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mercredi, 23 mars 2022

Jean Thiriart : un professeur pour la Patria Grande ibéro-américaine

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Raphael Machado:

Jean Thiriart : un professeur pour la Patria Grande ibéro-américaine

Ex: https://novaresistencia.org/2022/03/22/jean-thiriart-um-professor-para-os-defensores-da-patria-grande-ibero-americana/?fbclid=IwAR1RS7wPU_ymrdgQKbOhC_dl-RMliHRtvKAzntzAmxBcYkLL5vFHRPky2ag

La journée d'hier marquait le 100ème anniversaire de la naissance de Jean Thiriart, théoricien national-révolutionnaire et continentaliste européen, grand critique de l'OTAN et défenseur d'une alliance entre l'Europe et le Tiers-Monde contre les USA. Inconnu dans notre pays, mais ayant influencé les défenseurs de l'idée de la Patria Grande, Thiriart doit encore être étudié attentivement pour les leçons qu'il a à donner à tous les dissidents ibéro-américains.

    "Les Grecs de l'Antiquité n'ont pas compris la progression nécessaire de la Cité-État à l'État-Territoire. La grande majorité des Européens ne comprend pas la progression nécessaire des États territoriaux vers les États continentaux. Il en va de même pour l'Amérique latine." - Jean Thiriart

Le 22 mars 2022 marquera les 100 ans de la naissance de Jean Thiriart. Ce nom n'évoque des souvenirs que chez quelques rares Européens que l'on pourrait appeler, aujourd'hui, des dissidents, des opposants à la pensée hégémonique. Pour les Ibéro-Américains, même parmi les dissidents, Thiriart reste un grand inconnu.

Bien qu'il ne soit pas de notre ressort de tenter de présenter la totalité de la vie, de l'œuvre et de la pensée de Thiriart, notre intention est de signaler quelques idées et réflexions intéressantes qui peuvent instruire les dissidents ibéro-américains qui se positionnent comme défenseurs de l'idée d'une Patria Grande.

Contours biographiques

Thiriart est né le 22 mars 1922 à Bruxelles, en Belgique, dans une famille libérale à tendance socialiste. Adolescent, il est actif dans des organisations telles que la Jeune Garde socialiste unie et l'Union socialiste antifasciste, mais au début de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint la Ligue Fichte, une organisation nationale-populaire (ou völkisch) qui suit une ligne que l'on pourrait considérer comme nationale-bolchévique. À la même époque, il rejoint l'association des Amis du Grand Reich allemand, une organisation qui rassemble tous les éléments de l'extrême gauche socialiste belge qui prônent le collaborationnisme avec l'Allemagne.

Il ne s'agit pas ici d'un virage nationaliste dans un sens bourgeois ou d'extrême droite, mais d'une évolution logique et directe d'un socialisme hétérodoxe vers un paneuropéanisme "national-bolchevique" (ou, plus précisément, communautaire). Le collaborationnisme de Thiriart suivait une logique simple : l'Europe doit être unifiée et doit le faire selon des lignes anti-libérales, anti-capitalistes, anti-atlantiques, quelle que soit la puissance qui soit le moteur de ce processus. Pour lui, même en tant que jeune homme, c'était une question de survie.

Il revient à la politique en 1960, au sein du Comité d'action et de défense des Belges d'Afrique, qui deviendra le Mouvement d'action civique. Dans cette période délicate, où le monde assistait aux processus de décolonisation, Thiriart a compris que, d'un point de vue géopolitique, l'Europe avait besoin d'une connexion méridionale, d'une sortie vers le sud - vers l'Afrique - afin de se protéger des armes de la tenaille représentée par les États de dimension continentales qu'étaient alors les États-Unis et l'URSS. Le soutien apporté par la Jeune Europe (l'organisation paneuropéenne qu'il avait fondée en 1960) à l'"Organisation de l'Armée Secrète" (OAS), une conspiration militaire française qui s'opposait à la décolonisation de l'Algérie, s'inscrit dans une logique similaire. L'idée était d'utiliser l'Algérie comme un pont, comme un "poumon extérieur" pour gonfler un processus révolutionnaire dans toute l'Europe. Date également de la même période, l'effort (infructueux) pour construire un soi-disant "Parti national européen", rassemblant des nationaux-révolutionnaires de tout le continent.

Même après la dissolution de l'OAS, le militantisme de Thiriart reste fébrile et la Jeune Europe s'étend à pratiquement tous les pays d'Europe occidentale. Cette période des années 1960, fertile en non-conformisme politique, voit de nombreux périodiques animés par le mouvement, tels que "L'Europe communautaire",  "Jeune Europe" et "La Nation européenne". Au cours de la même période, il a tenté de créer un syndicat continental et une association universitaire continentale.

Du point de vue de la politique étrangère, Thiriart passe de la défense de l'Euro-Afrique à la défense d'une alliance égale Europe-Tiers Monde. La théorie a été assortie de la pratique. Déjà proche de Ceausescu et par son intermédiaire, Thiriart parvient en 1966 à rencontrer Zhou Enlai, ministre des Affaires étrangères de la Chine maoïste. En 1967, il cherche une connexion algérienne. En 1968, il rencontre Nasser en Egypte et se rend en Irak à l'invitation du Ba'ath. Thiriart et son organisation vont également tisser des liens plus étroits avec la Résistance palestinienne (Roger Coudroy, le premier Européen à mourir pour la cause palestinienne, était un militant de Jeune Europe). Plusieurs personnalités de ces gouvernements et d'autres gouvernements du tiers-monde et non-alignés collaboreraient aux publications de Jeune Europe. L'objectif principal de tous ces contacts était d'obtenir un soutien matériel pour la formation des soi-disant Brigades européennes, qui auraient leur baptême du sang dans la lutte pour la libération palestinienne et débarqueraient en Europe en tant qu'armée de libération.

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Le lien entre Jean Thiriart et Juan Domingo Peron, chef d'orchestre de l'Argentine de 1946 à 1955, mérite un commentaire séparé, en raison de son importance pour les Ibéro-Américains. Pendant son exil à Madrid, Perón a personnellement rencontré Thiriart et les deux hommes sont devenus amis. Le chef d'Etat argentin était un lecteur assidu de La Nation européenne et a été interviewé par Thiriart lui-même pour la publication. Il serait impossible de mettre en évidence une influence à sens unique entre les deux, car l'immense synchronisation entre eux, notamment entre les idées qu'ils ont tous deux exprimées à partir de la fin des années 1960, indique une forte influence mutuelle entre tous les niveaux de leur pensée.

La synchronicité théorique entre Perón et Thiriart est particulièrement pertinente pour nous, mais avant d'en venir, enfin, aux leçons que les Ibéro-Américains devraient tirer de Thiriart, nous clôturerons le cycle biographique du penseur.

Après avoir été déçu par le manque de soutien à ses projets, Thiriart s'est à nouveau retiré de la politique pendant plus de 12 ans, n'y revenant qu'au début des années 1980 pour republier ses œuvres et soutenir le parti de la Communauté nationale européenne. Pendant 10 ans encore, jusqu'à sa mort en 1992, Thiriart a étendu son influence sur une nouvelle génération de dissidents, dont le philosophe russe Alexandre Douguine, prônant non plus la construction d'un empire européen entre les États-Unis et la Russie, mais une Europe de Dublin à Vladivostok.

De l'État-nation à l'État-continent

    "Seules les nations de dimension continentale ont un avenir". - Jean Thiriart

Une première évaluation par Thiriart de la condition européenne est basée sur la perception que les États-nations européens (France, Allemagne, Italie, etc.), tels qu'ils se sont constitués, sont trop faibles pour s'opposer aux États-continents dans leur processus de consolidation du pouvoir. Par conséquent, aucun des pays européens n'était porteur de la souveraineté. En pratique, cela a conduit les nations européennes à graviter autour des États-continents, l'Europe occidentale étant devenue une simple péninsule de la thalassocratie américaine.

Si l'Europe est une péninsule, l'Amérique ibérique est une arrière-cour. Le terme "arrière-cour" est déjà un classique pour désigner la condition de subalternité de la myriade de pays artificiels qui peuplent notre continent. La fragmentation de l'Ibéro-Amérique n'était pas accidentelle, mais le résultat d'une stratégie thalassocratique propre à l'Empire britannique. Le Brésil, colonisé par le Portugal, a failli suivre le même sort, mais a réussi à préserver son unité grâce à l'autorité impériale qui, par le charisme qui lui était propre et par la force des armes, a garanti la stabilité territoriale.

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Ne nous y trompons pas : malgré ses dimensions, même le Brésil ne peut se libérer. Dans une perspective réaliste, malgré sa taille, le Brésil devra tout de même prendre soin de ses frontières. De plus, c'est un pays sans armes nucléaires. Afin de garantir une souveraineté authentique, il est nécessaire qu'un processus de libération se déroule de manière concomitante dans toute l'Amérique ibérique, comme l'a commenté Perón dans l'interview, déjà mentionnée, accordée à Thiriart.

Dans la géopolitique des "Grands Espaces", il n'est pas encore défini si l'Ibéro-Amérique constituerait concrètement un ou deux Empires, mais même si nous prenons la version la plus petite, celle d'un Empire ibéro-américain du Sud, nous nous projetterions comme un État-continent avec plus de 400 millions d'habitants, les plus grandes réserves d'eau douce du monde et un rôle fondamental dans la géopolitique alimentaire, en plus d'immenses réserves de lithium, d'uranium, d'or, de cuivre et du très important pétrole.

Peron lui-même serait évidemment tout à fait d'accord sur ce point, et tous ses efforts sont allés dans ce sens, comme le commente L'Heure du peuple. Le géopolitologue Marcelo Gullo aborde également le sujet, de manière très actuelle, à travers le concept de "seuil de pouvoir", c'est-à-dire d'un niveau de pouvoir nécessaire pour qu'une structure politique soit considérée comme véritablement souveraine. Dans cette perspective, à partir du moment où les Américains sont arrivés dans le Pacifique, seuls les États de dimension continentale peuvent être considérés comme souverains.

Le libéralisme est pire que le communisme

    "Nous devons nous débarrasser de l'approche simpliste, en noir et blanc, qui voit le communisme et le national-socialisme comme des pôles opposés l'un à l'autre. Ils étaient bien plus des concurrents que des ennemis". - Jean Thiriart

Jean Thiriart était proche de l'extrême droite nationaliste française au début des années 1960, à l'époque du Mouvement d'Action Civique et des liens avec l'OAS. Ce bref contact avec ce secteur politique a fixé en Thiriart un rejet de l'anticommunisme, du racisme, du capitalisme et des déviations libérales de la mouvance nationaliste bourgeoise.

Dans une optique qui renverse axiologiquement la logique des réflexions poppériennes, Thiriart (comme d'autres grands de son temps, tels que Drieu la Rochelle) a perçu que le fascisme et le communisme étaient beaucoup plus proches l'un de l'autre que la plupart de leurs propres adhérents ne l'avaient compris et que l'anticommunisme viscéral des secteurs patriotiques (comme l'antifascisme virulent des secteurs socialistes) les rendait tous plus facilement cooptés et instrumentalisés par la thalassocratie libérale.

Si ce point de vue était perspicace dans les années 1960, il est aujourd'hui encore plus valable, plus évident, mais on continue à l'ignorer. Aujourd'hui, des personnalités comme Diego Fusaro et Alain Soral défendent une politique transversale, dans le style d'une "gauche du travail, droite des valeurs" et critiquent l'antifascisme et l'anticommunisme comme des outils du libéralisme hégémonique. Le péronisme lui-même était l'exemple d'un type de construction politique qui réunissait des figures issues des deuxième et troisième théories politiques, pour construire une nouvelle métapolitique et une nouvelle praxis politique.

Avec Moscou, contre Washington

    "[...] l'objectif doit être d'expulser à tout prix les Américains d'Europe. La puissance tutélaire, les USA, a créé en Europe des habitudes de sécurité, de facilité et, de fil en aiguille, de renoncement à l'initiative personnelle et, finalement, de soumission. L'atlantisme est l'opium de l'Europe politique [...]". - Jean Thiriart

Comme Thiriart comprenait le jeu géopolitique de son époque, l'Europe occupée depuis la Seconde Guerre mondiale par les États-Unis, n'était qu'une tumeur apposée surle flanc ouest de l'URSS. Fragmentée en États-nations et sous occupation militaire, elle n'avait pas d'existence propre, pas de destin.

Le cours de la guerre froide a conduit Thiriart, déjà dans les années 1980, à réaliser qu'entre les États-Unis et l'URSS, les États-Unis représentaient un mal infiniment plus grand. En fait, si dans les années 1960, il avait adopté une position typique "Ni Washington ni Moscou", à partir des années 1980, il a adopté une position "Avec Moscou, contre Washington", prônant la conquête de l'Europe occidentale par l'Armée rouge et l'unification d'un État continental englobant l'Europe et la Russie dans une structure unique.

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L'effondrement soviétique et la guerre froide n'ont pas affaibli l'évaluation de Thiriart ; au contraire, ils ont rendu encore plus évidente la nature néfaste de l'action atlantiste américaine et internationale. L'effondrement soviétique a garanti l'hégémonie mondiale aux États-Unis. La bipolarité a été remplacée par l'unipolarité.

Si dans les derniers moments de la guerre froide, même en période de bipolarité, il était possible de voir la nécessité de soutenir Moscou contre Washington, dans les conditions de l'unipolarité, il ne peut y avoir aucun doute : Moscou ne représente pas seulement elle-même, mais les aspirations à la libération de tout le tiers-monde. Il ne s'agit pas ici de soumission à la Russie, surtout en ce qui concerne l'Amérique ibérique, mais d'une alliance fondée sur le respect mutuel contre l'ennemi de la Cause des Peuples.

Dans ce conflit, aucune neutralité n'est possible. La Russie, étant l'avant-garde de la multipolarité, doit être soutenue dans tout ce qui affaiblit l'unipolarité, l'OTAN et les États-Unis. Si la Russie échoue dans la phase actuelle, ce n'est pas seulement la Russie qui sera vaincue, mais toute la lutte des peuples et le moment unipolaire se stabilisera peut-être dans un ordre unipolaire, capable de durer encore des décennies, voire des siècles.

Le fait que Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, ait récemment déclaré que la question de l'Amazonie était plus importante que la crise ukrainienne elle-même présente un intérêt particulier pour nous, Ibéro-Américains. L'OTAN, qui a même des partenaires en Amérique ibérique, prépare un siège de l'Amazonie, le Heartland de l'Amérique du Sud, et l'un des espaces les plus stratégiques de la planète.

Alors que les Etats-Unis se retirent de nombreux "avant-postes" dans le Vieux Monde, la tendance est qu'ils cherchent à garantir leur propre "arrière-cour", renforçant la tendance à renouveler la "Doctrine Monroe", visant spécifiquement à fragmenter et à affaiblir encore plus les pays ibéro-américains.

Étant donné que les Ibéro-Américains, en tant que communauté continentale, ne possèdent pas d'armes nucléaires, seule une alliance tactique avec la Russie et la Chine peut empêcher une tragédie. Une alliance, bien sûr, insoumise, basée sur des relations gagnant-gagnant, mutuellement avantageuses.

Après l'effondrement irréversible de l'unipolarité et la "provincialisation" des USA, ramenés au statut de simple centre d'un pôle nord-américain, nous pourrons enfin tracer notre propre voie et même nous engager dans des relations positives et harmonieuses avec les USA. Mais c'est un long chemin à parcourir.

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Communautarisme : vaincre le capitalisme et le marxisme

    "Par exemple, une centrale hydroélectrique nécessite (...) une nationalisation. En sens inverse, la production et la distribution de produits agricoles et avicoles nécessitent l'économie libre (...). Le marxisme dogmatique veut tout nationaliser, le libéralisme veut tout privatiser, le communautarisme veut conserver un contrôle politique absolu tout en permettant la plus grande liberté économique possible." - Jean Thiriart

Enfin, comme note fondamentale, il faut rappeler l'insistance de Thiriart sur la nécessité d'abandonner tant le modèle économique capitaliste, fondé sur l'exploitation égoïste et usuraire, que le modèle économique communiste, fondé sur un utopisme qui réduit l'homme à une fourmi.

Dans cette sphère, les sources et inspirations de Thiriart sont multiples et passent par le corporatisme typique des projets de la troisième théorie politique des années 30 et la pensée de figures classiques de la philosophis ou de l'économie politiques comme Friedrich List ou Johann Gottlieb Fichte. Sur la base de ces sources et d'autres, Thiriart défend un modèle économique autarcique dont le but serait la maximisation du pouvoir.

Réunissant les aspects de la planification et de la libre entreprise, Thiriart envisage une économie dans laquelle l'État dirige tous les secteurs stratégiques de manière planifiée et centralisée, tandis que la distribution de biens et la fourniture de services, ainsi que d'autres secteurs non stratégiques, sont organisés selon des modèles de petite propriété ou par des coopératives fonctionnant selon la logique de l'autogestion.

Les parallèles avec des modèles proches du monde ibéro-américain sont intéressants. Les modèles managérialistes d'économie mixte sont présents dans les idéaux du travaillisme et du péronisme, sans compter que le communautarisme de Thiriart (qui comporte également des éléments de représentation des entreprises en politique) est proche de la "Communauté organisée" de la ligne péroniste.

En somme, en ces 100 ans de Jean Thiriart, auguste inconnu, appelé par beaucoup "le Lénine de la révolution européenne", une révolution toujours en cours, nous devons nous souvenir du rôle fondamental du penseur authentiquement paneuropéen dans la construction de ce que nous appelons la "dissidence".

Bien qu'il ait écrit principalement pour un public européen, il n'a pas manqué de penser à l'importance du tiers monde et au fait que l'Europe ne pouvait se libérer qu'avec le soutien du tiers monde et vice versa. Voilà donc un auteur qui devrait alimenter la réflexion de tous les universitaires et militants qui rêvent de la Patria Grande ibéro-américaine.

 

jeudi, 24 janvier 2019

Towards Continental Unity

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Towards Continental Unity

Iure Rosca
Ex: http://flux.md
 

My approach to the European issue is not an original one. Europe was divided into two occupation areas after the Second World War by the two winning superpowers, the USSR and the US.The Soviet empire collapsed. The US defeated the Cold War, and the winner imposed its conditions for the capitulation to the countries of the former communist camp.In an apparently strange way, for the first time in history, the defeated countries gladly accepted the conditions of surrender as a charity, as a liberation.The primary cause of this naive jubilation lies in the loss of the cognitive, cultural, civilization war of the Soviet camp long before the collapse of communism.Western mass culture, the consumer society’s magnetism, the fascination exercised by the capitalist model as a whole has conquered the collective mentality in the East. That is, the communist regimes have not been prepared to resist a non-military war that has taken place for decades.It followed the soft occupation of countries of the former Soviet zone of influence.

Therefore, in order for the economic, political and military occupation to succeed (for the countries absorbed in the NATO bloc), in the initial phase it was necessary to perform a psychological, intellectual, civilization occupation.The process of expanding the globalized West to Eastern Europe has been called democratization, transition to the market economy, and other components of social engineering that shaped the political and economic model of our countries.Therefore, our countries have become societies that have imitated, parodied, copied the western model. And being aware of the position of imitators, the new political elites in the ex-communist space took over completely, without any discernment, all the directives given by the power centers of the global oligarchy: the US, the IMF, the World Bank, the European Union, the WTO, etc.

But after almost three decades of transition from the communist to the liberal model, the economic and social situation in our societies has catastrophically degraded.These failures have been explained for a long time by the incompetence and corruption of governments that have succeeded over the past decades, which have been unable to implement all the reforms dictated by Washington and Brussels. This was the message sent by the emissaries of the Western financial and political organizations, which were repeated by the local politicians and the media.

But time passed, elections brought other political actors to the top of state hierarchies, but the social-economic situation continued to worsen. And then, slowly, some of us began to recover from the state of intellectual and volitional trance. Intellectuals with deeply patriotic feelings insisted on deepening the knowledge of the essence of our problems. Thus, naturally, many of the former anticommunists, including myself, have become the new dissidents who unleash the new type of imperialism, an imperialism usually associated with the US and with the European bureaucracy in Brussels, but which is in fact an extraterritorial one, even though most members of the global elite are based in America.

The discovery of the truth that the US is actually a captured state, where the power is usurped by the banksters and the military-industrial complex, of the corporatocracy as a non-state actor, more powerful than states, and subordinated them for their own financial interests: this was like a real shock for us. Today the idea that just as the Russian people were the first victim of communism, so the American people is the first victim of globalism has already become a common one. Yet, in order to regain national sovereignty, European countries naturally tend to emerge from the American protectorate. And the rise of populist political parties on our continent is the most eloquent proof of this movement of national emancipation. In this regard, I would like to emphasize an extremely sensitive difference of approach between intellectuals and political parties in the West and East of our continent. While the avant-garde of Western European dissidents advocates strongly the end of the US military occupation and the liquidation of NATO, and this message is increasingly verbalized by some anti-system political parties, eastern European countries are more reluctant.

I find it particularly important for all those who really want to restore the unity of our continent to seriously treat the difference of perception over Russia in the West and East of our continent. While Western nationalists are habitually showing a special sympathy for Russia, eastern nationalists regard their great neighbor with more caution, and often with animosity. The historical causes for these attitudes, ranging from hatred and hostility to restraint and circumspection, are well known. They are especially related to the tragic experience of our peoples in the twentieth century, when Communism was imposed by Soviet Russia (or the USSR, which is the same thing). The former Soviet republics and Warsaw Pact countries have inherited profound psychological traumas as a result of the dictatorship and repression of the communist regime. People in these countries usually say, “The Russians have occupied us, the Russians have terrorized us, the Russians deported us.”

This tragic historical confusion between the communist regime and the Russian people is the main subject of manipulation, used by the Atlanticist networks of influence. In such a favorable psychological climate, the exploitation of the subject of “Russian danger” and the nourish of Russophobia became a very easy task for professionals of social engineering. The concept launched by American neoconservatives (see the memorable speech of Donald Rumsfeld in 2003) about Old Europe and New Europe  is part of the same strategy. If Western European partners of American strategists are not so motivating to manifest sufficient level of anti-Russian attitude, Eastern Europeans are always ready to play the game which is ordered from Washington. This issue is more or less familiar for many people.

But I would like to elaborate further on this idea. I have repeatedly affirmed that the common geopolitical opponents of all European peoples, who are based in the US, will be successful in instigating and exacerbating such a type of reactions by using a classical trick named phishing or management of perceptions and behavioruntil Russia itself will defuse this ideological bomb.If we start from the premise that the principle ”Know your enemy” is one familiar to us, and our geopolitical adversary is unequivocally identified, now we should look at our Russian friends and allies without whom the idea of continental unity would be an illusion. Once again, as the Russian philosopher Ivan Ilyn said, “The Soviet Union is not Russia.” This should be the core element of speech that the peoples of Eastern Europe expect from the current leadership in Moscow. In other words, as long as Russia’s current leadership will keep an ambiguous attitude toward Soviet past and will not want to categorically distance themselves from the USSR crimes committed against all the peoples who were under its domination, the technique of our artificial division will work impeccably. We need historical reconciliation between the Russian people and the other peoples in the ex-communist area. And the initiative could be emanating from Moscow. My call to our Russian friends is to use the principle “Disarm your enemy!” Take from them their perverse argumentation which empoisons our relations.

