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vendredi, 05 octobre 2018

L’effet domino : comment l’effondrement global sera vendu aux masses

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L’effet domino : comment l’effondrement global sera vendu aux masses

par Brandon Smith
 
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

Dans notre monde moderne, il existe certaines institutions de pouvoir. Je ne parle pas de comités gouvernementaux, d’agences à trois lettres, de groupes de pression corporatifs ou même d’organisations militaires classiques ; non, ceux-là ne sont que de simples « intermédiaires » du pouvoir, des garçons de courses, les tueurs bien payés de la mafia globale. Ce ne sont ni les stratèges ni les décideurs. 

Au lieu de cela, je parle des consortiums qui introduisent les nouveaux paradigmes, qui écrivent la propagande, qui émettent les ordres d’en haut. Je parle des pôles de l’élitisme qui ont lancé presque tous les mécanismes politiques de notre gouvernement au cours des dernières décennies. Je parle du Council On Foreign Relations, du Tavistock Institute, de la Heritage Foundation (une organisation socialiste se faisant passer pour conservatrice), du Groupe Bilderberg, ainsi que des entreprises qu’ils utilisent pour mettre en place la globalisation, comme Monsanto, Goldman Sachs, JP Morgan, le groupe Carlyle, etc. 

De nombreuses organisations et sociétés exploitent un système de portes tambours au sein du gouvernement américain. Monsanto a ses champions, comme Donald Rumsfeld, qui siégeait au conseil d’administration de la branche Searle Pharmaceuticals, qui a ensuite aidé cette société à mettre sur le marché de nombreux produits dangereux, dont l’aspartame, en passant par dessus la FDA. Goldman Sachs et JP Morgan ont un véritable manège d’agents bancaires corrompus qui sont nommés à des postes importants de la Maison Blanche et du Trésor, indépendamment du parti qui se trouve en fonction. La plupart des politiciens éminents sont tous membres du Council on Foreign Relations, une organisation qui a ouvertement reconnu à plusieurs reprises que son objectif était la destruction de la souveraineté américaine et la formation d’un « gouvernement mondial unique » ou d’une « union supranationale » (leurs mots, pas les miens). 

Toutefois, une organisation semble être à la pointe des opérations de propagande de masse les plus radicales de notre époque et a été associée à la création des méthodologies militaires les plus atroces, notamment l’utilisation d’opérations sous faux drapeaux. Je fais bien sûr référence à la Rand Corporation, un think tank californien dont l’influence touche presque toutes les sphères de notre société, de la politique à la guerre en passant par le divertissement. 

La Rand Corporation traite ce que j’appellerais le « gris absolu ». Dès le départ, le groupe visait à promouvoir une atmosphère sociale d’ambiguïté morale au nom de la priorité personnelle et nationale. Ils l’ont fait d’abord par la création de la « théorie du choix rationnel » ; une théorie qui prescrit que lorsque l’on fait un choix, une personne (ou un gouvernement) doit agir comme si l’on devait équilibrer les coûts et les bénéfices pour parvenir à une action qui maximise son avantage personnel. Fondamentalement, les fins justifient les moyens, et la conscience morale n’est pas un facteur à prendre au sérieux si l’on souhaite réussir. 

Par le passé, les critiques pro-socialistes (collectivistes) ont, et c’est assez amusant, attaqué la théorie du choix rationnel, comme celle d’un « individualisme extrême » ; une philosophie qui nous permet d’être aussi « égoïstes » que possible tout en se sentant patriote. En réalité, les socialistes auraient dû applaudir la Rand Corporation. 

Ce que la Rand Corporation avait fait à travers sa guerre de propagande contre le peuple américain, c’était infuser la culture exacte de l’égoïsme nécessaire pour pousser les États-Unis vers l’idéal socialiste. Au début de toute société communiste ou nationale socialiste (désolée pour vous les socialistes, mais les deux viennent de la même mentalité collectiviste), les masses sont d’abord convaincues de céder le pouvoir ultime à l’establishment afin de se sauvegarder elles, pas les autres. C’est-à-dire que l’homme collectiviste commun choisit de céder ses libertés et de participer au totalitarisme, non pas parce qu’il veut ce qu’il y a de mieux pour le monde, mais parce qu’il veut ce qu’il y a de mieux pour lui et il pense que la servitude face au système va lui apporter ce qu’il veut avec aussi peu de sacrifice personnel que possible (vous savez, sauf pour son âme …). 

Le psychologue Carl Jung note dans ses observations sur le collectivisme en Allemagne nazie et en Russie stalinienne que la plupart des citoyens de ces pays ne souhaitaient pas nécessairement la formation d’une oligarchie tyrannique, mais qu’ils l’ont acceptée car ils craignaient pour leur propre confort et leur niveau de vie. Beaucoup d’Allemands ont soutenu le Troisième Reich simplement parce qu’ils ne voulaient pas perdre leur emploi, ou un salaire régulier, ou qu’ils aimaient que les « trains arrivent à l’heure ». Le socialisme est de loin le mouvement le plus égoïste de l’histoire, malgré le fait qu’il prétend faire ce qu’il fait « pour le plus grand bien du plus grand nombre ». 

La Rand Corporation a également utilisé la théorie du choix rationnel comme moyen d’éliminer les questions de principe du débat sur le progrès social. Cette propagande présente généralement au public cible un faux choix. Un exemple parfait serait l’émission de propagande hardcore ’24H’ mettant en vedette Kiefer Sutherland, dans laquelle un agent « antiterroriste » du gouvernement est confronté à un scénario de choix contrôlé dans presque tous les épisodes. Ce choix se termine presque toujours par le fait que l’agent est forcé de mettre de côté sa morale et sa conscience pour torturer, tuer et détruire sans pitié, ou permettre à des millions d’innocents de mourir s’il ne le fait pas. 

Bien sûr, le monde réel ne fonctionne pas de cette façon. La vie n’est pas une partie d’échecs. Les possibilités de résolution de toute crise ne sont limitées que par notre imagination et notre intelligence, sans parler de l’immense panel de choix qui pourraient être faits pour désamorcer une crise avant qu’elle ne se développe. Pourtant, la Rand Corporation aimerait que vous croyiez que nous (et ceux du gouvernement) sommes tenus de devenir monstrueux pour survivre. Que nous devrions être prêts à renoncer à la conscience et à la justice maintenant pour la promesse de paix et de tranquillité plus tard. 

C’est la vieille stratégie de la centralisation ; supprimer tous les choix au sein d’un système, par la force ou la manipulation, jusqu’à ce que les masses pensent qu’il ne leur reste plus que les choix que leur donnent les élites. C’est le pain et le beurre d’institutions élitistes comme la Rand Corporation, et c’est au cœur de la poussée vers la globalisation. 

Dans mes travaux sur le désastre économique en développement (ou la reprise économique selon la personne à qui vous parlez), j’ai souvent rencontré une méthodologie particulière qui a déclenché l’alarme dans mes analyses (ou un 6ème sens, si vous voulez). Cette dernière méthodologie, appelée « Linchpin Theory/Théorie des dominos », s’articule autour du travail de John Casti, docteur de l’USC, « scientifique de la complexité » et « théoricien des systèmes », un futuriste, et plus particulièrement, un ancien employé de la Rand Corporation : 

Casti introduit son idée de « Linchpin Theory » dans son livre Evénements-X : Tout va s’effondrer, et ce que j’ai trouvé de plus frappant dans l’idée de ces « événements Linchpin », c’est qu’ils offraient des scénarios parfaits pour créer un bouc émissaire pour les catastrophes conçues par l’establishment. 

Selon cette « Linchpin Theory », la « complexité » sociale, politique et technologique manifeste est à blâmer pour les événements les plus destructeurs de l’histoire humaine moderne, et c’est en effet une suggestion séduisante pour ceux qui ne sont pas éduqués et ne sont pas conscients de la mécanique en coulisse derrière des événements mondiaux. Casti voudrait vous faire croire que les marées politiques et sociales sont non-guidées et chaotiques ; que tout est aléatoire, et que le désastre est le produit d’événements déclencheurs « fortuits » qui se produisent au plus fort d’un système dysfonctionnel devenu trop compliqué. 

Ce qu’il omet de mentionner, et ce qu’il devrait bien savoir en tant que membre de la Rand Corporation, c’est que les événements mondiaux n’évoluent pas dans le vide. Il y a toujours eu ces groupes qui se considèrent comme les « élus », et qui aspirent à façonner l’avenir pour le faire coller à leur vision personnelle de l’utopie. Il a été ouvertement admis dans une myriade d’observations officielles sur des événements historiques que ces groupes ont été directement impliqués dans l’avènement de conflits particuliers. 

Par exemple, Casti appellerait l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche un « événement-X », ou la cheville ouvrière, conduisant à l’éclatement de la Première Guerre mondiale, quand les faits historiques rappellent que la crise particulière a été soigneusement construite avec l’esprit spécifique d’y impliquer les États-Unis. 

Norman Dodd, ancien directeur du Committee to Investigate Tax Exempt Foundations of the U.S. House of Representatives, a témoigné que le Comité a été invité à étudier le procès-verbal du Carnegie Endowment for International Peace dans le cadre de l’enquête du Comité. Le Comité a déclaré : 

« Les administrateurs de la Fondation n’ont soulevé qu’une seule question. S’il était souhaitable de modifier la vie de tout un peuple, y a-t-il des moyens plus efficaces que la guerre ? Ils ont discuté de cette question…. pendant un an et ont trouvé une réponse : Il n’y a pas de moyen connu plus efficace que la guerre, en supposant que l’objectif est de changer la vie d’un peuple entier. Cela les amène à poser une question : Comment impliquer les États-Unis dans une guerre ? C’était en 1909. » 

Ainsi, bien avant l’avènement de l’assassinat de Ferdinand, des plans étaient mis en œuvre par des intérêts globalistes pour entraîner les États-Unis dans un conflit à grande échelle afin de « modifier la vie, ou la pensée, de toute une culture ». Lorsqu’un groupe de personnes décide d’orienter la pensée et les possibilités vers un résultat particulier, et que le résultat final est le point culminant de ce résultat, ce n’est évidemment pas une coïncidence, et ce n’est certainement pas de la providence. On ne peut appeler cela un dessein subversif. 

Sur le plan économique, on pourrait dire que l’effondrement de Lehman Brother a été la « cheville ouvrière » qui a déclenché le glissement de terrain sur le marché des produits dérivés qui se poursuit encore aujourd’hui. Cependant, la bulle du marché des produits dérivés était un château de cartes soigneusement construit, délibérément créé avec l’aide de multiples agences et institutions. La Réserve fédérale, banque privée, a dû abaisser artificiellement ces taux d’intérêt et injecter des milliers de milliards de dollars sur le marché du logement, les banques internationales ont dû investir des milliards de dollars dans des hypothèques qu’elles SAVAIENT être toxiques et susceptibles de ne jamais être remboursées. Le gouvernement fédéral devait permettre que ces hypothèques soient ensuite découpées en produits dérivés et revendues sur le marché libre. Les agences de notation ont dû examiner ces produits dérivés et, de toute évidence, ces prêts hypothécaires étaient pourris, ils les ont pourtant estampillés AAA. La SEC a dû ignorer les fraudes massives commises en plein jour tout en balayant sous le tapis des milliers de plaintes officielles et de dénonciations. 

Il ne s’agissait pas d’un événement « aléatoire » causé par une « complexité » incontrôlée. Il s’agissait d’une complexité « fabriquée » dans un but sournois. La création de l’effondrement du marché des produits dérivés a été faite en connaissance de cause, du moins par certains. Goldman Sachs a été pris en flagrant délit de pari contre ses propres instruments dérivés ! Ce qui veut dire qu’ils savaient exactement ce qui allait se passer sur le marché qu’ils ont aidé à construire ! C’est ce qu’on appelle un complot…. 

On pourrait attribuer l’idée de Casti à une croyance sincère dans le chaos et à un manque de compréhension de la nature du globalisme en tant que marque d’une religion. Cependant, dans son premier entretien avec la radio Coast To Coast, Casti fait la promotion des « Evénements-X » catastrophiques comme une « bonne chose » pour l’humanité, en accord avec l’idéologie de la Rand Corporation. Casti, futurologue et élitiste, considère les idées du passé comme obsolètes face aux avancées technologiques du monde moderne, et décrit ainsi les moments X comme une sorte de « coups d’accélérateur » évolutifs, nous faisant sortir de nos vieilles philosophies barbares de la vie et nous forçant, par l’épreuve du feu, à nous adapter à une culture plus rationalisée. L’événement Linchpin est, pour résumer la position de Casti, la manière dont la culture se « punit elle-même » pour s’être installée trop confortablement dans son propre patrimoine et ses propres traditions. En d’autres termes, NOUS sommes censés être responsables de la prochaine grande apocalypse, et non les élites… 

Je pourrais suggérer que l’attitude de Casti semble être une attitude d’indifférence générale à la souffrance humaine dans le sillage de ses Evénements-X, et qu’il ne s’opposerait pas nécessairement à la mort de millions de personnes si elles provoquaient le « progrès » de l’humanité vers une idéologie particulière. Son concept d’« avancement » et le nôtre sont probablement très différents. Je soupçonne qu’il est bien conscient que les Evénements-X sont en fait des outils à la disposition des élitistes pour générer l’« évolution » qu’il désire tant, et que l’évolution inclut un résultat collectiviste. 

Avec presque toutes les grandes économies du monde sur le point de s’effondrer et la plupart d’entre elles qui gonflent, taxent ou volent désespérément pour cacher leur situation, dans de multiples environnements comme dans le Pacifique avec la Chine, la Corée du Nord et le Japon, et au Moyen-Orient et en Afrique avec l’Égypte, la Syrie, l’Iran, le Pakistan, le Yémen, le Mali, etc. il ne fait aucun doute que nous vivons dans une ère riche en ce genre d’évènements. Il est inévitable qu’un ou plusieurs de ces points de tension explosifs entrent en éruption et provoquent une réaction en chaîne autour de la planète. La cheville ouvrière et la réaction en chaîne deviendront le point de mire de notre époque, plutôt que les hommes qui les ont rendues possibles en premier lieu. 

Bizarrement, la théorie de Casti a même été reprise récemment dans un épisode de l’émission Castle, appelée « Linchpin » (quoi d’autre ?), dans lequel un écrivain devenu détective découvre un complot d’un « groupe de l’ombre » pour utiliser la recherche de l’innocent Dr Nelson Blakely (apparemment basé sur le personnage de Casti) pour initier un effondrement de l’économie américaine en assassinant la fille de dix ans d’un homme d’affaires chinois de premier plan, déclenchant une vente massive de bons du trésors américains par la Chine et fomentant la troisième guerre mondiale. 

Maintenant, je pense que n’importe qui avec un peu de bon sens peut voir où cela nous mène. Casti et la Rand Corporation nous donnent un aperçu de l’avenir de la propagande. C’est ce qui sera écrit dans les livres d’Histoire de nos enfants si les globalistes obtiennent ce qu’ils veulent. Le fait que la Théorie Linchpin soit présentée dans une émission de télévision aux heures de grande écoute témoigne de l’influence de la Rand Corporation dans les médias. Mais, en ce qui concerne le tableau d’ensemble, les points de déclenchement autour de nous sont-ils vraiment un produit d’une coïncidence complexe ? 

Bien sûr que non. 

Chaque grand point chaud mondial d’aujourd’hui peut facilement être relié aux conceptions des intérêts des entreprises et des banques internationales et des gouvernements marionnettes qu’ils utilisent comme messagers. Casti prétend que les Evénements-X et les Linchpins ne peuvent pas être prédits avec précision, mais il semblerait qu’ils peuvent certainement être instigués à dessein. 

Les globalistes ont amené le monde entier au bord de la rupture. Ils ont enlevé presque tous les piliers de soutien de l’édifice autour de nous, et comme un jeu géant de Jenga, ils attendent que la dernière pièce soit enlevée, provoquant l’effondrement de la structure vacillante. Une fois que cette calamité se sera produite, ils appelleront cela un acte aléatoire du destin, ou une inévitabilité mathématique d’un système trop complexe. Ils diront qu’ils ne sont pas à blâmer, que nous étions au milieu d’un « rétablissement », qu’ils ne pouvaient pas le voir venir. 

Leur solution sera prévisible. Ils affirmeront que pour éviter de telles destructions futures, le cadre global doit être « simplifié », et quel meilleur moyen de simplifier le monde que de mettre fin à la souveraineté nationale, de dissoudre toutes les frontières et de centraliser les États-nations sous un seul idéal économique et politique ? 

Est-ce encore une fois la dialectique hégélienne ? Oui. Est-ce que c’est la vieille marotte du féodalisme et de la distraction ? Oui. Mais je dois l’accorder à Casti et à la Rand Corporation ; ils ont certainement affiné l’argument en faveur du collectivisme, de la centralisation, de la technocratie, de l’esclavage, du relativisme moral et de la duperie à travers des opérations sous faux drapeaux jusqu’à en faire une quasi-science … 

Brandon Smith 

Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone

00:43 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, économie, crise, crise économique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 04 octobre 2018

Silicon Valley’s War Against ‘White, Male Conservatives’ Is a War Against America

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Robert Bridge:

Silicon Valley’s War Against ‘White, Male Conservatives’ Is a War Against America

Ex: http://www.strategic-culture.org 

With the termination of a YouTube account, or simple tweak of an algorithm, the tech company monsters - Google, Facebook, YouTube and Twitter - are able to deprive millions of Americans of conservative news sources, undermining both the Constitution and the spirit of democracy.

In a perfectly wired world, the gatekeepers of the Internet would limit themselves specifically to the technical aspects of their job, ensuring that a well-oiled matrix runs smoothly and effectively for the end user. But alas, we do not inhabit a perfect world.

Political bias runs far and deep inside of Silicon Valley, and following the defeat of Hillary Clinton in the 2016 presidential election, the tech giants are now poised to make life very difficult for conservatives. That much was plain to see in a shocking video of a Google meeting, chaired by the company’s founders Larry Page and Sergey Brin, just days after U.S. voters sent Donald Trump to the White House.

Brin kicked off the cry fest by stating, “Let’s face it, most people here are pretty upset and pretty sad because of the election…As an immigrant and a refugee I certainly find this election deeply offensive and I know many of you do too.”

What followed from there was one Google executive after another describing their disappointment with the election, some actually shedding tears, interspersed with bold promises to better “advocate for our values,” which is just another way of saying that Conservative values are worthless and the Democrats now have a moral duty to fulfill. 

Now had this been an Alcoholics Anonymous meeting, or a get together of Democratic political pollsters, such lamentations would have been understandable. But coming from Google, the world’s premier search engine of news and information, it was downright creepy.

There were already calls of despair coming from inside the Google fortress before this very cringe-worthy meeting. James Damore, an engineer at the tech company, made headlines with a 10-page memo he wrote entitled, “Google's Ideological Echo Chamber,” which exposed the ‘discriminatory’ hiring practices Google allegedly endorses.

Damore, together with another former Google engineer, David Gudeman, followed up on the memo with a lawsuit that accused Google of cultivating a corporate culture that regularly admonishes “politically conservative white men”.

“Google’s management goes to extreme — and illegal — lengths to encourage hiring managers to take protected categories such as race and/or gender into consideration as determinative hiring factors, to the detriment of Caucasian and male employees and potential employees at Google,” the suit reads. “Not only was the numerical presence of women celebrated at Google solely due to their gender, but the presence of Caucasians and males was mocked with ‘boos’ during company- wide weekly meetings."

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1034456273306243076?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1034456273306243076&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.cnet.com%2Fnews%2Ftrump-is-turning-up-the-heat-against-google%2F

Perhaps most explosive, Damore and Gudeman’s lawsuit goes on to claim that the company maintains "blacklists," which are allegedly designed to prevent employees with conservative views from obtaining promotions within Google, which also, incidentally, owns YouTube.

Earlier this month, Google, which came under attack by Donald Trump for "suppressing voices of Conservatives," refused to attend a Senate Select Committee on Intelligence. This would have given lawmakers the chance to grill the company over claims of bias, which does seem to have a tendency to skew algorithms against white males.

To illustrate the point, as The Unz Review reported, I would encourage the reader to perform a quick Google search for ‘American inventors’ and see where famous white innovators rank in Google’s world.  Of the top ten names on the list, only Alexander Graham Bell represents the white Caucasian males, the other nine are African Americans. Clearly, something is very wrong with that picture. While the black community certainly had their share of innovators, how is it remotely conceivable that the Wright Brothers, Henry Ford, Albert Einstein, Nikola Tesla, Bill Gates and Steve Jobs – and so many other creative white guys - fail to rank not just in the top ten, but in the top twenty?  

What seems to be happening is that the aversion to the “white male conservatives” that Damore and Gudeman spoke of inside of Google is starting to radically impact search results, gradually denying white males their proper place in the history books. This is nothing less than the deliberate rewriting of history. Personally speaking, these efforts must be challenged before it gets completely out of control and reality is turned on its head by a ‘private company’ with a noxious, biased and prejudiced worldview.

In any case, it seems James Damore became an inspiration to other right-leaning (or simply 'freedom leaning') Silicon Valley employees, and not just those getting bean bag chairs, neck massages and free lunches while they sell out white male Conservatives down the river on Google’s sprawling campus. Last month, Brian Amerige, a senior Facebook engineer, disseminated on Facebook’s internal message board a memo entitled,“We Have a Problem With Political Diversity,” which was obtained by The New York Times.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1022447980408983552?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1022447980408983552&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.vox.com%2Fpolicy-and-politics%2F2018%2F8%2F18%2F17749450%2Ftrump-twitter-bias-alex-jones-infowars

“We are a political monoculture that’s intolerant of different views,” Amerige proclaimed. “We claim to welcome all perspectives, but are quick to attack — often in mobs — anyone who presents a view that appears to be in opposition to left-leaning ideology.”

Since news of the letter went viral, more than 100 Facebook employees joined Amerige in a call for more diversity inside of the social media titan. However, that is a tiny fraction of the company’s some 25,000 employees, which don’t seem ready to declare mutiny against its founder and chief executive, Mark Zuckerberg. Indeed, just after publication of the memo, Alex Jones, founder of InfoWars, was banned from Facebook, Youtube and Twitter, as the internet inquisition against conservative voices ratcheted up, and just as the momentous midterm elections approaching fast.

Speaking of Twitter, last month its Jack Dorsey admitted the company has a problem when it comes to making sure its politics, which are left-leaning, do not manipulate profiles.

“I mean, we have a lot of conservative-leaning folks in the company as well, and to be honest, they don’t feel safe to express their opinions at the company,” Dorsey told Recode in an interview.

“They do feel silenced by just the general swirl of what they perceive to be the broader percentage of leanings within the company, and I don’t think that’s fair or right.”

But it’s not just Twitter employees who are feeling silenced.

This month, actor James Woods, who has over 1 million followers on Twitter, was locked out of his Twitter account over a humorous meme he sent out months ago that the social media company said “has the potential to be misleading in a way that could impact an election.”

In an interview with The Associated Press, Woods said he was told he’d be allowed back on Twitter only if he deletes the tweet. Woods said he would not comply.

“Free speech is free speech — it’s not Jack Dorsey’s version of free speech,” the actor said.

Given this oppressive, anti-conservative mindset that now dominates the major tech firms - which only appears in rare and very brave manifestations of employees risking their jobs and reputations to get the truth out, or from conservative voices getting censored - the need for some sort of ‘Internet Constitution’, which promotes the rights of every man, woman and child to express themselves as they feel appropriate, seems to be the only answer.

In the meantime, we can be sure that the grand myth being peddled by our politicians and tech firm CEOs about how the Russians are destroying our democratic institutions will only get louder. 

After Embarrassing Defeat, NATO, EU and the West Try to Alter Reality in Macedonia

After Embarrassing Defeat, NATO, EU and the West Try to Alter Reality in Macedonia

Ex: http://www.strategic-culture.org

Although the September 30, 2018 name-change referendum in Macedonia, which was supposed to set that ex-Yugoslav federal republic on a path to (certain) NATO and (blithely promised but much less certain) EU membership, failed miserably, with only 36.91% of the voters turning out, well short of the 50% + 1 necessary for it to be valid – one would never know it from the reactions of its Western proponents and impatient beneficiaries. Indeed, a new term may be needed to adequately describe the reactions of the key pillars representing the reliquiae reliquiarum of the Western-led post-Cold War unipolar moment. Fake news simply doesn’t do them justice. Fake reality anyone?

The US State Department was firmly in denial, releasing the following statement“The United States welcomes the results of the Republic of Macedonia’s September 30 referendum, in which citizens expressed their support for NATO and European Union (EU) membership by accepting the Prespa Agreement between Macedonia and Greece. The United States strongly supports the Agreement’s full implementation, which will allow Macedonia to take its rightful place in NATO and the EU, contributing to regional stability, security, and prosperity. As Macedonia’s parliament now begins deliberation on constitutional changes, we urge leaders to rise above partisan politics and seize this historic opportunity to secure a brighter future for the country as a full participant in Western institutions.”

EU Commissioner for European Neighborhood and Enlargement Negotiations Johannes Hahn wasn’t to be outdone in his contempt for the 63% of the Macedonian “deplorables” who stayed home in order to voice their disagreement with renouncing their perceived national identity and country name (it was to become “Northern Macedonia”) in exchange for the double joy of a) becoming NATO’s cannon-fodder in its increasingly hazardous game of chicken with Russia and b) the EU’s newest debt-serfs: “Referendum in Macedonia: I congratulate those citizens who voted in today's consultative referendum and made use of their democratic freedoms. With the very significant "yes" vote, there is broad support to the #Prespa Agreement + to the country's #Euroatlantic path. I now expect all political leaders to respect this decision and take it forward with utmost responsibility and unity across party lines, in the interest of the country.” He was seconded the following day, in a joint statement, by Federica Mogherini, High Representative of the EU for Foreign Affairs and Security Policy and Vice President of the EU Commission.

Understandably, as the most direct public stakeholder, NATO Secretary General Jens Stoltenberg was particularly (hyper)active. As the disappointing results began to roll in, Stoltenberg went into immediate damage control, tweeting“I welcome the yes vote in Macedonia referendum. I urge all political leaders & parties to engage constructively & responsibly to seize this historic opportunity. #NATO’s door is open, but all national procedures have to be completed.” He reinforced his delusional missive the next day, releasing a similar statement co-signed by EU President Donald Tusk. And the day after, during a news conference, Stoltenberg even offered lightning-quick NATO accession to the unwilling Macedonians – January 2019, to be exact – if they would just be so kind as to urgently implement the very agreement that they had just so emphatically rejected. When NATO says it promotes democratic values – it means it!

But that wasn’t the end of the “democracy mongering” surrounding what may well prove to be NATO’s, the EU’s and the rest of the end-of-history West’s Balkan Waterloo. For example, the EU Parliament’s Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats, although “regretting that the turnout was less than 50%,” nevertheless hailed the referendum’s results and “call(ed) on the opposition to respect the expressed will of the majority [sic] of voters.” The Group’s leader, Udo Bullmann, while also maintaining that, somehow, a voter turnout of under 37% still represented a “majority,” additionally used the occasion to chastise Macedonia’s President for having the nerve to call for a boycott of the referendum (he committed the crimethink of referring to it as “historical suicide” during his UN General Assembly address), as well as to decry – what else? – “reports about Russian interference in the electoral process.” It goes without saying that Bullmann offered absolutely zero proof for his assertion. On the other hand, according to numerous media reports, as September 30 approached, while no high Russian official was to be seen anywhere in the vicinity, a veritable procession of Western political bigwigs made the pilgrimage to Skopje in order to reveal to the natives their “true” best interests: Sebastian Kurz“Mad Dog” Mattis, the indefatigable StoltenbergFederica MogheriniJohannes HahnAngela Merkel. No meddling there, obviously…

Speaking of Angela Merkel, she also joined her fellow Western democrats’ show of unanimous disdain for the Macedonian voters’ majority opinion, urging the country to “push ahead” with the implementation of the majority-rejected accord, citing voters’ “overwhelming support” [sic], and arguing through the mouth of her spokesman that the required 50% + 1 turnout was actually “very high,” as voter registers purportedly included many people who had long since left the country.

Coincidentally (?), the same argument was used by Greek Foreign Minister Nikos Kotzias, who opined that the “yes” votes cast in the referendum do, in fact, “represent the majority despite the low turnout because Macedonia does not have the 1.8 million voters entered into its electoral rolls but just 1.2 million since 300,000 people have left the country since the voter lists were last updated 20 years ago.” The fallacy of his reality-challenged claim is easily exposed if we just take a glance at the results of Macedonia’s last parliamentary elections (December 2016), in which voter turnout was just under 1.2 million (1,191,832 to be exact) or, officially, 66.79%. If we were to believe Kotzias and Merkel (who lodged no objections at the time), that would have meant that the turnout for the 2016 elections had been 99% – a figure that would make any totalitarian dictator blush with envy. On the other hand, since those elections did produce the “desired result,” enabling the current heavily pro-NATO/EU government led by Zoran Zaev to be formed, that automatically made them “valid” in the eyes of the high priests of democracy in Brussels, Berlin, London and Washington.

Needless to say, Zaev joined his Western patrons’ charade, hailing the referendum as a “democratic success,” and announcing that he would seek the Macedonian Parliament's support to amend the constitution and get the agreement with Greece ratified (according to the so-called Prespa Agreement, the Macedonian Parliament must adopt the necessary constitutional amendments by the end of 2018) so that the Greek Parliament can do the same, which would seal the deal. However, Zaev and his Albanian political partners are currently well short of the necessary two-thirds majority (reportedly, they can count on 71 deputies, or 9 short of the needed 80), and will have to call early elections if they don’t soon succeed in securing it.

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Yet, let it not go unsaid that Zaev was singing a rather different tune prior to the referendum, assuring that “citizens will make the decision,” and that Parliament would vote on the necessary constitutional changes only if the referendum is successful. But that was then, when confidence was still high that the usual combination of Western pressure, money and overwhelming domination of the media spectrum would get the job done. And then reality struck on September 30...

Still, amidst all the faux cheer and public displays of confidence of the pro-NATO/EU crowd, a palpable sense of unease hangs in the air. As a Deutsche Welle opinion piece put it, the “low voter turnout for Macedonia's referendum is a bad starting point for the country's future development.” And, according to DW in Serbian, a Frankfurter Allgemeine Zeitung commentary warned that “politicians who otherwise ceaselessly talk of democracy as a ‘special value’ should not call on the parliament in Skopje to accept the voting results.” In other words, Macedonia’s people (read – a large majority of the majority Slavic population) have “voted with their feet” and rejected the agreement, and no new parliamentary election, no matter the results, can change that unpleasant-but-immutable fact. That alone will delegitimize any Western-led effort to “manufacture consent” by ramming the agreement through the present or future Parliament – although, as we know, NATO doesn’t put too much stock in referenda anyway, while the EU is not averse to making citizens vote as many times as needed to obtain the “right” result.

But the West has lost more than just legitimacy in Macedonia – it has damaged its reputation, perhaps irretrievably. In the words of former presidential advisor Cvetin Chilimanov, “The West has humiliated us… Macedonians have rejected this media, psychological, political and propaganda aggression against the people, and that’s the tragedy of these days, that a large percentage of a people that had been genuinely oriented towards the West has changed its mind and stopped looking at the West as something democratic, something progressive and successful… That is the reason for the boycott. Pressure was applied against Macedonia, a country that had always been open to ties with the West, but which did not want to make this disgusting compromise and humiliate itself before the neighboring countries, before Western countries. We did not understand why that humiliation was needed so that we might become a member of Europe. What’s worst, perhaps that is now the thinking of a silent majority of the people, that they won’t forget this insult and this attack on Macedonia.” 

Photo: Twitter

L’élection de la Coalition Avenir Québec (CAQ) : une victoire éclatante pour les patriotes d’Amérique

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L’élection de la Coalition Avenir Québec (CAQ) : une victoire éclatante pour les patriotes d’Amérique

par Patrice-Hans Perrier 

Ex: http://www.zejournal.mobi

Lundi, le 1er octobre, a pavé la voie à un changement drastique du paradigme québécois. Le peuple québécois s’était habitué à un régime parlementaire favorisant un duopole et voilà que la table vient d’être renversée. Une nouvelle formation politique, vieille d’à peine une décennie, aura fait voler en éclats ce régime datant des années 1970.

L’alternance socialo-libérale vole en éclat

En effet, le Parti Libéral du Québec (PLQ), équivalent à l’ancienne UMP française, et le Parti Québécois (PQ), succursale du Parti socialiste en Amérique du Nord, ont dû concéder la victoire à un outsider qui, tel un bateleur, a réussi à brasser les cartes au point que même les médias de l’oligarchie semblent pris au dépourvu.

La CAQ de François Legault, ancien ministre péquiste (PQ) et cofondateur de la compagnie aérienne Air Transat, vient de remporter 74 sièges sur les 125 que compte l’Assemblée nationale du Québec; ce qui lui permettra de former un gouvernement majoritaire. Il s’agit d’un véritable exploit pour celui qui – malgré le fait de s’être lancé en politique il y a vingt ans – a dû attendre novembre 2011 afin d’être en mesure de prendre les rênes de cette coalition dont il avait été le fondateur.

Un rebond politique inespéré

Manifestement surpris par les résultats d’une course qui s’annonçait beaucoup plus serrée, après 39 jours de rebondissements, François Legault semble déterminé à profiter de ce mandat sans équivoque pour « bâtir ensemble un Québec plus fort, un Québec plus fier ! », pour reprendre ses mots de la fin de la soirée électorale. Cette victoire pourrait se comparer à l’élection (hypothétique) d’un Nicolas Dupont-Aignan envers et contre toutes les forces coalisées de la Macronnerie au grand complet !

Redonner du coffre à l’état québécois

Se réclamant d’une certaine forme d’autonomisme, la formation de François Legault pourrait être qualifiée de droite, dans le sens où l’ancienne nomenclature avait l’habitude de cataloguer les divers curseurs d’un spectre politique correspondant aux démocraties libérales d’après-guerre. Prenant acte de la dénatalité, de la difficulté de contenir les flux migratoires ou de l’appauvrissement des régions éloignées du Québec, cette jeune formation politique ambitionne de mettre un terme à ce qui s’apparente à une hémorragie en bonne et due forme.

Reprendre en main notre souveraineté alimentaire

D’entrée de jeu, le nouveau premier ministre désigné devra s’entretenir avec la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, à propos d’un nouvel Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique qui a manifestement été bâclé par les négociateurs de l’équipe Trudeau. Le Canada a pratiquement sacrifié la gestion de l’offre des produits laitiers sur l’autel de ce nouveau partenariat qui semble avoir été taillé sur mesure pour favoriser les producteurs américains.

Furieux d’avoir été traités comme de la monnaie d’échange, les producteurs laitiers québécois, de même qu’une part croissante du monde agricole, exigent que le gouvernement provincial s’interpose afin que soient apportées des modifications à cette version 2.0 d’un accord de libre-échange définitivement inique pour les artisans québécois.

Le président général de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), Marcel Groleau, poussait les hauts cris le 30 septembre dernier … à quelques heures des résultats des négociations de l’Alena et des élections provinciales. Manifestement crédule, le principal intéressé y est allé de ses lamentations : « le gouvernement du Canada doit résister aux demandes injustifiées des États-Unis et continuer de refuser toute concession dans les secteurs sous gestion de l’offre. Nos producteurs n’ont pas à faire les frais de chaque négociation commerciale. Ça suffit ! »

Hélas, pour Monsieur Groleau, le Canada est pratiquement en train de liquider toute sa souveraineté alimentaire afin de protéger des marchés de l’automobile qui seront, de toute façon, éventuellement sacrifiés au profit du Mexique qui est devenu le sous-traitant numéro un des États-Unis. Qui plus est, le Canada, tel que s’en est confessé le premier ministre Justin Trudeau, lors de son passage de la semaine dernière au Council on Foreign Relations, à New York, met le cap sur le développement de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies de l’information, au détriment de ses anciens secteurs de compétence. Peu importe si la souveraineté alimentaire et l’indépendance du complexe industriel sont remises en cause. Justin Trudeau, fidèle à l’œuvre initiatique de son paternel, s’apprête à pulvériser la souveraineté canadienne.

