samedi, 11 octobre 2025
Merkel vient de l'admettre: la Pologne et les pays baltes également responsables de la guerre en Ukraine
Merkel vient de l'admettre: la Pologne et les pays baltes également responsables de la guerre en Ukraine
Berlin/Budapest. L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel n’est jamais à court de révélations surprenantes. On se souvient de son aveu sans détour – en accord avec le président français Hollande – lors d’un entretien avec Die Zeit en décembre 2022, selon lequel l’accord de Minsk de 2014 n’avait eu pour but que de donner à l’Ukraine du temps pour se réarmer.
Voici maintenant la nouvelle sensation : lors d’une interview accordée au média en ligne hongrois Partizán, l’ancienne chancelière a notamment déclaré que la Pologne et les pays baltes étaient également responsables du déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022. Selon ses dires, elle a tenté en juin 2021 d’établir un nouveau format de discussions avec la Russie, après avoir constaté que « l’accord de Minsk n’était plus pris au sérieux par Poutine, et c’est pourquoi je voulais un nouveau format, afin que nous puissions parler directement à Poutine en tant qu’Union européenne ».
Mais cette tentative a échoué en raison de l’opposition des pays d’Europe de l’Est: « Certains ne l’ont pas soutenue. Il s’agissait surtout des pays baltes, mais la Pologne était également contre. » Selon Merkel, ces pays craignaient « que nous n’ayons pas de politique commune envers la Russie ».
Selon elle, cet échec a largement contribué à une escalade ultérieure : « En tout cas, cela n’a pas abouti. Ensuite, j’ai quitté mes fonctions, et c’est alors que l’agression de Poutine a commencé. »
De manière surprenante, Merkel cite également la “pandémie” de Covid comme facteur ayant favorisé la guerre. À cause de la « peur de Poutine face à la pandémie de Co vid », les rencontres en personne étaient impossibles. « Si l’on ne peut pas se rencontrer, si l’on ne peut pas exposer ses différends face à face, on ne trouve pas de nouveaux compromis », analyse-t-elle rétrospectivement. Les visioconférences n’étaient pas suffisantes.
Dans le même temps, Merkel a défendu les accords de Minsk, qui « avaient permis une accalmie » et donné à l’Ukraine la possibilité de « rassembler ses forces et de devenir un autre pays ». Elle a ainsi réitéré son aveu que les accords de Minsk n’étaient qu’une manœuvre de diversion.
Sans surprise, les propos de Merkel ont suscité des réactions vives chez les intéressés. Le président polonais Andrzej Duda a fermement rejeté les accusations et insisté sur le fait que son pays n’était pas complice, mais bien une victime potentielle de l’agression russe. Mais cela est faux, et ce n’est pas seulement l’avis de Merkel, mais aussi celui du président du Kremlin, Poutine. Lors de son long entretien avec le journaliste américain Tucker Carlson en février 2024, Poutine a tenu la Pologne largement responsable de l’escalade du conflit en Ukraine – et a précisé à cette occasion que la Pologne, par une politique similaire, avait également été au moins en partie responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 (mü).
Source: Zu erst, Oct. 2025.
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mardi, 07 octobre 2025
Allemagne: Vers un état d'urgence sous l'hystérie guerrière
Allemagne:
Vers un état d'urgence sous l'hystérie guerrière
par Wolfgang Hübner
Source: https://pi-news.net/2025/10/mit-kriegshysterie-in-den-not...
Il est tentant pour Merz & Co. de « résoudre » la crise politique intérieure due à la force montante de l'AfD et le front politique extérieur dans la guerre en Ukraine à l'aide de lois d'urgence.
Friedrich Merz ne sera jamais un chancelier populaire ni couronné de succès. Mais il fait tout pour devenir au moins le premier chancelier fonctionnant à coup de mesures d'urgence dans l'histoire de la République fédérale. L'hostilité envers la Russie, qu'il soutient agressivement avec d'autres, la militarisation de l'économie et de la société, l'escalade de l'hystérie guerrière mènent à un objectif bien caché, mais de plus en plus clair: faire de l'Allemagne un État en état permanent d'urgence dans lequel les droits fondamentaux sont restreints ou supprimés, mais où le pouvoir du gouvernement peut prendre des proportions dictatoriales.
Contrairement à de nombreux autres membres du gouvernement de coalition formé par l'Union (démocrate-chrétienne) et la SPD socialiste, Merz est assez âgé pour avoir vécu le 30 mai 1968. À l'époque, après des années de luttes politiques contre la résistance acharnée de l'opposition extraparlementaire (APO), les lois d'urgence ont été adoptées au Bundestag à une large majorité par les partis au pouvoir, l'Union et la SPD. En ce jour noir de l'histoire de notre pays, 100 députés du Bundestag ont tout de même voté contre cette modification de la Loi fondamentale, y compris ceux qui venaient des rangs de la SPD.
Pendant près de 60 ans, c'est-à-dire pendant toute la durée de la « guerre froide » jusqu'en 1990, les lois d'urgence n'ont pas été appliquées. Mais la demande du plus fervent belliciste de la CDU, Roderich Kiesewetter, de proclamer « l'état d'urgence » en raison de prétendues menaces russes, laisse entrevoir les possibilités envisagées. En effet, il est tentant pour la démocratie partitocratique allemande de « résoudre » à la fois la crise politique intérieure due à la montée en puissance de l'AfD et la confrontation en cours, extrêmement dangereuse sur le plan de la politique étrangère, suite à la guerre en Ukraine à l'aide de lois d'urgence.
Le ministre-président sortant de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff (CDU), n'a laissé aucun doute sur la façon dont le cartel formé par la CDU/CSU, la SPD et les Verts, ainsi que les médias de masse, se perçoit lui-même, à savoir comme un « système » qui, selon la devise « C'est nous ou eux ! », est prêt à tout pour empêcher l'AfD de participer au pouvoir. Dans le même temps, Manfred Weber, homme politique européen de premier plan issu de la CSU, propose dans un talk-show de paralyser le métro de Moscou par une cyberattaque. Il s'agit là d'une provocation politique, incendiaire et irresponsable, dont la réalisation entraînerait des représailles très sévères de la part de la Russie, à moins que le président Poutine ne veuille risquer sa chute au profit de cercles plus radicaux.
Ce qui est particulièrement grave dans cette situation, c'est que la direction de la SPD, autour de Lars Klingbeil et Boris Pistorius, accepte d'attiser l'hystérie guerrière. Mais tout comme la SPD était prête, en 1968, avec à sa tête la légende du parti Willy Brandt, à faire passer les lois d'urgence avec l'Union contre une forte opposition interne au parti, la social-démocratie d'aujourd'hui, en pleine déliquescence, est prête à s'opposer une fois de plus aux intérêts du peuple en matière de liberté et de paix.
Encore une remarque personnelle: en tant que vétéran de l'APO ("Opposition extra-parlementaire"), ayant participé à de nombreuses manifestations et rassemblements contre les lois d'urgence entre 1966 et 1968, je n'aurais jamais imaginé devoir un jour assister à l'application de ces lois. Cela m'attriste de devoir désormais le craindre à mon grand âge.
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samedi, 04 octobre 2025
Les Cent jours de Merz: bilan d'un échec
Les Cent jours de Merz: bilan d'un échec
Berlin. Cent jours se sont écoulés depuis l'entrée en fonction officielle de la coalition noire-rouge de Merz (= chrétiens-démocrates et socialistes). De nombreux électeurs sont désormais complètement désabusés et doivent se rendre à l'évidence que le changement politique promis ne se concrétise pas. Le gouvernement Merz poursuit sans discontinuer la politique ratée de ses prédécesseurs de la coalition « feu tricolore ». Merz, qui s'était présenté pour « réduire de moitié » l'AfD, s'est révélé être un exécutant sans volonté du programme gauche-vert – et a contribué à l'envolée inattendue de l'AfD.
Tous les problèmes fondamentaux du pays continuent de s'aggraver sous la coalition noire-rouge. L'immigration massive n'est pas stoppée, la désindustrialisation progresse et le pillage des contribuables pour des projets idéologiques se poursuit sans relâche. De nombreux secteurs de l'économie ont désormais perdu tout espoir et délocalisent de plus en plus leurs activités à l'étranger.
Le pouvoir réel reste entre les mains des forces qui mènent l'Allemagne dans la mauvaise direction depuis des décennies. S'appuyant sur le dogme du « mur coupe-feu » (= du "cordon sanitaire") et sur des structures parallèles centrées autour d'ONG généreusement subventionnées, les idéologues de gauche tiennent fermement les rênes. L'État de droit et la démocratie sont systématiquement sapés, tandis que le seul parti d'opposition sérieux est menacé d'interdiction. Cela ne reflète pas l'État de droit allemand, qui a déjà beaucoup souffert sous la ministre de l'Intérieur de gauche Nancy Faeser.
Mais la voix du peuple souverain se fait de plus en plus forte. Malgré toutes les campagnes de dénigrement et d'exclusion, l'AfD est désormais devenue la première force politique du pays dans les sondages. Rien ne pourra l'empêcher d'accéder aux responsabilités gouvernementales.
Le bilan historique du chancelier Merz est bien sûr désastreux. Après seulement cent jours au pouvoir, il entrera dans les annales de la République fédérale comme le président de parti qui aura achevé l'œuvre destructrice de Merkel, comme le fraudeur électoral qui aura facilement éclipsé tous les opportunistes et les girouettes qui l'ont précédé, notamment dans les rangs de l'Union (chrétienne-démocrate), comme l'homme de main d'un front uni de gauche woke inébranlable – et comme un échec sans précédent, laissant aux générations futures une dette colossale et une société en pleine désintégration (rk).
Source: Zu erst, Oct. 2025.
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Adieu à la «Nouvelle Droite!» - Pour une critique interne de la ND allemande
Adieu à la «Nouvelle Droite!»
Pour une critique interne de la ND allemande
Werner Olles
Pas d’inquiétude ! Ou, inversement: ne vous réjouissez pas trop vite ! La teneur du titre ci-dessus ne signifie nullement un adieu à la vraie et honnête droite. Notre décision – hélas bien trop tardive – ne signifie que ceci: nous renonçons définitivement à tenter 1) de faire entendre raison à ces intellectuels arrogants et pédants qui se désignent encore, bien à tort, comme représentant la « Nouvelle Droite », alors qu’ils sont depuis belle lurette totalement dépassés et obsolètes, à ces politiciens de pacotille, ces discoureurs philosophants et ces lâches politiques hissés sur une chaise percée académique, dont le plus grand bonheur a été de réussir en tant que porteurs d’eau ou de valises de quelque député AfD, et 2) de leur demander de mettre fin à leur existence parasitaire de figurines de la « Nouvelle Droite intellectuelle » et réformiste.
Notre critique n’a en rien un caractère généralisateur, car tout notre respect va toujours à des « Nouveaux Dextristes » tels que l’éditeur Götz Kubitschek, qui a brillamment dévoilé le système qui « joue à l’État » et a démasqué un certain M. Krah – à qui, soit dit en passant, nous n’accorderions pas la moindre confiance – comme étant un joueur politique dangereux; mon respect va aussi au fondateur du Mouvement identitaire et activiste politique Martin Sellner, qui continue son oeuvre malgré toutes les tracasseries et répressions de la classe dirigeante corrompue ; il va aussi au publiciste Wolfgang Hübner, qui, jour après jour, trouble par ses commentaires en ligne le consensus mensonger et rend transparent pour tous les règles du langage pseudo-démocratique, y compris le jargon du régime de la RFA et de ses médias menteurs, déformé en outil de propagande et de publicité démocratique économiciste et belliciste ; il va aussi à Jürgen Elsässer, qu’on partage ou non toutes ses idées et thèses. Naturellement, ces auteurs et activistes, cités ici, représentent toute une cohorte d’autres camarades, qu’il serait trop long d’énumérer ici.
Notre respect n’est pas acquis en revanche à ces érudits de cabinet, ces bavards et ignorants qui aiment trop se pavaner dans la lumière d’un certain gourou, qui s’en prennent volontiers à des camarades plus âgés en leur adressant des commentaires venimeux – ou, pire encore, veulent leur faire la leçon – mais qui, à part quelques traités théoriques et alambiqués et l'organisation de lamentables événements sans grand intérêt, n’ont rien accompli de significatif.
Cette soi-disant « Nouvelle Droite » n’a produit ni un militant courageux comme Tommy Robinson, prêt à se jeter dans la mêlée contre les bandes terroristes antifas ou islamistes si nécessaire, ni un excellent penseur comme Guillaume Faye, dont les idées et théories fascinantes et originales enthousiasment tout véritable homme de droite ayant su se débarrasser de toutes les œillères conformistes. Elle n’a pas non plus réussi à faire émerger un philosophe et analyste géopolitique comme Alexandre Douguine, dont les analyses et impulsions intelligentes sont décisives pour toute vraie droite, et elle n’a pas su non plus attirer à elle d’importants analystes politiques, intellectuels organiques et théoriciens comme Günter Maschke et Robert Steuckers, qui, au contraire, s’en sont très justement éloignés.
Elle n’a pas non plus découvert de remarquables talents littéraires comme Jean Mabire, Dominique Venner, Jean Raspail ou Richard Millet. En vérité, elle est spirituellement et intellectuellement à bout de souffle et assiste, ébahie sinon incrédule, au suicide civilisationnel, culturel et ethnique de son propre peuple, suicide qui est notre réalité d’aujourd’hui.
Cette « Nouvelle Droite » n’a jamais compris, et ne comprendra jamais, que la construction théorique et la force révolutionnaire vont de pair, et que les élections et le droit de vote, à l’époque de « notre démocratie libérale », sont totalement inutiles tant qu’ils ne se réfèrent pas à une totalité qui serait la négation affirmative de la réalité sociale actuelle et tant qu'ils n’aspirent pas au statut de critique universelle à la manière hégélienne.
Ce que la « Nouvelle Droite » a par contre réussi depuis les années 1980, c’est la formation récurrente de personnages et types sociaux esthétisants et auto-esthétisants, ce qui n’est en fin de compte rien d’autre qu’une caricature pop-culturelle de la concrétude chosifiée et usurpée de l’ontologie, telle que la met en lumière Heidegger dans « L'Être et le Temps ». Nous la félicitons de tout cœur pour ce résultat fantastique. Bravissimo ! Laissons-la donc mijoter tranquillement dans son propre jus. Son temps est révolu ! Qu’elle repose en paix !
17:29 Publié dans Actualité, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : actualité, allemagne, nouvelle droite | |
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samedi, 27 septembre 2025
La politique allemande envers l’Ukraine: des milliards sans contrepartie
La politique allemande envers l’Ukraine: des milliards sans contrepartie
Klaus Neumann
Source: https://opposition24.com/politik/deutschlands-ukraine-pol...
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Berlin se présente comme un fidèle soutien de Kiev. Prêts de plusieurs milliards, livraisons d’armes, aides financières – la liste des contributions allemandes est longue. Rarement un autre État européen a payé avec autant de zèle. Mais alors que l’Allemagne s’épuise financièrement, une question gênante se pose: que reçoit réellement notre pays en retour ?
La réalité sur le champ de bataille est décevante. La Russie contrôle maintenant de nouveaux territoires à l’est et au sud de l’Ukraine, y compris des terres agricoles et des régions stratégiques. Parallèlement, des entreprises américaines s’imposent dans le reste du pays. Qu’il s’agisse de mines de charbon du Donbass, de gisements de pétrole et de gaz, de réserves d’uranium ou de terres rares – partout, des entreprises américaines obtiennent accès, concessions et participations. Pour Washington, l’Ukraine n’est plus seulement un projet géopolitique, mais un véritable paradis des matières premières à placer sous sa tutelle.
Et l’Allemagne? Nous payons – et restons spectateurs. Berlin agit comme s’il était de son devoir moral de donner de l’argent sans limites. Mais ni les États-Unis ni les autres alliés n’agissent de la sorte. Washington investit avant tout là où les entreprises américaines en tirent profit. L’Allemagne, en revanche, transfère des milliards, accorde des prêts dont le remboursement est hautement incertain et accepte des charges économiques sur son propre sol. La question s’impose: est-ce une politique avisée – ou simplement une naïve autodépréciation?
Alors que la chancellerie annonce de nouveaux plans d’aide pour Kiev, l’Allemagne lutte avec ses propres crises. Infrastructures vétustes, systèmes sociaux surchargés, industrie affaiblie et explosion des coûts énergétiques. Chaque euro qui s’évapore en Ukraine manque à la modernisation des écoles, au développement du système de santé ou à l’allègement du fardeau des citoyens.
L’Allemagne n’est ni un bienfaiteur ni un altruiste – et ne devrait pas se comporter comme tel. La politique étrangère doit suivre des intérêts rationnels, non des illusions morales. Si Berlin continue d’injecter des milliards en Ukraine, il faut exiger une contrepartie claire. Accès aux ressources, coopérations économiques, plans de remboursement contraignants – une forme quelconque de garantie. Sinon, cela signifie que l’Allemagne paie pendant que d’autres en profitent.
Les États-Unis l’ont bien compris. Ils ne se posent pas de questions morales, mais s’assurent des avantages concrets. L’Allemagne, elle, joue au chevalier blanc – et reste, au final, perdante.
Il est grand temps que Berlin redéfinisse sa politique envers l’Ukraine. La solidarité ne remplace pas une politique d’intérêts. Qui veut survivre dans un monde de géopolitique brutale ne peut se réduire au rôle de payeur désintéressé. L’Allemagne a besoin d’une stratégie lucide : une aide, oui, mais en échange de contreparties concrètes. Tout le reste ne serait que de l’auto-illusion politique – et une trahison envers ses propres citoyens.
18:33 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, ukraine, affaires européennes | |
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vendredi, 26 septembre 2025
Les intérêts sur la dette et les dépenses militaires mettent en crise les systèmes de protection sociale européens
Les intérêts sur la dette et les dépenses militaires mettent en crise les systèmes de protection sociale européens
Pieter Cleppe
Source: https://www.centromachiavelli.com/2025/09/19/interessi-su...
France
En France, le Premier ministre François Bayrou a perdu un vote de confiance au parlement, ce qui a entraîné la démission de son gouvernement après seulement neuf mois. Le pays est de nouveau en crise politique.
Le coût de la dette publique a récemment augmenté pour toutes les principales économies de la zone euro. Le taux d’intérêt allemand à 30 ans est à son plus haut niveau depuis 2011 et l’Italie, la France, les Pays-Bas et l’Espagne subissent également la pression. Cependant, la situation est particulièrement grave en France, où les dépenses publiques ont augmenté jusqu’à atteindre 58% du PIB, tandis que la charge fiscale sur les salariés est désormais de 47%, l’un des niveaux les plus élevés de l’OCDE.
Malgré ces importantes recettes pour l’État français, le déficit budgétaire devrait atteindre 5,7% du PIB cette année. Au début de l’année, l’agence Standard & Poor’s a décidé de maintenir la note de crédit de la France à AA-, mais avec une perspective négative.
Peu avant la chute de son gouvernement, Bayrou a affirmé que la dette française avait été accumulée pour garantir le « bien-être des baby-boomers » au détriment de la génération suivante. Le président français Emmanuel Macron et ses alliés ne peuvent pas se vanter d’un bilan positif. Environ la moitié de la dette française accumulée sous sa présidence est imputable au poids des retraites. Au cours de la dernière décennie, la dette publique française est passée de 90 à 120 % du PIB, alors que la moyenne de la zone euro est restée relativement stable autour de 90 %. La France n’a pas eu de budget à l’équilibre depuis 1974, mais ces dernières années, le déficit budgétaire s’est aggravé, contrairement à celui de l’Italie. Par conséquent, l’écart de rendement entre les obligations françaises et italiennes à dix ans est tombé à son plus bas niveau depuis 2005, entraînant une baisse de la confiance des investisseurs.
