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lundi, 29 décembre 2014

Derechos humanos como desvalor

Alberto Buela

Derechos humanos como desvalor

Alberto Buela y Silvio Maresca conductores de Disenso, retomaron el tema del programa Nº32 sobre "La desgracia de ser heterosexual" profundizando sobre los derechos humanos y su desvalorización.

jeudi, 18 décembre 2014

Les Celtes ont-ils découvert l’Amérique 1.500 ans avant Colomb?

Les Celtes ont-ils découvert l’Amérique 1.500 ans avant Colomb?

Aux confins des Andes et de l’Amazonie, des archéologues ont trouvé les traces d’un peuple depuis longtemps disparu, plus ancien que les Incas et dont l’origine reste un mystère : les Chachapoyas.

De leur passage restent quelques vestiges, notamment des nécropoles et la plus grande citadelle connue du continent américain, à Kuelap, au Pérou.

Depuis des années, le chercheur allemand Hans Giffhorn collecte des indices tendant à prouver que les Chachapoyas descendaient des Celtes. D’étonnantes analogies lient en effet les deux civilisations : constructions en pierre de forme ronde, symboles religieux, représentation des divinités, techniques de trépanation médicales ou cultuelles, ou même certaines armes comme les lance-pierres.

Une thèse étayée par les écrits de l’historien grec Diodore de Sicile, au Ier siècle avant J.-C., affirmant que les Carthaginois connaissaient des terres mystérieuses très loin à l’ouest de l’Atlantique. Auraient-ils affrété des navires dans cette direction en embarquant des Celtes dont ils prisaient les qualités de soldats d’élite ?

De nombreux descendants des Chachapoyas du Pérou ont aujourd’hui la peau claire et les cheveux blonds : seraient-ils des Celtes arrivés avec les Carthaginois ?

mercredi, 17 décembre 2014

Fini la malbouffe pour les Boliviens

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Fini la malbouffe pour les Boliviens: McDonald ferme tous ses restaurants en Bolivie

Auteur : HS News-Traduction Armand Pouliot
Ex: http://zejournal.mobi

La Bolivie est devenue la première nation à se libérer de la malbouffe de McDonald, qui a lutté pendant plus d’une décennie pour conserver son icône «rouge». Et cette victoire de la Bolivie a encore fait la une des journaux.

Après 14 ans de malbouffe dans le pays et en dépit des nombreuses campagnes de promotion, McDonald a été contraint de fermer en 2002, ses 8 restaurants boliviens dans les principales villes de La Paz, Cochabamba et Santa Cruz de la Sierra.

McDonald a servi ses derniers hamburgers en Bolivie un samedi à minuit, après avoir annoncé un plan de restructuration global dans lequel il allait fermer ses portes dans sept autres pays à faibles marges bénéficiaires. Une victoire pour la santé des peuples du sud.
L’échec de McDonald en Bolivie a eu un impact profond qui a donné lieu à un documentaire intitulé “en Bolivie  «Por que quebro McDonald» ou «Pourquoi McDonald a fait faillite en Bolivie». Ce documentaire tente d’expliquer pourquoi les Boliviens n’ont jamais délaissé leurs empanadas traditionelles pour un Big Mac de merde et plein d’OGM.

Le documentaire comprend des entrevues avec des cuisiniers, des sociologues, des nutritionnistes et des éducateurs qui semblent tous d’accord sur un point ;  les Boliviens ne sont pas contre les hamburgers en soi, sauf qu’ils sont juste contre les «fast-food» « La malbouffe » est un concept largement refusée dans la communauté bolivienne.

Cette histoire a également attiré l’attention du monde entier vers la restauration rapide en Amérique latine. Le blogue de El Polvorin a déclaré: « Le Fast-food représente le contraire de ce que les Boliviens considèrent comme étant un vrai repas. Pour être un bon repas, la nourriture doit avoir être préparé avec amour, dévouement avec certaines normes d’hygiène, sans OGM et de temps de cuisson approprié ».

Reportage en espagnol   (pour les hispanophones)

mardi, 16 décembre 2014

Les difficultés d'une "troisième voie" en Amérique latine

LES DIFFICULTÉS D’UNE TROISIÈME VOIE EN AMÉRIQUE LATINE
 
Entre Marx et Coca-Cola

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
Tant la Bolivie que l’Equateur, l’Argentine et le Vénézuéla, ou même le Brésil, tous ces pays cherchent une troisième voie en Amérique latine, face à la coopération étroite entre les pouvoirs synarchiques, marxistes et capitalistes. 

Leurs programmes reposent sur trois piliers: la souveraineté politique, l’indépendance économique, la justice sociale fondée sur le travail et le syndicalisme patriotique. Mais la pratique apparaît très difficile tant la tyrannie globalitaire a étendu sa toile d’araignée sur la planète en général et l’Amérique latine en particulier. Tous sont confrontés à trois pouvoirs immondes: l’oppression ostentatoire des soviets vétérotestamentaires, une vague religiosité œcuménique globale impulsée par le Vatican et des groupes marginaux payés en général par l’un ou l’autre des deux pouvoirs précédents, et qui promeuvent parfois le terrorisme mais servent surtout à détruire la Patrie et ses institutions.
 
Non au capitalisme, jusqu’à quel point ?

La Bolivie possède le sous-sol le plus riche de la planète mais les populations restent pauvres quoi qu’elles gardent une grande dignité à travers leur culture traditionnelle. Le peuple a su se protéger des escroqueries publicitaires derrière lesquelles avance le mondialisme. Coca cola est tenu en laisse et McDonald’s a fait faillite. Le système bancaire a dû s’adapter aux nécessités, puisque le micro crédit prospère, alors que dans tout l’occident, le système bancaire a pu obliger chacun à se plier aux obsessions des banksters. 

L’exemple emblématique s’appelle BancoSol. Elle débuta sous la forme d’une OGM, distribuant des microcrédits étalonnés de 50 à 100 dollars, puis devint une banque solidaire dont elle tire son nom. Son principe est de parier sur le futur prometteur de la personne aidée plutôt que de décider à partir d’antécédents. Toutes ces micro-entreprises restent dans le domaine informel, mais respectent les règles locales. Elles agissent comme n’importe quelle multinationale qui évacue ses bénéfices tout en pratiquant une stricte légalité dans chaque pays.
 
 
En Equateur, la préoccupation pour le peuple découle plus de la personnalité du Président Corréa, que d’une culture locale traditionnelle. Là, comme au Vénézuéla, le responsable politique est attaqué par les forces globalitaires qui présentent des candidats bien préparés à la privatisation en faveur des multinationales, comme l’était Henrique Caprilés qui voulait remplacer Chavez. La formation d’un projet politique précis est très difficile puisque les élites, comme Corréa, sont broyées entre les récriminations de groupuscules sans culture politique, agités par la propagande médiatique de masse. Le dirigeant d’Amérique latine, de Corréa à Madéro, de Kirchner à Roussef, n’a qu’une marge extrêmement réduite, et est transformé par les circonstances en un administrateur plus qu’en un homme d’Etat.
 
Une chute dans le néo-keynésianisme? 

Les gouvernants confondent souvent leur doctrine sociale avec les bondieuseries empruntées à Paul VI, ce qui rapproche leur programme des slogans sur les bienfaits du développement. Les réformes éducatives plongent les populations dans la misère intellectuelle qui sévit chez les trafiquants occidentaux. Tous tombent au même niveau zéro de la pensée. Les figures qui assurèrent la grandeur de l’humanité, le Héros, le Saint et le Génie, cèdent devant l’escroc intellectuel protégé par les lois anti-discrimination. De manière générale, les chefs d’Etat consentent des droits aux multinationales qui viennent pourtant détruire l’architecture socio-juridique de leur pays.

 
Une cosmovision latino-américaine est difficile à cristalliser. Quelques principes empruntent à l’écologie, grâce surtout aux groupes indigènes, d’autres à la justice sociale (tradition péroniste) et à l’Etat dirigiste, héritage du siècle passé. Mais l’écologie est contournée par entreprises mondialistes qui corrompent les protecteurs de la nature, à l’exemple de ce qui se déroule en Patagonie ou dans les parcs naturels équatoriens dès qu’on y renifle la présence de matières premières. La politique finalement se limite à une pratique néo-keynésienne avec un certain degré de redistribution. Dans les pays cités le peuple vit mieux que du temps des oligarques kleptocrates du XXème siècle, mais rien de plus.

La révolution impossible

Il est patent que les pays d’Amérique latine enseignent au monde la possibilité concrète de freiner la chute d’un Etat dans le néant creusé par les forces mondialistes. La politique étrangère a été des plus dignes face au génocide des palestiniens ou aux gesticulations des bandits ukrainiens. Les conséquences de l’abrutissement intellectuel répandu par les écoles de commerce s’observent pourtant clairement. Il n’y a aucune pensée anti-système, fondée sur une vision stratégique continentale dans laquelle les pays existants pourraient coopérer plutôt que de se faire exploiter. L’Equateur a sollicité un prêt à la banque mondiale et a accepté les financiers de Goldman Sachs pour négocier de l’or sur les marchés. La guerre d’indépendance est à refaire, non seulement en Amérique latine, mais aussi en Europe et autres lieux mis en esclavage par les responsables de la finance, du commerce et des médias. La révolution ne passera pas par les canaux déjà observés dans l’histoire. Il est plus probable que seule la non-obéissance finisse par saboter les bases de la tyrannie occidentale.

jeudi, 11 décembre 2014

CONTRE LES USA, L’AMERIQUE CENTRALE SE RÉVEILLE

CONTRE LES USA, L’AMERIQUE CENTRALE SE RÉVEILLE
 
Un grand projet pour Panama

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Panama évoque à la fois l’instinct artisan, producteur, d’un Ferdinand de Lesseps, et les parasites qui dominent aujourd’hui jusqu’à ce que leurs victimes, présentes ou potentielles, décident de s’en débarrasser.
 
L’inauguration du canal de Panama eut lieu en 1914, il y a cent ans. L’homme qui avait pensé le projet industriel était mort depuis vingt ans, totalement perdu de réputation et reclus dans sa maison. Ce canal, par lequel transite 5% du commerce maritime mondial est aujourd’hui en phase de rénovation car il fallait l’adapter aux porte-conteneurs trois fois plus chargés qui circulent aujourd’hui. Lorsque des œuvres de cette importance sont entreprises, les problèmes ne cessent d’apparaître. 

Au début de l’année 2014, un conflit a éclaté entre le groupe responsable des travaux, dont la firme espagnole Sacyr est l’élément clef et l’Autorité qui gère le canal. Il fallut la rencontre entre Ricardo Martinelli, président de Panama et Mariano Rajoy, premier ministre espagnol, pour que l’activité reprenne. Il est prévu de dépenser 5 milliards de dollars, avec notamment un nouveau jeu d’écluses, et d’inaugurer l’ensemble en 2016.
 
Les modalités de l’esclavage

 
Lorsque les Français commencèrent la construction du canal, en 1881, ils affrontèrent les maladies tropicales, notamment la fièvre jaune, dont l’importance et la récurrence finirent pas les décourager. Entre 1881 et 1903, date à laquelle les américains s’emparèrent du projet, les archives médicales indiquent 6 280 morts. Les étatsuniens ont préféré voler le territoire et réduire tout le monde en esclavage sous la forme d’une zone autonome. Ils organisèrent une rébellion et obtinrent la séparation de Panama de la Colombie. Ils signèrent alors un traité inégal, appelé Hay-Bunau Varilla qui plaçait le nouveau petit Etat entre les griffes de l’ogre du Nord. La zone du canal et de ses berges s’étend sur 8,1 Km de chaque côté de la voie maritime. Un gouverneur choisi par les Etats-unis la gérait directement ainsi que le personnel qui y travaillait.
 
Le 9 janvier 1964, de grandes manifestations destinées à demander le retour de la zone du canal sous la souveraineté de Panama furent violemment agressées par les parasites yanquees qui massacrèrent 22 panaméens. Cependant, la concession à perpétuité de la zone du canal prit fin en 1977, par un acte signé entre Jimmy Carter (USA) et Omar Torrijos (Panama), ce qui devait déboucher sur le retrait américain en 1999.
 
Une concurrence bénéfique : le Nicaragua

L’exemple de la tyrannie britannique, fondée en partie sur le pouvoir maritime, fut repris par le Capitaine Alfred T.Mahan dont le livre sur l’influence du pouvoir naval dans l’histoire explique la volonté étatsunienne de voler la zone du canal. Le thème en avait été évoqué après la guerre de conquête lancée contre l’Espagne en 1898, puisque le cuirassier Oregon, stationné à San Francisco, dut avancer à marche forcée, en 70 jours, pour contourner l’Amérique et arriver à temps à Cuba lors de la bataille de Santiago qui permit de vaincre l’Espagne.

Aujourd’hui cependant, le canal de Panama a surtout une fonction commerciale, dans une perspective globalitaire où 85% du volume des échanges utilise le transport maritime. Il y passe chaque année 14 000 bateaux chargés de 300 millions de tonnes. Selon les calculs effectués par des économistes d’Amérique latine, le canal a rapporté au pays depuis 1999, à peu près 8 milliards de dollars, alors qu’entre 1914 et 1999, sous la tyrannie yanqees, il n’a été laissé au trésor panaméen guère plus que 2 milliards de dollars. Le coût du pillage est une dimension que les économistes ne calculent jamais et qu’en Europe aucune équipe ne cherchera à approfondir. 

La volonté d’agrandir le canal est stimulée par la décision chinoise de financer la construction d’une autre voie maritime au Nicaragua. Le coût approximatif en est de 40 milliards de dollars pour un trajet de 278 km. Le Président Ortega est très conscient qu’il s’agit d’une opportunité unique pour sortir la zone de la pauvreté. Une telle œuvre a des effets directs et indirects, comme la formation de professionnels du transport, la promotion de systèmes informatiques de logistique et de communication, l’ouverture de routes aériennes et un certain tourisme, sans compter les services aux fournisseurs locaux. Le projet actuel, au-delà du canal, prévoit deux ports en eau profonde, des oléoducs, un train, des aéroports internationaux, des zones franches. Le tout sera réalisé par le consortium chinois HKND domicilié à Hong Kong et dirigé par Mr. Wang Jing.

 
Les deux canaux sont complémentaires, mais les tankers qui franchissaient le cap Horn car ils ne pouvaient passer par Panama, économiseront le détour par l’Atlantique Sud. Il est probable que les opposants au projet, qui utilisent quelques justifications environnementales, soient surtout agités par les domestiques de l’empire du néant. Eux installent des bases militaires partout dans le monde, lancent à l’assaut leurs banquiers, fondent des ONG haineuses à l’égard des autochtones sommés de se convertir aux niaiseries vétérotestamentaires, mais personne ne doit chercher à améliorer son sort par des voies indépendantes. On peut penser que le Président du Nicaragua a compris et que le projet sera terminé un peu après 2020. 

Pour ceux qui en auront la possibilité, le voyage vers l’Amérique Centrale deviendra certainement plus intéressant que le séjour dans les mornes places commerciales construites par des cheiks gorgés de pétrole. 

vendredi, 05 décembre 2014

Les fonds vautours sont l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis

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Les fonds vautours sont l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis

Entretien avec Eric Toussaint

Ex: http://fortune.fdesouche.com

 

 

Il a également été conseiller du président Rafael Correa au sein de la Commission d’Audit Intégral de la Dette de l’Équateur. Eric Toussaint est l’auteur de nombreux ouvrages sur le système financier international, tels que Les Tsunamis de la dette (2005), Banque mondiale : le Coup d’État permanent. L’Agenda caché du Consensus de Washington (2006), La Dette ou la vie (2011) et Bancocratie, paru récemment.

En outre, la Chambre des députés d’Argentine l’a invité mercredi 15 octobre 2014 à participer à une conférence sur la dette extérieure aux côtés des députés du Front pour la Victoire (Frente para la Victoria) Héctor Recalde et Carlos Raimundi, et de l’économiste Fernanda Vallejos. Interrogé par le quotidien Tiempo Argentino, Éric Toussaint expose son analyse du conflit avec les fonds vautours.

Considérez-vous que le verdict du juge Griesa en faveur des fonds vautours soit un jugement juste ?

 

Ce sont incontestablement des fonds qui ont fait l’acquisition de titres argentins dans le seul but de poursuivre en justice l’Argentine pour tirer le plus de profit possible via une opération purement spéculative. Pour moi, c’est tout à fait inacceptable et, au regard de la législation américaine, illégal. En effet, aux États-Unis, la loi interdit d’acheter des titres de la dette si le but n’est pas de recevoir des coupons d’intérêt mais de spéculer et d’intenter une action en justice contre l’émetteur. C’est une pratique jugée illégale là-bas.

Toutefois la Cour Suprême des États-Unis a validé le jugement de Griesa lorsqu’elle a évité d’analyser le recours de l’Argentine…

Bien sûr, il ne s’agit pas d’un conflit entre l’Argentine et le juge Griesa mais avec la justice des États‑Unis puisque la Cour a donné raison au juge.

C’est une tentative manifeste de faire revenir l’Argentine et l’Amérique latine à la situation de la fin du XIXe et du début XXe, à l’époque où les grandes puissances dictaient directement aux nations débitrices le comportement à adopter, bafouant ainsi la souveraineté de ces pays.

Dès lors, pensez-vous que la décision de la justice américaine renferme un dessein politique?

Oui, ou du moins, elle a une conséquence politique : donner une interprétation totalement biaisée de la loi car cette interprétation contredit le contenu-même de la législation américaine sur les fonds vautours.

Peut-on extrapoler cela aux fonds vautours?

Les fonds vautours cherchent le profit maximal. Ce qui me paraît fondamental ce ne sont pas les vautours mais la décision d’une juridiction étrangère qui avalise leurs agissements. C’est là un enseignement très important à tirer : il ne faut plus transférer la compétence juridictionnelle – i.e. le pouvoir de trancher en cas de litige– à une juridiction étrangère.

Les fonds vautours ont-ils une influence sur la politique internationale?

Bien évidemment. Il ne fait aucun doute que le fonds NML de Paul Singer fournit une aide financière au Parti républicain, lequel a beaucoup de pouvoir aux États-Unis et, partant, exerce une influence sur la politique américaine.

Je dirais que les fonds vautours représentent l’avant-garde de la politique étrangère des États-Unis dans le secteur financier, suivis des bataillons qui ont pour nom Goldman Sachs, Bank of America, Citibank et ainsi de suite.

Exercent-ils également une influence en Europe?

Ces fonds portent désormais leur regard sur la Grèce et l’Espagne. Le fond de Paul Singer, NML Capital, a fait l’acquisition de crédits de la dette de la banque espagnole Bankia pour ensuite reproduire le même schéma qu’en Argentine. Aujourd’hui, en Europe, il existe une véritable prise de conscience sur le degré de dangerosité de ces fonds.

Quelle est votre opinion eu égard au comportement d’institutions telles que le FMI ou la Banque mondiale dans les pays en développement?

Elles sont coresponsables de l’endettement frauduleux. Cela apparaît très nettement dans le jugement Ballesteros |1| de l’affaire Olmos en 2000, dans lequel ressort la complicité du FMI, qui a donné son aval à la Junte militaire pour contracter la dette et ensuite dans tout le programme de privatisation de Carlos Menem et la destruction du service public. Ces institutions font partie du problème et non de la solution.

Les concessions réclamées par le FMI ont-elles un caractère politique?

Le FMI et la Banque Mondiale sont des instruments du pouvoir des États-Unis et ce sont les bras institutionnels de la politique étrangère américaine. Ces politiques ont pour but de maintenir les pays du Sud dans un état de soumission face aux pays centraux.

Que pensez-vous de la proposition émise par l’Argentine à l’ONU concernant une convention de restructuration de la dette ?

Pour moi, le fait de procéder à une annulation de la dette est un élément positif. Mais j’estime qu’il faudrait mettre au centre du débat des Nations-Unies le thème de l’illégitimité de la dette.

Le mécanisme de restructuration en soi ne suffit pas. On ne peut restructurer une dette illégitime, il faut l’annuler.

Mais, dans ce cas-ci, le FMI a appuyé le recours contre les fonds vautours.

Je pense que c’est un épiphénomène. En fin de compte, les fonds vautours agissent d’une manière qui ne plaît pas au FMI. Mais cette organisation a mené des actions de dérégulation financière dans les pays en développement, actions qui ont favorisé les agissements des fonds vautours.

Le FMI est complice des fonds vautours. Le fait est que le FMI est en faveur d’un mécanisme de restructuration de la dette en accord avec la majorité des créanciers alors que les fonds vautours ne veulent pas le respecter.

Vous semble-t-il acceptable que le CIRDI soit compétent pour résoudre les différends relatifs à la dette souveraine, comme l’ont proposé certains fonds vautours ?

Les détenteurs des titres souhaitent certainement que leurs bons soient considérés comme des investissements, mais à mes yeux il s’agit là d’une interprétation totalement erronée et biaisée. Par ailleurs, le CIRDI appartient à la Banque mondiale, c’est un instrument des États-Unis au service des grandes entreprises multinationales privées, qui obtiennent arbitrairement la plupart des jugements qui leur sont favorables. Je recommande à l’Argentine de se retirer du CIRDI comme l’ont fait la Bolivie, l’Équateur et le Venezuela. Le Brésil n’a d’ailleurs jamais souhaité en faire partie.

Craignez-vous que la convention de restructuration qui doit être mise en place par l’ONU ne devienne un CIRDI ?

Oui, cette convention pourrait se transformer en un tribunal en faveur des créanciers. Par conséquent, en ayant à l’esprit le monde dans lequel nous vivons, il est fondamental de comprendre que la résolution d’un conflit avec les créanciers passe par un acte souverain unilatéral de l’État débiteur. On ne peut attendre de jugement favorable de la part d’un tribunal international.

Est-ce donc une bonne chose que l’Argentine saisisse la Cour internationale de justice de La Haye ?

Bien évidemment. Ce peut être un des instruments mais il faut rester bien clair : les États-Unis ne reconnaissent plus la compétence de la Cour de La Haye depuis que cette dernière les a condamnés en 1985 pour avoir miné les ports lors du différend avec le Nicaragua sandiniste. En cas de jugement en leur défaveur, les États-Unis ne la reconnaissent pas et ne respectent pas les arrêts. Donc, même si le recours est légitime, il n’est pas sûr qu’il soit assorti d’effets.

Que devrait faire l’Argentine ?

Il convient d’aller au-delà de la simple opposition aux fonds vautours. Il est crucial de revenir à la question de la légitimité de la dette. J’exhorte les pouvoirs publics argentins à mener un audit de la dette. Il faut prendre en compte la très lourde histoire de la dette argentine.

Je parle ici de la dette contractée par la Junte militaire et de la socialisation des pertes des entreprises privées à la fin de la dictature.

Il est également essentiel de rappeler la dette contractée dans les années 1990 par Carlos Menem et son système de privatisation ainsi que le Megacange (« méga-échange ») de Domingo Cavallo en 2001. Il n’est pas juste que l’Argentine doive payer les créanciers qui ont participé à la fraude ou qui ont soutenu la dictature argentine. D’où l’importance d’un audit citoyen de la dette.

La loi de paiement souverain appelle à mener un audit de la dette. Qu’en pensez-vous ?

Ce qui m’inquiète c’est que dans les propositions du nouvel échange on offre la possibilité aux détenteurs de titres de saisir une juridiction française en cas de litige. En fin de compte, on continue avec la même faiblesse, en transférant la compétence à une autre juridiction au lieu de la juridiction nationale.

Il faut respecter la constitution argentine qui stipule clairement qu’on ne peut déléguer la compétence relative au règlement des différends avec des entités étrangères à une autre juridiction.

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Notes :

|1| Il s’agit du juge qui a rendu le jugement dit Sentencia Olmos du nom du journaliste argentin qui a porté plainte contre l’accroissement considérable de la dette pendant la période de la dernière dictature militaire (1976-1983). Ce jugement du 13 juillet 2000 démontre clairement le caractère illégal de la dette argentine.

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vendredi, 14 novembre 2014

Sommet des Amériques: Cuba plébiscitée, les Etats-Unis isolés

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Sommet des Amériques: Cuba plébiscitée, les Etats-Unis isolés

Auteur : Salim Lamrani
Ex: http://zejournal.mobi

Malgré les multiples pressions des Etats-Unis, l’Amérique latine refuse d’organiser le prochain Sommet des Amériques sans la présence de Cuba.

