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dimanche, 15 février 2015

Geneviève Dormann: les jeux de l’amour et des hussards

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Geneviève Dormann: les jeux de l’amour et des hussards
 
Mais dites-moi, elle n’était pas un peu insolente, Geneviève Dormann?
 
Journaliste et écrivain
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
Ex: http://www.bvoltaire.fr

dodo82253058168-T.jpgMais dites-moi, elle n’était pas un peu insolente, Geneviève Dormann ? Un peu insolente, vous plaisantez ? Elle était l’insolence en personne. Elle toisait du même regard bleu comme l’acier à la fois froid et rigolard, elle méprisait et elle bravait avec la même assurance, elle rejetait avec le même haussement d’épaule les bienséances, les conventions, les ridicules, les hiérarchies, les lâches, les complaisants, les décorations, les promotions, les récompenses, le politiquement correct et la pensée inique, le qu’en-dira-t-on, le qu’en-pensera-t-on. Elle était libre, Max, dans sa vie privée comme dans ses propos publics, dans ses jugements, dans ses indulgences comme dans ses éreintements, elle assumait avec une imperturbable assurance ses partis pris, et était prête à se faire hacher menu pour ceux qu’elle aimait comme à mordre jusqu’à les déchiqueter ceux dont la tête ou le comportement ne lui revenaient pas. Fidèle comme un dogue, féroce comme un pitbull, elle était la première à rire du surnom de « Dobermann » que lui avaient valu ses excès de franchise et de pugnacité. Ses ennemis, nombreux (je me souviens que nous étions tombés d’accord pour voir dans le proverbe espagnol « Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur » la plus belle devise dont puisse s’orner le blason d’un journaliste ou d’un écrivain), ne mettaient systématiquement en avant son caractère bien trempé que pour n’avoir pas à reconnaître le talent qu’elle avait mis dans les romans où elle laissait caracoler sa plume allègre et désinvolte, à la hussarde. C’était une cavale sauvage.

Les hussards, c’étaient ses dieux, et elle ne cessait de maudire le hasard qui l’avait fait naître trop tard, dans un monde trop vieux, vingt ans après ses quatre idoles – Nimier, Laurent, Blondin, Déon – dans la compagnie desquels elle aurait tant aimé être le cinquième mousquetaire. Fumant comme un sapeur, buvant comme un Polonais, jurant comme un cuirassier de la belle voix rauque et sensuelle que le tabac fait à certaines femmes, elle imitait ces modèles jusque dans leurs travers. Garçon manqué ? Mais non, femme réussie, entière, passionnée et qui, bien au-dessus de l’argent, de la gloire, de la famille et même de la littérature, mettait l’amour et l’amitié.

Elle se faisait du tort à plaisir et avec fierté. Il y eut une brève période où la radio et la télévision faisaient fréquemment appel, pour pimenter certaines émissions, à Geneviève Dormann, à cause de son insolence. C’est à cause de cette insolence même qu’elle disparut progressivement de l’antenne et de l’écran. On s’étonna de lui voir cosigner avec Régine Deforges un petit ouvrage sur le point de croix, qui tenait plus du canular que de la profession de foi. Ces dernières années, la maladie l’avait réduite au silence.

Adieu, Geneviève…

Corporativismo del III Millenio

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Que reste-t-il de l'armée française?...

Que reste-t-il de l'armée française?...

La revue Réfléchir et agir publie dans son dernier numéro (n°49 - hiver 2015), disponible en kiosque, un dossier sur l'armée française...

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Au sommaire du dossier :

De livres blancs en lois de programmation

Une armée au format stade de France ?

Harkis des Yankees ? Merci Sarkozy !

Entretien avec Magnus Martel

Messieurs les généraux, vous devez parler maintenant !

Quels ennemis ?

Entretien avec le colonel Jacques Hogard

Mourir pour ça ?

L'armée dernière société féodale

On trouvera aussi un entretien avec Farida Belghoul, , des articles sur la répression antinationaliste aux Etats-Unis, sur Claude Seignolle, sur les précurseurs de l'écologie politique, sur la folk irlandaise ou sur John Ford, ainsi que de nombreuses notes de lectures et une rubrique musique

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Si, si, l’Égypte achète bien des Rafale!

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Si, si, l’Égypte achète bien des Rafale!
 
Le contrat d’armement avec l’Égypte est confirmé ce jeudi et doit être paraphé lundi prochain par les chefs d’État respectifs.
 
Ancien pilote de chasse
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Donc, le contrat d’armement avec l’Égypte est confirmé ce jeudi et doit être paraphé lundi prochain par les chefs d’État respectifs. La rapidité de la conclusion – moins de 6 mois depuis les premiers contacts – et la signature au niveau étatique suggère une double signification.

C’est le « client » qui semble être venu solliciter l’acquisition des matériels. Procédé qui bouscule les longues manœuvres de promotion et transactions commerciales habituellement nécessaires en cas de besoin annoncé et qui se conjuguent avec de redoutables défis face à la concurrence internationale.

Soit l’Égypte a choisi la France pour des raisons politiques et/ou financières, soit les performances des systèmes répondent au mieux aux menaces et objectifs présents, voire nouveaux, retenus par l’état-major égyptien.

Dans les déclarations officielles et dans les médias, on parle toujours et seulement des avions et bateaux, c’est-à-dire des « porteurs », ceux qui font de belles photos et vidéos de démonstration publique ou de revue navale. Mais ce qui en fait l’efficacité offensive réelle, les systèmes d’armes, n’est que peu révélé. C’est pourtant ce critère qui détermine une sélection judicieuse quand les pressions politiques n’y font pas obstacle.

Les missiles de MBDA et EADS qui arment chasseurs et frégates associés aux électroniques Thales ou autres sont les vrais outils d’efficacité et de supériorité. L’avenir dira, peut-être, si ce sont ces qualités opérationnelles qui ont précipité les Égyptiens sur le marché français.

David Herbert Lawrence: vers un paganisme solaire

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David Herbert Lawrence: vers un paganisme solaire

Un auteur maudit?

par Jean-Christophe Mathelin

Ex: http://www.archiveseroe.eu

L’écrivain — et peintre — britannique David Herbert Lawrence (1885-1930), que l’on ne confondra pas avec son compatriote et contemporain T.E. Lawrence, alias Lawrence d’Arabie, est essentiellement connu des lecteurs de langue française pour deux romans : L’Amant de Lady Chatterley et Le Serpent à plumes. Le premier participa aux émois de quelques générations d’adolescents (j’en suis !) qui l’empruntaient clandestinement dans la bibliothèque de leurs parents. Ajoutons que le film de J. Jaeckin (1981) avec Sylvia Christel (Emmanuelle) dans le rôle de lady Chatterley renforçait l’impression du grand public selon laquelle D.H. Lawrence n’était qu’un auteur érotique (1). Pourtant le public cultivé savait que cet écrivain “osé”, dont certaines œuvres furent interdites dans son pays, avait aussi écrit Le Serpent à plumes, du nom de la divinité aztèque Quetzalcoatl. Ce roman d’aventures mexicaines connut un grand succès de librairie dans les années 50, et passa même en épisodes quotidiens radiodiffusés sur France Culture, à l’occasion du cinquantenaire de sa publication, en 1976. D.H. Lawrence a écrit, outre une douzaine de romans, à peu près autant d’essais, 70 nouvelles, quatre pièces de théâtre et quatre recueils de poèmes.

Compte tenu de sa mort relativement précoce — il avait 45 ans —, l’œuvre est donc considérable. Lorsque l’on s’y plonge, on découvre que l’aspect sensuel de Lawrence n’est qu’une des composantes de sa conception philosophico-religieuse, beaucoup plus vaste, “païenne”, c’est-à-dire traditionnelle et cosmique.

En effet, Lawrence ne renoue-t-il pas avec l’idéal grec antique lorsqu’il affirme : « la vie n’est supportable que quand le corps et l’esprit sont en harmonie, qu’un équilibre naturel s’établit entre eux et que chacun des deux a pour l’autre un respect naturel ». Selon lui, « l’amour physique (…) permet de renouer avec les forces instinctives et naturelles de l’existence », forces éteintes dans l’homme occidental par le mode de vie moderne. De même, il reproche au Christianisme (dans lequel il a été élevé) d’être dépourvu du sens vital, d’être, comme l’avait vu Nietzsche, une religion du ressentiment collectif. À l’inverse, la sacralisation de la sexualité par le Paganisme permettait, en reconnaissant à l’homme et à la femme leur complémentarité, par-delà leurs différences, de participer à l’Ordre du Monde (2). Lawrence, pour qui la sexualité n’est pas synonyme d’orgies, écrit : « La communion des deux fleuves de sang de l’homme et de la femme, dans le sacrement du mariage, parachève la création : elle complète le rayonnement du Soleil et le rutilement des étoiles ».

