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mardi, 19 mars 2013

L’Algérie est clairement la suivante sur la liste

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« L’Algérie est clairement la suivante sur la liste »

par Michel Collon

Ex: http://www.michelcollon.info/

Entretien accordé au quotidien algérien La Nouvelle République à propos de la guerre au Mali, du conflit syrien et des « printemps arabes ». 

Michel Collon est écrivain et journaliste indépendant. Il écrit des livres, collabore à des documentaires et a fondé le Collectif Investig’Action. Celui-ci anime le site Internet michelcollon.info avec une newsletter hebdomadaire diffusée à 100 000 abonnés en trois langues : français, espagnol et anglais. Il est spécialisé dans l’analyse des stratégies de guerre, des relations Nord-Sud et des médiamensonges.

Il a organisé des déploiements d'observateurs civils en Yougoslavie et en Irak, et s'est rendu en Libye en juin et juillet 2011. Il est co-auteur du film documentaire Les Damnés du Kosovo sur la guerre menée par l’Otan en Yougoslavie. Il a produit le documentaire de Vanessa Stojilkovic Bruxelles–Caracas sur l’expérience du Venezuela. Il est membre du Conseil consultatif de la télévision latino-américaine TeleSur. Michel Collon s'est fait connaître du grand public francophone lors de ses passages à l'émission « Ce soir ou jamais » de Frédéric Taddéï (France 3). Ses idées et son argumentation ont suscité l’intérêt des téléspectateurs.

Son livre Bush le cyclone (2006), prenant pour point de départ la catastrophe de La Nouvelle-Orléans et la guerre en Irak, étudie les liens entre l’économie et la guerre, ainsi que le rôle des médias. Son livre Les 7 péchés d’Hugo Chavez, publié en 2009, analyse les raisons de la pauvreté de l’Amérique latine, la politique générale et l’histoire des multinationales pétrolières. Il décrit l’entreprise menée par Hugo Chavez pour libérer son pays de la pauvreté et de la dépendance envers les USA. Son livre Israël, parlons-en ! comporte vingt entretiens avec des spécialistes juifs et arabes, européens et nord-américains : Noam Chomsky, Sand, Alain Gresh, Tariq Ramadan, Mohamed Hassan… Il en a rédigé la synthèse sous le titre Comment parler d’Israël.

Au cœur de tout son travail et du site michelcollon.info, on trouve en effet l’idée que, face à la désinformation, le rôle des citoyens est essentiel pour garantir le droit à, l’info. Son livre Libye, Otan et médiamensonges (septembre 2001), tout en ne cachant pas les fautes de Kadhafi, a exposé les véritables objectifs des Etats-Unis, de la France et de l’Otan par rapport au pétrole, au contrôle du Moyen-Orient et au maintien de l’Afrique en dépendance des multinationales.

Son dernier livre, corédigé avec Grégoire Lalieu et publié en décembre 2011, La Stratégie du Chaos (Impérialisme et islam – Entretiens avec Mohamed Hassan) analyse la nouvelle stratégie mondiale des USA pour le contrôle des richesses et des régions stratégiques du monde musulman (Méditerranée, Moyen-Orient, Corne de l’Afrique, Asie du Sud) en liaison avec la crise économique mondiale.

La Nouvelle République : Vous avez travaillé sur l'intervention militaire en Libye et ses répercussions stratégiques sur la région du Sahel, quelle est votre approche sur la situation au Nord-Mali et son impact régional et international ?

Michel Collon : Je pense que l’intervention de la France contre le Mali, c’est la continuation de la guerre contre la Libye et contre la Syrie. C’est une nouvelle phase dans ce que j’appellerais la recolonisation ou le fait de stabiliser la colonisation de l’Afrique en général, l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Je pense que la chose qui n’est jamais traitée dans les médias européens et des Etats-Unis, c’est que le Mali et toute la région est pour la France, je veux dire la France officielle, la France des 1%, une zone de richesses naturelles que les multinationales françaises considèrent leur appartenir et pas aux populations locales.

L’exploitation des mines d’or par des groupes français comme Bouygues, dans des conditions scandaleuses avec de nombreux mineurs qui meurent à cause de l’utilisation du cyanure et de l’arsenic sans prévention et sans soins corrects, est la preuve que ces multinationales sont prêtes à écraser des êtres humains pour maintenir ou augmenter leur profit. Au Mali, on trouve également des gisements d’uranium ; c’est une richesse stratégique pour la multinationale française Areva, numéro un dans l’exportation du nucléaire au niveau mondial et la France a toujours fait en sorte de s’assurer le contrôle des gisements d’uranium et pour cela, elle a commis les pires crimes.

Et, donc, quand on veut voir comment la France considère les richesses naturelles, il suffit de voir l’exemple du Niger, c’est le pays n°174 sur la liste du développement humain, c'est-à-dire le dernier pays, le plus pauvre, les Nigériens ont une espérance de vie de 49 ans et moins de trois enfants sur dix vont à l’école. Et lorsqu’on a demandé à la multinationale Areva de faire un geste pour ces enfants, elle a répondu que ce n’était pas son problème, donc les Nigériens peuvent crever de faim, littéralement, et les Maliens aussi, pendant que des firmes comme Areva et celles qui travaillent avec elle, c'est-à-dire Suez, Bouygues, Alstom, construisent des profits fabuleux et que leurs actionnaires et leurs principaux dirigeants se construisent des châteaux un peu partout dans le monde.

Donc on a l’or, l’uranium, on a bien entendu le gaz et le pétrole, avec des richesses très importantes en Algérie et aussi dans d’autres pays de la région, et on constate qu’il y a une guerre pour les matières premières qui se mène, avec comme acteurs principaux, la France, les Etats-Unis, mais aussi le Qatar qui jour un rôle trouble en coulisses et qui veut devenir le n°1 mondial du gaz en alliance avec les Etats-Unis et contre la Russie, et donc je pense que cette guerre au Mali, c’est une guerre contre les patriotes maliens qui ont essayé de mettre fin à la corruption et de faire en sorte que les richesses naturelles du Mali profitent aux Maliens et permettent de mettre fin à la pauvreté. C’est une guerre contre le Niger, dont l’uranium est absolument stratégique.

C’est une guerre contre l’Algérie, parce que ce pays a lui aussi des ressources naturelles très importantes comme chacun sait. Il n’entend pas les offrir aux multinationales françaises et autres, donc c’est un pays qui conserve un secteur public important. C’est un pays qui résiste à Israël, qui a refusé de s’intégrer dans l’Otan et dans Africom, l’organisation militaire des Etats-Unis pour le contrôle des richesses de l’Afrique. Ses dirigeants militaires ont très clairement expliqué que le but d’Africom, donc le but des interventions militaires que les Etats-Unis préparent dans toute l’Afrique, c’est d’empêcher que l’Afrique ne soit indépendante et n’aie des partenaires comme la Chine, le Brésil, la Russie et d’autres pays.

Leur vision, c’est que l’Afrique doit rester la chasse gardée des puissances coloniales européennes et j’emploie à dessein le terme colonial parce que, selon moi, le colonialisme n’est pas fini, il a seulement changé de forme. Et la question de la Chine et de sa présence en Afrique comme partenaire alternatif est très importante et le meilleur exemple c’est que le jour où au Niger, il y a un président qui a commencé à vouloir rencontrer les Chinois pour discuter des alternatives commerciales, il a été très rapidement destitué par un coup d’Etat organisé par la France.

Que pensez-vous de l'évolution de la situation en Syrie et du rapport de force entre les groupuscules et milices qui composent l'« ASL » et l'armée nationale syrienne, et quel avenir voyez-vous pour une Syrie en proie à une guerre totale ?

La Syrie est l’objet d’une guerre qui est en réalité menée par une coalition : les Etats-Unis, la France, Israël discrètement dans les coulisses, la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar. On sait, le New York Times l’a confirmé, que les Etats-Unis fournissent des armes aux rebelles syriens via l’Arabie Saoudite et le Qatar. C’est donc assez ironique, ce serait drôle, si ce n’était tragique, de voir que l’Occident nous dit qu’il va apporter la démocratie en Syrie grâce à l’Arabie Saoudite et le Qatar qui sont deux régimes théocratiques, ce qu’il existe de plus réactionnaire sur le plan politique et social et de plus fanatique sur le plan religieux, et que ce sont des régimes traitant les femmes comme des animaux et traitant les travailleurs comme des esclaves, littéralement l’esclavage règne au Qatar, en Arabie Saoudite, et c’est avec ces gens-là qu’on prétend apporter la démocratie.

Donc, il est certain qu’en Syrie, il y a beaucoup de choses qui devraient changer, et je pense que tous les patriotes syriens, y compris ceux de l’opposition, devraient entamer un dialogue pour voir ce qu’il faut changer et comment le changer, et établir un programme. Mais l’objectif des agents des Etats-Unis, de la France, de l’Arabie Saoudite et du Qatar n’est pas d’amener la démocratie en Syrie, parce que si on amène la démocratie dans le monde arabe d’une manière générale, que vont dire les Arabes : que l’agression et le colonialisme israélien, c’est intolérable, qu’il faut y mettre fin, qu’il faut donner leurs droits aux Palestiniens, que sur le plan économique et social, le vol des ressources naturelles, le pétrole essentiellement, et d’autres par les multinationales avec comme effet de maintenir la pauvreté dramatique dans des pays comme l’Egypte et ailleurs. Je veux dire que le pétrole est une ressource qui devrait servir globalement à la nation arabe, quel que soit l’endroit où il se situe et donc s’il y avait la démocratie, les Arabes diraient que le pétrole doit leur profiter pour mettre fin à la pauvreté, à la dépendance et au colonialisme et qu’il faut cesser de considérer qu’il appartient à Exxon, British Petroleum et Total. Donc, je pense que ce qui se passe en Syrie est très important et j’espère que le peuple syrien va trouver les forces pour s’unir et pour résister à une agression très très grave.

On constate la situation instable et anarchique des pays qui ont connu « le printemps arabe » ; êtes-vous optimiste à l'idée d'une éventuelle sortie de crise ?

Je pense que les Etats-Unis, la France et leurs alliés craignent énormément les peuples arabes, craignent qu’ils soient unis et qu’ils prennent leur sort en main. Je pense donc que les Etats-Unis et compagnie craignent énormément la démocratie dans le monde arabe, la preuve, c’est que leurs meilleurs amis sont les régimes les plus dictatoriaux, Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Emirats, Jordanie, et qu’ils ont essayé de protéger jusqu’à la dernière minute les régimes en Egypte et en Tunisie. Par rapport à ça, il est très important que les peuples arabes s’unissent entre eux pour échapper à ces manœuvres qui sont coloniales et la seule façon de le faire, à mon avis, est de proposer à la nation arabe un programme indépendant des multinationales et des puissances coloniales, un programme dans la lignée de ce que le Mouvement des non-alignés a voulu mettre en place dans les années 60, un programme qui, comme Chavez et Evo Morales en Amérique latine, met au centre la récupération de la souveraineté du pays, l’utilisation des richesses au profit de ce que je vais appeler les 99%, au profit de la grande majorité, au profit de la population, et pas au profit du 1%, et que, aussi, c’est la nation arabe dans ce sens-là qui doit s’unir avec les autres forces de libération qui existent en Afrique noire, en Amérique latine et ailleurs.

Cela me semble très important et je crois que si l’on veut mettre fin à ces agressions, c’est la piste de l’unité d’un programme de souveraineté qui est la clé.

Dans une de vos nombreuses interviews, vous avez déclaré que l'Algérie est la future cible si elle ne plie pas devant les multinationales, pouvez-vous nous éclairer sur cette thèse ?

Je pense que l’Algérie est un pays qui a une longue histoire de résistance au colonialisme. Sa lutte de libération a été une des plus courageuses et exemplaires de toute l’Afrique. Elle a été en pointe avec quelques autres pays dont la Yougoslavie elle aussi attaquée par le colonialisme moderne, un pays détruit d’ailleurs, elle a été en pointe pour établir une solidarité du Tiers-Monde dans la résistance au colonialisme, et je pense qu’elle est la « bête noire » pour cette raison depuis très longtemps. 

Je ne vais pas dire que tout va bien en Algérie et qu’il n’y a pas des problèmes importants et des maux à régler, mais je pense qu’elle est la bête noire parce qu’elle représente une force de résistance à Israël, aux Etats-Unis, au colonialisme en général des multinationales, et on sait que tout comme la Libye, l’Algérie s’est distinguée en finançant des projets de développement économiques et sociaux alternatifs, développement indépendant de pays d’Afrique noire. Et je crois que là, elle heurte les intérêts de la Banque mondiale et du FMI qui sont justement les employés des multinationales dont on a parlé, et la Banque mondiale et le FMI sont les gendarmes financiers des multinationales, ce sont aussi des assassins financiers quand on voit comment ils se comportent en Afrique noire, surtout où vraiment ils détruisent les programmes d’éducation, de santé, d’aide aux petites entreprises, d’aide aux paysans pour transformer les pays en véritables boulevards ouverts aux multinationales. Donc, je crois que c’est pour cette raison qu’on a éliminé Kadhafi et je crois que c’est pour cette raison que l’Algérie est clairement la suivante sur la liste.

Concernant la prise d’otages à In Amenas, dans ce genre d’évènement, évidemment, on doit être prudent dans la mesure où beaucoup de choses se déroulent dans les coulisses dont nous ne sommes pas forcément informés. Les prises d’otages civils sont une méthode de lutte que je réprouve totalement et je pense que cette prise d’otages-là, dont l’Algérie a été victime, avec un nombre important et fort regrettable de victimes civiles, soulève plusieurs questions. Essentiellement, il y a deux choses qui me semblent bizarres dans cet évènement : la France attaque des forces qu’on appelle islamistes au Mali et les forces islamistes ripostent en attaquant l’Algérie, quasiment LE pays qui avait dit qu’il ne fallait pas faire la guerre et qu’il fallait négocier entre les différentes parties, donc ce n’est pas très logique. Et deuxièmement, ils en veulent à la France, et ils attaquent British Petroleum, un concurrent de Total. Ça n’a aucune logique. Sachant que ces forces ont été armées en Libye – c’est archi connu – sachant que la France et les Etats-Unis, et l’Otan en général, ont passé une alliance pour renverser Kadhafi avec le groupe islamique de combat libyen qui est donc la section libyenne d’Al-Qaïda et qu’aussi on a retourné certaines forces qui étaient en Libye en leur faisant des promesses – ça se trouve dans toute une série de revues plus ou moins spécialisées et ce n’est pas du tout un secret – je crois que cette prise d’otages pose beaucoup de questions.

La victoire politique de certains leaders progressistes en Amérique latine aidera-t-elle à l'émergence d'un pôle de résistance à l'impérialisme US et ses alliés et serviteurs à travers le monde ?

Absolument. J’ai mentionné Chavez, Evo Morales, vous avez aussi Correa et d’autres dirigeants, c’est frappant que les latino-américains ont repris espoir depuis 1999 et la victoire de Chavez qui a réussi à mettre en œuvre une politique économique et sociale de récupération des richesses, d’utilisation des richesses au service de la population, tout ça avec un grand développement de la démocratie, des comités de quartier, des débats politiques, des médias libres, et en général, pour moi qui suis allé plusieurs fois au Venezuela, il est très frappant de voir la politisation dans le bon sens du terme et la fertilité du débat politique au Venezuela, y compris parmi les révolutionnaires, donc c’est vraiment l’espoir qui est rendu à l’Amérique latine, et Chavez a toujours inscrit son action dans le sens de construire une unité des forces progressistes et indépendantes d’Amérique latine, d’Afrique, auxquelles il accorde une importance énorme, du monde arabe, de l’Asie également, et je souscris totalement à cette perspective de Chavez.

Nous avons besoin d’un front contre les manœuvres impérialistes et des puissances néocoloniales, nous avons besoin d’un front pour permettre à l’humanité d’échapper à la dictature des multinationales, à la dictature du 1%.

Comment voyez-vous l'avenir de cette planète ? Etes-vous optimiste ?

Je pense que oui. Je viens d’expliquer que nous sommes les 99% contre le 1% et donc le 1% se maintient au pouvoir par la force, bien sûr, par la violence, mais aussi et beaucoup par le mensonge, par la tromperie de l’opinion publique en cachant que toutes ces guerres sont économiques, en cachant les véritables politiques qui affaiblissent le tiers-monde, la majorité de l’humanité, et je pense que si nous arrivons à développer une bataille pour l’information, une bataille contre les médiamensonges, une bataille pour rallier les cœurs et les esprits à l’idée d’une autre conception de l’humanité, c'est-à-dire non pas la guerre d’une minorité contre tous mais la coopération, la solidarité, je pense que oui, l’humanité va pouvoir résoudre les problèmes de la faim, de la pauvreté et de la destruction de la nature également. Donc, à terme, oui, je suis optimiste, à condition que chacun, chaque citoyen, prenne ses responsabilités là où il est et entame le travail pour une information véritable et pour le débat politique sur les vrais enjeux.

Source : La Nouvelle République

Entretien réalisé à Bruxelles (Belgique), Mohsen Abdelmoumen

lundi, 18 mars 2013

Rayer des pays de la carte

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« Rayer des pays de la carte » : Qui déroute les «États en déroute»?

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays

Ex: http://www.mondialisation.ca/
 

Une dangereuse rumeur s’est propagée à travers le monde et elle pourrait avoir des conséquences catastrophiques. La légende veut que le président iranien ait menacé de détruire Israël ou, pour citer les propos déformés, dit « Israël doit être rayé de la carte ». Contrairement à la croyance populaire, il n’a jamais fait cette déclaration […] (Arash Norouzi, Wiped off The Map: The Rumor of the Century, janvier 2007.)

Les États-Unis ont attaqué directement ou indirectement environ 44 pays à travers le monde depuis août 1945, certains d’entre eux à plusieurs reprises. Le but affiché de ces interventions militaires était d’effectuer un « changement de régime ». Pour justifier et dissimuler ce qui correspondait à des actions unilatérales et illégales, on a invariablement évoqué les « droits humains » et la « démocratie ». (Professeur Eric Waddell, The United States’ Global Military Crusade (1945- ), Global Research, février 2007)

« Voici un memo du Pentagone qui décrit comment nous allons anéantir sept pays en cinq ans en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et pour terminer, l’Iran ». J’ai dit « Est-il classifié? » Il a dit « Oui monsieur. » J’ai répondu : « Alors ne me le montrez pas. » (General Wesley Clark, Democracy Now, 2 mars 2007.)

Washington « œuvre à la destruction » d’une très longue liste de pays.

Qui « raye des pays de la carte? » L’Iran ou les États-Unis?

Durant une période appelée euphémiquement l’« après-guerre » – de 1945 à aujourd’hui – les États-Unis ont directement ou indirectement attaqué plus de 40 pays.

Alors que les principes de la politique étrangère des États-Unis prétendent « propager la démocratie », l’interventionnisme étasunien, par des moyens militaires et des opérations clandestines, a donné lieu à la déstabilisation totale et la partition de pays souverains.

Détruire des pays fait partie d’un projet impérial des États-Unis, un processus de domination mondiale. De plus, selon des sources officielles, les États-Unis ont en tout 737 bases militaires à l’étranger (données de 2005).

Le concept d’« État en déroute »

Dans son rapport « Global Trends » (Tendances mondiales, décembre 2012), le National Intelligence Council (NIC), situé à Washington, « prédit » que 15 pays en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient deviendront des « États en déroute » d’ici 2030 en raison de leurs « conflits potentiels et leurs ennuis environnementaux ».

La liste des pays dans le rapport de 2012 du NIC comprend l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Kenya, le Burundi, l’Éthiopie, le Rwanda, la Somalie, la République démocratique du Congo, le Malawi, Haïti et le Yémen. (voir p  39)

Dans le rapport de 2005, publié au début du second terme de Bush, le NIC avait prévu que le Pakistan deviendrait un « État en déroute » d’ici 2015 « car il sera affecté par la guerre civile, la talibanisation totale et la lutte pour le contrôle de ses armes nucléaires ».

Le Pakistan a été comparé à la Yougoslavie, découpée en sept États par procuration après une décennie de « guerres civiles » parrainées par les États-Unis et l’OTAN.

Le NIC prévoyait pour le Pakistan « un destin à la yougoslave […], un pays déchiré par la guerre civile, des bains de sang et des rivalités interprovinciales ». (Energy Compass, 2 mars 2005.)

Bien qu’il affirme que les États en déroute « servent de refuge aux extrémistes politiques et religieux » (p. 143), le rapport ne reconnaît pas que depuis les années 1970, les États-Unis et leurs alliés ont secrètement soutenu des organisations religieuses extrémistes afin de déstabiliser des États-nations laïques et souverains. Et le Pakistan et l’Afghanistan étaient des États laïcs dans les années 1970.

Un « statut d’État en déroute » à la yougoslave ou à la somalienne n’est pas le résultat de divisions sociales internes, mais un objectif stratégique mis en œuvre par des opérations clandestines et des actions militaires.

Fund for Peace, dont le siège est à Washington et le mandat consiste à promouvoir « une sécurité durable par la recherche », publie (annuellement) un « Index des États en déroute » basé sur une évaluation des risques (voir la carte ci-dessous). Trente-trois pays (compris dans les catégories Alerte [rouge] et Avertissement [orange]) sont identifiés comme étant des « États en déroute ».

Selon Fund for Peace, les États en déroute sont également des « cibles pour les terroristes liés à Al-Qaïda ».

Le classement annuel des pays par Fund for Peace et Foreign Policy indiquant les symptômes des États en déroute/fragiles est publié au moment où le monde s’inquiète de plus en plus du sanctuaire étatique au nord du Mali où s’établissent des extrémistes liés à Al-Qaïda pour l’expansion du djihad.

Inutile de dire que l’histoire d’Al-Qaïda comme élément du renseignement étasunien, son rôle dans la division des factions et l’instabilité au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique subsaharienne n’est pas mentionnée. Les activités des unités djihadistes d’Al-Qaïda dans la plupart de ces pays relèvent d’un programme clandestin diabolique du renseignement.

Les États « faibles » et « en déroute » : une menace pour les États-Unis

Selon une logique tordue du Congrès étasunien, les « États en déroute plus faibles » constituent une menace pour la sécurité des États-Unis : « [P]lusieurs menaces [émanent] d’États décrits soit comme étant faibles, fragiles, vulnérables, défaillants, précaires, en déroute, en crise ou déstructurés ».

Lorsque la Guerre froide a pris fin au début des années 1990, les analystes ont pris conscience de l’émergence d’un environnement de sécurité internationale dans lequel les États faibles et défaillants devenaient des véhicules pour le crime organisé international, des voies pour la prolifération nucléaire et des points chauds pour les conflits civils et les urgences humanitaires. Les menaces potentielles à la sécurité nationale des États-Unis que posent les États faibles et défaillants est devenue davantage évidente avec les attentats du 11-Septembre 2001 contre les États-Unis commis par Al-Qaïda, organisés par Oussama ben Laden à partir du refuge offert par l’Afghanistan. Les événements du 11-Septembre 2001 ont poussé le président George W. Bush à déclarer dans la Stratégie de sécurité nationale des États-Unis de 2002 que les « États faibles comme l’Afghanistan peuvent poser un danger aussi grand pour nos intérêts nationaux que les États forts ». (Weak and Failing States: Evolving Security, Threats and U.S. Policy, Rapport du CRS pour le Congrès des États-Unis, Washington, 2008.)

Dans ce rapport du CRS du Congrès, on ne mentionne toutefois pas que « les points chauds du crime organisé et les conflits civils » sont le résultat d’opérations clandestines du renseignement  étasunien.

Fait amplement documenté, l’économie afghane de la drogue, générant plus de 90 pour cent des réserves mondiales d’héroïne, est liée à une opération de blanchiment d’argent de plusieurs milliards de dollars impliquant de grandes institutions financières. Le commerce de la drogue en provenance de l’Afghanistan est protégé par le CIA et des forces d’occupation des États-Unis et de l’OTAN.

La Syrie qualifiée d’« État en déroute »

Les atrocités commises contre la population syrienne par l’Armée syrienne libre (ASL), appuyée par les États-Unis et l’OTAN, créent les conditions favorisant une guerre confessionnelle.

L’extrémisme confessionnel favorise le démantèlement de l’État-nation qu’est la Syrie ainsi que la fin du gouvernement central à Damas.

Le but de la politique étrangère de Washington est de transformer la Syrie en ce que le NIC appelle un « État en déroute ».

Le changement de régime implique le maintien d’un gouvernement central. Alors que la crise syrienne se développe, l’objectif ultime n’est plus le « changement de régime », mais la destruction et la partition de la Syrie en tant qu’État-nation.

La stratégie des États, de l’OTAN et d’Israël consiste à diviser le pays en trois États faibles. De récents reportages indiquent que si Bachar Al-Assad  « refuse de démissionner, la Syrie « deviendra un État en déroute comme la Somalie ».

L’un des possibles « scénarios de démantèlement » rapporté par la presse israélienne est la formation d’États, séparés et « indépendants », sunnite, alaouite-chiite, kurde et druze.

Selon le major-général Yair Golan des Forces de défense d’Israël (FDI), « la Syrie est dans une guerre civile qui fera d’elle un État en déroute où se propagera le terrorisme » et les FDI analysent actuellement « comment la Syrie se démantèlerait ». (Reuters, 31 mai 2012.)

En novembre l’ambassadeur de la paix des Nations Unies Lakhdar Brahimi a laissé entendre que la Syrie deviendrait « une nouvelle Somalie […] mettant en garde contre un scénario où les seigneurs de guerre et les milices remplissent un vide laissé par l’effondrement de l’État ». (Reuters, 22 novembre 2012.)

« Ce que je crains est pire […], que l’État s’effondre et que la Syrie se transforme en Somalie. »

 « Je crois que si l’on ne s’occupe pas de cette question correctement, la partition ne sera pas le problème mais plutôt la « Somalisation » : l’effondrement de l’État et l’émergence de seigneurs de guerre, de milices et de groupes de combattants. » (Ibid.)

Ce que l’envoyé de l’ONU a omis de mentionner est que le démantèlement de la Somalie était délibéré. Il faisait partie d’un projet militaire et du renseignement des États-Unis, désormais appliqué à plusieurs pays ciblés du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie qualifiés d’« États en déroute ».

Voici la question principale : qui déroute les États en déroute? Qui les « anéantit »?

Le démantèlement planifié de la Syrie en tant qu’État souverain relève d’un plan régional intégré d’ordre militaire et des services de renseignement comprenant le Liban, l’Iran et le Pakistan. Selon les « prédictions » du NIC, le démantèlement du Pakistan devrait se produire au cours des trois prochaines années.

Michel Chossudovsky

Article original: “Wiping Countries Off the Map”: Who’s Failing the “Failed States”, publié le 29 décembre 2012.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

 

Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en plus de 20 langues).

 


Guerre et mondialisation


Mondialisation de la pauvreté.


 

dimanche, 17 mars 2013

La propagande hollywoodienne et la CIA

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La propagande hollywoodienne et la CIA

 
Ex: http://www.mondialisation.ca/

« L’une des tendances les plus répandues dans la culture occidentale au 21e siècle est presque devenue une obsession aux États-Unis : « l’histoire hollywoodienne ». Les studios privés de Los Angeles dépensent des centaines de millions de dollars pour confectionner sur mesure des événements historiques afin qu’ils conviennent au paradigme politique prédominant. » (Patrick Henningsen, Hollywood History: CIA Sponsored “Zero Dark Thirty”, Oscar for “Best Propaganda Picture”)

Black Hawk Dawn, Zero Dark Thirty et Argo, ne sont que quelques unes des productions récentes démontrant comment l’industrie cinématographique actuelle promeut la politique étrangère étasunienne. Le 7e art a toutefois été utilisé depuis le début de 20e siècle et la coopération d’Hollywood avec le département de la Défense, la CIA et d’autres agences gouvernementales n’est pas une nouvelle tendance.

En laissant Michelle Obama présenter l’Oscar du meilleur film, Argo de Ben Affleck, l’industrie a montré sa proximité avec Washington. Selon Soraya Sepahpour-Ulrich, Argo est un film de propagande occultant l’horrible vérité à propos de la crise des otages en Iran et conçu pour préparer l’opinion publique à une confrontation prochaine avec l’Iran.

« Ceux qui s’intéressent à la politique étrangère savent depuis longtemps qu’Hollywood reflète et promeut les politiques étasuniennes (déterminées par Israël et ses sympathisants). Ce fait a été rendu public lorsque Michelle Obama a annoncé le gagnant de l’Oscar du meilleur film, Argo, un film anti-iranien extrêmement propagandiste. Dans le faste et l’enthousiasme, Hollywood et la Maison-Blanche ont révélé leur pacte et envoyé leur message à temps pour les pourparlers relatifs au programme nucléaire iranien […]

Hollywood promeut depuis longtemps les politiques étasuniennes. En 1917, lors de l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, le Committee on Public Information (Comité sur l’information publique, CPI) a enrôlé l’industrie cinématographique étasunienne pour faire des films de formation et des longs métrages appuyant la “cause”. George Creel, président du CPI, croyait que les films avaient un rôle à jouer dans “la diffusion de l’évangile américaniste aux quatre coins du globe”.

Le pacte s’est fortifié durant la Seconde Guerre mondiale […] Hollywood contribuait en fournissant de la propagande. En retour, Washington a utilisé des subventions, des dispositions particulières du plan Marshall et son influence générale après la guerre pour forcer l’ouverture des marchés cinématographiques européens réfractaires […]

Alors qu’Hollywood et la Maison-Blanche s’empressent d’honorer Argo et son message propagandiste, ils occultent impudemment et délibérément un aspect crucial de cet événement “historique”. Le clinquant camoufle un fait important, soit que les étudiants iraniens ayant pris le contrôle de l’ambassade des États-Unis à Téhéran ont révélé au monde entier l’horrible secret d’Israël. Des documents classés “secrets” ont révélé les activités de LAKAM. Créé en 1960, LAKAM était un réseau israélien assigné à l’espionnage économique aux États-Unis et affecté à la “collecte de renseignement scientifique aux États-Unis pour le compte de l’industrie de la défense israélienne”. » (Soraya Sepahpour-Ulrich Oscar to Hollywood’s “Argo”: And the Winners are … the Pentagon and the Israel Lobby)

Pour un véritable compte rendu de la crise des otages en Iran, une opération clandestine de la CIA, Mondialisation.ca vous recommande la lecture d’un article de Harry V. Martin publié en 1995, The Real Iranian Hostage Story from the Files of Fara Mansoor et dont voici un extrait:

« Farah Mansour est un fugitif. Non, il n’a enfreint aucune loi aux États-Unis. Son crime est de connaître la vérité. Ce qu’il a à dire et les documents qu’il possède sont l’équivalent d’un arrêt de mort pour lui. Mansour est un Iranien ayant fait partie de l’establishment en Iran bien avant la crise des otages en 1979. Ses archives contredisent la soi-disant théorie de la “surprise d’octobre” voulant que l’équipe Ronald Reagan-George Bush ait payé les Iraniens pour qu’ils libèrent les 52 otages étasuniens seulement après les élections présidentielles de novembre 1980 […]

Détenant des milliers de documents pour appuyer sa version des faits, Mansour affirme que la “crise des otages” était un “outil de gestion” politique créé par la faction pro-Bush de la CIA et implanté à l’aide d’une alliance a priori avec les fondamentalistes islamiques de Khomeini. Il dit que l’opération avait deux objectifs :

  • Garder l’Iran intact et sans communistes en donnant le contrôle absolu à Khomeini
  • Déstabiliser l’administration Carter et mettre George Bush à la Maison-Blanche » (Harry V. Martin, The Real Iran Hostage Crisis: A CIA Covert Op)

Zero Dark Thirty est une autre œuvre de propagande du grand écran ayant soulevé un tollé plus tôt cette année. Le film exploite les événements affreux du 11-Septembre afin de présenter la torture comme un mal efficace et nécessaire :

« Zero Dark Thirty est troublant pour deux raisons. D’abord et avant tout le film laisse le spectateur avec la fausse impression que la torture a aidé la CIA à trouver la cachette de Ben Laden au Pakistan. Ensuite, il ignore à la fois l’illégalité et l’immoralité de l’utilisation de la torture comme technique d’interrogation.

Le thriller s’ouvre sur ces mots : « basé sur des témoignages d’événements réels ». Après nous avoir montré des séquences des horribles événements du 11-Septembre, le film passe à une longue représentation explicite de la torture. Le détenu, Ammar, est soumis à la simulation de noyade, mis dans des positions douloureuses, privé de sommeil et enfermé dans une petite boîte. En réaction à la torture, il divulgue le nom du messager qui mène finalement la CIA à l’endroit où se trouve Ben Laden et à son assassinat. C’est peut-être du bon cinéma, mais c’est inexact et trompeur. (Marjorie Cohn, “Zero Dark Thirty”: Torturing the Facts)

Plus tôt cette année les prix Golden Globe ont suscité les critiques de certains analystes dénonçant la macabre « célébration hollywoodienne de l’État policier » et avançant que le véritable gagnant des Golden Globe était le complexe militaro-industriel :

« Homeland a gagné les prix de meilleure série télévisée, du meilleur acteur et de la meilleure actrice. L’émission EST très divertissante et illustre certains défauts du système MIIC (complexe militaire, industriel et du renseignement).

Argo a reçu le prix du meilleur film et du meilleur réalisateur. Ben Affleck a fait l’éloge de la CIA, que son film glorifie.

Le prix de la meilleur actrice est allé à Jessica Chastain pour son rôle dans Zero Dark Thirty, un film vilipendé pour sa propagande sur l’utilisation de la torture […]

Le complexe militaire, industriel et du renseignement joue un rôle de plus en plus envahissant dans nos vies. Dans les prochaines années nous allons voir des films axés sur l’utilisation de la technologie des drones dans le milieu policier et de l’espionnage aux États-Unis. Nous voyons déjà des films montrant comment les espions peuvent violer tous les aspects de notre vie privée, des parties de nos vies les plus intimes. En faisant des films et des séries télévisées célébrant ces propagations cancéreuses de l’État policier, Hollywood et les grands studios normalisent les idées qu’ils nous présentent, en mentant au public en créant régulièrement des histoires frauduleuses pour camoufler la réalité. (Rob Kall cité dans Washington’s Blog, The CIA and Other Government Agencies Dominate Movies and Television)

Tous ces liens troublants qu’entretient Hollywood ont été examinés dans un article détaillé publié par Global Research en janvier 2009. Lights, Camera… Covert Action: The Deep Politics of Hollywood (Lumières, caméra… action clandestine : La politique profonde d’Hollywood). L’article énumère un grand nombre de films en partie scénarisés à des fins de propagande par le département de la Défense, la CIA et d’autres agences gouvernementales. Il est intéressant de noter que le réalisateur Ben Affleck, gagnant de l’Oscar du meilleur film cette année, a coopéré avec la CIA en 2002 alors qu’il était en vedette dans La Somme de toutes les peurs.