Pour la première fois de son histoire, le prochain Sommet des Amériques qui aura lieu en mai 2015 au Panama pourra compter sur la présence de Cuba, ostracisée depuis le triomphe de la Révolution de 1959 par les Etats-Unis avec son expulsion de l’Organisation des Etats américains (OEA) en 1962. La Havane n’avait pas pu participer aux précédentes éditions de 1994, 1998, 2001, 2005, 2009 et 2012. Cette septième rencontre, qui réunit les 34 pays membres de l’OEA tous les trois ou quatre ans, fait suite au Sommet de Carthagène (Colombie), d’avril 2012, où des débats virulents avaient opposé les Etats-Unis (soutenus par le Canada) et l’Amérique latine qui n’acceptait pas l’absence de Cuba. Les nations du continent avaient unanimement convenu qu’aucune autre réunion ne pourrait avoir lieu sans la présence du gouvernement de La Havane, isolant ainsi Washington.

Durant des décennies, Cuba s’est retrouvée isolée suite aux pressions de la Maison Blanche. Ainsi, en 1962, toutes les nations, du Canada à l’Argentine, avaient rompu leurs relations avec La Havane, à l’exception notable du Mexique. Aujourd’hui, tous les pays du continent disposent de relations diplomatiques et commerciales normales avec Cuba, à l’exception des Etats-Unis.

Washington a multiplié les pressions sur le Panama afin que Cuba ne soit pas invitée en avril 2015. En plus des intenses tractations diplomatiques directes, les Etats-Unis ont émis plusieurs déclarations publiques s’opposant à la participation de La Havane au prochain Sommet des Amériques. Le Département d’Etat, par le biais du secrétaire d’Etat pour les Affaires de l’hémisphère occidental, Roberta Jacobson, a réitéré son opposition à la présence de l’île.

Juan Carlos Varela, Président du Panama, n’a pas cédé aux pressions étasuniennes et a réaffirmé sa volonté d’accueillir Cuba. « L’Amérique est un seul continent et inclut Cuba. Il faut respecter cela. La ministre des Affaires étrangères, Isabel de Saint-Malo, l’a notifié au secrétaire d’Etat John Kerry lors de sa visite à Washington […]. Tous les pays doivent être présents. […] La participation de Cuba est importante car elle pourrait apporter beaucoup au débat sur les situations politiques. Par exemple, les négociations pour la paix en Colombie se déroulent à La Havane ».

Le Panama a même symboliquement dépêché Isabel de Saint Malo, Vice-présidente de la République et également ministre des Affaires étrangères, à Cuba pour faire part de l’invitation au Président Raúl Castro.

« La famille américaine serait incomplète sans Cuba. En tant qu’hôte, le Panama a fait part de son souhait de compter avec la présence de tous les pays. Puisque le Sommet est celui des Amériques et que Cuba est un pays des Amériques, pour la participation soit totale, la présence de Cuba est nécessaire. Si vous invitez votre famille à déjeuner et que vous mettez de côté un membre, la famille n’est pas complète. », a déclaré Isabel de Saint Malo. De son côté, Martín Torrijos, Président du Panama de 2004 à 2009, a salué le « triomphe collectif » de l’Amérique latine qui a su résister aux pressions en provenance du Nord.

Même Miguel Insulza, secrétaire général de la très docile Organisation des Etats américains, a fait part de son souhait de voir Cuba au Sommet : « Il n’y a aucun motif légal » qui empêche la participation de La Havane. Insulza a rappelé qu’il était temps pour les Etats-Unis « d’essayer autre chose » après plus d’un demi-siècle de politique hostile vis-à-vis de l’île de la Caraïbe, et d’opter pour le « dialogue ».

 

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Lors du dernier Sommet de 2012, plusieurs pays tels que l’Argentine, le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua, avaient conditionné leur participation à l’édition de 2015 à la présence de Cuba. En mai 2014, les membres de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), qui regroupe 12 nations, a rendu publique une déclaration exprimant « sa volonté que la République sœur de Cuba soit présente au prochain Sommet des Amériques de façon inconditionnelle et sur un plan d’égalité ».

De la même manière, Haïti et le Nicaragua ont partagé ce point de vue. Selon Managua, « un Sommet des Amériques sans Cuba n’est pas un sommet des Amériques ».

L’Equateur avait déjà boycotté le Sommet de Carthagène de 2012. Son Président Rafael Correa en avait expliqué les raisons : « Un Sommet des Amériques sans Cuba est inadmissible, tout comme était inadmissible une Organisation des Etats américains sans Cuba ». En 2009, l’OEA avait décidé d’abroger la résolution relative à l’exclusion de l’île. « L’Amérique latine ne peut tolérer cela. J’ai décidé que tant que je serai Président de la République d’Equateur, je n’assisterai plus à aucun Sommet des Amériques », sans la présence de Cuba, a-t-il ajouté.

La solidarité exprimée par l’Amérique latine vis-à-vis de Cuba est emblématique de la nouvelle ère que traverse le continent depuis une quinzaine d’années, marquée par une volonté d’émancipation, d’indépendance et d’intégration et le refus de l’hégémonie étasunienne. Elle illustre également l’isolement total dans lequel se trouve Washington et le rejet que suscite sa politique désuète et cruelle de sanctions économiques contre La Havane, lesquelles affectent les catégories les plus vulnérables de la société, à commencer par les femmes, les enfants et les personnes âgées.


- Source : Salim Lamrani

mercredi, 12 novembre 2014

Perú mueve ficha y se acerca a Rusia para construir una alianza estratégica

La asociación estratégica entre Rusia y Perú ha centrado el encuentro bilateral entre Vladímir Putin y Ollanta Humala. El presidente peruano ha llegado a Moscú en una visita histórica, la primera en 45 años de relaciones diplomáticas. Los mandatarios tienen previsto abordar también temas relativos a la cooperación económica, científica y militar.

La Embajada de Rusia en Lima subrayó el caracter histórico de la visita afirmando que es un paso importante para el posible establecimiento de una asociación estratégica bilateral. "Damos mucha importancia a esta visita. Vemos que la agenda bilateral se amplía cada año y hoy llegamos al momento en que pensamos en dar pasos hacia el establecimiento de una asociación estratégica entre Rusia y Perú", afirmó a Andina Vladímir Belinski, ministro-consejero y encargado de Negocios de Rusia en el Perú. 

Las relaciones comerciales entre ambos países se ha desarrollado activamente y presentan buenas perspectivas. El intercambio comercial entre Rusia y Perú ha aumentado 7 veces en los últimos 10 años, superando los 500 millones de dólares en 2013.

La mayor parte de las exportaciones rusas a Perú corresponden a petróleo crudo y derivados químicos, con más del 41% del total. Les siguen suministros de productos minerales como abonos, fertilizantes o pienso compuesto, con un 27%. Y un 21% de las exportaciones son maquinaria y vehículos, que abarcan aviones, helicópteros, y equipos de perforación.

En cuanto a las importaciones desde Perú, la gran parte, más del 85%, las ocupa el sector agrícola y alimentario (como frutas, café o productos de pescado). 

En opinión de la directora de la Asociación de Gremios Productores Agrarios (Agap), Ana María Deustua, cuyas palabras recoge la agencia de noticias Andina, en Rusia existe un enorme potencial por lo que Perú puede aumentar sus envíos nacionales, tanto de frutas como de hortalizas en los próximos años. 

"Los resultados van a ser positivos para los siguientes años. Los envíos se duplicarán si mantenemos la promoción y logramos hacer una buena distribución de la oferta. Se han hecho algunas aproximaciones y hemos comprobado que existe una demanda muy interesante; solo necesitamos desarrollar los vínculos en estos momentos de crecimiento y con productos de alto nivel", sostuvo María Deustua.

En esta mañana de viernes ya se ha celebrado la reunión entre Humala y el presidente de la Empresa Estatal de Transporte Ferroviario de Rusia, Vladímir Yakunin. La parte rusa expresó su interés por participar en el proyecto ferroviario que uniría Brasil y Perú, así como en proyectos para el Plan Ferroviario Nacional. 

Durante la visita del mandatario peruano a Rusia se firmarán varios convenios bilaterales de comercio, promoción turística, cooperación en medio ambiente y lucha contra las drogas. Además, tanto Rusia como Perú buscan reforzar su cooperación en la esfera técnico-militar.

Analista: Putin busca estabilidad multipolar ante la agonía de Occidente

El presidente ruso, Vladímir Putin, busca estabilidad y predictibilidad en su aspiración a un mundo multipolar y esto es la antítesis del liberalismo moderno occidental, opina el analista internacional Bryan MacDonald.

Refiriéndose al discurso del mandatario ruso en el Club de Debates Valdái, el periodista y escritor señala que el problema de Occidente es que no quiere aceptar que su tiempo "ya ha pasado y los fundamentos del orden mundial antiguo llevan años desmoronándose".

Citando las estadísticas del Fondo Monetario Internacional, hace 20 años seis de las mayores economías mundiales eran parte del bloque liderado por EE.UU. Ahora EE.UU. ya no puede considerarse la primera economía del planeta, ya que China lo supera en el PIB. La India, Rusia y Brasil también están entre las economías más fuertes.

MacDonald subrayó que Putin ve a su país como parte de una nueva alternativa internacional y se une a otras naciones del bloque BRICS para restringir la agresión estadounidense en donde sea posible. "Es un sendero hacia la estabilidad, según Putin", dijo el analista.

Los conservadores clásicos europeos, como el alemán Konrad Adenauer y el británico Harold MacMillan, se pondrían de acuerdo con Putin, pero los actuales líderes europeos y norteamericanos no lo entienden, siendo "emborrachados por su dominación del mundo de los últimos 20 años".

Ante la elevación de Rusia y otros países del BRICS será esencial cómo EE.UU. reaccionará a la nueva realidad.  "El juvenil discurso de Washington necesita un 'hombre malo'. En una década este ha sido Bin Laden, Saddam y ahora es el tiempo de la rusofobia", dijo. 

El analista concluye que si la élite estadounidense sigue comportándose así, la transición a un mundo multipolar no podrá ser pacífica.

mardi, 11 novembre 2014

Brésil : Installation d’un câble contre l’espionnage américain

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Brésil : Installation d’un câble contre l’espionnage américain

Auteur : Andreï Touabovitch
Ex: http://zejournal.mobi

Afin d’éviter de se faire espionner par les services américains, le Brésil projette d’installer son premier câble internet sous-marin vers l’Europe, ce qui constitue un manque à gagner pour les Etats-Unis.

Le Brésil n’a jamais fait mystère de sa propagande contre l’espionnage de la NSA, l’organisme public américain en charge du renseignement d’origine électromagnétique et de la sécurité des systèmes d’information. C’est dans ce cadre qu’a émergé l’idée de mettre en place un câble de fibre optique entre le Brésil et le Portugal. Autrement dit, pas besoin de transiter par les USA.

Selon une déclaration officielle du Brésil, aucune entreprise américaine ne serait associée à ce projet. Actuellement, toute la connexion internet au Brésil provient de câbles passant par les Etats-Unis. Ainsi, Sao Paulo est prêt à débourser 185 millions de dollars pour la concrétisation de ce projet, de sorte à ne pas dépendre des USA et, ainsi, protéger les données destinées à l’Europe, de l’espionnage de la NSA.

Cette croisade anti-espionnage menée par le Brésil a commencé à la suite des révélations de l’ex-consultant de la NSA, Edward Snowden. Plus particulièrement, la présidente brésilienne récemment réélue, Dilma Rousseff, avait même été placée sur écoute, ce qu’elle n’a pas du tout apprécié. Aussi soutient-elle ce projet. « C’est un choix stratégique très important pour notre pays et il est important de rappeler que les câbles sous-marins sont parmi les principaux outils utilisés pour l’espionnage aujourd’hui », a-t-elle expliqué le 20 octobre dernier à Sao Paulo devant la presse. Dans ce cadre, l’administration brésilienne a décidé de prendre d’autres mesures allant dans le même sens. Ainsi, dans un tiers des ministères, le logiciel Microsoft Outlook a été remplacé par Expresso, développé intégralement au niveau local.


- Source : Andreï Touabovitch

mardi, 04 novembre 2014

Chachapoya of Peru Are Probably Carthaginians and Celts Who Fled from Rome in 146 BCE

PBS: Chachapoya of Peru Are Probably Carthaginians and Celts Who Fled from Rome in 146 BCE

Ex: http://www.jasoncolavito.com 
 
See also: ARTE's Broadcasting: http://www.arte.tv/guide/de/048610-000/karthagos-vergessene-krieger
 
9783406645204_large.jpgHoly crap! PBS has become America Unearthed. In an episode of the PBS series Secrets of the Dead running on local PBS stations this week and available online for streaming, the venerable public broadcasting channel asserts that blonde-haired, blue-eyed Celts and also some incidental Carthaginians discovered the Americas in Antiquity. (The blue eyes don’t make the show but show up on the show’s web page.) “Carthage’s Lost Warriors” was produced by ZDF, a German television production company associated with the long-running series Terra-X, which traffics in all manner of fringe theories, and the large number of dubbed German interviews testifies to the recycling of a German program. Archaeologist K. Krist Hurst called the show “baloney.”
 
The show opens with a “Celtic-style bronze axed” found “deep in the Amazon” and the narrator, Jay O. Sanders, asks if—heaven help us!—the Chachapoya are truly the blond, Caucasian descendants of prehistoric superhero warriors (martial prowess specified explicitly) who crossed the Atlantic at some unspecified date to penetrate the continent with their manly thrusts until they fertilized Peru with the glory of Old World culture.

The program is based on the work of the show’s chief expert, Hans Giffhorn, a professor emeritus of cultural studies at the Universities of Göttingen and Hildesheim and documentary filmmaker. Griffhorn’s dissertation on aesthetics outlined his belief that science is dogmatic and rigid and excludes evidence and theories that fail to conform to paradigms, and that a lack of cross-disciplinary interaction has led to erroneous findings and conclusions.

Griffhorn wrote a German book, still untranslated, on his belief that the Chachapoya are white Europeans in 2013.He believes that the Carthaginians did not “simply vanish” after the Carthaginians were defeated by the Romans in 146 BCE, and he refuses to believe Roman accounts that the city’s population was enslaved or killed under Scipio Aemilianus. He wants to know where they went. To find the Carthaginians—and here he is looking for just one boatload—he starts at the Balearic Islands, where Carthage found its fiercest soldiers. Giffhorn feels that the Carthaginians were not enslaved in their entirety, so for him it is only logical that they fled to Kuelap, the Chachapoya fortress in Peru. He believes that in the western Mediterranean the Carthaginian exiles teamed up with Celtic people from Iberia to escape the Romans, who were also taking over the Carthaginian territories of what is today Spain.

Celtic prowess combined with Carthaginian sailing skills to cross the Atlantic.

culture-civilisation-chachapoyas-266x280.pngGriffhorn believes the Diodorus Siculus proves that the Carthaginians reached the Americas. Diodorus (Library of History 5.19-20) first describes an island, not a continent, “over against Libya”—meaning off the African coast—and states that it contains stately towns and fruitful plains when the Phoenicians discovered it:
The Phoenicians therefore, upon the account before related, having found out the coasts beyond the pillars, and sailing along by the shore of Africa, were on a sudden driven by a furious storm afar off into the main ocean; and after they had lain under this violent tempest for many days, they at length arrived at this island; and so, coming to the knowledge of the nature and pleasantness of this isle, they caused it to be known to everyone; and therefore the Tyrrhenians, when they were masters at sea, designed to send a colony thither; but the Carthaginians opposed them, both fearing lest most of their own citizens should be allured through the goodness of the island to settle there, and likewise intending to keep it as a place of refuge for themselves, in case of any sudden and unexpected blasts of fortune, which might tend to the utter ruin of their government: for, being then potent at sea, they doubted not but they could easily transport themselves and their families into that island unknown to the conquerors. (trans. G. Booth)
ubicacion chachapoyas.GIFHe, of course, leaves out the information Diodorus—and, crucially, pseudo-Aristotle three centuries earlier, unacknowledged here—gave about the location of this mysterious island, which regular readers will of course remember quite well from when these same texts were used by Harry Hubbard to claim ancient knowledge of North America, and also from America Unearthed, when Mark McMenamin used the same text from Diodorus to claim that the Phoenicians, not the Carthaginians, discovered America.

Pseudo-Aristotle (De mirabilis auscultationibus 84) writes that:
In the sea outside the Pillars of Hercules they say that an island was discovered by the Carthaginians, desolate, having wood of every kind, and navigable rivers, and admirable for its fruits besides, but distant several days’ voyage from them. But, when the Carthaginians often came to this island because of its fertility, and some even dwelt there, the magistrates of the Carthaginians gave notice that they would punish with death those who should sail to it, and destroyed all the inhabitants, lest they should spread a report about it, or a large number might gather together to the island in their time, get possession of the authority, and destroy the prosperity of the Carthaginians. (trans. Launcelot D. Dowdall)
This land was in frequent contact with Carthage before 300 BCE—not a one-time chance encounter in 146 BCE—and was only a few days’ sail from the Pillars. Brazil is about ninety days’ sail from the Pillars, according to the show’s own estimate. It’s a bit of a difference between three months and a few days.

Griffhorn suggests from such texts that the Carthaginians had had secret communication with Brazil but kept it secret. This seems rather odd considering that the Carthaginians put up in the public square a commemoration of the voyage of Hanno to central Africa, where he saw chimpanzees. Surely they would have kept that secret, too, had that been their typical practice, as Griffhorn suggests.

At this point, the Carthaginians virtually vanish from the show because they were needed solely to give the Celts something they lack—ships—for Griffhorn’s real thesis, that the Celts are the ancestors of the Chachapoya and once reigned over South America.
 

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The program tries to make the case that a boat could have crossed to Brazil using the ocean currents. Griffhorn places the discovery of Brazil by the Carthaginians and Celts at “1500 years before Columbus,” which would be about 10 BCE, long after the fall of Carthage. This makes no sense since Diodorus wrote between two and five decades earlier and pseudo-Aristotle three centuries before that—and both claimed the story reported much older events.

Griffhorn believes that the Carthaginian boat pilots traded with local cannibals (with what?) to survive, and Griffhorn believes that four symbols on the ancient petroglyphs on the rock of Ingá in Brazil aren’t just coincidentally close to geometrical shapes used in Celtiberian alphabets but are actual Celtic letters. Apparently the Carthaginian merchants were the merchant class serving the Celtic warrior elite.

Based on no evidence whatsoever, Griffhorn suggests that the Carthaginians and Celts on this voyage of discovery sailed up the Amazon. “No account exists, and we can only imagine” what they did, the narrator says, substituting early Spanish and Portuguese accounts to give an idea of what the Carthaginians “would have” seen and done. So, to recap: Everyone admits that no evidence exists, but they will nevertheless reconstruct an entire adventure based on analogies.

The narrator suggests that brightly-colored vases with geometric patterns made by the Marajoara culture of Brazil are “reminiscent” of Greek vases from the Classical period, decorated with Celtic spirals. This is a subjective judgment, and to my eyes the pots look nothing like the form of actual Greek vases, nor do the decorations bear more than a superficial resemblance to Old World patterns—no more so than any other Native geometric art. Geometric shapes tend to be the same everywhere. The trouble is that the Marajoara culture flourished after 800 CE, far too late to have anything to do with Mediterranean Greek vases from 1,000 years earlier.

We return to the metal axe from the opening that the show calls Celtic. It has no provenance, and was purchased from a merchant who said he found it in the jungle. The metal part of the axe is copper-zinc bronze, meaning that it was from the Old World, but the handle was made of Paraguayan wood. According to tests that the show says were run on the axe, the wood is 1500 years old. The most parsimonious explanation is that a Spanish, Portuguese, or African object was added to a sacred and ancient handle during the Contact period, but instead the show wants us to believe that Celts from 146 BCE dropped it en route to Peru where it was reused in 500 CE.

This brings us to the Chachapoya, and the show demands to know how mere Native people could possibly have learned how to build buildings, particularly round ones, without European help. Prof. Warren Church explains that the Chachapoya were quite able to build their own buildings, of which none date earlier than 500 CE. Griffhorn, however, sees the round buildings as unique in America and therefore of obviously Carthaginian extraction—700 years or more after the fact! He points to a carving of a face on a temple wall and says this is reminiscent of Celtic beheadings, as though no one else on earth ever drew faces or beheaded enemies. He also cites trepanation among the Celts and Chachapoya as another “connection.” Michael Schultz, a paleopathologist, makes an astonishing claim: that “Hippocratic accounts” from 500 BCE describe Chachapoyan trepanation! This is entirely untrue, and I have no idea where he got the idea that the Chachapoya were discussed in Greek literature.
 

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Griffhorn believes that Spanish fortresses that are round must be connected to the Chachapoya’s round houses, even though this is about all they share in common. The show picks out painted images of shamans with antlers in both the Amazon and among the Celts and decides this must be a connection—even though, unacknowledged here, art from Mohenjo-Daro shows the same thing, as, in fact, does shamanic art everywhere, going back to the Stone Age.

This is really going nowhere fast.

Schultz returns again to assert that pre-Contact Chachapoya mummies suffered from tuberculosis, a disease previously thought only to have come with the Spanish. This “new” fact, however, has been known since 2002, and the presence of tuberculosis in the pre-Columbian Americas has been known since 1994—it’s been found beyond just the Chachapoya—but Griffhorn takes this as a revelation that the Carthaginians brought “Classical” tuberculosis (whatever that means—he seems to think the disease was different in Antiquity) with them in 146 BCE, where it lay dormant for a thousand years. Archaeologists suggest that the disease arose from llamas, who are known to carry the bovine form of tuberculosis—or even from the Polynesians who reached South America before Columbus.

Next, various Chachapoyan traits are compared to Spanish, Majorcan, and other cultures from various time periods, as though the Chachapoyans simply adopted one trait from each of the ark of cross-cultural European outcasts from multiple time periods who sailed up the Amazon to meet them.
 

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The show points to the fair-skinned, blonde-haired Chachapoyan descendants as evidence that that some Chachapoyans are “distinctive” from the “dark haired” and “brown-skinned” Natives, and we hear what Cieza de Leon had to say about this, though the paraphrase offered by Warren Church sounds to me like he’s running together bits and pieces from both Cieza de Leon and from Pedro Pizarro, who famously wrote:
The Indian women of the Guancas and Chachapoyas and Cañares were the common women, most of them being beautiful. The rest of the womanhood of this kingdom were thick, neither beautiful nor ugly, but of medium good-looks. The people of this kingdom of Peru were white, swarthy in colour, and among them the Lords and Ladies were whiter than Spaniards. I saw in this land an Indian woman and a child who would not stand out among white blonds. These people [of the upper class] say that they were the children of the idols. (Relation of the Discoveries etc., trans. Philip Ainsworth Means, p. 430)
By contrast, Cieza de Leon (Chronicle of Peru 1.78) was rather less expansive on the particulars:
These Indians of Chachapoyas are the most fair and good-looking of any that I have seen in the Indies, and their women are so beautiful that many of them were worthy to be wives of the Yncas, or inmates of the temples of the sun. To this day the Indian women of this race are exceedingly beautiful, for they are fair and well formed. They go dressed in woollen cloths, like their husbands, and on their heads they wear a certain fringe, the sign by which they may be known in all parts. After they were subjugated by the Yncas, they received the laws and customs according to which they lived, from them. They adored the sun and other gods, like the rest of the Indians, and resembled them in other customs, such as the burial of their dead and conversing with the devil. (trans. Clements Markham)
Rather than put this down to indigenous genetic diversity (which the show briefly acknowledges as possible), the show suggests that this is due to Old World contact. The Carthaginians not being known to be blondes, I guess this is why Griffhorn proposes Celts, whose presumed red hair he wants to equate with reports of fair hair. German geneticist Manfred Kayser tests some Chachapoya hair and finds that the living individuals have some European ancestry tracing back to the Celtic areas of northern Spain, but at this point—500 years after Contact—it’s not possible to determine when the genes mixed. The homeland of the Celtic people Griffhorn fingers is the same as that of the Spanish who traveled to Peru in the 1500s; the Celts didn’t simply vanish after the Roman conquest of Spain (218 BCE to 19 BCE) but contributed to the gene pool of medieval and modern Spain, though the language and culture died out around the fifth century CE. No ancient Chachapoyan mummies were tested, which is a major omission.

