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mardi, 05 novembre 2024

Révolte contre le monde postmoderne

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Archives Nicolas Bonnal, 2009

Révolte contre le monde postmoderne

Nicolas Bonnal

Extrait personnel du recueil collectif : Julius Evola envers et contre tous (Orientations/Avatar, 2009).

En titrant d'une manière provocante "Révolte contre le monde post-moderne", je suppose qu'il y a quelque chose de pire que ce monde moderne contre quoi se révolter... Sommes-nous descendus plus bas qu'à l'époque où Julius Evola tonnait contre son monde moderne ?

Histoire-comique-de-Francion.jpgEt d'ailleurs cela fait beaucoup de temps que l'on tonne contre ce monde. Montesquieu s'en moque fort dans ses Lettres persanes, et de l'inflation, et de la mode, et de la crise démographique (comme déjà l'historien grec Polybe qui se navre du dépeuplement et du vieillissement de la Grèce impériale !), et du désir mimétique, et de la vanité des sujets du roi, et du pape, et du reste... Au 19ème siècle, que pourtant moi, Européen, je contemple avec nostalgie, Poe, Tocqueville, Maupassant, Baudelaire et tant d'autres contemplent avec mépris le « stupide dix-neuvième siècle » de Daudet. Pour en revenir à Montesquieu, il modernise une critique acerbe du siècle du « roi-machine » (Apostolides) que l'on pressent à travers les œuvres de Furetière, la Bruyère, la Fontaine ou même Sorel, auteur de l’étonnante histoire de Francion. Bref, la Fin des Temps est dans l’air du Temps, et on relira avec stupéfaction la fin des Mémoires de Saint-Simon pour s'en convaincre.

De quoi donc se plaint Evola et de quoi pouvons-nous nous plaindre nous, trente-cinq ans après sa disparition ? L’esprit traditionnel n'est-il pas lié à je ne sais quelle hypocondrie qui fait tout voir en noir, une mélancolie plutôt, comme celle du nain grincheux, symbole de Saturne et du plomb et qui toujours se plaint, surtout lorsque, comme Evola, il a affaire aux femmes ? Du reste Blanche-Neige, la reine alchimique, trouble, et bien, l'existence des sept nains chercheurs de trésors...

J'insiste, quitte à paraître un peu lourd; car tout de même l'esprit traditionnel aura bien entaché ma jeunesse, en lui faisant voir tout en noir ; et l'on ne vit qu'une fois, contrairement aux chats: « On est forcé d'écrire pour soi, de penser pour soi et d'espérer la fin de tout. Demain ce sera pis encore », écrit dans son prodigieux journal un Léon Bloy plus inspiré que lorsqu'il attend le retour des cosaques, comme d'autres attendaient de l'Orient du capital communiste et des supermarchés un réveil spirituel qui ramènerait l'Occident dans le droit chemin…

C'est d'ailleurs à mon sens une des qualités d'Evola: il n'attendait pas de grand réveil, il a pensé en kshatriya au sauvetage individuel sur un champ de bataille ruiné et abandonné.

Il n’a pas vraiment donné de recettes, mais il a plutôt cru à un salut très personnel, de type nietzschéen si l’on veut.

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Cinquante ans après ses grands manuels de résistance (arc et massue, tigre), on ne peut que confirmer l'effondrement de tout : des états, des nations, des Occidentaux, de la famille, des paysages, la pollution du monde qui a atteint un stade ontologique (mais dont parlent déjà les transcendantalistes américains !). On n'en est même plus à l'époque des conflits idéologiques qui opposaient le communisme et l'Occident libéral. L'islam rentre dans le rang à Dubaï ou à Médine et l'Orient goberge comme on sait. Tout le monde se fout de tout, se désintéresse du politique et du reste, les Français subissent sans broncher le gouvernement le plus incapable de leur histoire (mais c'est aussi ce que disaient Bloy ou Toussenel, lui du temps de la monarchie de juillet...).

L-Empire-de-l-ephemere.jpgNous sommes entrés dans la société post-moderne décrite au début des années 80 par Gilles Lipovetsky dans son Empire de l'éphémère, où il présente un individu cool et désabusé, humoristique et nihiliste. La différence est qu'à l’époque il avait encore un peu de réaction. Il n’y a plus rien aujourd'hui, et cette disparition de toute réaction, qui nous remplit d'angoisse et tremblement, est à mon sens apparue (sic) au milieu des années 2000; quand avec les horreurs de la bourse et de l'Irak, du bric et du broc, de la mondialisation et du néant, tout le monde s'est laissé aller au vide éternel.

L'époque est opaque, les temps sont mous. Mais comme dit déjà Zarathoustra repris par Charles de Gaulle (lire Tournoux), « Tout est vain, tout est mort, tout a été »... Il dit aussi : « le désert croît... malheur à qui recèle des déserts ! ». C'est d'ailleurs pour cela que l'on a accru la consommation d'anxiolytiques, d'antidépresseurs et de somnifères de toute sorte. Dans les années 70, la figure du militant ou du rebelle laisse la place à celle du dépressif (il culpabilise pour son chômage, sa technophobie, ou son absence de convivialité...); et l'on voit aussi le degré d'abrutissement atteint par le cinéma, que l'on compare aux grands films contestataires du début des Seventies : je pense au Grand Secret d'Enrico, à Soleil vert ou Rollerball.

Mais Guénon évoque déjà cette crise psychologique dans la Crise du monde moderne ; auquel je répondrai en citant Sénèque ou même les Sumériens qui se plaignaient du fisc (cf. Samuel Noah Kramer) : le monde n’est-il pas toujours en crise, le monde n'est-il pas une éternelle crise moderne ? Après on pourra toujours m’objecter que du temps de l'âge d'or les choses allaient mieux, il y a 65.000 ans, et que les hommes étaient dorés, comme le dit Hésiode: mais cela m'est difficile à vérifier, surtout que l'histoire, la géographie (ma formation...) ou l'archéologie ne valent rien pour les traditionnels... Quant à Evola qui encense l'empire romain, je peux lui donner à lire ou relire bien des textes, notamment de Sénèque, qui se désespère de l'état de son empire romain, de son pain et de ses jeux du cirque, lui qui avait été le précepteur d'un des monstres les plus renommés de l'Histoire. Il est facile de citer Caton quand on néglige de lire Pétrone ou Tacite, ou bien sûr Juvénal qui comme Montesquieu ou Boileau semble avoir écrit hier matin.

J'en ai fini avec mon introduction qui sert non pas à noyer le sujet, on l'aura compris, mais à le nier: à quel moment peut-on parler de temps traditionnel, d'âge d'or, de société parfaite sinon dans les rêves, ou sinon même de mauvaise foi ?... Et pourtant, je n'y peux mais : de la même manière que Delenda est Carthago, Delendum est monstruum modernum.

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Il faut détruire le monde moderne, il faut encore plus détruire le monde post-moderne, et si on ne peut le faire, il faut lui résister de toutes nos forces, à peine de sombrer dans la dépression, « l'angoisse métaphysique » dont se moquait Guénon, et tout le reste. Mais il ne faut pas le mésestimer, car, on l'a vu, les murailles de Jéricho n'ont jamais survécu longtemps au passage du buccin capitaliste. Marx nous avait prévenus dans son Manifeste. La Chine, l'Inde, le Japon, tout a été balayé par l'avarice, la gourmandise (15% d'ados chinois obèses..) et la cyber-luxure, quand ce n'est par la paresse spirituelle et intellectuelle, celle qui enrichit les laboratoires pharmaceutiques...

Car j'en viens à un autre obstacle, beaucoup plus concret maintenant: le temps. Pas le Temps avec un grand « T », celui de l'eschatologie, mais le mien, le vôtre, celui de notre vieillissement organique auquel Houellebecq a consacré des pages dit-on définitives. Le philosophe australien Pearson parle de ce fardeau de la personnalité vers 1890 déjà.

Je me promenais l'autre jour à cap d’Ail et je longeais mes plages et mes roches préférées, comme un promeneur romantique. Soudain je vis un voilier rempli de plaisanciers.

Je pensais aussitôt à Evola : le monde moderne, c'est cela.

Un tas de gens à poil qui « profitent de la mer, « qui profitent de leur vie », « qui profitent de leur temps libre ».

Bloy dénonce déjà cette obsession du Jouir qui est la marque de la vie sous le Second Empire.

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Mais... mais il y a en 2010 une petite différence avec l’époque de la rébellion d'Evola (les Sixties). Lui était contemporain d'une jeunesse gauchiste, stripteaseuse, marginale, contestataire, luxurieuse... Celle décrite par Godard, dans les films « existentialistes » d'Antonioni ou caricaturée dans les films de Dino Risi (Les Monstres, magnifique parabole sur les Rigolus de la société de consommation toute neuve à l'époque).

9782253053224_1_75.jpgMais là c'était différent : sur mon voilier d'ailleurs modeste de quarante pieds il n'y avait que des vieux à bord. Oh, pas des vieux paralytiques, pas des cacochymes. De bons retraités bien nourris au viagra et aux farines animales, un bon troupeau festif de « grosses bêtes bien dociles, bien habituées à s’ennuyer » (Céline). Le troupeau post-moderne est en effet postmoderne au sens littéral, il vient après les modernes, il a donc vingt ou trente ans de plus. Je vois 30% de sexagénaires où que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord, et même en Amérique du sud, dans les zones principalement peuplées de blancs (Uruguay, sud du Brésil, province de Buenos Aires). Je sais que la population du Brésil va passer d'une moyenne d'âge de 25 à 41 ans d'ici quinze ans, et que la Chine, qui ne sait déjà pas quoi faire de sa jeunesse, va compter 500 millions de retraités (ou présumés tels) en 2050. La population russe va disparaître, comme l'allemande, la coréenne, l’italienne, etc. il ne restera que les noirs et les robots. Sur ces bonnes nouvelles, on se demande contre quoi on va se révolter ? Peut-être que les Folamour qui nous gouvernent vont nous concocter un plan de survie cannibale, en tout cas il est certain que ce ne sont pas des septuagénaires remariés, dont nous ferons bientôt tous partie, qui vont nous tirer de l'ornière. Buzzati, le peu évolien, nous avait prévenus dix bonnes fois dans Le K.

De même, Julius Evola se plaint des Beatles ou de la littérature existentialiste ou du jazz : mais que cette sous-culture nous paraît grande aujourd'hui ! La nullité abyssale de l'époque, que mêmes les ados que je croise reconnaissent, n'est plus mise en doute par personne. Il suffit d'ouvrir sa page Yahoo pour se rendre compte du niveau ahurissant de nullité que recèlent les préoccupations des gens : je copie ce que j'ai sous les yeux (nous sommes le 6 octobre 2009, à 11 heures du matin).

Valérie Payet, Karim Benzema, Spencer Tunick, Rugby fédéral, Chantal Goya, Rallye de Catalogne, Lindsay Lohan, Peugeot 3008, Loi Hadopi, Brigitte Bardot...

Voilà ce qui passionne mes contemporains, qui ont tous ou presque bac+5, et qui sont tous plus cons que la cuisinière de Flaubert. Il me semble bien délicat tout d'un coup, Evola, de se plaindre de Sartre ou Pasolini, de Louis Armstrong ou des jeux olympiques de Rome... Nous sommes bien plus bas.

Nous sommes plus vieux, nous sommes plus bêtes. C'est la première observation. Nous sommes plus vieux ; donc plus radins, plus luxurieux (tout en étant post-sexuels, car les filles d'aujourd'hui préfèrent boire entre elles que faire l'amour, et plus un jeune ne se risque à « draguer », à la façon des idiots du film Les Valseuses). Nous n'avons plus un seul idéal politique, juste la volonté de nuire à notre prochain par le biais juridique dont l'écologie exterminatrice n'est qu'une des ramifications (et pas l'inverse).

pack-pictos-interdictions.jpgOn nous a interdit d'interdire, eh bien maintenant tout va nous être interdit: conduire, boire, respirer, fumer, monter dans un avion, cracher par terre, parler même... On aura droit au doigt dans le cul puisque Ben Laden a inventé le suppositoire explosif... Le monde postmoderne s'annonce comme le mauvais film dont parlait Deleuze. Depuis les attentats gluants de 2001, et ce Ground Zero qui n’a pas été reconstruit (Les Hommes au milieu des ruines – des ruines ou des tuiles ?), nous sommes dans un espace-temps gelé, circulaire, clos, une ronde de nuit infernale et ennuyeuse, gâteuse et interminable. Je me réfugie moi dans la vieille musique classique de Pollini ou Karajan, dans les westerns des années 50, décennie diabolisée par Evola, mais où l'on peut encore admirer du Walsh, du Donen ou du Ford. Et j’essaie de ne même plus regarder les nouvelles, de savoir ce qui se passe, ou ne se passe plus. Il devient difficile de se faire des amis, les gens devenant trop cons (le mot est juste). Ceux qui ne le sont pas souffrent, culpabilisent, prennent des produits toxiques (je parle des drogues autorisées bien sûr), deviennent timides....

On n'ose plus, de peur de se faire traiter d'aigris, ou plus simplement traîner devant les tribunaux. Il y a cinquante ans les clivages étaient politiques ou spirituels, aujourd'hui ils sont purement existentiels. On se fond dans la masse ou pas, avec peu de perspectives de futur. Car si l’étranger (pas si étranger d’ailleurs) de Camus commence par la visite au cadavre de la mère à l'hospice, il faut savoir que c'est à l'hospice que se terminera pour tous la chanson de geste post-moderne, d'ici cinquante ou cent ans. On nous promet une durée de vie de 120 ans, et comme le disait le docteur Alexis Carrel, la société augmentera notre durée de vieillissement bien plus que notre durée de vie. Cela doit d'ailleurs correspondre à une logique infernale : une épouvantable salle d'attente où l'on ne peut rien faire. Je me vois actuellement environné par mes vieilles tantes qui voudraient bien mourir et ne le peuvent plus (Exorciste III, le meilleur). Elles ont cent ans, elles redoutent d’en tirer encore pour vingt ou trente. Quant aux enfants, ils vieillissent en même temps que leurs parents. On héritera à 80 ou 90 ans, si l'on a des parents. Le monde nouveau est avancé.

J'aurais 80 ans dans une France qui n'aura plus rien de français, ou je serai ailleurs, dans un monde qui n'aura plus rien de monde; je ne sais pas de quoi je vivrai, si même je survivrai, car on me fera comprendre comme à quelques autres milliards de vieillards que je suis de trop sur cette terre.

Des sexagénaires friqués iront faire des croisières minables sur des mers polluées ou bien assisteront à des concerts de rock-stars grabataires... et l'on réélira des politiciens liftés, botoxés et chevronnés promettant à un vieux public de trouillards de nettoyer au karcher des banlieues qu'ils ont eux-mêmes peuplées, avec les compagnies aériennes et le patronat, de populations allogènes inassimilables mais tenues par la drogue et la médiocrité de la vie ordinaire. Yeaaaah !

9782070701124-475x500-1.jpgCette espèce d'horreur ordinaire que je viens de décrire sommairement n'est même pas neuve : elle est tout entière présente dans le Voyage au bout de la nuit. Relisez ces pages inoubliables, et cette « petite musique de la vie que l'on n'a plus envie de faire danser », et ce troupeau soumis, et « ce commerce partout, ce chancre du monde ». Car c'est bien le commerce qui aura eu raison de tout cela. Ah, l’Angleterre et son bonheur matériel qu'elle aura partout imposé... Un des intérêts du reste d'Evola est qu'il s'était intéressé physiquement à son siècle: il aimait le sport, l'alpinisme, la guerre, l’héroïsme, il avait le culte des valeurs chevaleresques contemporaines, il admirait Jünger ou Drieu. Mais on sait comment a terminé Drieu, et on relira Soixante-dix s’efface de Jünger pour comprendre comment a terminé le grand homme. Dans ce livre admirable, on sent comment peu à peu Jünger, avec toute sa culture, sa bonne santé, son équilibre romain, son goût pour la bonne vie, est progressivement envahi, déprimé, possédé par l'horreur de ce monde de consommateurs impersonnels.

