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jeudi, 20 décembre 2012

Textes sur la Syrie

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Textes sur la Syrie

Mediawerkgroep Syrië (MWS)  

http://mediawerkgroepsyrie.wordpress.com/2012/12/02/la-syrie-victime-dun-complot-une-preuve-de-plus/

dimanche, 02 décembre 2012

Le grand chemin vers Jérusalem : le Hamas trahit l’Iran et la Syrie

Le grand chemin vers Jérusalem : le Hamas trahit l’Iran et la Syrie

par Fida DAKROUB

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

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Lorsque l’émir du Qatar, Hamad, fut arrivé à Gaza, à la tête d’une importante délégation comprenant son épouse, Moza, et son premier ministre, Hamad – celui-ci un cheikh non pas un émir –, il fut accueilli par le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui eut organisé une cérémonie officielle grandiose pour l’occasion. Les deux hommes se tinrent côte à côte pendant que les hymnes nationaux palestinien et qatari furent joués. Certainement, un tapis rouge eut été déployé en son honneur ; et l’émir fut ensuite accueilli par un parterre de responsables du Hamas, dont les ministres du gouvernement de Gaza et un dirigeant en exil du mouvement, Saleh Arouri, venu dans le territoire palestinien pour cette occasion très glorieuse [1].

En plus, monsieur Taher al-Nounou, le porte-parole du chef du gouvernement du Hamas à Gaza, qui eût avalé sa langue en récitant les allégeances à son nouvel émir, déclara que cette visite avait une grande signification politique parce que c’était le premier dirigeant arabe – plutôt « arabique » selon notre nomenclature [2] – à briser le blocus politique [3].

Des fusées d’allégresse furent tirées, évidemment, dans le ciel de la bande de Gaza, assiégée, depuis un millénaire et quelque, par la soldatesque israélienne et la trahison arabe.

Dans les rues, des milliers de drapeaux palestiniens et qataris furent accrochés, ainsi que des photos géantes du cheikh Hamad : « Merci au Qatar qui tient ses promesses » (sic.) ; ou « Bienvenue » pouvait-on lire sur des panneaux le long de la route Salaheddine, qui parcourait le territoire palestinien du nord au sud.

L’émir a accepté d’augmenter l’investissement du Qatar de 254 à 400 millions de dollars, déclara monsieur Haniyeh, lors d’une cérémonie à Khan Younès, en présence de cheikh Hamad, pour poser la première pierre d’un projet de logements destinés à des familles palestiniennes défavorisées, qui porterait aussi le nom de son Allégresse : Hamad ou l’émir du Qatar.

Cette omniprésence de son Allégresse qui précéda l’opération militaire israélienne baptisée « pilier de défense », cette précipitation subite de l’influence qatarie à Gaza, cette extase des chefs du Hamas au point de passage de Rafah, touchés par le Saint-Esprit du despotisme obscurantiste arabique, cette montée de l’émir pendant qu’il descendait, cette apparition pendant qu’il se cachait, ce silence pendant qu’il parlait, ce bruit pendant qu’il se taisait n’étaient pas un privilège de sa nature, comme le proclamaient l’émir et ses adulateurs, ni une hallucination collective, comme l’affirmaient ses détracteurs, non, simplement un faux calcul de la part des chefs du Hamas au lendemain de leur trahison ignoble envers la Syrie et l’Iran.

La trahison du Hamas envers la Syrie et l’Iran

Avant toute chose, ce qui manquait aux médias « résistants » pendant le dernier cycle de violences à Gaza, c’était le courage ! Non celui d’insulter leur « ennemi », ici Israël, mais bien plutôt le courage de décortiquer le soi-disant « allié » quand il se fut transformé en Dalila, et « l’alliance » avec lui en la chevelure convoitée de Samson [4]. C’est ce que les médias libellés « résistants » n’osèrent pas faire en réaction de la trahison du Hamas envers la Syrie et l’Iran.

D’ailleurs, loin des fracas des obus et des missiles tirés des deux côtés, une question très simple s’imposa dès le premier jour des opérations militaires à Gaza, sur laquelle ni les médias arabes « résistants » ni ceux d’Israël n’eurent pas la « générosité » d’y répondre : Quelle mouche piqua le premier ministre israélien, monsieur Netanyahou, pour qu’il donne le feu vert à une opération militaire ? La simplicité d’une telle question, au point de départ, n’exclut pas une certaine difficulté à répondre, au point d’arrivée ; et par « répondre », nous n’attendons pas, évidemment, un tel ou tel brouhaha médiatique qui ne sert ni à présenter les faits objectifs d’une telle opération ni à « répondre » à la question ci-devant. Autrement dit, tout ce que l’on eut dit, tout ce que l’on eut publié, que ça fût par les médias israéliens ou par leurs « ennemis », les médias « résistants », ne constitua, du point de vue de l’analyse de discours, aucune matière analytique des faits objectifs menant à l’opération « pilier de défense » ; et la seule synthèse à tirer des deux discours, israélien et « résistant », c’est que les deux groupes eurent bien maîtrisé, pendant le déroulement des opérations militaires, l’art de la propagande !

En effet, dès le début de la campagne impérialiste contre la Syrie, en mars 2011, le Hamas prit le camp de la soi-disant « révolution syrienne », voire de la guerre impérialiste contre la Syrie ; justifiant le « déplacement du fusil d’une épaule à l’autre », selon une expression libanaise, comme « soumission à la volonté des peuples arabes » en plein printemps des Arabes [5].

Il suffit de faire le parallèle avec la visite du premier ministre du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, au Caire, le 24 février 2012, lorsqu’il eut salué ce qu’il appela « la quête du peuple syrien pour la liberté et la démocratie [6] » (sic.).

« Je salue le peuple héroïque de Syrie qui aspire à la liberté, la démocratie et la réforme », déclara monsieur Haniyeh devant une foule de partisans réunis dans la mosquée d’Al-Azhar, pour un rassemblement consacré à « soutenir » (sic.) la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, et le peuple syrien [7].

Il est intéressant de savoir aussi que la première visite officielle du premier ministre Haniyeh, hors du Gaza, fut pour les Frères Musulmans, dans leur quartier général de Moqattam au Caire, où il commenta que le Hamas était « un mouvement jihadiste des Frères musulmans avec un visage palestinien ».

Monsieur Haniyeh parlait devant une foule de partisans des Frères musulmans qui scandaient « Ni Iran ni Hezbollha » ; « Syrie islamique » ; « Dégage, Bachar, dégage espèce de boucher », tandis que sa Sainteté, monsieur Haniyeh, restait de marbre [8].

Ismaïl Haniyeh (à droite), chef du gouvernement du Hamas, avec le président du mouvement des Frères musulmans, Mohammed Badie, au Caire

D’ailleurs, il faut noter que le Hamas n’est pas seulement un mouvement islamiste palestinien, mais il est aussi issu d’une idéologie précise, celle des Frères musulmans, pires ennemis du pouvoir politique en Syrie. Ses trois fondateurs, Ahmed Yassin, Abdel-Aziz al-Rantissi et Mohammed Taha, étaient aussi issus des Frères musulmans ; ce qui explique la raison pour laquelle les chefs du Hamas se sont tournés contre le président syrien Bachar al-Assad, supporteur historique de la cause palestinienne, après qu’ils avaient reçu pendant de nombreuses années le soutien du pouvoir en Syrie face à Israël, pour se tourner brusquement 180°, pour se positionner dans le camp opposé à Damas, pour la trahir en prenant partie du camp de la Turquie, de l’Égypte et des émirats et sultanats arabiques du golfe Persique, pour se mettre en contradiction avec « l’axe-de-résistance », ou l’Arc chiite, selon la nomenclature de la réaction arabique et de l’impérialisme mondial.

Le Hamas sur le chemin d’un accord Oslo 2

Avant toute chose et selon Amos Harel, un analyste du quotidien israélien Haaretz, dès le début de l’opération militaire israélienne à Gaza, ni le Hamas ni Israël n’avaient intérêt à vagabonder dans une confrontation militaire prolongée, ni à s’engager dans une nouvelle « farce » comme celle de la guerre de Gaza en 2008 – 2009. En plus, Harel ajouta que l’évaluation des services de renseignements israéliens, rapportée au bureau du premier ministre Netanyahou, indiquait que le Hamas se considérait hors de la confrontation militaire, et n’avait pas intérêt à s’y mêler. Il précisa aussi que chaque fois que le Hamas devait choisir entre la valeur réelle de la résistance et le pouvoir politique, il choisissait toujours le deuxième [9].

Plusieurs indices nous entrainent à conclure ici que le Hamas se dirige vers un nouvel « Oslo », qui mènerait à une reconnaissance d’Israël.

Premièrement, en abandonnant « l’axe-de-résistance », en trahissant la Syrie et l’Iran, en recevant la bénédiction du Saint-Esprit de la réaction arabique, en se positionnant dans le camp des soi-disant « Arabes modérés », c’est-à-dire au sein de la guerre impérialiste contre la Syrie, le Hamas ouvre, en effet, une porte vers un nouvel « Oslo » qui mènerait à la reconnaissance d’Israël, parrainée, cette fois-ci, par l’émirat du Qatar. La visite « grandiose » de son Allégresse l’émir du Qatar à Gaza confirme cette hypothèse, surtout après que l’émir eut annoncé une aide de 400 millions de dollars US à Gaza [10] et 2 milliards de dollars à l’Égypte [11].

Deuxièmement, le parrainage de l’Égypte du dernier accord de cessez-le-feu entre Gaza et Israël, et sa conclusion subite, visait premièrement à couper le chemin aux autres organisations palestiniennes qui adoptent toujours le choix de la résistance, et qui ne se sont pas encore impliquées dans la Sainte-Alliance contre la Syrie, telles que le Jihad islamique, et le Front populaire pour la libération de la Palestine. À cela s’ajoute que l’intervention de l’Égypte et sa précipitation à déclarer un cessez-le-feu visaient aussi à maintenir l’autorité du Hamas à Gaza face au Jihad et au FPLP. Il faut noter ici que le Hamas ne prit part aux escarmouches qui précédèrent l’assassinat d’al-Jaabari entre Israël, d’un côté, et les organisations palestiniennes, de l’autre côté ; et que les combattants du Hamas ne tirèrent aucune balle contre Israël pendant les accrochages précédents ; leurs chefs ne voulaient pas se laisser entrainer dans une confrontation avec Israël, qui eût pu nuire à leur plan de se mettre sous la cape de l’émir du Qatar, Hamad. Plus tard, le Hamas fut obligé de prendre part des opérations militaires seulement après l’assassinat d’un de ses chefs militaires, al-Jaabari, sinon la « farce » eût été scandaleuse !

Troisièmement, lors de la déclaration au Caire du cessez-le-feu, le chef du Hamas, Khaled Machaal, ne fit la moindre allusion au rôle de la Syrie ni à celui de la République islamique de l’Iran, qui soutenaient, pendant de nombreuses années, la cause palestinienne, surtout le Hamas ; ce qui poussa le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à faire allusion à l’ingratitude et au manque de reconnaissance des chefs du Hamas envers l’Iran et la Syrie [12].

Quatrièmement, la « surprise des surprises » que nous firent les chefs du Hamas, c’était la dernière fatwa [13]prohibant, sous peine d’excommunication, les attaques contre Israël [14] !  Une telle fatwa sert à établir un fondement et une légitimité religieux pour un prochain accord de paix entre Israël et le Hamas, et cela à trois niveaux : celui des relations avec Israël, celui des relations intra-palestiniennes, et celui des relations interarabes.

De la fatwa du Hamas prohibant les opérations militaires contre Israël

Primo, au niveau des relations avec Israël, une telle fatwa faciliterait, dans un futur proche, la déclaration de Gaza comme un territoire « indépendant », non pas d’Israël, mais plutôt indépendant de la Cisjordanie ; là où le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, passe à Ramallah le restant de sa vie à lutter, pour ainsi dire, avec Simón Bolívar, contre la vacuité et l’ennui ; à chasser, dans son labyrinthe, les mouches vertes de son désœuvrement pénible [15].  En plus, cette fatwa confirmerait, avant toute chose, la frontière de la « Palestine » et l’officialiserait ! Non pas de la Palestine de 1948, ni celle de 1967, ni même celle de 1992, mais bien plutôt, une sorte de miniature d’une certaine Palestine quelconque et microscopique, qui s’étendrait tout au long de la côte méditerranéenne, du nord jusqu’au sud de la bande de Gaza !

Bravo Hamas ! Madre de Deus, nostro Sennor ! [16]

Secundo, au niveau intra-palestinien, une telle fatwa prohibe toute action militaire contre Israël, ce qui imposerait, par conséquent, le Hamas comme la seule autorité militaire, politique, civile et religieuse à Gaza, qui tiendrait seule la résolution de faire la guerre ou d’établir la paix avec Israël. Pourtant, cette « ascension » du Hamas au rang des dieux, officialiserait et institutionnaliserait non seulement son pouvoir à Gaza, mais aussi la division palestinienne et accélérerait la création de deux « entités » isolées et séparées l’une de l’autre par le territoire israélien : l’émirat du Hamas à Gaza et le comté de l’OLP en Cisjordanie.

Quelle comédie ! Quelle tragédie ! Et l’Éternel fut avec Josué, dont la renommée se répandit dans tout le pays [17].

Tertio, au niveau interarabe, la fatwa constitue une déclaration de la part du Hamas, aussi claire que le ciel bleu de Beyrouth au mois de juillet, indiquant la rupture complète avec le restant des pays arabes encore résistants à la normalisation avec Israël, et confirme aussi que la résistance n’est plus un choix ; et cela au grand dam du discours triomphaliste des fanfarons et des hâbleurs des médias palestiniens et de ceux libellés « résistants », au lendemain de la déclaration de la trêve entre Gaza et Israël.

Ce qui advint de Djeha-Hodja Nasreddin lorsqu’il coupa la branche sur laquelle il était assis

Djeha-Hodja Nasreddin était assis à califourchon sur une grosse branche de cerisier, ses culottes amples et son long burnous blanc enserrant sa taille et ses jambes se balançant d’un côté à l’autre, chaque fois qu’il maniait sa hache.

- Le salut sur toi, Djeha-Hodja Nasreddin Effendi ! Appela une voix en dessous.

- Sur toi le salut,  Khalid Effendi ! Dit Djeha-Hodja Nasreddin assis en équilibre sur la branche. Posant sa hache, il arrangea son turban qui avait glissé sur le côté.

- Tu vas tomber de cet arbre ! l’avertit Khalid, regardes comme tu es assis !

- Tu ferais mieux de regarder où tu marches, rétorqua Djeha-Hodja Nasreddin. Les gens qui regardent les cimes des arbres et les nuages sont sûrs de se cogner les orteils.

Soudain, la branche s’est retrouvée au sol, suivie par la hache, puis par Djeha-Hodja Nasreddin. Il était trop occupé pour remarquer qu’il était assis du mauvais côté de la branche qu’il était en train de couper.

En guise de conclusion, il nous paraît que le sort du Hamas, après la rupture avec la Syrie et l’Iran, et après la précipitation de ses chefs pour se soumettre sous la cape de l’émir du Qatar, ne serait, en aucun point, moins tragique que le sort du mullah Djeha-Hodja Nasreddin lorsqu’il eut coupé la branche sur laquelle il était assis. Coupé de son arrière-front – l’Iran et la Syrie –, la bande de Gaza se trouve désormais victime des humeurs des rois d’Israël.

Fida Dakroub, Ph.D

Site officiel de l’auteur : www.fidadakroub.net

Note

[1] L’Orient-Le Jour. (23 octobre 2012). « L’émir du Qatar, “premier dirigeant arabe à briser le blocus politique” à Gaza ». Récupéré le 15 novembre 2012 de

http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/784187/Lemir_du_Qatar,_%22premier_dirigeant_arabe_a_briser_le_blocus_politique%22_a_Gaza.html

[2] Nous distinguons dans nos écrits entre l’Arabe et l’Arabique ou l’habitant de la péninsule Arabique qui, vue son substrat culturel, se tient en opposition avec le premier, l’Arabe. Ce dernier eut créé en Syrie, précisément à Damas, et par l’entremise de la civilisation grecque et syriaque, ou chrétienne syrienne, l’une des plus grandes civilisations dans l’histoire humaine, la civilisation arabe.

[3] loc.cit.

[4] Parmi les textes de la Bible ayant inspiré les artistes, on trouve l’épopée de Samson et sa mésaventure avec Dalila. Cette histoire figure au Livre des Juges (13 : 1 – 16 : 22).

[5] L’auteur utilise l’expression ironique « le printemps des Arabes » au lieu du « printemps arabe ».

[6] France 24. (24 février 2012). « Le Hamas officialise son divorce avec le régime de Damas ». Récupéré le 26 novembre 2012 de

http://www.france24.com/fr/20120224-leader-hamas-salue-resistance-peuple-syrien-contestation-ismail-haniyeh

[7] loc.cit.

[8] loc.cit.

[9] Harel, Amos (15 novembre 2012). “Gaza escalation doesn’t necessarily mean Israel is headed for war”. Publié dans Haaretz. Récupéré le 26 novembre 2012 de

http://www.haaretz.com/blogs/east-side-story/gaza-escalation-doesn-t-necessarily-means-israel-is-headed-for-war.premium-1.478169#

[10] Rudoren, Jodi. (23 octobre 2012). “Qatar’s Emir Visits Gaza, Pledging $400 Million to Hamas”. Publié dans le The New York Times. Récupéré le 26 novembre 2012 de http://www.nytimes.com/2012/10/24/world/middleeast/pledging-400-million-qatari-emir-makes-historic-visit-to-gaza-strip.html?_r=1&

[11] Henderson, Simon. (22 octobre 2012). « Qatar’s emir visits Gaza ». Publié dans le Washington Institute. Récupéré le 26 novembre 2012 de

http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/qatars-emir-visits-gaza

[12] Une annonce en public du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Récupéré le 26 novembre 2012 de

http://audio.moqawama.org/details.php?cid=1&linkid=3674

[13] Une fatwa est, dans l’islam, un avis juridique donné par un spécialiste de loi islamique sur une question particulière.

[14] Kamal, Sana. (27 novembre 2012). حماس تُحرّم خرق التهدئة وتسيّر دوريات حدوديّة Publié dans al-Akhbar. Récupéré le 26 novembre 2012 (vue le décalage de l’heure entre le Liban et le Canada) de

http://www.al-akhbar.com/node/172380

[15] Allusion au roman de Gabriel García Márquez «  Le Général dans son labyrinthe ». Il s’agit d’un conte romancé des derniers jours de Simón Bolívar, le libérateur et le leader de la Colombie ; il retrace aussi le voyage final de Bolívar de Bogotá à la côte nord de la Colombie dans sa tentative de quitter l’Amérique du Sud pour un exil en Europe.

[16] Mère de Dieu, notre Seigneur. Le manuscrit des Cantigas de Santa María est un des plus importants recueils de chansons monophoniques de la littérature médiévale en Occident, rédigé pendant le règne du roi de Castille Alphonse X dit El Sabio ou Le Sage (1221-1284).

[17] Le Livre de Josué, 6 : 27.

Docteur en Études françaises (The University of Western Ontario, 2010), Fida Dakroub est écrivain et chercheur en théorie bakhtinienne. Elle est  aussi militante pour la paix et les droits civiques.

samedi, 01 décembre 2012

Erdogan, perdu corps et bien…

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Erdogan, perdu corps et bien…

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le Premier ministre turc Erdogan a semblé s’engager d’une façon radicale dans la crise de Gaza et semblé, dans les un et deux premiers jours, devoir y jouer un rôle important. Cette impression s’est rapidement dissipée, pour être remplacée par celle d’une action d’une importance mineure, notamment au regard du rôle dirigeant de la crise qu’a tenu Morsi. Il s’agit bien entendu d’une question de perception, mais l’on comprend évidemment que cette perception joue un rôle fondamental dans cette époque dominée par la puissance du système de la communication. Au demeurant, la perception, éclairée par divers faits, reflète sans aucun doute une vérité de la situation d’Erdogan.

On donne ici, comme exemple de la situation de la perception deux sources ayant rassemblé des appréciations d’experts sur le rôle qu’a tenu Erdogan. On dispose ainsi d’un matériel de communication pour pouvoir mieux apprécier la position générale d’Erdogan, et tenter de l’expliciter. On découvre qu’Erdogan est critiqué dans tous les sens, à la fois pour avoir tenu un rôle effacé, à la fois pour n’avoir pas assez soutenu les Palestiniens et le Hamas d’une façon efficace, à la fois pour être trop anti-israélien…

• D’un côté, il y a une appréciation générale selon laquelle Erdogan s’est trouvé dans cette crise à la remorque de Morsi, tandis que son attitude durant ces quelques jours est perçue plutôt comme de la gesticulation sans beaucoup de substance. Cette appréciation est surtout sensible en Turquie même, selon un article du New York Times dont PressTV.com donne un résumé, ce 22 novembre 2012, article fait surtout de quelques citations d’experts et d’universitaires turcs.

«The analysts stressed that while Turkey became a vocal defender of Palestinians and a critic of the Israeli regime, “it had to take a back seat to Egypt on the stage of high diplomacy.” “Egypt can talk with both Hamas and Israel,” university professor Ersin Kalaycioglu said, adding, “Turkey, therefore, is pretty much left with a position to support what Egypt foresees, but nothing more.”

»The analysts also criticized Turkish Prime Minister Reccep Tayyeb Erdogan for being initially silent on the outbreak of the Israeli attacks on Gaza and being slow to address the offensive publicly. “While most of the region’s leaders rushed to the nearest microphone to condemn Israel, the normally loquacious prime minister was atypically mute,” said Aaron Stein from a research center based in Istanbul. Stein added that while Erdogan was touring a factory that makes tanks, Egypt President Mohamed Morsi had “put his stamp on world reaction by kicking out the Israeli ambassador and dispatching his prime minister to visit Gaza.”»

• Une autre source, le journaliste Tulin Daloglu, dans le quotidien Al Monitor du 20 novembre 2012, restitue, également au travers d’avis d’experts et d’universitaires, la perception de l’attitude et du comportement d’Erdogan vus d’Israël. Il s’agit d’appréciations très extrêmes et très hostiles, qui impliquent son ministre des affaires étrangères Davutoglu perçu comme une sorte de diabolus ex machina d’Erdogan (ce qui est peu aimable pour la force de caractère qu’on attribue de ce fait à Erdogan). L’article rappelle qu’Erdogan s’est signalé, durant la crise, par une rhétorique enflammée, dénonçant le 15 novembre Israël comme “un État terroriste” puis s’attaquant, le 20 novembre, aux USA et au bloc BAO («Leading with the US, all the West talks about a two-state solution. Where is it? They’re working to vacate Palestine in order to surrender it to Israel […] If we’re going to die, we shall do so as men do. This is not justice.»)

«…“Davutoglu may be right to condemn Israel for excessive use of force, but he also needs to call on Hamas to stop firing rockets into Israel. But he does not,” said Gareth Jenkins, a senior fellow at the Institute for Security and Development Policy. “The fact remains that, while Hamas is firing missiles into Israeli territory, Israel is much more likely to respond militarily. And any violence plays into the hands of extremists on both sides.” […]

»“As Erdogan cannot accept shelling against Turkey, we cannot accept shelling against our one million people in the south part of Israel.” Binyamin Fuad Ben Eliezer, former Israeli defense minister, told Al-Monitor on Nov. 15, just as the sirens went on over the Tel-Aviv area… […]

»[Erdogan] cannot give me conditions. He cannot sit in Turkey and tell me what to do,” says Ben-Eliezer. “Erdogan could have taken the position of one of the most important leaders in the area,” Ben Eliezer said. “I’m sorry that he took a very radical position against Israel.” Still, he does not consider — like many other Israelis — that the Turkish prime minister’s unequivocal alliance with Hamas, a militant group that is recognized by the US and European countries as a terrorist organization — goes as deep as challenging Israel’s right to exist.

»However, Ofra Bengio, a professor at Tel Aviv University, is confident that Turkey’s new position is just that. She argues that both sides have gone too far, and while focusing only on Israel’s mistakes may be politically rewarding for Erdogan, it should not hide Turkish foreign policy’s new attitude toward Israel of vengeance and punishment. “If they’re taking Hamas' position, then it’s quite clear that they’re aiming at the legitimacy [of Israel],” she told Al-Monitor. “Especially, take a look at Davutoglu. If you read his essays, for him, Israel does not exist.”

»Ben Eliezer concurs. “If you ask me where the big change was in [Erdogan's] behavior,” he said, the answer is “Davutoglu! It’s his entry as the foreign minister to the erea, and he was the one who no doubt influenced Erdogan totally against Israel. He has made many mistakes because so far, he could not gain anything.” Before then, he said, he had been able to build a close relationship with Erdogan such that they were able to share jokes and laughter together. He does not believe that Erdogan is anti-Semitic or personally anti-Israel…»

On est donc conduit à observer que, les unes dans les autres, ces appréciations donnent une image extrêmement défavorable du Premier ministre turc, cette image semblant désormais devoir être son nouveau “statut de communication” : un homme qui parle beaucoup, qui s’enflamme, qui agit peu, qui est de peu d’influence et auquel on prête de moins en moins d’attention ; un homme au point de vue anti-israélien extrémiste, mais selon l’influence de son ministre des affaires étrangères et non selon son propre jugement, ce qui implique de très graves doutes sur son indépendance d’esprit et son caractère. De quelque côté qu’on se place, et de quelque opinion qu’on soit dans ces diverses appréciations, le sentiment général sur Erdogan est défavorable : un homme à l’humeur incontrôlable, au caractère finalement faible et très influençable, préférant les mots et surtout les éructations à l’action…

Notre propre appréciation est que ce que nous nommons effectivement la “situation de la perception” d’Erdogan est injuste par rapport à ce qu’il a été et ce qu’il a fait jusqu’ici, – injuste, dans le sens où cela ne “lui rend pas justice”. En même temps, elle constitue un fait et, par là même, se justifie par elle-même et rend compte d’une vérité de situation, – justice ou pas, qu’importe. En d’autres mots, nous dirions qu’Erdogan a perdu, en un an et demi, le formidable crédit qu’il avait construit depuis 2009 par sa politique indépendante, quasiment “gaulliste” dans sa conception. Nous pensions, sans tout de même beaucoup d’espoir, qu’il pouvait, qu’il devait effectivement tenter de redresser cette “situation de perception” durant cette crise de Gaza-II (voir le 15 novembre 2012) : «Le même “Israel is saying… ‘F* You’” ne vaut-il pas également pour Erdogan, qu’on attendait en visite à Gaza, où il entendait affirmer la préoccupation turque pour la défense et l’intégrité des pauvres Palestiniens ? Que va faire Erdogan ? Va-t-il ménager une base arrière pour des “combattants de la liberté” volant au secours des Palestiniens ? Va-t-il affréter une “flottille de la liberté”, comme celle du printemps 2010, pour se rendre à Gaza, sous les bombes israéliennes ? Va-t-il menacer d’envahir Israël comme il menace d’attaquer la Syrie ?»

Le constat est clair et sec. Erdogan n’a pas réussi à “redresser cette ‘situation de perception’”, il a même encore perdu de son crédit. Cet homme semble avoir définitivement chuté avec l’affaire syrienne, dans laquelle il s’est engagé follement. L’indignité et l’illégitimité de l’affaire syrienne, dans le sens où il s’est engagé, a profondément modifié sa “situation de la perception”, nous dirions d’une façon quasiment structurelle qui n’est pas loin d’être irrémédiable. (Cela, d’autant qu’en même temps qu’il tentait cette maladroite “réhabilitation” avec Gaza-II, il continuait sa politique syrienne par son pire aspect, avec l’accord de l’OTAN d’envoyer des Patriot à la Turquie, cela qui met en évidence le stupide jeu des menaces [syriennes] inventées, et le non moins stupide alignement-asservissement de la Turquie aux structures les plus perverses du Système, l’OTAN avec les USA derrière et la quincaillerie technologique.) Erdogan a voulu s’inscrire dans le jeu du Système avec la Syrie, abandonnant la référence principielle d’une politique d’indépendance et de souveraineté, – laquelle suppose qu’on respecte chez les autres (chez les Syriens, certes) les mêmes principes (indépendance, souveraineté) auxquels on se réfère pour soi-même. Il a abandonné la puissance de la référence principielle pour la politique moralisatrice et belliciste que le Système inspire au bloc BAO en général. Ce faisant, il a été totalement infecté et subverti par le Système et s’avère manifestement trop faible pour s’en dégager, si encore il parvient à distinguer la nature et la puissance de l’enjeu.

 

lundi, 19 novembre 2012

Die syrischen Rebellen verlieren die moralische Überlegenheit

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Die syrischen Rebellen verlieren die moralische Überlegenheit

Anhänger sind der Arroganz, Kriminalität und zunehmender Greueltaten überdrüssig

von Anne Barnard

ex: http://www.zeit-fragen.ch/

«Sie hätten die Leute sein sollen, auf die wir für den Aufbau einer Zivilgesellschaft angewiesen sind.»

