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lundi, 31 décembre 2018

Donald Trump va-t-il remplacer l'armée américaine par Blackwater

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Donald Trump va-t-il remplacer l'armée américaine par Blackwater

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La société privée de sécurité, véritable armée privée, nommée précédemment Blackwater a changé de nom depuis. Elle s'était renommée Constellis, mais aujourd'hui, il est difficile de l'identifier clairement sous ses différentes identités. Elle avait été créée par un certain Erik Prince, qui officiellement n'aurait pas de responsabilité dans les nouvelles sociétés.

En Irak, où les précédents présidents américains avaient officiellement fait appel à Blackwater, celle-ci s'était fait connaître par les crimes multiples, des massacres de civils notamment, qu'il l'avaient quelque peu discréditée. Mais les mercenaires formant ses effectifs sont restés sur place, lourdement armées. Ils sont toujours également très actifs en Afghanistan. Aujourd'hui, il semble qu'ils soient toujours présents en Syrie et dans les différents conflits régionaux où l'armée américaine n'intervient pas officiellement. Leur présence semble très appréciée par Israël. Qui les finance ? Mystère. Sans doute en partie des fonds secrets de la Présidence.

Or aujourd'hui Blackwater ferait un grand retour 1). Elle s'en vante 2). James Mattis a bruyamment démissionné de son poste de secrétaire à la défense, au prétexte du retrait de l'armée américaine de Syrie et bientôt sans doute d'Afghanistan. Mais selon les informations qui filtrent et dont nous ne pouvons évidemment pas garantir la fiabilité , Donald Trump aurait décidé de maintenir les mercenaires de l'ex-Blackwater dans ces territoires. Ils sont quelques milliers et pourraient fort bien remplacer les 2.000 à 4.000 militaires américains qui seront progressivement retirés. Erik Prince a toujours été un conseiller privé de Donald Trump. Il l'est encore. C'est sans doute lui qui a inspiré à Trump ces récentes décisions.

Donald Trump aurait une telle confiance dans Prince et dans ses mercenaires qu'il envisagerait par ailleurs de leur confier le rôle de garde de sécurité privée à la Maison Blanche, en doublure de première ligne des militaires jouant encore ce rôle. Il craindrait en effet à la suite des menaces actuellement formulées contre lui d'être enlevé ou assassiné avec la complicité des militaires.

Il faut cependant se demander quel rôle auraient joué les militaires dans la décision de Donald Trump de faire appel à Blackwater. A lire l'article de Military Times, Blackwater est fort mal vu par les généraux, ces mêmes généraux qui avaient jusqu'ici inspiré à Trump ses précédentes interventions militaires. Mais l'on pourrait supposer que ce serait avec l'accord de ces généraux que Trump avait décidé le retrait de Syrie. La condition qu'ils auraient mise serait que Blackwater reste sur place et continue à faire le travail de « containment » de l'Iran et de la Russie. La société de sécurité, convenablement financée, en serait tout a fait capable.

Ceci voudrait dire qu'il ne faudrait pas se fier en apparence. Les généraux verraient d'un très bon œil Blackwater se substituer à l'US Army en Syrie et en Afghanistan. Cela éviterait à cette dernière de futures pertes humaines toujours fort mal vues par l'opinion. Ils garderaient celle-ci disponible pour intervenir sur d'autres théâtres, dans le Pacifique, mais aussi en Ukraine, dans la perspective d'un affrontement direct avec l'armée russe.  3)

On pourra relire à ce sujet notre article du 25/12. 4)

Références

1) https://www.militarytimes.com/news/your-military/2018/12/...

2) Blackwater USA took out a full page ad in the January/February 2019 issue of "Recoil" magazine with the company's logo and a message: "We are coming."

3) http://www.atimes.com/recent-us-moves-reflect-its-shiftin...

4)  http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=3404...?

Note au 28/12

En fait, la visite surprise de Trump en Irak la veille de Noël montre bien qu'il ne veut pas se désengager de la guerre au Moyen Orient. Il s'est seulement débarassé de Mattis, sans doute pour incompatibilité d'humeur

https://www.wsws.org/en/articles/2018/12/28/pers-d28.html

10:55 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, blackwater, mercenariat, donald trump | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Un nouvel ordre mondial vu de Russie

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Un nouvel ordre mondial vu de Russie

A new world order: A view from Russia

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://europesolidaire.eu

RGAff.jpgCet article, référencé ci-dessous, écrit par deux spécialistes russes de science politique internationales, Sergey Karagonov et Dmitry Suslov, est à lire d'urgence. Il présente, loin de la façon dont en France, sous l'influence des « think tanks » américains, l'on se représente la diplomatie russe, un point de vue très balancé de ce que pourrait être le rôle de la Russie dans la construction de ce que l'on commence à nommer une grande puissance eurasiatique.
Celle-ci pourrait constituer, face à un ensemble dit euro-atlantique dominé par les intérêts politiques et économiques américains, un contrepoids essentiel permettant d'éviter une guerre mondiale. Une puissance eurasiatique comprendrait, comme le nom l'indique, la Russie et certains grands pays européens ouverts au monde, comme devrait être la France. Il permettrait aussi d'associer à la Russie et à l'Europe la puissance chinoise en voie de devenir un facteur autour duquel se construira le monde de cette fin de siècle.
Mais la lecture de cet article s'impose aussi parce que celui-ci pourra faire connaître en France une revue russe de politique internationale, Russia in Global Affairs, dont on peut penser que s'inspirent Vladimir Poutine et Sergei Lavrov dans leur effort pour jouer un rôle modérateur au sein des actuels conflits militaires au Moyen-Orient.

Bref résumé de la première partie de l'article.
Nos commentaires en caractères italiques 

1. Un nouvel ordre du monde

L'ordre du monde international qui s'était imposé depuis plus d'un siècle s'est trouvé remis en cause depuis 2017-2018. une cause en a été l'élection de Donald Trump et la volonté américaine d'éliminer la Russie et la Chine des institutions en charge de le définir et le protéger. Mais plus en profondeur cet ordre du monde s'est heurté aux conflits grandissants entre puissance qui jusqu'ici s'était accordés sur la nécessité d'un tel ordre du monde. Tout laisse penser que l'ordre du monde ancien est en cours d'effondrement et qu'un nouvel ordre pourrait s'imposer. La Russie a de bonnes chances de pouvoir être un des principaux moteurs de cette transformation. Sous son influence, le nouvel ordre du monde pourrait plus équitable, stable et pacifique.

Les auteurs de l'article sont russes. On pourra objecter qu'ils défendent une thèse favorable à la Russie. Mais dans la suite de l'article ils apportent des arguments très sérieux en faveur de leur point de vue. Nous pensons que la plupart de ceux-ci mériteraient d'être pris en considération.

Malheureusement, ce nouvel ordre du monde demandera beaucoup de temps pour s'imposer. En attendant, l'état actuel des relations entre les Etats-Unis et la Russie ne contribue pas à prévenir le risque d'une 3e Guerre Mondiale qui verrait la disparition de ces deux puissance, comme sans doute de toutes les autres.

Dans ce domaine, la Russie s'efforce d'agir comme un facteur de sécurité à travers ses politiques internationales et de défense. Les réalisations actuelles de la Russie dans le domaine de nouvelles armes, exposées par Vladimir Poutine dans son discours de 2018, devraient jouer un rôle essentiel. Il s'agira d'une force de dissuasion visant à décourager les politiques d'agression des Etats-Unis.

Ceci paraîtra peu crédible au lecteur mal informé, car de nouvelles armes, aussi efficaces soient-elles en termes dissuasif, peuvent également être mises au service de politiques d'agression. Mais nous avons nous-même à l'époque indiqué que cela ne devrait pas être le cas. Un simple missile hypersonique du type de celui mis au point par la Russie, qui pourrait à lui seul détruire un porte-avions, ne pourrait jamais, à moins d'être doté d'une charge nucléaire – ce que Moscou refuse - soutenir une politique d'agression, au contraire de la flotte de porte-avions dont s'est dotée l'Amérique . Ceci étant la Russie dispose en Europe de forces terrestres largement supérieures à celles de l'Otan. Là encore il sera essentiel que la Russie continue, comme elle l'a fait jusqu'à présent, à maintenir une politique de non-agression, essentielle pour un éventuel dialogue constructif avec Washington.

Le « pivot » vers l'Asie de la Russie, se traduisant par un rapprochement avec la Chine, contribuera à créer une « Grande Eurasie ». Vu l'étendue des territoires et l'importance des forces concernées, cet ensemble pourra être un élément essentiel pour le futur ordre du monde, contrairement à ce que serait une Chine livrée à ses propres forces pour se faire respecter. De plus, la Russie s'efforcera de développer un partenariat étendu avec l'Inde et une coopération avec des alliés de l'Amérique, notamment le Japon, la Corée du sud et si possible les Etats européens. Ces différents pays cherchent à atténuer les confrontations entre l'occident et la Russie, comme entre les Etats-Unis et la Russie. Aucun n'a à y gagner.

Ceci dit, notamment pour des raisons de politique intérieure, aucun des Etats occidentaux ne paraît prêt dans les 10 prochaines années à accepter un nouvel ordre international incluant la Russie. Lorsque les élites actuellement au pouvoir auront été remplacées dans les 10 ou 20 ans prochains par d'autres plus ouvertes, c'est-à-dire vers 2030-2040, le nouvel ordre devrait devenir possible.

2) Pourquoi l'ordre du monde international actuel est-il en voie d'effondrement ?
3) La situation de l'Occident
4) Une Russie victorieuse, mais non sans problèmes
5) Les enjeux de sécurité
6) Le rôle de la Russie pour créer autour de l'Eurasie de futures politiques internationales plus ouvertes


Notes et sources

 

Référence de l'article
 https://eng.globalaffairs.ru/pubcol/A-new-world-order-A-v...

dimanche, 30 décembre 2018

Grégoire Canlorbe interviewe Jared Taylor

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Grégoire Canlorbe interviewe Jared Taylor

Jared Taylor

(traduction français par Chlodomir)

Samuel Jared Taylor est un défenseur américain de la race blanche, né au Japon. Il est le fondateur et le rédacteur du magazine online American Renaissance. Taylor est aussi le  président de l’organisation parente d’American RenaissanceNew Century Foundation.

Grégoire Canlorbe : Avec le bénéfice de la vision rétrospective, quel fut l’Age d’Or des relations raciales aux USA ? Cela aurait-il pu être la ségrégation ?

Jared Taylor : Il n’y a jamais eu d’Age d’Or des relations raciales. Je pense que c’est impossible d’avoir un Age d’Or des relations raciales, parce que les relations raciales sont intrinsèquement conflictuelles.

La ségrégation était meilleure au sens où quand les Noirs et les Blancs n’entrent pas en  contact, il y a moins de conflits. Elle était aussi meilleure à certain égards pour les Noirs parce qu’aujourd’hui, un Noir intelligent et travailleur peut sortir d’un quartier noir et vivre dans un quartier blanc. Pendant la ségrégation, les Noirs compétents et intelligents vivaient dans les quartiers noirs et ils pouvaient être des modèles. Pour cette raison, beaucoup de Noirs disent que la ségrégation était meilleure pour les Noirs parce qu’ils avaient une série complète de gens riches et pauvres, travailleurs et non-travailleurs, mariés et célibataires, alors qu’aujourd’hui les quartiers noirs ont souvent seulement les pires des Noirs. Beaucoup sont devenus des zones de grande dégénérescence, qui sont très mauvaises pour les Noirs et très mauvaises pour le pays.

Beaucoup de lecteurs ne le croiront pas, mais du moins dans le Sud, lorsqu’il y avait une claire hiérarchie avec les Blancs en haut et les Noirs en bas, il était plus facile d’avoir des relations d’affection authentiques. Personne n’ose en parler aujourd’hui, mais il y avait souvent un sentiment qui ne peut être décrit que comme de l’amour entre les Blancs et les Noirs qui travaillaient pour eux. Je crois que c’était possible seulement parce que la hiérarchie était claire – les gens des deux races savaient à quoi s’attendre les uns des autres. La description de Huck et Jim dans Huckleberry Finn donne une idée de ce genre d’affection. Il est beaucoup plus difficile d’avoir une amitié authentique qui traverse les lignes raciales dans notre actuelle ère d’égalité par décret en dépit de l’inégalité biologique et à une époque de politique identitaire noire insistante.

Grégoire Canlorbe : Thomas Jefferson dit qu’il était en faveur de l’affranchissement et de la déportation [= rapatriement] des esclaves afro-américains. Au vu de cela, pensez-vous qu’il serait en faveur de la remigration des colonisateurs congoïdes et arabes hors d’Europe ?

Jared Taylor : Certainement. Il aurait fortement soutenu cela. Thomas Jefferson n’était pas du tout le seul à vouloir rapatrier les Africains noirs. Beaucoup d’Américains éminents voulaient la même chose. Le président James Monroe fut très étroitement impliqué dans l’établissement du pays du Liberia. La capitale Monrovia est nommée d’après James Monroe parce qu’il aida à établir le Liberia. Même Abraham Lincoln – bien qu’il soit révéré aux Etats-Unis comme le Grand Emancipateur – voulait envoyer les Noirs affranchis en-dehors des Etats-Unis. Il ne voulait pas que les Etats-Unis soient composés de Noirs libres et de Blancs libres vivant ensemble. Il voulait que tous les Noirs quittent les Etats-Unis.

Ces gens n’auraient jamais pu imaginer une Europe où il y aurait beaucoup de Noirs, beaucoup d’Arabes, beaucoup d’Asiatiques. Ils auraient considéré cela comme une terrible  forme de suicide national, racial et culturel. 

Grégoire Canlorbe : Comparée à celle des Pères Fondateurs, la conscience de race est-elle une question politique importante pour le président Trump ?

Jared Taylor : Je ne pense pas que Donald Trump pense sérieusement à la race. Il est toujours accusé d’être raciste, mais, bien qu’il comprenne, par exemple, que les musulmans ne s’intègrent pas très bien aux Etats-Unis et qu’il n’aime pas les immigrants illégaux entrant aux Etats-Unis et bénéficiant de l’aide sociale, je ne pense pas que Donald Trump comprenne que pour que les Etats-Unis continuent de faire partie de la civilisation occidentale, ils doivent avoir une majorité blanche. Il comprend peut-être cela et il est peut-être simplement effrayé de le dire tout haut, mais je pense qu’il est plus probable qu’il ne le comprenne simplement pas.

Grégoire Canlorbe : On pense souvent à l’Amérique comme au pays calviniste par excellence. Pourtant les Pères Fondateurs étaient imprégnés de la culture païenne du vieux monde gréco-latin. De nos jours, que reste-t-il de cela dans le mode de vie américain ?

Jared Taylor : Il est vrai que les Etats-Unis furent fondés par des gens qui étaient nominalement protestants. Je ne suis pas sûr qu’on doive les appeler calvinistes. Ils étaient anglicans, ils étaient presbytériens, et ils étaient catholiques, même au début. L’Etat du  Maryland fut fondé par des catholiques, par exemple. Mais des parties de la Scandinavie et de l’Allemagne étaient aussi protestantes. Je ne suis pas sûr qu’il serait correct de dire que les Etats-Unis ont été davantage formés par ce genre de protestantisme que l’Allemagne ou la Scandinavie. Les Etats-Unis deviennent de moins en moins religieux.

Il serait incorrect, je pense, de dire que les Etats-Unis, culturellement ou politiquement, reflètent le calvinisme. Cela aurait pu être le cas dans certaines zones, certaines parties du pays. Quelqu’un comme le général Stonewall Jackson croyait en une forme sévère et punitive du presbytérisme. Donc, ce courant de pensée était certainement présent aux Etats-Unis jusqu’à une certaine période. Mais aujourd’hui, je ne dirais pas que les Etats-Unis soient calvinistes. Les Etats-Unis sont même de moins en moins chrétiens. Et beaucoup des gens qui prétendent être chrétiens sont tout aussi libéraux ou multiculturalistes, ou tout aussi pro-immigrants que les athées.

L’Américain ordinaire, je pense, est complètement détaché de tout ce qui pourrait être appelé gréco-latin. Bien sûr, les monuments de l’architecture américaine – le bâtiment du Capitole, ou le bâtiment des archives, ou même la Maison Blanche : tous reflètent l’architecture gréco-latine. Notre chambre haute est appelée le Sénat ; la littérature et la loi sont parsemées de phrases latines. Mais en termes d’appréciation de l’Iliade et de l’Odyssée, et des classiques de la littérature romaine, de la tragédie grecque, la plupart des Américains ont très peu de contact avec cela. Et s’ils ont un contact avec, c’est pendant une brève période à l’université. Je pense que si vous demandiez aux étudiants d’université : « Avez-vous déjà lu une pièce grecque ? » ou « Avez-vous déjà lu l’Iliade ou l’Odyssée ? », la plupart répondraient probablement non.

Grégoire Canlorbe : « Une autre chose qui m’a frappé [chez l’Américain] », écrivit le psychiatre et philosophe Carl Gustav Jung, « fut la grande influence du Nègre, une influence  psychologique naturellement, non due au mélange de sang. La manière émotionnelle dont un  Américain s’exprime, spécialement la manière dont il rit, peut être étudiée le mieux dans les suppléments illustrés des journaux américains ; l’inimitable rire de Teddy Roosevelt se trouve dans sa forme primordiale chez le Nègre américain. La démarche particulière décontractée, ou le déhanchement si fréquemment observé chez les Américains, vient aussi du Nègre. La musique américaine tire sa principale inspiration du Nègre, et la danse aussi. L’expression du  sentiment religieux, les meetings du revival, les Holy Rollers et autres anormalités sont fortement influencés par le Nègre. La vivacité de l’Américain moyen, qui apparaît non seulement dans les parties de base-ball mais tout particulièrement dans son extraordinaire amour du bavardage – l’incessant baratin des journaux américains en est un exemple éloquent – peut difficilement être attribué à ses ancêtres germaniques, mais ressemble bien plus au bavardage d’un village nègre. Le manque presque total d’intimité et la sociabilité de masse dévorant tout me rappellent la vie primitive dans des huttes, où il y a une identité complète avec tous les membres de la tribu ».

Comment évaluez-vous l’analyse de Jung, d’après laquelle les Américains blancs sont  psychologiquement mélanisés ?

Jared Taylor : Je pense que concernant la musique américaine, il y a une certaine vérité là-dedans. Et il y a une chose que Jung ne mentionne pas, c’est la cuisine américaine. Les Noirs ont contribué à une certaine sorte de cuisine sudiste. Mais l’idée que le comportement des Blancs – leur manière de rire ou de parler – est influencé par les Noirs, je ne suis pas d’accord avec cela. Je pense qu’en-dehors de la musique et de la cuisine – je ne sais pas quand cette citation a été écrite –, il y a certainement très peu de choses dans les habitudes et les activités quotidiennes des Américains qui doivent beaucoup à une influence africaine, à mon avis. Il y a un certain nombre de jeunes Blancs qui sont influencés par la musique rap, par exemple. Il y a des gens qui souhaitent agir comme des Noirs, mais ils ont un nom particulier : ils sont appelés « wiggers ». C’est une abréviation pour « white Niggers » [Nègres blancs]. Ce sont des Blancs qui pensent que c’est cool de parler et d’agir et de s’habiller d’une manière qui imite les Noirs. Mais ils forment un groupe distinct – un groupe très distinct – et ils ne sont pas représentatifs de la plupart des Américains.

Grégoire Canlorbe : On dit parfois qu’un individu est d’abord défini par sa caste (soi-disant naturelle), et seulement secondairement par sa race. En d’autres mots, un aristocrate guerrier blanc est – au niveau psychologique aussi bien que physiologique – plus proche d’un samouraï japonais et d’un kshatriya indien que d’un marchand blanc ou d’un travailleur blanc.  Un exemple souvent évoqué est celui de Jules Brunet, un officier de l’armée française qui vint au Japon pour aider l’empereur et qui finalement rejoignit la rébellion des samouraïs contre lui. Cet homme, qui devint un samouraï, fut accepté par les Japonais comme l’un des leurs. Le film avec Tom Cruise, bien qu’étant une fiction complète, a été basé sur cette histoire. Etes-vous d’accord avec cette vision des choses ?

Jared Taylor : C’est une question intéressante. Je ne suis pas sûr qu’on trouve toutes les mêmes castes dans toutes les différentes races. Je ne suis pas sûr qu’un pays africain ait produit le genre d’aristocratie – un genre d’aristocratie « noblesse oblige » – que nous pouvons trouver en Europe. Les Etats-Unis n’ont pas non plus produit tout à fait ce même genre d’aristocrate. Je suppose que si vous parlez d’un aristocrate européen médiéval, et que vous tentez de comparer cet état d’esprit à celui d’un samouraï japonais, vous trouverez certaines similarités, c’est vrai, mais ils seraient séparés par certaines choses très profondes. Ils seraient séparés par la religion. Ils seraient divisés par la culture. Ils pourraient avoir un sentiment similaire de supériorité inhérente. Ils pourraient avoir aussi un sentiment d’être responsables du gouvernement de leur pays. Mais je crois que le gouffre entre de tels groupes serait très grand. Auraient-ils assez de choses en commun pour les rendre plus similaires entre eux que vis-à-vis de la paysannerie environnante ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre.

Il est de plus en plus difficile de tracer des distinctions entre un aristocrate occidental et un Occidental ordinaire. Un sentiment de caste, d’être destiné par naissance à régner, a presque complètement disparu d’Occident. Nous avons : une classe ouvrière, une classe moyenne, une classe supérieure. Nous avons des intellectuels. Maintenant, diriez-vous qu’un intellectuel européen a beaucoup plus en commun avec un intellectuel asiatique au point que l’Européen serait plus à l’aise avec l’Asiatique qu’avec un Européen de la classe ouvrière ou même de la classe moyenne ? Selon les individus, cela pourrait être le cas. Des gens pourraient trouver une certaine communauté du fait de leurs intérêts particuliers, mais en fin de compte, sur le long terme, des gens qui partagent la même race, la même religion, la même culture auront probablement plus en commun que vis-à-vis de gens qui sont d’une race différente, d’une religion différente, et d’une culture différente, même si leur rôle dans la société est similaire.

Je n’ai jamais entendu parler de ce Français, Jules Brunet. Peut-être a-t-il existé. A-t-il vécu assez longtemps au Japon pour vraiment maîtriser la langue japonaise ? S’est-il converti au shintoïsme ou au bouddhisme ? A-t-il épousé une femme japonaise ? A quel point s’est-il vraiment immergé dans la culture japonaise ? Parce que, même aujourd’hui, à une époque où il est plus facile de traverser les frontières et les barrières, et où les gens acceptent beaucoup mieux les différences, il est très difficile pour un Européen, même s’il a maîtrisé le japonais, même s’il est marié à une femme japonaise, d’être accepté comme authentiquement japonais. Je connais un certain nombre d’Américains qui sont allés au Japon, et qui sont finalement tombés amoureux du Japon, mais qui à la fin ont compris que le Japon n’est pas tombé amoureux d’eux. Ils peuvent être ici pendant de nombreuses années, et ils comprennent l’étiquette, les manières, la culture, l’histoire et la langue japonaises, mais ils ne sont pas acceptés parce qu’ils ne sont pas biologiquement japonais. Donc, je soupçonne que l’expérience de ce Français, même s’il était techniquement parlant un samouraï – je serais très surpris s’il était considéré comme Japonais d’une manière fondamentale, parce que les Japonais ne considèrent pas les non-Japonais comme faisant vraiment partie de leur peuple.

Grégoire Canlorbe : Il n’est pas rare de mettre sur le même plan l’Empire du Japon (qui dura depuis la Restauration Meiji en 1868 jusqu’à la mise en œuvre de la Constitution du Japon moderne en 1947) et les entreprises impérialistes des régimes nazi et fasciste. Ayant passé votre enfance au Japon, et connaissant intimement la culture japonaise, pensez-vous que cette affirmation soit une comparaison honnête ?

Jared Taylor : Ils étaient alliés, mais seulement dans un sens minimal. Il n’y eut jamais de coopération ou de planification stratégique entre le Japon et l’Allemagne nazie, et l’impérialisme du Japon existait bien avant l’impérialisme national-socialiste. L’idée de l’Empire japonais était basée sur les empires européens. Les Japonais étaient furieux d’avoir été tenus à l’écart de la Chine, par exemple, ou d’Afrique. Ils n’avaient pas d’intérêt particulier pour l’Afrique, mais ils basaient leur empire colonial sur le modèle européen. Le Japon annexa Taiwan et la Corée après les guerres sino-japonaise et russo-japonaise en 1895 et 1905. C’était bien avant les débuts des nazis. Les annexions et la colonisation de la  Mandchourie, par exemple – cela fut fait au nom de l’expansion de l’empire japonais, pour s’assurer des matières premières. C’était bien plus une imitation des empires européens en Afrique que quelque chose de similaire à la conquête nazie.

Et durant ces périodes, les Japonais firent de gros efforts pour transformer les Coréens et les Taïwanais en locuteurs du japonais – pour les rendre culturellement japonais. Je ne pense pas que les Allemands aient eu l’idée de transformer les Russes ou les Polonais en germanophones. Ainsi, la mentalité des Japonais et de l’empire japonais ressemblait beaucoup plus à celle des Européens qui apprenaient aux Africains à parler leurs langues. Les Britanniques ne pensaient pas que les Indiens deviendraient un jour comme les Britanniques, mais ils leur enseignaient l’anglais. Ils leur enseignaient certaines coutumes britanniques. Mon impression est que la conquête allemande de l’Est fut, franchement, plus exploiteuse que la construction de l’empire japonais.

Grégoire Canlorbe : Concernant la quête de l’Amérique pour l’hégémonie, voyez-vous la politique étrangère de Trump comme une continuation de la stratégie classique visant à assurer une présence guerrière en Europe et à isoler la Russie ?

Jared Taylor : Je ne pense pas que Trump lui-même ait une grande vision stratégique. Je ne pense pas qu’il ait sérieusement réfléchi à ces questions. Il y a des gens autour de lui qui ont divers plans plus stratégiques et plus élaborés. Mon impression est certainement que quelqu’un comme John Bolton n’est pas favorable à un rapprochement avec la Russie. Steve Bannon était plus intéressé à rétablir des relations amicales avec la Russie, mais Bolton ne l’est pas. Et je ne pense pas que Donald Trump ait un contrôle suffisamment cohérent sur la politique étrangère américaine et une vision suffisamment cohérente pour établir le genre de rapprochement qui serait à mon avis souhaitable pour les Etats-Unis et la Russie. Instinctivement, il semble penser que la Russie pourrait être une amie, que Vladimir Poutine n’est pas un mauvais homme. Mais il y a beaucoup, beaucoup de gens dans l’establishment de la politique étrangère des Etats-Unis qui sont profondément soupçonneux envers la Russie, et à mon avis pour des raisons superficielles et erronées. Donald Trump a un sentiment instinctif que les Russes peuvent être et devraient être nos amis. Mais je ne pense pas qu’il ait la cohérence ou une personnalité assez forte pour imposer à lui seul une politique étrangère à un establishment qui est profondément soupçonneux envers la Russie.

Photo: Jared Taylor en compagnie de Grégoire Canlorbe, Paris, septembre 2018.

taylorcanblorbesept18.jpgGrégoire Canlorbe : Comment résumez-vous les conséquences à long terme de la tristement célèbre Guerre Civile américaine – décrite dans Autant en emporte le vent – sur le destin des Américains blancs et sur le visage de la société américaine ?

Jared Taylor : Eh bien, imaginons ce qui serait arrivé si les Etats Confédérés d’Amérique avaient réussi à devenir indépendants. Imaginons qu’Abraham Lincoln ait été incapable de vaincre la Confédération et qu’elle soit devenue indépendante. Il est clair que cela aurait réduit la puissance globale des Etats-Unis d’Amérique. L’Amérique serait loin d’être aussi dominante qu’aujourd’hui. Imaginons-la sans les 13 Etats confédérés. Elle serait une puissance importante, incontestablement, mais pas aussi dominante.

L’un des objectifs de la Confédération était d’importer encore plus d’esclaves noirs. La traite des esclaves avait pris fin en 1808. Les Etats Confédérés d’Amérique, s’ils avaient réussi, auraient importé encore plus de Noirs d’Afrique. Je pense que cela aurait été une catastrophe. L’esclavage n’aurait pas pu continuer, même dans le Sud. Il est impossible d’imaginer l’esclavage se poursuivre au XXe siècle. Et finalement il y aurait probablement eu une sorte de pression égalitaire sur le Sud. La Confédération serait-elle devenue comme l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, avec une majorité noire aujourd’hui dominante et discriminant les Blancs ? Je ne sais pas. J’aimerais penser que la Confédération n’aurait pas été réduite à un tel Etat.

Il devient très difficile d’imaginer un futur pour une Confédération indépendante avec un grand nombre de Noirs. Combien de temps aurait survécu l’esclavage ? Quelle sorte d’organisation sociale y aurait-il eu entre les races après l’abolition de l’esclavage ? Y aurait-il une ségrégation ? Y aurait-il une sorte d’apartheid ? Combien de temps cela aurait-il duré ? Nous pouvons imaginer un futur – un présent – où la Confédération tenterait encore de maintenir une population hiérarchiquement ségrégée. Elle serait mise à l’écart. Elle serait expulsée des Nations Unies. Elle serait soumise à toutes sortes de sanctions commerciales. C’est une idée fascinante, si vous imaginez une Confédération victorieuse, mais il est impossible d’imaginer les détails.

Mais il n’y a pas de doute que s’il y avait eu deux nations anglophones en Amérique du Nord, la force combinée des Etats-Unis aurait été loin d’être aussi grande. Et si vous imaginez des Etats-Unis divisés, les Etats-Unis seraient-ils entrés en guerre – la Première Guerre mondiale – aux cotés de la France et de la Grande-Bretagne ? Peut-être pas. S’il y avait eu deux Etats-Unis, y aurait-il eu une grande puissance anglophone pour entrer en guerre contre l’Allemagne nazie ? Le Japon aurait-il attaqué les Etats-Unis ? Il est impossible de le savoir. Mais, si la Confédération avait été victorieuse, il est possible d’imaginer un futur où l’Allemagne aurait pu gagner la Première Guerre mondiale, ou bien où elle aurait pu gagner la Seconde Guerre mondiale. Il aurait pu y avoir d’immenses conséquences de ce genre. Maintenant, quelles auraient été les relations avec la Russie, il est impossible de le dire.

Grégoire Canlorbe : Merci pour votre temps. Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter ?

Jared Taylor : Si les Européens doivent être remplacés, je préférerais de loin que nous soyons remplacés par des Asiatiques plutôt que par des Africains ou des Moyen-Orientaux et,  certainement, par des musulmans. J’espère bien sûr que la civilisation occidentale survivra,  que les Blancs conserveront leur civilisation et leur substrat biologique pour toujours dans le futur. J’espère que c’est ce qui arrivera. Mais si nous devons nous éteindre – si nous nous éteignons vraiment –, ou si nous ne nous reproduisons pas, si le continent de l’Europe devient non-blanc, si l’Amérique du Nord devient de plus en plus non-blanche, je préférerais qu’ils deviennent asiatiques plutôt qu’africains, moyen-orientaux, ou latinos.  Les Asiatiques sont un groupe à haut QI, et ils organiseraient des sociétés supérieures, alors que si les Etats-Unis devenaient peuplés par des gens comme les Guatémaltèques, les Haïtiens, les Syriens, alors les Etats-Unis deviendraient un fouillis du Tiers-Monde.

Cette conversation entre Jared Taylor et Grégoire Canlorbe, vice-président du Parti National-Libéral (nationaliste, archéofuturiste, et libre-échangiste) a eu lieu à Paris, en septembre 2018.

 

 

jeudi, 27 décembre 2018

Les Gilets Jaunes, une révolte de la dignité…

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Les Gilets Jaunes, une révolte de la dignité…

par Pierre LE VIGAN

Révolte de la dignité. C‘est le mot qui convient pour désigner les Gilets Jaunes. On parle de pouvoir d’achat. Le mot est faible et le mot est faux. Bien entendu, les Gilets Jaunes veulent vivre dignement de leur travail. Ils ne veulent pas être des assistés. Pour cela même, leur révolte est bien autre chose qu’une question de pouvoir d’achat. Leur revendication ? C’est de voir leur travail reconnu et estimé. C’est de pouvoir se déplacer sans quémander un bon d’essence à une administration.

Mais cette révolte de la dignité, c’est aussi un écœurement devant l’indignité de nos gouvernants. Car qu’est-ce que la macronie ? C’est d’abord, bien sûr, un regroupement autour de Macron. Mais ce dernier est un simple exécutant du capitalisme le plus financier. La macronie, c’est aussi et surtout une branche « de gauche », et une branche « de droite ». C’est une pince qui étrangle le peuple. La branche de droite est constituée d’un Juppé ou d’un Raffarin, et de l’habile Édouard Philippe, qui s’avère beaucoup plus solide que Macron (mais pas mieux orienté pour autant). N’ayant jamais été gaullistes, ces macroniens « de droite » se sont ralliés depuis bien longtemps à la mondialisation capitaliste et à l’interventionnisme occidental qui a déstabilisé l’Afrique et l’Orient et a permis d’accélérer l’immigration.

La branche « de gauche » de la macronie, ce sont en partie les réseaux de feu Richard Descoings, qui était à lui seul une préfiguration de la macronie. Leur credo est l’immigrationnisme alimentaire, consistant à capter des fonds publics au nom du social, la culture d’entreprise à l’américaine tendance Bill Gates, l’apologie de la « diversité » permettant la promotion éclair d’hommes de main, et la création d’une clientèle de bons-à-rien mais prêts-à-tout qui finissent par trouver leur utilité dans des opérations glauques dont un pouvoir discrédité a de plus en plus besoin (infiltrations, manipulations, diversions, opérations sous faux drapeaux, etc. C’est aussi vieux que l’Okhrana).

C’est le contraire de l’entrepreneuriat industriel et c’est une économie de prédation, parfaitement parasitaire que celle qui vit de la macronie et qui a voulu la macronie. Ainsi, la protestation du peuple des Gilets Jaunes vise-t-elle, très justement, voyous d’en haut, la fraction la plus putride, corrompue et corruptrice, du capitalisme financier, parasitaire et prédateur, et voyous d’en bas – du type de ceux que Macron approche de très près à Saint-Martin –, petits trafiquants qui pourront devenir grands et pourrissent la vie des honnêtes gens, y compris les dignes travailleurs immigrés (ceux que Macron ne rencontre jamais).

Les voyous d’en bas, c’est le Lumpenprolétariat que dénonçait Marx, « ce produit passif de la pourriture des couches inférieures de la vieille société » et dont il disait : « Il peut se trouver, çà et là, entraîné dans le mouvement par une révolution prolétarienne; cependant, ses conditions de vie le disposeront plutôt à se vendre à la réaction. »

C’est le mélange de casseurs de banlieue et de groupes, se disant « antifa » avec 75 ans de retard, qui cassent, volent, et font le jeu du pouvoir – ce pour quoi ils sont généralement protégés. Les voyous d’en haut, ce sont les hommes du Capital et leurs idéologues prônant toujours plus de « libération des énergies », c’est-à-dire de dérégulation, de déréglementation, de casse du Code du travail et des acquis sociaux.