Dans le présent article, nous nous intéresserons particulièrement à l’aspect païen et surtout solaire de l’écrivain car dans la conception cosmique flamboyante de Lawrence, le Soleil occupe une place centrale, comme nous le verrons à travers quelques-uns de ses ouvrages.

Un roman païen : “Le Serpent à plumes”

dhl2268068633.jpgCette fresque mystico-politique a été écrite dans un village du Nouveau-Mexique en 1925. L’action se passe au Mexique, riche de son passé, mais usé, décadent, vidé de sa substance par les trois grands maux apportés par l’homme blanc, qui sont (selon Lawrence) le Christianisme, l’américanisme, le socialisme. Un homme est particulièrement conscient de cette déchéance, c’est l’archéologue-historien Don Ramon. Cet aristocrate de l’esprit sait pourtant qu’une chose pourra sauver son pays : le retour, aux anciennes valeurs, incarnées par le Dieu Quetzalcoatl, fils du Soleil, Seigneur de la Sagesse et de l’étoile du matin. Don Ramon ne se dissimule pas les difficultés de l’entreprise : pour amener le Mexique à renouer avec ses traditions glorieuses, il lui faudra combattre à la fois l’amour universel de la religion trompeuse, le culte du dollar et la classe politique corrompue. Tâche immense dans laquelle il sera aidé par Don Cipriano, un général auquel ses hommes ont voué leur vie pour rétablir le culte de Huitzilopochtli, Dieu du Soleil et de la guerre. Unis par un idéal commun et une amitié sans faille, « l’homme de Quetzalcoatl » (Ramon l’Européen) et « l’homme de Huirzilopochtli » (Cipriano l’indien) mènent une sorte de croisade païenne, qui connaît un succès croissant auprès du peuple. Celui-ci est en effet sensible aux beaux hymnes de Ramon, qui annoncent que Jésus ayant fait son temps, les anciens Dieux vont renaître. Une Irlandaise, Kate, se joint à eux. Fascinée par ce retour d’un pays à sa culture ancestrale, déçue par la société moderne, elle ira jusqu’à épouser Cipriano (bien qu’il lui reste toujours étranger) et devenir ainsi Malitzi, la Déesse de la végétation. Mais le jour où la religion de Quetzalcoatl sera déclarée religion officielle du Mexique, Kate repartira vers l’Europe. Don Ramon la charge d’une mission : « Dites aux gens de votre Irlande de faire comme nous ici ». C’est là que le livre de Lawrence prend tour son sens. À travers Ramon, c’est aux Européens que Lawrence s’adresse, car, malgré ses errances aux quatre bouts du monde (motivées par les persécutions subies en Angleterre), il n’a jamais cessé de penser au salut de l’Europe. Ramon, bâtisseur d’une nouvelle histoire, jette un pont entre le plus lointain passé et le plus lointain futur, là où l’homme atteindra à la plus grande vie. À l’opposé du cosmopolitisme uniformisant, il souhaite que chaque peuple retrouve ses racines spirituelles, chacun invoquant son Hermès, son Wotan ou son Mithra.

La solarité au féminin : “L’Amazone fugitive”

Deux ans après Le Serpent à plumes, paraissait ce recueil de nouvelles, du titre de la plus longue et de la plus connue d’entre les nouvelles. L’Amazone fugitive est inspirée, elle aussi, du séjour de Lawrence au Nouveau-Mexique, et de son admiration pour ces Indiens Pueblos, adeptes du culte solaire (3). Lawrence met à nouveau en scène une femme blanche au Mexique. Comme Kate, elle est désillusionnée par une vie terne. Elle décide un jour d’abandonner le ranch de son mari et ses enfants pour rejoindre une mystérieuse tribu indienne, censée avoir conservé l’antique religion aztèque. Au terme de son périple, l’amazone fugitive rencontre trois Indiens qui la conduisent enfin dans la fameuse tribu.

« Il dit : Pourquoi a-t-elle quitté sa maison et les hommes blancs ? Veut-elle apporter le Dieu de l’homme blanc aux Chilchuis ? Non, répliqua-t-elle avec témérité. J’ai quitté moi-même le Dieu de l’homme blanc. Je suis venue chercher le Dieu des Chilchuis. (…) Il demande si vous avez apporté votre cœur aux Dieux des Chilchuis, traduisit le Jeune Indien. Dites-lui que oui, répondit-elle automatiquement. »

Traitée avec égard par ses hôtes, dont elle est néanmoins prisonnière, elle découvre peu à peu l’importance fondamentale du culte solaire pour ces Indiens. Elle réalise ainsi le sens inconscient de sa fuite : venir s’offrir en sacrifice au Dieu-Soleil. Même si cette idée lui fait parfois horreur, elle comprend qu’elle doit aller jusqu’au bout de sa quête, sans regrets :

«  Faut-il que je meure et que je sois livrée au Soleil ? demanda-t-elle.

- Un jour, dit-il avec un sourire évasif. Un jour ou l’autre nous mourrons tous. »

Nous trouvons ici un autre thème lawrencien : plutôt une mort glorieuse et volontairement choisie (on pense ici aux kamikaze) que de vivre en mort-vivant , comme la société moderne nous l’impose. Pendant les mois précédant le solstice d’hiver, où elle sera sacrifiée, elle sentira se développer en elle les mille liens la reliant à l’Univers. Lawrence est un animiste et un panthéiste convaincu ; il décrit admirablement « ce sentiment exquis (…) de se fondre dans la beauté et l’harmonie des choses » : 

« Alors elle entendit les grandes étoiles, qu’elle voyait au ciel dans l’encadrement de sa porte ouverte, parler par leur mouvement et leur éclat, faire des confidences au Cosmos tandis qu’elles dansaient en formant de parfaites figures pareilles à des clochettes au firmament et se croisaient et se groupaient dans la danse éternelle, séparées par des espaces sombres. Et, les jours froids et nuageux, elle entendait les flocons de neige qui gazouillaient et sifflaient timidement dans le ciel comme des oiseaux qui s’assemblent et s’envolent en automne, puis brusquement poussaient un cri d’adieu vers la lune invisible et s’esquivaient des plaines de l’air en dégageant une douce chaleur. Elle-même criait à la Lune invisible de ne plus être en colère, de refaire la paix avec le Soleil invisible comme une femme qui cesse d’être irritée dans sa maison. Et elle sentait que la Lune se radoucissait pour le Soleil dans le ciel hivernal quand la neige tombait avec un abandon languissant et glacé, tandis que la paix du Soleil se mêlait dans une sorte d’unisson à la paix de la Lune ».

dhl214.jpgEt le jour venu, c’est sans état d’âme qu’elle accomplira son destin. Une autre nouvelle du même recueil, intitulée Soleil, reprend encore ce thème de la femme mûre insatisfaite de son existence, mais il est traité de manière beaucoup plus pacifique, comme un conte naturiste. Juliette quitte les États-Unis, où elle dépérit, pour le Soleil de la Méditerranée. Là commencera pour elle une nouvelle existence à travers un face à face quotidien avec l’Astre divin (évoquant l’expérience d’Anna de Noailles [4]). Elle s’épanouira enfin sous ses rayons qui harmonisent à la fois le corps et l’âme :

« À sa connaissance du Soleil, à la certitude que le Soleil la connaissait dans le sens cosmique et charnel du mot, s’ajoutait une impression de détachement et un certain mépris pour tous les êtres humains. Ils étaient si loin des éléments primordiaux, si privés de Soleil. Ils étaient pareils aux vers des cimetières. »

Le jugement très dur de Lawrence sur ses contemporains résulte de sa conception selon laquelle « la seule raison de vivre est d’être pleinement vivant ». Or Lawrence reproche à la civilisation moderne de tuer l’étincelle divine dans l’individu, qui apparaît, dès lors, comme incomplet, endormi. Seul l’homme “primitif”, qu’il a rencontré notamment chez les Indiens, est pleinement humain car il se fie à son instinct. Cet homme a de plus à ses yeux l’immense avantage « d’avoir conservé avec l’Univers des liens mystérieux ».