Nach zwanzig Monaten syrischem Bürgerkrieg verstärken sich Gewalt und soziale Desintegration, da die Regierung und die Rebellen brutalere Taktiken anwenden ohne voranzukommen, die Syrer sind zunehmend düsterer Stimmung, von Abscheu und Hoffnungslosigkeit erfasst, und haben die Befürchtung, dass keine der beiden Seiten den Konflikt beenden kann.
Selbst für Parteigänger der Regierung von Präsident Bashar al-Assad scheint die extreme Gewalt um so sinnloser, als sie keine Erfolge zeitigt. Aber der vielleicht grösste Stimmungsumschwung fand unter den Anhängern der Rebellen statt, die lange Zeit die moralische Überlegenheit des Kampfes gegen die Diktatur für sich beanspruchten, nun aber ihre eigenen Kämpfer der Arroganz, des kriminellen Verhaltens und der Hinrichtungen wegen kritisieren.
Neue Protestrufe richten sich nicht gegen die Regierung, sondern gegen die Streitkräfte der Rebellen. «Die Leute wollen eine Reform der Freien Syrischen Armee», haben die Menschenmengen ausgerufen. «Wir lieben euch, korrigiert euren Weg.»
Jüngste Greueltaten und Fehltritte von Rebellen haben den Enthusiasmus mancher ziviler Anhänger zum Schwinden gebracht, deren Opferbereitschaft den Kämpfern geholfen hatte, der überlegenen Schlagkraft der Regierung standzuhalten. Schlecht durchgeführte Offensiven haben Vergeltungsmassnahmen und Zerstörung gebracht, insbesondere in Syriens grösster Stadt, Aleppo, einer historischen Stadt, die seit Jahrhunderten das stolze Erbe aller Syrer darstellte.
Die zunehmende Zahl der Defizite, welche die Rebellen auf dem Kerbholz haben, ist durch den sich wandelnden Charakter der Opposition noch verstärkt worden: von einer Streitkraft aus Zivilisten und abtrünnigen Soldaten, die zu den Waffen griff, nachdem die Regierung tödliche Gewalt gegen friedliche Proteste einsetze, zu einer, die zunehmend von extremistischen islamischer Dschihadisten getrieben wird.
Die Radikalisierung der Opposition hat auch westliche Hauptstädte zurückhaltender werden lassen, die Rebellen mit Waffen zu versehen, die sie für einen Sieg brauchen. Sie rangen statt dessen mit wenig Erfolg darum, einen anderen Weg zur Beendigung des Abnützungskrieges zu finden, wobei Washington bei der Bildung einer funktionsfähigen Exilregierung behilflich war, und die Türkei die Einführung einer de-facto Flugverbotszone über dem nördlichen Syrien erwog.
Es waren die kleinen Akte sinnloser Zerstörung und kleinlicher Erniedrigung und die kaltblütige Hinrichtung von Gefangenen, welche viele Syrer dazu brachten, zu glauben, dass manche Rebellen genauso verdorben sind wie die Regierung, die sie bekämpfen. Letzte Woche zirkulierte ein Video, das Rebellen zeigt, die gefesselte syrische Soldanten zu Boden zwangen und auf sie schossen; die Vereinten Nationen bezeichneten es als Beweis für ein Kriegsverbrechen.
«Sie hätten die Leute sein sollen, auf die wir für den Aufbau einer Zivilgesellschaft angewiesen sind», klagte ein ziviler Aktivist in Sarqeb, der nördlichen Stadt, in der das Video am Donnerstag offensichtlich aufgenommen worden war. An diesem Tag, sagte der Aktivist, habe er Rebellen gesehen, die Soldaten aus einer Milchfabrik vertrieben und diese dann zerstörten, obwohl die Einwohner die Milch bräuchten und gute Beziehungen zum Besitzer hätten. «Sie beschossen die Fabrik mit Granaten und stahlen alles», schilderte der Aktivist, «das sind widerwärtige Taten.»
Einige der strammsten Anhänger des Aufstandes beginnen zu fürchten, dass die Leidens Syriens – die verlorenen Menschenleben, die Auflösung des sozialen Netzes, die Zerstörung des Erbes – umsonst sind.
«Wir dachten, die Freiheit sei so nahe», sagte ein Kämpfer, der sich selbst Abu Ahmed nannte und dessen Stimme von Kummer belegt war, als er letzten Monat via Skype aus Maaret al-Noaman – einer strategischen Stadt an der Fernverkehrsstrasse von Aleppo nach Damaskus – sprach. Stunden später endete dort ein Sieg der Rebellen in einem Desaster, als Luftschläge der Regierung Zivilisten zerrieben, die glaubten, an einen Ort der Sicherheit zurückzukehren.
«Das zeigt, dass das eine grosse Lüge war», meinte Abu Ahmed über den Traum der Selbstregierung, der, wie er sagte, ihn dazu inspirierte, eine kleine Rebellen-Kampftruppe aus seinem nahegelegenen Dorf Sinbol zu führen. «Wir können das nicht erreichen. Wir können nicht einmal an Demokratie denken – wir werden für Jahre betrübt sein. Wir beklagen Opfer auf beiden Seiten.»
Wie Dutzende von Interviews mit Syrern zeigen, schüren eine Folge von Katastrophen Ekel und Frustration auf allen Seiten.
Im Juli tötete ein Bombenanschlag der Rebellen vier höhere Beamte in einem schwer bewachten Gebäude in Damaskus, was zu neuer Unsicherheit unter den Anhängern der Regierung führte. Der zunehmende Einsatz grosser Bomben durch die Rebellen, die Zuschauer töten, und die zunehmende Profilierung von Kommandos mit extremistischen religiösen Programmen haben auf beiden Seiten Bedenken Auftrieb gegeben.
Im September haben Rebellen in Aleppo eine Offensive gestartet, die blutige Kämpfe in zuvor ruhige Gebiete brachten, die aber nicht zu der Wende führten, die sie versprochen oder auf die sie gehofft hatten.
Im Versuch, das Überlaufen von Soldaten einzudämmen und die Belastung des Militärs zu reduzieren, hielt die Regierung die Truppen auf den Basen zurück und setzte vermehrt die Luftwaffe und Artillerie ein und ebnete hemmungslos ganze Viertel ein. Aber der Strategiewechsel hatte Kontrolle und Sicherheit nicht wiederhergestellt. Die Hauptstadt Damaskus gleicht Bagdad, als es im Griff von amerikanischer Besatzung und Aufstand war; offizielle Gebäude sind von Schutzwällen gegen Explosionen umgeben und Checkpoints drosseln Handel und tägliches Leben.
Nachdem er Zeuge eines Bombenanschlages der Rebellen und eines Angriffs mit Kleinwaffen auf ein zentrales Regierungsgebäude geworden war, beklagte der Chauffeur eines wohlhabenden Geschäftsmannes, dass die auffälligen Sicherheitsmassnahmen ihn «in Angst leben» liessen – ohne wirksam zu sein.
«Ich will, dass mir jemand von der Regierung eine Antwort gibt», sagte er. «Die Regierung kann seine wichtigsten Armee- und Sicherheitsgebäude nicht schützen, wie kann sie dann uns schützen und das Land führen?»
Selbst innerhalb Assads solidester Basis, der Minderheit der Alawiten, quoll letzten Monat bei einem Handgemenge in einem Coffeeshop in Qardaha, der Stadt der Vorfahren des Präsidenten, die Unzufriedenheit über. Einige Alawiten beklagen, dass sie von alawitischen regierungstreuen Milizen an den Rand gedrängt und drangsaliert würden.
Laut Fadi Saad, der eine Facebook-Seite mit dem Namen «Alawiten in der syrischen Revolution» unterhält, seien andere kürzlich von schweren Verlusten in der überproportionalen alawitischen Vertretung in Militär und Milizen erschüttert worden.
Auf seiten der Rebellen hat die Schlacht in Aleppo schwelende Frustrationen unter zivilen Aktivisten angefacht, die sich von Bewaffneten dominiert fühlen. Eine Aktivistin aus Aleppo berichtet, dass sie sich mit Kämpfern traf, um nach Wegen zu suchen, wie man die Versorgungswege der Regierung unterbrechen könnte, ohne die Stadt zu zerstören – vergebens. Rebellen wollten Ruhm und Publizität, sagte die Aktivistin, selbst wenn das bedeutet, in die Altstadt einzudringen und damit das Feuer der Regierung dorthin zu ziehen, durch das ihr mittelalterlicher Markt niederbrannte.
«Wozu riskiert man das Leben der Menschen?» sagte die Aktivistin. «Die Freie Syrische Armee schneidet dem Regime nur die Nägel – wir wollen Resultate sehen.»
Ein anderer Aktivist aus Aleppo, Ahmed, sagte, er habe die Rebellen gebeten, nicht im Amt für Telekommunikation zu campieren. Sie taten es trotzdem und die Angriffe der Regierung legten den Telefondienst lahm.
Ein anderer Kämpfer, an den er sich erinnerte, schoss in die Luft, als Kunden ihn bei einer langen Schlange vor einer Bäckerei für das Brotholen nicht vorliessen. Wieder ein anderer, schilderte er, geriet in Wut, als ein Mann, der seinen Wagen wusch, ihn versehentlich anspritzte. «Er schoss auf ihn», sagte Ahmed, «aber Gott sei dank war er kein guter Schütze, so dass der Kumpel nicht verletzt wurde».
Die namentlichen Führer des losen Dachverbandes Freie Syrische Armee sagen, sie hielten sich an ethische Standards und behaupten, dass die Regierung die überwiegende Zahl der Übergriffe begehe und machen verbrecherische Gruppierungen für das schlechte Verhalten der Rebellen verantwortlich.
Dann kam letzte Woche das Video: Männer krümmen sich am Boden, starren nach oben und schreien vor Entsetzen. Rebellen stehen über ihnen und brüllen eine Kakophonie von Befehlen und Beleidigungen. Einige tragen Kampfanzüge, aber sie bewegen sich wie eine Bande, nicht wie eine militärische Einheit: sie rempeln und drängeln, treten Gefangene, zwingen sie auf einen Haufen. Plötzlich wird der Lärm von automatischen Waffen übertönt. Staubspritzer steigen aus dem Haufen auf, dann Stille.
«All das abstossende Zeug, welches das Regime praktizierte, kopiert jetzt die F.S.A.», sagte Anne, eine Angestellte im Finanzbereich in Damaskus über das kürzliche Verhalten.
Sie machte die Regierung für das missliche Verhalten der Gesellschaft verantwortlich, sagte aber, dass die Rebellen nicht besser seien. «Sie sind ungebildete Leute mit Waffen», sagte sie.
Nach den Luftschlägen in Maaret al-Noaman sagte der enttäuschte Kämpfer Abu Ahmed, die Syrer würden weinen, wenn sie die Zerstörung der Stadt «unseres berühmten Dichters und Philososophen» Abu al-Ala alMa’arri sähen.
Der Dichter des 10. Jahrhundert, ein Skeptiker und Rationalist, der in der jetzt verwüsteten Stadt begraben liegt, schrieb oft über Desillusionierung und die Fehlbarkeit von Möchtegern-Helden: «Wie oft sind unsere Füsse auf Staub getreten/Die Augenbraue eines Arroganten, den Schädel eines Liebenswürdigen?»
Abu Ahmed sagte, er habe das Mosaik-Museum der Stadt zunächst von Soldaten, dann von Rebellen geplündert und mit Abfall übersät vorgefunden. «Ich sah Leichen sowohl von Rebellen als auch von Regimetruppen, ich sah Bierflaschen», sagte er. «Ehrlich, ehrlich, die Worte sind mir im Halse stecken geblieben.»    •

Quelle: © International Herald Tribune vom 9. November 2012

(Übersetzung Zeit-Fragen)

IKRK-Konvention zum allgemeinen Schutz von Kriegsgefangenen

Art. 13
Die Kriegsgefangenen sind jederzeit mit Menschlichkeit zu behandeln. Jede unerlaubte Handlung oder Unterlassung seitens des Gewahrsamsstaates, die den Tod oder eine schwere Gefährdung der Gesundheit eines in ihrem Gewahrsam befindlichen Kriegsgefangenen zur Folge hat, ist verboten und als schwere Verletzung des vorliegenden Abkommens zu betrachten. Insbesondere dürfen an den Kriegsgefangenen keine Körperverstümmelungen oder medizinische oder wissenschaftliche Versuche irgendwelcher Art vorgenommen werden, die nicht durch die ärztliche Behandlung des betreffenden Kriegsgefangenen gerechtfertigt sind und nicht in seinem Interesse liegen.
Die Kriegsgefangenen müssen ferner jederzeit geschützt werden, namentlich auch vor Gewalttätigkeit oder Einschüchterung, Beleidigungen und der öffentlichen Neugier.
Vergeltungsmassnahmen gegen Kriegsgefangene sind verboten.

Genfer Abkommen über die Behandlung der Kriegsgefangenen, abgeschlossen in Genf am 12.8.1949

* * *
me. Der in der Konvention erwähnte «Gewahrsamsstaat» dürfte im Fall des von aussen nach Syrien hineingetragenen Destabilisierungskrieges eine Staatengruppe sein. Dazu zählen alle Staaten, welche die irregulären Truppen mit Waffen, Munition, Logistik, «Ausbildnern» und Spionage unterstützen. Dazu müssen den Meldungen nach gezählt werden: Frankreich, England, Deutschland, die Türkei, Kuwait, Saudi-Arabien, Israel und die USA. Sie alle tragen die Verantwortung für «ihre Truppen», sind also Gewahrsamsstaaten im Sinne der Genfer Konventionen und können entsprechend sanktioniert werden.

mercredi, 24 octobre 2012

Number 2 U.S. Military Commander In Turkey

Number 2 U.S. Military Commander In Turkey

Hürriyet Daily News
October 23, 2012

US admiral in Turkey to discuss closer cooperation in anti-PKK fight

Sevil Küçükkoşum

Admiral_James_A__Winnefeld,_Jr.jpgANKARA: A top U.S. admiral is visiting Turkey today amid increasing military cooperation between Washington and Ankara on the fight against the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK) and mounting tension on the Turkish-Syrian border to Syria’s crisis.

Adm. James Winnefeld, the vice chairman of the Joint Chiefs of Staff, is in Turkey as part of a previously scheduled counterpart visit with Deputy Chief of the Turkish General Staff Gen. Hulusi Akar, an official from the U.S Embassy to Turkey said.

“Admiral Winnefeld will participate in a series of discussions on military-to-military cooperation and mutual defense issues impacting both Turkey and the United States,” U.S. embassy spokesman in Ankara, T.J. Grubisha, told the Hürriyet Daily News today.

The fight against the PKK will top the agenda of the talks, while the Syrian crisis will also be discussed, a Turkish official told Daily News prior to the talks with the U.S. admiral. The Turkish side is also set to brief Winnefeld about problems related to intelligence-sharing between the U.S. and Turkey, the official said.

Francis Ricciardone, the U.S. ambassador to Ankara, told the Turkish media last week that a U.S. official would visit Turkey in the upcoming days to discuss cooperation between the two countries on the issue of fight against the PKK.

Ricciardone expressed his disappointment with frequent references to Washington’s unwillingness in the fight against the PKK and said he felt sorry and angered by such suspicions. “This makes our enemy successful in placing suspicion between allies. This might give hope to our enemies,” he said.

Ricciardone also said Washington had suggested that Turkey implement “tactics, techniques and procedures” (TTP), a multidisciplinary military maneuver that paved the way for the killing of Osama bin Laden, the architect of the Sept. 11 terrorist attack.

mardi, 23 octobre 2012

Turkey leads US-sponsored Military Encirclement of Syria

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Turkey leads US-sponsored Military Encirclement of Syria

Despite widely reported concerns of blowback in Syria due to the arming of jihadist groups, a military build-up on Syria’s borders is proceeding apace.

Racep Tayyip Erdogan’s Islamist government in Turkey is leading the way, using the pretext of stray mortar fire from Syria that killed five civilians to legitimise the deployment of 250 tanks, jets, helicopter gunships, troops, artillery emplacements and antiaircraft batteries on the border.

The Turkish Parliament recently granted war powers to Erdogan to send troops into Syria. Daily targeting of Syrian facilities was followed last week by the use of F16s to force down a civilian Syrian Airlines Airbus en route to Damascus from Moscow, with claims that it was carrying Russian weaponry.

Erdogan used the United Nations Security Council as a platform to attack Russia and China—“one or two members of the permanent five”—for vetoing anti-Syrian resolutions and demand an overhaul of the Security Council.

Turkey, along with the Gulf States led by Qatar, is also behind a push to unite Syria’s divided opposition forces, with the explicit aim of overcoming the qualms of the Western powers over arming the opposition and backing it militarily. There is an agreement to announce a joint leadership on November 4 at a conference in Qatar, just two days before the US presidential elections.

Foreign supporters “are telling us: ‘Sort yourselves out and unite, we need a clear and credible side to provide it with quality weapons,’” a source said.

Ensuring an effective command structure under the nominal discipline of the Free Syrian Army (FSA) and the actual control of Turkey and its allies requires the inclusion of rival military leaders Riad al-Asaad, Mustafa Sheikh and Mohammad Haj Ali (all defectors from the regime of Syrian President Bashar al-Assad), as well as various leaders of provincial military councils inside Syria. Funds are also being funneled into the Local Coordinating Committees—hitherto held up by various ex-left groups around the world as being independent of the imperialist powers.

UN Arab League mediator Lakhdar Brahimi is making great play of urging Iran to arrange a four-day cease-fire beginning October 25 to mark the Muslim religious holiday of Eid al-Adha. He is saying less about a proposal, more indicative of the UN’s role, to dispatch a 3,000-strong troop force to Syria.

The Daily Telegraph reported that Brahimi “has spent recent weeks quietly sounding out which countries would be willing to contribute soldiers” to such a force, ostensibly to be made operable following a future truce.

The direct involvement of US and British forces would be “unlikely”, given their role in Iraq, Afghanistan and Libya, so Brahimi “is thought to be looking at more nations that currently contribute to Unifil, the 15,000-strong mission set up to police Israel’s borders with Lebanon.”

These include Germany, France, Italy, Spain and Ireland—“one of which would be expected to play a leading role in the Syria peacekeeping force.”

The proposal was leaked by the Syrian National Council (SNC), with whom Brahami met in Turkey at the weekend. On Monday, the SNC was meeting for a two-day summit in the Qatari capital, Doha. Qatar’s prime minister, Sheikh Hamad bin Jassem al-Thani, took the occasion to push for military intervention in Syria. He told reporters, “Any mission that is not well armed will not fulfil its aim. For this, it must have enough members and equipment to carry out its duty.”

The SNC’s 35-member general secretariat was meeting in Doha to discuss “the establishment of mechanisms to administer the areas which have been liberated” in Syria, according to sources.

Discussions of the direct involvement of European troops in Syria are in line with confirmed reports that the US and Britain have despatched military forces to Jordan, for the purported purpose of policing its border and preventing a spill-over of the conflict.

US Defense Secretary Leon Panetta acknowledged the move at an October 10 meeting of NATO defence ministers in Brussels. The US has repeatedly issued denials of a growing military presence in Turkey located at the Incirlik airbase, but Panetta confirmed that Washington had “worked with” Turkey on “humanitarian, as well as chemical and biological weapons issues.”

The next day, the Times of London and the New York Times reported that Britain too has upward of 150 soldiers and military advisors in Jordan. Jordanian military sources said France may also be involved.

Anonymous senior US defence officials told Reuters that most of those sent to Jordan were Army Special Operations forces, deployed at a military centre near Amman and moving “back and forth to the Syrian border” to gather intelligence and “plan joint Jordanian-US military manoeuvres.”

There is “talk of contingency plans for a quick pre-emptive strike if al Assad loses control over his stock of chemical weapons in the civil war,” Reuters added.

Turkey’s bellicose stand has produced widespread media reports that the US and other NATO powers risk being “dragged into” a wider regional war. This in part reflects real concerns and divisions within imperialist ruling circles and in part an effort to conceal the Western powers’ instrumental role in encouraging military conflict.

Attention has been drawn to the refusal of NATO to heed appeals by Turkey for it to invoke Article 5 of its charter authorising the military defence of a member nation. But despite this, NATO has publicly gone a long way towards endorsing Turkey’s actions.

NATO Secretary-General Anders Fogh Rasmussen told reporters at the same Brussels summit that “obviously Turkey can rely on NATO solidarity… Taking into account the situation at our southeastern border, we have taken the steps necessary to make sure that we have all plans in place to protect and defend Turkey,” [emphasis added].

The previous day, a senior US defence official said, “We engage with Turkey to make sure that should the time come where Turkey needs help, we’re able to do what we can.”

In an indication of the type of discussions taking place in the corridors of power, several policy advisers have gone into print to outline their proposals for a proxy military intervention by Turkey to which the US could then lend overt support.

Jorge Benitez, a senior fellow at the Atlantic Council, urged in the October 15 Christian Science Monitor: “To preserve its credibility in Turkey and the region, NATO should offer radar aircraft and/or rapid reaction forces.”

“Too much attention has been focused on the question of invoking Article 5, the alliance’s mutual defence clause,” he added. Other options were available. Before the US-led war against Iraq in 2003, he noted, Turkey had requested a consultative meeting under Article 4 of the NATO treaty “to discuss how the alliance could help Turkey deter an attack from Iraq.”

Using this pretext, NATO approved Operation Display Deterrence, including the dispatch of four AWACS radar aircraft, five Patriot air defence batteries, equipment for chemical and biological defence, and “more than 1,000 ‘technically advanced and highly capable forces’ to support Turkey during the Iraq conflict.”

Soner Cagaptay of the Washington Institute for Near East Policy published an article in the October 11 New York Times on a three-point strategy he called “the right way for Turkey to intervene in Syria.”

He urged Turkey to “continue the current pattern of shelling across the border every time Syria targets Turkey” in order to “weaken Syrian forces” and let the FSA “fill the vacuum;” to “combine shelling with cross-border raids to target Kurdish militants in Syria;” and, if things “get worse along the border,” to stage “a limited invasion to contain the crisis as it did in Cyprus in the 1970s.”

lundi, 22 octobre 2012

Siria: L’emiro, Erdogan e Hollande… combattono la stessa guerra!

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Siria: L’emiro, Erdogan e Hollande… combattono la stessa guerra!

di Mouna Alno-Nakhal

Fonte: aurorasito  

Alla vigilia del quattordicesimo vertice francofono tenutosi a Kinshasa, il 12-14 ottobre 2012, il presidente francese François Hollande ha indicato i buoni e i cattivi… la Palma d’oro è andata a due paesi: Qatar e Turchia, che ha omaggiato per il loro atteggiamento e/o comportamento, in quanto campioni della democrazia e/o dell’azione umanitaria in relazione al “conflitto siriano!”

I meriti dell’emiro del Qatar fanno colare molto inchiostro nel nostro bell’esagono, lasciamo che i nostri parlamentari e funzionari democratici, come il signor Yves Bonnet, ex prefetto ed ex direttore della DST, dibattano, come ha fatto su France 5. Poi, dopo aver sentito o letto i punti chiave dell’intervento del nostro Presidente su France 24, date un’occhiata qui sotto alle “cartine”, soprattutto quella corrispondente alla famosa “zona cuscinetto”, corridoio umanitario, area protetta, o come volete, lento a materializzarsi per i nostri governi, precedente e attuale, desiderosi di porre fine allo stato siriano, alla sua geografia, al suo popolo, alla sua cultura, alla sua storia e alle sue infrastrutture che non si è finito di demolire…


Un pezzo di carta, tra le altre carte, ridisegnato per le esigenze occidentali, un secolo dopo l’altro… semplice “ri-partizione” di un Medio Oriente da sempre ambito, e che sperano materializzarsi al momento convenuto, costi quel che costi! 

I. I punti chiave dell’intervento di Yves Bonnet su France 5 [1]
[...] C’è ancora la propaganda salafita. Dobbiamo ancora chiamare le cose con il loro nome! Ci sono paesi stranieri, due in particolare: Qatar e Arabia Saudita… non si limitano solo pagare i calciatori del Paris Saint Germain! Quando vedo il Qatar preoccupato per la situazione nella nostra periferia… Di che s’immischia? É una grande democrazia il Qatar! Tutti sanno che è una democrazia… ero Prefetto, trovo assolutamente intollerabile che un certi paesi stranieri vengano a far fronte alla situazione delle nostre periferie … E l’Arabia Saudita? Qual’è la tolleranza religiosa in questo paese? Si tratta di paesi che sono la negazione stessa dell’espressione democratica. E questi sono i paesi che vengono ad occuparsi dei nostri affari… è propaganda salafita! Tutti sanno che si tratta di propaganda salafita oggi, non solo in Francia, ma anche nei paesi dell’Africa sub-sahariana è pagata da Arabia Saudita e Qatar! Credo che tutti dovremmo porci chiaramente delle domande su questi paesi che si pretendono nostri alleati, nostri amici… [...]
Quello che vorrei anche dire, se mi permettete di chiarire. Questo è quello che siamo, siamo una democrazia, cerchiamo di assimilare in qualche modo, con i vecchi processi francesi, nuove popolazioni musulmane e che in genere non pongono problemi… E siamo nella confluenza di due strategie principali. C’è la strategia americana per la demolizione di tutti i regimi arabi laici. Ciò è stato fatto in modo sistematico. Ne vediamo i risultati meravigliosi! Con, vorrei dire e lo dirò in ogni caso, il problema dei cristiani d’Oriente di cui nessuno parla… scomparsi… che stanno scomparendo dall’Iraq … che scompariranno dalla Siria! E mi dispiace, non vedo perché non prestarvi attenzione! Penso che ci sia un problema troppo grave… [...]


Quindi c’è questa strategia americana per demolire i regimi arabi laici, sospettati di aver avuto rapporti più o meno amichevoli con l’Unione Sovietica. Sono ancora gli americani che hanno creato al-Qaida… Mi dispiace, questo è un fatto che non è contestato da nessuno! Seconda cosa: è la strategia dei paesi del Golfo che accresce il salafismo, lo diffonde… Penso che siamo d’accordo. Ho detto per inciso, inoltre, che il termine antisemita non mi va bene per nulla, perché gli arabi sono semiti e si sa che i due terzi degli ebrei non sono semiti… ma alla fine, andiamo! Poi parlare di giudeo-fobia… ma no, parliamo francese! Entrambe le politiche sono confluite, perché questi due paesi del Golfo, in particolare il più potente è un fedele alleato degli Stati Uniti. E siamo presi in questo tipo di vortice in cui cerchiamo di preservare la nostra identità, la nostra democrazia, con non poche difficoltà. Ma non buttiamo via il bambino con l’acqua sporca. Credo che siamo ancora in una società che è in fase di guarigione, in termini di vita tra le comunità…
[Trascrizione parziale, ma parola per parola.]

II. I punti chiave del discorso del Presidente Holland su France 24 [2]
[...] Il Qatar sostiene l’opposizione a Bashar al-Assad, dopo, ricordo recentemente… esserne stato uno dei sostenitori. E’ con l’opposizione. Vuole aiutare l’opposizione. Anche Noi! Anche la Francia! Quindi diciamo che si deve unire l’opposizione e deve essere preparata al dopo Bashar al-Assad! E questa transizione deve essere una transizione verso la democrazia… non al caos… alla democrazia… vale a dire che il progetto deve soddisfare tutte le forze interne ed esterne, che domani vorranno un libera e democratica Siria! Il Qatar ha il suo posto. Può aiutare. E’ in grado di supportarli e noi lo facciamo con buon accordo. Ma per noi, non si tratta di fornire armi, e l’abbiamo detto ai ribelli … di cui non sapremmo nulla delle loro intenzioni. Dei “territori che sono stati liberati”, ho chiesto da chi questi territori possono essere protetti. Poi ho detto il Qatar, ma non solo il Qatar, che conduce un “lavoro umanitario” in una serie di paesi, tra cui il Mali…!

Ho detto loro: “Fate attenzione, a volte pensate di essere nel campo umanitario, ma è possibile che siate responsabili senza saperlo, e che vi ritroviate a finanziare iniziative di cui possono beneficiare i terroristi“. Hanno detto che le autorità del Qatar… e così… l’Emiro e il suo primo ministro, sono estremamente vigili in relazione a ciò, e io gli credo! Quindi… io sono in una posizione in cui non lascio passare nulla! [...] prima parte Bashar, più la transizione sarà sicura in Siria… Più a lungo dura il conflitto, più i rischi sono grandi… allora prima c’è il rischio di una guerra civile, dopo il rischio del caos… o della “partizione”. Mi rifiuto!
Quindi… la Francia, è in prima linea. E’ stata molo “osservata” negli ultimi mesi … dalla mia elezione! Guardate quello che abbiamo fatto. Siamo noi che abbiamo chiesto che l’opposizione possa riunirsi, questo è già stato fatto, a luglio, qui a Parigi… e riunirsi in un “governo provvisorio”! Siamo stati i primi a dirlo, i primi a dire che bisognava anche “proteggere le zone liberate”, i primi ad assicurare che ci potesse essere un aiuto “umanitario”… è ciò che facciamo in Giordania [3]; i primi a dire anche che dovevamo coordinarci affinché gli “sfollati e i rifugiati”  possano essere ricevuti in buone condizioni, in particolare per il prossimo inverno, i primi a dire che dobbiamo fare di tutto affinché Bashar al-Assad se ne vada e a trovare una soluzione, anche vicino a lui… ho sentito la proposta della Turchia dal suo vice presidente. [4]


Ci sono delle “personalità” in Siria che possono essere una soluzione per la transizione, ma non nessun compromesso con Bashar al-Assad! [...] La Turchia si è “trattenuta in modo particolare” e voglio elogiare l’atteggiamento dei suoi leader, perché sono stati assalti, ci sono state delle provocazioni [5]!


Quindi… La Turchia sta facendo di tutto per impedire il conflitto… che sarebbe anche nell’interesse della Siria: “la creazione di un conflitto internazionale potrebbe unire la Siria contro un aggressore che dovrebbe provenire dall’esterno!” Quindi… dobbiamo fare di tutto affinché il conflitto siriano, più esattamente, “la rivoluzione siriana” non trabocchi in Turchia, Libano, Giordania. Allora… la mia responsabilità è grande, perché la Francia vuole che il Libano mantenga la sua integrità! La mia responsabilità è grande perché condivido ciò che accade in Giordania [6]… di nuovo, un processo democratico… e i rifugiati che sono ancora molto numerosi!
[Trascrizione parziale, ma parola per parola.]

III. La mappa della “zona cuscinetto” di Erdogan che tarda a realizzarsi [7]
Il progetto di una “zona cuscinetto” in territorio siriano, che il governo turco vorrebbe stabilire con il sangue e il fuoco, ammassando e sostenendo “bande armate” che provengono da tutto il mondo e attraversano i confini nord e nord-ovest della Siria, su una regione che dovrebbe estendersi dal punto di confine siriano di al-Salama alle coste settentrionali, attraversando la regione di Idlib [8]; gli obiettivi essenziali della sua realizzazione sono i seguenti:
1. A’zaz e le piccole città a nord di Aleppo, tra cui Maaret al-Nouman, Khan Shaykhun e Jisr al-Shughour, che si trovano intorno alla città di Idlib, che l’opposizione armata vorrebbe destinare a sua capitale tramite il sostegno del vicino turco! Questa zona rappresenta il 5% della superficie della Siria, è densamente popolata [17% della popolazione] è ricco di petrolio e di zone agricole [40% dei terreni arabili]. Aprirebbe la strada verso le coste del Mediterraneo, attraversando la bellissima zona conosciuta come al-Kassatel, quindi al-Kassab e al-Hafa, e i villaggi turcomanni e curdi nella campagna circostante Latakia, senza dimenticare l’incrocio con l’atteso “Sangiaccato di Alessandretta”, usurpato con il Trattato di Losanna nel 1923. Infatti, è importante notare che questi luoghi quasi confinanti con la Turchia, sono caratterizzati da una popolazione mista araba e turcomanna, ancora influenzata da tradizioni, cultura e usanze della Turchia. Da qui l’operazione del governo turco che, prima dell’avvio delle sue ‘bande armate’, era volto a carpire la fiducia dei siriani di questa zona, facilitando il loro passaggio del confine e, strada facendo, il lucroso contrabbando di armi, poi spedite in tutto il paese come preludio per la creazione della necessaria zona cuscinetto, una volta che le operazioni armate avessero raggiunto il punto culminante ad Aleppo, nelle zone di accesso a Idlib e intorno alla città di Latakia. Così il governo Erdogan ha previsto l’isolamento di questo territorio, ricco e strategico, nel nord-ovest della Siria, prima di annetterlo alla provincia di Hatay, all’incirca corrispondente al vicino sangiaccato di Alessandretta, precedentemente già annesso. Infine, ciò avrebbe realizzato il piano del mandato francese del secolo scorso, per la partizione della Siria in tre piccoli Stati, come dimostrano le “tre stelle” della bandiera brandita dai cosiddetti valorosi rivoluzionari della libertà!
2. Jabal al-Zawiya, il cui territorio accidentato ha notevolmente aiutato le bande armate a diffondersi, cercando di controllare la regione fin dall’inizio della cosiddetta “crisi siriana”, e in cui si sono rifuggiati sottraendosi all’esercito regolare siriano quando è arrivato a Idlib.
3. Maaret al-Nouman è diventato il rifugio, l’arsenale e la base principale per la riassegnazione di queste bande, ora che Jabal al-Zawiya ha mantenuto la sua promessa. 4. la provincia di Idlib, particolarmente strategica, perché si trova alla confluenza di tre grandi città: Aleppo, Hama, Homs e financo Latakia. Questo è il piano assegnato al governo turco, che è intenzionato a creare la sua famosa zona cuscinetto sotto la copertura di un aiuto presumibilmente umanitario, per la protezione dei “profughi e dei rifugiati sul proprio territorio.” Dietro l’impegno di Ankara ad accogliere e sostenere i terroristi jihadisti, destinati alla Siria, si profila il sogno neo-ottomano di ripristinare l’egemonia sulla regione dell’impero ottomano decaduto, partendo dalla Siria!
[Traduzione completa dell'articolo originale di Salloum Abdullah per TopNews di Nasser Kandil].

IV. Mappa, tra le altre, del “Medio Oriente ridisegnato” a vantaggio dell’occidente [9]
Quanto sarebbe migliore il Medio Oriente!“, aveva detto il colonnello Ralph Peters sull’Armed Forces Journal degli Stati Uniti [10], presentando il ridisegno del Medio Oriente come un accordo “umanitario” e “giusto”. Aveva detto: “i confini internazionali non sono mai completamente giusti. Ma il grado di ingiustizia che pesa sulle spalle di quanti sono costretti a riunirsi o separarsi, fa un enorme differenza… spesso la differenza tra la libertà e l’oppressione, la tolleranza e la barbarie, l’autorità della legge e il terrorismo, o anche la pace e la guerra.” Capisca chi vuole!


Per non parlare delle tragedie palestinese, irachena, libica… a Voi giudicare le conseguenze di tale cinismo, a quanto pare condiviso da molti leader occidentali, sui cittadini siriani consegnati e martirizzati dall’”orda terrorista” sostenuta dalle potenze civili e democratiche con il pretesto della responsabilità… di proteggere!

