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jeudi, 07 janvier 2016

Ariane 6 : le début de la fin pour l'industrie spatiale européenne?

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Le début de la fin pour l'industrie spatiale européenne ?...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous une note d'Hajnalka Vincze, cueillie sur le site de l'Institut de Veille et d'Etude des Relations Internationales (IVRIS) et consacré aux décisions européennes récemment adoptées vis-à-vis du programme Ariane. Analyste indépendante en politique de défense et de sécurité, Hajnalka Vincze a travaillé pour le ministère hongrois de la défense et a fondé l'IVRIS, un réseau d'experts européens dans les questions de défense et de géostratégie.

Ariane 6 : le début de la fin pour l'industrie spatiale européenne?

Atout stratégique par excellence, le lanceur Ariane est le symbole même de l’Europe spatiale. Fait plutôt rare, c’est un succès à la fois politique, technologique et commercial. Or il risque aujourd’hui d’être détricoté, suite à un transfert inédit de contrôle et de compétences de l’Etat vers des industriels privés. 

Le projet du nouveau lanceur, successeur de l’actuelle Ariane 5, fut approuvé en décembre 2014 par les ministres européens. Pour faire face à la concurrence internationale, en particulier à l’américain SpaceX et ses lancements à bas prix, ceux-ci ont accepté, de A à Z, un projet proposé par les industriels. Plutôt que de privilégier l’innovation technologique, ce projet se fonde sur la mainmise de ces derniers sur l’ensemble de la filière. Il prévoit une réorganisation-privatisation de fond en comble pour s’approcher d’un modèle, prétendument plus compétitif, importé des Etats-Unis ; mais sans la garantie des engagements étatiques qui, en réalité, le font vivre de l’autre côté de l’Atlantique.

En agissant ainsi, les gouvernements européens, en premier lieu la France, prennent de sérieux risques. Outre les aspects financiers (qui laissent poindre le spectre d’une immense gabegie), c’est avant tout la modification des rapports de force entre industriels et pouvoirs publics qui s’annonce fort problématique. Donner les clés de ce programme hautement stratégique à des industriels comme Airbus, aux visées douteuses et à l’allégeance malléable, témoigne, de la part de l’Etat, d’une attitude pour le moins irresponsable.

Postulats erronés

Précisons d’emblée que la fusée, de même que la société qui l’exploite et le commercialise, Arianespace, est un succès incontesté et incontestable. Pour reprendre les propos de Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace, récemment auditionné au Sénat, Ariane est « sur le point de battre un double record opérationnel et commercial », tout en étant une fierté européenne et nationale, ayant pour tâche principale de « garantir un accès indépendant de l’Europe à l’espace ». Chose surprenante par les temps qui courent, M. Israël n’oublie pas de rappeler l’effort collectif à la base de ces résultats remarquables. Quelques mois auparavant, devant les députés, il avait fait remarquer que « les systèmes de lancement que l’entreprise exploite, en particulier Ariane, n’existeraient pas sans la volonté et les investissements publics. Cette fusée est donc aussi un peu la vôtre. »

Or, il est clair que la décision des gouvernements européens concernant la suite de l’aventure soulève plus de questions qu’elle n’en résout. La cause en est simple : ils partent de postulats idéologiques au lieu de s’en tenir aux faits, et préfèrent des gains mercantiles immédiats (par ailleurs incertains) à la stratégie et à la vision politique à long terme. Les deux sources d’inspiration derrière ce choix, entériné en décembre 2014 par les ministres de l’Agence spatiale européenne, étaient l’Allemagne et les industriels eux-mêmes. Comme l’a expliqué la ministre Fioraso à l’époque, c’est Berlin qui fut l’avocat d’« une intégration industrielle plus importante, une prise de risques plus grande des industriels », en faisant valoir que « si l’industrie prend davantage de risques, il est normal qu’elle participe davantage à la conception et qu’elle partage la stratégie ».

Les industriels, eux, n’attendaient que cela. Ils avaient même devancé les gouvernements et les agences spatiales. Airbus, le maître d’œuvre, et Safran, le motoriste, avaient travaillé dans le plus grand secret, pour mettre les autorités publiques devant le fait accompli, en présentant, dès juin 2014 leur projet. En plus du design de la fusée, ils ont annoncé leur intention de fusionner leurs actifs respectifs, par la création d’une co-entreprise. Le tout assorti d’une condition de taille: la cession des parts du gouvernement français dans Arianespace. Deux semaines après, François Hollande lui-même donne son feu vert, lors d’un petit déjeuner rassemblant tous les acteurs principaux au palais présidentiel.

La co-entreprise Airbus Safran Launchers (ASL) aura donc désormais autorité sur les lanceurs dans tous les segments. Outre le développement proprement dit, cela inclut donc la conception (jusqu’ici la prérogative des agences, désormais réduites à définir les grandes lignes), de même que la commercialisation. Car en juin 2015, le gouvernement français a, en effet, entériné la cession des 34% d’Arianespace détenus par le CNES à ASL, ce dernier devient ainsi premier actionnaire avec 74% du capital. Rappelons encore une fois qu’en arrière-fond de cette restructuration-privatisation sans précédent se trouverait la volonté de « l’optimisation » de la filière dans le but de réduire les coûts, pour relever le défi de la concurrence internationale.

Paradoxalement, les points d’interrogation sur l’avenir d’Ariane sont moins liés à la compétition mondiale qu’aux choix opérés par les gouvernements européens soi-disant pour y faire face. A bien y regarder, le tant redouté américain SpaceX ne semble pas provoquer, en soi, un danger existentiel pour Ariane. Tout en reconnaissant les talents de son créateur Elon Musk (on lui doit également le service de paiement en ligne PayPal et les voitures électriques Tesla), il convient de souligner, comme l’a fait le PDG d’Arianespace, que les principaux atouts de SpaceX sont d’ordre politique, dans la mesure où le soutien indirect du gouvernement fédéral lui est fort bénéfique, à la fois en termes de marché captif (garanties de lancements domestiques) et en termes de prix.

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En effet, pour citer l’ancienne secrétaire d’Etat chargé du dossier, « les pouvoirs publics américains sont très impliqués ». Et Geneviève Fioraso de préciser que « la Nasa achète 130 millions de dollars à SpaceX un vol que l’entreprise va vendre à 60 millions de dollars à l’exportation. On peut appeler cela du soutien mais c’est du dumping ! » Curieusement, le patron d’Airbus Group, lui, passe cet aspect complètement sous silence lorsqu’il déclare vouloir s’inspirer de SpaceX, en louant notamment leur « dynamisme ». Fidèle à son dogme libéral-atlantiste, Tom Enders s’est servi de SpaceX pour revendiquer une restructuration complète de la filière avec, à la clé, plus de pouvoir aux industriels et la réduction du champ de contrôle des pouvoirs publics.

Incertitudes persistantes

La réorganisation en cours ne se fait pas sans mal, et comporte de sérieuses incertitudes pour Ariane. Pour commencer, l’annonce en fanfare du lancement du nouveau programme, et la passation des contrats qui s’en est suivie, ont failli faire oublier que les Allemands avaient obtenu un point d’étape (go/no go, autrement dit feu vert ou arrêt), à la mi-2016. Or si Berlin a été le grand avocat de l’option « industrielle » retenue pour Ariane 6 (restructuration-privatisation plutôt qu’innovation technologique), c’est avant tout parce qu’il considère le projet sous un angle mercantile. Son soutien risque de s’évaporer si, au lieu de la réduction escomptée des coûts du projet, l’opération finit, ce qui est fort probable, par en augmenter les frais.

Outre la multiplication des factures imprévues présentées par les industriels, l’autre point d’interrogation sur le plan financier concerne les éventuelles réserves des clients actuels et potentiels. En effet, les constructeurs de satellites rivaux d’Airbus (dont c’est une des branches d’activité) pourraient ne pas trop apprécier ce nouvel arrangement. Airbus Group se veut rassurant : pour eux« notre objectif est de vendre le plus de lanceurs possible, y compris pour lancer les satellites de nos concurrents. Rien ne justifie la moindre inquiétude à ce sujet ». Pourvu que les clients partagent ce sentiment. Car même si on leur promet une cloison impénétrable entre satellites faits maison et fusées, il est difficile d’empêcher qu’à un moment ou un autre, le doute surgisse. Que ce soit l’octroi des créneaux de lancement privilégiés ou la possibilité d’offres coordonnées, Arianespace, de facto devenue filiale d’Airbus Group, pourra toujours être soupçonnée de favoritisme.

Pour couronner le tout, en plus de la commercialisation des fusées, Arianespace remplit aussi une fonction d’expertise qui lui donne accès aux informations techniques confidentielles des constructeurs de satellites rivaux d’Airbus. Avant le lancement, elle « prépare les analyses de mission, qui visent notamment à s’assurer que le lanceur est adapté au satellite qu’il devra mettre en orbite ». Cela nécessite une connaissance exacte des données techniques des satellites. Pour le PDG d’Arianespace, un découpage entre les deux fonctions (commerciale et d’expertise) serait inconcevable, puisque les deux font ensemble le succès de la société, en positionnant Arianespace comme la garante de la fiabilité ultime de la fusée. Reste à voir comment la nouvelle co-entreprise saura jongler avec ces différents volets.

A ces questionnements de nature financière et commerciale viennent s’ajouter ensuite des interrogations d’ordre politique. Sans surprise, la première d’entre elles concerne la question, sempiternelle, de la préférence européenne. Autrement dit, le fait de savoir si les gouvernements du vieux continent seraient enfin prêts à s’engager à privilégier leurs propres produits; comme le font d’ailleurs, et à juste titre, les Etats-Unis. Pour Ariane 6, seuls cinq lancements institutionnels seront garantis, d’après la ministre. Certes, on reste au même nombre qu’aujourd’hui, mais « cela signifie, tacitement, que chaque pays membre accepte le principe d’une préférence européenne. On ne peut pas écrire obligation, à cause des règles européennes ».

Le PDG d’Arianespace voulait y voir, en mai, « une sorte de ‘Buy European Act’, sachant que notre concurrent américain bénéficie déjà, quant à lui, d’un marché garanti aux États-Unis : la législation américaine impose que les charges utiles américaines soient mises en orbite par un lanceur construit majoritairement aux États-Unis. » Cinq mois plus tard, il a dû se rendre à l’évidence :« Aujourd’hui, le ‘Buy European Act’ n’existe pas. Il est vrai que les États européens peuvent choisir un autre lanceur que ceux d’Arianespace ». Ce qu’ils font, en effet, sans état d’âme. A l’instar de l’Allemagne, qui n’a pas hésité à confier à SpaceX le lancement de certains de ses satellites.

Or, prévient la ministre française : « Si nous ne sommes pas la carte de l’Europe, nous fragiliserons et in fine, perdrons la filière des lanceurs européens. Et au-delà, nous perdons notre avantage compétitif en matière de télécoms, en matière d’accès aux données scientifiques, environnementales, climatiques et en matière de sécurité et de défense. » Mais comment attendre des gouvernements de jouer la carte de l’Europe en matière de lancement si même Airbus ne le fait pas ? Le groupe, qui aura désormais la haute main sur l’ensemble de la filière et réclame, de ce fait, la garantie de cinq lancements institutionnels, souhaitait lui-même confier à son concurrent US le lancement d’un satellite de télécommunication dernier cri de l’Agence spatiale européenne (ESA), simplement pour le rendre plus rentable…

Abandons coupables

Au départ, la réorganisation actuelle a été présentée comme répondant à deux critères de base. D’une part, un besoin de réduction des coûts, par le biais d’une plus grande prise de responsabilité des industriels, de l’autre le maintien, tout de même, de la position des Etats. Sur ce dernier point, la ministre Fioraso a été très claire : « L’Etat restera présent dans la gouvernance et contrôlera ». Sauf que le périmètre de cette présence se réduit comme une peau de chagrin, en emportant le pouvoir de contrôle dans son sillage. Pour le PDG d’Arianespace, « les acteurs minoritaires qui représentent un lien avec les Gouvernements (…) doivent recevoir des garanties ». Autrement dit, ce n’est pas d’emblée le cas.

La question des coûts reste elle aussi opaque. Si les industriels disent prendre plus de risques, c’est loin d’être manifeste. Pour commencer, on ne sait toujours pas qui aura la charge d’éventuels échecs. Or, selon Stéphane Israël, « rien ne coûte plus cher qu’un échec et il importe de préciser les engagements des uns et des autres », mais « jusqu’à ce jour, rien n’est figé comme en témoignent les discussions en cours entre l’Agence spatiale européenne et Airbus Safran Launchers ». De surcroît, les industriels ne cessent de grignoter sur le volet financier de l’accord. Comme Michel Cabirol de La Tribune le met en évidence, tantôt ils demandent une rallonge d’un milliard, tantôt ils refusent de contribuer au maintien en condition opérationnelle du pas de tir en Guyane, tantôt ils exigent pour eux la gratuité pure et simple du Centre spatial, une faveur jamais octroyée à Arianespace.

Force est de constater que, dans ce domaine hautement stratégique, on risque de se retrouver devant un schéma étrangement similaire à celui des Etats-Unis. Un modèle caractérisé par de grandes sociétés privées, soutenues par d’immenses gaspillages de fonds publics. A la différence près que, contrairement au cas américain, les pouvoirs publics en Europe ne peuvent même pas être certains, à long terme, de la loyauté des sociétés qu’ils soutiennent – en l’absence d’un marché public gigantesque qui garantirait une loyauté d’intérêt, et faute de règles contraignantes européennes capables d’imposer, comme de l’autre côté de l’Atlantique, une loyauté juridico-institutionnelle.

Or, en parlant d’Ariane, il convient de garder à l’esprit que le lanceur conditionne la pérennité, la crédibilité, la rentabilité/compétitivité et l’autonomie de l’ensemble du secteur spatial. Que l’on se rappelle les origines mêmes de la création d’Ariane : en 1973, n’ayant pas de lanceur européen à leur disposition, Français et Allemands ont dû aller quémander auprès des Américains pour pouvoir mettre en orbite leur satellite de télécommunication. Or « les Américains, se souvient Frédéric d’Allest, ancien Directeur général du Centre national d’Etudes spatiales (CNES), ont fait savoir qu’ils voulaient bien lancer Symphonie mais à condition qu’il soit limité à des fonctions expérimentales ». Profitant de leur monopole, les Américains ont donc interdit toute utilisation à des fins commerciales, par souci d’éliminer la possibilité même d’un rival.

Un véritable déclic, d’après les témoins de l’époque, le diktat américain a finalement permis de lever les obstacles politiques, entre Européens, à la construction de ce formidable outil de souveraineté qu’est le lanceur Ariane. En effet, la leçon fut claire : sans accès indépendant à l’espace, il n’y a tout simplement pas de politique spatiale. Jouer aujourd’hui à l’apprenti sorcier, en procédant à une restructuration dans des conditions et avec des engagements opaques, au risque de fragiliser la position de l’Etat et au profit d’industriels dont le passé, le bilan et le profil sont loin d’être irréprochables – cela mérite au moins débat…

Hajnalka Vincze (IVERIS, 1er janvier 2016)

mercredi, 06 janvier 2016

Libye : bombe à retardement pour l'Europe

Bernard Lugan

La Libye : bombe à retardement pour l'Europe

La Pologne explosive au cœur de l’Europe et du Système

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La Pologne explosive au cœur de l’Europe et du Système

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous avions déjà signalé (le 14 novembre 2015, avec une réaction polonaise aux attentats 11/13 de Paris) la situation nouvelle en Pologne que présentait l’arrivée au pouvoir par verrouillage hermétique du Parti Droit et Justice (PiS), vainqueur des présidentielles en mai et surtout des législatives en octobre (majorité absolue au Parlement). Cela a conduit fin novembre à la formation d’un gouvernement dirigé par Jaroslaw Kaczynski, le rescapé du fameux duo des frères jumeaux, ultranationalistes, catholiques-conservateurs, antirusses et eurosceptiques polonais. (Lech Kaczynski, alors président de la Pologne, est mort dans l’accident de son avion en procédure d’atterrissage, à Smolensk, le 9 avril 2010 [voir notamment le 12 avril 2010], alors qu’il se rendait à une cérémonie à la mémoire des morts de Katyn. Le cas a été et reste l’objet d’une polémique à propos des circonstances et des responsabilités.)

L’événement de l’arrivée du PiS et de Jaroslaw Kaczynski a tenu ses promesses : la Pologne est désormais un pays potentiellement en état “d’insurrection” contre les institutions transnationales faisant office de courroies de transmission du Système, l’UE et l’OTAN. La Pologne est aussi, avec Jaroslaw Kaczynski, plus antirusse que jamais ; cela illustre le paradoxe du désordre complet de la situation générale actuelle. Férocement antiSystème dans un cas (hostilité à l’UE, sinon à l’OTAN, par enchaînement du nationalisme ultra-droitier du PiS), la Pologne est également et viscéralement hostile à une puissance qui développe pourtant une politique qu’on peut sans aucune hésitation qualifier d’antiSystème  (la Russie). On voit bien que la posture antiSystème est absolument relative aux situations diverses où elle se manifeste, jusqu’à la plus complète contradiction.

Nous parlons ici de la position antiSystème de la Pologne, qui s’est manifestée clairement ces dernières semaines. Le PiS, qui dispose partout de la majorité absolue, a pris des mesures institutionnelles (notamment concernant la composition du Tribunal institutionnel) qui réduisent à la quasi-inexistence institutionnelle les partis d’opposition. Ces mesures ont été violemment dénoncées par l’UE comme étant absolument contraires aux grandes valeurs européennes. Eric Frey, éditorialiste du quotidien Standard de Vienne, très libéral et pro-européen, nous instruit à ce propos, selon une pensée parfaitement calibrée et contrôlée :

« Il s'agit d'un parti qui ne respecte ni les valeurs fondamentales de l'UE ni les principes démocratiques. Il reprend les traditions du fascisme polonais de l'entre-deux-guerres et se fixe pour objectif principal la défense des “particularités spécifiques” de la Pologne contre les ennemis intérieurs et extérieurs. [...] Le zloty va s'effondrer, la Bourse de Varsovie aussi, et les investissements étrangers cesseront. Mais Jarosław Kaczynski n'y verra qu'une nouvelle preuve du complot tramé contre lui et son pays. »

• Cette situation de blocage institutionnel par le PiS a conduit à la mi-décembre à deux grandes manifestations de l’opposition auxquelles a répondu une grande manifestation des partisans du même PiS. Certains jugent que cette situation polonaise est pour l’UE une menace bien plus grave que les crises précédentes de 2014-2015 (Ukraine, Grèce, réfugiés-migrants). La situation est extrêmement complexe pour l’UE, notamment à cause de l’importance du pays et de la détermination du Premier ministre, et aussi bien par le facteur très particulier de la haine personnelle de Jarosław Kaczynski, notamment attisée par les circonstances autour de la mort de son frère, pour le président en exercice de l’UE, son compatriote polonais Donald Tusk. Cette situation générale était ainsi commentée le 25 décembre 2015 par Sputnik-français :

« L'UE a des moyens très limités pour s'ingérer dans le conflit et faire pression sur Varsovie. En 2000, Bruxelles s'était déjà mis dans l'embarras en tentant d'isoler l'Autriche dans le domaine diplomatique après l'arrivée du parti d'extrême-droite de Jörg Haider au sein de la coalition au pouvoir dans le pays. La législation européenne permet aujourd'hui au Conseil européen de suspendre certaines lois des pays membres qui violent régulièrement les droits fondamentaux. Bruxelles n'a pourtant jamais eu recours à cet outil. Qui plus est, le nouveau gouvernement polonais a déjà fait comprendre qu'il ne se souciait guère de la réaction de qui que ce soit. Le président Kaczynski a par exemple indiqué aux journalistes allemands, critiques envers les nouvelles autorités polonaises, que son pays n'avait pas besoin de "leçons de démocratie" de la part de l'Allemagne. »

• Un incident extraordinaire et sans précédent, datant du 17 décembre, a mis encore plus en évidence la dangerosité et la gravité de la situation du point de vue du Système, en impliquant cette fois la “vache sacrée” du susdit Système, c’est-à-dire l’OTAN elle-même. Il s’agit d’une attaque de nuit, un raid effectué par les services de sécurité polonais (gendarmerie) contre un centre de contre-espionnage impliquant des fonctionnaires polonais et slovaques, établi en septembre sur directive de l’OTAN, sous le contrôle de l’OTAN, et disposant du statut d’un service de l’OTAN. L’affaire, rapportée par la Gazeta Wyborcza de Varsovie le 18 décembre, a été reprise notamment par le Financial Times dont le compte-rendu est donné ici en français par Sputnik-français, le 18 décembre 2015 également.

« Les autorités polonaises ont entrepris une démarche sans précédent dans l'histoire de l'Otan en chassant la direction d'un centre de contre-espionnage à Varsovie lors d'un raid effectué en pleine nuit par un groupe de gendarmes militaires. Des responsables du ministère polonais de la Défense accompagnés de gendarmes militaires ont pénétré la nuit dans les locaux du centre de contre-espionnage parrainé par l'Otan pour y installer une direction bénéficiant du soutien des nouvelles autorités du pays, rapporte le Financial Times. D'après le vice-ministre de la Défense Bartosz Kownacki cité par le journal, ce geste avait pour but “d'assurer le fonctionnement normal des institutions d'Etat qui, malheureusement, ne fonctionnent pas toujours correctement”.

» Le changement radical de la direction du centre marque une tentative du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir en Pologne de renforcer ses positions en plaçant ses hommes aux postes clés dans les administrations publiques, les structures commerciales et les services de sécurité.

» Selon un communiqué du ministère polonais de la Défense, le raid s'est déroulé sans incident. L'ex-directeur du centre, le colonel Krzysztof Dusza, a qualifié ces actions d'“illégales”. Son avis est partagé par l'ancien ministre de la Défense Tomasz Siemoniak. “C'est visiblement la première fois dans l'histoire de l'Otan qu'un pays membre s'en prend à un établissement de l'Alliance”, a indiqué M. Siemoniak. Le chef de la diplomatie polonaise Witold Waszczykowski a déclaré que les “employés du centre avaient auparavant été privés d'accès aux documents secrets” et qu'ils “devaient donc être remplacés”. »

polen.gifMentionnant cette affaire dans RT le 1er janvier, dans un texte général sur la situation de l’Europe par rapport à l’OTAN notamment, le journaliste US travaillant à Moscou Robert Bridge précise, en insistant effectivement sur la dimension extraordinaire de cette intervention du gouvernement polonais : « Un officiel de l’OTAN a tenté d’atténuer l’effet de cet événement sans précédent en définissant l’“attaque” polonaise comme “une affaire qui concerne les seules autorités polonaises”. Il est évident qu’il y a bien plus dans cette affaire que ce dont le public a été informé. »

Cette retenue de l’OTAN autant que le constat de l’impuissance de l’UE à formellement contraindre la Pologne du jumeau survivant Jarosław Kaczynski à s’aligner sur ses “valeurs” dont tout le monde connaît les vertus mesurent la position difficile de ces deux organisations face à un pays dont le dirigeant est connu pour son entêtement, son intransigeance souvent furieuse et sa capacité à ne céder sur rien s’il en a décidé ainsi. Jarosław Kaczynski a les défauts et les qualités de ces natures absolument assurées de leur bon droit, sans le moindre complexe par rapport aux positions extrêmes qu’il adopte, et en plus s’appuyant sur le très fort sentiment religieux (catholiques conservateurs) régnant en Pologne. En 2005-2007, quand les jumeaux et leur parti influençaient ou détenaient le pouvoir, le Système se réjouissait avec une discrétion élégante de cette intransigeance à la limite de la paranoïa. En effet, cette posture des jumeaux était en bonne partie exprimée par une volonté ultranationaliste dirigée contre la Russie perçue comme la menace principale, laquelle volonté se traduisait en termes politiques par une position d’alignement ou d’arrangement par rapport à l’UE et à l’OTAN.

Aujourd’hui, l’intransigeance joue à fond dans le sens contraire, parce que les évènements ont fait grandement évoluer les choses et démontrent que la principale menace contre l’ultranationalisme vient de l’UE principalement, et accessoirement mais de moins en moins accessoirement, de l’OTAN. C’est toujours le même caractère, c’est toujours la même extrémisme, mais cette fois contre les organisations transnationales qui, depuis 2007, ont évolué comme les piliers du bloc-BAO à l’intérieur duquel les notions principielles, souveraines et nationales, sont perçues désormais comme des ennemies du grand arrangement niveleur du Système, – et cela, d’une façon d’autant plus visible que le Système est aux abois et n’a plus ni le temps ni l’opportunité de dissimuler son vrai visage derrière une dialectique convenue. Jarosław Kaczynski, comme l’aurait fait son frère avec lui s’il était encore vivant, a donc évolué en accentuant de plus en plus sa tendance farouchement eurosceptique, renforcé dans ce sens par le surgissement au premier plan des “valeurs sociétales” imposées par le Système et détestées par les ultra-conservateurs (multiculturalisme, effacement des frontières, évolution des mœurs dans le sens de la déstructuration-dissolution, etc.). D’avantage implicite, l’intransigeance de Kaczynski est devenu un problème considérable pour les organismes-Système, et évidemment l’UE en premier.

Pour autant, il faut mettre en évidence combien l’incident gravissime dans le sens symbolique du 17 décembre, événement sans précédent pour l’OTAN, constitue un signal d’avertissement extrêmement préoccupant pour cette Organisation. Là encore, il est question des réflexes principiels de souveraineté des ultranationalistes, qui se trouvent mis en cause par le fonctionnement de la machinerie transnationale de l’OTAN, à l’image du comportement de l’américanisme pour qui la souveraineté des autres peut aisément sa ramener à la satisfaction des ambitions du système de l’américanisme, donc à la souveraineté des USA qui serait la garante (et la remplaçante, pardi) de celle de tous les autres États-membres.

Là-dessus, il faut avoir à l’esprit que la Pologne n’est pas la Grèce ni même la Turquie, pour les USA. C’est le pays-clef de l’approche de la Russie, et sa vassalisation est un impératif stratégique fondamental pour les USA. Les Français et leur Rafale ont pu s’en apercevoir en 2003-2004, lorsqu’ils ont concouru contre les USA et leurs F-16 pour le rééquipement des forces aériennes polonaises. Les USA ont littéralement “acheté” le retrait français par des promesses, d’ailleurs tenues, de ventes considérables d’avions civils d’affaires Dassault aux USA. Les Français se retirèrent donc “dans l’honneur”, dans un épisode qui n’est certainement pas à l’honneur des autorités et des industriels de ce pays mais qui démontra l’importance pour les USA, non d’un marché d’avions de combat mais du contrôle stratégique de la Pologne qu’impliquait ce marché. On mesure alors la situation s’il s’avérait que le PiS prend vis-à-vis de l’OTAN la même position qu’il semble prendre vis-à-vis de l’UE. Des esprits complexes et peu arrangeants pourraient aisément imaginer que, dans ces conditions, on pourrait voir ressortir la vénérable stratégie de la “révolution de couleur”, d’ailleurs suggérée d’ores et déjà par le fait que l’opposition ne peut plus se manifester que dans la rue. Mais la Pologne n’est pas l’Ukraine et le teigneux et impossible Kaczynski n’a pas grand’chose à voir avec la mollesse corrompue d’un Ianoukovitch se faisant berner quelques heures après la signature d'un accord avec l'UE par l’incontrôlabilité de la rue (du Maidan).

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Le modèle de l’incontrôlabilité de l’antiSystème

Quoi qu’il en soit de ces péripéties à venir qui pourraient occuper notre année 2016, il s’impose à l’esprit que la Pologne constitue, avec les circonstances actuelles, un fascinant exemple du caractère totalement imprévisible et insaisissable de la posture antiSystème. A côté des quelques très rares cas, d’ailleurs plus individuels que collectifs, de positions antiSystème assumées en tant que telle, la posture de l’antiSystème est une variable extrêmement changeante et insaisissable au gré des circonstances, aussi bien dans le chef de celui qui devient antiSystème, que dans le cadre où évolue ce phénomène antiSystème. Un rappel des variations et autres pas de deux entre l’ultra-droite conservatrice des jumeaux Kaczynski et les libéraux européistes de Tusk est significatif à cet égard.

