Europe, alors qu'ils sont restés stables aux États-Unis. La population ressent ces changements et se voit contrainte de défendre ses droits par des manifestations et des grèves.

Résumé

Ainsi, aujourd'hui, la plupart des protestations sont précisément motivées par des raisons économiques. La population européenne est habituée à un niveau de vie relativement élevé. Mais l'implication de l'UE, sous la houlette des États-Unis, dans le conflit ukrainien a entraîné d'importantes dépenses et des trous budgétaires. En outre, les pays européens se sont retrouvés sans munitions ni armes pour leur propre défense.

Il convient également de noter que l'économie a été affectée par la pandémie de coronavirus, qui a durement touché les secteurs des services et de la santé.

Mais la crise politique n'est pas non plus à exclure. Nous assistons actuellement à la destruction du système démocratique européen et de ses institutions. Les manifestations sont de plus en plus souvent limitées d'autorité (Royaume-Uni) ou carrément supprimées (France). Des dirigeants qui n'ont que peu ou pas de soutien populaire arrivent au pouvoir et défendent le plus souvent les intérêts américains.

Dans le même temps, nous constatons une dépendance croissante de l'UE à l'égard des États-Unis, ce qui suscite de plus en plus de haine populaire qui se manifeste dans les slogans de protestation.

vendredi, 12 mai 2023

Edgar Allan Poe: réflexion sur le "Jour de la Victoire"

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Edgar Allan Poe: réflexion sur le "Jour de la Victoire"

Par Constantin von Hoffmeister

Source: https://arktos.com/2023/05/09/edgar-allan-poe-ponders-victory-day/?fbclid=IwAR19uJswBRt6JIweUuhy2LvcRgzC22Vx02r-0GZgYTTU7tNtFvdOLdzpYIM

Constantin von Hoffmeister écrit ici une page d'intelligence et de catastrophe, tissée dans la trame de nos cauchemars, alors que le spectre de la guerre plane sur le destin de deux formidables nations, dont les liens de parenté sont enterrés sous les ruines de l'ambition et de la tromperie.

Dans les chroniques mélancoliques de cette triste époque, la Seconde Guerre mondiale, un affrontement des plus maléfiques, n'aurait jamais dû se produire entre les redoutables Allemands et leurs homologues russes. En effet, ces deux nations se ressemblaient par essence, reliées par les nervures intellectuelles tissées par le philosophe des douleurs Friedrich Nietzsche et du génie littéraire désolant que fut Fiodor Dostoïevski. C'est dans l'esprit tourmenté de ces hommes que s'est forgée une union existentielle de frères, jetant une présence spectrale sur le théâtre tumultueux des luttes de l'humanité.

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Cette sombre alliance de géants intellectuels a osé explorer les recoins les plus sombres de la nature humaine, sondant l'abîme de l'âme dans une quête incessante de la vérité, alors que la tempête de la guerre amoncelait ses noirs nuages autour d'eux. Nietzsche, avec son regard pénétrant dans le vide du nihilisme, a trouvé un compagnon de route en Dostoïevski, dont les explorations de la condition humaine ont illuminé les coins les plus sombres de la psyché. Leur communion, une rhapsodie de la pensée, s'est répercutée dans le cœur de ceux qui ont emprunté le chemin de la recherche existentielle, transcendant les limites du chauvinisme et des effusions de sang.

C'est cette profonde affinité qui aurait dû servir de rempart contre les assauts déchirants de la bataille, favorisant la compréhension de la souffrance partagée et la quête de sens dans un monde souvent cruel et indifférent. Hélas, le destin a conspiré contre cette fraternité, et les Allemands et les Russes se sont retrouvés enfermés dans une danse macabre, leurs esprits autrefois semblables étant désormais empêtrés dans les affres d'un ballet tragique et autodestructeur.