Mouna Alno-Nakhal 16/10/2012

Riferimenti:
[1] i punti chiave dell’intervento dell’ex prefetto ed ex direttore della DST, Yves Bonnet su France 5
[2] Altri punti chiave dell’intervento di Francois Hollande
[3] Siria: manovre militari in Giordania… semplice messaggio o segni premonitori di una operazione militare congiunta di 19 paesi [Dr. Amin Hoteit]
[4] Siria: non avete trovato nulla di meglio di Faruk al-Shara? [Al-Hayat quotidiano siriano filo-opposizione!]
[5] Nessuna guerra, niente lacrime! (rriyet) [Nuray da Mert]
[6] Preparazione di una escalation della guerra in Siria, il Pentagono sta dispiegando forze speciali in Giordania [Bill VanAuken]
[7] Articolo originale del 14/10/2012, di Salloum Abdullah per TopNews di Nasser Kandil [Libano]
[8] NB: Mappa completata da quella indicata nella’rticolo originale [7] per individuare i punti chiave, in mancanza di meglio.
[9] Il progetto per un ‘Nuovo Medio Oriente’ [Mahdi Darius Nazemroava]
[10] ‘Come sarebbe migliore il Medio Oriente’ [Ralph Peters]

 Mondialisation, 16 ottobre 2012
Copyright © 2012 Global Research

Traduzione di Alessandro Lattanzio - SitoAurora

jeudi, 18 octobre 2012

Die weiteren Auswirkungen des syrischen Krieges bedrohen einen fragilen Irak

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Die weiteren Auswirkungen des syrischen Krieges bedrohen einen fragilen Irak

von Tim Arango, Bagdad

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

Nur neun Monate, nachdem die amerikanischen Streitkräfte ihre lange und kostspielige Besetzung hier [im Irak] beendeten, stellt der Bürgerkrieg in Syrien Iraks fragile Gesellschaft und seine noch junge Demokratie auf die Probe, verschlimmert die konfessionellen Spannungen, treibt den Irak näher an Iran und wirft ein Schlaglicht auf die Sicherheitsdefizite.
Aus Furcht, dass sich irakische Aufständische mit Extremisten in Syrien zusammenschliessen, um einen Zweifrontenkrieg für eine sunnitische Vorherrschaft zu führen, befahl Premierminister Nuri Kamal al-Maliki vor kurzem Wachen an die westliche Grenze, um erwachsene Männer, selbst Ehemänner und Väter mit Familien im Schlepptau, daran zu hindern, zusammen mit Tausenden von Flüchtlingen, die dem aufreibenden Krieg nebenan zu entkommen suchen, in den Irak zu kommen.
Weiter nördlich haben irakische Behördenvertreter eine andere Sorge, die auch mit den Kämpfen jenseits der Grenze in Zusammenhang steht. Türkische Kriegsflugzeuge haben ihre Angriffe auf die Verstecke kurdischer, durch den Krieg in Syrien aufgerüttelter Aufständischer in den Bergen, intensiviert, was die Unfähigkeit des Irak zur Kontrolle seines eigenen Luftraums unterstreicht.
Die Verhärtung der Positionen der Widersacher in Syrien – die im ganzen Irak widerhallen – wurde bei den Vereinten Nationen deutlich, als der neue Sondergesandte für Syrien, Lakhdar Brahimi, dem Sicherheitsrat eine trostlose Beurteilung des Konflikts abgab und sagte, er sehe keine Aussicht auf einen Durchbruch in absehbarer Zukunft.
Die übergreifenden Auswirkungen des syrischen Krieges haben die Aufmerksamkeit auf für amerikanische Beamte unangenehme Realitäten gelenkt: Trotz nahezu neun Jahren militärischen Engagements – ein Einsatz, der heute mit einem Waffenverkaufsprogramm von 19 Milliarden Dollar weitergeführt wird – ist die Sicherheitslage im Irak zweifelhaft und sein Bündnis mit der theokratischen Regierung in Teheran wird stärker. Die schiitisch dominierte Führung des Irak ist derart beunruhigt über einen Sieg der sunnitischen Radikalen in Syrien, dass sie sich Iran angenähert hat, der ein gleichartiges Interesse mit der Unterstützung des syrischen Präsidenten Bashar al-Assad verfolgt.
Es gibt bereits Anzeichen dafür, dass sunnitische Aufständische im Irak versucht haben, sich mit syrischen Kämpfern zu koordinieren, um einen regionalen konfessionellen Krieg in Gang zu setzen, wie irakische Stammesführer berichteten.
«Kämpfer von Anbar gingen dorthin, um ihre Konfession, die Sunniten, zu unterstützen», sagte Scheich Hamid al-Hayes, ein Stammesführer in der Provinz Anbar im westlichen Irak, der einst eine Gruppe ehemaliger Aufständischer führte, welche die Seiten wechselten und sich den Amerikanern bei der Bekämpfung von al-Kaida im Irak anschlossen.
In Reaktion darauf haben die Vereinigten Staaten versucht, ihre Interessen im Irak abzusichern. Sie haben auf den Irak erfolglos Druck ausgeübt, dass er Flüge aus Iran aufhält, die irakischen Luftraum durchqueren und mit denen Waffen und Kämpfer zum Assad-Regime befördert werden, obwohl laut einem Bericht von The Associated Press ein Regierungssprecher am Wochenende sagte, der Irak würde mit stichprobenartigen Durchsuchungen iranischer Flugzeuge beginnen.
Während einige Führer des Kongresses gedroht haben, die Hilfe an den Irak einzustellen, wenn die Flüge nicht aufhörten, versuchen die Vereinigten Staaten ihre Waffenverkäufe an den Irak zu beschleunigen, um ihn als Verbündeten zu halten, wie Generalleutnant Robert L. Caslen Jr., der für diesen Einsatz zuständige Kommandant, sagte. Im Zuge der Verschlechterung der Sicherheitslage fällt es den Vereinigten Staaten schwer, Waffen – vor allem Luftabwehrsysteme – schnell genug zu liefern, um die Iraker zufriedenzustellen, die sich in einigen Fällen anderswo umsehen, vor allem in Russland.
«Obwohl sie eine strategische Partnerschaft mit den Vereinigten Staaten wollen, erkennen sie die Schwachstelle und haben ein Interesse daran, mit dem Staat mitzugehen, der in der Lage ist zu liefern und ihren Bedarf, die Lücke in ihren Fähigkeiten, so schnell wie möglich zu schliessen», sagte General Caslen, der hier ein der amerikanischen Botschaft unterstelltes Büro des Pentagon leitet, das Waffenverkäufe an den Irak vermittelt.
Die Vereinigten Staaten versorgen den Irak mit überholten Flakgeschützen, gratis, aber sie werden nicht vor Juni [2013] eintreffen. In der Zwischenzeit haben die Iraker Raketen aus der Zeit des Kalten Krieges gesammelt, die auf einem Schrottplatz einer Luftwaffenbasis nördlich von Bagdad gefunden wurden, und versuchen nun, sie funktionsfähig zu machen. Irak verhandelt mit Russland über den Kauf von Luftabwehrsystemen, die viel schneller geliefert werden könnten als die von den Vereinigten Staaten abgekauften.
«Der Irak erkennt, dass er seinen Luftraum nicht kontrolliert, und sie sind sehr empfindlich darauf», so General Caslen. Jedes Mal, wenn ein türkischer Kampfflieger in den Luftraum des Irak eindringt, um kurdische Ziele zu bombardieren, sagte er, würden irakische Beamte «das sehen, sie wissen es, und sie nehmen das übel».
Iskander Witwit, ein ehemaliger Offizier der irakischen Luftwaffe und Mitglied des Sicherheitsausschusses des Parlamentes, sagte: «So Gott will, werden wir den Irak mit Waffen rüsten, die in der Lage sind, diese Flugzeuge abzuschiessen.»
Das amerikanische Militär zog Ende letzten Jahres ab, nachdem Verhandlungen über eine verlängerte Truppenpräsenz scheiterten, weil die Iraker einer Verlängerung der rechtlichen Immunität für irgendeine verbleibende Macht nicht zugestimmt hätten. Als die Amerikaner gegangen waren, feierte der Irak seine Souveränität, während sich Militärvertreter in beiden Ländern über die Mängel des irakischen Militärs ärgerten und nach Wegen der Zusammenarbeit suchten, die keine öffentliche Debatte über Immunitäten erforderten.
Der Irak und die Vereinigten Staaten sind dabei, ein Abkommen auszuhandeln, das zur Rückkehr von kleinen Einheiten amerikanischer Soldaten in den Irak für Ausbildungseinsätze führen könnte. Auf Ersuchen der irakischen Regierung, so General Caslen, wurde kürzlich eine Einheit von Soldaten für «Special Operations» der Armee in den Irak verlegt, um in Terrorbekämpfung zu beraten und mit Geheimdienstinformationen zu helfen.
Demnach sucht das Land – auch wenn es sich enger an Iran anlehnt und beabsichtigt, Waffen von Russland zu kaufen – immer noch die militärische Unterstützung der Vereinigten Staaten. Dies, weil der Irak noch immer mit einer starken Aufstandsbewegung konfrontiert ist, deren häufige Angriffe Fragen darüber aufgeworfen haben, ob die Terrorbekämpfungstruppen des Irak fähig sind, sich einer solchen Bedrohung zu stellen.
In Anbar, so der Stammesführer Hayes, haben Aufständische unter dem Namen Freie Irakische Armee Einheiten gebildet, die mit al-Kaida verbunden sind, womit sie das Banner nachahmen, unter dem die syrischen Sunniten kämpfen. «Sie treffen sich und betreiben Rekrutierung», sagte er. Die Gruppe hat auch einen Account bei Twitter und eine Facebook-Seite.
Ähnliche Einheiten sind in der Provinz Diyala entstanden, und sie haben laut lokalen Beamten einen Ruf zu den Waffen in Syrien als Rekrutierungsinstrument genutzt. Wenn Kämpfer in Syrien sterben, werden Beerdigungen von den örtlichen Familien im geheimen abgehalten, um die schiitisch dominierten Sicherheitskräfte nicht darauf aufmerksam zu machen, dass sie ihre Söhne nach Syrien geschickt haben. Laut einem lokalen Geheimdienstmitarbeiter wurde ein solches Begräbnis vor kurzem unter dem Vorwand durchgeführt, dass der gefallene Kämpfer bei einem Autounfall ums Leben gekommen sei und nicht, wie es tatsächlich war, in Kämpfen in Aleppo.
Während westliche Politiker eine Intervention in Syrien erwägen, beunruhigt sie auch, dass der Krieg des Landes zu einem ausgewachsenen konfessionellen Konflikt werden könnte wie derjenige, der den Irak von 2005 bis 2007 verschlang. Für die Iraker, die damals nach Syrien flohen und die nun zurückkehren – nicht freiwillig, sondern um ihr Leben zu retten – ist Syrien bereits der Irak.
«Es ist genauso, wie es im Irak war», schilderte Zina Ritha, 29, die nach mehreren Jahren in Damaskus nach Bagdad zurückkehrte. Zur Freien Syrischen Armee (F.S.A.) meinte Zina Ritha: «Die F.S.A. zerstört Häuser der Schiiten. Sie entführen Menschen, vor allem Iraker und Schiiten.»
Unlängst an einem Morgen besuchten Zina Ritha und ihre Schwiegermutter ein hiesiges Zentrum für Rückkehrer, wo Familien eine Zahlung von vier Millionen irakischen Dinars oder rund 3400 Dollar von der Regierung erhalten. Die Leute im Zentrum sagen, dass es für Iraker in Syrien keine Sicherheit gebe: Schiiten werden von Rebellen angegriffen, Sunniten von den Regierungskräften. Und jederzeit können sie ins Visier genommen werden, einfach weil sie Ausländer sind.
Abdul Jabbar Sattar, ein alleinstehender Mann in den 40ern, ist Sunnit. Nach einem Bombenanschlag im Juli in Damaskus, bei dem mehrere hochrangige Sicherheitsbeamte ums Leben kamen, litt sein Wohnviertel unter Beschuss rund um die Uhr. Er kehrte mit einem Satz Kleider und wenig Geld in den Irak zurück, da er auf der Flucht ausgeraubt wurde.
«Es ist die gleiche Lage, wie sie früher im Irak war», sagte er. «Jeder hat Angst vor dem anderen.»    •

Zum Bericht beigetragen haben Duraid Adnan, Yasir Ghazi und Omar al-Jawoshy von Bagdad, und ein Angestellter der The New York Times aus der Provinz Diyala.

Quelle: The New York Times vom 24.9.2012
(Übersetzung Zeit-Fragen)

mercredi, 17 octobre 2012

Sunnites, alaouites, Kurdes, chrétiens, druzes…

Sunnites, alaouites, Kurdes, chrétiens, druzes…

Analyse du rapport entre le conflit syrien et la démographie

par Youssef Courbage

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

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La guerre en cours depuis dix-huit mois se joue aussi dans le poids et la vitesse de croissance des différents groupes qui se partagent le territoire ou s’entredéchirent.

Des enfants jouent dans des ruines, au nord de la Syrie, le 8 octobre 2012. REUTERS/Stringer.- Des enfants jouent dans des ruines, au nord de la Syrie, le 8 octobre 2012. REUTERS/Stringer. -

Avec 33.000 morts et 340.000 réfugiés hors des frontières, la démographie est évidemment présente dans le conflit qui ravage la Syrie depuis mars 2011, ce délicat bras de fer où l’on se contente souvent d’une vérité qui, pour n’être pas reconnue, est pourtant connue de tous: un groupe confessionnel minoritaire démographiquement, les alaouites (originaire du chiisme musulman), monopoliserait le pouvoir et ses multiples instruments. Ou, de manière plus nuancée: l’ensemble des minoritaires, peu ou prou unifiés, se seraient ralliés à ce pouvoir, s’opposant par là même à la majorité de la population.

 

La dimension démographique du conflit se joue aussi dans le poids et la vitesse de croissance des différents groupes qui se partagent le territoire ou s’entredéchirent, facteur décisif vis-à-vis du pouvoir central. En effet, la transition démographique —vecteur essentiel de la modernisation des sociétés— n’y avance pas au même rythme: si le conflit est inscrit dans l’état démographique des forces en présence, il se joue donc aussi dans le mouvement (natalité, mortalité, migrations…) qui différencie ou oppose ces populations, par leur natalité surtout [1].

D’abord, la question la plus simple: que pèsent démographiquement les différents groupes aujourd’hui? Malgré le mutisme officiel (recensement, état-civil, enquêtes…), les estimations abondent: plus de 40% de minoritaires selon certaines estimations très généreuses; beaucoup moins selon la nôtre, qui les amène à 27%.

Cette «bataille de chiffres» en serait restée à ce stade si elle n’avait dégénéré en conflit ouvert entre diverses factions de la population. Occultée par l’idéologie dominante de l’Etat-Nation syrien, la démographie communautaire [2] a repris des couleurs, comme sous le mandat français (1920-1944), qui avait divisé un temps la Syrie en Etats confessionnels, communautaires ou régionaux: alaouite, druze, sandjak d’Alexandrette, et même un Etat de Damas et un Etat d’Alep.

Les sunnites, dominants démographiquement, dominés politiquement

Démographie et pouvoir sont en porte-à-faux, les sunnites arabes (73% de la population) vivant depuis 1963 une situation d’éclipse politique. Mais s’agit-il vraiment d’un groupe? Plutôt d’un agrégat composite, urbain, rural, bédouin, très hétérogène, régionaliste, sans ossature réelle après la destruction du parti des Frères Musulmans en 1982, qui s’était fait fort —sans réussir— de rallier les sunnites de Syrie.

Les années 2011-2012 amorcent peut-être un semblant de regroupement, dans la mouvance d’une guerre qui pour la première fois n’épargne aucune des villes moyennes à dominante sunnite et rapproche symboliquement les deux capitales, Damas et Alep, longtemps rivales.

Pour autant, le pouvoir syrien ne manque pas d’y entretenir des groupes d’intérêt, des milieux d’affaires à la pègre, en passant par le souk de Damas, plus récemment celui d’Alep, qui lui sont obligés. Les allégeances ne sont jamais évidentes, il n’y a pas congruence parfaite entre le sunnisme syrien et l’opposition au régime.

Les Kurdes, minorité démographique politiquement dominée

Qu’en est-il des minorités? A défaut d’une unité nationale réelle, le pouvoir tente de les agréger au noyau dur alaouite. Il s’agit là d’un impératif démographique aux fortes connotations politiques et militaires.

Les Kurdes, qui représentent 8% de la population (certaines estimations vont jusqu’à 10%, ce qui en ferait la première minorité du pays devant les alaouites), principalement sunnites (95%), ne jouent pas la carte sunnite, mais ne penchent pas pour autant du côté d’un pouvoir qui les a privés de la majeure partie de ce qu’ils jugent être leurs droits nationaux, de la reconnaissance de leur langue, voire, pour de larges pans de la population, de la nationalité syrienne.

En 1962, un «recensement» de la région principalement kurdophone de la Jézira, a abouti à priver de la nationalité syrienne 120.000 Kurdes désormais considérés comme étrangers. Plus de 300.000 Kurdes apatrides vivaient en Syrie à la promulgation du décret d’avril 2011 de restitution de la nationalité syrienne aux Kurdes. Un geste destiné à les rallier à la cause du pouvoir après plusieurs décennies d’ostracisme, mais dont seulement 6.000 personnes auraient bénéficié.

Leur forte concentration géographique aux frontières de la Turquie et de l’Irak, jointe à leur croissance démographique —la plus élevée du pays—, favorise les penchants sécessionnistes, à l’écoute des Kurdes de Turquie ou d’Irak, un peu moins d’Iran. C’est pourquoi l’opposition syrienne, qui se méfiait des pulsions sécessionnistes kurdes, a tardé à enrôler des opposants de ce côté. Mais récemment, le Conseil national syrien a élu un Kurde, Abdelbasset Sida, à sa tête.

Pour ajouter à l’ambivalence de la situation de cette minorité à l’égard du pouvoir central, il faut souligner les liens entre une partie des Kurdes de Syrie et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), anti-turc, occasionnellement pro-syrien et se retrouvant donc loyaliste par la force des choses.

Les yazidis, cette archi-minorité kurdophone non-musulmane, se distinguent eux par leur religion des Kurdes musulmans. Démographiquement et politiquement, ils pèsent d’un poids négligeable.

Les chrétiens, minoritaires proches du pouvoir?

Les chrétiens sont très largement surestimés dans les estimations, jusqu’à 12% —la CIA leur accorde 10%, plus de deux fois plus que notre estimation (4,6%). Il y a là comme une extrapolation à la démographie de la surreprésentation des chrétiens syriens dans le monde prestigieux des affaires et de la culture. Pourtant, ils sont parmi les premières victimes de leur succès en termes de transition démographique avancée, le payant par un recul de leur nombre en valeur relative, sinon absolue.

Pour ces raisons démographiques, ils ne constituent qu’une force d’appoint qui pèse peu dans la balance: faible fécondité, tombée à quelque 1,8 enfant par femme, et forte émigration hors du pays. La ville d’Alep, la plus «chrétienne» de Syrie, illustre remarquablement ce déclin, des 30% (sans doute exagérés) de chrétiens dans les années 40 à 3,5% aujourd’hui.

Les chrétiens se sont souvent retrouvés comme minoritaires mais proches du pouvoir —parfois à leur corps défendant—, un pouvoir qui tente, surtout depuis le conflit en cours, de les agréger encore plus au noyau dur. Mais ils ne sont unis ni sur le plan confessionnel ni sur le plan politique.

Leur présence au sein du parti au pouvoir, le Baath, ne date pas d’aujourd’hui et, faut-il le rappeler, l’un de ses fondateurs, Michel Aflak, était un Syrien chrétien. Une certaine continuité puisque le ministre de la Défense Daoud Rajha, tué dans l’attentat de Damas en juillet dernier, était chrétien. Et l’armement de miliciens chrétiens en soutien du régime a été tenté, mais certains groupes chrétiens —des Assyriens— ont pris les armes contre le pouvoir, tout en restant en marge de l’opposition.

Les dignitaires ecclésiastiques chrétiens ont, pour la plupart, mais avec des exceptions notables, prêté allégeance au pouvoir. Mais leurs voix sont largement compensées par celles des opposants chrétiens, qui siègent aux plus hautes instances du Conseil national syrien ou des autres groupes de l’opposition.

Les moins politisés des chrétiens vivent eux mal les visées du pouvoir sur le Liban, qui remontent surtout à 1975, alors qu’ils ont tissé depuis des temps immémoriaux des relations poussées, familiales notamment, avec le pays —ce qui n’est d’ailleurs pas un phénomène chrétien seulement, mais celui de Syriens de toutes confessions, pour qui le Liban reste une option comme pays-refuge.

Parmi les chrétiens, les Arméniens, pour la plupart originaires de Cilicie, se découvrent eux des affinités avec la république d’Arménie, qui pourrait bien devenir une autre patrie-refuge.

Attitude contrastée des autres minorités

Comme ceux des chrétiens, les effectifs des druzes, concentrés dans le Djébel Druze (gouvernorat de Soueida), sont largement surévalués: 500.000, voire 700.000, contre moins de 400.000 effectivement. Cela tient en partie à l’imprécision du décompte des Druzes expulsés du Golan à la suite de la guerre israélo-arabe de 1967.

L’ambivalence rencontrée chez les Kurdes ou les chrétiens se retrouve chez eux. Le réflexe minoritaire les pousserait à faire front avec les autres minorités, mais un long contentieux avec les pouvoirs successifs qui se sont succédés depuis l’Indépendance jusqu’au coup d’état de 1963 et l’éviction des officiers druzes de l’armée les inciterait à la méfiance vis-à-vis des autorités.

Ces druzes de Syrie —originaires pour la plupart du Mont-Liban après leur migration forcée au XVIIIe siècle— manquent d’un leadership national, qu’ils trouvent en partie au Liban en la personne de Walid Joumblatt, le leader du PSP libanais, un druze qui se fait fort d’encourager ses coreligionnaires de l’autre côté de la frontière à refuser de servir dans l’armée et dans les services de sécurité.

Pour les archi-minorités, qui comptent peu du point de vue démographique, les préférences politiques sont également contrastées. Cela va des Turkmènes, les plus opposants, car sunnites, turcophones et en symbiose avec la Turquie, aux chiites duodécimains, plus en phase avec l’Iran et son allié syrien.

Les Ismaéliens, des chiites non-duodécimains, seraient –modérément— proches du pouvoir. Les Tcherkesses, des sunnites non-arabes originaires du Caucase, semblent plutôt neutres dans le conflit en cours. Mais leur malaise se traduit par le fait que certains envisageraient le «retour» en «Russie».

En définitive, ces minoritaires dominés, si on agrégeait leurs effectifs, se retrouveraient à mi-chemin du pouvoir et de l’opposition, mais en aucun cas une force décisive ni pour les uns ni pour les autres.

Les alaouites: une minorité démographique politiquement dominante

Que les alaouites, de leur côté, soient la minorité au pouvoir ou celle du pouvoir importe peu. Comme mentionné plus haut, les cercles confessionnels et politiques ne se recoupent jamais intégralement. Et de la même façon que le pouvoir a réussi à fidéliser nombre de sunnites, l’opposition compte également de prestigieuses personnalités alaouites.

Les alaouites font corps avec la Syrie, mais leur présence déborde le cadre syrien: plus de 400.000 alaouites arabes (à ne pas confondre avec les 15 millions d’Alévis des turcophones chiites) vivent en Turquie. Près de 100.000 au Liban, paradoxalement le seul pays qui leur accorde une reconnaissance officielle, un état-civil et une représentation parlementaire comme alaouites. En revanche, en Turquie et en Syrie, ils sont officiellement musulmans, mais ne peuvent se réclamer de leur confession précise.

L’actualité brûlante a ravivé l’intérêt accordé à leur religion. Issue de l’islam chiite duodécimain, elle s’en est éloignée par son caractère trinitaire, initiatique, syncrétique. Que les alaouites croient à la transmigration des âmes (métempsycose) —ce qui n’est pas sans effet sur leur faible fécondité comme chez les druzes—, se passent de mosquées, tolèrent l’alcool, ne voilent pas leurs femmes, etc., les a mis au ban de l’islam officiel.

Toutefois, depuis 1936 et surtout depuis 1973, les alaouites tentent de s’insérer dans le giron de l’islam officiel chiite, voire sunnite. Mais plus que par leur religion, c’est par leur asabiyya, ce concept forgé au XIVème siècle par Ibn Khaldoun, une valorisation du réseau social où les liens sont surdéterminés par l’appartenance familiale, clanique ou communautaire, qu’ils se distinguent des autres Syriens. Cette asabiyya a été aiguisée par leur histoire conflictuelle avec le pouvoir central, de Saladin jusqu’aux Ottomans en passant par les Mamelouks, les plus féroces de leurs adversaires.

Une histoire faite aussi d’oppression socioéconomique, qui allait vivifier leur solidarité. Seul le mandat français, et pour une brève période (1922-1936), a tenté de les rallier au pouvoir central —avec des succès très mitigés— en leur concédant l’«Etat des Alaouites». Piètre consolation, puisque cette entité, selon le géographe Etienne de Vaumas, était «coupée du reste du monde… conservatoire d’une société condamnée à un dépérissement qui pour être lent n’en était pas moins certain».

De cette préhistoire antérieure au coup d’Etat de 1963, il est resté beaucoup de rancœurs. Les alaouites ont conservé la mémoire de leurs pères, métayers chez les seigneurs féodaux de la plaine et surtout de la ville-symbole sunnite de Hama. Celle aussi des petites filles que l’on «vendait» comme bonnes à tout faire, aux bourgeois et petits-bourgeois des villes de Lattaquié, Damas, Alep et jusqu’à Beyrouth.

Seul vecteur de l’ascenseur social, le parti Baath et la profession militaire. Ce fut d’abord le fait du mandat français, qui recruta, hors de toute relation de proportionnalité avec leur population, des alaouites dans ses bataillons du Levant, présence qui se perpétua après l’indépendance. La démographie militaire montre qu’en 1955, 65% des sous-officiers étaient alaouites et le Comité militaire, chargé du recrutement dans les académies militaires, entre leurs mains. Mais la majorité des officiers restaient sunnites.

De 1963 à 1970, le pouvoir confortera leurs positions au sein de l’appareil et de l’armée, allant crescendo jusqu’au coup d’état de 1970, avant la vigoureuse correction survenue entre 1970 et 1997, année où 61% des principales personnalités militaires et des forces de sécurité étaient alaouites et 35% sunnites.

Un mouvement correctif socioéconomique

Du «mouvement correctif» engagé en 1970, idéologique (abandon de la référence au socialisme), politique et militaire, naîtra un autre mouvement correctif socioéconomique de longue haleine, dont les effets laissent une empreinte forte sur les statistiques, celles du recensement de 2004 notamment.

Rurales avant l’indépendance à plus de 97%, les populations alaouites dominaient, dès 1990, les villes du littoral: 55% à Lattaquié, 70% à Tartous, 65% à Banias, villes, qui sous le mandat français, étaient encore des bastions sunnites (78% environ). L’ascension des alaouites dans l’armée, les services de sécurité, la fonction publique, les entreprises d’Etat et, plus récemment, dans le secteur privé, leur a également assuré une présence marquée à Damas, à Homs, à Hama, mais non à Alep. L’accès à la ville, à l’administration, à l’enseignement, notamment universitaire (avec un système de discrimination positive pour les bourses à l’étranger), a donné un coup de fouet à leur mobilité dans l’échelle sociale.

La rente de situation ainsi générée au profit des alaouites ressort parfaitement des données de 2003-2004. Leur niveau de vie est franchement plus élevé qu’ailleurs (sauf dans la capitale): la dépense mensuelle par personne atteignait 3.310 livres syriennes (un peu moins de 40 euros d’aujourd’hui) dans la région côtière, pour 2.170 seulement dans le gouvernorat d’Alep.

Tous les indicateurs vont d’ailleurs dans le même sens: faible proportion d’actifs dans l’agriculture, un secteur à basse productivité; faible taux d’analphabétisme des adultes, notamment féminin; faible proportion de filles de 5-24 ans non-scolarisées; enfin, une plus forte féminisation de la main-d’œuvre non-agricole, un autre et important critère de la modernité.

L’Etat a également fourni avec plus de générosité aux gouvernorats côtiers l’électricité, l’eau potable, les réseaux d’égouts. Ces statistiques ne signifient pas que les alaouites sont tous devenus aisés ou se sont tous métamorphosés de paysans sans terre en petits ou grands bourgeois: il existe naturellement plus d’un village ou un quartier de ville alaouites pauvres. Mais en moyenne, leur région a connu une progression sans pareil.

Les risques des transitions à deux vitesses

Les alaouites ne sont pas les seuls à connaître au fil des années cette érosion de leurs taux de natalité, solidaires par cette transition démographique des druzes (bien représentés par les gouvernorats de Soueida et de Quneitra) et des chrétiens (disséminés dans tout le pays). En 2004, le nombre moyen d’enfants par femme de la région côtière était tombé à 2,1, soit le seuil de renouvellement des générations (1,8 chez les druzes et autant chez les chrétiens).

La même année, et pour ne retenir que les lieux qui ont fait la une des journaux par l’intensité des combats, la fécondité était de 3,8 enfants par femme à Alep (presque deux fois plus), 3,1 dans le pourtour rural de Damas, 3,5 à Hama, 3,1 à Homs, 5,1 à Idleb, 6,2 à Deir el Zor. A Dera’a, qui a inauguré la série sanglante, elle était de 4,6.

Cette transition à deux vitesses signifie que la population majoritaire, déjà très nombreuse, est alimentée en sus par un flux de naissances très abondantes et en augmentation, là où la minorité ou les minorités (à l’exception notoire des Kurdes) voient leurs naissances s’atrophier et diminuer.

Dans un contexte de conflit, la transposition des chiffres démographiques en chiffres militaires est automatique: tous les ans, à 18 ans ou un peu plus, des jeunes issus de la majorité vont se présenter de plus en plus nombreux sous les drapeaux, alors même qu’en face les jeunes issus des minorités sont de moins en nombreux. Le youth bulge syrien, l’explosion démographique des jeunes à l’âge d’entrée dans l’armée, est uniquement l’affaire de la majorité. Entre 1963 et 2012, leurs effectifs ont été multipliés par 5,3 dans la majorité sunnite, mais seulement par 2,4 dans la minorité chiite.

L’impossible partition

Devant ce conflit qui s’éternise, d’aucuns en viennent à penser que l’ultime recours serait la partition du pays et la création d’un mini-état alaouite, d’un réduit ou d’une zone de repli dans la zone côtière —une nouveauté dans la région, où le Liban a connu seize ans de guerre civile et a réussi à échapper à la partition, de même que l’Irak malgré la région autonome kurde.

Mais ce sont surtout des raisons démographiques qui rendent ces projets chimériques. En 2012, le «réduit» alaouite compte 1,8 million d’habitants. Sa population se décompose en 1,2 millions d’alaouites et 665.000 non alaouites, dont 340.000 sunnites, les plus exposés aux transferts de population en cas d’aggravation du conflit. Les autres communautés des deux gouvernorats de Lattaquié et Tartous, chrétiens et ismaéliens, seraient moins exposés.

Mais en dehors de ces deux gouvernorats, la Syrie compte un million d’alaouites, presque autant qu’à Lattaquié et Tartous. Pour la plupart, ils sont désormais très enracinés dans leurs lieux de vie et n’entretiennent plus que des liens ténus avec leurs villages ou leurs villes d’origine. Ces chiffres imposants montrent bien toute la démesure d’un découpage de la Syrie, inimaginable du fait du brassage de ses populations.

Youssef Courbage pour Slate.fr


A lire sur le sujet, de Youssef Courbage: Christian and Jews under Islam (avec Philippe Fargues, Tauris, 1998); «La population de la Syrie: des réticences à la transition (démographique)», in Baudoin Dupret, Youssef Courbage et al., La Syrie au présent, reflet d’une société (Paris, Actes-Sud, 2007).

D’autres auteurs: Jacques Weulersse, Le pays des Alaouites (Tours, 1940); Etienne de Vaumas, «Le Djebel Ansarieh. Eude de géographie humaine», Revue de géographie alpine (1960); Hana Batatu, Syria’s peasantry, the descendants of its lesser notables, and their politics, (Princeton U.P., 1999); Fabrice Balanche, La région alaouite et le pouvoir syrien(Karthala, 2006).

[1] Dans l’ensemble de ce pays de 21,6 millions d’habitants, la transition démographique piétine. Malgré la baisse rapide de la mortalité infantile (18/1000), la fécondité reste élevée et constante, avec 3,5 enfants lors de l’enquête sur la santé de la famille de 2009, ce qui situe la Syrie au rang des pays arabes les plus féconds (70% de plus que la Tunisie, 60% de plus que le Maroc, deux fois plus que le Liban). Avec des différences régionales phénoménales: les gouvernorats de minorités, Lattaquié et Tartous, ou celui de Soueida, où la fécondité est désormais très basse, ne croissent qu’au rythme de 1,6%, l’an contre 2,5% pour le reste du pays. Revenir à l’article

[2] A l’époque ottomane, la population de la Syrie était recensée selon la religion: musulmane (sans distinction des confessions détaillées), chrétienne (confessions détaillées) et juive. Sous le mandat français, les recensements mentionnaient la confession précise. Les recensements ultérieurs de 1947 et de 1960 donnaient la religion, mais non la confession précise, habitude qui fut abandonnée avec le recensement de 1970. L’état civil, en revanche, a longtemps continué à mentionner la religion pour les musulmans et les chrétiens, précisant pour ces derniers leur confession détaillée.

Les estimations actuelles sont fondées sur des projections démographiques réalisées à partir de données anciennes, des évaluations effectuées par des spécialistes du milieu syrien (Balanche, de Vaumas, Weulersse) et sur des imputations de certains paramètres démographiques à partir de données régionales (par exemple les gouvernorats de Lattaquié et Tartous pour les alaouites, celui de Soueida pour les druzes). On a donc en main des ordres de grandeurs raisonnables, mais en aucun cas des chiffres irréfutables à 100% comme auraient pu l’être ceux de recensements qui mentionneraient la confession détaillée ou la langue maternelle.

mardi, 16 octobre 2012

La Turquie à la croisée des chemins

La Turquie à la croisée des chemins : du « zéro-problème » au maximum d’ennuis

par Ramzy Baroud 

 
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Le consensus dans la presse a été général, ou du moins est-ce ce qui parait : la Turquie est imbriquée dans un désordre au Moyen-Orient qui n’est pas de son fait, alors que son « Zéro problème avec les voisins » – un moment la pièce maîtresse de la politique étrangère du Parti de la Justice et du Développement (AKP) – s’est avérée être une notion romantique de peu d’utilité en realpolitik.