Le ministre français des Finances, Eric Lombard, a récemment averti que recourir à l’assistance du FMI était « un risque qui nous attend », compte tenu de la rapide augmentation de la dette publique. Il s’agissait peut-être d’une stratégie destinée à vendre les mesures proposées par le gouvernement Bayrou, mais même si ces mesures étaient adoptées, le déficit budgétaire de la France ne passerait que de 5,4% du PIB en 2025 à 4,6% en 2026. Cela viole non seulement les règles de l’UE en matière de déficit public, mais c’est aussi insuffisant pour empêcher que la dette publique française ne devienne incontrôlable.
Après la chute de Bayrou, le nouveau Premier ministre cherchera probablement à augmenter les impôts. La pression fiscale en France est déjà parmi les plus élevées d’Europe.
Belgique
Dans la voisine Belgique, les impôts sont encore plus élevés. Dans aucun autre pays de l’OCDE, la charge fiscale sur les salariés sans enfants n’est aussi élevée: selon les données de l’OCDE, l’État prélève plus de 50 % du salaire brut. Aux Pays-Bas, ce pourcentage n’est que de 35,1 %, ce qui suggère qu’il est possible d’avoir un État-providence sans une pression fiscale écrasante.
Pour pouvoir baisser les impôts et générer de la croissance économique, des réformes politiquement douloureuses sont nécessaires. Dans le cas de la Belgique, cela signifie introduire une réforme du budget de la sécurité sociale, qui couvre l’assurance maladie, les indemnités d’invalidité et de maladie et les allocations de chômage. Pendant des années, le budget de la santé est resté protégé. En pourcentage du PIB, les dépenses publiques de santé belges ont effectivement doublé depuis le début des années 1970, passant d’environ 4% du PIB à l’époque à environ 8% aujourd’hui. Cette augmentation est bien plus marquée que celle des autres dépenses sociales.
Lors de son dernier mandat, le ministre fédéral belge de la Santé, Frank Vandenbroucke, socialiste convaincu, a négocié pour que les dépenses de santé puissent croître en moyenne de 2,5% par an au-dessus de l’inflation, et il est prévu qu’elles augmentent presque autant sous le nouveau gouvernement fédéral belge, qui a pris ses fonctions au début de cette année, même si l’intention est désormais de réaliser quelques économies. La question est de savoir si cela est soutenable, étant donné que cette année, les gouvernements fédéral et régionaux de Belgique devraient atteindre un déficit budgétaire global de 35 milliards d’euros, soit environ 6% du PIB du pays, qui s’élève à 570 milliards d’euros. Les dépenses supplémentaires de défense et le poids des intérêts de la dette publique du pays, qui équivaut à 106% du PIB, représentent des défis majeurs à cet égard.
La méthode proposée par le ministre de la Santé pour réaliser des économies par un contrôle accru de l’État a cependant suscité une forte réaction de la part du secteur médical lui-même. Début juillet, pour la première fois en vingt ans, une grève générale des médecins a été organisée. Les médecins dénoncent en particulier ses projets de réglementer davantage les tarifs qu’ils peuvent appliquer aux patients. En raison de la situation financière difficile des hôpitaux belges, ceux-ci demandent parfois aux médecins de leur reverser une partie des suppléments d’honoraires qu’ils sont autorisés à facturer aux patients en échange d’une chambre privée à l’hôpital. Par conséquent, les hôpitaux ont également exprimé leur inquiétude que de tels plans ne viennent encore aggraver leur situation financière.
D’autres préoccupations portent sur le fait que Vandenbroucke acquiert plus de pouvoir pour permettre au gouvernement de suspendre les licences des médecins, qu’il refuse d’introduire des mesures d’austérité pour les organismes publics qui jouent un rôle dans la fourniture de soins de santé, et qu’il cible simplement les salaires relativement élevés de certaines professions médicales, comme les médecins spécialistes ou les dentistes. Une autre plainte est le refus de faire payer un peu plus les patients pour consulter les médecins généralistes et spécialistes.
L’une des principales critiques est que le ministre refuse d’écouter les partenaires sociaux. Une alliance sans précédent entre médecins, caisses d’assurance maladie et hôpitaux s’est opposée au projet de loi-cadre de Vandenbroucke, déplorant explicitement que : « Nous sommes préoccupés par la manière dont ces réformes sont mises en œuvre. Elles ont été élaborées à une vitesse vertigineuse, sans débat approfondi et en dehors des structures de concertation existantes. » Patrick Emonts, président du plus grand syndicat de médecins, ABSyM-BVAS, a mis en garde catégoriquement : les plans de Vandenbroucke « nous mènent à un système autoritaire ».
En résumé, face aux restrictions financières, causées en grande partie par les distorsions du marché induites par l’État dans le système de santé, le ministre fédéral belge de la Santé pousse à une planification plus centralisée et à un contrôle accru de l’État pour résoudre les problèmes causés par les précédentes interventions gouvernementales.
La BCE à la rescousse ?
Fin août, Friedrich Merz, chancelier de l’Allemagne, la principale économie d’Europe occidentale, a déclaré sans détour lors d’une conférence de son parti, l’Union chrétienne-démocrate, que « l’État-providence que nous avons aujourd’hui ne peut plus être financé avec ce que nous produisons dans l’économie ». Selon le Wall Street Journal, il a ainsi exprimé « l’indicible », un « tabou dans les démocraties occidentales modernes : admettre que la taille de l’État-providence moderne n’est plus soutenable ».
Merz a donc appelé à une « révision fondamentale » du système de protection sociale, ce qui a immédiatement suscité les critiques de son partenaire de coalition social-démocrate SPD.
Les dépenses sociales allemandes ont atteint le record de 47 milliards d’euros en 2024 et devraient encore augmenter en 2025, mais l’économie du pays est en déclin. Le PIB s’est contracté de 0,3% en 2023 et de 0,2% en 2024, à la suite de l’échec des expériences à grande échelle en matière d’approvisionnement énergétique et de la fin de la fourniture de gaz russe à bas prix.
Que faut-il attendre maintenant ? La tragédie, c’est que la plupart des États-providence d’Europe occidentale font désormais partie de la zone euro. Cela signifie que leur capacité à imposer aux citoyens des niveaux de dette insoutenables a considérablement augmenté.
Depuis que la Banque centrale européenne s’est engagée en 2012 à faire « tout ce qu’il faudra » pour sauver l’euro, ce qui a été interprété comme la création de tout l’argent nécessaire pour maintenir les taux d’intérêt bas, des pays comme l’Italie, la France et l’Espagne ont vu leur dette publique brute augmenter considérablement par rapport au PIB. Certes, les niveaux de dette publique aux Pays-Bas et en Allemagne ont légèrement diminué, mais étant donné la situation économique préoccupante de l’Allemagne, il est peu probable qu’il y ait une forte volonté politique d’apporter un nouveau cycle de transferts de sauvetage d’urgence dans la zone euro.
Cela signifie que, comme toujours, la BCE devra porter le plus gros du fardeau pour maintenir la stabilité du navire. Elle aura recours à la plus vieille astuce des finances publiques, perfectionnée par les républiques bananières: créer toujours plus d’argent, ou permettre aux banques de le faire, pour contenir les taux d’intérêt et permettre aux gouvernements de poursuivre des modèles de dépenses insoutenables.
Les politiciens de la zone euro pourraient donc continuer à faire des promesses intenables aux électeurs, qui en paieront bien sûr finalement la note, car la valeur de leurs économies se déprécie tandis que l’État acquiert plus de contrôle. Comme ces électeurs continueront de le découvrir, rien n’est jamais gratuit.
Qui est Pieter Cleppe ?
Pieter Cleppe est analyste politique, éditorialiste et rédacteur en chef de www.brusselsreport.eu
17:11 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dette, actualité, france, belgique, allemagne, europe, affaires européennes, systèmes de protection sociale | |
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jeudi, 25 septembre 2025
Pacta sunt servanda! – Les traités doivent être respectés!
Pacta sunt servanda! – Les traités doivent être respectés!
par Franz Ferdinand
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/176816
C’était déjà la devise des Romains envers leurs « partenaires », car deux partenaires ne peuvent interagir que de deux façons: soit par le conflit (guerre), soit par un traité. Ce principe est encore aujourd’hui indispensable à une coexistence pacifique sur cette planète !
Les traités doivent être respectés – et si l’on pense à un ordre mondial multipolaire, cela est d’autant plus important !
L’ordre multipolaire se caractérise par plusieurs centres sur le globe, qui diffèrent par la géographie et par leur tradition, leur idéologie, leur économie et leur organisation interne. Entre eux, il y aura aussi des États tampons qui joueront un rôle neutre et pourront ainsi atténuer d’éventuels conflits.
L’ordre multipolaire constitue un pas vers la démocratie mondiale, par opposition à la tyrannie unipolaire de ceux qui parlent beaucoup de « démocratie » mais veulent en réalité la dictature !
Il est évident qu’un ordre multipolaire est plus compliqué à organiser que la dictature d’un centre unique, qui se cache délibérément et ne se fait représenter à l’extérieur que par des hordes de politiciens incompétents et de « presstitués » corrompus.
Cette forme « d’ordre » est toutefois rejetée par la grande majorité de la population mondiale, non seulement dans le « Sud global », mais aussi dans le reste du monde occidental.
Dans le monde multipolaire, les principaux acteurs doivent organiser durablement leurs relations par des traités fiables.
Au contraire, dans le monde unipolaire, les traités sont généralement conclus pour être ensuite violés. Dans cet « ordre », les traités ne sont que des manœuvres tactiques pour tromper le partenaire.
Exemples :
- Dans le traité de séparation entre la Russie et l’Ukraine, la neutralité de l’Ukraine a été convenue, mais soudainement, plus personne ne s’en souvient.
- Les Accords de Minsk II ont été négociés et signés par le président français de l’époque François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président ukrainien Petro Porochenko, le président biélorusse Alexandre Loukachenko et le président russe Vladimir Poutine. Ce traité devait garantir les droits de la minorité russe en Ukraine. Par la suite, Merkel et Hollande ont déclaré que l’Ukraine n’avait accepté ce traité que pour gagner du temps afin de se réarmer.
- Le traité 2+4. Ce traité a été négocié par la Russie depuis une position de grande faiblesse. La Russie dépendait des crédits allemands et s’est donc littéralement fait acheter la condition la plus importante à poser pour la réunification, à savoir la neutralité de l’Allemagne. Malgré tout, on a insisté sur la non-extension de l’OTAN. Néanmoins, aucune clause correspondante ne fut inscrite dans le traité, on s’est contenté de déclarations orales. À proprement parler, ce traité était un traité de capitulation de la Russie lors de la guerre froide. Ce n’était de toute façon pas un traité de paix, puisque cela aurait nécessité d’inclure les 65 « ennemis de guerre » de l’Allemagne.
Par ce traité, la sécurité de la Russie a été vendue pour quelques milliards de marks de crédit. Des centaines de milliers de jeunes Russes ont jusqu’à présent payé cette erreur de leur vie ou de leur santé.
Pourtant, l’Allemagne a violé un autre point du traité 2+4 :
L’article 2 du traité stipule :
« Les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande réaffirment leurs déclarations selon lesquelles seule la paix émanera du sol allemand. Selon la Constitution de l’Allemagne unifiée, les actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples, notamment la préparation d’une guerre d’agression, sont inconstitutionnels et punissables. Les gouvernements de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande déclarent que l’Allemagne unifiée n’utilisera jamais ses armes, sauf conformément à sa Constitution et à la Charte des Nations Unies ».
Ce passage n’est guère compatible avec la participation de l’Allemagne à la guerre d’agression contre la Yougoslavie et à la guerre en Afghanistan ! On n’a pas hésité à justifier l’intervention en Afghanistan en affirmant que l’Allemagne se « défendait dans l’Hindou Kouch ».
Dans ce contexte, il faut également rappeler la clause des États ennemis dans la Charte de l’ONU (articles 53 et 107), qui permettait aux États signataires de prendre des mesures coercitives contre les soi-disant États ennemis si ceux-ci adoptaient à nouveau des politiques agressives. Cette clause avait été introduite à l’origine pour s’assurer que les États considérés comme ennemis pendant la Seconde Guerre mondiale, tels que l’Allemagne et le Japon, ne puissent plus redevenir militairement actifs. Certes, cette clause a été déclarée « obsolète », mais elle figure toujours dans la Charte.
La Russie pourrait donc, face à l’attitude agressive, hostile, voire belliqueuse de l’Allemagne envers la Russie, très bien « se souvenir » de cette clause des États ennemis si l’occasion se présentait. On peut donc supposer que la Russie ne consentirait plus à la suppression de cette clause dans la situation actuelle !
Actuellement, en cas d’escalade supplémentaire de la guerre en Ukraine, la Russie pourrait invoquer cette clause pour prendre, conformément au droit international, des mesures militaires coercitives contre l’Allemagne !
Un tel cas se présenterait dès que des troupes de l’OTAN (avec des troupes allemandes) interviendraient directement dans la guerre en Ukraine. Un tel scénario est très probable dès qu’un effondrement de l’armée ukrainienne deviendrait prévisible. La Russie pourrait alors légitimement attaquer des cibles en Allemagne !
Très probablement, Poutine ne prendrait toutefois une telle décision que s’il avait le plein soutien de la Chine, c’est-à-dire si la Chine était prête à entrer dans cette guerre de l'OTAN contre Russie. Il est très probable que cette guerre ne se limiterait alors plus à l’Ukraine, mais que la Russie, avec la Chine, éteindrait définitivement l’OTAN, en marchant jusqu’à Berlin pour rétablir la situation d’avant la réunification allemande ! Ce serait probablement la fin de l’OTAN, ce qui intéresserait également beaucoup la Chine, puisque cette organisation cherche aussi à s’étendre dans le Pacifique. La Chine aurait alors aussi la possibilité, avec la Russie, de chasser les États-Unis du Pacifique occidental. La question de Taïwan se résoudrait alors d’elle-même !
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lundi, 22 septembre 2025
»Seul un ordre de paix paneuropéen incluant la Russie promet la stabilité«
»Seul un ordre de paix paneuropéen incluant la Russie promet la stabilité«
L’Europe ne veut pas seulement se préparer à la guerre – elle veut également se passer de la Russie comme partenaire à l’avenir. Pourtant, la stabilité ne peut exister qu’avec la Russie.
Roberto De Lapuente s'entretient avec le politologue Stefan Luft
Source: https://overton-magazin.de/dialog/nur-eine-gesamteuropaei...
De Lapuente : Dans votre nouveau livre, vous traitez du plan d’opération qu'est désormais l'Allemagne. Cela signifie plus que simplement exploiter les ressources militaires – cela amène aussi le citoyen ordinaire au front sur le plan mental. Les médias attisent le feu. Constatez-vous dans votre quotidien que cette mobilisation mentale y parvient ?
Luft : Bien sûr. La propagande fonctionne. Ceux qui utilisent exclusivement les médias établis ne sont pratiquement jamais en contact avec des opinions divergentes. Chez les jeunes, comme les étudiants, c’est différent. Ils sont vraiment mal à l’aise à l’idée qu’ils pourraient eux-mêmes être concernés et mobilisés dans un avenir pas très lointain. De plus, leurs sources d’information sont plus diverses.
De Lapuente : Voyez-vous le danger que les réflexions équilibrées de l’après-guerre disparaissent complètement de notre champ de vision? Après tout: les services civiques reviennent à la mode, une nouvelle légende du coup de poignard dans le dos existe aussi – et on ne dit plus »Plus jamais la guerre !« ... Quid?
Luft : La panique et la confusion dans le débat public ne cessent de croître. La radio Bayerischer Rundfunk relaie l’évaluation d’un collègue autrichien: »Nous sommes maintenant à 100% de probabilité que cette guerre aura lieu«. Il y aurait »une grande crise comparable au déclenchement de la Première Guerre mondiale« à venir. Même celui qui prend cette panique au sérieux devrait maintenant, alarmé, exiger un changement de cap politique. Pour la propagande, de telles projections absurdes, présentées comme des faits, n’aboutissent cependant toujours qu’à une seule chose: la mobilisation à tous les niveaux. La guerre ne pourrait être évitée »que si l’Europe se montre à nouveau prête à faire la guerre. Cela inclut non seulement l’achat d’armes, mais aussi des changements structurels, de la profondeur en personnel, des concepts de protection civile«. Nous ne marchons pas en somnambules vers la guerre, nos élites médiatiques et politiques avancent résolument vers une guerre présentée comme inévitable. Celui qui ne s’en occupe pas systématiquement ne peut que se désespérer face à la propagande omniprésente. Manifestement, cela paralyse aussi les forces de résistance – les grandes manifestations anti-guerre sont absentes.
Pour comprendre pourquoi un ordre de paix ne fonctionne qu’avec la Russie, il faut vite commander le livre de Stefan Luft, Jan Opielka et Jürgen Wendler !
De Lapuente : Vous avez écrit le livre avec les journalistes Jan Opielka et Jürgen Wendler. Ce dernier s’occupe d’un sujet que nous examinons rarement de manière sérieuse dans nos contrées – le post-colonialisme. Mais il relie ses thèses à des jugements moraux bien tranchés et à des indulgences, comme l’a récemment décrit Mathias Brodkorb: telle est la nature de l’Occident. Quels sont donc les traits essentiels qui caractérisent la soi-disant communauté de valeurs occidentale ?
»L’Occident brandit ses valeurs de manière ostentatoire«
Luft : L’Occident brandit ses valeurs de manière ostentatoire. Plus on argumente sur elles, plus il apparait probable qu’il ne s’agit pas vraiment de »valeurs« comme la liberté, la démocratie et l’État de droit, mais d’intérêts politiques et économiques. Les mensonges avec lesquels l’Occident a, rien qu'au cours de ces dernières décennies, déclenché des guerres et des changements de régime – qui étaient tous des »guerres d’agression contraires au droit international« (au Vietnam, en Irak, en Libye, en Serbie, etc.) – sont désormais bien connus. Il a toujours été affirmé que l’on faisait la guerre contre des despotes et pour empêcher des violations systématiques des droits de l’homme. Ce qui s’ensuivait était généralement une catastrophe incroyable pour les populations concernées, une situation bien pire qu’avant les guerres d’agression. À cela s’ajoutent les »doubles standards« – on ne respecte pas ses propres exigences éthiques. C’est l’une des raisons principales pour lesquelles la domination de l’Occident s’effrite de plus en plus.
De Lapuente : Ces doubles standards dont vous parlez traversent aussi l’Occident en interne. On poursuit les dissidents, on leur impose des perquisitions – bref: l’Occident mène en fait une offensive, extérieure et intérieure, contre tout ce qui pourrait faire obstacle aux »valeurs occidentales«. Diriez-vous que la guerre culturelle à l’intérieur de l’Occident et l’opération géopolitique contre ses ennemis sont un seul et même combat?
Luft : Non. Il y a eu des époques où l’on manifestait massivement contre la remilitarisation et les guerres d’agression contraires au droit international, et où il n’y avait pas de telles mesures absurdes comme aujourd’hui. Les motifs géopolitiques de la guerre sont à mon sens une chose, les tendances de plus en plus autoritaires des États occidentaux en sont une autre. La politique aux temps de pandémie s’est montrée particulièrement emblématique à ce propos. Je n’aurais jamais imaginé que quelque chose de ce genre deviendrait réalité en Europe.
En lien avec la guerre en Ukraine, la liberté d’expression est également restreinte. En temps de guerre, il faut – c’est l’idée – que le front intérieur tienne aussi. Les États belligérants restreignent souvent la liberté d’expression pour éviter que le doute ne prenne le dessus. Ainsi, le Bundestag allemand a, en octobre 2022, renforcé presque sans bruit l’infraction qu'est l’incitation à la haine selon le paragraphe 130 du Code pénal. Jusqu’alors, la disposition concernait principalement les actes commis à l’époque du national-socialisme. Avec l’amendement, le déni des crimes de la guerre en Ukraine doit également être sanctionné. C’est une disposition vague, susceptible de restreindre la liberté de la presse et d’opinion.