En ce qui concerne l'origine obscure de cet affrontement catastrophique, nous nous retrouvons à la dérive dans l'océan du doute, car les machinations initiales qui ont conduit l'Union soviétique et le Troisième Reich à dégainer leurs épées restent voilées dans le brouillard énigmatique d'une époque révolue. La question demeure : l'opération Barbarossa a-t-elle été lancée à titre préventif au cœur des ténèbres, ou des plans plus sinistres étaient-ils en jeu, conjurés par des mains invisibles ?

En cela, la vérité nous échappe, comme un spectre dans la nuit, oscillant toujours juste au-delà de la portée de notre compréhension. Nous nous débattons dans l'ombre, aspirant à découvrir les motifs qui ont déclenché cette chorégraphie tragique, mais hélas, les réponses sont enfouies sous le poids de l'histoire, ses secrets chuchotés étant enfermés dans la crypte du temps.

Nous en sommes donc réduits à réfléchir, à spéculer sur les débuts obscurs d'une lutte qui allait coûter la vie à d'innombrables personnes et déchirer le tissu de deux grandes nations. Dans cette vaste mer d'incertitude, on ne peut que se demander si l'insaisissable vérité se révélera un jour ou si elle restera à jamais enfouie dans les annales énigmatiques de notre passé collectif.

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Ah, malheur au monde, car c'est bien le puissant royaume d'Amérique qui a récolté la sinistre moisson de cet épisode sanglant, car il a été murmuré à voix basse que l'étouffement d'une coalition russo-allemande et l'obstruction d'un imperium eurasien expansif avaient toujours été le but des machinations machiavéliques des États-Unis - pour préserver leur hégémonie sur la sphère terrestre.

Les rumeurs insidieuses parlent d'une stratégie clandestine, élaborée dans les couloirs sacrés du pouvoir, alors que les grands architectes de l'ambition américaine tissaient une toile de tromperie et de manipulation, manœuvrant habilement les pièces de l'échiquier mondial. Les yeux rivés sur le grand prix de la suprématie incontestée, ils ont travaillé sans relâche pour semer la discorde entre les frères intellectuels que sont le Russe et l'Allemand, de peur que leur partenariat ne forge un nouveau et formidable rival dans le grand jeu de l'empire.

Ainsi, dans la cacophonie du conflit, les États-Unis ont silencieusement orchestré une symphonie de destruction, sapant les fondations de ce qui aurait pu être une alliance de géants, alimentée par les passions de leurs maîtres littéraires et philosophiques. À la fin, alors que le rideau tombait sur la tragédie de la guerre, les architectes de ce dessein infâme triomphaient, leur domination assurée et les aspirations d'un mastodonte eurasien à jamais anéanties sur les rochers déchiquetés de l'histoire.

mardi, 09 mai 2023

Helgoland - une île allemande aux temps forts et tragiques

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Helgoland - une île allemande aux temps forts et tragiques

Source: https://www.unzensuriert.at/177596-helgoland-eine-deutsche-insel-mit-grossen-und-tragischen-zeiten/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Bien que l'île ne mesure qu'un peu plus de quatre kilomètres carrés, une grande fascination émane de Helgoland.

Poésie sur la mélodie de Joseph Haydn

Deux circonstances ont fait de cette minuscule île un mythe : Hoffmann von Fallersleben y a écrit en 1841 le "Chant des Allemands". Mis en musique par le quatuor impérial de Basse-Autriche Joseph Haydn, il établit depuis lors la relation émotionnelle de tous les Allemands "de la Meuse à la Memel, de l'Adige au Belt" et au-delà.

Une importance stratégique

L'histoire de l'île commence il y a 250 millions d'années, lorsque le fond de la mer a commencé à se soulever dans la région, faisant émerger des eaux une vaste plaine plate avec une petite montagne de grès bigarré.

Comme tout le nord de la Frise septentrionale, c'est-à-dire la partie nord-ouest de l'actuel Schleswig-Holstein, Helgoland était sous la couronne danoise à partir du 12ème siècle. Dans leur lutte contre Napoléon, les Britanniques ont compris l'importance stratégique de l'île et l'ont prise. Avec le "Traité sur les colonies et Helgoland", ils cédèrent l'île au Second Empire allemand en 1890.