Voyous d’en haut et voyous d’en bas sont ainsi les deux bornes témoins de l’horizon anthropologique de la macronie. Ce sont ceux-là qui soulèvent le cœur des Gilets Jaunes. Ils ont compris que le pouvoir se radicalise. La radicalisation qui vient, c’est celle, menaçante, cynique d’un pouvoir qui est celui de l’extrême-capitalisme, face à la poussée populaire imprévue, libre et venue du pays profond. La macronie ploutocratique devient plus que jamais un pouvoir de classe, celui des très riches, qui détruit les classes moyennes et appauvrit les classes populaires. C’est une guerre de classe qu’a engagée le pouvoir macronien. C’est pourquoi la révolte des Gilets Jaunes est sociale, ouvrière, populaire et patriotique. Le mouvement des Gilets Jaunes a amené Macron à se contredire. Il lui a imposé un recul symbolique déjà énorme. Or, tout recul de Macron est un recul du Capital. C’est ce que le Capital ne lui pardonnera d’ailleurs sans doute pas.

Pierre Le Vigan

• D’abord mis en ligne sur Eurolibertés, le 18 décembre 2018.

Presseschau - Dezember 2018

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Presseschau

Dezember 2018

 

AUßENPOLITISCHES

 

Top 10 Country GDP Ranking History (1960-2017)

https://www.youtube.com/watch?v=wykaDgXoajc

 

Future Top 10 Country Projected GDP Ranking (2018-2100)

https://www.youtube.com/channel/UCy0dKy89rZFR8OCbAT69wcQ

 

Das europäische Ich

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59596/das-europaeische-ich

 

EU in der Krise

Der europäische Patient

von Bruno Bandulet

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/der-europaeische-patient-2/

 

„Großer Soldat“

Macron ehrt Nazi-Kollaborateur Pétain

Philippe Pétain war für die Deportation von Juden verantwortlich, nach 1945 wurde er zum Tode verurteilt. Trotzdem hat Frankreichs Staatschef Macron den Soldaten nun geehrt – als Held des Ersten Weltkriegs.

http://www.spiegel.de/politik/ausland/emmanuel-macron-ehr...

 

Emmanuel Macron

Die Grande Nation trägt gelbe Westen

von Jürgen Liminski

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-grande-nation-traegt-gelbe-westen/

 

Die Gelben Westen und das periphere Frankreich

https://sezession.de/59917/die-gelben-westen-und-das-periphere-frankreich

 

Macron entscheidet : Elsass-Atomkraftwerk Fessenheim wird 2020 geschlossen

http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/elsass-atomkraftwerk-fessenheim-wird-2020-geschlossen-15911778.html

 

Frankreich beschließt Gesetz gegen Fake-News

https://www.zeit.de/politik/ausland/2018-11/frankreich-pressefreiheit-fake-news

 

Sonntagsheld (83) – Nie wieder Verdun!

https://sezession.de/59868/sonntagsheld-83-nie-wieder-verdun

 

Notizen zum polnischen Unabhängigkeitstag

https://sezession.de/59884/notizen-zum-polnischen-unabhaengigkeitstag

 

(Österreich)

HC Strache: „Eine Festung Europa wird notwendig sein“ (JF-TV Interview)

https://www.youtube.com/watch?v=eAnZfqJbjx0

 

Ein amerikanischer Alptraum (2) – Auf dem Weg zum Bürgerkrieg? Von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59640/ein-amerikanischer-alptraum-2-...

 

(Diener der globalen Geldelite)

Musik im Wahlkampf

US-Künstler wehren sich gegen Trump

https://www.deutschlandfunkkultur.de/musik-im-wahlkampf-u...

 

Zwischenwahlen in den USA

Ein Unentschieden, mit dem Trump leben kann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ein-unent...

 

USA: Die Rolle der ethnischen Wahl

Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59815/usa-die-rolle-der-ethnischen-wahl

 

Jim Acosta

Eine Schande für den Journalismus

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/eine-scha...

 

Grenzstadt Tijuana

1600 Migranten erreichen US-Grenze

https://www.tagesschau.de/ausland/migranten-us-grenze-101.html

 

Karawane nach Nordamerika

Grenze zu USA: Migranten und Mexikaner liefern sich Ausschreitungen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/grenze-zu-usa-migranten-und-mexikaner-liefern-sich-ausschreitungen/

 

Hunderte Mexikaner protestieren in Tijuana gegen Ankunft von Flüchtlingen

https://www.tagesschau.de/multimedia/video/video-473121.html

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/mexiko-einheimische-demonstrieren-gegen-migrantenkarawane/

 

Mittelamerikanische Migranten versuchen in die USA einzudringen

https://www.gmx.net/magazine/politik/mittelamerikanische-migranten-versuchen-usa-einzudringen-33434634

 

Mit dem Tod von George Bush endet eine Ära

https://www.handelsblatt.com/politik/international/nachruf-mit-dem-tod-von-george-bush-endet-eine-aera/23706108.html?ticket=ST-5877957-XnrsbP5Do3rqn6tLgJ6m-ap1

 

Das Mittelmass

George Bush: Nachruf auf den Mann der Mitte

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/george-bush-nachruf-auf-den-mann-der-mitte/

 

(Rassen-Politik)

Namibia‘s president wants to expropriate land from whites

https://www.dw.com/en/namibias-president-wants-to-expropr...

 

„Taxi-Queens“ in Südafrika : Sexuelle Ausbeutung auf dem Schulweg http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/taxi-queens-in...

 

Grüne fordern Intervention

Chinas Uiguren-Problem ist jetzt auch ein deutsches

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/chinas-...

 

(unbeirrbar...)

Von Ureinwohnern umgebrachter US-Missionar Tod auf North Sentinel

Ein junger US-Amerikaner versucht, Einwohner einer isolierten Insel zu missionieren. Die reagieren feindselig, er lässt sich nicht beirren - und trifft eine tödliche Entscheidung.

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/andamanen-insel-north-sentinel-tod-eines-missionars-a-1240172.html

 

(dazu...)

Andamanen: Polizei beobachtet Ureinwohner nach Tötung von US-Bürger

https://www.sn.at/panorama/international/andamanen-polizei-beobachtet-ureinwohner-nach-toetung-von-us-buerger-61326568

 

(dazu...)

Sonntagsheld (85) – Schießbefehl

https://sezession.de/59914/sonntagsheld-85-schiessbefehl

 

Ergebnis des Referendums

Frankreich darf Neukaledonien behalten

https://www.tagesschau.de/ausland/neukaledonien-referendu...

 

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INNENPOLITISCHES /

GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

 

Wer arm ist, bleibt arm

Deutschland: mehr Arme, Mittelschicht schrumpft, Aufstiegschancen schwinden Neue Studien belegen erneut, wie sich Armut und Reichtum in Deutschland verfestigen. Die Mittelschicht in Deutschland schrumpft im Zeitraffer.

https://www.freiewelt.net/nachricht/deutschland-mehr-arme...

 

Deutschlands Infrastruktur

Steinmeiers streikendes Flugzeug als Symbol für den Niedergang

von Ronald Berthold

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/steinmeiers-streikendes-flugzeug-als-symbol-fuer-den-niedergang/

 

Rede Alexander Gauland: "Merkel hat keine Ahnung von Europa!"

https://www.youtube.com/watch?v=Oj1hRJU4byM

 

Rede Jörg Meuthen, Spitzenkandidat EU-Wahl 2019

https://www.youtube.com/watch?v=qdjDBsNitIQ

 

Machtkampf in der CDU

Reanimationsversuch für den Kanzlerwahlverein von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/reanimati...

 

Laschet warnt CDU vor Rechtsruck

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/laschet...

 

CDU-Parteivorsitz

Aufgegeben ohne Abwehr

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/aufgegebe...

 

CDU-Koalitionen

Merz: Grüne „partnerfähig“, AfD „offen nationalsozialistisch“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merz-gruene-partnerfaehig-afd-offen-nationalsozialistisch/

 

Cum-Ex-Ermittlungen bei Blackrock

Wie die Vergangenheit Merz schaden könnte

https://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/merz-blackrock-erm...

 

Nahles-Kritiker: Bülow tritt wegen "desaströser Situation" aus SPD aus

https://www.youtube.com/watch?v=WlmGsLVIWWM

 

SPD-Aussteiger Marco Bülow

Der Einsame

Marco Bülow ist aus der SPD ausgetreten. Eigentlich muss einen das nicht wundern, er galt schon immer als Quertreiber. Doch der Zeitpunkt verblüfft dann doch.

http://www.spiegel.de/politik/deutschland/marco-buelow-verlaesst-die-spd-der-einsame-a-1240680.html

 

Abschied des Verfassungsschutzchefs

Die Maaßen-Rede im Wortlaut

https://www.tagesschau.de/inland/maassen-abschied-101.htm...

 

Bundesamt für Verfassungsschutz

Wegen Abschiedsrede: Maaßen droht Entlassung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wegen-a...

 

Maaßen endgültig gefeuert – Eine politische Eiszeit kommt!

https://www.youtube.com/watch?v=mO08t2Si320

 

Kommentar

Wo Maassen recht behält

https://www.nzz.ch/meinung/wo-maassen-recht-behaelt-ld.14...

 

Armin Schuster

Bericht: Merkel verhinderte Kritiker als Verfassungsschutzpräsident

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bericht-merkel-verhinderte-kritiker-als-verfassungsschutzpraesident/

 

(Der gewünschte stromlinienförmige Amtsleiter als Nachfolger von Maaßen)

Geheimdienstchefs sprechen über Pläne

Neuer Blick nach rechts

Der neue Verfassungsschutzchef Thomas Haldenwang will eine Neuausrichtung seines Dienstes: Rechtsextreme sollen genauer beobachtet werden.

http://www.taz.de/Geheimdienstchefs-sprechen-ueber-Plaene/!5551239/

 

(Altersstarrsinn?)

Steinmeier in Chemnitz: „Wir müssen reden!“

https://www.welt.de/politik/deutschland/article183140576/...

 

(Die Quelle der Chemnitzer Menschenjagd-Lüge)

Von WhatsApp in die Welt

Tichys Einblick fand die Herkunft des Chemnitz-Videos heraus

https://www.tichyseinblick.de/meinungen/tichys-einblick-fand-die-herkunft-des-chemnitz-videos-heraus/

 

(Ergänzend dazu)

https://www.tichyseinblick.de/video/kommentar/das-chemnitz-video-hase-spricht/

 

(Ergänzend dazu)

Sonntagsheld (84) – Die den langen Atem haben

Auf Spurensuche in Düsterdeutschland

https://sezession.de/59886/sonntagsheld-84-die-den-langen-atem-haben

 

Deutschland und EU

Merkel plädiert für Abgabe nationaler Souveränität

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-plaediert-fuer-abgabe-nationaler-souveraenitaet/

 

Christoph Heusgen

Der stumme Diener

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/der-stumme-diener/

 

Bayerischer Landtag

AfD-Kandidat Henkel will doch nicht Landtagsvize werden

https://www.sueddeutsche.de/bayern/afd-bayern-henkel-landtag-1.4197260

 

Bundesagentur für Arbeit

Hartz IV: Kriminelle Banden betrügen Staat um 50 Millionen Euro

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/freibur...

 

Bundesregierung gibt immer mehr Geld für humanitäre Hilfe aus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesr...

 

Steuerzahlerbund prangert Verschwendungen in Millionenhöhe an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/steuerz...

 

Sprachdefizite

Berliner Polizeischüler sollen Deutsch statt Englisch lernen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berliner-polizeischueler-sollen-deutsch-statt-englisch-lernen/

 

Bundeswehr-Uni-Präsidentin Niehuss

„Bei Diversity-Fragen ist die Bundeswehr der Gesellschaft voraus“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bei-diversity-fragen-ist-die-bundeswehr-der-gesellschaft-voraus/

 

Frauenquote in der Politik

Wählen, was wir sollen

von Birgit Kelle

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/waehlen-was-wir-sollen/

 

Umfrage: Frauen wählen vor allem linke Parteien

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/umfrage-frauen-waehlen-vor-allem-linke-parteien/

 

AfD und Linke – Wähler, Krisen, Höhenflüge

https://sezession.de/59870/afd-und-linke-waehler-krisen-hohenfluege

 

Kandidaten für Europawahl

AfD-Parteitag: Spendenaffäre überschattet ersten Tag

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/afd-parteitag-spendenaffaere-ueberschattet-ersten-tag/

 

Haushaltsdebatte

Parteispenden: Weidel setzt auf Vorwärtsverteidigung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/parteispenden-weidel-setzt-auf-vorwaertsverteidigung/

 

Ein Diskussionsbeitrag zur aktuellen Lage der AfD

Bewegung oder Parlamentarismus? Beides, aber bitte getrennt

http://www.pi-news.net/2018/11/bewegung-oder-parlamentarismus-beides-aber-bitte-getrennt/

 

Energieversorgung

Bundesamt warnt vor "katastrophalen" Folgen bei Blackout

https://www.morgenpost.de/politik/article215880497/Bundesamt-warnt-vor-Versorgungsmaengeln-bei-Blackout.html

 

Rechnungshof fordert bessere Überwachung

Studentenvertreter fast ohne Kontrolle: Wofür gibt AStA das Geld aus?

https://www.op-online.de/hessen/studentenvertreter-fast-ohne-kontrolle-10645522.html

 

Farbaktion an Berliner Siegessäule im Juni

Polizei durchsucht Immobilien von Greenpeace

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei...

 

Sicherheitsvorkehrungen im öffentlichen Raum

Winterlicher Festungsbau: Weihnachtsmärkte rüsten auf

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/winterlicher-festungsbau-weihnachtsmaerkte-ruesten-auf/

https://twitter.com/YoungGermanBlog/status/1065242197925216256/photo/1

 

Erster Weltkrieg

Die Urkatastrophe

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-urkat...

 

Volkstrauertag

Gedenken in der Anstalt

von Fritz Zwicknagl

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/gedenken-in-der-anstalt/

 

(Steinmeiers Versöhnungs-Vergebungs-Ideologie)

„Zusammenleben in Vielfalt“

Steinmeier lobt „Regenbogennation“ Südafrika

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/steinmeier-lobt-regenbogennation-suedafrika/

 

AfD-Politiker Bystron: Steinmeier beschönigt Situation in Südafrika

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-politiker-bystron-steinmeier-beschoenigt-situation-in-suedafrika/

 

Grütters: Leipzig sollte endlich Einheitsdenkmal bekommen

https://www.rtl.de/cms/gruetters-leipzig-sollte-endlich-einheitsdenkmal-bekommen-4246781.html

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

AfD-Anfrage

Fördermillionen für antideutsche Medienmacher

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/foerder...

 

Öffentlich-rechtlicher Rundfunk

Antifa-Werbung im „Polizeiruf 110“ – AfD kündigt Beschwerde an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/antifa-werbung-im-polizeiruf-110-afd-kuendigt-beschwerde-an/

 

(SPD. Ein Fall für den Verfassungsschutz...)

SPD und Linksradikalismus

Ist Maaßen wirklich „irre“?

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ist-maa...

 

Sachsen-Anhalt

Innenminister wollen „rechtsextreme Strukturen“ aufdecken

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/innenminister-wollen-rechtsextreme-strukturen-aufdecken/

 

Diskursverweigerung

Wehret den rechten Büchern

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/wehret-de...

 

Wissenschaftliche Buchgesellschaft

Hitler, Sarrazin und Harry Potter

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/hitler-sarrazin-und-harry-potter/

 

Der Moralismus der „Vielen“ – Ein Offener Brief von Uwe Tellkamp

https://sezession.de/59871/der-moralismus-der-vielen-ein-offener-brief-von-uwe-tellkamp

 

Duschgel mit Haltung

St. Pauli will Antifa reinwaschen

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/st-pauli-will-antifa-reinwaschen/

https://www.fcsp-shop.com/de_DE/zubehoer/schlafen-waschen/anti-fa-duschgel-sp201717

 

Grüne: Europa nicht Orbans, Le Pens und Salvinis überlassen

https://www.zeit.de/news/2018-11/09/gruene-europa-nicht-o...

 

(Die Herzschmerz-Story. Guter SPD-Migrant rettet bösem biodeutschem Fascho das Leben...) SPD-Abgeordneter Serdar Yüksel rettet AfD-Mitarbeiter im NRW-Landtag das Leben

https://www.gmx.net/magazine/panorama/spd-abgeordneter-se...

 

Gedenkstunde zur Reichspogromnacht

Steinmeier: Nationalisten haben kein Recht auf Schwarz-Rot-Gold https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/steinme...

 

Das Migrationsabkommen als letzter Sargnagel für die linken Parteien

http://norberthaering.de/de/27-german/news/1049-migrationsabkommen-sargnagel

 

Linke, die gern Erfüllungsgehilfen des Kapitals sein wollen - aber bitte mit Haltung (mit Nachtrag zu Telepolis)

http://norberthaering.de/de/27-german/news/1066-sargnagel

 

Unvereinbarkeitsbeschluß

Verdi Mittelfranken erklärt AfD-Mitglieder für unerwünscht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verdi-mittelfranken-erklaert-afd-mitglieder-fuer-unerwuenscht/

 

„Reichspogromnacht“

AfD bei Gedenken für ermordete Juden unerwünscht https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-bei...

 

(dazu...)

Schnappatmung wegen blauer Blume

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/11/27/schnappatmung-wegen-blauer-blume/

 

(und es geht weiter...)

Nazi-Symbol am Revers: Erneut Eklat um AfD-Politiker Andreas Wild

https://www.gmx.net/magazine/politik/nazi-symbol-revers-eklat-afd-politiker-andreas-wild-33441820

 

IST SO! Meuthen: „Altparteien treten Grundgesetz mit Füßen!“ | PK zur geplanten VS-AfD-Beobachtung

https://www.youtube.com/watch?v=j2Pw4Hg7xsk

 

Kommentar zur Pressekonferenz mit Meuthen, Gauland und Hartwig „Verfassungsschutzbeobachtung“: AfD auf dem richtigen Weg

http://www.pi-news.net/2018/11/verfassungsschutzbeobachtu...

 

AfD-Nachwuchsorganisation

Junge Alternative löst Landesverband Niedersachsen auf

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/junge-a...

 

Drohende Beobachtung

AfD uneins über Umgang mit Verfassungsschutz

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-une...

 

Niedersachsen

Nach Verfassungsschutzpanne: Linksextreme enttarnen V-Mann

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-verfassungsschutzpanne-linksextreme-enttarnen-v-mann/

 

AfD fordert Verbot der Interventionistischen Linken

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-fordert-verbot-der-interventionistischen-linken/

 

Niedersachsens Bildungsminister Tonne übt Kritik an AfD-Meldeportal, aber:

Schulleiter vergleicht AfD mit Pogromnacht

http://www.pi-news.net/2018/11/schulleiter-vergleicht-afd-mit-pogromnacht/

 

Publikation der Amadeu-Antonio-Stiftung

Union fordert Anti-Rechts-Broschüre einzustampfen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/union-fordert-anti-rechts-broschuere-einzustampfen/

 

Amadeu-Antonio-Kahane-Stasi schnüffelt in Kitas nach „völkischen Familien“

http://www.pi-news.net/2018/11/amadeu-antonio-kahane-stasi-schnueffelt-in-kitas-nach-voelkischen-familien/

 

„Ene, mene, muh – und raus bist du!“

Anti-Rechts-Broschüre: Amadeu-Antonio-Stiftung wehrt sich gegen Kritik

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/anti-rechts-broschuere-amadeu-antonio-stiftung-wehrt-sich-gegen-kritik/

 

Deutsche Bank kündigt AfD-Politiker Fest sämtliche Konten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/deutsche-bank-kuendigt-afd-politiker-fest-saemtliche-konten/

 

"Team Umvolkung?" Das T-Shirt des Schlepperkapitäns

https://www.youtube.com/watch?v=uxjbTPS3F2Y

 

(Vorgehen gegen linke Mafia)

Razzien in Berlin

Hunderte Polizisten gehen gegen linksextreme Tatverdächtige vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hunderte-polizisten-gehen-gegen-linksextreme-tatverdaechtige-vor/

 

Rigaer Straße 94

Nach Razzien: Linksextreme kündigen Attacken auf Polizisten an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-razzien-linksextreme-kuendigen-attacken-auf-polizisten-an/

 

Medienbericht

Seehofer plant Verbot der Roten Hilfe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/seehofer-plant-verbot-der-roten-hilfe/

 

DGB vermietet keine Räume mehr an Antifa

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/dgb-vermietet-keine-raeume-mehr-an-antifa/

 

Frankfurt

SPD, Grüne und die Pestpocken

Fehlende Distanz der Römer-Koalition zur linksradikalen Szene

http://www.bff-frankfurt.de/artikel/index.php?id=1357

 

(Gleiches Problem in den USA)

Linksextremismus in den USA

Trump droht der Antifa

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/trump-droht-der-antifa/

 

AfD-Gruppe an der Uni Düsseldorf

Nur noch mit Pfefferspray auf den Campus

Vor zwei Jahren gründete David Eckert eine AfD-Hochschulgruppe an der Uni Düsseldorf. Seitdem fühlt der 24-Jährige sich verfolgt, Flugblätter warnen vor dem "Brandstifter".

http://www.spiegel.de/lebenundlernen/uni/afd-gruppe-an-der-uni-duesseldorf-nur-noch-mit-pfefferspray-auf-den-campus-a-1105782.html

 

Antifa-Aktion

Mit Steckbriefen gegen den „Rassisten“

Vermummte Gestalten haben in Bockenheim Flugblätter und Plakate verteilt. Sie rufen darin zur Jagd auf ein AfD-Mitglied auf: mit Foto, vollem Namen und Wohnadresse. Doch der junge Mann will sich nicht aus dem Stadtteil vertreiben lassen.

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Mit-Steckbriefen-gege...

 

Freiburger Polizei ermittelt nach Angriff auf Teilnehmer von AfD-Demo https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/freibur...

 

Blaue Narzisse

Büro-Kündigung nach Antifa-Attacken

https://www.blauenarzisse.de/buero-kuendigung-nach-antifa...

 

Leipzig

FDP vergleicht Anschlag auf AfD-Parteitag mit Reichspogromnacht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fdp-vergleicht-anschlag-auf-afd-parteitag-mit-reichspogromnacht/

 

Kassel Protest gegen rechten Redner

Vor dem Haus der Kasseler Burschenschaft haben rund 60 Menschen gegen den Auftritt des rechtsextremen Publizisten Björn Clemens protestiert.

http://www.fr.de/rhein-main/kassel-protest-gegen-rechten-redner-a-1623259

 

Vizekanzler und Finanzminister

Anschlag auf Haus von Olaf Scholz verübt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/anschlag-auf-der-haus-von-olaf-scholz-veruebt/

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

UN-Migrationspakt

Die Gefahr des weichen Rechts

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/die-gef...

 

Uno-Dokument

Auswärtiges Amt beklagt Stimmungsmache gegen Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auswaer...

 

Widerstand gegen UN-Migrationspakt

Drum prüfe, wer sich ewig bindet

von Moritz Schwarz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/drum-prue...

 

Bautzen: Identitäre setzen Zeichen gegen Migrationspakt

https://www.tagesstimme.com/2018/11/05/migrationspakt-sto...

 

(Gleiches Faktum, andere Tonlage des Berichtes)

Rechte stören Romantica

Während der Einkaufsnacht in Bautzen starteten acht Männer eine unangemeldete Protestaktion. Jetzt ermittelt die Polizei aus mehreren Gründen.

https://www.sz-online.de/nachrichten/rechte-stoeren-roman...

 

Germany Bautzen: Stoppt den Migrationspakt!!!

https://www.youtube.com/watch?v=lAY8owi1aV0

 

Video: Demo gegen Migrationspakt in Berlin

http://www.pi-news.net/2018/12/heute-14-uhr-gelbe-westen-demo-gegen-migrationspakt-in-berlin/

 

Grüne fordern deutsche Vorreiterrolle bei UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

Einwanderung

Städte- und Gemeindebund unterstützt UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/staedte...

 

Bundestag

Migrationspakt: Ausschuß blockiert kritische Petitionen https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrati...

 

SVP und Teile der FDP opponieren

Schweiz: Immer mehr Widerstand gegen UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/schweiz-imm...

 

Auch Tschechien steigt aus dem Migrationspakt aus

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/auch-tschechien-steigt-aus-dem-migrationspakt-aus/

 

Israel und Polen stellen sich gegen UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/israel-stellt-sich-gegen-un-migrationspakt/

 

Geheimdiplomatie statt Demokratie

Auch Israel sagt nein zum UN-Migrationspakt, der ein Pakt aus Berlin ist

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/auch-israel-sagt-nein-zum-un-migrationspakt-der-ein-pakt-aus-berlin-ist/

 

Australien lehnt UN-Migrationspakt ab

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/australien-lehnt-un-migrationspakt-ab/

 

JF-TV Reportage

Migrationspakt der Eliten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrationspakt-der-eliten/

 

Dokumentation

Der UN-Migrationspakt und seine Gefahren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/der-un-migrationspakt-und-seine-gefahren1/

 

Fantastische Neuigkeiten! Bald 10 Millionen neue Mitbürger?

https://www.youtube.com/watch?v=LMiB78nhEIE

 

ARD-Chefredakteur zum Migrationspakt

Gniffke: Wir haben angemessen berichtet

von Felix Krautkrämer

https://jungefreiheit.de/debatte/interview/2018/gniffke-wir-haben-angemessen-berichtet/

 

Union streitet über UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/union-streitet-ueber-un-migrationspakt/

 

Klage über „Fake News“

Maas bestreitet unzureichende Informationen über UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/maas-bestreitet-unzureichende-informationen-ueber-un-migrationspakt/

 

Server abgestürzt

Riesiges Interesse an Petition gegen UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/riesiges-interesse-an-petition-gegen-un-migrationspakt/

 

Zur Legitimierung ihrer Grenzöffnung für die Massen-Invasion

Merkel hat vermutlich den UN-Migrationspakt in Auftrag gegeben

http://www.pi-news.net/2018/11/merkel-hat-vermutlich-den-un-migrationspakt-in-auftrag-gegeben/

 

Person der Woche: Louise Arbour

Die Mutter des Migrationspaktes

https://www.n-tv.de/politik/politik_person_der_woche/Die-Mutter-des-Migrationspaktes-article20730614.html

 

Die Flüchtlingsmacher

Dem Rat derjenigen, die für die Flüchtlinge verantwortlich sind, ist nicht zu trauen.

https://www.rubikon.news/artikel/die-fluchtlingsmacher

 

Mißtrauen

von Johannes Poensgen

https://sezession.de/59909/misstrauen

 

Migration und wirtschaftliche Interessen

http://antides.de/migration-und-wirtschaftliche-interessen

 

Ohne AfD

Pistorius wünscht sich Migrationsfrieden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/pistorius-wuenscht-sich-migrationsfrieden/

 

(Angst vor Einfluss-Verlust...)

Interview

Clinton: Europa muß Masseneinwanderung stoppen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/clinton-europa-muss-masseneinwanderung-stoppen/

 

„Vor dem Hintergrund der deutschen Geschichte“

Merz rudert in Asyl-Frage zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merz-rudert-in-asyl-frage-zurueck/

 

Streit um Grenzöffnung

Flüchtlingspolitik: Stegner wirft Merz rechte Schauermärchen vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fluechtlingspolitik-stegner-wirft-merz-rechte-schauermaerchen-vor/

 

Geheimpapier

Grenze hätte 2015 geschlossen werden können

https://www.welt.de/politik/deutschland/article183625538/...

 

Kramp-Karrenbauer zur Flüchtlingspolitik

„Was 2015 passiert ist, ist Realität und kann nicht rückabgewickelt werden“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/was-201...

 

Baden-Württemberg

Abgelehnte Asylbewerber: Wer Pflegeberuf erlernt, darf bleiben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abgelehnte-asylbewerber-wer-pflegeberuf-erlernt-darf-bleiben/

 

„Zynische Aktion“

Grüne verurteilen Werbung für Heimkehrkampagne

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-verurteilen-werbung-fuer-heimkehrkampagne/

 

Grüne und Klimaflüchtlinge

Claudia Roth für großzügigeres Asylrecht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/claudia...

 

Holm: Greifswalder Asta unterstützt Schlepper im Mittelmeer

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/holm-gr...

 

Musiker

Grönemeyer hält Flüchtlingsandrang für „Glücksfall“

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/groenemeier-haelt-di...

 

Grenzsturm droht

Experten zu „Krone“: „Jetzt kommen ganz andere“ An Kroatiens Grenze, nur 224 Kilometer von Österreich entfernt, hoffen mehr als 20.000 Migranten auf die Chance eines Durchbruchs nach Mitteleuropa - die Exekutive ist besorgt. Alarmismus? Hysterie? Wird die Gefahr der illegalen Zuwanderung zu oft, zu laut von der Bundesregierung thematisiert? Die „Krone“ fragte bei Experten der Exekutive mit besten Beziehungen am Balkan nach.

https://www.krone.at/1801367

 

Scheinehen zur illegalen Einwanderung

Bundespolizei verhaftet Drahtzieher einer Schleuserbande

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bundesp...

 

Berlin: Abschiebungen scheitern, weil Asylbewerber untertauchen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berlin-...

 

Bayern

Abschiebung verhindert: Afrikaner zu Geldstrafen verurteilt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abschie...

 

Christenverfolgung

AfD- und CDU-Politiker fordern Asyl für Asia Bibi

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-und...

 

Urteil des Landesarbeitsgerichts

Berlin muß Kopftuchträgerin entschädigen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berlin-muss-kopftuchtraegerin-entschaedigen/

 

Islamismus im Sport

Bonner Fußballverein wirbt für Salafisten und Gangster-Rapper

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bonner-fussballverein-wirbt-fuer-salafisten-und-gangster-rapper/

 

(Zitat: "...von 2016 auf 2017 einen sprunghaften Anstieg"... Über mögliche Ursachen wird selbstverständlich geschwiegen.)

Quälender Juckreiz

Krätze bei Offenbacher Schülern

https://www.op-online.de/offenbach/kraetzefaelle-offenbacher-schulen-10653644.html

 

Neuköllner Schulleiterin

Fünf erste Klassen, nur ein Kind spricht zu Hause deutsch

https://www.bz-berlin.de/berlin/neukoelln/wir-sind-arabisiert-muttersprache-deutsch-fehlanzeige

 

(Und die Bürokraten meinen, mit ein bisschen Pädagogik und Sprachförderung das noch in den Griff bekommen zu können...)

B.Z.-Bericht über „arabisierte“ Klassen

Integrationsbeauftragte nennt Bericht der Schulleiterin einen „Hilferuf“

https://www.bz-berlin.de/deutschland/integrationsbeauftragte-nennt-bericht-der-schulleiterin-einen-hilferuf

 

(Zu Medienhelden mit Migratonshintergrund)

Sonntagsheld (82) – Can’t touch this

https://sezession.de/59799/sonntagsheld-82-cant-touch-this

 

Günstige Mieten und Arbeitslosigkeit

Wie sich kriminelle Clans in NRW ausbreiten

http://www.general-anzeiger-bonn.de/news/politik/deutschland/Wie-sich-kriminelle-Clans-in-NRW-ausbreiten-article3981085.html

 

Kriminelle Familien: Polizei beobachtet 50 Clans in NRW

https://rp-online.de/nrw/panorama/clans-in-nrw-polizei-beobachtet-50-kriminelle-familien_aid-34490381

 

Freiburg und die Dimension sexueller Gewalt

Wehrlose Beute

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/wehrlose-...

 

Grabscher, Exhibitionisten, Vergewaltiger: Sextäter schlagen wieder zu

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grabsch...

 

Schweden

Grab der ermordeten Ebba (11) schon über 30 Mal von Flüchtlingen geschändet

http://unser-mitteleuropa.com/2018/11/06/grab-der-ermorde...

 

Vandalismus

Reinbek: 540.000 Euro für demolierte Wohnungen

https://www.abendblatt.de/region/stormarn/article21569165...

 

Reinbek

Renovierungskosten etwa 540.000 Euro

»Flüchtlinge« zerlegen bereitgestellte Wohnungen

https://www.freiewelt.net/nachricht/fluechtlinge-zerlegen...

 

Chemnitz: Syrischer Asylbewerber soll behinderte Frau vergewaltigt haben

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/chemnitz-syrischer-asylbewerber-soll-behinderte-frau-vergewaltigt-haben/

 

(Tochter ist Flüchtlingshelferin...)

Mecklenburg-Vorpommern

Caffier warnt nach Rentner-Mord vor Instrumentalisierung der Tat

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/caffier-warnt-nach-rentner-mord-vor-instrumentalisierung-der-tat/

http://www.pi-news.net/2018/11/wittenburg-geduldeter-afghane-schneidet-rentner-die-kehle-durch/

 

Sie wurde massiv bedroht

Mädchen (15) von sechs Männern in Münchner Wohnungen vergewaltigt: Martyrium dauerte vier Tage lang

https://www.tz.de/muenchen/stadt/muenchen-ort29098/muenchen-maedchen-von-sechs-maennern-missbraucht-verdacht-erhaertet-sich-10411636.html

 

Königs Wusterhausen

Afghanen sollen 15jährige vergewaltigt haben

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/afghanen-sollen-15jaehrige-vergewaltigt-haben/

 

Klartext-Richter mit Hang zum Prinzip Hoffnung

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/klartext-richter-mit-hang-zum-prinzip-hoffnung/

 

Donauwörth

Streit um Brötchen: Asylbewerber randalieren in Unterkunft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/streit-um-broetchen-asylbewerber-randalieren-in-unterkunft/

 

(Hintergründe "unklar"...)

Berlin 100 Personen prügeln sich bei Massenschlägerei in U-Bahn-Station

In Berlin ist es in der Nacht zu Samstag zu einer heftigen Auseinandersetzung zwischen fast 100 Beteiligten gekommen. Die Polizei rätselt über die Hintergründe.

http://www.kn-online.de/Nachrichten/Panorama/100-Personen-pruegeln-sich-Massenschlaegerei-U-Bahn-Station

 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

(Das nächste Berliner Bau-Desaster)

Wasser dringt ein

Diesem Bundestagsneubau droht der Abriss

https://www.welt.de/politik/deutschland/article183650856/...

 

Bauten des Bundes Fast alle Projekte laufen aus dem Ruder

https://www.tagesspiegel.de/politik/bauten-des-bundes-fast-alle-projekte-laufen-aus-dem-ruder/22986458.html

 

Damanhur - Tempel der Menschheit

http://www.damanhur.org/de/kunst-und-kreativitat/tempel-der-menschheit

http://www.damanhur.org/de/was-ist-damanhur

 

Potsdam

Wiederaufbau Garnisonkirche

Thesen-Anschlag mit Turm-Kritik

http://www.maz-online.de/Lokales/Potsdam/Thesen-Anschlag-...

 

(Gesprengte Garnisonkirche auch in Hannover)

Ausstellung erinnert an Garnisonkirche

http://www.haz.de/Hannover/Aus-den-Stadtteilen/Nord/Ausstellung-erinnert-an-Garnisonkirche

 

Amberg

„Es gibt zu viele Kirchen für zu wenige Gläubige“

https://www.sueddeutsche.de/bayern/verfall-katholische-ki...

