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mercredi, 21 décembre 2022

Le soi-disant coup d'État en Allemagne est destiné à arrêter l'AfD !

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Le soi-disant coup d'État en Allemagne est destiné à arrêter l'AfD !

Entretien avec Benedikt Kaiser

Selon Benedikt Kaiser, ils essaient de construire un "danger de droite" permanent. Ils mettent en scène des conspirateurs et surfent sur la vague de la "lutte contre l'extrême droite" avec la charade des "Reichsbürger". En réalité, ils veulent discréditer la seule opposition, l'AfD, et les empêcher d'accéder au pouvoir.

Le soi-disant coup d'État en Allemagne est destiné à arrêter l'AfD !

Même dans le premier sondage après l'incident des "Reichsbürger", l'AfD est passé de 15 à 15,5 % au niveau national.

Ali Mercan

Source: https://www.aydinlik.com.tr/haber/almanyada-sozde-darbe-afdyi-durdurmak-icindir-356526

L'arrestation du groupe dénommé "Citoyens du Reich" (Reichsbürger) et de certaines personnalités en Allemagne soi-disant pour avoir fomenter un prétendu coup d'État est l'une des mesures atlantistes visant à soutenir l'expansion de l'OTAN vers l'est et prévenir toute adhésion allemande à la multipolarité. Les mesures prises pour empêcher le coup d'État visaient en fait à bloquer l'AfD ("Alternative pour l'Allemagne"), qui prône, dans son programme, l'avènement d'une Allemagne indépendante de l'atlantisme. Les États-Unis sont alarmés par les glissements qui s'opèrent avec Meloni en Italie, Marine Le Pen en France et d'autres phénomènes similaires dans certains pays d'Europe de l'Est, et, de ce fait, ils tentent de les empêcher, notamment en enrôlant l'Allemagne dans leur sillage.

L'AfD, qui est le premier parti dans certains États de l'est de l'Allemagne, continue de se développer à l'ouest malgré les récentes opérations destinées à contrer l'hypothétique "coup d'État" en gestation. Afin d'isoler l'AfD, les médias usent de substantifs et d'adjectifs disqualifiants tels que "extrême droite", "raciste" utilisés à qui mieux-mieux. Ces adjectifs sont utilisés pour dénigrer toutes les forces nationales et les patriotes. Ceux qui attribuent ces adjectifs aux forces nationales représentent d'autres forces politiques telles la Gauche européenne et les Verts, qui sont complètement tombés sous le contrôle de l'hégémonisme atlantiste. Afin de mieux comprendre cette évolution et d'expliquer la montée inévitable de l'AfD, nous avons posé quelques questions à Benedikt Kaiser (*), un observateur de l'AfD:

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Les Reichsbürger (citoyens du Reich) et le prétendu renversement du gouvernement, qu'ils auraient fomenté, ressemblent à une conspiration quelque peu carnavalesque. Pourquoi l'AfD est-elle criminalisée de la sorte ?

A la date du 11 décembre, peu de choses avaient encore été annoncées. Ce qui était connu: des "citoyens du Reich" avaient mis en place un réseau de chat et avaient écrit des articles anti-gouvernementaux. Les "citoyens du Reich" sont en quelque sorte une secte: ces personnes pensent que la République fédérale d'Allemagne est une "GmbH" (une société par actions). Ils veulent revenir à l'Empire allemand, qui est tombé en 1918. Selon la presse, ils pensaient faire revivre la monarchie et nommer un roi à cette fin. Nous avons donc affaire, en l'occurrence, à un groupe "réactionnaire", animés par des amateurs et isolé, ostracisé au sein du peuple. Si des infractions ont été réellement commises, des mesures doivent certes être prises, si besoin s'en faut, contre tel ou tel individu appartenant à ce groupe. Mais ce qui m'interpelle surtout, c'est ce que le monde politique et les médias font de cette affaire, c'est cela qui est important. Les principaux médias avaient été informés des perquisitions jusqu'à deux semaines avant l'incident! Ils connaissaient les noms des accusés. Si ces "citoyens du Reich" sont si dangereux, pourquoi les mesures planifiées ne sont-elles pas prises immédiatement ? Pourquoi tout est mis en place comme pour un gigantesque coup de relations publiques ? Y avait-il un danger évident et une menace sérieuse pour la sécurité nationale et l'ordre fondamental démocratique libre ?

Sont-ils vraiment différents d'un groupe standard "Antifa" (**) ou d'un groupe criminel comme on en trouve dans les grandes villes ? Ce sont des questions qui demeurent ouvertes. L'Office pour la protection de la Constitution (Verfassungschutz) et les autres services secrets doivent clarifier les choses : ces personnes sont-elles des incitateurs et des fanatiques stipendiés ?

La vérité est qu'ils veulent fabriquer un "danger de droite" permanent dans et autour de l'AfD. Afin de créer l'image d'un danger d'extrême droite pour l'AfD et son milieu, la rumeur a couru qu'une ancienne députée de l'AfD était en contact avec certains "citoyens du Reich". Le bloc dirigeant concocte un complot contre cette ancienne juge de Berlin. Ils mettent en scène des conspirateurs et surfent sur la vague de la "lutte contre l'extrême droite" avec la farce des "Reichsbürger". La société est mise en condition contre un ennemi "absolu". Est-ce que ce coup va réussir ? Nous verrons bien. Au moins, cette fois-ci, les médias de premier plan font preuve d'un scepticisme croissant à l'égard des actions agressives et des faux-fuyants de la politique adoptée par la gauche libérale. Le magazine allemand Cicero, le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung et d'autres médias expriment un scepticisme croissant.

De quel groupe sont les détenus ?

Comme nous l'avons déjà mentionné, les personnes visées se désignent comme des "citoyens du Reich". Rassemblés en de petits groupes désorganisés et fragmentés, ils comptent environ 20.000 membres dans toute l'Allemagne. En période de crise, comme aujourd'hui, le flux de phénomènes de ce type s'intensifie. Les crises sociales, écologiques et économiques que nous connaissons aujourd'hui (crise énergétique, crise financière, crise migratoire, inflation, etc.) ne sont pas des événements isolés qui ne peuvent être analysés et compris que de manière isolée. Ils progressent ensemble, ils fusionnent. Par conséquent, les crises deviennent plus intenses, plus concentrées. Elles jouent ainsi en faveur du statu quo, du pouvoir dominant.

Plus les conditions deviennent dangereuses et plus ceux qui en profitent se montrent dangereux. Mais en même temps, ces conditions deviennent si complexes que pour certains esprits schématiques, on cherche des réponses simples pour tenter de comprendre le problème. Pouvoir enfin expliquer un monde devenu confus de manière simple et rapide ! Ainsi, on peut plus facilement établir une connexion avec les sectes. Par exemple, les "citoyens du Reich" vivent tous en tenant pour vraie la thèse selon laquelle l'Allemagne fédérale n'est pas réelle, en embellissant cette thèse par des rêves à un Empire allemand (parfois dans ces frontières de 1871, de 1914, de 1937 voire au-delà); de telles visions n'ont pas d'ancrages dans de larges pans de la population. Si possible, ils veulent restaurer l'ancien empire. Avec un pouvoir monarchiste-féodale, pensent-ils, les problèmes disparaîtraient. De telles "analyses" de la crise ne sont bien sûr pas réelles. La situation est peinte en noir et blanc afin de ne pas s'engager dans une véritable analyse. Ce sont des échappatoires aux faits, des retournements de situation et des extravagances idéologiques.

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Il n'existe pas de ligne générale politique et idéologique cohérente chez les "citoyens du Reich", seulement des petites scènes et des contradictions typiques d'une "masse inconsciente". De plus, il n'y a pas d'environnement ou de base sociale claire sur laquelle ils pourraient s'appuyer ; les participants à ce groupe sont des membres individuels issus de toutes les classes et strates. L'idéal des "Reichsbürger" n'offre pas une solution potentielle à la crise, mais est lui-même une conséquence de la crise - le résultat impuissant de la confusion générale et de l'opposition générale. Mais posons tout de même la question : Sont-ils un groupe si marginal et si dangereux ? Les citoyens soi-disant frénétiques représentent-ils réellement une menace tangible pour un État de 80 millions d'habitants ? Il y a beaucoup de doutes à ce sujet et il est nécessaire de réfléchir un peu plus calmement et objectivement. Le débat est recommandé, il est nécessaire.

Pourquoi, dès lors, cette hystérie sociale et cette volonté d'établir des liens avec l'AfD, suggérant une marche commune de celle-ci avec les "citoyens du Reich", dans le but de fabriquer ou de gonfler les lignes de connexion: en réalité, ils veulent discréditer la seule opposition qui se consolide, l'AfD, et l'empêcher d'accéder au pouvoir. La méthode de définir un "coupable par association" est utilisée en l'occurrence, comme elle l'a été si souvent : "La personne A connaît la personne B, donc A pense comme B, donc A peut être conjointement responsable de ce que B a pu planifier..."

Ceux qui se disent "citoyens du Reich" sont désorganisés et fragmentés en petits groupes. Ils comptent environ 20.000 membres dans toute l'Allemagne.

L'AfD continue de se développer dans toute l'Allemagne. Les opérations pourraient-elles avoir pour but d'arrêter ce développement ?

Beaucoup de choses sont faites en Allemagne pour harceler l'AfD et la bloquer dans ses progressions.

L'AfD commet également de façon répétée des gaffes et des erreurs insensées. Mais dans l'ensemble, elle a été dépeinte dans les médias comme le paria de la nation et on a tenté de l'exclure totalement des médias, de l'espace public, de la société civile (etc.). Mais il faut savoir que l'AfD n'est pas comme on la décrit. Il ne s'agit pas d'un parti à cadres idéologiques mais d'un bloc monolithique.

Pour les patriotes et les membres de l'opposition de toutes sortes, l'AfD est un réservoir (un lieu de rassemblement). Parmi les adhérents et sympathisants de l'AfD, il y a des forces libérales, partisanes du maintien de l'économie de marché, des forces sociales-patriotiques, des étatistes ainsi que des forces pro-occidentales et anti-occidentales, etc.

En raison de sa diversité interne, l'AfD est le seul véritable parti d'opposition qui se distingue à l'échelle nationale.

Elle doit donc être isolée, stigmatisée et finalement détruite.

Même dans le premier sondage après l'incident des Reichsbürger, l'AfD est passée de 15 à 15,5 % au niveau national. Ce n'est pas une augmentation énorme, mais cela montre que même de tels rituels médiatiques de forte ampleur ne peuvent pas vaincre immédiatement le parti. Bien sûr, l'AfD est mal à l'aise avec les campagnes de dénigrement en cours. Elle rend difficile l'établissement de contacts et la constitution de groupes nouveaux rassemblant des individus qui, auparavant, étaient inaccessibles les uns aux autres. Perpétrer ce blocage de l'opposition est également l'objectif de la gauche hégémonique libérale. Le but de la campagne est donc de consolider le leadership d'opinion dominant, d'éliminer les mouvements dissidents ou du moins de les isoler et d'en faire des parias en marge de la société et même au-delà.

Tout cela a-t-il un rapport avec l'expansion de l'OTAN vers l'est ?

Il s'agit clairement d'une question de politique intérieure. Il n'y a plus de possibilités aujourd'hui, dans les forces de gauche et chez les libéraux de gauche, pour remodeler le système. Les éléments critiques (défenseurs de la tradition étatique allemande) doivent dès lors, aux yeux de cette gauche, être purgés de l'appareil de sécurité. Mais en même temps, l'omniprésent "danger de la droite" est mis en scène. Cette menace est utilisée comme prétexte pour la création d'un ordre "nivelé". Créer la peur a toujours été un instrument de domination efficace pour de tels projets niveleurs. Le conseiller de l'AfD, Marvin T. Neumann, a déclaré sur la plateforme en ligne Tagesstimme: "En tout cas, une société multiethnique et libérale ne peut survivre qu'avec une censure maximale. La propagande, certains mécanismes de peur et l'existence continue d'un faux pluralisme corrompu peuvent être ainsi maintenus comme un carnaval de la société. Mais un tel avenir est celui d'un conflit institutionnalisé et d'un "État profond" hypertrophié et totalitaire s'imposant par la force. On ne peut rien dire de plus à ce sujet. J'espère que les citoyens d'origine turque en République fédérale d'Allemagne voient clair dans ce jeu !".

* * *

Les déclarations de Benedikt Kaiser montrent qu'en Allemagne, comme dans toute l'Europe, l'AfD avancera au bénéfice des forces qui défendent l'État national. Face à l'effondrement irréversible de la domination atlantiste, l'alignement mondialiste fait tout ce qu'il peut pour maintenir l'Europe sous sa coupe. Le scénario du "coup d'État" en Allemagne est une opération atlantiste dans le plein sens du terme et vise à éliminer ceux qui défendent l'indépendance de l'Allemagne en tant qu'État. Cette opération, qui repose sur la liquidation de l'AfD, aura le résultat inverse et les forces qui s'éloignent de l'Atlantique continueront à se développer, comme on le voit partout en Europe.

NOTES :

(*) Benedikt Kaiser a étudié les sciences politiques à Chemnitz (Saxe). Il travaille en tant qu'assistant de recherche, rédacteur et éditeur. Kaiser est actif dans la sphère politique. Il est commentateur et analyste dans le camp non-conformiste de la République fédérale d'Allemagne. Son concept politique est le "patriotisme solidaire". Kaiser écrit régulièrement pour des magazines nationaux et internationaux tels que Die Kehre et Sezession, Komentar (Hongrie) et Tekos (Belgique). Il est correspondant en Allemagne pour d'importants magazines français - éléments et Nouvelle Ecole.

(**) Le mouvement Antifa est un mouvement militant politique de gauche, antifasciste, opérant aux États-Unis, qui comprend des groupes autonomes d'activistes qui cherchent à atteindre leurs objectifs par l'action directe plutôt que par la réforme politique.

mardi, 20 décembre 2022

Méfiez-vous du Psiphon, un outil de la CIA pour aider et alimenter les protestations mondiales

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Méfiez-vous du Psiphon, un outil de la CIA pour aider et alimenter les protestations mondiales

par Kit Klarenberg

Source : Bye Bye Oncle Sam & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/attenzione-a-psiphon-uno-strumento-della-cia-per-assistere-e-alimentare-le-proteste-a-livello-globale

Depuis que des émeutes soutenues par des étrangers ont éclaté en Iran à la mi-septembre, les médias occidentaux ont fréquemment attiré l'attention sur le rôle de Psiphon, une application gratuite et ouverte pour smartphone et ordinateur qui permet aux utilisateurs de contourner les restrictions sur les sites Web et les ressources en ligne, aidant ainsi les fauteurs de troubles à organiser et à coordonner leurs activités et à envoyer et recevoir des messages vers et depuis le monde extérieur.

Dans le processus, Psiphon a reçu une quantité incalculable de publicité gratuite très influente et certains Iraniens - ainsi que les résidents de l'Asie occidentale plus généralement - auront sans doute été encouragés à télécharger le logiciel.

Toutefois, à ce jour, aucune source grand public n'a reconnu les origines effrayantes de Psiphon, sans parler des objectifs malveillants qu'il poursuit et des sinistres desseins auxquels il pourrait être soumis par ses commanditaires au sein de la communauté des renseignements américains.

Psiphon a été lancé en 2009. Visiblement destinée à soutenir les éléments anti-gouvernementaux dans les pays que la société internationale considère comme des "ennemis d'Internet", cette ressource utilise une combinaison de technologies de communication sécurisée et d'obscurcissement, y compris les VPN, les proxies Web et les protocoles Secure Shell (SSH), qui permettent aux utilisateurs de configurer efficacement leurs serveurs privés de manière à ce que leur propre gouvernement ne puisse pas les surveiller.

Au cours de son existence, Psiphon a été financé et distribué par diverses organisations de para-espionnage.

Par exemple, pendant plusieurs années, elle a été promue par l'ASL19, fondée par un expatrié iranien, Ali Bangi, en 2013, afin de capitaliser sur l'important flux de financement américain pour les initiatives de "liberté de l'internet" dans le sillage du printemps arabe.

Une enquête menée par le New York Times en juin 2011 sur les efforts de Washington en faveur de la "liberté de l'Internet" a conclu que tous ces efforts servent à "déployer des systèmes Internet et de téléphonie mobile "fantômes" que les dissidents peuvent utiliser pour communiquer hors de portée des gouvernements dans des pays comme l'Iran, la Syrie et la Libye".

La proximité de Bangi avec le gouvernement américain a été rendue amplement évidente lorsqu'en 2016 il a assisté à la célébration annuelle de Nowruz à la Maison Blanche, une sorte de bal des débutantes qui se produit régulièrement pour les activistes sponsorisés du "changement de régime" qui font partie de l'élite de l'État.

Ces apparitions de haut niveau, ainsi que sa présence régulière aux conférences sur la technologie et aux événements sur les droits numériques, ont cimenté sa place de personnalité "rock star" au sein de la communauté de la diaspora iranienne.

Cependant, Bangi a été contraint de démissionner de l'ASL19 en 2018 après s'être retrouvé devant un tribunal au Canada pour des accusations d'agression sexuelle et de séquestration.

Selon un profil publié par le magazine de l'industrie technologique The Verge, Bangi aurait encouragé une culture de consommation de drogues, de sexisme, de harcèlement et d'intimidation généralisée au sein de l'organisation, les employés féminins étant les cibles particulières de sa colère. A plusieurs reprises, il s'est montré agressif et même violent envers le personnel.

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Bangi et ASL19 écartés, Psiphon a commencé en 2019 à recevoir des millions de l'Open Technology Fund (OTF), créé sept ans plus tôt par Radio Free Asia (RFA), elle-même fondée par la CIA en 1948 après avoir été officiellement autorisée à mener des "opérations secrètes", notamment de propagande, de guerre économique, de sabotage, de subversion et "d'assistance aux mouvements de résistance clandestins".

En 2007, le site Web de la CIA a classé Radio Free Asia et d'autres initiatives de "guerre psychologique" telles que Radio Free Europe et Voice of America parmi les "campagnes d'opérations secrètes les plus longues et les plus réussies" qu'elle ait jamais menées.

Aujourd'hui, Radio Free Asia est un actif de l'US Global Media Agency (USAGM), financé par le Congrès américain à hauteur de centaines de millions de dollars par an. Son PDG a reconnu que les priorités de l'organisation "reflètent les intérêts de sécurité nationale des États-Unis".

L'OTF est l'une des nombreuses initiatives déclenchées par la pression de Washington en faveur de la "liberté de l'Internet".

Les personnes intimement impliquées dans la réalisation de ce désir ne se font aucune illusion sur la véritable raison d'être de leur service. En février 2015, Jillian York, membre du conseil consultatif de la OTF, a déclaré qu'elle croyait "fondamentalement" que la "liberté de l'Internet" était "fondamentalement un programme de changement de régime".

L'OTF, qui est la création d'une plate-forme de "guerre psychologique" conçue par les services de renseignements américains, met en lumière l'un des principaux objectifs de Psiphon: s'assurer que les citoyens des pays dans le collimateur des "efforts de changement de régime" menés par les États-Unis puissent continuer à accéder à la propagande d'État occidentale.

Une fiche d'information de l'US Global Media Agency de novembre 2019 sur les "outils soutenus par l'OTF" donne à Psiphon le profil le plus élevé.

"L'OTF fournit aux réseaux USAGM l'assistance dont ils ont besoin pour protéger leur contenu en ligne et s'assurer qu'il résiste à la censure. Par exemple, lorsque les sites d'information de l'USAGM ont été soudainement bloqués au Pakistan, l'OTF a créé des sites miroirs pour s'assurer que le contenu de l'USAGM restait disponible pour les audiences clés... L'OTF fournit un soutien d'urgence aux médias indépendants et aux journalistes victimes d'attaques numériques pour qu'ils puissent se remettre en ligne et atténuer les attaques futures", peut-on lire.

Un rapport de l'OTF de mai 2020 sur les "faits marquants et les défis" de l'année écoulée note également que le "fournisseur vétéran d'outils de contournement" Psiphon veille à ce que le contenu publié par l'USAGM - qui comprend Voice of America en farsi - puisse atteindre des publics dans des pays où il est interdit.

De même, une section spéciale du site Web de la BBC, suite à l'interdiction du radiodiffuseur d'État britannique en Russie, a offert des conseils en mars sur la façon dont les résidents locaux peuvent télécharger l'application via Android, Apple et Windows.

Si les utilisateurs éprouvent des difficultés à accéder à Psiphon via les magasins d'applications traditionnels, ils sont invités à envoyer un message vide à une adresse électronique désignée pour recevoir "un lien de téléchargement direct et sécurisé".

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En Iran, cette utilité est sans doute tout aussi précieuse, étant donné que les médias hostiles tels que la BBC et la RFA brossent un tableau totalement partial des troubles en cours, présentant les actions violentes et incendiaires des éléments anti-gouvernementaux comme pacifiques, tout en ignorant complètement les manifestations populaires pro-gouvernementales, bien plus importantes.

Un autre atout majeur de Psiphon du point de vue du pouvoir occidental est qu'il canalise toutes les données des utilisateurs vers et par des serveurs centralisés appartenant à la société elle-même.

Alors que les activités des individus sur le réseau peuvent être protégées des regards indiscrets de leur propre gouvernement, Psiphon peut suivre les sites qu'ils visitent et leurs communications en temps réel.

Cela permet aux acteurs étrangers de garder un œil attentif sur les manifestants et les mouvements de protestation et de réagir en conséquence.

L'ingérence de Psiphon en Iran est depuis longtemps une affaire publique. En 2013, l'entreprise a publié un blog dans lequel elle saluait "particulièrement le grand impact" qu'elle avait eu dans le pays, "coïncidant avec les élections présidentielles (iraniennes)".

Tout en reconnaissant que Téhéran "a toujours été un grand défi pour nous", Psiphon s'est vanté que son logiciel soit "resté disponible" de manière constante pendant cette période, malgré les tentatives répétées de "restreindre sévèrement" son fonctionnement.

Le fait qu'aucun de ces antécédents ne soit apparu dans les articles grand public obséquieux sur Psiphon est choquant, mais n'est pas surprenant.

Après tout, les organes de presse occidentaux bénéficient matériellement d'un racket de protection géré par les États-Unis qui projette secrètement leur agitation propagandiste à d'innombrables millions de personnes.

Et en devenant activement complices d'une opération américaine de "changement de régime", les journalistes traditionnels sont moins susceptibles de reconnaître la réalité de ce qui se passe à Téhéran, pourquoi cela arrive-t-il ainsi et qui bénéficie matériellement de l'éviction du gouvernement. Il s'agit toutefois d'un rêve absurde des puissances occidentales.

*Journaliste d'investigation et contributeur à MintPress News qui explore le rôle des services de renseignement dans l'élaboration des politiques et des perceptions. Son travail a déjà été publié dans The Cradle, Declassified UK, Electronic Intifada, Grayzone et ShadowProof. Suivez-le sur Twitter @KitKlarenberg.

17:31 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, psiphon, cia, espionnage, subversion, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le défi russe à l'ère numérique

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Le défi russe à l'ère numérique

Pavel Tulaev

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/la-sfida-russa-nellera-digitale

L'objectif est de former un nouveau sujet, c'est-à-dire un leader et un vainqueur de la Quatrième Guerre mondiale. Plus généralement, nous discuterons du contexte et des problèmes de la création des conditions préalables à notre victoire, des particularités du développement du cyberespace informationnel et culturel.

Étant donné que le conflit militaire local en Ukraine, dans le contexte de la soi-disant "guerre hybride" mondiale, bat son plein et qu'il est désormais clair pour tout le monde que la Russie est opposée à l'ensemble de l'Occident uni représenté par l'OTAN, je pense qu'il est crucial de se concentrer sur les aspects mondiaux des processus en cours. Dans mes publications de ces 30 dernières années, c'est-à-dire depuis les années 1990, j'ai fait référence à cette question comme aux "guerres de notre génération".

La lutte pour le leadership mondial ou régional implique de nombreux acteurs dans de nombreux espaces, mais il importe aujourd'hui de mettre l'accent sur la sphère de la science et de la technologie (la noosphère), le cyberespace (le monde virtuel) et les médias (communication mobile, plateformes de réseaux, etc.). Ce sont les sphères de haute technologie, dites "innovantes", qui fournissent le leadership en matière d'armement moderne. Ce sont eux qui transforment la nature de la guerre, les méthodes et les formes de la guerre.

9788898444786.jpgCertains analystes pensent qu'une guerre réseau-centrée se déroule en Ukraine. La théorie d'une telle guerre a été développée par le commandement militaire américain, en particulier par la Force Transformation Branch. Cette doctrine a été adoptée et appliquée lors de plusieurs conflits armés. Elle a été étudiée en détail par notre collègue Leonid Savin dans son livre Network-centric and network warfare.

Je tiens à souligner que l'essence de la cyberguerre moderne ne réside pas dans le fait que l'Ukraine est devenue un terrain d'essai, mais dans le fait que son espace est "aérien", non "terrestre" et non "aquatique". C'est pourquoi il faut opposer à la domination américaine sur mer et à l'expansion chinoise sur terre l'aérocratie, c'est-à-dire la domination dans le ciel, dans tous ses sens, plutôt que la guerre de tranchées à l'arme légère.

Je ne vais pas démêler ici le sujet compliqué de la multipolarité et de la poly-subjectivité, y compris les structures transnationales et potentielles, mais il convient de noter ici que la compétition mondiale dans son ensemble est formée par un enchevêtrement complexe de contradictions et de conflits, la lutte ouverte et secrète des services spéciaux, les complexes militaro-industriels, l'apprentissage mutuel et la destruction par différents moyens en cas de collision militaire.

Les spécialistes savent que le monde vit une quatrième révolution industrielle. Avec la production à forte intensité intellectuelle, l'automatisation et la robotique, la "numérisation" est arrivée. Que cela soit bon ou mauvais est une question philosophique et éthique. D'un point de vue spirituel, on peut critiquer la civilisation de la machine pour sa déshumanisation, son aliénation et ses effets destructeurs sur l'homme et la nature. L'esprit de Prométhée, qui a apporté le feu de la connaissance à l'humanité, conduit à la tragédie de Faust. Le Dieu-homme chrétien dégénère en "homme", ce qui conduit à l'individualisation de la conscience, à la dégradation de l'individu et de la société moderne en tant que telle.

En outre, les élites dirigeantes, parfois qualifiées de "gouvernement mondial" ou de "traîtres", utilisent consciemment les dernières technologies pour leurs propres intérêts de classe et de clan. Ils cherchent à contrôler non seulement la production, mais l'humanité dans son ensemble. D'où le contrôle numérique (rappelez-vous la récente expérience COVID-19), les cyber-armes sur les fronts militaires et "pacifiques". D'où la culture consciente de sujets zombifiés, de bio-robots programmés, l'utilisation du sexe comme arme sociale et l'imposition de toutes sortes de "nouvelles normalités".

On donne à quelqu'un le droit de créer et d'utiliser la haute technologie, de se conformer aux normes de l'élite mondiale, et on lui tend des pièges logiques et géopolitiques, on lui impose des "technologies retardatrices" et on le vide de ses "déchets culturels" (art dégénératif).

J'espère que tout le monde ici comprend ce que sont la dépendance technologique et les diktats programmatiques.

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Les jeunes gens riches et vertueux s'empressent d'acheter les derniers modèles avancés d'ordinateurs portables, de téléphones, de vidéos et d'appareils photo, puis on leur explique soudain qu'il s'agit de "réseaux ennemis" ou de "services du Quatrième Reich". Il s'avère que les produits Microsoft, Google, Facebook, Skype, Twitter, WhatsApp, Vyber, Instagram et autres sont conçus pour les besoins des services de renseignement occidentaux.

En fait, de nombreux objets techniques dotés d'un logiciel personnel, des téléphones mobiles aux PC, possèdent un numéro d'identification unique qui peut être utilisé pour surveiller les activités du propriétaire du jouet en question. À cet égard, les patriotes les plus radicaux déconseillent l'utilisation de logiciels occidentaux. Et que propose-t-on à la place ? C'est la question principale.

Répondez-moi, s'il vous plaît, d'où vient le leadership si nous sommes loin derrière la Chine, le Japon, les États-Unis et l'Europe en matière de science, de technologies innovantes, d'éducation, de communications, d'intensité de fabrication et de robotique ? Je pense que vous connaissez cette triste statistique. Si ce n'est pas le cas, je vous la présenterai.

Rappelons également la triste expérience historique de l'URSS : la génétique a été déclarée science bourgeoise, la cybernétique également, d'ailleurs inventée par les sionistes; Tsiolkovsky a longtemps été considéré comme un constructeur de dirigeables, Korolev a été déclaré trotskiste et Tupolev le chef du parti fasciste russe; la même situation s'est produite avec d'autres grands scientifiques: Losev, Snesarev, Svechin et bien d'autres. Un schéma commun est évident: l'incompréhension des gènes par les autorités et les bureaucrates, qui les interprètent selon leur paradigme simplifié et souvent primitif.

Ce que le gouvernement russe actuel devrait faire dans ces circonstances, je ne le dis pas. Il existe un Conseil national de sécurité, plusieurs institutions analytiques et services spéciaux importants, ainsi qu'une Douma d'État dotée d'une structure d'experts bien développée à cet effet.

En général, comme je l'ai déjà écrit et dit à plusieurs reprises, il est nécessaire d'introduire largement la théorie et la pratique du leadership. Il est évident que dans le contexte d'une concurrence mondiale féroce, nous avons besoin d'une "percée russe" : le cyberespace, la noosphère, le "ciel" au sens large, doit devenir un champ de compétition.