In recent years, financial, speculative, virtual, non-productive capitalism has been largely criticized. All these criticisms are perfectly valid and I fully adhere to them. As I enthusiastically adhere to the resurrection of the European peoples under the flag of populism. I am also the advocate of economic protectionism, the restoration of the national sovereignty of the European peoples, which implies at least the disappearance of NATO and the EU. But I am equally close to those intellectuals who believe that liberalism is moving towards its historic end. The triumphal march of the so-called French Revolution ends in a lamentable manner. And if we agree that the era of all political theories that have accompanied Modernity, communism, fascism, (nazism) and even liberalism are overcome, then there is no more pressing task than developing the future model of organizing our societies. The first fundamental principle for our efforts could be based on following idea: Any society in which there is at least one value which is higher than money is better than capitalism.

I personally advocate for a post-liberal, post-capitalist, post-American Europe that builds its future based on Tradition, Christianity, Family, the millennial civilization of our continent under the conditions of post-modernity. I am convinced that our economic, political and military power, even if it would grow tenfold, and even if we succeed in overcoming the dividing lines that separate us today, will be extremely fragile without our spiritual rebirth.Europe does not exist or at least is a monstrous caricature without Christ in the center of the world, in the heart of our continent, in the soul of every European. The motto ”Nihil sine Deo” (”Nothing without God”) is a nobility blazon of our civilization.

 

Iurie Roșca is a politician, journalist, author, editor and translator.He is now the president of People’s University, which is a school of political leadership, an international think-tank and printing house.

Source: https://www.vision-gt.eu

jeudi, 20 septembre 2018

Russie et Europe – une relation politique jamais résolue

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Russie et Europe – une relation politique jamais résolue

 

Par Friedrich Romig, économiste et publiciste autrichien

Ex: https://visegradpost.com 

Les vues exprimées dans cet article n’engagent que l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du Visegrád Post.

Les livres denses avec beaucoup de notes de bas de page ne pèsent pas toujours très lourd. Parfois, ce sont des livrets étroits qui transmettent des idées importantes. L’un de ceux-là est “Europäischer Kontinentalismus – Wo steht Europa dans einem fragwürdig gewordenen Transatlantismus?” [“Le continentalisme européen – Où se situe l’Europe dans un transatlanticisme devenu questionable ?”] écrit par Algis Klimaitis, un auteur lituanien.

kont.jpgAlgis Klimaitis a hérité de gènes politiques. Son arrière-grand-père, ingénieur ferroviaire et propriétaire d’un domaine près de Kaunas, fut l’un des chefs du mouvement national lituanien. En 1863, il participa au soulèvement lituano-polonais contre la politique persistante d’oppression du tsar Alexandre II. Son grand-père fut pendant une courte période l’adjudant de l’amiral Kolchak, le souverain temporaire de l’Empire russe, et combattit du côté de l’armée blanche contre les bolcheviques. Son père, Algirdas J. Klimaitis, était le chef des associations paramilitaires, qui ont libéré Kaunas des troupes soviétiques en 1941, avant même l’avance de la Wehrmacht. Lorsque la reconquête de la Lituanie par l’armée soviétique fut imminente, la famille dut émigrer. Ils ont alors trouvé refuge en Allemagne.

Algis est né en 1948 à Hambourg. Il a fait ses premiers pas en politique au sein du très actif mouvement des émigrés lituaniens et, dans les années 1980, il est devenu le rédacteur en chef d’Ostnachrichten [Nouvelles de l’Est] publié à Vienne par l’Institut für Sowjetische Gegenwartsforschung [Institut pour la recherche contemporaine dans les affaires soviétiques]. Au milieu des années 1980, il est devenu chef du Bureau du Conseil Mondial de la Baltique (Organisation de l’Exil) à Strasbourg, puis secrétaire général de l’Intergroupe Baltique du Parlement européen, un groupe interfractionnel de députés européens. À l’automne 1988, il a été nommé au Parlement européen en tant que représentant des mouvements de réforme baltes en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, créés dans les États baltes sous Gorbatchev à la suite de la perestroïka. L’observation et la collecte d’informations par le KGB qui était inévitable à cette époque ont fait soupçonner Klimatitis de coopération avec le KGB, ce qui lui a valu de passer trois mois dans la prison de Vilnius, apparemment un règlement de comptes politique qui a été concocté par le président du Soviet suprême de Lituanie, Vytautas Landsbergis, qui a proclamé la restauration de l’indépendance de la Lituanie de l’URSS. Cependant, le procès pour haute trahison d’Algis Klimaitis s’est terminé par une réhabilitation grandiose. Après cela, il a joué un rôle non négligeable en tant que conseiller du premier président lituanien élu formellement, Brazauskas. Depuis sa retraite, Klimaitis, encore politiquement actif, se déplace entre Vienne et la Lituanie.

Cette biographie inhabituelle donnera à la plupart des lecteurs une première vision inattendue de l’histoire. La réforme de l’URSS, qui a abouti à la dissolution de l’Union soviétique, était une action planifiée par le KGB depuis des décennies. A partir de 1962, sous la direction de Fyodor Burlatzky, des études ont été lancées par le Secrétariat du Comité central (CC) pour les États socialistes qui ont mis en doute la survie du régime soviétique et ont recommandé un tournant politique vers des élections libres, une démocratie présidentielle, l’état de droit, le partage du pouvoir, la séparation des fonctions du parti et de l’État, l’auto-administration régionale, l’entrepreneuriat indépendant, l’installation de marchés de capitaux et les restrictions d’armement (p. 85 et suivantes). Le chef du secrétariat du CC était Yuri Vladimirovich Andropov, par la suite chef de longue date du Comité sur la sécurité de l’État (KGB) et, finalement, secrétaire général du PCUS (1982). En tant que tel, Andropov a tiré des conclusions stratégiques de ces études qui ont finalement été mises en œuvre par son fils politique, Mikhaïl Gorbatchev, pendant la période de la Perestroika et du Glasnost à partir de 1985. Au sein du parti communiste, la conviction que l’acceptation sociale du marxisme de type soviétique ne pouvait plus être attendue gagnait du terrain.

La deuxième révélation que Klimaitis nous fait est la transformation du conflit Est-Ouest résultant de la Guerre froide en un conflit Ouest-Est. La Russie revient à ses racines basées sur la symbiose de l’orthodoxie religieuse et l’autorité de l’État. En Occident, d’autre part, les États-Unis prennent de plus en plus des traits d’hégémonie laïque et impérialiste sous une direction bureaucratique centraliste, comme c’était autrefois le cas du pouvoir soviétique. Cela est notamment dû au fait que l’élite trotskyste qui a émigré de l’Union soviétique vers les États-Unis est devenue le pilier des publications, des think tanks et de l’administration parmi les néoconservateurs américains.

Cette transformation et cette migration sont le résultat de l’aliénation de plus en plus perceptible aujourd’hui entre les États-Unis et l’Europe. Enfin, la confiance dans le transatlanticisme a été fondamentalement détruite par les pratiques américaines de surveillance et d’écoutes téléphoniques qui concernent tous les citoyens européens. Même Mme Merkel, chancelière allemande et transatlanticiste déclarée, a été amenée à constater: “On ne fait pas cela entre amis!” (p. 17).

Mais l’aliénation a naturellement des raisons beaucoup plus profondes. Les Européens sont de plus en plus conscients que le mode de vie américain, conjugué aux ambitions hégémoniques, met en péril leur identité culturelle. “Les gens se détournent des Etats-Unis à grande échelle et ce processus qui commence ne sera pas arrêté, malgré toutes les invocations ciblées dans les médias et la politique” (p.18). “La désintégration artificiellement accélérée” des États nationaux par l’UE est de moins en moins acceptée par la majorité de la population. En parallèle, la compréhension à l’égard de la Russie et de son histoire est en pleine croissance.

Dans un bref résumé, Klimatitis nous expose l’idée que la Russie, depuis le début de son histoire, est un pays européen (p.54). La Russie, c’est-à-dire la Rus de Kiev, a été fondée par la dynastie scandinave Ryurik à Kiev, capitale de l’Ukraine aujourd’hui, et c’est le Prince Ryurik qui a créé l’axe Kiev-Novgorod dont les rivières et les zones commerciales entre la mer Baltique et la Mer Noire ont déterminé la Russie pendant de longs siècles. L’affiliation de la Russie à l’Europe a été soulignée au Xe siècle par l’introduction du christianisme. Même l’invasion des hordes mongoles (1264) n’a pas pu causer de dommages durables au christianisme. Jusqu’à la révolution bolchevique en 1917, la symbiose entre l’orthodoxie chrétienne et l’autorité de l’État demeurait une caractéristique de la Russie, et le fait que cette alliance se reforme aujourd’hui parle de lui-même pour la Russie.

Le développement en Europe, cependant, a été et continue d’être différent. Klimaitis n’a pas peur de remettre en question le mythe fondateur de l’Union européenne. Il présente des preuves montrant que ce ne sont pas les hommes politiques chrétiens, comme Adenauer, de Gasperi ou Schuhman, qui ont créé le prédécesseur de l’Union européenne et donc l’UE elle-même, mais que le rôle décisif a été joué par le Bureau des services stratégiques (OSS) et la CIA. Ces agences de renseignement ont créé le “Comité américain pour une Europe unie” qui, dès 1948, a appelé à une “intégration européenne de grande envergure” dans son programme qui a été mis en œuvre progressivement, mais selon le plan, en mettant en place des institutions telles que le Conseil de l’Europe (1949) et l’UE.

La mise en œuvre de ce projet est à mettre en parallèle avec la guerre froide qui a éclaté peu de temps après la défaite des “puissances de l’Axe” (Allemagne, Italie, Japon). L’alliance non-naturelle entre l’Ouest sous l’égide des États-Unis comme hégémon, organisée sur la base de principes du secteur privé, avec des structures majoritairement parlementaires et démocratiques, une liberté d’expression largement acceptée, la liberté de résidence et du travail, et l’Est dirigé par des partis dictatoriaux, communistes, s’est rapidement brisée. Quatre semaines après la capitulation allemande, Churchill se montra “profondément préoccupé” dans un télégramme adressé au président Truman sur l’interprétation que fit Staline des décisions de Yalta. Avec l’URSS prenant possession des pays “libérés” et des partis communistes gagnant du terrain en Europe occidentale et méridionale, l’affrontement devint inévitable.

Déjà en 1942, cette alliance non-naturelle de l’Occident avec l’Union Soviétique a été mentionnée par le Pape Pie XII dans son entretien avec l’ambassadeur américain Myron Taylor, une scène décrite de manière très intéressante par Klimaitis (p.23 et suivante). Le Pape a demandé “comment l’Amérique et l’Angleterre pourraient se coordonner avec la Russie, siège du communisme, sur le plan social, moral, et économique.” Taylor répondit que ces objections “ne correspondaient plus à l’évolution”, et que “les principes du communisme appartenaient au monde moderne et au nouvel ordre international”. D’une manière inattendue, les propos de Taylor se sont vus plus tard révélés vrais lors de la persécution des “activités anti-américaines” de l’ère McCarthy contre l’infiltration des USA par les forces communistes. Tentatives infructueuses, comme l’ont montré les protestations contre la guerre du Vietnam dans les années autour de 1968. Les États-Unis ont perdu la guerre.

Algis Klimaitis n’oublie pas de mentionner le conflit sur l’extension de l’OTAN vers l’Est. Ici, l’Ouest a violé les accords avec la Russie, qui ont été conclus au cours de la réunification allemande. La perte de confiance a atteint son apogée en février 2014, lorsque l’Amérique a soutenu le coup d’État constitutionnel en Ukraine, qui a été contré par la Russie avec l’intégration de la Crimée en Russie. Depuis lors, le très proclamé “ordre de paix” européen n’existe plus. Dans le dernier chapitre du livre: “Y a-t-il une nouvelle guerre froide?”, les aspects géopolitiques et les dépendances transatlantiques de l’Europe dans la confrontation ayant nouvellement éclatée sont analysés en détail. Selon Klimaitis, ces affrontements “ne sont d’aucune utilité pour les nations et les États de l’Europe continentale”, car ils sont embarrassants pour les relations politiques entre des pays aussi importants que l’Allemagne et la Russie. La perturbation déclenchée par les intérêts américains montre “une fois de plus que le transatlanticisme a dégénéré en une religion d’élite politique de plus en plus réduite”, ce qui souligne la nécessité pour les Européens de considérer enfin leurs propres intérêts. Après avoir lu le livre de Klimaitis, il est difficile de ne pas souscrire à cette conclusion.


Algis Klimaitis: Europäischer Kontinentalismus – Wo steht Europa in einem fragwürdig gewordenen Transatlantismus? [Le continentalisme européen – Où se situe l’Europe dans un transatlanticisme devenu questionable ?] 96 pages, paperback. Editeur: Österreichisches Medienhaus, Millstatt 2014. ISBN: 978-3-9503928-0-7, prix: € 10.

Le livre peut être commandé auprès de: Institut für Angewandte Politische Ökonomie [Institut d’économie politique appliquée], 1080 Vienne, Schlösselgasse 11; ou en format électronique auprès de: algis.klimaitis@dasabendland.eu
Les éditeurs intéressés à publier une traduction de ce livre sont invités à contacter la rédaction du Visegrád Post.

jeudi, 10 mai 2018

HISTORIA DEL SEGUNDO PERIODO DEL MOVIMIENTO JOVEN EUROPA EN ESPAÑA (1964-1971)

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LIBRO:

EL ECLIPSE DEL SOL. HISTORIA DEL SEGUNDO PERIODO DEL MOVIMIENTO JOVEN EUROPA EN ESPAÑA (1964-1971)

de José Luis Jerez Riesco

Con un prólogo de Bernardo Gil Mugarza

Pedidos: edicionesfides@yahoo.es

396 págs.

PVP: 25 euros

Orientaciones:

Jean Thiriart, quien me distinguió además con su sincera amistad hasta su temprano fallecimiento en 1992, era un organizador nato, un excelente orador y un pensador profundo. En mi opinión, y por esas tres condiciones, fue un líder carismático excepcional.

Los ideales comunes en todas las Secciones nacionales de Joven Europa quedaron plasmados en el semanario del mismo nombre, en las revistas mensuales “L’Europe Communautaire” y “La Nation Européenne, en los “Argumentaires”, en las 350 “Communications” internas y especialmente en los libros “Europa, un imperio de 400 millones de hombres” –editado en España con el título de “Arriba Europa”-, “El Imperio eurosoviético, desde Vladivostok a Dublín” y en las 106 respuestas a las preguntas que le formulé en 1983.

La crónica de aquella lucha titánica, en medio de un ambiente difícil y batallador, queda reflejada en este libro de mi viejo amigo y camarada José Luis Jerez Riesco que vivió, dentro de la Organización, sus últimos compases de esperanza.

[del prólogo de Bernardo Gil Mugarza]

Índice:

Prólogo

  1. La situación de “Jeune Europe” en 1964
  2. Joven Europa renace de sus cenizas en España

III. La lucha de Joven Europa en 1965. Un año de turbulencias

  1. “Un imperio de 400 millones de hombres: Europa”
  2. La escuela de cuadros de Joven Europa
  3. El nuevo año 1966 amanece con renovado optimismo

VII. El campo europeo de trabajo en Torices -Santander-, organizado por Joven Europa

VIII. Jean Thiriart pronuncia sendas conferencias en Santander y Bilbao

  1. Jean Thiriart habla en la capital de España
  2. La Sección Española de Joven Europa después de la euforia del verano de 1966
  3. El congreso España-Europa convocado por Joven Europa en Madrid, en marzo de 1967

XII. El declive de Jeune Europe

Anexo: Relación de camaradas de la Sección Española de Joven Europa, de los que existe referencia

Bibliografía y fuentes

Anexo documental

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Los herederos del sol. Historia del primer periodo del movimiento Joven Europa en España (1960-1964)

Los herederos del sol.
Historia del primer periodo del movimiento Joven Europa en España (1960-1964), de José Luis Jerez Riesco
Con un prólogo de Antonio Méndez García
 
1ª edición, Tarragona. 2017.
21×15 cms., 428 págs.
Cubierta a todo color, con solapas y plastificada brillo. Rústica cosido.
 
PVP: 25 euros
 
Orientaciones:
 
El Movimiento Joven Europa, que ahora rememora mi amigo José Luis Jerez, es una añoranza lejana de juventud. En los pri­meros años de la década de los sesenta, del pasado siglo XX, brotó, espontáneamente, un sentimiento colectivo, de raigambre europeísta, que prendió en diferentes focos y países continenta­les al unísono, basado en una bien elaborada y sugestiva teoría, defendida por el dinámico y emprendedor Jean Thiriart […]
Enarbolar la idea de Europa, como bandera de una futura y com­pacta Nación, era un ejercicio ciertamente revolucionario y mal entendido por los nacionalismos locales al uso.
Fuimos los pioneros en clamar por la integración de Europa […] por ser los herederos del orgullo de su milenaria cultura creado­ra; nos movía la fe de un nuevo Imperio, donde filosofía clásica y milicia iban al compás de los tiempos venideros.
 
[del prólogo de Antonio Méndez García]
 
Índice:
 
Prólogo / 11
I. El nacimiento de Joven Europa / 15
II. Bajo el signo de la Cruz Céltica / 67
III. El proceso de gestación de Joven Europa en España / 79
IV. Hacia la implantación de Joven Europa en España / 133
V. El Protocolo Europeo de Venecia: nacimiento del Partido Nacional Europeo / 165
VI. El avance de Joven Europa en España, durante el segundo trimestre de 1962 / 173
VII. El agitado verano de 1962 para Joven Europa / 209
VIII. El Fórum Europeo de Joven Europa en Marbella / 223
IX. La apertura de una nueva etapa, después de la celebración del Fórum / 263
X. Joven Europa en el despertar del año 1963 / 309
XI. Se lanza en Madrid un nuevo “boletín informativo” / 343
XII. La Europa de la juventud peregrina a Santiago de Compostela / 355
XIII. El movimiento Joven América se extiende por los países hispánicos / 367
XIV. Nadar contracorriente / 399
XV. El principio del fin del primer periodo de Joven Europa en España / 419

samedi, 10 décembre 2016

Qui était Jean Thiriart ?...

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Qui était Jean Thiriart ?...

Les éditions Pardès publient cette semaine, dans leur collection Qui suis-je, un Thiriart signé par Yannick Sauveur. Docteur en sciences de l'information et de la communication, ni ancien membre du mouvement Jeune Europe ni hagiographe de Thiriart, Yannick Sauveur nous livre un portrait attendu d'une figure essentielle du nationalisme européen de l'après-guerre.

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Jean Thiriart (1922-1992): «J'ai déjà pesté et tonné il y a 30 ans contre les petits nationalismes , le français, l'anglais, l'allemand. J'étais loin d'imaginer la déchéance dans laquelle nous allions tomber à la fin de notre siècle: la déchéance de l'esprit politique avec les micro-nationalismes.» (1992.)

Naître à Bruxelles dans un pays où l'on se sentira toujours à l'étroit, cela scelle un destin européen. Au-delà d'un itinéraire qui l'amènera du socialisme au communisme spartiate via le national-socialisme et le soutien à l'OAS, une permanence habite Jean Thiriart : celle de l'unification européenne, qui sera son obsession tout au long de sa vie publique. Avec Jeune Europe, mouvement transnational qu'il crée en 1963, puis Un Empire de 400 millions d hommes : l'Europe, écrit en 1964, enfin avec la revue mensuelle La Nation européenne (1966-1969), Thiriart offre une vision géopolitique des grands espaces en opposition avec les nationalismes étroits. La Société d'optométrie d'Europe, qu'il fonde en 1967 et qu'il présidera jusqu'en 1981, préfigure, dans son domaine professionnel, l'Europe unitaire et communautaire qu'il appelait de ses vœux. Loin de l'activisme militant, il réapparut au début des années 80 en tant que théoricien avec une hauteur de vues qui dénote la clairvoyance de celui qui a toujours su se placer dans la longue durée et en dehors des contingences politiciennes. Son voyage à Moscou, en 1992, où il rencontre des personnalités de tous bords, précède de peu sa mort, que nul n'attendait si tôt. Ce « Qui suis-je?» Thiriart a pour ambition de sortir de l'oubli un homme injustement méconnu, dont un des mérites fut de dépasser les clivages droite/gauche. Révolutionnaire inclassable, « jacobin de la très Grande Europe », son esprit visionnaire, puisant son inspiration chez Machiavel et Pareto, demeure d une grande actualité dans un monde en pleine mutation.

vendredi, 17 juin 2016

Donbass and Syrian Fronts: Two stages of a Single War

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Donbass and Syrian Fronts: Two stages of a Single War

Geographic realities are stable and permanent. They actually matter and all the idealistic disguises created to wage useless wars or delaying wars (Carl Schmitt) are only ponderous parasitic burdens to blind the naïve.

Robert Steuckers

Ex: http://deliandiver.org

I have always insisted on the fact that these both war stages were strategically linked. It would be silly to believe that the Syrian situation has nothing to do with the stalemate in East Ukraine. Historically both areas are so-called “gateway regions” on the rimlands around the Russian dominated heartland as the US geostrategist Saul B. Cohen could demonstrate in his works. As the globalist geopolitics of the United States aims at preventing any Pan-Eurasian synergies in the Old World (or on the World Island to take over MacKinder’s vocabulary) or any long term cooperation between Central Europe and Russia, it’s quite natural to let organize by dubious proxies skirmishes or long term wars on territories that could have an important linking function between major regions on the Eurasian continent. The present-day Ukrainian territory East of Crimea linked Europe (represented by the Genoese and Venetian commercial bases) to Asia at the time of Marco Polo, the great Mongol Khans or even later. The Syrian coast was the entrance gate to the long land roads to India and China. The vital necessity to control it, lead to the eight crusades Western Europe waged during our Middle Ages (Spengler explained why the notion of Middle Ages is only valid for Europe).

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Geographic realities are stable and permanent. They actually matter and all the idealistic disguises created to wage useless wars or delaying wars (Carl Schmitt) are only ponderous parasitic burdens to blind the naïve. That’s what MacKinder tried to explain in his too often forgotten book Democratic Ideals and Realities (several modified editions between 1919 and 1947). Today these two gateway regions, if they would be pacified, could secure the transit of goods and raw materials by roads, pipelines and railways between East Asia, Iran and Europe (in the case of Syria) and between China, Russia and Germany (in the case of Ukraine). What matters today are what I would call the post-Marxist and “Listist” projects China is coining thanks to its overflow of cash and in the framework of BRICS or Shanghai Group with the consent of Kazakhstan and Russia. I speak of a “Listist” perspective on continental organization as the main theorist of development in world history is indubitably Friedrich List. He helped to develop the railway communication system in 19th century Germany, accelerating the unification of the country and its industrialization. Without List, no one would have ever spoken of a German political or economic power. He also favoured the digging of canals both in the United States (he was made an American citizen) to link the Great Lakes area to the East coast harbours and in Germany to link all the river basins between the Vistula and the Meuse in the Prussian dominated Northern European plain. Without List’s genius, no one would have ever spoken of an early American global agricultural power as the wheat belt couldn’t have been properly exploited without a bulk transportation link to the Atlantic coast.