Il se rend au Maghreb, où je suis né, et progressivement il voit le monde de Guénon et de Titus Burckhardt se déliter devant lui, avec sa médiocrité, sa sexualité, ses constructions, son horreur économique et tout le reste. Et c'est Jünger, que même Evola admirait... Alors, où en sommes-nous, camarades ? Plus bas que l'enfer ! Nous avons touché le fond, mais le fond est vaseux, et nous nous enfonçons encore. Un monde sans prêtres, sans guerriers, sans grands hommes, sans visionnaires, sans conscience, sans jugements, un monde en outre sans corps et sans jeunesse, sans valeurs et sans mémoire.

Le sauvetage ne peut être qu'individuel, dit-on. Peut-être familial, si l'on a rencontré la belle âme-sœur adéquate. Le plus dur est alors de transmettre à l'enfant la lucidité sans le malheur.

De révolte, mieux vaut n'en pas parler. On nous drogue, on nous ment, on nous disperse maintenant comme à Pittsburgh à coups de canon à son. Les foules n'existent plus, les sociétés secrètes non plus, les ordres solaires ou religieux encore moins. La nature, c'est ce qui me peine le plus d'ailleurs, paraît de moins en moins réelle, naturelle. Elle est un parc national cartographié par Google Earth dans le meilleur des cas, et pour le reste... Nous savons que nous avons six fois plus de temps à partager avec un conjoint, quinze fois plus de temps libre qu'il y a deux siècles, et qu'il n'y a plus de religion qui tienne vraiment la route (mais Nietzsche le disait déjà). Chacun peut se soumettre à son filet d'illusions personnelles ou collectives, mais le filet est de plus en plus troué. Nous ne sommes même plus dans le profil d'une attente eschatologique.

Bien orgueilleusement, les prédictions se sont succédé pour rien, où Guénon nous annonçait la fin du monde moderne qui serait celle d'une illusion (ah bon ?). Pour l'instant, c'est notre propre fin, précédée de notre pénible vieillissement, qui nous guette. Comme l'autre dans sa tour, nous n'avons rien vu venir. Ceux qui attendaient trop se sont trompés ou en ont trompé d'autres. Peut-être que Debord a raison et que « le destin du Spectacle n'est pas de finir en despotisme éclairé » ; mais nous n'en sommes même pas certains. Peut-être que tout va s'éteindre lentement, minablement, puisque, comme le dit mon ami Jean Parvulesco, qui participe à ce recueil sur Evola, « la race humaine est fatiguée ». En 1941, les Allemands lancent 170 divisions pour attaquer la Russie et ils se heurtent à la résistance de toute une nation de 160 millions d'habitants. Les deux pays n'ont pas aujourd'hui le dixième de cette frappe militaire d'alors, et les deux nations sont aujourd'hui en voie de disparition démographique. L'histoire est terminée, merci monsieur Fukuyama.

Si j'en reste à ma notion personnelle, que je n'impose à personne, de révolte évolienne contre ce monde du néant absolu et relatif, je vois les contenus suivants : continuer d'écrire ; continuer de lire, d'écouter (ou de jouer) de la musique ; danser, faire du sport, continuer de fréquenter les têtes conscientes, même si l'on se fait un peu de mal à force – et qu’elles se raréfient dangereusement) ; aller vers ce qui reste de nature ; pratiquer la révolution froide de Houellebecq en refusant par exemple de consommer; fuir, là-bas fuir, autant que je le peux. Et mépriser, aussi mépriser mais jusqu'à l'ignorance de l'infra-humanité coprophage qui m'entoure. Car je n'ai plus de temps à perdre. Jamais le mens sana in corpore sano ne m'aura semblé si vrai, à une époque de vide intellectuel et d'obésité corporelle. A une époque où l'on n’a plus d'hommes au milieu des ruines, mais des touristes au milieu des ruines. Nous n'avons d'autre choix alors : les temps sont mous, devenons durs.

« Pourquoi si dur ? », demande le morceau de charbon dans le Zarathoustra. Parce qu'on n'a pas le choix, justement. C'est cela ou y passer tout de suite. On attendra que les touristes soient partis et l'on se promènera entre nous dans les ruines. En relisant les Œuvres du baron Evola.

https://www.amazon.fr/Evola-Envers-contre-tous-Collectif/...

mercredi, 25 septembre 2024

Voyage en Absurdie: les députés européens votent pour la guerre contre la Russie

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Voyage en Absurdie: les députés européens votent pour la guerre contre la Russie

Pierre-Emile Blairon

J’allais écrire : les députés européens « s’engagent » pour la guerre contre la Russie.

Bien évidemment qu’ils ne s’engageront pas eux-mêmes ; mais ils ne sont pas le moins du monde troublés d’envoyer leurs peuples au casse-pipe, de déclencher éventuellement une guerre nucléaire qui fera des dizaines de millions de morts militaires et civils, vieillards, femmes et enfants compris, et la destruction de tous les moyens de subsistance de ceux qui n’auront pas eu la chance de mourir sur le coup ; rappelons-nous Dresde, Hiroshima, Nagasaki… trois villes intégralement détruites ainsi que leurs habitants par ceux-là mêmes qui agressent maintenant la Russie et les peuples européens.

La prise de conscience de cette abomination passée et à venir devrait inciter les moins informés (ou les plus décérébrés) à se poser des questions pour comprendre, enfin, que nos « élites » occidentales, dans leur grande majorité, sont en guerre contre leurs propres peuples, et ça ne date pas d’hier.

Nous avons, à travers de nombreux articles, expliqué comment l’Amérique, devenue l’Ordre mondial, avait, au lendemain de la seconde guerre mondiale, constitué la vassalité de l’Europe en installant au pouvoir de cette nouvelle Europe des hommes et des femmes entièrement acquis à la cause atlantiste ; j’écrivais le 4 mars 2023, dans cet article : L’Ukraine, berceau et tombeau des Européens [1] ?

« L’un des fondateurs de cette structure sera Jean Monnet, agent de la CIA (selon Marie-France Garaud, Philippe de Villiers, François Asselineau et bien d’autres), tandis que d’autres fondateurs de cette institution comme Robert Schuman et le belge Paul-Henri Spaak tiendront le rôle de simples exécutants au service des États-Unis.

On nous a fait croire que le plan Marshall fut mis en place par les Américains pour, selon eux, « aider » les Européens ; ce plan Marshall a été une telle réussite pour leurs affaires qu’ils n’hésiteront pas à provoquer des conflits (tout bénéfice pour le complexe militaro-industriel) pour reconstruire des pays qu’ils auront ruinés auparavant ou pour piller leurs ressources. La liste est interminable (les derniers en date : Irak, Syrie, Libye, Serbie, Afghanistan). L’Ukraine vient d’entrer en lice et là, les USA font très fort : ils demandent à un petit pays, l’Ukraine, d’entrer en guerre contre un grand pays (la Russie) qui refuse leur domination ; l’Ukraine envoie sa population se faire massacrer, les armes sont fournies par les Européens et ce sont les entreprises américaines (sous la houlette de Blackrock) qui reconstruiront l’Ukraine dévastée, aux frais des mêmes Européens. »

Je n’ai rien de plus à rajouter à ce que j’écrivais il y a deux ans dans cet autre article : Lola, islam, motion de censure, Ukraine : mais à quoi joue le RN [2] ?

« Sur le plan géopolitique, nous savons désormais que cette affaire ukrainienne a été préfabriquée de longue date par les USA, l’UE, l’OTAN, la CIA ou l’Ordre mondial, comme vous préférez (mais considérez tous ces organismes ou États comme une seule entité).

Le Système mondial représenté par les USA n’a qu’un objectif : faire perdurer sa suprématie en supprimant tous ceux qui pourraient y porter atteinte ; un axe Europe-Russie qui pourrait se mettre en place serait létal pour l’Empire mondial qui doit à tout prix le bloquer ; l’affaire des Balkans, les bombardements meurtriers sur la population serbe, la création de l’État islamique du Kosovo n’avaient pas d’autre but que d’empêcher ce rapprochement. L’affaire ukrainienne est une autre tentative du Système pour réaliser son projet impérialiste. L’ennemi de l’Europe n’est pas la Russie, ce sont les USA qui ne cachent pas leur hostilité à l’égard des Européens et de toute nation qui viendrait contrarier leur projet de mainmise sur le monde. »

Vous trouverez ci-après la liste des députés européens qui ont voté le 18 septembre 2024 pour la guerre, ceux qui se sont abstenus, ceux qui ont voté contre [3].

Marion Maréchal et son groupe (Nicolas Bay, Guillaume Peltier, Laurence Trochu) ont voté pour la guerre ; ils sont donc quatre fois infidèles, une première fois à leur parti d’origine, Reconquête, une deuxième fois à leur pays, une troisième fois à leur peuple, une quatrième fois à une véritable Europe qui n’a jamais vu le jour, libre et indépendante de l’Ordre mondial et qui aura enfin réussi à faire la jonction avec son grand frère de l’Est. Ces gens qui ont trahi (aussi) notre avenir et celui de nos enfants seront responsables du malheur qui pourrait arriver car on ne peut pas croire qu’ils sont incapables d’imaginer les conséquences de leur vote.

Sarah Knafo, seule représentante de Reconquête, s’est abstenue.

Tous les députés RN ont voté contre, sauf Jordan Bardella qui était absent.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] https://nice-provence.info/2023/03/04/ukraine-berceau-tombeau-europeens/

[2] https://nice-provence.info/2022/10/21/lola-islam-motion-censure-ukraine-rn/

[3] https://howtheyvote.eu/votes/169676

jeudi, 01 août 2024

Réflexions au milieu de la convergence des catastrophes

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Mais demain nous appartient...

Réflexions au milieu de la convergence des catastrophes

Werner Olles

Nous écrivons cet essai quelques semaines seulement avant le 20 août, deuxième anniversaire du meurtre lâche et insidieux de la philosophe et publiciste russe Darya Dugina par les services secrets de la junte nazie et criminelle de Kiev, dirigée par le dictateur corrompu Selenski.

L'acte de ces assassins déshumanisés s'est déroulé sous les yeux horrifiés de son père, à qui il était sans doute destiné. La jeune femme, qui a porté l'héritage de son père, le philosophe et écrivain Alexandr Douguine, et dont les conférences et les écrits analysaient et démasquaient l'impérialisme mondial destructeur des peuples de l'Occident collectif tout en lui déclarant la guerre sainte, nous montre théoriquement et pratiquement la bonne voie, la voie difficile. Dasha est morte, c'est une martyre de la politique, mais elle continue à vivre dans nos cœurs parce qu'elle s'est battue pour le bien contre le mal. Contre les maîtres sataniques de l'or et de l'argent de Davos, contre le trans-atlantisme, l'unipolarité, le mainstream occidental et ses vassaux politico-médiatiques bellicistes, et pour la naissance de la liberté multipolaire des peuples et des nations. Leur héritage nous donne la force et le courage d'affronter, armés et l'esprit en éveil, la bête du « Great Reset » dans toutes ses atroces nuances.

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L'Occident collectif, avec son transhumanisme, sa volonté enragée d'effacer l'histoire, sa folie du gendérisme, avec sa sorcellerie répugnante et sa folie woke-LGTB et avec ses innombrables autres dystopies, toutes contraires à la nature humaine, comme par exemple l'ultra-mondialisation, a entre-temps provoqué la rupture définitive et vitale entre l'État-nation impérial russe et l'impérialisme libéral-mondialiste des États-Unis/de l'OTAN, entre la Troisième Rome et le marais toxique mondial et l'infamie spirituelle du règne cosmopolite du mensonge. Cette fracture est irrémédiable, et c'est tant mieux, car au milieu d'un monde occidental qui est en train de s'effondrer parce que le mensonge, le crime, la trahison et la violence ne sont pas en mesure d'arrêter la Russie et l'orthodoxie chrétienne, qui se dressent comme un roc invincible dans la tourmente. L'Occident collectif peut envoyer tous ses mercenaires impies, assoiffés de meurtre, contre l'Empire de la Lumière, ils se briseront contre ce rocher.

« Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille entre les hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul » a écrit un jour Arthur Rimbaud, nous rappelant ainsi cette vérité irréfutable, mais apparemment difficile à accepter pour les stratèges allemands de l'avant-garde, celle de la soi-disant « nouvelle droite », que la métapolitique ne signifie rien d'autre que la guerre de l'information, et que ce que l'on appelle « l'avant-garde » doit en premier lieu être d'assumer la fonction d'une “élite de provocation” (Bernd Rabehl). Le fait que la métapolitique soit une véritable guerre, avec de vrais belligérants et, en cas d'urgence, de vrais morts, et qu'elle puisse mener au martyre politique sur le chemin de la guerre, est - semble-t-il en tout cas - totalement inconnu chez certains «savants sur le front de la théorie». En revanche, la devise de Darya Douguina était « Vita est super terram ! » - « La vie, c'est la guerre sur terre ! ». Alors que les médias pro-Otan se sont livrés à un terrorisme verbal des plus cruels et nauséabonds, notre devoir devrait être de rouvrir les portes de la vie, de la douleur, des passions, mais aussi du mépris - et non de la haine - à l'égard de la clique dirigeante de vassaux et de collabos qui, en cas de doute, marcheront sur (nos) cadavres.

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Mais la métapolitique nous apprend aussi que la « nouvelle droite » postmoderne en RFA n'a pas la moindre idée de ce qu'ont véritablement écrit Marx ou Gramsci. C'est un peu comme la néo-gauche, même si elle est encore plus trash. Mais ce n'est pas une excuse, bien sûr. Le « pré-carré » démesurément surestimé de quelques penseurs - les noms ne sont ici que du vent, mais il serait en tout cas préférable qu'ils réfléchissent d'abord avant de commencer à « pré-penser » au-delà de leur arrogance ridicule - devrait en effet recommencer à réfléchir à partir de Marx lui-même afin de mettre la métaphysique historique de la modernité, la pratique émancipatrice et la théorie critique sur un dénominateur commun. Ce n'est pas très facile, il est vrai, mais c'est tout à fait possible si l'on considère l'« empire du mal », le marxisme, non pas comme un « dérapage » traître de la gauche, ni comme la raison des Lumières mise en œuvre, qui devient ici visible, mais comme une critique radicale des Lumières, que l'on doit malheureusement encore chercher à la loupe dans ce que l'on appelle la « nouvelle droite ».

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Toujours est-il que le 21 juillet, sur PI-News, Martin Renner, député de l'AfD au Bundestag et fondateur du parti (photo), a enfin osé dire quelque chose que personne n'avait osé faire jusqu'à présent dans les cercles de nos stratèges soi-disant avant-gardistes. En effet, le penseur français et cofondateur du GRECE, Guillaume Faye, avait déjà attiré l'attention sur ce fait il y a près de vingt ans dans son ouvrage fondamental du même nom, « La convergence des catastrophes », qui n'est malheureusement pas encore paru en allemand; la « centrale parisienne », y compris ses épigones allemands, a perçu cet ouvrage tonifiant comme un pessimisme critique à l'égard de la culture; la petite frange allemande s'est souvenue de certains décrets de la « centrale » dans sa critique toujours réductrice de l'universalisme occidental. D'abord, Faye, le porteur de la mauvaise nouvelle, a été dénigré à titre posthume, ridiculisé, pour finalement être complètement ignoré. Lorsque cela n'a pas été possible, parce que quelques rares vrais hommes de droite se sont érigés en défenseurs et en justificateurs de Faye, parmi lesquels on peut citer en premier lieu Robert Steuckers, Stefano Vaj, Audrey d'Aguanno, Pierre Vial et Constantin von Hoffmeister, et que finalement l'auteur de ces lignes a lui aussi réfuté sans hésiter, à l'aide de nombreux faits, le « discours de crise » dérisoire derrière lequel on voit clairement la peur panique de la cruelle vérité, la mesure d'ostracisme a été prise par les disciples du « gourou » parisien. Les défenseurs de Faye ont rapidement été déclarés « auteurs de la petite scène (d'extrême-droite) », dont les thèses n'avaient pas à être discutées, et le dossier Guillaume Faye a été clos.