Et bien sûr, cet habitat virtuel qualitativement nouveau du sujet russe ne doit pas se transformer en un dépotoir d'informations sur un sujet brûlant de la guerre : où quelqu'un a été tué, ce qui a été dynamité et où. Un tel vecteur d'information, dans l'esprit des bulletins télévisés du front, conduit à l'hystérie, à la panique et à la dépression de l'opinion publique.

Notre monde russe dans l'espace réel et virtuel devrait être multidimensionnel, complet, harmonieux, esthétique, etc. Un mode de vie sain, la force de l'esprit, les connaissances fondamentales et appliquées, la tradition nationale, la stratégie pacifique, etc. devraient être cultivés ici.

Il est tout à fait logique que le conflit local en Ukraine, appelé "Opération militaire spéciale", ait éveillé un nouveau niveau de compréhension de nombreux problèmes. C'est sur les lignes de front de la guerre mondiale que naît une nouvelle génération de vainqueurs, les futurs dirigeants du monde russe.

Quo vadis, Rossija ? L'avenir idéologique de la Russie

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Quo vadis, Rossija ? L'avenir idéologique de la Russie

Nick Krekelbergh

Source : Bulletin d'information de la Fondation Delta, n° 175, décembre 2022

Au-delà de la caricature

En Occident, les avis sur l'état du régime politique en Russie sont traditionnellement très partagés. Après 1991, le rôle central du pays au sein du bloc communiste de l'Est et l'association directe de la république soviétique de Russie en tant que pars pro toto du système marxiste-léniniste se sont estompés. Depuis lors, dans les grands médias occidentaux, toutes les relations internationales sont généralement réduites à une opposition binaire entre les régimes dits "démocratiques", d'une part, et "autocratiques", d'autre part. Poutine peut alors être rangé dans cette dernière catégorie sans trop d'explications, avec les autres "dictateurs" tels qu'ils existent ou ont existé : Assad, Erdogan, Xi, Maduro, feu Saddam Hussein, jusqu'à récemment Bolsonaro et, avec un peu d'effort, l'ancien président américain Trump, sans oublier Viktor Orbán, peuvent également être ajoutés à la liste. Bien que ce genre de pseudo-analyses n'ait guère de sens sur le plan intellectuel, elles constituent néanmoins invariablement le point de départ de presque tous les articles journalistiques que l'on peut lire sur le sujet sur CNN, la BBC et, un peu plus près de nous, également sur NPO et VRT NWS. D'autres, qui se situent principalement du côté de la droite classique sur l'échiquier politique, ont du mal à pardonner aux Russes leur passé communiste et considèrent toujours la Fédération de Russie comme une sorte de continuation de l'URSS à une échelle plus limitée, une âme sœur, un peu plus pauvre, du Parti communiste chinois, prête à récupérer son ancienne position de premier plan dans la course des nations dès que l'Occident encore éveillé oserait montrer le moindre signe de faiblesse. D'autres encore ne voient dans la Russie rien d'autre qu'un État en faillite, une station-service dotée d'armes nucléaires sortie de ses limites, dirigée par une oligarchie hédoniste et corrompue regroupée autour de la personne de Vladimir Poutine par le biais de réseaux économiques informels et du crime organisé. Il va sans dire qu'aucune des conceptions exposées ci-dessus ne dépasse le niveau de la caricature. Néanmoins, on peut remplir des bibliothèques entières de livres écrits par des auteurs qui ne peuvent ou ne veulent pas sortir de ce cadre intellectuel-là.

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Poutine contre Poutine

En réalité, le régime de Vladimir Poutine possédait (et possède toujours) un caractère très complexe et très hybride, qui n'a jusqu'à présent, à aucun moment, perdu son caractère post-idéologique. Dans son livre Poutine contre Poutine, Alexandre Douguine souligne le caractère divisé du régime russe arrivé au pouvoir à la fin des années 1990. D'une part, Poutine a alors été élu avec le soutien des libéraux russes (Anatoli Sobtchak, Boris Berezovsky, Anatoli Tchoubaï, etc.) et a bénéficié de l'approbation franche de l'Occident. Une grande partie de ses deux premiers mandats présidentiels sera donc consacrée par Poutine à essayer d'intégrer et de renforcer l'économie russe dans le système mondial néolibéral dominé par l'Occident. Mais en même temps, Poutine était un patriote russe (pas nécessairement un nationaliste), avec une certaine préférence pour les valeurs conservatrices, qui voulait rendre son pays à nouveau pertinent sur la scène mondiale et restaurer une partie de la gloire passée des Soviétiques (et de l'empire tsariste russe). Pendant deux décennies, Poutine va se balancer sur une fine corde raide entre les deux vecteurs, le vecteur libéral guidant fortement au début mais le vecteur patriotique gagnant progressivement en importance. À partir de 2007 surtout, la Russie a commencé à adopter une position plus affirmée, le discours de Poutine à la conférence internationale sur la sécurité à Munich constituant un point d'ancrage important. Ici, pour la première fois, il a critiqué en termes vifs la nature unipolaire des relations internationales et le caractère monopolistique des États-Unis dans celles-ci. La guerre avec la Géorgie en 2008, la prise de contrôle de la Crimée et la guerre civile dans le Donbass en 2014 ont impulsé des accélérations successives dans ce processus. Néanmoins, Poutine n'a jamais réussi à évoluer vers ce que Douguine décrit comme un "conservatisme actif" : une mobilisation sociale et économique à grande échelle pour un projet idéologique conservateur. Il a été largement limité en cela par un trio de facteurs : l'inertie politique et la passivité de son propre entourage (les siloviki), une opposition active des oligarques et l'influence idéologique persistante de quelques irréductibles libéraux, dont Anatoli Tchoubaï.

Le grand désengagement

Lorsque Tchoubaï a démissionné de ses fonctions politiques en mars 2022 et a fui le pays, cela a été présenté par les commentateurs occidentaux, qui, à l'époque, croyaient encore à une implosion économique rapide de la Russie, comme une perte substantielle de soutien à Poutine au sein de son propre entourage. En réalité, ce fait s'est plutôt montré révélateur de l'extinction définitive du vecteur libéral au sein du système russe. "C'est la grande déconnexion entre l'Occident et la Russie", a tweeté l'analyste géopolitique américano-russe Mark Sleboda le 2 mars 2022 en réponse au départ de nombreuses grandes multinationales et entreprises occidentales de Russie. "Les liens économiques se limiteront à l'énergie et à certaines autres matières premières et produits chimiques pour lesquels l'Europe dépend de la Russie. (...) Les liens politiques, sociaux et culturels seront également rompus dans une large mesure". Bien que, selon Sleboda, cette transition soit semée d'embûches (qui, soit dit en passant, ne sont pas si mauvaises pour l'instant), un monde multipolaire serait finalement l'étape finale inévitable. Tout cela est bien beau, mais maintenant que le système politique et économique occidental n'est plus un exemple brillant, la question reste de savoir ce qui va prendre sa place. Ces derniers mois, d'éminents faiseurs d'opinion, dont l'Arménienne-Russe Margarita Simonyan, rédactrice en chef de la chaîne médiatique RT, ont déjà exprimé leur admiration pour certains aspects du "système chinois", tels qu'un cadre-parti confucéen et discipliné, des mesures anticorruption efficaces et un contrôle effectif de l'espace d'information. À cet égard, Gorbatchev semble avoir manqué les opportunités de l'époque que la Chine (post-)Dengiste a réussi à capitaliser - un retard que la Russie (post-)Poutiniste aimerait maintenant rattraper. Cela ne signifie pas pour autant que la Russie peut simplement revenir au marxisme-léninisme de l'ère soviétique, même si la popularité du PCFR a fortement augmenté peu avant la guerre et que les communistes étaient, à long terme, un challenger bien plus sérieux pour le parti au pouvoir Jedinaja Rossiya que les libéraux atlantistes de Navalny.

Eurasisme pragmatique et bolchevisme national, pas le conservatisme européen

Si certains analystes s'attendaient à ce que les Russes misent sur un messianisme pan-slave à l'ancienne comme idéologie surplombante après l'invasion de l'Ukraine, la rhétorique mobilisatrice des médias et de l'establishment politique russes est néanmoins principalement dirigée contre l'Occident impérialiste, néo-colonial et "woke", comme l'a également noté Jordan Peterson, ce qui fut clairement affiché lors du discours de Poutine après l'annexion des quatre oblasts ukrainiens de Cherson, Lugansk, Donetsk et Zhaparozhe. L'idéologue de Visegrád, David Engels, s'obstine cependant à réfuter le "conservatisme européen" de l'État russe, qui reste selon lui "un avatar de l'Union soviétique". Le déploiement de soldats musulmans tchétchènes et d'autres minorités non chrétiennes en Ukraine est un élément particulièrement problématique pour les défenseurs conservateurs de la civilisation européenne chrétienne. En effet, il semble que les Russes soient peut-être arrivés à une version réellement politique de l'eurasisme idéologique et du bolchevisme national après de nombreux détours, comme en témoigne également l'embrassade enthousiaste de leur héritage multiethnique slave, eurasien et finno-ougrien, tant dans la propagande nationale que dans la mobilisation. D'autre part, des choix socio-économiques difficiles n'ont pas encore été faits, mais comme le pays semble se convertir lentement à une économie de guerre, cela ne peut manquer d'arriver. Le sociologue ukrainien Volodymyr Ishchenko affirme qu'en cas de victoire russe dans la guerre contre son pays : "(...) l'État russe devra acheter la loyauté des Russes et des nations soumises (les Ukrainiens, ndlr) par une politique économique moins conservatrice sur le plan fiscal et plus keynésienne". Et aussi: "L'élite dirigeante devra expliquer à la société pourquoi tant de soldats russes sont morts, pourquoi ils ont tué tant de leurs 'frères' ukrainiens, pourquoi le peuple a dû faire face à des sanctions". Signification: "cela (exigerait) un projet impérialiste-conservateur plus cohérent reliant les intérêts des élites russes à ceux des classes et nations subordonnées. Il faudrait également des institutions politiques plus fortes pour mobiliser un consentement actif au projet hégémonique des élites russes - un parti au pouvoir avec une adhésion de masse, un mouvement populaire pro-gouvernemental, ou ses équivalents à l'ère numérique."

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L'organisation de jeunesse russe Yunarmiya lors du défilé de la Victoire à Moscou, le 9 mai 2019.

RÉFÉRENCES

Alexander Dugin (2014) Putin versus Putin. Vladimir Putin viewed from the right. Arktos.

David Engels (2022) “Who can predict his own future when the future of Europe seems to be so dark?” Interview door
Andrej Sekulović, geraadpleegd via: KLIK

Jordan Peterson (2022) Russia versus Ukraine or Civil War in the West? Geraadpleegd via: KLIK

Volodymyr Ishchenko (2022) Russia’s war in Ukraine may finally end the post-Soviet condition.
Geraadpleegd via: KLIK

 

Nick Krekelbergh

lundi, 19 décembre 2022

Bloomberg: l'Europe a perdu environ un trillion de dollars à cause de la crise énergétique

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Bloomberg: l'Europe a perdu environ un trillion de dollars à cause de la crise énergétique

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-bloomberg_leuropa_ha_perso_circa_un_trilione_di_dollari_a_causa_della_crisi_energetica/82_48248/

La hausse des prix des carburants due au conflit en Ukraine a coûté à l'Europe un trillion de dollars, selon Bloomberg, qui tire la sonnette d'alarme sur le fait que ce n'est que le début de la plus grande crise depuis des décennies.

L'agence prévoit que la concurrence pour le gaz naturel liquéfié (GNL) s'intensifiera après cet hiver, car le vieux continent devra reconstituer ses réserves de gaz face à des approvisionnements faibles ou nuls en provenance de Russie.

"Même si de nouvelles installations d'importation de GNL sont mises en service, le marché devrait rester sous tension jusqu'en 2026, date à laquelle des capacités supplémentaires seront disponibles aux États-Unis et au Qatar. Cela signifie qu'il n'y aura pas de répit dans les prix élevés", prédit l'agence. Sans compter que le Qatar a ouvertement remis en question ses approvisionnements en gaz à l'Union européenne après le tristement célèbre scandale de pots-de-vin impliquant certains députés européens. 

Selon le centre d'analyse Bruegel, les gouvernements européens ont alloué plus de 700 millions de dollars d'aides aux entreprises et aux ménages pour les aider à faire face à la hausse des coûts énergétiques. Toutefois, le soutien deviendra de plus en plus inabordable face à la hausse des taux d'intérêt et à l'entrée possible en récession économique. Il convient de rappeler que la dette de la moitié des économies du bloc dépasse 60 % du PIB.

Bien que les efforts déployés cet été par l'UE pour reconstituer les réserves de gaz, à des prix records, aient jusqu'à présent atténué le problème d'approvisionnement, la chute actuelle des températures met à rude épreuve le système énergétique du continent.

Le régulateur allemand de l'énergie a averti la semaine dernière que deux indicateurs sur cinq étaient devenus critiques, notamment les niveaux de consommation, et a appelé à une réduction de la consommation d'énergie.

Les achats de GNL n'ont jamais été aussi élevés en Europe et l'Allemagne met en service de nouveaux terminaux flottants pour recevoir ces approvisionnements. Cependant, la situation est exacerbée par la concurrence croissante de la Chine, qui augmentera ses achats de GNL de 7 % l'année prochaine, de même que d'autres pays asiatiques.

Les livraisons de GNL à l'UE ont atteint 105 milliards de mètres cubes entre janvier et octobre 2022, soit une hausse de 64 % par rapport à la même période l'année dernière, dépassant ainsi les importations du plus gros acheteur, la Chine, selon les données de Kpler.

L'augmentation des importations s'inscrit dans un contexte de baisse des approvisionnements en provenance des pipelines russes en raison des sanctions internationales imposées à Moscou et aussi en raison du conflit en Ukraine, de la politique européenne de substitution des approvisionnements russes et du sabotage des pipelines Nord Stream.

Les hauts et les bas de l'offre et l'augmentation de la demande de GNL en Europe ont fait exploser les prix à plus de 3000 $ les 1000 mètres cubes, soit 10 fois plus que les niveaux d'avant la crise.

dimanche, 18 décembre 2022

Frank Furedi : les "valeurs européennes"

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Frank Furedi : les "valeurs européennes"

Jan Sergooris

Source : Nieuwsbrief Deltastichting – n°175 – December 2022

Frank Furedi, professeur émérite de sociologie à l'Université de Kent et d'origine hongroise, est devenu directeur du MCC Bruxelles, un nouveau groupe de réflexion du Mathias Corvinus Collegium hongrois. Avec cette institution, il tente de contrebalancer l'image idéologique très unilatérale imposée à la population européenne par l'UE.

Furedi est l'auteur de quelque 26 livres. En particulier dans les ouvrages "Populisme et guerres culturelles européennes", "Démocratie en état de siège" et le plus récent "La route vers l'Ukraine" (titres anglais infra), il ne ménage pas ses critiques à l'égard de l'institution européenne. J'essaie de résumer ci-dessous les lignes générales de sa critique.

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Il s'insurge contre la croyance que l'économie seule détermine les actions des gens. Jusqu'au milieu des années 1970, les dirigeants européens ont vécu dans l'illusion que les avantages de la coopération économique étaient suffisants pour que les citoyens européens s'identifient politiquement au projet fédéraliste. Mais l'intégration économique ne conduit pas automatiquement à l'intégration politique. Les marchés peuvent fournir la base économique de la prospérité, mais cela ne conduit pas à l'intégration politique.

Furedi dénonce en outre la dépolitisation de la politique en Europe. Des institutions non élues prennent des décisions qui ont un impact majeur sur la vie des citoyens européens. Pensez, par exemple, à l'influence que les ONG (les organisations non gouvernementales) exercent sur les décisions politiques. Il fait également référence à la Cour des droits de l'homme, qui tente d'orienter la politique grâce à ses pouvoirs juridiques. Et au niveau économique, les décisions ne sont pas prises par les gouvernements des Etats-nations mais par une institution technocratique telle que la BCE (Banque centrale européenne) avec des conséquences très importantes sur la vie des citoyens alors que ces derniers sont très réticents à l'endroit des technocrates et des experts. L'idée sous-jacente est qu'il ne peut y avoir qu'une seule solution aux problèmes auxquels l'Europe est confrontée - et c'est l'UE, bien sûr : There Is No Alternative (TINA).

Cependant, l'histoire montre que la seule façon dont les droits démocratiques et la citoyenneté sont possibles n'est pas dans un univers abstrait mais dans un espace défini où la souveraineté nationale peut jouer à plein. La plupart des citoyens tirent une grande partie de leur personnalité et de leur identité de leur appartenance à une nation. L'érosion de la souveraineté nationale conduit à l'aliénation de la vie publique. C'est le monde des technocrates et des ONG qui prennent des décisions par-dessus la tête des citoyens.

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Furedi croit fermement en la coopération européenne mais se moque des "valeurs européennes" propagées par l'UE telles que la "diversité" et l'"inclusion". Selon Furedi, la diversité n'est pas une valeur mais une simple description. En soi, la multiplicité ne dit rien sur le fait que quelque chose soit bon ou mauvais. Il s'agit plutôt d'une représentation de la quantité.

On s'attendrait à ce qu'une institution qui valorise la diversité valorise les différentes cultures nationales. Cependant, la diversité des cultures nationales a été déclarée tabou. Les cultures nationales étaient présentées comme des entités artificielles qui niaient l'hétérogénéité de la vie réelle. Plus encore, les gens sont souvent allés plus loin : tout ce qui a trait aux sentiments nationaux, à l'appartenance à une nation, au patriotisme est aujourd'hui associé à un nationalisme dangereux et destructeur. L'accusation de xénophobie n'est jamais loin.

C'est la raison pour laquelle une sorte de cordon sanitaire est placé autour de pays qui partagent des valeurs complètement différentes comme la Pologne et la Hongrie. Ces pays sont fiers de leur individualité culturelle et souhaitent la préserver. Cependant, dans l'UE, vous n'êtes pas autorisé à penser différemment de ce qui est imposé par la Commission européenne.

La diversité qui est maintenant promue par l'UE est celle de différents groupes d'identité basés sur la couleur de la peau, l'orientation sexuelle, le genre, etc... Furedi va directement à l'encontre de ces ukazes de l'UE et prône une interprétation alternative des valeurs européennes. En tant qu'Européens, nous devons revaloriser des valeurs telles que le "patriotisme", la "tolérance" et la "liberté d'expression", car elles sont aujourd'hui en danger.

Jan Sergooris

Alexandre Douguine: Un nouveau chaos mondial

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Un nouveau chaos mondial

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/novyy-mirovoy-haos

Le conflit de deux ordres mondiaux

Il semblerait que l'Opération militaire spéciale (OMS) fasse référence à un conflit entre deux ordres mondiaux - un ordre unipolaire, représenté par l'Occident collectif et l'Ukraine, et un ordre multipolaire, défendu par la Russie et ceux qui sont en quelque sorte de son côté (principalement la Chine, l'Iran, la Corée du Nord, certains États islamiques, en partie l'Inde, la Turquie, mais aussi des pays d'Amérique latine en Afrique). C'est précisément le cas. Mais examinons le problème d'un point de vue qui nous intéresse et découvrons le rôle que joue ici le chaos.

Soulignons immédiatement que le terme d'ordre mondial, world order, fait clairement appel à la structure explicite, c'est-à-dire qu'il est l'antithèse du chaos. Nous avons donc affaire à deux modèles de cosmos - l'unipolaire et le multipolaire. Si c'est le cas, il s'agit d'une collision entre des mondes, entre des ordres, des structures, et le chaos n'a rien à voir avec cela.

L'Occident propose sa propre version - où il constitue le centre et le reste du monde, la périphérie, où le centre est donc lui-même et son système de valeurs. La Russie et (plus souvent passivement) les pays qui la soutiennent prônent un cosmos alternatif: autant de civilisations, autant de mondes. Une hiérarchie contre plusieurs civilisations, organisées sur des principes autonomes. Le plus souvent sur une base historico-religieuse. C'est exactement la façon dont Huntington envisageait l'avenir.

Le choc des civilisations est une compétition entre mondes, entre ordres. Il existe un modèle centré sur l'Occident et un modèle pluraliste.

Dans ce contexte, la situation conflictuelle d'aujourd'hui apparaît comme quelque chose de tout à fait logique et rationnel. Le monde unipolaire, presque établi après l'effondrement du modèle bipolaire en 1991, ne veut pas renoncer à sa position de leader. De nouveaux centres de pouvoir luttent pour se libérer du pouvoir d'un hegemon en déclin. Même la Russie pourrait être pressée de le défier directement. Mais vous ne savez jamais à quel point il est vraiment faible (ou fort) jusqu'à ce que vous essayiez. Quoi qu'il en soit, c'est assez clair : il y a deux modèles du cosmos qui s'affrontent - un avec un centre clair et un avec plusieurs.  

Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de chaos ici. Et si nous rencontrons quelque chose comme ça, ce n'est que comme une situation de transition de phase. Cela expliquerait en partie la situation en Ukraine, où le chaos se fait pleinement sentir. Mais le problème comporte également d'autres dimensions.

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Le chaos hobbesien : l'État naturel et le Léviathan

Examinons de plus près ce qui constitue un ordre mondial unipolaire centré sur l'Occident.  Il ne s'agit pas seulement de la domination militaire et politique des États-Unis et des États vassaux - surtout les pays de l'OTAN. C'est aussi la mise en œuvre d'un projet idéologique. Ce projet idéologique correspond à une démocratie dite progressiste. La signification de la démocratie dite progressiste est qu'il devrait y avoir de plus en plus de démocratie de ce genre dans le monde, et que le modèle vertical de la société devrait être remplacé par un modèle horizontal - dans le cas extrême, un modèle en réseau, un modèle rhizomatique.

Thomas Hobbes, le fondateur de la science politique occidentale, a imaginé l'histoire de la société comme suit. Dans la première phase, les gens vivent à l'état naturel. Donc "l'homme est un loup pour l'homme" (homo homini lupus est). C'est un chaos social initial, agressif, basé sur l'égoïsme, la cruauté et le pouvoir. D'où le principe de la guerre de tous contre tous. Ceci, selon Hobbes, est la nature de l'homme, car l'homme est intrinsèquement mauvais. Maléfique, mais aussi intelligent.

L'intelligence de l'homme lui a dit que s'il continuait à être dans son état naturel, les gens s'entretueraient tous tôt ou tard. Il a donc été décidé de créer une terrible idole artificielle, le Léviathan, qui imposerait les règles et les lois et s'assurerait que tout le monde les respecte. Ainsi, l'humanité a résolu le problème de la coexistence des loups. Le Léviathan est un super-loup, certainement plus fort et plus cruel, que n'importe quel homme. Le Léviathan est un État.

La tradition du réalisme politique - tout d'abord dans les relations internationales - s'arrête là. Il n'y a que l'état naturel et le Léviathan. Vous ne voulez pas l'un, vous obtenez l'autre.

Le chaos dans les relations internationales dans la tradition du réalisme

Ce modèle est finalement assez matérialiste. L'état naturel correspond au chaos agressif, à l'inimitié (νεῖκος) - celui qui représente l'alternative d'Empédocle à l'amour/amitié. L'introduction du Léviathan équilibre l'inimitié en imposant à tous les "loups" des règles et des normes qu'ils n'osent pas enfreindre sous peine de sanction et à la limite de la mort. D'où la formule avancée par Max Weber bien plus tard - "l'État est le seul sujet de la violence légitime". Le Léviathan est sciemment plus fort et plus terrible que n'importe quel prédateur et est donc capable d'arrêter une série d'agressions irréversibles. Mais le Léviathan n'est pas l'amour, n'est pas l'Eros, n'est pas la psyché. Il s'agit seulement d'une nouvelle expression de l'inimitié, une inimitié totale élevée à un degré supérieur.

D'où le droit de tout État souverain (et le Léviathan est souverain et c'est sa principale caractéristique) de déclencher une guerre avec un autre État. Ayant pacifié l'inimitié intérieure, le Léviathan est libre de déclencher une guerre à l'extérieur.

C'est ce droit de faire la guerre qui devient la base du chaos dans les relations internationales, selon l'école du réalisme. Les relations internationales sont un chaos précisément parce qu'aucune autorité suprême ne peut exister entre plusieurs Léviathans. Ils répètent au niveau macroscopique l'état naturel: l'état est égoïste et mauvais parce que l'homme qui l'a fondé est égoïste et mauvais. Le chaos intérieur est gelé pour se révéler, à l'extérieur, dans la guerre entre états.

A ce jour, le réalisme politique n'a pas non plus été totalement dépassé dans les démocraties et est considéré comme un point de vue légitime dans les relations internationales.

L'ordre de Locke

Mais ce n'est pas tout. Hobbes a été suivi par un autre penseur important, John Locke, qui a formulé une école différente de pensée politique - le libéralisme. Locke croyait que l'homme lui-même n'était pas mauvais, mais plutôt éthiquement neutre. Il est tabula rasa - une ardoise vierge. Si le Léviathan est mauvais, ses citoyens le seront aussi. Mais si le Léviathan change son tempérament et ses orientations, il est capable de transformer la nature des gens. Les gens en eux-mêmes ne sont rien - vous pouvez en faire des loups et vous pouvez en faire des moutons. Il ne s'agit que de l'élite dirigeante.

Si Hobbes pense à l'État avant l'État et a prédéterminé son caractère monstrueux (d'où le chaos hobbesien) et le compare à l'État, Locke examine l'État déjà existant et ce qui pourrait suivre, si l'État lui-même cesse d'être un monstre maléfique et devient une source de moralité et d'éducation, puis disparaît tout court, ayant passé l'initiative à des citoyens rééduqués - éclairés. Hobbes pense en termes de passé/présent. Locke pense en catégories présent/futur. Dans le présent, l'État est mauvais - égoïste et cruel (d'où les guerres et le chaos dans les relations internationales). À l'avenir, cependant, il est destiné à devenir bon, ce qui signifie que ses citoyens cesseront d'être des loups et que les guerres cesseront car la compréhension mutuelle prévaudra dans les relations internationales. En d'autres termes, Hobbes propose une dialectique du chaos et de sa suppression relative dans le Léviathan (avec une nouvelle invasion des relations interétatiques), tandis que Locke propose de réparer la nature violente de l'État en refaisant (en rééduquant, en éclairant) ses citoyens et en abolissant la guerre entre les nations. Quant à l'inimitié inhérente chez Hobbes, Locke propose de la remplacer non pas par l'amour et l'ordre, mais par le commerce, les échanges, la spéculation. Le marchand (et non le prophète, le prêtre ou le poète) remplace le guerrier. Dans le même temps, le commerce est appelé "doux commerce", gentle commerce. Elle est douce comparée à la saisie brutale du butin par le guerrier après la capture de la ville. Mais sa brutalité est cependant mise en évidence dans Le Marchand de Venise de Shakespeare.

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Il est important de noter que Locke considère l'ordre commercial pur et post-étatique comme quelque chose qui suit l'âge des États. Cela signifie que l'esprit collectif hypostasié dans le Léviathan n'est nullement aboli, mais seulement ramené à un niveau inférieur. Un citoyen rééduqué et éclairé (un ancien loup) est maintenant un Léviathan lui-même. Mais seulement un nouveau. En rééduquant ses sujets, le monarque éclairé (synonyme d'État éclairé) se rééduque lui-même.

Le gouvernement mondial comme projet des Lumières

C'est à partir de là que commence la théorie de la démocratie politique. L'État éduque ses citoyens, déracine l'agressivité et l'égoïsme, et devient lui-même altruiste et pacifiste. D'où la principale loi des relations internationales: les démocraties ne se combattent pas entre elles.

Et plus loin. - Si les États ne sont plus égoïstes (c'est-à-dire souverains), ils sont capables d'établir démocratiquement une autorité supranationale, un Gouvernement mondial. Il veillera à ce que toutes les sociétés soient bonnes, ne commercent qu'entre elles et ne se fassent jamais la guerre. Peu à peu, les États seront abolis et un seul monde, une société civile mondiale, verra le jour.

Économie: le chaos de Locke 

Il semblerait que chez Locke et dans la tradition ultérieure du libéralisme qui poursuivit ses idées, le chaos a été supprimé. Mais ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de chaos militaire mais il y a un chaos économique. Par conséquent, il n'y a pas d'agression, mais le chaos demeure. Oui, et l'agression et l'hostilité demeurent, mais acquièrent un caractère différent - à savoir celui qui a été imposé à la société par l'État commercial (capitaliste). Plus précisément, l'État d'Europe occidentale des temps modernes.

Que le marché doit être libre et l'économie déréglementée est la thèse centrale du libéralisme, c'est-à-dire de la démocratie moderne. Ainsi, le chaos est réintroduit, mais seulement pris dans une section transversale différente - avec l'agression atténuée et l'égoïsme pur et simple omniprésent. Le Léviathan est identifié à la raison (il a été établi sur sa base), et la raison est considérée comme quelque chose d'universel. D'où Kant, son raisonnement transcendantal et ses appels à la paix universelle. Ce raisonnement n'est pas aboli (en même temps que le dépassement du Léviathan), mais transformé, adouci, collectivisé (le Léviathan est collectif), puis atomisé en de nombreuses unités, écrites sur des ardoises vierges, celles d'individus atomiques. L'homme post-état se distingue de l'homme pré-état en ce que l'esprit est désormais son domaine individuel. C'est ainsi que Hegel comprenait la société civile. La rationalité commune de l'ancienne monarchie y est transmise à la multitude des citoyens - les bourgeois, les citadins.