According to List, who thought in multipolar continental terms and favoured soft unification projects under the lead of technological development, the role of the State was to sponsor communication to help developing and creative private industrial and technological forces to thrive (Schumpeter). In this sense, List was a “constructive liberal”, a figurehead of a non conservative efficient praxis that could have annihilated the negative aspects of common liberal ideology.

The Chinese pioneers at the end of the moribund Chinese Empire in the late 1890s and at the beginning of the Republican challenge that lead to the nationalist Sun Ya Tsen revolution in 1911 were all mainly inspired by List who had quite a lot of Chinese disciples. After the paralysing troubles of civil war, of civil dissent caused by warlords, by the long Japanese occupation, communist rule and cultural revolution, China abandoned secretly all the Marxist humbug of the Maoist era (not too obviously in order not to stir too much worry among the masses and the party members). They indeed rediscover List and his ulterior followers and programmed plans akin to the ones he once drew for the United States and Germany.

These plans gave economical, industrial and agricultural powers to both countries. Present-day ideological divagations induce confusion and stir conflicts in order not to repeat positive plans to develop communication that were set up and achieved for the benefit of all the people on Earth. Therefore horrible and useless wars are waged in Syria and in the Donbass area and could be extended to the Caucasus (Chechnya, Dagestan, Ossetia), to East Turkey (Kurds against the Turkish government) blocking for long decades the possibility of expanding railways, pipelines and roads.

(Brussels and Forest-Flotzenberg, June 2016).

dimanche, 22 décembre 2013

L’Amérique Latine fait la leçon à l'Europe

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REMEDES ANTI-CRISE
 
L’Amérique Latine fait la leçon à l'Europe

Actualidad.rt *
Ex: http://metamag.fr

L’Europe devrait suivre l'exemple de l’Amérique Latine pour sa capacité à faire face à la crise économique, selon l'avis de divers économistes.  Au cours des deux derniers siècles, les anciennes colonies ont appris à utiliser habilement les instruments destinés à combattre la crise, tandis que les ex-colonisateurs n'ont fait qu'aggraver la crise économique.


C'est ce que pensent les économistes A. Vegh, de l'Université Johns Hopkins, et Guillermo Vuletin, de l'Institut Brookings, qui se sont demandé comment les économies de la Région avaient pu surmonter leurs difficultés passées. Pour répondre à cette question, ils ont étudié une série de collapsus économiques ainsi que leur durée moyenne et leur intensité.


Ces scientifiques ont noté une caractéristique intéressante : à partir de 1998, les crises en Amérique Latine sont devenues plus courtes et ont causé moins de dommages à l'économie, notamment au Brésil, au Chili et au Mexique. 


Après s'être livrés à l'analyse des politiques monétaires et fiscales, les économistes sont parvenus à la conclusion selon laquelle la réaction des gouvernements et des banques centrales a radicalement changé durant les 30-40 dernières années. 


L’Amérique Latine à l'avant-garde de l'économie


Au début les autorités ne faisaient pas preuve d'interventionnisme et avaient tendance à subir les cycles économiques. Cependant, à partir de 1998, de nombreux États ont modifié leur façon de répondre à la crise en prenant des mesures de nature à stimuler l'économie. C'est le cas du Brésil, du Chili et de la Colombie qui ont réduit leur taux d'intérêt pour répondre à la récente crise financière mondiale. 


Ces mêmes scientifiques soulignent que l’Amérique Latine a appris à réagir face à la crise avec plus d'efficacité que par le passé et avancent l'idée que les pays de la Région seront capables de surmonter sans heurt les dernières étapes de la politique de fléxibilisation quantitative de la Réserve Fédérale des États-Unis. 


On ne peut en dire autant de l'Europe qui est actuellement confrontée à de grands difficultés financières. La récession se faisait encore sentir au cours du premier trimestre de 2013 dans 7 pays de la zone euro, dans des proportions inconnues en Amérique Latine même à l'époque de Simon Bolivar : le PIB de la Grèce a baissé de 24 % depuis le début de la crise. 


Après avoir analysé les politiques budgétaires des gouvernements européens, les scientifiques sont parvenus à la conclusion que, pour répondre à la crise, les Européens se sont mis à appliquer des politiques procycliques. En d'autres termes, ils se sont mis à épargner, avec pour conséquence, une aggravation de la crise. 


Par conséquent, aux dires de ces experts, la politique fiscale procyclique menée durant la crise de la zone euro a, de fait, contribué dans certains pays à prolonger et à aggraver la crise actuelle ».


*Traduit de l'espagnol par Lucas Navarro

samedi, 17 avril 2010

La "Première Rome" a abdiqué

Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2003

La “Première Rome” a abdiqué...

Plaidoyer italien pour l’Union et l’Idée eurasistes

ex: http://utenti.lycos.it/progettoeurasia/

chute-de-l-empire-romain.jpgChers amis, En Italie, indubitablement, nous trouvons les meilleurs textes en matières politi­ques. Le mouvement “Eurasien” y a pris pied. La preuve? Les  pages sur la grande toile : http://utenti.lycos.it/progettoeurasia/; le texte de Francesco Boco, que nous  vous présentons ici, nous rappelle quelques faits  bien réels : nous ne sommes pas indépendants, les élites poli­tiques ont failli, sont totalement incapables de comprendre les nouvelles dynamiques géopoli­tiques à l’œuvre dans le monde. Boco propose une Union Eurasienne, en tant que bloc géostra­tégique contre la tentative américaine de contrôler le globe. Pour ce  qui concerne l’Eurasie, n’oublions pas qu’ici, à Bruxelles, la section de l’émigration russe blanche a connu des ten­dances eurasistes (voir à ce propos le  livre du Prof. Wim COUDENYS, Leven voor de Tsaar. Rus­sische ballingen, samenzweerders en collaborateurs in België, Davidsfonds, Leuven, 2004, ISBN 90-5826-252-9).

Nous nous trouvons au beau milieu d’une époque de grands bouleversements. Aux peuples d’Europe et du monde s’ouvrent des perspectives de longue haleine et de diverses sortes, que l’on peut résumer, en substance, à deux positions principales : les pays collaborateurs seront absorbés par la puissance océanique, afin de former un bloc —la seconde possibilité— contre les pays “non alignés”, c’est-à-dire contre les pays qui cherchent à se soustraire au joug américain et choisissent la voie de l’indépendance.

Depuis quelque temps, face à cette perspective, on parle de la Russie comme de la puissance potentielle capable de guider la résurrection européenne et eurasiatique. Les dernières élections russes donne bon espoir pour l’avenir. Mais il vaut quand même mieux dire que la politique et la géopolitique ne se fondent pas sur des espérances mais sur des faits.

La dure réalité nous contraint de dire, effectivement, que, si, à l’Est la “Troisième Rome” reprend du poil de la bête et que l’ours russe se remet à rugir, le “Première Rome”, elle, la vraie Rome, a abandonné depuis fort longtemps le rôle qui lui revient de droit et qu’elle ne semble plus vouloir assumer.

Un processus d’unification stratégique de l’Eurasie

Le problème, dont question, se pose surtout dans la perspective des scenarii politiques qui se manifesteront dans les prochaines décennies. Inexorablement, l’effondrement du capitalisme est prévisible, prévu par divers observateurs comme inéluctable. Nous devons dès lors prendre conscience de la situation : si, avant que cet effondrement ne soit effectif, nous ne sommes pas prêts, en tant qu’Européens et qu’Italiens, et si nous ne sommes pas suffisamment indépendants des Etats-Unis sur le plan économique, alors nous risquons de subir une crise très dure, aux aléas peu clairs. Acquérir cette nécessaire indépendance économique ne peut venir que d’une alliance territoriale, économique et militaire avec la Russie et ses satellites, c’est-à-dire amorcer le processus d’unification stratégique de l’Eurasie. Depuis longtemps déjà les Etats-Unis entreprennent d’encercler le territoire de la Russie, mais, indépendamment de cette stratégie, nous devons prendre en considération le cas de l’Italie, tel qu’il se présente à l’heure actuelle, et tel qu’il se développera à coup sûr, et avec une intensité accrue, dans le futur.

En admettant qu’il faille d’ores et déjà envisager la possibilité concrète de former le continent-Eurasie, nous devons nous demander quels seront, dans ce contexte, le rôle et la fonction de l’Italie, nous demander si nous sommes prêts ou non pour ce grand bouleversement épocal.

Vu la situation qui prévaut aujourd’hui, la réponse à ces questions est évidemment négative sur toute la ligne.

Si, soudain, le bloc eurasiatique, dont nous espérons l’avènement, venait à se former, l’Italie serait en état d’impréparation totale, surtout à cause de l’absence d’une classe dirigeante qui serait en mesure de devenir un interlocuteur valable pour la Russie et qui pourrait faire valoir les droits et les intérêts de la “Première Rome”. Depuis plusieurs décennies, l’Italie est un pays asservi. Et le restera très probable­ment même si le “patron” change, à la suite de toute une série de circonstances fortuites.

L’unique alternative possible...

Le fait majeur qui nous préoccupe est double : d’une part, le projet eurasien est l’unique alternative possible pour échapper à la domination de la puissance d’Outre Atlantique; d’autre part, on s’est jusqu’ici bien trop peu préoccupé de savoir qui devra prendre les rênes du pouvoir dans notre pays quand et si le changement survient. Nous pourrions tenir le même discours en changeant d’échelle, en passant au niveau européen...

Le “Mouvement Panrusse Eurasia” est puissant et influent en Russie; il est devenu un lobby proprement dit, un centre d’influence politique et culturel; il suffit de se rappeler qu’Alexandre Douguine, Président du Mouvement, dirige aujourd’hui une université où les idées eurasistes trouvent un très large écho.

Dans notre pays, nous devons déplorer l’absence d’un lobby eurasiste, d’un groupe de pression qui, au moment opportun, pourra s’imposer par l’action d’une classe dirigeante préparée, capable de mettre en valeur le rôle de l’Italie, un pays dont l’importance est fondamentale pour nouer des contacts avec les pays de la Méditerranée et pour jouer le rôle de médiateur incontournable dans les rapports avec les pays arabes.

Cependant les idées eurasistes en Italie ont pris pied depuis quelques années; elles ont connu une diffusion plutôt satisfaisante, si bien que, désormais, le concept d’”Eurasie” n’est plus inconnu. Toutefois, la lacune que présenterait l’Italie résiderait dans l’absence d’une classe dirigeante qui pourrait devenir un allié valable, et non une caste servile, pour la nouvelle Russie impériale.

Donner vie à un mouvement eurasiste

Il existe des maisons d’éditions et des intellectuels italiens qui diffusent inlassablement le message eurasiste; leur présence s’avère fondamentale pour notre avenir, mais elle est évidemment insuffisante. Le problème se pose donc en Italie: il faut donner vie à un Mouvement Eurasiste hypothétique, prêt à coopérer avec un mouvement analogue basé à Moscou, et capable de coordonner les ambitions d’unifi­cation continentale, par le biais d’une activité de propagande bien capillarisée et bien ajustée.

Or, aujourd’hui, le problème premier est de former les futurs cadres dirigeants de ce mouvement appelé à garantir le destin grand-continental de notre peuple et de tous les peuples d’Europe. Le milieu, que l’on qualifie à tort ou à raison de “néo-fasciste”, est, qu’on le veuille ou non, le premier à avoir pris cons­cience de l’importance du projet “Eurasie” et des potentialités qu’il représente.

La création d’un centre d’influence, d’inspiration eurasiste, passe nécessairement par l’union des forces de tous ceux qui, indépendamment de leur formation politique, se sentent proches des positions eurasistes; mais chez la frange “anti-système” de la nébuleuse dite “néo-fasciste” qui représente, de fait, le principal réservoir d’hommes, d’esprits et de moyen pour réaliser cette tâche de rassemblement général.

Soyons toutefois bien clairs : dans l’appel à l’union que nous formulons ici, nous utilisons l’expression consacrée de “néo-fascisme” surtout pour identifier une aire politico-culturelle qui, finalement, s’avère vaste et variée, où se bousculent des conceptions politiques très diverses, mais que les médiats classent sous cette étiquette, qu’ils veulent infâmante et qu’ils assimilent systématiquement à des dérapages ta­pageurs, bien visibilisés et mis en scène par les services de désinformation ou de provocations en tous genres. Nous ne prendrons, dans cette aire politico-culturelle, que les éléments de fonds, indispensables à la formation des futures élites eurasistes, c’est-à-dire :

-          Il faut que ces milieux abandonnent tout nostalgisme absurde, cessent de cultiver les clichés incapacitants et mettent en terme à toutes les “führerites” personnelles.

-          Sans renoncer à leur passé politique, sans renoncer aux devoirs qu’ils impliquent, ces milieux devront nécessairement regarder vers l’avenir et se préparer en permanence à comprendre les dynamiques géopolitiques qui animeront la planète demain et après-demain.

-          En premier lieu, il s’agit de consolider le sincère sentiment européiste présent dans ces milieux (ndt :  depuis Drieu La Rochelle) et de le hisser à la dimension supérieure, c’est-à-dire à la dimension “eurasiste”; en Italie, cet européisme et ce passage à l’eurasisme devra s’allier à la conscience que notre pays est le réceptacle de la “Première Rome” et que ce statut l’empêchera d’accepter un rôle servile dans la nouvelle donne, c’est-à-dire dans l’hypothétique union eurasiatique.

Une lutte radicale contre le néo-libéralisme

-          Ces milieux devront développer les axes idéologiques d’une lutte radicale contre le capitalisme et le néo-libéralisme, que génère toute “démocratie” à la sauce américaine, et qui constituent des menaces mortelles pour tous les peuples d’Europe, car le message politique, historique et génétique, qu’ont légué au fil des siècles, les peuples d’Europe, est celui d’une fusion entre l’idéal communautaire et l’idéal impérial.

-          Si nous concevons l’aire dite “néo-fasciste” dans cette perspective, et si nous nous adressons à elle, parce qu’elle est la plus idoine pour réceptionner notre message eurasiste, alors, en bout de course, le processus d’union continental euro-russe s’en trouvera facilité et accéléré.

-          Dans le cas où, dans le processus de formation du bloc eurasiatique, l’Italie ne se serait pas préparée à la nouvelle donne, et si les élites, dont nous entendons favoriser l’avènement, auraient été contrecarrées dans leurs desseins, rien ne changera, ou quasi rien, par rapport à la situation actuelle, comme toujours dans notre pays, la classe dirigeante sera formée d’opportunistes serviles, obséquieux devant le patron du jour, indignes d’assumer la fonction qu’ils occupent, installés au pouvoir par pur intérêt personnel.

-          Nous devons nous rappeler, ici, les enseignements de Machiavel, qui nous disait que l’aide des armes d’autrui est utile en soi, mais calamiteuse dans ses conséquences, “parce que, si l’on perd, on reste vaincu, si l’on gagne, on demeure leur prisonnier”. Dans les conditions actuelles, donc, qui découlent de la victoire américaine de 1945 en Europe, nous ne pouvons espérer être libres un jour, sauf si nous conquerrons le pouvoir à l’aide de nos seules forces et de notre détermination; nous ne le serons que si nous obtenons une Europe souveraine, indépendante et armée, prélude à une Eurasie impériale, fédérale et armée.

-          L’Union avec la “Troisième Rome” ne signifie pas une soumission servile aux volontés de Moscou, au contraire, elle signifie la réaffirmation des valeurs et de l’importance de la “Première Rome”  —et pas seulement sur le plan géopolitique— une “Première Rome” dont nous devons nous enorgueillir d’appartenir et dont nous devons nous faire les nouveaux hérauts.

-          L’Eurasie est un destin, une union continentale à laquelle l’Europe et la Russie ont toujours secrètement aspiré, comme soutenues par un esprit, un moteur invisible. Dans le passé, cette union a échoué. Cet échec nous enjoint à ne plus commettre les erreurs du passé, à nous préparer pour les bouleversements de l’avenir.

Francesco BOCO, Belluno, 30 décembre 2003.

mardi, 19 janvier 2010

J. Parvulesco: les missions européennes et grandes-continentales de la Russie

dugin_parvulesco.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1994

Les missions européennes et grandes-continentales de la Russie

 

Jean PARVULESCO

 

Karl Haushofer

Subha Chandra Bose

in memoriam

 

L'axe franco-allemand est une

Révolution Mondiale

 

Dans les milieux géopolitiques du gaullisme, j'entends à l'intérieur de ses fort confidentiels groupes géopolitiques, dont l'action, quoi qu'on en dise, continue dans l'ombre, on est plus que jamais convaincu de la nécessité vitale, ontologique, d'une grande politique continentale franco-allemande.

 

Car, tout en se tenant très en retrait par rapport aux engagements que le mouvement gaulliste officiel a contracté, actuellement, en France, à travers l'expérience gouvernementale poursuivie par Edouard Balladur et Charles Pasqua, les groupes géopolitiques n'en surveillent pas moins attentivement l'évolution de plus en plus inquiètante de la situation politique générale en Europe.

 

Or, pour le gaullisme de la fin, pour le gaullisme en voie d'accomplissement final, qui seul est nôtre, plus la politique européenne se trouve en difficulté, par rapport à elle-même aussi bien que sur ses fronts d'affirmation extérieure, planétaire, plus il faut que le rapprochement franco-allemand s'intensifie, et qu'à la limite il finisse même par se résoudre en une intégration fédérale décisive, allant jusqu'à l'identification totale. Une identification finale destinée à changer, comme par réverbération sismique, de l'intérieur et irréversiblement, l'ensemble de la situation politique continentale.

 

Le gaullisme, le plus grand gaullisme, a été, est, quoi qu'on en dise et fasse de contraire, et va devoir se poser visionnairement jusqu'à la fin, comme un concept géopolitique axé sur l'intégration de l'ensemble du continent eurasiatique à partir du noyau révolutionnaire central franco-allemand. Pour le Général de Gaulle, la mise en chantier immédiate d'une communauté de destin franco-allemande était, à la fois en termes de devenir et en termes d'achèvement final, une Révolution Mondiale. Cette conscience unitaire fondationnelle, cette intelligence gaulliste supérieure, agonique, du problème franco-allemand trouve ses origines dans les années tragiques, embrasées et chaotiques de la fin de la dernière guerre civile européenne, dans l'hiver fatidique de 1944.

 

Rappelons donc que, dans ses Mémoires,  le Général de Gaulle cite, sans aucun commentaire mais exhaustivement la lettre personnelle qui lui était parvenue, en 1945, par des voies spéciales, de la part de Heinrich Himmler, alors que celui-ci était déjà en train d'être happé par les ténèbres. Lettre dans laquelle Heinrich Himmler adressait un appel prophétique à la constitution d'une future communauté franco-allemande de destin, dont il invitait fortement le Général de Gaulle à en prendre la responsabilité politique immédiate et active. «En vérité le seul chemin qui puisse mener votre peuple à la grandeur et à l'indépendance, c'est celui de l'entente avec l'Allemagne vaincue. Proclamez-le tout de suite! Entrez en rapport, sans délai, avec les hommes qui, dans le Reich, disposent encore d'un pouvoir de fait et veulent conduire leur pays dans une direction nouvelle. Ils y sont prêts. Si vous dominez l'esprit de la vengeance, si vous saisissez l'occasion que l'histoire vous offre aujourd'hui, vous serez le plus grand homme de tous les temps», se permettait encore d'écrire Heinrich Himmler.

 

Or, dès 1945, le tout premier souci, le souci fondamental du Général de Gaulle avait été celui de distinguer, et ensuite de mobiliser, au sein de l'Allemagne dévastée, politiquement et socialement anéantie, les ressources de vie non encore entamées, la “part ultime”, mystérieusement préservée envers et contre tout, afin qu'un autre commencement de l'histoire puisse y trouver ses assises, l'ouverture immédiate de l'ensemble de ses développe­ments à venir, une ouverture-là, d'ailleurs comme prévue d'avance. Ce que le Général de Gaulle allait alors demander  —déjà—  à l'Allemagne, c'était, disait-il, de rebâtir, avec la France, «notre Europe et notre Occident».

 

En parlant de ce dramatique tournant de la nouvelle histoire européenne naissante  —renaissante de ses propres cendres—  le Général de Gaulle notait, alors, dans ses Mémoires:  «Fribourg, en Forêt Noire, groupe pour recevoir de Gaulle tout ce qui est représentatif des régions occupées par nous sur la rive droite du Rhin. Le 4 octobre, le Dr Wohleb me présente les personnalités de Bade. Le 5 dans la matinée, M. Carlo Schmitt introduit celles du Wurtemberg. L'archevêque de Fribourg, Mgr Groeber, ainsi que Mgr Fisher du diocèse de Rotthausen, sont parmi les visiteurs. Puis, ces hommes de qualité, frémissants de bonne volonté, se réunissent afin de m'entendre évoquer «les liens qui, jadis, rapprochaient les Français et les Allemands du Sud et qui doivent, maintenant, réapparaître, pour servir à bâtir notre Europe et notre Occident».

 

Au sujet aussi de cette volonté visionnaire du Général de Gaulle, soucieux de recommencer, à peine la guerre finie, l'histoire occidentale interrompue, de bâtir, en avant, la plus grande histoire européenne à venir en la fondant sur l'axe ontologique franco-allemand, Dominique de Roux écrivait, lui, dans son livre révolutionnaire sur le Général de Gaulle, ces lignes qui resteront, définitivement: «C'est dans ce sens-là qu'il faudrait assurément comprendre l'affirmation du Général de Gaulle, parlant du rapprochement franco-allemand, quand il disait en juin 1963, dans les Charentes, qu'après d'immenses malheurs, ayant conclu entre elles la paix et s'étant unies pour un destin commun, l'Allemagne et la France ont accompli, ensemble, une Révolution Mondiale».

 

Heureux les Pacifiques

 

Cependant, il n'en reste pas moins évident que l'Axe Franco-Allemand ne saura avoir aucune réalité politique et historique directe et active s'il n'était pas soutenu par son dédoublement géopolitique à l'Est, par ce que, en 1994, le ministre des Affaires Etrangères de Moscou, Andreï Kozyrev, n'hésite pas à appeler, lui, l'Axe Germano-Russe.

 

On voit comment le destin suprahistorique de la communauté politique grand-continentale eurasiatique des années à venir s'identifie révolutionnairement avec le destin politique actuel de l'axe grand-européen Paris-Berlin-Moscou, raison d'être déjà en action, fondement de la plus Grande Europe dans laquelle notre génération est appelée à rencontrer son destin et l'épreuve décisive de celui-ci, son épreuve suprême. Car, à présent, «tout rentre à nouveau dans la zone de l'attention suprême».

 

Ainsi devient-il plus qu'urgent, ainsi devient-il vital que l'on se souvienne, aujourd'hui, du fait que la thèse grand-continentale de l'axe Paris-Berlin-Moscou à l'heure présente, répétons-le, thèse contre-stratégique fondamentale des groupes géopolitiques agissant à l'intérieur de la mouvance gaulliste en place  —apparaît comme étant d'une origine bien plus lointaine que celle des premières tentatives de la projeter, de la faire s'incarner directement dans le cours de la grande histoire qu'avait entreprises, d'une manière plus ou moins souterraine, dans les années 1960, le Général de Gaulle alors au pouvoir à Paris en tant que Président de la République, et qui n'avaient à ce moment-là échoué que du seul fait de la très suspecte  —de la plus que suspecte—  incompréhension du gouvernement de Bonn.