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Nous sommes tout naturellement très heureux que Martin Renner, un homme politique, ait rouvert le dossier à l'occasion de l'interdiction de la revue COMPACT et de la chaîne Compact-TV et nous lui donnons volontiers la parole. Sous le titre « Faeser et consorts. Crise ou catastrophe ? », Renner écrit: "Après une crise vient souvent la catastrophe. La catastrophe n'est pas seulement l'augmentation sémantique de la « crise », mais souvent aussi le sommet d'une évolution. C'est donc la conséquence directe et le résultat d'une crise non résolue. Cette brève présentation est nécessaire. Et ce, afin d'exposer le sérieux nécessaire avec lequel il faut considérer et traiter les actions récentes de la ministre fédérale de l'Intérieur et également du gouvernement fédéral.

CE N'EST PLUS UNE CRISE DURABLE, CE QUE NOUS VIVONS DANS NOTRE RÉPUBLIQUE, C'EST UNE CATASTROPHE. UNE DÉVASTATION CATASTROPHIQUE ET PLANIFIÉE DE NOTRE DÉMOCRATIE ».

Voilà ce que dit Martin Renner, qui mérite donc nos remerciements. Il faut espérer que son excellente contribution aura au moins ouvert les yeux de quelques camarades et amis sur la situation insupportable que nous vivons dans la « meilleure Allemagne qui ait jamais existé ». Il ne suffit pas de s'en remettre à la sagesse des soi-disant « penseurs » et des « experts » autoproclamés qui se bousculent une fois de plus dans le creux de l'été 2024 pour délivrer des messages nébuleux, remplacer les analyses par des démonstrations de bonne volonté, argumenter à l'encontre des faits et des règles logiques, ce qui est loin d'être un dérapage isolé, mais qui se sentent là vraiment dans leur élément.

En fait, cela montre trois choses : premièrement, que la catastrophe a atteint la conscience publique au moins depuis la contribution de Martin Renner au site PI, quelle que soit sa forme tordue ; deuxièmement, qu'elle ne doit pas exister si l'on en croit nos « penseurs » et qu'il faut donc l'interpréter comme un phénomène passager ; et troisièmement, que cela n'est justement plus possible.

Les idiots utiles et les empêchés de la théologie

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Les idiots utiles et les empêchés de la théologie

François Mannaz

Des penseurs avisés opinent que tout est théologique. L’hyper gauche fait sous nos yeux démonstration de son hyper soumission à la théologie. Sous les applaudissements incestueux de l’extrême centre, les sourires complices de l’alter centre et le consentement benoît de l’imbecillitas theologiae.

Depuis des semaines , l’hyper-gauche  hystérise, vaticine, vocifère au "barrage", au "cordon sanitaire", à la "démonisation" d'une partie du peuple français de France . Ses  assauts de « diabolie », de « front républicain », de sorcellisation fanatiques démasquent le front anti-popu. La causalité magique révèle les heures les plus sombres de la terreur théologique. Au vrai, ces godillots "du Livre" s’affichent manifestement comme pas très "laïcs". Leurs paroisses rugissent de l’hyper haine contre le peuple - qui se dit en grec ancien Laos. Elles s’époumonnent aux cris du «ra». Elles font de la ra-cistance l’horizon indépassable de ses courroux. Savent-elles que le radical ra signifie pronunciamento de la malfaisance ? Et c’est ainsi que le snobisme de classe dévisse en "snobisme de race" selon le mot autorisé de George Steiner. Ce qui démontre à l’envi l’ancrage conceptuel au livre.

Le slogan de guerre civile de conversion au "faire barrage" institue lesdits bateleurs  en commissaires du « théologiquement correct » (scripsit Alexandre Kojève). Ils ingénierisent l’effroi au carburant de leur propre panique face à l’advenue du peuple sur le trône. Ils conchient dès lors le peuple- politique et singent à la transe démo-républicano-cratique : contre, hors, loin du peuple. Ce faisant ils osent installer leurs paroisses en gardiennes « jalouses » et farouches du royaume. Les p’tits héritiers de Clovis s’obstinent dans le chauvinisme  paroissial rance de leur « saloperie archi décrépite » (Émile Cioran dixit). Les petites frappes de la théurgie restent d’abord les catéchumènes du livre . Ce sont les exacts libéraux de l’extrémisme expérimental et de la surenchère spéculative ; soit la sous-préfecture du "en même temps".

Au vrai, l’entreprise vise ni plus ni moins à asseoir, garantir, permaculturer le status quo. Les pseudo-révolutionnaires à la gueule ouverte s’avèrent parfaits gros conservateurs repus. Ils œuvrent toujours à ce que leur histoire "sainte"  demeure sainte et que son fleuve immonde poursuive sa course dévastatrice (dette, rigueur, terreur hyper-moralinée, traite hominide depuis tous les confins, Mathew effect à tous les étages,…). Il s’impose de requalifier et re-calibrer l’engeance en cléricature fonctionnelle . L’acharnement téléologique vomit l’acharnement théologique.

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Il traîne assez dans la science théologique le concept de « katechon ». La notion active les têtes, tant en théorie que dans la praxis. Il est consubstantiel à l’interrègne. Les religions secondaires s’agrippent à leurs prébendes et résistent  à toute force à leur grand remplacement. Tous les coups et coûts leur sont permis ; tous les fakisages et wokages sont mobilisés à la cause chiffonnière; tous les "ra-ismes" sont motorisés à la ra-cistance d’épuration. La rigueur déluge pour moissonner et ratisser au "tout sauf le Peuple, ses héros, ses hérauts"!

La conspiration est au primat du pérégrin sur l’autochtone indigène: les bateleurs fascisent à la Haine pour garder les clés du royaume-paroisse. Ainsi va la théologie; ainsi le veut la théologie. Et la théorie du katechon, ensemble ses fonctionnaires, ne doit s’entendre que comme technologie de la théologie. Le spectacle du cirque théocratique souligne notre encastrement à la forme cage et élit ces comédiens en intermittents de la porno-théologie. Le mélencho-mélanchtonisme devient caricature de "la bête immonde" exactement stigmatisée par le camarade Bertold Brecht.. Cette anthropologie corsaire fait de la légalisation de l’illégitimité la structure du maintien institutionnel des sales gosses du "texte". Elle opère théocratie du gel, de la pétrification, de la pulvérisation du « changement. Ils s’agitent, éructent, tempètent pour que rien ne change. Ce sont les sicaires de l’angélinat. Baptiste Rappin écrit joliment que ce sont les « avocats du katechon » .

Restent ceux qui, à grand tort, croient devoir céder, s’incliner, baisser l’échine. Ils n’ont pas compris qu’il est tout à fait vain de s’humilier. Il est éthologiquement impertinent de faiblir devant l’agression. Il est totalement impolitique de se ranger au mimétisme de la "dé-diabolisation". Le raisonnement et la raison théologiques sont indécrottablement rivés à l’accomplissement implacable de ce qui est écrit. Le seul destin qui vaille est inversivement de revendiquer, d’affirmer, d’incarner la contre- théologie et de fabriquer les instruments de la contre-katéchoncie. Car l’hyper-fascisme est en face, c’est ceux d’en face et leur mythologie théo-techno-policière. Il faut se convaincre que le fond de l’air est hyper théologique donc misosophique. Sa mise en folklore est de la plus obscène actualité au plus haut de l’état théologique de l’État. À ce constat, il s’évince que les gens d’en face n’ont plus que le lock-out pour tenter de faire survivre le régime d’exception. Les p’tits dieux sont bien nus .

La lucidité intime de ne jamais braver une situation d’asymétrie conflagrationnelle sans tenter de renverser l’hostilité asymétrique. L’ntelligence préside d’abord au mieux connaître l’adversaire que soi-même. L’audace commande de dénoncer la machination adverse. Contrer la haine de l’adversaire appelle à doxanalyser sa moraline, à attaquer sa culte-ture et et à dénoncer son ra-isme. Vouloir le triomphe implique de combattre l’asymétrie théologique par une offre de mytho-graphie de la plus puissante expression. Mais ceci implique d’en avoir une. Est-ce le cas ? Non à l’évidence. Sinon il n’y aurait pas prosternation, révérence, soumission à l’ennemi. À ce compte, le catapultage dans l’impolitique par l’anti-politique ne peut s’éviter. Supprimer l’équation théologie=katechon il faut. Changer de théologie ce serait mieux.

François MANNAZ

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mercredi, 03 juillet 2024

Maurice Bardèche et la race à prix unique

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Maurice Bardèche et la race à prix unique

Nicolas Bonnal

Tous nous savons ce que sont devenues nos rues à Paris, Londres, Berlin. On sait aussi qu’il est trop tard et que les gens s’en foutent (sauf Zemmour, le pauvre). Trotta a transmis une vidéo comparative entre les rues de New York en 1930 (époque de Céline) et 2023. On vous laisse juger.

https://x.com/silvano_trotta/status/1808067308524360054

Trotta, qui n’est pas une lumière, limite cela à la malbouffe: mais il y eut un « grand remplacement » (notion fictive-conspirative comme on sait) aussi, favorisé par les Kennedy du reste (voyez Alien nation, par l’anglo-américain Peter Brimelow, journaliste repenti du WSJ, et la fin du goût et de la culture en tout, notamment en mode. Comparez même un film de l’époque d’Eisenhower avec celle de Biden et découvrez mon livre sur la Comédie musicale ou ma Destruction de la France au cinéma – car la France et les USA sont les deux pays où tout s’est passé le plus vite – en prime time comme on dit.

Oublions le défilé de monstres, de trumeaux, de cageots, comme on disait dans ma jeunesse. Et revenons-en aux maîtres.

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Céline en parlait ainsi des belles américaines dans le Voyage :

« J’attendis une bonne heure à la même place et puis de cette pénombre, de cette foule en route, discontinue, morne, surgit sur le midi, indéniable, une brusque avalanche de femmes absolument belles. Quelle découverte ! Quelle Amérique ! Quel ravissement ! Souvenir de Lola ! Son exemple ne m’avait pas trompé ! C’était vrai ! Je touchais au vif de mon pèlerinage. Et si je n’avais point souffert, en même temps des continuels rappels de mon appétit je me serais cru parvenu à l’un de ces moments de surnaturelle révélation esthétique. Les beautés que je découvrais, incessantes, m’eussent avec un peu de confiance et de confort ravi à ma condition trivialement humaine. Il ne me manquait qu’un sandwich en somme pour me croire en plein miracle. Mais comme il me manquait le sandwich ! Quelles gracieuses souplesses cependant ! Quelles délicatesses incroyables ! Quelles trouvailles d’harmonie ! Périlleuses nuances ! Réussites de tous les dangers ! De toutes les promesses possibles de la figure et du corps parmi tant de blondes ! Ces brunes ! Et ces Titiennes ! Et qu’il y en avait plus qu’il en venait encore ! C’est peut-être, pensais-je, la Grèce qui recommence ? J’arrive au bon moment ! »

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Après il y eut une certaine guerre avec une certaine défaite et ses conséquences certaines. Et voici comment Bardèche en parle dans sa Terre promise ; c’est qu’il n’y aura plus de patries et plus de droit patriote :

« Car telle est, en vérité, la condition de l'homme après la déposition des patries. On soutient par pression les régimes qui ouvrent largement la cité à l'étranger. On exige que ces étrangers reçoivent les mêmes droits que les habitants du pays et on condamne solennellement toute tentative de discrimination. Puis on ne reconnaît pour régulière qu'une manière d'opiner purement numérique. Avec ce système, quelle cité ne sera pas, en un temps donné, soumise par une conquête pacifique, submergée par une occupation sans uniforme et offerte finalement au règne de l’étranger ? Le point final est atteint ici. Les différences nationales seront peu à peu laminées. La loi internationale s'installera d'autant mieux que la loi indigène n'aura plus de défenseurs. »

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Donc après on construit une population d’un certain type que l’on peut apprécier partout  maintenant qu’il ne sert plus rien de voyager :

« Et d'un bout à l'autre du monde, dans des villes parfaitement pareilles puisqu'elles auront été reconstruites après quelques bombardements, vivra sous des lois semblables une population bâtarde, race d'esclaves indéfinissable et morne, sans génie, sans instinct, sans voix. L'homme déshydraté régnera dans un monde hygiénique. D'immenses bazars résonnants de pick-up symboliseront cette race à prix unique. Des trottoirs roulants parcourront les rues. Ils transporteront chaque matin à leur travail d'esclave la longue file des hommes sans visage et ils les ramèneront le soir. Et ce sera la terre promise. »

Debord que l’on ne peut accuser de racisme ou autre écrit dans sa Société du Spectacle :

« Sous-produit de la circulation des marchandises, la circulation humaine considérée comme une consommation, le tourisme, se ramène fondamentalement au loisir d'aller voir ce qui est devenu banal. L'aménagement économique de la fréquentation de lieux différents est déjà par lui-même la garanti de leur équivalence. La même modernisation qui a retiré du voyage le temps, lui a aussi retiré la réalité de l'espace. »

Le niveau de connerie actuel est telle que des lignes comme celles-ci ne peuvent plus être comprises.

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Bardèche poursuit lui sa vision du futur. En 45 on peut dire qu’il nous restait quinze ans à vivre : De Gaulle-Chirac-Giscard ici, Kennedy là-bas, les travaillistes GB ensuite (Blair notamment qui joue un rôle eschatologique, comme Macron) allaient y mettre bon ordre ; il y aura un Etat global et pas d’Etat local. Les peuples et patries n’étant pas protégés seront vite anéantis et remplacés – avec plus personne (et surtout pas Trump ou le RN) pour les défendre :

« Les gérances nationales que nous décrivions tout à l'heure prennent dans cette perspective leur véritable signification: les Etats ne seront plus que les arrondissements administratifs d'un seul Empire. Et d'un bout à l'autre du monde, dans des villes parfaitement pareilles puisqu'elles auront été reconstruites après quelques bombardements, vivra sous des lois semblables une population bâtarde, race d'esclaves indéfinissable et morne, sans génie, sans instinct, sans voix. L'homme déshydraté régnera dans un monde hygiénique. »

J’aime cette idée de bombardement. En effet cela marche très bien. Il sert à anéantir ou à étourdir. Plutarque en parle de ce bruit qui sert à abrutir une armée avant de l’écraser (voyez la vie de Crassus). Et Bardèche ajoute :

« D'immenses bazars résonnants de pick-up symboliseront cette race à prix unique. Des trottoirs roulants parcourront les rues. Ils transporteront chaque matin à leur travail d'esclave la longue file des hommes sans visage et ils les ramèneront le soir. Et ce sera la terre promise. Ils ne sauront plus, les usagers du trottoir roulant, qu'il y eut jadis une condition humaine. Ils ne  sauront pas ce qu'étaient nos cités, quand elles étaient nos cités : pas plus que nous ne pouvons imaginer ce qu'étaient Gand ou Bruges au temps des échevins. Ils s'étonneront que la terre ait été belle et que nous l'ayons aimée passionnément. »

Au-dessus domineront quelques logos et slogans, comme dans Blade runner (qui reste avec 2001 le seul film essentiel, pour quarante raisons, voyez mon Ridley Scott) :

« Eux, la conscience universelle propre, théorique, découpée en rondelles, illuminera leurs ciels. Mais ce sera la terre promise. »

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Dégagés des peuples on pourra adorer l’abstraction avec le pognon :

« Et au-dessus régnera en effet la Personne Humaine, celle pour qui on a fait cette guerre, celle qui a inventé cette loi. Car enfin, on a beau dire, il y a une Personne Humaine. Ce n'est pas les Allemands de la Volga, ce n'est pas les Baltes, ce n'est pas les Chinois, ce n'est pas les Malgaches, ce n'est pas les Annamites, ce n'est pas les Tchèques, ce n'est pas les prolétaires, bien entendu. »

Parce qu’il est important de le dire aucun pays n’aura plus le droit de vivre. Sauf quelques-uns… On poursuit :

« La Personne Humaine est, en outre, habituellement munie d'un passeport international, d'une autorisation d'exportation, d'une dispense d'impôt et du droit de réquisitionner les appartements. Ajoutons que la Personne Humaine ainsi définie est tout spécialement dépositaire de la conscience universelle : elle en est, pour ainsi dire, le vase d'élection. Elle possède pour cela des organes d'une sensibilité exquise qui manquent aux autres hommes : ainsi dans le pays où elle vient d'arriver, elle désigne avec sûreté les véritables patriotes et détecte à une grande distance les organismes réfractaires aux vibrations de la conscience universelle. »

Inutile d’insister.