Par conséquent, dans la théorie libérale, puisque le Léviathan est la rationalité, la distribution de la rationalité à tous les individus en supprime la nécessité. La société sera pacifique comme elle l'est (ce qui a été prévu par le Léviathan plus tôt) et elle réalisera ses tendances louvoyantes sous la forme supprimée - via la concurrence commerciale. Le théoricien libéral raciste du darwinisme social, Spencer, dit la même chose sous une forme sévère.

Le doux commerce, c'est le doux chaos, le chaos dans le contexte de la démocratie libérale.

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Nouvelle démocratie et gouvernance : le doux chaos de la dissipation

En Occident, il y a un équilibre entre Hobbes et Locke, une compréhension pessimiste et rétrospective de l'État (et de la nature humaine elle-même) et une compréhension progressiste et optimiste. La première est appelée réalisme, la seconde libéralisme (ndt: au sens anglo-saxon du terme). Les deux théories modernes, occidentalo-centriques et modernistes coïncident en général, mais diffèrent dans leurs particularités. Tout d'abord dans l'interprétation du chaos. Pour les réalistes, le chaos est intrinsèquement mauvais et agressif. Et c'est pour la combattre que l'État a été créé - le Léviathan. Mais le chaos n'a pas disparu, et le chaos interne est devenu externe. D'où l'interprétation de la nature de la guerre dans le réalisme.

Le libéralisme partage l'interprétation de la genèse de l'État, mais croit que le mal en l'homme peut être vaincu. Avec l'aide de l'État, qui se transforme (s'éclaire) puis éclaire aussi ses citoyens - jusqu'à pénétrer leur code, leur nature. En cela, l'État, surtout l'État éclairé, agit comme un programmeur pour installer un nouveau système d'exploitation dans la société.

Avec le succès du libéralisme, la théorie d'une nouvelle démocratie ou du mondialisme a commencé à prendre forme. Son essence réside dans le fait  que les États-nations y sont abolis et que les guerres disparaissent avec eux, tandis que la nature agressive et égoïste de l'homme est modifiée par l'ingénierie sociale, qui transforme l'homme - qui, en d'autres mots, transforme le loup en mouton. Le Léviathan n'existe plus, et l'ancien chaos, militaro-agressif, est aboli. Le chaos du commerce mondial, le mélange des cultures et des peuples, les flux migratoires incontrôlés, le multiculturalisme, le mélange de tout et de tous en un seul monde commencent.

Mais cela crée un nouveau chaos. Pas agressif, mais doux, "gentil". Dans le même temps, le contrôle n'est pas aboli, mais descendu à un niveau inférieur. Alors que le gouvernement (governement), même dans l'ancienne démocratie, était une structure élue mais hiérarchique et verticale, c'est maintenant la gouvernance, où le pouvoir entre à l'intérieur du sujet gouverné, fusionnant avec lui jusqu'à devenir indiscernable. Pas de censure mais d'autocensure. Pas un contrôle d'en haut, mais un contrôle de soi. Ainsi le Léviathan vertical plasmate dans l'horizon des individus atomisés et dispersés et entre en chacun d'eux. C'est un hybride du chaos (état naturel) et du Léviathan (rationalité universelle). En fait, c'est ainsi que Kant pensait la société civile. L'universel déborde sur les atomes, et maintenant ce n'est plus une instance extérieure, mais le propre raisonnement individuel du citoyen éclairé qui freine sa propre agressivité et modère son propre égoïsme. C'est ainsi que la violence est placée à l'intérieur de l'individu. Le chaos ne divise pas le pouvoir et les masses, pas les États entre eux, mais l'homme lui-même. C'est la société du risque (Risikogesellschaft) d'Ulrich Beck: le danger émane désormais du moi et de ses propres dédoublements schizophréniques, qui deviennent la norme. Nous arrivons ainsi à l'individu schizo-individuel, porteur du chaos particulier de la nouvelle démocratie libérale et progressiste. Au lieu de faire du mal aux autres, le libéral "chaotique" se fait du mal à lui-même, se bat contre lui-même, se divise et se sépare. La chirurgie de réassignation de genre et la promotion des minorités sexuelles en général n'auraient pas pu arriver à un meilleur moment. L'optionalité du genre, la liberté de choix, oppose deux identités autonomes chez le même individu. La politique du genre permet au "chaotisme" de prendre toute sa dimension.

Mais il s'agit d'un chaos particulier, dépourvu de formalisation sous forme d'agression et de guerre.

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Une "Chaotique" comme norme humaine de la nouvelle démocratie

C'est précisément cet ordre de la nouvelle démocratie que l'Occident cherche à imposer à l'humanité.  Le mondialisme insiste sur le chaos commercial (marché libre) combiné à l'idéologie LGBT+, qui normalise la scission au sein de l'individu, postule le "chaotisme" comme modèle anthropologique. Cela suppose que la rationalité et l'interdiction de l'agression sont déjà incluses dans le "chaotisme" - par la diabolisation massive du nationalisme et du communisme (surtout dans la version soviétique, stalinienne).

Il s'avère que le monde unipolaire et l'ordre mondial correspondant sont un ordre de chaos progressiste. Ce n'est pas le chaos pur, mais ce n'est pas un ordre au sens plein du terme. Il s'agit d'une "gouvernance" qui tend à se déployer horizontalement. Ainsi, la thèse d'un gouvernement mondial s'avère être trop hiérarchique - un Léviathan. Il est plus correct de parler d'un Gouvernement Mondial, d'un Gouvernement Mondial, qui est invisible, implicite. Gilles Deleuze a souligné à juste titre qu'à l'époque du capitalisme classique, l'image de la taupe est optimale: le capital travaille de manière invisible pour saper les structures traditionnelles et pré-modernes et construire sa propre hiérarchie. L'image du serpent convient mieux à la nouvelle démocratie. Sa flexibilité et ses frétillements indiquent la puissance cachée qui a pénétré dans la masse atomisée des libéraux cosmopolite. Chacun d'entre eux est individuellement porteur de spontanéité et d'imprévisibilité chaotique (bifurcation). Mais en même temps, un programme rigide est construit en eux, qui prédétermine toute la structure du désir, du comportement et de la fixation des objectifs - comme une usine avec des machines à désirer qui fonctionnent. Plus l'atome est libre par rapport à la constellation, plus sa trajectoire devient prévisible. C'est ce que Poutine a voulu dire en citant Les Possédés de Dostoïevski dans son passage sur Chigaliev: "Je commence par une liberté absolue et je finis par un esclavage absolu". Le Léviathan en tant qu'idole mondiale, que démon omnipotent créé par l'homme, n'est plus nécessaire, puisque les individus libéraux deviennent de petits "Léviathans" - des "chaotiques" exemplaires, libérés de la religion, des classes, de la nation, du sexe. Et l'hégémonie d'un tel Occident progressiste-démocratique ne représente pas seulement l'ordre au sens ancien ou même l'ordre démocratique, mais précisément l'hégémonie du chaos "pacifique".

Les pacifistes vont au front

Dans quelle mesure ce chaos lockien est-il pacifique ? Au point qu'il ne rencontre aucune alternative - c'est-à-dire aucun ordre. Il peut s'agir d'ordres occidentaux, voire de la vieille démocratie hobbesienne (que l'on pourrait appeler collectivement le trumpisme ou le vieux libéralisme), et encore d'autres types d'ordres, généralement non démocratiques, que l'Occident appelle collectivement "autoritarisme", c'est-à-dire les régimes de la Russie, de la Chine, de nombreux pays arabes, etc. Partout, nous voyons d'autres articulations de l'ordre qui s'opposent ouvertement et explicitement au chaos.

Et voici un point intéressant : lorsqu'il est confronté à l'opposition, le pacifiste libéral néo-démocrate de l'Ouest devient fou et devient extrêmement militant. Oui, les démocraties ne se battent pas entre elles, mais avec les régimes non démocratiques, au contraire, la guerre doit être sans pitié. Seul un "chaotique" sans identité de genre ou autre identité collective est un être humain, du moins un être humain au sens progressiste du terme. Tous les autres relèvent des masses arriérées et non éclairées sur lesquelles repose un ordre vertical, soit un Léviathan cynique, soit des versions encore plus autonomes et autarciques de l'ordre. Et ils doivent être détruits.

Post-ordre

Ainsi, le monde unipolaire entre dans une bataille décisive avec le monde multipolaire, précisément parce que l'unipolarité est l'aboutissement d'une volonté de mettre fin à l'ordre tout court, en le remplaçant par un post-ordre, un Nouveau Chaos Mondial. L'intériorisation de l'agression et la schizo-civilisation du "chaos" ne sont possibles que lorsqu'il n'y a pas de frontières dans le monde - pas de nations, pas d'États, pas de "Léviathan", c'est-à-dire pas d'ordre en tant que tel. Et tant qu'il n'y en a pas, le pacifisme reste totalement militant. Les transgenres et les pervers sont dotés d'uniformes et envoyés au combat eschatologique avec les adversaires du chaos.

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Chaos des cochons de Gardarinsky

Tout ceci jette une nouvelle lumière conceptuelle sur l'Opération militaire spéciale en Ukraine, la guerre de civilisation entre la Russie et l'Occident, la guerre contre l'unipolarité et pour la multipolarité. L'agression est ici multidimensionnelle et comporte différents niveaux. D'une part, la Russie prouve sa souveraineté, ce qui signifie qu'elle accepte la règle du chaos dans les relations internationales. Quelle que soit la façon dont vous la regardez, il s'agit d'une véritable guerre, même si elle n'est pas reconnue par Moscou. Moscou hésite pour une raison : il ne s'agit pas d'un conflit militaire classique entre deux États-nations, c'est autre chose - c'est une bataille de l'ordre multipolaire contre le chaos unipolaire, et le territoire de l'Ukraine est précisément la frontière conceptuelle ici. L'Ukraine n'est ni l'ordre, ni le chaos, ni un État, ni un territoire, ni une nation, ni un peuple. C'est un brouillard conceptuel, un bouillon philosophique dans lequel se déroulent les processus fondamentaux de la phase de transition. Tout peut naître de ce brouillard, mais jusqu'à présent, il s'agit d'une superposition de différents chaos, ce qui rend ce conflit unique.

Si l'on considère la Russie et Poutine comme des réalistes, l'OMS est une continuation de la bataille pour consolider la souveraineté. Mais elle implique une thèse réaliste du chaos des relations internationales et donc la légitimation de la guerre. Pour un État véritablement souverain, personne ne peut interdire de faire ou de ne pas faire quelque chose, car cela contredirait la notion même de souveraineté.

Mais la Russie se bat clairement non seulement pour un ordre national contre le chaos géré des mondialistes, mais aussi pour la multipolarité, c'est-à-dire le droit des différentes civilisations à construire leurs propres ordres, c'est-à-dire à surmonter le chaos par leurs propres méthodes. Ainsi, la Russie est en guerre contre le Nouveau Chaos Mondial (NCM) juste pour le principe de l'ordre - pas seulement pour le sien, le russe, mais l'ordre en tant que tel. En d'autres termes, la Russie cherche à défendre l'ordre mondial même qui s'oppose à l'hégémonie occidentale, à savoir l'hégémonie du chaos intériorisé, c'est-à-dire le mondialisme.

Et il y a un autre point important. L'Ukraine elle-même est une entité purement chaotique. Et pas seulement maintenant - dans son histoire, l'Ukraine a été un territoire d'anarchie, une zone où l'"état naturel" prévalait. Un Ukrainien est un loup pour un Ukrainien. Et d'autant plus un loup pour un Moscovite ou un Yabloko. L'Ukraine est une zone naturelle de libre arbitre anarchique, un champ de Cocktail total, où des autonomistes atomisés sont à la recherche de profit ou d'aventure, sans être contraints par aucun cadre. L'Ukraine aussi est un chaos, hideux, inhumain et insensé. Elle est ingouvernable et peu maniable.

Ce sont les cochons de Gardar, dans lesquels sont entrés les démons chassés par le Christ, et qui se sont précipités dans l'abîme. Le destin de l'Ukraine - en tant qu'idée et projet - se résume à ce symbole.

OMS - la guerre du chaos polysémantique

Il n'est donc pas surprenant que différents types de chaos se soient heurtés notamment en Ukraine. D'une part, le chaos contrôlé mondial de la nouvelle démocratie occidentale a soutenu et orienté les "chaotistes" ukrainiens dans leur confrontation avec l'ordre russe. Oui, cet ordre n'est encore qu'une promesse, qu'un espoir. Mais la Russie, de temps en temps, se comporte précisément comme son porteur. Nous parlons d'empire, de multipolarité et de confrontation frontale avec l'Occident. Le plus souvent, cependant, ce vecteur est couché sous la forme de la souveraineté (réalisme), qui a rendu possible le NCM. Il ne faut pas perdre de vue la profonde pénétration de l'Occident à l'intérieur de la société russe - le chaos en Russie même a son propre support sérieux, qui sape le vecteur d'identité de la Russie et l'affirmation de son ordre. Les cinquième et sixième colonnes en Russie sont des partisans du chaos occidental. Ils aiguisent et corrodent à la fois la volonté de l'État et du peuple de gagner face au NCM.

Par conséquent, la Russie au sein de ce NCM, étant placée du côté de l'ordre, agit parfois selon les règles du chaos, imposées à la fois par l'Occident (Nouveau Chaos Mondial) et par la nature même de l'ennemi.

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Le chaos russe

Le chaos russe. Il doit gagner, en créant un ordre russe.

Et la dernière chose. La société russe porte en elle un début chaotique. Mais c'est un autre chaos - le chaos russe. Et ce chaos a ses propres caractéristiques - ses propres structures. Il est à l'opposé du Nouveau Chaos Mondial des libéraux, car il n'est pas individualiste et matérialiste. Il est également différent du chaos lourd, obèse, corporellement sadique des Ukrainiens, qui engendre naturellement la violence, le terrorisme, foulant aux pieds toutes les normes de l'humanité. Le chaos russe est spécial, il a son propre code. Et ce code ne coïncide pas avec l'État, il est structuré de manière totalement indépendante de celui-ci.  Ce chaos russe est le plus proche de l'original grec, qui est un vide entre le Ciel et la Terre, qui n'est pas encore rempli. Il ne s'agit pas tant d'un mélange de graines de choses qui se font la guerre (comme dans Ovide) que d'un avant-goût de quelque chose de grand - la naissance de l'Amour, une apparition de l'Âme. Les Russes sont un peuple précoce pour quelque chose qui ne s'est pas encore totalement manifesté. Et c'est précisément ce genre de chaos spécial, porteur de nouvelles pensées et de nouveaux actes, que le peuple russe porte en lui. 

Pour un tel chaos russe, le cadre de l'État russe moderne est étroit, voire ridicule.  Il porte les graines d'une grande réalité inconcevable et impossible. Une étoile de la danse russe.

Et le fait que le Nouvel Ordre mondal (NOM) n'inclut pas seulement l'État, mais le peuple russe lui-même, rend tout encore plus complexe et compliqué. L'Occident, c'est le chaos. L'Ukraine, c'est le chaos. Le peuple russe est le chaos. L'Occident a l'ordre dans le passé, nous avons l'ordre dans le futur. Et ces éléments d'ordre - fragments de l'ordre du passé, éléments du futur, ébauches d'alternatives, bords conflictuels de projets - se mêlent à la bataille du chaos.

Pas étonnant que l'OMS ait l'air si chaotique. C'est une guerre du chaos, avec le chaos, pour le chaos et contre le chaos.

Le chaos russe. C'est lui qui doit gagner, en créant un Ordre russe.

La revue de presse de CD - 18 décembre 2022

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La revue de presse de CD

18 décembre 2022

EN VEDETTE

Quelle politique migratoire pour la France ? – Propositions concrètes

Dans une étude précieuse – que Polémia publie en 7 parties tant elle est importante et complète – André-Victor Robert analyse en profondeur la politique migratoire que devrait adopter la France. Dans cette ultime partie, ce haut fonctionnaire avance plusieurs propositions concrètes. Retrouvez l’intégralité de l’étude au format PDF en cliquant sur ce lien. Par André-Victor Robert, haut fonctionnaire.

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AFRIQUE

Biden ouvre le sommet sur l’Afrique en sanctionnant les dirigeants africains

L’administration Biden organise un sommet avec une quarantaine de dirigeants de pays africains. Le titre de l’article du New York Times sur ce sommet est révélateur : Biden fait venir les dirigeants africains à Washington, en espérant les impressionner. « Amener les dirigeants africains à Washington » ? Pourquoi ne pas plutôt écrire « inviter les dirigeants africains à Washington » ? Cela ne rappelle-t-il pas les millions d’Africains qui ont été « amenés en Amérique » au cours des siècles passés?

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ASIE

Les héritiers de Gengis Khan à l’assaut de la démocratie?

Les contacts entre les peuples de la steppe et l’Europe se sont tissés dès la plus haute Antiquité. Des rencontres, des échanges et aussi des guerres qui ont conduit à une admiration et une méfiance réciproque.

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Traité international sur la pandémie: l’OMS se réunit pour imposer la censure de la « désinformation »

Les membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une agence internationale de santé publique non élue, se réunissent pour examiner une version préliminaire d’un projet de traité international sur la pandémie qui donnera à l’OMS de nouveaux pouvoirs pour « lutter contre les informations fausses, trompeuses, la mésinformation ou la désinformation » et être juridiquement contraignant en vertu du droit international. Le projet de traité contient diverses dispositions à l’article 16 (« Renforcement de la pandémie et de la littératie en santé publique ») qui obligent les 194 États membres de l’OMS (qui représentent 98 % de tous les pays du monde) à cibler la soi-disant désinformation.

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Pour une journaliste du service public, Zemmour «n’a rien d’un être humain»!

Éric Zemmour était invité sur BFM TV pour faire face à un festival de mauvaise foi journalistique, face à trois interrogateurs qui lui coupaient la parole, lui reprochaient de ne rien proposer de concret ou voulaient absolument lui faire tenir des propos racistes. Comme après chaque interview sur BFM TV, les séquences les plus marquantes de l'entretien ont été diffusées sur Twitter, accompagnées d'un sobre résumé. C’en était trop pour Khadija Toufik, journaliste rédactrice au service économie de France Télévisions qui a posté : « On s'en fiche, de ce qu'il raconte! Par pitié, arrêtez de donner la parole à cet individu qui n'a rien d'un être humain. »

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Grève au New York Times

Le NYT est une institution du clergé médiatique libéral libertaire. Un vrai succès économique, le journal woke par excellence qui met une majuscule à Black, mais pas à white. Le même qui voit dans la décapitation de Samuel Paty une bavure policière. Mais dont certains employés se mettent en grève pour des histoires de gros sous.

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Revue de presse RT du 4 au 10 décembre

Exercice hebdomadaire de dé/réinformation à partir de la RDP de Russia Today. Au sommaire de cette semaine : les importations américaines en provenance de Russie ont plus que doublé ; problèmes entre Serbes et Albanais de souche dans le Kosovo ; les censures dans le monde occidental ; le dollar et l’euro fortement concurrencés par d’autres monnaies ; l’Égypte rejoint le banque BRICS ; la guerre chaude en Ukraine ; les aveux de Merkel ; l’embargo sur le pétrole russe.

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ÉCOLOGIE/PUNITIVE OU PAS

Plus productive et toujours durable, les progrès nécessaires de l’agriculture

L’agriculture a domestiqué les hommes depuis plus de 12 000 ans en les attachant à un territoire devenu patrimoine. Elle a permis à l’humanité de s’alimenter et d’atteindre aujourd’hui les 8 milliards d’habitants. Rien ne s’est montré plus durable. Et ça doit continuer.

Le blog de Michel de Rougemont

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ÉCONOMIE

Reconsidérer la géoéconomie comme un élément constitutif de l'analyse géopolitique

Pour assurer une analyse géopolitique complète, il est fondamental de toujours aussi garder à l'esprit la géoéconomie, une sous-discipline qui devrait être mieux formalisée et structurée pour faciliter son utilisation efficace.

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Audition détonante de l’ancien Haut-commissaire à l’énergie atomique

L’audition de la commission ad hoc de l’Assemblée nationale du Haut-commissaire à l’énergie atomique, Yves Bréchet, souligne magistralement l’absence totale de vision à long terme des dirigeants politiques français.

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Audition d'Henri Proglio sur la transition énergétique

Devant la commission de l’Assemblée nationale, le président d'honneur d'EDF, Henri Proglio, s’est exprimé sur l’indépendance énergétique et la dégringolade de notre souveraineté nationale. Après avoir résumé l’état de l’énergie en France au début du siècle, alors modèle dans le monde entier, il commence son réquisitoire : « Il ne restait qu’à tout détruire ». Pourquoi ? Comment ? Tels sont les développements d’une dramatique descente aux enfers. Les accusés : l’Europe et les différents gouvernements français.

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Le Parti de la guerre est le véritable vainqueur des élections US de mi-mandat

Les fabricants d’armes distribuent beaucoup d’argent pour s’assurer que, quel que soit le parti au pouvoir, ce sont bien les législateurs de ce parti-là qui mènent la danse.

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Mayotte : l’arme migratoire pour déstabiliser le territoire

Aux confins de l’océan Indien, Mayotte concentre de nombreuses difficultés qui fragilisent le lien social et nuisent au développement du territoire. Entretien avec la députée Estelle Youssoupha pour comprendre les enjeux de Mayotte.

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Nouvelle-Calédonie : un an après le référendum, quelles perspectives?

Un an après le 3e référendum, la France manque toujours d’une vision pour la Nouvelle-Calédonie. Ce ne sont pourtant pas les intérêts qui manquent, entre la présence chinoise et l’enjeu indopacifique.

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« Vaincre ou mourir » : l’histoire de France à l’écran

Le Puy du fou se lance dans le cinéma avec un premier film consacré à Charette et aux guerres de Vendée. Un pari délicat qui pouvait laisser craindre un film convenu. Il n’en n’est rien. Tant par le jeu des acteurs que la réalisation, cette page d’histoire est une réussite.

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Où est la souveraineté numérique de la France ?

Pas de guerre sans ordinateur et matériel informatique. Or la France, dans ces domaines, est dépendante de la Chine et des États-Unis. Est-il alors possible de bâtir une souveraineté numérique, et donc politique, tout en étant dépendant des autres États ? Éléments de réponse sur l’enjeu essentiel de la souveraineté numérique.

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GAFAM

Finalement le monde des GAFAM a des limites, lesquelles?

Chiffre d’affaires en berne, licenciement, projets foireux, la Silicon Valley semble dans un cauchemar.

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L'Observatoire des multinationales dénonce la « toile d'influence » tissée en France par les Gafam

Lobbying, recrutement, financement : les géants américains du numérique ont tissé ces dernières années une « toile d'influence » en France, dénoncée dans un rapport d'une trentaine de pages publié mardi par l'Observatoire des multinationales, une association qui milite pour l'encadrement des activités de lobbying. « Les filiales françaises des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont déclaré en 2021 la somme de 4,075 millions d'euros de dépenses de lobbying en France, contre 1,35 million en 2017, soit une multiplication par trois », affirme l'association en se fondant sur les données de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). L'association se donne comme mission d'éclairer les relations entre grands acteurs économiques et pouvoir politique.

francesoir.fr

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Twitter files, la suite : censure à tous les étages

Le paysage de l’information grand public change et ce n’est pas à la faveur des institutions officielles, de la presse traditionnelle ou des organes médiatiques habituels, au contraire.

contrepoints.org

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GÉOPOLITIQUE

Le deuxième monde, la semi-périphérie et l'État-civilisation dans la théorie du monde multipolaire (2 et 3), par Alexandre Douguine

Suite et fin de la première partie (http://eurosynergies.hautetfort.com/archive/2022/11/25/l...)

Passons maintenant à une théorie différente - l'« analyse du système mondial » construite par Immanuel Wallerstein, représentant de l'école marxiste des relations internationales (principalement dans son interprétation trotskiste), s'appuyant sur la doctrine de « la grande durée » et les théoriciens latino-américains de l'économie structurelle (R. Prebisch et S. Furtado). Il a développé un modèle de zonage du monde en fonction du niveau de développement du capitalisme. Cette vision représente un développement des idées de Vladimir Lénine sur l'impérialisme en tant que stade de développement le plus élevé du capitalisme, selon lequel le système capitaliste gravite naturellement vers la mondialisation et l'extension de son influence sur toute l'humanité. Les guerres coloniales entre les puissances développées ne sont que la phase initiale.

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http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/12/04/l...

Le grand jeu pour l'Antarctique

Le changement climatique et le progrès technologique ont progressivement conduit les grandes puissances à se disputer les extrémités de la planète : les deux pôles. Mais si l'on en sait plus sur la course à l'Arctique, on en sait moins sur le grand jeu qui a pour objet l'Antarctique. Bien que, chiffres et faits à l'appui, ce qui se passe sur le continent gelé est tout sauf sans importance et négligeable.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/12/05/l...

IMMIGRATION

Coupe du monde de football : les médias de grand chemin jettent un voile pudique sur les « incidents »

Dans plusieurs villes de France, des violences ont éclaté après la qualification de l’équipe du Maroc en quart, puis en demi-finale de la coupe du monde de football organisée au Qatar. Ces événements ont été présentés de façon laconique comme de simples « incidents » par de nombreux médias de grand chemin. Peut-on pour autant réduire des affrontements contre les forces de l’ordre et la dégradation de biens publics et privés à des événements peu importants ? Hors des sentiers battus, la lecture de certains médias et des réseaux sociaux permet d’en douter. En marge de ces violences, c’est également la dimension culturelle voire civilisationnelle du soutien à l’équipe du Maroc qui a été occultée par les médias centraux.

ojim.fr

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LECTURE/LITTÉRATURE

Annie Ernaux : la vengeance seule sous la plume !

Aurais-je eu envie d’écrire ce billet si Annie Ernaux, notre prix Nobel de littérature, n’avait pas attaqué avec aigreur Michel Houellebecq en se questionnant ainsi faussement : « …quitte à avoir une audience avec ce prix, étant donné ses idées délétères, franchement, mieux vaut que ce soit moi » (Le Parisien). Cette charge mesquine est insupportable à plus d’un titre. D’abord parce qu’on connaît la sensibilité de gauche, le progressisme chic du Comité Nobel, le conduisant généralement à placer l’amour de la littérature derrière l’idéologie et la conception du monde qu’on se doit de « porter » pour lui complaire. Ensuite, en raison du fait que cette condescendance d’Annie Ernaux envers notre plus grand romancier d’aujourd’hui était choquante.

causeur.fr

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MONDIALISME/TERRORISME

Les gros actionnaires des fabricants de vaccins n’ont aucune morale, ce sont des machines à cash

C’est l’organisation la plus puissante et la plus opaque qui soit. Une nébuleuse d’investisseurs liés entre eux et contrôlant le gotha de l’industrie et la bourse. Maîtres des réseaux sociaux et propriétaires des médias, les gros gestionnaires d’actifs ont le pouvoir de manipuler la politique et la finance. Dans la dérive autoritaire dont ont bénéficié les pharmas, il ne fait pas de doute qu’ils ne sont pas restés les bras croisés.

infomeduse.ch

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PROCHE-ORIENT

Ingérence des Émirats arabes unis : Les renseignement US tirent la sonnette d’alarme

Un nouveau rapport suggère que l’influence des États du Golfe sur la politique américaine a désormais atteint le niveau d’un défi de sécurité nationale.

les-crises.fr

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La détérioration des relations entre l'Egypte et Israël

La « paix froide » entre les deux parties devient « glaciale ». Récemment, de nombreux rapports ont fait état d'une crise imminente dans les relations égypto-israéliennes. Les tensions ont commencé à faire surface alors que l'Égypte, selon des sources crédibles, mène des discussions secrètes avec l'Iran pour normaliser les relations entre les deux pays.

euro-synergies.hautetfort.com

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RÉFLEXIONS

Francophonie, état des lieux

Finalement on s’aperçoit d’un glissement du français du statut de langue de culture de tout l’Occident et d’une partie du reste du monde à celui d’une langue de masse, notamment africaine.

contrepoints.org

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RUSSIE

Opération militaire spéciale : le démantèlement de l’Ukraine et de l’OTAN sont en bonne voie

Sous le très poétique titre « La guerre de Boucles d’Or », Dmitry Orlov fait un point très complet des multiples changements et implications géopolitiques, intérieurs, économiques et sociétaux de l’opération militaire en Ukraine. Indispensable pour bien comprendre la politique russe.

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2022/12/16/operation-militaire...

Ignorer les leçons de l’armée romaine, une erreur que Poutine paye au prix fort

Le 24 février 2022, les forces russes envahissaient l’Ukraine. L’impréparation de leurs forces et leur échec stupéfiant devant Kiev et Kharkiv en février/mars ne sont pas sans rappeler un épisode célèbre de la rébellion juive qui éclata en 66 ap. J.-C. en Judée. Le légat de Syrie et général romain Caius Cestius Gallus subit alors une défaire écrasante et d’autant plus humiliante qu’il était à la tête d’un des outils militaires les plus performants du monde antique. Vladimir Poutine, nouveau Tsar/César d’une « Russie éternelle » qui se veut l’héritière de l’Empire romain d’Orient devenu byzantin, aurait manifestement dû relire « La guerre des Juifs » de Flavius Josèphe.

revueconflits.com

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SANTÉ/LIBERTÉS

Soignants suspendus : pourquoi le gouvernement les laisse crever?