Cela devient encore plus concret avec les »radios ennemies«, comme l’interdiction de la chaîne étatique russe RT par l’UE en 2022. La démocratie et l’État de droit doivent-ils ou peuvent-ils tolérer les chaînes d’un État voisin avec qui il est en guerre? Faut-il protéger la population des »radios ennemies«? Ne risque-t-on pas de ressembler peu à peu à ceux dont on veut justement se distinguer le plus possible? Le Royaume-Uni n’a pas interdit les radios ennemies allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, mais informait la population sur leur nature.
»L’UE et l’Allemagne ont tout fait pour faire échouer un retour à la paix«
De Lapuente : Les comparaisons avec l’Empire romain sont à la mode. L’empire américain s’effrite, serre la vis pour maintenir ses vassaux sous sa coupe – au sein de l’empire, les forces de cohésion s’affaiblissent. Pensez-vous que cette comparaison avec l’Antiquité tardive est justifiée ?
Luft : C’est un sujet très complexe et je ne suis malheureusement pas spécialiste de l’Antiquité. Il y a de bonnes raisons de penser que les États-Unis ont fini de jouer leur rôle d’hégémon mondial. Le président Joe Biden déclarait encore à l’été 2024, sans détour: »Je gouverne le monde«, et: les États-Unis »sont la nation la plus importante du monde«. Cela reflétait sans doute la mentalité d’une grande partie des élites américaines. Économiquement – et géopolitiquement aussi – ce rôle n’est plus tenable. Trop d’erreurs ont été commises. Les États-Unis ont aujourd’hui surtout trop d’ennemis. La violence émanant des États-Unis se retourne de plus en plus contre eux.
De Lapuente : Le titre de votre livre est »Avec la Russie«. Voyez-vous encore des possibilités pour que l’Occident et la Russie se rapprochent à nouveau, après tout ce qui s’est passé ces quatre dernières années ?
Luft : La politique allemande et euro-américaine a tout fait pour détruire fondamentalement la relation que nous avions avec la Russie. L’irrationalité et le fanatisme ont atteint une importance insoupçonnée. Il est difficile d’imaginer comment cela pourrait être raccommodé à nouveau. Après tout, en Allemagne et dans l’UE, presque partout ceux qui sont au pouvoir sont ceux qui portent la responsabilité de cette politique et continuent de la défendre avec vigueur. Peut-être qu’avec l'administration Trump II, un début de changement a été amorcé. Là aussi, l’UE et l’Allemagne ont tout fait pour faire échouer un retour à la paix. Cela ne change rien au fait que seule un ordre de paix paneuropéen incluant la Russie promet la stabilité. Il n’y a pas d’autre voie. Même si les conditions semblent les pires possibles, en politique rien n’est impossible – en bien comme en mal. La condition d’une catharsis est d’abord l’intérêt de percevoir les positions de l’ »ennemi« et de réfléchir de façon critique à sa propre position. Jan Opielka le fait dans notre ouvrage concernant les États d’Europe centrale et orientale – ce qui permet de mieux comprendre les contextes historiques, intellectuels et politiques de cette région. Celui qui veut la paix doit parler avec ses ennemis et non d’abord avec ses amis. En tant que catholique, je n’ai pas perdu espoir et je me réfère au Livre de la Sagesse: »À peine devinons-nous ce qui se passe sur la terre, et nous trouvons avec peine ce qui est sous la main; qui alors découvrira ce qui est dans le ciel ?«
Qui est Stefan Luft?
Stefan Luft a étudié l’histoire moderne et la science politique à l’Université Ludwig-Maximilian de Munich. En 1992, il a obtenu son doctorat en histoire. De 1999 à 2004, il a été porte-parole adjoint du Sénat de la Ville libre hanséatique de Brême. Depuis 2004, il travaille comme chercheur à l’Institut de science politique de l’Université de Brême et y a obtenu son habilitation en 2008. Depuis, il y est maître de conférences privé. Les études gouvernementales et l’analyse des politiques sont au centre de sa recherche et de son enseignement.
15:28 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stefan luft, allemagne, entretien, actualité, europe, russie, affaires européennes | |
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samedi, 20 septembre 2025
Les fédérations AfD d’Allemagne centrale précisent: Pas de service militaire obligatoire dans de telles conditions!
Les fédérations AfD d’Allemagne centrale précisent: Pas de service militaire obligatoire dans de telles conditions!
Magdebourg. Contrairement aux récents rapports établis par les médias, les fédérations régionales de l’AfD d’Allemagne centrale rejettent fermement le rétablissement du service militaire obligatoire – du moins dans les conditions politiques actuelles. La conférence des présidents de groupe parlementaire des fédérations régionales d’Allemagne centrale, qui s’est récemment tenue au Landtag de Magdebourg, justifie cette position par des objections fondamentales à l’égard de la politique actuelle.
Selon eux, l’Allemagne n’agit pas de manière souveraine en politique étrangère, mais prend ses décisions dans le cadre d’alliances transatlantiques et au sein de l’UE – toutefois « contre l’intérêt de sa propre nation ». La poursuite de la guerre en Ukraine est également une raison du refus: « Après le gouvernement Scholz, le gouvernement Merz soutient aussi pleinement l’Ukraine et ne fait aucun effort pour une désescalade dans le conflit qui oppose l'OTAN à la Russie. » La CDU envisagerait « même d’envoyer des soldats allemands dans une guerre qui n’est pas la nôtre ».
L’AfD de l’Est critique sévèrement la façon dont l’État traite ses propres citoyens : « L’État fait preuve de scepticisme et de répression à l’encontre des chasseurs, des tireurs sportifs, des policiers et des soldats dès lors qu’ils manifestent de la sympathie pour l’AfD. » Parallèlement, « des millions de migrants culturellement étrangers à nos modes de vie sont autorisés à entrer dans le pays en violation du droit et de la loi, ce qui accélère la désintégration de la sécurité intérieure ».
Dans ce contexte, les fédérations régionales d’Allemagne centrale réclament d’abord des changements politiques internes: « Tant que les citoyens patriotes sont placés sous suspicion générale, que l’État n’est pas disposé à protéger ses citoyens et ne remplit pas sa mission de préserver la paix, un service militaire obligatoire est exclu pour nous. » Déjà lors de la dernière législature, le groupe AfD au Bundestag avait décidé de reporter la revendication du service militaire obligatoire – une position qui vient d’être réaffirmée (st).
Source: Zu erst, Sept. 2025.
21:06 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Défense | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes, afd | |
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vendredi, 19 septembre 2025
Nord Stream devant les tribunaux: 400 millions d’euros et la question allemande
Nord Stream devant les tribunaux: 400 millions d’euros et la question allemande
Elena Fritz
Source: https://www.facebook.com/elena.fritz.10 & https://t.me/global_affairs_byelena/2794
À Londres, une procédure portant sur 400 millions d’euros est sur le point de débuter. Question centrale: les explosions étaient-elles un acte militaire ou un crime ordinaire ?
Car :
- Nord Stream AG (propriétaire) réclame paiement de l’assurance.
- Les assureurs refusent en invoquant un acte de guerre – non couvert par la police.
- Désormais, le rôle du présumé saboteur Sergej K., originaire d’Ukraine, est déterminant. Ce qu’il dira devant le tribunal pourrait être décisif:
-> S’il se présente comme « activiste contre les émissions de CO₂ » → avantage pour Nord Stream AG.
-> S’il déclare avoir agi dans l’intérêt de l’Ukraine → avantage pour les assureurs.
-> S’il admet toutefois avoir agi sur ordre d’autorités étatiques, il ne s’agira plus seulement d’argent, mais de la responsabilité internationale de Kiev.
- 400 millions d’euros ne sont qu’un début. Derrière Nord Stream AG se trouvent des entreprises énergétiques européennes et des capacités industrielles allemandes, qui ont été effectivement dévalorisées par la destruction.
- Les actionnaires allemands et européens pourraient alors – sur la base des dossiers judiciaires – engager des demandes d’indemnisation se chiffrant en milliards.
La portée politique de cette procédure est explosive :
- Pour l’Allemagne, un éventuel aveu d’implication de la part de l'Ukraine signifierait qu’un « État partenaire » aurait activement attaqué la base même de la politique industrielle allemande.
- La question se poserait alors: comment Berlin peut-il continuer à transférer des milliards à un État qui aurait saboté toute l’infrastructure de l'Allemagne?
- Le chancelier Merz devrait alors répondre non seulement à des questions d'ordre juridique, mais également aux parlementaires et aux instances économiques.
La procédure est bien plus qu’un simple litige d’assurance. C’est un test décisif pour la souveraineté allemande.
Car si Berlin tolère la destruction d’installations industrielles allemandes tout en continuant à verser des milliards à l’État soupçonné d’en être responsable, le gouvernement fédéral perdra le dernier reste de crédibilité à l'extérieur – vis-à-vis de sa propre économie comme à l’international.
16:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nord stream, allemagne, europe, affaires européennes | |
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jeudi, 18 septembre 2025
BlackRock, avec Rheinmetall, s’étend des chars aux navires de guerre. Et l’ex-dirigeant Merz plaide pour le réarmement
BlackRock, avec Rheinmetall, s’étend des chars aux navires de guerre. Et l’ex-dirigeant Merz plaide pour le réarmement
Rédaction Electo
Source: https://electomagazine.it/black-rock-con-rheinmetall-si-e...
Des coïncidences, ce ne sont que des coïncidences. Rheinmetall, le géant allemand de l’armement qui compte, par hasard, parmi ses principaux actionnaires le fonds BlackRock—au sein duquel le chancelier Merz était, comme par hasard, un haut dirigeant—a annoncé l’accord pour l’acquisition de Naval Vessels Lürssen, la division navale militaire du groupe Lürssen.
Ainsi, BlackRock renforce sa présence dans le secteur militaire, l’élargissant du domaine terrestre (chars, lance-grenades, véhicules de combat) à tout le domaine naval. Et cela arrive, comme par hasard, alors que son homme Merz, en tant que chancelier, insiste sur la nécessité du réarmement, de la préparation à la guerre, du retour à la conscription, car les jeunes Allemands ne semblent pas très enthousiastes à l’idée de s’engager comme volontaires pour aller se faire tuer par des Russes ou des Nord-Coréens.
Mais les jeunes Allemands ne comptent pas, pas plus que le vote régional qui a vu l’AfD tripler ses voix. Ce qui compte, c’est BlackRock, ce sont ses ordres et la promptitude de Merz à les exécuter. Mais, au moins, s'il vous plait, n’appelez pas cela une démocratie.
17:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : blackrock, rheinmetall, friedrich merz, allemagne, réarmement, europe, actualité, affaires européennes | |
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dimanche, 14 septembre 2025
De bénévole dans le tsunami migratoire à électrice convaincue de l'AfD
De bénévole dans le tsunami migratoire à électrice convaincue de l'AfD
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Le parcours de Nicole Blair, 36 ans, semble inhabituel, mais il pourrait bien être représentatif de celui de nombreuses personnes qui, avec un grand cœur et beaucoup de naïveté, ont adhéré au slogan « Wir schaffen das » de l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel (CDU), pour se rendre compte, plus tard, que tout cela était un peu trop candide et que la cohabitation, si le mot est encore utilisable, est devenue par suite beaucoup plus problématique. Le moment de la grande désillusion.
En 2015, au moment où Mutti Merkel a prononcé les mots célèbres « Wir schaffen das », Nicole Blair se trouvait à Budapest. Elle a été frappée par le sort des familles sans abri et sans ressources et s'est investie à 100% dans l'aide humanitaire aux réfugiés en Allemagne: collecte de vêtements, accueil et aide scolaire, recherche de logements, accompagnement quotidien de nombreux migrants. Tout cela de manière désintéressée, en tant que bénévole du matin au soir. « Je voulais aider, je voulais être une bonne personne », dit-elle.
« Le programme de l'AfD me semble le plus humain »
Ses expériences lui ont fait prendre conscience que de nombreux nouveaux arrivants montraient finalement peu de gratitude, qu'elle devait entendre de nombreux mensonges et constater des vols. Elle a constaté chez certains migrants le sentiment que « tout cela doit leur être donné immédiatement ».
La rupture s'est produite en 2020, en pleine pandémie du coronavirus. Mme Blair était enceinte et refusait de se faire vacciner, craignant des effets secondaires. « Du jour au lendemain, je suis devenue une paria, j'ai été exclue », constate-t-elle.
Pendant cet isolement forcé, elle a commencé à lire les programmes de tous les partis politiques. Ce qui l'a convaincue, c'est la politique migratoire de l'AfD. Contrairement à la caricature qui en est faite, l'AfD ne prône pas « l'expulsion de tous les étrangers », mais fait la distinction entre ceux qui s'intègrent et travaillent et ceux qui commettent des délits et ne respectent pas la loi. « Cela m'a semblé très logique », dit-elle. Nicole Blair, qui a lancé sa propre chaîne YouTube en 2021, affirme que les réfugiés qui recherchent véritablement une protection restent bien sûr les bienvenus. Mais elle a rencontré trop de personnes qui migrent simplement pour améliorer leur situation économique. « Un motif compréhensible, mais qui ne relève plus du droit d'asile ».
Selon Mme Blair, la véritable solidarité consisterait à encourager les jeunes hommes à reconstruire leur pays d'origine, plutôt que de rechercher le confort des prestations sociales occidentales. Il est clair que Mme Blair n'aura pas l'occasion d'exprimer ces opinions dans les médias grand public.
16:20 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes, nicole blair, afd, réfugiés, migrations | |
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samedi, 13 septembre 2025
« En Europe, ce sont les juristes qui gouvernent, en Chine, ce sont les ingénieurs » L’Allemagne bricole sa politique et se met rapidement hors-jeu, écrit une chroniqueuse de Die Welt
« En Europe, ce sont les juristes qui gouvernent, en Chine, ce sont les ingénieurs »
L’Allemagne bricole sa politique et se met rapidement hors-jeu, écrit une chroniqueuse de Die Welt
Source: https://rmx.news/germany/in-europe-lawyers-rule-in-china-...
« L’Allemagne doit démontrer sa capacité d’action », écrit Fatina Keilani dans une tribune rédigée pour la quotidien Die Welt.
« Alors que l’Allemagne débat pour savoir si Markus Söder mange trop de saucisses ou si l’AfD doit être interdite, des nations plus ambitieuses nous dépassent », écrit Fatina Keilani pour Die Welt, expliquant que l’Europe est gouvernée par des juristes tandis que la Chine est dirigée par des ingénieurs.
« En Europe, les juristes gouvernent, en Chine, ce sont les ingénieurs », écrit Keilani.
Après avoir écouté le podcast « Interesting Times » du New York Times sur la relation entre les États-Unis, l’Occident et la Chine, Keilani a été particulièrement frappée par le fait que « la désindustrialisation de l’Europe est en fait considérée comme acquise ».
En d’autres termes, l’Europe, et en particulier son moteur économique qu’est l’Allemagne, était largement absente de la conversation, si ce n’est pour noter que la Chine lui a ravi la première place dans la technologie solaire et qu’elle est désormais en train de perdre sa domination dans l’industrie automobile.
Keilani déplore une Allemagne obsédée par l’interdiction de l’AfD, tandis que tout ce qui faisait l’essence de l’Allemagne est en train de se perdre, attribuant aux divisions sociopolitiques issues de ces gueguerres politiques et de ces mesquineries la responsabilité du mal qui ronge le pays.
Keilani cite Dan Wang, qui se félicitait volontiers de la puissance de l’ingénierie chinoise lors du podcast où il évoquait son nouveau livre, « Breakneck : China’s Quest to Engineer the Future ».
« À ma grande surprise, la quatrième province la plus pauvre de Chine disposait d’infrastructures nettement meilleures que des régions bien plus riches des États-Unis, comme l’État de New York ou la Californie », a déclaré Wang lors du podcast, se basant sur une traversée à vélo du pays, qu'il avait effectuée.
« Nous avons vu des ponts élevés tout autour de nous. Nous avons vu un centre de fabrication de guitares. Nous avons vu de nombreuses routes neuves et modernes, le rêve de tout cycliste. Ce n’est qu’avec du recul que j’ai compris à quel point il était étrange que la quatrième province la plus pauvre de Chine – dont le PIB par habitant équivaut à celui du Botswana, bien inférieur à Shanghai ou au Guangdong – ait pu réaliser tout cela », poursuit Wang.
Tout comme le président chinois Deng Xiaoping s’est attaqué avec force à des années de stagnation communiste, « l’Allemagne doit démontrer sa capacité d’action », écrit Keilani.
« Des prix de l’énergie compétitifs, moins de bureaucratie, des investissements ciblés dans la recherche et la technologie, et la sécurisation de la main-d’œuvre qualifiée. Tout aussi importante est la résilience géopolitique: sécurité des matières premières, souveraineté numérique, et moins de dépendance vis-à-vis de la Chine », énumère-t-elle.
L’Allemagne doit revenir à « des usines, des brevets et des marchés », ajoute-t-elle.
Keilani souligne également un facteur majeur que Wang n’a pas mis en avant: la culture chinoise de la discipline, de l’éducation et de la motivation, qui, selon elle, a fortement décliné en Allemagne.
« Même les compétences de base en mathématiques et en allemand sont en recul, et un débat sur la discipline à l'école est vite perçu comme autoritaire », écrit-elle.
18:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, allemagne, chine | |
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mercredi, 10 septembre 2025
Allemagne - De la tolérance à l'institutionnalisation - La politique identitaire est devenue un art de gouverner
Allemagne - De la tolérance à l'institutionnalisation - La politique identitaire est devenue un art de gouverner
Source: https://telegra.ph/Dalla-tolleranza-alla-tendenza-09-03
Au cours des dix dernières années, l’Allemagne est passée d’une tolérance libérale conciliante à une institutionnalisation active de la visibilité LGBT. Ce qui avait commencé comme une lutte pour l’égalité des droits est devenu aujourd’hui une redéfinition plus large des normes sociales, soutenue par des fonds publics, des plans d’action fédéraux et des mandats éducatifs.
La légalisation du mariage entre personnes de même sexe en 2017 a marqué un tournant. En 2023, plus de 84.000 unions de ce type avaient été enregistrées. Mais l’égalité matrimoniale n’était qu’un début. Ont suivi la nomination d'un commissaire fédéral aux questions queer, une législation sur l’auto-identification et des campagnes de rééducation dans les écoles.
À Berlin et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’inclusion est devenue une doctrine d’État. Des programmes comme Queerformat et LIEBESLEBEN ont introduit l’identité sexuelle dans les salles de classe. Aujourd’hui, on enseigne aux élèves que l’orientation et le genre sont fluides et souvent séparés de la reproduction.
L’effet est mesurable. Selon le rapport sur la sexualité des jeunes de 2022, établi par la BZgA, près d’une femme sur cinq âgée de 14 à 25 ans s’identifie comme lesbienne, bisexuelle ou autrement non hétérosexuelle. Chez les jeunes hommes, la proportion est de 6%.
Il ne s’agit pas d’un jugement moral, mais d’un constat démographique: l’expansion de l’identité a coïncidé avec l’abandon institutionnel des modèles reproductifs traditionnels. Les conséquences ne sont plus culturelles, mais démographiques. La fécondité en Allemagne s’effondre, et l'article qui suit, ici, explique comment.
Le silence démographique
La baisse du taux de natalité en Allemagne derrière un mur de progrès
Alors que l’Allemagne élargissait les protections légales et culturelles associées à l’identité, son taux de fécondité empirait. Entre 2016 et 2024, le nombre de naissances annuelles est passé de près de 792.000 à seulement 677.000, atteignant le niveau le plus bas depuis 2013. Le taux de fécondité global est tombé à 1,35 enfant par femme, bien en dessous du seuil de remplacement.