Jusqu’en 2005, la politique de la Pologne était encore informe en ce sens qu’elle n’aspirait qu’à une chose, qui était l’intégration dans le bloc-BAO, achevée formellement en 2004 avec l’intégration dans l’UE, suivant de cinq ans l’intégration dans l’OTAN. Les jumeaux Kaczynski qui jouèrent un rôle essentiel dans le pouvoir polonais à partir de 2005 (élection de Lech à la présidence de la république) poursuivirent cette ligne, mais d’une façon beaucoup plus activiste, c’est-à-dire au nom de l’antirussisme qui est la traduction politique et doctrinale de la russophobie dont on sait qu’elle est un des traits essentiels de la politique de la droite ultranationaliste et catholique conservatrice. Ils manifestaient cette position, notamment en soutenant d’une façon extrêmement ferme sinon agressive le projet des anti-missiles US en Europe (BMDE) que les USA avaient commencé à développer. C’en fut au point où la victoire des libéraux de Tusk, à l’automne 2007, qui privait Jaroslaw Kaczynski de son poste de Premier ministre tandis que son frère Lech restait président mais privé de véritables pouvoirs, fut essentiellement construite sur l’idée d’un rapprochement décisif avec la Russie. Lors de sa première apparition devant les journalistes, une fois nommé Premier ministre, on entendait un Tusk enthousiaste :

« Le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski tiendra une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov le 6 décembre à Bruxelles, a annoncé samedi lors d'une conférence de presse au siège de la Diète le nouveau premier ministre Donald Tusk. “Vous serez agréablement surpris par la vitesse avec laquelle les rapports polono-russes s'amélioreront”, a-t-il indiqué s'adressant aux journalistes. Il serait encore tôt d'évoquer la date de la visite du chef du gouvernement polonais à Moscou mais celle-ci “aura lieu sous peu”, a ajouté M. Tusk. »

A cette époque, on pouvait sans la moindre hésitation juger les jumeaux comme étant dans une position objectivement conforme à la ligne du Système, et tout cela avec leur dynamisme hargneux habituel, tandis que Tusk apparaissait comme un antiSystème au vu de cette volonté de rapprochement de la Russie de Poutine. Cette répartition atteignit un paroxysme au printemps 2010 quand Tusk vint à la commémoration russe de la tragédie de Katyn, tandis que le président Lech Kaczynski refusait d’y participer, pour venir à sa propre commémoration en-dehors des cérémonies russes (c’est lors de ce voyage qu’il mourut dans l’accident de son avion lors de la procédure d’atterrissage à Smolensk).

Puis les choses commencèrent à se déliter, à se dissoudre, à devenir plus imprécises. C’était au moment où l’entité euroatlantique devint vraiment ce que nous nommons “bloc-BAO”, avec sa politique d’intervention hors-zone (à commencer par la Libye, puis la Syrie), avec un rôle contraignant de l’UE de plus en plus évident, tant auprès de ses membres qu’auprès de certains pays extérieurs ; ce rôle contraignant allant de pair, et ceci justifiant cela, avec l’évolution de la soi-disant “politique” perdant de plus en plus sa substance politique, justement, au profit des artefacts divers de communication, du droitdel‘hommisme aux “valeurs sociétales” (féminisme, homosexualité, transgenres et autres composants du package LGBT) rajoutés à une doctrine économique hyperlibérale et d’austérité intransigeante. C’est à cette époque que se renforça avec fougue et assurance la politique antirusse du bloc-BAO qui trouva sa concrétisation éclatante dans l’épisode ukrainien (novembre 2013-février 2014). La Pologne de Tusk suivit méticuleusement cette orientation et se trouva par conséquent passant d’une position-antiSystème, prorusse, à une position-Système antirusse dans le sillage de l’UE, voire en éclaireur de cet entité. Le ministre des affaires étrangères polonais Sikorski fut, avec les ministres français et allemand, le négociateur pour l’UE aboutissant à l’accord du 21 février 2014 entérinant le départ de Ianoukovitch prévu pour décembre 2014 ; cet accord aussitôt (quelques heures plus tard) transformé en chiffon de papier par le Maidan, Pravy Sektor, les agitateurs US du groupe Nuland, etc., l’UE bascula dans une position antirusse maximaliste où la Pologne de Tusk se trouva en position de fer de lance. Les Polonais ont certainement fourni beaucoup d’aide militaire clandestine aux Ukrainiens de “Kiev-la-folle” dans un premier temps, avant d’entrer dans un mode de plus en plus passif à mesure que l’équipe Tusk perdait de son poids avec les départs de Sikorski et de  Tusk lui-même pour la présidence de l’UE, et tandis qu’approchaient les élections de 2015. Comme on l’a vu, c’est le parti de Jaroslaw Kaczynski, le PiS, qui l’a emporté sur tous les tableaux.

Le paradoxe est que, pendant que Tusk et son équipe évoluaient comme on l’a vu, le PiS et Kaczynski évoluaient également, essentiellement en sens contraire sans pourtant rien changer de leurs positions idéologiques et politiques. Kaczynski avait certes suivi l’affaire ukrainienne, où il s’était engagé à fond contre les Russes, échafaudant des plans divers, rêvant à l’invasion de la Russie, etc. Tout cela, c’était essentiellement en 2014 ; mais, comme l’on sait, les Ukrainiens ont fini par lasser leurs plus ardents soutiens et ils n’intéressent plus grand’monde aujourd’hui. Arrivé au pouvoir dans l’atmosphère surchauffée de la crise grecque, des grandes interrogations et des grands soupçons concernant le rôle et les pouvoirs de l’Europe-UE, le PiS s’est de plus en plus intéressé à cette question en accentuant le poids de sa dimension eurosceptique dans son orientation politique générale. La présence de Tusk à la tête de l’exécutif européen a facilité cette réorientation des priorités, le PiS retrouvant son vieil ennemi comme emblème et symbole de l’institution détestée. Ainsi est-il devenu entièrement antiSystème, mais lui à cause de son opposition à l’UE tandis que Tusk l’avait été à cause de sa politique prorusse qui semble aujourd’hui être complètement de circonstance mais qui était construite à l’époque sur des analyses solides.

pol920.jpgLe PiS et Kaczynski restent antirusses, sans le moindre doute, mais dans un temps où la question de l’antagonisme avec la Russie est en train de perdre en Europe même de son importance politique immédiate, notamment en Europe de l’Est, et alors que la Russie s’est placée dans une position très favorable du point de vue de la communication avec son intervention antiterroriste en Syrie ; par contre, la querelle européenne intervient quotidiennement dans la vie de tous les États-membres, et par conséquent dans celle de la Pologne et pas du tout à l’avantage de l’UE. La question de la mise en lumière complète des circonstances de l’accident de l’avion transportant Lech Kaczynski et sa suite continue à être une hypothèque considérable dans le chef du PiS et du Premier ministre polonais par rapport aux relations avec la Russie. Qu'importe puisque  ce qui est en jeu aujourd’hui, ce ne sont plus les relations avec la Russie mais d’abord et essentiellement les relations de la Pologne avec l’UE et l’état de quasi-dissidence de la Pologne par rapport à l’UE qui s’ébauche avec les premières mesures du gouvernement Kaczynski.

La logique antiSystème a changé son champ d’action, et les rôles ont été complètement inversés en Pologne entre les deux courants antagonistes. La logique de l’antiSystème, dans les mêmes espaces géographiques, change constamment selon l’orientation des évènements et les références qui les accompagnent, quelles que soient les idéologies et l’importance qu’on leur prête. D’une certaine façon, on pourrait avancer l’idée paradoxale que l’intégration complète de la Pologne dans le bloc-BAO s’est réalisée d’une façon extrêmement ferme, mais pour parvenir à ce résultat que ce pays puisse y jouer un rôle de trublion en menaçant de devenir le premier État-membre “eurosceptique” activiste, sinon provocateur, et cela à l’échelle d’un entité nationale à l’importance démographique et structurelle qu'on ne peut négliger. Personne n’a ni n’avait vraiment vu venir cela, parce que la Pologne se trouve dans un groupe de pays qu’on juge, ou qu’on jugeait liés pour longtemps à une pesanteur antirusse, y compris dans leurs politiques fondamentales, héritée de l’époque soviétique de l’après-guerre et de la Guerre froide.

Le paradoxe deviendrait complet si, évoluant dans ce sens où il devient eurosceptique et de tendance métahistorique proche d’un courant traditionnaliste, la Pologne se retrouverait sans l’avoir bien entendu voulu et même sans y penser du côté de la Russie qui est de plus en plus perçue comme représentante et défenderesse de cette tendance. Après tout, si une journaliste et excellente experte en théologie, la Danoise Iben Thranholm, estime qu’on peut avancer l’hypothèse, par ailleurs bien loin d’être absurde ni gratuite parce que de plus en plus souvent vérifiée, que “l’Église russe est en train de remplacer Rome comme protectrice du christianisme”, la Pologne catholique, et ouvertement catholique avec le parti PiS au pouvoir, pourrait en arriver à juger que la Russie peut aussi devenir un allié protecteur de sa propre tradition.

Il n’est pas absurde et désormais tout y invite au contraire d’estimer que la posture antiSystème est de moins en moins liée à des choix politiques et idéologiques contingents, et de plus en plus influencée par des prises de position fondamentales sur des questions étiques et ontologiques, ou se référant directement à l’étique et à l’ontologie. On ne fait en cela que suivre le déroulement de notre Grande Crise générale qui est réglée par les soubresauts du Système, – entre surpuissance et autodestruction, – renvoyant de plus en plus à ses propres fondements et de moins en moins aux conséquences politiques de ces fondements.

Nation corse et République populicide

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Nation corse et République populicide

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 13 décembre 2015, le second tour des élections régionales enregistre un regain inattendu de participation électorale, suite à une semaine de propagande médiatique intensive, la perte par le PS de plusieurs grandes régions et l’échec du FN à s’emparer d’un seul exécutif régional. Dans la fièvre de la soirée électorale, rares sont les réactions sur la déflagration politique en Corse.

 

Les élections sur l’Île de Beauté n’étaient pas régionales, mais territoriales puisque les élus siègent à l’Assemblée de Corse qui s’occupe la CTC (Collectivité territoriale de Corse) et dispose de compétences plus étendues que les autres conseils régionaux. L’assemblée de l’île désigne ainsi un Conseil exécutif de neuf membres (dont un président) qui constitue l’embryon d’un gouvernement régional autonome. En outre, dans le cadre de la réforme prévue par la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), les Corses doivent revoter dans deux ans quand la CTC et les deux départements qui disparaissent, donneront une collectivité insulaire unique.

 

Une nouvelle donne politique

 

Depuis 2010, la présidence du Conseil exécutif revenait au député radical de gauche François Giaccobi et la présidence de l’Assemblée de Corse au communiste Dominique Bucchini. Favorable à une large décentralisation, François Giaccobi cite souvent l’exemple des îles Åland à l’entrée du golfe de Botnie qui forment un État libre de langue suédoise associé à la Finlande. Bien que radical de gauche et donc a priori réputé centralisateur, François Giaccobi approuve en fait l’évolution institutionnelle vers l’autonomie, d’où en 2015 la concurrence d’une autre liste radicale de gauche, conduite par Jean Zuccarelli, fils et petit-fils des anciens édiles de Bastia, qui s’oppose, lui, à toute « dévolution » véritable. Avec 3,15 %, la liste Zuccarelli fut balayée par les électeurs de la même façon que la liste PS (3,25 %). Longtemps au pouvoir sur l’île, le parti Les Républicains (LR) se retrouve, lui aussi, divisé entre un partisan du processus, José Rossi, et un adversaire, Camille de Rocca Serra.

 

Au soir du 6 décembre, la liste Giaccobi vire en tête avec 18,42 %, talonnée par la liste autonomiste du maire de Bastia, Gilles Simeoni, l’avocat d’Ivan Colonna (17,62 %). Le code électoral autorisant des fusions de listes pour le second tour, Giaccobi s’unit à la liste Front de Gauche de Dominique Bucchini (5,56 %), les deux listes LR, Rossi (13,17 %) et Rocca Serra (12,70 %), s’allient aussi tandis que le FN parvient à se maintenir grâce à ses 10,58 %. Le mouvement national corse s’accorde entre Simeoni  et les indépendantistes menés par Jean-Guy Talamoni (7,73 %). La quadrangulaire donne finalement les nationalistes vainqueurs à 35,34 %, soit 24 sièges, la liste de gauche en obtient 12 (28,49 %), celle des Républicains 11 (27,07 %) et le FN 4 (9,09 %).

 

La surprise passée, l’installation du nouvel exécutif territorial suscite la colère, le sarcasme et la rancœur des hiérarques parisiens. Élu président de l’Assemblée de Corse pendant que Gilles Simeoni devient, lui, le nouveau président du Conseil exécutif, Jean-Guy Talamoni prononce son discours d’investiture en corse. Puis la nouvelle équipe jure sur un ouvrage indépendantiste du XVIIIe siècle avant que l’Assemblée presque unanime entonne l’hymne national corse. Guillaume Tabard s’emporte dès lors dans Le Figaro : « Avec ce quasi-blasphème républicain [tiens, tiens, il existerait donc encore des motifs de blasphème en France laïque…] du serment prêté, en corse et main levée, sur la Justification de la révolution de Corse de Don Gregorio Salvini, “ bible ” nationaliste d’avant la cession de l’île à la France (1). » Le saltimbanque Christophe Barbier décrit pour sa part le corse comme « un dialecte chaleureux et chantant, peu propice aux envolées oratoires tout en atteignant parfois de touchants accents de gravité. La culture corse est riche et raffinée, mais c’est une culture régionale, appuyée sur une langue qui l’est aussi. Seules la langue et la culture françaises ont accédé à l’universel (2) ». L’excellent linguiste ! Jamais en retard sur le centralisme républicain, le vice-président du FN, Florian Philippot, s’offusque du discours de Talamoni et considère que seul le français est la langue de la République… Mais cet élu régional du Grand Est oublie sûrement que le corse comme d’ailleurs l’alsacien, le thiois, le flamand, le gallo, le breton, le basque, le catalan, le nissard et les diverses variantes occitanes et arpitanes sont des langues de France parfaitement légitimes. Que les défenseurs de la langue française se concertent contre l’insupportable invasion de l’anglais globalisé et l’usage maintenant trop courant de l’arabe dialectal !

 

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La logique républicaine s’édifie en effet sur la réticence institutionnelle de reconnaître l’autochtonie en France et par un excès complémentaire contraire de favoritisme éhonté à l’égard des parlers issus de l’immigration extra-européenne. Sur ce dernier point, les nationalistes régionaux de Corse, de Flandres, du Pays Basque ou de Bretagne reprennent les vieilles antiennes multiculturalistes de la gauche du Capital. Ainsi, des cadres du Parti nationaliste basque jugèrent-ils qu’ils préféraient des Africains basquophones à des Européens non-euskadiens ! Jean-Guy Talamoni qualifie souvent la Corse de communauté de destin en devenir qui accepterait les quelque 13 % d’étrangers originaires d’Afrique du Nord. Il affirme aussi que « la position généreuse du mouvement nationaliste, puis de l’unanimité de l’Assemblée de Corse sur la crise des réfugiés en est une illustration. Comment un peuple qui a su créer, au cœur du XVIIIe siècle, la première république moderne, qui a instauré à la même époque la laïcité et la tolérance religieuse aurait-il pu tourner le dos au jus gentium (droit des peuples) en refusant le droit d’asile aux persécutés du XXIe siècle (3) ? » Le peuple corse conserve toujours une vitalité, une énergie, une virilité que n’ont plus les zombies bo-bo du continent. Le 25 décembre 2015, en réponse à l’agression de deux pompiers et d’un policier dans un quartier de l’immigration d’Ajaccio, des Corses expriment par des actes fermes et non par une marche blanche stérile, un ras-le-bol légitime contre des allogènes qui, misérable « vivre ensemble républicain » oblige, se croient tous permis.

 

Une République si meurtrière…

 

N’en déplaise à ses contradicteurs parisiens, la nation corse existe bel et bien par des critères géographiques, ethniques, historiques, linguistiques et culturels irréfutables. Or, la République dite française déteste ces spécificités, elle qui s’est sauvée en 1793 – 1794 par le génocide vendéen que Gracchus Babeuf nommait « populicide ». L’actuelle République hexagonale reste intrinsèquement populicide parce qu’elle dénie toute expression identitaire régionale et mésestime toute affirmation nationale et européenne. En parallèle, elle encourage les peuples minoritaires à se conformer à un modèle parisien fatigué et obsolète et enjoint les Français à renoncer à leurs traditions culturelles pour se fondre, eux, dans un pandémonium multiracialiste marchand.

 

Moins sanglante que l’effroyable répression de la Vendée militaire par les sbires du général Turreau, la haine républicaine des différences  n’en demeure pas moins brutale et déstabilisatrice. Sans enracinement concret, l’appartenance aux communautés s’annonce problématique. Pour le député-maire Les Républicains d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, « l’identité ne s’attache pas à un territoire, mais à l’adhésion des valeurs (4) ». Et si ces valeurs montrent leur défaillance et/ou leur insuffisance, que reste-t-il ? Peut-être la conversion à l’islam ?

 

corse.jpgIl faut en outre dénoncer les propos inacceptables de Malika Sorel-Sutter, une icône d’une soi-disant « droite » toujours aussi stupide, qui affirme que « ce sont bel et bien des Français de souche qui ont trahi la République. Trahir la République française, ce n’était pas trahir n’importe quelle République, car la République française porte en elle la traduction de l’héritage politique et culturel du peuple français (5) ». Elle inverse les responsabilités ! C’est en fait la République qui trahit les Français de souche et ce, depuis bien longtemps. Cette dame oublie peut-être que la République, Troisième du nom, a surtout éradiqué les nombreuses cultures vernaculaires en généralisant deux redoutables instruments d’aliénation psychosociale : la conscription militaire soumise à la férule de sous-officiers obtus et l’école laïque obligatoire régie par la baguette des sinistrement fameux « hussards noirs ». Ces deux terribles encadrements diffusèrent un délétère esprit de revanche germanophobe et contribuèrent à l’éradication poussée des campagnes françaises au cours de l’absurde Première Guerre mondiale. Trahir la République s’impose par conséquent comme une urgente nécessité.

 

Contrairement à ce qu’écrit Christophe Barbier, « si l’on veut sortir de la nation, on est déjà un extrémiste, puisque l’on va au-delà des bornes de la République, pour la diviser et la réduire (6) », la France ne coïncide pas avec la République. La France dépasse très largement les limites rabougries du cadre républicain. Parler de « nation républicaine » revient à employer un oxymore, car l’essence de la République hexagonale est anti-nationale, anti-populaire et anti-identitaire. Malgré quelques défauts notables, la nation corse indique aux peuples enfermés la voie de l’exemplarité. C’est donc aux Français de racines albo-européennes d’aller au-delà de leur piteuse République et de découvrir la réalité toujours chatoyante des communautés, des nations et des peuples.

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : dans Le Figaro, des 19 et 20 décembre 2015. Dans son extraordinaire biographie sur Pascal Paoli, Paoli. Un Corse des Lumières (Fayard, 2005), Michel Vergé-Franceschi rappelle que la France s’empara de la Corse parce que la République thalassocratique de Gênes se montrait incapable d’indemniser Versailles des frais de son intervention militaire sur l’île.

 

2 : dans L’Express, du 23 décembre 2015 au 5 janvier 2016. Dans le même numéro se manifestent au moins deux négateurs de l’identité française-européenne. Le premier nie la pertinence de la bataille de Poitiers en 732. Le second décrit le « Grand Remplacement » comme une « thèse complotiste » alors qu’il est vérifiable dans les rues et dans les cours de récréation… Barbier assure doctement qu’« il n’y a pas de prisonniers politiques en France, où l’on est condamné pour ses actes, pas pour ses idées ». Et l’horrible loi Gayssot ? Et les condamnations scandaleuses de Renaud Camus et d’Éric Zemmour ?

 

3 : Jean-Guy Talamoni, « Coup de tonnerre sur la Corse », dans Le Monde, du 19 décembre 2015.

 

4 : dans Le Figaro, du 22 décembre 2015.

 

5 : Malika Sorel-Sutter (entretien avec), « Ce sont bel et bien des Français de souche qui ont trahi la République », mis en ligne sur Boulevard Voltaire, le 24 décembre 2015.

 

6 : dans L’Express, art. cit.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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Politiechef Köln: Migranten veroorzaken onverdraaglijke criminaliteit

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Politiechef Köln: Migranten veroorzaken onverdraaglijke criminaliteit
 
Ex: http://www.xandernieuws.punt.nl

Sommige Duitse vrouwen en meisjes door wel 100 migranten aangerand

Autoriteiten halen talloze videofilmpjes, die het criminele gedrag van de migranten bewijzen, van het internet


Angela Merkels ‘der Islam gehört zu Deutschland’ volgelingen gaven tijdens oud en nieuw in Köln een voorproefje van wat in heel Europa het nieuwe ‘normaal’ wordt.

De politiechef van Köln, Wolfgang Albers, reageerde geschokt op de enorme wantoestanden die zo’n 1000 moslimmigranten uit Noord Afrika en het Midden Oosten tijdens oud en nieuw in het centrum van de stad veroorzaakten. Duitse vrouwen –of ze nu door hun man werden begeleid of niet- werden massaal aangerand, beroofd en in minstens een geval ook verkracht. ‘Dit hebben we nog nooit meegemaakt. Dit waren misdrijven in een volledig nieuwe dimensie. Deze toestand is onverdraaglijk,’ zei Albers. Inmiddels twijfelt de politie er serieus aan of het carnaval in februari nog wel doorgang kan vinden. Oftewel: welkom in Angela Merkels nieuwe, geïslamiseerde Europa, waar Parijs en Köln nog maar een eerste begin van waren.

Al om 9 uur ’s avonds hadden zich zo’n 400 tot 500 jonge, voornamelijk Noord Afrikaanse (Marokkaanse en Algerijnse) mannen verzameld op het stationsplein in Köln. Die hadden zich laten vollopen met alcohol en gooiden en schoten voortdurend met vuurwerk naar passanten. De groep groeide in korte tijd naar 1000 man, die steeds agressiever werden, waardoor de politie het plein kort voor middernacht moest ontruimen. (2)

‘Criminaliteit in nieuwe dimensie - Dit hebben we nog nooit meegemaakt’

Verwijten dat de politie had kunnen voorkomen dat tal van vrouwen werden aangerand, wees Albers echter van de hand. ‘Dit hebben wij namelijk nog nooit meegemaakt, en daarom konden wij ons er niet op voorbereiden. We zullen dit echter niet accepteren.’ Zo’n 60 tot 80 mensen deden aangifte, waarvan circa een kwart bestond uit seksueel aangevallen vrouwen. Men gaat ervan uit dat er nog veel meer slachtoffers zijn die zich (nog) niet hebben gemeld.

Tal van passerende Duitse vrouwen werden door de ‘hoer’ en ‘ficki ficki’ schreeuwende migranten aan hun haren, borsten, armen en tussen hun benen vastgegrepen. Velen werden beroofd van hun mobieltjes en geld. Een jonge vrouw verklaarde hoe zo’n 40 tot 100 zeer agressieve mannen haar broek en slipje bijna compleet van haar benen wisten te rukken. (2) Een jong meisje beschreef hoe ze samen met 4 vriendinnen door minstens 30 mannen was aangerand: ‘Ik had vingers in al mijn lichaamsopeningen.’

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Filmpjes snel van internet gehaald

‘Het gedrag van de daders baart mij grote zorgen, ook met het oog op carnaval,’ vervolgde Albers. De politie bekijkt daarom of grote festiviteiten voortaan tijdelijk met videocamera’s kunnen worden bewaakt. Men hoopt op die wijze misdaden zoals tijdens oud en nieuw te kunnen voorkomen, al werd tegelijkertijd aangegeven dat het geen doen is om iedere gemaskerde persoon te controleren.

Filmpjes van de wantoestanden werden op een Facebook site geplaatst, maar nadat de pers en politiek er lucht van kreeg er onmiddellijk weer vanaf gehaald. Immers: het Duitse volk moet zo min mogelijk met de realiteit van de massa immigratie worden geconfronteerd. Videobewijs van schandalig crimineel gedrag van honderden migranten is niet politiek-correct, dus niet gewenst, omdat het dan niet langer gebagatelliseerd of ontkend kan worden.

Tahrir plein, maar nu in Köln

De beschrijvingen doen denken aan de door onze media zo bejubelde islamitische revolutie op het Tahrir plein in Caïro in 2011, waar vrouwen uit het Westen, waaronder een Amerikaanse journalist, door tientallen moslimmannen brutaal werden aangerand of verkracht. Hetzelfde overkwam een 22 jarige Nederlandse vrouw en minstens 24 anderen in 2013, toen het plein opnieuw centraal stond tijdens een volksopstand (3).

Pro-immigratie burgemeester zal ‘geen wetteloos gebied’ toestaan

Burgemeester Henriëtte Reker –die vorig jaar het nieuws haalde doordat ze licht werd verwond (en niet zwaar, zoals de kranten valselijk schreven) door een ‘tegenstander’, wat achteraf echter een linkse ‘false flag’ aanval bleek om haar de verkiezingen te doen winnen- verklaarde dat ‘wij niet kunnen tolereren dat hier een wetteloos gebied ontstaat.’ Reker is echter een groot voorstander van de door bondskanselier Merkel veroorzaakte onbeperkte immigratie van moslimmigranten – degenen die met de kerst voor de anarchistische puinhoop in haar stad verantwoordelijk waren. (1)

Ook in andere steden aanrandingen en verkrachtingen

Overigens gingen niet alleen in Köln, maar ook in veel andere Duitse streden migranten op vergelijkbare of nog ergere wijze tekeer. Twee 18 jarige meisjes werden in het centrum van Stuttgart door zo’n 15 ‘zuiderlingen’ met een Arabisch uiterlijk lastig gevallen, aangerand en beroofd. Vlakbij werd een 19 jarig meisje door vier Marokkanen of Algerijnen geslagen en geschopt. In Minden werd een 25 jarige vrouw het slachtoffer van een wrede verkrachting door migranten.

Xander

(1) RP Online
(2) KOPP / YouTube
(3) AD

mardi, 05 janvier 2016

On left-wing Germans

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Black and Blonde

On left-wing Germans

By Linh Dinh

Ex: http://www.lewrockwell.com

Nowadays, the United States exports almost nothing but weapons, noises, images and attitudes, and among the last, the black ghetto, keeping it real, thug, gangsta life is being gobbled up eagerly by millions all over, from Jakarta to Istanbul, to Berlin. White, yellow or brown, many pose enthusiastically as dwellers of the American black ghetto.

Their fantasy makeover is derived entirely from music videos and Hollywood films. In East Germany, the catalyst was Beat Street, one of the first hip-hop movies. Released in 1984, it was shown in East Germany merely a year later. Communist censors deemed it an indictment of Capitalism and the United States. To East German youths, however, it provided a mental escape from their Communist confinement. By spraying graffiti and break dancing, they could imagine themselves as living beyond the Iron Curtain.

Germany’s fascination and identification with American minorities started with the American Indian, whom many Germans still admire for his purity, simplicity and toughness. There is a saying, “An Indian feels no pain.” “Ein Indianer kennt keinen Schmerz.”

Just as the Germanic chieftain Arminius resisted Rome, defeated it in 9AD, the Amerindian is seen as a heroic warrior against much superior force. He’s also the antidote to the white man’s corruptions. Of course, Germany is still very white and, in many ways, the epitome of white civilization. Nevertheless, there is a longing among many Germans, at least occasionally, to strip away the deforming gown of civilization and be savage. Pagan impulses tug at the brand name underpants of each German.