Nous avons une nouvelle fois vécu une parodie de démocratie. Le 24 novembre, la petite bande au pouvoir en France a encore usé de tous les stratagèmes à sa disposition pour satisfaire aux caprices de Jupiter : continuer de laisser crever les soignants suspendus. La France est désormais seule en Europe à maintenir cette loi inhumaine. Le ministre de la Santé a même dévoilé les vraies raisons du blocage : l’ego du chef et la rancœur de quelques soldats qui ont obéi et préfèrent bannir les dissidents que d’y être confronté. Comme pour toutes les statistiques, le gouvernement maintient le flou sur leur nombre réel et ne compte que ce qui l’arrange. Enfin, nous verrons que la totalité des statistiques à notre disposition nous montre à quel point cette décision ne repose sur rien de scientifique. Une vidéo sur le sujet est disponible ici.

francesoir.fr

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SERBIE

L’OTAN cherche un prétexte pour attaquer la Serbie (à nouveau)

La situation au Kosovo occupé par l’OTAN se détériore rapidement (voir ici et ici). L’humiliation de l’OTAN en Ukraine pousse ses dirigeants à essayer de prouver leur « valeur martiale » et leur « virilité » en, je cite, « de temps en temps, les États-Unis doivent ramasser un petit pays minable et le jeter contre un mur juste pour prouver qu’ils sont sérieux » (Michael Ledeen). Et, encore une fois, les anglo-sionistes veulent attaquer un pays orthodoxe pour « montrer à la Russie » ce qui pourrait lui arriver à elle (Strobe Talbott).

lesakerfrancophone.fr

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UKRAINE

Guerre en Ukraine : vidéo N°19

La situation continue à se dégrader en Ukraine. Sur le plan militaire, les troupes de Kiev subissent des pertes insupportables. Comme le dit l’expert suisse Jacques Baud : « Si les opinions publiques occidentales connaissaient le niveau des pertes de l’armée ukrainienne sous-direction Otan, elles exigeraient l’arrêt des hostilités et le passage immédiat à la négociation ». Au sommaire. Situation militaire sur le terrain et perspectives : limites du soutien occidental et saignée de l’armée ukrainienne. Responsabilité des commentateurs de la presse système ; Duplicité de Merkel, Hollande et Macron sur les accords de Minsk : comment la France et l’Allemagne n’ont pas respecté leur parole, se sont comportées en domestiques des États-Unis, et sont aussi responsables de la guerre. Indispensable pour comprendre ce qui se passe actuellement en Ukraine. Merci à Régis de Castelnau.

vududroit.com

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UNION EUROPÉENNE

« L’europrostituée mafieuse »… vu de Grèce

Nos chalutiers sont à vendre, nos politiciens sont vendus. Époque terminale où les... gros acheteurs payaient parfois tout en argent comptant, quand la métapolitique prostituante depuis sa tanière de l’européisme se nomme alors tout simplement « l’europrostituée mafieuse ». L’expression du jour appartient à une certaine presse grecque dite « populiste », laquelle depuis le soir du 9 décembre fait ainsi l’écho à sa manière, de l’arrestation à son domicile à Bruxelles de l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, qui est une des vice-présidentes de l'assemblée des lobbyistes.

greekcrisis.fr

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La dictature gazière préférée de l’Union européenne

Un parti qui monopolise le pouvoir depuis des décennies, une presse muselée, une armée qui viole régulièrement le droit international et commet des crimes de guerres, un clan mafieux qui se maintient au pouvoir grâce à ses exportations de gaz… On pourrait penser qu’il s’agit de la Russie de Vladimir Poutine, mais c’est de l’Azerbaïdjan d’Ilham Aliyev dont il est question. Loin d’être considéré comme un État-voyou par l’Union européenne, celle-ci n’a cessé de se rapprocher de l’Azerbaïdjan depuis le conflit ukrainien. Ilham Aliyev est un « partenaire fiable et sur lequel on peut compter », selon les mots d’Ursula von der Leyen, qui a affiché une étonnante complicité avec le chef d’État azéri lors d’une récente conférence de presse. Ces propos n’ont pas manqué de choquer, tant ils intervenaient peu de temps après une agression militaire brutale du régime azéri contre son voisin arménien. L’Union européenne serait-elle en passe de livrer, une fois de plus, l’Arménie aux appétits de l’Azerbaïdjan ?

lvsl.fr

https://lvsl.fr/la-dictature-gaziere-preferee-de-lunion-e...

Qatargate : à Strasbourg, les macronistes dégagent le RN. C’est pourtant laid, l’exclusion…

C’est comme dans le cochon : avec l’affaire des valises de billets, tout est bon. Tenez, la Commission européenne vient tout juste de sanctionner l’ennemi public numéro un en Europe, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Une sanction décidée pour… corruption, ainsi que Le Figaro le relate dans son numéro du 15 décembre 2022, page 8. Car on ne mégote pas avec la morale, dans la grande maison des Européens. La preuve ? Plus de la moitié des fonds européens destinés à la Hongrie, soit 6,3 milliards d’euros, restent gelés. Ça lui apprendra, à Viktor Orbán. Pour bénéficier de la somme, le Premier ministre hongrois va devoir faire ses preuves. La création d’une Autorité pour la transparence, de fabrication hongroise, n’a pas convaincu l’incorruptible Commission. Peut-être a-t-elle observé de près le fonctionnement des vingt-quatre Hautes Autorités françaises grassement entretenues par le contribuable pour une efficacité réduite ?

bvoltaire.fr

https://www.bvoltaire.fr/edito-qatargate-a-strasbourg-les...

 

samedi, 17 décembre 2022

L'ex-président du FPÖ Strache fonde une plate-forme pour la paix: "Tous ceux qui doutent ne comprennent pas Poutine"

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L'ex-président du FPÖ Strache fonde une plate-forme pour la paix: "Tous ceux qui doutent ne comprennent pas Poutine"

Source: https://zuerst.de/2022/12/17/ex-fpoe-chef-strache-gruendet-friedens-plattform-nicht-jeder-der-zweifelt-ist-putin-versteher/

Vienne. Une initiative de paix remarquable a été lancée en Autriche. L'initiateur de la "Plateforme pour la paix et la neutralité" est l'ancien chef du FPÖ Heinz-Christian Strache. Lundi, une table ronde très attendue a eu lieu à Vienne. Les invités étaient Andreas Mölzer, vétéran du FPÖ, Peter Fichtenbauer, ancien conseiller national libéral et "avocat du peuple", Christina Baum, députée de l'AfD au Bundestag, Heinrich Fiechtner, ancien député de l'AfD au Landtag de Bade-Wurtemberg, et Efgani Dönmez (photo), sans étiquette.

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Le motif de l'événement et de la création de cette plate-forme était qu'il n'y avait "aucune initiative de paix visible et audible", a expliqué Strache, qui a animé le débat. Il a reproché à l'Occident de ne pas avoir invité la Russie à la table des négociations. L'ancien député européen Mölzer a constaté que "du côté européen, on n'apporte absolument rien de positif pour le moment".

Les participants au débat étaient également d'accord sur le fait que la Russie était présentée de manière unilatérale et négative dans les médias occidentaux. Les causes de la guerre sont toutefois beaucoup plus complexes, a constaté Mölzer. Et: "Tous ceux qui doutent ne sont pas ceux qui comprennent Poutine (Putin-Versteher)".

Pour Christina Baum (photo), députée de l'AfD au Bundestag, qui s'était déjà prononcée au Bundestag contre l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN, la Russie ou le chef du Kremlin Poutine ne sont pas non plus responsables de la guerre en Ukraine. "L'agresseur est celui qui force son adversaire à prendre les armes", a-t-elle déclaré en citant Frédéric le Grand. Elle s'était déjà dit avant la guerre "espérons que Poutine garde son sang-froid", car il a été "provoqué en permanence".

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Avec Dönmez, ancien membre des Verts et de l'ÖVP, un participant du camp des partis mainstream a également enrichi la table ronde. Mais Dönmez a également plaidé pour la retenue et la compréhension à l'égard de la Russie : "On nous présente un récit, une histoire que nous devons accepter sans réfléchir. En tant que médiateur, je dis : je veux aussi comprendre un Monsieur Poutine". Cela vaut également pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président turc Erdogan. Au lieu de cela, l'Occident se livre à une escalade délibérée.

La guerre est une guerre par procuration des grandes puissances, selon Dönmez. L'UE n'agit que comme un "État vassal" des États-Unis. Poutine a rendu service à ces derniers avec la guerre: l'UE s'est en effet rapprochée des Etats-Unis et s'est distancée de la Russie. L'UE devrait en fait poursuivre une politique de paix indépendante, a expliqué Dönmez.

Ensuite, un autre éclat amusant: interrogé par l'animateur Strache sur le fait de savoir si l'Ukraine était l'incarnation des "valeurs occidentales", l'ex-député AfD du Landtag Heinrich Fiechtner (photo) a répondu : "Malheureusement, oui, elle l'est - dans toute sa connivence corrompue".

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Le groupe de discussion était également d'accord pour prendre parti en faveur de la neutralité autrichienne, qui est de plus en plus érodée, au moins depuis le début de la guerre en Ukraine. "Une adhésion à l'OTAN est, je pense, la dernière chose que les Autrichiens souhaitent", a constaté Strache. La députée de l'AfD Baum a abondé dans le même sens, estimant qu'"il est très important que l'Autriche reste neutre". Elle souhaite qu'il en soit de même pour l'Allemagne. (mü)

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mercredi, 14 décembre 2022

L'Occident actuel est-il un système économique ou une vision du monde ?

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L'Occident actuel est-il un système économique ou une vision du monde?

par Martino Mora 

Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-occidente-attuale-e-un-sistema-economico-o-una-visione-del-mondo

"L'Occident actuel est-il un système économique ou une vision du monde ?" Mon ami Mario Iannaccone m'a récemment posé cette question.

Ma réponse est qu'il est les deux à la fois.

C'est un modèle de civilisation que Carl Schmitt a qualifié de "maritime" et que Thomas Mann, Oswald Spengler et bien d'autres ont qualifié de "Zivilisation". C'est un modèle dans lequel l'argent, la science et la technologie, la production et la consommation de marchandises, la centralité de l'individu au détriment de toute communauté, l'exaltation du changement comme "progrès", le rejet explicite ou implicite des croyances religieuses, sont absolument pertinents. En fait, elle coïncide avec les victoires de la "modernité" et de la "postmodernité".

L'un (le système capitaliste) et l'autre (l'idéologie subjectiviste, individualiste-égalitaire) sont étroitement liés et ne survivraient probablement pas séparés. Il s'agit d'une affirmation séculaire, étroitement liée au processus de sécularisation et de déchristianisation, dont ils sont à la fois la cause et la conséquence.

L'exemple le plus flagrant est celui de l'idéologie intouchable des droits de l'homme. Elle ne présuppose pas seulement un monde sécularisé dans lequel l'appartenance religieuse, comme toutes les autres, est considérée comme entièrement secondaire (le fait que les papes conciliaires l'aient prêchée pendant des décennies est un harakiri retentissant, ou seppuku, typique des esprits qui, disons-le pour être bon, sont extrêmement confus), mais ils font clairement référence à la mentalité de l'homo oeconomicus , pour qui toutes les appartenances constitutives (religieuses, culturelles, ethniques, locales/vernaculaires, familiales) sont en fait sans importance face à la nécessité du profit, de la production et de la consommation de biens. Aucune qualité constitutive ne doit subsister, seulement la quantité. Il y a donc l'homme, ou plutôt l'individu, l'ego, et rien d'autre (sauf, justement, avoir ou ne pas avoir d'argent, mais il n'est pas bon de le dire).

C'est le moralisme légal des marchands, et il est en effet inséparable historiquement (Marx avait factuellement raison à ce sujet) de l'installation de la classe bourgeoise, également connue sous le nom de tiers-état.

Au début, les idéologues des droits ont ancré leur anthropologie atomistique dans un hypothétique (et totalement irréaliste) état de nature dans lequel les hommes n'étaient liés par rien.  Maintenant qu'elle s'est établie, l'idéologie des droits de l'homme, poussée jusqu'à un "dirittisme/juridisme" général (et de plus en plus laïc), n'a plus besoin d'une fiction théorique comme l'état de nature pour se perpétuer. Tout comme la ploutocratie (le pouvoir des "marchés financiers", c'est-à-dire l'argent) n'en a pas besoin pour vider de son contenu notre pseudo-démocratie.

De l'inséparable mercatisme, l'idéologie des droits de l'homme est - comme le prétendaient Louis De Bonald et Monseigneur Delassus - l'essence de la Révolution, du moins de la Révolution occidentaliste.  

Et aujourd'hui, c'est le grand fétiche que le système orgiaque mercantile américaniste utilise, avec son industrie culturelle, pour prendre d'assaut le monde, de l'Ukraine à l'Iran, de la Syrie à Taiwan.  Et de la mener à une fin triomphante et belliqueuse.

P.S : Parmi les nombreuses inepties retentissantes inventées par les Lumières, y compris Kant, figure le fait que les marchands ne font pas la guerre. L'histoire a amplement démontré qu'ils la font de manière massive, généralement pour des raisons "humanitaires". C'est-à-dire, constamment.

 

mardi, 13 décembre 2022

Les "points chauds" de la planète : où pourrait éclater la prochaine guerre?

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Les "points chauds" de la planète : où pourrait éclater la prochaine guerre?

Andrea Muratore

Source: https://insideover.ilgiornale.it/politica/scioperi-tensioni-ed-esercito-allertato-cosa-succede-davvero-nel-regno-unito.html

Ces dernières années, la guerre du Haut-Karabakh d'abord, puis le violent conflit en Ukraine ont enflammé des scénarios jugés critiques pour l'ordre international par les analystes et les décideurs. Les guerres préventives déclenchées par l'Azerbaïdjan et la Russie contre, respectivement, l'Arménie et l'Ukraine ont montré le retour du recours à la force comme moyen de résoudre les conflits entre États avec une véhémence jamais vue depuis la fin de la guerre froide.

La fin du bipolarisme et l'évanouissement rapide de l'utopie unipolaire du monde dirigé par les États-Unis ont conduit l'ordre mondial à se transformer en un grand désordre international, anarchique et sans règles précises. Cela a alimenté les poussées de tension dans le contexte d'une rupture de plus en plus progressive des freins et contrepoids qui délimitaient l'équilibre des pouvoirs. Le déclin du bipolarisme et les scénarios de guerre hybride et économique qui ont émergé dans divers contextes ont fait le reste, mettant essentiellement en contact les puissances dans diverses régions du monde. Conflits gelés ou de faible intensité sur le point de se réveiller, régions du monde âprement disputées entre puissances, points de contact entre anciens et nouveaux empires revenus s'affronter, zones à revendications politiques multiples : les zones de tension où la prochaine guerre pourrait éclater sont nombreuses.

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Carte par Alberto Bellotto: les zones de tension dans le monde. Le théâtre finlandais et baltique rapproche la possibilité d'un conflit en Europe centrale et occidentale.

Syrie, Libye, Yémen : trois "bombes" non désamorcées

Le Grand Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont les premières zones à être soigneusement évaluées. Celle de Syrie, dont il a été question récemment dans ces colonnes, est la plus violente des guerres gelées sans issue définitive, même si formellement personne ne met plus en péril le maintien au pouvoir du régime alaouite de Bachar el-Assad. Le pays peine à retrouver son unité, et la reprise des opérations turques contre les Kurdes du Rojava nous a récemment rappelé à quel point ce pays tourmenté du Moyen-Orient présente définitivement des problèmes de stabilité.

Outre la Syrie, le Yémen et la Libye sont aussi des pays déchirés par leurs propres guerres civiles dont la priorité est aujourd'hui de sortir du bourbier qui les voit comme des zones de conflits et de guerres par procuration entre des mosaïques hétéroclites de puissances. Bien que n'étant pas à l'ordre du jour des conflits directs entre États, ces trois nations correspondent à autant de "trous noirs" géopolitiques et stratégiques, sources de tensions pour l'ordre international, à l'instar d'une autre zone souvent sous-estimée, le Sahel.

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Carte par Alberto Bellotto. Erratum: à la place du mot "Gabon", il faut évidemment écrire "Sénégal".

Etats-Unis et Chine, le front du Pacifique

Bien entendu, les "trous noirs" peuvent être problématiques pour les litiges liés à d'éventuels effondrements d'États ou à l'infiltration de terroristes dans des pays à l'institutionnalisation réduite. Mais le vrai problème, aujourd'hui, reste les points de contact possibles entre les grandes puissances. Des espaces où le risque de confrontation entre blocs de pouvoir est direct.

La première pensée qui vient à l'esprit est évidemment la mer de Chine méridionale et le bras de fer entre la Chine et les États-Unis. Ces derniers mois, les exercices navals de Pékin dans le détroit de Taïwan et la visite de la présidente de la Chambre des représentants de Washington, Nancy Pelosi, sur l'île considérée comme une "province rebelle" par Pékin ont marqué les tensions et la rivalité politique entre les deux géants.

Depuis le début de l'année 2022, la Chine a complètement militarisé avec ses propres forces trois des nombreuses îles qu'elle a construites dans la mer de Chine méridionale contestée, les armant de systèmes de missiles de différents types, en premier lieu l'anti-navire Donfeng-21. Le Guardian rappelle que lors de l'effort décisif de la Chine en mars pour "armer" ses territoires artificiels, "le commandant américain pour l'Indo-Pacifique, l'amiral John C. Aquilino, a déclaré que les actions hostiles contrastaient fortement avec les assurances antérieures du président chinois Xi Jinping selon lesquelles Pékin ne transformerait pas les îles artificielles dans les eaux contestées en bases militaires". 

Dans les îles Spratley, disputées avec plusieurs autres nations de la région, en premier lieu les Philippines et le Vietnam, la Chine utilise des bateaux de pêche comme élément de projection. En moyenne, ils jettent l'ancre dans l'archipel contesté de l'Indo-Pacifique pendant au moins neuf mois de l'année.

Washington répond par un système complexe de présence navale. Le commandement du Pacifique, qui gère également les opérations dans l'océan Indien, dispose de deux flottes, la troisième et la septième, avec les porte-avions Nimitz, Carl Vinson, Ronald Reagan et Theodore Roosevelt déployés à San Diego et l'Abraham Lincoln à Yokosuka, au Japon. En plus de Taïwan, armée jusqu'aux dents pour se défendre, Washington compte évidemment sur le Japon, le Vietnam, qu'ils ont redécouvert, et la base aérienne et navale de Guam pour contenir la Chine.

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Carte par Alberto Bellotto

Cachemire et Kouriles, terres contestées

Toujours en Asie, il existe des contextes dans lesquels les différends territoriaux jouent le rôle principal et peuvent élever la barre de la confrontation entre puissances. L'agression de la Russie contre l'Ukraine et la mort tragique de Shinzo Abe, par exemple, ont rallumé les projecteurs sur la revendication du Japon concernant les îles Kouriles "arrachées" à Tokyo par l'Union soviétique après la brève guerre de Moscou contre l'Empire japonais en août 1945.

L'assassinat d'Abe a privé le Japon du seul homme d'État qui avait tenté une stratégie diplomatique pour s'approcher progressivement d'un règlement de la question avec la Russie. Le regain de tensions de ces derniers mois ajoute une zone de tension en Extrême-Orient.

La situation au Cachemire, disputé entre l'Inde et le Pakistan, dont New Delhi contrôle une partie importante, est encore plus problématique. L'Inde et le Pakistan ont tenté à plusieurs reprises d'entamer des dialogues pour résoudre le statut contesté de la région, qui fait l'objet de discussions depuis 1947, et se sont affrontés à quatre reprises dans le passé (1948, 1965, 1971 et 1998). Le véritable épicentre d'un conflit potentiellement dévastateur à l'échelle mondiale se trouve ici, où la tension est toujours à son comble entre deux puissances nucléaires.

La Baltique : la nouvelle "mer chaude"

L'Europe n'est pas exempte de la présence de tels "points chauds", et après le tournant du 24 février 2022, jour de l'invasion de l'Ukraine, le nouveau "lac" atlantique, la mer Baltique, est devenu le point de confrontation le plus critique entre le camp euro-atlantique et la Fédération de Russie.

La Baltique est la région où se trouve la ligne d'expansion de l'OTAN, destinée à s'étendre à la Suède et à la Finlande dans les années à venir. Elle est affectée par la présence ostensible de la Russie à Kaliningrad et dans la région de Saint-Pétersbourg, qui est lourdement dotée en personnel. Elle dispose de la plus grande flotte russe de la région et des forces armées des pays européens les plus hostiles à Moscou : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et surtout la Pologne. Elle est centrale pour les infrastructures énergétiques: le cas du Nord Stream endommagé, dans cette perspective, l'enseigne.

Et justement, la Baltique pourrait être l'épicentre des tensions dans les années à venir. Un pivot européen d'un grand désordre mondial dans lequel les petites et moyennes turbulences se doublent de grands défis. Et qui pourrait semer les graines de nouveaux conflits dans les années à venir.

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lundi, 12 décembre 2022

Des "zones grises de matière grise" : les effets mentaux de la guerre cognitive

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Des "zones grises de matière grise": les effets mentaux de la guerre cognitive

Eugène Makarov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/serye-zony-serogo-vesh...

Notre cerveau ou, comme le disait Poirot, les "petites cellules grises", c'est-à-dire la matière grise du cerveau, se trouve maintenant dans un état d'incertitude et de confusion, ce qui est typique de l'état de dissonance cognitive, c'est-à-dire le lieu des conflits psychologiques internes. Si l'on se réfère à la terminologie militaire contemporaine des conflits, cet état de confusion est également caractéristique des "zones grises", des zones de combat actif avec des techniques de guerre hybrides / mentales / cognitives dans lesquelles nous sommes engagés.

Que faites-vous lorsque, en tant que pays, vous avez une envie irrésistible de faire du mal à quelque autre pays en raison d'un ressentiment historique important, mais que vous avez peur de le faire ouvertement ? Surtout si vous êtes un petit pays sans souveraineté. Pour ce faire, il faut chercher des moyens d'influencer explicitement et implicitement la cause de ses complexes intérieurs en dessous ou au-dessus du seuil dit de l'utilisation de moyens armés. Auparavant, ces moyens comprenaient la diplomatie, un exemple d'influence manifeste sur la politique de l'adversaire, et l'espionnage, un moyen conventionnel d'influence secrète. L'ère moderne offre un certain nombre d'innovations qui n'avaient pas été envisagées auparavant en raison de leur développement immanent dans l'univers des technologies de l'information. Même le terme populaire de guerre hybride, largement utilisé pour s'appliquer à tous les types de conflits qui combinent les principes de la guerre conventionnelle et irrégulière, avec un nombre implicite de participants qui ne peuvent être identifiés de manière unique, a perdu sa pertinence d'antan. Nous sommes maintenant passés à des termes plus spécialisés : guerre de l'information, guerre psychologique et cybernétique, guerre cognitive et guerre mentale :

Guerre de l'information - pour contrôler ce que le public choisi voit ;

Guerre psychologique - pour contrôler ce que ressent le public choisi ;

Cyber-guerre - la capacité de perturber les capacités technologiques de certains pays ;

Guerre cognitive - pour contrôler la façon dont le public sélectionné pense et réagit [1].

Il ne manque manifestement qu'une seule étape dans cette hiérarchie qui résume l'effet cumulatif ou les conséquences de ces influences. Aujourd'hui, nous la définissons comme la guerre mentale - le contrôle des valeurs et des significations au sein des nations, des ethnies et de groupes entiers.

Il est également naturel qu'une telle technologie, comme la technologie nucléaire, ne puisse être développée et utilisée par n'importe qui. Les questions de souveraineté jouent ici un rôle important. Les pays privés d'indépendance politique et économique en sont également privés dans tous les autres domaines, y compris le social-culturel et l'information, de sorte que leurs actions secrètes sont dirigées par ceux qui projettent leur pouvoir et leur influence au-delà et aux dépens de ces pays. Par exemple, si nous parlons de l'Ukraine, de la Pologne, de la République tchèque ou des pays baltes, nous savons que les États-Unis et le Royaume-Uni sont derrière eux [2]. Ainsi, on assiste à la formation de "zones grises", où tout l'arsenal de méthodes de combat susmentionné est utilisé, y compris l'utilisation de formations armées, mais le même territoire peut combiner à la fois des actions militaires et une vie paisible avec des centres commerciaux, des restaurants et des discothèques, comme aujourd'hui en Ukraine. Cependant, il ne faut pas se faire d'illusions sur la réalité d'une telle "vie paisible". Afin de vivre dans de telles conditions et d'éviter la dissonance qui provoque de graves troubles mentaux, les gens, c'est-à-dire la population locale, ont effectué de manière indépendante et systématique un travail d'auto-justification et d'auto-tromperie concernant la réalité environnante. Et ils continuent à le faire heure par heure et quotidiennement : le flot de mensonges qui est diffusé à la télévision et sur Internet est nécessaire pour que la "colonie virale qu'est l'ukrainisme", introduite et installée dans la mentalité de ces personnes ne se désintègre pas, mais continue à se développer dans les générations suivantes. C'est là qu'interviennent les résultats de la guerre mentale gagnée par nos adversaires sur une partie du territoire de l'Ukraine. Arestovich l'a formulé ainsi : l'une des idées nationales centrales de l'Ukraine est de se mentir à soi-même et aux autres autant que possible, sinon tout s'effondre [3].

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Nous devons donc étudier et comprendre ce à quoi nous avons affaire. Un conseiller du ministre de la Défense A. Ilnitsky donne la définition suivante de la guerre mentale (Mental Warfare - MW) : la MW est un ensemble coordonné d'actions et d'opérations à différentes échelles visant à "occuper" la conscience de l'ennemi afin de paralyser sa volonté et de modifier la conscience individuelle et de masse de la population [4]. A son tour, A. Shkolnikov, expliquant la stratégie d'attaque de la MW, parle d'introduire des significations, des idées et des mythes comprimés et concis dans le système ethnique étranger: "Lorsqu'elles sont envahies, ces significations sont mises sous la forme la plus compréhensible, attrayante, tentante et empoisonnée qui n'attire pas une attention particulière de la "victime" mais affaiblit sa composante morale et volitive" [5]. A. Losev ajoute qu'il s'agit d'une guerre de civilisation [6] car l'avenir de quelqu'un en tant que sujet de l'histoire est en jeu. Beaucoup d'entre nous ont été victimes de cette guerre pendant l'effondrement de l'URSS et le début du nouveau cycle économique libéral-démocratique de la Russie. Lorsque la jeune génération, qui, auparavant, rêvait de devenir pilotes d'essai, éclaireurs et scientifiques, a décidé, pas toute seule bien sûr, que pour réussir, il fallait gagner de l'argent, et que tous les moyens étaient bons pour cela. Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux conséquences de la MW en Ukraine et dans d'autres pays de l'ancienne CEI, surtout en Géorgie, au Kazakhstan, en Arménie et au Belarus. Ainsi, nous constatons que l'une des caractéristiques centrales de la MW est le temps, car les changements à grande échelle des visions du monde d'une grande partie de la communauté prennent des décennies.

Quelle est donc la différence entre la guerre cognitive (CW) et la MW ? En bref, la guerre cognitive est une forme de guerre non conventionnelle qui utilise des outils cybernétiques (technologies de l'information) pour modifier les processus cognitifs de l'ennemi. Ce faisant, l'agression cognitive est sans limite [7] et son objectif est d'armer tout le monde en sapant leur confiance [8]. Par-dessus tout, avoir confiance en soi en tant qu'être humain adéquatement pensant et intelligent, puisque l'idée principale de la MW est, à l'aide des technologies modernes de l'information, de manipuler les vulnérabilités du cerveau humain [9]. Par exemple, le cerveau :

- Est incapable de déterminer si une information particulière est correcte ou incorrecte ;

- en cas de surcharge d'informations, raccourcit le temps nécessaire pour déterminer la validité des messages ;

 - a tendance à croire comme vrais des affirmations ou des messages qu'il a déjà entendus, même s'ils peuvent être faux (par exemple, un faux et sa rétractation)

 - accepte les affirmations comme vraies si elles sont étayées par des preuves, indépendamment de l'authenticité de ces preuves et d'autres astuces.

Ces distorsions et biais cognitifs, ainsi que d'autres, forment des aberrations systématiques dans le jugement rationnel d'une personne qui vit sur la "vague" du flux d'informations et se consacre à de nombreux arguments et rabâchages sur les médias sociaux. Cette caractéristique de notre comportement quotidien contemporain, à savoir l'énorme quantité de temps utile passé en ligne, est également exploitée à dessein par les experts et les professionnels de la guerre cognitive : "Les réseaux sociaux sont particulièrement bien adaptés pour renforcer la polarisation politique et sociale en raison de leur capacité à diffuser des images de violence et des rumeurs de manière très rapide et intensive" [10]. Ce type de travail fait partie d'un circuit distinct de la MW - les opérations psychologiques, et leur cible est nos émotions :

- Les émotions nous permettent de distinguer les personnes dans une foule, d'améliorer la personnalisation et l'analyse comportementale ;

- Tout en limitant les capacités cognitives, les émotions jouent également un rôle dans la prise de décision, les performances professionnelles et le bien-être mental général.

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En exploitant les distorsions cognitives, les émotions et les canaux modernes de diffusion des informations, les abuseurs modifient habilement nos croyances et nos processus cognitifs. En conséquence, comme indiqué ci-dessus, chacun devient une "arme", c'est-à-dire un opposant convaincu de l'organisation sociale dans laquelle il vit. Les conséquences des guerres cognitives ont été : le "printemps arabe 2010-2012", les "manifestations de Bolotnaya en Russie en 2012", tout le Maidan ukrainien, une tentative de coup d'État en Biélorussie 2020. Et la conséquence de cette guerre mentale a été le dernier épisode de la guerre froide - l'effondrement de l'URSS.