Les auteurs Matthew Alford et Robbie Graham expliquent que comparativement à la CIA, le département de la Défense « a une relation “ouverte“, mais peu publicisée avec Tinseltown, [laquelle], quoique moralement douteuse et peu affichée, est au moins du domaine publique ». Alford et Graham citent un rapport de la CIA révélant l’influence tentaculaire de l’agence, non seulement dans l’industrie du cinéma mais également dans les médias, « entretenant des liens avec des reporters de toutes les grandes agences de presse, tous les grands journaux, hebdomadaires et réseaux de télévision du pays ». Ce n’est qu’en 1996 que la CIA a annoncé qu’elle « collaborerait désormais ouvertement aux productions d’Hollywood, supposément à titre strictement “consultatif“ » :

« La décision de l’agence de travailler publiquement avec Hollywood a été précédée par le rapport de 1991, « Task Force Report on Greater CIA Openness » (Rapport du groupe de travail sur une plus grande ouverture de la CIA), compilé par le nouveau « Groupe de travail sur l’ouverture » créé par le directeur de la CIA Robert Gates. Ironiquement, ce rapport discutait secrètement de la possibilité que l’Agence devienne moins secrète. Le rapport reconnaît que la CIA “entretient actuellement des liens avec des reporters de toutes les grandes agences de presse, tous les grands journaux, hebdomadaires et réseaux de télévision du pays“. Les auteurs du rapport notent que cela les a aidé “à transformer des ‘échecs du renseignement’ en ‘succès’ et a contribué à l’exactitude de nombreuses histoires“. Le document révèle par ailleurs que la CIA a par le passé “persuadé des journalistes de retarder, changer, retenir ou même laisser tomber des histoires qui auraient pu avoir des conséquences néfastes sur des intérêts en matière de sécurité nationale […] »

L’auteur de romans d’espionnage Tom Clancy a joui d’une relation particulièrement étroite avec la CIA. En 1984, Clancy a été invité à Langley après avoir écrit Octobre rouge, adapté au cinéma dans les années 1990. L’agence l’a invité à nouveau lorsqu’il travaillait sur Jeux de guerre (1992) et les responsables de l’adaptation cinématographique ont eu à leur tour accès aux installations de Langley. Parmi les films récents, on compte La Somme de toutes les peurs (2002), illustrant la CIA repérant des terroristes faisant exploser une bombe nucléaire en sol étasunien. Pour cette production, le directeur de la CIA George Tenet a lui-même fait faire une visite guidée du quartier général de Langley. La vedette du film, Ben Affleck, a lui aussi consulté des analystes de l’Agence et Chase Brandon a agi à titre de conseiller sur le plateau de tournage.

Les véritable raisons pour lesquelles la CIA joue le rôle de “conseiller“ dans toutes ces productions sont mises en relief par un commentaire isolé du codirecteur du contentieux de la CIA Paul Kelbaugh. En 2007, lors d’un passage dans un collège en Virginie, il a donné une conférence sur les liens de la CIA avec Hollywood, à laquelle a assisté un journaliste local. Ce dernier (qui souhaite conserver l’anonymat) a écrit un compte-rendu de la conférence relatant les propos de Kelbaugh sur le thriller de 2003, La Recrue, avec Al Pacino. Le journaliste citait Kelbaugh qui disait qu’un agent de la CIA était sur le plateau pour toute la durée du tournage prétextant agir comme conseiller, mais que son vrai travail consistait à désorienter les réalisateurs […] Kelbaugh a nié catégoriquement avoir fait cette déclaration. (Matthew Alford and Robbie Graham, Lights, Camera… Covert Action: The Deep Politics of Hollywood)

Durant la Guerre froide, l’agent Luigi G. Luraschi du Psychological Strategy Board (Bureau de stratégie psychologique, PSB) de la CIA était un cadre de Paramount. Il « avait obtenu l’accord de plusieurs directeurs de la distribution pour que l’on infiltre subtilement des “nègres bien habillés” dans les films, dont un “digne majordome nègre” avec des répliques “indiquant qu’il est un homme libre” ». Le but de ces changements était « de freiner la capacité des Soviétiques à exploiter le bilan médiocre de leurs ennemis relativement aux relations raciales et servait à créer une impression particulièrement neutre des États-Unis, toujours embourbés à l’époque dans la ségrégation raciale ». (Ibid.)

Les plus récentes productions cinématographiques primées confirment que la vision manichéenne du monde mise de l’avant par le programme de la politique étrangère étasunienne n’a pas changé depuis la Guerre froide. L’alliance Hollywood-CIA se porte bien et présente encore les États-Unis comme le « leader du monde libre » combattant « le mal » dans le monde entier :

L’ancien agent de la CIA Bob Baer nous a confirmé que l’imbrication entre Hollywood et l’appareil de sécurité nationale est toujours aussi étroite : « Il y a une symbiose entre la CIA et Hollywood ». Les réunions de Sun Valley donnent du poids à ses déclarations. Lors de ces rencontres annuelles en Idaho, plusieurs centaines de grands noms des médias étasuniens, incluant tous les directeurs des grands studios d’Hollywood, se réunissent afin de discuter d’une stratégie médiatique commune pour l’année suivante. (Ibid.)

Mondialisation.ca offre à ses lecteurs une liste d’articles sur ce sujet.

Contrairement à l’industrie cinématographique hollywoodienne, Mondialisation.ca ne subit aucune influence de l’appareil étasunien du renseignement et travaille d’arrache pied pour vous offrir la vérité plutôt que de la fiction et de la propagande.

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Article original: Screen Propaganda, Hollywood and the CIA


SELECTION D’ARTICLES

En français :

Lalo Vespera, Zero Dark Thirty : Oscar de l’islamophobie radicale

Lalo Vespera, Zero Dark Thirty et masque de beauté

David Walsh, Démineurs, la cérémonie des oscars et la réhabilitation de la guerre en Irak

Samuel Blumenfeld, Le Pentagone et la CIA enrôlent Hollywood

Timothy Sexton, L’histoire d’Hollywood : la propagande pendant la deuxième guerre mondiale

Matthew Alford et Robbie Graham, La politique profonde de Hollywood

En anglais:

Patrick HenningsenHollywood History: CIA Sponsored “Zero Dark Thirty”, Oscar for “Best Propaganda Picture”)

Soraya Sepahpour-Ulrich Oscar to Hollywood’s “Argo”: And the Winners are … the Pentagon and the Israel Lobby

Harry V. Martin, The Real Iranian Hostage Story from the Files of Fara Mansoor

Rob Kall cited inWashington’s Blog, The CIA and Other Government Agencies Dominate Movies and Television

Marjorie Cohn, “Zero Dark Thirty”: Torturing the Facts

Matthew Alford and Robbie Graham, Lights, Camera… Covert Action: The Deep Politics of Hollywood

 

Jean-Loup Izambert sur les dessous des guerres actuelles

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"Crimes sans châtiment": une enquête de Jean-Loup Izambert sur les dessous des guerres actuelles

De la guerre économique à la guerre totale !

Afrique noire, Palestine, Yougoslavie, Irak, Afghanistan, pays du Caucase et du Maghreb, Iran… De François Mitterand à François Hollande, les dirigeants de l’État français pactisent en secret avec des organisations terroristes pour engager la France dans les guerres planifiées et commandées par Washington.

Dans cette enquête sans compromis sur les coulisses des guerres contre la Libye et la République arabe syrienne, riche en révélations surprenantes, en documents inédits et en témoignages accablants, Jean-Loup Izembert (cliquez ici) met à jour le puzzle de vingt années de complicités criminelles contre le monde arabo-perse, l’Eurasie et l’Afrique.

Crimes sans châtiment : un nouvel éclairage sur les guerres contemporaines…

Crimes sans chatiment, Jean-Loup Izembert, Editions 20 coeurs, février 2013, 328 pages, 22 €

Pour l'acheter : Editions 20 coeurs, cliquez ici

Jean-Loup Izambert

Journaliste d’investigation indépendant, ancien collaborateur de VSD, du groupe Les Echos et de L’Humanité, Jean-Loup Izambert est auteur de plusieurs livres bouleversant les convenances sur les réseaux de pouvoir.

Il signe avec Crimes sans châtiment une nouvelle enquête nourrie de son vécu qui s’inscrit dans le droit-fil de ses ouvrages à succès tels que Le Crédit Agricole hors la loi ? Et Faut-il brûler l’ONU ?

 

En Juin 2012, Jean-Loup Izambert annonçait déjà la sortie prochaine de son livre Crimes sans châtiment (qui portait alors le titre provisoire de « La ligne jaune ») dans ce mensuel (n°177).
Voici la retranscription de l’article en question :

 

Les noires complicités de la France

Révélations : comment des ministres UMP ont couvert pendant des années des hommes recherchés par Interpol.

 

B.I : Pourquoi ce titre insolite, « La Ligne jaune » ?

Jean-Loup Izambert : La ligne jaune est celle que l’on franchit lorsque l’on viole la Charte des Nations unies dans les relations entre les peuples. Depuis des décennies, et tout particulièrement depuis les opérations dirigées contre la République fédérative de Yougoslavie dans les années 90, les gouvernements de trois États occidentaux – États-Unis, Angleterre et France – ont violé à plusieurs reprises les principes de la Charte qui est le texte fondateur sur lequel repose la paix mondiale. Ces gouvernements ont également violé des résolutions de l’ONU ainsi que des conventions internationales, et même des décisions de parlements dont le Parlement européen, pour engager, développer et entretenir des guerres. Ils ont également menti à plusieurs reprises à leurs opinions publiques et aux représentants des États à l’ONU.

 

Q: Que les dirigeants de ces États mentent à leur opinion publique ou aux représentants des États à l’Onu, la chose n’est pas nouvelle…

R: Évidemment. Mais ils ne se sont pas contentés du mensonge. Ils ont également protégé, armé et financé des individus liés à des groupes terroristes. En agissant ainsi ils ont bien franchi la ligne jaune. L’objet de mon investigation ne se limite pas à la campagne de désinformation orchestrée pour justifier les agressions militaires. L’intérêt est de montrer, de manière plus générale, les liens entretenus par des dirigeants occidentaux – et tout particulièrement français – avec des éléments liés à des groupes terroristes. Les dirigeants français s’érigent souvent en donneurs de leçons de droits de l’homme. En réalité, derrière leurs discours sur la démocratie, plusieurs d’entre eux parmi les principaux protègent, depuis une vingtaine d’années, des individus associés à des organisations terroristes. 

Q: Qui sont-ils ?

R: Les éléments dont je retrace l’itinéraire à l’étranger et en France depuis leur arrivée clandestine sont des islamistes sunnites liés à l’Organisation internationale des frères musulmans (OIFM). Alors que plusieurs d’entre eux étaient recherchés par Interpol pour – je cite l’une des fiches de recherche d’Interpol les concernant – « association à une organisation de terroristes », des ministres et hauts fonctionnaires du renseignement français les ont soustraits aux recherches de l’Organisation internationale de la police criminelle.

 

Q: Pourquoi protéger des individus ayant commis des crimes ?

R: Ils n’ont pas fait que commettre des crimes. Les uns ont organisé plusieurs tentatives de coup d’État contre le gouvernement tunisien, les autres se sont employés à déstabiliser l’Égypte, l’Algérie, la Libye et aujourd’hui la Syrie. Les États capitalistes sont dans une crise économique et financière profonde qui ne cesse de s’aggraver depuis les années 90. Ils ont par-dessus tout besoin des ressources de ces pays – pétrole, gaz, minerais précieux, agroalimentaire – mais aussi de contrôler les grandes voies de communication qu’ils bornent. Leurs dettes globales, États-Unis en tête, ne sont plus remboursables et leur économie est en passe de devenir insolvable. Le temps du dépôt de bilan approche. Aussi ont-ils besoin de la guerre pour effacer leurs dettes et prolonger la survie de leur vieux système qui s’effondre. Le terrorisme et la propagande sont leurs derniers outils pour préparer et conduire leurs croisades. Ils en ont besoin pour créer des troubles et justifier leurs interventions militaires, un peu comme l’extême-droite allemande avait besoin d’allumer l’incendie du Reichstag en février 1933 pour justifier sa répression contre les communistes.

 

Q: Mais quel intérêt pour les dirigeants français de soutenir à ce point de tels groupes ?

R: Les islamistes sunnites présentent aux yeux des politiciens français plusieurs avantages. D’abord ils sont en relation avec l’OIFM, l’une des principales associations religieuses musulmanes, implantées dans la plupart des pays où la religion musulmane est présente. Au travers de cette organisation, ils possèdent un relationnel important dans ces pays et offrent aux représentants de société d’État ou transnationales capitalistes la possibilité d’approcher les décideurs pour des marchés stratégiques importants (armement, pétrole, gaz, minerais précieux, agroalimentaire). Je donne des exemples dans mon livre. Ensuite, de tous temps les Frères musulmans ont cherché à prendre le pouvoir politique pour établir des califats en lieu et place des États arabes contemporains. Avec le temps, ils sont devenus un outil utile aux puissances coloniales occidentales pour les déstabiliser. Je rappelle dans mon livre que depuis leur fondation en Égypte en 1928, les Frères musulmans ont toujours été les collaborateurs zélés des puissances coloniales occidentales. Les exemples ne manquent pas, depuis leur collaboration avec l’armée nazie lors de la Seconde guerre mondiale à leurs relations suivies avec des services occidentaux pendant la Guerre froide, sans parler de la période contemporaine. Ils ont été les principaux alliés de l’OTAN pour détruire la République Fédérative de Yougoslavie et aujourd’hui les pays du Maghreb. Je m’attache personnellement au cas français mais mon confrère Richard Labévière a réalisé un travail similaire sur plusieurs années d’enquête, publié sous le titre « Les dollars de la terreur. » (1)

 

Q: Vous prenez l’exemple de l’agression militaire contre la Libye. Les Frères musulmans libyens qui n’apparaissent pratiquement pas lors de la guerre y ont-ils là aussi joué un rôle important ?

R: C’est évident. Même si le courant islamiste sunnite est composé de tendances et de courants différents. Ainsi que je le démontre à partir d’éléments recueillis par des services de renseignements de pays du Maghreb, le plan utilisé pour préparer le putsch contre le régime de Tripoli s’inspire exactement de celui élaboré par les Frères musulmans tunisiens dans les années 90 pour renverser le régime laïc de Tunisie. Ce plan a été mûri de longue date avec l’objectif de casser le mouvement anti-impérialiste au sein des pays de la sphère arabo-musulmane et d’Afrique.

 

Q: En quoi consiste ce plan ?

R: Le conflit est déclenché selon la même tactique : un cycle de provocation-répression jusqu’à obtenir des morts érigés en martyrs afin de faire monter la tension et appeler à une intervention militaire extérieure. Abdallah Amami, l’un des spécialistes des Frères musulmans qui a étudié leurs organisations à travers le monde, intervient dans mon travail pour expliquer leur stratégie de prise de pouvoir. L’un des faits importants de la guerre contre la Libye est que pour la première fois de leur histoire, les Frères musulmans apparaissent sous leur vrai jour. En appelant à l’intervention militaire occidentale contre un peuple et une terre arabe, ils se sont ouvertement déclarés comme des collabos des puissances coloniales occidentales, les mêmes qui assassinent les peuples palestinien, libanais, irakien, afghan ou du continent africain. Du reste, les Frères musulmans tunisiens étaient fortement représentés avec d’autres branches de l’organisation, tels les Syriens, au congrès des Frères musulmans libyens qui s’est tenu à Benghazi à la mi-novembre 2011. Le même plan de subversion a été engagé contre la Syrie et est de nouveau envisagé contre l’Algérie avec les mêmes soutiens extérieurs occidentaux. C’est ce à quoi s’emploie actuellement Anouar Haddam, l’un des principaux dirigeants du Front islamique du salut algérien, depuis les États-Unis.

 

Q: Comment des activistes terroristes recherchés par Interpol ont-ils pu entrer en France, s’y installer et y séjourner pendant près de vingt ans sans être inquiétés ?

R: Ils n’ont pu le faire, des années 90 à 2011, qu’avec la protection de dirigeants du ministère de l’Intérieur français. Pour parvenir à leurs buts dans les guerres qu’ils déclenchent, les dirigeants français qui se présentent comme des défenseurs de la démocratie pactisent en réalité dans la coulisse avec les forces les plus rétrogrades, les plus antidémocratiques et anti-laïques. L’agression militaire contre la Libye était préparée de longue date depuis Paris et Londres. Il en est de même pour les provocations ouvertes contre la Syrie et, très certainement, celles à venir contre l’Algérie. Les prétendues « oppositions » sont en fait des organisations de Frères musulmans ou issues de leur mouvance et instrumentalisées par les services français et anglais dans le but de provoquer des troubles, voire des coups d’État.

 

Q: Pour y installer des régimes à leur solde ?

R: Pas forcément. À la limite, peu importe le régime pourvu que celui-ci privatise et laisse les transnationales occidentales s’approprier les grandes sociétés des secteurs les plus rentables de l’économie des pays. Les services de renseignement anglais et français travaillent avec ceux des États-Unis à déstabiliser tous les pays de la Méditerranée, la « mer aux trois continents », du Maghreb jusqu’aux frontières de l’Eurasie.

La tentative de déstabiliser les pays du Caucase à partir de la Géorgie en est un autre exemple. Celle d’installer un régime à leur solde à Kaboul pour contrôler la région et y implanter des bases militaires, encore un autre. Le philosophe et politologue Alain de Benoist intervient de manière pertinente sur cette question dans mon travail d’investigation.

Autre exemple : le Conseil national de la résistance iranienne qui est également installé en France a un programme politique qui accepte le capitalisme tout comme le Conseil national syrien.

Au-delà de leurs différences ces organisations sont donc accueillies à bras ouverts par les autorités françaises qui voient en elles non seulement un moyen de créer des troubles en Iran et en Syrie mais surtout de faire main basse sur les richesses de ces pays si elles parvenaient au pouvoir.

C’est la raison pour laquelle, exception faite des Iraniens, ce sont les mêmes groupes islamistes sunnites, et parfois les mêmes hommes, que l’on retrouve dans la proximité des bandes qui sèment la mort en Fédération de Russie, en Tchétchénie, en Bosnie et au Kosovo, mais également en Égypte, en Libye, en Algérie. Les services russes ont pénétré ces groupes et neutralisé plusieurs de ces criminels. Ils en suivent d’autres à la trace mais c’est bien souvent dans la cour des services français, anglo-saxons, israéliens et pakistanais qu’aboutissent les investigations menées sur eux.

 

Q: Quels dirigeants français sont impliqués ?

R: L’examen des dossiers d’Interpol auxquels je fais référence, tels ceux qui furent enregistrés sous les numéros 28878/91 à 28908/91, est sur ce point très instructive. Une lecture croisée du parcours des islamistes concernés avec des faits relatifs à l’évolution du paysage politique français, à la politique étrangère de la France et à certains contrats de sociétés transnationales, est riche d’enseignements. Ainsi, des premiers islamistes arrivés en France en 1986 à ceux qui les rejoignent par la suite, jusqu’en 2011, douze ministres de l’Intérieur se succèdent. Mais ce sont les ministres de droite qui, tant par leur nombre que par la durée de leur direction au ministère de l’Intérieur français, sont aux commandes aux moments importants de ce dossier. Charles Pasqua (RPR, 1986-1988 et 1993-1995) ; Jean-Louis Debré (UMP, 1995-1997) ; Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa (UMP 2002-2004 et 2005-2007) ; Dominique de Villepin (UMP, 2004-2005) ; François Barouin (UMP, 2007) ; Michèle Alliot-Marie – celle-là même qui donna aux procureurs de la République consigne de poursuivre les militants qui appellent au boycott des produits des colonies juives illégales de Palestine (UMP, 2007-2009) ; Brice Hortefeux (UMP, 2009-27 février 2011).

Cette continuité dans la gestion de ce dossier par la droite confirme le caractère naturel violent du pouvoir politique de la bourgeoisie.

 

Q: C’est-à-dire ?

R: La violence ne s’exprime pas que dans les rapports humains et économiques. Au plan politique, vous constatez des liens identiques du pouvoir bourgeois dans les années 50-60 avec des organisations d’extrême-droite paramilitaires criminelles comme l’OAS ou la Main rouge contre les militants indépendantistes du Maghreb, avec des milices politico-mafieuses comme le SAC contre les militants ouvriers, cégétistes et communistes des années 60 à 81, avec les réseaux de la Françafrique jusqu’à ce jour et surtout avec les truands du patronat mis à jour dans les années 75-80 par le militant ouvrier Marcel Caille (2) ou le journaliste Claude Picant. Rappelons comment a été enterrée depuis mai 2011 l’affaire de la caisse noire de l’Union des industries et métiers de la métallurgie du Medef, qui a fait apparaître un placement de près de 650 millions d’euros au travers d’une caisse noire destinée à briser les conflits du travail dans les entreprises.

 

Q: L’un des chapitres de votre livre s’intitule « La droite gère le système de protection des terroristes. » Mais des années 90 à aujourd’hui, des ministres de l’Intérieur ont aussi appartenu à la gauche ?

R: C’est exact. Mais les ministres de la gauche, tous socialistes – Pierre Joxe (1984-1986 mais surtout 1988-1991) ; Philippe Marchand (1991-1992) ; Paul Quilès (1992-1993) ; Jean-Pierre Chevènement (1997-1998 et 1998-2000) et Daniel Vaillant (2000-2002) – n’ont été à la tête de l’Intérieur français que pour de très courtes périodes. Même s’il n’y a jamais eu une grande différence entre la politique de gauche et de la droite qui, exception faite des parlementaires communistes, ont voté ensemble pour la prolongation de l’intervention militaire contre la Libye, la gestion du dossier des islamistes s’opère dès ses origines et sur le long terme de manière quasiment exclusive par les dirigeants de la droite. De Charles Pasqua à Nicolas Sarkozy et à Claude Guéant, ce sont bien les ministres de l’UMP et leurs plus proches collaborateurs – promus à la tête de services de renseignement ou au sein de leurs cabinets – qui constituent le cœur du système de protection et d’instrumentalisation de groupes terroristes islamistes.

 

Q: Les ministres de droite pouvaient-ils ignorer la présence de ces individus en France ?

R: En aucune manière et pour plusieurs raisons que j’expose dans mon livre, à commencer par le travail d’information d’Interpol en direction des autorités des pays. Dans le cadres de mon investigation, Yves Bonnet, ancien dirigeant de la Direction de la surveillance du territoire, explique très clairement le travail des services de renseignement et les relations du renseignement avec le pouvoir politique. Par ailleurs je donne une succession de faits qui prouvent que ces responsables du ministère de l’Intérieur français ne pouvaient ignorer ni la présence, ni les activités de plusieurs dirigeants islamistes. Je rappelle qu’il ne s’agit pas d’un ou deux individus isolés mais de plusieurs membres des Frères musulmans parmi lesquels les principaux dirigeants.

 

Q: Le ministère des Affaires étrangères avait-il connaissance de ces faits ?

R: Il en avait également connaissance tant ce contentieux a pesé sur les relations entre la Tunisie et la France comme il continue de peser aujourd’hui sur les relations avec l’Algérie.

Je pense du reste que la France aura des comptes à rendre à ces pays comme à la Syrie. Plusieurs de ces dirigeants islamistes ont fait l’objet de demandes d’extradition du gouvernement tunisien et toutes ont été ignorées par Paris. Par ailleurs plusieurs dirigeants du Front islamique du salut algérien impliqués dans des attentats se sont réfugiés en France, en Angleterre et aux États-Unis.

Alain Juppé a été ministre UMP des Affaires étrangères de mars 1993 à mai 1995, puis Premier ministre de mai 1995 à juin 1997 et à nouveau ministre des Affaires étrangères depuis février 2011. On imagine donc mal, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères ou Premier ministre, qu’il n’ait pas été informé d’un dossier aussi sensible quand huit attentats à la bombe, tous le fait de groupes islamistes sunnites, ont frappé la France de juillet à octobre 1995.

Visiblement cela ne lui a pas suffi puisqu’il a engagé la France dans le financement des groupes organisant le coup d’État contre le régime libyen en 2011, y compris un bataillon armé et entraîné dans le désert du Qatar avec les Émirats arabes unis. Cet homme là n’a vraiment pas qualité pour donner des leçons de démocratie et de droits de l’Homme aux dirigeants d’autres pays.

Juppé est bien le « ministre du mensonge » comme vous l’avez décrit dans B.I. (3) et comme je le démontre dans mon travail d’enquête.

 

Q: Dans votre ouvrage vous faites allusion à la responsabilité de Claude Guéant et d’autres dirigeants du renseignement français dans ce dossier. Quel rôle ont-ils joué ?

R: Je n’y fais pas seulement allusion, je le dénonce. Je constate que Claude Guéant a été directeur-adjoint du cabinet du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua en avril 1993 puis directeur général de la Police nationale en septembre 1994.

Or, à cette époque, plusieurs dirigeants du groupe islamiste faisant l’objet de mandats d’arrêts internationaux sont réfugiés en France depuis au moins quatre ans. En regard des fonctions qu’il occupe et des dangers que présentent ces individus pour la société, Claude Guéant est donc forcément informé de ces dossiers par Interpol et par les responsables des services qu’il dirige. Puis, il a été directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur de mai 2002 à 2004 puis de nouveau de juin 2005 à mars 2007 – les deux fois où Nicolas Sarkozy est ministre de l’Intérieur dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarain puis de Dominique Galouzeau de Villepin – et enfin ministre de l’Intérieur à partir du 27 février 2011.

Pendant toutes ces années, non seulement les individus recherchés par Interpol sont présents en France mais plusieurs d’entre eux participent à des activités politiques publiques contre les pays du Maghreb. Aussi, je trouve que ce ministre a des allures de commissaire Juve qu’interprétait avec brio au cinéma Louis de Funès dans « Fantômas ». Voilà un homme qui n’a cessé de bercer les français en papotant sur la sécurité et « le contrôle des flux migratoires » mais qui n’a pas hésité de faire obstacle aux mandats d’arrêts d’Interpol contre des individus recherchés pour association à une organisation de terroristes, alors qu’il occupait lui-même plusieurs fonctions importantes près des ministres de l’Intérieur de l’UMP. Comme vous pourrez le lire dans mon livre, il n’est pas le seul haut fonctionnaire du renseignement français à avoir franchi la ligne jaune.

 

Q: Sortie de votre livre ?

R: Pour le moment, le manuscrit a été remis à plusieurs maisons d’édition en France mais également à l’étranger puisque mon investigation aborde des aspects géopolitiques qui concernent les pays du Maghreb, mais également de la Fédération de Russie et la République Populaire de Chine.

Les faits que je rapporte sont très graves et il est important que le livre joue pleinement son rôle pour dénoncer les jeux dangereux de politiciens français des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. On ne dîne pas avec le diable, même avec une longue cuillère.

  1. « Les dollars de la terreur : les États-Unis et les islamistes », Richard Labévières, Ed. Grasset.

  2. Lire sur ce point « Les Truands du patronat », par Marcel Caille, Ed. Sociales

  1. « Alain Juppé : Le ministre du mensonge », par Stratediplo et Michel Samaha, B.I. N° 176.

 

samedi, 16 mars 2013

Les hologrammes de la politique

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L’art de la guerre : Les hologrammes de la politique

 
Ex: http://www.mondialisation.ca/

On parle de tout dans le débat politique, sauf d’une chose : la politique extérieure (et donc militaire) de l’Italie. Comme par une entente tacite entre les adversaires, on évite toute référence au rôle de l’Italie dans l’Otan, à la métamorphose de l’Alliance, au projet de l’Otan économique, aux rapports avec les USA, aux guerres en cours et en préparation, et au scénario de la nouvelle confrontation Ouest-Est dans la région Asie/Pacifique. Chaque jour on martèle les télé-électeurs avec les répercussions de la « crise », en la faisant apparaître comme une calamité naturelle, en se gardant bien d’en rechercher les causes, qui sont structurelles, c’est-à-dire congénitales du système capitaliste dans l’ère de la « globalisation » économique et financière. On crée ainsi un environnement virtuel, qui restreint le champ visuel au pays dans lequel nous vivons, en faisant disparaître le monde dont il fait partie. Mais quelque chose nous est montré, en fabriquant des hologrammes idéologiques partagés par tout l’arc politique, y compris les partis et mouvements qui se présentent comme alternatifs. Avant tout celui du « modèle étasunien ».

Nous avons donc Bersani qui, en présentant le programme du Pd[1], déclare à America 24 (le 18 février) que « la politique européenne devrait un peu plus ressembler dans le domaine économique et social à celle des Etats-Unis ». Dont la validité est démontrée par les 50 millions de citoyens Usa, dont 17 millions d’enfants, qui vivent dans des conditions d’ « insécurité alimentaire », c’est-à-dire sans suffisamment de nourriture, par manque d’argent.

Nous avons ainsi Ingroia qui, en présentant le programme de Révolution civile[2], déclare à America 24 (le 14 février) qu’il est « favorable à l’augmentation des investissements américains (étasuniens, Monsieur le Juge, NdT) en Italie ». Emblématique notamment l’investissement de l’Aluminium Company of America (la multinationale qui a les mains pleines du sang des plus terribles coups d’Etat en Indonésie et au Chili) : après avoir pressé jusqu’à la dernière goutte le site de Portovesme, en obtenant des dégrèvements sur les factures d’électricité pour des milliards d’euros (payés par les utilisateurs), elle s’en est allée en laissant derrière elle chômage et dégâts environnementaux. Ingroia, en outre, définit le système étasunien comme « un système qui même du point de vue de la justice est certainement le plus efficient », dans lequel « il y a un tel respect de l’activité judiciaire de la part de la politique qu’on ne pourrait pas penser à un conditionnement de la magistrature ».La preuve : la population carcérale étasunienne (la plus grande du monde avec plus de 2 millions de détenus) est composée aux deux tiers de noirs et d’hispaniques, les habitants les plus pauvres qui ne peuvent pas se payer d’avocats ni de cautions ; autre preuve, l’enlisement d’importantes enquêtes comme celle sur l’assassinat de Kennedy.

Et nous avons enfin Grillo[3] qui, alors qu’il refuse en bloc les media italiens en les définissant comme mensongers, accorde des interviews à Cnn et à la revue Time du groupe étasunien Time Warner qui, avec plus de 300 sociétés, est l’empire multimédia le plus influent du monde. Le message subliminal qui en dérive (Casaleggio[4] docet) est que le système multimédia étasunien est fiable.

Avec les remerciements du Grand Frère.

Manlio Dinucci

Edition de mardi 12 mars 2013 de il manifesto.

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20130312/manip2pg/14/manip2pz/3372

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

 Manlio Dinucci est géographe et journaliste.



[1] Partito democratico, qui a obtenu la majorité relative aux dernières élections.

[2] Revoluzione civile : coalition électorale de gauche, présidée par le magistrat Ingroia, qui n’a pas obtenu suffisamment de voix pour entrer au parlement.

[3] Beppe Grillo, comique satyrique, chef du Movimento 5 Stelle qui a obtenu aux élections les voix des nombreux mécontents de tous bords.

[4] Casaleggio, le « gourou » du Movimento 5 Stelle, artisan de la campagne sur Internet.

Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?

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Chi, e perchè, vuole la caduta di Assad?

Obiettivo Siria tra disinformazione mediatica e mistificazione

Federico Dal Cortivo

Ex: http://www.rinascita.eu/

La Siria è sotto tiro da mesi oramai e dopo la liquidazione della Libia di Gheddafi , l’apparato bellico e mediatico degli Stati Uniti e dei suoi fidi alleati, ha iniziato a muoversi contro il legittimo presidente siriano Bashar al Assad. Una guerra al momento fatta d’ intelligence, gruppi ben armati di mercenari, operazioni sotto copertura, provocazioni, che hanno già causato migliaia di vittime tra la popolazione civile e tra le forze di sicurezza governative. I fatti riportati dai media embedded tutti allineati al mainstream imposto da Washington , ogni giorno ci dipingono una Siria nel caos, un presidente delegittimato,una forza di opposizione che gode del pieno consenso dei siriani e una popolazione in attesa di essere “ liberata” . Ne abbiamo parlato con il dott. Giannantonio Valli che è stato di recente in visita a Damasco.
 
Dott.Valli innanzitutto una premessa, lei in una recente conferenza ha esordito parlando della totale disinformazione che c’è sull’argomento Siria. Giornali, riviste, canali televisivi tutti salvo rare e lodevoli eccezioni ci propinano ripetitivamente la solita immagine degli insorti liberatori e dei governativi oppressori, come giudica la libertà di stampa in Italia oggi e in Europa in generale?


Il paradigma storico-politico dal quale l’umanità viene conformata dal secondo conflitto mondiale o per dirla più semplicemente la cornice che inquadra la ricezione delle informazioni da parte dell’uomo comune, è stato forgiato da precise centrali di guerra psicologica. Tali centrali altro non sono che le dirette eredi della Psychological Warfare Branch angloamericana. La creazione dei più diversi immaginarii è quindi, da un lato, il risultato pressoché inconscio della conformazione dei cervelli dell’uomo democratico, dall’altro dell’incessante opera dei mezzi di comunicazione di massa. Questi ultimi rispondono, in ogni Paese dell’Occidente, per il 99 per cento ai potentati finanziari, padroni pure della quasi totalità delle forze politiche maggiori. La residua libertà, di stampa e più latamente di informazione, è dovuta a voci assolutamente coraggiose, che mettono in discussione non tanto questo e quel singolo fatto, ma le radici stesse, ideologiche e storiche, del mondo attuale. Tra queste mi piace ricordare, per la loro serietà, coerenza e irriducibilità al Sistema, il quotidiano Rinascita e la rivista l’Uomo libero, come pure i siti internetici olodogma e syrian free press network. Quest’ultimo è la maggiore e più obiettiva fonte di informazione sugli eventi siriani. Come ho detto in una recente intervista radiofonica al periodico online La voce del ribelle, tale sito, oltre ad un’infinità di notizie, smentite e rettifiche, diffonde sia filmati girati dai cosiddetti ribelli «siriani», sia filmati di provenienza governativa. Tra questi, anche i telegiornali siriani, la cui diffusione viene impedita da mesi, alla faccia del pluralismo vantato dalla cosiddetta Libera Stampa, dai canali satellitari non solo occidentali, ma in primo luogo delle petromonarchie saudita, emiratica e qatariota. Li si guardi. Ognuno giudichi poi da sé, con la propria testa, la propria sensibilità, la propria coscienza. Quanto alle mie convinzioni sugli eventi siriani, oltre che sulle citate testate, mi sono basato sull’analisi degli eventi dell’ultimo trentennio, su una quindicina di volumi, reperibili con qualche impegno per ogni volonteroso che non voglia farsi accecare dalla propaganda degli aggressori, ed infine sulle impressioni ricavate dal mio viaggio in Siria nel maggio 2012. Una settimana non permette certo di conoscere la realtà di un Paese nella sua complessità. Ma io, a differenza della quasi totalità dei giornalisti di regime, ci sono stato. A mie spese. Il mio cervello non lo paga nessuno.
 
Veniamo alla Siria, che da tempo faceva parte di quella lista di “Stati canaglia” stilata dal Dipartimento di Stato statunitense e quindi prima o poi sarebbe finita sotto il mirino di Washington, quali sono state a suo avviso le ragioni principali di quest’ offensiva a tutto campo contro Damasco?