 

Hessen

Evangelische Kirche: mehr Steuern trotz Mitgliederverlust

https://www.welt.de/regionales/hessen/article184374032/Evangelische-Kirche-mehr-Steuern-trotz-Mitgliederverlust.html

 

Investorenfeindliche Stimmung

Google-Rückzug läutet Ende des Berlin-Booms ein

https://www.welt.de/wirtschaft/article182942374/Google-Rueckzug-Berlin-als-Standort-fuer-Start-ups-weniger-attraktiv.html

 

Mittelfreigabe durch den Bundestag

"House of One" erhält zehn Millionen Euro vom Bund

https://www.rbb24.de/politik/beitrag/2018/11/berlin-bund-house-of-one-synagoge-kirche-moschee-zehn-millionen-euro-vom-bund.html

 

Reichenberger Straße in Berlin-Kreuzberg

Google ist weg, Gentrifizierung geht weiter

https://www.tagesspiegel.de/berlin/reichenberger-strasse-in-berlin-kreuzberg-google-ist-weg-gentrifizierung-geht-weiter/23649746.html

 

(Deutsche Medien-Unternehmer und -Milliardäre)

Spieglein, Spieglein an der Wand … Friede ist trotzdem die Reichste im Medien-Land!

http://www.pi-news.net/2018/12/spieglein-spieglein-an-der-wand-friede-ist-trotzdem-die-reichste-im-medien-land/

 

(Pro Einwanderungs-Propaganda im öffentlich-rechtlichen Fernsehen)

Die Tagesthemen im Dienst des Bundespresseamtes

https://www.achgut.com/artikel/die_tagesthemen_im_dienst_des_bundespresseamtes

 

Peinliche Unterlassungserklärung wegen frei erfundener Bordellbesuche

Spiegel knickt vor AfD-Fraktion ein

http://www.pi-news.net/2018/11/spiegel-knickt-vor-afd-fra...

 

Gesetz gegen Fake News

Die verkappte Zensur

von Nicolaus Fest

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-verkappte-zensur/

 

"Lindenstraße"-Erfinder Geißendörfer kann Absetzung nicht verstehen

Den Erfinder der "Lindenstraße" hat die Absetzung der Serie ebenso kalt erwischt wie die Fans des Dauerbrenners. Nun hat sich Hans W. Geißendörfer per Twitter zu der Entscheidung geäußert.

http://www.spiegel.de/kultur/tv/lindenstrasse-erfinder-hans-w-geissendoerfer-kann-absetzung-nicht-verstehen-a-1238886.html

 

„Lindenstraße“

Ende einer Staats-Seifenoper

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ende-einer-staats-seifenoper/

 

Kinder in gleichgeschlechtlichen Partnerschaften

Erklärbär versus Empörung

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/erklaerbaer-versus-empoerung/

 

Politische Korrektheit

Victoria Secret entschuldigt sich für Anti-Transgender-Äußerung

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/victoria-secret-entschuldigt-sich-fuer-anti-transgender-aeusserung/

 

Debatte in der Landeshauptstadt: Sexismus-Vorwurf - Plakate für Düsseldorfer Leichtathletik-Meeting sollen verschwinden

https://rp-online.de/nrw/staedte/duesseldorf/duesseldorf-sexismus-debatte-um-plakate-fuer-duesseldorfer-leichtathletik-meeting_aid-34747087

 

Wirbel um Hallenweltmeisterin

Werbeplakat sorgt für Sexismus-Debatte

https://www.rga.de/rhein-wupper/sexismus-debatte-werbeplakat-10762867.html

 

Feminismus

Schauspielerin Pamela Anderson kritisiert die #metoo-Bewegung

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/schauspielerin-pamel... https://www.vip.de/cms/pamela-anderson-feminismus-kann-zu...

 

„Genialer Mechanismus“

Historiker Münkler lobt EU als gelungene Antwort auf die Weltkriege

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/histori...

 

Götz Aly erhält Geschwister-Scholl-Preis

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/goetz-aly-erhaelt-geschwister-scholl-preis/

 

Gerechtigkeit für Hubertus Knabe

https://www.gerechtigkeitfuerhubertusknabe.de/

 

Nach Bekehrung zum Islam

Sängerin O’Connor: Weiße sind ekelerregend

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/saengerin-oconnor-we...

 

(Es gibt ja noch Edeka, Aldi und Co.)

Rewe-Aktion

500 Gramm Vielfalt und Toleranz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/500-gramm...

 

Weniger bei REWE kaufen

https://clauswolfschlag.wordpress.com/2018/11/27/weniger-bei-rewe-kaufen/

 

(Grusel, Grusel, Skandal...)

Mitglieder der Junge Union singen Wehrmachtslied

https://www.gmx.net/magazine/politik/mitglieder-junge-union-wehrmachtslied-33290686

 

(Grusel, Grusel...)

Digitalisierter Hass

Nazi-Sticker bei WhatsApp sorgen für Skandal!

Seit mehreren Wochen können WhatsApp-User eigene Sticker erstellen und nutzen. Eigentlich eine tolle Idee. Jetzt aber der Schock: Neonazis nutzen diese Funktion, um antisemitische Symbole zu verbreiten.

https://www.op-online.de/leben/digital/video-digitale-hakenkreuze-per-whatsapp-zr-10621772.html

 

China und Dolce & Gabbana

Ein Rassismusskandal zeigt, wie die Modewelt heute funktioniert

https://www.welt.de/icon/mode/article184467244/China-und-Dolce-Gabbana-Ein-Rassismusskandal-zeigt-wie-die-Modewelt-heute-funktioniert.html

 

(Zitat: "Die Leere ist Symbol", sagt Direktor Leopold. "Sie erinnert uns daran, dass Anne nicht mehr da ist...")

Annes Botschaft ist laut im stillen Hinterhaus

Das Amsterdamer Haus an der Prinsengracht ist weltberühmt. Dort schrieb das jüdische Mädchen Anne Frank im Versteck vor den Nazis ihr Tagebuch. Wie erzählt man Annes Geschichte heute?

https://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/boulevard_nt/article184306308/Annes-Botschaft-ist-laut-im-stillen-Hinterhaus.html

 

(Neuer Totalitarismus)

Moralistische Selbstverzauberung

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59874/moralistische-selbstverzauberung

 

Peter Sloterdijks „Neue Zeilen und Tage, Notizen 2011-2013“

In Björn Höckes Gesprächsband Nie zweimal in denselben Fluß findet sich eine Äußerung , aus der seine Gegner einen Skandal konstruieren wollten...

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59919/peter-sloterdijks-neue-zeilen-und-tage-notizen-2011-2013

 

Film über Debattenkultur

Das Paradogma der politischen Korrektheit

von Victoria van Delft

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/das-paradogma-der-politischen-korrektheit/

 

Ja, es gibt nationale Kulturen. Der echte Kosmopolit leugnet sie nicht, sondern weiss sie zu schätzen

Das Nationale zeigt sich nicht in verkündeten Leitkulturen, sondern im Alltag der Bürger. Wie gross die Unterschiede selbst zwischen zwei benachbarten Diktaturen sein können, habe ich in den 1960er Jahren in Portugal gelernt.

https://www.nzz.ch/feuilleton/nationale-kulturen-gibt-es-der-kosmopolit-weiss-und-schaetzt-dies-ld.1440204

 

Neue Technologie

Britische Angestellte sollen Mikrochips implantiert bekommen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/britische-angestellte-sollen-mikrochips-implantiert-bekommen/

 

Digitaler Konsum und Konsensmeinung

https://sezession.de/59890/digitaler-konsum-und-konsensmeinung

 

(Stichwort: Zunehmende Gewalt gegen Rettungskräfte)

Wiesbaden

Unbekannte lösen Radmuttern von parkendem Rettungswagen

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/wiesbaden-unbekannte-loesen-radmuttern-von-parkendem-rettungswagen-a-1240470.html

 

Experiment in China

Angeblich genmanipulierte Zwillinge geboren

Ein chinesischer Forscher behauptet, zwei kürzlich geborene Mädchen während der Embryonalentwicklung genetisch verändert zu haben. Die internationale Forschergemeinde ist entsetzt.

http://www.spiegel.de/gesundheit/diagnose/china-angeblich-genmanipulierte-zwillinge-geboren-a-1240404.html

 

(Dekadenter Nervenkitzel?)

Pub-Besuch mit besonderem Kick Diese Bar lockt mit Gefängniswärtern und Zellen

https://www.kleinezeitung.at/international/5532325/PubBesuch-mit-besonderem-Kick_Diese-Bar-lockt-mit

 

Wal strandet mit sechs Kilogramm Plastik im Bauch

In Indonesien ist ein Pottwal mit kiloweise Plastik im Magen gestrandet. Das Tier hatte Holz, Sandalen und Plastikflaschen in Bauch.

https://www.morgenpost.de/vermischtes/article215837777/Wal-strandet-mit-sechs-Kilogramm-Plastik-im-Bauch.html

 

Polens Ambitionen und Polens Weg zum Krieg 1939

Dr. Stefan Scheil

https://www.youtube.com/watch?v=mb4WrtVCBgs

 

Michael Köhlmeier: Bruder und Schwester Lenobel

https://sezession.de/59851/michael-koehlmeier-bruder-und-schwester-lenobel

 

lundi, 17 décembre 2018

Les Allemands appartiendront-ils encore à l’Allemagne dans un avenir proche ?

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Les Allemands appartiendront-ils encore à l’Allemagne dans un avenir proche ?

Article original publié le 26 mars 2018 sur le site Gefira
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La vitesse à laquelle la population allemande diminue semble être trop forte même pour les statisticiens de Destatis, le bureau officiel allemand des statistiques, qui partent du principe que d’ici 2060, avec un niveau zéro d’immigration nette, la population allemande aura diminué à 60,2 millions d’habitants. Cependant, notre équipe de recherche a découvert que ce chiffre est beaucoup trop optimiste : dans 40 ans, l’Allemagne comptera 52,6 millions d’habitants, soit une baisse considérable de 34% par rapport aux 81 millions d’habitants actuels, et d’ici la fin du siècle, la population autochtone allemande, les indigènes sans origine étrangère, aura diminué encore plus et approchera 21,6 millions. L’explication que Destatis nous a envoyée par mail équivaut à admettre que leurs projections sont irréalistes.

Si les élites allemandes parviennent à maintenir leur population à 80 millions d’habitants, en 2060, la majorité des Allemands naturalisés n’auront aucun lien historique avec les ancêtres de la nation qui furent autrefois de fiers sujets du Saint Empire romain. De plus, ils auront la même relation avec Albert Schweitzer, Johann Sebastian Bach, Karl Benz et Friedrich Nietzsche que Recep Tayyip Erdoğan avec les empereurs byzantins. Le nombre excessif de migrants aura à jamais modifié la nation allemande.
 

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Il n’y aura aucune relation entre les futurs Allemands et le passé allemand


D’ici 2050, de nombreuses personnalités historiques allemandes, comme Albert Schweitzer [à ce détail près que le bon Dr Schweitzer est alsacien, donc français – même si à sa naissance l’Alsace faisait encore partie de l’Empire allemand, NdT] mentionné plus haut, seront démasquées en tant que racistes et par conséquent retirées des noms de rue et des livres d’histoire pour être remplacées par de nouveaux héros, un processus qui se déroule déjà aux États-Unis et aux Pays-Bas. Parmi les premiers, les monuments en hommage aux généraux du Sud sont attaqués, tandis que dans les seconds, les partis pro-migrants font pression pour que des personnalités historiques néerlandaises soient éradiquées des espaces publics, que les rues soient renommées et que leurs traditions les plus importantes, qui ne seraient pas inclusives, oppressives ou insultantes pour les minorités nationales, raciales ou religieuses soient interdites. L’histoire d’un pays devrait porter sur les actions passées de son peuple, mais lorsque les gens sont remplacés, il n’y a aucun lien avec le passé et il peut arriver qu’avant la fin de ce siècle, la majorité des citoyens allemands aient leurs racines culturelles et leurs ancêtres hors d’Allemagne ou même d’Europe.

Bien que l’on puisse qualifier ces prédictions d’alarmistes, cela ne les rend pas moins fiables. Les prévisions démographiques, à condition qu’il n’y ait pas de changements imprévisibles comme des épidémies ou des famines, sont remarquablement exactes. Considérons la comparaison des résultats obtenus par Destatis et nous pour le modèle de migration zéro.

Balance 0 Zero migration projection.png



En Allemagne, une femme donne en moyenne naissance à 1,4 enfant, ce qui est inférieur au taux de fécondité de remplacement et n’a pas beaucoup changé depuis les années 1970. C’est pourquoi la population allemande a commencé à diminuer. La tendance s’est inversée en raison de l’arrivée de 1,3 million d’immigrants venant de pays hors UE dans le pays depuis 2015.

Cerberus 2.0 calcule l’avenir de la population allemande


L’équipe Gefira a développé Cerberus 2.0, un logiciel pour calculer comment une population augmente ou diminue en l’absence de migration. En utilisant uniquement les taux de mortalité et de natalité, Cerberus 2.0 peut calculer la taille de la société allemande sans l’afflux des étrangers et de leurs progénitures. L’application commence par faire les calculs sur la base du recensement de 1965 effectué par Destatis. Nous avons commencé en 1965 parce que nous voulions mesurer la croissance de la population allemande sans immigration, et nous avons supposé qu’il n’y avait pas beaucoup d’immigrants cette année-là. Nous n’avons pas utilisé les données officielles détaillées de Destatis pour les années suivantes, car elles incluaient les immigrants, c’est-à-dire le facteur que nous voulions exclure. Alors que Destatis donne le nombre total de migrants vivant actuellement en Allemagne, Cerberus 2.0 calcule indépendamment le développement de chaque groupe d’âge de la population autochtone allemande de 1965 à 2100, et pour toutes les années intermédiaires.

Nous sommes conscients qu’il y a des relations mixtes et qu’il y a aussi des Allemands qui ont quitté le pays. Comme certains parents mixtes germanisent leurs enfants, alors que d’autres font le contraire, nous supposons que cela n’affectera pas nos résultats. Ainsi, avec l’aide de Cerberus 2.0, nous avons calculé que s’il n’y avait pas eu de migration, la population allemande de 1965 aurait été de 64,99 millions de personnes en 2013. Ceci est confirmé par Destatis, qui estime à 64,29 millions le nombre d’Allemands sans origine migratoire pour la même année. Cela montre que nos calculs sont extrêmement précis, mais aussi qu’il n’y a pratiquement pas de migrants de troisième génération en Allemagne qui soient considérés comme des Allemands de naissance.

Le modèle démographique Destatis n’est qu’un fantasme


Nous avons également effectué le calcul pour les années 2013-2060, en prenant comme point de départ la population de 2013, et comparé nos résultats avec ceux prévus par Destatis pour la même période. Selon Destatis, en 2060, la population sera de 60,2 habitants, tandis que Cerberus 2.0 ne prévoit que 52,6 millions d’habitants en Allemagne. L’énorme différence de près de 8 millions entre les deux prévisions ne peut s’expliquer que si l’on suppose que Destatis est très créatif dans ses prévisions démographiques, comme nous l’expliquerons plus loin.

Pour l’Allemagne, Cerberus 2.0 a traité les taux de mortalité et de natalité fournis par Destatis. Les données démographiques – le pourcentage de mères qui ont donné naissance, c’est-à-dire le taux de fécondité par âge, et le pourcentage de personnes qui sont décédées – ont été ventilées par groupe d’âge. Le taux de fécondité par âge de 1965 a permis à Cerberus 2.0 de calculer le nombre d’enfants nés l’année suivante, c’est-à-dire le nombre de femmes d’un groupe d’âge particulier multiplié par ledit taux pour le groupe d’âge concerné. Le taux de mortalité de la même année a également été pris en compte. Après avoir calculé les naissances et les décès, l’application a augmenté l’âge de chaque groupe d’âge d’un an pour créer la population entière de 1966 sans l’influence de l’immigration. Ensuite, le programme a recommencé tout le processus pour calculer les données pour l’année 1967, l’année consécutive, et ainsi de suite. Pour les calculs au-delà de 2015, Cerberus 2.0 a utilisé les taux de mortalité et de fécondité par âge pour 2015.

Nous avons ensuite comparé les projections de Cerberus 2.0 avec celles de Destatis. Destatis et son équipe de recherche ont commencé avec une population initiale de 81 millions d’habitants en 2013, et nous avons tous deux utilisé le même taux de fécondité de 1,4. Ni l’un ni l’autre ne tenait compte des 1,3 million d’immigrants non occidentaux qui sont entrés en Allemagne après 2014. Les résultats obtenus sont très différents : Cerberus 2.0 prévoyait 52,6 alors que Destatis avance 60,2 millions d’habitants en Allemagne en 2060.

Les populations augmentent et diminuent en raison de seulement quatre facteurs : les naissances, les décès, l’immigration et l’émigration. Le modèle de migration zéro de Cerberus 2.0 n’utilise que les taux de mortalité et de natalité, tandis que Destatis ajoute 600.000 jeunes immigrants et retire chaque année 600.000 anciens émigrants de son modèle. Cela signifie que chaque année 600.000 jeunes hommes et femmes arrivent en Allemagne, portent des enfants et quand ces enfants atteignent l’âge adulte, les parents quittent le pays comme des coucous, une hypothèse assez étrange. Il en résulte que les immigrants eux-mêmes n’augmentent pas la population, mais ce n’est pas le cas de leurs enfants. Dans le modèle Destatis, le solde d’immigration et d’émigration est maintenu à zéro.

Comment Destatis parvient-il à ces chiffres ? En 2014, 331 000 femmes sont nées. Après sept ans, ce même groupe de femmes devrait, selon Destatis, atteindre 333 000, et après 27 ans, en 2041, il devrait atteindre un sommet de 350 000, c’est-à-dire qu’en 2021 il y aura moins de femmes nées qu’en 2041 ! Comment est-ce possible ? Seulement si les femmes immigrantes sont incluses dans les statistiques.

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Étant donné que dans ce modèle, il y a autant de migrants qui entrent dans le pays qu’il n’en sort, les migrants de la première génération ne s’ajoutent pas à la population totale. Cependant, ces migrants ont en moyenne 170 000 enfants par an. Ces enfants élargissent la population allemande, mais Destatis ne les considère pas comme des étrangers. Le pronostic d’immigration zéro de Destatis est donc fallacieux et donne une projection beaucoup trop « neutre » pour l’avenir de l’Allemagne. La réponse de Destatis sur la différence entre nos résultats et les leurs est que leur projection est formellement exacte et que la différence est le résultat du fait que nous avons supposé un modèle de migration zéro – aucune migration du tout, alors qu’ils ont supposé un modèle de migration zéro à l’« équilibre ».

L’Allemagne, comme la majeure partie de l’Occident, est soumise à une immigration massive d’une ampleur sans précédent et, selon le nouveau gouvernement allemand, le processus va se poursuivre dans un avenir prévisible.

En raison de la réinstallation des réfugiés, le nombre de personnes n’appartenant pas à l’UE a augmenté de 1,3 million entre janvier 2015 et juin 2017. Le nouveau gouvernement a décidé que le pays devrait croître de 200 000 demandeurs d’asile par an. Pour comprendre l’effet de cette politique sur la société allemande, il faut comparer ce nombre avec le nombre de nouveau-nés allemands. Selon Cerberus 2.0, le nombre d’Allemands natifs qui naissent passera d’environ 450 000 en 2020 à 315 000 dans les vingt prochaines années. L’arrivée, année après année, de 200 000 demandeurs d’asile relativement jeunes et de leurs progénitures va profondément modifier la société allemande d’ici 40 à 60 ans et l’Allemagne va cesser d’être un pays allemand.

D’ici la fin du siècle, il restera 22 millions d’Allemands


La population allemande de 1965 passera à 37,8 millions d’habitants au cours des quarante prochaines années et à 21,6 millions à la fin du siècle. En 2060, le nombre d’Allemands autochtones représentera la moitié de celui de l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest réunies en 1945. Compte tenu du taux de natalité inférieur au taux de remplacement chez les autochtones, les gouvernements allemands ne peuvent maintenir le nombre actuel d’habitants à 80 millions qu’en important des immigrants, donc à long terme, à toutes fins utiles, en remplaçant les Allemands autochtones.

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L’idée que les nouveaux arrivants s’intègrent ou s’assimilent est complètement absurde, c’est-à-dire que les nouveaux Allemands ne seront pas allemands. La principale raison pour laquelle les gens s’installent en Allemagne est le bien-être personnel plutôt que la culture allemande. Les immigrants conservent leur religion et leur patrimoine, forment des partis politiques, construisent des institutions religieuses, ont leurs propres magasins et veulent même avoir leur propre système juridique. Étant donné le nombre de personnes qui affluent en Allemagne, il est impossible que les Allemands puissent maintenir leur structure politique, leur langue et leur identité culturelle.

Il faut beaucoup de temps pour qu’un super tanker change de cap. De même, les changements démographiques ne sont visibles qu’après au moins 15 à 30 ans. L’accueil de 1,3 million d’étrangers en deux ans et l’ajout de 200 000 migrants non européens par an à la population allemande qui diminue rapidement auront déjà eu un effet dévastateur sur la population allemande en 2030.

Les résultats de Cerberus 2.0 nous montrent que la discussion sur la migration ne porte pas sur l’acceptation et la protection des droits des minorités, mais plutôt sur une question existentielle, sur la préservation des Allemands. Quand les élites dirigeantes allemandes commenceront à comprendre leurs politiques défaillantes, il sera trop tard. Il n’y a pas d’exemples dans l’histoire où ce genre de changements massifs se soient bien terminé.

Manipulation et confiscation de l'or

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Manipulation et confiscation de l'or

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

L'or est une assurance et permet de protéger la richesse. Ceux qui ont vécu des périodes d'hyperinflation dans la République de Weimar, au Zimbabwe, en Argentine ou au Venezuela connaissent l'importance de l'or. Mais il ne suffit pas d'acheter de l'or ou de l'argent. Il est également important de savoir comment le détenir et où le stocker. Nous venons d'avoir un nouvel exemple de la façon dont les gouvernements "confisquent" unilatéralement l'or.

Le Venezuela ne peut pas récupérer son or

L'or du gouvernement vénézuélien conservé à la Banque d'Angleterre (BoE) est le dernier exemple en date démontrant l'importance de choisir le bon endroit pour stocker ses métaux précieux. Le Venezuela détient 14 tonnes d’or à la BoE, à Londres, d’une valeur de 545 millions $. C'est un montant relativement faible pour de l'or souverain. Le Venezuela demande depuis un certain temps de le récupérer, mais la BoE a trouvé toutes sortes d'excuses, comme la difficulté d'obtenir une assurance pour un montant aussi élevé, ce qui aurait retardé le transfert de l'or de plusieurs semaines. C'est, bien sûr, une excuse ridicule.

Notre société envoie de grandes quantités d'or et d'argent vers des coffres privés en Suisse et à Singapour. Nous n'avons jamais eu de problème pour livrer immédiatement ou pour obtenir une couverture d'assurance. La raison du retard n'est donc évidemment pas l'assurance ou le transport. Le Royaume-Uni, qui fait toujours partie de l'UE, coopère avec les États-Unis dans les sanctions contre le Venezuela. La question est donc maintenant de savoir si le Venezuela récupérera un jour son or. Il semblerait que les États-Unis se soient "occupés" de l'or de la Libye et de l'Ukraine. Peut-être que l'or vénézuélien finira au même endroit.

Pénurie d'or physique sur le marché interbancaire

La plupart des banques centrales détiennent de l'or auprès de la Banque d'Angleterre et de la Fed à New York. Une grande partie de cet or est soit vendue à découvert, soit prêtée sur le marché. Quand une banque centrale veut récupérer son or, il n'est plus à Londres ni à New York. Une banque d'investissement a vendu l'or prêté, à la Chine ou à l'Inde, et tout ce que la banque centrale possède est une reconnaissance de dette indiquant que cette banque lui doit de l'or. Il n’y a donc pas d’or physique à livrer contre la reconnaissance de dette.

À un moment donné, le marché réalisera qu'il y a une grave pénurie d'or physique sur le marché interbancaire. À ce moment-là, ce sera la panique et le prix de l'or montera en flèche. Dans le même temps, les détenteurs d'or-papier sur le marché à terme demanderont également la livraison. Dans la mesure où il existe au moins 100 réclamations papier pour chaque once physique disponible, il y aura aussi une forte pression sur ce marché.

Les investisseurs allemands s'inquiètent de la confiscation de l'or

La semaine dernière, j'étais à Munich pour prononcer un discours à l'International Precious Metals & Commodities Show. L'ambiance du salon reflétait évidemment la baisse des prix des titres miniers et des métaux précieux. Il y avait environ 4 000 visiteurs cette année, contre 14 000 lors de ma participation en 2012. Après six ans de correction, les investisseurs sont déçus. De nombreux Allemands possèdent des actions minières, où les pertes sont beaucoup plus importantes que pour le physique. Cela dit, cette baisse de l'intérêt est le signe que nous arrivons à la fin de la correction.

L’Allemagne a déjà interdit la détention personnelle d’or des années 1920 aux années 1950. Nous avons discuté avec plusieurs investisseurs qui craignent une confiscation en Allemagne, ou dans l'UE, et qui étaient donc intéressés par le transfert de leurs avoirs en Suisse et à Singapour.

La Suisse n'a jamais confisqué l'or

La Suisse n'a jamais interdit ou confisqué l'or. La détention d'or est une longue tradition en Suisse. Les raffineurs d'or suisses sont leaders dans leur domaine et produisent 70% de l'or mondial.

En outre, l'or représente 29% des exportations suisses, ce qui en fait une industrie stratégique. Ces facteurs combinés font qu'il est très peu probable que la Suisse confisque un jour l'or. Il serait ridicule et improbable que le gouvernement suisse tue sa poule aux œufs d'or.

Protégez votre or

Les principes suivants sont impératifs pour les investisseurs dans l'or (et l'argent):
  • Détenir des métaux physiques
  • Stocker l’or en nom propre, avec un accès direct au coffre-fort
  • Il ne doit y avoir aucune contrepartie entre l'investisseur et le coffre
  • Le coffre-fort doit se trouver dans un pays sûr où règne l'état de droit, comme en Suisse
  • Le pays ne doit pas avoir d'antécédents de confiscation d'or
  • Le coffre-fort doit être privé. Pas dans une banque, ni une institution financière, ni une Monnaie.
  • Les références de la société de stockage doivent être excellentes
  • L'or doit être assuré par une compagnie internationale de première catégorie
  • Le prestataire de services doit offrir une liquidité instantanée
  • Jour de l'armistice
Cent ans se sont écoulés depuis l'armistice du 11 novembre 1918, qui marqua la fin de l'une des guerres les plus horribles de tous les temps, au cours de laquelle 17 millions de personnes ont péri et 23 millions ont été blessées. La bataille de la Somme a fait, a elle seule, plus d'un million de victimes. La Grande-Bretagne en comptait 57 000 le premier jour. La Première Guerre mondiale, totalement dévastatrice, prit fin en 1918. La paix qui s'ensuivit ne dura que jusqu'en 1939, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata.

Le traité de paix de Versailles de 1919 a jeté les bases de la Seconde Guerre mondiale. Les Alliés ont sanctionné l’Allemagne avec des réparations de guerre fixées à 132 milliards de marks-or. Un montant impossible à rembourser pour un pays dévasté par quatre années de guerre. L’incapacité de l’Allemagne à payer ses dettes de guerre a entraîné la dépression hyperinflationniste dans la République de Weimar de 1919 à 1923. Cela a également provoqué la montée du Parti national-socialiste (nazi) d'Hitler et de la Seconde Guerre mondiale. Tout juste 21 ans après le traité de paix de Versailles, la Seconde Guerre mondiale a fait entre 60 et 80 millions de morts.

Hyperinflation allemande de 1919 à 1923

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Macron contrarie Trump et Poutine

Il n'y a pas eu de guerre majeure en Europe depuis 1945 et, heureusement, on n'entend pas encore les roulements de tambours dans cette région. Mais le président français Emmanuel Macron a réussi à faire des commémorations du 11 novembre un événement sous tension. Il a l'ambition d'être un grand leader international et un homme d'État - comme de Gaulle - et souhaite une armée européenne pour se protéger contre les risques d'attaques de la Chine, de la Russie et des États-Unis. Cette proposition a été plutôt mal accueillie, alors que le timing, juste avant la visite de Poutine et de Trump, était très mal choisi. Mais Macron nourrit l'illusion d'un super-État européen. Angela Merkel affaiblie, il s'imagine diriger cet super-État européen, avec sa propre armée, pour créer les "États-Unis d'Europe". Mais comme sa popularité chute également en France, il ne réussira probablement pas.

Comme beaucoup de dirigeants, Macron est déconnecté de la réalité. Il est insensible à la montée du sentiment anti-européen dans de nombreux pays. Le mécontentement à l'égard de Bruxelles ne cesse de grandir. Cela n'est pas seulement dû aux problèmes migratoires, mais aussi à la volonté de Bruxelles de s'immiscer dans les affaires de tous les pays de l'UE.

Le projet d'un "super-État européen" mené par Macron et l'élite non élue de Bruxelles risque plutôt de déboucher sur des guerres civiles et, éventuellement, à des conflits entre certains pays d'Europe.
 
La banque de France et JP Morgan se lancent dans le trading la manipulation de l'or

Macron tente également de se lancer dans le trading de l'or. Alors que c'est l'apanage de Londres depuis 1750, JP Morgan s’est récemment associée à la Banque de France pour offrir des services de swap, de prêts et de dépôts rémunérés d'or aux banques centrales. De toute évidence, l'objectif est d'attaquer davantage le Royaume-Uni par rapport à Brexit. S'ils y parviennent, un nouveau pays manipulera le marché de l'or avec l'aide de JP Morgan. Ce qui voudrait dire plus d'or-papier et un prix de l'or encore plus manipulé, en attendant que l'édifice artificiel s'effondre pour laisser place au physique, qui sera encore une fois le seul à survivre.

"Plus ça change, plus c’est la même chose"!

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12:26 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : or, devises, économie, finances, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 15 décembre 2018

La séquence d’auto-destruction

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La séquence d’auto-destruction

par Dmitry Orlov
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Nous approchons de la fin 2018 avec un rythme accéléré d’articles et d’analyses annonçant la disparition des États-Unis en tant que superpuissance mondiale, leurs énormes problèmes politiques, économiques et sociaux et leur liste toujours plus longue d’échecs stratégiques et géopolitiques, trop évidents pour être ignorés. Il peut y avoir de nombreux points de vue possibles sur la suite, d’une descente graduelle ou progressive vers la dépression, le dysfonctionnement et l’insignifiance jusqu’à la catastrophe mondiale par le biais d’un anéantissement nucléaire, et il existe à peu près autant de façons de raisonner à ce sujet, sur la base de modèles macroéconomiques, de méthodes d’évaluation des risques, de croyances ardentes en la seconde venue du Christ ou sur de bonnes vieilles méthodes démodées de boules de cristal. Je voudrais proposer une autre méthode : le raisonnement par analogie. Cela m’a déjà été très utile. 

Je l’ai utilisé pour la première fois il y a 13 ans – le 1er juin 2005 à 9h du matin, pour être trop précis – lorsque j’ai publié mon tout premier article sur le sujet (partie 2partie 3 et le tout en français), dans lequel je considérais sérieusement l’idée que les États-Unis allaient suivre le chemin de l’URSS, qui s’était écroulée 14 ans auparavant, le 25 décembre 1991. Je l’ai suivi d’une présentation qui expliquait en détail comment la population de l’URSS était par inadvertance, à cause de ses nombreux déficits et inefficacités, beaucoup mieux préparée à survivre à un effondrement que ne le sera jamais celle des États-Unis. 

Si vous acceptez cette prémisse de base, alors mon analyse initiale est toujours tout à fait valable. Le seul grand oubli, c’est que j’ai négligé l’effet du phénomène de fracturation hydraulique aux États-Unis et le report du pic mondial de production d’hydrocarbures, mais ce n’est que cela, un léger retard. Et étant donné le rythme constant et croissant des nouvelles et des analyses qui annoncent la disparition de l’Amérique, la prémisse de mon analyse semble de moins en moins farfelue.

Le 25 décembre 1991 reste gravé dans la mémoire de millions de personnes comme le début d’un cataclysme majeur qui a détruit le pays où ils ont grandi et qu’ils aimaient. Ce serait bien de pouvoir indiquer une date tout aussi précise pour la disparition des États-Unis, disons le mardi 20 octobre 2020, mais aucune boule de cristal ne peut justifier une telle précision. Disons simplement que des événements de cette ampleur ont tendance à surprendre tout le monde. Ce qui a été particulièrement surprenant dans l’effondrement de l’URSS, c’est la rapidité avec laquelle il s’est déroulé. 

L’URSS est passée de parfaitement stable à inexistante en cinq ans environ. Les politiciens américains ont été particulièrement décontenancés : un moment ils la voyaient comme un monolithe politique et militaire, et l’instant d’après ils furent forcés de considérer les conséquences horribles de l’effondrement économique et politique de trois entités nucléaires – la Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan – et durent réduire considérablement les arsenaux stratégiques américains afin de se positionner pour exercer une pression contre une prolifération nucléaire incontrôlée. 

Bien que certains politiciens américains, en particulier George H.W. Bush, fraîchement décédé, aient voulu s’attribuer le mérite de l’effondrement de l’Union soviétique, le qualifiant de « victoire de la guerre froide », il ne s’agissait de la victoire de personne. La guerre froide n’a jamais été chaude, et c’est pourquoi la Russie et les États-Unis existent toujours. Au lieu de cela, l’Union soviétique s’est autodétruite, ce qu’elle n’aurait probablement pas fait si elle s’était mobilisée pour lutter contre une menace extérieure. La situation n’est pas différente maintenant. Les guerres entre puissances nucléaires sont suicidaires et donc impensables, et les États-Unis ne sont confrontés à aucune menace extérieure d’aucune importance. 

Si l’analogie avec l’URSS tient toujours (comme cela devrait l’être), la période entre le moment où la séquence d’autodestruction est lancée et celui où les États-Unis cessent d’exister sera également de l’ordre de cinq ans. Nous pouvons garder ma date proposée du mardi 20 octobre 2020 pour se revoir afin de vérifier si la séquence d’autodestruction a été initiée. Bien sûr, si les États-Unis s’effondrent avant, je m’attends à ce que tout le monde me paye à boire, et si ce pays s’effondre à cette date précise, je serai sans doute insupportablement suffisant pendant un bon moment après cela. 

Comment savoir si la séquence d’autodestruction a été déclenchée ? Il y a deux signes révélateurs. La première est qu’il existe une reconnaissance et une acceptation communes du fait qu’il faut faire quelque chose pour éviter l’effondrement. La perestroïka de Gorbatchev et « Make America Great Again » de Trump sont deux signes de désespoir. La seconde est que chaque tentative de prévenir ou de retarder l’effondrement le rapproche, chaque perturbation augmente le désordre et la portée de l’action productive se réduit à presque rien. Les tentatives de Gorbatchev de libéraliser l’économie soviétique centralement planifiée ont fait chuter la production, tandis que les tentatives actuelles de Trump de renégocier les relations commerciales font augmenter le déficit commercial, le déficit budgétaire et les coûts d’emprunt en même temps. 

Ce ne sont là que quelques-uns des signaux que nous pouvons déjà déceler, mais pour voir la séquence d’autodestruction soviétique en action et l’appliquer aux États-Unis, je devrai établir des parallèles supplémentaires entre les deux, notamment : l’échec du leadership ; l’échec de l’idéologie ; la perte de compétitivité internationale ; la fin de la croissance et l’impasse finale et inévitable vers une faillite nationale. Je m’en occupe dès maintenant.

Dmitry Orlov 

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

«Le Pacte de Marrakech est un appel à la censure des médias politiquement incorrects»

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«Le Pacte de Marrakech est un appel à la censure des médias politiquement incorrects»

par Alexandre del Valle 
Ex: http://www.zejournal.mobi 

Beaucoup d’encre a déjà coulé à propos du fameux Pacte signé à Marrakech ce début de semaine par 148 pays-membres des Nations unies. Ses rédacteurs rappellent que ce texte visant à réguler des migrations plus «sûres» serait «non-contraignant». Mais rien n’empêchera ultérieurement les États signataires et les instances européennes de «judiciariser» des pans entiers dudit Pacte. Le Pacte sous-entend d’ailleurs que les États d’accueil ont le devoir d’octroyer des droits et des aides financières aux migrants «sans discriminations» (réguliers ou illégaux), ce qui revient à supprimer toute différence entre le national et l’étranger, bref, à démanteler moralement les souverainetés pourtant nominalement reconnues par les rédacteurs.

Un appel à la censure

«Encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues»

Objectif 17 du Pacte de Marrakech

Le Pacte de Marrakech incite les médias à combattre et limiter tout discours hostile à l’immigration, sous peine d’être privés de financement public par les gouvernements, eux-mêmes sommés de se soumettre à la doxa diversitaire qui transparaît du début à la fin du texte onusien. C’est ainsi que l’objectif n°17 du Pacte appelle à «éliminer toutes les formes de discrimination et encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits afin de faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues». Il invite ainsi les médias à s’impliquer dans un projet politico-gestionnaire en tant qu’ «acteurs» de la «Migration». Avec eux, «les milieux universitaires», «le secteur privé» ou encore les «institutions nationales de défense des droits de l’homme» (ce qui inclut les ONG qui affrètent des bateaux pro-clandestins comme l’Aquarius), sont tous appelés à combattre les idées qui ne vont pas dans le sens de l’immigrationnisme béat. Cet Objectif n°17 pousse à diaboliser les intellectuels, les journalistes et les politiques qui, dans le cadre du futur débat sur l’immigration annoncé par Emmanuel Macron notamment, afficheraient leur souci de contrôler l’immigration et a fortiori de réduire ou supprimer les aides financières croissantes accordées aux migrants clandestins que le Pacte met sur le plan que les migrants légaux.

Sur Internet aussi

Dans les mesures à mettre en œuvre pour «atteindre cet objectif», les rédacteurs du Pacte entendent «promouvoir une information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet». Intention dont on ne manquera pas de relever l’ironie alors que ces dernières semaines, c’est justement sur le Net qu’a été dénoncé (au départ à partir des États-Unis) ce Pacte migratoire controversé. Cette prise de conscience déplorée par les rédacteurs du Pacte a d’ailleurs déclenché une polémique dans de nombreux pays occidentaux: rétractation de l’Italie et de l’Autriche, refus de la quasi-totalité des pays d’Europe centrale et orientale, «gel» de la signature en Suisse après le référendum sur la primauté du droit national ; crise gouvernementale en Belgique (face au refus de la NVA flamande de signer le Pacte), et prudence habile du Président Macron qui a préféré ne pas s’afficher à Marrakech en y envoyant Jean-Baptiste Lemoyne. Les rédacteurs et soutiens du Pacte migratoire se sont ainsi contentés de fustiger les opposants au texte onusien sans jamais en délivrer le contenu lui-même et en s’abritant sur l’ubuesque affirmation du caractère «non-contraignant». Les rédacteurs de l’accord de Marrakech et leurs soutiens politiques sont d’ailleurs déterminés à «sensibiliser les professionnels des médias aux questions de migration et à la terminologie afférente». On observera que la contradiction flagrante d’un débat prétendument «objectif» sur l’immigration et d’un corps de métier journalistique «sensibilisé» à une terminologie «positive sur la Migration» ne semble pas heurter outre mesure la «sensibilité» rédactionnelle des Nations unies et des lobbies diversitaires qui soutiennent le Pacte.

Des divergences de perception quant à l'immigration seront considérées comme des manquements éthiques.

Ses rédacteurs comptent ainsi faire respecter cette «terminologie» spécifique «en instituant des normes déontologiques pour le journalisme» (et la publicité). Le mot est lâché: en parlant de «déontologie» - au mépris de celle déjà instituée en France et ailleurs - les rédacteurs entendent par conséquent mettre toute divergence de «perception» à l'égard des migrants du côté du manquement éthique et professionnel, ce qui induit la logique de sanctions corrélatives. Si en principe ces sanctions sont le fait d'une commission paritaire, le Pacte appelle officiellement les États à sanctionner les non-immigrationnistes en supprimant les subsides étatiques des médias qui «dévieraient» du message nécessairement positif sur «le Migrant»... une menace qui a d'ailleurs déjà plané sur l'hebdomadaire Valeurs actuelles à la suite d'une couverture choc montrant une femme musulmane voilée. Le petit ajout dans le texte du Pacte: «dans le plein respect de la liberté de la presse» ne trompera d'ailleurs personne, car ce droit repose sur la liberté d'opinion et la liberté d'expression, droits soumis à des limites. La Cour européenne des droits de l'homme rend d'ailleurs régulièrement des verdicts dans des affaires où il est question de savoir si l'interférence du gouvernement - prévue par la loi - avec le droit à la liberté d'expression d'un individu est légitime ou non. Or ce que fait le Pacte, tout non-contraignant qu'il soit, c'est bien élargir les conditions de légitimité de cette interférence. La boucle est bouclée.

L'auteur, Alexandre del Valle, géopolitologue, docteur en histoire contemporaine, consultant et essayiste, est professeur de géopolitique et de relations internationales. Il vient de publier La Stratégie de l’intimidation, du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct (éd. L’Artilleur, mars 2018).


- Source : Le Figarovox

Gilets jaunes. Retour en force du concept marxiste de lutte des classes

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Gilets jaunes. Retour en force du concept marxiste de lutte des classes

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Les commentateurs proches du pouvoir qui cherchent à comprendre le mouvement des gilets jaunes évitent soigneusement d'y voir une forme de lutte des classes modernisée. Pour les marxistes la lutte des classes était la lutte entre un prolétariat dominé et des forces capitalistes dominantes.

L'histoire semble avoir montré que cette opposition se traduisait toujours par un échec des dominés. Comment effectivement combattre avec succès une classe dominante disposant de tous les pouvoirs, militaires, économiques, juridiques et médiatiques ?

Faut-il en déduire qu'il faille abandonner le concept de lutte des classes au profit de termes plus inoffensifs, tels que divergence d'intérêts ou négociations sociales difficiles. Ceci serait rassurant pour la classe dominante. Mais cela cacherait une réalité, le fait que la lutte des classes se poursuit aujourd'hui et même s'intensifie. La lutte des gilets jaune est ouvertement une lutte de classe.

D'un coté une classe de possédants ayant mis, comme cela avait toujours été le cas jusqu'à présent, les institutions républicaines à son service (suppression de l'ISF, abattements fiscaux, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (ou CICE) visant à soutenir les entreprises françaises mais ne soutenant en fait que les profits non redistribués des entrepreneurs...

D'un autre côté une classe dominée (taxation des carburants alors qu'aucun moyen de substitution n'est proposé, augmentation du gaz, de l'électricité, baisse de l'aide personnalisée au logement (ou APL) , hausse de la Contribution Sociale Généralisée (ou CSG), désindexation des pensions de retraite, remise en cause des allocations chômage, ruine du code du travail et destruction des services publics, de l'hôpital, des chemins de fer, de la poste...

Les promesses exposées par Emmanuel Macron le 10 décembre visant à alléger certains de ces charges sont purement symboliques. La classe des dominés l'a compris ou ne tardera pas à le comprendre. Autrement dit on peut prévoir que la lutte des classes dominées s'exprimant aujourd'hui par les manifestations des gilets jaunes ne diminuera pas. Au contraire elle devrait s'intensifier, même si le mouvement paraît inorganisé et faire appel à des résistances paraissant parfois incompatibles.

Comme nous l'avons écrit  précédemment, la non-organisation est parfois être une force car elle peut faire émerger des formes d'opposition aujourd'hui inattendues, prenant le pouvoir au dépourvu. Ceux qui en 1789 avaient pris la Bastille avaient-ils visé explicitement à la chute de la royauté et à son remplacement par la Convention Nationale ? Certainement pas.

Bien évidemment aujourd'hui la lutte des classes manifestement engagée pourra aboutir à une nouvelle défaite de la classe dominée, se traduirsant par le mise en place d'une véritable dictature des dominants, ceci d'autant plus que les oligarchies financières françaises sont-elles mêmes dominées par une oligarchie financière internationale ayant commencé à percevoir le mouvement des gilets jaunes français comme une menace pouvant s'étendre à d'autres pays.

L'on verra ce qu'il en sera. Mais dans l'intervalle, il vaut mieux pour les dominés parler de lutte des classes plutôt que d'une forme sympathique de négociation sociale.

Note au 11/12 20 h. 

Nous recevons d'un des membres du comité de rédaction le courrier suivant. Malgré son intérêt nous préférons, comme nous le faisons d'habitude, ne pas nommer ici son auteur

Mon point de vue sur cet article diverge, sans en remettre vraiment en cause le fond, sur la forme d'action à avoir, et sur des termes et références historiques. 

Pour ma part, je laisserais volontiers de coté toute la terminologie du 19/20eme siècle et les fantômes, frustrations et douleurs qu'ils incarnent. 

gauche-droite: un concept totalement dépassé. Macron n'est ni de gauche ni de droite (je pense que je n'ai pas besoin d'expliquer). Les GJ
ne sont ni de gauche ni de droite, mais des gens plutôt apolitiques comme la plupart des Français désormais (j'entends par la qu'ils ne se sentent vraiment proches d'aucun des partis traditionnels), 

Ils retrouvent le sens d'une communauté et d'une solidarité qu'ils avait perdu depuis longtemps. Les partis et syndicats ont essayé de récupérer le mouvement, même le descendant des Bourbons, mais pour l'instant sans succès aucun.

lutte des classes: les classes ont été cassées par des années de neo-libéralisme, mais aussi par une évolution constante du niveau de vie et d'instruction. Les fractures que je vois aujourd'hui sont essentiellement entre les "diplômés du supérieur" et les non diplômés, et bien sûr entre les 1% profitant du système et le reste. Le mouvement GJ a pour effetselon moi, et dans un premier temps, de mettre en branle un processus de lutte (a mort?) entre les 1% des super-dominants et le reste, tout en mettant en sourdine la fracture diplômés/non diplômés. Si les 1% perdent, les autres fractures pourraient apparaître de nouveau, mais ce n'est pas certain. Un gros challenge pour les leaders qui peuvent émerger des GJ! 

En fait, la seule référence  historique qui me semble adaptée aux GJ serait le poujadisme. La référence est cependant peu utilisée, car les dérives raciste du mouvement la rendent dangereuse à utiliser dans le contexte actuel. Mais les bases du poujadisme sont les mêmes: refus de tuer les petits pour engraisser les gros.

Je suis pour un renouvellement complet du vocabulaire politique. Les squelettes fumants de Hitler, Staline, Pétain et autres ne nous apprennent plus rien. Les bases de raisonnement droite/gauche ou la lutte des classes non plus. Marx était un bon théoricien du travail, mais un piètre politique, qui était convaincu que le communisme allait se développer là où la classe ouvrière était la plus large et la plus exploitée - en Angleterre. Il faut partir sur de nouvelles bases, mais toute discussion est sans avenir tant que l'UE, l'Euro, l'OTAN, etc nous tiennent. Si l'un de nous remplaçait Macron demain, il ne pourrait rien faire de plus!

Note au 12/12. Attentat à Strasbourg

Bien évidemment le concept de lutte de classe ne doit pas signifier lutte armée. L'attentat qui vient de se produire à Strasbourg ne s'apparente en rien à la lutte des classes. L'enquête dira espérons-le ce qu'il en est. Mais il ressemble fort à un retour du djihadisme, qui craignait sans doute  de se faire oublier avec tout le bruit  autour des Gilets Jaunes. 

jeudi, 13 décembre 2018

Douguine, le populisme, la Tradition et les GJ

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Douguine, le populisme, la Tradition et les GJ

Ex: http://www.dedefensa.org

On connaît le philosophe et homme d’influence Alexandre Douguine, qui défend en Russie la doctrine extrêmement russe de l’eurasisme (ou néo-eurasisme puisqu’un premier eurasisme fut développé dans les années 1920 par des exilés russes). Ses conceptions appréciées d’une façon générale s’appuient sur la Tradition et une sorte de nationalisme mystique ; bien entendu et évidemment, la critique libérale occidentale s’est trouvée mécaniquement conduite à le classer à l’extrême-droite selon les normes terroristes psychologiques et communicationnelles du bloc-BAO pour le faire entrer dans sa grille de “diabolisation” habituelle et rechercher sa destruction intellectuelle dans l’opprobre religieux de l’excommunication.

Sans nous attarder aux détails politiques, aux évolutions chronologiques, etc., qui effectivement réduisent le débat à des querelles stériles et effectivement se heurtent à cette dialectique-Système de la “diabolisation” enterrant justement tout débat selon l’argument religieux de l’anathème de l’excommunication, nous mettrions Douguine dans un courant nationaliste mystique russe de type métaphysique et métahistorique où figureraient aussi bien Dostoïevski que Soljenitsyne. D’une façon fondamentale et hors des scories de la “diabolisation” toujours elle, laquelle recherche à tout prix l’abaissement des jugements et de l’esprit par conséquent, ce courant sort de la seule sphère russe lorsqu’il développe ses perceptions métaphysiques et rejoint le grand courant de la Tradition évidemment antimoderniste où l’on trouve des penseurs tels que Guénon et Evola qui sont des références de Douguine.

A partir de cette présentation, on comprend que l’intérêt de ce texte de Douguine sur la révolte des Gilets-Jaunes (*), – texte venu de l’anglais de FortRuss.comà partir du russe sur RT, – tient d’abord en ce qu’il généralise et, en quelque sorte, “internationalise” selon la référence de la métahistoire la crise des Gilets-Jaunes en France. C’est à notre avis la voie impérative à suivre pour le jugement le plus fécond : bien loin de leurs revendications, faire sortir les Gilets-Jaunes du cadre français tout en conservant les composants français les plus hauts et les plus ouverts à une métahistoire générale, pour mieux rechercher et définir leur signification.

Travaillant comme on l’a décrit, on trouve l’évidence impérative d’un Douguine repoussant énergiquement et absolument la classification droite-gauche avec toutes ses besognes de “diabolisation” qui dépendent bien plus de la “com’” affectionnée par le Système que de la métaphysique, pour justement développer une appréciation métaphysique, ou plus précisément dans ce cas métahistorique selon notre référence méthodologique habituelle. Il en résulte que Douguine voit dans les Gilets-Jaunes un mouvement de révolte contre les élites, celles que nommons nous-mêmes élites-Système (ou “élitesSystème”, pour suivre notre habituelle méthodologie dialectique), qui n’ont évidemment pas de frontières, d’autant que l’une de leurs idées centrales en tant que globalistes forcenés et globalistes religieux-intégristes est la destruction des frontières comme de l’identité.

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La traduction politique rejoint alors, bien évidemment, le courant populiste que l’on voit partout se lever, sous des formes extrêmement différentes selon les nations, les régions et les conceptions, mais toutes ces formes se rejoignant et se transmutant en un courant homogène d’une vaste contre-attaque contre les élitesSystème unies au sein du courant globaliste (néolibéral, communautariste, “mélangistes”, etc., et “diabolisateur” bien entendu). Le caractère psychologique de cette réaction des Gilets-Jaunes est la rage et la colère contre l’arrogance et le nihilisme entropique, avec une indéniable couleur satanique, des élitesSystème.

Avec les Gilets-Jaunes, et particulièrement selon Douguine, il est évidemment question du “peuple” puisque l’attaque vise les élitesSystème dont la première démarche est le mépris et la haine du peuple qui rechigne à entrer dans le moule entropique de leur destruction. Pour autant, il est incontestable que la référence va aussi à une élite dissidente, dont Douguine lui-même fait partie et dont on trouve de nombreux représentants en France (là aussi hors des clivages droite-gauche et de leur désaccord dans la politique courante) ; qui se manifeste de plus en plus dans ce pays avec des gens aussi différents que Todd, Sapir, Finkielkraut, Zemmour, Michéa, Onfray, Gaucher, Guillluy, Houellebecq, de Benoist, etc.

L’intérêt des Gilets-Jaunes est effectivement de forcer à des grands reclassements hors des clivages favorisés par les élitesSystème pour développer leur dialectique déstructurante pour l’adversaire de la “diabolisation”, pour développer une critique antimoderne radicale. Il s’agit, à la fois opérationnellement mais aussi conceptuellement au plus niveau de la métahistoire, d’une critique antiSystème s’alimentant notamment, directement ou indirectement et pour une partie non négligeable, au courant de la Tradition primordiale débarrassée de ses clivages politiques bien entendu mais aussi de ses clivages par rapport à la question de la religion.

La menace suprême de l’entropie et de la destruction du monde que portent les élitesSystème par le biais de la globalisation doit conduire à écarter les querelles d’opinion, de chapelles, etc., pour en venir à l’essentiel. Les Gilets-Jaunes constituent à cet égard une formidable opportunité autant qu’une forte pression d’un type nouveau et c’est de ce point de vue que l’analyse de Douguine est d’une réelle utilité. Il est bon qu’elle vienne d’un non-Français, d’un nationaliste mystique russe qu’on croirait lié sinon fermé à son seul choix russiste (néo-eurasien), et qui au contraire apprécie le problème d’un point de vue transnational, unitaire, transcendant les frontières sans les abolir, transcendant les différences identitaires sans affaiblir en aucune façon les identités mais en les renforçant au contraire. Il y a une diversité très marquées mais qui se rejoint en un tronc commun face à la menace entropie/destruction du monde que développent les élitesSystème recherchant au contraire leur propre mélange niveleur et entropique puisqu’elles sont comptables de l’équation du Système surpuissance-autodestruction du Système.

(A cette occasion, il faut définir les élitesSystème comme ersatz d’élites, élites absolument inverties, car inversion plus encore que négation du concept d’élites, des “élites” absolument, totalement usurpatrices et inverties selon une démarche qui s’inspire de la manière satanique, jusqu’à faire croire à sa véritable existence sous la forme d’une influence entropique dévastatrice. Il faut aussi avancer l’hypothèse que la sociologie qu’en fait Douguine est soit contestable, soit incomplète, soit trop imprécise à notre sens ; à côté des nouveaux-super-riches, ou “super nouveaux-riches”, qui n’ont pas appris à être riches d’une manière responsable, toute l’infanterie des élitesSystème qui fait sa force de frappe est ainsi définie par Douguine : « ...personnes de types marginaux [qui] ont commencé à pénétrer dans la “nouvelle élite”, les personnes non issues de groupes périphériques, mais appartenant à des groupes minoritaires – ethniques, culturels, religieux [souvent sectaires] et sexuels – [qui] sont devenues dominants parmi eux. » Nous aurons une approche différentes : même s’il y a une telle diversité, c’est essentiellement la “fonction” qui caractérise cette “infanterie des élitesSystème”, essentiellement venue de la communication, que ce soit de l’entertainment, du show-biz, de la fausse-littérature, de l’art subventionné par le Corporate Power [A.C.], du clergé postmoderne, des ONG, etc. ; créatures particulièrement brillantes-blingbling, connues, pipoles clinquants, vedettes des talk-shows TV, élevées dans l’affectivisme tenant lieu d’intellectualisme, d’une culture subvertie et d’apparence, réduite aux acquêts postmodernes... Une très récente pétition pour que “les GJ se remettent au travail” comprend comme “personnalités” : Cyrile Hanouna, Stephane Berg, Thierry Lhermitte, BHL, – saltimbanques ou bouffons, ou les deux à la fois.)

dedefensa.org

Note

(*) Nous proposerions effectivement une “majusculation” générale en Gilets-Jaunes, pour marquer l’importance fondamentale de ce mouvement, et éventuellement utiliser l’acronyme “GJ” lorsque la rapidité d’un texte l’autorise, ou pour la facilité d’un titre. (D’ailleurs et “pour rendre à César” comme à notre habitude, nous noterons que certains lecteurs venus au Forum ont commencé à utiliser l’acronyme et nous ont inspirés à cet égard.)

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Douguine : insurrection en France

L’anatomie du populisme et le défi lancé aux élites

Les manifestations en France, symbolisées par des gilets jaunes, couvrent une partie de plus en plus importante de la société. Les experts politiques ont déjà qualifié ce mouvement de “nouvelle révolution”. L’ampleur du mouvement des gilets jaunes est d’ores et déjà telle qu’il est absolument nécessaire d’analyser ce phénomène de manière détaillée.

Nous avons affaire à une manifestation vivante du populisme européen moderne. La marque principale du populisme en tant que phénomène issu de la structure politique des sociétés formées à la suite de la Grande Révolution Française et basées sur l’antagonisme entre droite et gauche, est qu’il modifie radicalement cet antagonisme.

Les mouvements populistes rejettent ce schéma classique gauche / droite et ne suivent aucune attitude idéologique stricte, ni de droite ni de gauche . C’est la force et le succès du populisme: il ne joue pas selon les règles préétablies. Pour autant, le populisme a sa propre logique: malgré toute sa spontanéité, il est tout à fait possible de tracer une certaine logique et même les prémices d’une idéologie populiste qui se dessine sous nos yeux.

Tout d’abord, le fait que les mouvements populistes soient dirigés contre l’ensemble de l’élite politique, sans distinction, qu’elle soit de droite ou de gauche, est frappant. C’est le “soulèvement de la périphérie de la société contre son centre”. Dans son célèbre ouvrage, le sociologue américain Christopher Lasch(1932-1994) a qualifié la forme de gouvernement qui prévaut dans la société occidentale moderne de “Révolte des élites”.

Au début du XXe siècle, il était d’usage de suivre le discours de José Ortega y Gasset sur la “révolte des masses”, dont l’influence croissante sur la politique menaçait, semble-t-il, de détruire la culture occidentale – le Logos Européen. Mais Christopher Lasch a noté une nouvelle tendance politique : ce sont les élites qui détruisent la culture et le Logos Européen aujourd’hui. Ces nouvelles élites occidentales, qui n’ont atteint le sommet du pouvoir que par leur ressources et leur immense “volonté de puissance”, sont bien pires et plus destructrices que les masses.

Une personne ordinaire conserve encore certaines traditions culturelles; il est presque impossible de trouver un “prolétaire pur”. Mais les élites capitalistes modernes, qui n’ont pas d’aristocratisme, sont avides de pouvoir, de position et de confort. Dans le même temps, de plus en plus de personnes de types marginaux ont commencé à pénétrer dans la “nouvelle élite”, les personnes non issues de groupes périphériques, mais appartenant à des groupes minoritaires – ethniques, culturels, religieux (souvent sectaires) et sexuels – sont devenus dominants parmi eux. Selon Christopher Lasch, c’est cette cohue perverse qui constitue la base de l’élite mondialiste moderne, qui détruit les fondements de la civilisation.

En conséquence, le populisme – y compris celui des “gilets jaunes” – peut être considéré comme un soulèvement de représailles du peuple contre les élites, qui ont complètement perdu leur lien avec la société. Les élites ont construit leur propre monde dans lequel règnent le double discours de convention, des normes du politiquement correct et de la démagogie libérale.

Selon ces “nouvelles élites”, le peuple et la société, dans leur état actuel, n’ont pas leur place dans ce monde. Par exemple,  cette représentante typique de la “nouvelle élite”, Hillary Clinton, furieuse du succès du populiste de droite Trump, a ouvertement insulté les Américains ordinaires – comme déplorables, ce qui veut dire “néfastes” et “inexistants”. Les “Déplorables” ont choisi Trump – non pas parce qu’ils l’aimaient, mais pour répondre à la “sorcière globaliste” Clinton.

Macron est un représentant du même type des “nouvelles élites”. Il est curieux qu’à la veille des élections, le journal français Libération ait publié le titre « Faites ce que vous voulez, mais votez Macron ». Cela est une paraphrase évidente d’Aleister Crowley, qui s’est proclamé au XXe siècle l’Antéchrist et la Bête 666: « Fais ce que tu voudras sera la totalité de la Loi ». En d’autres termes, les foules obéissantes devraient voter pour Macron non pas pour des raisons rationnelles, pas à cause de ses idées et de ses vertus, mais simplement parce qu’il s’agit de la loi impérative de l’élite dirigeante. Le mépris des élites pour les masses obéissantes et asservies est si affichée que ces élites ne se donnent même plus la peine de les séduire avec des promesses irréalisables : « Votez pour Macron, c’est la consigne et ce n’est pas discutable. » Votez et alors vous êtes libre. Sinon vous êtes déplorables… C’est tout.

En Italie, les deux principaux groupes de la population ont voté pour les populistes de droite de La Ligue et pour les populistes de gauche du Mouvement des 5 Etoiles. Ensemble ces partis ont réussi à créer le premier gouvernement populiste de l’histoire européenne. 

Et maintenant la France. Bien qu’en France, il n’existe pratiquement aucun contact politique entre le populisme de droite du Rassemblement National et le populisme de gauche de Mélenchon, aujourd’hui le populisme est réuni dans la révolte héroïque des “gilets jaunes”. Les gilets jaunes sont déplorables, à droite comme à gauche, au contraire de la droite libérale et de la gauche libérale qui sont admirables. Les populistes de droite sont terrifiés par la nouvelle politique insensée de l’élite en matière d’immigration et par la destruction des vestiges de l’identité française. Les populistes de gauche sont scandalisés par la politique économique désastreuse des libéraux, qui ne défendent que les intérêts des grandes entreprises. Macron est un protégé des Rothschild et cela montre de quel côté il est…

Les gilets jaunes se sont rebellés contre Macron et contre l’élite libérale au pouvoir. Mais aujourd’hui, ce n’est déjà plus un mouvement de droite ou de gauche classique. Macron est de gauche pour le soutien de la migration, la protection des minorités, la légalisation de la dégénérescence et le soi-disant “marxisme culturel”, mais il est de droite (droite libérale) en termes d’économie, défendant fermement les intérêts des grandes entreprises et de la bureaucratie européenne. Il est un pur globaliste, ne dédaignant pas une affirmation directe de son appartenance à la franc-maçonnerie (son fameux signe de la main représentant un triangle), même avec des slogans sataniques explicites : « Faites ce que vous voulez, votez pour Macron. » La révolte des gilets jaunes est précisément contre cette combinaison de droite libérale et de gauche libérale.

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Si Mélenchon et Marine Le Pen ne peuvent pas être unis politiquement, étant l’un trop à gauche et l’autre trop à droite, les gilets jaunes le feront à la place de ces dirigeants politiques cherchant à diriger un mouvement populiste. Les gilets jaunes ne sont pas seulement contre la politique économique ou l’immigration – ils sont contre Macron en tant que symbole de l’ensemble du système, contre le globalisme, contre le totalitarisme libéral, contre “l’état actuel des choses”. Le mouvement des gilets jaunes est une révolution populiste et populaire. Et le mot “peuple” (populus, “le peuple”) doit être pris littéralement dans le concept de “populisme”.

Ce ne sont pas des masses abstraites ni un prolétariat impersonnel – ce sont les derniers peuples vivants qui se sont levés contre le pouvoir mondial de la progéniture globaliste, les rebelles de la culture et de la civilisation, comme le croit Laech, rebelles à propos de l’homme en tant que tel, des peuples. de Dieu. Aujourd’hui, il n’y a plus de droite ni de gauche : seul le peuple est contre l’élite. Les gilets jaunes créent une nouvelle histoire politique, une nouvelle idéologie. Le nom de Macron ne désigne pas une personne, c’est une étiquette de la matrice. Pour obtenir la liberté, il doit être annihilé. Ainsi les gilets jaunes se dressent-ils et disent-ils la vérité.

Alexandre Douguine

jeudi, 06 décembre 2018

A Mainstream Primer on Populism

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A Mainstream Primer on Populism

John B. Judis
The Populist Explosion: How the Great Recession Transformed American and European Politics
New York: Columbia Global Reports, 2016

Judis-200x300.jpgFollowing the collapse of the Warsaw Pact in 1989 and, two years later, of the Soviet Union itself, there was a widespread sense in the West that the free market had conclusively vindicated itself and that socialism had been just as conclusively relegated to the scrapheap of history. But the political outcome of this period, surprisingly, was not continued electoral triumph for conservative cum classical liberal politicians of the Reagan/Thatcher type who had presided over victory in the Cold War. Instead, an apparent embrace of “markets” by center-Left parties in the West was followed by the rise of “new Democrat” Bill Clinton in the US (1993) and “new Labourite” Tony Blair in the UK (1997). Asked in 2002 what her greatest achievement was, Thatcher replied, “Tony Blair and New Labour. We forced our opponents to change their minds.”

This was the neoliberal moment, when there appeared to be a broad consensus on economic issues among all mainstream parties. Francis Fukuyama famously speculated it might herald a Kojèvian end of history.

The worm in the apple was partly that the supposedly “pro-market” consensus between mainstream parties was not so much a return to laissez-faire as a new type of crony capitalism involving collaboration between business interests and the political class as a whole. To some extent, current dissatisfaction with “capitalism” is really anger at this corrupt alliance against the common man misinterpreted as market failure.

But it must also be admitted that the free international movement of labor and capital, perhaps the most important point on which business interests and political elites are agreed, is objectively contrary to the interests of the Western working class. As Cambridge University economist Ha-Joon Chang has written:

Wages in rich countries are determined more by immigration control than anything else, including any minimum wage legislation. How is the immigration maximum determined? Not by the “free” labor market which, if left alone, will end up replacing 80-90 percent of native workers with cheaper immigrants.

This kept the neoliberal honeymoon brief.

John B. Judis’ The Populist Explosion is fairly reliable on this economic aspect of recent populist movements; his subtitle even suggests they might merely be a consequence of the post-2008 recession. Yet Jean-Marie Le Pen founded the Front National as early as 1972. Populist opposition to mass immigration elsewhere long predates the neoliberal moment as well. Like all mainstream writers, however, Judis is innocent of race and identity. He is the sort of writer who thinks Islamic terrorism would disappear if all Muslim immigrants were provided with good jobs.

The Populist Explosion consists of an introduction, six historical chapters, and a conclusion. Theoretical discussion is mostly limited to the introduction and conclusion. The author follows the late Argentine political scientist Ernesto Laclau’s understanding of populism as developed in his book On Populist Reason (2005). In this view, there is no one feature common to all populist movements, but only a kind of family resemblance among them. This family resemblance certainly includes a rhetoric centered on advocacy for “the people” and opposition to entrenched elites, but people and elites may be defined differently by different movements. The people may be “blue-collar workers, shopkeepers, or students burdened by debt.” The elites may be the “money power” of late nineteenth-century American populism, George Wallace’s “pointy-headed intellectuals,” or today’s globalists.

The author also follows Laclau in recognizing the existence of both Left- and Right-wing populisms. He claims to see at least one defining difference between them, however:

Leftwing populists champion the people against an elite or establishment. Theirs is a vertical politics of the bottom and middle arrayed against the top. Rightwing populists champion the people against an elite that they accuse of coddling a third group, which can consist, for instance, of immigrants, Islamists, or African-American militants. Leftwing populism is dyadic. Rightwing populism is triadic. It looks upward, but also down upon an out group.

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I am unsure whether this is a timeless truth about populist movements, but it correctly describes a recent pattern. Sam Francis described the managerial elites’ alliance with the underclass as a “squeeze play” against the middle class. European nationalists’ struggle against the alliance of globalists with unskilled Third World immigrants fits this model as well. No Leftist movement would deliberately exclude the underclass or non-white immigrants, whom they hope instead to lure away from any loyalty to current elites.

Judis also remarks that populist movements “often function as warning signs of a political crisis.” They occur when people see the prevailing political norms as being at odds with their own hopes and fears. Populist politicians express these neglected concerns in a language pitting ordinary people against intransigent or out-of-touch elites, thus becoming catalysts for change. In a two-party system such as America’s populism, it may succeed indirectly by getting its concerns adopted by one of the major parties instead of by breaking through to electoral success itself.

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The book’s first chapter traces populism back to late nineteenth-century America, which may not seem all that far. Politics since ancient times has been a contest between the many and the few, but this modest study does not claim to cover the populares faction of Republican Rome. Modern populism in Judis’ sense is “an American reaction that spread later to Latin America and Europe.”

Between 1870 and 1890, farm prices in the South and Midwest fell by two-thirds, compounded in some regions by drought. Railroads, which enjoyed a virtual monopoly, were raising farmers’ transport costs at the same time. Many fell into debt or lost their land to East Coast investors. The response of President Grover Cleveland’s Secretary of Agriculture, Norman Jay Coleman, to calls for government help expressed the political orthodoxy of the time: “The intelligent, practical, and successful farmer needs no aid from the government; the ignorant, impractical and indolent farmer deserves none.”

In May 1891, the legend goes, some members of the Kansas Farmers Alliance, riding back home from a national convention in Cincinnati, came up with the term “populist” to describe the political views that they and other alliance groups in the West and South were developing. The next year, the alliance groups joined hands with the Knights of Labor to form the People’s Party that over the next two years challenged the most basic assumptions that guided Republicans and Democrats in Washington.

At its height, in 1894, the People’s Party elected four Congressmen, four Senators, twenty-one governors, and four hundred sixty-five state legislators. In 1896, Democratic presidential candidate William Jennings Bryan adopted much of the party’s platform, and they endorsed his candidacy rather than fielding someone of their own. The People’s Party subsequently lost support. Their historical significance was considerable, however:

The populists were the first to call for government to regulate and even nationalize industries that were integral to the economy, like the railroads; they wanted government to reduce the inequality that capitalism, when left to its own devices, was creating; and they wanted to reduce the power of business in determining the outcome of elections. Eventually, much of the populist agenda, [including] the graduated income tax, was incorporated into the New Deal.

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Judis’ first chapter also devotes space to Huey Long and George Wallace. His second chapter describes the Perot and Buchanan movements, as well as the Tea Party and Occupy Wall Street. Chapter Three concludes his history of American populism with the Bernie Sanders and Donald Trump campaigns. The author seems to understand that it was precisely the utopianism of Sanders’ program which attracted young voters:

While older voters evaluated Sanders’s programs by whether they could be included in the president’s Fiscal Year 2018 budget, younger voters liked the visionary sweep of Medicare for All and Free Public College. They understood that these couldn’t happen within the current “rigged system” and would require a political revolution. The contrast couldn’t have been sharper with Clinton’s campaign that dwelt entirely on lists of incremental changes.

“Visionary” is the correct word. Those of us old enough to remember the Cold War received a jolt recently when polls indicated that fifty-seven percent of young Democratic voters are favorably disposed toward a hot, new idea they have just heard about called “socialism.”

As for Donald Trump, the author writes that he:

. . . repeatedly displayed the thin skin of a businessman who treasures his celebrity. At his rallies, he cheered supporters who beat up protestors. And he tried to turn his supporters against the press. [Judis apparently thinks the press’s own behavior had nothing to do with this.] Trump’s actions reflect a bilious disposition, a meanness borne out of bare-knuckle real estate and casino squabbles, and a conviction, borne out of his financial success, or perhaps arrested development, that he could say in public whatever he thought in private about Mexicans or women without suffering any consequences.

Might this outspokenness not appeal to millions of Americans tired of being told they are not allowed to mention certain obvious realities? It wouldn’t seem so to an author who has never experienced the temptation to express an unorthodox thought. Going to press apparently in the late spring of 2016, the author, like all other mainstream so-called experts, expected Trump to be “soundly defeated.”

In keeping with his economic orientation, Judis explains the first appearance of populism in Europe as resulting from the downturn of the 1970s, and ascribes their recent breakthroughs to the recession after 2008. Left-wing populist movements, as he observes, have been most significant in southern Europe, while Right-wing populists have been most influential in the north. Particularly informative for this reviewer was his account in Chapter Five of recent Left-wing movements in Greece and Spain. Greece’s Coalition of the Radical Left, popularly referred to as Syriza, was established in 2004 and is now ruling the country. Its rise is largely a reaction to tough austerity measures forced upon Greece by the European Union. Golden Dawn, a less successful party which some would describe as Right-wing populist, is left unmentioned. Spain’s center-Left Podemos party was founded in 2014 and received twenty-one percent of the vote in parliamentary elections in December 2015. It is now the third-largest group in the Spanish legislature, but has suffered internal rifts.

The author’s final chapter provides useful summaries of the history of four northern European Right-wing populist parties: the Danish People’s Party, Austria’s Freedom Party, UKIP, and France’s Front National (since renamed National Rally). All are best-known for opposing mass Third World immigration. Judis acknowledges that immigration threatens working-class wages, but does not seem to understand the threat to native folkways which motivates so many of these parties’ voters. He mentions Germany’s AfD only in passing. The Populist Explosion went to press before the rise of Sebastian Kurz in Austria or Marine Le Pen’s defeat at the hands of Emanuel Macron.

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The book’s conclusion discusses the threadbare accusation of fascism still leveled at Right-wing populists. Among the genuine resemblances the author sees are “the role of the charismatic leader, the flouting of democratic norms, [and] the scapegoating of an outgroup.” Of course, it is mainly these parties’ stress on the nation that reminds the Left of interwar fascism. Today’s Right-wing populism is a response to neoliberal globalism and its primary weapon of mass immigration, just as fascism was a response to the threat of Leninist Communism. But Judis concedes that today’s populists operate within a democratic, multiparty framework rather than aiming at dictatorship.

The second essential difference from interwar fascism (including German National Socialism) was that those earlier movements were expansionist and imperialistic. Today’s Right-wing populists sometimes describe themselves as “sovereigntist,” seeking to protect their borders from economic migrants and their national governments from supranational organizations such as the European Union and the United Nations. In other words, they are defensive rather than aggressive movements. The cry of fascism serves – and no doubt is meant – to divert attention from these obvious realities.

 

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mercredi, 05 décembre 2018

Didier Carette : « Je ne rêve pas d'une culture pour tous, mais pour chacun »

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Didier Carette : « Je ne rêve pas d'une culture pour tous, mais pour chacun »

 
« Je n'ai jamais rêvé d'une culture pour tous, moi je rêve d'une culture pour chacun. »
 
Retrouvez l'intervention de Didier Carette, conseiller régional du Front National en Occitanie lors de l'Assemblée plénière des 20 et 21 décembre 2017.
 

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lundi, 03 décembre 2018

Larges extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (3 décembre 2018)

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Larges extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (3 décembre 2018)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

L’émission Répliques d’Alain Finkielkraut recevait le 24 novembre le philosophe et mathématicien François-Xavier Bellamy et Sylvain Tesson grand voyageur. Le thème de la discussion était : demeurer ou partir; quelle vision du monde à l’ère du mouvement perpétuel ? « Demeure », titre du dernier livre de Bellamy, n’est pas synonyme de passivité ou d’immobilité explique-t-il, et la politique consiste moins à transformer qu’à sauver dans ce monde ce qui mérite d'en être transmis tandis que Tesson reprenant Novalis et Nietzsche décrète que marcher c’est s’ouvrir à la pensée et à la poésie. Un échange sur les cimes :

 
Sur le site de l’Institut Illiade une bonne note de lecture à propos du livre de Rémi Soulié Racination paru aux éditions Pierre Guillaume de Roux. Dans cet ouvrage à la langue limpide nous cheminons en compagnie d’Heidegger, Hôlderlin, Barrès, Boutang et Novalis à l’écoute de la terre et des morts. Une ode à l’enracinement et au génie des lieux :
 
 
Le philosophe André Perrin qui avait publié des réflexions acérées et aux antipodes du politiquement correct dans Chroniques de la vie intellectuelle en France revient ici sur les confusions de Guillaume Erner (de France-culture) dont on ne sait si elles sont inspirées par la malveillance ou l’ignorance à propos de l’antisémitisme contemporain et de ses auteurs :
 
 
Jean-Marc_Jancovici_(cropped).jpegPour Jean-Marc Jancovici nous sommes la seule espèce à utiliser des ressources énergétiques extra-corporelles depuis l’invention du feu il y a 500000 ans. Partant du principe qu’il n’y a pas de vrai débat en France (comme ailleurs) sur les véritables enjeux de la  « transition énergétique » ( qui se résument pour l’essentiel à une devise de shadok : « quand on ne sait pas où l’on va, l’essentiel est d’y aller le plus vite possible » ), il s’efforce a contrario d’apporter ici d’authentiques arguments scientifiques à cette mutation considérable qui doit nous faire abandonner les sources d’énergie carbonée ou bien de périr à brève échéance. Cette conférence, condensé d’intelligence, au surplus très pédagogique, a été tenue à la fin de l’année dernière à la cité des sciences et de l’industrie:
 
 
Jean-Marc Jancovici et Yves Cochet débattent de l’hypothèse collapsologique. La décroissance, voulue ou non, est de toute évidence notre destin avec toutes les conséquences qu’elle implique, ici survolées à haute altitude. Comme le dit Yves Cochet, les seules solutions proposées pour l’heure par toutes les forces politiques sont : plus de croissance, plus de technologie, plus de marchés. Cette pure folie annonce une transition désastreuse,  à moins qu’elle ne soit prise en main par un pouvoir autoritaire pilotant une décroissance ordonnée comme le suggère Jancovici : 
 
 
Dans une tribune parue le 26 novembre dans Sud Ouest Matthieu Auzanneau et Jean-Marc Jancovici partent du principe que la sédition des gilets jaunes doit agir comme lancement d’alerte et proposent les mesures qu’imposeraient une véritable politique de transition énergétique. Aujourd’hui les gilets jaunes considèrent à raison que les taxes sur le carburant sont destinées à leur faire les poches puisque elles doivent rapporter l’an prochain 37 milliards d’euros contre 33 cette année et que sur ce total moins de 2 milliards d’euros seront consacrés à encourager la baisse de la consommation d’énergie. Ils rappellent que le financement très élevé des éoliennes et des panneaux photovoltaïques n’aide en rien à sortir des sources d’énergie fossile. Démonstration limpide et imparable :
 
 
Jobs-a-la-con_9498.jpgSur le livre consacré aux Bullshit Jobs (« jobs à la con ») de l’anthropologue David Graeber, Michel Drac livre une excellente analyse. Les bullshit jobs sont des emplois rémunérés totalement inutiles ou même néfastes dont le salarié lui-même ne parvient pas à justifier l’existence. Les exemples donnés atteignent des sommets d’absurdité et de grotesque. D’où la question : se pourrait-il que dans la fonction publique comme dans l’entreprise une grande partie des occupations rémunérées ne soient qu’un vaste théâtre d’ombres ? Drac donne les raisons pour lesquelles des travails qui ne servent rigoureusement à rien peuvent perdurer dans nos sociétés. Ces pseudo « métiers » représenteraient au bas mot 30% des emplois d’une société en quête, parait-il, de performance. Notre système socio-économique cautionne un immense gaspillage lié à notre conception du travail et génère beaucoup de souffrance et d'humiliation. 
Une ingénierie libérale propre à l’ère du techno-capitalisme, mise en place « parce que c’est notre projet… » :
 
 
Lors de son émission Répliques sur France-culture du 17 novembre Alain Finkielkraut recevait Paul Thibaud ancien directeur de la revue Esprit et Éric Zemmour pour débattre encore une fois de Pétain, de Gaulle et la France. 
À force de se prêter au jeu malsain des médias toujours à la recherche du bon client faisant le scoop et le buzz, Zemmour n’aurait-il pas tendance à ternir la richesse de son dernier ouvrage et des leçons qu’il contient ? :
 
 
discoursintimidant.jpgLaurent Fidès, ancien élève de l’École normale supérieure, a publié aux éditions du Toucan Face au discours intimidant; Essai sur le formatage des esprit à l’ère du mondialisme. Dans cette chronique il s’attaque aux nombreux mythes de l’idéologie progressiste et démonte les ressorts de la  domination culturelle « multiculturaliste, échangiste, déconstructiviste qui nous promet un monde sans frontière, sans différences, atomisé, peuple d’entités négociables et remplaçables ». Il constate par ailleurs qu’à la télévision on ne voit jamais ni Georges Feltin-Tracol ni Thomas Ferrier ni Olivier Rey ni Hervé Juvin… qui pourraient porter la contradiction à ces pensées obligatoires. Il s’en étonne, d’autant dit-il que le vent semble devoir tourner après des décennies de tyrannie idéologique :
 
 
Paul-François Paoli auteur de L’imposture du vivre-ensemble et tout récemment des Confessions d’un enfant du demi-siècle est interrogé par Tv-Libertés sur ce dernier ouvrage. Ancien gauchiste ayant traversé le chaos de toutes les modes intellectuelles des décennies passées, il se définit aujourd’hui comme un conservateur conséquent. Il pointe du doigt le rôle néfaste de certains intellectuels au premier desquels Jean-Paul Sartre « le plus démodé, le plus idéologue et le plus indigent ». Faisant état de l’écroulement de tous les « grands récits » il constate que le libéralisme n’a pu s'introduire en France que par le biais culturel de l’anthropologie libéral-libertaire. Il salue Houllebecq, Onfray (« phénomène gaulois ») et Alain de Benoist dont la revue Éléments serait selon ses dires la meilleure revue intellectuelle de notre temps :
 
 
Jean-Paul Brighelli possède un talent certain : celui de nous faire sourire des choses les plus graves. Ici il traite avec humour de la réception du dernier livre de Laurent Obertone, La France interdite par la presse de grand chemin qui use et abuse de clichés sociologiques pour opposer un déni officiel à tout ce que disent les vrais chiffres puisés dans l’appareil statistique gouvernemental :
 
 
mh_portrait.jpgContrairement à ce qu’enseigne trop souvent l’histoire officielle des États d’Afrique du Nord la conquête du Maghreb par les Arabes ne fut pas une promenade de santé. Elle se heurta à une vive résistance berbère (le peuple autochtone) et si l’islamisation fut rapide, l’arabisation se confronta à des échecs qui perdurent encore de nos jours. Sur ce sujet  Mouna Hachim, historienne, répond aux question de France-culture :
 


L’OJIM interroge Slobodan Despot à l’occasion du troisième anniversaire du lancement de L’Antipress devenu, entre-temps, Le Drone. Son objectif : « À la platitude, à l’absence de perspectives historique, culturelle, humaine de l’information de masse, opposer une chronique distanciée et libre - de cette liberté de pensée que donne la culture - de notre temps de trouble. » Pour la somme de 50 euros on peut souscrire un abonnement annuel. Pour ce faire s’adresse à < antipress.net > :
 
 
Excellente tribune de François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments, sur les gilets jaunes, nouveaux ploucs émissaires, dans Le Figaro :
 
 
Lettre de Jean-Claude Michéa au site des « amis de Bartleby » (site gascon décroissant) sur les gilets jaunes. Il en souligne l’inventivité populaire qu’il annonçait dans Les Mystères de la gauche et qui situe le mouvement à l’exact opposé de  Nuit Debout qui jouissait par ailleurs de la sympathie active des médias de propagande. Pour ce qui concerne les gilets jaunes il ajoute : « Ici, au contraire ce sont bien ceux d’en bas (tels que les analysait Christophe Guilluy - d’ailleurs curieusement absent, jusqu’ici, de tous les talk-shows télévisés, au profit, entre autres comiques, du réformiste sous-keynésien Besancenot) qui se révoltent, avec déjà suffisamment de conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite… » Pour eux il n’a jamais été question ni de plan Marshall ni de plan banlieues  :
 
 
JSM-portrait.jpgDans une chronique de Figaro-vox  Jérôme Sainte Marie voit dans les « gilets jaunes » la convergence d’électorats populaires jusqu’ici opposés. Une jacquerie antifiscale qui unit des personnes aux origines variées mais de semblable statut économique, des travailleurs de la France périphérique ce qui explique que la France des métropoles en soit absente. Ce mouvement réalise d’une certaine manière une alliance « populiste » à l’italienne.  
Mais bien qu’il soit profondément politique le mouvement se veut non partisan, c’est là que réside sa principale faiblesse face au « bloc élitaire » outre le fait qu’il n’a aucune structure et aucune direction. Il n’empêche, Castaner veut voir en lui une fronde comparable à celle du 6 février 1934, tandis que son collègue Darmanin, épris de boisson à 100 euros la bouteille, parle de « peste brune ». L’emphase touche ici à la caricature. Si le ridicule tuait encore, ces deux là seraient en état de putréfaction avancée. Ce 27 novembre c’est Benjamin Griveaux qui ajoute sa pierre au bêtisier gouvernemental en déclarant sur France-info : « Quand des gens défilent sur les Champs en disant on est chez nous, ceux-là font partie de l’ultradroite ». On pourrait  répliquer à cet « any where » que quand un Français dit qu’il est chez lui à Paris il n’a pas tort. Et si ce n’est pas « chez lui », c’est chez qui ?  :
 
 
Gilets jaunes. Selon Jacques Sapir « nous sommes peut-être à la veille de quelque chose de bien plus important qu’une simple protestation contre les taxes ».
 
 
Par Michel Onfray, « Le message clair des gilets jaunes à BHL ». Dans le style limpide qui est sa marque de fabrique, le philosophe pamphlétaire cloue au pilori de ses contradictions successives l’intellectuel de plateau télévisé et affirme son soutien aux gilets jaunes (première occurence) et il parfait son analyse dans une deuxième occurence, vidéo celle là, où il montre que les médias, afin de discréditer les gilets jaunes, reprennent les éléments de langage complaisamment soufflés par le pouvoir pour énoncer de simples fariboles. Démonstration mordante :
 
 
 
CHhar.jpgEntretien d’Édouard Chanot avec Christian Harbulot, directeur de l’École de Guerre Économique  sur le pillage technologique de la France par les États Unis. Est mise en cause l’absence d’anticipation stratégique du coté français. 
Selon lui une politique d’indépendance et de puissance passe par une véritable rupture stratégique pour se ré-approprier notre destinée :
 
 
Dans le cadre de son émission Passé-Présent (sur Tv-Libertés) Philippe Conrad interroge Jean-Yves Le Gallou sur son livre manifeste Européen d’abord : Essai sur la préférence de civilisation (à partir de la trentième minute) :
 
 
Camille Galic tresse des lauriers au livre de Jean-Yves Le Gallou Européen d’abord (édition Via Romana) et ils sont largement mérités. Ouvrage vivifiant et mobilisateur, il se présente comme un manuel pour Européen désireux de survivre à la débâcle présente, un vade mecum pour se conduire en temps de détresse. D’ailleurs le livre ne se termine-t-il pas par une apostrophe pleine de la conviction qui anime son auteur : « le soleil reviendra »  : 
 
 
Nonobstant la cuistrerie dont font preuve certaines phrases de l’auteur (par exemple : « …venant fouetter la lourde atmosphère encharognée du cloaque putride de l’hygiénisme néopuritain qui nous sert… » qui gagnerait à plus de légèreté), le texte d’Aristide Leucate constitue une bonne synthèse de la pensée de Pier Paolo Pasolini concernant l’antifascisme de son époque et de toujours :
 
 
Dans le cadre de Géopragma, pôle français de géopolitique réaliste, Caroline Galactéros livre nombre d’éléments sur le dépeçage du journaliste saoudien Jamal Khasshoggi, un informateur de haut rang mêlé à de nombreuses affaires proche-orientales dans lesquelles trempent nombre de « services ». Nous sommes bien loin des afféteries pleurnichardes des médias français :
 
 
Conférence donnée par Wiktor Stoczkowski de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHSSS) sur le thème « L’antiracisme doit-il craindre la notion de race ? » Selon lui l’antiracisme construit depuis la seconde guerre mondiale sur un rejet « scientifique » de la diversité humaine est invalidé depuis une vingtaine d’années par les découvertes de la génomique qui réhabilitent le pluralisme racial de l’humanité. En bref, il n’est plus possible de superposer l’ordre des valeurs et l’ordre des faits et de faire cautionner un antiracisme non ratifié par la réalité par les sciences biologiques. Excellente analyse :
 
 
« Le monde d’en haut prétendument ouvert n’a jamais été plus refermé sur lui-même qu’aujourd’hui… Il est devenu prétentieux et arrogant ». Ainsi s’exprime Emmanuel Todd dans un entretien avec Thikerview. Pour lui si les élites pourrissent sur place, le petit peuple ne vaut guère mieux. Il s’inscrit ainsi en réalité contre une des thèses de Jean-Claude Michéa. Il exprime également sa conviction qu’avec Macron, la société va encaisser une baisse massive de son niveau de vie. Il critique également les médias tous alignés sur la représentation complètement faussée des élites. Pour lui ils sont les principaux producteurs de fake news.Todd rend compte aussi de sa russophilie et en explique la teneur par le niveau très supérieur des élites russes animées par une conscience historique qui fait défaut à l’oligarchie occidentale  : 
 
https://www.youtube.com/watch?time_continue=3172&v=6a...
 
Lecture de Rise and kill first de Ronen Bergman. Vidéo de 2h22 sur une histoire très informée du renseignement israélien par un journaliste éminent, lui-même israélien.
Michel Drac en tire de nombreuses leçons sur la mentalité juive et sur la force de son identité, fondatrice de l’efficacité de ses « services ». Remarquable synthèse :
 
 
Michel Pastoureau dans l’émission de Rt France de Frédéric Taddeï pour la sortie de son ouvrage Le loup : une histoire culturelle qui examine la représentation du loup dans l’imaginaire européen. Il revient incidemment sur les trois couleur de la symbolique indo-européenne : le noir, le rouge et le blanc :
 
 

dimanche, 02 décembre 2018

Nous sommes en pleine régression intellectuelle

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Nous sommes en pleine régression intellectuelle

Cet article apporte des hypothèses intéressantes à la réflexion sur la baisse de QI en Occident, mais même si la lecture sur écran s’avère inférieure sur les plans de la concentration, de la mémorisation et de la compréhension à sa contrepartie sur papier et que clairement, Internet peut surinformer, nous pensons que le relativisme culturel évoqué par Dimitri Casali est davantage en cause que la révolution numérique en elle-même, malgré tous les bémols qui peuvent en nuancer le bilan.

Parce que, si l’on se penche par exemple sur la Chine, une nation aujourd’hui aussi connectée (ordinateurs, tablettes, smartphones) que la France en 2007, elle affiche au contraire une hausse générale du QI de sa population, même dans la région autonome de Hong Kong, qui s’est massivement connectée à Internet au même moment que l’Occident. Si cette tendance chinoise se maintient, il faudra bien se résigner à envisager prioritairement des facteurs comme l’encouragement au nivellement par le bas de la culture en Occident pour comprendre notre tendance à la baisse. A suivre, donc.


Par Charles Sannat
Paru sur Insolentiae.fr


L‘historien Dimitri Casali prône la transmission des connaissances dans cet article du Midi Libre.

Selon Dimitri Casali, “la société bascule dans l’ignorance. Chaque jour la science nous apporte de nouvelles découvertes. Mais d’après l’historien, jamais l’ignorance n’a gagné autant de terrain”.

Il en veut pour preuve les 3 millions de personnes illettrées dans notre pays qui ne savent ni lire ni écrire. Si on additionne les personnes analphabètes qui ont des difficultés à lire et à écrire le français, on arrive à près de 10 % de la population et 6,5 millions de personnes !

Pour faire rentrer la France dans le siècle de la connaissance, c’est plutôt mal parti ! Il évoque aussi les enquêtes PISA, la baisse généralisée de QI.

C’est la fin de l’article qui est le plus intéressant.

À partir de quand peut-on dater, selon vous, cette montée de l’ignorance ?

“Je vois un lien évident avec la révolution numérique. Cela a démarré dans les années 2000 où on a assisté à une surinformation qui a conduit à l’ignorance. Les 15-29 ans ne lisent plus de livres. En revanche, ils lisent davantage sur les réseaux sociaux, les blogs… D’après une étude de l’Université de Yale, la lecture sur Internet n’est pas la même : les informations se superposent les unes aux autres alors que la lecture d’un livre permet de pénétrer les pensées de l’auteur et de structurer les informations.

Cela organise le cerveau. D’autres études sont à rapprocher de cela : les Français auraient perdu 4 points de QI entre 1989 et 2009, phénomène mesuré aussi en Angleterre ou aux États-Unis. Wikipédia est le plus bel exemple des effets pervers d’Internet. On a donné la culture aux imbéciles. Si dans le domaine scientifique, les notices sont rédigées par des experts, dans le domaine de la littérature et en histoire, c’est un agrégat d’informations nivelées par le plus grand nombre. Il n’y a plus de hiérarchisation du savoir. On est à l’époque du relativisme culturel. Tout se vaut. Ainsi la page de Kim Kardashian sera bientôt plus longue que celle de Montaigne et le grand poète grec Homère a déjà moins d’articles que Homer Simpson.

Y a-t-il un moyen d’éradiquer la montée du phénomène ?

Bien sûr, il faut replacer la culture générale et l’histoire au centre de nos préoccupations. Et d’abord à l’école. Or, depuis une trentaine d’années, la culture générale a été abandonnée. Les fameux pédagogistes de la rue de Grenelle ont remplacé la transmission du savoir et des connaissances par de simples compétences techniques. L’idée est de faire un homme nouveau, sans racines ni héritages, un bon consommateur. Rappelez-vous que Philippe Mérieu et Bourdieu préconisaient quand même d’apprendre à lire dans les notices d’appareils électroménagers et non plus grâce aux textes de Hugo ou de Molière… Il faut sortir de ce rejet de la culture classique française qui fait du mal aux esprits faibles. Et cesser de croire que nous devons tous être égaux dans la médiocrité.”

Charles Sannat
Photo Pixabay

Source Midi Libre

samedi, 01 décembre 2018

Le communautarisme fait perdre son identité collective à la gauche

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Le communautarisme fait perdre son identité collective à la gauche

Ex: http://entelekheia.fr

L’une des plaies de la société occidentale moderne est le vague des définitions, l’aspect d’auberge espagnole des concepts politiques, qui brouille tellement le débat public que parfois, il est impossible de savoir de quoi on parle au juste. On peut prendre comme exemples des mots comme « valeurs », « démocratie », « république » dont aujourd’hui, nous serions bien en peine de dégager une définition commune. Mais l’une des principales victimes de ce flou est le concept de « gauche ». D’où la reprise de cet article, dont l’auteur s’est attelé à l’œuvre salutaire d’en délimiter les différentes tendances et conflits internes.

Une nécessité pour enfin savoir de quoi on parle… et si quelqu’un parmi vous a une définition aussi claire de la droite, envoyez-la parce que, pour le moment, elle est tout aussi confuse.


Par Tomasz Pierscionek
Paru sur RT sous le titre How identity politics makes the Left lose its collective identity 


Le phénomène des communautarismes qui envahit le monde occidental est une stratégie de division et de conquête qui entrave l’émergence d’une véritable résistance aux élites.

L’un des principes fondamentaux du socialisme est l’idée d’une solidarité supranationale qui unit la classe ouvrière internationale et l’emporte sur tout facteur qui pourrait la diviser, comme la nation, la race ou le sexe. Les travailleurs de toutes les nations sont des partenaires, avec la même valeur et la même responsabilité dans la lutte contre les exploiteurs de leur cerveau et de leurs muscles.

Le capitalisme, surtout dans sa forme la plus aboutie, exploiteuse et dénuée d’états d’âme — l’impérialisme — a fait plus de tort à certains groupes de personnes qu’à d’autres. Les empires coloniaux réservaient leur pires brutalités aux peuples subjugués, alors que pour sa part, la classe ouvrière de ces nations impérialistes s’en sortait mieux, parce qu’elle se tenait plus près des miettes qui tombaient de la table de l’empire. La lutte internationale des classes vise à libérer tous les peuples du joug capitaliste, quel que soit leur degré d’oppression passé ou présent. L’expression an injury to one is an injury to all’ [‘Une attaque contre un est une attaque contre tous’, slogan du syndicat américain fondé en 1905 Industrial Workers of the World, Travailleurs industriels du monde, NdT] résume cet état d’esprit et exclut de donner la priorité aux intérêts d’une faction de la classe ouvrière sur la collectivité.

Depuis la fin du XXe siècle, une tendance d’inspiration libérale infiltrée dans la gauche (du moins en Occident) encourage l’abandon d’une identité collectivité unique fondée sur la classe sociale en faveur de communautés multiples fondées sur le genre, la sexualité, la race ou tout autre vecteur de divisions. Chaque sous-groupe, de plus en plus distant de tous les autres, se concentre sur une identité partagée et les seules expériences de ses membres, et donne la priorité à sa propre émancipation. Toute personne extérieure à ce sous-groupe est admise, au mieux, au rang d’allié.

Au moment où j’écris ceci, il existe apparemment plus de 70 genres différents en Occident, sans parler des nombreuses orientations sexuelles — l’acronyme LGBT s’est à présent démultiplié en LGBTQIP2SAA. En y ajoutant les races et ethnies, on obtient un nombre encore plus grand de permutations ou d’identités possibles. Chaque sous-groupe a sa propre idéologie. Certains de ces groupes gaspillent un temps fou à se battre contre ceux qu’ils jugent moins opprimés et à les sommer d’admettre leur statut de « privilégiés » à mesure des changements dans la hiérarchie de la victimisation de ces « Olympiades de l’oppression » – car les règles de ce sport sont aussi fluides que les identités de ses participants. Par exemple, l’un des derniers dilemmes du communautarisme LGBT est la question de savoir si les transgenres masculin → féminin méritent d’être reconnus et acceptés en tant que femmes ou s’ils ne ‘sont pas des femmes et s’avéreraient en réalité des hommes « violeurs » de lesbiennes’.

L’idéologie communautariste affirme que l’homme blanc hétérosexuel est au sommet de la pyramide des privilèges, et responsable de l’oppression de tous les autres groupes. Son péché originel le condamne à l’opprobre éternelle. S’il est vrai que les hommes blancs hétéros (en tant que groupe) ont rencontré moins d’obstacles que les femmes, les hommes non hétéros ou les minorités ethniques, la majorité des hommes blancs hétéros, passés et présents, tirent aussi le diable par la queue et ne sont pas personnellement impliqués dans l’oppression d’autres groupes. Bien que la plupart des individus les plus riches du monde soient des hommes de race blanche, il existe des millions d’hommes blancs pauvres et dénués de tout pouvoir. L’idée de « race blanche » est en soi un concept ambigu qui implique un profilage racial. Par exemple, les Irlandais, les Slaves et les Juifs ashkénazes peuvent bien être blancs, mais ils ont enduré plus que leur part de famines, d’occupations et de génocides au cours des siècles. Établir un lien entre le privilège d’un individu et son apparence est en soi une forme de racisme imaginée par des « intellectuels » libéraux fumeux (certains pourraient dire des privilégiés) qui seraient superflus dans toute société socialiste.

Les lesbiennes issues de groupe ethniques minoritaires de la classe moyenne d’Europe occidentale sont-elles plus opprimées que les Syriennes blanches qui tentent de survivre à l’occupation de l’Etat islamique ? Un ouvrier blanc britannique jouit-il vraiment de plus de privilèges qu’une femme de la classe moyenne de la même société ? Les stéréotypes fondés sur la race, le sexe ou tout autre facteur ne conduisent qu’à diviser et aliéner. Comment pourrait-il y avoir une unité de la gauche tant nous ne sommes loyaux qu’à nous-mêmes et à ceux qui nous ressemblent le plus ? Certains hommes ‘blancs’ pour qui la gauche n’a plus rien à offrir ont décidé de jouer le jeu du communautarisme dans leur quête d’une planche de salut, et ont dérivé vers Trump (un milliardaire avec qui ils n’ont rien de commun) ou l’extrême droite, ce qui a débouché sur une aliénation, des animosités et un sentiment d’impuissance supplémentaires qui renforcent les 1% de l’élite économique. Or, les gens du monde entier sont plus divisés en classes sociales qu’en tout autre critère.

Mais il est beaucoup plus facile de « lutter » contre un groupe aussi opprimé, ou légèrement moins opprimé que le vôtre que de s’unir et de s’organiser contre l’ennemi commun – le capitalisme. La lutte contre l’oppression par le biais du communautarisme est au mieux une forme paresseuse, perverse et fétichiste de la lutte des classes. Elle est pilotée par des militants issus de la classe moyenne et de l’enseignement supérieur pour la plupart libéraux, et qui ne comprennent pas grand-chose à la théorie politique de gauche. Au pire, il s’agit d’un autre outil utilisé par les 1 % de l’élite économique pour diviser les 99 % restants en 99, ou en 999 groupes concurrents trop occupés à se battre entre eux pour remettre en question le statu quo. Sans surprise, l’un des principaux donateurs de cette fausse gauche communautariste est le milliardaire cisgenre blanc George Soros, dont les ONG ont aidé à orchestrer les manifestations de l’Euromaïdan en Ukraine, avec leur émergence de mouvements d’extrême droite et néo-nazis : le genre d’individus qui croient dur comme fer à une supériorité raciale et ne voient pas la diversité d’un bon œil.

Il existe une fausse idée largement diffusée, selon laquelle le communautarisme dériverait de la pensée marxiste. L’expression sans signification « marxisme culturel », qui a plus de rapport avec la culture libérale qu’avec le marxisme, est utilisée pour vendre cette ligne de pensée. [Aux USA, le « marxisme culturel » est une idéologie très à la mode émanée de l’École de Francfort, dont les travaux démarrés en 1923 avaient fini par déboucher sur une fusion entre le marxisme et l’idéologie bourgeoise. En France, nous en avons eu l’équivalent (sans l’étiquette marxiste) avec des intellectuels comme Derrida, Foucault, Deleuze, Guattari, etc. On notera que par exemple, le Français Raymond Aron faisait à la fois partie de l’École de Francfort et du Congress for Cultural Freedom, une officine implantée par la CIA en France (lien en français) dans les années 50, expressément pour faire la promotion d’une gauche anticommuniste, libérale-libertaire, capable d’éliminer l’influence du Parti communiste en Europe. Mission accomplie, NdT].

Non seulement le communautarisme n’a rien de commun avec le marxisme, le socialisme ou tout autre courant de pensée traditionnelle de gauche, mais il en représente l’antithèse exacte.

Une attaque contre un est une attaque contre tous’ a été remplacé par quelque chose comme ‘Une attaque contre moi est tout ce qui m’importe’. Aucun pays socialiste n’a jamais fait la promotion du communautarisme. Ni les nations africaines et asiatiques qui se sont libérées de l’oppression colonialiste, ni les États de l’URSS et du bloc de l’Est, ni les mouvements de gauche qui ont vu le jour en Amérique latine au début du XXIe siècle n’ont eu le temps de faire joujou avec des politiques communautaristes.

L’idée selon laquelle le communautarisme fait partie de la pensée traditionnelle de gauche est diffusée par la droite, qui cherche à discréditer les mouvements de gauche, par les libéraux qui cherchent à les infiltrer, à les poignarder dans le dos et à les détruire, et par des jeunes radicaux malavisés qui ne connaissent rien à la théorie politique, et qui n’ont ni la patience ni la discipline nécessaires pour l’apprendre. Ces derniers cherchent à se donner à bon compte l’illusion d’ébranler les fondements du capitalisme alors qu’en réalité, ils les renforcent.

Le communautarisme est typiquement un phénomène moderne piloté par la classe moyenne [à la remorque des médias grand public, NdT] pour aider les dirigeants libéraux à diviser et distraire les masses. En Occident, vous êtes libre de choisir votre sexe ou votre sexualité, d’en changer à votre guise ou même de créer les vôtres, mais vous n’avez pas le droit de remettre en question les fondements du capitalisme ou du libéralisme. Le communautarisme est le nouvel opium du peuple et handicape sérieusement toute résistance organisée contre le système. Certains segments de la gauche occidentale pensent même que ces « libertés » susmentionnées sont un indicateur de progrès et de supériorité culturelle qui justifie leur exportation à l’étranger, que ce soit en douceur par l’intermédiaire d’ONG ou plus brutalement, par des révolutions de couleur et des changements de régime.

Tomasz Pierscionek est médecin spécialisé en psychiatrie. Il était auparavant membre du conseil d’administration de l’association caritative Medact, est rédacteur en chef du London Progressive Journal et a été l’invité de Sputnik, de RT et de l’émission Kalima Horra (présentée par George Galloway) sur la chaine de télévision pan-arabe Al-Mayadeen.

Traduction Entelekheia
Photo Pixabay

vendredi, 30 novembre 2018

Le sociétalisme est-il le poison électoral de la gauche ?

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Le sociétalisme est-il le poison électoral de la gauche ?

Ex: http://entelekheia.fr 

Après l’article de la semaine dernière sur le communautarisme dans la gauche occidentale actuelle, une autre analyse du même phénomène, cette fois non plus relative à la structure elle-même de la gauche libérale-libertaire/sociétale, mais à ses chances de victoires électorales. Écrit par un homme de droite républicaine américaine, cet article décrypte ce qui pourrait bien constituer l’un des principaux rouages de la « machine à perdre » de la gauche libérale à travers une courte, mais édifiante leçon d’histoire récente des USA.


Par James P. Pinkerton
Paru sur The American Conservative sous le titre Social Justice Warriors Are the Democrats’ Electoral Poison


Une jeune femme bien connue de la classe des bavards de New York s’est finalement lâchée sur ce qu’elle pense vraiment. « La race blanche est le cancer de l’histoire de l’humanité », dit-elle, « c’est la race blanche et elle seule — ses idéologies et ses inventions — qui éradique des civilisations partout où elle se répand, ce qui a bouleversé l’équilibre écologique de la planète, ce qui menace aujourd’hui la vie même. »

Votre serviteur vient-il de citer le tweet d’un de nos nouveaux justiciers anti-blancs ? Non. La citation ci-dessus remonte à 1967. Elle est de Susan Sontag, une critique littéraire sur papier glacé. Ses paroles étaient d’abord écrites en réaction à la guerre du Vietnam, mais comme nous pouvons le voir, sa critique s’est étendue bien au delà de la seule guerre. Nous pourrions également ajouter que Sontag a dit plus tard qu’elle regrettait ses mots — parce qu’ils manquaient de considération pour les victimes de cancer.

En d’autres termes, rien de nouveau sous le soleil. Les blancs sont mauvais, la culture occidentale est mauvaise, l’Amérique est mauvaise, etc. Récemment, la journaliste Sarah Jeong a publié une tribune sur le Washington Post, en date du 8 juin, intitulée « Pourquoi ne devrions-nous pas haïr les hommes ? » Et le 19 juin, The Root – une publication fondée par le propriétaire du Washington Post aujourd’hui propriété d’Univision — a mis à la Une un article intitulé « Les blancs sont des couards ». Et le 23 juillet dernier, le New Yorker a offert ceci : « Un sociologue analyse la ‘fragilité psychologique des blancs’ qui empêche les Américains blancs de se confronter au racisme. »

Comme nous pouvons le voir quotidiennement, beaucoup de journalistes et auteurs tentent aujourd’hui d’être de nouvelles Susan Sontag.

Le problème : le succès médiatique n’est pas la même chose que le succès politique. C’est-à-dire que ce qui est aimé de la classe bavarde n’est souvent, disons, pas aimé des électeurs.

Pour illustrer ce point, revenons à l’époque de Sontag, à la fin des années 1960. En 1968, l’année suivant sa déclaration sur le « cancer », les Démocrates, après deux mandats à la Maison Blanche [de 1961 à 1969 avec Kennedy et Johnson, NdT], ont perdu contre Richard Nixon. La fin des années 60 avait apporté un net changement à l’esprit du temps. Oui, la révolution culturelle s’était épanouie dans certaines universités et autres domaines de l’élite, mais en majorité, le pays s’était déporté vers la droite.

Par exemple, l’une des chansons les plus célèbres de 1968 était « Revolution » des Beatles, dont les parolesétaient, en fait, nettement contre-révolutionnaires. Et l’un des plus gros tubes de 1969, « Okie From Muskogee »de Merle Haggard, était carrément réactionnaire.

Certes, la gauche était encore très forte. Le 15 novembre 1969, une manifestation contre la guerre du Vietnam à Washington, D.C., avait attiré 500 000 personnes. Et en parlant de protestations, quoique d’un type particulier, en 1969 et 1970, il y avait eu 370 attentats à la bombe dans la seule ville de New York. Au cours des deux années suivantes, au moins 2 500 bombes avaient explosé dans le pays, y compris au Capitole.

Parallèlement, Hollywood était passé en mode turbo avec des paraboles anti-guerre du Vietnam comme M*A*S*HCatch 22 et Little Big Man. Sur la défensive face à la pop culture, les Républicains soulignaient qu’ils avaient hérité de la guerre du Vietnam des Démocrates, mais à l’époque, la gauche de l’Amérique avait déjà pris des dimensions sontagiennes. Par exemple, un film de 1970, Joe, sur un père ouvrier réactionnaire — Susan Sarandon à ses débuts y figurait — le dépeignait comme haineux au point de tuer.

Pourtant, comme toujours, la politique électorale, par opposition aux postures culturelles, se préoccupait de chiffres — qui avait la majorité ? Et c’est là que les gauchistes avaient un problème : ils avaient du venin à revendre, mais pas assez d’électeurs.

Les élections de mi-mandat de 1970 avaient été portées par des questions sociétales, notamment diffusées par la Nouvelle Gauche contre ce que Nixon avait surnommé la « majorité silencieuse », les partisans de la « loi et l’ordre ». Pendant ce temps, les critiques se déchaînaient, traitant Nixon de presque tous les noms, y compris « fasciste » et « nazi ».

Pourtant, les observateurs ont été surpris lorsque Nixon a choisi de riposter. En mai 1970, le 37e président a tourné en dérision les radicaux des campus en les qualifiant de « minables, vous savez, ceux qui font sauter les campus ». Selon les normes d’aujourd’hui, ce type de rhétorique peut sembler anodine, mais à l’époque, elle avait fait sensation.

Parallèlement, le vice-président de Nixon, Spiro Agnew, était allé plus loin en dénigrant les opposants, en particulier dans les médias, en les traitant de « snobs décadents » et « nababs de la négativité ».

Peut-être en conséquence, les résultats des élections de mi-mandat de 1970 avaient offert un succès mitigé au duo Nixon-Agnew : les Républicains avaient remporté deux sièges de plus au Sénat. Oui, ils avaient aussi perdu une douzaine de sièges à la Chambre et un certain nombre de gouvernorats, mais cette mauvaise nouvelle avait été quelque peu adoucie par la réélection confortable d’une étoile montante en Californie, Ronald Reagan. [Ajoutons qu’à cette époque, la popularité de Nixon était sévèrement écornée par son soutien à la Guerre du Vietnam, à l’encontre d’une opinion publique de plus en plus hostile à ladite guerre – qu’il avait d’ailleurs promis d’arrêter pendant sa campagne électorale de 1968 pour ensuite se dédire. La défaite calamiteuse de McGovern en 1972, soit deux ans plus tard, alors que McGovern avait déclaré vouloir mettre une fin immédiate à cette guerre des plus impopulaires, n’en est qu’encore plus surprenante, NdT].

Puisque la gauche n’avait pas pu vaincre Nixon par les urnes, elle a cherché à le battre à la télévision. En 1971, CBS a créé All in the Family, une sitcom qui mettait en vedette Archie Bunker, un homme réactionnaire de Queens, à New York. Le programme suivait la même ligne directrice que le film Joe, même si l’acteur Carroll O’Connor jouait Archie avec plus de clins d’yeux humoristiques (et depuis, de nombreux observateurs — y compris Rob Reiner, un membre du casting de l’émission — ont comparé Archie Bunker à un autre fils de Queens, Donald Trump.

Mais contrairement aux prévisions, Archie est devenu un héros. Les téléspectateurs de l’Amérique profonde avaient sûrement compris que censément, c’était un beauf, mais les gens de Muskogee et de Peoria avaient décidé de bien l’aimer quand même. Pour utiliser le langage d’aujourd’hui, les Américains de base avaient choisi de « s’approprier » Archie, avec tous ses défauts. L’émission a fait des records d’audience pendant cinq saisons, à une époque où, nous pouvons le noter, cela signifiait qu’un tiers de toutes les télévisions en Amérique étaient allumées sur cette chaîne (en revanche, aujourd’hui, une émission peut prendre la tête des audiences avec seulement un cinquième des téléspectateurs de All in the Family).

Donc, comme on peut le constater, la stratégie de la gauche contre la droite avait ses faiblesses, et même ses retours de boomerang. Mais, bien sûr, même avant l’arrivée de Fox News [la principale chaîne de télévision conservatrice des USA, NdT], il y avait au moins une certaine opposition à la contre-culture. Le début des années 70 avaient notamment vu la défense vigoureuse du pays, de ses institutions et de son peuple d’Arnold Beichman, Nine Lies About America (Neuf mensonges sur l’Amérique), et l’attaque cinglante d’Edith Efron contre les médias, The News Twisters (Les tordeurs d’informations). Mais surtout, les gens ordinaires, parfois peu éduqués, avaient écouté leurs tripes : si les élites culturelles impopulaires résidentes des deux côtes détestaient tant Nixon, alors il devait être dans le vrai. [Aux USA, les classes aisées, qui sont majoritairement de gauche libérale, se concentrent sur les deux côtes atlantique et pacifique. Le reste, l’Amérique profonde beaucoup plus conservatrice, est souvent dédaigneusement nommée « Flyover America », « l’Amérique qu’on survole en avion » pour se rendre d’une côte à l’autre, NdT].

Venons-en à l’élection présidentielle de 1972. Nixon n’était pas particulièrement populaire, mais il avait eu de la chance : les démocrates, enivrés par leur propre culture — et peut-être diverses substances – avaient choisi, à la place de leurs candidats modérés, un gauchiste libéral-libertaire, George McGovern. Et McGovern portait un handicap supplémentaire, à savoir ceux qui, dans ses rangs, donnaient dans un sociétalisme extrémiste, notamment ceux qui se glorifiaient d’une approche à la Sontag.

George McGovern a été battu avec pertes et fracas. La débâcle électorale l’a vu perdre dans 49 États.

Arrêtons ce petit tour historique ici. Qu’il suffise de dire que jamais depuis ce jour, les Démocrates n’ont plus présenté de candidat aussi gauchiste que McGovern. [Ce qui veut dire qu’ils se sont trompés sur les raisons de sa défaite et que, dans les discours et les programmes de leurs candidats, ils ont supprimé le volet social de la gauche pour n’en garder que l’aspect sociétal/communautariste. Autrement dit, la sociétaliste Hillary Clinton oui, le populiste Bernie Sanders non. Et ils l’ont payé par une défaite, comme du temps de McGovern. Et Barack Obama, direz-vous ? Obama était une exception – charismatique, jouant volontiers sur la fibre exceptionnaliste et nationaliste des Américains, il avait su séduire à droite comme à gauche, NdT].

En fait, on devrait peut-être dire qu’ils ne l’ont pas encore fait. Comme nous l’avons vu, la gauche libérale américaine a dérivé encore plus vers le sociétalisme et le communautarisme – au point d’un antagonisme pur et simple envers l’Amérique – ce qui est susceptible de décourager de nombreux électeurs, même ceux qui ne sont peut-être pas des fans de Trump. En d’autres termes, les justiciers du politiquement correct peuvent dominer sur le campus de Berkeley ou à Burlington, sur la côte Est, mais ils ne passent pas dans les villes de Pontiac, dans le Michigan, ou Provo dans l’Utah.

Qu’adviendra-t-il des démocrates en 2020 ? Vont-ils succomber, une fois de plus, au chant des sirènes du macgovernisme, avec ses notes d’extrémisme à la Sontag ?

Aucun candidat démocrate plausible n’est ouvertement hostile à la majorité de la population du pays. Pourtant, il reste à voir si l’un ou l’autre des candidats dénoncera activement les paroles des jusqu’au-boutistes sociétaux, et se vaccinera ainsi contre le poison électoral du politiquement correct.

On se souviendra que ce type de dénonciation avait été la stratégie gagnante du Démocrate Bill Clinton en 1992. En mai de la même année, Clinton avait condamné les propos incendiaires d’une rappeuse, Sister Souljah, qui avait dit : « Pourquoi ne pas prendre une semaine pour tuer des blancs ? », ce qui était exactement ce que les Américains attendaient de sa part. Bien sûr, Clinton l’a très intelligemment attaquée : il l’a comparée à David Duke, le chef du Ku Klux Klan, se mettant ainsi à égale distance de ces deux figures toxiques opposées.

Malgré l’évident calcul de sa démarche, Clinton a manifestement fait ce qu’il fallait. A ce moment-là — dont on se souvient comme de son moment Sister Souljah — il s’est posé en centriste courageux, sans peur de s’attaquer à l’extrémisme de droite comme de gauche. La gauche libérale de l’époque l’avait violemment critiqué, mais les électeurs l’ont récompensé en le portant à la Maison Blanche dans une victoire éclatante.

Les démocrates peuvent-ils reproduire l’exploit de Clinton aujourd’hui ? Peuvent-ils se dégager des éléments les plus politiquement handicapants de leur coalition ?

Il est tout à fait possible que l’élection présidentielle de 2020 dépende de la réponse à ces questions.

James P. Pinkerton écrit pour TAC, dont il est également rédacteur en chef adjoint. Il a travaillé au bureau du Haut conseiller à la Maison-Blanche pour les présidents Ronald Reagan and George H.W. Bush (Bush père).

 

Traduction et notes Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia

jeudi, 29 novembre 2018

Que promet au monde le démembrement de la Russie ?

 

Le projet d'une véritable autonomie européenne et d'une renaissance de sa Puissance, qui est le projet d'un Imperium européen, se doit d'inclure une coopération approfondie avec l'Imperium eurasien centré sur la Russie (afin de tendre peut-être par la suite vers une fusion telle que l'aurait voulu Jean Thiriart ou Jordis von Lohaussen). Cette coopération devra se faire dans le cadre de protocoles partagés régissant des relations bilatérales saines et respectueuses entre les pôles spirituels et politiques que seront ces Imperium du Grand Continent Eurasien. Ces protocoles, dont il sera nécessaire de déterminer les prémisses en amont d'une véritable révolution conservatrice, chassant de nos terres l'occidentalisme dégénéré et intéressant donc nos deux civilisations régénérées, devront par conséquent résulter de nos réflexions et de nos expériences relationnelles et historiques. Ils devront surtout correspondre à de nouvelles théories en phase avec l'accélération historique du paradigme de la polycentricité (multipolarité) mais réorientée de façon à être en opposition frontale avec le globalisme. Ces protocoles devront également être en phase avec les préceptes de la Quatrième Théorie Politique initiée par Alexandre Douguine et précisée, adaptée et prolongée à leurs façons par certains autres en Europe, dont nous-mêmes. Une coopération avec l'Imperium eurasien sera, en outre, d'une nécessité vitale pour notre Imperium européen car elle nous permettra de nous ouvrir aux Grands espaces eurasiatiques qui représentent incontestablement pour nous une véritable ouverture sur un vaste monde qui nous est lié aussi bien économiquement qu'énergétiquement mais aussi historiquement, ethniquement, comme spirituellement. Une ouverture, une voie directe et sûre vers les espaces perses, indiens et extrême-orientaux, jusque l'Empire japonais, pourra, et devra même, nous apporter comme autant d'opportunités de pouvoir développer une Puissance qui aujourd'hui nous manque cruellement, ce qui nous empêche de développer notre autonomie (vis-à-vis d'un pseudo-empire comme celui des États-Unis) susceptible de nous faire rejouer un rôle important dans le Monde. Nous devrons par conséquent faire sauter le verrou psychologique, amplifié à dessein par les forces occidentalo-sionistes, que constitue la russophobie des pays de l'Europe de l'Est (et résoudre le problème ukrainien en faveur du peuple ukrainien et de sa diversité historique et ethnique – une coopération sincère et égale entre les deux Imperiums devrait grandement faciliter les choses en faisant de l'Ukraine une nation autonome à la croisée de ces deux entités impériales, mais surtout à l'intersection intéressée de leur échanges et de leurs intérêts stratégiques. La Moldavie pourra aussi jouer un tel rôle). L'Eurasie devra devenir pour nous autres européens dé-occidentalisés un espace immense où l'on pourra de nouveau se ressourcer au Graal de nos origines et de nos conquêtes antérieures.

Ivan Iline, considérant le contexte historique dans lequel il s'exprimait, peut, à notre sens, vivifier par ses écrits ces réflexions futuristes – et en même temps actuelles – et permettre à ce qu'elles puissent franchir le rubicon de l'actualité imposé par l'agenda occidental de façon à pouvoir se projeter vers un devenir enthousiasmant pour nos deux civilisations.

3143518962_1_2_QlT5nhtD.jpgNous voudrions seulement préciser une chose en ce qui concerne le centralisme revendiqué de cet auteur russe : si, pour notre part, nous nous faisons le défenseur d'un certain fédéralisme, nous nous devons néanmoins d'ajouter que celui-ci ne pourrait être, selon nous, désaccouplé d'une vision centraliste du pouvoir suprême par le fait de la considération spirituelle et traditionnelle qui motive et soutient celle-ci. L'indépendance ne saurait qu'être illusoire au regard de la dynamique de l'autonomie régionale et nationale (tout comme civilisationnelle) et, dans les faits, elle n'est qu'un voile destiné à camoufler une influence néfaste (réelle celle-là et destructrice de la diversité culturelle) sur la culture des peuples et sur leur singularité (l'américanisation sous-jacente au soutien déclaré à la « réappropriation » par les peuples minoritaires de leur culture et de leurs « droits », par exemple). Le centralisme est une nécessité au regard d'une dynamique culturelle qui n'est telle que parce qu'elle peut trouver à s'élever par rapport à un lieux spirituel et politique central, et ultime du point de vue de l'affirmation de sa propre singularité. Il ne peut y avoir de véritable progrès humain sans qu'il ne soit donné à un peuple, comme à une personne, la possibilité perpétuelle de pouvoir s'élever et s'affirmer par rapport aux Autres en regard d'un Ordre qui en donne la réelle possibilité sans encourir le chaos et, au final, l'extinction. La croissance d'une culture comme d'une personnalité est autant à considérer d'un point de vue horizontal que d'un point de vue vertical. Or, il n'est qu'une juste hiérarchie pour octroyer le réel pouvoir de s'élever parmi, et non à l'encontre, des Autres.

Yohann Sparfell

QUE PROMET AU MONDE LE DÉMEMBREMENT DE LA RUSSIE ?

Source : https://legrandcontinent.eu/2018/04/12/que-promet-au-mond...

Le GEG Russie est très fier de présenter à ses lecteurs la traduction inédite d’un texte, qui bien que méconnu, reste un fondamental de la pensée politique russe – composition de l’un des penseurs les plus originaux de l’histoire des idées russes, Ivan Iline (1883-1954). Ce texte, intitulé « Que promet au monde le démembrement de la Russie ? » (« Что сулит миру расчленение России ? ») figure, parmi près de 200 articles, dans le recueil « Nos missions » (« Наши задачи », paru à titre posthume à Paris en 1956 et réédité en 1993, non traduit). Iline le rédige en Suisse en 1950, 28 ans après son exil forcé vers l’Europe dans le fameux « bateau des philosophes » qui déporta, sur ordre du Guépéou, la fine fleur de la pensée conservatrice, nationaliste et religieuse russe (qui n’avait pas été exécutée ou emprisonnée), comme Nicolas Berdiaev, Sergueï Boulgakov ou Siméon Frank. Sauvé de l’exécution, il ne reverra jamais son pays, mais put profiter de son exil pour composer une œuvre féconde.

Ivan Iline est un penseur monarchiste et conservateur, farouche opposant à la révolution d’octobre 1917 et idéologue principal de l’Union générale des combattants russes (ROVS), fondée à Paris par le baron Wrangel, un ancien général blanc. Il est aussi un spécialiste de Hegel, auquel il a consacré une thèse intitulée « la philosophie de Hegel, doctrine de la nature concrète de Dieu et de l’homme ». Ses idées mêlent, entre autres, une réfutation de la non-violence tolstoïenne au nom de la guerre contre le mal, et l’apologie d’une “dictature démocratique”, fondée sur “la responsabilité et le service”. Il fut en cela très probablement influencé par Konstantin Leontiev (auteur d’une théorie toute nietzschéenne de la « morale aristocratique »), mais aussi par Vladimir Soloviev.

Tardivement redécouvert en Russie, il rencontre, selon Michel Eltchaninoff, un très vif succès au sein de l’administration poutinienne, dont il serait l’un des principaux idéologues. C’est le réalisateur Nikita Mikhalkov, un proche du pouvoir, qui aurait selon toute vraisemblance introduit ce penseur au Président russe. Ce dernier lui prêterait depuis lors un intérêt certain. Le lecteur le constatera lui-même en lisant ce texte : les thèmes ici abordés déteignent sur la rhétorique de Vladimir Poutine. Il pourra aussi bien s’agir de la méfiance « génétique » de l’Occident vis-à-vis de la Russie, de l’hypocrisie de ses valeurs démocratiques, de l’impossible fédéralisation de la Russie, de la fourberie des dirigeants occidentaux, de la violence au nom du bien, du caractère intrinsèquement majestueux de ce pays, et surtout, de cette obsession pour l’unité de la Grande Russie contre les prédations de ses voisins. D’ailleurs, le Président russe ne s’en cache pas : le philosophe est cité dans plusieurs de ses discours.

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Ce texte est très finalement contemporain, pour son virilisme, son antioccidentalisme viscéral, ses accents obsidionaux et son révisionnisme. Il semble, à bien des égards, orienter la politique de Vladimir Poutine. Thèse particulièrement originale à l’ère du « droit à disposer de soi-même » (la Charte des Nations-Unies avait été signée cinq ans auparavant), Iline y dénie par exemple aux « tribus » peuplant la Russie, ainsi qu’aux « petits frères » voisins (ukrainiens, géorgiens ou centrasiatiques) le droit à s’organiser en unités politiques indépendantes. Il ne leur reconnaît en effet aucun génie national, technique, politique ou social, et estime en conséquence qu’ils doivent être incorporés au vaste Empire russe, seul garant de leur conservation. Selon l’auteur, il relèverait de l’intérêt illusoire des occidentaux de « démembrer » la Russie, en incorporant ces « tribus » à leur giron, au nom des principes « dévastateurs » de « démocratie », de « liberté » et de « fédéralisme », transformant ainsi la Russie en de vastes « Balkans », livrée à des guerres incessantes.

Ce texte a pour qualité première sa limpidité. Ce que glissent aujourd’hui les responsables russes derrière le concept flou de « zone d’intérêts privilégiés » ou de « verticale du pouvoir » n’en ressort ainsi qu’avec plus d’éclat. Essentiel à la compréhension des fondements intellectuels de la politique intérieure et étrangère russe, cet article trouve, à l’aune du conflit en Ukraine et de l’hypercentralisation de la Russie, une formidable actualité. Il nous permet aussi, à nous européens, d’inverser notre regard sur notre Grand continent, et finalement, peut-être, de nous saisir de l’un des fragments de l’inconscient collectif de nos voisins russes, ô combien difficiles à comprendre.


Traduit du russe par Nelson Desbenoit, Pierre Bonnet et Théo Lefloch

I

1. Devisant au sujet de la Russie avec un étranger, chaque fidèle patriote russe se doit de lui expliquer que son pays ne correspond pas à une accumulation fortuite de territoires et de peuplades, encore moins à un « mécanisme » de « régions » artificiellement agencées, mais bien à un organisme vivant, historiquement formé et culturellement justifié, ne pouvant faire l’objet d’un démembrement arbitraire. Cet organisme correspond à une unité géographique, dont les différentes parties sont liées par une interdépendance économique ; il constitue une unité spirituelle, linguistique et culturelle, liant historiquement le peuple russe à ses jeunes frères ethniques par une osmose spirituelle ; il forme une unité étatique et stratégique ayant prouvé au monde sa volonté et sa faculté à se défendre ; il incarne enfin l’authentique bastion de la paix universelle et de l’équilibre en Eurasie, et par conséquent de l’ensemble de l’Univers. Son démembrement constituerait une entreprise politique aventureuse, sans précédent historique, et dont l’humanité supporterait durablement les conséquences.

Le démembrement d’un organisme en une multitude de composantes n’a jamais apporté nulle part et n’apportera jamais ni la guérison, ni l’harmonie créative, ni la paix. A contrario, il fut toujours et restera toujours la source d’un douloureux délitement, d’une décomposition progressive, d’un mécontentement, de querelles et d’une contamination généralisée. A notre époque, l’ensemble de l’Univers sera atteint par ce processus. Le territoire russe souffrira d’interminables dissensions et de guerres civiles, dégénérant à l’infini en confrontations à l’échelle mondiale. Cette dégénérescence deviendra absolument irréversible dans la mesure où les puissances du monde entier (européennes comme asiatiques et américaines) placeront leurs richesses, leurs intérêts commerciaux et leurs visées stratégiques au service de l’apparition de nouveaux petits États ; non seulement les voisins impérialistes développeront des rivalités mutuelles, afin d’asseoir leur domination et de s’emparer de « pôles de défense », mais ils s’emploieront également à « annexer » de manière implicite ou explicite ces nouveaux États, instables et vulnérables (l’Allemagne s’étendra vers l’Ukraine et les pays baltes, l’Angleterre s’attaquera au Caucase et à l’Asie centrale, le Japon convoitera les côtes extrême-orientales, etc.). La Russie se transformera en d’immenses « Balkans », source de guerres éternelles, immense terreau de désordres. Elle deviendra un lieu d’errance planétaire, où convergeront les rebuts sociaux et moraux du monde entier (« infiltrés », « occupants », « agitateurs », « espions », spéculateurs révolutionnaires et « missionnaires »). Tous les criminels, intrigants politiques et religieux de l’univers y convergeront en masse. La Russie démembrée deviendra alors l’ulcère incurable de ce monde.

2. Démontrons dès à présent que le démembrement de la Russie, fomenté en secret par les puissants de ce monde, ne possède pas le moindre fondement, ni aucune finalité au plan spirituel ou de la realpolitik, sinon une démagogie révolutionnaire, la crainte absurde d’une Russie unie, et une profonde inimitié vis-à-vis de la monarchie russe et de l’Orthodoxie orientale. Nous savons que les peuples occidentaux ne comprennent ni ne tolèrent la singularité russe. Ils perçoivent l’État russe unifié comme entrave à leur expansion commerciale, linguistique et militaire. Ils s’apprêtent à scier la « branche de bouleau » russe en rameaux, puis à briser ces rameaux séparément pour les brûler dans le brasier déclinant de leur civilisation. Il leur est nécessaire de démembrer la Russie afin de la soumettre au nivellement et à la décomposition occidentaux, la menant ainsi à sa perdition : voici en quoi consiste leur plan haineux et avide de pouvoir.  

3. Les peuples occidentaux se réfèreront vainement aux grands principes de « liberté », de « liberté nationale », à l’exigence d’« autonomie politique »… Pourtant, jamais et nulle part les délimitations tribales des peuples n’ont coïncidé avec celles des Etats. L’Histoire dans sa globalité en a apporté les preuves vivantes et convaincantes. Il a toujours existé des tribus et peuples peu nombreux, inaptes à acquérir leur autonomie politique : retracez l’Histoire millénaire des Arméniens, peuple autonome par son caractère et sa culture, cependant dépourvu d’État ; puis demandez-vous où se trouve l’État indépendant des Flamands (4,2 millions d’entre eux vivant en Belgique, un million en Hollande) ? Pourquoi ne sont pas souverains les Gallois et les Ecossais (comptant pour 600 000 habitants) ? Où se trouve l’État des Croates (correspondant à trois millions de personnes), des Slovènes (incluant 1,26 million d’habitants), des Slovaques (près de 2,4 millions), des Vénètes (65 000 personnes) ? Qu’en est-il des Basques français (170 000 habitants), des Basques espagnols (450 000 personnes), des Tsiganes (moins de cinq millions), des Suisses romanches (45 000 personnes), des Catalans d’Espagne (six millions), des Galiciens (2,2 millions de personnes), des Kurdes (plus de deux millions) et de la multitude d’autres tribus asiatiques, africaines, australiennes et américaines ?

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Ainsi, les « liens tribaux » en Europe comme sur les autres continents ne correspondent nullement aux frontières étatiques. De nombreuses petites ethnies n’ont trouvé leur salut qu’en s’agrégeant à des peuples de plus grande envergure, constitués en Etats et tolérants : accorder l’indépendance à ces petites peuplades reviendrait soit à les faire passer sous la coupe de nouveaux conquérants, portant ainsi un coup fatal à leur vie culturelle propre, soit à les détruire à jamais, ce qui serait spirituellement dévastateur, économiquement coûteux et politiquement absurde. Souvenons-nous de l’Histoire de l’Empire romain – il s’agissait d’une multitude de peuples « intégrés », bénéficiant des droits liés à la citoyenneté romaine, indépendants et protégés des Barbares. Quid encore de l’Empire britannique contemporain ? Et voici précisément en quoi consiste aussi la mission civilisatrice de la Russie unie.

Ni l’Histoire, ni la culture moderne de la légalité ne connaissent cette loi selon laquelle « à chaque peuplade son État ». Il s’agit là d’une doctrine récente, absurde et mortifère, désormais portée au pinacle dans le but unique de démembrer la Russie unie et de briser sa culture spirituelle propre.  

II

4. Que l’on nous ne dise pas, par ailleurs, que les « minorités nationales » de la Russie vivaient sous le joug oppressif d’une majorité russe et de son souverain. C’est une fabulation idiote et fallacieuse. La Russie impériale n’a jamais dénationalisé ses petits peuples, comme l’ont fait, par exemple, les Allemands en Europe occidentale.

Donnez-vous la peine de jeter un coup d’œil à une carte historique de l’Europe à l’époque de Charlemagne et des premiers carolingiens (768-843). Vous y verrez que, presque du Danemark même, le long et au-delà de l’Elbe (du slave « Laba »), à travers Erfurt, jusqu’à Ratisbonne et sur le Danube étaient installées de nombreux peuples slaves : Abodrites, Loutitches, Linones, Heveli, Redari, Oukri, Pomériens, Sorabes et beaucoup d’autres. Où sont-ils tous ? Que reste-t-il d’eux ? Ils ont été conquis, éradiqués et dénationalisés par les Germains. La tactique des conquérants était la suivante : après une victoire militaire, les Germains convoquaient la classe supérieure du peuple conquis. Cette aristocratie était alors massacrée sur place. Puis ce peuple « étêté » était soumis au baptême et converti de force au catholicisme. Les dissidents étaient tués par milliers, les autres étaient germanisés sans vergogne.

A-t-on déjà vu quelque chose de semblable dans l’histoire de la Russie ? Jamais nulle part ! De tous les petits peuples de Russie assimilés par l’Empire au cours de l’histoire, tous ont conservé leur identité propre. Il faut distinguer, c’est vrai, les classes supérieures de ces peuples, mais uniquement parce qu’elles ont été intégrées aux classes supérieures de l’empire. Ni le baptême forcé, ni l’éradication, ni l’uniformisation n’ont été des pratiques russes. La dénationalisation forcée et le nivellement communiste n’ont été introduits que par les bolchéviques.

En voici la preuve : la population allemande, qui avait absorbé tant de peuples, fut soumise à une dénationalisation impitoyable en faveur d’une homogénéité allemande, tandis qu’en Russie, les recensements établirent d’abord plus d’une centaine, puis près de cent soixante tribus linguistiques et jusqu’à trente confessions religieuses différentes. Et messieurs les « démembreurs » voudraient nous faire oublier que la Russie impériale a toujours respecté l’intégrité des compositions tribales lorsqu’il s’agissait de procéder à des démarcations territoriales.

Rappelons l’histoire des colons allemands en Russie. Ont-ils été soumis à quelconque dénationalisation pendant 150 ans ? Entre 40 000 et 50 000 colons se déplacèrent vers la Volga et le sud de la Russie durant la deuxième moitié du XVIIIème siècle (1765-1809). Au début du XXèmesiècle, ils constituaient la couche la plus riche de la paysannerie russe et représentaient 1,2 million d’individus. Leur langue, leurs confessions et leurs coutumes étaient tolérées par tous. Et quand, poussés par les expropriations bolchéviques, ils retournèrent en Allemagne, les Allemands furent étonnés de découvrir qu’ils employaient des dialectes issus du Holstein, du Wurtemberg et d’autres régions. Tout ce qui avait été écrit sur la russification forcée s’écroulait ainsi et fut discrédité.

Mais la propagande politique ne s’arrête pas devant un mensonge aussi évident.

5. Il faut ensuite reconnaître que le démembrement de la Russie constitue un problème territorial insoluble. La Russie impériale n’a jamais considéré ces petits peuples comme du simple « bois de chauffage », susceptibles d’être transférés d’un lieu à vers un autre. Elle ne les a donc jamais arbitrairement déportés d’un bout à l’autre du pays. Leur installation en Russie relevait plutôt d’un processus historique et d’une libre sédimentation. Il s’agissait là d’un processus irrationnel, que l’on ne saurait réduire à des démarcations géographiques précises. Il s’agissait d’un processus de colonisation, de départ, de réinstallation, de dispersion, de confusion, d’assimilation, de reproduction et d’extinction. Ouvrez une carte ethnographique de la Russie prérévolutionnaire (1900-1910) et vous constaterez une extraordinaire diversité : notre pays était parsemé de petits « îlots » nationaux, de « ramifications », « d’environnements », de « baies » tribales, de « détroits », de « canaux » et de « lacs ». Regardez de plus près ce mélange tribal et considérez les avertissements suivants :

     a. Toute cette légende sur la carte n’est que symbolique car personne n’a empêché les Géorgiens de vivre à Kiev ou à Saint-Pétersbourg, les Arméniens en Bessarabie ou à Vladivostok, les Lettons à Arkhangelsk ou dans le Caucase, les Circassiens en Estonie, les Grands Russes partout, etc ;

      b. C’est pourquoi toutes ces couleurs sur la carte n’indiquent pas l’établissement « exclusif » d’une population tribale, mais une implantation seulement « majoritaire » ;

      c. Tous ces peuples, depuis cent ou deux-cents ans, se sont mélangés, et les enfants issus de ces mariages mixtes se sont à leur tour mélangés, encore et toujours.

      d. Tenez également compte de la capacité de l’esprit et de la nature russe à intégrer les hommes d’un sang étranger, chose qui se manifeste dans ce proverbe du sud de la Russie : « Papa est turc, maman est grecque, et moi je suis russe » ;

      e. Étendez ce processus à l’ensemble du territoire russe – d’Araks au fjord de Varanger et de Saint-Pétersbourg à Iakoutsk – et vous comprendrez pourquoi la tentative bolchévique de diviser la Russie en « républiques » nationales a échoué.

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Les bolchéviques n’ont pas réussi à arracher chaque peuple de son territoire propre, parce que tous les peuples de Russie avaient déjà été éparpillés et dispersés, que leur sang avait été mélangé et qu’ils s’étaient géographiquement entremêlés les uns avec les autres.

S’isolant politiquement, chaque peuple prétendait, bien sûr, avoir droit d’usage sur ses propresrivières et ses canaux, sur son sol fertile, ses richesses souterraines, ses pâturages, ses routes commerciales et ses frontières défensives, sans parler de la « matrice » principale de ce peuple, aussi petite fût-elle.

Ainsi, si nous détournons notre attention de ces petits peuples dispersés comme les Votiaks, les Permiaki, les Ziriani, les Vogoules, les Ostiaks, les Tchérémisses, les Mordves, les Tchouvaches (…), et que nous nous concentrons sur les substrats nationaux du Caucase et de l’Asie centrale, nous remarquons une chose. C’est que l’installation des tribus les plus grandes et les plus significatives en Russie est telle que chaque « État » individuel a dû abandonner ses « minorités » à ses voisins, tout en intégrant dans sa propre population des « minorités » étrangères. C’est ce qu’il se passa au début de la Révolution en Asie centrale avec les Ouzbeks, les Tadjiks, les Kirghizes et les Turkmènes. Les tentatives de démarcations nationales n’y ont cependant causé que des rivalités féroces, des haines et des méfiances mutuelles. Ce fut exactement la même chose dans le Caucase. La vieille querelle nationale entre les Azerbaïdjanais tatars et les Arméniens exigeait une division territoriale stricte, mais cette partition s’est révélée complètement inapplicable : des unités territoriales avec une population mixte ont été créées, où seule la présence des troupes soviétiques a empêché des massacres. Des problématiques similaires se sont nouées autour de la démarcation de la Géorgie et de l’Arménie, notamment en raison du fait que les Arméniens de Tiflis, principale ville de Géorgie, représentaient près de la moitié de la population et, qui plus est, la majorité prospère.

Il est entendu que les bolchéviques qui, sous prétexte de favoriser l’« indépendance nationale » voulaient isoler, dénationaliser et internationaliser les peuples russes résolurent tous ces problèmes avec un arbitraire dictatorial, derrière lequel se cachaient des considérations marxistes et la force des armes de l’Armée rouge.

La démarcation nationale-territoriale des peuples était un objectif profondément vain.

III

6. Ajoutons que de nombreuses tribus de Russie ont vécu, jusqu’à nos jours, dans une inculture (малокультурность) spirituelle et politico-étatique complète. Parmi ces tribus, certaines sont demeurées au stade le plus primitif du chamanisme ; toute la « culture » n’y est réduite qu’à un banal artisanat ; le nomadisme y perdure encore ; aucune ne dispose de frontières naturelles pour délimiter son territoire, ni de grande ville, ni de ses propres graphèmes, ni d’écoles primaires et secondaires, ni d’une intelligentsia, ni d’une conscience nationale, ni d’une culture de la légalité. Ils sont encore incapables d’une moindre vie politique, sans même citer l’impossibilité, pour eux, de mener des procédures juridiques complexes, à construire des représentations nationales, à développer des technologies, une diplomatie et des stratégies – cela était su des autorités impériales et fut vérifié par les bolchéviques. Aux mains des bolchéviques, ils obéissent désormais aux moindres gestes de la dictature, à la manière d’une marionnette. A peine les autorités agitent-elles les doigts que l’ensemble de la marionnette s’anime, se courbe, lève docilement les mains et ressasse les vulgarités partisanes et marxistes que lui ont inculqué ses maîtres. La démagogie et la duperie, les expropriations et la terreur, l’anéantissement de la religion et de la vie furent présentés comme l’« épanouissement national » des minorités russes. Et il y eut en Occident des fous et des observateurs véreux qui se félicitèrent de cette « libération des peuples » …

ffd902a65380d78cc34b4bb7bad28933.jpgQuestion inévitable : après la séparation de ces tribus de la Russie, qui les prendra sous sa responsabilité ? Quelle puissance étrangère se jouera d’elles et en retirera la sève vitale ?

7. Des décennies d’arbitraire, de famine et de terreur bolchévique se sont écoulées depuis. Même après l’ouragan de la Seconde Guerre mondiale, un « nettoyage national » post-guerre fut entrepris. Depuis maintenant 33 ans, les bolchéviques ont systématiquement éliminé ou affamé les pans les plus récalcitrants de la population et ont déporté les membres de toutes les tribus de Russie dans des camps de concentration, des villes nouvelles et des usines. La Seconde Guerre mondiale a conduit à la déportation de citoyens issus de la moitié européenne de la Russie, menant des « Ukrainiens », des colons Allemands, des Juifs vers l’est, vers l’Oural et au-delà, tandis que d’autres étaient déplacés vers l’ouest, comme les « Ostarbeiter », ou les réfugiés – notamment ceux qui se sont volontairement rendus en Allemagne, à l’instar des Kalmouks. Les Allemands ont occupé des territoires russes comptant près de 85 millions de personnes, massacré des otages et exterminé un demi-million de Juifs. Le rythme des exécutions n’a pas décéléré lorsque les bolchéviques sont parvenus à reprendre les territoires perdus. Pis, les massacres des minorités ont alors commencé : certaines durent être considérées comme presque éteintes –  comme les colons Allemands, les Tatars de Crimée, les Karatchaïs, les Tchétchènes ou les Ingouches. Le massacre se poursuit désormais en Estonie, en Lettonie et en Lettonie. Les représentants de l’UNRA estiment aujourd’hui les morts biélorusses à 2,2 millions de personnes, et de sept à neuf millions en Ukraine. De plus, nous savons de source sûre que les populations déclinantes d’Ukraine, de Biélorussie et de la Baltique sont remplacées par des populations issues des provinces centrales, avec d’autres traditions nationales.

Tout cela pour dire que le processus d’extinction et de remplacement national, ainsi que de déplacement de population atteint des proportions sans précédent en Russie depuis la Révolution. Des tribus entières disparurent complètement ou devinrent insignifiantes ; l’ensemble des provinces et des oblasts ont vu, à l’issue de la Révolution, leur population totalement recomposée ; des districts entiers tombèrent en déliquescence. Tous les plans et les estimations des « démembreurs » s’en trouvèrent infondés et caduques. Si la révolution soviétique s’achève en effet par une troisième guerre mondiale, les compositions tribales de la population russe changeront, ce après quoi l’idée même de démembrement politico-national de la Russie deviendra une chimère : un plan non seulement traître, mais aussi grossier et irréalisable.

8. Mais nous devons malgré tout nous préparer aux actions hostiles et saugrenues des « démembreurs » de la Russie, qui tenteront, dans ce chaos post-bolchévique, de la trahir au nom des principes sacro-saints de « liberté », de « démocratie » et de « fédéralisme ». Ils souhaitent mener les peuples et les tribus russes à leur perte. Au nom de la « prospérité », ils veulent livrer la Russie à ses ennemis : opportunistes et politiciens assoiffés de pouvoir. Nous devons nous y préparer, d’abord parce que la propagande allemande a investi beaucoup d’argent et d’efforts dans le séparatisme ukrainien (et peut-être pas uniquement ukrainien) ; ensuite, parce que la psychose de la « démocratie » et du « fédéralisme » influencent largement les penseurs postrévolutionnaires et des carriéristes politiques ; enfin, parce que les partisans du complot contre l’unité de la Russie ne renonceront à leurs ambitions qu’une fois qu’ils auront totalement échoué.

IV

9. Lorsque les bolchéviques s’effondreront , la machine propagandiste internationale s’efforcera de distiller dans le chaos russe ce slogan : « peuples de l’ancienne Russie, désolidarisez-vous ! ». Deux voies pour l’avenir de la Russie émergeront rapidement. Soit d’une part elle verra l’instauration d’une dictature nationale, qui s’arrogera les « rênes du pouvoir » et balaiera ces slogans pernicieux. La dictature mènera la Russie vers son unification, en mettant un terme à tous les mouvements séparatistes du pays. Soit d’autre part, s’il advenait qu’une telle dictature fût caduque, le pays plongera dans un interminable chaos : émigrations, immigrations, revanchisme, pogroms, paralysie des transports, chômage, faim, froid et anarchie (…).

La Russie, sombrant dans l’anarchie, s’abandonnera alors à ses ennemis nationaux, militaires, politiques et religieux. Débutera un cycle interminable de pogroms et de troubles, ce « Maelstrom du mal » que nous avons évoqué en première partie. Certaines tribus partiront ainsi en quête d’un salut illusoire, qu’elles ne trouveront que dans « l’être-en-soi », c’est-à-dire dans leur division.

Il va sans dire que tous nos « bons voisins » voudront profiter de cet état d’anarchie pour justifier leurs interventions au prétexte de leur « défense », d’une « pacification » ou d’un « rétablissement de l’ordre » (…). Ces « bons voisins » useront de leurs modes d’intervention habituels : menace diplomatique, occupation militaire, détournements de matières premières, appropriation de « concessions », pillage de stocks militaires, mise en place d’un parti unique et corruption de masse, constitution de groupes séparatistes (appelées « armées nationales-fédérales »), mise en place de gouvernements fantoches, incitation et aggravation de conflits civils sur le modèle chinois. La nouvelle Ligue des nations tentera quant à elle d’instaurer un « nouvel ordre », en correspondance constante avec Paris, Berlin ou Bruxelles, via des résolutions visant à la suppression et au démembrement de la Russie Nationale.

Admettons que tous ces efforts pour « la démocratie et la liberté » aboutissent et que la Russie soit démembrée. Qu’est-ce que cela apportera aux peuples de Russie et aux puissances voisines ?

10. D’après les estimations les plus modestes, il y existe près de vingt « États » qui ne possèdent ni territoire propre, ni gouvernement efficient, ni lois, ni cours de justice, ni armée, ni population proprement nationale. Près de vingt noms qui ne recouvrent que du vide. Mais la nature a horreur du vide. Et dans ce trou noir, dans ce tourbillon anarchique, sont aspirés des hommes et toute leurs vices. D’abord, tous les nouveaux aventuriers, en mal de nouvelles révolutions ; ensuite, les mercenaires des Etats voisins ; enfin, les opportunistes étrangers, les condottières [1], les spéculateurs et autres « missionnaires » (lisez, pour vous en convaincre, Boris Godounov, d’Alexandre Pouchkine, ou les textes historiques de Shakespeare). Tout ce chaos, toute cette propagande et cette agitation antirusse, toute cette corruption politique et religieuse seront bien entendu entretenus à dessein.

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Lentement, de nouveaux Etats seront créés ex nihilo ou selon un processus de fédéralisation. Chacun mènera avec son voisin une lutte à mort pour son intégrité territoriale et pour sa population, ce qui implique, pour la Russie, d’incessantes guerres civiles (…).

Ces nouveaux Etats deviendront, quelques années plus tard, ou bien les satellites de puissances voisines, ou bien des colonies étrangères, ou bien encore des « protectorats ». L’incapacité avérée de la population Russe, à se constituer en une fédération politique, ainsi que leur désir historique « d’indépendance », sont insurmontables. Et lorsque les plan de fédération auront été abandonnés, les peuples russes, dans leur désespoir, préféreront se soumettre aux étrangers plutôt que de se battre pour l’unité panrusse.

11. Afin de prendre la mesure de cette longue démence dont souffrirait la Russie, il suffit d’imaginer le destin d’une « Ukraine autonome ». Cet « État » devrait tout d’abord créer une ligne de défense d’Ovroutch à Koursk, puis à Kharkov, Bakhmout et Marioupol. Un front apparaîtrait ainsi entre l’Ukraine et la Russie. L’Ukraine serait soutenue par l’Allemagne et ses alliés ; et dans l’éventualité d’une nouvelle guerre entre l’Allemagne et la Russie, le front allemand s’étendrait d’emblée de Koursk à Moscou, de Kharkov à la Volga, de Bakhmout et Marioupol au Caucase. Cela représenterait une configuration stratégique inédite, où les Allemands disposeraient d’une avance tactique encore jamais vue.

Il est par ailleurs très aisé de deviner comment la Pologne, la France, l’Angleterre et les Etats-Unis réagiraient à cette nouvelle donne stratégique : il s’empresseraient de reconnaître l’« Ukraine autonome » – ce qui reviendrait, ironiquement, à l’offrir aux Allemands (…).

Peut-être l’Europe occidentale prendrait alors conscience du danger que représente pour elle leur obsession pour le « fédéralisme » et le démembrement de la Russie.

V

12. Compte tenu de ce qui a été dit jusqu’ici, il nous paraît désormais évident que l’intérêt profond des plans de démembrement de la Russie est limité, aussi bien pour la Russie que pour l’ensemble de l’humanité. Certes, tant que l’on se satisfera de verbiages, tant que les théories politiques ne s’appuieront que sur des slogans trompeurs et que l’on ne misera que sur des traîtres à la Russie, tant que les visées impérialistes des voisins se feront discrètes, tant que l’on considérera la Russie comme morte et enterrée, et donc sans défense, son démembrement paraîtra simple et aller de soi. Mais un jour les grandes puissances prendront conscience des répercussions catastrophiques que ce démembrement aura sur eux, car un jour la Russie s’éveillera et leur parlera ; alors toutes les solutions ne deviendront plus que des problèmes, et ce qui paraissait simple jadis deviendra extrêmement complexe.

Bien qu’elle fût l’objet de querelles incessantes, cette Russie en proie aux pillages, personne ne pourra la contrôler. Elle représentera alors un danger aussi immense qu’inacceptable pour l’ensemble de l’humanité. L’économie mondiale, déjà déséquilibrée par la dégradation de la production russe, se verra ainsi frappée de stagnation pour des dizaines d’années.

Le monde, déjà instable, devra relever épreuves sans précédent. Le démembrement de la Russie n’offrira rien aux puissances lointaines, mais renforcera inexorablement les puissances voisines – les impérialistes. Il est difficile d’imaginer une chose plus bénéfique pour l’Allemagne que la proclamation d’une « pseudo-fédération » en Russie : cela reviendrait à « effacer » tous les acquis des deux guerres mondiales, ainsi que de l’entre-deux guerres (1918-1939), et d’offrir à l’Allemagne l’hégémonie mondiale sur un plateau d’argent. L’indépendance de l’Ukraine ne peut être qu’une passerelle vers cette hégémonie allemande (…).

Les ennemis de la Russie démontrent leur frivolité et leur bêtise en voulant introduire les tribus russes au principe – déconcertant – du démembrement. Cette idée fut déjà proposée par les puissances européennes au Congrès de Versailles (1918). Elle fut acceptée et appliquée.

Et puis qu’advint-il ?

En Europe, un certain nombre de petits Etats apparurent, devant assurer, bien que faibles, leur propre défense : l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie ; la Pologne, vaste mais inconséquente ; la Tchécoslovaquie, stratégiquement insignifiante, friable et divisée dans ses propres frontières ; l’Autriche, petite et désarmée ; la Hongrie, réduite, affaiblie et dépouillée ; jusqu’à la Roumanie, ridiculement boursouflée [2],  mais dénuée de toute valeur stratégique réelle – et tout cela aux portes de l’Allemagne qui, désavouée, rêvait de revanche. Trente ans se sont écoulés depuis, et lorsque nous regardons le cours des évènements, nous sommes forcés de nous demander si les politiciens de Versailles ne cherchaient pas à transformer ces Etats en une proie facile pour l’Allemagne belliqueuse – de Narva à Varna, et de Bregenz à Baranavitchy. Car ce sont bien eux qui, après tout, ont fait de ces régions européennes une sorte de « jardin d’enfants », tout en laissant à ces petits « chaperons rouges » le soin de se défendre eux-mêmes, face au loup affamé et en colère… Étaient-ils naïfs au point de croire qu’une « gouvernante » française pourrait châtrer le loup ? Ou alors ils ont sous-estimé l’énergie vitale et les fières intentions allemandes ? Peut-être encore pensaient-ils que la Russie aurait encore l’intention de rétablir l’équilibre dans la balance européenne, certains que l’Etat soviétique représentait encore la Russie ? Qu’importe la question, elle est absurde…

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Il est désormais difficile de savoir ce à quoi pouvaient bien penser ces messieurs, ou plutôt ce à quoi ils n’ont pas pensé. La seule évidence, c’est que le démembrement de l’Europe, désormais partagée par les impérialistes allemands et soviétiques, est le fruit de leur bêtise, probablement la plus grande du vingtième siècle. Malheureusement, cette leçon ne leur a rien appris vis-à-vis du principe de démembrement, projet qui fut exhumé aussitôt achevée la guerre.

Pour nous, le fait que les politiciens européens aient commencé à parler au même moment d’union pan-européenne et de démembrement de la Grande Russie, est très symptomatique ! Nous subissons cette cacophonie depuis déjà longtemps. Dans les années 1920, les éminents socialistes révolutionnaires se gargarisaient en public de leur prouesse : éviter d’employer le nom « Russie » et lui préférer cette locution, pour le moins évocatrice : « les pays situés à l’Est de la ligne Curzon ». Cette terminologie d’apparence prometteuse, en réalité scélérate, nous ne l’avons jamais oubliée, et en en avons tiré les conclusions appropriées : le monde des intrigues souhaite, en coulisses, enterrer la Russie nationale et unie.

Mais cela n’est ni avisé, ni clairvoyant. Tout ceci ne procède que d’une haine et d’une hystérie séculaires. La Russie, ce n’est pas de la poussière humaine, ni un chaos. C’est avant tout une grande nation, qui n’a pas abdiqué sa force, ni renoncé à sa vocation. Ce peuple russe avait faim « d’ordre libre » (« свободный порядок »), de labeur tranquille, de prospérité et de culture nationale. Ne l’enterrez pas prématurément !

Car un jour viendra, où ce peuple s’extirpera de la fosse spirituelle où on l’a jeté, et réclamera ses droits !


[1] Désigne un chef de mercenaires italien qui, au Moyen-Âge, louait ses services de guerre à un prince, à une république, et parfois se saisissait du pouvoir dans une cité conquise ; mais aussi, un homme qui conduit ses entreprises d’une manière conquérante.

[2] La région de Transylvanie, jadis intégrée à l’Empire austro-hongrois, a été rattachée à la Roumanie à l’issue du traité de Trianon de 1920.

mardi, 27 novembre 2018

Désordre et Géopolitique : "Lorraine engagée" reçoit Jean-Michel Vernochet

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Désordre et Géopolitique : "Lorraine engagée" reçoit Jean-Michel Vernochet

lundi, 26 novembre 2018

Gilets jaunes : la bataille de la dignité...

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Gilets jaunes : la bataille de la dignité...

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur Huyghe.fr et consacré aux manifestations des "Gilets jaunes" du 24 novembre. Spécialiste de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

La bataille de la dignité

La journée du 24 novembre, acte II de l’histoire des gilets jaunes, a été largement polluée par l’effet de loupe sur les violences (d’une gravité tout à fait relatives, que l’on parle dégâts ou nombre d’interpellations) sur les Champs-Elysées. Casseurs d’ultra-droite dans la journée, d’extrême-gauche le soir ? C’est possible, encore que le fait d’avoir laissé la situation pourrir dès 10 H du matin avec toutes sortes d’accès non filtrés aux Champs, avec du mobilier urbain disponible, ait pu donner des tentations à quelques uns. Et de belles images pour les télés du monde entier.

La théorie de Castaner - complot, radicalisation, ultra-droite séditieuse, factieuse, rappelant le 6 février 34, s’en prenant aux institutions, commanditée par Marine le Pen, peut-être aidée de Jean-Luc Mélenchon, ajoutent quelques seconds couteaux - est pour le moins réductrice. Et ressemble furieusement à une stratégie du leurre. Elle pourrait d’ailleurs tourner à la prophétie auto-réalisatrice : à criminaliser moralement le gilets jaunes, et à jouer l’affrontement des réformateurs avec les forces obscures, on finit par donner des tentations électorales à des gens apolitiques qui se diront que stigmatisés pour stigmatisés.... C’est si bon quand c’est un péché. Et il est bien connu que le choix de notre ennemi révèle quelle est notre propre question.

Mais la question n’est pas là. Le gouvernement et une bonne partie des commentateurs se plaignent du caractère horizontal, déstructuré, presque liquide du mouvement : comment négocier avec des gens qui n’ont pas de chefs, pas de revendications précises et qui prétendent s’auto-représenter ? Quelle confusion !

Il nous semble au contraire que la parole des manifestants, dès qu’on leur passe un micro, soit d’une clarté remarquable.

- Nous sommes le peuple, disent-ils. Il y a un sentiment de légitimité de gens qui expérimentent souvent pour la première fois l’expression directe dans la rue et qui, notamment, ne comprennent pas qu’on leur dise où ils ont le droit ou pas de manifester.

- Nous sommes la classe moyenne qui n’en peut plus, les perdants, les déplorables, les culturellement dévalorisés, nous sommes exactement tels que nous décrivent des Guilluy, des Michéa, des Piketty, des gens que nous n’avons pas forcément lus, mais dont les élites auraient du écouter les avertissements. Nous voulons que vous réalisiez notre sentiment de chute et d’angoisse.

- Nous voulons de la considération: être reçus, avoir des réponses, ne pas être traités par le mépris. Notez avec quelle fréquence revient ce mot de « mépris ». A cet égard, le tweet de Macron : «  Honte à ceux qui ont violenté d'autres citoyens et des journalistes. Honte à ceux qui ont tenté d'intimider des élus. Pas de place pour ces violences dans la République », mélange d’emphase et de cours de morale aux vilains gamins habillés en jaune est un chef d’œuvre d’incompréhension de ce que ressentent les gens. Quand ils disent rendre l’argent (notamment celui de l’ISF), les manifestants ajoutent souvent aussi qu’ils veulent qu’on leur rende leur honneur de travailleurs. Soit dit en passant, il circule en ce moment des vidéos anonymes de policiers et gendarmes qui disent leur honte d’être obligés de taper sur le peuple. Cela ressemble à un gros signal faible.

- Cessez d’évacuer la question sociale d’égalité au profit des promesses d’efficacité économique et de modernité sociétale. C’est bête mais nous pensons fins de mois, riches et pauvres et moyens de vivre demain. C’est bête, mais les conditions matérielles de vie restent le premier facteur de mobilisation. Vous l’aviez oublié là-haut ?

Colère (le sentiment), plus auto-organisation (les médiations), plus refus des représentations dominantes (allant jusqu’à l’agressivité contre les médias « complices »), inquiétudes sur le contrat social (consentement à l’impôt remis en cause) et même une certaine fraternité qui naît. Depuis quand n’avions nous pas vu une pareille conjonction ?

Et, puisque nous avons cité Guilluy, dont les analyses trouvent ici une incroyable illustration, nous ne résistons pas à une tentation sur ce qu’il appelle le soft-power de la France périphérique.

L’expression soft-power n’est pas la plus parlante pour désigner une capacité de résistance et de refus de la culpabilisation, et nous aurions, pour notre part, plutôt parlé de résistance idéologique et culturelle. Mais Guilluy a raison quand il décrit « cette autonomie contrainte d’un monde d’en bas désormais hermétique aux discours et injonctions d’en haut permet aux classes populaires de réaffirmer ce qu’elles sont collectivement. Contre toute attente, elles exercent aujourd'hui un soft-power invisible qui contribue à l’effondrement de l’hégémonie culturelle des classes dominantes et supérieures »
Or, pour suivre cette hypothèse, ceux d’en bas, semblent, en effet de plus en plus imperméables au discours venu d’en haut. Qu’il s’agisse du discours « de vérité » (vous n’allez pas croire ces fake news, si on regarde bien les chiffres, on voit au contraire que tout va de mieux en mieux. Ou du discours de la peur morale (attention au fascisme, pensez à la planète, ne soyez pas factieux.

Résister à l’impératif hégémonique, c’est une chose. Énoncer des objectifs politiques, c’est mieux.
 
François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 25 novembre 2018)

Bienvenue en Lacrymalocratie, le régime où les victimes sont reines

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Bienvenue en Lacrymalocratie, le régime où les victimes sont reines

Par

FIGAROVOX/TRIBUNE - Fatiha Boudjahlat déplore le règne de la victimisation, à une époque où les identités sont toujours plus fictives et déclaratives. N'importe qui, selon l'enseignante, peut être n'importe quoi, surtout si cela le range parmi les catégories opprimées.


Fatiha Boudjahlat est cofondatrice avec Céline Pina du mouvement Viv(r)e la République. Elle est aussi l'auteur de l'essai Féminisme, tolérance, culture: Le grand détournement (éd. du Cerf, novembre 2017).


Les commémorations du centenaire de 1918 ont célébré beaucoup de choses, mais pas le fait qu'il s'agissait d'une victoire militaire de la France. Les programmes scolaires n'abordent pas non plus cette vérité, insistant sur le ressenti du Poilu, son «expérience combattante», ses sentiments. Victorieux, il n'est pourtant considéré et célébré que comme victime, un «malgré-lui» avant l'heure. De la guerre, de l'état-major, etc... C'est qu'il ne fait pas bon être vainqueur. Désormais, le seul statut reconnu et valorisé est celui de victime.

Les services de ressources humaines des médias et des universités ne sont plus intéressés par les Curriculum Vitae, recensant un parcours, une trajectoire, une formation, des actions, mais par les Curriculum Traumae, ou Victimae, corrélant la légitimité et la visibilité d'un militant à la somme de ses traumatismes ou des oppressions qu'il a subies.. L'expert n'est plus expert que de lui-même, de ses souffrances et de celles de ceux qui lui ressemblent. L'expert est témoignage. Ce qui compte est l'endroit d'où l'on parle. Ou plutôt d'où l'on prétend parler, tant les nouveaux militants gauchistes réactionnaires, indigénistes, néoféministes racialistes, sont eux-mêmes dans une construction identitaire individuelle et collective que nous serions bien avisés de déconstruire, suivant en cela leur exemple.

Les idées et les engagements sont désormais présentés comme le prolongement naturel de son identité. L'utérus et la teinte de l'épiderme déterminent les convictions et légitiment la prise de parole, dans cette «chromatocratie», pour reprendre le terme de François-Xavier Fauvelle. Puisque les idées sont l'extension de l'identité, en débattre et les contester revient à opprimer celui qui les formule. Le débat n'est plus possible, en tout cas il ne porte plus sur les idées, mais sur la personne qui les exprime.

C'est le règne de l'anti-politique: la ressemblance détermine et préempte le rassemblement, l'intérêt général n'existe plus ou est réduit à la somme d'intérêts communautaires. On renonce à une lecture de classe sociale. Ainsi Pierre Rosanvallon explique que «les individus sont dorénavant plus déterminés par leur histoire que par leur condition», condition socio-économique s'entend. Il ne faut donc plus s'attacher à la transformer, ce qui était l'honneur de la gauche... autrefois. Les modalités et les conditions de la mobilisation politique en sortent bouleversées. Vous êtes un trauma, ou vous n'êtes rien.

Chaque individu est ainsi invité à construire une identité à la carte. La carte victimaire.

Prenons simplement ce Hollandais qui intente une action en justice pour que l'état-civil modifie sa date de naissance et le rajeunisse de 20 ans... parce qu'il pense et ressent qu'il a 20 ans de moins et que son âge vécu, déconnecté de son âge administratif et biologique, le pénalise socialement et professionnellement, jusque sur Tinder. Façon d'accuser les femmes qui ne le choisissent pas de faire de la discrimination par l'âge. Il plaira à son patron et au régime de retraite puisqu'après tout, il faudra effacer 20 ans de cotisations sociales, non? Justifiant la démarche, il explique être victime, rajoutant «nous sommes tous victimes de quelque chose.» Je suis ce que je décide d'être, et la position la plus prestigieuse et pourvoyeuse de droits est celle de victime. Invisibilisant et reléguant à l'arrière-plan les vraies victimes.

Je suis ce que je décide d'être, et la position la plus prestigieuse et pourvoyeuse de droits est celle de victime.

Prenons encore cet homme français marié, qui se perçoit et vit désormais comme femme. Sans changer biologiquement de sexe. Qui a un enfant avec son épouse et demande à être reconnu comme sa mère... Il faut reconnaître que la problématique du genre et du transgenre relance une ingénierie sociologique, sémantique et même juridique puisque la Cour d'appel de Montpellier a innové en créant le statut de parent biologique.

Remarquons que les exigences de certains transgenres reviennent à prolonger la subordination et l'effacement des femmes. Refusant l'opération de changement de sexe, dans un attachement assez contradictoire au pénis qui n'est plus un pénis masculin mais un pénis féminin en fait, des demandes sont relayées sur les réseaux sociaux et dans les universités pour ne plus parler de vagin mais de «trou de devant»: faute de quoi les transgenres qui se sentent femmes, tout en faisant le choix de conserver un pénis, se jugent discriminés ou exclus. Jusqu'à l'annulation récente, dans une université du Michigan, de la représentation des Monologues du vagin, pièce féministe s'il en est, pourtant pas assez inclusive envers les transgenres. Les serviettes hygiéniques deviennent discriminatoires, puisque ces femmes ne sont pas menstruées. Qu'est ce qui fait d'eux des femmes, alors? Leur ressenti. Et étrangement, l'adoption de comportements dits féminins, somme de stéréotypes transmis par la société patriarcale. Nous arrivons en bout de course de l'incohérence, une course folle.

» LIRE AUSSI - Géraldine Smith: «Aux États-Unis, chacun vit dans sa cave identitaire»

Mais finalement ce sont toujours les femmes qui trinquent, elles qui se sont battues pour leur visibilité, y compris celle de leurs corps. La moitié du genre humain doit encore s'effacer pour ménager le ressenti d'une minorité à l'intérieur d'une minorité. Alors que les néo-féministes inconséquentes soutiennent le droit des femmes à allaiter en public, combien de temps encore avant que des transgenres non opérés combattent cette pratique oppressive leur rappelant qu'ils ne peuvent pas, «elleux», donner le sein? Ces nouvelles guerres identitaires et victimaires se feront, comme les anciennes, sur le corps des femmes.

Puisque l'objectivité et la réalité sont des constructions sociales, c'est le seul régime déclaratif qui prévaut.

La construction de soi serait donc entièrement subjective, mais jusqu'où? Difficile de l'analyser sans la mettre en rapport avec des motivations qui ne sont plus issues de la «lutte pour la reconnaissance» mutuelle, introduite par Hegel, et renouvelée par Axel Honneth, mais un benchmarking des avantages potentiellement accessibles, dont une reconnaissance sociale, associative et médiatique, et qui passe par l'exigence de réparations et d'adaptations. Un eugénisme à l'envers. Comme cette militante des droits civiques, blanche, ayant fait croire qu'elle était noire, jusqu'à ce que ses parents, excédés, la dénoncent... Mais si elle se sentait noire, après tout? Un article ésotérique paru sur Slate évoquait cette «transracialité». On peut se sentir femme en étant un homme. On peut se sentir noire en étant blanche. Mais ce ressenti et cette volonté de reconnaissance ne sont-ils pas liés à la mode actuelle qui incrimine les blancs dominateurs? Qui pourra juger de la réalité de ce ressenti? Il n'y a qu'à considérer ce prisonnier anglais, incarcéré dans une prison pour femmes, puisqu'il se sentait femme, sans vouloir être opéré, et de nouveau déplacé après plusieurs agressions sexuelles sur les détenues... Puisque l'objectivité et la réalité sont des constructions sociales, c'est le seul régime déclaratif qui prévaut.

Le dommage subi est devenu une identité, qui ouvre droit à une visibilité et une réparation. Dommage dont on refuse qu'il se résorbe, parce que l'on perdrait ces dédommagements, et qui conduit désormais à une concurrence entre victimes. Et alors que l'on nage en pleine ingénierie sociologique, il faut sans cesse réintroduire de l'anthropologique, comme gage de vérité biologique. Alors est convoquée l'épigénétique pour prouver la transmission sur plusieurs générations des traumas des ancêtres. Comme pour la traite atlantique. Pas arabo-musulmane, étrangement. Elle n'a pas créé de trauma génétiques, elle. L'agenda politique n'est jamais loin. Comme le déplorait la féministe algérienne Wassyla Tamzali, «l'identité de victime est devenue une identité de combat». C'est la défaite absolue du politique. Cela nuira aux femmes. Mais ce business fait vivre tant de ces drôles de militants se délectant de faire de l'humanitaire...

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dimanche, 25 novembre 2018

Geopolitics of Turkey in Asia

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Geopolitics of Turkey in Asia

 
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Turkey is a transcontinental power, and, while the European side of the country is secure and calm, the situation could not be more different on the Asian front. The collapse of the Sykes-Picot agreement is disintegrating the territorial borders from within and in the subsequent vacuum of power, major nations seek to carve out their own spheres of influence. All these activities, directly and indirectly, affect Turkey and determine the country’s geopolitical objectives in Asia.
 
Soundtrack: Dreams Become Real by Kevin MacLeod (incompetech.com)
 
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Dr. Rainer Rothfuß: Feindbild Russland, Syrien, Geopolitik verstehen, menschliche Begegnung, Frieden

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Dr. Rainer Rothfuß: Feindbild Russland, Syrien, Geopolitik verstehen, menschliche Begegnung, Frieden

 
Die Macht menschlicher Begegnung als Alternative zur militärischen Eskalationsspirale 13. März 2018 Eggenfelden Europa steht am Scheideweg. Während das entspannungspolitische Experiment des US-Präsidenten Donald Trump nach wenigen Monaten unter dem Druck der Befürworter einer konsequenten Bekämpfung des aufstrebenden geopolitischen Rivalen Russland scheiterte, steht Deutschland als führende Macht Europas nun vor der Wahl, den von der US-Regierung unter Obama aufgezwungenen Anti-Russlandkurs fortzusetzen oder zu einer eigenständigen Vision und Strategie europäisch-eurasischer Integration zurückzufinden. Noch dominiert das "Feindbild Russland" die deutsche Medienberichterstattung. Doch in der politischen Debatte werden Stimmen lauter, die eine pragmatische und an langfristigen Stabilitätsinteressen orientierte Russlandpolitik propagieren. Ist eine EU, die sich von Russland aufs Schärfste abgrenzt der einzig denkbare Entwicklungsweg? Kulturelle und historische Verknüpfungen, die sich über Jahrhunderte zwischen Ost und West herausgebildet haben, zeigen mögliche Entwicklungspfade in einem weiter gefassten Kontext auf. In der Bevölkerung regt sich das Bewusstsein, dass die dialogorientierten und auf Austausch und Kooperation zielenden Ansätze, die Europa aus der Zerstrittenheit des Zweiten Weltkriegs herausgeführt hatten, auch Grundlage werden könnten für tragfähige friedliche Beziehungen zum östlichen Nachbarn Russland. Mittels "Volksdiplomatie" bzw. "Geopolitik von unten" hat die aus Deutschland hervorgegangene "Druschba"-Initiative (russisch für "Freundschaft") einen Weg eingeschlagen, der beiderseits der imaginären "unüberwindbaren" Grenze zwischen Ost und West einen Weg aufzeigt, der die NATO-Russland-Aufrüstungsspirale durch breit angelegte Bewusstseinsarbeit stoppen könnte: Völkerfreundschaft statt militärischer Abschreckung als Weg zum Frieden im eurasischen Raum. Damit könnte eine mittlerweile internationale Bürgerbewegung zugleich zum Wegbegleiter eines sich anbahnenden langfristigen Integrationsprozesses nie da gewesenen Ausmaßes werden: Das Giga-Projekt der eurasischen Integration im Kontext des Billionen-Projekts der "Neuen Seidenstraße".
 
Katholische Erwachsenenbildung Rottal-Inn-Salzach, IPPNW http://www.keb-ris.de
 
Internationale Ärzte für die Verhütung des Atomkrieges/Ärzte in sozialer Verantwortung https://www.ippnw.de #RainerRothfußFeindbildRusslandSyrienGeopolitikverstehen
 

samedi, 24 novembre 2018

TERRE & PEUPLE Magazine n°77

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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie

TERRE & PEUPLE Magazine n°77

Le numéro 77 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Identité et communautarisme’.  Dans son éditorial, sous le titre ‘Les incendiaires’, Pierre Vial dénonce le mépris abyssal que manifeste Macron et ses suiveurs pour les ‘gens d’en bas’, éveillant chez ceux-ci un ressentiment qui va croissant.  Ces incendiaires sont déjantés de la réalité, quand ils ne sont pas des pyromanes cyniques, transportés par la perspective de voir flamber notre monde qu’ils haïssent, au point de s’en promettre la joie dans des morceaux de rap, dont les racailles qui empoisonnent les cités ne perdent pas une syllabe.  Cultureux et bourgeois sont assis béatement sur un tonneau de poudre.

Pierre Vial dégage le modèle identitaire des Juifs, depuis les déplacements des Hébreux (Habiru en ougaritique, Apiru en égyptien) sur le pourtour du Croissant fertile, aux environs de -1500 AC.  Selon les traditions bibliques, il y a eu, à l’origine, quatre groupes qui se rattachent aux patriarches Abraham (dans la montagne de Juda) et Isaac (dans le Négeb), Jacob (en Haute Mésopotamie) et Israël (dans la montagne d’Ephraïm).  La figure de Jacob a été identifiée à celle d’Israël suite à l’alliance des Benê-Israël avec les Benê-Jacob.  Abraham a émigré jusqu’en Canaan depuis Ur, cité de Mésopotamie détruite par l’invasion élamite en -1960 AC.  La Genèse (17, 1, 10) révèle l’alliance consentie par l’Eternel, lequel confère aux migrants, qui ne l’occupaient qu’en tant qu’étrangers, la possession perpétuelle du pays, soit la (per)mission de génocide, contre le signe de l’alliance (la circoncision). La Bible relate l’opération par le détail.  La coutume sémitique réservait au chef la part royale du butin.  Dans la guerre sainte, la part de Dieu doit être sacrifiée. 

Pénétrant en Canaan, Josué voua à l’anathème tout ce qui s’y trouvait, « aussi bien la femme que l’homme, le vieux que le jeune, le taureau, le mouton, l’âne, les passant tous au fil de l’épée. » (Livre de Josué 6, 21), intransigeance que Yahvé attend du peuple avec lequel il a passé une alliance exclusive.  Pour amalgamer une population faite de clans d’origines diverses, il fallait l’élection divine et l’Alliance.  Les douze fils de Jacob sont la souche des douze tribus, qui se répartissent ensuite en deux royaumes, celui d’Israël et celui de Judée.  Le groupe des Hébreux Benêt-Joseph/Benêt-Israël s’était employé temporairement, sous le règne du pharaon Ramsès II (-1270 à -1250-), à des travaux de construction dans l’est du delta du Nil. Sous la conduite de Moïse (un Hébreux pénétré de culture égyptienne qui parvint à leur faire accepter la prééminence de la divinité unique YHWH, dont on ne devait en aucun cas fabriquer de représentation imagée), ils quittèrent l’Egypte et attendirent quarante ans dans le désert dans la perspective de conquérir un pays d’abondance.  Ils étaient unis dans leur commune obéissance au Décalogue, la loi du dieu unique. 

astarte-Sources_-http_www.teenwitch.com_divine_phoenicia_pi.jpgCe sentiment de commune appartenance a franchi des millénaires.  A la fin de la période dite des Juges, chefs de tribu qui résistent à la menace d’envahisseurs et autres Philistins et à la tentation de revenir au culte de Baal, Samuel, le dernier des Juges, institue le premier fédérateur, le roi Saül, dont le gendre, David, installe un état solidement centralisé. Le fils de David, Salomon (-973 à-933), marque avec l’édification du Temple l’apogée du Royaume d’Israël, qu’il répartit en douze districts.  Nœud de communication commercial central, le pays fait jonction entre l’Egypte et Babylone et entre la Méditerranée et l’Inde.  Mais l’édification de sanctuaires dédiés à des dieux étrangers, dont Astarté, va susciter la révolte de Jéroboam lequel, avec l’appui du Pharaon, provoque la scission entre les royaumes de Juda et d’Israël.  Celui-ci est le théâtre des affrontements entre les défenseurs de la tradition (les prophètes) et les partisans du polythéisme, appuyés par des princesses étrangères, dont Jézabel (qui sera assassinée).  Car les prophètes préconisent, pour se libérer du polythéisme, le hérem ou sacrifice sanglant, ce que pratiqua avec zèle le roi Jéhu et sa dynastie (-872 à -744) sur les partisans de Baal.  Au contraire, le petit royaume de Juda était, à l’exception de la reine Athalie (-842), resté fidèle à la tradition monothéiste.  En dépit de l’alliance de Juda avec l’Egypte, Nabuchodonosor envahit le pays et déporta le roi, les nobles et les meilleurs artisans à Babylone, où il les autorisa à vivre en communauté avec leur prophète Ezechiel. 

En -586, Jérusalem est détruite, mais la victoire de Cyrus, roi des Perses, sur les Babyloniens est une libération.  Le temple est reconstruit, mais les Juifs revenus au pays s’unissent par mariages mixtes aux païens implantés entre-temps et le culte de Baal reprend.  Les Juifs de Babylone réagissent et envoient un réformateur, Ezra.  Celui-ci annule les mariages mixtes et, avec l’appui du gouverneur perse de Judée, instaure au Temple la pratique de la lecture publique de la Bible.  Celle-ci, n’étant plus réservée à l’élite religieuse, devient la constitution vivante de l’Etat, assurant l’unité du peuple, tant en Palestine que dans la Diaspora.  Celle-ci ne s’étend pas qu’à l’empire perse et à l’Egypte, mais bientôt à l’empire d’Alexandre.  Libéral et tolérant, celui-ci accorde même l’autonomie à la Judée et reconnaît les mêmes droits aux Juifs qu’aux colons grecs.  Quand ses généraux se partageront son empire, Ptolémée Ier Sôter s’emparera de Jérusalem et sa dynastie, les Lagides (qui déportera nombre de Judéens et de Samaritains) restera au pouvoir jusqu’en -200 et pénétrera la contrée d’hellénisme polythéiste.  A Jérusalem, toutefois, le Grand-Prêtre n’en continuait pas moins d’incarner la tradition juive et, à Alexandrie, la fameuse bibliothèque est même dotée par Ptolémée II de la célèbre traduction de la Bible des Septante.  Toutefois, lorsque les Séleucides s’emparent de Jérusalem, les juifs se rallient à eux et en seront récompensés.  Mais, lorsque Seleucus IV envoie son ministre Héliodore confisquer le trésor du Temple, le grand-prêtre Onias Ier s’entend avec le ministre pour faire assassiner le roi. 

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A travers l’ensemble de la Diaspora méditerranéenne, nord-africaine et proche-orientale, les communautés juives ont appliqué ce modèle de comportement, avec l’efficacité qu’on sait.  Mais avec des constances variables : le grand-prêtre Onias III est supplanté par son frère Jason, qui se lance dans l’hellénisation, rebaptisant Jérusalem en Antioche, pour honorer le roi Antiochus IV.  Une révolte des traditionnalistes est matée, les livres de la Loi sont brûlés et le temple est dédié à Zeus. Nombre de notables, marqués depuis leur jeunesse par l’hellénisation, s’y plient, d’autres feignent ou se cachent pour pratiquer la tradition, d’autres plongent dans la révolte et la clandestinité, tel le prêtre Mattathias qui, après avoir égorgé un Juif qui s’apprêtait à sacrifier aux dieux païens, massacra l’envoyé du roi.  Rassemblant six mille Hassidim (fidèles), il les fit renverser les idoles, brûler des villages et circoncire de force les hommes.  C’est la révolte des Maccabée, menée à la mort de Mattathias par son fils Judas, qui chercha l’appui des Romains, à qui il affirma que les Juifs ne revendiquaient que de vivre selon leur Loi.  Réoccupant Jérusalem le 14 décembre -164 (Hanukâh), il purifia et fortifia le Temple.  Dans un but d’apaisement, le nouveau roi séleucide Antiochus V reconnut le droit des Juifs à vivre selon leur loi propre, mais l’esprit de révolte n’était pas mort pour autant. 

Comme Judas Maccabée soutient leur arrogance, le nouveau roi séleucide Démétrius Ier envoie son général Nicanor, avec une armée.  Par miracle, Judas la défait et tue Nicanor (le ‘Jour de Nicanor’ se célèbre encore aujourd’hui), mais il est écrasé peu après et tué lui-même.  Ses frères lui succèdent, Jonatan d’abord et ensuite Simon, et enfin Jean Hyrcan, qui règnera trente ans comme grand-prêtre et ethnarque.  Il obtiendra du roi Antiochus VII, contre un tribut et le démantèlement des murailles de Jérusalem, le respect de la pratique de la religion juive.  Le parti des Pharisiens (scribes attachés à la tradition religieuse, qui avaient soutenu Jonatan et Simon), s’étant opposé à Jean Hyrcan, celui-ci réprima durement leur révolte et se rallia au parti des Sadducéens (prêtres, aristocrates et possédants, parmi lesquels un groupe d’esséniens puritains).  Les héritiers de Hyrcan vont alterner les révoltes et les répressions féroces, jusqu’à ce que la femme du roi-grand-prêtre Alexandre Jannée, Alexandra (-76 à -67) joue la carte de l’apaisement avec les pharisiens, qu’elle fait entrer au Conseil des Anciens. 

héroderoi.jpgA sa mort, les Romains vont jouer la rivalité entre ses fils et c’est la fin du Royaume Hasmonéen, dont la politique de judaïsation forcée n'a pas pu gommer les différences : les villes de la côte étant plus hellénistes que juives.  Les pharisiens étaient influents dans les campagnes et les Sadducéens puissants à Jérusalem, les Esséniens se murant dans leur isolement.  Mais avec un attachement, partagé par tous, pour une littérature hébraïque florissante.  Les révoltes et les répressions se succèdent avec les assassinats et les massacres.  La Judée est rattachée au monde romain par Pompée.  Membre de la maison du grand-prêtre Hyrcan II, Hérode est un habile manœuvrier qui parvient à se faire apprécier à Rome par les détenteurs successifs du pouvoir, Antoine puis Octave.  Il en obtient d’être installé roi de Judée.  Il s’empare de Jérusalem grâce aux légions romaines et règne sans scrupule par l’assassinat, y compris des siens. 

Bâtisseur, il construit un théâtre et un amphithéâtre, édifices païens qui suscitent la colère des Juifs pieux.  Pour les amadouer, il reconstruit le Temple.  Il obtient de l’empereur Auguste des droits et privilèges pour tous les Juifs de la Diaspora, notamment de pratiquer leur Loi et d’envoyer des offrandes au Temple.  Son règne dure trente ans.  A sa mort, le royaume est divisé en trois tétrarchies.  Mais, dès l’an 6, l’administration en est confiée à un procurateur romain, lequel veillera à conserver les institutions juives : le Sanhédrin continue de légiférer et de juger les Juifs, à l’exception de ceux qui sont citoyens romains.  L’époque n’en est pas moins à la sédition.  Divers groupements d’activistes provoquent l’agitation, dont les Zélotes, partisans de la lutte armée, les Baptistes, dont Jean qui sera exécuté en tant qu’agitateur, et les Nazôréens, disciples de Jésus de Nazareth, soupçonné de complot et crucifié.  Comme l’empereur Caligula, revendiquant sa propre divinité, voulait placer sa statue dans le temple de Jérusalem, les révoltes et émeutes se succèdent et les Sicaires, Zélotes qui exécutaient au poignard (sica) les juifs collaborateurs, invitent à la révolution et au pillage. 

Le procurateur Florus s’étant emparé du trésor du Temple, révoltes et représailles débouchent sur une vraie guerre et les Sicaires parviennent à s’emparer de la forteresse de Massada.  La destruction d’une légion, tombée dans une embuscade, débouche sur une guerre de libération nationale.  Néron confie trois légions à Vespasien, général aguerri.  Les Zélotes prennent le contrôle de Jérusalem et massacrent les notables et les familles sacerdotales.  Vespasien, désigné comme empereur par les légions, charge son fils Titus de nettoyer les bastions de résistance.  Celui-ci s’empare du temple qu’il livre au feu le 6 août 70.  Massada ne fut emportée qu’en avril 73.  Il n’y eut pas de survivant : les derniers se suicidèrent plutôt que de tomber aux mains des Romains.  Certains soldats de Tsahal prêtent le serment « Massada ne tombera pas une seconde fois ».  Le ‘complexe de Massada’ serait la représentation paranoïaque d’un Israël isolé dans un monde qui cherche sa perte.  La destruction du second Temple marque la fin de l’Etat hébreu.  Le peuple juif doit alors trouver de nouvelles formules de survie.

Alain Cagnat dissèque le communautarisme musulman.  En dépit de ses valeurs universelles, la République est impuissante à assimiler l’islam colonisateur : ce n’est pas une surprise.  Il n’est pas trop tard, mais il faudrait d’abord identifier les agresseurs et leurs complices.  Leur nombre, qu’il est interdit de compter, doit se situer vers les dix millions, soit 15% de la population de la France.  A la différence des autres religions, l’islam est ‘incréé’, dicté directement par Allah (même s’il a été ‘transcrit’ au fil des siècles par des dizaines de rédacteurs).  Et ce n’est pas une religion de l’individu, mais une religion-Etat : « Rien n’est à César, tout est à Allah ! »  Enfin, l’islam postule son hégémonie planétaire, alors qu’il s’oppose frontalement aux valeurs de notre civilisation : intolérance, négation du libre-arbitre, infériorité des non-musulmans, mépris de la femme, violence. Toutefois, la conquête de l’Europe se réalisera probablement sans violence, par le ventre des musulmanes et par la lâcheté ou le calcul électoral de nos élus.  Les démocraties libérales sont désarmées par les droits de l’Homme, le respect des minorités et la criminalisation de l’islamophobie.  Les mosquées, le halal, le voile sont des armes plus mortelles que les poignards de quelques fous d’Allah.  Le nombre de mosquées, qui était moins de 100 en 1970, était passé à 1.036 en 2000, 2.449 en 2012 et 6.556 en 2018. 

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Or les mosquées (‘Nos casernes,’ dit Erdogan) sont les citadelles du Dar el-Arb, le territoire de la guerre.  Elles sont financées aujourd’hui par l’Arabie ou le Qatar.  Pour décrocher les autorisations de laïcards bouffeurs de curés, on bloque les rues avec les prières du vendredi.  Le port du voile, intégral ou non, sert de provocation, à l’école, dans les services publics, dans la rue, contre les pouvoirs publics qu’on taxe d’islamophobie et qu’on fait condamner par les instances européennes et onusiennes.  Réconfortant : la République laïque résiste aux pressions pour le voile, à l’exception des universités.  Et à l’exception des cités, où niqab et jilbab paradent impunément.  Au contraire du burkini, qui est interdit dans les piscines, mais qui règne sur les plages sous la protection de grands frères dissuasifs.  Le communautarisme musulman se montre volontiers agressif, notamment dans les hôpitaux, quand il réclame ou refuse des soins en fonction du sexe du personnel soignant, dans les piscines et sur les plages, quand il réclame des horaires ou des zones exclusifs, lors du ramadan, quand il revendique toutes sortes d’accommodements.  La nourriture halal est un levier de l’affirmation identitaire islamique et le mouvement halal, issu de la révolution iranienne, converge avec les intérêts des requins de l’industrie alimentaire et de la grande distribution, qui ont contaminé les secteurs cosmétiques et pharmaceutiques. 

Des grandes marques, telles Carrefour Halal, Wassina Casino, Isla Mondial, Medina Halal, Reghalal, témoignent de la complicité entre les manipulations fondamentalistes et capitalistes apatrides.  L’os pourrait se trouver dans l’horreur de l’abattage rituel (tant casher qu’halal) et dans l’étiquetage Halal, qui risque d’écarter certains clients et de tarir une source importante de revenus (15 cent au kilo sur pied, soit 100€ en moyenne par bête).  Sans compter les problèmes d’hygiène et de santé publics.  Une tentative de normalisation avec les mosquées détentrices du monopole et le Conseil français du culte musulman a échoué. Pour l’Aïd el-Kébir, l’Etat tolère même des ‘abattoirs temporaires’.  La ‘Finance islamique’, dont la pionnière en France est Noor Assur, propose des produits ‘islamiquement propres’ et notamment une assurance Vie ‘charia compatible’, qui ne place ses réserves dans aucune société liée à l’alcool, les armements ou la drogue. 

Le Crédit Agricole a créé une filiale spécialisée qui s’appuie sur les conseils de trois éminentes sommités en matière d’interprétation de la charia (laquelle est le ‘chemin pour respecter la loi d’Allah’.  Tombée en désuétude dans l’Empire ottoman et sous la colonisation, elle a été ranimée vers 1930 par les Frères Musulmans en Egypte et par les Saoudiens. Mise sous l’éteignoir avec Nasser, elle a été réhabilitée par Khomeiny.  Elle s’étend au monde sunnite avec le GIA algérien et les talibans afghans et ensuite les printemps arabes. 

Le Royaume-Uni tolère depuis 1982 les tribunaux islamiques, qui sont agréés comme tribunaux arbitraux depuis 1996.  On ne parle pas des châtiments corporels, puisqu’ils n’existent pas !  Les complicités sont nombreuses de naïfs, de taupes, de collabos qui veulent croire que l’islam est soluble dans la République, qu’il n’est pas violent, que les chrétiens ont été violents eux aussi.  Mais les islamo-gauchistes ne sont pas naïfs.  Les trotskistes (une grande proportion du personnel politique français est passée par le moule), humiliés par l’effondrement du marxisme, veulent voir dans les musulmans une armée de substitution.  Troisième catégorie de collabos, les humanitaristes, dégoulinants de bons sentiments, financent et organisent au détriment de la nôtre un monstrueux exode de cultures étrangères.  Ce sont probablement nos pires ennemis, subventionnés par des fondations américaines, notamment l’Open Society Justice Initiative du milliardaire israélo-américain George Soros.

Jean-Patrick Arteault s’attache à dégager l’avenir de l’identité et du communautarisme albo-européen, dans un monde où la plupart des nations européennes ne survivent plus que par la vitesse acquise.  Il subsiste des bribes d’Européens qui méritent une seconde chance.  Dans le cas de la France, il remarque qu’elle n’est française que depuis l’édit de François Ier qui, en 1539, impose le français comme langue administrative. Lequel lors de la Révolution française, n’est parlé que dans 15 départements sur 83, lorsque l’abbé Grégoire déclare la guerre aux ‘patois’ régionaux.  Inconscients de leur identité et des valeurs que celle-ci comporte, les Français se trouvent alors en situation de faiblesse face à des idéologues résolus à les reformater, dans une vision holiste au principe de l’individualisme, au moment où les inventions vont bouleverser les modes de vie et remplacer une oligarchie nobiliaire par une oligarchie financière et industrielle qui croit dans la ‘main invisible du marché’. 

Ce sont toutefois des hommes concrets, en ‘bandes organisées’, qui ont mis en place les structures dont ils ont été et sont les principaux profiteurs.  Les peuples racinés n’ont pas subi qu’un transfert de pouvoir, mais une refonte de leur être.  La diversité des pratiques ne posait pas de problèmes à l’ancienne oligarchie.  La nouvelle veut au contraire les unifier.  En 1870, la moitié de la population ne comprenait toujours pas le français.  C’est la IIIe République qui a créé la nation citoyenne.  En 1914, les nouvelles générations étaient enfin formatées.  Elles avaient eu le temps d’oublier les mœurs des anciennes, mais pas encore de s’enraciner dans les nouvelles.  Aujourd’hui, c’est la faillite identitaire : les Français de souche ne croient plus ni à la France d’avant ni à la nation citoyenne. 

Les trois facteurs, ethnique, politico-idéologique et techno-économique, qui avaient fait sa puissance causent à présent son déclin. Le facteur ethnique : le contrat s’est fondé sur une homogénéité raciale, mais idéologiquement l’individualisme et l’égalitarisme des Lumières persuadaient que, le modèle français étant universel, on peut transformer un Africain « en catholique et français ».  Il en va autrement de l’immigration allochtone des années 1970-2010.   Le facteur politico-idéologique : les peuples racinés de France ont échangé leur identité contre la participation à un corps mystique prestigieux, ce qui justifiait le sacrifice de leur sang et de leur argent.  La République est victorieuse en 1918, mais elle est fragilisée et une fraction de la classe populaire déserte la nation citoyenne pour l’internationalisme soviétique.  Le rêve va se fracasser en 1940 et, malgré Pétain et De Gaulle, ne s’en remettra pas. 

L’après Seconde Guerre est un calvaire de déclassement, avec la décolonisation et la soumission à l’atlantisme et avec une américanisation en profondeur.  Le facteur techno-économique : la nation citoyenne a mobilisé pour le compte du capitalisme une armée du travail, au sein de laquelle le socialisme a heureusement organisé une solidarité, tolérée par crainte du contre-modèle communiste.  Par la suite, la révolution dans les technologies du transport et de la communication produira un marché mondial de la main-d’œuvre et l’informatique et la robotique dévaloriseront le travail non-qualifié et même qualifié.  Alors que les sujets ordinaires se révèlent ‘de trop’, l’oligarchie, pour presser les salaires à la baisse, ouvre les vannes d’une immigration de masse. 

La gauche y trouve un électorat de substitution.  L’esprit de Mai 68 fait obstacle à l’adaptation au système scolaire et au travail des jeunes immigrés, lesquels souvent ne veulent pas s’adapter.  La protection sociale et médicale, qui justifie l’obéissance, régresse au moment où l’Etat s’est laissé par le moyen de la dette prendre en otage par les institutions financières.  Dans le même temps où la racio-pudibonderie épure la Constitution du mot race, elle réclame des « manifestations racisé-e-s en non-mixité», réunions de Noirs interdites aux Blancs, sur l’avenir desquels on doit s’interroger.  Comme sur ce qui, pour nous, fait un Blanc.  Son origine génétique est une condition nécessaire, mais non suffisante : comme pour un ordinateur, elle est le matériel qui permet la vie, mais il faut encore le système d’exploitation (la vision du monde qui donne sens et perspective à la vie) et les logiciels (éléments de culture, qui permettent l’action).  Il existe deux visions du monde, radicalement opposée : les visions universalistes (une vérité universelle régit l’ensemble du réel particulier) et les visions enracinées (on n’atteint l’universel qu’à travers l’exploration du particulier, qui vaut par lui-même). 

A la différence des universalistes, les visions enracinées ne peuvent être implantées en dehors de leur sphère d’origine.  Les visions universalistes sont en conflit avec toutes, car la vérité est unique !  Parler d’une supériorité culturelle des Blancs n’a aucun sens.  Pour évaluer le monde Blanc, l’auteur a choisi un étalon fondé sur des critères de fidélité historique et culturelle, nommé albo-européen non-seulement par référence à sa terre originelle, mais à ses valeurs qu’on qualifie d’indo-européennes à la suite des linguistes.  Etre albo-européen, c’est donc avoir une conscience empathique de ses racines culturelles d’avant la christianisation. 

Cela ne concerne qu’une minorité dans le monde blanc occidentalisé.  Certains sont ‘gentils conscients’ de leur responsabilité génétique à l’endroit de la noblesse héroïque de leur généalogie (gentils par référence à des traditions non-chrétiennes et non-juives).  Cette minorité-là est infime : l’auteur cite l’action remarquable des identitaires de Defend Europe, qui a éveillé la sympathie des ‘braves gens’, mais pas leur engagement.  Comptant en France 45 millions d’autochtones, il évalue à partir de l’appareil du FN à 25.000 les aptes à se mobiliser pour les enjeux vitaux de leur pays. 

On peut leur ajouter les ‘braves gens’, qui votent populiste.  Le reste, 24 millions d’indigènes, qui est hostile à toute vision autochtone, est formé de la masse des suiveurs, benêts, autruches et conformistes, encadrée par les escadrons des renégats, au nombre desquels on peut distinguer les vrais croyants sectaires, les ambitieux et les Grands Serviteurs, officiers généraux de l’oligarchie, dont on ne peut exclure qu’ils croient à l’idéologie qu’ils servent, ni qu’ils rêvent d’être cooptés parmi les maîtres.

Robert Dragan suggère d’être identitaire efficacement.  Du moyen-âge à la Révolution française, l’histoire a pour moteur les ambitions des princes, structurées par l’Eglise, en particulier lorsque celle-ci fait l’objet d’une menace, qu’elle soit alors interne (hérésie, schisme, réforme) ou externe (islam).  En 1789, le renversement politique coïncide avec une révolution démographique, industrielle et coloniale.  Autant la superbe des princes était ostentatoire, autant sont discrètes les forces nouvelles, au sein desquelles se cooptent les nouveaux vassaux, banquiers et sociétés secrètes, lesquels ne s’exposent jamais physiquement.  Les réactions des contre-révolutionnaires, pour rétablir l’ordre ancien sans tenir compte des changements, étaient vouées à l’échec.  Le mérite de Maurras est alors de proposer un modèle alternatif, synthèse du national et du social, qui continue de prospérer aujourd’hui, à l’état de projet, du Venezuela à la Chine populaire et d’Egalité & Réconciliation à l’OEuvre française. 

maurrasNBTP.jpgL’inconvénient de ces socialismes est précisément d’être nationaux et dès lors moins aptes aux alliances que les démocraties populaires, à commandement unique et qui pensent globalité et non pas préférences.  La défense de leurs valeurs ethniques et culturelles place les identitaires dans la situation de réactionnaires, face à des adversaires qui ont déjà transformé la France.  Autre vache sacrée de la réaction, les racines chrétiennes, que les identitaires français voient catholiques, en opposition au protestantisme et à l’orthodoxie, soit aux deux tiers des Européens blancs !  En oubliant l’héritage païen multimillénaire, qui s’accommode de l’agnosticisme des masses albo-européennes, de leur curiosité scientifique, de leur goût de la nature et de leur amour du vrai.  On doit en conclure que l’avenir de la révolution appartient aux racialistes païens plutôt qu’aux nationaux catholiques. 

Pour ce qui est de la méthode à suivre, on peut envisager de renverser l’opinion, comme l’ont tenté les Royalistes sous la Ière République, comme si cela avait été le peuple de France qui avait ‘fait’ la Révolution, alors que c’est Paris et les sociétés de pensée.  Les identitaires nourrissent l’illusion que le peuple va changer d’avis et renverser la vapeur.  Ils veulent croire par ailleurs dans les élites militaires, qui feraient de bons chefs politiques.  En réalité, le mythe du chef guerrier est incapacitant et on le constate dans l’histoire récente du mouvement identitaire.  La foule des militants suivistes va où brille la lumière.  Ce qui fait défaut, c’est une contre-société, gardienne d’un projet.  Faut-il la créer au sein du peuple ou se replier parmi les nôtres ?  Conservatrice des mœurs, elle a valeur de modèle. 

Le système échoue à reformater l’esprit d’enfants qui ont été bien éduqués.  La contre-société génère l’optimisme (voir Jean Mabire : « Je ne sais pas si nous allons changer le monde, mais le monde, au moins, ne nous changera pas. »).  L’Empire existe déjà dans l’esprit de communautés dispersées d’Albo-Européens.  Chaque acquis de l’une d’elle est un pas vers la réalisation de notre idéal.  Notre contre-société n’a pas besoin d’exercer de violence et doit prendre modèle des communautés chinoises, qui sont pacifiques.  Si la violence vient à s’imposer, les activistes y trouveront une base de repli, sur le modèle des Sinn-feiners irlandais.  La contre-société règle sa guidance par une assemblée de sages.  Racialiste, socialiste et païenne, elle intègre mieux qu’une organisation politique les différences sociales.

geoSC.jpgJean-Patrick Arteault réalise l’exploit de condenser sur trois pages de la revue sa recension de l’ouvrage, déjà particulièrement dense, de Michel Geoffroy ‘La super-classe mondiale contre les peuples’. Tenter de résumer encore la teneur de l’article serait vanité.  Notons quand même que la super-classe est présentée ici comme quatre cercles concentriques, au centre desquels il y a le cercle des grands requins blancs et à l’extérieur le cercle du pouvoir dur des élites publiques, politiques et administratives, entourant le cercle du pouvoir doux des ONG, think-tanks et autres instruments de l’ingénierie sociale qu’entoure enfin le cercle de l’état-major des officiers supérieurs.  La deuxième partie du livre est consacrée à l’échec prévisible de l’oligarchie mondialiste occidentale.  Jean-Patrick Arteault, qui la juge beaucoup trop optimiste, reconnaît néanmoins que l’arme migratoire pourrait avoir pour effet la révolte des autochtones ou un chaos non maîtrisé et surtout que de nouvelles oligarchies émergentes en Chine, en Russie, en Inde, pourraient contester l’hégémonie occidentale.   

 

vendredi, 23 novembre 2018

Zwarte Piet: The Face of National Resistance in The Netherlands

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Zwarte Piet: 
The Face of National Resistance in The Netherlands

In The Netherlands we have an annual tradition called Sinterklaas, which is a colloquial expression that signifies the celebration of a Christmas-like holiday named after St. Nicholas, a Byzantine bishop and saint from Anatolia, famous for his charity to children. The actual roots of the holiday go farther back to pagan traditions celebrating Yule and the coming of winter. The fatherly, horse-riding saints and the bearded Father Christmas with his sleigh are, in the end, all Christianized versions of Odin. Nordic and Germanic countries generally all celebrate this Odin-like figure and his holiday, of which Christmas is one, Sinterklaas another, and Krampus a third. In the same vein, Sinterklaas is also connected to the Austrian Krampus celebration. Both Sinterklaas and Krampus feature a bearded bishop accompanied by servants who bring gifts to children. In Krampus’ case, the servants are demons who hunt the naughty children. At Sinterklaas, Zwarte Piet (“Black Pete”) performs the same role. He hands out punishment to the naughty children, and candy and presents to the well-behaved children.

Zwarte Piet, unlike the demon Krampus, is a caricature of a negro (note that neger, or negro in English, is still a commonly used term for blacks in The Netherlands). He is always played by white men or women in blackface, featuring thick red lips, large golden earrings, a curly wig, and a funny accent, dressing like a sixteenth-century page. It couldn’t be more obvious that he is a caricature of a black man. Civic nationalists steadfastly deny that this is so, however, and insist that it is just chimney soot and colonial garb, and that people shouldn’t complain so much about racism, anyway. Truth be told, it probably was just a modification of Krampus to suit the Dutch colonial epoch; but yes, it is a caricature of a black slave.

Obviously, in our Americanized public discourse, given that Europe today is a cultural slave to America, this became a problem. Black activists started complaining that Zwarte Piet was a racist caricature offensive to “Dutch people of African descent.” In 2013, the United Nations ruled that it was a problematic tradition and should be changed. And since 2013, a debate is ongoing about Zwarte Piet every year, lasting from November until mid-December, when Sinterklaas is celebrated.

Strangely, this issue of removing blackface from an ancient children’s holiday became a robust redoubt for the defense of nationalism. When polled, eighty percent of Dutch people said that Zwarte Piet should not change. Every even vaguely nationalist or patriotic politician, media personality, actor, and academic declared themselves to be against changing Zwarte Piet. Whether conservative, libertarian, or populist, the Right was united on this issue. The Dutch could swallow mass migration, the legalization of gay marriage, a mosque on every street, a million Muslims in their country, increased crime, and increased taxes to fund the expanded welfare state – but this is where the Dutch drew the line. We will keep our blackface, and no foreign institution, activist group, or lobbyist in the world will change our minds. If necessary, blackface will be defended with violence.

Last year during Sinterklaas, the ceremony marking Saint Nicholas’ entry into The Netherlands was to be held in Dokkum, a Frisian town in the north of the country. Traditionally, a different town is selected every year for Saint Nicholas’ “official” entry. It has to be a coastal town, because he arrives by steamboat. The anti-Zwarte Piet discussion had been ongoing for four years by that point, and several activist groups had emerged whose aim was banning Zwarte Piet: “Kick Out Zwarte Piet” (KOZP), “Graauwe Eeuw” (Grey/Grim Century, a play off of the Golden Century, the era when the Dutch were the preeminent European naval and colonial power), “Stop Blackface,” and “New Urban Collective.” These groups were all set up and led by blacks, most of whom were recent arrivals from Africa to boot. Of these groups, KOZP is the most prominent, and I will use their name to refer to all the anti-Zwarte Piet black activists generally.

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KOZP announced that they would demonstrate in Dokkum against Zwarte Piet, and at the same time one of the leaders of Graauwe Eeuw made death threats against the actor playing Saint Nicholas. He said he wished to see “blood and bone splinters rain upon the children in attendance.” The local Frisians decided they weren’t about to let this happen, so on the day of the event, some fifty locals blocked the highway to Dokkum with their tractors and cars, preventing KOZP from entering the town and allowing the celebrations to carry on as usual. The media was scandalized, while the common man heralded them as heroes.

The locals involved were all charged with blocking a highway and endangering traffic. In a highly politicized trial, a dozen or so of the Frisians were tried and convicted, and given comparatively heavy sentences. These snelwegblokkeerders have become folk heroes. At their trial, several hundred people showed up to support them, including politicians of the PVV (Geert Wilders’ party) and some prominent Right-wing journalists. The instigator of the blockade, a local businesswoman, was given a month in jail and two hundred forty hours of community service. In comparison, a Polish drunk driver who killed two people at a zebra crossing last year got only one hundred ten hours of community service.

The trial was held less than two weeks before Sinterklaas 2018 and became a huge media spectacle. Tensions were high given that it coincided with the revival of the usual debate about Zwarte Piet during the 2018 holiday season. In the last few weeks, over three hundred thousand euros has been crowdfunded to support the convicted Frisian snelwegblokkeerders.

And then it was time for Sinterklaas 2018. Last Saturday, November 17, was the beginning of this year’s celebration. As usual, an actor dressed as Saint Nicholas with a host of Zwarte Piet helpers sailed into The Netherlands on a steamboat. This year, the town to receive the official Saint Nicholas was Zaanstad. Most towns and even small villages who host the event hold a parade for Saint Nicholas and his helpers. The KOZP announced that they would hold demonstrations against the event in eighteen towns and cities. The news spread like wildfire, and many nationalist groups announced counter-actions, mostly dressing up as Zwarte Piet to spite the Left and handing out candy and nationalist flyers to children. It was good optics.

But the bad optics started on the day itself. As I said, eighty percent of Dutch people support Zwarte Piet staying black. And this discussion has been ongoing for five years, with the common man on the side of Zwarte Piet, while the Left, the media, and minority activists oppose him. Anger has been growing on both sides. On the day, things escalated quickly. Loose coalitions of football hooligans, activists, and working-class men started fights with the KOZP demonstrators. I will list the most notable events of the day:

  1. In Rotterdam, people drove cars into the crowds of KOZP demonstrators and hurled fireworks, eggs, and stones at them. Football hooligans from Feyenoord FC got in fistfights with them. Police had to pull the two camps apart several times with their batons. Several people were hospitalized and others arrested.
  2. In Eindhoven, several hundred hooligans from PSV FC stormed a KOZP anti-Pieten demonstration of about fifty people, breaking through the police cordon and forcing the KOZP to take refuge in a police station, all the while pelting them with eggs and beer cans.
  3. In Leeuwarden, the locals attempted to break through a police cordon to get at the KOZP demonstrators, but they failed after police reinforcements arrived. In response, the locals paid an organ player to play Sinterklaas songs and loudly sang along to drown out the demonstrators.
  4. In The Hague, a KOZP demonstration began later in the day. Large groups of gathering football hooligans from ADO Den Haag intent on disrupting the protest were stopped by police cavalry charges.
  5. In Groningen, locals and football hooligans attempted to break through the police lines to get to KOZP demonstrators. Although unable to get through, they spent the day shouting in heated exchanges with the protesters.
  6. In Hilversum, a small KOZP protest was forced to flee to a police station after about one hundred fifty locals and hooligans arrived to chase them off the street.

There were other altercations that didn’t turn violent and were limited to verbal abuse in Den Helder, Tilburg, Amstelveen, and Hoorn. In total, sixty-two people were arrested and over a dozen hospitalized. Everywhere KOZP went, they were either forced to retreat or to rely on a strong police presence to remain. Thousands of ordinary Dutchmen mobilized throughout the country in a manifestation of spontaneous rage against the minority grievance industry that is spoiling their culture, traditions, and their children’s parties. The line had been drawn in the sand, and this is where the Dutch literally fought to keep their way of life.

For us Dutch etnonationalists, however, it is an odd spectacle. We of course aren’t opposed to Zwarte Piet. We support Zwarte Piet if only so that we can annoy the Left and the grievance industry. And we acknowledge that Zwarte Piet is in fact a caricature of a black man. On the other hand, we also don’t care that some are offended. They can go and be offended somewhere that isn’t in The Netherlands. But why is it this event that sparked blind fury among the common Dutchmen? Why not one of the myriad other problems caused by multiculturalism? We have been abused, dispossessed, burdened with taxes, beaten, robbed, and assaulted by all the joys of multicultural society for decades now – and this is the breaking point? Blackface on an actor performing for children?

My personal theory is that this was such a blatant case of anti-white activism, and combined so many facets of the anti-white crusade in it, that for the common man who intuitively senses that something is wrong – who doesn’t like multiculturalism, but can’t yet articulate the cause – now sees the culmination of several decades of his dispossession embodied in a single cause: the anti-Zwarte Piet movement.

Suddenly, it has all been revealed to him. The anti-white hatred. The enmity that his own institutions have for him. All the dimensions of white dispossession are present: the Leftist media siding with an aggrieved minority against the general populace, despite eighty percent opposing the change; an activist group of recent immigrants who openly hate whites and who are ungrateful for everything Dutch society offers them; a legal system that punishes the natives disproportionately while letting minorities off the hook; a very weak excuse to pass unpopular measures (“we need to make Zwarte Piet inclusive of children from all backgrounds”); and elitist Left-wing politicians denouncing the prevailing racism among the working class.

The native Dutchman sees this dishonesty and unfairness subverting his traditions, and he suddenly realizes, “Wait a minute, this is what they have been doing all along!” He grows furious; not even his child’s party is safe from them. Not even his own childhood memories. So there is the line in the sand. No more, they say. They pushed too far.

I therefore encourage the Left to continue to try and ban Zwarte Piet, and to take even harsher repressive measures against those who rioted on Saturday (which the Minister for Justice, Grapperhaus, has already announced). Those who defended Dokkum last year were put through a political show trial. In response, this year thousands of men stood up and decided to fight – in some cases physically – when it was necessary. Let the Left keep escalating. The Dutch are angry. If they want to make Zwarte Piet an icon of nationalist resistance against globalism and multiculturalism, then blackface will become an act of defiance in our country.

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