Le nouveau Discours sur Hélios-Roi : “Apocalypse”

dhl19613.jpgCette pensée, que Lawrence exprime de manière allégorique dans ses romans et nouvelles, sera explicite dans son dernier ouvrage, paru un an après sa mort, et qui représente son testament spirituel. Apocalypse est l’étude fouillée du texte de Jean de Patmos, qui clôt le Nouveau Testament. Si la notion même d’apocalypse lui répugne, à cause de cet « ignoble désir de fin du monde », Lawrence s’intéresse à cet écrit car il y découvre deux influences opposées. Tout d’abord, le message de ceux qui « ne peuvent même pas supporter l’existence de la Lune et du Soleil », mais par-delà la strate judéo-chrétienne, il y trouve une strate païenne. Car pour faire passer de manière frappante cette vision apocalyptique, le ou les auteurs ont eu recours à un langage, à une symbolique cosmiques, donc païens (5). L’étude de l’Apocalypse est ainsi pour Lawrence prétexte à comparer entre elles ces deux conceptions du monde antagonistes :

« Ne nous figurons pas que nous voyons le Soleil comme le voyaient les civilisations anciennes. Nous ne voyons qu’un petit luminaire scientifique, réduit à un ballon de gaz enflammé. Dans les siècles précédant Ézéchiel et Jean, le Soleil était encore une réalité magnifique. Les hommes en tiraient force et splendeur, et lui rendaient hommage, lustre et remerciements. À l’époque de Jésus, les hommes ont fait du ciel une machine de destin et de fatalité, une prison. Les chrétiens s’évadaient de cette prison en reniant radicalement le corps. Mais hélas, quelles petites évasions, ces évasions par reniement ! — ce sont les plus fatales des évasions. La chrétienté et notre civilisation idéaliste n’ont été qu’une longue évasion, cause de stagnation infinie et de misère — la misère que les gens connaissent aujourd’hui, qui ne vient pas d’un manque physique, mais d’une façon plus mortifère, d’un manque de désir vital. Mieux vaut manquer de pain que manquer de vie — grande évasion dont le seul fruit est la machine ! »

Lawrence développe sa vision d’un Paganisme solaire, qui rejoint l’expérience des grands mystiques et anticipe l’inconscient jungien :

« Et certaines des grandes images de l’Apocalypse remuent en nous d’étranges profondeurs, nous procurent une étrange et sauvage vibration pour la liberté, la vraie liberté : fuite vers quelque chose et non fuite vers nulle part. Fuir la petite cage exiguë de notre univers, exiguë car elle n’est qu’une extension à sens unique, une suite morne sans aucune signification ; la fuite vers le Cosmos vital, vers un Soleil à la vie grande et sauvage, qui abaisse ses regards pour nous raffermir, ou bien, foudroyant, merveilleux, passe son chemin. Qui dit que le Soleil ne peut pas me parler ! Le Soleil a une vaste conscience flamboyante, moi j’en ai une petite. Quand j’arrive à me débarrasser de mon fatras d’idées et de sentiments personnels, et à descendre jusqu’à mon être solaire dépouillé (6), alors le Soleil et moi pouvons nous entretenir sur l’heure, échange flamboyant, il me donne vie, Soleil de vie, et je lui envoie un peu d’une vivacité nouvelle venue d’un monde au sang vif — le grand Soleil (…) aime le sang rouge et vif de la vie, et peut l’enrichir à l’infini si nous savons comment le recevoir.  »

Ce Paganisme solaire est naturellement complémentaire d’un Paganisme lunaire :

« Et nous avons perdu la Lune, la Lune fraîche, brillante et changeante. C’est elle qui peut toucher nos nerfs, les polir de son rayonnement soyeux et les policer par sa fraîche présence. Car la Lune est la maîtresse et la mère de nos corps aquatiques, le corps pâle de notre conscience nerveuse et de notre chair moite. La Lune pourrait nous apaiser et nous guérir entre ses bras comme une grande et fraîche Artémis. Mais nous l’avons perdue, nous l’ignorons dans notre stupidité, et rageuse, elle nous fixe et nous cingle de coups de fouet nerveux. Oh ! prenons garde à la coléreuse Artémis des cieux nocturnes, prenons garde à la rancune et au croissant d’Astarté.  »

Mais attention, prévient Lawrence, le culte solaire n’a rien à voir avec la moderne “bronzette” :

«  Nous ne pouvons nous assimiler le Soleil en nous couchant tout nus comme des cochons sur une plage. Le Soleil lui-même qui nous bronze nous désagrège du dedans (…) il ne peur que fondre sur nous et nous détruire (…) dragon de destruction et non plus faiseur de vie. (…) Nous ne pouvons nous assimiler le Soleil que par une sorte de culte, de même avec la Lune — en décrétant un culte au Soleil ».

Il s’agit d’un état de conscience et d’un vitalisme (7) :

« Il y a une éternelle correspondance vitale entre notre sang et le Soleil : il y a éternelle correspondance vitale entre nos nerfs et la Lune. Si nous perdons le contact et l’harmonie avec la Lune et le Soleil, tous deux se retournent contre nous comme deux grands dragons de destruction. Le Soleil est une source de vitalité sanguine, il rayonne de force à notre égard. Mais si une fois nous lui résistons en disant : ce n’est qu’un ballon de gaz ! — alors la vraie vitalité rayonnante de sa lumière se change en subtile force désagrégeante et nous défait. Même chose pour la Lune, les planètes, les grandes étoiles. Ce sont nos producteurs ou nos destructeurs, il n’y a pas d’échappatoire. »

Ce Paganisme est aussi un panthéisme (8) :

« Le Cosmos et nous-mêmes ne faisons qu’un. Le Cosmos est un grand organisme vivant dont nous faisons toujours partie. Le Soleil est un grand cœur dont les pulsations parcourent jusqu’à nos veines les plus fines. La Lune est un grand centre nerveux étincelant d’où nous vibrons sans cesse. Qui peut dire le pouvoir que Saturne a sur nous, ou Vénus ? C’est un pouvoir vital, ondoiement extrême qui nous traverse sans interruption. Et si nous renions Aldébaran, Aldébaran nous transperce d’infinis coups de poignards. Celui qui n’est pas avec nous est contre moi ! — c’est la loi cosmique. Et tout ceci est vrai à la lettre, comme le savaient les hommes du temps passé, et comme ils le sauront à nouveau ».

Malheureusement, le lien cosmique s’est dégradé depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours :

« Or la connexion en nous est rompue, les centres sont morts. Notre Soleil, tellement plus banal, est tout autre chose que le Soleil cosmique des Anciens. Nous pouvons voir ce que nous appelons Soleil, mais nous avons perdu Hélios pour toujours, et plus encore le grand globe des Chaldéens. Nous avons perdu le Cosmos, nous en avons déconnecté notre sensibilité, c’est notre principale tragédie. Qu’est-ce que notre minable petit amour de la nature — la Nature — comparé à une ancienne et magnifique vie commune avec le Cosmos, honorée du Cosmos ! (…) Le Soleil ne nous nourrit plus, ni la Lune. En langage mystique, la Lune s’est obscurcie et le Soleil est devenu noir. Quand j’entends des gens modernes se plaindre d’être seuls, je sais ce qui est arrivé. Ils ont perdu le Cosmos ».

Il nous faut donc retrouver une sensibilité, une conscience cosmiques :

«  Nous ne manquons ni d’humanité ni de subjectivité ; ce dont nous manquons, c’est de vie cosmique, du Soleil en nous et de la Lune en nous. (…) Maintenant, il nous faut retrouver le Cosmos, et ça ne s’obtient pas par un tour de passe-passe mental. Il nous faut revivre tous les réflexes de réponse qui sont morts en nous. Les tuer nous a pris deux mille ans. Qui sait combien de temps il faudra pour les ranimer ?  »

Nous avons ici l’ouvrage capital de la pensée lawrentienne, qui expose dans un style éblouissant son Paganisme panthéiste et solaire. Un des plus beaux discours sur Hélios-Roi depuis celui de l’Empereur Julien ! On peut considérer cet écrit inclassable (9), mais sublime, comme le successeur du Zarathoustra de Nietzsche, auquel il s’apparente par le style et la recherche de valeurs supérieures (10).

Les poèmes solaires de Pensées

Parues également à titre posthume, quelques années après Apocalypse, on retrouve dans ce recueil les différentes facettes de l’auteur. Le Soleil y est omniprésent, comme dans le charmant poème « Femmes solaires  », qui rejoint totalement le personnage de Juliette :

« Comme ce serait étrange si des femmes s’avançaient et disaient :

Nous sommes les femmes solaires !
Nous n’appartenons ni aux hommes ni à nos enfants ni à nous-mêmes
Mais au Soleil.
Ah ! quel délice de sentir le Soleil sur moi !
Quel délice de s’ouvrir comme une fleur
Lorsqu’un homme vient et vous regarde
Le visage plein de lumière, de sorte qu’une femme
Ne peut que s’ouvrir comme une fleur
Percée par les rayons étincelants ».