La Sua domanda mi permette di proseguire il discorso in tutta naturalezza. In effetti, come ho detto alla televisione siriana, non si può capire il problema Siria se non lo si inquadra in una più ampia visione ideologica e in una strategia economico-geopolitica. Ideologia e strategia non solo americane, ma più ampiamente mondialiste, vale a dire giudaiche. Avere bollato da decenni la Siria come «Stato canaglia» ha significato, per gli Occidentali (mi riferisco agli Stati Uniti, all’Inghilterra, alla Francia e ad Israele, eterno nemico con il quale mai Damasco ha sottoscritto un trattato di pace) tenere sotto scacco quel Paese fin dagli ultimi anni Settanta. In questa ottica, è comprensibile che la diffamazione di ogni atto del governo siriano sia stata e venga condotta col massimo della tenacia e della «buona coscienza» democratica. «Buona coscienza» che io riconosco non solo ai giornalisti della cosiddetta Libera Stampa, ma persino ai loro direttori e ai più «autorevoli» commentatori. Tra questi ultimi cito, persona tra le più velenose, l’ex ambasciatore Sergio Romano. Gran penna del Corriere della Sera, costui non perde occasione per pedissequare, con supponenza, la versione degli eventi siriani data dal foglio che lo nutre. Invero, oggi, la battaglia non la si vince tanto sul campo con le armi, quanto con la conquista dei cervelli dei sudditi democratici. Al contrario del nostro Solone, io ho potuto fare esperienza diretta, vedere coi miei occhi, toccare con le mie mani, come sia possibile manipolare le coscienze. Quella in atto è in primo luogo una guerra mediatica. Prima che sul campo, la guerra oggi si vince, ripeto, invadendo la mente degli individui. Sono quindi lieto – tristemente lieto – per avere assistito di persona alla creazione di realtà fittizie con immagini manipolate e le menzogne più sordide. In particolare, mi riferisco ai massacri compiuti nell’ultimo ventennio da Stati Uniti, Inghilterra, Francia e Israele col massimo di buona coscienza e avallati dalla complicità, dalla viltà dei popoli del Libero Occidente. Prima però di trattare dell’aggressione alla Siria, mi permetta di rammentare sette altri casi di menzogna, altrettanto atroci.


1. Per l’Iraq di Saddam Hussein ricordo, del 1990, la farsa delle incubatrici svuotate negli ospedali del Quwait, coi neonati scagliati a terra dai soldati iracheni. E l’anno dopo le strisce verdi della contraerea nel cielo notturno, con le quali l’emittente al-Jazeera, da poco fondata dal Qatar con supervisione ebraico-americana, ci ha suggestionato, facendoci credere di assistere ad una «guerra in diretta». Ricordo, del 2003, la bufala delle «bombe intelligenti» e delle «fiale di antrace» – rammenta Powell, il Segretario di Stato, sventolante la mitica provetta di liquido giallo? Ricordo il cormorano nero dagli occhi rossi coperto di petrolio a «provare» l’«infamia ecologica» di Saddam. Mi permetta di sottolineare l’importanza anche dei colori nella creazione degli immaginari fissati nei cervelli delle masse, mille volte più forti di tante parole: verde, giallo, nero, rosso... E poi le fantomatiche «armi di distruzione di massa», pretesto per il nuovo massacro dopo il decennale stillicidio di bombe clintoniano. Prova generale per i successivi in Afghanistan, Libia e Siria.


2. Svaniti da ogni memoria sono i 200.000 – sottolineo, duecentomila – morti del golpe algerino compiuto nel 1992 dai militari massonici dopo la vittoria elettorale del Fronte Islamico di Salvezza. Duecentomila persone, per la quasi totalità stragizzate in un decennio. Vittime non solo i protestatari cui sarebbe andata la legittima vittoria – e della cui radicalizzazione successiva, e ribadisco: successiva, non dovremmo quindi stupirci – ma anche migliaia di semplici cittadini tacciati di connivenza. A carte ribaltate rispetto agli eventi siriani, è conferma di quanto dico l’ammissione del supergiornalista Lorenzo Cremonesi sul Corriere della Sera del 19 gennaio. Le cito: «Si affinò la tecnica dei massacri di civili imputandoli poi agli islamici per ingraziarsi la popolazione. Mohammed Samraoui, ex numero due dell’antiterrorismo, in un libro del 2003 [...] citava una frase che usava ripetere il suo capo diretto, Smail Lamari: “Sono pronto ad eliminare tre milioni di algerini pur di mantenere la legge e l’ordine”».


3. E il massacro del popolo serbo operato dalla NATO seminando il paese di uranio. Uranio per il quale sono morti e muoiono tuttora di cancro centinaia di nostri soldati inviati in quella missione «di pace». Massacri compiuti non solo dai delinquenti albanesi , addestrati, armati e guidati dagli americani, ma anche dai bombardieri partiti dall’Italia. Dalle basi concesse al Grande Fratello Capitalista dal comunista Massimo D’Alema, promosso capo del governo alla bisogna. E quindi sbrigativamente scaricato. E qui apro una parentesi, e non parlo dei famigerati «danni collaterali», espressione da allora entrata nell’immaginario collettivo. «Collaterali», anche se furono scientemente voluti per logorare e demoralizzare i serbi. Sottolineo come obiettivo primario degli Occidentali fu, allora come oggi, silenziare i mezzi di comunicazione non conformi. E tanto più quelli nemici, in particolare le televisioni.
Allora quella serba, bombardata con qualche «distrazione» a monito contro la Cina... nell’attacco, ricorderà, morirono, istruttivamente, cittadini cinesi. E nel 2011 la televisione libica, colpita perché, dissero i virtuosi delle democrazie, «era di parte» e «mentiva». E l’anno dopo, ed oggi la televisione siriana per mano di ben istruiti terroristi, con l’uccisione di decine di giornalisti. E tutto senza alcuna protesta dei loro «colleghi» occidentali. Ultima ma non ultima riprova dell’idea occidentale di libertà di informazione: all’inizio di settembre 2012 sono stati oscurati i canali televisivi al-Ikhbariya e al-Dunya. Dopo il successo di Damasco nell’affrontare il feroce attacco occidentale, armato e mediatico, gli amministratori del satellite NileSat, hanno non solo violato i termini del contratto, ma anche brutalmente violato le regole deontologiche dell’informazione.


4. Ricordo poi due eventi gemelli: la cacciata dei giornalisti dalla città ribelle di Falluja in Iraq nell’aprile 2004, per settimane stragizzata all’uranio e al fosforo bianco dagli USA, e la cacciata dei giornalisti da Gaza nel dicembre 2008, città e terra stragizzate all’uranio e al fosforo bianco da Tel Aviv con l’Operazione Piombo Fuso. Da quell’Israele, che avrebbe aggredito l’Iran già nel 2006 se non fosse stato fermato sui confini dagli Hizbollah. Schiumando rabbia, Israele distrusse allora dall’aria, strategia dei vigliacchi, le infrastrutture civili. Ponti, strade, scuole, ospedali, abitazioni, acquedotti, elettrodotti, e quant’altro. Tutto distrutto, contro ogni norma di diritto bellico. Nessuna reazione dall’ONU, silenzio dal Tribunale dell’Aja, guaiti dal Vaticano. Al contrario, le falsità create da al-Jazeera e da al-Arabiyya, come pure i filmati girati dai terroristi, vengono ripresi da ogni televisione e giornalone occidentale. E riproposti a distanza, anche se da tempo smascherati come falsi.


5. Solleticando il buon cuore dei sudditi democratici, dei minimalisti di buona famiglia, di quelli che vedono l’albero e non si accorgono che fa parte di una foresta, l’Afghanistan è stato devastato all’insegna di «liberare le donne dal burqa». Che, infatti, è rimasto lì come prima.
In compenso, oltre ad avere impiantato enormi basi militari, fatto affari con la ricostruzione di quanto avevano distrutto, portato alle stelle la produzione di oppio, gli americani continuano a seminare stragi anche da decine di migliaia di chilometri di distanza attraverso i droni. In particolare, stragizzando qualunque assembramento «sospetto», come quelli durante le feste di nozze.


6. Quanto alla cosiddetta «primavera araba», spacciata per moti di libertà in particolare dalle sinistre di ogni sfumatura, ci accorgiamo solo ora che il vero obiettivo della messa in scena era propiziare un «inverno libico» e, Dio non voglia, siriano. Aggredita a occidente a partire da una Tunisia destabilizzata, ad oriente da un Egitto destabilizzato, bombardata dal mare e dall’aria sempre contro ogni norma di diritto bellico, la Libia ha finora visto il massacro di 120.000 suoi cittadini. Con bombe a sottrazione di ossigeno, bruciato da ogni bomba su un’area di ventimila metri quadri, tre campi di calcio. Con bombe a frammentazione. Con una pioggia di fosforo, proiettili all’uranio, missili a gas nervini. Con crani esplosi a colpi di mitra e persone sgozzate. Massacro operato dai tagliagole armati dall’Occidente, così come dai bombardamenti «umanitari» franco-anglo-americani. Ai quali si è accodato, violando la Costituzione e su istigazione del quirinalizio comunista Napolitano, lo sciacallo italiano. Nella fattispecie, il governo berlusconico, quintocolonnato dal ministro degli Esteri Frank Frattini. Ma poi, dov’erano quelli che nel 2003 appendevano gli stracci arcobaleno della «pace» contro Bush? E così la Libia è stata riportata all’ovile occidentale dopo quarant’anni di indipendenza e un’eroica resistenza durata di sette mesi fino all’assassinio del colonnello Gheddafi. Una resistenza tuttora in atto, nel silenzio della Disinformazione Corretta. E questo, aggiungo, senza contare la popolazione angariata e le decine di migliaia di lealisti tuttora incarcerati, torturati e massacrati per essere rimasti fedeli ad un legittimo governo. Ma, talora, chi semina vento raccoglie tempesta. L’11 settembre – un altro 11 settembre, ricorrenza mitopoietica dell’operazione Torri Gemelle – sono stati linciati tre marines e l’ambasciatore americano a Bengasi... ci dicono ad opera della «furia fondamentalista». La causa: una «imperdonabile» offesa inferta a Maometto dal cinema hollywoodiano. Con tutta evidenza, contro gli Apprendisti Stregoni del «laico» Occidente si sta rivoltando un mostro da loro scatenato contro Gheddafi. Nessuna pietà, me lo lasci dire, ho provato per l’ambasciatore, uno degli organizzatori dei massacri di Libia. Ne potrei provare un pizzico, per carità solo un pizzico, se l’Abbronzato di Washington si cospargesse di cenere per la morte inferta «per sbaglio», dai suoi, all’ultimo cammelliere dell’ultima oasi libica. O all’ultimo spazzino dell’ultima cittadina libica, massacrato perché pubblico dipendente.


7. Nessuno ha poi parlato, se non per un giorno, del Bahrein, ove la repressione dei moti di libertà da parte sciita, quelli sì veri, ha visto il mitragliamento della popolazione da parte degli elicotteri americani e l’invasione delle truppe saudite, chiamate dall’emiro. Inoltre, la polizia ha imprigionato e torturato decine – sottolineo, decine, il che rende l’’ampiezza della repressione – di medici, accusandoli di complicità coi dimostranti per avere curato i feriti. All’inizio dello scorso settembre, dopo un anno e mezzo dai moti, decine di manifestanti – ovviamente, i sopravvissuti – sono stati condannati a pene che giungono all’ergastolo. E questo, nel più completo silenzio della stampa e di ogni organizzazione umanitaria. E le rivolte, queste sì vere e legittime, e la repressione continuano tuttora, nel più laido silenzio della Grande Stampa Democratica.


E mi fermo, ricordando l’imbonimento mediatico, quanto alla Siria, compiuto per le stragi, veramente istruttive, di Houla, Daraya, Deir al-Safir (colpi di mortaio su un asilo, spacciati per bombardamento aereo governativo), Halfaya (scoppio di esplosivi in un covo terroristico, spacciato per bombardamento aereo governativo di una panetteria con la gente in coda... morti duecento, poi cento, poi trenta, poi venti, poi boh!), Aleppo (missili o colpi di mortaio sull’università e gli studenti in esame, sempre attribuiti al governo) ed ancora Aleppo (un’ottantina di corpi nel canale, cittadini assassinati con le mani legate dietro la schiena). Nessun problema poi, ottenuto il risultato con titoloni, ad ammettere nelle pagine interne, dopo qualche settimana, la responsabilità dei tagliagole e non del governo siriano. Tanto, cosa ricorda il suddito democratico, tra migliaia di altre notizie e in mezzo a tutti i suoi problemi? Altro che la «verità» di chi spaccia filmati girati su regia occidentale! Vedi i 40 bambini di Houla, il 25 maggio. Cadaveri veri, bambini e familiari colpiti da breve distanza o con le gole tagliate, fatti passare per vittime dell’esercito, quando tutti erano di famiglie filogovernative. Verità ammessa tre mesi dopo, ad esempio, dalla Frankfurter Allgemeine, ma ignorata da ogni altro giornalone. Cento innocenti massacrati, foto truccate, immagini scattate anni prima in Iraq e a Gaza. Di bambini vittime del fuoco americano e israeliano. Egualmente massacrati dai terroristi nelle case e per le strade sono stati, il 25 agosto, i 245 civili di Daraya presso Damasco. E sempre la strage è stata attribuita, prima di svanire d’un botto dai giornali, all’esercito.
 
L’attacco era stato preparato da qualche tempo, basta scorrere le pagine internet del Brooking Institute e del Saba Center, noti think thank della potente lobby sionista statunitense, oppure dare uno sguardo alla rivista Foreingn Policy che a novembre 2011 ospitava un intervento di Hillary Clinton dall’eloquente titolo “Il secolo pacifico dell’America” vera e propria dichiarazione bellica contro il Vicino Oriente.


Quindi stiamo solo assistendo all’applicazione della geopolitica statunitense, che andando a ritroso s’ispira a Zbigniew Brzezinski il quale nel celebre libro “La grande scacchiera” aveva tracciato le linee guida per il controllo dell’Eurasia. Lei dott. Valli che ne pensa?


In un’intervista televisiva a Damasco mi è stato chiesto: perché la Siria? Ho risposto che non è solo questione di geopolitica o di economia, ma anche di ideologia. I piani degli aggressori datano da decenni, sono piani a lunga scadenza. L’obiettivo finale, il messianico obiettivo finale, è la distruzione delle nazioni e l’instaurazione di un unico governo mondiale. A guida, ovviamente, americana. A guida, ovviamente, dell’Alta Finanza. A guida, ovviamente, giudaica. Un governo che, delira il profeta Isaia, tramuterà le spade in falci e le lance in vomeri d’aratro. E dove il leone si pascerà di fieno a fianco dell’agnello, senza mangiare l’agnello. Potenza dell’ingegneria genetica! Sappiamo che non è un complotto, un tenebroso complotto. Un complotto, quando gli scopi sono stati dichiarati a tutte lettere – ripeto: a tutte lettere – dagli stessi autori in decine di pubblicazioni? Cerchiamo di essere seri. Non prendiamoci in giro.


È una strategia pensata in ogni aspetto, non un complotto. Chi parla di complotto è un mistificatore. Uno che nuota nel torbido. O, altrimenti, un perfetto ignorante.
Di queste pubblicazioni, progenie di precedenti progetti, cito solo tre esempi.


(A) Nel 1997 Brzezinski, l’ebreo polacco da Lei citato, consigliere di sei presidenti da Carter ad Obama, democratici come repubblicani, pubblicò The Great Chessboard, “La Grande Scacchiera - Il mondo e la politica nell’era della supremazia americana”. Suggerendo di adoperarsi per fare scoppiare conflitti interetnici nei più diversi paesi, Brzezinski ammonisce che in futuro «la capacità degli Stati Uniti di [continuare ad] esercitare un’effettiva supremazia mondiale dipenderà dal modo in cui sapranno affrontare i complessi equilibri di forze nell’Eurasia, scongiurando soprattutto l’emergere di una potenza predominante e antagonista in questa regione».


(B) Nello stesso 1997 una trentina di neoconservatori, ventotto almeno dei quali ebrei e anime nere bushiane, lanciò il Project for the New American Century, “Progetto per il Nuovo Secolo Americano”, che rilanciava le tesi di Brzezinski, suggerendo i necessari comportamenti applicativi.


(C) Similmente, un gruppo di intellettuali israeliani capeggiati dall’influente politologo Oded Yinon aveva codificato, fin dal 1982, quindi ben quindici anni prima dei confratelli di oltreoceano, la preventiva distruzione di ogni Stato considerato nemico.


Cinque sono state le fasi di tale strategia. La prima: scagliare in una guerra contro l’Iran khomeinista un Iraq stupidamente caduto nella trappola e quindi, dopo averlo indebolito, spiazzarlo economicamente. La seconda: occupare l’Iraq e impadronirsi delle sue risorse energetiche, eliminando al contempo uno dei più tenaci nemici di Israele e interrompendo la continuità territoriale tra Siria ed Iran. La terza: occupare l’Afghanistan e impiantare basi nell’ex Asia sovietica, condizionando a nord la Russia e accerchiando da oriente l’Iran, già possedendo a sud il controllo del Golfo.


La quarta: assicurarsi, in vista di una guerra con l’Iran, le ingenti risorse energetiche libiche, spegnendo al contempo le velleità panafricaniste di Gheddafi e testando le reazioni del duo Russia-Cina. La quinta: eliminare il baluardo geografico e militare siriano, premessa per l’aggressione all’Iran.
Sull’onda delle secolari teorizzazioni massoniche dell’«Ordo ab chao, Ordine dal caos», sull’onda di quel «caos creativo» cantato nel 2006 dal Segretario di Stato bushiano Condoleezza Rice, possiamo definire tale strategia «geopolitica del caos», espressione coniata dallo storico Paolo Sensini. I Signori del Caos vogliono frantumare gli Stati laici e modernizzatori – Iraq, Libia, Siria e, anche se non è propriamente laico, l’Iran sciita di Ahmadinejad – in miniregioni in lotta una contro l’altra per motivi etnici e religiosi. Un federalismo in salsa orientale. Uno Stato dopo l’altro, la «politica del carciofo». Eliminare una foglia dopo l’altra, fino a giungere al cuore. L’ultima foglia è l’Iran. Il cuore, il nemico strategico dell’Alta Finanza, sono la Russia e la Cina. In particolare, per l’estensione del suo territorio e la ricchezza in materie prime di ogni genere, la Russia. Ma i giochi non sempre riescono, e l’ultimo osso sarà troppo duro per questa banda di assassini. Anche la distruzione economica dell’Europa, in quanto potenza alternativa agli USA, rientra nei loro piani. Quanto alle modalità dell’applicazione di tale strategia, invito ad informarsi sul rivelatore volume dell’ebreo Gene Sharp, attivo fin dal 2004, «Come abbattere un regime», edito in Italia da Chiarelettere nel 2011.
 
Quale è a suo avviso il ruolo che stanno ricoprendo la Russia,la Cina e l’Iran in questa fase?


Proprio di recente la Repubblica Islamica dell’Iran ha presentato una sua proposta di pace in sei punti per uscire dalla crisi ribadendo ancora una volta la posizione pacifica di Teheran.
Dopo avere abbandonato al suo destino la Libia, Russia e Cina hanno preso una netta posizione all’ONU ponendo il veto sulla terza «zona di non volo» pretesa (dopo la prima in Iraq e la seconda appunto in Libia) dagli aggressori mondialisti. Date le loro dimensioni, le loro economie ed i loro armamenti, Russia e Cina sono potenze globali, per cui, consapevoli della sostanziale ostilità americana nei confronti di entrambi, devono giocare su diversi scacchieri. Come che sia, all’errore storico di valutazione compiuto nel caso libico potranno rimediare con grande difficoltà. Resta la bruciante lezione, che certo non dimenticheranno. L’ipocrisia, il cinismo, l’arroganza e la violenza adoperati dagli Occidentali – l’ignobile mosca cocchiera fu la Francia – saranno una lezione perenne per chiunque voglia ancora prestare fede alle Grandi Carte, dell’ONU come delle Democrazie. Dopo l’«ingenuità» di allora, quali furono gli altri motivi dell’indecisionismo russo-cinese? Certamente la freddezza, o se vogliamo l’«equidistanza», mostrata da sempre da Gheddafi nei loro confronti. Di un Gheddafi non solo illuso dal «patto di amicizia» stipulato con l’Italia (che avrebbe dovuto tutelarlo non mettendo a disposizione dei suoi nemici le basi per un’aggressione aerea), ma anche, tutto sommato, illuso dalle «garanzie» cartacee dello statuto dell’ONU. Quanto alla politica di Russia e Cina nei confronti della Siria, devo dire che, a differenza della Russia putiniana, della Cina io non mi fido affatto. La Russia ha concreti, essenziali interessi geopolitici alla sua periferia. Se cadesse la Siria non avrebbe più sbocco navale sul Mediterraneo, ma, cosa ancora più importante, i suoi nemici occidentali avrebbero mano totalmente libera sui suoi confini meridionali. Pensiamo al caso Georgia, a ragione bacchettata duramente nel 2008. Per la Cina conta, invece, in primo luogo l’Iran, uno tra i suoi primi fornitori energetici.
L’Iran sciita sa benissimo di essere nel mirino da un lato delle petromonarchie sunnite infeudate agli americani, dall’altro degli Occidentali e di Israele. Se non vuole crollare come Stato e infeudarsi a Washington e Tel Aviv, non può assolutamente permettersi di perdere la Siria. Non solo per le affinità ideologico-religiose, ma per concreti interessi strategici geopolitici. Quanto alla proposta di pace cui Lei accenna, da un lato confesso di non averne preso documentata visione, dall’altro mi permetto di ritenerla un passo che, seppur doveroso nell’ambito della politica internazionale e mediatica, sarà del tutto infruttuoso, data la determinazione degli aggressori occidentali. Questi delinquenti politici, che in tempi più fausti sarebbero stati pubblicamente impiccati per i loro crimini – parlo di supercriminali come Sarkozy, Hollande, Obama, Erdogan, Netanyahu, i sauditi e i qatarioti, come pure dei loro portaborse italiani – si sono spinti ormai troppo avanti. Ritengo difficile, per non dire impossibile, non solo che questa banda ripieghi rientrando nei ranghi del diritto internazionale, ma anche che si arresti in una sorta di nuova guerra fredda.


Chi sono invece i nemici principali della Siria?


Ogni aggressore della Siria ha i propri obiettivi. In prima fila – per quanto silenzioso, dato che per lui agisce l’intero Occidente – resta sempre Israele, per il quale Damasco è non solo il nemico tradizionale, ma l’ultimo ostacolo per l’aggressione all’Iran, pianificata da anni.
A ruota segue il suo grande satellite a stelle e strisce. La distruzione di un altro anello dell’Asse del Male risale non ai repubblicani Bush padre né a Reagan, ma al democratico Carter.
Al Nobel per la pace Carter, al buono e mite democratico, che trentatré anni fa avviò la destabilizzazione della Siria.


Vale a dire, tre anni prima che Hafez al-Assad, il padre dell’attuale presidente, reprimesse il terrorismo dei Fratelli Musulmani, mobilitati fin dal 1971 contro il «testo ateo» della Costituzione. Sulla stessa linea si è messo, con più concreti ordini operativi, nel marzo 2005 Bush figlio.
La scoperta, in questi ultimi anni, di enormi depositi di gas e petrolio al largo delle coste siriane è un’altra motivazione per l’intervento dei predatori occidentali.


Quanto a Londra e Parigi, i due compari ricalcano un colonialismo nato nel maggio 1916 e proseguito coi Mandati loro assegnati dopo la prima guerra mondiale dalla Società delle Nazioni. Cioè, da loro stessi. Violando ogni norma, Parigi non solo staccò dalla Siria nel 1923 il territorio libanese, da sempre provincia di Damasco, ma nel giugno 1939, per ingraziarsi la Turchia in vista della nuova, programmata guerra mondiale, le cedette l’intera provincia di Alessandretta con Antiochia. Infine, un punto ancor più significativo, almeno sotto l’aspetto simbolico, è che le bande terroristiche del cosiddetto «Libero Esercito Siriano» sventolano oggi, senz’alcuna vergogna, la bandiera con la striscia verde e le tre stelle rosse. Quella dei servi, della Siria coloniale francese.


Secolare è poi l’ostilità tra Istanbul e Damasco, cui si aggiunge l’odio religioso tra la Turchia sunnita e l’Iran sciita. Nonché, con più concrete motivazioni, la volontà turca di diventare il principale crocevia, e quindi controllore, energetico dal Medio Oriente e dall’Asia Centrale all’Europa.
I regimi feudali di Arabia e Qatar, stretti agli USA fin dal febbraio 1945 da un ferreo patto in cambio della più totale acquiescenza, aggiungono ai predominanti motivi economici l’odio per il laicismo siriano che difende la convivenza delle più varie fedi ed etnie.


Intrisa di wahabismo – una ideologia messianica fondata da criptoebrei come criptoebrei furono i fondatori del clan dei Saud – l’Arabia è l’unico paese al mondo a trarre il nome non da un popolo né da un credo, ma da una famiglia. Quasi che lo Stato e il popolo siano proprietà personale di qualche migliaio di principotti. Invero, non esiste «il mondo arabo», e neppure «il mondo islamico», intesi come entità omogenee spinte contro l’Europa da un interesse comune o da un’ideologia unificante. Esistono solo paesi arabi, o islamici, in lotta fra loro. Divisi da concreti interessi, da rivalità geopolitiche, da settarismi religiosi. Paesi vassalli degli Stati Uniti, a partire dal Marocco fino agli Emirati Uniti.
Sono del tutto infondate due tesi. La prima, che vede in Siria una rivolta di popolo contro il cosiddetto «clan» alauita del presidente Bashar. La seconda, che vede in atto una guerra civile. Per quanto esistano frange di opposizione antigovernativa più o meno radicali, non è una rivolta, non è una guerra civile, cioè un conflitto fra due componenti sostanziali di una stessa società. È invece una feroce aggressione dall’esterno, voluta dagli Occidentali, dalle petromonarchie e dalla Turchia. I loro strumenti sono bande di fanatici religiosi, di sperimentati mercenari, di sadici criminali.


Contro la splendida realtà siriana di umana convivenza, l’Occidente ha scagliato centomila tagliagole. Qualche decina di migliaia di terroristi autoctoni, pressoché tutti delinquenti comuni e latitanti condannati con pene anche fino all’ergastolo; ben più numerosi e in posizione trainante sono quelli giunti dall’estero. Mercenari sperimentati in Libia, Iraq ed Afghanistan. Pazzoidi religiosi arrivati da Marocco, Algeria, Tunisia, Libano, Giordania, Yemen e Pakistan. Guerriglieri salafiti e wahabiti. intossicati da un credo ottuso, esaltati contro l’«eretico» Bashar che permette a cristiani, drusi e altri non musulmani di convivere a parità di diritti con la maggioranza sunnita.. Bande di terroristi salafiti, wahabiti, alqaedisti messe in piedi dalla CIA. Armati, addestrati, pagati e guidati dall’Occidente «laico e progressista».


Assassini che soprattutto all’inizio, quando la mano delle autorità è stata leggera per mesi, dapprima nelle zone più periferiche poi in quartieri delle grandi città hanno creato repubblichette partigiane ove regnava la violenza più cruda. Dove hanno compiuto attentati con mortai, autobombe, lanciarazzi e, ritiratisi sotto la pressione dell’esercito, con mine a scoppio ritardato. Dove hanno incendiato e distrutto monumenti millenari come il vecchio mercato di Aleppo, patrimonio dell’UNESCO. Dove hanno distrutto centinaia di scuole e ambulatori. Dove hanno sgozzato, decapitato, squartato, mutilato impiegati statali, poliziotti, amministratori, insegnanti, medici, religiosi non allineati. Dove hanno sequestrato e massacrato nei modi più efferati, nella ferrea logica di ogni partigianesimo che deve intimorire i civili con un terrore esemplare, gente di ogni età e di ogni ceto. All’inizio, diffondendo video sulle proprie prodezze, quali i «processi» agli avversari malmenati, umiliati e messi al muro, lo sgozzamento di poliziotti, l’assassinio di civili a colpi di mitra o di machete, il lancio nel vuoto di lealisti dai tetti delle case. In seguito, eliminando in massa civili di ogni età e, resi più accorti delle reazioni negative del delicato Occidente, attribuendo, spudoratamente supportati dalla Grande Stampa e dalle Grandi Televisioni, i massacri alle forze governative. In ogni caso cercando di sfiancare, logorare, demoralizzare, paralizzare il paese dall’interno, di far perdere ai cittadini la fiducia nella protezione del proprio governo. Il tutto, in attesa dell’attacco in supporto dall’esterno, con le bombe e i missili NATO. E di un più vasto bagno di sangue.


Certa è in ogni caso l’intercambiabilità degli aggressori. Il risultato è lo stesso che ad aggredire sia un Bush, bianco massone cattivo e repubblicano, o un Obama, negro massone buono e democratico. Un tizio nobelizzato per la Pace ancor prima di avere detto bah, e per questo legittimato a fare ciò che vuole. Nonché zombizzato dall’odiosa Hillary, quella dei quintali di Viagra – qualcuno lo ricorderà – distribuiti da Gheddafi per incitare i soldati a stuprare le donne dei nemici.
Il risultato è lo stesso vi sia il socialista Blair o il conservatore Cameron, il destrorso Sarkozy o il sinistrorso Hollande, i militari massoni di Istanbul o l’islamico Erdogan. Complici e pagatori pronta cassa, gli sceicchi delle petromonarchie. E a tirare le fila, Israele e l’ebraismo internazionale. Di quest’ultimo mi limito a citare il trio intellettuale rappresentato dagli ex sessantottini miliardari Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut e André Glucksmann. Coadiuvati fattivamente dall’ex ministro degli Esteri sarkozyco Bernard Kouchner, già fondatore di Medici senza frontiere, uno dei massimi istigatori al massacro di Serbia, e dal ministro degli esteri hollandico Laurent Fabius. Cinque ebrei. Come ebrei ed ebrei onorari furono e sono lo stesso Sarkozy e lo stesso Hollande. Di Fabius, poiché tutto si tiene, rammento che fu il cervello, l’ideatore eponimo della legge Fabius-Gayssot, approvata nel 1990 per tacitare ogni storico nonconforme alla vulgata sterminazionista, all’Immaginario Olocaustico. Defilatosi in seguito Fabius, tutto il merito della repressione del pensiero, tutto il merito dell’infamia, resta al comunista Gayssot, l’ennesimo utile idiota goyish.
 
Dott.Valli ci parli delle libere elezioni che si sono svolte in Siria nel maggio 2012, sulle quali è calato il silenzio mediatico teso ad avallare l’immagine di una Siria dominata da una feroce dittatura e ci parli della Costituzione siriana.


A differenza della Libia, Paese di sei milioni di abitanti divisi in centocinquanta tribù in eterna discordia tra loro, unificati solo dal carisma di Gheddafi – e tuttavia semplicemente eroico nella resistenza solitaria, per sette mesi, contro nemici perfidi e ultrapotenti – la Siria è un vero Stato. Uno Stato laico nel quale convivono una quindicina di confessioni religiose e una ventina di etnie. La scuola è gratuita. La sanità è anch’essa a carico dello Stato. Se il presidente è di religione musulmana-alauita, i vicepresidenti sono di confessione sunnita. E non solo, uno dei tre vicepresidenti è stata una donna, l’unica donna a rivestire una carica di tale importanza nel Vicino Oriente. In Arabia alle donne è persino vietato guidare la macchina. Inoltre la Siria, per quanto secondo la Costituzione il Presidente non possa essere che musulmano, è l’unico paese arabo dove l’islamismo non è religione di Stato e il credo dei cittadini non è riportato sulle carte d’identità.


Impressionanti, a confronto del deserto stepposo della Giordania, sono i cento chilometri che separano Damasco da Daraa visti dall’aereo, verdeggianti, bonificati, irrigati dalle riforme volute da Hafez al-Assad, «il padre della Siria». Un personaggio di umili origini divenuto generale d’aviazione, un modernizzatore che, appoggiato dagli intellettuali e dai tecnici del partito nazionalista e socialista Baath, «Rinascita», ha spazzato via le tracce del peggiore feudalesimo.


Che un paese assediato abbia usato ed usi un pugno saldo, ed ora un pugno finalmente di ferro, per mantenere la convivenza civile e fronteggiare una spietata aggressione esterna, non fa meraviglia. In ogni caso la Siria di Bashar al-Assad era un paese che stava vivendo una fase di dinamismo politico caratterizzato dal progetto di una nuova Costituzione – stilata da un comitato di giuristi, parlamentari e membri della società civile – e da un multipartitismo sempre più vivace.


E, soprattutto, caratterizzato da quelle libere elezioni del 7 maggio 2012 sulle quali è subito calato il silenzio, il silenzio totale da parte dei massmedia occidentali... arma la più efficace perché una qualunque cosa, come che la si voglia giudicare, neppure più esiste se non se ne parla. Non vale neppure accusare il governo di brogli. Non se parla. In ogni caso le democrazie occidentali, le nostre truffaldine democrazie del nostro beato Occidente, sono proprio le ultime a poter impartire lezioni di correttezza. Inoltre, le elezioni hanno dato una netta maggioranza ai partiti governativi. Alla tornata elettorale ha partecipato il 51,26 % degli aventi diritto, una cifra miracolosa, se pensiamo che in molte zone l’accesso ai seggi è stato impedito dai terroristi, che hanno anche assassinato numerosi candidati. Una tornata che ha visto 7.195 candidati, di cui 710 donne, contendersi i 250 seggi dell’Assemblea Nazionale che avrebbe approvato una nuova Costituzione. Prima delle elezioni il governo era retto da una maggioranza di nove partiti, tra cui il Baath. Oltre a candidati indipendenti, hanno concorso altri nove partiti, facenti parte di un’opposizione più o meno determinata ma non terroristica. Con Paolo Sensini, della genuinità della contesa elettorale sono stato testimone io stesso a Damasco.
Chiudo con qualche cifra. Su ventiquattro milioni di siriani, i nemici radicali del regime sono quattro milioni, pressoché tutti sunniti ed appartenenti alla parte più bassa della popolazione. Trogloditi, mi passi il termine, nemici delle scuole pubbliche, tenuti nel più ignorante fanatismo islamico dai loro capi religiosi, residenti nelle zone di Homs, Hama, Idlib e Daraa. All’epoca del mio viaggio in Siria le vittime, civili come militari, dell’aggressione terroristica imperversante da tredici mesi si aggiravano sulle 4000. A fine giugno erano balzate a 13.000. Terrificante la successiva scalata. A tutt’oggi, febbraio 2013, dopo soli altri otto mesi, possiamo contare, dalla parte del governo e del popolo siriano, assassinati 40.000 civili e caduti 30.000 militari – militari di leva, il «ragazzo della porta accanto», non «milizie di regime» – e 30.000 paramilitari di autodifesa. Di contro, 40.000 sarebbero i terroristi indigeni ed altri 40.000 quelli stranieri terminati dall’esercito.
 
Durante il suo recente viaggio in terra siriana ha potuto certamente raccogliere testimonianze e vedere con i proprio occhi la realtà locale, quella quotidiana fatta di uomini e donne del popolo, ce ne può parlare?


Come ho detto, ho avuto la fortuna di passare in Siria la prima settimana di maggio 2012. Ho interrogato il generale medico, cristiano figlio di contadini, direttore del maggiore ospedale di Damasco. Quotidianamente vi morivano una decina di militari, oggi infiniti di più. La nostra delegazione ha intervistato decine di soldati feriti e mutilati. Ho intervistato il presidente del parlamento. Il ministro dell’Informazione. Il governatore di Daraa, la prima città ad essere infiltrata dai terroristi. Il patriarca greco-cattolico melchita Gregorio III ci ha parlato a nome di tutte le confessioni cristiane, sostenendo il governo. Il massimo studioso vivente dell’Islam, il dottor Mohammad Albouti, lucidissimo novantenne nella moschea sunnita degli Omayyadi, nella funzione del venerdì ci ha detto testualmente: «I cittadini siriani hanno un livello di conoscenza che impedisce loro di cadere nella trappola. È proprio questa conoscenza la nostra difesa contro questa aggressione». Dopo avere citato il proverbio «È un tuo fratello anche se non è stato generato da tua madre», si è rivolto a noi: «Credo nella vostra fratellanza più che in quella dei nostri cugini arabi che falsificano la verità». Per un più dettagliato resoconto rimando al numero 73 de l’Uomo libero.