Since the Amerindian is the ideal man, his society must be perfect, or nearly so. A most curious German, Christian Prieber, even had a plan to turn a Cherokee settlement into Utopia. Born in Saxony in 1697, Prieber was chased out for his subversive ideas, so he fled to England, leaving behind his wife and children. In 1735, Prieber arrived in the New World. After brief stops in Savannah and Charleston, Prieber ended up by 1736 in Great Tellico, a Cherokee town in present-day Tennessee. Accepted into their community, he quickly became their counselor. Prieber’s residence with the Cherokees ended after seven years, however, when he was arrested by the British. Accused of being an agent for the French, Prieber died in jail a year later.

Ludovick Grant, an English trader, described the prisoner, “he is a very extraordinary Kind of a Creature; he is a little ugly Man, but speaks almost all Languages fluently, particularly English, Dutch, French, Latin and Indian; he talks very prophanely against all Religions, but chiefly against the Protestant; he was setting up a Town at the Foot of the Mountains among the Cherokees, which was to be a City of Refuge for all Criminals, Debtors, and Slaves who would fly thither from Justice or their Masters […] being a great Scholar he soon made himself master of their Tongue, and by his insinuating manner Indeavoured to gain their hearts. He trimm’d his hair in the indian manner & painted as they did going generally almost naked except a shirt & a Flap. He told these people that they had been strangely deluded, that they had been tricked out of a great part of their Land by the English […] He proposed to them a new System or plan of Government, that all things should be in common amongst them, that even their Wives should be so and that the Children should be looked upon as the Children of the public and be taken care of as such and not by their natural parents […] that they should admit into their Society Creeks & Catawbaws, French & English, all Colours and Complexions, in short all who were of these principles […] He enumerates many whimsical Privileges and natural Rights, as he calls them, which his citizens are to be entitled to, particularly dissolving Marriages and allowing Community of Women, and all Kinds of Licenciousness […] it is a Pity so much Wit is applied to so bad Purposes.”

There is no evidence the Cherokees went along with Prieber’s social engineering, though they did accept his practical advices on how to deal with the treacherous and exploitative white man. He also taught them English measurements of distance and weight. An enemy of private property, organized religion and the nuclear family, Prieber was a Communist before his time. His gravitation towards the Cherokees is further proof of his rejection of Western Civilization. The Indians also provided him with a more malleable clay, he thought, to sculpt his Utopian masterpiece.

linkehass.jpgThe more one identifies with the primitive, the more one rejects the elaboration and refinement of advanced civilization. Germans are among the most civilized, and I don’t measure that by bombastic monuments, but by the subtlest civilized gestures. Outside the entrance of a shopping mall toilet, I noticed management had left bowls of water and dog food, and inside each bathroom stall at my university, there is a toilet bowl scrubber to use if necessary. Germans also rarely jaywalk or litter. Of course, they have also produced guys with names like Bach, Beckmann and Sebald. I work on Beethoven Street. Hey, rambling schmuck, and what about dudes with names like Mengele, Heydrich and, uh, Hitler?! I’m talking about civilization’s forms, not its moral contents. Except when they go berserk, Germans are among the most domesticated. In this, they resemble the Japanese. Both have been superbly toilet trained.

Urbanized and cultured, Germans miss their earthier, more savage selves, and this persistent longing has surfaced in movements such as Wandervogel [Wandering Bird], Völkisch [Folksy] and Blut and Boden [Blood and Soil], the last of which painted the Jew as a degenerate, urban egghead, and the true German as a rigorous, pure and timeless being that’s dirt coated, sun-splashed and wind lashed, not unlike an American Indian. In the 70’s, some German anarchists dubbed themselves Stadtindianer, or Urban Indians. (They were modeled after an Italian group, Indiani Metropolitani. “We have unearthed the battle ax!” went a rallying cry. “Abbiamo dissotterrato l’ascia di guerra!”)

With the advent of hip hop, German malcontents have a contemporary role model. Instead of the mythical American Indian, they can now mimic American ghetto blacks, as purveyed by Hollywood. In Beat Street, there are many panoramas of the South Bronx, with its abandoned homes, garbage and graffiti. With no such slums, Germany didn’t look quite gritty or cool enough, so the ghetto had to be willed into being. So far, German graffiti sprayers, window breakers and litterers are only partially successful, but give them time. They’ll get there.

Leipzig’s most ghetto-like neighborhood is Connewitz, and it’s not because poor people live there, but because it’s a stronghold of Communists and Anarchists. There’s hardly a building that’s not repeatedly marred by spray paint, and most of the graffiti are free of political contents. It’s just vandalism. Defending it, a young female Leipziger explained to me, “They don’t really care about private property.” All of the mom and pops that make up the majority of Connewitz businesses must be repainted constantly. That this is such a huge waste of manpower and resources doesn’t bother the “green” progressives of Leipzig.

On December 12th, 2015, the left went violent when less than a hundred rightists marched through Connewitz. A thousand Communists, Anarchists and other self-proclaimed militants hurled stones and bottles, set fires, injured 69 cops, damaged 50 police vehicles and broke scores of windows in their own neighborhood. Banks, including local credit unions, were particularly targeted. As an indication of the German police’s restraint, none of the raging leftists were hurt, though 23 were arrested.

I walked through Connewitz the next afternoon. Seeing all the broken windows, I could easily picture a day when all of these businesses would be forced to evacuate, leaving this once lovely section to resemble the menacing and dismal black ghetto of the hip German rebel’s fantasy. You can’t be oppressed if you don’t dwell in the ghetto.

Rap has gone a long way since Beat Street. Though it is a diverse form, its most salient characteristic is aggression. One doesn’t even need to understand the lyrics to grasp this. With its extreme narcissism, glorification of violence and contempt for women, quite a bit of rap is also against any civilization, not just the white man’s. Other musical genres, such as punk and heavy metal, also flaunt anti-social attitudes, but they don’t have the circulation of rap, and some of their worst practitioners aren’t international icons.

Ya, ya, I’m just an old head who don’t know nothing about creativity. I’ve never heard of Blumio, the Japanese-German who fillets and fish wraps the news in rhymes, and I ain’t got no appreciation for the exhilarating, rapid-fire flow of Samy Delux when he claims, quite rightly, of course, that he’s Germany’s best poet, “Ich bin so Schiller, so Goethe / So bitter, so böse / Noch immer der größte / Poet der hier lebt.” “I’m so Schiller, so Goethe / So acerbic, so wicked / Still the greatest / Poet who lives here.”

Berlin_Linke_Gewalt20091111141037.jpgOne of the earliest German hip hop albums was called “Krauts with Attitude,” a clear nod to N.W.A., “Niggas with Attitude.” N.W.A. has become very mainstream, of course, as attested by the 2015 release of Straight out of Compton. Around Leipzig, I now see stickers and posters of seven masked German militants, under the heading “STRAIGHT OUT OF CONNEWITZ.”

With their hatred of the state, nation and law and order, German leftist radicals see American ghetto blacks, as portrayed in movies, music videos and newscasts, as kindred spirits. Of course, they have no familiarity with ordinary black folks who go to work and church, and cherish quite traditional values. Seeing blacks rioting in American cities, these Germans cheer and look forward to doing the same. Hating not just the worst aspects of civilization, but nearly all of it, they just want to tear everything down, for Utopia, you see, is just beyond the blood red horizon.

In Berlin, there’s a graffiti of a black man pointing a gun, “HANDS UP.”

In Leipzig, there’s a painted silhouette of a man hovering over an upturned skateboard, with a balloon tied to his wrist, “KILL COPS.”

In Leipzig, one end of a bench has, “NO BRAIN.” The other end, “HATE COPS.”

All of the anti-cop graffiti I’ve seen in Germany are written in English, by the way. This is only appropriate since many of these radicals’ firmest and most up-to-date beliefs have also been imported from the USA. Even the slogans are often the same, i.e., “NO MAN IS ILLEGAL.” Believing themselves so progressive, they’re actually just puppets of the empire. No Arminiuses, they’re bit players in Rome’s master scheme. Media masturbated, they’re preparing their own kind for rape.

The Best of Linh Dinh

Linh Dinh [send him mail] is the author of two books of stories, five of poems, and a novel, Love Like Hate. He’s tracking our deteriorating socialscape through his frequently updated photo blog, Postcards from the End of America.

creativecommons.org

Previous article by Linh Dinh: Turkey’s Weasel Problem

dimanche, 03 janvier 2016

Presseschau Januar 2016

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Presseschau
Januar 2016
 
Frohes neues Jahr, Happy New Year, Bonne Année, Feliz Año Nuevo, Buon Capodanno, gelukkig nieuwjaar, un an nou fericit, S Novim Godom... , wünscht die Presseschau spezial !
 
Wieder einige Links. Bei Interesse anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
Vereinigte Staaten für 81 Prozent aller Kriege verantwortlich
 
Weltall: USA erklären sich zum Verwalter der Schürfrechte
Raum und Recht: Wem gehört das Weltall?
 
Negativzinsen: Wie tief kann es gehen?
Die Experimente mit Negativzinsen gehen weiter. Erfahrungen aus Schweden zeigen, dass die Leitzinsen deutlich in den negativen Bereich gesenkt werden können, ohne dass das Finanzsystem kollabiert. Was bedeutet das für die EZB?
 
Bundesbank überstimmt: Draghi zieht Politik gegen deutsche Sparer durch
Die Bundesbank kann innerhalb der EZB die Interessen der deutschen Sparer nicht mehr vertreten. Der Beschluss zur neuen Geld-Schwemme erfolgte gegen das Votum von Bundesbank-Chef Jens Weidmann.
 
Draghi soll aufklären
EZB-Geheimabkommen alarmiert Politik
 
EU: Meldepflicht für Bargeld und Schmuck?
 
800 Euro für jeden: Finnland geht einen radikalen Schritt
 
Schwellenländer
Kommen die Goldenen Jahre niemals wieder?
Die Schwellenländer münden womöglich in eine lange Phase der wirtschaftlichen Stagnation ein. Diese Sorge drückt die Weltbank in einem jetzt veröffentlichten Bericht aus
 
Durchbruch für China: Yuan wird Welt-Reservewährung
 
Mehr als 2.000 Razzien
Französische Polizei findet 320 Schußwaffen bei Islamisten
 
Syrien
IS-Kämpfer verlassen Damaskus - Abkommen mit Assad-Regime
2000 Kämpfer des "Islamischen Staats" und der Al-Nusra-Front sollen mit ihren Angehörigen am Samstag aus dem Palästinenserlager Jarmuk abziehen, das syrische Truppen belagern.
 
IS: Nächstes Hauptquartier in Libyen
Raqqa muss fallen, fordert die französische Regierung. Und Sirte? In Libyen sträubt sich alles gegen Lösungen
 
Geheimes US-Kommando fliegt auf
Offiziell gibt es keine amerikanische Militäroperation in Libyen. Da machen sich Fotos einer Spezialeinheit auf Facebook schlecht.
 
Luxemburg gegen den Terror: Zum Lachen
 
BND kooperiert wieder mit Assad-Regierung
 
EU Kommission
Oettinger fordert EU-Beitritt der Türkei
 
Extremisten attackieren Journalisten und A.F.P.-Gebäude in Paris
Ausschreitungen der kahanistischen „Jüdischen Verteidigungsliga“ vor dem Pressegebäude der Nachrichtenagentur „Agence France Presse“ wegen Berichterstattung über Geschehnisse in Palästina und Israel.
 
Sie wollen alle nur weg aus ihren toten Ländern
Der Krieg in Syrien ist für viele nur der Anlass zur Flucht, die Ursachen liegen tiefer. Die arabischen Gesellschaften sind zutiefst verrottet und stehlen der Jugend die Zukunft. Europa ist Sehnsuchtsort.
 
(Datensammler Zuckerberg stilisiert sich zur moralischen Instanz…)
US-Prominente versus Donald Trump: Vereint gegen den Hetzer
 
(Buchbesprechung zur pakistanischen Gesellschaft)
Der Sex-Trieb des Mannes als Maß aller Dinge
Von Necla Kelek
 
Neues Gesetz: Tadschikistan will ausländische Vornamen für Babys verbieten
 
Diplomatischer Streit
Polen fordert Entschuldigung von Martin Schulz
 
Kolonialherren in Brüssel
von Henning Hoffgaard
 
Front National triumphiert bei Regionalwahlen: Frankreich rückt nach rechts
 
Wahlausgang in Frankreich
Deutsche Wirtschaft ist "alarmiert"
 
(2. Runde mit erwartbarem Ergebnis)
Regionalwahlen in Frankreich
Erste Prognosen: Front National gewinnt keine einzige Region
 
Vorwurf Rassenhaß: Freispruch für Le Pen
 
(Linke würden so etwas natürlich nie machen…)
Polen soll radikal umgebaut werden
Kommentar: Wenn Rechte Recht beugen
 
Referendum
Slowenen schmettern Homo-Ehe ab
 
Niederlande: Flüchtlingsgegner attackieren Ratsgebäude in Geldermalsen
 
(Harte Auswahlkriterien)
Neuseeland
Zu dick für ein Bleiberecht?
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Warum Geld auf dem Konto bald weniger sicher ist
Bis zu 14 Milliarden Euro pro Kunde soll der Einlagensicherungsfonds der deutschen Banken garantieren. Das glaubt kein Mensch. Deshalb wird die Grenze jetzt gesenkt. Und das ist nur der erste Schritt.
 
Um bis zu 25 Prozent 
Grundsteuer steigt vielerorts drastisch
 
(Eine Million Sozialhilfebezieher wollen bezahlt werden…)
Krankenversicherung
Die Kassenbeiträge steigen deutlich
 
(Hartz IV)
Ein Urteil mit Sprengstoff
 
Spendable Juristen
von Markus Brandstetter
 
"Erdrutschartiger Verfall des Optimismus" in Deutschland
Den Deutschen geht es gut: Die Wirtschaft ist stabil, die Arbeitslosigkeit niedrig. Trotzdem sind sie plötzlich zutiefst verunsichert. Solch eine paradoxe Situation gibt es nur sehr selten.
 
Helmut Roewer: Das Verschwinden des Rechtsstaats und das Versagen der politischen Elite
 
KenFM am Telefon: Dirk Pohlmann zum BND Skandal
 
Meinung
Zu Tisch mit dem Terror
von Thorsten Hinz
 
Neujahrsansprache: Merkel fürchtet Spaltung Deutschlands
 
Umfrage zu den Parteien
Wähler sehen CDU erstmals links der Mitte - AfD rückt nach rechts
 
(Austritte aus der CDU wegen Merkels Asylpolitik, u.a. Steffen Heitmann)
 
Steffen Heitmann verläßt CDU
„Ich habe mich noch nie so fremd in meinem Land gefühlt“
 
"Und wer sagt das Frau Merkel?" – "Ich!"
Armin Schuster hält Merkels Flüchtlingspolitik für falsch – er weiß wovon er redet, denn er war Bundespolizist. Jetzt wagt er sich als Abgeordneter aus der zweiten Reihe an die Spitze des Widerstands.
 
(…aber die Reihen weiterhin fest geschlossen)
Die CDU feiert Angela Merkel mit Beifallsstürmen
 
(Schäuble reagiert nervös)
AfD Schäuble warnt vor Wettstreit mit „Dumpfbacken“
Stimmenfang mit der Angst vor Flüchtlingen? Bundesfinanzminister Wolfgang Schäuble (CDU) warnt die Union vor einem Wettstreit mit „Dumpfbacken“ von der AfD.
 
Bundesagentur für Arbeit
Asylanten sollen aus Arbeitslosenstatistik gerechnet werden
 
(Dazu ein Kommentar)
Fälschung mit Ansage
 
Bekenntnis zum Grundgesetz
Maas kritisiert „schlecht integrierte“ Deutsche
 
Hasskommentare im Netz
Heiko Maas beißt sich an Facebook die Zähne aus
Heiko Maas hat wichtige Neuigkeiten: Facebook hält sich bei Hasskommentaren künftig an deutsches Recht. Das scheint eine Sensation zu sein. Würde es der Minister sonst eigens verkünden?
 
Heiko Maas
Das Amt gibt ihm Halt
von Thorsten Hinz
 
(Senil?...)
Grünen-Politiker
Terrorangst: Ströbele fordert Verbot von lauten Böllern
 
AfD erhält weiteren Sitz in Bremer Bürgerschaft
 
Immer wieder Bremen
von Bastian Behrens
 
Das war 2015
Schau dich nur um
von Ronald Berthold
 
DDR
Der Zwangsarbeiter- und Bauernstaat
 
Siebenbürger Sachsen fordern Entschädigung für Zwangsarbeiter und Eigentumsrückgabe
 
Brähmig/Fabritius: Union setzt 50 Millionen Euro für die Entschädigung deutscher Zwangsarbeiter durch
 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Endzeit und Bereitschaft
 
NSU-Prozeß
Zugegeben, was bekannt war
von Hinrich Rohbohm
 
(Die Innenbehörden versuchen nun via Staatsschutz mobil zu machen…)
Innenministerium: Rechtsextreme steuern Pegida
 
Dresden prüft Pegida-Verbot
 
AfD-Gegner drohen Hoteliers, Petry findet keine Wohnung
AfD-Gegner verüben nicht nur Anschläge auf Büros der Partei, sie bedrohen auch Hoteliers und Gastronomen. Bundesvorsitzende Frauke Petry ist in Leipzig privat als Mieterin unerwünscht.
 
(Umso besser, so müssen die AfD-Politiker eine SPD-Visage weniger angucken…)
Rheinland-Pfalz
Dreyer boykottiert Sendungen mit AfD-Politikern
 
(Die nächste Sozi-Entgleisung)
Oppermann: AfD ist "Bande von Zynikern und geistigen Brandstiftern"
 
Interview mit Mainzer Historiker Rödder
AfD niedersingen "unklug wie undemokratisch"
Im März wird in Rheinland-Pfalz und Baden-Württemberg gewählt. Laut Umfragen schafft es die AfD in die Landtage. Den Massenzulauf hat die Pegida-Bewegung der AfD gesichert, sagt der Mainzer Geschichtswissenschaftler Rödder.
 
Antworten auf Fragen eines langjährigen Lesers
von Götz Kubitschek
 
 
Hamburger Bundesratsinitiative
Propagandadelikte sollen auch im Ausland verfolgt werden
 
(FAZ)
Medienkritik
Auf Antifa-Kurs eingeschwenkt
von Karlheinz Weißmann
 
(Die übliche "Antifa"-Anprangerung im "Spiegel")
Spiegel: Neun Seiten über die "Neue Rechte"
 
„Bild“-Pranger verstößt nicht gegen Pressekodex
 
Rot-Rot verteidigt „We love Volkstod“-Parole
 
Wegen Äußerung zu Asylkrise
Linksjugend fordert Parteiausschluß Lafontaines
 
Neuerscheinung von „Mein Kampf“
Beck: Sarrazin und Pirinçci gefährlicher als Hitler
 
Wegen Demonstration mit Linksextremisten
Polizeigewerkschaft kritisiert Claudia Roth
 
(Wahrscheinlich "Antifas" überfallen Bekleidungsgeschäft mit "Thor Steinar"-Kollektion)
Anschlag auf Geschäft in Plauen - Vier Verletzte
 
Nach Räumung eines Wagenplatzes
Linksextremisten stürmen Leipziger Rathaus
 
Angriffe auf Polizisten
Schwere linksextreme Krawalle in Leipzig
 
Kriegsartige Demo in Leipzig-Connewitz
 
Kommentar zu linksextremer Gewalt
Furchtbare Verharmloser
von Michael Paulwitz
 
(Die Möchtegern-Leipziger aus Frankfurt…)
Protest für mehr Wohnraum für Flüchtlinge
Hausräumung mit Schlagstöcken und Pfefferspray
 
Duisburg
Anti-Pegida-Demonstration
Linksextremisten greifen Polizeipferde an
 
Anschlagsserie auf AfD-Büros reißt nicht ab
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
"Unrealistisch positives Szenario"
Top-Ökonom prophezeit: Flüchtlingskrise wird uns eine Billion Euro kosten
 
Asylkosten
Reinen Wein einschenken
von Markus Brandstetter
 
"Zwei Drittel können kaum lesen und schreiben"
Viele Flüchtlinge haben eine miserable Schulbildung, nur zehn Prozent sind Akademiker. Das hat der Bildungsökonom Ludger Wößmann herausgefunden. Ein Gespräch
 
Warum Einwanderung NICHT die globale Armut löst
 
Millionen Afghanen unterwegs: Deutschland fürchtet die neue Flüchtlingswelle
 
CDU-Politiker erwartet Millionen Familiennachzüge
 
Deutsche 20 bis 35-Jährige schon in fünf Jahren in der Minderheit?
 
Flüchtlinge
Aiman Mazyek: "Ich werde nicht mehr von Obergrenzen sprechen"
Der Vorsitzende des Zentralrats der Muslime, Aiman Mazyek, bereut, über Obergrenzen für Flüchtlinge gesprochen zu haben. Jetzt lobt er das Vorbild Deutschlands.
 
(Als ob es noch nicht genug Einwanderungsprobleme gäbe, werden weitere Migranten von Asyl-Propagandisten im Behördenapparat zusätzlich eingeladen…)
Flüchtlinge landen auf Einladung Deutschlands in Calden
 
(Wer hätte anderes erwartet…)
Bis Oktober 2017
Flüchtlingsmädchen Reem darf in Deutschland bleiben
Reem weinte, Merkel streichelte sie: Das Flüchtlingsmädchen wurde berühmt, als sie bei einem Bürgerdialog mit der Kanzlerin anfing zu weinen. Nun wurde der Aufenthaltstitel der Palästinenserin verlängert.
 
Neues vom Reisebüro Merkel & Faymann
 
(Skandal ! Diese Deutschen, so etwas macht aber auch sonst keiner…)
Gegen Dublin-Abkommen verstoßen
Deutschland ließ 60.000 Flüchtlinge unregistriert nach Schweden
 
Tschechiens Präsident zur Asylkrise: "Organisierte Invasion" - Nur mit Armee zu stoppen
 
Tschechiens Präsident Zeman
Flüchtlingsstrom ist "organisierte Invasion"
 
Weihnachtsbotschaft des Präsidenten der Tschechischen Republik Milos Zeman 2015
 
EU-Ratschef Tusk zu Flüchtlingspolitik
"Diese Flüchtlingswelle ist zu groß"
 
Flüchtlinge
In Griechenland boomt das Geschäft mit gefälschten Pässen
 
Umverteilung auf andere EU-Staaten
Schweden will Asylbewerber wieder loswerden
 
Das Musterland Schweden steht vor Asyl-Bankrott
Schweden galt bisher als Vorbild internationaler Hilfsbereitschaft. Doch jetzt schließt das Land langsam seine Grenzen. Befürworter sind ausgerechnet jene, die selbst vor Jahren als Flüchtlinge kamen.
 
Arabische Satire zur Merkelkrise (dt. Untertitel)
 
Merkel: Deutsche dank Gastarbeitern lockerer
 
Einwanderung
Beck fordert Akzeptanz für Schächten und Kopftuch
 
Bischöfe ziehen Parallelen zwischen Jesus und Flüchtlingen
 
Anne Will
Flucht vor der Realität
von Lukas Steinwandter
 
Maulkorb-Erlass: dm-Mitarbeiter dürfen sich nicht kritisch zur Flüchtlingsfrage äußern
 
Trump sagt Deutschland "totales Desaster" voraus
Donald Trump, republikanischer US-Präsidentschaftsbewerber, hat Bundeskanzlerin Angela Merkel scharf für ihre Flüchtlingspolitik angegriffen. Sie habe Deutschland "enormen Schaden zugefügt".
 
("Flüchtlinge" vs. Obdachlose)
Spenden für Obdachlose
„Mal die eigenen Leute unterstützen“
von Felix Krautkrämer
 
Flüchtlingsunterkünfte
Berlin beschlagnahmt immer mehr Turnhallen für Einwanderer
 
(Auch das Hinterland soll bereichert werden…)
Neues Investitionsprogramm Städtebund: Flüchtlinge auf dem Land ansiedeln
Der Städte- und Gemeindebund möchte Städte angesichts der hohen Zahl der Flüchtlinge entlasten und lenkt den Blick auf die Dörfer. Das nötige Geld könnte aus einem neuen Investitionsprogramm für Kommunen kommen.
 
Hamburg : Gericht stoppt Bau von Flüchtlingsunterkunft
 
Zuflucht in früheren Abgeordnetenbüros
Ex-Landtag in Potsdam bereit für Flüchtlinge
Es ist wohl die bisher ungewöhnlichste Flüchtlingsunterkunft in Brandenburg: Wo früher die Weichen für die Landespolitik gestellt wurden, ziehen am Dienstag 72 Asylsuchende ein. Der frühere Landtag auf dem Potsdamer Brauhausberg erwartet nach einem Tag der offenen Tür die ersten Bewohner.
 
(Wenn es nicht rund läuft, werden Sündenböcke gesucht)
Gewalt gegen Flüchtlinge: Steinmeier gibt geistigen Brandstiftern Mitschuld an Angriffen
 
Flüchtlinge vs. Brauchtum: Krampusläufe abgesagt
 
VG Freiburg zu Helmpflicht für Motorradfahrer
Keine Ausnahme für turbantragenden Sikh
 
Syrischer Flüchtling: ich bin gekommen, um Deutsche zu islamisieren
 
Gestörte Weihnachten
 
Überstunden und steigende Kriminalität
Bremer Polizisten lachen Innensenator Mäurer aus
 
"Wir züchten uns Intensivtäter"
Tania Kambouri ist Polizistin in Bochum und sieht sich täglich immer mehr Gewalt ausgesetzt - besonders von jungen Muslimen. Über ihre Erfahrungen hat die 32-Jährige nun ein Buch geschrieben.
 
Bereits Kinder beschimpfen Beamte
Streifenpolizistin Tania Kambouri legt nach: "Wir haben uns Kriminalität importiert"
 
Die Soko Flüchtlingskriminalität in Braunschweig - Erste Bilanz
Als die Soko gegründet wurde, war man gespannt, ob sich gängige Vorurteile bestätigen würden. Nun liegen erste Ergebnisse vor.
 
Trotz Knast: Asylbewerber bekommt Geld
 
Noch eine No-Go-Area?
Nach Marxloh nun Gelsenkirchen: Wachsende Macht von Familien-Clans alarmiert Behörden
 
Oft muss Verstärkung gerufen werden
Familienclans sorgen für hohe Polizeipräsenz in NRW - Situation dennoch dramatisch
 
Gefahren-Analyse
Das sind die Familienclans, die in Deutschlands Städten herrschen
 
Dietzenbach
Pärchen verprügelt: Polizei sucht brutale Schläger
 
Alsfeld: Polizei klärt Vergewaltigung
Rumäne (35) sitzt in Auslieferungshaft
 
Berlin-Britz
13 Verletzte bei Schlägerei an der Alfred-Nobel-Schule
In der Alfred-Nobel-Schule in Britz gab es eine Massenschlägerei - und zuvor Streit zwischen arabischstämmigen Jugendlichen einer 8. Klasse mit jungen Syrern einer Willkommensklasse.
 
Drogenhandel
Großrazzia in Asylunterkünften – 13 Festnahmen
 
Hameln
Asylbewerber fordern Heimaturlaub und legen Feuer
 
Flüchtlinge legen Feuer, um an Pässe zu kommen
Bei einem Brand in einer Flüchtlingsunterkunft mussten 170 Menschen in Sicherheit gebracht werden. Zwei Flüchtlinge hatten eine Matratze angezündet, um die Herausgabe ihre Pässe zu beschleunigen.
 
("türkischstämmiger Deutscher")
Mit Igel "Fußball" gespielt: Warum der Angeklagte keine Strafe bekommt
Einen Igel als Fußball missbraucht: Weil das Tier qualvoll verendete, stand ein Mann vor Gericht. Warum er am Ende keine Strafe bekam.
 
Berlin-Mitte
Muslime schlugen auf Christen ein
"Ich bin Moslem! Was seid Ihr?" Nach dieser Frage wurden am zweiten Weihnachtsfeiertag in Berlin-Mitte vier Christen verprügelt, und zwar am Potsdamer Platz.
 