Les préoccupations sociales de Lawrence apparaissent dans le poème « Les classes moyennes », où il proclame son mépris pour la bourgeoisie :

« Les classes moyennes
Sont sans Soleil.
Elles n’ont que deux étalons,
L’homme et l’argent,
Elles n’ont absolument aucune parenté avec le Soleil. »

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En politique, sa conception aristocratique l’amène à se situer en dehors des partis classiques. Il s’en exprime dans « Démocratie » :

« Je suis démocrate dans la mesure où j’aime dans l’homme sa liberté solaire.
Je suis aristocrate dans la mesure où je hais l’étroit esprit de possession.
J’adore le Soleil en tous les hommes
Lorsque je vois briller sur un front
Clair et sans peur, si petit soit-il.
Mais lorsque je vois ces ternes hommes qui arrivent à la puissance
Si laids, pareils à des cadavres, absolument privés de Soleil
Et qui se dandinent machinalement
Comme de gros esclaves victorieux,
Alors je suis plus que radical,
J’ai envie d’amener la guillotine.
Et lorsque je vois des travailleurs
Pâles, vils, semblables à des insectes
Machinalement affairés
Qui vivent comme des poux sur une maigre pitance
Et ne regardent jamais plus haut,
Alors je voudrais, comme Tibère, que la foule n’eût qu’une tête
Pour que je pusse la trancher.
Lorsque les êtres sont totalement dépourvus de Soleil
Ils ne devraient pas exister »

Dans « l’Espace » reparaissent les conceptions panthéistes d’Apocalypse :

« L’espace, bien sûr, est vivant,
C’est pourquoi il bouge ;
Et c’est ce qui le rend éternellement spacieux et aéré.
Quelque part en lui est un cœur sauvage
Dont les battements me transpercent
Et je l’appelle le Soleil ;
Et je me sens aristocrate, plein de noblesse,
Lorsqu’un battement me traverse
Venant du cœur sauvage de l’espace, que je nomme Soleil suprême. »

Pour Lawrence comme pour Nietzsche, la morale chrétienne n’est qu’une morale d’esclaves, avec sa comptabilité anxieuse du péché. La vraie immoralité est pour lui très différente, ainsi qu’il l’a exprimée dans le poème du même nom :

« Il est immoral
D’être mort-vivant,
Éteindre en soi le Soleil
Et l’éteindre dans les autres »

Lawrence, héraut du Soleil

Initié, visionnaire, Lawrence l’a certes été. Comme tous les prophètes, il fut d’abord incompris, à commencer dans son propre pays. Précurseur de la révolution sexuelle, il avait aussi dénoncé les dangereux mirages de la société industrielle. En cette fin de millénaire, où l’homme occidental met toute la planète en danger, où nos systèmes sans âme génèrent toutes sortes de pathologies abjectes, combien les faits ont abondé dans son sens ! Sa vie illustre parfaitement les mots de Teilhard de Chardin : « Ceux qui ont raison trop tôt s’exposent à finir en hérétiques ». Lawrence avait aussi prévu la renaissance du Paganisme, ce qui lui fut reproché. Cette renaissance païenne, aujourd’hui évidente, est pour nous indissociable d’un réveil de la solarité, auquel nous travaillons. Lawrence, chantre du Soleil, nous montre la voie : par la hauteur de ses visions, par la force de son art, il doit être considéré comme l’un des grands représentants de la solarité du XXe siècle.

► Jean-Christophe Mathelin, Antaios n°14, 1999.

Docteur en géologie, JC Mathelin est professeur. Depuis 1992, il anime la revue Solaria et le Cercle de Recherches sur les Cultes Solaires. Il prépare une anthologie des hymnes et prières au Soleil.

Notes :

  • (1) Le génie littéraire de D.H. Lawrence est aujourd’hui largement reconnu et ses audaces érotiques ont été dépassées depuis, par des auteurs qui n’ont pas son talent.
  • (2) A. Maupertuis, Le sexe et le plaisir avant le christianisme : L’érotisme sacré, Retz, Paris 1977.
  • 3) Voir à ce sujet C.G. Jung, Ma vie, Gallimard, 1962.
  • 4) Notamment les poèmes « La Prière au Soleil » et « L’Accueil au Soleil » : cf. Solaria n°7.
  • 5) Le succès historique de la Bible auprès des populations européennes, a priori peu réceptives aux religions du désert, pourrait entre autres s’expliquer par le fait qu’elles y auraient reconnu des éléments indo-européens : un message apollinien dans l’Évangile de Jean (le Prologue par ex.), une eschatologie iranienne dans l’Apocalypse, etc.
  • 6) Pour Jung, lorsque le mystique descend au fond de son âme, il y trouve le « Soleil de l’au-delà ». Voir C.G. Jung, Métamorphoses de l’âme et ses symboles, Librairie de l’Université - Georg et Cie, Genève, 1983.
  • 7) La théorie du vitalisme solaire fut soutenue notamment par le stoïcien Posidonius. Voir F. Cumont, La Théologie solaire du paganisme romain, Mémoires présentés à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l’Institut de France, II, 2, Paris, 1913.
  • 8) Vieille théorie stoïcienne. Voir l’article « Panthéisme » dans l’Encyclopaedia Universalis.
  • 9) Osons une comparaison avec Citadelle de Saint-Exupéry, livre posthume et philosophique, un peu décousu, mais profond et poétique.
  • (10) Notamment le très solaire Prologue.


A lire :

  • Le Serpent à plumes, Stock, 1957, (Londres, 1926).
  • L’Amazone fugitive, Stock, 1976, (Londres 1928).
  • Apocalypse, Balland, 1978, (Londres 1931).
  • Matinées mexicaines - Pensées, Stock, 1986 (Londres 1935).

Five Reasons Congress Should Reject Obama’s ISIS War

No More Rubber Stamps

Five Reasons Congress Should Reject Obama’s ISIS War

by PETER CERTO

Ex: http://www.counterpunch.org

clear.jpgAt long last, the Obama administration has submitted a draft resolution to Congress that would authorize the ongoing U.S.-led military intervention against the Islamic State, or ISIS.

The effort comes more than six months after the U.S. began bombing targets in Iraq and Syria. Since then, some 3,000 U.S. troops have been ordered to Iraq, and coalition air forces have carried out over 2,000 bombing runs on both sides of the border. Better late than never? Maybe not. The language proposed by the White House would authorize the president to deploy the U.S. military against the Islamic State and “associated persons or forces” for a period of three years, at which point the authorization would have to be renewed. In an attempt to reassure members of Congress wary of signing off on another full-scale war in the Middle East, the authorization would supposedly prohibit the use of American soldiers in “enduring offensive ground combat operations.” It would also repeal the authorization that President George W. Bush used to invade Iraq back in 2002.

The New York Times describes the draft authorization as “a compromise to ease concerns of members in both noninterventionist and interventionist camps: those who believe the use of ground forces should be explicitly forbidden, and those who do not want to hamstring the commander in chief.” As an ardent supporter of “hamstringing the commander in chief” in this particular case, let me count the ways that my concerns have not been eased by this resolution.

1. Its vague wording will almost certainly be abused. For one thing, the administration has couched its limitations on the use of ground forces in some curiously porous language. How long is an “enduring” engagement, for example? A week? A year? The full three years of the authorization and beyond? And what’s an “offensive” operation if not one that involves invading another country? The resolution’s introduction claims outright that U.S. strikes against ISIS are justified by America’s “inherent right of individual and collective self-defense.” If Obama considers the whole war “inherently defensive,” does the proscription against “offensive” operations even apply? And what counts as “combat”?

In his last State of the Union address, Obama proclaimed that “our combat mission in Afghanistan is over.” But only two months earlier, he’d quietly extended the mission of nearly 10,000 U.S. troops in the country for at least another year. So the word seems meaningless. In short, the limitation on ground troops is no limitation at all. “What they have in mind,” said California Democrat Adam Schiff, “is still fairly broad and subject to such wide interpretation that it could be used in almost any context.” Any context? Yep. Because it’s not just the ISIS heartland we’re talking about.

2. It would authorize war anywhere on the planet. For the past six months, we’ve been dropping bombs on Iraq and Syria. But the draft resolution doesn’t limit the authorization to those two countries. Indeed, the text makes no mention of any geographic limitations at all. That could set the United States up for war in a huge swath of the Middle East. Immediate targets would likely include Jordan or Lebanon, where ISIS forces have hovered on the periphery and occasionally launched cross-border incursions. But it could also rope in countries like Libya or Yemen, where ISIS knockoff groups that don’t necessarily have any connection to the fighters in Iraq and Syria have set up shop. This is no theoretical concern. The Obama administration has used Congress’ post-9/11 war authorization — which specifically targeted only the perpetrators of the 9/11 attacks and their patrons and supporters — to target a broad array of nominally “associated forces” in a stretch of the globe reaching from Somalia to the Philippines.