Les ménages canadiens n’ont plus de pouvoir d’achat

Beaucoup d’Européens s’imaginent que le Canada est un pays de Cocagne, avec des richesses naturelles illimitées, un niveau de vie mirobolant et une diversité culturelle bien assortie à un modèle de société favorisant l’épanouissement de la personne. Tout cela s’apparente à un conte de fées, alors que le Québec compte plus d’un million d’analphabètes et que sa métropole, Montréal, laisse pratiquement mourir de faim plus de 300 000 personnes, alors que près de 50 000 itinérants déambulent dans les rues d’une métropole de moins de 2 millions de personnes. Le Québec représente l’état nord-américain où les contribuables sont les plus taxés et une province où l’éducation connaît des ratés alors que près de la moitié des garçons ne parviennent toujours pas à terminer leurs études secondaires.

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Revoir la fiscalité québécoise

François Legault et sa formation ont, d’ailleurs, promis à plusieurs reprises de revoir la fiscalité québécoise afin d’aider les familles à reprendre leur souffle. Par ailleurs, histoire de désengorger le réseau des garderies pour la petite-enfance, la formation caquiste est disposée à s’asseoir avec les partis de l’opposition afin de discuter de l’implantation d’un nouveau concept de maternelles dédiées aux enfants de 4 ans. On espère, de la sorte, mieux préparer les enfants à la rentrée scolaire du primaire.

Toujours au chapitre de la famille, la CAQ entend implanter un nouveau système d’allocation familiale spécialement conçu pour les familles gagnant 107 000 $ ou moins, cela afin d’aider à combattre un phénomène de dénatalité qui peut se comparer à celui qui gangrène l’Europe. Cette aide financière d’appoint serait accordée à compter de la naissance d’un deuxième enfant et pourrait être substantiellement bonifiée en ce qui concerne les familles de trois enfants.

Restreindre l’immigration de masse

La CAQ, que les ténors de la gauche québécoise ont souvent comparée au Front National de Marine Le Pen, n’a pas caché ses ambitions de faire diminuer les taux d’une immigration qui atteint les 55 000 entrées pour la seule province du Québec, une situation qui fait que les francophones d’Amérique subissent une pression migratoire qui est, toutes proportions gardées, deux fois supérieure à celle qui afflige la France au moment de composer notre analyse. Reste à voir si le nouveau gouvernement de François Legault sera fidèle à sa promesse de faire diminuer à 40 000 entrées cette immigration dont beaucoup de ressortissants finissent par quitter le Québec dans les cinq années suivant leur admission. L’idée étant de pouvoir retenir un maximum de ses nouveaux arrivants, histoire de mieux les intégrer et de parvenir à diriger les flux migratoires en direction de certaines régions qui peuvent éprouver un déficit en matière de main d’œuvre.

Réformer le mode de scrutin

Un peu en harmonie avec une certaine mouvance patriote et nationaliste, ce nouveau gouvernement promet de réformer le mode de scrutin québécois. Province francophone d’un Dominion toujours rattaché à la Couronne britannique et, ne l’oublions pas, à la City de Londres, le Québec vit sous la férule d’un régime parlementaire de type britannique et d’une constitution, rapatriée par Trudeau Père en 1981, qu’il n’a toujours pas signée. Le mode de scrutin n’est absolument pas proportionnel chez nous, ce qui fait que les petits partis sont sous-représentés en termes de député et ce modus operandi fait en sorte de favoriser les grands partis qui en profitent pour régner sur des comtés qui constituent autant de places fortes qu’il convient de conserver dans son trésor de guerre.

Conscient qu’il a réussi à imposer son tempo en contournant ce mode de scrutin, François Legault ne peut pas trahir la promesse qu’il a faite à l’effet de réformer notre mode de scrutin afin d’y incorporer plus de proportionnalité. Toutefois, le principal intéressé sait fort bien que la mise en œuvre de cette importante réforme, qui a été réclamée par plusieurs partis, pourrait lui causer des problèmes lorsque viendra le temps de briguer un deuxième mandat en qualité de gouvernement majoritaire. On suppose qu’il parviendra à « temporiser », pour parler comme un politologue, histoire de pouvoir survivre à sa propre réforme.

Reprendre les négociations constitutionnelles

François Legault a déjà occupé le marocain d’un ministre au sein du Parti Québécois, à une époque où cette formation défendait encore, avec une certaine vigueur, le pré carré du Québec face aux empiétements répétés du fédéral dans ses platebandes. Ayant fait son deuil d’un quelconque projet d’indépendance, le principal intéressé entend reprendre le bâton de pèlerin pour ce qui est de défendre les prérogatives constitutionnelles qui reviennent au Québec.

Plusieurs analystes n’ont pas hésité à comparer celui qui se déclare autonomiste à feu Maurice Duplessis, l’homme fort du Québec durant les années 1940 et 1950. On se rappellera que Duplessis avait, bien avant la fameuse « Révolution tranquille » entrepris de nationaliser une première portion des centrales de production hydroélectrique du Québec et qu’il a institué l’impôt québécois sur le revenu, tel que nous le connaissons actuellement.

Comme le rappelait Robert Comeau, dans un article d’opinion, mis en ligne par le quotidien Le Devoir en 2004 : « face à l’étranglement financier dont le gouvernement du Québec fut victime en 1939, Duplessis, à son retour en politique en 1944, fit de l’autonomie fiscale une priorité. Il refusa en 1951 que le fédéral finance les universités québécoises et mit en place la commission Tremblay en 1953 pour dénoncer les ingérences fédérales dans le domaine des compétences du Québec ».

Ainsi donc, le Québec n’a jamais plus cessé de se battre afin de récupérer des leviers fiscaux susceptibles de lui accorder une certaine autonomie dans des secteurs tels que l’éducation ou la santé. Le Québec est, ne l’oublions pas, la seule province à s’être dotée d’une loi de l’impôt sur le revenu complète (la Loi sur les impôts) bien que calquée dans sa plus grande partie sur la loi fédérale.

Actuellement, c’est surtout au niveau des accommodements religieux que le bât blesse, dans un contexte où la doctrine d’état canadien fait grand cas d’un multiculturalisme qui favorise la balkanisation de la société au grand complet. La population québécoise, consciente de sa position minoritaire dans l’ensemble nord-américain, ne souhaite pas jouer à un jeu des accommodements raisonnables qui contribue, inexorablement, à donner des munitions à des revendications ethniques minoritaires qui servent de cheval de Troie.

À l’instar de la Suisse, qui a déjà légiféré sur la question des minarets dans le paysage national, une majorité de citoyens québécois aimerait que la diversité culturelle issue de l’immigration soit contrainte à une certaine forme d’intégration. C’est, d’ailleurs, ce qui pousse François Legault à brandir la menace d’utiliser la clause nonobstant – ou clause dite dérogatoire – afin de permettre au Québec de se soustraire à certaines dispositions de la Charte des droits et libertés enchâssée dans la Constitution canadienne afin d’interdire le port de signes religieux au sein de la fonction publique. Ici, le nouveau gouvernement caquiste risque de se frotter, assez rapidement, à des mouvements de contestation et des recours qui ne manqueront pas d’être intentés par certaines associations communautaires.

Si le Québec n’est toujours pas en bonne position afin que soit rouverte la Constitution canadienne de 1982, il dispose néanmoins de plusieurs dispositions et autres recours légaux qui sont susceptibles de lui permettre de récupérer de nouveaux leviers administratifs.

Le gouvernement fédéral risque d’être affaibli

In fine, le nouveau gouvernement de François Legault, outre qu’il jouira d’un mandat majoritaire, peut conter sur la division du vote et l’affaiblissement de la classe politique canadienne au niveau du palier fédéral. En effet, le gouvernement Trudeau multiplie les gaffes et n’arrive plus à protéger ses acquis, alors que les Américains viennent d’imposer les termes d’un accord sur le libre-échange (Alena) qui place le Canada dans une posture plus que précaire. Les velléités autonomistes de l’ouest du Canada risquent fort de reprendre du tonus et le premier ministre Justin Trudeau pourrait bien ne plus pouvoir compter que sur l’Ontario comme bastion électoral. Et, encore …

Le Parti conservateur du Canada (PC), qui avait le vent dans les voiles, occupe le strapontin d’une opposition affaiblie depuis qu’une de ses étoiles, le Québécois Maxime Bernier, a claqué la porte en promettant de fonder son propre parti. Qui plus est, malgré le handicap d’un chef qui n’arrive pas à faire consensus, le Nouveau Parti Démocratique (NPD), formation véritablement associée à l’Internationale socialiste, parvient à fédérer une part importante du mécontentement chez les classes laborieuses au pays. Toute cette division du vote risque fort de favoriser l’élection d’un gouvernement minoritaire aux prochaines élections fédérales de 2019. Une situation qui pourrait faire en sorte que le Québec tire son épingle du jeu et parvienne à imposer ses propres intérêts. Une première depuis plus d’un demi-siècle.

mercredi, 03 octobre 2018

Neoconservatisme : Qu’est ce que la doctrine de dominance énergétique de Trump signifie pour le monde

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Neoconservatisme : Qu’est ce que la doctrine de dominance énergétique de Trump signifie pour le monde

Par Alastair Crooke

Source Strategic culture

Il y a deux semaines, nous écrivions sur la façon dont la politique étrangère du président Trump s’était en quelque sorte « transmutée » en un « néo-américanisme », et nous avions cité l’expert concernant les affaires étrangères états-uniennes, Russell-Mead, qui suggérait que la métamorphose du 8 mai de Trump (la sortie de l’accord iranien), représentait quelque chose de nouveau, un changement de direction (abandonnant son style d’âpre négociateur), pour adhérer à – selon les termes de Russell-Mead – « une ère néo-américaine dans la politique mondiale – plutôt qu’une ère post-américaine [de style d’Obama] ». « L’administration veut élargir le pouvoir américain, plutôt que s’adapter à son déclin (comme l’aurait fait Obama). Pour l’instant, le Moyen-Orient est la pièce maîtresse de cette nouvelle tendance ». Russell-Mead explique que cette nouvelle direction prise par Trump provient de « son instinct (celui de Trump) lui disant que la plupart des Américains sont tout sauf avides d’un monde ‘post-américain’. Les partisans de M. Trump ne veulent pas de longues guerres, mais ils ne sont pas prêts non plus à une acceptation stoïque du déclin national ».

Il y a là quelque chose de paradoxal : Trump et sa base déplorent le coût de l’engagement dans cet immense parapluie de défense américaine, disséminée dans le monde entier par les mondialistes (sentiments aggravés par l’ingratitude supposée de ses bénéficiaires) – mais le Président veut « élargir le pouvoir américain, plutôt que de s’adapter à son déclin ». C’est-à-dire qu’il veut plus de pouvoir, mais moins d’empire. Comment pourrait-il résoudre cette quadrature du cercle ?

Eh bien une indication est apparue presque un an plus tôt lorsque, le 29 juin 2017, le Président a utilisé un mot tout à fait inattendu lors d’un discours donné à une conférence du département de l’énergie intitulée : « Libérer l’énergie américaine ». Au lieu de parler de l’indépendance énergétique américaine, comme on pouvait s’y attendre, il a plutôt annoncé une nouvelle ère de « dominance » énergétique américaine.

Dans un discours « qui cherchait à souligner une rupture avec les politiques de Barack Obama », note le Financial Times« M. Trump a lié l’énergie à son programme America First… »« La vérité est que nous avons maintenant des réserves d’énergie presque illimitées dans notre pays », a déclaré M. Trump. « Nous sommes vraiment aux commandes, et vous savez quoi : nous ne voulons pas que d’autres pays nous enlèvent notre souveraineté et nous disent quoi faire et comment le faire. Ça n’arrivera pas. Avec ces ressources incroyables, mon administration recherchera non seulement l’indépendance énergétique américaine que nous recherchons depuis si longtemps, mais aussi la dominance énergétique américaine. ».

Il semble, comme l’explique Chris Cook, que Gary Cohn, alors conseiller économique du Président, ait joué un rôle dans la genèse de cette ambition. Cohn (alors chez Goldman Sachs) a conçu en 2000, avec un collègue de chez Morgan Stanley, un plan pour prendre le contrôle du marché mondial du pétrole par le biais d’une plateforme de trading électronique, basée à New York. En bref, les grandes banques ont attiré d’énormes quantités d’argent (provenant de fonds spéculatifs, par exemple), vers ce marché, pour parier sur les prix futurs (sans qu’elles ne prennent jamais réellement livraison de pétrole brut : le commerce de « pétrole papier », plutôt que de pétrole physique). En même temps, ces banques travaillaient en collusion avec les principaux producteurs de pétrole (y compris, plus tard, l’Arabie saoudite) pour préacheter du pétrole physique de telle manière que, en retenant ou en libérant du brut physique sur le marché, les grandes banques de New York pouvaient « influencer » les prix (en créant une pénurie ou une surabondance).

Pour donner un ordre d’idée de la capacité de ces banquiers à « influencer » les prix, au milieu de 2008, on estimait que quelque 260 milliards de dollars d’investissements « gérés » (spéculatifs) étaient en jeu sur les marchés de l’énergie, éclipsant complètement la valeur du pétrole qui sort effectivement de la mer du Nord chaque mois, peut-être de 4 à 5 milliards de dollars, tout au plus. Ces jeux d’options pétrolières « papier » l’emporteraient donc souvent sur les « fondamentaux » de l’offre réelle et de la demande réelle par l’utilisateur final.

Pour Cohn, la première étape consistait donc, pour les États-Unis, à gérer ce marché commercial, à la fois en termes de prix et d’accès, les antagonistes américains tels que l’Iran ou la Russie pouvant accéder au marché à des conditions inférieures, voire pas du tout. La « deuxième étape » présumée a été de pousser la production américaine de schistes, de construire de nouveaux terminaux américains d’exportation de GNL et d’ouvrir l’Amérique à la poursuite de l’exploration pétrolière et gazière, tout en forçant tout le monde, de l’Allemagne à la Corée du Sud et à la Chine, à acheter des exportations américaines de GNL. Et troisièmement, avec les exportations de pétrole du Golfe déjà sous l’égide des États-Unis, restaient alors deux grands producteurs d’énergie du Moyen-Orient au-delà des frontières de l’« influence » du cartel (tombant davantage dans le « cœur » stratégique producteur d’énergie de la Russie rivale) : l’Iran – qui fait maintenant l’objet d’une tentative de changement de régime et d’un blocus économique sur ses exportations de pétrole, et l’Irak, qui fait l’objet d’intenses (mais douces) pressions politiques (comme la menace de sanctionner l’Irak en vertu de la loi dite Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act) pour forcer son adhésion à la sphère occidentale.

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Que signifie donc cette notion « trumpienne » de dominance énergétique dans un langage simple ? Les États-Unis – si cette dominance énergétique réussissait − contrôleraient simplement le robinet du développement économique – ou son absence – pour des rivaux comme la Chine et le reste de l’Asie. Et les États-Unis pourraient diminuer les revenus de la Russie de cette façon aussi. En bref, les États-Unis pourraient mettre un frein aux plans de développement économique de la Chine et de la Russie. Est-ce la raison pour laquelle les accords avec l’Iran ont été révoqués par le Président Trump ?

Voici donc la quadrature du cercle (plus de puissance américaine, mais moins d’empire) : les objectifs américains de Trump pour la « dominance », non pas par le biais de l’infrastructure permanente des globalistes de la défense américaine, mais par l’effet de levier intelligent du dollar américain et du monopole de compensation financière, par la protection et le maintien de la supériorité technologique américaine, et par la domination du marché de l’énergie, qui à son tour représente le robinet marche/arrêt de la croissance économique pour les rivaux américains. De cette façon, Trump peut « ramener les troupes à la maison », tout en faisant que l’Amérique garde son hégémonie. Le conflit militaire ne servant plus qu’en dernier recours.

Le conseiller principal Peter Navarro déclarait cette semaine sur NPR que « nous pouvons les empêcher [les Chinois] de mettre nos entreprises de haute technologie hors service ‘et’ d’acheter nos joyaux technologiques …. Chaque fois que nous innovons, la Chine vient l’acheter ou le voler. »

Est-ce le plan de Trump : par la domination du marché et la guerre commerciale, prolonger la « supériorité » de l’Amérique en matière de technologie, de finance et d’énergie – et ne pas être obligée d’une manière ou d’une autre de s’adapter au déclin ? Et en agissant de la sorte, réduire – ou du moins retarder – l’émergence de rivaux ? Dans ce contexte, deux questions se posent immédiatement : cette formule est-elle l’adoption d’un néo-conservatisme, par l’administration américaine, que la propre base de Trump déteste tant ? Et, deuxièmement, cette approche peut-elle fonctionner ?

Il ne s’agit peut-être pas de néo-conservatisme, mais plutôt de retravailler un ancien thème. Les néo-conservateurs américains voulaient surtout utiliser un marteau contre les parties du monde qu’ils n’aimaient pas ; et le remplacer par quelque chose qu’ils voulaient. La méthode de Trump est plus machiavélique dans sa forme.

Les racines de ces deux courants de pensée résident cependant – en grande partie – dans l’influence de Carl Schmitt sur la pensée conservatrice américaine par l’intermédiaire de son ami Leo Strauss, à Chicago (que Trump ait lu ou pas l’un ou l’autre penseur, les idées circulent toujours dans l’éther américain). Schmitt soutenait que la politique (contrairement à la pensée libérale/humaniste) n’a rien à voir avec l’équité ou la justice dans le monde – c’est-à-dire le travail des moralistes et des théologiens – la politique, pour Schmitt, concerne le pouvoir et la survie politique, et rien de plus.

Les libéraux (et les globalistes), suggérait Schmitt, ont du mal à utiliser le pouvoir pour écraser les forces alternatives qui émergent : leur vision optimiste de la nature humaine les amène à croire en la possibilité de médiation et de compromis. L’optique schmittienne rejetait comme dérisoire l’opinion libérale et mettait l’accent sur le rôle du pouvoir, pur et simple – basé sur une compréhension plus sombre de la vraie nature des « autres » et des rivaux. Ce point semble être la racine de la pensée de Trump : Obama et les « libéraux »étaient prêts à échanger les « joyaux de la couronne » de « Notre culture »(expertise financière, technologique et énergétique) par le biais d’« actions positives » multilatérales qui aideraient les États moins développés (comme la Chine). C’est peut-être la raison pour laquelle Trump s’est retiré de l’Accord sur le climat : pourquoi aider des rivaux potentiels, tout en imposant des handicaps volontaires à sa propre culture ?

C’est sur ce dernier point commun, assez étroit (l’impératif de garder le pouvoir américain intact), que les néo-conservateurs et les trumpistes, s’unissent : et tous deux partagent aussi leur mépris pour les libéraux utopiques qui gaspilleraient les joyaux de la culture occidentale – pour de soi-disant idéaux humanitaires – et permettraient aux rivaux déterminés de l’Amérique de se dresser pour renverser l’Amérique et sa culture (selon leur point de vue).

Le terrain d’entente entre ces deux courants s’exprime avec une candeur remarquable à travers le commentaire de Berlusconi selon lequel « nous devons être conscients de la supériorité de notre civilisation [occidentale] ». Steve Bannon dit quelque chose de très similaire, bien qu’exprimée sous la forme de la préservation d’une culture judéo-chrétienne occidentale (menacée).

Ce sens de l’avantage culturel qui doit à tout prix être récupéré et préservé explique peut-être un peu (mais pas totalement) l’ardent soutien de Trump envers Israël : s’adressant à la Channel Two israélienne, Richard Spencer, un leader éminent de l’Alt-Right américain (et une composante de la base de Trump), soulignait le sentiment profond de dépossession des Blancs, dans leur propre pays [les États-Unis] :

« …. un citoyen israélien, quelqu’un qui comprend votre identité, qui a le sentiment d’être une nation et un peuple, ainsi que l’histoire et l’expérience du peuple juif, vous devriez respecter quelqu’un comme moi, qui a des sentiments analogues à l’égard des Blancs. Vous pourriez dire que je suis un sioniste blanc – dans le sens où je me soucie de mon peuple, je veux que nous ayons une patrie sûre pour nous tous et pour nous-mêmes. Tout comme vous voulez une patrie sûre en Israël. »

Ainsi, la tentative d’exploiter et d’utiliser comme une arme la culture élitiste américaine – par le dollar, l’hégémonie supposée dans le domaine de l’énergie et son emprise sur le transfert de technologie − peut-elle réussir à faire perdurer la « culture » américaine (selon la vision réductionniste de la base électorale de Trump) ? C’est la question à soixante-quatre mille dollars, comme on dit. Cela peut facilement provoquer une réaction tout aussi puissante ; et beaucoup de choses peuvent se produire au niveau national aux États-Unis, entre aujourd’hui et les élections de mi-mandat de novembre, qui pourraient soit confirmer le pouvoir du président – soit le défaire. Il est difficile de faire une analyse au-delà de cet horizon.

Mais un point plus important est que si Trump se passionne pour la culture américaine et l’hégémonie, les dirigeants non occidentaux d’aujourd’hui ressentent tout aussi fortement qu’il est temps pour « le siècle américain » de céder la place. Tout comme après la Seconde Guerre mondiale, les anciens États coloniaux voulaient l’indépendance, les dirigeants d’aujourd’hui veulent la fin du monopole du dollar, ils veulent la fin de l’ordre mondial dirigé par les États-Unis et de ses institutions dites « internationales » ; ils veulent « exister » selon leur culture propre et ils veulent retrouver leur souveraineté. Il ne s’agit pas seulement d’un nationalisme culturel et économique, mais d’un point d’inflexion significatif − loin de l’économie néolibérale, de l’individualisme et du mercantilisme brut – vers une expérience humaine plus complète.

La marée, dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale, était certainement irréversible à l’époque. Je me souviens même que les anciens colonialistes européens ont ensuite déploré leur retrait forcé : « Ils vont [les anciennes colonies] le regretter », prédisaient-ils avec confiance. (Non, ce ne fut jamais le cas.) La marée d’aujourd’hui est tout aussi forte et s’est même étendue à l’Europe. Qui sait si les Européens auront la force de repousser les machinations financières et commerciales de Trump ? Ce sera un test important pour la suite.

Mais ce qui est différent aujourd’hui (par rapport à l’époque), c’est que l’hégémonie monétaire, les prouesses technologiques et la « dominance »énergétique ne sont plus du tout des possessions assurées de l’Occident. Elles ont commencé à changer de mains, il y a déjà quelque temps.

Alastair Crooke

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone.

http://lesakerfrancophone.fr/quest-ce-que-la-doctrine-de-...

The Geopolitics of India: A Shifting, Self-Contained World

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The Geopolitics of India: A Shifting, Self-Contained World

Ex: https://www.geopolitica.ru

Editor's Note

This is the fifth in a series of Stratfor monographs on the geopolitics of countries influential in world affairs. It was originally published on Dec. 16, 2008.

The geopolitics of India must be considered in the geographical context of the Indian subcontinent — a self-contained region that includes India, Pakistan, Bangladesh and, depending how one defines it, Nepal and Bhutan. We call the subcontinent "self-contained" because it is a region that is isolated on all sides by difficult terrain or by ocean. In geopolitical terms it is, in effect, an island.

This "island" is surrounded on the southeast, south and southwest by the Bay of Bengal, the Indian Ocean and the Arabian Sea. To the west, it is isolated by mountains that rise from the Arabian Sea and run through Pakistan's Baluchistan province, stretching northward and rising higher and higher to the northwestern corner of Pakistan. There, at the Hindu Kush, the mountain chain swings east, connecting with the Pamir and Karakoram ranges. These finally become the Himalayas, which sweep southeast some 2,000 miles to the border of Myanmar, where the Rakhine Mountains emerge, and from there south to India's border with Bangladesh and to the Bay of Bengal. The Rakhine are difficult terrain not because they are high but because, particularly in the south, they are covered with dense jungle.

The Geography of the Subcontinent

The subcontinent physically divides into four parts:

                        The mountainous frame that stretches in an arc from the Arabian Sea to the Bay of Bengal.

                        The North Indian Plain, stretching from Delhi southeast through the Ganges River delta to the Myanmar border, and from the Himalayas in the north to the southern hills.

                        The Indian Peninsula, which juts southward into the Indian Ocean, consisting of a variety of terrain but primarily hilly.

                        The deserts in the west between the North Indian Plain and Pakistan's Indus River Valley.

Pakistan occupies the western region of the subcontinent and is based around the Indus Valley. It is separated from India proper by fairly impassable desert and by swamps in the south, leaving only Punjab, in the central part of the country, as a point of contact. Pakistan is the major modern-day remnant of Muslim rule over medieval India, and the country's southwest is the region first occupied by Arab Muslims invading from what is today southwestern Iran and southern Afghanistan.

The third major state in the subcontinent is the Muslim-majority Ganges delta state of Bangladesh, which occupies the area southeast of Nepal. Situated mainly at sea level, Bangladesh is constantly vulnerable to inundations from the Bay of Bengal. The kingdoms of Nepal and Bhutan rest on the heights of the Himalayas themselves, and therefore on the edge of the subcontinent. There is also a small east-west corridor between Nepal and Bangladesh connecting the bulk of India to its restive northeastern states and its eastern border with Myanmar. In this region is India's easternmost state, Arunachal Pradesh, whose territory is also claimed by China.

The bulk of India's population lives on the northern plain. This area of highest population density is the Indian heartland. It runs through the area around Lahore, spreading northwest into Pakistan and intermittently to Kabul in Afghanistan, and also stretching east into Bangladesh and to the Myanmar border. It is not, however, the only population center. Peninsular India also has an irregular pattern of intense population, with lightly settled areas intermingling with heavily settled areas. This pattern primarily has to do with the availability of water and the quality of soil. Wherever both are available in sufficient quantity, India's population accumulates and grows.

India is frequently compared geographically to non-Russian Europe because both are peninsulas jutting out of the Eurasian land mass. They have had radically different patterns of development, however.

The Europeans developed long-standing and highly differentiated populations and cultures, which evolved into separate nation-states such as Spain, France, Germany and Poland. Their precise frontiers and even independence have varied over time, but the distinctions have been present for centuries — in many cases predating the Roman Empire. The Indian subcontinent, on the other hand, historically has been highly fragmented but also fluid (except when conquered from the outside). Over fairly short periods of time, the internal political boundaries have been known to shift dramatically.

The reason for the difference is fairly simple. Europe is filled with internal geographic barriers: The Alps and Pyrenees and Carpathians present natural boundaries and defensive lines, and numerous rivers and forests supplement these. These give Europe a number of permanent, built-in divisions, with defined political entities and clear areas of conflict. India lacks such definitive features. There are no internal fortresses in the Indian subcontinent, except perhaps for the Thar Desert.

Instead, India's internal divisions are defined by its river systems: the Ganges, the Brahmaputra, the Narmada and so on. All of India's major cities are centered around one of these river systems, a fact that has been instrumental in the rise of so many distinct cultures in India — Punjabis, Gujaratis, Marathis, Tamils and others — which have manifested in modern times as states within India. That said, Indian nationalism is very strong and counters the separatist tendencies. There is a balance between a strong central governance and substantial regional autonomy.

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What is permanent in the subcontinent is the frame, the mountains, and beyond these the wastelands. We can see this most clearly when looking at the population distribution of the surrounding regions. The subcontinent is isolated as a population center, surrounded by comparatively empty regions. It is not only a question of the mountains around it, although those are substantial barriers; the terrain beyond the mountains in every direction is sparsely populated, and in many ways its resources are insufficient to support a sizable, sedentary civilization. As a result, India has rarely demonstrated an appetite for adventurism beyond the subcontinent. If India can find a way to manage Pakistan and Bangladesh, there is little pressure to do anything more.

India's Geopolitical Imperatives

The geography of the subcontinent constrains the behavior of governments that arise there. If there is to be an independent India, and if it is to be a stable and secure nation-state, it must do the following things:

Geopolitical Imperatives

                        Achieve suzerainty in the Ganges River basin. The broad, braided plains of the Ganges basin are among the most fertile in the world and guarantee a massive population. India must become the premier power in this heartland. This does not mean that such power must be wielded by a unified, centralized authority. A coalition of powers can be functional, and even somewhat hostile powers such as Bangladesh can be tolerated so long as they do not challenge India's authority or security.

                        Expand throughout the core of the subcontinent until it reaches all natural barriers. Forests, hills and rivers aside, there is little else in the confines of the subcontinent that limits India's writ. "Control" of the additional territories can be a somewhat informal and loose affair. The sheer population of the Ganges basin really requires only that no foreign entity be allowed to amass a force capable of overwhelming the Ganges region.

                        Advance past the patch of land separating the Ganges basin from the Indus River basin and dominate the Indus region (meaning Pakistan). The Indus Valley is the only other significant real estate within reach of India, and the corridor that accesses it is the only viable land invasion route into India proper. (Modern India has not achieved this objective, with implications that will be discussed below.)

                        With the entire subcontinent under the control (or at least the influence) of a centralized power, begin building a navy. Given the isolation of the subcontinent, any further Indian expansion is limited to the naval sphere. A robust navy also acts as a restraint upon any outside power that might attempt to penetrate the subcontinent from the sea.

These imperatives shape the behavior of every indigenous Indian government, regardless of its ideology or its politics. They are the fundamental drivers that define India as a country, shaped by its unique geography. An Indian government that ignores these imperatives does so at the risk of being replaced by another entity — whether indigenous or foreign — that understands them better.

A History of External Domination

India's geopolitical reality — relative isolation from the outside world, a lack of imposed boundaries, the immense population and the dynamic of a central government facing a vast region — has created localized systems that shift constantly, resist central authority, and ultimately cannot be organized into a coherent whole, either by foreign occupiers or by a native government. It is a landscape of shifting political entities, constantly struggling against each other or allying with each other, amid an endless kaleidoscope of political entities and coalitions. This divided landscape historically has created opportunities for foreign powers to divide India and conquer it — and indeed, the subcontinent was under foreign domination from the 11th century until 1947.

Externally, the threats to India historically have come from the passes along the Afghan-Pakistani border and from the sea. India's solution to both threats has been to accommodate them rather than resist directly, while using the complexity of Indian society to maintain a distance from the conqueror and preserve the cultural integrity of India. (In a sense, Mahatma Gandhi's strategy of nonviolent resistance represents the foundation of India's historical strategy, although the historical basis for Indian nonviolent resistance has been more commercial than ethical.) But essentially, India's isolation, coupled with its great population, allows it to maintain a more or less independent foreign policy and balance itself between great powers.

Between the 11th and 18th centuries, India was ruled by Muslims. The first invasion occupied the area of what is today Pakistan. Over the centuries — under various rulers and dynasties, particularly the Mughals — Muslims expanded their power until they dominated much of India. But that domination was peculiar, because the Muslims did not conquer the Hindus outright. Except in the area west of the Thar Desert and the Ganges delta, they did not convert masses of Indians to their religion. What they did was take advantage of the underlying disunity of India to create coalitions of native powers prepared to cooperate with the invaders. The urge to convert Hindus to Islam was secondary to the urge to exploit India's wealth. Political and military power was a means toward this end, rather than toward conversion, and because of this, the Hindus were prepared to collaborate. In the end, the Indians' internal tensions were greater than their resentment of outsiders.

European powers followed the Muslims into India en masse. Unlike the Muslims, they arrived from the sea, but like the Muslims, their primary motive was economic, and they sought political power as a means toward economic ends. The British, the most permanent European presence in the subcontinent, used India's internal tensions to solidify their own position. They did not conquer India so much as they managed the internal conflicts to their advantage.

What was left behind when the British departed was the same sea of complex and shifting divisions that had defined India before they came. Most of the regions that were Muslim-majority areas became Islamic entities, eventually dividing into Pakistan and Bangladesh. The rest of India was united under a single government, but in a sense, that government ruled in the same way the British had.

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The Geopolitics of Modern India

Modern India has its origins in the collapse of the British Empire. Indeed, it was the loss of India that ultimately doomed the British Empire. The entire focus of imperial Britain, from the Suez Canal to Gibraltar and Singapore, was to maintain the lines of supply to India. Many of the colonies and protectorates around the world secured by Britain in the 19th century were designed to provide coaling stations to and from India. In short, the architecture of the British Empire was built around India, and once India was lost, the purpose of that architecture dissolved as well. The historical importance of India could not be overestimated. Lenin once referred to it as the supply depot of humanity — which overstated the case perhaps, but did not overstate India's importance to Britain.

The British gave up India for several reasons, the most important of which was commercial: The cost of controlling India had outstripped the value derived. This happened in two ways. The first was that the cost of maintaining control of the sea-lanes became prohibitive. After World War II, the Royal Navy was far from a global navy. That role had been taken over by the United States, which did not have an interest in supporting British control of India. As was seen in the Suez crisis of 1956, when the British and French tried to block Egyptian nationalization of the canal, the United States was unprepared to support or underwrite British access to its colonies (and the United States had made this clear during World War II as well). Second, the cost of controlling India had soared. Indigenous political movements had increased friction in India, and that friction had increased the cost of exploiting India's resources. As the economics shifted, the geopolitical reality did as well.

The independence of India resulted in the unification of the country under an authentically Indian government. It also led to the political subdivision of the subcontinent. The Muslim-majority areas — the Indus Valley region west and northwest of the Thar Desert, and the Ganges River basin — both seceded from India, forming a separate country that itself later split into modern-day Pakistan and Bangladesh. It was this separatism that came to frame Indian geopolitics.

India and Pakistan, for the bulk of their mutual existence, have had an adversarial relationship. For a long time, the Indian sentiment was that Pakistan's separation from India could have been avoided. This attitude, coupled with Pakistan's own geographic, demographic and economic inferiority, has forced Islamabad to craft its entire foreign policy around the threat from India. As a result, the two sides have fought four wars, mostly over Kashmir, along with one that resulted in the hiving off of Bangladesh.

As noted earlier, the Indian heartland is the northern plain of the Ganges River basin. This plain is separated from Pakistan's heartland, the Indus Valley, only by a small saddle of easily traversed land; fewer than 200 miles separate the two rivers. If India is to have any ambition in terms of expansion on land, the Indus is the only option available — all other routes end either in barriers or in near-wasteland. Meanwhile, the closeness — and sheer overwhelming size — of India is central to Pakistan's mind-set. The two are locked into rivalry.

China and the Himalayan Wall

Apart from this enmity, however, modern India has faced little in the way of existential threats. On its side of the mountain wall, there are two states, Nepal and Bhutan, which pose no threat to it. On the other side lies China.

China has been seen as a threat to India, and simplistic models show them to be potential rivals. In fact, however, China and India might as well be on different planets. Their entire frontier runs through the highest elevations of the Himalayas. It would be impossible for a substantial army to fight its way through the few passes that exist, and it would be utterly impossible for either country to sustain an army there in the long term. The two countries are irrevocably walled off from each other. The only major direct clash between Indian and Chinese forces, which occurred in 1962, was an inconclusive battle over border territories high in the mountains — both in the northeast Indian state of Arunachal Pradesh and the Kashmiri border region of Aksai Chin — that could lead nowhere.

A potential geopolitical shift would come if the status of Tibet changed, however. China's main population centers are surrounded by buffer states — Manchuria, Inner Mongolia, Xinjiang and Tibet. So long as all are in Chinese hands, the core of China is invulnerable to land attack. If, however, Tibet were to become independent, and if it allied with India, and if it permitted India to base substantial forces in its territory and to build major supply infrastructure there, then — and only then — India could be a threat to China. This is why the Indians for a long time championed the Dalai Lama and Tibetan independence movements, and why the Chinese until fairly recently regarded this as a major threat. Had a pro-Indian, independent government been installed in Tibet, the threat to China would be significant. Because New Delhi held open the option of supporting Tibetan independence, Beijing saw the Indians as engaged in developing a threat to China.

The Chinese tried to develop equivalent threats in India, particularly in the form of Maoist communist insurgencies. Indian Maoists (Naxalites) and Nepalese Maoists have been supported by Beijing, though that support is no longer what it used to be. The Chinese have lost interest in aggressive Maoism, but they do have an interest in maintaining influence in Nepal, where the Maoists recently increased their power through electoral gains. This is China's counter to India's Tibet policy.

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But for both, this is merely fencing. Neither would be in a position militarily to exploit an opening. Stationing sufficient force in Tibet to challenge the Chinese People's Liberation Army would outstrip India's resources, and for little purpose. Using Nepal as a base from which to invade India would be similarly difficult and pointless for Beijing. At the moment, therefore, there is no Indo-Chinese geopolitical hostility. However, these would be points of friction if such hostility were to occur in the distant future.

Russia, the United States and Pakistan

In the absence of direct external threats, modern India's strategic outlook has been shaped by the dynamics of the Cold War and its aftermath. The most important strategic relationship that India had after gaining independence from Britain in 1947 was with the Soviet Union. There was some limited ideological affinity between them. India's fundamental national interest was not in Marxism, however, but in creating a state that was secure against a new round of imperialism. The Soviets and Americans were engaged in a massive global competition, and India was inevitably a prize. It was a prize that the Soviets could not easily take: The Soviets had neither an overland route to India nor a navy that could reach it.