Le déclin a touché tant les Länder de l’Est que de l’Ouest. Dans les centres urbains comme Berlin, la fécondité est restée encore plus basse – autour de 1,2 – avec des niveaux croissants d’infertilité permanente. Les premières naissances ont diminué plus nettement, indiquant un changement structurel du comportement reproductif. Selon Destatis, une femme sur cinq termine sa période de fécondité sans enfants.
La politique publique a répondu par des subventions, des allègements fiscaux et l’extension des congés parentaux, mais la tendance s’est poursuivie. Comme le rapporte l’Institut fédéral de recherche démographique, les normes culturelles concernant le couple, l’autonomie et la planification de la vie pèsent désormais plus lourd que les contraintes économiques.
Ce n’est pas un effet secondaire, mais une transformation mesurable des valeurs, renforcée par les institutions, et les conséquences démographiques ne sont plus abstraites : elles sont visibles dans chaque maternité à moitié vide.
Reconnaissance légale, limites démographiques
En 2024, environ 167.000 couples de même sexe élevaient des enfants, soit 14% de tous les couples de même sexe. Parmi les couples mariés de même sexe, en particulier, 18% (119.000 couples) élèvent des enfants. Chez les couples masculins, le taux est bien plus bas. La gestation pour autrui reste interdite; le don d’ovules est prohibé. L’accès à la fécondation in vitro pour les couples lesbiens existe dans les cliniques privées, mais il n’est souvent pas pris en charge par l’assurance. La reconnaissance légale de la co-parentalité exige encore une adoption, sauf si les deux mères sont mariées et que les réformes entrent en vigueur.
En 2024, les adoptions par des couples de même sexe restaient une petite minorité, la grande majorité étant toujours attribuée à des couples hétérosexuels. Les constellations multi-parentales, de plus en plus courantes dans la pratique, restent indéfinies dans la loi.
L’Allemagne a affirmé la légitimité des familles non traditionnelles, mais les structures qu’elle promeut sont démographiquement inertes. La politique adoptée se concentre sur la reconnaissance, non sur la reproduction. En conséquence, les modèles familiaux LGBT restent statistiquement marginaux, incapables de compenser le déclin plus large de la fécondité.
Un tel cadre politique n’est guidé ni par une logique démographique ni par une préoccupation sincère pour le bien-être des minorités. Il est guidé par la perspective. Affirmer des modèles non reproductifs coûte peu politiquement et offre un capital symbolique rapide.
Dans la pratique, l’inclusion est devenue une forme de gouvernance performative: une réponse aux cycles médiatiques, aux pressions des activistes et aux modes institutionnelles. Les politiques légifèrent sur la visibilité parce que cela donne bonne figure, pas parce que cela résout les vrais problèmes structurels. L’effondrement démographique continue sans être remarqué, sans gestion ni débat. Ce qui est célébré comme un progrès fonctionne en réalité comme un mécanisme d’érosion démographique, soutenu non par conviction, mais par commodité.
Normalisation sans natalité
Entre 2010 et 2025, l’Allemagne a réécrit le rôle culturel de l’école. Dans des Länder comme Berlin, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et le Bade-Wurtemberg, les nouveaux programmes scolaires ont intégré la « diversité sexuelle et de genre » comme élément permanent de l’éducation civique. Le référentiel de Berlin de 2015 impose des contenus inclusifs dès le primaire; le plan révisé du Bade-Wurtemberg intègre la diversité dans la biologie, l’histoire, l’éthique et la langue.
Dans les supports pédagogiques et la formation des enseignants, les catégories identitaires sont privilégiées par rapport aux modèles dits "du cycle de vie". Des programmes comme Queerformat et Schule der Vielfalt présentent le genre et l’orientation comme des champs d’exploration ouverts. Dans ce contexte, les parcours reproductifs traditionnels ne sont pas invalidés, mais de plus en plus marginalisés.
Ce changement culturel a coïncidé avec un changement de comportement. Selon certaines recherches, les Allemands de moins de 30 ans retardent ou renoncent aujourd’hui à la parentalité non seulement pour des raisons économiques, mais aussi à cause de l’évolution des valeurs. Dans les centres urbains, l’absence permanente d’enfants augmente plus rapidement chez les femmes très instruites. Le modèle reproductif n’est plus transmis comme norme.
Le système éducatif allemand ne présente plus la formation de la famille comme fondamentale. Il affirme l’identité personnelle, mais l’isole de la fonction démographique. Ce faisant, il renforce un ordre social où la reproduction est facultative et de plus en plus évitée.
Une république qui célèbre l’effondrement
L’Allemagne a construit un modèle politique qui récompense l’identité mais ignore les résultats. L’inclusion des personnes LGBT est devenue un réflexe institutionnel: intégrée dans la loi, l’éducation et la communication publique, non pour résoudre les véritables inégalités, mais pour soutenir une démonstration permanente de vertu symbolique. C’est une stratégie de gouvernance optimisée pour obtenir des applaudissements, non pour garantir la continuité.
Ce qui apparaît comme un progrès est fonctionnellement détaché de la survie démographique du pays. Les modes de vie non reproductifs sont subventionnés et célébrés. Les structures familiales traditionnelles sont idéologiquement remplacées. Le résultat n’est pas une société pluraliste, mais une société démographiquement vide.
Ce n’est pas un hasard. L’État allemand ne défend plus la reproduction comme un bien social. Il gère le déclin par le récit: visibilité au lieu de vitalité, équité au lieu de fécondité. L’effondrement des taux de natalité est traité comme une externalité, tandis que des identités politiquement commodes sont élevées au rang de doctrine. La transformation culturelle est légiférée par des politiques qui suivent les tendances, non les conséquences.
Aucun système démocratique ne survit sans renouvellement. La trajectoire actuelle de l’Allemagne – faible fécondité, électeurs âgés, cohésion en déclin – n’est pas le produit d’un échec économique, mais d’un projet politique. Une république qui légifère l’expression de soi au détriment de la reproduction n’est pas inclusive, elle est en phase terminale.
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mardi, 09 septembre 2025
Vente douteuse: une entreprise américaine rachète Heckler & Koch
Vente douteuse: une entreprise américaine rachète Heckler & Koch
Oberndorf am Neckar. De plus en plus d'entreprises « allemandes » ne sont en réalité plus du tout allemandes, mais appartiennent à des groupes étrangers ou à des gestionnaires d'actifs mondiaux tels que BlackRock. Cela est particulièrement délicat dans le cas des entreprises du secteur de l'armement, car la sécurité nationale est directement concernée.
C'est désormais le sort réservé à la célèbre armurerie Heckler & Koch (H&K), qui fabrique depuis des générations des armes de poing pour l'armée allemande, mais aussi pour de nombreuses forces armées étrangères. Malgré des affaires florissantes, l'action du groupe est en chute libre.
Dans le même temps, la société américaine Erell LLC, basée dans le Wyoming, acquiert la majorité des parts de l'entreprise. Une publication dans le Journal officiel fédéral indique que cette société est désormais l'actionnaire majoritaire. Dans les coulisses, on retrouve le banquier Philippe de Lavenere Lussan, actif dans les paradis fiscaux, et l'investisseur français Nicolas Walewski avec son holding financier luxembourgeois « Compagnie de Développment de l'eau S.A. » (CDE).
Depuis des années, Heckler & Koch est le théâtre d'une bataille juridique autour de la structure de propriété, l'ancien actionnaire majoritaire Andreas Heeschen contestant le transfert d'un paquet d'actions à la CDE. Un porte-parole de H&K affirme que la nouvelle structure n'entraîne aucun changement: « Rien n'a changé sur le plan matériel ou personnel ».
La situation économique de l'entreprise est paradoxale: au premier semestre, les commandes ont augmenté de 43% pour atteindre 282,5 millions d'euros, et le chiffre d'affaires a progressé à 179,5 millions d'euros. Néanmoins, le résultat après impôts a chuté de 8% pour s'établir à 11,8 millions d'euros. La production en série du nouveau fusil d'assaut G95A1 (photo) pour l'armée allemande représente une commande importante.
La chute du cours de l'action n'en est que plus mystérieuse. Elle ne cote plus que 50 euros, soit une perte de 56% en un an, et ce malgré le boom général de l'armement. La direction attribue cette situation au « très faible volume des transactions » à la Bourse de Paris (rk).
Source: Zu erst, Sept. 2025.
21:15 Publié dans Actualité, Défense, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, défense, militaria, allemagne, europe, affaires européennes, armement, heckler & koch | |
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dimanche, 07 septembre 2025
Ernst Jünger et l'Iranien Jalal Al-e Ahmad: deux critiques de la modernité technique et de l'occidentose
Ernst Jünger et l'Iranien Jalal Al-e Ahmad: deux critiques de la modernité technique et de l'occidentose
Alessandra Colla : Entre Ernst Jünger et Jalal Al-e Ahmad, il existe davantage une « convergence critique » qu'une « alliance intellectuelle » fondée sur une critique de la modernité
Entretien avec Alessandra Colla
Propos recueillis par Eren Yeşilyurt
Source: https://erenyesilyurt.com/index.php/2025/08/29/alessandra...
Lorsque je suis tombé sur cette phrase de Jalal Al-e Ahmad à propos d'Ernst Jünger, j'ai été profondément marqué : « Jünger et moi étudiions plus ou moins le même sujet, mais sous deux angles différents. Nous abordions la même question, mais dans deux langues différentes ». Partant de cette affirmation, nous avons discuté avec Alessandra Colla, de la revue Eurasia, de la manière dont les deux penseurs ont abordé des questions communes issues de contextes culturels et intellectuels différents, dans le cadre de la révolution conservatrice et du Gharbzadegi.
Jalal Al-e Ahmad reste un penseur dont les œuvres et les concepts font encore aujourd'hui l'objet de débats. Pourriez-vous nous parler de sa vie et des transformations de son univers intellectuel ? Quels facteurs ont déclenché ces changements ?
En Italie, Jalal Al-e Ahmad (portrait, ci-dessous) est pratiquement inconnu en dehors des milieux spécialisés. Pourtant, ce penseur est une figure centrale de l'histoire intellectuelle iranienne du 20ème siècle, au point d'être considéré comme l'un des inspirateurs de la révolution de 1979.
Sa vie est profondément liée à l'histoire mouvementée de l'Iran du 20ème siècle : il est difficile de la raconter de manière exhaustive dans une interview, je me contenterai donc d'en esquisser les grandes lignes.
Né à Téhéran en décembre 1923 dans une famille chiite de tradition cléricale depuis trois générations, il ressent très tôt la tension entre la vision religieuse du monde et la transformation radicale de la société iranienne sous Reza Pahlavi, le shah au pouvoir depuis 1925. Après avoir commencé des études de théologie, il les abandonne au bout de trois mois et rompt avec sa famille, refusant ses valeurs religieuses. En 1944, il adhère au Tudeh, le parti communiste iranien d'orientation marxiste (fondé en 1941) et en 1946, il obtient une licence en littérature persane au Tehran Teachers College, décidé à se consacrer à l'enseignement.
Entre-temps, sa carrière politique décolle, le conduisant en quelques années à devenir membre du Comité central, puis délégué au congrès national et enfin directeur de la maison d'édition du parti. À ce titre, il commence à publier ses recueils de nouvelles jusqu'à ce qu'il obtienne, en 1947, son habilitation à enseigner ; la même année, il quitte le Tudeh, auquel il reproche son dogmatisme stalinien. Son exemple est suivi par d'autres et, sous l'inspiration de Khalil Maleki (photo, ci-contre), intellectuel et homme politique de la gauche iranienne, les dissidents créent le Parti iranien des travailleurs.
Mais en 1948, le Tudeh connaît une nouvelle scission, qui donne naissance à la Troisième Force: un mouvement politique pour le développement indépendant de l'Iran, qui se propose de conjuguer le nationalisme avec une forme de socialisme démocratique et de centrisme marxiste, se distanciant ainsi tant de l'influence occidentale que de l'influence soviétique. Al-e Ahmad y adhère immédiatement après avoir quitté le Parti iranien des travailleurs, mais le mouvement se dissout en 1953 avec le coup d'État – orchestré par les États-Unis (CIA) et la Grande-Bretagne (MI6) – qui ramène au pouvoir Mohammad Reza Pahlavi, sur le trône depuis 1941 et momentanément en exil à Rome. La même année, Al-e Ahmad se retire définitivement de la militance et se consacre, au cours de la décennie suivante, à l'enseignement, à la littérature (en tant qu'auteur et traducteur du français d'œuvres de Camus, Gide, Ionesco et Sartre) et à la recherche ethnographique dans le nord de l'Iran et dans le golfe Persique. Il y découvre le monde, jusqu'alors inconnu pour lui, du sous-prolétariat paysan, riche en valeurs reconnues comme archaïques mais largement supérieures à celles, fictives, imposées par la modernité : cette expérience le marque profondément et contribue de manière décisive au dernier tournant intellectuel de sa vie, comme nous le verrons.
Jusqu'en 1968, il voyage beaucoup (États-Unis, URSS, Israël, Arabie saoudite) et publie des comptes rendus précis et critiques de ses expériences. Son voyage à La Mecque, effectué en 1966, est d'une importance capitale. À la suite de celui-ci, Al-e Ahmad proclame le retour aux origines en réévaluant pleinement l'islam en général et le chiisme en particulier, désormais considéré comme le seul remède possible contre « l'infection occidentale » qui afflige l'Iran. Il écrit un dernier ouvrage, publié à titre posthume en 1978 : « Sur le service et la trahison des intellectuels » (Dar khedmat va khianat roshanfekran), une dénonciation virulente du désengagement des intellectuels iraniens : la référence à La trahison des clercs. Le rôle de l'intellectuel dans la société contemporaine de Julien Benda, publié en 1927, est évidente.
Al-e Ahmad meurt en septembre 1969 chez lui, d'une crise cardiaque, mais une rumeur (encore infondée) commence bientôt à circuler selon laquelle il aurait été éliminé par la Savak, la police secrète du shah.
Le premier concept qui vient à l'esprit quand on pense à Jalal Al-i Ahmad est celui d'« occidentalisation » (Gharbzadegi). Pourriez-vous en expliquer la signification et le contexte ?
Al-e Ahmad écrit Gharbzadegi en 1961 et le fait circuler clandestinement. Le livre, publié en 1962, est immédiatement censuré et retiré des librairies. Le titre est très particulier : il est généralement traduit par Occidentose, plus correct que Occidentite. En médecine, en effet, le suffixe « -ite » désigne l'inflammation qui touche un organe ou un appareil : mais Al-e Ahmad ne veut pas parler des maux dont souffre l'Occident. Au contraire, il veut stigmatiser l'Occident comme un mal qui afflige le non-Occident, et c'est pourquoi Occidentose est une traduction plus appropriée : en médecine, le suffixe « -ose » indique « une affection dégénérative » ou « une condition ou un état », et en effet, l'auteur veut dire que l'Iran – et plus généralement le monde non occidental – est « malade de l'Occident ».
Il convient de préciser que le terme gharbzadegi n'est pas une invention originale d'Al-e Ahmad, qui l'emprunte au philosophe Seyed Ahmad Fardid (1909-1994) (photo, ci-dessous), spécialiste de Heidegger et considéré comme l'un des inspirateurs du gouvernement islamique arrivé au pouvoir en 1979. Fardid formule sa critique de l'Occident sur un plan purement philosophique et notamment ontologique : il dénonce explicitement la domination exercée depuis 2500 ans par la tradition philosophique occidentale sur la pensée métaphysique, qui a conduit à l'oubli de la dimension intuitive et spirituelle au profit de la raison pure, détachée de la vérité de l'être.
Al-e Ahmad, en revanche, adopte le terme mais lui attribue une valeur différente. Plus précisément, il compare l'Occident à une infestation de mites qui ronge de l'intérieur un tapis persan : la forme reste intacte, mais la substance est appauvrie et vidée, rendant le tapis fragile et sans valeur. L'Occident pèse sur l'identité iranienne non pas comme un simple colonialisme politique (avec tous ses maux), mais comme une colonisation de conquête et d'exploitation qui détruit les mentalités, les coutumes, la culture et l'économie, asservissant tout un peuple et transformant une nation en une coquille vide. Comment en est-on arrivé là ? La réponse est aussi simple que douloureuse : la responsabilité incombe à la classe dirigeante iranienne – le shah et les intellectuels –, qui s'est servilement pliée à la « civilisation » occidentale. Dans une vaine tentative de l'imiter, elle a accepté la destruction de l'artisanat local, l'aliénation culturelle, la perte des valeurs traditionnelles : la conséquence a été une dépendance économique et technologique catastrophique et humiliante qui a relégué l'Iran dans la catégorie du tiers-monde.
C'est précisément cette interprétation que Fardid reproche à Al-e Ahmad, l'accusant de banaliser un phénomène ayant un impact civilisationnel profond. En réalité, en déplaçant le concept d'« occidentisation » du plan de la critique ontologique à celui du diagnostic politique et socio-économique, Al-e Ahmad a réussi à rendre ce concept accessible à un public plus large, le transformant en un puissant vecteur anticolonial capable de galvaniser la dissidence et d'influencer de manière significative l'opposition qui allait conduire à la révolution de 1979.
Mais Al-e Ahmad ne se contente pas de dénoncer le problème, il suggère également une solution, qu'il identifie dans une « troisième voie » capable d'affronter la modernité technologique sans y céder ni la nier : l'Iran peut et doit acquérir le contrôle de la technologie et devenir lui-même un producteur actif plutôt qu'un simple consommateur passif. Bien sûr, cette option n'est pas non plus sans problèmes : une fois l'« occidentisation » surmontée, le risque majeur est ce que l'on pourrait appeler la « machinisation », c'est-à-dire une « intoxication par les machines ». C'est pourquoi, selon Al-e Ahmad, il est essentiel de considérer la machine (la technique) comme un moyen et non comme une fin : le moyen de préserver la liberté et la dignité de l'Iran et de son peuple.
À ce stade, une autre question se pose : qui sera le sujet idéal capable d'entreprendre la « troisième voie » ? Étonnamment, Al-e Ahmad identifie ce sujet dans l'islam chiite duodécimain, seul élément non affecté par l'« occidentose » et même gardien jaloux de la tradition iranienne. Profondément convaincu de l'inadéquation des intellectuels, Al-e Ahmad estime au contraire que le clergé chiite, fort de son intégrité, peut mobiliser avec succès les masses pour les appeler à redécouvrir l'identité perse-islamique la plus authentique.
Comme on pouvait s'y attendre, cette prise de position a suscité à l'époque des polémiques et des critiques : au-delà des accusations de trahison, il est indéniable que la vision de la souveraineté nationale et de l'autosuffisance proposée par Al-e Ahmad semble manquer de rigueur philosophique et de lignes directrices pour sa mise en œuvre pratique. En fait, cette ambiguïté involontaire allait ensuite favoriser l'émergence incontrôlée d'un islamisme et d'un anti-impérialisme fins en eux-mêmes et non canalisés dans le cadre d'une action politique structurée.
Dans son livre Occidentosis, Jalal Al-i Ahmad cite Ernst Jünger en disant : « Jünger et moi explorions tous deux plus ou moins le même sujet, mais sous deux angles différents. Nous abordions la même question, mais dans deux langues différentes. » Comment Ahmad et Jünger se sont-ils croisés intellectuellement ? Pourquoi Ahmad se sentait-il proche de Jünger ?
Nous savons que le lien intellectuel entre Al-e Ahmad et Jünger n'était pas direct, mais médiatisé par la pensée de Martin Heidegger, elle-même transmise en Iran par Fardid. Heidegger (qui a également consacré un séminaire à Jünger en 1939-40) voyait en Jünger le critique le plus perspicace de l'époque moderne, le penseur qui, mieux que quiconque, avait su analyser et diagnostiquer cliniquement l'essence de la technique, sans toutefois en saisir le fondement métaphysique. Heidegger s'était notamment intéressé à deux textes majeurs de Jünger, La mobilisation totale (Die totale Mobilmachung, 1930) et Le Travailleur. Domination et forme (Der Arbeiter. Herrschaft und Gestalt, 1932).