Maurice Bardèche, Nuremberg ou la terre promise.

mardi, 18 juin 2024

Syndrome du Titanic et radeau de la méduse

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Syndrome du Titanic et radeau de la méduse

Nicolas Bonnal

Nous sommes dirigés par des fous motivés et (aussi) d’efficaces incapables qui nous mènent au désastre. Ils organisent la faillite, détruisent, gaspillent, remplacent et dépeuplent, désirant enfin une guerre nucléaire, tout à leur rage messianique. Sinon c’est le totalitarisme au code QR et le camp de concentration numérique. Mais attention : il y a une élite autoproclamée (les 1% les plus riches et les hauts fonctionnaires) et elle veut se préserver. Stéphane Mallarmé pour mémoire :

« Cette foule hagarde ! elle annonce : Nous sommes
La triste opacité de nos spectres futurs ! »

Ces poètes, quels voyants tout de même…

J’avais écrit un texte sur Ernst Jünger et le syndrome du Titanic (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/09/16/syndrome-du-titanic-ernst-junger-et-la-culture-de-la-panique.html ), qui m’avait été inspiré par le fameux mais oublié Traité du rebelle, suite de notes contre le monde totalitaire, étatique et automatisé à venir (et déjà présent…).

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Et je repensais à un blog de lecteur qui a modifié ma réflexion pour expliquer ce que deviennent la France et l’Amérique sous leurs présidents respectifs: si nous nous dirigions vers le modèle du radeau de la méduse (revoyez l’émission d’Alain Decaux…) plutôt que de celui du Titanic ? Le Titanic ce n’était qu'un accident malchanceux couronné du respect de la morale chrétienne: les femmes et les enfants d’abord, et des milliardaires comme Guggenheim qui y passèrent héroïquement. Le radeau de la méduse c’était bien pire, et c’est le modèle des dernières guerres et du Grand Reset actuel. On sacrifie les plus pauvres, les sans-grades.

51Y1KAY0P6L._AC_SY580_.jpgMais citons Jünger et les extraits de son inépuisable Traité du rebelle écrit après la « guerre de quarante » quand le grand homme comprend que nous allons vers un monde  simultanément automatisé et apocalyptique.

Le système automatisé génère une culture et une psychologie de la panique (voir et revoir les films-catastrophe et ceux de Kubrick…) :

« La panique va s’appesantir, là où l’automatisme gagne sans cesse du terrain et touche à ses formes parfaites, comme en Amérique. Elle y trouve son terrain d’élection ; elle se répand à travers des réseaux dont la promptitude rivalise avec celle de l’éclair. Le seul besoin de prendre les nouvelles plusieurs fois par jour est un signe d’angoisse ; l’imagination s’échauffe, et se paralyse de son accélération même. »

On poursuit :

« Il est certain que l’Est n’échappe pas à la règle. L’Occident vit dans la peur de l’Est, et l’Est dans la peur de l’Occident. En tous les points du globe, on passe son existence dans l’attente d’horribles agressions. Nombreux sont ceux où la crainte de la guerre civile l’aggrave encore. »

On cherche vainement des sauveurs :

« La machine politique, dans ses rouages élémentaires, n’est pas le seul objet de cette crainte. Il s’y joint d’innombrables angoisses. Elles provoquent cette incertitude qui met toute son espérance en la personne des médecins, des sauveurs, des thaumaturges. Signe avant-coureur du naufrage, plus lisible que tout danger matériel. »

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Enfin la catastrophe sera universelle :

« Car nous ne sommes pas impliqués dans notre seule débâcle nationale ; nous sommes entraînés dans une catastrophe universelle, où l’on ne peut guère dire, et moins encore prophétiser, quels sont les vrais vainqueurs, et quels sont les vaincus. »

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Jünger a raison sur tout naturellement : il décrit l’aboutissement catastrophique du progrès matériel et technique (voyez ces robots que l’on dresse à tuer tout le monde maintenant sous les acclamations des esclaves de You Tube).

Mais je maintiens que le radeau de la méduse explique mieux que le Titanic ce qui se passe en ce moment : les petits sur le radeau, les élites incompétentes dans les chaloupes. Et un jugement qui pardonne à tout le monde (il n’aurait plus manqué que ça !).

Jünger évoque justement le Titanic ; on se souvient du succès effarant de ce film répugnant. Il écrit donc :

« Comment ce passage s’est-il produit ? Si l’on voulait nommer l’instant fatal, aucun, sans doute, ne conviendrait mieux que celui où sombra le Titanic. La lumière et l’ombre s’y heurtent brutalement : l’hybris du progrès y rencontre la panique, le suprême confort se brise contre le néant, l’automatisme contre la catastrophe, qui prend l’aspect d’un accident de circulation. »

Donc en réfléchissant et surtout en lisant le blog d’un lecteur (le blog c’est « guerre civile et yaourt allégé » ; le lecteur c’est « Philippe de nulle part »…), je suis arrivé à la conclusion que nous allons au radeau de la méduse. En effet :

  • Nous sommes dirigés par des imbéciles/sagouins qui vont/aiment nous échouer.
  • Ces imbéciles vont nous sacrifier, des plus pauvres ou plus moyens.
  • Et rappel : les pauvres ne sont descendus sur le radeau que sous la menace des armes.

Mais même sur le radeau de la méduse les choses ne se passaient que d’une certaine manière.

Extrait du yaourt allégé donc :

« Sur le radeau de La Méduse les officiers et des notables s’étaient réservé l’endroit le moins exposé aux vagues et avaient pris soin d’enlever leurs armes aux soldats et de garder les leurs. Très rapidement devant le manque de nourriture et les risques de naufrage ils réduisirent par plusieurs tueries la population du radeau afin de « réprimer des mutineries ». Les rares rescapés à être finalement secourus furent bien évidemment des officiers et des notables. Il ne reste plus qu’à transposer cette sinistre histoire à l’échelle planétaire. »

On n’y mangea pas d’insectes mais des hommes.

De la Méduse à Macron-Davos-Gates, toute leur apocalypse postmoderne est expliquée là. On écrabouille la classe moyenne pauvre et on maintient l’illusion en désignant des soi-disant privilégiés (retraités repus, journalistes, farces de l’ordre, armée, etc.).

Et je rappellerai la phrase de l’idole télé de mon enfance :

« Les puissants ont été mis sur des canots, la piétaille (menacée au fusil) sur le radeau (l’Immortel Alain Decaux). »

NDLR : renseignements pris, sur le Titanic aussi ce furent les riches qui survécurent massivement. CQFD… Le lien littéraire (médiocre) est mis sur le récit/témoignage de ce désastre.

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Sources :

https://www.dedefensa.org/article/ernst-juenger-et-le-syn...

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9duse_(navire)

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k850111v#

http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive...

 

 

 

mercredi, 15 mai 2024

Elections européennes - TSM : Tout Sauf Macron ou FREXIT?

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Elections européennes 

TSM : Tout Sauf Macron ou FREXIT?

par Pierre-Emile Blairon

Breakdance

Je n’ai pas été surpris de découvrir que les Jeux Olympiques 2024, organisés à Paris du 26 juillet au 11 août, comporteront une nouvelle « discipline », le breakdance ; il s’agit d’une branche (la danse) de ce mouvement marginal né dans le quartier du Bronx à New-York peuplé de Noirs et de Latinos, mouvement appelé Hip-hop, qui comprend aussi le rap (pour la « musique ») et les tags (pour l’expression « picturale ») ; ce mouvement est essentiellement revendiqué et pratiqué par les jeunes de banlieue en France par une compréhensible réaction mimétique ; le breakdance, comme son nom l’indique : casser la danse, donc l’harmonie, est ce style de danse convulsive qui semble, pour les non-initiés, hystérique ou épileptique, qui consiste à se rouler au sol avec quelques envolées aléatoires.

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L’introduction de ce pseudo-sport dans l’organisation des jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles, qui vont succéder à ceux de Paris, a été refusée par les Américains, plus informés que nous, et de plus longue date, sur ce qu’il convient de penser de cette « culture » mais qui n’hésitent pas à en faire la promotion en Europe, histoire d’affaiblir un peu plus nos défenses immunitaires, puisqu’il s’agit de leur intérêt.

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Nous sommes, avec cette agitation corporelle frénétique et disgracieuse, bien loin de la noblesse du geste du discobole de Myron qui reste le symbole artistique et visuel des jeux olympiques antiques, qui permettaient de célébrer la beauté et la puissance du corps des athlètes : mens sana in corpore sano, un esprit sain dans un corps sain, devise créée par le poète latin Juvénal au 1er siècle et reprise par Pierre de Coubertin, le restaurateur des Jeux Olympiques de l'ère moderne en 1894, avec une variante : Mens fervida in corpore lacertoso, un esprit ardent dans un corps musclé.

De la même façon que sont aussi éloignées de nos valeurs artistiques les autres composantes du mouvement hip-hop : les « tags » qui ne représentent que le besoin compulsif de certains jeunes gens (atteints de crétinisme) à marquer leur territoire en dégradant un mur qui leur paraît un peu trop propre en le recouvrant de signes agressifs, de même que les rappeurs, dans leurs éructations et leurs borborygmes, ne cherchent guère à égaler la sublime poésie d’un Brel  ou d’une Barbara ; il suffit de découvrir les « paroles » d’une « chanson » de celle qui a été proposée par les instances organisatrices des J.O. de Paris pour chanter lors de la cérémonie officielle de leur ouverture pour en être convaincus.

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Ce sont certains de ces gens qui n’ont qu’un rapport très lointain avec le sport, et encore moins avec les origines des Jeux antiques d’Olympe en Grèce, l’un des berceaux de notre civilisation européenne, qui ont été conviés à porter la flamme olympique tout le long de son parcours de Marseille à Paris ; ils ne sont pas les seuls ; il y aura aussi quelques vrais sportifs, mais pas que ; les diverses instances locales qui ont accepté de payer une somme conséquente (sans avoir au préalable consulté leurs administrés) pour voir traverser leur commune de cette « flamme » en forme de suppositoire (là encore une image très symbolique !) se sont soumises à l’une des conditions, explicitement exprimée ou non, d’y intégrer les personnes transgenres, LGBTQ +, et autres représentants de minorités, sexuelles ou non.

C’est toute cette faune interlope qui ne représente qu’un pourcentage infime de la population française qu’on met en avant dans ce qui sera la vitrine du savoir-faire français en matière d’organisation, de ce qui reste de la vision qu’ont les étrangers de la classe, de la bienséance, de la bienveillance, de l’harmonie de ses paysages et de son architecture ancienne, de la distinction, de la courtoisie et de l’élégance à la française.

Ce « breakdance », dont j’ai tracé les principales caractéristiques, symbolise à merveille le pouvoir actuel et explicite le but qu’il semble rechercher : être en accord avec les non-valeurs wokistes qui envahissent l’espace culturel occidental et ainsi humilier ce qui reste du peuple français dans ce qu’il a de plus cher et dans ce qui l’a toujours défini tout au long des siècles : précisément les vertus que je viens d’énumérer.

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L’Eurovision

J’ai jeté ma télé une nuit de Nouvel an en même temps que j’ai arrêté de fumer, en l’an 2000, pour fêter dignement le nouveau millénaire. Et j’en suis fier, et heureux. Je n’ai donc pas vu la cérémonie qui s’est déroulée en Suède la semaine dernière mais seulement quelques extraits sur les réseaux sociaux qui confirment les niveaux de dégénérescence et d’avilissement qui règnent dans le monde occidental et qui sont imposés à l’Europe par la secte mondialiste sataniste ( ce dernier point était visuellement présent tout au long des prestations des différents « artistes » participant à ce concours) par le biais de cette organisation (entre autres) que l’on supposait, à l’origine, être uniquement européenne, ne serait-ce que par son nom.

C’est Ségolène Royal qui arrive toujours là où on ne l’attend pas qui a formulé les critiques les plus virulentes à propos de cette mascarade : « Ce n’était pas un concours de talent musical, mais un concours de laideur, de vulgarité, de grossièreté, d’exhibitionnisme (sanctionné par la loi mais diffusé à des millions d’enfants et d’ados !). Il faut espérer que pas un euro d’argent public ou européen ne soit allé à cette farce lugubre, (à quelques exceptions près), et que les questions sur l’entreprise de costumes et de mise en scène qui a sévi et sur ceux qui l’ont choisie, puissent être posées. Les chanteurs et chanteuses eux-mêmes ont-ils eu la liberté de refuser les pitoyables vêtement maltraitants que les organisateurs leur ont fait porter ? Une enquête sérieuse sur les méthodes ainsi qu’un bilan financier détaillé de cette exhibition minable mais manifestement coûteuse s’imposent. La culture, la musique et l’Europe doivent se respecter sinon personne ne les respectera plus. »

Michel Lebon, sur le site de Nice Provence Info, conclut son article du 13 mai, Flamme olympique et Eurovision, par ces mots : « Après ces spectacles pitoyables de Fête du Slip de l’Ancien Monde occidental, la Russie, la Chine, l’Inde et les pays arabes se frottent les mains. La décadence de l’Occident est actée, leur victoire finale est assurée. »

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Des manifestations sous contrôle

Car, ne nous y trompons pas: ces manifestions d’aspect ludique ne sont pas seulement d’aimables divertissements mais font partie de cette vaste entreprise d’ingénierie sociale qui a pris des proportions inimaginables au plan mondial au début de l’année 2020 avec la production d’une pseudo-pandémie suivie de la production d’un pseudo-vaccin.

Panem et circenses: du pain et des jeux pour le peuple de telle manière qu’il ne songe pas à se rebeller. En l’occurrence, il y eut plus de jeux que de pain.

Et, encore une fois, cette gigantesque manipulation a parfaitement fonctionné.

L’Eurovision a rassemblé 5,4 millions de Français devant leur petite lucarne et le parcours de la flamme (une sorte de pot d’échappement en forme de suppositoire brandi par les « athlètes ») suscite la mobilisation de foules importantes qui se déplacent avec un grand enthousiasme pour voir cet événement ; on a persuadé ces masses innombrables qu’elle assistaient au plus grand spectacle de leur vie. Je dois avouer que j’ai été surpris de cet engouement pour un spectacle qui, en réalité, n’existe pas, de la même manière que j’ai été stupéfait de la rapidité avec laquelle, en 2020, les instances mondialistes ont su imposer quantité de mesures très contraignantes à l’ensemble de la planète sans qu’il y ait la moindre contestation, sauf de la part du tout petit nombre de personnes lucides et sensées que les comploteurs appellent les complotistes.

Elections européennes : pour qui voter ?

Evidemment, ces manifestations se conjuguent, pour détourner l’attention, avec l’imminence d’un vote essentiel pour l’avenir de notre pays et celui de la véritable Europe des patries charnelles. L’Union européenne, ce monstre créé à Bruxelles par les agents de la CIA après la deuxième guerre mondiale [1] joue parfaitement son rôle de vassale des Etats-Unis au point de sacrifier les intérêts des peuples européens à ceux de l’Amérique. Je ne reviendrai pas sur cette vision géopolitique que n’importe quel enfant en âge de raisonner pourrait comprendre.