Fahndung mit Phantombild in Niedersachsen
Straßenraub am ZOB: Brutaler Räuber tritt Mann nieder
 
Offenbacher Türke wegen Schlägen und Erpressung verurteilt
Fatale Fingerabdrücke auf dem Pizzakarton
 
Gewalt gegen Beamte
Eskalation in Bocklemünd: 80 Männer greifen Polizeistreife an
 

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KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Regionale Wirtschaft
30 Bauten vor dem Abriss gerettet
Vor 20 Jahren hat Udo Sartorius sich mit einer Firma zur Komplettsanierung selbstständig gemacht
 
Spendensammlung für Rettung der Mandaukaserne
Eine Zittauer Initiative will Geld für den einsturzgefährdeten Südturm sammeln und so den drohenden Abriss des gesamten Gebäudes verhindern.
 
Chinesen bauen sich ein eigenes Hannover
 
Zu Besuch in Chinas Hannover-Straße
 
(Steampunk-Entwurf für ein Hochhaus)
 
Was ist aus den Überresten des Stadtschlosses geworden?
Wo jetzt das Humboldtforum mit Schlossfassade entsteht, stand einst das barocke Stadtschloss. Es war über 200 Jahre Residenz der preußischen Könige und schließlich der deutschen Kaiser. Doch wo landeten die Überreste des kunstvollen Bauwerks?
 
Kampf gegen Erderwärmung: Die Welt einigt sich auf historischen Klimavertrag
 
Sand wird knapp
Der Sandverbrauch führt zum Raubbau an der Natur
 
Rhein stark mit Plastik belastet
Flussabschnitt im Ruhrgebiet am stärksten betroffen
 
Jusos fordern Sonderrechte für „Trans*menschen“
 
(und die nächste Sozi-Attacke)
Sachsen-Anhalt
Kleinkinder sollen mit Homosexualität konfrontiert werden
 
(Zur Lügenpresse…)
Wer kriegt den goldenen Sudel-Ede?
von Michael Paulwitz
 
Russisches TV entlarvt deutschen Lügen-Sender ZDF (schon wieder)
 
Merkel in der Flüchtlingskrise
Willkommens-Journalismus bis zum Abwinken
Wir schaffen das, wir schaffen das, wir schaffen das: In der Flüchtlingsfrage lassen ARD und ZDF Distanz zur Politik vermissen und werden zu Lautsprechern. Ein Kommentar.
 
Kein X mehr für ein U: Warum AfD und PEGIDA „Ossi“-Phänomene sind
 
Was verteidigen wir eigentlich – und wie? Ein Umriß in 4 Teilen
 
(Zu links vs. rechts)
Da fehlt doch etwas
 
Die „Neue Rechte“ – was ist das?
 
Compact-Live: "Flüchtlingskrise, Bürgerkrieg oder Wiedererwachen des Nationalstaates?"
 
Interview mit Rüdiger Safranski
Politischer Kitsch
Die Weltwoche, Ausgabe 52/2015
Von Rico Bandle
 
Italien: Schuldirektor storniert Weihnachten
 
(Dazu…)
Die Priorität vieler Bischöfe und Laien, der Feigheit einen neuen Namen zu geben: Dialog und Integration
 
Berlin
Zionskirche in Mitte
"Star Wars"-Gottesdienst: Die gute Seite der Macht
 
Philippinen
Von wegen stille Nacht: Priester hält Messe auf dem Hoverboard - und wird beurlaubt
 
Spar verkauft nach Shitstorm kein Halal-Fleisch mehr
Die Supermarkt-Kette Spar verkaufte Fleisch von nach islamischem Ritus geschlachteten Tieren. Sogenanntes Halal-Fleisch. Was folgte: ein Shitstorm, der Stopp der Aktion – und ein neuer Shitstorm.
 
Godenholm reloaded
 
Ulrich Wickert: Gastprofessor in Düsseldorf
 
(Zum bedingungslosen Grundeinkommen)
"Ich bin gegen Arbeitslosenunterstützung"
Federico Pistono über weltverbessernde Technologie und die Segnungen eines bedingungslosen Grundeinkommens
 
Langzeitexperiment bringt Beweise
Süßwasserpolyp altert nicht
Die meisten Menschen wollen lange leben, ohne dabei zu altern. Was sich wie ein unmöglicher Wunsch anhört, gelingt einem Wasserwesen, das im Labor fast zehn Jahre lang beobachtet wird.
 
(Satire)
Jahresvorschau
Bestraft, weil er „Mann über Bord“ rief
 

mercredi, 30 décembre 2015

La diplomatie française entre atermoiements et impuissance assumée...

La diplomatie française entre atermoiements et impuissance assumée...

par Philippe Migault

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Migault, cueilli sur le site de l'agence d'informations russe Sputnik et consacré au flottement de la diplomatie française, notamment vis-à-vis de la Russie...

Philippe Migault est directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS).

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La diplomatie française entre atermoiements et impuissance assumée...

La reconduction des sanctions envers la Russie avec l’assentiment de la France est révélatrice de notre incapacité à conduire une politique étrangère cohérente. Soucieuse de donner des gages à tous, notre diplomatie n’est plus lisible, ni crédible.

Dans la foulée des attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre dernier, les autorités françaises ont cessé de camper sur leurs anciennes positions déconnectées des faits sur le dossier syrien afin de demander la collaboration de la Russie, que François Hollande est allé chercher en personne au Kremlin, à grand renfort d'amabilités et de tutoiement vis-à-vis de Vladimir Poutine. Terminée l'intransigeance sur le départ préalable de Bashar el-Assad, avant tout processus négocié de sortie de crise. Contraint et forcé, Laurent Fabius est non seulement revenu sur cette ligne inflexible, mais est même allé jusqu'à évoquer une coopération contre l'Etat Islamique avec les troupes du dirigeant syrien, bref, semblait rejoindre la position de la Russie. Dans ce cadre, alors que nous semblions bel et bien prêt à nous rendre à Canossa, il eût semblé logique de mettre fin à la bouderie franco-russe déclenchée par la crise ukrainienne et de cesser d'apporter notre soutien à la politique de sanctions décrétée par l'Union européenne envers Moscou. Manuel Valls, avec sans aucun doute l'assentiment préalable de François Hollande, semblait aller dans ce sens lorsque, le 26 novembre dernier, il déclarait à la tribune de l'Assemblée nationale que la France aimerait que ces sanctions prennent fin. Mais une fois encore le diable se cache dans les détails et pour ceux qui n'ont pas retenu simplement cette phrase, mais ont pris soin d'écouter la totalité du discours du Premier ministre, il était clairement stipulé que la levée des sanctions demeurait conditionnée au respect par la Russie des accords de Minsk-2. C'est là, dans cette aspiration à obtenir tout et son contraire en Syrie et en Ukraine, que le bât blesse.

Car les autorités françaises savent pertinemment que la plupart des violations du cessez-le-feu sont à attribuer, non pas à la Russie et aux séparatistes du Donbass, mais aux Ukrainiens. Elles ne peuvent que constater l'impuissance de Kiev à réformer sa constitution dans le sens d'une autonomie accrue des provinces ukrainiennes, comme convenu dans le cadre de ces accords. Bref, elles exigent des Russes qu'ils se conforment à un texte qui n'est pas respecté par la partie adverse, ce dont celle-ci, aussitôt, tirerait avantage. Ce que nous, Français, serions certainement prêts à accepter suivant l'angélisme coutumier de nos dirigeants, s'imaginant qu'ils ont vocation à guider le monde par l'exemple, suivant « l'esprit des lumières », mais qu'on ne peut guère attendre d'un réaliste déterminé comme Vladimir Poutine. Manuel Valls savait donc, lorsqu'il s'exprimait il y a un mois, que ses propos relevaient du vœu pieux et ne l'engageaient à rien.

Au demeurant cela n'a rien de surprenant. La France est coutumière de cette diplomatie conjuguant effets de manche, absence de volonté politique et stratégie inexistante. D'une diplomatie multipliant les déclarations mais jamais suivie d'actes. Alors que nous avons perdu 130 de nos compatriotes, de nos proches, sous les coups des terroristes islamistes, les mêmes qui ont frappé à Beslan ou ont détruit l'Airbus A321 russe de Metrojet, rien ne semblait plus logique, alors que nous sommes de facto partenaires puisque confrontés au même ennemi, que de saisir cette occasion pour aplanir nos différents avec la Russie. Il n'en est rien. Car il est tellement plus important de donner des gages à nos « véritables » alliés. De flatter nos amis Polonais, qui nous ont fait miroiter des milliards de dollars de contrats d'armement si nous renoncions à vendre des Mistral aux Russes et qui, la chose faite, font la fine bouche sur nos matériels. De rassurer nos amis Baltes, pourtant loin de cultiver l'art du « vivre ensemble » avec les fortes minorités russes vivant sur leur territoire. De complaire à nos clients Qatari et Saoudiens, qui ignorent tout, bien entendu de l'Etat Islamique, du Wahabbisme et du terrorisme. De prouver notre fidélité à cette Union européenne dont le modèle s'écroule. De faire acte d'allégeance, enfin, à notre grand frère américain.

Oui, il est si important de plaire à nos mandataires, de ne pas froisser nos « partenaires », même lorsqu'ils ne pèsent rien comparativement à nos intérêts en Russie, qu'il ne nous reste, en définitive, que les mots pour donner l'illusion que la France conserve sa liberté d'action. Nos atermoiements n'ont rien d'innocent. Ils correspondent à notre statut réel. Celui d'une puissance régionale de second ordre qui, arguant de sa maîtrise de l'arme nucléaire et de son siège au conseil de sécurité, tente de persuader ses habitants qu'elle conserve un rôle mondial, mais qui, dans les faits, connaît ses moyens et assume son impuissance en catimini. Parce qu'il est hors de question, pour ses élites, de rêver encore de grandeur ou d'indépendance.

Philippe Migault (Sputnik, 23 décembre 2015)

Associatieverdrag EU-Oekraïne is groot gevaar voor wereldvrede

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Associatieverdrag EU-Oekraïne is groot gevaar voor wereldvrede

Associatieverdrag blijkt tevens militair pact

Ook door bevolking niet gewild NAVO-lidmaatschap Montenegro is agressieve actie tegen Rusland


Volgens Zoran Dobric, gelauwerde onderzoeksjournalist en redacteur bij de ORF (Oostenrijkse Omroep), is het associatieverdrag van de Europese Unie met Oekraïne, dat op 1 januari 2016 ingaat, een grote bedreiging voor de wereldvrede, nog even los van het feit dat het land kampt met 44% hyperinflatie, wat de Europese burgers mogen gaan betalen (3). De EU en NAVO koersen ook in Montenegro welbewust op ramkoers met Rusland aan.

De inwoners van Oekraïne zullen amper van het verdrag met de EU profiteren. Het land is niet alleen wat aardgas betreft, maar zijn totale export afhankelijk van samenwerking met Rusland. Omdat het illegale regime in Kiev toch voor de EU kiest, wordt het bestaande vrijhandelsverdrag met Rusland vanaf 1 januari door Moskou opgeschort.

Alle potentiële lidstaten van de EU houden nog steeds vast aan de legende dat ze, zodra ze volwaardig lid zijn geworden, overspoeld worden met geld. In Brussel houdt men dit sprookje met vage toezeggingen en valse beloftes maar wat graag overeind, maar wij weten het inmiddels: eenmaal in de klauwen van de machtswellustige eurocraten is ontsnappen vrijwel onmogelijk.

Westen heeft Oekraïne totaal geruïneerd

Op de drempel van 2016 is de Unie nauwelijks meer dan een verzameling bijna-bankroete staten die wanhopig proberen om met bezuinigingen hun enorme tekorten te beteugelen. Dat deze strategie in Griekenland totaal is mislukt weerhoudt de EU er niet van om van andere landen hetzelfde te blijven eisen.

Vanaf de eerste week van het volgende jaar zal ook Oekraïne eraan moeten geloven. Als aspirant lid moet de begroting in evenwicht zijn, wat voor een door Amerika en de EU financieel en economisch totaal geruïneerd land echter geen enkele zin heeft, zeker niet als bedacht wordt dat de Oekraïners uit nood naar massale corruptie als overlevingsstrategie hebben gegrepen.

De inflatie in ‘pleite-staat’ Oekraïne steeg dit jaar van een toch al zeer hoge 24,9% in 2014 naar 44%. Het land is feitelijk bankroet en moet constant met nieuwe EU- en IMF-miljarden overeind worden gehouden. Ook kan het zijn door Rusland verstrekte leningen niet terugbetalen. (3)

EU trekt zich niets van eigen wetten aan

De wetten in Oekraïne moeten in overeenstemming worden gebracht met de EU-grondwetten, die zoals u weet illegaal zijn ingevoerd nadat de Fransen, Nederlanders en Ieren een Europese grondwet eerder hadden afgewezen. Bovendien zien we in de Griekse-, schulden- en migrantencrisis dat de EU zich zelf helemaal niets van zijn eigen wetten en verdragen aantrekt.

Brussel valt Rusland over rug Oekraïne aan

Oekraïne heeft dringend nieuwe investeringen nodig, maar het bezuinigingsbeleid van de EU, gekoppeld aan het onvoorstelbare aantal Brusselse wetjes en regeltjes die op werkelijk ieder denkbaar terrein moeten worden ingevoerd, werkt zelfs in de nog stabiele en rijkere lidstaten al jaren als een rem op de economische ontwikkeling. Het associatieverdrag met Oekraïne is enkel een soort EU-lidmaatschap ‘light’, terwijl het land zich dat totaal niet kan veroorloven en eerder een soort Marshallplan nodig heeft om weer op de been te komen.

‘De EU voert over de rug van Oekraïne een Rusland-vijandig beleid,’ zo stelt Dobric. ‘Het huidige Rusland wordt met de vroegere Sovjet Unie gelijkgesteld. Men bouwt nu met vertraging oude agressie op.’ Welkome aanleiding is de democratische aansluiting van de Krim bij Rusland, wat door het Westen onterecht een ‘annexatie’ wordt genoemd. Deze leugen wordt gebruikt om in de ogen van de naïeve Europese bevolking Rusland weer als vijand af te schilderen.

Russische marinebasis in NAVO-territorium?

Dobric stelt dat ook Rusland ernstig democratisch tekort schiet, maar dat dit gegeven in het licht van de Oekraïne-crisis totaal niet relevant is. Het regime in Kiev –dat na een door de CIA georganiseerde staatsgreep aan de macht kwam- wil nu onder leiding van president Petro Poroshenko NAVO-lid worden. In Brussel houdt men die wens nog even op afstand, maar er wordt achter de schermen druk gewerkt om dit in de toekomst alsnog te realiseren.

Groot struikelblok is het verdrag dat Oekraïne met Moskou heeft over de grote Russische marinebasis in de Krim, aan de Zwarte Zee. Als Oekraïne tot de NAVO wordt toegelaten, dan zou dat betekenen dat een zeer belangrijk onderdeel van het Russische leger zich ineens in NAVO-gebied bevindt. Het behoeft geen uitleg dat het Kremlin dit nooit zal accepteren.

‘Enorm gevaar voor toch al wankele wereldvrede’

De economische sancties die het Westen tegen Rusland heeft ingesteld –en die door de VS worden genegeerd en Europa verreweg het meeste pijn doen- zullen Moskou in geen geval doen buigen. De geschiedenis wijst uit dat Oekraïne al honderden jaren een onlosmakelijk onderdeel van de Russische invloedssfeer is. Kiev was vroeger zelfs de eerste hoofdstad voordat Moskou dit werd.

In dit licht is het ronduit bizar dat de NAVO de aansluiting van de Krim, waar bijna uitsluitend Russen wonen (!), als ‘agressie’ bestempelt, terwijl in realiteit juist het omgekeerde het geval is, en het de NAVO is die met het gewenste Oekraïense lidmaatschap een voor Rusland buitengewoon bedreigende stap neemt die nooit getolereerd kan en zal worden.

‘Het koketteren van de Oekraïense politiek met de Westerse militaire alliantie zet daarom het hele land op het spel en betekent een enorm gevaar voor de toch al wankele wereldvrede,’ aldus Dobric.

EU wil Oekraïne loskoppelen van Rusland

Voor Oekraïne zou een neutrale status het beste zijn, omdat dan met zowel Rusland als de EU handelsverdragen kunnen worden afgesloten. Het Kremlin heeft al vaak aangegeven daar geen enkel probleem mee te hebben, maar in Brussel zal en moet men Oekraïne helemaal inpikken en loskoppelen van Rusland. Het associatieverdrag dat op 1 januari van kracht wordt is daar de volgende stap naar.

De voormalige Oekraïense president Viktor Janukovitsj onderkende het gevaar hiervan en besloot op aandringen van Moskou om de onderhandelingen met de EU af te breken. Vervolgens organiseerde de CIA in februari 2014 met Europese steun een staatsgreep waarmee de democratisch gekozen Janukovitsj werd afgezet en werd vervangen door de Westers gezinde marionet Poroshenko.

Associatieverdrag is militair pact

Brussel beweert weliswaar dat Oekraïne economisch zal profiteren van het verdrag, en dat het land ook met Rusland een goede verstandhouding mag blijven hebben, maar bagatelliseert dat het associatieverdrag een duidelijk militair aspect heeft.

In 2009 werd letterlijk in het Verdrag van Lissabon (de illegale Europese grondwet) vastgelegd dat de EU vanaf dat moment ook een militair bondgenootschap zou zijn, waarin de lidstaten zich verplichtten elkaar bij te staan. Het nu openlijk door Duitsland gewilde Europese leger werd toen al in het vooruitzicht gesteld, evenals de optie om dit leger ook buiten de EU (dus als agressieve macht) in te zetten. Tevens werd uitdrukkelijk gesteld dat dit bondgenootschap nauw met de NAVO verbonden zal blijven.

Terwijl er nauwelijks Europese politici zijn te vinden die dit weten of die zelfs maar het Verdrag van Lissabon hebben gelezen, is men hier in Moskou zonder twijfel heel goed van op de hoogte. Het associatieverdrag tussen de EU en de Oekraïne is dan ook een militair samenwerkingsverdrag dat Europa doelbewust en rechtstreeks op ramkoers zet met Rusland. (1)

Montenegro mag tegen wil bevolking in NAVO-lid worden

Datzelfde zien we ook in Montenegro gebeuren, dat begin deze maand officieel door de NAVO is uitgenodigd om lid te worden. Ook hier wordt een Westerse marionet, premier Milo Djukanovic, aan de macht geholpen en gehouden. Ook hier wordt de wens van de bevolking –slechts 36,5% is voorstander van het NAVO-lidmaatschap- genegeerd.

De 700.000 Montenegrijnen hebben meer dan genoeg van multimiljonair Djukanovic, wiens door smokkelpraktijken en andere schimmige zaken verkregen vermogen dagelijks toeneemt, terwijl ze zelf lijden onder armoede en werkeloosheid. Journalisten die kritisch over de voormalige president schrijven worden –net als in aspirant EU-lid Turkije- vervolgd, gearresteerd en soms zelfs vermoord.

Servië het volgende doelwit

Hoewel 43% van de bevolking Servisch spreekt en 37% Montenegrijns, zet Djukanovic de afsplitsing van Servië toch door. Als het land dan ook tot de NAVO toetreedt, zal Servië als laatste Russische bondgenoot op de Balkan geheel geïsoleerd raken, en de druk uit Brussel en Washington waarschijnlijk niet lang kunnen weerstaan.

Dobric: ‘Hoe de protesten in Montenegro tegen de toetreding tot de NAVO verder zullen verlopen hangt vooral af van de bereidheid van de VS en de EU de politieke-economische realiteit in Montenegro te accepteren, en niet vanwege eigenbelang nòg een Balkanland in een burgeroorlog te storten.’ (2)


Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(3) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

lundi, 28 décembre 2015

Breiz Atao! Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré: une mystique nationale

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Breiz Atao! Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré: une mystique nationale (1901-1948)

Interview de Sébastien Carney

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Rennes (Breizh-info.com) – Les Presses Universitaires de Rennes ont publié, fin novembre, un ouvrage intitulé « Breiz atao », écrit par Sébastien Carney. Maître de conférences en histoire contemporaine à l’UBO (Brest), il s’est spécialisé depuis plusieurs années dans l’étude des mouvements non-conformiste de Bretagne, ainsi que dans le régionalisme et le séparatisme. Le propos de son ouvrage ? Il est de dire que l’on ne comprendra rien à Mordrel, Delaporte, Lainé ou Fouéré, tant qu’on s’obstinera à n’en faire que des « collabos».

L’histoire du mouvement breton ne se réduit pas à des épisodes spectaculaires et dramatiques de la Seconde Guerre mondiale : ceux-ci ne furent que la mise en application d’idées énoncées bien avant, partout en Europe, et adaptées à la Bretagne par quelques personnalités hors norme.

Pour faire le point sur le livre, nous avons interrogé son auteur.

Breizh-info.com : Pouvez-vous présenter votre ouvrage et vos travaux. Qu’est ce qui ne fait pas de ce livre » une étude de plus sur Breiz atao « ?

breiz-atao.jpgSébastien Carney : Le titre de mon ouvrage évoque à la fois la revue, le cri de ralliement et le surnom dont se sont eux-mêmes affublés les militants d’avant 1944. Aussi ne porte-t-il pas uniquement sur Breiz Atao, qui fut publiée entre 1919 et 1939, puis reprise momentanément en 1944, mais sur le parcours de quatre personnes, quatre ténors du mouvement breton du début du XXe siècle, que j’ai souhaité suivre de leur naissance à leur exil en Irlande ou en Argentine. Tout ce qui se passe après ne relève pas de mes recherches. Mon propos était de sortir d’une vision monolithique de l’histoire du mouvement breton considéré comme un tout original, auto-engendré, qui aurait connu une dérive dans l’entre-deux-guerres.

Aussi fallait-il le comparer à d’autres mouvements de pensée – les « non-conformistes » – actifs au même moment dans le reste de la France et dans d’autres pays d’Europe, notamment en Allemagne. Je ne voulais pas en rester non plus à la Seconde Guerre mondiale, qui n’est finalement que la mise en œuvre d’idées et de projets maturés bien avant et pas seulement en Bretagne. De plus, jusqu’à présent les chercheurs se sont surtout demandé pourquoi ce mouvement d’avant 1944 n’avait pas percé. Il me semblait important de renverser cette problématique et tâcher de comprendre pourquoi une poignée de personnes s’était acharnée dans un militantisme qui les menait d’échecs en échecs, qui par ailleurs impactait fortement leur entourage, à commencer par leurs familles. Aussi ai-je essayé de suivre ces personnages au plus près, pour comprendre leur engagement.

Breizh-info.com : Comment avez-vous mené votre étude ? A quelles archives avez-vous eu accès ? Avez-vous fait de nouvelles découvertes ?

Sébastien Carney : Pour mener à bien ce travail j’ai dépouillé toute la presse militante bretonne de l’époque, qui a été très prolifique, mais aussi quelques revues de mouvements « non-conformistes » parisiens qu’on appelle aujourd’hui les « relèves » : L’Ordre Nouveau, Esprit, Mouvements, essentiellement. Les archives publiques sont aujourd’hui largement accessibles, parfois sur dérogation, que l’on obtient sans problème. Les archives départementales sont évidemment une source primordiale, mais il y a aussi des choses dans certaines archives municipales, aux archives nationales. J’ai également pu accéder à certains fonds privés : celui de Yann Fouéré à l’Institut de Document Bretonne et Européenne de Guingamp, qui est énorme, très riche et très varié ; celui d’Olier Mordrel, qui est également très important. Quant aux papiers de Raymond Delaporte et de Célestin Lainé, ils ont été versés au Centre de Recherche Bretonne et Celtique, à Brest. Un second fonds Lainé existe aux archives nationales galloises, à Aberystwyth, où je me suis rendu. J’ai également accédé à d’autres fonds en Irlande, en Angleterre, aux États-Unis et aussi en Allemagne, où on trouve par exemple de la correspondance entre des militants bretons et Friedrich Hielscher, gourou de Gerard von Tevenar, qui eut lui-même une grosse influence sur Lainé et Mordrel, entre autres.

Cela m’a permis de mettre en évidence le rôle de la Grande Guerre dans l’édification de cette génération très tôt confrontée au politique, à la violence. Quand l’armistice a été signé, ces jeunes gens promis à la guerre se sont retrouvés privés du sens que l’on avait donné à leur vie, et de l’expérience irremplaçable et vite mythifiée que fut le front. « C’est au feu que l’on voit les hommes », disait en substance son père à Mordrel. Il leur a fallu trouver une autre mission dans laquelle se dépasser. Ce fut la politique, toujours aux marges. En cela ils ont rejoint d’autres de leur génération, qui à Paris, mais aussi ailleurs en Europe, animaient les mouvements « non-conformistes ». Ainsi le modèle qu’ils ont suivi est bien moins l’Irlande que les relèves « réalistes » des années 1920, « spiritualistes » du début des années 30, et la « révolution conservatrice » allemande par la suite. Tous ces mouvements visaient à réformer l’État, l’économie, la société, rénover l’homme, restaurer la personne en dehors des cadres établis. Tous se disaient ni à droite, ni à gauche. En Bretagne, les militants se disaient « na ruz, na gwenn, breizad hepken » et leur personnalisme s’étendait du combat pour la langue bretonne à la théorisation d’un racisme breton. Le mouvement breton de l’entre-deux-guerres est une version locale du personnalisme que défendaient ailleurs les gens de L’Ordre Nouveau ou d’Esprit, et des idées de la « révolution conservatrice » allemande. La Seconde Guerre mondiale a donc été perçue comme l’occasion unique de mettre ces principes en application.

Breizh-info.com : Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré, sont, pour la plupart des Bretons, de purs inconnus. La faute à qui ? Pour d’autres, ils sont des « collabos » , des « traîtres ». Ne faut-il pas relativiser cela et replacer toute leur action dans un contexte bien particulier de l’époque ? Qui étaient-ils vraiment ?

Sébastien Carney : L’histoire est une méthode mais aussi un processus assez long. La Seconde Guerre mondiale étant une période symboliquement très chargée dans l’histoire du mouvement breton, il s’est produit pour cette dernière ce qu’on a constaté pour l’histoire de Vichy. Il existe un syndrome de Vichy, qui a vu se succéder plusieurs attitudes face à l’Occupation, après la Libération. Une période de deuil et de règlements de compte a été suivie d’une seconde période, de refoulement celle-là, puis, dans la fin des années 1960, début des années 1970, des chercheurs ont commencé à faire leur travail, et on assiste depuis à un retour du refoulé. Dans le même temps, les archives publiques se sont ouvertes, de même que les archives privées. Tout cela est très humain, ce n’est la faute de personne. Pour que les gens entrent dans l’histoire, il faut laisser faire les historiens, chaque chose vient en son temps.

Il n’appartient pas à l’historien d’identifier les traîtres, ni de relativiser, au risque de diluer les responsabilités des uns et des autres. La collaboration de nombre de membres du mouvement breton ne fait aucun doute. Certains d’entre eux ont pu refuser cette qualification ensuite, pour se disculper, ou tout simplement parce qu’ils se considéraient davantage comme des alliés de l’Allemagne.

Qui étaient-ils vraiment ? Tenter de les résumer en quelques mots reviendrait à penser que Mordrel a toujours été Mordrel, ce qui est absurde. Chacun d’entre eux a été une succession, et parfois une accumulation de personnages, variant au gré de leur éducation, de leurs lectures, de leurs rencontres, de leurs conflits, des événements. C’est ce que j’ai voulu montrer sur 600 pages, et je laisse le soin au lecteur de le découvrir.

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Breizh-info.com : Quid de la destinée de Célestin Lainé ?

Sébastien Carney : Exilé en Irlande et naturalisé irlandais, Lainé a passé la reste de sa vie à ressasser et consigner par écrit ses ressentiments à l’égard de Mordrel et Delaporte, ainsi qu’à justifier l’action de l’Unité Perrot. Atteint d’un cancer, il a cherché dans la macrobiotique des remèdes à même de le guérir et a publié un article sur ce sujet dans un ouvrage de George Ohsawa, dont il s’est rapproché un moment. Assez pour faire évoluer sa foi celtique en une version qu’il voulait celtique du Yin-Yang. Reclus, il vivait chichement des légumes qu’il parvenait à faire pousser autour de sa caravane. Dans les années 1970, quelques jeunes activistes lui ont rendu visite, mais il ne prenait déjà plus part au combat breton.