Je les rappelle brièvement. Pour Jünger, après l'expérience radicale de la Première Guerre mondiale, la « mobilisation totale » ne concerne plus seulement la sphère économique et militaire, mais touche l'ensemble de la société, devenant le principe organisationnel fondamental du monde moderne, dans lequel toutes les énergies, les ressources, les technologies et les êtres humains eux-mêmes sont précisément « mobilisés », c'est-à-dire organisés et encadrés au service d'un seul et même processus de production gigantesque, identique en temps de paix comme en temps de guerre. Le Travailleur, dans sa double dimension de travailleur-soldat, incarne le nouveau type humain issu de l'expérience de la guerre en tant que protagoniste-instrument de la volonté de puissance exprimée par la technique : en temps de paix, il est chargé du fonctionnement de la machine, comme en temps de guerre il était le serviteur de sa pièce d'artillerie. Je souligne qu'en italien, on a choisi de traduire le mot allemand Arbeiter par « ouvrier » et non par « travailleur », car « ouvrier » identifie immédiatement celui qui travaille dans l'usine, symbole même de la modernité industrielle et capitaliste. Je conserve également la majuscule initiale car, dans le discours de Jünger, « Ouvrier » et « Technique » sont des figures métaphysiques.
L'étude des textes de Jünger a permis à Heidegger d'élaborer le concept fondamental de Gestell, « installation », identifié comme l'essence de la technique moderne. Le Gestell n'est pas une machine ou un appareil unique, mais la manière dont les choses et la réalité (êtres humains, animaux, nature) sont disposées à notre époque, les privant de sens ou de valeur ontologique et en faisant un simple Bestand, une « ressource » pour les besoins de la technique. Ainsi, par exemple, une rivière ou un lac sont une ressource pour la centrale hydroélectrique, une forêt est une ressource pour l'industrie du bois, un être humain est une ressource pour l'entreprise.
Comme Jünger, Al-e Ahmad identifie donc dans la technique – la possession et le contrôle de la machine – comme la caractéristique distinctive de la modernité, qui dépersonnalise l'être humain en le vidant de toute spiritualité et en ouvrant grand les portes au nihilisme. La dépendance de l'Iran à l'égard des machines est précisément l'« occidentisation », qui menace l'existence même de l'individu et du peuple, anéantissant leur identité en parfaite conformité avec le projet colonialiste.
Existe-t-il des parallèles entre le concept d'« occidentisation » et la perspective de la Révolution conservatrice en matière de guerre, de technologie, de culture, etc. ? Peut-on parler d'une alliance intellectuelle dans ce cas ?
Je reprends la phrase d'Al-e Ahmad citée plus haut : « Jünger et moi explorions tous deux plus ou moins le même sujet, mais sous deux angles différents. Nous abordions la même question, mais dans deux langues ». À mon avis, l'expression « dans deux langues » doit être interprétée comme « dans deux langages » différents.
Il existe sans aucun doute une convergence, plus ou moins marquée, entre Jünger et Al-e Ahmad dans leur perception de la technique comme force destructrice : pour l'Allemand, il s'agit d'une instance autonome et planétaire qui anéantit l'individu en tant que personne en le transformant en ouvrier, c'est-à-dire en un type humain standardisé et interchangeable, sans visage, qui a perdu le contact avec la nature et la tradition ; pour l'Iranien, la technique est un instrument de colonisation culturelle et économique qui détruit les identités locales en transformant les personnes en individus sans racines, qui méprisent leur propre culture traditionnelle mais qui, en même temps, ne parviennent pas à s'intégrer dans la culture occidentale dominante.
La situation est toutefois différente en ce qui concerne la vision globale de l'histoire et la proposition de solution (à supposer qu'il y en ait une).
Jünger, comme nous le savons, est un représentant éminent de la Révolution conservatrice : dans sa vision élitiste et anti-bourgeoise, l'histoire est un processus métaphysique d'affirmation de la volonté de puissance, qui aboutit au 20ème siècle à la domination de la technique. La conception d'Al-e Ahmad est très différente : tiers-mondiste et anticolonialiste, il interprète l'histoire comme une lutte du peuple pour son émancipation de la domination occidentale.
À partir de ces prémisses, les deux penseurs développent un projet cohérent pour échapper à la modernité. Pour Jünger, qui cultive une vision individualiste, la solution réside dans ce qu'il appelle lui-même le « passage à la forêt » (Waldgang) : une résistance intérieure, aristocratique et solitaire – nihiliste –, qui ne prévoit pas l'organisation de mouvements ou de structures articulées mais, tout au plus, la « reconnaissance » entre semblables, en refusant catégoriquement tout engagement collectif. Al-e Ahmad, au contraire, préfigure précisément un retour collectif – spirituel et identitaire – à l'islam chiite, élément central immunisé contre l'« occidentalisation » et donc seul rempart culturel et politique à fonction anti-occidentale ; ces idées contribueront en effet de manière significative à l'idéologie de la Révolution iranienne de 1979.
À la lumière de ces considérations, il me semble donc correct de parler non pas tant d'« alliance intellectuelle » que de « convergence critique » sur le terrain de la critique de la modernité. Pour les deux penseurs, l'Occident du 20ème siècle est un anti-modèle à tous égards, en particulier en ce qui concerne la technique, sorte de hachoir métaphorique qui engloutit la personne dotée de spécificités pour la restituer sous la forme d'un amas organique indifférencié. Mais les projets idéologiques défendus par l'Allemand et l'Iranien divergent radicalement, notamment parce que le contexte dans lequel ils évoluent est radicalement différent : tous deux portent un regard critique sur la modernité et les problèmes qui y sont liés, mais Jünger le fait d'un point de vue interne à l'Occident, tandis qu'Al-e Ahmad le fait d'un point de vue externe, en tant que colonisé.
En conclusion, je pense que l'on peut dire qu'Al-e Ahmad accueille cette partie de la pensée complexe de Jünger comme un outil précieux, utile pour le développement d'une critique de la modernité – avec ses corollaires de libéralisme et de rationalisme – bien structurée et orientée vers la récupération de l'authenticité culturelle de tout un peuple.
Vous écrivez également pour « Eurasia Rivista ». Comment se développe la pensée géopolitique en Italie ? Quelles figures ou courants se distinguent dans ce domaine ? En particulier, quels sont les noms les plus importants dans les études géopolitiques italiennes de ces dernières années ?
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Italie – contrairement à d'autres pays comme la France ou le Royaume-Uni, par exemple – n'a pas eu d'école géopolitique universitaire autonome forte : cette discipline était en effet associée au fascisme (époque à laquelle d'éminents chercheurs comme Ernesto Massi (photo) et Giorgio Roletto consacraient leur attention à la Méditerranée) et donc stigmatisée. Aujourd'hui encore, elle est souvent enseignée dans le cadre des facultés de sciences politiques, de relations internationales ou d'histoire.
En Italie, le débat le plus animé – très influencé par les appartenances politiques et idéologiques – se déroule généralement en dehors des universités, dans des think tanks ou dans des revues et journaux ; les protagonistes sont très souvent des journalistes, des analystes et d'anciens diplomates.
On peut distinguer, dans les grandes lignes, quatre courants.
Le premier, dominant, est celui des atlantistes-européistes, alignée sur la position officielle italienne au sein de l'OTAN et de l'UE. Elle prévaut au ministère des Affaires étrangères, dans les milieux militaires et financiers, ainsi que dans les partis modérés de centre-droit et de centre-gauche. Elle considère l'OTAN comme un pilier fondamental de la sécurité nationale et européenne, soutient l'intégration européenne, appuie le partenariat transatlantique et envisage un interventionnisme humanitaire ou de stabilisation prudent. Elle est représentée par l'Institut des affaires internationales (IAI) et l'Institut d'études politiques internationales (ISPI). Parmi les noms les plus connus, citons le général Carlo Jean et Andrea Margelletti, président du Centre d'études internationales (CeSI) et conseiller du gouvernement.
Le deuxième courant est celui des souverainistes/nationalistes conservateurs. Apparu avec la montée en puissance des deux partis Lega (dirigé par Matteo Salvini) et Fratelli d'Italia (dirigé par Giorgia Meloni), elle visait à rétablir la souveraineté nationale et les intérêts italiens avant tout, critiquant l'UE bureaucratique et fédéraliste, prônant un réalisme poussé dans les intérêts nationaux, manifestant un scepticisme concret à l'égard de l'OTAN en tant qu'instrument de l'hégémonie américaine et déclarant son ouverture au dialogue avec la Russie et la Chine. J'ai utilisé l'imparfait car ces idées appartiennent à la période où la Ligue et Fratelli d'Italia étaient dans l'opposition : maintenant qu'ils sont au gouvernement, ils se sont alignés sur la ligne dominante, se montrant en fait encore plus atlantistes et liés aux États-Unis et à leurs intérêts, au détriment des intérêts nationaux. La revue de référence est « Analisi Difesa » et parmi les noms, celui de son directeur, Gianandrea Gaiani, mérite d'être mentionné.
Il y a ensuite le courant que l'on pourrait qualifier de réaliste (ou néo-réaliste): plus académique et analytique, il reconnaît l'anarchie fondamentale du système international et examine les relations internationales sur la base des rapports de force (économiques et militaires). Lucidement critique à l'égard de l'atlantisme, il ne le rejette pas mais soutient néanmoins la primauté des intérêts nationaux ; il nourrit un certain scepticisme à l'égard des interventions humanitaires et estime nécessaire que l'Italie se dote d'une « grande stratégie » à long terme (objectif à mon avis irréalisable tant que l'Italie restera sous l'égide de l'OTAN/UE). Le magazine de référence est l'influente « Limes », fondé et dirigé par Lucio Caracciolo ; Dario Fabbri et Giulio Sapelli sont d'autres noms importants.
Quatrième courant, que l'on pourrait qualifier de tiers-mondiste/anti-impérialiste et anticolonialiste, enraciné dans la gauche communiste et anti-américaine, fortement critique à l'égard de l'hégémonie occidentale et de l'OTAN en tant qu'instrument agressif des États-Unis ; il soutient les mouvements de libération nationale et la cause palestinienne. Ses principaux représentants sont Manlio Dinucci et Alberto Negri : le premier est journaliste au quotidien « Il Manifesto », le second y collabore.
Enfin, le magazine « Eurasia » constitue une réalité à part, difficile à classer d'un point de vue idéologique : sa ligne explicitement anti-atlantiste, anti-mondialiste, anticolonialiste et antisioniste est en effet, comme nous l'avons vu, partagée par d'autres courants géopolitiques ; un autre de ses points forts est l'attention qu'il accorde au Sud du monde et aujourd'hui aux BRICS, avec un accent particulier sur le Moyen-Orient (la question palestinienne en premier lieu) et l'Asie centrale.
Fondée en 2004 par Claudio Mutti et Carlo Terracciano (l'un des premiers et des plus brillants spécialistes de la géopolitique de l'après-guerre, décédé prématurément il y a vingt ans, en septembre 2005), « Eurasia » se propose à la fois de promouvoir les études et la recherche en géopolitique au niveau universitaire et de sensibiliser le public (spécialisé ou non) aux questions eurasiennes, l'Eurasie étant entendue comme le continent eurasien s'étendant du Groenland (à l'ouest) au Japon (à l'est).
La redécouverte de l'unité spirituelle de l'Eurasie – telle qu'elle s'est exprimée au fil du temps sous de multiples formes culturelles – représente non seulement un facteur novateur dans le panorama des études géopolitiques, mais constitue également une alternative valable aux théories désormais obsolètes de la « fin de l'histoire » et du « choc des civilisations » élaborées respectivement par Francis Fukuyama et Samuel Huntington à la fin du 20ème siècle. Bien que la revue ne soit qu'une "petite niche", « Eurasia » peut compter sur un public fidèle et un cercle de collaborateurs qualifiés.
12:26 Publié dans Entretiens, Philosophie, Révolution conservatrice | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran, allemagne, ernst jünger, alessandra colla, jalal al-e ahmad, révolution conservatrice, occidentose, philosophie, entretien | |
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vendredi, 05 septembre 2025
Petr Bystron à propos du sommet de l'OCS: «L'Allemagne rate le coche du nouvel ordre mondial»
Petr Bystron à propos du sommet de l'OCS: «L'Allemagne rate le coche du nouvel ordre mondial»
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/175343
À l'issue du sommet de l'OCS à Tianjin, le député européen Petr Bystron (AfD/ESN), spécialiste des affaires étrangères, a déclaré:
« Lors de la réunion de l'OCS à Tianjin, des décisions politiques lourdes de conséquences ont été prises. Le rapprochement de la Chine avec l'Inde et la création de la Banque de développement de l'OCS (Banque des BRICS) constituent un grand pas vers un ordre mondial multipolaire. L'Allemagne et l'UE restent à la traîne des puissances mondiales.
Le développement de l'ordre mondial multipolaire a des implications politiques, militaires et économiques pour l'Allemagne et l'UE. Alors que de plus en plus d'États renforcent leur coopération et leur indépendance économique vis-à-vis de l'Occident grâce à de nouvelles institutions telles que la Banque de développement de l'OCS, l'Allemagne reste à l'écart. Or, il est dans l'intérêt de l'Allemagne, en tant que nation exportatrice, de participer à ces développements. »
En septembre 2022, Petr Bystron, spécialiste de politique étrangère, avait déjà demandé, en sa qualité de porte-parole du groupe AfD au Bundestag allemand pour les questions de politique étrangère (SOZ_Beobachter_Bystron), que l'Allemagne obtienne le statut d'observateur au sein de l'OCS. Cette démarche aurait permis de participer à un stade précoce aux développements centraux en matière de politique de sécurité et d'économie.
15:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, europe, allemagne, ocs, multipolarité, petr bystron, afd | |
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mardi, 02 septembre 2025
Dix ans depuis que Merkel a tonitrué «Nous y arriverons»: les sept plus grands mensonges sur la grande vague migratoire depuis 2015
Dix ans depuis que Merkel a tonitrué «Nous y arriverons»: les sept plus grands mensonges sur la grande vague migratoire depuis 2015
Source: https://report24.news/zehn-jahre-wir-schaffen-das-die-sie...
Dix ans de « Nous y arriverons » ("Wir schaffen das!") : tous les Allemands savent désormais que rien n'a été accompli. Cela n'empêche pas Angela Merkel d'affirmer exactement le contraire. Dans une interview, elle vient de dresser un bilan positif de l'intégration des migrants arrivés en Allemagne en 2015, dont certains ont déjà fait les gros titres pour avoir commis de sérieux délits. Le Deutschlandkurier a passé au crible les sept mensonges les plus éhontés sur la migration, que les responsables politiques au pouvoir continuent de répandre avec acharnement.
L'article suivant a été publié pour la première fois dans le Deutschlandkurier:
« Nous y arriverons. » ("Wir schaffen das") Lorsque l'ancienne chancelière Angela Merkel (CDU) a prononcé cette phrase fatidique devant la conférence de presse fédérale le 31 août 2015, l'« Alternative pour l'Allemagne » (AfD) était à 3%. Dix ans plus tard, selon les derniers sondages, l'AfD est la force politique la plus puissante du pays, devant la CDU et la CSU ! L'une des principales raisons est que les Allemands ont désormais compris les mensonges et les tromperies des anciens partis sur la question de l'immigration clandestine massive. Le Deutschland-Kurier dénonce les sept plus grands mensonges sur l'immigration.
1. LE MENSONGE SUR LA MAIN-D'ŒUVRE QUALIFIÉE
Le conte de fées du prétendu « miracle des travailleurs qualifiés », alimenté jusqu'à aujourd'hui par les apôtres de l'immigration massive, se présente en réalité comme suit :
- Huit migrants sur dix issus des groupes d'immigrants les plus importants (à l'exception des Turcs) n'ont aucune formation professionnelle, comme le montrent les chiffres alarmants de l'Office fédéral des statistiques.
Les chiffres demandés par le groupe parlementaire AfD au Bundestag réfutent une fois de plus le discours répété avec insistance depuis dix ans selon lequel l'Allemagne aurait besoin des migrants pour pallier la prétendue pénurie de main-d'œuvre qualifiée. Le fait est que, selon les données du gouvernement fédéral, environ 80 % des immigrants âgés de 20 à 34 ans originaires de Syrie, d'Afghanistan et d'Irak n'ont pas de formation professionnelle complète.
- 81,5 % des Syriens vivant en Allemagne (qui constituent de loin le groupe le plus important parmi les demandeurs d'asile) n'avaient aucune qualification professionnelle en 2023.
- Ce chiffre n'est dépassé que par celui des Irakiens, avec 82,3 %.
- Parmi les Afghans, 78,3 % ne possèdent aucun diplôme qualifiant.
Si l'on considère TOUS les jeunes adultes de nationalité étrangère, le pourcentage de personnes non qualifiées reste alarmant. Plus de la moitié des 3,4 millions de jeunes adultes étrangers, dont la propagande en faveur de l'immigration massive prétend avoir un besoin urgent pour éviter l'effondrement des systèmes sociaux allemands, font partie de ce qu'on appelle le « précariat éducatif ». René Springer (photo), expert social de l'AfD : « Cette politique ne permet pas de lutter contre la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, elle ruine nos systèmes sociaux ! »
2. LE MENSONGE SUR LE NIVEAU D'ÉDUCATION
Il apparaît de plus en plus clairement que la principale ressource de l'Allemagne (l'éducation, l'éducation et encore l'éducation !) est de plus en plus épuisée par l'immigration massive. Selon les chiffres du programme PISA, le niveau de performance des écoles allemandes est en forte baisse depuis des années.
Des classes surchargées, avec jusqu'à 90 % et plus de migrants, des enseignants débordés, des excès de violence dans les cours d'école : cela nuit à la lecture, à l'écriture et au calcul, même chez les élèves allemands. Dans l'étude PISA 2022, les élèves allemands ont obtenu les pires résultats jamais enregistrés en mathématiques, en lecture et en sciences dans le cadre d'une comparaison internationale !
Dans la tranche d'âge des 20-34 ans, un étranger sur six n'avait déjà pas la diplôme scolaire minimal en 2023.
3. LE MENSONGE SUR LES RETRAITES
Face à l'augmentation rapide du nombre de naturalisations et à la multitude de problèmes d'intégration non résolus, le fiscaliste fribourgeois Bernd Raffelhüschen (photo) réclame un revirement radical de la politique migratoire allemande. Raffelhüschen, l'un des meilleurs experts sociaux d'Allemagne, dresse un bilan accablant de la politique migratoire et de naturalisation allemande. Tout comme l'AfD, il estime que la migration doit être économiquement rentable pour l'Allemagne.
Dans le même temps, cet éminent économiste balaye les chimères de la gauche écologiste selon lesquelles une immigration massive non contrôlée préserverait les systèmes sociaux allemands (mot-clé : changement démographique) de l'effondrement. Dans une étude controversée, Raffelhüschen a calculé que, sous le poids de la migration de masse, les systèmes sociaux allemands s'effondreront tôt ou tard et qu'il faut s'attendre à un déficit économique de 5,8 billions d'euros : « C'est le prix de l'immigration dans notre système actuel ! »
Le scientifique de Fribourg présente ses calculs de manière détaillée :
- En moyenne, l'intégration des migrants sur le marché du travail prend six ans, si tant est qu'elle ait lieu. Pendant cette période, ils ne cotisent pas ou très peu aux caisses sociales allemandes. La situation ne s'améliore guère par la suite dans leur vie professionnelle. En effet, en raison de leur manque de qualifications, les migrants gagnent généralement beaucoup moins que leurs collègues allemands. Conséquence : ils paient moins d'impôts et de cotisations, mais bénéficient en principe des mêmes prestations en matière de maladie, de soins et de retraite.