In fact, the administration has used the very same 2001 resolution to justify its current intervention in Iraq and Syria — the very war this new resolution is supposed to be authorizing. How does the new resolution handle that?

3. It leaves the post-9/11 “endless war” authorization in place. Yep. That means that even if Congress rejects his ISIS resolution, Obama could still claim the authority to bomb Iraq and Syria (not to mention Lebanon, Jordan, Yemen, Libya, and beyond) based on the older law. It also means that if Congress does vote for the war but refuses to reauthorize it three years from now, some future president could fall back on the prior resolution as well.

Obama is explicit about this point. In his accompanying letter to Congress, the president claims that “existing statutes provide me with the authority I need to take these actions” against ISIS. Yes, you read that right: Obama claims he doesn’t even need the authority he’s writing to Congress to request. And he’s saying so in the very letter in which he requests it. So what does that say about this authorization?

obama_isis_war_460.jpg4. It’s a charade. Obama says that the war resolution is necessary to “show the world we are united in our resolve to counter the threat posed by” ISIS. Secretary of State John Kerry added in a statementthat an authorization would send “a clear and powerful signal to the American people, to our allies, and to our enemies.” But as any kid who’s taken middle school civics could tell you, the point of a war resolution is not to “show the world” anything, or “send a signal” to anyone.

The point is to encourage an open debate about how the United States behaves in the world and what acts of violence are committed in our name. Most importantly, it’s supposed to give the people’s representatives (such as they are) a chance to say no. Without that, it’s little more than an imperial farce. Which is a shame. Because an empty shadow play about the scope of the latest war leaves out one crucial perspective…

5. War is not going to stop the spread of ISIS. ISIS has flourished almost entirely because of political breakdown on both sides of the Iraq-Syria border.

That breakdown has been driven by a mess of factors — local sectarian tensions and a brutal civil war in Syria, assuredly, but also the catastrophic U.S. invasion of Iraq, ongoing U.S. support for a sectarian government in Baghdad that has deeply alienated millions of Sunnis, and helter-skelter funding for a variety of Syrian rebel groups by Washington and its allies. Military intervention fixes precisely none of these problems, and indeed it repeats many of the same calamitous errors that helped to create them. A better strategy might focus on humanitarian assistance, strictly conditioned aid, and renewed diplomatic efforts to secure a ceasefire and power-sharing agreement in Syria, equal rights for minority populations in Iraq, and a regional arms embargo among the foreign powers fueling the conflict from all sides. But as Sarah Lazare writes for Foreign Policy In Focus, saying yes to any of those things requires saying no to war. That means not just rejecting the ISIS authorization the administration wants now, but also the 2001 law it’s used to justify the war so far. If you feel similarly, I’d encourage you to write your member of Congress immediately and let them hear it: No more rubber stamps. No more shadow play.

Peter Certo is the editor of Foreign Policy In Focus.

Io, Limonov. Noi siamo l’Europa. E l’Ucraina è un’invenzione

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Io, Limonov. Noi siamo l’Europa. E l’Ucraina è un’invenzione

di Paolo Valentino

Fonte: Corriere della Sera

«Nell’ultimo anno la società russa è cambiata radicalmente. Abbiamo vissuto più di due decenni di umiliazioni, come Paese e come popolo. Abbiamo subìto sconfitta dopo sconfitta. Il Paese che i russi avevano costruito, l’Unione Sovietica, si è suicidato. È stato un suicidio assistito da stranieri interessati. Per 23 anni siamo stati in piena depressione collettiva. Il popolo di un grande Paese ha un costante bisogno di vittorie, non necessariamente militari, ma deve vedersi vincente. La riunione della Crimea alla Russia è stata vista dai russi come la vittoria che ci era mancata per così tanto tempo. Finalmente. È stata qualcosa di paragonabile alla Reconquista spagnola».

vol07.jpgÈ stato tutto nella sua vita, Eduard Veniaminovich Savenko, alias Eduard Limonov. Teppista di periferia, giornalista, forse agente del Kgb, mendicante, vagabondo, maggiordomo di un nababbo progressista americano, poeta, scrittore à la page nei salon parigini, dissidente, irresistibile seduttore, cecchino nelle Tigri di Arkan durante la decomposizione della Jugoslavia, leader politico, fondatore del Partito nazional-bolscevico, prima di vederlo sciolto e di creare L’Altra Russia.

Ma Limonov, aspro come l’agrume da cui viene il suo pseudonimo, è soprattutto un antieroe, un esteta del gesto, un outsider che ha sempre scelto di proposito la parte sbagliata, senza mai essere un perdente. Al fondo, Eduard Limonov è un grande esibizionista, che però non ha mai avuto paura di rischiare e di pagare prezzi anche molto alti, per tutti i due anni di prigionia, culminati nel 2003 nei due mesi trascorsi nella colonia penale numero 13, nelle steppe intorno a Saratov. Può quindi sembrare paradossale che, per la prima volta nella sua vita spericolata, il personaggio reso celebre dall’omonimo libro di Emmanuel Carrère si ritrovi non più ai margini, non più nelle catacombe della conversazione nazionale russa, eccentrico carismatico in grado di appassionare poche decine di desperados, ma sia in pieno mainstream, aedo dell’afflato nazionalista, che i fatti d’Ucraina e la reazione dei Paesi occidentali hanno acceso nello spirito collettivo della nazione.

Limonov riceve «la Lettura» nel suo piccolo appartamento nel centro di Mosca, non lontano dalla Piazza Majakovskij. Un giovane alto e robusto viene a prenderci per strada, accompagnandoci su per le scale. Un altro marcantonio ci apre la porta blindata. Sono i suoi militanti, che gli fanno da guardie del corpo. Avrà anche 71 anni, ma a parte i capelli argentei, ne dimostra venti di meno. Magro, il volto affilato, il famoso pizzo, l’orecchino, è tutto vestito di nero, pantaloni attillati e giubbotto senza maniche su golf a collo alto. Parla con una voce sottile, leggermente stridula. Ha modi molto miti e gentili, totalmente fuori tema con i furori che hanno segnato la sua vita. «Voi occidentali non state capendo nulla », esordisce, mentre offre una tazza di tè.

Che cosa non capiamo?
«Che il Donbass è popolato da russi. E che non c’è alcuna differenza con i russi che abitano nelle regioni sud-occidentali della Federazione, come Krasnodar o Stavropol: stesso popolo, stesso dialetto, stessa storia. Putin sbaglia a non dirlo chiaramente agli Usa e all’Europa. È nel nostro interesse nazionale».

Quindi l’Ucraina per lei è Russia?
«Non tutta. L’Ucraina è un piccolo impero, è composta dai territori presi alla Russia e da quelli presi a Polonia, Cecoslovacchia, Romania e Ungheria. I suoi confini sono le frontiere amministrative della Repubblica Socialista Sovietica dell’Ucraina. Non sono mai esistiti. È territorio immaginario che, ripeto, esisteva solo a scopi burocratici. Prenda Leopoli, cosiddetta capitale del nazionalismo ucraino: lo sapeva che l’Ucraina l’ha ricevuta nel 1939 per effetto della firma del Patto Molotov-Ribbentrop? In quel momento il 57% della popolazione era polacca, il resto erano ebrei. Di ucraini poche tracce. Il Sud del Paese poi venne dato all’Ucraina dopo essere stato conquistato dall’Armata Rossa. Questa è la storia. Ma quando l’Ucraina ha lasciato l’Urss non ha restituito quei territori, a cominciare dalla Crimea ovviamente, che le era stata regalata da Krusciov nel 1954. Non capisco perché Putin abbia ancora paura di dire che Donbass e Russia sono la stessa cosa».

Forse perché ci sono confini riconosciuti a livello internazionale.
«A nessuno fregò nulla dei confini internazionalmente riconosciuti nel 1991, quando l’Unione Sovietica fu sciolta. Qualcuno disse qualcosa? No. Questa è la mia accusa all’Occidente: applica due standard alle relazioni internazionali, uno per i Paesi come la Russia e uno per se stesso. Non ci sarà pace in Ucraina fin quando non lascerà libere le colonie, intendo il Donbass. L’errore di Putin è non dirlo apertamente».

Forse Putin fa così perché non vuole annettere il Donbass come ha fatto con la Crimea, perché sono solo problemi.
«Forse lei ha ragione. Forse non avrebbe voluto neppure la Crimea. Ma il problema è suo, gli piaccia o meno. È il capo di Stato della Russia. E rischia la reputazione».

Non si direbbe, a giudicare dalla sua popolarità, che rimane superiore all’80%.
«È ancora l’effetto inerziale della Crimea. Ma se abbandonasse il Donbass al suo destino, lasciandolo a Kiev, con migliaia di volontari russi sicuramente destinati a essere uccisi, la sua popolarità si scioglierebbe come neve al sole. Non sembra, ma Putin è in un angolo».

Che cosa farà, secondo lei?
«Reagisce bene. Si sta radicalizzando. Ha capito che gli accordi di Minsk sono una balla, aiutano solo il presidente ucraino Poroshenko. Anche se controvoglia, dovrà agire. Quando un anno fa emerse il problema della Crimea, Putin era preso dall’Olimpiade di Sochi, che considerava l’impresa della vita. Era felice. Ma fu obbligato a usare i piani operativi dell’esercito russo, che ovviamente esistevano da tempo. Certo la Crimea è stata la sua vittoria, anche se malgré lui. Il Donbass non era affatto nel suo orizzonte. In Occidente tutti lo accusano di volerlo annettere, in realtà è molto esitante».

Limonov-mes-prisons.jpegDopo l’Ucraina quale sarà il prossimo territorio da riconquistare, i Paesi baltici?
«Intanto non penso che i Paesi baltici abbiano nulla a che fare con la Russia. Quanto all’Ucraina, credo che dovrebbe esistere come Stato, composto dalle nove province occidentali che possono essere considerate ucraine. Non sarò io a negare la loro cultura eccezionale e la loro bella lingua. Ma, ripeto, lascino i territori russi».

Lei lo ha attaccato molto in passato: Putin è o no il leader giusto per la Russia?
«Siamo un regime autoritario. E Putin è il leader che ci ritroviamo. Non c’è alcuna possibilità di mandarlo via. Ma c’è una differenza tra il Putin dei due primi mandati e quello di oggi. Il primo fu pessimo, soprattutto impegnato a gestire il suo complesso d’inferiorità del piccolo ufficiale del Kgb. Gli piaceva la compagnia dei leader internazionali, Bush junior, Schröder, Berlusconi. Ma nel tempo ha imparato. È migliorato. Ha detto addio alle luci del varietà e si è messo al lavoro sul serio. Vive tempi difficili, ma fa ciò che è necessario. E non è possibile oggi chiedergli di non essere autoritario».

Ma la Russia può non essere un Paese autoritario?
«Se Obama continua a dire che ci devono punire, ci costringe a darci dei leader autoritari».

Che cos’è per lei la Russia?
«La più grande nazione europea. Siamo il doppio dei tedeschi. A dirla tutta, noi siamo l’Europa. La parte occidentale è una piccola appendice, non solo in termini di territorio, ma anche di ricchezze».

Per la verità l’Ue è la prima potenza commerciale al mondo.
«Ci sono cose più importanti del commercio e dei mercati».

Ma se siete la più grande potenza europea, perché siete così nazionalisti?
«Non siamo più nazionalisti di francesi o tedeschi. Siamo una potenza più imperiale che nazionalista. Le ricordo che in Russia vivono più di 20 milioni di musulmani, ma non sono immigrati, sono qui da sempre. Noi siamo anti-separatisti. Certo, in Russia c’è anche un nazionalismo etnico, per fortuna minoritario, ma per noi significa soltanto guai. Io non sono un nazionalista russo, non lo sono mai stato. Mi considero un imperialista, voglio un Paese con tante diversità ma riunito sotto la civiltà, la cultura e la storia russe. La Russia può esistere solo come mosaico».

Ma siete o no parte del mondo occidentale?
«Non è importante. È una questione dogmatica, senza significato reale. La Corea del Sud è parte del mondo occidentale? No, eppure viene considerata come tale. Dov’è la frontiera dell’Occidente? Non è rilevante per i russi».

Che cosa contraddistingue l’identità russa?
«La nostra storia. Noi non siamo migliori degli altri, ma non siamo neppure peggiori. Non accettiamo di essere trattati come inferiori, snobbati o peggio umiliati. Questo ci fa molto arrabbiare. È il nostro stato d’animo attuale».

Ma, per esempio, l’Occidente si richiama ai valori della Rivoluzione francese, democrazia, divisione dei poteri, diritti umani. La democrazia è parte dei vostri valori?
«Per i russi la nozione più importante e fondamentale è quella di spravedlivost, che significa giustizia, nel senso di giustizia sociale, equità, avversione alle disuguaglianze. Penso che la nostra spravedlivost sia molto vicina a quella che voi chiamate democrazia».

Le sanzioni e la crisi economica possono minacciare il consenso di Putin?
«Penso che l’economia nel mondo di oggi sia sopravvalutata. Il motore della storia sono le passioni. Alle pressioni economiche si può resistere. E resisteremo. Certo Putin deve fare la sua parte in Donbass. Guardi alla nostra storia: l’assedio di Leningrado, la battaglia di Stalingrado. Possiamo farcela. In molti hanno provato a colpirci, da Napoleone a Hitler. Ma l’orgoglio nazionale russo pesa più delle politiche economiche e credo di conoscere bene il carattere del mio popolo».


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The Necessity of Anti-Colonialism

The Necessity of Anti-Colonialism

By Eugène Montsalvat 

Ex: http://www.counter-currents.com

Colonialisme-et-litterature_9666.jpegAnti-colonialism must be a component of any ideology that attempts to defend rooted identities. It is necessary to oppose the uprooting of peoples in the pursuit of power and wealth. In both its historical imperial form and in its modern financial guise, colonialism has warped both the colonist and colonizer, mixing, diluting, and even annihilating entire cultures and peoples. We know about the negative impact of colonialism on the colonized. However, its consequences for the people of colonial nations are rarely discussed, in order to reinforce a narrative that demonizes European history. 

Unfortunately, many patriotic, average whites feel some sort of pride in their imperial history. They do not realize that they are its victims as well. Hidden from the historical record are the poor and working class whites who served as cannon fodder for the agenda of plutocrats intent on extending their empire of wealth. They were forced to compete against foreign labor, occasionally even against slave labor. Consider how the suffering of thousands of Irish, Scottish, and English people forced to serve as indentured servants–that is, frankly, white slaves–by the British Empire in America has been conveniently erased from public knowledge. How many people know of the struggle of white Australian laborers who stood up to the English colonial power that wanted to undercut their wages with Indian and Chinese immigrants? These facts are hidden from our consciousness by our leaders, the end result being a suicidal support for an exploitative system or a guilt complex that feeds modern neocolonialism in the guise of “human rights” and “progress.”

If there is any nostalgia for the empires of the past among patriotic whites, it should be wiped away when they realize what those empires have transmogrified into. When vast empires no longer maximized profit, their controllers saw the borders between them dissolved to ensure a truly global financial oligarchy. Today the agenda behind colonialism is laid bare: it was never about bravery and exploration but about the economic exploitation of all the peoples of the world. It is not Faustian courage, but mercantile greed that drives the will to consume the entire earth.

While colonialism is not a distinctly European phenomenon, for our purposes we’ll look at how European colonialism evolved into the global neo-colonialism that plagues us today. Before what is called the “Age of Exploration” that saw the rise of European colonial empires overseas, there was a significant shift in the values of Europe. Before the Renaissance, Western Europe was dominated by feudal values, which were essentially religious in nature. Here we see superpolitical ideas dominate the political discourse. To quote Julius Evola on the feudal regime:

In this type of regime the principle of plurality and of relative political autonomy of the individual parts is emphasized, as is the proper context of the universal element, that unum quod non est pars [one that is not part of, i.e. God] that alone can really organize and unify these parts, not by contrasting but by presiding over each of them through the transcendent, superpolitical, and regulating functions that the universal embodies.

In this quote we see that the foundation of the polity is religious, its parts unified by divine power. As the feudal system declined, what was seen as the holy vocation of statecraft became replaced by simple, humanistic diplomacy. In place of spiritual unity, the emergence of the nation state and its absolutism provided the bonding forces of politics. From this great upheaval we see the rise of the mercantile classes, especially in Italy, as the feudal Holy Roman Empire receded from the peninsula. This lead to the Renaissance. While some may think of the Renaissance as the revival of Classical virtues lost under the domination of Christian despotism, it was superficial, exalting a decadent humanism and individualism not found in healthy pagan societies. Sparta it was not.