Pour résumer, une guerre mentale est une guerre pour l'espace socioculturel dans lequel se forment les esprits et la pensée, d'où l'importance exceptionnelle de l'histoire et de l'éducation, dont nos experts ne cessent de parler. La guerre cognitive traite des aspects psycho-physiques de la perception humaine et de l'activité cognitive, en leur appliquant toute la puissance des équipements scientifiques et technologiques et d'information détenus par l'Occident. Et bien sûr, l'objectif principal de la MW n'est pas de changer les dirigeants de tel ou tel pays, comme on pourrait le croire à tort. L'échelle est bien plus que cela. L'objectif est : "...d'encourager le développement d'outils et d'adapter ou d'améliorer les personnes par une approche anthropotechnique pour développer un système humain hybride" (Il y a déjà de grandes réussites dans ce domaine. Les scientifiques, par exemple, ont appris à combiner le cerveau d'un rat avec un réseau neuronal, c'est-à-dire l'intelligence naturelle et artificielle [11]). Ainsi, d'une part, nous avons une invasion de l'évolution sociale naturelle, et d'autre part, nous avons le déploiement d'une révolution technique et biologique artificielle sous la forme d'un parasitage du substrat (gris) du cerveau humain [12].

Pour s'assurer que les plans de notre ennemi pour la destruction de notre subjectivité sont réels, surtout après le début de l'Opération militaire spéciale en Ukraine, et ont un caractère durable, jetons un coup d'œil, par exemple, aux experts nord-américains. Récemment, le journal Politico a publié un article de l'ancien directeur exécutif de la US Defence Intelligence Agency qui a proposé les étapes suivantes pour déployer une guerre psychologique (lire: cognitive) contre la Russie [13] :

1) Exploiter les sentiments nationalistes de la population - pour montrer que la Fédération de Russie est passée d'un pays internationalement respecté à un paria à cause de la guerre en Ukraine ;

2) Saper la crédibilité du dirigeant - en ciblant Poutine personnellement, le patriarche Kirill et d'autres personnalités de haut rang par des révélations de corruption ;

3) Susciter le mécontentement des minorités ethniques. A cette fin, il est proposé d'utiliser la désinformation sur les pertes élevées parmi les soldats de ces groupes et de les convaincre que le recrutement accru dans les régions "arriérées" est intentionnel. À cette fin, il est proposé de lancer une campagne d'information à grande échelle en utilisant les canaux et moyens disponibles. De même, les dissidents ("patriotes fugitifs") et les leaders d'opinion doivent être soutenus par les réseaux sociaux internes.

Si le premier point - "la Russie est un État voyou" - est considéré comme une guerre mentale, il pourrait devenir une stratégie à long terme pour l'ennemi visant à changer les significations et les valeurs concernant la Russie, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Ce faisant, on ne peut pas se fier aux alliances situationnelles. Oui, pour l'instant, nous sommes ensemble avec la RPC, l'Inde, l'Iran et de nombreux autres pays non occidentaux, mais les choses peuvent changer.

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Une autre zone d'ombre ou, pour le dire en termes psychologiques, un angle mort, se trouve directement dans la tête de nos "partenaires". Dans de nombreux rapports et stratégies d'experts occidentaux, nous pouvons constater que les auteurs utilisent souvent les termes hybride, information, guerre cognitive pour justifier leurs propres complexes, tissés d'arrogance, d'incompétence et de projection agressive -ce que la tradition anglo-saxonne appelle le "fardeau de l'homme blanc". Ces complexes les empêchent de voir l'ensemble du tableau, car le tableau réel n'est pas pertinent pour eux, puisqu'il ne correspond pas au discours et ne coïncide pas avec les récits adoptés au "plus haut niveau", de sorte que le mécontentement massif des populations occidentales à l'égard de leurs propres pays est perçu comme le résultat de tentatives orchestrées par des tiers dans le but d'influencer et de déstabiliser la situation. Pour les experts politiques, leurs propres citoyens sont l'objet d'une manipulation organisée à l'avance, qu'il s'agisse d'élections ou de mesures sanitaires. Des milliards sont investis dans la manipulation des médias tels que la télévision, les médias sociaux ou les institutions d'opinion publique, de sorte qu'il est difficile de croire qu'ils n'ont pas un effet approprié sur la communauté de confiance. D'autre part, toute action de la Russie, non seulement dans la défense et la promotion de ses propres intérêts, mais même dans leur formulation, amène l'Occident à être persuadé de qualifier ces actions d'hostiles au Royaume-Uni, aux États-Unis et à leurs alliés. C'est pourquoi on invente des concepts hybrides, cognitifs, de guerre de l'information pour "définir la menace russe" et l'intégrer dans un discours anti-russe, multipliant leurs propres tendances paranoïaques.

Notes:

[1] Cognition Workshop Innovative Solutions to Improve Cognition (June 1-3, 2021) https://www.innovationhub-act.org/sites/default/files/202... (проверено 12.11.2022)

[2] А причем тут Англия? https://russiancouncil.ru/blogs/e-makarov/a-prichem-tut-a... (проверено 12.11.2022)

[3] "Врать себе и другим" – украинская национальная идея от Арестовича https://www.vesti.ru/article/2712430 (проверено 10.11.2022)

[4] Ильницкий. А. «Стратегия ментальной безопасности России» https://amicable.ru/news/2022/04/15/19809/strategy-mental... (проверено 10.11.2022)

[5] Очерк о психоисторических / ментальных войнах https://shkolnikov.info/articles/11-analitika-i-prognozy/... (проверено 10.11.2022)

[6] Лосев А., Ильницкий А. «Почему русские не сдаются» https://www.pnp.ru/politics/pochemu-russkie-ne-sdayutsya.... (проверено 10.11.2022)

[7] Концепция когнитивной войны https://www.innovationhub-act.org/sites/default/files/202...  (проверено 10.11.2022)

[8] Cognitive Warfare https://www.innovationhub-act.org/sites/default/files/202...   (проверено 10.11.2022)

[9] Там же.

[10] Там же

[11] Преодоление разрыва между человеком и машиной — шаг назад или вперёд? https://habr.com/ru/post/517222/ (проверено 13.11.2022)

[12] Ментальная и когнитивная войны: вопросы определения, цели и средства https://dzen.ru/media/id/5f54f367fdbd8b69779a4b6d/mentaln... (проверено 10.11.2022)

[13] Opinion | Waging Psychological War Against Russia https://www.politico.com/news/magazine/2022/09/07/waging-... (проверено 27.09.2022)

dimanche, 11 décembre 2022

Les États-Unis ont-ils déclaré une "guerre économique" à l'Europe?

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Les États-Unis ont-ils déclaré une "guerre économique" à l'Europe?

Andrea Muratore

Source: https://insideover.ilgiornale.it/tecnologia/gli-usa-hanno-dichiarato-una-guerra-economica-alleuropa.html

Fair is fool and fool is fair : il faut déterrer Shakespeare et Macbeth pour percevoir la compétition économique entre les États-Unis et l'Europe qui a émergé depuis que l'administration Biden a adopté la loi sur la réduction de l'inflation (Inflation Reduction Act ou IRA). La Maison Blanche prêche l'unité du camp occidental face aux crises mondiales, la prône en pleine crise ukrainienne, parle de valeurs communes et de démocratie, mais promeut une intervention économique qui mène à une véritable guerre économique dans des secteurs stratégiques contre le sous-continent qui devrait être son principal partenaire, l'Europe.

Cela semble contradictoire, presque impensable, mais c'est pourtant le cas: Biden a signé Wrath en août en saluant la règle comme l'action la plus "incisive" que le pays ait prise pour lutter contre la crise climatique. En effet, la règle prévoit 370 milliards de dollars de subventions pour les technologies critiques et la transition énergétique, avec une référence aux objectifs de décarbonisation promus lors de la Cop26 à Glasgow. Mais pour Bruxelles, ces incitations sont "discriminatoires à l'égard des industries européennes de l'automobile, des énergies renouvelables, des batteries et des industries à forte intensité énergétique". C'est ce que dit le faucon rigoriste Valdis Dombrovskis, qui, dans sa fonction de vice-président de la Commission, cumule à la fois le contrôle des comptes et des délégations commerciales des pays. Par exemple, l'IRA prévoit 7500 dollars de subventions pour l'achat de véhicules électriques achetés par des citoyens américains, à condition qu'ils soient assemblés dans la vaste zone économique de l'ex-Nafta (Canada, États-Unis, Mexique).

Le défi américain

Les subventions sont devenues un point de discussion central lors du Conseil du commerce et de la technologie qui s'est tenu récemment à Washington. Le lundi 5 décembre, le commissaire Dombrovskis a rencontré le secrétaire d'État américain Tony Blinken dans le cadre de la réunion transatlantique États-Unis/UE. Ils ont déclaré que Washington et Bruxelles ont discuté de l'avenir de la politique climatique américaine, mais n'ont annoncé aucun accord.

La philosophie américaine a été exposée par la secrétaire au Trésor de Biden, l'ancienne gouverneure de la Fed, Janet Yellen, qui, s'exprimant lors du sommet DealBook, a indiqué que Wrath est une loi qui peut guider une nouvelle phase de la politique industrielle et que le préavis peut aider à créer des "chaînes d'approvisionnement appropriées" autour des matières premières rares nécessaires aux technologies vertes, évidemment contrôlées par Washington. "C'est une forme de 'friendshoring'", a déclaré le principal économiste de l'équipe de Biden.

L'IRA va au-delà de toute politique d'incitation promue par l'UE qui, rappelle le Financial Times, "est déjà en train de débourser son programme NextGeneration Eu de 800 milliards d'euros" (y compris le Fonds supplémentaire et les allocations à des programmes tels que Horizon Eu), qui exige de chaque État membre qu'il "consacre au moins 37 % des dépenses nationales de relance aux investissements et aux réformes liés au climat". L'UE alloue également des fonds à des "projets verts" dans le cadre de son programme d'aide régionale, et soutient des initiatives dans des domaines tels que l'hydrogène et les batteries. Et elle tente d'augmenter la puissance de feu de son plan énergétique RepowerEU, qui vise à sevrer l'UE des combustibles fossiles russes et à améliorer les infrastructures énergétiques". Mais aucun plan ne prévoit de subventions directes comparables à celles des États-Unis.

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La combinaison de l'IRA et du Chips Act, la manœuvre de 52 milliards de dollars visant à subventionner l'industrie nationale des semi-conducteurs, pourrait ouvrir un fossé entre les États-Unis et l'Europe. Après tout, la loi sur les puces est un instrument de l'IRA et pourrait être le plus grand effort du gouvernement américain depuis des décennies pour remodeler une industrie stratégique à partir de zéro. Le New York Times a rappelé le montant des ressources qu'il mobilisera : "Environ 28 milliards de dollars du fonds dit "CHIPS for America" devraient être consacrés à des subventions et à des prêts pour aider à la construction d'installations de fabrication, d'assemblage et de conditionnement de certaines des puces les plus avancées du monde. Une autre tranche de 10 milliards de dollars sera consacrée à l'expansion de la production pour les générations précédentes de technologies utilisées dans les automobiles et les technologies de communication, ainsi que pour les technologies spécialisées et d'autres fournisseurs de l'industrie, tandis que 11 milliards de dollars iront à des initiatives de recherche et de développement liées à l'industrie.

La délocalisation industrielle et le capitalisme politique basé sur le retour massif du dirigisme étatique, même dans des économies libérales comme les États-Unis, marquent une phase de démondialisation et peuvent en même temps coincer l'Europe. Qui ne veut pas être submergé par ce qu'elle considère comme une vague subreptice de protectionnisme.

Comment répondre au défi américain

Le ministre allemand de l'économie, Robert Habeck, a récemment fait savoir que la première puissance industrielle d'Europe, l'Allemagne, soutient les réponses symétriques et est prête à une guerre commerciale avec les États-Unis. Emmanuel Macron a lancé l'idée d'un "Buy European Act" en réponse aux mesures américaines. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a également préconisé des réponses à la démarche américaine. L'idée que les États-Unis mènent une guerre économique pour promouvoir leur suprématie dans les technologies de pointe et faire de l'Europe un satellite émerge de nombreux côtés du discours public européen. D'une part, Washington investit dans la course européenne aux technologies directement sur le Vieux Continent : les Etats-Unis font construire des usines telles que l'usine de puces d'Intel qui sera basée en Italie ; ils mettent la main sur le cloud souverain européen avec Big Tech ; avec leurs fonds, ils participent à la course à la transition énergétique et au jeu du GNL et des re-gazéifieurs. D'autre part, ils élèvent des barrières à l'entrée sur leur marché.

Le fait que Joe Biden ait en fait suivi Donald Trump dans ses desseins en matière de droits de douane et l'ait dépassé sur le front de la politique industrielle en dit long. Le 10 décembre, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a jugé que l'ancien président Donald Trump avait violé les règles du commerce mondial en 2018 lorsqu'il avait invoqué des raisons de sécurité nationale pour imposer des droits de douane sur l'aluminium et l'acier, déclenchant ainsi la "guerre tarifaire" en réponse aux subventions déclarées illégales par l'OMC et fournies par l'Union européenne au consortium Airbus. L'OMC a rejeté l'appel des États-Unis, expliquant que les droits de douane n'avaient pas été introduits "en temps de guerre ou autre situation d'urgence". Mais l'administration Biden a condamné la décision et a réaffirmé qu'elle ne supprimera pas les droits de douane, qui sont considérés comme essentiels pour défendre le marché intérieur et les chaînes de marchandises centrées sur Washington.

Biden a clairement indiqué que son friend-shoring sera d'abord un near-shoring qui vise à exploiter la régionalisation des chaînes de production en façonnant autour des Etats-Unis un système dynamique et compétitif avec les grands pôles de l'économie mondiale. Dans cette perspective, l'Europe apparaît plutôt comme un satellite de second rang, précisément parce qu'elle est perçue comme étant à la traîne dans tous les secteurs clés: des batteries aux puces, du programme énergétique commun au programme de l'innovation. La dépendance dans les secteurs stratégiques comme premier dérivé de la subalternité politique, à un moment où la guerre en Ukraine a vu la grande défaite dans l'autonomie européenne et dans la capacité d'imaginer un Vieux Continent comme protagoniste de la globalisation: l'agenda Biden applique avec une lucidité impitoyable ce que, après tout, le président avait écrit dans son programme électoral dirigiste et interventionniste.

L'Europe ne doit pas mourir de paresse

Coincée entre la concurrence avec la Chine, la guerre énergétique et psychologique de la Russie et la volonté de son principal allié (sur le papier) de l'attirer comme satellite géo-économique après avoir assuré sa minorité géopolitique, l'Europe peut et doit réagir. Et elle ne peut le faire qu'en voyant grand : des semi-conducteurs à la course aux matières premières critiques, l'UE doit jouer le rôle d'une grande puissance. En investissant, en planifiant et en changeant de paradigme : moins de rigorisme réglementaire à la Domborvskis et plus de vision pionnière à la Thierry Breton, le super-commissaire français à l'industrie, qui figure parmi les rares qui ont imaginé les politiques qui permettraient à l'Europe de rester dans le jeu sur les batteries, les puces, l'innovation, l'intelligence artificielle.

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En général, en Europe, a déclaré Alessandro Aresu à Data Manager, "c'est comme si la volonté de faire ou de pouvoir faire quelque chose de grand, de créer des institutions importantes, impliquant surtout les pays européens, ne se matérialisait plus. L'ESA et le CERN sont nés dans les années 1950 et 1970 en réponse aux grandes tensions de la guerre froide qui impliquaient également la science et la technologie. Depuis lors, nous n'avons rien construit de vraiment comparable. Pas même en réponse à la "crise actuelle". Des projets de transition européens aux défis tels que le réacteur nucléaire Iter et les corridors d'infrastructure européens, la base existe. Nous devons réfléchir à l'industrie du futur et à ce qui déterminera les relations de pouvoir de demain à l'échelle mondiale. Afin de ne pas mourir de paresse face aux défis des rivaux et, plus inquiétant, des pays alliés.

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Une rencontre historique : la visite de Xi Jinping en Arabie Saoudite

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Une rencontre historique: la visite de Xi Jinping en Arabie Saoudite

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/12/08/kaanteentekeva-kohtaaminen-xi-jinping-saudi-arabiassa/

Alors que l'attention des médias finlandais est toujours focalisée sur l'Ukraine, les soubresauts provoqués par la ratification de l'adhésion finlandaise à l'OTAN et les épreuves de force entre gouvernements, l'Asie occidentale (le "Moyen-Orient" anglo-saxon) bouillonne sous la surface. Le centre d'intérêt de la politique mondiale se déplace. En fait, ces changements sont perceptibles depuis un certain temps.

À titre d'exemple, une rencontre décisive de haut niveau entre la Chine et le monde arabe est en cours. Le président chinois Xi Jinping a entamé une visite historique de trois jours en Arabie saoudite, où la Chine et le monde arabe mettent en synergie leurs modes de coopération et leurs visions de l'avenir.

Le royaume saoudien a traditionnellement été l'un des plus proches partenaires des États-Unis dans la région, mais la monarchie en place cherche désormais à resserrer ses liens avec la Chine, qui est déjà son plus grand partenaire commercial. Le voyage de Xi dans le plus grand pays exportateur de pétrole du monde intervient deux mois après que Riyad ait rejeté les plaidoyers du président américain Joe Biden en faveur de la production de pétrole.

Au cours de la visite de Xi, des sommets sur la coopération et le développement seront organisés avec des représentants de trente pays, ainsi que de nombreuses organisations internationales. En Finlande, du moins, les médias n'abordent pas le sujet ; après tout, on ne comprend pas, ici, que la mondialisation centrée sur l'Occident est déjà terminée et qu'un nouvel ordre est en train de se construire à sa place, dans lequel les États-Unis n'auront plus un rôle dominant.

Selon certains observateurs, le "tournant vers l'Est" commun constitue un changement stratégique majeur pour les pays du Golfe. Alors que le président américain Joe Biden a reçu un accueil discret, Xi Jinping a eu droit à une cérémonie de bienvenue plus festive avec une escorte de chasseurs.

Les relations entre la Chine et les Saoudiens pourraient devenir un modèle pour d'autres pays arabes. Comme les relations bilatérales deviennent de plus en plus bénéfiques pour les parties, d'autres pays de la région suivront. Plusieurs nouveaux accords seront signés pendant la visite de Xi.

Alors que la crise ukrainienne s'intensifie, l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont exprimé des points de vue différents de ceux des États-Unis et de l'UE, faisant ainsi preuve d'indépendance et d'autonomie stratégiques, ce qui a suscité la colère des décideurs de Washington et de la Maison Blanche.

Aux États-Unis, on prétend que la Chine profite du différend entre les régimes démocratiques et l'Arabie saoudite -et d'autres pays de la région- pour étendre son influence, dans le but ultime de chasser les États-Unis de la région du Golfe. Fait révélateur, la Chine a réussi à conclure un accord de partenariat stratégique à la fois avec l'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran.

"Certains décideurs américains continuent de nourrir des ambitions hégémoniques et s'imaginent qu'ils peuvent dicter leur conduite au monde arabe. Ils croient à tort que la région arabe est leur terrain de jeu réservé et qu'ils ont droit à des relations unilatérales qui leur profitent principalement - aux dépens des peuples de la région", a déclaré Ebrahim Hashem, un chercheur, à un journal chinois.

Les différences dans la façon dont les superpuissances interagissent ne pourraient être plus grandes. La Chine met l'accent sur les principes de respect mutuel, de bénéfice mutuel et de co-bénéfice, tandis que les États-Unis donnent la priorité aux questions relevant des droits de l'homme et de la démocratie et accusent l'Arabie saoudite et d'autres pays d'être des dictatures, ce que beaucoup dans la région n'acceptent plus. La Chine apparaît ainsi comme un partenaire plus attrayant que l'Occident arrogant.

Les pays arabes savent clairement quelles politiques sont dans leur intérêt. L'Asie occidentale devient de plus en plus un espace où le cours des événements est déterminé par l'interaction entre les acteurs régionaux et les puissances eurasiennes.

Alors que les États-Unis, la Grande-Bretagne et diverses puissances européennes ont été les artisans de l'instabilité dans le Golfe, la nouvelle phase verra la région acquérir un contrôle plus autonome de ses affaires. Les puissances occidentales ne sont pas complètement hors jeu, mais leur influence a diminué.

Comme l'affirme Xi dans une lettre adressée au public arabe, les relations entre la Chine et les États arabes remontent à plus de deux millénaires, aux flux des antiques caravanes de la Route de la soie et aux premières innovations scientifiques. Il cite également le prophète de l'islam, Mahomet, qui aurait dit à ses adeptes de "rechercher la connaissance même si vous devez aller jusqu'en Chine".

La visite chinoise en Arabie saoudite est-elle le début de ce que Xi appelle une "nouvelle ère", reflétant le multilatéralisme et la stabilité mondiale ? L'ordre mondial réussira-t-il à changer de direction au milieu des crises ? Que feront les États-Unis, qui vivent encore dans leurs fantasmes de domination, en observant la montée de la Chine avec un visage sombre ?

La revue de presse de CD - 11 décembre 2022

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La revue de presse de CD

11 décembre 2022

EN VEDETTE

Pierre Brochand (ex-DGSE) : « Pourquoi l'immigration est l'enjeu central de notre vie publique »

Le 15 novembre, l'ancien patron des services secrets et ambassadeur a prononcé un discours sur l'immigration à l'Amicale gaulliste du Sénat. Un texte exceptionnel que Le Figaro s'est procuré. Pierre Brochand y résume tous les enjeux que fait peser une immigration incontrôlée et propose des solutions. Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu'ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d'un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème : « Pour une véritable politique de l'immigration ».

COMPLOTISME (C’est celui qu’y dit qui y’est !)

Rudy Reichstadt : la désinformation est-elle un sport de combat ?!

 

Un décryptage maison d'un invraisemblable clip de propagande produit par le « directeur de Conspiracy Watch » pour le compte de la chaîne parlementaire française... Réalisant une sorte de « tour de force » : comment aligner autant d'informations fallacieuses et trompeuses en deux minutes trente ? Il y a bien sûr quelques savoir-faire impliqués dans une telle truanderie. Abonnez-vous à ce blog remarquable et original.

Le blog de Jean-Dominique Michel (Anthropo-logiques)

https://odysee.com/@JeanDominiqueMichel:e/RR:e5?r=5ACdaJT...

DÉCONSTRUCTION

Les conflits psychiques provoqués par la gestion politique de la crise sanitaire

L’article qui suit, écrit par la victimologue Marielle Vicet, inaugure sur ce blog une série de réflexions portant sur les dimensions psychologiques individuelles et collectives de la crise sanitaire. L’enjeu est important. Loin de la vision enchantée des confinements et autres mesures de « distanciation sociale » que nous propose la propagande politico-industrielle, la réalité des impacts psychosociaux de ces politiques sanitaires interpelle les chercheurs et les praticiens de la santé mentale, cette dernière étant une dimension très importante de la santé en elle-même.

qg.media/blog/laurent-mucchielli

https://qg.media/blog/laurent-mucchielli/les-conflits-psy...

On n’a pas d’armes mais on a des trans

Document officiel édité par le Secrétariat général pour l’administration (SGA), traitant du changement de genre au sein du Ministère des Armées. Nous sommes parés à la guerre de haute intensité… 

lesalonbeige.fr

https://www.lesalonbeige.fr/on-na-pas-darmes-mais-on-a-de...

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Clinatec : rencontre avec un repenti

Dans une récente tribune du Monde, le pédopsychiatre Bruno Falissard dénonce la technolâtrie de ses confrères : « La médecine est le meilleur alibi de l’hubris technoscientifique, écrit-il. Dans l’espoir utopique de pouvoir vaincre la mort et la souffrance par la puissance sans limite de notre science, nous tous, médecins, patients, autorités de santé, politiques... nous enivrons du flot ininterrompu des découvertes (...) Il est grand temps d’arrêter cette folie. » Bruno Falissard doit passer de bons moments avec ses collègues de l’académie de Médecine, où siège également Alim-Louis Benabid, le neurocrate grenoblois, fondateur de Clinatec et incarnation de l’hubris technoscientifique en milieu médical.

piecesetmaindoeuvre.com

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/clinatec_repe...

Obligatoire : mon programme pour rééduquer les étudiants de Sciences Po

Par Geoffroy Lejeune. « J’ai fait un rêve, comme dit l’autre. La nuit dernière, encore agacé par la dernière polémique née au sein de Science Po, notre prétendue « école de formation des élites de la Nation », mon inconscient m’a trahi et inspiré quelques pensées. »

r.news.valeursactuelles.com

https://r.news.valeursactuelles.com/mk/mr/H6RwniXiZnkr1_h...

La marque Balenciaga accusée de promouvoir la pédopornographie : ce qu’il faut retenir du scandale

Pédopornographie, BDSM, accusations de complotisme... La marque de luxe Balenciaga est au cœur de la tempête suite à un scandale qui ébranle depuis plus d'une semaine le monde de la mode, sans épargner médias et politiques. La cause à des campagnes de promotion de vêtements pour enfants en prévision de Noël et du printemps 2023, qui mettent en scène des enfants dans des décors qui ne passent pas inaperçus, dont les accessoires renvoient à l'esthétique fétichiste sadomasochiste. Des scènes qui suscitent colère et indignation, provoquant une campagne de boycott de la marque accusée de promouvoir la pornographie infantile.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe/la-marque-balenciaga-ac...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

La corruption médiatique

Information versus publicité, désinformation versus subventions étatiques ou privées, Slobodan Despot, créateur de l’indispensable hebdomadaire Antipresse, livre son point de vue sur la corruption de la presse. Intervention dans le cadre du colloque sur « Corruption et fraude dans la crise COVID depuis 2020 », organisé cette année par Ariane Bilheran et Vincent Pavan. Vidéo.

arianebilheran.com

https://www.arianebilheran.com/so/08OJYZUWA?languageTag=e...

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« Des dirigeants britanniques dînent avec ceux qui fomentent l’assassinat de mon mari. » – Entretien avec Stella Assange

Declassified s’est entretenu avec Stella Assange, la femme du fondateur de WikiLeaks, pour parler de la façon dont il tient le coup dans sa quatrième année au sein de la prison de Belmarsh, et comment son cas menace le cœur même de la liberté.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/des-dirigeants-britanniques-din...

Covid : une étude explore les expériences de médecins et de chercheurs qui ont été la cible d’une répression ou d’une censure

Dès le début de l’émergence du Covid-19, il a été largement fait usage de la censure, mais également de tactiques d’intimidations qui ont porté atteinte à la réputation et à la carrière de médecins et chercheurs « dissidents », quel que soit leur statut académique ou médical et peu importe leur stature. En effet, les auteurs de l'étude citent notamment Didier Raoult, professeur de médecine, infectiologue, microbiologiste (IHU-MI, Marseille), Michael Levitt (prix Nobel de chimie), John Ioannnidis, professeur d'épidémiologie (Stanford), Peter Doshi (Rédacteur au British Medical Journal, professeur sur les services de santé pharmaceutiques à l'université du Maryland) ou encore Laurent Mucchielli (sociologue, directeur de recherche au CNRS),  L'objectif de cette étude a été de rendre compte des expériences et des réponses des médecins et chercheurs qui ont été la cible d'une répression et d'une censure inédites suite à des publications ou des déclarations sur le Covid qui remettaient en cause le point de vue dominant, et ce, afin d’éclairer le public des effets délétères de l’absence du débat contradictoire pour la médecine, la science et la santé publique.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-sante/covid-une-etude-e...

Google et YouTube accordent un investissement de 13,2 millions de dollars aux organismes de fact-checking

Le 29 novembre, le journal quotidien berlinois die Berliner Zeitung a rapporté que Google et YouTube ont accordé un investissement de 13,2 millions de dollars aux organismes de fact-checking. Cette somme servira à financer, dès le début de l’année 2023, le lancement d’un fonds mondial de vérification des faits qui permettre de soutenir un réseau de 135 organismes de fact-checking présents dans 65 pays.

francesoir.fr

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Revue de presse RT du 27 novembre au 3 décembre

Au sommaire cette semaine de notre exercice de ré/désinformation : le monde occidental (l'UE, l'Allemagne), le monde multipolaire (l'armement russe, la Kazakhstan, la Chine, Taïwan, l'Iran, l'Afrique du l'Ouest, les BRICS), la guerre chaude en Ukraine, la nouvelle guerre froide (contre la Chine, la Grande-Bretagne, la Russie, l'OTAN), la guerre pour les esprits (Meta, la Turquie vs le PKK)

lesakerfrancophone.fr

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Martine Wonner : « C'est la première fois qu'il y a, à ce point, une chasse aux sorcières »

« La liberté d’opinion et d’expression d’un parlementaire se trouve sous l’emprise d’ordres juridictionnels qui portent atteinte à la fonction législative », écrit dans un communiqué Me Brusa avocat de Martine Wonner, suite à la décision le 25 novembre de la Chambre disciplinaire de première instance du Grand-Est de l’Ordre des médecins de la suspendre de son activité de médecin-psychiatre pour un an. Une décision de justice que conteste Martine Wonner. Cette émission est également l'occasion d'évoquer ses collègues médecins ou pharmaciens, eux aussi, visés par des plaintes et de revenir sur les retentissements et les répercussions que peuvent avoir les procédures disciplinaires intentées par le Conseil de l’ordre des médecins dans la liberté d’expression et d’opinion, mais également dans la liberté de prescrire certains traitements.

francesoir.fr

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ÉCOLOGIE

Fabien Bouglé : « Les gouvernants sont complètement soumis au lobby éolien »

L'expert en politique énergétique, Fabien Bouglé, revient pour BV sur le projet gouvernemental qui vise à installer 15.000 nouvelles éoliennes. L'expert s'en prend aux politiques antinucléaires qui soutiennent à tout prix l'éolien, conduisant la France à s'approvisionner en Allemagne pour son électricité.

bvoltaire.fr

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ÉCONOMIE

Coupures de courant : la soviétisation continue

Si vous avez aimé les pénuries de masques, les confinements, les couvre-feux, l’inflation, la fin de l’abondance et les pénuries d’essence, vous devez être profondément heureux de ce qui s’apparente donc à un nouvel épisode de soviétisation de l’Hexagone. Ce nouvel épisode n’est rien d’autre qu’une tiers-mondisation heureuse car planifiée. L’effondrement économique et social n’est plus une fatalité puisqu’il est annoncé tout sourire par une élite politique expliquant joyeusement que tout est sous contrôle.

contrepoints.org

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ÉNERGIES

Prix du gaz, armement... Les pays européens accusent les États-Unis de profiter de la guerre en Ukraine

Les tensions entre les États-Unis et les pays de l’Union européenne s’accentuent, les Européens accusant les Américains de « tirer profit de la guerre ». Entre les prix du gaz exporté en Europe, la loi américaine sur la réduction de l’inflation qui prévoit des subventions historiques ou encore le marché de l’armement… les sujets de discorde sont multiples. Des « fractures » qui pourraient arranger la Russie.