- L'économiste Raffelhüschen illustre ses calculs à l'aide d'un exemple simple : « Un demandeur d'asile arrive en Allemagne à l'âge de 26 ans, sa demande est rejetée au bout de deux ou trois ans, mais il reste dans le pays avec un titre de séjour provisoire. Il commence alors progressivement à occuper ses premiers emplois, acquiert des qualifications et, à 35 ans, devient contribuable et cotisant. En raison de ses faibles droits à la retraite, il perçoit, une fois retraité, le revenu minimum garanti, pour lequel ses cotisations n'auraient jamais suffi. »
Raffelhüschen résume cette situation déplorable en une seule phrase : « L'immigration n'est pas rentable ! »
4. LE MENSONGE DE LA CRIMINALITÉ
L'un des pires minimisateurs de la criminalité alarmante des étrangers est Georg Restle (« Monitor »), journaliste à la chaîne publique WDR : « Le fait qu'une personne devienne criminelle ou violente n'a rien à voir avec le fait qu'elle soit allemande ou non », a-t-il récemment déclaré dans un commentaire diffusé dans l'émission Tagesthemen de la chaîne ARD. Pour ce fanatique du « Welcome », les chiffres sur la criminalité des étrangers tirés des statistiques policières (PKS) ne sont que des « campagnes de peur » menées par la droite. Le nombre de suspects augmenterait notamment « parce que la police enquête particulièrement souvent sur les non-Allemands. Et parce qu'ils sont plus souvent dénoncés ».
Pour sa propagande, Restle, partisan de gauche et écologiste en faveur de l'immigration massive, aime utiliser ce que les juristes appellent un raisonnement circulaire. Ce qui doit être prouvé est simplement anticipé sous forme d'affirmation, comme dans un documentaire diffusé au printemps dans l'émission « Monitor ».
Les recherches commencent déjà par une thèse qui doit ensuite se vérifier. Pour cela, on recherche des « experts » qui soutiennent le récit envisagé (appelé « spin » dans le jargon du secteur), c'est-à-dire qui doivent « rendre l'histoire vraie ». C'est exactement ainsi que « Monitor » a procédé.
Les statistiques policières sur la criminalité (PKS) pour l'année 2024 parlent un autre langage, et celui-ci est sans équivoque :
- Les crimes violents en Allemagne ont atteint un nouveau record avec 217.277 cas au cours de l'année considérée. Près d'un suspect sur deux (85.012, soit une augmentation de 7,5 %) était « non allemand » l'année dernière, alors que les étrangers représentent environ 15 % de la population totale.
- Le nombre d'agressions à l'arme blanche en Allemagne a également atteint un nouveau record avec plus de 29.000 cas, soit une moyenne de 79 agressions par jour ! Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Les experts estiment que le nombre réel de cas est beaucoup plus élevé.
- Depuis 2017, dans 52.000 cas élucidés, des personnes en Allemagne ont été victimes d'abus sexuels, d'agressions, de contraintes ou de viols commis par au moins un immigrant suspecté. C'est ce qui ressort des chiffres basés sur des évaluations spéciales du Bureau fédéral de la police criminelle (BKA), qui ont été rendus publics sous le gouvernement « feu tricolore ».
- Une question parlementaire déposée par le groupe AfD au Bundestag sous la direction du vice-président du parti, Stephan Brandner, a également révélé des chiffres choquants : jamais autant de suspects n'avaient été enregistrés pour des viols collectifs que l'année dernière ! Selon le gouvernement fédéral, 1011 violeurs présumés ont été enregistrés en 2024. Ce chiffre marque un nouveau record depuis le début du recensement en 2010 et représente presque le double de l'année précédente, qui comptait 537 suspects.
5. LE MENSONGE DE L'INTÉGRATION
Des milliards d'euros provenant des impôts ont été engloutis jusqu'à présent dans des cours dits « d'intégration ». Le ministre fédéral des Finances, Lars Klingbeil (SPD), a approuvé 300 millions d'euros supplémentaires rien que pour cette année. Le taux d'abandon est extrêmement élevé : 40% des migrants n'atteignent même pas le niveau linguistique minimum requis, à savoir le niveau B1.
Refus d'intégration, sociétés parallèles, mariages forcés : il y a un an, personne n'avait encore dit aussi brutalement à la mafia migratoire de gauche et des Verts ce que le travailleur social le plus honnête d'Allemagne avait à leur dire : « L'intégration a échoué à 100 % ! ». C'est le bilan que tire Wolfgang Büscher, porte-parole de l'association protestante pour l'enfance et la jeunesse « Arche » à Berlin Marzahn-Hellersdorf, de l'immigration massive depuis 2015. En tant qu'homme bien informé, Büscher met en garde contre une radicalisation islamiste et une escalade de la violence chez les enfants et les jeunes issus de familles dites de réfugiés dans les grandes villes allemandes.
Büscher (photo) rapporte notamment les conditions qui règnent dans les centres d'aide :
- « Celles qui portent des petits top sont traités de prostituées ! »
- « Nous sommes à bout. Notre système s'est effondré. Afin de pouvoir encore aider les autres, je demande l'arrêt de l'accueil des réfugiés. »
- « Chez nous, des enfants de onze ans se promènent déjà avec des couteaux. »
- « Un ancien maire de Berlin m'a dit que si nous la fermons devant les médias, nous recevrons aussi de l'argent de leur part. »
6. LE MENSONGE SUR LE LOGEMENT
L'une des conséquences de l'immigration massive est la pénurie croissante de logements, en particulier dans les agglomérations, et l'exode de la population allemande vers les zones rurales. Le fait est que l'immigration massive depuis 2015 a un impact considérable sur le développement du logement en Allemagne. Les immigrants sont attirés par leurs semblables. Berlin, capitale multiculturelle, attire particulièrement les migrants, mais les centres urbains de la région Rhin-Ruhr, tels que Cologne, Dortmund et Duisbourg, attirent eux aussi les migrants comme la lumière attire les papillons de nuit. Comme la plupart des migrants de toutes origines vivent dans les villes et les grandes agglomérations, la plupart des nouveaux arrivants s'y installent également. En conséquence, les logements se font de plus en plus rares, les loyers explosent et les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires. Ce qui ne pose pas de problème pour les migrants dans la mesure où ceux-ci bénéficient d'une aide généreuse de la part des contribuables allemands, par exemple sous la forme du « Bürgergeld » (revenu citoyen), qui est depuis longtemps devenu le «revenu des migrants».
Il n'est donc pas surprenant que les jeunes Allemands aient de plus en plus tendance à « fuir » les villes pour se réfugier à la campagne. Des études récentes le démontrent, en particulier pour les jeunes actifs et les jeunes familles.
En clair : les Allemands deviennent des « migrants » dans leur propre pays ! Des quartiers entiers de grandes villes « basculent » ou ont déjà « basculé » depuis longtemps, comme le montrent de manière impressionnante les exemples de Berlin, Cologne, Hambourg et Duisbourg, entre autres.
7. Le mensonge sur le nombre de FEMMES et d'ENFANTS
« Il y a trop d'hommes qui arrivent », résume Bernd Raffelhüschen (Université de Fribourg) à propos du résultat de dix ans de « culture de l'accueil ». Le plus grand expert allemand considère comme particulièrement problématique le déséquilibre actuel entre les migrants féminins et masculins. Il déclare : « Un rapport équilibré entre les hommes et les femmes est essentiel pour une société d'immigration stable. » Là encore, les statistiques sont sans équivoque : les hommes, en particulier les jeunes hommes, continuent de représenter une part importante de l'immigration en Allemagne : en juillet 2025, ils représentaient plus de 61 % des demandeurs d'asile. Cette proportion est particulièrement marquée chez les jeunes demandeurs d'asile : rien que chez les 16-17 ans, elle atteignait récemment 80 % !
Entre-temps, le groupe des 18-24 ans en Allemagne représente l'un des groupes d'âge les plus importants parmi les demandeurs d'asile qui ont déposé une première demande entre 2015 et 2024 (source : Agence fédérale pour l'éducation politique). Voilà pour ce qui est du « taux de testostérone » en relation avec les agressions sexuelles.
ÉPILOGUE
Il y a dix ans, Kai Diekmann, alors directeur du journal « Bild » et militant pour l'immigration (« refugees welcome »), a pourtant récemment poussé ses rédacteurs à rédiger l'article suivant, avec l'aide active de Julian Reichelt, aujourd'hui directeur de «NiUS»: «BILD dévoile les sept plus grands mensonges sur les demandeurs d'asile, dit ce qu'il en est vraiment...»
Par exemple, « les réfugiés sont tous complètement incultes », « les réfugiés reçoivent plus d'argent que les bénéficiaires du Hartz IV », « les réfugiés ne viennent ici que pour l'argent », « les réfugiés sont particulièrement souvent criminels » ou « les réfugiés vivent mieux que beaucoup d'Allemands ».
Eh bien, Diekmann, c'était plutôt un vœu pieux de la part d'un bien-pensant !
L'ancien directeur de « Bild », qui a démissionné « de son propre gré » en 2017 et dont on n'entend plus beaucoup parler malgré son autobiographie auto-glorifiante (« Ich war BILD »), gagne aujourd'hui sa vie (après une indemnité de départ qui, selon des sources internes à la maison d'édition, s'élèverait à plusieurs dizaines de millions d'euros) grâce, entre autres, à un obscur « fonds pour l'avenir » destiné à investir des capitaux en actions. Il ne se soucie probablement plus beaucoup de l'avenir de l'Allemagne.
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samedi, 30 août 2025
Religion climatique et lutte culturelle – Comment l'agenda écosocialiste désindustrialise l'Allemagne
Religion climatique et lutte culturelle – Comment l'agenda écosocialiste désindustrialise l'Allemagne
Pour Frank-Christian Hansel, l'agenda climatique allemand n'est pas un projet de réforme technique, mais une lutte culturelle idéologique aux conséquences considérables pour l'économie et la société.
Frank-Christian Hansel
Source: https://www.freilich-magazin.com/politik/klimareligion-un...
Depuis plus d'une décennie et demie, de Merkel à Habeck, de la CDU aux Verts, une doctrine climatique s'est établie en Allemagne qui doit être comprise moins comme une politique environnementale axée sur les faits que comme une lutte culturelle délibérément menée par la gauche. Sous le couvert de la « protection du climat » et de la « décarbonisation », une grande offensive idéologique a été lancée, qui non seulement restreint les décisions techniques et économiques, mais recode également l'ensemble du système de valeurs sociales – vers une vision écosocialiste du monde et de l'humanité.
Cet agenda n'est pas un domaine politique fortuit, mais le levier central pour transformer l'économie, la société et la culture. L'orthodoxie climatique rouge-verte, activement promue par Angela Merkel et ses successeurs, a mis en place un système dogmatique dans lequel la légitimité politique ne découle plus d'une négociation démocratique, mais d'un chantage moral : quiconque s'oppose à la « religion climatique » est considéré comme un ennemi de l'avenir, comme un hérétique s'opposant au grand récit moral.
Les trois piliers fondamentaux de l'idéologie climatique
- 1) La prétention à l'absolu de la religion climatique – Le « sauvetage de la planète » est placé au-dessus de toute raison économique en tant qu'objectif métaphysique ultime.
- 2) Logique de redistribution écosocialiste – Les moyens de production, les systèmes énergétiques et les structures de consommation doivent être réorientés politiquement afin d'imposer un système prétendument « équitable » à zéro émission.
- 3) Hégémonie culturelle – Les médias, l'éducation, les ONG et les réseaux internationaux créent une autorité interprétative qui discrédite moralement toute critique avant même qu'elle puisse être discutée objectivement.
L'industrie automobile – en première ligne et victime de la guerre culturelle
Si vous considérez encore que cet agenda climatique, en tant que combat culturel, est une exagération théorique, il vous suffit de regarder l'industrie automobile allemande, le cœur industriel de notre pays, symbole et moteur de notre prospérité. C'est là que la logique idéologique coercitive et la réalité s'affrontent de plein fouet.
- Volkswagen : fermetures d'usines, délocalisations, fortes réductions de production
- Porsche : suppression d'environ 1900 emplois d'ici 2029 à Zuffenhausen et Weissach
- Bosch : 1100 emplois supprimés à Reutlingen
- Daimler Truck : 5000 emplois menacés en Allemagne
- Continental : 3000 emplois supprimés dans le monde, dont une grande partie en Allemagne
Les conséquences de la transition accélérée vers les voitures électriques
Le Center Automotive Research (CAR) estime à environ 15.000 le nombre d'emplois qui pourraient être supprimés dans le secteur en raison de la transition accélérée vers les voitures électriques, qui s'accompagne de la destruction de chaînes de valeur sophistiquées mises en place au fil des décennies. Des régions entières, en Bavière, dans le Bade-Wurtemberg et en Basse-Saxe, sont confrontées à une rupture structurelle qui est dévastatrice non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan social.
Cette évolution n'est pas un accident industriel résultant d'une politique mal équilibrée. Elle est la conséquence logique d'une stratégie culturelle et idéologique dans laquelle toute affirmation industrielle est considérée comme nuisible au climat, voire comme moralement illégitime. L'abandon politiquement imposé des technologies à combustion, accompagné de directives européennes, d'interdictions nationales et de subventions unilatérales, est un exemple typique de la manière dont une idéologie abstraite se traduit par une destruction industrielle concrète.
Celui qui ne reconnaît pas les faits perd
La « protection du climat » n'est qu'une façade pour un processus de pouvoir plus profond: la transformation du pays qui, d'une société industrielle orientée vers l'économie de marché, doit devenir une économie de pénurie réglementée et dirigée par l'État. La lutte culturelle de gauche pour le climat est l'arme stratégique à long terme visant à détruire le système politique et économique et à le remplacer par un système idéologique.
Ceux qui ne comprennent pas cet état de choses ne pourront jamais provoquer un véritable changement politique.
La question centrale est donc la suivante: la CDU a-t-elle reconnu ce conflit pour ce qu'il est, à savoir une lutte culturelle et idéologique pour déterminer l'ordre fondamental de notre société ? Si oui, il faut se demander pourquoi elle ne mène pas la lutte contre ce projet. Par crainte de perdre ses dernières options de pouvoir ? Par commodité, parce qu'elle s'est installée dans l'ombre de l'hégémonie verte-gauche?
Ma propre conviction, que l'Union démocrate-chrétienne pourrait encore être un partenaire dans cette lutte, est proche de zéro. Trop souvent, elle s'est révélée être la co-administratrice et le précurseur de cet idéologie, celle de la sortie du nucléaire de Merkel à la mise en œuvre anticipée des objectifs climatiques verts. Dernier exemple en date: peu avant la fin de la majorité rouge-verte, Friedrich Merz a inscrit la « neutralité climatique » dans la Constitution, renforçant ainsi l'idéologie et non le réel.
Ce qui est nécessaire aujourd'hui
Il est essentiel que les électeurs comprennent que le changement politique doit se faire précisément à ce niveau, celui du débat idéologique fondamental. Le moyen le plus efficace d'y parvenir est de mettre en avant les conséquences réelles et accablantes: suppressions d'emplois, explosion des prix de l'électricité, désindustrialisation. Ce n'est que lorsqu'il sera clair que ces pertes sont la conséquence directe d'une idéologie climatique que la pression politique nécessaire pour imposer un changement pourra voir le jour.
Pour mettre fin à cette aberration, il faut donc:
- Dénoncer la doctrine coercitive de la politique climatique comme un projet de domination écosocialiste.
- Déconstruire publiquement la logique de chantage moral de la religion climatique.
- Révéler sans pitié le bilan réel de la transition énergétique et de la décarbonisation : pertes d'emplois, destruction de la prospérité, désindustrialisation.
- Établir une contre-culture d'ouverture technologique, d'autodétermination économique et de politique énergétique libérale.
Ce n'est qu'en démystifiant le fondement idéologique que l'on pourra inverser le cours politique. Cela exige le courage d'une critique fondamentale, non seulement à l'égard des Verts, mais aussi à l'égard des complices démo-chrétiens et socialistes qui ont élevé cette lutte culturelle écosocialiste au rang de doctrine d'État.
À propos de l'auteur
Frank-Christian Hansel
Frank-Christian Hansel, né en 1964, est membre de la Chambre des députés de Berlin pour l'AfD depuis 2016. Originaire de Hesse, il a étudié les sciences politiques, la philosophie et a suivi les cours d'études latino-américaines.
14:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion climatique, climatisme, allemagne, europe, affaires européennes, afd, hans-christian hansel | |
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dimanche, 24 août 2025
«L'œuvre de Merkel – notre perte»: le nouveau livre de Gerald Grosz
«L'œuvre de Merkel – notre perte»: le nouveau livre de Gerald Grosz
Source: https://unzensuriert.at/307306-merkels-werk-unser-untergang-neues-grosz-buch-in-wien-vorgestellt/?pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief
Avec son cinquième livre, « L'œuvre de Merkel – notre perte » (https://www.buecherquelle.at/shop/merkels-werk-unser-untergang/), le commentateur politique Gerald Grosz a touché un point sensible. Avant même sa mise en vente, l'ouvrage figurait déjà dans les listes des meilleures ventes. Le best-seller a été présenté lors d'une conférence de presse à Vienne en présence de personnalités politiques autrichiennes et allemandes.
Regard sur les conséquences catastrophiques de la migration de masse
Écrit en seulement cinq semaines, Grosz documente les conséquences de la politique migratoire erronée menée depuis 2015, telles que les agressions à l'arme blanche, les viols collectifs et les vols à main armée, qui sont désormais monnaie courante dans les villes allemandes et autrichiennes comme Vienne. Le système social n'est pas destiné à ceux qui en ont besoin, mais sert d'instrument politique à l'élite pour attirer ceux qu'elle veut voir venir, critique Grosz.
Les proches des victimes s'expriment
Dans son livre, il donne également la parole aux proches de victimes bien connues du public. Par exemple, le père d'Ann-Marie (17 ans), qui a été poignardée avec son petit ami de 19 ans en 2023 à Brokstedt (Schleswig-Holstein) dans un train par un Palestinien apatride qui a également blessé cinq autres passagers, dont certains gravement. Melanie Popp, mère de Leonie, une jeune fille de 13 ans assassinée à Vienne, qui avait été agressée sexuellement par quatre jeunes Afghans en juin 2021, puis laissée pour morte devant la maison après avoir ingéré une overdose de drogue, prend également la parole.
D'autres destins des victimes du terrorisme à Vienne en 2020, à Villach en 2025, des morts de l'attentat terroriste de la Breitscheidplatz à Berlin en 2016, des victimes de Solingen ou de celles du massacre au couteau de Mannheim montrent dans ce livre comment l'échec politique flagrant détruit de plus en plus de vies innocentes.
Le travail de mémoire fait toujours défaut
Udo Landbauer, vice-président de la FPÖ de Basse-Autriche, Dominik Nepp, président de la FPÖ de Vienne et vice-maire, et Tino Chrupalla, porte-parole de l'AfD, ont souligné l'importance de l'ouvrage de Grosz. Chrupalla a critiqué le fait qu'aucun travail de mémoire n'ait été effectué à ce jour et que ce soit justement un auteur autrichien qui doive s'en charger. Landbauer a déploré: « 2015 a été une rupture fatidique, au cours de laquelle la souveraineté et l'identité de l'Autriche ont été abandonnées. » Nepp a ajouté que Vienne avait radicalement changé au cours des dix dernières années, car des migrants étrangers de rude culture et peu éduqués avaient été littéralement invités par des prestations sociales généreuses, et que les conséquences catastrophiques se faisaient sentir partout: agressions au couteau, vols à main armée, bandes de jeunes et violence collective.