 

La thèse de l'axe grand-continental Paris-Berlin-Moscou n'était en effet pas, à l'origine, comme on serait tenté de le croire aujourd'hui, de gènèse exclusivement gaulliste, mais provenait de certains aménagements idéologico-doctrinaux français apportés, pendant les dernières années de la guerre, à Paris, au corps des positions géopolitiques de pointe soutenues, armées doctrinalement, par la vision du Kontinentalblock  de Karl Haushofer, du Bloc Continental. Il s'agissait alors des travaux d'aménagement doctrinal ayant pris naissance au sein de certains groupements secrets d'influence et de pénétration qui agissaient, à Paris, sous la responsabilité de Georges Soulès  —mieux connu, plus tard, sous l'identité du romancier Raymond Abellio—  à l'intérieur, et depuis l'intérieur des hautes sphères dirigeantes du Mouvement Social Révolutionnaire (MSR), tout en se tenant en étroite relation  —non sans le soutien, dans l'ombre, de certains services politiques supérieurs allemands—  avec une certaine fraction de la résistance politico-militaire gaulliste sous les ordres, dans la clandestinité, du futur Général de Bénouville.

 

Dans son premier roman, Heureux les Pacifiques,  paru à Paris en 1950, Raymond Abellio soulève un coin du voile en faisant parler un de ses personnages  —un de ses doubles— du fait, jusqu'alors tenu pour secret, qu'il y eût «des socialistes partout», des socialistes nationaux-révolutionnaires, dans tous les camps en confrontation dans ces années-là, et jusqu'au paroxysme même des dernières années de la guerre, après 1942, car il y a aussi  —il y eut, et il s'y verra de plus en plus à l'œuvre, dans l'avenir—  une internationale souterraine, clandestine, du socialisme révolutionnaire national et impérial, un socialisme grand-continental, «eurasiatique». Raymond Abellio: «Il y a, dit-il, des socialistes partout: ils voudraient voir se créer un bloc franco-germano-russe, un axe Paris-Berlin-Moscou qui dégagerait l'Occident de la tutelle et des contradictions de l'économie anglosaxonne».

 

Pour ceux qui savent, les forces premières ontologiquement présentes dans l'histoire en marche resteront, toujours, les mêmes, absolument inchangées. Hier comme aujourd'hui, il n'y a eu, il n'y a qu'un seul ennemi de ce qui sans fin revient à l'attaque pour imposer l'ordre cosmique de sa propre identité polaire des origines, l'Imperium  hors d'atteinte de ceux qui, «venus des étoiles» par la Jonction de Vénus, avaient établi, sur la terre, la première station hyperboréenne des hauts-commencements, et contrôlé toutes les stations de transmigration ultérieures et leurs descentes ontologiques successives et de plus en plus éloignées de l'être  —de ce que Heidegger appelle, lui, 1'«être de l'être»—  et de par cela même de plus en plus obscurcies, nocturnes, oublieuses de toute antériorité, de plus en plus voisines des gouffres du Sud Ultime. Encore que, de toutes les façons, le Sud Ultime, une fois atteint, il provoquera  —cela, je veux dire, provoquera—  comme de par soi-même le Redressement Final, le «Grand Renversement», ce que les voyants des temps védiques avaient désigné du nom de Paravrtti.

 

Or, à l'heure actuelle, le camp polaire du socialisme national-révolutionnaire européen d'ouverture grand-continentale se trouve encore une fois directement mobilisé sur les barricades du combat pour la reconstitution politique et historique immédiate de l'axe Paris-Berlin-Moscou. C'est là, et là seulement que se portent, à présent, tous les combats d'avant-garde, c'est là qu'est en train de se produire, tectoniquement, le renouvellement intérieur, abyssal, de la «grande histoire».

 

Au centre de l'Europe ainsi interpellée par son nouveau destin, l'Allemagne se retrouvera écartelée et par la double attraction et par la double pétition de rencontre qui contredit cette attraction tout en faisant qu'elle s'accomplisse, attraction en cours qu'exercent, sur elle, chacune de son côté et les deux ensemble, et la France et l'Allemagne, l'Ouest et l'Est du Grand Continent Eurasiatique déjà happé par le vertigineux tourbillon final de la réintégration grand-continentale en train de se donner à faire sous les auspices à la fois ardentes et polaires de 1'Imperium Ultimum.

 

D'immenses puissances négatives, dissimulées

 

C'est très précisément la raison pour laquelle d'immenses puissances négatives secrètes, dissimulées, s'opposent aujourd'hui à l'intégration définitive de la France et de l'Allemagne, tout comme d'immenses puissances négatives secrètes s'opposeront aussi, et en même temps, à l'intégration définitive de l'Allemagne et de la Russie : or, dans les deux cas, ces puissances négatives, occultement et depuis toujours assujetties au non-être et au chaos originel dans ses persistances nocturnes, dissimulées, s'avéreront être les mêmes. Si nous sommes donc restés les mêmes, l'ennemi ontologique de tout ce que nous sommes et avons été, de tout ce que nous serons à nouveau, est lui aussi resté le même, inconditionnellement identique à lui-même et à ses missions commandées par les “ténèbres extérieures”.

 

Le péril est également à invoquer, et là, avec la clarté la plus tranchante, des puissantes manœuvres de retardement, de “blocage antifasciste”, de déstabilisation permanente que poursuit, contre nous, à la fois en plein jour et tout à fait dans l'ombre, l'Internationale Socialiste et ceux qui la prédéterminent, silencieusement, dissimulés dans les arrière-coulisses nocturnes de notre propre histoire en cours. Il s'agit donc de dénoncer avec force le socialisme marxiste et cosmopolite, antinational et antieuropéen, subversivement véhiculé par les Partis Socialistes du Portugal, d'Espagne, de France, d'Italie, de Belgique, d'Allemagne, refuges et bases activistes durcies des Partis Communistes apparemment auto-neutralisés, passés au stade tactique des “présupposés antérieurs”. Le cas du PDS italien reste le plus flagrant qui, masses électorales, cadres, organisations parallèles et dirigeants, Achille Occhetto en tête, n'est rien d'autre que le PCI renforcé par les boues alluvionnaires d'un “front populaire” autrement manigancé, et d'autant plus dangereux.

 

D'autre part, la situation reste particulièrement critique en Allemagne, où l'eventuelle arrivée au pouvoir, à la faveur des prochaines élections legislatives, de la SPD confortée par la candidature gauchiste de Rudolf Scharping, dont la pensée politique interlope et les relations subversives avec les formations alternatives clandestines sont notoires, provoquerait une catastrophe politique de dimensions européennes, et sans doute bien plus encore. Ce qui devra donc être empêché par tous les moyens, y inclus, comme disait l'autre, “par les moyens les plus légaux”.

 

Nous nous situerons donc d'emblée, et comme inconditionnellement, aux côtés du chancelier Helmut Kohl, héros de la réunification totale de l'Allemagne et des retrouvailles définitives de l'Allemagne avec elle-même, ainsi que du nouveau recommencement de la plus Grande Europe, qui en provient directement. Que le chancelier Helmut Kohl compte donc sur nous qui, de notre côté, nous saurons toujours qui est qui.

 

Ainsi, le voit-on, toutes les forces en confrontation, dans le visible et dans l'invisible, se retrouvent déjà en état d'alerte maximale, rangées à leurs places préétablies, prêtes à tout.

 

L'heure du grand tremblement de terre se fait proche, qui ébranlera, encore une fois, tout. Aussi vais-je citer là cette terrible parole prophétique du chancelier Helmut Kohl, parole prophétique dont l'actualité intime s'accélere, et qu'il faut savoir comprendre à son double niveau: Ce que nous avons semé en mai, nous en aurons la récolte en octobre.

 

Les déplacements de la “Terre du Milieu”

 

Des changements arrivent partout, et qui vont, tous, dans le même sens, le sens du renouveau total qui s'annonce, et dont c'est à nous autres qu'il reviendra la tâche révolutionnaire d'en maîtriser un jour la ligne de tumulte.

 

Mais la situation, désormais, s'éclaircit, aussi, dans les profondeurs. Si, par rapport à 1'“Empire du Milieu” allemand, par rapport aux  “Terres Immuables” de la centralité polaire, hors d'atteinte, incarnée, en ces temps de la fin, par l'Allemagne, la France, de son côté, y représente, aujourd'hui, et y apporte  —car telle est sa mission prédestinée—  l'ensemble du camp occidental grand-européen, l'Ouest donc du Grand Continent Eurasiatique et, plus visiblement, la base impériale occidentale Madrid-Rome-Bruxelles, la Russie, en ce qui la concerne, représente, et y apporte, principiellement, l'Est du Grand Continent Eurasiatique, comprenant “la plus Grande Inde” et “le plus Grand Japon”.

 

Cependant, ainsi que j'avais déjà eu l'occasion de le montrer dans mon étude sur “les fondements de la géopolitique secrète du gaullisme”, le concept de Heartland, de “terre du milieu”, équivalent géopolitique fondamental des “Terres Immuables” du Taoisme, concept de heartland  déjà défini  —en termes de géopolitique active—  par Sir Halford  John Mackinder, et auquel Karl Haushofer avait aussi souscrit entièrement dans ses travaux, est un concept voué à se déplacer à l'intérieur de l'espace central qui constitue son aire continentale de présence et d'action propres, ses déplacements suivant la spirale qui véhicule en avant et qui manifeste le grand cycle cosmique en cours.

 

Ainsi, qui détient le secret des cheminements prévus d'avance, inscrits d'avance sur la spirale régissant les déplacements du heartland  du Grand Continent Eurasiatique, détient aussi, de par cela même, le secret du devenir de la puissance intérieure de l'Imperium, et de l'historial visible de celui-ci dans l'histoire en marche vers sa conclusion ultime, vers cet Imperium Ultimum où l'histoire sera appelée à s'identifier assomptionnellement avec l'au-delà de l'histoire.

 

Le projet contre-stratégique fondamental des nôtres, à la veille même de nos plus grandes batailles suprahistoriques et révolutionnaires de la fin devra donc savoir trouver l'audace nécessaire pour aller à la rencontre de ce qui nous apparaît comme le secret déjà en action du futur déplacement ontologique du centre de gravité géopolitique du Grand Continent, de sa prochaine recentrification impériale et polaire. Il faut que nous sachions faire de la fatalité même de l'histoire notre arme suprahistorique décisive, le courant porteur de notre plus haut pouvoir d'intervention historique et politique à venir.

 

Pour les nôtres, et en cette heure plus que jamais, les choix profonds du destin sont, d'avance, comme “inscrits dans les étoiles”.

 

Ainsi se fait-il donc que, si, pendant la saison de nos actuelles préliminaires à la mise en place de principe, conceptuelle, du Grand Empire Eurasiatique de la fin l'emplacement ontologique de la “terre du milieu” se trouve encore situé en Allemagne, une fois le processus impérial grand-continental révolutionnairement entamé au niveau de l'action historique et politique directe, et directement inscrite dans l'histoire en cours, le heartland, le principium  des “terres du milieu” va devoir se déplacer  —ainsi que de prévu—  sur la Russie, pour y rejoindre son emplacement prévu depuis toujours, et prévu aussi pour qu'il durât jusqu'à la fin, pendant tout le millénaire  —ou les dix millénaires de notre légende antérieure—  de la prochaine projection temporelle, immédiatement historique, qui sera celle de l'Imperium Ultimum.

 

D'ailleurs, quelqu'un dont le regard est habitué —ou plutôt habilité—  à surprendre l'essentiel du devenir historique sous le cours apparent, obscur et troublé de ses propres contingences à l'œuvre, se doit d'avoir déjà compris, comme de par lui même, que le centre de gravité de la nouvelle histoire occidentale du monde se déplace actuellement vers la Russie, dont l'attirance se fait de plus en plus irrésistible, et dont le cœur le plus profond s'est sans doute déjà mis à battre —à rebattre—  quelque part. Ainsi 1'“élévation polaire” de la Russie, territoire prédestiné de la prochaine émergence des “terres du milieu” s'accomplit-elle, et va.

 

Personne, d'autre part, ne saurait l'ignorer, la Russie, à l'heure présente, se trouve prisonnière d'une situation apparemment sans issue, en proie à des difficultés extraordinaires et tout à fait noires, déstabilisantes, dans une situation encore plus noire que sans aucun doute ne l'était celle de l'Allemagne en 1945, parce que le désastre de l'Allemagne de 1945 ne pouvait pas ne pas pouvoir chercher en lui-même de quoi amorcer le processus d'une reprise future, alors que le vertige suspect dans lequel semble s'enfoncer actuellement la Russie est fait pour qu'il s'auto-intensifie et ne puisse pas s'arracher à la fatalité de mort que l'on y a investie à dessein. Car il y a un vaste dessein à l'œuvre pour empêcher que la Russie n'en vienne à émerger de par elle-même du piège d'anéantissement qui l'enserre de partout et tente de l'étouffer, qui la maintient crucifiée sur l'inconcevable honte de son actuelle réduction ontologique à la misère, au démantèlement économique et social, sans nul secours majeur, et cette conspiration conçue, de l'extérieur et de l'intérieur, préventivement, pour la spolier de sa miraculeuse libération du communisme et pour lui interdire de rejoindre le nouveau destin transcendantal et suprahistorique, polaire, qui est à présent le sien envers et malgré tout.

 

La comparaison de la situation de détresse totale qui est actuellement celle de la Russie de l'interrègne, de la transition post-communiste, et de ce qu'avait été la catastrophe historique de l'Allemagne en 1945 ne concerne que la face visible, extérieure et immédiate des choses.

 

Car, si l'Allemagne, en 1945, avait été vaincue, la Russie, elle, n'a pas été vaincue. Au contraire. La Russie, elle, a été sauvée. Quelle que puisse être la situation actuelle de la Russie, la Russie est, face à nous autres, ressuscitée d'entre les morts. Et cette resurrection, à présent, dit sa voie présente, et sa voie à venir.

 

L'horizon marial de la Nouvelle Russie

 

Or, miraculeusement délivrée, sans guerre civile intérieure ni défaite militaire extérieure, du cauchemar sanglant et sans faille de soixante-dix années de ténèbres et de honte, d'impuissance totale face à l'emprise communiste et de ce qui se cachait derrière le communisme, la Russie ne le fut que par la seule œuvre du Cœur Immaculé de Marie, qui a tenu tous ses engagements secrets et sa mystérieuse promesse de Fatima: aujourd'hui, la Russie est, ainsi que je viens de le dire, un pays ressuscité d'entre les morts, et qui porte dans son être même, et à jamais, les stigmates d'un inconcevable miracle comme autant d'entailles eucharistiques, embrasées vives, déjà irradiantes, salvatrices, inextinguibles.

 

Aussi la Russie, à présent, doit-elle trouver, avant tout, la manière la plus appropriée de faire ses Actions de Grâces, de remercier sa Divine Salvatrice pour la victoire inouïe et très haute, pour l'intervention abyssale dont son Cœur Immaculé a si bien su la faire bénéficier, comme en un songe, comme si de rien il n'y avait entre temps.

 

On se souvient de la prédiction de Saint Maximilien Kolbe, le mystique supplicié d'Auschwitz: que le jour venu, avait-il dit, la statue de Marie remplacera, au sommet du Kremlin, le tourbillon infernal de l'“Etoile Rouge”. Aussi tout doit être mis en branle, et tout de suite, pour que ce changement symbolique vienne à être chose faite, dans les formes, nuptialement. Avant, rien ne se fera de ce qui doit se faire pour la promotion impériale de la Nouvelle Russie appelée à l'avant-garde transcendantale pour les batailles finales de notre Imperium Ultimum.

 

Et, dans cette circonstance, il m'est, à moi, tout à fait impossible de ne pas m'intimer de reproduire, ici, parce que c'est bien ainsi que cela doit se faire, les conclusions de mon récent entretien catholique et marial avec Eric Vatré, entretien publié, depuis, dans un ouvrage de groupe, intitulé La droite du Père.

 

Je commençais donc la dernière partie de ce long entretien par une citation de Pie XII. Un fragment de l'extraordinaire discours que Pie XII avait fait, à Rome, à la Noël 1942. Au cœur même de l'hiver suprêmement décisif, juste à l'instant où tout devait basculer dans les ténèbres de l'égarement et de la défaite, et pour si longtemps et désormais sans plus aucune trêve.

 

«Ne faut-il pas plutôt,  disait Pie XII, que sur les ruines d'un ordre public qui a donné des preuves si tragiques de son incapacité d'assurer le bien du peuple, s'unissent tous les cœurs droits et magnanimes dans le vœu solennel de ne se donner aucun repos jusqu'à ce que dans tous les peuples et toutes les nations de la terre, devienne légion la troupe de ceux qui, décidés à ramener la société à l'inébranlable centre de gravité de la loi divine, aspirent à se dévouer au salut de la personne humaine et de sa communauté anoblie en Dieu? Ce vœu, l'humanité le doit aux innombrables morts enterrés sur les champs de bataille; le sacrifice de leur vie dans l'accomplissement de leur devoir est l'holocauste offert pour le nouvel ordre social à venir, et qui sera autre».

 

Et moi-même, alors, j'ajoutais ce commentaire, qui reprenait, en l'actualisant, la ligne combattante de Pie XII: «Ayant posé les fondations visibles et invisibles dans le sang, dans 1e sacrifice heroïque et mystique de ceux qui ont donné leurs vies pour l'avenir et l'honneur tragique de leur foi, la nouvelle unité continentale voulue par Rome est en marche, et rien ne l'arrêtera Le soleil de Rome se lève à nouveau à l'occident du monde; l'Europe portée aux dimensions du Grand Continent Eurasiatique redevient une idée transcendantale».  Et ensuite: «Mon message va s'adresser exclusivement à ceux qui se trouvent déjà engagés, ou qui vont l'être, dans la terrible conspiration spirituelle et nuptiale du mystère de l'Incendium Amoris».

 

La conspiration de l'Incendium Amoris, comment agit-elle, quels en sont les buts ultimes et l'ultime horizon d'embrasement? La réponse à cette question nous concerne de la manière la plus directe: «Au-delà de leurs futures incarnations historiques et de ce qui s'y verra impliqué, ainsi, processionnellement, dans les temps portés vers l'assomption finale du Regnum Sanctum, de l'Imperium Sanctum, les grands événements à venir et qui auront tous, dans leur ensemble, Rome pour centre polaire et la lumière métahistorique de Rome pour horizon de retour, en appellent aussi, désormais, et avec une violence de plus en plus passionnée, à une incarnation mariale finale, décisive, coronaire».

 

Et d'une manière encore plus précise, et de par cela même plus périlleuse: «Marie doit assurer de sa venue testimoniale et amoureuse le retour de l'Europe  —de la plus Grande Europe—  à l'être de la foi catholique renouvellée, de même que c'est par la proclamation du dogme de la Coronation de Marie que Rome se doit d'armer surnaturellement son actuelle offensive contre-stratégique finale pour le recouvrement catholique du Grand Continent Eurasiatique». Et pour finir, très dangereusement, et très à dessein ainsi, le Livre de Baruch, III 38, disant, alors qu'il y parlait de la Sagesse: Puis elle est apparue sur terre, et elle a vécu parmi les hommes.

 

Le cercle des assomptions géopolitiques continentales va-t-il se refermer sur la pétition coronaire d'une assomption d'élévation solaire, d'une montée spirituelle communionale “jusqu'au soleil”, confirmée cosmiquement par la venue même de l'Epouse vêtue de Soleil, de la très virginale Sponsa Soli?

 

Agissant sur l'histoire, nous agissons, aussi, sur l'au-delà de l'histoire, toute vision géopolitique majeure, fondationnelle, décisive, implique également sa propre coronation géothéologique  —voire géothéologale—  car, ainsi que l'écrivait Moeller van den Bruck, «il n'y a qu'un seul Reich comme il n'y a qu'une seule Eglise».

 

A l'échelle donc des ultimes horizons de l'histoire occidentale en marche vers l'accomplissement de sa prédestination la plus cachée, ontologiquement cachée, le but de la “grande géopolitique”, de ce que certains des nôtres et en premier lieu moi-même avons déjà pris coutume d'appeler, entre nous, la “géopolitique transcendantale”, n'est autre que celui qui va devoir s'incarner  —qui, déjà, s'incarne, amoureusement—  dans le dogme cosmique de la Coronation de Marie

 

Néanmoins, pour le moment, l'ordre des urgences sur le terrain apparaît comme autre.

 

Les tâches des missions qui sont nôtres, à l'heure présente, interpellent la part la plus visible et la plus tragique de l'histoire immédiate, retrouvent les dimensions politiques et activistes de nos combats et s'y engagent avec toute l'intensité, avec toute la violence de ceux qui dans le devenir même des contingences interceptent, de l'intérieur, la lumière vivante du perpétuel appel, en eux, de la base polaire antérieure.

 

L'ordre des urgences

 

Pour le moment, l'ordre des urgences contre-stratégiques sur le terrain exige que l'on fasse tout le nécessaire pour que l'Allemagne  —l'Allemagne de l'axe Germano-Russe souhaité par Andreï Kozyrev—  puisse fournir à la Russie, en temps utile, le soutien demandé par son rétablissement et son maintien politique et économico-industriel au niveau de superpuissance planétaire, niveau qui, en principe, ne peut absolument pas ne pas être encore le sien.

 

Seule nous importe, dans le cadre du combat final pour la plus Grande Europe continentale eurasiatique, la Russie dans son identité de superpuissance planétaire disponible aux exigences de sa prédestination impériale suprahistorique.

 

Encore que, désormais, la seule superpuissance continentale planétaire de taille à faire face aux Etats-Unis et aux conspirations océaniques et autres de l'imperium  de fait entretenu par les Etats-Unis au niveau de ses propres prétentions et contingences mondiales, apparaît comme étant la plus Grande Europe, régie par l'axe Paris-Berlin-Moscou et qui déjà s'apprête à s'élever de par elle-même au niveau du futur grand Empire Eurasiatique de la fin, de notre Imperium Ultimum.

 

Nous avançons que le moment politique mondial est donc des plus propices pour qu'à l'intention des nôtres une grille opérationnelle immanente vienne à être établie, produisant les thèses contre-stratégiques et, par la suite, dans un second temps, stratégiques et défensives, destinées à mobiliser, suivant les délais d'une première mise en place impériale grand-continentale d'ensemble, 1es structures doctrinales et d'action directe à la disposition de l'axe fondamental Paris-Berlin-Moscou et des projets révolutionnaires de base poursuivis par celui-ci.

 

Aussi nos dernières analyses de la situation en charge à son niveau impérial grand-continental d'ensemble nous conduisent-elles à répondre aux défis qui se dégagent, de cette situation même, par une grille immanente de sept thèses opérationnelles, quatre thèses contre-stratégiques d'engagement directement continental, et trois thèses stratégiques offensives portant sur un niveau révolutionnaire planétaire. Les combats à l'intérieur et à l'extérieur du Kontinentalblock constituent, cependant, un seul front. Un seul front, un seul commandement.