Le but de la politique étrangère de la Turquie, « construire les liens forts économiques, politiques, et sociaux avec les voisins immédiats du pays tout en diminuant sa dépendance envers les États-Unis semblait être en vue, » écrivait Sinan Ulgen presque il y a presque un an. « Mais le Printemps arabe a exposé les vulnérabilités de la politique, et la Turquie doit maintenant chercher un nouveau principe directeur pour son engagement régional. »

Cette analyse n’était pas isolée et elle a été reprise de nombreuses fois. Elle suggère une certaine naïveté dans la politique étrangère turque et fait apparaître ses ambitions régionales comme désintéressées. Elle imagine également que la Turquie a été rattrapée par une série d’événements fâcheux, lui forçant la main pour agir de manière contradictoire avec ce qui devrait être sa véritable politique. Cette vision des choses n’est pas tout à fait exacte.

Les escarmouches récentes entre la Syrie et la Turquie qui ont commencé le 4 octobre, par des tirs d’obus de mortier depuis le côté syrien et qui ont coûté la vie à 5 personnes, dont 3 enfants, ont été « le dernier sang versé par la Turquie ». L’agence de presse turque Anadolu a rapporté les excuses syriennes officielles par le canal des Nations Unies peu après le bombardement, et le gouvernement syrien a promis une enquête, dont le sérieux demeure douteux. Mais les militaires turcs ont rapidement exercé des représailles, alors que le parlement venait de voter la prolongation d’une année le mandat qui leur permet d’exécuter des opérations trans-frontalières. Indépendamment de la violence à la frontière de la Syrie, ce mandat visait à l’origine les combattants kurdes du nord de l’Irak et il avait été déjà inscrit pour un vote mi-octobre.

L’évolution de la situation semble singulièrement irréelle. Il y a peu de temps encore, le Premier Ministre Turc Recep Tayyip Erdogan avait pris l’initiative d’un rapprochement avec la Syrie et l’Iran, au mécontentement d’Israël et des États-Unis. Il s’était référé au Président Syrien Bashar Al-Assad comme à « un frère », sachant bien toutes les implications politiques du terme employé. Quand la Turquie a voté contre des sanctions à l’égard de l’Iran aux Nations Unies en juin 2010, « elle a provoqué une crise, » selon un article du Wall Street Journal. Plus tard, la Turquie s’était disputée avec l’OTAN au sujet de l’initiative d’un nouveau système de missiles qui vise clairement l’Iran et la Syrie. « La Turquie est le opt-out [le participant qui se désengage - N.dT] de l’Alliance dans les pays Musulmans, » disait le même journal. Ces développements se produisaient dans la foulée de l’incursion militaire israélienne meurtrière contre le bateau turc Mavi Marmara, qui transportait de nombreux militants pacifistes turcs dans le cadre d’une initiative plus large – La Flotille de la Liberté de Gaza – destinée à briser le siège sur Gaza. Israël a assassiné 9 civils turcs et en a blessé beaucoup d’autres.

Erdogan comme d’autres officiels turcs, s’était élevé au rang de superstar parmi les peuples arabes, au moment ou justement l’un d’eux évinçait le Président égyptien Hosni Mubarak, lui-même complice dans le siège de Gaza. Tout naturellement, l’AKP devint un modèle politique, le sujet de débats universitaires sans fin ou à la télévision. Même culturellement et économiquement, la Turquie représentait alors une particularité dont il fallait débattre.

À l’intérieur, Erdogan et son parti étaient crédités d’une croissance économique massive et d’avoir su la gérer, et d’avoir pu – dans le cadre d’un système démocratique à présent contrôlé par des civils élus – mettre au pas un état-major militaire qui avait toujours été enclin aux coups d’État. À l’extérieur, Erdogan et son Ministre des Affaires Étrangères Ahmet Davutoglu, avaient réussi à partiellement briser l’isolement de la Turquie vis-à-vis de plusieurs dirigeants arabes, dont le libyen Mouammar Kaddafi. (Les dirigeants turcs s’étaient tout à fait rendus compte des récriminations des peuples arabes tandis qu’ils concluaient des contrats valant des milliards de dollars avec les dictateurs mêmes qu’ils ont aidé à évincer, ou encouragé à ce qu’ils soient renversés.) Bien que la sérieuse dispute d’Ankara avec Tel Aviv n’ait pas entraîné de changement côté israélien ou américain envers les Palestiniens, il y eut un sentiment de réelle satisfaction que, enfin, un pays assez fort comme la Turquie ait eu le courage de s’opposer à l’intransigeance et aux insultes israéliennes.

Puis la Tunisie renversa son président, et les cartes de la politique étrangère de la Turquie ont été mélangées comme jamais auparavant. Si les États-Unis, la France et d’autres pouvoirs occidentaux étaient en pleine contradiction dans leurs positions concernant les soulèvements, les révolutions et les guerres civiles qui ont traversé le Moyen-Orient et l’Afrique Du Nord ces 18 derniers mois, la politique étrangère de la Turquie fut particulièrement embrouillée.

Tout d’abord, la Turquie répondit d’une façon qui paru distante avec de brefs discours au sujet des droits, de la justice et de la démocratie des peuples. En Libye, les enjeux étaient plus élevés car l’OTAN était acharnée à contrôler les implications des révoltes arabes toutes les fois que cela lui était possible. La Turquie fut le dernier membre de l’OTAN à se joindre la guerre contre la Libye. Le délai s’est avéré coûteux car les médias arabes qui poussaient à la guerre s’en sont pris à la réputation et à la crédibilité de la Turquie.

Quand les Syriens se sont rebellés, la Turquie était cette fois prête. Elle s’appliqua à prendre très tôt l’initiative d’appliquer ses propres sanctions à Damas. Puis elle alla encore plus loin en refusant de voir que sa zone frontalière autrefois si bien gardée, se retrouvait inondée par la contrebande, le transport d’armes et les combattants étrangers. En plus d’accueillir le Conseil National de la Syrie, elle a également fourni un asile sûr à l’Armée Libre de la Syrie, qui a lancé sans aucun frein ses attaques depuis la frontières turque. Tandis que tout cela était justifiée au nom de la lutte contre l’injustice, c’était en fait une des principales raisons qui ont mis une solution politique hors de portée. La Turquie a transformé un conflit ensanglanté et brutal en une véritable lutte régionale. Le territoire syrien s’est retrouvé exploité pour un conflit indirect impliquant divers pays, camps politiques et idéologies. Et comme la Turquie est un membre de l’OTAN, cela signifiait que l’OTAN était aussi impliquée dans le conflit avec la Syrie, même si c’est d’une manière moindre que lors de sa guerre contre la Libye.

Naturellement, la dimension kurde dans le rôle de la Turquie en Syrie est énorme. Il est plus rarement mentionné dque la Turquie s’active en permanence à contrecarrer n’importe quel contrecoup venant des Kurdes dans la région du nord-est de la Syrie, qui risquent d’ouvrir un nouveau front, le premier étant grande partie confiné au nord de l’Irak. Écrivant dans le quotidien turc Zaman, Abdullah Bozkurt a parlé « d’une stratégie hautement risquée pour la Turquie, qui veut contrôler les rapides développements en Syrie du nord grâce aux services du Gouvernement Régional du Kurdistan dans l’Irak voisin, afin d’éviter d’être directement impliquée en Syrie. » De plus, Ankara a discrètement fait pression sur le SNC pour que celui-ci adopte une posture plus favorable vis-à-vis de la question kurde. Bozkurt a aussi rapporté que « Ankara a en toute discrétion poussé le SNC à élire en juin un indépendant kurde, Abdulbaset Sieda, en tant que dirigeant de compromis… afin que la Turquie puisse exercer son influence sur les environ 1,5 millions de Kurdes en Syrie. »

En effet, le ainsi-nommé Printemps arabe a rendu confuse la politique étrangère turque à l’égard des pays arabes, et même vis-à-vis de l’Iran, bien qu’il ait ensuite entraîné sa redéfinition. La Turquie était plutôt passive avant ou après les bouleversements. L’impression que la Turquie était restée en retrait et que les affrontements à sa frontière sud ont finalement poussé Ankara à s’impliquer, est cependant incorrecte et trompeuse. Indépendamment de la façon dont les politiciens turcs souhaitent justifier leur participation aux conflits, il n’y a aucune échappatoire possible au fait qu’ils ont participé à la guerre contre la Libye et qu’ils sont maintenant empêtrés, dans une certaine mesure volontairement, dans le brutal désordre qui règne en Syrie.

La triste ironie est que quelques heures après que la Turquie ait exercée des représailles aux tirs d’obus par la Syrie, le ministre israélien Dan Meridor se soit autorisé à déclarer aux journalistes à Paris qu’une attaque contre la Turquie était une attaque contre l’OTAN – manifestation sournoise d’une solidarité calculée. Il a ajouté que « si le régime d’Assad devait tomber, ce serait un coup déterminant contre l’Iran. » Avigdor Lieberman, le ministre israélien des Affaires Étrangères avait du mal à cacher son excitation, car ce que les néoconservateurs américains ont du mal à accomplir est maintenant mis en œuvre par procuration. Lieberman – pas vraiment ce que l’on peut appeler un visionnaire – a prédit l’irruption « d’un Printemps persan » qui selon lui, doit être soutenu. Pour Israël et les États-Unis, maintenant que la Turquie est embarquée pour de bon, les possibilités sont sans fin.

Ankara doit reconsidérer son rôle dans cette calamité qui ne cesse de s’aggraver et adopter une politique plus raisonnable. La guerre ne devrait pas être à l’ordre du jour. Trop de gens ont déjà été tués.

Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net), un journaliste international et directeur du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Mon père était un combattant de la liberté : L’histoire vraie de Gaza (Pluto Press, London), peut être acheté sur Amazon.com. Son livre, La deuxième Intifada (version française) est disponible sur Fnac.com

dimanche, 14 octobre 2012

La Syrie, au cœur de la Guerre tiède

 

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La Syrie, au cœur de la Guerre tiède ? D’une désinformation médiatique à une intervention programmée

par Jean Géronimo

Sans-titre-3-150x150.jpgSpécialiste des questions économiques et stratégiques russes - Docteur des Universités, vice-major de promotion de licence et maîtrise de sciences économiques, UPMF Grenoble. Lauréat de la Fondation Robert Schuman. Ancien allocataire de recherche de la Région Rhône-Alpes

Jean.Geronimo@upmf-grenoble.fr

« Il faut empêcher de réitérer le scénario libyen en Syrie »

  Vladimir Poutine, 27/02/2012 (1)

 

La crise syrienne est, aujourd’hui, arrivée à un point critique. Une guerre fratricide massacrant, pour partie, des innocents, est en cours.

Dans ses grandes lignes, cette guerre est médiatisée par les intérêts politico-économiques des grandes puissances. Mais, très tôt, elle a été polluée par les nouvelles idéologies religieuses et nationalistes, surfant sur les maladresses occidentales et la soif de libertés de peuples en perdition – au prix de dérives politiques incontrôlables et, sans doute, irréversibles.

 

A l’origine, cette quête identitaire a été précipitée par la « fin des idéologies » (D. Bell)  issue de la disparition de l’URSS, en décembre 1991, qui a favorisé le retour du religieux comme idéologie alternative et, au moins, réactivé son rôle politique et identitaire. Dans le même temps, la disparition du verrou idéologique de la Guerre froide a suscité l’émergence de micro-conflits périphériques désormais porteurs, sur l’Echiquier arabe, d’aspirations révolutionnaires. En ce sens, la délégitimation de l’idéologie communiste aurait agi comme facteur catalyseur d’une instabilité systémique à l’échelle du monde et dont la crise syrienne ne serait, au final, qu’un sous-produit – une forme d’effet émergent.

La (prévisible) réaction d’auto-défense du régime syrien face à la terrible violence « révolutionnaire » attisée de l’extérieur a débouché, aujourd’hui, sur une inquiétante guerre civile – imputée par les médias occidentaux, de manière (trop) systématique et erronée, au seul président Bachar El-Assad. Pourtant, l’opposition armée anti-Assad est responsable de davantage de tueries étrangement passées sous silence et qui, en d’autres lieux, auraient pu être qualifiées de « crimes contre l’humanité », pour reprendre une expression trop souvent manipulée par la gouvernance néo-libérale sous leadership américain, dans l’optique de justifier ses actions répressives.

Avec une certaine légitimité, on peut donc s’interroger sur l’existence d’une pensée unique, structurellement favorable aux « rebelles », et verrouillant l’information sur le déroulement de la « révolution » syrienne – sous l’impulsion de l’Organisation syrienne des droits de l’homme (OSDH), étrange ONG politiquement (très) orientée et semblant avoir un monopole « légitime » sur l’information. Régulièrement émise par l’OSDH, l’information sur la nature et l’ampleur des massacres censés perpétrés par le régime Assad est, en effet, admise comme vérité scientifique par le consensus médiatique – formatant, par ce biais, une opinion publique internationale hostile au régime syrien. Toutefois, ce dernier reste – heureusement – soutenu par l’axe sino-russe.

L’issue, tant désirée par les promoteurs du Printemps arabe, ne semble désormais plus faire de doutes. Mais pour Moscou, c’est plutôt un Hiver islamiste, réchauffé par le doux soleil de la Charia, qui se prépare – avec, naturellement, la complicité américaine.

Comment et pourquoi en est-on arrivé là ? Et qui, surtout, y avait intérêt ?

Vers un point de non retour, pour réitérer le « scénario libyen »

De manière indéniable, ce point de non retour a été favorisé de l’étranger dans le cadre d’une stratégie de communication politiquement orientée et unilatéralement focalisée contre la « dictature » Assad, désigné par le consensus médiatique comme l’ennemi à abattre.

Très clairement, dès l’origine, la rébellion anti-Assad a été financée et armée par des membres clés (riches en pétrodollars) de la Ligue arabe, principalement l’Arabie saoudite et le Qatar. Très vite, elle a été encouragée par l’administration américaine et ses alliés traditionnels, avides de s’insérer dans la vague révolutionnaire portée par l’histoire et, surtout, de profiter des opportunités politiques – dont celles de contenir les ambitions russes, voire chinoises, dans une région stratégique sur les plans politique et énergétique. Ainsi, dans un premier temps, la Turquie a discrètement servi d’appui logistique pour les « rebelles » et, dans un second temps, elle s’est ouvertement montrée désireuse de passer à l’offensive, c'est-à-dire à l’action armée sur le territoire syrien. Au nom de la liberté des peuples et, naturellement, de leur droit à disposer d’eux-mêmes – la couleuvre est, tout de même, dure à avaler. D’autant plus, si on est russe.

Les infiltrations aux frontières ont été nombreuses au début de la « révolution ». Comme par hasard, tous les points de conflits sont anormalement et systématiquement proches de la frontière syrienne – curieux, tout de même, que nos médias ne se soient pas interrogés sur cette troublante coïncidence. Cette situation est illustrée, depuis fin juillet, par la volonté des « rebelles » de contrôler certains postes-frontières dans le but de faciliter les « passages », autrement dit, les actions militaires et les attentats contre les positions syriennes.

Une telle configuration confirme l’hypothèse d’une aide extérieure, très tôt invoquée par le président syrien Bachar El-Assad et qui, sans surprise, n’a jamais été prise au sérieux par les médias occidentaux, perdus dans le ciel bleu du monde de l’ignorance apprise, alimentée par la seule information diffusée par l’OSDH. Loin d’être spontanée, cette « révolution » est donc orientée et, en ce sens, elle apparaît davantage comme une « évolution », impulsée de l’extérieur et sur laquelle surfent les stratégies manipulatrices de puissances ambitieuses. Mais, dans la mesure où il s’agit d’un retour en arrière sur le plan politico-social – surtout en ce qui concerne le statut de la femme et des libertés individuelles (dont politiques) –, je parlerai plutôt « d’involution ».

Tout a été fait, dans le cadre d’un scénario programmé, pour provoquer l’armée régulière et les structures de sécurité de l’Etat syrien de manière à les contraindre à une réaction violente et créer, par ce biais, une instabilité croissante auto-cumulative, à terme, potentiellement explosive. En outre, ce chaos a été aggravé par l’émergence de milices privées, parfois de nature religieuse, et échappant à tout contrôle gouvernemental. Au final, il s’agit d’atteindre un seuil critique (déclencheur de « l’explosion »), synonyme de guerre civile – quitte à sacrifier quelques civils, quotidiennement imputés par l’OSDH au « sanguinaire » président Assad ou, alternativement, à d’inévitables « dégâts collatéraux ». Et quitte, aussi, à générer une situation anarchique caractérisée par la délégitimation des lois et structures étatiques. Une catastrophe programmée.

Aujourd’hui, l’Etat syrien, dont l’autorité est considérablement érodée, n’a même plus – au sens de Max Weber – le monopole de la « violence légitime » sur son territoire, traditionnellement considéré comme le socle de la stabilité d’un Etat-souverain. Désormais, le terreau est donc propice à la répétition du « scénario libyen », selon l’expression usitée de V. Poutine.

Sous prétexte de défendre les intérêts légitimes du peuple syrien, l’insidieuse politique arabo-occidentale a, objectivement et, sans doute, consciemment, contribué à ce chaos.

Complicité arabo-occidentale, au nom d’un troublant messianisme moral

Les « Amis de la Syrie » ont, très tôt, instrumentalisé la crise syrienne pour défendre leurs propres intérêts qui font du départ d’El-Assad, la pierre angulaire de leur stratégie.

Les intérêts de cette coalition hétéroclite se rejoignent, sur certains points précis – dont celui de placer un pouvoir « ami », apte à gérer l’après-Assad –, et, à la base, ils sont structurellement opposés à ceux de l’axe sino-russe. Redoutant une déstabilisation régionale, l’axe sino-russe prône en effet une solution politique négociée qui n’implique pas, nécessairement, l’élimination du président syrien. Nuance politique essentielle, expliquant la division, donc l’impuissance du Conseil de sécurité de l’ONU à travers le blocage systématique de ses résolutions par les responsables russes et chinois – mais c’est aussi, cela, la démocratie. Sur ce point, on peut d’ailleurs s’interroger sur la viabilité d’une résolution prônant une « transition démocratique » en Syrie et soutenue par l’étrange tryptique Arabie Saoudite-Qatar-Turquie. Avec le blanc-seing occidental…

Des intérêts économiques (contrôle de l’énergie), politiques (lutte d’influence) et stratégiques (inflexion des rapports de force) sont les enjeux sous-jacents au conflit syrien exacerbé, en définitive, par la montée brutale d’Al Qaïda (reconnue par Washington) et par l’opposition religieuse sunnites/chiites. Dans son essence, cette opposition forme une ligne de fracture confessionnelle auto-destructrice et à jamais ré-ouverte, parce que politiquement non neutre – et facilement manipulable, donc utile aux régimes hostiles au maintien du président Assad.

Le leitmotiv humanitaire, a été à la fois le fil conducteur et l’habillage légitime de l’ingérence croissante de la coalition arabo-occidentale dans le processus politique interne de la Syrie. Ce devoir d’ingérence progressivement institué devrait, à terme, justifier une intervention (sous une forme à définir) dans l’optique de renverser le régime Assad et, s’il le faut, sans la légitimité onusienne – pour contourner le barrage sino-russe. Désormais, avec le soutien actif des services secrets allemands, américains, britanniques et français, tous les efforts de la coalition arabo-occidentale sont concentrés vers cet ultime objectif. Pour l’heure, l’idée d’imposer une zone d’exclusion aérienne (définie comme zone de sécurité) pour créer un « couloir humanitaire » fait, peu à peu, son chemin. Le problème est qu’un tel « couloir » a, déjà, fait l’objet d’une instrumentalisation politico-militaire en d’autres lieux et d’autres temps. Pour Moscou, une telle leçon ne s’oublie pas et, surtout, ne doit plus se répéter.

L’essentiel est d’arriver, après la réélection d’Obama, au point de basculement de la crise (« seuil critique ») provoquant l’intervention finale et, en cette fin d’été, nous y sommes proches. Cette intervention militaire est rejetée par russes et chinois, psychologiquement marqués par  les tragédies serbe (1999), irakienne (2003) et libyenne (2012), où la manipulation des règles internationales et des mécanismes onusiens a été flagrante, mettant en cause, selon eux, la légitimité de la gouvernance mondiale. De façon troublante, cette transgression des règles est réalisée au nom de valeurs morales supérieures, selon la tradition post-guerre froide inaugurée par la vertueuse Amérique, investie de sa « destinée manifeste » et de son libéralisme triomphant – un discours, certes, bien rôdé.

Un sous-produit de cette inconscience politique occidentale a été la propagation du syndrome révolutionnaire, via un Islam radical moralisateur, au-delà de l’Echiquier arabe : dans le monde post-soviétique et sur le continent africain, au Mali pour commencer, avec l’extension de la Charia. Avec, à la clé, d’irréversibles dégâts collatéraux.

Pour l’axe sino-russe, il y a une ligne rouge à ne pas franchir dans cette partie stratégique dominée par les grandes puissances – notamment, en Syrie. Mais les dés sont, déjà, pipés.

Poursuite du reflux russe sur l’Echiquier arabe, sous bienveillance américaine

Dans l’hypothèse d’un renversement du président Assad, la Russie (avec la Chine et l’Iran)  serait la principale perdante.

Pour rappel, la Syrie est un des principaux alliés de l’Iran dans la région et la disparition d’Assad isolerait davantage Téhéran – ce que souhaitent, pour diverses raisons, de nombreux Etats arabes et occidentaux. D’autre part, le renversement d’Assad risquerait de déstabiliser le Liban et au moins, d’y redéfinir le jeu politique interne avec, notamment, l’affaiblissement du Hezbollah libanais. L’évolution syrienne est donc politiquement non neutre pour l’Etat israélien et sa stratégie au Moyen-Orient et, en ce sens, pour le destin géopolitique de la région.

A cela, il convient de préciser que l’Azerbaïdjan, ex-république de l’URSS très sensible désormais – comme d’autres Etats de la périphérie post-soviétique – aux sirènes américaines (et à leurs dollars), rêve de créer un « Grand Azerbaïdjan » étendu à une partie de l’actuelle Iran. Dans cette optique, l’affaiblissement de l’axe Iran-Syrie serait une bonne chose pour ses prétentions territoriales. Moscou redoute un tel scénario, d’autant plus qu’il nuirait dangereusement aux intérêts de son fidèle allié et partenaire stratégique, l’Arménie – dont l’existence (et celle de ses bases militaires) serait, dés lors, menacée.

En outre, par l’intermédiaire de son ministre des affaires extérieures, Ahmet Davutoğlu, la Turquie – véritable base arrière et levier de l’influence américaine en Eurasie – revendique, de manière troublante, le rôle de « pionnier du changement démocratique » au Moyen-Orient. En fait, la défense de ses intérêts nationaux – qui intègrent le « problème » kurde – a incité la Turquie à s’ingérer dans la crise syrienne. Et, surtout,  elle l’oblige à maintenir une veille stratégique dans le Nord de la Syrie convoité, selon Ankara, par les « extrémistes kurdes ». Enfin, il faut rappeler que la Turquie rêve toujours d’un Empire ottoman étendu à l’Asie centrale ex-soviétique. Tout est donc en place, pour la partie finale.

Tendanciellement, on assisterait donc à la poursuite du roll back (reflux) de la puissance russe, conduite par l’administration américaine depuis la fin de la Guerre froide et qui vise, aujourd’hui, à affaiblir ses alliances traditionnelles – donc, son pouvoir potentiel sur longue période – en zones arabe et post-soviétique. Car, qu’on le veuille ou non, l’administration Obama est objectivement tentée de manipuler les « révolutions » pour, à terme, étendre sa zone d’influence et sécuriser, par ce biais, les principales sources d’approvisionnement et routes énergétiques – d’où l’intérêt de « stabiliser », c'est-à-dire de contrôler politiquement la Syrie, le Liban et l’Iran, véritables nœuds stratégiques de la région. Une telle extension se réaliserait au détriment des dernières positions russes, héroïquement tenues sur l’Echiquier  moyen-oriental et, en particulier, en Syrie, face à la pression médiatique et politico-militaire de la coalition arabo-occidentale – mais, pour combien de temps encore ?

Dans cette optique et de manière officielle, l’administration américaine vient de reconnaître la nécessité de renforcer significativement son soutien au « processus révolutionnaire et démocratique » en œuvre en Syrie. Dans ses grandes lignes, cette action s’inscrit dans le prolongement de sa récente ingérence – via de douteuses ONG – dans le processus électoral russe et, de façon plus générale, dans le cheminement politique incertain de la périphérie post-soviétique en vue d’y imposer la « démocratie ». Naturellement, selon les normes occidentales.

Ce faisant, Washington officialiserait une stratégie qui, en réalité, a commencé bien plus tôt. Tendanciellement, cette stratégie s’appuie sur la démocratie comme nouvelle idéologie implicite et globalisante, vecteur de sa domination politique dans le monde. Au regard d’une lecture plus structurelle de la crise syrienne, médiatisée par les intérêts des puissances majeures, cette attitude américaine n’est pas une surprise et, au contraire, semble cohérente avec une ligne de long terme axée sur la défense de son leadership régional – contre les intérêts russes.

L’hyper-puissance américaine avance ses pions, inéluctablement.

L’Arabie saoudite, nouveau « pivot géopolitique » de l’hyper-puissance ?

La poursuite du « Printemps islamiste », à dominante sunnite, renforce les positions de l’Arabie saoudite dans la région et donc, de manière indirecte, les prérogatives de l’axe USA-OTAN.

Sur ce point, on remarquera que les monarchies du Golfe, qui sont (très) loin d’être plus démocratiques que la Libye et la Syrie ont été, jusque là, étrangement épargnées par la vague révolutionnaire. Avec une certaine légitimité, on peut donc se demander pourquoi ? Et pourquoi passe-t-on sous silence le sort des 80 000 chrétiens expulsés de leurs foyers par les « révolutionnaires » syriens dans la province d’Homs, en mars 2012 ? Enfin, pourquoi ne parle-t-on pas des persécutions quotidiennes de la population chiite (majoritaire à 70%) au Bahreïn, associée à un verrouillage total de l’opposition (et de l’expression) politique ? Cette répression est « supervisée » par l’armée saoudienne encline, à la moindre occasion, à faire intervenir ses chars – sorte d’application arabe de la doctrine Brejnev de « souveraineté limitée » – et cela, quels qu’en soient les coûts humains. Terrible et révélateur silence médiatique.

La réaction occidentale a été tout autre lorsque la Russie est – justement – intervenue avec ses chars en Géorgie en 2008, pour protéger ses ressortissants et ses soldats d’un massacre annoncé, après l’inquiétante initiative du président Saakachvili. Comment expliquer cette lecture des Droits de l’homme (et des peuples) à géométrie variable ? Et pourquoi les chars russes seraient-ils plus « coupables » que les chars arabes – ou américains, en d’autres circonstances, lors des « croisades » morales punitives ? Pour Moscou, une telle situation confirme le maintien d’un esprit de Guerre froide visant à la marginaliser, de manière définitive, sur la scène internationale. Un « deux poids, deux mesures » politiquement insupportable, et presque blessant.

  La principale conséquence de l’extension de la domination sunnite au Moyen-Orient gagné par la contagion « révolutionnaire » est que, par l’intermédiaire de l’Arabie saoudite, comme levier d’ingérence privilégié, l’administration américaine renforce son  contrôle de la région. Parce que, par définition, il sera dorénavant plus facile pour Washington d’actionner un seul levier pour dicter sa politique régionale et défendre, ainsi, ses intérêts de grande puissance. Dans ce schéma, l’Arabie saoudite devient une pièce maitresse  (« pivot », au sens de Brzezinski) des Etats-Unis sur l’Echiquier arabe permettant, désormais, à l’hyper-puissance d’agir sur les événements et d’orienter le jeu, sans véritable opposition. Une contrepartie possible serait alors, pour Washington, de tenir compte des intérêts politiques de l’Arabie saoudite dans les régions musulmanes de l’ex-espace soviétique, âprement convoitées dans le cadre de son face-à-face avec la Russie. En ce sens, la crise syrienne cache un enjeu politique plus global, fondamentalement géostratégique – et, de manière indiscutable, lié au déroulement de la Guerre tiède.

Cette tendance au renforcement de la gouvernance unipolaire, légitimée par l’éclatante victoire américaine de la Guerre froide, est officiellement et régulièrement dénoncée par Vladimir Poutine, depuis son fameux discours de Munich de 2007 sur la sécurité dans le monde. Les faits, comme les hommes, sont – parfois – têtus.

Paradoxalement, les involutions arabes, sous bienveillance américaine, ne feront qu’accélérer cette tendance (2).

Et, maintenant, que faire ?

 

Jean Géronimo

Grenoble, le 30 août 2012

 

(1) http://fr.rian.ru/discussion/20120227/193517992.html : « La Russie et l’évolution du monde », article de V. Poutine sur la politique étrangère russe, 27/02/2012 – RIA Novosti.

(2) Les crises arabes et leurs implications géopolitiques pour la Russie, sont traitées dans le post-scriptum (50 pages) inséré dans la nouvelle édition de mon livre : « La Pensée stratégique russe Guerre tiède sur l’Échiquier eurasien : les révolutions arabes, et après ? ». Préface de Jacques SAPIR, mars 2012, éd. SIGEST, code ISBN  2917329378 en vente : Amazon, Fnac, Decitre (15 euros).

Note de l'Editeur  : Diffusion autorisée avec texte complet et renvois , mention de l'auteur .

 

samedi, 13 octobre 2012

Iran, Syria and the Balance of Power in the Middle East

The "Resistance Bloc" is Fighting for Its Life

Iran, Syria and the Balance of Power in the Middle East

by PATRICK COCKBURN
 
 
Turkish artillery is firing across the border into Syria. Explosions have torn apart buildings in Aleppo, Syria’s largest city, making their floors collapse on top of each other so they look like giant concrete sandwiches. The country resembles Lebanon during its civil war, the victim of unbearable and ever-escalating violence but with no clear victor likely to emerge.

In Iran, Syria’s most important ally in the region, sanctions on oil exports and central bank transactions are paralysing the economy. The bazaar in Tehran closed after violent protests at a 40 per cent fall in the value of the currency, the rial, over the past week. Demonstrators gathered outside the central bank after finding they could no longer get dollars from their accounts. Popular anger is at its highest level since the alleged fixing of Iran’s presidential election of 2009.

Will these events lead to a change in the balance of power at the heart of the region? Iran and Syria were the leaders for the past 10 years of the so-called “resistance bloc”, the grouping that supported the Palestinians and opposed the US-led combination that brought together Arab dictatorships and Israel in a tacit alliance. This anti-American bulwark was at the height of its influence between 2006 and 2010 after the failed US invasion of Iraq and Israel’s bombardment of Lebanon and Gaza.

At first, the Arab Spring seemed to favour the “resistance bloc”. Without Syria and Iran having to lift a finger, President Hosni Mubarak and President Zine el-Abidine Ben Ali were driven from power in Egypt and Tunisia. And Bashar al-Assad seemed confident, in the first months of 2011, that his opposition to the US, Arab autocracies and Israel would protect him against the revolutionary wave.

Eighteen months later, it is the “resistance bloc” that is fighting for its life. Turkey is becoming ever more menacing to Syria and impatient of American restraint. After the US presidential election, Washington could well decide that it is in its interests to go along with Turkish urgings and give more military support to the Syrian opposition. The US might calculate that a prolonged and indecisive civil war in Syria, during which central government authority collapses, gives too many chances to al-Qa’ida or even Iran. It has had a recent example of how a political vacuum can produce nasty surprises when the US ambassador to Libya, Christopher Stevens, was killed in Benghazi last month.

An ideal outcome from the American point of view is to seek to organise a military coup against the Syrian government in Damascus. Zilmay Khalilzad, a former US ambassador to Iraq and Afghanistan, wrote recently in Foreign Policy magazine that the US should take steps “empowering the moderates in the opposition, shifting the balance of power through arms and other lethal assistance, encouraging a coup leading to a power-sharing arrangement, and accommodating Russia in exchange for its co-operation”.

By becoming the opposition’s main weapons’ suppliers, the US could gain influence over the rebel leadership, encourage moderation and a willingness to share power. Mr Khalilzad envisages that these moves will prepare the ground for a peace conference similar to that held at Taif in Saudi Arabia in 1989 that ended Lebanon’s 15-year civil war. It is also what the US would have liked to have happened in Iraq after 1991.

More direct military involvement in Syria could be dangerous for the US in that it could be sucked into the conflict, but outsourcing support for the rebels to Saudi Arabia and the Sunni monarchies of the Gulf may be even riskier. Arms and money dispensed by them are most likely to flow to extreme Sunni groups in Syria, as happened when Pakistani military intelligence was the conduit for US military aid to the Afghan Mujahideen in the 1980s.

Instead of a fight to the finish – and that finish would probably be a long way off – a peace conference with all the players may be the only way to bring an end to the Syrian war. But it is also probably a long way off, because hatred and fear is too deep and neither side is convinced it cannot win. The Kofi Annan plan got nowhere earlier this year because the government and rebels would only implement those parts of it that favoured their own side.

How does Iran view its endangered regional position in the Middle East? Iran’s policy is usually a mixture of practical caution and verbal crudity – the latter often represented to the outside world by President Mahmoud Ahmadinejad. But in its struggles with the Americans in Iraq after 2003, Iran was realistic and seldom overplayed its hand. It may be under pressure from sanctions now, but its situation is nothing like as serious as it was during the Iran-Iraq war of 1980 to 1988. More recently, Iranians joked that only divine intervention could explain why the US had disposed of its two main enemies, the Taliban and Saddam, in wars that did more good to Iran than the US.