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Les pays pronucléaires doivent-ils payer pour les pays antinucléaires ?

Serait-il normal que les pays pronucléaires (comme la France) prennent en charge les surcoûts des productions d’électricité des pays antinucléaires (comme l’Allemagne par exemple) ?

revueconflits.com

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Approvisionnement électrique de la Suisse conforme aux objectifs climatiques

Dans l'étude à propos des capacités de production nécessaires pour répondre à la demande future à tout moment, il est démontré que pour des raisons physiques et géographiques, le pays ne peut pas être approvisionné par des énergies exclusivement renouvelables. La stratégie énergétique du Conseil fédéral doit être révisée fondamentalement, sans délai.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?page_id=8657

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ÉTATS-UNIS

Elon Musk dévoile les « Twitter Files » liés à l'histoire de l'ordinateur portable de Hunter Biden

Elon Musk passe à l’acte. Une semaine après avoir qualifié l’ingérence de Twitter dans les élections présidentielles américaines de “réalité évidente” et promis de publier sur le réseau social les documents prouvant ses dires, le nouveau propriétaire et PDG de Twitter a divulgué, vendredi soir, des documents internes à la plateforme sur l’affaire du « laptop » de Hunter Biden, le fils de l’actuel président des États-Unis Joe Biden.

francesoir.fr

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L’armée américaine est déployée dans bien plus de pays qu’on ne le croit

Un nouveau rapport révèle que le ministère de la Défense utilise des programmes de « coopération en matière de sécurité » pour mener des « guerres secrètes » et recommande au Congrès d’y mettre un frein.

les-crises.fr

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FRANCE

Coupures d’électricité. Le Floch-Prigent : « On ne peut pas gagner 5% de consommation avec le comportement domestique »

« La communication du gouvernement et des dirigeants des entreprises repose plus sur la peur de l’avenir, sinon la panique, en particulier à propos des mesures éventuelles dans les écoles. Pourtant, il y a des réalités et le moins que l’on puisse faire, c’est de partir d’elles avant de s’exprimer. » Interview de l’ancien PDG de GDF.

fdesouche.com

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GAFAM

La collusion de l’État, des médias et de BigTech a un nom. Serait-ce « fascisme » ?

Du point de vue des réseaux sociaux, la semaine écoulée fut riche d’enseignements…

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/12/06/445185-la-collusi...

Aux États-Unis, des ex-agents de la CIA et du FBI responsables de la sécurité sur Facebook

Meta, entreprise privée ou nouvelle branche du gouvernement américain ? De nombreux anciens agents de la Central Intelligence Agency (CIA), soit l’Agence centrale de renseignements des États-Unis, et du Federal Bureau of Investigation (FBI) sont embauchés par Facebook pour décider du contenu qui sera jugé indésirable ou abusif par la plateforme. À tel point que les relations étroites entre le célèbre réseau social et le gouvernement américain commencent à inquiéter. Au total, 40 000 employés du géant du web, actuellement propriétaire de Facebook, Messenger, Instagram et WhatsApp, entre autres, seraient en charge de modérer le contenu de Facebook, détenant le pouvoir absolu sur l’information publique. « Ce sont eux qui prennent les décisions autour du contenu qui sera autorisé, mis en avant ou supprimé. Ces décisions concernent toutes les nouvelles et informations que des milliards d’utilisateurs reçoivent et voient chaque jour », explique le journaliste Alan MacLeod dans une enquête publiée sur le site de Mint Press News.

Francesoir.fr

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Apple est dans la paume de Xi Jinping

Le Parti communiste chinois (PCC) a fait entrer des blindés dans la ville de Zhengzhou alors que l’immense site de production d’iPhone est toujours en proie à des grèves et à de violentes manifestations. Outre l’exaspération qui gagne les centres urbains chinois face à la politique du « zéro-Covid » du gouvernement, l’attitude d’Apple est pointée du doigt. L’immense cité industrielle qui fait travailler 200.000 personnes à Zhengzhou fabrique son « smart phone » iconique depuis 2007. Le conflit qui dure avec le personnel de l’usine pourrait causer une perte de production de 6 millions d’unités d'iPhone Pro cette année. Cette crise révèle la dépendance d’Apple à la Chine où sont fabriqués 95 % de ses iPhones. La direction de la firme en a conscience : les nouveaux iPhone 14 sont produits en Inde depuis septembre, et la fabrication des MacBook et AirPods a été déplacée au Vietnam. Cela reste modeste par rapport au poids de la Chine qui propose de meilleures infrastructures.

laselectiondujour.com

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Les Twitter Files « examinés » par un avocat, anciennement du FBI, Elon Musk annonce l’avoir viré

De nouvelles révélations à propos des Twitter Files. Le journaliste Matt Taibbi n’a toutefois pas encore publié la suite des échanges internes au réseau social sur l’affaire de l'ordinateur portable de Hunter Biden. Le collaborateur d'Elon Musk explique surtout le retard dans la publication des autres documents. Et l’une des raisons n’est pas des moindres : l'avocat de Twitter, aussi un ancien avocat du FBI, Jim Baker, a procédé à la vérification, voire à la « censure » du premier lot des « Twitter Files », « sans que la nouvelle direction en soit informée ».

francesoir.fr

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GÉOPOLITIQUE

Le terrorisme : menace ou instrument des grandes puissances ?

Xavier Moreau analyse et démontre que le terrorisme est instrumentalisé par des agences de renseignements occidentaux. Il propose de très nombreux exemples à travers des vidéos d’hommes politiques et d’extraits de journaux. Avec comme invité Nicolas Mirkovic.

Analyses du Monde

https://www.youtube.com/watch?v=yYlHCocNGOE

Lobbying, ingérence : Comment les Émirats arabes unis ont manipulé la politique étrangère américaine

Les Émirats arabes unis ont orienté la politique étrangère américaine en leur faveur par une série d’exploits légaux et illégaux, selon un document sans précédent des services de renseignement américains.

les-crises.fr

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IMMIGRATION

Pierre Lellouche : « Le tournant c’est le regroupement familial en 1976, sous Chirac et Giscard, c’est à partir de ce moment-là que l’immigration de travail est devenue une immigration de peuplement » Vidéo

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2022/12/05/pierre-lellouche-le-...

On est passé d’une immigration de travail à une immigration fondée sur des droits

« La France a toujours été une terre d’immigration » a déclaré Emmanuel Macron. La notion d’immigration est relativement récente, argumente la démographe Michèle Tribalat qui retrace ici l’évolution du phénomène migratoire depuis 1850. Paru dans Le Figaro.

synthesenationale.hautetfort.com

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« L’Europe a des racines judéo-chrétiennes. Personne n’a forcé personne à venir ici. À Rome, fais comme les Romains. Si cela ne leur plaît pas, il y a des vols pour l’Arabie saoudite ou l’Iran » déclare l’eurodéputé belge Assita Kanko (ECR)

Femme noire, mère de famille, elle se dit pour une immigration choisie et foncièrement anti-islamiste. « Comme beaucoup de Bruxellois, j’ai quitté la ville en raison de l’insécurité et du communautarisme, qui sont entretenus par un assistanat généralisé de la gauche », confesse-t-elle. Le ton est donné.

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MONDIALISME/TERRORISME

Pourquoi Bill Gates achète-t-il massivement des Terres Agricoles

Comme l’indiquait le New York Post le 27 février 2021, Bill Gates est aujourd’hui le premier propriétaire de terres agricoles aux États-Unis. Le milliardaire détient 97.000 ha de terres agricoles et près de 11.000 ha d’autres terrains. Ces possessions se trouvent dans 19 États, dont près de 28.000 ha en Louisiane et plus de 19.000 ha dans l’Arkansas. Quand on lui demande pourquoi il achète autant de terres, sa réponse reste confuse. Vidéo.

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ONG

Comment détruire l’industrie (1)

La décennie écoulée a vu un coup plutôt audacieux d’ONG militantes visant à ostraciser la plupart des industries du dialogue sur les politiques publiques.

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PROCHE-ORIENT

Qatar-Bashing : La grande hypocrisie médiatique

C’est l’histoire d’un homme qui met le feu à la maison de ses voisins, toutefois on ne lui reproche pas d’être un incendiaire, mais de discriminer les femmes et les homosexuels. C’est exactement la situation actuelle du Qatar.

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RÉFLEXIONS

Corruption juridique au cours de la crise Covid

Partie prenante à la procédure du Grand Jury du Dr Reiner Füllmich, Virginie de Araujo-Recchia a déposé de nombreuses plaintes dont une plainte pour « dérives sectaires », impliquant des faits « d’abus frauduleux de l’état d’ignorance et de la situation de faiblesse », ainsi que de « complicité d’empoisonnement et de génocide ». Bien que n’ayant que peu d’éloquence pour un avocat, son texte, en dessous de sa vidéo, est un remarquable réquisitoire contre les attaques généralisées contre les libertés dans le monde occidental soi-disant démocratique.

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RUSSIE

Merkel : Les accords de Minsk étaient une tentative de donner du temps à l’Ukraine

« L’accord de Minsk de 2014 était une tentative de donner du temps à l’Ukraine. Elle a également utilisé cette période pour se renforcer, comme vous pouvez le constater aujourd’hui. L’Ukraine de 2014-2015 n’est pas l’Ukraine moderne », a-t-elle déclaré à Die Zeit.

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Poutine parle de l’Ukraine, de Merkel et de la guerre nucléaire

Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu avec des journalistes après le sommet de l’Union économique eurasiatique dans la capitale kirghize de Bichkek vendredi. Parmi les sujets abordés figuraient les dernières révélations de l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel, l’opération militaire en Ukraine, la menace d’une guerre nucléaire, l’échange de prisonniers très médiatisé avec les États-Unis et les relations russes avec l’UE et l’Afrique

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Situation en Ukraine : conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des affaires étrangères russe

« Nous voudrions attirer l’attention sur une date importante pour l’Ukraine contemporaine. Le 1er décembre marque le 31e anniversaire de l’organisation du référendum panukrainien sur le soutien à l’Acte de proclamation de l’indépendance du pays adopté par le Conseil suprême de la République socialiste soviétique d’Ukraine le 24 août 1991. À l’époque, 90 % des habitants de la république s’étaient prononcés en faveur de cette décision, confirmant les termes de sa politique nationale et étrangère contenus dans la Déclaration sur la souveraineté de l’Ukraine du 16 juillet 1990. Il s’agit notamment du statut neutre, non aligné et non nucléaire de la république. La référence à cet Acte a été ensuite consignée et se trouve à ce jour dans la Constitution de l’Ukraine. »

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SANTÉ/LIBERTÉS

Radiation : Au tour du Dr Marc Girard, éminent expert auprès des tribunaux

Inlassable lanceur d’alertes depuis les années 90, le Dr Marc Girard a informé ceux qui ont accepté de l’écouter (car la pensée unique ne date pas d’aujourd’hui) sur le distilbène, l’hormone de croissance, le vaccin contre l’hépatite B, la dangerosité du vaccin H1N1, les dangers du Gardasil inutile et dangereux, les inconvénients de la mammographie, du dépistage du cancer de la prostate par le PSA, sur la mascarade du procès mediator etc., sur les risques des imprégnations hormonales des femmes… et bien sûr sa critique clairvoyante de la gestion du rhume covid. Son parcours émaillé de la révélation de tant de scandales médicaux-sociaux l’ont conduit à son propre drame personnel par la persécution des autorités depuis de longues décennies. Son roman de vie mériterait un volume en soi qui éclairerait son parcours personnel en le remerciant, mais surtout l’état de la pharmacovigilance en France depuis les années 90.

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Covid-19 : les entretiens de Jean-Marc Sabatier pour FranceSoir réunis dans un recueil publié au Brésil

Les éditions brésiliennes Intermezzo ont publié les entretiens réalisés par Jean-Marc Sabatier pour FranceSoir. Directeur de recherche au CNRS, docteur en biologie cellulaire et microbiologie, il est le premier chercheur au monde à avoir identifié le dysfonctionnement du système rénine-angiotensine et la suractivation du récepteur AT1R comme étant responsables des maladies covid. Ses découvertes fondamentales sont aujourd'hui reprises et confirmées par de nombreux chercheurs.

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SERBIE

La tension monte encore d’un cran entre Serbes et Albanais dans le nord de la province du Kosovo

Plusieurs centaines de policiers des autorités autoproclamées du Kosovo sont entrés dans Mitrovica, provoquant l’émoi des autorités serbes. La région fait face à un regain de tensions, alors que Pristina entend y tenir des élections anticipées. Le 8 décembre au soir, plusieurs centaines de policiers, appartenant aux autorités albanaises autoproclamées de Pristina, ont investi la partie nord de Mitrovica, ville partagée entre Serbes et Albanais. Parmi eux, des membres des « forces spéciales », qui étaient « en tenue de combat militaire et avec des véhicules blindés », selon Petar Petkovic, directeur serbe du Bureau pour le Kosovo-et-Métochie. Ils auraient alors littéralement occupé la ville entière, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse donnée dans la soirée.

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UKRAINE

Guerre en Ukraine. Vidéo n°18

Nous tentons désormais régulièrement de ré-informer en particulier sur l’aspect militaire des opérations. Et de dissiper le brouillard dispensé par un système médiatique asservi aux intérêts des USA. Si l’Occident (et nous avec) va dans le mur, autant essayer de savoir et de comprendre pourquoi et comment. Au sommaire de cette vidéo : le bilan des pertes ukrainiennes et les déclarations de Von der Leyen sur les 100 000 morts ; l’aide occidentale et ses limites ; offensive russe d’hiver ou pas ? Retour sur la bataille de Marioupol à partir du livre de Sylvain Ferreira.

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Guerre en Ukraine : il n’y aura pas de paix carthaginoise

Par Douglas Abbott Macgregor (né le 4 janvier 1953), colonel à la retraite de l’armée américaine et ancien fonctionnaire du gouvernement, ainsi qu’un auteur, consultant et commentateur de télévision. Les dirigeants politiques et militaires nationaux qui ont engagé l’Amérique dans des guerres de choix au Vietnam, dans les Balkans, en Afghanistan et en Irak, l’ont fait en règle générale parce qu’ils étaient convaincus que les combats seraient courts et décisifs. Les présidents américains, les conseillers présidentiels et les chefs militaires supérieurs n’ont jamais cessé de considérer que la stratégie nationale, si elle existe, consiste à éviter les conflits à moins que la nation ne soit attaquée et obligée de se battre. La dernière victime de cette mentalité est l’Ukraine.

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UNION EUROPÉENNE

Dépendante envers Moscou et déférente envers Washington, l’Allemagne se retrouve paralysée

La dépendance de Berlin au gaz russe et sa déférence envers la politique américaine la mettent dans une situation difficile, notamment auprès des électeurs.

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samedi, 10 décembre 2022

Stupéfiante offensive sur les plats pays

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Stupéfiante offensive sur les plats pays

par Georges FELTIN-TRACOL

En septembre dernier, une patrouille de la police belge interpellait quatre individus louches qui rôdaient autour du domicile privé du ministre fédéral belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne. Leur intention visait à l’enlever ou à ravir l’un de ses proches. Courant octobre, la princesse héritière des Pays-Bas, Catharina-Amalia d’Orange-Nassau, se voit contrainte de délaisser son appartement d’étudiante à Amsterdam et de retourner vivre au palais royal parental bien mieux protégé. Quant au Premier ministre néerlandais Mark Rutte, il ne se déplace plus seul en vélo. Ces trois exemples montrent que la Belgique et les Pays-Bas entrent dans une « guerre moléculaire » larvée due à la montée en puissance sur notre continent des organisations de la drogue.

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Utilisant pleinement les méfaits de la mondialisation marchande et le transport maritime par porte-conteneur, des groupes criminels belges et néerlandais tels la Mocro Maffia coopèrent avec les bandes organisées d’Amérique latine. Premiers ports d’Europe par le tonnage embarqué ou débarqué, Anvers et Rotterdam constituent les portes d’entrée idéales pour le trafic de drogue en Europe où, à la différence de l’Amérique du Nord au marché saturé, existe une forte demande pour cause de déchéance spirituelle totale. Le port français du Havre en Normandie bénéficie lui aussi de cette activité illégale fort lucrative, mais dans des proportions moindres. La zone portuaire d’Anvers s’étend sur 500 km², soit environ cinq fois la surface de Paris. Les rues de ce vaste complexe ne sont pas répertoriées, ni cartographiées, ni indiquées par satellite. Selon les dockers et des délinquants repentis, il est assez facile de livrer une grosse cargaison de drogue sans se faire remarquer.

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Des reportages récents témoignent de l’inquiétante situation des ports de la Mer du Nord. Les trafiquants incitent les dockers à travailler pour eux, en les menaçant parfois. Les pressions sont terribles, d’autant que les organisations criminelles n’hésitent pas à tuer. Elles ont déjà assassiné en juillet 2021 le journaliste Peter Rudolf de Vries (photo) qui enquêtait sur leurs trafics. Auparavant, le 26 juin 2018, un attentat à la voiture bélier était commis contre le siège du journal De Telegraaf. Outre les journalistes trop curieux, ces nouvelles mafias transnationales visent d’autres groupes concurrents. Fusillades en pleine rue, jets de grenade, explosions à la bombe, exécutions sommaires rythment le quotidien de la cité flamande en proie à une insécurité grandissante.

Si les Pays-Bas et la Belgique ne sont pas encore des États en déshérence bien qu’il faille soupçonner l’insistance des nouvelles mafias auprès des principales formations politiciennes, ces deux pays entrent dans une phase chronique de violences publiques croissantes qui s’apparente à la situation chaotique de la Colombie dans les années 1980 – 1990 quand le gouvernement de Bogota affrontait le célèbre et redoutable cartel de Medellin de Pablo Escobar.

En dépit des saisies record de cargaisons illicites et le démantèlement répété des réseaux, police et justice, victimes des coupes budgétaires décidées au nom de l’ultra-libéralisme maastrichtien, n’endiguent plus le phénomène. Le déploiement de l’armée dans l’aire portuaire serait une possibilité que les autorités belges refusent pour l’heure d’envisager par crainte de favoriser encore plus le vote « populiste »… Le bourgmestre d’Anvers, le national-centriste indépendantiste Bart De Wever, chef de la NVA (Nouvelle Alliance flamande), critique la faible réactivité des gouvernement régional et fédéral qui lui sont hostiles. La hausse de la délinquance en Flandre, y compris à la campagne où se multiplient les points de deal, profiterait en priorité d’après les sondages au Vlaams Belang.

Par pruderie droit-de-l’hommiste, les reportages ne mentionnent pas la conjonction de deux phénomènes qui bouleversent en profondeur la physionomie générale de la Flandre belge et des Pays-Bas. Ces deux plats pays paient aujourd’hui cinquante ans d’immigration extra-européenne voulue et encouragée. Les dirigeants des bandes mafieuses ont des origines allogènes. Vit en Belgique et aux Pays-Bas une importante diaspora marocaine dont les meneurs proviennent de la région septentrionale du Rif, historiquement rétive à Rabat. Le dimanche 27 novembre 2022, les Bruxellois ont peut-être compris qu’un grand remplacement démographique s’effectuait avec les émeutes provoquées par des Marocains heureux de célébrer la victoire au Qatar dans le cadre de la Coupe du monde de balle au pied de leur équipe sur la Belgique (2 – 0).

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Divisée en plusieurs clans, plus ou moins puissants et souvent rivaux, la Mocro Maffia ne forme toutefois pas un ensemble cohérent puisque les conflits tribaux de là-bas se cumulent aux contentieux « commerciaux » d’ici et maintenant. Divers accords se nouent au Surinam, l’ancienne Guyane néerlandaise, ainsi qu’avec des États africains en déclin en passe de devenir des narco-États.

Le second facteur concerne bien sûr la légalisation de la toxicomanie aux Pays-Bas à partir de 1976. La liberté laxiste de fumer un pétard sans se préoccuper d’ailleurs du bilan carbone émis à cette occasion n’entraîne pas la fin des réseaux, mais au contraire les renforce. Quant à la demande, loin de diminuer, elle augmente dans toutes les classes d’âge. Le 10 août 2022, une trentaine de sénateurs PS publiait dans Le Monde une tribune libre en faveur de la dépénalisation du cannabis en avançant des motifs les plus grotesques les uns que les autres. Honte à ces parlementaires fourriers de la décadence ! Parmi les signataires pour qui il serait plus grave de ne pas porter de masque que de fumer un joint, il y a l’actuelle vice-présidente du Sénat et élue de l’Oise, Laurence Rossignol, déplorable ministresse de la Famille de 2016 à 2017 sous Flamby, qui soutient par ailleurs la pénalisation de pauvres clients de braves prostituées alors qu’ils ne font que satisfaire un impératif naturel légitime, ce qui n’est pas le cas pour la drogue ! Dans Causeur de novembre 2022, le libertarien français Laurent Obertone prône lui aussi la légalisation de la fumette dans une perspective néo-darwiniste sociale assez aberrante.

Il importe non seulement de briser les réseaux de trafic de drogue en s’attaquant aux producteurs, aux distributeurs, aux transporteurs et aux guetteurs. Il faut aussi se montrer impitoyable envers les consommateurs. Plutôt que de les envoyer en prison, les plus aisés verraient leur fiscalité augmentée de 200 %. En cas d’insolvabilité, ils effectueraient pour une durée renouvelable de six à dix-huit mois une cure de désintoxication virile dans des chantiers du peuple en plein air.

Oui, il est probable que ces propos soient considérés dans quelques années comme « toxicophobes » et punissables par une future loi liberticide. Longtemps, la toxicophobie a signifié la crainte de l’empoisonnement. De nos jours, les milieux crasseux, jamais en retard dans l’abjection catagogique, parlent de « discriminations toxicophobes », à savoir un sentiment négatif que ressent une personne vis à vis la toxicomanie et les drogués. Cette détestation engendrerait chez les toxicomanes un sentiment d’humiliation incroyablement tenace. Pauvres choux ! Ainsi le voisinage devrait-il accepter de bon gré l’ouverture de dix salles de shoot dans sa rue près de l’école maternelle. La vieille dame devrait pour sa part donner sur le champ son sac et sa maigre pension au premier junkie venu. Les fumeurs de crack du cloaque parisien de Stalingrad devraient incarner la forme idéale de l’humanité. Pas sûr que ce discours satisfasse des riverains, découragés, fatigués et excédés…

L’ombre pesante de la « narco-guerre » plane sur toute l’Europe occidentale. Le recours aux drogues contribue à l’ethnocide en cours des Albo-Européens. La réponse, draconienne, doit être militaire et implacable. On n’est plus au temps des expériences élitistes relatées par Charles Baudelaire, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Théophile Gautier ou Eugène Delacroix ou même par Ernst Jünger dans Approches, drogues et ivresse (1970). La massification des drogues et leur démocratisation posent un évident problème social et sanitaire, psychologique et philosophique, économique, politique et géostratégique. L’indispensable salut public exigera par conséquent une ambitieuse politique de la « Grande Santé » physique et mentale résumé par cet adage fondamental, esthétique, altier, hygiénique et intemporel d’« un esprit sain dans un corps sain ».   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 54, mise en ligne le 6 décembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

Le porte-drapeau de la démocratie libérale...

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Le porte-drapeau de la démocratie libérale...

par Daniele Perra

Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-portabandiera-della-democrazia-liberale

Le Financial Times a nommé Volodymyr Zelensky "homme de l'année", le qualifiant, entre autres, de "Churchill de l'ère sociale" et de "porte-drapeau de la démocratie libérale". Jetons un coup d'œil rapide au CV de l'ancien acteur. Voici quelques passages de "Objectif Ukraine" (Anteo Edizioni).

"L'indice mondial de la démocratie 2020 place l'Ukraine au troisième rang des pays européens les moins démocratiques (juste derrière la Russie et le Belarus et devant la Bosnie-Herzégovine). Elle est 79ème au niveau mondial et 92ème (derrière le Myanmar) dans le classement sur la qualité de la démocratie établi par l'Université de Würzburg. Plus mauvaises encore sont les données concernant la corruption (122ème position sur les 180 pays pris en considération), celles relatives à la liberté d'opinion (98ème position, mais la pression antidémocratique suite à l'intervention directe de la Russie dans le conflit n'est pas prise en compte) et celles concernant la liberté de la presse (106ème position ; l'Italie est 58ème derrière la Sierra Leone).

Les données concernant la liberté économique (une pierre angulaire de l'UE) ne sont pas moins intéressantes. Ici, Kiev se classe au 130ème rang mondial (derrière le Niger et le Burkina Faso). Ce chiffre n'est pas surprenant étant donné que les oligarques ukrainiens (contrairement à leurs "pairs" russes tant décriés) contrôlent des secteurs clés de l'économie nationale. En d'autres termes, l'Ukraine (présentée par la propagande occidentale comme une démocratie "faible" en cours d'établissement) ne répond pas à un seul des paramètres (proprement occidentaux) requis pour l'adhésion à l'UE".

Et encore: "Deuxièmement, il convient de signaler que les espoirs populaires qui avaient accompagné l'élection de Volodymyr Zelensky en 2019 s'étaient déjà largement effondrés un an plus tard. Face à des sondages le montrant en grande difficulté, l'ancien comédien a procédé à un remaniement gouvernemental massif qui a conduit au remplacement de 11 des 17 ministres et à la nomination au poste de Premier ministre de Denys Shmyhal (lié à ce Rinat Akhmetov qui avait assuré la grande visibilité de Zelensky dans la campagne électorale grâce à ses chaînes de télévision).

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Le 22 septembre 2021, le conseiller de Zelensky et cofondateur avec l'actuel président ukrainien du studio de production télévisé Kvartal-95, Serhiy Shefir, a subi une tentative d'assassinat après avoir reçu l'ordre de travailler en catimini pour adoucir les positions des oligarques afin de les amener à abandonner les pratiques prédatrices flagrantes envers l'économie ukrainienne. En d'autres termes, l'objectif de Zelensky était de réduire leur pouvoir politico-économique exagéré et de les convaincre de ramener au pays au moins une partie des capitaux transférés dans des paradis fiscaux : à Chypre (destination favorite de Medvedchuk, Kolomoyski et Timoshenko) ainsi qu'en Suisse, aux États-Unis, en Israël ou au Royaume-Uni.

De toute évidence, le plan ne tenait pas compte du fait que Zelensky, qui était un chouchou de la télévision, s'était rapidement transformé en un "oligarque" en conflit ouvert avec ses rivaux directs. Après qu'Akhmetov, Kolomoyski et Pinchuk ont été nommés par le président en tant qu'"observateurs spéciaux" pour la gestion de la pandémie de Covid 19, l'éclatement du scandale connu sous le nom de "Papiers Pandora" a particulièrement exacerbé cette lutte et ses effets sur le pouvoir politique.

Plus précisément, ce qui a été défini comme la plus grande enquête de l'histoire du journalisme (avec 90 pays impliqués sur une période de 25 ans, de 1996 à 2020, et plus de 600 journalistes d'investigation employés sur deux ans de travail et 2,9 téraoctets de données contenues dans des milliers de documents, d'images et de feuilles de calcul) a prouvé ni plus ni moins que le "cercle magique" de Zelensky était parmi les plus corrompus au monde. Ils montrent comment la fortune économique de Zelensky a commencé grâce à un transfert en espèces de 40 millions de dollars de son "ennemi" actuel, Igor Kolomoyski (propriétaire de la chaîne de télévision qui a diffusé la série "Serviteur du peuple"), et présentent des preuves concrètes de la création par Zelensky et Shefir d'un circuit de sociétés offshore entre Chypre et les îles Vierges, grâce auxquelles l'ancien acteur a caché les recettes considérables du studio de télévision Kvartal-95 aux autorités fiscales ukrainiennes. Acculé bien avant l'intervention directe de la Russie dans le conflit civil en cours dans l'est du pays, le président ukrainien n'a eu d'autre choix que de recourir à la carte de la friction avec Moscou pour obtenir un nouveau consensus interne et externe."

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lundi, 05 décembre 2022

L'état du conflit en Ukraine

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L'état du conflit en Ukraine

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/lo-stato-dell-arte-del-conflitto-in-ucraina

En février de cette année, dans les semaines précédant l'entrée des troupes russes dans le Donbass, des discussions ont eu lieu dans les journaux et les talk-shows sur les perspectives possibles.