 

Contre-offensive à l'intérieur, offensive à l'extérieur du Kontinentalblock  de Karl Haushofer, du Bloc Continental sur lequel s'exercent les influences polaires, les pouvoirs supérieurs de ce que nous servons nous autres, soldats d'un seul Concept Absolu.

 

Aussi cette grille immanente des sept thèses opérationnelles de base destinées à promouvoir sur le terrain l'axe géopolitique fondamental Paris-Berlin-Moscou à son niveau impérial d'avant-garde, à son niveau grand-continental eurasiatique, nous apparaît-elle donc devoir être, au moment présent et vue notre situation profonde, très certainement définissable de la manière suivante, et que nous faisons notre entièrement:

 

1.

C'est au tréfonds d'elle-même, de son histoire conçue, voulue, engagée dans sa totalité active, de sa plus occulte prédestination spirituelle, que la Russie  —que la Nouvelle Russie qui est nôtre—  doit tenter d'assurer envers elle-même l'effort suprahumain de trouver  —de retrouver—  son propre centre polaire de gravité, son propre pôle d'unité transcendantale vivante, car c'est bien à partir de ce moment d'embrasement eucharistique intérieur, et seulement à partir de ce moment-là, que la Russie renouvellée en elle-même depuis son centre polaire même, pourra se concevoir réellement en état d'assurer les tâches suprahistoriques impériales qui sont les siennes en propre, depuis toujours et jusqu'à la fin de tout, apocalyptiquement.

 

2.

Car, à ce que la plus Grande Europe, interpellée actuellement par son axe de mobilisation Paris-Berlin-Moscou, peut et doit faire, d'urgence, pour 1e rétablissement politique et économico-industriel de la Nouvelle Russie, la Russie, la Nouvelle Russie, de son côté, doit pouvoir répondre par la mise en œuvre, à sa charge, du renouveau révolutionnaire spirituel et charismatique devant soulever, incendier en conscience et irrationnellement, l'ensemble de l'Europe et du Grand Continent: c'est de Russie, nous ne l'ignorons plus, que devra nous venir, maintenant, le nouvel Incendium Amoris  qui changera tout.

 

3.

Pour l'axe contre-stratégique Paris-Berlin-Moscou, l'objectif économique et industriel absolument prioritaire à l'échelle européenne grand-continentale reste, à l'heure présente, et avant toute autre option de combat, quelle qu'elle fût, celui de la mise en chantier des projets confidentiels concernant 1e développement révolutionnaire en commun de la Sibérie, à tous les niveaux disponibles, avec le soutien à part entière du Japon et excluant d'avance toute participation ou droit de regard des puissances non-continentales comme les Etats-Unis ou de la mouvance à couvert de qui suit les Etats-Unis.

 

D'autre part, il devient évident que la participation immédiate, directe et entière du Japon au Projet Continental Grande Sibérie (PCGS) va constituer, dans les faits, l'acte fondationnel, le vœu originel de l'entrée  —de la rentrée—  du “plus Grand Japon” au sein du camp d'intégration continentale avancé du futur Empire Eurasiatique de la Fin, et que le reste suivra. Une audacieuse volonté, une volonté à la fois abrupte et nouvelle y trouvera ses voies, et toutes ses voies, y inclus celles, prophétiques et sacrales, de la “passe à l'Ouest“.

 

Par ses engagements envers le Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), le Japon se tourne vers l'Ouest, rejoint le Kontinentalblock.

 

Quand Karl Haushofer dit comprendre les Chinois comme une race du Nord en descente migratoire vers le Sud et les Japonais comme une race du Sud en montée migratoire vers le Nord, il définit, en plus, 1e cyclone démographique dont le Japon ne pourra se libérer qu'en échangeant le poids négatif de la Chine dans son environnement océanique immédiat contre le contre-poids positif du Kontinentalblock  dans son grand environnement d'ensemble, planétaire. L'intégration du Japon dans le Kontinentalblock,  sa réorientation vers l'Ouest, représente, pour le Japon, son accession à ce que le Taoisme appelle “la passe de l'Ouest”.

 

Mais “la passe de l'Ouest”  —tel aura été, à la fin, le “grand secret” du Taoisme—  représente, en réalité, le passage obligé, le seul “chemin de passage” vers le Nord, le chemin même de la Jonction de Vénus. Pour la Jonction de Vénus, à revoir, sous son angle opérationnel le plus secret, L'étoile de l'Empire Invisible.

 

Or c'est bien la Nouvelle Russie qui se trouve pressentie pour conduire le Japon dans le périlleux chemin de “la passe de l'Ouest”, dans son retour final vers le Nord et “la zone d'attention suprême” de ses plus occultes gratifications polaires dans les hauts chemins glaciaires de 1'“Acier Polaire”.

 

Car c'est bien par rapport à la mise en marche du Projet Continental Grande Sibérie (PCGS) que le nouvel axe Germano-Russe pressenti par Andreï Kozyrev pourra donner sa pleine mesure, l'Allemagne étant, en cette occurrence précise et tout à fait décisive, le maître d'œuvre et la puissance mobilisatrice centrale de l'ensemble grand-continental appelé à participer à ce projet, premier “grand projet continental” de 1a superpuissance planétaire représentée par la Grande Europe. Dans un certain sens, tout va devoir se passer, désormais, dans l'environnement opérationnel du Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), et des implications supérieures de la mise en chantier de celui-ci.

 

4.

A la limite, que sommes-nous d'autre, en ces temps de vertige et de décision secrète, que sommes-nous d'autre que la conscience visionnaire de notre propre action révolutionnaire sur le terrain, action présente et, surtout, action à venir?

 

En d'autres circonstances, nous écrivions déjà: «Porteuse des puissances d'être et de changement révolutionnaire qui lui reviennent en propre, la conscience visionnaire de l'avenir proche et plus lointain de la Grande Europe et de ses destinées eurasiatiques impériales s'approche déjà, et de plus en plus, de l'histoire immédiate, et cette marche d'approche est en elle-même, déjà, de plus en plus d'ordre organisationnel, dans le sens profond, fractal et cosmogonique du terme. L'interpellation organisationnelle de l'histoire en change-t-elle le cours?». Or cette dernière interrogation justifie subversivement et fonde toute notre action présente et à venir, nous donne les droits qui sont déjà nôtres à prétendre à un pouvoir d'emprise transcendantale sur la plus grande histoire, pouvoir d'emprise que nous allons devoir enlever de haute lutte à ceux qui en détiennent aujourd'hui les clés cachées. Des clés qui ne sont d'ailleurs pas celles de l'histoire, mais de 1a sombre anti-histoire qui, pour peu de temps encore, leur sert d'histoire, de faux semblant d'histoire.

 

Ainsi, «une première assemblée consultative géopolitique grand-continentale va devoir se trouver mise en place par nos soins, qui réunira, en vue de consultations ultérieures, que l'on peut déjà envisager dans leurs lignes majeures, des représentants de tous les pays ou régions significatives du Continent Eurasiatique, du Japon à l'Islande, un gouvernement Provisoire Continental (GPC) étant appelé à en émerger par la suite. Et, aussi, un président à vie émergeant de l'entité Impériale de la Fin, élu d'une manière identique à celle qui décide encore de la Dévolution Romaine, et disposant des pleins-pouvoirs ontologiques appartenant à l'état de sa prédestination impériale secrète, mais qui se manifestera en temps prévu, signo dato.  Un président à vie de l'Entité Eurasiatique Impériale de la Fin élevé par l'irrationalité dogmatique à l'état et aux titres d'un concept absolu, et ce “concept absolu” n'étant lui-même, alors, que le dernier état de l'irrationalité dogmatique en action».

 

5.

La première tâche stratégique offensive, la première “tâche extérieure” de l'axe Paris-Berlin-Moscou sera alors celle de pourvoir à l'établissement  —au rétablissement—  des états ontologiques identitaires, d'être et de destin, avec les hautes terres d'Amérique Latine, avant-poste de combat planétaire contre l'impérialiste global de la centrale subversive nord-américaine et de ceux qui la manipulent occultement, et, en même temps, espace de renouveau cosmique en relation directe avec le prochain retour en puissance des Pléiades. A couvert, l'héritage horbigerien, dans 1es Andes, se maintient encore. Or nous y reviendrons, suivant les plans prévus.

 

Ainsi avons-nous pris connaissance, en attendant, et avec la plus extrême attention activiste, de l'article de combat planétaire du Dr Carlos A. Disandro, de La Plata, Bolivie, «Global Invasion y defensa cultural, etnica, telurica», paru dans la revue chilienne Ciudad de 1os Cesares, Vina del Mar, Chili, mars-avril 1993.

 

6.

L'axe continental Paris-Berlin-Moscou devra également assumer  —réassumer, réactiver et redéployer en avant—  toutes les tâches politico-stratégiques sur le terrain, toutes les missions d'intervention révolutionnaire offensive qui avaient déjà été celles du “grand gaullisme”, du gaullisme des années 1960  —le Général de Gaulle étant au pouvoir—  en direction du Québec, du Canada et de la partie des Etats-Unis qui, sur les confins de la Louisiane, garde encore la mémoire souterrainement vivante de ses origines européennes et françaises, tête de pont culturelle et politico-stratégique pour nos futures actions de libération et de recouvrement à terme de nos anciennes Terres Nordiques, de l'“Amérique du Nord”.

 

7.

L'intégration finale de l'ensemble des courants de spiritualités supérieures ayant surgi dans l'espace grand-continental des premières processions hyperboréennes viendra à se constituer sous la protection active des retrouvailles géopolitiques impériales marquant la fin du cycle cosmique actuel, l'Empire Eurasiatique de la Fin se trouvant ainsi porté à être, pour les christologies mariales et paraclétiques de la fin, ce que Rome avait déjà été, une première fois, pour l'ensemble historique du christianisme naissant, pour la “nouvelle religion” appelée à surgir en Occident.

 

Et ce sera donc dans les espaces polaires de la dernière Terre du Milieu, en Russie et dans ce que sera alors devenue la Nouvelle Russie, que viendront se retrouver les descendances éparses de la grande Lumière Antérieure, dont la Dernière Rome ne fera qu'achever en l'accomplissant le processus suprahistorique des retrouvailles intérieures et l'ultime Identité Divine, “Marie de la Fin”.

 

Et, pourquoi ne pas le dire, les hauts travaux de rassemblement, de ressourcement polaire poursuivis actuellement, depuis Moscou, par Alexandre Douguine et les groupes de veilleurs qui lui sont proches et qui s'y trouvent déjà à l'œuvre, entretiennent, sur place, les préliminaires déjà confidentiellement entamées de ce qui, plus tard, mènera au Grand Retour.

 

Or, de même que la réintégration du camp grand-continental du futur Empire Eurasiatique de la Fin devra se faire, pour le Japon, pour “le plus Grand Japon”, par les voies de sa participation fondamentale, ontologique, au Projet Continental Grande Sibérie (PCGS), l'Inde, “la plus Grande Inde”, va rejoindre le même espace métahistorique impérial en apportant aux nôtres, comme de l'intérieur, ce qui, ne fût-ce que d'une façon abyssalement occulte, au tréfonds de la spiritualité hindoue et tibétaine ne peut pas ne pas subsister encore de l'immense Lumière Antérieure, de la “vive lumière” des temps védiques et hyperboréens, polaires, d'avant même les temps védiques.

 

Ainsi la double mission de la Nouvelle Russie à l'Est du Grand Continent Eurasiatique sera-t-elle mise, bientôt, en état d'accomplissement, double mission qui concerne et engage, ainsi que nous l'avons déjà vu, les retrouvailles ontologiques, profondes, de l'axe géopolitique fondamental Paris-Berlin-Moscou, et de l'ensemble du Grand Continent mobilisé par celui-ci, avec “la plus Grande Inde” et avec le “plus Grand Japon”. Raymond Abellio: il y aura alors des épousailles inouïes.

 

Car ce qui à ce moment-là devra se rejoindre, constituer l'Est du Grand Continent et du suprême Projet Impérial de celui-ci, va s'y rejoindre par l'intermédiaire de la Nouvelle Russie, conçue métahistoriquement pour qu'elle reçoive, en même temps et comme de par le même mouvement, l'Ouest du même Bloc Continental mobilisé par l'Axe fondamental Paris-Berlin-Moscou.

 

A la fin du cycle, et nous y sommes, le Kontinentalblock  de Karl Haushofer aura son centre polaire d'affirmation géopolitique impériale quelque part dans les espaces qui sont actuellement ceux de la Russie, et c'est au cœur même de notre Nouvelle Russie que se tiennent les nouvelles “Terres du Milieu” et leurs inaccessibles espaces intérieurs de virginalité impériale amoureusement, nuptialement au service de l'Ultime Marie et de l'Imperium Ultimum  qui l'entourera dans l'invisible et, aussi, dans le visible. Car, en ce moment prédestiné et très secret, souvenons-nous, comme nous devons le faire, de la parole prophétique fondamentale, du verbum novissimum  de Baruch, puis elle est apparue sur terre, et elle a vécu parmi les hommes.

 

Tel me semble donc être l'ordre des urgences commandant la ligne fondamentale de nos combats actuels et la grille immanente des thèses opérationnelles destinées à en promouvoir les déploiements sur le terrain, le passage à l'action directe.

 

Jean PARVULESCO.

Paris, le 28 mai 1994.

 

jeudi, 18 juin 2009

Construccion de un gran espacio suramericano

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Construcción de un gran espacio suramericano

Alberto Buela (*)

 

En estos días que venimos recibiendo varias solicitudes del extranjero sobre la integración suramericana  (investigadores brasileños como Julia Nassif Souza de la revista de Sociología  la Univ. de San Pablo, de nuestro traductor al ruso Vladislav Gulevich entre otros )  nos parece adecuado realizar algunas precisiones fundamentales sobre el tema. Sobre todo en el desenmascaramiento de los intereses reales que mueven la geopolítica brasilera, desde siempre ambivalente.

 

En primer lugar nosotros proponemos dejar de hablar de integración, concepto que forma parte de lo políticamente correcto, para hablar de construcción de un gran espacio geopolítico autocentrado económicamente y políticamente soberano. La categoría de integración es un engaña pichanga ad usum becarios.  Luego de 18 años desde el Tratado de Asunción de 1991 al presente, el Mercosur resultó ser sólo el instrumento de integración de las burguesías comerciales de Sao Paulo y Buenos Aires, y nada más. La construcción de un gran espacio supone una voluntad de poder que se enfrente y recorte los poderes mundiales actuales en tanto que la idea de integración implica sumarse a las ventajas relativas de la globalización.  O hablamos en términos geopolíticos de construcción de un gran espacio o callamos.

 

 

En segundo lugar hay que dejar de hablar de América Latina que es un concepto que indica una rémora colonial franco-inglesa – ni los aborígenes son latinos ni los criollos lo somos- para hablar de Iberoamérica o de la América Indoibérica y así incorporar sin tapujos al Brasil. El latino americanismo es un concepto vago y estéril, ha sostenido con razón don Helio Jaguaribe. Geopolíticamente hablando, esto es, desde un realismo político, se debe hablar de Suramérica  (Sud- América es un galicismo inadmisible a esta altura de la historia americana), pues México y Centroamérica son dominios consolidados de la potencia imperial talasocrática.

 

En tercer lugar la construcción es solo posible si podemos asegurar un heartland suramericano protegido por las líneas de tensión geopolíticas cuyos vértices tendrían que ser Buenos Aires, Brasilia, Caracas y Lima o Quito o Bogotá. Este último vértice es indistinto aunque hoy es preferible Bogotá.  Esto es lo que hemos denominado “teoría del rombo” que venimos defendiendo desde hace una década.

 

En cuarto lugar aquellos que tienen y pueden aportar más, aporten más, pues si no se da una relación de reciprocidad no hay construcción de un gran espacio en Suramérica.  Este es el principio fundante de todo gran espacio geopolítico, pues si uno de los miembros aporta todo se transforma en un imperio subregional y si todos aportan por igual es una ficción política. No tiene miras de realización.

 

Si, hipotéticamente, se tuvieran en cuenta estas cuatro instancias que proponemos habría que eliminar, finalmente,  los presupuestos histórico-políticos de los miembros que la integran comenzando por el mayor aportante, que en este caso es Brasil con casi 200 millones de habitantes y el 38% del PBI de la región.

 

Y acá salta la liebre. Y aquí aparece la cuestión fundamental. ¿Quiere Brasil la construcción de un gran espacio autocentrado económicamente y políticamente soberano en Suramérica?

Todo indica que no, pero todo aparece como que sí. En apariencias Itamaraty a todos los proyectos dice que sí, pero en realidad obra en concreto rechazándolos. Su alianza principal es con los Estados Unidos como socio privilegiado, relación que lo ha transformado hoy día en  gendarme de la región. Su asociación secundaria es con cualquiera de los países suramericanos. Esta distinción entre aliado y socio es fundamental para poder llegar a comprender en parte, a barruntar, cuales son los intereses profundos que mueven a Itamaraty.  Brasil es aliado de USA y socio de Argentina o Venezuela o Uruguay.

 

Nos explicamos con un ejemplo: El Banco del Sur (también podríamos hablar de la integración militar, del la Comunidad suramericana de naciones, del Unasur, de los corredores bioceánicos, del gasoducto transamazónico, de la navegación de los ríos interiores de la América del Sur, etc.).

 

El Banco del Sur arrancaría con un capital inicial de 7.000 millones de dólares, la controversia respecto del aporte de los países accionistas impulsores de la idea radica que unos, como Brasil o Paraguay, proponen hacer aportes menores del orden de los 300 millones y otros como Ecuador, Venezuela y Argentina proponen aportes significativos. En una palabra, unos quieren que el Banco del Sur nazca chico y otro piensan en términos de grandeza.

La contradicciones surgen con las declaraciones de Guido Mantega, ministro de hacienda del Brasil, quien sostuvo que:“ la prioridad del Banco del sur será financiar proyectos de infraestructura, logística y energía”  y recordó que “sólo el Banco de Desarrollo de Brasil tiene 120.000 millones de dólares para financiar al sector productivo de su país, en tanto que el Banco Interamericano de Desarrollo (BID) tiene sólo 100 millones de dólares para toda la región”.

¿Qué pretende entonces la intelligensia brasileña, crear un banco pobre esterilizando otra idea que puede servir para liberarnos, como lo hizo con la Comunidad Suramericana de naciones invitando a Surinam y Guyana, o sea, Holanda e Inglaterra a participar?

Esta idea del Banco del Sur, hay que decirlo con todas las letras la lanzó Chávez y le mostró sus beneficios a Kirchner, quien honesta y cabalmente la aceptó.

Brasil se sumó como se suma a todos los intentos de integración suramericana, no por su vocación integradora, sino porque Itamaraty (la cancillería brasileña: Su verdadero poder nacional)  no descansa en su ambición de dominio. Y así, si los proyectos o ideas que se lanzan benefician su política permanente de “extensión al oeste” los apoya, de lo contrario los esteriliza, pero nunca los rechaza, pues su rechazo generaría una resistencia que no tiene por qué crear.

Esto hay que saberlo y nuestros gobiernos hispanoamericanos deberían alguna vez hacerlo notar. Brasil, a través de su cancillería Itamaraty, interpuso, interpone e interpondrá todos los recursos a su alcance para impedir la integración norte-sur o sur-norte de Suramérica, de modo tal que si hay algo que no desea ni quiere es la relación Caracas-Buenos Aires, y el Banco del Sur abona y refuerza esta integración.

Hace ya más de un siglo y a partir de los trabajos de don Tulio Jaguaribe, el padre de Helio Jaguaribe, el sociólogo que más influencia en el poder del Brasil ha tenido en estos últimos veinte años,  los gobiernos de Argentina y Venezuela están solicitando al de Brasil avanzar en los trabajos para la integración fluvial del Suramérica sobre todo en la vinculación entre los ríos Paraguay –Guaporé a través del dragado de los ríos Alegre y Aguapey, atravesando la laguna Rebeca y el riacho Barbados y su respuesta siempre ha sido una dilación continuada.

 

Vemos como el Banco del Sur nos llevó a consideraciones que hacen al riñón de la geopolítica suramericana, a tratar de llamar a las cosas por su nombre y a correr el velo de las intenciones ocultas. El Banco del Sur es estrictamente hablando una idea metapolítica, pues va más allá de la limitación política partidaria y local para instalarse como categoría de condicionamiento de la acción política concreta futura del gran espacio suramericano.

Mientras tanto los seis países que inicialmente constituirían el Banco del Sur tienen presos 164.000 millones de dólares, en Bancos de USA y Europa, esto es, diez veces más de los créditos que recibimos con condicionamientos  de todo tipo, durante el 2006.

 

El Banco del Sur si naciera grande se transformaría automáticamente en la expresión financiera de la Unión Suramericana lo que le permitiría negociar como bloque y no aisladamente con los poderes internacionales. La consecuencia natural del un Banco del Sur pensado en términos de grandeza sería la implantación de una moneda única tal como se propuso en la reunión del Mercosur, aquella a la que asistió Nelson Mandela, realizada en Ushuaia en 1999 y dilatada por Brasil sine die. 

Es que Itamaraty no quiere una negociación en bloque, con una moneda única,  con los poderes mundiales sino que desea negociar con Brasil como bloque con los poderes internacionales, esta es la madre del borrego. Quien no vea esto, mira sin ver.

Este ejemplo que hemos puesto es emblemático pues muestra como Itamaraty apoya y socaba al mismo tiempo un mismo proyecto. Nuestras cancillerías no se dan cuenta o no lo hacen notar, nuestros políticos menos pues pasan su vida en problemas internos y vuelos de cabotaje, ni qué decir de nuestros dirigentes sociales y culturales embelezados en un “latinoamericanismo” vacuo y falto de contenido.

 

En la construcción del gran espacio suramericano Brasil es Alemania y Argentina es Austria, pero la sumatoria de Venezuela, Perú y sobre todo Colombia equilibra la balanza. Hoy, a mediados del 2009, esta última opción, la opción Colombia es de singular importancia. Y si algún tonto de estos que nunca faltan pues stultorum infinitus est numerus nos dijera que es imposible, solo nos cabe responderle es conditio sine qua non en la construcción de un gran espacio suramericano reemplazar las criterios ideológicos por las relaciones geopolíticas o mejor aún: Metapolíticas.  

 

La relación geopolítica de Argentina tiene que ser forzosamente con Brasil, pero para ello debe privilegiar las relaciones geopolíticas con Venezuela y Colombia más allá de los criterios ideológicos. Brasil tiene una gran ventaja sobre Argentina, su mayor potencial económico y militar pero al mismo tiempo tiene una desventaja geopolítica en la región, no puede tener ningún otro aliado de peso, sólo puede tener socios circunstanciales, pero Argentina si tuviera política exterior propia, sí que puede tener aliados. Y esta es la gran diferencia que juega a nuestro favor.

 

Socios históricos del Brasil lo han sido el Paraguay, Chile y Ecuador  pero nunca llegaron a la categoría de aliados. Esta categoría es la que se quiso plasmar en el Tratado de Asunción con Argentina, pero no pasó de una asociación comercial. Así están las tensiones geopolíticas hoy en la América del Sur.