The show concludes that there is no “smoking gun,” only suggestive indications that the Chachapoya are not really Native Americans on the same stripe as the brown ones but owe their culture, their art, their religion, and their very genes to a boatload of Carthaginians and Celts who sailed up the Amazon in 146 BCE and, by dint of their superior European prowess, took over to such an extent that their potent DNA still rules the region 1,868 years later, largely undiluted by the intervening centuries.

I guess this means that they’re all inbred, but the show doesn’t go there.

This was really terrible, and the only significant difference between this show and America Unearthed in terms of quality of evidence and the desire to find hidden white people in the Americas is that this show searched South America rather than North America, and its hero never claimed that there was a conspiracy trying to suppress his work.

Kamen die Kelten bis nach Amerika?

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Kamen die Kelten bis nach Amerika?

von FOCUS-Online-Autor

Ex: http://www.focus.de

In der Antike segelten Mittelmeerbewohner über den Atlantik und ließen sich in den Anden nieder – sagt der Forscher Hans Giffhorn und präsentiert eine Fülle von Indizien. Doch andere Wissenschaftler sind skeptisch.

Christoph Kolumbus war nicht der Erste, der von Europa nach Amerika segelte. Spätestens seit Archäologen vor einigen Jahrzehnten die Siedlung L’Anse aux Meadows an der Nordspitze Neufundlands ausgruben und damit eine alte isländische Saga bestätigten, war klar: Die Wikinger hatten den Atlantik bereits 500 Jahre vor dem italienischen Seefahrer überquert und sich zumindest für kurze Zeit in der „Neuen Welt“ niedergelassen.

Uneinig sind sich Historiker und Archäologen allerdings, ob noch anderen der Sprung über den Ozean gelungen sein könnte – möglicherweise lange bevor die Nordmänner zu ihren Entdeckungsfahrten aufbrachen. Dem irischen Mönch Brendan vielleicht, der – wie eine im Mittelalter weit verbreitete Erzählung berichtet – eine Insel weit im Westen gefunden haben soll? Muslimischen Seefahrern oder zuvor schon Griechen, Römern oder den Alten Ägyptern? „Eine Zeit lang hatten solche Ideen Konjunktur, doch inzwischen werden sie weniger und auch kritischer diskutiert“, sagt Ronald Bockius, Experte für antike Schifffahrt am Römisch-Germanischen Zentralmuseum in Mainz.

Hochentwickelte Kultur am Ostrand der Anden


Kann nun ein neues Buchder Diskussion wieder Auftrieb geben? „Wurde Amerika in der Antike entdeckt?“ lautet sein Titel, verfasst von dem deutschen Kulturwissenschaftler Hans Giffhorn. Darin entwirft er das Szenario, karthagische Seeleute hätten im 2. Jahrhundert vor Christus zusammen mit keltischen Kriegern und Söldnern aus Mallorca den Atlantik überquert. Ziel sei es gewesen, den Römern, die damals die rivalisierende Metropole Karthago in Nordafrika zerstörten, zu entkommen. Ebenfalls per Schiff hätten die Flüchtlinge anschließend das Amazonas-Gebiet durchquert und zuletzt im Nordosten des heutigen Perus eine neue Kultur begründet: die der Chachapoya.

Bis heute wissen Forscher nur wenig über das Volk, das einst am Ostrand der Anden siedelte. Um 800 nach Christus – so der bisherige Kenntnisstand – tauchten die Chachapoya aus dem Dunkel der Geschichte auf. Die Überreste einer riesigen Stadt, eine mächtige Festung mit 15 Meter hohen Mauern, Sarkophage und Mumienfunde zeugen von einer hochentwickelten Kultur. „Nebelwaldmenschen“ nannten die Inka die Chachapoya, die angeblich sehr kriegerisch waren – trotzdem mussten sie sich im 15. Jahrhundert der neuen Großmacht geschlagen geben. Die Überlebenden verbündeten sich später mit den Spaniern und halfen ihnen, das Inkareich zu zerstören. Doch es half ihnen nichts: Ihre Freiheit erlangten sie nicht zurück, stattdessen gingen sie an aus Europa eingeschleppten Krankheiten zugrunde.
 

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Europäische Stammväter eines Indiovolks?


Können antike Kelten und Karthager wirklich die Stammväter dieses rätselhaften Andenvolks sein – auf einem anderen Kontinent, rund 9000 Kilometer entfernt? Auf den ersten Blick klingt das nach einem phantastischen Konstrukt à la Erich von Däniken. „Früher war ich auch der Meinung, eine solches Szenario sei vollkommen unrealistisch“, sagt Giffhorn. „Aber mittlerweile – nach vierzehnjähriger Forschung zu dem Thema – halte ich es für die plausibelste Erklärung zahlloser bislang rätselhafter Phänomene.“

Bei seinen vielen Reisen sei ihm zum Beispiel aufgefallen, wie sehr die Rundbauten der Chachapoya den Überresten keltischer Wohnhäuser im nordwestlichen Spanien glichen, sagt Giffhorn. Kaum ein anderes Indiovolk habe auf diese Weise gebaut. Auch seien die Chachapoya wie die Kelten Kopfjäger gewesen. Und die kriegerischen Andenbewohner hätten mit Steinschleudern genau wie die Bewohner Mallorcas gekämpft – um nur einige Indizien zu nennen, die der Kulturwissenschaftler zur Untermauerung seiner These anführt.
 

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lundi, 27 octobre 2014

América Latina y Rusia frente a la reforma del Consejo de Seguridad

 

 

Desde hace varios años se debate la necesidad de reformar el órgano máximo de las Naciones Unidas debido a que ya no representa la estructura de poder dominante. Sin embargo, aún no se ha logrado ningún avance ya que los que deben decidir sobre su reforma son los mismos que tienen el poder de vetarla.

El Consejo de Seguridad es el órgano encargado de velar por el mantenimiento de la paz y la seguridad internacionales, según la Carta de Naciones Unidas, que data de 1945. Cuenta con cinco miembros permanentes y diez no permanentes (que rotan cada dos años). Lo particular del asunto es que los miembros permanentes tienen poder de veto, es decir, que se necesita de su aprobación para tomar cualquier decisión de fondo. Esos países son los que resultaron ganadores de la Segunda Guerra Mundial (Estados Unidos, Reino Unido, Francia, Rusia y China), lo que significa que sigue imperando hoy un orden internacional que se corresponde a la posguerra y que nada tiene que ver con la lógica de poder actual.

El mencionado “poder de veto” impide el tratamiento efectivo de los temas urgentes que amenazan la estabilidad y la seguridad internacionales cuando alguna de las potencias se ve involucrada. De esta manera, el Consejo se ve imposibilitado para tratar temas como el conflicto palestino-israelí (veto estadounidense) o la crisis en Ucrania (veto ruso), e incluso algunas otras cuestiones como el status político del Tíbet y Taiwán (veto de China); el reclamo argentino por la soberanía de las Islas Malvinas (veto del Reino Unido); o la protección de los Derechos Humanos en Sahara Occidental (veto de Francia).

En cuanto a los países de América Latina, en su rol de miembros no-permanentes, se han caracterizado por promover los valores de la paz y la estabilidad dentro del Consejo de Seguridad.

Colombia y México, por ejemplo, desde sus presidencias temporales instaron a fortalecer la ayuda humanitaria a Haití y en el continente africano, mientras que Argentina y Panamá hicieron hincapié en las medidas en contra de la proliferación de energía nuclear con fines no pacíficos, entre otras cuestiones.

Brasil, por su parte, además de haber participado activamente en el Consejo promoviendo la solución pacífica de controversias y el fortalecimiento de las misiones de paz de Naciones Unidas, se destaca por ser uno de los países que aspira a conseguir un asiento permanente dentro el Consejo en caso de que se logre implementar una reforma que lo permitiese.

Brasil se encuentra junto con Japón, Alemania y la India en un grupo conocido como G4, que promueve la adaptación del órgano ejecutivo de la ONU a un esquema representativo del poder mundial actual. Los casos de Japón y Alemania son paradigmáticos debido a los altos índices de desarrollo que lograron luego de haber sido vencidos en la Segunda Guerra Mundial, hecho que les impidió originalmente formar parte del selecto grupo de potencias con derecho a veto.

Por otro lado, India y Brasil, además de Sudáfrica, han acordado junto con Rusia y China promover una “reforma integral” del Consejo de Seguridad desde el bloque BRICS, cuyo objetivo fundacional es justamente el de proponer un cambio en el esquema geopolítico mundial. Todos estos países aspiran a que se amplíe la cantidad de miembros permanentes dentro del Consejo para poder ocupar un asiento.

Los estados latinoamericanos, en general, están de acuerdo con la necesidad de llevar adelante una reforma, sin embargo, no se logra definir en qué consistirá. En caso de ampliarse la cantidad de miembros, ¿con qué status ingresarán?, ¿por cuánto tiempo?, ¿se mantendrá el derecho a veto?, ¿habrá representación geográfica o se guiarán por variables económicas?

Mientras que Chile, Uruguay y Perú apoyan la incorporación de Brasil como miembro permanente, Argentina, Colombia y México proponen la eliminación de esa categoría pensando que un sistema de bancas semi-permanentes o rotativas con representación geográfica sería más democrático y eficiente a la hora de garantizar la paz y la seguridad internacionales.

Además, México propone aumentar la cantidad de miembros no permanentes con derecho a reelección inmediata y Argentina hace hincapié en que las decisiones deberían ser tomadas por consenso. La propuesta de Bolivia, por otro lado, consiste directamente en la eliminación del Consejo de Seguridad, otorgándole todas las responsabilidades a la Asamblea General.

En cuanto a la Federación de Rusia, el ministro de Asuntos Exteriores, Serguéi Lavrov, ya ha aclarado que está dispuesto a aceptar cualquier tipo de reforma que sea consensuada por la comunidad internacional. Sin embargo, como vimos más arriba, se prefiere la propuesta de la ampliación de los miembros permanentes, ya que de esa forma no perdería su preciado derecho a veto.

Aunque no existe vínculo directo entre la posición rusa y las diferentes posturas de América Latina (más allá de aquella del grupo BRICS), cierto es que se comparte con la región la voluntad de fortalecer un orden internacional multilateral donde prime el consenso entre las naciones. En palabras del presidente ruso Vladímir Putin: "El multilateralismo en los asuntos mundiales, el respeto al derecho internacional, el fortalecimiento del papel central de la ONU y el desarrollo sostenible son los principios que nos unen [con los países de América Latina]".

En este sentido, la modernización de la estructura de las Naciones Unidas sería sumamente útil para profundizar los vínculos de cooperación que han surgido en los últimos años entre Rusia y América Latina, no sólo en materia comercial, sino logrando convertirse en importantes aliados políticos.

Lea más: Los BRICS, la semilla de un nuevo orden financiero internacional>>>

jeudi, 18 septembre 2014

Amérique latine – «une partie importante d’un monde polycentrique émergeant»

 

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Amérique latine – «une partie importante d’un monde polycentrique émergeant»

«La nouvelle guerre froide pourrait créer une transformation du commerce mondial»

par Eduardo Febbro, correspondant parisien du quotidien argentin «página/12»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

L’Union européenne a souffert d’une indigestion. Bruxelles a activé le plan «rhétorique» pour dissuader les pays d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Pérou et Equateur) de récupérer les marchés restés ouverts après l’embargo de la Russie sur l’importation de fruits, de légumes, de poisson, de lait, de viande de porc et de produits laitiers provenant des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union européenne, de l’Australie, du Canada et de la Norvège. A travers des déclarations publiées par les médias occidentaux, l’UE a fait savoir qu’il ne lui semblait pas «loyal» que les pays latino-américains profitent de la crise entre la Russie et l’Occident pour vendre les dits produits à Vladimir Poutine. Une source de l’UE a déclaré au Financial Times que l’organisme européen allait «parler avec les pays qui, potentiellement, peuvent supplanter les exportations afin de leur indiquer qu’ils ne devaient pas profiter injustement de la situation».

Comme maintenant cela ne lui convient pas, l’Europe semble découvrir tout à coup l’injustice qu’elle même promeut à tous les niveaux dans ses relations commerciales avec le reste du monde, en commençant par les subventions agricoles déstabilisantes avec lesquelles elle trompe l’équité des marchés agricoles mondiaux. Les sanctions adoptées par l’Occident contre Moscou après l’annexion de la Crimée par la Russie et le soutien offert par la Russie aux séparatistes de l’Ukraine orientale ont débouché sur une très forte guerre commerciale entre les blocs. Moscou a répondu aux sanctions par l’embargo agricole et s’est immédiatement après mis en contact avec les pays latino-américains capables de remplacer les produits sous embargo.

Les Russes ont été très rapides dans leur objectif de disposer, à partir de septembre, de la possibilité d’importer les fruits, les légumes, le poisson, le lait, la viande de porc et les produits laitiers qu’ils achetaient auparavant à l’UE pour un total 11 milliards d’euros (selon des sources communautaires, 5,2 milliards correspondent aux produits maintenant sous veto). Serguéi Dankvert, directeur du Service d’inspection agricole et d’élevage russe, a rencontré dans un premier temps les ambassadeurs du Brésil, de l’Argentine, du Chili, de l’Equateur et de l’Uruguay. Ensuite, l’exécutif de Poutine a franchi un pas beaucoup plus concret en décidant de supprimer l’interdiction sanitaire (en vigueur depuis 2011) qui pesait sur 89 entreprises de viande du Brésil et 18 usines péruviennes de traitement de poisson.

En dehors de la région latino-américaine, la Turquie et la Biélorussie se sont mises dans la même brèche. L’Union européenne dit qu’elle envisage de commencer «des négociations» avec les pays latino-américains ayant un fort potentiel pour remplacer les produits européens. Des sources anonymes de l’UE ont déclaré à plusieurs quotidiens qu’il s’agit de négociations «politiques», dont l’objectif consiste à «fédérer» le plus grand nombre possible de pays pour faire pression sur la Russie. Le sujet est, cependant, autre: les Européens ont peur de perdre le marché russe à un moment où le schéma renouvelé de la guerre froide produit un rapprochement significatif entre la Russie et l’Amérique latine. Le moment le plus emblématique de cette relation retrouvée eut lieu en 2008, quand les forces navales de la Russie et du Venezuela ont mené des manœuvres conjointes dans les Caraïbes. La Russie a vendu ensuite au Venezuela du matériel militaire pour un total de 3 milliards d’euros.
Joueur insigne sur l’échiquier international, le président russe a déplacé avec un œil stratégique ses pièces vers l’échiquier latino-américain. Le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond, a qualifié Poutine «de paria» en Europe. En Amérique latine en revanche le chef d’Etat russe a été un acteur de poids. Avant que Poutine ne se rende à Cuba en juillet dernier, le Parlement russe a approuvé une loi grâce à laquelle il a effacé 90% de la dette que La Havane avait avec Moscou (35 milliards d’euros). Lors de son escale au Nicaragua, le président russe a fait une promesse: participer à la construction d’un grand canal interocéanique capable d’être en compétition avec le Canal de Panama. Poutine s’est rendu ensuite à Buenos Aires où il a signé des accords de coopération énergétique et après au Brésil pour participer à Fortaleza au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Là, ces pays ont franchi un pas historique en annonçant la création d’une banque hors du circuit occidental, la Banque de développement. La confrontation en Ukraine et sa répercussion sur les relations entre la Russie et les puissances occidentales a mis l’Amérique latine au centre du jeu. L’Europe évalue maintenant la manière de sortir du centre un associé multiple qui menace ses prérogatives commerciales. L’Union européenne vend à la Russie 10% de sa production agricole. Cependant, devant la menace latino-américaine, Bruxelles argumente qu’il n’est pas opportun de traiter avec un associé de «peu de confiance» comme Moscou et que ce serait une erreur majeure que les pays latino-américains «sacrifient une relation économique déjà étendue pour des bénéfices à court terme».

Double langage, double géométrie. L’Union européenne et les pays qui la composent sortent la bible des valeurs quand cela leur convient. Par exemple, malgré les sanctions multiples et des menaces proférées contre Moscou par l’Occident, la France n’a jusqu’à présent pas renoncé à lui vendre et lui remettre les deux navires porte-hélicoptères Mistral pour une valeur de plus d’un milliard d’euros. Les marchandages et les avertissements de l’UE n’ont pas effrayé les acteurs institutionnels ou privés. Au Brésil, Ricardo Santin, président de la section des volailles de l’Association brésilienne de protéines animales (ABPA), voit clairement une «occasion d’augmenter ses exportations vers la Russie». Entre janvier et juin dernier, le Brésil a exporté en Russie 563 millions de dollars de viande bovine. Le commerce bilatéral entre Brasilia et Moscou a représenté 3 milliards de dollars sur la même période. Le secrétaire de la politique agricole brésilienne, Seneri Paludo, a qualifié de «révolution» les possibilités ouvertes par l’embargo russe. En Argentine, le chef de Cabinet, Jorge Capitanich, a fait comprendre que «l’Argentine créera les conditions pour que, avec l’impulsion de l’Etat, le secteur privé puisse augmenter les exportations et satisfaire la demande du marché russe». Selon un rapport publié par la Chambre argentine-russe, l’année dernière le commerce entre les deux pays a progressé de 30%: il a passé de 1,98 milliards de dollars en 2012 à 2,627 milliards en 2013. Sur le front du Pacifique, le Chili, le Pérou et l’Equateur sont sur la même ligne. Le Chili peut livrer du saumon (auparavant la Norvège), des pommes, des poires et des raisins (Pologne, France, Italie), l’Equateur des fruits et des fleurs coupées (Hollande) et le Pérou du poisson – la nouvelle guerre froide pourrait ainsi créer une transformation du commerce mondial.

Pour avoir une idée chiffrée des besoins russes: entre janvier et mai 2014 la Russie a importé des produits agroalimentaires pour une valeur de presque 17 milliards de dollars. Les cyniques de l’Europe implorent maintenant un peu plus de loyauté. En France, Xavier Beulin, président de la Fédération nationale de syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) fortement subventionnée, a dénoncé l’«opportunisme» des producteurs du Brésil et de l’Argentine. Les porte-parole de l’UE ont protesté à leur tour contre le fait qu’il y a «des gouvernements» derrière les producteurs privés. L’argument est d’une hypocrisie continentale. Les 28 gouvernements de l’UE sont, d’une manière directe ou à travers Bruxelles, derrière tous les grands contrats qui sont signés dans le monde. Les subventions agricoles monstrueuses et ses 373 milliards d’euros distribués entre les 13 millions d’agriculteurs de l’UE sont une preuve plus qu’évidente. Dans son voyage effectué en juillet dernier dans la région, Poutine a dit que l’Amérique latine devenait «une partie importante du monde polycentrique émergent». L’Occident fera tout son possible pour réduire le polycentrisme et pour remettre les aiguilles de la montre mondiale aux temps de la domination coloniale.    •

Source: www.elcorreo.eu.org/L-Europe-sanctionne-la-Russie-et-se-plaint-qu-elle-fasse-du-commerce-avec-l-Amerique?lang=fr 
(Traduit de l’espagnol pour El Correo par Estelle et Carlos Debiasi)

mardi, 16 septembre 2014

Les charognards contre les peuples

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Les charognards contre les peuples

par Georges FELTIN-TRACOL

Si les feux de l’actualité se focalisèrent au cours de cet été 2014 sur l’inquiétante épidémie du virus Ébola en Afrique de l’Ouest, la guerre civile en Ukraine, les avancées de l’État islamiste en Orient, la crise gouvernementale hexagonale ou les succès sportifs français, seule la presse écrite a largement commenté le brûlant litige entre l’Argentine et la finance internationale anonyme.

 

À l’heure où se discutent en catimini les accords transatlantiques et que la « justice » étatsunienne condamne à 8,97 milliards de dollars le groupe bancaire français B.N.P. – Paribas parce qu’elle a commercé dans cette monnaie hors du territoire yankee avec des États (Cuba, Soudan, Iran) soumis à un embargo du fait de leur refus de s’écraser devant Washington, ce qui arrive à l’Argentine risque à brève échéance d’atteindre tous les États réfractaires au nouveau désordre mondialiste préparé par l’hyper-classe ploutocratique apatride.

 

En 2001, Buenos Aires se déclara en défaut de paiement pour un montant de 82,2 milliards de dollars. De nombreux créanciers se retrouvèrent lésés si bien que le gouvernement argentin engagea des négociations qui aboutirent en 2005 et en 2010 à une restructuration de la dette. L’accord conclu stipule que 92 % des prêteurs abandonnent plus de 70 % de leurs créances. Seule une infime minorité l’a désavoué dont les « fonds vautours » qu’il serait plus judicieux de nommer « fonds charognards ». Aurelius Management et N.M.L. Capital, filiale d’Elliott Management fondé et présidé par l’Étatsunien Paul Singer, en sont d’excellents exemples.

 

Incarnation d’une économie spéculative et improductive, Paul Singer se consacre à « l’achat de dette “ décotée ”. Il acquiert pour une bouchée de pain les créances d’États en difficulté, dont les propriétaires sont lassés d’attendre un hypothétique remboursement. Entre ensuite en scène une armada de juristes, banquiers et consultants pour contraindre le pays récalcitrant à honorer ses échéances. Par la négociation, mais surtout devant les tribunaux (1) ». Bref, c’est une sorte de Bernard Tapie à la puissance mille et à la voracité planétaire.

 

L’Argentine endettée

 

Puissance industrielle et rurale, l’Argentine a bénéficié entre 2002 et 2012 de la hausse du cours des matières premières agricoles. Elle régla dès  « 2003, par anticipation et en une seule fois, la totalité de ce qu’elle devait au Fonds monétaire internationale (F.M.I.), et dernièrement, le 28 juillet, au Club de Paris (2) ». Or, le 23 février 2012, un juge fédéral, octogénaire, du district de New York nommé en 1972 par Richard Nixon (3), Thomas Griesa, « interdit à l’Argentine d’honorer ses échéances sur sa nouvelle dette […] tant qu’elle ne remboursait pas, en parallèle, 1,33 milliard de dollars aux porteurs de sa vieille dette (4) », en l’occurrence les fonds charognards. « Entre 2005 et 2010, des fonds d’investissement spécialisés entre autres dans les titres obligataires, rachètent à des créanciers ayant refusé la restructuration de 2005 (donc parmi les 7 % restant) leurs titres de dette sur l’Argentine. N.M.L. Capital et Aurelius Management […] entrent alors en possession de ces titres (libellés en dollars américains), en les rachetant à prix cassés à des investisseurs en cessation de paiement. Ils se retournent ensuite contre l’Argentine pour en exiger le remboursement, par l’intervention de la justice américaine qui est en mesure d’agir, car la dette détenue par ces fonds est libellée en dollars et relève donc de sa juridiction (5). » Pis, au moment de l’acceptation de l’emprunt étranger, le « contrat stipule les obligations qui pèsent tant pour l’emprunteur, l’Argentine, que sur ses créanciers. Le contrat précise également la loi applicable, l’Argentine ayant choisi d’émettre sa dette, en fonction de différents critères (tel que le lieu d’émission), sous l’empire de quatre lois différentes : la sienne, la loi de l’État de New York, la loi anglaise et la loi japonaise. Ce contrat ajoute, enfin, que si un différend venait à opposer les parties, un juge aurait compétence pour le trancher (6) ».

 

Le gouvernement argentin de Cristina Kirchner conteste la décision du juge Griesa devant la Cour suprême des États-Unis qui, le 16 juin 2014, refuse d’examiner l’affaire et rend dès lors le jugement exécutoire. « Mais l’État argentin s’est vu dans l’impossibilité d’honorer un remboursement de 539 millions de dollars à ces créanciers, car la Cour suprême américaine a bloqué dans le même temps tous les remboursements tant que les “ fonds vautours ” n’ont pas reçu prioritairement les 1,5 milliard de dollars exigés (7). » L’ordonnance de Thomas Griesa avertit que « les établissements financiers qui aideraient l’Argentine à passer outre cette interdiction pourraient être considérés comme complices (8) ». Qu’attendent donc les banques russes, mises sur liste noire par l’Occident, pour aider l’Argentine ? La Russie ferait là un beau pied-de-nez au B.O.A. (9). Par cette incroyable pression judiciaire, véritable précédent géopolitique, car « la remise en cause de la souveraineté de l’Argentine avec les fonds N.M.L. Capital et Aurelius Management envoie un signal assez inquiétant (10) », Thomas Griesa ne cache pas qu’il veut « en tant que juge, trouver un mécanisme légal qui empêche la République [d’Argentine] d’ignorer [s]es sentences (11) ».