The United States, however, did have a navy. The Indians believed (with good reason) that the United States might well want to replace Britain as a global maritime power, a development that might put India squarely in Washington's sights. The Indians saw in the United States all the same characteristics that had drawn Britain to India. Elsewhere, India saw the United States acting both to hurry the disintegration of the European empires and to fill the ensuing vacuum. India did not want to replace the British with the Americans — its fundamental interest was to retain its internal cohesion and independence. Regardless of American intent — which the Indians saw as ambiguous — American capability was very real, and from the beginning the Indians sought to block it.

For the Indians, the solution was a relationship, if not quite an alliance, with the Soviet Union. The Soviets could provide economic aid and military hardware, as well as a potential nuclear umbrella (or at least nuclear technical assistance). The relationship with the Soviet Union was perfect for the Indians, since they did not see the Soviets as able to impose satellite status on India. From the American point of view, however, there was serious danger in the Indo-Soviet relationship. The United States saw it as potentially threatening U.S. access to the Indian Ocean and lines of supply to the Persian Gulf. If the Soviets were given naval bases in India, or if India were able to construct a navy significant enough to threaten American interests and were willing to act in concert with the Soviets, it would represent a serious strategic challenge to the United States.

In the late 1950s and early 1960s, the United States was facing a series of challenges. The British were going to leave Singapore, and the Indonesian independence movement was heavily influenced by the Soviets. The Egyptians, and therefore the Suez Canal, also were moving into the Soviet camp. If India became a pro-Soviet maritime power, it would simply be one more element along Asia's southern rim threatening U.S. interests. The Americans had to act throughout the region, but they needed to deal with India fast.

The U.S. solution was an alliance with Pakistan. This served two purposes. First, it provided another Muslim counterweight to Nasserite Egypt and left-leaning Arab nationalism. Second, it posed a potential threat to India on land. This would force India to divert resources from naval construction and focus on building ground and air forces to deal with the Pakistanis. For Pakistan, geographically isolated and facing both India and a not-very-distant Russia, the relationship with the United States was a godsend.

It also created a very complex geographical situation.

The Soviet Union did not directly abut Pakistan — the two were separated by a narrow strip of territory in the northeasternmost confines of Afghanistan known as the Wakhan Corridor. The Soviets could not seriously threaten Pakistan from that direction, but the U.S. relationship with Pakistan made Afghanistan a permanent Soviet interest (with full encouragement of the Indians, who wanted Pakistan bracketed on both sides). The Soviets did not make a direct move into Afghanistan until late 1979, but well before then they tried to influence the direction of the Afghans — and after moving, they posed a direct threat to Pakistan.

China, on the other hand, did border on Pakistan and developed an interest there. The aforementioned Himalayan clash in 1962 did not involve only India and China. It also involved the Soviets. India and China were both putatively allied with the Soviet Union. What was not well known at the time was that Sino-Soviet relations had deteriorated. The Chinese were very suspicious of Soviet intentions and saw Moscow's relationship with New Delhi as potentially an alliance against China. Like the Americans, the Chinese were uneasy about the Indo-Soviet relationship. Therefore, China also moved to aid Pakistan. It was a situation as tangled as the geography, with Maoist China and the United States backing the military dictatorship of Pakistan and the Soviets backing democratic India.

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From the Indian point of view, the borderland between Pakistan and China — that is, Kashmir — then became a strategically critical matter of fundamental national interest. The more of Kashmir that India held, the less viable was the Sino-Pakistani relationship. Whatever emotional attachment India might have had to Kashmir, Indian control of at least part of the region gave it control over the axis of a possible Pakistani threat and placed limits on Chinese assistance. Thus, Kashmir became an ideological and strategic issue for the Indians.

Shifting Alliances and Enduring Interests

In 1992, India's strategic environment shifted: The Soviet Union collapsed, and India lost its counterweight to the United States. Uncomfortable in a world that had no balancing power to the United States, but lacking options of its own, India became inward and cautious. It observed uneasily the rise of the pro-Pakistani Taliban government in Afghanistan — replacing the Indian-allied Soviets — but it lacked the power to do anything significant. The indifference of the United States and its continued relationship with Pakistan were particularly troubling to India.

Then, 2001 was a clarifying year in which the balance shifted again. The attack on the United States by al Qaeda threw the United States into conflict with the Taliban. More important, it strained the American relationship with Pakistan almost to the breaking point. The threat posed to India by Kashmiri groups paralleled the threat to the United States by al Qaeda. American and Indian interests suddenly were aligned. Both wanted Pakistan to be more aggressive against radical Islamist groups. Neither wanted further development of Pakistan's nuclear weapons. Both were happy to be confronting the Pakistanis with more and more aggressive demands.

The realignment of Indian relations with the United States did not represent a fundamental shift in Indian geopolitics, however. India continues to be an island contained by a ring of mountains. Its primary interest remains its own unity, something that is always at risk due to the internal geography of the subcontinent. It has one enemy on the island with it, but not one that poses a significant threat — there is no danger of a new generation of Muslim princes entering from Pakistan to occupy the Indian plain. Ideally, New Delhi wants to see a Pakistan that is fragmented, or at least able to be controlled. Toward this end, it will work with any power that has a common interest and has no interest in invading India. For the moment, that is the United States, but the alliance is one of convenience.

India will go with the flow, but given its mountainous enclosure it will feel little of the flow. Outside its region, India has no major strategic interests — though it would be happy to see a devolution of Tibet from China if that carried no risk to India, and it is always interested in the possibility of increasing its own naval power (but never at the cost of seriously reshaping its economy). India's fundamental interest will always come from within — from its endless, shifting array of regional interests, ethnic groups and powers. The modern Indian republic governs India. And that is more important than any other fact in India.

Les fondements de l’ère nouvelle apparaissent

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Les fondements de l’ère nouvelle apparaissent

Par Alastair Crooke

Source Strategic Culture via dedefensa.org

Dans son autobiographie, Carl Jung raconte « un moment de clarté inhabituelle », au cours duquel il a eu un dialogue étrange avec quelque chose en lui : dans quel mythe l’homme vit-il de nos jours ? « Dans le mythe chrétien : est-ce que tu y vis ? » (Jung se le demande). Et pour être honnête avec lui-même, la réponse qu’il donna était « non ». « Pour moi, ce n’est pas dans cela que je vis. » Alors n’avons-nous plus de mythe, demande son moi-intérieur ? « Non », répondit Jung, « évidemment pas ». Alors, de quoi est-ce que tu vis, interroge son moi-intérieur ? « À ce stade, le dialogue avec moi-même est devenu inconfortable. J’ai arrêté de penser. J’avais atteint une impasse », a conclu Jung.


Nombre d’entre nous ressentent aujourd’hui la même chose. Ils ressentent le vide du monde. L’après-guerre – peut-être même l’événement européen des Lumières, est-il parvenu à son terme, selon une opinion courante. Certains le regrettent ; d’autres, beaucoup d’autres s’en inquiète, et ils se demandent ce qui va suivre.

Nous vivons dans un moment de déclin de deux projets majeurs : le déclin de la religion révélée et, simultanément, le discrédit de l’expérience de l’utopie laïque. Nous vivons dans un monde parsemé de débris de projets utopiques qui, bien qu’ils aient été formulés dans des termes profanes, qui niaient la vérité de la religion, étaient en fait des vecteurs du mythe religieux.

Les révolutionnaires jacobins lancèrent la Terreur comme un châtiment violent de la répression des élites – inspiré par l’humanisme des Lumières de Rousseau ; les bolcheviques trotskistes assassinèrent des millions de personnes au nom de la réforme de l’humanité par l’empirisme scientifique ; les nazis firent de même, au nom de la théorie du « racisme scientifique (darwinien) ».

Le « mythe » millénariste américain, à l’époque et aujourd’hui, était (est) enraciné dans la croyance fervente dans la destinée manifeste des États-Unis et n’est, en dernier ressort, qu’un exemple particulier dans une longue lignée de tentatives de provoquer une discontinuité radicale dans l’histoire (à partir de laquelle la société humaine serait reconstituée).

En d’autres termes, tous ces projets utopiques – tous ces prétendants à la succession du mythe judaïque et chrétien apocalyptique – ont envisagé une humanité collective poursuivant sa destinée vers un point de convergence et une sorte de fin des temps (ou fin de l’histoire).

Eh bien… nous ne vivons plus ces mythes désormais, et même l’utopie laïque ne se réalisera pas. Cela ne comblera pas le vide. Les certitudes optimistes liées à l’idée de « progrès » linéaire ont été totalement discréditées. Alors, au nom de quoi continuerons-nous à vivre ? Ce n’est pas un débat ésotérique, ce sont des questions concrètes d’histoire et de destin.

Les élites dénoncent tout ce qui est « alt » (« alternatif ») – comme étant du « populisme » ou de l’« il-libéralisme ». En même temps et de ce fait, elles refusent de voir ce qui se dresse devant elles, c’est-à-dire certaines valeurs émergentes. Quelles sont-elles ? Et d’où viennent-elles ? Et comment pourraient-elles changer notre monde ?

La « valeur » la plus évidente se distingue dans l’émergence mondiale du désir de vivre par et dans sa propre culture –  et de vivre, pour ainsi dire, d’une manière culturelle différenciée. C’est une notion culturelle autonome et souveraine, qui cherche à recréer une culture particulière – dans son cadre traditionnel d’histoire, de religiosité et de liens du sang, de la terre et de la langue. La question de l’immigration, qui déchire et divise l’Europe, en est un exemple évident.

Ce que cette « valeur » laisse entendre, ce n’est pas le simple tribalisme, mais aussi une manière différente d’envisager la souveraineté. Elle englobe l’idée que la souveraineté est acquise en agissant et en pensant d’une manière souveraine. Ce pouvoir souverain naît de la confiance d’un peuple dans sa propre histoire distincte et claire, son héritage intellectuel et sa propre essence spirituelle sur lesquels il s’appuie.

Nous parlons ici d’une culture « vivante » bien structurée, qui formerait les racines d’une souveraineté à la fois personnelle et communautaire. C’est un rejet clair de l’idée que le cosmopolitisme du type « melting pot » puisse engendrer une véritable souveraineté.

À l’évidence, c’est le contraire de la notion mondialiste de l’« humanité » convergeant vers des valeurs communes, vers une « façon d’être » unique, neutre et apolitique. L’homme, dans cette forme-là, n’existait tout simplement pas dans l’ancienne tradition européenne. Il y avait des hommes identifiés et différenciés : des Grecs, des Romains, des Barbares, des Syriens, etc. Cette notion est en opposition évidente avec l’homme universel et cosmopolite. La reprise de ce type de pensée ancienne est par exemple à l’origine de la notion eurasienne de la Russie et de la Chine.

Une seconde valeur émergente découle du désenchantement global pour le style occidental de pensée mécanique, de pensée unique, qui ramène tout à une singularité de sens (supposée avoir été créée empiriquement) qui, placée dans l’ego, est censée donner à chacun une certitude et une conviction inébranlables (au moins pour le penseur européen occidental) : « Nous » disons « la vérité », alors que les autres babillent et mentent.

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L’avers – la vieille tradition européenne – est la pensée conjonctive. La culpabilité, l’injustice, la contradiction et la souffrance existent-elles dans ce monde ? Elles existent, proclame Héraclite, mais seulement pour l’esprit limité qui voit les choses séparément (de manière disjonctive), et non pas connectées entre elles, liées par une continuité ; cette continuité est un terme qui implique non pas de « saisir » le sens, mais plutôt d’être doucement et puissamment « saisi » par le sens.

Qu’est-ce que cela a à voir avec le monde d’aujourd’hui ? Eh bien, c’est la façon dont le leadership chinois néo-confucianiste pense aujourd’hui. L’idée du Yin et du Yang et leur latence pour créer et être en harmonie sous-tendent encore les notions chinoises de politique et de résolution des conflits. Idem pour la philosophie chiite et l’eurasisme russe. C’était autrefois la façon dont les Européens pensaient : pour Héraclite, tous les opposés polaires se co-constituent et se mettent en harmonie d’une manière invisible pour l’œil humain.

Cette « autre » perspective se manifeste précisément derrière la conception multi-latéraliste de l’Ordre Global. L’acceptation d’une qualité multidimensionnelle d’une quelconque personne ou d’un quelconque peuple écarte l’obsession dominante de réduire chaque nation à une singularité de valeur et à une singularité de « sens ». Le fondement de la collaboration et du dialogue s’élargit ainsi au-delà de « l’un-ou-l’autre », pour atteindre les différentes strates de la complexité des identités (et des intérêts). En un mot, c’est cela être tolérant.

Certes, il y a d’autres valeurs : la poursuite de la justice, la vérité (au sens métaphysique), l’intégrité, la dignité, la conduite virile et la connaissance et l’acceptation de qui vous êtes. Ce sont toutes des valeurs éternelles.

Enfin voici le point central : la disparition dans la modernité de toute norme externe ou « mythe », au-delà de la conformité civique, qui pourrait guider l’individu dans sa vie et ses actions. L’expulsion forcée de l’individu de toute forme de structure (classes sociales, Église, famille, société et genre) a suscité un « retour en arrière » vers ce qui était latent si ce n’est encore qu’en partie dans le souvenir, mais ce « retour en arrière » d’une certaine façon était inévitable.

L’aspiration à un retour vers ces anciennes normes – même si elles sont mal comprises et articulées – représente une « redécouverte » de ces anciennes conceptions, restées latentes au plus profond de l’être humain, un retour à ses liens « au monde » et « dans le monde ». Cela se produit de différentes façons, à travers le monde.

Bien entendu, cette considération nouvelle pour « l’Ancien » ne peut être un retour intégral. Ce ne peut être la simple restauration de ce qui était autrefois. Il s’agit d’une avancée, comme lorsqu’un « jeune » qui s’en était allé revient « chez lui » – l’éternel retour si l’on veut, revenu de notre propre décomposition, de l’amas de nos ruines.

Bien entendu, ces « nouvelles-vielles idées » vont directement mettre en cause le monde libéral existant. Notre cadre économique actuel est en grande partie hérité des enseignements d’Adam Smith. Et de quoi s’agissait-il sinon d’une application économique directe des conceptions de la philosophie politique de John Locke et de David Hume (ami proche de Smith) ? Et quelle était la ligne centrale de la pensée de Locke et de Hume sinon le récit, en termes politiques et économiques, de la victoire de l’idée protestante sur l’idée catholique pour la communauté religieuse, dans la mouvance du modèle westphalien ?

Il est inévitable que des valeurs différentes dictent des modèles différents. Quels types de modèles les valeurs émergentes préfigurent-elles ? Tout d’abord, nous pouvons voir un changement dans le sens du refus de l’Occident postmoderne, loin du flou incertain des questions de l’« identité et du genre » au bénéfice d’un retour à une clarté spécifique pour ces aspects, à la centralité de la famille et à la nécessité de valoriser les places de chacun dans la hiérarchie de la vie. En matière de gouvernance, comme en économie, la « valeur » directrice est une perception différente du pouvoir. Le mythe du Christianisme Latin de l’amour, du « tendre l’autre joue », de l’humilité et du recul de l’autorité du pouvoir, est en contradiction avec l’ancienne notion de la conduite « masculine » qui prêchait quelque chose de tout à fait différent : résister à l’injustice et poursuivre votre « vérité ». Cette conception était donc naturellement politique et s’appuyait sur une philosophie où le pouvoir était un attribut normal.

Cette ancienne expression du pouvoir émerge aujourd’hui à travers l’idée qu’un peuple « actif » sur le plan mental, produisant et nourrissant sa vitalité et sa force culturelle peut s’imposer face à un État beaucoup plus riche et mieux armé – mais ainsi doté de cette puissance qui engourdit la pensée et réduit la vitalité.

Ainsi, que ce soit en gouvernance ou en économie, les structures existantes sont destinées à évoluer pour refléter les principes d’autonomie et de re-souverainisation de la nation et du peuple, et l’idée que l’organisation de la société est toujours le terrain naturel pour le développement d’un homme ou d’une femme – un homme capable de trouver son propre pouvoir et de se retrouver lui-même comme l’accomplissement de son propre projet.

Ce qui est frappant, c’est que nous voyons que ces derniers principes jumeaux, l’autonomie et la re-souverainisation qui pourraient sembler devoir générer des tensions entre eux, se concrétisent dans une forme de fusion dans la politique actuelle – même s’ils proviennent de pôles politiques complètement différents. En Italie, le mouvement des Cinq étoiles (considéré comme gauchiste) est au gouvernement avec le Lega (considéré comme droitiste).

Bien sûr, beaucoup diront simplement TINA (il n’y a pas d’alternative). Mais il y en a une et ce train est déjà en train d’arriver à notre gare.

Alastair Crooke

Note du Saker Francophone

L'article est tiré du site dedefensa qui en fait un commentaire éclairé.

Pour Crooke, en effet, des grandes tendances, les « fondements » de « l’ère nouvelle » qu’appelle l’effondrement actuel – l’effondrement du Système, dans notre terminologie – se manifestent au travers de tensions et d’expressions diverses. Pour comprendre ce qui se passe, il s’agit, juge Crooke, de se référer à certaines valeurs anciennes dont la permanence a maintenu au fond de nous-mêmes une invincible latence, et qui réapparaissent aujourd’hui.

Traduit par Philippe Grasset pour le site dedefensa.org

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mardi, 02 octobre 2018

Tabou diplomatique

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Tabou diplomatique

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Cet été, les lignes ont semblé bouger dans les Balkans, en particulier entre la Serbie et le Kossovo. Le président de la République de Serbie, Aleksandar Vučić, entama une discussion avec Hashim Thaçi, le chef de l’État kossovar. Depuis 2008, année où le Kossovo a acquis une soi-disant indépendance, la Serbie n’a jamais accepté cette sécession. Avec l’augmentation des flux migratoires extra-européens dans la région, l’intransigeance de la Serbie pose maintenant de graves problèmes puisque Belgrade refuse de fermer une frontière qui n’existe pas à ses yeux. Par ailleurs, le Kossovo, digne valet de l’atlantisme, se transforme progressivement en un narco-État plus ou moins en cours d’islamisation.

Avant de rompre les négociations d’un commun accord dès le 7 septembre dernier, Aleksandar Vučić et Hashim Thaçi ont espéré que leurs États respectifs adhéreraient le plus tôt possible à l’Union pseudo-européenne. Ils étaient même prêts à s’affranchir du tabou diplomatique suprême : l’intangibilité des frontières. Le Nord du Kossovo peuplé de Serbes autour de Mitrovica rejoindrait la Serbie qui en échange céderait au Kossovo des territoires du Sud-Ouest à majorité kossovare (la vallée de Presevo et les villes de Medveda et de Bujanovac). À peine envisagée, cette solution de bon sens fondée sur le critère ethno-linguistique souleva bien des mécontentements. L’Église orthodoxe serbe s’interrogea sur le devenir de ses lieux saints, de ses monastères et des enclaves serbes non contigues à la Serbie. La Russie souhaiterait maintenir le conflit gelé, utile abcès de fixation régionale. Le Premier ministre kossovar, Ramush Haradinaj, s’indigna déjà de rendre la moindre parcelle de terre albanaise aux Serbes. Quant à la gauche populiste souverainiste de Vetëvendosje ! (« Autodétermination ! »), deuxième force politique du pays, elle s’éleva contre cet éventuel échange au nom de la Grande Albanie ethnique qui n’exista que de 1941 à 1944...

Alors que Washington et Paris penchaient vers ce règlement territorial, Bruxelles et Merkel ainsi que les « machins » internationaux s’inquiétaient de ce précédent susceptible d’avoir de fortes répercussions en Bosnie-Herzégovine voisine. Milorad Dodik, le président de la République serbe de Bosnie, réclame en effet depuis longtemps le rattachement des contrées serbes bosniennes à la patrie serbe. Les diplomates occidentaux n’apprécient guère les rectifications territoriales significatives. Ainsi maintes entités étatiques africaines ne sont-elles pas viables du fait de cette règle absurde qui ignore les réalités ethniques et tribales.

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Pourtant, la République française ne rechigne jamais à annexer un espace frontalier si s’en présente l’occasion. En 1918, elle s’empara de l’Alsace-Lorraine et orchestra une incroyable épuration ethnique en expulsant massivement de nombreuses familles germanophones. En 1947, le traité de Paris contraignit l’Italie à céder Tende, la Brigue et les crêtes de Tinée et de Vésubie à l’Hexagone. Neuf ans auparavant, le gouvernement français agressa l’Allemagne en lui déclarant la guerre parce que Berlin contestait l’intangibilité des frontières au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…

La cession réciproque de territoires entre la Serbie et le Kossovo marquerait un arrêt formidable du multiculturalisme post-moderniste au profit d’une perception géopolitique plus concrète. D’une aire balkanique aux entités composites, instables et artificielles, on passerait enfin aux Balkans de communautés de peuples enracinées.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 92, diffusée sur Radio-Libertés, le 28 septembre 2018.

lundi, 01 octobre 2018

La Gran Eurasia se une en el Lejano Oriente ruso

El Foro Económico de Oriente en Vladivostok se ha convertido en una parte crucial de la integración estratégica entre China, Rusia y otros países en el noreste de Asia, una ceremonia de graduación de la integración para transformar el sistema mundial actual.

Xi Jinping y Vladimir Putin participaron en una actividad de cocina conjunta. Panqueques con caviar (blin, en ruso), seguidos por un trago de vodka. Acaba de suceder en el Foro Económico Oriental en Vladivostok. Se habla de una metáfora gráfica (y comestible) que sella la siempre cambiante ‘asociación estratégica integral entre Rusia y China’.

Desde hace unos años, el foro de Vladivostok ofrece una hoja de ruta inigualable que rastrea el progreso en la integración de Eurasia.

El año pasado, en el marco del foro, Moscú y Seúl lanzaron una bomba: una plataforma de comercio trilateral, integrando de manera crucial a Pyongyang, girando en torno a un corredor de conectividad entre toda la península de Corea y el Lejano Oriente ruso.

Los temas de la mesa redonda de este año incluyeron la integración del Lejano Oriente ruso en las cadenas logísticas de Eurasia; una vez más, el enlace ruso con las Coreas, con el objetivo de construir un ferrocarril transcoreano conectado al Transiberiano y una filial de “Gasoductistán” a Corea del Sur a través de China. Otros temas fueron la asociación entre Rusia y Japón en términos de tránsito eurasiático, centrada en la conexión de las actualizaciones del Trans-Siberiano y del Baikal-Amur Mainline (BAM) a un ferrocarril proyectado a la isla de Sakhalin, y luego a todo el camino hasta la isla de Hokkaido.

El futuro: Tokio a Londres, a la perfección, en tren.

Luego hubo integración entre Rusia y la ASEAN, más allá de los proyectos actuales de infraestructura, agricultura y construcción naval para la energía, el sector agroindustrial y la silvicultura, tal como lo definió IvanPolyakov, presidente del Consejo Empresarial Rusia-ASEAN.

Básicamente, todo se trata de la acumulación simultánea de un creciente eje Este-Oeste y también Norte-Sur. Rusia, China, Japón, las Coreas y Vietnam, lenta pero seguramente, están en camino hacia una sólida integración geoeconómica.

Podría decirse que la discusión más fascinante en Vladivostok fue CrossroadsontheSilk Road, con, entre otros, SergeyGorkov, viceministro de desarrollo económico de Rusia; Wang Yilin, presidente del gigante petrolero chino CNPC, y ZhouXiaochun, vicepresidente del consejo de administración del esencial Foro de Boao.

El impulso de Moscú es vincular la Nueva Ruta de la Seda o la Iniciativa de Belt and Road (BRI) con la Unión Económica de Eurasia (EAEU). Sin embargo, el objetivo geoeconómico final es aún más ambicioso; una “asociación mayor de Eurasia”, donde el BRI converge con la UEEA, la Organización de Cooperación de Shanghai (OCS) y la ASEAN. En su núcleo se encuentra la asociación estratégica Rusia-China.

La hoja de ruta futura, por supuesto, implica golpear los acordes correctos en un complejo equilibrio de intereses políticos y prácticas de gestión en medio de múltiples proyectos Este-Oeste. La simbiosis cultural tiene que ser parte de la imagen. La asociación Rusia-China tiende cada vez más a razonar en términos de Go (weiqi, el juego), una visión compartida basada en principios estratégicos universales.

Otra discusión clave en Vladivostok, contó con FyodorLukyanov, director de investigación en el siempre esencial Valdai Discussion Club, y LanxinXiang, director del Centro de OneBelt y One Road Studies en el Instituto Nacional de China para SCO International Exchange. Eso se centró en la geopolítica de la interacción asiática, involucrando a los principales miembros de BRICS, Rusia, China e India, y cómo Rusia podría capitalizarlo mientras navegaba por las terribles sanciones y el pantano de la guerra comercial.

Toda la Potencia de Siberia

Todo vuelve a lo básico y a la asociación estratégica entre Rusia y China en evolución. Xi y Putin están implicados en el núcleo. Xi define la asociación como el mejor mecanismo para “neutralizar conjuntamente los riesgos y desafíos externos”. Para Putin, “nuestras relaciones son cruciales, no solo para nuestros países, sino también para el mundo”. Es la primera vez que un líder chino se une a las discusiones de Vladivostok.

China se está interconectando progresivamente con el Lejano Oriente ruso. Los corredores de transporte internacional, Primorye 1 y Primorye 2, impulsarán el tránsito de carga entre Vladivostok y el noreste de China. Gazprom está por completar el tramo ruso del gran gasoducto Potencia de Siberia hacia China, de acuerdo con CNPC. Se han soldado y tendido más de 2.000 kilómetros de tuberías desde Yakutia hasta la frontera ruso-china. La Potencia de Siberia comienza a operar en diciembre de 2019.

Según el Fondo de Inversión Directa de Rusia (RDIF), la asociación está evaluando 73 proyectos de inversión por valor de más de $ 100 mil millones. El supervisor es el Comité Consultivo Empresarial Ruso-Chino, que incluye a más de 150 ejecutivos de importantes compañías rusas y chinas. El consejero delegado de RDIF, KirillDmitriev, está convencido de que “transacciones particularmente prometedoras tendrán lugar gracias a acuerdos bilaterales que aprovechen la relación entre Rusia y China”.

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En Vladivostok, Putin y Xi una vez más acordaron seguir aumentando el comercio bilateral en yuanes y rublos, evitando el dólar estadounidense, basándose en una decisión mutua de junio para aumentar el número de contratos en rublos y yuanes. Paralelamente, el ministro de Desarrollo Económico, MaksimOreshkin, aconsejó a los rusos vender dólares estadounidenses y comprar rublos.

Moscú espera que el rublo se aprecie a alrededor de 64 por dólar el próximo año. Actualmente se cotiza en alrededor de 70 rublos frente al dólar, arrastrado por las sanciones de Estados Unidos y la utilización del dólar como arma que está causando estragos en los miembros de BRICS Brasil, India y Sudáfrica, así como en los posibles estados BRICS Plus como Turquía e Indonesia.

Putin y Xi reafirmaron una vez más que continuarán trabajando en conjunto en su hoja de ruta intercoreana basada en el “doble congelamiento”: Corea del Norte suspende las pruebas nucleares y los lanzamientos de misiles balísticos mientras que Estados Unidos suspende los ejercicios militares con Seúl.

Pero lo que realmente parece estar capturando la imaginación de las Coreas es el ferrocarril transcoreano. Kim Chang-Sik, jefe de desarrollo ferroviario en Pyongyang, dijo: “Desarrollaremos más este proyecto sobre la base de negociaciones entre Rusia, Corea del Norte y Corea del Sur, para que los propietarios de este proyecto sean los países de la península de Corea. ”

Eso concuerda con lo que el presidente surcoreano Moon Jae-in dijo hace solo tres meses: “Una vez que se construya la línea principal transcoreana, ésta puede conectarse al ferrocarril transiberiano. En este caso, sería posible entregar productos de Corea del Sur a Europa, lo que sería económicamente beneficioso no solo para Corea del Sur y del Norte, sino también para Rusia “.

Comprender la matryoshka

Contrariamente a la histeria occidental, causada por mala información o manipulación, los actuales juegos de guerra de Vostok en el Trans-Baikal del Lejano Oriente ruso, que incluyen 3.000 soldados chinos, son solo una parte de la asociación estratégica mucho más profunda y compleja entre Rusia y China. Todo se trata de una matryoshka: el juego de guerra es una muñeca dentro del juego geoeconómico.

En “China y Rusia: el nuevo acercamiento“, Alexander Lukin, de la Escuela Superior de Economía de la Universidad Nacional de Investigación de Moscú, establece la hoja de ruta en detalle; la asociación económica en evolución, en Eurasia, es parte de un concepto mucho más amplio y completo de “Gran Eurasia”. Este es el núcleo de la entente Rusia-China, que conduce a lo que el politólogo SergeyKaraganov ha calificado como “un espacio común para la cooperación económica, logística e informática, la paz y la seguridad de Shanghai a Lisboa y de Nueva Delhi a Murmansk”.

Sin entender los debates envolventes de la Gran Ilustración, como la reunión anual en Vladivostok, es imposible comprender cómo la integración progresiva de BRI, EAEU, SCO, ASEAN, BRICS y BRICS Plus está destinada a cambiar irreversiblemente el sistema mundial actual.

Guerre civile et immigration

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Guerre civile et immigration

par André WAROCH

À l’issue des émeutes de 2005, qui firent quatre morts, plus de cinquante blessés parmi les forces de l’ordre, donnèrent lieu à près de trois mille interpellations, occasionnèrent la destruction de 9 000 voitures, et virent l’état d’urgence proclamé en France pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, Dominique Venner eut ces mots glaçants : « Nous vivons le début de quelque chose que nous ne connaissons pas, qui n’a pas de précédent sous cette forme. »

Mais les émeutes de 2005 ne sont elles-mêmes qu’une des étapes d’un processus enclenché dans les années 1970. Ces quarante dernières années sont, en effet, l’histoire d’une longue chute dans l’abîme. Le seul écrivain français à avoir tenté de raconter cette histoire sous une forme romancée fut Michel Houellebecq qui tenta ainsi de poser la question centrale, qui est, selon Philippe Muray, celle de la littérature, à savoir : que se passe-t-il ?

Ce qui se passe en France depuis ces quatre dernières décennies, ce qui se joue, est justement la question interdite par excellence. Un déluge de mensonges s’est abattu sur le pays et ses habitants, victimes de ce que Renaud Camus a appelé le « Grand Remplacement », et qu’Éric Zemmour et Valéry Giscard d’Estaing (pourtant lui-même responsable de la mise en place du regroupement familial en 1976) ont qualifié du terme plus prosaïque d’« invasion », terme d’ailleurs lui aussi assez mensonger, puisque renvoyant en premier lieu aux invasions germaniques ayant détruit l’Empire romain d’Occident, c’est-à-dire un événement opposant des soldats à d’autres soldats, l’installation massive des Wisigoths et autres Alamans en Gaule n’étant que la conséquence logique de leur victoire militaire.

Une occupation douce

Rien de tel dans le cas qui nous occupe. Les nouveaux Barbares ne sont venus ni avec des tanks, ni avec des lance-roquettes, ni même avec des fusils, mais dans le plus complet désordre, et les mains nues. Et il ne manque pas de voix médiatiques pour nous expliquer que tout cela « est inéluctable », « qu’on ne peut pas lutter » contre cet afflux de « réfugiés ». Il n’aura pourtant fallu qu’un peu plus d’un mois à la petite Hongrie de Viktor Orban, menacée par ce même afflux de « réfugiés », pour régler le problème, en installant tout simplement une barrière de barbelés tout le long de son flanc Sud. Dorénavant, ne pénètrent en Hongrie que ceux qui y ont été autorisés par un gouvernement national élu démocratiquement. Ce qui est apparemment le pire cauchemar pour les élites politico-médiatiques au pouvoir à l’Ouest.

L’installation des nouveaux Barbares est donc voulue, organisée et planifiée par le pouvoir lui-même, qui agit de ce fait sciemment, et ce depuis plusieurs décennies, contre la population autochtone. Pourtant, la guerre civile qu’on annonce à présent pour demain, et qu’on annonçait déjà hier pour maintenant, n’a toujours pas eu lieu. Cette guerre, qui devait opposer, soit l’État français à des forces islamo-africaines plus ou moins structurées, soit des autochtones constituées en milices à ces mêmes forces étrangères, est restée dans les cartons des intellectuels d’« extrême-droite » ou autres harangueurs « populistes ». Le problème qui se pose pour le premier cas, c’est qu’il impliquerait un système politico-médiatico-judiciaire poussé dans ses derniers retranchements, débordé par ceux dont il a voulu à toutes forces l’installation massive sur son territoire. En réalité, le Système n’est pas du tout débordé, et ne semble pas en passe de l’être dans un avenir proche, par une certaine racaille. Comme pour l’immigration, la situation est en fait sous contrôle, et tout ce qui se passe, se déroule parce que les dirigeants l’ont voulu ainsi. Le second cas, c’est-à-dire l’affrontement entre autochtones et populations immigrées, n’a pas eu lieu non plus. Il semble au contraire n’en avoir jamais été plus éloigné. Il n’y pour ainsi dire aucune réaction – à part la fuite – des Français face à ce phénomène gravissime qui les dépossède, peu à peu, de la terre qui était la leur depuis la plus haute Antiquité.

L’insurrection que le pouvoir redoute par-dessus tout n’est ni celle des enfants de l’immigration, agitation violente, désordonnée et bestiale, qu’ils pourraient en réalité mater très rapidement, par l’action de la police et de la justice (comme au Maghreb, par la bastonnade suivie de détentions de masse), ni celle des « identitaires » qui décideraient de prendre les armes contre les Noirs et les Arabes, mais celle qui pourrait advenir le jour où les autochtones européens dans leur ensemble prendront subitement conscience de la manipulation dont ils ont été les victimes.

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Ils comprendront ce jour-là que ce n’est pas par incompétence que les différents gouvernements agissent contre leurs intérêts, mais parce qu’ils servent d’autres intérêts. Car les exactions commises par les racailles allogènes (qui ne relèvent nullement de la « délinquance » mais du terrorisme, tel que défini par le Larousse : « Ensemble d’actes de violence commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système »), résultat de leur totale inaptitude au « vivre-ensemble » (expression qui désigne l’état qui pourrait être celui de la société française s’il n’y avait pas eu cette immigration qui transforme la France en un immense dépotoir où règne la loi de la jungle), leur violence, la haine qu’ils éprouvent et pratiquent à l’égard du peuple français, ont fait oublier à tout le monde que cette haine est d’abord celle qu’ont les auteurs de cette immigration à l’égard des indigènes d’Europe, qu’ils ont tout simplement livrés aux Barbares.

Nous vivons l’aboutissement logique de la sécession des élites décrite par Christopher Lasch, processus de séparation physique, culturel et anthropologique, qui aboutit, à la fin, à la liquidation physique des peuples occidentaux.

Les manigances de la Caste

La haine des élites françaises à l’égard de leur propre peuple est facilement démontrable : il suffit de constater quels immigrés sont le plus défendus par les médias, et lesquels ne récoltent que de l’indifférence. Chacun a pu entendre, par exemple, ces dernières années, qu’il n’y avait pas assez de Noirs et d’Arabes à la télévision (on confia le journal de TF1 à Harry Roselmack en 2006 pour cette raison, à la suite justement des émeutes de 2005, dont le caractère racial fut donc à cette occasion avoué et assumé par le Régime). J’en ai pour ma part vu un certain nombre. Je ne sais pas combien il en faudrait encore pour que nos petits maîtres soient satisfaits. Certes, ont-ils employé le terme plus hypocrite de « minorités », mais tout le monde comprend ce qu’ils veulent dire. En effet, même depuis cette campagne d’intimidation, je n’ai jamais vu un Asiatique présenter ou animer quoique ce soit : ni le journal de 20 h 00, ni celui de 13 h 00, ni celui de la Nuit, pas un talk-show ou un jeu. Même pas la météo ! Vous pouvez chercher. Allez-y, cherchez-bien. Il n’y en a pas un seul. Qui a protesté ? Et surtout, quel est le crime dont s’est rendue coupable la communauté asiatique pour ne pas avoir droit à la bruyante commisération de nos petits marquis ?