Je ne m’adresse ici qu’aux Français dont le cerveau n’a pas été atomisé comme celui de ces masses ahuries qui vont obéir à la moindre injonction de leurs maîtres.

Ces Français qui ont su garder le plein exercice de leurs capacités intellectuelles et de leur indépendance de jugement sont, certes, peu nombreux mais suffisamment en nombre pour pouvoir influer sur ce vote décisif à condition de se déplacer devant les urnes.

Il n’y a que deux options, comme d’habitude : le vote utile et le vote de conviction.

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Le vote utile : Tout Sauf Macron

Le vote utile, c’est quand il y a urgence à dégager une liste particulièrement nocive.

Pour ces prochaines élections européennes, la liste toxique est représenté par le parti qui soutient Macron: la liste Valérie Hayer du parti Renaissance ; non pas que cette dame soit particulièrement dangereuse, mais le fait qu’elle fasse un score encore plus minable que celui qui lui est prédit est un facteur important pour calmer les ardeurs belliqueuses du président Macron qui, s’il est soutenu par les Français lors de ces élections européennes, nous amènera inévitablement à la guerre et à la possible disparition de la France et des Français qui n’ont toujours pas compris qu’en s’attaquant à la Russie,

- d’une part, les Européens ne sont pas dans leur droit car ce n’est pas la Russie qui a cherché la guerre en Ukraine mais bien l’Amérique, l’Otan et ses vassaux européens ; l’ancien président Hollande a d’ailleurs avoué publiquement qu’il avait saboté les accords de Minsk.

- d’autre part, à cause de la propagande massive occidentale, ils n’ont toujours pas compris non plus que la Russie n’est pas Monaco ou la Principauté d’Andorre, mais le plus grand pays du monde avec une armée colossale et une population qui soutient à fond son président Poutine parce qu’elle se sait dans son bon droit.

- Enfin, les Français ne savent pas que la guerre en Ukraine est quasiment terminée et que ce sont les Russes qui l’ont gagnée, non pas seulement contre l’Ukraine de Zelensky  - qui avait perpétré un massacre des populations russophones dès 2014 (15.000 morts civils), raison de l’intervention russe - mais aussi contre l’Otan et les Européens va-t-en-guerre.

Le vote utile voudra donc dire qu’on pourra voter pour les oppositions contrôlées qui sont tout autant belliqueuses et mondialistes que Macron ; Jordan Bardella a déclaré le 22 mars au micro de France Info: « Je soutiens l'utilisation des bénéfices des avoirs russes pour financer l'effort de guerre en Ukraine : c'est une mesure que j'ai portée auprès du chef de l’État, qui y était d'ailleurs réticent, lors de la réunion des chefs de parti le jeudi 7 mars à l’Élysée ».

Ce qui veut dire qu’il approuve ce vol manifeste et qu’il n’a toujours rien compris de la situation géopolitique mondiale, à moins d’être devenu l’un des plus fidèles vassaux de l’Ordre mondial comme je l’ai évoqué et démontré dans un précédent article [2] sur ce même site. Le détournement de ces avoirs deviendra aussi un casus belli pour les Russes. Bardella est tout aussi irresponsable que Macron, mais l’élection européenne ne l’amène pas directement au pouvoir en France, il sera toujours temps de l’en empêcher dans un deuxième temps.

Le vote de conviction

Le vote de conviction, c’est le Frexit, je vais juste reprendre un commentaire qui fait suite, sur le site de Nice Provence Info, à l’article de Massimo Luce du 10 mai, intitulé Sortez les sortants ! qui a le mérite de résumer très bien l’intérêt du vote Frexit.

Ce commentaire que je reproduis en l’état est signé de Couëtdic, écrit le 12 mai 2024 à 18:07 :

« Oui, il faut aller voter si on veut avoir une chance de sauver notre belle France. Cela passe d’abord par la sortie de l’U.E, complètement vérolée qui nous coûte très cher puisque nous sommes contributeurs nets contrairement à d’autres pays et qui détruit nos agriculteurs, nos entreprises, nos libertés et milite pour la guerre au service des États-Unis. C’est paradoxal puisque ce sont des élections pour élire des députés européens mais cela fera entrer au parlement des voix dissidentes. Par contre, pour ma part, ce sera la liste des Patriotes avec Florian Philippot que je soutiendrai, les seuls qui ont été aux côtés des suspendus, dans la rue tous les samedis, se battant inlassablement pour nos libertés. Ils ont d’ailleurs avec eux entre autres, le porte-parole de Vérity France, Marc Doyer. Asselineau n’a pas souhaité se joindre à la coalition qu’ils ont montée avec d’autres partis et c’est bien dommage pour notre pays.

À part eux, tous les autres partis veulent rester dans l’U.E mais parlent de souveraineté !

Quelle souveraineté puisque la France et donc les Français ne pourront plus décider de rien (c’est déjà largement commencé) ! Les lois ou les décrets de l’U.E priment sur ceux des États.

Nos ancêtres ne se sont pas battus pour cela ! »

Alors ? A vous de décider sereinement ; vous avez ici quelques éléments en main.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] Selon Marie-France Garaud : https://www.youtube.com/watch?v=usM_vZ3X7SA et Philippe de Villiers : j’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu (éditions Fayard)

[2] Traditionalistes contre globalistes : le grand chambardement planétaire du 22 février 2024.

samedi, 30 mars 2024

Notre ennemi s'appelle "remplacisme"!

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Notre ennemi s'appelle "remplacisme"!

Par Frédéric Andreu

Il nous faut tout d'abord comprendre que le monde dans lequel nous survivons est essentiellement une doublure factice. Comprendre cela, c'est déjà lui résister, se déprendre autant que possible de  son essence subliminale. Je crie cela depuis des millénaires – vox clamans in deserto, parmi les dunes et les serpents, à quoi cela sert-il ?

Avant le temps du désert qui croît, le règne du scorpion, il y eut, parait-il, un temps mythique où régnaient l'aigle et le faucon. Les grands rapaces tournoyaient en lacets au-dessus des falaises et des mers... Les Hommes étaient alors aristocrates et souverains. Mais il y eut, en leur sein, le «bourgeois» corrupteur, dont le tropisme du coucou le prédisposait à occuper les nids des aigles et des faucons.

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Est-ce que la loi du remplacisme s'explique par cet irrésistible instinct de parodie en l'Homme ? Qui saurait me répondre ?

Je me suis dis un jour: un bourgeois n'est bourgeois qu'en imitant et remplaçant l'Aristocrate. Le régime politique du bourgeois est lui-même hautement remplaçant. Jugez-en plutôt: la république n'est république qu'en remplaçant la monarchie...

Ainsi, le président de la république se recouvre de tous les apparats du roi, tous, sauf la légitimité. Il joue le jeu de la pacotille, de la pièce à deux faces dont il occupe l'invisible.

Le président entre dans l'Histoire comme le coucou entre dans le nid de l'aigle. Il prend des airs parodiques et des manières de roi, la bouche pleine de paroles subliminales apprises dans des écoles à mentir vrai. Vous dites des mots qui ne veulent rien dire, des mots macronoïdes.

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Mais il y a un autre remplacisme encore plus subliminal que le premier. Ce remplacisme-là est celui de la technique qui envahit aujourd'hui tous les espaces extérieurs et intérieurs de l'Homme. Les iPhones plus envahissants que les virus. Les virus, au moins, l'homme cherche à s'en prémunir, tandis qu'il recherche le progrès technique. En cela, l'homme moderne est un esclave consentant, un pute à machine.

Je sais, j'ai vu, je sens le double captatif et subliminal qu'est la technoscience ! En tant que voyageur au long cours (à pied et à bicyclette), je sais les distances qu'il faut désormais parcourir pour rencontrer la nature authentique, non remplacée par son double technomorphique. Une rivière propre, une forêt pas trop ravagée par les bulldozers. Les mots eux-même subissent l'emprise du double.

Le double parodique de la nature, c'est ce monde de plastique et de ferraille qui colonise la terre entière. Une occupation totalement étrangère qui se fait passer pour le monde réel. Son essence hautement remplaciste est aussi celui de tous les autres doubles. Le monde original est aujourd'hui devenu un rêve. Celui dont rêvent les Ecolo-bobos faisant du jogging le dimanche. Il dort dans un cercueil de verre, leur monde onirique ! Le Bourgeois - surtout d'obédience Industrielle - est le prince de ce monde parodique et subliminal. Le Bourgeois Industriel dirige tous les Etats du monde. C'est lui le boss de notre temps. Par temps de guerre, il fournit les armes à tous les camps pour être certain de ne pas perdre la guerre; par temps de paix, ses usines fabriquent des médicaments et de l'agro-alimentaire.

Des camps de concentration, il faudrait en ouvrir quelques-uns pour enfermer ces gens de nuisance. Vous direz que mes propos sont excessifs, et peut-être auriez vous raison ? Mais, un camp de concentration de quelques kilomètres carrés vaut mieux que le camps de consommation sans limites dans lequel le Bourgeois nous enferme. Qui empêchera la planète de se transformer en un immense supermarché sinon un camp pour enfermer cette classe hautement nuisible ?

Sur la chemise rayée du bourgeois, il faudra coudre une petite roue dentée de couleur noire. Le soleil noir dont le Bourgeois industriel est le germe vivant. La roue inversée du soleil des vivants.

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Et l'art dans tout cela ? L'art, vous savez, il ne faut pas lui raconter d'histoires ! L’art.… il enregistre toujours les secousses sismiques qui ébranlent la société ! Les secousses et les sismographes, il faut les entendre s'agiter dans les œuvres d'art ! Alors, me direz-vous, à quoi riment donc ces arts bidulaires qui emplissent nos espaces publics ? L'autre jour, on montrait une écrevisse en plastique géante, accrochée à un plafond du château de Versailles...

Il rime pourtant bien à quelque chose, n'est-ce pas cet art biduloïde à la mode Jeff Koons ? Mais alors, à quoi rime-il ?

Tout d'abord, ne dites pas, ces œuvres s'exposent ; elles s'imposent au contraire dans nos espaces publics.

Assez de cet AC ! Ces crustacés, on en a assez ! Sauvons au moins les extincteurs des salles d'imposition ! Sauvons les extincteurs rouge-pompiers ! Au moins, les extincteurs sont beaux ! Si ces bidules d'art se mettaient à brûler, il ne faudrait surtout pas éteindre les flammes ! Je vous dis que l'extincteur est l'objet le plus «pompier» de ces salles blanches comme la mort.

Ni beau, ni laid, cet art dit «conceptuel» est pour moi un hors champ de l'art. Il pourrait être en temps qu'oeuvre, un enregistrement cybernétique de toutes les doublures de notre temps, la technique, le Bourgeois ?

Pour fabriquer un Bourgeois, le Bourgeois prétentieux et cupide que l'on connaît, il lui faut un Aristocrate à remplacer. A partir de là, ce lécheur de bottes copiera tout ce qu'il peut, les habits, les gestes, les rictus, tout en rejetant les valeurs ancestrales de l'Aristocrate. On se dit, la technoscience fait de même avec la nature : elle est un calque mimétique de la nature. Sa courbe de croissance vise le remplacement total du réel par son réel factice.

Et l'art dans tout cela ? Je vous dis : il est à la fois le calque et la réplique – au sens sismique du terme – de ce qui se passe dans la société remplacée. Combien d'autres mondes parodiques se projettent cybernétiquement dans l'artefact conceptuel ? Je l'ignore.

Le bidule conceptuel imposé au regard public, pourrait bien être la réplique de tous les doubles ? Le porte-clé de tous les mimétismes. C'est tout ce que j'entrevois dans ce texte écrit avec les yeux du coeur.

Le vrai est dentelle ; le faux est surface.

mercredi, 08 novembre 2023

Les guerres et les hurlements inutiles de leurs supporters

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Marcello Veneziani :

Les guerres et les hurlements inutiles de leurs supporters

Source: https://www.destra.it/home/marcello-veneziani-loccidente-e-il-peggior-nemico-di-se-stesso/

Les massacres du Hamas en Israël et l'invasion de l'Ukraine ont été interprétés comme une attaque contre l'Occident, obligeant les Occidentaux à prendre parti. En réalité, il s'agit de deux cas différents : si l'attaque du Hamas révèle également une certaine hostilité envers l'Occident, l'invasion russe de l'Ukraine n'était pas dirigée contre l'Europe mais visait plutôt à restaurer la zone d'influence russe, comme à l'époque des tsars et de l'URSS, et à éviter les bases de l'OTAN aux frontières de la Russie.

Mais dans les deux cas, l'appel est lancé pour défendre l'Occident et prendre parti en conséquence.

Inutile de le nier, mais dans le monde "conservateur", un carrefour inéluctable refait surface entre ceux qui prennent toujours et de toute façon le parti de l'Occident, et d'abord des Etats-Unis, et ceux qui ne se reconnaissent pas dans un Occident qui nie leurs identités et leurs matrices mêmes ; leur histoire, leur pensée, leur tradition, leur foi, leurs communautés naturelles, et court vers une dérive post-humaine et nihiliste. Il s'agit bien de ce clivage, mais nous ne pouvons pas l'éluder. Il est facile de prendre le parti de l'Occident et de tout ce qu'il exprime, si l'on reconnaît sans hésiter son modèle économique et social comme le nec plus ultra ; ses intérêts, ses modes de vie fluides et son idéologie dominante comme la représentation du bien, de la liberté, de la démocratie, des droits, du progrès et du bien-être. Et vice versa, il est facile de prendre parti contre l'Occident si l'on est un ennemi du modèle capitaliste, du consumérisme effréné, du colonialisme passé, ou si l'on vit avec honte et culpabilité l'héritage historique, civil et religieux de l'Occident et de son "impérialisme".

Mais il devient plus difficile de prendre parti si, d'un côté, on aime la civilisation dont nous sommes issus et si, de l'autre, on déteste sa décadence et son déni, la primauté de l'individualisme, de l'économie, de la technologie, l'absence de valeurs autres que les codes idéologiques woke, black ou politiquement corrects. Si vous êtes toujours et partout du côté de l'Occident, vous vous aplatissez dans la défense de cet Occident qui nie sa propre civilisation, son identité et ses racines grecques, romaines et chrétiennes. Vous ne défendez finalement que son niveau de prospérité et de puissance, en renonçant à tout le reste, jusqu'à mettre en péril la liberté et la démocratie. Si, en revanche, vous vous opposez à l'Occident, vous risquez de travailler pour les bourreaux ou les ennemis, du fanatisme islamique à la dictature chinoise, et de soutenir des régimes et des pays qui nient la liberté, les droits et la démocratie. Nous n'aimons pas cet Occident, ni la suprématie américaine, mais pourrions-nous jamais nous ranger du côté des pays du Brics et de leurs nouveaux alliés, sachant que nous sommes de toute façon dans le camp opposé ? Peut-on se ranger du côté de Poutine, des ayatollahs ou de Xi jinping parce qu'on déteste cet Occident ? Il faut aller au-delà de l'apocalyptique et de l'intégré.

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Sur le plan culturel ou des principes, on peut trouver un point de cohérence, en embrassant la civilisation et en critiquant certains aspects de la civilisation, en aimant et en soutenant notre identité nationale, européenne et méditerranéenne, civilisée et religieuse, et en rejetant le modèle mondial uniforme et aliénant promu par le techno-capitalisme. Activer la capacité à se distinguer sur le plan international (par exemple, l'Inde est un interlocuteur préférable à la Chine).