 

L’Argentine réplique à cette décision inique en estimant que cet individu « “ a outrepassé sa juridiction ”, parce qu’ “ un juge des États-Unis n’a pas compétence pour porter atteinte au recouvrement des titres régis par les lois de l’Angleterre et du Pays de Galles et payés en euros conformément à une procédure de règlement qui ne passe pas par les États-Unis ” (12) ». Cette argumentation juridique défense déplaît à Thomas Griesa qui « menace de poursuivre l’Argentine pour “ outrage ” si elle continue à diffuser des informations “ fausses et trompeuses ” (13) ». Il se permet ainsi d’intimider un gouvernement souverain ! L’impudence de ce petit personnel inféodé au Grand Capital paraît sans limites ! Conscient toutefois de sa témérité, Griesa revient néanmoins sur sa bravade. Néanmoins, « dans une ultime tentative, Buenos Aires a proposé de régler les fonds dans le pays plutôt qu’à New York. “ Illégal ”, a répondu l’inflexible juge (14) ». Le 7 août dernier, la présidente de la nation argentine a donc saisi la Cour internationale de justice installée à La Haye aux Pays-Bas. Or Washington ne la reconnaît pas !

 

La justice comme arme décisive yankee

 

Le démêlé entre l’Argentine et les charognards soutenus par l’Oncle Sam dépasse les seuls cadres juridique, financier et économique. Les États-Unis postulent depuis longtemps que leurs lois ont une portée internationale qui balaient les souverainetés étatiques. On a oublié que le 28 février 1990, par six voix contre trois, la Cour suprême autorisait sa police, en réalité le F.B.I., la C.I.A. et d’autres officines plus discrètes, à perquisitionner dans le monde entier ainsi qu’à arrêter tout non-Étatsunien poursuivi par les autorités et les tribunaux outre-Atlantique. Sous les présidences Bush fils et Obama, des citoyens étatsuniens ont même été assassinés à l’étranger par les drones. Par conséquent, « avec la décision de la Cour suprême, la situation devient encore plus simple : d’une part, les ressortissants étrangers, qui sont supposés obéir aux lois américaines, peuvent être arrêtés dans n’importe quel pays du monde, même sans le consentement du pays concerné et conduits de force aux États-Unis. […] D’autre part, s’ils doivent obéir à la lex americana, ils ne peuvent prétendre bénéficier des protections qu’elle prévoit pour les seuls citoyens des États-Unis (15) ». Il est plus que probable que le calamiteux traité transatlantique en préparation s’accompagnera de dispositions juridiques et sécuritaires qui rendront effectif un mandat d’arrêt transatlantique à l’encontre de tous les ennemis du B.O.A. Le juge Griesa y contribue à sa manière.

 

Le fameux traité Union européenne travestie – États-Unis n’est que l’arbre qui cache une inquiétante forêt. Connaissez-vous le T.i.S.A. (Trade in Services Agreement) ou « Accord sur le commerce des services » qui se discute, hors d’une O.M.C. décatie, entre une cinquantaine d’États ? Ce T.i.S.A. entend réduire (effacer serait plus juste) les barrières réglementaires aux échanges internationaux de services (dans leur plus large acception). Bannissant toute préférence régionale, nationale ou continentale, le texte comporte deux modalités dangereuses défendues par les Anglo-Saxons : « La “standstill clause ”, ou clause du statu quo, interdirait ainsi aux pays d’établir dans le futur un niveau de régulation supérieur à celui en vigueur au moment de la signature de l’accord. Et selon la clause de cliquet (“ ratchet clause ”), toute nouvelle dérégulation établirait un plancher irréversible (16). »

 

En dépit de ses velléités d’omnipotence, la justice étatsunienne n’est pas toute puissante, surtout si elle se confronte à la souveraineté revendiquée d’États volontaristes. Qu’on pense au Bélarus ! Et que vaudraient les sentences d’un Thomas Griesa face à la Chine, à la Russie, à la Corée du Nord, voire à l’Inde ? Certains croient que « la solution réside dans la création d’un Tribunal international des faillites d’État, conformément à la proposition élaborée par le F.M.I. en 2002 mais refusée par une alliance entre les États-Unis et les grands pays émergents (17) ».

 

Le tribunal d’arbitrage privé a cependant la préférence des banksters. Les contribuables français connaissent bien cette procédure qui leur a coûté la broutille de 403 millions d’euros lors du conflit entre Bernard Tapie et Le Crédit lyonnais aux temps de Sarközy président, cet autre Hollande. Les plus avertis de l’opinion publique savent que le traité de libre échange U.E. – U.S.A. en discussion s’inspire de l’accord – toujours pas entériné – entre l’U.E. et le Canada. L’Allemagne rechigne en effet sur certaines dispositions du traité, en particulier l’I.S.D.S. (Investor-State Dispute Settlement) que Britanniques, Étatsuniens et Canadiens jugent intouchable et non négociable. « Ce mécanisme de règlement des différends indique que les entreprises étrangères peuvent poursuivre des États si elles considèrent qu’un gouvernement enfreint les termes d’un accord commercial. En théorie, il veille à offrir un filet de sécurité juridique aux firmes investissant à l’étranger. […] L’I.S.D.S. indique […] que le désaccord doit être tranché par un tribunal arbitral international. L’instance privilégiée dans ce cas est le Centre international des règlements des différends liés à l’investissement, un organe dépendant de la Banque mondiale basée à Washington, dont les juges sont des professeurs de droit ou des avocats d’affaires nommés au cas par cas (18). »

 

La vive résistance argentine décuple l’envie des cénacles financialistes de recourir systématiquement à la justice étatsunienne quand les tribunaux privés sans appel n’ont aucun effet. Les États-Unis sont instrumentalisés par la finance, car, – c’est le paradoxe -, « pour privatiser, pour déréguler, pour imposer la loi du profit, il faut un État fort, comme on le voit aux États-Unis ou en Chine (19) ». La motivation pécuniaire joue aussi son rôle. Les fonds charognards « exigent un remboursement à 100 %, quitte à entamer de longues procédures devant les tribunaux américains ou anglais, réputés protecteurs pour les créanciers. “ Quel investisseur acceptera maintenant la restructuration d’une dette souveraine sachant que tout le processus peut être bloqué par la justice ? ”, s’interroge Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis (20) ».

 

Quel État voyou ?

 

Pour sa part, Nicolas Baverez ose écrire que « l’Argentine est un État voyou qui a érigé en modèle économique la spoliation à intervalles réguliers des investisseurs et de ses créanciers publics et privés. Les fonds injustement qualifiés de “ vautours ” ont fait œuvre de salubrité publique en rappelant Buenos Aires au respect des ses obligations financières et de la règle de droit (21) ». Ainsi donc, c’est l’Argentine qui gèle les avoirs financiers russes, iraniens, syriens ou bélarussiens. L’éditorialiste ami du Siècle a une singulière vision de l’État voyou, lui qui côtoie en permanence la voyoucratie hexagonale en col blanc. Oui, il existe des États et des entités voyous : les États-Unis, la Grande-Bretagne, Israël, l’Union (pseudo-)européenne, la République hexagonale (qui bafoue sa propre signature), la Cour pénale internationale, le F.M.I., l’O.T.A.N., la Cour européenne des droits de l’homme, etc. Baverez a oublié (ou ne sait pas) qu’« au cours des années 1990, l’économie argentine se “ dollarise ” fortement et le gouvernement émet des obligations en devises étrangères, notamment en dollars américains (22) ». Il s’agit de l’héritage de Carlos Menem, le soi-disant péroniste-populiste qui détruisit l’idéal justicialiste pour la pourriture libérale. Sous sa présidence précocement « bling bling », « l’Argentine a appliqué un programme économique ultra-libéral (libéralisation brutale de l’ensemble des marchés allant jusqu’à l’abandon totale de sa souveraineté monétaire, le peso devenant égal au dollar), souligne Pierre Salama. Ce programme économique a eu un certain succès au début : fin de l’hyperinflation, croissance économique élevée mais très volatile, diminution de la pauvreté mais augmentation des inégalité. Le Fonds monétaire international (F.M.I.) avait alors désigné l’Argentine comme étant sa “ meilleure élève ” (23). »

 

L’Argentine est surtout punie parce qu’elle pratique une économie protectionniste. « La croissance est évidente (le F.M.I. lui concède quand même un taux de croissance de 4,2 % pour 2012, mais du bout des lèvres), s’enthousiasme Aymeric Chauprade, et il faut être aveugle ou d’une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que depuis que l’Argentine suit une voie protectionniste et nationaliste (comme la Russie et la Chine), elle va mille fois mieux que lorsqu’elle suivait les recettes libérales et pro-américaines du Libano-Argentin Menem (24). » On peut néanmoins regretter que cette politique audacieuse se confine au seul cadre national argentin et se détourne de toute concertation sérieuse avec ses partenaires du MERCOSUR afin de constituer un authentique protectionnisme continental. Washington profite des rivalités historiques, économiques et même sportives au sein du Marché commun sud-américain pour le désarmer et l’affaiblir.

 

Certes, le gouvernement de Cristina Kirchner n’est pas exempt de critiques. Trahissant un péronisme bien mal en point pour une variante australe de la sociale-démocratie, la « Martine Aubry » de Buenos Aires a, elle aussi, appliqué un programme sociatéliste et gendériste. L’homoconjugalité y est reconnue en juillet 2010 tandis que le transsexualisme devient légal au printemps 2012. Il manque toujours au Cône Sud un chef charismatique capable d’unir autour de lui le peuple, l’armée et la nation contre le danger financier mondialiste. En attendant, « pour avoir choisi un traitement non orthodoxe de la gestion de sa dette, l’Argentine est punie par un tribunal nord-américain. Cette décision embarrasse nombre de pays avancés. Suivre la décision de ce tribunal, c’est précipiter la crise en Argentine, faire subir à une grande majorité d’Argentines une politique d’austérité insoutenable, c’est accepter qu’une décision d’un tribunal puisse prévaloir sur la souveraineté des États, c’est enfin accroître le risque d’une remise en cause des décisions prises pour restructurer la dette de la Grèce et celle d’autres pays (25) ».

 

Une étroite alliance transnationale

 

Les effets se font déjà sentir ailleurs. « L’Europe agonise économiquement, et la finance, elle, se porte à merveille. On vit plus que jamais dans une économie casino. Le capitalisme global est complètement hors sol. Il n’a été que très partiellement affecté par la crise financière car aucune mesure n’a véritablement été prise pour enfin le réguler. […] La cécité des actionnaires et la politique de la courte vue prédominent. Plus que jamais l’idéologie qui domine est : “ Prends l’oseille et tire-toi ” (26). » La situation s’aggrave dans l’Hexagone. « La collusion entre certains politiques, la haute administration des finances et le système bancaire est un scandale. Résultat : les lois sont trop laxistes. Et les multinationales redistribuent des dividendes massifs alors que le patron de la Banque de France persiste à dire qu’il y a des risques pour le financement de l’économie (27). »

 

Cette étroite complicité concerne aussi Elliott Management de Paul Singer (« Chanteur » en français). Ce « maître-chanteur » de très haut vol veut accroître sa fortune et celle de ses partenaires. Il subventionne les O.N.G. qui, plus que jamais, relèvent des forces mentales d’occupation qu’il faut combattre. Par exemple, « en 2006, dans ses efforts pour récupérer des créances du Congo-Brazzaville, Elliott accumule les preuves du train de vie luxueux du président Denis Sassou-Nguesso, avant de les faire fuiter auprès d’une O.N.G. Achetés moins de 20 millions de dollars, ses emprunts lui rapporteront 90 millions… […Pour l’Argentine] l’opération afficherait un rendement de 1 600 % (28) ». Mais ces prédateurs n’entendent pas les avertissements avisés de l’ancien Premier ministre malaysien, Mohamad Mahathir, pour qui « les États-Unis sont en faillite, mais les gens continuent d’accepter le dollar. C’est pourtant de la monnaie de singe ! Ils ont imprimé des milliards de dollars avec la quantitative easing mené par la Fed. Ce sont des bouts de papier sans valeur, mais les gens l’acceptent du fait de la puissance et des menaces américaines (29) ».

 

Les initiatives nocives de Paul Singer ne s’arrêtent pas à l’extorsion (légale ?) des États. Elles sapent les fondements traditionnels de la société. « Une conception de la finance aussi égalitariste que libérale […] semble évidente à Paul Singer, soutien indéfectible du Parti républicain. L’homme a notamment contribué à l’élection de Rudolph Giulani à la mairie de New York, et compte parmi ses investisseurs Mitt Romney. Mais il a aussi consacré plus de 425 000 dollars au soutien du mariage gay, après le coming out de l’un de ses fils (30). » Qu’en pensent donc les zélés conservateurs libéraux qui mélangent dans leurs délires abjects le libéralisme, le conservatisme et le sociétalisme ? Dans son bloc-notes, Ivan Rioufol pérore sur « le choc des civilisations invitant à la solidarité avec le monde libre (31) ». Mais où se trouve ce « monde libre » ? Pense-t-il à l’O.T.A.N. belliciste et aventurière ? Considère-t-il l’Occident, les États-Unis et l’O.M.C. comme des joyaux à protéger ? Mensonges !  « L’Amérique ne se comporte pas d’une manière raisonnable, prévient Philippe de Villiers. Elle veut “ otaniser ” le monde entier et met le feu partout. Ce qu’elle désire, ce n’est pas seulement l’Ukraine dans l’O.T.A.N., c’est aussi abattre Poutine pour prendre la Russie et y installer son idéologie multiculturaliste, mondialiste et consumériste. Elle veut imposer son modèle de société, en particulier aux pays enracinés qui lui résistent (32). » Quitte à pratiquer une rhétorique digne de la Guerre froide, le plumitif néo-cons totalement ringard et vraiment à l’Ouest, continue encore son sale boulot de détourner de braves lecteurs vers des cibles secondaires, alors que l’ennemi principal demeure les États-Unis d’Amérique, leur hyper-classe, leurs nervis intercontinentaux et l’Oligarchie planétaire mondialiste. Voilà pourquoi les Européens épris d’identités charnelles et de justice sociale réelle se sentent tous maintenant Argentins ! Plus que jamais, America delenda est !

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Audrey Tonnelier, « Elliott, le fonds vautour qui fait trembler les États », dans Le Monde, le 29 juillet 2014.

2 : Christine Legrand, « À Buenos Aires, les Argentins se réveillent sous le choc », dans Le Monde, le 1er août 2014.

3 : Si, aux États-Unis, les juges locaux et fédérés sont élus, les juges fédéraux sont, eux, nommés par le président après l’accord du Sénat. Les plus intrigants termineront leur carrière à la Cour suprême.

4 : Isabelle Chaperon, « Le combat de Buenos Aires contre les banques », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

5 : Victor Lequillerier, « Un accord entre l’Argentine et ses créanciers est possible. La décision américaine est un épisode d’un long feuilleton », dans Le Monde, le 29 août 2014.

6 : Alain Gauvin, « Buenos Aires est mauvais payeur, les sanctions judiciaires sont justifiées », dans Le Monde, le 29 août 2014.

7 : Victor Lequillerier, art. cit.

8 : Isabelle Chaperon, art. cit.

9 : Sur son excellent site de defensa, Philippe Grasset a inventé le concept de B.A.O. pour « Bloc américaniste occidentaliste ». Cependant, B.O.A. (Bloc occidental atlantiste) paraît plus signifiant dans la guerre des idées avec l’image du lent étranglement des peuples libres par la finance gendériste, armée, multiculturaliste,  sécuritaire et sociétaliste.

10 : Victor Lequillerier, art. cit.

11 : Isabelle Piquer, « Thomas Griesa, un juge anti-système aujourd’hui très fatigué », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

12 : Isabelle Chaperon, art. cit.

13 : Christian Losson, « Fonds vautours : l’Argentine à la relance », dans Libération, le 11 août 2014.

14 : Fabrice Rousselot, « L’imperturbable juge qui défie l’Argentine », dans Libération, les 23 et 24 août 2014.

15 : Jan Krauze, « La Cour suprême confirme le droit de la police américaine de perquisitionner à l’étranger », dans Le Monde, le 2 mars 1990.

16 : Marie Charrel, « Huis clos autour de la libéralisation des services », dans Le Monde, 5 août 2014. On lira aussi Raoul Marc Jennar, « Cinquante États négocient en secret la libéralisation des services », dans Le Monde diplomatique, septembre 2014. On attend aussi sur ce sujet l’essai d’Arnaud Raffard de Brienne consacré au traité transatlantique à paraître aux Bouquins de Synthèse nationale.

17 : Nicolas Baverez, « Les dettes se paient toujours », dans Le Point, le 10 juillet 2014.

18 : Marie Charrel, « L’Allemagne, trouble-fête des négociations transatlantiques », dans Le Monde, 5 août 2014.

19 : « Le temps du “ commun ”. Entretien avec Pierre Dardot et Christian Laval », dans Le Nouvel Observateur, le 31 juillet 2014.

20 : Donald Hébert avec Tancrède Bonora, « Après l’Argentine, à qui le tour ? », dans Le Nouvel Observateur, le 14 août 2014.

21 : Nicolas Baverez, art. cit.

22 : Victor Lequillerier, art. cit.

23 : Pierre Salama, « La justice américaine cherche à punir l’Argentine pour l’exemple. Buenos Aires sanctionné pour la gestion non orthodoxe de sa dette », dans Le Monde, le 21 août 2014.

24 : Aymeric Chauprade, « Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine », mis en ligne sur Carnet de bord d’Aymeric Chauprade. Le blog de la géopolitique multipolaire, le 21 avril 2012.

25 : Pierre Salama, art. cit.

26 : Benjamin Coriat, « On vit dans une économie casino », dans Libération, le 20 juillet 2014.

27 : Jean-Paul Pollin, « La France se plie aux règles de la finance », dans Libération, le 20 juillet 2014.

28 : Audrey Tonnelier, art. cit.

29 : dans Le Monde, le 14 août 2014.

30 : Audrey Tonnelier, art. cit.

31 : dans Le Figaro, le 29 août 2014.

32 : « L’Amérique veut abattre Poutine pour installer son modèle de société en Russie. Entretien avec Philippe de Villiers », dans Le Figaro, le 18 août 2014.


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vendredi, 05 septembre 2014

Argentine: une autre victime

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Argentine: une autre victime

Un exemple des méfaits du futur traité transatlantique

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

L’Argentine a été pillée, situation comparable à celle de nombreux pays européens. C’était en 2001. Les financiers de Washington avaient tellement saigné l’Argentine qu’une crise brutale frappa le pays. Les Autorités déclarèrent un moratoire pour quelques 100 000 millions de dollars. Il y eut des négociations fructueuses avec 93% des créditeurs puisqu’à la fin, à peu près 70% de la valeur nominale des titres publics fut annulée.
 
Deux fonds financiers, NML Capital et Aurelius Management, ont acheté les titres de la dette publique argentine, à prix dévalués, et ont alors déposé des plaintes devant un tribunal US à la manière que nous imposera le futur Traité transatlantique en négociation actuellement. La finance anglo-saxonne possède en effet un système de droit et de morale qui lui est propre. Ses intérêts sont au-dessus des intérêts de quelque pays que ce soit. La globalisation est sans droit. Tout simplement.
 
Ces deux fonds veulent extorquer 1300 millions de dollars à l’Argentine et Thomas Griesa, Juge en chef de la Cour de district des États-Unis pour le district sud de New York, leur a donné le feu vert. Encore faut-il de multiples appuis. Le responsable de NML Capital, un homme d’affaires nommé Paul Singer, traîne souvent à Davos. Il possède un autre fond, Elliot Management, qui finance la campagne du sénateur Marco Rubio, de lointaine origine cubaine, lequel ambitionne de se présenter aux prochaines élections présidentielles. La mère de Rubio, Mme Ros-Lehtinen s’agite dans la politique US contre les pays d’Amérique Latine. Un autre personnage du lobby cubain aux USA tient aussi un rôle important: le sénateur du New Jersey, Menéndez. Sa campagne est financée par le cabinet d’avocat Lowenstein-Sandler …La liste est longue mais le principe est le même. Il semble donc que tout se ramène à une très ordinaire médiocrité financière: des financiers paient les campagnes de politiciens qui font voter les lois permettant de racketter.

Bientôt, la résistance ? 

Que la finance mondialiste tienne le haut du pavé ne fascine pas la totalité des politiciens d’Amérique Latine. D’abord les membres du MERCOSUR (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Venezuela), puis l’UNASUR ont diplomatiquement affirmé que les financiers affectaient la stabilité financière globale et ont condamné la décision du juge Griesa. Ils ont précisé de plus que les paiements de cette dette ne devaient pas hypothéquer le futur et manifesté leur solidarité aux pays victimes de cette situation. Trois Présidents, Morales (Bolivie), Mujica (Uruguay) et Correa (Equateur) furent plus explicites. Morales employa l’expression « extorsion financière », expliqua que le but final était la privatisation de toutes choses afin que les multinationales puissent mettre à sac les ressources existantes. Mujica précisa que ces méthodes seraient utilisées contre tout le monde et qu’il convenait de porter les débats sur les forums internationaux où se rencontrent d’autres victimes afin d’y faire germer une attitude commune. Il affirma clairement que ces initiatives avaient pour but d’obliger l’Argentine à privatiser son pétrole au bénéfice des grandes multinationales. Correa regretta qu’il n’y ait pas encore une grande solidarité entre les victimes de ce pillage ; il manifesta toutefois une certaine ingénuité en déclarant qu’il convenait de séparer les investisseurs honnêtes des autres. Mais qu’est-ce qu’un investisseur honnête ? La situation est telle qu’il est impossible de faire la différence.
 
Un cloaque sans droits

L’activité financière fonctionne sur la circulation de créances et de dettes qui se transforment sans cesser d’exister. Un prêt suppose que des études ont été faites, que le risque a été apprécié. Une justification du paiement d’intérêts n’est-elle pas dans la prise de risque ? Lorsqu’un débiteur fait faillite, la banque qui a octroyé les crédits est donc responsable puisqu’elle n’a pas su étudier le dossier correctement. Il est normal qu’elle en supporte les conséquences. De cette manière, la dette s’éteint. 

Pourtant, des financiers font traduire le pays devant un tribunal ad hoc, utilisant une loi d’exception, valable dans leur seul pays. Selon les règles internationales, tous ceux qui ont trempé dans cette condamnation sont des criminels. Il conviendrait donc de les poursuivre, les arrêter, les condamner.
 
Un peu de patience est nécessaire avant que cela ne se produise. Mais nous devons pousser dans cette direction, seule voie de retour vers une commune humanité.

mardi, 26 août 2014

Le Venezuela et la Bolivie avaient expulsé la DEA de leurs pays en l'accusant d'espionnage

Vous vous souvenez que le Venezuela et la Bolivie avaient expulsé la DEA de leurs pays en l'accusant d'espionnage ? Apparemment ils avaient raison…

Auteur : Stephan Lefebvre
 
 
Dans leurs récent article publié dans The Intercept au sujet des activités d'espionnage réalisées par le gouvernement des Etats-Unis, Ryan Devereaux, Glenn Greenwald et Laura Poitras examinent et publient des documents filtrés qui paraisent prouver que le gouvernement des Etats-Unis a utilisé l'Administration pour le Contrôle des drogues (DEA, en anglais) dans le but de prêter main forte à l'Agence Nationale de Sécurité (NSA, en anglais) afin d'espionner des citoyens étatsuniens ainsi que d'autres personnes dans des pays étrangers.

Ceci est présenté dans le but de montrer que la NSA a assisté la DEA dans l’effort réalisé afin de capturer des narcotrafiquants, mais les documents filtrés font aussi référence à « une vibrante relation de double-voie pour l’échange d’information » entre les deux agences de renseignement, ce qui implique que la DEA partage ses informations avec la NSA pour contribuer à des activités d’espionnage qui sortent du cadre tu trafic de drogue. Ceci pourrait peut-être expliquer comment la NSA a pu réunir non-seulement des métadonnées, mais aussi des enregistrements audio complets de « pratiquement chacune des conversations réalisées par téléphone portable dans la nation insulaire des Bahamas ».