C’est très simple. Ses membres ne s’en prennent pas aux Français. Pas un viol, pas une agression, pas une voiture brûlée. Si problèmes il y a (escroquerie, travail au noir, trafic de contrefaçons), ils relèvent uniquement de la délinquance crapuleuse, c’est-à-dire froide, et lié à l’intérêt économique personnel, alors que les autres se rendent coupables d’innombrables crimes motivés uniquement par la haine. Ce sont donc les communautés les plus violentes, les plus asociales, les plus anti-françaises, les plus anti-blanches, qui sont le plus protégées et favorisés par la caste politico-médiatico-judiciaire.

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À l’heure où j’écris ces lignes, il y a quasiment un égorgement par jour en France, traduit systématiquement, en langage médiatique, par « poignardé à la gorge ». La raison de ce travestissement est très simple : il faut cacher le fait que ce type de meurtre, qui vise très majoritairement des Européens de souche, est exclusivement commis par des Arabo-musulmans. Il s’agit donc de crimes motivés par la haine raciale. Plus les crimes de haine à l’encontre des Français augmentent, plus les effectifs de police se réduisent, et plus le laxisme judiciaire devient la règle. Les courbes qui se croisent illustrent parfaitement cette fameuse phrase de Guillaume Faye : « Ce n’est pas un complot, c’est pire, c’est une logique. »

Ainsi, le racisme anti-blanc, ou racisme anti-français, devient l’idéologie officieuse, ou plutôt, officieusement officielle de la République française. Il faut dire aussi un mot du « féminisme », même si certains naïfs peuvent encore croire que c’est un autre sujet. Derrière ce terme, il n’y a plus, en réalité, qu’une accusation portée sur un individu bien particulier, soupçonné d’être un prédateur en puissance qu’il faudrait castrer au moins symboliquement : l’homme blanc occidental. Alors que celui-ci est censé être dorénavant doux comme l’agneau qui vient de naître, surveillé par les ligues de vertu, les « réfugiés du Sud », eux, ont tous les droits à l’égard des femmes, puisque les dénoncer reviendrait à être « raciste ».

Le rôle des féministes officiels et médiatiques n’est donc en aucun cas de promouvoir les intérêts de la femme, mais de désarmer l’homme blanc (y compris le policier, qui voit la moindre « bavure » impitoyablement sanctionnée) de détruire sa virilité, c’est-à-dire son potentiel de violence, y compris celle qu’il pourrait utiliser pour protéger sa femme des agissements des allogènes. Celle-ci devient donc la proie des harceleurs et autres violeurs surgis du Sud, sans plus personne pour la défendre. Le « féminisme » n’est qu’un des masques du Grand Remplacement.

La révolte gronde…

Toute révolution paraît improbable. La majorité des Français semblent résignés. Le pays s’enfonce toujours plus profond dans l’abîme, et rien ne semble pouvoir freiner cette descente aux enfers.

Installés aux portes de Paris par millions, et avec leurs familles, éduqués dans la haine du peuple qui les accueille, ces « Sudistes » ne doivent pas provoquer la guerre civile, mais, au contraire, l’empêcher. Empêcher que les Français du bas, maintenant exilés dans le péri-urbain et les périphéries, montent à l’assaut de ceux du haut, solidement barricadés dans leurs quartiers, protégés par un cordon de banlieues tiers-mondisées.

Si l’on s’en tient au paradigme démocratique franco-français (c’est-à-dire aux limites qu’ont définies pour nous nos élites), qui se résume à un peuple lobotomisé, à une caste dirigeante toute-puissante et à des minorités haineuses dont ils se servent, la situation est sans issue. On a voulu de toute force nous convaincre que l’avenir ne pouvait résider que dans la mondialisation, l’immigration, la libre-circulation sans limites des biens et des personnes, l’internationalisation définitive, et que nous n’étions que des résidus de l’histoire vaincue. L’histoire mondiale des dix dernières années nous enseigne pourtant tout le contraire. Aux États-Unis, en Russie, en Italie, en Europe centrale, existent maintenant des forces considérables, arrivées au pouvoir par la voie des urnes, déterminées à abattre cette idéologie et ceux qui la soutiennent.

La mondialisation, qui a vaincu et marginalisé les peuples européens sur leur propre sol, peut être demain l’instrument de leur victoire. L’inquiétude qui perce dans les cercles médiatico-politiques concernant la vague « populiste » à travers le Vieux Continent n’est pas qu’idéologique, elle commence à être aussi purement et simplement physique. La Russie nationaliste, en annexant la Crimée et en entretenant une rébellion séparatiste dans l’Est de l’Ukraine, s’est de nouveau avancée vers l’Ouest. Un jour peut-être, les responsables occidentaux de l’immigration passeront-ils devant un autre tribunal de Nuremberg.

André Waroch

vendredi, 28 septembre 2018

Goethe et les entropies du monde moderne

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Goethe et les entropies du monde moderne

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Une note sublime - et si juste - pour commencer :

« Les apôtres de liberté m’ont toujours été antipathiques, car ce qu'ils finissent toujours par chercher, c'est le droit pour eux à l'arbitraire. »

Je n’avais pas touché à Goethe depuis plus de quinze ans, trop écœuré peut-être parce qu’est devenue l’Allemagne de la mégère inapprivoisée. Et puis, le génie du web aidant (Gallica BNF), j’ai relu avec émerveillement ses conversations avec Eckermann, qui sont un des livres les plus extraordinaires du monde. Imaginons qu’Homère, Shakespeare ou Rabelais aient eu cette chance ; ou même Nietzsche, Tocqueville ou Voltaire... La chance d’un Eckermann…

Nous sommes à la fin des années 1820, quand le « satanisme de l’aventure industrielle » (Drieu) se dessine, et que les Poe, Balzac et Chateaubriand comprennent que nous allons être mangés par Mammon et le « mob », la canaille.

Le génie olympien tout en gardant sa « balance » a vite fait en tout cas de prendre ses distances avec le monde moderne. Il voit tout venir, à commencer par nos talents avariés, dépréciés :

« Celui qui ne veut pas croire qu'une grande partie de la grandeur de Shakespeare est due à la grandeur et à la puissance de son siècle, que celui-là se demande si l'apparition d'un phénomène aussi étonnant serait possible aujourd'hui dans l'Angleterre de 1824, dans nos jours détestables de journaux à critiques dissonantes? Ces rêveries tranquilles et innocentes, pendant lesquelles il est seul possible de créer quelque chose de grand, sont perdues pour jamais! Nos talents aujourd'hui doivent tout de suite être servis à la table immense de la publicité. Les revues critiques qui chaque jour paraissent en cinquante endroits, et le tapage qu'elles excitent dans le public, ne laissent plus rien mûrir sainement. »

Goethe est le premier à voir la menace journalistique (Nietzsche en parle très bien dans la considération inactuelle sur Strauss), ce règne de la quantité appliqué au style et aux idées. Il ajoute :

 « Celui qui aujourd'hui ne se retire pas entièrement de ce bruit, et ne se fait pas violence pour rester isolé, est perdu. Ce journalisme sans valeur, presque toujours négatif, ces critiques et ces discussions répandent, je le veux bien, une espèce de demi-culture dans les masses; mais pour le talent créateur, ce n’est qu'un brouillard fatal, un poison séduisant qui ronge les verts rameaux de son imagination, la dépouille de son brillant feuillage, et atteint jusqu'aux profondeurs où se cachent les sucs vitaux et les fibres les plus délicates. »

On savourera l’image de la botanique dont ce maître fut un champion, comme Rousseau.

Goethe ajoute avec émotion :

« Et puis la vie elle-même, pendant ces misérables derniers siècles, qu'est-elle devenue? Quel affaiblissement,  quelle débilité, où voyons-nous une nature originale, sans déguisement? Où est l'homme assez énergique pour être vrai et pour se montrer ce qu'il est ? Cela réagit sur les poètes; il faut aujourd'hui qu'ils trouvent tout en eux-mêmes, puisqu'ils ne peuvent plus rien trouver autour d'eux. »

Cette évocation del’affaiblissement des forces vitalesqui est ici une primeur, je l’ai évoquée dans mon étude sur Dostoïevski et l’occident. C’est la splendide tirade de Lebedev dans l’idiot :

« Et osez dire après cela que les sources de vie n’ont pas été affaiblies, troublées, sous cette « étoile », sous ce réseau dans lequel les hommes se sont empêtrés.

Et ne croyez pas m’en imposer par votre prospérité, par vos richesses, par la rareté des disettes et par la rapidité des moyens de communication ! Les richesses sont plus abondantes, mais les forces déclinent ; il n’y a plus de pensée qui crée un lien entre les hommes ; tout s’est ramolli, tout a cuit et tous sont cuits ! Oui, tous, tous, tous nous sommes cuits !… »

Comme on sait cette tirade est liée au réseau des chemins de fer (Dostoïevski évoque même Tchernobyl !).  Or le réseau, Goethe en parle quand il évoque au début du tome deuxième l’avènement inévitable et contrariant de l’unité allemande :

« Nous causâmes alors de l'unité de l'Allemagne, cherchant comment elle était possible et en quoi cite était désirable.

« Je ne crains pas que l’Allemagne n'arrive pas à son unité, dit Goethe nos bonnes routes et les chemins de fer qui se construiront feront leur œuvre. Mais, avant tout, qu'il y ait partout de l'affection réciproque, et qu'il y ait de l'union contre l'ennemi extérieur. »

Il évoque l’ouverture des frontières :

« Qu'elle soit une, en ce sens que le thaler et le silbergroschen aient dans tout l'empire la même valeur; une, en ce sens que mon sac de voyage puisse traverser les trente-six Etats sans être ouvert; une, en ce sens que le passeport donné aux bourgeois de Weimar par la ville ne soit pas à la frontière considéré par remployé d'un grand État voisin comme nul, et comme l'égal d'un passeport étranger… »

Et d’ajouter :

« Que l'on ne parle plus, entre Allemands, d'extérieur et d’intérieur; que l'Allemagne soit une pour les poids et mesures, pour le commerce, l'industrie, et cent choses analogues que je ne peux ni ne veux nommer. »

Que je ne peux ni ne veux nommer : on souligne ?

Par contre il voit tout de suite notre Goethe les futures limites de cette unité allemande qui va mettre fin à la culture allemande sous la brutale férule des bureaucrates bismarckiens :

« Mais si l'on croit que l'unité de l'Allemagne consiste à en faire un seul énorme empire avec une seule grande capitale, si l'on pense que l'existence de cette grande capitale contribue au bien-être de la masse du peuple et au développement des grands talents, on est dans l'erreur. »

C’est que Goethe est contre la centralisation, même la française (lisez l’émouvant passage de la rencontre avec Napoléon). La centralisation stérilise. Il écrit :

« Ce serait un bonheur pour la belle France si, au lieu d'un seul centre, elle en avait dix, tous répandant la lumière et la vie… »

goethestatue.jpgC’est « Paris et le désert français » cent ans avant Jean-François Gravier ; mais pour être honnête Rousseau avait déjà méprisé l’usage inconvenant de l’hyper-capitale Paris pour la France.

Et de faire l’éloge de la prodigieuse diversité allemande de son époque (un des seuls à notre époque à l’avoir compris est l’excellent historien marxiste Hobsbawn, qui évoqua aussi l’Italie stérilisée par son unification) :

« Où est la grandeur de l'Allemagne, sinon dans l'admirable culture du peuple, répandue également dans toutes les parties de l’empire? Or, cette culture n'est-elle pas due à ces résidences princières partout dispersées; de ces résidences part la lumière, par elles elle se répand partout… »

Il insiste :

« Pensez à ces villes comme Dresde, Munich, Stuttgart, Cassel, Brunswick, Hanovre, et à leurs pareilles, pensez aux grands éléments de vie que ces villes portent en elles ; pensez à l’influence qu'elles exercent sur les provinces voisines et demandez-vous ; tout serait-il ainsi, si depuis longtemps elles n'étaient pas la résidence de princes souverains? »

Car Goethe sent le risque que l’unité allemande va faire peser sur le génie germanique :

« Francfort, Brème, Hambourg, Lubeck sont grandes et brillantes; leur influence sur la prospérité de l’Allemagne est incalculable. Resteraient-elles ce qu'elles sont, si elles perdaient leur indépendance, et si elles étaient annexées à un grand empire allemand, et devenaient villes de province? J'ai des raisons pour en douter… »

Equilibre, harmonie, autant de thèmes centraux chez notre génie.

Autre sujet, la perfection. A cette époque on considère que la perfection est de ce monde, mais qu’elle n’est pas allemande mais britannique. Comme on sait ce complexe d’infériorité allemand pèsera lourd au vingtième siècle :

« …mais il y a dans les Anglais quelque chose que la plupart des autres hommes n'ont pas. Ici, à Weimar, nous n'en voyons qu'une très petite fraction, et ce ne sont sans doute pas le moins du monde les meilleurs d'entre eux, et cependant comme ce sont tous de beaux hommes, et solides. »

L’anglais (pas le dandy détraqué, le gentleman bien sûr) est beau pour ces raisons :

« Ce qui les distingue, c'est d'avoir le courage d'être tels que la nature les a faits. II n'y a en eux rien de faussé, rien de caché, rien d'incomplet et de louche; tels qu'ils sont, ce sont toujours des êtres complets. Ce sont parfois des fous complets, je t'accorde de grand cœur ; mais leur qualité est à considérer, et dans la balance de la nature elle pèse d'un grand poids. »

C’est le gentleman idéal, le parfait modèle hollywoodien de l’âge d’or (on pense à Stewart Granger à Cary Grant, à Errol Flynn) remis au goût du jour à notre époque postmoderne par les adaptations des petits romans de Jane Austen.

Mais Goethe souligne le déclin de notre perfection de civilisé :

« Du reste, nous autres Européens, tout ce qui nous entoure est, plus ou moins, parfaitement mauvais; toutes les relations sont beaucoup trop artificielles, trop compliquées; notre nourriture, notre manière de vivre, tout est contre la vraie nature; dans notre commerce social, il n'y a ni vraie affection, ni bienveillance. »

Goethe évoque alors en disciple de Rousseau (beaucoup plus germanique que français, et si mal compris en France le pauvre…) le modèle du sauvage :

« On souhaiterait souvent d'être né dans les îles de la mer du Sud, chez les hommes que l'on appelle sauvages, pour sentir un peu une fois la vraie nature humaine, sans arrière-goût de fausseté. »

Parfois même Goethe succombe au pessimisme, quant à la misère de notre temps :

« Quand, dans un mauvais jour, on se pénètre bien de la misère de notre temps, il semble que le monde soit mûr pour le jugement dernier. Et le mal s'augmente de génération en génération. Car ce n'est pas assez que nous ayons à souffrir des péchés de nos pères, nous léguons à nos descendants ceux que nous avons hérités, augmentés de ceux que nous avons ajoutés… »

Goethe alors rêve du paysan, pas encore trop pollué par la civilisation (un petit malin pourrait citer Walter Darré mais aussi les écolos, alors…) :

« Notre population des campagnes, en effet, répondit Goethe, s'est toujours conservée vigoureuse, et il faut espérer que pendant longtemps encore elle sera en état non seulement de nous fournir des cavaliers, mais aussi de nous préserver d'une décadence absolue ; elle est comme un dépôt où viennent sans cesse se refaire et se retremper les forces alanguies de l'humanité. Mais allez dans nos grandes villes, et vous aurez une autre impression… »

Et il insiste encore, au début du tome deuxième de ses entretiens, sur l’affaiblissement des hommes modernes :

« Causez avec un nouveau Diable boiteux, ou liez-vous avec un médecin ayant une clientèle considérable - il vous racontera tout bas des histoires qui vous feront tressaillir en vous montrant de quelles misères, de quelles infirmités souffrent la nature humaine et la société… »

Une vingtaine d’années avant, le jeune Kleist avait évoqué dans son théâtre des marionnettes cette nostalgie et ce regret de la perfection antérieure, nous invitant à remanger de l’arbre de la connaissance pour accéder à un stade supérieur (le transhumain à l’allemande ?).  Citons Kleist :

En sorte, dis-je un peu rêveur, qu’il nous faudrait de nouveau manger du fruit de l’arbre de la connaissance, pour retomber dans l’état d’innocence ?

— Sans nul doute, répondit-il ; c’est le dernier chapitre de l’histoire du monde.

Goethe sentait aussi cette disparition d’innocence, de simplicité (sujet allemand, qu’on retrouve chez Schiller comme dans les élégies II et VIII de Rilke) :

« Ah! nous autres modernes, nous sentons bien la grande beauté des sujets d'un naturel aussi pur, aussi complètement naïf; nous savons bien, nous concevons bien comment on pourrait faire quelque chose de pareil, mais nous ne le faisons pas ; on sent la réflexion qui domine, et nous manquons toujours de cette grâce ravissante… »

Tout cela était déjà dans le Théâtre de Kleist (écrit donc vingt ans avant) :

« Je dis que je savais fort bien quels désordres produit la conscience dans la grâce naturelle de l’homme. Un jeune homme de ma connaissance avait, par une simple remarque, perdu pour ainsi dire sous mes yeux son innocence et jamais, dans la suite, n’en avait retrouvé le paradis, malgré tous les efforts imaginables. »

Et puisqu’on évoque Kleist et ses cardinales marionnettes, c’est dans Werther que l’on trouve cette note intéressante :

« Les objets ne font que paraître et disparaître à mes yeux, et je me demande souvent si mon existence elle-même n’est pas un vain prestige. Il me semble que j’assiste à un spectacle de marionnettes. Je vois passer et repasser devant moi de petits bons hommes, de petits chevaux, et je me demande souvent si tout cela n’est pas une illusion d’optique. Je joue avec ces marionnettes, ou plutôt je ne suis moi-même qu’une marionnette. Quelquefois je prends mon voisin par la main, je sens qu’elle est de bois, et je recule en frissonnant. »

Werther expédiait aussi à sa manière l’homme sans qualités de la modernité :

« Mais, entre nous, l’homme qui cédant sottement à l’influence d’autrui, sans goût personnel, sans nécessité, consume sa vie dans de pénibles travaux pour un peu d’or, de vanité, ou quelque autre semblable fumée, cet homme-là est à coup sûr un imbécile ou un fou. »

Pour terminer sur une note plus prosaïque, évoquons cette belle vision de la mondialisation. Car la maître voit tout venir, (comme son disciple et traducteur Nerval qui voit nos réseaux arriver dans Aurélia). Goethe pressent aussi la future domination américaine :

« Mais ce qui est sûr, c'est que, si on réussit à percer un canal tel qu'il puisse donner passage du golfe du Mexique dans l’Océan Pacifique à des vaisseaux de toute charge et de toute grosseur, ce fait aura d'incalculables résultats et pour le monde civilisé et pour le monde non civilisé. Je m'étonnerais bien que les États-Unis manquassent de se saisir d'une œuvre pareille. On pressent que ce jeune État avec sa tendance décidée vers l'Ouest, aura aussi pris possession, dans trente ou quarante ans, des grandes parties de terre situées au-delà des montagnes Rocheuses, et les aura peuplées… »

Goethe voit le nouveau monde se peupler américain, se remplir :

« On pressent aussi  bien que tout le long de cette cote de l'océan Pacifique où la nature a déjà creusé les ports les plus vastes et les plus sûrs, se formeront peu à peu de très-importantes villes de commerce, qui seront les intermédiaires de grands échanges entre la Chine et l'Inde d'un côté et les États-Unis de l’autre… »

Canal de Panama donc :

« Aussi, je le répète, il est absolument indispensable pour les Etats-Unis d'établir un passage entre le golfe du Mexique et l'océan Pacifique, et je suis sûr qu'ils l'établiront. Je voudrais voir cela de mon vivant, mais je ne le verrai pas. Ce que je voudrais voir aussi, c'est l’'union du Danube et du Rhin… »

Et canal de Suez :

« Et enfin, en troisième lieu, je voudrais voir les Anglais en possession d'un canal à Suez. »

Les Français eurent l’initiative de ces deux canaux qu’ils se firent chiper par les anglo-saxons. Je ne saurais trop inviter mes lecteurs à lire ou redécouvrir ce livre. 

 

Sources

Conversations de Goethe et d’Eckermann, Gallica, BNF

Nietzsche - Considérations inactuelles (Wikisource.org)

Goethe – les souffrances du jeune Werther

Nerval - Aurélia

Heinrich Von Kleist - Sur le théâtre des marionnettes

Dostoïevski - L’Idiot (ebooksgratuits.com)

Nicolas Bonnal - Dostoïevski et la modernité occidentale 

jeudi, 27 septembre 2018

Laurent Obertone à Lille

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20:27 Publié dans Actualité, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, événement, lille, laurent obertone | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 26 septembre 2018

La stratégie de diabolisation de la Russie

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La stratégie de diabolisation de la Russie

Auteur : Manlio Dinucci 
Ex: http://www.zejournal.mobi
(image: Davide Bonazzi pour "The Boston Globe")

Le contrat de gouvernement, stipulé en mai dernier par le M5Stelle et par la Lega, confirme que l’Italie considère les États-Unis comme son “allié privilégié”. Lien renforcé par le Premier ministre Conte qui, dans sa rencontre avec le président Trump en juillet, a établi avec les USA “une coopération stratégique, presque un jumelage, en vertu duquel l’Italie devient un interlocuteur privilégié des États-Unis pour les principaux défis à affronter”. En même temps cependant le nouveau gouvernement s’est engagé dans le contrat à “une ouverture à la Russie, à percevoir non pas comme une menace mais comme un partenaire économique” et même comme “potentiel partenaire pour l’Otan”. C’est comme concilier le diable avec l’eau bénite.

On ignore de ce fait, au gouvernement comme dans l’opposition, la stratégie USA de diabolisation de la Russie, visant à créer l’image de l’ennemi menaçant contre qui nous devons nous préparer à combattre.

Cette stratégie a été exposée, dans une audition au Sénat (21 août), par Wess Mitchell, vice-secrétaire du Département d’État pour les Affaires européennes et eurasiatiques : “Pour faire face à la menace provenant de la Russie, la diplomatie USA doit être soutenue par une puissance militaire qui ne soit seconde à personne et pleinement intégrée avec nos alliés et tous nos instruments de puissance”.

Augmentant le budget militaire, les États Unis ont commencé à “re-capitaliser l’arsenal nucléaire”, y compris les nouvelles bombes nucléaires B61-12 qui à partir de 2020 seront déployées contre la Russie en Italie et d’autres pays européens.

Les États-Unis, précise le vice-secrétaire, ont dépensé depuis 2015 11 milliards de dollars (qui monteront à 16 en 2019) pour l’ “Initiative de dissuasion européenne”, c’est-à-dire pour potentialiser leur présence militaire en Europe contre la Russie.

À l’intérieur de l’Otan, ils sont arrivés à faire augmenter de plus de 40 milliards de dollars la dépense militaire des alliés européens et à établir deux nouveau commandements, dont celui pour l’Atlantique contre “la menace des sous-marins russes” situé aux USA. En Europe, les États-Unis soutiennent en particulier “les États sur la ligne de front”, comme la Pologne et les pays baltes, et ils ont supprimé les restrictions à la fourniture d’armes à la Géorgie et à l’Ukraine (c’est-à-dire aux États qui, avec l’agression contre l’Ossétie du Sud et le putsch de Place Maïdan, ont amorcé l’escalade USA/Otan contre la Russie).

Le représentant du département d’état accuse la Russie non seulement d’agression militaire mais d’opérer aux États-Unis et dans les États européens des “campagnes psychologiques de masse contre la population pour déstabiliser la société et le gouvernement”. Pour conduire ces opérations, qui entrent dans le “continuel effort du système poutinien pour la domination internationale”, le Kremlin utilise “la panoplie de politiques subversives employé autrefois par les Bolcheviques et par l’État soviétique, mis à jour pour l’ère digitale”.

Wess Mitchell accuse la Russie de ce dans quoi les USA sont les maîtres : ils ont 17 agences fédérales d’espionnage et subversion, parmi lesquelles celle du Département d’État. Celui-là même qui vient de créer une nouvelle figure : “le Conseiller senior pour les activités et tendances malveillantes de la Russie”(1), chargéde développer des stratégies inter-régionales. Sur ces bases, les 49 missions diplomatiques étasuniennes en Europe et Eurasie doivent mettre en oeuvre, dans leurs pays respectifs, des plans d’action spécifiques contre l’influence russe.

Nous ne savons pas quel est le plan d’action de l’ambassade USA en Italie. Mais, en tant qu’”interlocuteur privilégié desÉtats-Unis”, le premier ministre Conte le saura. Qu’il le communique au parlement et au pays, avant que les “activités malveillantes” de la Russie ne déstabilisent l’Italie.

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

(1) Senior advisor forRussian malign activities and trends” ou SARMAT, nom aussi du dernier missile intercontinental russe. “Réaction amusée de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères : «C’est une violation des droits d’auteur», a déclaré Mme Zakharova. https://fr.sputniknews.com/russie/201808241037798441-depa...(NDT pour la version française)

mardi, 25 septembre 2018

¿Rojos o liberastas?

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¿Rojos o liberastas?

Por Adriano Erriguel

Ex: https://prensarepublicana.com

Deconstrucción de la izquierda posmoderna

Toda lucha por la hegemonía política comienza por una definición del enemigo. Pero siendo la política el ámbito por excelencia del antagonismo, está claro que esas definiciones nunca pueden ser neutrales. No estamos aquí en el campo de la probidad intelectual, ni en el de las pautas verificables de objetividad y precisión. Toda lucha política aspira a movilizar un capital emocional, se apoya en recursos retóricos, intenta arrastrar al antagonista hacia un terreno de juego amañado. En esa tesitura, aquél que determina los códigos lingüísticos ha ganado la partida. No en vano, la hegemonía consiste precisamente en eso: en un juego. O más exactamente, en juegos de lenguaje.

El pensamiento hegemónico de nuestros días – todo eso que el politólogo norteamericano John Fonte bautizaba hace años como progresismo transnacional – ha impuesto de forma aplastante su definición del enemigo. Todo aquél que se enfrente a su visión mesiánica del futuro – un mundo postnacional de ciudadanía global, en el que una gobernanza mundial irá desplazando a las soberanías nacionales – se verá inmediatamente tildado de reaccionario, de ultraconservador o de populista, cuando no de algo peor.[1]

Caben pocas dudas: en el debate público actual casi todas las cartas están marcadas. Si bien el lenguaje nunca es neutral, hoy está más trucado que nunca. Pocos diagnósticos más erróneos – entre los formulados en el siglo XX– que aquél que profetizaba el “fin de las ideologías”. Hoy la ideología está por todas partes. La prueba es que asistimos a la imposición de un lenguaje extremadamente ideologizado, si bien de forma subrepticia y con el noble aval de poderes e instituciones.

¿Un lenguaje ideologizado? Aunque por su omnipresencia parezca invisible, ese lenguaje existe y es el instrumento de una sociedad de control. El control comienza siempre por el uso de las palabras.

¿Qué tipo de palabras? ¿Cómo se organizan?

Si intentamos una clasificación somera podemos distinguir varias categorías. Por ejemplo: las palabras–trampa, aquellas que tienen un sentido reasignado o usurpado (“tolerancia”, “diversidad”, “inclusión”, “solidaridad”, “compromiso”, “respeto”); las palabras–fetiche, promocionadas como objetos de adoración (“sin papeles”, “nómada”, “activista”, “indignado”, “mestizaje”, “las víctimas”, “los otros”); los términos institucionales, santo y seña de la superclase global (“gobernanza”, “transparencia, “empoderamiento” “perspectiva de género”); los hallazgos de la corrección política (“zonas seguras”, “acción afirmativa”, “antiespecista”, “animalista”, “vegano”); los idiolectos universitarios con pretensiones científicas (“constructo social”, “heteropatriarcal”, “interseccionalidad”, “cisgénero”, “racializar”, “subalternidad”); los eufemismos destinados a suavizar verdades incómodas: “flexibilidad” y “movilidad” (para endulzar la precariedad laboral), “reformas” (para designar los recortes sociales), “humanitario” (para acompañar un intervención militar), “filántropo” (más simpático que “especulador internacional”), “reasignación de género” (más sofisticado que “cambio de sexo”), “interrupción voluntaria del embarazo” (menos brutal que “aborto”), “post–verdad” (dícese de la información que no sigue la línea oficial).

Especial protagonismo tienen las “palabras policía” (George Orwell las llamaba blanket words) que cumplen la función de paralizar o aterrorizar al oponente (“problemático”, “reaccionario”, “nauseabundo”, “ultraconservador”, “racista”, “sexista”, “fascista”). Destaca aquí el lenguaje de las “fobias” (“xenofobia” “homofobia”, “transfobia”, “serofobia”, etcétera) que busca convertir en patologías todos aquellos pensamientos que choquen con el código de valores dominantes (pensamientos que, inevitablemente, formarán parte de un “discurso de odio”). Sin olvidar las palabras–tabú: aquellas que denotan realidades arcaicas, inconvenientes y peligrosas (“patria”, “raza”, “pueblo”, “frontera”, “civilización”, “decadencia”, “feminidad”, “virilidad”). [2]

La “Nuevalengua” (Newspeak) de la corrección política tiene dos características: 1) se transmite de forma viral por el mainstream mediático 2) su utilización funciona como un código o “aval” de conformidad con la ideología dominante. El objetivo de la Nuevalengua– como Orwell demostró en “1984”– es determinar los límites de lo pensable. Por eso la hegemonía construye su propio vocabulario, decide sobre sus significados y se atribuye el monopolio de la palabra legítima. De esta forma, cualquier atisbo de rebelión contra el “pensamiento único” se encuentra, ya de entrada, “encastrado” en el campo semántico del enemigo.

Pero ¿qué enemigo?

Los objetores al pensamiento único necesitan definir a qué se enfrentan aquí. Y como estamos hablando de relaciones de antagonismo, la definición, lejos de ser neutral, debe contener un elemento peyorativo que asegure su eficacia política. Los objetores al pensamiento único deben construir su propio campo semántico, deben aprender a jugar los juegos de lenguaje.

¿Quién manda aquí?

En los estudios sobre filosofía del lenguaje es un lugar común citar un famoso pasaje de “Alicia a través del espejo”, de Lewis Carroll. Recordemos el episodio. Alicia dialoga con Humpty Dumpty, el grotesco personaje con forma de huevo, criatura del folklore inglés. En un momento dado, Humpty Dumpty utiliza palabras con un significado aparentemente ajeno al contenido de la conversación. Cuando Alicia se lo reprocha, el diálogo sigue de la siguiente forma:

– “Cuando yo uso una palabra – dijo Humpty Dumpty en un tono desdeñoso – quiere decir lo que yo quiero que diga… ni más ni menos.

– la cuestión – insistió Alicia – es si se puede hacer que las palabras signifiquen tantas cosas diferentes.

– la cuestión – zanjó Humpty Dumpty – es saber quién es el que manda…, eso es todo”.

En su fabulación, Lewis Carroll capturaba de forma sencilla algo que, años más tarde, se convertiría en el gran campo de minas de la filosofía posmoderna: el cuestionamiento de la idea de significado, el desafío a las teorías tradicionales del lenguaje y de la cultura, el post–estructuralismo y la deconstrucción. Básicamente, lo que los filósofos del lenguaje venían a decir – en la línea de Wittgenstein y de Humpty Dumpty – era que el lenguaje se constituye en una serie de “juegos”, y que los enunciados o declaraciones se agrupan en tipologías diferentes que dependen de reglas compartidas y producen una relación entre los hablantes, de la misma forma en que los juegos requieren reglas y generan una relación entre los jugadores. En ese sentido los diálogos pueden ser vistos como una “sucesión de maniobras”: “hablar es luchar” en el sentido de “jugar”. La conclusión esencial de todo esto es que “al ganar una ronda, al replicar de forma inesperada, al alterar los términos del debate, al disentir frente a la posición dominante, podemos alterar las relaciones de poder, aunque sea de forma imperceptible”.[3]

La cuestión es saber quién manda. Aquél de los jugadores que acepte como propio el campo semántico del enemigo, o que maneje un código lingüístico obsoleto, está perdido de antemano.

La lucha por el lenguaje forma parte de un gran fenómeno posmoderno: las guerras culturales.

El Gran Juego

Nuestra aldea global está inmersa en un “gran juego”. Ese juego puede definirse acudiendo a un concepto nacido en el mundo anglosajón: las “guerras culturales”. Lo que ese concepto quiere decir es que la política ha desbordado el ámbito estricto de las doctrinas políticas y los programas electorales. Hoy más que nunca – como lo vio Gramsci hace casi un siglo– todo es política. Tradicionalmente es la izquierda la que mejor lo ha comprendido, y por eso lo ha politizado absolutamente todo: el lenguaje por supuesto, pero muy especialmente todo aquello que atañe a la vida privada y a los aspectos más íntimos de la persona. En la parte que le toca, la derecha – inspirada en los principios del liberalismo clásico – abandonó la vida privada al albedrío de cada individuo y se centró en la gestión de la economía. Una derecha gestionaria frente a una izquierda de valores: esa ha sido – grosso modo y simplificando mucho – la situación durante las últimas décadas. Pero algo ha cambiado en los últimos años. El primer resultado tangible de ese cambio se ha visto en los Estados Unidos, el laboratorio principal de esa “izquierda de valores” que sigue constituyendo, hoy por hoy, el pensamiento hegemónico.

Los meses que precedieron a la victoria de Trump en noviembre 2016 no fueron una campaña electoral al uso, sino más bien la culminación de una “guerra cultural” que se venía librando desde hacía años. Más allá de las estridencias del personaje, lo importante de Trump es el fenómeno social y cultural que representa, y que hizo posible la incubación de este inesperado terremoto político. Lo que ocurrió fue que, ante la dictadura de la corrección política, las fuerzas disidentes habían empezado a construir su propio campo semántico, a quebrar el “marco” lingüístico definido por el enemigo.

Las “guerras culturales” se configuran como un concepto clave para los años venideros. La vieja derecha – la llamada derecha “civilizada”– con su discurso legalista y tecnocrático se encuentra en este terreno completamente perdida. Confiada en el fondo en su superioridad intelectual (acreditada, a su juicio, por la gestión económica) esa derecha se limita a asumir como propias las cruzadas culturales definidas desde la izquierda, transcurridos (eso sí) los plazos preventivos de aclimatación. La razón de fondo es que, en realidad, esa derecha asume el mismo marco mental que la izquierda: la historia tiene un “sentido” que sigue el curso del progreso.

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Pero volvemos a la pregunta anterior. Para los disidentes frente al pensamiento hegemónico: ¿cómo definir al enemigo?

La cosa se complica tras la irrupción, durante los últimos años, de un nuevo elemento: una izquierda populista estimulada por la crisis financiera de 2008. En realidad, esto no constituye ninguna sorpresa. La llegada del populismo de izquierdas se ha visto preparada, durante las últimas décadas, por el aplastante predominio – en los ámbitos cultural, académico y mediático– de la izquierda posmoderna. Existe una relación de continuidad entre los nuevos movimientos de izquierda (llámense populistas, radicales, de extrema izquierda o como se quiera) y la izquierda posmoderna. Ambos comparten los mismos dogmas, el mismo sustrato cultural, la misma mitología progresista. Ambos son el ecosistema natural de la “corrección política”. Ambos son coetáneos del período de máxima expansión del neoliberalismo (una coincidencia nada casual a la que nos referiremos más tarde). Para calificar al pensamiento de esa izquierda posmoderna algunos utilizan el término de “marxismo cultural”. Para calificar a esa izquierda populista muchos continúan refiriéndose al comunismo o al “neo–comunismo”, como si éste fuera una amenaza real, como si éste tuviese la capacidad de reproducir la experiencia totalitaria del siglo XX.

Pero estas definiciones responden a categorías obsoletas. No nos encontramos aquí frente a “marxismo cultural”, ni frente al “marxismo” a secas, ni mucho menos frente al comunismo. Todo lo contrario. La izquierda posmoderna –y esta es la tesis central que defenderemos en estas páginas– tiene muy poco de marxista y sí mucho de neoliberalismo cultural puro y duro.

Pero eso es algo que a primera vista no parece tan claro. Es muy cierto que la izquierda radical usa y abusa de una retórica “retro” (el “antifascismo” en primer lugar) y reclama para sí el patrimonio moral de las luchas “progresistas” del pasado. Pero con ello lo único que hace es parasitar una épica revolucionaria que no le corresponde. En realidad, la apuesta ideológica de la izquierda en todas sus variedades (desde la socialdemócrata hasta la más radical o populista) se inscribe de facto en la agenda de la globalización neoliberal. Y si su pensamiento es a veces calificado como “marxismo cultural”, ello obedece al peso del viejo lenguaje, así como a la rutina mental de la derecha habituada a categorizar como “comunista” todo lo que no le gusta.