L'île résiste aux explosions

Mais les Britanniques sont revenus : avec 7.000 bombes sur les 1,9 kilomètres carrés de terre habitable. La Grande-Bretagne occupa Helgoland pendant la Seconde Guerre mondiale et conçut le plan de détruire le "porte-avions insubmersible" en mer du Nord.

En 1947, 6.700 tonnes de munitions de la Seconde Guerre mondiale ont explosé lors de l'opération "Big Bang". Et les bombardements se sont poursuivis sans relâche par la suite. Mais l'île a résisté à la volonté de destruction des Britanniques - et est devenue un mythe.

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Retour en Allemagne

Comme un château fort, l'île a résisté à la plus puissante explosion non nucléaire de l'histoire de l'humanité. Elle a beaucoup souffert, 70.000 mètres carrés ont été engloutis par la mer. Mais elle reste debout. Comme si elle avait dû défendre un bien précieux : en tant que berceau du chant qui unit tous les Allemands, c'est un trésor idéel que nous associons à Helgoland.

Lui aussi a beaucoup souffert, mais il est vivant. Et la petite île, qui n'est revenue à l'administration allemande qu'en 1952 grâce à l'audace admirable de quelques Allemands, a défendu ce bien comme un château fort, donnant ainsi à la postérité l'ordre de le préserver.

Nouvelle publication des Eckartschriften

C'est à cette belle métaphore que Fred Duswald rend hommage dans le dernier Eckartschrift. Avec rapidité et humour, il nous emmène sur l'île d'Helgoland. Amoureux de son propre pays, il peint une fresque colorée qui invite à la visite et à la détente.

Il parle du pays et de ses habitants, de l'histoire et des histoires, des hauts et des bas, sur la base d'un travail minutieux sur les sources - et toujours avec une confiance bienfaisante. Vous pouvez commander le livre ici: https://marktplatz.oelm.at/produkt/eckartschrift-252-helgoland-wiege-des-liedes-der-deutschen/

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jeudi, 04 mai 2023

Création d'un nouveau parti politique en Allemagne : Wagenknecht se lance...

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Création d'un nouveau parti politique en Allemagne: Wagenknecht se lance...

Par Sven Eggers

Source: https://www.compact-online.de/parteigruendung-wagenknecht-legt-los/?mc_cid=0e52c5bccd&mc_eid=128c71e308

Sahra Wagenknecht a reconnu qu'elle était en train de créer un parti. Est-ce l'occasion d'unir la droite et la gauche? C'est là qu'intervient le nouveau livre de l'auteur à succès Manfred Kleine-Hartlage, Querfront. Die letzte Chance der deutschen Demokratie (= "Front transversal. La dernière chance de la démocratie allemande"), tombe à point nommé. En savoir plus: cf. infra.

Le journal Die Welt écrivait récemment : "Les signes se multiplient selon lesquels la politicienne de gauche Wagenknecht prévoit de fonder un parti. En coulisses, les détails de cette fondation sont explorés depuis longtemps".

"Ce serait raisonnable"

En premier lieu, le journal du groupe Springer se réfère à une conversation entre Wagenknecht et le rédacteur en chef de la Freie Presse à Chemnitz fin avril. Elle y déclare : "Il y a énormément de gens - je le remarque aux échos que je capte, aux mails que je reçois ; les sondages le disent aussi - qui ne se sentent plus représentés par aucun parti".

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Selon le journal, il est problématique qu'une partie importante de la population ne soit plus réellement représentée. Wagenknecht clarifie ensuite sa position :

    "Il serait donc raisonnable qu'une force nouvelle voit le jour".

Selon les informations de Die Welt, il n'y a pas encore de décision définitive - "même si la tendance semble aller vers la création d'un parti". Si l'on en croit le journal, il s'agit pour l'instant avant tout de questions juridiques, organisationnelles, financières et personnelles, ainsi que des chances de succès.