But the success of sanctions on oil exports and Iranian central bank operations seems to have caught Tehran by surprise. Oil revenues have fallen and the cost of food, rent and transport is up. In recent years, Iranians have become big foreign travellers, but last week were stopped withdrawing rials from their dollar accounts. No wonder they’re angry.

But enemies of the Iranian regime should not get up their hopes too early. An Iranian journalist in Tehran sympathetic to the opposition said to me last year that “the problem is that the picture of what is happening in Iran these days comes largely from exiled Iranians and is often a product of wishful thinking”. The Iranian regime is far more strongly rooted than the Arab regimes overthrown or battling for survival. The Iranian-led bloc in the region may be weaker, but it has not disintegrated.

PATRICK COCKBURN is the author of “Muqtada: Muqtada Al-Sadr, the Shia Revival, and the Struggle for Iraq

vendredi, 12 octobre 2012

Fehlschuss - Granate stammt aus NATO-Beständen

Fehlschuss - Granate stammt aus NATO-Beständen und wurde laut Zeitungsbericht von der Türkei an die Rebellen geliefert

 

Redaktion

Bei der Granate, die beim Angriff auf die türkische Stadt Akçakale abgefeuert wurde, handelt es sich um ein Modell, das nur bei der NATO verwendet wird und das über die Türkei in die Hände der syrischen Rebellen gelangte, berichtet die türkische Zeitung Yurt. Die Granate tötete am vergangenen Mittwoch eine erwachsene Frau und vier Kinder der gleichen Familie.

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jeudi, 11 octobre 2012

Aux USA on a déjà prévu un Moyen Orient sans Israël

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Aux USA on a déjà prévu un Moyen Orient sans Israël !!!

par Mireille DELAMARE

Ex: http://www.polemia.com/    

Un article étonnant qui mérite, bien sûr, investigations et vérifications. Prélevé sur le site iranien francophone IRIB, publié en pleine campagne électorale américaine, il prévoit des changements stratégiques et géopolitiques insoupçonnables. « Alors que Paris, Londres, Berlin prennent stupidement leurs désirs pour des réalités et planifient l’après-Assad en Syrie, à Washington on a déjà envisagé l’après-Israël dans un rapport intitulé : " Preparing For A Post Israel Middle East " (se préparer pour un Moyen-Orient post-Israël). » De quoi s’agit-il ?
Géopolitique fiction, canular, argument purement électoral, intox ? Le rapport, sinon sérieux, semble authentique si l’on tient compte des fonctions très officielles de ses auteurs. A les en croire, « la disparition du régime judéo-sioniste est sérieusement envisagée à Washington et pas seulement à Téhéran. »
Polémia

IRIB – Alors que Paris, Londres, Berlin prennent stupidement leurs désirs pour des réalités et planifient l’après-Assad en Syrie, à Washington on a déjà envisagé l’après-Israël dans un rapport intitulé : « Preparing For A Post Israel Middle East » (se préparer pour un Moyen-Orient post-Israël). Cette analyse de 82 pages a été réalisée à la demande de la communauté du renseignement américain regroupant pas moins de 16 agences dont le budget annuel dépasse les 70 milliards de dollars. Preuve donc que la disparition du régime sioniste est sérieusement envisagée à Washington et pas seulement à Téhéran.

Ce document « Preparing For A Post Israel Middle East » conclut que les intérêts nationaux américains et israéliens divergent fondamentalement. Les auteurs de ce rapport affirment qu’Israël est actuellement la plus grande menace pour les intérêts nationaux américains car sa nature et ses actions empêchent des relations normales entre les Etats-Unis et les pays arabes et musulmans et dans une mesure croissante avec la communauté internationale.

Cette étude a [donc] été réalisée à la demande de la communauté du renseignement américain comprenant 16 agences avec un budget annuel de 70 milliards de dollars. Cette communauté du renseignement comprend les départements de la marine, de l’armée de terre, de l’armée de l’air, des corps de Marines, des garde-côtes, le ministère de la défense et agence de renseignement, les départements de l’Energie, de la sécurité intérieure, l’Etat, le Trésor, l’agence de lutte anti-drogue, le FBI, l’agence de sécurité nationale, l’agence de renseignement géo spécial, l’agence de reconnaissance nationale et la CIA.

Parmi les conclusions de ce rapport on trouve :

 

  • Israël, compte tenu de son occupation brutale [et] sa bellicosité, ne peut pas être sauvé, tout comme le régime d’Apartheid de l’Afrique du Sud n’a pu l’être alors même qu’Israël a été le seul pays « occidental » à entretenir des relations diplomatiques jusqu’en 1987 avec l’Afrique du Sud et a été le dernier pays à se joindre à la campagne de boycott avant que le régime ne s’effondre ;
  • la direction israélienne est de plus en plus éloignée des réalités politiques, militaires [et] économiques du Moyen-Orient en accroissant son soutien aux 700.000 colons illégaux vivant en Cisjordanie occupée ;
  • le gouvernement de coalition post-travailliste Likoud est profondément complice et influencé par le pouvoir politique et financier des colons et devra faire face à de plus en plus de soulèvements civils domestiques avec lesquels le gouvernement américain ne doit pas s’associer ou s’impliquer ;
  • le Printemps arabe et le réveil islamique a, dans une large mesure, libéré une grande partie des 1,2 milliard d’Arabes et Musulmans pour lutter contre ce qu’une très grande majorité considère comme une occupation européenne illégale, immorale et insoutenable de la Palestine et de la population indigène  ;
  • le pouvoir arabe et musulman qui s’étend rapidement dans la région comme en témoignent le Printemps arabe, le réveil islamique et la montée en puissance de l’Iran, se fait simultanément – bien que préexistant – avec le déclin de la puissance et de l’influence américaines, et le soutien des Etats-Unis à un Israël belliqueux et oppressif devient impossible à défendre ou  à concrétiser compte tenu des intérêts nationaux américains comprenant la normalisation des relations avec les 57 pays islamiques ;
  • l’énorme ingérence d’Israël dans les affaires intérieures des Etats-Unis par l’espionnage et des transferts illégaux d’armes : cela comprend le soutien à plus de 60 « organisations majeures » et approximativement 7.500 fonctionnaires américains qui obéissent aux diktats d’Israël et cherchent à intimider les médias et les organisations gouvernementales ; cela ne devrait plus être toléré ;
  • le gouvernement américain n’a plus les ressources financières ni le soutien populaire pour continuer à financer Israël. Ce n’est plus envisageable d’ajouter aux plus de 3 mille milliards de dollars d’aide directe ou indirecte d’argent des contribuables versés à Israël depuis 1967, ces derniers s’opposant à ce que l’armée américaine continue de s’impliquer au Moyen-Orient. L’opinion publique américaine ne soutient plus le financement et les guerres étatsuniennes largement perçues comme illégales pour le compte d’Israël. Cette opinion est de plus en plus partagée en Europe, en Asie et au sein de l’opinion publique internationale ;
  • les infrastructures d’occupation ségrégationniste d’Israël sont la preuve d’une discrimination légalisée et de systèmes de justice de plus en plus séparés et inégaux qui ne doivent plus être directement ou indirectement financés par les contribuables américains ou ignorés par les gouvernements des Etat-Unis ;
  • Israël a échoué comme Etat démocratique autoproclamé et le soutien financier et politique américain ne changera pas sa dérive comme Etat paria international ;
  • les colons juifs manifestent de plus en plus un violent racisme rampant en Cisjordanie soutenu par le gouvernement israélien devenu leur protecteur et leur partenaire ;
  • de plus en plus de juifs américains sont contre le sionisme et les pratiques israéliennes, inclus les assassinats et les brutalités à l’encontre des Palestiniens vivant sous occupation, les considérant comme des violations flagrantes du droit américain et international et cela soulève des questions au sein de la communauté juive américaine, eu égard à la responsabilité de protéger (R2P) (1) des civils innocents vivant sous occupation ;
  • l’opposition internationale à un régime de plus en plus d’Apartheid se fait l’écho de la défense des valeurs humanitaires américaines ou des attentes américaines dans le cadre de des relations bilatérales avec les 193 pays membres de l’ONU.

Le rapport se termine en préconisant d’éviter des alliances rapprochées auxquelles s’oppose la majeure partie du monde entier et qui condamnent les citoyens américains à en supporter les conséquences.

A l’évidence Israël va se précipiter sur ce rapport bientôt publié pour faire pression sur les deux candidats à la présidentielle américaine, Obama et Romney, pour voir qui des deux en minimisera le plus les conclusions, s’engageant même à le ranger au placard en promettant d’accroître l’aide financière et militaire à l’entité coloniale judéo-sioniste fossoyeuse de l’Empire américain.

Mireille Delmarre
IRIB (iran French Radio)
3/09/2012

Note de la rédaction : voir http://en.wikipedia.org/wiki/Responsibility_to_protect

Correspondance Polémia – 25/09/2012

samedi, 06 octobre 2012

Juin 1941 : des Français tirent sur des Français

Juin 1941 : des Français tirent sur des Français
 

La campagne de Syrie et du Liban

par Nabucco

http://anti-mythes.blogspot.be/

En 1941, La Syrie et le Liban vivent depuis plus de 20 ans sous mandat français. Dés 1917-1918, la province de Syrie (regroupant à l’époque Syrie, Liban, Palestine, Jordanie) a apporté son aide aux alliés contre l’Empire Ottoman dont elle constitue une des plus riches provinces. Cependant, le rêve d’un Grand Orient indépendant est rapidement douché par la Conférence de San Remo et le Traité de Sèvres qui, en 1920, entérinent la dissolution de l’éphémère Royaume Arabe de Syrie et consacrent la présence française.

 
Les troupes françaises du Levant mettront sept ans ans (révolte de 1920-1923 et 1925-1927) pour pacifier le pays. Particulièrement le Nord où subsiste une forte hostilité des Alaouites et des Druzes. A partir de 1927, à défaut de souveraineté, la région se développe et se modernise (électrification, tramway, routes, écoles, agriculture moderne). Un début de libéralisation politique voit timidement le jour. En 1936, la France envisage d’accorder l’indépendance à la Syrie dans un délai de cinq ans. Néanmoins ce projet est définitivement enterré par le Parlement Français en 1938. Pour les puissances coloniales, à l’approche de la Seconde Guerre Mondiale, l’heure est au statu quo frileux, loin des grands bouleversements émancipateurs.

En 1939, nouveau camouflet pour les nationalistes arabes Syriens. Les Français désireux d’obtenir les bonnes grâces de la Turquie, cèdent à l’état kémaliste le sandjak d’Alexandrette, une petite province au Nord-Ouest de la Syrie où vit une minorité turque importante. Il s’agit de ménager la Turquie afin de conserver sa neutralité, voire de s’en faire une alliée contre l’Allemagne avec qui la guerre paraît imminente. Cette perte, considérée comme une annexion par les Syriens est encore, de nos jours, un sujet de querelle entre Turcs et Syriens.

Juin 1940. L’armée Française est défaite en six semaines par la Wehrmacht. Le Parlement Français vote à 88 % les pleins pouvoirs au Maréchal Philippe Pétain. Le 18 juin, un obscur général de brigade à titre temporaire nommé Charles de Gaulle lance un appel à la Résistance depuis la Radio de Londres. En juillet, à Vichy, dans la zone demeurée libre de l’occupant allemand, s’installe le gouvernement de l’État Français. Les forces militaires en métropole sont réduites à 100 000 hommes, sans aviation. La Marine de Guerre est neutralisée dans les ports de Toulon et Bizerte en Tunisie. L’escadre Française qui mouillait dans la rade de Mers el-Kebir en Algérie est bloquée, puis détruite par les Anglais le 3 juillet 1940 (1 300 morts, deux cuirassés, un croiseur et un contre-torpilleur mis hors de combat). Dans ce contexte, l’Armée du Levant (45 000 hommes, 120 canons, 90 chars et 289 appareils) constitue un enjeu stratégique en Méditerranée Orientale.

Troupes de l’Armée du Levant 1941.
 
Mai 1941. L’Irak, sous mandat britannique s’insurge et fait appel aux forces germano-italiennes pour combattre les Anglais (voir article précédent : Irak : d’une guerre l’autre http://www.egaliteetreconciliation..... Les Allemands négocient avec le gouvernement de Vichy le protocole de Paris (28 mai 1941). En échange d’un hypothétique allègement des conditions d’armistice, les Français accordent des facilités aux Allemands et à leurs alliés italiens en Méditerranée Orientale. Les Allemands et les Italiens sont autorisés à faire escale dans les aérodromes Syriens avant de rejoindre l’Irak en guerre contre les Britanniques (120 appareils de l’Axe transiteront pas la Syrie en mai 1941). Par ailleurs, une partie des armes stockées au Levant est livrée par les Français aux Irakiens. La Turquie autorise le transite de deux convois ferroviaires sur son territoire. Ce matériel obsolète, livré en renâclant, arrivera trop tard pour empêcher l’écrasement de la rébellion Irakienne par les Anglais. Le 12 mai 1941, en représailles, l’aviation britannique bombarde les aérodromes de Syrie.

Juin 1941. La conduite de la guerre en Syrie oppose les Britanniques aux Français Libres du général de Gaulle. Ces derniers veulent pénétrer en Syrie avec une petite force symbolique aux couleurs françaises dans le but de rallier les 45 000 hommes de l’Armée du Levant. L’idée n’est pas saugrenue, d’autant plus que les soldats Français ont été très perturbés par le transit vers l’Irak des appareils de la Luftwaffe et de la Regia Aeronautica italienne via les aérodromes syriens. Un an après le pire désastre de l’histoire de France, les cœurs ne sont pas apaisés. Le désir d’en découdre couve toujours sous la botte allemande. Mais il y a la manière. Les Britanniques en décident autrement. Ils veulent, une entrée en force. Une opération commune sous commandement britannique est décidée fin mai 1941. Désormais, on ne parlera plus de Français, mais de Gaullistes et de Vichystes.

7 juin 1941. Dans la nuit, les Britanniques déclenchent l’opération Exporter. Une force de 20 000 hommes attaque l’Armée Française du Levant forte de presque 40 000 militaires. Les Anglais qui s’attendaient à une randonnée de ’’Scouting for boys’’* sont confrontés à une résistance opiniâtre qui va durer cinq semaines. Les Français demeurés fidèles à ce qui leur semble le seul gouvernement national légitime suivent les ordres de Vichy et ne comprennent pas cet assaut. Du reste, plus aucun appareil allemand ou italien ne transite par la Syrie. Par ailleurs, l’intervention des Forces Françaises Libres de De Gaulle aux côtés des Britanniques apparaît comme un coup de poignard dans le dos.

L’opération Exporter est très académique dans sa conception et s’articule sur quatre axes. A l’extrême nord, les 17ème et 20ème Brigades d’infanterie Indienne sont chargées de cheminer au sud de la voie ferrée turque qui longe la frontière syrienne. Le but, malgré la faiblesse des moyens mis en œuvre, est important : interdire l’approvisionnement des troupes du Levant par la Turquie. Au centre, la 10ème division d’infanterie Indienne doit progresser sur la rive sud de l’Euphrate vers Alep la capitale du Nord. Plus au Sud, la Habforce (Légion Arabe et 4ème brigade de cavalerie Britannique) est chargée de se diriger, en plein désert, vers Palmyre et le terminal pétrolier de Tripoli au Liban. Enfin, à l’extrême Sud, le long de la côte libanaise et vers Damas, ont lieu, les attaques les plus importantes. Elles sont menées par la 7ème division australienne (moins sa 18ème Brigade qui se bat à Tobrouk en Lybie), deux brigades françaises libres (les 1ère et 2ème BFL de la 1ère Division Française Libre) et la 5ème Brigade indienne. La Royal Navy est chargée d’appuyer les troupes avec son artillerie de marine.

 
Durant une semaine, les attaques Britanniques marquent le pas et se heurtent à une résistance farouche de l’Armée du Levant. L’attaque frontale depuis le Nord de la Palestine est un échec. Il n’existe qu’une seule route côtière dominée par les Monts du Liban qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Un cadeau pour la défense qui fait des ravages parmi les troupes franco-australiennes. En parallèle, la percée vers Damas s’immobilise pour les mêmes raisons (relief escarpé). L’attaque de la Habforce progresse aisément dans le désert pour finir par stagner à l’approche des premiers contreforts des monts de l’anti-Liban, avant la vallée de la Bekaa. Globalement, il s’agit d’un échec pour cette première manche. Le général Wavell doit repenser son plan de bataille et d’abord recevoir des renforts.


Artillerie française de l’armée du Levant pendant les combats.
 
13 juin 1941. Deux Brigades de la 6ème division d’infanterie Britannique viennent renforcer le front au Sud de Damas. La Royal Air Force est renforcée par des prélèvements sur les forces positionnées en Egypte et en Irak. L’attaque Britannique reprend lentement. Sur le littoral, malgré la prise de Saïda, les progrès des franco-australiens sont très lents. Au Centre, la Habforce assiège la ville de Palmyre. Le 21 juin, Damas en Syrie tombe sous la pression des Britanniques, des Indiens et des Français libres.


Troupes Britanniques après la reddition de Palmyre le 3 juillet 1941.
 
A partir du 23 juin, la résistance des troupes françaises du Levant commence à donner des signes de faiblesse. A cette date, la Syrie est sous la pression d’un blocus naval et terrestre presque complet. Les unités françaises de l’Armée du Levant doivent se battre sans renfort et subissent une forte attrition. Les troupes du Commonwealth sont désormais plus nombreuses, mieux rafraîchies. Elles dominent la mer et les airs. Le 3 juillet 1941, Palmyre tombe. La 10ème division Indienne qui progresse le long de l’Euphrate s’approche dangereusement du centre de la Syrie, tandis que le 8 juillet les défenses françaises au sud de Beyrouth commencent à lâcher menaçant la capitale du Levant.
12 juillet 1941. Le Général Dentz, gouverneur de la province du Levant, après accord des autorités de Vichy, demande un cessez-le-feu et autorise la négociation d’un armistice. Celui-ci est signé, à Saint-Jean-d’Acre entre les Britanniques et les autorités de la Syrie mandataire le 14 juillet 1941. Les forces alliées ont perdu 4 000 hommes. Les Français de l’Armée du Levant dénombrent 6 000 victimes dont 1 000 tués, 37 000 d’entre eux sont faits prisonniers. Moins de 6 000 décideront de rallier la France Libre, les autres sont désarmés et renvoyés en France en août-septembre 1941.


Le Général Wilson signe la Convention de Saint Jean d’Acre en présence des délégués de Vichy.
 
Même si le pouvoir virtuel est détenu par les français libres, ceux-doivent compter sur la présence militaire amicale des Britanniques qui favorisent en sous-main les indépendantistes libanais et syriens. Les élections législatives de l’été 1943 portent au pouvoir les nationalistes syriens et libanais. Les gaullistes qui étaient intervenus en juin 1941 à la fois contre les forces de l’Axe, mais aussi les velléités hégémoniques britanniques doivent progressivement passer la main. Fin 1943 et début 1944, le Liban et la Syrie obtiennent leur indépendance. Au printemps 1945, Damas se soulève contre les derniers éléments militaires français qui y tiennent garnison. Un an plus tard, le 17 avril 1946, les dernières troupes françaises quittent le pays.
 
La campagne de Syrie-Liban s’inscrit dans la lutte entre les Britanniques et les forces de l’Axe germano-italien pour le contrôle de la Méditerranée Orientale et l’accès aux formidables réserves de pétrole du Moyen-Orient. En ce sens, cette bataille est le prolongement de la guerre d’Irak qui se déroula un mois auparavant (mai 1941). Le conflit qui oppose les Français de l’Armée du Levant aux Britanniques alliés aux forces françaises libres, bien que périphérique, revêt une grande importance stratégique pour l’effort de guerre allié.
 
En juin 1941, les Allemands mènent le siège du port de Tobrouk en Lybie, à quelques pas de la frontière égyptienne. Le 22 juin 1941, la Wehrmacht envahit l’URSS. La plupart des observateurs de l’époque ne donnent que quelques semaines de survie à l’Armée Rouge. Les Britanniques qui ont déchiffré les codes cryptés de la Wehrmacht (machine enigma) sont au courant depuis plusieurs semaines des projets d’Hitler concernant la Russie. A juste titre, ils craignent une poussée combinée de l’Afrika Korps vers le Proche Orient et de l’Ostheer, l’armée allemande en Russie, vers le Caucase et le Moyen-Orient. En ce sens, la présence d’une force de 40 000 français en Syrie et au Liban apparaît comme une menace pour les Britanniques qui se méfient de la neutralité du gouvernement de Vichy.

Par ailleurs, il ne sert à rien aux Britanniques de contrôler les champs pétroliers de Mossoul en Irak si la côte libano-syrienne n’est pas sécurisée. Les terminaux pétroliers des oléoducs se situent tous sur la côte méditerranéenne, l’un à Tripoli au Liban, l’autre à Haïfa en Palestine, à quelques kilomètres de la frontière libanaise. En mai 1941, les Irakiens coupent le pipeline reliant Kirkouk en Irak à Haïfa et redirigent le flux de pétrole vers le Liban vichyste au profit exclusif de l’axe germano-italien. Cette mesure de rétorsion est ressentie comme un casus belli par les Anglais qui décident alors de régler leur compte d’abord aux Irakiens, ensuite aux Français de l’Armée du Levant.
 
En ce qui concerne les Français, cette campagne est un épisode pénible de leur histoire. D’un côté, fidèle à une vieille tradition bourgeoise de compromission des élites , le gouvernement de Vichy, traîne des pieds, louvoie, ménage la chèvre et le chou, l’anglais et l’Allemand, pour finalement, perdre la chemise et le pantalon au profit de ses faux-amis ou de ses vrais ennemis. Cette vraie-fausse neutralité durera jusqu’en 1944 et l’arrivée des troupes alliées. Pour les gaullistes, le choix de l’alliance avec les Britanniques est net, même s’il n’est pas exempt d’arrière pensées. Les intérêts des Britanniques et de leur empire ne sont pas vraiment les mêmes que ceux des Français et le rapport de force est en défaveur de ces derniers. Dans ces conditions, à plusieurs reprises durant la Seconde Guerre Mondiale, on aura le sentiment d’assister à un marché de dupes.

La campagne de Syrie-Liban ne clôt pas la série des interventions Britanniques. Ceux-ci ont en juin sécurisé leur flanc sud en Syrie. Seule, au Nord-est, l’Iran demeure neutre, même si ses amitiés vont plutôt vers l’Axe par anglophobie. Le dernier acte de ce conflit périphérique se jouera dans ce pays en août et septembre 1941.
 
* Scouting for Boy : « Éclaireurs » est un ouvrage écrit par Robert Baden-Powell sur les fondements du scoutisme.
http://www.egaliteetreconciliation.fr
 
 
 

vendredi, 05 octobre 2012

L’Occident à la Conquête du Chaos : le Cas Syrien

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L’Occident à la Conquête du Chaos : le Cas Syrien

Guillaume de Rouville
 
 

Les États-Unis cherchent, avec un énergie renouvelée depuis le 11 septembre 2001, à renverser, par tous les moyens, les régimes qui ne se soumettent pas à leur vision du monde et n’acceptent pas une Pax Americana qui se nourrit de guerres et de ‘chocs entre les civilisations’. Wesley Clark (Commandant Suprême des Forces militaires de l’Otan de 1997 à 2000) rappelle, dans une interview du 2 mars 2007 [1], que la liste des régimes visés par l’ire américaine au lendemain du 11 septembre 2001, comprenait, tout spécialement, ceux des pays suivants : l’Irak, la Libye, la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et l’Iran. Plutôt que de soutenir des oppositions démocratiques aux régimes visés (ce qu’ils font de manière très marginale) les États-unis ont choisi de recourir principalement au terrorisme islamique pour déstabiliser puis renverser les leaders politiques des pays qui contrarient ou contestent leur volonté de puissance hégémonique [2] (volonté exprimée sans complexe dans de nombreux documents militaires rendus publics ou dans les publications des think-tanks néoconservateurs [3]). Pour ne pas agir trop à découvert, ils utilisent le vivier de djihadistes qu’ils ont créés, armés, financés dans les années 80 en Afghanistan pour combattre l’Union Soviétique, vivier que l’on appelle couramment Al Qaeda, mais qui n’est que l’ensemble des combattants entraînés puis armés par les États-Unis et leurs alliés islamistes que sont l’Arabie Saoudite et le Pakistan depuis plus de 30 ans. Au même moment, cette alliance contre-nature [4] entre la principale puissance occidentale et les principaux représentants de l’Islam radical le plus obscurantiste, s’est vue renforcée par Israël dont les objectifs géopolitiques propres concordent, dans cette région du monde, avec ceux des États-Unis. Les néoconservateurs américains sont la synthèse parfaite de ce rapprochement idéologique entre les États-Unis et Israël (la plupart des néoconservateurs américains ayant également la nationalité israélienne ou ayant des liens très étroits avec le Likoud israélien). Les puissants liens financiers et économiques de ces néoconservateurs avec l’Arabie Saoudite [5] sont également l’un des ciments de cette alliance surprenante.

Cette alliance explique, entre autre, la montée en puissance du terrorisme islamique au niveau mondial (qui serait resté un épiphénomène sans elle), la guerre au Kosovo (et la diabolisation de la Serbie), la guerre civile en Tchétchénie (et la diabolisation de la Russie), le 11 Septembre 2001 (et la substitution de l’ennemi soviétique par l’ennemi musulman), la guerre en Irak (et son éclatement), la guerre en Libye (et son démembrement), le Soudan (et sa partition), la déstabilisation de la Syrie et bientôt celle du Liban, et enfin la prochaine guerre contre l’Iran. Dans les paragraphes qui suivent nous nous concentrerons sur l’instrumentalisation du terrorisme islamique dans le cadre du ‘Printemps Arabe’, tout particulièrement dans le cas syrien, tout en évoquant l’extension de ce modèle à l’Iran.

Pour les États-Unis, il s’agit de contenir la Russie et la Chine, de maîtriser l’accès à un certain nombre de richesses naturelles et, enfin, de répondre à une vision impériale de leur propre pays qu’ils qualifient volontiers de ‘benevolent hegemon’ [6]. Pour Israël, il s’agit d’accomplir petit à petit le rêve du Grand Israël qui passe par la destruction des États-nations de la région et leur découpage en entités plus petites sur des lignes ethno-religieuses propres à créer les tensions nécessaires à l’affaiblissement durable de leurs adversaires potentiels. Pour l’Arabie Saoudite, il s’agit d’écraser des régimes laïques indépendants de son influence, et de contrecarrer la montée en puissance des Chiites sous influence iranienne tout en imposant sa vision moyenâgeuse de l’Islam aux peuples musulmans, alors même que ses élites sont totalement occidentalisées et corrompues par les valeurs marchandes du capitalisme consuméristes occidental. Voilà, très brièvement, pour la vision géostratégique de cette alliance Wasp-Wahhabite- Sioniste dont la force réside dans ses contradictions apparentes et dont l’instrument géopolitique privilégié est le terrorisme islamique (pour de plus amples développements sur cette alliance voir : ‘Aux origines du terrorisme contemporain : l’alliance Wasp-Wahhabite-Sioniste’ [7]).

Voyons maintenant les différentes tactiques employées par les États-Unis et leurs alliés contre l’Iran, la Libye, la Syrie (et prochainement, sans doute, au Liban) pour renverser ou tenter de renverser les régimes en place. On y décèle certaines constantes : (i) l’instrumentalisation de mouvements terroristes contre le pouvoir en place et (ii) la mobilisation de tout un réseau d’ONG sous influence américaine pour orienter les mouvements civils contestataires, mouvements eux-mêmes instrumentalisés en vue de déstabiliser le régime visé par des actions de subversion coordonnées par les États-Unis.

Ainsi, des légions ou des groupuscules de terroristes islamistes sont infiltrés dans les pays cibles (comme l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien en Iran – soutenu par de nombreux et influents membres du Congrès américain [8] et par Israël [9] – et les mouvements apparentés à Al Qaeda en Libye et en Syrie) pour y perpétrer des attentats contre les autorités ou des civils qui manifestent légitimement contre les pesanteurs du régime. Les premières manifestations voient des civils entraînés de bonne foi, par des ONG sous influence américaine, à exprimer leurs doléances dans la rue, soit à l’occasion d’élections que ces ONG dénoncent comme frauduleuses, même s’il n’y a aucune preuve à cet égard (comme en Iran en 2009, mais également, et dans un autre contexte, en Côte-d’Ivoire [10] en 2010, en Russie en 2012 [11]), soit à la suite de revendications civiles diverses (libération de prisonniers islamistes en Libye, demandes de la société civile pour plus de démocratie en Syrie). Des agents provocateurs infiltrent les manifestations pour que celles-ci dégénèrent (Iran, Libye, Syrie). Des tirs retentissent, quelques manifestants meurent sans que l’on puisse déterminer précisément la provenance des tirs. Assez rapidement, les premiers manifestant civils sont remplacés par des insurgés armés (Libye, Syrie) qui exécutent au hasard des civils lors des manifestations suivantes ou dès qu’un rassemblement a lieu. Les insurgés et leurs maîtres occidentaux attribuent publiquement ces massacres au régime en place, font appel à une organisation des droits de l’homme créée de toutes pièces pour l’occasion ou qui n’est que la façade respectable de la branche la moins démocratique de l’opposition en exil et qui n’a aucune légitimité dans le combat pour la démocratie et dont les puissances occidentales ont, en général, formé et financé les membres [12]. Ils intensifient les attaques, les étendant aux cibles d’État, aux militaires, aux policiers, à la télévision officielle, aux notables du régime qui sont assassinés avec les membres de leurs familles (Libye, Syrie). Les Occidentaux font monter la pression en stigmatisant le régime en des termes qui font passer leurs dirigeants pour de nouveaux Hitler (Libye, Syrie), ou menaçant la sécurité des États-Unis et/ou l’existence d’Israël (Iran). Les médias atlantistes [13] prennent le relais du travail de sape et, sans discernement, bombardent les auditeurs, médusés, de nouvelles toujours plus sordides et plus fausses que les précédentes, refusant de diffuser les informations qui viendraient contredire ce flot ininterrompu de vérités officielles. L’ONU finit par entrer en scène pour réclamer des sanctions ; les sanctions tombent, etc., etc…jusqu’à la chute du régime.

Une fois le régime tombé, il n’y a plus qu’à morceler le pays en de multiples entités sur des bases ethno-religieuses et à créer sans cesse des tensions entre ces entités pour qu’aucun État central ne puisse se reconstituer (cette vieille pratique du ‘diviser pour régner’ a été appliquée avec un certain succès en Irak, au Soudan et en Libye). L’instabilité ainsi créée offre au terrorisme un terreau favorable pour s’enraciner, ce qui permettra aux puissances occidentales de justifier une présence militaire plus ou moins permanente dans la région et d’étendre toujours plus, pour les industriels de la terreur (sociétés militaires privées spécialisées dans la sécurité, conseillers en tous genres dans la lutte contre le terrorisme, etc.) leur espace marchand et leur zone de prédation.

Concernant la Syrie, la quasi-totalité des informations sur les massacres attribués au régime Syrien de Bachar el-Assad proviennent de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, organisation basée à Londres et dirigée par les Frères Musulmans, qui sont des opposants non démocrates au régime de Damas et travaillent, pour l’occasion, main dans la main avec les wahhabites d’Al-Qaeda à la déstabilisation du pays. Pour nous informer de la situation en Syrie, les médias occidentaux se contentent en général de citer cet Observatoire [14], réplique de la Ligue Libyenne des droits de l’homme dont on connaît les mensonges sur les prétendus bombardements de Benghazi par Kadhafi et les partis pris en faveur de l’Islam radical (pro-Al-Qaeda) [15]. À la fois juges et parties, ces organisations ne sont là que pour donner de la crédibilité à des crimes en grande partie imaginaires ou commis par leurs propres exécutants.

Les occidentaux et leurs alliés wahhabites/salafistes (Arabie Saoudite, Qatar), principaux financeurs du terrorisme islamique dans le monde, ont utilisé à plusieurs reprises les images des imposantes manifestation de soutien à Bachar el-Assad pour prétendre que la population était descendue dans la rue contre le président syrien [16]. Ils ont multiplié les médiamensonges grossiers dont la répétition semble tenir lieu de preuve de leur véracité : par exemple, au début du conflit, France 24 s’est empressé d’annoncer que l’ambassadeur de Syrie en France avait démissionné pour tenter d’entraîner un mouvement de défection dans les rands de la diplomatie syrienne alors qu’il n’en était rien [17] ; la chaîne qatarie Al Jazeera a montré complaisamment des cadavres qu’elle a fait passer pour des civils, victimes du régime, alors qu’il s’agissait de policiers exécutés par les islamistes et dont on avait lié les mains dans le dos avant de les exécuter ; on nous a relayé les propos d’une jeune syrienne gay opprimée par son président et on apprend qu’il s’agit en fait d’un étudiant américain en mal de reconnaissance médiatique [18]. Nul besoin pour les journalistes occidentaux d’aller vérifier ces informations, car contre un régime ennemi peu importe la vérité, seul l’objectif compte. Les quelques journalistes ou personnalités sur place [19] ont un tout autre langage, mais qu’importe, on continue à enchaîner les ‘unes’ sur les massacres perpétrés par ses amis et on les attribue sans vergogne au régime. Les terroristes poursuivent leur sale besogne tandis que les forces spéciales occidentales les appuient logistiquement et les conseillent dans le choix de leurs cibles. Ainsi, le régime syrien fait face à une agression étrangère qui vise à le faire tomber et se voit criminalisé pour oser se défendre et maintenir l’unité du pays.