Pero no, no nos encontramos en vísperas de un “asalto a los cielos” leninista, ni en el de una socialización de los medios de producción, ni en el de una dictadura del proletariado. Todo lo contrario: el escenario es el de la dictadura de una “superclase” (overclass) mundializada, apoyada en técnicas de “gobernanza” posdemocrática. Un escenario en el que la izquierda radical ejerce las funciones de acelerador y comparsa, preparando el clima cultural propicio a todas las huidas hacia adelante de la civilización liberal. Frente a los desafectos, la izquierda radical asegura – con su celo vigilante e histeria correctista– una función intimidatoria y represora que adquiere tintes parapoliciales. Tareas todas ellas perfectamente homologadas por el sistema.

¿De dónde vienen, pues, los equívocos? En el mundo de las ideas no hay blancos y negros. El vocabulario actual de la corrección política se nutre, sin ninguna duda, de una incubación en el posmarxismo de la Escuela de Frankfurt y sus epígonos. Ahí está el origen de un malentendido – el pretendido carácter “marxista” de la ideología hoy dominante – que la guerra cultural anti–mundialista debería deshacer de una vez por todas, si quisiera asumir una definición eficaz del enemigo.

Conviene para ello hacer un poco de historia.

Los auténticos enterradores del marxismo

Suele pensarse que el fin del marxismo como ideología política tuvo lugar en 1989, con la caída del “socialismo real” y el derrumbe de la URSS. Pero lo cierto es que el marxismo había sido enterrado muchos años antes, y que bastantes de sus enterradores pasaban por ser discípulos de Marx.

En realidad, el acontecimiento que supuso el canto de cisne del marxismo fue la revolución de mayo 1968, el momento en que el movimiento obrero fue desplazado por un sucedáneo: el “gauchismo” liberal–libertario.[4] Pero la epifanía progre de los estudiantes de París y de Berkeley había sido prefigurada – con varias décadas de antelación – por el corpus teórico (también llamado “teoría crítica”) de la “Escuela de Frankfurt”. Fueron los intelectuales del “Instituto para la Investigación Social” fundado en 1923 en esa ciudad alemana los que provocaron, desde dentro, la implosión del marxismo. Muchas de las ideas y temas impulsados por esos intelectuales se encuentran en el origen de los condensados ideológicos que hoy conforman la ideología mundialista.

Desde sus primeros años y durante su etapa de exilio en los Estados Unidos, la Escuela de Frankfurt arrumbó en el desván de la historia el dogma central del marxismo ortodoxo: el determinismo económico, la idea de que son las condiciones materiales y los medios de producción (la infraestructura) los que determinan el curso de la historia, la visión fatalista de un triunfo inevitable del socialismo. Lo que a los intelectuales de Frankfurt les interesaba era la acción sobre la “superestructura”, puesto que son las condiciones culturales – más que la economía – las que determinan la reificación y la alienación de los seres humanos. Algo que Georg Lukács ya apuntaba en “Historia y conciencia de clase” (1923), la obra fundadora del marxismo occidental. No en vano todas las luminarias de la escuela – Max Horkheimer, Theodor Adorno, Erich Fromm, Herbert Marcuse – se centrarían casi exclusivamente en la crítica cultural, dejando de un lado las cuestiones económicas. Lo cual nos lleva al segundo golpe – todavía más letal – que la escuela de Frankfurt iba a propinar al marxismo ortodoxo.

Al centrar sus denuncias en la reificación y la alienación de los seres humanos – y no en las condiciones económicas de explotación capitalista– estos intelectuales desplazaban el fin último de la transformación social: ésta ya no se reduciría a la abolición de las injusticias sociales, sino que se centraría en la eliminación de las causas psicológicas, culturales y antropológicas de la infelicidad humana. En esa línea, estos autores se esforzarían en establecer pasarelas entre el materialismo histórico y pensadores ajenos a esa tradición, tales como Freud (es el llamado “freudo–marxismo”) o – en un improbable ejercicio de malabarismo intelectual – el mismísimo Nietzsche. En realidad, la escuela de Frankfurt es un abigarrado taller de herramientas intelectuales donde se puede encontrar un poco de todo: las intuiciones más brillantes se codean con las amalgamas más precarias, y una crítica extremadamente perspicaz de la modernidad y sus condiciones de desenvolvimiento se ve mezclada con un empecinamiento utópico abocado al dogmatismo. Todo ello bañado en una atmósfera de virtuosismo y de elitismo intelectual que sellaba el extrañamiento definitivo entre los “intelectuales orgánicos” y la gente corriente. O lo que es decir, entre la intelligentsia progresista y el pueblo.

Cosmópolis utópica

La escuela de Frankfurt ofrece una gran paradoja: partiendo del marxismo – o más bien, de una interpretación “humanista” de la obra del “joven Marx” – sus teóricos preparaban el terreno para la ideología orgánica de la globalización neoliberal. El primer puente entre ambos mundos tiene mucho que ver con el fetiche ideológico de estos intelectuales: la idea de utopía. Para la escuela de Frankfurt, la utopía no es un “día del Juicio” o fin de la historia en el sentido marxista – el advenimiento de una sociedad sin clases –, sino que, insuflando una nota de realismo, admiten que si bien nunca alcanzaremos la Salvación o Redención final, el mantenimiento del Ideal – el sueño de la Redención – es un bien en sí mismo, puesto que nos impele a una mejora indefinida de la Humanidad. Es el “principio esperanza” definido por el filósofo Ernst Bloch. Bajo el baremo implacable de la Utopía, el presente se ve así sometido a una acusación perpetua, se ve impelido a avanzar por la senda del cosmopolitismo y de la “tolerancia” en pos del (siempre distante) espejismo utópico. Pero no se trata aquí de una utopía colectivista del tipo de la “sociedad comunista” del marxismo clásico. Desde el momento en que se vincula a una idea de “felicidad” personal, la utopía frankfurtiana concierne sobre todo al individuo. Lo que nos conduce al segundo gran puente con el neoliberalismo.

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Que la “felicidad” como reivindicación individual es un viejo fetiche del liberalismo, es algo que no requiere grandes demostraciones. Basta con leerlo en la Constitución de los Estados Unidos. La aportación de la Escuela de Frankfurt consistió en encauzar hacia esa reivindicación una parte del capital teórico del marxismo, remodelándolo como una especie de filosofía “humanista” y relegando sus enfoques de clase y sus aspiraciones revolucionarias. La llave maestra para ello consistió en el descubrimiento del “joven Marx” – el de los “Manuscritos Económicos y Filosóficos de 1844”– con sus “inclinaciones utópicas y su visión de un hombre nuevo y liberado del egotismo, de la crueldad y de la alienación. La revolución contra el capitalismo se sustituyó por algo parecido a un intento de transformación de la condición humana. El socialismo pasaba así a identificarse con una forma de tratar a la gente, más que con un modelo institucional y político”.[5] Aquí se consuma el auténtico entierro del marxismo.

Frente a las categorías materialistas y positivistas del marxismo – empeñadas en una analogía con las ciencias naturales –, la “Escuela de Frankfurt” enfatizaba los elementos éticos, subjetivos e individuales de la “teoría crítica”, de forma que ésta se configuraba como una teoría general de la transformación social, a su vez espoleada por un deseo de “liberación” entendida en sentido individual. La “liberación” y la “emancipación” eclipsaban así el objetivo de la revolución y se fundían en el horizonte utópico de una “felicidad” orientada al desarrollo personal. No es extraño que Wilhelm Reich – con sus trabajos sobre sexología– o Erich Fromm – con obras como “El concepto de hombre en Marx”– alcanzaran gran popularidad y fueran ampliamente leídos en los medios radicales norteamericanos.

¿Qué quedaba entonces del marxismo? Una retórica, una jerga académica, una dialéctica opresores/oprimidos, una cáscara de romanticismo subversivo al servicio del único sistema que, de hecho, hace tangible ese grial utópico de la “liberación” individual indefinida: el liberalismo libertario en lo cultural, el neoliberalismo en lo económico; lo que es decir: el capitalismo en su estadio final de desarrollo.

Del posmarxismo al neoliberalismo

La primera regla de la guerra cultural es saber leer al enemigo. El legado de la escuela de Frankfurt es demasiado rico como para ser arrojado en el cómodo saco del “marxismo cultural”; de hecho, buena parte de sus postulados admiten una lectura “de derecha”. El caso más evidente – e interesante – es la perspectiva “antiprogresista” desarrollada por una parte de esta escuela.

Una de las paradojas de la teoría frankfurtiana consiste en su crítica sistemática de la modernidad. En realidad, se trata de la única crítica de la modernidad y de la idea de “progreso” que haya sido formulada desde la izquierda, o al menos desde una tradición no conservadora o no reaccionaria. Posiblemente sea también la más brillante de las realizadas hasta la fecha. La experiencia de Auschwitz y la consiguiente ruina del optimismo progresista son las bases sobre las que se construye la obra seminal de Max Horkheimer y Theodor Adorno: “Dialéctica de la Ilustración”. En esa obra, lo que ambos autores vienen a decir es que, después de todo, tal vez el precio a pagar por “el progreso” sea demasiado alto, y que los ideales racionalistas, cuando son absolutizados, revierten en su opuesto: en un nuevo irracionalismo. En su enfoque crítico sobre la Ilustración, ambos autores rechazan la narrativa tradicional que se focalizaba sobre la evolución de las instituciones, las ideas políticas o el progreso tecnológico, y se centran en una crítica antropológica: los daños causados por el despliegue de la razón instrumental en una sociedad totalmente administrada, con sus corolarios de reificación alienación de la persona. Desde esa perspectiva, el panorama de la modernidad y del progreso podía ser muy sombrío. Hay por lo tanto en la Escuela de Frankfurt una apertura hacia un cierto conservadurismo cultural.[6] No en vano Horkheimer señalaba que, así como hay cosas que deben ser transformadas, hay otras que deben ser preservadas, y que un verdadero revolucionario está más cerca de un verdadero conservador que de un fascista o de un comunista.

Pero aceptadas estas premisas, la diferencia con una auténtica “crítica de derecha” es clara: allí donde ésta hubiera puesto el énfasis en la denuncia de la uniformización cultural, el desarraigo identitario y la ruptura del vínculo comunitario (fenómenos todos ellos impulsados por la modernidad), Horkheimer y Adorno tienen un enfoque individualista: la denuncia de la pérdida de “autonomía” personal, el rechazo a los “procesos de dominación” que afligen al individuo. Sea como fuere, la crítica frankfurtiana a la modernidad sigue siendo una píldora dura de tragar para la vulgata progresista y el “pensamiento positivo” de nuestra época. Por eso mismo continúa siendo una aportación insoslayable para todos aquellos que, ya sea desde la derecha o desde la izquierda, desean acometer una deconstrucción teórica de la modernidad, la Ilustración y el “progreso”.

Pero el genio del liberalismo consiste en su capacidad para absorber todas las críticas, su habilidad para transformarlas en “oposición controlada”. El éxito de la “teoría crítica” frankfurtiana marcó su integración en las instituciones, algo que los propios Horkheimer y Adorno habían ya previsto cuando señalaban que, en la medida en que una obra gana en popularidad, su impulso radical se ve integrado dentro del sistema. El liberalismo desechó la parte más auténticamente subversiva de la Escuela de Frankfurt – la crítica de la razón instrumental, el análisis sobre la desacralización del mundo, la reivindicación de los valores no económicos, la denuncia del consumismo, el rechazo a la mercantilización de la cultura, la advertencia sobre la pérdida de “sentido” – y adoptó sus postulados más individualistas y libertarios de “emancipación” y de rechazo a la “dominación” ejercida por la familia, el Estado y la iglesia. La “dialéctica negativa” desarrollada por la Escuela de Frankfurt sirvió así de instrumento a toda una generación de radicales americanos y europeos empeñados en una reconfiguración profunda de la sexualidad, la educación y la familia.

A un nivel teórico más profundo, la “dialéctica negativa” frankfurtiana enlazaba sin solución de continuidad con una nueva generación más radical y carente de los escrúpulos “conservadores” de Horkheimer y sus amigos: la generación del posmodernismo y del post–estructuralismo, de Foucault y de Derrida, de la deconstrucción y de la ideología de género. A partir de los años 1970 se sentarían las bases de una nueva cultura y de un “hombre nuevo”.

Quedaba expedito el camino hacia el neoliberalismo.

…………………………………………………………………………………………

[1] John Fonte, Investigador del Instituto Hudson (Washington), acuñó en 2001 el término “progresismo transnacional” para dirigirse a la ideología de la post–guerra fría. Se trata de una de las mejores descripciones de la ideología mundialista realizadas hasta la fecha. Según Fonte, entre las creencias promovidas por esta ideología figuran: 1) promover las identidades de grupo (género, etnia) sobre las identidades individuales; 2) una visión maniquea de opresores/oprimidos; 3) una promoción de las minorías oprimidas a través de cuotas; 4) la adopción de los valores de estas minorías por parte de las instituciones; 5) el inmigracionismo; 6) la promoción de la “diversidad” frente a la idea de asimilación en países de destino; 7) la redefinición de la democracia para acomodar la representación de las minorías; 8) la deconstrucción “posmoderna” de las naciones occidentales, y su sustitución por el multiculturalismo.   https://www.hudson.org/content/researchattachments/attach...

[2] Para esta clasificación nos apoyamos, de forma bastante libre, en la obra magistral de Jean–Yves Le Gallou y Michel Geoffroy, Dictionnaire de Novolangue. Ces 1000 mots qui vous manipulent. Via Romana 2015, pp. 10–11.

[3] Catherine Belsey, Poststructuralism. A very Short Introduction. Oxford University Press 2002, pp.97–98.

[4] Adriano Erriguel, Vivir en Progrelandia. Mayo del 68 y su legado. www.elmanifiesto.com

[5] Stephen Eric Bronner, Critical Theory. A very short introduction. Oxford University Press 2011, p. 48.

[6] Es lo que el crítico cultural británico Jonathan Bowden llamaba el “secreto íntimo” de la Escuela de Frankfurt. Jonathan Bowden, Frankfurt School Revisionismhttps://www–counter–currents.com)

El libro “Dialéctica de la Ilustración” de Adorno y Horkheimer fue una influencia mayor en los orígenes de la corriente de ideas conocida como la “Nueva derecha” francesa.

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¿Rojos o liberastas?

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¿Rojos o liberastas?

Por Adriano Erriguel

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Deconstrucción de la izquierda posmoderna

Toda lucha por la hegemonía política comienza por una definición del enemigo. Pero siendo la política el ámbito por excelencia del antagonismo, está claro que esas definiciones nunca pueden ser neutrales. No estamos aquí en el campo de la probidad intelectual, ni en el de las pautas verificables de objetividad y precisión. Toda lucha política aspira a movilizar un capital emocional, se apoya en recursos retóricos, intenta arrastrar al antagonista hacia un terreno de juego amañado. En esa tesitura, aquél que determina los códigos lingüísticos ha ganado la partida. No en vano, la hegemonía consiste precisamente en eso: en un juego. O más exactamente, en juegos de lenguaje.

El pensamiento hegemónico de nuestros días – todo eso que el politólogo norteamericano John Fonte bautizaba hace años como progresismo transnacional – ha impuesto de forma aplastante su definición del enemigo. Todo aquél que se enfrente a su visión mesiánica del futuro – un mundo postnacional de ciudadanía global, en el que una gobernanza mundial irá desplazando a las soberanías nacionales – se verá inmediatamente tildado de reaccionario, de ultraconservador o de populista, cuando no de algo peor.[1]

Caben pocas dudas: en el debate público actual casi todas las cartas están marcadas. Si bien el lenguaje nunca es neutral, hoy está más trucado que nunca. Pocos diagnósticos más erróneos – entre los formulados en el siglo XX– que aquél que profetizaba el “fin de las ideologías”. Hoy la ideología está por todas partes. La prueba es que asistimos a la imposición de un lenguaje extremadamente ideologizado, si bien de forma subrepticia y con el noble aval de poderes e instituciones.

¿Un lenguaje ideologizado? Aunque por su omnipresencia parezca invisible, ese lenguaje existe y es el instrumento de una sociedad de control. El control comienza siempre por el uso de las palabras.

¿Qué tipo de palabras? ¿Cómo se organizan?

Si intentamos una clasificación somera podemos distinguir varias categorías. Por ejemplo: las palabras–trampa, aquellas que tienen un sentido reasignado o usurpado (“tolerancia”, “diversidad”, “inclusión”, “solidaridad”, “compromiso”, “respeto”); las palabras–fetiche, promocionadas como objetos de adoración (“sin papeles”, “nómada”, “activista”, “indignado”, “mestizaje”, “las víctimas”, “los otros”); los términos institucionales, santo y seña de la superclase global (“gobernanza”, “transparencia, “empoderamiento” “perspectiva de género”); los hallazgos de la corrección política (“zonas seguras”, “acción afirmativa”, “antiespecista”, “animalista”, “vegano”); los idiolectos universitarios con pretensiones científicas (“constructo social”, “heteropatriarcal”, “interseccionalidad”, “cisgénero”, “racializar”, “subalternidad”); los eufemismos destinados a suavizar verdades incómodas: “flexibilidad” y “movilidad” (para endulzar la precariedad laboral), “reformas” (para designar los recortes sociales), “humanitario” (para acompañar un intervención militar), “filántropo” (más simpático que “especulador internacional”), “reasignación de género” (más sofisticado que “cambio de sexo”), “interrupción voluntaria del embarazo” (menos brutal que “aborto”), “post–verdad” (dícese de la información que no sigue la línea oficial).

Especial protagonismo tienen las “palabras policía” (George Orwell las llamaba blanket words) que cumplen la función de paralizar o aterrorizar al oponente (“problemático”, “reaccionario”, “nauseabundo”, “ultraconservador”, “racista”, “sexista”, “fascista”). Destaca aquí el lenguaje de las “fobias” (“xenofobia” “homofobia”, “transfobia”, “serofobia”, etcétera) que busca convertir en patologías todos aquellos pensamientos que choquen con el código de valores dominantes (pensamientos que, inevitablemente, formarán parte de un “discurso de odio”). Sin olvidar las palabras–tabú: aquellas que denotan realidades arcaicas, inconvenientes y peligrosas (“patria”, “raza”, “pueblo”, “frontera”, “civilización”, “decadencia”, “feminidad”, “virilidad”). [2]

La “Nuevalengua” (Newspeak) de la corrección política tiene dos características: 1) se transmite de forma viral por el mainstream mediático 2) su utilización funciona como un código o “aval” de conformidad con la ideología dominante. El objetivo de la Nuevalengua– como Orwell demostró en “1984”– es determinar los límites de lo pensable. Por eso la hegemonía construye su propio vocabulario, decide sobre sus significados y se atribuye el monopolio de la palabra legítima. De esta forma, cualquier atisbo de rebelión contra el “pensamiento único” se encuentra, ya de entrada, “encastrado” en el campo semántico del enemigo.

Pero ¿qué enemigo?

Los objetores al pensamiento único necesitan definir a qué se enfrentan aquí. Y como estamos hablando de relaciones de antagonismo, la definición, lejos de ser neutral, debe contener un elemento peyorativo que asegure su eficacia política. Los objetores al pensamiento único deben construir su propio campo semántico, deben aprender a jugar los juegos de lenguaje.

¿Quién manda aquí?

En los estudios sobre filosofía del lenguaje es un lugar común citar un famoso pasaje de “Alicia a través del espejo”, de Lewis Carroll. Recordemos el episodio. Alicia dialoga con Humpty Dumpty, el grotesco personaje con forma de huevo, criatura del folklore inglés. En un momento dado, Humpty Dumpty utiliza palabras con un significado aparentemente ajeno al contenido de la conversación. Cuando Alicia se lo reprocha, el diálogo sigue de la siguiente forma:

– “Cuando yo uso una palabra – dijo Humpty Dumpty en un tono desdeñoso – quiere decir lo que yo quiero que diga… ni más ni menos.

– la cuestión – insistió Alicia – es si se puede hacer que las palabras signifiquen tantas cosas diferentes.

– la cuestión – zanjó Humpty Dumpty – es saber quién es el que manda…, eso es todo”.

En su fabulación, Lewis Carroll capturaba de forma sencilla algo que, años más tarde, se convertiría en el gran campo de minas de la filosofía posmoderna: el cuestionamiento de la idea de significado, el desafío a las teorías tradicionales del lenguaje y de la cultura, el post–estructuralismo y la deconstrucción. Básicamente, lo que los filósofos del lenguaje venían a decir – en la línea de Wittgenstein y de Humpty Dumpty – era que el lenguaje se constituye en una serie de “juegos”, y que los enunciados o declaraciones se agrupan en tipologías diferentes que dependen de reglas compartidas y producen una relación entre los hablantes, de la misma forma en que los juegos requieren reglas y generan una relación entre los jugadores. En ese sentido los diálogos pueden ser vistos como una “sucesión de maniobras”: “hablar es luchar” en el sentido de “jugar”. La conclusión esencial de todo esto es que “al ganar una ronda, al replicar de forma inesperada, al alterar los términos del debate, al disentir frente a la posición dominante, podemos alterar las relaciones de poder, aunque sea de forma imperceptible”.[3]

La cuestión es saber quién manda. Aquél de los jugadores que acepte como propio el campo semántico del enemigo, o que maneje un código lingüístico obsoleto, está perdido de antemano.

La lucha por el lenguaje forma parte de un gran fenómeno posmoderno: las guerras culturales.

El Gran Juego

Nuestra aldea global está inmersa en un “gran juego”. Ese juego puede definirse acudiendo a un concepto nacido en el mundo anglosajón: las “guerras culturales”. Lo que ese concepto quiere decir es que la política ha desbordado el ámbito estricto de las doctrinas políticas y los programas electorales. Hoy más que nunca – como lo vio Gramsci hace casi un siglo– todo es política. Tradicionalmente es la izquierda la que mejor lo ha comprendido, y por eso lo ha politizado absolutamente todo: el lenguaje por supuesto, pero muy especialmente todo aquello que atañe a la vida privada y a los aspectos más íntimos de la persona. En la parte que le toca, la derecha – inspirada en los principios del liberalismo clásico – abandonó la vida privada al albedrío de cada individuo y se centró en la gestión de la economía. Una derecha gestionaria frente a una izquierda de valores: esa ha sido – grosso modo y simplificando mucho – la situación durante las últimas décadas. Pero algo ha cambiado en los últimos años. El primer resultado tangible de ese cambio se ha visto en los Estados Unidos, el laboratorio principal de esa “izquierda de valores” que sigue constituyendo, hoy por hoy, el pensamiento hegemónico.

Los meses que precedieron a la victoria de Trump en noviembre 2016 no fueron una campaña electoral al uso, sino más bien la culminación de una “guerra cultural” que se venía librando desde hacía años. Más allá de las estridencias del personaje, lo importante de Trump es el fenómeno social y cultural que representa, y que hizo posible la incubación de este inesperado terremoto político. Lo que ocurrió fue que, ante la dictadura de la corrección política, las fuerzas disidentes habían empezado a construir su propio campo semántico, a quebrar el “marco” lingüístico definido por el enemigo.

Las “guerras culturales” se configuran como un concepto clave para los años venideros. La vieja derecha – la llamada derecha “civilizada”– con su discurso legalista y tecnocrático se encuentra en este terreno completamente perdida. Confiada en el fondo en su superioridad intelectual (acreditada, a su juicio, por la gestión económica) esa derecha se limita a asumir como propias las cruzadas culturales definidas desde la izquierda, transcurridos (eso sí) los plazos preventivos de aclimatación. La razón de fondo es que, en realidad, esa derecha asume el mismo marco mental que la izquierda: la historia tiene un “sentido” que sigue el curso del progreso.

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Pero volvemos a la pregunta anterior. Para los disidentes frente al pensamiento hegemónico: ¿cómo definir al enemigo?

La cosa se complica tras la irrupción, durante los últimos años, de un nuevo elemento: una izquierda populista estimulada por la crisis financiera de 2008. En realidad, esto no constituye ninguna sorpresa. La llegada del populismo de izquierdas se ha visto preparada, durante las últimas décadas, por el aplastante predominio – en los ámbitos cultural, académico y mediático– de la izquierda posmoderna. Existe una relación de continuidad entre los nuevos movimientos de izquierda (llámense populistas, radicales, de extrema izquierda o como se quiera) y la izquierda posmoderna. Ambos comparten los mismos dogmas, el mismo sustrato cultural, la misma mitología progresista. Ambos son el ecosistema natural de la “corrección política”. Ambos son coetáneos del período de máxima expansión del neoliberalismo (una coincidencia nada casual a la que nos referiremos más tarde). Para calificar al pensamiento de esa izquierda posmoderna algunos utilizan el término de “marxismo cultural”. Para calificar a esa izquierda populista muchos continúan refiriéndose al comunismo o al “neo–comunismo”, como si éste fuera una amenaza real, como si éste tuviese la capacidad de reproducir la experiencia totalitaria del siglo XX.

Pero estas definiciones responden a categorías obsoletas. No nos encontramos aquí frente a “marxismo cultural”, ni frente al “marxismo” a secas, ni mucho menos frente al comunismo. Todo lo contrario. La izquierda posmoderna –y esta es la tesis central que defenderemos en estas páginas– tiene muy poco de marxista y sí mucho de neoliberalismo cultural puro y duro.

Pero eso es algo que a primera vista no parece tan claro. Es muy cierto que la izquierda radical usa y abusa de una retórica “retro” (el “antifascismo” en primer lugar) y reclama para sí el patrimonio moral de las luchas “progresistas” del pasado. Pero con ello lo único que hace es parasitar una épica revolucionaria que no le corresponde. En realidad, la apuesta ideológica de la izquierda en todas sus variedades (desde la socialdemócrata hasta la más radical o populista) se inscribe de facto en la agenda de la globalización neoliberal. Y si su pensamiento es a veces calificado como “marxismo cultural”, ello obedece al peso del viejo lenguaje, así como a la rutina mental de la derecha habituada a categorizar como “comunista” todo lo que no le gusta.

Pero no, no nos encontramos en vísperas de un “asalto a los cielos” leninista, ni en el de una socialización de los medios de producción, ni en el de una dictadura del proletariado. Todo lo contrario: el escenario es el de la dictadura de una “superclase” (overclass) mundializada, apoyada en técnicas de “gobernanza” posdemocrática. Un escenario en el que la izquierda radical ejerce las funciones de acelerador y comparsa, preparando el clima cultural propicio a todas las huidas hacia adelante de la civilización liberal. Frente a los desafectos, la izquierda radical asegura – con su celo vigilante e histeria correctista– una función intimidatoria y represora que adquiere tintes parapoliciales. Tareas todas ellas perfectamente homologadas por el sistema.

¿De dónde vienen, pues, los equívocos? En el mundo de las ideas no hay blancos y negros. El vocabulario actual de la corrección política se nutre, sin ninguna duda, de una incubación en el posmarxismo de la Escuela de Frankfurt y sus epígonos. Ahí está el origen de un malentendido – el pretendido carácter “marxista” de la ideología hoy dominante – que la guerra cultural anti–mundialista debería deshacer de una vez por todas, si quisiera asumir una definición eficaz del enemigo.

Conviene para ello hacer un poco de historia.

Los auténticos enterradores del marxismo

Suele pensarse que el fin del marxismo como ideología política tuvo lugar en 1989, con la caída del “socialismo real” y el derrumbe de la URSS. Pero lo cierto es que el marxismo había sido enterrado muchos años antes, y que bastantes de sus enterradores pasaban por ser discípulos de Marx.

En realidad, el acontecimiento que supuso el canto de cisne del marxismo fue la revolución de mayo 1968, el momento en que el movimiento obrero fue desplazado por un sucedáneo: el “gauchismo” liberal–libertario.[4] Pero la epifanía progre de los estudiantes de París y de Berkeley había sido prefigurada – con varias décadas de antelación – por el corpus teórico (también llamado “teoría crítica”) de la “Escuela de Frankfurt”. Fueron los intelectuales del “Instituto para la Investigación Social” fundado en 1923 en esa ciudad alemana los que provocaron, desde dentro, la implosión del marxismo. Muchas de las ideas y temas impulsados por esos intelectuales se encuentran en el origen de los condensados ideológicos que hoy conforman la ideología mundialista.

Desde sus primeros años y durante su etapa de exilio en los Estados Unidos, la Escuela de Frankfurt arrumbó en el desván de la historia el dogma central del marxismo ortodoxo: el determinismo económico, la idea de que son las condiciones materiales y los medios de producción (la infraestructura) los que determinan el curso de la historia, la visión fatalista de un triunfo inevitable del socialismo. Lo que a los intelectuales de Frankfurt les interesaba era la acción sobre la “superestructura”, puesto que son las condiciones culturales – más que la economía – las que determinan la reificación y la alienación de los seres humanos. Algo que Georg Lukács ya apuntaba en “Historia y conciencia de clase” (1923), la obra fundadora del marxismo occidental. No en vano todas las luminarias de la escuela – Max Horkheimer, Theodor Adorno, Erich Fromm, Herbert Marcuse – se centrarían casi exclusivamente en la crítica cultural, dejando de un lado las cuestiones económicas. Lo cual nos lleva al segundo golpe – todavía más letal – que la escuela de Frankfurt iba a propinar al marxismo ortodoxo.

Al centrar sus denuncias en la reificación y la alienación de los seres humanos – y no en las condiciones económicas de explotación capitalista– estos intelectuales desplazaban el fin último de la transformación social: ésta ya no se reduciría a la abolición de las injusticias sociales, sino que se centraría en la eliminación de las causas psicológicas, culturales y antropológicas de la infelicidad humana. En esa línea, estos autores se esforzarían en establecer pasarelas entre el materialismo histórico y pensadores ajenos a esa tradición, tales como Freud (es el llamado “freudo–marxismo”) o – en un improbable ejercicio de malabarismo intelectual – el mismísimo Nietzsche. En realidad, la escuela de Frankfurt es un abigarrado taller de herramientas intelectuales donde se puede encontrar un poco de todo: las intuiciones más brillantes se codean con las amalgamas más precarias, y una crítica extremadamente perspicaz de la modernidad y sus condiciones de desenvolvimiento se ve mezclada con un empecinamiento utópico abocado al dogmatismo. Todo ello bañado en una atmósfera de virtuosismo y de elitismo intelectual que sellaba el extrañamiento definitivo entre los “intelectuales orgánicos” y la gente corriente. O lo que es decir, entre la intelligentsia progresista y el pueblo.

Cosmópolis utópica

La escuela de Frankfurt ofrece una gran paradoja: partiendo del marxismo – o más bien, de una interpretación “humanista” de la obra del “joven Marx” – sus teóricos preparaban el terreno para la ideología orgánica de la globalización neoliberal. El primer puente entre ambos mundos tiene mucho que ver con el fetiche ideológico de estos intelectuales: la idea de utopía. Para la escuela de Frankfurt, la utopía no es un “día del Juicio” o fin de la historia en el sentido marxista – el advenimiento de una sociedad sin clases –, sino que, insuflando una nota de realismo, admiten que si bien nunca alcanzaremos la Salvación o Redención final, el mantenimiento del Ideal – el sueño de la Redención – es un bien en sí mismo, puesto que nos impele a una mejora indefinida de la Humanidad. Es el “principio esperanza” definido por el filósofo Ernst Bloch. Bajo el baremo implacable de la Utopía, el presente se ve así sometido a una acusación perpetua, se ve impelido a avanzar por la senda del cosmopolitismo y de la “tolerancia” en pos del (siempre distante) espejismo utópico. Pero no se trata aquí de una utopía colectivista del tipo de la “sociedad comunista” del marxismo clásico. Desde el momento en que se vincula a una idea de “felicidad” personal, la utopía frankfurtiana concierne sobre todo al individuo. Lo que nos conduce al segundo gran puente con el neoliberalismo.

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Que la “felicidad” como reivindicación individual es un viejo fetiche del liberalismo, es algo que no requiere grandes demostraciones. Basta con leerlo en la Constitución de los Estados Unidos. La aportación de la Escuela de Frankfurt consistió en encauzar hacia esa reivindicación una parte del capital teórico del marxismo, remodelándolo como una especie de filosofía “humanista” y relegando sus enfoques de clase y sus aspiraciones revolucionarias. La llave maestra para ello consistió en el descubrimiento del “joven Marx” – el de los “Manuscritos Económicos y Filosóficos de 1844”– con sus “inclinaciones utópicas y su visión de un hombre nuevo y liberado del egotismo, de la crueldad y de la alienación. La revolución contra el capitalismo se sustituyó por algo parecido a un intento de transformación de la condición humana. El socialismo pasaba así a identificarse con una forma de tratar a la gente, más que con un modelo institucional y político”.[5] Aquí se consuma el auténtico entierro del marxismo.

Frente a las categorías materialistas y positivistas del marxismo – empeñadas en una analogía con las ciencias naturales –, la “Escuela de Frankfurt” enfatizaba los elementos éticos, subjetivos e individuales de la “teoría crítica”, de forma que ésta se configuraba como una teoría general de la transformación social, a su vez espoleada por un deseo de “liberación” entendida en sentido individual. La “liberación” y la “emancipación” eclipsaban así el objetivo de la revolución y se fundían en el horizonte utópico de una “felicidad” orientada al desarrollo personal. No es extraño que Wilhelm Reich – con sus trabajos sobre sexología– o Erich Fromm – con obras como “El concepto de hombre en Marx”– alcanzaran gran popularidad y fueran ampliamente leídos en los medios radicales norteamericanos.

¿Qué quedaba entonces del marxismo? Una retórica, una jerga académica, una dialéctica opresores/oprimidos, una cáscara de romanticismo subversivo al servicio del único sistema que, de hecho, hace tangible ese grial utópico de la “liberación” individual indefinida: el liberalismo libertario en lo cultural, el neoliberalismo en lo económico; lo que es decir: el capitalismo en su estadio final de desarrollo.

Del posmarxismo al neoliberalismo

La primera regla de la guerra cultural es saber leer al enemigo. El legado de la escuela de Frankfurt es demasiado rico como para ser arrojado en el cómodo saco del “marxismo cultural”; de hecho, buena parte de sus postulados admiten una lectura “de derecha”. El caso más evidente – e interesante – es la perspectiva “antiprogresista” desarrollada por una parte de esta escuela.

Una de las paradojas de la teoría frankfurtiana consiste en su crítica sistemática de la modernidad. En realidad, se trata de la única crítica de la modernidad y de la idea de “progreso” que haya sido formulada desde la izquierda, o al menos desde una tradición no conservadora o no reaccionaria. Posiblemente sea también la más brillante de las realizadas hasta la fecha. La experiencia de Auschwitz y la consiguiente ruina del optimismo progresista son las bases sobre las que se construye la obra seminal de Max Horkheimer y Theodor Adorno: “Dialéctica de la Ilustración”. En esa obra, lo que ambos autores vienen a decir es que, después de todo, tal vez el precio a pagar por “el progreso” sea demasiado alto, y que los ideales racionalistas, cuando son absolutizados, revierten en su opuesto: en un nuevo irracionalismo. En su enfoque crítico sobre la Ilustración, ambos autores rechazan la narrativa tradicional que se focalizaba sobre la evolución de las instituciones, las ideas políticas o el progreso tecnológico, y se centran en una crítica antropológica: los daños causados por el despliegue de la razón instrumental en una sociedad totalmente administrada, con sus corolarios de reificación alienación de la persona. Desde esa perspectiva, el panorama de la modernidad y del progreso podía ser muy sombrío. Hay por lo tanto en la Escuela de Frankfurt una apertura hacia un cierto conservadurismo cultural.[6] No en vano Horkheimer señalaba que, así como hay cosas que deben ser transformadas, hay otras que deben ser preservadas, y que un verdadero revolucionario está más cerca de un verdadero conservador que de un fascista o de un comunista.

Pero aceptadas estas premisas, la diferencia con una auténtica “crítica de derecha” es clara: allí donde ésta hubiera puesto el énfasis en la denuncia de la uniformización cultural, el desarraigo identitario y la ruptura del vínculo comunitario (fenómenos todos ellos impulsados por la modernidad), Horkheimer y Adorno tienen un enfoque individualista: la denuncia de la pérdida de “autonomía” personal, el rechazo a los “procesos de dominación” que afligen al individuo. Sea como fuere, la crítica frankfurtiana a la modernidad sigue siendo una píldora dura de tragar para la vulgata progresista y el “pensamiento positivo” de nuestra época. Por eso mismo continúa siendo una aportación insoslayable para todos aquellos que, ya sea desde la derecha o desde la izquierda, desean acometer una deconstrucción teórica de la modernidad, la Ilustración y el “progreso”.