Mais quand l'histoire vous oblige à choisir tel ou tel côté du terrain, et de manière rapide et sanglante ; quand il y a une guerre en cours, ou une extermination, que faites-vous, restez-vous au milieu, vous enfermez-vous dans la tour, choisissez-vous l'un ou l'autre, sachant en tout cas que vous trahissez une part essentielle de votre être européen ? Il y a ceux qui résolvent tout en agitant sans délai les drapeaux du moment, le drapeau ukrainien, le drapeau israélien, comme le fait le gouvernement actuel ; ils acceptent le manichéisme élémentaire des médias et des acteurs les plus puissants de l'Occident, ils ne se posent pas de questions critiques, ils ne reconnaissent pas les précédents et les hypothèses, ils ne voient pas les choses de plusieurs points de vue, ils ne calculent pas les effets à long terme, la douleur et le ressentiment de vengeance qu'elle suscite. Elle divise absolument entre victimes et bourreaux, sans se demander si les bourreaux d'aujourd'hui sont les victimes d'hier et vice-versa ; c'est plus facile pour le message et peut-être plus bénéfique, même sur le plan personnel. Mais pour ceux qui aiment la réalité et la vérité et qui chérissent certains principes, il n'y a pas de solution aussi simple et unilatérale. Il ne reste plus qu'à adhérer au sens des réalités, à la primauté du bien ou, à défaut, à la préférence pour le moindre mal, à la distinction des plans, des temps et des priorités, à l'équilibre dans la prise en compte des différents points d'intérêt et d'observation. Pour prendre un exemple brûlant du présent, vaincre le terrorisme du Hamas est une priorité à partager, mais l'agenda ne peut pas être uniquement la sauvegarde d'Israël, qui est sacro-sainte, sans considérer la nécessité de garantir la vie au peuple palestinien et de lui donner un État et un territoire. Les frustrations et les droits fondamentaux bafoués alimentent l'extrémisme et compromettent l'avenir bien plus que les pourparlers et les négociations.

D'énormes questions passent au second plan et rappellent le thème du christianisme à son crépuscule, la question de la technologie qui envahit tout, l'acceptation ou non du capitalisme comme horizon indépassable, corrigeable ou surmontable. Et puis la relation entre l'Europe et les États-Unis, et entre l'Europe et le reste du monde. L'Occident n'est pas un bloc compact, dire l'Occident c'est désigner au moins trois mondes irréductibles, voire souvent divergents : les États-Unis, l'Amérique latine et l'Europe. Raison de plus pour écarter l'idée de l'Occident comme corps unique et parler d'une part d'Europe ou d'archipel de patries, et d'autre part de Multivers, c'est-à-dire d'un monde pluriel avec plusieurs zones de cohésion.

C'est précisément le réalisme qui devrait nous obliger à partir d'une considération : l'Occident n'est pas le monde entier ni le paradigme de l'univers, mais une réalité désormais minoritaire, destinée à être de moins en moins centrale, voire à succomber, dans de nombreux défis et dans de nombreux domaines. Un Occident qui, de surcroît, a honte de lui-même, de son identité, de son histoire et de sa culture, de sa tradition et de sa religion. Au sein de l'Occident, les priorités et les intérêts européens ne coïncident pas avec ceux de l'Atlantique. La conséquence est d'accepter l'idée d'un monde multipolaire, de considérer l'Europe comme l'une de ces zones et de dépasser la prétention que les États-Unis peuvent continuer à être l'arbitre suprême de la planète. Que cette position s'éloigne ou rejoigne celle du gouvernement actuel ne nous intéresse guère : il ne s'agit pas d'une question de droite ou de gauche. Il s'agit de défendre la réalité, le bon sens, l'équilibre, de chercher des morceaux de vérité dans le polygone de la vie, de défendre la civilisation et l'humanité, en commençant par les plus proches.

 

Marcello Veneziani, La Verità - 15 octobre 2023

samedi, 23 septembre 2023

L'abîme de la dégénérescence

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L'abîme de la dégénérescence

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-abisso-degenera...

Le tollé soulevé par l'intervention d'un médecin critique à l'égard des vaccins anti-coronavirique dans l'émission de Marcello Foa nous fait comprendre pourquoi il n'y aura jamais de pacification sociale dans ce pays après ce qui s'est passé avec la gestion nationale criminelle de la pandémie.

Après avoir déformé, menti, censuré, brimé, ostracisé, suspendu et licencié d'une manière qui ferait honte à n'importe quelle dictature, le bloc de pouvoir national italien, avec le PD social-démocrate en son centre, ne peut pas tolérer et ne tolérera jamais l'émergence d'une quelconque vérité (ce sont en effet des gens à qui la vérité donne un érythème).

Quiconque a suivi l'affaire covidique, non pas à travers les menteurs en série de l'appareil médiatique dominant, mais en recherchant des informations directes, sait maintenant tout ce qu'il y a à savoir et qui ne peut être dit ici.

En fait, il a toujours été impossible dans ce média d'exposer l'avalanche de données, d'histoires personnelles et d'articles scientifiques qui prouvent que l'administration covidique, et en particulier la vaccination forcée de la population, était un crime, et non un crime sans victime.

Mais face à un crime soutenu par la quasi-totalité de l'arc constitutionnel, la presse, l'Ami américain et la Cour constitutionnelle, le blanc devient noir et les criminels deviennent des bienfaiteurs.

Il ne peut y avoir de paix, et il n'y en aura jamais, tant que toutes les abominations produites par cette classe dirigeante n'auront pas été révélées.

Mais, dans un style bien établi, une classe dirigeante de bandits couvre ses crimes précédents en en commettant de nouveaux, ne permettant pas aux gens de s'attarder sur le mal passé, parce qu'ils doivent poursuivre un nouveau mal.

Ainsi, après un emprisonnement forcé et un laissez-passer pour pouvoir vivre, nous sommes passés à la destruction systématique du peu qui reste de l'économie réelle et de l'indépendance nationale. Nous nous sommes engagés dans un conflit qui n'était pas le nôtre, et nous l'avons fait sous la forme la plus autodestructrice, et aussi - disons-le - la plus civilement sordide, en nous en prenant systématiquement aux citoyens d'une autre nation en tant que détenteurs de cette citoyenneté.

L'abîme dégénératif dans lequel nous nous enfonçons continuera jusqu'à ce que nous réussissions la tâche véritablement titanesque de reconstruire culturellement et civilement nos pays. Et le seul moyen d'y parvenir est d'abandonner progressivement, mais totalement, le processus d'américanisation entamé après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

dimanche, 03 septembre 2023

De Thierry Breton à Napoléon III : Victor Hugo et l’interdiction de penser et d’imprimer

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De Thierry Breton à Napoléon III: Victor Hugo et l’interdiction de penser et d’imprimer

Nicolas Bonnal

Les interdits cybernétiques de Thierry Breton évoquent Orwell pour le Daily Mail. Mais nous avons de nombreux précédents en France concernant l’interdiction de tout par la bureaucratie ; et je prévoyais dans mon livre sur l’exception française (Les Belles Lettres, 1997) que la technocratie française socialiste et gaulliste annexerait l’Europe (démographiquement et intellectuellement) et qu’elle finirait par tout interdire.

On fait avec les moyens du bord : en 1851 c’est l’imprimerie, avec Breton c’est internet (d’ailleurs je m’en fous : l’humanité a ce qu’elle mérite). Victor Hugo :

« À l’heure qu’il est, personne ne sait au juste ce que c’est que le 2 décembre, ce qu’il a fait, ce qu’il a osé, qui il a tué, qui il a enseveli, qui il a enterré. Dès le matin du crime, les imprimeries ont été mises sous le scellé, la parole a été supprimée par Louis Bonaparte, homme de silence et de nuit. Le 2, le 3, le 4, le 5 et depuis, la vérité a été prise à la gorge et étranglée au moment où elle allait parler. Elle n’a pu même jeter un cri. Il a épaissi l’obscurité sur son guet-apens, et il a en partie réussi. Quels que soient les efforts de l’histoire, le 2 décembre plongera peut-être longtemps encore dans une sorte d’affreux crépuscule. Ce crime est composé d’audace et d’ombre ; d’un côté il s’étale cyniquement au grand jour, de l’autre il se dérobe et s’en va dans la brume. Effronterie oblique et hideuse qui cache on ne sait quelles monstruosités sous son manteau. »

Rappelons que peu à peu l’empire devint libéral et… populaire, le plébiscite de 1870, quelques mois avant la « correction » (Marx) face à la Prusse – correction méritée pour un empire qui avait croisé le fer avec la moitié de la terre, Chine, Mexique, Italie (1867 et 70), Autriche ou bien sûr… Russie – confirmant Napoléon dans sa pérennité dynastique.

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Aucune illusion à se faire sur le suffrage universel : sous Napoléon III ce fut comme sous Hitler. Hugo rajoute :

« Et c’est là le scrutin, et répétons-le, insistons-y, ne nous lassons pas ; je crie cent fois les mêmes choses, dit Isaïe, pour qu’on les entende une fois ; et c’est là le scrutin, c’est là le plébiscite, c’est là le vote, c’est là le décret souverain du « suffrage universel », à l’ombre duquel s’abritent, dont se font un titre d’autorité et un diplôme de gouvernement ces hommes qui tiennent la France aujourd’hui, qui commandent, qui dominent, qui administrent, qui jugent, qui règnent, les mains dans l’or jusqu’aux coudes, les pieds dans le sang jusqu’aux genoux ! »

Comme sous Macron et sous Breton on a des élections et des médias euphorisants :

« Maintenant, et pour en finir, faisons une concession à M. Bonaparte. Plus de chicanes. Son scrutin du 20 décembre a été libre, il a été éclairé ; tous les journaux ont imprimé ce qui leur a plu ; qui a dit le contraire ? des calomniateurs… »

Après Hugo (il sera pacifiste sous Napoléon, belliciste sous Gambetta, donc méfiance) part sur les grands mots :

« Ils résolurent d’en finir une fois pour toutes avec l’esprit d’affranchissement et d’émancipation, et de refouler et de comprimer à jamais la force ascensionnelle de l’humanité. L’entreprise était rude. Ce que c’était que cette entreprise, nous l’avons indiqué déjà, plus d’une fois, dans ce livre et ailleurs. »

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Mais quand on voit la liquidation de la « culture masculine blanche » (désolés, c’est la culture, même s’il n’y en a plus, lisez Barzun) par Fink (qui commande tout) et consorts (Ursula Bourla etc.) on peut méditer les belles paroles qui suivent (sublime envolée avec accumulation d’infinitifs) :

« Défaire le travail de vingt générations ; tuer dans le dix-neuvième siècle, en le saisissant à la gorge, trois siècles, le seizième, le dix-septième et le dix-huitième, c’est-à-dire Luther, Descartes et Voltaire, l’examen religieux, l’examen philosophique, l’examen universel ; écraser dans toute l’Europe cette immense végétation de la libre pensée, grand chêne ici, brin d’herbe là ; marier le knout et l’aspersoir ; mettre plus d’Espagne dans le midi et plus de Russie dans le nord ; ressusciter tout ce qu’on pourrait de l’inquisition et étouffer tout ce qu’on pourrait de l’intelligence ; abêtir la jeunesse, en d’autres termes, abrutir l’avenir ; faire assister le monde à l’auto-da-fé des idées ; renverser les tribunes, supprimer le journal, l’affiche, le livre, la parole, le cri, le murmure, le souffle ; faire le silence ; poursuivre la pensée dans la casse d’imprimerie, dans le composteur, dans la lettre de plomb, dans le cliché, dans la lithographie, dans l’image, sur le théâtre, sur le tréteau, dans la bouche du comédien, dans le cahier du maître d’école, dans la balle du colporteur ; donner à chacun pour foi, pour loi, pour but et pour dieu, l’intérêt matériel ; dire au peuple : mangez et ne pensez plus ; ôter l’homme du cerveau et le mettre dans le ventre ; éteindre l’initiative individuelle, la vie locale, l’élan national, tous les instincts profonds qui poussent l’homme vers le droit ; anéantir ce moi des nations qu’on nomme Patrie ; détruire la nationalité chez les peuples partagés et démembrés, les constitutions dans les États constitutionnels, la République en France, la liberté partout ; mettre partout le pied sur l’effort humain. »

C’est ce qu’ils refont aujourd’hui nos clercs et bureaucrates associés au capital des fonds de pension américains. Hugo écrit au passage (il irait en taule aujourd’hui donc je le cite goulument) sur ce gouvernement (déjà) des aristos (ils sont toujours là) et des millionnaires – et des obsédés sexuels (cf. la Fête impériale) :

« Allons, nous allons exposer ce triomphe de l’ordre ; nous allons peindre ce gouvernement vigoureux, assis, carré, fort ; ayant pour lui une foule de petits jeunes gens qui ont plus d’ambition que de bottes, beaux fils et vilains gueux ; soutenu à la Bourse par Fould le juif, et à l’église par Montalembert le catholique ; estimé des femmes qui veulent être filles et des hommes qui veulent être préfets ; appuyé sur la coalition des prostitutions ; donnant des fêtes ; faisant des cardinaux ; portant cravate blanche et claque sous le bras, ganté beurre frais comme Morny, verni à neuf comme Maupas, frais brossé comme Persigny, riche, élégant, propre, doré, brossé, joyeux, né dans une mare de sang. »

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Puis il remarque (comme le fera Albert Speer dans ses mémoires sur le troisième Reich, autre association de bureaucrates socialistes et de milliardaires russophobes) le lien entre dictature et progrès technique (voyez aussi mon Internet nouvelle voie initiatique, quatrième partie) :

« Parce que vous avez vu réussir un coup de main prétorien, vous vous déclarez bas-empire ! C’est vite dit, et lâchement pensé. Mais réfléchissez donc, si vous pouvez. Est-ce que le bas-empire avait la boussole, la pile, l’imprimerie, le journal, la locomotive, le télégraphe électrique ? Autant d’ailes qui emportent l’homme, et que le bas-empire n’avait pas ! Où le bas-empire rampait, le dix-neuvième siècle plane. Y songez-vous ? Quoi ! nous reverrions l’impératrice Zoé, Romain Argyre, Nicéphore Logothète, Michel Calafate ! Allons donc ! Est-ce que vous vous imaginez que la Providence se répète platement ? Est-ce que vous croyez que Dieu rabâche ? »

Comme je l’ai dit le pouvoir devenu libéral sera conforté par le dernier plébiscite. Et comme le dit Flaubert  (alors ami de Hugo, avec il correspond et dont il récupère le courrier) dans son Journal, quelque part en 1853 :

« Mais une vérité me semble être sortie de tout cela ; c'est qu'on n'a nul besoin du vulgaire, de l'élément nombreux des majorités, de l'approbation, de la consécration. 89 a démoli la royauté et la noblesse, 48 la bourgeoisie et 51 le peuple. Il n'y a plus rien, qu'une tourbe canaille et imbécile. Nous sommes tous enfoncés au même niveau dans une médiocrité commune. »

Breton comme Biden ou Macron l’ont parfaitement compris.  Il n’y a aucune résistance, qu’une poignée de râleurs qui cliquent en attendant d’être affamés et privés de tout comme les autres, alors pourquoi se priver, merde ? Censure aussi Victor Hugo, Thierry. Et notre cher passé…

Flaubert encore : « L'humanité a la rage de l'abaissement moral, et je lui en veux de ce que je fais partie d'elle. »

Sources principales :

http://www.bouquineux.com/?telecharger=304&Flaubert-C...

https://www.dailymail.co.uk/news/article-12469157/EU-accu...

http://www.centremultimedia.be/IMG/pdf/hugo_napoleon_le_p...

https://www.amazon.fr/Autopsie-lexception-fran%C3%A7aise-...

https://www.amazon.fr/INTERNET-SECRETS-MONDIALISATION-Nic...

 

jeudi, 03 août 2023

« Pour être tué, il faut vivre » (Jules Michelet): comment le vieil Occident zombie survit à sa mort

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« Pour être tué, il faut vivre » (Jules Michelet): comment le vieil Occident zombie survit à sa mort

Nicolas Bonnal

Vladimir Poutine et la Russie dominent, mais l’Occident se maintient avec sa dette, son hypocrisie, ses casseroles coloniales. Dix techno-lords US sont plus riches que tous les Africains. Bruxelles agonise en nous volant argent et liberté.