Autre exemple de médiamensonge – par Pierre Piccinin [20]

“Ainsi en témoigne ce tout récent exemple d’un média-mensonge « made in Qatar » : ce dimanche 20 novembre, Al- Jazeera (et Al-Arabia : Dubaï – Émirats arabes unis) a diffusé un reportage annonçant l’attaque du siège du parti Baath, à Damas. Selon Al-Jazeera, deux hommes en moto ont tiré deux roquettes au moins sur le bâtiment, qui s’est embrasé ; et l’attentat a été revendiqué par l’Armée syrienne libre, qui a ciblé ce symbole du pouvoir, dans le centre de Damas, la capitale, jusqu’alors totalement épargnée par ces neuf mois de contestation. [...] À nouveau, à l’appui de cette « information », concoctée par Al-Jazeera cette fois, la caution de l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme, qui a même apporté des précisions : deux roquettes supplémentaires ont encore été tirées, mais ont manqué leur cible…Comme d’ordinaire, « l’information » a été reprise en chœur par tous les médias mainstreams. Ce même dimanche au soir, un de mes contacts à Damas m’a téléphoné : « ma famille habite tout près du siège du parti Baath ; le bâtiment est intact ; c’est un mensonge ». Lundi 21, j’ai demandé à une amie qui habite également Damas de vérifier pour moi l’information et de prendre une photographie du siège du Baath, en présentant à l’avant-plan l’édition du jour d’un journal occidental connu, de telle sorte qu’il ne puisse y avoir le moindre doute quant à la date à laquelle cette photographie a été prise. Résultat : le bâtiment du siège du parti Baath à Damas est effectivement intact ; aucune roquette n’a frappé ni incendié l’immeuble”.

Les médias occidentaux répètent à l’envie que le pouvoir en place pilonne la ville de Homs (où se sont réfugiées les milices armées wahhabites qui y massacrent les minorités religieuses et les habitants qui ne collaborent pas avec eux [21]) pour en exterminer les habitants, mais sont pourtant dans l’impossibilité de fournir des images qui viennent corroborer ces faits [22]. On ne voit jamais l’armée bombarder la ville. On entend et voit quelques explosions dont il est impossible de déterminer l’origine. On n’observe aucun avion survolant la ville pour y lâcher les bombes. On se contente alors de nous dire que ce sont des chars de l’armée qui s’occupent de pilonner la ville, mais toujours sans nous montrer l’origine des tirs. À cet égard il est instructif de visionner la vidéo présentée par le journal Le Monde [23], qui est sensée prouver le pilonnage de la ville pendant 17 jours, tel que les insurgés l’ont filmé : à aucun moment ils ne filment d’avions ou de chars passant à l’offensive et sur 17 jours ils ne filment que quelques explosions au total, ce qui semble en contradiction avec l’idée d’un pilonnage systématique et continu.

Dans le cadre de la reconquête de Homs par le régime syrien, il y a eu des tirs nourris contre des positions ‘ennemies’ (celles des insurgés salafistes armés de missiles anti-chars fournis par des puissances étrangères), et sans doute, des bombardements ciblés contre les maisons où l’armée syrienne pouvait soupçonner que des insurgés s’y étaient réfugiés [24]. Ces bombardements ciblés sont-ils plus condamnables que les bombardements systématiques des Alliés sur la côte normande en 1944 (sans parler des bombes atomiques lâchées sur les populations civiles japonaises en 1945), qui ont été justifiés par l’idée de mettre en déroute l’occupant nazi ? Aurait-il alors fallu titrer sur l’ensemble des ‘unes’ des journaux occidentaux de l’époque : ‘Lisieux, ville martyre des criminels de guerre anglo-saxons, a été pilonnée et anéantie’ ? Le régime syrien ne lutte- t-il pas contre une force armée venue de l’étranger qui professe une idéologie totalitaire (le salafisme radical) ? Le fait que le régime syrien ne soit pas démocratique justifie-t-il que des insurgés inféodés à des dictatures salafistes radicales puissent mettre le pays à feu et à sang sans que le pouvoir n’ait le droit de se défendre et de reprendre le contrôle des zones tenues par la partie adverse ? Les dommages collatéraux du régime syrien sont-ils plus criminels que ceux de l’OTAN en Serbie à la fin des années 1990 ? Avant de prendre fait et cause pour des insurgés torturant et assassinant tous ceux qui ne veulent pas collaborer à leur projet totalitaire, les journalistes occidentaux (sans parler de ceux de la chaîne de l’Émir du Qatar, Al Jazeera, partie prenante directe au conflit) devraient, peut-être, avoir le courage, ou tout simplement l’obligation morale et professionnelle, de se poser ce genre de questions.

Dans d’autres vidéos on nous montre, certes, de nombreux cadavres, mais il est impossible de dire qui est responsable de leur triste sort. Cependant, comme il s’agit pour la plupart de militaires et de fonctionnaires syriens d’origine alaouite, on peut penser que leurs tortionnaires se situent plus vraisemblablement du côté des terroristes islamistes. Des comités de Sednaya (jeunes gens et adultes) ont été créés par les habitants de Homs pour défendre leurs quartiers contre les attaques des islamistes. Chaque jour ces comités tentent de chasser les terroristes venus de Tunisie, du Liban, de la Libye, de l’Irak. Les témoignages affluent et disent tous la même chose [25] : que l’armée du régime, qui tente de les protéger, est la cible privilégiée des attaques et qu’elle a du mal à lutter efficacement contre les terroristes dans cette ville qui a été choisie comme l’un des maillons faibles du régime (comme Benghazi le fut pour le régime de Kadhafi).

Cependant, depuis le double veto Russe et Chinois à une intervention internationale contre le régime syrien, l’armée de Bachar el-Assad a repris du terrain dans la ville de Homs. Fin février 2012, les terroristes islamistes ne tiennent plus qu’un quartier de la ville et se servent de la population civile comme d’un bouclier humain, tandis que l’armée du régime tente de reprendre le contrôle du quartier, maison par maison. Devant cette nouvelle situation et face à l’impossibilité actuelle pour l’OTAN d’intervenir militairement de manière ouverte et massive (comme ce fut le cas en Libye), le Qatar et l’Arabie Saoudite ont décidé d’accélérer la fourniture d’armes à la rébellion et espèrent parvenir, ainsi, à déstabiliser le régime en intensifiant les actes de nature terroriste en dehors de la ville de Homs sur laquelle ils s’étaient principalement concentrés jusqu’à présent.

Encore un exemple de médiamensonge – par Bahar Kimyongur [26]

“Le 28 janvier, nous avons tous été bouleversés par les images du massacre d’une famille sunnite à Nasihine, femme, enfants et bébés inclus. Dans ce quartier de Homs, ce jour-là, douze innocents, douze membres de la famille Bahader, ont été froidement assassinés. Sans la moindre preuve, le reporter photo du journal Le Monde répondant du pseudonyme de Mani avait mis ce crime horrible sur le compte des milices loyalistes recrutées, dit-on, parmi les alaouites. Le lendemain, on apprit que cette famille sunnite était en fait devenue la cible des rebelles parce qu’elle « collaborait avec le régime ». En fait, Abdel Ghani, le père de famille était un fonctionnaire du gouvernorat de Homs. Un homme sans histoires. Lui et son frère Ghazouan qui est un chauffeur attaché au même gouvernorat, avaient reçu de nombreuses menaces de mort de la part des rebelles. Abdel Ghani souhaitait déménager pour éviter toutes représailles de la part de l’ASL qui voulait l’enrôler de force. Mais la barbarie terroriste l’attendit au tournant, lui et sa famille.

Le 23 février, un groupe armé commit un nouveau massacre d’innocents. Quartier visé : al-Arman al-Janoubi à Homs. Les victimes : un couple et leurs quatre enfants. Les terroristes ont d’abord ligoté Mohamed Ryad Darwich, sa femme et ses enfants avant de les torturer à coups de poignards. Les victimes ont été mutilées méthodiquement par des tortionnaires qui ont poussé le vice jusqu’à écrire des mots sur leurs corps à l’aide de leurs poignards. Ils ont ensuite mis le feu à la maison de cette famille. Entre le massacre des familles Bahader et Darwich, on ne compte plus les exécutions sommaires perpétrées par les terroristes. Des centaines de civils et de militaires pro-régime ont subi le même sort. Ces événements et bien d’autres encore témoignent de ce que l’horreur ne se trouve pas dans un seul et même camp”.

 

Les observateurs de la Ligue des États Arabes, pourtant peu favorables au régime syrien, ont démenti les accusations de crimes contre le peuple dont se serait rendu coupable le pouvoir syrien et ont souligné à la fois le partage des responsabilités dans les violences commises et le caractère militaire, et non pas civil, de l’opposition au régime. Pour avoir été sans doute relativement objectifs, ces observateurs ont été discrédités par la presse occidentale et menacés de morts par les Frères Musulmans et les autorités d’Arabie Saoudite qui ne s’attendaient pas à une telle indépendance de la part d’individus qu’ils pensaient leur être tout dévoués.

Extraits du Rapport de Mission des Observateurs de la Ligue des États Arabes (Février 2012) [27]

26 – La Mission a observé dans les deux secteurs de Homs et Hama des actes de violence du fait des groupes armés contre les forces gouvernementales, qui ont fait des tués et des blessés parmi les troupes gouvernementales. Dans certaines situations, les forces gouvernementales ont recours à la violence comme réaction aux attaques perpétrées contre ses membres. Les observateurs de la mission ont noté que les groupes armés ont recours aux bombes thermiques et aux missiles anti-blindage.

27 – La Mission a été témoin dans les secteurs de Homs, Idlib et Hama des actes de violence contre les troupes gouvernementales et contre les citoyens entraînant de nombreux décès et blessures. C’est le cas de l’explosion de l’autobus civil, tuant huit personnes et blessant plusieurs autres, dont des femmes et des enfants ; celui du sabotage à l’explosif d’un train chargé du transport du diesel ainsi que d’autres événements à Homs, dont la destruction de l’autobus de la police tuant deux d’entre eux, l’attaque à l’explosif du pipeline de carburant, et autres attentats de moindre importance.

28 – La mission a noté l’émission de faux rapports émanant de plusieurs parties faisant état de plusieurs attentats à la bombe et de violence dans certaines régions. Lorsque les observateurs se sont dirigés vers ces zones pour enquêter, les données recueillies montrent que ces rapports ne sont pas crédibles.

29 – La mission a noté également, se basant sur les documents et les rapports émanant des équipes sur le terrain, qu’il ya des exagérations médiatiques sur la nature et l’ampleur des accidents et des personnes tuées ou blessées à la suite des événements et des manifestations qui ont eu lieu dans certaines villes.

Pour qui a bien compris que la bataille qui se livre en Syrie n’est pas celle de la démocratie contre l’autocratie, mais celle de la balkanisation et de l’islamisation radicale contre le maintien de l’unité et de la souveraineté d’un pays, il n’est pas étonnant de voir le porte-parole d’Al-Qaeda (le bras droit de Ben Laden, devenu le numéro 1 de la nébuleuse terroriste, Al Zawahiri – tout comme les Frères Musulmans et le Hamas) soutenir fermement la « rébellion » syrienne, autrement dit, de voir ceux que l’Occident prétend combattre lutter à ses côtés. Il n’est pas étonnant non plus de constater que le leader armé de l’insurrection syrienne n’est autre que l’ancien responsable de la rébellion libyenne (Abdelhakim Belhadj), membre d’Al Qaeda [28], tortionnaire et violeur, au service des intérêts occidentaux et à qui The Guardian offre ses colonnes comme s’il s’agissait d’un personnage fréquentable qu’il est naturel de présenter comme le sauveur de la Libye. On peut admirer aujourd’hui le travail qu’il a accompli dans ce pays. Pas étonnant, de voir Le Nouvel Observateur, représentant de la vision atlantiste des révoltes arabes se faire le chantre de la propagande anti-syrienne : Jean Daniel, son directeur, par ailleurs ami de nombreux dictateurs et récipiendaire d’argent du Qatar [29], ainsi que du National Endowment for Democracy (programme officiel des États-Unis visant à ‘corrompre’ les élites étrangères, notamment européennes, en leur faveur), a choisi ses victimes et ses bourreaux selon qu’ils approuvent ou rejettent la vision géostratégique des États-Unis et d’Israël. Pas étonnant, enfin, de voir l’Arabie Saoudite réclamer toujours plus de sanctions contre la Syrie.

Il ne s’agit manifestement pas de défendre la démocratie pour ces ‘combattants de la liberté’ que sont les membres du Conseil National Syrien (CNS) sponsorisés par l’Arabie Saoudite (financièrement) et par l’Occident présent militairement sur place depuis le début des troubles (des forces spéciales américaines, anglaises, israéliennes, turques et françaises sont en Syrie depuis plusieurs mois et encadrent les massacreurs- snipeurs qui tirent sur tout ce qui bouge et principalement les policiers, l’armée, les civils qui osent manifester leur soutien au régime). Il s’agit d’imposer un islam radical à un pays laïque selon le modèle imposé par leurs donneurs d’ordres pour le fragiliser et le démanteler. Ainsi, les minorités religieuses qui vivaient en paix et en harmonie dans ce pays laïque, peuvent remercier l’Occident, parce que désormais elles sont la cible d’attaques quotidiennes et de meurtres de masses commis par les légions wahhabites d’Al-Qaeda (comme en Libye) [30]. La minorité Alaouite, dont le Président Bachar el-Assad fait partie, est une cible privilégiée des tortionnaires d’Al Qaeda qui n’hésitent pas à passer au fil de l’épée femmes et enfants tout en filmant leur mise à mort. Les Chrétiens tentent de résister aux légions islamistes encadrées par les forces spéciales occidentales mais ne pourront pas tenir longtemps. De nombreux Jésuites et prêtres ont déjà été assassinés par des éléments islamistes venus de l’étranger.

“Ces troubles sont fomentés et organisés par des forces extérieures et non par les membres de la société syrienne”. Primat de l’Eglise syriaque orthodoxe, Ignace Zakka Ier Eiwas [31].

« Si Bachar est renversé, la liberté religieuse sera balayée en Syrie » [32]. Renaud Girard du Figaro. 

Il est triste et navrant pour les démocrates sincères, de devoir, par nécessité morale et vitale, soutenir le président Bachar el-Assad (dictateur, sans aucun doute, tyran, peut-être) dans sa lutte pour la survie de l’unité du pays, à cause des cyniques calculs des ‘démocrates aux mains sales’ qui donnent des leçons de vertu démocratiques au peuple syrien à coup de massacres, de bombes et d’actes terroristes pour remplacer un dictateur par mille autres. Il n’y a pas meilleur moyen pour les Occidentaux de dégoûter les jeunes générations musulmanes des prétendues valeurs de la démocratie occidentale. Pour qui comprend le jeu pervers auquel se livrent les grandes puissances occidentales dans la région, il ne fait aucun doute que l’Occident a plus peur de voir fleurir des démocraties musulmanes indépendantes et fières que de voir se développer des poches de terreur et de chaos propices à satisfaire leurs calculs géopolitiques mortifères. Ce jeu pervers peut être résumé de la manière suivante : dans un premier temps les occidentaux manipulent des démocrates sincères à travers tout un réseau d’ONG sous leur influence, et les incitent à la révolte contre leurs autocrates. Une fois la révolte commencée, les États-Unis et ses alliés arment des terroristes salafistes pour aller tuer les démocrates (qu’ils abandonnent à leur sort) et créer le chaos politique et social qui leur permettra d’accomplir leurs objectifs géopolitiques (qui, comme on l’aura compris, ne consistent pas à établir des démocraties sur le modèle occidental).

 

Si des terroristes payés par des puissances étrangères tiraient sur les manifestants new-yorkais du mouvement Occupy Wall Street, devrait-on interdire aux forces de police ou aux militaires américains de faire la chasse aux assassins? Devrait-on soutenir les terroristes sous prétexte que les élections présidentielles américaines de 2001 n’ont pas été régulières, ou que le président Obama a passé une loi en décembre 2011 permettant la détention indéfinie de toute personne sans jugement [33] (un soupçon de terrorisme suffit, mais personne n’est là pour contrôler le sens qu’il faut donner au soupçon), qu’il a autorisé les assassinats politiques sur des territoires souverains, que son pays pratique la torture à outrance, que plus de 100 000 personnes ont été arrêtées par ses forces spéciales de part le monde et enfermées dans des prisons sous son autorités sans avoir été jugées depuis septembre 2001, que son peuple n’est jamais consulté pour approuver ou rejeter les guerres impériales qui sont menées en son nom, que sa principale chaîne d’information (Fox News) est une chaîne de propagande digne de la fameuse Pravda de l’ère soviétique, que 95 % des élus des États-Unis sont les candidats qui ont dépensé le plus d’argent lors de la campagne électorale ?

Si une rébellion de terroristes radicaux prenait la tête d’un mouvement pour détruire l’unité d’un pays européen affaibli par la crise économique, faudrait-il soutenir ce mouvement et laisser le pays s’effondrer dans la violence sous prétexte que ses dirigeants sont corrompus, qu’ils n’ont pas respecté le vote négatif des citoyens sur le traité constitutionnel européen, que ses élites s’enrichissent toujours plus tandis que la classe moyenne s’appauvrit ? Puisque de Gaulle a laissé 200 Algériens se faire massacrer dans les rues de Paris en octobre 1961, fallait-il autoriser un pays tiers à envoyer des terroristes tuer les parisiens, violer des femmes et torturer des enfants, puis bombarder pendant des semaines les infrastructures du pays pour, enfin, se saisir des ses avoirs afin de payer les entreprises étrangères venir reconstruire un pays dévasté par la campagne militaire de l’ennemi (comme en Libye) ? Fallait-il pendre le général de Gaulle par les pieds et le mettre à nu devant les caméras pour lui donne une leçon de morale ou éduquer les jeunes générations de son peuple rétif à l’american way of life ? La France n’était pas une démocratie sous Napoléon III, cela aurait donc dû permettre à une puissance étrangère, comme la Prusse, de renverser le régime et d’occuper le pays, d’exécuter l’Empereur et sa famille et de s’emparer des richesses du pays ?

*

L’Occident a inventé le terrorisme islamique globalisé et l’instrumentalise en fonction de ses objectifs géostratégiques. Partout où l’Occident cherche à prendre pied, des mouvements islamistes radicaux se développent. Pure coïncidence ou résultat d’une stratégie minutieusement mise en oeuvre ? Lisez Zbigniew Brzeziński [34] (conseiller pour la sécurité nationale de Carter) et vous aurez la réponse : il se vante, notamment, d’avoir fait tomber l’Union Soviétique grâce aux légions islamistes d’Al- Qaeda en Afghanistan dans les années 80. L’Occident a inventé et instrumentalisé le ‘choc des civilisations’ qui est sensé mettre en opposition l’Occident avec le monde musulman depuis la chute du mur de Berlin et la disparition de l’ennemi communiste. Ce choc des civilisations n’est en fait qu’une justification idéologique commode pour masquer la guerre menée par les élites oligarchiques occidentales (et leurs alliés wahhabites) contre tous les peuples de la terre, les valeurs démocratiques et la paix. Parce que la paix n’est pas assez capitaliste, parce que la paix contrarie les rêves de grandeur d’une élite paranoïaque dont les citoyens n’ont manifestement jamais la possibilité de se débarrasser, que ce soit ici en Occident ou en Orient, les États-Unis cherchent à précipiter le monde dans une guerre permanente et généralisée, dont la Syrie, après la Libye et avant le Liban et l’Iran, n’est que la préfiguration accablante de ce qui nous attend : un monde où l’Empire règne sur le chaos, car il vaut mieux dominer des ruines que ne pas dominer du tout.

Guillaume de Rouville
Auteur de ‘La Démocratie ambiguë’ – à paraître le 31 mai 2012 aux Éditions Cheap.

Journaliste pour L’Idiot du Village : http://lidiotduvillage.org – Géopolitique, Chaos et Idioties

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1. Sur Democracy Now ! (democracynow.org), interview réalisée par Amy Goodman : [http://www.youtube.com/watch?v=9QVvaT1h37k]

2. Sur ce sujet : “Road to 9/11 – Wealth, Empire and the future of America”, de Peter Dale Scott, University of California Press, 2007.

3. Pour un exemple parlant, voir le document publié par le think-tank néoconservateur Project for a New American Century en décembre 2000 : “Rebuilding America’s Defenses: Strategy, Forces and Resources for a New Century”.

4. Sur ce sujet : “House of Bush, House of Saud – The secret relationship between the world’s two most powerful dynasties”, de Craig Unger, First Edition, 2004.

5. “Les dollars de la terreur – Les États-Unis et les islamistes”, par Richard Labévière, Grasset, 1999 ; “Ben Laden : la vérité interdite”, par Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié, Denoël, 2001.

6. Pour une explication de ce concept par des néoconservateurs : “Toward a Neo-Reaganite Foreign Policy”, de William Kristol et Robert Kagan, Foreign Affairs, juillet/août 1996.

7. Article de Guillaume de Rouville. À paraître sur http://lidiotduvillage.org (Revue de Presse Géopolitique – ‘La réalité dans toute sa brutalité’).

8. Notamment, Howard Dean, Wesley Clark, Lee Hamilton (le président de la commission sur le 11 septembre) et Rudy Giuliani. Voir : (i) “Israel, MEK and state sponsor of terror groups”, de Glenn Greenwald, sur le site d’information Salon.com, le 10 février 2012 : [http://politics.salon.com/2012/02/10/israel_mek_and_state_sponsor_of_terror_groups/singleton/] ; (ii) “Mujahideen-e Khalq: Former U.S. Officials Make Millions Advocating For Terrorist Organization”, Christina Wilkie, The Huffington Post, le 8 août 2011, [http://www.huffingtonpost.com/2011/08/08/mek- lobbying_n_913233.html]

9. Voir la vidéo de MSNBC : [http://www.dailymotion.com/video/xol3kx_les-etats-unis-admettent-qu- israel-arme-et-entraine-un-groupe-terroriste-contre-l-iran_news]

10. Pour remplacer un président peu conciliant avec l’Occident par un ancien représentant du FMI et ami du président français Nicolas Sarkozy.

11. Notamment pour tenter de déstabiliser Vladimir Poutin au moment de la crise syrienne.

12. “Libya Déjà Vu in Syria: Using Human Rights Organizations to Launch Wars”, Mahdi Darius Nazemroaya, pour Global Research, le 20 novembre 2011 : [http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=28447]

13. Tous les médias d’importance sont aujourd’hui, en France, d’obédiance atlantiste. Pour la presse écrite, Libération et l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur ont été les principaux vecteurs de la propagande atlantiste.

14. La plupart des informations provenant de Radio France sur la Syrie sont encore plus laconiques, la radio se contentant en général de mentionner qu’elles proviennent ‘d’une ONG syrienne’ sans même indiquer son nom.

15. Pour une analyse de l’intervention occidentale en Libye, voir : “Le Soleil Noir de l’Occident se lève sur la Libye”, Guillaume de Rouville, L’Idiot du Village, 31 juillet 2011, [http://lidiotduvillage.org/2011/07/31/le-soleil-noir-de-loccident-se-leve-sur-la-libye/]

16. “Syrie : mécontentemet et groupes armés”, Cammille Otrakji, sur Investig’Action, michelcollon.info, pour Kifa Nabqi, 12 juin 2011.

17. “Fausse démission de l’ambassadrice de Syrie : France 24 porte plainte”, Le Monde, 9 juin 2011 : [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/06/09/fausse-demission-de-l-ambassadrice-de-syrie- france-24-porte-plainte_1534237_3218.html]

18. Voir : “La fausse blogueuse syrienne indigne le web”, L’Express, 15 juin 2011 : [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/la-fausse-blogueuse-syrienne-indigne-le- web_1002446.html]

19. Notamment, le journaliste indépendant Webster Tarpley (Tarpley.net), le journaliste Michel Collon et son équipe d’Investig’Action (michelcollon.info) ou les membres du Réseau Voltaire que les médias atlantistes tentent de décrédibiliser en raison de leur non-alignement sur les positions atlantistes. Voir également la vidéo de Pierre Piccinin sur le sujet : [http://www.youtube.com/watch?v=fBUKgGFfphA]. On mentionnera aussi les membres de la mission d’observation de la Ligue des États Arabes (voir infra sur le contenu de leur rapport).

20. “Syrie : autant en emporte le vent”, Pierre Piccinin, Investig’Action, michelcollon.info, 23 novembre 2011.

21. Voir infra.

22. Nous avons visionné toutes les vidéos disponibles à ce jour avant d’écrire ce paragraphe.

23. ‘Homs : 17 jours de bombardements en vidéos’, Le Monde, 21 février 2012 : [http://www.youtube.com/watch?v=He8qa7Z9i4Q]

24. “Des rebelles de Baba Amr abandonnent des missiles antichars Metis”, Réseau Voltaire, 1er mars 2012 ; [http://www.voltairenet.org/Des-rebelles-de-Baba-Amr]

25. Pour un exemple parmi d’autres : “Témoignage – Ce qui se passe en Syrie”, 23 juin 2011, Investig’Action : [http://www.michelcollon.info/Temoignage-Ce-qui-se-passe-en.html?lang=fr]. Également (sur un site favorable au régime) : “Témoignage amer d’un cyber-opposant omsi !”, Mohamed Ouadi, Infosyrie, 28 décembre 2011 ; [http://www.infosyrie.fr/contributeurs/temoignage-aigri-dun-cyber-opposant- homsi/]

26. “Siège de Homs : à qui la faute ?”, Bahar, Kimyongur, Investig’Action, 27 février 2012 ; [http://www.michelcollon.info/Siege-de-Homs-a-qui-la-faute.html?lang=fr]

27. Pour lire le rapport intégral : [http://www.voltairenet.org/Rapport-du-chef-de-la-Mission-des]

28. “L’Armée Syrienne Libre est commandée par le gouverneur militaire de Tripoli”, Thierry Meyssan, 18 décembre 2011, Voltaire.net ; [http://www.voltairenet.org/L-Armee-syrienne-libre-est]

29. “L’offensive culturelle du Qatar”, de Lena Lutaud, Le Figaro, le 20 décembre 2010; [http://www.lefigaro.fr/culture/2010/12/20/03004-20101220ARTFIG00501-l-offensive-culturelle-du- qatar.php]

30. “Syrie : La chasse aux chrétiens et aux alaouites a commencé dans certains quartiers de Homs », APIC, 9 février 2012 : [http://kipa-apic.ch/a228611]

31. Novopress, 13 février 2012.

32. « Le Réel enjeu de la guerre en Syrie », Le Figaro, 27 janvier 2012. [http://www.lefigaro.fr/mon- figaro/2012/01/27/10001-20120127ARTFIG00356-le-reel-enjeu-de-la-guerre-en-syrie.php]

33. Articles 1031 et 1032 de la loi NDAA (National Defense Authorization Act for Fiscal Year 2012).

34. “Le Grand Échiquier”, 1997.

mercredi, 03 octobre 2012

Engdahl: Western Intervention in Syria Creates Bloodshed and Civil War

Engdahl: Western Intervention in Syria Creates Bloodshed and Civil War

Siria: L’errore di calcolo della Turchia!

Siria: L’errore di calcolo della Turchia!

Dr Amin Hoteit, Mondialisation , al-Thawra

Ex: http://aurorasito.wordpress.com/

Quando la Turchia ha preparato il suo ruolo di “Direttore Regionale della ricolonizzazione” come “potenza neo-ottomana” o “moderno califfato islamico“, ha pensato che avrebbe fatto strada senza problemi, data la mancanza di strategia araba, l’isolamento dell’Iran e l’evoluzione delle condizioni regionali che hanno reso Israele incapace di mantenere consistente il proprio ruolo, secondo le teorie di Shimon Peres, promuovendo l’idea di un “Nuovo o Grande Medio Oriente“, basata sul “pensiero sionista” e il “denaro arabo“.

La Turchia ha veramente pensato che questo fosse il modo migliore per garantirsi la leadership della regione, per iniziare, poi del mondo musulmano … confortata in questo dai suoi punti di forza economici, dalle sue buone relazioni con i popoli di tanti stati indipendenti dell’Asia centrale, il suo passato musulmano assieme a un presente che dimostrerebbe la capacità degli “islamisti” nel prendere le redini dello Stato turco e neutralizzare l’ostacolo dell’Esercito “guardiano della laicità”, istituito da Ataturk!

In base a questa visione, la Turchia, o meglio il Partito per la Giustizia e lo Sviluppo, ha lanciato la sua strategia di “zero problemi“, pensando che le avrebbe permesso di attraversare le frontiere dei confinanti e far dimenticare le tragedie storiche commesse contro diversi popoli e stati della regione, prima di involarsi verso il suo nuovo sogno imperiale… Quindi “conquistata” la causa palestinese, causa centrale per gli arabi e i musulmani [per i popoli e i regimi non asserviti all'Occidente e ad Israele], ha iniziato a tessere relazioni strategiche con diversi paesi della regione, a partire dal più vicino e più importante: la Siria! In effetti, in un libro pubblicato nel 2001, Davutoglu, il teorico del “zero problemi” aveva sottolineato che la Turchia non poteva realizzare i propri progetti imperialistici che partendo dalla Siria, passo preliminare per assicurarsi il sogno della profondità strategica!


In questo caso, si deve rilevare che la Siria ha risposto positivamente alla nuova politica di apertura della Turchia e, in piena fiducia, aveva stabilito una partnership strategica con uno stato ancora membro della NATO, che “coltivava un rapporto speciale con Israele“, pensando che questo nuovo approccio permettesse almeno di garantirsi la sua neutralità nel conflitto con il nemico sionista e, eventualmente, affidargli alcune missioni nel quadro di questo stesso conflitto, in cui non avrebbe più dimostrato un palese sostegno verso Israele.
Ma la Turchia non è stata onesta e aveva previsto l’esatto opposto di quello che offriva, non appena l’aggressione occidentale, agli ordini dei piani degli Stati Uniti basati sulla strategia intelligente del “soft power“, si è abbattuta sulla Siria, è entrata nel suo ruolo di “regista sul campo dell’aggressione” e si è messa a “dare lezioni” avvalendosi della lingua condiscendente dei colonizzatori, come se la Siria fosse ancora parte dell’Impero Ottomano! Ciò fu chiaramente il suo primo errore di calcolo, in quanto la nuova moda neo-ottomana incontrava la resistenza araba siriana, proibendogli di ripristinare un passato che ne ignorasse la dignità e la sovranità; ciò ha innescato la furia e l’odio in cui i leader turchi si sono pubblicamente immersi, nel tentativo di minare dall’interno la Siria.


A questo punto, la Turchia ha svolto il ruolo di cospiratore su due livelli:
· A livello politico, ha sponsorizzato i gruppi di agenti dei servizi segreti di vari paesi e varie figure revansciste cariche di odio o di vendetta, assetate di potere, prima di organizzare un cosiddetto “Consiglio nazionale siriano” [CNS], che in realtà è al soldo di servizi ed interessi stranieri in Siria. In questo modo, pensava che questo falso consiglio sarebbe stata un’alternativa alle legittime autorità siriane… Secondo errore di calcolo, poiché essendo il CNS nato come strumento della discordia straniera, si è evoluto verso una discordia interna maggiore, trasformandosi in un cadavere putrefatto, così divenendo un peso per i suoi creatori, e per la Turchia per prima!


· Sul piano militare, si è trasformata in una base di raccolta dei terroristi di tutte le nazionalità, attaccando la Siria prima dell’esecuzione di un’operazione militare internazionale di cui sarebbe stata la punta di lancia, raccogliendone i frutti trasformandola nel cortile dell’impero neo-ottomano rinato dalle ceneri… Terzo errore di calcolo manifesto, dopo che una simile operazione, cosiddetta “internazionale”, si era rivelata impossibile, ciò ha spinto la Turchia a non concentrarsi che su sordide azioni terroristiche sul suolo siriano! Il partito al governo in Turchia aveva, infine, puntato tutte le sue speranze sul terrorismo internazionale, e aveva immaginato che la Siria sarebbe crollata in poche settimane, aprendo la via di Damasco al nuovo sultano ottomano… Quarto errore di calcolo, davanti a una Siria in cui tutte le componenti statali e civili resistevano alla marea terroristica, ritenuta infrangibile, la  Turchia è ritornata a quella dura realtà che non si era degnata di prevedere.
In effetti, la Turchia aveva immaginato che la difesa siriana e quella dei suoi alleati regionali dell’”asse della resistenza“, in perfetto accordo con il fronte del rifiuto emergente sulla scena internazionale, non avrebbe potuto resistere nel caso di uno scontro così ben condotto e che, in ogni caso, l’avrebbe dovuto affondare… Quinto errore di calcolo, particolarmente pericoloso vista l’evoluzione del teatro delle operazioni a scapito delle sue velleità. Non citeremo che le conseguenze fondamentali:

1. Definitivo fallimento della Turchia nella sua guerra terroristica contro la Siria, condotta congiuntamente al “campo occidentale degli aggressori“… Inoltre, ora è fermamente convinta che non è possibile rovesciare il governo siriano, il popolo siriano è l’unico in grado di deciderlo.