Breizh-info.com : Quelles étaient les relations entre les différentes factions politiques régionalistes ?

Sébastien Carney : Le mouvement breton de l’entre-deux-guerres était traversé de nombreuses fractures. Entre les « vieux » et les « jeunes » par exemple, c’est-à-dire entre les régionalistes d’avant 1914 et les nationalistes d’après 1918. Quelques passerelles ponctuelles se sont établies entre ces deux tendances, mais pas de quoi les unir. Yann Fouéré a dépensé une énergie folle à tenter d’unifier le mouvement breton mais en vain : les personnalités et les prétentions des uns et des autres étaient bien trop fortes et clivantes pour arriver à quelque consensus que ce soit. Même l’abbé Perrot n’a pas fédéré tout le monde. Il était l’ami de chacun individuellement, mais pas assez pour que tous soient liés entre eux.

Breizh-info.com : Pourquoi ne pas s’être attardé plus que cela sur le personnage de Debeauvais ?

Sébastien Carney : Je n’ai pu aborder Debauvais dans la mesure où je n’avais pas ses archives. Sans matériaux, je me suis résigné à le laisser de côté, temporairement j’espère.

Breizh-info.com : Depuis Breiz atao, il ne semble pas que l’Emsav ait connu un mouvement d’une telle ampleur. Comment a-t-il pu être anéanti à ce point selon vous ? Etait-il vraiment en phase avec la population bretonne ?

Sébastien Carney : Breiz Atao, si l’on parle de la revue, s’est éteinte en 1939 lorsque Debauvais et Mordrel ont décidé de partir en Allemagne. Là, ils ont animé d’autres publications – Ouest Informations et Lizer Brezel – avant de revenir en Bretagne où ils ont créé L’Heure bretonne. Quand Lainé a relancé Breiz Atao en 1944, c’était essentiellement pour s’adresser à un groupe restreint. Ce sont donc ses animateurs qui ont décidé de la destinée de leur revue.

Si l’on évoque la nébuleuse nationaliste qui gravitait autour de Breiz Atao ou du souvenir lié à cette revue dans les années 40, il est clair qu’elle n’était pas du tout en phase avec la population bretonne. Aussi on ne peut pas dire qu’elle ait été anéantie, dans la mesure où elle n’avait auparavant aucun écho réel.

Breiz Atao ! Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : une mystique nationale (1901-1948) – PUR – Sébastien Carney – 25€

Photo : Archives Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

http://www.breizh-info.com/36301/actualite-historique-pat...

Breiz Atao ! Mordrel, Delaporte, Lainé, Fouéré : une mystique nationale (1901-1948). Interview de Sébastien Carney

Krim-Tataren: Aufbau einer Guerilla-Truppe mit „türkischer Hilfe“

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Krim-Tataren: Aufbau einer Guerilla-Truppe mit „türkischer Hilfe“

Ein selbsternannter Führer der Krim-Tataren behauptet, dass die türkische Regierung die Krim-Blockade unterstützte. Zudem soll sie eine Guerilla-Truppe unterstützen, die Sabotage-Aktionen auf der Halbinsel durchführen soll. Will die Türkei damit weiter den Konflikt mit Russland anheizen?

Von Christan Saarländer

"Während sich die Kiewer Regierung noch am Kopf kratzt, unterstützen uns die Türken bereits", so Lenur Islymanow, der selbsternannte Führer der militanten Krim-Tataren. Es soll bereits finanzielle Unterstützung von türkischer Seite erhalten haben und diese bald in die ukrainischen Kräfte eingegliedert werden. "Mehr als hundert Mann haben sich uns bereits angeschlossen", so Isylmanov in einem Interview weiter.

Innerhalb von einem Jahr will der Führer der Krim-Tataren zusammen mit den ukrainischen Streitkräften die Krim zurückerobern.Die Mehrzahl der Krim-Bewohner stammt aus Russland und entschied sich in einem Referendum im März 2014 mit überwältigender Mehrheit für die Rückkehr zur Ukraine. Sowohl die Kiewer Putsch-Regierung als auch der Westen akzeptiert diese Entscheidung nicht. Will man die Krim nun also mit terroristischen Aktivitäten wieder zurückerobern?

Zuvor waren bereits die faschistischen Grauen Wölfe aus der Türkei auf der Halbinsel gesichtet worden, die in der Vergangenheit immer wieder durch terroristische Aktionen aufgefallen waren. Auf einem Bild auf Twitter posiert der Organisator der Krim-Blockade mit Anhängern der "Grauen Wölfe" während der Krim-Blockade. Die Krim-Blockade führte auf der Krim zu Stromausfällen. Inzwischen hat das russische Festland die Stromversorgung übernommen.

Contra-Magazin berichtete jüngst von der Beteiligung der türkischen Extremisten an der Krim-Blockade. Die Organisation gilt als gewaltbereit und auch in Deutschland werden die Aktivitäten von den Landesverfassungsschutz-Ämtern mit Sorge beobachtet. Die Vereinigung wird zudem mit dem Stay-Behind-Programm der NATO in Verbindung gebracht, ein ultra-rechtes Partisanenprogramm, welches in Friedenszeiten für zahlreiche Terroranschläge verantwortlich gemacht wurde.

Sollte die Türkei offiziell die Aktivitäten der pro-westlichen Krim-Tataren finanziell Unterstützen, wäre das nach dem Abschuss der russischen Su-24 der nächste feindselige Akt der Türkei. Nach Angeben der Moskauer Nachrichtenagentur TASS verhandelt die Ukraine mit Israel und der Türkei über ein Freihandelsabkommen.

dimanche, 27 décembre 2015

Euro-Rus 12th Round Table with Robert Steuckers

November 28th, 2015

Euro-Rus 12th Round Table with Robert Steuckers

Ronde Tafel met Robert Steuckers
"Rusland en Syrië, geopolitieke veranderingen"

Table Ronde avec Robert Steuckers
"Russie et Syrie, changements géopolitiques"

samedi, 26 décembre 2015

Elections parlementaires espagnoles – du bipartisme au quadripartisme

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Elections parlementaires espagnoles – du bipartisme au quadripartisme

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

A 97% du dépouillement, les résultats des élections parlementaires espagnoles de 2015 sont désormais connus.  Le Parti Populaire sortant perd près de 16 points par rapport à 2011 avec 28.7% des voix seulement et connait donc une sévère déconvenue, plus forte encore qu’elle n’était annoncée par les sondages. Le Parti Socialiste (PSOE) avec 22.1% des points (-7.5 points) n’en bénéficie aucunement.

Les listes Podemos, à savoir Podemos stricto sensu et les listes affiliées (En Comu Podem, En Marea, Es El Moment), totalisent 20.7% et talonnent donc la gauche sociale-démocrate. Les républicains catalans (ERC) obtiennent 2.4% des voix, tant que l’extrême-gauche d’Unité Populaire obtient 3.7%. Les deux partis basques (PNV et EHB) obtiennent 2.2% des voix. Enfin le Parti Nationaliste des Canaries obtient 0.25% des voix et un siège à l’assemblée.

Les deux formations de droite qui pourraient s’associer au Parti Populaire dans le cadre d’une coalition sont Ciudedanos (« Citoyens) avec 13.7% des voix et le mouvement Démocratie et Liberté (droite catalane) avec 2.3% des voix.

En nombre de sièges, la barre fatidique étant de 175 sièges pour disposer d’une majorité, la droite au sens large obtiendrait 169 sièges (121 sièges pour le PP, 40 pour Ciudedanos, 8 pour le DIL), tandis qu’une coalition PSOE/Podemos serait à 159 sièges (92 pour le PSOE, 67). Le mouvement catalan ERC avec 9 sièges pourrait permettre à la gauche de s’imposer, avec le soutien éventuel des formations basques (8 sièges) et de l’extrême-gauche, Unité Populaire ayant obtenu deux sièges. Cette coalition serait tout de même très fragile et impliquerait de fortes concessions à l’égard de l’ERC catalane. De même le Parti Populaire aura du mal à bâtir une majorité sur une ligne réservée quant aux autonomies régionales.

L’extrême-droite quant à elle reste à un niveau résiduel, 0.04% pour FE-JONS (0.03) et Democracia Nacional (0.01%) réunis. Autant dire qu’elle est anecdotique. Pourtant, un mouvement de droite populiste, éloigné des nostalgies incapacitantes de ces deux formations (sans oublier les absents – Europa 2000, MSR… etc), aurait certainement les moyens d’émerger politiquement. La « Plataforma y Espana » qui devait exister a été abandonnée suite aux scissions et échecs du mouvement PXC (Plataforma y Catalunya) qui devait en être la base.

Le bipartisme traditionnel espagnol a littéralement explosé. Podemos et dans une moindre mesure Ciudadenos ont émergé comme cela avait été annoncé, et ce au détriment du PP sortant mais aussi de l’alternative systémique PSOE. L’Espagne risque bien d’être ingouvernable ou dirigée par un parti minoritaire, otage de différentes formations plus ou moins radicales (à gauche) ou des régionalistes. L’extrême-gauche classique est également marginalisée, à l’instar des communistes (0.13% des voix).

Podemos, qui est l’équivalent espagnol de Syriza mais surtout d’un mouvement portugais en expansion, le Bloc de Gauche (10.2% des voix aux élections législatives portugaises), et se situe donc bien à gauche, est en train petit à petit de remplacer le PSOE. Cette radicalisation sur la gauche n’est pas un bon signe pour l’Union Européenne actuelle, et manifeste la montée d’une colère populaire contre les politiques d’austérité menées depuis ces dix dernières années, sans réussite significative qui plus est.

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

vendredi, 25 décembre 2015

Un système financier propre à l'Eglise orthodoxe russe?

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Un système financier propre à l'Eglise orthodoxe russe?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

ll y a vingt ans, pendant l'ère Eltsine, alors que la Russie était soumise à une hyperinflation provoquée par les contraintes du FMI et la multiplication d'initiatives spéculatives provenant autant des oligarques russes que de divers intérêts financiers siégeant à Wall Street, l'Église orthodoxe russe avait présenté une proposition visant à la mise en place sous son égide de services bancaires sans intérêts.
 
En janvier 2015, au plus profond de la crise financière, avec un rouble valant la moitié de ce qu'il valait quelques mois plus tôt et des prix du pétrole en chute libre, le Patriarcat de Moscou avait réitéré sa proposition.

Son conseiller juridique Dmitri Lubomudrov avait déclaré à l'époque qu'au nom de la Russie toute entière, l'Eglise orthodoxe voulait échapper à la domination du système financier occidental, en instaurant son propre système. Celui-ci reposerait, comme celui de la banque dite islamique s'étant auto-instaurée parallèlement dans les pays musulmans pour réinvestir les pétro-dollars, sur la moralité orthodoxe et les contributions que peuvent y trouver les hommes d'affaires en quête de sécurité. Parmi ses caractéristiques, il y aurait l'émission de crédit sans intérêt et l'interdiction des investissements dans les casinos ou dans des activités allant à l'encontre des valeurs morales de l'Eglise.

Il faut rappeler qu'en Russie, celle-ci est de plus en plus présente et recrute un nombre croissant de fidèles. On peut les estimer à 70 % de la population, les athées proclamés ne dépassant pas les 10%, les musulmans pratiquant étant estimés à 20%. De plus, comme cela n'a échappé à personne, Vladimir Poutine et ceux qui se rassemblent derrière lui pour redresser la Russie, n'hésitent jamais à faire appel aux valeurs de l'Eglise orthodoxe pour cimenter l'identité de la société russe. Il n'hésite pas lui même à manifester des signes de pitié. Il est vrai que ses homologues aux Etats-Unis ont toujours fait de même concernant leur propre religion. En Europe et notamment en France, le principe de laïcité interdit de telles invocations.

La Chambre de commerce et d'industrie russe

Tout récemment, le projet d'un système bancaire orthodoxe a reçu le soutien de Sergei Katyrin, à la tête de la Chambre de commerce et d'industrie russe. Il s'est dit prêt à en discuter de façon plus approfondie. L'initiative visant à mettre en place des prêts sans intérêts présente pour lui une possibilité de réduire la dépendance de la Russie au système bancaire américano-européen, machine de guerre, a-t-il dit pour obliger la Russie à choisir le camp occidental.

Tout comme les modèles bancaires islamiques ont interdit l'usure, le système financier orthodoxe ne permettrait pas d'intérêts sur ses prêts. Les participants à ces systèmes partagent les risques, les profits et les pertes. Tout comportement spéculatif est interdit, ainsi que comme indiqué ci-dessus, les investissements dans le jeu, la drogue et d'autres entreprises qui ne respectent pas les valeurs chrétiennes orthodoxes.

Il conviendrait pour cela de créer une nouvelle banque réservant ses crédits aux opérations à faible risque, de façon à ne pas mettre en danger les fonds qui lui seraient confiés par les institutions et les épargnants privés. Cette banque viserait en priorité le financement d'opérations dans le secteur dit « réel » de l'économie, de préférence aux investissements financiers dits virtuels. Les investissements recommandés par le gouvernement bénéficieraient en premier lieu de ces financements.

Il s'agirait dans une certaine mesure de la mise en place d'une banque de dépôts finançant des dépenses constructives, se distinguant d'une banque spéculative à risque intervenant sur le marché spéculatif international. Ainsi serait recréée la distinction entre banques de dépôts et banques d'investissements à risque, que le système bancaire et financier international s'est toujours refusé à remettre en vigueur depuis l'abrogation aux Etats-Unis en 1999 du Glass-Stegall Act de 1933 imposant cette distinction.

Un certain scepticisme

Malgré la sympathie qu'elle recueille, la proposition de Finance orthodoxe éveille en Russie même beaucoup de réserves. Ne donnerait-elle pas un poids excessif à cette Eglise, au risque d'en faire le moment venu un acteur essentiel pour s'opposer à Vladimir Poutine et aux modernistes. Ceci d'autant plus qu'interpréter au regard de la morale de l'Eglise orthodoxe tous les investissements scientifiques et technologies futurs de la Russie compromettrait le rôle que celle-ci veut se donner au sein du Brics et de l'Organisation de Shanghai. Par ailleurs, le financement de grands projets par les institutions financières actuellement en cours de mise en place, notamment par l'AIIB, pourrait être jugé « non-orthodoxe ». L'exemple du détournement au profit des mouvements terroristes de beaucoup d'investissements financés par la Banque islamiste n'a rien de rassurant.

La volonté d'échapper à la tyrannie de Wall Street et à la domination du monde par les intérêts financiers transnationaux, si elle était véritablement assumée par les autorités russes, supposerait cependant que des structures bancaires et financières nouvelles soient mise en place. La tentative actuelle de créer un réseau interbancaire alternatif à Swift dominé par les intérêts anglo-saxon en fournit un exemple. Mais pour cela il faut ne pas se limiter à la seule Russie, mais intéresser un grand nombre de nations, non seulement celles du Brics mais d'autres qui dans le monde veulent s'affranchir de la domination américaine.

Ce projet pourrait alors en cas de succès intéresser un certain nombre de pays européens voulant échapper au malthusianisme imposé par l'euro ou l'Union européenne afin de retrouver un minimum de souveraineté. Nous avons ici même plusieurs fois proposé à l'initiative d'un de nos experts le projet d'un fonds européen d'investissements stratégiques capables de faire appel à l'épargne européenne sous forme d'Obligations à Durée Indéterminée. Un tel projet pourrait certainement converger avec des initiatives russes analogues. Mais en Europe la référence au Patriarcat de Moscou et de toute la Russie, selon le nom qu'il se donne, pourrait inquiéter beaucoup de petits et moyens épargnants dont les valeurs morales ne seraient pas pour autant discutables au regard d'une conception plus universelle de ce que pourrait être la morale.

mercredi, 23 décembre 2015

La Russie de Poutine: notre seul allié sérieux

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La Russie de Poutine: notre seul allié sérieux

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

La politique de Vladimir Poutine serait-elle la seule chance pour la France et l’Europe ? Contre le chaos. Que ce soit au Moyen Orient ou dans les solutions qu’il faudrait apporter au sein de nos sociétés ? L’axe choisi par la nouvelle Russie post-soviétique et post-eltsinienne, tant décrié, ne pourrait-il pas être un modèle ? La position russe semble être la plus sage et la plus forte, comme le révèle la victoire de la diplomatie russe au Conseil de Sécurité de l’ONU le 18 décembre.

La stratégie russe est pensée, celle de l’Occident est improvisée

Pour le politologue Fedor Loukianov, président du Conseil pour la Politique étrangère et la politique de Défense de Russie, l’engagement de la Russie en Syrie « a porté un coup inattendu au monopole des États–Unis dans leur rôle de ”gendarme du monde”. Monopole que Washington détient depuis 25ans. Dans un monde unipolaire, les guerres ”au nom de la paix” ne sont menées que par les États–Unis soutenus par leurs alliés. En intervenant militairement, Moscou a rebattu les cartes d’un conflit international majeur  ». (Rossiyskaya Gazeta)

  1. Poutine et son gouvernement ont entrepris en Syrie plus que la lutte contre Dae’ch et le terrorisme islamique et l’interdiction du renversement du régime d’Assad qui mènerait à un chaos encore pire qu’aujourd’hui ; ils ont voulu, par une intervention beaucoup plus musclée et efficace que celle de la coalition occidentale, mettre un terme à l’unilatéralisme américain et montrer que la Russie redevenait une grande puissance, notamment militaire et diplomatique, avec laquelle il faudra compter.

Au Moyen Orient, les buts géopolitiques de la Russie de Poutine sont aussi : faire une prudente alliance régionale avec l’Iran chiite, sans se faire manipuler par lui comme les Américains le sont par l’Arabie saoudite ; maintenir une stabilité et une présence militaire russe permanente dans la Syrie utile côtière ; contrôler une zone historiquement explosive et instable qui est assez proche des frontières de la Russie méridionale. La Russie, par l’emploi de la force intelligente, veut restabiliser une région que les Américains ont déstabilisée.

Les frappes aériennes françaises (ou britanniques, très faibles) n’ont aucune efficacité militaire. Elles ne sont qu’un moyen de politique intérieure et n’ont aucune dimension stratégique. C’est de la communication. À l’inverse des Russes, nous n’avons pas d’objectifs efficaces et réfléchis. On fait du spectacle. Les Rafales et les Super Étendards qui décollent du porte-avion nucléaire Charles de Gaulle, c’est de la vidéo, pas de la stratégie.     

La politique tordue et dangereuse de l’administration US

Au Moyen-Orient, face à la montée de l’islamisme, vis-à-vis de l’Europe et de la Russie, la politique de Washington n’est pas claire et ambiguë. L’ensemble du jeu est très trouble.

Le premier objectif de Washington est de neutraliser et de dominer par une ”alliance” de dupes l’Union européenne ; le second est d’encercler, d’affaiblir et de contenir la Russie pour l’empêcher de redevenir un rival de type URSS. La crise ukrainienne et les ”sanctions ”économiques anti-russes en sont des épisodes.

Le troisième objectif est de jouer un double jeu avec l’islamisme, par l’intermédiaire de la Turquie d’Erdogan (membre de l’OTAN) et du vieil allié depuis 1945, l’Arabie saoudite. Mais le but principal de Washington n’est pas l’élimination de Dae’ch, d’autant que c’est sa créature indirecte, résultat de l’invasion et de la destruction de l’Irak. L’Arabie saoudite (ainsi que le Qatar, ce bon ami de la France) est à l’origine de l’idéologie wahhabite fondamentaliste de retour aux sources islamiques , qui a donné le djihad soufiste qu’appliquent Dae’ch, Al–Qaida , AQMI, Al-Nosra et Boko-Aram en Afrique noire. L’Arabie finance en sourdine et inspire les mouvements islamiques terroristes. Quant à la Turquie du sultan islamiste ”modéré” Erdogan, elle aide objectivement Dae’ch (trafic de pétrole, aides logistiques, frappes anti-Kurdes, etc.). (1) Ses deux ennemis principaux sont l’Europe (le régime d’Erdogan veut entrer dans l’UE pour la détruire de l’intérieur) et la Russie : son aviation a abattu un appareil russe, sans se préoccuper des sévères sanctions économiques de Moscou.

L’Arabie a aussi provoqué, par une politique cynique de surproduction pétrolière au moment même de l’affaiblissement de la demande chinoise, un effondrement du prix des hydrocarbures – divisé par deux. Cette politique lui a été suggérée par Washington afin de faire gravement chuter les recettes pétro-gazières de la Russie. En échange, l’Arabie a exigé de Washington que l’administration US ferme les yeux sur son aide internationale à l’islamisme. La Russie était déjà handicapée par les sanctions économiques (illégales) suite à la crise ukrainienne.(2) On cherche donc à créer une crise économique, financière et budgétaire en Russie afin de casser ses efforts pour redevenir une grande puissance, notamment militaire.   

Comme toujours, la politique étrangère US est déstabilisatrice et très dangereuse, y compris pour les États–Unis eux-mêmes. Dans ce noeud de vipères, elle joue un jeu trouble, Mais dans tous les cas, la Russie est considérée par Washington, la Turquie et l’Arabie (qui déteste l’Iran, Assad, etc.) comme une puissance hostile. La russophobie est ce qui les rassemble. Les Européens sont hors jeu. On dirait qu’ils adorent sortir de l’histoire.

Le réveil russe est fondamental pour l’Europe

Pourtant la Russie, restaurée par Vladimir Poutine depuis 15 ans, devrait présenter pour les Européens un facteur de stabilité, d’alliance et d’exemple. Mais elle est détestée par l’oligarchie et son idéologie dominante (mais très minoritaire numériquement), parce que le régime de Poutine ne correspond pas à ses dogmes. Comparé aux chefs d’État et dirigeants de l’UE – qui ne sont que des politiciens, des businessmen de la politique – Vladimir Poutine est le seul à posséder une vision à long terme pour son pays et pour l’Europe (3), le seul à envisager une géostratégie, le seul homme politique au sens aristotélicien.       

La stratégie de Poutine, qui a été parfaitement comprise et décrite par Frédéric Pons, journaliste et grand reporter à Valeurs actuelles et auteur d’un livre intitulé « Poutine », pourrait se résumer ainsi.

Comme Napoléon ou De Gaulle, Poutine veut faire la synthèse entre plusieurs traditions politiques russes, en conservant les meilleurs aspects de chacune. Le traiter de ”nouveau Tzar” est faux puisqu’il a été démocratiquement élu à la tête d’un régime présidentiel de type démocratique. Il est apprécié dans les sondages et les suffrages par une proportion de citoyens qui font pâlir les dirigeants occidentaux.

En rupture complète avec l’idéologie marxiste–léniniste et trotskiste, utopique et totalitaire , comme avec l’anarchie de la parenthèse Eltsine, le nouveau régime russe opère une ” révolution conservatrice nationale et démocratique ”. Entente avec l’Église orthodoxe, respect des traditions, défense de la famille traditionnelle et naturelle, encouragement de la natalité, patriotisme. Toutes ces valeurs vitales sont partagées par 90% des peuples du monde mais sont détestées par les intellocrates occidentaux qui monopolisent les médias. Les Russes, avec bon sens, les plébiscitent.

La Russie, difficilement restaurée dans sa puissance et ses valeurs par le régime de Vladimir Poutine, affronte évidemment d’énormes problèmes internes à résoudre. Tout le monde en a. Mais, sur le plan de la politique étrangère, de la coopération militaire, stratégique, commerciale et technologique, l’Europe et surtout la France auraient tout intérêt, dans un monde de tempêtes, à considérer la Russie comme notre allié principal.

Victoire de la diplomatie russe et suggestions

Le 18 décembre, au Conseil de Sécurité de l’ONU, la proposition russe sur la Syrie a été admise à l’unanimité. Il s’agit d’un texte de compromis pour un règlement politique du conflit. L’hypothèse dangereuse et stupide de l’éviction inconditionnelle d’Assad a été rejetée. Les Etats-Unis et la France ont cédé face au bon sens en béton de M. Lavrov  et face à la force des faits; la reculade de MM. Kerry et Fabius signifie que la Russie à repris la main dans le poker international. La Russie, en dépit de toutes ses faiblesses internes, est en train de redevenir un acteur majeur de la sécurité et des équilibres internationaux.

La ”menace russe” imaginaire sur l’Europe de l’Est (Pologne, pays baltes, etc.) est un point clé de la propagande occidentale – décidée à Washington – contre Moscou ; c’est un fantasme entretenu qui fait des dégâts dans les opinions publiques des pays anciennement membres du Pacte de Varsovie, afin d’entretenir la peur et la russophobie. Ce mensonge, d’une stupidité déconcertante, laisse entendre que la Russie de M. Poutine risque d’attaquer l’Europe orientale. C’est pourquoi il faudrait que le gouvernement et la diplomatie russes s’emploient à contrer, à déconstruire cette propagande. Ce devrait être une priorité pour le Kremlin.

Notes:

(1) Erdogan, héritier de l’idéologie islamo-ottomane, vise à détruire l’héritage d’ Ataturk qui voulait européaniser la Turquie.

(2) Ces sanctions, comme les mesures commerciales de rétorsions russes, ne nuisent qu’aux économies européennes.

(3) La Russie est plus européenne qu’asiatique. Les Russes ont conquis une partie de l’Asie (Sibérie) mais la culture russe est fondamentalement européenne.

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EU dreigt democratisch gekozen rechtse regering Polen stemrecht te ontnemen

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Hongaarse premier Orban: EU vertoont zelfmoordneigingen met toelaten migrantenstroom

Door Orban genoemde ‘linkse complot (nieuwe kiezers binnenhalen)’ realiteit in Oostenrijk, waar linkse partijen stemrecht eisen voor 350.000 migranten

Luxemburg, tot eind van dit jaar voorzitter van de Europese Raad, dreigt dat de EU de nieuwe conservatieve regering in Polen het stemrecht kan ontnemen. De rechtse PiS partij, die in het parlement de absolute meerderheid behaalde, zou namelijk de Europese ‘waarden met voeten treden’. De onbeschaamde chantage van Oost Europa door Brussel onderstreept dat die ‘waarden’ enkel ‘goed’ en politiek-correct worden geacht zolang ze maar links en progressief –dus pro-EU, pro-immigratie, pro-islam- zijn; alles wat rechts en conservatief is –dat wil vasthouden aan nationale identiteit, soevereiniteit en zelfbeschikkingsrecht-, wil de EU desnoods onder dwang van het toneel laten verdwijnen, omdat die de creatie van een Europese Superstaat in de weg staan.

Directe aanleiding van het dreigement van de Luxemburgse minister van Buitenlandse Zaken Jean Asselborn was de bestorming van een NAVO-spionagecentrum in Warschau. Dat gebeurde op bevel van de nieuwe conservatieve regering nadat de Poolse werknemers hun bevoegdheden zouden zijn kwijtgeraakt, en dat in nota bene hun eigen land en hoofdstad.

Maar ‘eigen land’ en ‘eigen hoofdstad’ zijn inmiddels besmette en verboden termen geworden in Brussel. Raadsvoorzitter Luxemburg vindt bij monde van minister Asselborn dat de EU daarom ‘veel scherper’ moet reageren als blijkt dat de Poolse pers niet meer vrij kan opereren, en ‘justitie niet meer onafhankelijk’ is. Het bizarre is dat de EU eerder dit jaar zélf plannen presenteerde om kritische media in Europa de mond te snoeren als ze tegen de ‘Europese waarden en principes’ zouden ingaan.

Turkije wel?

Roepen we tevens in herinnering dat de EU er alles aan doet om Turkije, waar justitie rechtstreeks wordt aangesteld en bestuurd door de islamistische AK Partij van president Erdogan, en naar verhouding het meeste journalisten ter wereld in de gevangenis zitten omdat ze ondanks dreigementen van de machthebbers bleven schrijven wat ze wilden, lid te maken. Polen wordt verketterd, maar Turkije is in de ogen van de eurocraten klaarblijkelijk het lichtende voorbeeld.