 

 

 

(*) arkagueta

alberto.buela@gmail.com

CEES (Centro de estudios estratégicos suramericanos) CGT

Dirección postal: Casilla 3198 (1000) Buenos Aires

dimanche, 08 février 2009

Sandino - Carta a los gobernantes de América

Sandino - Carta a los gobernantes de América



El Chipotón, 4 de agosto de 1928

Señores presidentes:

Por ser los intereses de esos quince pueblos los que más afectados resultarían si se permite a los yankees hacer de Nicaragua, una colonia del Tío Samuel, me tomo la facultad de dirigiros la presente, dictada no por hipócritas y falaces cortesías diplomáticas, sino con la ruda franqueza del soldado.
Los yankees, por un resto de pudor, quieren disfrazarse con el proyecto de construcción de un canal interoceánico a través del territorio nicaragüense, lo que daría por resultado el aislamiento entre las repúblicas indohispanas; los yankees, que no desperdician oportunidad, se aprovecharían del alejamiento de nuestros pueblos para hacer una realidad el sueño que en sus escuelas primarias inculcan a los niños, esto es: que cuando toda la América Latina haya pasado a ser colonia anglosajona, en el cielo de su bandera tendrá una sola estrella.
Por quince meses el Ejército Defensor de la Soberanía Nacional de Nicaragua, ante la fría indiferencia de los gobiernos latinoamericanos, y entregado a sus propios recursos y esfuerzos, ha sabido, con honor y brillantez, enfrentarse a las terribles bestias rubias y a la caterva de traidores renegados nicaragüenses que apoyan al invasor en sus siniestros designios.
Durante este tiempo, señores presidentes, vosotros no habéis correspondido al cumplimiento de vuestro deber, porque como representantes que sois de pueblos libres y soberanos, estáis en la obligación de protestar diplomáticamente, o con las armas que el pueblo os ha confiado, si fuere preciso, ante los crímenes sin nombre que el gobierno de la Casa Blanca manda, con sangre fría, a consumar en nuestra desventurada Nicaragua, sin ningún derecho y sin tener más culpa nuestro país que no querer besar el látigo con que le azota, ni el puño del yankee que lo abofetea.
¿Acaso piensan los gobiernos latinoamericanos que los yankees sólo quieren y se contentarían con la conquista de Nicaragua? ¿Acaso a estos gobiernos se les habrá olvidado que de veintiuna repúblicas americanas han perdido ya seis su soberanía? Panamá, Puerto Rico, Cuba, Haití, Santo Domingo y Nicaragua, son las seis desgraciadas repúblicas que perdieron su independencia y que han pasado a ser colonia del imperialismo yankee. Los gobiernos de esos seis pueblos no defienden los intereses colectivos de sus connacionales, porque ellos llegaron al poder, no por la voluntad popular, sino por imposición del imperialismo, y de aquí que quienes ascienden a la presidencia, apoyados por los magnates de Wall Street, defienden los intereses de los banqueros de Norte América. En esos seis desventurados pueblos hispanoamericanos sólo habrá quedado el recuerdo de que fueron independientes y la lejana esperanza de conquistar su libertad mediante el formidable esfuerzo de unos pocos de sus hijos que luchan infatigablemente por sacar a su patria del oprobio en que los renegados la han hundido.
La colonización yankee avanza con rapidez sobre nuestros pueblos, sin encontrar a su paso murallas erizadas de bayonetas, y así cada uno de nuestros países a quien llega su turno, es vencido con pocos esfuerzos por el conquistador, ya que, hasta hoy, cada uno se ha defendido por sí mismo. Si los gobiernos de las naciones que van a la cabeza de la América Latina estuvieran presididas por un Simón Bolívar, un Benito Juárez o un San Martín, otro sería nuestro destino; porque ellos sabrían que cuando la América Central estuviera dominada por los piratas rubios, seguirían en turno México, Colombia, Venezuela, etcétera.
¿Qué sería de México si los yankees lograran sus bastardos designios de colonizar Centro América? El heroico pueblo mexicano nada podría hacer, a pesar de su virilidad, porque estaría de antemano acogotado por la tenaza del Tío Samuel, y el apoyo que esperara recibir de las naciones hermanas no podría llegarle por impedirlo el Canal de Nicaragua y la Base Naval del Golfo de Fonseca; y quedaría sujeto a luchar con el imperio yankee, aislado de los otros pueblos de la América Latina y con sus propios recursos, tal como nos está sucediendo a nosotros ahora.
La célebre doctrina Carranza expresa que México tiene por su posición geográfica, que ser -y en realidad lo es- el centinela avanzado del hispanismo de América. ¿Cuál será la opinión del actual gobierno mexicano respecto a la política que desarrollan los yankees en Centro América? ¿Acaso no habrán comprendido los gobiernos de Iberoamérica que los yankees se burlan de su prudente política adoptada en casos como el de Nicaragua? Es verdad que, por el momento el Brasil, Venezuela y el Perú no tienen problemas de intervención tal como lo manifestaron en la discusión del derecho de intervención en la Conferencia Panamericana celebrada en La Habana en el año actual, por medio de sus representantes; pero si esos gobiernos tuvieran más conciencia de su responsabilidad histórica no esperarían que la conquista hiciera sus estragos en su propio suelo, y acudirían a la defensa de un pueblo hermano que lucha con el valor y la tenacidad que da la desesperación contra un enemigo criminal cien veces mayor y armado de todos los elementos modernos. Los gobiernos que se expresan en horas tan trágicas y culminantes de la historia en los términos en que lo hicieron Brasil, Venezuela, Perú y Cuba, ¿podrán tener mañana autoridad moral suficiente sobre los demás pueblos hermanos? ¿Tendrán derecho a ser oídos?
Hoy es con los pueblos de la América Hispana con quienes hablo. Cuando un gobierno no corresponde a las aspiraciones de sus connacionales, éstos, que le dieron el poder, tienen el derecho de hacerse representar por hombres viriles y con ideas de efectiva democracia, y no por mandones inútiles, faltos de valor moral y de patriotismo, que avergüenzan el orgullo de una raza.
Somos noventa millones de hispanoamericanos y sólo debemos pensar en nuestra unificación y comprender que el imperialismo yankee es el más brutal enemigo que nos amenaza y el único que está propuesto a terminar por medio de la conquista con nuestro honor racial y con la libertad de nuestros pueblos.
Los tiranos no representan a las naciones y a la libertad no se la conquista con flores.
Por eso es que, para formar un Frente Único y contener el avance del conquistador sobre nuestras patrias, debemos principiar por darnos a respetar en nuestra propia casa y no permitir que déspotas sanguinarios como Juan Vicente Gómez y degenerados como Leguía, Machado y otros, nos ridiculicen ante el mundo como lo hicieron en la pantomima de La Habana.
Los hombres dignos de la América Latina debemos imitar a Bolívar, Hidalgo, San Martín, y a los niños mexicanos que el 13 de setiembre de 1847 cayeron acribillados por las balas yankees en Chapultepec, y sucumbieron en defensa de la Patria y de la Raza, antes que aceptar sumisos una vida llena de oprobio y de vergüenza en que nos quiere sumir el imperialismo yankee.

PATRIA Y LIBERTAD 
Augusto C. Sandino.

mardi, 20 janvier 2009

Iberoamérica como gran espacio politico

 

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Iberoamérica como gran espacio político

por Alberto Buela

¿Cómo consolidar un gran espacio indoibérico si su creación supone, de facto, un recorte a los poderes ya constituidos en el mundo?. Esta es la pregunta que vamos a intentar responder aquí.

El tema de este artículo se apoya en una intuición no desarrollada para Iberoamérica del iusfilósofo Carl Schmitt enunciada así: “Contra el universalismo de la hegemonía mundial angloamericana afirmamos la idea de una tierra repartida en grandes espacios continentales” [1] Ríos de tinta se han volcado sobre este tema apasionante pues desde los albores mismos de la independencia americana se vienen esgrimiendo razones en su favor y en su contra.

 

Así, y más allá de las banderías políticas, sean de izquierda o derechas, están aquellos que opinan que ésta es una posibilidad a construir y otros que sostienen su imposibilidad efectiva. Jorge Luís Borges era uno de estos últimos.

 

Pero hay algo en que todos coinciden: en afirmar la existencia del hecho bruto de que Iberoamérica está allí. Que es un gran espacio geográfico de 21 millones de km2, mientras que China e India juntas suman 12,9 millones de km2, en tanto que Europa a gatas roza los 10 millones de km2. Que si comparamos la relativa pequeñez de Nicaragua con sus 130,000km2 y sus 5,5 millones de habitantes con Bangladesh, con 144.000 km2, que tiene 150 millones de personas y que además observamos que Nicaragua posee dos lagos de agua dulce de 8.000 y 1.000 km2 o peor aún si lo hacemos entre el Amazonas y la estéril meseta tibetana, vemos que tanto poblacional como geopolíticamente las ventajas son enormes a favor del gran espacio iberoamericano.

 

En kilómetros cuadrados Brasil solo contiene a casi toda Europa, Italia entra completa dentro de la provincia de Buenos Aires en Argentina, que posee además otras veintitrés provincias más. Brasil es el quinto país en el mundo en extensión y Argentina el octavo espacio geográfico. Las comparaciones son inconmesurables en ciertos casos como el hecho de que Suramérica posee 50.000 km de vías navegables con sus tres grandes cuentas: el Orinoco, el Amazonas y el Plata que a su vez están interconectadas de modo tal que un barcaza de 1.200 toneladas navega cómodamente desde el puerto de Buenos Aires hasta el Guayra en Venezuela pasando por los ríos de La Plata, Paraná, Paraguay, Guaporé, Mamoré, Madeira, Amazonas, Negro, Casiquiare y Orinoco. Europa occidental con todo el poderío que ella representa posee solo 22.000 km de vías navegables de los que 16.000 km transcurren entre Francia y Alemania por el que transita el 40% de su transporte.

 

Cabe realizar acá una primera distinción, europeos o americanos, nos está permitido hablar de todo y sobre todo en la medida en que los temas no afecten el poder del one World, del “mundo uno”. El filósofo neomarxista Slavoj Zicek lo afirma sobre sus correligionarios: hoy los marxistas hablan y escriben limitados a los problemas culturales nunca sobre el poder.

 

Sobre Iberoamérica como ecúmene cultural se publican a diario cientos de miles de artículos y ensayos, pero sobre Iberoamérica como posible creación de un poder autónomo a los establecidos, casi nada. Y lo poco que se publica, en general, viene tergiversado. La misión y el mayor logro de España en el concierto de la historia de las naciones que han compuesto y componen este mundo en que vivimos ha sido el descubrimiento, conquista y colonización de América, así como su gran fracaso, por obra de sus enemigos históricos, ha sido el no haber podido plasmar en una realidad política la unidad del continente. Estas últimas cumbres de presidentes iberoamericanos que se vienen sucediendo son más un hecho cultural, y por eso tolerado por el mundo anglosajón, que un hecho político de consolidación y construcción de poder real y efectivo.

 

Por una cuestión ideológica es que, nosotros nos inscribimos dentro de la corriente denominada “realismo político”, nos vamos a limitar a Suramérica, pues tanto México como toda Centroamérica, a excepción de Cuba, están enfeudados lisa y llanamente con los Estados Unidos en su política continental y mundial.

 

Primera Parte

 

El tercer milenio comienza en América del Sur con las relaciones de poder totalmente trastocadas. Estados nacionales que perdieron todo su poder. Dirigentes políticos, sociales, culturales y religiosos sin un sentido de pertenencia ni de preferencia por sí mismos ni por los suyos. Modelo económico de exclusión de las amplias mayorías nacionales. Con una población que oscila en los 380 millones, donde el 40% está constituido por pobres, muy pobres y pobrísimos. Sólo el 10%, alrededor de 38 millones, tiene capacidad adquisitiva holgada.

 

La cuestión es saber hasta cuándo la realidad de Suramérica puede soportar la agudización de las contradicciones de un sistema político sin ninguna representatividad ni legitimidad, manejado por las oligarquías partidarias a gusto e piacere. ¿ Hasta cuándo un modelo económico para hambrear pueblos puede tener vigencia?.¿ Hasta dónde soportarán nuestros pueblos tamaña injusticia?.

 

Todas estas cuestiones y muchas otras no tienen respuesta mientras no se cree o recree un poder nacional autónomo y soberano que decida hacer lo contrario de lo que se viene haciendo.

 

Desde el punto de vista de la estrategia internacional tiene Suramérica que proponer una distinta de la que se nos viene imponiendo. Vayamos al grano.

 

Antigua Estrategia

 

Descubierta América por Colón pasaron los españoles a conquistar y colonizar Suramérica siguiendo una doble estrategia:

 

a) la estrategia andina de dominación que estaban utilizando los incas.

 

Los peninsulares se montaron sobre los grandes caminos que iban y venían del Cuzco. No trazaron nuevas rutas sino que se apoyaron y utilizaron las creadas por el Inca. Este es un dato no menor a tener en cuenta, pues el español no crea una estrategia de dominio sino que se monta en una ya establecida como era la del Inca para el control de las otras etnias.

 

b) la estrategia fluvial y marítima de dominación.

 

Utilizaron los grandes ríos Paraná, del Plata, Paraguay, Uruguay, Orinoco, Amazonas y las costas atlánticas. Esta es la estrategia adoptada, fundamentalmente, por portugueses y jesuitas en la colonización y conquista de los grandes espacios boscosos y costeros.

 

Son estas dos antiguas estrategias las que sirven como antecedente primero a lo que hoy denominamos Pacto Andino y Mercosur. Desde el punto de vista historiográfico merecerían un estudio detenido, pero no es este el lugar para hacerlo.

 

Estrategia Reciente

 

 La histórica estrategia de América del Sur se manejó desde la época de la Independencia a través de líneas de tensión. Líneas de tensión que buscaban tanto para Brasil como para Argentina el uso directo de los dos océanos. Argentina lo tuvo pues desde 1816 a 1825 fue bioceánica, pero merced a la gestión del primer presidente argentino Rivadavia, al servicio de Inglaterra y al accionar del general Alvear, pro inglés por nacimiento y educación, ante Bolivar, perdió ese estado.

 

Lograr el carácter de bi-oceánicos, al estilo de los Estados Unidos, o su impedimento, ha sido la meta de estas líneas de tensión.

 

Así Brasil tiene dos líneas madres, una hacia Santiago y otra hacia Bogotá. Argentina una hacia Lima y de allí a Caracas, con lo que interfiere las líneas brasileras. Por su parte Chile con su línea madre a Quito y de allí a San José cruza en su desarrollo las de Brasil y Argentina.

 

Uruguay y Paraguay no cuentan porque, desde siempre, medran entre las desavenencias argentino-brasileñas. Es evidente que su actitud no es ni loable ni moralmente aceptable, pero es sabido que la relación política no es entre buenos y malos sino entre amigos vs. enemigos. Bolivia luego de la Guerra del Pacífico es un Estado enclaustrado que depende para su salida al mar de Argentina (vía Bermejo) y Perú (puerto de Ilo). Es “un Estado imposible” en palabras de Juan Bautista Alberdi ya en 1852, subsidiado por Argentina. Perú tiene un vínculo privilegiado con Argentina desde el fondo de su historia (es el General San Martín quien lucha por su indenpendencia) pero su peso relativo en la región es muy poco. Con Ecuador sucede, mutatis mutandi, lo mismo pero su vinculación es con Chile. En cuanto a Colombia que sí es bi-oceánica, desde el asesinato de líder popular Eliécier Gaitán en 1948, está partida en dos: los liberales y conservadores por un lado, que han ejercido desde entonces el poder y las fuerzas populares desplazadas absolutamente del mismo. Con la guerrilla marxista-Farc- más antigua del continente, es un Estado-Nación que como Saturno se come a sus propios hijos. Posee el récord de asesinatos políticos y de los otros. Esta carencia de seguridad así como la existencia de una base territorial de la narcoguerrilla fuera del control del Estado- el presidente Pastrana se retiró de ese espacio- vienen a justificar la teoría de los Estados fracasados (failed states) que sostiene la Comisión Hart-Rudman de Seguridad nacional de USA para convalidar una intervención armada en la región. Sigue Venezuela, al que lograron transformar en el más ajeno de los países suramericanos a Suramérica tanto por su cuantiosa producción petrolera que lo enfeudó a los Estados Unidos su máximo comprador como por su clase política- socialdemócrata o socialcristiana-que respondió durante casi medio siglo más a los dictados de las internacionales partidarias que a los requerimientos de su propio pueblo. Ha sido el ejemplo más claro de totalitarismo partidocrático. Esta clase ignoró por completo que “Venezuela, es como un engranaje, un engranaje geopolítico entre el Caribe la Amazonia y los Andes y tiene una excepcional ventaja geopolítica. En la fachada caribeña Venezuela, limita por el norte no como nos enseñaron a nosotros cuando éramos niños con el Mar Caribe, no. Venezuela limita por el norte con República Dominicana, Venezuela limita por el norte con Estados Unidos ahí está el Estado libre asociado de Puerto Rico. Venezuela, limita por el norte con los países bajos el Reino de los países bajos, Venezuela limita por el Caribe con Francia, los llamados territorio de ultramar, lo cual nos da una configuración geopolítica sumamente interesante además de todos estos países. Venezuela pertenece a esa gran cuenca del Amazona, siete millones de kilómetros cuadrados -me refiero a toda la Cuenca- con la que nos interconectamos no sólo con la selva, sino con los grandes ríos. El Orinoco se une con el Amazona por ejemplo en una gigantesca arterial vial, es como la arteria del Continente Suramericano, una de las riquezas más grandes que tiene el planeta, en cuanto a recursos de vías, biodiversidad y reservas para la vida humana” (Hugo Chávez, Visión estratégica de Venezuela, conferencia en la Escuela Diplomática, Madrid, 16/5/02).

 

Paraguay y Uruguay medran entre Brasil y Argentina según convenga a sus intereses. Como este planteo se inscribe, siguiendo a Schmitt y Freund, dentro del realismo político, Chile no es tenido en cuenta en este análisis pues sucede simplemente que desde siempre la república del Arauco se aisló, tratando de desvincular sus destinos a los de Suramérica y no existe, a nuestros ojos, ninguna razón por la que vaya a cambiar su histórica y secular posición.

 

Quedan finalmente los escándalos morales y políticos que ofenden los mínimos sentimientos de dignidad como lo son la existencia de factorías europeas, formalmente declaradas repúblicas independientes como son los casos de Surinam- bastardo Estado-nación creado por la civilizada Holanda. Guyana, (Venezuela reclama tres cuartos de su territorio) dependencia inglesa poblada por 800 mil parias traídos por Inglaterra desde todos los rincones del mundo (hindúes, chinos, mongoles, africanos). Babel lingüística que hace incomprensible los más elementales trueques y tratos cotidianos. República cooperativa gobernada por una atroz dictadura desde la época de su simulada independencia en 1966. Finalmente, la colonia y presidio de Francia, Guayana, como último resabio de un colonialismo europeo que no quiere morir.

 

Estas tres bazofias políticas, Surinam, Guyana y Guayana, no participaron ni participarán jamás de la historia político-social de la América del Sur –se piensan caribeñas- hasta tanto no dejen de ser una simple proyección europea para arrojar allí el detritus que les molesta a holandeses, ingleses y franceses. Su participación está condicionada a la opción por América, que aún no han realizado de motu proprio.

 

Segunda Parte

 

Nueva Estrategia

 

El nuevo planteo que nosotros proponemos es la denominada “teoría del rombo” que consiste en el reemplazo parcial de las viejas líneas de tensión estratégica continental. Y busca una mayor encarnadura y realismo político, habida cuenta de la opción ya hecha por el gobierno mejicano por el ALCA y la efectiva subordinación de todos los gobiernos de América Central y el Caribe (salvo el cubano) al poder norteamericano.

 

La exigencia de un realismo político descarnado, nos obliga a descartar por universalista y abstracto el “latinoamericanismo” emotivo, cordialista y grato a nuestros oídos, pero ineficaz a la hora de plantear una estrategia común para los pueblos indoibéricos. Hablar hoy de Latinoamérica, además de ser un error conceptual y una categoría espuria para determinarnos en lo que no-somos (lo crea Francia, y lo adopta USA, el marxismo y la Iglesia), es un sin sentido geopolítico porque es inviable y no plausible. Es un engaño porque es pensar sobre una categoría sin arraigo, sin encarnadura, sin realidad. Es un universalismo más como lo es el de “humanidad”, que no tiene manos ni pies al decir de Kierkegaard. O como afirmaba Proudhon: Cada vez que escucho “humanidad” se que quieren engañar.

 

Esta exigencia de realidad a partir de la cual debemos plantear la Nueva Estrategia Suramericana (NES) no es óbice para dejar de lado la participación los otros pueblos americanos todos, pero claro está, ello se dará en mayor medida en que esos mismos pueblos logren modificar la política de entrega y subordinación de sus actuales gobiernos.

 

Sobre el antecedente más ilustre de la NES es dable mencionar el de Juan Perón quien en una conferencia de carácter reservado en la Escuela Nacional de Guerra durante noviembre de 1953 sostuvo: “tenemos que quebrar la estrategia del arco que va de Río a Santiago y crear una nueva para América del Sur”. Y proponía a renglón seguido la creación de un área de unión aduanera y libre comercio entre Argentina, Brasil y Chile denominada ABC. Parece ser que no gustó a los poderosos de entonces pues Getulio Vargas terminó en el suicidio (1954), Ibáñez del Campo en el ostracismo interno y Perón, dos años después, en el exilio.

 

Para que una acción política sea eficaz deben converger tres elementos: hombres, medios y acontecimientos. Los hombres los tenemos, son los pueblos enteros hambreados de la región y los cientos de dirigentes desplazados del ejercicio del poder por los profesionales de la política.

 

Los medios también, claro está, que son otros que los mass media, son las paredes de todas nuestras ciudades y los muros de nuestras fábricas cerradas.

 

Y en cuanto a los acontecimientos algunos nos son propicios y otros no. En Venezuela Hugo Chávez está en el ejercicio del poder luego de 40 años de dictadura democrática de los socialdemócratas y socialcristianos. En Brasil funciona el Foro de Porto Alegre que conmovió al one world de Davos y todos los intereses que ello representa y Lula posee una cierta autonomía respecto de USA. En Argentina el inconveniente mayor está en su cancillería que ve toda integración suramericana como una sumisión a la estrategia brasileña y en cuanto al Perú, su gobierno actual, el segundo de Alan García no tiene ninguna vocación de integración subcontinental.

 

Vistos los pro y los contra, la teoría del rombo por la figura que forma la unión de los vértices en Buenos Aires- Lima – Caracas- Brasilia como constitutivo de la nueva estrategia suramericana es lo que proponemos en este trabajo.

 

Ello permitiría la creación de un Gran Espacio con características de bi-oceánico, con salida tanto al Atlántico como al Pacífico. Con una masa poblacional con peso específico y de carácter homogéneo –lengua y convicciones similares-. Un gran espacio geoestratégico y geoeconómico con materias primas (minerales, hidrocarburos, gas, granos y carnes, flora y fauna) de primera importancia. Así, por ejemplo en minerales se encuentran el oro, cobre, cinc, manganeso, el 90% de las reservas conocidas de niobio del mundo, el 96% de las reservas de titanio y tungsteno, este último indispensable para la construcción de naves espaciales y misiles atómicos.

 

Este Gran Espacio cuenta con la ventaja de no ser una creación ex nihilo, dado que se realiza sobre el antecedente del Mercosur creación que tiene ya diez años de vigencia efectiva (Tratado de Asunción 1991). A lo que se le suma la experiencia del Pacto Andino. Y que al mismo tiempo se apoya en los ideales de Patria Grande de Bolivar y San Martín.

 

El Hinterland suramericano

 

Esta Isla Continental que es Suramérica tiene casi 18 millones de kilómetros cuadrados con una población que sobrepasa los 374 millones de habitantes cuya mayor parte vive en la franja costera que la bordea y donde se ubican las ciudades más importantes a excepción de la reciente Brasilia.

 

“El Hinterland, afirmaba hace ya un cuarto de siglo el venezolano José Curiel Rodriguez, es una gran área del planeta que comprende las cuencas de los ríos Amazonas, Orinoco y del Plata. Es una vez y media la superficie continental de los Estados Unidos.” [2] Este enorme territorio encerrado en este rombo imperfecto que expresa geométricamente nuestra teoría se encuentra prácticamente despoblado y genera las ambiciones de dominio de las potencias hegemónicas a través de teorías tales como la de “soberanía limitada” o acciones concretas como la compra de grandes territorios por sociedades estatales extranjeras. Con justa razón ha observado el politólogo Adolfo Koutoudjian que “Si comparamos con Asia o Africa, lo llamativo de este sub-continente es el enorme vacío central. Es la gran asignatura pendiente de la geopolítica suramericana. Seguimos siendo un continente poblado en sus costas que aún está avanzando hacia su interior. Esta situación implica un gran desafío geopolítico y económico para las posibilidades de realización y desarrollo de las patrias suramericanas. “El Dorado” aún puede estar en el interior continental” [3]Entre los megadatos que nos ofrece este corazón suramericano es que genera el 30% del total de agua dulce del mundo, poseyendo además el segundo acuífero del orbe (el acuífero guaraní) y recursos hidroeléctricos incalculables. Encierra la tercera parte de las reservas mundiales de bosques latifoliados.

 

Pero sobretodo es dable destacar la inteconexión fluvial de Suramérica que en el siglo XVI utilizaron los conquistadores españoles y que luego de cinco siglos permanece prácticamente en las mismas condiciones.

 

La vinculación hidrovial entre las tres cuencas: Orinoco, Amazona y del Plata permite la navegación desde Buenos Aires hasta Caracas y de este a oeste se presentan al menos tres conexiones interoceánicas.

 

Así el sistema Orinoco-Meta permite la interconexión bioceánica entre el Puerto Buenaventura(Colombia) con Puerto Ordaz(Venezuela) con 1866 kms. de vía fluvial y 779 de carretera.

 

El sistema Amazonas – Putumayo que une el puerto Belem do Pará(Brasil) con el de San Lorenzo(Ecuador) con 4535 kms. de vía fluvial, 230 de carretera y 549 de ferrocarril.

 

La alternativa Amazonas-Marañón que vincula los puertos de Belem do Pará con el de Chiclayo en el Perú con 4.796 kms. de vía fluvial y 700 kms. de carretera.

 

Además tenemos la salida al Atlántico de Bolivia desde su capital, La Paz, a través del Beni, Madeira, Amazonas. Sin olvidar la conexión con la red peruana a través del istmo de Fitzcarrald (3 kms.).

 

En cuanto a la navegación norte-sur o viceversa, se realiza, como explicamos más arriba, a través del sistema Orinoco, Casiquiare, Negro, Amazonas, Madeira, Mamoré, Guaporé, Paraguay, Paraná y del Plata. Es de destacar que la conexión Paraguay-Guaporé se realiza por sus respectivos tributarios los ríos Aguapé y Alegre y, atravesando la Laguna Rebeca y el riacho Barbados. Todo esto fue bellamente relatado por los hermanos Georgescu en su libro de viajes Los ríos de la integración suramericana (Caracas, 1984). Lo que permite afirmar que el tráfico fluvial entre Venezuela, Colombia, Perú, Ecuador, Bolivia, Brasil, Paraguay, Uruguay y Argentina, nueve de los diez países suramericanos, es una realidad al alcance de la mano que con un mínimo esfuerzo de los Estados involucrados se pondría en movimiento inmediatamente.

 

El transporte fluvial consume tres veces menos combustible que el ferrocarril y siete veces menos que el automotor por tonelada y por kilómetro, al par que reduce ostensiblemente la contaminación ambiental. Comparando los tres tipos de transportes se realiza una economía de potencia de nueve y tres veces respectivamente. Una barcaza fluvial carga 1200 toneladas, un tren 40 por vagón y un camión sólo 30, lo que significa una clara economía de esfuerzos tanto en la carga y descarga como en el número de viajes. Así, esta hidrored, barata y segura permitirá la conformación de un espacio autocentrado en economía, ampliando el Mercosur y el Pacto Andino, con lo que su recurrencia a los mercados exógenos pierde el carácter de obligatorio como sucede hoy día, pues puede llegar al autoabastecimiento sin dificultades mayúsculas.

 

La participación argentina en ese corazón de la tierra, según hemos propuesto, se debe realizar a través del eje Salta-Santa Cruz de la Sierra, porque la estrategia del Estado brasileño nos veta e impide nuestro acceso fluvial a través del Paraná-Paraguay-Guaporé. Además de contar con la renuente y esquiva participación del Paraguay, Estado meramente comercial.Puerto Suárez (Bolivia) y Corumbá(Brasil) dos ciudades separadas por el río Paraguay están a distancias equivalentes de La Paz, Brasilia, Sao Paulo, Asunción y Salta(Argentina), que forman entre ellas un rectángulo casi perfecto. Cada gran espacio tiene su centro geopolítico, así Puerto Suárez-Corumbá lo es para Suramérica como la isla de Malta lo es para el Mediterráneo.

 

Mapa del Sector

 

Nosotros defendemos y proponemos como el más beneficioso para América del Sur este corredor bioceánico mixto(marítimo, fluvial, ferro-vial) que tiene como gozne Corumbá-Puerto Suárez. En donde Argentina puede integrarse en forma expedita tanto desde Corrientes-Resistencia(acceso siempre impedido por Brasil) como de Salta.

 

El aporte de la Comunidad Económica Europea a Bolivia en la construcción del vínculo entre Puerto Suárez y Santa Cruz de la Sierra, nos está indicando una inteligencia sobre este asunto de vital importancia geoestratégica para nuestra región. Porque la ciudad importante en el corazón de América del Sur es ésta. Se ve claro el movimiento, los europeos, que no son tontos, están pivoteando sobre Santa Cruz, la ciudad fundada por Ñuflo de Chávez que tenía como lugarteniente a Juan de Garay, futuro fundador de Buenos Aires en 1580. Retoman una estrategia de 400 años, con la diferencia que ahora se puede salir, con cargas de gran peso, directamente a Europa desde Santa Cruz, por ferrocarril hasta Trinidad sobre el río Beni y de allí derecho en barco por el Madeira- Amazonas al Atlántico.

 

Está en nosotros, los americanos del sur, captarlo y redimensionarlo con un sentido propio y para beneficio nuestro. La construcción de un gran espacio autocentrado como son los 18 millones de kilómetros cuadrados suramericanos no es un chiste ni una idea baladí, es la construcción de un poder, y eso siempre despierta los celos y resistencias de aquellos que hoy lo poseen.

 

No tenemos ningún reparo, y forma parte de las relaciones bilaterales entre dos Estados, en que nuestras provincias limítrofes con Chile saquen por allí todas sus mercaderías, pero que no se disfracen dichas salidas, con la bandera de la integración suramericana. Por favor, que no se amañen falsas razones para que Argentina a su costo tenga que mantener 1.200 km. de rutas (Bs.As.-Mendoza) para que transiten alegremente los camiones de Brasil y Chile, que no aportan ningún beneficio ni al Estado nacional ni a la comunidad argentina, ni a la integración.

 

La Confederación Suramericana va más allá de las buenas relaciones bilaterales entre Estados, pasa, más bien, por la integración de los grandes vértices de poder continental como lo son Buenos Aires, Brasilia, Caracas, que hoy tienen líderes políticos afines, y en menor medida Lima. Si nos desviamos del fortalecimiento de los ejes marcados por este rombo imaginario, creando artificiales e interesados corredores bioceánicos lo que vamos a lograr es, más bien, la desintegración de Suramérica.

 

El espacio autocentrado

 

El carácter de autocentrado de este gran espacio está garantizado tanto por las producciones básicas como por la complementación tecnológica que, de hecho, realizan los países involucrados en el mismo. Así Argentina se ha destacado desde siempre en la producción de carnes, granos (la cosecha 2006-2007 llegó a la friolera de 100 millones de toneladas) y en las últimas décadas en el aprovechamiento nuclear de la energía (centrales atómicas, tecnología misilística). Brasil en la tecnología armamentista, subacuática, en medicamentos e informática así como en la producción de alimentos elaborados. Perú en industria pesquera. Bolivia en su industria minera. Ecuador en la tecnología farmaceutica indiana en medicina no-alopática. Venezuela con su capacidad petrolera y derivados. Paraguay y su capacidad horticultora y florifrutícola.

 

La existencia cierta de una capacidad productiva y tecnológica complementaria de todos nuestros países de la América del Sur le garantiza la autonomía y rompe la dependencia respecto de los otros mercados mundiales. Y lo trágico, y lo risible, es que esta capacidad está, que existe, o al menos existió. Y si bien fue desmantelada por los poderes exógenos para un mayor y mejor dominio sobre nosotros, es de fácil restauración. No hay que crear ex nihilo sino sólo reparar y recuperar.

 

Dado que Iberoamérica posee todos los elementos necesarios para desarrollar sus propias empresas transnacionales con capacidad para enfrentar a las del primer mundo, el sociólogo Heinz Dieterich Stefan, el principal colaborador de Noam Chomsky para Iberoamérica, afirma “El complejo biotecnológico-farmacéutico-medico de Cuba es, hoy día, en todos sus aspectos, comparable a una de las grandes transnacionales de Occidente. Si se uniera en una o dos grandes holdings con la respectiva industria brasileña y argentina, podría ocupar exitosamente una parte considerable del surplus mundial en este segmento de mercado que alcanza los trescientos mil millones de dólares.

 

La empresa aeronáutica brasileña Embraer, a su vez, tiene todo el potencial para compartir en partes iguales con Airbus y Boeing el mercado mundial de la aviación y, más temprano que tarde, de la industria espacial, aprovechándose al Ecuador como el lugar geográfico de mayor ventaja comparativa para el lanzamiento de cohetes al espacio. Varias líneas aéreas latinoamericanas podrían fusionarse y garantizar no sólo un mercado natural para la industria aeroespacial criolla, sino que competiría en condiciones iguales con los europeos y estadounidenses.

 

Las gigantescas exportaciones de materia prima -petróleo, minerales, granos, madera, etc.- garantizarían, por otra parte, varias grandes industrias navales en el subcontinente. En el sector energético se ofrece un Complejo suramericano, creado a través de la unión entre PdVSA de Venezuela, Petrobras de Brasil y la reestatizada YPF de Argentina. La física nuclear argentina y la brasileña mantienen todavía, pese a los sabotajes de los gobiernos neoliberales, un alto nivel de competencia y podrían ser el germen de un Complejo suramericano capaz de competir con las transnacionales Westinghouse y Siemens en energía nuclear. Y así, ad infinitum. [4] El Rombo

 

El eje Lima-Caracas es fundamental para la estrategia particular del Brasil pues pone coto a la injerencia internacional sobre la Amazonia. Intervención que se ve venir bajo excusas como el Plan Colombia para combatir al narcoterrorismo por parte de las tropas norteamericanas, tarea que Colombia no puede realizar sola. Es sabido que también desde centros europeos de poder, sobretodo los estados nórdicos, han propuesto considerar la Amazonia de soberanía limitada por parte del Brasil, con el argumento de que proteger la flora y fauna del pulmón del mundo. Sobre este punto es clara la ambición de los Estados Unidos quien a través de su ex candidato Al Gore como de su actual presidente Bush, dijo por boca de este último: Propongo que los países que tienen deuda con los Estados Unidos cambien esas deudas por sus florestas tropicales, lo que fue completado por el primero: Al contrario de lo que los brasileños piensan, la Amazonia no es de ellos sino de todos nosotros.

 

Cabe hacer notar acá que esta línea de tensión cuenta con un antecedente ilustre: el de San Martín, quien persiguiendo por el gran río a los españoles libertó la región de Maymas (Amazonia peruana). El historiador peruano Víctor Andrés Belaúnde nos recuerda al respecto: “Nos dice un documento español de la época que San Martín al liberar Maymas se propuso comunicarse con Europa a través del Amazonas. Este ideal del padre de la Patria y de su gran ministro Unanue, tenía que marcar el rumbo a la política peruana.” [5]En cuanto al eje Caracas-Brasilia le permitiría a Hugo Chávez consolidarse en el poder, porque contrapesaría la marcada influencia cubana en su gobierno, que por reacción en contrario genera naturalmente golpistas, alentados y financiados por los centros de poder mundial que ven en esta influencia peligrar sus intereses más inmediatos.

 

Tanto Brasil como Argentina están obligados a un doble esfuerzo de persuasión y de aspiración con respecto a Venezuela y Perú. De persuasión respecto de la adopción de esta estrategia del Rombo en cuanto a los beneficios que redundaría y de aspiración como el mecanismo natural de movimiento político de toda la región.

 

Finalmente cabe recordar dos argumentos de autoridad: 1) que el eje Brasilia-Buenos Aires fue descripto por el pensador peruano Francisco García Calderón hace ya casi un siglo, cuando sostuvo proféticamente: “El ochenta por ciento del comercio sudamericano corresponde al Brasil y la Argentina reunidos. Situados frente al Atlántico, el océano civilizador, son para el Nuevo Mundo los canales necesarios de la cultura occidental”. [6] [7] ¡Qué interesante observación!. De Castro se puede decir que conculca las libertades individuales, que se perpetúa en el poder, que está viejo y divaga un poco, pero lo que no nos está permitido es pensar que tiene una estrategia pro norteamericana. Si algo representa y va a representar en la historia, es la postura independiente y autónoma respecto del imperialismo norteamericano, cosa que ha hecho desde 1959. Ahora bien, si un hombre resistió durante, hasta ahora, 47años, en el poder y a pesar de los bloqueos, las invasiones y las bases en su territorio, no cayó; esto nos está diciendo que este hombre sabe de estrategia, no es un improvisado ni un aprendiz.

 

Este argumento de autoridad que estamos esgrimiendo, muestra dos cosas: que esta nueva estrategia suramericana que proponemos es la correcta, aun cuando nuestra cancillerías no la adopten y, segundo: que en los grandes líderes mundiales, también prima el planteo estratégico sobre el planteo ideológico. La autoexclusión de Cuba por parte de Castro es una prueba de ello.

 

La consolidación de este eje es de vital importancia en la construcción de un gran espacio suramericano de lo contrario perderemos definitivamente la posibilidad de ser y existir en forma libre y soberana en el mundo. Ello lo afirma categóricamente el pensador brasileño Helio Jaguaribe en un reciente reportaje: “ Si no logramos la consolidación del Mercosur y si no logramos constituir un área de libre comercio en Suramérica mediante un pacto apropiado entre nosotros y el Pacto Andino, estamos condenados a ser absorbidos por alguien en el 2005. En el momento que se constituye ALCA perdemos soberanía, pasamos a ser dependientes de fuerzas externas a la nuestra” [8]Conclusión

 

A la potencia mundial talasocrática- aquel imperio cuyo poder radica en el dominio de los mares- que busca absorber nuestra región al ALCA – Tratado de libre comercio desde Alaska a Tierra del Fuego- enunciado por G.Busch(padre) en el parlamento de Estados Unidos en 1991 y enmarcado en el proyecto de one world- esta Nueva Estrategia Suramericana(NES) propone la creación de un “puente con la Unión Europea ” y en particular con las naciones que nos son afines tanto por lazos culturales – España, Portugal, Italia, Francia- cuanto por las inmensas inversiones que realizaron en nuestra región. Inversiones que los atan firmemente a los destinos de Suramérica, aunque más no sea en defensa de sus intereses empresariales.

 

La estrategia de la región no debe agotarse en este “puente con Europa” sino que debe proyectarse hacia la Antártida para poder discutir con poder en el siglo XXI sobre ese continente internacionalizado por el Tratado Antártico. Adjuntamos a la presente meditación nuestro trabajo sobre la Antártica Suramericana como un complemento de la misma.

 

Esta estrategia debe continuarse hacia las naciones del África atlántica – Camerún, Guinea Ecuatorial, Angola y su proyección a Mozambique, con las que compartimos similares cosmovisiones. Ello permitiría hacer del Atlántico Sur una especie de Mare Nostrum , como observara sagazmente el ilustre pensador portugués Antonio Sardina (1887-1925), al modo como lo fue el Mediterráneo para los europeos meridionales en la antigüedad.

 

Sobretodo se debe trabajar sobre el Atlántico, habida cuenta que como muy bien afirma el General Heriberto Auel “en el siglo XXI el Pacífico será el océano político, así China, el antiguo Imperio del Centro que tradicionalmente no ha salido de sus fronteras, navega hoy con una Fuerza de Tareas las costas americanas del Pacífico ” [9] . De modo tal que la ocasión nos es propicia para fijar una estrategia sobre el Atlántico, que ha perdido interés para la potencia talasocrática mundial. Aun con marcadas diferencias respecto de nuestra propuesta, también el General brasileño Carlos de Meira Mattos, destacado especialista en temas geopolíticos también propone una estrategia Atlántica.

 

Plantear esta NES desde el movimiento obrero organizado argentino, que es el marco de mi pertenencia política y desde donde lo hago, disidente con el orden neoliberal de aplicación en la hora actual y su modelo político económico de exclusión de las grandes mayorías nacionales y populares en la participación de las decisiones que afectan los destinos de nuestros pueblos, es un signo más del cambio epocal a que estamos asistiendo.

 

Así como nuestros políticos han perdido toda credibilidad y prestigio debido a que las oligarquías partidarias usufructúan del poder para beneficio propio. Los candidatos son siempre los mismos y no tan solo los padres sino los hijos, nietos, sobrinos y parientes. De la misma manera nuestras cancillerías no están en condiciones de fijar ninguna política exterior habida cuenta que a partir de la tesis del “no-conflicto” del canciller de Alfonsín y de “la de las relaciones carnales con USA” del canciller de Menem, nuestro país quedó sometido “ a ser el de abajo” en las relaciones internacionales.

 

Ante estas dos gravísimas abdicaciones proponemos esta Nueva Estrategia Suramericana (NES).

 

·- ·-· -······-·
Alberto Buela

 

Notas:

 

1) La CGT disidente, el Centro de Estudios Peruanos, sindicalistas del Frente Bolivariano de Trabajadores de Venezuela y de la CGTB de Brasil reunidos en Buenos Aires en la sede del sindicato de mecánicos los días 29 y 30 de marzo de 2001 a propósito del Primer Encuentro del Pensamiento Estratégico de la Patria Grande sostuvieron y propusieron esta teoría que luego presentaron en el II Foro Social Mundial de Porto Alegre como una alternativa concreta al modelo neoliberal en el plano de la política internacional suramericana. Siendo conscientes que la gran cuestión es, como sostiene el filósofo peruano Alberto Wagner de Reyna: “¿Puede el espíritu contrapesar el mercado?. Sabemos, al menos, que hay acciones y rentas morales que no juegan en la Bolsa. Es menester demostrar que los pueblos son valores superiores a los “valores” cotizados en Bolsa. Los pueblos llegan a su felicidad por la afirmación de sus propios valores” [10]

 

2) La población estimada de Suramérica a mediados de 2008 se distribuye aproximadamente así:

 

Brasil: 188 millones
Colombia:        42
Argentina:        39
Venezuela:       27,5
Perú: 27
Chile:   16
Ecuador:          14
Bolivia:             10
Paraguay:          7
Uruguay: 3,5

Total 374 millones

3) En cuanto a la distorsión geográfica de los mapas mundiales en uso es dable señalar que el científico alemán Arno Peters ha sido recientemente el primero en denunciar la falsedad del mapa mundi desarrollado por el cartógrafo Mercator (Gerhard Kremer) en 1569 y que desde entonces ha sido de uso universal. Así puede verse el paradigma eurocentrista de Mercator en el siguiente mapa en donde Suramérica con 17,8 mill.de km2, aparece más pequeña que Europa con tan solo 9,7mill.de km2.

 

Arno Peters – Cartografía - año 1998

 

4) La Teoría del rombo de la primera parte de este trabajo se enriquece con la Teoría del rectángulo y se completa con esta tercera meditación sobre la Antártida suramericana, que nace por una aguda sugerencia del hidrógrafo y marino Cachaza Iramont quien en carta personal del 30-9-04 nos dice: “Sugiero que el rombo en su lado sur-occidental no sea un límite sino una frontera flexible y permeable a los intereses nacionales que nos permita ejecutar el sueño de ocupar efectivamente todos nuestros territorios que abarcan también la Antártida y los maritimos”.

 

La Antártida Suramericana

 

La Antártida es el continente situado en el interior del círculo polar antártico con un territorio cubierto de hielos de aproximadamente 14 millones de kilómetros cuadrados. Está separada de los otros continentes por las siguientes distancias: de Suramérica 1.000 km.; de África, 3.600 km.; de Australia, 2.250 km.

 

Para la descripción geográfica de la Antártida se utiliza, por convención, la teoría de los cuadrantes según la cual se divide el continente en Oriental y Occidental, tomando como punto de referencia los meridianos de Greenwich, el de los 90° este y el de los 90° oeste. La Antártida Oriental está compuesta por los cuadrantes australiano y africano y la Occidental por los suramericano y pacífico.

 

Cada cuadrante lleva el nombre del océano o continente que enfrenta, así, de los 0° a los 90° oeste se conoce como cuadrante suramericano [11] , de los 90° a los 180°oeste se denomina Pacífico. Africano desde 0° a 90° este y Australiano de 90° a 180°este.

 

El cuadrante suramericano se caracteriza por comprender la península Antártica y gran cantidad de islas, las más conocidas por el gran público son las Orcadas, Georgias, Sandwich y Shetland del Sur. Están también las islas Biscoe, la Belgrano, y la más grande del Continente: la Alejandro I. En el límite del nuestro cuadrante con el del Pacífico se encuentra la isla Pedro I.

 

Mapa de los cuadrantes

 

Reclamaciones territoriales

 

Las pretensiones de posesión sobre las tierras antárticas datan del siglo XIX y principios del XX. Sólo en el cuadrante suramericano existen grandes problemas por la superposición de pretensiones, en el resto la cuestión está mucho más clara y definida. Así, el cuadrante africano está todo pretendido por Noruega pero en forma longitudinal, el australiano por Australia y Nueva Zelanda, existe, como es natural por su carácter de ex potencia colonialista, una superposición francesa. En tanto, que el cuadrante Pacífico, salvo un pequeño sector por Nueva Zelanda, no está reclamado por nadie.

 

El que si tiene problemas de reclamaciones territoriales es el cuadrante suramericano en donde se superponen las pretensiones de Chile sobre parte del sector pretendido por Argentina y las pretensiones de Gran Bretaña que abarcan todo el sector argentino y casi toda la reclamación chilena.

 

El sector chileno va desde los 90° oeste, límite del cuadrante suramericano hasta los 53° oeste. Gran Bretaña va de los 80° oeste hasta los 20° oeste, mientras que Argentina reclama el sector que va desde los 74° oeste hasta los 25° oeste.

 

Mapa de reclamaciones territoriales

Es obvio, y manifiesto a todas luces, que Argentina está en mejores condiciones que Chile y Gran Bretaña para hacer valores sus pretensiones antárticas. Su masa continental es la que está más cerca. Geológicamente existe una continuidad del continente en la península antártica. Sus posesiones son más antiguas, ya que desde 1904, con el establecimiento de un observatorio metereológico y magnético en las islas Orcadas del Sur, ocupa en forma permanente, pública y pacífica los territorios antárticos que reclama para sí. Pero el éxito de los reclamos de reconocimiento territorial entre los Estados-nación soberanos que componen el derecho público internacional no se logra sólo con buenas razones e intenciones, sino sobre todo a través del poder persuasivo que se pueda acumular en la defensa del reclamo.

Tratado Antártico

 

Ya en junio de 1822 empezó a emplearse el adjetivo "panamericano", cuando se discute la posibilidad de celebrar en Washington (EEUU) una conferencia de Estados Americanos. En 1823, en presidente Monroe da a conocer al mundo su doctrina sintetizada en el dogma “América para los americanos” que desde entonces siempre se entendió y aplicó políticamente como “América para los norteamericanos”.

 

El panamericanismo pretende la aglutinación de América y la unificación política y cultural del continente, con arreglo a las normas e instituciones del pueblo norteamericano.
Con dicho fin, se han seguido los sistemas del "big stik"(política del garrote) y de la ayuda económica y técnica (Alianza para el Progreso- de ellos), y se ha pasado del terreno puramente especulativo al terreno institucional, mediante la creación y perfeccionamiento de la Organización de los Estados Americanos con la firma de la Carta de Bogotá en abril de 1948.

 

En el marco de esta idea fuerza los Estados Unidos imponen el Tratado Antártico que se firma el 1 de diciembre de 1959. De la misma manera que una década antes impuso el Tratado Interamericano de Asistencia Recíproca(TIAR) o Tratado de Río de Janeiro(1947) y treinta años después, en 1978, alentó y creó la Organización del Tratado de cooperación amazónica(OTCA). Y en nuestros días busca imponer por todos los medios el Area de libre comercio de las Américas (ALCA).

 

Si con el TIAR no intervino en Malvinas cuando fuimos invadidos por una potencia europea como Inglaterra, lo que buscó fue penetrar toda la inteligencia bélico-militar de América del Sur el día después de la Gran Guerra. Y con la OEA colonizó todas nuestra cancillerías y nuestras políticas exteriores; con la creación de la OTCA busca penetrar en el Amazonas declarándolo de “soberanía limitada por parte de Brasil”. Y termina con el ALCA en la construcción de un gran supermercado de Alaska a Tierra del Fuego.

 

Luego de la firma del Tratado Antártico el status jurídico del territorio antártico quedó reducido en forma similar al de los fondos de los mares o al del espacio extraterrestre; es decir, de uso común a toda la humanidad y no se reconocen soberanías nacionales sobre él. El territorio queda reservado para usos pacíficos y, por ende, desmilitarizado.

 

Dos son los grupos de países que firmaron el tratado: a) los reclamantes de sector: Argentina, Chile, Gran Bretaña, Noruega, Australia, Nueva Zelanda y Francia y b) los no reclamantes: Estados Unidos, Unión Soviética, Japón, Bélgica y Sudáfrica. Se sumaron como adherentes a partir del año 1961: Brasil, Polonia, Checoeslovaquia, Dinamarca, Holanda, Rumania, Alemania. En la actualidad se han sumando al Tratado 28 países.

 

Como una muestra y mueca más, de esta historia política contemporánea de la que los países suramericanos no formamos parte y si lo hacemos es a título de convidados de piedra, paradojalmente el secretario ejecutivo del Tratado es un holandés, Jan Huber y la 18a reunión consultiva del Tratado Antártico, se realizó muy cerca del Ártico, en Estocolmo en 2005.

 

Nueva estrategia Antártica: Hacia una Antártida Suramericana

 

Es sabido que, lo que es de todos no es de nadie, o lo que es peor aún, aquello que se declara pertenecer a todos, termina siendo de los más poderosos. Al eliminar, de facto, el Tratado Antártico la soberanía nacional de los Estado-nación sobre el territorio antártico, lo que ha logrado es multiplicar los asentamientos y las bases de los Estados poderosos sobre los sectores reclamados por los Estados débiles, en este caso Argentina y Chile. Si esto continua manejándose en estos términos, y todo indica que así será, terminará la Antártida siendo explotada por empresas multinacionales asentadas en el G8.

 

Como hasta ahora, incluso en últimas publicaciones [12] se viene hablando de “Antártida Sudamericana” para referirse al cuadrante suramericano de la Antártida y no a la proyección política de nuestro territorio sobre el continente blanco, nosotros proponemos una estrategia suramericana sobre la Antártida para así poder constituir políticamente una Antártida suramericana.

 

Existen razones geológicas, políticas, históricas y culturales a favor y en contra de los distintos reclamos, que luego de casi un siglo de disputas estériles de los suramericanos sobre los territorios antárticos no logramos casi nada, y menos aún, el reconocimiento de los otros, que es el principio de existencia en el orden internacional. Así, los Estados existen porque son reconocidos como tales por los otros Estados, de ahí que el reconocimiento sea en algunos casos expeditivo como el apurón de Gran Bretaña en reconocer nuestros estados suramericanos en detrimento de España o lento como el Vaticano en reconocer al Estado de Israel, sabiendo que en ese acto perdía Jerusalén.

 

Por lo tanto nuestra propuesta consiste en afirmar la soberanía de Suramérica como un todo sobre el sector de la Antártida. Y esto se logra en nuestra opinión, de forma clara y distinta, por la proyección de los puntos extremos- geográficos, externos y evidentes- del continente suramericano y las islas que le pertenecen.

 

Así, más allá de algunos grados más o grados menos que pierdan o ganen nuestros respectivos países, desde las islas Sandwich del Sur(Argentina) a los 25° oeste, pasando por Joao Pessoa, en Brasil a los 45° oeste, y Punta Pariñas en Perú a los 81,5° oeste, hasta la Isla de Pascua(Chile) a los 110°oeste pasando en línea por la isla Pedro I, este gran sector que coincide prácticamente con el cuadrante suramericano, debe ser reclamado y defendido a través de una política continental conjunta.

 

Mapa de la Antártida Suramericana

 

Nuestros diez estados suramericanos se implicarían así en una política antártica común que recupere para el subcontinente el manejo soberano de su sector en la Antártida, porque sus territorios no son res nullius (de nadie) sino que deben estar bajo la soberanía de nuestros países. Y allí si, y solo allí, podrán ser considerados con provecho para nuestros respectivos pueblos como territorios res communis(de uso común).

 

En este manejo común de la Antártida suramericana mucho tendrán que ver y trabajar las respectivas direcciones nacionales del Antártico y la Reunión de administradores de programas antárticos latinoamericanos (RAPAL) que desde 1990 se reúne todos los años y congrega a Brasil, Uruguay, Chile, Perú, Ecuador y Argentina.

 

Y trabajar a dos puntas: a) en la realización de expediciones y establecimiento de bases comunes en la Antártida suramericana y b) en la educación del sentimiento de pertenencia común a la Patria Grande.

 

Sabemos de la resistencia y renuencia chilena a cualquier proyecto de integración suramericana, por eso el esfuerzo argentino como nación más privilegiada debe ser doble. Afirmarnos en lo que somos, para ayudar a los chilenos a liberarse de esa rémora atávica de la geofagia como alimento. Ir más allá de la teoría de los límites estatales, por otra parte siempre móviles para la intelligensia chilena, supone mostrar los beneficios que otorga una única y común Antártida suramericana. Porque como dijera ese gran pensador que fue Joaquín Edwards Bello en su bellísimo libro Nacionalismo Continental(1926) “la primera razón de nuestra debilidad(la suramericana)es la manía de aislamiento, defecto fatal, iniciador de la pequeñez general”.

 

Y también hay que decirlo aunque resulte impolítico, la construcción de una Antártida suramericana tiene al enemigo histórico del subcontinente iberoamericano, Gran Bretaña, ocupando de facto casi todo el sector y las islas aledañas como las Malvinas. En este sentido hay que recordar la enseñanza de ese patriota criollo que fuera Indalecio Gómez, quien siempre se negó a que Inglaterra fuera árbitro en nuestras disputas limítrofes dado que ella es usurpadora de parte de nuestra soberanía nacional y mal puede ser juez y parte al mismo tiempo.

 

Reiteramos entonces, la construcción de una Antártida suramericana supone una acción conjunta de los pueblos de la América del Sur, apoyada en un sentimiento común de pertenencia de esa porción de patria irredenta, para lo cual necesita realizar una economía de fuerzas para ser aplicadas en el momento justo a fin de disuadir a aquellos que por astucia y por la fuerza pretenden usurpárnosla.

 



[1] Schmitt, C.: La lucha por los grandes espacios y la ilusión norteamericana(1942)

 

[2]

 

Curiel Rodriguez, José: Pensando en Venezuela, Ed.Cultural Venezolana, Caracas, 1978, p.23
[3]

 

Koutoudjian, Adolfo: Geopolítica sudamericana, en revista “Octubre Sudamericano”, Bs.As. N° 0, dic.2000.-
[4]

 

Dieterich, Heinz: Necesidad de las empresas transnacionales latinoamericanas, Bs.As. agosto de 2002, publicación de internet, p.3
[5]

 

Belaúnde, Víctor A.: Peruanidad, Lima, 1983, p.354
[6]

 

< García Calderón: Francisco: La creación de un continente, Biblioteca de Ayacucho, Caracas, 1978, p. 305
[7]

 

Diario La Nación de Buenos Aires, 27/5/03 p.6
[8]

 

Jaguaribe, Helio: Reportaje en revista “Línea”, Buenos Aires, octubre 2000
[9]

 

Auel, Heriberto: El océano político, Academia argentina de asuntos Internacionales, Buenos Aires, 2001, p.8
[10]

 

Wagner de Reyna, Alberto: Crisis de la aldea global, Ed.del Copista, Córdoba(Arg.), 2000
[11]Decimos suramericano y no sudamericano como comúnmente se denomina, porque este último término es un galicismo que nos dejó la colonización cultural francesa. Nuestra lengua es el castellano y en ella debemos correctamente expresarnos y expresar la toponimia. Al respecto conviene recordar que el eximio poeta Leopoldo Marechal decía: No olvides que todo nombre indica un destino.
[12] Fue el geógrafo chileno Luis Riso Patrón quien en un opúsculo de 1907 titulado La Antártida Sudamericanael primero que utilizó el término. En esa línea se han publicado infinidad de títulos similares, el último del que tenemos noticias es el de Eugenio Genest Antártida Sudamericana, Buenos Aires, 2001.
.. Finalmente no se cumplió esta advertencia de Jaguaribe pues en el cumbre de presidentes americanos de Mar del Plata se rechazó la propuesta usamericana de integrarse en bloque a ALCA(tratado de libre comercio) En este sentido es atingente pensar que así como USA pretende, en menor medida, entorpecer el funcionamiento de la Unión Europea alargando la OTAN hacia el Este, en una incorporación permanente de naciones que hagan finalmente imposible dicha Unión, de la misma manera pretende alargar el Mercado de Libre Comercio hasta la Antártida, absorbiendo así a toda la América sudcentroamericana. Y 2) el de Fidel Castro cuando estuvo en Argentina el 25 y 26 de mayo de 2003 cuando declaró a la prensa: “Es vital que Argentina, Brasil, Perú y Venezuela lideren un cambio en América. Y aclaró: Hablo como un observador externo sin incluir a Cuba en un posible eje suramericano” . Vemos como el General San Matrín adopta durante su gobierno en el Perú una estrategia fluvial. ¿ Se deberá eso, al hecho de ser oriundo de la mesopotamia argentina, ese complejo formado por los ríos Paraná, Paraguay y Uruguay y colonizado por los jesuitas?.

dimanche, 28 septembre 2008

Le temps des continents et la déstabilisation de la planète

Le temps des continents et la déstabilisation de la planète


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Mondialisation.ca, Le 17 septembre 2008
Eurasia Rivista di Studi Geopolitici no. 2

La réaffirmation de la Russie comme acteur mondial, avec la puissante croissance économique des deux colosses asiatiques, Chine et Inde, semble avoir définitivement marqué, dans le cadre des relations internationales, la fin de la saison unipolaire sous conduite étasunienne, et posé les conditions, minimales et suffisantes, pour la construction d’un ordre planétaire articulé sur d’avantage de pôles. Les entités géopolitiques qui caractérisent ce nouveau cycle ne seront pas, vraisemblablement, les nations ou les puissances régionales mais bien les grands espaces continentaux.

 

Un nouveau cycle géopolitique

 

Le nouvel ordre international qui s’est réalisé après le 11 septembre 2001 est dû surtout à  trois facteurs concomitants : le premier concerne la politique eurasiatique lancée à Moscou, immédiatement après la fin de la présidence Eltsine, à partir de 2000-2001 ; le second concerne le développement économique particulier de l’antique Empire du Milieu qui, intelligemment intégré par la direction chinoise dans le cadre d’une stratégie géopolitique de longue période, fera de Pékin non seulement un géant économique mais un des principaux protagonistes de la politique mondiale du 21ème siècle. Le troisième, enfin, est strictement connecté à l’action de pénétration militaire des Usa dans l’espace proche et moyen-oriental, que Washington accompagne, de façon synergique, d’une intense activité de pression  politique et économique dans certaines zones critiques  comme celle de l’Asie centrale.

 

Les facteurs rappelés ci-dessus ont mis en évidence certains éléments importants utiles pour l’analyse géopolitique des futurs scénarios mondiaux : la centralité de la Russie comme région pivot de l’Eurasie, l’importance de la Chine comme élément de stabilité dans la masse continentale eurasiatique et d’équilibre pour la planète entière ; les mêmes facteurs, en outre, ont  reproposé à l’échelle mondiale, les tensions permanentes entre d’une part les puissances thalassocratiques, représentées aujourd’hui par les USA, et d’autre part les puissances continentales, constituées principalement par la Russie et la Chine.

 

Pour la première fois depuis la dissolution de l’URSS, nous assistons au renforcement et à la mise au point d’importants dispositifs géopolitiques, comme par exemple l’Organisation de la Conférence de Shanghai et l’Organisation du Traité de Sécurité Collective des Pays de la Confédération des Etats Indépendants, qui rassemblent la Russie et les principaux pays du continent asiatique. De tels dispositifs sont significativement ouverts aussi au Pakistan, à la Turquie et à l’Iran mais excluent les puissances occidentales et les USA. Il faut y ajouter aussi  les tentatives et les aspirations sud-américaines relatives à la constitution d’un système de défense du sous-continent indio-latin, délivré de Washington.

 

L’œuvre patiente et continue de tissage de relations spéciales entre Russie, Inde, Chine, Iran et les pays d’Asie centrale, mise en oeuvre par Poutine, et diligemment poursuivie maintenant par Medvedev, a certainement ralenti l’expansionnisme étasunien au cœur de l’Asie ; elle a aussi irrité fortement ces lobbies européens et d’outre-atlantique qui espéraient, au début des années 90 du siècle dernier, à force de « vagues démocratiques », ou plutôt de « bourrades démocratique » (2) - comme on le verra plus tard avec les agressions et les « guerres humanitaires » de l’Occident américano-centrique contre la Fédération yougoslave, l’Afghanistan, l’Irak - l’unification de la planète sous l’égide de Washington, champion de l’Humanité et, avant tout, la réalisation d’un gouvernement mondial fondé sur des critères libéraux de l’économie de marché.

 

Sur l’échiquier mondial, la formation d’une sorte de bloc eurasiatique, qui en est pour le moment encore à un stade embryonnaire et, du reste, déséquilibré  vers la partie orientale de la masse continentale, à cause principalement de l’absence de l’Europe comme entité politique cohérente et de son insertion artificielle dans le camp « occidentaliste » ; cette formation a, en outre, et par effet de polarisation, indéniablement favorisé les tendances continentalistes de certains gouvernements d’Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Venezuela et Bolivie), en mettant ainsi en valeur l’hypothèse, réaliste, d’un scénario multipolaire en cours de constitution, articulé sur des entités géopolitiques continentales (3).

 

Nouvelles et vieilles tensions

 

La crainte d’une jonction des intérêts  géopolitiques entre les grandes puissances eurasiatiques (Russie, Chine et Inde) et les tendances continentalistes de certains gouvernements sud-américains (4) ont éveillé, ces derniers temps, une attention ravivée du Département d’Etat des USA et de certains think tank atlantiques, chargés d’identifier  les zones  de crise et de définir des scénarios géopolitiques qui soient en syntonie avec les desiderata et les intérêts globaux de Washington et du Pentagone ; une attention vers ces régions de la masse continentale eurasiatique – et du sous-continent indio-latin – qui seraient plus exposées aux déchirures causées par des tensions endogènes historiques et encore irrésolues.

 

C’est donc dans la perspective d’opérations de malaise et de pression envers la Chine, la Russie et l’Inde et certains gouvernements latino-américains que, pensons-nous, l’on peut  interpréter avec efficience certaines situations critiques qui sont proposées, avec une particulière emphase, à l’attention de l’opinion publique occidentale, par les principaux organes d’information.

 

Nous faisons ici référence à ce qu’on désigne comme la question de la minorité du peuple Karen et de la « révolte » couleur safran (5) du Myanmar, aux questions du Tibet et de la minorité uigur  en République Populaire de Chine, à la déstabilisation du Pakistan (6), et au maintien d’une crise endémique dans la région afghane.

 

En instrumentalisant les tensions locales de certaines aires géostratégiques, les USA, avec leurs alliés occidentaux, ont lancé un processus de déstabilisation – de longue période -  de tout l’arc himalayen, véritable charnière continentale, qui va impliquer huit pays de l’espace eurasiatique (Népal, Pakistan, Afghanistan, Myanmar, Bangladesh, Tibet, Bhoutan et Inde).

 

Ce processus de déstabilisation se coordonne avec celui déjà ébauché par les USA dans la zone caucasienne, sur la base des indications exposées, il y a plus de dix ans, par Bzezinski dans son ouvrage « Le grand échiquier » (7) ;  ce processus semble en outre se conjuguer  au Projet du Nouveau Grand Moyen-Orient de Bush-Rice-Olmert, destiné à redéfinir les équilibres de toute la zone en faveur des Etats-Unis et de son principal allié régional, Israël, ainsi qu’à reconsidérer les frontières des principaux pays de la zone (Iran, Syrie, Irak et Turquie) le long de lignes confessionnelles et ethniques.

 

Parallèlement à ce processus de déstabilisation, déjà en cours dans l’arc himalayen, il semble, selon l’avis autorisé du professeur Luiz Alberto Moniz Bandeira (8), que les USA en aient lancé  un autre, analogue, dans leur ex-arrière cour, en Bolivie : précisément dans la « région  de la demi-lune » sur la base des tensions ethniques, sociales et politiques qui affectent toute la zone.

 

Dans le cadre des stratégies destinées à fragmenter les espaces continentaux en voie d’intégration, il vaut la peine de souligner le grand rôle qu’ont joué et jouent les Organisations Non Gouvernementales dites humanitaires. Selon Michel Chossudovsky, directeur du Centre pour la recherche sur la mondialisation (CRM-CRG), certaines d’entre elles seraient directement et indirectement reliées à la CIA, par l’intermédiaire de la National Endowment for Democracy, puissante organisation étasunienne créée en 1983, dans le but de renforcer les institutions démocratiques dans le monde au moyen d’actions non gouvernementales (9).

 

L’histoire du 21ème siècle sera donc, selon toutes probabilités, l’histoire de l’affrontement entre deux tendances opposées : celle de la fragmentation (10) de la planète, pour le moment voulue par les USA, et celle des intégrations continentales, souhaitée par les plus grandes puissances eurasiatiques et par certains gouvernements du sous-continent indio-latin.

 

 

EURASIA. RIVISTA DI STUDI GEOPOLITICI.  n. 2 – 2008

Editorial du numéro 2 Mai-août 2008


Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 

 

1. Marco Bagozzi, Accordi Brasile-Venezuela: verso una alleanza militare sudamericana svincolata da Washington,

www.eurasia-rivista.org, 25 aprile 2008.

2. Samuel Huntington, La terza ondata. I processi di democratizzazione alla fine del XX secolo, Il Mulino, Bologna, 1995.

3. Richard Hass, président du Council on Foreign Office, l’influent think tank étasunien, est d’un autre avis : selon lui le 21ème siècle se dirigerait vers un système de non polarité, caractérisé par une ample diffusion de pouvoir étalé sur plusieurs objets (Etats, Puissances régionales, ONG, Corporations, Organisations internationales, etc.) plutôt que par une concentration sur quelques (rares) pôles. Richard Hass, The Age on Nonpolarity. What Will Follow U.S. Dominance, Foreign Affairs, vol. 87, n. 3, May/June 2008, pp. 44-56.

4. Raúl Zibechi, Il ritorno della Quarta Flotta: un messaggio di guerra, Cuba debate, 9 maggio 2008, in italiano:

www.eurasia-rivista.org, 17 maggio 2008.

5. Voir dans ce même numéro de Eurasia, 2/2008, F. William Engdahl, La posta geopolitica della “rivoluzione color zafferano.

6. Michel Chossudovsky, La destabilizzazione del Pakistan, www.eurasia-rivista.org, 7 gennaio 2008; Alessandro Lattanzio, Il grande gioco riparte da Islamabad, www.eurasia-rivista.org, 29 dicembre 2007; Giovanna Canzano, La morte cruenta della Bhutto, intervista a Tiberio Graziani, www.eurasia-rivista.org, 28 dicembre 2007.

7. Zbigniew Brzezinski, La Grande Scacchiera, Longanesi, Milano, 1998.

8. Luiz Alberto Moniz Bandeira, A Balcanização da Bolívia, Folha de S.Paulo, 15/07/2007. Traduction italienne sur www.eurasia-rivista.org, 25 ottobre 2007. Sur le même thème voir aussi l’interview de Luiz Alberto Moniz Bandeira, Bolivia, Cuba, la seguridad de Brasil, el petróleo y la realidad del dólar, sur :  www.laondadigital.com et en italien sur www.eurasia-rivista.org, 9 maggio 2008.

9. Michel Chossudovsky, Cina e America: l'Operazione psicologica dei diritti umani in Tibet, www.eurasia-rivista.org, 22 aprile 2008.

10. François Thual, Il mondo fatto a pezzi, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma, 2008.


 Articles de Tiberio Graziani publiés par Mondialisation.ca