Les auteurs signalent que,

Depuis maintenant longtemps, la DEA s’est retrouvée dans une position privilégiée pour aider la NSA à obtenir des accès clandestins aux réseaux informatiques étrangers. « La DEA maintient d’étroites relations avec ses homologues de gouvernements étrangers et des associés approuvés », informait le directeur des efforts de la NSA dans la lutte contre la narcotrqfic dans un mémorandum datant de 2004.

Effectivement, avec plus de 80 bureaux dans le monde entier, la DEA est une des agences étatsuniennes les plus amplement déployées au niveau international.

Mais ce que beaucoup de gouvernements étrangers ignorent c’est que les agents de la DEA étatsuniens ne se limitent pas à combattre les narcotrafiquants. « La DEA est de facto une des opérations d’espionnage des plus importantes qui existent », signale Finn Selander, ex-agent spécial de la DEA qui travaille avec le groupe qui veut promouvoir une réforme dans le secteur des narcotiques, Law Enforcement Against Prohibition (Forces de l’ordre contre le prohibition). « Notre mandat n’inclut pas seulement les drogues. Nous faisons du renseignement ».

Encore plus fort, ajoute Selander, la NSA a assisté la DEA durant des années lors d’opérations de surveillance. « Dans nos rapports, il y a des informations en rapport avec les drogues, mais il y a aussi des informations qui n’ont rien à voir avec les drogues ». « Mais les pays nous laissent [travailler chez eux] parce qu’ils ne nous perçoivent pas, en fait, comme une agence de renseignement ».

Alors que les documents qui accompagnent l’article révèlent des informations précises qui n’avaient jamais auparavant été disponibles pour le grand public, il ne s’agit pas de la première fois que la DEA doit faire face à des accusations d’espionnage.

En 2005, le président du Venezuela, Hugo Chavez, a mis un terme à la coopération avec la DEA après avoir accusé l’agence d’espionner son pays. A ce moment, le porte-parole du Département d’Etat a répondu, « les accusations selon lesquelles la DEA serait impliqué dans des activités d’espionnage n’ont pas de bases. Il n’y a pas d’arguments ou de justifications qui les soutiennent ». [...]

Trois ans plus tard, le président Evo Morales a expulsé la DEA de Bolivie indiquant qu’ « il y avait des agents de la DEA qui faisaient de l’espionnage politique ». Il a aussi signalé que « nous pouvons nous contrôler nous-mêmes, nous n’avons besoin de l’espionnage de personne », ce à quoi le porte-parole du Département d’Etat a répondu, « les accusations qui ont été faites [par la Bolivie] sont évidemment absurdes. Nous les rejetons catégoriquement », et l’agence EFE a informé que « Washington a nié en de multiples occasions que la DEA ait été impliquée dans quelconque activité en Bolivie en dehors de la lutte contre le narcotrafic ».

Entre 2005 et 2008, peu de rapports de presse ont repris ces accusations sérieusement et le Département d’Etat les a toujours rejetées catégoriquement, mais en 2008 le co-directeur du CEPR, Mark Weisbrot, a écrit que « pour les boliviens, les Etats-Unis utilisent la « guerre contre le narcotrafic » comme prétexte pour justifier des hommes sur le terrain dans toute l’Amérique latine, et établir des liens avec les forces militaires et de police locales ». Nous pouvons maintenant rajouter à cette liste l’accès aux réseaux nationaux de télécommunication et le stockage du contenus d’appels téléphoniques.

dimanche, 10 août 2014

Sao Paulo: IV Encontro Internacional Evoliano

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dimanche, 27 juillet 2014

La Chine étend sa présence en Amérique latine

La Chine étend sa présence en Amérique latine

La Chine se lance à la conquête économique de l'Amérique latine, écrit jeudi 24 juillet le quotidien Novye Izvestia.

Une délégation chinoise chapeautée par le président Xi Jinping a déjà signé à Buenos Aires, la capitale de l'Argentine, et Caracas, celle du Venezuela, d'importants contrats d'importation de pétrole et de ressources minières. En échange de ces matières premières en provenance d'Amérique du Sud, les Chinois promettent à ces pays des crédits de plusieurs milliards de dollars. La Chine applique dans cette région le même plan qu'en Afrique, où elle a conclu des contrats identiques. Cette situation préoccupe les Etats-Unis, qui considéraient l'Amérique latine comme leur "arrière-cour".

Le président chinois Xi Jinping s'est rendu en Amérique du Sud pour assister au sommet des Brics, avec une grande délégation essentiellement composée d'hommes d'affaires. Après le sommet, il est parti en tournée de neuf jours dans la région. Pékin a profité de ce concours de circonstances favorable pour proposer d'importants crédits à Buenos Aires et Caracas, en échange de matières premières et de produits alimentaires nécessaires à la Chine pour maintenir sa rapide croissance économique et nourrir sa population.

A la pénétration accrue de Pékin dans l'arrière-cour des Etats-Unis, il convient d'ajouter le Nicaragua, où la Chine investira 40 milliards de dollars pour creuser une route maritime reliant les océans Pacifique et Atlantique, devenant ainsi un concurrent du canal de Panama.

Il ne s'agit pas de la première apparition chinoise en Amérique latine. Les besoins croissants du pays en matières premières sont d'un grand secours pour les économies émergentes de la région et ainsi, le commerce avec la Chine et les investissements chinois ont joué un rôle majeur dans le rapide développement de l'Amérique latine. Il suffirait de dire que les échanges entre la Chine et cette région sont passés de 15 milliards à plus de 200 milliards de dollars entre 2000 et 2013. Pour le Brésil, le Chili et le Pérou, Pékin est déjà passé devant les USA en matière d'échanges commerciaux.

Washington est préoccupé par cette apparition de la Chine dans son voisinage mais ne peut rien faire. La seule chose qui rassure la Maison blanche est la position très claire de Pékin.

Elle consiste à séparer la politique de l'économie: contrairement aux pays occidentaux qui délivrent des crédits en échange d'une influence politique - ou autre - la Chine ne s'intéresse qu'aux matières premières et aux produits alimentaires, au lieu de la politique et des questions de sécurité.

vendredi, 18 juillet 2014

Check Mating Washington in its Own Backyard with BRICSIANSE

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Wayne MADSEN
Strategic-Culture.org

Check Mating Washington in its Own Backyard with BRICSIANSE

 

The United States and its closest allies have attempted to isolate Russia and President Vladimir Putin from the world stage. As a result of Western support for the Ukrainian regime that came to power through violence in Kiev, actions taken by Western powers against Russia have included expelling Russia from the G-8 of capitalist powers, the freezing of the assets of Russian government officials and Russian banks, and imposing travel bands on Russian citizens.

However, Putin has check-mated U.S. President Barack Obama in the American president’s own backyard. Obama’s defenders fancy their president as a master of «11-dimensional chess». However, what is transpiring in Brazil at the summit of the BRICS nations of Brazil, Russia, India, China, and South Africa has shown the world that it is Putin, not Obama, who is the master of 11-dimensional chess. In fact, Obama could never even make it to the chess board.

Putin is visiting Brazil where he is participating in the 2014 summit in the city of Fortaleza. The BRICS summit comes as members of the Obama administration, including neo-cons like Assistant Secretary of State for European Affairs Victoria Nuland, have instituted plans for increased sanctions against Russia, bringing them to the level as those directed against Iran, Syria, and Cuba. 

Putin and his BRICS colleagues will sign an agreement in Fortaleza on establishing a BRICS development bank that will help bypass the neo-cons' attempt to isolate Russia from international banking networks. Any strengthening of sanctions in the same manner that U.S. sanctions have been imposed by Washington on Iran, Syria, and Cuba runs the risk of punishing Brazilian, Indian, Chinese, and South African banks and other corporations, something that could land the Obama administration in hot water before the World Trade Organization court that rules against trade practices that violate WTO regulations.

The legacy of the Obama administration is that its Cold War-era policies directed against Latin America have permanently ended America's long-standing political and economic domination of the Western Hemisphere. Obama put the final nail in the arcane Monroe Doctrine that stipulated the United States would bar non-Western Hemisphere nations, including the powers of Europe, from intervention in the Americas. The interventionist policies in countries like Venezuela and Honduras carried out by Nuland's fellow neocon ideologue Roberta Jacobson, the Assistant Secretary of State for Western Hemisphere Affairs, have resulted in a large contingent of Latin American leaders in joining Putin, Chinese President Xi Jinping, and the other BRICS leaders in Brazil for a summit where the United States will not have a seat at the table. In fact, the United States and its imperialistic policies will be a major subject in Brazil, a country that has seen its telecommunications, including the private calls and e-mail of Brazilian President Dilma Rousseff routinely spied upon by the U.S. National Security Agency.

Putin is making the most of his six-day visit to Latin America. He forgave Cuba's debt to Russia while visiting Havana and also stopped in Nicaragua and Rio de Janeiro. While in Cuba, Putin met with former Cuban leader Fidel Castro and his brother, Raul Castro, Cuba's president, two leaders who continue to infuriate the neo-con and right-wing power centers of Washington. Putin also attended the final game of the World Cup in Rio. Russia is the host of 2018 World Cup. Putin also visited Argentina where he signed a deal on nuclear energy.  The interest of Iran, Argentina, Nigeria, Syria, and Egypt in joining BRICS may soon see the group's acronym become «BRICSIANSE». Such a development would triumph the nations of the world that refuse to take orders from Washington and the presence of Syria would spell ultimate defeat of the Obama doctrine of «R2P», or «Responsibility to Protect» pro-U.S. and Western intelligence agency-financed opposition leaders intent on replacing anti-American governments with pro-U.S. regimes. Syria joining BRICS as a full or associate member would drive a stake through the heart of R2P.

The Obama administration could not convince a single South American leader to avoid the BRICS summit in Brazil. In fact, two of the South American leaders sitting down with Putin, Xi, Rousseff, and the other leaders in Brazil, Venezuela's President Nicolas Maduro and Suriname's President Desi Bouterse, have been the subject of CIA- and State Department-linked destabilization efforts and sanctions threats. Also in attendance at BRICS are Argentina's President Cristina Fernández de Kirchner, Bolivia's President, Evo Morales Chile's President Michelle Bachelet, Colombia's President Juan Manuel Santos, Ecuador's President Rafael Correa, Guyana's President Donald Ramotar, Paraguay's President Horacio Cartes, Peru's President Ollanta Humala, and Uruguay's President José Mujica. America's sanctions against Russia and its saber-rattling against China on behalf of Japan and the Philippines have fallen on deaf ears in South America. The teenager-like antics of Nuland, Jacobson, along with those of U.S. National Security Adviser Susan Rice and U.S. ambassador to the UN Samantha Power, are sure to be discussed in sideline gossip by the leaders gathered in Fortaleza.

The presence of President Santos of Colombia is particularly noteworthy. Santos recently defeated a right-wing candidate supported by the same Obama administration’s interventionists who have helped disrupt the economy of Venezuela. The losing candidate, Oscar Ivan Zuluaga, had the full support of Santos’s right-wing and pro-Israeli/pro-U.S. predecessor Alvaro Uribe. Recent disclosures have shown that Uribe instituted an NSA-like national communications surveillance system aimed at his opponents. Zuluaga’s ties with the same elements who are trying to depose Maduro in Venezuela have not been lost on Santos. He continues to engage in peace negotiations in Havana with left-wing DARC guerrillas and improve ties with Venezuela much to the chagrin of the CIA operatives who live in splendor in the Miami area of Florida.

While in Rio, Putin managed to cast off U.S. efforts to isolate him internationally by meeting with Prime Minister of Trinidad and Tobago Kamla Persad-Bissessar and Antigua and Barbuda Prime Minister Gaston Browne, in addition to Hungary's Prime Minister Victor Orban, Namibian President Hage Geingob, Gabon's President Ali Bongo, and Germany's Chancellor Angela Merkel. Merkel and Rousseff have much in common as both had their personal cell phone conversations monitored by NSA, a fact that Putin, who has provided asylum to NSA whistleblower Edward Snowden, was likely sure to have mentioned in passing.

The only attempt the United States could make to have any Latin American officials criticize contact between Western Hemisphere leaders and Putin was to arrange for Trinidad opposition leader Keith Rowley to condemn his country's prime minister's private trip to Brazil. Rowley criticized Persad-Bissessar and her grandson for meeting with Putin and other leaders in Rio because the trip was made during a labor dispute involving Trinidad’s immigration department. The power of Washington to influence events in the Western Hemisphere has truly plummeted to new depths.

The agenda of the BRICS nations is as diversified as that of any G-7 meeting, no longer called G8 after Russia was expelled. On the BRICS summit agenda are trade, development, macroeconomic policy, energy, finance, terrorism, climate change, regional security, drug smuggling and trans-border crime, industrialization of Africa, and, kin what should serve as a wake-up call to Wall Street, the World Bank, European Central Bank, the International Monetary Fund, and other tools of western capitalism, international financial institution (IFI) reform.

The security operations by BRICS in Afghanistan stand to replace those of the United State after the withdrawal of its troops from that country. Russia has led BRICS efforts on dealing with money laundering and cross-border crime and it has drawn the participation of Belarus, India, Kazakhstan, China, Kyrgyzstan, Russia, Tajikistan, Turkmenistan and Uzbekistan in its efforts. Observers from Mongolia and Armenia also joined the talks. In the area of security, synergism is apparent between the BRICS and the Shanghai Cooperation Organization (SCO) that brings Russia and China into a common security policy with central Asian states like Kazakhstan and Uzbekistan. Russia and China appear determined that Ukraine and Georgia will be the «line in the sand» for any further encroachments by George Soros- and CIA-led «R2P» revolutions in the Eurasian space. It is also clear that Putin outsmarted Obama in his own backyard.

 

mercredi, 16 juillet 2014

Putin busca una Latinoamérica unida, fuerte e independiente

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El líder ruso hizo varias importantes declaraciones en una entrevista concedida a las agencias Prensa Latina e Itar-Tass en vísperas de su gira por varios países latinoamericanos. Abordó un amplio abanico de temas de interés común desde la cooperación comercial hasta el relevo de la Copa Mundial de Fútbol, que se encuentra en su recta final en Brasil para trasladarse luego a Rusia, que acogerá los partidos del Mundial 2018.

El respeto de Latinoamérica a la libertad y a otras culturas

Según el presidente ruso, en la región latinoamericana "son fuertes las tradiciones del respeto a la libertad, respeto a otros pueblos y otras culturas y, normalmente, son casi nulas las contradicciones entre Estados; tampoco hay ganas de seguir el juego de 'divide y vencerás'. Al revés, están dispuestos a trabajar conjuntamente para defender su casa latinoamericana común".

Putin aseguró que actualmente la cooperación con los Estados de América Latina es una de las direcciones claves y muy prometedoras de la política exterior de Rusia. "El multilateralismo en los asuntos mundiales, el respeto al derecho internacional, el fortalecimiento del papel central de la ONU y el desarrollo sostenible son los principios que nos unen", enfatizó. El mandatario ruso agradeció a los sudamericanos por su apoyo en las iniciativas internacionales promovidas por Rusia, "incluidos la desmilitarización del espacio, el fortalecimiento de la seguridad internacional en materia de información, la inadmisibilidad de la glorificación del nazismo".

"Es crucialmente importante para nosotros que en las relaciones entre Rusia y América del Sur se mantenga una continuidad que refleje los intereses fundamentales y nacionales, independientemente de la formación política que lidere en uno u otro país de la región en este momento", afirmó.

La idea de imponer a naciones los modelos de desarrollo ajenos es inconsistente

En relación al actual orden mundial, el presidente ruso considera que "el mundo del siglo ХХI es global e interdependiente, por lo cual ningún Estado o grupo de Estados puede resolver los principales problemas internacionales por su cuenta. Asimismo, cada intento de establecer algún 'oasis de estabilidad y seguridad' está condenado al fracaso".

Según Putin, los diversos desafíos y amenazas de los tiempos modernos exigen negarse a los intentos de imponer a otras naciones los modelos de desarrollo ajenos. Advirtió que "esa actitud ya había demostrado su inconsistencia. No solo no ayuda a arreglar los conflictos, sino lleva a la inestabilidad y al caos en asuntos internacionales".

Refiriéndose al escándalo del espionaje masivo de EE.UU., opinó que "no solo se trata de una hipocresía pura en las relaciones entre los aliados y los socios, sino también de un ataque directo a la soberanía de un Estado, una violación de los derechos humanos y de la privacidad". Aseguró que Rusia está dispuesta a cooperar a la hora de elaborar un sistema de medidas para garantizar la seguridad de información internacional.

La Celac y la Unión Aduanera, dispuestas a cooperar

En referencia a la integración ruso-latinoamericana, el presidente ruso calificó como prometedor el establecimiento de contactos entre la Celac y los países miembros de la Unión Aduanera, el Espacio Económico Común.

"Estamos abiertos a interactuar de manera sustancial también con otras asociaciones de integración en la región latinoamericana, incluso en el marco de la comunidad que está emergiendo. Me refiero a la Unión de Naciones Suramericanas (Unasur), el Mercado Común del Sur (Mercosur), la Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América (Alba), la Alianza del Pacífico (AP), el Sistema de la Integración Centroamericana (SICA) y la Comunidad del Caribe (Caricom)", aseguró.

Especificó que Rusia está interesada en crear alianzas plenas, tecnológicas, de proyectos y producción con los países de la región, aprovechar al máximo las posibilidades de las economías complementarias, cooperación en materias tan importantes como la petrolera y la gasífera, la hidroenergía y la energía atómica, la construcción de aviones y de helicópteros, las infraestructuras y, en los últimos tiempos, también la biofarmacia y la tecnología de la información.

"Aprecio mucho el diálogo con la presidenta argentina"

Argentina es hoy el principal socio estratégico de Rusia en América Latina, en la ONU y en el G20. "Nuestra visión de las principales cuestiones de política internacional es parecida o coincidente. Igualmente entendemos que es necesario formar una estructura mundial nueva, más justa y policéntrica que se base en el derecho internacional y en el papel central coordinador de la ONU", afirmó Putin que también mencionó el aprecio que tiene "al diálogo constructivo y confidencial con la presidenta Cristina Fernández de Kirchner".

"En la última década el volumen del comercio ruso-argentino se ha multiplicado por seis y ha alcanzado un punto firme de 1.800 millones de dólares que nos permite considerar a Argentina uno de los principales socios económicos y comerciales de Rusia en la región de América Latina", dijo. Añadió que se prestará una atención especial a la intensificación de la cooperación tecnológica e inversionista especialmente en los sectores de energía, energía atómica y maquinaria. Además, mencionó la cooperación en la Antártida que "nos parece prometedora".

Sobre la posibilidad de la integración de Argentina al grupo BRICS, afirmó que Rusia aprecia el deseo del Gobierno argentino de unirse al grupo, aunque especificó que por el momento la cuestión de aumentar el número de miembros del BRICS no se contempla desde el punto de vista práctico. "Primero se deben optimizar los numerosos formatos de cooperación establecidos en el grupo", concluyó.

En Cuba, Rusia está dispuesta "a recuperar las oportunidades perdidas"

Las relaciones ruso-cubanas se basan en una larga tradición de amistad inquebrantable y en la gran experiencia de una cooperación fructífera que es única en muchos aspectos. "En los años noventa del siglo XX los ritmos de nuestra cooperación bilateral se redujeron un poco y los socios extranjeros de otros países nos dejaron atrás en varias áreas", confesó Putin. Sin embargo, el presidente ruso aseguró que los dos países están dispuestos a recuperar las posibilidades perdidas.

"Hoy Cuba es uno de los principales socios de Rusia en la región. Nuestra cooperación es de carácter estratégico y está orientada a largo plazo. Tenemos una coordinación estrecha en el campo de la política exterior y en el marco de las organizaciones multilaterales. Nuestras posturas respecto a muchos temas globales y regionales coinciden", afirmó.

Especificó que actualmente se estudian unos grandes proyectos en el campo de la industria y las altas tecnologías, la energía, la aviación civil, el uso pacífico del espacio cósmico, la medicina y la biofarmacia. "Una de las más importantes áreas de nuestro trabajo conjunto es intensificar los intercambios culturales".

Además el presidente contó que debido al desarrollo en Cuba de la Zona Económica Especial de Mariel, han mostrado su interés por emprender la cooperación una serie de empresas rusas especializadas en particular en la fabricación de productos metálicos y plásticos, de piezas de repuesto para automóviles, en ensamblaje de tractores y en el montaje de maquinaria pesada para la industria ferroviaria.

Se refirió también al proyecto de la compañía Zarubezhneft S.A. que en agosto del 2013 comenzó la perforación del primer pozo de explotación en el yacimiento Boca de Jaruco.

El potencial de la cooperación con Brasil no está desarrollado completamente

El presidente confirmó que Rusia apoya a Brasil como candidato digno y fuerte para un puesto permanente en el Consejo de Seguridad de la ONU y se mostró seguro de que este país potente y de rápido crecimiento tiene una función importante en la formación de la nueva estructura mundial policéntrica.

Según el presidente ruso, a pesar que desde hace mucho tiempo Rusia y Brasil desarrollan activamente el diálogo político, la cooperación militar, técnica y cultural, el potencial de la cooperación económica y comercial con Brasil no se está aprovechado completamente. "Además, en este contexto de inseguridad en la economía mundial se ve cierta reducción del intercambio comercial bilateral (3,3% en 2013). Para corregir esa situación necesitamos diversificar los vínculos comerciales: aumentar los suministros de artículos de alta tecnología y maquinaria, desarrollar la cooperación en las áreas de aviación y energía y en la agricultura".

Relevo en la sede del Mundial: desde Brasil a Rusia

El jefe de Estado ruso contó que por invitación de la presidenta de Brasil y del presidente de la FIFA asistirá a la final del campeonato para participar en la ceremonia del traspaso del país anfitrión a Rusia. "En 2018 Rusia acogerá por primera vez en su historia este evento deportivo mundial tan popular. En febrero y marzo ya celebramos los Juegos Olímpicos y Paralímpicos de Invierno en Sochi y sabemos muy bien lo difícil que es organizar un evento de estas dimensiones", precisó.

Aseguró que Rusia sigue de cerca la experiencia de Brasil, que también va a organizar los Juegos Olímpicos en 2016. Sin embargo, reveló que en algunos aspectos Rusia planea ir más allá del país anfitrión del Mundial 2014. "Hemos incluido en la ley federal un régimen de visados especial para los extranjeros que van a ayudar a preparar el campeonato del 2018. En la víspera de las competiciones y durante su celebración no solo todos sus participantes oficiales –deportistas, árbitros, entrenadores etc.– sino también los hinchas podrán visitar Rusia sin visados. Esto es un evento sin precedentes en la historia de los campeonatos de fútbol", concluyó.

Finalmente, el presidente destacó la participación latinoamericana en el Mundial. Dijo que lo seguía de cerca cuando se lo permitía el horario y pudo apreciar el "brillante y espectacular fútbol" que han mostrado las selecciones de los países latinoamericanos.

¿Por qué la gira de Putin por América Latina es histórica? Conozca sus puntos clave

Bolivia, Cuba, Argentina, Brasil, Ecuador, Venezuela, Colombia, Guyana, Paraguay, Perú, Surinam y Chile: estos son los países cuyos líderes se reunirán con el presidente ruso, Vladímir Putin. Aquí presentamos los puntos clave de esta gira histórica.

Putin visitará América Latina del 11 al 16 de julio. Los medios coinciden en señalar esta gira como histórica, ya que en cuatro días Putin completará un programa de reuniones sin precedentes. Prevé visitar tres Estados latinoamericanos y participar en la cumbre del grupo BRICS y en un foro adicional con los 12 líderes de América del Sur.

Argentina

Por primera vez Putin se reunirá con su homóloga argentina, Cristina Fernández de Kirchner, en el país latinoamericano. Previamente los líderes habían podido verse solo en el marco de eventos protocolarios como la cumbre del G20 en San Petersburgo.

Durante la visita del mandatario ruso a Argentina el 12 de julio, Putin y Kirchner tienen previsto discutir las formas de cooperación de ambos países en la ONU y el G20, así como la posibilidad de ampliar la cooperación en el marco de los formatos de integración regional: Mercosur, Unasur y las perspectivas de cooperación entre los BRICS y la SELAC.