"Si la gauche se restructurait complètement, avec des têtes attrayantes à la tête du parti et un programme raisonnable, j'arrêterais immédiatement toute réflexion sur une nouvelle fondation", déclare Wagenknecht, avant d'ajouter: "Mais je ne vois pas cela. L'adhésion à Die Linke a beaucoup changé ces dernières années". Le principal problème, selon elle, est qu'une certaine gauche veut être plus verte que les Verts et s'occupe de "sujets comme les styles de vie woke", pour lesquels il n'y a pas de base électorale suffisante.

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Guérot est de la partie

La politologue Ulrike Guérot, qui a récemment risqué sa peau pour avoir critiqué le gouvernement sur les thèmes de la guerre en Ukraine et du coronavirus, fait pression :

    "Si Sahra Wagenknecht créait un parti, j'en ferais partie".

Guérot poursuit : "A mon avis, il faut une force politique, un parti de la raison, qui ne mette pas l'idéologie ou la morale au centre, mais, au contraire, n'avance que des arguments factuels". Elle ajoute : "Un parti pour un centre bourgeois qui n'est pas satisfait de cette politique marquée par la morale. Un parti pour la liberté, la paix, la raison".

En outre, il faut enfin en finir avec "l'exclusion morale". Il existe en effet une tendance à éviter de prendre certaines positions par peur d'être "applaudi du mauvais côté". Dans le cas contraire, on est vite considéré comme "de droite". Cette stigmatisation a créé "un vide politique" qui doit être comblé, "et pour lequel je vois un grand potentiel électoral".

La question délicate

Même Die Welt remarque cependant ici: "Mais c'est précisément ce point qui soulève une question délicate : Où s'arrête la propre tolérance de Wagenknecht ? Qui, même elle, ne veut-elle pas avoir dans son parti" ?

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Dans son livre "Querfront", Manfred Kleine-Hartlage écrit :

    "Il n'y a plus qu'une seule et minuscule chance d'empêcher le naufrage final de la démocratie en Allemagne, et c'est la coopération entre l'opposition de gauche et l'opposition de droite: non pas parce que les forces d'opposition seraient idéologiquement d'accord entre elles, mais parce qu'elles ne le sont justement pas".

Et plus loin : "Elles devraient cependant être d'accord sur le souhait de vivre à nouveau dans un pays où les conflits politiques sont réglés par des arguments, et non par diverses variantes d'exclusion et d'intimidation allant jusqu'à la terreur ; dans un pays qui ne se laisse pas abuser comme n'étant que le pauvre larbin d'une grande puissance impérialiste et qui peut donc en toute liberté contribuer à la paix en Europe; dans un pays où les principes de l'État de droit sont à nouveau en vigueur; dans un pays qui est capable, entre autres pour cette raison, de s'attaquer à ses problèmes et de se construire un avenir !"

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Querfront - Table ronde avec Anselm Lenz ("Demokratischer Widerstand"), Oliver Kirchner (AfD Sachsen-Anhalt), l'auteur Manfred Kleine-Hartlage, Jürgen Elsässer (de droite à gauche).

Dans ce contexte, Die Welt rappelle également le numéro de décembre de COMPACT avec Wagenknecht en première page ou l'invitation de Björn Höcke, président de l'AfD en Thuringe, à ce que Wagenknecht rejoigne l'AfD.

En ce qui concerne les chances de succès de Wagenknecht, Die Welt : "L'année prochaine, il y aura des élections européennes. Le principe des listes nationales n'existe pas plus qu'une clause d'exclusion. Même si un parti forgé par Wagenknecht devait donc manquer de base d'ici la fin de l'année, les élections européennes pourraient devenir une rampe de lancement".

Sans des forces dites de droite, Wagenknecht ne peut toutefois pas gagner. C'est ce qui ressort également du livre Querfront ! La dernière chance de la démocratie allemande". Sur 224 pages, Manfred Kleine-Hartlage parle à la conscience des gauchistes endurcis, mais aussi à celle de la droite, trop étatiste dans de nombreux domaines. A commander ici: https://www.compact-shop.de/shop/buecher/manfred-kleine-h...