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mercredi, 28 avril 2021

Les États-Unis vont organiser l'opération et rejeter la faute sur la Turquie: le complot des mercenaires djihadistes en Ukraine

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Les États-Unis vont organiser l'opération et rejeter la faute sur la Turquie: le complot des mercenaires djihadistes en Ukraine

Ex : http://www.elespiadigital.com/

Les États-Unis ont intensifié leurs efforts pour saboter les relations turco-russes et préparent un complot: Washington prévoit d'envoyer des mercenaires dans la région du Donbass et d'en faire porter la responsabilité à la Turquie.

United World International a découvert une nouvelle conspiration américaine en Ukraine

L'UWI a obtenu des informations fiables de sources internationales selon lesquelles les Etats-Unis ont préparé un plan pour d'abord susciter la méfiance entre la Russie et la Turquie, puis provoquer des tensions entre Ankara et Moscou. Selon le plan, les djihadistes et les mercenaires syriens seront déplacés vers la région du Donbass. Ces groupes comprendront des Tatars et des Tchétchènes qui connaissent bien la région et seront envoyés pour combattre les forces russes et pro-russes. Plus tard, les médias mondiaux répandront le mensonge selon lequel la Turquie a transféré ces groupes dans la région. De cette manière, les États-Unis ont l'intention de provoquer un conflit entre la Turquie et la Russie.

Revendications concernant le transfert d'une avant-garde dans la région du Donbass

La source internationale qui a parlé à l'UWI a déclaré: "Les relations turco-russes se développent généralement bien. Il existe des points de désaccord, mais ils sont d'importance secondaire. Les relations entre Poutine et Erdogan sont bonnes, et ils l'ont déclaré à l'opinion publique mondiale. Les États-Unis n'acceptent pas cette situation. Washington élabore des plans sur la manière d'éloigner la Turquie de la Russie et applique la tactique de la carotte et du bâton."

"En ce moment", poursuit la source, "les États-Unis effectuent des démarches informatives en Ukraine. Leur dernière tentative consiste à faire venir des mercenaires de Syrie en Ukraine. Les préparatifs ont déjà commencé. Les hommes sont spécialement choisis dans les groupes qui auraient des liens avec la Turquie et sont entraînés."

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La source poursuit: "Des rumeurs indiquent qu'un petit groupe d'avant-garde a déjà été déplacé dans la région du Donbass. Les djihadistes tatars et tchétchènes parmi eux rendront les choses encore plus faciles. Le déploiement sera bientôt terminé et ils recommenceront la propagande selon laquelle la Turquie a transporté en Ukraine les groupes qu'elle a formés en Syrie, comme elle l'a fait en Libye et dans le Haut-Karabakh. Ils accuseront la Turquie de ce qu'ils ont eux-mêmes organisé. Ils utiliseront ces mercenaires dans des opérations secrètes ; ils les utiliseront contre des civils. Ou bien ils mèneront eux-mêmes les opérations et rejetteront la faute sur ces groupes.

La source a déclaré que cette opération vise également à influencer l'opinion publique russe: "Ils présenteront au public des documents de presse, des vidéos, des photos de mercenaires syriens amenés en Ukraine et de leurs actions sur place. Ils publieront des photos et des vidéos de ces groupes prises en Turquie. Ils utiliseront les réseaux sociaux. Ils essaieront également de saboter les relations turco-russes comme ils l'ont fait lors de la crise où l'avion russe a été abattu. Et tout en exécutant ce plan, ils tenteront de provoquer l'opinion publique russe contre la Turquie. Ils utiliseront les forces anti-turques à l'intérieur de la Russie. Ils activeront les forces pro-occidentales en Russie pour accroître les tensions avec la Turquie.

La Russie est alarmée

Pendant ce temps, la Russie serait alarmée. Les sources indiquent que la Russie dispose d'un vaste réseau de renseignements dans la région et déclarent ce qui suit : "La Russie dispose également d'un vaste réseau de renseignements à l'intérieur de l'Ukraine. Moscou a la capacité d'observer toute personne entrant et sortant de la région. En outre, la majorité de la population de la région du Donbass soutient la Russie."

"La Russie est donc au courant de tous les mouvements et activités dans la région. Il est nécessaire de s'abstenir de toute action que la Russie pourrait mal interpréter. Des mesures erronées qui pourraient rendre la Turquie suspecte provoqueront une forte réaction en Russie. De telles mesures et leur réaction raviront avant tout les Arméniens et le PKK / PYD".

Déclaration de Lavrov

Lors d'une récente visite en Égypte, le ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, a répondu comme suit à une question posée lors d'une conférence de presse: "Je vous dirai tout de suite que nous exhortons tous les pays responsables avec lesquels nous communiquons, et la Turquie en fait partie, à les inciter fortement à analyser la situation et les déclarations implacablement belliqueuses du régime de Kiev, et nous les mettons également en garde contre le fait d'encourager ces aspirations militaristes."

Des sources diplomatiques indiquent que des responsables russes ont recueilli des renseignements sur des plans visant à déplacer des mercenaires du Moyen-Orient vers l'Ukraine, et que ces inquiétudes ont poussé M. Lavrov à faire cette déclaration.

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Esper a demandé le déploiement de troupes américaines en mer Noire

L'ancien secrétaire américain à la défense, Mark Esper, a demandé que son pays déploie davantage de soldats dans les pays riverains de la mer Noire, tels que la Bulgarie et la Roumanie, afin de prévenir d'éventuelles attaques russes.

Washington devrait chercher à rassurer les alliés européens et à renforcer l'alliance de l'OTAN en déployant davantage de forces en Pologne, "dans les Pays Baltes, si cela a un sens, et dans des pays comme la Roumanie et la Bulgarie, si ce n'est pas de manière permanente, sur la base d'une rotation", a déclaré M. Esper dans une interview accordée à Reuters mardi.

À la suite de la montée des tensions en Ukraine, les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient renforcer leur présence militaire en Allemagne. Auparavant, l'administration Trump, où Esper a servi en tant que secrétaire à la défense, prévoyait de réduire la présence militaire américaine en Allemagne de 36.000 à 12.000 soldats. Trump affirmait que l'Allemagne profitait de la présence des forces américaines dans la région sans assumer ses responsabilités financières au sein de l'OTAN.

L'Ukraine comme refuge pour ISIS

Le journal ukrainien Zoborana a publié le 2 décembre 2020 un article intitulé "Les djihadistes en vacances: pourquoi l'Ukraine est devenue un refuge pour les militants d'ISIS?" L'article présente des informations intéressantes.

L'article de Zobarana rapporte que "plusieurs centaines d'anciens combattants du Califat ont choisi l'Ukraine comme lieu d'installation. Avec des institutions publiques faibles, la corruption, des frontières poreuses et des escarmouches permanentes, l'Ukraine offre de grandes opportunités pour ceux qui veulent rester cachés."

L'article poursuit: "L'Ukraine attire des militants qui ont perdu en Syrie et en Irak. Le pays est un bon endroit, sûr, pour rester, se cacher et attendre jusqu'à ce qu'ils aient une chance de rentrer chez eux, dans l'Union européenne ou dans une ancienne république soviétique."

Les États-Unis donnent à l'ISIS de nouvelles tâches

Les États-Unis ont utilisé ISIS comme un passe-partout en Syrie et en Irak pour toutes les portes. ISIS a largement perdu sa valeur après l'opération turque dans la région. Les militants d'ISIS, dont le nombre est estimé à plusieurs milliers, ont reçu de nouvelles tâches. Une partie importante d'entre eux a été transférée avec le soutien militaire américain dans les régions contrôlées par le PKK/YPG.

Cette organisation, dont l'ancien président américain Trump a ouvertement déclaré que la CIA l'avait fondée, est principalement composée de mercenaires. Elle comprend également des militants de Syrie, d'Irak et d'autres pays arabes, ainsi que des combattants du Caucase.

Des militants tchétchènes, dirigés par la CIA et ayant servi dans la guerre de Géorgie, qui se sont ensuite réfugiés dans la vallée de Pankisi en Géorgie, ont été transportés depuis 2011 en Syrie. Ces mercenaires servent selon les besoins de la CIA un jour au sein d'ISIS, le lendemain au sein d'Al Nousra, un autre jour au sein d'une autre organisation "djihadiste", et sont également influents au sein du PKK / YPG.

Les djihadistes en Ukraine

Parmi ceux qui sont actifs en Syrie sous le masque des "djihadistes" figurent également des groupes originaires des anciennes républiques soviétiques et d'Asie centrale. Parmi eux se trouvent environ 500 Tatars de Crimée. Dimitry Yarosh, dirigeant de l'organisation d'extrême droite ukrainienne "Secteur droit", avait en 2014 appelé les dirigeants de l'émirat séparatiste tchétchène du Caucase à unir leurs forces contre la Russie. En mars et avril 2014, des informations ont filtré dans les agences de presse, faisant état d'environ 300 mercenaires revenus de Syrie et ayant commencé à combattre dans la région du Donbass. Le député de l'organisation terroriste Jaish al-Muhajireen wal-Ansar, Abdul Karim Kirimli, a appelé tous les Tatars de Crimée et tous les musulmans d'Ukraine à "entrer dans la voie du djihad".

D'autre part, les militants de l'organisation terroriste Hizb ut-Tahrir avaient commencé leurs activités parmi les Tatars de Crimée avant les événements de Maidan, le gouvernement de Kiev détournant sciemment le regard. Les idées extrémistes du Hizb ut-Tahrir sont très vite devenues populaires parmi la population tatare de Crimée. Entre 2012 et 2013, Hizb ut-Tahrir comptait environ 10.000 membres en Crimée et certains d'entre eux ont combattu en Syrie aux côtés d'organisations terroristes.

Source : https://uwidata.com/17631-us-will-organize-and-put-the-blame-on-turkey-the-conspiracy-of-mercenaries-in-the-ukraine/

jeudi, 22 avril 2021

Ukraine et nouvelle guerre froide

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Ukraine et nouvelle guerre froide

par Irnerio Seminatore

Ex: http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2021/avril/ukraine-...

Les tensions entretenues par les États-Unis et l'Otan en Ukraine, en soutien du bellicisme de Kiev et du but déclaré de cette dernière de remettre en cause l'autonomie des provinces séparatistes de Donetsk et Lougansk, dans la tentative d'unifier un pays historiquement divisé entre deux pôles d'influence, l'Europe et la Russie, sont susceptibles de provoquer une escalade aux incertitudes multiples. Les répercussions conflictuelles de cette aventure n'épargneront pas l'Europe, subalterne et impuissante et suivront un clivage qui va des pays baltes à la Mer Noire et du Caucase à la Turquie et à la Syrie. Elles remettront à l'ordre du jour un conflit, dont l'aspect principal n'est plus celui de 2014, "partition européenne ou partition du pays", mais la confirmation d'une forme d'instabilité régionale à précarité permanente.

L'explication des tensions dans le Donbass, ainsi que de la "Nouvelle Guerre Froide", trouvent leurs raisons d'être dans les élargissements continus de l'Otan, à proximité des frontières de la Russie et dans la modification de l'équilibre global des forces entre les États-Unis, la Russie et la Chine à l'ère de la multipolarité. Ce déséquilibre se traduit par une remise en cause de la dissuasion et par la nouvelle doctrine américaine d'emploi de l'arme nucléaire à des fins tactiques, mais ayant des répercussions stratégiques d'ordre général Le débat qu'elle suscite et les adaptations qu'elle exige, remettent en discussion la centralité de l’atome, ainsi que l'équilibre stratégique sur lequel ils reposaient. Par conséquent la distribution des alliances s'effectue en fonction d'un choix systémique et d'une géopolitique planétaire, qui discrimine entre puissances du Hearthland et puissances du Rimland, puissances du"statu-quo" et puissances révisionnistes, pions géostratégiques (Arménie et Azerbaïdjan-Turquie) et pays-pivots (Iran,Turquie), opérant par bonds et croisements, entre arcs de crise et axes de rapprochement. Dans l'échiquier du grand Moyen Orient l'axe chiite Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth, débouchant sur la Méditerranée, sera le premier à intéresser la Russie et, par ricochet, la Chine, les États-Unis et Israël. La redistribution des alliances qui en découle, oriente l'identification de l'adversaire de la part de l'Occident, en la Russie,au moyen d'une triple campagne, d'isolement, de sanctions et d'information, par une flagrante inversion des responsabilités.

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Du point de vue historique, l'aggravation de la sécurité européenne consacre l'échec des politiques de voisinage de l'UE (PEV) à l'Est et les instabilités des pays issus de l’écroulement de l'URSS, ou de "l'étranger proche" (Bélarus, Caucase, Asie centrale). Elle dévoile la subordination politico-stratégique aux États-Unis et à l'Otan d'une Union, dont la vacuité politique et intellectuelle semble se résumer aux querelles personnelles et protocolaires (le Sofagate), échappant aux demandes de sécurité et d'autorité des populations et à l'oubli des vulnérabilités géopolitiques des Nations et des États.

Au niveau du système international la vassalité européenne a deux sources principales et permanentes, la protection nucléaire de l'Amérique et la stabilité régionale assurée par celle-ci tout au long de la bipolarité. Ainsi la culture de défense hégémonique, qui porte les États-Unis à une projection de puissance dangereuse, frôle la provocation, en Europe (Pays-baltes, Pologne, Bélarus et Ukraine..), au Grand Moyen Orient (Syrie, Turquie, Iran et Irak) et en Asie (Taïwan et région de l'Indo-Pacifique).

En ce sens les tensions et le conflit potentiel vis à vis de la Russie, par Ukraine interposée, font partie d'une tentative de désarticulation de la continuité géopolitique de l'Europe vers l'Asie (Brzezinski) et de la Chine vers la région de l'Indo-Pacifique. Cette fracturation du monde comporte de multiples facteurs d'incertitude et de multiples formes de vassalité entre les divers pays, et principalement, en Europe, entre les pays d'obédience et d'influence atlantique stricte (GB, Pays nordiques, Hollande, Belgique, Pays baltes et Pologne) et les pays du doute et de la résistance (France, Italie,Allemagne etc) vis à vis du Leader de bloc. Dans une sorte de jeu d'échec planétaire la région des Balkans, de la Mer Noire, de la Caspienne, du plateau turque, du Golfe, de l'Iran, de l'Inde, d'Indonésie, du Japon et d’Australie fait partie des zones à hégémonie disputée et demeure sujette à l'influence grandissante de la realpolitik chinoise (Hong-Kong et Taïwan).

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Les césures au sein de l'Ukraine: le vote Ianukovitch en 2010

C'est dans ce cadre que se tissent et se resserrent les nouvelles alliances et se précisent les enjeux stratégiques et les clivages de civilisation. C'est encore dans ce cadre que se partagent ou se disputent les anciens héritages et les vieilles allégeances. Les raisons qui, selon l'ancien conseiller de Reagan à l'économie, Paul Claig Roberts ont poussé à la deuxième guerre mondiale, le remplacement de la Grande Bretagne par les États-Unis, pourraient jouer le même effet d’entraînement vers la troisième, concernant la substitution de la vieille Union Soviétique par le duopole Russie et Chine. Dans cette perspective de glissement vers une confrontation inter-étatique de haute intensité, la "nouvelle guerre froide" ne serait qu'un prélude du conflit qui se prépare et, parallèlement une dilation pour la réconfiguration générale du système, qui passe par une "guerre limitée" et locale, mais peut se poursuivre par une "guerre illimitée".

L’Ukraine, baromètre des relations entre Washington et Moscou ?

En revenant aux tensions entre Kiev, le Donbass, la Russie et l'Occident, l’Ukraine est elle devenue le baromètre des relations entre Moscou et Washington? L’Ukraine a exclut vendredi 16 avril, toute possibilité d'une offensive militaire contre les séparatistes des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. Au vue des déclarations officielles, le Général Rouslan Khomtchak, commandant en chef des forces armées ukrainiennes a confirmé que "La libération par la force des territoires occupés temporairement conduira inévitablement à de nombreuses pertes civiles et militaires, ce qui est inacceptable pour l'Ukraine". Dans un communiqué ultérieur il a soutenu l'idée d'une solution "politique et diplomatique", pour récupérer les territoire perdus. A la veille de l'exercice de l'Otan, "Defender Europe", le plus important depuis la Guerre froide, prévu pour le printemps 2021, dans 16 aires différentes du continent et concentré principalement dans les régions des Balkans, de la Mer Noire et de la Baltique, avec la participation de 28.000 hommes et pour la durée de trois mois, Moscou a déclaré qu'une offensive ukainienne dans le Dombass, signerait la fin de l’État ukrainien. Pourquoi ce conflit, qui dure désormais depuis sept ans et qui ne se déroule pas entre Philadelphie et le lac du Michigan , pousse à une intervention "musclé"de Joe Biden, depuis la Maison Blanche, se déclarant favorable à des sanctions contre la Russie? Et pourquoi, côté européen, Zelensky s'empresse d'obtenir le soutien de deux États-membres du quatuor "Format Normandie", la France et l'Allemagne, signataires des accords de Minsk 2, concernant le règlement des contentieux russo-ukrainiens de 2014? S' il s'agit du "Syndrome Sakaachvili" de 2008, quelles sont les voies des scénarios possibles ?

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Face à la dissymétrie des forces, les trois hypothèses prévisibles, "percée russe en profondeur et occupation durable du territoire", "flambée de violence élevée, mais de courte durée, suivie d'un règlement politique rapide", "retour au calme et fin du conflit", la première serait coûteuse, la deuxième aléatoire et la troisième plus payante, car elle permettrait d'influer sur la politique intérieure ukrainienne et de bloquer l'adhésion de l’Ukraine à l'Otan. Cette hypothèse ne pourrait pas faire l'économie d'une négociation et d'une entente avec les USA. Joe Biden est à son Rubicon: "Hic Rhodus, Hic salta!"

Guerres visibles, invisibles, dissuasives et hybrides,

à l'épreuve de la guerre d’Ukraine et du modèle de guerre de Clausewitz

Avec du recul, les tensions et le conflit potentiel entretenus en Ukraine depuis 2014 nous forcent à revenir sur la relation entre guerre et politique et sur le retour, aux yeux de l'Occident, de la figure de l'ennemi, se définissant par l’incompatibilité de principes et de projets politiques, qui président à l'action de guerre. Le modèle de conflit westphalien, fondé sur la soumission de la guerre au but défini par l'intelligence personnifiée de l’État, était fondé sur l'étonnante trinité, de l'entendement pur (gouvernement), de la libre activité de l'âme (armée ou chef de guerre) et de l'impulsion naturelle aveugle (peuple). Ce modèle, qui imposait des limites à la guerre, a vu l'éclatement de son unité et nous force aujourd’hui à des réflexions indispensables sur les réalités du conflit en cours à l'est de l’Ukraine. Il s'agit d'une guerre classée comme "hybride" et caractérisée par une inversion de la relation entre guerres visibles (soumettre) et guerres invisibles, cachées ou secrètes (contrôler). Elle conduit à la décomposition du lien clausewitzien entre objectifs civils et militaires et donc à une multiplicité des formes d'affrontement. Au pluralisme des acteurs civils et militaires, légaux et illégaux, la pensée stratégique lui assigne des modes d'actions divers, qui dans le cas de l’Ukraine, maintiennent le seuil de la réponse au dessous du conflit (inter-étatique). Ce dernier fonctionne comme une couverture arrière et visible du champ d'affrontement entre acteurs de la scène internationale, plus vaste et plus profond, qui se manifeste sur le terrain des combats locaux, comme la "ruse" du tiers non engagé, la Russie. L'action de terrain dispose ainsi, par paradoxe, d'une couverture visible (mouvements de troupes et réserves importantes, prêtes à intervenir, au delà d'une "ligne rouge" politique), qui acquièrent une valeur dissuasive ou de réplique défensive. Cette couverture (ou ruse) interdit l'accès au conflit d'autres acteurs tiers, l'Otan ou les États-Unis, étrangers aux engagements en cours. Ce jeu des parties assigne une position favorable à la force belligérante et irrégulière de Donetsk et Lougansk, en position de défense, selon le principe de l'art de la guerre pour lequel : "Qui tient la défense (ou la ruse), tient l'attaque, et qui tient l'attaque (ou l'initiative) tient la victoire !" Kiev apparaît ainsi vulnérable et fautive, comme les forces de soutien venues de l'Ouest. placées dans l’impossibilité d'atteindre leur but, celui d'une percée, d'une guerre d'embrasement et, au final, d'un rapprochement aux frontières de la Russie.

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Sous l'unité d'un même concept de guerre retrouverions nous l'unité d'un même concept d'ennemi? Celui schmittien de l'hostis (ennemi public), qui aboutissait à la conception de la guerre comme duel ou guerre discriminatoire, sous l'effet des conceptions universalistes et "utopiques", étendues à un ordre global. La guerre-discriminatoire (adoptée contre l'Allemagne nazie et aujourd'hui contre la Russie poutinienne) comporte la criminalisation de l'ennemi, dans le but de l'éradiquer, en autocrate et en coupable de tueur d'opposants (Navalny), rabaissé au rang de criminel. La figure de l'ennemi change également de statut et présente la puissance hostile (Russie) en figure éversive de l'ordre international, par rapport à celle d'un acteur local, menacé et souverain (Ukraïne). Le processus de criminalisation de la politique étrangère et mondiale s'achève ainsi dans la tentative d'inverser les paradigmes politiques existants sous la surface accidentée de la géopolitique mondiale. En effet, le refus d’accepter la subordination euro-atlantique, dans le cadre de l'Otan, ne s'accompagne pas de l'esquisse d'un projet européen de sécurité. Or, la vraie question, qui n'a pas été posée et demeure pourtant capitale, est de savoir qui joue, de nos jours, en Europe le rôle du perturbateur et s'il y a encore un espace pour la stabilité et la négociation.

Dans le cas de la Russie poutinienne l'Occident est il en présence d'une ré-incarnation de la figure schimittienne et radicale de l'ennemi existentiel, à nier en sa totalité, ou non plutôt en face d'une puissance révisionniste, qui définit son rôle en termes de rapports de forces et peut jouer tour à tour, selon les cas et les situations, avec les autres puissances de la scène internationale, à l'antagoniste déterminé et principiel, à l'adversaire militaire aguéri et au partenaire diplomatique, calculateur et implacable ? Dans le cas de l'Ukraïne l'objectif historique d'Hégémon demeure toujours celui, esquissé par Brzezinski, d'éviter la constitution d'une logique et d'un bloc continental eurasiens, le Heartland, rivalisant avec les États-Unis et aujourd'hui avec la Chine. Pour rappel, l'évolution planétaire du monde, depuis l'effondrement de l'Union Soviétique a comporté une déterritorialisation des sociétés, dépourvues de frontières et la soumission du monde à la logique des flux, ou, en définitive, à la logique des marchés et de la mer. Au même temps l'élargissement de l'Union européenne et de l'Otan vers les grands espaces d'Asie a substitué le principe d'ordre des relations internationales, fondé sur l'universalisme abstrait du droit international public, par celui de la discrimination de l'ami et de l'ennemi et par le retour aux rapports de force du réalisme classique, dont la Russie est l'une des héritières et une maîtresse incontestée.

Bruxelles, 21 avril 2021

mercredi, 14 avril 2021

Het zuidoosten van Oekraïne: België’s ‘tiende provincie’

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De in 1885-1887 gebouwde Brjansk-fabriek bij Jekaterinoslav, een staalfabriek die grotendeels in Belgisch-Franse handen was.

Het zuidoosten van Oekraïne: België’s ‘tiende provincie’

In de late negentiende eeuw trokken talrijke Belgische investeerders, arbeiders en vaklieden naar het zuidoosten van Oekraïne, aangetrokken door het industriële eldorado. Een duik in een vergeten stuk gedeelde economische en sociale geschiedenis tussen de Lage Landen en de Europese oostrand.

In de jaren 1860 begon in het tsarenrijk, waar ook een groot stuk van het huidige Oekraïne toe behoorde, een nieuwe industrialiseringsgolf die gericht was op de expansie van de zware industrie en de grootschalige maakindustrie in de steden, en op de uitbreiding van het spoornetwerk. Om de eigen opkomende industrie een duw in de rug te geven voerde de Russische overheid vanaf 1868 een erg protectionistische politiek. Tegelijkertijd besteedde zij de industriële ontwikkeling en de mijnbouw die de brandstof ervoor moest leveren voor geen klein deel uit aan bedrijven en kapitaalinvesteerders uit Groot-Brittannië, België, Frankrijk en Duitsland − West-Europese industrielanden die ervaring hadden met zware industrialisering op basis van steenkool.

Nieuw economisch élan

België en zijn investeerders stonden in Sint-Petersburg op een goed blaadje. Het land was toen niet alleen één van de leidende mondiale industriemachten en een industriepionier op het Europese vasteland. Het voerde internationaal sinds 1839 ook een neutraliteitspolitiek, in tegenstelling tot Groot-Brittannië waar Rusland gedurende de tweede helft van de negentiende eeuw bij wijlen erg gespannen relaties mee had, zoals tijdens de Krimoorlog (1853-1856) en tijdens de ware ’Koude Oorlog avant-la-lettre’ in Centraal-Azië (1873-1885). Omgekeerd was België net als de rest van West- en Centraal-Europa jarenlang getroffen geweest door de economische depressie van 1873. De nieuwe afzetmarkten en de industriële aspiraties in het gigantische tsarenrijk vormden een gedroomde kans om de gehavende economie en gefrustreerde financiële plannen een nieuw élan te geven.

Aanvankelijk trokken investeerders en ondernemers uit België vooral naar de streek rond Sint-Petersburg en naar de Baltische provincies met hun havens, scheepswerven en hun stevige vraag naar allerlei onderdelen en machines. Maar vanaf de jaren 1880 verschoof het zwaartepunt van de Belgische aanwezigheid en activiteit naar de provincie Jekaterinoslav, in het zuidoosten van wat nu Oekraïne is. Eén van de eerste grote inplantingen in het gebied waar Belgische kapitaalinvesteerders en technici een sleutelrol in speelden, was de bouw van de Brjansk-staalfabriek in de buurt van de provinciehoofstad Jekaterinoslav in 1885-1887. Eén landstreek in het oosten van de provincie, een regio die Donbass ging heten, oefende weldra echter bijzondere aantrekkingskracht uit op de Belgen.

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Kaart van de provincie Jekaterinoslav in het zuidoosten
van het huidige Oekraïne omstreeks 1890. Donbass,
de drie districten
in het oosten van de provincie, kreeg in die tijd de
bijnaam ‘België’s tiende provincie’.

Zwarte goudkoorts

Van de 227 gekende Belgische bedrijven of bedrijven die in meerderheid in Belgische handen waren, die tussen 1880 en 1914 in het tsarenrijk waren gevestigd, waren er 133 in de Donbass-regio actief. De reden: steenkool, dé energiebron van de industrialisering vòòr de opkomst van petroleum. Onder meer door de snelle uitbreiding van het imperiale spoornetwerk − had het tsarenrijk in 1861 zo’n 1.600 kilometer ijzeren weg, dan was dat in 1900 ongeveer 53.200 − steeg de vraag naar steenkool als brandstof voor de staalovens en voor de treinen spectaculair. Bedroeg de steenkoolproductie in Donbass in 1870 circa 250.000 ton, dan was dat in 1900 elf miljoen ton, of twee-derden van de steenkoolproductie van het rijk.

Van de naar schatting 831 miljoen goudfrank aan Belgisch kapitaal in Rusland tegen het jaar 1900, zat 500 miljoen in Donbass. Dat maakte van België − of minstens van kapitaalgroepen en firma’s uit het land − veruit de grootste investeerder in die specifieke landstreek, nog vòòr Frankrijk met 275 miljoen, Groot-Brittannië met 34 miljoen en Duitsland met 29 miljoen goudfranken aan kapitaal. Omwille van de protectionistische economische politiek en de hoge importtarieven was het voor Belgische industriëlen veel voordeliger om ter plaatse vestigingen en fabrieken op te zetten dan vanuit België naar Rusland te importeren.

De Belgische aanwezigheid in Donbass werd bijzonder sterk in de steenkoolwinning, metallurgie en de machinebouw. In 1899 waren 17 grote steenkool- en ijzerertsmijnen en 38 metaalfabrieken in dit gebied eigendom van Belgische firma’s en geleid door Belgische directies. En in het jaar 1900 was de helft van het buitenlands kapitaal in de steenkoolindustrie en metallurgie en twee-derden van dat in de machinebouwsector in de regio Belgisch. Andere branches waar de Belgen in het zuidoosten van Oekraïne erg actief in waren, waren chemie − twee-derden van de soda en van het steenzout in het rijk werd hier geproduceerd − en de glasindustrie.