Se espera que se firme un acuerdo intergubernamental sobre la cooperación en el campo de la energía atómica con fines pacíficos.

Brasil

En Brasil Putin participará en la cumbre del BRICS, asistirá a la final de la Copa del Mundo en la ciudad de Río de Janeiro y tiene previsto participar en la simbólica ceremonia en la que Brasil entregará el relevo de la organización de la Copa del Mundo a Rusia, donde en 2018 se celebrará este evento deportivo. Rusia se compromete a sacar provecho a la experiencia brasileña.

Al día siguiente, en la capital brasileña Putin se entrevistará con la presidenta Dilma Rousseff en el marco de conversaciones bilaterales. Los presidentes tienen previsto firmar contratos sobre energía, sanidad, transporte, agricultura, aduanas, cultura y educación. Putin y Rousseff coordinarán la actuación de sus países en la ONU, el bloque BRICS, el G20 y la OMC, así como mediante la integración regional.

Cuba

Putin se reunirá con los hermanos Castro y firmará documentos sobre cooperación industrial, energía, aviación, sanidad y situaciones de emergencia. Uno de los proyectos clave es la creación cerca de La Habana de un centro de transporte que incluirá el aeropuerto internacional de San Antonio de los Baños, una terminal de carga y un puerto marítimo. El proyecto prevé atraer la inversión extranjera.

BRICS

El 15 y el 16 julio en la cumbre del BRICS Putin llevará a cabo una serie de reuniones bilaterales breves con los líderes de China, Xi Jinping, Sudáfrica, Jacob Zuma, la India, Narendra Modi, Venezuela, Nicolás Maduro, Uruguay, José Mujica, y Bolivia, Evo Morales.

Por primera vez Putin podrá contactar personalmente con Mujica, así como con Modi.

"La primera reunión personal entre Putin y Modi tiene como objetivo confirmar la actitud general para preservar la continuidad y garantizar el desarrollo sostenido de las relaciones privilegiadas de asociación estratégica entre los dos países. Se espera que se prestará especial atención a la preparación de la próxima cumbre ruso-india, que este año se llevará a cabo en la India", señalan los portavoces del Kremlin.

"La reunión de Putin con Xi Jinping será la tercera de este año. Los dos líderes discutirán los avances de los acuerdos de Shanghái, incluido el suministro de gas. Las partes planean discutir temas candentes de la agenda internacional, en particular en el contexto de la profundización de la coordinación de la política exterior de Rusia y China en el ámbito internacional", señalan los portavoces del Kremlin.

El dólar, camino a la irrelevancia: la estrategia antidólar de los BRICS toma forma

La presidenta del Banco de Rusia viajará a China para concretar un sistema de intercambio rublo-yuan que también se discute a nivel de los BRICS. Analistas creen que el dólar va camino a la irrelevancia y que el mismo EE.UU. cava su propia tumba.

La presidenta del Banco Central de Rusia, Elvira Nabiulina, se reunió esta semana con Vladímir Putin para informarle sobre el progreso del próximo acuerdo de intercambio rublo-yuan con el Banco Popular de China "a fin de facilitar el comercio". "Estamos discutiendo con China y con nuestros socios del BRICS el establecimiento de un sistema de intercambio multilateral que permita transferir dinero a uno u otro país si es necesario", indicó la presidenta del Banco de Rusia, agregando que la próxima semana tendrá una reunión en Pekín.

Según el diario 'The Voice of Russia', "los intercambios de divisas entre los bancos centrales de los países BRICS facilitarán la financiación del comercio y evitarán completamente el dólar". Según el rotativo, el nuevo sistema podría también actuar como una especie de FMI, ya que permitirá "a los miembros de la alianza dirigir los recursos para financiar a los países más débiles".

Aunque algunos analistas consideran que una alianza antidólar no podrá privar a la divisa estadounidense de su estatus de moneda de reserva mundial, hay quienes expresan la importancia de establecer una alianza internacional de países dispuestos a deshacerse de esta. Por su parte, Andréi Kostin, presidente del banco estatal ruso VTB, recordó en el canal Rossía 24 que el presidente del Banco de Francia propuso, como represalia a la millonaria multa impuesta por Washington al banco francés BNP Paribas, que el comercio con China se hiciera en yuanes o euros.

"Si esta tendencia actual continúa, pronto el dólar será abandonado por la mayoría de las economías mundiales importantes y será expulsado de la financiación del comercio global", reseña 'The Voice of Russia', agregando que "la intimidación de Washington" hará que incluso los aliados de EE.UU. den la espalda a las políticas internacionales impuestas desde la Casa Blanca. "El dólar puede estar ya más allá de su punto de no retorno en su camino hacia la irrelevancia", concluyó.

Rusia propone a los BRICS crear un banco de combustible

Rusia ha propuesto establecer una asociación energética de los BRICS que incluiría la creación de un banco de combustible de reserva y de un instituto de energía, dijo el asistente presidencial Yuri Ushakov.

"Rusia tiene la intención de proponer a la consideración una serie de temas específicos, a saber: una asociación energética de los BRICS cuyas actividades estén dirigidas a garantizar la seguridad energética de los países participantes, llevar a cabo la investigación y el análisis de los mercados mundiales de hidrocarburos. En el marco de esta asociación proponemos un banco de combustible de reserva y el Instituto de la Política Energética de los BRICS", dijo Ushakov, y agregó que el presidente ruso, Vladímir Putin, anunciará estas iniciativas en la cumbre del grupo en Fortaleza de los días 15 y 16 de julio.

Además, Rusia también propone la creación de una universidad que reúna los principales centros educativos superiores de los cinco países y que se especialice en temas económicos y técnicos.

Durante la cumbre del BRICS en Fortaleza, los líderes de Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica crearán el Banco de Desarrollo, cuya oficina principal estará en Shanghái, añadió Ushakov, citado por Itar-Tass.

Además del Banco de Desarrollo, los BRICS crearán la Fundación de Reservas de Divisas, que contará con 100.000 millones de dólares. Las obligaciones de los países se distribuirán de la siguiente manera: Rusia, India y Brasil proporcionarán 18.000 millones de dólares cada uno; Sudáfrica, 5.000 millones; y China, 41.000 millones.

Una reunión plenaria de la cumbre del BRICS se dedicará a la búsqueda de nuevas fuentes de crecimiento económico. Además, los líderes de los cinco países se reunirán con la presidencia del Consejo Empresarial de los BRICS.

 
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mardi, 15 juillet 2014

Latin America Refuses to Live in US «Global Barracks»

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Nil NIKANDROV
Strategic-Culture.org

Latin America Refuses to Live in US «Global Barracks»

Latin America paid great interest to the President Putin’s speech at the conference of Russian Federation ambassadors and permanent representatives on July 1.The interest grew even more as it was reported on June 4 Russian President Vladimir Putin plans to visit Cuba, Argentina and Brazil later this month. The President is to visit Latin America and attend a summit of the BRICS group of five major emerging economies (Brazil, Russia, India, China, and South Africa) on July 11-16… «On the sidelines of the BRICS summit, Putin is scheduled to meet with leaders of China, India and South Africa, as well as with a number of Latin American leaders», the Kremlin said. The sixth BRICS summit is due to be held in northeastern Brazil’s Fortaleza on July 15. Argentina is to participate in the summit at Russia’s invitation. At the meeting, the BRICS countries plan to discuss the possible admission of Argentina as the sixth member country.

Protecting Russia’s national interests and strengthening the foundations and principles of international relations – these are the priority goals set by Putin for the Ministry of Foreign Affairs and all Russian missions abroad. The President urged on the West (first of all the United States) to stop turning world into 'global barracks,' dictating rules to others. «I hope pragmatism will still prevail. The West will get rid of ambitions, pursuits to establish a ‘world barracks’ – to arrange all according to ranks, to impose uniform rules of behavior and life of society», Putin said.

Bloody wars unleashed by US State Department, the Pentagon and special services in the Russia soft underbelly – from Afghanistan to Ukraine – cannot leave indifferent the reasonable politicians in Latin America. Summing up what has been reported by such serious periodicals as Punto Final (Chile), La Jornada (Mexico), Granma (Cuba) and lots of other media outlets - it will boils down tone thing. The whole might of the United States is directed at Russia and China, the countries able to counter any aggressive action. Obama needs to return the image of «tough guy» as his popularity is going down to the lowest ebb, so the US is looking for a prey – a kind of hostile regime to be dealt with. Obama will hardly dare to start a punitive operation in faraway regions as the economy in in doldrums, so the victim should be someone situated more near - south to Rio Grande, in the empire’s backyard.

Who will Washington choose for demonstrative «neutralization’? That’s a topic at the top of priority issues list in Latin America. It is emphasized that the United States is conducting intensive subversive actions, especially against «populist» governments using the most advanced methods of information warfare. There are more than enough targets in the Latin American continent: Cuba, Venezuela, Ecuador, Nicaragua, Bolivia, Argentina and even Brazil, which is far from adopting populist policies, but sticks to the foreign policy course that meets its national interests. The island Caribbean nations maintaining close ties with Cuba and Venezuela and participating in Petrocaribe project may face shrill fury. Petrocaribe is an oil alliance of many Caribbean states with Venezuela to purchase oil on conditions of preferential payment. The alliance was launched in 2005. This is the preliminary period of Washington’s fight against unfriendly regimes when soft methods of destabilization are used: for instance: aggravating economic crises, provoking protests movements with the help of non-government organizations headed by Central Intelligence Agency’s operatives or the activists of USAID, the information of dubious nature mainly devoted to corruption is routinely spread around among people to raise tensions. They do their best to discredit leaders. The most primitive concoctions are used for the purpose. Like the information about private bank accounts. They said that the Fidel Castro’s deposits were 40 (exactly this figure) billion dollars, they also wrote about large foreign banks’ accounts of Hugo Chavez and Daniel Ortega, though no evidence has ever been provided.

When the destabilization boils to certain level, the United States special services heat it up. In Ecuador the policemen under the command of US special services agents working under the embassy’s cover staged an armed mutiny and attacked the President. In Bolivia US diplomats gave commands to a terrorist group formed in Europe by the CIA from the seasoned mercenaries’ ranks. The resolute actions of Bolivian special operations units eliminated part of the terrorist formation, some of rebels them were put under the arrest. The United States continues its activities in Bolivia; it is regularly reported about CIA agents’ activities being revealed, the protests by policemen are explained by their ties with America curators. This conjecture has substantiation. In Venezuela the United States special services provoked economic subversion, artificially created dearth of foodstuffs and commodities of everyday life need, street protests were staged, roads blocked, government building put on fire and terrorist acts were committed. In Brazil the USAID-sponsored non-government organizations had launched a protest campaign against the world cup to be held in the country under the slogans of fight against «failed social policy» of President Dilma Rousseff. The slogans were libelous ones. No President has ever implemented such large-scale social policy programs as Ignacio Lula Da Silva and Dilma Rousseff.

The Washington’s confrontational approach to international problems creates a permanent negative factor in the whole system of international relationship in Latin America. Speaking to ambassadors, the Russian President gave a precise definition of the reason behind the United States policy in Latin America, «I would like to begin by saying that the Foreign Ministry and our embassies are under a lot of pressure; we see this, we are aware of this, but this pressure will not be reduced. It will only increase, just as the requirement to show efficiency, precision and flexibility in our actions to ensure Russia’s national interests. You know how dynamic and unpredictable international developments may sometimes be. They seem to be pressed together and unfortunately are not all of a positive nature. The potential for conflict is growing in the world, old contradictions are growing ever more acute and new ones are being provoked. We come across such developments, often unexpectedly, and we observe with regret that international law is not working, the most basic norms of decency are not complied with and the principle of all-permissiveness is gaining the upper hand.»

The United States is adamant trying to preserve the unipolar model of the world system which has failed. The policy of sticking to the old ways of doing things may entail global implications. The infrastructure of US and NATO military bases is created for offensive actions; the plans of nuclear strikes against Russia and China are constantly renewed. The Pentagon experts cold-bloodedly assess the parameters of acceptable damage in case of retaliatory strike delivered against the United States. In theory losses are acceptable; the Pentagon specialists cynically make allowances for millions of dead Americans. The blood-thirsty calculations make Hollywood-produced horror stories pale.

That is exactly what the Russian President said, «There is hardly any doubt that the unipolar world order did not come to be. Peoples and countries are raising their voices in favour of self-determination and civilizational and cultural identity, which conflicts with the attempts by certain countries to maintain their domination in the military sphere, in politics, finance, and the economy and in ideology». The time has come to recognize the right to be different and determine one’s fate independently not according to someone’s instructions. But some Latin American countries have to do as they are told by Washington. Columbia, Honduras, Guatemala, Paraguay and some others live in the US barracks. The military facilities on their soil are used by the Pentagon to blackmail the unfriendly regimes and ignite military conflicts.

President Putin said Russia is ready to develop relations with all partners. He emphasized the rich experience of political and humanitarian ties between Russia and Latin America, the enormous potential of emerging Latin American markets. For instance, in Havana President Putin and Raul Castro will discuss trade, economy, energy civil aviation and transport, health care and peaceful use of space. The President Putin’s agenda includes meeting the historic leader of Cuban revolution Fidel Castro. It has great symbolic significance. Before the visit the Russian State Duma took a decision to write off the Cuban debt before Russia exceeding $30 billion. It was predominantly the expenditure for military needs. The elimination of the debt and the process of liberalization of Cuban economy pave the way for bright prospects in the field of economic cooperation. The Russian companies Rosneft and Zarubezhneft have already signed with Cuba agreements for developing undersea oil deposits at the Cuban shore - that is in the vicinity of the US coast. The plans to overhaul the port of Mariel envision drilling and pipe laying. Cuban media have reported that the future Port of Mariel would be designed to have an initial 700 metres (770 yards) of berth length, enabling it to receive simultaneously two large ocean vessels. Plans through 2022 call for Mariel to house logistics facilities for offshore oil exploration and development, the new container terminal, general cargo, bulk and refrigerated handling and storage facilities and a Special Economic Development Zone for light manufacturing and storage. The new Mariel Port can handle deeper vessels than Havana Bay, where a tunnel under the channel restricts depths to 11 metres (36 feet). The Mariel container terminal would have an annual capacity of 850,000 to 1 million containers, compared with Havana's 350,000. These developments should enable Mariel to accommodate the very large container ships which will transit from Asia through the Panama Canal once the enlargement of the latter is completed in the summer of 2014.

Russia President Putin will also discuss large-scale economic projects in Argentina and Brazil. It all goes to show there is an alternative to the world «barrack system» imposed by Washington.

Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

 

lundi, 14 juillet 2014

En el disenso está la raíz del diálogo

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En el disenso está la raíz del diálogo

por Alberto Buela*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Si uno mira con cierta atención la historia de la filosofía va a encontrar que los filósofos son hombres que casi nunca están de acuerdo pero que entre sí se entienden. Esta relación entre entenderse y no estar de acuerdo está en la base del diálogo filosófico. Es su fundamento.

Aquel que no sabe dialogar no puede hacer filosofía. El concepto de diálogo no es un concepto cristiano y menos aún judío. El término no está en la Biblia. No figura en ningún texto. Diálogo es un concepto griego incorporado por la tradición cristiana en la interpretación del Nuevo Testamento.

Es sabido, y no es necesario haber leído a Sócrates, que han sido los griegos y en especial Platón quien impuso el término en el campo filosófico que luego se extendió a todo el ámbito del hacer y del obrar. Así llega bajo el nombre de “Diálogos” la mayor parte de su obra.

El diálogo era para los griegos un método de conocimiento por el cual en el marco de una conversación racional e inteligente el hombre podía tener acceso a la verdad de la cosa o asunto estudiado. La palabra diálogo, construida por el sufijo diá y el sustantivo logos significa etimológicamente “a través de la razón”, motivo por el cual la racionalidad es la conditio sine qua non de todo diálogo.

La Iglesia deudora del mundo categorial griego en la medida en que fue volcando todo su saber teológico en categorías y términos provenientes de la filosofía griega es una de las instituciones que más ha utilizado dicho término, sobre todo a partir del concilio Vaticano II (1963-65). La paradoja consiste, como afirmamos, en que el término diálogo no aparece en ninguno de los escritos sagrados. Este dato es bastante desconocido o al menos, silenciado.

Hoy el uso indiscriminado y abusivo del término, utilizado a diestra y a siniestra, por periodistas, políticos, comunicadores y agentes sociales, en una palabra “los analfabetos locuaces”, ha logrado hacer del diálogo un equivalente de pacifismo. Así diálogo es sinónimo de “conversación amable” sobre temas donde las partes no están existencialmente involucradas. Es lo más parecido a “el hablar por hablar” de la existencia impropia heideggeriana. En el fondo lo que se postula es un “falso diálogo”, porque el diálogo nace del reconocimiento de las diferencias.

El pensamiento progresista de hoy, el políticamente correcto instalado en los resortes del poder, sabiamente hace uso y abuso del término porque en realidad sabe que en “el diálogo contemporáneo”, aquel en donde frecuentemente intervienen los funcionarios de gobierno, los sacerdotes, rabinos y pastores, los diputados y agentes sociales de vanguardia: no pasa nada. Pues, de lo único que no se habla en el diálogo es de la naturaleza del poder y de quienes lo ostentan.

Y así como ocurre en Alemania desde la segunda guerra mundial donde las líneas directrices de su pensamiento y acción política padecen una reductio ad hitlerum pues cualquier cosa que se piense o se intente llevar a cabo en forma genuina por los alemanes no se puede hacer: a causa de Hitler. En países desarmados espiritualmente como los nuestros de Suramérica se produjo una reductio ad dialogum por la cual se eliminó del discurso político la idea del poder, de enemigo=hostis, de soberanía. De modo tal que siempre nos están obligando a firmar la paz con los amigos y a renunciar a actos soberanos. Un verdadero sin sentido desde el punto de vista politológico.

Esta primacía del diálogo en nuestra cultural política y social contemporánea muestra una subversión o peor aun, una mezcolanza de los fines, lo cual indica una carencia de inteligencia y racionalidad. Nos explicamos.

Los fines pueden ser de dos tipos: lejanos o próximos y absolutos o relativos. Y no necesariamente un fin lejano es absoluto ni un fin relativo es próximo.

Los fines lejanos o próximos están vinculados a la mayor o menor distancia temporal o espacial en tanto que los absolutos y relativos se distinguen porque los primeros excluyen a cualquier otro en su orden y los segundos determinan su acción sin exclusión de otro. El fin relativo está al servicio de, mientras que el absoluto goza de estabilidad y es para sí.

El diálogo que, para los griegos era un medio para conocer la verdad, al agotarse en sí mismo, al ser tomado en sí mismo como un todo se ha transformado no ya en un fin relativo en vista a otros logros, como lo es el logro de la sabiduría, de la concordia, de la mutua comprensión, sino que ha sido tomado como un fin absoluto. Esto es, como sabiduría misma.

Repetimos la idea: el concepto de diálogo se trastocó y así en lugar de valer por los fines que se propone vale por él mismo, aun cuando sea solo un hablar por hablar. La exaltación del diálogo a fin en sí mismo es una de las subversiones mayores que padece la inteligencia contemporánea.

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Como vemos el extrañamiento del término es total pues pasó de medio, a fin relativo, para concluir como un fin absoluto. ¿Esta confusión terrible, esta mezcolanza intelectual a quién beneficia y a quién perjudica?. Afecta negativamente a los pueblos que no deliberan ni gobiernan sino a través de sus representantes, quienes como clase discutidora hablan por hablar todo el tiempo sin decir si algo es verdadero o falso. Y beneficia a quienes ostentan el poder en las sociedades contemporáneas, pues el uso y abuso a la apelación al diálogo les permite mantener el simulacro que los pueblos son los destinatarios de sus acciones de gobierno y, además, que participan de sus decisiones. Nada más lejos de la realidad que ofrece la realpolitik.

philosophie,dissidence,alberto buela,argentine,amérique latine,amérique du sud¿Cómo hacer entonces para desarmar esta categoría de extrañamiento ideológico que se ofrece como una panacea y que se nos impone a través de casi todos los mass media, las instituciones educativas, los diferentes lobbies, las Iglesias, los partidos políticos y las organizaciones sociales?. Recuperando la idea griega de razonabilidad del diálogo, pues es el sólo ingrediente que puede sacarlo de la esterilidad actual para hacerlo fructífero y afincarlo sobre las necesidades y no sobre las apariencias.

Y esta razonabilidad (1) como exigencia previa a todo diálogo está marcada por dos elementos previos a tener en cuenta: a) la no confusión de los fines con la deliberación sobre los medios, que siempre es anterior. b) la búsqueda de la mayor necesidad o menor relatividad de los fines que lo alejan de la habladuría. El error más común de estos diálogos, también llamados mesas de consenso, es que aquellos que los manejan o dirigen toman, como antiguamente lo hacían las logias, la decisión antes que la deliberación, con lo cual el simulacro se realiza completamente.

Vemos que el diálogo genuino se funda en el disenso, en ese no estar de acuerdo pero entenderse, del que hablábamos al principio. Además no hay que olvidar que al consenso se llega, es punto de arribo y por lo tanto nunca puede ser punto de partida como se plantean los falsos dialogantes contemporáneos.

En definitiva, el diálogo progresista contemporáneo busca lo contrario de lo que dice buscar: intenta anular la alteridad, lo otro distinto. Pretende eliminar el disenso, entendido como ruptura con la opinión publicada en los grandes mass media.

Este falso diálogo es uno de los mecanismos contemporáneos más perversos, por lo sutil, de dominación de los pueblos.

Quede pues en claro que no hay diálogo genuino sin disenso, que produce la ampliación del debate y la controversia, que el diálogo no es un fin en sí mismo, sino un medio para llegar a la realidad o verdad de la cosa o asunto tratado.

(*) arkegueta, aprendiz constante

buela.alberto@gmail.com

www.disenso.info

Post Scriptum:

Carta del filósofo uruguayo Mauricio Langón

Estimado Alberto: Muy rico tu texto. Acertado, fundamentado muy profundamente y con observaciones muy inteligentes. Detalle con que no coincido, lo de “analfabetos locuaces”: estarás de acuerdo conmigo que se acerca a un insulto a los analfabetos de verdad, habitualmente no charlatanes sino más bien profundos. Al menos aquellos que en nuestras latitudes no son demasiado “locuaces” pero cuando hablan…

Ahora bien: yo soy hincha del diálogo. Pero del diálogo en serio: arrancando de las diferencias más profundas. Y “avanzando” -no necesariamente culminando en “consensos”, pero sí en profundizar el intento de entendimiento entre seres humanos no sólo porque o cuando se está de acuerdo, sino también y principalmente “mientras” no se está de acuerdo. Como el “mientras”, por ahora, abarca más o menos toda la historia, en ese sentido no me parece que el diálogo sea sólo un “medio”. Al menos no en el sentido de la relación medio-fin. Aunque sí un “medio” en el sentido de “ambiente”, de espacio de convivencia, conflicto y confrontación entre seres (necesariamente humanos) que se respetan, se reconocen iguales en dignidad, “quieren” vivir juntos pese, contra y gracias a sus “disensos”, usando “medios” que no implican matar y matarse (digamos, que renuncian a cortar el “nudo gordiano” o a dejar de considerar malo el nudo, el conflicto, la diferencia. En ese sentido pienso el diálogo no sólo en relación la “verdad” (en tanto podría ser ubicada en el plano del juicio, proposición, enunciado, que pueden ser verdaderos o falsos) sino también en los planos que tienen que ver con tomas de decisiones (siempre relativas) por medio de argumentaciones racionales, verbales, lingüísticos y no por la “fuerza bruta”.

philosophie,dissidence,alberto buela,argentine,amérique latine,amérique du sudEn ese sentido tu trabajo me parece que se restringe o centra un poco en mostrar (con acierto) como el “diálogo” se ha bastardeado. Pero creo que también ese “bastardeamiento” cumple, entre otras, la función de “hacer imposible” el diálogo en el verdadero sentido del término Es decir, el diálogo tal como vos lo ves: a partir del disenso -y ni siquiera “contra” el disenso, sino “en” el disenso y “en el consenso, en tanto este último no puede ser pensado como “definitivo” y tiene que ser sometido a crítica y generar, a su vez, “nuevos disensos” … en procesos dialogales.