2. Fallimento degli sforzi della Turchia a favore di un intervento militare diretto, volto a trasformare la prova, ora che tutti i suoi tentativi di creare  “zone di sicurezza“, “zone cuscinetto“, “corridoi umanitari” o qualsiasi altra scusa che consentisse l’intervento militare straniero in Siria, sono falliti miseramente di fronte alla resistenza siriana, alla fermezza iraniana e alla coerenza russa nel loro rifiuto concertato di un tale risultato, anche se avessero dovuto arrivare a un confronto militare internazionale, mentre la Turchia ed i suoi alleati non erano preparati a tale possibilità.


3. La grave angoscia della Turchia sul futuro dei gruppi terroristici che ha accolto sul suo territorio e diretto contro la Siria sotto la supervisione degli Stati Uniti; ciò dovrebbe ricordarci che il fenomeno degli “afghani arabi” è diventato un problema per il paese che li ha spinti a combattere contro l’Unione Sovietica in Afghanistan, dove una volta che le truppe sono partite sono diventati dei “veterani disoccupati“, minacciando ogni sorta di pericoli; una situazione non molto diversa da quella che potrà incontrare la Turchia, oggi! E’ per questo motivo che si è affrettata a chiedere il soccorso degli Stati Uniti nell’aiutarla a prevenire questa probabile piaga… E’ per questo motivo che recentemente le forze di sicurezza dei due paesi si sono incontrate e che, contrariamente a quanto è stato riportato dai media, non hanno parlato dello sviluppo dei preparativi finali per l’intervento militare in Siria, ma di difendere la Turchia, che teme per la propria incolumità in caso di una controffensiva lanciata dalla cittadella siriana che resiste alla sua violenta aggressione per mezzo di interposti terroristi.


4. L’ansia non meno grave della Turchia per certi dossier che sono sul punto di esplodere, mentre cerca di nasconderli con la sua presunta politica di “zero problemi” trasformata in pratica nella politica di “zero amici“; il più pericoloso di questi casi è l’ostilità dei popoli, di gran lunga superiore a quella dei governi. Così, quattro temi principali minacciano l’essenza dello Stato turco e perseguitano i suoi dirigenti:
· Il dossier settario: la Turchia ha ritenuto che accendendo il fuoco settario in Siria, si sarebbe salvata dall’incendio. Ha dimenticato che la sua popolazione è ideologicamente e religiosamente eterogenea, e che lo stesso fuoco potrebbe bruciare data la sua vicinanza geografica; cose che sembra aver capito ora…
· Il dossier nazionalista: la Turchia ha pensato che potesse contenere il movimento nazionalista curdo… un altro errore di calcolo, perché questo movimento è diventato così pericoloso che l’ha costretta a riconsiderare seriamente la sua politica globale nei confronti di esso.
· Il dossier politico: la Turchia ha immaginato che basandosi sulla NATO potesse ignorare le posizioni dei paesi della regione e d’imporre la sua visione basata sui propri interessi, ma ora è sempre più politicamente isolata, i paesi sulla cui amicizia sperava di contare nell’aggressione contro la Siria, si sono allontanati per paura della sua smisurata ambizione, e i paesi che ha trattato da nemici, al punto di pensare che potesse dettargli i propri ordini o di schiacciarli, si sono dimostrati in grado di resistere con una forza che l’ha sconcertata… lasciandola nella situazione inaspettata di “zero amici“!
· Il dossier della sicurezza: la Turchia cerca invano di negare il declino della sicurezza nel suo territorio, diventata estremamente penosa per i suoi commercianti e soprattutto per coloro che lavorano nel settore del turismo e che hanno perso più del 50% delle loro entrate normali nel corso degli ultimi sei mesi!


Tutto ciò mostra che la Turchia si trascina dietro gli USA, supplicandoli di farla uscire dal pantano in cui è sprofondata! Non solo ha fallito nella sua aggressione contro la Siria, e ha rivelato la falsità della sua politica e di tutte le sue dichiarazioni, ma non è neanche più sicura di salvare le carte che ancora pensa di detenere, ora che gli eventi di Antiochia, le rivendicazioni armene, gli attacchi curdi, gli oppositori interni alle politiche del governo attuale, e la mancanza di cooperazione assieme alla sfiducia dei paesi della regione, sono diventati fattori che, tutti insieme, possono generare turbolenze verso i piani imperialistici di Erdogan e del suo ministro degli Esteri; ricordando, in questo caso, l’aneddoto del giardiniere innaffiato!

Il dottor Amin Hoteit è un analista politico, esperto di strategia militare e generale di brigata in pensione libanese.

Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

lundi, 01 octobre 2012

Redessiner la carte du Moyen Orient

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Redessiner la carte du Moyen Orient

 

Entretien avec Jeremy Salt (Université Bilkent/Ankara)

 

Propos recueillis par Claudio Gallo pour http://www.eurasia-rivista.org/

 

Jeremy Salt est professeur d’histoire et de politique du Moyen Orient à l’Université de Bilkent, près d’Ankara. Son livre, intitulé “La destruction du Moyen Orient” constitue un brillant compte-rendu des cent dernières années d’histoire de la région, un ouvrage entièrement dépourvu des clichés orientalistes. La revue italienne de géopolitique “Eurasia” a demandé au Prof. Salt de nous expliquer les actuelles transformations à l’oeuvre au Moyen Orient et aussi de nous donner des précisions sur l’inextricable question kurde. Les Kurdes en Syrie, en Irak, en Iran et en Turquie ne cessent de parler de l’émergence prochaine d’un “Grand Kurdistan”.

 

Q.: Le Président syrien Bachar Al-Assad vient de donner carte blanche aux Kurdes du Nord de la Syrie. Cela pourrait-il constituer un “casus belli”, enclenchant une guerre entre Damas et Ankara?

 

JS: Il me paraît excessif de dire que Bachar Al-Assad a donné carte blanche aux Kurdes de Syrie. Il me paraît donc plus vraisemblable de dire que, dans le chaos total et diffus qui s’est abattu sur le territoire syrien tout entier, Bachar Al-Assad n’a pas pu empêcher les Kurdes de prendre le contrôle des régions où ils vivent et qui sont proches des frontières turques. Il est certain aussi qu’Al-Assad n’a nulle envie d’ouvrir un front contre les Kurdes alors qu’il essaie de neutraliser les groupes armés partout ailleurs dans le pays.

 

Si cette situation pourra ou non constituer un casus belli dépend de la lecture que fera le gouvernement turc de la situation; assurément, il sera alarmé à la perspective de voir se former une enclave kurde dans le Nord de la Syrie, qui favorisera la possibilité de créer un “Grand Kurdistan” dans un futur plus ou moins proche. Ces complications pouvaient être prévues mais elles n’ont pas été envisagées, il y a un peu plus d’un an, quand la Turquie a décidé de s’opposer au gouvernement syrien.

 

Q.: Ankara entretient un lien direct avec l’administration kurde dans le Nord de l’Irak, passant ainsi au-dessus de Bagdad. Selon vous, quel est là l’objectif de la diplomatie turque?

 

JS: Pour le moment, il me paraît difficile d’interpréter les actions de la diplomatie turque ou de saisir l’objectif qu’elle cherche à atteindre aujourd’hui dans la région. Si nous jettons un regard rétrospectif sur les aléas de la politique étrangère turque jusqu’au début de l’année 2012, nous pouvons constater que les deux politiques annoncées par le gouvernement AKP, celles du “soft power” et celle du “zero problems”, ont bien fonctionné sous l’impulsion du ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. La Turquie développait de solides relations de coopération avec ses voisins orientaux. Or la décision d’oeuvrer à un “changement de régime” en Syrie a complètement bouleversé cette perspective.

 

Les Etats-Unis et les pays du Golfe seront certainement reconnaissants envers la Turquie pour le rôle clef qu’elle a joué dans la campagne actuelle qui vise à faire tomber le gouvernement syrien. Cependant les coûts de cette option seront énormes pour la Turquie. Outre la rupture totale avec Damas, l’option anti-Al-Assad a affaibli considérablement les relations avec l’Irak et l’Iran; de plus, la Turquie est désormais en porte-à-faux avec la Russie.

 

Tout cela aurait pu être prévu, il y a un an, au moment où la Turquie, pour la première fois, a manifesté sa volonté de s’opposer au gouvernement de Damas qui a des liens très étroits avec l’Iran, fournit des installations portuaires à la flotte russe et qui, en plus, a eu des liens forts avec la Russie (comme, dans le passé, avec l’URSS) pendant plus d’un demi-siècle.

 

L’Irak s’est toujours opposé, dès le départ, à la politique turque en Syrie. D’abord parce que l’Irak ressent encore les conséquences de l’intervention occidentale de 2003 et aussi, partiellement, parce que la Turquie a développé des relations particulières avec le “gouvernorat” kurde du Nord aux dépens du gouvernement de Bagdad.

 

La Turquie entretient désormais des relations commerciales étroites avec le Nord de l’Irak. Il est tout à fait plausible d’affirmer que cette position, adoptée par Ankara, est dictée par le commerce, le pétrole et l’importance stratégique que revêt ce Kurdistan nord-irakien dans l’alliance qui lie la Turquie à l’Occident, ainsi qu’aux Etats arabes du Golfe, et l’oppose, ipso facto, à la Syrie et à l’Iran, à rebours des critères de la diplomatie néo-ottomane, dite de “zero problems”.

 

Il faut rappeler ici que plus de 60% des Irakiens sont chiites; l’élément sectaire de la politique irakienne revient à la surface chaque fois que l’on enregistre des attentats contre des Chiites ou lorsque l’on a émis des accusations graves contre le vice-président irakien, musulman sunnite, Tareq al-Hashimi, soupçonné d’organiser des “escadrons de la mort” anti-chiites. Al-Hashimi a quitté le territoire irakien et le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est parmi ceux qui prennent sa défense.

 

Q.: L’indépendance est-elle à l’ordre du jour dans l’agenda du Président de la région kurde nord-irakienne Massoud Barzani?

 

JS: Le “gouvernorat” kurde du Nord irakien est déjà virtuellement indépendant en tous domaines, sauf que cette indépendance ne figure pas encore sur les cartes de la région. Il dispose d’une armée puissante, officiellement décrite comme une “force de sécurité” et développe une ligne de conduite politique propre, indépendante de la volonté du gouvernement de Bagdad. Une déclaration formelle d’indépendance n’est plus, sans doute, qu’une question de temps, de trouver des circonstances propices.

 

Barzani n’a jamais dissimulé ses vues: pour lui, une grande partie de l’Anatolie orientale turque est en réalité le “Kurdistan occidental”. L’inclusion de ce territoire, dans son ensemble, à un “Etat kurde” constituerait donc l’objectif final. Tout cela ne nous permet pas de comprendre aisément la nature des relations entre la Turquie et le Kurdistan du Nord irakien, ni celles qui président aux relations entre Ankara et le gouvernement central irakien.

 

Ces derniers mois, les Kurdes ont surtout mis en avant leurs propres intérêts. On l’a vu lorsque Barzani, récemment, a joué les médiateurs lors d’un colloque des Kurdes syriens, en leur demandant la réconciliation. Dès l’instant où les Kurdes syriens ont aligné dans leurs rangs une faction du PKK (Parti des Travailleurs Kurdes), le premier ministre turc était furieux.

 

La Turquie est donc en état d’alerte depuis le réveil des Kurdes de Syrie.

 

Q.: La chute d’Al-Assad en Syrie pourrait-elle amener à créer un Etat kurde?

 

JS: Les répercussions d’un éventuel effondrement de l’Etat syrien s’avèreraient révolutionnaires dans la région et personne n’est à même, aujourd’hui, de prévoir les choses, sauf qu’il y restera bien des ruines et de la misère. Pour le moment, cet effondrement ne peut constituer un objectif sérieux et il est peut probable qu’un nouveau gouvernement syrien, issu des forces anti-Al-Assad, veuille, lui aussi, l’émergence d’un “Grand Kurdistan”, vu les effets imprévisibles qui pourraient s’ensuivre.

 

Un gouvernement post-Assad pourrait se montrer complaisant à l’égard des Kurdes mais il ne voudra certainement pas voir s’instaurer un chaos qui menacerait ses intérêts dans toute la région. Une sorte d’Etat kurde a émergé en Irak suite à l’invasion de 2003 et à l’occupation dans les années suivantes, mais je ne pense pas qu’une situation similaire sera acceptée par tous en Syrie.

 

Q.: L’Iran est-il en train de jouer la carte kurde contre la Turquie?

 

JS: Ces deux Etats ont toujours joué l’un contre l’autre les cartes qu’ils avaient à leur disposition. C’est ce que l’on appelle la diplomatie. Tant l’Iran que la Turquie ont un problème kurde que leurs gouvernements respectifs peuvent exploiter, tant dans la région qu’en dehors d’elle. Ils l’ont fait dans le passé. Pour ces deux Etats, exploiter le problème kurde peut comporter des risques de répercussions.

 

Mais il n’y a pas de preuves, actuellement, que l’Iran utilise la carte kurde contre la Turquie, à moins que quelque chose m’ait échappé. Le danger majeur vient de la partie septentrionale de l’Irak, où le PKK et son équivalent iranien entretiennent des bases opératives.

 

C’est donc d’Irak et non d’Iran que les militants kurdes —terroristes selon le gouvernement turc— ont généralement lancé leurs opérations contre la Turquie.

 

Q.: Il semble que nous soyons revenu aux temps de la destruction de l’Empire ottoman, au début du 20ème siècle. Pensez-vous que cette comparaison est valide?

 

JS: Ce que nous pouvons d’ores et déjà percevoir derrière les scènes d’horreur qui se déroulent en Syrie, c’est la tentative plus explicite de donner une forme nouvelle au Moyen Orient, exercice qui a commencé dès la première guerre mondiale. Les Accords Sykes-Picot de 1916 ont figé les paramètres géostratégiques du Moyen Orient moderne; ces paramètres ont cessé de fonctionner pour les puissances impérialistes ou post-impérialistes et pour leurs alliés dans la région.

 

Nous avons traversé des phases multiples dans cette histoire récente du Proche- et du Moyen-Orient mais, quoi qu’il en soit, c’est bien l’Etat national qui a encaissé toutes les tensions, a résisté à toutes les frictions auxquelles il a été soumis. Parmi les phases traversées, rappelons d’abord celle de la crise de Suez en 1956, puis celle de l’attaque israélienne contre l’Egypte et la Syrie en 1967, attaque soutenue par l’Occident, et, enfin, la tentative israélienne d’instaurer un gouvernement fantoche au Liban. Le point focal qui attire toutes les attentions est la région que l’on appelle depuis toujours le “Croissant fertile”; aujourd’hui, c’est dans cette région que se trouvent l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine/Israël.

 

La région entière se prêterait parfaitement à un véritable effondrement ethnico-religieux si l’Occident faisait le premier pas.

 

L’invasion de l’Irak a été suivie de la destruction de l’Irak en tant qu’Etat unitaire. La nouvelle constitution irakienne, écrite à Washington (comme les constitutions irakienne et égyptienne d’avant 1940 avaient été rédigées à Londres, respectivement en 1920 et en 1930), a transformé un Etat séculier en un Etat reposant sur des bases confessionnelles et sectaires. On a établi un Etat central faible et, en même temps, on a favorisé l’émergence d’un “gouvernorat” kurde dans le Nord, devenu de plus en plus puissant au fil du temps. On a confié l’avenir de la ville pétrolière de Kirkouk à un futur référendum, ce qui a enclenché une véritable guerre démographique, dès le moment où les Kurdes ont cherché à obtenir le nombre suffisant d’habitants kurdes pour faire pencher la balance en leur faveur, tant dans la ville intra muros qu’en dehors d’elle.

 

La Syrie pourrait se prêter à un scénario similaire de démantèlement sur bases ethniques et religieuses, si la forme d’Etat actuellement au pouvoir venait à s’effondrer. En 1918, les puissances impérialistes ont divisé le Moyen Orient selon des critères qui leur paraissaient favorables à l’époque. Aujourd’hui, elles projettent un nouveau démantèlement et cherchent à redessiner la carte de la région, pour que la nouvelle donne aille dans le sens de leurs intérêts. Ce n’est pas un hasard si ce programme coïncide à la perfection avec les plans stratégiques à long terme d’Israël.

 

La Russie et la Chine sont pleinement conscientes du processus en cours. On peut donc dire que la situation actuelle peut se concevoir comme l’extension, au 21ème siècle, de la “Question d’Orient” ou du “Grand Jeu”, soit la lutte entre la Russie et la Grande-Bretagne. Il est sûr et certain que la lutte pour la Syrie donnera forme pour longtemps aux futurs Levant et Moyen Orient. Dans tous les cas de figure, les acteurs locaux peuvent d’ores et déjà être considérés comme les perdants du jeu.

 

(Claudio Gallo est rédacteur d’articles de politique internationale pour le quotidien italien “La Stampa”).

 

(Cet entretien est paru dans “La Stampa” et sur le site http://atimes.com/ en langue anglaise et sur le site http://www.ariannaeditrice.it/ en date du 13 septembre 2012).

Jeremy Salt: 23 razones por las que no debe aceptar sin crítica la visión occidental de la revuelta en Siria

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Jeremy Salt: 23 razones por las que no debe aceptar sin crítica la visión occidental de la revuelta en Siria

A medida que la insurrección siria avanza dando bandazos hacia la guerra civil, es preciso poner freno a la propaganda que se difunde por los medios de comunicación occidentales y que es aceptada acríticamente por muchos que deberían estar mejor informados. He aquí, pues, una matriz de posiciones sobre lo que está pasando en este importante país de Oriente Medio.


1. Siria ha sido un estado mujabarat (de inteligencia) desde que el temible Abdel Hamid Al Serraj dirigiera los servicios de inteligencia, como el deuxième bureau, en los años 50. El estado autoritario que se desarrolló desde que el antiguo presidente sirio Hafez Al Asad tomó el poder en 1970 ha aplastado a todos los disidentes sin piedad. En ocasiones, la alternativa ha sido él o ellos. La ubicua presencia del mujabarat es un hecho desagradable en la vida de los sirios, pero cuando Siria es un objetivo central del asesinato y la subversión llevados a cabo por Israel y los servicios de inteligencia occidentales, cuando ha sido atacada militarmente de forma reiterada, cuando ha tenido una gran parte de su territorio ocupada, y cuando sus enemigos están buscando continuamente oportunidades para derribar al gobierno, es difícil decir que el mujabarat no es necesario.

2. No hay duda de que la mayor parte de las personas que se manifiestan en Siria quiere una transición pacífica hacia una forma democrática de gobierno. Y tampoco hay duda de que los grupos armados que operan tras las manifestaciones no tienen ningún interés en la reforma. Quieren destruir al gobierno.

3. Ha habido manifestaciones muy grandes de apoyo al gobierno. Hay malestar por la violencia de las bandas armadas y por la injerencia extranjera y el aprovechamiento de la situación por parte de gobiernos y medios de comunicación extranjeros. A los ojos de muchos sirios, su país está siendo, una vez más, blanco de una conspiración internacional.

4. Cualquiera que sea la verdad de las acusaciones vertidas contra las fuerzas de seguridad, los grupos
armados han matado a cientos de policías, soldados y civiles, en total probablemente unos mil hasta este momento. Los civiles muertos son profesores universitarios, médicos e incluso, recientemente, el hijo del gran mufti de la república. Las bandas armadas han masacrado, emboscado, asesinado, atacado edificios gubernamentales y saboteado líneas férreas.

5. El presidente sirio Bashar al Asad disfruta de una gran popularidad. A pesar de situarse en la cúspide del sistema, es un error calificarlo como dictador. El verdadero dictador es el sistema en cuanto tal. El verdadero poder en Siria —afianzado durante cinco décadas— se encuentra en el ejército y los servicios de inteligencia, y en menor grado en la estructura del gobernante partido Baaz. Estos son los verdaderos poderes que se oponen al cambio. Las manifestaciones representaron una oportunidad para que Asad transmitiera el mensaje de que el sistema tenía que cambiar.

6. A la vista de las grandes manifestaciones que se celebraron a principios de este año, el gobierno presentó, finalmente, un programa de reformas. Esto fue rechazado de plano por la oposición. Ni siquiera se hizo el menor intento de poner a prueba la buena fe del gobierno.

7. La afirmación de que la oposición armada al gobierno ha comenzado hace poco es una total mentira. Los asesinatos de soldados, policías y civiles, a menudo con extrema brutalidad, ha venido sucediendo prácticamente desde el principio.

8. Los grupos armados están bien armados y bien organizados. Grandes cantidades de armamento han entrado en Siria de contrabando desde Líbano y Turquía. Se trata de escopetas, ametralladoras, kalashnikovs, lanzacohetes RPG, granadas de mano de fabricación israelí y gran cantidad de explosivos. No está claro quién está suministrando estas armas, pero alguien lo está haciendo y alguien las está pagando. Los interrogatorios de miembros de bandas armadas apuntan en la dirección del Movimiento del Futuro del ex primer ministro libanés Saad Hariri, testaferro de EEUU y Arabia Saudí, cuya influencia se extiende más allá del Líbano.

9. La oposición armada al régimen parece estar patrocinada, en gran medida, por la ilegalizada Hermandad Musulmana. En 1982, el gobierno sirio aplastó sin piedad un levantamiento iniciado por la Hermandad en la ciudad de Hama. Muchos miles murieron y parte de la ciudad fue destruida. La Hermandad tiene dos objetivos primordiales: la destrucción del gobierno baazista y la destrucción del estado laico en favor de un sistema islamista. Es casi palpable la sed de venganza.

10. Los grupos armados tienen fuerte apoyo desde el exterior, aparte del ya conocido o indicado. El exiliado exvicepresidente y ministro de Exteriores sirio Abdel Halim Jadam, que viven en París, ha estado haciendo campaña desde hace años para derribar el gobierno de Asad. Recibe apoyo financiero de EEUU y la Unión Europea. Burhan Ghalioun, apoyado por Catar como líder del Consejo Nacional establecido en Estambul, también vive en París y también está presionando en Europa y Washington para un cambio de régimen.
Estos y Mohamed Riad Al Shaqfa, líder de la Hermandad Musulmana en Siria, son receptivos a una “intervención humanitaria” desde el exterior, siguiendo el modelo libio (otros están en contra). La promoción de los exiliados como una alternativa de gobierno recuerda a la forma en que EEUU utilizó a los exiliados iraquíes (el denominado Congreso Nacional Iraquí) antes de la invasión de Irak.

11. Las informaciones de los medios de comunicación occidentales sobre la situación en Libia y Siria ha sido pésima. La intervención de la OTAN en Libia ha sido la causa de una masiva destrucción y miles de muertos. Tras la invasión de Irak, la guerra es otro importante crimen internacional cometido por los gobiernos de EEUU, Gran Bretaña y Francia. La ciudad libia de Sirte ha sido bombardeada día y noche durante dos semanas, sin que los medios de comunicación occidentales hayan prestado atención alguna a la gran destrucción y a las pérdidas de vidas que ha ocasionado. Estos medios de comunicación occidentales no han intentado verificar las informaciones que salían de Sirte y que hablaban de bombardeos de edificios civiles y la muerte de centenares de personas. La única razón para ello solo puede ser que la horrible verdad pudiera hacer descarrilar toda la operación de la OTAN.

12. En Siria, los mismos medio de comunicación han seguido el mismo patrón de desinformación. Se ha ignorado o esquivado la evidencia de matanzas generalizadas de las bandas armadas. Se ha invitado a la audiencia a no creer las declaraciones del gobierno y creer, sin embargo, las declaraciones de los rebeldes, a menudo realizadas en nombre de organizaciones de derechos humanos europeas o estadounidenses. Se han dicho muchas mentiras descaradas, al igual que se dijeron en Libia y durante la invasión de Irak. Algunas, al menos, han sido descubiertas.
Personas de las que se dijo que habían sido asesinadas por fuerzas de la seguridad del estado han aparecido vivas. Los hermanos de Zainab Al Hosni dijeron que esta había sido secuestrada por fuerzas de seguridad, asesinada y su cuerpo desmembrado. Este espeluznante relato, difundido por Al Yazira y Al Arabiya entre otros medios, es totalmente falso. Zainab está viva, aunque ahora, por supuesto, la táctica de la propaganda es afirmar que la que ha aparecido no es ella, sino una doble. Al Yazira, el periódico británico The Guardian y la BBC se han distinguido por su apoyo ciego a todo lo que desacredite al gobierno sirio. La misma línea está siendo seguida por los principales medios de comunicación en EEUU. Al Yazira, en particular, que se ha distinguido por sus informaciones sobre la revolución egipcia, ha perdido toda su credibilidad como agencia de noticias independiente.

13. Al tratar de destruir el gobierno sirio, la Hermandad Musulmana tiene un objetivo común con EEUU, Israel y Arabia Saudí, cuya paranoia sobre el Islam chií ha alcanzado su punto culminante con el levantamiento de Bahréin. WikiLeaks ha revelado la impaciencia de EEUU para atacar a Irán. En su lugar, ha buscado la destrucción de las relaciones estratégicas entre Irán, Siria y el grupo chií libanés Hezbolá. EEUU y los saudíes quieren destruir el régimen baazista, dominado por alauíes, por diferentes motivos, pero lo importante es que quieren destruirlo.

14. Estados Unidos está haciendo todo lo posible por arrinconar a Siria. Está dando apoyo financiero a líderes de la oposición exiliados. Ha intentado (y ha fracasado, gracias a la oposición de Rusia y China) que el Consejo de Seguridad de la ONU apruebe un amplio programa de sanciones. Sin duda, lo intentará de nuevo, y en función de cómo evolucione la situación, podría proponer, con el apoyo de Gran Bretaña y Francia, una resolución para crear una zona de exclusión aérea que pudiera abrir la puerta a una intervención militar extranjera.
La situación es fluida y, sin duda, se estarán desarrollando todo tipo de planes de contingencia. La Casa Blanca y el Departamento de Estado están haciendo declaraciones amenazantes un día sí y otro también. Provocando abiertamente al gobierno sirio, el embajador de EEUU, acompañado por el embajador francés, viajó a Hama antes de las oraciones del viernes. Teniendo en cuenta la historia de sus injerencias en los países de Oriente Medio, es inconcebible que EEUU e Israel, junto con Francia y Gran Bretaña, no estén implicados en este levantamiento más allá de lo que ya se conoce.

15. Mientras se concentran en la violencia del régimen sirio, los gobiernos de EEUU y Europa —sobre todo Gran Bretaña— han ignorado totalmente la violencia dirigida contra él. Su propia violencia, infinitamente mayor en Libia, Irak, Afganistán y otros lugares, ni siquiera entra en escena. Turquía se ha unido a la campaña contra Siria con gusto, yendo más allá incluso que aquellos.
En unos pocos meses, la política regional de “cero problemas” de Turquía ha cambiado completamente. Turquía prestó su apoyo al ataque de la OTAN contra Libia, después de que se inhibiera inicialmente. Se ha enfrentado a Irán por su política sobre Siria y al aceptar, a pesar de la fuerte oposición doméstica, alojar una instalación estadounidense de radares de misiles claramente dirigida contra Irán. Los norteamericanos dicen que compartirán los datos de la instalación con Israel, que ha rechazado pedir disculpas a Turquía por el asalto del Mavi Marmara, sumiendo las relaciones turco-israelíes en una crisis. Así, Turquía ha pasado de “cero problemas” a una política regional repleta de problemas con Israel, Siria e Irán.

16. Aunque algunos miembros de la oposición siria han hablado en contra de cualquier intervención extranjera, el Ejército Sirio Libre ha dicho que su objetivo es conseguir una zona de exclusión aérea en el norte del país. Una zona de exclusión aérea tendría que ser impuesta, y ya hemos visto cómo esto condujo en Libia a una destrucción masiva de infraestructuras, la muerte de miles de personas y la apertura de las puertas para un nuevo periodo de dominación occidental.

17. Si el gobierno sirio es derribado, serán cazados hasta el último baazista y alauita. En un gobierno dominado por la Hermandad Musulmana, el estatus de las minorías y de las mujeres retrocedería.

18. Por medio de la ley de responsabilidad de Siria y de las sanciones que ha impuesto la Unión Europea, EEUU ha estado intentando destruir al gobierno sirio durante 20 años. El desmantelamiento de los estados árabes unificados gracias a las divisiones étnico-religiosas ha sido un objetivo de Israel durante décadas. Allí donde va Israel, le sigue EEUU, naturalmente. Los frutos de esta política pueden verse en Irak, donde los kurdos han creado un estado independiente en todo salvo en su nombre y donde la constitución, escrita por EEUU, separa al pueblo de Irak en kurdos, sunníes, chiíes y cristianos, destruyendo la lógica unificadora del nacionalismo árabe. Irak no ha conocido un momento de paz desde que los británicos entraron en Bagdad en 1917.
En Siria, las divisiones étnico-religiosas (árabes musulmanes sunníes, kurdos musulmanes sunníes, drusos, alauitas y varias sectas cristianas) hacen que el país sea vulnerable ante la promoción de las discordias sectarias y la eventual desintegración del estado árabe unificado, que los franceses trataron de impedir en los años 20.

19. La destrucción del gobierno baazista en Siria sería una victoria estratégica de incalculable valor para EEUU e Israel. El arco
central de las relaciones estratégicas entre Irán, Siria y Hezbolá quedaría partido, dejando a Hezbolá geográficamente aislada, con un gobierno musulmán sunní hostil en puertas, y por tanto, con la alianza Irán-Hezbolá más desprotegida ante un ataque militar de EEUU e Israel. Por casualidad o no, la “primavera árabe”, tal como se ha desarrollado en Siria, ha colocado en las manos de EEUU e Israel una palanca con la que pueden lograr su objetivo.

20. Un gobierno egipcio o sirio dominado por la Hermandad Musulmana no tiene por qué ser necesariamente hostil a los intereses norteamericanos. Queriendo ser considerado un miembro respetable de la comunidad internacional y otro buen ejemplo de “Islam moderado”, es probable y posible que un gobierno egipcio dominado por la Hermandad Musulmana esté de acuerdo en mantener el tratado de paz con Israel tanto tiempo como sea posible (es decir, hasta que otro ataque a gran escala de Israel contra Gaza o Líbano lo haga absolutamente indefendible).

21. Un gobierno sirio dominado por la Hermandad Musulmana estaría próximo a Arabia Saudí y sería hostil a Irán, Hezbolá y los chiíes de Irak, sobre todo a los vinculados con Muqtada Al Sader. Defendería de boquilla la causa palestina y la liberación de los Altos del Golán, pero sus políticas prácticas no serán, probablemente, muy diferentes del gobierno que está intentando derribar.

22. El pueblo sirio tiene derecho a exigir democracia y a conseguirla, pero ¿de cualquier forma y a cualquier coste? El fin de las matanzas y unas negociaciones sobre reformas políticas son, sin duda, el camino a seguir, no la violencia que amenaza con desgarrar el país. Lamentablemente, es la violencia y no un acuerdo negociado lo que mucha gente quiere en Siria y lo que también quieren muchos gobiernos que vigilan y esperan su oportunidad. Ninguno sirio puede beneficiarse realmente de esto, piensen lo que piensen.
Su país está encaminándose hacia una guerra civil sectaria, quizá con intervención extranjera y, con toda probabilidad, hacia un caos a mucha mayor escala que lo visto hasta ahora. No habrá una rápida recuperación si el estado se colapsa o es derribado. Como Irak, y probablemente como Libia, Siria podría entrar en un periodo de agitación sangrienta que podría durar años. Al igual que Irak, quedaría completamente fuera de combate como estado capaz de defender los intereses árabes, lo que significa, evidentemente, hacer frente a EEUU e Israel.

23. En última instancia, ¿a qué intereses serviría este desenlace?
 

Jeremy Salt
Jeremy Salt es profesor de historia y política de Oriente Medio en la universidad de Bilkent, en Ankara, Turquía.
Ha publicado The Unmaking of the Middle East: A History of Western Disorder in Arab Lands. Jeremy Salt,  (University of California Press, 2009)

mardi, 25 septembre 2012

La guerra dell’Occidente alla Siria

La guerra dell’Occidente alla Siria

Massimo Fini

"La libertà ha un valore se si conquista con le proprie mani, la rivoluzione libica è fallita perché in realtà non l’hanno conquistata i rivoltosi, l’hanno conquistata i bombardieri Nato. Nel caso della Siria, se c’è una guerra civile, a un certo punto chi ha veramente l’appoggio della popolazione finisce per prevalere, quindi è una forma molto più democratica, a un certo punto si assesta in qualche modo. Così non si assesta niente, cova sempre qualcosa sotto, come è successo in Egitto dove c’era un’autentica rivolta popolare, ma che è stata trasformata in un golpe militare."
Massimo Fini

I propri valori non sono assoluti

Ciao, sono Massimo Fini, sono uno scrittore e giornalista. In Siria si riproduce esattamente la situazione libica. C’è effettivamente un malcontento in Siria dopo tanti anni di dittatura di Assad, ma sono stati mandati, come sono stati mandati in Libia, agenti provocatori inglesi, francesi, fornite le armi a questi rivoltosi e può finire più o meno come è finita in Libia, dove solo un dittatore poteva tenere insieme realtà tribali infinite, realtà tribali religiose, etniche completamente diverse, è un po’ come era in Iraq con Saddam, perché l’Iraq è stata un’invenzione cervellotica degli inglesi, hanno messo insieme tre comunità che non avevano niente a che vedere tra di loro: curdi, sunniti e sciiti e quindi solo un potere molto forte, in questo caso particolarmente sanguinario.