Mi consenta di citare la testimonianza di Agnès-Mariam de la Croix, suora carmelitana libanese, attiva in Siria da vent’anni, resa nell’ormai lontano 25 luglio 2012 in un convegno a Roma: «Per quanto riguarda il massacro di Homs attribuito all’Esercito governativo, ho constatato con i miei occhi un centinaio di cadaveri all’obitorio. Erano civili sgozzati dai ribelli per distruggere la vita sociale della Siria. Ho contattato e incontrato i loro familiari, che in parte conoscevo, erano cristiani e musulmani baathisti. Ho capito che il fine dei rivoltosi è la distruzione della Siria così come è stata sino ad ora. Per far ciò bisogna prima distruggere la vita sociale, ad esempio si impedisce al medico di curare gli ammalati e se non obbedisce lo si sgozza, al panettiere di sfornare il pane e così via, e poi si giunge alla distruzione della Siria. Tutto è finalizzato a far collassare la Società civile siriana. I cento morti di Homs erano cittadini che hanno osato non obbedire ai ribelli e sono stati sgozzati. Oggi la medesima tattica, impiegata ieri ad Homs, è stata perfezionata in peggio. A Damasco seimila mercenari stranieri hanno invaso la zona residenziale della capitale per seminare il terrore tra i civili; ad Aleppo dodicimila mercenari stranieri e qualche centinaio di siriani stanno seminando il panico nella “capitale economica” della Siria. Ma a Damasco i cittadini in 48 ore hanno evacuato la città ed hanno permesso all’Esercito di reprimere i rivoltosi. Questa è legittima difesa, non “crimine di guerra” come dice la stampa occidentale. Ad Aleppo non vi sono mai state dimostrazioni pacifiche o violente, come invece vi erano state a Damasco per dare l’impressione e la parvenza di una “rivoluzione spontanea primaverile” che chiedesse la libertà. Come mai adesso dodicimila miliziani, che son sbucati fuori dal nulla, marciano verso Aleppo e sono entrati nella città? Chi sono? Chi li manda? [...] Sono turchi, libici, afghani, pachistani, sudanesi, e vogliono portare solo caos e distruzione, non vogliono la libertà dei siriani come dicono i ‘media’. Da Homs a Damasco si contano 13.000 cristiani uccisi dai mercenari islamisti radicali. Cosa avverrà ad Aleppo? I vescovi siriani si sono riuniti oggi per smascherare il complotto che si cela dietro le apparenze di democrazia e libertà e fare in modo che tutti sappiano chi si nasconde dietro la rivolta, ma la stampa occidentale non vuol ascoltare».
 
Alla luce dei recenti fatti che si stanno succedendo nel Vicino Oriente, chi sono oggi i veri “nemici dei Popoli”?


Per rispondere compiutamente alla Sua domanda occorre alzare lo sguardo dalle motivazioni economiche e geopolitiche. Andare al fondo delle cose. Dal punto di vista ideologico le finalità – basate sull’eterno delirio dell’Unico Mondo guidato dagli Unici Eletti – sono quelle vantate, in otto sole parole, da un personaggio buffo ma pericoloso, l’amministratore delegato FIAT Sergio Marchionne. Quello dei maglioncini e della barba incolta. Della delocalizzazione e della miseria nazionale. Dei contributi statali a fondo perduto e degli Elkann. Cito tra virgolette tanta saggezza: «Bisogna superare l’attaccamento emozionale al proprio paese». La stessa concezione anima mister Mario Monti, nel novembre 2011 unto senatore a vita dal quirinalizio comunista e da lui messo a capo del governo. Sei mesi prima, il 28 maggio, alla Bocconi, l’esimio Salvatore delle Banche si era augurato che si estinguesse «il senso di appartenenza dei cittadini ad una collettività nazionale». Si veda su Google il video di tre minuti titolato «Monti le parole di un pazzo».


Ma la disgrazia, per Marchionne, per Monti, per tutti i mondialisti del «volemose bene» intergalattico, è che ci sono popoli, come i siriani, che al loro paese – alla loro gente, alla loro nazione, ai loro padri, ai loro figli, a se stessi – non vogliono rinunciare. Lo si intenda una volta per tutte! Non siamo all’interno di una disputa scolastica, ma di una guerra di civiltà! È una guerra politica, una guerra intellettuale, una guerra morale, una guerra spirituale, è una guerra totale quella che ci coinvolge. La posta in gioco, nel suo senso più profondo, non è il Potere, ma la Memoria e l’esistenza dei popoli, la sopravvivenza dell’Anima stessa dell’uomo.


Come ho detto a Milano il 14 luglio in una manifestazione pro-Siria, non sono mai stato politicamente corretto, non ho paura delle parole. Non è il tempo dei compromessi. È il tempo delle affermazioni assolute e delle negazioni radicali. Non è tempo di neutralità. Non è il tempo degli utili idioti che strillavano «né con Saddam né con Bush, né con Milosevic né con la NATO». Il privilegio dell’ignoranza e il vanto dell’idiozia li lascio a chi sventolò gli stracci arcobaleno con iscritto «pace». A coloro che usano ancora termini ammuffiti come colonialismo e imperialismo. Il nemico dell’uomo, il nemico dei popoli liberi non è oggi l’imperialismo. È il Nuovo Ordine Mondiale. È il mondialismo, l’universalismo. È il cosmopolitismo, la cittadinanza planetaria. Il termine imperialismo proietta le menti in un’atmosfera fuorviante, in un quadro emotivo e relazionale ottocentesco, epoca nella quale ancora vivevano e si mobilitavano le nazioni. Combattendosi l’un l’altra per i propri valori, i propri sogni, i propri deliri, i propri interessi. Legittimi o illegittimi, a noi graditi o meno che fossero. Il quadro è radicalmente mutato. Oggi stanno per scomparire tutte le nazioni, stanno per decomporsi tutti i popoli, per divenire sezioni di un osceno ammasso planetario dominato neanche più da una singola nazione, ma da una mostruosa entità finanziaria. Da una entità globale che ha inventato a suo uso e consumo, ed imposto a tutti i popoli, la farsa dei Diritti Umani. Una entità apolide che se ne serve a scopo del più bieco sfruttamento. Il re oggi è nudo, nudissimo.


L’umanitarismo, il capitalismo finanziario del quale gli Stati Uniti sono l’espressione più compiuta, è il male assoluto, un disastro come il mondo non ha mai conosciuto. Perché comporta l’annientamento di ogni cosa.


Se in passato qualche sistema politico ha distrutto gli individui, fin dalla sua infanzia il Sistema ha decomposto tutte le culture, attaccato i valori che fanno la specificità delle civiltà, privato l’uomo delle sue appartenenze naturali, ridotto le nazioni a folklore. Quando pure, nella sua giovinezza e maturità, non ha distrutto, fisicamente, interi popoli. Dei suoi complici sono parte gruppi come Amnesty International, Human Rights Watch, gli altermondialisti, i neoglobal... altro che no global ! Dei suoi complici è parte il Tribunale Internazionale dell’Aja, responsabile dell’assassinio in carcere di Slobodan Milosevic e del massacro di Libia. Tribunale mobilitato oggi contro il popolo siriano, avallando con la sua «autorità» l’operato dei tagliagole e ponendo le premesse per un’ennesima guerra. Gli «aiuti umanitari» mascherano i più torbidi interessi, quando non dirette forniture di armi. Già disse Proudhon: «Chi dice umanità cerca di ingannarti».


Se non si capisce che l’universalismo è la tara di fondo, che non è mai esistito né mai esisterà un «cosmopolita», cioè un «cittadino del mondo», che la «vera democrazia» esiste solo nella mente di Giove, che la democrazia è solo questa bieca democrazia reale, non si è capito nulla. La differenza non è più tra destra e sinistra, tra rossi e neri, e così via. La differenza è fra mondialisti e difensori del diritto dei popoli ad essere se stessi. Per distruggere le appartenenze al mondo reale – fatto di razze, stirpi, nazioni, popoli e Stati – tre sono le strategie dei Nemici degli uomini liberi.


(A) La prima è la distruzione armata degli Stati che non s’inchinano ai loro voleri: nel Vicino Oriente, in Africa, in America Latina. Ma anche in paesi europei come la Serbia. Le cito al proposito, non si potrebbe essere più chiari, il detto Glucksmann, quello dal caschetto argenteo a paggetto, sul Corrierone del 15 dicembre: «Il nuovo ordine mondiale ora passa anche per Damasco».


(B) La seconda sono le rivoluzioni colorate – arancioni, viola, gialle, rosa, verdi, dei tulipani e chi più ne ha più ne metta – contro l’Iran e i paesi ex comunisti: Serbia, Macedonia, Moldavia, Ucraina, Bielorussia, Russia (vedi le tre efebiche pussy riot, traduzione più cruda: “la rivolta della figa”), Georgia, Kirghizistan. «Rivoluzioni» studiate a tavolino da gruppi come la Fondazione Società Aperta del supermiliardario, guarda caso sempre ebreo, George Soros. L’affondatore della lira nel 1992. Il superspeculatore inventore dell’acronimo PIIGS nel 2010 coi confratelli Steven Cohen e John Paulson. Il compare di Prodi, da Prodi fatto premiare a Bologna con una laurea honoris causa.


(C) La terza è la strategia contro l’Europa. In quattro fasi: rieducazione dei suoi popoli mediante il lavaggio del cervello con le cosiddette «colpe» della guerra mondiale, in particolare la Fantasmatica Olocaustica; invasione migratoria; distruzione dello Stato sociale; riduzione in miseria dei suoi popoli. In particolare, dell’ultima fase sono artefici, attraverso colpi di Stato chiamati governi tecnici, i portaborse dell’Alta Finanza. Sempre quelli della «cittadinanza planetaria», dei predicatori della pace perpetua. Della pace eterna. Di tali golpe, due soli esempi. In Italia mister Monti, in Grecia un altro maggiordomo Goldman Sachs. E su tutto, l’occhio insonne del ciambellano Mario Draghi, già Goldman Sachs. Colpi di Stato coordinati dalle massime cariche istituzionali e avallati dalla quasi totalità dei politici, camerieri dei banchieri, complici consapevoli o semplici idioti.


Intervistato l’11 ottobre dalla TV siriana, l’ex generale libanese, cristiano, Michel Aoun, capo del Blocco per il Cambiamento e le Riforme, ha pronosticato che la Siria non cadrà. I paesi che cospirano non riusciranno a sottometterla: «La fermezza della Siria contro il complotto è molto forte, perché la crisi non ha potuto colpire il settore amministrativo, né quello giudiziario, né quello militare, nonostante tutte le enormi perdite umane ed economiche». RingraziandoLa per l’opportunità offertami, riassumo il senso della questione siriana in due frasi. 1° L’unica possibilità di salvezza per la Siria sta nel suo esercito, nei giovani militari in difesa del loro popolo; l’unica possibilità di non essere inghiottiti dalla cloaca dell’Occidente è Bashar al-Assad. 2° La Siria di Bashar al-Assad, la Siria del popolo siriano, è un esempio unico di fierezza e dignità, un rimprovero perenne per i popoli vili, un baluardo della residua libertà.
 
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NOTE
Gianantonio Valli, nato a Milano nel 1949 da famiglia valtellinese e medico-chirurgo, ha ● pubblicato saggi su l’Uomo libero e Orion; ● curato la Bibliografia della Repubblica Sociale Italiana (19891), i saggi di Silvano Lorenzoni L’abbraccio mortale - Monoteismo ed Europa e La figura mostruosa di Cristo e la convergenza dei monoteismi, i libri di Joachim Nolywaika La Wehrmacht - Nel cuore della storia 1935-1945 (Ritter, 2003), Agostino Marsoner Gesù tra mito e storia - Decostruzione del dio incarnato (Effepi, 2009), Wilhelm Marr, La vittoria del giudaismo sul germanesimo (Effepi, 2011) e Johannes Öhquist, Il Nazionalsocialismo - Origini, lotta, Weltanschauung (Thule Italia, 2012); ● redatto la cartografia e curato l’edizione di L’Occidente contro l’Europa (Edizioni dell’Uomo libero, 19841, 19852) e Prima d’Israele (EUl, 19962) di Piero Sella, Gorizia 1940-1947 (EUl, 1990) e La linea dell’Isonzo - Diario postumo di un soldato della RSI. Battaglione bersaglieri volontari “Benito Mussolini” (Effepi, 2009) di Teodoro Francesconi; ● tradotto, del nazionalsocialista Gottfried Griesmayr, Il nostro credo - Professione di fede di un giovane tedesco (Effepi, 2011). È autore di: ● Lo specchio infranto - Mito, storia, psicologia della visione del mondo ellenica (EUl, 1989), studio sul percorso e il significato metastorico di quella Weltanschauung; ● Sentimento del fascismo - Ambiguità esistenzialesare Pavese (Società Editrice Barbarossa, 1991), nel quale sulla base del taccuino «ritrovato» evidenzia l’adesione dello scrittore alla visione del mondo fascista; ● Dietro il Sogno Americano - Il ruolo dell’ebraismo nella cinematografia statunitense (SEB, 1991), punto di partenza per un’opera di seimila pagine di formato normale: ● I complici di Dio - Genesi del Mondialismo, edito da Effepi in DVD con volumetto nel gennaio 2009 e, corretto, in quattro volumi per 3030 pagine A4 su due colonne nel giugno 2009; ● Colori e immagini del nazionalsocialismo: i Congressi Nazionali del Partito (SEB, 1996 e 1998), due volumi fotografici sui primi sette Reichsparteitage; ● Holocaustica religio - Fondamenti di un paradigma (Effepi, 2007, reimpostato nelle 704 pagine di Holocaustica religio - Psicosi ebraica, progetto mondialista, Effepi, 2009); ● Il prezzo della disfatta - Massacri e saccheggi nell’Europa “liberata” (Effepi, 2008); ● Schindler’s List: l’immaginazione al potere - Il cinema come strumento di rieducazione (Effepi, 2009); ● Operazione Barbarossa - 22 giugno 1941: una guerra preventiva per la salvezza dell’Europa (Effepi, 2009); ● Difesa della Rivoluzione - La repressione politica nel Ventennio fascista (Effepi, 20091, 20122); ● Il compimento del Regno - La distruzione dell’uomo attraverso la televisione (Effepi, 2009); ● La razza nel nazionalsocialismo - Teoria antropologica, prassi giuridica (in La legislazione razziale del Terzo Reich, Effepi, 2006 e, autonomo, Effepi, 2010); ● Dietro la bandiera rossa - Il comunismo, creatura ebraica (Effepi, 2010, pp. 1280); ● Note sui campi di sterminio - Immagini e statistiche (Effepi, 2010); ● L’ambigua evidenza - L’identità ebraica tra razza e nazione (Effepi, 2010, pp. 736); ● La fine dell’Europa - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2010, pp. 1360); ● La rivolta della ragione - Il revisionismo storico, strumento di verità (Effepi, 2010, pp. 680); ● Trafficanti di sogni - Hollywood, creatura ebraica (Effepi, 2011, pp. 1360); ● Invasione - Giudaismo e immigrazione (Effepi, 2011, pp. 336); ● Il volto nascosto della schiavitù - Il ruolo dell’ebraismo (Effepi, 2012); ● L’occhio insonne - Strategie ebraiche di dominio (Effepi, 2012, pp. 604);.Quale complemento di L’occhio insonne ha in preparazione ZOG - Governi di occupazione ebraica, cui seguirà Giudeobolscevismo - Il massacro del popolo russo, aggiornamento e rielaborazione della prima parte di Dietro la bandiera rossa.
Riconoscendosi nel solco del realismo pagano (visione del mondo elleno-romana, machiavellico-vichiana, nietzscheana ed infine compiutamente fascista) è in radicale opposizione ad ogni allucinazione ideo-politica demoliberale e socialcomunista e ad ogni allucinazione filosofico-religiosa giudaica/giudaicodiscesa. Gli sono grati spunti critico-operativi di ascendenza volterriana. Non ha mai fatto parte di gruppi o movimenti politici e continua a ritenere preclusa ai nemici del Sistema la via della politica comunemente intesa. Al contrario, considera l’assoluta urgenza di prese di posizione puntuali, impatteggiabili, sul piano dell’analisi storica e intellettuale.


09 Marzo 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=19556

Un Papa argentino: mamma mia

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Un Papa argentino: mamma mia

 

Alberto Buela (*)

 

Si los argentinos somos famosos en el mundo por nuestra desmedida autovaloración, qué no dirán ahora.

A Maradona, Messi, Fangio, Gardel, Perón, Evita, el Ché Guevara, Borges y la Reina Máxima de Holanda, ahora sumamos a un Papa.

Además es el primer el primer Papa americano[1], aunque algunos periodistas zafios sostienen que es el primer no europeo, ignorando a San Pedro y otros muchos.

Ahora bien, ¿ tiene esto alguna significación primero para nuestro país, luego para Suramérica y la ecúmene iberoamericana y luego para el mundo?.

Es sabido que es muy difícil realizar una prognósis con cierto rigor, pues el conocimiento del futuro nos está vedado desde el momento que tal don quedó encerrado en la Caja de Pandora.

Con esta prevención y sabiendo que vamos a hablar más como filodoxos, como amantes de la opinión, es que intentaremos algunas observaciones.

 

Para Argentina esta elección como Papa de uno de sus hijos es una exigencia de un mayor compromiso católico tanto de su pueblo como, sobretodo, de sus gobernantes. Pues tiene que haber una cierta proporcionalidad entre lo que somos y lo que decimos que somos. De lo contrario, vamos a hacer verdad aquel viejo chiste que dice que el mejor negocio del mundo es comprar a un argentino por lo que vale y venderlo por lo que él dice que vale. Y hoy esta elección del Papa Francisco está diciendo que los argentinos valemos mucho. Bueno, si es así, nosotros como pueblo y nuestros gobernantes como tales tenemos que realizar, todos, acciones que nos eleven a esa consideración hacia la que nos arrastra la designación de un Papa de nuestra nacionalidad.

 

Con respecto a Suramérica el hecho potencia a la región. Porque las vivencias que de la zona tiene el Papa hacen de él un vocero privilegiado de sus necesidades e intereses y porque además pues posee un conocimiento directo, no mediado o mediático de la región y sus diferentes países.

 

Con relación a la ecúmene iberoamericana en su conjunto, el Papa Francisco tiene una visión integradora  al estilo de Bolivar, San Martín y más cercanos a nosotros Perón, Vargas o el reciente fallecido Chávez. Esto no quiere decir que Francisco sea peronista, pero sí que tiene una acabada comprensión de este fenómeno político.

 

Finalmente, con respecto al resto del mundo, estimamos que iniciará una gran campaña de evangelización intentando recuperar África y las ex repúblicas soviéticas para la Iglesia. Y seguramente reclamará por los reiterados asesinatos de cristianos, en 2011 hubo 105.000 muertos, mayoritariamente, en países con gobiernos islámicos.

 

En cuanto a su perfil cultural es un jesuita formado en la época de plena ebullición del Concilio Vaticano II. Esto es, cuando comienza la decadencia de la orden. No recibe casi formación teológica sino mas bien sociológica de acuerdo con la pautas de la orden en ese momento. Así, el sacerdote no tenía que “hacer lo sagrado” sino “militar y activar políticamente”. Los jesuitas se transformaron en sociólogos más que curas. De ahí que la orden se vació en tan solo una década. Cuando el Padre Bergoglio fue provincial de la orden (1973/79) entregó el manejo de la Universidad jesuita del Salvador a los protestantes (Pablo Franco, Oclander et alii). Mientras él se dedicaba a asesorar espiritual y políticamente a la agrupación Guardia de Hierro, que vendría a ser una especie de sucursal argentina del Movimiento Comunione e liberzione. Una agrupación político religiosa bicéfala, que era liberacionista en Argentina y conservadora en Italia.

Su elección como Pater inter pares, cuyo acróstico forma el término Papa, trajo tranquilidad a la curia vaticana porque Francisco es hijo de italianos por parte de madre y padre y es nacido y criado en Buenos Aires, esa mega ciudad que  hiciera exclamar al medievalista Franco Cardini: la piu grande citá italiana del mondo. Es decir, estamos hablando de un “primo hermano, hermano” de los italianos. Al mismo tiempo, su vinculación simpatética (con el mismo páthos) con la comunidad judía argentina, la más numerosa después de la de Israel, le asegura al Vaticano que no habrá ningún sobresalto, “raigalmente católico,” por parte de Francisco. Hoy en Buenos Aires todos los rabinos y judíos sin excepción festejan su designación como Papa. Salvo el caso del periodista Horacio Verbitsky, difamador profesional y administrador de “los derechos humanos selectivos” del gobierno de Kirchner.

Como Arzobispo de Buenos Aires y como cardenal primado ha mostrado siempre una predilección por los pobres en la línea de Juan Pablo II y Ratzinger. Al mismo tiempo que comparte con ellos una cierta ortodoxia.

 

Y desde este lugar se opuso siempre al gobierno neoliberal de Menem y al socialdemócrata de los Kirchner. Con estos últimos su enfrentamiento ha sido y es muy fuerte, no tanto por razones ideológicas, no olvidemos que los dos se dicen progresistas, sino que se trata de dos personalidades (una profana y otra religiosa) que creen ser los auténticos intérpretes del pueblo.

 

¿Qué nos está permitido esperar?.  Que Francisco I siga la senda marcada por el Vaticano II, por Juan Pablo II y por Benedicto XVI sin mayores sobresaltos. La centralidad de la Iglesia seguirá siendo Roma pero su hija predilecta dejará de ser Europa para ser Iberoamérica, donde vive la mayor masa de católicos del mundo.

 

Hoy desde todos los centros de poder mundano, y los “analfabetos locuaces”(los periodistas) como sus agentes, piden que la Iglesia cambie en todo para terminar transformándose en una “religión política”  más, como lo son el liberalismo, la socialdemocracia, el marxismo y los nacionalismos. Y lo lamentable es que el mundo católico acepta esto como una necesidad ineluctable. Olvidando que el cristianismo es, antes que nada, un saber de salvación y no un saber social.

 

Y lo sagrado, la sacralidad de la Iglesia, la actio sacra,  la sed de sacralidad del pueblo, el retiro de Dios, el crepúsculo de la trascendencia?. 

 

¡Ah, no!, eso es pedirle demasiado a un Papa argentino.

 

(*) arkegueta, mejor que filósofo

buela.alberto@gmail.com



[1] Por favor, no digan más latinoamericano, que es un error conceptual grave. Latinos son solo los del Lacio en Italia. Nosotros en América somos hispanoamericanos, iberoamericanos, indoibéricos, indianos o simplemente americanos. Pero no latinoamericanos que es un invento espurio, falaz y, sobretodo, desnaturalizante para designarnos.

vendredi, 15 mars 2013

New global actors for a multipolar world

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New global actors for a multipolar world

 
Ex: http://www.geopolitica.ru/

The American has been a kind of Roman Empire, passed directly from barbarism to decadence.
New and important global and regional players, in fact, put an end to the excess of power of the unilateral policy "strip and star."
 
In particular, the Chinese giant who, holding more than one third of U.S. public debt, is emerging as a privileged and compulsory interlocutor for the United States.
 
At the same time, the tsunami of global finance, the weakness of the U.S. economy and the risk of a collapse of public debt and the dollar, pose a serious problem for Beijing too, putting at risk the currency reserves accumulated over time by China.
 
There are also countries like Turkey which are playing a crucial role restoring order to the Middle East chaos and to the confusion arising from the riots on the shores of North Africa. Riots, instigated by the centres of power and Western interests which are destabilizing the entire Mediterranean, with dangerous implications for the European social stability.
 
A strange blend of materialistic consumerism and Islamic fundamentalism is undermining the foundations the root on which to build our Eurasia.
 
The scholars and friends, Alexandr Dugin and Leonid Savin, have well-studied in recent years the Eurasian perspective, as well as the insights made by the Research Center "Vox Populi" , lead to point out how it is achieving a just revenge of the geography and of geopolitics on the economic interests and on the financial alchemies of the last thirty years. As proof of this concept there is the increasing nervousness with which the technocratic elite is moving, exerting an unprecedented pressure against the legitimately elected governments in Europe, but not only.
 
The military strategies, which have tried for decades, sometimes with success, to divide the peoples of Eurasia, begin to become less effective. Indeed, they risk of creating further and uncontrollable outcomes, destabilizing entire geographical areas.
 
We need new languages and to rewrite the history with new points of view. It is the important work carried out, for example, by Augusto Grandi, economic journalist of the highest Italian financial newspaper "Il Sole 24 Ore", who in a book, has rewritten in detail 150 of Italian history.
 
As rightly pointed out by Andrea Marcigliano, a senior fellow of the think tank "Gordian Knot", after the collapse of the Berlin Wall and the implosion of the USSR "it had spread an illusory and, in many ways, pernicious idea: the belief that we had now come to a "unipolar" world with a single hegemonic power, the United States of America, and, above all, with a single "culture" represented by the free-marketism concept in economics and its liberal-democratic "superstructure "in politics".
 
A concept theorized by the neoconservative, Francis Fukuyama, in his "The End of History and the Last Man" who was forced to revise deeply his theories, under the pressure of events of the last two decades. Events that have cancelled the "dream of globalization" drowning it in a bath of healthy reality. Reality which has shown that, after the end of the dualism of the Cold War, the world has become, or rather has returned to be more complicated. And also, inevitably, more dangerous. From the crisis of the former Yugoslavia to the Maghreb, from Central Asia to Latin America, from the Dark Continent to the Far East and everywhere have gone back to act and powerfully to manifest the dynamics of what wouldn’t be wrong to define the new "Great global Game". A game which no super-power could and can really govern in solitude, especially since the epochal economic crisis of the recent years has seriously put into question the primacy of Washington.
Hence, inevitable, a world scenario in which various "powers" act and interact with. Great Powers, of course, like China, resurgent Russia and the U.S. itself, but also "medium" powers, or if we want powers of "area", with which even the Giants are learning to deal. And from 'this so complex and intricate game which alone can raise that "concert" of powers , able of reshaping the global balance.
 
Balances, of course, always precarious and dangerous because continually changing. Yet the only equilibria that are emerging on our horizon. In short, a return in grand style, to the international politics and geopolitics. And a tombstone on the globalist utopias and on the dream (or nightmare) of a single Giant who stood around as planetary policeman.
 
Today things are very different. The recovery of different identities, the specific political and cultural traditions must carry us out the schematics of the recent past. There is no "Democratic System" sole and indisputable. There are several approaches to modernity, or to the politics of participation, of social justice, of the equitable distribution of income and freedom. Because they move from different cultures and traditions distinct but not incompatible with each other.
 
Hence a variety of models that may well be alternative to each other, but complementary to each other. Coexist and cooperate.
 
The different cultural and national resurrected or re-discovered identities confirm the end of the long season of the blocks, can not, however, remind of a pure and simple return to the past. To the past of the nation-states relegated in their particularism and their selfishness, today in fact powerless in face of the complexity of the world scenarios. The new actors of the Great Game, therefore, are rather intended to be aggregates / coalitions based on a common background, sometimes very ancient, such as Eurasian, because prior to the crushing of "large multiple identities" in those, more restricted, the nation states.
 
The birth of the Eurasian among Russia, Kazakhstan and Belarus is an important example of these new combinations to cope with the deluge of the unique thought. A force, undoubtedly of economic nature, which disrupts the patterns designed in Washington and that will be attractive for many other "satellite" states in order to create an "Eurasian constellation".
 
Europe, however, driven by sheer by the financial speculation in recent months and by a short-sighted French-German chauvinism, limps. The original error has been having staked everything on the importance of a single currency, that Euro which today is more a weakness than a strength for Europe, instead of working together to design a new common policy, now shows all its limits.
 
We should plan the overcoming of the old patterns in the international relations, focusing our attention in creating "cultural, political and economic bridges" with realities kept confined to mere business partners in the energy sector. An attempt which, thanks to the project "Beyond Lepanto. From the clash of yesterday the cartel today" for example, has launched new models of relations between the Latin and Central Europe and Turkey .
 
So how strong are the links established over the years with the Republic of Kazakhstan and Russia.
 

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Le 1914 du dirigeant européen type

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Le 1914 du dirigeant européen type

Ex: http://www.dedefensa.org/

Le fait de ce que nous nommons “tournant de crise” (voir le 11 mars 2013), en référence à divers événements européens, notamment en Italie (voir le 9 mars 2013), ou à des analyses comme celle de George Friedman (voir le 11 mars 2013), constitue un puissant élément amenant chez les dirigeants européens un trouble profond, et des jugements à mesure. C’est le cas du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, ancien président de l’Eurogroupe et Premier ministre dans son pays, dans une interview au Spiegel, dont EUObserver donne une analyse succincte le 11 mars 2013.

 

Les réactions de Juncker sont typiques de la psychologie des dirigeants européens, de leur culture, de leur perception de l’histoire, dans le chef d’une orientation complètement déformée de la psychologie. La principale trouvaille de cette interview est que Juncker, très inquiet de la situation, découvre que les “démons dormants de la guerre” peuvent à tout moment se réveiller en Europe. Il considère que cette situation de 2013 ressemble à s’y méprendre à celle de 1913, ainsi 2013 avant 2014 comme 1913 se plaçait assez logiquement avant 1914 … On connaît la suite et l’on comprend l’analogie, fortement marquée à la fois d’un symbolisme assez primaire et de ce qui serait presque un brin de superstition. (D’ailleurs, on notera que Juncker n’est pas le seul à “penser” de la sorte. Il est en bonne compagnie : Sister Sorcha Faal suit aussi cette perspective [voir le 4 mars 2013].)

 

«“For my generation the common currency always meant politics of peace. Today I am to some extent saddened to see that too many in Europe are again lost in petty national thought processes,” the Luxembourg Prime Minister said in an interview with Der Spiegel published on Monday (11 March). He criticised German politicians who attacked Greece when the crisis started and “left deep wounds” in the southern country. “I was equally shocked by the banners in Athens protests depicting Chancellor Merkel in a Nazi uniform. Suddenly these resentments reappeared, that we had thought were long gone. The Italian election campaign was also excessively hostile against Germany and therefore anti-European.”

 

»“Those who think that the question of war can never be raised in Europe any more may be massively wrong. The demons are not gone, they are only sleeping, as the wars in Bosnia and Kosovo have shown. I am astounded to what extent the European situation today is similar to 100 years ago,” Juncker said, in reference to 1913, the year before the first world war broke out. “There are striking parallels to 1913 in respect to carelessness. Many in Europe back then thought a war could never happen again. The big powers on the continent were economically so closely intertwined that there was a widespread belief they could simply not afford a military conflict. Especially in northern and western Europe there was a deep complacency stemming from the idea that peace was forever granted.”

 

»But still Juncker insisted that governments need to stick with unpopular austerity measure that are driving people to the streets in protest. “You cannot adopt wrong policies just because you're afraid of not being re-elected. Those in government must take responsibility for their country and for Europe as a whole.”»

 

Ces quelques extraits des considérations d’un dirigeant européen d’une réelle importance (avec la présidence de l’Eurogroupe pendant un temps assez long, en plus de sa fonction de Premier ministre) illustrent parfaitement, selon nous, l’espèce de dysfonctionnement intellectuel systématique qui affecte cette catégorie de dirigeants-Système. On y trouve, sous l’empire d’une psychologie complètement déformée par l'épuisement de leur fonction-Système, justement l’ignorance complète du facteur psychologique, en même temps qu’une culture historique tellement réduite aux seuls schémas économistes, et bien entendu anglo-saxons, qu’elle en devient inculture presque parfaite. Voici quelques remarques plus substantivées dans ce sens.

 

• La présentation de l’année 2013 comme équivalent à l’année 1913 parce qu’en 1913 on pensait que “la guerre n’aurait jamais plus lieu” à cause des aspects économiques développés par l’habituel épouvantail de la globalisation et des interconnexions économiques (thème très à la mode anglo-saxonne dans l’analyse de la situation du début du XXème siècle) est complètement démentie par une appréciation culturelle et psychologique de la situation. Nous avons analysé à diverses reprises l’événement fondamental de la Grande Guerre, et nous avons notamment regroupé, le 9 août 2012, des extraits de divers textes où nous abordons cette question fameuse de l’origine de la Grande Guerre en écartant complètement cette approche (type “personne ne pensait la guerre possible“ et “la situation rendait la guerre improbable sinon impossible”). Les documents abondent à cet égard, qui montrent non pas la possibilité de la guerre, mais une perception beaucoup plus fondamentale du caractère inéluctable d’un conflit à venir, comme une sorte de fatalité qui correspondait selon nous à un moment-clef du destin du Système. Dans les textes cités, on trouve notamment ces deux extraits…

 

«En 1933, l'excellent Jules Isaac (des fameux livres scolaires Malet et Isaac) consacra une étude détaillée aux origines de la guerre. Il écrivit, parce que l'historien était aussi témoin, et même acteur, et que, retour de la guerre, il devait cela à son ami Albert Malet, tombé en Artois en 1915. “Quand le nuage creva en 1914, quel était le sentiment dominant parmi nous [en France] ? La soif de revanche, le désir longtemps contenu de reprendre l'Alsace-Lorraine ? Tout simplement, hélas, l'impatience d'en finir, l'acceptation de la guerre (quelle naïveté et quels remords !) pour avoir la paix. L'historien qui étudie les origines de la guerre ne peut négliger ce côté psychologique du problème. S'il l'examine de près, objectivement, il doit reconnaître que, depuis 1905 (à tort ou à raison), on a pu croire en France que le sabre de Guillaume II était une épée de Damoclès.”» […]

 

«Il nous semble que cet extrait d’une lettre d’un Allemand à un Allemand, de Rathenau retour d’Angleterre après une visite de plusieurs capitales européennes, adressée au prince von Bülow, sonne comme une description ‘climatique’ qui est comme une réponse à Jules Isaac : “Il y a un autre facteur important, auquel en Allemagne nous ne prêtons pas toujours attention : c'est l'impression que fait l'Allemagne vue du dehors ; on jette le regard sur cette chaudière européenne (c'est moi qui souligne [écrit von Bulow, en commentaire de la lettre de Rathenau]), on y voit, entourée de nations qui ne bougent plus, un peuple toujours au travail et capable d'une énorme expansion physique ; huit cent mille Allemands de plus chaque année ; à chaque lustre, un accroissement presque égal à la population des pays scandinaves ou de la Suisse ; et l'on se demande combien de temps la France, où se fait le vide, pourra résister à la pression atmosphérique de cette population”.»