Entonces me gustaría leer algún trabajo tuyo de “elogio al diálogo”, de recuperación de ese término, que dejado en manos de los charlatanes impide el desarrollo de procesos que no sean la imposición a otros de las “verdades” establecidas, los “consensos acumulados”… los “puntos de llegada” previos de tal o cual comunidad o grupo que, como los considera de llegada, no está dispuesto a someterlos a la discusión crítica racional y buscará imponérselos a los demás por cualquier medio.

Muchas gracias de nuevo y un fuerte abrazo

Mauricio

…………………………………………………………………………………………..

Querido Mauricio: en primer lugar gracias por este comentario tan jugoso como el tuyo. Y voy a él directamente. Cuando hablo de analfabetos locuaces la expresión no está dirigida a los analfabetos, que sin lugar a dudas es una falencia grave en la formación de toda persona, sino a aquellos que estando altamente alfabetizados “hablan por hablar”, que es una de los rasgos de la existencia impropia en Heidegger.

Tampoco creo acertado el elogio al analfabetismo porque existan analfabetos sabios, santos y valientes. Vos, que lo habrás enseñado mil veces, sabés que el analfabetismo es una “privación de ser”, como lo es la ceguera, la sordera y los mil padecimientos que sufre el hombre.

Es cierto que una de las finalidades del diálogo es la toma adecuada de decisiones. Eso que los antiguos llamaban la deliberación, y como ésta siempre se aplica sobre los medios es prácticamente infinita. Sobre los fines especulamos y sobre los medio deliberamos, enseñaba el viejo Aristóteles.

Además la vida nos indica que a un diálogo sigue otro diálogo en personas dialogantes. Los colombianos llaman a esto eulalia, es decir, buena conversación. Y entonces allí se nos va escapando el nudo, la esencia de lo que sea diálogo, porque el diálogo es un medio en tanto que la conversación es un fin. Y estimo que ésta es a lo que vos te referís cuando le negás el carácter de medio al diálogo.

No sólo el diálogo es un medio, tal como lo indica su etimología: dia= a través de, y logos= razón, la que nos indica que es a través del uso reflexivo de la razón que se construye el diálogo, sino que el diálogo finaliza con el acceso a la verdad, entendida como develamiento, de la realidad de la cosa que estamos tratando.

Así pues, la finalidad del diálogo es el develamiento, el descubrimiento, la clarificación, la mostración, la explicitación, el señalamiento, el evidenciar: en una palabra la aletheia =el desocultamiento.

El elogio del dialogo que nosotros preferimos es el que nace del disenso y busca la verdad de lo tratado. Es falso diálogo aquel que parte del consenso, en todo caso al consenso se puede llegar, pero nunca partir. Sostener esto es poner el carro delante del caballo, como lo han hecho y lo hacen los miles de dialogistas al ñudo que nos atormentan con sus buenas intenciones. Un fuerte abrazo Alberto

(1) También podemos hablar de “razonalismo” tal como proponía uno de los más eximios pensadores políticos del siglo XX, el español Gonzalo Fernández de la Mora (1924-2002).

dimanche, 22 juin 2014

El G77 y la descolonización de la geopolítica

por Rafael Bautista S.

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Las recientes crisis en Ucrania y Siria manifiestan la compleja transición hacia un mundo sin centro hegemónico único; lo que se está denominando el “incipiente mundo multipolar” (las áreas en disputa manifiestan esta tónica). El siglo XXI amanece con un nuevo mundo emergente que ya no presupone, ni cultural ni civilizatoriamente, la hegemonía occidental.

El “gran relato” neoliberal del “fin de la historia” se hizo pedazos el 11 de septiembre de 2001 y su última cruzada, llamada el “choque de civilizaciones”, es derrotada en Siria y Ucrania. Es decir, el fenómeno de la colonización, consustancial al mundo moderno, empieza a desmoronarse en el nuevo siglo. Incluso las nuevas potencias emergentes, si optaran por asegurarse áreas de influencia, ya no podrían hacerlo según las prerrogativas que adoptaron las potencias occidentales cuando se repartieron el África y el Oriente. La sobrevivencia de un mundo multipolar pende del siguiente detalle: los términos en que se expresen las alianzas geopolíticas sólo podrían cimentarse en una cooperación mutua y estratégica y ya no en exclusivas relaciones de dominación.

Las últimas bravuconadas que Occidente despliega bélicamente no hacen sino mostrarnos su decadencia profunda. Ya no pudo invadir Siria, y eso le está costando, no sólo credibilidad sino, sobre todo, la desconfianza en su capacidad militar. Incluso podría decirse que el 3 de septiembre de 2013 se evitó la tercera guerra mundial, cuando el sistema de defensa aéreo ruso S300-PS, desde la base de Tartus, en Siria, intercepta y destruye misiles tomahowks (lanzados desde la base gringa de Rota, en la bahía de Cádiz), que tenían como destino Damasco. Desde entonces queda demostrado que los rusos han recuperado su importancia militar; lo cual equilibra un mundo que había sido capturado por USA (según Ehud Barack, exministro de asuntos militares de Israel, eso debilita a USA en todo el mundo). Desde el triunfo de Rusia ante Georgia, por Osetia del Sur, el 2008, puede decirse que la geopolítica del siglo XX ha sido dislocada en favor de una nueva reconfiguración planetaria.

En Ucrania termina de rematarse la cosa, puesto que la injerencia occidental, comandada por USA, no hace sino, para su propia desgracia, acercar aún más a China y Rusia, lo cual significa, en lo venidero, el viraje definitivo de la economía mundial hacia el Oriente. El último acuerdo monumental entre Rusia y China (cuyo comercio bilateral alcanzará, para el 2020, los 200.000 millones de dólares), no sólo ratifica la hegemonía de una Eurasia oriental, en torno a la restauración comercial de la “ruta de la seda”, sino hasta posibilita que China se expanda hacia Occidente (los más que probables ejercicios militares conjuntos entre Rusia y China en pleno Mar Negro). Ni USA ni Europa tienen la musculatura, ni económica ni militar, para hacer valer sus sanciones económicas a una Rusia que, aliada de China, ya no tiene necesidad de supeditarse a un Occidente en plena decadencia.

El mundo y su cartografía geopolítica, tal cual había sido concebida por las potencias occidentales, desde el siglo XIX, está feneciendo. Esto quiere decir que la disposición centro-periferia, pertinente al mundo moderno, ya no tiene sentido. Como tampoco tiene sentido, frente a la crisis climática y energética, un sistema económico que sólo sabe administrar el despojo sistemático de vida (humanidad y naturaleza) en favor de los fetiches del mundo moderno: el capital y el mercado. La crisis es civilizatoria y sólo puede ser comprendida, en su verdadera magnitud, desde una perspectiva multidimensional.

Esto quiere decir que, tampoco las ciencias modernas, en su crisis epistemológica, estarían a la altura de dar razón de la crisis. Si todas parten de los mitos y prejuicios modernos, ¿cómo podrían auscultar una crisis que la originan estos mismos mitos y prejuicios? La crisis actual manifiesta una rebelión de los límites mismos de un mundo que es finito; pero la ciencia moderna, la economía capitalista y el mismo paradigma del desarrollo, suponen recursos de aprovechamiento infinitos como presupuesto de un progreso también infinito.

Este presupuesto da origen a la sociedad moderna. Pero es un presupuesto falso, porque los recursos no son infinitos. Ni la naturaleza ni el trabajo humano pueden garantizar un progreso sin fin. Un crecimiento sin límites es una pura ilusión trascendental. Por eso el mundo moderno se halla en la peor de sus encrucijadas; pues si su economía se basa en el crecimiento económico, este crecimiento supone el aprovechamiento desmedido de energía fósil. Sin energía se hace imposible crecer. Crecer para el primer mundo significa aumentar su consumo de energía; pero si añadimos a esto que el mito moderno de los países ricos es crecer indefinidamente, fieles al modelo de desarrollo y progreso infinito, resulta que su propia forma de vida, basada en el crecimiento infinito, ya no puede sostenerse. Entonces, lo que se vislumbra, como consecuencia de esta crisis, es el colapso cultural y civilizatorio de la modernidad occidental. No siendo ya el primer mundo dueño de la energía del planeta (desde el 2003, cuando British Petroleum confirma el fracaso de la guerra de Irak), ya no puede subvencionar su desarrollo con la miseria que genera su economía en el resto del planeta.

La crisis financiera se vincula también a la crisis energética, que es la otra cara de la rebelión de los límites ante las pretensiones ilimitadas de un crecimiento sin fin. Este crecimiento es ya insostenible ante la evidencia del agotamiento paulatino de los recursos energéticos. Lo cual hace más vulnerable la estabilidad a futuro de un dólar que, sin petróleo, no tiene nada que lo sostenga (a no ser sus bombas nucleares). El primer mundo requiere cada vez más energía para crecer económicamente, pero si ya no dispone de energía barata y abundante, todo su complejo industrial y tecnológico se estanca. Entra en crisis. Tanto su producción como su consumo ya no pueden sostenerse. La crisis manifiesta aquello. La crisis climática es la rebelión de los límites: el mundo es finito.

Por eso el mito de la globalización encierra una aporía insoluble: si el mundo es uno, entonces no es infinito. El sistema-mundo-moderno-occidental choca entonces con la fuente de donde emana todo lo que hace posible la vida: la naturaleza es única, lo cual no quiere decir que sea infinita. Única quiere decir vulnerable. Su finitud es constatación de su condición de sujeto. Por eso no puede no tener derechos. Si la vida procede de ella es porque es Madre. Por eso le decimos PachaMama. La extracción indiscriminada que se hace de sus componentes vitales, en torno a una acumulación excesiva de ganancias, hace imposible que pueda reponer lo que se le ha quitado: la sobre-explotación de un recurso conduce a la destrucción paulatina de todo su contexto vital. A esto llamamos extractivismo, prototípico del capitalismo.

La curva geofísica de Hubbert fue diseñada para mostrarnos que todo elemento depletable, como el petróleo, alcanza una cúspide en su explotación, para nunca más superar aquello. Según el World Energy Outlook (informe anual de la Agencia Internacional de Energía del 2010) esta cúspide a nivel mundial ya se habría alcanzado el 2006. Y, si es cierto que la cúspide de todos los hidrocarburos, además del uranio, se daría el 2018, entonces se hace imprescindible una transformación en la base energética; pero los países ricos no responden de modo sensato a esta realidad sino que apuestan por un peligro aún mayor: los agrocombustibles.

Pareciera que los países ricos, al no encontrar salida a su crisis, optan por meterse más en ella. Pues esta supuesta solución a la crisis energética supondría un holocausto alimenticio a nivel global (la subida de los precios de granos y alimentos corrobora una tendencia de carácter especulativo que aprovecha ufano el capital financiero).

La pelea energética es ahorita la tónica de los dislocamientos geopolíticos. Para el imperio es imprescindible la combinación dólar-petróleo. Sin petróleo no puede sostener su infraestructura bélica planetaria. Si tiene el petróleo tiene el control. Entonces la situación en Ucrania y Siria nos lleva también a reflexionar acerca de la amenaza sistemática que ejercen los poderes fácticos en Venezuela. Necesitan del petróleo venezolano para equilibrar su poder ante estas nuevas derrotas en Ucrania y Siria.

USA persigue su soberanía energética recapturando a Latinoamérica. Por eso el TLCAN con México reaviva la “Doctrina Monroe”, por eso lo que sucede en Venezuela forma parte de su estrategia geopolítica ante el ascenso de China y Rusia; las bases militares gringas de Colombia y Perú ya no apuntan sólo a Venezuela sino también a Brasil. No sólo el Orinoco sino el Amazonas son áreas geoestratégicas para restaurar un mundo unipolar (parece que Brasil, aun siendo parte de los BRICS, no se ha anoticiado de esto).

Esta lectura nos sirve para diagnosticar, establecer y determinar el contexto epocal que subyace a la celebración de la “50 reunión cumbre del G77”. Esta cumbre que se realizará en Bolivia es inédita, pues si en sus inicios el G77 sólo coordinaba programas de cooperación en materia de comercio y desarrollo para una mejor integración en el mercado mundial, la nueva reconfiguración geopolítica y geoeconómica actual, sienta las bases para hacer de este grupo un contrapeso a la hegemonía –en decadencia– de los países ricos.

No sólo Bolivia, sino el ALBA y hasta el MERCOSUR, tienen la mejor oportunidad de liderar una transición con perspectiva mundial. Por eso la necesidad de contar, en la actualidad, con una perspectiva geopolítica ya no sólo coyuntural sino acorde con este proceso de transición planetaria. Politizar la cumbre G77 es fundamental para que nuestros países sitúen a nuestra región en el nuevo centro de gravedad de la transición civilizatoria del siglo XXI. Por eso el “vivir bien” y la “descolonización” ya no pueden diluirse en la pura retórica sino consolidarse como el discurso pertinente a un mundo en transición civilizatoria.

El G77 nace dentro del paradigma del desarrollo y en un mundo repartido entre dos potencias. Con la imposición de un mundo unipolar, el grupo no tenía más carácter que el exclusivamente declarativo. Pero con la decadencia del mundo unipolar y el ascenso de los BRICS, nuevos márgenes de acción se presentan para este tipo de grupos (también es el caso de los “no alineados”), pues los mismos organismos internacionales (pertinentes a la hegemonía gringa) se hallan seriamente cuestionados; entonces, ante el declive de unos y el ascenso de otros, el G77 se halla en condiciones nunca antes experimentadas, pues el mundo moderno atraviesa, por vez primera, la ausencia del poder hegemónico occidental, pero a su vez, también se encuentra en medio de una crisis civilizatoria que amenaza a la supervivencia propia del planeta.

En ese contexto, la reunión en Bolivia podría despertar una conciencia global de un necesario cambio de paradigma frente a la decadencia del capitalismo. Sólo una mancomunidad de esfuerzos de los países pobres podría augurar nuevas vías que puedan apostar las economías periféricas, con el fin de desprenderse definitivamente de las prerrogativas de los países ricos (ahora en crisis profundas) y proponerse despegues económicos que ya no busquen una integración subordinada al capital y al mercado globales sino de una reconstrucción de sus propias economías. Este periodo de transición hacia un nuevo sistema económico mundial durará por lo menos un siglo; no se sabe qué adviene pero la economía no puede continuar con las prerrogativas propias del modelo de producción, consumo y acumulación actual.

El ascenso de las potencias emergentes no sólo reequilibran el poder global sino que hace posible descentrar la economía y la política globales. La disposición centro-periferia es lo que ya no puede mantenerse; con el ascenso de los BRICS se reivindican culturas y civilizaciones que el mundo moderno las consideró arcaicas y superadas del todo. India y China vuelven a tener la importancia global anterior a la modernidad. Por eso no es raro que una buena parte de la literatura gringa hable del “choque de civilizaciones”. Occidente se siente amenazada por el despertar de las civilizaciones que supuso atrasadas, lo cual no hace sino desmentir su presunta superioridad civilizatoria.

Para este año China será la primera economía mundial y para el 2020 China superará en lo tecnológico, económico, científico, educativo, etc., a la suma conjunta de Europa y USA. Solo en el índice PISA, que mide el nivel educativo en el mundo, de los 10 primeros puestos, 7 son países asiáticos (hasta Vietnam está por encima de USA). Es decir, la decadencia del primer mundo es ya una cuestión de hecho.

En ese contexto, el primer mundo ya no es más modelo civilizatorio. Y la economía que patrocinó por cinco siglos ya no es más sostenible. Energéticamente el mundo ya no puede seguir el modelo de consumo occidental; a lo cual hay que añadir que las potencias emergentes no son autosuficientes y ya no pueden hablar en los términos colonialistas que lo hacían Europa y USA. La colonización ya no sería posible de reeditarse en el siglo XXI.

Esto quiere decir que, un mundo multipolar, permite pensar una situación mucho más rica y compleja: la ceropolaridad. Este concepto es novedoso en la geopolítica y quiere describir un mundo sin hegemonías concentradas. Pues tampoco las nuevas potencias emergentes, pueden decidir todo sin contar con los afectados; esto significa que ninguna potencia puede ejercer, de modo único, su influencia sobre todos los acontecimientos.

Cuando los poderes hegemónicos retroceden en algo, las soberanías nacionales, aunque mínimas, despiertan a nuevas apuestas; y si estas apuestas se generalizan, entonces tenemos una coyuntura como la actual: un “cambio de época”. Una nueva disposición geopolítica planetaria con ya no un solo centro abre márgenes de acción para los países pobres. Pero estos, de modo aislado, no podrían superar su situación. Sólo la cooperación y las alianzas estratégicas podrían enfrentar, de modo más plausible, la arremetida de los países ricos.

Estas alianzas no pueden prescindir de los BRICS. China recupera el pacífico como centro de la economía global y eso supone también que los flujos comerciales se des-occidentalicen. Junto a la India establecen una nueva geografía de la economía mundial. Por primera vez, después de 500 años, América aparece otra vez al extremo oriente del oriente, mostrando el verdadero sentido y dirección de la civilización humana. Occidente nunca fue la culminación del desarrollo de la civilización humana. Las implicaciones de este tipo de recambios van a tener sus repercusiones hasta en lo cultural.

Aliarse a los BRICS no tendría que significar avalar, o peor, remedar su modelo de crecimiento económico. Pero en una nueva cartografía geopolítica y un nuevo mapa institucional global, nuestros países podrían demandar, en condiciones más favorables, una transformación del modelo productivo y de consumo que ha originado el capitalismo. Por eso necesitamos reafirmar la creación de una nueva arquitectura financiera global. Se dice que nadie, en el contexto global, es independiente del todo; se es independiente en la medida en que se conoce y se aprovecha, en beneficio propio, el grado de dependencia que se tiene.

Una transformación del modelo productivo supone una nueva arquitectura financiera y ésta presupone un nuevo marco jurídico del derecho, nacional e internacional, que le devuelva la soberanía a los pueblos. Cuestionar todo aquello supone también advertir que no es un modelo de desarrollo lo que ha entrado en crisis sino el propio desarrollo; el afán de control y dominio de la naturaleza, reducida a objeto a disposición, es lo que ya no puede sostenerse. La propia concepción que de naturaleza tiene el capitalismo y la modernidad, es lo que hace insostenible todo sistema económico. Por eso, la defensa de “derechos de la Madre tierra”, el “vivir bien”, la “descolonización”, se constituyen en criterios epocales que sostienen una toma de conciencia global; esto es lo que establece, en nuestro caso, un liderazgo nunca antes imaginado y que nos abriría la posibilidad de establecer una agenda mundial.

Los desafíos son grandes, por ejemplo, desafiar al mismo mercado global supone la promoción de sistemas de producción locales y tecnologías ancestrales o la recuperación de economías campesinas comunitarias como base de la soberanía alimentaria. Sólo aquello podría remediar, en un 50%, la emisión de gases de efecto invernadero (que provoca las gran agroindustria). La autosuficiencia alimentaria es parte de la consolidación de alternativas en la economía e, inevitablemente, de la revalorización de las culturas antes despreciadas.

El nivel de agresión y destrucción del proceso de producción capitalista, destaca una invariable en su propia lógica: destruir para producir. En ese sentido, la decadencia del capitalismo arrastra al mundo y a la vida en su conjunto. Las implicancias a futuro de esta decadencia es la que obliga al mundo a proponerse nuevas alternativas. Por eso la respuesta no puede provenir del primer mundo, pues la apuesta de éste es únicamente alterar el rumbo que está adquiriendo el mundo multipolar e impedir definitivamente su consolidación.

En Ucrania, la opción occidental consiste en restaurar el orden hegemónico unipolar; pues la sobrevivencia de Europa misma se encuentra en entredicho. La dependencia del gas ruso le aleja de la esfera gringa y le convierte en una semi-colonia energética de una economía cuyo centro se hace cada vez más oriental. Los dislocamientos geopolíticos de este nuevo siglo hacen resurgir a la región euroasiática como lugar estratégico para controlar y dominar al mundo. Para Occidente es vital recuperar esa zona, pues sus estrategas consideran que Ucrania es la entrada a Eurasia, donde vive el 75% de la población mundial y donde se hallan ¾ partes de toda la energía conocida. Capturando a Ucrania se trata de impedir que la economía se orientalice, pues si Rusia se acerca a China (y a India), Occidente deja de tener la importancia que una vez tuvo y su economía no podría ya reponer su predominio (por eso hasta Alemania juega doble, pues también se acerca a China y Rusia, aunque no renuncia a su pertenencia occidental).

El G77 no puede desatender este nuevo contexto que está alterando por completo el tablero geopolítico mundial. En medio de un incipiente mundo multipolar, la visión que se tenga no puede reducirse a lo meramente local. En un mismo mundo compartido, todo tiene relación con todo. Una nueva lectura del relacionamiento internacional pasa por una actualización geopolítica de un mundo en transición. La narrativa actual es geopolítica, pero no una geopolítica provinciano-imperial sino una geopolítica verdaderamente mundial.

Esto nos posibilita advertir también el carácter ideológico, unilateral y hasta plagado de un provincianismo cultural de los marcos teórico-conceptuales de las relaciones internacionales y la diplomacia, como disciplinas sociales. Estas disciplinas tienen una reducida perspectiva europeo-norteamericana, que justifica un excepcionalismo inadmisible hoy en día. La decisiva dependencia que tienen estas disciplinas de la política exterior norteamericana, delata también una profunda ignorancia de otros mundos culturales y civilizatorios que no pueden ser reducidos a la mirada occidental.

Esto nos lleva a advertir que, si el mundo que viene será multipolar, nuestra geopolítica deberá también, acorde con ese nuevo mundo, tener una visión multidimensional de implicancias globales, o sea, deberemos aprender a ver el mundo desde una perspectiva propia. Si los chinos, hindúes, iraníes y rusos, propician think tanks propios, con perspectivas geopolíticas radicalmente distintas a las de europeos y gringos, no menos debemos realizar en este lado del mundo. El asunto, en definitiva es, o producimos una perspectiva propia de lo que sucede en el mundo o nos contentamos con la perspectiva usual, que es la occidental. De una determinada narración se deduce una determinada posición. Si la narración es la decadente, la moderno-occidental, entonces lo que se deduce es la defensa de los intereses y los valores moderno-occidentales.

El mundo es lo que se interpreta de éste. O descubres el mundo o te lo encubren. La política exterior de nuestros países ha estado siempre constituida a partir de los marcos teórico-conceptuales de la narración geopolítica imperial. Desprenderse de aquello supone producir una nueva narración geopolítica que de nacimiento a un nuevo tipo de relaciones internacionales. Lo usual en teoría de las relaciones internacionales ha sido siempre la lectura abstracta, descontextualizada, sin historia, usando conceptos meramente formales, que ordenaban un pasivo reacomodo a las situaciones impuestas. La geopolítica parecía patrimonio del centro, por eso hasta la izquierda ingenua entendía ésta como una disciplina imperial (sumidos en la lectura hacia adentro olvidaban a menudo el mundo real en el cual se encontraban).

Las lecturas hegemónico-imperiales están en crisis, develando el provincianismo de la visión del centro ante un mundo de ascensos civilizatorios que no logran comprender. Occidente nunca conoció al mundo, por eso mira atónito el ascenso de las potencias emergentes y descubre que no tiene otra cosa que la fuerza bruta para imponerse. El afamado historiador de la Universidad de Yale, Paul Kennedy, sostiene que los asuntos internacionales no andan bien en el mundo político y social y que incluso estarían comenzando a desmoronarse, tanto institucional como discursivamente. Pero este desmoronamiento lo ve como un atentado al “mundo libre”, es decir, no es capaz de ver que se trata del desmoronamiento cultural-civilizatorio de la propia hegemonía occidental, es decir, el llamado “mundo libre”.

La conclusión que este tipo de personajes –muy influyentes en ámbitos de poder– presenta, es que el mundo está desquiciado. Esa visión delata a un centro que ya no sabe leer un nuevo mundo emergente. Para Charles Hill, legendario funcionario del Departamento de Estado, el antiguo orden conocido como el siglo norteamericano, que era parte de la era moderna, parece estar apagándose. Su diagnóstico es revelador, pues señala que la era que viene “ya no será moderna”; pero lo que constituiría una esperanza para el resto del mundo pobre, él lo ve como “nada agradable”.