À ceux qui ont appelé à ce que de l'Ukraine renonce à toute adhésion à l'OTAN, accepte un statut de neutralité et octroie d'un certain degré d'autonomie administrative aux provinces russophones (conformément aux accords de Minsk II) - toujours dans le cadre de l'État ukrainien - comme étant là des mesures raisonnables, et même pratiques, les experts du régime ont rétorqué avec colère qu'il s'agissait d'une perspective inacceptable, que la souveraineté ukrainienne était en jeu et qu'un État devait avoir le droit de choisir ses alliances militaires (NB : L'autonomie administrative du Tyrol du Sud est motivée par la présence d'une population germanophone à 69% ; dans les régions de Donetsk et de Lugansk, la population russophone d'avant-guerre dépassait les 90%).

Et encore au lendemain de l'invasion, certains recommandaient d'organiser des pourparlers de paix le plus rapidement possible au lieu d'envoyer des armes, car cela aurait prolongé le conflit indéfiniment, et cela aurait été payé durement par les Ukrainiens en premier lieu et par l'Europe dans son ensemble en second lieu.

À cela, les mêmes experts du printemps dernier ont répondu avec force qu'il s'agissait d'une question de souveraineté, qu'il y avait un agresseur et un agressé, que ce n'était pas le moment de négocier, que l'Europe en sortirait plus forte qu'avant (j'ai le souvenir précis d'un journaliste réputé et d'un ancien ambassadeur dans un studio de télévision qui défendaient ces thèses avec véhémence en réponse à mes propos).

Aujourd'hui, neuf mois plus tard, l'Ukraine commence à ressembler à un tas de ruines gelées et 6 millions de réfugiés ukrainiens sont déjà arrivés dans l'Union européenne (la plus grande crise de réfugiés en Europe depuis 1945) et au moins autant d'autres se préparent à arriver.

Rien que pour l'année en cours, l'estimation des frais à la charge de l'hôtellerie européenne s'élève à 43 milliards d'euros. Les morts au front sont de l'ordre de grandeur de centaines de milliers.

L'approvisionnement colossal en armes de l'OTAN (trois fois le budget annuel de la Russie) a largement pris le chemin du marché noir, où l'on trouve désormais des missiles sol-air, des mortiers, des mitrailleuses lourdes, etc. à un prix d'aubaine (le crime organisé en profitera pendant des décennies).

Quant à la "souveraineté" ukrainienne qu'il fallait défendre à tout prix, même les plus étourdis savent aujourd'hui qu'il s'agit d'un conte de fées depuis longtemps : le soutien et l'appui américains au coup d'État de Maidan sont bien connus, tout comme les tirades du vieux président Biden sur les juges ukrainiens enquêtant sur les affaires ukrainiennes de son fils Hunter.

Quant à l'idée que l'Ukraine "souveraine" ne représentait aucune menace et qu'il n'y avait aucune possibilité réelle qu'elle fasse partie de l'OTAN, il est depuis discrètement apparu que dès le lendemain de la signature des accords de Minsk II (2015), l'OTAN entraînait l'armée ukrainienne, lui fournissait des armes, construisait des fortifications, et que la signature des accords n'avait été qu'un stratagème pour gagner du temps et permettre à l'Ukraine de se renforcer militairement (témoignage direct de l'ancien président Porochenko, ainsi que de plusieurs responsables américains).

Toujours dans l'optique de protéger la souveraineté ukrainienne, la Russie a entre-temps stabilisé une grande partie des territoires conquis, Mariupol a même déjà été partiellement reconstruite, des référendums d'annexion ont été organisés, et la perspective d'un retour de ces territoires aux mains des Ukrainiens est considérée comme risible même par les dirigeants américains.

Le conflit a maintenant été explicitement caractérisé comme un conflit entre l'OTAN et la Russie, bien que personne ne souhaite que cela soit officiellement reconnu car cela risquerait de provoquer une déflagration mondiale. Les "volontaires" étrangers se battent de plus en plus souvent sur le territoire ukrainien, avec des instructeurs de l'OTAN, des armes de l'OTAN et des fonds de l'OTAN. L'armée ukrainienne régulière a depuis longtemps perdu ses troupes les plus "prêtes au combat" et n'est plus qu'une réserve de chair à canon pour des sorties sanglantes et périodiques.

Pendant ce temps, l'Europe est en proie à la stagflation, et la planification continue de nouvelles usines par le secteur industriel a déjà lieu en dehors des frontières de l'Europe.

En fait, la politique de réduire considérablement les échanges avec la Russie a créé une crise terminale dans l'approvisionnement en énergie et en matières premières, car tous les principaux acteurs qui ne sont pas directement subordonnés aux États-Unis savourent pour la première fois la possibilité d'affirmer leur pouvoir de négociation en tant que fournisseurs de matières premières - pouvoir de négociation qui a énormément augmenté avec le quasi-blocage des approvisionnements en provenance de Russie et d'Ukraine. Sans énergie et sans matières premières, l'Europe deviendra très vite un musée moribond.

Comme prévu et prédit par beaucoup depuis février, la route prise il y a neuf mois mène exactement là où elle aurait dû mener.

Nous n'avons pas "sauvé les Ukrainiens", mais nous avons alimenté et prolongé un processus qui est en train d'anéantir le pays et de tuer des dizaines de milliers d'entre eux.

Nous n'avons pas "sauvé la souveraineté ukrainienne", à la fois parce qu'elle était déjà presque inexistante (et qu'elle est maintenant réduite aux pantomimes de quelques marionnettes et acteurs), et parce que l'État ukrainien s'est dissous, qu'un quart de sa population a émigré et que les pertes territoriales seront presque certainement permanentes.

D'autre part, nous avons vidé le peu qui restait de l'Europe, qui perd très rapidement son seul véritable "atout" compétitif, à savoir sa capacité de transformation industrielle (en l'absence de sources d'énergie abondantes et bon marché, cette orientation calamiteuse est sans espoir).

Mais peut-être certains peuvent-ils espérer qu'après tout, un effondrement est souvent suivi d'une palingénésie, et que ce sera peut-être le bon moment, non ?

C'est juste que la véritable pierre tombale sur tout espoir de renaissance est la détection du bouchon structurel bloquant toute possibilité de prise de conscience et de renouveau : tout le cirque médiatique des "experts" et des "accrédités", toute la bande des ratés qui ont réussi dans le système, des saltimbanques du pouvoir qui créent et façonnent la fameuse "opinion publique" sont là, bien en selle, et poursuivront indéfiniment leur action d'empoisonnement, de manipulation et de tromperie.

Le grand jeu pour l'Antarctique

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Le grand jeu pour l'Antarctique

Emanuel Pietrobon

Source: https://insideover.ilgiornale.it/politica/il-grande-gioco-per-lantartide.html

La soif d'hégémonie des grandes puissances ne connaît pas de limites. Elles aspirent à dominer toute terre sur laquelle elles posent leurs yeux ou sur laquelle elles marchent. C'est dans leur ADN. Un déterminisme génétique qui ne peut être qu'inhibé, mais non pas éteint. Il en a toujours été ainsi. Et le sera toujours.

Grandes puissances, leur diplomatie parle le langage des canonnières, des prêtres et des marchands. Entre elles, il y a le grand jeu, le tournoi des ombres, où les ressources sont en abondance. Par conséquent, chaque époque, bien que de manière différente, a été témoin de compétitions hégémoniques, de courses coloniales et de guerres de conquête dans le poumon de la planète - l'Amérique latine et l'Afrique centrale - et dans son cœur - l'Asie centrale.

Le changement climatique et le progrès technologique ont progressivement conduit les grandes puissances à se disputer les extrémités de la planète : les deux pôles. Mais si l'on en sait plus sur la course à l'Arctique, on en sait moins sur le grand jeu qui a pour objet l'Antarctique. Bien que, chiffres et faits à l'appui, ce qui se passe sur le continent gelé est tout sauf sans importance et négligeable.

indexfgvb.jpgTous fous pour l'Antarctique

L'Antarctique, l'anti-Antarctique, est revendiqué par les grandes puissances depuis que Fabian Gottlieb von Bellingshausen (tableau) a découvert son existence en 1820. Le droit international le protège des activités militaires et commerciales - sur la base du traité de 1959 -, mais si l'histoire enseigne bien quelque chose, c'est que rien n'est perpétuel. Et, en fait, le changement climatique et la concurrence entre les grandes puissances amènent lentement le continent blanc au centre de l'attention des anciens et des nouveaux acteurs.

Le sous-sol de l'Antarctique recèle des quantités indéfinies de ressources naturelles d'une valeur stratégique, notamment des terres rares, de l'or, du cuivre, de l'uranium, du pétrole et du gaz naturel. L'extraction de ce trésor n'est pas possible en raison du traité de 1959, qui veut également préserver l'écosystème fragile du continent, mais les besoins de l'économie mondiale et le sans-gêne de certains acteurs risquent de modifier le statu quo. La Russie, par exemple, investit dans la cartographie du sous-sol et des fonds marins, dont elle élabore de généreuses estimations pour en nourrir le public, dans le but implicite d'aiguiser l'appétit des influents lobbies des hydrocarbures.

Ressources naturelles mises à part, l'Antarctique est un aimant pour les puissances de toutes tailles en raison de sa situation sui generis. Parce qu'il s'agit, malgré les revendications territoriales de sept États - l'Australie à elle seule voudrait 42 % du continent entier pour elle-même -, d'un no man's land. Un vide de souveraineté manifeste qui la rend contestable et dans lequel la République populaire de Chine, qui construit sa cinquième base sur l'île Inexpressible, s'est vigoureusement insérée.

Tensions le long de la route Buenos Aires-McMurdo

L'Argentine est la troisième nation la plus active en Antarctique en termes de stations de recherche - pas moins de seize - et est aussi, pour des raisons géographiques, naturellement encline à influer sur les géographies du pouvoir dans l'Atlantique Sud. Deux facteurs qui pourraient en faire un acteur clé du grand jeu de l'Antarctique à l'avenir.

Ceux qui contrôlent l'Atlantique Sud sont projetés sur l'Antarctique, d'où le fait que le Royaume-Uni garde jalousement et continuera à garder la souveraineté sur les Falklands/Malouines. C'est pourquoi la Chine, profitant du ressentiment argentin à l'égard de l'issue de la guerre des Malouines, courtise la classe dirigeante du pays et investit massivement entre la Patagonie et la Terre de Feu afin de saper l'hégémonie régionale britannique - et donc américaine.

Parler d'un axe sino-argentin est prématuré, bien qu'aux États-Unis on parle déjà d'"ArgenChina", mais considérer sa matérialisation comme improbable et sous-estimer ses implications potentielles est tout aussi erroné. Pékin exploite depuis 2012 une station radio-spatiale en Patagonie - qui, de concert avec les bases antarctiques, a le potentiel de permettre le renseignement par signaux à longue portée - et négocierait l'ouverture d'un port en Terre de Feu, un balcon du continent blanc.

La surchauffe du théâtre argentin est la preuve que le grand match pour l'Antarctique ne se jouera pas seulement sur la glace, mais aussi dans ses environs. On peut donc s'attendre à des chocs sur la route Buenos Aires-McMurdo et un jour, peut-être, à la réouverture de la question des Falkland/Malouines.

dimanche, 04 décembre 2022

UE : vers la militarisation

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UE : vers la militarisation

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/es-kurs-na-militarizaciyu

Le 10 novembre 2022, la Commission européenne a dévoilé son nouveau plan d'action "Mobilité militaire 2.0". En parallèle, la "Stratégie de cyberdéfense de l'UE" a été publiée.

Officiellement présentés, les documents visent à "faire face à la détérioration de l'environnement sécuritaire suite à l'agression de la Russie contre l'Ukraine et à améliorer la capacité de l'UE à protéger ses citoyens et ses infrastructures".

Selon Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, "Aujourd'hui, il n'y a pas de défense européenne sans cyberdéfense. Par conséquent, les deux stratégies sont interconnectées et complémentaires".

En résumé, le plan d'action sur la mobilité militaire devrait aider les armées européennes à répondre mieux, plus rapidement et à une échelle suffisante aux crises survenant aux frontières extérieures de l'UE et au-delà. Elle devrait renforcer la capacité de l'UE à soutenir les États membres et les partenaires en ce qui concerne le transport des troupes et de leur équipement. Il vise également à renforcer la coopération avec l'OTAN et facilitera la communication et le dialogue avec les partenaires clés. Dans le contexte de la position actuelle de l'UE à l'égard de l'Ukraine, ainsi que du renforcement du flanc oriental de l'OTAN, cette initiative ouvre la voie à une nouvelle confrontation avec la Russie et attire dans l'orbite d'influence de Bruxelles des États qui ne sont pas encore membres de l'UE ou de l'OTAN.

S'appuyant sur les réalisations du premier plan d'action lancé en 2018, la nouvelle mobilité militaire couvre la période 2022-2026 et comprend :

- Identifier les éventuelles lacunes en matière d'infrastructure, informer les actions futures pour prioriser les améliorations et intégrer les exigences de la chaîne d'approvisionnement en carburant pour soutenir les mouvements à grande échelle des forces armées à court terme ;

- Numérisation des processus administratifs liés aux douanes, à la logistique et aux systèmes de mobilité militaire ;

- Mesures visant à protéger les infrastructures de transport contre les cyberattaques et autres menaces hybrides ;

- Faciliter l'accès aux véhicules de livraison stratégiques et maximiser les synergies avec le secteur civil pour améliorer la mobilité militaire, notamment par voie aérienne et maritime ;

- Améliorer l'efficacité énergétique et la résilience au changement climatique des systèmes de transport ;

- Renforcer la coopération avec l'OTAN et les partenaires stratégiques clés comme les États-Unis, le Canada et la Norvège, tout en facilitant l'engagement et le dialogue avec les partenaires régionaux et les pays de l'élargissement comme l'Ukraine, la Moldavie et les Balkans occidentaux.

Le plan propose d'autres actions pour assurer la circulation rapide, efficace et sans entrave de forces potentiellement importantes, y compris le personnel militaire et son équipement, tant dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune de l'UE que pour les actions nationales et multinationales, notamment au sein de l'OTAN.

L'approche stratégique de ce plan d'action se concentre sur la nécessité de développer un réseau de mobilité militaire bien connecté, composé de :

- les corridors de transport multimodal, y compris les routes, les chemins de fer, les voies aériennes et les voies navigables intérieures;

- les routes dotées d'une infrastructure de transport à double usage pouvant servir au transport militaire;

- Des plates-formes de transport et des centres logistiques qui apportent le soutien nécessaire aux pays d'accueil et de transit pour faciliter le déploiement des troupes et du matériel ;

- Des règlements, des statuts, des procédures et des mécanismes administratifs numériques harmonisés ;

- Une amélioration de la durabilité, de la résilience et de l'état de préparation des capacités de transport et de logistique civiles et militaires.

Il faudra donc des ressources importantes pour réorganiser les routes et les plateformes logistiques dans l'UE, ainsi que pour adapter la législation aux besoins militaires. En fait, il s'agit d'une militarisation des politiques internes, tant de l'UE elle-même que de chaque membre individuel de la communauté. Il est supposé que tout ceci sera mis en œuvre dans le cadre de la PESCO (Coopération structurée permanente) et en étroite coordination avec l'OTAN. L'infrastructure sera renouvelée par le biais d'une révision de l'initiative de transport transeuropéen. Les procédures de franchissement des frontières intracommunautaires seront également rationalisées. En parallèle, des exercices de grande envergure seront menés, notamment des manœuvres multinationales au sein de l'OTAN.

En matière de cybersécurité, il est prévu d'accorder une attention particulière au secteur des transports civils et à ses systèmes de soutien, notamment les systèmes de gestion du trafic (transport aérien, ferroviaire, maritime), les systèmes de gestion des terminaux à conteneurs, les systèmes de contrôle des écluses, des ponts, des tunnels, etc. La directive actualisée sur la sécurité des réseaux et de l'information (NIS2) récemment adoptée dans le secteur des transports doit être rapidement mise en œuvre. Il est également prévu d'échanger les informations nécessaires pour assurer une connaissance de la situation aussi complète que possible entre les secteurs du transport militaire et civil. Cette tâche sera assurée par le réseau européen d'organisations de liaison en cas de crise cybernétique (EU - CyCLONe). L'importance d'utiliser les capacités spatiales de l'UE à cette fin est également mentionnée.

De manière générale, la tendance à renforcer l'interdépendance euro-atlantique est perceptible. En effet, outre l'OTAN, qui est une organisation partenaire clé, d'autres participants au projet de mobilité militaire PESCO sont mentionnés, notamment les États-Unis, le Canada et la Norvège. On s'attend à ce que la Grande-Bretagne, elle aussi, rejoigne bientôt ce projet PESCO, une fois les procédures pertinentes achevées. 

Il est révélateur que, parallèlement, la France ait également présenté sa stratégie de défense nationale. Elle se concentre également sur la coopération avec l'UE et l'OTAN, ainsi que sur la cybersécurité, les armes nucléaires et la guerre hybride. Mais la stratégie de la France est plus détaillée et presque trois fois plus importante que le plan de l'UE.

Dans l'ensemble, il contient dix objectifs stratégiques.

1. Maintenir une dissuasion nucléaire crédible et digne de confiance. Le conflit en Ukraine "démontre la nécessité de maintenir une dissuasion nucléaire crédible et digne de confiance pour prévenir une guerre majeure" qui soit "légitime, efficace et indépendante", tout en réitérant "la nécessité de maintenir la capacité de comprendre et de contenir le risque d'escalade".

2. Accroître la résilience aux défis de sécurité tant militaires que non traditionnels (manipulation de l'information, changement climatique, chasse aux ressources, pandémies, etc.) en promouvant un esprit défensif et en assurant la cohésion nationale. À cette fin, la France met en œuvre une stratégie nationale de résilience destinée à renforcer sa capacité à résister à tout type de perturbation de la vie normale du pays. En outre, le service national universel sera étendu de manière incertaine ; Macron a déclaré qu'il donnerait des précisions à ce sujet au premier trimestre 2023.

3. S'assurer que l'industrie française soutient l'effort de guerre sur le long terme en constituant des stocks stratégiques, en déplaçant les lignes de production les plus sensibles et en diversifiant les fournisseurs. Cela rappelle l'idée d'une "économie de guerre" que Macron a avancée pour la première fois lors de la conférence Eurosatory en juin 2022.

4. Accroître la cyber-résilience. "Il n'existe aucun moyen de créer une cyberdéfense qui empêcherait toute cyberattaque contre la France, mais il est essentiel d'améliorer sa cybersécurité pour préparer le pays aux nouvelles menaces", indique le document. Pour ce faire, "les efforts des secteurs public et privé doivent être intensifiés". Le document indique notamment que "malgré l'important travail déjà accompli, la cybersécurité de l'État peut être considérablement améliorée" et qu'"il est nécessaire d'améliorer sensiblement la cybersécurité de tous les services publics".

5. Le rôle clé de l'OTAN dans la défense européenne, le rôle de la France dans celle-ci et le renforcement du pilier européen. Le document indique que "la France entend maintenir une position unique au sein de l'Alliance de l'Atlantique Nord. Elle occupe une position exigeante et prépondérante en raison de la spécificité et de l'indépendance de sa politique de défense, en particulier de sa dissuasion nucléaire". Il est ajouté que, sur la base de sa crédibilité opérationnelle, de sa capacité de réaction rapide et de sa contribution financière, "la France entend accroître son influence et celle de ses alliés européens pour peser sur les changements majeurs de la posture de l'OTAN et l'avenir de la stabilité stratégique en Europe". Le document note que la France "exclut l'extension [de l'adhésion] à d'autres zones géographiques, en particulier à la région Indo-Pacifique.

6. Renforcer la souveraineté européenne et développer l'industrie de la défense en Europe. "L'autonomie stratégique européenne dépend d'une capacité industrielle de défense européenne robuste qui répond à ses propres besoins" et à cette fin "la France soutient la création d'un instrument à court terme pour l'acquisition conjointe d'équipements européens".

7. Soyez un partenaire fiable et un fournisseur de sécurité crédible. Le document mentionne une relation approfondie avec l'Allemagne, des partenariats clés avec l'Italie et l'Espagne, des partenariats stratégiques avec la Grèce et la Croatie, un partenariat de renforcement des capacités avec la Belgique, mentionne l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie et note qu'un "dialogue constructif" devrait être "rapidement rétabli avec le Royaume-Uni". Le partenariat stratégique avec les États-Unis "restera fondamental et devra être ambitieux, sobre et pragmatique". Il est fait référence aux relations avec les pays africains, le Golfe Persique, la Méditerranée et la Mer Rouge, et la région Indo-Pacifique.

8. Améliorer l'intelligence. La France doit poursuivre les réformes profondes de ses services de renseignement et mener une politique "ambitieuse" de recrutement et de rétention. Elle doit également investir dans de nouveaux outils techniques qui "devront exploiter le potentiel de l'informatique quantique et de l'intelligence artificielle".

9. Se défendre contre et agir dans des guerres hybrides (combinaisons délibérément ambiguës de modes d'action directs et indirects, militaires et non militaires, légitimes et illégitimes, souvent difficiles à définir). Une organisation plus souple, plus réactive et plus intégrée sera créée pour "identifier, caractériser, déclencher les mécanismes de protection appropriés (...) et réagir efficacement". Des outils sont également développés pour contrer les sociétés militaires privées utilisées comme mandataires par des puissances hostiles. La protection des infrastructures critiques est également une priorité.

10. Liberté d'action et capacité de mener des opérations militaires. Il s'agit de la volonté des forces armées françaises non seulement de s'engager dans des combats de haute intensité, mais aussi de déployer leurs forces le plus rapidement possible et d'être les premières à entrer sur le champ de bataille "avec ou sans le soutien éventuel de pays alliés".

Ici aussi, de sérieuses ambitions d'émerger comme le leader militaire de l'Europe sont visibles, avec une volonté d'être autonome et de développer de larges partenariats. Bien que dans le contexte des échecs de la France en Afrique, qui ont montré une faible capacité de combat, certains postes seront assez difficiles à remplir.

Compte tenu de l'augmentation de la préparation au combat annoncée précédemment par l'Allemagne, de l'augmentation du budget militaire au recrutement de futurs soldats de la Bundeswehr, nous voyons une image plus cohérente qui présente un changement dans la structure des forces armées de l'UE avec l'implication claire que cela est fait contre la Russie.

La revue de presse de CD - 04 décembre 2022

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La revue de presse de CD

04 décembre 2022

EN VEDETTE

Guerre en Ukraine : vidéo N° 17

Après l’évacuation de Kherson, le général Surovikin poursuit sa stratégie de guerre du XXIe siècle. Front stable et destruction du dispositif énergétique de l’adversaire. En attendant l’arrivée du Général hiver, nous avons invité Caroline Galacteros qui dirige le think tank Geopragma pour qu’elle nous expose sa vision de l’affrontement Occident contre reste du monde. Au sommaire : point sur la situation militaire depuis l’incident du missile tombé sur le territoire polonais ; entretien avec Caroline Galacteros ; panorama de la situation mondiale et évolution après neuf mois de guerre en Ukraine ; situation et perspectives pour l’Europe : crise énergétique, économique et politique ; situation particulière de la France en matière de désinformation. Un tour d’horizon géopolitique remarquable. Vidéo.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/11/guerre-en-ukraine-video...

COMPLOTISME (C’est celui qu’y dit qui y’est !)

Les liens entre le COVID et le monde des crytpomonnaies : la sinistre saga de FTX et de Sam Bankman-Fried

Une suite de textes et de tweets produits par Sam Bankman-Fried, le PDG de FTX — jadis plateforme d’échange de cryptomonnaie de haute volée, désormais en faillite — tombée en disgrâce, affirme ceci au sujet de son image de bien-pensant : il s’agit d’un « jeu débile, dans le cadre duquel nous autres, Occidentaux woke, lançons les slogans qu’il faut, et ainsi tout le monde nous aime. » Très intéressant. Il avait étalé le grand jeu : un végan qui s’inquiète du changement climatique, soutient chaque action en justice (raciale, sociale, environnementale) hormis celle dont il est la cible, et déverse des millions à des organisations caritatives méritantes associées à la Gauche. Il avait également acheté nombre de droits d’accès et de protection à Washington D.C., suffisamment pour faire de sa société véreuse la coqueluche de la ville.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/les-liens-entre-le-covid-et...

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Un appel de journaux en faveur de Julian Assange : « Publier n’est pas un crime »

ENFIN ! Cinq médias internationaux, dont « Le Monde », publient une lettre ouverte estimant que « le gouvernement des Etats-Unis doit cesser ses poursuites » contre le lanceur d’alerte qui a révélé des informations secrètes en 2010.

lemonde.fr

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/28/un-appel-...

Censure et répression des scientifiques et médecins hétérodoxes durant la crise sanitaire

Ce texte constitue la traduction de la plus grande partie de l’article paru dans la revue de sociologie des sciences Minerva le 1er novembre 2022 sous le titre « Censorship and Suppression of Covid‑19 Heterodoxy: Tactics and Counter‑Tactics ». Je remercie les auteurs pour leur accord. J’ai choisi de traduire cet article car, bien que ses matériaux proviennent des pays anglophones, il illustre particulièrement bien ce que nous avons vécu également en France. Tout ce qui est décrit et analysé dans cet article est directement transposable dans l’hexagone et nous serons nombreux parmi les scientifiques et les médecins à nous y reconnaître. Il s’agit de phénomènes qui ont traversé de façon largement comparable l’ensemble du monde occidental et ses zones d’influence.

qg.media/blog/laurent-mucchielli

https://qg.media/blog/laurent-mucchielli/censure-et-repre...

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Décision de la CPPAP de retirer son agrément à FranceSoir : la réponse de Xavier Azalbert, directeur de la publication

C’est par voie de presse le 30 novembre 2022 que la rédaction de FranceSoir a appris la décision du ministère de la Culture de ne pas renouveler l’agrément CPPAP du journal, et plus particulièrement son certificat d'Information Politique et Générale (IPG). Selon la Commission paritaire des publications et agences de presse, FranceSoir présenterait un « un défaut d’intérêt général » et nos contenus publiés à propos de la crise du Covid-19 porteraient « atteinte à la protection de la santé publique ».

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe/decision-de-la-cppap-de...

Revue de presse RT du 20 au 26 novembre 2022

Exercice hebdomadaire de dé/réinformation avec la revue de presse de Russia Today. Au programme : la désinformation dans « le monde occidental », l’actualité politique aux États-Unis, les différents problèmes inter européens, la chaîne chaude en Ukraine, l’ambiguïté des Nations Unis, la nouvelle guerre froide, la guerre des microprocesseurs.

lesakerfrancophone.fr

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ÉCONOMIE

Destruction de EDF. L’énergie nucléaire française en passe de finir aux mains du marché ?

L’électricité d’origine nucléaire n’est certainement pas morte. Au contraire. Elle ne s’est jamais aussi bien portée qu’en ce moment. Des centrales nucléaires fleurissent un peu partout dans le monde au moment où les gouvernants d’Occident font mine de vouloir les fermer. Une stratégie comme une autre dont l’objectif pourrait être de faire changer les mains qui sont aux manettes de cette industrie pas comme les autres.  Pour faire simple, si la globalisation des Etats se fait sous la houlette de la planète finance, alors l’industrie stratégique du nucléaire (y compris fabrication de matériel) doit être entièrement financiarisée.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2022/11/29/destruction-de-e...

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ÉNERGIES

Nucléaire : à l’origine était Superphénix, puis vint le déclin avec Jospin

L’origine de la décision politique de l’arrêt définitif du réacteur nucléaire surgénérateur Superphénix par le gouvernement de Lionel Jospin le 2 février 1998 s’apparente au fameux « effet papillon » : le battement de l’aile d’un papillon au Brésil peut aboutir à la formation d’un cyclone au Texas ou en Indonésie. Le résultat de cette décision annoncée (elle figurait dans son programme pour se faire élire avec les voix des « Verts ») fut un désastre technique (abandon d’une filière d’avenir), humain (pertes de compétences) et financier (pertes de milliards d’euros).

revueconflits.com

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ÉTATS-UNIS

L'ordre « fondé sur des règles », le mantra de la propagande américaine

Chaque jour, il y a davantage de foyers de guerre dans le monde, de l'Iran au Caucase, de l'Éthiopie au Yémen, où la superpuissance hégémonique cherche à semer le chaos pour déstabiliser et renverser les gouvernements et les régimes qui ne se conforment pas à ses propres règles et inciter aux émeutes et aux guerres civiles.

euro-synergies.hautetfort.com

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Psiphon, l’outil technologique de la CIA créé pour alimenter et aider les manifestations dans le monde entier

Depuis que des émeutes soutenues par l’étranger ont éclaté en Iran à la mi-septembre, les médias occidentaux ont fréquemment attiré l’attention sur le rôle de Psiphon, une application pour smartphone qui permet aux utilisateurs de contourner les restrictions imposées aux sites Web et aux ressources en ligne afin d’aider les fauteurs de troubles à organiser et à coordonner leurs activités, à envoyer et recevoir des messages vers et depuis le monde extérieur.

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FRANCE

Affaires McKinsey : Macron tranquille, « il n’a pas grand-chose à craindre ».