Jean Baudrillard parla d’hystérésis (1) pour décrire ce monde. Il évoquait même, je crois, cette barbe qui continue de pousser au poil de menton du cadavre.

Qu’est-ce qui n’est pas mort en Occident ?  Qu’est-ce qui ne relève pas encore du phénomène zombi ? Les économies hallucinées (James Kunstler), les cent mille milliards  de dettes qui ne terrorisent que les naïfs (on ira tous à un million de milliards de $, imprimez !), les nations abolies, fusionnées, les peuples remplacés ou stérilisés, les religions profanées, tout en fait, y compris la terre et son atmosphère (voyez comment vivent la Chine ou l’Inde de notre René Guénon pour rire un peu), relève de la parodie, de la mort défigurée et du mort-vivant. Le public se reconnaît du reste dans ce type abominable de série yankee : les morts qui font semblant de vivre. Je continuerais durant des pages, si je ne craignais de me répéter. Le mouvement autonome du non-vivant, disait-on du mouvement matériel en ces temps aéroportés et précipités.

Je ne suis pas plus pessimiste que cet historien progressiste, qui est passé de mode en ces temps divagants, palabreurs et parkinsoniens. Michelet s’étonne en son temps de républicanisme alors prometteur, de l’hystérésis  médiévale, du maintien incompréhensible, des siècles durant, du clergé et de la féodalité, maintien  qui aboutit aux violentes révolutions qu’on connaît.

« L’état bizarre et monstrueux, prodigieusement artificiel, qui fut celui du Moyen-âge, n’a d’argument en sa faveur que son extrême durée, sa résistance obstinée au retour de la nature. »

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Et il philosophe du coup Michelet (il le fait souvent bien) :

« Mais n’est-elle pas naturelle, dira-t-on, une chose qui, ébranlée, arrachée, revient toujours ? La féodalité, voyez comme elle tient dans la terre. Elle semble mourir au treizième siècle, pour refleurir au quatorzième. Même au seizième siècle encore, la Ligue nous en refait une ombre, que continuera la noblesse jusqu’à la Révolution. Et le clergé, c’est bien pis. Nul coup n’y sert, nulle attaque ne peut en venir à bout. »

Comment se maintint le clergé en fait ?

«  Frappé par le temps, la critique et le progrès des idées, il repousse toujours en dessous par la force de l’éducation et des habitudes. Ainsi dure le Moyen-âge, d’autant plus difficile à tuer qu’il est mort depuis longtemps. Pour être tué, il faut vivre. Que de fois il a fini ! »

Michelet rappelle les grandes dates agoniques du Moyen-âge :

« Il finissait dès le douzième siècle, lorsque la poésie laïque opposa à la légende une trentaine d’épopées ; lorsqu’Abélard, ouvrant les écoles de Paris, hasarda le premier essai de critique et de bon sens.

Il finit au treizième siècle, quand un hardi mysticisme, dépassant la critique même, déclare qu’à l’Évangile historique succède l’Évangile éternel et le Saint-Esprit à Jésus.

 Il finit au quatorzième, quand un laïque, s’emparant des trois mondes, les enclot dans sa Comédie, humanise, transfigure et ferme le royaume de la vision.

Et définitivement, le Moyen-âge agonise aux quinzième et seizième siècles, quand l’imprimerie, l’antiquité, l’Amérique, l’Orient, le vrai système du monde, ces foudroyantes lumières, convergent leurs rayons sur lui. »

Ce système de la Renaissance-science-nation est en train de crever autour de nous comme on sait. Il n’accouche de rien du tout, on a un œuf de serpent écrasé. Comme je le montre dans un livre (3), Tocqueville, Pouchkine ou Poe avaient déjà tout dit sur ce monde gelé il y a deux cents ans. Ce monde qui dure depuis relève de cette hystérésis. Mais combien de temps un tel zombi peut durer ? Michelet poursuit avec conscience :

« Que conclure de cette durée ? Toute grande institution, tout système une fois régnant et mêlé à la vie du monde, dure, résiste, meurt très longtemps. Le paganisme défaillait dès le temps de Cicéron, et il traîne encore au temps de Julien et au-delà de Théodose. »

Samichphhre.jpgTout met du temps à crever, paganisme compris, et tout dure au-delà de sa mort. Michelet persiste et signe :

« Que le greffier date la mort du jour où les pompes funèbres mettront le corps dans la terre, l’historien date la mort du jour où le vieillard perd l’activité productive. »

Si c’est comme cela pour le génie médiéval, je ne vous dis pas pour la démocratie-marché…

« Tout finit au douzième siècle ; le livre se ferme… », termine Michelet qui remarque qu’un système périclitant comme celui de l’Eglise – ou de la démocratie bourgeoise à notre époque -  a tendance à devenir totalitaire et dangereux :

« Les anciens conciles sont généralement d’institutions, de législation. Ceux qui suivent, à partir du grand concile de Latran, sont de menaces et de terreurs, de farouches pénalités. Ils organisent une police. Le terrorisme entre dans l’Église, et la fécondité en sort. »

Cette Eglise moderne lança aussi la Croisade. Les conciles orthodoxes furent oubliés. C’est encore cette Eglise catholique romaine, star des temps modernes, qui inventa en 1622 le beau mot de propagande.

A Michelet j’adjoindrai un philosophe oublié (Michel Onfray en parle, mais trop peu), Ludwig Feuerbach qui remarque que son antichristianisme n’a plus prise parce qu’il a à faire à des farceurs masqués. C’est comme pour les attentats, les « gens », le « public » ne sentent pas les coups. Ils sont anesthésiés (Stanley Payne). En ces temps de Bergoglio et de gauchisme catho, cela ne prêtera pas à sourire.

« Le ton « des bonnes sociétés, » le ton neutre, sans passion et sans caractère, approprié à la défense d’illusions, de préjugés et de mensonges dont tout le monde convient, voilà le ton dominant, le ton normal de l’époque, le ton dans lequel non seulement les affaires politiques, — ce qui se comprend de soi-même, — mais encore les affaires de religion et de science, c’est-à-dire le mal d’aujourd’hui, sont traitées et doivent être traitées (4). »

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Et Feuerbach annonçait ce que décrit Edgar Poe à la même époque: le masque prendrait la place du visage, le cerveau celui de l’âme.

 « Apparence, mensonge, hypocrisie, masque, voilà le caractère du temps présent; masque notre politique, masque notre moralité, masque notre religion et masque notre science. »

Le masque de la mort rose occidentale cache une décrépitude sans égale ; la Russie ici aussi devra se mettre à l’œuvre pour inspirer des hommes de bonne volonté.

Notes

(1) Le dictionnaire d’Oxford de mon ordinateur donne cette définition en anglais. ‘The phenomenon in which the value of a physical property lags behind changes in the effect causing it, as for instance when magnetic induction lags behind the magnetizing force.’

(2) A l'ouest rien de « moderne » - Chroniques de la Fin de l'Histoire, (Edition Kindle sur amazon.fr).

(3) Michelet (Jules : Histoire de France, VII, Renaissance, pp. 17-18 (sur uqac.ca).

(4) Feuerbach (Ludwig) : l’essence du christianisme, traduit de l’allemand par Joseph Roy, Paris, 1864. préface de la seconde édition.

 

dimanche, 23 juillet 2023

Cthulhu et la Révolution française

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Cthulhu et la Révolution française

Par Constantin von Hoffmeister

Source: https://arktos.com/2023/07/17/cthulhu-and-the-french-revolution/

Constantin von Hoffmeister évoque le lien étrange entre la Révolution française et le Culte de Cthulhu, ses effets malveillants sur l'Europe traditionnelle et le retour imminent du Grand Ancien.

Alors que l'aiguille de la grande horloge du temps balayait le crépuscule du dix-huitième siècle, un spectacle de transformation monstrueuse surgit des ténèbres de l'Ancien Monde, qui allait déchirer les voiles fragiles de l'ordre et de la civilisation. Ce fut la naissance d'une hideuse monstruosité appelée Révolution française, un événement d'une horreur et d'un impact si profonds que les vestiges de l'Europe traditionnelle - imprégnés du puissant héritage de la noblesse, de la foi et de la chevalerie - seraient à jamais balayés par son effrayant ressac.

Cette tempête, qui a secoué le monde, n'était pas due à une simple ambition politique ou à un mécontentement économique ; il s'agissait d'une manifestation effroyable d'un culte trop terrible pour être vu, un culte né dans l'ombre de temps oubliés et de légendes interdites : le Culte de Cthulhu.

L'influence désastreuse de ce culte - dont les origines effrayantes remontent aux époques les plus reculées avant l'humanité - sur la Révolution française est restée largement occultée sous la couverture de l'histoire. Ses doctrines anti-naturelles se sont pourtant révélées être un terreau fertile pour le tumulte qui allait ébranler l'Europe.

Des profondeurs sordides des catacombes parisiennes émergent des murmures de "Liberté, Égalité, Fraternité". Mais ce ne sont que des échos du chant le plus ancien de la secte : "Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn" ("Dans sa maison de R'lyeh, Cthulhu mort attend en rêvant"). Tous deux, par essence, contenaient la même terrible promesse : l'effondrement de l'ordre ancien, l'effacement des anciennes croyances et l'ascension d'un nouveau monde, indicible et terrifiant.

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C'est là, dans le labyrinthe obscur des bas-fonds parisiens, que le Culte de Cthulhu a nourri les philosophies d'hommes comme Robespierre et Marat, dont l'esprit a été piégé par les enchantements immémoriaux du Grand Ancien. Avec ses doctrines d'égalité et de fraternité, l'influence malveillante du culte s'est infiltrée dans le tissu de la Révolution, l'orientant vers le chaos et la destruction.

La folie a porté ses fruits dans le règne de la Terreur, une période qui fait écho aux grandes perturbations de l'ordre cosmique lorsque le Grand Ancien s'insurgeait contre son emprisonnement. La guillotine, symbole de ce règne, n'était pas seulement un instrument de mort mais un autel à Cthulhu, chaque tête coupée étant un hommage macabre à la faim inextinguible de la grande bête.

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De plus, la destruction de l'Église, rempart traditionnel contre l'empiétement des divinités païennes, symbolise la victoire de Cthulhu sur le tissu spirituel de l'Europe. Le culte de la Raison, la nouvelle "religion" de la Révolution, n'était qu'une parodie perverse et humaniste du véritable culte que le Culte de Cthulhu propageait dans ces nuits cryptiques au clair de lune dans les catacombes. L'extermination des anciens vestiges de la foi a ouvert la voie au règne indescriptible de l'abomination extraterrestre.

La Révolution française, qui a embrasé l'Europe, a laissé dans son sillage les restes calcinés de siècles de tradition. L'Europe d'autrefois, terre de rois et de chevaliers, de foi et d'honneur, de villages paisibles et de vastes cathédrales, n'existait plus. À sa place, un nouveau monde est né, un monde défini par les idées révolutionnaires de l'égalité et de la laïcité.

Pourtant, ce monde était né des murmures du Grand Ancien, et donc, même au milieu de sa constitution apparemment rationnelle, il portait la marque de l'autre monde, du non-euclidien, du lovecraftien. Au fond de lui, c'était un monde fait à l'image du Vieux, un monde qui ne regardait plus le ciel pour obtenir des conseils divins, mais qui regardait dans l'abîme, attendant toujours, redoutant toujours, anticipant le jour où Cthulhu se lèverait à nouveau.

mardi, 11 juillet 2023

Le mouvement général de dissidence a échoué, du moins jusqu'à présent

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Le mouvement général de dissidence a échoué, du moins jusqu'à présent

par Paolo Borgognone

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-movimento-complessivo-del-dissenso-e-fallito-almeno-fino-a-questo-momento

Le mouvement général de dissidence a échoué, du moins jusqu'à présent, pour un certain nombre de raisons sur lesquelles, à mon avis, une réflexion publique serait nécessaire (ce dont je doute, précisément en raison de la nature et de la vocation privées et individualistes d'une grande partie de la dissidence). Voici quelques éléments pour une telle réflexion (qui n'aura pas lieu). La dissidence est en crise presque terminale parce que

1) ses leaders, et je parle de ceux qui ont mené les listes dites anti-système aux élections de 2022, sont (à quelques exceptions partielles dont je reconnais l'existence) tellement imprégnés de néolibéralisme méthodologique, plutôt que de mérite, qu'ils ont mis en place une campagne électorale qui est l'enfant de leurs idiosyncrasies idéologiques. De plus, ce sont souvent des personnages égocentriques, imbus d'eux-mêmes, vantards, inconstants, névrosés, qui se considèrent comme des champions parce qu'entourés de nullités. Leur méthode reprend exactement celle utilisée par le courant dominant pour gérer les relations politiques, politiques et humaines dans un système néolibéral. Je dirais qu'ils se comportent comme le liquide qui épouse la forme du verre qui le contient. Cependant, il serait absurde de les blâmer. Nés et élevés dans le néolibéralisme, fascinés par le culte de la notoriété, il est normal qu'ils aient un état d'esprit et des manières de faire néolibérales (le contraire serait étonnant) ;

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2) de nombreux candidats notoires, influenceurs de la contestation, se sont révélés être, à leur manière, égaux sinon pires que les dirigeants qui les ont mis sur la liste. Cela aussi est normal. Un influenceur, un créateur de contenu, né et élevé dans le néolibéralisme, qui, pour obtenir des likes et des vues, doit traiter en ligne avec des structures, des plateformes et des modalités typiques du néolibéralisme, soit s'adapte à ces structures et modalités, soit obtient 4 likes et 5 vues par post ou vidéo et rentre chez lui. Un influenceur, par définition, ne peut pas être étranger au culte de la notoriété et aux rituels avec lesquels ce culte est célébré. C'est pourquoi, pour rester à flot sur le web et continuer à être un influenceur, il devra faire passer la préservation de son paquet de followers interagissant sur ses profils et ses chaînes avant les raisons d'analyse politique (qui l'obligent parfois à prendre des positions inconfortables voire inadmissibles pour un segment plus ou moins important de sa réserve de followers). Enfin, les influenceurs n'ont pas apporté beaucoup de voix aux listes qui ont concouru pour les capter ;

3) le mouvement de contestation, dans sa base sociale diffuse, est aussi néolibéral et individualiste que les dirigeants, sinon plus. La majorité des personnes qui ont manifesté en 2021 l'ont fait pour atteindre des objectifs contingents : obtenir d'une manière ou d'une autre le laissez-passer vert. Et pour l'obtenir, ils avaient 3 possibilités (excluant les 2-3 vaccinations dès le départ) : 1) obtenir un faux laissez-passer ; 2) tomber malade, guérir et obtenir le laissez-passer suite à guérison ; 3) obtenir du gouvernement qu'il lève la mesure restrictive. Eh bien, une fois cet objectif atteint, d'une manière ou d'une autre, les manifestants qui, en 2021, criaient dans les rues "les gens comme nous n'abandonnent jamais", ont baissé les bras et sont retournés à leurs affaires, ce qui a entraîné un reflux qui a affaibli les capacités de propulsion politique du mouvement. Cela aussi est normal et adapté, car dans le néolibéralisme, la politique est interprétée par sa large base sociale comme du téléachat. Moi, électeur, membre, militant ou sympathisant, je vous demande, à vous, sujet politique, de me vendre un produit, et quelle que soit la conclusion de la transaction, je séparerai mon chemin du vôtre. En 2021, la large base sociale de ces manifestations n'exigeait, de la part des sujets politiques qui étaient les interprètes de ce mouvement de protestation, qu'une seule chose : la fin du laissez-passer vert (= pass sanitaire en Italie). L'interprétation de la politique comme un télé-achat ne concerne pas une relation durable entre la base et la direction politique, tout comme l'achat d'un produit à un vendeur ne nécessite pas une relation durable entre les parties à la transaction. Une fois la transaction effectuée, les parties se disent au revoir et amen. Tant que la politique et ses acteurs de référence seront interprétés, à la base, comme des fournisseurs de produits qui deviennent immédiatement des escrocs dès qu'ils ne livrent pas, clé en main, le produit demandé par l'acheteur (la base sociale), la relation entre la base et la politique sera toujours et dans tous les cas entachée par une approche néolibérale qui ne permettra pas de consolider les interprètes politiques de la protestation populaire. La politique n'est pas un publireportage ;

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4) les mouvements de contestation se sont caractérisés par une extraordinaire propension à la scission et au sectarisme. Cela s'explique par le fait que la société de marché a largement désarticulé et affaibli les capacités des agglomérations humaines à former une communauté. En bref, la première fois que vous me contredisez, je vous jette dehors ou je vous mets en position de partir. Ou bien, la première fois que je rencontre dans l'agglomération une personne ou une situation qui m'agace, je pars. La société de marché est l'ennemie de la dialectique. À la base comme au sommet, l'arrogance et l'hybris règnent en maîtres. J'ai souvent entendu de simples militants dire "si vous ne faites pas ce que je dis, je m'en vais". Enfin, après le 25 septembre 2022, de nombreux partis dissidents se sont vidés de leurs membres parce que ces derniers se sont éloignés à la suite des controverses post-électorales qui ont éclaté au sein de ces partis. Un tel comportement, fondé sur l'hypothèse "soit vous êtes tous unis, soit je m'en vais", témoigne d'un manque de compétences en matière de relations humaines et d'une incapacité à faire de la politique. Il est en effet tout à fait normal que les gens se disputent et même se querellent dans les partis. Tout abandonner parce que "les autres se séparent" est une attitude non seulement arrogante et inamicale, mais aussi très clivante. La scission est donc autant une question de haut que de bas. Il en va de même pour le sectarisme. Qui est la maladie la plus grave de la politique "anti-système" et qui témoigne d'un profond infantilisme. "Si vous parlez à Titius que je n'aime pas, je ne vous parlerai plus et je vous boycotterai" est une façon de faire qui serait déjà odieuse et injustifiable à 12 ans, sans parler de ce qu'elle serait à 50 ans...