 

• Il s’agit ainsi de relever la complète méconnaissance des véritables facteurs qui conduisent à des guerres de la dimension de la Grande Guerre, dans le chef de la dynamique psychologique des peuples et des tensions culturelles fondamentales. Juncker parle comme si les dirigeants politiques, notamment européens, dirigeaient encore quelque chose, puisque son avertissement va aux dirigeants européens qui appliquent une politique d’une exceptionnelle rigueur et, constatant les résultats des mécontentements populaires, tendent à en rejeter la responsabilité sur des facteurs extérieurs, faisant ainsi naître des conceptions complètement erronées sur des possibilités de conflits entre eux. Aujourd’hui, plus que jamais dans l’Histoire et d’une façon presque surréaliste dans son aspect d’inversion, les dirigeants politiques ne dirigent plus rien ; ils exhalent leur désarroi devant les résultats d’une action qu’ils croient parfois concevoir et initier et qui leur est dictée par d’autres forces, et ce désarroi sous la forme de rappels historiques d'une rare pauvreté d’une Histoire qu’ils interprètent selon leurs conceptions actuelles et leurs perceptions courantes. Il est difficile d’enchaîner autant d’erreurs dans une seule démarche intellectuelle ; ils y arrivent pourtant.

 

• Assez curieusement, à notre sens, l’intention dramatique de Juncker de rappeler 1913 par rapport à 1914, pour sembler faire montre d’une certaine responsabilité du jugement, est si trompeuse et inappropriée qu’elle conduit tout droit à l’irresponsabilité du jugement… Aujourd’hui, le sentiment général se préoccupe effectivement assez peu d’un conflit comme celui de 1914, parce que les tensions ne vont absolument pas dans ce sens (une nation/un groupe de nations contre une nation/un groupe de nations), ni dans le sens “technique” d’une guerre de cette sorte qui est l’expression spécifique d’une époque par rapport à la crise de la modernité. Le sentiment général, qui perçoit justement (avec justesse) les directions politiques comme complètement phagocytées par les lois du Système, va dans le sens d’une révolte générale contre ces dirigeants et ce Système. Le jugement “personne ne songe à la guerre mais la guerre est très possible” devient alors complètement dysfonctionnel et absurde : “personne ne songe à la guerre” parce que tout le monde songe à quelque chose de beaucoup plus grave, qui est de plus en plus la mise en cause d’une civilisation qui est devenue une “contre-civilisation”, cette mise en cause pouvant éventuellement englober une guerre, certes, mais se situant dans l’esprit de la chose bien au-delà puisque qu’elle concerne l’effondrement d’un Système et d’une civilisation…

 

• …Et le dirigeant qui livre ces platitudes faussaires sur la référence 1913-1914 poursuit son discours en ajoutant vertueusement qu’il faut bien entendu poursuivre l’acte qui sert précisément à la fois de révélateur et de détonateur à cette mise en cause du Système et de la civilisation (»But still Juncker insisted that governments need to stick with unpopular austerity measure that are driving people to the streets in protest…»). Un tel dysfonctionnement intellectuel, une telle absence de la considération du rapport de cause à effet, une telle ignorance des facteurs psychologiques et culturels, un tel mépris pour le fondement métahistorique de toute expérience réelle, sont remarquables par leur unicité faussaire. Cette attitude constitue rien de moins qu’une justification intellectuelle de plus, voire même l’essentielle justification de cette révolte générale contre ces dirigeants, celle-là que ces dirigeants voudraient tant transformer en une interprétation au goût du jour d’un conflit passé pour pouvoir mieux mettre en évidence combien leur formule actuelle de gouvernement du monde (de l’Europe) reste vertueuse et juste. Un tel acharnement pour brandir leur vertu et affirmer leur justesse montre une divination inconsciente de leur responsabilité fondamentale dans ce qu’ils dénoncent comme un terrible danger, et qui l’est effectivement même travesti en une resucée de la Grande Guerre. Cela conduit à conclure, analogie historique faussaire mise à part, qu’un sentiment obscur et inconscient les amène à se douter de quelque chose, autant à propos de leur culpabilité que de leur vulnérabilité, et des conséquences...

jeudi, 14 mars 2013

Tod eines anti-europäischen Rebellen

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Tod eines anti-europäischen Rebellen

Giuliano Bignasca - ein charismatischer Querkopf, der den Kanton Tessin aufmischte. (Keystone)

 

Von Gerhard Lob, swissinfo.ch
Tessin

Ex: http://www.swissinfo.ch/

 

Mit Giuliano Bignasca, dem Gründer und Präsidenten der Lega dei Ticinesi, verliert das Tessin und die ganze Schweiz einen schillernden Politiker. Er bestimmte in den letzten zwei Jahrzehnten den anti-europäischen Kurs des Südkantons und pflügte die politische Kultur seiner Heimat um.

"Giuliano Bignasca ist tot": Die Nachricht schlug am Donnerstagmorgen ein wie eine Bombe. Nicht nur im Tessin, dem Heimatkanton Bignascas, sondern in der ganzen Schweiz.
 
Bignasca hatte 1991 die rechtspopulistische Bewegung Lega dei Ticinesi gegründet. Er erlag völlig überraschend einem Herzversagen. Am kommenden 10. April wäre er 68 Jahre alt geworden.
 
Mit Bignasca verliert die Schweiz eine der schillerndesten politischen Persönlichkeiten. Der Bauunternehmer aus Lugano und Herausgeber der Zeitung Il Mattino della domenica war die Seele und der finanzielle Motor der Lega, die als kleine Protestgruppe gegen die etablierten Parteien gross wurde und bei den Regierungsratswahlen im April 2011 zur stärksten Partei im italienischsprachigen Kanton Tessin wurde. "Die Lega war Bignasca", sagte heute Lega-Regierungsrat Marco Borradori.
 
Auf nationaler Ebene spielte die Lega nie eine bestimmende Rolle. Sie stellte seit 1991 in der Regel zwei Nationalräte. Bignasca sass selbst zwei Mal im Nationalrat: 1994/95 und 1999-2003. Doch das Parlament in Bern war nie seine Bühne, auch wegen mangelnder Deutsch-Kenntnisse. Zum Zeitpunkt seines Todes war er Mitglied der Stadtregierung von Lugano.

 

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Lega dei Ticinesi

Die Lega dei Ticinesi, eine Partei, die ausschliesslich im Tessin tätig ist, wurde 1991 vom Unternehmer Giuliano Bignasca gegründet. Bei einigen sozialen Themen positioniert sich die Lega links, doch bei internationalen Themen und in der Ausländerpolitik politisiert sie weit rechts. Ihren Erfolg hat die Bewegung hauptsächlich ihrer Kritik am Parteiensystem und an dessen Günstlingswirtschaft zu verdanken.

Seit Beginn der 1990er-Jahre konnte die Lega Erfolge verbuchen und wurde im Tessin zur drittstärksten Kraft. Doch in den letzten Jahren hat sie immer weniger Wählerstimmen und ist heute nur noch mit einem Abgeordneten im Eidgenössischen Parlament vertreten.

Links:

 

Ein Anti-Europäer

Das bedeutet nicht, dass die Lega keinen Einfluss auf die nationale Politik genommen hat. Ganz wichtig war die Unterstützung der Lega im Referendum von 1992 gegen den Beitritt zum Europäischen Wirtschaftsraum EWR. Die Ablehnung dieses Beitritts war eine Niederlage für das politische Establishment und ein Sieg der anti-europäischen Kräfte, der bis heute nachhallt.
 
Bignasca und die Lega verkörperten diese Anti-EU-Haltung in einer regionalen, das heisst Tessiner Variante. Sie bekämpften seither die EU, forderten eine rigorose Neutralität der Schweiz und lehnten auch den Beitritt zur UNO ab.
 
Ihren grössten politischen Erfolg auf nationaler Ebene feierte die Lega 1994, als sie es praktisch im Alleingang schaffte, die Entsendung von Schweizer Blauhelmen (UNO-Soldaten) ins Ausland zu verhindern. Sie lancierte das Referendum und konnte die Abstimmung gewinnen.
 
Unter dem Einfluss der Lega und Bignascas stimmten die Tessiner Stimmbürger in den letzten Jahren in Volksabstimmungen immer gegen die bilateralen Verträge mit der EU. Daher machte man Bignasca für eine Igelhaltung des Kantons verantwortlich.
 
Doch die Vorstösse der Lega waren keineswegs nur Erfolge. So schaffte sie es beispielsweise nicht, die nötigen Unterschriften für die 2009 lancierte Eidgenössische Volksinitiative zur Verankerung des Bankgeheimnisses in der Verfassung zu sammeln.

 

Reaktionen

Marco Borradori, Regierungsrat der Lega dei Ticinesi, zeigte sich "tief betroffen und traurig". Bignasca sei "die Säule der Lega, eine grossartige Persönlichkeit, ein Mann des Herzens" gewesen.
 
Auch wenn er nicht die gleichen politischen Ideen verfolgt habe, erklärte der Bürgermeister der Stadt Lugano, der freisinnige Giorgio Giudici, Bignasca sei zuallererst "ein Zeitgenosse, ein Freund seit Kindesbeinen, ein Mann, der wie ich seine Stadt zutiefst geliebt hat" gewesen.
 
Der neue Regierungsrats-Präsident des Kantons Tessin, der Christdemokrat Paolo Beltraminelli, erinnerte sich an "einen Schüchternen mit grossem Herzen, einen Leader", auch wenn er dessen "rüde Methoden und juristische Entgleisungen" bedaure.
 
Auch in Italien sorgte der Tod von Bignasca für Reaktionen. Roberto Maroni, Regierungspräsident der Region Lombardei und Vorsitzender der Lega Nord, erklärte gegenüber dem Radio der italienischsprachigen Schweiz: "Er war ein Freund, rüde aber genial, der eine Bewegung geschaffen hat, die der Schweiz viel gebracht hat."
 
(Quelle: SDA)

 

Gegen Asylbewerber und Ausländer

 

Steckenpferde der Lega-Politik waren immer auch der Kampf gegen Missbräuche im Asylwesen sowie der Einsatz zugunsten einer Beschränkung der Zuwanderung. Dies brachte ihr regelmässig den Vorwurf der Fremdenfeindlichkeit ein. Bignasca liess sich dadurch nicht einschüchtern.
 
Zu den Eigentümlichkeiten der Lega dei Ticinesi unter der Führung von Leader Giuliano Bignasca gehörte auch das Verhältnis zu Italien. Er liess keine Gelegenheit aus, auf Italien zu schimpfen und eine Beschränkung der Zahl von italienischen Grenzgängern im Tessin zu fordern. Im Wahlkampf von 2011 sorgte seine Forderung nach einem Mauerbau an der Grenze zwischen dem Tessin und Italien für rote Köpfe.
 
Andererseits pflegte Bignasca und seine Bewegung enge Beziehungen zur Lega Nord. Als diese zusammen mit Silvio Berlusconi die italienische Regierung bildete, hatte die Lega als einzige Partei in der Schweiz einen direkten Draht nach Rom. Bignasca war mit dem legendären Führer der lombardischen Lega, Umberto Bossi, persönlich eng verbunden.

Volksinitiative

Die Volksinitiative erlaubt den Bürgerinnen und Bürgern, eine Änderung in der Bundesverfassung vorzuschlagen. Damit sie zu Stande kommt, müssen innerhalb von 18 Monaten 100'000 gültige Unterschriften bei der Bundeskanzlei eingereicht werden.

Darauf kommt die Vorlage ins Parlament. Dieses kann eine Initiative direkt annehmen, sie ablehnen oder ihr einen Gegenvorschlag entgegenstellen. Zu einer Volksabstimmung kommt es in jedem Fall.

Zur Annahme einer Initiative sind sowohl das Volks- wie auch das Ständemehr (Kantone) nötig.

Links:

 

Landvögte und kleine Leute

Ähnlich wie die Lega Nord die Zentralregierung in Rom ablehnte, hegte Bignasca immer ein Misstrauen gegen Bundesbern. Deutschschweizer bezeichnete er gerne als "Landvögte", das Parlament in Bern als "Hühnerstall".
 
Seine beleidigenden Äusserungen gegenüber anderen Politikern trugen ihm unzählige Strafanzeigen ein. Der in jeder Hinsicht unkonventionelle Bignasca wurde wiederholt verurteilt, im Übrigen auch wegen Kokainkonsums.
 
Gelegentlich träumte Bignasca von einer neuen rechts-sozialen Partei im Land, etwa durch eine Koalition mit dem "Mouvement citoyens genevois" (MCG) in Genf. Geworden ist daraus nichts. Zwar stand Bignasca immer der SVP (Schweizerische Volkspartei) nahe, doch wollte er sich nie ins gewohnte Rechts-Links-Schema einordnen.
 
So unterstützte er beispielswiese stets die Einrichtung einer öffentlichen Krankenkasse – ein typisch linkes Anliegen. Bignasca verstand sich als Vertreter der "kleinen Leute". Und er hatte sicherlich einen guten Riecher für deren Ängste und Sorgen, aber auch für deren Sprache. Anders ist sein Erfolg nicht erklärbar.

Gerhard Lob, swissinfo.ch

Tessin

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Oorlog in Europa is nog steeds mogelijk

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Wat niet gezegd mag worden: oorlog in Europa is nog steeds mogelijk

door 

Ex: http://www.solidarisme.be/

 

Toen ik enkele maanden terug tijdens de vragenronde na een voordracht van Thierry Baudet, georganiseerd door de VVB, de vraag opwierp of er geen gevaar voor oorlog schuilging in het steeds meer op hegemonie afstevenende Duitsland en Frankrijk over andere EU-staten - vooral dan de poging van Duitsland en Frankrijk om de belangen van het Verenigd Koninkrijk te doorkruisen - werd ik door de politieke secretaris van de VVB Peter De Roover bruusk het zwijgen opgelegd.

Dat waren geen vragen die relevant waren voor het debat over Europa, was de mening van mijnheer. Nochtans kon je aan de uitdrukking en lichaamstaal van Baudet zien dat hij wat graag was ingegaan op mijn vraag.

Maar nu de VVB zowat de keuken- en tuinafdeling van de N-VA is geworden en deze partij fanatiek pro-EU is, mogen er geen disidente geluiden klinken binnen wat zich de Vlaamse beweging noemt. De N-VA is een partij die zich wat graag aan een vreemde mogendheid wil onderwerpen, een vreemde mogendheid zoals de EU er een is.

En daarom mogen vragen zoals die van mij niet worden gesteld. Het beeld van een vreedzaam Europa onder Duits-Franse hegemonie mag niet worden verstoord. Maar blijkbaar zijn wij van het N-SA niet de enige die bezorgd zijn over de gang van zaken wat de EUSSR betreft. En die stemmen zullen niet door een politiek secretaris van de VVB gesmoord worden. Zeker niet wanneer wij de collaboratie van een deel van de Vlaamse elite met de superstaat EU blootleggen. Onze elite heeft de kwalijke neiging om zich telkens weer te onderwerpen aan vreemden. Het ene deel aan Frankrijk en het andere deel aan Duitsland en weer een andere deel -links- aan ingevoerde vreemdelingen. Onze elite is nooit een voorloper geweest in de strijd voor een echte nationale onafhankelijkheid. De elites zijn liever de zaakvoerders van vreemde belangen, dan baas in eigen land. Zoals de N-VA die louter de beheerders willen zijn van de "Euro-regio Flandern".


Juncker waarschuwt voor 'oorlog' in Europa

 

"Wie denkt dat de eeuwige vraag van oorlog en vrede in Europa niet meer actueel is, zou zich hevig kunnen vergissen. De demonen zijn niet weg, ze slapen alleen maar." Dat heeft de Luxemburgse premier Jean-Claude Juncker gezegd in een interview met het Duitse weekblad Der Spiegel.

"Ik vind het frappant hoezeer de verhoudingen in 2013 lijken op die 100 jaar geleden", aldus Juncker. In 1914 brak de Eerste Wereldoorlog uit. Juncker is geschrokken van de verkiezingscampagnes in Griekenland en Italië. "Daar kwamen ressentimenten naar boven waarvan men dacht dat zij definitief verleden tijd zouden zijn."
Juncker maakte in zijn jaren als voorzitter van de eurogroep mee hoe Duitsland Zuid-Europese landen onder druk zette om te bezuinigen. Italiaanse en Griekse politici en burgers reageerden daarop met anti-Duitse gevoelens.

Meer: De Morgen

mercredi, 13 mars 2013

In Sachen Ungarn misst EU wieder einmal mit zweierlei Maß

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Andreas MÖLZER:

In Sachen Ungarn misst EU wieder einmal mit zweierlei Maß

Aushebelung des Verfassungsgerichts hat auch in Österreich Tradition

Als in Rumänien Premier Ponta Verfassungsgericht entmachten wollte herrschte Schweigen

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/

In Sachen Ungarn werde in der Europäischen Union wieder einmal mit zweierlei Maß gemessen, sagte heute der freiheitliche Delegationsleiter im Europäischen Parlament, Andreas Mölzer. „Man kann natürlich über die jüngsten Verfassungsänderungen, welche die rechtskonservative Regierung von Ministerpräsident Viktor Orban mit ihrer Zweidrittelmehrheit beschlossen hat, geteilter Meinung sein. Aber deswegen gleich von einer Verletzung der EU-Werte oder von einem Weg in die Diktatur zu sprechen, ist überzogen“, betonte Mölzer.

Dabei wies der freiheitliche EU-Mandatar darauf hin, dass die von der Orban-Regierung gewählte Vorgangsweise, vom Verfassungsgericht aufgehobene Gesetze in den Verfassungsrang zu heben, kein Ungarn-Spezifikum sei. „Auch in Österreich hat die rot-schwarze Bundesregierung, als sie noch die Zweidrittelmehrheit hatte, immer wieder den Verfassungsgerichtshof ausgehebelt, indem sie die vom Höchstgericht aufgehobenen Bestimmungen bzw. wenn eine Aufhebung zu erwarten war, als Verfassungsgesetz beschließen ließ“, hielt Mölzer fest.

Im Übrigen sei schon merkwürdig, so der freiheitliche Europaabgeordnete, dass sich die demokratiepolitischen Bedenkenträger in der EU wieder einmal auf Orban einschießen, während sie weitgehend schwiegen, als im Vorjahr in Rumänien der sozialistische Premier Ponta das dortige Verfassungsgericht entmachten wollte. „Einmal mehr zeigt sich, dass in der EU gegen rechte Regierungen ohne zu zögern Kampagnen gestartet werden, während über Postkommunisten der Schutzmantel ausgebreitet wird“, schloss Mölzer.

Sortie aujourd'hui en France du livre de Thilo Sarrazin

Sortie aujourd'hui en France du livre de Thilo Sarrazin qui fit scandale outre-Rhin...

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Ce livre, sorti en Allemagne fin 2010 sous le titre « L’Allemagne court à sa perte », suscita un véritable tollé d’indignation au sein de la bobocratie d’outre-Rhin qui n’avait plus de mots assez forts pour hurler son courroux.

Certes, l’auteur, Thilo Sarrazin, ne pouvait pas être soupçonné de quelconques sympathies d’extrême droite puisque son CV pouvait suffire à lui seul à lui assurer la bienveillance de la bien-pensance institutionnalisée. Economiste réputé, il était en effet membre du directoire de la Banque fédérale allemande et adhérent du Parti social-démocrate… Que du clean !

Et pourtant, abondance de brevets de bonne conduite n’interdit pas clairvoyance subite… Ainsi, dans son livre, Thilo Sarrazin s’insurge à la fois contre la dénatalité catastrophique qui tue le peuple allemand et contre l’immigration musulmane qui ronge la civilisation européenne. Cet ouvrage révolta les chiens de garde de la pensée unique, ce dont nous ne nous plaindrons pas… surtout lorsque l’on sait qu’il fut vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans son pays ce qui correspond à un record exceptionnel.

Souhaitons que l’édition française remporte un même succès !

L'Allemagne disparait, Thilo Sarrazin, Les Editions du Toucan, 520 pages, 25,00 €, sortie 13 mars 2013.

Kirkouk au cœur de la nouvelle crise irakienne

Kirkouk au cœur de la nouvelle crise irakienne

par Alan Kaval


Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

kir.jpgLe 16 janvier 2013, une voiture piégée explosait à Kirkouk, causant la mort de 33 personnes. Cet attentat survenu dans un quartier très fréquenté où se trouve la majeure partie des bâtiments officiels, a marqué le retour de la violence dans cette ville multiethnique, disputée entre Bagdad et le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK). Près de deux semaines plus tard, le 3 février, 36 personnes périssaient à leur tour dans un nouvel attentat à la voiture piégée, combiné à une attaque de kamikazes à pieds contre les locaux de la police. Depuis, des missiles légers s’abattent toutes les semaines sur plusieurs quartiers résidentiels de Kirkouk tandis que des explosions, la découverte régulière de bombes dans des lieux publics et des fusillades sporadiques achèvent de plonger la ville dans une nouvelle période d’incertitude. Le dernier attentat en date, le 5 mars, a frappé à nouveau les forces de police, tuant cinq de leurs membres. Et pourtant, il y a quelques mois seulement, Kirkouk commençait à peine à se remettre d’une décennie de violence et ses habitants pouvaient espérer voir leur sort s’améliorer. Un climat sécuritaire relativement clément permettait alors un début de retour à la prospérité dans l’ancienne capitale pétrolière du nord de l’Irak, dont l’économie végète depuis 2003, tandis qu’à un peu plus d’une heure de route, Erbil, capitale de la Région kurde, grosse bourgade provinciale il y a dix ans, voit sortir de terre gratte-ciels, hôtels de luxe et centre commerciaux.

Ces espoirs de lendemains meilleurs étaient déjà condamnés à l’automne dernier avec l’aggravation du conflit larvé qui oppose Massoud Barzani, Président du GRK, au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Depuis la fin de l’année 2011, Erbil et Bagdad s’affrontent sur la négociation, par l’entourage de Massoud Barzani, de contrats d’exploitation avec des compagnies pétrolière étrangères de première importance. En signant directement avec Exxon mobil, Chevron, Total ou Gazprom, sans passer par l’aval de l’Etat central irakien, les dirigeants kurdes ouvrent en effet la voie à la constitution d’un secteur énergétique indépendant. Déjà très largement autonome de jure et contrôlant de facto la grande majorité des zones de peuplement kurde, le GRK serait susceptible, grâce aux recettes engrangées, de fonctionner en totale indépendance vis-à-vis de Bagdad. Nouri al-Maliki, l’homme fort de la capitale irakienne, y est naturellement hostile. Ce conflit énergétique se double d’un conflit territorial, Bagdad et Erbil se disputant une large bande de territoire séparant les zones majoritairement arabes des régions kurdes. Prétendant pouvoir rétablir la souveraineté de l’Etat irakien sur l’ensemble de son territoire alors qu’elle ne s’y exerce que partiellement depuis les années 1990, le Premier ministre irakien a mis sur pied une force militaire, le Commandement des opération du Tigre ou Force Dijla, qui n’a pas tardé à être déployée vers le nord, et notamment dans la région de Kirkouk entre octobre et novembre 2012.

La réaction des autorités kurdes a été immédiate. Les peshmergas, qui dépendent uniquement du GRK et pas Bagdad, ont coupé la route aux Irakiens, leur interdisant l’accès à la ville et aux zones kurdes situées à proximité. Les deux forces militaires qui ont déployé des armes lourdes sur leurs positions respectives se font face depuis, dans les environs de Kirkouk, sans que les quelques accrochages enregistrés ne les aient pour l’instant entrainées dans l’engrenage d’une guerre civile. Cette situation de conflit a fait fuir les investisseurs. Des dizaines de compagnies étrangères avait déjà quitté la ville à l’automne et les conditions de vie de la population se détériorent progressivement. L’essence vient à manquer et les prix augmentent. Riche en pétrole, la province de Kirkouk est revendiquée par le mouvement kurde en Irak depuis les années 1970. La ville et sa province font partie des « territoires disputés » entre le GRK et Bagdad, dont le sort est suspendu à l’application de l’article 140 qui prévoit depuis 2005 l’organisation d’un recensement communautaire et d’un référendum censé déterminer le statut de la province. Or, si elle est systématiquement réclamée par les dirigeants du GRK, la mise en œuvre du texte de loi n’a jamais eu lieu, et depuis la chute du régime de Saddam Hussein, Kirkouk est dans les faits aux mains des Kurdes. L’Union patriotique du Kurdistan, la formation du Président irakien Jalal Talabani, actuellement hospitalisé en Allemagne, dont le foyer ne se trouve pas à Erbil mais dans le Kurdistan méridional, à Suleymanieh, y contrôle l’essentiel des leviers sécuritaires, politiques et économiques. S’il est rendu possible par la courte majorité démographique détenue par les kurdes, ce contrôle n’est cependant pas total, et à Kirkouk, qui comporte de très fortes minorités arabe et turkmène, tout dépend des rapports de force entre les communautés.

Chacune d’entre elles est structurée par ses propres institutions, guidées par des chefs rivaux qui aspirent à des desseins divergents et disposent de relais non seulement au sein des instances politiques représentatives mais également des administrations et des services de sécurité. S’ajoutent à cela de nombreuses milices partisanes et communautaires et un port d’arme généralisé au sein de la population, éparpillant encore la possession d’une force qui prime bien souvent sur le droit dans cette zone grise des confins kurdes et arabe. Concourant à ce chaos relatif, les responsables communautaires contractent des alliances avec des acteurs extérieurs, ce qui aboutit à une compénétration généralisée entre les rapports de force les plus locaux et les conflits qui se nouent à l’échelle de l’Irak, voire du Moyen-Orient. La Turquie est singulièrement impliquée sur la scène politique de Kirkouk, disposant de longue date de relais importants dans la communauté turkmène. Initialement, l’action d’Ankara à Kirkouk et son utilisation de certains partis turkmènes avaient pour objectif de contrebalancer l’influence et les ambitions des Kurdes. La donne a cependant changé. Non seulement, l’influence dont disposait la Turquie auprès des Turkmènes de Kirkouk était le fait de réseaux affiliés aux milieux kémalistes et militaires balayés ces dernières années par l’AKP au pouvoir, mais les rapports entre Ankara et les Kurdes d’Irak ont considérablement évolué.

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L’émergence d’une entité kurde autonome à ses portes a longtemps été perçue par la Turquie comme une menace directe pour sa sécurité intérieure, Ankara craignant qu’un Kurdistan institutionnalisé accroisse les revendications irrédentistes des 20 à 25 millions de Kurdes qui habitent derrières ses frontières. Depuis de la fin des années 2000 cependant, la Turquie commence à percevoir l’autonomie kurde en Irak comme une opportunité. Le Kurdistan irakien est un marché prometteur pour ses entreprises et il recèle surtout des richesses en gaz et de pétrole dont elle a besoin pour répondre aux besoins de sa croissance. Par ailleurs, la dégradation des relations entre Ankara et Bagdad, où dominent les groupes chiites alliés de l’Iran, a conduit la diplomatie turque à favoriser les ambitions des Kurdes en reconnaissant la légitimité de Massoud Barzani à qui elle réserve les égards dus à un chef d’Etat et à soutenir les Arabes sunnites avec qui elle entretient par ailleurs des liens anciens. Déjà dominante sur le plan économique et de plus en plus influente politiquement dans les régions kurdes, Ankara perçoit les territoires disputés, où se trouvent d’importants gisements d’hydrocarbures, comme le débouché naturel de son influence. En août 2012, la visite à Kirkouk du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, avait déjà suscité la colère de Bagdad. Nouri al-Maliki avait alors accusé le chef de la diplomatie turque de ne pas avoir effectué sa demande de visa à l’ambassade irakienne à Ankara et d’être passé par la route, à travers la Région kurde, comme si celle-ci était indépendante et que Kirkouk en faisait partie.

Dans cette configuration nouvelle, les Turkmènes tendent à infléchir leur position vis-à-vis des Kurdes. Historiquement conflictuels, marqués par le souvenir des émeutes de 1959 au cours desquelles des milices kurdes s’étaient livrées à des massacres sur la population turkmène, les rapports entre les deux communautés pourraient s’améliorer sous le patronage de la Turquie. Les Turkmènes peuvent même profiter, à court terme, de la rivalité entre Massoud Barzani et Nouri al-Maliki pour accorder leur allégeance aux plus offrants. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la création, en février, par Nouri al-Maliki, de 3000 postes relevant du ministère de l’Intérieur irakien et réservés aux Turkmènes de Kirkuk. L’annonce de cette mesure a conduit certains responsables politiques de la communauté à réclamer en retour à Massoud Barzani la formation d’une milice turkmène liée aux Peshmergas. Les Turkmènes n’ont en effet pas intérêt à se rapprocher d’un Premier ministre irakien qui considère leur puissance protectrice, la Turquie, comme un ennemi potentiel. Aussi, des représentants de cette communauté commencent à évoquer l’éventualité d’une inclusion de Kirkouk dans le Kurdistan autonome et posent leurs conditions, tandis qu’Ankara demeure attentive à la situation qui prévaut dans la ville malgré les pressions de Bagdad. À la mi février, Ahmet Davutoglu disait qu’Ankara avait vocation à intervenir à chaque fois que Kirkouk était la cible d’un attentat, notamment sur le plan humanitaire, par le transfert et le traitement des blessés dans des hôpitaux turcs.

Les conflits entre Massoud Barzani et Nouri al-Maliki aboutissent de fait à une situation paradoxale. Les Kurdes, alliés traditionnels des chiites en Irak, conservent des liens suivis avec Moqtada al-Sadr mais se rapprochent progressivement de leurs ennemis héréditaires. Les convergences qui commencent à se faire jour entre Kurdes et Turkmènes n’en sont d’ailleurs pas la seule illustration. Malgré le souvenir du régime de Saddam Hussein, dominé par des clans sunnites, ainsi que les politiques d’arabisation de Kirkouk visant à éliminer sa composante kurde, Nouri al-Maliki a associé contre sa personne les Kurdes et les Arabes sunnites. Politiquement marginalisés après 2003, ces derniers protestent contre le pouvoir central depuis le début de l’année et sont soutenu dans leurs revendications par les dirigeants du GRK. Or, dans un contexte régional déterminé par la guerre civile syrienne, leurs manifestations laissent planer la menace d’affrontements confessionnels renouvelés, et c’est notamment le cas à Kirkouk. Si les manifestations menées par les Arabes sunnites de la ville ont été ciblées par des attaques ponctuelles, ce climat de tensions intercommunautaires aurait favorisé le retour dans la ville de l’Etat islamique d’Irak, branche d’Al-Qaïda dans le pays. Lié au groupe djihadiste montant en Syrie, Jabhat al-Nosra, l’Etat islamique d’Irak serait en effet responsable des multiples attaques survenues depuis le début de l’année.

Le climat d’instabilité favorise cependant toutes les provocations, toutes les attaques sous faux drapeau, car Kirkuk est en proie à une crise multiple, au niveau de complexité infini. Chaque conflit, chaque clivage en cache un autre. L’avidité, la quête de pouvoir des chefs locaux s’articulent aux ambitions des puissances régionales dans un climat délétère. Les rues de Kirkouk sont imprégnées par des haines tenaces, entretenues par des souvenirs de massacres et des récits identitaires affrontés, chacun revendiquant l’appartenance historique de la ville à sa communauté. Les trois principales composantes de la population ne sont pourtant pas séparées depuis longtemps par des limites claires, n’ayant cessé de s’interpénétrer à travers l’histoire. Dans l’état actuel de l’Irak et de la région, on voit mal cependant comment Kirkouk pourrait retrouver la paix. Dans les campagnes qui environnent la ville, les troupes kurdes et les combattants de la Force Dijla s’installent le long d’une ligne de front de plus en plus prégnante. Dans les faubourgs, on creuse un fossé censé arrêter les poseurs de bombes. Et pourtant, que ceux-ci soient affiliés ou non à al-Qaïda, leurs relais dans les services de sécurité leur permettent toujours de pénétrer dans la ville et d’y semer une terreur aveugle, susceptible de frapper à tout moment. Début mars, un engin explosif était ainsi retrouvé dans la cour de récréation d’un jardin d’enfant de la ville. Si une dégénérescence militaire de la situation s’apparenterait à un suicide collectif, aucune solution politique ne peut être envisagée. Prévue pour avril 2013 dans le reste de l’Irak en dehors du GRK, les élections locales ne se tiendront pas dans la province de Kirkuk. Tout concourt en fait à la persistance d’un paradoxal statu quo instable avec lequel les habitants ont appris à composer.

 

Alan Kaval

«Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden»

Den Würgegriff der «Schock-Strategie» abwerfen: «Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden»

von Dieter Sprock

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/

susbie9782.gifDie EU übt Druck auf die Schweiz aus. Sie will die Beteiligung am europäischen Strommarkt von der automatischen Übernahme von EU-Recht abhängig machen. Praktisch hat beides aber nichts miteinander zu tun. Der Strom wird seit über fünfzig Jahren über alle Landesgrenzen hinweg ohne EU-Diktat gehandelt. Das hat bestens funktioniert.
Zugleich treibt in der Schweiz das Departement Leuthard (Departement für Umwelt, Verkehr, Energie und Kommunikation) die Strommarktöffnung voran, obwohl eine solche Liberalisierung noch keinem einzigen Land Vorteile gebracht hat. In all diesen Staaten sind die Preise gestiegen, und die Versorgungssicherheit hat abgenommen.
Die Departementsvorsteherin bemüht sich, den Zusammenhang der beiden Geschäfte zu verwischen. Doch dieser ist so offensichtlich, dass ihn keine Geiss wegschleckt. Die «Neue Zürcher Zeitung» schreibt denn auch am 23. Januar dieses Jahres: «Leuthard will die Marktöffnung vom Strommarktabkommen, das die Schweiz mit der EU verhandelt, trennen. Inhaltlich besteht zwar ein Zusammenhang, der Zugang zum europäischen Strommarkt bedingt die vollständige Liberalisierung.» Dafür gibt es allerdings keine vernünftigen Gründe.
Die EU ist bekanntlich die Liberalisierungsagentur in Europa und die Privatisierung der grossen Staatsmonopole ihr Kerngeschäft. Wenn man unter diesem Aspekt das Buch «Die Schock-Strategie» von Naomi Klein1 liest, stehen einem die Haare zu Berge. Die Schockstrategen sind zu viel mehr fähig als nur zur Erpressung. Das bereits 2007 geschriebene Buch über dreissig Jahre «Schock-Strategie» hat nichts an Aktualität eingebüsst. Im Gegenteil. Wer die Vorgänge im heutigen Europa verstehen will, muss es lesen.