Pero el genio del liberalismo consiste en su capacidad para absorber todas las críticas, su habilidad para transformarlas en “oposición controlada”. El éxito de la “teoría crítica” frankfurtiana marcó su integración en las instituciones, algo que los propios Horkheimer y Adorno habían ya previsto cuando señalaban que, en la medida en que una obra gana en popularidad, su impulso radical se ve integrado dentro del sistema. El liberalismo desechó la parte más auténticamente subversiva de la Escuela de Frankfurt – la crítica de la razón instrumental, el análisis sobre la desacralización del mundo, la reivindicación de los valores no económicos, la denuncia del consumismo, el rechazo a la mercantilización de la cultura, la advertencia sobre la pérdida de “sentido” – y adoptó sus postulados más individualistas y libertarios de “emancipación” y de rechazo a la “dominación” ejercida por la familia, el Estado y la iglesia. La “dialéctica negativa” desarrollada por la Escuela de Frankfurt sirvió así de instrumento a toda una generación de radicales americanos y europeos empeñados en una reconfiguración profunda de la sexualidad, la educación y la familia.

A un nivel teórico más profundo, la “dialéctica negativa” frankfurtiana enlazaba sin solución de continuidad con una nueva generación más radical y carente de los escrúpulos “conservadores” de Horkheimer y sus amigos: la generación del posmodernismo y del post–estructuralismo, de Foucault y de Derrida, de la deconstrucción y de la ideología de género. A partir de los años 1970 se sentarían las bases de una nueva cultura y de un “hombre nuevo”.

Quedaba expedito el camino hacia el neoliberalismo.

…………………………………………………………………………………………

[1] John Fonte, Investigador del Instituto Hudson (Washington), acuñó en 2001 el término “progresismo transnacional” para dirigirse a la ideología de la post–guerra fría. Se trata de una de las mejores descripciones de la ideología mundialista realizadas hasta la fecha. Según Fonte, entre las creencias promovidas por esta ideología figuran: 1) promover las identidades de grupo (género, etnia) sobre las identidades individuales; 2) una visión maniquea de opresores/oprimidos; 3) una promoción de las minorías oprimidas a través de cuotas; 4) la adopción de los valores de estas minorías por parte de las instituciones; 5) el inmigracionismo; 6) la promoción de la “diversidad” frente a la idea de asimilación en países de destino; 7) la redefinición de la democracia para acomodar la representación de las minorías; 8) la deconstrucción “posmoderna” de las naciones occidentales, y su sustitución por el multiculturalismo.   https://www.hudson.org/content/researchattachments/attach...

[2] Para esta clasificación nos apoyamos, de forma bastante libre, en la obra magistral de Jean–Yves Le Gallou y Michel Geoffroy, Dictionnaire de Novolangue. Ces 1000 mots qui vous manipulent. Via Romana 2015, pp. 10–11.

[3] Catherine Belsey, Poststructuralism. A very Short Introduction. Oxford University Press 2002, pp.97–98.

[4] Adriano Erriguel, Vivir en Progrelandia. Mayo del 68 y su legado. www.elmanifiesto.com

[5] Stephen Eric Bronner, Critical Theory. A very short introduction. Oxford University Press 2011, p. 48.

[6] Es lo que el crítico cultural británico Jonathan Bowden llamaba el “secreto íntimo” de la Escuela de Frankfurt. Jonathan Bowden, Frankfurt School Revisionismhttps://www–counter–currents.com)

El libro “Dialéctica de la Ilustración” de Adorno y Horkheimer fue una influencia mayor en los orígenes de la corriente de ideas conocida como la “Nueva derecha” francesa.

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lundi, 24 septembre 2018

La trahison conservatrice

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La trahison conservatrice

par Georges FELTIN-TRACOL

Chers Amis de Radio Libertés,

Dans la soirée du 12 septembre 2018, la caste médiatique hexagonale ne pouvait pas s’empêcher de jubiler et d’avoir une éjouissance journalistique. À l’instigation d’un député Vert féminin néerlandais de seconde classe, le Parlement prétendu européen déclencha par 448 voix, et nonobstant 48 abstentions, la procédure prévue à l’article 7 contre la Hongrie pour une violation putative de l’État de droit.

Quelques heures plus tôt, arrivé spécialement de Budapest, le Ministre-président de la Hongrie, Viktor Orban, n’eut qu’une petite dizaine de minutes pour se défendre devant un parterre de clampins peu représentatifs du fait d’une abstention élevée aux élections européennes. Le chef du gouvernement hongrois, lui, a été triomphalement réélu pour la deuxième fois consécutive avec la confiance massive de ses concitoyens qui furent nombreux à participer au scrutin. Ce si court temps de parole accordé à un authentique représentant du peuple ne surprend pas de la part de ce zoo illégitime qui ne sait que donner des leçons à la terre entière sans jamais se les appliquer.

La surprise de ce vote scandaleux surgit des rangs du Parti populaire européen (PPE), la coalition conservatrice à laquelle appartient le Fidesz. Si les élus de Forza Italia ! ont soutenu le dirigeant magyar à l’instar de leurs compatriotes de la Lega et des autres groupes eurosceptiques, soit un total de 177 voix, les eurodéputés du M5S ralliant le camp majoritaire, le PPE a étalé de profondes divisions. Par exemple, sur les dix-huit Les Républicains, dont le président Laurent Wauquiez tient dans les médiats une ligne dure sur l’immigration, seuls trois d’entre eux dont la sarközyste Nadine Morano ont défendu le gouvernement hongrois tandis que neuf illustres inconnus tels Tokia Saïfi, Jérôme Lavrilleux alias « Le chialeur du 20 heures » ou Alain Lamassoure, ont accepté la doxa immigrationniste. Enfin, huit autres ne prirent pas part au vote ou s’abstinrent. Il faut en nommer certains, réputés pour leurs convictions soi-disant de « droite » : Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux, Rachida Dati et Geoffroy Didier, ancien animateur d’une « Droite forte » (seulement devant les caméras).

Pis, le chancelier conservateur, Sebastian Kurz, président semestriel de l’Union dite européenne, a ordonné à sa délégation conservatrice d’approuver le rapport gauchiste. Il sort ainsi de l’ambiguïté et prouve qu’il garde plus d’affinités avec la rombière de Berlin qu’avec le fringant dirigeant hongrois. L’Autrichien a tout bonnement enterré toute coopération néo-« austro-hongroise » avec le très surfait Groupe de Visegrad. L’attitude de Vienne démontre que le conservatisme actuel préfère se diluer dans le libéralisme et s’éloigne ainsi de l’innovation illibérale. Quant à Viktor Orban, malgré des prises de position pro-israéliennes et libre-échangistes remarquées, il prendra peut-être enfin conscience de l’ampleur de la collusion entre la « droite d’affaires » et l’égalitarisme cosmopolite.

Au même titre que les groupes gauchiste, socialiste, vert-régionaliste et centriste-libéral, le groupe PPE devient plus que jamais un foyer infectieux évident d’économisme bêlant et de droit-de-l’hommisme affligeant. Président de ce groupe à Bruxelles – Strasbourg, le Bavarois de la CSU Manfred Weber, par ailleurs candidat à la présidence de la Commission, avoue volontiers collaborer avec les anti-Européens. « Je me suis engagé durant cette période législative, rassure-t-il au Monde (du 11 septembre 2018), pour qu’aucune force d’extrême droite ne puisse atteindre un poste important [au sein de ce Parlement]. Le PPE a même voté pour des communistes afin de préserver ces postes. » En évoquant les représentants de l’« extrême droite », Weber estime que « ces gens sont des ennemis et ils ne doivent avoir aucun rôle dans les institutions de l’Union ». Quant au président du PPE, l’Alsacien Joseph Daul, il affirme en digne expert de la novlangue mondialiste que « l’Union européenne est basée sur la liberté, la démocratie, l’égalité, la liberté académique, l’État de droit, le respect des droits de l’homme et une société civile libre. Ce sont des valeurs inviolables. Le PPE ne fera aucun compromis, quelles que soient les appartenances politiques (dans Le Figaro du 12 septembre 2018) ». Par cette intervention hilarante s’est révélé un brillant comique, expert en haute-fumisterie !

Largement influencé par des penseurs anglo-saxons d’hier ou d’aujourd’hui comme Edmund Burke et Roger Scruton, le conservatisme continental de ce début du XXIe siècle et sa métastase politicienne, la fameuse « union des droites », contribuent eux aussi au désarmement intellectuel des Européens. Ils ne peuvent pas être des réponses viables aux enjeux fondamentaux du Vieux Continent. Ils incarnent un autre mal que les révolutionnaires traditionalistes communautaires doivent extirper au plus vite de l’opinion. Souhaitons donc que le vote du 12 septembre dernier accélère la décomposition des supposées « droites » européennes !

Bonjour chez vous !

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 91, diffusée sur Radio-Libertés, le 21 septembre 2018.

dimanche, 23 septembre 2018

La politique continue de faire fi de la volonté du peuple

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La politique continue de faire fi de la volonté du peuple

De la diplomatie secrète à la manipulation médiatique

par Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«Les conséquences en sont grotesques et amères. Là, où les guerres économiques, et d’autres choses encore pires sont imminentes, l’existence de millions d’humains est mise en question. Les PR et les médias ne servent pas uniquement à cacher le machiavélisme en politique, la violation continue du droit, l’ignorance politique derrière la dignité humaine et les droits de l’homme. Il s’agit également d’y habituer les gens petit à petit. Et la stratégie implique encore autre chose: les représentants des relations publiques savent que cette ignorance est évidente pour chacun qui sait réfléchir un peu. Mais les gens réfléchissant et empathiques doivent se sentir impuissants. Voilà, homme qui pense, tes idées et sentiments ne nous intéressent pas, tu es insignifiant, nos moyens pour le maintien du pouvoir sont plus forts, nous te rions au nez, le mépris est notre boulot, nous sommes en position de force, les ‹masses› nous suivront! Combien de temps encore?»

Cinq mois après le crime présumé, le gouvernement des Etats-Unis a décidé d’introduire des sanctions économiques strictes contre la Russie dès le 22 août 2018. La justification de leurs nouvelles sanctions se fonde sur l’accusation d’une transgression de la «ligne rouge» du législateur américain en utilisant la neurotoxine («arme chimique») «novitchok» pour tenter d’assassiner l’ancien double agent Skripal (ayant également travaillé pour le service de renseignement militaire de l’armée soviétique GRU).


Les nouvelles décisions ont été prises au moment de la publication de deux soi-disant rapports d’investigation du Scotland Yard britannique. Selon ces documents, deux suspects auraient été identifiés, deux agents du service de renseignement militaire russe GRU séjournant en Russie. La Première ministre britannique Theresa May devrait décider, selon ces rapports, d’une demande d’extradition adressée à la Russie. Si la Russie refusait, ceci aggraverait encore davantage les relations britanniques et russes.
Concernant les prétendus résultats d’investigation de Scotland Yard on lit: «Selon les rapports non confirmés, les auteurs présumés du crime ont été identifiés après plusieurs mois de recherches. Des centaines de détectives ont comparé le matériel d’innombrables caméras vidéo avec les données de voyageurs étant entrés ou ayant quitté la Grande Bretagne autour de la date de l’attentat du 4 mars.» («Neue Zürcher Zeitung» du 7/8/18).

Différentes conclusions

Quelles conclusions sont possibles? Certains diront: maintenant, il est évident que les Russes sont les auteurs de la tentative d’assassinat. Alors, il est juste que le gouvernement des Etats-Unis en tire les conséquences, et que Donald Trump, l’inepte sympathisant de Poutine, soit forcé à faire le nécessaire: introduire des sanctions encore plus strictes contre la Russie.


D’autres se demanderont de quel droit le gouvernement américain décide de nouvelles sanctions, alors que dans le cas Skripal rien du tout n’est prouvé jusqu’à ce jour et que toutes les anciennes assertions se sont avérées fausses» (p. ex. que le «novitchok» n’existerait qu’en Russie). Si même la «Neue Zürcher Zeitung» parle de «rapports non confirmés» et d’«auteurs du crime présumés», et utilise des termes extrêmement flous comme «le matériel d’innombrables caméras vidéo», «des centaines de détectives», «les données de passagers», on peut s’imaginer tout ce qu’on veut, mais il n’y a rien de concret qui soit convaincant ou qui vaille comme preuve. Les réactions russes officielles ne sont donc pas si déraisonnables, parlant d’une «guerre économique» de l’administration américaine contre la Russie et appelant le procédé du gouvernement contraire au droit international.

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1918: Le président américain Wilson s’opposa à la diplomatie secrète

Au début novembre 1918, il y a bientôt 100 ans, c’était la fin de la Première Guerre mondiale. Les Etats de l’Europe étaient détruits, les gens étaient las des souffrances de la guerre… et se demandaient à juste titre: comment fut-il possible que l’on ait réussi à nous impliquer dans une telle tuerie de masse?


Le président américain Woodrow Wilson utilisa ces sentiments des peuples et formula ses 14 thèses, ayant trouvé leur entrée dans les manuels d’histoire. Déjà la première retient que «les accords de paix doivent être conclus de manière transparente et publiquement.» Puis, dans la deuxième phrase de ce premier point: «Des ententes internationales secrètes n’auront plus leur raison d’être, la diplomatie devra toujours se pratiquer honnêtement et aux yeux de tout le monde.» Ceci correspondait au désir et à la volonté de millions de personnes. Jusqu’à ce jour, on recherche les causes de la guerre mondiale, les controverses se maintiennent, les archives sont toujours fermées. Il y eut de nombreuses ententes secrètes entre les gouvernements et les discrets milieux influents impliqués.

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Wilson n’agit pas comme il avait parlé

Malheureusement, Wilson n’agit pas comme il avait parlé. Au contraire: vu dans la rétrospective, il faut supposer que ses dires n’étaient que de la propagande de guerre, habilement appliquée pour tirer les habitants de l’Europe (et des Etats-Unis) de son côté. Wilson avait engagé un spécialiste de la propagande: Edward Bernays. «Edward Louis James Bernays, né à Vienne le 22 novembre 1891 et mort à Cambridge (Massachusetts) le 9 mars 1995 est un publicitaire austro-américain.» Selon Wikipédia «il est considéré comme le père de la propagande politique institutionnelle et de l’industrie des relations publiques, ainsi que du consumérisme américain.» Puis on lit: «En 1917, durant la Première Guerre mondiale, Bernays fait partie du ‹Committee on Public Information› crée par le président Wilson pour retourner l’opinion publique américaine et la préparer à l’entrée en guerre.» Sa campagne fut conduite sous le slogan «Make the world safe for democracy» – Amère dérision!

L’apparence doit être démocratique, mais tout doit être sous notre contrôle

Wilson et Bernays savaient que les méthodes du XIXe siècle étaient obsolètes. Il n’était plus possible de dire aux peuples que la politique n’était pas leur affaire et ne concernait que les gouvernements. La politique avait besoin de nouvelles formes de «légitimation». Depuis la fin de l’absolutisme, la référence au droit divin du souverain n’était plus opportune. L’argumentation de Hegel, selon laquelle l’Etat (prussien) ne devait être pas moins que l’apogée de l’«incarnation» de l’esprit du monde (Weltgeist hégélien) convainquait, elle aussi, de moins en moins les gens. «L’apparence doit être démocratique, mais tout doit être sous notre contrôle», devint le nouveau principe, attribué bien plus tard à Walter Ulbricht de la RDA. Les moyens appropriés pour le réaliser étaient les relations publiques (public relations, PR) et les médias qui reprirent les contenus des PR et les divulguèrent sans vergogne. Il en est ainsi jusqu’à l’heure actuelle.

En position de force, combien de temps encore?

Les conséquences en sont grotesques et amères. Là, où les guerres économiques, et d’autres choses encore pires sont imminentes, l’existence de millions d’humains est mise en question. Les PR et les médias ne servent pas uniquement à cacher le machiavélisme en politique, la violation continue du droit, l’ignorance politique derrière la dignité humaine et les droits de l’homme. Il s’agit également d’y habituer les gens petit à petit. Et la stratégie implique encore autre chose: les représentants des relations publiques savent que cette ignorance est évidente pour chacun qui sait réfléchir un peu. Mais les gens réfléchissant et empathiques doivent se sentir impuissants. Voilà, homme qui pense, tes idées et sentiments ne nous intéressent pas, tu es insignifiant, nos moyens pour le maintien du pouvoir sont plus forts, nous te rions au nez, le mépris est notre boulot, nous sommes en position de force, les «masses» nous suivront!
Combien de temps encore? 

La lutte pour le pouvoir à l’intérieur des Etats-Unis met en péril la paix dans le monde

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La lutte pour le pouvoir à l’intérieur des Etats-Unis met en péril la paix dans le monde

L’Allemagne adhère encore à l’alliance belliciste américaine

par Willy Wimmer

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Au cours d’une seule semaine, nous nous sommes aperçus de la dimension des événements auxquels nous tous sommes confrontés, même en n’étant pas Américains. Deux personnes ont posé les jalons, représentant les phares de l’establishment belliciste dominant de Washington.

L’un est l’ancien sénateur John McCain, auquel fut rendu un dernier hommage dans le pays entier et dont le cercueil fut placé de façon spectaculaire dans la salle à coupole du Capitole, un traitement d’honneur tout à fait à l’opposé du peu de considération accordé à l’actuel président Donald Trump. Chaque année, il se manifestait à la fameuse conférence de Munich, et il était évident que nul ne pouvait contester sa réputation d’«archiprêtre de la guerre» au sein du parti républicain. Il n’était pas seul, cela fut visible avec l’alliance des va-t’en-guerre englobant également le parti démocratique et sa dernière candidate suprême Hillary Clinton.

Pour des millions d’Américains, Trump est le contrepoids à l’alliance des va-t’en-guerre

Des millions d’Américains ont perçu Washington comme insensible à leurs besoins et ont pensé devoir placer un contrepoids sous forme du président Donald Trump pour sauver l’«Amérique» en tant que pays libre. Toutefois, la Washington politique actuelle éprouve une telle haine contre son propre président, perçu comme «arriviste politique», que l’on doit se demander comment un chef d’Etat peut survivre à une telle menace subversive. Avec John McCain une icône républicaine de la coalition belliciste a disparu, et aucun successeur n’est en vue. La prochaine guerre sera-t-elle donc renvoyée à plus tard?

Bob Woodward: «La grande peur dans la Maison Blanche»

Non, ni à Washington, ni parmi les partisans internationaux des troupes de la sainte croisade washingtonienne, on est forcé d’attendre. Avec la prépublication du livre rédigé par le fameux auteur américain Bob Woodward et intitulé «Fear: Trump in the White House» [La grande peur: Trump à la Maison Blanche], on prépare le terrain. Il semblait que la situation à Washington ne pouvait empirer. Après la mort de John McCain, tout ce qu’on voulait pouvait être mis en route à Washington. Mais une seule chose ne pouvait se faire: attendre jusqu’à ce que le bouquin sur cet abominable actuel habitant de la Maison Blanche sorte de presse – car il ne fallait surtout pas perdre de temps …

Depuis presque deux ans, le président Trump est constamment mis sous pression. Le livre de Bob Woodward est sensé contribuer à l’éliminer de sa présidence et de toute influence politique. Nous Européens pourrions observer cette vision d’autodestruction américaine en nous délectant dans notre fauteuil. Cela est cependant la dernière chose que nous pouvons nous permettre. Pourquoi? Parce que l’establishment washingtonien et ses éminences grises londoniennes sont en train de bricoler des prétextes pour déclencher la prochaine guerre, tant en Syrie qu’avec l’empoisonnement des Skripal. En Europe, nous devons garder les yeux ouverts. Entre la prochaine guerre et nous Européens, il n’a plus que Donald Trump. Selon Sigmar Gabriel, cette guerre pourrait nous éliminer tous. Tant que le président américain ne déclenche pas sa propre guerre, on ne peut prouver le contraire, même si notre espoir de paix ne tient plus qu’à un fil, vu la rage belliqueuse washingtonienne.

Souvenez-vous des mots de Roosevelt – une caractérisation de la politique américaine

On n’a qu’à prendre en compte les transformations de la situation mondiale dont les Etats-Unis sont principalement responsables depuis des décennies. Selon l’auteur allemand Wolfgang Effenberger, dans son livre sur la «Pax Americana» paru déjà en 2004, le président de l’époque Roosevelt a affirmé le 5 octobre 1937 à Chicago dans son texte écrit que «sous la terreur actuelle de l’absence du droit international, des peuples innocents sont brutalement sacrifiés sur l’autel de l’avidité du pouvoir et de la domination sans égard pour la justice et le respect humain.»


Suite à ce discours, il est difficile de s’opposer à l’impression que Roosevelt aurait également – concernant l’Europe et ses régions limitrophes – fustigé à juste titre la politique menée par son pays depuis le déclenchement de la guerre criminelle contre la République fédérale de Yougoslavie et tout ce qui a suivi.

Précarité de la situation actuelle pour nous tous

Cela met en évidence à quel point la situation est précaire pour nous tous qui aimons notre vie tout autant que la vie d’autrui. Le système qui a produit ces guerres doit être maintenu sans pitié, car sinon il faudrait s’attendre à une vague mondiale de procès contre les criminels de guerre. La situation syrienne est hautement dangereuse pour nous tous, car la situation qui s’y dessine à l’horizon est perçue par l’alliance des va-t’en-guerre de Washington comme un gros feu rouge» pour la poursuite de leur politique interventionniste pratiquée depuis 1999. Des bouleversements géopolitiques pourraient suivre presque immédiatement.

«Shareholder Value» et l’establishment libéral de gauche

En analysant de plus près la situation de «Washington», nous réalisons que ce ne sont pas que les guerres qui nous menacent. La campagne électorale du candidat présidentiel Bernie Sanders nous l’avait déjà montré. Tout ce qui pourrait s’opposer au «Shareholder Value» et à l’establishment libéral de gauche doit être abattu inconditionnellement. Ainsi, les rencontres entre la chancelière allemande et le président américain Obama [juste après l’élection de Donald Trump, ndlr.] ayant eu lieu avant et pendant le «Kirchentag protestant allemand» à Berlin font sens: si déjà l’alliance multipartite belliciste avec sa candidate présidentielle Hillary Clinton n’a pas réussi à empêcher l’accès au pouvoir de Donald Trump, il fallait qu’au moins l’establishment libéral de gauche au sein de l’OTAN puisse survivre. Toutes les forces furent mobilisées. Si on analyse la situation en Allemagne, on voit que cette clique défendra sa position de pouvoir avec «bec et ongles».

Le sombre rôle de l’Allemagne

C’est depuis longue date qu’il ne s’agit plus de chercher le «meilleur pour la cité». Après l’expérience de cette dernière élection présidentielle aux Etats-Unis, on ne veut plus remettre en question le système social. Depuis de longues années déjà, les pourfendeurs de l’«économie de marché sociale» sont insultés et étiquetés de «communistes». Quiconque exige que l’«Etat de droit démocratique» soit le fondement pour les droits humains et citoyens est exposé à des attaques, par l’entremise d’agents provocateurs, rappelant le passé allemand, et on leur montre ainsi qu’on ne lâchera plus jamais le pouvoir. Au pire des cas, on mobilisera la Bundeswehr contre son propre peuple, ce qui est d’ailleurs prévu dans le malfamé Traité de Lisbonne de l’Union européenne.


Les sbires du dernier système d’injustice en terre allemande sont mobilisés avec de l’argent étatique pour s’attaquer aux démocrates sincères, pour influencer les gens avec des diffamations auto-fabriquées. On se sert du bourbier politique «rouge-brun» pour obtenir les résultats souhaités en Allemagne.

En Europe, on ne respecte plus les voisins

La candidature de Manfred Weber – candidat de pointe du PPE (parti populaire européen) pour le poste de président de l’organe exécutif de l’UE – illustre parfaitement de quoi la politique berlinoise est capable. Plus personne ne cache le fait que le comportement de la Berlin politique est une des causes principales du Brexit. Avec la chancelière Angela Merkel, le principe du respect pour les voisins, recette du succès de la politique allemande de l’après-guerre, a été abandonné. Manfred Weber fut un éminent pourfendeur de l’immigration de masse organisée par Mme Merkel. Que veut-on atteindre avec un tel président allemand pour l’UE? Servir l’Europe ou plutôt le système de pouvoir berlinois, entièrement soumis à l’alliance des va-t’en-guerre washingtoniens?    •


(Traduction Horizons et débats)

«La Route de la soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce»

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«La Route de la soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce»

Conférence internationale du 25 juillet 2018 à Nuremberg

par Nils Opel, Nuremberg

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le 25 juillet 2018 a eu lieu au Centre des Foires et Salons de Nuremberg le congrès d’un jour «La Route de la Soie 2018 – de nouvelles voies ouvertes au commerce». L’organisateur en était le «Groupe Foire de Nuremberg», soutenu par le Ministère bavarois de l’économie, de l’énergie et de la technologie et les Chambres de commerce et d’industrie de Bavière.

Cette carte illustre le réseau mondiale des projets d’infrastructures (chemins de fer, oléoducs, gazoducs, ports, etc.) existants, planifiés ou en construction de la «Nouvelle Route de la soie» («The Belt and Road initiative») à terre ou en mer. (Infographie: https://www.merics.org/de/bri-tracker/mapping-the-belt-and-road-initiative)

Les membres du «NürnbergMesse Group» [Groupe Foire de Nuremberg], l’une des grandes sociétés mondiales de foires et salons, sont pour juste 50% la ville de Nuremberg et le Land de Bavière, ainsi que la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nuremberg (IHK/CCI) et les Chambres de commerce de Moyenne-Franconie pour chacune environ 0,03%. Avec 51 représentations, le Groupe Foire de Nuremberg est actif dans 116 pays dans le monde entier. Il a 7 filiales aux Etats-Unis, en Chine, en Inde, au Brésil, en Italie et en Autriche.

Orientation sur l’Asie et l’Amérique latine

Le programme 2018 de la foire internationale met en évidence l’orientation du commerce extérieur sur l’Asie et l’Amérique du Sud. 31 événements à Nuremberg, 14 en Inde, 10 au Brésil, 8 en Chine, 2 en Thaïlande et un respectivement en Italie, en Russie et aux Etats-Unis.


Le Land de Bavière, coorganisateur, maintient 28 représentations à l’étranger dans le monde entier. En juillet 2018 s’est ouverte la troisième représentation bavaroise en Chine, à Chengdu, ville de Chine centrale, les deux précédentes se trouvant à Shandong et Shenzen. En 2017, la République populaire de Chine était le second partenaire commercial de la Bavière par ordre d’importance. D’après les derniers chiffres, la Chine deviendra en 2018 le plus important partenaire commercial de la Bavière, ainsi que l’a déclaré le ministre bavarois de l’Economie, Franz Josef Pschierer dans son discours d’ouverture du congrès.


Nuremberg et Shenzen, ville du sud de la Chine, sont jumelées depuis 1997. Chaque semaine, depuis 2015 un transport ferroviaire intermodal de 54 containers fait la navette entre Nuremberg et Chengdu. De bonnes raisons pour choisir Nuremberg comme lieu privilégié pour organiser en Allemagne le premier congrès – point de rencontre d’environ 250 visiteurs – ayant trait au projet de «Nouvelle route de la soie».
En Asie, ce projet suscite énormément d’intérêt. C’est ainsi que depuis 3 ans se tient à Hongkong un congrès annuel qui a attiré en juin dernier 5000 visiteurs. La Chambre de commerce et d’industrie de Nuremberg, représentant toutes les chambre de commerce et d’industrie allemandes, est régulièrement présente au congrès de Hongkong.

Le projet «Nouvelle route de la soie»

Le projet «Nouvelle route de la soie» a été présenté sous le nom de «One Belt, One Road» en septembre 2013 par le président de la République de Chine Xi Jinping lors de sa visite au Kazakhstan (point principal Belt) et quelques mois plus tard à Djakarta (point principal Road). «Belt» désigne la «ceinture» qui relie la Chine à l’Europe par voie terrestre. On y trouve l’itinéraire ferroviaire nord par le Kazakhstan et la Russie ainsi que l’itinéraire sud en construction par l’Asie centrale, la Turquie et les Balkans occidentaux. A présent, on trouve déjà des gares d’arrivée dans 40 villes de 14 Etats européens. Depuis 2008, il y a déjà eu 8000 trajets de trains de marchandises. Le terme «Road» désigne la voie maritime depuis la côte orientale de la Chine par l’océan Indien et la mer Rouge en direction de l’Europe de Sud. Entre temps, l’appellation «Belt-and-Road-Initiative» a été raccourcie en BRI. Le gouvernement chinois voudrait construire un réseau d’infrastructure intercontinental entre la Chine et l’Europe, l’Afrique, le Proche Orient, l’Asie du Sud, l’Asie centrale et le Sud-Est asiatique. La région inclut 90 Etats et 70% de la population mondiale. Des espaces économiques devraient être reliés et se développer et les régions structurellement faibles devraient en sortir renforcées financièrement. Jusqu’à présent, 900 projets ont été initiés pour un investissement planifié de 900 milliards de dollars.

Une route de la coopération …

Puisque la Banque mondiale et l’Asia Development Bank (ADB) ne seront guère en mesure de couvrir ces besoins financiers, selon Mme Jingqiu Mao, Consule générale de la République populaire de Chine à Munich, l’Asia Infra­structure Investment Bank (AIIB) a été fondée en 2015 à l’initiative de la Chine. Madame Mao a expliqué en détail la «Belt-and-Road-Initiative» dans son discours d’inauguration du congrès. Elle a souligné que l’initiative n’est en aucun cas un instrument stratégique au service de la géopolitique chinoise. La «Nouvelle route de la soie» ne serait donc pas la voie privée d’une partie en particulier, mais une large voie construite par tous et qui doit profiter à tous. Elle s’est catégoriquement prononcée en faveur du libre-échange et de la globalisation, soulignant cependant aussi les bénéfices pour l’économie réelle: la «Nouvelle route de la soie» serait une voie de coopérations amenant un sang nouveau à l’économie. La construction de l’infrastructure doit correspondre à la demande réelle.

… et de l’ouverture de la Chine

En raison des tendances protectionnistes croissantes à l’intérieur du commerce mondial et des turbulences économiques, une collaboration plus étendue, plus profonde et de meilleure qualité devient nécessaire. On ne peut plus revenir à l’époque de l’isolation mutuelle. La «Nouvelle route de la soie» est un produit de l’ouverture et de la coopération au temps de la mondialisation. La Chine est un participant responsable et contribue à la construction du système international existant. Mme Mao est revenue sur l’importance du projet tant pour l’Allemagne que pour la Chine qui se trouvent aux deux extrémités de la Route de la soie: «Si les deux pays peuvent explorer en commun les possibilités des nouveaux champs et des espaces de coopération de la ‹Nouvelle Route de la soie› cela sera certainement porteur – pour les peuples de ces deux pays ainsi que pour les pays et leurs populations tout au long de la Route de la soie – de grands profits économiques et d’avantages concrets.»

Un énorme potentiel de croissance

Le professeur Gabriel Felbermayr, directeur de l’«ifo-Zentrum für Aussenwirtschaft» à l’ifo Institut für Wirtschaftsforschung de Munich, a cité de nombreuses données économiques. L’Eurasie est un grand continent de 4,8 milliards de consommateurs, 92 pays et détenant 60% du produit économique mondial, avec des oasis économiques aux bords qui se seraient adaptés. En 2018, le revenu individuel par habitant est de 28 000 euros à Nuremberg et de 21 000 euros à Shanghai. Il s’agit de l’espace eurasien, ouvert au développement économique. En 2017, le commerce eurasien (ici: le volume du commerce de biens de consommation) entre l’UE et la «Greater China» (Chine, Macao, Hongkong et Taïwan) s’est élevé à 772 milliards d’euros, correspondant à peu près au volume des échanges commerciaux entre l’UE et les pays de la Nafta (USA, Canada, Mexique). Les prévisions du potentiel de croissance au cours des 10 prochaines années seraient de 80% (UE et Greater China), en cela trois fois plus élevé que le potentiel de croissance avec les pays d’outre-Atlantique.


On s’attend à ce que dans la première moitié du siècle, les trois quarts de la future croissance mondiale aient lieu en Eurasie. L’avenir se passera en Eurasie et non dans l’économie nationale transatlantique. Au cours du dernier millénaire, la part de la Chine et de l’Inde dans la production mondiale était respectivement de 25%. Au milieu du XIXe siècle, la Chine a amorcé une forte décroissance, simultanément à la montée en puissance de l’Occident, des Etats du G-7 d’aujourd’hui (USA, Canada, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Japon).


Dans les 40 dernières années, on est parvenu à un statut rendant justice à la taille de la Chine. L’OCDE estime que, jusqu’en 2045, la part de la Chine dans le produit mondial brut s’élèvera jusqu’à 25%. (4% en 1990!). Un processus jusqu’alors inégalé dans l’histoire économique. Le changement est tout juste en train de s’accomplir (en 2018, l’UE, les Etats-Unis et la Chine se trouvent à égalité avec environ 20% chacun) et ce serait la raison pour laquelle Donald Trump voit l’adversaire stratégique avant tout en Chine.

Les deux infographies n’illustrent pas seulement la grande importance de la Chine pour le commerce des Etats de l’UE, mais également les changements dans les performances économiques pronostiquées pour les prochaines décennies. (Infographies https://seidenstrasse.bayern/files/2018/08/20180725_Seidenstra%C3%9Fe_09-30A_Prof.-Gabriel-Felbermayr-1.pdf/Zeit-Fragen))

«L’avenir appartient aux Asiatiques»

L’avenir appartient aux Asiatiques, et l’Amérique du Nord doit abandonner le contrôle de l’économie mondiale. Selon l’estimation ADB, les investissements nécessaires au projet BRI seraient de 8 billions de dollar (2010–2020). Cela représente deux fois le PIB de la République fédérale d’Allemagne. Cependant, le président Xi ne parle que d’1 billion. Jusqu’à maintenant, 340 milliards de dollars auraient été dépensés (2014–2017). La Serbie a par exemple reçu 4,9 milliards de dollars, la Grèce 3,6 milliards, le Pakistan 60 milliards. Les investissements de la Chine dans le monde sont à peu près aussi élevés que les investissements de l’étranger en Chine (8 à 9% du flux des investissements dans le monde, environ 150 milliards de dollars des investissements directs étrangers par an).

La Chine est le plus important partenaire commercial de l’Allemagne

Le vecteur des investissements et de la collaboration avec l’Europe serait l’Asia Infrastructure Investment Bank (AIIB), fondée en 2015, et au sein de laquelle il n’y aurait pas de dominance chinoise. Depuis 2017, la Chine serait le plus important partenaire commercial de l’Allemagne (en 2017, le volume des échanges commerciaux s’élevait à 187 milliards d’euros), et l’écart avec les autres partenaires commerciaux devrait encore se creuser. Les coûts de transport seraient à la hauteur de 9 à 13 milliards d’euros par an (5 à 7% du volume commercial). Chaque pourcentage de baisse des coûts de transport génèrera 3 à 4% d’échanges commerciaux supplémentaires. Les économies réalisées par la Route de la soie pourraient générer un volume commercial supplémentaire de 23 milliards d’euros, ou 200 milliards d’euros sur les échanges Chine-UE. Désormais, les coûts de transport sont des barrières commerciales plus importantes que les droits de douane. Mais il ne s’agit pas seulement du commerce entre les agglomérations urbaines mais aussi de la mise en valeur de l’espace eurasien. Il s’agit aussi d’investir des excédents commerciaux de manière profitable et pas seulement dans des emprunts d’Etat américains. «Quittons les emprunts d’Etat américains, favorisons les investissements réels», en Allemagne aussi, cette formule a du sens. L’ascension de la Chine est réelle, l’Europe a besoin d’une stratégie eurasienne et devrait accepter les réalités, chercher et conclure des compromis et réaliser des opportunités.

Le rôle central de l’AIIB, Asia Infrastructure Investment Bank

Au cours de la suite du congrès Nikolai Put­scher a fait la présentation de l’AIIB. Putscher est, au sein du conseil d’administration de l’AIIB, directeur du développement de l’alignement stratégique ainsi que de l’analyse des fonctions de contrôle et d’orientation (auparavant, il a entre autres travaillé au FMI). La Chine a proposé que tous les pays puissent participer au BRI mais aussi de développer une banque destinée à l’Asie et à d’autres parties du monde. L’AIIB est une institution légalement indépendante, comptant 86 pays membres.