 
Per quanto riguarda le manifestazioni che in questi giorni si susseguono, questo documentario (su Maometto, ndr) è semplicemente una scintilla, un pretesto. C’è in giro, ed è ovvio, un odio antiamericano per le ingerenze continue e costanti dell’America e di tutto l’Occidente. In realtà la cosa non è di oggi, è circa un secolo che l’Occidente si inserisce in quel mondo. Dopo gli attentati terroristici a Londra, il sindaco di Londra che si chiamava Livingstone “il Rosso”, molto amato dai suoi cittadini dice: “Sì, gli attentati terroristici sono una cosa terribile, inaccettabile, ma se la Gran Bretagna avesse dovuto subire 100 anni di ingerenze dal mondo musulmano, credo che io sarei un terrorista britannico”.
Certamente il problema è che continuamente, sia dal punto di vista proprio militare che economico - perché naturalmente abbiamo interessi etc., - ma anche dal punto di vista ideologico continuiamo a premere su questo mondo, perché si omologhi al nostro. La questione della donna è esemplare, si vorrebbe che la donna musulmana diventasse come quella occidentale. Ora il mondo musulmano si regge su un particolare ruolo della donna, è la loro storia, potranno cambiarla, forse, ma devono cambiarsela loro, non noi imporgliela, è come se un ipotetico Ayatollah venisse qui e dicesse: “Voi non avete nessun rispetto della dignità della donna, perché la esibite a pezzi e bocconi in pubblicità, nei film etc., la vendete come quarti di bue in macelleria”, noi gli diremmo: “Caro Ayatollah, il problema, ammesso che sia un problema, ce lo risolviamo noi, non sei tu che devi venire a insegnarcelo!”.
Oltre al fatto delle armi, degli interessi, parlo per l’Occidente in buonafede, c’è questa convinzione di avere i valori migliori, i valori assoluti, che abbiamo non solo il diritto, ma il dovere di portare agli altri mondi, ai mondi altri, diversi dal nostro, che è una concezione assolutamente totalitaria, tanto più grave perché viene da un mondo che si dice e si crede liberale – democratico. E’ molto ingenuo pensare che i propri valori, perché propri, sono assoluti e i migliori, anche un Nuer del sud del Sudan potrebbe dire la stessa cosa… C’è questa continua invadenza del mondo occidentale nei mondi altri, l’Africa in questo modo è stata distrutta perché i neri africani avevano culture molto raffinate, belle, ma non essendo monoteisti, erano anche fragili da un certo punto di vista, l’Islam che ha una cultura molto forte cerca di resistere.


Questo lo dico, non ho nessuna particolare simpatia per la cupa religione musulmana, non ho simpatia per nessuna delle tre grandi religioni monoteiste, però questi hanno una forza che i neri del centro Africa non avevano e quindi tentano di resistere.


Quindi quali potrebbero essere i tempi o cosa dovrebbe succedere? Lo diceva persino Luttwak, giornalista americano molto vicino alla CIA, in un’intervista alla stampa dell’altro giorno che gli occidentali dovrebbero smetterla di ingerirsi nelle vicende del mondo arabo – musulmano. Poi c’è la vicenda gravissima dell’Afghanistan che non viene quasi considerata, perché gli afgani sono sì musulmani, ma non sono né arabi, né cristiani, né ebrei, quindi se ne può fare carne di porco. L’altro giorno dei droni hanno scambiato delle donne che stavano raccogliendo nel bosco, nella foresta, mi pare che stessero raccogliendo pinoli, per un gruppo di talebani. Hanno sparato e ne hanno uccise 13, noi siamo i grandi difensori della dignità della donna, non mi sembra un buon modo per difendere la donna, poi questo avviene perché siamo diventati talmente vigliacchi che non mandiamo fuori le truppe di terra, lì la cosa è avvenuta perché c’è un attacco talebano a un avamposto, mandiamo fuori gli aerei e sempre più spesso i droni che sono aerei senza pilota, senza equipaggio, comandati a 10 mila chilometri di distanza e facciamo queste cose.

Tu hai il petrolio, io lo voglio!

Per gli afgani questo modo di combattere è talmente vigliacco che per loro è inconcepibile e quindi ha compattato intorno ai talebani anche gente che talebana non era affatto, per cui sono diventati moltissimi, oggi praticamente quasi tutto il popolo afgano. Questo modo di combattere è una delle ragioni per cui l’Occidente sta perdendo la guerra in Afghanistan.
C’è un bel libro di Pellizzari che si intitola “La battaglia al tempo delle more” che racconta molto bene - lui è stato sul campo a lungo dal 1974 inviato de “Il Messaggero” come questa mentalità occidentale si scontri con un’altra mentalità che è completamente diversa


La libertà ha un valore se si conquista con le proprie mani, la rivoluzione libica è fallita perché in realtà non l’hanno conquistata i rivoltosi, l’hanno conquistata i bombardieri Nato, nel caso della Siria se c’è una guerra civile, a un certo punto chi ha veramente l’appoggio della popolazione finisce per prevalere, quindi è una forma in realtà molto più democratica, se vogliamo, a un certo punto si assesta in qualche modo. Così non si assesta niente, cova sempre qualcosa sotto, è come è successo in Egitto, in Egitto c’era un’autentica rivolta popolare, è stata trasformata in un golpe militare, poi adesso è stato eletto questo fratello musulmano il quale però non è libero di muoversi, siccome l’esercito egiziano riceve finanziamenti enormi dagli Stati Uniti, è una specie di duarchia.
Se l’Egitto o la Tunisia o qualsiasi altro Paese di quell’area si sente musulmano, è musulmano, Finché questi non ci attaccano, non c’è nessuna ragione di attaccare, che poi è la teoria della guerra preventiva di Bush.

Ps. Il 22 settembre ci sarà un incontro pubblico a Parma a cui parteciperò. Avrà inizio alle 14 e terminerà alle 18 in piazza della Pace. Il tema di cui si tratterà è "Dies Iren - La fine degli inceneritori".

samedi, 30 juin 2012

Syrie – Comment la CIA contrôle la livraison d’armes aux rebelles

Syrie – Comment la CIA contrôle la livraison d’armes aux rebelles

Financées par les pays du Golfe, ces livraisons clandestines via la Turquie sont contrôlées par l’agence américaine.

Sans armes capables de détruire les chars syriens, point de salut pour l’opposition à Bachar el-Assad. Depuis des mois, Nasser le répétait à ses amis occidentaux ou arabes. Mi-mai, cet opposant en exil affichait donc le sourire lorsqu’une quarantaine de dirigeants des conseils militaires de la révolution se sont discrètement rendus en Turquie pour recevoir un précieux arsenal.

« Nous avons surtout récupéré des roquettes RPG 7 puisées sur les stocks de l’armée saoudienne », confiait-il lors d’un récent passage à Paris. « Elles ont été acheminées par avion, jusqu’à l’aéroport d’Adana, où la sécurité turque a surveillé les déchargements avant de savoir à qui ces roquettes allaient être destinées ». Pour rassurer ses hôtes, Nasser garantit que leur utilisation allait être supervisée par « des leaders traditionnels proches des insurgés, histoire d’éviter les dérives mafieuses ».Les roquettes ont été convoyées à Douma et Harasta, dans la banlieue de Damas, Zabadani sur la route du Liban, Deraa au sud, et dans la région d’Idleb, frontalière de la Turquie.

Nasser n’en parle pas, mais, en coulisses, les agents de la CIA veillent à ce que ces nouvelles armes qui parviennent en plus grand nombre aux activistes ne tombent entre les mains de djihadistes, infiltrés en Syrie. Le New York Times va même jusqu’à affirmer que les localisations des dépôts et leurs destinataires sont déterminés en coordination avec les espions américains.

Pour les Occidentaux, qui ont beaucoup hésité avant d’accepter l’armement des insurgés, l’organisation de ces filières est une priorité : « Nous discutons même avec les Turcs de cibles à frapper », poursuit Nasser. « Et nous comptons maintenant hors de Syrie des représentants des conseils militaires qui ont chacun un relais dans une ville de l’intérieur ».

 

Ses rivaux islamistes liés aux Frères musulmans disposent eux aussi de leurs propres canaux d’approvisionnements. Et eux militent pour que ces armes aillent à leurs seuls partisans, afin d’être les grands vainqueurs de l’après-Assad. Pour les monarchies du Golfe, principaux fournisseurs en armes des rebelles, ces livraisons doivent rééquilibrer le rapport de forces sur le terrain, pour forcer Assad à accepter un compromis sur le modèle yéménite. « Les diplomates saoudiens nous répètent que tant que Bachar gardera une nette supériorité militaire sur ses ennemis, il n’aura aucun intérêt à négocier son départ », confie un diplomate français, qui rappelle que l’ex-président « Saleh au Yémen n’a discuté de sa sortie uniquement parce que l’opposition et ses partisans faisaient à peu près jeu égal ».

Ces livraisons d’armes doivent également accélérer les défections parmi les fidèles à Assad. « De nombreux militaires hésitent, mais s’ils voient qu’avec des missiles antitanks, nous infligeons de lourdes pertes aux pro-Bachar, ils seront alors plus nombreux à nous rejoindre », jure Mohannad, un membre de l’Armée syrienne libre, réfugié en Jordanie. Les premiers effets de ces approvisionnements se font sentir. Une douzaine de généraux ont rallié la Turquie, tandis que huit pilotes auraient fui en Jordanie. De leur côté, les activistes conduisent des opérations plus audacieuses, contre des hélicoptères notamment. « Avec ces armes, espère Kamal, nous pourrons également libérer des régions comme Idleb ».

Mais face à un pouvoir prêt à tout pour survivre, l’opposant se veut prudent. « L’utilisation d’armes plus sophistiquées entraînera une riposte encore plus dure. Nous aurons des pertes, et en face, nous allons détruire notre armée. Or les militaires sont nos frères, pas nos ennemis. Ces armes », dit-il, « doivent surtout faire peur à Assad ». Leur mise à disposition nourrit la lutte d’influence entre les parrains des insurgés.

« Les Français aimeraient bien être dans la salle des opérations à Adana », sourit Kamal, « mais les Turcs s’y opposent. À défaut d’armes qu’ils ne veulent pas livrer, que les Français nous donnent des équipements pour sécuriser les communications de nos combattants ». Après s’être montré hostile à la militarisation de la révolte au printemps, le nouveau gouvernement laisse faire aujourd’hui. Qu’on le veuille ou non, « les armes passent », reconnaît Laurent Fabius au quai d’Orsay. Incapables d’intervenir militairement en Syrie, les Occidentaux ne peuvent plus refuser aux rebelles des armes pour se défendre. Mais le pari de renverser Assad est encore loin d’être gagné.

Le Figaro

L’incident du F-4 vu par M K Bhadrakumar

L’incident du F-4 vu par M K Bhadrakumar

L’appréciation de l’incident du F-4 turc abattu par les Syriens, par le diplomate-devenu-commentateur, l‘Indien M K Bhadrakumar, est très intéressante, notamment à cause de ses très grandes connaissances et sources en Turquie, où il a été ambassadeur de l’Inde. M K Bhadrakumar avait déjà mis en évidence (le 30 avril 2012) les difficultés d’Erdogan avec sa politique syrienne par rapport à son opposition et à l’opinion publique. Ce facteur compte beaucoup pour l’incident du F-4, estime M K Bhadrakumar.

Les autres éléments qu’il met en évidence sont, d’une part, le jeu très appuyé de la Syrie et l’attitude extrêmement ferme de la Russie, et en constant affermissement, notamment vis-à-vis de cet incident. Pour M K Bhadrakumar, Syriens et Russes ont agi de concert, et l’incident constitue un net avertissement à la Turquie, au risque assumé d’une aggravation des relations de la Syrie avec la Turquie. De toutes les façons, pour M K Bhadrakumar, il ne semble faire guère de doute que le F-4 effectuait une mission de surveillance hors des normes internationales, et la riposte syrienne fut à mesure. M K Bhadrakumar met également en évidence que la Turquie est, dans ce jeu de la montée des tensions, assez isolée dans la région. (Son article, pour ATimes.com, est du 26 juin 2012.)

«The shooting down of a Turkish fighter aircraft by Syria on Friday has become a classic case of coercive diplomacy.

»A Turkish F-4 Phantom fighter aircraft disappeared from radar screens shortly after taking off from the Erhach airbase in Malatya province in southeastern Turkey and entered Syrian airspace. According to Syrian Arab News Agency (SANA), air-defense forces shot down the plane 1 kilometer off the coast from the Syrian port city of Latakia. A Turkish search-and-rescue aircraft rushed to the area of the crash but came under Syrian fire and had to pull out.

»The Russian naval base at Tartus is only 90 kilometers by road from Latakia. The incident took place on a day that Syrian Foreign Minister Walid al-Moualem was on a visit to Russia. It also happened within a week of Britain staging a high-profile publicity event to humiliate Russia by canceling the insurance of a ship when it was off the coast of Scotland en route to Syria from Russia's Baltic port in Kaliningrad. British Foreign Secretary William Hague scrambled to take credit for that in the House of Commons.

»The shooting down of the Turkish jet also coincides with a hardening of the Russian position on Syria. Moscow refused to comment on the incident when Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoglu telephoned his Russian counterpart Sergey Lavrov on Sunday seeking understanding. Itar-Tass quoted the Russian Foreign Ministry as saying the two diplomats “discussed the situation around Syria, including within the context of the incident with a Turkish fighter jet”. Plainly put, Moscow was unwilling to treat Friday's incident in total isolation. Nor was it prepared to censure Damascus. […]

»It is against the totality of this background that the Syrian action against the Turkish aircraft needs to be weighed. Damascus has a reputation for “poker diplomacy”. It may have conveyed a host of signals to Turkey (and its Western allies):

»Syria's air-defense system is effective and lethal;

»There will be a price to pay if Turkey keeps escalating its interference in Syria;

»Turkey's military superiority has its limits;

»The Syrian crisis can easily flare up into a regional crisis. […]

»Davutoglu claimed that Turkey had intercepted radio communications from the Syrian side suggesting that they knew it was a Turkish aircraft. "We have both radar info and Syria's radio communications." There was no warning from Syria before the attack, he said. "The Syrians knew full well that it was a Turkish military plane and the nature of its mission.” Conceivably, Syria wanted Turkey to know that its decision to shoot down the jet was deliberate. An exacerbation of Turkish-Syrian tensions is in the cards. […]

»Knowing Erdogan's ability to whip up nationalistic sentiments, the opposition parties quickly concurred that Turkey must respond to incident. But they point out that Erdogan needlessly provoked Damascus and has destroyed Turkey's friendly ties with Syria. 

The leader of the main opposition Republican People's Party (CHP), Kemal Kilicdarglu, pointedly asked on Sunday after meeting with Erdogan: “Why have Turkey and Syria come to the brink of war?” The CHP's deputy head Faruk Logoglu, who is a distinguished former diplomat (ex-head of the Foreign Ministry and former ambassador to the US), said: “We are very critical of the way AKP [Erdogan's Justice and Development Party] is handling the situation. There should be no outside intervention of any sort and any intervention must be mandated by a resolution of the UN Security Council. In the absence of such a resolution, any intervention would be unlawful.”

»In short, the Turkish opposition will be free to dissociate from any response that Erdogan decides on, especially if things go haywire downstream… […]

»But the point is, even within Turkey, there is skepticism about what really happened. The veteran Turkish editor Yousuf Kanli wrote: “Did the plane violate Syrian airspace? ... On the other hand, why was the Turkish reconnaissance plane flying so low, in an area close to a Russian base, and why did it keep on going in and out of Syrian airspace so many times in the 15-minute period before it was downed? Was it testing the air-defense capabilities of Syria (or the Russian base) before an intervention which might come later this year?” […]

»[…T]he painful reality is that Turkey's most ardent allies in the present situation, who have encouraged Ankara on the path of intervention in Syria, are of absolutely no use today – Saudi Arabia and Qatar. They are nowhere in a position to engage Syria militarily. Turkey, in short, is left all by itself to hit back at Syria. […] […A]ny Turkish military steps against Syria would be a highly controversial move regionally. Iraqi Foreign Minister Hoshiyar Zebari (who, interestingly, visited Moscow recently for consultations over Syria) voiced the widely held regional opinion when he warned of a “spillover the crisis into neighboring countries”, including Iraq, Lebanon, Jordan and Turkey itself. […]

»The influential Turkish commentator Murat Yetkin wrote on Monday, “It is clear that the incident will result in increased pressure on Syria and its supporters, mainly Russia. But what Bashar al-Assad cares for seems to be keeping his chair and the Russian naval base in Tartus strong, whatever the cost, also knowing that neither the Turkish government, nor the opposition and people, want war.” 

Yetkin was sure that “Turkey will do everything to make Syria pay for the attack”, but “payment doesn't mean war, there are other options”.

»In reality, Damascus has put a double whammy on Turkey. It not only lost a Phantom and its two pilots but is now under compulsion to take the loss calmly, exercising self-restraint. »



 

dedefensa.org

jeudi, 28 juin 2012

Turkije loopt niet meer warm voor de EU

 

Turquie-europe.jpg

Ex: http://www.apache.be/2012/06/26/turkije-loopt-niet-meer-warm-voor-de-eu/

Turkije loopt niet meer warm voor de EU

Het Turkijke dat in 1999 de EU-kandidaatstatus heeft aangevraagd is niet hetzelfde land als het hedendaagse Turkije. De EU houdt de boot al lange tijd af en Ankara heeft zich meer dan eens afgevraagd of er wel een Europese toekomst voor het land is. Inmiddels zijn de Turkse prioriteiten veranderd. Door haar economie met hoge groeicijfers heeft Turkije ook het nodige zelfvertrouwen gewonnen. Veel Turken wijzen schamperend op de financiële problemen van de EU.

Wil Turkije nog wel een Europese toekomst?

Regelmatig onderzoekt het Europees Forum voor Democratie en Solidariteit EU-kandidaatlidstaten om de stand van zaken ten behoeve van het uitbreidingsproces te beoordelen. Een recent bezoek van een delegatie aan Istanbul en Ankara bracht aan het licht dat het EU-debat niet hoog op de Turkse agenda staat. Sterker nog, de Europese Unie is verdwenen van de voorpagina’s van de Turkse kranten.

Ook de jaarlijkse voortgangsverslagen van de Europese Commissie over de stand van het onderhandelingsproces krijgen niet meer de hoeveelheid aandacht die ze in het verleden kregen. De reden is dat het toetredingsproces tot een halt is gekomen. Een ontwikkeling, waarvan de Turken de schuld leggen bij de Europese Unie.

Cyprus

Veel van de 35 onderhandelingshoofdstukken zijn sinds 2006 door de EU geblokkeerd. Deels is dit te wijten aan de Cyprus-kwestie, waarbij Turkije weigert om Cyprus te erkennen. Op haar beurt neemt Turkije het de EU zeer kwalijk dat het de Turks-Cyprioten niet toe staat om vrije handel te drijven. Hierdoor is er een groot verschil in welvaart ontstaan tussen het Turkse noorden en het Griekse zuiden (dat wel internationale economische betrekkingen onderhoudt en is sinds 1 mei 2004 lid is van de EU).

Om dit verschil in welvaart te verkleinen heeft de Europese Unie financiële steun aan het noorden beloofd. Echter, uit protest wordt dit geblokkeerd door de Grieks-Cypriotische parlementsleden in de EU, waardoor Turkije weer vindt dat de EU te veel aan de kant van de Griekse inwoners van het eiland staat. Bovendien zijn de meeste Turken er niet van overtuigd dat de EU terecht eist dat Turkije de status van Cyprus erkent. Ankara is op dit punt dan ook niet in de stemming voor concessies.

Parijs wil Turkije geen toetreding bieden, hooguit een geprivilegieerd partnerschap

De Turkse bevolking heeft het vertrouwen in de EU verloren en zij verdenken een aantal EU-lidstaten van het spelen van politieke spelletjes. Met lede ogen ziet men hoe Frankrijk categorisch weigert te praten over uitbreiding van het EU-lidmaatschap. Parijs wil Turkije namelijk geen toetreding bieden, hooguit een geprivilegieerd partnerschap. Turkije vraagt zich dan ook openlijk af waarom het toe zou geven in de Cyprus-kwestie, als er geen garantie is dat dit ook zal leiden tot succesvolle toetredingsonderhandelingen. Waarom zou het werk maken van EU stokpaardjes als concurrentie of sociaal beleid –toetredingshoofdstukken die in principe kunnen worden geopend- als er niets voor hun tegenover staat?

Bovendien beschouwt men de Westerse publieke opinie in toenemende mate als islamofoob en verwacht men dat de negatieve houding van sommige lidstaten het zeer onwaarschijnlijk maakt dat een eventueel toetredingsverdrag ooit zal worden geratificeerd.

Het nieuwe Turkije

Het Turkije dat in 1999 vroeg om de kandidaat-status en in 2004 om de start van de toetredingsonderhandelingen, bestaat niet meer. Prioriteiten zijn gewijzigd onder de leiding van de AK-partij van premier Erdogan. Turkije is veranderd en heeft een flinke dosis zelfvertrouwen gekregen. Vooral door de hoge groeicijfers van de economie, die nauwelijks geraakt werd door de financiële en economische crisis die in 2008 begon.

Veel Turken wijzen schamperend op de financiële problemen van de EU. Natuurlijk heeft de Turkse economie ook een achilleshiel. Er is een toenemend begrotingstekort dat gefinancierd wordt met goedkope korte termijn leningen. Er is –en zeker niet voor het eerst- een risico op ineenstorting van de economie. Toch is dit niet aannemelijk gezien de structurele hervormingen die na het laatste economische debacle zijn doorgevoerd. Turkije lijkt economisch gezien een voorspoedige periode tegemoet te gaan, waarvoor het de EU helemaal niet nodig heeft.

Alleen al het schrijven van een artikel over de PKK kan een journalist in de gevangenis doen belanden

Op het vlak van hervormingen worden nog steeds de nodige slagen gemaakt, ook al is de invloed van Brussel tanende. Europese normen worden beschouwd als intrinsieke waarden en dit is één van de redenen waarom de Turkse regering een apart ministerie voor Europese Zaken in het leven heeft geroepen. Toch voldoet Ankara nog niet aan alle Europese normen en waarden. Zo blijven er gevoelige kwesties, zoals de vrijheid van meningsuiting en de onafhankelijkheid van de rechterlijke macht.

Veel journalisten zijn opgesloten onder het mom van anti-terrorisme wetgeving, omdat zij verdacht worden van steun aan de PKK. Alleen al het schrijven van een artikel over deze organisatie kan een journalist in de gevangenis doen belanden. De oppositie beschuldigt de regering er verder van zich te veel te bemoeien met de rechterlijke macht. De regering zou de controle hebben genomen over alle rechterlijke benoemingen en de oppositie ziet dit als een autoritaire tendens van de AK-Partij. Anderen in Turkije verwerpen deze visie en wijzen op het feit dat binnen de Turkse politiek altijd al sprake is geweest van een traditie van sterk leiderschap en het ontbreken van interne partijdemocratie. Toch zijn dit aspecten die de EU graag gewijzigd zou zien, maar waar Ankara zich onwelwillend opstelt.

Atatürk

Qua interne politiek lijkt Turkije meer in balans te zijn geraakt. De Cumhuriyet Halk Partisi, de Republikeinse Volkspartij of kortweg CHP, is de grootste oppositiepartij van Turkije en komt voort uit de door Mustafa Kemal Atatürk op 9 september 1923 opgerichte Halk Fırkasi. In het verleden was de partij tegen veel van de hervormingen die werden ingevoerd om Turkije aan te passen aan EU-normen. De CHP was ook fel tegen de rol van religie in de Turkse samenleving, zoals de AK-partij die voor ogen had.

De betrekkingen met Europese sociaal-democratische partijen kenmerkten zich door spanning ten gevolge van meningsverschillen over de nationalistische agenda van de CHP. Echter, de partij is in 2010 onder een nieuwe leiding komen te staan. Partijvoorzitter Kemal Kılıçdaroğlu lijkt de partij te draaien in een andere richting. Democratische hervormingen worden ondersteund en de partij heeft gekozen voor een pro-Europese houding, waarbij ook sociaal-democratische waarden meer nadruk krijgen.

Premier Erdogan stelt zich onderwijl in zijn publieke optredens charismatisch en eigentijds op. Doorgaans laat hij zich vol lof uit over het Turkse model van een seculiere staat en een religieuze gemeenschap. Sommige Turken zijn bezorgd over zijn religieuze conservatisme en zijn opvattingen over de rol van vrouwen, maar niemand in Turkije gelooft dat Erdogan een verwijzing naar de islam in de grondwet wil verankeren. Toch wordt er op dit moment wel gekeken naar de Turkse grondwet. Een commissie in Ankara is bezig met het opstellen van wijzigingen van de grondwet, iets dat overigens in een verrassend open proces van beraad plaatsvindt en de nodige publieke aandacht trekt. Één van de belangrijkste vraagstukken is of het gaat lukken om een compromis te bereiken over de definitie van de Turkse nationaliteit.

Op basis van de huidige tekst worden alle mensen in het land beschouwd als Turken. Zal dit worden vervangen door een meer neutrale formulering, of zullen de minderheden specifiek worden genoemd? Koerdische lobbyisten willen graag een verwijzing naar hun mensen, om zo ook de rechten rondom de Koerdische taal en cultuur veilig te stellen. Maar het is vrijwel zeker dat de nationalisten in het parlement niet akkoord zullen gaan met een dergelijke grondwetswijziging. Het lijkt er dan ook op dat deze kwestie niet zal worden opgelost, omdat de commissie alleen wijzigingen kan voorstellen die eensgezind worden gedragen. Toch is het feit dat er dialoog plaatsvindt over deze kwestie tekenend voor de democratische ontwikkelingen van Turkije.

Hoe nu verder?!

Turkije heeft de EU eigenlijk niet nodig. Economisch gaat het goed en Turkije blijkt prima in staat om hervorming door te voeren die goed zijn voor land en volk, zonder dat men zich aanpast aan de Europese agenda. Tel hierbij op dat de focus tegenwoordig ligt op binnenlandse aangelegenheden en dat de relatie met Brussel verslapt is, dan is het duidelijk dat de aandacht niet meer ligt bij toetreding tot de EU. Brussel en Ankara raken zo steeds verder van elkaar verwijderd. Tegelijkertijd wil niemand volledig stoppen met de onderhandelingen. Het EU-lidmaatschap blijft een strategisch doel van Turkije.

Brussel wil Ankara niet helemaal verliezen en biedt een alternatief plan voor toetreding

De Europese Commissie en de Europese Raad hebben als oplossing onlangs voorgesteld om het probleem van de toetredingsonderhandelingen te omzeilen door een positieve agenda van activiteiten te ontwikkelen. Deze agenda moet betrekking hebben op een breed spectrum aan onderwerpen, waaronder politieke hervormingen, visa, mobiliteit en migratie, energie, de strijd tegen het terrorisme etc. Ook handel en de douane-unie staan op de agenda, net als het elimineren van wrijvingen in het handelsverkeer en het ten volle gebruik te maken van het gezamenlijke economische potentieel van de EU en Turkije. Aanvullend op de toetredingsonderhandelingen wil de Commissie haar samenwerking met Turkije vergroten. De EU wil het land helpen haar hervormingen door te voeren, ook inzake onderwerpen waarover de toetredingsonderhandelingen nog niet kunnen worden geopend. Het is duidelijk; Brussel wil Ankara niet helemaal verliezen en biedt een alternatief plan voor toetreding.

De vraag is of Ankara daar genoegen mee kan nemen. Vooralsnog reageert men met scepsis op deze nieuwe benadering en vraagt zich af of de agenda niet ook meer concrete punten zou moeten bevatten, zoals actiepunten om te komen tot een versoepeling van het EU visumbeleid. De Turkse regering heeft de onderhandelingen op dit punt namelijk afgesloten en eist nu eenzelfde behandeling als eerder werd gegeven aan andere kandidaat-landen, zoals Servië. De EU is echter alleen bereid een visum-dialoog aan te gaan en wil eerst zien dat alle overeengekomen punten volledig worden geïmplementeerd. In Ankara wordt dit gezien als wéér een voorbeeld van de ongelijke behandeling van Turkije.

Spierballen

Daarnaast hebben Brussel en Ankara ook uiteenlopende agenda’s. Zo zien velen in Brussel mogelijkheden voor nauwere samenwerking op het gebied van buitenlandse zaken, met name met betrekking tot de zuidelijke Kaukasus, Noord-Afrika en het Midden-Oosten. De Turken zijn hier niet tegen, maar koesteren hun onafhankelijke rol. Dit is de reden waarom ze zich steeds minder aansluiten bij het EU buitenland beleid, zoals EU-kandidaatlidstaten dat normaliter wel doen. Dit is meteen ook de fundamentele verandering in de opstelling van Turkije. Het land is niet langer bereid om de rol van junior partner van de EU te vervullen. De Turken willen gelijke behandeling en dat betekent in hun ogen dat er geen sprake kan zijn van dubbele moraal en geen onverdiende kritiek. Het gevolg is dat ze de EU willen tonen dat het menens is: ze stellen zich hard op, bijvoorbeeld met hun weigering om zaken te doen met de Cypriotische regering, wanneer deze het EU-voorzitterschap overneemt in de tweede helft van 2012.

De door de EU afgekondigde positieve agenda is een slimme poging om de deuren open te houden en het proces van Turkse toenadering tot de EU voort te zetten. Maar voor een hervatting van de echte onderhandelingen is toch echt een politieke doorbraak nodig. Beide kanten wijzen echter naar de andere om de eerste stap te zetten.

Charte de l’ONU ou un monde à la Rambo …

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Charte de l’ONU ou un monde à la Rambo …

Lavrov: Le futur rapport de forces dépendra de l’issue de la crise syrienne

D’après le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le futur rapport de forces dans le monde et l’ordre mondial dépendront de l’issue de la crise qui perdure en Syrie.

Le mode de solution de la crise syrienne serait décisif pour l’avenir du monde: ou l’on s’appuiera sur la Charte de l’ONU, ou ce sera le droit du plus fort qui régnera, c’est ce que Lavrov a dit samedi passé à Moscou. Il a souligné que le Conseil de sécurité de l’ONU ne permettra pas d’intervention militaire en Syrie. «Et cela non pas parce que nous défendons Assad ou son régime, mais parce que nous savons combien la composition interconfessionnelle de la société syrienne est compliquée. Quelques-uns de ceux qui exigent une intervention militaire veulent détruire cette composition interconfessionnelle et changer la Syrie en un champ de bataille pour la suprématie dans le monde islamique», a dit Lavrov. Ce serait une tendance très dangereuse. La Russie fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher un tel développement. «Nous ne défendons pas le régime, mais les chances pour une stabilité dans cette région et dans le monde islamique. Nous défendons le droit international», a souligné Lavrov. En Syrie, il y a plus de 14 mois, des protestations violentes ont éclaté contre Bachar al-Assad. D’après les indications de l’ONU, environ 12 000 personnes ont été tuées dans des affrontements entre l’armée et l’opposition armée. L’opposition syrienne, mais aussi des Etats occidentaux, demandent la démission d’Assad. En 2011 et en 2012, au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie et la Chine ont bloqué par leur veto deux projets de résolutions présentés par des Etats occidentaux concernant la Syrie. Moscou a justifié le refus avec le souhait d’empêcher une intervention militaire en Syrie d’après le «scénario libyen», parce que les résolutions n’excluaient pas des interventions militaires internationales contre le régime d’Assad. L’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a conçu, sur l’ordre des Nations Unies et de la Ligue arabe, un plan de paix pour la Syrie qui prévoit la fin des violences, le départ des villes des troupes du gouvernement, un dialogue entre le gouvernement et l’opposition ainsi que l’accès libre pour les biens de secours. Le 12 avril, les parties du conflit ont déclaré un armistice. Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné le feu vert à une délégation de 300 observateurs en Syrie. Malgré cela, il y a toujours des combats et des violences sanglantes. D’après les indications des autorités syriennes, les rebelles ont enfreint l’armistice plus de 5000 fois. L’opposition quant à elle, rend l’armée du gouvernement responsable de la violence qui perdure.     •

Source: Ria Novosti du 9/6/12, http://de.rian.ru/politics/20120609/263761923.html 
(Traduction Horizons et débats)