Le Parquet National Financier a été créée par François Hollande, profitant de l’aubaine de l’affaire Cahuzac. Possédant une compétence nationale, il était le moyen de centraliser les affaires politico-financières. Ce qui permettait d’étouffer celles qui étaient de nature à gêner le parti socialiste, et activer celles qui pouvaient permettre de mener des raids judiciaires. Cette triste officine dont la composition fut surveillée comme le lait sur le feu, a bien rempli son office. Le dossier le plus emblématique est bien évidemment celui du printemps 2017 avec l’opération menée dans le but de disqualifier la candidature de François Fillon, candidat officiel de la droite à l’élection présidentielle. Le comportement du PNF pendant le premier quinquennat a confirmé que le nouveau président pouvait compter sur sa sollicitude.

vududroit.com

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GAFAM

RÉVÉLATIONS : Vaste opération secrète de propagande américaine sur les réseaux sociaux

Declassified Australia publie ici une analyse détaillée du remarquable rapport de l’Internet Observatory (SIO) de l’université de Stanford et de la société d’analyse de réseaux Graphika, publié le 24 août.

les-crises.fr

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GÉOPOLITIQUE

Opération Griffe-Épée : Le nouveau grand jeu d’Erdogan en Syrie

L’opération Griffe-Épée a été lancée par le président turc Recep Tayyip Erdogan pour se venger – de manière très émotionnelle et concertée – des attaques terroristes kurdes contre des citoyens turcs. Certains des missiles lancés par Ankara dans le cadre de cette campagne aérienne portaient le nom de victimes turques. Le sultan rusé est pris en étau entre son électorat, qui est favorable à une invasion, et ses relations extrêmement nuancées avec la Russie – qui englobent un large arc géopolitique et géoéconomique. Il sait bien que Moscou peut actionner toutes sortes de leviers de pression pour le dissuader. Erdogan sait qu’il ne peut pas mettre en péril son positionnement en tant que médiateur potentiel entre l’UE et la Russie tout en obtenant un profit maximal en contournant le combo embargo-sanctions anti-russes.

rseauinternational.net

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Réunion de la Ligue arabe : un sommet trop haut pour l’Algérie ?

Depuis mars 2019 à Tunis, les États de la Ligue arabe ne s’étaient pas réunis du fait de la pandémie de Covid. Les 1er et 2 novembre dernier, le 31e sommet de la Ligue arabe se tenait à Alger afin de réunir les membres de l’organisation. Enjeu pour le monde arabe donc, mais également pour l’Algérie qui, bénéficiant pourtant d’une position confortable compte tenu de la crise du gaz, n’a pas su se donner les moyens de faire de cette réunion un véritable sommet.

revueconflits.com

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IMMIGRATION

Fatiha Agag-Boudjahlat, enseignante, ne pourra faire sa rentrée scolaire. Elle avait reproché à des élèves de ne pas avoir observé la minute de silence pour Samuel Paty

« Pour la première fois depuis 17 ans, je ne ferai pas la rentrée scolaire de septembre prochain. On m’a octroyé avec une grande générosité un congé de formation qu’il ne m’était pas venu à l’esprit de solliciter… Un climat de terreur s’est abattu sur mon collège, j’ai été la cible depuis novembre dernier d’une campagne de harcèlement implacable, motivée politiquement, orchestrée par un commissaire politique syndicaliste déchargé mais faisant des heures sup… »

fdesouche.com

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LECTURE

La théorie du « nomos » chez Carl Schmitt : la géopolitique comme rempart contre le nihilisme ?

La production complexe de Carl Schmitt, aussi fascinante que labyrinthique, a apporté une contribution fondamentale à la compréhension du nihilisme et des processus de sécularisation et de neutralisation qui l'ont provoqué. Poussé par une volonté inexorable d'exorciser la crise et la négativité dans lesquelles plongeait l'Europe décadente du début du 20ème siècle, le juriste allemand affronte sans crainte la « puissance du Néant » - une expérience cruciale pour comprendre cette époque et pour rester dans la philosophie, comme Jünger et Heidegger l'avaient prévenu dans Au-delà de la ligne, en tentant d'opposer à l'horror vacui des solutions de plus en plus solides, concrètes et élémentaires, au cours d'un itinéraire intellectuel long, tortueux et à certains égards contradictoire.

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MONDIALISME

Quand l’Open Society Foundations fait la promotion d’un autre récit sur la migration en Italie

Le récent débat sur l’accueil des migrants à Toulon a permis de mettre en lumière tout un écosystème favorisant une immigration clandestine massive en Europe. Cet écosystème bénéficie d’une grande bienveillance de la part des médias de grand chemin. Cette bienveillance n’est pas le fruit du hasard : elle tire son origine dans une stratégie visant à influencer les journalistes et leur présentation de l’actualité migratoire au grand public. Nous nous attardons aujourd’hui sur le cas de l’Italie, où l’Open Society Foundations finance des actions visant à influencer la narration de la migration par les journalistes.

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L’Europe confrontée au terrorisme des mafias de la drogue

En Europe du Nord, devenue « l'épicentre du marché de la cocaïne » selon Europol, les narco-trafiquants n’hésitent pas à brandir la terreur jusqu’au sommet de l’État. En Belgique et aux Pays-Bas, ils menacent physiquement des journalistes, des juges, des avocats, des ministres, et même la famille royale en Hollande. En Belgique, le ministre fédéral de la Justice, Vincent Van Quickenborne, sa femme et ses enfants, ont été placés dans un lieu secret après des menaces d’enlèvement. Comme eux, plus de deux cents personnes sont protégées par la police belge. Selon une enquête du Point (en lien ci-dessous), les menaces des narco-trafiquants contre le ministre fédéral de la Justice ont pris une ampleur nouvelle lorsque celui-ci a réclamé l’extradition de mafieux binationaux réfugiés à Dubaï.

laselectiondujour.com

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PROCHE-ORIENT

En Syrie, une nouvelle invasion turque est imminente

Après deux années de calme relatif, la situation en Syrie s’aggrave à nouveau. Cette situation fait suite à l’attentat terroriste perpétré à Istanbul il y a deux semaines par une femme qui s’y serait rendue depuis la ville de Kobané, contrôlée par les Kurdes, dans le nord-est de la Syrie. La Turquie a accusé les États-Unis, qui occupent le nord-est de la Syrie, de complicité dans cette attaque. Une semaine après l’incident d’Istanbul, la Turquie a commencé à bombarder les positions kurdes dans l’est de la Syrie. Elle a maintenant menacé de l’envahir (à nouveau).

lecridespeuples.fr

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RÉFLEXIONS

Dédicace aux anti-conspis comme aux platistes reptiliens

« La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage ; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison. C’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût. » Jean Rostand, biologiste et philosophe, 1894-1977 ?

Covid-1984 sur Telegram

SANTÉ/LIBERTÉS

Affaire des convocations de soignants suspendus par la police : l'analyse de Me David Guyon

Certains soignants suspendus ont été convoqués par la police. Me David Guyon, un avocat qui représente plus de deux cent cinquante d’entre eux, a accepté, à l’occasion de ce « Debriefing », de venir expliquer les raisons de ces convocations : ces soignants sont soupçonnés d'avoir accepté un autre travail alors que leur statut d'agent de la fonction publique ne les y autorise pas. Une passionnante explication qui fait réfléchir sur notre démocratie actuelle qui s’est transformée en dictature oligarchique.

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Covid : voyage dans les îles

Les îles de la République de Palau font 465 km2 et sont situées au nord de la Papouasie-Nouvelle -Guinée, elle-même au nord de l’Australie. L’évolution du covid dans cette république, assez protégée des mouvements de population, est un peu similaire à celle de la Corée du Sud (18 mois de calme, et catastrophe déclenchée par les boosters. La politique zéro covid à la chinoise ne marche pas, le 100 % vaxxin ne marche pas, n’empêche ni la contamination, ni les décès. Seuls n’ont pas été essayés les traitements précoces, en thérapeutique et en prophylaxie pour les cas contacts. Quant aux boosters, au vu de ce qui s’est passé en Corée du Sud et en Australie, tout prescripteur n’est-il pas un criminel en devenir ? Il serait peut-être temps que les agences du médicament fassent leur travail.

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Covid et ARN messager : autopsie d’une mort subite

On parle de vascularites, de myocardites, d’encéphalites et autres lésions pouvant causer la mort. Voici la preuve de l’origine vaccinale de ces lésions pouvant être mortelles. Un homme de 76 ans, parkinsonien, est décédé brutalement après sa troisième dose. Après sa première dose d’AstraZeneca, il avait présenté des « effets secondaires cardiovasculaires prononcés ». Il a reçu par la suite deux doses de Pfizer. Après la première dose Pfizer, il a développé des « symptômes comportementaux et psychologiques évidents », avec léthargie et aggravation de ses fonctions neurologiques globales. Malgré la persistance de ces symptômes, il a quand même reçu une seconde dose de Pfizer. Trois semaines plus tard, il s’est effondré brutalement et sans raison. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital, n’a pu être réanimé et est mort.

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UNION EUROPÉENNE

GPA : le coup de force de l’Union européenne

Sous le couvert d’un projet de « Reconnaissance mutuelle de la parentalité », l’UE cherche à imposer à tous les États-membres la reconnaissance du principe de la gestation pour autrui, légalisant ainsi partout en Europe l’exploitation des mères « porteuses » surtout ukrainiennes et la séparation des enfants de leur mère biologique. Ce tour de passe-passe se réalise au nom de la liberté de circulation, mais tout ce qui concerne la famille relève de l’autorité souveraine de chaque État. Tribune de la présidente de La Manif pour tous.

causeur.fr

https://www.causeur.fr/gpa-le-coup-de-force-de-lunion-eur...

Comprendre la crise européenne : une interview avec Václav Klaus

Interview de l’ancien président de la République tchèque, le professeur Václav Klaus, sur la crise européenne.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/11/28/444151-comprendre...

 

 

samedi, 03 décembre 2022

Folie : les Verts allemands votent pour le traité de libre-échange CETA

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Folie : les Verts allemands votent pour le traité de libre-échange CETA

Par S. Hofer

Source: https://www.compact-online.de/wahnsinn-gruene-stimmen-fuer-freihandelsvertrag-ceta/?mc_cid=6f4dd6c2bb&mc_eid=128c71e308

Dernier coup d'éclat des Verts allemands : ils ont voté en faveur du CETA. Ils avaient pourtant eux-mêmes protesté pendant longtemps contre ce traité de libre-échange.

Fini le bradage de notre pays. Un véritable changement de cap s'impose. Sahra Wagenknecht propose une telle alternative. Pour en savoir plus, lisez notre numéro de décembre avec le thème de Wagenknecht "La meilleure chancelière".  Commandez ci-dessous.

CETA . Rappelez-vous: c'est la version canadienne du TTIP. Le néolibéralisme à l'état pur : tout ce qui s'oppose au libre-échange total est mis à plat - si nécessaire par des jugements d'un tribunal d'arbitrage. Sigmar Gabriel (SPD), en particulier, a tenté de faire passer le traité de libre-échange controversé : le CETA est ainsi entré en vigueur "à titre provisoire" il y a cinq ans. La ratification devrait suivre.

Pendant des années pourtant, les Verts ont participé aux manifestations contre ce pacte antisocial. Selon Anton Hofreiter, le CETA représente une "atteinte massive à la démocratie". Jeudi dernier, ce fut le grand retournement de situation : les Verts ont soudainement approuvé la ratification du CETA, à trois exceptions près.

Tout à fait en accord avec les vieux partis. Seuls l'AfD et le Linkspartei s'y sont opposés. La chef du groupe parlementaire des Verts, Katharina Dröge, affirme que les Verts ont réformé les normes "sujettes aux abus" en collaboration avec le Canada et l'UE. Le traité est maintenant "enfin conforme au climat".

Les plaintes contre la protection de la nature ou la durabilité ont été balayées d'un revers de main par la "déclaration d'interprétation". Le ministre de l'Économie Robert Habeck considère lui aussi le CETA comme un "moteur de résilience et de durabilité".

Mais tous les membres du groupe parlementaire ne sont pas enthousiasmés par cette nouvelle version : la porte-parole des Verts pour le développement, Deborah Düring, a par exemple affirmé qu'il était "important pour elle que les accords de libre-échange placent la démocratie, les droits de l'homme et la protection du climat avant les intérêts des entreprises".

Malheureusement, malgré l'amélioration de la clause interprétative, le CETA ne peut pas le garantir. C'est pourquoi ils ont voté contre. Karl Bär, député des Verts, explique le changement d'attitude de ses camarades par un marchandage avec le FDP :

    "Pour beaucoup dans mon groupe, c'est le vote auquel ils doivent participer pour que nous puissions couler le traité sur la Charte de l'énergie. Je ne peux quand même pas approuver le Ceta".

Le traité sur la Charte de l'énergie était considéré comme un frein à la transition énergétique. Aujourd'hui, le FDP aide à en sortir et, en échange, les Verts votent pour le CETA.  Les électeurs des Verts apprécieront-ils aussi l'accord ?  Mais comme l'a déjà déclaré la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock à propos de la guerre en Ukraine, le parti hipster n'en a rien à faire.

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Les chemises noires du sionisme

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Les chemises noires du sionisme

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 1er novembre dernier, pour la cinquième fois en trois ans, les Israéliens ont désigné un nouveau parlement. En raison de l’étroite superficie d’Israël, le mode de scrutin pratiqué est la proportionnelle de liste nationale avec un seuil d’attribution de sièges à 3,25 %. Ces nouvelles législatives confirment l’éclatement du paysage politique.

Les travaillistes fondateurs de l’État hébreu n’obtiennent que 3,69 %, soit quatre sièges sur cent vingt. La gauche laïque, les formations israéliennes d’origine arabe et les nationalistes du Foyer juif réalisent des contre-performances. Le parti centriste, Yesh Atid, de l’actuel chef du gouvernement, l’ancien journaliste Yaïr Lapid, arrive en deuxième position (13,97 % et 17 sièges). La mouvance « nationale-centriste » déçoit. La coalition de l'unité nationale de Benny Gantz récolte quatorze sièges. Israël notre Maison du nationaliste laïque russophone Avigdor Liberman ne conserve que six élus. Ces trois formations formaient une alliance gouvernementale anti-Likoud avec des partis de gauche et même le mouvement islamiste israélien. La défection de deux députés de cette majorité précaire qui ne tenait qu’à une seule voix a provoqué ces élections anticipées.

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Premier ministre de 1996 à 1999 et de 2009 à 2021, Benyamin « Bibi » Netanyahou gagne son pari et peut prétendre diriger Israël malgré le procès en cours contre lui pour corruption. Le « bloc des droites » autour du Likoud rassemble 64 élus parmi lesquels les partis clientélistes du Shas (religieux séfarades du Moyen-Orient) et du Judaïsme unifié de la Torah (religieux ashkénazes d’Europe centrale et orientale), dix-huit sièges au total. Il faut surtout prendre en compte les quatorze élus de l’entente ultra-nationaliste animée par Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.

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Âgé de 42 ans, Bezalel Smotrich (photo) dont la famille est originaire d’Ukraine préside le Parti sioniste religieux. Favorable au « Grand Israël (Eretz Israël) » et à la primauté des règles judaïques dans la vie publique, Smotrich ne cesse pas de dénoncer le wokisme occidental et l’idéologie gendériste. Son comparse est encore plus radical puisque le système médiatique d’occupation mentale le qualifie de « suprémaciste juif » !

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Né en 1976, d’un père irakien et d’une mère kurde (il a existé une infime minorité kurde de confession juive), Itamar Ben Gvir (photo) dirige Force (ou Pouvoir ou Puissance) juive. Ses détracteurs le présentent en héritier spirituel du rabbin d’extrême droite Meir Kahane, fondateur et guide du mouvement Kach d’où procédera la sulfureuse Ligue de défense juive (LDJ). En 1984, le Kach entre au Parlement grâce à un positionnement anti-arabe assumé. Il préconise l’expulsion massive des Arabes d’Israël et des Palestiniens.

31qpLa5-eoL._SX195_.jpgEn 1990, l’historien Simon Epstein, futur auteur du Paradoxe français en 2005 qui bouleversa le récit historique officiel hexagonal sur la Collaboration et la Résistance, publiait Les chemises jaunes. Chronique d'une extrême droite raciste en Israël, une enquête plongeant dans les méandres de cette idéologie. Meir Kahane meurt assassiné à New York cette année-là. La Knesset interdit son mouvement et le range parmi les organisations terroristes.

Les propos haineux de Meir Kahane ont continué à se propager chez les colons et auprès des nouveaux arrivants. Par exemple, de nombreux Français naturalisés citoyens israéliens votent massivement pour Ben Gvir et Smotrich alors qu’ils s’indignaient récemment encore des progrès électoraux du FN – RN dans l’Hexagone. Incroyable schizophrénie politique...

Ben Gvir milite très tôt chez les ultra-nationalistes. Il salue l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995 et le massacre à Hébron perpétré par le colon extrémiste Baruch Goldstein en 1994. Sa radicalité contraint Tsahal à l’exempter de tout service militaire, un fait exceptionnel pour cette nation armée ! Avocat, il défend les colons avec qui il vit dans les enclaves avec ses six enfants. Ce redoutable tribun au style vestimentaire savamment débraillé et qui manie avec aisance la provocation rêve d’établir une théocratie juive en Israël.

Dès sa fondation en 1948, l’État hébreu est en effet confronté à une ambiguïté existentielle liée à sa définition d’« État juif et démocratique ». Faut-il comprendre que c’est une démocratie juive, un ensemble institutionnel juif qui accepte d’autres minorités ou bien que le judaïsme éclipse son caractère démocratique ? Le débat est loin d’être clos d’autant qu’émerge avec Ben Gvir et Smotrich une absence flagrante de filiation avec le sionisme révisionniste.

langfr-300px-Logo_of_the_Lehi_movement.svg.pngPromu par Vladimir Zeev Jabotinsky (1880 - 1940), le « Mussolini juif » selon David Ben Gourion, le sionisme révisionniste est un nationalisme juif radical qui inspire des organisations terroristes telles l’Irgoun de Menahem Begin, Premier ministre de 1977 à 1983, ou les très corporatistes völkischen Lehi (Combattants pour la liberté d’Israël - symbole, ci-contre), aussi connus sous le nom de « Groupe Stern » avec Yitzhak Shamir, Premier ministre de 1983 à 1984 et de 1986 à 1992, ainsi que, plus indirectement, le Likoud. Le propre père de « Bibi » fut le secrétaire personnel de Jabotinsky. La Palestine sous mandat britannique a connu des expériences fasciste avec Brit Ha'birionim (ou « Alliance des  sicaires ») et païenne canaanéenne. Rappelons par ailleurs que l’historien non-conformiste Jean-Claude Valla évoqua dans le n° 4 de ses Cahiers libres d’histoire le « pacte germano-sioniste » du 7 août 1933. Le sionisme révisionniste contribua à la naissance du nationalisme sioniste laïque. Israël notre Maison d’Avigdor Liberman s’inscrit en partie dans cette continuité. Ce n’est pas le cas pour le tandem Ben Gvir – Smotrich qui conçoit un « national-judaïsme » expansionniste. Pour eux, l’État d’Israël ne peut être que la patrie des seuls Juifs obéissant aux commandements bibliques et talmudiques.

Le succès électoral du Parti sioniste religieux indispose « Bibi » qui se méfie de ces « enragés » désormais incontournables dans sa majorité parlementaire. Ben Gvir et Smotrich réclament des ministères stratégiques. D’après de récentes rumeurs, Smotrich recevrait les Finances et Ben Gvir la Sécurité intérieure. Leur entrée au gouvernement risquerait toutefois d’irriter l’administration Biden, l’Union dite européenne ainsi que les États arabes signataires des Accords d’Abraham (Émirats arabes unis, Bahreïn, Soudan et Maroc), voire l’Arabie Saoudite. Conscient des enjeux diplomatiques actuels avec l’accès imminent par l’Iran au seuil nucléaire, le chef du Likoud préférerait négocier avec Yaïr Lapid et Benny Gantz qui lui opposent pour l’heure une fin de non-recevoir. On parle déjà de nouvelles élections législatives à brève échéance.

Observons en tout cas que le Système médiatique hexagonal a fait preuve d’une étonnante discrétion au sujet de la percée de l’ultra-droite sioniste religieuse. D’habitude prompt à hurler à l’avènement d’un micro-fascisme à Pitcairn ou dans un igloo du Groenland, son silence est éloquent. Où sont les manifestations, les tribunes libres indignées et les pétitions dénonciatrices ?  Les belles âmes seraient-elles déjà en vacances ? Leur sotte vigilance pourrait-elle enfin s’émousser pour la circonstance ?   

GF-T.

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 53, mise en ligne le 29 novembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

vendredi, 02 décembre 2022

Londres s'engage dans une confrontation avec la Chine : "Un défi systémique"

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Londres s'engage dans une confrontation avec la Chine : "Un défi systémique"

Source: https://zuerst.de/2022/12/01/london-geht-auf-konfrontationskurs-zu-china-eine-systemische-herausforderung/

Londres. Le nouveau Premier ministre britannique Sunak a dressé un premier bilan de sa politique étrangère et s'en est pris à la Chine. Dans un discours prononcé lundi lors d'un banquet organisé par le maire de Londres, M. Sunak a annoncé la fin de "l'âge d'or" des relations avec la Chine. Il a déclaré que la "notion naïve" selon laquelle plus de commerce avec l'Occident conduirait à des réformes sociales et politiques en Chine avait été abandonnée.

Sunak a été encore plus fondamental : "Nous sommes conscients que la Chine représente un défi systémique pour nos valeurs et nos intérêts, un défi qui devient de plus en plus aigu à mesure qu'elle s'oriente vers un autoritarisme encore plus fort", a déclaré Sunak.

Les relations du Royaume-Uni avec la Chine s'étaient nettement améliorées sous le mandat de David Cameron. Cameron a inventé le terme "âge d'or" et a encouragé le commerce et les investissements bilatéraux.

Toutefois, Londres s'est engagée depuis longtemps dans la voie de la confrontation avec l'Empire du Milieu, dans le sillage des États-Unis. Ce n'est qu'en septembre 2021 que le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Australie ont formé l'alliance militaire AUKUS, dont l'objectif est de contenir la Chine dans la région Pacifique. Le refroidissement des relations avec la Chine qui vient d'être annoncé aurait donc eu lieu - selon des sources britanniques officielles - même si Liz Truss était restée Premier ministre. Sunak, quant à lui, avait déjà défendu la position selon laquelle la Chine était "la plus grande menace à long terme pour la Grande-Bretagne et la sécurité économique et nationale du monde" lors de la course interne contre Truss, qu'il avait d'abord perdue. (mü)

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jeudi, 01 décembre 2022

Le visage féroce du goodisme

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Le visage féroce du goodisme

par Umberto Bianchi

Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/17953

L'Occident et le monde entier connaissent une menace nouvelle, qui est sans précédent, pire que les divers virus naturels ou sortis d'une éprouvette, pire que toutes les guerres qui se sont déchaînées jusqu'à présent sur notre malheureux globe, pire que toutes les mafias de ce monde, pire encore que la menace tant redoutée du changement climatique... c'est une menace subtile, impalpable, précisément parce qu'elle est couverte et cachée par un récit continu, obsessionnel et monotone.

Et quel sera le nom de cette menace dangereuse et exacerbée ? Et quel est son impact sur notre vie quotidienne ? Il n'y a qu'une seule définition bien adaptée pour en délimiter les contours, c'est le "goodisme" ou, si l'on ne veut pas utiliser ce néologisme anglo-saxon (certes très "tendance"...), on pourrait l'appeler "politiquement correct". Il s'agit d'une sorte de fièvre hystérique qui trouve son origine exacte dans une perception déformée et distordue de tout ce substrat socio-juridique qui, depuis la Rome antique, constitue la base des systèmes juridiques européens et occidentaux en général, à savoir l'idée de la centralité de la personne et de ses droits.

Une idée qui, avec l'accélération du processus d'économisation du monde entier, s'est élevée à une véritable forme d'hypertrophie d'un "ego", de plus en plus orienté vers lui-même et la satisfaction effrénée de ses propres pulsions, se souciant de moins en moins du respect de lignes de conduite, capables de garantir cette maîtrise de soi nécessaire au respect des devoirs et des limites, alors qu'à la base de la construction de cet "ego fort" ou "moi", l'"ego désirant" représente l'exact contrepoids.

Si au niveau social et au niveau des relations interpersonnelles, les institutions telles que le mariage ou même le couple et les relations familiales ou encore l'équilibre psycho-physique des individus de plus en plus faibles et défaillants se défont au détriment de ce qui a été dit, par l'encouragement subliminal à la consommation de drogues ou de substances psychotropes similaires, mais aussi par une diffusion martelée et tout aussi subliminale de messages publicitaires, visant à exalter et à magnifier tout type de satisfaction débridée de cet "ego", dont nous venons de parler.

Tout cela, afin de détourner les consciences individuelles des problèmes réels, dont la prise de conscience pourrait constituer une réelle menace pour le "statu quo". Mais cette approche ne se reflète pas seulement sur un plan purement personnel, ou tout au plus sur celui des relations interpersonnelles et sociales, mais aussi et surtout sur un plan politique. Et c'est l'idée d'une pensée "forte" capable de répondre aux exigences de la modernité, s'érigeant en élément de défense et de cohésion d'une communauté nationale et de ses institutions, à tous les niveaux : du politique au socio-économique.

Ainsi, le fait de s'opposer à l'entrée forcée de milliers et de milliers de personnes déshéritées et déracinées du tiers-monde, afin de favoriser la pratique infâme du travail servile et du travail criminel, est considéré comme du racisme "tout court", en oubliant, au contraire, combien cette pratique représente une véritable spoliation des ressources humaines de ce même tiers-monde. Ainsi, être contre la consommation de drogues, dans des rassemblements abusifs et chaotiques, au terme desquels il y a souvent des dizaines d'hospitalisations, est considéré comme une forme arbitraire d'autoritarisme et de limitation de la liberté personnelle.

Et donc, à l'inverse, la contestation de mesures répressives et de restrictions sévères aux libertés individuelles, émises sous prétexte de santé publique (comme dans le cas de l'urgence pandémique...) ou le refus d'obligations sanitaires hautement inconstitutionnelles, est considérée comme des positions dignes de réprimandes et d'exécutions médiatiques, en totale incohérence avec le déballage continuel des principes démocratiques de nos constitutions, posés comme panacée et remède à tous les maux du monde.

Ainsi, sur le plan des relations internationales, le fait de s'opposer aux décisions et aux directives du Nouvel Ordre Mondial annonce aux critiques de sévères réprimandes et de graves sanctions. C'est le cas de la Fédération de Russie, qui est même désormais désignée comme un État "terroriste" par les Eurocrates de Bruxelles. Tout cela en oubliant le fait que la réaction militaire contre l'Ukraine a été déclenchée par l'intention manifeste de cette dernière d'adhérer à l'OTAN, dans une fonction ouvertement opposée à son puissant voisin, qui, devant la perspective de voir les missiles de l'alliance atlantique pointés sous son nez et la perpétuation des attaques du régime de Kiev contre les populations russophones sans défense du Donbass, ne pouvait rien faire d'autre qu'intervenir manu militari.

Et ce, malgré les demandes répétées de maintenir au moins une attitude neutre en politique étrangère. C'est ainsi que, sous la bannière d'un sentiment de solidarité mal compris, la décision a été prise de prêter notre concours à une nouvelle prolongation de l'état d'urgence, en adhérant aux sanctions les plus antiéconomiques contre la Fédération de Russie et en érodant davantage le budget public par des dépenses militaires en faveur de l'Ukraine. Tout cela, étrangement, en oubliant le régime d'illégalité totale sous lequel tout cela se déroule. L'OTAN et la soi-disant "Alliance atlantique" trouvent leur raison d'être dans le climat créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pendant ce qu'on a appelé la "guerre froide". Leur naissance est donc justifiée par un objectif purement défensif, qui est également souligné dans le statut de l'OTAN.

Or, à la lumière des récents événements (et pas seulement ceux-là !), dans les actions de l'OTAN envers la Fédération de Russie, on peut facilement discerner une grave illégalité. Intervenir indirectement dans la querelle qui oppose Moscou et Kiev, en allant jusqu'à fournir à cette dernière des moyens militaires, non seulement ne peut conduire à la fin du conflit, en bridant et en donnant de la force aux prétentions de l'une des parties en conflit, mais surtout, cela représente une véritable ingérence arbitraire de l'OTAN, dont l'Ukraine n'est pas membre. Une illégalité grave, dont les gouvernements occidentaux devront peut-être un jour répondre devant un tribunal international. Ce qui vient d'être énoncé peut sembler une hypothèse farfelue mais, à y regarder de plus près, le bloc de pays alignés sur des positions de soutien ouvert à la Fédération de Russie ou, du moins, animés par un sentiment de profonde méfiance et de distance vis-à-vis des positions occidentales, est d'une ampleur inattendue.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies est un organe dépassé : il ressemble plus à un petit cercle d'oligarques privilégiés qu'à un organisme créé pour défendre et protéger la stabilité du monde. C'est pourquoi il a besoin d'une réforme radicale dans le sens d'une plus grande ouverture et inclusivité. L'OTAN elle-même a désormais pris la valeur d'un vestige odieux et obsolète de la guerre froide, dont le seul but semble être, au lieu de la défense des peuples européens, leur assujettissement progressif et suicidaire aux diktats mondialistes. De la même manière qu'au lendemain de la perte de sens du communisme historique, le Pacte de Varsovie s'est dissous sans cérémonie, l'OTAN devrait faire la même chose aujourd'hui au nom de l'équanimité.

Mais le virus su goodisme a frappé au plus profond des âmes européennes. Aux images émouvantes de femmes en pleurs succèdent des images de bombardements et de destruction, accompagnées du mantra consistant à diaboliser le méchant de service, désormais incarné par la Fédération de Russie. Mais peut-être, le virus goodiste a ses heures comptées. Le froid de l'hiver est arrivé non seulement en Ukraine, mais aussi dans les foyers des Italiens et des Européens, rendus encore plus frigorifiés et plus pauvres par les conséquences des sanctions, des privations et de la disette. Et peut-être que ce vent glacial de misère et de privation secouera les consciences endormies par des décennies d'inoculation du virus do-gooder, sanctionnant définitivement la fin de cette contagion malsaine.

17:28 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politiquement correct, goodisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook