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dimanche, 23 septembre 2018

La politique continue de faire fi de la volonté du peuple

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La politique continue de faire fi de la volonté du peuple

De la diplomatie secrète à la manipulation médiatique

par Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«Les conséquences en sont grotesques et amères. Là, où les guerres économiques, et d’autres choses encore pires sont imminentes, l’existence de millions d’humains est mise en question. Les PR et les médias ne servent pas uniquement à cacher le machiavélisme en politique, la violation continue du droit, l’ignorance politique derrière la dignité humaine et les droits de l’homme. Il s’agit également d’y habituer les gens petit à petit. Et la stratégie implique encore autre chose: les représentants des relations publiques savent que cette ignorance est évidente pour chacun qui sait réfléchir un peu. Mais les gens réfléchissant et empathiques doivent se sentir impuissants. Voilà, homme qui pense, tes idées et sentiments ne nous intéressent pas, tu es insignifiant, nos moyens pour le maintien du pouvoir sont plus forts, nous te rions au nez, le mépris est notre boulot, nous sommes en position de force, les ‹masses› nous suivront! Combien de temps encore?»

Cinq mois après le crime présumé, le gouvernement des Etats-Unis a décidé d’introduire des sanctions économiques strictes contre la Russie dès le 22 août 2018. La justification de leurs nouvelles sanctions se fonde sur l’accusation d’une transgression de la «ligne rouge» du législateur américain en utilisant la neurotoxine («arme chimique») «novitchok» pour tenter d’assassiner l’ancien double agent Skripal (ayant également travaillé pour le service de renseignement militaire de l’armée soviétique GRU).


Les nouvelles décisions ont été prises au moment de la publication de deux soi-disant rapports d’investigation du Scotland Yard britannique. Selon ces documents, deux suspects auraient été identifiés, deux agents du service de renseignement militaire russe GRU séjournant en Russie. La Première ministre britannique Theresa May devrait décider, selon ces rapports, d’une demande d’extradition adressée à la Russie. Si la Russie refusait, ceci aggraverait encore davantage les relations britanniques et russes.
Concernant les prétendus résultats d’investigation de Scotland Yard on lit: «Selon les rapports non confirmés, les auteurs présumés du crime ont été identifiés après plusieurs mois de recherches. Des centaines de détectives ont comparé le matériel d’innombrables caméras vidéo avec les données de voyageurs étant entrés ou ayant quitté la Grande Bretagne autour de la date de l’attentat du 4 mars.» («Neue Zürcher Zeitung» du 7/8/18).

Différentes conclusions

Quelles conclusions sont possibles? Certains diront: maintenant, il est évident que les Russes sont les auteurs de la tentative d’assassinat. Alors, il est juste que le gouvernement des Etats-Unis en tire les conséquences, et que Donald Trump, l’inepte sympathisant de Poutine, soit forcé à faire le nécessaire: introduire des sanctions encore plus strictes contre la Russie.


D’autres se demanderont de quel droit le gouvernement américain décide de nouvelles sanctions, alors que dans le cas Skripal rien du tout n’est prouvé jusqu’à ce jour et que toutes les anciennes assertions se sont avérées fausses» (p. ex. que le «novitchok» n’existerait qu’en Russie). Si même la «Neue Zürcher Zeitung» parle de «rapports non confirmés» et d’«auteurs du crime présumés», et utilise des termes extrêmement flous comme «le matériel d’innombrables caméras vidéo», «des centaines de détectives», «les données de passagers», on peut s’imaginer tout ce qu’on veut, mais il n’y a rien de concret qui soit convaincant ou qui vaille comme preuve. Les réactions russes officielles ne sont donc pas si déraisonnables, parlant d’une «guerre économique» de l’administration américaine contre la Russie et appelant le procédé du gouvernement contraire au droit international.

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1918: Le président américain Wilson s’opposa à la diplomatie secrète

Au début novembre 1918, il y a bientôt 100 ans, c’était la fin de la Première Guerre mondiale. Les Etats de l’Europe étaient détruits, les gens étaient las des souffrances de la guerre… et se demandaient à juste titre: comment fut-il possible que l’on ait réussi à nous impliquer dans une telle tuerie de masse?


Le président américain Woodrow Wilson utilisa ces sentiments des peuples et formula ses 14 thèses, ayant trouvé leur entrée dans les manuels d’histoire. Déjà la première retient que «les accords de paix doivent être conclus de manière transparente et publiquement.» Puis, dans la deuxième phrase de ce premier point: «Des ententes internationales secrètes n’auront plus leur raison d’être, la diplomatie devra toujours se pratiquer honnêtement et aux yeux de tout le monde.» Ceci correspondait au désir et à la volonté de millions de personnes. Jusqu’à ce jour, on recherche les causes de la guerre mondiale, les controverses se maintiennent, les archives sont toujours fermées. Il y eut de nombreuses ententes secrètes entre les gouvernements et les discrets milieux influents impliqués.

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Wilson n’agit pas comme il avait parlé

Malheureusement, Wilson n’agit pas comme il avait parlé. Au contraire: vu dans la rétrospective, il faut supposer que ses dires n’étaient que de la propagande de guerre, habilement appliquée pour tirer les habitants de l’Europe (et des Etats-Unis) de son côté. Wilson avait engagé un spécialiste de la propagande: Edward Bernays. «Edward Louis James Bernays, né à Vienne le 22 novembre 1891 et mort à Cambridge (Massachusetts) le 9 mars 1995 est un publicitaire austro-américain.» Selon Wikipédia «il est considéré comme le père de la propagande politique institutionnelle et de l’industrie des relations publiques, ainsi que du consumérisme américain.» Puis on lit: «En 1917, durant la Première Guerre mondiale, Bernays fait partie du ‹Committee on Public Information› crée par le président Wilson pour retourner l’opinion publique américaine et la préparer à l’entrée en guerre.» Sa campagne fut conduite sous le slogan «Make the world safe for democracy» – Amère dérision!

L’apparence doit être démocratique, mais tout doit être sous notre contrôle

Wilson et Bernays savaient que les méthodes du XIXe siècle étaient obsolètes. Il n’était plus possible de dire aux peuples que la politique n’était pas leur affaire et ne concernait que les gouvernements. La politique avait besoin de nouvelles formes de «légitimation». Depuis la fin de l’absolutisme, la référence au droit divin du souverain n’était plus opportune. L’argumentation de Hegel, selon laquelle l’Etat (prussien) ne devait être pas moins que l’apogée de l’«incarnation» de l’esprit du monde (Weltgeist hégélien) convainquait, elle aussi, de moins en moins les gens. «L’apparence doit être démocratique, mais tout doit être sous notre contrôle», devint le nouveau principe, attribué bien plus tard à Walter Ulbricht de la RDA. Les moyens appropriés pour le réaliser étaient les relations publiques (public relations, PR) et les médias qui reprirent les contenus des PR et les divulguèrent sans vergogne. Il en est ainsi jusqu’à l’heure actuelle.

En position de force, combien de temps encore?

Les conséquences en sont grotesques et amères. Là, où les guerres économiques, et d’autres choses encore pires sont imminentes, l’existence de millions d’humains est mise en question. Les PR et les médias ne servent pas uniquement à cacher le machiavélisme en politique, la violation continue du droit, l’ignorance politique derrière la dignité humaine et les droits de l’homme. Il s’agit également d’y habituer les gens petit à petit. Et la stratégie implique encore autre chose: les représentants des relations publiques savent que cette ignorance est évidente pour chacun qui sait réfléchir un peu. Mais les gens réfléchissant et empathiques doivent se sentir impuissants. Voilà, homme qui pense, tes idées et sentiments ne nous intéressent pas, tu es insignifiant, nos moyens pour le maintien du pouvoir sont plus forts, nous te rions au nez, le mépris est notre boulot, nous sommes en position de force, les «masses» nous suivront!
Combien de temps encore? 

La lutte pour le pouvoir à l’intérieur des Etats-Unis met en péril la paix dans le monde

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La lutte pour le pouvoir à l’intérieur des Etats-Unis met en péril la paix dans le monde

L’Allemagne adhère encore à l’alliance belliciste américaine

par Willy Wimmer

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Au cours d’une seule semaine, nous nous sommes aperçus de la dimension des événements auxquels nous tous sommes confrontés, même en n’étant pas Américains. Deux personnes ont posé les jalons, représentant les phares de l’establishment belliciste dominant de Washington.

L’un est l’ancien sénateur John McCain, auquel fut rendu un dernier hommage dans le pays entier et dont le cercueil fut placé de façon spectaculaire dans la salle à coupole du Capitole, un traitement d’honneur tout à fait à l’opposé du peu de considération accordé à l’actuel président Donald Trump. Chaque année, il se manifestait à la fameuse conférence de Munich, et il était évident que nul ne pouvait contester sa réputation d’«archiprêtre de la guerre» au sein du parti républicain. Il n’était pas seul, cela fut visible avec l’alliance des va-t’en-guerre englobant également le parti démocratique et sa dernière candidate suprême Hillary Clinton.

Pour des millions d’Américains, Trump est le contrepoids à l’alliance des va-t’en-guerre

Des millions d’Américains ont perçu Washington comme insensible à leurs besoins et ont pensé devoir placer un contrepoids sous forme du président Donald Trump pour sauver l’«Amérique» en tant que pays libre. Toutefois, la Washington politique actuelle éprouve une telle haine contre son propre président, perçu comme «arriviste politique», que l’on doit se demander comment un chef d’Etat peut survivre à une telle menace subversive. Avec John McCain une icône républicaine de la coalition belliciste a disparu, et aucun successeur n’est en vue. La prochaine guerre sera-t-elle donc renvoyée à plus tard?

Bob Woodward: «La grande peur dans la Maison Blanche»

Non, ni à Washington, ni parmi les partisans internationaux des troupes de la sainte croisade washingtonienne, on est forcé d’attendre. Avec la prépublication du livre rédigé par le fameux auteur américain Bob Woodward et intitulé «Fear: Trump in the White House» [La grande peur: Trump à la Maison Blanche], on prépare le terrain. Il semblait que la situation à Washington ne pouvait empirer. Après la mort de John McCain, tout ce qu’on voulait pouvait être mis en route à Washington. Mais une seule chose ne pouvait se faire: attendre jusqu’à ce que le bouquin sur cet abominable actuel habitant de la Maison Blanche sorte de presse – car il ne fallait surtout pas perdre de temps …

Depuis presque deux ans, le président Trump est constamment mis sous pression. Le livre de Bob Woodward est sensé contribuer à l’éliminer de sa présidence et de toute influence politique. Nous Européens pourrions observer cette vision d’autodestruction américaine en nous délectant dans notre fauteuil. Cela est cependant la dernière chose que nous pouvons nous permettre. Pourquoi? Parce que l’establishment washingtonien et ses éminences grises londoniennes sont en train de bricoler des prétextes pour déclencher la prochaine guerre, tant en Syrie qu’avec l’empoisonnement des Skripal. En Europe, nous devons garder les yeux ouverts. Entre la prochaine guerre et nous Européens, il n’a plus que Donald Trump. Selon Sigmar Gabriel, cette guerre pourrait nous éliminer tous. Tant que le président américain ne déclenche pas sa propre guerre, on ne peut prouver le contraire, même si notre espoir de paix ne tient plus qu’à un fil, vu la rage belliqueuse washingtonienne.

Souvenez-vous des mots de Roosevelt – une caractérisation de la politique américaine

On n’a qu’à prendre en compte les transformations de la situation mondiale dont les Etats-Unis sont principalement responsables depuis des décennies. Selon l’auteur allemand Wolfgang Effenberger, dans son livre sur la «Pax Americana» paru déjà en 2004, le président de l’époque Roosevelt a affirmé le 5 octobre 1937 à Chicago dans son texte écrit que «sous la terreur actuelle de l’absence du droit international, des peuples innocents sont brutalement sacrifiés sur l’autel de l’avidité du pouvoir et de la domination sans égard pour la justice et le respect humain.»


Suite à ce discours, il est difficile de s’opposer à l’impression que Roosevelt aurait également – concernant l’Europe et ses régions limitrophes – fustigé à juste titre la politique menée par son pays depuis le déclenchement de la guerre criminelle contre la République fédérale de Yougoslavie et tout ce qui a suivi.

Précarité de la situation actuelle pour nous tous

Cela met en évidence à quel point la situation est précaire pour nous tous qui aimons notre vie tout autant que la vie d’autrui. Le système qui a produit ces guerres doit être maintenu sans pitié, car sinon il faudrait s’attendre à une vague mondiale de procès contre les criminels de guerre. La situation syrienne est hautement dangereuse pour nous tous, car la situation qui s’y dessine à l’horizon est perçue par l’alliance des va-t’en-guerre de Washington comme un gros feu rouge» pour la poursuite de leur politique interventionniste pratiquée depuis 1999. Des bouleversements géopolitiques pourraient suivre presque immédiatement.

«Shareholder Value» et l’establishment libéral de gauche

En analysant de plus près la situation de «Washington», nous réalisons que ce ne sont pas que les guerres qui nous menacent. La campagne électorale du candidat présidentiel Bernie Sanders nous l’avait déjà montré. Tout ce qui pourrait s’opposer au «Shareholder Value» et à l’establishment libéral de gauche doit être abattu inconditionnellement. Ainsi, les rencontres entre la chancelière allemande et le président américain Obama [juste après l’élection de Donald Trump, ndlr.] ayant eu lieu avant et pendant le «Kirchentag protestant allemand» à Berlin font sens: si déjà l’alliance multipartite belliciste avec sa candidate présidentielle Hillary Clinton n’a pas réussi à empêcher l’accès au pouvoir de Donald Trump, il fallait qu’au moins l’establishment libéral de gauche au sein de l’OTAN puisse survivre. Toutes les forces furent mobilisées. Si on analyse la situation en Allemagne, on voit que cette clique défendra sa position de pouvoir avec «bec et ongles».

Le sombre rôle de l’Allemagne

C’est depuis longue date qu’il ne s’agit plus de chercher le «meilleur pour la cité». Après l’expérience de cette dernière élection présidentielle aux Etats-Unis, on ne veut plus remettre en question le système social. Depuis de longues années déjà, les pourfendeurs de l’«économie de marché sociale» sont insultés et étiquetés de «communistes». Quiconque exige que l’«Etat de droit démocratique» soit le fondement pour les droits humains et citoyens est exposé à des attaques, par l’entremise d’agents provocateurs, rappelant le passé allemand, et on leur montre ainsi qu’on ne lâchera plus jamais le pouvoir. Au pire des cas, on mobilisera la Bundeswehr contre son propre peuple, ce qui est d’ailleurs prévu dans le malfamé Traité de Lisbonne de l’Union européenne.


Les sbires du dernier système d’injustice en terre allemande sont mobilisés avec de l’argent étatique pour s’attaquer aux démocrates sincères, pour influencer les gens avec des diffamations auto-fabriquées. On se sert du bourbier politique «rouge-brun» pour obtenir les résultats souhaités en Allemagne.

En Europe, on ne respecte plus les voisins

La candidature de Manfred Weber – candidat de pointe du PPE (parti populaire européen) pour le poste de président de l’organe exécutif de l’UE – illustre parfaitement de quoi la politique berlinoise est capable. Plus personne ne cache le fait que le comportement de la Berlin politique est une des causes principales du Brexit. Avec la chancelière Angela Merkel, le principe du respect pour les voisins, recette du succès de la politique allemande de l’après-guerre, a été abandonné. Manfred Weber fut un éminent pourfendeur de l’immigration de masse organisée par Mme Merkel. Que veut-on atteindre avec un tel président allemand pour l’UE? Servir l’Europe ou plutôt le système de pouvoir berlinois, entièrement soumis à l’alliance des va-t’en-guerre washingtoniens?    •


(Traduction Horizons et débats)

«La Route de la soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce»

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«La Route de la soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce»

Conférence internationale du 25 juillet 2018 à Nuremberg

par Nils Opel, Nuremberg

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le 25 juillet 2018 a eu lieu au Centre des Foires et Salons de Nuremberg le congrès d’un jour «La Route de la Soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce». L’organisateur en était le «Groupe Foire de Nuremberg», soutenu par le Ministère bavarois de l’économie, de l’énergie et de la technologie et les Chambres de commerce et d’industrie de Bavière.

Cette carte illustre le réseau mondiale des projets d’infrastructures (chemins de fer, oléoducs, gazoducs, ports, etc.) existants, planifiés ou en construction de la «Nouvelle Route de la soie» («The Belt and Road initiative») à terre ou en mer. (Infographie: https://www.merics.org/de/bri-tracker/mapping-the-belt-and-road-initiative)

Les membres du «NürnbergMesse Group» [Groupe Foire de Nuremberg], l’une des grandes sociétés mondiales de foires et salons, sont pour juste 50% la ville de Nuremberg et le Land de Bavière, ainsi que la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nuremberg (IHK/CCI) et les Chambres de commerce de Moyenne-Franconie pour chacune environ 0,03%. Avec 51 représentations, le Groupe Foire de Nuremberg est actif dans 116 pays dans le monde entier. Il a 7 filiales aux Etats-Unis, en Chine, en Inde, au Brésil, en Italie et en Autriche.

Orientation sur l’Asie et l’Amérique latine

Le programme 2018 de la foire internationale met en évidence l’orientation du commerce extérieur sur l’Asie et l’Amérique du Sud. 31 événements à Nuremberg, 14 en Inde, 10 au Brésil, 8 en Chine, 2 en Thaïlande et un respectivement en Italie, en Russie et aux Etats-Unis.


Le Land de Bavière, coorganisateur, maintient 28 représentations à l’étranger dans le monde entier. En juillet 2018 s’est ouverte la troisième représentation bavaroise en Chine, à Chengdu, ville de Chine centrale, les deux précédentes se trouvant à Shandong et Shenzen. En 2017, la République populaire de Chine était le second partenaire commercial de la Bavière par ordre d’importance. D’après les derniers chiffres, la Chine deviendra en 2018 le plus important partenaire commercial de la Bavière, ainsi que l’a déclaré le ministre bavarois de l’Economie, Franz Josef Pschierer dans son discours d’ouverture du congrès.


Nuremberg et Shenzen, ville du sud de la Chine, sont jumelées depuis 1997. Chaque semaine, depuis 2015 un transport ferroviaire intermodal de 54 containers fait la navette entre Nuremberg et Chengdu. De bonnes raisons pour choisir Nuremberg comme lieu privilégié pour organiser en Allemagne le premier congrès – point de rencontre d’environ 250 visiteurs – ayant trait au projet de «Nouvelle route de la soie».
En Asie, ce projet suscite énormément d’intérêt. C’est ainsi que depuis 3 ans se tient à Hongkong un congrès annuel qui a attiré en juin dernier 5000 visiteurs. La Chambre de commerce et d’industrie de Nuremberg, représentant toutes les chambre de commerce et d’industrie allemandes, est régulièrement présente au congrès de Hongkong.

Le projet «Nouvelle route de la soie»

Le projet «Nouvelle route de la soie» a été présenté sous le nom de «One Belt, One Road» en septembre 2013 par le président de la République de Chine Xi Jinping lors de sa visite au Kazakhstan (point principal Belt) et quelques mois plus tard à Djakarta (point principal Road). «Belt» désigne la «ceinture» qui relie la Chine à l’Europe par voie terrestre. On y trouve l’itinéraire ferroviaire nord par le Kazakhstan et la Russie ainsi que l’itinéraire sud en construction par l’Asie centrale, la Turquie et les Balkans occidentaux. A présent, on trouve déjà des gares d’arrivée dans 40 villes de 14 Etats européens. Depuis 2008, il y a déjà eu 8000 trajets de trains de marchandises. Le terme «Road» désigne la voie maritime depuis la côte orientale de la Chine par l’océan Indien et la mer Rouge en direction de l’Europe de Sud. Entre temps, l’appellation «Belt-and-Road-Initiative» a été raccourcie en BRI. Le gouvernement chinois voudrait construire un réseau d’infrastructure intercontinental entre la Chine et l’Europe, l’Afrique, le Proche Orient, l’Asie du Sud, l’Asie centrale et le Sud-Est asiatique. La région inclut 90 Etats et 70% de la population mondiale. Des espaces économiques devraient être reliés et se développer et les régions structurellement faibles devraient en sortir renforcées financièrement. Jusqu’à présent, 900 projets ont été initiés pour un investissement planifié de 900 milliards de dollars.

Une route de la coopération …

Puisque la Banque mondiale et l’Asia Development Bank (ADB) ne seront guère en mesure de couvrir ces besoins financiers, selon Mme Jingqiu Mao, Consule générale de la République populaire de Chine à Munich, l’Asia Infra­structure Investment Bank (AIIB) a été fondée en 2015 à l’initiative de la Chine. Madame Mao a expliqué en détail la «Belt-and-Road-Initiative» dans son discours d’inauguration du congrès. Elle a souligné que l’initiative n’est en aucun cas un instrument stratégique au service de la géopolitique chinoise. La «Nouvelle route de la soie» ne serait donc pas la voie privée d’une partie en particulier, mais une large voie construite par tous et qui doit profiter à tous. Elle s’est catégoriquement prononcée en faveur du libre-échange et de la globalisation, soulignant cependant aussi les bénéfices pour l’économie réelle: la «Nouvelle route de la soie» serait une voie de coopérations amenant un sang nouveau à l’économie. La construction de l’infrastructure doit correspondre à la demande réelle.

… et de l’ouverture de la Chine

En raison des tendances protectionnistes croissantes à l’intérieur du commerce mondial et des turbulences économiques, une collaboration plus étendue, plus profonde et de meilleure qualité devient nécessaire. On ne peut plus revenir à l’époque de l’isolation mutuelle. La «Nouvelle route de la soie» est un produit de l’ouverture et de la coopération au temps de la mondialisation. La Chine est un participant responsable et contribue à la construction du système international existant. Mme Mao est revenue sur l’importance du projet tant pour l’Allemagne que pour la Chine qui se trouvent aux deux extrémités de la Route de la soie: «Si les deux pays peuvent explorer en commun les possibilités des nouveaux champs et des espaces de coopération de la ‹Nouvelle Route de la soie› cela sera certainement porteur – pour les peuples de ces deux pays ainsi que pour les pays et leurs populations tout au long de la Route de la soie – de grands profits économiques et d’avantages concrets.»

Un énorme potentiel de croissance

Le professeur Gabriel Felbermayr, directeur de l’«ifo-Zentrum für Aussenwirtschaft» à l’ifo Institut für Wirtschaftsforschung de Munich, a cité de nombreuses données économiques. L’Eurasie est un grand continent de 4,8 milliards de consommateurs, 92 pays et détenant 60% du produit économique mondial, avec des oasis économiques aux bords qui se seraient adaptés. En 2018, le revenu individuel par habitant est de 28 000 euros à Nuremberg et de 21 000 euros à Shanghai. Il s’agit de l’espace eurasien, ouvert au développement économique. En 2017, le commerce eurasien (ici: le volume du commerce de biens de consommation) entre l’UE et la «Greater China» (Chine, Macao, Hongkong et Taïwan) s’est élevé à 772 milliards d’euros, correspondant à peu près au volume des échanges commerciaux entre l’UE et les pays de la Nafta (USA, Canada, Mexique). Les prévisions du potentiel de croissance au cours des 10 prochaines années seraient de 80% (UE et Greater China), en cela trois fois plus élevé que le potentiel de croissance avec les pays d’outre-Atlantique.


On s’attend à ce que dans la première moitié du siècle, les trois quarts de la future croissance mondiale aient lieu en Eurasie. L’avenir se passera en Eurasie et non dans l’économie nationale transatlantique. Au cours du dernier millénaire, la part de la Chine et de l’Inde dans la production mondiale était respectivement de 25%. Au milieu du XIXe siècle, la Chine a amorcé une forte décroissance, simultanément à la montée en puissance de l’Occident, des Etats du G-7 d’aujourd’hui (USA, Canada, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Japon).


Dans les 40 dernières années, on est parvenu à un statut rendant justice à la taille de la Chine. L’OCDE estime que, jusqu’en 2045, la part de la Chine dans le produit mondial brut s’élèvera jusqu’à 25%. (4% en 1990!). Un processus jusqu’alors inégalé dans l’histoire économique. Le changement est tout juste en train de s’accomplir (en 2018, l’UE, les Etats-Unis et la Chine se trouvent à égalité avec environ 20% chacun) et ce serait la raison pour laquelle Donald Trump voit l’adversaire stratégique avant tout en Chine.

Les deux infographies n’illustrent pas seulement la grande importance de la Chine pour le commerce des Etats de l’UE, mais également les changements dans les performances économiques pronostiquées pour les prochaines décennies. (Infographies https://seidenstrasse.bayern/files/2018/08/20180725_Seidenstra%C3%9Fe_09-30A_Prof.-Gabriel-Felbermayr-1.pdf/Zeit-Fragen))

«L’avenir appartient aux Asiatiques»

L’avenir appartient aux Asiatiques, et l’Amérique du Nord doit abandonner le contrôle de l’économie mondiale. Selon l’estimation ADB, les investissements nécessaires au projet BRI seraient de 8 billions de dollar (2010–2020). Cela représente deux fois le PIB de la République fédérale d’Allemagne. Cependant, le président Xi ne parle que d’1 billion. Jusqu’à maintenant, 340 milliards de dollars auraient été dépensés (2014–2017). La Serbie a par exemple reçu 4,9 milliards de dollars, la Grèce 3,6 milliards, le Pakistan 60 milliards. Les investissements de la Chine dans le monde sont à peu près aussi élevés que les investissements de l’étranger en Chine (8 à 9% du flux des investissements dans le monde, environ 150 milliards de dollars des investissements directs étrangers par an).

La Chine est le plus important partenaire commercial de l’Allemagne

Le vecteur des investissements et de la collaboration avec l’Europe serait l’Asia Infrastructure Investment Bank (AIIB), fondée en 2015, et au sein de laquelle il n’y aurait pas de dominance chinoise. Depuis 2017, la Chine serait le plus important partenaire commercial de l’Allemagne (en 2017, le volume des échanges commerciaux s’élevait à 187 milliards d’euros), et l’écart avec les autres partenaires commerciaux devrait encore se creuser. Les coûts de transport seraient à la hauteur de 9 à 13 milliards d’euros par an (5 à 7% du volume commercial). Chaque pourcentage de baisse des coûts de transport génèrera 3 à 4% d’échanges commerciaux supplémentaires. Les économies réalisées par la Route de la soie pourraient générer un volume commercial supplémentaire de 23 milliards d’euros, ou 200 milliards d’euros sur les échanges Chine-UE. Désormais, les coûts de transport sont des barrières commerciales plus importantes que les droits de douane. Mais il ne s’agit pas seulement du commerce entre les agglomérations urbaines mais aussi de la mise en valeur de l’espace eurasien. Il s’agit aussi d’investir des excédents commerciaux de manière profitable et pas seulement dans des emprunts d’Etat américains. «Quittons les emprunts d’Etat américains, favorisons les investissements réels», en Allemagne aussi, cette formule a du sens. L’ascension de la Chine est réelle, l’Europe a besoin d’une stratégie eurasienne et devrait accepter les réalités, chercher et conclure des compromis et réaliser des opportunités.

Le rôle central de l’AIIB, Asia Infrastructure Investment Bank

Au cours de la suite du congrès Nikolai Put­scher a fait la présentation de l’AIIB. Putscher est, au sein du conseil d’administration de l’AIIB, directeur du développement de l’alignement stratégique ainsi que de l’analyse des fonctions de contrôle et d’orientation (auparavant, il a entre autres travaillé au FMI). La Chine a proposé que tous les pays puissent participer au BRI mais aussi de développer une banque destinée à l’Asie et à d’autres parties du monde. L’AIIB est une institution légalement indépendante, comptant 86 pays membres.


L’Allemagne ne perçoit pas, contrairement à ce qui se passe avec la banque de développement des BRICS, de structures parallèles dans l’AIIB. Le but du gouvernement fédéral serait de conserver la structure financière internationale en y incluant la participation de la Chine. Il ne doit y avoir de dégradation des normes environnementales et sociales définies par exemple par la Banque mondiale, l’Asian Development Bank et l’African Development Bank. L’Allemagne met à disposition de considérables ressources pour la représentation des intérêts de l’Allemagne et de l’Union européenne dans l’AIIB. Il y a à la banque une discussion très ouverte et internationale. Le développement commercial est surprenant. En deux ans, l’AIIB a accepté la réalisation de 25 projets pour un volume de 4,4 milliards de dollars. (A l’opposé, l’ADB aurait dans le même cas mis 3 ans pour initier le premier projet.) La part chinoise de 26% est donc bien modeste et baissera probablement encore plus. La banque ne serait donc pas une banque chinoise, comme on l’affirme dans la presse américaine. Elle est véritablement dédiée à l’Asie et donc pas une banque uniquement pour la Route de la soie. La banque est très modeste et n’emploie actuellement que 450 collaborateurs (en comparaison: l’ADB a 3000 et la Banque mondiale 15 000 collaborateurs).

Détails de la liaison ferroviaire Chine-Europe

Uwe Leuschner est Senior Vice President pour l’Eurasie de la DB Cargo AG et CEO de DB Cargo Russia, occupant depuis 1993 des postes de direction dans l’industrie logistique en Russie et en Chine. Au cours de la table ronde, il a fourni de nombreux détails concernant la communication ferroviaire entre l’Europe et la Chine. Le premier «train chinois» a fait le trajet entre Chongqing et Hambourg en 2008. Cette année, environ 5000 trains circuleront entre la Chine et l’Europe. La croissance du concept de transport intermodal de containers est de 30% par an. Il s’agit de trains de 41 containers, raccordés en Russie (trafic sur voie à écartement large) à des trains transportant jusqu’à 120 containers. En 2025, les Chinois voudraient faire passer 3,5 millions de containers par cette voie. Il y a un projet (planifié pour environ 2028/29) de faire rouler des trains High-Speed-Cargo entre la Chine et l’Europe jusqu’à Berlin: un train de 300 tonnes toutes les 20 minutes à 350–400 km/h. Cela apportera de grands changements dans la logistique mondiale. Du côté chinois, il y a une garantie de financement de construction des 6000 kilomètres nécessaires de voie à écartement normal. Actuellement le projet est arrêté, car le gouvernement russe exige jusqu’à présent des voies à large écartement. Au cours des vingt dernières années, la Chine a créé le plus vaste réseau de chemin de fer du monde qui serait le plus grand du monde. Au cours des 10 dernières années a été construit un réseau à grande vitesse de 22 000 kilomètres, qui devrait être porté à 35 000 kilomètres d’ici 2025.

Grande importance de l’espace eurasien

L’espace eurasien présente un énorme potentiel pour la croissance économique et les investissements pour l’avenir. Les Chinois ont des idées pour l’industrialisation, par exemple, des projets à la frontière extérieure européenne, tel le plus grand parc industriel construit par la Chine à l’extérieur du territoire chinois, près de Minsk en Biélorussie (d’une surface de presque 100 km2), où les infrastructures et les investissements sont négociées avec les gouvernements au sein de l’Union eurasienne et y sont bien venus. Les Chinois en parlent et auraient déjà conclu des contrats avec les Russes et les Kazakhs. Il est très important de communiquer avec les Chinois à tous les niveaux. Discussions et coopération sont la base des futurs développements.

Projets concrets de la Route de la soie

Les stratégies et les projets concrets pour la Route de la soie ont été présentés par Corinne Abele et Uwe Strohbach. Corinne Abele travaille depuis 1998 pour le Germany Trade&Invest (GTAI) en Greater China. [GTAI: Société de la République fédérale d’Allemagne pour le commerce extérieur et de marketing interrégional, ndt.]. Depuis déjà deux décennies la journaliste, économiste diplômée et historienne de l’Europe de l’Est, analyse les activités économiques et les développements de la Chine. Uwe Strohbach est manager régional pour l’Asie centrale et le Caucase du Sud chez GTAI. Auparavant, il a été coordinateur de projets pour la recherche sur l‘Europe de l’Est à l’Institut pour la recherche économique appliquée à Berlin. Actuellement, Uwe Stroh­bach analyse les axes de transport eurasiens et l’élargissement des voies de transit entre la Chine et l’Europe.

Par exemple: les énergies renouvelables

Corinne Abele a présenté les développements dans le domaine des ressources en énergies renouvelables. D’ici 2020, la Chine aura installé 770 GW en «New Energies». En 2016 déjà, elle a dépassé l’UE en ce qui concerne la capacité en énergie solaire. D’ici 2020, 20% de la consommation d’énergie primaire ne devraient plus être d’origine fossile. La consommation d’énergie est actuellement de 25% d’énergie non fossile. Dans le domaine automobile, 25% devraient provenir, d’ici 2025, des «nouvelles énergies» (couvert à hauteur de 80% par des marques chinoises).


La Chine a la «vision» d’un réseau d’alimentation électrique mondial. De 2013 à 2018, elle a investi 123 milliards de dollars dans des réseaux d’électricité, dont un certain nombre dans le domaine de la Route de la soie. Par exemple, 62 milliards de dollars sont prévus au Pakistan pour des projets d’énergie hydraulique et pour des réseaux électriques. La Chine est aussi active depuis longtemps au Brésil. Elle y serait le plus grand producteur d’énergie et le principal exploitant de réseaux électriques. La Chine investit dans des lignes de courant continu à très haute tension, une technologie qui est aussi maîtrisée par Siemens et ABB. 35 000 kilomètres de ces liaisons seraient déjà en construction, d’autres suivront. Le volume atteint 250 milliards de dollars. La Chine a investi au cours des 5 dernières années 475 milliards de dollars à l’extérieur de la Chine dans le domaine de l’énergie. Entretemps, la Chine est à la tête du marché mondial en ce qui concerne les produits de protection de l’environnement, principalement dans le domaine des ressources en énergie renouvelable.

Le rôle important de l’Asie centrale

Uwe Strohbach s’est focalisé sur les régions de l’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan, Tadjikistan) et du Caucase du Sud (Azerbaïdjan, Géorgie, Arménie). La superficie de l’Asie centrale est dix fois celle de l’Allemagne avec 72 millions d’habitants. Cependant son PIB n’atteint que 6% du PIB allemand. Les exportations allemandes vers l’Asie centrale seraient à nouveau en augmentation depuis 2017, mais il y a encore un très grand potentiel. La même chose pour le Caucase du Sud, dont le territoire n’est que la moitié de l’Allemagne avec 17 millions d’habitants. Son PIB n’atteint cependant que 1,8% de celui de l’Allemagne. Les Etats de la région tablent, à l’aide de la BRI, sur le triptyque: modernisation, diversification et exportation. Le commerce extérieur Chine/Asie centrale serait passé de 1 milliard de dollars (2002) à 60 milliards de dollars (2017) et atteindra en 2020 probablement au moins 100 milliards de dollars. Strohbach a présenté de nombreux projets planifiés et déjà en cours (rien qu’au Kazakhstan, il y en a 50, entrainant 27 milliards de dollars d’investissements chinois et en Ouzbékistan, 100 avec 23 milliards de dollars d’investissements chinois) parmi lesquels nous citerons les suivants:

  • Ligne ferroviaire Astana–Almaty, environ 1300 kilomètres jusqu’en 2021, et la ligne ferroviaire Taldyqorghan–Öskemen, 790 kilomètres 2017–2020 (Kazakhstan),
  • Construction de complexes pétrochimique/gaz et de polyoléfine à Atyraou jusqu’en 2021 (Kazakhstan),
  • Avancement renforcé du tracé Chine–Kazakhstan–Turkménistan–Iran (les tests ont été couronnés de succès),
  • Autoroute et chemin de fer de Douchanbe (Tadjikistan) vers le Kachgar (Chine),
  • Tronçon n° 4 de l’oléoduc Turkménistan–Chine,
  • Plateforme aérienne sud de Dangara,
  • Ligne ferroviaire Ouzbékistan–Kirghizistan–Chine (Kachgar): réduction du tracé Europe–Asie centrale–Extrême-Orient de 900 kilomètres,
  • L’étoile d’Asie: le plus grand parc agroindustriel d’Asie centrale (Centre international d’aviculture et de production de viande au Kirghizistan).

Lancement de nouveaux projets également en Europe

Des projets ont été lancés, non seulement en Asie centrale et aux frontières externes de l’Europe, mais encore à l’intérieur de l’UE. En Grèce, une société chinoise a loué sur plusieurs dizaines d’années la moitié du port du Pirée et veut y investir en grand. De plus, une liaison par train de marchandises a également été planifiée depuis le port du Pirée jusqu’à Belgrade en Serbie. Et les Chinois souhaitent une prolongation de l’itinéraire par Budapest et Vienne jusqu’à Munich. Selon Margot Schüller, spécialiste de la Chine à l’Institut pour les études asiatiques GIGA, ce projet en Grèce aurait déjà reçu la «bénédiction» de la Commission européenne. Ce serait un projet de l’initiative 16+1. Au sein de celle-ci, 16 pays d’Europe de l’Est et du Sud-est sont en pourparlers avec la Chine sur des possibilités de financement de projets d’infrastructure. En Grèce, le projet est en rapport avec l’itinéraire sud de la Route de la soie mentionné au début. Celui-ci doit, partant d’Allemagne, passer par Belgrade et plus loin par la Turquie, l’Iran et les pays d’Asie centrale du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan jusqu’à la Chine occidentale. Le tunnel sous le Bosphore est en cours d‘aménagement et d’élargissement pour l’adapter à la circulation des trains de marchandises de long cours. Certains tronçons en Turquie et en Iran sont déjà terminés. En outre, il existe déjà une liaison du nord de l’Iran à la Chine qui sera bientôt ouverte au trafic des marchandises.

Différente de la ligne Berlin–Bagdad

L’itinéraire sud de la Route de la soie est très semblable à la liaison ferroviaire Bagdad–Berlin planifiée il y a plus de 100 ans. C’est là, éventuellement, une des raisons des dernières sanctions contre la Turquie et l’Iran. Mais revenons en Europe. La position qu’adoptera l’UE envers le projet BRI est encore peu définie. Mme Skala-Kuhmann, spécialiste de la Société allemande de coopération internationale (GIZ/Deutschen Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) s’est exprimée ainsi: «Même si l’Europe mais aussi Berlin n’ont pas de stratégie transparente et ne font malheureusement jusqu’à présent aucune déclaration claire concernant «Belt and Road», […] il se passe beaucoup plus de choses que nous nous imaginons.»  

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(Traduction Horizons et débats)

vendredi, 21 septembre 2018

Patriotische Globalisierungskritik

Hin und wieder erreicht uns der Vorwurf, mit dem Konzept der „nachbarschaftlichen Marktwirtschaft“ würden wir Autarkie anstreben und wohl zukünftig Autos in der Garage basteln wollen, die 100 % Made im Erzgebirge sind. Dieser Vorwurf zeigt die Notwendigkeit einer patriotischen Globalisierungskritik, zu der wir heute sechs Thesen liefern möchten.

1. Die Vorteile der Globalisierung sind uns wohlbekannt und wir müssen selbstverständlich unsere Position auf dem Weltmarkt verteidigen! Gerade das geht aber nicht mit Vereinheitlichung, sondern mit Spezialisierung und damit einer Betonung unserer eigenen Wirtschaftskultur.

2017 lagen die deutschen Exporte bei 1,3 Billionen Euro. Fast alle DAX-Konzerne machen zudem hauptsächlich ihre Umsätze im Ausland. Adidas erreicht hier einen Spitzenwert von 95 Prozent. Abschottung wäre folglich in der Lage Deutschlands absolut kontraproduktiv, zumal die Globalisierung noch immer riesige Potentiale bietet – etwa für deutsche Autokonzerne, sollte es gelingen, in Afrika eine gut ausgebaute Infrastruktur zu errichten. Von der prognostizierten Verdreifachung des internationalen Güterverkehrs bis 2050 dürften ebenfalls Unternehmen wie die Deutsche Post profitieren. Insofern ist Autarkie abzulehnen. Dennoch stellt sich die Frage, ob wir auf dem Weltmarkt in eine Position der Abhängigkeit hineingeraten wollen oder eine Position der Selbstbestimmung anstreben. Gerade die Türkei-Krise sollte dabei vor Augen führen, daß Selbstbestimmung immer besser ist als gefährliche Abhängigkeiten von schuldenbasiertem Wachstum in Schwellenländern.

2. Wozu es aber nicht kommen darf, ist eine Globalisierung des Südens!

Daß sich die ganze Welt einheitlich gemäß des nördlichen Vorbilds entwickelt, ist nicht bewiesen. Massenmigrationen und der demographische Niedergang im Norden könnten auch dazu führen, daß sich die Verhältnisse des globalen Südens weltweit ausdehnen.

3. Eine Stärkung der Binnenwirtschaft muß vor dem internationalen Handel immer Vorrang haben. Das wußte schon Adam Smith, der keineswegs so Freihandels-begeistert war, wie immer behauptet.

Investitionen in die eigene Heimat sind stets zu bevorzugen. Adam Smith erklärte in seinem Wohlstand der Nationen anschaulich, warum dies der Fall ist. Investiere ich in ein Unternehmen aus Ausland A, welches Handel treibt mit Ausland B, fließt nur die Rendite zu mir. Die ökonomischen Vorteile meines Investments, z.B. die Schaffung von Arbeitsplätzen, kommen dagegen Ausland A und B zugute.

Genau dies ist anders, wenn ich in ein inländisches Unternehmen investiere, welches dann den Wohlstand im eigenen Land mehren kann, wovon ich indirekt ebenfalls profitiere, weil das Unternehmen bestimmte Produkte herstellt, Steuern zahlt, von denen Schulen gebaut werden können etc. pp.

4. Von Friedrich List lernen wir zudem: Abschottung kann für die Entwicklung junger Industrien notwendig sein, damit sie sich später auf Weltmarkt behaupten können.

Dieses Verständnis von Protektionismus ist das glatte Gegenteil der Politik von US-Präsident Donald Trump, der aufgrund innenpolitischer Erwägungen Industrien auf dem absteigenden Ast schützt.

5. Wir wollen keinen US-„Zero to One“-Globalkapitalismus, sondern marktwirtschaftlichen Wettbewerb und damit Vielfalt!

Das Agieren von Unternehmen wie Coca Cola, Amazon, Paypal und Facebook ist nur im Kontext der amerikanischen Wirtschaftskultur zu verstehen. Sie sind darauf spezialisiert, schnell zu weltweit bekannten Marken heranzuwachsen und versuchen den Wettbewerb auszuschalten, um Monopole zu errichten. Diese Spielart des Kapitalismus bezeichnen wir als „Globalkapitalismus“, der kulturell eine nivellierende Wirkung hat, die wir ablehnen.

Das europäische, marktwirtschaftliche Verständnis setzt dagegen auf Wettbewerb und Vielfalt. Eine „Aura des Wertvollen“ (Mario Pricken), über die eine Qualitätsführerschaft realisiert werden soll, wird dem Billig-Konsum (Preisführerschaft) vorgezogen. Auf die Stärken dieses Wirtschaftsmodells müssen wir uns besinnen. Das kann aber nur gelingen, wenn uns die vielfältigen Zusammenhänge zwischen Markt, Kultur und Moral im Gedächtnis bleiben. Dies betrifft sowohl den Fleiß in der Produktion als auch ein kulturell gewachsenes Wertebewußtsein bei der Auswahl von Produkten (Konsumtion).

6. Identität entsteht vor Ort und nicht durch Globalisierung.

Prof. Dr. Dr. Ulrich Schmidt vom Kieler Institut für Weltwirtschaft (IfW) stellte zu dieser These unlängst fest, daß die Globalisierung bei allen unbestreitbaren Vorteilen, die rational begründet werden können, ebenso zu einigen Verwerfungen geführt habe, die da wären:

Erosion der Identität, des Zusammengehörigkeitsgefühls in der Gesellschaft sowie des sozialen Kapitals wie Vertrauen, Reziprozität und Kooperationsbereitschaft.

Wer die Risiken der Globalisierung abfedern will, wie er sich das wünscht, müsse deshalb auf eine Stärkung lokaler und regionaler Netzwerke und Wirtschaftsbeziehungen setzen:

Verhaltensökonomische Studien zeigen, dass regionale Wirtschaftsbeziehungen soziale Netzwerke stärken und somit den gesellschaftlichen Zusammenhalt fördern sowie das Vertrauen in der Gesellschaft erhöhen. Daher ist der Ausbau regionaler Wirtschaftsbeziehungen geeignet, den aus der Globalisierung resultierenden gesellschaftlichen Herausforderungen zu begegnen. Zudem ergeben sich positive Nebenwirkungen, nämlich Klimaschutz durch weniger Transport sowie die Förderung einer mittelständischen Unternehmensstruktur.

01:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, globalisation, mondialisation, économie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 20 septembre 2018

RUSIA: VIEJAS Y NUEVAS REALIDADES GEOPOLÍTICAS

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RUSIA: VIEJAS Y NUEVAS REALIDADES GEOPOLÍTICAS

 
Ex: http://www.geopolitica.ru 

En sus diferentes formas de ser definida, la geopolítica siempre ha sido una cuestión altamente concerniente para Rusia. Tanto como disciplina que asocia interés político con geografía con propósitos relacionados con la afirmación del poder nacional, o bien como disciplina que implica una percepción nacional de peligro ante mbiciones externas, la geopolítica es una disciplina latente y predominante en Rusia.

Más todavía, acaso la propia historia de este país podría ser contada en clave geopolítica: solo considérese que los principales acontecimientos desde el siglo XVIII implican a dicha disciplina, y en la mayoría de los casos a la misma supervivencia del país.

Si Pedro el Grande no hubiera derrotado a Suecia en Poltava, posiblemente la configuración actual del territorio ruso no sería la de hoy; lo mismo podríamos decir si Catalina la Grande no hubiera predominado sobre los turcos. En el siglo XIX, la derrota o impotencia de Napoleón en territorio ruso supuso la afirmación de Rusia como gran poder en Europa y en el mundo. Hacia mediados de la centuria, la intervención y victoria externa en Crimea puso una vez más en peligro al país. Finalmente, en el siglo XX Rusia no solo supo de retos externos, sino que incluso sufrió las tremendas consecuencias de “la ambición geopolítica de la centuria”, es decir, el propósito de Hitler de convertir a Rusia “en un lejano país del Asia”, mientras la “Rusia valiosa”, esto es, la zona rica en recursos, permitía la viabilidad y la predominancia del Tercer Reich. El mundo de la guerra fría implicó una dinámica actividad geopolítica global. Finalmente, la Unión Soviética cayó, en parte, debido a la “sobre-extensión imperial”, para utilizar los términos de Paul Kennedy.

El denominado “Estado continuador” de la URSS, la Federación Rusa, pronto comprobó que “el mundo continuaba siendo un sitio peligroso para Rusia”, pues la OTAN, en una decisión que desde Moscú se consideró un incumplimiento de promesas hechas por Occidente sobre las que se pactó el final de la contienda bipolar, inició su ampliación al este, un nuevo “Drang nach Osten”, es decir, una nueva marcha hacia el este. Entonces, en la segunda mitad de los años noventa, Rusia solo pudo manifestar su aprensión geopolítica desde lo retórico porque, como advirtió el presidente Clinton, “la posibilidad que tenía Rusia de influir en la política internacional era la misma que tenía el hombre para vencer la ley de gravedad”.

Con Putin como “re-concentrador” de la política rusa, el enfoque exterior pasó a ser más activo. El país logró ordenarse hacia dentro y el alto precio de las materias primas devolvió a Rusia a la normalidad económica. En este marco, la apreciación geopolítica de Rusia implicó no solo ideas, como la “enunciación” de una suerte de “doctrina Monroe” rusa (“las zonas adyacentes de Rusia son de interés de Rusia”), sino prevención y acción. En 2008, Rusia llevó adelante una movilización militar de carácter preventivo en Georgia (“medidas contraofensivas de defensa”, según la misma terminología rusa). Entonces, una activa OTAN amenazaba asentarse en el mismo territorio del Cáucaso, y para

Moscú ello implicaba una “línea roja”, es decir, un “seísmo geopolítico” inaceptable.

Pero no se trataba de ninguna novedad: desde su mismo nacimiento, Rusia nunca dejó de lado el interés por lo que sucediera en las ex repúblicas soviéticas, sobre todo en aquellas altamente sensibles en relación con el bien geopolítico mayor y protohistórico de Rusia, la profundidad estratégica, y también la identidad geográfica. En este sentido, la frágil y trastornada Rusia de los años noventa mantuvo una extraña concepción: mientras en su relación con Estados Unidos sostuvo un patrón basado en la “emoción” y la cooperación casi irrestricta, en el espacio ex soviético desplegó políticas o técnicas de poder.

Georgia anticipó que Rusia podría ir más allá incluso de la movilización militar. Cuando en 2013-2014 Ucrania se mostró dispuesta a deslizarse hacia las estructuras de la Unión Europea y avanzar hasta el umbral de ingreso a la Alianza Atlántica, la pronta respuesta de Rusia fue anexarse (o “reincorporar”) parte del territorio ucraniano.

No solo quedó en claro que Rusia ya no toleraría nuevos impactos geopolíticos en sus adyacencias, sino que, como advirtieron expertos, podrían surgir “nuevas Crimeas” en Ucrania y también más allá. La nueva situación implicó una enorme inquietud en Occidente y en las ex repúblicas soviéticas, pues se replantearon escenarios de crisis mayor, por caso, en Estonia o Letonia, donde las minorías rusas representaban (y continúan representando) el 25 y 27 por ciento de la población, respectivamente.

La sensibilidad geopolítica de Rusia es extrema en su frontera occidental, pero no menos importante es su inquietud en relación con eventuales acontecimientos que puedan implicar “nuevas disrupciones geopolíticas”, por ejemplo, en las repúblicas centroasiáticas, las que podrían sufrir consecuencias, entre otras, derivadas del accionar de la insurgencia en Afganistán.

La inclusión de los países del Báltico en las estructuras occidentales ha privado a Rusia de la salida a mares exteriores por esa zona, y aunque mantiene conexión directa con el Mar Báltico a través de Kaliningrado, donde posee una importante base naval y un puerto (Baltiysk) cuyas aguas no se congelan, dicho mar es “zona militar de la OTAN”. No obstante, la disrupción geopolítica que implica la pérdida del Báltico y el aislamiento de Kaliningrado (“un pedazo de territorio ruso en la Europa de la OTAN”) podría activar conflictos que busquen la reparación geopolítica, por caso, con Suecia, país que pasó a considerar un choque o querella militar con Rusia como principal hipótesis de defensa (cabe recordar que Moscú mantiene en Kaliningrado sistemas de misiles S-400 y misiles Iskander-M con capacidad nuclear).

En los últimos años se han sumado otras realidades o dinámicas geopolíticas, que hasta podrían pluralizar la misma condición terrestre de Rusia como categoría geopolítica nacional. En efecto, tanto la orientación geopolítica de Rusia hacia el Ártico como así la afirmación naval en el Mar Negro y la proyección de poder naval hacia el Mediterráneo oriental, implican nuevas realidades geopolíticas, las que de consolidarse podrían significar que Rusia sumará a su condición de potencia terrestre la de potencia marítima.

Por supuesto que siempre primará su condición de actor terrestre: su ubicación en el sitio que el geógrafo británico Halford Mackinder denominó “Tierra corazón” hace de Rusia el poder terrestre mundial por antonomasia; pero las exigencias que implican asumir mayores responsabilidades derivadas de su “ampliación estratégica” han recentrado la necesidad de potenciar el poder marítimo.

Desde estos términos, acaso Rusia se encuentra “ad portas” de un segundo ciclo de despliegue de poder marítimo, tal como sucedió en los años sesenta y setenta, cuando la entonces Unión Soviética, siguiendo los métodos y objetivos desarrollados y destacados por el Almirante Serguéi Gorshkov, proyectó poder a escala oceánica global.

En relación con el Ártico, los observadores sostienen que así como en el siglo XIX su condición de actor terrestre empujó a Rusia a consolidar sus dominios en Siberia, hoy es la necesidad de afirmar sus intereses en el Ártico la que la empuja hacia esta zona sensible del globo. Activos estratégicos, población, pretensiones jurídicas, tránsito, amparo militar, ambiciones de terceros, etc., han hecho del Ártico un área de interés vital para Rusia.

Ello, no obstante, no implica abandonar el territorio profundo de Rusia; de hecho, actualmente tienen lugar en Siberia oriental y en Extremo Oriente ruso los mayores ejercicios militares: con la denominación “Bostok-2018” (“Este-2018”), 300.000 efectivos rusos, 36.000 vehículos, 1000 aviones y 80 navíos, a los que se suman soldados y equipos de China y Mongolia, Rusia realiza las maniobras militares más grandes de su historia.

En relación con el Mar Negro, la afirmación de poder naval por parte de Rusia no es solo una respuesta a la creciente presencia de la OTAN en lo que otrora fue considerado un “lago ruso”, sino que representa la antesala de proyección al Mediterráneo oriental, objetivo que necesariamente debe ser alcanzado para, en alguna medida, evitar que en el flanco sur-oeste de Rusia se establezca una nueva oclusión estratégica como ha sucedido en el Báltico.

En cuanto al Mediterráneo oriental, la intervención rusa en Siria no solo obedeció a proveer asistencia a un “Estado cliente” de Oriente Próximo en dificultades, sino a re-geopolitizar una región en la que el ascendente de Rusia casi había desaparecido. El contraste entre el acompañamiento (por no decir la sumisión) de Gorbachov a la política estadounidense para punir a Irak (un viejo “Estado cliente” de la entonces URSS) en 1990-1991 por la invasión a Kuwait, y la obtención de ganancias de poder por parte de la Rusia de Putin tras su apoyo a Damasco, es notable.

Actualmente, si bien posiblemente la predominancia occidental se mantiene en cuanto a medios desplegados, el número de activos navales rusos (que incluye al menos dos submarinos) ha aumentado significativamente frente a las costas sirias. Considerando que Rusia ha logrado ganancias de poder en relación con la guerra en Siria, si por ello entendemos que el régimen ha recuperado gran parte de su territorio, se ha diezmado a la insurgencia y Bachar el Asad continuará al frente de Siria, Rusia mantendrá en Siria importantes capacidades aéreas y navales (Mig-31 K, Su-27, 30, 35, buques antimisiles, submarinos equipados con misiles Kalibr, sistemas S-300 y S-400, etc.).

Finalmente, Rusia ha retornado a considerar el espacio ultraterrestre como “territorio” que exige despliegue y predominancia. Como ha sucedido con el Ártico, no se trata de exploraciones espaciales sino de retomar la iniciativa que básicamente por cuestiones económicas se había resentido desde tiempos soviéticos.

Rusia es, junto a Estados Unidos y China, uno de los poderes espaciales, es decir, poderes que per se han llevado un hombre al espacio; de modo que ello implica capacidades tecnológicas independientes.

En términos geopolíticos, el espacio no es un sitio de interés o “global común” para la humanidad: es un sitio pasible de ser controlado por aquellos con capacidad de proyectar poder. En su reciente obra “Así se domina el mundo. Desvelando las claves del poder mundial”, el analista Pedro Baños nos proporciona valiosas apreciaciones sobre esta cuarta dimensión de la geopolítica. 

“Para entender dónde se producirán algunos de los principales duelos por los recursos naturales hay que analizar el actual interés de las grandes potencias, como China, Estados Unidos, Rusia e India, por conquistar planetas. Esta nueva era de colonización está encaminada no solo a instalar en el futuro asentamientos humanos, sino también a acceder a recursos estratégicos escasos en la Tierra […] Además, poner pie en otros planetas proporciona un indudable prestigio internacional y es un muestrario de potencial tecnológico y de la capacidad de influencia geopolítica de un Estado. Para ciertos países también se convierte en una cuestión de supervivencia. Es el caso de China […] A menos de 400.000 kilómetros y tres días de viaje, el suelo selenita es rico en aluminio, titanio, neón, hierro, silicio, magnesio, carbono y nitrógeno. Pero quizá su valor más destacable sea la confirmada presencia de ingentes cantidades de helio-3 a ras del suelo.

Este isótopo no radioactivo, rarísimo en la Tierra, está considerado como la futura principal fuente de energía mediante la fusión nuclear”. En breve, la geopolítica nunca se fue. Solo fue despreciada por una globalización ilusionista durante los años noventa. Los poderes “que cuentan” se están posicionando en términos geopolíticos y ninguno de ellos honra el “pluralismo geopolítico”, es decir, el respeto a la soberanía de otros que afecten sus intereses o el sacrificio por otros o por los “bienes comunes”. Las “nuevas realidades”.

mardi, 18 septembre 2018

Guerre financière asymétrique et pression radicale des États-Unis – Qu’est ce que ça va donner ?

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Guerre financière asymétrique et pression radicale des États-Unis – Qu’est ce que ça va donner ?

par Alastair Crooke

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
Il semble que les dirigeants chinois ont conclu que l’Administration Trump est déterminée à utiliser son influence radicale tous azimuts pour entraver la Chine en tant que rivale et pour ressusciter sa propre domination mondiale – Xi semble prévoir une longue lutte pour la position dans l’avenir mondial qui sera joué géopolitiquement – dans la mer de Chine méridionale, en Corée du Nord, à Taïwan et sur l’initiative de la Route de la soie – autant que dans le domaine économique. Si tel est le cas, il existe un risque réel que la « bousculade » dégénère spontanément en conflit militaire, limité ou non.

Xi a complètement raison. Jusqu’à récemment, Washington souscrivait à la conviction culturelle occidentale du « progrès » historique linéaire, c’est-à-dire que l’introduction du marché libéral économique de style occidental, sous Deng Xiaoping, faisait partie d’un itinéraire chinois inévitable vers une plus grande liberté économique et politique – c’est-à-dire qu’ils deviendraient comme nous.

Mais Washington DC a eu son « point de basculement » et a glissé vers une compréhension très différente. À savoir que les réformes économiques libérales de la Chine visaient à restaurer l’ancienne primauté économique mondiale et le pouvoir de la Chine – et à ne jamais « donner à l’individu » des moyens de penser occidentaux. Dans ce contexte, demeurer conforme et respectueux de l’ordre mondial avait du sens pour la Chine, tant qu’elle ne serait pas encore devenue le numéro un mondial d’ici 2049 (année du centenaire du PCC).

Mais, comme tous les convertis tardifs sur leur « Chemin de Damas », les élites de la politique étrangère des États-Unis sont devenues des prosélytes fervents du récit de la « menace » chinoise. Alors, la question se pose : est-il encore logique pour la Chine de poursuive sa politique instinctive consistant à ne pas affronter les États-Unis, surtout si Trump est connu pour maintenir la pression, ne jamais reculer et toujours doubler la mise ? Comment la Chine peut-elle encore s’en tenir à sa posture « apaisante » si Trump augmente la pression en mer de Chine méridionale ou en Corée du Nord, ou décide d’adopter Taïwan comme « cause pour la démocratie » ? Xi ne peut pas.

La Russie, quant à elle, voit un président américain extrêmement défensif – un défenseur de longue date des bonnes relations avec la Russie, mais que la vulnérabilité persistante à l’hystérie du « Russiagate » pousse à exhiber des attitudes anti-russes, devenant maintenant plus royaliste que le roi, c’est à dire plus « dur avec la Russie » que les russophobes, plus néocon, que les néocons. Avec des tombereaux de sanctions écrasantes contre la Russie déjà à l’ordre du jour du Congrès – sur lequel le président américain a peu de possibilités de modération – la Russie doit, elle aussi, se préparer à une longue période d’attrition économique. La profondeur de la crise américaine est telle que le président Poutine – comme tout le monde – ne peut pas deviner comment tout cela va tourner.

Pour l’Europe, l’Iran, la Turquie, le Pakistan et le Venezuela, les perspectives sont similaires : ce sera une période où les États-Unis mobiliseront tous les leviers dont ils disposent pour restaurer leur primauté mondiale et l’agenda américain. Trump escalade – intentionnellement semble-t-il – pour obtenir la première capitulation, ou provoquer une fissure politique d’ici novembre. Mais si cela ne se produit pas ?

Le « marché » (à quelques exceptions près) considère que la victoire des États-Unis dans la guerre commerciale est certaine : les États-Unis sont de loin le marché de consommation prédominant et, de manière concomitante, les partenaires commerciaux des États-Unis souffriront plus car les taxes de rétorsion qu’ils pourront imposer pénaliseront moins les exportateurs américains parce que la balance commerciale est déficitaire pour les États-Unis dans la plupart des cas.

Pour un pays comme la Chine, les exportations vers les États-Unis sont au moins deux fois supérieures aux importations chinoises. Les États-Unis ont donc (vu de la Maison Blanche) le pouvoir de taxer deux fois plus les importations chinoises que l’inverse. En outre, les États-Unis utilisent l’hégémonie du dollar pour le faire monter artificiellement, ce qui affaiblit les marchés émergents et augmente de manière concomitante leur endettement, la dette et les intérêts étant libellés en dollars.

Cette vision de la guerre commerciale par le « marché » est en quelque sorte le miroir de l’air du temps [zeitgeist] militaire américain. Les États-Unis ont de loin la plus grande armée ; ils peuvent surpasser tout le monde (sauf la Russie), alors quiconque remet en cause les États-Unis est forcément « perdant » (on le suppose). En effet, les États-Unis ont le pouvoir, et l’exercent, de commencer leurs guerres avec une démonstration de leurs capacité destructrices contre l’adversaire. Et après ? Pour la suite, l’armée américaine ne semble pas avoir de réponse aux conséquences : elle s’embourbe et se retrouve perdante face à des représailles asymétriques. Sa seule réponse est la guerre « éternelle ».

Alastair Macleod, de l’Institut Mises, suggère qu’une telle consanguinité [économico-militaire] est une erreur :

« Les commentaires selon lesquels la Chine est heurtée par les droits de douane et minée par un dollar fort sont hors du sujet. La géopolitique domine ici. Les succès occasionnels de l’Amérique dans l’attaque du rouble et du yuan ne sont plus que des victoires à la Pyrrhus. Elle n’est pas en train de gagner la guerre des devises contre la Chine et la Russie. La Chine n’est pas détournée de ses objectifs stratégiques pour devenir, en partenariat avec la Russie, une superpuissance eurasienne, hors de portée de l’hégémonie américaine. »

La Russie et la Chine ont l’intention de jouer et de gagner le match sur le long terme. Les deux États sont actuellement en train de sonder Washington (d’ici novembre) pour déterminer si, selon les mots du porte-parole de Poutine, il existe un « terrain d’entente, essayer de comprendre si cela est possible – et si l’autre partie est prête ». Pékin cherche aussi à savoir si Trump est prêt à faire des compromis sur une sorte d’accord pour sauver la face, avant les échéances de novembre – ou pas. Cette façon de « sentir le vent » ne doit pas être interprétée à tort comme une faiblesse ou une volonté de capituler. Ces États font simplement preuve de « diligence raisonnable » avant que les événements ne les amènent à la prochaine étape du conflit – dans laquelle les risques seront plus sérieux.

Ce qui est le moins remarqué – parce qu’il n’y a pas eu l’occasion d’une « proclamation publique » – c’est comment les préparatifs pour la prochaine phase se sont déroulés progressivement (depuis quelque temps). Des petits pas, peut-être, mais néanmoins d’une grande importance, car les moyens techniques pour contrer le harcèlement financier des États-Unis sont mis en place à un rythme accéléré, en particulier depuis que Trump a commencé à sanctionner « le monde ».

Cet ancien axiome est la première chose à comprendre : « Chaque crise est aussi une occasion ». Trump, fustigeant et sanctionnant « le monde » est en train de catalyser un puissant contre-coup. Lorsque l’Amérique sanctionne « le monde », c’est un « repoussoir » facile pour la Chine et la Russie, incitant les autres pays à la dé-dollarisation et au commerce en monnaies locales (hors dollar). Et cela se passe ainsi. C’est presque « réglé » en ce qui concerne le pétrole. L’avènement du Shanghai Futures Exchange [marché à terme pour le pétrole, adossé à l’or] a symboliquement marqué le début du bouleversement du monde de Bretton Woods – et les États du Golfe succomberont probablement à l’inévitable le moment venu.

Le « marché » voit la vente de sa dette américaine (bons du Trésor US) par la PBOC [People’s Bank of China] comme une épée de Damoclès au-dessus des États-Unis ; mais dans le même temps, « le marché » estime que la Chine ne fera jamais une telle chose, car cela réduirait la valeur de ses avoirs. Cela irait à l’encontre des intérêts de la Chine. On ne se demande jamais pourquoi la Chine devrait vouloir conserver ces avoirs. Après tout, surtout si les États-Unis empêchent les Chinois d’acheter des actifs libellés en dollars avec leurs dollars américains.

La Chine a toujours craint de perturber les marchés – c’est vrai . Mais il se peut que le « marché » interprète mal le « plan de guerre » de la Chine. On peut s’attendre à ce que son seul recours soit la vente de titres du Trésor américain (comme la Russie vient de le faire). Mais, comme d’habitude, ce serait le « marché » qui parierait encore sur une vision à court terme des possibilités de la Chine. Celle-ci, cependant, joue clairement sur le long terme. Rappelez-vous ce que le major-général Qiau Liang a déclaré en 2016 :

« Les États-Unis ont besoin d’un rendement du capital important pour soutenir la vie quotidienne des Américains et de l’économie américaine. Dans de telles circonstances, [toute nation] qui bloque le retour des capitaux aux États-Unis est l’ennemi de ceux-ci. Nous devons clairement comprendre cette question… Pour contenir efficacement les États-Unis, d’autres pays doivent réfléchir davantage à la manière de couper les flux de capitaux vers les États-Unis lorsqu’ils définissent leurs stratégies. »

Ce que la Chine peut et fait avec ces actifs en dollars américains, c’est de les déployer d’une autre manière importante. Elle ne les vend pas, mais les utilise plutôt – sans fanfare – pour soutenir ses principaux alliés, dont les monnaies sont périodiquement l’objet de raids à court terme de Wall Street, concertés, pour vendre leurs monnaies : c’est-à-dire que la Chine soutient tranquillement la Turquie et l’Iran – plus par l’achat de son brut, dans ce dernier cas. Ainsi, elle subvertit discrètement et sape l’atout du dollar fort de Trump destiné à forcer la Turquie et l’Iran à capituler. C’est une guerre financière asymétrique sur le long terme.

Ces deux États – ainsi que le Pakistan – sont des pôles clés de l’initiative chinoise « Belt and Road » [Routes de la soie]. Mais plus que cela, ils sont directement des éléments stratégiques importants pour la sécurité nationale de la Chine. La Chine est très préoccupée par les musulmans, les Turcs et les Ouïghours de la province du Xinjiang, dont des milliers se battent déjà en tant que djihadistes en Syrie. La Chine ne veut pas que ces dernier reviennent, ni que les musulmans soient radicalisés en Chine ou dans les États de l’ouest du pays.

Le président Erdogan a largement contribué à leur radicalisation. Les Chinois veulent qu’Erdogan arrête son jeu avec les populations ethniques turques, en Chine et à proximité, en échange de quoi elle aidera à sauver la monnaie turque. De même, l’économie chinoise est vulnérable à la fermeture du détroit de Malacca par l’Amérique. Pour compenser cette vulnérabilité, la Chine a besoin du Pakistan et de son « corridor » jusqu’au port de Gwadar. Et l’Iran est absolument essentiel à la sécurité nationale de la Chine et de la Russie.

Ce que nous voyons donc, c’est que la Chine et la Russie ont discrètement tissé la toile d’une ceinture de pays dé-dollarisés, échangeant leurs devises et approvisionnés en crédits, dans toute l’Asie centrale – en opposition à la tentative américaine de la démanteler. La Russie, qui a déjà fortement dé-dollarisé son économie, a notamment pour rôle de veiller à ce que l’Europe ne soit pas perdue, en tant que marché pour l’initiative eurasienne BRI (Belt and Road), du fait des agressions de Trump, et que l’aspiration de ce dernier à dominer les ressources d’énergie ne reste que cela, une « aspiration ».

Prises globalement, toutes ces mini-étapes quantitatives représentent une diminution qualitative significative de l’utilisation du dollar, en dehors de la sphère intérieure américaine. Son étendue, au-delà du territoire américain, est en cours de saucissonnage. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de ce phénomène : les États-Unis jouissent d’un niveau de vie élevé car ils peuvent acheter des produits bon marché, payer pour leurs dettes en monnaie de singe (fiduciaire) alors que d’autres sont obligés de détenir cette monnaie pour pouvoir commercer au niveau mondial. Le niveau de vie des Américains est en fait subventionné par le reste du monde.

Les États-Unis se permettent d’étaler leur puissance militaire car ils peuvent, contrairement aux autres États, payer leurs dépenses militaires hors normes, de façon fantaisiste et sans souci, grâce aux étrangers qui (jusqu’à présent) continuent à combler leur déficit budgétaire.

L’Amérique dispose en ce moment d’un levier financier radical précisément à cause du « dollar fort ». Ne vous y trompez pas. Ce n’est pas seulement le résultat de la hausse des taux d’intérêt de la Fed : Trump comprend bien cela. Il a tweeté, le 16 août. « L’argent afflue comme rarement auparavant pour notre DOLLAR chéri ». Bien sûr, tout est une question de rapports de force.

Avec un dollar fort, les devises des partenaires commerciaux se dévaluent, leurs paiements d’intérêts et de capitaux montent en flèche – et, traditionnellement, ils sont poussés vers le FMI pour une dose d’austérité et la vente de leurs actifs nationaux. C’est un « jeu » auquel la Russie et la Chine ont l’intention de mettre fin. Ils ont mis en place des alternatives à la Banque mondiale et au FMI, auxquelles la Turquie peut avoir recours – au lieu d’être forcée à participer à un programme du FMI.

Atlasdair Macleod note la dichotomie entre le jeu à court terme de Trump et celui, à long terme de la Chine et de la Russie :

« Pour le moment, et probablement quelques mois seulement après les élections de mi-mandat aux États-Unis en novembre, le président Trump impose des difficultés de change à ses ennemis par des politiques commerciales agressives, y compris des sanctions, et en militarisant le dollar. C’est une astuce utilisée par les administrations américaines successives depuis longtemps…

Les actions du président Trump sur le commerce… éloignent les pays de sa sphère d’influence. En fin de compte, cela se révélera contre-productif. Les spéculateurs achètent le court-termisme de Trump et les politiques de normalisation de la Fed poussent le dollar à la hausse pour le moment… Cela devrait conduire à la chute du dollar [à long terme].

Le dollar ne grimpe que sur des considérations à court terme, entraîné par rien de plus substantiel que des flux spéculatifs. Une fois que ceux-ci diminueront, les perspectives à plus long terme pour le dollar se réaffirmeront, y compris des déficits budgétaires et commerciaux croissants… et la hausse des prix alimentée par une expansion monétaire antérieure et des taxes supplémentaires sur les droits de douane. »


Cela pourrait bien être le « long jeu » de la Chine. Pour l’instant, le dollar fort (et la peur géopolitique) provoquent une fuite vers les actifs américains facilement négociables. Le récent projet de loi sur l’impôt aux États-Unis a amplifié ce flux de dollars « rentrant à la maison » (grâce à une amnistie fiscale pour les sociétés qui rapatrient leurs liquidités off-shore). Le rapport de force financier est actuellement en faveur des États-Unis. Tout va bien : la bourse est en hausse, les commerçants pensent que la guerre commerciale verra une « victoire » facile, et, selon la Réserve fédérale, les indicateurs économiques sont « forts ».

Mais la Russie et la Chine peuvent être patientes. Les dollars d’outre-mer « qui affluent [vers l’Amérique], comme rarement auparavant » aspirent l’oxygène, c’est-à-dire la liquidité en dollars, partout ailleurs. Ce flux se tarira bientôt ou bien il se traduira par une crise du crédit contagieuse – l’Europe étant probablement la première victime – déclenchée précisément par le tarissement des liquidités conçu pour renforcer la main de Trump.

À ce stade, le rapport de force entre les États-Unis et le couple Russie–Chine s’inverse à l’avantage de ce dernier.

Alastair Crooke

Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

lundi, 17 septembre 2018

¿Marxismo cultural o popperismo en clave Soros?

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¿Marxismo cultural o popperismo en clave Soros?

Los peligros de la “sociedad abierta”. Por popperismo hay que entender una estrategia cultural derivada de los escritos de Karl Popper, especialmente de su libro más importante, “La sociedad abierta”.

Respecto a lo que los norteamericanos llaman “marxismo cultural”, el polemista y publicista flamenco Edwin Truyens (Kort Manifest, nº. 244, julio–agosto de 2018) piensa que hoy esta expresión es inadecuada, incluso si el gramscismo de izquierda ha estado marcado indudablemente con sus puntos de vista en el transcurso de las pasadas décadas. Para Truyens, el desarrollo del “popperismo” en las sociedades occidentales es, claramente, más patente y más peligroso.

Por popperismo hay que entender una estrategia cultural derivada de los escritos de Karl Popper, especialmente de su libro más importante, La sociedad abierta (The Open Society). El libro-manifiesto de Georges Soros lleva, además, el mismo título: Open Society. El impacto de este libro de culto  en el liberalismo anglosajón, en el sentido más amplio del término, englobando el izquierdismo y el capitalismo neoliberales, es impresionante: demócrata-cristianos como Herman van Rompuy o liberal-thatcherianos como Guy Verhofstadt han sido contaminados, advierte Truyens, por esta ideología que rechaza todas las formas de pertenencia, de vínculos sociales, étnicos o de otro tipo. Y, en consecuencia, tiene como objetivo destruirlas mediante la manipulación de diversas estrategias. Soros fue lector de Popper y uno de sus discípulos más virulentos. Su fundación lleva el título de la obra principal de Popper: The Open Society Foundation. La obra de disolución de los vínculos orgánicos en las sociedades y en los pueblos pasa por la financiación de un considerable número de proyectos como el de las Femen, los grupos defensores de los “derechos” LGTB, el Istanbul Pride, los programas de aprendizaje del Globish (inglés global) por todo el mundo, etc. Truyens señala que una simple visita a la web de la Open Society Foundation nos permite descubrir, por ejemplo (con fecha 15 de julio de 2018), un artículo sobre la necesidad de acoger al máximo de refugiados posible y otro artículo sobre el grave peligro en que consiste la islamofobia. Todo esto no es un “marxismo cultural”, más o menos extraído de los confusos escritos de la Escuela de Frankfurt o, más particularmente, de las tesis de Herbert Marcuse, que teleguían todas las iniciativas que hoy arruinan a los pueblos y las sociedades europeas occidentales; es un liberalismo que aboga por la apertura de todas las sociedades, apertura que, tiene por obvio resultado hacerlas implosionar, llevarlas a un estado de delicuescencia total.

9781586480196.jpgTruyens considera que la elección de Emmanuel Macron es, sin duda, un efecto de la estrategia popperiana de Georges Soros. Macron no tenía un partido detrás, sino un movimiento de muy reciente constitución, puesto en marcha rápidamente según las tácticas aprobadas por la fundación que Soros había aplicado en otras partes del mundo. Tanto si Soros ha financiado como si no el movimiento “En marcha” de Macron, la política de éste, como la de Merkel y otros supuestos “líderes” europeos sigue una lógica Popper-sorosiana de disolución de los pueblos, sociedades y Estados en mayor medida que la lógica sesentayochista derivada de la Escuela de Frankfurt, instrumento que ahora consideran inadecuado porque podría tener los efectos contrarios a los esperados.

Truyens constata que esta lógica Popper-sorosiana ha contaminado a ciertas asociaciones etnistas y populistas, que juzgan que ya no se necesita una acción coordinada con el fin de cohesionar la ideología y la política, pues forman parte de un “pasadismo” que conviene rechazar, según los códigos preconizados por los Popper-sorosianos. El poder corrosivo del popperismo es más eficaz que el del “marxismo cultural” de los sesentayochistas de antaño, con la excepción, sin duda, de Cohn-Bendit, nuevo amigo de Verhofstadt, alineado con el popperismo que combatían los antiguos izquierdistas y los teóricos de la Escuela de Frankfurt.

El problema debe ser examinado en profundidad mediante un retorno a la teoría: recordemos que un debate tuvo lugar en los años 70 del siglo pasado entre los partidarios de la Escuela de Frankfurt y los discípulos de las tesis de Karl Popper. Izquierdismo y liberalismo popperianos se combatían entonces para acabar fusionándose dos décadas más tarde, dándose actualmente una progresiva preeminencia del popperismo fundado en los éxitos de Soros, bendecidos, por supuesto, por los Estados Unidos.

Las izquierdas y las derechas populistas deben forjar imperativamente, de forma común, un arsenal ideológico para combatir esta ideología dominante y opresiva. Las iniciativas de Chantal Mouffe, que se posiciona a la izquierda, pero que se refiere a Carl Schmitt, podrían servir de base a esta reconquista, lanzada a ambos lados del espectro político, los cuales ya no se opondrían ni en la lucha en las instituciones ni en el combate en las calles. A quien se opondrían sería al marasmo liberal, según una estrategia de convergencia elaborada en su tiempo por Roger Garaudy.