Evola recounts the consequences:

In the domain of culture this potential produced the tumultuous outburst of multiple forms of creativity almost entirely deprived of any traditional or even symbolic element, and also, on an external plane, the almost explosive scattering of European populations all over the world during the age of discoveries, explorations, and colonial conquests that occurred during the Renaissance and age of humanism. These were the effects of a scattering of forces resembling the scattering of forces that follows the disintegration of an organism.

colonExpo_1931_Affiche1.jpgEuropean colonialism began when the soul of Europe died. In place of God, stood greed and human self-adulation. The domination of materialist values we see today is a direct consequence of the inversion of values that resulted from the death of feudalism.

Like all systems where money is the highest good, the new colonial regime was dominated by mercantile forces. The financial power behind the Spanish empire was the Fugger banking dynasty, which was later replaced by Genoese merchants after Spain went bankrupt several times during the reign of Phillip II. In a manner similar to America’s foreign adventurism, Spain’s imperial dreams drove the state to ruin and left them at the mercy of avaricious creditors. This would certainly not be the last time that the benefits of colonialism have gone into the pockets of bankers at grievous expense to the people of the nation. The financial troubles of Spain lead one its erstwhile territories to declare independence and pursue its own colonial ambitions.

That would be the Netherlands, which created a mercantile empire through international banking. Much like how modern creditors hold entire nations, such as Greece, in their thrall, the Dutch merchants lent to foreign governments and then demanded concessions when they couldn’t pay. In addition, the Dutch created what is often considered the first multinational corporation to pursue their colonial profiteering, the Dutch East India Company. This corporation was imbued with great power, even the power to declare war. Thus common Dutch men would go off to die for their corporate masters. No, George Bush was not the first man to slaughter his countrymen for corporate greed. However, not to be outdone by the Dutch. The British created their own East India Company. Intense rivalry in the spice trade and over the territories of the crumbling Spanish Empire fueled violence. In 1623 agents of the Dutch East India Company massacred ten British in the employ of the British East India Company in Indonesia during the Amboyna Massacre. Eventually, their economic tensions would grow into full blown warfare, culminating in Three Anglo-Dutch wars in the 1600s. In 1688, the James II of England was overthrown by the Dutch backed William of Orange and his English wife Mary.

This so called Glorious Revolution was a coup for Dutch finance. William of Orange, who became William III upon assuming the English throne, was heavily indebted to Dutch bankers. Under his regime, the Bank of England was established to lend the throne money at interest. Thus England’s colonial empire was now the agent of capital. The Bank of England was modeled after the Dutch Wisselbank, which backed the Province of Holland, the City of Amsterdam, and the Dutch East India Company. Therefore, the public debt of the people became the private profit of the banks. If an expensive colonial war was fought, the bank always won, for either way its loans are repaid with the spoils or forcibly extracted from the indebted through foreclosures and credit restrictions. While we may think of these struggles as glorious feats of courage and daring, ultimately it was the blood sacrifice of honest men that fattened the Golden Calf of usury. One of the families profiting from this global web of sovereign debt was the infamous Rothschild family.

Originating in Frankfurt, in what is now Germany and establishing the branches in the imperial capitals of Paris, Naples, Vienna, and London. Nathan Rothschild became involved in financing the British war against Napoleon, using his international connections to funnel information on the continent to London. We should note that Napoleon’s economic policies sought to achieve autarky and limit usury through low interest rate loans given through the Bank of France. However, Napoleon was defeated and the forces of international finance reigned over Europe. Nathan’s grandson, Natty, saw the British Empire as a vehicle for his commercial interests. He became a friend of British imperialist, Cecil Rhodes. However, he was a fair weather friend, even floating loans to the Boer government, playing both sides in the colonial game.

It is clear that to the Rothschilds, the British Empire was merely the best mechanism for protecting their profits; they had no loyalty to it. Yet, it was not just the Rothschilds who were willing to use the empire as grist for their mills. In Australia, British colonial interests sought to displace white gold miners with cheap labor from China and India. Against the greed of their rulers, the Australian workers rose up, organizing and agitating against immigration from other parts of the Empire. William Lane, a founder of the Australian Labor Party said:

Here we face the hordes of the east as our kinsmen faced them in the dim distant centuries, and here we must beat them back if we would keep intact all that can make our lives worth living. It does not matter that today it is an insidious invasion of peaceful aliens instead of warlike downpour of weaponed men. Monopolistic capitalism has no colour and no country.

In the sheep shearing industry W. G. Spence fought against free trade policies of Joseph Chamberlain, who sought to allow waves of Asian labor to lower the wages of white laborers. The rising of the Australian workers led to the formulation of a White Australia Policy to prevent the Empire from using foreign labor to challenge white workers. As the 19th century drew to a close, the imperialism of kings, flags, and exploration was becoming passé. The capitalists were no longer content with vast empires. They wanted the entire world. The rise of American power would give them that opportunity.

The financial powers saw the old model of a world divided into regional powers as a barrier to their goal of a global economy. In the Fourteen Points Woodrow Wilson advocated free trade and the self determination of the former colonial territories. While self-determination may sound vaguely nationalistic, in reality its goal was to dissolve the old empires and assimilate them in bite sized pieces into the new American led global economy, replacing “Great Power” colonialism with international neocolonialism. The Atlantic Charter devised after the Second World War reiterated these points. In the wake of the Second World War, America’s seemingly anti-colonial foreign policy is exposed as merely a fig leaf for financial imperialism. In Africa, the US sought to break down the old colonial empires and impose American lackeys as their new leadership. I quote from a previous essay of mine:

In 1953 the Africa-America Institute was created to train a pro-American leader class for the post-colonial African nations. The AAI has received funding from the US government’s USAID and as of 2008 it counts Citibank, Coca-Cola, De Beers, Exxon Mobil, and Goldman Sachs among its sponsors. The AAI’s East Africa Refugee Program, which ran from 1962-1971, and the Southern African Training Program supported the training of FNLA terrorists against the Portuguese, ostensibly to prevent the Soviet backed MPLA from gaining power. The resulting civil war killed 500,000 over 27 years. With the Portuguese, whose Catholic social policies limited involvement in the global economy, removed from the picture, global corporations were free to strike deals with the newly installed government of Mozambique. Anglo-American Corporation negotiated a sale of chrome loading equipment the day Mozambique’s Samora Machel proclaimed the beginning of nationalization.

coloniales-affiche.jpgAs we see, the hidden hand behind these allegedly anti-colonial movements in Africa was American cash. These newly “independent” nations were merely puppets for Western financial interests.

However, true nationalist alternatives existed. Consider Libya’s Muammar Gaddafi, who articulated a nationalist and eventually pan-Africanist vision of self-determination. Gaddafi nationalized Libya’s oil industry, taking it out of the hands of foreign corporations, using the money to provide health-care and education for his people. First promoting Pan-Arabism and then Pan-Africanism, he sought to form a geopolitical bloc against foreign domination, as each nation by itself was too weak to challenge the full might of the United States.

Gaddafi’s vision was inspired by another Arab revolutionary, Egypt’s Gamal Abdel Nasser, who promoted a pan-Arab socialism. What he sought to do was assert the sovereignty of the people against both British and French colonialism and American neocolonialism. He saw the chaos they produced, especially through their support of Israel and their puppets in Saudi Arabia, who had been installed by the English for aiding them against the Ottomans in the First World War. Nasser was quite keen in recognizing this Saudi-Israeli alliance of American puppets, which wreaks all havoc in the Middle East to this day, stating, “To liberate all Jerusalem, the Arab peoples must first liberate Riyadh.”

Among Nasser’s supporters was Francis Parker Yockey, the author of Imperium, who wrote anti-Zionist propaganda in Egypt. A man of vision who saw the old powers fading away into an American Jewish dominated global empire, he sought allies who resisted America’s Zionist New World Order. He saw Western Europe devolving into an American colony after the Second World War and called for it to assert itself in his Proclamation of London. With Nasser, he saw the Arabs asserting themselves in a similar manner.

Across the Atlantic, Juan Domingo Perón of Argentina, pursued a geopolitical agenda intended to foil American backed neocolonialism, seeking to unite South America as a bloc for the independent development of its peoples. During his exile, he sought contacts with European nationalists who sought to resist American domination following the Second World War, including Jean Thiriart and Oswald Mosley. Perón saw South American anti-colonialists and European nationalists as natural allies, stating in a letter to Thiriart, “A united Europe would count a population of nearly 500 million, The South American continent already has more than 250 million. Such blocs would be respected and effectively oppose the enslavement to imperialism which is the lot of a weak and divided country.” During his final term in office, Perón, also pursued alignment with Gaddafi’s Libya.