Opheffen persvrijheid mag alleen ten gunste van rood en groen

Kortom: opheffen van de persvrijheid en beïnvloeden van justitie mag alleen als hiermee de in Brussel geaccepteerde politieke kleuren worden bevorderd (rood, linksgroen en islamgroen). Aangezien de Polen onlangs een niet-politiek correcte conservatieve regering kozen, hebben zij daarmee klaarblijkelijk een grote fout gemaakt die Brussel met desnoods harde maatregelen wil ‘corrigeren’.

EP-president Martin Schulz sprak enkele dagen gelegen zelfs van een ‘staatsstaking’ in Polen (1), mede omdat de regering weigert de dictaten uit Brussel om de grenzen volledig te openen voor massa’s moslimmigranten te gehoorzamen.

Orban: EU vertoont zelfmoordneigingen

De door de EU gehate premier Viktor Orban slaagde er binnen zeer korte tijd in om met groot succes de grenzen volledig af te sluiten voor de migrantentsunami, reden waarom het land vanuit met name Duitsland, Oostenrijk en Nederland bedreigd wordt met financiële represailles. Ook in Hongarije telt de wil van het volk niet langer zodra die wil tegen Brussel indruist. Dat heeft het Nederlandse volk al vele jaren geleden ondervonden toen het referendum waarin wij ‘nee’ zeiden tegen een Europese Grondwet simpelweg in de prullenbak werd gegooid.

Orban staat erom bekend het beestje bij de naam te noemen. In een interview met een Tsjechische krant zei hij dat ‘het zelfs voor de simpelste mensen duidelijk was dat wij niet kunnen toelaten dat zulke enorme mensenmassa’s zonder controle in ons leven binnenmarcheren.’ Europa heeft bovendien geen idee wie die mensen eigenlijk zijn en waar ze echt vandaan komen. Als hier niets tegen gedaan wordt dan ‘getuigt dat van zelfmoordneigingen.’

Links complot –kiezers binnenhalen- realiteit in Wenen

Het onbeperkt binnenhalen en over de EU verdelen van miljoenen moslimmigranten beschouwt Orban als een links complot. ‘Wij verdenken dat in Europa in het geheim of achter de schermen kiezers worden geïmporteerd.’ Bijna alle ‘rode’ en ‘groene’ partijen in Europa zijn namelijk grote voorstanders van de huidige massa immigratie. Dit door Orban geopperde linkse complot is inmiddels realiteit geworden in Oostenrijk, waar de linkse partijen inderdaad eisen dat alle 350.000 migranten zo snel mogelijk stemrecht krijgen (3).

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Contra-Magazin
(3) Unzensuriert

Zie ook o.a.:

19-12: Oud president Lech Walesa waarschuwt voor burgeroorlog in Polen

mardi, 22 décembre 2015

Duitse berekeningen van het kostenplaatje van de asieltsunami

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“Wir schaffen das nicht”– Duitse berekeningen van het kostenplaatje van de asieltsunami
 
Ex: Nieuwsbrief Deltastichting - Nr. 199 - December 2015
 
Op een prijsuitreiking in april 2011 zou de EU-toppoliticus Jean-Claude Juncker ooit eens hebben gezegd: “Als het ernstig wordt, als het serieus wordt, moet men durven liegen”. Ik heb niet de pretentie om de Europese politiekers collectief voor leugenaars uit te maken, maar uit de ganse asieltsunami, en de gebrekkige aanpak ervan, blijkt in elk geval wel dat er op zijn minst véél voor de eigen autochtone achterban wordt verzwegen.

Men kent intussen vrij goed de strategische keuzes als zogenaamd maatschappelijke fenomenen zich voordoen, de globalisering bijvoorbeeld, en nu dus de asieltsunami. Ten eerste wordt door alle bewindvoerders – en het doet écht niet ter zake of het gaat om een centrum-links beleid, dan wel een centrum-rechtse bewindsploeg – het magische woordje “TINA” uit de trukendoos gehaald, “There is no alternative”.  Criticasters wordt deskundig de mond gesnoerd.

Ten tweede, en ook op een lager niveau, het Belgische niveau bijvoorbeeld, heeft men daar een handje van weg: men overschat de inkomsten door het fenomeen (de asieltsunami bijvoorbeeld) en men onderschat de kosten. “Het zal allemaal zo erg niet worden”, “door de vergrijzing en door de aanzwengelende economie zullen we arbeidskrachten nodig hebben, al goed dat er vluchtelingen zijn dus”.

Zo becijferde de Duitse minister van Financië Schäuble de kosten voor 2016 op zo’n 8 miljard euro, in België bijvoorbeeld, met een centrum-rechtse regeringsploeg, hebben we nog niet eens een becijfering gelezen of gezien.

Maar in Duitsland bestaan nog steeds een aantal onafhankelijke en ernstige onderzoeksinstellingen en die zijn zélf eens aan het rekenen gegaan. Het Ifo-Institut  bijvoorbeeld becijfert de asielkosten alleen al voor 2015 op 21,1 miljard euro, en houdt daarbij rekening met maximaal 1,1 miljoen asielzoekers in Duitsland, terwijl men vandaag al weet dat het er ongeveer 1,5 miljoen zullen zijn.

De voorzitter van het Freiburgse Forschungszentrum Generationsverträge, professor Bernd Raffelhüschen (geciteerd in het Duitse weekblad Junge Freiheit) stelt: “Zelfs in het gunstige geval van een snelle integratie in de arbeidsmarkt, stapelen zich toch jaarlijks fiscale lasten op voor de Duitse belastingbetaler van ongeveer 17 miljard euro”. Om dit te financieren, aldus dit centrum, zal men van overheidswege de uitgaven moeten verminderen met 1% en de belastingen verhogen met 1,5%.

Men gaat er in Duitse economische en financiële kringen van uit dat 95% van de asielzoekers in Duitsland zullen willen blijven en dat ongeveer 70% niet geschikt is voor de Duitse arbeidsmarkt. Professor Raffelhüschen stelt dat er vooral zware bijkomende financiële lasten zullen zijn voor het Duitse sociale zekerheidssysteem: “Zelfs bij een integratie van de vluchtelingen in de Duitse arbeidsmarkt op een termijn van 6 jaar lopen de bijkomende kosten op lange termijn op tot 900 miljard euro. Als de kwalificering en de integratie meer tijd vragen, zullen de kosten nog hoger zijn”.

Mag ik er terloops even op wijzen dat het totale bbp van België in 2014 zo’n 386 miljard euro bedroeg? En nog eens terloops: hebt u in België al een becijferde raming onder ogen gekregen voor deze asieltsunami? Waar blijven de berekeningen voor België/Vlaanderen? Wat de gevolgen zullen zijn voor ons sociaal zekerheidssysteem? Wat de bijkomende kosten zullen zijn? Hoe men in België de integratie van de nieuwkomers op de arbeidsmarkt inschat – ik maak van de gelegenheid gebruik om nog eens te wijzen op de zeer geringe instroom van de tweede- en derdegeneratie vreemdelingen in dit land – en op welke termijn men deze integratie op de arbeidsmarkt ziet te gebeuren? Of niet te gebeuren?

Vindt u het ook niet verdacht stil aan ‘die kant’ van het land? En hoe zeg je dat in het mooi Nederlands: “Wir schaffen das nicht”?

Of krijgen we de woorden van Juncker terug op ons bord? 
 
Peter Logghe
 

lundi, 21 décembre 2015

La guerre des trois aura lieu

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La guerre des trois aura lieu

par Georges FELTIN-TRACOL

À seize mois de l’échéance présidentielle, le résultat final des élections régionales de décembre 2015 rend compte de l’état du rapport de forces politiques à moins que François Hollande décide de réviser par référendum la Constitution sur certains points précis (réforme du Conseil supérieur de la magistrature, inscription de l’état d’urgence, peut-être droit de vote des étrangers aux élections locales) ou démissionne et se représente aussitôt, créant une surprise certaine qui déstabiliserait l’opposition de droite – centre-droit. Les Républicains (LR) affûtent déjà leurs couteaux pour la fameuse primaire à l’automne 2016.

 

La récente élection hivernale confirme la vive conflictualité entre trois pôles de poids à peu près équivalents que la collusion, réclamée par les sociaux-libéraux du PS et les progressistes du centre, ne peut être que factuelle et provisoire. Les régionales entérinent la tendance enregistrée lors des législatives partielles de 2013 – 2014, des européennes de mai 2014 et des départementales de mars 2015, une tripolarisation de la vie politique hexagonale.

 

Le premier ensemble coïncide avec la majorité présidentielle édifiée en 2012 grâce à une entente de fer entre le PS et les radicaux de gauche qui sut bon an mal an intégrer les Verts, l’inaudible Front de Gauche et les ultimes adhérents du MRC. Or ce pôle se trouve maintenant désuni avec les tenants d’une politique progressiste sociale-libérale autoritaire (Valls, Macron, Cazeneuve, Placé) et les partisans d’une autre politique anti-austérité qu’on retrouve chez les Verts, le Front de Gauche et les frondeurs du PS. Aucune réconciliation n’est possible surtout si les opposants de gauche parviennent à se donner un candidat commun (Cécile Duflot ? Clémentine Autain ? Jean-Luc Mélenchon ? Pierre Laurent ?) capable d’empêcher François Hollande d’accéder au second tour de la présidentielle.

 

Le deuxième pôle correspond à l’attelage LR – UDI ainsi qu’aux divers-droite et même au MoDem. Or, outre des rivalités personnelles entre François Bayrou et Jean-Christophe Lagarde qui n’arrive d’ailleurs pas sur le plan intellectuel à la cheville du premier, le parti LR entre dans une longue période de turbulence du fait de la primaire. Nicolas Sarközy entend se venger de sa défaite méritée en 2012, mais face à lui se dressent déjà le cheval de retour Alain Juppé, Bruno Le Maire, l’égérie d’une gauche morale bo-bo Nathalie Kosciusko-Morizet ou Christian Estrosi dit la « Girouette niçoise », Jean-François Copé, François Fillon, le libéral-conservateur Hervé Mariton. Cacophonie et zizanie restent les mamelles nourricières d’une formation qui ne vise qu’à sauver ses prébendes.

 

Le troisième pôle concerne les forces « protestataires » qualifiées de « populistes ». À côté du FN, vainqueur paradoxal des trois derniers scrutins puisqu’il n’a remporté aucune collectivité territoriale tout en dépassant en nombre de voix le résultat de Marine Le Pen en 2012, et les autres listes souverainistes telles Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, l’Union populaire républicaine (UPR) de François Asselineau, ou droitistes de Jacques Bompard et Jean-Claude Martinez. On doit aussi y inclure les listes régionalistes du divers-gauche pro-« Bonnets rouges » Christian Troadec, « Oui la Bretagne » (6,71 %), et présentées en Corse. Même si le mouvement frontiste ne se déchire pas comme le font le PS, le Front de Gauche, les Verts et LR, il n’en demeure pas moins tiraillé entre une ligne étatiste nationale-républicaine anti-euro défendue par Florian Philippot, et une ligne nationale-conservatrice libérale décomplexée représentée par Marion Maréchal – Le Pen. Les électeurs frontistes se fichent bien de ces dissonances parce qu’ils expriment surtout leur refus de l’immigration et de la mondialisation et que les discours frontistes correspondent aux attentes locales.

 

Les deux premiers pôles (PS et LR) se composent de la même homogénéité géo-sociologique (les fonctionnaires, les cadres moyens et supérieurs, les retraités vivant dans des aires métropolitaines connectées aux flux mondialisés marchands). Le troisième pôle — revendicatif – populiste — se caractérise en revanche par une très forte hétérogénéité sociologique qui en fait le seul « bloc » vraiment « inter-classiste », d’où la nature complexe du néo-FN qui est passé du nationalisme des origines (1972 – 1986) et du national-populisme tribunicien (1986 – 2011) à un populisme assumé depuis 2011, année de l’accession de Marine Le Pen à la tête du parti.

 

Une terrible guerre des trois se jouera donc en 2017, quand bien même les principaux auteurs ne sont pas encore totalement connus (Hollande ou Valls ? Sarközy, Juppé, Le Maire, Copé ? Marine Le Pen ou Marion Maréchal – Le Pen ?). Cependant, ce conflit politique en préparation ne doit pas occulter une autre rivalité, d’ordre moins politicien, opposant trois sensibilités de l’« anti-gauche ». Entre le conglomérat LR – UDI et le FN tente en effet d’émerger une tierce droite qui rassemblerait des tendances de l’ex-UMP (Droite sociale de Laurent Wauquiez, Droite forte de Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, Droite populaire de Thierry Mariani, Lionnel Luca et Jacques Myard), quelques éléments nationaux-chrétiens épars, rescapés du villiérisme et de La Manif pour Tous ainsi que, peut-être, certains proches (des éclaireurs ?) de Marion Maréchal – Le Pen. Cette ligne serait défendue par l’ancienne éminence grise de Sarközy, Patrick Buisson, et des journalistes à Valeurs actuelles parmi lesquels Geoffroy Lejeune, auteur d’un roman de politique-fiction, Une élection ordinaire (Ring, 2015), qui installe à l’Élysée Éric Zemmour ! Or, Éric Zemmour a gardé de ces lectures de Marx un point de vue marxien anti-libéral guère compatible à long terme avec le national-conservatisme libéral promu par cette mouvance droitière… En parallèle s’agitent dans le champ para-politique des experts de la récupération droitarde d’un catholicisme politique éculé, étriqué et épuisé via des « boîtes à idées », L’Avant-Garde et Phénix, dont les références sont l’ordo-libéralisme et une admiration pour le néo-thomisme de Jacques Maritain. Les parrains de cette initiative seraient ainsi Charles Millon qui dirigea un temps une Droite libérale-chrétienne (tout un programme !), son épouse, la philosophe catholique libérale néo-conservatrice et signataire en 2003 d’une pétition approuvant l’agression yankee contre l’Irak baasiste du Président Saddam Hussein, ou l’avocat Jacques Trémolet de Villers. La parution de la revue d’écologie intégrale (Maritain publiait en 1936 Humanisme intégral), Limite, s’inscrit volontiers dans ce projet qui écarte les questions identitaires fondamentales (l’ethnie et les races au sens de Julius Evola) et la légitime transformation des rapports sociaux dans l’entreprise en rompant avec le système capitaliste libéral au profit d’une coopérative cogérée.

 

Mais ces sordides considérations politiciennes ne doivent pas oublier une troisième guerre tripolaire, plus sociologiques celle-là que les actuelles tendances politiques auraient tort de négliger, de sous-estimer ou de mépriser parce que la tripolarisation n’atteint en réalité que la moitié environ des électeurs. Cet autre « bloc » anti-politique hautement composite, est l’abstention. Si le bloc contestataire populiste, potentiellement révolutionnaire, exprime une dissidence politique assumée, l’abstentionnisme signifie toujours une sécession civique radicale. Toutes les études politologiques évoquent néanmoins d’évidentes proximités géographiquement et sociologiquement marginalisées entre la masse abstentionniste et les électeurs mécontents et prêts à renverser la table. L’abstentionniste est un électeur FN en puissance ou, plus exactement, l’électeur frontiste est un abstentionniste repenti par intermittence. Par delà cette abstention structurelle massive s’ajoutent les quelques centaines de milliers de personnes non inscrites sur les listes électorales qui marquent leur complète indifférence envers une vie politique sclérosée. Cette remarque ouvre au pôle populiste – contestataire des perspectives réjouissantes si les nombreux abstentionnistes décident de se mobiliser en faveur d’une véritable rupture politique.

 

Entre ces deux manières d’exprimer une défiance légitime s’intercale un tiers pôle, plus mineur, qui regroupe les votes blancs (2,41 %, puis 2,80 %) et nuls (1,58 %, puis 2,07 %). Ces deux votes traduisent aussi l’exaspération d’électeurs insatisfaits qui refusent d’apporter leurs voix aux listes sarközystes ou qui devinent la vacuité du pouvoir politique.

 

Loin de la simple actualité politicienne, la triple « guerre des trois » démontre le désenchantement des citoyens. L’action politique seule ne suffit pas. Celle-ci s’agence par symbiose avec le travail social, caritatif, écologique, syndical, culturel et militaire. Pour preuve, la victoire de la coalition régionaliste – autonomiste – indépendantiste à l’Assemblée territoriale de Corse. Seule bonne nouvelle de cette élection régionale.

 

Georges Feltin-Tracol


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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dimanche, 20 décembre 2015

Vers une “ukrainisation” de la Turquie ?

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Vers une “ukrainisation” de la Turquie ?

Ex: http://www.dedefensa.org

On nous dit que les affaires vont soudainement très bien entre la Turquie et l’Ukraine. Le “Calife à la place du Calife“ et le “roi du chocolat”, – respectivement MM. Erdogan et Porochenko, – se sont trouvés comme pacte d'amitié une fondamentale inimité commune qui les pousse à mettre en place une alliance irrésistible. Erdogan s’appuie sur l’OTAN et les USA, Porochenko sur Joe Biden et les USA, ce qui vous a un air de famille ; Erdogan alimente Daesh en bons conseils et en camions-citernes, Porochenko laisse faire ses croix gammées, ce qui vous a un air de complicité. Tous les deux, bien sûr, se jugent assez assurés des “valeurs” postmodernes pour réclamer une admission des plus rapides dans l’UE, ce qui a de moins en moins de chances de se faire ; en attendant cette issue qui ne viendra pas, ces deux pays sont, par des moyens divers, des nuisances constantes pour l’UE, qui doit supporter la pesanteur extrême de leur allégeance supposée.

Voici donc quelques mots sur “les affaires” que Turcs et Ukrainiens envisagent de faire ensemble désormais liés par leur commun sentiment antirusse (Russia Insider du 12 décembre, repris de International Business Times) :

« As tensions between Moscow and Ankara continue, Turkey has turned to another Kremlin foe and Eastern European state: Ukraine. Defense firms in Turkey and Ukraine have begun talks on tank modernization programs, Defense News reported Sunday.

» Both Turkey and Ukraine find themselves at odds with the Kremlin. Russia applied harsh economic sanctions against Ankara after Turkey shot down a Russian jet at the end of November, saying the aircraft crossed into its sovereign airspace. Moscow denies this allegation. Ukraine continues to battle Russian-backed separatists in the Eastern Donbass region in a conflict that has left over 8,000 people dead. Moscow continues to deny playing any direct military role in the conflict in Ukraine. The situation has prompted the leaders of Turkey and Ukraine to warm relations. “We have agreed on a plan of our actions and preparations for my visit to Turkey, which is due in the first quarter of 2016,” Ukrainian President Petro Poroshenko said at the start of the month. “We are expecting this visit to make a breakthrough.” »

Si le processus n’est pas vraiment étonnant, il est remarquable par l’espèce de mimétisme qui est en cours d'installation entre les deux directions, tant la politique semble ne pouvoir se concevoir aujourd'hui que sur l'apriorisme de l'histilité comme référence, y compris les références communes. Notre hypothèse suggère de considérer une évolution de la Turquie qui pourrait avoir lieu si aucun événement majeur ne vient débloquer ses relations avec la Russie. Un tel déblocage semble particulièrement difficile en raison de l’extrême fermeté de la politique russe qui est un élèment nouveau et très puissant d'une part, de l’attitude pour l’instant intransigeante d’Erdogan, facilitée par son isolement intérieur volontaire et l’évolution de son pouvoir vers une sorte d’absolutisme constitutionnel d’autre part.

Il semblerait alors possible que la Turquie d’Erdogan suive une évolution très spécifique, se comportant désormais comme l’Ukraine de Porochenko, empilant menace sur menace contre les Russes, parlant de guerre, de riposte, pratiquant divers actes d’illégalité internationale, figurant avec à sa tête une structure népotique, corrompue et mafieuse (le clan Erdogan), etc. A notre sens, la politique turque ne se trouve pas loin, désormais, d’être engagée sur la voie de se trouver réduite au cadre d’action et à la pratique ukrainiennes, elle-même réduite à développer des séries d’anathèmes antirusses comme axe fondamental de sa politique générale. C’est ce que nous nommons l’“ukrainisation” de la Turquie, qui constitue un processus d’abaissement de la politique extérieure à un simple antagonisme sans issue ni perspective constructive, sinon le ridicule des menaces de destruction de la Russie ; dans ce cadre, la politique se réduit de plus en plus à ne considérer qu’une seule référence, qui est l’hostilité à la Russie, et considérant ses liens avec les autres en fonction de l’attitude des autres vis-à-vis de cette orientation.

Il y a là un “modèle” assez nouveau de “faillitisation” des États (la nouveauté de la chose justifiant de proposer un terme nouveau pour la qualifier) ; c’est-à-dire un processus non pas de faillite normale (il y aura toujours un FMI  de fortune ou un bankster d’infortune pour sauver la baraque au dernier moment) mais bien de développement des structures et du statut de l’État vers une sorte de faillite volontaire, par processus de corruption psychologique avec le reste qui suit selon un objectif de plus en plus unique et essentiellement négatif ; une faillite qui s’effectue dans la mesure de son abaissement, de sa réduction à des processus négatifs de communication essentiellement et au choix d’une narrative également négative (antirusse) à la place de la prise en compte des vérités-de-situation.

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A la lumière de l’exemple ukrainien, ce “modèle“ nous paraît beaucoup plus crédible comme effet des processus-Système, que le modèle traditionnel des “États-faillis” (“failed states”). Il installe l’impuissance et la paralysie à mesure des emportements de la rhétorique, c’est-à-dire la faillite soutenue par la jactance et une sorte de politique du sur-place puisqu’entièrement conditionnée par la négativité des liens avec la Russie. (La Russie est la seule référence à considérer à cet égard à cause de sa puissance pri,ncipielle [la souveraineté] et l'effet antiSystème de plus en plus marqué de sa politique.) Il s'agit d'une sorte de faillite par les termites (considérées comme un symbole de l'évolution décrite), qui minent la psychologie, effectivement évoluant vers une sorte de néantisation de toute existence souveraine. Au bout du compte, ce “modèle“ n’est même plus celui de vassal du bloc-BAO mais plutôt de parasite du Système qui embarrasse le Système plus qu’il ne le sert bien qu’il en soit sa créature, et dont le sort serait de plus en plus de tourner en rond sur lui-même, nourrissant son propre désordre encore plus que disséminer ce désordre hors de lui-même, et minant décisivement sa propre substance. En effet et bien entendu, l“ukrainisation“, ou “modèle ukrainien”, laisse libre à chacun de ses adeptes de développer sa propre forme de désordre intérieur, celui de “Kiev-la-folle“ s'étant déjà imposé comme typique et très spécifique comme il convient à un archétype ; ainsi pourrait-on penser, pour assurer la narrative et rassurer les esprits inquiets, qu'il s'agit d'une sorte de souveraineté, mais invertie : la souveraineté qui s'exprime dans le choix souverain qu'on fait de la forme de sa propre impuissance et du désordre de soi-même.

The Aegean Sea and Turkey's Maritime Strategy

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The Aegean Sea and Turkey's Maritime Strategy

Ex: http://www.katehon.com

On December 13th, another incident added fuel to the fire of the already damaged Russian-Turkish relations.

A Turkish fishing vessel, not responding to radio and visual signals, began to approach the Russian patrol ship, Smetlivy, which was anchored at the time of the incident.

To avoid a collision, the crew fired several warning shots at the Turkish vessel, after which it immediately changed directions.

The Russian Defense Ministry explained that two scenarios were possible: it was either a deliberate provocation, or simple sloppiness. The Turkish side said that Russia's reaction was excessive, even though Moscow had previously made an official warning that it would destroy all targets that it saw as a threat.

Indeed, the Turkish vessel's maneuvers could reasonably have been construed as threatening. If, for example it had indeed collided with the Russian patrol ship, and broke a Russian ship board, it would have placed an important naval unit temporarily out of commission, among other possible consequences.

Greek press has uniquely regarded the incident as a deliberate provocation on the part of Turkey. Taking into account that it happened in the daytime and in good visibility, this version of events is most likely. Why is Turkey trying to escalate the conflict further, this time at sea?

What interests does Ankara have in the Mediterranean? Are many islands in the region a potential hotspot in a potential conflict, as are the Spratly Islands in the South China Sea?

The political geography of the region is characterized by islands in the eastern part: Chios, Iraklides, Rhodes, Samos, Kos and many others, which are very close to the Turkish coast, but in fact are Greek territory. The boundaries were established in accordance with the Treaty of Lausanne, which recognized the dissolution of the Ottoman Empire and established Turkey's current borders. At this time, it lost not only the Aegean Sea islands, but also control over Arabia, Egypt, Sudan, Tripolitania, Cyrenaica, Mesopotamia, Palestine, Transjordan, Lebanon and Syria, with new states being created these regions.

However, modern Turkey's strategic doctrine is oriented towards returning the lost territories or at least a degree of control over them. This neo-Ottomanist doctrine, explained in Prime Minister Ahmet Davutoglu’s work entitled Strategic Depth, insists on Turkey's leading role in the Mediterranean, North Africa, the Middle East and the southern Balkans. There is a parallel Pan-Turkist project for Central Asia which Turkey is also pushing for.

Regarding Ankara's interests in the Mediterranean, attempts to restore its sea power also has historical sources in the Ottoman Empire's golden age.

The Algerian pirate Hayreddin Barbarossa, who proclaimed himself as a Sultan and recognized the Ottoman Empire's supreme power in the early 16th century, successfully fought against Spain and the Holy Roman Empire. The Ottoman ruler, Suleiman I, appointed Barbarossa to the position of Commander-in-Chief of the Navy and gave him the title "Emir of Emirs", and he was feared by all of the Mediterranean fleets of European monarchies. For many years even after his death, every Turkish ship leaving the Golden Horn Bay would fire a volley in honor of the Turkish captain, pirate, and sailor.

Hayreddin Barbarossa once said: "Who rules the seas, rules the world." One of the founders of Anglo-Saxon geopolitics, Halford Mackinder, interpreted the phrase differently in terms of Russia and Eurasia. In keeping with the characteristic style of British kleptocratic politics (both in resources and ideas), the English crown, after the success of Barbarossa, began to encourage the practice of piracy and the plundering of the ships of London's rivals.

When understood in this context, Turkey's regional policy will become clearer. Adding to it the mercantile interests of close-in coastal islands with natural resources, mineral reserves, as well as areas rich in oil and gas.

Turkey and Greece have already had disagreements on gas production.

In 2009, Greek Energean Oil & Gas discovered oil reserves of 4 billion barrels in the northern Aegean Sea. Intensified drilling in offshore waters then started, as well as research on the prospects for oil and gas production. Greece did not make an exclusive claim to rights over this economic zone so as to avoid delays and disputes, and start production near their islands. However, in 2011 Turkey declared that it would consider this as purely military aggression. The diplomatic friction was worsened by repeated violations of Greek airspace by Turkish military jets.

Since Greek Cyprus signed an agreement with Israel on the joint development of fields, it gave Turkey concerns about new possible allies for Greece in the production and transportation of energy resources.

Obviously, Ankara regarded Russia as such a potential ally.

After the sanctions adaptation against Turkey, it became clear that it would also act on behalf of the West and Ukraine's side, trying to hinder Russia in Crimean efforts. However, a possible Russian-Greek alliance (cooperation in different directions) can frustrate some of the Turkish aggression against Greece, as well as against Russia.

vendredi, 18 décembre 2015

Cornering Russia, Risking World War III

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Cornering Russia, Risking World War III

Official Washington is awash with tough talk about Russia and the need to punish President Putin for his role in Ukraine and Syria. But this bravado ignores Russia’s genuine national interests, its “red lines,” and the risk that “tough-guy-ism” can lead to nuclear war, as Alastair Crooke explains.

By Alastair Crooke

Ex: http://consortiumnews.com

We all know the narrative in which we (the West) are seized. It is the narrative of the Cold War: America versus the “Evil Empire.” And, as Professor Ira Chernus has written, since we are “human” and somehow they (the USSR or, now, ISIS) plainly are not, we must be their polar opposite in every way.