Ausgehend von Pinochets Chile zeigt Naomi Klein anhand zahlreicher gut dokumentierter Beispiele, wie Kriege und Katastrophen zur Durchsetzung der radikal marktwirtschaftlichen Ideen eines Milton Friedman und seiner Schüler genutzt wurden. Die Strategie hat System: Länder, die durch Katastrophen in einen Schockzustand versetzt wurden, werden gezwungen, ihre Wirtschaft internationalen Finanzgebern zu öffnen, Staatseigentum zu veräussern, die öffentlichen Dienstleistungen zu privatisieren und massive Einsparungen im Sozialwesen vorzunehmen. Oft dienen IWF und WTO, beide von den USA dominiert, dabei als Handlanger. Auf diese Weise werden Entwicklungen beschleunigt durchgesetzt, die ohne Schock gar nicht denkbar gewesen wären oder Jahre in Anspruch genommen hätten. In Friedmans Worten: «Nur eine Krise – eine tatsächliche oder empfundene – führt zu echtem Wandel. Wenn es zu einer solchen Krise kommt, hängt das weitere Vorgehen von den Ideen ab, die im Umlauf sind. Das ist meiner Ansicht nach unsere Hauptfunktion: Alternativen zur bestehenden Politik zu entwickeln, sie am Leben und verfügbar zu halten, bis das politisch Unmögliche politisch unvermeidlich wird.»2 Mehr als drei Jahrzehnte haben Friedman und seine Anhänger diese Strategie perfektioniert: «Auf eine grosse Krise oder einen Schock warten, dann den Staat an private Interessenten verfüttern, solange die Bürger sich noch vom Schock erholen, und schliesslich diesen ‹Reformen› rasch Dauerhaftigkeit verleihen.» (Klein, S. 17)

Eine Spur von Blut und Elend rund um den Erdball

Lügen, Propaganda und Erpressung; Schulden- und Inflationsschocks; Krieg, Folter und Terror sind die Methoden der Schockstrategie, mit denen die Liberalisierung der Märkte vorangetrieben wird, wie einige Beispiele zeigen sollen:
Nach dem blutigen Militärputsch 1973 befand sich Chile im Schockzustand. «Friedman empfahl Pinochet einen Umbau der Wirtschaft im Schnellfeuertempo – Steuersenkungen, Freihandel, Privatisierung von Dienstleistung, Einschnitte bei den Sozialausgaben und Deregulierung. Und dann muss­ten die Chilenen noch mit ansehen, wie ihre öffentlichen Schulen durch private ersetzt wurden, die sich über Gutscheine finanzierten.» (S. 18) Nach Friedman hat der Staat «im Schulwesen nichts verloren». Kostenlose Bildung war für ihn «eine nicht gerechtfertigte Einmischung in den Markt».
In Argentinien verschwanden zur Durchsetzung der «Chicagoer Politik» unter der Videla-Junta 1976 bis 1978 dreissigtausend Menschen – vorwiegend linke Aktivisten.
Margaret Thatcher nutzte das Durcheinander des Falklandkrieges 1982 dazu, «die streikenden Bergarbeiter mit dem Einsatz enormer Gewalt» niederzuringen. Sie hat damit die erste «Privatisierungsorgie» in einer westlichen Demokratie losgetreten.
Die Nato-Angriffe auf Belgrad im Jahr 1999 «schufen die Voraussetzung für rasche Privatisierungen im ehemaligen Jugoslawien – ein Ziel, das bereits vor dem Krieg feststand.» (S. 22)
Unmittelbar nach den Anschlägen auf die Twin Towers 2001 begann unter Ausnutzung des Schocks der Krieg gegen Afghanistan, mit bisher ungezählten Opfern.
2003 wurde das dreissig Jahre vorher in Chile erprobte Vorgehen im Irak angewendet, nur noch brutaler! Nach dem Krieg wurden die Staatsbetriebe und die Ölvorkommen privatisiert und an westliche Konzerne verteilt.
Selbst Katastrophen wie der Tsunami in Sri Lanka 2004 und der Hurrikan Katrina in New Orleans 2005 dienten dazu, den radikal marktwirtschaftlichen Umbau voranzutreiben. Die ansässige Bevölkerung wurde vertrieben und das Bauland in bester Lage internationalen Investoren verkauft. In New Orleans wurde auf Anraten Friedmans in militärischer Eile «binnen 19 Monaten – während die Armen der Stadt noch grossenteils evakuiert waren – das öffentliche Schul­system nahezu vollständig durch private Charter Schools ersetzt». (S. 16) Die entlassenen Lehrer der öffentlichen Schulen mussten zusehen, «wie für die Flutopfer gesammeltes Geld abgezweigt wurde, um ein öffentliches Schulsystem auszuradieren und durch ein privates zu ersetzen». Für sie war Friedmans Plan eine «pädagogische Enteignung».
Naomi Klein räumt ein, dass keiner der erwähnten Kriege allein wirtschaftlich motiviert war, doch in jedem Fall wurde «ein grosser kollektiver Schock» dazu genutzt, die Wirtschaft radikal umzubauen.

USA: vom Liberalismus zum korporatistischen Staat

Als am 11. September 2001 die Flugzeuge in das World Trade Center einschlugen, war das Weisse Haus voll mit Friedman-Schülern, die sich damals in den USA als Neokonservative bezeichneten. «Das Team um Bush nutze den Augenblick des kollektiven Entsetzens mit erschreckendem Tempo.» Sofort wurde der «Krieg gegen den Terror» gestartet und dazu ein ausschliesslich dem Profit dienender neuer Industriezweig aufgebaut, «der der schwächelnden US-Wirtschaft frisches Leben einhauchen sollte», der «Katastrophen-Kapitalismus-Komplex». Dieser sei viel weitreichender als der «militärisch-industrielle Komplex», vor dem Eisenhower gegen Ende seiner zweiten Amtszeit als Präsident gewarnt hat. Heute gehe es um einen globalen Krieg, den auf allen Ebenen Privatunternehmen führen, deren Einsatz mit öffentlichen Geldern bezahlt wird: «Binnen weniger Jahre hat er seine Marktreichweite schon vom Kampf gegen den Terrorismus auf die internationale ‹Friedenssicherung›, auf die Kommunalpolitik und die immer häufigeren Naturkatastrophen ausgeweitet. Letztlich verfolgen die Unternehmen im Zentrum des Komplexes das Ziel, das Modell des profit­orientierten Regierens, das sich unter aussergewöhnlichen Umständen so rasch ausbreitet, in das normale, alltägliche Funktionieren des Staates einzubauen – anders ausgedrückt: die Regierung zu privatisieren», schreibt Naomi Klein. (S. 25) Im Jahr 2003 unterschrieb die US-Regierung 3512 Verträge mit Sicherheitsfirmen, und in den folgenden drei Jahren das Departement of Homeland Security deren 115 000. Der globale «Heimatschutz» ist ein «200-Milliarden-Dollar-Geschäft». Das wirkliche Geld werde aber mit dem Krieg in Übersee verdient. «Heute sind Kriegs- und Katastropheneinsätze so voll und ganz privatisiert, dass sie selbst der neue Markt sind; man muss nicht mehr auf den Boom warten, bis der Krieg vorbei ist.» (S. 27)
Das System verwischt die Grenzen zwischen Politik und grossem Geschäft, und die genauere Bezeichnung als «Liberalismus, Konservatismus oder Kapitalismus» sei deshalb «Korporatismus» beziehungsweise Neokorporatismus». Im Neokorporatismus unterstehen die Verbände keiner direkten staatlichen Kontrolle. «Sein Hauptkennzeichen sind die massive Umverteilung von öffentlichem Besitz in Privathände – die oft von einer explodierenden Verschuldung begleitet ist –, eine sich ständig vergrössernde Kluft zwischen Superreichen und den disponi­blen Armen sowie ein aggressiver Nationalismus, der unbegrenzte Verteidigungsausgaben rechtfertigt.» (S. 30)

«Schock-Strategie» für Europa

Es braucht keine besondere Begabung, um auch in Europa das Wirken der «Schock-Strategie» zu erkennen. Ganz nach dem Moto: «Konstanz liegt am Bodensee, wer’s nicht glaubt, fahr hin und seh.»
Unter Schock, ausgelöst durch die Lehman-Pleite und amerikanische Schrottpapiere, wird auch in Europa die Liberalisierung der Märkte vorangetrieben. Das heisst konkret: Länder, die sich zu fest verschuldet haben, verlieren ihre Souveränität. Nachdem zumeist amerikanische Rating-Agenturen ihre Bonität heruntergestuft haben, diktiert ihnen eine Troika, bestehend aus der Europäischen Zentralbank (EZB), der EU-Kommission und dem Internationalen Währungsfonds (IWF), die Bedingungen, unter denen sie weitere Kredite erhalten. Zuvorderst steht die Privatisierung der grossen Staatsmonopole: Elektrizität, Telekommunikation, öffentliche Verwaltung, Abfuhrwesen, öffentlicher Verkehr, Gesundheitswesen, Bildung und neuerdings auch die Privatisierung von Wasser. Ferner Personalabbau, Lohnkürzungen, massive Streichungen im Sozialbereich und bei den Renten.
Die Löhne sind in vielen europäischen Ländern bereits so tief, dass Vater und Mutter arbeiten müssen, um die Familie zu ernähren; was zynisch als Frauenbefreiung vermarktet wird. Mittlerweile wird die Politik immer mehr von weltweit operierenden Denk­fabriken und Beraterfirmen gesteuert. Länder­übergreifende Projekte wie Naturpärke und Europa der Regionen sind Teil der Strategie. Mit ihnen werden Parallelstrukturen aufgebaut, die nicht mehr demokratisch kontrolliert werden können.

Massenarbeitslosigkeit und Armut

Während die Kriegstreiber in der EU von einem neuen Imperium mit Steuer- und Bildungshoheit träumen und einer europäischen Armee das Wort reden, die in der ganzen Welt einsatzfähig sein soll, hinterlässt die Globalisierung eine Spur der Zerstörung in ganz Europa: Die Arbeitslosigkeit war nach dem Zweiten Weltkrieg noch nie so gross, vor allem die Jugendarbeitslosigkeit. In einigen Ländern herrscht bereits akute Not.
So berichtet eine Touristin, dass in Portugal Einheimische in Restaurants fragen, ob sie fertig essen dürfen, was der Gast nicht mehr mag.
In Griechenland gibt es bereits jetzt «400 000 Familien, in denen kein einziges Mitglied eine Arbeit hat. Nach Schätzungen wird bis Ende 2013 nahezu jeder dritte arbeitsfähige Grieche ohne Job sein.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 21.2.2013) Es fehlt an Nahrung und Medikamenten.
In Frankreich überschreitet die Arbeits­losenzahl 5 Millionen. «Seit Beginn des Jahres geht auch das Gespenst gewaltsamer Sozialkonflikte um, die ganze Industriezweige lahmzulegen drohen.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 15.2.2013)
In Grossbritannien halten bulgarische und rumänische Migranten auf der Strasse Ausschau nach Gelegenheitsjobs. «Als Tagelöhner am Rande des expandierenden britischen Bausektors sorgen sie für ein stetiges Angebot billiger Arbeitskräfte – nützlich und doch nicht willkommen.» («Neue Zürcher Zeitung» vom 14.2.2013) Eine Folge der Armut in Bulgarien und Rumänien. Und die in der EU erzwungene Personenfreizügigkeit führt dazu, dass oft die Stärksten und gut Ausgebildete ihre Heimat verlassen und dort beim Wiederaufbau einer tragfähigen Gesellschaft fehlen. Dasselbe in zahlreichen anderen EU-Mitgliedstaaten. Ein einziges Chaos!

Internationale Gleichschaltung der Bildung

Auch die Bildung liegt vielerorts darnieder. In den Schulen werden die Inhalte durch Kompetenzen ersetzt, um so eine künstliche «europäische Identität» heranzubilden. Pisa (OECD) und Bologna (EU) dienen als Werkzeuge für die Umsetzung: «Das System Pisa (Programme for International Student Assessment) hat seit 2000 mehrere regelrechte Schockwellen ausgelöst. Dies scheint System zu haben: Wo diese standardisierten Tests zur Anwendung gebracht werden, kommen häufig angebliche gravierende Mängel der Kenntnisse von Schülerinnen und Schülern zum Vorschein. Wie Naomi Klein in ihrem Buch ‹Die Schock-Strategie› herausgearbeitet hat, ebnen solche Schocks jeweils den Weg für tiefgreifende Umwälzungen mit weitreichenden Konsequenzen. So geschehen in der Folge von Pisa: Tausendfach wurde in den Medien die schlechte Nachricht wiederholt, unsere Kinder (und damit unser Schulsystem) hätten angeblich grundlegend versagt. Die Schockmeldung setzte die Verantwortlichen unter grossen Druck, sehr schnell etwas zu unternehmen. Entsprechend zeichneten sich die folgenden ‹Reformen› durch die ‹unbedachte und schnelle Übernahme fertiger Lösungskonzepte ohne ausreichende wissenschaftliche und öffentliche Debatte› (Langer, S. 61)3 aus. Doch woher kommt die Idee, unsere Schulen und Schulsysteme dem Wettbewerb auszusetzen, die so weitreichende Folgen für unsere Schüler und unser gewachsenes Schulsystem hat? Kurz zusammengefasst stammt sie aus den USA, die sie über die OECD in unsere Länder exportiert haben.» (Zeit-Fragen Nr. 25 vom 11.7.2012)

Nach dem Schock kommen die Investoren

«Nach vierjährigem Stillstand scheint Griechenland für ausländische Investoren wieder attraktiver zu werden. Internationale Konzerne haben jüngst angekündigt, ihre Präsenz im Land ausbauen zu wollen», schreibt die «Neue Zürcher Zeitung» vom 22.2.2013. An der Ausschreibung für das Hellenikon-Projekt, den Ausbau des alten Athener Flughafens, von dem sich die Regierung einen Erlös von 5 Milliarden Euro verspricht, nehmen «neben Qatari Diar an der Endphase die London Regional Properties, die israelische Elbit und die griechische Lamda Development teil. Der Zuschlag soll im Sommer erteilt werden.» In den letzten Wochen hätten auch andere namhafte internationale Konzerne verlauten lassen, dass sie ihre Präsenz in Griechenland verstärken wollen. Eine chinesische Gruppe namens Cosco «sei an den bevorstehenden Privatisierungen der Bahn und der Hafengesellschaft OLP interessiert». Und der französische Präsident Hollande, der am 19. Februar Athen besuchte, «bekundete nun sein Interesse an einer verstärkten französischen Präsenz in Griechenland, vor allem bei der Erforschung und Ausbeutung möglicher Erdgas- und Ölvorkommen». Die Franzosen seien auch an der Privatisierung der Elektrizitätsgesellschaft und der Wasserwerke interessiert.

«Der Schock nutzt sich ab: Das Wiedererstarken des Volkes»

Mit diesem Titel über dem Schlusskapitel ihres Buches öffnet Naomi Klein den Blick nach vorn, und sie hat recht. Der Schock verliert an Wirkung, wenn die Menschen die Strategie dahinter durchschauen.
Warum sollen wir Friedmans Zitat, wonach «das weitere Vorgehen in einer Krise von den Ideen abhängt, die im Umlauf sind», nicht so verstehen, dass es eine Abkehr von der Neoliberalen Doktrin und neue Ideen braucht? Klein sieht Ansätze dazu vor allem in Lateinamerika. Der wichtigste Schutz Lateinamerikas vor künftigen Schocks sei «die zunehmende Unabhängigkeit von den Washing­toner Finanzinstitutionen». Die Alternativa Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América (ALBA, Bolivianische Alternative für die Völker unseres Amerika), eine Art Tauschhandelssystem, sei die Antwort der Lateinamerikaner auf den «mittlerweile begrabenen korporatistischen Traum von einer Freihandelszone, die von Alaska bis Feuerland reichen sollte. […] Jedes Land bringt ein, was es am besten erzeugen kann, und bekommt dafür, was es am nötigsten braucht, unabhängig von Weltmarktpreisen. So liefert beispielsweise Bolivien Erdgas zu stabilen, rabattierten Preisen; Venezuela bringt sein Erdöl ein (das an ärmere Länder zu stark subventionierten Preisen abgegeben wird) und stellt sein Expertenwissen zur Verfügung; Kuba entsendet Tausende Ärzte, die in ganz Lateinamerika eine kostenlose medizinische Versorgung anbieten, und bildet an seinen Fakultäten Studenten aus anderen Ländern aus.» (S. 643) Statt dass Händler in New York, Chicago oder London die Preise festlegen, kann jedes Land selbst entscheiden, wie hoch es den Wert einer Ware oder Dienstleistung festlegen will.
In Brasilien haben sich anderthalb Millionen Bauern in der Bewegung der Landlosen (MST) organisiert und Hunderte von Genossenschaften gegründet. In Argentinien wurden bereits 200 bankrotte Firmen von ihren Belegschaften in Form demokratisch geführter Kooperationen wiederbelebt. 2006 gab es in Venezuela rund hunderttausend Genossenschaften mit siebenhunderttausend Beschäftigten. (S. 642f.) – Optionen auch für Europa?
Auch in der Schweiz und im übrigen Eu­ropa hat ein Umdenken eingesetzt. Viele sind nachdenklich geworden, auch in der Politik. In den Universitäten, die lange Zeit ihre Studenten mit der Marktdoktrin regelrecht formatiert haben, werden inzwischen auch andere Ansätze diskutiert. Immer mehr Menschen glauben nicht mehr daran, dass «freie Märkte» allen zugute kommen. Das System droht zu kollabieren, und die Menschen haben es satt, ständig belogen zu werden. Sie wollen keine weitere Verelendung Europas, keinen weiteren Bildungsabbau, keine weitere Auflösung der sozialen Strukturen. Der Ausverkauf Europas muss gestoppt werden.
Die Politiker könnten jetzt vor ihre Bürger treten und eingestehen, dass sie sich geirrt haben. Sie haben, wie fast alle von uns, dieses System nicht verstanden und nicht vorhergesehen, worauf es hinausläuft; die Gelegenheit dazu war noch nie so günstig. Sie könnten die Bürger einladen, mit ihnen gemeinsam nach neuen Lösungen zu suchen. Aber es müssten ehrliche Lösungen sein. Es genügt nicht, ein wenig an den Stellschrauben des alten Systems zu drehen, um die Menschen bei Laune zu halten. Es braucht Lösungen, die aus der Finanzdiktatur herausführen und den unproduktiven Spekulationsschrott abräumen, damit die Menschen in ihren Ländern eigene Wege entwickeln und sich ihre Freiheit und Würde zurückholen können.    •

1    Naomi Klein, Die Schock-Strategie. Der Aufstieg des Katastrophen-Kapitalismus, New York 2007, Frankfurt am Main 2009
2    a.a.O., S. 17, FN 12
3    Roman Langer: Warum haben die Pisa gemacht?, in: ders., Warum tun die das? Governance-Analysen zum Steuerungshandeln in der Schulentwicklung. Wiesbaden 2008

mardi, 12 mars 2013

La Iglesia post-Malaquias

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La Iglesia post-Malaquias

por Ernesto Milá 

Ex; http://infokrisis.blogia.com/

Infokrisis.- Como se sabe Benedicto XVI era el último papa de la profecía de Malaquías, quizás no tan antigua como se creyó, pero que, en cualquier caso, desde el siglo XVII acierta en cuanto a las características de los papas que se van sucediendo en el trono de San Pedro. Albino Luciani, como se sabe estaba asociado al lema “luz blanca”, perfecta traducción de su nombre laico. Juan Pablo II, “labori dei soli”, correspondía tanto a su carácter trabajador como a la novedad de que fuera uno de los pocos papas rubicundos de la historia. Y así sucesivamente. Da la sensación de que Malaquías o quien fuera, percibió como en una perspectiva aérea y rápida las características del reinado de los papas y retuvo en su memoria el rasgo que más le llamó la atención, asociándola a un lema. A fin de cuentas, una profecía no es más que la dramatización sensible de un hecho intuido. Pues bien, la lista de papas aportada por Malaquías ya ha concluido.

Con Benedicto XVI ha tenido lugar una novedad sin precedentes. No era normal encontrarse con un papa dimisionario. La cuestión que se plantea es por qué ha dimitido. El decir que no se sentía con fuerzas no sirve: ¿Con fuerzas para qué? A fin de cuentas, el antiguo miembro de las Hitlerjugend y artillero de la FLAK, era un intelectual y si llegó al papado fue precisamente por su superioridad en ese terreno. El intelectual lo es hasta su muerte. Pero el intelectual no es, necesariamente un gestor enérgico. Y todos sabemos que resulta muy difícil dirigir incluso una empresa familiar con la bondad y la razón.

El problema de fondo es el que se planteó desde los años 60 cuando el Concilio Vaticano II se presentó como una necesidad (la de “aggiornar” la Iglesia, “ponerla al día”), pero que concluyó en un lamentable fracaso autodestructivo. La Iglesia se puso al día en casi todo… menos en los problemas que preocupaban a los jóvenes: especialmente en todo lo relativo a la sexualidad. Y en ello sigue. Se modificó la liturgia (para “acercarla al pueblo”) y se aumentó el rol de la Virgen (muy por encima de su presencia efectiva en los Evangelios)… los prelados creyeron en la sugestión de los años 60, cuando todos, incluido los hippis, pensaban que se entraba en “tiempos nuevos”, cuando incluso en las filas eclesiásticas se creía que estaba próximo el advenimiento de una “nueva era” bajo el signo del humanismo y el universalismo y que sonaban tiempos en los que la mujer aumentaría su papel en la sociedad. Todo eso no eran más que sugestiones con las que se justificó el desmantelamiento de la liturgia y la creación de un ceremonial a medio camino entre el protestantismo y la iglesia tridentina.

Lo que hasta entonces eran certidumbres y dogmas, se convirtieron en algo en lo que hasta los mismos sacerdotes dejaron de creer y que nunca estuvieron en condiciones de transmitir. Los argumentos para defender la virginidad o las restricciones puestas a la sexualidad, serían admisibles dentro de un contexto de autocontrol y en la educación de la voluntad, pero no podían solamente avalarse en función de dogmas o encíclicas. De la misma forma que la educación en España languidece porque una parte sustancial del profesorado ha dejado de creer (por las razones que sean) en su misión, la Iglesia ha periclitado porque sus pastores han dejado de dominar el arte de conducir a su rebaño.

Todo eso importa ya poco: el papel de la Iglesia ha pasado y la misma Iglesia pertenece, más que a otro mundo, a otro tiempo. La homosexualidad y la pederastia entre algunos cleros nacionales es solamente una desagradable anécdota más. Mucho más grave es que los seminarios estén vacíos, que la edad media del clero supere los 60 años y que Europa haya dejado de ser el centro de la Iglesia para pasar éste a Asia y especialmente África. Hoy, Europa es nuevamente “tierra de misiones”.

La unidad de la Iglesia ha sido sustituida por la multiplicidad de sectas, sectillas (o si se le quiere llamar “prelaturas personales” y “asociaciones confesionales”) construidas por personajes de los que lo más piadoso que puede decirse es que sean ejemplos de moralidad, santificados o no. Mientras el clero diocesano es hoy casi una entelequia, estas asociaciones tienen medios, movilizan militancia y despliegan una actividad que ya el sacerdote de barrio no está en condiciones, ni con ganas de realizar. Siempre ha habido órdenes religiosas en la Iglesia, sí, pero las nuevas “asociaciones” y sus fundadores carecen de al altura de benedictinos, franciscanos, dominicos, etc. Y eso es lo que queda de la Iglesia, eso y un patrimonio extraordinario cuyo control, por cierto, es lo que persiguen buena parte –no digamos todos, por pura prudencia- de esos grupos.

En cuanto a la Iglesia española no hay que olvidar que los conventos femeninos ya están casi completamente vacíos de monjas de menos de 60 años, la mayoría de las novicias son filipinas, sudamericanas y africanas. Sin olvidar que en El Raval de Barcelona existen 15 “puntos de oración” islamistas y una sola iglesia católica con oficios una vez a la semana (y otras dos cerradas). La llegada masiva de sudamericanos ha servido mucho más para revitalizar las dormidas sectas evangélicas y a los protestantes, que a la adormilada iglesia local. Y los seminarios siguen vacíos.

Hace diez años escribimos que a la Iglesia española sólo le quedaba irse extinguiendo como la luz de una vela en su último tramo. Hoy reiteramos esa impresión en la certidumbre de que así ha ido ocurriendo. No se espere que tal acumulación de patrimonio y tantos millones de fieles pueden desaparecer de un día para otro, pero si resulta inevitable que se vayan extinguiendo poco a poco, perdiendo influencia primero, luego perdiendo peso social, luego dándose dentelladas en su interior y, finalmente, dirigido por una jerarquía para la que lo predicado no tiene ya nada que ver con lo pensado o con el día a día vivido por ella misma. Porque el problema no es de falta de vocaciones, sino de plantearse ¿cuántos sacerdotes y jerarquías en activo siguen creyendo verdaderamente en el dogma y cuántos otros están donde están por simple inercia, por conveniencia social, ambición o apatía?

En España todo esto es mucho más trágico, especialmente para los patriotas que asocian su fe política a su fe religiosa. La escuela de historiografía que asoció la historia de nuestro país con la iglesia católica hizo que España empezara a existir SÓLO desde la conversión de Recaredo… Pero hubo una Hispaniae antes del episodio, de la misma forma que hay una España ahora cuando con propiedad puede decirse que “España ha dejado de creer en el catolicismo” (porque el catolicismo militante es sólo patrimonio de una minoría y la inmensa mayoría de la población está ausente de los oficios religiosos). Creemos, en estas circunstancias, que resulta muy difícil seguir manteniendo esta identidad entre Catolicismo y España. El declive inevitable del primero, no debe necesariamente entrañar el fin del segundo.

El problema religioso no me interesa más allá de mí mismo. Allá cada cual con su conciencia y su vida y allá cada cual con sus creencias. Pero hay que reconocer que no podemos hacer nada para rectificar la pendiente decadente de la Iglesia (doctores tiene la institución…) en este período post-Malaquías. Pero sí podemos hacer algo por nuestro país. Es hora de un patriotismo emancipado definitivamente de la idea religiosa que responda a las preguntas de cuál es la “misión” y el “destino” de España en el siglo XXI, sin recurrir a algo que ya sigue una dinámica autodestructiva propia ante la cual no podemos hacer nada.

Poco importa lo que decida el cónclave y cuál sea el nuevo “rostro” que presidirá el Vaticano, la crisis de la Iglesia es tal que con las meras fuerzas humanas resulta imposible rescatarla… y para los que esperan una intervención divina, lo sucedido en las últimas décadas en la Iglesia induce a dudar sobre si allí queda algo de divino o, simplemente, es un pozo de inmoralidades tal como parece haberlo percibido un intelectual metido a Papa que prefiere dimitir antes que seguir al frente de la cáscara hecha de oropel y dogma, vacía y hueca, en la que las dentelladas entre sectas sustituyen al amor fraterno, las inversiones del Banco Vaticano tienen más peso que el ejercicio de la caridad, la tercermundización interesa más que la difusión de una visión cultural clásica, el vicio se enseñorea de la jerarquía cuando la jerarquía debía ser ejemplo y cuando lo único que puede hacerse es, o gritar la verdad esperando una reacción o bien retirarse a meditar a la espera de los últimos días.

Benedicto XVI, el antiguo artillero de la FLAK y el antiguo Hitlerjugend ha optado por lo segundo. No voy a ser yo quien se lo reproche a quien, en rigor, puede ser llamado “el último papa”

© Ernesto Milá – infokrisis – ernesto.mila.rodri@gmail.com

Nord Mali : qui se soucie des «hommes bleus» ?

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Nord Mali : qui se soucie des «hommes bleus» ?

par Yassine Temlali

Ex: http://mediabenews.wordpress.com/
 

A en juger par les informations de la presse à grande diffusion, le nord du Mali est exclusivement habité par une ethnie jusque-là inconnue, les djihadistes, qui se réclameraient d’un ancêtre commun, Oussama Ben Laden, et auraient pour blason transnational un scalp d’otage exécuté en direct à la télévision.

Les «soldats de Dieu» auraient ainsi complètement supplanté la population originelle de cet autre «Quart-vide», aujourd’hui empli de bruits de bottes et, faut-il le dire, de cris de suspects exécutés par l’armée malienne qui passe «finir le travail» derrière sa consœur française. Pourtant, les habitants majoritaires de ce territoire — où, dit-on, il y aurait du pétrole et de l’uranium mais où, pour l’instant, il n’y a que du sable, de la pierraille et des acacias rabougris — ne se sont pas évaporés comme par enchantement. Dans l’erg de l’Azawad ou l’Adrar des Ifogas comme dans leur multiple diaspora intérieure et extérieure, ils observent les sanglantes hostilités entre deux forces se disputant ce qui n’appartient qu’à eux.

Leur nom est de moins en moins cité lorsqu’on évoque la guerre dans leur pays. Il n’a pas pour autant disparu. Ils s’appellent les Touareg, autrement nommés les «hommes bleus» par les Français, qui, après les avoir «pacifiés», se sont laissés aller à une exotique fascination pour l’indigo de leur chèche et de leur visage. Et, depuis le début du XXe siècle, aucune adversité n’a eu raison d’eux : ni l’occupation coloniale, ni la politique répressive du régime malien (absurde et tardive vengeance contre leurs aïeux qui semaient la terreur sur les rives du fleuve Niger), ni, enfin, les terribles sécheresses des années 1970 et 1980.

Ces informations élémentaires sur les Touareg maliens sont rarement rappelées dans la presse à grande diffusion. Et quand elles le sont, elles sont enfouies sous les longs comptes-rendus de l’intervention de l’armée française, servis par son état-major à des journalistes ainsi embedded à distance. Résultat : un an après l’éphémère sécession de l’Azawad, ce peuple est le grand oublié d’un conflit qui le concerne au premier chef. On n’en parle presque plus qu’à travers des noms d’organisations militaires : Ansar el-Dine, qu’on qualifie d’islamiste, le Mouvement islamique de l’Azawad, qui en est issu, et leur frère ennemi «laïque», le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Outre le fait de le réduire à l’image stéréotypée de ses ancêtres dans l’historiographie coloniale, celle d’irascibles et cruels guerriers, ces étiquettes nébuleuses lui dénient implicitement toute unité qui justifierait qu’on écoute ses représentants ou négocie avec eux. Les Touareg maliens sont pourtant mille fois plus nombreux que les membres de ces groupes rebelles et l’écrasante majorité d’entre eux sont trop pauvres pour s’offrir l’équipement standard du combattant saharien moderne, le 4×4 à double réservoir, le fusil AK 47 et le téléphone satellitaire Thuraya. Surtout, par-delà leurs clivages tribaux, sociologiques et économiques, ils sont unis par leur refus de cette sédentarisation forcée que leur propose Bamako pour toute «modernité», même s’ils ne sont pas tous, loin s’en faut, les séparatistes nihilistes que dénonce la presse «patriotique» malienne.

Une ségrégation continue contre les Touareg maliens

L’ampleur de l’infiltration djihadiste dans le Sahel continue de voiler la responsabilité du régime malien dans le tournant violent qu’a pris l’affirmation politique touarègue. Et, avec l’intervention militaire française, l’origine du conflit dans le nord du Mali se perd dans les descriptions circonstanciées des assauts des hélicoptères de combat contre les colonnes de pick-up islamistes dans le désert. Dans le meilleur des cas, on la fait coïncider avec la naissance du Mouvement populaire de libération de l’Azawad (MPLA), en 1990. Or, la vérité est que l’indépendance malienne, en 1960, n’a pas mis fin aux actes de violence politique, économique et symbolique contre les Touareg : de longs siècles durant, ils avaient transhumé dans l’immense espace saharien, les voilà enfermés, au nom de la «sédentarisation», derrière d’étroites frontières «nationales» et néanmoins héritées de la colonisation.

L’occupation française avait sapé les fondements de l’économie traditionnelle touarègue, l’élevage de camelidés, le commerce caravanier et, accessoirement, les «razzias» contre leurs voisins sédentaires ; le nouvel Etat malien l’achevant, réduisant des centaines de milliers d’êtres humains à une hypothétique survie, dans la contrebande, l’émigration ou le mercenariat au sein de la «légion islamique» du colonel El Gueddafi. Qui se souviendrait, dans ce vacarme belliciste sur les villes libérées et les djihadistes abattus, que les rébellions du Mouvement national azawad ont pour cause la ségrégation économique et culturelle à l’endroit des Touareg maliens ?

Et qui rappellerait que si les autorités maliennes ne se soucient pas de «développer» le Nord, c’est aussi par manque de moyens ? Si l’Europe avait délié les cordons de sa bourse de l’«aide internationale», la lutte entre les insurgés touareg et le gouvernement central, qui a fait de ce territoire une île ouverte aux vents intégristes, aurait probablement pris fin par les moyens politiques. Les opérations militaires françaises pour la «sauvegarde de l’unité territoriale du Mali» coûtent 400 000 euros/ jour, selon les plus basses estimations, soit 22 millions d’euros du 11 janvier au 6 mars 2013. L’aide du Fonds européen pour le développement (FED) au Mali ne représente que 100 millions d’euros par an. Les chiffres sont éloquents. Ils parlent d’eux-mêmes.

Vers un plus grand enracinement local du djihadisme ?

On évoque, certes, de temps à autre, le nécessaire «développement économique du Nord Mali», mais on ne demande pas leur avis à ses populations (qu’elles soient touarègues, arabes ou peules) sur les relations qu’elles aimeraient avoir avec le gouvernement central après la fin de cette «guerre de libération» d’un genre nouveau. Il n’est pas insensé de penser que l’intervention française ne vise pas seulement à empêcher l’extension de la subversion intégriste au Niger, riche en uranium, et au Tchad, porte orientale de la «Françafrique», mais aussi, dans la même visée stratégique, à reconquérir ce territoire au bénéfice de Bamako, autrement dit aux dépens des Touareg. Les exactions de l’armée malienne, pour l’instant, ne prennent pour cible que les présumés islamistes et leurs présumés collaborateurs, elles n’épargneront pas à l’avenir les «laïques» du MNLA, car on n’oubliera pas facilement que ce sont eux qui ont proclamé l’«indépendance de l’Azawad» le 6 avril 2012.

Les assurances de Laurent Fabius quant à la volonté des autorités maliennes d’«entamer un dialogue avec toutes les populations, notamment celles du Nord» n’engagent que Laurent Fabius, certainement pas la junte au pouvoir (réel) dans la capitale malienne. Tout se passe comme si, dans le feu de cette bataille antidjihadiste, on préparait les funérailles des revendications azawades, avec la complicité des grandes puissances qui, au Kosovo comme au Kurdistan, mobilisaient leurs armées — et des budgets colossaux — au nom de la protection de peuples opprimés par des Etats centraux répressifs. Si la réoccupation chauvine du Nord du Mali (ponctuée de massacres chirurgicaux dont presque personne ne parle sinon Amnesty International) est menée à son terme, elle pourrait provoquer une plus grande radicalisation de l’affirmation politique targuie.

Elle pourrait même déboucher sur un plus profond enracinement local du «djihad saharien» qui prendrait la forme d’un renforcement des organisations touarègues se réclamant de l’islamisme. Une telle éventualité est d’autant moins à écarter que les groupes islamistes armés ont réussi assez facilement à marginaliser le MNLA pour se poser en seigneurs quasi absolus du territoire azawad. Aussi regrettable que cela puisse être, il n’est pas exclu que pour les Touareg, grands absents des arrangements entre Paris et Bamako, les islamistes autochtones deviennent des… symboles de résistance. Comme en Afghanistan, ces archaïques talibans, qui, douze ans après le début de la «guerre contre la terreur», arrivent encore à frapper au cœur de Kaboul.

 

Yassine Temlali

ITALIA: LA URNAS DICEN NO A LOS MUNDIALISTAS DE BRUSELAS

ITALIA: LA URNAS DICEN NO A LOS MUNDIALISTAS DE BRUSELAS

 


 
 

Ex: http://enricravello.blogspot.com/

Los italianos han manifestado un claro y rotundo rechazo a las políticas de austeridad dictadas por los  llamados  mercados y a la finanza mundialista. El Golpe de Estado que llevó a Mario Monti a la presidencia del gobierno en noviembre de 2011, ha sido desactivado en las urnas. De nada ha servido  las llamadas a votarle por parte de los poderes fuertes, de Goldman Sach, del BCE, de Angela Merkel, del propio Barack Obama y del mismo Vaticano, donde fue el único candidato recibido en audiencia por el papa.
El conjunto de lista que se oponían abiertamente  a la política de Mario Monti sobrepasan el 65% de los votos. Los resultados son inequívocos en este aspecto. Monti, y sus política de austeridad dictadas por la troika internacionalista sufren un varapalo tremendo e irreversible. Vale la pena señalar que en su derrota, Monti arrastra a Gianfranco Fini, que  se había presentado en coalición junto a él y no logra renovar su acta de diputado. Es el fin de este oscuro personaje metido a transformistas político, que terminó con el MSI, después con AN y que hoy es sólo una sombra tortuosa y fracasada.
 