L’Allemagne ne perçoit pas, contrairement à ce qui se passe avec la banque de développement des BRICS, de structures parallèles dans l’AIIB. Le but du gouvernement fédéral serait de conserver la structure financière internationale en y incluant la participation de la Chine. Il ne doit y avoir de dégradation des normes environnementales et sociales définies par exemple par la Banque mondiale, l’Asian Development Bank et l’African Development Bank. L’Allemagne met à disposition de considérables ressources pour la représentation des intérêts de l’Allemagne et de l’Union européenne dans l’AIIB. Il y a à la banque une discussion très ouverte et internationale. Le développement commercial est surprenant. En deux ans, l’AIIB a accepté la réalisation de 25 projets pour un volume de 4,4 milliards de dollars. (A l’opposé, l’ADB aurait dans le même cas mis 3 ans pour initier le premier projet.) La part chinoise de 26% est donc bien modeste et baissera probablement encore plus. La banque ne serait donc pas une banque chinoise, comme on l’affirme dans la presse américaine. Elle est véritablement dédiée à l’Asie et donc pas une banque uniquement pour la Route de la soie. La banque est très modeste et n’emploie actuellement que 450 collaborateurs (en comparaison: l’ADB a 3000 et la Banque mondiale 15 000 collaborateurs).

Détails de la liaison ferroviaire Chine-Europe

Uwe Leuschner est Senior Vice President pour l’Eurasie de la DB Cargo AG et CEO de DB Cargo Russia, occupant depuis 1993 des postes de direction dans l’industrie logistique en Russie et en Chine. Au cours de la table ronde, il a fourni de nombreux détails concernant la communication ferroviaire entre l’Europe et la Chine. Le premier «train chinois» a fait le trajet entre Chongqing et Hambourg en 2008. Cette année, environ 5000 trains circuleront entre la Chine et l’Europe. La croissance du concept de transport intermodal de containers est de 30% par an. Il s’agit de trains de 41 containers, raccordés en Russie (trafic sur voie à écartement large) à des trains transportant jusqu’à 120 containers. En 2025, les Chinois voudraient faire passer 3,5 millions de containers par cette voie. Il y a un projet (planifié pour environ 2028/29) de faire rouler des trains High-Speed-Cargo entre la Chine et l’Europe jusqu’à Berlin: un train de 300 tonnes toutes les 20 minutes à 350–400 km/h. Cela apportera de grands changements dans la logistique mondiale. Du côté chinois, il y a une garantie de financement de construction des 6000 kilomètres nécessaires de voie à écartement normal. Actuellement le projet est arrêté, car le gouvernement russe exige jusqu’à présent des voies à large écartement. Au cours des vingt dernières années, la Chine a créé le plus vaste réseau de chemin de fer du monde qui serait le plus grand du monde. Au cours des 10 dernières années a été construit un réseau à grande vitesse de 22 000 kilomètres, qui devrait être porté à 35 000 kilomètres d’ici 2025.

Grande importance de l’espace eurasien

L’espace eurasien présente un énorme potentiel pour la croissance économique et les investissements pour l’avenir. Les Chinois ont des idées pour l’industrialisation, par exemple, des projets à la frontière extérieure européenne, tel le plus grand parc industriel construit par la Chine à l’extérieur du territoire chinois, près de Minsk en Biélorussie (d’une surface de presque 100 km2), où les infrastructures et les investissements sont négociées avec les gouvernements au sein de l’Union eurasienne et y sont bien venus. Les Chinois en parlent et auraient déjà conclu des contrats avec les Russes et les Kazakhs. Il est très important de communiquer avec les Chinois à tous les niveaux. Discussions et coopération sont la base des futurs développements.

Projets concrets de la Route de la soie

Les stratégies et les projets concrets pour la Route de la soie ont été présentés par Corinne Abele et Uwe Strohbach. Corinne Abele travaille depuis 1998 pour le Germany Trade&Invest (GTAI) en Greater China. [GTAI: Société de la République fédérale d’Allemagne pour le commerce extérieur et de marketing interrégional, ndt.]. Depuis déjà deux décennies la journaliste, économiste diplômée et historienne de l’Europe de l’Est, analyse les activités économiques et les développements de la Chine. Uwe Strohbach est manager régional pour l’Asie centrale et le Caucase du Sud chez GTAI. Auparavant, il a été coordinateur de projets pour la recherche sur l‘Europe de l’Est à l’Institut pour la recherche économique appliquée à Berlin. Actuellement, Uwe Stroh­bach analyse les axes de transport eurasiens et l’élargissement des voies de transit entre la Chine et l’Europe.

Par exemple: les énergies renouvelables

Corinne Abele a présenté les développements dans le domaine des ressources en énergies renouvelables. D’ici 2020, la Chine aura installé 770 GW en «New Energies». En 2016 déjà, elle a dépassé l’UE en ce qui concerne la capacité en énergie solaire. D’ici 2020, 20% de la consommation d’énergie primaire ne devraient plus être d’origine fossile. La consommation d’énergie est actuellement de 25% d’énergie non fossile. Dans le domaine automobile, 25% devraient provenir, d’ici 2025, des «nouvelles énergies» (couvert à hauteur de 80% par des marques chinoises).


La Chine a la «vision» d’un réseau d’alimentation électrique mondial. De 2013 à 2018, elle a investi 123 milliards de dollars dans des réseaux d’électricité, dont un certain nombre dans le domaine de la Route de la soie. Par exemple, 62 milliards de dollars sont prévus au Pakistan pour des projets d’énergie hydraulique et pour des réseaux électriques. La Chine est aussi active depuis longtemps au Brésil. Elle y serait le plus grand producteur d’énergie et le principal exploitant de réseaux électriques. La Chine investit dans des lignes de courant continu à très haute tension, une technologie qui est aussi maîtrisée par Siemens et ABB. 35 000 kilomètres de ces liaisons seraient déjà en construction, d’autres suivront. Le volume atteint 250 milliards de dollars. La Chine a investi au cours des 5 dernières années 475 milliards de dollars à l’extérieur de la Chine dans le domaine de l’énergie. Entretemps, la Chine est à la tête du marché mondial en ce qui concerne les produits de protection de l’environnement, principalement dans le domaine des ressources en énergie renouvelable.

Le rôle important de l’Asie centrale

Uwe Strohbach s’est focalisé sur les régions de l’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan, Tadjikistan) et du Caucase du Sud (Azerbaïdjan, Géorgie, Arménie). La superficie de l’Asie centrale est dix fois celle de l’Allemagne avec 72 millions d’habitants. Cependant son PIB n’atteint que 6% du PIB allemand. Les exportations allemandes vers l’Asie centrale seraient à nouveau en augmentation depuis 2017, mais il y a encore un très grand potentiel. La même chose pour le Caucase du Sud, dont le territoire n’est que la moitié de l’Allemagne avec 17 millions d’habitants. Son PIB n’atteint cependant que 1,8% de celui de l’Allemagne. Les Etats de la région tablent, à l’aide de la BRI, sur le triptyque: modernisation, diversification et exportation. Le commerce extérieur Chine/Asie centrale serait passé de 1 milliard de dollars (2002) à 60 milliards de dollars (2017) et atteindra en 2020 probablement au moins 100 milliards de dollars. Strohbach a présenté de nombreux projets planifiés et déjà en cours (rien qu’au Kazakhstan, il y en a 50, entrainant 27 milliards de dollars d’investissements chinois et en Ouzbékistan, 100 avec 23 milliards de dollars d’investissements chinois) parmi lesquels nous citerons les suivants:

  • Ligne ferroviaire Astana–Almaty, environ 1300 kilomètres jusqu’en 2021, et la ligne ferroviaire Taldyqorghan–Öskemen, 790 kilomètres 2017–2020 (Kazakhstan),
  • Construction de complexes pétrochimique/gaz et de polyoléfine à Atyraou jusqu’en 2021 (Kazakhstan),
  • Avancement renforcé du tracé Chine–Kazakhstan–Turkménistan–Iran (les tests ont été couronnés de succès),
  • Autoroute et chemin de fer de Douchanbe (Tadjikistan) vers le Kachgar (Chine),
  • Tronçon n° 4 de l’oléoduc Turkménistan–Chine,
  • Plateforme aérienne sud de Dangara,
  • Ligne ferroviaire Ouzbékistan–Kirghizistan–Chine (Kachgar): réduction du tracé Europe–Asie centrale–Extrême-Orient de 900 kilomètres,
  • L’étoile d’Asie: le plus grand parc agroindustriel d’Asie centrale (Centre international d’aviculture et de production de viande au Kirghizistan).

Lancement de nouveaux projets également en Europe

Des projets ont été lancés, non seulement en Asie centrale et aux frontières externes de l’Europe, mais encore à l’intérieur de l’UE. En Grèce, une société chinoise a loué sur plusieurs dizaines d’années la moitié du port du Pirée et veut y investir en grand. De plus, une liaison par train de marchandises a également été planifiée depuis le port du Pirée jusqu’à Belgrade en Serbie. Et les Chinois souhaitent une prolongation de l’itinéraire par Budapest et Vienne jusqu’à Munich. Selon Margot Schüller, spécialiste de la Chine à l’Institut pour les études asiatiques GIGA, ce projet en Grèce aurait déjà reçu la «bénédiction» de la Commission européenne. Ce serait un projet de l’initiative 16+1. Au sein de celle-ci, 16 pays d’Europe de l’Est et du Sud-est sont en pourparlers avec la Chine sur des possibilités de financement de projets d’infrastructure. En Grèce, le projet est en rapport avec l’itinéraire sud de la Route de la soie mentionné au début. Celui-ci doit, partant d’Allemagne, passer par Belgrade et plus loin par la Turquie, l’Iran et les pays d’Asie centrale du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan jusqu’à la Chine occidentale. Le tunnel sous le Bosphore est en cours d‘aménagement et d’élargissement pour l’adapter à la circulation des trains de marchandises de long cours. Certains tronçons en Turquie et en Iran sont déjà terminés. En outre, il existe déjà une liaison du nord de l’Iran à la Chine qui sera bientôt ouverte au trafic des marchandises.

Différente de la ligne Berlin–Bagdad

L’itinéraire sud de la Route de la soie est très semblable à la liaison ferroviaire Bagdad–Berlin planifiée il y a plus de 100 ans. C’est là, éventuellement, une des raisons des dernières sanctions contre la Turquie et l’Iran. Mais revenons en Europe. La position qu’adoptera l’UE envers le projet BRI est encore peu définie. Mme Skala-Kuhmann, spécialiste de la Société allemande de coopération internationale (GIZ/Deutschen Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) s’est exprimée ainsi: «Même si l’Europe mais aussi Berlin n’ont pas de stratégie transparente et ne font malheureusement jusqu’à présent aucune déclaration claire concernant «Belt and Road», […] il se passe beaucoup plus de choses que nous nous imaginons.»  

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(Traduction Horizons et débats)

vendredi, 21 septembre 2018

Patriotische Globalisierungskritik

Hin und wieder erreicht uns der Vorwurf, mit dem Konzept der „nachbarschaftlichen Marktwirtschaft“ würden wir Autarkie anstreben und wohl zukünftig Autos in der Garage basteln wollen, die 100 % Made im Erzgebirge sind. Dieser Vorwurf zeigt die Notwendigkeit einer patriotischen Globalisierungskritik, zu der wir heute sechs Thesen liefern möchten.

1. Die Vorteile der Globalisierung sind uns wohlbekannt und wir müssen selbstverständlich unsere Position auf dem Weltmarkt verteidigen! Gerade das geht aber nicht mit Vereinheitlichung, sondern mit Spezialisierung und damit einer Betonung unserer eigenen Wirtschaftskultur.

2017 lagen die deutschen Exporte bei 1,3 Billionen Euro. Fast alle DAX-Konzerne machen zudem hauptsächlich ihre Umsätze im Ausland. Adidas erreicht hier einen Spitzenwert von 95 Prozent. Abschottung wäre folglich in der Lage Deutschlands absolut kontraproduktiv, zumal die Globalisierung noch immer riesige Potentiale bietet – etwa für deutsche Autokonzerne, sollte es gelingen, in Afrika eine gut ausgebaute Infrastruktur zu errichten. Von der prognostizierten Verdreifachung des internationalen Güterverkehrs bis 2050 dürften ebenfalls Unternehmen wie die Deutsche Post profitieren. Insofern ist Autarkie abzulehnen. Dennoch stellt sich die Frage, ob wir auf dem Weltmarkt in eine Position der Abhängigkeit hineingeraten wollen oder eine Position der Selbstbestimmung anstreben. Gerade die Türkei-Krise sollte dabei vor Augen führen, daß Selbstbestimmung immer besser ist als gefährliche Abhängigkeiten von schuldenbasiertem Wachstum in Schwellenländern.

2. Wozu es aber nicht kommen darf, ist eine Globalisierung des Südens!

Daß sich die ganze Welt einheitlich gemäß des nördlichen Vorbilds entwickelt, ist nicht bewiesen. Massenmigrationen und der demographische Niedergang im Norden könnten auch dazu führen, daß sich die Verhältnisse des globalen Südens weltweit ausdehnen.

3. Eine Stärkung der Binnenwirtschaft muß vor dem internationalen Handel immer Vorrang haben. Das wußte schon Adam Smith, der keineswegs so Freihandels-begeistert war, wie immer behauptet.

Investitionen in die eigene Heimat sind stets zu bevorzugen. Adam Smith erklärte in seinem Wohlstand der Nationen anschaulich, warum dies der Fall ist. Investiere ich in ein Unternehmen aus Ausland A, welches Handel treibt mit Ausland B, fließt nur die Rendite zu mir. Die ökonomischen Vorteile meines Investments, z.B. die Schaffung von Arbeitsplätzen, kommen dagegen Ausland A und B zugute.

Genau dies ist anders, wenn ich in ein inländisches Unternehmen investiere, welches dann den Wohlstand im eigenen Land mehren kann, wovon ich indirekt ebenfalls profitiere, weil das Unternehmen bestimmte Produkte herstellt, Steuern zahlt, von denen Schulen gebaut werden können etc. pp.

4. Von Friedrich List lernen wir zudem: Abschottung kann für die Entwicklung junger Industrien notwendig sein, damit sie sich später auf Weltmarkt behaupten können.

Dieses Verständnis von Protektionismus ist das glatte Gegenteil der Politik von US-Präsident Donald Trump, der aufgrund innenpolitischer Erwägungen Industrien auf dem absteigenden Ast schützt.

5. Wir wollen keinen US-„Zero to One“-Globalkapitalismus, sondern marktwirtschaftlichen Wettbewerb und damit Vielfalt!

Das Agieren von Unternehmen wie Coca Cola, Amazon, Paypal und Facebook ist nur im Kontext der amerikanischen Wirtschaftskultur zu verstehen. Sie sind darauf spezialisiert, schnell zu weltweit bekannten Marken heranzuwachsen und versuchen den Wettbewerb auszuschalten, um Monopole zu errichten. Diese Spielart des Kapitalismus bezeichnen wir als „Globalkapitalismus“, der kulturell eine nivellierende Wirkung hat, die wir ablehnen.

Das europäische, marktwirtschaftliche Verständnis setzt dagegen auf Wettbewerb und Vielfalt. Eine „Aura des Wertvollen“ (Mario Pricken), über die eine Qualitätsführerschaft realisiert werden soll, wird dem Billig-Konsum (Preisführerschaft) vorgezogen. Auf die Stärken dieses Wirtschaftsmodells müssen wir uns besinnen. Das kann aber nur gelingen, wenn uns die vielfältigen Zusammenhänge zwischen Markt, Kultur und Moral im Gedächtnis bleiben. Dies betrifft sowohl den Fleiß in der Produktion als auch ein kulturell gewachsenes Wertebewußtsein bei der Auswahl von Produkten (Konsumtion).

6. Identität entsteht vor Ort und nicht durch Globalisierung.

Prof. Dr. Dr. Ulrich Schmidt vom Kieler Institut für Weltwirtschaft (IfW) stellte zu dieser These unlängst fest, daß die Globalisierung bei allen unbestreitbaren Vorteilen, die rational begründet werden können, ebenso zu einigen Verwerfungen geführt habe, die da wären:

Erosion der Identität, des Zusammengehörigkeitsgefühls in der Gesellschaft sowie des sozialen Kapitals wie Vertrauen, Reziprozität und Kooperationsbereitschaft.

Wer die Risiken der Globalisierung abfedern will, wie er sich das wünscht, müsse deshalb auf eine Stärkung lokaler und regionaler Netzwerke und Wirtschaftsbeziehungen setzen:

Verhaltensökonomische Studien zeigen, dass regionale Wirtschaftsbeziehungen soziale Netzwerke stärken und somit den gesellschaftlichen Zusammenhalt fördern sowie das Vertrauen in der Gesellschaft erhöhen. Daher ist der Ausbau regionaler Wirtschaftsbeziehungen geeignet, den aus der Globalisierung resultierenden gesellschaftlichen Herausforderungen zu begegnen. Zudem ergeben sich positive Nebenwirkungen, nämlich Klimaschutz durch weniger Transport sowie die Förderung einer mittelständischen Unternehmensstruktur.

01:47 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, globalisation, mondialisation, économie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 20 septembre 2018

RUSIA: VIEJAS Y NUEVAS REALIDADES GEOPOLÍTICAS

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RUSIA: VIEJAS Y NUEVAS REALIDADES GEOPOLÍTICAS

 
Ex: http://www.geopolitica.ru 

En sus diferentes formas de ser definida, la geopolítica siempre ha sido una cuestión altamente concerniente para Rusia. Tanto como disciplina que asocia interés político con geografía con propósitos relacionados con la afirmación del poder nacional, o bien como disciplina que implica una percepción nacional de peligro ante mbiciones externas, la geopolítica es una disciplina latente y predominante en Rusia.

Más todavía, acaso la propia historia de este país podría ser contada en clave geopolítica: solo considérese que los principales acontecimientos desde el siglo XVIII implican a dicha disciplina, y en la mayoría de los casos a la misma supervivencia del país.

Si Pedro el Grande no hubiera derrotado a Suecia en Poltava, posiblemente la configuración actual del territorio ruso no sería la de hoy; lo mismo podríamos decir si Catalina la Grande no hubiera predominado sobre los turcos. En el siglo XIX, la derrota o impotencia de Napoleón en territorio ruso supuso la afirmación de Rusia como gran poder en Europa y en el mundo. Hacia mediados de la centuria, la intervención y victoria externa en Crimea puso una vez más en peligro al país. Finalmente, en el siglo XX Rusia no solo supo de retos externos, sino que incluso sufrió las tremendas consecuencias de “la ambición geopolítica de la centuria”, es decir, el propósito de Hitler de convertir a Rusia “en un lejano país del Asia”, mientras la “Rusia valiosa”, esto es, la zona rica en recursos, permitía la viabilidad y la predominancia del Tercer Reich. El mundo de la guerra fría implicó una dinámica actividad geopolítica global. Finalmente, la Unión Soviética cayó, en parte, debido a la “sobre-extensión imperial”, para utilizar los términos de Paul Kennedy.

El denominado “Estado continuador” de la URSS, la Federación Rusa, pronto comprobó que “el mundo continuaba siendo un sitio peligroso para Rusia”, pues la OTAN, en una decisión que desde Moscú se consideró un incumplimiento de promesas hechas por Occidente sobre las que se pactó el final de la contienda bipolar, inició su ampliación al este, un nuevo “Drang nach Osten”, es decir, una nueva marcha hacia el este. Entonces, en la segunda mitad de los años noventa, Rusia solo pudo manifestar su aprensión geopolítica desde lo retórico porque, como advirtió el presidente Clinton, “la posibilidad que tenía Rusia de influir en la política internacional era la misma que tenía el hombre para vencer la ley de gravedad”.

Con Putin como “re-concentrador” de la política rusa, el enfoque exterior pasó a ser más activo. El país logró ordenarse hacia dentro y el alto precio de las materias primas devolvió a Rusia a la normalidad económica. En este marco, la apreciación geopolítica de Rusia implicó no solo ideas, como la “enunciación” de una suerte de “doctrina Monroe” rusa (“las zonas adyacentes de Rusia son de interés de Rusia”), sino prevención y acción. En 2008, Rusia llevó adelante una movilización militar de carácter preventivo en Georgia (“medidas contraofensivas de defensa”, según la misma terminología rusa). Entonces, una activa OTAN amenazaba asentarse en el mismo territorio del Cáucaso, y para

Moscú ello implicaba una “línea roja”, es decir, un “seísmo geopolítico” inaceptable.

Pero no se trataba de ninguna novedad: desde su mismo nacimiento, Rusia nunca dejó de lado el interés por lo que sucediera en las ex repúblicas soviéticas, sobre todo en aquellas altamente sensibles en relación con el bien geopolítico mayor y protohistórico de Rusia, la profundidad estratégica, y también la identidad geográfica. En este sentido, la frágil y trastornada Rusia de los años noventa mantuvo una extraña concepción: mientras en su relación con Estados Unidos sostuvo un patrón basado en la “emoción” y la cooperación casi irrestricta, en el espacio ex soviético desplegó políticas o técnicas de poder.

Georgia anticipó que Rusia podría ir más allá incluso de la movilización militar. Cuando en 2013-2014 Ucrania se mostró dispuesta a deslizarse hacia las estructuras de la Unión Europea y avanzar hasta el umbral de ingreso a la Alianza Atlántica, la pronta respuesta de Rusia fue anexarse (o “reincorporar”) parte del territorio ucraniano.

No solo quedó en claro que Rusia ya no toleraría nuevos impactos geopolíticos en sus adyacencias, sino que, como advirtieron expertos, podrían surgir “nuevas Crimeas” en Ucrania y también más allá. La nueva situación implicó una enorme inquietud en Occidente y en las ex repúblicas soviéticas, pues se replantearon escenarios de crisis mayor, por caso, en Estonia o Letonia, donde las minorías rusas representaban (y continúan representando) el 25 y 27 por ciento de la población, respectivamente.

La sensibilidad geopolítica de Rusia es extrema en su frontera occidental, pero no menos importante es su inquietud en relación con eventuales acontecimientos que puedan implicar “nuevas disrupciones geopolíticas”, por ejemplo, en las repúblicas centroasiáticas, las que podrían sufrir consecuencias, entre otras, derivadas del accionar de la insurgencia en Afganistán.

La inclusión de los países del Báltico en las estructuras occidentales ha privado a Rusia de la salida a mares exteriores por esa zona, y aunque mantiene conexión directa con el Mar Báltico a través de Kaliningrado, donde posee una importante base naval y un puerto (Baltiysk) cuyas aguas no se congelan, dicho mar es “zona militar de la OTAN”. No obstante, la disrupción geopolítica que implica la pérdida del Báltico y el aislamiento de Kaliningrado (“un pedazo de territorio ruso en la Europa de la OTAN”) podría activar conflictos que busquen la reparación geopolítica, por caso, con Suecia, país que pasó a considerar un choque o querella militar con Rusia como principal hipótesis de defensa (cabe recordar que Moscú mantiene en Kaliningrado sistemas de misiles S-400 y misiles Iskander-M con capacidad nuclear).

En los últimos años se han sumado otras realidades o dinámicas geopolíticas, que hasta podrían pluralizar la misma condición terrestre de Rusia como categoría geopolítica nacional. En efecto, tanto la orientación geopolítica de Rusia hacia el Ártico como así la afirmación naval en el Mar Negro y la proyección de poder naval hacia el Mediterráneo oriental, implican nuevas realidades geopolíticas, las que de consolidarse podrían significar que Rusia sumará a su condición de potencia terrestre la de potencia marítima.

Por supuesto que siempre primará su condición de actor terrestre: su ubicación en el sitio que el geógrafo británico Halford Mackinder denominó “Tierra corazón” hace de Rusia el poder terrestre mundial por antonomasia; pero las exigencias que implican asumir mayores responsabilidades derivadas de su “ampliación estratégica” han recentrado la necesidad de potenciar el poder marítimo.

Desde estos términos, acaso Rusia se encuentra “ad portas” de un segundo ciclo de despliegue de poder marítimo, tal como sucedió en los años sesenta y setenta, cuando la entonces Unión Soviética, siguiendo los métodos y objetivos desarrollados y destacados por el Almirante Serguéi Gorshkov, proyectó poder a escala oceánica global.

En relación con el Ártico, los observadores sostienen que así como en el siglo XIX su condición de actor terrestre empujó a Rusia a consolidar sus dominios en Siberia, hoy es la necesidad de afirmar sus intereses en el Ártico la que la empuja hacia esta zona sensible del globo. Activos estratégicos, población, pretensiones jurídicas, tránsito, amparo militar, ambiciones de terceros, etc., han hecho del Ártico un área de interés vital para Rusia.

Ello, no obstante, no implica abandonar el territorio profundo de Rusia; de hecho, actualmente tienen lugar en Siberia oriental y en Extremo Oriente ruso los mayores ejercicios militares: con la denominación “Bostok-2018” (“Este-2018”), 300.000 efectivos rusos, 36.000 vehículos, 1000 aviones y 80 navíos, a los que se suman soldados y equipos de China y Mongolia, Rusia realiza las maniobras militares más grandes de su historia.

En relación con el Mar Negro, la afirmación de poder naval por parte de Rusia no es solo una respuesta a la creciente presencia de la OTAN en lo que otrora fue considerado un “lago ruso”, sino que representa la antesala de proyección al Mediterráneo oriental, objetivo que necesariamente debe ser alcanzado para, en alguna medida, evitar que en el flanco sur-oeste de Rusia se establezca una nueva oclusión estratégica como ha sucedido en el Báltico.

En cuanto al Mediterráneo oriental, la intervención rusa en Siria no solo obedeció a proveer asistencia a un “Estado cliente” de Oriente Próximo en dificultades, sino a re-geopolitizar una región en la que el ascendente de Rusia casi había desaparecido. El contraste entre el acompañamiento (por no decir la sumisión) de Gorbachov a la política estadounidense para punir a Irak (un viejo “Estado cliente” de la entonces URSS) en 1990-1991 por la invasión a Kuwait, y la obtención de ganancias de poder por parte de la Rusia de Putin tras su apoyo a Damasco, es notable.

Actualmente, si bien posiblemente la predominancia occidental se mantiene en cuanto a medios desplegados, el número de activos navales rusos (que incluye al menos dos submarinos) ha aumentado significativamente frente a las costas sirias. Considerando que Rusia ha logrado ganancias de poder en relación con la guerra en Siria, si por ello entendemos que el régimen ha recuperado gran parte de su territorio, se ha diezmado a la insurgencia y Bachar el Asad continuará al frente de Siria, Rusia mantendrá en Siria importantes capacidades aéreas y navales (Mig-31 K, Su-27, 30, 35, buques antimisiles, submarinos equipados con misiles Kalibr, sistemas S-300 y S-400, etc.).

Finalmente, Rusia ha retornado a considerar el espacio ultraterrestre como “territorio” que exige despliegue y predominancia. Como ha sucedido con el Ártico, no se trata de exploraciones espaciales sino de retomar la iniciativa que básicamente por cuestiones económicas se había resentido desde tiempos soviéticos.

Rusia es, junto a Estados Unidos y China, uno de los poderes espaciales, es decir, poderes que per se han llevado un hombre al espacio; de modo que ello implica capacidades tecnológicas independientes.

En términos geopolíticos, el espacio no es un sitio de interés o “global común” para la humanidad: es un sitio pasible de ser controlado por aquellos con capacidad de proyectar poder. En su reciente obra “Así se domina el mundo. Desvelando las claves del poder mundial”, el analista Pedro Baños nos proporciona valiosas apreciaciones sobre esta cuarta dimensión de la geopolítica. 

“Para entender dónde se producirán algunos de los principales duelos por los recursos naturales hay que analizar el actual interés de las grandes potencias, como China, Estados Unidos, Rusia e India, por conquistar planetas. Esta nueva era de colonización está encaminada no solo a instalar en el futuro asentamientos humanos, sino también a acceder a recursos estratégicos escasos en la Tierra […] Además, poner pie en otros planetas proporciona un indudable prestigio internacional y es un muestrario de potencial tecnológico y de la capacidad de influencia geopolítica de un Estado. Para ciertos países también se convierte en una cuestión de supervivencia. Es el caso de China […] A menos de 400.000 kilómetros y tres días de viaje, el suelo selenita es rico en aluminio, titanio, neón, hierro, silicio, magnesio, carbono y nitrógeno. Pero quizá su valor más destacable sea la confirmada presencia de ingentes cantidades de helio-3 a ras del suelo.

Este isótopo no radioactivo, rarísimo en la Tierra, está considerado como la futura principal fuente de energía mediante la fusión nuclear”. En breve, la geopolítica nunca se fue. Solo fue despreciada por una globalización ilusionista durante los años noventa. Los poderes “que cuentan” se están posicionando en términos geopolíticos y ninguno de ellos honra el “pluralismo geopolítico”, es decir, el respeto a la soberanía de otros que afecten sus intereses o el sacrificio por otros o por los “bienes comunes”. Las “nuevas realidades”.

mardi, 18 septembre 2018

Guerre financière asymétrique et pression radicale des États-Unis – Qu’est ce que ça va donner ?

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Guerre financière asymétrique et pression radicale des États-Unis – Qu’est ce que ça va donner ?

par Alastair Crooke

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
Il semble que les dirigeants chinois ont conclu que l’Administration Trump est déterminée à utiliser son influence radicale tous azimuts pour entraver la Chine en tant que rivale et pour ressusciter sa propre domination mondiale – Xi semble prévoir une longue lutte pour la position dans l’avenir mondial qui sera joué géopolitiquement – dans la mer de Chine méridionale, en Corée du Nord, à Taïwan et sur l’initiative de la Route de la soie – autant que dans le domaine économique. Si tel est le cas, il existe un risque réel que la « bousculade » dégénère spontanément en conflit militaire, limité ou non.

Xi a complètement raison. Jusqu’à récemment, Washington souscrivait à la conviction culturelle occidentale du « progrès » historique linéaire, c’est-à-dire que l’introduction du marché libéral économique de style occidental, sous Deng Xiaoping, faisait partie d’un itinéraire chinois inévitable vers une plus grande liberté économique et politique – c’est-à-dire qu’ils deviendraient comme nous.

Mais Washington DC a eu son « point de basculement » et a glissé vers une compréhension très différente. À savoir que les réformes économiques libérales de la Chine visaient à restaurer l’ancienne primauté économique mondiale et le pouvoir de la Chine – et à ne jamais « donner à l’individu » des moyens de penser occidentaux. Dans ce contexte, demeurer conforme et respectueux de l’ordre mondial avait du sens pour la Chine, tant qu’elle ne serait pas encore devenue le numéro un mondial d’ici 2049 (année du centenaire du PCC).

Mais, comme tous les convertis tardifs sur leur « Chemin de Damas », les élites de la politique étrangère des États-Unis sont devenues des prosélytes fervents du récit de la « menace » chinoise. Alors, la question se pose : est-il encore logique pour la Chine de poursuive sa politique instinctive consistant à ne pas affronter les États-Unis, surtout si Trump est connu pour maintenir la pression, ne jamais reculer et toujours doubler la mise ? Comment la Chine peut-elle encore s’en tenir à sa posture « apaisante » si Trump augmente la pression en mer de Chine méridionale ou en Corée du Nord, ou décide d’adopter Taïwan comme « cause pour la démocratie » ? Xi ne peut pas.

La Russie, quant à elle, voit un président américain extrêmement défensif – un défenseur de longue date des bonnes relations avec la Russie, mais que la vulnérabilité persistante à l’hystérie du « Russiagate » pousse à exhiber des attitudes anti-russes, devenant maintenant plus royaliste que le roi, c’est à dire plus « dur avec la Russie » que les russophobes, plus néocon, que les néocons. Avec des tombereaux de sanctions écrasantes contre la Russie déjà à l’ordre du jour du Congrès – sur lequel le président américain a peu de possibilités de modération – la Russie doit, elle aussi, se préparer à une longue période d’attrition économique. La profondeur de la crise américaine est telle que le président Poutine – comme tout le monde – ne peut pas deviner comment tout cela va tourner.

Pour l’Europe, l’Iran, la Turquie, le Pakistan et le Venezuela, les perspectives sont similaires : ce sera une période où les États-Unis mobiliseront tous les leviers dont ils disposent pour restaurer leur primauté mondiale et l’agenda américain. Trump escalade – intentionnellement semble-t-il – pour obtenir la première capitulation, ou provoquer une fissure politique d’ici novembre. Mais si cela ne se produit pas ?

Le « marché » (à quelques exceptions près) considère que la victoire des États-Unis dans la guerre commerciale est certaine : les États-Unis sont de loin le marché de consommation prédominant et, de manière concomitante, les partenaires commerciaux des États-Unis souffriront plus car les taxes de rétorsion qu’ils pourront imposer pénaliseront moins les exportateurs américains parce que la balance commerciale est déficitaire pour les États-Unis dans la plupart des cas.

Pour un pays comme la Chine, les exportations vers les États-Unis sont au moins deux fois supérieures aux importations chinoises. Les États-Unis ont donc (vu de la Maison Blanche) le pouvoir de taxer deux fois plus les importations chinoises que l’inverse. En outre, les États-Unis utilisent l’hégémonie du dollar pour le faire monter artificiellement, ce qui affaiblit les marchés émergents et augmente de manière concomitante leur endettement, la dette et les intérêts étant libellés en dollars.

Cette vision de la guerre commerciale par le « marché » est en quelque sorte le miroir de l’air du temps [zeitgeist] militaire américain. Les États-Unis ont de loin la plus grande armée ; ils peuvent surpasser tout le monde (sauf la Russie), alors quiconque remet en cause les États-Unis est forcément « perdant » (on le suppose). En effet, les États-Unis ont le pouvoir, et l’exercent, de commencer leurs guerres avec une démonstration de leurs capacité destructrices contre l’adversaire. Et après ? Pour la suite, l’armée américaine ne semble pas avoir de réponse aux conséquences : elle s’embourbe et se retrouve perdante face à des représailles asymétriques. Sa seule réponse est la guerre « éternelle ».

Alastair Macleod, de l’Institut Mises, suggère qu’une telle consanguinité [économico-militaire] est une erreur :

« Les commentaires selon lesquels la Chine est heurtée par les droits de douane et minée par un dollar fort sont hors du sujet. La géopolitique domine ici. Les succès occasionnels de l’Amérique dans l’attaque du rouble et du yuan ne sont plus que des victoires à la Pyrrhus. Elle n’est pas en train de gagner la guerre des devises contre la Chine et la Russie. La Chine n’est pas détournée de ses objectifs stratégiques pour devenir, en partenariat avec la Russie, une superpuissance eurasienne, hors de portée de l’hégémonie américaine. »

La Russie et la Chine ont l’intention de jouer et de gagner le match sur le long terme. Les deux États sont actuellement en train de sonder Washington (d’ici novembre) pour déterminer si, selon les mots du porte-parole de Poutine, il existe un « terrain d’entente, essayer de comprendre si cela est possible – et si l’autre partie est prête ». Pékin cherche aussi à savoir si Trump est prêt à faire des compromis sur une sorte d’accord pour sauver la face, avant les échéances de novembre – ou pas. Cette façon de « sentir le vent » ne doit pas être interprétée à tort comme une faiblesse ou une volonté de capituler. Ces États font simplement preuve de « diligence raisonnable » avant que les événements ne les amènent à la prochaine étape du conflit – dans laquelle les risques seront plus sérieux.

Ce qui est le moins remarqué – parce qu’il n’y a pas eu l’occasion d’une « proclamation publique » – c’est comment les préparatifs pour la prochaine phase se sont déroulés progressivement (depuis quelque temps). Des petits pas, peut-être, mais néanmoins d’une grande importance, car les moyens techniques pour contrer le harcèlement financier des États-Unis sont mis en place à un rythme accéléré, en particulier depuis que Trump a commencé à sanctionner « le monde ».

Cet ancien axiome est la première chose à comprendre : « Chaque crise est aussi une occasion ». Trump, fustigeant et sanctionnant « le monde » est en train de catalyser un puissant contre-coup. Lorsque l’Amérique sanctionne « le monde », c’est un « repoussoir » facile pour la Chine et la Russie, incitant les autres pays à la dé-dollarisation et au commerce en monnaies locales (hors dollar). Et cela se passe ainsi. C’est presque « réglé » en ce qui concerne le pétrole. L’avènement du Shanghai Futures Exchange [marché à terme pour le pétrole, adossé à l’or] a symboliquement marqué le début du bouleversement du monde de Bretton Woods – et les États du Golfe succomberont probablement à l’inévitable le moment venu.