“If they are absolute evil, we must be the absolute opposite. It’s the old apocalyptic tale: God’s people versus Satan’s. It ensures that we never have to admit to any meaningful connection with the enemy.” It is the basis to America’s and Europe’s claim to exceptionalism and leadership.

And “buried in the assumption that the enemy is not in any sense human like us, is [an] absolution for whatever hand we may have had in sparking or contributing to evil’s rise and spread. How could we have fertilized the soil of absolute evil or bear any responsibility for its successes? It’s a basic postulate of wars against evil: God’s people must be innocent,” (and that the evil cannot be mediated, for how can one mediate with evil).

Westerners may generally think ourselves to be rationalist and (mostly) secular, but Christian modes of conceptualizing the world still permeate contemporary foreign policy.

It is this Cold War narrative of the Reagan era, with its correlates that America simply stared down the Soviet Empire through military and – as importantly – financial “pressures,” whilst making no concessions to the enemy.

What is sometimes forgotten, is how the Bush neo-cons gave their “spin” to this narrative for the Middle East by casting Arab national secularists and Ba’athists as the offspring of “Satan”:  David Wurmser was advocating in 1996, “expediting the chaotic collapse” of secular-Arab nationalism in general, and Baathism in particular. He concurred with King Hussein of Jordan that “the phenomenon of Baathism” was, from the very beginning, “an agent of foreign, namely Soviet policy.”

Moreover, apart from being agents of socialism, these states opposed Israel, too. So, on the principle that if these were the enemy, then my enemy’s enemy (the kings, Emirs and monarchs of the Middle East) became the Bush neo-cons friends.  And they remain such today – however much their interests now diverge from those of the U.S.

The problem, as Professor Steve Cohen, the foremost Russia scholar in the U.S., laments, is that it is this narrative which has precluded America from ever concluding any real ability to find a mutually acceptable modus vivendi with Russia – which it sorely needs, if it is ever seriously to tackle the phenomenon of Wahhabist jihadism (or resolve the Syrian conflict).

What is more, the “Cold War narrative” simply does not reflect history, but rather the narrative effaces history: It looses for us the ability to really understand the demonized “calous tyrant” – be it (Russian) President Vladimir Putin or (Ba’athist) President Bashar al-Assad – because we simply ignore the actual history of how that state came to be what it is, and, our part in it becoming what it is.

Indeed the state, or its leaders, often are not what we think they are – at all. Cohen explains: “The chance for a durable Washington-Moscow strategic partnership was lost in the 1990 after the Soviet Union ended. Actually it began to be lost earlier, because it was [President Ronald] Reagan and [Soviet leader Mikhail] Gorbachev who gave us the opportunity for a strategic partnership between 1985-89.

“And it certainly ended under the Clinton Administration, and it didn’t end in Moscow. It ended in Washington — it was squandered and lost in Washington. And it was lost so badly that today, and for at least the last several years (and I would argue since the Georgian war in 2008), we have literally been in a new Cold War with Russia.

“Many people in politics and in the media don’t want to call it this, because if they admit, ‘Yes, we are in a Cold War,’ they would have to explain what they were doing during the past 20 years. So they instead say, ‘No, it is not a Cold War.’

“Here is my next point. This new Cold War has all of the potential to be even more dangerous than the preceding 40-year Cold War, for several reasons. First of all, think about it. The epicentre of the earlier Cold War was in Berlin, not close to Russia. There was a vast buffer zone between Russia and the West in Eastern Europe.

“Today, the epicentre is in Ukraine, literally on Russia’s borders. It was the Ukrainian conflict that set this off, and politically Ukraine remains a ticking time bomb. Today’s confrontation is not only on Russia’s borders, but it’s in the heart of Russian-Ukrainian ‘Slavic civilization.’ This is a civil war as profound in some ways as was America’s Civil War.”

Cohen continued: “My next point: and still worse – You will remember that after the Cuban Missile Crisis, Washington and Moscow developed certain rules-of-mutual conduct. They saw how dangerously close they had come to a nuclear war, so they adopted “No-Nos,’ whether they were encoded in treaties or in unofficial understandings. Each side knew where the other’s red line was. Both sides tripped over them on occasion but immediately pulled back because there was a mutual understanding that there were red lines.

“TODAY THERE ARE NO RED LINES. One of the things that Putin and his predecessor President Medvedev keep saying to Washington is: You are crossing our Red Lines! And Washington said, and continues to say, ‘You don’t have any red lines. We have red lines and we can have all the bases we want around your borders, but you can’t have bases in Canada or Mexico. Your red lines don’t exist.’  This clearly illustrates that today there are no mutual rules of conduct.

“Another important point: Today there is absolutely no organized anti-Cold War or Pro-Detente political force or movement in the United States at all –– not in our political parties, not in the White House, not in the State Department, not in the mainstream media, not in the universities or the think tanks. … None of this exists today. …

“My next point is a question: Who is responsible for this new Cold War? I don’t ask this question because I want to point a finger at anyone. The position of the current American political media establishment is that this new Cold War is all Putin’s fault – all of it, everything. We in America didn’t do anything wrong. At every stage, we were virtuous and wise and Putin was aggressive and a bad man. And therefore, what’s to rethink? Putin has to do all of the rethinking, not us.”

These two narratives, the Cold War narrative, and the neocons’ subsequent “spin” on it: i.e. Bill Kristol’s formulation (in 2002) that precisely because of its Cold War “victory,” America could, and must, become the “benevolent global hegemon,” guaranteeing and sustaining the new American-authored global order – an “omelette that cannot be made without breaking eggs” – converge and conflate in Syria, in the persons of President Assad and President Putin.

President Obama is no neocon, but he is constrained by the global hegemon legacy, which he must either sustain, or be labeled as the arch facilitator of America’s decline. And the President is also surrounded by R2P (“responsibility-to-protect”) proselytizers, such as Samantha Power, who seem to have convinced the President that “the tyrant” Assad’s ouster would puncture and collapse the Wahhabist jihadist balloon, allowing “moderate” jihadists such as Ahrar al-Sham to finish off the deflated fragments of the punctured ISIS balloon.

In practice, President Assad’s imposed ouster precisely will empower ISIS, rather than implode it, and the consequences will ripple across the Middle East – and beyond. President Obama privately may understand the nature and dangers of the Wahhabist cultural revolution, but seems to adhere to the conviction that everything will change if only President Assad steps down. The Gulf States said the same about Prime Minister Nouri al-Maliki in Iraq. He has gone (for now), but what changed? ISIS got stronger.

Of course if we think of ISIS as evil, for evil’s sake, bent on mindless, whimsical slaughter, “what a foolish task it obviously [would be] to think about the enemy’s actual motives. After all, to do so would be to treat them as humans, with human purposes arising out of history. It would smack of sympathy for the devil. Of course,” Professor Chernus continues, “this means that, whatever we might think of their actions, we generally ignore a wealth of evidence that the Islamic State’s fighters couldn’t be more human or have more comprehensible motivations.”

Indeed, ISIS and the other Caliphate forces have very clear human motivations and clearly articulated political objectives, and none of these is in any way consistent with the type of Syrian State that America says it wants for Syria. This precisely reflects the danger of becoming hostage to a certain narrative, rather than being willing to examine the prevailing conceptual framework more critically.

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America lies far away from Syria and the Middle East, and as Professor Stephen Cohen notes, “unfortunately, today’s reports seem to indicate that the White House and State Department are thinking primarily how to counter Russia’s actions in Syria. They are worried, it was reported, that Russia is diminishing America’s leadership in the world.”

It is a meme of perpetual national insecurity, of perpetual fears about America’s standing and of challenges to its standing, Professor Chernus suggests.

But Europe is not “far away”; it lies on Syria’s doorstep.  It is also neighbor to Russia. And in this connection, it is worth pondering Professor Cohen’s last point: Washington’s disinclination to permit Russia any enhancement to its standing in Europe, or in the non-West, through its initiative strategically to defeat Wahhabist jihadism in Syria, is not only to play with fire in the Middle East. It is playing with a fire of even greater danger: to do both at the same time seems extraordinarily reckless.

Cohen again: “The false idea [has taken root] that the nuclear threat ended with the Soviet Union: In fact, the threat became more diverse and difficult. This is something the political elite forgot. It was another disservice of the Clinton Administration (and to a certain extent the first President Bush in his re-election campaign) saying that the nuclear dangers of the preceding Cold War era no longer existed after 1991. The reality is that the threat grew, whether by inattention or accident, and is now more dangerous than ever.”

As Europe becomes accomplice in raising the various pressures on Russia in Syria – economically through sanctions and other financial measures, in Ukraine and Crimea, and in beckoning Montenegro, Georgia and the Baltic towards NATO – we should perhaps contemplate the paradox that Russia’s determination to try to avoid war is leading to war.

Russia’s call to co-operate with Western states against the scourge of ISIS; its low-key and carefully crafted responses to such provocations as the ambush of its SU-24 bomber in Syria; and President Putin’s calm rhetoric, are all being used by Washington and London to paint Russia as a “paper tiger,” whom no one needs fear.

In short, Russia is being offered only the binary choice: to acquiesce to the “benevolent” hegemon, or to prepare for war.

Alastair Crooke is a British diplomat who was a senior figure in British intelligence and in European Union diplomacy. He is the founder and director of the Conflicts Forum, which advocates for engagement between political Islam and the West. [This article also appeared at the Conflicts Forum’s Web site and is republished with permission.]

Les fondements probables de la radicalisation de certains musulmans occidentaux

Les fondements probables de la radicalisation de certains musulmans occidentaux

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous présentons sur ce sujet deux points de vue différents, l'un de Jean-Paul Baquiast, l'autre de Luc Brunet, tous deux membres de la rédaction du site "Europe solidaire".

Le point de vue de Jean-Paul Baquiast

On se demande souvent en France comment des jeunes gens considérés comme bien intégrés peuvent se radicaliser jusqu'à devenir des terroristes éventuellement kamikazes. La question ne se pose pas seulement à propos de jeunes musulmans mais de garçons et filles jusqu'ici élevés dans des milieux bourgeois souvent catholiques. lIs se convertissent brutalement à l'Islam et cherchent à partir en Syrie faire le djihad, avant de revenir en France transformés en véritables machines à tuer. La question n'intéresse évidemment pas seulement la France mais toute l'Europe et, depuis les attentats de San Bernardino, les Etats-Unis eux-mêmes.

Psychiatres et sociologues savent que les déterminants du comportement d'un individu sont souvent mêlés, pas nécessairement rationnels et parfois inconscients dans l'esprit de cet individu lui-même. C'est ainsi que pour expliquer le radicalisme brutal des jeunes européens, d'innombrables spécialistes font valoir qu'ils subissent le chômage, l'échec scolaire, l'enfermement dans des banlieues sans avenir et toutes autres causes, certes en effet agissantes, mais auxquelles échappent les millions d'autres jeunes subissant les mêmes conditions.

On peut aussi évoquer des causes plus personnelles: une enfance passée auprès de parents abusifs sans que ceux-ci s'en rendent compte, une sexualité mal satisfaite, l'influence de publications et jeux vidéo mettant en scène l'extrême violence, la violence aussi de nombreux reportages télévisuels. Il est légitime également de mentionner des tendances névrotiques voire psychotiques jusqu'ici non révélées. Mais là encore, toutes ces causes potentielles sont présentes chez des millions d'autres jeunes qui ne feront jamais parler d'eux, s'arrangeant comme ils peuvent pour y échapper en vieillissant.

Cependant, peu de ceux qui s'interrogent n'osent évoquer, par crainte d'être accusé d'islamophobie, l'influence mortelle des prédicateurs d'un Islam de combat, largement aidés pour ce faire par les pétro-dollars d'une Arabie Saoudite wahhabite en guerre contre toutes les autres religions y compris les musulmans chiites beaucoup plus modérés, l'athéisme, les valeurs de la civilisation européenne, féminisme, démocratie, dialogue.

Nous pensons pour notre part qu'il faut aller plus loin et mettre en cause l'islam en général, religion jeune et en pleine expansion. Au cours des siècles le même reproche avaient été fait aux autres religions monothéistes, notamment en France le catholicisme et le protestantisme, dont les guerres internes ont produit des centaines de milliers de victimes. Mais avec la montée de la science à partir du Siècle des Lumières, la Révolution française et l'avènement d'une république se voulant définitivement non seulement laïque mais areligieuse, les enseignements et pulsions mortifères de ces religions ont fini par s'estomper. Ceci ne veut pas dire que celles-ci, comme en parallèle le judaïsme ou l'hindouisme, aient renoncé à recruter des intégristes militants, comme le montre par exemple aux Etats-Unis la montée d'un évangélisme de combat. Mais elles ne recrutent que fort peu d'assassins potentiels.

Le Coran et ses exégètes

Si l'on regarde au contraire ce qu'enseigne le Coran, enseignement repris par des milliers de mosquées et d'écoles coraniques en Europe même, l'on y trouve des principes remontant au fond des âges de la foi religieuse:

1. Il y a un Dieu, créateur du Cosmos, Allah, qui a communiqué ses volontés aux hommes par l'intermédiaire de prophètes et de croyants dont le devoir est de propager ses lois, en combattant tous ceux qui les ignorent ou les refusent.

2. L'Islam basé sur le Saint Coran, à été transmis à l'humanité par le premier des Prophètes, Mahommet. Il doit s'imposer à la communauté des musulmans de par le monde. Ceux-ci constituent l'Oumma. Il incombe aux musulmans où qu'ils soient, de défendre partout l'Oumma face à ceux qui l'attaquent. Ces attaques ont commencé avec les Croisades, mais elles se poursuivent sous des formes très voisines provenant des autres religions, de l'athéisme et des valeurs démocratiques.

Nous devons malheureusement constater que les guerres menées par les intérêts économiques et financiers occidentaux au Moyen-Orient, motivées par le désir de s'approprier les richesses du pétrole et n'ayant pas grande base religieuse, ont fait depuis 50 ans des centaines, sinon des millions de victimes dans les pays musulmans. Il est facile dans ces conditions aux prédicateurs de les attribuer à une guerre que n'auraient cessé de mener les infidèles contre le Saint Coran et ses enseignements. Dans ces conditions, chaque croyant, enseignent-ils, doit défendre l'Islam par tous les moyens, y compris l'extrême violence: tuer les autres comme ils vous tuent (2:190-91)..

3. Le terrorisme, forme moderne de la guerre sainte (djihad) est selon ces prédicateurs excusé par Allah, sinon même requis par lui. Les versets du Coran qui légitiment sa pratique sont nombreux et souvent cités (récités) dans les écoles coraniques et les mosquées ( par exemple les 5:33 et 8:57) (1)

4. Comme les musulmans de par le monde sont attaquées par des puissances qui mobilisent toutes les ressources de la guerre moderne, ils doivent recourir à la guerre dite asymétrique. Celle-ci était jusqu'à présent menée avec des moyens aux effets relativement limités, mines, attentats ponctuels. Mais les défenseurs de la foi peuvent aujourd'hui disposer d'armes nombreuses et aux effets de plus en plus destructeurs pour les populations qui les subissent.

Ben Ladden, en son temps, avait recommandé d'éviter de tuer femmes et enfants. Au contraire, aujourd'hui, les combattants, notamment ceux se revendiquant comme combattants-suicides au service de la foi, sont invités à tuer indistinctement tous les infidèles, femmes et enfants compris. Les exégètes des textes des autres religions y trouvent des exhortations de même nature, mais celles-ci, comme indiqué plus haut, ont cessé depuis quelques siècles d'être appliquées.

A l'exception, objectera-t-on, de la destruction des Indiens d'Amérique du Nord par les protestants américains, puis plus récemment par les mêmes - In God we Trust – les populations en Corée et au Viet-Nam. Les massacres de la 1e et 2e guerre mondiale, par contre, n'ont pas été faits, sauf exception, au nom de la religion, mais au service d'intérêts économiques, nationalistes et politiques explicites.

Que conclure de ce qui précède?

Rien de très optimiste malheureusement. Il est certes possible d'espérer que chacun des 2 ou 3 milliards de musulmans prévus dans les prochaines années ne se convertira pas à ces enseignements suicidaires. Mais il en restera suffisamment assez pour mener partout la guerre Sainte. Face à un Islam et à ses prédicateurs qui relancent en Europe, avec de puissants moyens modernes, les guerres de religion du passé, on ne voit pas en tous cas comment les Etats européens pourraient combattre son influence dans les populations, qu'elles soient ou non de confession musulmane.

Toute action de la police et de l'armée ne ferait que renforcer les vocations – à supposer que l'armée et la police ne soient pas progressivement pénétrées elles-mêmes par des candidats cachés au djihad. Le web de son côté, sera de plus en plus le vecteur incontrôlable de messages assassins. Quand aux efforts pour relancer l'éducation, l'emploi et autres objectifs dignes d'un pays républicain et laïc, il leur faudra des années pour faire sentir leurs effets. D'ici là, le pire pourra se produire.

(1) Je précise une fois de plus que si la Bible contient de tels appels aux meurtres, ni les chrétiens ni les juifs n'appellent dans leurs écoles ou par Internet leurs croyants à les mettre en oeuvre aujourd'hui.

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Le point de vue de Luc Brunet

Comme le souligne déjà l'article précédent, le fanatisme religieux n'est pas une exclusivité de l'Islam et d'autres religions ont été l'alibi de bien des tueries et autres exactions. L'origine de ce type de fanatisme est en général du à l'utilisation de la religion à des fins politiques par les gouvernants, et n'est possible que si appliqué  à une population ayant un niveau d'éducation très bas, ou si l'éducation elle-même a pour but de fanatiser les foules.
 
Si l'on considère le passé des pays du Moyen Orient depuis la fin de l'empire Ottoman, on peut constater un grand nombre de facteurs qui ont tous contribué  à la situation présente:
 
- un découpage de l'ex empire Ottoman qui correspondait (comme en Afrique noire d'ailleurs) aux intérêts des anciens colonisateurs et à leurs zones d'influence, mais en aucun cas aux réalités culturelles, ethniques et religieuses des populations locales. Une bombe à retardement, volontaire ou non,  à d'autres de juger
 
- alors que dans les années 50-60-70, la plupart de ces pays évoluaient vers une "modernité" laïque et s'éloignaient du modèle islamique traditionnel, les pays occidentaux virent d'un très mauvais œil cette évolution, car elle était combinée avec un désir de se libérer des tutelles économiques héritées de la période coloniale, souvent renforcée par l'entrée en force des intérêts économiques américains, en particulier dans le domaine pétrolier. De plus ces mouvements étaient accompagnés d'un rapprochement avec le diable - l'URSS. Tous ces régimes furent éliminés les uns après les autres, en particulier en Iran, Afghanistan, Égypte ou bien plus tard l'Iraq quand Saddam est devenu inutile et même gênant. La Libye et la Syrie restèrent des exceptions jusqu'à la période actuelle.
 
- l'élimination des régimes en question ne put être réalisée qu'après leur déstabilisation, et comme aucune opposition ne pouvait jouer le rôle de catalyseur (la démocratie en était  à ses balbutiements dans ces pays), la grande idée fut de développer les opposants religieux a ces régimes tous séculaires, et donc de réanimer le corps tiède de l'islamisme fondamentaliste. Deux pays aidèrent dans ce processus, amenant leur support idéologique et théologique: l'Arabie Saoudite sur la base de son mouvement wahhabite et la Turquie avec un soutien systématique aux versions locales du mouvement des Frères Musulmans. Dans tous les cas ce fut une catastrophe pour les pays concernés, avec des milliers, voir des millions de morts, et un retour à un obscurantisme religieux d'un autre âge, avec par exemple les Talibans et maintenant Daesh, sans parler de la République Islamiste d'Iran, même si elle évolue positivement depuis quelques années et est basée sur un dogme moins terrible que le Wahhabisme, notamment en ce qui concerne le statut des femmes
 
- l'appauvrissement accompagnant les changements de régime et les guerres entraînèrent une diminution générale du niveau d'enseignement, voire sa suppression pour les filles comme sous les Talibans, et souvent le développement d'un enseignement purement islamiste financé pas les riches sponsors que sont les pays du Golfe
 
- certains retiennent la création d'Israël comme un facteur clé dans le tsunami anti-occidental et islamisant de ces dernières décennies, mais je pense que son rôle n'a été que mineur et que la situation serait la même aujourd'hui même si Israël n'existait pas.
 
Finalement une remarque au sujet des volontaires au jihad venant des populations occidentales, parfois de jeunes chrétiens. Je vais être ici un peu cru: "Quand on tue Dieu, il revient sous forme de zombie, mais il revient". En d'autres termes, une civilisation basée entièrement sur des valeurs matérielles et consuméristes, transforme les plus faibles de ses membres en proies faciles pour les sectes et fanatiques de tous bord, que ce soit des islamistes, des amateurs d'apocalypse. Cette tendance est de plus renforcée en France par la démission de l'État de son rôle d'éducateur laïque - l'école de Jules Ferry est devenu un concept bien peu actuel pour les intellectuels parisiens.
 
En deux mots, l'islamisme extrémiste est pour moi le résultat d'une décolonisation faite dans l'improvisation, d'une peur maladive du communisme et d'une évolution entièrement matérialiste de nos sociétés. L'Occident paye le prix de la colonisation, de la Guerre Froide, de son oubli de ses racines - et l'addition sera salée. 
 
 

jeudi, 17 décembre 2015

Los ataques del 13 de noviembre, la política y el futuro de Francia, en cuestión

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Los ataques del 13 de noviembre, la política y el futuro de Francia, en cuestión

por Youssef Hindi*

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

¿Está la sumisión de Francia al campo atlantista en el origen de los atentados?

Una cosa es cierta, Francia no ha sido golpeada por el terrorismo debido a su lucha contra él, sino indirectamente a causa de su apoyo a los terroristas. Esos rebeldes considerados moderados como los de Al-Nusra, alias Al Qaeda, sobre quienes Laurent Fabius nos dijo en diciembre de 2012, que estaban haciendo “un buen trabajo”. En términos más generales, los franceses pagaron el precio de la política interior y exterior de Francia, que se alinea con la de sus enemigos objetivos: los Estados Unidos y sus aliados históricos.

El punto de partida de este análisis se sitúa a finales de los años noventa (podríamos remontarnos también al final de la Segunda Guerra Mundial), cuando Zbigniew Brzezinski, uno de los geoestrategas estadounidenses más influyentes, publicó su libro seminal, Le grand échiquier [El Gran Tablero Mundial] (1997). En ese momento, el geopolítico estadounidense veía lo que quedaba residualmente del espíritu de independencia entre los líderes franceses, bajo la presidencia de Chirac, como un obstáculo a la hegemonía estadounidense. El objetivo era entonces, de acuerdo a la lógica de Washington, el de someter imperativamente a Francia a los Estados Unidos. En 1997, Brzezinski escribió que había que “hacer de Europa uno de los pilares fundamentales de una gran estructura de seguridad y de cooperación bajo la égida estadounidense y extendida a lo largo de Eurasia“. Y continuaba: “Para decirlo sin rodeos, Europa Occidental sigue siendo en gran medida un protectorado estadounidense y sus Estados recuerdan lo que antaño eran los vasallos y los tributarios de los antiguos imperios[1]; para hacerlo proponía “oponerse tácticamente a las posiciones francesas y apoyar el liderazgo alemán[2]. Para los estadounidenses, Alemania se convirtió, especialmente desde la introducción del euro en 2002 (que ayudó positivamente a la balanza comercial alemana), en el pequeño imperio regional que somete a Europa a la dominación estadounidense – una condición sine qua non de su liderazgo europeo – para la neutralización de Francia, económica (con la moneda única que contribuyó a la destrucción de la industria francesa, que ya había comenzado la política del franco fuerte para preparar el país para el euro en la segunda mitad de los años 90) y diplomáticamente. Francia que ha sido, hasta hace poco, la nación europea con una visión, un peso y una ambición geopolítica relativamente autónomas. Brzezinski citaba, como ejemplo de esta clase política neo-gaullista, a Alain Juppé, el cual defendía en mayo de 1995 en la Asamblea Nacional, un afinamiento de la vocación de poder mundial de Francia, lo que Brzezinski calificaba de ilusión [3].

Esta “ilusión” desapareció completamente en mayo de 2007 con la llegada al poder de Nicolás Sarkozy y todo un lote de atlantistas, e incluso neoconservadores, al Quai d’Orsay [Ministerio de Asuntos Exteriores] y otros ministerios clave. No voy a mencionar aquí uno por uno a todos los políticos y los líderes de opinión franceses y europeos cooptados por los Estados Unidos a través de organizaciones como la French-American foundation [Fundación franco-americana] y el programa de los Young Leaders [Jóvenes Líderes] [4].

Fue en 2011 cuando vimos realizarse en la práctica el proyecto de Brzezinski, cuando el atlantista Sarkozy, después de haber reducido definitivamente a Francia a un estado vasallo de los Estados Unidos, atacó Libia, y Bernard -Henry Levy cortocircuitó al ministro de Asuntos Exteriores, Alain Juppé, para comprometer a Francia en un conflicto liderado por la OTAN. Una guerra que ha costado la vida a más de un centenar de miles de libios y para el cual el contribuyente francés ha invertido más de 300 millones de euros. Esta es por otra parte una de las utilidades de la OTAN, la de hacer asumir a los vasallos europeos el coste de las guerras de Washington en lugar de a los Estados Unidos.

Pero el apoyo de Francia a los grupos terroristas es obvio (y bien documentado) desde la Guerra del Golfo de Sidra. El gobierno de Sarkozy envió agentes de la DGSE [**] para dirigir sobre el terreno a los mercenarios financiados por Qatar, y coordinar los ataques aéreos desde el territorio de los falsos rebeldes pero verdaderos terroristas que, en principio, luchaban por la libertad contra la tiranía etc. El gobierno de Hollande continuó el impulso al armar a grupos terroristas en Siria, como el ASL, una rama de la Hermandad Musulmana que comenzó la guerra en 2011 contra el gobierno de Damasco.

El 14 de agosto de 2014, Laurent Fabius, lejos de revertir su declaración de diciembre de 2012, anunció en un tweet que armas muy poderosas estaban a punto de ser entregadas a los combatientes en Siria; desde entonces, no es sorprendente ver a los miembros del Daesh, en las imágenes, portando el rifle de asalto Famas, un arma de fabricación francesa. En efecto, contrariamente a lo que pudiera pensarse, no hay fronteras ni oposición real entre las docenas de grupos terroristas que operan en Siria e Irak. Los terroristas “moderados” del ASL le entregan al Daesh, en particular a través de su aliado Al Nusra, las armas que reciben de Occidente cuando el Daesh no se beneficia de entregas directas.

Con la llegada de Sarkozy a la presidencia Francia ha tenido los dos pies en el ámbito de influencia del campo atlantista, y también se le ha visto convertirse de facto en un aliado de los principales proveedores del terrorismo internacional: Arabia Saudita y Qatar… Las dos petromonarquías con las que un cierto número de hombres y mujeres, políticos tanto de izquierdas como de derechas, mantienen vínculos particularmente estrechos…

Pocos días después de la masacre del 13 de noviembre, Manuel Valls declaró, en absoluta contradicción con la realidad de los hechos, que Qatar y Arabia Saudita, que según él combaten al Daesh, estaban decididos a luchar contra el terrorismo. Llegó incluso  a señalar con el dedo los vínculos entre “el régimen de Bashar” y el Daesh.

¿Hace falta recordar que los ingleses, y los estadounidenses después de ellos, han apoyado el wahhabismo y a los sauditas desde sus primeras embestidas expansionistas en Arabia, y que han contribuido en gran medida a la difusión de la doctrina wahhabita en todo el mundo? La doctrina del terrorismo que los occidentales se sorprenden de ver influenciar a tantos jóvenes musulmanes y nuevos conversos.