(Traducción de Jesús Sebastián Lorente para El Manifiesto)

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jeudi, 13 septembre 2018

Fracasa el complot saudita-estadounidense en Iraq

El intento de desestabilización llevado a cabo por estos ha caído en el fracaso. Esta operación, liderada por la CIA, el Mossad y el dinero saudí, ha terminado en fracaso. La operación dio comienzo hace una semana con las manifestaciones sociales que tuvieron lugar en Basora y que adquirieron en los pasados días una gran violencia con ataques a edificios gubernamentales y sedes de partidos llevados a cabo por provocadores infiltrados entre los manifestantes.

Algunos francotiradores dispararon a la vez contra los manifestantes y contra las fuerzas del orden para provocar el choque entre ellos y crear una grave crisis. Esto es exactamente como pasó en Túnez y Egipto en 2012.

A continuación, los provocadores atacaron las sedes de los partidos políticos anti-Abadi (el primer ministro saliente apoyado por EEUU), los locales de las Fuerzas de Movilización Popular y el Consulado de Irán en Basora.

Por su parte, Marc Gurk (enviado especial estadounidense para Iraq y que dirige la operación para la reelección de Abadi) considera que esto fue un error.

El sábado por la tarde, delante del Parlamento, el gobernador de Basora acusó al jefe de policía de la ciudad de corrupto y de haber dejado actuar a los provocadores. Este responsable fue recientemente nombrado para su puesto por Abadi, en previsión de lo que iba a suceder.

Al Sadr da la espalda a Abadi

Pero lo más importante es el cambio de alianzas que va a arruinar completamente el plan norteamericano-saudí.

El sábado por la tarde, fue anunciada la alianza del movimiento Sairun de Moqtada al Sadr con la Alianza Al Fateh (el ala política del Hashid al Shaabi). El cambio de alianza de Moqtada al Sadr, conocido por su versatilidad política, que apoyaba al hombre de los norteamericanos, Abadi, no se explica más que por directrices firmes de la Maryaiya dirigida por el Ayatolá Ali al Sistani.

El gobierno de Abadi se vera, pues, obligado a dimitir y Sairun y Al Fatah crearán el grupo mayoritario y nombrarán a un nuevo primer ministro salido de sus filas.

El Hashid al Shaabi va a asegurar la seguridad de Basora

Por otro lado, el jefe del ala militar de Hashid al Shaabi, Abu Mahdi Al Mohandis, declaró en una conferencia de prensa en Bagdad que el Hashid va a mantener la seguridad en Basora.

Según Al Mohandis, el Hashid garantizará la seguridad de la ciudad y las propiedades, pero también los derechos de los manifestantes pacíficos que exigen derechos para los ciudadanos.

En otras palabras, no habrá espacio para agentes provocadores y francotiradores.

Mohandis declaró claramente en la conferencia de prensa que el Hashid también estaba preparado para garantizar la seguridad de Bagdad y que ningún golpe militar tendría éxito.

Mohandis no tiene la reputación de fanfarronear. El hombre fue el verdadero cerebro de la derrota de los estadounidenses y su instrumento, el Daesh, en las provincias de Al Anbar y Mosul.

En cualquier caso, los generales del Ejército iraquí (poco numerosos) que trabajan para la CIA o los saudíes han sido descubiertos ya hace un largo tiempo y pueden ser neutralizados en cualquier momento.

Uno de los objetivos más importantes de los disturbios en Basora era disolver el Hashid al Shaabi para formar un gobierno de emergencia, dijo Hashim al Musawi, portavoz de Hezbolá al Nuyaba (uno de grupos que forman parte del Hashid).

Hashid al Shaabi: EEUU amenazó con quemar Basora si Abadi no es reelegido

Las Fuerzas de Movilización Popular de Iraq, que derrotaron al grupo terrorista takfiri Daesh, dijeron el sábado que poseen evidencias de que las misiones diplomáticas de EEUU en el país árabe han instigado la reciente violencia en la ciudad sureña de Basora, rica en petróleo.

Abu Mahdi al Muhandis, el segundo al mando de la fuerza de voluntarios conocida como Hashid al Shaabi, responsabilizó a Washington por los disturbios de Basora, diciendo que Washington busca sembrar la discordia entre los diferentes partidos y movimientos políticos iraquíes.

“Tenemos información completa y documentos que muestran que la Embajada y el Consulado de EEUU en el país causaron los disturbios en Basora”, dijo Muhandis.

También prometió responder a los incidentes de Basora y enfatizó que los iraquíes nunca se enfrentarían en otra guerra civil.

Basora ha sido sacudida por protestas mortales desde el martes. Las protestas dieron un giro desagradable el viernes cuando un grupo de asaltantes enmascarados atacaron edificios gubernamentales y oficinas de los partidos políticos iraquíes y los incendió. El consulado iraní fue otro de los blancos de los alborotadores.

Al menos 15 manifestantes murieron en enfrentamientos con las fuerzas de seguridad desde principios de mes, dijeron funcionarios sanitarios.

Muhandis reveló que EEUU “amenazó con quemar Basora” si el primer ministro Haider Abadi no es reelegido en el cargo.

Los vínculos entre el Hashid al Shaabi y Abadi son tensas, explicó aMuhandis, quejándose de que el actual primer ministro no ha asignado los salarios a los combatientes de Hashid.

“Abadi no cumplió con la mayoría de sus promesas al Hashid al Shaabi”, tuiteó Muhandis, pero enfatizó que la situación no se transformará en una guerra entre shiíes.

Irak en la encrucijada

La coalición laica del líder iraquí Moqtada al-Sadr exigió que su ex aliado, el primer ministro Haidar al-Abadi, presente excusas y que dimita ante los motines registrados en la ciudad de Basora.

A pesar de ser un líder chiita, Moqtada al-Sadr (ver foto) promueve para Irak una política de independencia tanto ante Irán como en relación con Estados Unidos y una estrategia de alianza con todas las confesiones existentes en Irak.

El primer ministro Haidar al-Abadi llegó al poder en 2014, impuesto conjuntamente por Estados Unidos e Irán a pesar de que los iraquíes habían reelegido a Nuri al-Maliki. Para su próximo mandato, Hidar Al-Abadi se había comprometido a seguir la política de Estados Unidos y a aplicar las sanciones de Washington contra Irán.

La otra gran figura chiita de Irak, el ayatola Alí al-Sistani, llamó a la formación urgente de nuevo gobierno para resolver la crisis.

Los motines en Basora tienen varias causas antiguas a las que se une una nueva: el agua corriente es ahora demasiado salada y ya es imposible beberla. Al menos 14 personas murieron durante los motines en Basora, que es el pulmón petrolero de Irak. Independientemente del problema del agua, la ciudad se verá afectada por la decisión de aplicar o no las sanciones estadounidenses contra Irán, y la gran mayoría de la población de Basora es chiita, confesión mayoritaria en Irán, a pesar de lo cual el consulado iraní en esa ciudad fue objeto de un ataque de gran violencia, al igual que una delegación iraní que se hallaba en el aeropuerto local.

Los motines de Basora se producen en momentos en que el gobierno del presidente iraní Hassan Rohani ha perdido toda esperanza de poder contar con la ayuda de la Unión Europea ante las sanciones decretadas por el presidente estadounidense Donald Trump. Debido a ello, el gobierno de Rohani acaba de unirse a los Guardianes de la Revolución para fortalecer las posiciones militares de Irán en el exterior.

Por qué los países del golfo Pérsico espían a Catar

Arabia Saudí está espiando a Catar para poder derrocar al Gobierno catarí, que resulta muy incómodo para Riad. Las autoridades saudíes quieren tener cerca de su territorio a un Estado sumiso, tal y como lo fue Catar hasta 1995, declaró a Sputnik el académico catarí Ali Heil.

Según Ali Heil, los piratas informáticos están tratando de hackear el correo y las páginas web de políticos y funcionarios cataríes para realizar un ataque mediático contra el emir de Catar, y manchar así su reputación.

"El objetivo final es el derrocamiento del Gobierno catarí, tan incómodo para Arabia Saudí (…)", aseveró Heil en una entrevista a Sputnik.

Heil considera que las actuales autoridades cataríes no le convienen a Riad porque Doha está defendiendo sus propios intereses, una política que los saudíes ven como 'peligrosa'. Por ejemplo, la política de Catar en lo que respecta a la guerra en Yemen difiere del curso tomado por Arabia Saudi.

"Catar no forma parte de la así llamada coalición árabe que está bombardeando Yemen. Realmente es una coalición que comete un genocidio contra el sufrido pueblo yemení. Por eso Catar se retiró de esta alianza militar prácticamente de inmediato, para no compartir la responsabilidad de haber cometido estos crímenes", aseveró el académico catarí.

Una fuente del Ministerio de Asuntos Exteriores de Catar compartió recientemente con los medios locales sus preocupaciones por el espionaje llevado a cabo también por parte de los servicios especiales de Emiratos Árabes Unidos (EAU) contra altos cargos de Catar. Esta operación se realizó a través de los  teléfonos móviles y con ayuda de un software israelí.

Durante más de dos años, los servicios especiales de los EAU han utilizado el 'software' israelí diseñado para monitorizar los 'smartphones'. Según el New York Times, la operación salió a la luz después de que los tribunales de Israel y de Chipre consideraran dos expedientes a petición de ciudadanos cataríes y periodistas mexicanos que habían sido víctimas de espionaje.

Ali Heil mencionó a Sputnik que los países del golfo Pérsico vienen empleando sus servicios de inteligencia contra Catar desde hace mucho tiempo.

"Los primeros casos relacionados con el espionaje fueron registrados en 2012. (…) Dos años más tarde la tensión escaló hasta llegar a la retirada de los embajadores y tan solo en 2017 se produjo la crisis actual. (…) El mayor número de casos relacionados con el espionaje se registró en mayo pasado", recordó el interlocutor de Sputnik.

Encuentro en la Chatham House: El régimen saudí al borde del colapso

La situación en Arabia Saudí ha sido inestable desde que Mohammad Ben Salman llegó al poder y el régimen saudí está al borde del colapso, dijo Madawi al Rasheed, profesor de antropología social en el King’s College de Londres.

Al Rasheed dijo el 4 de septiembre en un encuentro organizada por el think tank británico Chatham House en Londres que no era de esperar una revolución en Arabia Saudí similar a la experimentada por Egipto. Él agregó, sin embargo, que el régimen gobernante en Riad se estaba desmoronando desde dentro.

El académico saudo-británico añadió que desde que MBS llegó al poder, miles de activistas políticos han sido encarcelados en Arabia Saudí, que la gente del país está enojada y que esta situación no puede durar.

“El Reino Unido debería distanciarse lo más pronto posible de Arabia Saudí, ya que los acontecimientos en ese país eventualmente llevarán a una relación caótica entre las dos partes”, añadió.

En esta reunión, otros oradores presentaron sus puntos de vista sobre los acontecimientos regionales, incluyendo la continuación de los ataques saudíes en Yemen, la cooperación militar del Reino Unido con Arabia Saudí, la rivalidad Irán-Arabia Saudí y la postura oficial británica en favor de Riad.

Aunque es ampliamente conocido que Arabia Saudí cometió crímenes de guerra durante la agresión contra Yemen, el Reino Unido sigue vendiendo armas al régimen de los Al Saud e insiste en la cooperación continua con este último en el campo de la inteligencia.

“Al contrario de lo que se dice sobre la influencia del Reino Unido en las políticas saudíes, es Arabia Saudí la que impone sus políticas a Londres”, dijo Armida van Rij, investigadora en política de defensa y seguridad en el King’s College,

Otro ponente en el evento de la Chatham House fue el Dr. Mai Yamani, que habló de las reformas adoptadas por el príncipe heredero de Arabia Saudí. “Las políticas internas de Arabia Saudí y las reformas de Ben Salman han fracasado. La política exterior del país, demasiado ambiciosa, es agresiva y alarmante”, agregó.

Él dijo que Riad, con sus ingresos petroleros, el régimen saudí estaba tratando de sofocar las protestas dentro del país y expandir su dominio e influencia en la región.

A pesar de las estrechas relaciones diplomáticas entre el Reino Unido y Arabia Saudí, la opinión pública británica critica las políticas del régimen saudí en la región, especialmente los crímenes cometidos por este régimen en la guerra contra Yemen.

Cientos de manifestantes se reunieron frente a la Oficina del Primer Ministro británico en Londres en marzo pasado durante la visita de MBS y gritaron el lema “Abajo los Saúd”.

La visita del príncipe heredero saudí al Reino Unido fue vista por activistas de derechos humanos como un cheque en blanco que autorizaba a Arabia Saudí a escalar sus crímenes en Yemen.

El martes 19 de septiembre de 2017, los ministros de Defensa británico y saudí firmaron un acuerdo de cooperación militar en Yeddah.

Desde el comienzo de la guerra contra Yemen, el Reino Unido ha vendido a Arabia Saudí armas y equipos militares por valor de más de 6.400 millones de dólares.

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Análisis: El mundo debería preocuparse por las protestas en Basora

Patrick Cockburn

Las protestas actuales en Iraq son las más graves que se han visto en el país durante años y están teniendo lugar en el corazón de algunos de los yacimientos petrolíferos más grandes del mundo. El cuartel general del gobierno iraquí en Basora fue incendiado, al igual que las oficinas de esos partidos y milicias a las que la población local responsabilizaba por sus míseras condiciones de vida. Los manifestantes bloquearon y cerraron el principal puerto marítimo de Iraq en Umm Qasr, a través del cual importa la mayor parte de su grano y otros suministros. Proyectiles de mortero han sido disparados a la Zona Verde en Bagdad por primera vez en años. Al menos 10 personas han sido abatidas a tiros por las fuerzas de seguridad durante los últimos cuatro días en un esfuerzo fallido por sofocar los disturbios.

Si estas demostraciones hubieran estado sucediendo en 2011 durante la Primavera Árabe, entonces encabezarían la agenda de noticias en todo el mundo. Tal como están las protestas, hasta ahora han recibido una cobertura muy limitada en los medios internacionales, que se enfoca en lo que podría suceder en el futuro en Idlib, Siria, en lugar de en eventos que suceden ahora en Irak.

Una vez más, Irak se ha caído del mapa de los medios de comunicación en el mismo momento en que está sumido en una crisis que podría desestabilizar a todo el país. El desinterés de los gobiernos extranjeros y de los medios de comunicación tiene un siniestro paralelismo con su postura en coma hace cinco años cuando ignoraron el avance de Isis antes de capturar a Mosul. El presidente Obama incluso descartó, en palabras que llegó a lamentar, que Isis se asemejaba a un equipo de básquetbol menor jugando fuera de su liga.

Las causas de las protestas son evidentes: Irak está gobernado por una clase política cleptómana que opera el aparato estatal iraquí como una máquina de saqueo. Otros países son corruptos, especialmente los ricos en petróleo u otros recursos naturales, y los políticamente bien conectados se vuelven muy ricos. Por grande que sea el rastrillo, algo se suele construir al final del día.

En Iraq no sucede así, y entre las víctimas más enconadas de los 15 años de robos al por mayor están los dos millones de habitantes de Basora. Una vez glorificado como la Venecia del Golfo, sus canales se han convertido en alcantarillas abiertas y sus suministros de agua están tan contaminados que en realidad son venenosos.

Las protestas estallaron a principios de este año debido a la falta de electricidad, agua, empleos y cualquier otro servicio gubernamental. La injusticia fue aún más flagrante porque las compañías petroleras de Basora están exportando más crudo que nunca. En agosto, esto sumó cuatro millones de barriles por día, lo que le valió al gobierno de Bagdad unos $ 7.700 millones en el transcurso del mes.

Pocas cosas resumen el fracaso del estado iraquí tan crudamente como el hecho de que, a pesar de su vasta riqueza petrolera, Basora ahora está amenazada por un brote de cólera, de acuerdo con funcionarios locales de salud. Los hospitales de Basora ya han tratado a 17.500 personas por diarrea crónica y dolencias estomacales en las últimas dos semanas, después de enfermar por beber agua contaminada. El agua salada se mezcla con agua dulce, por lo que es salobre y reduce la efectividad del cloro que de lo contrario mataría a la bacteria. Hay muchas bacterias alrededor porque el sistema de agua no se ha actualizado durante 30 años y las aguas residuales de las tuberías rotas se mezclan con el agua potable.

Los gobiernos iraquíes no son muy buenos para hacer frente a crisis como estas en el mejor de los casos, y este golpe en un momento particularmente malo porque los dos principales bloques políticos no logran formar un nuevo gobierno después de las elecciones parlamentarias del 12 de mayo. . El nuevo parlamento se reunió por primera vez esta semana, no eligió un orador y decidió tomarse 10 días libres, pero ahora se reunirá en una sesión de emergencia el sábado para hablar sobre la crisis en Basora.

Pero incluso si se forma un nuevo gobierno bajo el actual primer ministro Haider al-Abadi, o alguna otra figura, puede no hacer mucha diferencia. El partido que inesperadamente sondeó mejor en la elección fue el que siguió al clérigo populista nacionalista Muqtada al-Sadr, que estaba aliado al pequeño Partido Comunista Iraquí, enfatizando así sus políticas seculares, no sectarias y progresistas. Por otro lado, los críticos afirman que en el pasado los ministros sadristas del gobierno han sido tan corruptos como los de los otros partidos. El problema no es solo la corrupción individual, sino el mecanismo político en su conjunto: los ministerios se reparten entre las partes y luego los utilizan como sacas de dinero y fuentes de empleos clientelares. Mudher Salih, un asesor financiero de Abadi, me explicó en Bagdad a principios de este año cómo funciona esto.

Este sistema de empleos para niños, independientemente de su mérito personal o calificaciones profesionales, tiene consecuencias perjudiciales para los iraquíes comunes. Muchos de los que han subido al tren de salsa en los últimos 15 años no sabrían cómo mejorar las cosas, incluso si quisieran. Según los informes, un ex gobernador de Basora devolvió una gran parte de su presupuesto porque dijo que no se le ocurría nada para gastar el dinero.

¿Por qué sucede esto ahora? El gobierno iraquí, respaldado por Estados Unidos, Irán y muchos otros aliados, obtuvo su mayor victoria el año pasado cuando recuperó Mosul de Isis después de un asedio de nueve meses. Paradójicamente, este éxito significó que muchos iraquíes ya no estaban preocupados por la amenaza que representaba Isis para ellos y sus familias. En su lugar, se centraron en el estado ruinoso de su país: la falta de carreteras, puentes, hospitales y escuelas, así como la escasez de electricidad y agua, en un lugar donde las temperaturas de verano alcanzan los 50ºC.

Muchos iraquíes dicen que están a favor de un cambio radical o incluso revolucionario, pero el régimen será difícil de desarraigar, por insatisfactorio que sea. No solo la élite se conecta con los ingresos del petróleo. Aproximadamente 4,5 millones de iraquíes reciben salarios del estado y ellos, y no solo multimillonarios corruptos, tienen un incentivo para mantener las cosas como están, por tóxicos que sean.

Lo más probable es que Irak continúe siendo desviado por un gobierno disfuncional débil, lo que abre la puerta a varios peligros. Isis está derrotado, pero no del todo: podría reunir sus fuerzas, tal vez con un disfraz diferente, y escalar los ataques. Las divisiones dentro de la comunidad chií se están volviendo más profundas y más rencorosas a medida que los sadristas -cuyas oficinas, a diferencia de los otros partidos, no han sido quemados por los manifestantes- crecen en influencia.

Una crisis política enconada que no se limitará a Iraq. El mundo exterior debería haber aprendido esta lección a partir de la invasión liderada por Estados Unidos en 2003. Los partidos rivales iraquíes siempre buscan patrocinadores extranjeros a los que les interesan tanto como a los suyos. El país ya es uno de los escenarios de la escalada de la confrontación Estados Unidos-Irán. Al igual que con la amenaza de una epidemia de cólera en Basora, las crisis iraquíes tienden a extenderse rápidamente e infectar a toda la región.

Elections parlementaires suédoises: une droite nationale en progression limitée face à deux camps minoritaires

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Elections parlementaires suédoises: une droite nationale en progression limitée face à deux camps minoritaires

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

A l'issue des élections parlementaires suédoises du 9 septembre 2018, le jeu parlementaire est des plus verrouillés, comme cela avait été annoncé, et les deux partis principaux, les sociaux-démocrates à gauche et les modérés à droite reculent d'environ 6,5 points, ainsi que les écologistes en recul de 2.4 points. Enfin les petites listes sont également laminées dans un contexte à forte polarisation avec 1,4% (-2.5 points).

Les Démocrates Suédois, mouvement de droite nationale dirigé par Jimmie Akesson, sont ceux qui progressent le plus, obtenant 17,6% des voix (+ 4.7) et 63 sièges (+14), mais ils sont loin des prévisions des sondages qui les plaçaient à plus de 20% et ils échouent aussi à obtenir la seconde place devant la droite modérée. C'est donc pour eux une déception. Ils ne peuvent pas en accuser les deux listes de droite nationaliste qui auront probablement réalisé des scores dérisoires (inconnus à cette heure). Le vote utile d'électeurs craignant une absence de majorité au Riksdag (parlement) a pu freiner son ascension. Ses positions eurosceptiques et pas seulement identitaires ont pu effrayer certains électeurs modérés.

Et en outre le matraquage international, il suffisait de lire Le Monde en France pour s'en convaincre, a payé. Nombreux Suédois craignaient de donner l'impression que leur pays devenait une "société fermée". C'est pourtant oublier que les Suédois par le passé avaient démontré une capacité de résistance exceptionnelle. Il suffit de songer qu'ils ont résisté au christianisme un siècle de plus que leurs voisins scandinaves.

La droite nationale, en France et ailleurs, a pu progresser et la Lega de Salvini est annoncée à 34% dans les sondages. Le FPÖ autrichien est intégré à une coalition même s'il n'a pas pu dépasser le score de Haider en 2000, mais de par la seule volonté du chancelier ÖVP Sebastian Kurz. Mais son programme économique anxiogène freine son ascension. Le déficit en crédibilité atteint surtout le RN (ex-FN) français.

Les sociaux-démocrates, principaux responsables depuis les années 70 de la crise sociétale de la Suède, en ouvrant ses frontières à de larges flux, ne sont pas sanctionnés autant qu'ils devraient l'être. Ils obtiennent 28,4% des voix et 100 sièges. La droite modérée ne parvient pas à remonter l'écart et doit se limiter à 19,8% des voix et 70 sièges.

Une coalition de gauche n'obtiendrait que 143 sièges et une coalition de droite aurait aussi 143 sièges soit une parfaite égalité. On peut imaginer selon le modèle danois une coalition de droite minoritaire aux affaires avec des démocrates suédois en soutien sans participation.

Les petits partis de droite se maintiennent (Libéraux à 5,5% et 19 sièges) ou se renforcent (Parti du centre 8,6% et 3 sièges, Démocrates chrétiens 6,4% et 23 sièges), tout comme le Parti de Gauche (Vänsterpartiet, 7,9% +2.2 et 28 sièges +7). Enfin les Verts (Miljöpartiet) tombent à 4,4% (-2.4) 15 sièges (-10). Le candidat de droite Ulf Kristersson n'a pas su convaincre. Quant au social-démocrate Stefan Löfven, qui a durci légèrement la ligne sur la question migratoire, il limite néanmoins la casse mais sans convaincre.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Élections en Suède : une nouvelle étape du chemin de croix de Bruxelles

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Élections en Suède : une nouvelle étape du chemin de croix de Bruxelles

Ex: http://echelledejacob.blogspot.com 

Décortiquant les résultats des élections suédoises, le rédacteur en chef du mensuel Ruptures Pierre Lévy est formel : c'est là le cauchemar des dirigeants européens qui se poursuit. 

C’était la chronique d’un succès annoncé. Les Démocrates de Suède (SD, un parti comparable à la formation de Marine Le Pen en France) apparaissent comme les grands vainqueurs du scrutin législatif qui s’est déroulé dans le royaume scandinave le 9 septembre. Avec 17,6% des suffrages, ils augmentent leur score de 4,7 points par rapport à 2014, où ils avaient déjà connu une progression sensible. Il y a encore seize ans, ce parti franchissait de justesse la barre des 1%... Le SD a en tout cas été porté par le thème qui a largement dominé toute la campagne électorale : l’immigration.

Texte publié en partenariat avec le mensuel Ruptures

Sur la base des derniers sondages avant le vote, Jimmie Akesson (39 ans), le chef de ce parti depuis 2005, avait même espéré une perspective de 20 à 30%. Si ce niveau n’est pas atteint, sa formation se retrouve en tout état de cause en position déterminante dans le cadre de la formation du futur gouvernement. Ce processus ne devrait pas manquer d’être particulièrement laborieux, puisqu’aucun des deux « blocs » traditionnels ne dispose, et de loin, d’une majorité des députés.

Ces élections ont été marquées par une participation de 84,4% (contre 85,8% il y a quatre ans). Le Parti social-démocrate (SAP) obtient son plus bas score depuis plus d’un siècle : avec 28,4% des voix, il chute de 2,8 points par rapport à 2014 où il avait déjà essuyé une défaite historique. Le SAP semble définitivement tombé de son piédestal, alors qu’il a gouverné le pays pendant 80 des 100 dernières années, et avait pu compter sur près d’un électeur sur deux des années 1930 aux années 1990.

Les Verts, qui étaient le partenaire des sociaux-démocrates dans la coalition sortante, chutent également de 6,7% en 2014 à 4,3%. Ils sauvent de justesse leur représentation parlementaire alors même que la vague caniculaire qui a balayé le pays semblait pouvoir étayer leur discours pro-environnement, espéraient les dirigeants de ce mouvement.

Enfin, le Parti de gauche (qui avait répudié le terme «communiste» en 1990) s’établit à 7,9%, regagnant ainsi 2,2 points. Il soutenait le gouvernement sortant sans y participer, mais est considéré comme partie prenante du bloc tri-partite dit de centre-gauche. Ce dernier totalise ainsi 40,6% (contre 43,6% précédemment).

Un résultat qui le place au coude à coude avec le bloc dit de centre-droit (40,3%). L’écart (30 000 voix) est si serré que c’est désormais le vote des Suédois de l’étranger (prévu pour être publié le 12 septembre) qui déterminera la coalition arrivée en tête. Au sein du bloc de centre-droit, le parti dominant, les Modérés, obtient 19,8% des suffrages, soit une baisse de 3,5 points. Ses trois alliés progressent en revanche légèrement : le Parti du centre (8,6%, +2,5 points), les Chrétiens-démocrates (6,4%, + 1,8) et les Libéraux (5,5%, + 0,1). Ces trois formations ont, pendant la campagne, exclu un «pacte avec le diable», en l’occurrence avec le SD. Pour sa part, le chef des Modérés, Ulf Kristersson, refuse également de négocier avec «l’extrême droite», même s’il a indiqué souhaiter gouverner avec une large majorité.

Le SD a incontestablement capitalisé sur le mécontentement d’une large part des citoyens qui s’est cristallisé sur la question migratoire.

Kristersson a immédiatement appelé le Premier ministre social-démocrate sortant, Stefan Löfven, à démissionner. Pas question a affirmé pour l’heure ce dernier, précisant que pour lui, cette élection a entériné la fin de la «politique des blocs», autrement dit l’alternance entre centre-gauche et centre-droit. A son sens, c’est désormais une collaboration entre les blocs qui s’impose afin de faire barrage à la montée du SD. Un pacte assurant un tel «cordon sanitaire» avait du reste été signé fin 2014 lorsque le gouvernement à dominante social-démocrate avait été mis en minorité sur le budget. Mais ledit pacte n’avait tenu que quelques mois.

Pour sa part, le chef du SD a triomphé au soir du scrutin : «Nous sommes les grands gagnants de cette élection [...] nous allons exercer une véritable influence sur la politique suédoise » ; il s’est dit prêt, dans cet esprit, à négocier avec tous les partis.

Le SD a incontestablement capitalisé sur le mécontentement d’une large part des citoyens qui s’est cristallisé sur la question migratoire. Depuis 2010, ce sont près de 500 000 demandeurs d’asile qui sont arrivés dans ce pays de dix millions d’habitants, dont désormais 18,5% sont nés à l’étranger (14,7% en 2010 ; à titre de comparaison, ce niveau était de 11,6% en France en 2014). C’est surtout en septembre 2015 – date de la décision d’Angela Merkel d’ouvrir en grand les frontières de l’Allemagne sous pression du patronat d’outre-Rhin, créant ainsi un flux considérable vers l’Europe – que les arrivées se sont accélérées : 250 000 en moins de deux ans.

A l’époque, Löfven s’était drapé dans une posture morale d’accueil, et invité ses partenaires de l’UE à faire preuve de «solidarité». Quelques mois plus tard cependant, le chef du gouvernement faisait demi-tour, et établissait des filtres aux frontières, notamment avec le Danemark. Ceux-ci ont été prolongés depuis, et les sociaux-démocrates ont durci progressivement les conditions en matière d’asile (restrictions sur le regroupement familial, permis de séjour seulement temporaires…).

Il s’agissait alors d’endiguer la montée déjà patente du SD. Une évolution d’autant plus inquiétante pour les sociaux-démocrates qu’elle se dessinait – et s’est poursuivie – tout particulièrement au sein de leur électorat traditionnel. Une enquête réalisée peu avant le scrutin montrait ainsi que plus d’un syndicaliste sur quatre s’apprêtait à donner sa voix au SD. Une dirigeante de la grande centrale syndicale LO, historiquement liée aux sociaux-démocrates, admettait que le vote «populiste» était lié à «la précarisation de l'emploi, avec une augmentation des contrats à temps partiel et de l'intérim, [au] recul de l'Etat-providence en Suède, avec la fermeture d'hôpitaux dans les campagnes, les files d'attente dans les centres de soin, ou le niveau qui baisse dans les écoles». Et de mettre en garde : «Sous prétexte de vouloir accélérer l'intégration des réfugiés, la droite et le patronat sont prêts à remettre en cause notre modèle social et le système des accords collectifs, ce que nous n'accepterons jamais.»

Si une sorte de «grande coalition» devait voir le jour, elle ne ferait que nourrir les futures victoires du SD qui apparaîtrait alors comme le seul parti d’opposition

Si la vague migratoire a reflué depuis 2015-2016, 26 000 demandeurs d’asile ont encore été enregistrés en 2017, et 12 000 depuis le début de cette année. La pression sur les services publics est considérable, et ressentie tout particulièrement parmi les moins bien lotis – ainsi que par des immigrants de longue date, amers que les nouveaux arrivants se soient vu offrir nombre d’avantages au détriment de ceux déjà installés.

La tuerie (trois morts, 18 blessés) qui était survenue à Malmö en juin, puis des incidents répétés dans certaines banlieues fin août ont par ailleurs contribué à attiser les tensions. Dans ces conditions, les satisfecits que s’est décernés le gouvernement en matière économique – 2,4% de croissance l’année dernière, des excédents budgétaires, des chiffres officiels du chômage réduits (6,7%) – n’ont pas convaincu les électeurs.

Pour l’heure, l’incertitude est donc grande quant à la formation d’un futur gouvernement. S’il est minoritaire, cela pourrait entraîner une forte instabilité. Si une sorte de «grande coalition» devait voir le jour, elle ne ferait que nourrir les futures victoires du SD qui apparaîtrait alors comme le seul parti d’opposition.

A moins que les Modérés acceptent finalement d’être soutenus par le SD, ce qui donnerait à celui-ci une position de force et rapprocherait le pays de la situation prévalant au Danemark voisin ?

Ce qui est certain en revanche, c’est que le cauchemar des dirigeants européens se poursuit. Au printemps 2017, ils avaient cru pouvoir affirmer que la victoire d’Emmanuel Macron en France donnait le signal d’un retournement des citoyens en faveur de l’Europe ; ils avaient déjà (et contre toute évidence) interprété dans le même sens les élections aux Pays-Bas en mars 2017, de même que les présidentielles autrichiennes en décembre 2016.

Mais dans ce pays à l’automne 2017, puis en Allemagne, en République tchèque, en Hongrie et évidemment en Italie, ils ont dû encaisser les victoires des «populistes », au point que certains s’affolent à haute voix d’un possible dissolution de l’Union européenne. On n’en est certes pas là. D’autant qu’en Suède, le SD n’a guère mis en avant sa revendication d’un référendum sur la sortie de l’UE.

Reste que le scrutin suédois n’a évidemment rien pour rassurer Bruxelles. Le chemin de croix continue.
 

mercredi, 12 septembre 2018

Un empire diabolique de faux drapeaux

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Un empire diabolique de faux drapeaux

par Edward Curtin 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le passé n’est pas mort, ce sont les gens qui dorment. Les cauchemars et les rêves éveillés que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de meurtres qui se sont perpétués au plus profond de notre passé et qui se sont perpétués dans le présent. Aucune fausse amnésie n’effacera la vérité sanglante de l’histoire américaine, la grâce bon marché que nous nous accordons à nous-mêmes ; nous nous sommes, comme l’a dit Harold Pinterdans son discours du prix Nobel, nourris « du vaste tapis de mensonges » qui nous entoure, mensonges proférés depuis très longtemps par des dirigeants nihilistes et leurs porte-parole médiatiques ; nous avons ou devrions avoir mauvaise conscience de ne pas reconnaître être complices actifs ou silencieux de la répression de la vérité et de millions de crimes vicieux au Canada et ailleurs.

Mais, comme l’a dit Pinter :

« Je crois qu’en dépit des énormes obstacles qui existent, une détermination intellectuelle inébranlable, inébranlable et féroce, en tant que citoyens, à définir la vérité réelle de nos vies et de nos sociétés est une obligation cruciale qui nous incombe à tous. C’est en fait obligatoire ».

Nul n’est plus emblématique de ce noble effort que David Ray Griffin, qui, livre après livre depuis les attentats du 11 septembre 2001, a méticuleusement exposé les dessous de l’empire américain et de ses méchants maîtres. Sa persévérance à essayer d’atteindre les gens et de les mettre en garde contre les horreurs qui en ont résulté est extraordinaire. En excluant ses travaux philosophiques et théologiques, c’est son quinzième livre depuis 2004 sur ces graves questions de vie et de mort et sur l’avenir du monde.

Dans ce livre magistral, il fournit un argument historique puissant selon lequel, dès le début, avec l’arrivée des premiers colons européens, ce pays, malgré toute la rhétorique selon laquelle il a été fondé et guidé par Dieu, a été « plus malveillant que bienveillant, plus démoniaque que divin ». Il présente chronologiquement cette histoire, étayée par une documentation minutieuse, pour appuyer sa thèse.

Dans son livre précédent, Bush et Cheney : Comment ils ont ruiné l’Amérique et le monde, Griffin a catalogué les mauvaises actions qui ont découlé des attaques du 11 septembre, alors que dans celui-ci – un préquelle – il offre une leçon d’histoire américaine qui remonte à des siècles, et il montre qu’on aurait raison en traitant les États-Unis « d’empire de faux drapeaux ».

Les attentats du 11 septembre 2001 sont le point d’appui de ses deux livres. On ne saurait surestimer leur importance, non seulement en raison de leur cruauté inhérente qui a causé la mort de milliers d’Américains innocents, mais aussi depuis qu’ils sont devenus la justification des campagnes meurtrières des États-Unis, appelées « guerres contre le terrorisme », qui ont fait des millions de victimes dans le monde. Un éventail international de personnes sacrifiables. Aussi terrifiants qu’elles aient été, et devaient être, il y a de nombreux précédents, bien qu’une grande partie de cette histoire soit cachée dans l’ombre. Griffin les éclaire d’une lumière vive, la plupart de ses analyses se concentrant sur les années 1850-2018.

dRGri.jpgEn tant que théologien et philosophe, il est bien conscient de l’importance de la nécessité pour la société de légitimer religieusement son autorité séculière, d’offrir à son peuple un bouclier contre la terreur et les craintes multiples de la vie par un mythe protecteur qui a été utilisé avec succès par les États-Unis pour terroriser les autres, de montrer comment les termes selon lesquels les États-Unis sont légitimés comme « nation choisie » par Dieu et les Américains comme « peuple élu » par Dieu ont évolué au fil du temps, à la lumière de l’avancée des processus de sécularisation et de pluralisme qui se sont développés. Les noms ont changé, mais la signification est la même. Dieu est de notre côté, et quand c’est ainsi, l’autre côté est maudit et peut être tué par le peuple de Dieu, qui se bat toujours contre le Diable.

Il l’illustre en commençant par une citation de la première allocution inaugurale de George Washington, où ce dernier parle de « la main invisible » et « d’agence providentielle » qui guide le pays, et en terminant par Obama qui dit « Je crois en l’exceptionnalisme américain de tout mon être ».  Entre les deux, nous entendons Andrew Jackson dire que « la Providence s’est déversée sur cette terre bénie » et Henry Cabot Lodge en 1900 qualifie la mission divine de l’Amérique de « destinée manifeste ». La religion américaine d’aujourd’hui est l’exceptionnalisme américain, un euphémisme actualisé pour le « Nouvel Israël de Dieu » ou la « Nation rédemptrice ».

Au cœur de ce verbiage se trouve l’illusion que les Etats-Unis, en tant que pays béni et bon, ont une mission divine de répandre la « démocratie » et la « liberté » à travers le monde, comme l’a déclaré Hilary Clinton lors de la campagne présidentielle de 2016 en disant que « nous sommes grands parce que nous sommes bons » et en 2004 quand George W. Bush disait : « Comme des générations précédentes, nous avons un appel venant d’au-delà les étoiles pour défendre notre liberté ». De tels sentiments ne pouvaient être reçus qu’avec un rire sardonique de la part des innombrables victimes par-ci par-là « libérées » par les dirigeants violents de l’Amérique, comme l’atteste Griffin.

Ayant établi le fait que l’Amérique revendique le statut divin, il guide ensuite le lecteur à travers divers penseurs qui ont pris parti sur la question des États-Unis, qu’ils soient indulgents ou malveillants. Tout ceci est préliminaire au cœur du livre, qui est une leçon d’histoire documentant la malignité au cœur de la trajectoire américaine.

« On dit souvent que l’impérialisme américain a commencé en 1898, lorsque Cuba et les Philippines furent les principales récompenses », commence-t-il. « Ce qui était nouveau à cette époque, cependant, c’est que l’Amérique a pris le contrôle de pays en dehors du continent nord-américain ».

Le « droit divin » de s’emparer des terres des autres et de les tuer a commencé bien avant, et bien qu’aucune mer n’ait été traversée selon la conception habituelle de l’impérialisme, le génocide des Amérindiens a largement précédé 1898. De même que le « destin manifeste » qui a déclenché la guerre avec le Mexique, la confiscation de ses terres et l’expansion vers l’ouest, jusqu’au Pacifique.

Cette période de construction de l’empire dépendait fortement de « l’autre grand crime contre l’humanité » qu’était la traite négrière, où l’on estime que 10 millions d’Africains sont morts, en plus de la brutalité malsaine de l’esclavagisme lui-même.

« Peu importe la brutalité des méthodes, les Américains étaient employés comme instruments à des fins divines, écrit Griffin. Et, ajoute-t-il à juste titre, il n’est pas vrai que les entreprises impérialistes américaines à l’étranger ne se sont imposées qu’en 1898, car dans les années 1850, le commodore Perry a forcé « les arrogants japonais » à ouvrir leurs ports au commerce américain par la diplomatie de la canonnière ».

Puis, en 1898, le rythme de l’expansion impériale outre-mer s’est accéléré de façon spectaculaire avec ce qu’on a appelé « la guerre hispano-américaine » qui a abouti à la prise de Cuba et des Philippines et à l’annexion d’Hawaii. Griffin dit que ces guerres pourraient être appelées « les guerres pour s’emparer des colonies espagnoles ». Son analyse de la brutalité et de l’arrogance de ces actions fait comprendre au lecteur que le massacre de My Lai au Vietnam et d’autres atrocités plus récentes ont un lourd pedigree qui fait partie d’une structure institutionnelle, et pendant que les Philippins, les Cubains et tant d’autres étaient massacrés, Griffin écrit :

« Anticipant la déclaration du Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, qui a dit : « Nous ne sommes pas un empire », le Président McKinley a déclaré que l’impérialisme était étranger au tempérament et au génie de ces peuples généreux et libres ».

A l’époque comme aujourd’hui, un fou rire peut-être est la seule réponse à de telles conneries, et comme Griffin cite Mark Twain qui dit qu’il serait facile de créer un drapeau pour les Philippines :

« Nous prenons juste notre drapeau habituel, avec les rayures blanches peintes en noir et les étoiles remplacées par le crâne et les os en croix ».

Cela aurait également fonctionné pour la Colombie, le Panama, Porto Rico, la République dominicaine, Haïti, le Nicaragua et d’autres pays soumis à l’idéologie de la Doctrine Monroe ; partout où la liberté et l’indépendance nationale ont soulevé la tête, les États-Unis sont intervenus rapidement avec leur puissante armée antirévolutionnaire et leurs brutalités financières. En Extrême-Orient, la politique de la « porte ouverte » a été utilisée pour piller la Chine, le Japon et d’autres pays.

Mais tout cela n’était que le début. Griffin montre comment Woodrow Wilson, la quintessence du libéral démocrate sournois et traître, qui prétendait vouloir tenir l’Amérique à l’écart de la Première Guerre Mondiale, a fait exactement le contraire pour s’assurer que les États-Unis en viennent à dominer les marchés étrangers que ses maîtres capitalistes demandaient. Ainsi, Griffin explore comment Wilson a conspiré avec Winston Churchill pour utiliser le naufrage du Lusitania comme un casus belli et comment le dur traitement de l’Allemagne par le Traité de Versailles a préparé le terrain pour la Deuxième Guerre Mondiale.

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Il nous raconte comment, entre les deux guerres mondiales, la diabolisation de la Russie et de la nouvelle Union Soviétique a commencé. Cette déprédation de la Russie, qui rugit à plein régime aujourd’hui, est un thème qui revient tout au long de La Trajectoire américaine. On ne saurait trop insister sur son importance. Wilson qualifia le gouvernement bolchevique de « gouvernement de terreur » et, en 1918, « envoya des milliers de soldats dans le nord et l’est de la Russie, les laissant là jusqu’en 1920 ».

Que les États-Unis aient envahi la Russie est un fait rarement mentionné et même à peine connu des Américains. Peut-être que la prise de conscience et la diabolisation séculaire de l’URSS/Russie éclaireraient ceux qui achètent la propagande anti-russe actuelle appelée « Russiagate ».

Pour égaler cet acte « divin » d’intervention impériale à l’étranger, Wilson a fomenté la Peur Rouge chez nous, qui, comme le dit Griffin, avait une importance durable et incalculable car elle a créé la peur américaine de la pensée radicale et de la révolution qui existe encore aujourd’hui et sert de justification pour soutenir des dictateurs brutaux dans le monde et réprimer la liberté chez nous (comme cela se passe actuellement).

Il nous donne de brefs résumés de certains dictateurs que les États-Unis ont soutenus, et nous rappelle le dicton d’un autre démocrate libéral, Franklin Roosevelt, qui a dit du brutal dictateur nicaraguayen Anastasio Somoza :

« C’est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute ».

Somoza terrorisera son propre peuple pendant 43 ans. Il en a été de même à Cuba, au Chili, en Iran, au Guatemala, en République dominicaine, en Haïti, etc. Les États-Unis ont également soutenu Mussolini, n’ont rien fait pour empêcher le renversement fasciste de la République espagnole par Franco et ont soutenu le gouvernement de droite de Chiang-Kai Shek dans ses efforts pour dominer la Chine.

C’est une histoire très sombre et très laide qui confirme la nature démoniaque des actions américaines dans le monde.

Puis Griffin fait exploser les nombreux mythes sur ce que l’on appelle la « Bonne Guerre » – la Seconde Guerre Mondiale. Il explique les mensonges racontés au sujet de l’attaque « surprise » japonaise contre Pearl Harbor, comment Roosevelt souhaitait faire entrer les Etats-Unis dans la guerre, tant dans le Pacifique qu’en Europe, et à quel point les intérêts économiques américains étaient en jeu. Il critique le mythe selon lequel l’Amérique souhaitait avec désintéressement défendre les peuples épris de liberté dans leurs batailles contre les régimes brutaux et fascistes. Cela, nous dit-il, n’est qu’une petite partie de l’histoire :

« Il ne s’agit toutefois pas d’une image exacte de la politique américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Certes, beaucoup de gens ont été libérés de terribles tyrannies par les victoires alliées.  Mais le fait que ces personnes en aient profité n’était qu’un résultat fortuit et non un motif de la politique américaine. Ces politiques, comme l’a découvert Andrew Bacevich, étaient fondées sur un « intérêt personnel inébranlable ».

Ensuite, il y a les bombardements conventionnels et atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Rien n’est plus démoniaque, comme le montre Griffin. Si ces massacres de civils de sang-froid et les mensonges qui les justifient ne convainquent pas le lecteur qu’il y a longtemps eu quelque chose de radicalement mauvais au cœur de l’histoire américaine, rien ne le fera. Griffin montre comment Truman et ses conseillers et généraux, y compris Dwight Eisenhower et l’amiral William D. Leahy, chef d’état-major de Truman, savaient que le largage des bombes atomiques était inutile pour mettre fin à la guerre, mais ils le firent quand même.

Il nous rappelle la réponse de la secrétaire d’État, Mme Madeline Albright, à la question de savoir si elle pensait que la mort de plus de 500 000 enfants irakiens à la suite des sanctions économiques paralysantes imposées par Mme Clinton valait la peine :

« Mais, oui, nous pensons que le prix en vaut la peine » (remarquez l’utilisation du présent « en vaut la peine » exprime la nature continue de ces crimes de guerre). Mais c’est aussi la femme qui a dit : « Nous sommes la nation indispensable. Nous restons grands… »

Griffin consacre d’autres chapitres à la création de la guerre froide, à l’impérialisme américain pendant la guerre froide, aux interventions de l’après-guerre froide, à la guerre du Vietnam, à la course à la domination mondiale et aux opérations sous faux drapeaux, entre autres sujets.

Quant aux opérations de faux drapeaux, il affirme :

« En effet, la trajectoire de l’Empire américain s’est tellement appuyée sur ce type d’attaques qu’on pourrait le décrire comme un empire de faux drapeaux ».

Dans le chapitre sur les faux drapeaux et tout au long du livre, il discute de plusieurs des faux drapeaux dans lesquels les États-Unis se sont engagés, y compris l’Opération Gladio, l’opération terroriste États-Unis/OTAN dans toute l’Europe que l’historien suisse Daniele Ganser a largement documentée, une opération visant à discréditer les communistes et socialistes. Ces opérations étaient directement liées à l’OSS, à la CIA et à son directeur Allen Dulles, à son acolyte James Jesus Angleton et à leurs complices nazis, comme le général Reinhard Gehlen. Lors d’un attentat de ce type en 1980 à la gare de Bologne, en Italie, ces terroristes américains ont tué 85 personnes et en ont blessé 20 autres. Comme pour les bombes larguées aujourd’hui par l’Arabie Saoudite sur des écoliers yéménites, l’explosif utilisé a été fabriqué pour l’armée américaine. À propos de ces atrocités américaines avérées, Griffin dit :

« Ces révélations montrent la fausseté d’une hypothèse largement répandue chez les Américains. Tout en reconnaissant que les militaires américains font parfois des choses terribles à leurs ennemis, la plupart des Américains ont supposé que les chefs militaires américains n’ordonneraient pas le meurtre de civils innocents dans les pays alliés à des fins politiques. L’opération Gladio a montré que cette hypothèse était fausse ».

Il a raison, mais j’ajouterais que les dirigeants derrière tout cela étaient des civils, tout autant, voire plus que des militaires.

Dans le cas de l’Opération Northwoods, ce sont les chefs d’état-major interarmées qui ont présenté au président Kennedy cette proposition de faux drapeaux qui justifierait une invasion américaine à Cuba. Cela aurait impliqué le meurtre de citoyens américains sur le sol américain, des bombardements, des détournements d’avions, etc.

Le président Kennedy considérait de telles personnes et de tels plans comme insensés, et il les a rejetés en tant que tels. Ce faisant, il nous en dit long, car beaucoup d’autres présidents les auraient approuvés. Et encore une fois, combien d’Américains sont au courant de cette proposition dépravée qui est documentée et facilement accessible ? Combien d’entre eux veulent même la consulter ?  Car la nécessité de rester dans le déni des faits de l’histoire et de croire en la bonté essentielle des dirigeants de l’Amérique est une noix très difficile à casser. Griffin a écrit une douzaine de livres sur le 11 septembre 2001, en essayant de le faire.

Si l’on est prêt à embrasser les faits historiques, ce livre exceptionnel ouvrira les yeux sur la nature démoniaque de longue date des actions des dirigeants des États-Unis. Un lecteur ne peut sortir de son histoire lucidement présentée sans être affecté, à moins de vivre dans un monde fantastique qu’il s’impose. Le dossier est clair, et Griffin le présente dans toute son horreur graphique. Ce qui ne veut pas dire que les États-Unis n’ont pas « fait à la fois le bien et le mal, et qu’ils ne peuvent donc pas raisonnablement être considérés comme purement divins ou purement démoniaques« . Les questions de pureté ont pour but d’obscurcir les vérités fondamentales. Et la question qu’il pose dans son sous-titre – Divin ou démoniaque ? – est vraiment une question rhétorique, et quand il s’agit de la « trajectoire » de l’histoire américaine, le démon gagne haut la main.

Je m’en voudrais de ne pas signaler un endroit où Griffin laisse tomber le lecteur. Dans son long chapitre sur le Vietnam, qui regorge d’excellents faits et analyses, il commet une erreur cruciale, ce qui est inhabituel pour lui. Cette erreur apparaît dans une section de quatre pages sur la politique du président Kennedy à l’égard du Vietnam. Dans ces pages, Griffin s’appuie sur le terrible livre de Noam Chomsky – Rethinking Camelot : JFK, la guerre du Vietnam et la culture politique américaine (1993), un livre dans lequel Chomsky ne montre aucun respect pour les preuves ou les faits – pour peindre Kennedy comme étant en accord avec ses conseillers, la CIA, et l’armée concernant le Vietnam. C’est tout à fait faux. Griffin a dû être plus attentif et l’a compris.

La vérité est que Kennedy a été assiégé et entouré par ces gens démoniaques, qui voulaient l’isoler, ignorer ses instructions et l’assassiner pour atteindre leurs objectifs au Vietnam. Au cours de la dernière année de sa vie, JFK avait pris un virage radical vers l’établissement de la paix, non seulement au Vietnam, mais aussi avec l’Union Soviétique, Cuba et dans le monde entier. Un tel revirement était anathème pour les amoureux de la guerre. Il devait donc mourir.

Contrairement aux tromperies de Chomsky, motivé par sa haine de Kennedy et peut-être quelque chose de plus sinistre (il soutient aussi la Commission Warren, pense que l’assassinat de JFK n’était pas grave, et accepte la version officielle manifestement fausse des attaques du 11 septembre 2001), Griffin aurait dû affirmer avec insistance que Kennedy avait publié la NSAM 263 le 11 octobre 1963 appelant au retrait des troupes américaines du Vietnam, et qu’après son assassinat un mois plus tard, Lyndon Johnson avait annulé cet ordre de retrait avec la NSAM 273. Malgré Chomsky, toutes les meilleures études et preuves documentaires le prouvent. Et pour Griffin, un merveilleux érudit, écrire que le passage de Kennedy à Johnson n’entraînerait aucun changement fondamental de politique est si scandaleusement faux que j’imagine que Griffin, un homme passionné par la vérité, s’est simplement trompé et qu’il a été négligent ici. Car rien n’est plus faux.

Ironiquement, Griffin présente un dossier magistral pour sa thèse, tout en oubliant le seul homme clé, le président John Kennedy, qui a sacrifié sa vie pour tenter de changer la trajectoire de l’histoire américaine de son cours démoniaque.

C’est une erreur dans un livre par ailleurs très important et excellent qu’il devrait être obligatoire de lire pour quiconque doute de la nature maléfique de la politique étrangère continue de ce pays. Ceux qui en sont déjà convaincus devraient également le lire, car il fournit une ressource historique et une impulsion nécessaires pour aider à changer la trajectoire qui mène le monde vers l’oubli nucléaire, si elle se poursuit.

Si – un vœu fantastique ! – La Trajectoire américaine : Divin ou Démoniaque ? étaient des lectures obligatoires dans les écoles et collèges américains, peut-être qu’une nouvelle génération se lèverait pour transformer nos démons en anges, l’arc de l’univers moral futur de l’Amérique au profit de la justice, et loin d’être le plus grand pourvoyeur de violence dans le monde actuel comme cela a été le cas si longtemps.

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La Trajectoire américaine : Divine ou démoniaque de David Ray Griffin

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International

Le Pakistan bouleverse le « Grand Jeu » anglo-saxon en Asie Centrale

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Le Pakistan bouleverse le « Grand Jeu » anglo-saxon en Asie Centrale

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

 Un article, référencé ci-dessous, écrit par un universitaire Pakistanais et repris par le Royal United Services Institute britannique, spécialisé dans les questions de défense (https://rusi.org/), explique comment le Pakistan, considéré comme une zône-tampon du temps de l'Empire britannique, destinée à protéger celui-ci d'une invasion de la Russie, se retrouve aujourd'hui allié de la Russie, opposé aux Américains et de facto, souvent opposé aux Britanniques.

Il s'agit d'une véritable révolution stratégique, par laquelle le Pentagone ne peut plus compter sur l'armée pakistanaise pour renforcer l'influence américaine, notamment militaire, dans toute l'Asie Centrale. Ainsi le Pakistan se révèle comme un soutien aux Talibans en Afghanistan. Ceux-ci sont présentés comme représentant une menace existentielle contre l'Occident. En fait, en liaison avec l'armée pakistanaise, ils viseraient, selon l'auteur, à protéger les populations musulmanes contre le retour d'un Islam de conquête cherchant à les enrôler, notamment en suscitant des attentats « terroristes » sans fins, dans une guerre contre un Islam apaisé.

Celui-ci est bien représenté non seulement au Pakistan mais dans la frontière des Etats dits – stan, dont le plus notable est le Kazakhstan, avec qui, nous l'indiquions dans un précédent article, la France négocie d'importants accords de coopération en matière de nouvelles énergies. Cet Islam apaisé est également très présent en Russie du sud-est.

Nous ne pouvons résumer ou discuter ici l'article, qui nécessiterait des commentaires aussi longs et complexes que l'article lui-même. Disons seulement qu'il devrait être lu par tous ceux qui, en Europe, inquiets des progrès du terrorisme islamique, se demandent si le Pakistan, et notamment la puissante armée pakistanaise, ne jouent pas un double jeu, combattant officiellement les organisations terroristes islamiques telles que Daesh et les aidant officieusement. Selon l'auteur, ce n'est pas et ne devrait jamais être le cas.

Mais l'article devrait aussi faire réfléchir tous ceux qui, en Europe, considèrent la Russie comme elle aussi, une ennemie existentielle. Le fait que le Pakistan se rapproche désormais de la Russie, et que celle-ci joue réciproquement une politique d'alliance avec le Pakistan, devrait monter que celui-ci, dans sa majorité, bien qu'essentiellement musulman, ne jouera jamais le jeu d'un Islam de conquête et de massacres. Par ailleurs, le fait que le Royal United Services Institute britannique publie l'article montre qu'en tous cas, en Grande Bretagne, le Pakistan n'est pas considéré dans l'ensemble comme devant être un ennemi mais un allié. La plupart des citoyens britanniques se déclarant musulmans sont d'ailleurs d'origine pakistanaise.

On objectera que l'opinion de l'auteur de l'article n'est pas nécessairement partagée par toutes les élites pakistanaises. Mais il vaut mieux faire le pari du meilleur que celui du pire.

Référence

https://rusi.org/publication/newsbrief/pakistan%E2%80%99s...

mardi, 11 septembre 2018

Doug Casey on the “Politically Correct” Movement

Today, Doug and I talk about why the “politically correct” or “PC” movement is destroying America…


Justin Spittler: Doug, I want to ask you about political correctness. Obviously, PC culture’s nothing new, but it kind of seems like it’s spreading like cancer these days. Terms like “gender inclusivity,” “cultural appropriation,” and “white privilege” are everywhere.

A good example is last year’s announcement by the University of Minnesota… saying it was dropping the names “Homecoming King and Queen” in favor of “Royals.” It did this in the name of “gender inclusivity.”

Is PC culture getting totally out of hand, or am I going crazy?

doug_casey.pngDoug Casey: Parts of the culture are borderline insane. There’ve been news items regarding this on scores of different colleges and universities across the US. What you mentioned at the University of Minnesota was just part of a greater movement. Although I’ve got to say that I find the use of “Royals” objectionable. I dislike the idea of a hereditary aristocracy—kings and queens and royals. They’re basically just successful, silk-clad gangsters. Why the royal family in Britain is looked up to is a mystery to me. They, like all royals in the world, historically are just descendants of successful thugs. 

But that’s not the point that the PC people are making. They don’t want to see people identified by their birth sex. They would rather that people “identify” as whatever gender—and I understand there are supposed to be about 40—you feel you belong to. You can say you are whoever you think you are. And oddly enough, I’m somewhat sympathetic to that. I think you should be able to call yourself what you want, do what you want, say what you want, this is all fine. And let people judge you by how you identify yourself. Say that you’re a hermaphrodite dinosaur who was born on Mars, if you want. I don’t care; it’s your problem. But these PC types want to legislate that people have to treat the psychologically aberrated as if they were normal. They want laws and punishments governing what you can and can’t do and say and even feel. They want to force you to respect, and pay for, the fantasies of a minority. And change—overturn actually—the whole social culture of the country. It’s a very disturbing trend. It’s likely to end in violence.

I believe I first heard the term “political correctness” used on a Saturday Night Live show back in about 1980. And I thought it was just a joke—like most of the things on SNL. But it turned out to be a real thing, and it’s been building momentum, for at least the last two generations. Where is it going to end? I’m not sure, but it’s just one more termite eating away at the foundations of Western civilization itself. People that go along with this stuff aren’t just crazy. They’re actually evil. They’re the same types who rallied around Robespierre during the French revolution, Lenin during the Russian Revolution, Hitler in ‘30s Germany, and Mao in China. It’s a certain personality type.

51kdxlhGzuL._SX331_BO1,204,203,200_.jpgThe fact that the average American still puts up with this kind of nonsense and treats it with respect is a bad sign. PC values are continually inculcated into kids that go off to college—which, incidentally, is another idiotic mistake that most people make for both economic and philosophical reasons. It’s a real cause for pessimism.

Justin: I agree 100%, Doug. But here’s something our average reader might not realize.

The PC “movement” is actually happening across the world.

For example, Cardiff Metropolitan University in the U.K. banned words like “mankind,” “homosexual,” “housewife,” “manmade,” and “sportsmanship” in an effort to “promote fairness and equality through raising awareness about potentially discriminatory vocabulary.”

Here are some of the University’s approved alternatives…

Instead of “manpower,” students and faculty should say “human resources.”

Instead of “mankind,” “humanity.”

Instead of “sportsmanship,” “fairness.”

Instead of “polio victim,” “polio survivor.”

So here we have another university trying to legislate what people can and cannot say in the name of fairness and equality.

But I really don’t see how this accomplishes anything. Would you agree?

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Doug: Completely. The words you use control the way you think. These people don’t have good intentions, they have bad intentions. Destructive intentions. They’re opposed to all the things that, starting with Ancient Greece, made Western Civilization unique, and better than any other on Earth. They’re opposed to the concepts of individualism, personal freedom, capitalism, economic liberty, free thought, and the like. And it starts with controlling the words you use. George Orwell pointed that out in 1984 where he created “Newspeak,” which was a new version of the English language that used all kinds of different new words in order to change the way people think. And to make it impossible for them to think clearly, because the words were purposely misdefined, often to the opposite of the meanings that they actually have. So, sure, this is part of the continuing corruption of Western civilization itself.

And you’re right, it’s not just in American universities. It’s in universities everywhere, because the culture of universities everywhere has been controlled by this whole class of progressives, social justice warriors, cultural Marxists, socialists—they go under a number of names. I don’t know what’s going to be done about it, quite frankly, because the average person doesn’t have A) the backbone and B) the philosophical knowledge to counter these people. So there’s great cause for pessimism, watching this happen and accelerate. It’s not slowing down, it’s accelerating everywhere.

For instance, some years ago I sat on the Board of Trustees of two different universities. The other trustees weren’t academics, but normal, successful middle-class people. And they were completely snowed by these crazy trends. They were of good will, but they’d been brainwashed by their own educations, and the culture around them, into thinking that although perhaps the SJWs and such were going “too far,” they didn’t actively oppose them. I’m afraid the intellectual and psychological battle has been lost.

Justin: Exactly, it seems people across the world are waging a war on their own freedom of speech. Meanwhile, you have the government waging a war on people’s privacy…

Facebook and internet service providers are hawking private browsing data, Google is listening in on our conversations, the CIA is hacking people’s smartphones…

As disturbing as this all is, I can’t say I’m surprised. Are you?

Doug: No, I wasn’t at all surprised by it. But people’s reaction to these horrible things is that, “Well, the CIA should be reined in a bit, they should be brought under control.” But this is the wrong reaction. The CIA—along with the NSA, the DEA, and a bunch of others—should be abolished, because the CIA has become an actual Praetorian guard. It’s become a government within a government. They have their own armed forces, they have their own sources of income. You can go rogue within the CIA, and if you’re powerful enough or clever enough you can basically do what you want because you’re an armed government agent that’s a member of a very powerful group.

These people are completely out of control. And they have a powerful propaganda machine that works around the clock to convince ignorant and paranoid Boobus americanus that they’re actually good guys, working for his interests against the rest of the world. 

The CIA should be abolished because it’s dysfunctional, but also because it serves no useful purpose. It’s never ever predicted, through its so-called “intelligence gathering,” anything of value—ever. The Korean War, the rise of Castro, the fall of the Shah, the rise of Islam, the fact that the Soviet Union was just an empty shell—you know, they thought the Soviet Union was actually competing with the US from an economic point of view. They’re always absolutely wrong on everything. It defies the odds of pure chance. They’re not just useless, but extremely dangerous. All the coups and revolutions they’ve plotted were disasters.

Can you abolish them? Can you get rid of them at this point? No, they’re far too powerful. And anybody that tries is either going to be killed and/or discredited by their black propaganda. At this point the situation’s completely out of control, and we just have to see where it ends. As an individual American, you should try to insulate yourself from these people. Because they’re not going away; they’re going to become even more powerful.

Justin: How can the average American do that? Should they flee to another country? Delete their Facebook? Is this something people can even escape?

Doug: It’s now a very small world, so it’s very hard to escape. But you just mentioned something to consider. I spend two-thirds of the year in South America, and travel a lot. Believe it or not, I don’t personally have a cell phone, because I don’t like to feel tethered to an electronic device. Societies down here aren’t nearly as electronically oriented as they are in the US. Though my internet connection in Cafayate, Argentina is much better than the one I have in Aspen. So, yes, that’s one thing. It’s easier to be out of sight and out of mind of the bad guys if you’re out of the US, which is the epicenter of all of this. I think that’s important. And being physically absent and trying to limit your use of electronic devices and be careful when you do use them. That’s about all you can do at this point.

Or you can be a good little lamb, and never think out of the box. To mix metaphors, you can act like an ostrich and stick your head in the sand, believing you have nothing to hide, because you’re one of the herd who never does anything wrong. Too few people have read Harvey Silverglate’s book where he points out how the average American often commits about three felonies a day.

But that book is surely inaccurate. It’s 10 years old. Now it’s probably like five felonies a day.

Justin: Thanks for taking the time to speak with me today, Doug.

Doug: My pleasure, Justin.

Reprinted with permission from Casey Research.

Les sanctions contre l’Iran, les marchés émergents et la fin de la domination du dollar

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Les sanctions contre l’Iran, les marchés émergents et la fin de la domination du dollar

par Brandon Smith

Ex: http://versouvaton.blogspot.com

Article original de Brandon Smith, publié le 28 Août 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La guerre commerciale est une affaire assez étrange et déconcertante si vous ne comprenez pas l’objectif sous-jacent. Si vous pensez que l’objectif est d’équilibrer le déficit commercial et de fournir un meilleur accord pour les producteurs américains sur le marché mondial, alors vous vous retrouvez probablement soit confus, soit acceptant avec une foi aveugle que les détails s’arrangeront d’eux-mêmes.
À titre d’exemple, les derniers rapports indiquent que le déficit commercial des États-Unis est maintenant sur la bonne voie pour atteindre des sommets depuis 10 ans, après une augmentation de 7 % en juin. C’est exactement le contraire de ce qui était censé se produire lorsque les tarifs douaniers ont été mis en place. En fait, je me souviens de nombreuses discussions dans les cercles médiatiques alternatifs qui prétendaient que la simple menace des tarifs douaniers allait effrayer les exportateurs étrangers et les pousserait à équilibrer le commerce par leurs propres moyens. De toute évidence, cela n’a pas été le cas.

Les rumeurs selon lesquelles la Chine s’engagerait dans des négociations commerciales ou « plierait » sous la pression se sont avérées fausses à plusieurs reprises. Bien que les marchés boursiers semblent bénéficier de telles manchettes, les résultats positifs tangibles sont inexistants. Alors que le monde se concentre principalement sur les réactions de la Chine, les sanctions contre d’autres nations se poursuivent pour des raisons difficiles à comprendre.
 
Les sanctions contre la Russie ont été renforcées à la suite de l’empoisonnement de Serguei et Ioulia Skripal au Royaume-Uni, même si nous n’avons encore aucune preuve concrète que la Russie a quelque chose à voir avec l’attaque.

Les sanctions contre l’Iran ont été réintroduites sur l’accusation que le gouvernement iranien est engagé dans la mise au point secrète d’armes nucléaires. Et encore une fois, nous n’avons pas encore vu de preuves tangibles que ce soit vrai.

De telles sanctions, fondées sur des ouï-dire, des rumeurs et des données « classifiées » que le public n’est jamais autorisé à examiner, présentent ce qui équivaut à un brouillard de guerre économique. Ce qui semble être un gâchis chaotique, cependant, pourrait en fait être une distraction par rapport à un projet plus vaste.

Je parle de ce que le FMI appelle communément le « reset économique mondial ». Ils ont tendance à en discuter de façon vague, mais d’après ce que j’ai tiré de la documentation du FMI et de ce que réclament d’autres grandes puissances économiques, cette réinitialisation comprend une voie vers la dé-dollarisation. Cela signifie la fin du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, qui sera remplacée par les DTS, un système de panier monétaire contrôlé par le FMI.

Les sanctions iraniennes, en elles-mêmes, ne représentent pas un déclencheur d’un affaiblissement du dollar au niveau mondial. Cependant, les globalistes au sein du FMI pourraient préférer que la personne ou l’analyste économique moyen pense que c’est possible. De cette façon, ils veulent éviter d’être blâmés pour la souffrance financière potentielle qui résulterait du déclassement du dollar et des conséquences stagflationnistes.

Beaucoup de dominos doivent être soigneusement et délibérément placés et renversés pour que le dollar perde son statut de réserve, mais le processus est bien engagé. Les effets des sanctions sur le pétrole iranien en sont un parfait exemple.

Plutôt que de créer un « monde multipolaire » comme le suggère la propagande dominante, nous assistons à une centralisation encore plus globale face à la guerre commerciale. Récemment, cinq pays, dont la Russie et l’Iran, ont signé un accord sur la mer Caspienne. Le différend de longue date au sujet de cette région riche en ressources naturelles s’est soudainement terminé alors que la mise en place de tarifs douaniers contestés avec les États-Unis s’accélèrent.

L’Iran était initialement réticent à signer l’accord, mais ce succès marque aujourd’hui une étape importante dans les relations entre la Russie et l’Iran. Je le répète, deux pays qui ont été sanctionnés par les États-Unis se rapprochent maintenant pour réaliser des gains stratégiques et économiques. Mais cela ne s’arrête pas là.

L’Europe a exprimé son dégoût pour les sanctions iraniennes et tarde à réduire ses achats de pétrole brut et de gaz naturel iraniens. Ce faisant, les pays de l’UE perdraient l’un de leurs plus gros fournisseurs d’énergie. La France et l’Allemagne envisagent d’utiliser des systèmes de paiement alternatifs afin de contourner les États-Unis et de poursuivre leurs échanges commerciaux avec l’Iran. Cette décision s’inscrit dans le droit fil des informations selon lesquelles l’Allemagne s’éloigne du réseau de paiement SWIFT dominé par les États-Unis au profit du CIPS basé en Chine.

Le gaz naturel est vital pour l’économie européenne, y compris pour le chauffage pendant les mois d’hiver. Au départ, avant l’ouverture des marchés d’exportation de l’Iran, l’UE était fortement dépendante du gaz naturel et du pétrole russes pour satisfaire sa demande. Avec la menace de sanctions contre l’Iran en novembre prochain, devinez quel fournisseur est de retour en ville. La Russie et l’Allemagne sont sur le point de signer un accord sur un gazoduc appelé Nord Stream 2, qui augmentera considérablement les exportations russes d’énergie. Donald Trump a attaqué cette proposition, affirmant qu’elle fait de l’Allemagne « un captif des Russes ». Cette rhétorique ne fait qu’accélérer le processus.

Je note que les sanctions contre l’Iran sont probablement la cause d’un soutien élevé de l’Europe en faveur d’un resserrement des liens économiques avec la Russie. Encore une fois, nous voyons le monde se rapprocher de la centralisation alors que les États-Unis en sont systématiquement éliminés.

L’Iran a déclaré ouvertement qu’il a l’intention de défier les sanctions américaines et ce défi a reçu le soutien non seulement de la Russie, mais aussi de la Chine. La puissance asiatique en terme d’exportation et de d’importation, déjà engagée dans une guerre commerciale avec les États-Unis, a déclaré qu’elle ne réduira pas ses importations de pétrole brut iranien et a même suggéré de supprimer le dollar comme mécanisme commercial pour l’achat du pétrole.

La question iranienne s’enflamme à un moment intéressant. Les économies de marché des pays émergents sont confrontées à des pressions considérables alors que la Réserve fédérale poursuit ses hausses de taux d’intérêt et ses réductions de bilan au nom d’un resserrement budgétaire pour lutter contre « l’inflation ». Comme je l’ai mentionné dans des articles précédents, les banques et les sociétés américaines n’étaient pas les seules bénéficiaires des renflouements de la FED, de l’assouplissement quantitatif et des prêts de refinancement. Selon l’audit initial de renflouement du TARP, qui ne nous donne qu’un petit aperçu de la quantité de monnaie fiduciaire injectée dans le système mondial par la FED, des milliers de milliards de dollars ont été injectés dans les banques et les entreprises étrangères.

Les pays émergents sont devenus dépendants des liquidités de la FED au cours de la dernière décennie, utilisant les prêts sans frais et le dollar affaibli pour soutenir leurs marchés boursiers, leurs obligations et leurs propres devises. Ils ont été les premiers à voir un rebond des marchés boursiers après le lancement des renflouements, et maintenant ils sont les premiers à voir leurs marchés boursiers plonger alors que la FED retire le bol de punch. Les actions des marchés émergents ont récemment subi une baisse d’environ 15 % en raison de l’assèchement des liquidités du dollar.

Les guerres commerciales ont fourni une couverture parfaite, distrayant le public du fait que sans la création constante et croissante de monnaie par la Réserve fédérale, les actifs dans le monde entier auraient plongés en valeur.

Ce déséquilibre dans le déclin des marchés a trompé les analystes des médias dominants, qui prétendent que la guerre commerciale de Trump « fonctionne » et que les opposants au commerce capituleront bientôt. En réalité, c’est l’inverse qui est probablement vrai.

Comme nous l’avons vu avec le pétrole iranien, les économies émergentes ne se précipitent pas pour apaiser les États-Unis. Et même des pays européens comme l’Allemagne cherchent des alternatives qui ne correspondent pas aux souhaits des États-Unis. L’Inde s’est plainte ouvertement que les réductions du bilan de la FED et des hausses des taux d’intérêt qui causeront une grave instabilité économique. Bien que les banques étrangères détiennent encore des milliards de dollars à l’étranger, la liquidité du dollar est devenue un facteur psychologique majeur. Au-delà de cela, c’est le COÛT plus élevé des prêts basés sur le dollar en raison de la hausse des taux d’intérêt que les analystes traditionnels semblent ignorer. La dette déjà accumulée par les banques des marchés émergents devrait devenir beaucoup plus chère, et c’est probablement le déclencheur de la volatilité des marchés actions dans une grande partie du monde en développement à l’heure actuelle. Plus la dette est chère, moins les banques internationales et les banques centrales étrangères emprunteront pour soutenir les marchés dans ces régions.

Lorsqu’un toxicomane est incapable d’obtenir la drogue qu’il désire de sa source traditionnelle, il en cherchera d’autres. Autrement dit, les marchés émergents vont chercher d’autres options pour remplacer le dollar par nécessité.

On peut se demander si la FED est consciente qu’elle crée les conditions mêmes qui causeront la chute du dollar. Et la réponse est oui – ils sont parfaitement au courant. Jerome Powell a admis en octobre 2012 que le resserrement de l’assouplissement quantitatif et la hausse des taux d’intérêt pourraient provoquer une grave crise financière. Aujourd’hui, Powell est le président de la FED, et il poursuit les actions dont il prévenait des effets en 2012. Si cela ne vous dit pas que la FED est un saboteur délibéré de notre système, alors je ne sais pas ce qui pourrait le faire.

Nous nous concentrons généralement sur les conséquences des politiques de la FED aux États-Unis, mais nous considérons rarement comment les actions de la FED pourraient frapper les marchés étrangers, puis revenir comme un boomerang pour frapper les États-Unis.

Nous savons que la hausse des taux d’intérêt finira par arrêter les rachats de leurs actions par des sociétés, qui ont maintenu les marchés boursiers américains dans un marché haussier artificiel pendant des années. Le mois d’août est connu comme le mois le plus agressif pour ces rachats d’actions et cela s’est reflété jusqu’à présent avec la récente reprise du marché. Mais les entreprises ont déjà des niveaux d’endettement historiques jamais vus depuis la crise de Lehman Brother en 2008, et des taux plus élevés les entraîneront dans des eaux encore plus profondes. Cependant, avec les marchés émergents, nous voyons la menace de quelque chose de beaucoup plus dommageable [pour les USA, NdT] – la fin du dollar comme monnaie de réserve mondiale.

Les conséquences ? Il est possible, quoique peut-être sans précédent, que le dollar index diminue même si la liquidité du dollar est réduite. En d’autres termes, une forte inflation des prix alors que les détenteurs étrangers de dollars les revendent sur les marchés américains pour se tourner vers un système monétaire basé sur un panier de monnaie, les DTS.

Cela mènerait probablement à une explosion du prix de l’or [en dollar, NdT], mais au-delà, une explosion du prix de la plupart des matières premières pour les Américains [toujours en dollar, NdT]. Les banques mondiales sont plus qu’heureuses d’entamer leur « réinitialisation » de cette manière, car les guerres commerciales de Trump peuvent être utilisées comme couverture parfaite pour prévenir toute douleur ressentie pendant la transition.

Si les prix montent en flèche et que les marchés chutent, les tarifs douaniers seront accusés au lieu des banquiers centraux. Quand assez de peur aura été induite dans la population, le FMI et ses clients banquiers peuvent « monter à la rescousse » avec le même système de panier de monnaies basé sur le DTS que la Chine et la Russie ont appelé de leurs vœux en remplacement de l’hégémonie du dollar. Dans ce scénario, l’Amérique sera présentée comme le méchant qui n’obtient que ce qu’il mérite, tandis que le monde sera sauvé du bord de la destruction par les élites bancaires qui ont initialement créé la catastrophe.

Brandon Smith

Sur le Mouvement Cinq Étoiles

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Sur le Mouvement Cinq Étoiles

par Georges FELTIN-TRACOL

Depuis le 1er juin 2018, au terme de trois mois de tractations plus ou moins officielles, de ruptures publiques, de rabibochages discrets et de multiples pressions, l’Italie a innové en se donnant un gouvernement « jaune – vert » dirigé par l’indépendant Giuseppe Conte. Si le vert est le couleur de la Lega du secrétaire fédéral, Matteo Salvini, désormais vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur, le jaune se rapporte au Mouvement 5 Étoiles (M5S) de l’autre vice-président du Conseil et ministre du Développement économique, du Travail et des Politiques sociales, Luigi Di Maio, dirigeant du M5S. Or qu’est-ce que le M5S ? La version transalpine de La France Insoumise de Jean-Luc Mélanchon ou une originalité écolo-souverainiste ?

M5EtoileJD.pngDans Un populisme à l’italienne ?, Jérémy Dousson, directeur général adjoint du magazine Alternatives économiques, apporte un éclairage intéressant. Le livre étudie un véritable « ovni » politique qui a permis l’avènement en Europe du premier « populisme de gouvernement » ! Paru avant les résultats des législatives du 4 mars 2018, l’ouvrage n’évoque pas bien sûr la nouvelle coalition gouvernementale. L’auteur précisait alors que « le mouvement ne s’allie pas avec les partis qui ont échoué; il gouverne seul ou il ne gouverne pas (p. 110) ». Pas sûr toutefois que Jérémy Dousson aurait conservé sa belle sérénité s’il avait appris l’entente avec la Ligue… Pourtant, « en tant que partis qui expriment, d’une manière différente, la mentalité populiste, prévient Marco Tarchi, leurs vues ne sont pas, sur le fond, incompatibles, donc une alliance est possible et, peut-être, viable (1) »

L’explication des cinq étoiles

Pourquoi le Mouvement 5 Étoiles s’appelle-t-il ainsi ? S’agit-il d’une volonté comique de gagner une cinquième étoile à la Coupe du Monde de football ? Serait-ce plutôt une critique ironique adressée à l’« Établissement » honni ? En fait, « le projet écologiste du M5S s’affiche dès les cinq étoiles de son logo, puisque celles-ci représentent l’eau, les transports, le développement, l’environnement et la connectivité – on pourrait d’ailleurs en ajouter une sixième pour l’énergie (pp. 125 – 126) ». Contre la prédominance de l’automobile et pour une hausse régulière du prix des carburants fossiles, le M5S propose un programme ambitieux sur les énergies renouvelables, une sortie assez rapide du nucléaire et l’interdiction de toute privatisation de l’énergie. Jugeant l’eau bien commun, il réclame des régies publiques de gestion, refuse l’incinération des déchets par les cimenteries et s’oppose aux projets de grands travaux (ligne à grande vitesse Lyon – Turin, pont au-dessus du détroit de Messine qui relierait le Sud de la Botte à la Sicile, etc.) (2). Outre l’hostilité à la kleptocratie qui profite de la rénovation des infrastructures routières et ferroviaires, il justifie son opposition par la trop forte artificialisation des terres arables et ne cache pas apprécier une certaine décroissance. Influencé par La Fin du travail (1995) de Jeremy Rifkin et pariant sur un nouveau modèle économique post-pétrolier, le M5S soutient les monnaies locales et complémentaires, la relocalisation de l’économie, la réduction du temps de travail hebdomadaire à 20 heures, le recyclage des produits et la diminution des déchets. En matière de commerce international, Luigi Di Maio a annoncé que la majorité parlementaire « vert-jaune » ne ratifierait pas le CETA, l’accord de libre-échange UE – Canada, ce qui le rendrait de facto inapplicable à l’ensemble des États membres de l’Union dite européenne.

Le M5S réclame en outre la fin de l’économie de la propriété au profit d’une économie de l’usage dès à présent visible avec l’essor marchand du numérique (Uber, Airbnb…). C’est dans le domaine informatique que le M5S est le plus novateur, lui qui exige le Wi-Fi pour tous et partout. Par l’intermédiaire d’une plateforme numérique, appelée Rousseau, qui « est le portail Internet dévoiler à la gestion du mouvement et à la participation des inscrits à sa vie interne (p. 107) », et sur laquelle sont prises les principales décisions du mouvement. N’ayant aucun siège officiel ni aucune adresse postale, le M5S se définit comme un non-parti politique ou, plus exactement, comme « une libre association de citoyens (p. 75) ». Pour le rejoindre, il suffit de s’inscrire en ligne et de certifier sur l’honneur être citoyen italien et ne pas milité dans un autre parti. L’adhérent du M5S ne verse aucune cotisation. Par ailleurs, « l’organisation du M5S est régie par deux textes : le “ non-statuto ” (les non-statuts) et le “ regolamento ” (le règlement du site Internet du mouvement) (p. 75) ». Jérémy Dousson souligne cependant que derrière le caractère informel du M5S existe une association légale et structurée, la Casaleggio Associati au fonctionnement interne très opaque.

Avant d’avoir son propre site Internet, le M5S utilisa longtemps celui de son fondateur, Beppe Grillo, favorable non pas à la démocratie directe au sens athénien ou helvétique du terme, mais à une démocratie continue grâce au numérique. Au journaliste étatsunien Ian Bremmer de GZERO Media, il explique qu’en raison de l’abstention massive, « la démocratie est dépassée. […] Ce sont des minorités, actuellement, qui contrôlent la démocratie. La démocratie sera remplacée (3) ». Par quoi ? Par les nouvelles techniques de l’information et de la communication. « La méthode la plus démocratique que je connaisse, explique encore Grillo, est d’avoir un référendum en ligne, depuis mon smartphone, sur tous les sujets. Il faut que cette technologie soit disponible (4). »

M5S-1.jpgC’est Beppe Grillo qui pose dès le départ les interdits fondamentaux qui rendent le M5S si singulier. Les eletti (élus) n’existent pas, mais il y a des portavoci, les porte-parole. Avant une approbation en ligne sur la plateforme Rousseau, les éventuels candidats à une fonction élective s’engagent à ne pas cumuler de mandat, à n’effectuer que deux mandats consécutifs, à ne pas embaucher des membres de leur famille au titre d’assistants et à ne pas se parachuter dans une circonscription gagnable. Enfin, tous doivent présenter un casier judiciaire vierge. C’est la raison pour laquelle Beppe Grillo n’a jamais été candidat. Outre que « le comique a fait ou fait encore l’objet d’environ quatre-vingt-dix procès (p. 31) » pour des diffamations publiques, il a été condamné en 1981 pur un homicide involontaire lors d’un accident de la route. En 2014, un tribunal l’a aussi condamné à quatre mois de prison pour avoir brisé des scellés apposées sur le chantier du Lyon – Turin (5).

Un comique en politique

Jérémy Dousson signale la rencontre de Giuseppe Grillo avec Gianroberto Casaleggio en 2004. Ce dernier qui rêve d’un gouvernement mondial très anti-religieux – somme toute assez proche des fadaises de H.G. Wells (6) -, le convainc de monter un blogue qui, après son lancement le 26 janvier 2005, va devenir l’un des plus consultés au monde d’autant que Grillo connaît depuis longtemps une forte notoriété dans la Péninsule. Ce natif de Gênes en 1948 travaille d’abord, une fois un diplôme de comptabilité en poche, dans l’entreprise paternelle, puis devient sans grand plaisir représentant de commerce. Dès qu’il le peut, il fait de l’humour dans des cabarets. Il finit par attirer l’attention et en fait son métier avec un indéniable succès lucratif.

Invité sur les plateaux de télévision, il atteint rapidement la célébrité grâce à des émissions regardées par une quinzaine de millions de téléspectateurs. Il tourne au cinéma en 1984 avec Coluche dans Le Fou de guerre de Dino Risi. Dans ses spectacles, télévisés ou en tournée, il n’hésite pas à étriller les politiciens et à aborder des sujets économiques, sociaux et écologiques. Plus tard, sur son blogue, il traitera des travaux de Karl Polanyi, de la Troisième Révolution industrielle, de la pile à hydrogène, de la pollution et de la corruption politico-administrative qui ravage l’Italie.

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Très tôt, le comique verse dans un anti-berlusconisme catégorique. L’un de ses aides qui rédigent alors ses spectacles collabore au journal d’extrême gauche Il Manifesto. Irrité par les faibles réactions de l’opposition de gauche aux différents gouvernements du Cavaliere, Beppe Grillo inaugure, le 8 septembre 2007, le premier « Vaffanculo Day » ou V-Day, soit le « Jour Va te faire foutre ! » (sous-entendu Berlusconi et les élus multi-condamnés et toujours réélus)… Cette provocation publique lui attire la sympathie d’une partie non négligeable de l’Italie; il la renouvelle l’année suivante. En juin 2009, à l’occasion des élections municipales partielles, il accepte la présence de « listes civiques à cinq étoiles » qui trouvent un électorat protestataire disponible. Se voulant fer de lance de l’opposition à Berlusconi qui gouverne avec la Ligue du Nord et les post-fascistes, Beppe Grillo veut se présenter aux primaires de la gauche organisées par le Parti démocrate à l’été 2009. Les dirigeants de la formation issue du long amalgame de l’aile progressiste de la démocratie chrétienne, des socialistes, du centre-gauche libéral, des écologistes modérés et de l’ancien PCI rejettent sa candidature. Furieux, il fonde dès octobre 2009 le Mouvement Cinq Étoiles et en fait une force anti-politicienne (et non anti-politique) atypique. « Porte-parole et garant du mouvement, il en est aussi le mégaphone (p. 29) », Beppe Grillo utilise sa célébrité en faveur du M5S. Sous la supervision discrète et vigilante de Gianroberto Casaleggio, son autre fondateur, les premiers adhérents s’emparent des réseaux sociaux et arrivent à contourner les médiats écrits, radiophoniques et audio-visuels tant publics que privés. Méfiant à leur égard, Beppe Grillo insiste sur son opposition totale à l’attribution de subventions publiques aux titres de presse (7), aux chaînes de radio et de télévision, aux syndicats et aux partis politiques.

Le M5S connaît dès 2012 ses premiers succès électoraux. En 2012, le candidat du M5S, Federico Pizzarotti, remporte la mairie de Parme (8). En 2016, les candidates grillinistes, Virginia Raggi et Chiara Appendino, remportent respectivement les municipalités à Rome à Turin. Fort curieusement, la popularité du M5S ne va pas pâtir de l’incroyable amateurisme de deux mairesses comme si la plasticité politique du mouvement grilliniste l’immunisait des désagréments du quotidien.

Au-delà de la gauche, de la droite, du centre et des extrêmes

Le M5S ose la radicalité. Au pays du campanilisme, il souhaite regrouper les communes de moins de 5 000 habitants, supprimer les provinces (l’équivalent des départements), séparer les banques d’affaires des banques commerciales et apporter l’appui de l’État aux PME et aux entreprises artisanales qui sont à la base de la troisième puissance économique de la Zone euro et de la deuxième puissance industrielle d’Europe. Le M5S envisage une timide participation des salariés dans les entreprises ainsi qu’un revenu de citoyenneté inspiré du RSA. Jérémy Dousson observe surtout que « le M5S vise clairement les grands capitaines d’industrie et les multinationales, ainsi que “ la caste ”, à l’instar de Podemos (p. 144) ». Faut-il par conséquent le classer à gauche, voire à l’extrême gauche ? Pas évident ! « Refusant de se positionner sur l’échiquier gauche – droite traditionnel, le M5S propose un programme socialement progressiste, économiquement hétérodoxe et radicalement écologique. Sur le modèle des « “ entreprises libérées ”, il s’organise en groupes locaux autonomes au fonctionnement horizontal, focalisés sur le projet inspiré par son chef politique (pp. 11 – 12). » Alors où le ranger ? Difficile de répondre…

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Les élections européennes de 2014 envoient au Parlement de Strasbourg – Bruxelles dix-sept élus (quatorze maintenant après la défection de trois d’entre eux). Anti-euro, le M5S s’oppose à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Afin de peser quelque peu et de ne pas végéter parmi les non-inscrits, les députés européens grillinistes rejoignent le groupe souverainiste eurosceptique Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) présidé par le Britannique pro-Brexit Nigel Farage, chef d’UKIP. Outre les Italiens et les vingt Britanniques d’UKIP, ELDD compte aussi un élu allemand de l’AfD, six Français élus à l’origine sur les listes FN (dont trois Patriotes parmi lesquels Florian Philippot et un rallié à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan), un Lituanien d’Ordre et Justice, un Polonais, un Tchèque et deux Démocrates de Suède. Or, avec la perspective du Brexit, ce groupe risque de disparaître au lendemain des élections européennes de 2019. Au début de l’année 2017, Beppe Grillo négocia avec Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre belge, un ralliement des députés européens du M5S au groupe charnière de l’ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe), pro-euro, atlantiste et fédéraliste européen. Les pourparlers échouèrent au dernier moment devant la fronde menée au sein de l’ALDE par des élus centristes horrifiés à l’idée de siéger aux côtés des affreux grillinistes. Cela n’empêche pas le M5S de se dire ensuite disponible pour des discussions avec les Espagnols de Ciudadanos et les Français de La République En Marche (9)… Macroniens et grillinistes se partagent en effet quelques points communs au niveau organisationnel. « Le temps des idéologies est terminé. Le Mouvement 5 Étoiles n’est fasciste, affirme encore Beppe Grillo, il n’est ni de droite ni de gauche. Le M5S n’a pas de préjugés personnels (10). »

L’échec des négociations avec Guy Verhofstadt provoqua le retrait de Beppe Grillo de la direction du M5S au profit de Luigi Di Maio dont le père militait au MSI. Ce retrait volontaire s’explique aussi par de nombreuses sorties provocatrices de Grillo qui le placent en porte-à-faux par rapport à ses propres militants et électeurs. Jérémy Dousson ne mentionne jamais l’avis de Beppe Grillo sur les tensions au Moyen Orient. Marié en secondes noces à l’Iranienne Tadjk Parvin, le fondateur du M5S est antisioniste. Ne déclare-t-il pas qu’« Israël est une dictature militaire prête à déchaîner la troisième Guerre mondiale (11) » ou que l’État hébreu « est une dictature militaire. Les juifs sont comme Attila, après eux les Palestiniens ne repoussent pas (12) » ? Aux accusations d’antisémitisme, il rétorque à un journaliste communautaire : « Je me méfie de quelqu’un qui a le nez crochu. Je l’enverrai se balader à Gaza avec une kippa sur la tête (13). » On lui reproche enfin d’admirer Maurizio Blondet, journaliste et blogueur catholique traditionaliste anti-sioniste. En Italien affranchi, Beppe Grillo se méfie du clergé catholique. Pour lui, « le Vatican est la plus grande multinationale du monde avec deux millions d’emplois au noir (14) ». Comme bien des Italiens avertis, il sait que les associations humanitaires catholiques contribuent au financement des réseaux de passeurs d’étrangers clandestins en Méditerranée et leur accueil rémunérateur.

La mise à l’écart se comprend par d’autres initiatives du « non-chef » du M5S. Beppe Grillo conteste par exemple la réforme du code de la nationalité qui aurait dû introduire le droit du sol. Auparavant, il discuta avec CasaPound. À cette occasion, il jugea qu’être antifasciste était daté et déclara que « nous avons des batailles en commun. Si quelqu’un de CasaPound veut entrer dans notre mouvement, il n’y a pas de problème (15) ». En 1995, il disait toutefois le contraire. S’il a rejeté l’homoconjugalité, un ministre M5S a officiellement participé en juin 2018 à la GayPride de Rome. Il explique enfin à Ian Bremmer vouloir « un référendum sur l’euro. Laissons le peuple italien décider si nous devons rester dans l’euro, ou non. Pas dans l’UE, mais dans l’euro. Un référendum consultatif, pour ouvrir le débat pendant un an sur un plan B (16) » alors que la coalition a confirmé son maintien sans l’actuelle Eurolande.

L’ultime recours du Système ?

Si « le M5S réalise ses meilleures performances dans le monde ouvrier, la bourgeoisie et chez les chômeurs (p. 48) », les adhérents grillinistes seraient plutôt altermondialistes tandis qu’avant 2018, 40 à 55 % des électeurs étaient ni à droite ni à gauche (peut-être centristes), 30 à 35 % se situaient à gauche et 15 à 25 % à droite. Électeurs et militants du M5S ont néanmoins approuvé l’alliance avec la Lega et les intentions de vote dans les sondages restent très stables pour le mouvement grilliniste au plus grand étonnement des commentateurs politiques en dépit de mauvais résultats aux municipales partielles de ce printemps qui ont vu en revanche une percée de la Lega. Les succès municipaux du parti de Matteo Salvini et sa forte hausse dans les sondages qui le place au moins à égalité du M5S inquiètent fortement l’aile gauche du grillinisme animée par le président de la Chambre des députés, le progressiste Roberto Fico. Celui-ci souligne le combat du M5S en faveur du droit d’asile et s’oppose régulièrement au ministre de l’Intérieur…

Luigi Di Maio, vice-président de la Chambre des députés entre 2013 et 2018, a délaissé le caractère fantasque et imprévisible du mouvement recherché par Beppe Grillo, pour lui donner une respectabilité certaine. Pendant la dernière campagne législative, Jérémy Dousson ne pouvait pas savoir que comprenant à l’instar de son mentor que l’Italie n’a qu’une souveraineté très limitée (17), il s’est rendu à Londres et à Washington y prouver son attachement à l’atlantisme et à l’européisme. On peut même supposer qu’aux dernières heures des tractations avec Matteo Salvini, des émissaires ont probablement rencontré des hiérarques de l’eurocratie pour leur signifier le marché suivant. Bruxelles n’intervient pas sur la question migratoire et en échange l’Italie reste dans la Zone euro et en accepte la discipline monétaire. Peut-on y voir une roue de secours populiste pour le Système ? Les années (ou les mois) confirmeront ou non cette interrogation. L’ambiguïté persiste… Sera-t-elle levée aux élections européennes de 2019 ? Candidat anti-Système et décroissant malheureux aux législatives françaises de l’année dernière dans la 3e circonscription de l’Aveyron (1,31 %), Thierry Noël aurait été approché par le M5S. Un tract défend « une Europe franco-italienne, neutre et protégée, à six nations de l’Ouest européen, sans l’Allemagne et son Reich ultra-libéral, sans l’OTAN, sans loups et sans migrants. Une France zen, sans franc-maçons, sans caïds et sans islamistes; une société de croissance raisonnée, sans nucléaire, sans zombies… (18) » De pareilles propositions rendent bien perplexes les observateurs habitués au sordide confort de l’hémiplégie politicienne moderne.

Selon Eugenio Scalfari, Beppe Grillo « prêche la nécessité d’un tsunami, mais pour mettre à la place on ne sait pas qui et on ne sait pas quoi (19) ». On le sait maintenant puisque le Mouvement 5 Étoiles dirige la Péninsule, ce qui dévalue un peu l’ouvrage de Jérémy Dousson. Néanmoins, il demeure intéressant sur la genèse et les débuts tonitruants d’un mouvement populiste parfait, première ébauche d’une politique post-moderne. Une suite dans les prochaines années sera certainement la bienvenue.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : « M5S et Ligue : leurs vues ne sont pas, sur le fond, incompatibles », entretien de Marco Tarchi avec Lionel Baland, mis en ligne sur EuroLibertés, le 24 mai 2018.

2 : Bénéficiant des publicités du groupe Benetton, principal actionnaire du concessionnaire des autoroutes italiennes, les médiats tant italiens qu’européens ne se privent pas d’accuser le M5S d’avoir empêché toute construction de pont autoroutier qui aurait évité la catastrophe de Gênes du 14 août 2018. Le M5S, Beppe Grillo en tête, savent fort bien que les travaux d’aménagement routier servent souvent à financer les partis politiques du Système, ce qui double ou triple les frais payés par les contribuables et les usagers. Comme en France, l’entretien régulier des infrastructures de transport pose la question cruciale du financement. Plutôt qu’une « écotaxe » réclamé par un incompétent notoire, ancien sous-ministre aux transports du taxeur en série compulsif Sarközy et soutien de l’ineffable Valérie Pécresse, la suppression du financement public des partis politiques et des syndicats permettrait de réaffecter des millions d’euros vers des actions plus utiles pour l’intérêt général des Français et des Européens.

3 : dans Faits et Documents, n° 453, du 1er au 31 juillet 2018, p. 8.

4 : Idem.

5 : Excellente dans l’idéal, cette pratique pourrait être cependant amendée pour les victimes judiciaires des lois liberticides. Suite à des décisions de bon sens envers les clandestins, Mattei Salvini est menacé de poursuites par la justice italienne soi-disant indépendante et rongée par le gauchisme culturel. La coalition « jaune – verte » fait face à une quadruple pression : médiatique, judiciaire, ecclésiastique et pseudo-européenne. Tiendra-t-elle sur la durée avec un président de la République Sergio Mattarella en embuscade ?

6 : cf. Herbert George Wells, Le nouvel ordre mondial, préface de Pierre Hillard, Éditions du Rubicon, coll. « Influences », 2018.

7 : Selon Grillo, l’existence et la pérennité d’un périodique dépend de ses lecteurs et d’eux seuls.

8 : Federico Pizzarotti est réélu en 2017 en tant qu’indépendant, car il a rompu l’année précédente avec Beppe Grillo et son mouvement.

9 : Les députés européens du M5S montrent une certaine porosité avec les élus de gauche et d’extrême gauche. Ils votent régulièrement la levée de l’immunité parlementaire dans les affaires de liberté d’expression.

10 : cité par Libération du 27 février 2013.

11 : cité par Le Point du 7 février 2013.

12 : cité par L’Express du 13 février 2013.

13 : cité par Le Point, op. cit.

14 : cité par L’Express, op. cit.

15 : cité par Le Point, op. cit.

16 : cité dans Faits et Documents, op. cit.

17 : « Nous, Italiens, nous sommes sous occupation américaine, explique Beppe Grillo, coupable en partie de la crise économique européenne », cité par L’Express, op. cit.

18 : « Thierry Noël vers le Mouvement cinq étoile ? » dans Midi libre du 13 juillet 2018.

19 : Eugenio Scalfari dans L’Espresso, cité par Courrier International du 10 au 16 mai 2012.

• Jérémy Dousson, Un populisme à l’italienne ? Comprendre le Mouvement 5 Étoiles, Les petits matins, 2018, 205 p., 15 €.

 

lundi, 10 septembre 2018

Le duel Trump – Erdogan

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Le duel Trump – Erdogan

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le mois d’août 2018 a été particulièrement difficile pour la monnaie turque qui a subi une très forte dépréciation par rapport au dollar. Donald Trump a doublé les taxes douanières pour l’acier et l’aluminium turcs, ordonné le gel des avoirs financiers des ministres turcs de l’Intérieur et de la Justice et exigé la libération immédiate d’Andrew Brunson. Accusé de terrorisme pro-kurde et d’espionnage au profit de l’Occident, ce pasteur étatsunien d’une secte évangélique a été détenu un an et demi avant d’être récemment assigné à résidence.

Loin de se laisser impressionner, le chef de l’État turc, Tayyep Recep Erdogan, résiste aux États-Unis si bien que les relations sont dorénavant glacées entre Ankara et Washington. Ce nouveau contentieux s’ajoute à d’autres divergences profondes concernant le sort du Kurdistan syrien et l’achat par l’armée turque du système de missiles russes S – 400. La brouille entre les deux principales puissances de l’OTAN risque de durer d’autant que l’émirat du Qatar vient d’accorder une aide financière élevée à son allié turc. La Turquie se rapproche de l’Iran et de la Russie et renoue le dialogue avec les Européens en général et les Grecs en particulier. Deux garde-frontière hellènes viennent juste d’être libérés et expulsés.

Concentrant tous les pouvoirs, le président turc, réélu en juin dernier, s’affranchit de plus en plus de la pesante tutelle yankee, atlantiste et occidentale. La confrontation qui commence risque à terme d’être explosive quand on sait le caractère affirmé et déterminé des deux présidents. Les Turcs soutiennent dans leur majorité l’action de leur gouvernement. Ils ont encore en tête le roman de Burak Turna, La Troisième Guerre mondiale, grand succès en librairie de 2005.

Prenons en effet garde de ne pas sous-estimer la littérature de gare comme le polar ou la science-fiction parce qu’elles véhiculent plus facilement dans l’opinion de fortes idées. Dans ce récit d’anticipation politique, Burak Turna imagine un conflit entre le Bloc occidental atlantiste et une alliance eurasiste formée de la Turquie et du monde musulman, de la Russie et du monde orthodoxe, de l’Inde et du monde hindou et de la Chine et du monde confucéen. Une fois encore, dans la réalité ou pas, l’Europe paie cher son absence criante de volonté d’indépendance vis-à-vis de Wall Street et de la City.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 89.

La situation financière US…

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La situation financière US…


Dix indicateurs qui montrent que la situation financière actuelle des États-Unis est une vision d’horreur


Par Michael Snyder –

Source TheEconomicCollapse

Les prévisions à long terme du bilan des États-Unis continuent à s’aggraver progressivement. Malheureusement, depuis que le marché boursier a flambé et que les chiffres du PIB semblent satisfaisants, la plupart des Étasuniens supposent que l’économie de leur pays se porte bien. Mais il faut dire que le marché boursier montait en flèche et les chiffres du PIB semblaient corrects juste avant la grande crise financière de 2008, et nous avons vu ce que cela a donné. La vérité est que le PIB n’est pas la meilleure mesure pour la santé de l’économie. Juger l’économie étasunienne par rapport au PIB revient essentiellement à mesurer la santé financière d’une personne relativement à ses dépenses. C’est ce que je vais essayer d’illustrer ici.

Si je sortais tout de suite, obtenais un certain nombre de nouvelles cartes de crédit et commençais à dépenser comme si demain n’existait pas, cela signifierait-il que ma situation financière se serait améliorée ?

Non, en fait, cela signifierait que ma situation financière à long terme a au contraire empiré.

Le PIB est une mesure de l’activité économique de notre société, et c’est essentiellement une indication du montant d’argent échangé.

Mais le fait que plus d’argent change de mains ne veut pas dire que les choses s’améliorent. Ce qui compte vraiment est ce qui arrive aux actifs et aux passifs. En d’autres termes, est-ce que de la richesse a été créée ou bien a-t’on simplement accumulé de la dette ?

Malheureusement, il n’y a qu’une poignée de points positifs dans notre économie. Quelques très grandes entreprises technologiques, comme Apple, amassent de la richesse, mais à peu près partout la dette augmente à un rythme sans précédent. La dette des ménages n’a jamais été aussi élevée. La dette des entreprises a doublé depuis la dernière crise financière. La dette publique des États et des collectivités locales a atteint un niveau record et la dette publique étasunienne est complètement hors de contrôle.

Si je sortais demain et dépensais $20 000 avec un lot de nouvelles cartes de crédit, je pourrais prétendre que mon « PIB personnel » monte en flèche parce que je dépense beaucoup plus qu’avant. Mais ma vantardise serait inutile car, en réalité, je mettrais simplement ma famille dans une situation financière extrêmement précaire.

La croissance économique qui résulte de l’accroissement continu de la dette n’est pas une chose positive. Je souhaite que plus de gens comprennent ce concept très basique. Voici dix indicateurs qui montrent que la situation financière actuelle des États-Unis est une vision d’horreur…

1. Le crédit à la consommation aux États-Unis vient d’atteindre un nouveau record. Au deuxième trimestre de 2008, le total des crédits à la consommation avait atteint $2 630 milliards et, dix ans plus tard, ce chiffre a grimpé à $3 870 milliards. Cela représente une augmentation de 48% en une seule décennie.

2. La dette étudiante a pour la première fois dépassé les $1 500 milliards. Au cours des huit dernières années, le montant total de l’endettement des étudiants aux États-Unis a augmenté de 79%.

3. Selon la Réserve fédérale, le taux de défaillance des cartes de crédit aux États-Unis a augmenté pendant sept trimestres consécutifs.

4. Une enquête récente a révélé que 42% des consommateurs étasuniens ont payé en retard leur factures de carte de crédit « au moins une fois au cours de la dernière année » et 24% des consommateurs étasuniens les ont payées en retard « plus d’une fois au cours de la dernière année ».

5. Les salaires réels aux États-Unis viennent d’atteindre leur niveau le plus bas depuis six ans.

6. Selon une étude récente, « le taux de faillite personnelle des gens âgés de 65 ans et plus est trois fois supérieur à celui de 1991 ».

7. Nous sommes au cœur de la plus grande « apocalypse de la vente au détail » dans l’histoire étasunienne. À ce jour, en 2018, 57 grandes surfaces ont annoncé des fermetures de magasins.

8. Le déficit budgétaire officiel des États-Unis est en hausse de 21% sous le président Trump.

9. On prévoit que le service de la dette publique cette année dépassera pour la première fois les $500 milliards.

10. Goldman Sachs prévoit que le déficit budgétaire annuel dépassera les $2 000 milliards d’ici 2028.

Et je n’ai même pas parlé des passifs non capitalisés. Ce sont essentiellement des engagements futurs pour lesquels nous n’avons pas d’argent.

Selon le professeur Larry Kotlikoff, en ce moment nos engagements non capitalisés dépassent largement les $200 000 milliards.

Si les personnes, les entreprises, les États et gouvernements locaux et le gouvernement fédéral cessaient tous de s’endetter, nous nous enfoncerions immédiatement dans la plus grande dépression économique de l’histoire des États-Unis.

Le système est profondément brisé, et la seule façon de maintenir cette bulle de dette est de continuer à l’accroître encore plus.

Toute personne qui croit que l’économie étasunienne est « réparée » est complètement dans l’erreur. RIEN n’a été arrangé. Au lieu de cela, nos déséquilibres financiers à long terme s’aggravent à un rythme croissant.

Malheureusement, l’attitude du grand public est exactement similaire à ce qu’elle était juste avant la grande crise financière de 2008. La plupart des gens semblent assumer que n’ayant pas subi jusqu’à présent de conséquences néfastes résultant de nos très idiotes décisions, aucune conséquence dommageable ne se produira.

Beaucoup supposent également que depuis que le contrôle de la Maison Blanche a changé, les choses vont s’améliorer par magie.

Bien sûr, la vérité est que la seule façon de résoudre nos problèmes à long terme est de s’attaquer à leur origine, ce qui n’est tout simplement pas le cas.

Comme j’ai beaucoup voyagé au cours de l’année écoulée, j’ai découvert que la plupart des Étasuniens ne veulent pas apporter de changements fondamentaux au système actuel, car ils ont l’illusion qu’il fonctionne très bien. Donc, il faudra probablement une autre crise majeure avant que la plupart des gens soient prêts à envisager des changements fondamentaux, et quand cela arrivera, nous devrons être prêts à l’expliquer au public.

Le système que nous avons aujourd’hui, est fondamentalement malsain. Nous avons désespérément besoin de revenir aux valeurs et aux principes sur lesquels notre pays a été fondé, mais tant que les choses n’ont pas commencé à aller vraiment, vraiment mal, il est fort peu probable que le peuple étasunien soit prêt à accepter ces changements.

Michael Snyder  est un écrivain syndiqué, une personnalité médiatique et un militant politique. Il est l’éditeur de The Most Important News et l’auteur de quatre ouvrages, dont The Beginning of the End et Living A Life That Really Matters

Traduit par Alexandre Moumbaris  relu par Marie-José Moumbaris

Quelles sont les maladies médiévales et exotiques qui font leur retour en France ?

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Quelles sont les maladies médiévales et exotiques qui font leur retour en France ?

Ex: https://www.maxisciences.com

Choléra, tuberculose, gale, rougeole… Des noms d’épidémies et de pathologies qu’on ne pensait lire que dans des romans médiévaux ou des livres d’histoire font leur triste réapparition dans les cabinets médicaux. Aucun continent ne semble épargné. Maxisciences fait le point.

En juin dernier, on annonçait plusieurs cas de polio  au Venezuela. Une pathologie pourtant éradiquée il y a 30 ans. Cet été, c’est la rougeole qui a fait un come-back fracassant avec une épidémie record en France et en Europe alors qu’il existe un vaccin efficace. On fait l’inventaire.  

Inquiétant Retour vers le Futur de maladies anciennes

-  La gale : même si le scarpote, l’acarien responsable de cette maladie qui démange, a toujours été présent dans l’environnement, on n’en avait pas entendu parler depuis longtemps. Pourtant depuis 2002 et d’après le Haut Conseil pour la Santé publique, une augmentation de 10% de cas de gale a été notée.

Sa transmission se déroule généralement dans les collectivités (écoles, maisons de retraite, établissements de santé…). Le diagnostic étant souvent long à établir _d’autant que la gale longtemps oubliée ne fait pas forcément partie des premières maladies auxquelles on pense _les mesures d’éviction tardent ainsi que le traitement de l’entourage et la désinfection du linge et des objets contaminés. Ces retards de réactions idoines qui expliquent cette propagation, comme le rappelle Sud Ouest

- Le scorbut. Même la maladie des marins a fait son retour cette année ! Alors qu’on pensait ce terme réservé aux histoires de corsaires du XVIIIe siècle, il faut désormais s’y faire : le scorbut est de retour.

Cette carence en vitamine C qui provoque des saignements des gencives, la décomposition des dents, une perte de cheveux et une fatigue intense est la triste conséquence d’une pauvreté qui s’accroit dans le monde occidental.

N’ayant pas les moyens de se nourrir correctement, les moins nantis se rabattent sur la malbouffe qui paraît rassasiante au départ mais qui est dénuée des nutriments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. 

- La rougeole. Rien que ces 9 premiers mois, cette infection virale a déjà touché 41.000 personnes (adultes et enfants) en Europe dont 2.741 en France. Des chiffres inquiétants d’autant plus que l’épidémie pourrait être contenue grâce à un vaccin efficace et très sûr.Regroupé sous l’acronyme vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole), il est d’ailleurs obligatoire en France depuis le 1er janvier 2018. Il nécessite l'injection de deux doses, la première à l'âge de 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. Seulement voilà, toutes les personnes à risques ne se font pas vacciner ou ne font pas le rappel indispensable à son efficience. Face à cette épidémie record, l’OMS a lancé, la semaine dernière, une grande campagne de sensibilisation.  

- La tuberculose. Considérée comme la « maladie romantique du XIXème siècle » elle fait sa réapparition dans le monde et sur notre territoire, notamment à Mayotte, en Guyane et aussi en Ile-de-France. Selon l’OMS, cette pathologie infectieuse a devancé le SIDA parmi les maladies infectieuses les plus meurtrières et se classe désormais comme la9e cause de mortalitéde notre planète.  Il existe pourtant un vaccin et un traitement adaptés mais les populations les plus défavorisées et isolées n’y ont pas forcément accès.

- Le choléra : Une soixantaine de cas avérés et déjà 2 décès. L’Algérie est touchée par une épidémie de choléra dont le foyer serait une source d’eau naturelle contaminée, située à Hamr Al Ain, entre Alger et Tipaza. Le pays n’avait pas connu une telle épidémie, depuis 1986. Elle est malheureusement la manifestation sanitaire de la pauvreté des campagnes et de certains quartiers défavorisés de grandes villes.  

La crise est suffisamment grave pour que le ministère français des Affaires étrangères appelle ses ressortissants voyageant dans le pays à la prudence sur son site internet et rappelle des règles d’hygiène à respecter. Et d’après Le Parisien, la DGS (Direction générale de la Santé) a demandé aux compagnies aériennes effectuant des liaisons directes avec l’Algérie ainsi qu’aux aéroports concernés de procéder à une désinfection en cas de suspicion de la maladie.  

Au regard des causes de la recrudescence de ces maladies qu’on pensait d’un autre temps, ne devrait-on pas aussi parler d’une plus inquiétante pandémie mondiale, celle de la pauvreté ?

dimanche, 09 septembre 2018

Quand la vérité devient l'ennemi

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Quand la vérité devient l'ennemi

par Dimitri Orlov

Ex: http://www.dedefensa.org

Récemment, des gens du monde entier, en particulier en Russie, ont été surpris de découvrir que les Américains semblaient avoir perdu la tête. Depuis plus d’un an, depuis les dernières élections présidentielles, ils se sont montrés hystériques face à une horrible ingérence russe. Au début, cela devait être un effort pour influencer le résultat des élections.

Après qu’une enquête interminable n’ait produit aucune preuve, l’accusation a été reformulée de manière plus vague : comme une ingérence dans le processus démocratique américain. Ils ne peuvent pas expliquer ce que cela signifie, mais ça semble sérieux ! Et puis comme ils ne peuvent pas non plus étayer la moindre de ces revendications, il est temps de reformater l’accusation, affirmant cette fois que “les Russes” (le terme désormais utilisé comme une sorte d’épithète raciste) exploitent les médias sociaux pour inciter à la violence ou à l’agitation aux États-Unis. Ils ne peuvent pas être sérieux ! Ou alors si ?

Ce que les Américains traversent est difficile mais pas impossible à comprendre. Il n’est pas facile de faire des compliments à ceux qui se comportent si ridiculement, mais essayons. Pour ce faire, nous devons parcourir le chemin de la mémoire et rappeler l’effondrement de l’URSS, l’autre superpuissance du XXe siècle. Jusqu’en 1980 environ, les citoyens de l’URSS se préoccupaient surtout de leur propre opinion pour ce qui se passait dans leur pays et dans le monde et n’étaient pas particulièrement intéressés par les opinions des autres. La plupart des gens estimaient sincèrement que l’URSS était le meilleur pays du monde et que leur mode de vie était le plus progressiste. Bien sûr, il y avait des problèmes, mais c’est le cas partout et à tout moment.

Jolym80.jpgMais les Jeux Olympiques de 1980 sont passés par là, amenant avec eux une série de magazines sur papier glacé qui montraient comment les gens vivaient dans le monde entier. Ce n’était pas de la propagande et cela ne critiquait personne ; tout était très positif. Il n’y avait pas de comparaison entre deux variétés de pommes ; c’était une exposition, pas un concours. Et donc, ici, nous avions une image d’un soudeur américain qui vivait dans sa propre maison, qui faisait des barbecues avec ses amis et voisins, et qui avait une famille heureuse et une femme dont la cuisine ressemblait au panneau de commande d’un petit vaisseau spatial très stylé.

L’homologue soviétique du soudeur américain, qui vivait dans un immeuble en panneaux de béton surplombant une zone de friche boueuse et devait prendre un bus pour se rendre à son travail, a regardé cet Américain avec sa maison, ses deux voitures et beaucoup d’autres gadgets et autres bricoles et soupiré… Et puis il a commencé à penser que son pays n’était peut-être pas le meilleur du monde après tout. Nous savons tous comment cela s’est terminé : il s’est mis à grogner et à se relâcher au travail pendant que ses enfants tombaient amoureux des jeans, du chewing-gum, du rock-and-roll et, en 1991, leur pays s’est effondré.

Sautons rapidement trois décennies et qu’est-ce que nous avons ? Le soudeur américain s’est blessé le dos pendant son travail, on lui a prescrit des opiacés synthétiques et lorsque la prescription a expiré, il est devenu un héroïnomane vivant dans la rue. Sa maison a été saisie après le déménagement de l’usine où il travaillait, au Mexique, et il a perdu son emploi. Sa femme l’a quitté, a emménagé dans la caravane de son nouveau petit ami et s’est transformée en un monstre de 130kg. Les enfants sont tous partis de leur côté : l’un est un accro aux jeux vidéos et ne quitte jamais sa chambre ; un autre s’en sort en faisant des prestations sexuelles devant une webcam ; et le chanceux qui est allé à l’université ne sait plus s’“il” est un garçon ou une fille et déteste être blanc.

Pendant ce temps, l’immeuble d’appartements en panneau de béton de son homologue russe a été recouvert d’une nouvelle couche de carreaux de céramique aux couleurs design et son appartement a subi une rénovation “eurostyle”. Il a été “privatisé”, ce qui signifie qu’il le possède maintenant en nue-propriété. La parcelle de terrain vague qui l’entoure a été plantée d’arbres et d’arbustes et une rangée de nouvelles Lada et de BMW brillantes est garée devant. Ses enfants ont tous été formés sur le budget fédéral et ont trouvé un emploi professionnel. Lui et sa femme passent leurs étés dans leur maison d’été (datcha). Leurs enfants et leurs petits-enfants viennent leur rendre visite le jour de la fête nationale russe. Ils cuisinent du chachlyk grillé, mangent des légumes venant directement de leur jardin, boivent des vins de Crimée et chantent des chansons patriotiques. Il s’est avéré que c’est un tour genre poupée Matriochka : sortir la coquille usée de l’URSS, ses ambitions idiotes de superpuissance et une foule indisciplinée de “nations fraternelles” en liberté, pour voir apparaître la Russie, toute neuve et brillante.

russia-world-cup-2018-vector-20244892.jpgTout comme les Jeux olympiques de 1980 ont montré aux Russes à quoi ressemblait la vie en dehors de l’URSS, les matchs de la Coupe du monde 2018 ont montré au monde à quoi ressemble la vie en Russie. L’image de la Russie en tant que Mordor totalitaire, pauvre et en ruines, a été brisée pour laisser apparaître l’image d’une Russie joyeuse, libre, sûre, bien dirigée et prospère. Au fur et à mesure que cette réalité suinte, de plus en plus d’Américains doivent commencer à penser qu’ils ne seraient pas du tout opposés à vivre comme les Russes, sans déménager en Russie, mais d’amener un peu de Russie dans leur pays d’origine. Plus précisément, beaucoup d’entre eux ne verraient pas de problème à avoir une direction un peu à la Poutine, respecté, et faisant autorité tout en étant autoritaire, compétent et populaire, au lieu de ces faces indignes et leurs bandes d’amis et d’ennemis que l’on ne peut pas distinguer.

Ce développement frappe d’horreur mystique les cœurs des élites dirigeantes américaines, car elles savent déjà comment ce genre d’histoire se termine. C’était précisément la méthode utilisée pour renverser l’URSS, leur ancien concurrent géopolitique. Ils n’ont pas obtenu cet effet par la propagande, mais simplement en disant la vérité : à l’époque, la vie aux États-Unis était simplement meilleure.

Et maintenant, ce n’est tout simplement plus le cas. À l’époque, quelque 80% de la population américaine faisait partie de la classe moyenne ou pouvait aspirer à entrer dans la classe moyenne. Mais à ce jour, la classe moyenne américaine a été divisée par cinq, à 20% de la population. Dans de nombreux secteurs importants, allant de l’accès à Internet haut débit à des logements abordables et de qualité, à l’éducation et aux soins de santé, à la sécurité publique, au démarrage et à la gestion d’une petite entreprise, à la rentabilité de leurs forces armées, les États-Unis ont pris du retard sur la Russie, d’au moins une décennie. Et la vérité de cette sous-performance devient impossible à cacher.

C’est pourquoi les élites américaines se débattent dans un paroxysme de désespoir. Elles ont été placées dans la même position que les membres du Politburo soviétique dans les années 1980. Elles savent exactement à qui reprocher leur situation : la Russie bien sûr, mais ils ont beaucoup de mal à formuler leur accusation. Alors qu’ils ont jugé bon de se mêler des affaires soviétiques dans les années 1980 et dans les affaires russes depuis lors, ils tentent maintenant de qualifier les efforts de communication de la Russie d’“expansionnisme” et de “révisionnisme”. Qu’en est-il des droits de l’homme et de la liberté d’expression ? Est-ce qu’on interdit aux Américains de savoir comment vivent les Russes et ce qu’ils considèrent comme bon et correct ? Leurs dirigeants ont-ils peur de la Russie ou ont-ils peur que leur propre peuple découvre la vérité sur la Russie ?

Pour déterminer à quel point ils ont peur, nous pouvons utiliser la liste suivante de contre-mesures pratiques et voir jusqu’où ils vont être forcés de descendre dans cette liste.

1. L’autocensure. Ceux qui ont déjà essayé de faire connaître la vérité deviennent plus réticents et plus enclins à l’équivoque, car tout écart par rapport au récit officiel est maintenant puni d’ostracisme.

2. Évitement du sujet. Ils commencent à éviter certains problèmes “chauds”qui, selon eux, sont les plus susceptibles de leur causer des problèmes, créant ainsi des zones d’enclavement géantes qui rendent de plus en plus les États-Unis aveugles face aux nouveaux développements dans le monde.

3. Réponse au harcèlement. Quelques incidents de harcèlement officiel amènent les médias à commencer à diluer ou à retirer leur contenu, ce qui fait que certaines parties de l’histoire contemporaine apparaissent puis disparaissent sur la base des caprices officiels.

4. Liste noire. Les fonctionnaires ont recours à la censure du contenu au cas par cas, bloquant ou fermant certains sites Internet qu’ils considèrent particulièrement dangereux.

5. Blocage des communications. Les fonctionnaires commencent à s’occuper sérieusement des “cas difficiles”, des individus peu coopératifs, en fermant leurs communications, en désactivant leurs comptes sur les médias sociaux et leurs téléphones portables, en fermant leur accès à Internet et en leur imposant des restrictions de voyage.

6. Détention. Les personnes jugées peu coopératives, qui tentent de contourner les restrictions, sont rassemblées et envoyées dans des lieux inconnus.

Rassurez-vous, ces mesures seront toutes temporaires. Dans tous les cas où les élites dirigeantes ont été forcées de tenter de bloquer la vérité, le résultat final fût une Perestroïka ou une “révolution de couleur”ou un effondrement. Les membres des élites dirigeantes qui veulent avoir un avenir feraient bien d’écouter ce conseil : prenez le parti de la vérité. Il n’a fallu qu’un seul garçon pour souligner que le roi était nu. Soyez ce garçon.

[Inspiré par A. Zapolskis]

Dimitri Orlov

11:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, médias, vérité, post-vérité, dimitri orlov | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 08 septembre 2018

Presseschau - September 2018

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Presseschau

September 2018

 

AUßENPOLITISCHES

 

Patriotische Globalisierungskritik

https://recherche-dresden.de/patriotische-globalisierungs...

 

Welt ohne Geld - Wie die Abschaffung von Banknoten vorangetrieben wird

https://www.youtube.com/watch?v=JJCsxZSWtWE&t=2280s

 

Bayer-Aktie

Wie ein Urteil zehn Milliarden Euro Börsenwert auslöscht

Weil die Konzerntochter Monsanto 290 Millionen Dollar Schmerzensgeld an einen Hausmeister zahlen soll, stürzt der Kurs der Bayer-Aktie ab. Wie kann das sein?

http://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/bayer-und-mo...

 

(Salvini schmeckt ihnen nicht…)

Rechtspopulist

Italiens Innenminister Salvini empört mit Mussolini-Anspielung

https://www.welt.de/politik/article180189144/Rechtspopuli...

 

Spaniens Außenminister kritisiert Salvini und lobt Merkel

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/spaniens-au...

 

Affäre Benalla

Macron wird abgeschminkt

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/macron-wird...

 

Schweden: Neue Partei will 500.000 Einwanderer ausweisen und Asylsystem komplett abschaffen

https://www.unzensuriert.at/content/0027161-Schweden-Neue...

 

Brandstiftung

Schweden – Jugendbanden zerstören rund 100 Autos in mehreren Städten

https://www.handelsblatt.com/video/panorama/brandstiftung...

 

Vermummte setzen in Schweden Dutzende Autos in Brand

https://www.derwesten.de/panorama/vermummte-setzen-in-sch...

 

Parlamentswahlen

Schwedens Klimawandel durch die Rechtspopulisten

https://www.sueddeutsche.de/politik/schweden-schwedens-kl...

 

"Sehen aus wie Briefkästen"

Nach Shitstorm und Parteizoff: Rowan Atkinson verteidigt Boris Johnsons Burka-Witz

https://www.stern.de/lifestyle/leute/rowan-atkinson-verte...

 

Terror in Westminster

Attentäter von London wohnte in Islamistenviertel

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/attentaeter...

 

Ermittler: Messerattacke in Amsterdam war Terroranschlag

https://www.gmx.net/magazine/politik/ermittler-messeratta...

 

Schweiz

Lausanne

Gleichberechtigung contra Religionsfreiheit

Handschlag verweigert: Schweizer Stadt lehnt Einbürgerung ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/handschlag-...

 

Streit ums Denkmal: Wie Russlands Ex-Staatsführer die Gemüter erhitzen

https://de.rbth.com/kultur/geschichte/2017/08/09/streit-u...

 

Konflikt zwischen Nato-Partnern USA und Türkei

Nach sonderbarem Erdogan-Aufruf an Türken: Lira im Sturzflug - Trump in Höchstlaune

https://www.merkur.de/politik/lira-im-sturzflug-erdogan-w...

 

Die Folgen der Strafzölle 

Türkische Lira fällt und fällt – und zieht den Euro mit sich

https://www.t-online.de/nachrichten/ausland/international...

 

USA überholen unter Trump Italien bei Verschuldung

In den kommenden Jahren soll fast überall eine Trendwende bei den Schulden einsetzen. Nur die USA scheren aus

https://www.derstandard.de/story/2000078276614/usa-ueberh...

 

Walk of Fame

Stadtrat in Hollywood gegen Trump-Stern

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/stadtrat-in...

 

Proteste gegen US-Präsident

Secret Service untersucht Morddrohungen der Antifa gegen Trump

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/secret-serv...

 

("mehrheitlich junge Weiße"…)

North Carolina

Demonstranten feiern Sturz von Südstaaten-Denkmal

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/demonstrant...

 

(Krawalle an US-Westküste)

Ultrarechte Eskalationsstrategie

https://www.heise.de/tp/features/Ultrarechte-Eskalationss...

 

Space Force: USA wollen bis 2020 Weltraumstreitkraft gründen

Die US-Regierung hat das Ziel ausgegeben, die Dominanz im Weltall zu erlangen. Dies sei wichtig, um die Interessen des Landes zu schützen, sagt Vizepräsident Mike Pence.

https://www.zeit.de/politik/ausland/2018-08/space-force-u...

 

USA schieben früheren KZ-Aufseher nach Deutschland ab

https://www.gmx.net/magazine/panorama/usa-schieben-fruehe...

 

„Allianz für den Multilateralismus“

Maas setzt auf Kanada als Partner für Gegengewicht zu den USA

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/maas-setzt-...

 

"Niemand hört uns": Jesidin trifft IS-Peiniger in Deutschland wieder

https://www.svz.de/deutschland-welt/panorama/Jesidin-trif...

 

Kommunistische Regierung in Nepal

Neustart mit Hammer und Sichel

Seit Februar regiert in Nepal eine demokratisch gewählte Allianz aus zwei kommunistischen Parteien. Sie muss sich großen Herausforderungen stellen.

http://www.taz.de/!5526610/

 

Bolivien

Morales bezieht pompösen Präsidententurm

http://www.lessentiel.lu/de/news/story/Morales-bezieht-po...

http://www.dtoday.de/startseite/politik_artikel,-Bolivien...

 

Bankpleiten befürchtet: Land-Enteignungen könnten Südafrika teuer zu stehen kommen

http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/mehr-wirtschaft/lan...

 

May unterstützt Landreform in Südafrika

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/may-unterst...

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Dysfunktionaler Staat

Deutschland ist abgebrannt

von Nicolaus Fest

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/deutschla...

 

Fast eine Billion Euro

FDP-Chef Lindner: „Der Sozialstaat gerät außer Kontrolle“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fdp-che...

 

Zinsderivate

Hessen verspekuliert Hunderte Millionen Euro an Steuergeldern

https://www.welt.de/wirtschaft/article181299256/Zinsderiv...

 

Genossen im Umfragetief

Mitgliederzahl der SPD schrumpft: So reagiert Nahles

https://www.merkur.de/politik/mitgliederzahl-spd-schrumpf...

 

Nahles-Vorschlag zur Türkei

„Mit Wirtschaftshilfen stabilisiert man nur das System Erdogan“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article181235588/...

 

Merkel besucht den Senegal

Das Thema Migration ist schon da

https://www.n-tv.de/politik/Das-Thema-Migration-ist-schon...

 

ARD-Sommerinterview

Merkel ist übergeschnappt

Von Rainer Zitelmann

https://www.wallstreet-online.de/nachricht/10821041-ard-s...

 

(Ihr scheinbar größtes Problem…)

Bundesfamilienministerin: "Mit Hakenkreuzen spielt man nicht"

Verfassungswidrige Symbole dürfen seit kurzem in Videospielen gezeigt werden. Franziska Giffey kritisiert dies nun scharf. Auch aus der Union kommt Kritik.

http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/diginomics/franzisk...

 

Söder schreibt die SPD als politischen Gegner ab

https://www.welt.de/politik/deutschland/article181280198/...

 

Koalitionen mit Linkspartei

Günther setzt Merkels Links-Kurs der CDU fort

von Jörg Kürschner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/guenther-...

 

Kramp-Karrenbauer

Die CDU will schwuler werden – aber jetzt noch nicht

https://www.welt.de/politik/deutschland/plus181303896/Kra...

 

Moderne Großstadtpartei CDU

Den anderen linken Parteien einen Schritt voraus

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/den-ander...

 

Bundeswehr-Generalinspekteur gegen Wiedereinführung der Wehrpflicht

https://www.pfalz-express.de/bundeswehr-generalinspekteur...

 

Liederprobleme bei der Bundeswehr

„Jawohl, Frau Kapitän!“

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/jawohl-...

 

Wegen Tweet zu Chemnitz

Pazderski fordert Disziplinarverfahren gegen Chebli

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/pazders...

 

(Zu Heiko Maas…)

Wegen Auschwitz in die Politik. Oder umgekehrt?

Von Henryk M. Broder

https://www.achgut.com/artikel/wegen_auschwitz_in_die_pol...

 

(BRD-Wahnsinn…)

Besuch in Buchenwald

„Leidet Ramelow an Nazitourette?“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/leidet-...

 

Antisemitismus

Land setzt mit Ernennung von Felix Semmelroth Zeichen

Zum ersten Mal in der Geschichte des Bundeslandes hat Hessen einen Antisemitismusbeauftragten. Für sein Amt hat sich Felix Semmelroth zwar eine Menge vorgenommen. Ob er dabei viel bewirken kann, hängt aber nicht nur von ihm allein ab.

http://www.fnp.de/rhein-main/Land-setzt-mit-Ernennung-von...

 

(Besserwisser interpretieren ungeklärte Geschichte)

Beutekunst

Historisches Museum gibt neun Exponate zurück

Das Historische Museum Frankfurt am Main hat neun Exponate mutmaßlichen NS-Raubguts in seiner Sammlung entdeckt und an das Jüdische Museum übergeben. Die Forschung nach der Herkunft und Verwendung erwies sich als sehr schwierig.

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Historisches-Museum-g...

 

Deutsche Kolonialzeit

Bundesregierung gibt Herero- und Nama-Gebeine zurück

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/bundesregierung-gibt...

 

(Noch?...)

Schulfahrten zu NS-Gedenkstätten bleiben freiwillig

http://www.fnp.de/rhein-main/Schulfahrten-zu-NS-Gedenksta...

 

Opfer der DDR

Die große Gleichgültigkeit

von Jörg Kürschner

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-gross...

 

Nach Eklat in KZ-Gedenkstätte

Auschwitz-Komitee schockiert wegen AfD-Besuchergruppe

Eine AfD-Gruppe hat in der KZ-Gedenkstätte Sachsenhausen an Gaskammern gezweifelt. Die Staatsanwaltschaft ermittelt wegen des Verdachts auf Volksverhetzung.

https://www.tagesspiegel.de/politik/nach-eklat-in-kz-gede...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Repression – im Gespräch mit Caroline Sommerfeld

https://sezession.de/59361/repression-im-gespraech-mit-ca...

 

(Linke Einwanderungslobby – Jakob Augstein und Konsorten)

Ein amerikanischer Alptraum (1) – Grundlagen

https://sezession.de/59186/ein-amerikanischer-alptraum-1-...

 

(Linke Einwanderungslobby)

#metwo-Kampagne

Nimm zwei

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/nimm-zwei...

 

(Zwar von 2015, aber aktueller denn je. Eine finale Abrechnung mit Heribert Prantl, über dessen Geisteszustand nicht mehr spekuliert zu werden braucht.)

"Festung Europa"? Flüchtlinge als Bauern in Mecklenburg ansiedeln

https://www.welt.de/debatte/kommentare/article141708971/F...

 

(Ein weiterer Fall von Wirklichkeitsverdrehung)

Chemnitz

Angstforscher: Fremdenfeindlichkeit „genetisch veranlagt“

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/angstforscher-fremde...

 

Wagenknecht, die »soziale Frage« und wir (3)

https://sezession.de/59103/wagenknecht-die-soziale-frage-...

 

„Aufstehen“

36.000 Anmeldungen für Wagenknechts Sammlungsbewegung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/36-000-...

 

Tweet zum 13. August

Holm: Linksjugend solid verharmlost Mauertote

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/holm-li...

 

Linksfraktion im Bundestag

Wer ist da Koch, und wer ist Kellner?

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wer-ist...

 

(SPD möchte noch mehr schrumpfen…)

Wegen neuem Buch

Führende SPD-Politiker wollen Thilo Sarrazin erneut loswerden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fuehren...

 

Thilo Sarrazin

Im Fegefeuer der Rassistenjäger

von Lukas Mihr

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/im-fegefe...

 

Franziska Schreiber, eine Verleumdung und das Gericht

https://sezession.de/59194/franziska-schreiber-eine-verle...

 

Thüringens Ministerpräsident

Ramelow macht AfD für wachsenden Antisemitismus mitverantwortlich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ramelow...

 

(…wer´s glaubt, wird selig…)

Durchsichtige Stimmungsmache

Parlamentsfraktionen zerpflücken islamfeindliche Anträge der AfD

https://www.op-online.de/offenbach/durchsichtige-stimmung...

 

Beobachtung durch Verfassungsschutz gefordert

Oppermann wirft AfD Zusammenarbeit mit Neonazis vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/opperma...

 

Verfassungsschutz

Niedersachsen und Bremen lassen Junge Alternative beobachten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nieders...

 

(SPD-Forderungen willfährig journalistisch sekundiert…Zitat: "Darüber hinaus wird es Zeit, geschichtsklitternde Feinde von Demokratie und Zivilisation zu ächten." Wenn das mal kein hetzerischer Aufruf ist?...)

Wenn der Eklat zum Programm wird

Kommentar: AfD gehört beobachtet

https://www.op-online.de/politik/kommentar-gehoert-beobac...

 

(Linksradikale wollen anonym bleiben)

Namen von Studentenausschuß

Nach AfD-Anfrage: Humboldt-Uni verklagt Studentenvertretung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-af...

 

("Antifa"-Anprangerungsartikel gegen AfD-Politiker)

Peter Felser im völkischen Lebensbund

http://rechte-jugendbuende.de/?p=2345

 

(Kleine Tricksereien)

Vorstoß von Bürgermeister

München sperrt AfD aus dem Rathaus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/muenche...

 

Der Paritätische Wohlfahrtsverband auf linken Abwegen

https://irisnieland.wordpress.com/2018/08/31/der-paritaet...

 

„Nicht im Einklang mit unseren Werten“

SV Darmstadt 98 will keine AfD-Anhänger unter seinen Fans

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sv-darm...

 

„Der Verein tut sich keinen Gefallen“

AfD wirft SV Darmstadt 98 Politisierung und Spaltung der Fans vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-wir...

 

Kampagne gegen AfD

FSV Mainz 05 protestiert gegen Gauland-Auftritt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fsv-mai...

 

(Hier geht die Saat des linken Hasses auf…)

Vorpommern

Linksextremist attackiert AfD-Mitarbeiter in Wahlkreisbüro

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

(Angriff gegen den saarländischen AfD-Landtagsabgeordnete Lutz Hecker)

Brutaler Anschlag auf AfD-Politiker: „Ursache ist ist die tägliche Stigmatisierung der AfD“

https://www.journalistenwatch.com/2018/08/13/der-naehrbod...

 

Dresden

Antifa, Bundeswehr-Distanzierung und trotzdem erfolgreich

https://recherche-dresden.de/antifa-bundeswehr-distanzier...

 

(Nach linken Feindeslisten wird in den Medien nicht gefragt…)

Rechtsextreme Szene

25.000 Namen auf "Feindeslisten"

https://www.tagesschau.de/inland/feindeslisten-neonazis-1...

 

Verhärtung

Von Johannes Poensgen

https://sezession.de/59347/verhaertung

 

(Die nächste Alt-Antifa-Medienaktion)

Neu-Isenburg

Aktionen gegen Ressentiments

Neue Initiative gegen Rechts: „Solidarität statt Hetze“

https://www.op-online.de/region/neu-isenburg/neue-initiat...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Die Asymmetrie des Rassenhasses

https://sezession.de/59322/die-asymmetrie-des-rassenhasses

 

Statistik

Gibt es wirklich mehr AfD-Wähler, wo weniger Ausländer sind?

von Lukas Mihr

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gibt-es...

 

Migration

Wenn die Einheimischen auf einmal in der Minderheit sind

In einigen großen Städten stellen Menschen mit Migrationshintergrund schon die Mehrheit. Das weckt Ängste. Doch die sind oft unbegründet. Eine Kolumne.

Von Barbara John

https://www.tagesspiegel.de/politik/migration-wenn-die-ei...

 

Bundespräsident

Steinmeier dankt Einwanderern für Deutschlands Wohlstand

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/steinme...

 

(Großverdiener machen PR…)

"Menschlichkeit ist Pflicht": Herbert Grönemeyer und andere Prominente setzen sich für Seenot-Retter ein

https://www.gmx.net/magazine/politik/menschlichkeit-pflic...

 

(Alt-68er Leggewie verbreitet mal wieder seine Thesen zu "Rassismus"…)

#MeTwo : Rassismus – Alltag in Deutschland?

https://www.shz.de/nachrichten/meldungen/rassismus-alltag...

 

(#MeTwo-Kampagne, die natürlich keinen "Rassismus" gegen Deutsche kennt)

Niedersachsens Ministerpräsident

Weil: „Deutschland hat ein Rassismus-Problem“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weil-de...

 

Ist Deutschland zu weiß? (1)

https://sezession.de/59258/ist-deutschland-zu-weiss-1

 

Ist Deutschland zu weiß? (2)

https://sezession.de/59290/ist-deutschland-zu-weiss-2

 

Weiße Männer – Allzweckwaffe der Diskriminierungsindustrie (1)

https://sezession.de/59326/weisse-maenner-allzweckwaffe-d...

 

Weiße Männer – Allzweckwaffe der Diskriminierungsindustrie (2)

https://sezession.de/59339/weisse-maenner-allzweckwaffe-d...

 

Studie zu Zuwanderern aus der Türkei

Verbundenheit zu Deutschland nimmt ab

https://www.deutschlandfunk.de/studie-zu-zuwanderern-aus-...

 

Fördergelder in Millionenhöhe

Flüchtlingshilfe lohnt sich

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fluecht...

 

Katrin Göring-Eckardt

Grüne erklären Asyl zum Menschenrecht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

„Jugend Rettet“

Evangelische Kirche: Flüchtlingshelfer im Mittelmeer sind Helden

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/evangel...

 

Flüchtlingsschiff

„Aquarius“ darf in Malta anlegen: Auch Deutschland nimmt Einwanderer auf

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/aquarius-da...

 

Flüchtlingsboot „Aquarius“

Shuttle-Kapitän Seehofer

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/shuttle-k...

 

Hilfe von befreundeten Staaten

Syrien: Komitee soll Rückkehr von Flüchtlingen organisieren

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/syrien-komi...

 

Abgelehnte Asylbewerber

Bleibeperspektive: SPD und FDP stellen sich hinter Günther

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bleibep...

 

Einwanderung

Die Abfahrt längst verpaßt

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-abfah...

 

Abschiebungen ausländischer Fachkräfte

Wirtschaftsinstitut: „Jeder verlorene Mitarbeiter tut weh“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wirtsch...

 

Online-Debatte

Bedford-Strohm entsetzt über Zurückweisung von Flüchtlingen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedford...

 

"Würdevolle Migration"

Grüne Jugend fordert Staatsbürgerschaft für Klima-Flüchtlinge

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

Steigene Zahlen

AfD fordert härteres Vorgehen gegen Kirchenasyl

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-for...

 

Gesundheitsamt: Alarmierende Lücken

Immer weniger Schulanfänger können Deutsch

https://www.op-online.de/offenbach/immer-weniger-koennen-...

 

An einem Tag

Spanische Küstenwache bringt 460 Migranten nach Europa

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/spanische-k...

 

Abkommen von 1992

Spanien schiebt Ceuta-Eindringlinge postwendend ab

von Marco Pino

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/spanien-sch...

 

Migrationsvereinbarung

Lambsdorff nennt Spanienabkommen einen „Witz“

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/lambsdorff-...

 

Wiedereinreise trotz Sperre

Knapp 700.000 abgelehnte Asylbewerber in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/knapp-7...

 

Rekordzahlen

Starker Anstieg ausländischer Kindergeld-Empfänger

https://www.welt.de/politik/deutschland/article180843060/...

 

Umstrittene Zahlung von Kindergeld an EU-Ausländer: Das Beispiel Duisburg

https://www.tagesschau.de/multimedia/video/video-435303.h...

 

Überweisungen ins Ausland

EU-Kommission lehnt Kindergeld-Reform ab

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/eu-komm...

 

Kindergeldzahlungen an Ausländer

Sinti und Roma: SPD soll sich von Duisburger Bürgermeister distanzieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/sinti-u...

 

Ruhrgebiet

Der Kampf einer Essener Mutter um einen Kita-Platz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/der-kam...

 

Bundesagentur für Arbeit

Integration von Flüchtlingen im Arbeitsmarkt läuft gut

https://www.welt.de/politik/article181247264/Bundesagentu...

 

Baden-Württemberg

Schrotthaufen vor Asylunterkunft: „Das wird eine Radwerkstatt“

von Martina Meckelein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schrott...

 

Baden-Württemberg

Die Geschichte einer dubiosen Radwerkstatt für Flüchtlinge

von Martina Meckelein

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-ges...

 

Racial Profiling

Urteil fernab der Realität

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/urteil-fe...

 

Verlängerte Rückführungsfrist

Bedford-Strohm kritisiert verschärfte Regeln fürs Kirchenasyl

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedford...

 

„Flüchtlingskirche“

Unbekannte attackieren Kirche unter „Allahu Akbar“-Rufen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unbekan...

 

(Opfer-Story…)

Hockenheim

Burkini-Streit: Schwimmbadleitung widerspricht Moslemin

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/burkini...

 

Zunahme um fast 60 Prozent

Zahl der Moscheen in Baden-Württemberg wächst stark

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zahl-de...

 

DITIB plant spektakuläre Moschee in Norderstedt

https://dieunbestechlichen.com/2018/06/ditib-plant-spekta...

 

Kampagne für den Gottesstaat

Verfassungsfeindliche Gruppe mobilisiert in Offenbach und Hanau gegen „Kopftuchverbot“

https://www.op-online.de/offenbach/kampagne-gottesstaat-1...

 

Schwedische „Aktivistin“ verhinderte Abschiebung – jetzt kommt heraus, der Afghane ist ein verurteilter Frauenschläger

https://www.journalistenwatch.com/2018/08/11/schwedische-...

 

Haftbefehle

Chemnitz: Syrer und Iraker unter Tatverdacht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Tatverdächtiger Iraker

Chemnitzer Messerstecher war vorbestraft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Nach tödlicher Messerattacke

Chemnitz : Verletzte nach Zusammenstößen bei Trauerkundgebung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verletz...

 

(Der Ausgangspunkt der „Hetzjagd“-Medienlüge von Chemnitz)

Wie man den Ausnahmezustand herbeischreibt

Autor Vera Lengsfeld

https://vera-lengsfeld.de/2018/08/30/wie-man-den-ausnahme...

 

#CHEMNITZ - Ein Insiderbericht - Frank Stoner im Gespräch mit Frank Höfer

https://www.youtube.com/watch?v=MDU1vo0Tz6A&app=desktop

 

«Ich bin Oma, kein Rassist»: Chemnitz fühlt sich zu unrecht als rechtsradikal abgestempelt – eine Reportage

https://www.nzz.ch/international/das-schlimmste-was-passi...

 

„Übertriebene Erzählungen“

Chemnitzer Lokalzeitung widerspricht „Hetzjagd“-Berichten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Fall Chemnitz

Haftbefehl veröffentlicht und suspendiert: Beamter erklärt Beweggründe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/haftbef...

 

(dazu…)

Sonntagsheld – Ein Diamant im Getriebe

Euer Widerstand soll funkeln…

https://sezession.de/59359/sonntagsheld-74-ein-diamant-im...

 

Tödliche Messerattacke: Bundesregierung verurteilt „Hetzjagden“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/toedlic...

 

Kanzlerin und Minister äußern sich

Chemnitz: Merkel beklagt „Haß auf der Straße“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Generalstaatsanwalt überführt Merkel der Lüge: „Es hat in Chemnitz keine Hetzjagd gegeben“

https://www.journalistenwatch.com/2018/09/02/generalstaat...

 

Trotz gegenteiliger Erkenntnisse

Chemnitz: Bundesregierung verteidigt Hetzjagd-Vorwurf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

(Hetze-verdächtiges Zitat: „Hier wird überdeutlich, dass sich Kritiker der Europa- und Flüchtlingspolitik zu Gehilfen der Braunen machen lassen.“)

Stadt in der Defensive: Kommentar zur Lage in Chemnitz

https://www.hna.de/politik/stadt-in-defensive-kommentar-z...

 

(Campino und Co. spannen sich mal wieder vor den Karren der etablierten Eliten)

„Wir sind mehr“ in Chemnitz: Das müssen Sie über das Konzert gegen Rechts wissen

Die Toten Hosen, Marteria, Casper und K.I.Z. rocken unter dem Motto #wirsindmehr in Chemnitz, um ein Zeichen gegen Rechtsextremismus zu setzen. Auch die Band Madsen bezieht mit einem Konzert am Samstag Stellung.

http://www.haz.de/Nachrichten/Kultur/Uebersicht/Wir-sind-...

 

Chemnitz: Tanz auf dem Grab – Staatskünstler stützen Merkelpolitik

http://unser-mitteleuropa.com/2018/08/31/chemnitz-tanz-au...

 

Blablacar und Flixbus-Gründer

Gratis-Fahrtkarten zu „Anti-Rechts“-Konzert in Chemnitz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gratis-...

 

(Bundespräsident fördert Linksradikale)

Feine Sahne Fischfilet und der Bundespräsident

Pazderski kritisiert Steinmeiers Werbung für linksextreme Band

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/pazders...

 

Linksradikale Punkband in Chemnitz

„Feine Sahne Fischfilet“: Polizeigewerkschaft kritisiert Bundespäsidenten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/feine-s...

 

CDU-Spitze rügt Bundespräsident Frank-Walter Steinmeier wegen Unterstützung von Feine Sahne Fischfilet

https://www.gmx.net/magazine/politik/cdu-spitze-ruegt-bun...

 

Konzert in Chemnitz - Mehr als 60.000 setzen Zeichen gegen Rechts

https://www.gmx.net/magazine/politik/konzert-chemnitz-500...

 

Demonstrationen in Chemnitz

Die Haltungszyniker löschen Feuer mit Benzin

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-haltu...

 

Chemnitz

Die angestaute Wut auf Merkel explodiert

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-anges...

 

Chemnitz und die Medien

Die Indoktrination scheitert am ostdeutschen Widerstandswillen

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-indok...

 

Chemnitz: Was gesagt werden muss

https://einprozent.de/blog/aktiv/chemnitz-was-gesagt-werd...

 

Chemnitz – zehn Punkte für die nächsten Tage

Von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59342/chemnitz-zehn-punkte-fuer-die-...

 

Aktualisierung

Trauermarsch für Daniel H. wird nach Blockaden aufgelöst

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/trauerm...

 

(dazu…)

Nicht nur der Rechtsstaat hat in Chemnitz kapituliert

https://sezession.de/59356/nicht-nur-der-rechtsstaat-hat-...

 

(dazu…)

Chemnitz – Zwickmühle und Schlußfolgerung

https://sezession.de/59357/chemnitz-zwickmuehle-und-schlu...

 

Fehlerhafte Berichterstattung

Chemnitz: „Tagesthemen“ mischen Hitler-Hooligans in AfD-Demo

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chemnit...

 

Broder über Sachsens Regierungschef: "Der Mann ist ein sprachloser Schwätzer"

https://www.youtube.com/watch?v=h9lCyRITtFo

 

#chemnitz

"Araber stellen die gefährlichste Gruppe" - klare Worte zur Causa Chemnitz

https://www.youtube.com/watch?v=40RN37g9IZA

 

Arabische Großfamilien

Und plötzlich ist die Clan-Kriminalität ein Problem

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/und-plo...

 

Großclans

Kriminell erzogen

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/kriminell...

 

"Drogenservice" mit "Bunkerfahrzeug" in Schöneberg

Haftbefehle gegen Mitglieder von arabischer Großfamilie erlassen

https://www.rbb24.de/panorama/beitrag/2018/08/berlin-haft...

 

Gefängnisse in Deutschland

Fast jeder dritte Häftling ist Ausländer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fast-je...

 

Inhaftierungsraten

Die Mär vom strukturellen Rassismus

von Lukas Mihr

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-maer-...

 

Video sorgt für Empörung

Ausländer attackieren Polizisten in Plauen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auslaen...

 

Video aufgetaucht: Polizei-Einsatz in Plauen eskaliert

https://www.tag24.de/nachrichten/plauen-postplatz-polizis...

 

(dazu…)

Gewalt gegen Polizisten

Die „dünne blaue Linie“

von Alice Weidel

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-duenn...

 

Sextäter am Wochenende

Begrapscht, vergewaltigt, belästigt, mißbraucht

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/begraps...

 

Frauen und Mädchen erneut Opfer von Übergriffen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/frauen-...

 

Übergriffe und Belästigungen

Beim Joggen und auf dem Heimweg: Sex-Täter überfallen Frauen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/beim-jo...

 

Dank Merkels Völkerwanderung: Alle 15 Stunden ein sexueller Übergriff in Leipzig

http://unser-mitteleuropa.com/2018/08/20/dank-merkels-voe...

 

Rosenheim: Zwei Asylbewerber nach Vergewaltigung verhaftet

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/rosenhe...

 

Brandenburg

„Bedauerlicher Einzelfall“: Afghanen belästigen Frauen und verletzen Polizist

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedauer...

 

Hamburg

Afghane vergewaltigt 14jähriges Mädchen

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/afghane...

 

Niedersachsen

Getötete Obdachlose: Polizei verhaftet Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/getoete...

 

Mißbraucht und geschlagen

Hobby-Rapper zwingt 14jährige zur Prostitution: Bewährung

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/hobby-r...

 

Offenburg      

Nach Messerattacke: Demonstrationen bleiben ruhig          

https://www.schwarzwaelder-bote.de/inhalt.offenburg-nach-...

 

Tatverdächtiger Asylbewerber

Offenburg-Mord: Palmer kritisiert ausbleibende Berichterstattung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/offenbu...

 

Unna

Schlägerei am Rathaus: Polizei gibt Statement ab – Weiterer Augenzeuge: „Das war Krieg. Unna hat seine Unschuld verloren.“

https://www.rundblick-unna.de/2018/08/06/schlaegerei-am-r...

 

Massenschlägerei wird nach Polizeieinsatz fortgesetzt - dann aber mit Waffen

https://www.pz-news.de/pforzheim_artikel,-Massenschlaeger...

 

Massenschlägereien in Pforzheim: City-Streife stößt an die Grenzen

https://www.pz-news.de/pforzheim_artikel,-Massenschlaeger...

 

Freiburg

Massenschlägerei mit Verletzten

20 Leute geraten in Regionalzug aneinander

https://www.n-tv.de/panorama/20-Leute-geraten-in-Regional...

 

Streit über Zwangsverheiratung eskaliert

Zwölf Jahre Haft nach Mordversuch in Offenbach

https://www.op-online.de/offenbach/streit-ueber-zwangsver...

 

Streit nach Stadtfest in Chemnitz: Ein Toter und zwei Verletzte

https://www.gmx.net/magazine/panorama/streit-stadtfest-ch...

 

Mia V.

Mordfall Kandel: Afghane zu acht Jahren und sechs Monaten verurteilt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gericht...

 

Nachtclub in Frankfurt Oder

Angriff mit „Allahu Akbar“-Rufen: Bürgermeister prüft Abschiebung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/angriff...

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Stephan Trüby bläst erneut linke Trübsal

Linker Architekturtheoretiker wittert überall „Rechte“

http://www.pi-news.net/2018/08/linker-architekturtheoreti...

 

(Einwanderung, Naturschutz und Städtebau…)

Klima-Oase Frankfurt – keine Spur!

Harmlose Plauderstunde zu Frankfurts Grün- und Bauplanungen

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1327

 

(3 Jahre alt, aber bezeichnend für das Goethe-Institut)

Tschechien

„Deutsch, fremd und nicht sonderlich sympathisch“

https://www.welt.de/politik/ausland/article149978357/Deut...

 

Auslandsrundfunk

„Haßbotschaften“: Deutsche Welle schaltet Kommentarfunktion ab

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/hassbotschaft...

 

ZDF-Journalisten behindert?

Göring-Eckardt zweifelt an demokratischer Gesinnung Kretschmers

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/goering...

 

Kontrolle des ZDF-Teams

Einsatz bei Anti-Merkel-Demonstration: Wendt verteidigt Polizisten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/einsatz...

 

Mord in Offenburg

Palmer: Gniffke setzt Ruf der Tagesschau aufs Spiel

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/palmer-...

 

Tagesschau rechtfertigt Verschweigen von Asylantengewalt

http://unser-mitteleuropa.com/2018/08/27/tagesschau-recht...

 

"Divers" ist das neue Geschlecht: Kabinett beschließt dritte Möglichkeit

https://web.de/magazine/politik/divers-geschlecht-kabinet...

 

Universitäten

AfD fordert Überprüfung der Gender-Lehrstühle

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-for...

 

Männerdiskriminierung an der Berliner Humboldt-Uni

Männer sind Schweiger

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/maenner-s...

 

Feministischer Männerhaß auf Twitter

Jammern und hassen auf höchstem Niveau

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/jammern-u...

 

Konservativer YouTube-Star

Argumentative Angriffslust

von Björn Harms

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/argumentative-angrif...

 

Signal für Deutschland – Zeitschrift

https://www.signal-online.de/zeitschrift/

 

Papier ade´

Die Tageszeitung „taz“ gibt auf: Ende der Printausgabe angekündigt

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/alexander-wallasch...

 

Vorwürfe gegen den DFB

Manuel Neuer: Özil hat in Nationalelf keinen Rassismus erfahren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/manuel-...

 

Gehören die zu uns?

Von Ibrahim Naber

In mehreren Ländern wird während der WM heftig über die Identität der Nationalmannschaft diskutiert. Im Fokus: Spieler mit Migrationshintergrund

https://www.welt.de/print/die_welt/sport/article178943118...

 

Vielfalt

Wolfsburg-Spieler spricht sich gegen Regenbogenbinde aus

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/wolfsburg-spieler-sp...

 

Verein Deutsche Sprache

DFB ist „Sprachpanscher des Jahres“

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/dfb-ist-sprachpansch...

 

Patrick Bahners und die „habituelle Diskriminierung“

Die Abwendung von den Eigenen

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-abwen...

 

Konservative in der „Black Community“

Kanye West fürchtet wegen Trump-Lob um Karriere

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kanye-west-...

 

Nie zweimal in denselben Fluß. Björn Höcke im Gespräch

https://sezession.de/59327/nie-zweimal-in-denselben-fluss...

 

Der Riese Marx in Trier

https://irisnieland.wordpress.com/2018/08/22/der-riese-ma...

 

Duisburg

Sie verdiente mehr als Merkel: Chefin von Behinderten-Werkstatt entlassen

https://www.tag24.de/nachrichten/sie-verdiente-mehr-als-m...

 

ESC: Türkei bleibt dem Eurovision Song Contest weiterhin fern

https://www.gmx.net/magazine/unterhaltung/musik/esc/esc-t...

 

 (Lebensgefährlicher Trend)

"Balconing" auf Mallorca

Nach 8. Todesopfer: Experten schalten sich ein

https://www.tonight.de/news/aktuelles/balconing-auf-mallo...

 

Verdrängt die Sprachsteuerung die Fernbedienung?

https://www.internetworld.de/technik/sprachassistent/verd...

 

Kino

Spike Lees "BlacKkKlansman": Clevere Satire über Rassismus

https://www.volksstimme.de/kino/filmbesprechung/spike-lee...

 

U2-Sänger

Bono sieht Europa durch Nationalisten gefährdet

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/bono-sieht-europa-du...

 

jeudi, 06 septembre 2018

Il fondamentalismo protestante negli USA

Alcune note su religiosità evangelical e dissimulazione della postmodernità

Gli avvenimenti succedutisi dopo gli attentati dell’11/9/2001 hanno sensibilmente accresciuto l’interesse deimedia sulla questione delle relazioni tra USA ed Europa e tra il cosiddetto “Occidente” – che queste rappresenterebbero – e il mondo islamico. Tenuto conto che le vaghe nozioni di “Occidente” e di “Islam”, come è stato a lungo ripetuto, non possono sic et simpliciter rimandare a blocchi culturalmente monolitici, è lecito,da europei, chiedersi se il primo dei due concetti possa correttamente indicare la sostanziale unità di “visioni del mondo” ­­– e quindi di intenti geopolitici – tra gli Stati Uniti d’America e l’Europa (un’Europa che, peraltro, consiste attualmente solo in un moloch burocratico privo di una politica e di un esercito comuni, senza considerare gli enormi squilibri economici che la caratterizzano al suo interno).

Prendiamo le mosse dalla storia religiosa, a nostro parere punto di osservazione privilegiato per tentare di comprendere le dinamiche culturali sottese alla formazione dell’identità americana, che, senza menzionare altri influssi certamente determinanti ma posteriori, può essere a ragione ritenuta un’identità “religiosa”, nello specifico fondata sul protestantesimo di orientamento congregazionalista. Come è noto, la società statunitense si costituì a partire da una frattura con quella europea; per i Pilgrim Fathers, i poco più di 100 puritani inglesi che nel 1620, sbarcati dal Mayflower, fondarono la colonia di Plymouth (Massachussets), l’Europa costituiva una realtà oppressiva da cui separarsi per inaugurare una nuova civiltà (se si dà uno sguardo ai biglietti americani da un dollaro, vi si legge l’inequivocabile mottoNovus Ordo Seclorum)[1]: in questo senso, gli USA possono essere considerati da un lato come il prodotto storico-culturale del rifiuto europeo di una Weltanschauung calvinista radicale, dall’altro come il tentativo di formazione, per l’appunto, di un nuovo ordine, fondato su principi etico-religiosi incompatibili con quelli del vecchio continente. 

Attualmente, il camaleontico panorama religioso a stelle e strisce è caratterizzato dalla presenza di un crogiolo di fedi e credenze nel quale non è sempre facile districarsi: ad una robusta dose di cattolicesimo non del tutto romano si giustappongono ­– per citare due forme di espressione del “sacro” tipicamente statunitensi – le evasioni neo-gnostiche del New Age e la più inquietante deriva satanica, nelle sue declinazioni “acida” ovvero “occulta”; oltre, ovviamente, alla galassia delle denominazioni protestanti, che vanno dalle Chiese liberal che ammettono il sacerdozio femminile e sdoganano l’omosessualità alle apparentemente sedate milizie antigovernative: il pluralismo, si dirà, è l’anima della democrazia (in particolare statunitense).

Ora, i principi informatori del congregazionalismo seicentesco costituiscono il punto di partenza di un iter che, sulla base del minimo comune denominatore del ritorno ai fundamentals della fede e di una ermeneutica biblica rigidamente letterale – ciò che inevitabilmente produce una prospettiva di stampo apocalittico-millenaristico –, ha condotto alla nascita del cosiddetto “fondamentalismo”, venuto alla luce per l’appunto in contesto protestante statunitense nei primi decenni del XX secolo. Oggi una tale tendenza si concentra per lo più nell’ambito delle denominazioni pentecostali, battiste ed evangelical, riscuotendo particolare successo fra i ceti medio-borghesi e nelle aree rurali della Bible belt; ma non risulta essere assente neanche negli stati a forte maggioranza liberal, motori dell’economia e della cultura americana, quali New York e California.

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Il fondamentalismo, categoria tassonomicamente utilissima ma necessariamente generalizzante (in quanto costituita a partire da un processo di astrazione), costituisce negli USA un fenomeno articolato, anche in ragione della complessità della società in cui è inserito: in primis, esso non è in toto riducibile – come talune generalizzazioni giornalistiche sembrerebbero far credere – all’ambito della destra religiosa[2], sebbene questa ne abbia spesso egemonizzato la visibilità a livello mass-mediatico e l’influenza a livello politico. A tal riguardo, si pensi al caso dell’ex presidente degli Stati Uniti J. Carter, battista georgiano di orientamento politicamente e teologicamente progressista (a motivo del quale si è staccato dalla Chiesa battista del sud, che al contrario mantiene posizioni conservatrici in materia di omosessualità, sacerdozio femminile ed evangelizzazione degli ebrei)[3]; si noti in particolare che l’orizzonte dei valori etici dei protestanti “radicali” à la Carter, fondato sull’umanitarismo e sul solidarismo, risulta essere indubbiamente più prossimo ai fermenti controculturali di fine anni ’60 che agli orientamenti della medesima destra religiosa. Anche sulla questione centrale delle relazioni tra fede e politica, il fondamentalismo statunitense propone una serie di posizioni contrastanti, che spazia dall’assoluto disimpegno degli Amish – dipendente dal loro “escatologismo spiritualizzato” di fondo – alla prepotente pressione esercitata sull’amministrazione Bush, all’inizio del nuovo millennio, dalla religious right, che tende alla sacralizzazione della nation under God: sacralizzazione che, nelle discutibili elucubrazioni di P. Robertson, massimo rappresentante dei telepredicatori statunitensi ed intimo di G.W. Bush, si realizzerà secondo il modello di una teocrazia americano-cristiana che, a parte la difficoltà storica di applicare un tale sistema nell’ambito del Cristianesimo (per di più anglosassone!), appare certamente meno una opzione meditata che non una involontaria parodia di lontani e maldigeriti echi provenienti da certa teologia politica medioevale. L’adesione ad una chiesa fondamentalista, peraltro, garantisce generalmente una esperienza emotivamente forte e totalizzante, in cui non vi è posto per la separazione tra vita e fede – e dunque tra politica e religione –, semplicemente perché la prima è inglobata nella seconda: dal che promana un sostanziale disconoscimento del principio occidentale (statunitense) di separazione dell’autorità civica da quella religiosa.

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Agli occhi di un europeo, le modalità di estrinsecazione del culto delle sette protestanti determinano, in linea generale, due ordini di reazioni: da un lato, di fronte alle forme di espressione rituale della “Chiesa elettronica”, vi è l’impressione di un trattamento “grossolano” del sacro, neanch’esso esentato da quella tendenza alla spettacolarizzazione che costituisce uno dei tratti essenziali dell’American way of life; dall’altro, la liturgia e l’iconografia in uso in special modo presso le chiese calviniste suscitano la percezione di una assenza della dimensione simbolica: ciò si manifesta significativamente secondo le polarità, opposte ma in certo senso convergenti, dell’eccesso e della “semplificazione”. Nell’arcipelago fondamentalista si passa, infatti, da “chiese” che sono teatri, palazzetti dello sport o stadi, nei quali la musica gospel e rock (!) fa da contraltare ad un atteggiamento e ad un vestiario sommamente irrituali, a luoghi di culto freddi, spogli e banali, del tutto privi dei simbolismi propri dell’arte cristiana tradizionale.

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Il fondamentalismo statunitense, piuttosto che attuare il topos protestante del recupero del Cristianesimo originario, sembra quindi, da questo punto di vista, dar luogo ad una “fuga in avanti” che mescola un’attitudine postmoderna inevitabilmente influenzata dallo stile di vita statunitense, una teologia ridotta appunto ai fundamentals e la riduzione della religiosità ad ethos e/o ad esperienza emotiva: la religione è, in specie nel caso emblematico dei pentecostali, spiritual healing, culto di guarigione, ovvero counselling, cura pastorale talora esperibile via cavo. Le derive “miracolistiche” non sono peraltro del tutto sconosciute nel cattolicesimo, manifestandosi in particolare nell’ambito del movimento del “Rinnovamento nello Spirito” – che gode di solidi sostegni anche all’interno della Chiesa romana –, all’interno del quale, non a caso, si “scavalca” di fatto la gerarchia ecclesiastica (in altro abito, negli “scrutini” dei neocatecumenali, un laico può giudicare i progressi spirituali di un sacerdote, decidendone l’avanzamento ai livelli superiori del “cammino”): in questo senso, una relazione “pubblica” con il sacro assolutamente priva di mediazioni non può non avere come corollario la negazione dell’idea di gerarchia. Inoltre, lo spirito “settario”, elemento che accomuna i pentecostali ai carismatici nostrani, costituisce sia una indiscutibile forza di attrazione verso tali movimenti – garantendo al fedele la partecipazione ad un sistema chiuso ed autoreferenziale, che propone una visione del mondo accessibile a tutti e delle risposte chiare ai quesiti essenziali –, sia la sua intrinseca debolezza, impedendo in tal modo l’adesione ai movimenti in questione da parte di fette maggiori di credenti.

Ad ogni modo, il fondamentalismo costituisce, a ben guardare, l’altra faccia del laicismo, rispetto al quale si è storicamente posto come reazione: reazione in specie rivolta contro l’illanguidimento delle Chiese storiche protestanti, compromesse, mediante l’elaborazione di una teologia “liberale”, con i processi di laicizzazione/secolarizzazione operanti in Occidente; la posizione al riguardo della destra religiosa, al contrario improntata alla valorizzazione pubblica della fede cristiana, risulta significativamente in contrasto con la linea dello stesso protestantesimo “tradizionale”, se si pensa solamente al fatto, da tempo acclarato sulla base dei celeberrimi studi di M. Weber, che è stata proprio l’etica protestante (nello specifico calvinista) ­– e non genericamente “il Cristianesimo” – a plasmare il capitalismo e, di rimando, il mondo moderno con il suo corollario di riduzione della fede a fatto privato[4].

Tuttavia, il rimedio fondamentalista al decadimento del protestantesimo istituzionale, cui si faceva cenno sopra, rischia di rivelarsi più problematico del male che vorrebbe curare, essendo privo di autorevoli riferimenti ad un saldo “centro”. Inevitabili sono, in tal senso, ulteriori degenerazioni, di segno apparentemente opposto, ad esempio di ordine “sincretistico”: a dimostrazione di ciò, si pensi al caso della Chiesa cristiana avventista del settimo giorno, che mescola un messianismo a base di continue profezie sulla parousía – peraltro costantemente smentite dai fatti! –, usanze ebraiche (il sabato come giorno di riposo), un salutismo tipicamente moderno inaugurato dai corn flakes del dott. Kellog ed un orientamento politicamente e socialmente progressista, fondato su di una ideologia umanitaria ed espresso, tra l’altro, nella ferma condanna della pena di morte (ciò in netta controtendenza rispetto alle altre Chiese evangelical)[5]. A questo proposito, ci sembra che una tale problematicità derivi essenzialmente da quello che può essere considerato il “peccato originale” del protestantesimo, condotto alle estreme conseguenze nei suoi (inevitabili?) esiti fondamentalisti: l’incomprensione del fatto che, laddove la relazione “privata” del credente con Cristo è eminentemente personale e diretta, quella “pubblica” con il sacro – implicante in primo luogo l’interpretazione del testo biblico – deve di necessità assumere una mediazione ecclesiastica autorevole.

Alcuni temi etici concernenti in particolare il versante della difesa della vita, portati avanti per lo più dalla destra religiosa, inoltre, non contrastano con il magistero della Chiesa romana; anzi, in alcuni casi la critica dei telepredicatori alla ingiustizia di alcuni provvedimenti legislativi in materia di aborto e di eutanasia sembra essere più convinta di quella cattolica, grazie ai toni generalmente urlati che contraddistinguono gli infiammati sermoni dei pastori fondamentalisti (si pensi anche alla questione della preghiera nelle scuole pubbliche, sulla quale gli ambienti evangelical continuano a dare battaglia: questione, tra l’altro, inestricabilmente legata al principio di laicità dello stato, in merito al quale si sono più volte favorevolmente pronunciati gli esponenti del protestantesimo storico): in effetti, a parte gli irriducibili contrasti a livello antropologico, ecclesiologico e teologico con la Chiesa cattolica ed ortodossa, colpiscono le forme del discorso pubblico proprie della “Chiesa elettronica”. In questa declinazione postmoderna della fede cristiana è del tutto assente – anzi, è negata ­– la nozione di tradizione, perlomeno nell’intendimento cattolico e ortodosso del termine. In realtà, la prospettiva dei settori più aggressivi degli evangelical americani è basata sulla necessità di una “guerra culturale” – ciò che riduce il Cristianesimo a fatto politico e morale.

Preaching_at_Bele_Chere_2007.jpgIl protestantesimo, e a maggior ragione le sue derive fondamentaliste, costituiscono dunque la recisa opposizione al Cristianesimo “tradizionale”, annoverando tra i loro principi fondanti un’antropologia tendenzialmente disincarnata, il recupero di una dimensione morale che sfocia spesso nel moralismo, la tesi della predestinazione assoluta calvinista, che rischia di ridurre l’uomo a “burattino” della divinità, la critica del ritualismo cattolico; si aggiungano a ciò il totale misconoscimento della nozione di gerarchia, operato in virtù di un livellamento democratico ed egualitario tipicamente anglosassone, e la commistione tra un’ostentata morigeratezza pubblica (cui non sempre corrisponde un’analoga condotta privata…) ed un individualismo che trova la sua sublimazione nel liberismo economico: uno dei classici topoi, quest’ultimo, del discorso di certo protestantesimo, estremizzato dalla asserzione calvinista secondo cui il successo economico è segno della benedizione divina. A questo proposito, si dovrà prima o poi riconoscere che le presunte “conquiste” della società postmoderna (comunque quasi esclusivamente di ordine tecnologico e materiale) dipendono in larga misura dal notevole abbassamento degli standards morali in uso presso la civiltà occidentale[6], e sono state ottenute a costo di una gigantesca sperequazione nella distribuzione delle ricchezze: ciò che costituisce il portato di una concezione mercantilistica dell’esistenza (applicata persino alla divinità!), concezione di cui l’assunto calvinista sopra citato rappresenta un significativo esempio.

Per concludere queste brevi osservazioni, ci sia concessa una provocazione di ordine storico-culturale. La civiltà postmoderna, nata con la legittimazione morale del bombardamento atomico di Hiroshima, operazione che ha contribuito a liberare l’umanità dal tabù dell’indiscriminato massacro di civili[7] e dall’imperativo etico della pietà per i vinti, può essere considerata in questo senso l’esito apocalittico dell’utilitarismo liberale di scuola anglosassone. La giustificazione di quella immane strage – che ha costituito la eloquente dimostrazione della barbarie della guerra moderna (si badi bene: non tanto della guerra in sé, ma della guerra moderna) – ha determinato il definitivo collasso di un Occidente già in crisi secolare: in una parola, la morte dell’Europa. Pure, siamo certi che l’avanzamento politico della destra evangelica, in particolare negli anni dell’amministrazione Bush jr, abbia coinciso con il riemergere del sacro negli Usa? Oppure eravamo di fronte ad una colossale, ma al tempo stesso sottile dissimulazione di concreti interessi economici e geopolitici – peraltro contrastanti con quelli del resto del mondo –, che si occultavano dietro la maschera di quei “valori cristiano-americani” formalmente accettabili (e spesso in buona fede e sostanzialmente accettati) agli occhi di un’opinione pubblica spesso fuorviata dalla “civiltà delle immagini”?

Marco Toti.



[1]D. Fennell, La fragilità della civiltà postoccidentale, Trasgressioni, 28, maggio-agosto 1999, 68-69.

[2]P. Naso, God bless America. Le religioni degli americani, Roma 2002, 67-68.

[3]Ibidem, 68-69.

[4]A tal proposito, riteniamo in questa sede opportuno smascherare il gigantesco equivoco, alimentato in Italia da potenti lobbies di “atei devoti” e di più o meno “strani cristiani”, rappresentato dalla tesi della “discendenza diretta” del liberalismo classico  ­– e dunque di uno dei fondamentali nutrimenti ideologici del mondo moderno ­– dal Cristianesimo (ovvero dal cattolicesimo: ma il liberalismo fu condannato, ad es. da S. Pio X!): ciò che consente la quantomeno spericolata asserzione di una naturale convergenza-complementarità di valori tra l’amministrazione statunitense di Bush jr e la gerarchia vaticana. Equivoco, questo, motivato da un intento politicamente e scopertamente antiislamico ed “occidentalista”: dunque, a ben guardare, antioccidentale in quanto “filoamericano”. In realtà, il mondo moderno, sia nella sua declinazione “giacobina” che in quella liberale di origine anglosassone, nasce da una interpretazione specifica dei precetti cristiani, ossia dal loro trasferimento dall’ambito spirituale a quello mondano: tanto è vero che il medesimo liberalismo, molto spesso supporto politico del protestantesimo statunitense, costituisce, allo stesso modo del socialismo scientifico, un’ideologia in nuce economicistica; e proprio in quanto ideologia, come il materialismo marxiano, si sviluppa a partire da un “escatologismo”, a sua volta procedente da una lettura non “tradizionale” del Nuovo Testamento.

[5]Naso, op. cit., 69-71.

[6]Fennell, cit., 73.

[7]Ibidem, 66 (l’espressione “liberazione dal tabù del massacro dei civili” si trova ibidem, 72).

Cultuurmarxisme - Essaybundel van Paul Cliteur e.a.

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Cultuurmarxisme

Essaybundel van Paul Cliteur e.a.

door Johan Sanctorum

Ex: https://doorbraak.be

Het is duidelijk dat er een nieuwe intellectuele wind waait in de lage landen, met een reeks denkers/auteurs die het zinkende eiland van de politieke correctheid verlaten hebben. Een aantal van hen ontmoeten we in de nieuwe essaybundel ‘Cultuurmarxisme’, samengesteld door filosoof-jurist Paul Cliteur.

CM-PC.jpgHet probleem van zo’n essaybundel, waarin we naast Cliteur namen terugvinden als Sid Lukkassen, Maarten Boudry, Derk Jan Eppink, en Wim van Rooy, is uiteraard de consistentie en de overlappingen. Soms krijg je wel eens een déjà-lu, ofwel tegenspraken waarvan je denkt: hadden ze dat niet beter eens uitgeklaard. Toch is het een interessante caleidoscoop van meningen en invalshoeken geworden, die ingaat op het fenomeen van de politieke correctheid, met de term cultuurmarxisme als sleutel. Ons artikel van woensdag j.l., ‘Het grote gelijk van links’, was daar een goede aanloop toe: een lectuur van een Knack-column getekend Bert Bultinck, die alle ‘witte’ Vlamingen per definitie als racisten beschouwt, uitgezonderd zichzelf allicht. Wat hem meteen de status geeft van moreel rechter, therapeut, zelfs orakel.

Betutteling van minderheden

Waarover gaat cultuurmarxisme? Over de manier hoe links via de media en de culturele instellingen haar eigen gelijk steeds weer te voorschijn goochelt. Journalisten, schrijvers, artiesten, culturo’s… allen behoren ze tot een nomenklatura die zichzelf in stand houdt als elite die onderdrukt, censureert, terwijl ze beweert voor vrijheid, democratie en emancipatie te gaan.

Niet langer was de klassenstrijd het ordewoord, wel de fameuze Lange Mars door de Instellingen.

Historisch is de term onverbrekelijk verbonden met de theorieën van de Italiaanse communist Antonio Gramsci (1891-1937), die vaststelde hoe links de greep op de arbeiders – die massaal naar de partij van Mussolini overliepen- verloor, en zich genoodzaakt zag het geweer van schouder te veranderen. Sid Lukkassen beschrijft die ommekeer op pittige en goed gedocumenteerde wijze. De nagestreefde culturele hegemonie van het Marxisme 2.0 stelde zich tot doel het volk van zijn vals bewustzijn (sic) te bevrijden door de media en de cultuurwereld te monopoliseren en van daaruit de revolutionaire waarheid te propageren. Niet langer was de klassenstrijd het ordewoord, wel de fameuze Lange Mars door de Instellingen. Een verschuiving van economie naar cultuur dus, via een soort Trojaansepaarden-tactiek.

Daardoor verloor het originele socialisme zijn band met het volk, en tendeerde de linkse doctrine naar een universele slachtoffercultuur: alle mogelijke minderheidsgroepen of benadeelden (vrouwen, allochtonen, holebi’s…) worden het fetisj van een intellectuele minderheid die haar getalmatige minoriteit wil omzetten in morele superioriteit. Of zoals Maarten Boudry het uitdrukt: ‘… de doorgeschoten verheerlijking van ‘diversiteit’ en de betutteling van minderheden, die ontaardt in een soort ‘Olympisch Kampioenschap van Slachtofferschap’. Zo ontstond een ‘surrogaat-proletariaat’ terwijl de werkende klasse massaal naar (centrum-)rechts overliep en de pococratische dogma’s weghoonde, wat de linkse elite nog meer in de rol van eenzame wereldverbeteraar duwde. Het is een vicieuze cirkel, een zelfversterkend mechanisme.

Advertentie

Hoewel wij het cordon hebben, manifesteert politieke correctheid zich in Nederland als sociaal fenomeen misschien nog extremer dan in Vlaanderen. Denk maar aan de jaarlijks terugkerende Zwartepietendiscussie en de spandoeken van groenlinks die de Syriëgangers verwelkomen. Udo Kelderman gaat daarbij specifiek in op die Nederlandse Zwartepietenkwestie en het dwangmatig refereren aan de slavernij: alle kleurlingen die in Nederland rondlopen zijn zogenaamde ex-slaven, wat de autochtoon in de rol van ex-slavendrijver duwt en dus schuldig aan misdaden tegen de menselijkheid. Door die paranoïde stigmatisering, ook gesignaleerd door Sebastien Valkenberg en Puck van der Land, manoeuvreert links zich in de rol van geweten-van-de-natie, waarbij tal van samenlevingsproblemen rond bijvoorbeeld migratie gewoon worden weggeblazen. Wie er toch aandacht aan besteedt, hoort bij fout-rechts en verliest alle intellectuele credibiliteit. Zo heb je natuurlijk altijd gelijk.

Totalitaire tendensen

De uitbouw van een sterke bureaucratie met repressieve tentakels die de burger bij de les moeten houden.

Een consequentie van het cultuurmarxisme, dat zweert bij de bovenbouw en de instellingen, is tevens de uitbouw van een sterke bureaucratie met repressieve tentakels die de burger bij de les moeten houden. Denk maar aan parastatale vzw’s als UNIA. Het fenomeen profileert zich ook via de groene betuttelingsmanie en de stigmatisering van de burger als vervuiler, waar Jan Herman Brinks een bijdrage aan besteedt. Maar ook in het onvoorstelbare waterhoofd dat EU heet, de supranationale schoonmoeder die steeds meer bevoegdheden naar zich toetrekt: het uitverkoren domein van Derk Jan Eppink die stevig van leer trekt tegen de EU als neo-cultuurmarxistisch project. Het verklaart de rabiate eurofilie van oude ‘68ers als Paul Goossens en revolteleider Daniel Cohn-Bendit, deze laatste ook niet toevallig bekeerd tot het groene gedachtegoed. Wat Paul Cliteur doet besluiten dat het cultuurmarxisme fundamenteel een ondemocratische beweging is.

Dat vermoeden van een omfloerste dictatuur wordt gestaafd door de soms discrete, soms manifeste affiniteit van linkse westerse intellectuelen met totalitaire systemen en regimes, met Mao-China uiteraard als model waar de ’68ers zich op verkeken, en het bezoek van J.P. Sartre aan de Sovjet-Unie van de jaren vijftig als archetype. Een affiniteit die Eric C. Hendriks in de verf zet.

De bijdrage van Wim van Rooy mag in dat opzicht ook niet onvermeld blijven, daar waar hij postmoderne theoretici als Derrida en andere ‘68ers of nakomelingen analyseert als uitvoerders van een nihilistisch weg-met-ons-project, een identitaire deconstructie die finaal uitloopt op de masochistische omarming van een anti-democratische geweldcultuur als de islam. Hetzelfde geldt voor de bizarre alliantie tussen feminisme en islamofilie, een fenomeen dat Jesper Jansen belicht.

‘Complotdenken’

De gemeenschappelijke noemer van alle bijdragen is enig cultuurpessimisme waar ik me niet altijd kan in vinden. Met name lijkt me de banvloek over de postmoderne denkers niet helemaal terecht, want hun behoefte aan deconstructie, met Nietzsche als verre stamvader, treft elke vorm van totalitair denken en zeker ook religieuze ideologieën als de islam. Het westerse denken is fundamenteel kritisch en de ironie is nooit ver weg, iets wat we van de antieke Griekse filosofie hebben overgehouden en moeten blijven koesteren. Dat is nu net het kenmerk van het cultuurmarxisme: het mankeert elk gevoel voor humor, evenals de grote monotheïstische systemen trouwens.

Men zou het ook kunnen zien als iets viraals, een kwaadaardig proces dat zich geautomatiseerd heeft en uitwoekert

Het spreekt vanzelf dat links heel de gedachtegang van dit boek zal wegzetten als een ridicule complottheorie. Misschien geeft de ondertitel ‘Er waart een spook door het Westen’ daar ook wel enige aanleiding toe. Is het echt zo dat er ergens in een bunker door topintellectuelen wordt beraadslaagd over de controle van de culturele instellingen, de media en het mainstreamdiscours? Natuurlijk niet, zegt Paul Cliteur, het is veel erger dan dat, want dan konden we het ding makkelijk oprollen. Het gaat daarentegen om een duurzaam paradigma dat zich via netwerking, sociale druk en soms regelrechte chantage of dreiging met broodroof reproduceert. Een fenomeen waar Puck van der Land, Sebastien Valkenberg en Emerson Vermaat bij stilstaan. Men zou het ook kunnen zien als iets viraals, een kwaadaardig proces dat zich geautomatiseerd heeft en uitwoekert, voorbij de generatie van de ‘68ers die vandaag overigens hun pensioensleeftijd hebben bereikt zonder dat we hun erfenis zomaar kunnen dumpen. Perry Pierik heeft het over kneedbaarheid en besmettelijkheid: ‘Het woord cultuurmarxisme is zo beladen, omdat het een proces aangeeft van ideeën en krachten, dat als semtex plakt aan het gereedschap van de progressieve wereld, waarmee de Gutmensch zijn morele gelijk veilig probeert te stellen.’

De remedies?

De rechtstaat dient een breed gedragen wettelijk kader te creëren waarin hij zichzelf beschermt tegen aanvallen van buitenuit

Dat maakt het ook zo hachelijk om er tegenin te gaan, en het discours over cultuurmarxisme voorbij de klaagzang te tillen. Zijn er tegenstrategieën mogelijk, methodes, attitudes, werkmodellen die de cultuurhegemonie van links kunnen doorbreken? Slechts enkele auteurs durven het aan om een alternatief te formuleren. Samensteller Paul Cliteur pleit voor een weerbare democratie: dat is een democratie die zich niet passief-pluralistisch laat vullen met alle mogelijke politieke tendensen of religiën, maar die georiënteerd verloopt, met een duidelijk kompas, gericht op het voortbestaan en de bloei van die democratie. Niet elke levensbeschouwing komt in aanmerking om door de rechtstaat zomaar aanvaard te worden, ze mag zich niet suïcidaal gedragen. Deze toetssteen geldt in de eerste plaats voor de drie grote totalitaire ideologieën van vorige en deze eeuw, namelijk fascisme, communisme, islamisme. De rechtstaat dient een breed gedragen wettelijk kader te creëren waarin hij zichzelf beschermt tegen aanvallen van buitenuit, denk aan de islam die de godsdienstvrijheid inroept om uiteindelijk de sharia te kunnen instellen. Anderzijds zou dit weer kunnen leiden naar een weldenkende consensusdemocratie met cordons etc. – Het debat hierover is zeker nog niet ten einde.

Sid-portret-boekenbeurs-300x300.pngSid Lukkassen komt tot een andere conclusie: de culturele hegemonie van links moeten we laten voor wat ze is. We moeten compleet nieuwe, eigen media, netwerken en instellingen oprichten die niet ‘besmet’ zijn door het virus en voor echte vrijheid gaan: ‘De enige weg voorwaarts is dus het scheppen van een eigen thuishaven, een eigen Nieuwe Zuil met bijbehorende instituties en cultuurdragende organen. Die alternatieve media zijn volop aan het doorschieten, Doorbraak is er een van.

Eric C. Hendriks pleit in het afsluitende essay ten slotte voor een zekere mate van chaos (‘rommeligheid’) en échte diversiteit, niet de geënsceneerde diversiteit van links, maar gebaseerd op individuele mondigheid en autonomisme, bloemen die bloeien vanuit het ‘burgerlijke midden’. Dat is een mooi einde. Zo’n boek, zelfs over het cultuurmarxisme, mag niet eindigen als een klaagzang van een stel querulanten. Er is hoop, er schuilt kracht in de basis, het volk is moe maar niet uitgeteld, niet alle jonge intellectuelen doen in hun broek, er ontluikt een tegendemocratie.

‘Cultuurmarxisme’ is een plaats in uw boekenkast zeker waard, misschien naast ‘De Langste Mars’, want goed gezelschap versterkt elkaar. Op negen november e.k. gaan de auteurs van beide,- Paul Cliteur,  Sid Lukkassen en ondergetekende,- een panelgesprek aan op de Antwerpse boekenbeurs. Nu al noteren.

France diplomatie-Macron AN II : Un fiasco diplomatique total

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France diplomatie-Macron AN II : Un fiasco diplomatique total

 
 
Auteur : René Naba
Ex: http://www.zejournal.mobi

« Il y a plusieurs sortes d’intelligences dont la bêtise n’est pas la moindre». 

Thomas Mann.

Le président Emmanuel Macron a inauguré le 27 Août à Paris la XXVIe conférence des Ambassadeurs de France, deuxième exercice du genre depuis son élection à la magistrature suprême, en 2017. Retour sur le fiasco diplomatique français à l’arrière plan des objectifs inavoués de la diplomatie française sous la mandature Macron.

Sauvé par le gong

Sauvé par le gong. Pour paradoxal que cela puisse paraître, Emmanuel Macron est redevable de sa nouvelle visibilité internationale à Vladimir Poutine, si pourtant vilipendé par la presse française, en ce que la lune de miel entre Jupiter de France et le gougnafier de l’immobilier américain a tourné en lune de fiel.

Diner privé à la résidence de George Washington, le père de la nation américaine, discours devant le Congrès, pichenette pelliculaire sur l’épaule du président français, accolades, embrassades, poilade et fortes empoignades… Tout un tralala et patati et patata. Et puis patatras.

Certes, Vladimir Poutine, ainsi que se gaussaient les éditocrates français, éprouvait un besoin pressant de sortir de son isolement et d’alléger la Russie des sanctions économiques qui la frappaient du fait de son annexion de la Crimée et de son soutien victorieux à la Syrie. En un parfait synchronisme, la caste intellectuelle française, symptomatiquement, donnait d’ailleurs de la voix pour freiner une orientation dictée impérativement par le principe de réalité et le désastre français en Syrie, en mettant en garde contre une « alliance qui serait contraire aux intérêts de la France».

Cf à ce propos la tribune co-signée par les pontifiants Nicolas Tenzer, Olivier Schmitt et Nicolas Hénin.

C’était sans compter sur le rebond du prix du pétrole (80 dollars le baril) qui a donné une bouffée d’oxygène au trésor russe. C’était sans compter aussi sur l’unilatéralisme forcené du plus xénophobe président de l’histoire américaine qui a eu raison de la belle complicité entre deux présidents si antinomiques.

La pêche aux voix, à six mois des élections américaines du mid term (mi mandat), cruciales pour le locataire de la Maison Blanche, a terrassé la belle amitié entre la grande démocratie américaine et la « Patrie de Lafayette». En état de lévitation, Emmanuel Macron s’est retrouvé subitement en suspension devant un vide abyssal avec pour unique perspective la risée universelle.

Tuile supplémentaire, l’euphorie du Mundial 2018 dont il espérait un rebond de popularité a tourné court, phagocytée par la ténébreuse « affaire Alexandre Benhalla », dont les basses oeuvres élyséennes ont révélé la face hideuse du macronisme.

Dans l’allégresse de son élection, le président français fraichement élu avait pourtant brocardé son hôte russe, en juin 2017, dans le majestueux site du Château de Versailles, ironisant sur le travail de propagande des médias russes. Le lancement de la version française de Russia Today avait d’ailleurs donné lieu à un concert d’indignation invraisemblable de la part d’une caste journalistique qui émarge peu ou prou sur des budgets du grand capital ou des budgets publics de l’audiovisuel français, dont la quasi totalité des grands vecteurs relève d’ailleurs du service public, comme en témoigne cette liste non exhaustive (France télévision, Radio France, France 24, RFI, RFO, TV5 CFI), alors que la presse écrite est sous contrôle des conglomérats du grand capital adossés aux marchés publics de l’état (le Monde du trio BNP (Berger, Niel Pigasse), le Figaro (Dassault, aviation), Libération-l’Express (Patrick Drahi, téléphonie mobile), le Point (François Pinault), Les Echos (Bernard Arnault), le Groupe Canal + (Vincent Bolloré, le prospecteur d’une Afrique qui n’est « pas encore entrée dans l’histoire », selon l’expression de l’hôte de son yacht, Nicolas Sarkozy).

Ci joint un échantillon de la prose développée lors du lancement de RT

Sauf que la diplomatie russe s’inscrit dans la durée et le long terme et que Vladimir Poutine a survécu à quatre présidents français (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron). De surcroît, le pardon des offenses est la marque des grands hommes.

Un an plus tard, dans un retournement de situation rare dans l’histoire, l’hôte russe brocardé a entrepris de renflouer le novice, dans un geste d’une élégance qui constitue la marque de l’assurance.

La scène, raffinement suprême, s’est déroulée devant le plan d’eau du non moins majestueux site du palais des Tsars à Saint Petersbourg, l’équivalent russe de Versailles.

Un repêchage juste au dessus de la ligne de flottaison. Car entre la Russie et la France, il existe une différence d’échelle. Celle qui distingue une puissance planétaire souveraine, d‘un sous traitant des États-Unis dans ses anciennes zones d’influence en Afrique et au Moyen Orient quand bien même il se situe au 2e rang mondial de par son domaine maritime de l’ordre de 10 millions de Km2. Suprême humiliation, le plus ancien allié des États-Unis se retrouve à la merci de ses sanctions économiques.

Dans l‘ordre symbolique, la différence d’échelle trouve d’ailleurs son illustration la plus concrète dans celle qui distingue un des grands diplomates de l’époque contemporaine, d’un bureaucrate poussif et sans relief… Entre l’impassible et inamovible russe Serguei Lavrov, en poste depuis 2004, et son homologue français Jean Yves Le Drian, y’a pas en effet photo. Deux des prédécesseurs du français, Alain Juppé et Laurent Fabius, projetés sur le tatami par le russe, peuvent en témoigner.

Sur ce lien, le traitement énergisant réservé par Sergeuï Lavrov à Alain Juppé et Laurent Fabius :

L’erreur d’Emmanuel Macron, voire son malheur, aura été son absence d’empathie cognitive pour la quasi totalité des protagonistes des conflits du Moyen orient et son étonnant alignement sur un atlantisme exacerbé, alors que ce pur produit de l’intelligentzia française aurait dû pourtant se livrer à cet exercice qui consiste à se mettre intellectuellement à la place de l’autre pour comprendre les enjeux. Cela lui aurait épargné les avanies, alors qu’il se savait héritier d’une décennie diplomatique calamiteuse, du fait d’une double mandature présidentielle chaotique du post gaulliste Nicolas Sarkozy et du socialo motoriste François Hollande.

Un Moyen Orient sous la coupe atomique d’Israël

Dans son discours prononcé mercredi 24 avril 2018 devant le Congrès américain, M. Emmanuel Macron se proposait d’aménager un Moyen orient placé sous la coupe atomique d’Israël. « L’Iran n’aura jamais d’arme nucléaire. Ni maintenant, ni dans cinq ans, ni dans dix ans », a déclaré le président français, s’engageant en outre à réduire la capacité balistique de la République islamique iranienne de même que son influence régionale au Yémen, en Irak et au Liban, sans accompagner cet engagement d’une mesure de réciprocité concernant le désarmement nucléaire d’Israël.

Dindon de la farce, Emmanuel Macron a dû donner un violent coup de barre à sa politique moins d’un mois après sa profession de foi pour éviter le ridicule, en ce que l’idylle Macron-Trump tant célébrée par la presse française a finalement débouché sur une fracture transatlantique sur fond d’une guerre commerciale potentielle des États-Unis contre l’Union Européenne du fait du retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien.

Pis, le sommet du G7, le 10 juin 2018, a viré lui aussi au fiasco avec un tweet rageur de Donald Trump qui a complètement torpillé l’accord final. Avec dédain, la Russie a d’ailleurs refusé de réintégrer le barnum occidental préférant se tenir à distance du capharnaüm, qui s’est déroulé en toile de fond du sommet tripartite de Shanghai (Chine, Russie, Iran). Anormalement négligé par la presse occidentale, ce sommet, tenu le même jour que le G7, a mis au point la stratégie de riposte de l’axe de la contestation à l’hégémonie atlantiste, par un soutien multiforme à l’Iran.

Au delà du psychodrame occidental, la posture diplomatique de Jupiter de France a ainsi révélé les objectifs inavoués de la diplomatie française sous sa mandature: Un Moyen orient dénucléarisé, à faible capacité balistique iranienne, placé sous la coupe atomique d’Israël. Un pays qui dispose pourtant d’un arsenal de près de deux cents ogives à charge nucléaire, soustrait à tout contrôle international. Mais ce fait là, le petit génie de la vie politique française feint de l’ignorer.

Le strabisme divergent d’Emmanuel Macron

La sécurisation d’Israël ne saurait se traduire par une soumission permanente à la terreur atomique israélienne de l‘Asie occidentale, zone intermédiaire entre l’OTAN (Atlantique Nord) et l’OTASE (Asie du Sud Est), deux pactes militaires de l’Occident qui enserrent la Zone. Ni sa sanctuarisation par une dépossession de la Palestine.

Atteint de strabisme divergent, ce président d’un pays qui a coprésidé au découpage du Moyen orient en application des accords Sykes Picot, a invité l’Iran à ne pas déployer une position hégémonique au Moyen Orient, sans mentionner là aussi, ni le rôle de l’Otan, ni celui des États-Unis, pas plus celui d’Israël, voire même de la France et du Royaume Uni, encore moins le terrorisme islamique d’inspiration wahhabite. Un rare cas de stratégie surréaliste.

La posture macronienne relève de l’outrecuidance d’un pays, pourtant un des grands pollueurs atomiques de la planète, équipementier du centre atomique de Dimona (Israël), de l’Afrique du sud du temps de l’Apartheid et de l’Iran impériale via le consortium Eurodif, par ailleurs co-belligérant d’Israël contre l’Egypte (Suez 1956), de l’Irak contre l’Iran (1979-1989) et des Etats Unis et du Royaume Uni contre la Syrie (2018).

Pour aller plus loin sur la coopération nucléaire franco israélienne, ce lien :

Sur le potentiel nucléaire israélien :

Et sur la politique arabe de la France, ce lien :

L’outrecuidance macronienne s’était déjà illustrée dans ses fausses prévisions présidentielles sur l’annonce de la fin de la guerre anti Daech en Syrie, prévue, selon lui, pour fin février 2018, et la reprise de contact avec le pouvoir syrien. Contredite dans les faits, cette prédiction surprenante a révélé rétrospectivement l’amateurisme de ce président inexpérimenté dans les affaires internationales.

Il en a été de même sur le plan européen où la formation en Italie d’un gouvernement populiste, comportant plusieurs ministres ouvertement eurosceptiques, est venu porter un coup d’arrêt aux ambitions européennes du lauréat du Prix Charlemagne 2018.

L’exigence française de désarmer les formations para militaires chiites, -le Hezbollah libanais et le Hached Al Chaabi irakien (la Mobilisation Populaire)-, mais non les Peshmergas kurdes d’Irak, de même que les manigances françaises visant à démembrer la Syrie via la création d’une entité autonome kurde dans le nord du pays, relèvent de ce même dessein.

Toutefois, la décision de 70 tribus arabes de la riche plaine centrale de la Syrie de déclarer une guerre de guérilla contre la présence des « envahisseurs américains, français et turcs », le 1er juin 2018, pourrait refroidir quelque peu les ardeurs belliqueuses d’Emmanuel Macron, faisant resurgir le cauchemar de Beyrouth, avec l’assassinat de l’ambassadeur de France Louis Delamare, et le double attentat contre l’ambassade de France dans la capitale libanaise et le PC du contingent français de la force multinationale occidentale, en 1983 et 1984.

Fsné.jpgUn Maître espion « représentant personnel du président Macron pour la Syrie »

Luxe de sophistication qui masque mal un rétropédalage discret, Emmanuel Macron a nommé le 27 juin François Sénémaud, ancien directeur du renseignement à la DGSE, « représentant personnel du président de la République pour la Syrie». Cette astuce diplomatique devrait permettre au président français de contourner l’épineux problème de l’ambassade française à Damas, fermée sur ordre d’Alain Juppé, en mars 2012 et de lui éviter de désavouer ainsi publiquement ses deux prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande

L’absence d’affectation territoriale du représentant français en Syrie pourrait constituer l’indice d’un timide dégagement de la France de l’opposition of shore syrienne pétromonarchique, en pleine débandade, en ce que « le représentant personnel du Président de la République pour la Syrie » pourrait l’habiliter à des contacts avec le pouvoir syrien en raison de son affectation fonctionnelle de sa mission « pour la Syrie».

Autrement dit, permettre au grand espion français de grappiller à Genève ou à Astana quelques miettes d’informations et oeuvrer ainsi en coulisses pour tenter une reprise progressive des relations diplomatiques entre les deux pays. Un exercice hautement aléatoire, tant la méfiance est grande du pouvoir syrien à l’égard de Paris.

Dans le même ordre d’idées, le double triomphe électoral des formations chiites, tant au Liban qu’en Irak, au printemps 2018, et le revers corrélatif de son protégé libanais Saad Hariri, ont retenti comme des camouflets majeurs de ce novice français et vraisemblablement douché ses ardeurs.

L’exigence du désarmement du Hezbollah libanais a coïncidé avec la décision du trésor américain de placer sur la « liste noire du terrorisme » Hassan Nasrallah et le conseil de gouvernance de sa formation en vue d’entraver la formation du nouveau gouvernement libanais post élections, à tout le moins de dissuader le rescapé Saad Hariri de toute coopération future avec la formation chiite, dont les états de service en Syrie ont largement contribué à renverser le cours de la guerre.

La liste a été établie le 16 mai 2018 au lendemain du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et du carnage israélien impuni de Gaza, en concertation avec les pétromonarchies suivantes : l’Arabie Saoudite, Bahreïn, Les Emirats Arabes Unis, Qatar et le Sultanat d’Oman. Des états satellites de l’Amérique, réputés pour leur grande probité politique et leur pacifisme déclaré.

Au delà des apparences, le ciblage de l’Iran et du Hezbollah libanais figuraient en filigrane dans le projet diplomatique d’Emmanuel Macron comme en témoigne la structure diplomatique mise en place à son accession au pouvoir.

Cf sur ce lien le dispositif diplomatique présidentiel

L’instrumentalisation de l’histoire de France au prétexte des turpitudes de la collaboration vichyste

Que de surcroît le terme « Palestine » ait été complètement gommé de son discours américain, alors qu’Israël se refuse à la constitution d’une commission d’enquête internationale sur le carnage qu’il a commis à Gaza depuis le 30 Mars 2018, soit au total 97 tués et près de quatre mille blessés, confirme son extrême mansuétude à l’égard de l’état hébreu, de même que pour le Royaume saoudien, ordonnateur d’un massacre à huis clos du peuple yéménite.

La France macronienne mettra toutefois un bémol à son tropisme israélien lors du nouveau carnage israélien, le 14 Mai 2018, reconnaissant le droit à la liberté d’expression des Palestiniens et à leurs manifestations pacifiques. Elle annulera dans la foulée le déplacement du premier ministre Edouard Phillipe en Israël pour le lancement des festivités France Israël organisées pour la célébration du 70me anniversaire de la création de l’Etat hébreu. Un bémol, un laps de temps, avant de recevoir à Paris le 5 juin le premier ministre israélien, moins d’un mois après le 2e carnage israélien contre Gaza.

En juin 2018, un an après son entrée en fonction, Emmanuel Macron a dû se résoudre à l’évidence et acter un double constat d’une grande amertume. Le jeune premier de la politique internationale ne disposait pas du moindre levier d’influence sur les fauves du calibre de Donald Trump (États-Unis) et Benyamin Netanyahu (Israël). Le retrait de Total et de Peugeot du grand marché iranien en a apporté une preuve éclatante, révélant au grand jour l’absence de moyens de riposte aux décisions des dirigeants de ces deux grands alliés de la France.

Pis, en recevant à trois reprises le premier ministre israélien en moins d’un an, notamment à l’occasion de la commémoration de la « Rafle du Vel d’Hiv », la déportation par la police française des juifs français sous le régime de Vichy (1940-1944), Emmanuel Macron « contribue à instrumentaliser l’Histoire de France », selon l’expression de l’historienne Suzanne Citron.

Sur ce lien, la tribune de Suzanne Citron

Manoeuvres conjointes navales franco israéliennes pour la première fois depuis 1963

En dépit des protestations de façade, la France, sous le mandat d’Emmanuel Macron, a repris ses manoeuvres conjointes avec la marine israélienne interrompue depuis 55 ans. Pour la première fois depuis 1963, deux bâtiments de la marine israélienne ont participé à des exercices communs au large de Toulon en compagnie de la marine française, en juin 2018. La corvette INS Eilat et le navire lance-missile INS Kidon ont participé avec la frégate La Fayette à un large éventail de scénarios. Des chasseurs volant à basse altitude ont simulé le lancement de missiles anti-navires. Les exercices comprenaient aussi des entraînements au tir d’artillerie. Selon le Colonel Ronen Hajaj, commandant le département de l’entraînement et de la doctrine, « La France voit en Israël un partenaire maritime fort dans la région». En 2016 et 2017, le nombre de navires de guerre français ayant fait escale à Haifa et le nombre d’escales de bâtiments américains.

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Le déploiement stratégique occidental face à l’Iran

Doux rêveur ou redoutable ignorant ? Quoiqu’il en soit, Emmanuel Macron à Washington a dilapidé son capital de crédit, signant l’arrêt de mort d’un ré-équilibrage de la diplomatie française par son alignement aux thèses les plus extrêmes du néo conservatisme israélo-américain.

Sa profession de foi tranche en effet avec les capacités stratégiques d’un pays généralement considéré à capacité limitée, malgré ses claironnades périodiques. Elle témoigne de surcroît d’une tragique méconnaissance des réalités stratégiques régionales, alors que face à l’Iran, le Golfe apparaît comme une gigantesque base flottante américaine.

La zone est, en effet, couverte d’un réseau de bases aéronavales anglo-saxonnes et françaises, le plus dense du monde, dont le déploiement pourrait à lui seul dissuader tout éventuel assaillant. Elle abrite à Doha (Qatar), le poste de commandement opérationnel du Cent Com (le commandement central américain) dont la compétence s’étend sur l’axe de crise de l’Islam qui va de l’Afghanistan au Maroc ; À Manama (Bahreïn), le quartier général d’ancrage de la Ve flotte américaine dont la zone opérationnelle couvre le Golfe arabo-persique et l’Océan indien.

S’y ajoutent, Djibouti, plateforme opérationnelle conjointe franco américaine dans la Corne de l’Afrique, la base relais de Diego Garcia (Océan indien), la base aérienne britannique de Massirah (Sultanat d’Oman) ainsi que depuis janvier 2008 la plate forme navale française à Abou Dhabi ; sans compter une vingtaine de bases américaines déployées dans le nord de la Syrie et de l’Irak, pour le faux prétexte de combattre les alliés objectifs des pays occidentaux, les groupements islamistes Daech et Al Qaida.

Enfin, dernier et non le moindre des éléments du dispositif, Israël, le partenaire stratégique des États-Unis dans la zone. En superposition à ce dispositif, des barrages électroniques ont été édifiés aux frontières de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis pour décourager toute invasion ou infiltration.

L’Iran, en contrepoint, est soumise à embargo depuis 38 ans, entourée par quatre puissances nucléaires (Russie, Inde, Pakistan, Israël) et a dû riposter à une guerre d’agression menée par l’irakien Saddam Hussein pour le compte des pétromonarchies pendant dix ans (1979-1989).

La préconisation d’un accord de substitution à un précédent accord international, négocié pendant douze ans par sept parties dont l’Iran, la Russie et la Chine et entériné par l’ONU ; que, de surcroît cette proposition ait été lancée en partenariat avec un président américain totalement affranchi du Droit international par sa reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël, relève de la désinvolture à tout le moins d’un amateurisme.

Ce faisant, Emmanuel Macron s’est hissé au rang de l’adversaire le plus farouche des aspirations du Monde arabe et musulman à la sécurisation de son espace national, à égalité avec Nicolas Sarkozy, Laurent Fabius et Manuel Valls, les petits télégraphistes des Israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien et sur la question palestinienne.

À égalité aussi avec son repoussoir, François Hollande, le ROMEO de la « chanson d’amour » en faveur d’Israël dans la cuisine de Benyamin Netanyahu, le premier ministre du gouvernement le plus xénophobe d’Israël.

La France au Yémen, un chacal

Le dos au mur, après la débandade de l’opposition off shore pétromonarchique syrienne et les avatars de Saad Hariri, son cheval de Troie libanais dans les projets de reconstruction de Syrie, la France a engagé ses forces spéciales auprès de ses alliés déconfis, –tant au nord de la Syrie auprès des Kurdes séparatistes, qu’au Nord du Yémen en soutien à Abou Dhabi pour la prise du port de Hodeida–, dans une tentative désespérée de demeurer dans le jeu de crainte d’une évacuation définitive de la scène régionale.

Au Yémen, la France a mis à la disposition de la coalition pétromonarchique une escadrille de 6 AirBus pour le ravitaillement en vol des chasseurs bombardiers de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis, ainsi que 4 « Rafale » opérant depuis la base de Djibouti pour des vols de reconnaissance du théâtre des opérations et de repérage satellite.

Trois mois après le début du conflit, en mars 2015, un avion ravitailleur Airbus 330-200 MRTT a été livré à l’Arabie Saoudite, le dernier d’une flotte de six. En avril 2017, deux de ces avions étaient déployés au Yémen. Indispensables à la guerre en cours, ils ravitaillent en vol les F-15 saoudiens.

Des canons Caesar 155 mm de l’entreprise française Nexter, des hélicoptères de transport Cougar du groupe EADS et des drones de renseignement militaire SDTI de l’entreprise française SAGEM sont livrés à la coalition saoudienne; En 2016, la France a livré 276 blindés légers. Ce lot est composé de blindés légers Renault Sherpa light et Vab Mark 3 du groupe Renault Trucks Defense, originellement destinés au Liban.

Au delà de la fourniture du matériel militaire, la vocation naturelle de ce pays grand marchand d’armes, la France a assuré le blocus maritime du Yémen, prenant la relève des Saoudiens lors de la phase de révision des vedettes saoudiennes, en sus de la mise à disposition de la coalition d’un détachement des forces spéciales en vue d’épauler les envahisseurs du Golfe.

La chaine TV libanaise Al Mayadeen, constituée par des dissidents d’Al Jazeera, a comparé le comportement de la France à un « chacal se repaissant des miettes » du vautour américain. « Emmanuel Macron s’imagine être plus futé que les dirigeants britanniques en enrobant son intervention militaire au Yémen par des considérations humanitaires, justifiant la présence des militaires français aux côtés des assaillants des Emirats Arabes Unis par la nécessité de déminer le port de Hodeida », a ajouté le commentateur de la chaîne.

Le zèle de la France au Yémen vise à compenser sa défaite militaire en Syrie dans l’espoir de pouvoir conserver un strapontin diplomatique dans la renconfiguration géo stratégique qui s’opère au Proche orient

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Le syndrome de Suez

Près de dix ans d’interventionnisme débridé tous azimuth au Moyen orient, le syndrome de Suez hante à nouveau la France. L’agression tripartite menée par les deux puissances coloniales de l’époque, le Royaume Uni et la France, et leur créature Israël, en 1956, contre l’Egypte nassérienne avait entrainé une rupture de dix ans entre la France et le Monde arabe et un reflux considérable de l’influence française dans la zone, dont elle ne s’est jamais complétement remise.

Le nombre des locuteurs francophones au Liban, de l’ordre de 77 % dans la décennie 1950-1960, a ainsi chuté drastiquement au profit des locuteurs anglophones, s’inversant au profit de l’anglais (60 % pour l’anglais, 40 % pour le français).

Ce fiasco diplomatique tranche avec la prospérité boursière du grand patronat sur fond de fronde sociale avec son cortège de grèves de cheminots et du personnel d’Air France, des protestations des agriculteurs et des étudiants.

La France, en 2018, est devenue la championne du monde en matière de distribution de dividendes aux actionnaires, alors qu’elle était reléguée à la 7e position parmi les puissances économiques mondiales, supplantée désormais par l’Inde.

Le produit intérieur brut (PIB) de l’Inde a dépassé, pour la première fois, celui de l’Hexagone, en 2017, reléguant la France au septième rang des économies mondiales, selon le site de la Banque mondiale. Le PIB de l’Inde en 2017, première année de la mandature Macron, a ainsi atteint 2 597 milliards de dollars contre 2 582 milliards pour la France. En contrechamps, selon un rapport de l’ONG Oxfam publié lundi 14 mai 2018 et intitulé « CAC 40 : des profits sans partage », les groupes du CAC 40 ont ainsi redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices entre 2009 – année de la crise financière mondiale – et 2016, soit deux fois plus que dans les années 2000. Cela a conduit ces entreprises à ne laisser « que 27,3 % au réinvestissement et 5,3 % aux salariés », ajoute OXFAM qui dénonce des choix économiques qui nourrissent une « véritable spirale des inégalités».

Pour aller plus loin sur ce sujet :

Plus policé que le gaullo-atlantiste Nicolas Sarkozy, plus suave que le socialo atlantiste François Hollande, Emmanuel Macron n’en a pas moins conduit une diplomatie aussi désastreuse pour la France que ses prédécesseurs.

Que le disciple du philosophe Paul Ricoeur procède à un tel artifice aussi grossier tranche avec les qualités abusivement attribuées au plus jeune Président de la République française.

L’Occident ne dicte plus son agenda au Monde

L’ours russe est mal léché. Ce fait est connu et reconnu. Mais face au brachycéphale d’outre atlantique, il va falloir, Manu, réviser ses classiques car nul n’ignore depuis Jean de La Fontaine, même les cancres, que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » (le Corbeau et le Renard).

Autre classique à réviser : L’Europe ce n’est pas l’OTAN. Pas que l’OTAN. « L’Europe, c’est de l’Atlantique à l’Oural, car c’est l’Europe, toute l’Europe qui décidera du destin du Monde».

Tel est le mot d’ordre légué par le Grand Charles, « Libérateur de la France » au micron de France, dans un discours prémonitoire prononcé à Strasbourg en novembre 1959, dix huit ans avant la naissance de son lointain successeur.

L’horloge du monde n’est plus plantée, -du moins plus exclusivement plantée- à Washington, d’autres capitales du Monde disposent désormais de leur propre fuseau horaire. « L’Occident ne dicte plus son agenda au Monde », constatera, amer, dans un rare éclair de lucidité, François Hollande, avant de jeter l’éponge, vaincu par ses déboires de Syrie. Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, plus laconique, édictera que le Monde est passé à « la phase post occidentale».

Pour un pays qui traîne un lourd passif militaire: Quatre capitulations militaires en deux siècles (Waterloo 1915, Sedan 1880, Montoire 1940, Dien Bien Phu 1954), soit le double de l’Allemagne (pour les deux Guerres Mondiales du XX me siècle 1918, 1945), et zéro capitulation au Royaume Uni, -record absolu parmi les pays occidentaux-, il est à craindre, à n’y prendre garde, que ne surgisse une nouvelle « déposition d’un vaincu » d’« une étrange défaite». (Marc Bloch).

Pour aller plus loin sur le thème de la diplomatie française sous Emmanuel Macron


- Source : Madaniya (Liban)

mardi, 04 septembre 2018

On the Shoulders of Giants: The Third Erkenbrand Conference

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On the Shoulders of Giants:
The Third Erkenbrand Conference

The Erkenbrand Conference rapidly emerged as the Netherlands’ equivalent of American Renaissance or the Scandza Forum. Erkenbrand is noted for its atmosphere of brotherhood and idealism, and its cutting-edge thought on ensuring the survival and flourishing of European peoples. 

The Third Conference, On the Shoulders of Giants, will be held on November 3 in the Netherlands.

The Speakers 

Greg Johnson, Counter Currents Editor-in-Chief and one of the foremost theorists of the ethnostate, will discuss topics related to his new book The White Nationalist Manifesto and sign copies. Having founded Counter Currents as a publishing house for nationalist metapolitics, Johnson can be expected to give us serious food for thought. His worst sin, according to the Southern Poverty Law Center, is to have uttered the words, “I am very proud of our people, and we have a great deal to be proud of.”

Millennial Woes, the bearded Caledonian now accustomed to dwelling on the Continent, will grace us again with his unforgettable presence. Come and attend to be among the first to learn what his next challenge is after “One Hour from Now,” his speech of last year which challenged so many to leave immaturity behind them.

Faith Goldy (byline: Truth. Tradition.), who sent the Internet into a tailspin last Christmas by endorsing the Fourteen Words in an interview with Woes, will speak with her customary infectious energy. This gorgeous gun-owning Catholic patriot (Trudeau’s nemesis?) will remind us all of what made Canadians great. If you don’t live in Toronto, you can’t vote Faith for Mayor, but you can attend the conference to give her your vote of confidence.

George Hutcheson, the President of Students for Western Civilisation, completes our line-up. Hutcheson shot to renown a year ago for his uncompromising and eloquent stand against the rank white-hatred encountered at Canadian universities. As he told Faith Goldy last year: “We are Europeans who are standing up for and asserting our perceived interests, and that’s healthy behaviour. That’s good for us. There’s nothing evil or immoral or wrong with that.”

Not for nothing is this conference entitled On the Shoulders of Giants: these four keynote speakers are giants of the movement and between them have inspired countless young Europeans to love their own people.

To register for the conference go to Erkenbrand.eu/tickets

We vet all who register for the conference to ensure that everyone who attends our event comes with honest intentions.

We look forward to welcome you at the Erkenbrand National Conference.

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Le néo-impérialisme américano-britannique et ses « missionnaires » des temps modernes

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Le néo-impérialisme américano-britannique et ses « missionnaires » des temps modernes

 
 
Auteur : Tony Cartalucci
Ex: http://www.zejournal.mobi

La pire des tromperies est celle perpétrée par ceux qui prétendent défendre les plus vulnérables alors qu’ils tirent profit de leur situation, exploitent leur souffrance et, dans de nombreux cas, jouent un rôle direct dans la perpétuation des deux.

Il s’agit d’une description pertinente du racket mondial des droits de l’homme par Washington, Londres et Bruxelles – utilisé à plusieurs reprises comme prétexte à l’ingérence politique et parfois même à la guerre.

Un exemple particulièrement cynique de ce phénomène se produit au Myanmar, un pays d’Asie du Sud-Est.

Alors que les liens entre le Myanmar et la Chine se resserrent, les États-Unis et leurs partenaires européens s’efforcent de faire pression, de coopter, voire de renverser l’ordre politique actuel du Myanmar, qui comprend non seulement une armée puissante et indépendante, mais aussi un gouvernement civil que les États-Unis et le Royaume-Uni ont directement aidé à mettre au pouvoir.

Les décennies de soutien américano-britanniques à Aung San Suu Kyi – l’actuelle conseillère d’État du Myanmar – s’accrochent à elle et aux membres de son parti politique de la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD) comme un boulet. Les réseaux parrainés par l’étranger qu’ils ont faits entrer au Myanmar pour les aider à prendre le pouvoir sont maintenant utilisés contre eux pour contraindre la politique intérieure et étrangère du Myanmar.

Un autre rapport douteux de l’ONU

Un récent rapport de l’ONU sur les atrocités présumées commises contre la minorité Rohingya au Myanmar s’est accompagné d’une campagne de relations publiques coordonnée menée par les médias occidentaux et les organisations non gouvernementales (ONG) financées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Dans le cadre de cette campagne de relations publiques, de nombreux chefs militaires du Myanmar ont été appelés à saisir la Cour Pénale Internationale (CPI) – une institution considérée dans le monde entier comme la continuation de la colonisation occidentale – en particulier en Afrique. Des pressions ont également été exercées sur le gouvernement civil du Myanmar, dirigé par Aung San Suu Kyi et son parti, la NLD.

Cela se traduit par la capacité de l’Occident à tirer parti de la violence ethnique pour faire pression sur le Myanmar, ce qui permet à l’Occident d’exiger des concessions et d’imposer des sanctions ou de retirer du pouvoir à volonté toute personnalité politique ou militaire de premier plan.

L’objectif principal de la politique étrangère de l’Occident est de rompre les liens du Myanmar avec la Chine, de transformer le Myanmar en un État client obéissant et d’utiliser le succès de ce pays pour étendre des actions similaires dans le reste de l’Asie du Sud-Est.

Le rapport de l’ONU intitulé officiellement « Rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le Myanmar » (PDF), révèle que sa méthodologie a été basée sur des entretiens. Il prétend :

« La Mission a rassemblé une grande quantité d’informations essentielles. Elle a réalisé 875 entretiens approfondis avec des victimes et des témoins oculaires, ciblés et choisis au hasard. Elle a obtenu des images satellites et authentifié une série de documents, de photographies et de vidéos. Elle a comparé ces informations à des informations secondaires jugées crédibles et fiables, y compris les données brutes ou les commentaires des organisations, les interviews d’experts, les contributions et le matériel open source ».

Le rapport admet également :

« La Mission a également tenu plus de 250 consultations avec d’autres parties prenantes, y compris des agences transgouvernementales et non gouvernementales, des chercheurs et des diplomates, en personne et à distance. Elle a reçu des soumissions écrites, et par appel public ».

C’est ce deuxième point qui est particulièrement préoccupant.

Il semble qu’une grande partie de ce que contient le rapport de l’ONU n’est qu’une simple répétition d’informations que des « ONG » supposées, financées par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE – éléments centraux du racket des droits de l’homme en Occident – ont déjà rapportées dans leurs propres publications hautement suspectes.

Parmi celles-ci, il y a Fortify Rights – financé par les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et des Pays-Bas, ainsi que l’Open Society Foundation de George Soros, un criminel financier reconnu coupable. Le rapport de l’ONU semble n’être qu’un bref résumé du rapport de Fortify Rights, « They gave them long swords » (PDF).

Les « Missionnaires » des temps modernes financés par les États-Unis et le Royaume-Uni 

Fortify Rights divulgue son financement dans au moins deux rapports annuels de 2015 et 2016.

En 2015 (PDF), les sponsors comprenaient les gouvernements néerlandais, canadien et américain par l’intermédiaire du National Endowment for Democracy (NED). Elle comprenait également Open Society Foundations et Avaaz. En 2016 (PDF), le gouvernement du Royaume-Uni a également été inclus dans sa liste de donateurs.

Face aux questions concernant l’acceptation par Fortify Rights de l’argent des gouvernements actuellement engagés dans des violations des droits de l’homme dans le monde entier – y compris la vente d’armes à Riyad et l’assistance dans la guerre de Riyad contre le Yémen – le fondateur de Fortify Rights, l’Américain Matthew Smith, a tenté de détourner et de minimiser le financement de son organisation.

Il a affirmé que l’argent de la NED ne constituait pas un financement du gouvernement américain parce que les fonds du Congrès américain ont transité par la NED avant de lui parvenir.

Il a également affirmé que l’argent que son organisation a accepté du Royaume-Uni n’a pas été utilisé pour le Myanmar, prétendant qu’il avait servi à la place à un programme que son organisation dirige en Thaïlande – apparemment convaincu que cette explication résoudrait les inquiétudes sur le conflit d’intérêts évident que représentent les activités de son organisation et son financement.

Pire encore, Smith a reconnu le rôle du Royaume-Uni dans la crise actuelle au Myanmar. C’est le colonialisme britannique qui a intentionnellement fomenté et exploité les tensions ethniques qui existent encore aujourd’hui au Myanmar. Cela inclut pratiquement tous les groupes ethniques pour lesquels Fortify Rights se pose en champion.

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Smith et d’autres membres de Fortify Rights ont été interrogés à plusieurs reprises et n’ont pas expliqué comment des étrangers financés par les gouvernements qui ont créé les tensions ethniques au Myanmar, peuvent servir de solution à ce conflit en s’insérant dans la violence actuelle.

Au lieu de cela, il est clair que ce que les Britanniques avaient intentionnellement accompli il y a des générations pour diviser et conquérir la Birmanie d’alors, se poursuit dans le Myanmar d’aujourd’hui.

Matthew Smith et son organisation, Fortify Rights, sont les équivalents modernes des missionnaires qui ont contribué à la conquête d’une grande partie de la planète par l’Empire britannique.

« L’avant-garde du colonialisme : Missionnaires et frontières en Afrique australe au XIXe siècle », écrit par le professeur Paul Gifford, donne un aperçu utile du rôle des missionnaires à l’apogée de la colonisation européenne :

« Le rôle des sociétés missionnaires en Afrique australe est controversé. À bien des égards, leurs objectifs déclarés étaient admirables : la création d’une société pacifique sans guerre intestine, l’éducation et l’élévation du peuple, et ainsi de suite. Mais dans la pratique, les missionnaires rempliraient des rôles très similaires et souvent interchangeables avec les explorateurs et diplomates européens laïcs, utilisant et manipulant les Africains qu’ils ont rencontrés comme il leur convient le mieux« .

Le professeur Gifford conclut :

« En fin de compte, la guerre n’était pas entre Dieu et Satan pour les âmes des Africains, mais entre l’Europe et l’Afrique pour les cœurs et les esprits des peuples, et le résultat final de cette bataille est encore indécis à ce jour ».

L’histoire du colonialisme européen en Asie du Sud-Est n’est pas différente.

Et ironiquement, Matthew Smith de Fortify Rights admettrait lui-même :

« …nous ne sommes pas du tout satisfaits de l’approche britannique au Myanmar en ce qui concerne l’avancée de la responsabilisation. Et nous sommes bien conscients de la terrible histoire coloniale et de ses conséquences, qui se poursuit encore aujourd’hui ».

C’est ironique parce que Smith soit ignore, soit refuse de reconnaître que la crise du Myanmar n’est pas seulement la « conséquence » de l’histoire coloniale britannique, c’est une continuation de celle-ci, et le Fortify Rights de Smith sert le rôle – textuellement – décrit par le professeur Gifford concernant les missionnaires dans la facilitation de la colonisation occidentale.

La NED finance Fortify Rights, et cette même Fortify Rights est supposée « enquêter »

Le rapport de l’ONU – 20 pages au total – ne mentionne Aung San Suu Kyi qu’une seule fois et uniquement dans le contexte de l’absence de condamnation de la violence en cours. Le rapport de l’ONU ne mentionne que les acteurs non militaires impliqués dans les violences ethniques en une seule phrase.

Pourtant, la vérité est que beaucoup de ceux qui ont directement facilité la prise de pouvoir politique par Aung San Suu Kyi en 2016 encouragent ouvertement la haine envers des groupes ethniques comme le Rohingya au Myanmar depuis des décennies. Ils ont aussi ouvertement incité et appelé à la violence contre les Rohingya. Personne n’a attiré autant l’attention que Fortify Rights ou l’ONU.

Une grande partie de la base de soutien de Aung San Suu Kyi est infectée. Les groupes qui ont reçu les éloges et le soutien des États-Unis ont ouvertement nié la reconnaissance ou la protection des groupes ethniques – en particulier des Rohingya. Beaucoup ont ouvertement incité à la haine et même à la violence contre les Rohingya.

Cela inclut non seulement les extrémistes se faisant passer pour des moines bouddhistes, mais aussi des groupes politiques comme le Groupe d’Étudiants de la Génération 88 dont le membre fondateur Min Ko Naing a reçu le prix « Democracy Award » 2012 de la NED.

L’Irrawaddy – un autre front financé par la NED américaine – dans son article « Analyse : Utiliser le terme « Rohingya », dévoile une liste de militants financés par les États-Unis et de membres de la NLD soutenus par les États-Unis et le Royaume-Uni qui dénoncent les Rohingya, contribuant ainsi à alimenter les lignes de fractures ethniques qui ont divisé le pays et apporté la violence des deux côtés.

Selon Irrawaddy, Min Ko Naing, lauréat du prix « Democracy Award » du NED, affirmerait que :

« Ils (ceux qui s’auto-identifient Rohingya) ne font pas partie des 135 groupes ethniques du Myanmar ».

U Win Tin, membre fondateur de la NLD de Suu Kyi, et récompensé par Reporters sans frontières pour le titre de « journaliste de l’année », a recommandé l’internement des Rohinya dans des camps, en revendiquant :

« Ma position est que nous ne devons pas violer les droits humains de ces personnes, les Rohingya, ou quoi qu’ils soient. Une fois qu’ils sont à l’intérieur de nos terres, nous devons peut-être les contenir en un seul endroit, comme un camp, mais nous devons respecter leurs droits humains ».

Ko Ko Gyi, un autre membre du Groupe d’Étudiants de la Génération 88, financé et soutenu par les Etats-Unis, irait jusqu’à jurer de prendre les armes contre les Rohingya qu’il appelle « envahisseurs étrangers ».

Dans un autre article sur l’Irrawaddy financé par le NED, publié en 2012 et intitulé « Le traumatisme va durer longtemps : Ko Ko Gyi », il serait révélé que :

« Début juin, Ko Ko Gyi a accusé les « pays voisins » d’alimenter les troubles dans l’État d’Arakan, et a déclaré catégoriquement que le groupe de la génération 88 ne reconnaîtra pas les Rohingyas comme une ethnie du Myanmar. Il a déclaré que son organisation et ses partisans sont prêts à prendre les armes aux côtés de l’armée pour lutter contre les « envahisseurs étrangers ».

Ko Ko Gyi – qui s’est juré en 2012 de commettre les violences qui se déroulent aujourd’hui au Myanmar – s’est retrouvé à Washington D.C. en 2013 après avoir fait ses remarques virulentes en faveur du génocide. Il a été invité spécifiquement par le NED américain à participer à une table ronde sur le thème « Examiner la transition vers la démocratie en Birmanie » (vidéo).

Même à première vue, Fortify Rights, chargée « d’enquêter » sur la violence contre les Rohingya et d’autres groupes minoritaires – y compris la violence et les appels à la violence lancés par d’autres bénéficiaires du soutien de la NED – représente un énorme conflit d’intérêts qui compromet entièrement la légitimité de l’enquête et renforce la légitimité de Fortify Rights en tant que groupe « de défense des droits de l’homme ».

Il n’est pas étonnant que dans le rapport de 162 pages de Fortify Right, « They gave them long swords » (PDF), seulement 4 pages soient consacrées aux « auteurs civils » qui sont directement reliés aux militaires et il n’y est jamais fait mention des organisations financées par les Etats-Unis auxquelles ils sont liés et par lesquelles ils sont incités.

Perpétuer la violence, ne pas protéger les personnes vulnérables

Fortify Rights rend compte de manière sélective de ce qui se passe au Myanmar. Pour l’instant, elle blâme l’armée de la retirer entièrement du paysage politique du Myanmar, expulsant ainsi une obstruction de longue date aux intérêts américains et britanniques. Elle prépare également le terrain pour contraindre le gouvernement civil si nécessaire.

Fortify Rights fournit à son gouvernement occidental, aux entreprises et aux fondations missionnaires qui la financent, un prétexte pour s’insérer dans les tensions ethniques afin de reprendre le contrôle du Myanmar, de son gouvernement, de son armée, de sa population, de ses ressources et de sa politique – comme l’ont fait les Britanniques lorsque le Myanmar était une colonie.

Il existe une véritable défense des droits de l’homme et des organisations non gouvernementales. Elle existe dans les communautés, soutenue par les personnes qu’elle prétend représenter. La défense internationale des « droits de l’homme » a toujours été, et continue d’être aujourd’hui, un écho vivant du passé colonial de l’Europe. Cela inclut les « missionnaires » qui ont aidé à la faciliter et qui se manifestent maintenant en tant « qu’ONG ».

Fortify Rights a catégoriquement échoué à répondre aux questions légitimes concernant son financement et ses méthodes, y compris pourquoi les « auteurs civils » financés – comme elle – par la NED américaine ne sont mentionnés nulle part dans leur long rapport de 162 pages.

Bien que Smith reconnaisse lui-même que la colonisation britannique a ouvert la voie à la violence ethnique au Myanmar, il couvre sciemment son propre rôle dans sa continuation aujourd’hui.

La crise du Myanmar se poursuivra tant qu’elle donnera à l’Occident l’occasion de s’impliquer dans les affaires intérieures du Myanmar par la coercition fondée sur des « préoccupations humanitaires« , alors que l’Occident lui-même alimente intentionnellement toutes les parties au conflit.

Pour le peuple du Myanmar, tenté par des querelles ethniques persistantes, le seul moyen d’expulser l’ingérence étrangère est la seule façon de parvenir à l’indépendance de la nation – une indépendance qui a toujours été incomplète en raison des vestiges du colonialisme britannique qui pèsent encore aujourd’hui sur la nation. C’est la division qui a permis aux Britanniques de s’installer, et c’est aujourd’hui la division qui continue de permettre au Royaume-Uni, aux États-Unis et à l’UE de rester sur le territoire.

Photo d'illustration: membres de la Fortify Rights

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International


- Source : NEO (Russie)