El importante resultado obtenido por quien todos los medios de comunicación coinciden en señalar como el “enemigo absoluto”, Silvio  Berlusconi, presentado   como el desestabilizador de la Europa de Bruselas, y  –sin duda por ese motivo– votado otra vez de forma insospechada para la prensa oficial por millones de italianos. Berlusconi volvía a presentarse en coalición con la Lega Nord, otra formación que  que sufre un constante acoso mediático y que ha demostrado ser capaz de remontar la crisis interna por la que atravesó el año pasado.
 
La victoria electoral ha sido para el centro izquierda, de Pier Luigi Bersani, pero ha sido por tan escaso margen de votos y tan por debajo de las expectativas de su PD (Partido Democrático) que ha tenido el amargo sabor de las victorias pírricas.  La izquierda italiana sigue con serias dificultades para poder presentar un mensaje creíble y movilizador en la clase trabajadora. Seguramente su apoyo a la política de Monti ha tenido mucho que ver en esto.
 
Grillo un Uomo qualunque
 
Sin duda uno de los grandes  vencedores de esta contienda ha sido el cómico  Beppe Grillo y su supuesto movimiento anti-política. Mucho nos tememos que esa operación política, apoyada con simpatía por los mass media, sea una elaborada válvula de escape para evitar cualquier reacción realmente sólida y coherente frente a la pluto-partitocracia.  Una válvula de escape cuya función primordial sea desactivar ese descontento social de carga transgresora y llevarlo –una vez domesticado– de vuelta al juego político convencional.  El primer indicio de lo que decimos, lo tenemos hoy mismo en el anuncio oficioso de una posible coalición a la “siciliana” entre PD y Grillo “para sacar a Italia del caos”.  
 
Grillo nos recuerda de lejos a aquel movimiento italiano que se llamó Uomo Qualunque, que en los años 40 se hizo con un voto popular gracias a su crítica al sistema, pero no fue capaz de pasar de la protesta a la propuesta y su final fue tan rápido como su ascenso.
 
Quizás Grillo no sea sólo eso, si no algo peor, su pertenencia y ligazón con los Rothschild es la peor de las señales.
 
Lega Nord
 
Los identitarios de la Lega Nord, se recuperan de la profunda crisis que supuso el “asunto Bossi”, y la pérdida de credibilidad que ese feo asunto les generó.
 
La Lega fundamentó su campaña en lograr un digno resultado a nivel nacional, y hacer una fuerte apuesta en las elecciones regionales lombardas que se celebraban el mismo día. El objetivo está doblemente cumplido. 
 
Roberto Maroni, el nuevo líder de la Lega Nord, logra ganar los comicios lombardos y será el próximo presidente de Lombardía, con el apoyo del PDL.  En el Congreso y el Senado la Lega logra una media del 4.5% en el conjunto de toda Italia, un buen resultado considerando que sólo se presenta en el norte del país y que hace poco más de un año los analistas la daban por muerta políticamente. Nada de eso, la Lega ha mostrado su fortaleza y el gobierno de Lombardía le asegura una proyección importante en próximos comicios, empezando por las europeas de 2014.
 
Área nacionalista: división y desconcierto
 
Las opciones nacionalistas y sociales  han presentado un grado de división. Incapaces de llenar el espacio de protesta que en otros lugares de Europa está llenando opciones como  Amanecer Dorado o Jobbik, d’Italia fue fundados hace apenas dos meses, por los antiguos ministros del ejecutivo italiano y que  en Italia lo ha hecho precisamente la candidatura de Grillo.
 
Como señala Gabriele Adinolfi en sus análisis sobre los resultados electorales italianos, el antiguo MSI logró mantener una media de votos del 6-6.5% durante cuatro décadas, era la respuesta nacionalista a la ineptitud de la Primera República italiana.  En 2013 los que podemos considerar “herederos” de aquel movimiento se han presentado en seis listas diferentes, amén de los ex miembros del MSI que iban en las candidaturas del PDL de Berlusconi. Esas 6 listas han logrado estos resultados
 
Fratelli d´Italia                                  666.035 votos 1.95% (9 diputados)
El mejor resultado de este conjunto de partidos. Giorgia Meloni y Ignazio La Russa, ambos provenientes del MSI-AN-PDL
La Destra                            219.816votos 0.64% (0 diputados)
Futuro & Libertà (Fini)  159.429 votos 0.26% (0 diputados)
Forza Nuova                      89.826 votos 0.26% (0 diputados)
Casapound Italia             47.691votos 0.14% (0 diputados)
Fiamma Tricolore           44.753 votos 0.13% (0 diputados)
 
Un total del 3.58%. Si a ellos sumamos los que han votado directamente a Berlusconi e incluso a  Grillo tendemos ese 6-6.5% pero ahora dividido y sin la menor incidencia de política. El mismo y eterno problema; falta de realismo y madurez.
 
La UE mantendrá su presión
 
No hay que ser ilusos y dejarse llevar por unas primeras impresiones. Pensar que el sistema político-financiero no tiene recursos para revertir esta situación y seguir dictando la política italiana no es realista.
La UE ya dijo el día después de saberse los resultados que Italia mantendrá su política de austeridad. Por supuesto es algo más que un “consejo”. ¿Quién lo ejecutará? Estaremos a la espera de la evolución de los acontecimientos durante las próximas semanas.
 
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de PxC PxL.

samedi, 09 mars 2013

Et si Détroit, l'afro-américaine en faillite, était... notre futur ?

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Et si Détroit, l'afro-américaine en faillite, était... notre futur ?

Joris Karl

Boulevard Voltaire cliquez ici

Cette fois-ci on y est presque. Détroit, l’ancienne « Motor City », fierté de l’Amérique des fifties, risque d’aller à la casse : Rick Snyder, le gouverneur de l’État devrait mettre la ville… sous tutelle, dernière étape avant la faillite !

À ce niveau-là, on n’est même plus dans l’urgence car la ville est en panne sèche. Pour l’exercice en cours, le déficit budgétaire a déjà crevé le plafond (100 millions de dollars) ; quant à la dette, elle dépasse 14 milliards ! Les tuteurs auront le pouvoir de décider unilatéralement de fermer des départements entiers de la municipalité, de modifier les contrats de travail, de vendre des actifs de la ville et de changer lois et règlements.

C’était couru d’avance : qu’un gouverneur blanc veuille mettre cette ville sous tutelle a enclenché une polémique raciale. Car l’ancienne capitale de l’automobile est devenue quasi noire en 30 ans. L’évolution démographique est effarante : de 1 850 000 en 1950, Détroit a plongé à 700 000 habitants aujourd’hui ! Autrefois blanche, la ville est composée désormais de Noirs à 90 %.

Tout a commencé par l’explosion raciale de 1967. 43 morts. Des combats de rue ultra violents. Les chars de l’US Army. Le gouverneur avait survolé la ville en hélico : « Merde, on dirait que Motown a été bombardée » avait-il lâché… Au sol, la loi martiale. Des mecs avec coupe afro et t-shirt moulant qui gueulaient. Des brigades avec des chiens fous furieux. Des snipers blacks Panthers sur les toits qui dégommaient les pompiers. Il fallait que ça crame. Que tout crame !

La descente aux enfers commençait. En 73, Coleman Young, le « Mother Fucker in charge » comme il s’appelait lui-même, fut élu… Enfin un afro-américain au pouvoir ! Young avait voulu affirmer l’identité noire de sa ville en rebaptisant des rues ou en érigeant des monuments à la gloire des figures du mouvement afro-américain. La population blanche commença à fuir le centre ville, s’éloignant toujours plus vers des banlieues « protégées ».

Pour ne rien arranger, les « nuits du diable », durant Halloween, étaient prétexte à des actes de petit vandalisme dans toute la ville. Mais à partir des années 70, ces drôles de fiestas dégénérèrent. En 84, ce fut l’apocalypse : 1 000 bagnoles avaient flambé, des viols, des meurtres et tout le tralala. Les flics n’en revenaient pas. Détroit devenait la ville la plus cinglée d’Amérique.

En 2013, le chaos urbain vous prend à la gorge. Les gens hagards, l’insécurité partout, les voitures laissées pour mortes dans les cours des maisons fantômes. Certains disent que l’endroit est à l’image du pays. Que le rêve est passé. Le pire, c’est peut-être la « chose qui faisait peur », la Michigan Central Station. L’énorme gare édifiée au temps de la splendeur, en 1913, voici plus d’un siècle. Ce bâtiment sent la poisse, sorte de Mary Céleste échouée à l’écart. Le dernier train est parti en 1988. Depuis, tout le monde est à quai. Détroit, ou la sensation malsaine de voir notre futur…

L’ultime bataille de Chavez : un “deuil mobilisateur”

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L’ultime bataille de Chavez : un “deuil mobilisateur”

Ex: http://www.dedefensa.org/

La mort du président vénézuélien Hugo Chavez se place aussitôt sous les auspices d’une crise majeure : non pas seulement une crise intérieure du pays, qui va de soi pour un tel événement et dans les circonstances générales qu’on sait, mais essentiellement une crise également générale opposant le Système aux forces nécessairement antiSystème et se plaçant complètement dans un contexte international. Le gouvernement et d’une façon générale, le “groupe Chavez” mené pour l’instant par le vice-président Maduro, ont immédiatement et exclusivement placé l’événement dans ce contexte, et avec tous les arguments pour le faire.

Deux axes ont aussitôt été choisis pour développer ce contexte de l’agression du Système, essentiellement représenté par les USA et leur processus immémorial d’interférences et d’intervention illégales dans les pays d’Amérique latine. D’une part, les interférences directes des USA, notamment par le biais de fonctionnaires ou militaires de l’ambassade US, avec l’expulsion immédiate de deux officiers de l’USAF travaillant à l’ambassade et qui sont accusés d’avoir proposé à des militaire vénézuéliens des actions subversives ; d’autre part, des doutes sur les causes du cancer dont Chavez est mort. On trouve des détails de ces deux axes dans l’intervention de Maduro, dénonçant un plan de déstabilisation, sur Venezuelanalysis.com, le 5 mars 2013.

«Vice-president Nicolas Maduro today denounced destabilisation plans by the international and Venezuelan right wing, announcing the expulsion of two US officials for threatening military security. He also implied that Chavez’s cancer was “caused by enemies of Venezuela”… […] Further, [Maduro] said, “We don’t have any doubts that the historical enemies of the country have searched for a way to damage the health of President Chavez... that he was attacked with this illness,” alluding to the possibility of a “scientific attack”. “Just like what happened to Yasser Arafat... Eventually there will be a scientific investigation into President Chavez’s illness,” he said.»

Cet aspect d’un complot pour susciter le cancer chez Chavez est évidemment l’axe le plus original de cette contre-attaque préventive du gouvernement vénézuélien complètement dans son rôle d’antiSystème. Russia Today, le 5 mars 2013, reprend les deux axes de cette “contre-attaque préventive” et développe notamment celui qui concerne la santé de Chavez. On y trouve rappelé les accusations de Chavez lui-même, citant son cas et celui de la présidente argentine, auxquels il aurait pu ajouter ceux de l'ancien président brésilien Lula et de l’actuelle présidente Rousseff, qui ont tous deux dû être traités pour le cancer.

«In December 2011, Chavez speculated that the United States could be infecting the regions leaders with cancer after Argentine President Cristina Fernandez de Kirchner was diagnosed with thyroid cancer. “I don't want to make any reckless accusations,” Chavez said in light of something he found to be “very, very strange.” “Would it be strange if [the United States] had developed a technology to induce cancer, and for no one to know it?” he asked.»

• Un autre champ de la bataille de l’après-Chavez concerne l’économie. Sur ce point, il s’agit, du côté du Système, d’une intense opération de communication tournant autour de la récente dévaluation au Venezuela, et contre elle évidemment. Il s’agit de discréditer de toutes les façons possibles un système économique qui est en confrontation directe avec l’idéologie économique du Système, dont on peut constater partout les caractères déstructurants et dissolvants engendrant des crises successives qui mettent en cause son essence même.

Ces attaques contre le système économique vénézuélien utilisent toutes les appréciations possibles, parfois extraordinairement hollywoodienne et abracadabrantesques, des réalités de cette dévaluation. On en a une bonne appréciation dans l’article de Mark Weisbrot, dans le Guardian du 3 mars 2013. En voici un court extrait, où Weisbrot semble avoir débusqué un économiste-Système qui pourrait bien avoir confondu, dans sa narrative, des faux chiffres du processus de l’inflation avec des faux chiffres du processus de la dévaluation :

«Not surprisingly, a lot of what passes for analysis in the press is based on wrong numbers and flawed logic. The award for wrong numbers this time goes to Moisés Naím, who writes in the Financial Times that “during Hugo Chávez's presidency, the bolivar has been devalued by 992%.” Fans of arithmetic will note immediately that this is impossible. The most that a currency could be devalued is 100%, at which point it would exchange for zero dollars. Apparently, a very wide range of exaggeration is permissible when writing about Venezuela, so long as it is negative…»

• L’économiste Weisbrot, qui est co-auteur avec Oliver Stone du documentaire pro-Chavez South of the Border, travaille aussi avec le site Venezuelanalysis.com, qui a un fort soutien de “dissidents” pro-Chavez aux USA, et qui est une bonne source pour suivre les événements au Venezuela. Ce site publie, notamment, ce 5 mars 2013, une analyse intéressante du Dr. Francisco Dominguez, secrétaire pour le Royaume-Uni de Venezuela Solidarity Campaign, concernant Ricardo Haussmann, collaborateur épisodique du Guardian qui prend pour cible la situation économique du Venezuela : Haussmann, homme de l’ancien régime d’avant-Chavez, puis du FMI, puis de l’université de Harvard… C’est l’archétype de l’acteur-Système agissant au niveau économique et organisant le rassemblement des diverses forces à dominante économique anti-Chavez et pro-US au Venezuela.

«In the run up to last October’s election, won by Hugo Chavez in a landslide victory, it was Haussmann (acting as an advisor to the defeated right-wing candidate Henrique Capriles) who claimed the right-wing opposition would have 200,000 people at polling stations and could then announce their own results before the official ones. Luckily this plan – which was seen by many as the start of a worrying destabilisation aimed at getting the legitimate results not recognised internationally – failed to pick up momentum due to the scale of Hugo Chavez’s victory, with Capriles himself recognising the results. But this was not before the Spanish newspaper ABC had published a fake exit poll claiming Hugo Chavez had lost. Surely his role as an advisor to the right-wing political candidate should have featured in the Guardian piece. This would better explain the reasons for the content of the piece.

»Likewise sections of the British media have also recently quoted Diego Arria (who denies the 2002 coup in Venezuela was even a coup!) and the 2002 coup-supporting, hard right-wing MP (and friend of George W.Bush) María Corina Machado. Both are prominent signatories to a recent public petition calling on the Venezuelan military to overturn the country’s elected government.»

Tout cela définit une situation très spécifique, qui n’est pas inattendue si l’on considère la personnalité et l’influence du défunt autant que la vindicte et la haine dont le poursuivait le Système, mais une situation qui n’en reste pas moins extraordinaire. Cette mort en apparence “naturelle” (par maladie) est clairement présentée et déjà perçue, et devrait être de plus en plus perçue comme une mort par agression et attentat du Système, de façon directe ou indirecte c’est selon. Cette présentation et cette perception font que la mort de Chavez serait beaucoup plus l’occasion d’une mobilisation que d’un deuil, ou, si l’on veut, l’occasion d’un “deuil mobilisateur” qui serait l’ultime contribution directe de Chavez à la bataille antiSystème. Il semble très probable que les élections présidentielles (dans les 30 jours, selon les déclarations du ministre des affaires étrangères du Venezuela) se feront sous le signe de la mobilisation : contre l’agression du Système (USA et économistes-Système), par ailleurs précisément ou indistinctement perçu comme responsable de la mort de Chavez par attentat médico-technologique ou subversion généralisée. Le rappel général des soupçons pesant sur les causes du cancer de Chavez devrait jouer un rôle majeur dans le comportement et la mobilisation de la population pour les élections.

Par ailleurs et si la situation de l’Amérique Latine est conforme à ce qu’on en perçoit, cette mobilisation devrait dépasser les frontières du Venezuela parce qu’elle concerne logiquement tous les régimes de la nouvelle Amérique Latine, de l’extrême gauche de la Bolivie de Morales au centre-gauche du Brésil de Lula-Rousseff. (On emploie ces notions de “gauche” pour la facilité, alors qu’il faudrait plutôt situer ces tendances selon la référence antiSystème.) On ne dira pas que tous appréciaient absolument Chavez, mais tous devraient être nécessairement solidaires, au moins de l’immédiat après-Chavez, dans la mesure où les pressions du Système contre le Venezuela de Chavez impliquent une attaque contre tout le continent, dans son orientation antiSystème actuelle. On peut aller jusqu’à l’hypothèse qu’il n’est nullement impossible que, dans certaines circonstances comme le cas d’une tentative brutale de “coup” contre le régime issu de Chavez, l’un ou l’autre voisin, y compris le puissant Brésil, envisage une intervention militaire qui s’appuierait sur une réaction populaire au Venezuela. Cette sorte d’hypothèse peut déboucher sur des situations de déstabilisation majeure où le Système n’est pas gagnant à tous les coups, – tant s’en faut, parce qu’il existe à un niveau continental la possibilité d’un furieux durcissement antiSystème dans de telles circonstances.

Mais y aura-t-il tentative directe et brutale de déstabilisation ? La doctrine du “droit à la stupidité” énoncée par Kerry étant d’emploi universel dans le Système, ce n’est pas impossible. L’expulsion des deux officiers de l’USAF pourrait en être un signe, car tenter de fomenter un coup d’État dans les forces armées vénézuéliennes dans les conditions actuelles représente une tactique d’une brutalité qui confine effectivement, dans les conditions actuelles (popularité de Chavez, soupçons sur les causes de sa mort, solidarité de l’Amérique Latine), à la fameuse “stupidité”. (Que les deux officiers aient ou non effectivement comploté est secondaire, le fait essentiel est celui de la perception qu’on aurait qu’une telle initiative est trop conforme aux pratiques des USA pour qu’elle soit catégoriquement rejetée : dans ce cas, le soupçon basé sur l’expérience historique crée la vérité de la chose, par ailleurs quasiment impossible à déterminer objectivement…) L’hypothèse d’une telle tentative active et brutale est donc à considérer, ne serait ce que parce que tous les esprits en acceptent la possibilité, et qu’il ne faut jamais désespérer d’un Système où la multitude de pouvoirs non coordonnés entre eux et la passion anti-Chavez largement répandue accentuent la référence à la “doctrine de la stupidité”. C’est sur ce terrain que le régime Chavez devrait en bonne logique et en juste tactique lancer l’après-Chavez, en allant très vite à de nouvelles élections pour capitaliser à la fois sur l’émotion, et surtout sur la mobilisation qui devrait accompagner cette émotion. On ajoutera, comme autre atout des successeurs de Chavez, que l’opposition est loin d’être unie autour de l’adversaire de Chavez en octobre 2012, Henrique Capriles.

Le point le plus remarquable de la situation est donc, une fois de plus, à trouver sur le terrain de la communication. L’attaque de communication du Système contre Chavez, et notamment depuis qu’il est malade, est telle, elle est d’une telle puissance impliquant les apports de la “doctrine de la stupidité”, que l’idée de l’agression s’est subrepticement institutionnalisée. La mort de Chavez ne serait plus perçue comme naturelle, mais comme le résultat de cette agression. La mobilisation en deviendrait alors absolument naturelle, et si cet état d’esprit domine, et évidemment profitable au régime en place, la responsabilité générale de la crise serait perçue comme le fait de cette attaque constante et massive contre Chavez. Même les méthodes de communication, d’“agression douce“ comme contre la Russie, devraient être déformées dans ce cas parce qu’il y a, en Amérique Latine, le poids de la brutalité historique du Système (des USA) dans cette région, méprisée et considérée comme l’arrière-cour, voire la basse-cour des USA. On chasse difficilement l’atavisme historique de la brutalité, surtout lorsqu’il se charge de cette stupidité-Système qui semble aller de pair avec l’activité surpuissante du Système, sa haine complète pour tous les principes, de la souveraineté à la légitimité, son goût pour l’illégalité allant jusqu’à la dépendance comme dans le cas d’un drogué, etc. Tout cela est déployé depuis des années contre Chavez. Le résultat est que la mort de Chavez, quelle qu’en soit la nature, est aisément perçue comme un attentat du système, justifiant toutes les craintes, et donc la mobilisation générale, la contre-attaque “préventive” des accusations publiques du gouvernement, l’expulsion d’officiers de l’USAF comme on expulsait des agents du KGB en cas de tension, du temps de la guerre froide, et ainsi de suite.

L’ultime bataille de Chavez : un “deuil mobilisateur”

La mort du président vénézuélien Hugo Chavez se place aussitôt sous les auspices d’une crise majeure : non pas seulement une crise intérieure du pays, qui va de soi pour un tel événement et dans les circonstances générales qu’on sait, mais essentiellement une crise également générale opposant le Système aux forces nécessairement antiSystème et se plaçant complètement dans un contexte international. Le gouvernement et d’une façon générale, le “groupe Chavez” mené pour l’instant par le vice-président Maduro, ont immédiatement et exclusivement placé l’événement dans ce contexte, et avec tous les arguments pour le faire.

Deux axes ont aussitôt été choisis pour développer ce contexte de l’agression du Système, essentiellement représenté par les USA et leur processus immémorial d’interférences et d’intervention illégales dans les pays d’Amérique latine. D’une part, les interférences directes des USA, notamment par le biais de fonctionnaires ou militaires de l’ambassade US, avec l’expulsion immédiate de deux officiers de l’USAF travaillant à l’ambassade et qui sont accusés d’avoir proposé à des militaire vénézuéliens des actions subversives ; d’autre part, des doutes sur les causes du cancer dont Chavez est mort. On trouve des détails de ces deux axes dans l’intervention de Maduro, dénonçant un plan de déstabilisation, sur Venezuelanalysis.com, le 5 mars 2013.

«Vice-president Nicolas Maduro today denounced destabilisation plans by the international and Venezuelan right wing, announcing the expulsion of two US officials for threatening military security. He also implied that Chavez’s cancer was “caused by enemies of Venezuela”… […] Further, [Maduro] said, “We don’t have any doubts that the historical enemies of the country have searched for a way to damage the health of President Chavez... that he was attacked with this illness,” alluding to the possibility of a “scientific attack”. “Just like what happened to Yasser Arafat... Eventually there will be a scientific investigation into President Chavez’s illness,” he said.»

Cet aspect d’un complot pour susciter le cancer chez Chavez est évidemment l’axe le plus original de cette contre-attaque préventive du gouvernement vénézuélien complètement dans son rôle d’antiSystème. Russia Today, le 5 mars 2013, reprend les deux axes de cette “contre-attaque préventive” et développe notamment celui qui concerne la santé de Chavez. On y trouve rappelé les accusations de Chavez lui-même, citant son cas et celui de la présidente argentine, auxquels il aurait pu ajouter ceux de l'ancien président brésilien Lula et de l’actuelle présidente Rousseff, qui ont tous deux dû être traités pour le cancer.

«In December 2011, Chavez speculated that the United States could be infecting the regions leaders with cancer after Argentine President Cristina Fernandez de Kirchner was diagnosed with thyroid cancer. “I don't want to make any reckless accusations,” Chavez said in light of something he found to be “very, very strange.” “Would it be strange if [the United States] had developed a technology to induce cancer, and for no one to know it?” he asked.»

• Un autre champ de la bataille de l’après-Chavez concerne l’économie. Sur ce point, il s’agit, du côté du Système, d’une intense opération de communication tournant autour de la récente dévaluation au Venezuela, et contre elle évidemment. Il s’agit de discréditer de toutes les façons possibles un système économique qui est en confrontation directe avec l’idéologie économique du Système, dont on peut constater partout les caractères déstructurants et dissolvants engendrant des crises successives qui mettent en cause son essence même.

Ces attaques contre le système économique vénézuélien utilisent toutes les appréciations possibles, parfois extraordinairement hollywoodienne et abracadabrantesques, des réalités de cette dévaluation. On en a une bonne appréciation dans l’article de Mark Weisbrot, dans le Guardian du 3 mars 2013. En voici un court extrait, où Weisbrot semble avoir débusqué un économiste-Système qui pourrait bien avoir confondu, dans sa narrative, des faux chiffres du processus de l’inflation avec des faux chiffres du processus de la dévaluation :

«Not surprisingly, a lot of what passes for analysis in the press is based on wrong numbers and flawed logic. The award for wrong numbers this time goes to Moisés Naím, who writes in the Financial Times that “during Hugo Chávez's presidency, the bolivar has been devalued by 992%.” Fans of arithmetic will note immediately that this is impossible. The most that a currency could be devalued is 100%, at which point it would exchange for zero dollars. Apparently, a very wide range of exaggeration is permissible when writing about Venezuela, so long as it is negative…»

• L’économiste Weisbrot, qui est co-auteur avec Oliver Stone du documentaire pro-Chavez South of the Border, travaille aussi avec le site Venezuelanalysis.com, qui a un fort soutien de “dissidents” pro-Chavez aux USA, et qui est une bonne source pour suivre les événements au Venezuela. Ce site publie, notamment, ce 5 mars 2013, une analyse intéressante du Dr. Francisco Dominguez, secrétaire pour le Royaume-Uni de Venezuela Solidarity Campaign, concernant Ricardo Haussmann, collaborateur épisodique du Guardian qui prend pour cible la situation économique du Venezuela : Haussmann, homme de l’ancien régime d’avant-Chavez, puis du FMI, puis de l’université de Harvard… C’est l’archétype de l’acteur-Système agissant au niveau économique et organisant le rassemblement des diverses forces à dominante économique anti-Chavez et pro-US au Venezuela.

«In the run up to last October’s election, won by Hugo Chavez in a landslide victory, it was Haussmann (acting as an advisor to the defeated right-wing candidate Henrique Capriles) who claimed the right-wing opposition would have 200,000 people at polling stations and could then announce their own results before the official ones. Luckily this plan – which was seen by many as the start of a worrying destabilisation aimed at getting the legitimate results not recognised internationally – failed to pick up momentum due to the scale of Hugo Chavez’s victory, with Capriles himself recognising the results. But this was not before the Spanish newspaper ABC had published a fake exit poll claiming Hugo Chavez had lost. Surely his role as an advisor to the right-wing political candidate should have featured in the Guardian piece. This would better explain the reasons for the content of the piece.

»Likewise sections of the British media have also recently quoted Diego Arria (who denies the 2002 coup in Venezuela was even a coup!) and the 2002 coup-supporting, hard right-wing MP (and friend of George W.Bush) María Corina Machado. Both are prominent signatories to a recent public petition calling on the Venezuelan military to overturn the country’s elected government.»

Tout cela définit une situation très spécifique, qui n’est pas inattendue si l’on considère la personnalité et l’influence du défunt autant que la vindicte et la haine dont le poursuivait le Système, mais une situation qui n’en reste pas moins extraordinaire. Cette mort en apparence “naturelle” (par maladie) est clairement présentée et déjà perçue, et devrait être de plus en plus perçue comme une mort par agression et attentat du Système, de façon directe ou indirecte c’est selon. Cette présentation et cette perception font que la mort de Chavez serait beaucoup plus l’occasion d’une mobilisation que d’un deuil, ou, si l’on veut, l’occasion d’un “deuil mobilisateur” qui serait l’ultime contribution directe de Chavez à la bataille antiSystème. Il semble très probable que les élections présidentielles (dans les 30 jours, selon les déclarations du ministre des affaires étrangères du Venezuela) se feront sous le signe de la mobilisation : contre l’agression du Système (USA et économistes-Système), par ailleurs précisément ou indistinctement perçu comme responsable de la mort de Chavez par attentat médico-technologique ou subversion généralisée. Le rappel général des soupçons pesant sur les causes du cancer de Chavez devrait jouer un rôle majeur dans le comportement et la mobilisation de la population pour les élections.

Par ailleurs et si la situation de l’Amérique Latine est conforme à ce qu’on en perçoit, cette mobilisation devrait dépasser les frontières du Venezuela parce qu’elle concerne logiquement tous les régimes de la nouvelle Amérique Latine, de l’extrême gauche de la Bolivie de Morales au centre-gauche du Brésil de Lula-Rousseff. (On emploie ces notions de “gauche” pour la facilité, alors qu’il faudrait plutôt situer ces tendances selon la référence antiSystème.) On ne dira pas que tous appréciaient absolument Chavez, mais tous devraient être nécessairement solidaires, au moins de l’immédiat après-Chavez, dans la mesure où les pressions du Système contre le Venezuela de Chavez impliquent une attaque contre tout le continent, dans son orientation antiSystème actuelle. On peut aller jusqu’à l’hypothèse qu’il n’est nullement impossible que, dans certaines circonstances comme le cas d’une tentative brutale de “coup” contre le régime issu de Chavez, l’un ou l’autre voisin, y compris le puissant Brésil, envisage une intervention militaire qui s’appuierait sur une réaction populaire au Venezuela. Cette sorte d’hypothèse peut déboucher sur des situations de déstabilisation majeure où le Système n’est pas gagnant à tous les coups, – tant s’en faut, parce qu’il existe à un niveau continental la possibilité d’un furieux durcissement antiSystème dans de telles circonstances.

Mais y aura-t-il tentative directe et brutale de déstabilisation ? La doctrine du “droit à la stupidité” énoncée par Kerry étant d’emploi universel dans le Système, ce n’est pas impossible. L’expulsion des deux officiers de l’USAF pourrait en être un signe, car tenter de fomenter un coup d’État dans les forces armées vénézuéliennes dans les conditions actuelles représente une tactique d’une brutalité qui confine effectivement, dans les conditions actuelles (popularité de Chavez, soupçons sur les causes de sa mort, solidarité de l’Amérique Latine), à la fameuse “stupidité”. (Que les deux officiers aient ou non effectivement comploté est secondaire, le fait essentiel est celui de la perception qu’on aurait qu’une telle initiative est trop conforme aux pratiques des USA pour qu’elle soit catégoriquement rejetée : dans ce cas, le soupçon basé sur l’expérience historique crée la vérité de la chose, par ailleurs quasiment impossible à déterminer objectivement…) L’hypothèse d’une telle tentative active et brutale est donc à considérer, ne serait ce que parce que tous les esprits en acceptent la possibilité, et qu’il ne faut jamais désespérer d’un Système où la multitude de pouvoirs non coordonnés entre eux et la passion anti-Chavez largement répandue accentuent la référence à la “doctrine de la stupidité”. C’est sur ce terrain que le régime Chavez devrait en bonne logique et en juste tactique lancer l’après-Chavez, en allant très vite à de nouvelles élections pour capitaliser à la fois sur l’émotion, et surtout sur la mobilisation qui devrait accompagner cette émotion. On ajoutera, comme autre atout des successeurs de Chavez, que l’opposition est loin d’être unie autour de l’adversaire de Chavez en octobre 2012, Henrique Capriles.

Le point le plus remarquable de la situation est donc, une fois de plus, à trouver sur le terrain de la communication. L’attaque de communication du Système contre Chavez, et notamment depuis qu’il est malade, est telle, elle est d’une telle puissance impliquant les apports de la “doctrine de la stupidité”, que l’idée de l’agression s’est subrepticement institutionnalisée. La mort de Chavez ne serait plus perçue comme naturelle, mais comme le résultat de cette agression. La mobilisation en deviendrait alors absolument naturelle, et si cet état d’esprit domine, et évidemment profitable au régime en place, la responsabilité générale de la crise serait perçue comme le fait de cette attaque constante et massive contre Chavez. Même les méthodes de communication, d’“agression douce“ comme contre la Russie, devraient être déformées dans ce cas parce qu’il y a, en Amérique Latine, le poids de la brutalité historique du Système (des USA) dans cette région, méprisée et considérée comme l’arrière-cour, voire la basse-cour des USA. On chasse difficilement l’atavisme historique de la brutalité, surtout lorsqu’il se charge de cette stupidité-Système qui semble aller de pair avec l’activité surpuissante du Système, sa haine complète pour tous les principes, de la souveraineté à la légitimité, son goût pour l’illégalité allant jusqu’à la dépendance comme dans le cas d’un drogué, etc. Tout cela est déployé depuis des années contre Chavez. Le résultat est que la mort de Chavez, quelle qu’en soit la nature, est aisément perçue comme un attentat du système, justifiant toutes les craintes, et donc la mobilisation générale, la contre-attaque “préventive” des accusations publiques du gouvernement, l’expulsion d’officiers de l’USAF comme on expulsait des agents du KGB en cas de tension, du temps de la guerre froide, et ainsi de suite.

vendredi, 08 mars 2013

Appel de 10 avocats européens en faveur de la paix en Syrie :

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Un appel de 10 avocats européens en faveur de la paix en Syrie :

 

Voici bientôt deux ans que les pouvoirs publics et les médias occidentaux dirigent un concert d’accusations contre le Chef légal et légitime de l’Etat syrien, contre son gouvernement et contre l’armée de son pays. Ils cherchent ainsi à faire passer la victime pour le coupable, comme ils l’ont fait en Libye, comme il l’avaient fait précédemment pour d’autres Etats libres et indépendants. Car des bandes armées illégales, plus ou moins organisées, venues pour certaines de l’étranger, sèment la terreur en Syrie. Quoi de plus normal, pour le régime légal d’un pays, que de combattre une rébellion avec sa police et son armée ? Au regard des principes élémentaires du droit public, seuls garants d’une paix relative entre les nations, ceux qui sont à la tête d’un Etat n’ont-ils pas précisément pour premier devoir de protéger leur population des agressions intérieures et extérieures ? Le maintien de l’ordre n’est-il pas la première mission de l’Etat ? Que feraient les gouvernements de nos pays, si une partie de leur population prenaient les armes pour combattre leur gouvernement légitime avec l’aide de pays et de mercenaires étrangers ? Ne feraient-ils pas intervenir leur police et leur armée ? Et démissionneraient-ils sans rien dire comme ils le demandent au gouvernement légitime syrien ?


En vérité la Syrie n’est pas seulement victime d’une agression armée, mais également, de manière évidemment concertée, sur la scène internationale, d’une vaste opération de propagande médiatique d’agitation, de désinformation systématique (certaines images sur la prétendue répression de l’armée régulière n’étant même pas prises en Syrie) et de provocation. Le but de cette propagande est, au mépris le plus éclatant du droit international, d’encourager l’insurrection, de nourrir une guerre civile, de dénier, par la diabolisation, toute légitimité au pouvoir légal, et de se poser en juge et en bourreau.

Car ce sont bien les mêmes Etats, leurs serviteurs et leurs alliés (comme les régimes de l’Arabie Saoudite et du Qatar, monarchies absolutistes, sanguinaires et intolérants pour leurs propres populations autochtones), qui d’un côté se posent en Juges du gouvernement syrien et de l’armée régulière syrienne, et qui de l’autre encouragent, financent et arment les mercenaires, souvent étrangers, qui se livrent aux destructions et aux violences contre la population civile et contre lesquels lutte l’armée régulière syrienne. Les vrais criminels sont ainsi ces gouvernements occidentaux et leurs fantoches d’Arabie Saoudite et du Qatar. Ils ont déclenché, entretiennent et perpétuent cette guerre fratricide. Sans leur intervention et leur aide aux groupes rebelles et mercenaires il y a longtemps que l’ordre aurait été rétabli en Syrie et que les médias occidentaux ne pourraient plus se livrer à leur propagande et à son macabre décompte quotidien.