By the 1960s, the complete dissolution of the European empires, combined with the rise of the US backed Zionist power in the Middle East, required European patriots to realign with third world anti-imperialists. The previously mentioned Jean Thiriart stated, “European revolutionary patriots support the formation of special fighters for the future struggle against Israel; technical training of the future action aimed to a struggle against the Americans in Europe; building of an anti-American and anti-Zionist information service for a simultaneous utilization in the Arabian countries and in Europe.”1 Ultimately, Thiriart’s goal of creating European Brigades to aid in the liberation of Palestine went unrealized. However, Thiriart’s goal to transform Palestine into Israel’s Vietnam may yet still be possible, as the Israeli war machine’s utter brutality towards the Palestinians gains increasingly negative exposure. As their excuses for brazen cruelty begin to lose power, we will once again see heroes rally to their standard to free Jerusalem.

Our current situation offers several outlets to continue to struggle. Firstly, we must realize that the creed of greed, which has infected our own people, is the enemy. Therefore, it is necessary to reform the right in America, it must be intransigently anti-liberal. The decline of our people did not begin in 1960. Simple opposition to the New Left is not going to solve our problems. It is foolish to praise the 19th century, one of industrial exploitation of our own working class, petty nationalism tearing ancient kingdoms asunder, and scientific rationalism de-sacralizing the world. The Enlightenment and its fruits must be rejected outright, for they brought an end to the domination of religious institutions and replaced them with the rule of gold. Ultimately, we must affirm spiritual values over materialistic ones. We must first win the spiritual battle before the political battle can begin. To defeat the global rule of the merchants, we must destroy the merchant in our souls. We must affirm Tradition, in the sense of Julius Evola, before we can become politically radical.

Once we have overcome the parasite in our own spirit, we must meet its external manifestations. That is the US/EU/NATO/Israel axis. This is the heartland of liberal capitalism, the new Carthage, that seeks to turn the peoples of the world into their raw material. It is in the interest of big business to destroy the traditions of a people and replace them with consumerism, to eliminate the borders that prevent the flow of cheap labor. The capitalist seeks little more than to turn the world into their private plantation. This mercantile virus, which first implanted itself through the colonial empires of old will become truly fatal if capitalist neocolonialism is allowed to pursue full globalization. Thus we must recognize our allies. Indeed, our enemies have already pointed them out, calling any nation that seeks to retain its sovereignty against the dictates of American imperialism a rogue state that hate’s freedom and democracy. The old adage “the enemy of my enemy is my friend” holds true.

One leader fighting the global system today is Syria’s Bashar al-Assad. He is facing down US and Saudi backed Wahhabists who seek to topple an Arab nationalist regime that has stood since the days of Thiriart. He is backed by two other organizations that have undergone American demonization, Hezbollah and Iran. Just recently we have witnessed the audacity of Israel’s imperialist regime, killing an Iranian general and Hezbollah fighters on Syrian soil on January 19th. While it may seem that radical Islam and Zionism are at odds, in the case of Syria they are two heads to the same coin, minted in the US I may add. Both the Israelis and the Wahhabists seek to destroy the Arab nationalists like Assad, while taking millions of dollars from the United States. If we wish to combat radical Islam, we must combat liberalism and Zionism as well. We must stand with Arab socialists and nationalists who wish to provide a nation that puts people before profits, we must stand against Israeli and Saudi backed warmongering that drives people from their ancestral homes, and we must stand against the capitalists who seek to use foreign labor to undercut their native working class. Nationalists and socialists of all nations must recognize that they are locked in a common struggle.

coloFRCAOM08_9FI_00473R_P.jpgOne nationalist and socialist figure, similarly hated by the American establishment, was Hugo Chávez. Inspired by both Perón and leftists such as Castro, he sought to unite South America against neo-liberalism, that is the financial colonialism of the United States. Thus he created the Bolivarian Alliance for the People of our America (ALBA), which consists of Antigua and Barbuda, Bolivia, Cuba, Dominica, Ecuador, Grenada, Nicaragua, Saint Kitts and Nevis, Saint Lucia, Saint Vincent and the Grenadines and Venezuela. These organization seeks to aid the nations of South America to improve themselves through social welfare and mutual aid. Moreover, Chávez was also a resolute anti-Zionist, even going so far as to claim that “the descendants of those who crucified Christ . . . have taken ownership of the riches of the world, a minority has taken ownership of the gold of the world, the silver, the minerals, water, the good lands, petrol, well, the riches, and they have concentrated the riches in a small number of hands.” Chávez died of cancer in 2013, but his movement lives on.

Among the leaders who carry the torch of Bolivarian Revolution is Bolivia’s Evo Morales, a socialist who has pursued a redistribution of his nation’s wealth from the hands of multinational corporations to his own people. In 2008, Morales successfully fought off a coup engineered with the support of US Ambassador Philip Goldberg. While many of the American right still harbor their Cold War fears of Latin American nationalism, this only serves to line the pockets of men like Goldberg. Nationalists must stand in solidarity with one another.

And finally, target number one of globalism, Russia. America is clearly waging economic warfare on Russia through its sanctions, through the IMF support for the Kiev junta, through attempts by Western credit agencies to downgrade Russia. Russia’s refusal to bow to Western liberal standards in regards to sexuality, religion, and culture has earned America’s enmity. Putin’s refusal to become the glorified serving boy at the international table has drawn the ire of NATO. Putin has realized that the attempts at rapprochement with the Western led global economy had led to disastrous consequences for the Russian people. Growing from his role of cleaning up the utter ruin left by Yeltsin he has reasserted a Russian identity as the basis of his superpower. In his speech to Valdai Club, Putin defends Russia’s traditions, and the traditions of all peoples, against Western liberalism:

Another serious challenge to Russia’s identity is linked to events taking place in the world. Here there are both foreign policy and moral aspects. We can see how many of the Euro-Atlantic countries are actually rejecting their roots, including the Christian values that constitute the basis of Western civilization. They are denying moral principles and all traditional identities: national, cultural, religious and even sexual. They are implementing policies that equate large families with same-sex partnerships, belief in God with the belief in Satan.

The excesses of political correctness have reached the point where people are seriously talking about registering political parties whose aim is to promote paedophilia. People in many European countries are embarrassed or afraid to talk about their religious affiliations. Holidays are abolished or even called something different; their essence is hidden away, as is their moral foundation. And people are aggressively trying to export this model all over the world. I am convinced that this opens a direct path to degradation and primitivism, resulting in a profound demographic and moral crisis.

What else but the loss of the ability to self-reproduce could act as the greatest testimony of the moral crisis facing a human society? Today almost all developed nations are no longer able to reproduce themselves, even with the help of migration. Without the values embedded in Christianity and other world religions, without the standards of morality that have taken shape over millennia, people will inevitably lose their human dignity. We consider it natural and right to defend these values. One must respect every minority’s right to be different, but the rights of the majority must not be put into question.

At the same time we see attempts to somehow revive a standardised model of a unipolar world and to blur the institutions of international law and national sovereignty. Such a unipolar, standardised world does not require sovereign states; it requires vassals. In a historical sense this amounts to a rejection of one’s own identity, of the God-given diversity of the world.2

In this speech, Putin demonstrates the influence of geopolitical theorist Alexander Dugin, who is stridently opposed to the homogenized, unipolar world that Western globalist capitalism seeks to impose through financial neo-colonialism. In his Fourth Political Theory he asserts the identities of various civilizations as models for their respective geopolitical blocs in an alignment against the decadence of the modern world.

We know our allies, those who wish to preserve a rooted identity for their own people, and we know our enemies, those who wish to destroy all traditions in favor of a global consumer society. For hundreds of years we have seen our sons been shipped off to die for the profit of those who feel no love for their nation, we have seen our culture warped by greed. Deceived by promises of glory and disingenuous patriotism, we have marched off far too many times to count so that the gold lust of traitors could be satisfied. This is what colonialism has wrought, a global sweatshop where people from all the races of the earth can compete for the lowest wages, while our leaders count their 30 pieces of silver. Now, we must be the vanguard of a global conflict, the rebels in the heart of the empire. We must join our brothers in the fight for global liberation. The North American New Right must be resolutely anti-colonial. For the freedom of our people, and all the peoples of the world.

Notes

1. http://www.eurasia-rivista.org/the-struggle-of-jean-thiriart/13850/ [2]

2. http://eng.kremlin.ru/news/6007 [3]

 

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[2] http://www.eurasia-rivista.org/the-struggle-of-jean-thiriart/13850/: http://www.eurasia-rivista.org/the-struggle-of-jean-thiriart/13850/

[3] http://eng.kremlin.ru/news/6007: http://eng.kremlin.ru/news/6007

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