Les faux conservateurs continuent d'échouer
Pour Chrupalla, Grosz, Landbauer et Nepp, une chose est claire : les soi-disant partis conservateurs (Grosz : « Avant les élections, ils clignotent pour virer à droite, après les élections, ils tournent à gauche ») ne font que simuler une ligne dure en matière d'asile, alors que la réalité montre que la politique migratoire a lamentablement échoué. Un changement de cap est nécessaire, soutenu par des partis tels que la FPÖ ou l'AfD et par des auteurs courageux comme Grosz, qui lancent le débat public.
13:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : migrations, allemagne, autriche, gerald grosz, livre, europe, affaires européennes, angela merkel, politiques migratoires | |
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jeudi, 21 août 2025
Le vagabond entre deux mondes - Horst Mahler est mort
Le vagabond entre deux mondes
Horst Mahler est mort
Arne Schimmer
Source: https://aufgewacht-online.de/der-wanderer-zwischen-den-we...
Selon une déclaration de Rainer Langhans, icône de 68 récemment portraituré dans le journal « Die Welt », la militante politique de gauche Beate Klarsfeld lui aurait récemment dit à propos de Horst Mahler : « Horst continue simplement à chercher. La négation de l'Holocauste par Horst Mahler, il l'a apprise de nous, nous lui avons appris à provoquer. C'est nous qui lui avons appris à forcer les gens à discuter. Horst pense que le dialogue nécessaire n'a pas lieu ». C'est une interprétation originale de la fin de la vie de Horst Mahler.
À première vue, la vie de l'ancien avocat a été marquée par de grands bouleversements. Né le 23 janvier 1936 à Haynau, en Silésie, Horst Mahler appartenait encore à une génération qui a vécu les bombardements, l'expulsion des Allemands de l'Est et la division du pays par les puissances victorieuses. En 1945, sa mère s'est enfuie avec ses trois fils dans la zone d'occupation soviétique. Après son retour de captivité aux États-Unis, son père Willi a exercé pendant quelques années comme dentiste à Dessau-Roßlau avant de mettre fin à ses jours en 1949. Cet événement extrêmement traumatisant a sans doute profondément marqué Horst Mahler.
Après ce choc, la famille s'installe à Berlin-Ouest. C'est là que Mahler obtient son baccalauréat (Abitur) au printemps 1955, major de sa promotion, et commence des études de droit à la Freie Universität au semestre d'été suivant. À cette époque déjà, il s'intéressait de près à la théorie communiste et finit par devenir léniniste. Il interprétait l'œuvre de Lénine « L'État et la révolution » comme un acquittement « de toute culpabilité collective », comme Mahler le remarquait rétrospectivement en 1977. Après un bref intermède au sein de la corporation étudiante « Thuringia », il adhère au SPD en 1956, puis trois ans plus tard à l'Union socialiste allemande des étudiants (SDS). Après avoir obtenu son deuxième examen d'État, toutes les portes s'ouvrent à lui sur le plan professionnel. Il est considéré comme le futur avocat vedette de Berlin-Ouest, notamment parce qu'il est le premier avocat allemand à obtenir gain de cause devant la Commission européenne des droits de l'homme à Strasbourg en 1966. Mais la même année, à la demande personnelle de Rudi Dutschke, il commence à agir en tant qu'avocat de la nouvelle opposition extraparlementaire de gauche en formation.
Fondation et dissolution de la RAF
Au cours des années suivantes, il est devenu le représentant juridique par excellence du mouvement de 1968 et a pris en charge un nombre presque incalculable de procès, souvent sans être rémunéré. Avocat charismatique qui faisait régulièrement des salles d'audience sa tribune politique, il a sans doute contribué autant que Rudi Dutschke à l'image du mouvement. Mahler s'est notamment fait connaître en tant qu'avocat – aux côtés du futur ministre fédéral de l'Intérieur Otto Schily – de Gudrun Ensslin et Andreas Baader dans le procès pour les incendies criminels dans des grands magasins, qui a captivé l'attention de toute la nation en 1968 et est considéré comme un élément important de l'histoire de la Fraction armée rouge (RAF).
Mais pourquoi ce virage vers le terrorisme ? Lors de l'assassinat de l'étudiant Benno Ohnesorg en marge d'une manifestation contre la visite du shah d'Iran Reza Pahlavi, qui a eu lieu le 2 juin 1967 à Berlin, de nombreux étudiants ont voulu voir dans cet acte un revirement de la violence sociale jusqu'alors latente, qui s'exprimait désormais ouvertement contre eux. Ils ne se doutaient pas que le tireur, le policier berlinois Karl-Heinz Kurras, était également un agent secret de la Stasi, la police secrète de la RDA. Cet événement a en tout cas marqué un tournant pour beaucoup, y compris pour Horst Mahler. Pour ce léniniste de l'époque, une révolution réussie impliquait de toute façon le recours à la violence.
L'avocat de l'APO a ensuite joué un rôle central dans la conception et la fondation de la « Fraction armée rouge ». Il a recruté une grande partie de la première génération, notamment Manfred Grashof, Petra Schelm, Andreas Baader et Gudrun Ensslin.
À l'été 1970, alors qu'il s'entraînait au combat armé dans un camp de l'OLP en Jordanie, il a toutefois vécu une expérience décisive. Peter Homann, membre du groupe, a été accusé d'être un traître potentiel par Andreas Baader, un desperado multirécidiviste qui prenait de plus en plus le contrôle de la RAF à cette époque. Homann devait être abattu pour « renforcer la solidarité », ce qui ne se produisit finalement pas uniquement parce que les hôtes arabes ne voulaient pas d'un citoyen allemand mort dans leur camp. 27 ans plus tard, Mahler qualifia ce moment dans une lettre ouverte au journal « Die Zeit » de « point de départ de mon éloignement progressif » du terrorisme.
Il n'a pas touché à son pistolet
Lorsqu'il a été arrêté à Berlin le 8 octobre 1970, il n'a pas touché au pistolet déverrouillé qui se trouvait dans sa poche et a simplement salué les policiers en disant: « Compliments, messieurs ! ». Pendant sa détention, Mahler fut le seul des terroristes emprisonnés à refuser systématiquement la prétention au leadership revendiquée par le duo Andreas Baader/Gudrun Ensslin. Son exclusion de la RAF, qui eut finalement lieu en 1974, n'était donc qu'une question de temps.
S'ensuivit un intermède de près de deux ans au sein de la KPD, un parti maoïste qui prônait alors un nationalisme radical, appelait à la chute du « régime Honecker » et considérait que sa mission principale était de préparer les masses populaires à une « guerre de défense nationale » contre l'Union soviétique « social-impérialiste » – le jeune Michael Kühnen fut d'ailleurs brièvement membre de ce parti. Mais le tournant intellectuel décisif pour Horst Mahler fut ses lectures pendant son incarcération dans la seconde moitié des années 70. Après avoir lu en détail les œuvres de Hegel, du dissident est-allemand Rudolf Bahro et de l'existentialiste français Jean-Paul Sartre, il rompit avec la théorie communiste dogmatique.
Les événements en République populaire de Chine, où le réformateur Deng Xiaoping mit fin à la « révolution culturelle » destructrice, lancée par Mao, et amorça un programme de réformes extrêmement fructueux, firent le reste.
Le fait est que les positions qu'il défendait en 1980, l'année de sa libération, n'étaient pas si éloignées de celles qu'il adopterait plus tard. Lors d'un entretien avec le ministre de l'Intérieur de la FDP, Gerhart Baum, il a par exemple qualifié la « question de l'État » de « pivot de mon orientation et de mon action » et déclaré qu'il était « terrible de ne pas pouvoir s'identifier à son propre peuple ». Dans son entretien avec Baum, il déclarait également : « Je ne considère pas les nazis convaincus comme des monstres. Mon père, par exemple, était selon moi ce qu'on appelle un homme bon, même s'il était un nazi convaincu ».
Malgré de telles déclarations, Mahler jouissait à l'époque d'un statut quasi de star, car il était considéré comme un gauchiste modéré. Baum, déjà mentionné, et Rudolf Augstein, rédacteur en chef du magazine Der Spiegel, l'accompagnèrent lors d'une tournée de conférences, le futur chancelier Gerhard Schröder se battit pour qu'il soit réadmis comme avocat et la « Liste alternative de Berlin-Ouest » voulut le recruter comme membre, ce que Mahler refusa toutefois.
Ce n'est que lorsqu'il réitéra avec force, dans la seconde moitié des années 1990, les positions qu'il avait déjà exprimées au début des années 1980, à l'occasion de l'arrivée au pouvoir du gouvernement rouge-vert, dans lequel beaucoup de ses anciens compagnons de route occupaient des fonctions importantes, qu'il fut perçu comme un renégat. Ses longues peines d'emprisonnement après le tournant du millénaire sont à nouveau exclusivement liées à des délits d'opinion, en particulier à des condamnations pour négation de l'Holocauste, alors que la loi pénale sur laquelle elles se fondent a déjà été critiquée par d'anciens juges constitutionnels tels que Wolfgang Hoffmann-Riem et Winfried Hassemer, ainsi que par l'ancien ministre fédéral de l'Intérieur Otto Schily.
En effet, un regard sur la biographie de Horst Mahler montre qu'il est non seulement indigne d'un État de droit, mais aussi extrêmement peu souverain de vouloir mettre fin au débat avec un dissident en l'emprisonnant à perpétuité. Horst Mahler est décédé à Berlin le 27 juillet 2025. Au moins, ses persécuteurs ne peuvent plus lui faire de mal.
Arne Schimmer
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vendredi, 15 août 2025
Comment Horst Mahler a rejoint la NPD
Comment Horst Mahler a rejoint la NPD
Une note nécrologique
par Per Lennart Aae
Source: https://aufgewacht-online.de/wie-horst-mahler-zur-npd-kam/
Horst Mahler et moi étions certes en désaccord sur la plupart des questions idéologiques et politico-stratégiques, mais je partageais son rejet du culte allemand de la culpabilité et sa conviction que l'Allemagne n'a d'avenir que si elle surmonte ce culte. Et je respecte et admire Horst Mahler pour le sacrifice qu'il a consciemment consenti et qui lui a valu plus de 12 ans d'emprisonnement pour des délits purement politiques et la ruine de sa santé.
À la fin des années 1990, j'ai servi de médiateur lors de sa prise de contact avec la NPD. J'ai joué un certain rôle dans l'organisation de sa première apparition lors d'un rassemblement de la NPD (dans le Bade-Wurtemberg en 1999, je crois) et j'ai organisé peu après une première rencontre entre lui, Udo Voigt, le Dr Eisenecker et moi-même dans un restaurant de l'Alexanderplatz à Berlin. Je suis aujourd'hui le seul survivant de cette rencontre.
À cette époque, je connaissais déjà, grâce à la presse, les origines politiques de Horst Mahler, ses succès en tant qu'avocat, son parcours politique au sein de la SPD, du SDS et de la RAF, son incarcération, sa libération et la reprise de son activité d'avocat, ainsi que son revirement politique spectaculaire vers ce que l'on appelle « l'extrême droite ». J'avais eu plusieurs conversations téléphoniques avec lui et une discussion personnelle lors d'un trajet en voiture d'environ une heure entre la gare centrale de Stuttgart et le lieu de son intervention dans le Bade-Wurtemberg, que je viens de mentionner.
Mais mes attentes personnelles concernant le rôle de Horst Mahler au sein de la NPD se sont révélées illusoires dès notre rencontre à Berlin. Je pensais que Mahler incarnerait une synthèse des idées « de droite » et « de gauche » pour former une nouvelle vision de la politique nationale fondée sur des bases scientifiques. Mais la conversation a révélé qu'il rejetait cette idée et qu'il attendait plutôt de grands succès politiques, notamment en matière de politique relative à l'histoire.
« Je m'incline devant un grand Allemand »
Je partageais certes son opinion de principe sur la politique concernant l'histoire, mais par ailleurs je ne considérais pas cette politique-là comme une base suffisante pour un revirement politique désormais absolument nécessaire en Allemagne; j'entrevoyais plutôt la nécessité de raviver une vision politique ethnique, dont la supériorité sur la philosophie des Lumières, désormais complètement dépassée, réduite à l'absurde et réinterprétée de manière cosmopolite, doit s'imposer tant dans le discours politico-philosophique que d'un point de vue purement politique; sinon, selon l'opinion que j'ai exposée à Mahler, nous ne pouvions que perdre.
Ce n'est que dans ce contexte que la politique relative à l'histoire a un rôle important à jouer. Cette discussion politico-stratégique fondamentale est toujours d'actualité, voire plus importante aujourd'hui que jamais. Je ne sais pas ce qu'en pensait Horst Mahler dans ses dernières années, car nous n'avions plus aucun contact depuis 2001.
Quoi qu'il en soit, je m'incline devant la mémoire d'un grand Allemand, un homme dont peu ont égalé les qualités intellectuelles et morales.
Ce texte a été initialement publié sur le profil Facebook de Per Lennart Aae.
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jeudi, 07 août 2025
L'Allemagne est le fer de lance de BlackRock en Europe
L'Allemagne est le fer de lance de BlackRock en Europe
Entretien avec Werner Rügemer par Felicitas Rabe
Source : https://dissident.one/duitsland-is-blackrocks-speerpunt-i...
Werner Rügemer explique la longue histoire de l'influence américaine sur l'économie allemande et européenne. BlackRock est depuis devenu l'un des principaux acteurs de la désindustrialisation de l'Allemagne et de la poursuite de la guerre en Ukraine. Friedrich Merz joue un rôle important à cet égard.
Dans une interview, le journaliste Dr. Werner Rügemer, basé à Cologne, explique comment les États-Unis ont organisé leur influence sur l'économie allemande, d'abord sous Konrad Adenauer, puis avec le rachat d'entreprises est-allemandes et actuellement avec le rachat de grandes entreprises allemandes par BlackRock. Il souligne également le rôle puissant de BlackRock en Europe et en particulier le rôle crucial que joue cet organisateur de capitaux dans la poursuite de la guerre en Ukraine, écrit Felicitas Rabe (pour R T.d e)
Q : Est-ce une coïncidence si c'est précisément en Europe qu'un ancien cadre de BlackRock est devenu chef du gouvernement allemand ?
Rügemer : Non, ce n'est pas une coïncidence. Depuis Konrad Adenauer, premier chancelier allemand et président de la CDU, l'Allemagne est le principal site de l'expansion américaine en Europe. Cela vaut tant sur le plan économique que militaire et culturel.
Après la Seconde Guerre mondiale, cette position était initialement occupée par l'État séparé, imposé par les États-Unis en Allemagne de l'Ouest: la République fédérale d'Allemagne. De 1990 à 1994, la Treuhand (agence fiduciaire) allemande a organisé la liquidation de l'ancienne RDA. Les entreprises américaines McKinsey, PricewaterhouseCoopers et JPMorgan Chase ont dominé le processus. À partir de 2002, le gouvernement SPD-Vert, dirigé par le chancelier Schröder et le vice-chancelier Fischer, a également encouragé la vente d'entreprises et de sites en Allemagne de l'Ouest à des entreprises américaines.
Depuis Adenauer, les États-Unis n'ont jamais eu autant de bases militaires dans aucun autre État membre de l'OTAN qu'en Allemagne. Et dans aucun autre pays européen, les nouveaux acteurs financiers américains tels que BlackRock, Vanguard, State Street, KKR et Blackstone ne détiennent autant d'actions – c'est-à-dire de copropriété – dans les entreprises les plus importantes qu'en Allemagne.
La réunion « Made for Germany » qui s'est tenue le 21 juillet 2025 à la Chancellerie fédérale a réuni 61 PDG et le représentant allemand de BlackRock. Comme déjà mentionné, le gestionnaire de capitaux BlackRock est lui-même le plus grand actionnaire allemand, via ses participations dans des entreprises cotées au DAX telles que Rheinmetall, Deutsche Bank, SAP, Vonovia, Bayer, BASF, Deutsche Post DHL, Siemens, RWE, Zalando et plus de 100 autres entreprises cotées en bourse.
Annonce d'une conférence du Dr. Werner Rügemer
Q : Quel est le « mandat » spécifique de BlackRock pour Merz ?
Rügemer : Merz a déjà rempli sa tâche la plus importante pour BlackRock de 2016 à 2020: à l'époque, il était président du conseil de surveillance de la filiale allemande de BlackRock, BlackRock Asset Management Deutschland AG. À ce titre, il a organisé des réunions à huis clos entre son patron, le PDG de BlackRock basé à New York, Lawrence Fink, et les ministres des Finances du gouvernement Merkel: Wolfgang Schäuble, de la CDU, et Olaf Scholz, du SPD, le futur chancelier fédéral.
Merz a également organisé des réunions de lobbying similaires avec le chancelier fédéral, avec Helge Braun (CDU), et avec le ministre d'État à l'Économie, Jörg Kukies (SPD). Schäuble, Scholz, Braun, Kukies et même Merkel elle-même n'ont jamais évoqué publiquement ces réunions. Cela a permis à BlackRock d'acquérir en toute discrétion une position d'actionnaire majoritaire en Allemagne.
Q : Comment BlackRock tente-t-il d'influencer le chancelier Friedrich Merz ?
Rügemer : Cela est devenu clair en janvier 2025: le PDG américain de BlackRock, Fink, a invité son ancien employé Merz à un dîner privé à Davos pendant le Forum économique mondial, en dehors du programme officiel. En pleine phase finale de sa campagne électorale, Merz a pris le temps de se rendre en Suisse. La réunion portait apparemment sur la chancellerie de Merz, que les deux parties espéraient voir advenir. Comme l'a rapporté plus tard le Handelsblatt, Jamie Dimon, le directeur de JPMorgan Chase, la plus grande banque américaine, était également présent à la réunion. BlackRock est un actionnaire important de la banque et Dimon l'a félicité : « Le chancelier fait exactement ce qu'il faut. »
Avant son élection, Merz avait lui-même proposé un accord au président américain nouvellement élu Donald Trump: l'Allemagne et l'UE achèteraient davantage de gaz de schiste et de matériel militaire aux États-Unis en échange d'une baisse des tarifs douaniers. Trump a maintenant accepté avec gratitude cette offre servile dans l'accord conclu avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. BlackRock s'en réjouit.
Pourcentages des parts de BlackRock dans les grandes entreprises allemandes.
Q : Pourquoi BlackRock ne représente-t-il pas ses intérêts et ne fait-il pas pression par l'intermédiaire de la Commission européenne, alors que les États européens perdent leur souveraineté ?
Rügemer : BlackRock est également très présent à Bruxelles. La banque parallèle y dispose de son propre bureau de lobbying et est membre d'une dizaine d'organisations internationales de lobbying, ce qui lui confère un accès privilégié aux commissaires et à leurs groupes de travail. En 2020, BlackRock a signé un accord de conseil avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Parallèlement, BlackRock conseille également la Banque centrale européenne. Dans ce contexte, cette société de capital est co-organisatrice de la perte de souveraineté des États membres de l'UE.
Tout comme BlackRock achète le chancelier allemand Friedrich Merz, la société achète également d'anciens politiciens et banquiers de haut rang pour en faire des lobbyistes bien rémunérés dans d'autres grands pays européens, tels que la France, l'Angleterre et la Suisse. L'organisateur de capitaux est également le plus grand actionnaire en Angleterre, en France, en Belgique, au Luxembourg, etc., ainsi qu'en Suisse.
Q : Quelles ont été les conséquences de cette politique économique pour l'Allemagne ?
Rügemer : BlackRock & Co. est le principal actionnaire des plus grandes sociétés immobilières allemandes, à savoir Vonovia, Deutsche Wohnen et LEG. Avec environ 700.000 appartements, elles constituent le plus grand monopole immobilier privé jamais créé en Europe. BlackRock & Co. font ainsi grimper les loyers et les coûts énergétiques.
Ni les sociétés immobilières, ni les autres entreprises cotées au DAX, dont leur actionnaire BlackRock, ne demandent l'autorisation du gouvernement fédéral lorsqu'elles vendent des divisions, délocalisent à l'étranger et suppriment des emplois. Ainsi, BlackRock & Co. orchestrent depuis une dizaine d'années la désindustrialisation de l'Allemagne et augmentent leurs profits.
Les cours des actions montent; le DAX a atteint son plus haut niveau historique, bien au-dessus des 20.000 points, surtout pendant la « crise économique » de ces dernières années. L'économie se contracte, mais BlackRock & Co. ne connaissent pas de crise ; ils profitent de la récession.
BlackRock a toujours été et reste un sujet tabou au Bundestag allemand. D'ailleurs, après la démission de Merz chez BlackRock, le ministre de l'Économie Habeck, membre des Verts, a nommé Elga Bartsch, directrice chez BlackRock, à la tête du département politique de son ministère. L'organisateur de capitaux a de nombreux amis, dont les Verts. Et avec l'actuel vice-chancelier SPD et ministre des Finances Lars Klingbeil, BlackRock & Co. jouissent d'une liberté considérable. Leurs actions sont en outre protégées par le fait que le gouvernement, le parlement et les principaux médias n'en parlent pas. BlackRock n'est pas non plus un sujet de discussion avec l'autorité de surveillance financière et le Bundeskartellamt. Le directeur allemand de BlackRock, Dirk Schmitz, est totalement inconnu du grand public.
Q : Quelles sont les autres aspirations de BlackRock pour la politique allemande ?
Rügemer : Le PDG de JPMorgan a déclaré le 11 juillet 2025 dans le Handelsblatt : « Nous investissons certes davantage dans l'UE, mais cela nécessite encore quelques réformes structurelles ! Par exemple, des réductions d'impôts pour les investisseurs et les entreprises. Merz et Klingbeil s'y sont déjà engagés. »
Enfin, la dette d'un billion d'euros que le gouvernement CDU/SPD sous Merz et Klingbeil vient d'approuver pour les années à venir sera également un terrain de jeu idéal pour BlackRock. Le contrat de coalition stipule: « Nous créerons un « fonds allemand » dans lequel « nous combinerons la force des marchés financiers privés avec la vision à long terme de l'État ». Cela permettra à BlackRock et à ses collègues d'accorder des prêts rentables aux start-ups. Merz souhaite également promouvoir la prévoyance retraite privée à l'aide du produit financier de BlackRock ETF, la « Frühstartrente » (retraite anticipée): les parents sont encouragés à verser chaque mois au moins 20 euros pour leurs enfants à partir de l'âge de 6 ans, afin qu'ils puissent ensuite acheter des ETF avec un avantage fiscal de l'État.
Q : Le chancelier Merz est surtout connu au sein de l'UE pour son soutien à la guerre en Ukraine et sa russophobie. Pourquoi BlackRock est-il si déterminé à poursuivre cette guerre, qui, du point de vue de l'Ukraine et de l'OTAN, est déjà perdue ?
Rügemer : Avec l'aide du gouvernement américain de Joe Biden, BlackRock est devenu le coordinateur officiel de la « reconstruction » de l'Ukraine, grâce à un contrat avec le gouvernement Zelensky. BlackRock est le principal actionnaire des entreprises américaines de défense telles que Lockheed, Raytheon/RTX, Northrop, Boeing, General Dynamics, etc., ainsi que des entreprises énergétiques et informatiques essentielles à l'effort de guerre : plus la guerre détruit de manière rentable, plus les profits de la reconstruction seront élevés. C'est aussi simple que cela, selon la logique de BlackRock et de ses clients richissimes, qui sont dissimulés derrière des sociétés écrans.
Sous Trump, BlackRock a mis fin à son rôle de coordinateur de la « reconstruction » de l'Ukraine ; l'accès passe désormais par l'UE. Le premier cobaye, l'Ukraine – c'est-à-dire le premier Etat combattant américain par procuration contre la Russie – est désormais épuisé. Après que des centaines de milliers de soldats ukrainiens ont été sacrifiés de manière invisible sur l'autel des « valeurs occidentales », les combattants par procuration de remplacement des États-Unis, sur ordre du président américain Trump, sont désormais les pays européens de l'OTAN, sous la direction de Merz, Macron et Starmer. Ceux-ci ont immédiatement satisfait à l'exigence de Trump: augmenter les budgets militaires à 5% du produit intérieur brut ! Désormais, BlackRock n'a plus besoin d'avoir un bureau à Kiev, à côté du gouvernement corrompu de Zelensky.
BlackRock est situé à côté de la Commission européenne et est un actionnaire majeur des principales entreprises de défense de l'UE, notamment la plus grande entreprise de défense européenne: BAE Systems en Angleterre, où elle exploite également Rolls-Royce, Rheinmetall en Allemagne, Leonardo en Italie et Airbus en Allemagne, en France, en Espagne et en Angleterre. C'est à partir de là que les livraisons ont lieu actuellement, avec le soutien des gouvernements respectifs, et notamment de Merz en Allemagne.
La russophobie attisée par les politiciens et les médias faisait partie intégrante du capital allemand. Cette russophobie a été et continue d'être renforcée par les États-Unis. De plus, les principaux médias allemands, du BILD au FAZ, ainsi que les médias publics ARD, ZDF et DLF, propagent la russophobie. Merz dispose d'une multitude de sources dans lesquelles il peut puiser.
De plus, Merz espère trouver dans l'industrie de la défense un substitut aux industries allemandes de pointe en déclin dans les secteurs de l'automobile, de la construction mécanique et de l'acier. Et pour cela, les troupes de Merz ont besoin d'une guerre, une guerre qui dure le plus longtemps possible, avec une préparation minutieuse.
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Avertissement de Washington: J. D. Vance et l'effondrement silencieux de la République allemande
Avertissement de Washington: J. D. Vance et l'effondrement silencieux de la République allemande
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/08/warnung-aus-washington-j-d-va...
Quand un vice-président américain se montre plus inquiet pour l'avenir de l'Allemagne que de nombreux députés du Bundestag, il ne faut pas s'indigner, mais écouter.
Il faut parfois un regard extérieur pour rendre à nouveau visible ce qui est évident.
Vendredi 1 août, le magazine britannique « Spectator » a publié un article qui dissèque si bien la situation actuelle en Allemagne qu'il devrait être recommandé comme lecture obligatoire au Bundestag (cf.: https://www.spectator.co.uk/article/j-d-vance-is-right-about-germanys-civilisational-suicide/) . L'auteure, Elisabeth Dampier, y analyse les récentes déclarations du vice-président américain J. D. Vance, qui parle d'un « suicide civilisationnel » de l'Allemagne – et elle lui donne raison. Mais pas sur le ton du « populisme », plutôt en se basant sur des statistiques réelles, des déséquilibres fiscaux et une désorientation culturelle.
Le constat est clair : l'Allemagne traverse une crise aiguë et vit dans une auto-illusion chronique.
Le mythe de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée
Un exemple central: alors que les responsables politiques et les médias affirment que le pays a besoin de 400.000 travailleurs supplémentaires chaque année, quatre millions de personnes en âge de travailler vivent déjà en Allemagne de manière permanente grâce aux prestations sociales, dont près des deux tiers sont issues de l'immigration. Ceux qui parlent de « phases de transition » ou d'« obstacles à l'intégration » ignorent que ce taux est stable depuis des années.
Il n'existe pas en Allemagne d'analyse coûts-bénéfices fiable de la migration, comme c'est pourtant le cas depuis longtemps au Danemark ou aux Pays-Bas. Au lieu de cela, l'immigration et l'État social sont mis en relation d'une manière qui n'est pas fondée sur des données empiriques, mais sur des considérations morales. Et c'est précisément là que se situe la rupture: la réalité se détache de plus en plus de l'idéologie.
L'instruction publique comme reflet de la désintégration
Dampier renvoie à ce que de nombreux parents observent depuis longtemps: dans de nombreuses écoles, la proportion d'élèves issus de l'immigration dépasse les 50%, voire 90% dans certains quartiers. Il ne s'agit pas ici de couleur de peau ou d'origine, mais de capacité à s'exprimer, de cohésion sociale et d'identité culturelle. Lorsque les fêtes de Noël sont remplacées par des célébrations du ramadan et que les écoles publiques ne proposent plus que des repas halal, il ne s'agit pas de « diversité », mais d'un abandon par l'État de sa propre identité culturelle.
Sur le plan économique, le constat est tout aussi désolant. Le déficit budgétaire structurel s'élève à 172 milliards d'euros, l'industrie automobile s'effondre, les petites et moyennes entreprises sont soumises à une pression réglementaire et la « transformation verte » est source d'incertitude. Friedrich Merz promet des investissements de plusieurs milliards d'euros de la part de groupes internationaux, mais quiconque y regarde de plus près constate qu'il n'y a pas de stratégie globale en matière de politique industrielle, pas de réforme des systèmes sociaux, pas de réponse au changement démographique. Tout n'est que rafistolage.
La liberté d'expression s'érode
Une partie particulièrement explosive de l'article concerne l'érosion de la liberté d'expression. Selon Dampier, de nombreux Allemands auraient été poursuivis en justice pour des articles critiques à l'égard du gouvernement, pour des satires ou pour des manipulations d'images. Même des journalistes seraient traînés devant les tribunaux, non pas pour incitation à la haine, mais pour avoir prétendument insulté des politiciens.
Dans un État de droit qui fonctionne, ce serait un thème majeur pour la presse. En Allemagne, c'est depuis longtemps la norme. La « démocratie forte » ne se défend pas contre l'extrémisme, mais contre toute déviation par rapport au consensus discursif.
Une constatation amère
Le plus troublant dans cet article n'est toutefois pas son contenu, mais le fait que cette analyse précise provienne de Grande-Bretagne. Alors que les principaux médias allemands rejettent J. D. Vance comme un fauteur de troubles ou un agitateur, une auteure britannique examine sa thèse avec lucidité et la confirme sur toute la ligne. Cet article n'est ni rageur, ni polémique, mais analytique. Et c'est précisément ce qui le rend si percutant.
Car ceux qui le lisent comprennent que la crise dans laquelle se trouve l'Allemagne n'est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d'une politique menée par le pays lui-même.
Conclusion
L'analyse d'Elisabeth Dampier dans The Spectator est un texte intellectuellement honnête sur le déclin insidieux d'un pays qui a honte de lui-même. Le terme de « suicide civilisationnel » utilisé par J. D. Vance peut sembler radical, mais il décrit une réalité que plus personne ne conteste, mais que tout le monde s'efforce de passer sous silence.
Quand un vice-président américain se montre plus inquiet pour l'avenir de l'Allemagne que de nombreux députés du Bundestag, il ne faut pas s'indigner, mais écouter.
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lundi, 04 août 2025
La mort de Horst Mahler ou l'impossibilité de renier son père
La mort de Horst Mahler ou l'impossibilité de renier son père
Der Spiegel évoque les années 70 de la Rote Armee Fraktion et de l'avocat de ses membres, emprisonné pendant plus de 20 ans.
Par Roberto Giardina
Source: https://www.barbadillo.it/123348-deutsche-zeit-la-morte-d...
Dimanche dernier, à Berlin, l'avocat Horst Mahler est décédé. Der Spiegel lui a consacré un long article; d'autres hebdomadaires, quotidiens ou chaînes de télévision ont à peine mentionné ou ignoré la nouvelle. Une histoire allemande, un personnage qui dérange. Mieux vaut l'oublier.
Né en 1936 à Haynau, en Basse-Silésie (aujourd'hui Chojnow, en Pologne), Mahler a grandi en République démocratique allemande et, adolescent, il idéalise Lénine. Cependant, peu avant la construction du mur (13 août 1961), il passe à Berlin-Ouest avec sa famille.
Le climat politique de la République fédérale n'est plus celui, mélancolique et fervent, de la reconstruction. Depuis le milieu des années 60, les étudiants manifestent contre le Bild Zeitung et Die Welt, les journaux d'Axel Springer. En 1968, Mahler conseille : « Si vous brûlez un camion du Bild, c'est un délit. Si vous les brûlez tous, c'est un acte politique ».
Défenseur de Rudi Dutschke
Mahler devient, en toute cohérence, l'avocat de Rudi Dutschke (photo). Né en 1940, celui-ci passe de la République démocratique, où il est réfractaire au service militaire, à la République fédérale trois jours avant la construction du Mur. À Berlin-Ouest, Dutschke s'inscrit à la faculté de sociologie. En 1963, il adhère à la SDS, l'organisation étudiante socialiste allemande, qui a pour triumvirat idéologique Marx, Mao et Marcuse.
Dutschke est la figure de proue d'une contestation allemande contemporaine de celle des États-Unis, qui a débuté en 1964 en Californie. L'agitation devient plus visible en 1967, surtout à Munich et à Berlin. En avril 1968, Dutschke est victime d'un attentat. Il survit à trois coups de feu, mais cette tentative d'assassinat l'oblige à se retirer de la vie politique active. Il meurt en 1971, des suites de l'attentat, à Aarhus (Danemark).
Pour en revenir à Mahler, il est condamné à 14 ans de prison en 1970. Il ne participe donc pas aux débuts de la Rote Armee Fraktion (RAF): braquages de banques pour se financer, attentats dans lesquels des policiers trouvent la mort. La RAF sera ensuite connue sous le nom de bande Baader-Meinhof, d'après les noms de ses chefs, Andreas Baader et Ulrike Meinhof.
Andreas Baader et Günter Grass
En Italie, on veut croire que la RAF et les Brigades rouges étaient en contact étroit, mais elles étaient très différentes. Baader, Meinhof et leurs compagnons ont commencé leur protestation contre leurs pères, qu'ils considéraient comme complices ou disciples passifs d'Hitler. Et leurs attentats visaient des personnalités politiques et des bases américaines, pour protester contre la guerre du Vietnam.
Baader (photo) est souvent l'invité de Günter Grass, ancien membre de la Waffen SS (ce que peu de gens savaient à l'époque) et pas encore prix Nobel, et de Hans-Magnus Enzensberger. Lorsque Baader est condamné pour avoir incendié un magasin à Francfort, de nuit, afin de ne faire aucune victime, la peine est légère. Grass s'inspire de lui pour le personnage principal de son roman Anesthésie locale (éd. it.: Einaudi, 1971), où un jeune homme brûle un teckel devant des dames dans le café du luxueux hôtel Kempinski, à Berlin.
Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin
Baader s'évade de la bibliothèque où il est autorisé à étudier. Au cours de leur fuite, ses compagnons tuent un vieux commis. C'est ainsi que commence le terrorisme en Allemagne. Baader rejoint Ulrike Meinhof, la journaliste la plus connue du pays à l'époque (ce serait comme si, en Italie, Oriana Fallaci avait rejoint les Brigades rouges). Avec eux se trouve Gudrun Ensslin (photo), dont le père est un ami du président de la République, Gustav Heinemann.
Après chaque action à Berlin, les terroristes disparaissent. Mais on ne quitte pas la métropole divisée sans subir de contrôles. Baader et ses compagnons se réfugient donc à Berlin-Est. La République fédérale ne reconnaît pas la République démocratique, il n'y a donc pas de contrôles à l'ouest: cela reviendrait à reconnaître de facto la RDA.
Otto et Jenny Schily
Les avocats de Baader-Meinhof sont arrêtés les uns après les autres. En effet, ils transmettent des messages aux terroristes arrêtés. Tous, sauf Otto Schily (photo, ci-dessous), qui sera député du nouveau parti des Verts, puis des sociaux-démocrates de Willy Brandt, avant de devenir ministre de l'Intérieur sous Gerhard Schröder, élu chancelier en 1998. En 2000, Jenny Schily, la fille d'Otto, incarnera un membre du groupe Baader-Meinhof dans le film Le silence après le coup de feu de Volker Schlöndorff
Bandits ou terroristes ?
Pendant ce temps, l'Allemagne s'interroge. Les journaux font des sondages. « Si Ulrike Meinhof frappait à votre porte, lui ouvririez-vous ? » ; « La Bande Baader Meinhof est-elle une bande ou un groupe ? » Dans mes articles, je les appelle toujours « groupe » ; les appeler « bande » révèle hypocrisie et peur. Pour la société, les bandits sont moins redoutables que les terroristes.
Quand je propose un article sur qui sont les terroristes, Il Giorno répond: «Cela n'intéresse personne, c'est typiquement allemand, cela n'arrivera jamais en Italie». Mon bureau de correspondance à Hambourg se trouve chez Springer Verlag. Le 17 mai 1972, une bombe explose au cinquième étage, où je travaille. Elle blesse des typographes, mais aucun journaliste. Les terroristes deviennent automatiquement les ennemis de la classe ouvrière.
Le même jour, le commissaire Luigi Calabresi est assassiné à Milan. Il Giorno m'appelle pour m'annoncer que le tueur est Andreas Baader, car l'assassin est « blond et plus grand que Calabresi: donc un Allemand ». Je réponds : « Mais Baader est brun, aussi grand que moi » (1,73 m). Mon collègue me rappelle: « Touché, Calabresi s'est penché, ce qui a donné l'impression que le terroriste était plus grand ».
La barbe de Holger Meins
Peu après, Interpol diffuse un portrait-robot: il ressemble à Holger Meins, un autre leader de la RAF. Deux semaines plus tard, le 2 juin 1972, Meins est capturé avec Baader à Francfort, après une fusillade. Il a une longue barbe depuis qu'il est en cavale. Meins tombe ainsi dans l'oubli. Avertissement: les informations que me donne mon collègue de Milan proviennent de la police. En décembre 1969, il faut le rappeler, Il Giorno a été le premier à écrire que Giuseppe Pinelli ne s'était pas suicidé...
Entre-temps, Mahler, depuis sa prison, prend ses distances avec les terroristes: il adhère à la NPD, qui ne dépasse toutefois jamais 1% des voix. Il écrit anonymement un livre antisémite, niant la Shoah. Le 19 mai 1972, lorsqu'un autre terroriste, Jan-Carl Raspe, se laisse mourir de faim en prison à l'âge de 33 ans, Mahler commente: « Un tique rouge de moins ».
Le soutien de Gerhard Schröder
En 1988, Gerhard Schröder se bat pour lui. Mahler peut ainsi reprendre son travail d'avocat. En 2002, il fait sa dernière apparition publique: devant la Cour constitutionnelle, il défend la NPD, dont l'interdiction est réclamée, contre Otto Schily. Condamné pour négationnisme, il retourne en prison de 2009 à 2020. C'est surtout cela qui explique le quasi-silence autour de sa fin. Était-il un opportuniste ? Mahler a cependant toujours eu des principes "libéraux", défendant ceux qui se battent pour une idée, même s'il ne la partageait pas. C'était un personnage dérangeant.
Autorité et autoritarisme
En 1963, Alexander Mitscherlich, ami d'Ernst Jünger depuis les années 1920, écrit Vers la société sans père (éd. it.: Feltrinelii, 1973), qui reste un classique de la psychanalyse.
Mitscherlich y constate le déclin de l'autorité, et pas seulement de l'autoritarisme. Une observation largement exacte, mais, en fait, pas tout à fait exacte. Un homme politique qui s'est opposé à Mahler a su trouver les mots pour le souligner. « Son destin a été tragique », commente aujourd'hui Otto Schily, 93 ans.
« Mahler était mon rival quand j'étais jeune à Berlin. Un brillant avocat et, pour moi, un exemple ». Schily attribue les contradictions de la vie tourmentée de Mahler au traumatisme subi à l'âge de 13 ans. Berlin, 1949. Après le petit-déjeuner, devant sa famille, son père déclare : « La vie n'a plus de sens sans Hitler ». Et il se suicide.
14:19 Publié dans Actualité, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : horst mahler, allemagne, hommages, rote armee fraktion | |
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