Por supuesto, desde el imperio no es nada agradable perder su preeminencia; por eso hace bien David Brooks (columnista del New York Times) en señalar que el orden moderno al cual se refiere Hill, es un sistema de Estados que encarnan los dos grandes vicios de las relaciones internacionales: el deseo de dominio expansivo y de eliminación de la diversidad. De ello se puede colegir que las mismas relaciones internacionales no fueron nunca concebidas para un mundo multipolar no occidental. Para el imperio, la geopolítica ha sido la defensa exclusiva de sus intereses, a los cuales llama sus valores. Un mundo multipolar y policéntrico es algo inconcebible para la geopolítica imperial, pero una necesidad a ser pensada en la geopolítica de nuestros países. Por eso tiene sentido hablar de una descolonización de la geopolítica.

La transición civilizatoria no puede ser ciega. Advertir el sentido potencial de una nueva reconfiguración planetaria, sin hegemonía única, permite diseñar una nueva fisonomía global más acorde a una realidad diversa y plural. Por eso la visión provinciana de la geopolítica imperial ya no sirve para interpretar el sentido de la transición. La narrativa geopolítica deberá recuperar las historias negadas y los horizontes culturales olvidados. Si el G77, y Bolivia y los países del ALBA, están a la altura de liderar la transición civilizatoria, lo que lógicamente debería acontecer es la posibilidad de fundar, en el mediano plazo, una nueva “Liga de las Naciones” (como reconocimiento además a sus verdaderos inspiradores: la liga indígena Iroquesa).

Si todas las instituciones mundiales ya no cuentan con legitimidad, pues todas ellas responden a la disposición centro-periferia, prototípica de la hegemonía moderno-occidental, la propia ONU debería desaparecer y dar lugar a una nueva y más democrática organización. El G77 contiene la mayor concentración de países miembros de la ONU, por tanto, su legitimidad es considerable. Un nuevo mundo en ciernes no puede amanecer con instituciones arcaicas.

Fuente: Suramericapress

lundi, 12 mai 2014

Brasil India y Sudáfrica quieren que Argentina se una a los BRICS

Brasil India y Sudáfrica quieren que Argentina se una a los BRICS

Brasil, India y Sudáfrica quieren que Argentina se una a los BRICS, grupo que también incluye a Rusia y China, según el embajador indio en Buenos Aires, Amarenda Khatua, en una entrevista con el periódico local Clarín.

El embajador Khatua cree que ambos países tienen un enorme potencial para el desarrollo de sus relaciones mutuas.
El embajador de Nueva Delhi también reveló que está trabajando para organizar una visita a la Argentina para el nuevo Primer Ministro de la India, tras la cumbre BRICS en Fortaleza, Brasil, prevista para el próximo 15 de julio. El Ministerio de Relaciones Exteriores de China ha confirmado que el presidente Xi Jinping visitará Buenos Aires el 19 de julio.

India se encuentra actualmente en el proceso de elección de un nuevo Parlamento y del primer ministro, que comenzó el 7 de abril y continuará hasta el 12 de mayo debido a la gran extensión del país y los 815 millones de votantes registrados. El 16 de mayo, el nuevo primer ministro será conocido.

“Con Argentina tenemos un enorme potencial en nuestras relaciones , pero ambos países tienen mucho que trabajar” , expresó el embajador Khatua , confinrmando el interés de Brasil y Sudáfrica para que Argentina se una al grupo de países BRICS .

El comercio bilateral en 2013 aumentó 30% con respecto a los USD 1.840 millones de 2012 , con un saldo favorable para la Argentina, debido a las exportaciones de aceite de soja . Al parecer, cuando China enfrió sus compras de soja y aceite de harina de soja, India intervino. Ese país asiático abastece principalmente de productos químicos y autopartes.

La última visita de un Primer Ministro indio se remonta a 1995, cuando Narashimha Rao llegó a Buenos Aires. Sin embargo la presidenta Cristina Fernández viajó a la India en 2009 para la apertura de un capítulo de intensas visitas ministeriales recíprocas. Al parecer uno de los aspirantes a la presidencia de Argentina 2015 , y gobernador de la provincia de Buenos Aires, Daniel Scioli y su esposa Karina, están programando viajar a la India el próximo septiembre.

Por Gustavo Romero Santos

vendredi, 09 mai 2014

Des troubles préfabriqués au Venezuela selon le même modèle qu’en Ukraine

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Des troubles préfabriqués au Venezuela selon le même modèle qu’en Ukraine

Cependant les Etats de l’Amérique latine ferment les rangs face aux USA

Interview de Walter Suter, ancien ambassadeur suisse au Venezuela*

Ex: http://horizons-et-debats.ch

thk. Ces derniers temps, nos médias nous parlent régulièrement de l’opposition contre le gouvernement de Nicolás Maduro et contre sa politique au Venezuela. On lui reproche notamment son «incapacité en politique économique» ou ses «activités antidémocratiques». La presse occidentale reprend de telles formules de manière complaisante et justifie ainsi les protestations souvent violentes. Vu de l’extérieur, ses descriptions rappellent les récits de Kiev et du Maidan, dans lesquels l’opposition est seule à être entendue. Etant donné que ce qui est publié dans nos médias, ne correspond guère à la réalité, «Horizons et débats» a interrogé Walter Suter, ancien ambassadeur suisse au Venezuela, qui a, actuellement encore, de nombreux contacts étroits en Amérique latine.

Horizons et débats: Le monde semble être en agitation. Dans divers pays, il y a des troubles, qui semblent tous évoluer selon le même modèle, en Syrie ou actuellement en Ukraine, mais également en Amérique latine, au Venezuela. Quelle est votre analyse de la situation dans ce pays-ci?

Walter Suter: La situation actuelle au Venezuela est liée à la mort de Hugo Chávez. En octobre 2012, il avait été réélu à une grande majorité, mais il est décédé assez rapidement. Selon la Constitution, il fallait élire un nouveau président. Nicolás Maduro a gagné cette élection avec une très faible avance. L’opposition semble croire qu’on peut mettre sous pression le nouveau président, puisqu’il est, à leur vue, affaibli. Elle ne reconnaît donc pas le résultat du vote. Le conseil électoral, qui est en charge depuis plusieurs années et avait quelque mois auparavant confirmé le membre de l’opposition Henrique Capriles lors de l’élection du gouverneur, n’est soudainement plus fiable, bien que l’équipe soit toujours la même. C’est tout à fait irrationnel. Néanmoins cela a eu des conséquences fatales, puisque des jeunes partisans de Capriles sont descendus dans la rue. Il y eut en tout 12 morts, tous des partisans de Maduro, c’est-à-dire du gouvernement bolivarien. Nos médias ne nous ont pas présenté ces information de cette manière. Cela avait déclenché une véritable crise que le gouvernement a certes pu reprendre en main, mais elle n’était pas encore terminée.

Pourquoi pas?

L’opposition attendait la prochaine possibilité, afin de mettre sous pression une fois de plus le président prétendument affaibli. L’objectif déclaré est sa destitution. Ce n’est rien de nouveau. L’objectif de l’opposition s’est toujours limité à dire: dehors Chávez, dehors Maduro. Il n’existe aucun programme politique concret.

Cela n’est pas un déroulement démocratique. Après la fin du mandat de Maduro, il y aura des élections régulières. Cela veut dire, que Capriles aurait tout légalement la possibilité démocratique, de gagner les élections et de reprendre les fonctions gouvernementales.

… cela va plus loin encore. La Constitution du Venezuela offre la possibilité, après l’expiration de la moitié du mandat de tous les fonctionnaires élus, de récolter des signatures pour un référendum de destitution. Cela est déjà possible après 3 ans et pas seulement après 6 ans, lors de la prochaine élection. Si l’opposition récolte les signatures nécessaires, il est donc possible de demander de nouvelles élections après 3 ans.


Il existe encore une autre variante d’un changement de pouvoir. Fin 2015, les élections parlementaires seront à l’ordre du jour. Si l’opposition s’appuie sur un programme électoral alternatif raisonnable, elle aura peut-être l’opportunité de gagner ces élections. Cette voie est ouverte. Elle doit s’y préparer et si elle gagne, elle va probablement faire partie dans le gouvernement en «cohabitation» avec le président. Le Venezuela est un Etat de droit très bien organisé et qui fonctionne. Le résultat des élections est toujours fiable, ce qui lui est attesté au niveau international. Si l’opposition gagne les élections, le Conseil électoral qui fonctionne indépendamment du pouvoir étatique, mais également la Cour suprême et le président d’Etat respecteront le résultat et ne contesteront pas sa légitimité.

Selon votre récit, tous les éléments démocratiques sont en place. On pourrait arriver à un nouveau gouvernement de manière absolument légale.

L’opposition contre le gouvernement Chávez existe depuis 15 ans. Elle a commencé dès son élection. La nouvelle Constitution, la Constitution bolivarienne, son Etat de droit social accompagné d’éléments de démocratie directe, a été combattu dès le début. Ceux qui avaient auparavant gouverné le pays pendant 40 années n’ont pas accepté la Constitution. C’était un système à deux partis, on se relayait constamment, comme aux Etats-Unis et on se répartissait le gâteau. 20 à 25% de la population en profitaient et le reste en était exclu. Alors ils avaient visiblement de la peine à céder leurs privilèges, qu’ils considéraient comme légitimes, tel le fait de pouvoir impunément ne pas payer ses impôts, etc. La cupidité était si grande, qu’ils étaient persuadés que tout leur appartenait et que Chávez le leur avait volé. La Constitution avait un fort aspect de redistribution. Les exclus devaient aussi pouvoir profiter un peu des richesses du pays et participer à la formation de la volonté politique. En ce temps-là, cela n’a pas été accepté par les puissants. C’était la raison pour le coup d’Etat contre Chávez de 2002 et la grève de pétrole qui le suivit provoquant des pertes de 10 à 15 milliards de dollars pour le pays. Cela a constitué une hypothèque lourde pour le jeune gouvernement. Les possibilités démocratiques n’ont jamais été acceptées, même si les élections en soi sont quelque chose de bourgeois. La résistance au delà de la légitimation démocratique se poursuit, comme les évènements récents le montrent.

N’a-t-on pas fait usage du référendum de destitution, il y a quelques années?

Oui, lorsque les deux actions anticonstitutionnelles mentionnées n’ont pas abouti, l’opposition s’est souvenue de la possibilité du référendum de destitution (qu’ils avaient combattue auparavant) et en 2004, ils ont récolté les signatures nécessaires. Le référendum a tout juste abouti, mais ils ont perdu le vote qui s’en est suivi. Avec 60% des voix, la majorité du peuple a confirmé Chávez dans sa fonction. Mais l’opposition n’a pas voulu l’accepter et s’est retiré des élections parlementaires de 2005. Elle a donc quitté le Parlement. Jusqu’à ce moment-là, elle possédait 40% des sièges. Ce n’était pas une petite minorité. Lors de ces élections, elle aurait pu s’attendre à un nombre de sièges semblables. Quitter un espace politique, mine de rien, est irrationnel. Probablement, ils voulaient ainsi démontrer la prétendue illégalité du gouvernement. Pourtant se sont eux qui se sont retirés, et cela sous les yeux de deux missions d’observation électorale, c’est-à-dire de l’UE et de l’OEA. J’y avais participé. Face au président de la Mission d’observation électorale de l’UE, l’opposition a assuré qu’elle se présenterait à l’élection; trois jours plus tard ils se sont retirés. En réalité, ils ont menti à la Mission. Voilà l’attitude de ses personnes.

Quelles en étaient les conséquences?

Pendant 5 ans, ils n’étaient pas représentés dans l’espace politique et le parti gouvernemental pouvait réaliser son programme sans opposition. C’est l’arrière-plan. Lors des élections 2006, Chávez a de nouveau gagné les élections présidentielles. En 2012, Capriles s’est présenté et a clairement perdu les élections. Puis, après la mort de Chávez, ils ont espéré pouvoir prendre la barre, mais ils se sont trompés. C’est pourquoi la colère de l’opposition est si forte, parce qu’elle n’a pas percé dans le domaine de la politique électorale. Elle a continué à dénigrer le gouvernement. Cela est exact que la situation économique s’est réellement détériorée, que l’inflation et la pénurie de marchandises dominent, dues, au moins partiellement, au comportement de l’opposition. Mais il y a naturellement aussi les erreurs faites par le gouvernement, celles que l’opposition lui a toujours reprochées.

N’aurait-elle pas eu d’autres possibilités pour reprendre le pouvoir?

En décembre 2013, elle a annoncé avec pompe que les élections municipales seraient un plébiscite contre le président. Cela n’a pas réussi. Le parti gouvernemental a préservé une avance de 10% en moyenne. Dans les élections communales elle détient plus de 70% des maires et des conseillers communaux. Les élections parlementaires dans deux ans seront la prochaine opportunité légale pour l’opposition d’inverser la donne. Cela laisse au parti gouvernemental un peu de temps pour se consolider et améliorer la situation économique et sécuritaire difficile. Suite à cela, il serait encore plus difficile pour l’opposition de gagner les élections parlementaires. C’est pourquoi ils vont continuer de perturber le développement politique et économique au Venezuela. C’est ce qu’ils tentent de faire depuis belle lurette, mais jusqu’à présent, ils n’ont pas atteint leurs buts.

Comment le gouvernement a-t-il réagi à ces activités?

Jusqu’à présent, le gouvernement est resté très discret. Il y a quelques semaines cependant, il a décidé que les barricades devaient disparaître. Etant donné le fait que certains maires de l’opposition n’ont pas obtempéré, on est intervenu pour évacuer ces barrages routiers qui entravaient sérieusement la vie publique. Et maintenant c’est le calme. Le gouvernement est légitime, il a été élu par la majorité du peuple et ils ne se laissent pas provoquer par la minorité. Tout cela n’a pas déstabilisé le gouvernement en exercice. Au contraire, ils ont réussi de venir à bout de ces attaques. Ce qui est certain c’est que l’opposition avait le soutien des Etats-Unis. Les médias ont rapporté dans le monde entier des cas de violations des droits de l’homme: en réalité, il est prouvé que la majorité des 35 morts constatés au cours des démonstrations d’une durée de cinq semaines, étaient des partisans du gouvernement.

N’y a-t-il pas eu des snipers en action?

Oui, de soi-disant mercenaires qui avaient l’ordre de tuer. Ils tirent sciemment d’abord sur l’opposition puis sur les forces de sécurité pour échauffer la situation. On a déjà vécu cela en 2002. Mais en ce temps-là, ils n’ont pas non plus eu de succès.

La population semble être du côté du gouvernement?

Lors des 19 élections et votations écoulées, le parti gouvernemental a gagné 18 fois. Ce sont des chiffres impressionnants. Les réformes sociales, la participation des exclus, l’introduction d’éléments de démocratie directe – les habitants peuvent participer et décider dans les communes et dans les quartiers – la population sait à qui elle le doit. Cette révolution culturelle remet en question 500 ans de verticalité et d’autoritarisme suite à la participation directe des gens. L’importance de cet événement pour les populations est souvent sous-estimé dans nos pays occidentaux. Aujourd’hui, cela a déjà fait des racines. Malgré les campagnes médiatiques contre lui, l’engagement de Chávez en faveur de l’intégration du Venezuela au sein de l’Amérique latine déploie maintenant ses effets.

Comment faut-il concrètement se représenter cette intégration?

Le Venezuela a le soutien de la région, notamment de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) [cf. encadré], mais également de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) qui comprend tous les Etats d’Amérique du Sud, incluant des Etats positionnés différemment au niveau idéologique. S’y ajoute encore la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC) [cf. encadré] qui est encore plus vaste. Mais la plus importante est l’UNASUR parce qu’elle a les structures les plus développées.

Comment a réagi l’UNASUR?

Aussitôt que de tels mouvements d’opposition ont surgi – nous les avons eu en Bolivie, en Equateur et maintenant de nouveau au Venezuela après l’élection de Maduro – elle a resserré ses rangs et cela au-delà des frontières étatiques et idéologiques. Elle soutient les gouvernements démocratiquement légitimés et condamne les émeutes violentes. Ce soutien international a été très important, avant tout en tant que contrepoids contre le ténor dans la plupart des médias, notamment des médias privés de droite d’Amérique latine. Les gouvernements d’Amérique latine, même sans être socialistes, savent qu’à long terme, il est important de stabiliser la région, notamment comme zone de paix; des émeutes illégitimes et violentes n’y ont pas leur place. Cela signifie un soutien important pour le gouvernement. Une commission des ministres de l’Extérieur de tous les Etats de l’UNASUR est invitée à rencontrer prochainement le gouvernement vénézuélien. L’Organisation des Etats américains (OEA) voulait également une telle rencontre, cependant sans auparavant consulter le gouvernement. L’ UNASUR s’est d’abord mis en contact avec Caracas et a annoncé qu’elle désirait envoyer quelqu’un.

Quel rôle joue le Panama, qui a soudainement posé des exigences envers le Venezuela?

Etant donné que les Etats-Unis et le Canada voulaient rester à l’arrière-plan, ils ont envoyé ce petit pays, totalement dépendant des USA. Le Panama a exigé l’instauration d’une commission contre les violations des droits humains.

Comment le Venezuela a-t-il réagi?

Le gouvernement Maduro leur a transmis que personne ne devait venir sans avoir été invité. Ils ont refusé cette proposition et ont interrompu les relations diplomatiques avec le Panama. Puis, il y eut au sein de l’OAS une votation concernant cette proposition: des 32 Etats membres, 29 l’ont refusée. C’était une défaite claire pour les Etats-Unis. Ainsi on a soutenu le gouvernement de Caracas. Ce soutien régional et interétatique a énormément renforcé le gouvernement. Ces pays le font parce qu’ils savent que le Venezuela a un gouvernement légitimé démocratiquement et que dans leur pays ils risquent des démarches semblables.

La CELAC a déclaré l’Amérique latine zone de paix. Est-ce que cela a un rapport?

Oui, lors de son dernier sommet la CELAC a décidé de déclarer explicitement sa région zone de paix et de ne plus tolérer de telles émeutes. Ce n’est pas dans l’intérêt d’une coexistence et d’un développement pacifiques. Tout le monde le sait, également ceux qui sont plutôt à droite qu’à gauche. Grace au soutien gouvernemental par une réelle majorité des citoyens et par les pays de la région, l’ultra-droite radicale du Venezuela et les instigateurs de Washington ont du pour le moment interrompre leurs activités. Cependant, on ne peut pas s’attendre à ce que les Etats-Unis abandonnent leur plans. Ils ont toujours un grand intérêt pour le Venezuela, car le pays a les plus grandes réserves certifiées de pétrole du monde entier. C’est donc une région hautement intéressante pour les Etats-Unis.

D’autant plus que les USA se retirent du Proche-Orient. Pourrait-il y avoir un lien?

… oui, les Etats-Unis veulent jouer un rôle au niveau mondial et jouer de leur influence partout, en Europe, en Europe de l’Est, en Asie. Ils le font tout spécialement là, où leurs intérêts sont les plus grands. C’est de cette idée-là qu’il faut partir et il est clair que le gouvernement de Caracas le voit également ainsi.

Quelle est la position des Etats membres de l’ALBA, de l’UNASUR et de la CELAC?

En Amérique latine, la situation est très claire. Il s’agit de créer une zone de paix. L’intégration se base sur la souveraineté de chaque Etat-nation et sur une coopération solidaire et complémentaire. Voilà l’idée fondamentale de l’ALBA et de l’UNASUR: nous nous soutenons où nous pouvons, mais toujours librement, sur la base d’une souveraineté nationale claire. Au sein de l’UNASUR il y a un conseil de défense, mais les forces armées des divers pays restent autonomes tout en préconisant la coopération. On s’est mis d’accord que le devoir des Etats et des gouvernements est de sauvegarder la paix. C’est une organisation de défense mais sans engagements coordonnés et contingents de troupes. Il n’y a pas de commandement suprême. C’est un Conseil de défense; il est avant tout politique et traite de questions de défense. Il y a des rencontres régulières et des présidences alternantes, changeant tous les six mois. Ces organisations – d’abord l’ALBA avec un nombre de pays assez restreint, ensuite l’UNASUR déjà plus élargie, puis la CELAC avec encore davantage de pays – représentent trois projets d’intégration dont l’initiative revient à Hugo Chávez. Lorsqu’il les a lancés, j’étais ambassadeur à Caracas. L’objectif de ces regroupements n’est pas la domination sur d’autres pays mais l’exacte contraire: égalité en droits, solidarité et complémentarité, car tous les pays ont une économie nationale différente avec laquelle ils veulent coopérer de façon complémentaire. On réalise aujourd’hui déjà que, même s’ils sont toujours sous pression par le Nord, ces pays ont résisté à l’épreuve du feu. Même si en Occident, on a de la peine à reconnaître ce fait, c’est la réalité.

Maduro a expulsé des diplomates états-uniens. Quelles en étaient les raisons?

Le reproche était, qu’on aurait surpris des membres de l’ambassade qui avaient des contacts réguliers avec des meneurs de l’opposition, responsables d’altercations violentes. Il est bien connu que les ONG qui prétendent promouvoir la démocratie s’immiscent dans de telles activités, dirigés par le National Endowment for Democracy. Ainsi, à l’aide de la CIA, on mobilise les moyens financiers utilisés en faveur de groupes qui n’ont d’autres buts que de miner l’autorité de l’Etat. On les a surpris lors de telles activités et c’est pour cela qu’ils ont été expulsés. Ces personnes sont nommément connues, on a pu leur reprocher les faits.

Il y a quelques semaines a eu lieu à Genève une réunion de l’Union interparlementaire (UIP), à laquelle appartient aussi le Venezuela. Quelle est leur position concernant la situation au Venezuela?

Au sein de l’UIP, il existe différents groupes, dont le GRULAC qui regroupe les 33 Etats d’Amérique latine et des Caraïbes. Ces Etats ont élaboré une résolution, dans laquelle ils soutiennent entièrement le gouvernement du Venezuela et condamnent les violences de l’opposition. Ce projet a été présenté au plénum de l’UIP. Ainsi, le GRULAC a entrepris un acte très important. Là aussi, on voit que le Venezuela est entièrement intégré dans la fédération des Etats d’Amérique latine.
Cette nouvelle intégration renforcée des divers Etats au sein de l’Amérique latine et le soutien mutuel des gouvernements empêcheront que de telles tentatives de coup d’Etats se multiplient.

Monsieur Suter, merci beaucoup de cette interview.

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

*    Walter Suter est entré au service du Département fédéral des Affaires étrangères en 1964. Pendant sa longue carrière diplomatique, il a été actif dans un grand nombre de pays, avant tout en Amérique latine. Le Venezuela était le pays dans lequel il a représenté la Suisse jusqu’à sa retraite en 2007. Walter Suter est membre du parti socialiste suisse.

ALBA

thk. L’ALBA est une alliance politique et économique de neuf pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Ce regroupement s’appelle en espagnol: Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América – Tratado de Comercio de los Pueblos, ALBA-TCP. L’alliance représente une alternative au commerce de libre-échange de l’ensemble des régions américaines planifié par les Etats-Unis. Les pays membres sont Cuba, la Bolivie, l’Equateur, le Nicaragua, le Venezuela, Sainte-Lucie, la République dominicaine, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent et les Grenadines. D’autres pays de la région ont le statut d’observateur.

CELAC

La CELAC est un regroupement de tous les Etats américains et des Caraïbes, à l’exception des Etats-Unis et du Canada. Il s’agit d’une alternative à l’Organisation des Etats américains (OEA) créée par les Etats-Unis en 1948 qui, à l’époque, visait à empêcher l’expansion de l’influence soviétique en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Récemment, tous les Etats membres de la CELAC ont déclaré leur région zone de paix (cf. Horizons et débats no 4 du 17 février 2014).

ws. En septembre de l’année dernière, on a créé en Suisse un groupe parlementaire «Solidarité avec l’alliance ALBA» (cf. encadré concernant l’ALBA). Ces 33 personnes inscrites ont un intérêt particulier à collaborer avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes et sont d’avis que les activités de ces Etats forment un projet somme tout fort intéressant.  Ils ont adopté une déclaration de soutien à l’attention des gouvernements – contre l’usage de la force. Cela est important pour le gouvernement du Venezuela.
Il est également important de faire connaître l’existence de ce groupe de parlementaires suisses. Il s’agit d’une première action concrète de ce groupe en faveur de Etats membres de l’ALBA pour exprimer leur solidarité avec les gouvernements et les populations. L’ALBA est un projet socialiste qui a pu empêcher la mise en place par les Etats-Unis d’une zone de libre-échange en Amérique latine.