Les pouvoirs occidentaux ont profité des vents de révolte qui soufflaient dans certains pays musulmans pour provoquer une rébellion armée dans d’autres pays dont les dirigeants avaient le seul tort de leur déplaire politiquement pour n’être pas leurs obligés. Ces gouvernements occidentaux, avec certains médias serviles, entendent profiter des situations conflictuelles et difficiles qu’ils ont générées, pour dénoncer les pouvoirs légitimes de ces pays, les discréditer et finalement les combattre militairement. Ils n’hésitent pas pour cela à utiliser le mensonge et la désinformation, rendant systématiquement les pouvoirs en place et leur armée responsables d’exactions commises par les agresseurs extérieurs eux-mêmes.

Ignorants, lâches ou sans scrupules, participent de cette propagande insidieuse, en Europe, au Moyen-Orient et ailleurs, sous la bienveillante attention des Etats-Unis, des politiciens, des journalistes, des intellectuels, des juristes, tous croyant pouvoir impunément parler au nom du bon droit et du combat du Bien contre le Mal, avec l’arrogante certitude de l’unanimité.

Certitude erronée. Les signataires de la présente, avocats de différentes nationalités, ne prétendent pas s’immiscer dans les affaires intérieures syriennes, mais entendent exprimer, au nom de la seule raison et de l’honneur de l’esprit humain, leur honte et leur réprobation de tels procédés. Nous apportons notre soutien au gouvernement syrien dans sa juste lutte contre l’agression intérieure et extérieure dont il est victime. Nous dénonçons toutes les aides et soutiens extérieurs à ces vauriens, semeurs de troubles et de morts que l’Occident nous présente comme « armée syrienne libre ». Nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour aider le gouvernement Syrien à défendre la légitimité de son autorité et à faire la vérité sur cette vaste agression dont la seule victime est son peuple dont, comme il l’a fait précédemment en Irak, en Afghanistan, en Lybie, l’impérialisme occidental ose dénoncer la souffrance alors que c’est lui qui en est la cause.

Liste des signataires

A ce jour l’appel a été signé par 10 avocats de 4 pays occidentaux.

Bruno BARDECHE, avocat au Barreau de Paris,

André CHAMY, avocat au Barreau de Mulhouse,

Fabrice DELINDE, avocat au Barreau des Hauts de Seine,

Eric DELCROIX, ancien avocat au Barreau de Paris,

Pascal JUNOD, avocat au Barreau de Genève,

Henri LAQUAY, avocat au Barreau de Bruxelles,

Philippe MISSAMOU, avocat au Barreau des Hauts de Seine,

Bernard RIPERT, avocat au Barreau de Grenoble,

Stefano SUTTI, avocat au Barreau de Milan,

Damien VIGUIER, avocat au Barreau de l’Ain.

CONTACT : appeldu1ermars2013@outlook.com

Two Cheers for Chávez

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Two Cheers for Chávez

By Gregory Hood

Ex: http://www.counter-currents.com/

Venezuelan President Hugo Chávez has died after a long battle with cancer. He was 58. Predictably enough, the castrated elephants of the American Right are squeaking with unseemly delight.

While it is far too soon to predict what effect Chávez’s death will have on the future of Venezuela’s “Bolivarian Revolution,” American opinion seems to be that the death of this man constitutes some kind of victory, particularly for neoconservatives.

Chávez was not a model leader. Venezuela’s crime rate has soared [2] under his rule. Street gangs act as a de facto part of the Venezuelan government, corruption is rampant, and unfinished skyscrapers have become nests for squatters [3] that look like something out of Dredd [4]. While Chávez has been able to reduce poverty in the country, this is a fairly straightforward accomplishment for the fifth [5] largest oil producing country in the world at a time of high prices. Chávez also made the claim that he would have voted for Barack Obama, if he could.

Nonetheless, there are reasons to admire Hugo Chávez. Chávez always inspired more hatred and fear from the neoconservative press than even paranoia could justify. This alone serves as a sign of contradiction [6] that Chávez should be examined carefully. While it’s at least theoretically possible for a nuclear armed Iran to threaten Israel (or, of secondary importance to our press, America), it’s absurd to think of Venezuela as a military rival. Despite the absurdity, Americans have been treated to lurid articles about Muslim terrorists (!) setting up shop [7] in Venezuela, even while Chávez littered his speeches with more references to Christ than Barack Obama ever would.

In truth, Venezuela did serve as a critical component of the emerging “anti-American government” bloc in world affairs. Chávez maintained close ties with Cuba, and more importantly, with Russia and China [8]. Venezuela even expressed [9] its willingness to host a strategic nuclear base for Russian forces. Chávez forcefully condemned [10] the American supported “terrorists” in Syria fighting to overthrow President Bashar al-Assad. Chávez will be remembered around the world for his forceful condemnation of American foreign policy, particularly the invasion of Iraq, and his quip [11] that he could “smell the sulfur” after George W. Bush spoke at the United Nations. American conservatives, some still stubbornly defending the disaster in Mesopotamia, have neither forgiven nor forgotten.

However, what is at the root of the hatred of Chávez is his willingness to maintain Venezuelan independence from international finance. Chávez defended Muammar al-Gaddafi till the bitter end, making the link between the American government’s desire to protect [12] its debt driven empire and Washington’s sudden concern with democracy. Just as Gaddafi was brutally tortured [13]and killed for daring to revolt against Washington’s global order, much of the hostility against Chávez was driven by his desire to maintain Venezuela’s oil revenue for the Venezuelan state. The American supported “democratization” movement [14] against him, just like that directed against Vladimir Putin, has more to do with ensuring the continued hegemony of globalism than with a sudden concern for individual liberty. As in Russia, the international community’s cries for “liberty” really mean a desire to protect the culturally alien oligarchs.

Chávez’s “socialist” revolution always contained powerful nationalist and even traditionalist overtones. “Bolivarianism” emphasized Latin American unity, strength, and above all, sovereignty as an independent economic and political bloc against the new order of globalization. He attempted to mobilize the masses behind a patriotic identity, imbuing them with a sense of mission and national pride that transcended class. While Chávez’s opponents conspired with foreigners to overthrow him, Chávez broke with neoliberal orthodoxy to build a what he called a “Third Way” that would put Venezuela first.

It’s no surprise that the Tribe was famously hostile to Chávez because his “Bolivarian Revolution” was the wrong kind of socialism, the kind they could not control. Chávez was slammed by Jewish organizations for warning that those who “killed Christ” were in charge of the global economy – although he was grossly misquoted [15]. For their part, pro-Chávez groups and newspapers have distributed the Protocols of the Elders of Zion, called for the “expulsion” of Zionist organizations from the country, and monitored the “subversive activity” of Jewish organizations. The Jewish neoconservative magazine Commentary wailed [16] that Chávez’s “redemptive nationalist movement” saw the “Jewish financial mafia” as a threat. Seeing as how financial interests within the country and neoconservatives outside have both called [17] for American military intervention, Chávez’s forces may have a point.

Would I want to live in Chávez’s Venezuela? No, of course not. However, I don’t want to live in an alien ruled America either, and yet here we are.

White Nationalists and Hugo Chávez share common interests and a common enemy: global capitalism [18]. As long as the world is dominated by neoliberal economics directed by the axis of Washington, New York, and London, any Traditionalist, pro-white, or nationalist program is destined to be strangled in the cradle.

Furthermore, so-called “globalization” is an open door for Jewish financial and cultural domination, and the eventual eradication of any Traditionalist order. For that reason, proponents of Alexander Dugin’s “Fourth Political Theory” see [19] Hugo Chávez as a hero, a wrench in the machinery of the financial order that is crushing us.

Finally, it is Wall Street and the capitalist elite – not so called “anti-Americans” like the late Hugo Chávez – that are importing the non-white masses to serve as cheap labor and dispossess Western peoples from their homelands. Americans should sympathize with Third World anti-colonialists like Chávez, since our country too is now merely a colony of global capital. For that reason, Traditionalist geopolitics must take as its primary focus dismantling the neoliberal financial order – not because it is an example of American “imperialism,” but because it is an enemy of the real America.

Hugo Chávez was an ally in that fight. His Bolivarian Revolution is not something we would wish to emulate. But it does deserve our support and respect.

Rest in peace.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/03/two-cheers-for-chavez/

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[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/03/Hugo_chavez.jpg

[2] soared: http://www.aljazeera.com/indepth/features/2012/10/2012101817912697153.html

[3] nests for squatters: http://www.nytimes.com/2011/03/01/world/americas/01venezuela.html?pagewanted=all&_r=0

[4] Dredd: http://www.counter-currents.com/tag/dredd/

[5] fifth: http://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_Venezuelan_oil_industry#Today_and_the_Future

[6] sign of contradiction: http://en.wikipedia.org/wiki/Sign_of_contradiction

[7] setting up shop: http://articles.washingtonpost.com/2011-03-20/opinions/35207542_1_venezuelan-counterpart-rangel-silva-venezuelan-embassy

[8] China: http://en.wikipedia.org/wiki/China%E2%80%93Venezuela_relations

[9] expressed: http://www.guardian.co.uk/world/2009/mar/16/chavez-russia-venezuela-nuclear-base

[10] condemned: http://www.miamiherald.com/2012/10/09/3042202/venezuelas-chavez-talks-about.html

[11] quip: http://articles.chicagotribune.com/2012-09-04/news/sns-rt-us-chavez-bush-sulfurbre884052-20120904_1_venezuela-s-chavez-sulfur-venezuelan-leader-hugo-chavez

[12] desire to protect: http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:_ML_SVkpGG0J:www.alternativeright.com/main/blogs/exit-strategies/libya-and-the-empire-s-death-throes/?print=1&tmpl=component+&cd=5&hl=en&ct=clnk&gl=us

[13] brutally tortured : http://www.counter-currents.comhttp://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:oqMc_QPgGvwJ:https://www.alternativeright.com/main/blogs/exit-strategies/this-is-sin/+&cd=1&hl=en&ct=clnk&gl=us

[14] movement: http://www.counter-currents.com/2011/03/twitterers-of-the-world-unite-the-digital-new-left-as-controlled-opposition-part-4/#more-10232

[15] misquoted: http://www.commondreams.org/views06/0315-28.htm

[16] wailed: http://www.commentarymagazine.com/article/hugo-chavezs-jewish-problem/

[17] called: http://en.wikipedia.org/wiki/Hugo_Ch%C3%A1vez#Coup.2C_strikes_and_the_recall_referendum

[18] global capitalism: http://www.counter-currents.com/2011/12/the-end-of-globalization/

[19] see: http://openrevolt.info/2011/09/19/usa-and-the-new-world-order-dugin-debates-olavo-pt-2/

Obama’s Military Presence in Niger

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Obama’s Military Presence in Niger: Uranium Control and Tuareg Suppression

Wayne MADSEN

Ex: http://www.strategic-studies.org/

 
President Obama’s military incursion into Niger, ostensibly to establish a drone base to counter «Al Qaeda» and other Islamist guerrilla activity in neighboring Mali, has little to do with counter-insurgency and everything to do with establishing U.S. control over Niger’s uranium and other natural resources output and suppressing its native Tuareg population from seeking autonomy with their kin in northern Mali and Algeria.

The new drone base is initially located in the capital of Niamey and will later be moved to a forward operating location expected to be located in Agadez in the heart of Tuareg Niger… The base is being established to counter various Islamist groups – including Ansar Dine, Al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), Nigeria-based Boko Haram, and a new group, Movement for Oneness and Jihad in West Africa (MOJWA) - that briefly seized control of northern Mali from Tuaregs, led by the National Movement for the Liberation of Azawad, who took advantage of a coup d’etat in Mali to establish an independent Tuareg state called Azawad. 

The U.S. has long been opposed to any attempt by the suppressed Tuareg people to establish their own independent state in the Sahara. American opposition to the Tuaregs dovetails with historical French opposition to Tuareg nationalism.

However, U.S. State Department and CIA personnel have been discussing a U.S. presence in Niger since February 25, 2010, when a U.S. delegation met with the Chairman of the Supreme Council for the Restoration of Democracy (CSRD), General Souleyman Salou, just one week after the military junta overthrew democratically-elected President Mamadou Tandja in a coup and suspended the Nigerien constitution. According to a leaked State Department cable from the U.S. embassy in Niamey:

Eric Whitaker, the U.S. Charge d’affaires met with Salou and Colonel Moussa Gros, the Senior Military Advisor to the CSRD, in a session that drew praise from Salou, who highlighted «the friendship between the two countries». Salou also told the U.S. emissaries «the CSRD would continue bilateral information liaison via the Directorate General for Documentation and External Security (DGDSE) [The Nigerien intelligence agency].» He stressed that the CSRD sought cooperation with Washington in the areas of security assistance, the fight against al-Qaida, and support for the regime. Although the United States has a policy of not recognizing governments that achieve power through military coups and force of arms, the Obama administration was as quick to embrace the Nigerien junta as it had in supporting similar CIA-installed juntas in Honduras and Paraguay.

Salou smiled as he stated that he understood the United States did not support military coups and armed seizures of power. Obviously, Salou was in on the Obama administration’s dirty little secret. While publicly opposing coups, Washington had already supported one in Honduras and would soon be supporting them in Paraguay, Libya, Syria, and other countries. Salou’s resume spoke volumes of his U.S. training and according to the leaked cable from Nimaey:

«BG [Brigadier General] Salou has been the Chief of Staff of the Nigerien Air Force since at least 2003. He is a graduate of the US Air Force's Command and Staff College and is assessed by the DATT [Defense Attache] as extremely pro-U.S...Col. Gros, prior to assuming his role as the advisor to the President of the CSRD, was the military advisor to the Nigerien Prime Minister. Also assessed to be pro-U.S., at least one of his children was educated in the United States and he reports to have served as the Defense Attache) to the U.S. for a short period in 1987».

Niger is a poor African backwater country only of importance to the United States when it can be used as a pawn in wider international geopolitical security matters. The George W. Bush administration used Niger and what turned out to be bogus attempts by Saddam Hussein to obtain Nigerien «yellow cake» uranium to justify its invasion and occupation of Iraq. It was later discovered that forged Niger government documents on a Niger-Iraq uranium connection were provided to the White House by the chief of Italy's SISMI intelligence service, General Nicolo Pollari, on the orders of then-Italian Prime Minister Silvio Berlusconi.

In addition to using uranium-rich Niger as a cause for intervention I the country, the Pentagon and CIA have also eyed Niger’s other mineral and its oil resources. Those who have stood in the way of plans by Western companies to exploit Niger’s natural resources have often paid with their lives. In 1995, Niger's Tuareg leader Mano Dayak was killed in a suspicious plane crash in northern Niger. Dayak was engaged in peace negotiations with the central Niger government and was on his way to Niamey when the plane crashed shortly after takeoff. However, an autonomous Tuareg government in northern Niger threatened to undermine the plans of Exxon and other U.S. oil companies and mineral miners to have a free hand in exploiting oil and mineral resources around Lake Chad, along the Chadian-Nigerien border. Many Tuaregs believed Dayak’s plane was sabotaged by the CIA. Ironically, the location of America’s future drone base in Agadez, northern Niger, complete with CIA officers and U.S. Special Operations personnel, will be at Mano Dayak International Airport, named for the martyred Tuareg leader.

Washington’s increasing military presence in the Sahel region has been at least two decades in the making. U.S. Defense Intelligence Agency personnel began recruiting agents-of-influence among the 400-man contingent sent by Niger to fight alongside American troops battling Saddam Hussein’s forces in Operation Desert Storm. Under the rubric of the Trans-Saharan Counter-Terrorism Partnership (TSCTP), the United States, with the cooperation of the U.S. Africa Command (AFRICOM), has pumped hundreds of millions of dollars in security assistance to the security and intelligence services, as well as the military forces of West African nations. The TSCTP was formerly known as the Pan-Sahel Initiative. Nigerien security forces have used U.S.-supplied lethal military and non-lethal crowd control equipment, including night-vision equipment, armored high mobility multipurpose wheeled vehicles, global positioning systems, and secure radios, to forcibly put down pro-autonomy Tuareg and other pro-democracy protesters.

U.S. military training for Niger is provided annually during the Pentagon's OPERATION FLINTLOCK military exercise. U.S.-trained Nigerien forces are also used to protect the uranium mines operated by the French state-owned Areva nuclear power production company in cooperation with Japanese and Spanish companies.

In addition to U.S. military personnel in Niamey, there are also U.S. bases in Ouagadougou, Burkina Faso; Bamako, Mali; Nouakchott, Mauritania; and Tamanrasset, Algeria. The U.S. presence in Burkina Faso is known as Creek Sand. From these and other suspected bases, the United States has let loose armed and unarmed drones across the Sahara. This is how the peoples of West Africa have been introduced to America’s first president of African descent. Such a military incursion into Africa would have been unthinkable and undoable for such white American presidents as Jimmy Carter, Gerald Ford, John F. Kennedy, or Dwight Eisenhower. However, Obama, as a president with roots in Kenya, gives weighty cover for the U.S. plans to establish a neo-colonialist regime for Africa, one run out of Washington.

Niger was once a colonial backwater of the French empire. It is now transitioning into a full-blown protectorate of the American empire. However, Niger should not grow used to its new American masters. The American empire is crumbling due to financial and moral decay. When Pax Americana finally falls, it will leave much of the world, including Niger, in shock.

jeudi, 07 mars 2013

Hommage au Président Hugo Chavez

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Hommage au Président Hugo Chavez


par Claude Bourrinet

Il est mort. Nous attendions la fin de son ultime combat avec appréhension, angoisse, fatalité. Nous savions que, comme toujours, il avait fait front avec vaillance. La grandeur se révèle plus, parfois, dans la solitude de la maladie que dans de grandes batailles collectives… Hugo Chavez aura partagé les épreuves et les joies des pauvres de son pays, mais il sera proche aussi au cœur de ceux qui souffrent dans leur chair, quels qu’ils soient. Ce patriote était aussi un fervent chrétien, et sa passion finale, son interminable calvaire, l’auront rendu encore plus pur, plus digne de l’amour du Christ.

Hélas ! … Nous sommes en deuil. Il manque, dans le monde, aujourd’hui, un homme, un vrai, un chef, un ami du peuple.

Non que l’humanité en soit diminuée, loin de là ! C’est la grâce de certains de laisser encore davantage dans la mémoire que durant leur vie.

Et Dieu sait si le peuple vénézuélien lui doit beaucoup ! Est-il besoin de rappeler tout ce qu’il a fait pour lui, la réduction de la misère, de l’illettrisme, une économie retirée des mains de l’étranger pour être rendue à la Nation ? Les services publics se sont développés sous sa présidence grâce au financement apporté par la compagnie nationale PDVSA, les dépenses sociales ont augmenté de 60%. Les 13 années de Révolution bolivarienne ont fait de ce pays déshérité, dépossédé par l’impérialisme, et ressuscité par le Commandante, l’un des pays pilotes de l’Amérique latine en matière d’éducation (l’analphabétisme a été éradiqué, la gratuité est assurée de la maternelle à l’université), d’emploi, de revenus, de santé publique, de sécurité alimentaire…

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le Venezuela est le pays de la région qui connaît le plus bas niveau d’inégalité (mesuré par le Coefficient Gini) : il a réduit l’inégalité de 54%, la pauvreté de 44%, du niveau de 70.8% (1996) à 21% (2010). Et l’extrême pauvreté est passée de 40% (1996) à 7.3% (2010). Près de 20 millions de personnes ont bénéficié des programmes gouvernementaux de lutte contre la pauvreté, appelés “Missions”. A l’heure actuelle 2.1 millions de personnes âgées perçoivent des pensions de vieillesse – soit 6,6% de la population. Seules 387.000 personnes recevaient des pensions avant le gouvernement actuel.

En 1990, on importait 90% de la nourriture, on n’en importe plus maintenant que 30%. Cinq millions de vénézuéliens reçoivent de la nourriture gratuite, quatre millions d’entre eux sont des enfants scolarisés, et des cantines publiques nourrissent 900.000 personnes.

Rappelons ces chiffres impressionnants : le taux de mortalité infantile est passé de 25 pour 1000 (1990) à seulement 13/1000 (2010), 96% de la population disposent à présent d’eau potable, en 1998, on comptait 18 médecins pour 10.000 habitants, on en compte actuellement 58 pour mille, et le système public de santé en emploie 95.000, le nombre de cliniques s’est accru de 169.6%, la « Mission Barrio Adentro » (qui est le programme de soins de santé primaire organisé avec l’aide de plus de 8.300 médecins cubains) a sauvé environ 1,4 millions de vies dans 7.000 cliniques et a effectué 500 millions de consultations, il y a maintenant 34 centres de désintoxication, pratiquement plus d’enfants des rues etc.

En jetant un coup d’œil très rapide sur la presse vendue, ce matin, je vois qu’il y aurait une explosion de crimes dans le pays, qu’Hugo Chavez aurait laissé un désastre économique et social… Toujours la même propagande haineuse des amis de l’Amérique, toujours cette perfidie, ce fiel, cette rage devant un peuple digne, fier, indépendant…

Car ce qui vaut la hargne de ces chiens, ce n’est pas seulement le bonheur vénézuélien (ces hyènes auraient préféré que l’argent aille, comme avant, dans les poches de l’oligarchie transnationale, apatride, dont elles sont les fidèles gardiennes), et ce n’est pas la moindre partie de sa gloire, ce qui inscrira son nom, tant que la mémoire des hommes libres subsistera, dans les livres d’Histoire, c’est que Hugo Chavez fut l’un des champions de la liberté du monde. Il fut l’un de ceux qui releva le drapeau de la révolte contre l’empire yankee, contre le Nouvel Ordre Mondial, contre le règne amoral de l’argent, et il assura un soutien sans faille à ceux qui ont combattu, ou combattent ce poulpe tentaculaire, le colonel Kadhafi, le président Ahamadinejab, la résistance palestinienne, le président Bachar Al Assad, le Président Poutine…

Grâce à la doctrine bolivarienne, il a su donner à la politique latino-américaine un objectif clair et vigoureux, que la nationale-communiste Cuba avait tenté d’incarner : l’indépendance, la dignité, la volonté, l’enracinement. La Bolivie d'Evo Morales, et l’Equateur de Rafael Correa ont suivi cette route.

Mais il fut aussi un modèle pour nous, patriotes français et européens. Notre pays, sous emprise atlantiste, a perdu sa liberté, s’est éloigné du destin qui est le sien. Nous vivons depuis des lustres dans la honte, et personne, ici, ne connaît plus la grandeur, sinon dans la nostalgie qui sert la gorge de tout vrai Français. Les nains qui nous gouvernent, et qui n’ont eu que mépris pour un homme qui a levé bien haut le drapeau de l’honneur, n’ont eu de cesse que de traîner notre nom dans la boue, et le peuple vénézuélien dans l’opprobre. Sarkozy avait même envoyé un tueur pour liquider ce grand homme qui lui faisait peur. Peut-être cherchait-il, encore une fois, la caresse de ses maîtres, comme le fait dans sa politique le président actuel.

C’est pourquoi le nom de Chavez restera à jamais gravé dans nos cœurs comme un modèle. La seule façon de lui être fidèle, c’est de continuer son combat pour notre indépendance et notre honneur.

Alors, nous pourrons dire : Commandante, présent !

Le Baas syrien face à la mouvance islamique sunnite

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Le Baas syrien face à la mouvance islamique sunnite

Thierry Pierret
 
Ex: http://mediabenews.wordpress.com/

Alors que l’on a souvent souligné le caractère « séculier » des soulèvements arabes de 2011, du moins avant que les mouvements islamistes n’en apparaissent comme les principaux bénéficiaires électoraux, la religion est rapidement apparue comme une composante importante des mouvements de protestation observés en Syrie depuis le mois de mars. En témoignent notamment la récurrence des slogans religieux, la visibilité acquise par certains hommes de religion durant les événements, et la concentration des manifestations dans et autour des mosquées, seuls espaces publics relativement épargnés par le maillage sécuritaire.

Une telle prégnance du référent islamique est a priori susceptible de conférer un rôle majeur aux représentants de la mouvance islamique, c’est-à-dire les mouvements islamistes d’opposition, d’une part, et les oulémas (« savants », spécialistes des sciences religieuses), d’autre part. Sans être négligeable, ce rôle est toutefois contraint par l’histoire et en particulier par les conséquences des politiques ultra-répressives menées par le régime baasiste contre l’islam politique. De tradition laïque, ce régime s’est montré d’autant plus hostile aux islamistes que ses principaux dirigeants, à commencer par la famille Assad, étaient issus de la minorité alaouite, perçue comme hétérodoxe par une bonne partie de la majorité sunnite.

Fondés à l’indépendance en 1946, les Frères musulmans syriens font leurs modestes débuts dans un contexte de démocratie parlementaire. En 1963, le coup d’État du Baas met un terme définitif à cette phase d’expériences démocratiques. Radicalement hostile aux islamistes, le nouveau régime socialiste et laïcisant les contraint à la clandestinité ou à l’exil. Dans les années 1970, toutefois, les Frères profitent de la popularité croissante du référent religieux parmi la jeunesse pour reconstruire discrètement leurs forces. Cette montée en puissance va de pair avec l’affirmation de l’Avant-garde combattante, une organisation islamiste dissidente prônant l’action armée. En 1979, ses militants lancent une vaste campagne d’assassinats et d’attentats à la bombe, tandis qu’un soulèvement populaire émerge dans les villes du Nord. Le régime y opposera une réponse militaire qui culmine en 1982 avec le siège de la ville de Hama et le massacre de milliers de ses habitants. Totalement éradiqués à l’intérieur du pays, les Frères Musulmans seront réduits, jusqu’à ce jour, au statut de parti d’exilés. Dès lors, les oulémas (« savants », spécialistes des sciences religieuses) constitueront les seules voix de la mouvance islamique en Syrie.

Durant les années 1960, la radicalisation gauchiste du Baas avait été à l’origine de plusieurs crises entre le régime et le clergé, dont certains membres avaient été emprisonnés pour avoir critique l’« athéisme » de l’équipe dirigeante. Suite à son coup d’état de 1970, le général Hafez el-Assad adopte une approche plus pragmatique, affichant même quelques signes de piété. La décennie est donc caractérisée par un processus de relative détente que vient toutefois interrompre l’insurrection armée entamée en 1979.

Après 1980, face à un mouvement de réislamisation sociale qu’il ne peut empêcher, le régime prend graduellement conscience que la répression de l’islam politique doit s’accompagner d’une relative tolérance à l’égard des activités éducatives islamiques, du moins lorsqu’elles sont menées par des partenaires sûrs. La décennie qui suit l’insurrection voit donc apparaître de nouveaux instituts supérieurs islamiques tels que la Fondation Abu al-Nur, établie par le Grand Mufti Ahmad Kaftaro. C’est à la même époque que le régime noue une alliance de longue durée avec le Dr Said Ramadan al-Buti, doyen de la faculté de Charia de Damas et essayiste à succès. Sur le plan des idées, l’intéressé se situe aux antipodes du parti au pouvoir puisqu’il est radicalement hostile au nationalisme et au socialisme, principales composantes du baasisme. Toutefois, au nom d’une lecture ultra-conservatrice de la théologie politique sunnite, al-Buti prône l’obéissance au pouvoir en place, la tyrannie étant jugée préférable au risque d’anarchie.

La stratégie d’al-Buti repose aussi à la fitna (« discorde ») mais aussi sur l’idée que le dialogue avec le pouvoir permettra à terme la satisfaction des revendications du clergé. De fait, à partir des années 1990, le régime libéralise progressivement sa politique religieuse en levant certaines restrictions pesant sur les pratiques cultuelles (célébration de l’anniversaire du Prophète, port du voile à l’école), en autorisant le retour d’oulémas exilés ou encore, au milieu des années 2000, en tolérant un véritable bourgeonnement des associations de bienfaisance et écoles secondaires islamiques. Ces évolutions s’opèrent notamment au bénéfice de Jamaat Zayd (« le groupe de Zayd »), un influent mouvement de prédication dont l’action se concentre sur l’éducation religieuse des étudiants de l’enseignement séculier dans le cadre de cercles d’études informels organisés dans les mosquées. Contrains à l’exil durant l’insurrection de 1979-1982, les dirigeants de ce groupe reviennent en Syrie au milieu des années 1990. Établissant des relations avec le régime, ils n’en conservent pas moins une certaine indépendance de ton et seront toujours perçus avec méfiance par les autorités.

Une telle stratégie, imposée au régime par la nécessité de resserrer les liens avec l’opinion religieuse dans un contexte de tensions régionales (invasion de l’Irak, crise libanaise), aura pour effet non désiré de donner aux oulémas une assurance nouvelle qui les conduit à s’en prendre aux éléments laïcistes dominant les ministères de l’Information et de l’Éducation. En 2008, le retour en grâce de la Syrie sur la scène internationale après plusieurs années d’isolement permet au pouvoir de faire volte face et de revenir à des politiques beaucoup plus strictes vis-à-vis de la mouvance islamique. Tandis que sont nationalisées certaines institutions religieuses demeurées privées, est lancée une campagne de « re-laïcisation » qui se traduit notamment par l’interdiction du port du voile facial (niqab) au sein du corps enseignant et dans les universités.

À la veille du soulèvement de 2011, les relations entre le régime et l’élite religieuse s’étaient également tendues en raison des activités missionnaires chiites dans le pays. L’alliance du régime baasiste avec le chiisme duodécimain débute avec l’arrivée au pouvoir de Hafez al-Assad en 1970. Premier président non sunnite de l’histoire syrienne, le nouveau chef de l’État cherche à faire reconnaître sa communauté alaouite comme une branche du chiisme et, partant, de l’oumma musulmane. Cette fatwa, il l’obtiendra de clercs chiites duodécimains étrangers alliés au régime syrien pour des raisons politiques : l’opposant irakien Hassan al-Chirazi et Musa al-Sadr, fondateur du mouvement libanais Amal. Surtout, après 1979, Damas nouera une alliance stratégique avec la République Islamique d’Iran et son extension libanaise, le Hezbollah.

Profitant de leurs relations étroites avec le régime syrien, des réseaux religieux chiites étrangers établissent des séminaires dans la banlieue damascène de Sayyida Zaynab et reconstruisent selon le style persan des sites de pèlerinage chiites dans le pays. Certains animateurs de ces réseaux ne cachent guère leur volonté d’utiliser leurs têtes de pont syriennes pour engranger des conversions au chiisme parmi la majorité sunnite du pays. Ils ne rencontrent guère de succès mais un certain nombre d’exceptions frappent les imaginations. Au milieu des années 2000, les rumeurs de « chiisation » massive trouvent un terreau favorable dans un contexte de guerre civile sunnito-chiite en Irak et de fortes tensions confessionnelles au Liban.

La dégradation des relations entre régime et oulémas à la fin de la dernière décennie a été partiellement compensée par les conséquences de la libéralisation économique menée par Bachar el-Assad après son accession au pouvoir en 2000. Il a souvent été dit que cette évolution avait surtout profité à une poignée d’hommes d’affaires proches du président, dont le plus connu est son cousin Rami Makhluf. En réalité, l’abandon du socialisme a aussi contribué, dans des proportions certes plus modestes, à l’enrichissement d’une catégorie plus large d’entrepreneurs moyens. Or, c’est de leur alliance avec ces derniers que les oulémas syriens ont traditionnellement tiré les ressources financières de leurs séminaires et associations de bienfaisance. Ces ressources augmenteront donc considérablement à la faveur de la libéralisation économique et des conséquences du boom pétrolier de 2003. Ce même contexte voit également l’ouverture en Syrie de banques islamiques, qui recrutent des oulémas au sein de leur comité de supervision. Ces transformations économiques ont donc rapproché l’élite religieuse syrienne des milieux d’affaires et, par leur intermédiaire, de l’establishment politico-militaire.

Traversée par ces dynamiques contradictoires, la mouvance islamique syrienne abordera la crise de 2011 en rangs dispersés. Si les Frères Musulmans et autres militants islamistes soutiennent le soulèvement avec enthousiasme, les oulémas sont profondément divisés. Ayant largement bénéficié du régime en place, ses alliés historiques comme Sa‘id Ramadan al-Buti et le Grand Mufti Ahmad Hassun demeurent loyaux.

En face, les « oulémas révolutionnaires » émergent surtout dans les villes périphériques insurgées telles que Der‘a, dans le Sud, ou Banyas, sur la côte. À Damas et Alep, certaines figures religieuses respectées adressent de sévères critiques au régime. Dans la capitale, les protestataires se pressent ainsi pour assister aux sermons des cheikhs Oussama al-Rifa‘i et Krayyim Rajih, dont les mosquées sont le théâtres de manifestations régulières. S’ils n’appellent pas ouvertement au renversement du pouvoir, ces prêcheurs n’en rejettent pas moins la rhétorique officielle des « bandes armées » commandées par l’étranger, défendent la légitimité des revendications démocratiques et tiennent l’appareil de sécurité pour responsable des violences. Il n’est guère étonnant que ce défi émane d’anciens ennemis du régime ne s’étant réconciliés avec ce dernier que sur le tard et de manière équivoque.

Pendant cinq mois, le pouvoir ne sait comment réagir face aux prêcheurs rebelles. Craignant les conséquences d’un affrontement ouvert, il recourt, sans succès, à divers moyens de séduction et de pression. C’est pendant le mois de Ramadan (août 2011) que les autorités sortent de leurs atermoiements : les oulémas contestataires ayant fustigé l’envoi des chars dans les villes de Hama et Deir ez-Zor, ils sont interdits de prêche, menacés et, pour l’un d’entre eux, physiquement agressés par les chabbiha, des voyous à la solde du pouvoir.

Ces événements constitueront un tournant de la première année du soulèvement. Dominait jusqu’alors l’idée que le pouvoir n’oserait pas se confronter aux oulémas contestataires par crainte de la réaction populaire. Par conséquent, suite à l’agression perpétrée contre al-Rifa‘i, certains prédisent des manifestations-monstres qui emporteront le régime. Or, si les habitants des banlieues populaires de Damas manifestent en nombre, les quartiers centraux de la capitale ne se mobilisent guère. Or, c’est dans ces quartiers relativement aisés que la victime compte la plupart de ses nombreux adeptes. Les proches disciples d’al-Rifa‘i ne cachent pas leur rancœur face à l’inaction de ceux qui, la veille encore, donnaient du baisemain à leur guide spirituel.

Ce que révèlent ces événements, c’est l’importance du facteur socio-économique dans le soulèvement actuel. Ce dernier est dans une large mesure celui des perdants de l’abandon du socialisme : ruraux et rurbains délaissés par un État qui, par le passé, se targuait de défendre leur intérêts, et habitants des ceintures de pauvreté des grandes villes. C’est au camp des bénéficiaires de l’économie de marché qu’appartiennent les grands oulémas. Par conséquent, même si leurs convictions et l’influence de leurs disciples politisés ont poussé certains d’entre eux à prendre le parti de l’opposition, ils ont dû prendre acte de la tiédeur du soutien que leur adressaient ces citadins aisés qui sont à la fois leurs fidèles et leurs bailleurs de fonds. Par là-même, ils ont pu apprécier à leurs dépens la fragilité faut-il dire l’inexistence, du sentiment communautaire sunnite.

Thomas Pierret