Russische obligaties

Grote Russisch-Belgische metallurgie- en mijnbouwconsortia zoals de in 1886 opgerichte Société Métallurgique dniéprovienne du Midi de la Russie en de in 1895 gevormde Société Métallurgique russo-belge beheerden in Donbass duizenden hectaren concessiegebieden en profiteerden van toelagen en gewaarborgde bestellingen van de Russische overheid. De waarde van hun aandelen op de beurs explodeerde. Zogenaamde emprunts russes, Russische obligaties, werden in België een gegeerde belegging, niet alleen bij de bemiddelde burgerij maar ook onder de middenklassen en kleinburgerij.

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Kantoren, voorman- en klerkenwoningen en aangelanden van
de in 1895 gebouwde Russisch-Belgische Petrovksi-metaalfabriek
in Jenakiëvo, in de buurt van het huidige Donetsk, omstreeks 1910.
Een groot deel van de Belgische kolonie in het huidige Oekraïne
leefde in het district Bachmoet waar onder meer
deze fabriek gesitueerd was.

De Belgische aanwezigheid manifesteerde zich niet alleen in de vorm van kapitaal en investeringen, maar ook letterlijk, fysiek. Tussen 1896 en 1900 trokken meer dan tienduizend Belgen naar het tsarenrijk. In 1910 zou hun aantal er volgens sommige historici meer dan het dubbele bedragen. De grootste groep leefde en werkte in de industrieregio Donbass. Als men Frankrijk en andere buurlanden van België niet meerekent, had die landstreek toen wereldwijd de grootste populatie geëxpatrieerde Belgen, na die in de VS en die in Argentinië dat in de jaren 1880 een populaire bestemming voor emigranten uit zuidelijk België was. Het aantal Belgen in het Oekraïense zuidoosten was ook véél groter dan dat in Kongo-Vrijstaat, het toenmalige privéwingewest van de Belgische koning Leopold II, waar eigenlijk maar weinig Belgen leefden.

Belgische cités in de steppe

Het verklaart waarom Donbass in die dagen wel eens de bijnaam ‘België’s tiende provincie’ – het land had er toen negen – kreeg. Onder de Belgen die naar de Europese oostrand trokken zaten echter niet alleen kaderleden, ingenieurs, bankiers en kommersanten, dus mensen uit de burgerij en de nieuwe adel. Zo’n driekwart waren geschoolde arbeiders, vaklieden, voormannen en klerken die de plaatselijke Russische en Oekraïense arbeiders en bedienden in dit oorspronkelijk dun bevolkte steppegebied moesten opleiden en superviseren, en installaties en infrastructuur moesten opzetten.

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Obligatie van de Société Métallurgique russo-belge uit 1898.

De grote meerderheid kwam uit zuidelijk België, meer bepaald uit de Luikse staalbekkens, uit de Borinage en andere Henegouwse steenkoolgebieden, en uit het Brabantse Eigenbrakel. Ook al trokken velen oostwaarts toen België in 1892 nog maar eens getroffen was door een economisch-financiële crisis, dit waren geen haveloze paupers of lompenproletariaat waar men in België absoluut van af wilde. Het waren mensen die op het thuisfront tot een elite onder de arbeiders behoorden. Hun aanwezigheid in het Oekraïense zuidoosten was niet bedoeld als definitieve migratie en kolonisering, maar als uitzending op tijdelijke contracten. Sommigen bleven minder dan een jaar, anderen meer dan vijftien. Er zaten ook talrijke gezinnen bij.

In sommige fabrieken in Donbass kon een geschoolde Belgische metaal- en glasarbeider of een vakman in 1898 tot het vijfvoudige verdienen van zijn Russische of Oekraïense confrater. Naast goede lonen kregen zij toegang tot bedrijfsklinieken, scholen voor de kinderen die waren meegekomen, en ontspanningsfaciliteiten. De Belgen in Donbass woonden in aparte, speciaal gebouwde wijken waar de sociale segregatie uit het moederland werd doorgezet: villa’s en luxepensions voor de kaderleden en ingenieurs, woonkazernes en cités voor de arbeiders, een tussenvorm voor de voormannen, technici en klerken. Hier en daar bestaan die gebouwen, die veelal waren opgetrokken in baksteen en in een architectuurstijl die was gekopieerd uit de Belgische industriegewesten, nog steeds.

De erg frappante Belgische en andere West-Europese aanwezigheid, zowel financieel als fysiek, in Donbass toont de gespletenheid van het late tsarenrijk waarin een groot deel van de regio’s en samenlevingen traditionalistisch en zelfvoorzienend waren, en andere regio’s en maatschappelijke geledingen volledig geïntegreerd waren in de wereldeconomie en de toenmalige hoog-kapitalistische mondialisering. De sociale spanningen die de industrialisering en verstedelijking hadden meegebracht vertaalden zich steeds meer in sociale onrust en in xenofobie, niet alleen onder de plaatselijke arbeidersbevolking maar ook onder de lokale autoriteiten.

De crisis van 1900-1901 en het inzakken van de staalprijzen en van de beurswaarde door overproductie zetten al een eerste domper op de euforie. Ongeveer een derde van de Belgische bedrijven in het Oekraïense zuidoosten hielden het voor bekeken of werden overgenomen door hun Franse, Belgische en andere concurrenten. In Russische economische kringen vond de idee dat men de controle over de economie van het moederland moest terugnemen en dat buitenlanders maar eens moesten wijken voor Russische kaders en investeerders, steeds meer gehoor. Aan de basis keerde stakingsoproer zich soms tegen de wijken en andere symbolen van de aanwezigheid van West-Europeanen, Belgen incluis. In oktober van het revolutiejaar 1905 werd bijvoorbeeld het Belgische consulaat in Jekaterinoslav vernield.

Uittocht uit Donbass

Er braken weer betere tijden aan met het economische herstel vanaf 1907 en de duidelijke verbetering van de lonen en arbeidsomstandigheden die de lokale arbeidersbeweging had kunnen bekomen, tot het uitbreken van de oorlog in Europa en de Duitse inval en bezetting van België in de zomer van 1914 écht het einde inluidde. België en Rusland stonden in de oorlog aan dezelfde kant. Het draaiende houden van de industrieën was van levensbelang. Duitse bedrijven en bedrijven waar Duits kapitaal in zat ̶̶ wat niet zelden het geval was met Belgische bedrijven door de erg complexe en schimmige kapitaalconstructies ̶̶ werden genationaliseerd. Russen, Fransen en Belgen vervingen de Duitse kaders en technici die in 1914 waren uitgewezen of gearresteerd. In de plaats van de arbeiders die gemobiliseerd waren in het leger van de tsaar kwamen inheemse arbeidsbataljons uit de Kaukasische en Centraal-Aziatische provincies en Oostenrijks-Hongaarse en Ottomaanse krijgsgevangenen.

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De in 1874 opgerichte zoutfabriek van Bachmoet,
omstreeks 1910.
In 1885 werd ongeveer driekwart van het steenzout in het
tsarenrijk hier geproduceerd. Een deel van de zoutmijnen waren
in Belgische handen. De Russische en Oekraïense arbeiders, vaak
inwijkelingen uit andere regio’s van het tsarenrijk, leefden in het
soort nederzettingen dat men op de voorgrond ziet.

Het doek over de episode van België’s ‘tiende provincie’ viel voorgoed met de afzetting van de tsaar in februari 1917, de bolsjewistische coup in oktober en met de burgeroorlog die erop volgde. Oekraïne werd voor het eerst kort een onafhankelijke republiek. Donbass bleef tot in het najaar van 1921 een frontgebied en twistappel tussen de Oekraïense nationalisten, de sovjet-machthebbers en het rode leger, anarchistische groepen, de tsaristische witte legers en kozakken die allemaal stukken van de regio innamen en dan weer kwijtspeelden. Omdat de toestand te chaotisch en gevaarlijk was geworden, werden de Belgen die nog in het gebied zaten vanaf het voorjaar van 1918 geëvacueerd. De laatste ingenieurs, technici en diplomaten vertrokken in de herfst van 1919 per schip over de Zwarte Zee.

De Belgische bedrijven en infrastructuur werden genaast nadat de sovjets Donbass in handen kregen. In België zouden belangenverenigingen van gedupeerden nog vele jaren tevergeefs proberen om daar compensatie voor te krijgen van de Sovjet-Unie. Dra kwam nog een andere uittocht op gang, die van de zogeheten ‘witte Russen’. Die mensen, niet te verwarren met ‘Witrussen’, waren aanhangers van het oude tsaristische bewind en vele anderen die niet onder het nieuwe sovjet-bewind wilden leven en naar het buitenland vluchtten. Een aantal trokken naar België, en sommige families vestigden zich in Luik, dat zij kenden uit de hoogdagen van de Belgische aanwezigheid in Oekraïne. Ze richtten er een orthodoxe parochie op die nog altijd bestaat.

~ Bruno De Cordier
Hoofddocent aan de Universiteit Gent

dimanche, 11 avril 2021

Erdogan a confirmé la décision de principe de la Turquie de ne pas reconnaître "l'annexion de la Crimée"

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Erdogan a confirmé la décision de principe de la Turquie de ne pas reconnaître "l'annexion de la Crimée"

Ex: https://katehon.com/ru/news/

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi que, lors de ses entretiens avec son homologue ukrainien Vladimir Zelensky à Istanbul, il a confirmé la décision d'Ankara de ne pas reconnaître "l'annexion de la Crimée". Le dirigeant turc a tenu ces propos lors d'une conférence de presse diffusée par la chaîne de télévision TRT.

"Nous défendons l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine. Nous avons confirmé notre décision de principe de ne pas reconnaître l'annexion de la Crimée. Nous avons déclaré que nous soutenons l'initiative de l'Ukraine sous la forme de la "Plate-forme Crimée", qui vise à rapprocher les vues de la communauté internationale sur la Crimée. Nous espérons que cette initiative aura des résultats positifs pour tous les peuples de Crimée, y compris les Tatars de Crimée, et pour l'Ukraine", a déclaré M. Erdogan.

En outre, Erdogan a déclaré que la Turquie et l'Ukraine avaient des projets communs dans la construction de logements et de mosquées pour les "Tatars de Crimée qui nous sont apparentés."

"En ce qui concerne le projet de construction de logements, nous venons de faire le premier pas concret. Nous espérons également progresser dans le projet de bâtir une mosquée dans un avenir proche", a ajouté le président de la république.

Il a également noté que la Turquie et l'Ukraine ont convenu de poursuivre leur partenariat stratégique.

La Turquie considère que son objectif est d'assurer la sécurité et la tranquillité dans la mer Noire, a déclaré M. Erdogan.

Il a affirmé que la coopération entre la Turquie et l'Ukraine dans le domaine de la défense n'est pas dirigée contre une tierce partie.

"Nous avons commencé de nouvelles consultations selon la règle 2+2 (discussions entre les ministres des affaires étrangères et les ministres de la défense des deux pays), de cette façon nous renforçons la coordination entre nos pays. Notre coopération dans le domaine de la défense n'est en aucun cas une initiative contre des pays tiers", a déclaré le président turc.

Fin mars, des unités de l'AFU ont effectué des exercices au-dessus de la mer Noire, au large des côtes de la région de Kherson, où elles se sont entraînées à l'utilisation d'avions de reconnaissance sans pilote du type Bayraktar TB2, de fabrication turque.

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En 2019, l'Ukraine a acheté et testé le Bayraktar TB2, qui devrait être équipé de bombes aériennes MAM-L de haute précision fabriquées par la société turque Roketsan. Vadym Nozdrya, directeur général de l'entreprise publique Ukrspetseksport, a déclaré en octobre 2020 que Kiev était intéressé par la production conjointe du Bayraktar TB2 en Ukraine et que l'armée ukrainienne prévoyait d'acheter 48 de ces appareils pour une production conjointe, qui devrait être réalisée au chantier naval "Ocean" à Nikolaev.

Source : TASS

jeudi, 08 avril 2021

L'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN : contre la Russie, les USA sont prêts à sacrifier l'Europe

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L'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN : contre la Russie, les USA sont prêts à sacrifier l'Europe

par Karine Bechet-Golovko

Ex: http://russiepolitics.blogspot.com/2021/04/

Les Etats-Unis déclarent soutenir l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, alors qu'un conflit militaire est actif sur son territoire et que la question territoriale est discutée par la communauté internationale. De son côté, la Russie prévient que ce pas, non seulement ne réglerait pas la question du Donbass, mais compliquerait encore plus la situation. Finalement, n'est-ce pas le but de ce conflit, n'est-ce pas là le rôle dévolu à l'Ukraine, comme à tous ces pays qui vendent leur souveraineté ? A savoir, devenir un jouet entre des mains, qui l'utiliseront jusqu'à ce qu'il soit cassé. Alors, un autre fera l'affaire. Les pays européens devraient en tirer - d'urgence - les conséquences, avant que d'être mis à la poubelle de l'histoire. Car quel est leur intérêt dans cette folle aventure ?

Depuis le Maïdan, l'Ukraine ne cesse de déclarer son voeu le plus cher d'entrer dans l'OTAN, d'en être un membre actif, véritable à part entière, allant jusqu'à l'absurde. Mais sérieusement, comment un Gouvernement digne de ce nom peut déclarer dans une loi, en 2016, que l'entrée dans l'OTAN est le but principal de la politique nationale ? Comment peut-on s'abaisser au point de même inscrire dans la Constitution ukrainienne en 2019, que le pays va vers une intégration dans l'Union européenne et dans l'OTAN ? Comment peut-on se prostituer à ce point, ouvertement, sans états d'âme, sans sursaut de dignité ? Comment peut-on imposer à son peuple la soumission, l'instrumentalisation, finalement la mise en esclavage au profit d'autres intérêts ?

Depuis, les missions de l'OTAN se sont parfaitement et ouvertement implantées en Ukraine, forment l'armée ukrainienne, qui va ainsi plus efficacement pouvoir tuer des civils à l'Est de son pays. Et ainsi, l'Ukraine permet de maintenir une tension extrême avec la Russie, qu'elle a déjà payée de la perte de la Crimée, qui sans le Maïdan serait toujours ukrainienne, et à ce rythme-là, elle peut conduire la Russie à intégrer le Donbass pour sauver les populations promises à un génocide annoncé, alors que la Russie ne cesse d'en appeler aux Accords de Minsk, selon lesquels le Donbass est et doit rester ukrainien.

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Mais lorsqu'un pays joue un jeu qui le dépasse, qu'il ne maîtrise pas, il paie le prix qui lui est imposé par ses maîtres, ceux-là mêmes qui l'on autorisé à entrouvrir la porte de la cour des grands, et cela lui a déjà coûté tellement cher que s'arrêter en cours de route n'est plus possible.

Et le conflit dans le Donbass continue, se renforce maintenant que l'armée ukrainienne a été "formée" par l'OTAN. Et les "va-t'en-guerre", grisés par l'opération fulgurante dans le Haut-Karabakh, d'espérer  répéter l'histoire avec le Donbass. Ils n'ont certainement pas tiré la leçon des aventures géorgiennes, elles aussi en deux temps, qui se sont soldées par une défaite pour eux - la seconde fois, la Russie étant intervenue. Et la Russie, même si elle ne veut pas entrer dans un conflit armé à ses frontières, même s'il est impensable pour elle d'initier un conflit militaire, elle ne pourra laisser massacrer le Donbass, que ce génocide soit commis sous drapeau ukrainien ou derrière l'oriflamme de l'OTAN, elle n'aura d'autre choix que d'intervenir. Les pays membre de l'OTAN devraient réfléchir et se demander quels sont réellement leurs intérêts nationaux dans la région, car ce sont leurs hommes qu'ils peuvent envoyer mourir pour ces intérêts ...

Depuis le temps que l'Ukraine se prépare à entrer dans l'OTAN, depuis le temps que l'OTAN la fait attendre, patienter, la caressant de temps en temps, avant de l'utiliser, puis de la faire à nouveau attendre, la situation pourrait-elle vraiment changer ? Tout dépend de la volonté politique.

Les Etats-Unis déclarent soutenir l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, car ils soutiennent son "intégrité territoriale", mais la décision doit être prise par les membres de l'OTAN. Traduire : les Etats-Unis veulent continuer à développer le conflit en Ukraine dans le combat contre la Russie, mais c'est aux pays membre de l'OTAN, bien travaillés en avance par la construction de la figure de l'ennemi, de prendre la responsabilité collective de la montée d'un cran du conflit avec la Russie et du risque d'un affrontement direct. Bien loin des Etats-Unis, ce conflit peut engloutir ce qu'il reste de l'Europe.

De son côté, Zelensky, parfaitement briefé, déclare estimer que seule une entrée de l'Ukraine dans l'OTAN permettrait de mettre fin au conflit dans le Donbass.

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Pourquoi ? Parce que la Russie est censée trembler de peur devant l'Occident conquérant dans la fantasmagorie globaliste ... Une fantasmagorie refroidie par une déclaration immédiate du porte-parole du Kremlin. D'une part, Dmitri Peskov prévient que ce genre de décision ne peut se prendre sans l'appui de son peuple, or la population de l'Est du pays est majoritairement opposée à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN. Cette démarche ne va donc pas, évidemment, calmer la situation intérieure du pays. D'autre part, le ministère russe des affaires étrangères a rappelé que les provocations par l'armée ukrainienne ne cessent d'augmenter sur la ligne de front, mettant en danger les populations civiles, notamment les citoyens russes du Donbass et que la Russie est prête à défendre sa sécurité, quel que soit le scénario. Comme l'a également souligné Peskov et sans entrer dans les détails, la sécurité du pays et des citoyens russes reste la priorité et de l'Etat et du Président personnellement.

Pendant que le discours ne cesse de s'envenimer, des vidéos de témoins sont apparues dans les réseaux sociaux, montrant des blindés de l'OTAN entrant en Ukraine par la Pologne et se dirigeant vers la ligne de front. Cela s'ajoute à l'accumulation de l'artillerie, de l'infanterie, de l'aviation, etc ukrainienne et des "conseillers de l'OTAN" aux frontières du Donbass (voir en détail l'état des lieux par E. Castel ici). En mars 2021, le regroupement des forces ukrainienne et leurs mouvements étaient à peu près celui-ci :

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Et comme l'a déclaré aujourd'hui le dirigeant de la république de Donetsk, dans sa conférence de presse diffusée dans l'émission politique 60 minutes, Denys Pouchiline, "en cas d'attaque de l'armée ukrainienne, les forces du Donbass ne s'arrêteront pas à la frontière des anciennes régions de Donetsk et Lugansk.". 

mercredi, 07 avril 2021

Le pacte de la mer Noire. Quand l'axe Turquie-Ukraine irrite Poutine

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Le pacte de la mer Noire. Quand l'axe Turquie-Ukraine irrite Poutine

Par Gregorio Baggiani

Ex : https://formiche.net/

Avertissement : ce document émane d’une structure de l’OTAN. Il nous apparaît cependant intéressant à plus d’un titre : il souligne le double jeu de la Turquie, révèle son rôle toujours important au sein de l’Alliance Atlantique, montre que l’intérêt d’Ankara pour Kiev prépare, en quelque sorte, l’inclusion de l‘Ukraine dans l’Otan.

De l'énergie à l'armement, la Turquie et l'Ukraine se rapprochent de plus en plus, et sont désormais officiellement jumelées. Une entente en mer Noire qui inquiète la Russie dans une large mesure et qui pourrait également avoir des répercussions au Moyen-Orient. L'analyse de Gregorio Baggiani, analyste de la Fondation du Collège de défense de l'OTAN.

L'intensification des relations turco-ukrainiennes est l'une des principales nouveautés de ces dernières années. Elle représente un important facteur de stabilité, puisqu'elle rétablit un équilibre des forces qui avait été perturbé par l'annexion russe de la Crimée en mars 2014, certes illégale du point de vue du respect du droit international, mais qui s'est déroulée dans un contexte de forte escalade des tensions internationales au niveau systémique en raison de la crise ukrainienne.

La Russie et la Turquie sont "unies" par des intérêts communs tels que le commerce de l'énergie, la vente de systèmes d'armes (en particulier le système de missiles S-400, qui permet de contrôler l'ensemble de la mer Noire et une partie de la Méditerranée, une zone sur laquelle la Turquie lorgne de manière de plus en plus agressive), une aversion commune pour les systèmes politiques libéraux et surtout par la nécessité de maintenir la mer Noire sous la domination exclusive des principales puissances côtières.

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Sans compter que la Turquie reste un membre fondamental de l'OTAN, même si elle n'est plus considérée comme un allié fiable par de nombreux autres États membres. Erdogan utilise habilement, autant que très peu scrupuleusement, l'appartenance à l'OTAN pour s'opposer à la Russie lorsque cela est nécessaire, tout en menaçant d'étendre les relations avec la Russie pour obtenir des concessions de la part de l'OTAN, dans la mesure où celle-ci joue un rôle clé dans la protection militaire des États-Unis au Moyen-Orient et au-delà.

Mais ces éléments ne suffisent pas à déterminer une entente durable entre les grandes puissances de la mer Noire, car la Russie et la Turquie sont également divisées par des problèmes régionaux; voir le Caucase du Sud, et le Nagorny-Karabakh en particulier, ainsi que la Syrie et la Méditerranée orientale, où le panturquisme, ou le pantouranisme, se heurte inévitablement aux visées expansionnistes du voisin russe. Ceux-ci inspirent évidemment la peur, même dans un État militairement puissant comme la Turquie (dont la force militaire s'est de toute façon affaiblie après les purges de l'armée qui ont suivi la tentative de coup d'État de juillet 2016).

Dans ce contexte, on assiste donc à une intensification des relations commerciales par le biais d'un accord de libre-échange et de coopération militaire, mais aussi diplomatique, entre la Turquie et l'Ukraine, les deux États littoraux les plus importants après la Russie.

La Turquie soutient sans réserve ou sans ambiguïté la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine à l'intérieur de frontières internationalement reconnues et se félicite donc de la coopération dans le cadre de la Plate-forme pour la désoccupation de la Crimée à laquelle Moscou s'oppose évidemment de manière unilatérale, mais ferme, parce qu'elle remet en cause une question qu'elle considère comme désormais close.

Les ministères de la défense et les autres départements concernés des deux pays doivent assurer le succès de tous les projets bilatéraux. Ils ont l'intention d'achever dès que possible les négociations sur un accord de libre-échange entre l'Ukraine et la Turquie, d'intensifier la coopération au sein de la Commission intergouvernementale pour le commerce et la coopération économique et d'accroître les investissements turcs dans les projets d'infrastructure en Ukraine.

Les deux pays accueilleront l'« Année de l'Ukraine » en Turquie et l'« Année de la Turquie » en Ukraine. En outre, une sorte de jumelage est prévu, dans le sens où l'Ukraine a exprimé son intérêt à promouvoir la coopération avec la Turquie dans le domaine religieux également.

Cela inclut même la construction d'une nouvelle mosquée importante à Kiev, une manière de reconnaître et de récompenser la petite communauté musulmane ukrainienne, tout en présentant l'Ukraine comme ouverte au monde musulman, faisant de la mer Noire une mer de commerce et de communication interreligieuse.

Au niveau diplomatique international, cette alliance unique entre la Turquie et l'Ukraine finira par faire basculer les votes de nombreux États islamiques vers l'Ukraine lorsque l'ONU sera appelée à se prononcer sur la question de la Crimée, une occupation par le passé déjà sanctionnée par l'ONU à plus d'une reprise.

Ce qui est clair, c'est une sorte de compétition acharnée entre la Russie et l'Ukraine pour s'attirer les faveurs du monde arabe, et de ce qu'on appelle le tiers-monde en général au niveau international et surtout au sein des Nations unies, (il n'est pas surprenant de constater dernièrement un fort activisme russe à la recherche de voix pour résister aux résolutions de condamnation à l'ONU pour l'occupation de la Crimée et des débouchés commerciaux et géopolitiques en Afrique, surtout le long de la côte sud de la mer Rouge, en particulier à Port Soudan, un avant-poste stratégique pour le contrôle de la navigation en transit vers le golfe Persique et l'océan Indien, où s'effectue une part importante du trafic commercial et énergétique mondial) et un autre pour l'accès aux marchés du Moyen-Orient, pour lequel le contrôle de la mer Noire est absolument essentiel, comme pour l'extraction du gaz et du pétrole, dont la mer Noire est riche et dont l'extraction contestée par la Russie représente un élément supplémentaire de tension et de discorde entre Moscou et Kiev qui, idéalement, devrait être discuté dans le cadre de négociations multilatérales complexes qui, cependant, semblent inévitablement se heurter à des difficultés.

Il va sans dire que cette convergence d'intentions et d'intérêts entre la Turquie et l'Ukraine est fortement désapprouvée par Moscou et suivie avec une certaine inquiétude dans la mesure où elle vise intrinsèquement à contenir les aspirations expansionnistes de la Russie en Mer Noire même (et surtout comme projection en Méditerranée orientale et en Syrie), malgré le fait qu'il existe entre la Russie et la Turquie une importante collaboration de type sectoriel, donc non organique et structurelle du point de vue politique.

D'autre part, certains acteurs extérieurs à la région, les États-Unis en particulier, voient d'un bon œil une alliance entre Ankara et Kiev, comme une alliance visant spécifiquement à empêcher Moscou de satisfaire ses besoins de projection stratégique, ce qui l'aiderait à augmenter le volume des échanges commerciaux et politico-diplomatiques avec le reste du monde. Cela accroît de manière directement proportionnelle son statut politique et diplomatique et lui permet de devenir ou d'être l'un des pôles indépendants de la politique mondiale, ce que l'on appelle le nouvel ordre multipolaire, auquel les dirigeants et, dans une certaine mesure, la population russe elle-même aspirent fortement, et qui est illustré par le concept de velikoderzavnost ou de grande puissance.

lundi, 05 avril 2021

La tension dans le Donbass est toujours plus forte

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La tension dans le Donbass est toujours plus forte

par Emanuel Pietrobon

Source : Insideover & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-tensione-nel-d...

Le mois de mars a été marqué par une augmentation sensible des niveaux de confrontation et de tension le long des points de contact dans l'est de l'Ukraine, sous la forme de violations croissantes du cessez-le-feu et d'un inquiétant rassemblement de troupes et d'armements par Kiev, et s'est terminé par une vidéo-trilatérale entre Vladimir Poutine, Angela Merkel et Emmanuel Macron visant à rechercher une désescalade.

Ce qui se passe

Le gouvernement ukrainien a tiré la sonnette d'alarme fin mars à propos de certains mouvements de troupes russes le long des frontières orientales du pays. Aucune invasion ne se profile à l'horizon selon Dmitrij Peskov, le porte-parole officiel de Poutine, mais un simple (et légitime) transfert de forces armées à l'intérieur des frontières territoriales de la Russie, qui, en tant que tel, ne devrait ni susciter d'inquiétude ni être utilisé pour alimenter les tensions dans le Donbass.

La nervosité est toutefois palpable des deux côtés: la dernière semaine de mars a vu l'augmentation du niveau d'alerte en Europe par l'EuCom, l'approbation d'un document stratégique par l'Ukraine dans lequel elle définit Moscou comme un "adversaire militaire", réitère sa volonté d'adhérer à l'Alliance atlantique et son objectif de désoccuper la Crimée, tandis que dans le Donbass quatre soldats ukrainiens et un civil ont été tués. Ce tableau, qui est tout sauf rose, est encadré par un exercice massif des forces armées russes dans la péninsule de Crimée, qui s'est déroulé du 16 au 19, un appel à la mobilisation dans la république de Donetsk pour tous les hommes nés jusqu'en 2003 et, le long du Donbass, d'innombrables violations de la trêve par les Ukrainiens - 54 entre le 2 et le 16 seulement - accompagnées d'une augmentation des fournitures d'armes lourdes aux troupes déployées sur place et d'un exercice militaire qui a vu l'utilisation de chars.

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La conférence à trois entre Poutine, Merkel et Macron a été organisée à la suite de cette série d'événements et dans le but précis de tenter d'amorcer un processus de désescalade par la reprise du dialogue entre les garants des séparatistes (Russie) et de l'Ukraine (Allemagne et France). L'événement, au cours duquel la coopération en matière de vaccination et d'autres sujets ont également été abordés, semble avoir été marqué par l'harmonie et la concorde et s'est terminé par un appel commun à la fin des provocations.

Qui provoque qui ?

Les chiffres en main, par exemple ceux du nombre croissant de violations du cessez-le-feu par les Ukrainiens, semblent tous indiquer qu'une opération bien conçue et planifiée de destruction progressive du cessez-le-feu est en cours dans le Donbass. Le processus d'escalade se déroule par étapes, avec des attaques chirurgicales de drones et des échanges de tirs impromptus mais de plus en plus fréquents, et peut être retracé de manière indicative jusqu'en novembre dernier, mois à partir duquel une augmentation constante des irrégularités a été observée.

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Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'être à l'origine de la détérioration de la situation et d'aspirer à une reprise des hostilités en vue d'un éventuel élargissement du conflit à l'ensemble du territoire ukrainien. Le Kremlin, cependant, n'a aucun intérêt à ce qu'un tel scénario devienne réalité, et ce pour de multiples raisons :

  1. Les retombées potentiellement mortelles sur Donetsk et Lugansk. Les deux républiques séparatistes sont dangereusement vulnérables compte tenu de l'accumulation de troupes et d'armements par l'Ukraine le long de leurs frontières.
  2. Risques pour la Crimée. La mer Noire est agitée par les manœuvres des flottes américaine, roumaine et turque et la péninsule fait l'objet d'un intérêt quasi obsessionnel du côté ukrainien, qui a récemment dévoilé une "plateforme de désoccupation" dans laquelle de nouvelles pressions à plusieurs niveaux sur Moscou sont annoncées dans le but de rendre l'annexion "non rentable". Rouvrir le front du Donbass reviendrait à détourner l'attention du Kremlin de la péninsule, l'exposant ainsi aux sabotages et autres opérations asymétriques.
  3. Le facteur Biden. À la Maison Blanche se trouvent les codirecteurs de l'Euromaïdan, c'est-à-dire Joe Biden et Antony Blinken, qui ont envoyé des signaux clairs et sans équivoque concernant la volonté d'intensifier la confrontation hégémonique avec la Russie. Bien au fait du dossier ukrainien, ainsi que de la formulation du plan de sanctions, Biden et Blinken sauraient comment maximiser leurs profits d'un retour à la guerre dans le Donbass.
  4. Le dialogue avec l'Union européenne. Le Donbass est l'une des principales raisons du régime des sanctions euro-américaines et de la consolidation du flanc oriental de l'Alliance atlantique, c'est pourquoi la reprise des combats ne pourrait qu'avoir des effets immédiats et pernicieux sur les relations (déjà précaires) entre Bruxelles et Moscou.

En bref, une éventuelle réouverture des hostilités irait à l'encontre des intérêts actuels du Kremlin et en faveur de ceux de Kiev qui, par le déclenchement d'une crise, pourrait geler davantage les relations entre les blocs, brisant le timide réchauffement intervenu au nom de la coopération vaccinale, et donner une impulsion au processus d'incorporation dans l'orbite euro-américaine. Des opérations sous faux drapeau pourraient être à portée de main : prenez garde à ce qui se passe.

jeudi, 01 avril 2021

Le Donbass et la mer Noire se réchauffent, voilà ce qui se passe

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Le Donbass et la mer Noire se réchauffent, voilà ce qui se passe

Par Emanuel Pietrobon & Paolo Mauri

Ex : https://it.insideover.com/

La température dans l'est de l'Ukraine et dans la mer Noire est en forte hausse, et ce n'est pas une référence à la météo, mais au rassemblement de troupes et de moyens militaires des deux côtés et à l'augmentation des violations du cessez-le-feu le long des points de contact au Donbass. Une situation similaire se produit en mer Noire, où des exercices militaires et des mouvements de flotte sont enregistrés. Une question se pose : que se passe-t-il dans la périphérie orientale du Vieux Continent ?

Le Donbass s'échauffe

Depuis novembre dernier, une augmentation constante des violations du cessez-le-feu a été observée le long des points de contact du Donbass. Cinquante-quatre violations auraient été commises par les troupes ukrainiennes au cours de la seule période du 2 au 16 mars. Les parties, à savoir les séparatistes et le gouvernement, s'accusent mutuellement de la multiplication des incidents, des morts et des blessés, et brandissent le spectre d'une prétendue escalade de la part de l'autre partie afin d'envenimer la situation.

L'augmentation des violations a également été certifiée par la Mission spéciale de surveillance de l'OSCE, selon laquelle ‘’la trêve tient mais est affaiblie par cette tendance’’. Sur fond de transgressions, la surveillance du territoire a permis de découvrir un phénomène inquiétant: depuis le 1er mars, la fourniture d'armes lourdes aux troupes ukrainiennes déployées le long de Donetsk et de Lougansk a augmenté.

Le Kremlin n'en doute pas: la croissance de la ‘’bellicosité’’ et l'augmentation de l'arsenal dont dispose le gouvernement ukrainien - sur fond d'accroissement des troupes ukrainiennes déployées sur le terrain - seraient le reflet d'un projet d'escalade visant l'effondrement de la trêve et, à terme, la caducité de la résolution, raison pour laquelle le mois de mars a été ponctué par le lancement d'avertissements et de mises en garde en direction de Kiev et des deux autres membres du ‘’groupe Normandie’’, à savoir Paris et Berlin.

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Infographie d'Alberto Bellotto

Que se passe-t-il dans la mer Noire ?

Le 19 mars, un croiseur américain de classe Ticonderoga, l'USS Monterey (Cg-61) appartenant au CSG (Carrier Strike Group) du porte-avions Eisenhower qui croise actuellement en Méditerranée orientale, a traversé le Bosphore pour entrer dans la mer Noire. Le jour suivant, un destroyer de la classe Arleigh Burke, le USS Thomas Hudner (DDG 116) faisant toujours partie de l'escorte du "Ike", a également suivi le croiseur.

Des navires américains sont entrés dans la mer Noire pour participer à l'exercice Sea Shield dirigé par la Roumanie. Le but ultime de ces opérations est de perfectionner les procédures conjointes de défense aérienne afin de mieux défendre les navires de guerre et d'établir une supériorité aérienne et maritime permettant la liberté de navigation dans toutes les eaux et tous les espaces aériens internationaux, selon la déclaration officielle de l'U.S. Navy.

Dans le détail, l'exercice Sea Shield voit la participation de dix-huit navires de guerre et de dix avions de huit États, et se déroulera jusqu'au 29 mars prochain. Les forces participantes viennent de Bulgarie, de Grèce, de Hollande, de Pologne, de Roumanie, d'Espagne, des États-Unis d'Amérique et de Turquie.

Le Commandement maritime allié de l'OTAN participe à ces opérations avec le Groupe maritime permanent de l’OTAN (SNMG-2). Mercredi dernier, quelques jours avant l'entrée du croiseur américain en mer Noire, le Mendez Nunez, une frégate de la marine espagnole, a traversé le Bosphore, suivi vendredi par le Cristobal Colon, une autre unité du même type.

La flotte russe de la mer Noire s'est immédiatement mise "en état d'alerte" et a pris la mer pour suivre les manœuvres de l'OTAN: il semble en effet que, samedi matin, tous les sous-marins russes chasseurs-tueurs (SSK) aient pris la mer en quittant leur base de Sébastopol.

Les unités américaines, en particulier, ont quitté leur tâche d'escorte de l'"Ike" après que le CSG s'est exercé avec la Grèce et la Turquie en Méditerranée orientale: les manœuvres impliquant Athènes ont été plus élaborées et ont également vu l'implication des F-16 de l'armée de l'air hellénique, tandis que celles effectuées avec Ankara n'étaient qu'un "passex", ou des exercices effectués "en passant" pendant la croisière du porte-avions. Un signe que Washington porte un "regard particulier" sur la Grèce.

Le Donbass et la mer Noire sont-ils liés ?

L'entrée d'unités navales américaines dans la mer Noire et l'exercice Sea Shield ne doivent cependant pas être mal interprétés et liés directement aux mouvements de troupes en Ukraine. Premièrement, les exercices, de part et d'autre, sont établis avec une grande marge de temps et communiqués tout aussi rapidement. Deuxièmement, il s'agit d'un cadre stratégique plus large - qui inclut aussi l'Ukraine, sans aucun doute - et qui est lié à l'importance que l'Alliance atlantique - en premier lieu, les États-Unis - accorde à la mer Noire.

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Depuis que la Turquie est devenue un partenaire "non fiable" pour sa position sur les armements de fabrication russe et pour la déstabilisation de la Méditerranée orientale dans sa confrontation avec la Grèce, cette portion de mer et les pays qui la surplombent, liés à Washington et Bruxelles, sont devenus de plus en plus centraux dans la stratégie de l'endiguement de la Russie.

Ainsi, la Roumanie, la Bulgarie (déjà membres de l'OTAN) ainsi que la Géorgie, l'Ukraine et même la Moldavie, ont fait l'objet ces dernières années d'une attention particulière de la part des États-Unis et de l'Alliance atlantique: lorsque, le 5 février dernier, le destroyer USS Donald Cook a effectué une "visite de courtoisie" au port géorgien de Batumi, après être entré en mer Noire avec le USS Porter quelques jours auparavant, il ne s'agissait pas seulement d'un fait lié au "renforcement des solides relations de défense et de sécurité entre les États-Unis et la Géorgie", mais d'un signal clair et précis vers l'extérieur (la Russie) et vers l'intérieur de l'Alliance (la Turquie). En outre, cette étendue de mer et le ciel qui la surplombe connaissent depuis un certain temps un trafic militaire plus important que la cruciale Méditerranée - où la Russie est d'ailleurs désormais chez elle -, ce qui indique que, tout comme la Baltique et les mers arctiques, les États-Unis et l'OTAN n'ont pas l'intention de relâcher la pression sur Moscou, même si, à Washington, le centre de gravité de la confrontation militaire s'est déplacé vers la Chine.

vendredi, 26 février 2021

L'implication de la Turquie dans le conflit ukrainien va-t-elle conduire à l'intégration du Donbass par la Russie?

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L'implication de la Turquie dans le conflit ukrainien va-t-elle conduire à l'intégration du Donbass par la Russie?

par Karine Bechet-Golovko
Ex: https://russiepolitics.blogspot.com
 
Depuis décembre, l'intérêt grandissant de la Turquie, membre de l'OTAN, pour l'Ukraine inquiète ceux qui ne veulent pas la guerre totale dans le Donbass et sa possible extension au continent européen. En effet, l'accord militaire passé entre les deux pays, prévoyant une production commune pour l'Ukraine de ces drones de combat, qui ont donné la victoire à l'Azerbaïdjan, et la livraison d'une première partie, laisse attendre de nombreuses victimes civiles dans le Donbass et un risque d'extension du conflit. Car tout l'intérêt est là pour les Atlantistes : la Russie va-t-elle s'en tenir à un soutien caché et à des déclarations diplomatiques, et perdre politiquement tant à l'intérieur qu'à l'internatonal, ou bien va-t-elle laisser entendre être prête à défendre le Donbass russe contre cette agression, somme toute, de l'OTAN ? Les globalistes ayant eux-mêmes changé l'équilibre international par le développement d'une politique d'agression massive des pays non-alignés, la question longtemps écartée par la Russie de l'intégration du Donbass pourrait retrouver tout son sens dans ce nouveau contexte conflictuel.  

En décembre 2020, la Turquie et l'Ukraine ont passé un accord militaire concernant la production commune de drones de combat avec transfert de technologie. Et en attendant la mise en route de cette production, l'Ukraine se disait prête à acheter des drones Bayraktar TB2, ces mêmes drones qui ont fait la différence dans le conflit du Haut-Karabakh. Il semblerait, selon certains experts, que la Turquie ait été aidée par les Etats-Unis à prendre la "bonne décision", celle d'une implication active dans le conflit ukrainien, suite à des sanctions imposées à ses entreprises de production d'armes. Cette délicate incitation expliquerait certainement le prix de vente incroyablement bas. En février 2021, l'information tombe d'une vente de 6 drones de combat à l'armée ukrainienne à un prix 16 fois inférieur à celui du marché.

L'intensification de l'activité des forces armées ukrainiennes, en violation directe des Accords de Minsk, oblige effectivement à poser la question d'une reprise "finale" du conflit. De son côté, la Russie appelle les Occidentaux à dissuader l'Ukraine de se lancer dans une folie guerrière, tout en soulignant que l'armée ukrainienne est soutenue, armée et entraînée par ces mêmes Occidentaux. Aucun conflit armé ne peut être contrôlé, il sort toujours des limites initialement prévues et entraîne des conséquences imprévisibles. Les Occidentaux ont-ils réellement envie de se battre pour l'Ukraine ? L'on peut sérieusement en douter. Mais s'ils laissent faire, comme ils le font actuellement, ils pourront être embarqués dans un conflit qui mettra à genoux une Europe, déjà triste fantôme d'elle-même.

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La situation est ici extrêmement complexe (voir notre texte ici). Le Donbass n'est pas le Haut-Karabakh, en cas d'affrontement militaire, la Russie ne peut pas se permettre de rester en retrait. Certes moralement, comme le déclare Kourguiniane, la question du choix entre les néo-nazis de Kiev et les Russes et Ukrainiens du Donbass ne se pose pas : "Personne en Russie ne se permettrait de faire un autre choix, même s'il le voulait". Et le clan dit libéral, présent dans les organes de pouvoir, le voudrait fortement, espérant ainsi enfin entrer dans la danse occidentale, répétant à satiété le choix de 1991 et les erreurs qui l'ont accompagné.

Mais surtout, la situation est complexe sur le plan de la sécurité internationale, car la reprise dans le sang du Donbass par l'OTAN, sous drapeau turco-ukrainien, remettrait totalement en cause, au minimum, la stabilité sur le continent européen. Ce qui, in fine, servirait le fantasme globaliste. 

D'un autre côté, la menace d'une intervention de la Russie, doublée d'une intégration du Donbass dans la Fédération de Russie, pourraient être le seul élément qui fasse réfléchir à deux fois avant de lancer les troupes. Car il y a une différence entre faire la guerre à LDNR et faire la guerre à la Russie.

Cette option de l'intégration avait longtemps été écartée par la Russie pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le scénario de Crimée était unique et n'illustrait pas une vision expansionniste. Ensuite, la Russie n'avait pas la volonté de remettre en cause la stabilité internationale, ce que démontre ses appels incessants à exécuter les Accords de Minsk, qui inscrivent le Donbass dans le cadre de l'état ukrainien, soulignant que dans le cas contraire, l'Ukraine pourrait définitivement perdre le Donbass comme elle a perdu la Crimée. Enfin, car elle espérait, à terme, voir réintégrer l'Ukraine post-Maïdan au Donbass, c'est-à-dire pacifier l'Ukraine, la rendre à elle-même.

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Or, la situation géopolitique a changé. L'intensification de la confrontation entre le clan atlantiste et la Russie modifie la donne sur de nombreux points. Si de toute manière des sanctions sont adoptées en chaîne contre la Russie, si de toute manière la rhétorique anti-russe continue à prendre de l'ampleur, si de toute manière les Atlantistes veulent faire de la Russie un état-terroriste, un paria, pourquoi alors ne pas réagir ? Les réactions asymétriques sont les plus efficaces et l'intégration du Donbass peut être l'une d'elles. Puisque de toute manière, avec ou sans lui, le combat entre dans une phase finale, une raison sera toujours trouvée (voir notre analyse ici) pour combattre la Russie, tant que l'obéissance ne sera pas totale, tant que la Russie ne se reniera pas sur la place publique.

Soit les globalistes n'ont plus le choix, ils doivent gagner ou périr, soit ils n'apprennent pas de leurs erreurs : le Maîdan, cette erreur de trop, qui a conduit à l'intégration de la Crimée, au retour de la Russie, décomplexée, sur la scène internationale, avec la Syrie ou le Venezuela. Dans tous les cas, la Russie a les cartes en main, elle aussi doit faire un choix stratégique, avec toutes les conséquences existentielles que cela implique.

lundi, 02 novembre 2020

Robert Steuckers: Importance géopolitique du Donbass

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Robert Steuckers:

Importance géopolitique du Donbass

(pour la représentation du RPD en Belgique)

 
 
A l'occasion du premier anniversaire de la représentation de la République populaire de Donetsk en Belgique, le spécialiste de la géopolitique et historien Robert Steuckers a été invité à expliquer les intérêts géopolitiques de la région du Donbass.
 
Organisation : Représentation du RPD en Belgique
 
 
Naar aanleiding van de eerste verjaardag van de vertegenwoordiging van de Volksrepubliek Donetsk in Belgie, werd geopolitiek specialist en historicus Robert Steuckers uitgenodigd de geopolitieke belangen van de Donbassregio te verklaren.
 
Organisatie : Vertegenwoordiging DNR in Belgie
 

mardi, 29 septembre 2020

La hegemonía y sus armas El dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce

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La hegemonía y sus armas

El dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce

Adriano Erriguel 

Ex: https://www.gramscimania.info.ve  

El gran tablero –decía Zbigniev  Brzezinski– Rusia es la pieza a batir. El juego se llama hegemonía. Mal se comprenderá el sentido de la nueva “guerra fría” si no se la sitúa en el contexto de una batalla global por la hegemonía.  Antonio Gramsci daba una definición precisa de ese término. “Hegemonía” es –según el teórico italiano– “el dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce”. La hegemonía no necesita ser enfatizada ni declarada, existe como un hecho, es más implícita que expresamente declarada. El liberalismo occidental – desde el momento en que hoy es percibido como la realidad objetiva, como la única posible  – es una forma de hegemonía. La otra forma, complementaria de la anterior, es la hegemonía norteamericana.

La hegemonía cuenta hoy con dos instrumentos principales. Uno de ellos es la proyección del poder político, económico y militar de Estados Unidos como gendarme universal y como “imperio benéfico”. Es el unipolarismo reivindicado sin tapujos por los  neoconservadores norteamericanos. La otra  manera – tanto o más efectiva a la larga – es la “globalización” entendida como diseminación de los valores occidentales. Se trata, ésta, de una “hegemonía disfrazada”, en cuanto no se ejerce en nombre de un solo país, sino en nombre de unos códigos supuestamente universales pero que sitúan a Occidente en la posición de “centro invisible”.[1]

Las armas de esta forma de hegemonía son ante todo culturales. Una gran empresa de exportación de “Occidente” al conjunto de la humanidad. Quede claro que todo ello no responde a una lógica “conspirativa” sino sistémica: Occidente es un gran vacío que no puede cesar de expandirse. “El desierto crece”, que decía Nietzsche. Cuando los países tratan de defender su relativa independencia, la hegemonía forma su “quinta columna”. Aquí hay una cierta ironía de la historia. De la misma forma en que la Unión Soviética utilizaba a los partidos comunistas locales como “quinta columna” para la subversión del mundo capitalista, los Estados Unidos utilizan hoy a sus filiales de la “sociedad civil” como agentes de subversión de las sociedades tradicionales.

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Las “revoluciones de colores” o el amago de la “revolución de la nieve” en Moscú ofrecen ejemplos de manual. Las elites globalizadas y consumistas, las ONGs engrasadas con dinero occidental, los medios de comunicación “independientes”, las llamadas “clases creativas” – burgueses-bohemios, artistas “transgresores”, minorías sexuales organizadas – y una juventud estandarizada en la cultura de masas, imbuida de una sensación de protagonismo. Todos ellos pueden ser –convenientemente trabajados por el soft power–  eficaces agentes de aculturación. Esto es, de imposición de los valores y de los cambios deseados desde el otro lado del Atlántico. Difusión de ideas y valores, ahí está la clave. Los programas de intercambio académico son tan necesarios como el agit-prop cultural. La formación de elites de recambio en Occidente es un elemento esencial de todo el proceso.

La batalla del soft power no consiste en dos ejércitos bien alineados, con fuerzas disciplinadas lanzándose a la carga. Consiste más bien en una cacofonía en la que innumerables voces pugnan por ser oídas. De lo que se trata es de orientar el sentido de esa cacofonía. La clave de la victoria reside en una idea: quien impone el terreno de disputa, condiciona el resultado. Por ejemplo, si el terreno de disputa es la dialéctica  “valores modernos versus valores arcaicos”, está claro que el bando que impone esa visión del mundo llevará siempre la ventaja. Cuando el  adversario intente “modernizar” sus valores –conforme a la idea de “modernidad” suministrada por la otra parte–  estará implícitamente desautorizándose y  reconociendo su inferioridad. La insistencia del soft power occidental en erosionar una serie de consensos sociales caracterizados como “tradicionales” se inscribe en esa dinámica: ése es su terreno de disputa.[2]

La fractura del vínculo social

Entre jóvenes y viejos, mujeres y hombres,  laicos y creyentes, “progresistas” y “conservadores”. Los llamados “temas societales” son un instrumento privilegiado por su capacidad de generar narrativas victimistas, idóneas para ser amplificadas por el show-business internacional. El objetivo es siempre proyectar una imagen opresiva, odiosa e insufrible del propio país – preferentemente entre los más jóvenes y los sectores occidentalizados – y crear una masa social crítica portadora de los valores estadounidenses.[3]

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Se trata de una apuesta a medio o largo plazo que en Rusia se enfrenta a no pocas dificultades. La desintegración de la Unión Soviética coincidió con un  vacío de valores que dio paso al cinismo, a la degradación moral y a una asunción acrítica de los códigos de Occidente. Los oligarcas apátridas fueron la manifestación de ese “capitalismo de frontera” que sería reconducido, en tiempos de Putin, hacia una especie de “capitalismo nacional”. Pero la memoria es todavía reciente. La ofensiva occidental de “poder blando” es percibida, por gran parte de la población rusa, como un intento agresivo de revertir el país hacia los años de Yelstin: la época de los “Chicago boys”, de los odiados oligarcas y del caos social.

La realidad es que Rusia ha tenido su dosis de revoluciones. Los intentos de generar entre los rusos el desprecio por su propio país y el deseo mimético por Occidente chocan contra un muro de resistencia popular. Decía el líder socialista Jean Jaurès: “para quienes no tienen nada, la patria es su único bien”. Seguramente la hegemonía necesitará, para remodelar un país a su deseo, algo más que una revuelta de los privilegiados. La tentación es entonces pisar el acelerador.

La ofensiva del caos

El Imperio posmoderno se distingue por una peculiar fusión entre orden y caos.  La difusión viral de principios individualistas erosiona las sociedades tradicionales – basadas en principios holistas – y provoca un caos del que el Imperio extrae su beneficio. Una reformulación posmoderna del “divide y vencerás”. Es el Chaord (síntesis de orden y caos) del que hablan los postmarxistas Toni Negri y Michael Hardt. Es la Doctrina del shock, de la que habla Naomí Klein. Es el Imperio del Caos, en expresión del periodista brasileño Pepe Escobar. Quede claro que el Chaord no se limita, ni mucho menos, a operaciones de poder blando. El Chaord es una panoplia, una espiral, una “guerra en red” en la que el soft power se complementa con el hard power: desestabilización política, terrorismo y guerra.

En el año 2013 los Estados Unidos experimentaron, en su pulso contra Rusia, una serie de contratiempos diplomáticos. En Siria, una mediación rusa de última hora frustró el ataque que ya había sido anunciado por Washington contra el régimen de Hafez El Assad. La mediación rusa jugó igualmente un papel esencial para evitar otra escalada de sanciones contra Irán. Por si fuera poco, Rusia concedió asilo político a Edward Snowden, el desertor que había expuesto a la luz las actividades de espionaje masivo de los Estados Unidos. Y para rematar el año el gobierno de Ucrania anunció que no firmaría el esperado “Acuerdo de Asociación” con la Unión Europea, y que sí firmaría un acuerdo con Rusia que abría una perspectiva de ingreso en la Unión Eurasiática.

Había llegado la hora de demostrar lo que el Imperio era capaz de hacer.

El modelo de Maidán

“Ucrania es un pivot geopolítico –escribía Zbigniew Brzezinski en 1997– porque su mera existencia como Estado independiente ayuda a transformar Rusia. Sin Ucrania, Rusia deja de ser un imperio eurasiático. Sin embargo, si Rusia recupera el control de Ucrania, con sus 52 millones de habitantes y sus reservas, aparte de su acceso al Mar Negro, Rusia automáticamente recupera la posibilidad de ser un Estado imperial poderoso, que se extiende entre Europa y Asia”. El gran Tablero –el libro firmado por Brzezinski en 1997– es considerado por muchos como un anteproyecto de lo que ocurriría años más tarde en la “revolución de Maidán”.

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La “revolución naranja” de 2004, auspiciada por Estados Unidos en Ucrania, no dio los resultados esperados. Tras varios años de corrupción,  de degradación del nivel de vida y de querellas intestinas, las elecciones presidenciales de 2010 – convenientemente validadas por la OSCE – dieron la victoria al pro-ruso “Partido de las Regiones” de Victor Yanukovich. El gobierno de Yanukovich retomó las negociaciones que el anterior gobierno pro-occidental había emprendido para firmar un Acuerdo de Asociación con la Unión Europea. Las pretensiones rusas de tener voz en esas negociaciones fueron rechazadas como intentos de injerencia. Conviene tener presente, a esos efectos, que Rusia estaba previamente vinculada a Ucrania por una red de acuerdos comerciales y que la economía rusa se vería inevitablemente afectada por el Acuerdo de Asociación. Pero Bruselas planteó a Kiev la negociación como un chantaje: o con Rusia o con Europa.[4]

Una elección extravagante, si tenemos en cuenta no sólo la vinculación milenaria entre Rusia y Ucrania – el Principado de Kiev fue, en el siglo X, el origen histórico de Rusia – sino la absoluta imbricación económica, lingüística, cultural y humana entre ambos pueblos. Más allá de todo eso la preocupación de Moscú era otra: el riesgo de la posible extensión de la OTAN hasta el corazón mismo del “mundo ruso”. Si bien la aproximación  a la Unión Europea no estaba vinculada a la negociación con la Alianza Atlántica, todos los precedentes demuestran que el camino hacia ambas organizaciones es paralelo. Y para Rusia la perspectiva de ceder a la OTAN su base naval en Crimea – territorio ruso “regalado” por Nikita Krushov a Ucrania en 1954 – era una línea roja absoluta, como lo es la perspectiva de ver instalados los sistemas balísticos norteamericanos en sus fronteras.

El 21 de noviembre de 2013 –ante la sorpresa de todos–  el Presidente Yanukovich anunció que no firmaría el Acuerdo con Bruselas. El motivo esgrimido: frente a los 1.000 millones de dólares ofrecidos por la Unión Europea, Rusia ofrecía 14.000 millones de dólares más una rebaja del 30% sobre el precio del gas ruso. Un gas del que Ucrania es completamente dependiente. La oferta rusa había pesado más que la realidad del panorama “europeo” que se abría ante Ucrania: reconversión económica salvaje; liquidación a precio de saldo de su industria siderometalúrgica; reparto de sus recursos mineros y agrícolas (entre Alemania y Francia, principalmente); pérdida del mercado ruso; subida del precio del gas; emigración masiva de la población a Europa;  terciarización de su economía y conversión de Ucrania en un gigantesco mercado para los productos europeos. Las rutinas de la globalización.

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A partir de noviembre 2013 comenzaron a sucederse en Kiev las protestas de la población, movilizada por una idea de “Europa” como panacea y exasperada por la corrupción rampante.[5] Las protestas se radicalizaron hasta devenir batallas campales en torno a la plaza de Maidán, el epicentro de la protesta. Las barricadas de Maidán presenciaron un inédito desfile de dignatarios, ministros y atildados funcionarios norteamericanos y europeos, desplazados hasta Kiev para animar la revuelta. Los líderes occidentales no dudaron en fomentar la violencia contra un gobierno que, por muy corrupto que fuera, había sido democráticamente elegido. La historia es bien conocida. El 21 de febrero de 2014 Victor Yanukovich firmaba un acuerdo – patrocinado por Alemania, Francia y Polonia – en el que cedía en todas sus posiciones y acordaba organizar elecciones presidenciales. Al día siguiente tenía que huir para salvar su vida.

La revolución de Maidán es algo más que la crisis puntual de un “Estado fallido”. Es todo un paradigma. Es un recital de técnicas de “guerra en red”. Es la demostración de cómo alimentar una crisis, una espiral de violencia, de anarquía y de guerra en un período mínimo de tiempo. Al igual que en Libia, que en Siria, que en Irak, pero en Europa. Es el “modus operandi” del Imperio del caos. Es todo un modelo: el “modelo ucraniano” para nuestra Europa. Conviene retener varias imágenes.

La escalada El  “poder blando”

La Vicesecretaria de Estado norteamericana Victoria Nuland declaró, a fines de 2013, que desde 1991 los Estados Unidos habían gastado 5.000 millones de dólares para fomentar en Ucrania una “transición democrática” a su gusto. La red de ONGs, de medios de comunicación, de activistas y de políticos locales promovida por el “poder blando” norteamericano había dado sus resultados en la “revolución naranja” de 2004, que por la incompetencia de sus líderes se saldó con un fiasco. Diez años más tarde las apuestas habían subido. Frente a un adversario cada vez más alerta habría que actuar de forma contundente. Algo que no podía confiarse al circo de la “sociedad civil”. Haría falta la intervención de elementos más curtidos.

Los tontos útiles

Cuando en invierno de 2014 el “Euromaidan” entró en su fase “caliente” las Berkut (fuerzas especiales de la policía ucraniana) se vieron desbordadas. Y no era precisamente ante hipsters liberales blandiendo i-pads último modelo. Las bandas neonazis de Pravy Sektor (Sector derecha) y las milicias del partido nacionalista Svoboda, con su disciplina hoplita, fueron el factor clave que elevó la violencia a niveles intolerables para las autoridades, que eligieron la desbandada ante el riesgo de provocar una guerra civil.

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Tras la caída de Yanukovich el partido Svoboda obtuvo algunos ministerios y cargos en las estructura de seguridad del Estado, mientras que sus activistas se integraban en la Guardia Nacional y eran expedidos al frente del Donbass, supervisados por instructores norteamericanos. A la espera de ser enviados, cuando hayan concluido sus servicios, al basurero de la historia. [6]    

La "falsa bandera"

El 20 de febrero 2013 tuvo lugar un evento que forzó el cambio de régimen. Más de 100 manifestantes y policías fueron abatidos o heridos en las calles por francotiradores incontrolados. El suceso provocó una oleada de indignación internacional contra Yanukovich, inmediatamente acusado de promover la matanza (con Rusia como “instigadora”). El cambio de régimen era cuestión de horas. Pero en los días posteriores, numerosos indicios y análisis independientes comenzaron a apuntar que los disparos procedían de sectores controlados por el Maidán…

Se llama “operaciones de falsa bandera” a aquellos ataques realizados de tal forma que pueden ser atribuidos a países o a entidades distintas de los auténticos autores. Son también los casos en los que la violencia es ejercida por organizaciones o ejércitos que, lo sepan o no, están controlados por las “victimas”. La indignación moral y su rentabilización son las mejores palancas para desencadenar una guerra.[7]

El Kaganato

La visibilidad neonazi en el Maidán fue un regalo propagandístico para Rusia, que pudo así movilizar los recursos emocionales de la “resistencia contra el fascismo”. Como resulta que para el mundo occidental Putin es “neo-estalinista” se estableció así un anacrónico juego de estereotipos. Lo cierto es que el régimen de Kiev no es fascista. Se trata de un sistema oligárquico, dirigido por un gobierno semicolonial revestido de formas democráticas.[8]

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El régimen de Kiev es un ectoplasma de la estrategia neocon norteamericana: cerco geopolítico de Rusia, prevención de la integración económica continental – para lo cual se precisa una nueva guerra fría – y exportación agresiva del modelo norteamericano. Victoria Nuland – patrocinadora del cambio de régimen  –  y su marido, el teórico “neocon” Robert Kagan, sintetizan en pensamiento y obra el trasfondo real del Maidán. Kagan fue uno de los gurús de la invasión de Irak y de la política intervencionista que favoreció la destrucción de Libia, la guerra civil en Siria y – como efectos indirectos – la expansión de Al-Qaeda y el surgimiento del ISIS. El “Kaganato” – expresión acuñada por el periodista Pepe Escobar – es la Ucrania dividida, ensangrentada, troquelada por el pensamiento Kagan. Una operación en la línea de las anteriores chapuzas. Nueva cortesía – dedicada esta vez a los europeos – del Imperio del caos.[9]

¿Otra guerra fría?

El Euromaidan nos sitúa ante un escenario inédito. Un gobierno legítimo puede ser derrocado en la calle si la violencia se acompaña de una dosis adecuada de “poder blando” que la justifique. Un ejemplo ante el que muchos, en Europa, deben haber tomado nota. 

Para alcanzar sus fines la agenda ideológica mundialista no duda en convocar a las fuerzas del caos. Tras cosechar resultados en diversas partes del mundo – la situación del mundo islámico es un buen ejemplo – los aprendices de brujo se vuelven hacia una Europa donde los secesionismos, la crisis inmigratoria y las explosiones de violencia social están a la orden del día. Todo ello en un contexto de pauperización provocada por el neoliberalismo. Ofuscado por sus propias quimeras, el sistema pierde sus referencias y se confunde con el antisistema. El relativismo posmoderno de las democracias europeas abre un camino hacia su suicidio.[10]

Por de pronto en Europa ha estallado otra guerra. Amparándose en el precedente de Kosovo, el Kremlin reincorporó Crimea al seno de Rusia tras obtener el apoyo de la población local, expresado en referéndum. Una decisión que demuestra que Moscú no cederá su espacio estratégico a la OTAN.[11] La rebelión de las regiones pro-rusas de Donetsk y Lugansk – situadas en la cuna histórica de Rusia y de su cultura – ha sellado el punto de no retorno. Alemanes, franceses, italianos y españoles se ven convertidos en rehenes de los gobiernos del Este de Europa – serviles comparsas de Washington – y de su rencor mal digerido hacia Rusia.[12]

La nueva guerra fría responde a una apuesta estratégica: la fidelización norteamericana de sus vasallos europeos; la disrupción de los proyectos de integración energética entre Rusia y Europa (perjudiciales para la competencia anglosajona); el lanzamiento de una nueva carrera armamentística (a beneficio del mayor exportador de armas del mundo); el impulso a la globalización de la OTAN y, sobre todo, el alejamiento de la auténtica pesadilla de Washington: la alianza geopolítica entre Alemania, Francia y Rusia. Una alianza que fue amagada en 2003, en vísperas de la guerra de Irak.

El enfrentamiento entre la Unión Soviética y el mundo capitalista fue una lucha entre dos concepciones del mundo. ¿Puede decirse lo mismo de la nueva guerra fría?

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¡Sin duda alguna!, responden los voceros del atlantismo: es la lucha cósmica entra la “sociedad abierta” y sus enemigos. Claro que estos portavoces suelen aplicar la “reductio ad hitlerum” y la “reductio ad stalinum” a todo lo que no encaje en sus designios. Y así se van sucediendo (como observaba el admirable Philippe Muray) los “Hitler” o “Stalin” de temporada. Siguiendo con la analogía, todos los que no se plieguen a los planes del Pentágono serán cómplices de nuevas capitulaciones de Munich. Pretendidos expertos en política internacional nos explican que el mundo libre se enfrenta a un expansionismo megalómano, a una hidra que tan pronto es Hitler, tan pronto Stalin, tan pronto ambos a la vez. Evidentemente todo eso tiene poco que ver con la realidad. [13]

¿En qué consiste entonces el enfrentamiento con Rusia? ¿Se trata de un mero  enfrentamiento geopolítico y estratégico? ¿O hay algo más? ¿Cuál es la dimensiónmetapolítica de esta nueva guerra fría?

Notas

[1]Alexander Duguin, Putin versus Putin. Vladimir Putin viewed from the Right. Arktos 2014, Edición Kindle.

[2] Otra cosa sería que el terreno de disputa sea, por ejemplo, la dialéctica: “soberanía versushegemonía ”, “el pueblo versus las elites” , “valores arraigados versus valores de mercado” o “economía social versus neoliberalismo”.

[3] Aquí entra en escena la ideología “de género”, el activismo gay  y episodios como el del grupo punk Pussy Riot en la Catedral de Moscú, provocaciones tras de las que se adivina la mano de los chicos de Langley.
Adriano Erriguel, Alabados sean los gays.

[4] El Presidente de la Comisión Europea Durán Barroso declaró en febrero 2013 que “El acuerdo de Asociación con la Unión Europea es incompatible con la pertenencia a otra unión aduanera”, en referencia directa a las negociaciones que a esos efectos Ucrania estaba manteniendo paralelamente con Rusia, Bielorrusia y Kazajstán.

[5] Conviene subrayar que la corrupción es la constitución real de Ucrania desde su independencia en 1991, y no es por tanto algo privativo del gobierno Yanukovich. Carente de toda tradición estatal –Ucrania jamás fue independiente antes de 1991– el elemento vertebrador del país son los clanes de hombres de negocios (los“oligarcas”).  Ejemplo sobresaliente de la corrupción ucraniana es Yulia Timoshenko, la multimillonaria heroína de la “revolución naranja” (también conocida como “la Princesa del gas”), celebrada en occidente como una democrática Juana de Arco.

[6] La colaboración de la CIA con el movimiento neonazi ucraniano tiene una larga historia. Concluida la segunda guerra mundial los restos del Ejército Insurgente Ucraniano de Stefan Bandera (formado durante la ocupación nazi) se convirtió en un instrumento de la agencia norteamericana, que estuvo organizando operaciones de sabotaje en Ucrania hasta finales de los años 1950. En la Ucrania independiente los partidos neofascistas fueron siempre marginales, excepto en la parte occidental de Galitzia, la zona más antirrusa de Europa. En las elecciones locales de 2009 el partido Svoboda (Libertad) obtuvo notables resultados en esa zona. La peculiaridad de los ultras ucranianos es su odio a Rusia, su hiperactivismo y su militarización. Dos meses antes del Maidán, 86 activistas neonazis de Pravy Sektor recibieron entrenamiento en instalaciones policiales en Polonia, según reveló la revista polaca NIE.

[7] Semanas después de estos sucesos se divulgaba en Internet la grabación de una conversación telefónica entre la Alta Representante de la UE, Sra. Ashton, y el Ministro de Asuntos Exteriores de Estonia, Urmas Paet, en la cuál éste señalaba (citando fuentes médicas sobre el terreno) que el nuevo gobierno no estaba interesado en investigar los asesinatos y que todo apuntaba a que los autores de los disparos estaban vinculados a la oposición. http://www.youtube.com/watch?v=kkC4Z67QuC0.

Diversas investigaciones independientes corroboraron posteriormente esta hipótesis. Desde entonces, en los medios mainstream occidentales un espeso silencio rodea a estos sucesos, mientras que el gobierno ucraniano y Rusia siguen acusándose mutuamente de la matanza. Las causas del derribo del avión de las líneas aéreas de Malasia, en julio 2014, continúan también sumidas en la confusión.  

[8] En su famosa conversación telefónica (Fuck the European Union!) difundida en Internet la Vicesecretaria de Estado Nuland dictaba a su Embajador en Kiev, días antes de la caída de Yanukovich, el nombre del próximo Primer Ministro ucraniano: Arseni Yatseniuk, un veterano de la banca anglosajona. En mayo de 2014 el oligarca Poroshenko ganaba unas elecciones presidenciales celebradas en un clima de violencia, con una abstención cerca del 60%. Apenas un 20% de electores inscritos votó por el nuevo Presidente. El gobierno formado por Yatseniuk en diciembre 2014 cuenta con tres extranjeros: una norteamericana, un lituano y un georgiano-norteamericano, reclutados en un casting controlado por la Fundación Soros. En la región de Odessa – de fuerte sentimiento prorruso – Mikhail Saakhasvili, el antiguo peón de los Estados Unidos en Georgia, fue nombrado gobernador en mayo 2015.

[9] Rafael Poch, "El kaganato de Kiev y otras historias". 

[10] El analista Martin Sieff, colaborador de The Globalist, lo expresa del siguiente modo:  “ Es una decisión catastrófica, revolucionaria. Contiene implicaciones mucho más peligrosas de lo que nadie en Estados Unidos o en Europa Occidental parece dispuesto a reconocer. Está situando a la Unión Europea y a los Estados Unidos en el bando del caos revolucionario y del desorden no solamente en otros países del mundo, sino también en el corazón de Europa. (…) Las mismas fuerzas que intentan romper Ucrania son las mismas que intentan desestabilizar otras naciones europeas. Si las sublevaciones callejeras hubieran tenido lugar en España, Francia, Italia o Gran Bretaña, Europa no estaría alentando a las fuerzas de la destrucción. Entonces, ¿por qué lo hacen en Ucrania? Martin Sieff, Entrevista en RT, 21 de febrero 2014.  http://rt.com/op-edge/us-blaming-ukraine-violence-catastrophic-012/

[11] Cabe subrayar que, a diferencia de Crimea, en Kosovo la independencia se decidió en 2008 tras una limpieza étnica, por  un Parlamento dominado por albaneses y sin referéndum ni consulta a la población.

 [12] Elemento determinante de la sublevación del Este de Ucrania fue la decisión de las nuevas autoridades de prohibir el idioma ruso, en un país en que es hablado por  el 70% de la población. La medida fue derogada días más tarde (bajo presión occidental) pero el efecto causado entre la población local fue irreversible.    

[13] En el “Pacto de Múnich” en 1938, las democracias occidentales cedieron ante las pretensiones de Hitler de anexionarse el territorio de los sudetes en Checoslovaquia, en un vano intento de evitar la guerra. Un ejemplo de letanía tremendista: Hermann Tertscht en este artículo de ABC.

 

Nota del Editor: Este artículo forma parte de una serie escrita por Adriano Erriguel  y titulada “Rusia, metapolítica del otro mundo” (VII)

samedi, 26 septembre 2020

Kris Roman ontmoet Drs Alfred Vierling de MH17-vlucht

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Время Говорить:

Kris Roman ontmoet Dr. Alfred Vierling over de MH17-vlucht

 
 
In het praatprogramma Время Говорить ('Tijd om te Spreken') ontvangt Kris Roman speciale gasten die hun bevindingen en kennis over actuele thema's aan het grote publiek verduidelijken.
 
In deze aflevering, opgenomen op 10-09-2020, is Doctorandus Alfred Vierling te gast. Malaysia Airlines-vlucht 17 (ook wel MH17, onder code sharing met KLM ook aangeduid als KL4103) was een vaste lijndienst in de burgerluchtvaart vanaf Amsterdam (luchthaven Schiphol) naar Kuala Lumpur.
 
Op 17 juli 2014 stortte een Boeing 777-200ER van Malaysia Airlines met vluchtnummer MH17 neer bij het dorp Hrabove in Donetsk. Rondom Donetsk was op dat moment een Oekraïense oorlog tegen de burgers van DNR gaande. Aan boord waren 298 mensen, 283 passagiers en vijftien bemanningsleden. 193 inzittenden hadden de Nederlandse nationaliteit, vier inzittenden hadden de Belgische nationaliteit. Nederland is leidende natie wat betreft het proces om schuldigen te vinden en te straffen. Drs. Alfred Vierling is drs in internationaal recht en in de politicologie. Hij verdiepte zich in de 'zaak MH17'.
 

samedi, 12 septembre 2020

Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

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Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

Ex: https://www.katehon.com

Le projet de gazoduc Nord Stream 2 n’a jamais semblé aussi proche d’être abandonné, sous la pression de facteurs politiques. Mais pourquoi et qui gêne-t-il tant, et qu’aurait l’Europe à perdre ou à gagner, en y renonçant, à deux tuyaux du but ?

Alors que sa construction est achevée à près de 95%, le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 est plus proche que jamais d’être abandonné par ses promoteurs. Les oppositions constantes à ce projet d’infrastructure énergétique russo-européen – de la part des Etats-Unis et de certains pays d’Europe orientale – ont, depuis l’«affaire Navalny», trouvé de nouveaux renforts.

En France, alors que la compagnie Engie – dont l’Etat est actionnaire majoritaire – est investie dans Nord Stream 2 pour près d’un milliard d’euros, le président de la République Emmanuel Macron a confié, fin août, à des journalistes de l’Association de la presse présidentielle ses «réserves» sur la construction du gazoduc. Pour Emmanuel Macron «l'approche qu'on doit avoir auprès de la Russie» ne devait pas «se nourrir d'un accroissement de notre dépendance». Une allusion au doublement de la capacité d'exportation de gaz russe vers l'Allemagne que permettrait l'achèvement de Nord Stream 2.

En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères qui s’indignait encore récemment des menaces américaines contre Nord Stream 2, et martelait que «La politique énergétique européenne [était] décidée en Europe et non aux Etats-Unis», a changé de ton depuis l’empoisonnement présumé de l’homme politique russe Alexeï Navalny. Dans une interview accordée au supplément dominical du quotidien allemand Bild publiée le 7 septembre, Heiko Maas a ainsi concédé :«J'espère vraiment que les Russes ne nous forceront pas à changer de position sur Nord Stream 2.» 

Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères de l'Allemagne au Bundestag et candidat à la direction de la CDU – et donc potentiel successeur d’Angela Merkel – est allé plus loin en appelant, le 3 septembre sur Twitter, à renoncer à ce projet: «Après l'empoisonnement de Navalny, nous avons besoin d'une réponse européenne forte, ce que Poutine comprend. L'UE devrait décider conjointement d'arrêter Nord Stream 2.» 

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L'Ukraine au cœur du problème pour Washington et Varsovie 

Aux Etats-Unis, un consensus politique s’est forgé de longue date au Congrès entre Républicains et Démocrates contre ce projet de gazoduc d’un coût de 10 milliards d’euros, dirigé par Gazprom et co-financé par le géant russe du gaz avec cinq acteurs majeurs de l’énergie européens : les allemands Uniper (groupe E.ON) et Wintershall (groupe BASF), l’anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie. 

Dès le départ ce consensus contre Nord Stream 2 a été lié à l’Ukraine. Un pays que les Etats-Unis souhaiteraient intégrer dans l’Otan, arrimer à l'Union européenne, et par lequel transite encore une part importante du gaz russe exporté en Europe. 

En janvier 2016, donc avant l’élection de Donald Trump, le président ukrainien s’était réjoui de sa rencontre au Forum de Davos avec le vice-président des Etats-Unis qui était alors Joe Biden, aujourd'hui candidat à l’élection présidentielle. Sur son compte twitter, Petro Porochenko pouvait écrire : «Lors d’un entretien avec @VP [le compte officiel du vice-président des Etats-Unis, qui était alors Joseph Biden] il a été clairement dit que le projet Nord Stream 2 était purement politique et que nous devions agir de manière efficace pour y mettre un terme.» 

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Depuis l’élection de Donald Trump, le ton s’est durci et le 20 mars 2018 la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert (photo) lors d'une conférence de presse a martelé: «Comme beaucoup de gens le savent, nous nous opposons au projet Nord Stream 2, le gouvernement américain s'y oppose», ajoutant que Washington ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire capoter le projet russo-européen de gazoduc. 

Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe

En 2019, le Département d’Etat a publié sur son site une note qui résume la position américaine officielle à propos de Nord Stream 2 qualifié d’«outil que la Russie utilise pour soutenir son agression continue contre l'Ukraine». 

La diplomatie américaine estime aussi que «Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe». 

Enfin, pour la diplomatie américaine : «Nord Stream 2 contribuerait également à maintenir la forte dépendance de l’Europe à l’égard des importations de gaz naturel russe, ce qui crée des vulnérabilités économiques et politiques pour nos partenaires et alliés européens.» 

«Partenaires et alliés européens» 

Et dans sa guerre diplomatique contre Nord Stream 2, Washington peut compter sur des alliés au cœur même de l’Union européenne. Dès 2015, alors que l’Allemagne n’avait pas encore donné son accord officiel au projet, dix Etats baltes et d’Europe centrale et orientale ont envoyé un courrier à la Commission européenne, dans lequel ils affirmaient que «l'extension de Nord Stream pour livrer des volumes croissants de gaz en Allemagne pourrait avoir de graves conséquences pour les pays de l'UE et Kiev». 

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Dans leur lettre ces pays affirmaient que la préservation de la voie de transport à travers l'Ukraine était «d'intérêt stratégique pour l'UE dans son ensemble, non seulement du point de vue de la sécurité énergétique, mais également une stabilité renforcée de la région Europe de l'Est». Un discours surprenant, dans la mesure où les relations complexes entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’entre Gazprom et la compagnie d’Etat Ukrainienne NaftoGaz, ont conduit à de multiples interruptions des livraisons de gaz à ces pays y compris pendant des périodes hivernales. Des incidents qui contredisent au mois la notion de «sécurité énergétique» invoquée.

Parmi ces opposants au projet de gazoduc russo-européen qui se recrutent principalement dans la «Nouvelle Europe» vantée par le ministre de la Défense des Etats-Unis en 2003 James Rumsfeld, la Pologne se distingue par son ardeur. En janvier 2018 son ministre des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz affirmait au quotidien allemand Handelsblatt que Nord Stream 2 était «en train de tuer l'Ukraine» et expliquait déjà : «Si le transit du gaz russe via l'Ukraine prend fin, le pays ne perd pas seulement des revenus importants, il perd également la garantie de protection contre une nouvelle agression russe.» Une analyse que l'on retrouvera au mot près dans la note du Département d’Etat américain.

A propos de l’Ukraine, Nord Stream 2 a effectivement été conçu pour la contourner et éviter les risques de complications politiques et commerciales qui ont abouti à des ruptures temporaires de livraisons lors des hivers 2006 et 2009, sans compter une multitude d’incidents au cours des années suivantes. Le renouvellement de l’accord de transit décennal via l’Ukraine, qui prenait fin en décembre 2019, a fini par être signé à 24 heures du réveillon de la nouvelle année, après de très âpres négociations qui ont nécessité l’implication forte de la Commission européenne. Mais la Russie n’a accepté de signer que pour cinq ans et avec des volumes minimaux de transport en nette réduction par rapport à la moyenne des années précédentes. Une période de transition vers la marginalisation programmée du transport de gaz russe via l’Ukraine ?

Priorité à l'exportation de ressources énergétiques américaines 

Depuis longtemps le gouvernement allemand voit dans la pression américaine contre Nord Stream 2 un but avant tout commercial : imposer au marché européen un gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis et transporté par méthaniers à travers l'Atlantique en remplacement du gaz russe. 

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Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé

Heiko Mass s’en était déjà offusqué, lors d’une visite à Moscou en juin 2017, déclarant selon le quotidien allemand Handelsblatt : «Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé». Le chef de la diplomatie allemande évoquait les nouvelles sanctions contre la Russie adoptées par le Sénat américain à la mi-juin, et notamment un amendement précisant : «Le gouvernement des Etats-Unis devrait donner la priorité à l'exportation de ressources énergétiques [américaines] afin de créer des emplois américains, aider les alliés et les partenaires des Etats-Unis et renforcer la politique étrangère [américaine].» 

Le 18 mai 2018, lors d’une interview à la chaîne de télévision allemande ARD, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier livrait à son tour son analyse : «Ils ont une importante infrastructure de terminal de gaz naturel liquéfié dont ils veulent tirer profit […] mais leur GNL [gaz naturel liquéfié] sera nettement plus cher que celui du gazoduc ...» 

«Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale»

L’indépendance énergétique de l’Europe est-elle menacée par la Russie comme le martèlent les responsables américains ? Nord Stream 2 ou pas, elle importe de toute façon plus de la moitié (55%) de son énergie et cette proportion devrait augmenter dans les prochaines années. En effet, les réserves européennes, comme celles du gaz de la mer du Nord, sont en train de s’épuiser. Or, la Russie effectivement, occupait en 2018, la première place des fournisseurs de pétrole et de gaz de l'Europe avec respectivement 29,8% et 40,1% de part de marché. Loin devant l’Irak (8,7%) et l’Arabie saoudite (7,4%) pour l’or noir, ainsi que la Norvège (18,5%), l’Algérie (11,3%) et le Qatar (4,5%) pour l’or bleu. 

Pourtant, à rebours des déclarations américaines ou est-européennes, certaines voix en Europe estiment que «Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale», comme le disait en juillet 2016 à RT France Gérard Mestrallet, pdg de Engie de 2008 à mai 2016, et président de son conseil d’administration jusqu’en mai 2018. 

«Depuis quelque temps, expliquait-il, la production du gaz est en déclin en Europe et notamment en Mer du Nord, au Royaume-Uni comme aux Pays-Bas. Nous serons donc obligés d’accroître les importations. Il faudra couvrir le déficit à l’aide d'exportations en provenance de Russie, ce qui exige une infrastructure appropriée. C’est pour cela que nous soutenons le Nord Stream 2 et sommes prêts à investir dans ce projet.» 

Le gaz russe qui passe par des pipelines offre en outre l’avantage de la stabilité de prix et de fourniture, grâce à des contrats pluriannuels que ne peuvent efficacement concurrencer des livraisons de gaz liquéfié avec, pour leur transport par voie maritime, une empreinte carbone très défavorable par rapport à des tuyaux sous-pression. 

Le gaz russe est surtout une priorité pour l’Allemagne qui a renoncé au nucléaire et doit réduire sa consommation importante de charbon. Elle reçoit déjà par le premier tronçon Nord Stream 1, inauguré en 2012, près de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Et Nord Stream 2 doit permettre de doubler cette capacité, la portant à 110 milliards de mètres cubes, soit plus de la moitié du volume des exportations actuelles de gaz de Gazprom vers l’Europe. 

Au titre de l'année 2019, Gazprom revendique 199 milliards de mètres cubes de gaz exportés vers l'Europe, dont les deux tiers via des réseaux de conduites terrestres qui traversent l'Ukraine ou… la Biélorussie, des pays qui prélèvent des frais de transit substantiels et ont des relations complexes avec la Russie. 

Ivan Lapchine

Source : RT France

dimanche, 05 janvier 2020

Washington pourra-t-il obliger l'Ukraine et la Géorgie à entrer dans l'Otan ?

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Washington pourra-t-il obliger l'Ukraine et la Géorgie à entrer dans l'Otan ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Lors d'une réunion de l'Otan à Washington en avril 2019, les membres de l'Organisation, à l'initiative des Etats-Unis, avaient convenu de renforcer leur soutien à l'Ukraine et la Géorgie face à la « menace russe », notamment dans le domaine de la défense maritime et côtière

Il faut rappeler que ces deux pays ne sont pas membres de l'Otan, mais que leur entrée est en discussion depuis l'année 2000.

Dans le même temps, des navires de guerre de l'Otan et de ces deux pays procédaient à des manœuvres communes en Mer Noire. Il suffit de regarder une carte pour se rendre compte que la Russie dont la Mer Noire est le seul débouché en eau tempérée vers le grand large ne pouvait pas être indifférente à ces perspectives.

La Turquie, la Roumanie et la Bulgarie, elles mêmes membres de l'Otan, ont également des frontières maritimes en Mer Noire. La Mer Noire allait-elle devenir une mer presque totalement aux mains des forces navales et aériennes de l'Otan ?

La Russie ne veut pas s'opposer militairement à une volonté de l'Ukraine et de la Géorgie d'entrer dans l'Otan. Cependant il lui reste des cartes à jouer du fait que l'Ukraine est en conflit intérieur avec les « Républiques » du Donbass et qu'il en est de même de la Géorgie laquelle refuse de reconnaître l'indépendance de ses anciens territoires de l'Abkhasie et de l'Ossétie du Sud. Tant que ces conflits ne seront pas résolus, il y a peu de chances que l'Ukraine et la Géorgie acceptent d'entrer dans l'Otan, sachant très bien que les membres européens de l'Otan n'ont aucun désir de provoquer des conflits avec la Russie au sujet de leurs problèmes de frontière.

De plus, il convient de se demander si le nouveau président de l'Ukraine Volodymyr Oleksandrovytch Zelensky, soucieux de normaliser ses relations avec la Russie, accepte aujourd'hui de faire le jeu de Washington à propos de l'Otan.

Beaucoup d'hommes politiques européens, bien qu'atlantistes convaincus, commencent selon le mot de l'un d'eux à se demander si appartenir à l'Otan n'est pas devenu aujourd'hui une « insanity ». Ils voient de plus en plus l'Otan comme un dispositif permettant aux industriels américains de l'armement de continuer à leur vendre des équipements militaires de plus en plus coûteux.

Nicolas Sarkozy avait en le grand tort en 2009 d'organiser le retour de la France dans l'Otan, ce qu'avait toujours refusé en son temps Charles de Gaulle. Il est regrettable aujourd'hui qu'Emmanuel Macron ne remette pas en cause cette décision. Elle est totalement en contradiction avec sa volonté proclamée de mettre en place une armée européenne dotée de ses propres commandements et matériels.

Sur la Géorgie, voir wikipedia

Note au 01/01 20h

On lira ici un jugement du général français Dominique Delawarde sur l'Otan. Il ne le dit pas explicitement, réserve oblige, mais ses propos confirment la teneur de notre article. L'Otan est une nuisance que la France devrait quitter au plus tôt.
https://theduran.com/nato-general-delawarde-assesses-final-london-declaration/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=the_duran_daily&utm_term=2020-01-01

mercredi, 02 octobre 2019

La Crimée: cinq années après les événements

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La Crimée: cinq années après les événements

Ex: https://www.zeit-fragen.ch

Développement – histoire – contexte

rt. Il y a cinq ans, en février 2014, la politique américaine d’encerclement de la Russie a culminé dans un coup d’Etat organisé sur le Maïdan à Kiev. L’objectif géostratégique d’intégrer l’Ukraine dans la sphère de pouvoir occidentale et, en même temps, de pouvoir stationner des troupes de l’OTAN directement à la frontière russe fut atteint grâce à cette opération clandestine. Peu après, la Crimée s’est séparée de l’Ukraine suite à un référendum pour rejoindre la Fédération de Russie.


Bien avant cela, la promesse de l’Occident – de ne pas avancer militairement davantage vers l’Est suite à l’effondrement du Pacte de Varsovie – fut rompue. Les opérations secrètes menées aux abords de la Russie et qualifiées de «révolutions de couleur», notamment celles ayant eu lieu à Tbilissi en 2003, à Kiev en 2004, à Bichkek en 2005 ou à Minsk en 2006, sont désormais clairement classées comme telles.


Comme nous le savons aujourd’hui, le coup d’Etat de Kiev en 2014, décrit dans les principaux médias occidentaux comme une protestation «justifiée», avait également été fomenté longtemps à l’avance. Ce n’est plus un secret que l’argent et le personnel de Washington ou des services alliés ont rendu ce coup d’Etat possible. Il est également largement connu que tout accord de paix entre l’Occident et la Russie est activement entravé et qu’on tente actuellement de mettre le pays à genoux par un boycott économique radical.


Dans les milieux d’affaires européens, il est rapidement apparu que le durcissement des sanctions économiques causent, d’une part, d’immenses dommages à l’économie européenne elle-même et, d’autre part, favorisent une coopération économique et militaire plus approfondie entre la Russie, la Chine et l’Inde – ce qui n’est pas vraiment dans l’intérêt de l’économie européenne.


La population de l’Ukraine est la grande perdante dans ce processus. Le bon fonctionnement du commerce avec la Russie a été interrompu, le transit lucratif de gaz de la Russie vers l’Europe occidentale a cessé, et le pays est appauvri par une politique corrompue dirigée par des oligarques, malgré sa richesse en matières premières et en bonnes terres arables.


Suite au coup d’Etat à Kiev, la Crimée s’est séparée et a rejoint la Russie. Ce détachement volontaire de l’Ukraine et le nouveau lien avec la Russie suite à un vote populaire (participation d’environ 80% des électeurs, accord de 95,5% des voix) sont toujours et encore présentés dans l’officiel langage occidental comme «annexion» par la Russie.


Le gouvernement russe ne pouvait accepter que la péninsule de Crimée «offerte» par  Khrouchtchev» à la République soviétique d’Ukraine en 1954, ne lui soit arrachée des forces occidentales. L’important port militaire de Sébastopol avec ses bâtiments de guerre, ses chantiers navals et son accès libre de glace fait partie de la zone centrale russe et demeure d’un intérêt vital pour le pays. Jusqu’à présent, la Russie avait été en mesure de continuer à exploiter le port maritime grâce à des contrats de location avec l’Ukraine. Mais déjà en 2013, avant le coup d’Etat du Maïdan, un département de la marine américain avait demandé des contrats de construction à Sébastopol – évidemment pas pour la construction de foyers pour enfants. Mais de l’avis des médias occidentaux, la Russie est toujours présentée comme la cause du conflit.


Les auteurs Ralf Rudolph et Uwe Markus ont publié l’ouvrage «Die Rettung der Krim» [Le sauvetage de la Crimée], une publication offrant une vision à la fois factuelle et fondée du prétendu «conflit de Crimée» et corrigeant l’image irréelle de la Russie.

 
 

rettungkrim.jpgLes auteurs accompagnent le lecteur à travers l’histoire de la sécession de la Crimée. On apprend un tas de choses sur les contextes historique, politique et économique de cette région. Comme les auteurs ont également de bonnes connaissances en histoire militaire, le lecteur est introduit dans les contextes géopolitiques. La constante politique d’encerclement de la Russie par les Etats-Unis, fortement guidée par leurs propres intérêts économiques, est présentée avec de nombreux faits, comme dans le différend sur les gazoducs dans la région de la mer Noire. Le bouleversement politique en Macédoine de 2016 apparaît soudainement sous un jour totalement nouveau. Le facteur décisif n’était pas les conflits internes, mais la construction prévue d’un gazoduc par un consortium dirigé par l’entreprise russe Gazprom via les Balkans vers l’Autriche.


Le lecteur apprend en détail comment le gouvernement russe a réussi, en quelques mois seulement, à approvisionner la Crimée malgré le blocus économique en violations du droit international imposé par l’Ukraine (interdiction des importations d’eau, de denrées alimentaires, de gaz, de pétrole et d’électricité). Il ne faut pas oublier que le boycott occidental initié par les Etats-Unis, toujours en vigueur, touche en premier lieu la population civile.


Dans un chapitre vers la fin du livre, le lecteur apprend que la Crimée est un lieu de vacances international très prisé avec de nombreux sites historiques.     •

Rudolph, Ralf; Markus, Uwe. Die Rettung der Krim. Phalanx. 2017. 237 p.; Contacts: www.phalanx-verlag.de ou markus-berlin@t-online.de

(Traduction Horizons et débats)

lundi, 06 mai 2019

La Russie reprend la main en Ukraine

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La Russie reprend la main en Ukraine

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Vladimir Poutine paraît avoir compris qu'il ne fallait pas attendre du nouveau président ukrainien Volodymir Zelinsky, dit jeune et inexpérimenté . qu'il fasse le moindre effort pour redonner à l'Ukraine des relations normales avec la Russie.

Par ce terme de relations normales, nous entendons celles que par exemple les Etats de l'Union européenne, à qui l'on ne peut reprocher un excès de poutinophilie, entretiennent avec Moscou. Pour rétablir des relations normales avec l'Ukraine, la Russie doit persuader tous ceux qui dans ce pays rêvent encore d'y multiplier des provocations anti-russes, éventuellement militaires, qu'elle ne les laissera plus désormais faire.

Sans menacer Kiev de réactions de l'armée russe dont les conséquences pourraient être nuisibles aux stratégies géopolitiques internationales de la Russie, elle vient d'annoncer une mesure qui rendra pratiquement impossibles les interventions ukrainiennes hostiles dans les républiques auto-proclamées peuplées de russophones de Donetsk et de Lugansk.

Etant donné que l'Ukraine a bloqué ces régions, qu'elle n'a pas fourni de services administratifs à leurs populations, qu'elle n'a pas payé les pensions ou les allocations qui leur sont dues et qu'elle n'a pas permis à ses citoyens qui y vivent de voter aux élections ukrainiennes, la Russie a maintenant autorisé les résidents de ces régions à demander la citoyenneté russe, ouvrant des bureaux régionaux pour étudier et satisfaire le cas échéant celles-ci.

Jusqu'à présent l'armée ukrainienne avait pu bombarder en toute impunité, en y faisant de milliers de victimes, les districts de Donetsk et de Lugansk en prétendant qu'elle y réprimait les rébellions sécessionniste de citoyens ukrainiens. Désormais, elle ne pourra plus le faire car ce seront des citoyens russes qu'elle bombardera. Dans ce cas, Vladimir Poutine serait légitime, conformément au droit international, s'il intervenait militairement.

Alors l'Ukraine, malgré sa relative puissance militaire, subira le même sort que la Géorgie lorsque en 2008 ses militaires ont bombardé l'Ossétie du Sud, un territoire empli de détenteurs de passeports russes. Au cours de cette courte guerre la capacité militaire de la Géorgie a été neutralisée en moins d'une semaine, et le reste du monde en a pris acte.

Moscou pourra prendre bien d'autres mesures pour réduire les capacités économiques et diplomatiques de l'Ukraine, si celle-ci sous la présidence de Volodymir Zelinsky ne revient pas à la raison. Nous en ferons une listé éventuellement. Tout laisse croire que Zelinsky en tiendra compte pour établir les relations normales avec la Russie auxquelles nous faisions allusion. Washington devra s'y résigner.

Lire une excellente analyse de la française Christelle Néant, excellent connaisseuse de la région

https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/politologue-toute-la-puissance-de-214739
 

jeudi, 24 janvier 2019

Conférence du 26 Janvier : L’Ukraine, un regard non-conformiste

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Résistance helvétique:

Conférence du 26 Janvier : L’Ukraine, un regard non-conformiste

Conférence de Pascal Lassalle sur l’Ukraine.

HISTOIRE IDENTITÉ ACTUALITÉ

-Ouverture des portes à 19:00-
-Restauration : Guzul Banosh-

vendredi, 14 décembre 2018

L’agenda caché en vue de la nouvelle provocation dans le détroit de Kertch

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L’agenda caché en vue de la nouvelle provocation dans le détroit de Kertch

par Peter Korzun

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le 25 novembre, trois navires militaires ukrainiens ont traversé de manière non autorisée les eaux territoriales russes. La gendarmerie maritime russe a pris des mesures pour les forcer à se conformer au règlement. Ce qu’ils ont refusé de faire. Il ne fait aucun doute que Kiev a délibérément envoyé ces navires pour provoquer la Russie. Tous les vaisseaux passant par cette voie navigable doivent contacter les autorités du port marin de Kertch, signaler leurs routes et destinations et recevoir la permission de naviguer. C’est une démarche très simple, mais le groupe de vaisseaux ukrainiens n’a pas informé la Russie de ses plans. Ils ont fait la sourde oreille aux injonctions d’arrêter leurs manœuvres dangereuses. Les vaisseaux ukrainiens ont ignoré avec insolence les demandes de quitter les eaux territoriales russes.


Kiev s’est empressée d’accuser Moscou «d’agression miliaire». L’incident a immédiatement fait les grands titres, et les dirigeants occidentaux ont pris la parole pour défendre l’Ukraine sans même offrir de détails sur ce qu’il s’est passé exactement ou ce qui a déclenché ce dangereux concours de circonstances. Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg n’a pas perdu une minute pour exprimer le «plein appui du bloc pour l’intégrité et la souveraineté territoriale de l’Ukraine, incluant la totalité de ses droits de navigation dans ses eaux territoriales, conformément à la loi». Le Canada, la Pologne, le Danemark ainsi que d’autres pays ont rapidement joint leur voix au chœur antirusse. Cela allait dans le sens de leur intérêt propre d’écarter autant les détails que toute tentative d’obtenir un aperçu des causes réelles de cet incident en particulier ou de la situation dans la mer d’Azov en général.


Le 26 novembre, le président Ukrainien Petro Porochenko a signé une motion imposant la loi martiale. Une fois approuvée par le Parlement, cette dernière sera en vigueur pendant au moins un mois. Après cette période, elle pourra être prolongée. En 2014, lorsque la Crimée a demandé via un referendum d’être intégrée à la Russie, le président ukrainien n’avait pas soulevé la question d’imposer la loi martiale. Il ne l’a pas fait non plus, en 2015, pendant la bataille de Debalsevo Bulge [à Donezk] au cœur de la lutte dans la partie orientale du pays. Le conflit actuel des républiques auto-proclamées ne l’a jamais poussé à envisager l’état d’urgence. Cependant, il a estimé que l’incident en mer était assez grave pour justifier l’imposition de la loi martiale, cela peu de temps avant les élections présidentielles – dont les sondages indiquent son peu de chances à gagner.


Ce geste limite les libertés civiles et donne un plus grand pouvoir aux institutions étatiques durant les élections prévues pour le 31 mars 2019, si elles ne sont pas reportées. En temps de loi martiale, les élections présidentielles, parlementaires et locales ainsi que les grèves, les manifestations, les rallyes et les démonstrations de masse sont interdits. L’incident en mer pourrait ne pas être l’unique provocation prévue. La situation à la frontière des républiques autoproclamées s’est mise à se détériorer au moment même où les rapports sur l’incident en mer ont commencé à affluer. Le soir du 26 novembre, de lourds bombardements de zones résidentielles dans l’est de l’Ukraine par les forces ukrainiennes ont été reportés. 

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Autre motif: la provocation a été mise en scène pour accélérer la procédure d’adhésion à l’OTAN. L’accord entre la Russie et l’Ukraine de 2003, selon lequel la mer d’Azov est considérée comme des eaux domestiques appartenant aux deux pays, pourrait être annulé. L’été passé, un projet de loi pouvant révoquer ce traité a été présenté au Parlement ukrainien (Rada). L’accord interdit à tout bâtiment de guerre d’entrer dans cette mer sans le consentement des deux nations. Si cet accord est démantelé, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 prendra effet. Les eaux territoriales de la Russie et de l’Ukraine s’étendraient à 12 miles nautiques de leurs côtes respectives. L’intérieur de cette mer deviendrait des eaux internationales, ce qui permettrait aux vaisseaux de l’OTAN d’entrer dans la mer d’Azov sans restriction.


Kiev espère également une augmentation de l’aide militaire venant des pays de l’OTAN, ce qui lui permettrait de développer une flotte puissante et des défenses côtières. Elle voudrait qu’une mission d’observation internationale soit stationnée dans la mer d’Azov, probablement sous l’auspice de l’OSCE et avec la participation de forces navales au demeurant défavorables à la Russie. Une autre chose que le président ukrainien voudrait voir arriver, c’est l’annulation par le président des Etats-Unis, Trump, de sa rencontre avec le président russe Poutine lors du sommet du G20 en Argentine [ce qui a été fait].


Quel a été l’élément déclencheur des actions de Kiev? C’est le soutien de l’Occident. Le 25 octobre, le Parlement européen a adopté une résolution concernant la mer d’Azov pour exprimer son soutien à l’Ukraine. Le 19 novembre, le Haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité de l’UE, Federica Mogherini, a déclaré que les ministres des Affaires étrangères de l’UE avaient discuté de prendre des «mesures ciblées» pertinentes contre la Russie à cause de la situation dans la mer d’Azov. Les Etats-Unis continuent d’étendre leur assistance militaire à l’Ukraine. Ils ont déjà une installation militaire à Otchakiv. Une fois que les frégates de la classe Oliver Hazard Perry arriveront en Ukraine, des instructeurs navals américains suivront. La présence américaine et les infrastructures militaires s’étendront graduellement. La Grande-Bretagne agit de même.


Le soutien de l’Occident encourage l’Ukraine à envenimer les tensions. La Cour constitutionnelle d’Ukraine vient d’approuver un amendement proclamant l’adhésion à l’OTAN et à l’UE comme objectif officiel de la politique étrangère. Si le Parlement approuve cet amendement, les Accords de Minsk deviendraient alors nuls et non avenus, parce que la Russie a initialement accepté de s’y conformer à condition que l’Ukraine demeure un Etat neutre.


Personne n’a besoin d’un tel accroissement des tensions dans une région avec une forte navigation. Toutes les nations maritimes veulent disposer de voies de navigation libres et protégées par la loi. Plus le soutien politique et militaire apporté à Kiev augmente, plus les chances qu’une étincelle mette le feu à la région de la mer d’Azov sont grandes. La responsabilité repose sur ceux qui incitent Kiev à attiser les tensions en vue de poursuivre leurs objectifs politiques.     •


Source: https://www.strategic-culture.org/news/2018/11/27/ukraine...  du 27/11/18

(Traduction Horizons et débats)

samedi, 17 novembre 2018

The Russian Crimea: Results and Future Outlooks

Pavel Tulaev

Ex: http://www.ateney.ru

Everyone recognises that Crimea is one of the most beautiful and bountiful places in the world. Not for nothing has it been called «the blest land», «a paradise», «the throne of the Black Sea», «the Russian Holy Mount», «a precious jewel in the crown of the Russian Empire», «a Eurasian microcosm», «an unsinkable aircraft carrier».

From time out of mind different peoples have settled it. It has always been a centre of resistance to, and rivalry with, diverse forces. Over the last thousand years, the history of Crimea has been inextricably linked to Holy Rus’, Muscovy, Russia and the USSR.

The military, political and trade route «from the Varangians to the Greeks», which passed through Novgorod, Kiev and Chersonese before ending at Constantinople, connected the Baltic and Black Seas, and the Slavic and Greco-Byzantine civilisations. This route became the backbone of Russia’s living and expansion space, and led to the creation of a new Orthodox state, which proclaimed itself the heiress to the Byzantine Empire, like a third Rome.

Why is it that Taurian Chersonese, not Kiev, is seen as the cradle of the Christianisation of Rus’? The reason is that Christ’s direct apostle Andrew (‘the First-called’), was preaching the word of God there, as early as during the 1st century AD. St. Clement (Pope Clement 1), the third bishop of Rome and founder of the first Christian communities in Crimea, was martyred there. In the early Middle Ages, the city was celebrated for its many saints and martyrs of Greek, Gothic and Scythian origin. The brothers Cyril and Methodius, considered equal to the apostles, arrived in Chersonese in 860 on their teaching mission; it was they who developed the basis of Slavonic literacy. It was here that the first Russian princes, Askold and Dir, accepted Christianity, along with their company. Lastly, it was Chersonese, in 988, that Prince Vladimir Svyatoslavovitch after his baptism wedded the Byzantine Princess Anna. In company with a priest – chronicler, he took books of liturgy as well as Orthodox relics from Chersonese to Kiev. The history of Kievan Rus’ would have been different without Chersonese.

Tulaev-on-Crimea_cover.jpgThe Russian colonisation of Crimea, which began during the first campaigns against Constantinople, continued to develop during the Tmutarakan principality from the 10th to 12th centuries, on the territory of ancient Tamatarkha. Here, on the banks of the Cimmerian Bosphorus, one of the first Russian places of worship, a shrine to the Most Holy Virgin, was built. Nikon, the first of the chroniclers known to us, lived here; he was to become the abbot of the Kiev-Pechersk monastery. Here Boyan, the legendary teller of tales, sang epics to the accompaniment of his dulcimer. And on this place marched the forces of the prince of Novgorod-Severski, whose deed was celebrated in the inspired «Tale of Igor’s Campaign».

At the beginning of the 13th century, the Tartar Horde seized the peninsula by force, cutting off the road from Rus’ to Constantinople. The military and political alliance with the Ottoman Empire had allowed the Muslims to hold the peninsula in their thrall for several centuries, and, at the same time, to alarm Rus’ with vicious predatory wars, which reached as far as Moscow itself.

Suppression of the hordes, bringing them under the sway of the Orthodox Tsar’, and incorporating Crimea into the Russian state, were very intricate problems, the resolution of which did not begin in the reign of Catherine the Great, but as early as Ivan the Terrible’s time. True, the first Russian campaigns to the Black Sea were not entirely successful, but without the military experience of Prince Golytsin, without Peter the Great’s Azov campaigns, without the strategic plans of Anna Ioannovna of Russia and Elizabeth Petrovna of Russia, Prince Potemkin would have had no basis for his ambitions in Crimea.

The absorption of Crimea into the Russian Empire was a progressive development for a number of reasons. Above all, it destroyed a focus of military threat for many Christian peoples: Greeks, Armenians, Goths, and Bulgarians. The Crimean Tartars were given the opportunity to shift from a nomadic way of life, based on warfare, to peaceful, constructive labour, but preserved themselves as an ethnic group. The rich economic potential of Crimea began to be realised on a larger, more diverse, scale. Scientists began to research all aspects of life and activity on the peninsula. It became part of enlightened European civilisation. Lastly, this valuable geopolitical acquisition facilitated the spread of the Orthodox Empire to the shores of the Black Sea and to the establishment of closer ties to Mediterranean and Western European countries, which, in turn, gave impetus to the development of Ukraine and Novorossiya. A new chapter opened in the life of the entire Eurasian region.

The sacrament of marriage entered into by Rus’ and Byzantium under the veil of the Blessed Virgin made our fatherland the tabernacle of the Queen of Heaven, while the acquisition of Crimea led to the building of the new «Mount Athos (Holy Mountain)». Crimea became not only a popular Riviera, the best-loved holiday resort of the well-off, but a place of pilgrimage for simple Christians. During the Romanovs’ rule, many valuable works pertaining to our national culture were created here.

Russia’s sortie on to the vast expanse of Black Sea significantly strengthened the international position of the Orthodox Empire. However, old Europe was watching the growth of its power with envious eyes. It always took advantage of any opportunity to weaken Russia’s position in Crimea, blowing political dissension up into bloody war. The blockade and merciless bombardment of Sebastopol in the years 1855-1856 are an instructive example.

The cost of the victories in the Crimea

We must not forget the terrible price of our victories in Crimea. During the 18th century, the Russian army, during the Russo-Turkish wars, lost a total of over 250,000 men, including those killed outright, and those who died of injury and illness.
Russia, in the 19th century, was obliged to wage four large-scale wars to retain and expand its possessions in the northern Black Sea coastal zone. According to specialists, Russia’s losses were no less than 450,000 men.

About 600,000 more people perished in the defence and liberation of the peninsula during the Second World War. No accurate information is yet available on the casualties of the civil war during the revolutionary period at the start of the 20th century. In any event, the overall losses sustained in wars for the Crimea are of the order of 1.5 million people.

There is a major monument to Russian military glory in Sevastopol – the Brotherhood Cemetery. It combines the graves of the first defence of the city and of the defenders of 1941 and 1942, as well as of the sailors from the battleship «Novorossiya», and the nuclear submarines «Komsomolets» and «Kursk». Here, in mass and personal graves, lie up to 50,000 warriors, which, as we have seen, is only a fraction of the cost in human life.

The revolution turned into a social catastrophe and a terrible tragedy for the peninsula. In November 1920 alone, over 145,000 Russian refugees fled the Crimea by sea. During the Red Terror, the widespread hunger, the liquidation of the kulaks, persecution of the Cossacks and other repressions, hundreds of thousands of people lost their lives. Many places of worship were closed and destroyed, while the monasteries were converted into labour communes and stores. The estates of the aristocracy and of the rich were looted, and, if they were lucky, converted into public spas or recreation centres. However, thanks to the bravery of museum staff, some of the art treasures and libraries were saved and preserved.

The Soviet government’s foreign policy in substance brought about the so-called «localisation» of the Tartars and Ukrainians living on the peninsula. Russians were temporarily in the minority. An attempt was made to create a Jewish Republic in Crimea. However, the attempts to wrest the former Taurian province from Russia ended in failure. In Stalin’s time, the Russian portion of the peninsula’s population began again to grow. Whereas in 1927 our compatriots made up 42% of Crimea’s population, in 1959 this figure had grown to 71.4%, and, by 2003, 79%. True enough, we should bear in mind that the deportation of persons of non-Slavonic origin between 1941 and 1944 no doubt had an effect on the sharp change in the statistical data. Also, many holders of Russian passports were Ukrainian by origin.


The Russians were always the most educated section of Crimea’s population. Even in the days of Khrushchev’s recklessness, we were bringing spiritual and temporal enlightenment to other peoples. By the start of the 21st century, there were over 400 doctors habilitati, more than 2000 doctors, and more than 12,000 highly qualified specialists active in the fields of research and education.


In the post-Soviet period, after long years of atheism and terror, the Christian faith began to re-vitalise the sacred land of Taurian Chersonese. The Orthodox cross began to shine with new glory over the Crimea, and the light of Christ enlightened us sinners, so that we might understand God’s Plan and lovingly carry it out.

Ancient places of worship have been restored and new ones opened. Orthodox communities and brotherhoods are being created, and ecclesiastical newspapers and journals are being published. The awakening of an Orthodox and Slavonic movement has inspired the hope that the Russian Crimea will rise again under the flag of the apostle Andrew the First Called, which will bring together Christian, patriotic and naval traditions.


The short-lived Ukrainisation of Crimea has not outwardly changed the familiar flow of religious, scientific, cultural and leisure and tourism aspects of life on the peninsula. It has but little effect on the peninsula’s economy. However, from a military and political point of view, Ukrainisation was a destructive process. Crimea, at the transition from the 20th to the 21st century, became an area of instability, the fault line in Eurasia’s defensive alliance.

It will not be easy for Russia to develop under conditions of permanent aggression from the West, and its economic and political blockade. The West, however, is not the whole world. There is always the East, ancient, wise and powerful. There are the economically developed countries of Asia and other regions, with which Russia has strengthened its relations through such international structures as the Eurasian Economic Union (EAEU), the Shanghai Co-operation Organisation (SCO), the Collective Security Treaty Organisation (CSTO), the deliberative bodies of the BRICS countries (Brazil, Russia, India, China, and the Republic of South Africa), et cetera. Nor is our country a tiny state, it is a vigorous power, which has entered the 21st century with confidence.

A new stage in Russia’s destiny

From a geopolitical point of view, 2014 saw the beginning of a new turn in the process of integrating the Russian regions. This is being complicated by Ukrainian nationalists, who keep ‘throwing spanners in the works’, by using ideological propaganda, and economic and political levers. In essence, Kiev is organising an all-out blockade of the peninsula. This cannot fail to cause problems of another sort. However, they are all temporary. All misapprehensions and technical difficulties can be sorted out as they arise, while the strategy of developing a Russian Crimea inspires hope for a better future.

Despite the aspersions of the opponents of the reunification, the critics and the eternal complainers, the peninsula has begun to develop much more dynamically than before. This is reflected in radical economic and social reforms for the good of its citizens, the complete refurbishment of many buildings, the building of new roads, and the modernisation of education and the health service.


As we can see, much progress has been possible despite all the blockades and sanctions. Even Western researchers recognise that life in Crimea is, on the whole, much better and more stable than in Ukraine. And, when the Kerch Bridge opens, things will be easier.

Besides, the peninsula’s development should be considered in the light of events in the south- eastern regions of Ukraine, the past and present Novorossiya. The Northern Tauria has always had close ties to Crimea, while Donbas was, and still is, the most important industrial and energy centre in the southern region.

The Russian Spring drew universal attention to the Crimea, which triggered new research into the blessed land. Books by A. Shirokorad, O. Greig, M. Korsun, A. Prokhanov, N. Starikov and other authors have been published. Previous scientific experience has been collected in the «The History of Crimea» monograph, brought out on the initiative of the Russian military history society.


The National Committee for preservation the Republic of Crimea’s cultural heritage is hard at work under the supervision of military historian V. Zarubin, who co-ordinates his activity with the local government, cultural and social organisations, as well as with the Civic Chamber of the Russian Federation, which specialises in the very same subject. A list of facilities requiring additional attention and funding has been drawn up, on the basis of which the appropriate requisitions have been made.

Vladimir Putin, who is constantly monitoring the course of events on the peninsula, has pointed out that separate funds are being allocated from the national budget not only for the construction of the Kerch Bridge, roads and power lines, but also for the restoration of monuments. «Crimea’s cultural objects are the heritage of all Russia, which has been accumulated over centuries, including Aivazovski, and Chekhov, and Kuprin, the flower of Russian culture, on whose works we have been educated for generations, and on which our children and grandchildren will also be educated», states our President.

In this connection, it is fitting to recall that, in June 2016, the monument to Catherine the Great, destroyed in Soviet times, was triumphantly re-erected in Simferopol to mark Navy Day. The sculptors are Aleksandr Chekunov and Dmitri Startsev.

A monument to General Vrangel’ was unveiled in September 2016 in Kerch, at the church of the apostle Andrew the First-called. It was created to the design of sculptor Andrew Klykov, the son and successor of outstanding sculptor and public figure Vyacheslav Mikhailovich Klykov. At a time when Crimeans, busy restoring their economy, infrastructure and cultural heritage, appealed for help to the government of fraternal Russia, the Ukrainians stepped up their informational counter-measures and received tangible assistance from the USA. More than 100 nationalistically inclined journalists and their electronic resources, such as «Crimea. The realities», «The Island», «Hromadske TV») received grants from the Soros Fund amounting to 500,000 dollars, which meant that the flow of ideological propaganda from Kiev intensified.

To sum up generally the research we have conducted over many years, the following may be confidently asserted. There was no annexation in 2014. Holy Rus’, Orthodox Muscovy, the Russian Empire, and the USSR all had close ties with Tauride over many centuries. After the illegal, short-lived isolation of our compatriots from their Motherland, they went back home as soon as a real chance resented itself. The natural, completely lawful, long-awaited re-unification of a single nation took place, on the basis of a legal referendum. This was the restoration of historical justice, the triumph of Truth and Orthodoxy. A new chapter opened in the Destiny of the Russian people, a new stage of ethnic and religious re-birth. Hail the heroes! Eternal remembrance to the holy martyrs and innocent victims!

Pavel Vladimirovich Tulaev, Professor,
International Slavonic Institute, Moscow (Russia)

 

lundi, 22 octobre 2018

The Empire Splits the Orthodox World – Possible Consequences

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The Empire Splits the Orthodox World – Possible Consequences

Ex: http://www.unz.com

In previous articles about this topic I have tried to set the context and explain why most Orthodox Churches are still used as pawns in purely political machinations and how the most commentators who discuss these issues today are using words and concepts in a totally twisted, secular and non-Christian way (which is about as absurd as discussing medicine while using a vague, misunderstood and generally non-medical terminology). I have also written articles trying to explain how the concept of “Church” is completely misunderstood nowadays and how many Orthodox Churches today have lost their original patristic mindset. Finally, I have tried to show the ancient spiritual roots of modern russophobia and how the AngloZionist Empire might try to save the Ukronazi regime in Kiev by triggering a religious crisis in the Ukraine. It is my hope that these articles will provide a useful context to evaluate and discuss the current crisis between the Patriarchate of Constantinople and the Moscow Patriarchate.

My intention today is to look at the unfolding crisis from a more “modern” point of view and try to evaluate only what the political and social consequences of the latest developments might be in the short and mid term. I will begin by a short summary.

The current context: a summary

The Patriarchate of Constantinople has taken the official decision to:

  1. Declare that the Patriarch of Constantinople has the right to unilaterally grant autocephaly (full independence) to any other Church with no consultations with any the other Orthodox Churches.
  2. Cancel the decision by the Patriarch of Constantinople Dionysios IV in 1686 transferring the Kiev Metropolia (religious jurisdiction overseen by a Metropolite) to the Moscow Patriarchate (a decision which no Patriarch of Constantinople contested for three centuries!)
  3. Lift the anathema pronounced against the “Patriarch” Filaret Denisenko by the Moscow Patriarchate (in spite of the fact that the only authority which can lift an anathema is the one which pronounced it in the first place)
  4. Recognize as legitimate the so-called “Ukrainian Orthodox Church – Kiev Patriarchate” which it previously had declared as illegitimate and schismatic.
  5. Grant actual grand full autocephaly to a future (and yet to be defined) “united Ukrainian Orthodox Church”

Most people naturally focus on this last element, but this might be a mistake, because while illegally granting autocephaly to a mix of nationalist pseudo-Churches is most definitely a bad decision, to act like some kind of “Orthodox Pope” and claim rights which only belong to the entire Church is truly a historical mistake. Not only that, but this mistake now forces every Orthodox Christian to either accept this as a fait accompli and submit to the megalomania of the wannabe Ortho-Pope of the Phanar, or to reject such unilateral and totally illegal action or to enter into open opposition. And this is not the first time such a situation has happened in the history of the Church. I will use an historical parallel to make this point.

The historical context:

The Church of Rome and the rest of the Christian world were already on a collision course for several centuries before the famous date of 1054 when Rome broke away from the Christian world. Whereas for centuries Rome had been the most steadfast bastion of resistance against innovations and heresies, the influence of the Franks in the Church of Rome eventually resulted (after numerous zig-zags on this topic) in a truly disastrous decision to add a single world (filioque - “and the son” in Latin) to the Symbol of Faith (the Credo in Latin). What made that decision even worse was the fact that the Pope of Rome also declared that he had the right to impose that addition upon all the other Christian Churches, with no conciliar discussion or approval. It is often said that the issue of the filioque is “obscure” and largely irrelevant, but that is just a reflection of the theological illiteracy of those making such statements as, in reality, the addition of the filioque completely overthrows the most crucial and important Trinitarian and Christological dogmas of Christianity. But what *is* true is that the attempt to unilaterally impose this heresy on the rest of the Christian world was at least as offensive and, really, as sacrilegious as the filioque itself because it undermined the very nature of the Church. Indeed, the Symbol of Faith defines the Church as “catholic” (Εἰς μίαν, Ἁγίαν, Καθολικὴν καὶ Ἀποστολικὴν Ἐκκλησίαν”) meaning not only “universal” but also “whole” or “all-inclusive”. In ecclesiological terms this “universality” is manifested in two crucial ways:

First, all Churches are equal, there is no Pope, no “historical see” granting any primacy just as all the Apostles of Christ and all Orthodox bishops are also equals; the Head of the Church is Christ Himself, and the Church is His Theadric Body filled with the Holy Spirit. Oh I know, to say that the Holy Spirit fills the Church is considered absolutely ridiculous in our 21st century post-Christian world, but check out these words from the Book of Acts: “For it seemed good to the Holy Ghost, and to us” (Acts 15:28) which clearly show that the members of the Apostolic Council in Jerusalem clearly believed and proclaimed that their decisions were guided by the Holy Spirit. Anyone still believing that will immediately see why the Church needs no “vicar of Christ” or any “earthly representative” to act in Christ’s name during His absence. In fact, Christ Himself clearly told us “lo, I am with you always, even unto the end of the world. Amen” (Matt 28:20). If a Church needs a “vicar” – then Christ and the Holy Spirit are clearly not present in that Church. QED.

Second, crucial decisions, decisions which affect the entire Church, are only taken by a Council of the entire Church, not unilaterally by any one man or any one Church. These are really the basics of what could be called “traditional Christian ecclesiology 101” and the blatant violation of this key ecclesiological dogma by the Papacy in 1054 was as much a cause for the historical schism between East and West (really, between Rome and the rest of Christian world) as was the innovation of the filioque itself.

I hasten to add that while the Popes were the first ones to claim for themselves an authority only given to the full Church, they were not the only ones (by the way, this is a very good working definition of the term “Papacy”: the attribution to one man of all the characteristics belonging solely to the entire Church). In the early 20th century the Orthodox Churches of Constantinople, Albania, Alexandria, Antioch, Bulgaria, Cyprus, Greece, Poland, and Romania got together and, under the direct influence of powerful Masonic lodges, decided to adopt the Gregorian Papal Calendar (named after the 16th century Pope Gregory XIII). The year was 1923, when the entire Russian Orthodox Church was being literally crucified on the modern Golgotha of the Bolshevik regime, but that did not prevent these Churches from calling their meeting “pan Orthodox”. Neither did the fact that the Russian, Serbian, Georgian, Jerusalem Church and the Holy Mountain (aka “Mount Athos”) rejected this innovation stop them. As for the Papal Calendar itself, the innovators “piously” re-branded it as “improved Julian” and other such euphemism to conceal the real intention behind this.

Finally, even the fact that this decision also triggered a wave of divisions inside their own Churches was not cause for them to reconsider or, even less so, to repent. Professor C. Troitsky was absolutely correct when he wrote that “there is no doubt that future historians of the Orthodox Church will be forced to admit that the Congress of 1923 was the saddest event of Church life in the 20th century” (for more on this tragedy see here, here and here). Here again, one man, Ecumenical Patriarch Meletius IV (Metaxakis) tried to “play Pope” and his actions resulted in a massive upheaval which ripped through the entire Orthodox world.

More recently, the Patriarch of Constantinople tried, once again, to convene what he would want to be an Orthodox “Ecumenical Council” under his personal authority when in 2016 (yet another) “pan Orthodox” council was convened on the island of Crete which was attended by the Churches of Alexandria , Jerusalem , Serbia , Romania , Cyprus , Greece, Poland , Albania and of the Czech Lands and Slovakia. The Churches of Russia, Bulgaria, Georgia and the USA (OCA) refused to attend. Most observers agreed that the Moscow Patriarchate played a key role in undermining what was clearly to be a “robber” council which would have introduced major (and fully non-Orthodox) innovations. The Patriarch of Constantinople never forgave the Russians for torpedoing his planned “ecumenical” council.

Some might have noticed that a majority of local Churches did attend both the 1923 and the 2016 wannabe “pan Orthodox” councils. Such an observation might be very important in a Latin or Protestant context, but in the Orthodox context is is absolutely meaningless for the following reasons:

The theological context:

In the history of the Church there have been many “robber” councils (meaning illegitimate, false, councils) which were attended by a majority of bishops of the time, and even a majority of the Churches; in this article I mentioned the life of Saint Maximos the Confessor (which you can read in full here) as a perfect example of how one single person (not even a priest!) can defend true Christianity against what could appear at the time as the overwhelming number of bishops representing the entire Church. But, as always, these false bishops were eventually denounced and the Truth of Orthodoxy prevailed.

Likewise, at the False Union of Florence, when all the Greek delegates signed the union with the Latin heretics, and only one bishop refused to to do (Saint Mark of Ephesus), the Latin Pope declared in despairand so we have accomplished nothing!”. He was absolutely correct – that union was rejected by the “Body” of the Church and the names of those apostates who signed it will remain in infamy forever. I could multiply the examples, but what is crucial here is to understand that majorities, large numbers or, even more so, the support of secular authorities are absolutely meaningless in Christian theology and in the history of the Church and that, with time, all the lapsed bishops who attended robber councils are always eventually denounced and the Orthodox truth always proclaimed once again. It is especially important to keep this in mind during times of persecution or of brutal interference by secular authorities because even when they *appear* to have won, their victory is always short-lived.

I would add that the Russian Orthodox Church is not just “one of the many” local Orthodox Churches. Not only is the Russian Orthodox Church by far the biggest Orthodox Church out there, but Moscow used to be the so-called “Third Rome”, something which gives the Moscow Patriarchate a lot of prestige and, therefore, influence. In secular terms of prestige and “street cred” the fact that the Russians did not participate in the 1923 and 2016 congresses is much bigger a blow to its organizers than if, say, the Romanians had boycotted it. This might not be important to God or for truly pious Christians, but I assure you that this is absolutely crucial for the wannabe “Eastern Pope” of the Phanar…

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Who is really behind this latest attack on the Church?

So let’s begin by stating the obvious: for all his lofty titles (“His Most Divine All-Holiness the Archbishop of Constantinople, New Rome, and Ecumenical Patriarch“ no less!), the Patriarch of Constantinople (well, of the Phanar, really), is nothing but a puppet in the hands of the AngloZionist Empire. An ambitious and vain puppet for sure, but a puppet nonetheless. To imagine that the Uber-loser Poroshenko would convince him to pick a major fight with the Moscow Patriarchate is absolutely laughable and totally ridiculous. Some point out that the Patriarch of Constantinople is a Turkish civil servant. While technically true, this does not suggest that Erdogan is behind this move either: right now Erdogan badly needs Russia on so many levels that he gains nothing and risks losing a lot by alienating Moscow. No, the real initiator of this entire operation is the AngloZionist Empire and, of course, the Papacy (which has always tried to create an “Orthodoxerein Ukraine” from the “The Eastern Crusade” and “Northern Crusades” of Popes Innocent III and Gregory IX to the Nazi Ukraine of Bandera – see here for details).

Why would the Empire push for such a move? Here we can find a mix of petty and larger geostrategic reasons. First, the petty ones: they range from the usual impotent knee-jerk reflex to do something, anything, to hurt Russia to pleasing of the Ukronazi emigrés in the USA and Canada. The geostrategic ones range from trying to save the highly unpopular Ukronazi regime in Kiev to breaking up the Orthodox world thereby weakening Russian soft-power and influence. This type of “logic” shows a fundamental misunderstanding of the Orthodox world today. Here is why:

The typical level of religious education of Orthodox Christians is probably well represented by the famous Bell Curve: some are truly completely ignorant, most know a little, and a few know a lot. As long as things were reasonably peaceful, all these Orthodox Christians could go about their daily lives and not worry too much about the big picture. This is also true of many Orthodox Churches and bishops. Most folks like beautiful rites (singing, golden cupolas, beautiful architecture and historical places) mixed in with a little good old superstition (place a candle before a business meeting or playing the lottery) – such is human nature and, alas, most Orthodox Christians are no different, even if their calling is to be “not of this world”. But now this apparently peaceful picture has been severely disrupted by the actions of the Patriarch of Constantinople whose actions are in such blatant and severe violation of all the basic canons and traditions of the Church that they literally force each Orthodox Christian, especially bishops, to break their silence and take a position: am I with Moscow or with Constantinople?

Oh sure, initially many (most?) Orthodox Christians, including many bishops, will either try to look away or limit themselves to vapid expressions of “regret” mixed in with calls for “unity”. A good example of that kind of wishy washy lukewarm language can already be found here. But this kind of Pilate-like washing of hands (“ain’t my business” in modern parlance) is unsustainable, and here is why: in Orthodox ecclesiology you cannot build “broken Eucharistic triangles”. If A is not in communion with B, then C cannot be in communion with A and B at the same time. It’s really an “either or” binary choice. At least in theory (in reality, such “broken triangles” have existed, most recently between the former ROCA/ROCOR, the Serbian Church and the Moscow Patriarchate, but they are unsustainable, as events of the 2000-2007 years confirmed for the ROCA/ROCOR). Still, no doubt that some (many?) will try to remain in communion with both the Moscow Patriarchate and the Constantinople Patriarchate, but this will become harder and harder with every passing month. In some specific cases, such a decision will be truly dramatic, I think of the monasteries on the Holy Mountain in particular.

On a more cynical level, I would note that the Patriarch of Constantinople has now opened a real Pandora’s box which now every separatist movement in an Orthodox country will be able to use to demand its own “autocephaly” which will threaten the unity of most Orthodox Churches out there. If all it takes to become “autocephalous” is to trigger some kind of nationalist uprising, then just imagine how many “Churches” will demand the same autocephaly as the Ukronazis are today! The fact that ethno-phyetism is a condemned heresy will clearly stop none of them. After all, if it is good enough for the “Ecumenical” Patriarch, it sure is good enough for any and all pseudo-Orthodox nationalists!

What the AngloZionist Empire has done is to force each Orthodox Christian and each Orthodox Church to chose between siding with Moscow or Constantinople. This choice will have obvious spiritual consequences, which the Empire couldn’t give a damn about, but it will also profound political and social consequences which, I believe, the Empire entirely missed.

The Moscow Patriarchate vs the Patriarchate of Constantinople – a sociological and political analysis

Let me be clear here that I am not going to compare and contrast the Moscow Patriarchate (MP) and the Patriarchate of Constantinople (PC) from a spiritual, theological or even ecclesiological point of view here. Instead, I will compare and contrast them from a purely sociological and political point of view. The differences here are truly profound.

  Moscow Patriarchate Patriarchate of Constantinople
Actual size Very big Small
Financial means Very big Small
Dependence on the support of the Empire and its various entities Limited Total
Relations with the Vatican Limited, mostly due to very strongly anti-Papist sentiments in the people Mutual support and de-facto alliance
Majority member’s outlook Conservative Modernist
Majority member’s level of support Strong Lukewarm
Majority member’s concern with Church rules/cannons/traditions Medium and selective Low
Internal dissent Practically eliminated (ROCA) Strong (Holy Mountain, Old Calendarists)

From the above table you can immediately see that the sole comparative ‘advantage’ of the PC is that is has the full support of the AngloZionist Empire and the Vatican. On all the other measures of power, the MP vastly “out-guns” the PC.

Now, inside the Ukronazi occupied Ukraine, that support of the Empire and the Vatican (via their Uniats) does indeed give a huge advantage to the PC and its Ukronazi pseudo-Orthodox “Churches”. And while Poroshenko has promised that no violence will be used against the MP parishes in the Ukraine, we all remember that he was the one who promised to stop the war against the Donbass, so why even pay attention to what he has to say.

US diplomats and analysts might be ignorant enough to believe Poroshenko’s promises, but if that is the case then they are failing to realize that Poroshensko has very little control over the hardcore Nazi mobs like the one we saw last Sunday in Kiev. The reality is very different: Poroshenko’s relationship to the hardcore Nazis in the Ukraine is roughly similar to the one the House of Saud has with the various al-Qaeda affiliates in Saudi Arabia: they try to both appease and control them, but they end up failing every time. The political agenda in the Ukraine is set by bona fide Nazis, just as it is set in the KSA by the various al-Qaeda types. Poroshenko and MBS are just impotent dwarfs trying to ride on the shoulders of much more powerful devils.

Sadly, and as always, the ones most at risk right now are the simple faithful who will resist any attempts by the Ukronazi death-squads to seize their churches and expel their priests. I don’t expect a civil war to ensue, not in the usual sense of the world, but I do expect a lot of atrocities similar to what took place during the 2014 Odessa massacre when the Ukronazis burned people alive (and shot those trying to escape). Once these massacres begin, it will be very, very hard for the Empire to whitewash them or blame it all on “Russian interference”. But most crucially, as the (admittedly controversial) Christian writer Tertullian noticed as far back as the 2nd century “the blood of the martyrs is the seed of the Church”. You can be sure that the massacre of innocent Christians in the Ukraine will result in a strengthening of the Orthodox awareness, not only inside the Ukraine, but also in the rest of the world, especially among those who are currently “on the fence” so to speak, between the kind of conservative Orthodoxy proclaimed by the MP and the kind of lukewarm wishy washy “decaf” pseudo-Orthodoxy embodied by the Patriarchate of Constantinople. After all, it is one thing to change the Church Calendar or give hugs and kisses to Popes and quite another to bless Nazi death-squads to persecute Orthodox Christians.

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To summarize I would say that by his actions, the Patriarch of Constantinople is now forcing the entire Orthodox world to make a choice between two very different kind of “Orthodoxies”. As for the Empire, it is committing a major mistake by creating a situation which will further polarize strongly, an already volatile political situation in the Ukraine.

There is, at least potentially, one more possible consequence from these developments which is almost never discussed: its impact inside the Moscow Patriarchate.

Possible impact of these developments inside the Moscow Patriarchate

Without going into details, I will just say that the Moscow Patriarchate is a very diverse entity in which rather different “currents” coexist. In Russian politics I often speak of Atlantic Integrationists and Eurasian Sovereignists. There is something vaguely similar inside the MP, but I would use different terms. One camp is what I would call the “pro-Western Ecumenists” and the other camp the “anti-Western Conservatives”. Ever since Putin came to power the pro-Western Ecumenists have been losing their influence, mostly due to the fact that the majority of the regular rank and file members of the MP are firmly behind the anti-Western Conservative movement (bishops, priests, theologians). The rabid hatred and fear of everything Russian by the West combined with the total support for anything anti-Russian (including Takfiris and Nazis) has had it’s impact here too, and very few people in Russia want the civilizational model of Conchita Wurst, John McCain or Pope Francis to influence the future of Russia. The word “ecumenism” has, like the word “democracy”, become a four letter word in Russia with a meaning roughly similar to “sellout” or “prostitution”. What is interesting is that many bishops of the Moscow Patriarchate who, in the past, were torn between the conservative pressure from their own flock and their own “ecumenical” and “democratic” inclinations (best embodied by the Patriarch of Constantinople) have now made a choice for the conservative model (beginning by Patriarch Kirill himself who, in the past, used to be quite favorable to the so-called “ecumenical dialog of love” with the Latins).

Now that the MP and the PC have broken the ties which previously united them, they are both free to pursue their natural inclinations, so to speak. The PC can become some kind of “Eastern Rite Papacy” and bask in an unhindered love fest with the Empire and the Vatican while the MP will now have almost no incentive whatsoever to pay attention to future offers of rapprochement by the Empire or the Vatican (these two always work hand in hand). For Russia, this is a very good development.

Make no mistake, what the Empire did in the Ukraine constitutes yet another profoundly evil and tragic blow against the long-suffering people of the Ukraine. In its ugliness and tragic consequences, it is quite comparable to the occupation of these lands by the Papacy via its Polish and Lithuanian agents. But God has the ability to turn even the worst horror into something which, in the end, will strengthen His Church.

Russia in general, and the Moscow Patriarchate specifically, are very much in a transition phase on many levels and we cannot overestimate the impact which the West’s hostility on all fronts, including spiritual ones, will have on the future consciousness of the Russian and Orthodox people. The 1990s were years of total confusion and ignorance, not only for Russia by the way, but the first decade of the new millennium has turned out to be a most painful, but also most needed, eye-opener for those who had naively trusted the notion that the West’s enemy was only Communism, not Russia as a civilizational model.

In their infinite ignorance and stupidity, the leaders of the Empire have always acted only in the immediate short term and they never bothered to think about the mid to long term effects of their actions. This is as true for Russia as it is for Iraq or the Balkans. When things eventually, and inevitably, go very wrong, they will be sincerely baffled and wonder how and why it all went wrong. In the end, as always, they will blame the “other guy”.

There is no doubt in my mind that the latest maneuver of the AngloZionist Empire in the Ukraine will yield some kind of feel-good and short term “victory” (“peremoga” in Ukrainian) which will be followed by a humiliating defeat (“zrada” in Ukrainian) which will have profound consequences for many decades to come and which will deeply reshape the current Orthodox world. In theory, these kinds of operations are supposed to implement the ancient principle of “divide and rule”, but in the modern world what they really do is to further unite the Russian people against the Empire and, God willing, will unite the Orthodox people against pseudo-Orthodox bishops.

Conclusion:

In this analysis I have had to describe a lot of, shall we say, “less than inspiring” realities about the Orthodox Church and I don’t want to give the impression that the Church of Christ is as clueless and impotent as all those denominations, which, over the centuries have fallen away from the Church. Yes, our times are difficult and tragic, but the Church has not lost her “salt”. So what I want to do in lieu of a personal conclusion is to quote one of the most enlightened and distinguished theologians of our time, Metropolitan Hierotheos of Nafpaktos, who in his book “The Mind of the Orthodox Church” (which I consider one of the best books available in English about the Orthodox Church and a “must read” for anybody interested in Orthodox ecclesiology) wrote the following words:

Saint Maximos the Confessor says that, while Christians are divided into categories according to age and race, nationalities, languages, places and ways of life, studies and characteristics, and are “distinct from one another and vastly different, all being born into the Church and reborn and recreated through it in the Spirit” nevertheless “it bestows equally on all the gift of one divine form and designation, to be Christ’s and to bear His Name. And Saint Basil the Great, referring to the unity of the Church says characteristically: “The Church of Christ is one, even tough He is called upon from different places”. These passages, and especially the life of the Church, do away with every nationalistic tendency. It is not, of course, nations and homelands that are abolished, but nationalism, which is a heresy and a great danger to the Church of Christ.

Metropolitan Hierotheos is absolutely correct. Nationalism, which itself is a pure product of West European secularism, is one of the most dangerous threats facing the Church today. During the 20th century it has already cost the lives of millions of pious and faithful Christians (having said that, this in no way implies that the kind of suicidal multiculturalism advocated by the degenerate leaders of the AngloZionist Empire today is any better!). And this is hardly a “Ukrainian” problem (the Moscow Patriarchate is also deeply infected by the deadly virus of nationalism). Nationalism and ethno-phyletism are hardly worse than such heresies as Iconoclasm or Monophysitism/Monothelitism were in the past and those were eventually defeated. Like all heresies, nationalism will never prevail against the “Church of the living God” which is the “the pillar and ground of the truth” (1 Tim 3:15) and while many may lapse, others never will.

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In the meantime, the next couple of months will be absolutely crucial. Right now it appears to me that the majority of the Orthodox Churches will first try to remain neutral but will have to eventually side with the Moscow Patriarchate and against the actions of Patriarch Bartholomew. Ironically, the situation inside the USA will most likely be particularly chaotic as the various Orthodox jurisdictions in the USA have divided loyalties and are often split along conservative vs modernizing lines. The other place to keep a close eye on will be the monasteries on the Holy Mountain were I expect a major crisis and confrontation to erupt.

With the crisis in the Ukraine the heresy of nationalism has reached a new level of infamy and there will most certainly be a very strong reaction to it. The Empire clearly has no idea what kind of dynamic it has now set in motion.

Vers un nouveau schisme d’Orient ?

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Vers un nouveau schisme d’Orient ?

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

La décision du 14 septembre dernier a déjà fait l’effet d’une bombe atomique dans le monde orthodoxe. Le patriarcat de Moscou rompait une partie de ses liens avec le patriarcat œcuménique de Constantinople, ce qui signifiait l’absence d’émissaires moscovites aux assemblées épiscopales, aux commissions et autres structures présidées par des représentants du Phanar, la résidence du patriarche Bartholomée Ier. En matière liturgique, les églises russes ne prient plus pour lui. Il s’agit d’une nouvelle rupture de communion dont le précédent remontait en 1999 à propos de la juridiction appropriée des orthodoxes d’Estonie. La rupture est devenue définitive le 15 octobre dernier. Moscou ne reconnaît plus l’autorité de Constantinople !

La cause de cette crise majeure, semblable au Grand Schisme d’Occident (1378 – 1417/1422), porte sur l’Ukraine. En dehors des minorités juives, musulmanes et païennes et malgré une augmentation sensible de l’athéisme d’une part et des sectes évangéliques protestantes financées par Washington, d’autre part, l’Ukraine reste une nation chrétienne profondément divisée. À l’Ouest vivent les catholiques de rite grec encore appelés de façon péjorative « uniates », soit des orthodoxes qui reconnaissent le magistère romain. Chez les orthodoxes, la situation est plus compliquée encore. L’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou promeut l’union étroite entre la Russie poutinienne et l’Ukraine, berceau de la Rus’. Elle doit cependant composer avec deux autres factions pour l’instant non reconnues par les autres Églises orthodoxes : l’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Kyïv fondée en 1992 et une Église orthodoxe autocéphale ukrainienne apparue en 1920, surtout présente en Galicie. Il faut enfin compter avec les Églises orthodoxes ukrainiennes de la diaspora sous juridiction du patriarcat de Constantinople…

À l’initiative du président ukrainien Petro Porochenko, l’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Kyïv et l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne viennent de se rapprocher. Elles négocient leur éventuelle union et tentent en échange d’obtenir de Bartholomée Ier la reconnaissance canonique, à savoir l’autocéphalie.

En 2007, Vladimir Poutine réussissait la communion eucharistique et l’unité canonique entre l’Église russe hors frontières et le patriarcat de Moscou qui ne veut surtout pas de cette autocéphalie qui la priverait de la moitié de ses fidèles et n’hésite plus à contester ouvertement l’autorité du Phanar. En juin 2016, lors d’un concile panorthodoxe tenu en Crète sous la présidence de Bartholomée Ier, les patriarcats d’Antioche, de Moscou, de Géorgie et de Bulgarie, refusèrent de s’y rendre. Le principal motif en était la trop grande proximité de Constantinople avec l’hérésie moderne romano-germanique occidentale. Entre aussi en jeu le long contentieux sur l’héritage byzantin revendiqué par les deux parties. Par ailleurs, le patriarche Kirill de Moscou n’oublie pas que le patriarche de Constantinople fut le troisième dignitaire de l’Empire ottoman et qu’il doit être depuis les débuts de la République de nationalité turque, ce qui le place sous la tutelle indirecte d’Ankara. En outre, son entourage serait sensible aux sollicitations étatsuniennes.

Le patriarcat de Constantinople voit donc son autorité contestée. Ce n’est pas une nouveauté. Depuis les années 1960, l’un des vingt monastères qui forment la République monastique du Mont-Athos en Grèce, Esphigmenou, est en rébellion ouverte au nom de la tradition vieille-calendariste. Il ne serait pas étonnant que le patriarcat de Moscou se décide maintenant de soutenir en toute discrétion cette vieille opposition.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 95, diffusée sur Radio-Libertés, le 19 octobre 2018.

jeudi, 11 octobre 2018

La stratégie de la Russie dans le bassin de la mer Noire

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La stratégie de la Russie dans le bassin de la mer Noire

par Nikolas Gvosdev

Ex: https://versouvaton.blogspot.com 

Article original de Nikolas Gvosdev, publié le 2 août 2018 sur le site War On The Rocks
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Le 16 mai, le président russe Vladimir Poutine a inauguré le pont du détroit de Kertch, reliant la péninsule de Crimée au continent russe, sept mois plus tôt que prévu. Ce faisant, il a signalé la détermination de la Russie à remodeler l’équilibre géopolitique et géo-économique de la région de la mer Noire, malgré les sanctions occidentales. Bien que Moscou ne soit pas en mesure de dominer la mer Baltique, ses efforts pour transformer la mer Noire en mare nostrum  portent leurs fruits. Au cours des dernières années, le Kremlin a maîtrisé la feinte de la Baltique : en se livrant à des provocations aériennes et maritimes dans une région très surveillée par l’Occident, la Russie a été capable de renforcer sa position en mer Noire sans préavis. Alors que la plupart des stratèges américains s’inquiètent de la région de Suwalki sur la frontière polono-lituanienne en tant que voie potentielle d’invasion russe vers l’Europe centrale, c’est l’accumulation de puissance de la Russie en mer Noire qui devrait préoccuper les décideurs politiques. En utilisant la mer Noire comme un tremplin, la Russie peut projeter sa puissance au-delà de son environnement immédiat – au Moyen-Orient, dans les Balkans et en Méditerranée – et renforcer sa réémergence en tant que grande puissance.

John Kerry a déjà évoqué avec malice le fait que cette politique étrangère russe remonte au XIXe siècle. Mais dans ce cas, Poutine et son équipe ont remonté un siècle de plus en s’inspirant de l’illustre prince Grigori Potemkine. Favori de Catherine la Grande, Potemkine a conçu la première annexion de la Crimée par la Russie et a été le premier gouverneur général de la « Nouvelle Russie » (Novorossiia) – territoires qui comprennent aujourd’hui le sud-est de l’Ukraine. Il a défendu le point de vue selon lequel le destin de la Russie se trouvait au sud et plaidé en conséquence pour une expansion dans les Balkans, le Caucase et le nord du Moyen-Orient. Le soi-disant « projet grec » de Catherine – un complot visant à étendre le contrôle russe autour de la mer Noire en démantelant l’Empire ottoman et en le remplaçant par la restauration de ce que l’on appelait autrefois Byzance en tant que marionnette russe – était un projet audacieux, une machination de Potemkine.

Le projet grec de Potemkine supposait une inimitié persistante entre les empires russe et ottoman. Au milieu du XIXe siècle, Nicolas Ier et son ministre des Affaires étrangères, Karl Nesselrode, ont tenté de retourner le scénario. Abandonnant l’approche de Potemkine, ils ont cherché à cultiver une amitié avec le sultan ottoman Mahmoud II et ont ainsi coupé les Ottomans de leur partenariat traditionnel avec les puissances d’Europe occidentale. Leur approche a réussi et, en 1833, les deux parties ont signé le traité d’Unkiar Skelessi. En contrepartie de l’adhésion aux exigences stratégiques russes – dont le principal accordait à la marine russe l’accès à la Méditerranée – le Sultan a reçu le plein soutien de l’Empire russe dans sa lutte contre ses opposants internes. Malheureusement pour Nicolas, cependant, ce traité à court terme ne pouvait pas conduire au réalignement permanent de l’Empire ottoman, en particulier compte tenu de l’hostilité du siècle dernier. Après la mort de Mahmoud, son fils Abdulmejid I s’est retourné vers les Britanniques et les Français pour résister à l’empiétement de la Russie. Ce qui est arrivé ensuite est bien connu : la Russie a subi une perte dévastatrice pendant la guerre de Crimée, qui a limité la marche du pouvoir russe vers la Méditerranée.

Comme ses deux contemporains, les efforts récents de Poutine auraient recueilli beaucoup de soutien de Potemkine. La prédilection du président à utiliser la station balnéaire de Sotchi sur la mer Noire comme capitale de facto (c’est l’endroit préféré de Poutine pour des sommets bilatéraux avec des leaders mondiaux et des événements tels que le Congrès du peuple syrien) relève la Russie du sud à l’importance que Potemkine envisageait. Potemkine aurait, bien sûr, applaudi ce que la Russie considère comme la deuxième annexion de la Crimée en 2014. Cela a permis à Moscou de refuser aux puissances rivales l’accès au bassin de la mer Noire en cas de conflit militaire. En effet, les éléments clés de l’offensive de la Russie en matière de soft power aujourd’hui – en soutenant le partenariat stratégique avec l’Arménie et en rapprochant la Géorgie de l’orbite russe – préservent ainsi les 250 ans du vieil héritage de Potemkine.

Dans le même temps, Poutine s’est lancé avec succès dans la stratégie de Nicolas Ier. Bien que la sensibilisation du tsar au Sultan Mahmoud ait été éphémère, Poutine semble avoir plus de chance de nouer un partenariat stratégique avec Recep Tayyip Erdogan. Ce partenariat de commodité a survécu à plusieurs obstacles, notamment la crise qui a éclaté après qu’un jet russe fut abattu par  des avions de combat turcs à la frontière turco-syrienne en 2015. Oui, la Turquie ne reconnaît pas les prétentions de la Russie sur la Crimée et les deux pays ont des différends constants sur la Syrie, mais Erdogan est prêt à compartimenter ces désaccords pour obtenir des avantages pour la Turquie dans d’autres domaines – que ce soit pour obtenir des systèmes de défense aériens S-400 ou des centrales nucléaires. En fin de compte, Moscou cherche à inciter Ankara à ne pas s’opposer à la résurgence de la Russie dans la région de la mer Noire en échange de gains concrets pour la prospérité turque, dont M. Erdogan a besoin pour maintenir sa position politique intérieure. L’alternative indésirable serait que Ankara revienne à sa position traditionnelle d’aide à l’Occident et à la guerre froide, à savoir aider l’Occident et bloquer les ambitions russes. Heureusement, la Russie a plusieurs carottes à offrir à son partenaire. Celles-ci incluent la collaboration sur des questions distinctes en Syrie ainsi que des infrastructures énergétiques. Bien que toujours membre officiel de l’OTAN, la Turquie a accepté ce partenariat stratégique de facto. À l’instar du traité d’Unkiar Skelessi, des siècles auparavant, l’acceptation par la Turquie du partenariat avec Moscou a permis de positionner la Russie en mer Noire, d’ouvrir l’accès russe à la Méditerranée et de faciliter les livraisons d’énergie vers l’ouest, donnant au Kremlin la possibilité de conserver ses instruments d’influence.

Cette résurgence des capacités militaires russes en mer Noire remet en cause la stratégie par défaut de l’Occident dans la région depuis l’effondrement de l’Union soviétique : l’expansion inexorable des institutions euro-atlantiques pour englober tout le littoral de la mer Noire et contenir la Russie dans les limites de sa côte Nord-Est. La fatigue de l’expansion, combinée à l’instabilité politique dans la périphérie méridionale de l’Europe, a coupé l’élan du projet occidental. Parallèlement, les actions de la Russie contre la Géorgie en 2008 et en Ukraine en 2014 ont permis à Moscou de mieux contrôler le littoral de la mer Noire en détachant l’Abkhazie de la Géorgie et en s’emparant de la Crimée. Il n’y a pas d’appétit, en particulier en Europe, pour la lourde charge nécessaire pour faire entrer le reste des États riverains de la mer Noire dans l’OTAN et l’Union européenne. Pendant ce temps, la Russie a pris les devants en se présentant comme le meilleur arbitre des problèmes régionaux pressants – de la résolution du statut juridique de la mer Caspienne à la fin de la guerre civile syrienne. Le message de Moscou est clair : les pays de la mer Noire n’ont pas besoin que les États-Unis s’impliquent.

L’initiative d’origine occidentale restante dans la région est le corridor énergétique du Sud – un projet visant à développer les liens d’infrastructure et les relations de sécurité nécessaires pour permettre au gaz naturel eurasien d’atteindre les consommateurs occidentaux sans passer par un territoire sous contrôle russe. L’Azerbaïdjan est l’État clef de cet effort. Non seulement l’Azerbaïdjan possède ses propres grandes réserves de gaz, mais il sert également de centre de transit essentiel reliant l’Asie centrale à l’Europe.

Pourtant, même ici, la Russie a adapté son approche. La tentative russe impitoyable menée dans les années 1990 pour contraindre l’Azerbaïdjan à renoncer à la « principale route d’exportation » de Bakou à Ceyhan (Turquie) a été remplacée par une approche plus accommodante. Moscou ne cherche plus à bloquer mais à coopter. Le pipeline russe Turkish Stream, actuellement en construction pour relier la partie continentale de la Russie à la Turquie européenne, servira de base à la Russie pour fournir du gaz non seulement à la Turquie mais à l’ensemble de l’Europe du Sud. Cela aidera à étendre l’influence de la Russie dans des pays comme la Bulgarie, la Serbie et la Hongrie – et même en Italie, où un nouveau gouvernement pourrait être beaucoup moins enclin à soutenir des sanctions continues contre Moscou. Dans le même temps, la Russie pourrait également travailler avec l’Azerbaïdjan en approvisionnant le pays en gaz, et ainsi participer indirectement au projet de corridor énergétique du Sud. Cela compromettrait la logique stratégique d’un projet censé réduire l’influence de l’énergie russe en Europe méridionale et centrale.

Ironiquement, étant donné que les États-Unis ont identifié la Russie comme un adversaire majeur, la décision de l’administration Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien aurait involontairement renforcé la position de la Russie dans la mer Noire. Pour réussir à réduire l’influence de la Russie, le corridor énergétique du Sud exige un volume de gaz supérieur à celui que l’Azerbaïdjan seul peut fournir. Alors que les sanctions américaines reviennent hanter Téhéran, la colonisation de la mer Caspienne devient beaucoup moins probable. L’acceptation par l’Iran de la délimitation de la mer reposait en partie sur la possibilité de mettre en place des projets conjoints avec d’autres États riverains de la mer Caspienne. Rien n’indique que l’administration Trump est intéressée à émettre des dérogations pour de tels projets. Sans règlement, une autre partie de la stratégie du corridor énergétique du sud vers l’Ouest – la construction d’un pipeline transcaspien pour amener les vastes réserves de gaz naturel du Turkménistan vers l’ouest – sera probablement abandonnée. D’autres efforts visant à exploiter pleinement le corridor sud, soit en échangeant du gaz avec l’Iran, soit en acheminant du gaz iranien vers l’Ouest, sont également en cours. Par conséquent, soit le Turkish Stream russe comblera les lacunes, soit la Russie elle-même deviendra un participant au corridor Sud et, dans les deux cas, l’influence de la Russie ne sera pas moindre.

Il y a deux ans, j’ai noté que « la Russie avait fait sa demande pour être l’arbitre du bassin de la mer Noire ». De nombreux analystes américains ont admis que la Russie renforçait ses capacités militaires, mais Moscou a appris à tirer avantage de ces tendances pour soutenir ses objectifs politiques, à une époque où les États-Unis n’ont pas de stratégie cohérente. Aujourd’hui, la Russie est plus proche que jamais de son objectif de devenir la puissance dominante en mer Noire.

Nikolas Gvosdev est le président de la chaire « Capitaine Jerome E. Levy » au US Naval War College et un boursier non résident de l’Institut de recherche sur la politique étrangère. Les opinions exprimées sont les siennes.

Note du traducteur

Cet article est issu d'une série de 5, par un auteur enseignant pour l'US Navy. Il est toujours intéressant de lire les points de vue qui y sont développés car même si certains jugements de valeur sont contestables, l'ensemble est assez équilibré dans le cadre de la russophobie endémique en Occident.

vendredi, 05 octobre 2018

For US, Meddling in Orthodox Church Affairs Is Just Another Tool Against Russia

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For US, Meddling in Orthodox Church Affairs Is Just Another Tool Against Russia

JAMES GEORGE JATRAS 
Ex: http://www.strategic-culture.org 

Probably not many people who follow international affairs think the intricacies of Orthodox Church governance are particularly important.

Well, the US Department of State does.

Barely a week ago, the State Department, via the statement of a senior official, Ambassador Michael Kozak, publicly pledged that Washington would stay out of the contentious question of the status of the Orthodox Church in Ukraine: “any decision on autocephaly is an internal church matter.” (Without repeating all of the details of my previous commentaries on what some may regard as an arcane and peripheral issue, there is reason to expect that Patriarch Bartholomew of Constantinople may soon issue a “tomos” [decree] of autocephaly [self-rule] for the Orthodox Church in Ukraine, thereby purporting to rip it out from the Russian Orthodox Church, of which the canonical Ukrainian Orthodox Church, which has not asked for autocephaly, is an autonomous part.)

Especially for a government like that of the United States, which claims to have no particular religious agenda, respecting the internal canonical integrity of the Orthodox Church as a spiritual community was the only correct position.

But it didn’t last long.

Kozak’s declaration must now be considered inoperative. On September 25, the noted theologian Heather Nauert, the State Department’s spokesperson, issued the following statement:

Press Statement

Heather Nauert 
Department Spokesperson

Washington, DC

September 25, 2018

The United States strongly supports religious freedom, including the freedom of members of groups to govern their religion according to their beliefs and practice their faiths freely without government interference. The United States respects the ability of Ukraine’s Orthodox religious leaders and followers to pursue autocephaly according to their beliefs. We respect the Ecumenical Patriarch as a voice of religious tolerance and interfaith dialogue.

The United States maintains unwavering support for Ukraine and its territorial integrity in the face of Russian aggression in eastern Ukraine and the Russian occupation of Crimea. We also support Ukraine as it charts its own path and makes its own decisions and associations, free of external interference. [emphasis added]

No doubt drafted not by Nauert herself but by someone in the Bureau of European and Eurasian Affairs (EUR) the press statement avoids directly calling for autocephaly while unmistakably giving the impression of such endorsement, which is exactly how it was reported in the media, for example, “US backs Ukrainian Church bid for autocephaly.” The State Department’s praise for the Ecumenical Patriarchate reinforces that clearly intended impression.

Thus, the State Department must now be considered a party to triggering violent religious strife that will soon grip Ukraine and cause a split in the Orthodox world rivaling even the Great Schism between Orthodoxy and Roman Catholicism that took place in 1054. (Unlike the US, the Vatican commendably has maintained a principled position of non-interference. The Papal Nuncio in Kiev even issued a statement answering Ukrainian government spin that falsely claimed the support for autocephaly: “In order to partially correct the news given by official Government sources with regard to the meeting that took place yesterday… the Apostolic Nunciature in Ukraine wishes to once again state the position of the Holy See in the question of the creation of one Local Ukrainian Orthodox Church, namely that this is an internal question of the Orthodox Church, on which the Holy See never did and has no intention whatsoever of expressing any evaluation, in any venue.”)

No doubt the official US imprimatur will be taken both by Kiev and the Phanar (the district in Istanbul, formerly Constantinople, where the Ecumenical Patriarchate is located) as a green light to press forward with the impending schism. That in turn will inevitability lead to violence – which of course will be blamed exclusively on Ukrainians loyal to the canonical Church and on Russia.

The game plan for such seizures was laid out by false “Patriarch Filaret” Denysenko last week in Washington, in his remarks to the Atlantic Council. He specified that following expected recognition of autocephaly by Constantinople (which uncanonically claims such authority) members of Ukrainian parishes can choose which jurisdiction to adhere to by a two-thirds vote. This opens the door to packing the putative membership in a parish by people who have no connection to it and who might not even be Orthodox believers, who will then “democratically” outvote the genuine parishioners. As for monastic establishments, that’s simple according to Denysenko: the Ukrainian government will grab them. The Ukrainian Ministry of Culture has already begun compiling an inventory of properties belonging to the canonical Ukrainian Orthodox Church in preparation for their forcible seizure by state authorities, to be turned over the Denysenkoite schismatics.

One should not suppose that the Nauert statement means the US government or the State Department has taken a sudden interest in theology and ecclesiology. Rather, it is a new twist in what always must be kept in mind (and certainly officials in Kiev never forget): that nobody in Washington really cares much about Ukraine or Ukrainians per se. They matter only to the extent to which US officials believe that keeping Ukraine out of Russia’s orbit means preventing Moscow from regaining superpower status.

To that end, pulling Ukraine firmly in to the western camp of NATO (the 2008 Bucharest declaration that Ukraine, along with Georgia, will become a member has never been rescinded) and the European Union presents Russia with an insoluble security vulnerability. Ukraine’s President Petro Poroshenko repeated insists Ukraine will become a “full member of NATO and of the European Union.”

Hence, Poroshenko’s drive for autocephaly has exactly zero to do with spiritual values and everything to do with slamming Russia: “We will have an independent Ukrainian church as part of an independent Ukraine. This will create a spiritual independence from Russia.” His rival for the presidency, front-runner and former prime minister, Yulia Tymochenko supports it for the same reason. If that results in bloodshed, well, too bad...

The State Department’s decision to become involved in a religious matter that does not concern the US is likewise narrowly political and reflects the schizophrenia in the Trump administration concerning Russia. Trump’s 2016 declarations that he wanted to improve ties with Moscow terrified the post-Maidan leadership in Kiev, who were overtly in Hillary’s camp. When Trump unexpectedly won, they were afraid he would make a deal with Moscow over their heads.

However, with the moving into political positions of influence strongly anti-Russian figures, many of them Bush retreads and even some with “Never Trump” credentials, Ukrainian officials have good reason to feel that that danger has largely been averted. With hostility toward Russia seemingly permanent and deepening, they believe they have Washington back where they want them.

Viewed through that lens, egging on religious dissension is just another item in the toolkit. 

Photo: uocofusa.org

lundi, 16 juillet 2018

Manœuvre dilatoire ukrainienne : Porochenko exige l’arrêt de la construction du gazoduc Nord Stream 2

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Manœuvre dilatoire ukrainienne : Porochenko exige l’arrêt de la construction du gazoduc Nord Stream 2

 

Kiev/Bruxelles – On le sait : les Etats-Unis déploient tous leurs efforts pour mettre un terme au projet germano-russe du gazoduc Nord Stream 2. Cette fois, sans que cela n’étonne personne, le gouvernement ukrainien participe à la manœuvre. Il est vrai que l’Ukraine est directement concernée par la construction de ce nouveau gazoduc car, comme d’autres pays de transit qui posent problème, elle sera contournée à l’avenir et perdra une masse d’argent en ne pouvant plus prélever de taxes de transit.

Le Président ukrainien Porochenko a exié l’arrêt pur et simple des travaux de construction du gazoduc de la Baltique. Ses arguments sont les suivants ; il les a énoncés lors du sommet de l’OTAN à Bruxelles : « Nord Stream 2 n’est pas un projet économique et n’est mis en œuvre que pour des motivations politiques ». Ce serait une immixtion de la Russie et, de ce fait, totalement inacceptable. L’Europe occidentale pourrait utiliser les gazoducs passant par l’Ukraine car leurs capacités sont plus élevées que celles de Nord Stream 2. Et Porochenko a ajouté, sans la moindre circonlocution verbale : « Je formule l’espoir, a-t-il déclaré, qu’ensemble nous pourrons tous arrêter la construction de Nord Stream 2 ».

Quelques temps auparavant, le gouvernement américain avait menacé de sanctions toutes les entreprises qui participeraient à la construction de Nord Stream 2. Le président américain Trump n’avait pas hésité à critiquer l’Allemagne lors du sommet de l’OTAN et l’avait traitée de « prisonnière de la Russie » parce que la République Fédérale tirait majoritairement ses besoins énergétiques de sources russes.

Toutefois, ce n’est un secret pour personne que Wahington, en s’attaquant au projet Nord Stream 2, défend bec et ongles ses propres intérêts économiques et poursuit une géostratégie bien établie. Les Etats-Unis veulent vendre en Europe leur propre gaz de schiste et torpiller, pour y parvenir, toute consolidation des relations commerciales germano-russes.

Ex: http://www.zuerst.de

jeudi, 10 mai 2018

Ukrainian Nationalist Perspective of the Events in Ukraine and the Third Geopolitical Way

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Olena Semenyaka:

Ukrainian Nationalist Perspective of the Events in Ukraine and the Third Geopolitical Way

NOTE DE LA REDACTION: Ce texte émane d'Olena Semenkaya, théoricienne de la révolution conservatrice allemande en Ukraine, dont elle cherche à appliquer les principes dans la réalité ukrainienne d'aujourd'hui. Elle travaille sur une thèse de doctorat qui sera consacrée à Ernst Jünger. Elle est membre du Haut-conseil du Corps National, branche politique du Mouvement néo-nationaliste ukrainien Azov, chargée des relations internationales, coordinatrice du réseau paneuropéen Reconquista et du projet géopolitique Intermarium.

Inutile de préciser que ses thèses sur la révolution conservatrice rencontrent notre plus vif intérêt, d'autant plus qu'elles s'expriment, non pas dans le "Grand Hospice" occidental fustigé par Edouard Limonov, mais dans une zone de grande effervescence politique, comme le furent sans aucun doute les premières années de la République de Weimar.

En revanche, les positions antirusses irrationnelles des mouvements qu'elle anime et patronne, nous les percevons comme dangereux pour l'ensemble de l'écoumène européen qui devrait, comme nous l'avons maintes fois répétés, retrouvé l'harmonie de l'alliance franco-austro-russe du 18ième siècle et de la Sainte Alliance pentarchique née à Vienne en 1814. Géopolitiquement parlant, il nous est impossible de théoriser un abandon du bassin de la Volga et des richesses sibériennes ou de renoncer à tout accès direct à l'espace de la Caspienne. Ensuite, les forces dites "illiberal" doivent unir leurs efforts et non pas se disperser en des combats fratricides.

Mais ce qui est le plus intéressant, et en même temps, le plus amusant dans cette étude qu'elle livre ici pour une revue allemande, en l'occurrence Gegenlicht, c'est sa critique féroce de la russophilie de ce qu'il est convenu d'appeler la "Nouvelle Droite": sa cible favorite, qui l'eût cru, est évidemment Alexandre Douguine mais elle n'épargne pas davantage les frères ennemis de la ND française, l'inénarrable de Benoist et l'homme que ce dernier n'a cessé d'injurier et de calomnier, Guillaume Faye. A ce duo s'ajoutent Robert Steuckers et Pavel Toulaev (Tulaev) même si on sent bien qu'Olena Semenkaya s'est bien amusée à lire leur entretien, consacré à divers sujets dont la ND (voir bibliographie en fin d'article). Douguine, Benoist, Faye, Steuckers et Toulaev prennent quelques volées de bois vert. Steuckers estime que cette fureur féminine est amusante et ne voit aucun inconvénient à ce qu'elle figure sur la grande toile, y compris sur des sites fréquentés par ses lecteurs; il a toujours brocardé les "gourouïsmes" inféconds du milieu néo-droitiste, l'article d'Olena Semenkaya pouvant dès lors servir d'antidote à ceux qui y succombent et qui veulent faire de lui, à son corps défendant, un gourou aussi ridicule que les autres.

De plus que ce texte permet de mieux comprendre l'imbroglio ukrainien, pour autant que cela soit possible, ici, en Europe de l'Ouest. Olena Semenkaya doit comprendre que l'extrême complexité des clivages à l'oeuvre en Ukraine laisse bon nombre d'observateurs perplexes.

Sur le sujet on lire un article didactique en langue espagnole:

https://slavyangrad.es/2017/01/13/el-contexto-ideologico-...

* * *

Olena Semenkaya:

During the past year after Maidan Ukrainian intellectuals have been mostly preoccupied with refuting anti-Ukrainian fake news and answering the interviews rather than developing a coherent analysis of the events at Maidan or at least criticizing its accounts by the most authoritative figures in the New Right community – Alain de Benoist and Guillaume Faye. The information warfare on occasion of the Ukrainian conflict may be fairly regarded as a climax of postmodern, for in this case the infamous simulacra not only function as real, but overpower every ideology due to the total domination of mass media over people’s minds, unprecedented historical ignorance of recipients and such a strong anti-“fascist” neo-Soviet propaganda in Russia that the practice of denazification in the post-war Germany looks like a delicate therapeutic procedure.

The anti-Russian highlights of the Western media might be double-standard and hypocritical, but the Russian drivers of an anti-Ukrainian hate machine, which is worse, do believe in their own lies, and people stick to it (for instance, a story of the crucified by the Ukrainian National Guard little boy in the recaptured city of Slovyansk) even when it is denied by their own idols like Igor Strelkov (Girkin), which is a way of recruiting the new fighters for the “Novorussian” militia. Thus the developments in Ukraine and Russia give more data to psychiatrists and sociologists than historians and philosophers.

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Début avril 1992: conférence de presse à Moscou: de gauche à droite, Alexandre Prokhanov, ancien rédacteur-en-chef de "Lettres soviétiques" et directeur du journal Dyeïnn, Alain de Benoist, Alexandre Douguine et Robert Steuckers.

Even though both of the aforementioned thinkers tried to offer a balanced overview of the Ukrainian situation, and de Benoist admitted the split among the revolutionaries, the most passionary part of which transcends the false geopolitical dilemma between the EU / NATO and the Russian Federation [1], their main premises are in full accord with the interpretative axioms of the leader of neo-Eurasianism Alexander Dugin whose strategy may be summarized in terms of four basic aspirations: 1) to reduce the complexity of the cultural-historical relations between the Russian Empire and its heir, the Russian Federation, and Ukraine to geopolitics and the geopolitical rivalry of the US and Russia over Ukraine and Europe; 2) to deconstruct the historical and geopolitical ambitions of the Ukrainian Right and their claims to represent the Third Position and thus to show that they are at best the useful idiots of Euro-Atlanticism and Ukraine is a playground of another colour revolution in service of the American hegemony; 3) to make everyone associate resistance against the new world order and, arguably synonymously, the ideal of “the multi-polar world” under Russian protection namely with the project of “Novorussia” and Putin; 4) to emphasize disappearance of the communistic camp (two-polar world), silence the fact that the Soviet Union was a co-founder of the NWO that criminalized German and, consequently, European national self-awareness and to denigrate “ethnonationalism” as favorable for the America-dominated one-polar world “fascism.”

These cornerstones of Dugin’s fourth (after liberalism, communism and fascism / Conservative Revolution) political theory were accepted by de Benoist a long time ago: his thematic work was published in Russian under the title “Against Liberalism: to the Fourth Political Theory” in 2009 before a visit to St. Petersburg and after his participation in the Moscow conference in 2008 which were organized by Dugin. During these visits de Benoist defined liberalism as the main enemy and confirmed his cooperation with the Eurasianist movement as the only real alternative of mondialism and American hegemony. In other words, Alain de Benoist, as a co-founder of the 4PT, in his analysis of the Ukrainian conflict simply restated similar to Dugin’s ideas in a more moderate manner.

4pt-2.jpgMoreover, Dugin himself drew inspiration from de Benoist’s version of the New Right when he wrote his introduction to Conservative Revolution in a monograph of the same title back in 1994. As a result, the residents of the post-Soviet countries who had no access to the original sources since the very beginning perceived “failed” Conservative Revolution (the 3PT) as a prelude to the pro-Soviet “Young Europe” of Jean Thiriart, the French New Right of Alain de Benoist and Eurasianism as such that don’t repeat the “anti-Soviet” mistake of their predecessors. Thus Dugin singles out one of the conservative-revolutionary trends, the National Bolshevik, which favors the Soviet Union, more precisely, the National Bolshevik group led by Ernst Niekisch within the classic national-revolutionary direction and portrays it as the only relevant one.

According to Dugin’s “Conservative Revolution,” the progress of de Benoists’ New Right consists in refusal from white supremacism and Euro-centrism along with westernalism and capitalism: the new rightists fight not against immigrants, but against immigration and not for the people (their own nation), but for the peoples [2]. As a result, the reader gets a distorted idea of the “Old Right”: firstly, it is almost reduced to the media representation of Nazism, secondly, the Conservative Revolution is described as a theory devoid of the methodological and theoretical (above all, geopolitical) foundations for the effective resistance against the left-liberal world order at the global level and securing diversity of traditions and nations. In addition, the idea of old Europe as a cultural and mythological, even a sacred center vanishes; this role is also hijacked by the “real” Third Rome Moscow, which is unequivocally associated by the Russian Right with the multicultural Carthage, “Moscwabad.”

Jean Thiriart et Alexandre Douguine à Moscou, en 1992.

jthad.jpgBelgian right-wing writer and politician Robert Steuckers who advocates his own version of Eurasianism and welcomed the National Bolshevik shift in the French New Right as a way to overcome “petty conservatism” and “alternative liberalism” at the same time severely criticized de Benoist’s opportunism and fear of being labeled a far right extremist, according to his subjective experience of collaboration with the French “Guru” and his followers. Probable ideological rivalry and Steuckers’ own pro-Russian position aside, he shares an opinion that the attempts to bury the conservative-revolutionary authorities by some new rightists are a bit hasty, which proves his story about de Benoist’s admirer Toto-Lapin (“…he shouted in the middle of the pub, next to the astonished other guests, “Alain de Benoist is the greatest philosopher of the 20th Century!”. “Maybe” answered Bresnu ironically, “but what about Heidegger then…?”. Toto-Lapin: “He has only paved the way for Alain de Benoist…”. We both burst out laughing…”) [3]. It’s doubtful that de Benoist himself, who was very fond of Heidegger, would make similar arrogant statements, the same as Dugin, but looks like both of them cast out colleagues whose views are somehow different, which also follows from my experience of communication with Eurasianists.

Likewise, sarcastic reconstruction of de Benoist’s ideological maneuvers by Steuckers is worth quoting as valid with regard to Dugin’s 4PT: “…Alain de Benoist tried to demonstrate that the “New Right” was in fact the real “New Left” and the true inheritor of Marx’ ideas as well as the devoted intellectual protector of the masses of African and Muslim immigrants against the centralization and assimilation efforts of the alleged “xenophobic” French State’s system, while the “New Left” was genuinely a neo-conservative islamophobe movement… [de Benoist] wrote all that very seriously, in the credulous hope he would have been finally taken as a genuine leftist by the Left and would have transformed his alleged false rightist young fellows in true new leftists more leftist than the usual leftists…” [4].  In spite of his Euro-Siberian solidarity, Steuckers underlines that Leontiev’s and Gumilev’s equation between Europe and the West, which was adopted by Dugin’s neo-Eurasianism, is not acceptable: firstly, the subversive Western spirit entered Russia in form of Bolshevism; secondly, it excludes Western Europeans from the area of the future political reconquest and threatens with reactivation of “the worst aspects of Nazi or NATO propaganda,” which already happens today.

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Oleg Bakhtiyarov.

In this context I would like to mention an opinion of the Russian-Ukrainian scientist Oleg Bakhtiyarov who, overall, justifies Putin’s struggle for the world domination or at least one of the leading roles in the global politics, albeit at the expense of Ukraine, but believes that Putin made a big mistake when he did not support “Right Sector” and the Ukrainian rightists in general, back then united under this title, who were against joining the EU [5]. As a matter of fact, the latter were the only possible allies of Putin if he wanted to prove that Russia does not threaten Ukrainian sovereignty and national identity. He chose the opposite forceful way and understood that his main enemy was a pro-Western “junta” only after the presidential and parliamentary elections which showed that Ukrainian nationalists either did not have such a big support of population, or lacked resources and influence to gain a decisive political victory. Moreover, the Kremlin’s propaganda made a scarecrow of “Right Sector” as an embodiment of the Ukrainian Right not only in the Russian but also the Ukrainian society that voted for the liberal forces in order “not to provoke” Putin, but it was too late to regret weakening the national-revolutionary factor in Ukraine when the Kremlin realized that the new government was far more pro-EU than the Maidan “radicals.” After Putin changed its strategy and turned “the junta” into the main target of the anti-Ukrainian information warfare, further denigration of the Ukrainian rightists as “the pseudo-revolutionary puppets of the pro-Western oligarchs” was, actually, odd, the same as sporadic hopes of the “rebels” from “DNR” and “LNR” to form an alliance with “Right Sector” as the only political force that dares to challenge the Ukrainian authorities: Ukrainians were ready to unite with them only before they started capturing the administrative buildings under the Russian flags, and now thousands of the fallen Ukrainian soldiers make reconciliation impossible.

Besides, Oleg Bakhtiyarov fairly draws attention to the fact that after Maidan the Russian language in Ukraine reinforced its positions, because what really counts for Ukrainians today is only a pro-Ukrainian standpoint, heroic values and readiness for self-sacrifice in war for homeland, although speaking Ukrainian and wearing the traditional clothes have become “fashionable,” too. A lot of fighters of “Right Sector’s” DUK (Volunteer Ukrainian Corpse) are Russian speaking, not mentioning other military forces, especially the “Azov” regiment. Thus those who claim that Ukrainians violated the rights of Russian speaking population in East Ukraine and Crimea by depriving Russian of the status of the second state language, Guillaume Faye in particular, are ignorant: Russian has never been the second state language in Ukraine, including Crimea where it only had a special status. Reaffirming Ukrainian as the only official state language (which means a language of communication in state institutions) after Maidan was not provocative, only untimely, for raising this topic before the new government gained a popular support was a true “gift” for Putin. Today the key “junta” officials like Interior Minister Arsen Avakov also freely speak publicly Russian. Moreover, a big part of the political Ukrainian nation that is being created now, apart from the titular nation, by various national minorities, is represented namely by the ethnic Russians. Yet the Russian nationalists who fight on the Ukrainian side confess that Ukraine is a white paradise unknown to the multicultural Russia.

As a vanguard of the struggle for the multi-polar world in theory, in practice Russia and its new rightist glorifiers do not hesitate to sacrifice the national peculiarities of Ukraine or Baltic countries in the name of the new “traditional order”: after all, for them the “anti-Russian” Slavic and Western European nationalists are ungrateful and narrow-minded servants of the US and fascists who discriminate the rights of Russians or Russophobes. One does not have to be a liberal to see hypocrisy of these considerations; the New Right is fairly recognized as a mask for the same Old Left face, which was openly stated by de Benoist: “We’ll finally prefer to put on our heads Red Army caps than to finish as fat old guys eating disgusting hamburgers somewhere in a nasty Brooklyn lane” [6]. Thus the 4PT is not natural surpassing of the previous political theory under the changed historical conditions, but giving up the very idea of the Third Way, the geopolitical projection of which has always been the sovereign Mitteleuropa and which can never be reduced to mere geopolitics.

ej-ng.jpgSuch godfathers of Conservative Revolution as Ernst Jünger and Julius Evola did not abandon the Third Way in their post-war writings, which, in all fairness, may be estimated as the documents of a firm refusal from geopolitical reductionism that is a diagnosis and a sacred mantra of the vast majority of “experts” on the Ukrainian crisis; above all, it concerns their polemic on the East-West problem and its treatment in Jünger’s essay “The Gordian Knot.” It’s enough to read a concluding chapter of Evola’s classic “Revolt Against the Modern World,” in which he discusses the cultural and civilizational foundations of America and Russia as the two sides of the same coin, or his article “Presuppositions of the European Union,” in which Evola clearly explains not only his “third” geopolitical ideal, but the very condition on which building a genuine European union is possible: equal remoteness from Russia and the USA, “both “East” and “West,” that is to say from the two blocs which, like the arms of a single pair of pincers, are closing themselves around us” [7], to guess what would be his reaction to the 4PT. Ernst Jünger, who viewed experience of the USSR and the socialist camp in general as the brightest confirmation of his metaphysical theory of the Worker that mobilizes the world by means of technology, at the same time was far from embracing its cultural, social and political practice, thus disagreeing and polemicizing with pro-Soviet Ernst Niekisch. The same as in Evola’s case, namely metaphysics and culture were a reason for Jünger’s choice in favor of the third geopolitical way as stated in his treatise “Peace”: “With the destruction of our towns, Goethe's saying has ceased to apply to this extent, that America now possesses the tradition of construction which we require. Napoleon prophesied that in our day the world would become republican or Cossack. If he had foreseen our situation in detail he would have said “American or Russian,” as Tocqueville, too, long ago foretold. Although America, like Russia, will exert a powerful influence on Europe, neither of these two possibilities will be realized. Against them is the immense gravitational force of history, the treasure of old heritage, which has not only been formed by the spirit or art but still lives in men” [8]. Therefore, the geopolitical fetishism, according to which “there is only the geopolitical truth” and the proponents of which dismiss the struggle of Ukrainian patriots as unimportant due to the partial coincidence of their and Western interests, should be considered as alien to the traditionalist worldview. Armin Mohler, a legendary author of the classic research “Conservative Revolution in Germany, 1918-1932” and an original founder of the New Right, considered Americans more German friendly than Frenchmen and Englishmen and admitted that he was not that anti-American in this respect as de Benoist [9].

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Un débat entre Pavel Tulaev et Guillaume Faye, à Termonde en Flandre.

The aforementioned quotations by Steuckers are taken from his interview (2014) with Pavel Tulaev, a Russian right-wing intellectual and a contact person for both Robert Steuckers and Guillaume Faye, who has also been on various occasions in Russia since 2005 to participate in the events organized by Tulaev. Theoretically a far more right-wing opponent of de Benoist who had to start his own school of the French New Right thought, which in this context means restoration of the normal conservative-revolutionary course, in reality Faye falls in exactly the same trap of celebrating the worst ideological biases of neo-Sovietism under the guise of “disappearance” of the communistic camp and the need to support “the only real alternative” of the NWO. Tulaev, who sent to de Benoist an issue of his Russian New Right journal “Athenaeus” and heard in response that this “far right,” almost “Neo-Nazi” edition had nothing in common with the theoretic platform of the real New Right under de Benoist’s supervision, in turn, accused the latter of the left-wing phraseology and attitudes and described their exchange as a remarkable historical event which proved that the Russian intellectuals finally abandoned the revolutionary populism and demagogy of the French Commune [10]. However, when it comes to the Ukrainian conflict, Tulaev repeats far worse demagogical Bolshevik clichés about the “Banderist fascists” who kill the Slavic people for American dollars, in comparison with which the accounts by Faye and de Benoist, taken together, look rather moderate [11].

L'ouvrage de Pavel Tulaev sur la Crimée: de Catherine II à Vladimir Poutine.

Tulaev-on-Crimea_cover.jpgAs an ideologist of Euro-Siberia, later the Euro-Siberian Empire, Faye owes his fame to different aspects of his theory, for in his highly acclaimed book “Archeofuturism” he displayed quite approximate, if not fantastic, knowledge of Russia. A logical summary of Faye’s visits to Russia has become his pamphlet “Frenchman’s View on Russia” (2012), which was not the climax of his fascination with the Russian genius, though: the titles of his recent thematic texts like “Viva Putin!” say it all. Given that, it’s no wonder that Faye calls hypocritical only American condemnation of violating the international law by Russia, but does not find outrageous the fact that the country that annexed Crimea not only was obliged to protect the territorial integrity of Ukraine in exchange for its renouncing the nuclear weapons according to the Budapest memorandum, but even dared to threaten Ukraine with a nuclear strike. Moreover, he believes that Russia’s response to the Western “aggression” was moderate and that Putin follows the rules, as opposed to the USA.  Though little is expected from the right-wing idol who traces back the statist history of Ukraine from its membership in the USSR, considers Ukrainian independence from the Soviet Union purely nominal and believes that this “half-Russian” country would sooner or later “break up” itself [12], which is quite laughable, taking into account a current size of “Novorussia” thanks to the efforts of the Ukrainian military and active help of the “Russian” cities’ residents like Kharkiv, Odessa and Mariupol.

As usual, nobody mentions that namely Ukraine was an original Kievan Rus and only after accepting the Russian protectorate by the Ukrainian Hetman Bogdan Khmelnytskyi at the Council of Pereyaslav (1654) started entering the cultural and geopolitical orbit of the tsarist Russian Empire, which was renamed from Muscovy to Russia by Peter the Great in 1721 and was an heir of the Golden Horde in terms of the governing traditions. The last Hetman of Ukraine Pavlo Skoropadsky, who was quite pro-Russian culturally, conducted a multivector foreign policy and could easily defeat the Bolshevik invaders unless the social-revolutionary government of UPR (Ukrainian People’s Republic) Directoria revolted against his conservative government in November of 1918 and dispersed its well-trained and disciplined military units under the pretext of Hetman’s signing a federative treaty with the already non-existent non-Bolshevik Russia. Skoropadsky, who was a German ally and met Paul von Hindenburg in person, was forced to do it under conditions of the predictable defeat of Germany in the First World War, tried to establish a military alliance with the Russian White movement, the officers in particular, against Bolsheviks and, overall, considered this move a tactical step that did not undermine the national self-determination of Ukraine but, quite the opposite, could save and reinforce it.

The anti-Hetman uprising, among others, supported two prominent figures: Yevhen Konovalets, the head of the Sich Riflemen and the future legendary Organization of Ukrainian Nationalists (OUN), and a brilliant colonel Petro Bolbochan, most famous as the commander of the Zaporozhian Corps, who was probably the first to start creating the professional Ukrainian military from the former Russian units and was against both the Red and White Army. Namely the ideal of the independent Ukrainian state made him support the UPR instead of Hetmanate, for he had tensions with the pro-Russian associates of Skoropadsky. Later Konovalets had an opportunity to talk to Skoropadsky in Berlin and regretted his decision: according to his memoirs, if he had known that Bolsheviks would take advantage of the overthrow and capture Kiev, he would have never joined the UPR. Bolbochan’s “disillusionment” with the republican authorities was much more tragic, since this talented colonel, who liberated from the Bolshevik invaders even Crimea, became a victim of the internal intrigues, was accused of a state treason, preparing regime overthrow and eventually executed by order of the Directoria’s leader Symon Petliura in 1919. It was a price for his sharp criticism of the Directoria’s defeatism, indecisiveness and incompetence that was rooted in the hopes to stop the Bolsheviks by peace talks.

I retell the short history of the Ukrainian liberation struggle of 1917-1921 precisely in order to draw parallels with the modern Ukrainian war for sovereignty between “the civilized West” and the neo-imperialist Russia. There is no need to apply the inadequate terms like “junta” to a post-Maidan Ukrainian government, for two reasons. Firstly, it’s quite “collaborationist” and obviously resembles Directoria in its 1) attempts to come to an agreement with a Bolshevik aggressor, which claims to be absent in Ukraine, while surrendering to him new territories; 2) to look “democratic” in the eyes of the West (back then the Entente alliance) and meet its most “colonizing” demands in order to get help instead of conducting total mobilization within the country; 3) to restrict or repress its most effective militaries and elevate the corrupt or doubtful bureaucrats instead. In this respect Ukrainian volunteer forces and army units do compromise like Bolbochan to preserve the state and remain loyal to the top commandment in spite of severe criticism of certain its steps, officials or the whole defense system and foreign policy. The two-dimensional black-and-white picture of the useful tools in service of globalism describes the pro-Russian forces, not Ukrainians who simply continue reviving their statehood between the Scylla of neo-Soviet imperialism / Russian chauvinism and the Western Cultural Marxism and “ethnomasochism” in the XXIst century.

SBandera.jpgUkrainian Insurgent Army (UPA) that eventually waged a guerilla war on two fronts, that is both against the Soviet Union and the Third Reich that didn’t hurry to grant independence to the Ukrainian state and imprisoned Stepan Bandera, also confirms this geopolitical rule. The OUN (Organization of Ukrainian Nationalists) and the UPA occupy the central place in the Kremlin’s propagandistic machine that for some unknown reason associates invasion of the Third Reich with the current Euro-Atlanticist “expansion” within the living space of Russia, that is Ukrainian eurointegration negotiations. Further, Western Ukrainian non-Orthodox Greek-Catholics and “Nazis” who once sided with Adolf Hitler and now made a choice in favor of the EU, according to the Kremlin, somehow have managed to overthrow the pro-Russian regime of Victor Yanukovych in Kiev (with the help of the American money) during the Maidan revolution and imposed their “anti-Russian” ideology on the rest of “confused compatriots” who owe everything to Russia.

Moreover, the Ukrainian nation is often portrayed by the neo-Eurasianists and theorists of Euro-Siberia as a “project” of the Austro-Hungarian, Polish, American and so on secret services that is aimed to undermine Russia’s geopolitical power. In other words, the Ukrainian nation is reduced to the status of the technical anti-Russian project, and nobody considers this vision chauvinistic. Besides, the Kremlin’s historiography has always represented the UPA as the “punitive” army of “cops” in service of the Third Reich that eagerly murdered the civil population; the fact that the identical propaganda is applied today by the Kremlin with regard to the whole Ukrainian nation while the Russian-backed militants kill the very people they claim to defend or shoot down the foreign aircraft only confirms the inconvenient truth about the NKVD officers disguised as the partisans of the UPA who committed the horrific crimes against the civil population in order to denigrate Ukrainian “fascism.”

alainbadiou.jpgEchoes of the anti-UPA Soviet propaganda may be also found in the account of the Ukrainian events by French leftist philosopher Alain Badiou [13] who considers Ukrainian Orthodox church the most reactionary in the world (“a megalomaniac center of Imperial Orthodoxy”), calls the army of General Vlasov, who turned against the Bolsheviks and founded Russian Liberation Army, a “Ukrainian army” and accuses Ukrainian “Nazi collaborators” of “turning entire villages to blood and fire, including French ones”; not a single word is said about the NKVD crimes, which shows quite well the propagandistic continuity of the new and classic Left and raises a question of whether the authors of New Right, who condemn Ukrainian “ultra-nationalistic” threat and silence the neo-Bolshevik imperialism, are really right-wing. At the same time Badiou draws partially correct parallels between the events in Egypt, Turkey and Ukraine (“Tahrir Square, Taksim Square, the Maidan Square…”) and articulates much clearer than Faye or de Benoist the split between the pro-liberal and identitarian forces (“old-school Ukrainian nationalists who do not at all see their future in terms of ‘European freedoms’”), which was especially bright during Egyptian and Ukrainian revolutions. On condition of disregarding Badiou’s attacks on what is simply called “a titular nation” in Eastern Europe and negative scenario of the possible outcome of Maidan, his warnings against the “finitude,” that is historical reductionism that leads to simplified and distorted representation of the events in Ukraine as “the desire for the West,” are worthy of attention.

The aforementioned aspect of the Kremlin’s information warfare against Ukrainian “junta” concerns its presumable anti-Russian character and became especially strong after the successful beginning of the anti-terrorist operation (ATO) in Donbas in spring of 2014. Another reason why the Kremlin ascribed this inadequate term to the Ukrainian authorities is the forceful overthrow of Yanukovych’s regime at Maidan which supposedly makes the newly elected government “illegitimate” and distracts from the fact of the Russian invasion of Ukraine. It was a big surprise for all pro-Russian forces when the leader of “Novorussian” militia Igor Strelkov (Girkin), probably due to the deceived hopes for the historical changes and disappointment with Putin, admitted that Crimean referendum (recognized by “Front National”) was a farce and explained in detail the process of its occupation by Russian “green men” who forced the MPs to vote in favor of Russia [14].

OS-intermarium.jpgStereotypical assertions about Crimea that “has always been Russian” or “a Russian territory for at least four centuries populated mainly by Russian populations,” as de Benoist contends, also stand no chance. Crimea was united with the rest of modern Ukrainian territories back in IV century within the Gothic Empire, has always been inhabited by various nationalities and remained under the rule of the Ottoman Empire much longer than the Russian. Besides, namely Ukrainian Zaporozhian Cossacks, who for centuries protected the rest of Europe from the Tatar and Turkish invasion, helped Russian empress Catherine II to conquer Crimea, which ended with destruction of Zaporozhian Sich in 1775 by her order. Only after several waves of resettlement, during which Russians immigrated to Crimea, and deportation of Crimean Tatars, who were a dominant ethnic group in Crimea, by Stalin in 1944, Russians have become the majority of Crimean population. To sum up, Crimea was under the reign of the Russian Empire (134 years) and Russian Soviet Republic (34 years), taken together, maximum for two centuries. Moreover, precisely the lands of Ukrainian Cossacks, which were mentioned in all international treaties as a territory of “Zaporozhian Lower Cossack Host,” have become the core of the “New Russia” after the Küçük Kaynarca peace treaty of 1774 and the destruction of the Sich in 1775 during the Russo-Turkish wars.

In other words, fairytales about Ukrainian state “as a gift of Lenin” and the South-East (“Novorussia”) that “has never belonged to Ukraine” are just another part of the anti-Ukrainian propaganda. As a matter of fact, such a gift could not happen, because the Bolsheviks haven’t seized power yet and were not recognized by the Ukrainian government – the Central Rada (Council). The borders of Ukraine in 1917-1918 were shaped solely by the Central Council of the Ukrainian People’s Republic that chose the ethnographic factor (ethnic composition of population and language) as a criterion of demarcation and made a basic administrative unit a province. Besides, further inclusion of other provinces of the former Russian Empire that were inhabited by Ukrainians was also an option (among them were mentioned Kholm, Grodno, Minsk, Kursk, Voronezh, and the Kuban regions).

Likewise, the Ukrainian Soviet Republic was not “nominal” as Faye tries to portray it; anti-Ukrainian chauvinism of the modern Russian government would be impossible in the USSR at the official state level, the same as Putin’s outrageous attempts to prescribe all victories and losses in WW2 solely to Russia and Russians. Further, Crimea was not transferred to Ukraine by the will of Nikita Khrushchev, as it widely believed today, but by Stalinist Georgiy Malenkov and other old members of the Communist party. Besides, they tried to win the loyalty of Ukrainians who had to restore devastated by the war peninsula and made this gift on occasion of the 300th anniversary of the Council of Pereyaslav as a result of which Ukrainian Hetman Bogdan Khmelnytskyi accepted Russian protectorate that was originally meant to be simply a military alliance.

Finally, the historical truth is important, but only the will to defend one’s own lands really counts. In this respect it’s necessary to mention an unexpected position of Byelorussian President Alexandr Lukashenko, who has always been considered a Russian puppet. He not only criticized Ukrainian authorities for giving up Crimea and offered Russia to return its lands to Kazakhstan and Mongolia, but also underlined that Belarus has never been a part of the “Russian world” and swore to protect integrity of Belarus in case of facing the threat of “the green man”: “Somebody thinks that there was no such country… It was not, but now it exists, and this must be considered. And we will not give our land to anyone” [15].

Pro-Russian sentiments of rightists are largely based on ignorance and wishful thinking. They have no idea about Russian “anti-extremist” laws and Putin’s war on historical revisionism, revisionism of the outcomes of WW2, Neo-Nazism, rehabilitation of fascism and glorification of Nazi collaborators on occasion of which he invited rabbis from Israel and Europe to take part in the conference in occupied Sebastopol (July of 2014). Not only Russian nationalists but also liberals who disagree with the authorities are effectively suppressed under 282 article of the Russian Penal code. These are the fruits of the well-known to Germans Historikerstreit (“Historians’ Dispute”) of 1986-87 which demonstrated solidarity of German and Soviet leftists regarding the German and, wider, European guilt and criminalized even the scientific study of these topics. Actually, namely Fyodor Dostoyevsky, who started his path as a leftist and is one of the biggest Russian conservative authorities, openly stated that a natural ally of Russian conservative is not a European rightist, but a European leftist as the one who desires complete destruction of the European order [16], which proves collaboration of Alexandr Dugin with Greek leftists “Syriza.”

Furthermore, according to the recent confession of the leader of the largest Russian right-wing organization (ethnopolitical association “Russians”) Dmitry Demushkin, who had to undergo a humiliating search by the FSB for the eighth time, “the Kremlin simply persecutes nationalists, and the force structures threaten them independent of the position of the nationalist on any particular question [such as Ukraine]. You can even glorify Putin, but this is no guarantee that you won’t be arrested or treated illegally. One must love Putin only with permission” [17]. Not surprisingly, this organization wrote an appeal to all European right-wing and conservative movements and organizations in which its Council highlighted concrete political steps of the Russian regime which ruin Russia ethnically and economically and urged them to respect the struggle of Russian comrades and not to support Putin. They added that annexation of Crimea and war in Donbas much worsened the situation of Russians and that defense of the rights of Russians is just a pretext for economic exploitation and further destruction of the Slavic world and unity [18].

LypaЛипа_Юрій.jpgThus Ukrainian nationalists, traditionalists and patriots realize that we deal with competition of the two poles of globalism that spring from the same root and justify themselves through reference to different mythologies. Authentic Ukrainian analogue of the European conception of Mitteleuropa is the project of Baltic-Black Sea Alliance (Union, Unia) that was developed, above all, by Ukrainian geopolitician Yury Lypa, the author of “The Black Sea Doctrine” and other works. One of the main Lypa’s ideas was rejection of the alien and destructive for Ukraine “East-West” dilemma (between Catholicism and Orthodoxy, West and Russia, liberalism and despotism, etc. that make Ukrainians look as a product of mix, say, between Poles and Russians) in favor of the traditional and natural for Ukraine orientation “North-East.” Lypa highly estimates both Germanic and Southern factors in Ukrainian history: for example, from the north came Goths and Normans (Vikings) who played an important political and state-building role, the south has always been the direction of Ukrainian cultural, military and trade expansion. The Baltic-Black Sea alliance as the third geopolitical way is partially connected with the Euro-Atlanticist integration, since some Eastern European and Baltic countries are members of the EU and NATO, but it aims at building of a sovereign geopolitical bloc which, apart from Eastern European and Baltic, could also include Scandinavian countries, as well as European part of Russia. It may become a starting point for the great European Reconquista which is heralded at present by the “Azov” regiment. The authoritative figures of the Right who produce the pro-Kremlin overviews of the events in Ukraine won’t change history and the logic of the struggle for the Ukrainian statehood and will only understand less and less in the Ukrainian developments along with their misguided readers.

Notes:

  1. 1) Alain de Benoist on Ukraine (Part 1) <http://openrevolt.info/2014/04/06/alain_de_benoist_ukraine/>; (Part 2) <http://openrevolt.info/2014/04/20/alain_de_benoist_ukraine_2/>
  2. 2) Александр Дугин, Консервативная Революция (Москва: Арктогея, 1994, с. 32).
  3. 3) Robert Steuckers, Interview with Pavel Tulaev <http://robertsteuckers.blogspot.com/2014/02/answers-to-questions-of-pavel-tulaev.html>
  4. 4) Ibid.
  5. 5) Олег Бахтияров, Майдан и Юго-Восток Украины: три ошибки Кремля <http://artpolitinfo.ru/oleg-bahtiyarov-maydan-i-yugo-vostok-ukrainyi-ili-tri-oshibki-kremlya/>
  6. 6) Robert Steuckers, Interview with Pavel Tulaev <http://robertsteuckers.blogspot.com/2014/02/answers-to-questions-of-pavel-tulaev.html>
  7. 7) Julius Evola, Presuppositions of the European Union (North American New Right, San Francisco: Counter-Currents Publishing Ltd., 2012, Volume 1, p. 19).
  8. 8) Ernst Jünger, The Peace (Hinsdale, Illinois: Henry Regnery Company, 1948, p. 65-66).
  9. 9) Ian B. Warren, The Heritage of Europe’s “Revolutionary Conservative Movement.” A Conversation with Swiss Historian Armin Mohler <http://www.ihr.org/jhr/v14n5p3_warren.html>
  10. 10) Кто из нас правый? Письмо французского лидера «НОВЫХ ПРАВЫХ» Алена де Бенуа редакции журнала АТЕНЕЙ <http://velesova-sloboda.vho.org/actual/newrightwing.html>
  11. 11) Павел Тулаев, Современные вызовы славянскому миру <http://suzhdenia.ruspole.info/node/5401>; Павел Тулаев об успехах и противоречиях новых правых < http://modus-agendi.org/articles/3374>
  12. 12) Guillaume Faye, Ukraine: Understanding the Russian Position <http://www.counter-currents.com/2014/03/ukraine-understanding-the-russian-position/>; Guillaume Faye, On the Russian Annexation of Crimea <http://www.counter-currents.com/2014/03/on-the-russian-annexation-of-crimea/>; Guillaume Faye, Vive Poutine, la bête noire des bien pensants <http://www.gfaye.com/vive-poutine-la-bete-noire-des-bien-pensants/>
  13. 13) Alain Badiou, A present defaults – unless the crowd declares itself: Alain Badiou on Ukraine, Egypt and finitude <http://www.versobooks.com/blogs/1569-a-present-defaults-unless-the-crowd-declares-itself-alain-badiou-on-ukraine-egypt-and-finitude>
  14. 14) Moscow Agent Strelkov Admits Russian Army Behind Crimea Referendum <http://uatoday.tv/news/moscow-agent-strelkov-admits-russian-army-behind-crimean-referendum-404995.html>
  15. 15) Lukashenko: Belarus is not Part of the Russia World <http://www.unian.info/politics/1038195-lukashenko-belarus-is-not-part-of-russian-world.html>
  16. 16) Федор Достоевский, Дневник писателя, Книга 1 (Москва: Астрель: Аст, 2007, с. 354-355).
  17. 17) Putin Targets All Russian Nationalists <http://windowoneurasia2.blogspot.com/2015/03/putin-targets-all-russian-nationalists.html>
  18. 18) Appeal of Russian Nationalists to European (White) Nationalist (Right) and Conservative Organizations <http://vnnforum.com/showthread.php?t=253240>; Original <http://rusnat.com/2015/03/11929/>