¿Deberíamos también repetir que el terrorismo wahhabita ha sido desde su origen una herramienta geoestratégica de los británicos y de los Estados Unidos en contra de sus enemigos? Además, Zbigniew Brzezinski, entonces Consejero de Seguridad Nacional de los Estados Unidos bajo la presidencia de Jimmy Carter, fue el promotor de una maniobra de coordinación de la CIA con los servicios pakistaníes y saudíes con el fin de financiar y armar a los futuros terroristas, incluyendo a Bin Laden, a finales de los años setenta, para atraer a la Unión Soviética al cementerio afgano [5].

El terrorismo doméstico, ¿para qué sirve?

Curiosamente, de lo que nos atrevemos a hablar menos es del uso del terrorismo dentro del marco de la política interior, muy particularmente en tiempos de crisis. Está en efecto muy mal visto suponer que un estado occidental, “democrático” y “liberal” pueda recurrir al arma del terrorismo contra su propio pueblo; pero en lo concerniente, por ejemplo, a la reciente serie de atentados que afectaron a Turquía, grandes periódicos franceses y expertos mediáticos no han dudado en hablar de la probable implicación de los servicios secretos turcos, poniendo en evidencia, como hizo el diario Le Point, una “connivencia del poder” con los terroristas, y hablar de “dudas [en cuanto a las competencias] de los servicios de inteligencia turcos, fuertemente criticados por no haber sido capaces de prevenir el ataque mortal en Ankara[6].

Las mismas acusaciones podrían hacerse en contra del poder francés y de los servicios de inteligencia franceses a sus órdenes. Por otra parte, el mismo periódico revelaba en 2012 las graves deficiencias de la DCRI [***] en el caso Merah. Mohamed Merah, que tenía un oficial de enlace en el DCRI y que, con toda probabilidad, trabajaba para la inteligencia nacional [7].

Porque cuando nos fijamos en los tres principales casos de terrorismo que han afectado a Francia desde 2012, se observan hechos recurrentes como documentos de identidad y pasaportes encontrados en la escena del crimen, individuos seguidos estrechamente y bien conocidos por los servicios de inteligencia, a lo que se añade el hecho de que los servicios franceses fueron advertidos en varias ocasiones por servicios extranjeros de la preparación de atentados, los de Charlie Hebdo como los del 13 de noviembre.

El turbio papel de los servicios secretos franceses en el asunto Merah llevó a una investigación parlamentaria en 2013 [8], cuyo informe revela, entre otras cosas, que los servicios actúan fuera del marco de la ley y que sus medios son risibles; lo que contrasta con el celo del gobierno en la aplicación de la ley de inteligencia (el equivalente francés de la Patriot Act I y II), cuyo objetivo aparente es más la vigilancia de la población y de los opositores políticos que la prevención el terrorismo.

De hecho, a raíz de los recientes atentados, nos enteramos por medio del antiguo director de la DCRI, Bernard Squarcini, que Manuel Valls, entonces ministro del Interior, había rechazado la lista de yihadistas franceses que quería comunicar los servicios de inteligencia sirios. Tras los atentados de 13 de noviembre, el actual ministro del Interior, Bernard Cazeneuve, reafirmó la negativa a cooperar con los servicios sirios. Así que si el ejecutivo no permite los atentados, en todo caso tampoco hace nada por prevenirlos.

attent544184.jpgDesde entonces, según un experto de la cuestión terrorista y ex instructor del ejército alemán, Christoph Hörstel [9], asistiríamos en Francia a una gestión del terror consistente en  fabricar o dejar hacer atentados para distraer a la población y sobre todo desviar su ira. Este experto afirma que todos los gobiernos miembros de la OTAN mienten, debido a que los autores de los atentados serían, según él, en el 95% de los casos, bien conocidos por los servicios de seguridad.

En 2009, durante una entrevista, François Hollande, entonces primer secretario del Partido Socialista, hizo acusaciones extremadamente graves. Declaró: “en el nombre de la lucha contra el terrorismo, estamos haciendo una amalgama y una confusión … uno que no está en la norma, que tiene una conducta desviada puede ser equiparado con un terrorista. Esto puede ser un grave ataque a las libertades“. Fue más lejos todavía al afirmar que “hay una voluntad política de la autoridad para dar la sensación de que existe una amenaza y que la autoridad responde, para justificar su intervención en la seguridad pública“, que describió “como una deriva de la seguridad pública que justifica leyes represivas en nombre de una amenaza que a veces es real, pero que a veces es sólo virtual, o incluso inexistente“. El propósito de esta maniobra, según François Hollande, sería “demostrar una eficacia que es deficiente en el plano económico y social…“.

El poder político y una serie de medios amalgama o confunde a sabiendas la lucha contra el terrorismo y la reducción de las libertades fundamentales [10]; ahora bien, como hemos visto, el número de atentados no disminuye gradualmente a medida que la vigilancia de la población y los opositores políticos aumenta, sino todo lo contrario…

Podemos finalmente entender este fenómeno sólo si analizamos la evolución de un régimen político que ya no es capaz de absorber la contestación y que por lo tanto corre así el riesgo de volar en pedazos, de implosionar debido a su endurecimiento, esto en el contexto de una creciente deslegitimación de la casta política francesa [11]. El peligro principal hoy es la activación de las tensiones intercomunitarias, es decir, de una confrontación horizontal que desviaría a la población francesa del verdadero objeto de contestación y de una eventual rebelión. Una eventualidad para la cual el ejecutivo se preparó el 30 de junio de 2011 (alrededor de 8 meses antes del caso Merah) mediante un decreto que autoriza a los representantes del estado, los funcionarios y los militares, a disparar munición real sobre la población para el mantenimiento del orden público [12].

Prospectiva y soluciones

La estrategia estadounidense para hacer de Europa la cabeza de puente geoestratégica fundamental de los EEUU (según Brzezinski), para penetrar profundamente en el continente ha tenido éxito a través de la ampliación de la Unión Europea y de la instalación de bases de la OTAN hasta las fronteras rusas.

Hoy, Francia está en la encrucijada.. Dada la profunda crisis política (y no la amenaza terrorista) que podría conducir a un colapso del régimen, Francois Hollande propone concederse plenos poderes por la aplicación del artículo 16 y el artículo 36 de la Constitución, mientras se modifica, ya que el artículo 36 prevé específicamente transferir los poderes a las autoridades militares [13]. Francia da pues un paso hacia una dictadura socialdemócrata policial, en particular apartando al ejército como único capaz de deponer al Presidente y de destituir al gobierno en caso de guerra civil y / o desestabilización del poder. Curiosamente, en 2014 el Senado votó la posibilidad de destituir al Presidente de la República por incumplimiento de sus deberes [14].

Si lo consideramos con amplitud de miras y corremos el riesgo de hacer un análisis en la frontera de la paranoia, podríamos inferir que el presidente Hollande y su gobierno están tratando de caer en una trampa que hacen como que no ven. Porque el camino seguido en la actualidad debería conducir lógicamente a abolir el Estado como tal, en vista a una transferencia definitiva del poder al Politburó de Bruselas.

Escenario que se corresponde perfectamente con los fines de la estrategia estadounidense cuyo objetivo es neutralizar definitivamente a Francia, único país de Europa que puede reorientar la evolución del subcontinente europeo, actuando para establecer un eje estratégico con Rusia… París – Berlín – Moscú. Este es el deseo expresado por el ministro de Asuntos Exteriores francés, Hervé de Charette, en 1996, cuando declaró: “Si Francia quiere jugar un papel internacional, se beneficiará de la existencia de una Rusia más fuerte. Debe ayudarla a reafirmar su poder… “. A lo que respondió favorablemente su homólogo ruso [15]… La peor pesadilla de Estados Unidos, como escribió Brzezinski: “Si los lazos transatlánticos se relajan, sería el fin de la supremacía de los Estados Unidos en Eurasia. Su control del Océano Atlántico, su capacidad de penetrar profundamente en el continente estarían entonces muy limitados[16].

La desestabilización de Francia, si no conduce a su desaparición en tanto que estado soberano bajo dominación transatlántica UE/EEUU, bien pudiera abrir una ventana providencial a una nueva élite francesa capaz de poner de nuevo a Eurasia en su ámbito geopolítico natural, de Brest a Vladivostok y no de Washington a Tel Aviv.

Tal es la base de la estrategia contra-atlantista que hay que establecer. No hay que olvidar que la geopolítica determina la política nacional y no a la inversa.

04/12/15

* Youssef Hindi es escritor e historiador.

Notas

[1] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, 1997, p. 88.

[2] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, 1997, p. 104.

[3] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, 1997, p. 92.

[4] Ver el sitio de la French-American Foundation : http://french-american.org/

[5] Ver la entrevista a Brzezinski: http://michelcollon.info/034-Pourqu…

[6] Le Point, Attentat d’Ankara: une enquête accablante pour la Turquie, 14/10/2015: http://www.lepoint.fr/monde/attenta…

[7] Ver el artículo de Le Point, Mohamed Merah travaillait pour les RG, 07/06/2012: http://www.lepoint.fr/societe/merah…

[8] Ver el resumen del informe: http://www.france24.com/fr/20130517…

[9] Ver entrevista en Russia Today: https://www.youtube.com/watch?v=hZh…

[10] Ver el artículo de Le Point, 84% des Français acceptent une limitation des libertés en échange de plus de sécurité, le 17/11/2015.

[11] Ver la obra de Emmanuel Todd sobre la desaparición de la democracia en Francia, Après la démocratie, 2008.

[12] Décret n° 2011-795 du 30 juin 2011 relatif aux armes à feu susceptibles d’être utilisées pour le maintien de l’ordre public, ver: http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf…

[13] Ver el artículo del periódico Le Monde del 16 de noviembre de 2015: http://www.lemonde.fr/les-decodeurs…

[14] Ver el artíuclo de Le Figaro de 22/10/2014: http://www.lefigaro.fr/politique/le…

[15] Le Nouvel Observateur, 12/08/1996.

[16] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, 1997, p. 88.

(Traducción Página Transversal)

Fuentes: Geopolintel y Égalité & Réconciliation.

Notas de la traducción:

[**] Direction Générale de la Sécurité Extérieure – Dirección General de Seguridad Exterior, agencia de inteligencia francesa.

[***] Direction Centrale du Renseignement Intérieur, sustituida en 2014 por la  Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) .

mercredi, 16 décembre 2015

Général Antoine Martinez: La Turquie a moins que jamais sa place en Europe

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La Turquie a moins que jamais sa place en Europe

par le Général Antoine Martinez
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Nous republions ici un article du Général Antoine Martinez, présenté avec commentaires sur le site Polemia: http://www.polemia.com
 
Chronique d'un désastre annoncé

Général (2s) Antoine Martinez, chroniqueur, essayiste.

Le 29 novembre dernier, Donald Tusk, président du Conseil européen, et Ahmet Davutoglu, premier ministre turc, se sont mutuellement félicités après l'annonce d'un accord turco-européen qui prévoit que la Turquie s'engage à contenir le flot de réfugiés en échange de contreparties politiques et financières, à savoir la relance des négociations d'adhésion à l'Union européenne (UE) et une enveloppe de 3 Mds €.

Cet accord constitue non seulement un véritable marché de dupes accepté en position d'extrême faiblesse, sous la pression du flux massif et incontrôlé de migrants depuis plusieurs mois mais également engagé de façon totalement insensée par des responsables politiques de l'Union européenne – technocrates non élus – qui n'ont jamais reçu mandat des peuples membres de cette Union pour y faire entrer un pays non européen et de surcroît musulman. Il s'agit là d'une décision irresponsable car ne correspondant pas au projet initial de l'Union européenne et contraire à ses intérêts et à ceux de ses peuples. Elle accorde, en outre, des milliards d'euros dont personne ne contrôlera l'usage ainsi que la suppression des visas pour près de 80 millions de citoyens turcs. Elle conforte aujourd'hui la position de force acquise par la Turquie qui joue un rôle plus que trouble et qui exerce un chantage inacceptable parce que l'UE a été et est incapable de protéger ses frontières extérieures.

De plus, le silence complice de nos gouvernants est assourdissant et inquiétant car cet accord est inconséquent et suicidaire pour l'Europe qui s'achemine vers un désastre annoncé pour la simple raison que la Turquie ne peut être ni un membre de l'Union européenne, ni un partenaire dans la crise actuelle des migrants, ni un allié dans la lutte contre l'État islamique.

En premier lieu, la Turquie ne doit pas être admise au sein de l'UE, même si sa candidature a pu être acceptée de façon irresponsable lors du Conseil européen d'Helsinki, le 11 décembre 1999, et des négociations engagées depuis. Il s'agit d'une question de bon sens qui en fait une question de principe. En effet, la première des conditions à remplir pour un pays candidat est d'être un pays européen. Or, géographiquement la Turquie s'étend sur ce que, depuis l'Antiquité, les géographes ont dénommé «Asie Mineure». Nul ne peut le contester. Le nier c'est refuser d'accepter la réalité et s'exposer à des erreurs de jugement qui peuvent conduire à des fautes politiques dont les conséquences ne sont pas mesurables immédiatement.

La géographie disqualifie donc la Turquie comme futur membre de l'UE qui aurait, de fait, une frontière commune avec la Syrie, l'Irak, l'Iran. C'est simplement insensé. Elle discrédite également ceux qui ont accepté sa candidature et qui continuent de la soutenir. Par ailleurs, sur le plan historique, les relations entre l'Europe et la Turquie au fil des siècles ont été plus que complexes et difficiles. La bataille de Lépante (1571), le siège de Vienne (1683), le refoulement des Turcs des Balkans aux XVIIIe et XIXe siècles sont bien la marque d'un antagonisme profond dans la relation Europe-Turquie. Cet antagonisme a d'ailleurs posé depuis longtemps à l'Europe la question de son identité et a été un élément important dans l'émergence d'une conscience européenne. Il ne faut pas oublier que la conquête ottomane a causé, notamment chez les populations chrétiennes des Balkans, un traumatisme dont les conséquences ne sont toujours pas surmontées aujourd'hui.

Enfin, culturellement la Turquie appartient à une civilisation différente par ses valeurs de celle de l'Europe chrétienne issue de l'Antiquité gréco-romaine, de l'humanisme de la Renaissance, des idées des Lumières et de la Révolution française de 1789. Là aussi la géographie y a laissé son empreinte car tout sépare un espace, européen, façonné par l'héritage judéo-chrétien qui a su dissocier le spirituel du temporel d'un autre espace, moyen-oriental, modelé par l'Islam.

**           **

Il faut donc accepter l'évidence: ni géographiquement, ni historiquement, ni culturellement la Turquie n'est un pays européen. C'est un fait intangible, incontournable qui s'impose à tous et nos gouvernants seraient bien inspirés – par simple bon sens – de l'admettre et de le dire. Ce serait faire preuve de sagesse politique et, s'ils en sont incapables, qu'ils demandent son avis au peuple directement concerné car il s'agit de son avenir et de celui de l'Europe. Que les peuples européens soient consultés.

turquie-europe-troie-277x300.jpgEnsuite, dans la crise actuelle des flux migratoires massifs qui sévit depuis plus d'un an et qui submerge l'Europe après avoir provoqué l'éclatement de Schengen et mis en évidence l'incompétence et la passivité criminelles des dirigeants de l'Union européenne, la Turquie ne peut pas être considérée comme un partenaire pour résoudre un problème majeur qui résulte précisément d'une action délibérée et mûrement réfléchie de sa part.

Il faut bien comprendre que la Turquie – pays ami et allié militaire au sein de l'OTAN, pays laïc depuis près d'un siècle par la volonté d'un homme, Atatürk, visionnaire imprégné des principes de 1789, nourri par les auteurs des Lumières et par Napoléon, qui imposa par la force  «l'européanisation» de son pays – n'a plus rien de commun avec celle de M. Erdogan et des islamistes au pouvoir aujourd'hui. En effet, deux phrases prononcées par ces deux dirigeants turcs pourraient résumer leur philosophie et leur action à l'opposé l'une de l'autre :

– «Les peuples non civilisés sont condamnés à rester dans la dépendance de ceux qui le sont. Et la civilisation, c'est l'Occident, le Monde moderne dont la Turquie doit faire partie si elle veut survivre. La nation est décidée à adopter exactement et complètement, dans le fond et dans la forme, le mode de vie et les moyens que la civilisation contemporaine offre à toutes les nations. » C'est ce que s'est attaché à réaliser Atatürk et qui s'est perpétué jusqu'au début des années 2000.

Mais cette longue période pourrait ne représenter qu'une parenthèse de l'histoire de ce pays et n'être plus désormais qu'un souvenir en raison de la réislamisation de la société engagée par M. Erdogan qui rêve du retour de la puissance ottomane rétablissant le califat :

– «Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les mosquées nos casernes.» C'est ainsi que dès le début des révolutions survenues dans le monde arabo-musulman avec le «printemps arabe» la Turquie, ainsi que l'Arabie saoudite et le Qatar ont soutenu activement les djihadistes notamment d'Al-Nosra, Ahrar-al-Sham, Ghouraba-al-Sham et Fatah-al-Islam avec pour objectif le renversement du régime laïc du président Bachar el Assad contribuant, de ce fait, au développement de la guerre civile sur le territoire de la Syrie.

La Turquie est donc responsable, pour partie, comme tous ceux qui soutiennent les djihadistes, des 250 000 morts attribués au seul président syrien ainsi que de l'exode du peuple syrien vers le Liban, la Jordanie et la Turquie, et, depuis plusieurs mois, vers l'Europe. On peut même affirmer que l'invasion migratoire que subit l'Europe depuis plusieurs mois a été non seulement favorisée mais programmée par la Turquie avec deux autres partenaires, la Libye et l'État islamique. La Turquie avait en effet des comptes à régler avec l'UE qui avait bloqué, depuis deux ans, les négociations de sa candidature. Cette punition imposée à l'Europe, qui s'est elle-même affaiblie et privée de toute défense, constitue une attaque sans précédent des nations européennes, visant la déstructuration en profondeur de nos sociétés et de leurs valeurs avec une arme redoutable, la démographie.

La Turquie, qui considère être en position de force aujourd'hui, ne contiendra donc pas le flot des migrants qui sera bientôt complété par celui des citoyens turcs, dès la suppression prochaine des visas obtenue dans l'accord UE/Turquie. Elle accentuera son avantage dans l'optique de son projet de rétablissement de la puissance ottomane, voire de reconquête avec une arme capable de transformer à terme les sociétés : la démographie.

Enfin, la Turquie n'est pas un allié dans la lutte contre l'État islamique. En effet, deuxième armée de l'OTAN, vassale des États-Unis, la Turquie est engagée, avec d'autres, depuis l'émergence du «printemps arabe» , dans un combat visant à faire tomber le régime syrien de Bachar-el Assad, régime laïc ce qui est insupportable pour des musulmans, notamment d'obédience sunnite. Alors, les dirigeants turcs participent non seulement indirectement mais directement au soutien des différentes factions islamistes et djihadistes et de l'État islamique. La situation géographique de la Turquie en a fait un passage géostratégique exploité par ses dirigeants pour le transfert des djihadistes venus des pays d'Europe et d'Asie. Par ailleurs, des livraisons et des ventes d'armes ont lieu ainsi que des soins sanitaires prodigués aux djihadistes blessés dans des hôpitaux en échange de pétrole. D'ailleurs, des journalistes turcs d'opposition ont été récemment inculpés pour avoir dévoilé et publié des articles sur ces livraisons d'armes par les services secrets turcs. En outre, des membres des forces spéciales turques sont engagés dans la partie nord de la Syrie en soutien de factions djihadistes turkmènes. La Turquie fait croire qu'elle participe à la lutte contre l'État islamique alors que dans cette guerre ses seuls objectifs sont le renversement du régime syrien actuel et l'affaiblissement, voire la neutralisation des milices kurdes qui se battent contre les djihadistes et qui sont considérées comme un danger sur le plan politique pour l'État turc.

Mais d'autres développements récents de cette guerre confirment bien que la Turquie n'est certainement pas un allié dans la lutte contre l'État islamique. En effet, elle s'est opposée à la Russie dès l'engagement direct de cette dernière en Syrie contre l'État islamique. Cet engagement russe a provoqué des changements notables sur le terrain en desserrant notamment l'étau qui s'exerçait sur les troupes du régime syrien. Il faut également mentionner qu'au cours d'une des missions exécutées par l'aviation russe, dans le nord-ouest de la Syrie, contre des milices turkmènes, une dizaine de membres des forces spéciales turques engagées aux côtés des djihadistes ont été tués. Et c'est ce qui a conduit à l'incident au cours duquel un chasseur-bombardier russe a été abattu par l'aviation turque. Contrairement aux allégations turques, l'avion russe évoluait dans l'espace aérien syrien, à proximité de la frontière turque et ce sont deux F-16 turcs qui ont pénétré dans le ciel syrien. Il s'agit, en fait, d'une mesure de représailles décidée après la perte des membres des forces spéciales turques.

Comble d'hypocrisie et de cynisme, certaines sources de renseignement confirment que le Pentagone avait été tenu informé de cette opération programmée et que Ankara a consulté Washington avant d'abattre l'avion russe. Doit-on en conclure que les États-Unis ne souhaitent pas la mise sur pied d'une coalition unique avec une Russie trop déterminée aux avant-postes dans la lutte contre l'État islamique ? Cela ne mettrait-il pas en évidence l'emploi ambigu de l'OTAN au seul service des intérêts géopolitiques et géostratégiques des États-Unis hostiles au retour de la Russie sur la scène internationale... ?

Général (2s) Antoine Martinez
7/12/2015

mardi, 15 décembre 2015

Régionales 2015: Défaite des Républicains, échec du Front National

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Régionales 2015: Défaite des Républicains, échec du Front National

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Ce dimanche, je suis donc allé faire mon devoir citoyen. L’affiche du candidat de droite était à moitié déchirée, la tête du candidat du Front National recouverte de peinture noire et celle du candidat socialiste, qui s’est maintenu contre l’avis de l’appareil PS, affublée d’une moustache hitlérienne et du mot « collabo ». C’est dire si l’hystérie « antifasciste » qui a occupé tout l’appareil politico-médiatique depuis une semaine est forte. Cette manipulation collective téléguidée depuis Solférino fait insulte à notre démocratie.

Au final, elle a été payante. Le Front National échoue à s’emparer d’une seule région et en pourcentage, même s’il progresse en nombre de voix, il ne progresse guère, même en duel. Marine Le Pen est battue dans un rapport 42/58 par Xavier Bertrand (LR) tout comme Marion Maréchal Le Pen (44/56 face à Christian Estrosi). Et même en triangulaire, Florian Philippot échoue face à la droite (47/36 en faveur de Philippe Richert). Enfin, en Languedoc-Roussillon-Midi, Louis Aliot n’obtient que 34% des voix environ, la droite ayant même renforcé sa troisième place (21.5% environ contre 18% au premier tour). Aucun vote utile en sa faveur n’a finalement eu lieu.

La droite est également punie pour avoir joué la stratégie du PS. Si elle gagne bien les trois régions au détriment du FN grâce au désistement du PS, ce qui en fait aussi son otage, elle en aurait laissé filer au moins deux autres. Le PS aurait ainsi gagné cinq régions, alors que les sondages à l’origine ne lui en promettaient que trois, et ce grâce au maintien d’un FN fort, notamment dans le Centre et en Franche-Comté/Bourgogne. Toutefois, les résultats à cette heure sont encore très serrés. La Normandie serait finalement gagnée par la droite par une avance de seulement 0.3% des voix (Hervé Morin).

Les Franciliens auront en revanche su se préserver d’un retour du PS, Valérie Pécresse ayant de justesse (44 contre 42%) battu Claude Bartolone, dont les propos europhobes (« anti-blancs ») ont été ainsi sanctionnés. En effet, le candidat FN perd quatre points (de 18.2 à 14.2%) en faveur de la droite. Le vote utile n’a visiblement fonctionné qu’en Ile de France.

La droite « la plus bête du monde » en la personne de Nathalie Koscziusko-Morizet a même réussi à considérer les résultats de ce soir comme une « grande victoire » alors que c’est une défaite puisque la gauche s’en sort finalement très bien, alors que son bilan gouvernemental est catastrophique et que tous les signaux sont au rouge. Quant aux malheureuses victimes des crimes islamistes, elles sont oubliées. Aucune leçon n’aura été apprise et la sanction du premier tour aura été vite oubliée.

Au final, le Front National, même s’il augmente nettement le nombre de ses voix et surtout le nombre de ses conseillers régionaux, a échoué. La progression de la participation a globalement joué contre lui. Cette mobilisation plus ou moins artificielle au nom d’une « république » fantasmée et gravement dénaturée lui aura été fatale. Même si Marine Le Pen a réussi à relever le niveau du plafond de verre de plus de dix points, sa dédiabolisation a montré ses limites. Elle porte malgré elle une tunique de Nessus dont elle est incapable de se débarrasser malgré les nombreuses concessions de forme mais aussi de fond qu’elle a acceptées. Cela donne en partie raison à son père, même si les provocations rhétoriques ne sauraient constituer une alternative crédible non plus.

elections-regionales-france2015-3ec91ce55a1bd3e76e6b091e38e111b4600b35e8-506x660.jpgOn voit mal comment, alors que son parti est incapable de gagner un second tour dans deux des régions qui lui sont le plus favorables, elle serait capable de gagner les présidentielles en 2017, même en ayant 30% des voix au premier tour. La leçon est donc amère, même si officiellement les dirigeants du parti estiment que ces résultats sont une victoire. Le fait de n’avoir emporté aucune région pose question quant à la définition qu’ils donnent du mot « victoire ». En politique, les symboles comptent davantage que des données statistiques. C’est l’échec d’une stratégie (le « tout national ») et d’une ligne (la dénonciation de l’UMPS). Marion Maréchal-Le Pen réussit toutefois mieux que sa tante (45% chez elle contre 42% chez la seconde).

Plusieurs leçons à son sujet peuvent être tirées :

-    d’abord que la diabolisation médiatique de ce parti, malgré ses nouvelles personnalités et son nouveau discours, est encore efficace. Son programme anxiogène en matière économique et inutilement europhobe n’a certes pas contribué à améliorer son image.

-    ensuite que le cadre national est verrouillé et qu’il est absurde de s’entêter à ne voir de salut politique que dans ce seul cadre. Le cadre européen serait davantage prometteur pour un mouvement adoptant alors une ligne plus identitaire et « remigrationniste », puisque c’est ainsi qu’il est de toute façon perçu par ses électeurs naturels, malgré ses dénégations et ses appels inaudibles à bénéficier aussi du soutien électoral de « banlieues patriotes » composées de « compatriotes musulmans ».

-    enfin qu’il n’y a pas et il n’y aura pas de solution nationale et que 2017 n’est pas un véritable enjeu électoral. La solution ne peut être qu’européenne. Le problème est que pour le moment, en l’absence d’un parti identitaire européen, renforcé et médiatisé, il n’y a simplement aucune solution sur le terrain. Mais au moins l’espoir de l’émergence d’un tel parti et de son succès éventuel existe-t-il encore.

Dans une France où la droite au sens large est très majoritaire, la gauche continue de dominer électoralement et fait mieux que de limiter la casse. Ces élections régionales ont par ailleurs montré que dans le cadre actuel, et malgré des évènements dramatiques, le système se défend bien. Au prix des règles élémentaires de la démocratie. Que le FN après tout ait été à la tête de plusieurs régions, par la volonté des électeurs, où il aurait pu montrer sa compétence ou son incompétence, n’était pas scandaleux. Et le fait que les listes du PS aient eu le droit de se retirer, ce qui est contraire aux principes mêmes de ces élections régionales, est proprement scandaleux. Nous noterons que le candidat du PS dans l’Est, Jean-Pierre Masseret, a eu raison de se maintenir contre la décision de Cambadélis (PS) puisque la région n’a pas été gagnée par le FN et que la gauche y sera donc représentée, ce qui ne sera le cas ni dans le Nord, ni en Provence.

Thomas Ferrier (PSUNE/LBTF)

Addendum: Les nationalistes corses (menés par Gilles Simeoni), clairement identitaires dans l'âme, remportent le second tour avec 35.4% des voix contre 28.5% pour le PS, 27.1% pour la droite et 9.1% pour le FN. Néanmoins ils ne disposeront que de 24 sièges et devront donc trouver des alliés.