Le « marché » voit la vente de sa dette américaine (bons du Trésor US) par la PBOC [People’s Bank of China] comme une épée de Damoclès au-dessus des États-Unis ; mais dans le même temps, « le marché » estime que la Chine ne fera jamais une telle chose, car cela réduirait la valeur de ses avoirs. Cela irait à l’encontre des intérêts de la Chine. On ne se demande jamais pourquoi la Chine devrait vouloir conserver ces avoirs. Après tout, surtout si les États-Unis empêchent les Chinois d’acheter des actifs libellés en dollars avec leurs dollars américains.

La Chine a toujours craint de perturber les marchés – c’est vrai . Mais il se peut que le « marché » interprète mal le « plan de guerre » de la Chine. On peut s’attendre à ce que son seul recours soit la vente de titres du Trésor américain (comme la Russie vient de le faire). Mais, comme d’habitude, ce serait le « marché » qui parierait encore sur une vision à court terme des possibilités de la Chine. Celle-ci, cependant, joue clairement sur le long terme. Rappelez-vous ce que le major-général Qiau Liang a déclaré en 2016 :

« Les États-Unis ont besoin d’un rendement du capital important pour soutenir la vie quotidienne des Américains et de l’économie américaine. Dans de telles circonstances, [toute nation] qui bloque le retour des capitaux aux États-Unis est l’ennemi de ceux-ci. Nous devons clairement comprendre cette question… Pour contenir efficacement les États-Unis, d’autres pays doivent réfléchir davantage à la manière de couper les flux de capitaux vers les États-Unis lorsqu’ils définissent leurs stratégies. »

Ce que la Chine peut et fait avec ces actifs en dollars américains, c’est de les déployer d’une autre manière importante. Elle ne les vend pas, mais les utilise plutôt – sans fanfare – pour soutenir ses principaux alliés, dont les monnaies sont périodiquement l’objet de raids à court terme de Wall Street, concertés, pour vendre leurs monnaies : c’est-à-dire que la Chine soutient tranquillement la Turquie et l’Iran – plus par l’achat de son brut, dans ce dernier cas. Ainsi, elle subvertit discrètement et sape l’atout du dollar fort de Trump destiné à forcer la Turquie et l’Iran à capituler. C’est une guerre financière asymétrique sur le long terme.

Ces deux États – ainsi que le Pakistan – sont des pôles clés de l’initiative chinoise « Belt and Road » [Routes de la soie]. Mais plus que cela, ils sont directement des éléments stratégiques importants pour la sécurité nationale de la Chine. La Chine est très préoccupée par les musulmans, les Turcs et les Ouïghours de la province du Xinjiang, dont des milliers se battent déjà en tant que djihadistes en Syrie. La Chine ne veut pas que ces dernier reviennent, ni que les musulmans soient radicalisés en Chine ou dans les États de l’ouest du pays.

Le président Erdogan a largement contribué à leur radicalisation. Les Chinois veulent qu’Erdogan arrête son jeu avec les populations ethniques turques, en Chine et à proximité, en échange de quoi elle aidera à sauver la monnaie turque. De même, l’économie chinoise est vulnérable à la fermeture du détroit de Malacca par l’Amérique. Pour compenser cette vulnérabilité, la Chine a besoin du Pakistan et de son « corridor » jusqu’au port de Gwadar. Et l’Iran est absolument essentiel à la sécurité nationale de la Chine et de la Russie.

Ce que nous voyons donc, c’est que la Chine et la Russie ont discrètement tissé la toile d’une ceinture de pays dé-dollarisés, échangeant leurs devises et approvisionnés en crédits, dans toute l’Asie centrale – en opposition à la tentative américaine de la démanteler. La Russie, qui a déjà fortement dé-dollarisé son économie, a notamment pour rôle de veiller à ce que l’Europe ne soit pas perdue, en tant que marché pour l’initiative eurasienne BRI (Belt and Road), du fait des agressions de Trump, et que l’aspiration de ce dernier à dominer les ressources d’énergie ne reste que cela, une « aspiration ».

Prises globalement, toutes ces mini-étapes quantitatives représentent une diminution qualitative significative de l’utilisation du dollar, en dehors de la sphère intérieure américaine. Son étendue, au-delà du territoire américain, est en cours de saucissonnage. Il ne faut pas sous-estimer l’importance de ce phénomène : les États-Unis jouissent d’un niveau de vie élevé car ils peuvent acheter des produits bon marché, payer pour leurs dettes en monnaie de singe (fiduciaire) alors que d’autres sont obligés de détenir cette monnaie pour pouvoir commercer au niveau mondial. Le niveau de vie des Américains est en fait subventionné par le reste du monde.

Les États-Unis se permettent d’étaler leur puissance militaire car ils peuvent, contrairement aux autres États, payer leurs dépenses militaires hors normes, de façon fantaisiste et sans souci, grâce aux étrangers qui (jusqu’à présent) continuent à combler leur déficit budgétaire.

L’Amérique dispose en ce moment d’un levier financier radical précisément à cause du « dollar fort ». Ne vous y trompez pas. Ce n’est pas seulement le résultat de la hausse des taux d’intérêt de la Fed : Trump comprend bien cela. Il a tweeté, le 16 août. « L’argent afflue comme rarement auparavant pour notre DOLLAR chéri ». Bien sûr, tout est une question de rapports de force.

Avec un dollar fort, les devises des partenaires commerciaux se dévaluent, leurs paiements d’intérêts et de capitaux montent en flèche – et, traditionnellement, ils sont poussés vers le FMI pour une dose d’austérité et la vente de leurs actifs nationaux. C’est un « jeu » auquel la Russie et la Chine ont l’intention de mettre fin. Ils ont mis en place des alternatives à la Banque mondiale et au FMI, auxquelles la Turquie peut avoir recours – au lieu d’être forcée à participer à un programme du FMI.

Atlasdair Macleod note la dichotomie entre le jeu à court terme de Trump et celui, à long terme de la Chine et de la Russie :

« Pour le moment, et probablement quelques mois seulement après les élections de mi-mandat aux États-Unis en novembre, le président Trump impose des difficultés de change à ses ennemis par des politiques commerciales agressives, y compris des sanctions, et en militarisant le dollar. C’est une astuce utilisée par les administrations américaines successives depuis longtemps…

Les actions du président Trump sur le commerce… éloignent les pays de sa sphère d’influence. En fin de compte, cela se révélera contre-productif. Les spéculateurs achètent le court-termisme de Trump et les politiques de normalisation de la Fed poussent le dollar à la hausse pour le moment… Cela devrait conduire à la chute du dollar [à long terme].

Le dollar ne grimpe que sur des considérations à court terme, entraîné par rien de plus substantiel que des flux spéculatifs. Une fois que ceux-ci diminueront, les perspectives à plus long terme pour le dollar se réaffirmeront, y compris des déficits budgétaires et commerciaux croissants… et la hausse des prix alimentée par une expansion monétaire antérieure et des taxes supplémentaires sur les droits de douane. »


Cela pourrait bien être le « long jeu » de la Chine. Pour l’instant, le dollar fort (et la peur géopolitique) provoquent une fuite vers les actifs américains facilement négociables. Le récent projet de loi sur l’impôt aux États-Unis a amplifié ce flux de dollars « rentrant à la maison » (grâce à une amnistie fiscale pour les sociétés qui rapatrient leurs liquidités off-shore). Le rapport de force financier est actuellement en faveur des États-Unis. Tout va bien : la bourse est en hausse, les commerçants pensent que la guerre commerciale verra une « victoire » facile, et, selon la Réserve fédérale, les indicateurs économiques sont « forts ».

Mais la Russie et la Chine peuvent être patientes. Les dollars d’outre-mer « qui affluent [vers l’Amérique], comme rarement auparavant » aspirent l’oxygène, c’est-à-dire la liquidité en dollars, partout ailleurs. Ce flux se tarira bientôt ou bien il se traduira par une crise du crédit contagieuse – l’Europe étant probablement la première victime – déclenchée précisément par le tarissement des liquidités conçu pour renforcer la main de Trump.

À ce stade, le rapport de force entre les États-Unis et le couple Russie–Chine s’inverse à l’avantage de ce dernier.

Alastair Crooke

Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

lundi, 17 septembre 2018

¿Marxismo cultural o popperismo en clave Soros?

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¿Marxismo cultural o popperismo en clave Soros?

Los peligros de la “sociedad abierta”. Por popperismo hay que entender una estrategia cultural derivada de los escritos de Karl Popper, especialmente de su libro más importante, “La sociedad abierta”.

Respecto a lo que los norteamericanos llaman “marxismo cultural”, el polemista y publicista flamenco Edwin Truyens (Kort Manifest, nº. 244, julio–agosto de 2018) piensa que hoy esta expresión es inadecuada, incluso si el gramscismo de izquierda ha estado marcado indudablemente con sus puntos de vista en el transcurso de las pasadas décadas. Para Truyens, el desarrollo del “popperismo” en las sociedades occidentales es, claramente, más patente y más peligroso.

Por popperismo hay que entender una estrategia cultural derivada de los escritos de Karl Popper, especialmente de su libro más importante, La sociedad abierta (The Open Society). El libro-manifiesto de Georges Soros lleva, además, el mismo título: Open Society. El impacto de este libro de culto  en el liberalismo anglosajón, en el sentido más amplio del término, englobando el izquierdismo y el capitalismo neoliberales, es impresionante: demócrata-cristianos como Herman van Rompuy o liberal-thatcherianos como Guy Verhofstadt han sido contaminados, advierte Truyens, por esta ideología que rechaza todas las formas de pertenencia, de vínculos sociales, étnicos o de otro tipo. Y, en consecuencia, tiene como objetivo destruirlas mediante la manipulación de diversas estrategias. Soros fue lector de Popper y uno de sus discípulos más virulentos. Su fundación lleva el título de la obra principal de Popper: The Open Society Foundation. La obra de disolución de los vínculos orgánicos en las sociedades y en los pueblos pasa por la financiación de un considerable número de proyectos como el de las Femen, los grupos defensores de los “derechos” LGTB, el Istanbul Pride, los programas de aprendizaje del Globish (inglés global) por todo el mundo, etc. Truyens señala que una simple visita a la web de la Open Society Foundation nos permite descubrir, por ejemplo (con fecha 15 de julio de 2018), un artículo sobre la necesidad de acoger al máximo de refugiados posible y otro artículo sobre el grave peligro en que consiste la islamofobia. Todo esto no es un “marxismo cultural”, más o menos extraído de los confusos escritos de la Escuela de Frankfurt o, más particularmente, de las tesis de Herbert Marcuse, que teleguían todas las iniciativas que hoy arruinan a los pueblos y las sociedades europeas occidentales; es un liberalismo que aboga por la apertura de todas las sociedades, apertura que, tiene por obvio resultado hacerlas implosionar, llevarlas a un estado de delicuescencia total.

9781586480196.jpgTruyens considera que la elección de Emmanuel Macron es, sin duda, un efecto de la estrategia popperiana de Georges Soros. Macron no tenía un partido detrás, sino un movimiento de muy reciente constitución, puesto en marcha rápidamente según las tácticas aprobadas por la fundación que Soros había aplicado en otras partes del mundo. Tanto si Soros ha financiado como si no el movimiento “En marcha” de Macron, la política de éste, como la de Merkel y otros supuestos “líderes” europeos sigue una lógica Popper-sorosiana de disolución de los pueblos, sociedades y Estados en mayor medida que la lógica sesentayochista derivada de la Escuela de Frankfurt, instrumento que ahora consideran inadecuado porque podría tener los efectos contrarios a los esperados.

Truyens constata que esta lógica Popper-sorosiana ha contaminado a ciertas asociaciones etnistas y populistas, que juzgan que ya no se necesita una acción coordinada con el fin de cohesionar la ideología y la política, pues forman parte de un “pasadismo” que conviene rechazar, según los códigos preconizados por los Popper-sorosianos. El poder corrosivo del popperismo es más eficaz que el del “marxismo cultural” de los sesentayochistas de antaño, con la excepción, sin duda, de Cohn-Bendit, nuevo amigo de Verhofstadt, alineado con el popperismo que combatían los antiguos izquierdistas y los teóricos de la Escuela de Frankfurt.

El problema debe ser examinado en profundidad mediante un retorno a la teoría: recordemos que un debate tuvo lugar en los años 70 del siglo pasado entre los partidarios de la Escuela de Frankfurt y los discípulos de las tesis de Karl Popper. Izquierdismo y liberalismo popperianos se combatían entonces para acabar fusionándose dos décadas más tarde, dándose actualmente una progresiva preeminencia del popperismo fundado en los éxitos de Soros, bendecidos, por supuesto, por los Estados Unidos.

Las izquierdas y las derechas populistas deben forjar imperativamente, de forma común, un arsenal ideológico para combatir esta ideología dominante y opresiva. Las iniciativas de Chantal Mouffe, que se posiciona a la izquierda, pero que se refiere a Carl Schmitt, podrían servir de base a esta reconquista, lanzada a ambos lados del espectro político, los cuales ya no se opondrían ni en la lucha en las instituciones ni en el combate en las calles. A quien se opondrían sería al marasmo liberal, según una estrategia de convergencia elaborada en su tiempo por Roger Garaudy.

(Traducción de Jesús Sebastián Lorente para El Manifiesto)

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jeudi, 13 septembre 2018

Fracasa el complot saudita-estadounidense en Iraq

El intento de desestabilización llevado a cabo por estos ha caído en el fracaso. Esta operación, liderada por la CIA, el Mossad y el dinero saudí, ha terminado en fracaso. La operación dio comienzo hace una semana con las manifestaciones sociales que tuvieron lugar en Basora y que adquirieron en los pasados días una gran violencia con ataques a edificios gubernamentales y sedes de partidos llevados a cabo por provocadores infiltrados entre los manifestantes.

Algunos francotiradores dispararon a la vez contra los manifestantes y contra las fuerzas del orden para provocar el choque entre ellos y crear una grave crisis. Esto es exactamente como pasó en Túnez y Egipto en 2012.

A continuación, los provocadores atacaron las sedes de los partidos políticos anti-Abadi (el primer ministro saliente apoyado por EEUU), los locales de las Fuerzas de Movilización Popular y el Consulado de Irán en Basora.

Por su parte, Marc Gurk (enviado especial estadounidense para Iraq y que dirige la operación para la reelección de Abadi) considera que esto fue un error.

El sábado por la tarde, delante del Parlamento, el gobernador de Basora acusó al jefe de policía de la ciudad de corrupto y de haber dejado actuar a los provocadores. Este responsable fue recientemente nombrado para su puesto por Abadi, en previsión de lo que iba a suceder.

Al Sadr da la espalda a Abadi

Pero lo más importante es el cambio de alianzas que va a arruinar completamente el plan norteamericano-saudí.

El sábado por la tarde, fue anunciada la alianza del movimiento Sairun de Moqtada al Sadr con la Alianza Al Fateh (el ala política del Hashid al Shaabi). El cambio de alianza de Moqtada al Sadr, conocido por su versatilidad política, que apoyaba al hombre de los norteamericanos, Abadi, no se explica más que por directrices firmes de la Maryaiya dirigida por el Ayatolá Ali al Sistani.

El gobierno de Abadi se vera, pues, obligado a dimitir y Sairun y Al Fatah crearán el grupo mayoritario y nombrarán a un nuevo primer ministro salido de sus filas.

El Hashid al Shaabi va a asegurar la seguridad de Basora

Por otro lado, el jefe del ala militar de Hashid al Shaabi, Abu Mahdi Al Mohandis, declaró en una conferencia de prensa en Bagdad que el Hashid va a mantener la seguridad en Basora.

Según Al Mohandis, el Hashid garantizará la seguridad de la ciudad y las propiedades, pero también los derechos de los manifestantes pacíficos que exigen derechos para los ciudadanos.

En otras palabras, no habrá espacio para agentes provocadores y francotiradores.

Mohandis declaró claramente en la conferencia de prensa que el Hashid también estaba preparado para garantizar la seguridad de Bagdad y que ningún golpe militar tendría éxito.

Mohandis no tiene la reputación de fanfarronear. El hombre fue el verdadero cerebro de la derrota de los estadounidenses y su instrumento, el Daesh, en las provincias de Al Anbar y Mosul.

En cualquier caso, los generales del Ejército iraquí (poco numerosos) que trabajan para la CIA o los saudíes han sido descubiertos ya hace un largo tiempo y pueden ser neutralizados en cualquier momento.

Uno de los objetivos más importantes de los disturbios en Basora era disolver el Hashid al Shaabi para formar un gobierno de emergencia, dijo Hashim al Musawi, portavoz de Hezbolá al Nuyaba (uno de grupos que forman parte del Hashid).

Hashid al Shaabi: EEUU amenazó con quemar Basora si Abadi no es reelegido

Las Fuerzas de Movilización Popular de Iraq, que derrotaron al grupo terrorista takfiri Daesh, dijeron el sábado que poseen evidencias de que las misiones diplomáticas de EEUU en el país árabe han instigado la reciente violencia en la ciudad sureña de Basora, rica en petróleo.

Abu Mahdi al Muhandis, el segundo al mando de la fuerza de voluntarios conocida como Hashid al Shaabi, responsabilizó a Washington por los disturbios de Basora, diciendo que Washington busca sembrar la discordia entre los diferentes partidos y movimientos políticos iraquíes.

“Tenemos información completa y documentos que muestran que la Embajada y el Consulado de EEUU en el país causaron los disturbios en Basora”, dijo Muhandis.

También prometió responder a los incidentes de Basora y enfatizó que los iraquíes nunca se enfrentarían en otra guerra civil.

Basora ha sido sacudida por protestas mortales desde el martes. Las protestas dieron un giro desagradable el viernes cuando un grupo de asaltantes enmascarados atacaron edificios gubernamentales y oficinas de los partidos políticos iraquíes y los incendió. El consulado iraní fue otro de los blancos de los alborotadores.

Al menos 15 manifestantes murieron en enfrentamientos con las fuerzas de seguridad desde principios de mes, dijeron funcionarios sanitarios.

Muhandis reveló que EEUU “amenazó con quemar Basora” si el primer ministro Haider Abadi no es reelegido en el cargo.

Los vínculos entre el Hashid al Shaabi y Abadi son tensas, explicó aMuhandis, quejándose de que el actual primer ministro no ha asignado los salarios a los combatientes de Hashid.

“Abadi no cumplió con la mayoría de sus promesas al Hashid al Shaabi”, tuiteó Muhandis, pero enfatizó que la situación no se transformará en una guerra entre shiíes.

Irak en la encrucijada

La coalición laica del líder iraquí Moqtada al-Sadr exigió que su ex aliado, el primer ministro Haidar al-Abadi, presente excusas y que dimita ante los motines registrados en la ciudad de Basora.

A pesar de ser un líder chiita, Moqtada al-Sadr (ver foto) promueve para Irak una política de independencia tanto ante Irán como en relación con Estados Unidos y una estrategia de alianza con todas las confesiones existentes en Irak.

El primer ministro Haidar al-Abadi llegó al poder en 2014, impuesto conjuntamente por Estados Unidos e Irán a pesar de que los iraquíes habían reelegido a Nuri al-Maliki. Para su próximo mandato, Hidar Al-Abadi se había comprometido a seguir la política de Estados Unidos y a aplicar las sanciones de Washington contra Irán.

La otra gran figura chiita de Irak, el ayatola Alí al-Sistani, llamó a la formación urgente de nuevo gobierno para resolver la crisis.

Los motines en Basora tienen varias causas antiguas a las que se une una nueva: el agua corriente es ahora demasiado salada y ya es imposible beberla. Al menos 14 personas murieron durante los motines en Basora, que es el pulmón petrolero de Irak. Independientemente del problema del agua, la ciudad se verá afectada por la decisión de aplicar o no las sanciones estadounidenses contra Irán, y la gran mayoría de la población de Basora es chiita, confesión mayoritaria en Irán, a pesar de lo cual el consulado iraní en esa ciudad fue objeto de un ataque de gran violencia, al igual que una delegación iraní que se hallaba en el aeropuerto local.

Los motines de Basora se producen en momentos en que el gobierno del presidente iraní Hassan Rohani ha perdido toda esperanza de poder contar con la ayuda de la Unión Europea ante las sanciones decretadas por el presidente estadounidense Donald Trump. Debido a ello, el gobierno de Rohani acaba de unirse a los Guardianes de la Revolución para fortalecer las posiciones militares de Irán en el exterior.

Por qué los países del golfo Pérsico espían a Catar

Arabia Saudí está espiando a Catar para poder derrocar al Gobierno catarí, que resulta muy incómodo para Riad. Las autoridades saudíes quieren tener cerca de su territorio a un Estado sumiso, tal y como lo fue Catar hasta 1995, declaró a Sputnik el académico catarí Ali Heil.

Según Ali Heil, los piratas informáticos están tratando de hackear el correo y las páginas web de políticos y funcionarios cataríes para realizar un ataque mediático contra el emir de Catar, y manchar así su reputación.

"El objetivo final es el derrocamiento del Gobierno catarí, tan incómodo para Arabia Saudí (…)", aseveró Heil en una entrevista a Sputnik.

Heil considera que las actuales autoridades cataríes no le convienen a Riad porque Doha está defendiendo sus propios intereses, una política que los saudíes ven como 'peligrosa'. Por ejemplo, la política de Catar en lo que respecta a la guerra en Yemen difiere del curso tomado por Arabia Saudi.

"Catar no forma parte de la así llamada coalición árabe que está bombardeando Yemen. Realmente es una coalición que comete un genocidio contra el sufrido pueblo yemení. Por eso Catar se retiró de esta alianza militar prácticamente de inmediato, para no compartir la responsabilidad de haber cometido estos crímenes", aseveró el académico catarí.

Una fuente del Ministerio de Asuntos Exteriores de Catar compartió recientemente con los medios locales sus preocupaciones por el espionaje llevado a cabo también por parte de los servicios especiales de Emiratos Árabes Unidos (EAU) contra altos cargos de Catar. Esta operación se realizó a través de los  teléfonos móviles y con ayuda de un software israelí.

Durante más de dos años, los servicios especiales de los EAU han utilizado el 'software' israelí diseñado para monitorizar los 'smartphones'. Según el New York Times, la operación salió a la luz después de que los tribunales de Israel y de Chipre consideraran dos expedientes a petición de ciudadanos cataríes y periodistas mexicanos que habían sido víctimas de espionaje.

Ali Heil mencionó a Sputnik que los países del golfo Pérsico vienen empleando sus servicios de inteligencia contra Catar desde hace mucho tiempo.

"Los primeros casos relacionados con el espionaje fueron registrados en 2012. (…) Dos años más tarde la tensión escaló hasta llegar a la retirada de los embajadores y tan solo en 2017 se produjo la crisis actual. (…) El mayor número de casos relacionados con el espionaje se registró en mayo pasado", recordó el interlocutor de Sputnik.

Encuentro en la Chatham House: El régimen saudí al borde del colapso

La situación en Arabia Saudí ha sido inestable desde que Mohammad Ben Salman llegó al poder y el régimen saudí está al borde del colapso, dijo Madawi al Rasheed, profesor de antropología social en el King’s College de Londres.

Al Rasheed dijo el 4 de septiembre en un encuentro organizada por el think tank británico Chatham House en Londres que no era de esperar una revolución en Arabia Saudí similar a la experimentada por Egipto. Él agregó, sin embargo, que el régimen gobernante en Riad se estaba desmoronando desde dentro.

El académico saudo-británico añadió que desde que MBS llegó al poder, miles de activistas políticos han sido encarcelados en Arabia Saudí, que la gente del país está enojada y que esta situación no puede durar.

“El Reino Unido debería distanciarse lo más pronto posible de Arabia Saudí, ya que los acontecimientos en ese país eventualmente llevarán a una relación caótica entre las dos partes”, añadió.

En esta reunión, otros oradores presentaron sus puntos de vista sobre los acontecimientos regionales, incluyendo la continuación de los ataques saudíes en Yemen, la cooperación militar del Reino Unido con Arabia Saudí, la rivalidad Irán-Arabia Saudí y la postura oficial británica en favor de Riad.

Aunque es ampliamente conocido que Arabia Saudí cometió crímenes de guerra durante la agresión contra Yemen, el Reino Unido sigue vendiendo armas al régimen de los Al Saud e insiste en la cooperación continua con este último en el campo de la inteligencia.

“Al contrario de lo que se dice sobre la influencia del Reino Unido en las políticas saudíes, es Arabia Saudí la que impone sus políticas a Londres”, dijo Armida van Rij, investigadora en política de defensa y seguridad en el King’s College,

Otro ponente en el evento de la Chatham House fue el Dr. Mai Yamani, que habló de las reformas adoptadas por el príncipe heredero de Arabia Saudí. “Las políticas internas de Arabia Saudí y las reformas de Ben Salman han fracasado. La política exterior del país, demasiado ambiciosa, es agresiva y alarmante”, agregó.

Él dijo que Riad, con sus ingresos petroleros, el régimen saudí estaba tratando de sofocar las protestas dentro del país y expandir su dominio e influencia en la región.

A pesar de las estrechas relaciones diplomáticas entre el Reino Unido y Arabia Saudí, la opinión pública británica critica las políticas del régimen saudí en la región, especialmente los crímenes cometidos por este régimen en la guerra contra Yemen.

Cientos de manifestantes se reunieron frente a la Oficina del Primer Ministro británico en Londres en marzo pasado durante la visita de MBS y gritaron el lema “Abajo los Saúd”.

La visita del príncipe heredero saudí al Reino Unido fue vista por activistas de derechos humanos como un cheque en blanco que autorizaba a Arabia Saudí a escalar sus crímenes en Yemen.

El martes 19 de septiembre de 2017, los ministros de Defensa británico y saudí firmaron un acuerdo de cooperación militar en Yeddah.

Desde el comienzo de la guerra contra Yemen, el Reino Unido ha vendido a Arabia Saudí armas y equipos militares por valor de más de 6.400 millones de dólares.

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Análisis: El mundo debería preocuparse por las protestas en Basora

Patrick Cockburn

Las protestas actuales en Iraq son las más graves que se han visto en el país durante años y están teniendo lugar en el corazón de algunos de los yacimientos petrolíferos más grandes del mundo. El cuartel general del gobierno iraquí en Basora fue incendiado, al igual que las oficinas de esos partidos y milicias a las que la población local responsabilizaba por sus míseras condiciones de vida. Los manifestantes bloquearon y cerraron el principal puerto marítimo de Iraq en Umm Qasr, a través del cual importa la mayor parte de su grano y otros suministros. Proyectiles de mortero han sido disparados a la Zona Verde en Bagdad por primera vez en años. Al menos 10 personas han sido abatidas a tiros por las fuerzas de seguridad durante los últimos cuatro días en un esfuerzo fallido por sofocar los disturbios.

Si estas demostraciones hubieran estado sucediendo en 2011 durante la Primavera Árabe, entonces encabezarían la agenda de noticias en todo el mundo. Tal como están las protestas, hasta ahora han recibido una cobertura muy limitada en los medios internacionales, que se enfoca en lo que podría suceder en el futuro en Idlib, Siria, en lugar de en eventos que suceden ahora en Irak.

Una vez más, Irak se ha caído del mapa de los medios de comunicación en el mismo momento en que está sumido en una crisis que podría desestabilizar a todo el país. El desinterés de los gobiernos extranjeros y de los medios de comunicación tiene un siniestro paralelismo con su postura en coma hace cinco años cuando ignoraron el avance de Isis antes de capturar a Mosul. El presidente Obama incluso descartó, en palabras que llegó a lamentar, que Isis se asemejaba a un equipo de básquetbol menor jugando fuera de su liga.

Las causas de las protestas son evidentes: Irak está gobernado por una clase política cleptómana que opera el aparato estatal iraquí como una máquina de saqueo. Otros países son corruptos, especialmente los ricos en petróleo u otros recursos naturales, y los políticamente bien conectados se vuelven muy ricos. Por grande que sea el rastrillo, algo se suele construir al final del día.

En Iraq no sucede así, y entre las víctimas más enconadas de los 15 años de robos al por mayor están los dos millones de habitantes de Basora. Una vez glorificado como la Venecia del Golfo, sus canales se han convertido en alcantarillas abiertas y sus suministros de agua están tan contaminados que en realidad son venenosos.

Las protestas estallaron a principios de este año debido a la falta de electricidad, agua, empleos y cualquier otro servicio gubernamental. La injusticia fue aún más flagrante porque las compañías petroleras de Basora están exportando más crudo que nunca. En agosto, esto sumó cuatro millones de barriles por día, lo que le valió al gobierno de Bagdad unos $ 7.700 millones en el transcurso del mes.

Pocas cosas resumen el fracaso del estado iraquí tan crudamente como el hecho de que, a pesar de su vasta riqueza petrolera, Basora ahora está amenazada por un brote de cólera, de acuerdo con funcionarios locales de salud. Los hospitales de Basora ya han tratado a 17.500 personas por diarrea crónica y dolencias estomacales en las últimas dos semanas, después de enfermar por beber agua contaminada. El agua salada se mezcla con agua dulce, por lo que es salobre y reduce la efectividad del cloro que de lo contrario mataría a la bacteria. Hay muchas bacterias alrededor porque el sistema de agua no se ha actualizado durante 30 años y las aguas residuales de las tuberías rotas se mezclan con el agua potable.

Los gobiernos iraquíes no son muy buenos para hacer frente a crisis como estas en el mejor de los casos, y este golpe en un momento particularmente malo porque los dos principales bloques políticos no logran formar un nuevo gobierno después de las elecciones parlamentarias del 12 de mayo. . El nuevo parlamento se reunió por primera vez esta semana, no eligió un orador y decidió tomarse 10 días libres, pero ahora se reunirá en una sesión de emergencia el sábado para hablar sobre la crisis en Basora.

Pero incluso si se forma un nuevo gobierno bajo el actual primer ministro Haider al-Abadi, o alguna otra figura, puede no hacer mucha diferencia. El partido que inesperadamente sondeó mejor en la elección fue el que siguió al clérigo populista nacionalista Muqtada al-Sadr, que estaba aliado al pequeño Partido Comunista Iraquí, enfatizando así sus políticas seculares, no sectarias y progresistas. Por otro lado, los críticos afirman que en el pasado los ministros sadristas del gobierno han sido tan corruptos como los de los otros partidos. El problema no es solo la corrupción individual, sino el mecanismo político en su conjunto: los ministerios se reparten entre las partes y luego los utilizan como sacas de dinero y fuentes de empleos clientelares. Mudher Salih, un asesor financiero de Abadi, me explicó en Bagdad a principios de este año cómo funciona esto.

Este sistema de empleos para niños, independientemente de su mérito personal o calificaciones profesionales, tiene consecuencias perjudiciales para los iraquíes comunes. Muchos de los que han subido al tren de salsa en los últimos 15 años no sabrían cómo mejorar las cosas, incluso si quisieran. Según los informes, un ex gobernador de Basora devolvió una gran parte de su presupuesto porque dijo que no se le ocurría nada para gastar el dinero.

¿Por qué sucede esto ahora? El gobierno iraquí, respaldado por Estados Unidos, Irán y muchos otros aliados, obtuvo su mayor victoria el año pasado cuando recuperó Mosul de Isis después de un asedio de nueve meses. Paradójicamente, este éxito significó que muchos iraquíes ya no estaban preocupados por la amenaza que representaba Isis para ellos y sus familias. En su lugar, se centraron en el estado ruinoso de su país: la falta de carreteras, puentes, hospitales y escuelas, así como la escasez de electricidad y agua, en un lugar donde las temperaturas de verano alcanzan los 50ºC.

Muchos iraquíes dicen que están a favor de un cambio radical o incluso revolucionario, pero el régimen será difícil de desarraigar, por insatisfactorio que sea. No solo la élite se conecta con los ingresos del petróleo. Aproximadamente 4,5 millones de iraquíes reciben salarios del estado y ellos, y no solo multimillonarios corruptos, tienen un incentivo para mantener las cosas como están, por tóxicos que sean.

Lo más probable es que Irak continúe siendo desviado por un gobierno disfuncional débil, lo que abre la puerta a varios peligros. Isis está derrotado, pero no del todo: podría reunir sus fuerzas, tal vez con un disfraz diferente, y escalar los ataques. Las divisiones dentro de la comunidad chií se están volviendo más profundas y más rencorosas a medida que los sadristas -cuyas oficinas, a diferencia de los otros partidos, no han sido quemados por los manifestantes- crecen en influencia.

Una crisis política enconada que no se limitará a Iraq. El mundo exterior debería haber aprendido esta lección a partir de la invasión liderada por Estados Unidos en 2003. Los partidos rivales iraquíes siempre buscan patrocinadores extranjeros a los que les interesan tanto como a los suyos. El país ya es uno de los escenarios de la escalada de la confrontación Estados Unidos-Irán. Al igual que con la amenaza de una epidemia de cólera en Basora, las crisis iraquíes tienden a extenderse rápidamente e infectar a toda la región.

Elections parlementaires suédoises: une droite nationale en progression limitée face à deux camps minoritaires

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Elections parlementaires suédoises: une droite nationale en progression limitée face à deux camps minoritaires

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

A l'issue des élections parlementaires suédoises du 9 septembre 2018, le jeu parlementaire est des plus verrouillés, comme cela avait été annoncé, et les deux partis principaux, les sociaux-démocrates à gauche et les modérés à droite reculent d'environ 6,5 points, ainsi que les écologistes en recul de 2.4 points. Enfin les petites listes sont également laminées dans un contexte à forte polarisation avec 1,4% (-2.5 points).

Les Démocrates Suédois, mouvement de droite nationale dirigé par Jimmie Akesson, sont ceux qui progressent le plus, obtenant 17,6% des voix (+ 4.7) et 63 sièges (+14), mais ils sont loin des prévisions des sondages qui les plaçaient à plus de 20% et ils échouent aussi à obtenir la seconde place devant la droite modérée. C'est donc pour eux une déception. Ils ne peuvent pas en accuser les deux listes de droite nationaliste qui auront probablement réalisé des scores dérisoires (inconnus à cette heure). Le vote utile d'électeurs craignant une absence de majorité au Riksdag (parlement) a pu freiner son ascension. Ses positions eurosceptiques et pas seulement identitaires ont pu effrayer certains électeurs modérés.

Et en outre le matraquage international, il suffisait de lire Le Monde en France pour s'en convaincre, a payé. Nombreux Suédois craignaient de donner l'impression que leur pays devenait une "société fermée". C'est pourtant oublier que les Suédois par le passé avaient démontré une capacité de résistance exceptionnelle. Il suffit de songer qu'ils ont résisté au christianisme un siècle de plus que leurs voisins scandinaves.

La droite nationale, en France et ailleurs, a pu progresser et la Lega de Salvini est annoncée à 34% dans les sondages. Le FPÖ autrichien est intégré à une coalition même s'il n'a pas pu dépasser le score de Haider en 2000, mais de par la seule volonté du chancelier ÖVP Sebastian Kurz. Mais son programme économique anxiogène freine son ascension. Le déficit en crédibilité atteint surtout le RN (ex-FN) français.

Les sociaux-démocrates, principaux responsables depuis les années 70 de la crise sociétale de la Suède, en ouvrant ses frontières à de larges flux, ne sont pas sanctionnés autant qu'ils devraient l'être. Ils obtiennent 28,4% des voix et 100 sièges. La droite modérée ne parvient pas à remonter l'écart et doit se limiter à 19,8% des voix et 70 sièges.

Une coalition de gauche n'obtiendrait que 143 sièges et une coalition de droite aurait aussi 143 sièges soit une parfaite égalité. On peut imaginer selon le modèle danois une coalition de droite minoritaire aux affaires avec des démocrates suédois en soutien sans participation.

Les petits partis de droite se maintiennent (Libéraux à 5,5% et 19 sièges) ou se renforcent (Parti du centre 8,6% et 3 sièges, Démocrates chrétiens 6,4% et 23 sièges), tout comme le Parti de Gauche (Vänsterpartiet, 7,9% +2.2 et 28 sièges +7). Enfin les Verts (Miljöpartiet) tombent à 4,4% (-2.4) 15 sièges (-10). Le candidat de droite Ulf Kristersson n'a pas su convaincre. Quant au social-démocrate Stefan Löfven, qui a durci légèrement la ligne sur la question migratoire, il limite néanmoins la casse mais sans convaincre.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)