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5) les partis de la dissidence sont entrés dans une crise profonde parce qu'ils se caractérisent, en interne, par une propension irrépressible à l'intrigue, au bavardage et au commérage. Cette attitude est délétère mais normale puisqu'elle est vieille comme le monde et s'est installée depuis des millénaires. Malheureusement, l'utilisation abusive des forums de discussion et des réseaux sociaux a amplifié le problème, le rendant endémique et souvent ingérable. Le mélange des ragots et de la politique est un facteur qu'il faut garder à l'esprit pour comprendre les raisons de la décadence des sujets politiques dans l'interprétation de n'importe quelle instance (de consensus ou de dissension).

Avec ce bref mais fastidieux travail d'écriture, j'ai tenté de m'exprimer, de manière largement sommaire et insuffisante, sur un sujet d'une actualité proche, mais d'un intérêt relatif. Ces propos feront-ils l'objet d'une réflexion future de la part des mouvements de dissidence ? Absolument pas. Tout est bloqué par le néolibéralisme et l'hybris qui caractérisent l'idéologie et la pratique d'une bonne partie (pas tous !) de ces mouvements et de leurs interprètes (influenceurs) politiques et médiatiques. Quoi qu'il en soit, j'ai essayé. J'ai jeté un pavé dans la mare. Peut-être reviendrai-je un jour sur le sujet, avec quelques idées. Merci à tous ceux qui ont eu la patience de lire ce texte, que j'espère suffisamment lucide...

mercredi, 07 juin 2023

Maïeutique sur l'infantilisme critique des tranchées métapolitiques

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Maïeutique sur l'infantilisme critique des tranchées métapolitiques

Jorge Sánchez Fuenzalida

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2023/06/mayeutica-en-torno-al-infantilismo.html

L'infantilisme est une attitude à l'égard des relations humaines qui se caractérise par un esprit dépourvu de perspective de confrontation, c'est-à-dire par une attitude de fermeture et d'annulation à l'égard de ceux qui ne sont pas d'accord avec le dit infantilisme. C'est-à-dire, celui qui n'est pas d'accord avec moi, qui refuse d'admettre que j'ai tout à fait raison ! La vérité d'une philosophie, la sainteté doctrinale inoffensive et fallacieuse de celui qui a dit : Dogme !

Dans la facticité décroissante des tranchées métapolitiques, une chose est claire : le séparatisme critique, infini, puéril, c'est ce que l'on sent, c'est ce que l'on ressent. On peut le goûter, on peut le toucher. Pourquoi est-ce que je soutiens que le séparatisme est en train de se produire ? Oui, en effet : il y a l'idée d'une discussion entre sourds, où personne ne s'écoute, mais où personne ne peut se voir non plus. Il s'agit d'un séparatisme virtuel, sans présence ni langage factuel. Et pourquoi est-elle critique ? Parce qu'elle répond aux logiques dogmatiques de la perfection puriste, où personne ne détient la vérité sinon le critique dans l'infini de sa perfection grandiloquente. Infantile ? Y aurait-il une sorte de symptôme de l'infantilisme de gauche, comme le dit Lénine ? Il y a donc beaucoup de tranchées qui se romantisent avec des idées nominalement de gauche, mais c'est une question de psychologie propre aux gens qui, philosophiquement et discursivement, sont incapables d'aller au cœur du sujet chez les penseurs qu'ils louent. Il s'agit peut-être d'un préjugé du berceau, lié à une haine émotionnelle de l'affirmation vis-à-vis du libéralisme. C'est exactement la même chose de l'autre côté, là-bas, dans la droite puérile, mais ici il s'agit d'aller au fond des choses, de ne pas se laisser emporter par des impressions accommodées par des partis pris et des goûts exclusifs pour tel ou tel philosophe ou théoricien. Il s'agit de se libérer de la critique fondée sur la défense ou le rejet d'une idéologie, il s'agit de converser pour dissiper le désir de connaître la bonne vérité, a priori, issue d'une lecture typique des réseaux du monde virtuel.

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Qui doit avoir raison dans la discussion philosophique qui se déroule entre les tranchées ? Est-ce peut-être le plus versé des exposants ? Peut-être le plus profond des penseurs critiques ? Ou celui qui converse à travers celui qui a raison et le plus profond des penseurs ? Qui peut pointer et fixer sa critique sur la poutre dans l'œil de l'autre ? Qui est le gourou, celui qui a l'intellect le plus vigoureux et le plus vivant ? Qui est juste ? Toutes ces questions - et bien d'autres encore - émergent d'un regard serein et calme, sincère et conversationnel, par rapport aux oscillations ferventes et sinistres des nombreuses tranchées qui, dans leur déni dogmatique, ne conversent pas, mais réduisent au silence le pouvoir de celui qui converse sagement et prudemment en maïeutique. Qui sont-ils ? Critiques littéraires ? Maçons de la pègre ? Juges de la vertu ? Qui êtes-vous tous ? Ne me tenez pas rigueur du titre d'exemption : je suis moi aussi circonscrit par cet infantilisme.  Moi aussi, j'ai massacré de façon critique les organisations ou les individus qui tentent, à grand-peine, de s'immiscer dans un combat politique qui n'est pas celui des enfants, mais celui des adultes. Grandeur de celui qui a décidé de s'arrêter, de réfléchir et de parler, alors arrêtons de pointer du doigt ! Prudence de celui qui, devant la crudité des choses, cesse de se précipiter pour porter un jugement public ! Prudence de celui qui, dans l'émotion, mais aussi dans la raison, massacre sa propre idolâtrie.

Cet infantilisme, typique de la réalité telle qu'elle est, là, dans les tranchées métapolitiques, est une attitude de confrontation, engoncée dans la prétention de la supériorité morale, voire des mémoires hautaines, mais en même temps, dépourvue d'intellect. C'est un infantilisme qui nous sépare les uns des autres dans la défense dogmatique et religieuse de ceux qui se savent partisans de la défense d'une tradition théorique. Mais cette attitude n'est-elle pas légitime ? Elle l'est certainement. Mais la situation doit être différente dans l'ouverture maïeutique qui cherche à ordonner toutes les idées exprimées par les tranchées, en vertu d'un projet commun qui est plus grand que toutes les particularités. En effet, cette évidence - celle de s'arrêter pour parler - qui reflète au moins le début vertueux de la maturation de l'infantilisme, cherche à bannir de nos rangs le désir impulsif de cet enfant qui, dans la défense maternelle, ne veut pas partager ses jouets ni écouter des raisons ou des justifications ; il faut donc amener cet enfant égocentrique à se confronter à ses propres maux, à ses mauvaises habitudes et à sa mauvaise éducation. Il faut que cet enfant appréhende la dureté du monde ! Il doit comprendre qu'il existe dans un monde dynamique, complexe, imparfait, ouvert, terrible et merveilleux.

La puérilité est l'activité immanente du conseiller de bureau, celui qui n'a pas de présence, qui ne chante pas, qui ne pense pas, qui est enfermé dans son propre verbiage virtuel. C'est habiter le non-monde, c'est vivre dans les vacillations frénétiques du jugement absolu : j'ai raison, personne d'autre n'a le vrai jugement !

L'infantilisme est sans doute un regard critique qui nie la réflexion et condamne la conversation au silence, au conformisme de ceux qui se savaient sages et qui ont fermé les portes du monde réel et de la réalité. L'infantilisme est, à sa juste mesure, une période psychologique, parfois nécessaire, où l'on se retrouve à cheminer dans les possibilités réelles de mûrir, de passer de l'enfant à l'adulte : de quitter ce que l'on était enfant, en temps voulu, pour devenir un adulte responsable du monde qu'il engendre, du monde avec lequel il doit impérativement converser.

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En effet, les tranchées métapolitiques ont pour mission de se retrouver dans la conversation maïeutique, dans la conversation qui déverrouille et met à nu leurs propres limites légitimes : nous devons donc nous retrouver dans la conversation qui fait mûrir ce qui, par nature, doit être la cause de la lutte dans la guerre commune des mentalités. La conversation maïeutique découvre nos vérités et les oppose à l'infantilisme dont nous pouvons faire preuve : la conversation nous montre la réalité et l'absurde monotonie de ceux qui vivent dans l'enfance ; l'infantilisme métapolitique est l'excuse de ceux qui ne veulent pas entendre, de ceux qui n'ont rien à dire en dehors de leurs propres abstractions idéalistes.

Cependant, et malgré tout, les tranchées imprégnées de la guerre de l'organisation politique ont deux options existentielles : se fermer dans l'expérience infantile de communautés virtuelles qui ne produisent rien, ou s'ouvrir dans un retour à des relations humaines radicales ; celles qui combinent dans la franchise de ceux qui sont ici pour écouter et dire, ceux qui sont ici aussi pour être entendus, pour faire partie de la conversation qui, dans le mouvement annonciateur de ceux qui voient leur voisin, se déplace volontairement dans l'idée profonde d'aller de l'avant ensemble, en bloc.  Allons-nous continuer à nous séparer, dans l'immobilité apparemment fervente et mouvante du monde virtuel ? Il n'y a pas de mouvement, moins développé, dans la stérilité de ceux qui refusent de converser, de connaître et de comprendre leur propre monde.

Tout cela, d'ailleurs, chers lecteurs, nous invite à réfléchir sur la réalité de nos relations, qu'elles soient virtuelles ou radicalement face à face, dans lesquelles nous devons nous demander : que faisons-nous ?  Je vous remercie de votre attention.

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jeudi, 01 juin 2023

Henry Kissinger et le Professeur Moriarty

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Henry Kissinger et le professeur Moriarty

Constantin von Hoffmeister

Source: https://eurosiberia.substack.com/p/henry-kissinger-and-professor-moriarty?utm_source=substack&publication_id=1305515&post_id=125151288&utm_medium=email&utm_content=share&triggerShare=true&isFreemail=true

Par un remarquable retournement de situation, ce salut pour l'anniversaire de Kissinger est la conséquence d'un grave malentendu. L'intention initiale, voyez-vous, était de dépeindre Henry Kissinger comme un méchant à qui il faut venir en aide, et non une figure à célébrer. En effet, Henry Kissinger, tout comme l'infâme professeur Moriarty, porte le poids d'innombrables vies perdues au Viêt Nam, au Laos et au Cambodge - un bilan stupéfiant qui repose fermement sur ses épaules. Un lien de parenté avec les dictateurs apparaît, mais seulement s'ils épousent le libéralisme économique et un penchant fasciste, comme ce fut le cas pour le Chilien Augusto Pinochet. Les prouesses machiavéliques partagées par Kissinger et Moriarty révèlent une vérité profondément troublante, car tous deux ont excellé dans l'orchestration de leurs sinistres entreprises avec une précision troublante.

"Sous le masque d'une habileté diplomatique exceptionnelle se cache une malveillance qui engloutit les nations", remarque Holmes, son regard perçant fixé sur l'enchevêtrement de preuves qui s'étalent devant lui". Kissinger, tout comme Moriarty, danse dans l'ombre, laissant le chaos dans son sillage.

ihkmages.jpgPourtant, malgré leurs penchants criminels, il faut faire une distinction, car il reste une once de lucidité chez ces malfaiteurs. Lorsque des factions mafieuses rivales se disputent le contrôle d'une ville, les pertes sont inévitables. Cependant, la ville perdure, son existence servant de canal au commerce illicite de la drogue, du jeu et de la prostitution. Si, dans le cadre d'une croisade autoproclamée pour la justice, la mafia d'une certaine région peut être éradiquée, la suite est souvent sombre, laissant le tissu même de ces lieux en lambeaux. La politique étrangère, quant à elle, ne devrait pas opposer des communautés de valeurs à des États voyous ou terroristes ; elle devrait plutôt rechercher un équilibre harmonieux des intérêts en matière de sécurité, dans le but d'éviter les conséquences les plus graves. Les États, dans leur réseau complexe de relations, devraient se traiter d'égal à égal, en transcendant les frontières imposées par les jugements moraux.

"Dans la danse complexe des relations internationales, il est impératif de trouver un équilibre entre les forces opposées", a déclaré Holmes, ses doigts parcourant avec agilité les indices mis à sa disposition. "Car c'est dans cet équilibre délicat que réside le véritable art de la diplomatie".

Cette notion n'implique cependant pas une adhésion égale aux principes du droit international. Dans le domaine des affaires internationales, qui s'apparente au domaine domestique régi par le droit civil, un paradoxe apparaît. En théorie, il est interdit à l'indigent comme à l'opulent de trouver du réconfort sous les arches d'un pont. Pourtant, lorsque la survie même est en jeu, les États sont contraints de naviguer dans les eaux troubles de la légalité avec une certaine souplesse. La récupération de la Crimée par la Russie témoigne de cette danse nuancée, brouillant les frontières entre réalisme et droiture morale. C'est là que réside le nœud du problème, la démarcation au-delà de laquelle la partie la plus faible est contrainte d'entrer dans le domaine périlleux de la préemption.

"Le droit, mon cher Watson, est une tapisserie tissée de subtilités", dit Holmes, les yeux brillants d'une grande perspicacité. "Ses fils, tendus par le poids de la nécessité, peuvent se plier ou même se rompre, révélant la dualité de la nature humaine".

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Naturellement, des objections surgissent, remettant en cause la dichotomie présentée. Certains affirment que l'impérialisme, un mastodonte en constante expansion mû par la poursuite incessante de la reproduction capitaliste, nécessite un conflit, faisant de la réconciliation une chimère insaisissable. D'autres, cherchant la consolation dans le cynisme, affirment que les proclamations occidentales de valeurs morales ne sont que des outils dans la grande bataille pour la domination. Hélas, il existe peut-être des individus moins perspicaces qui croient sincèrement en leur propre propagande, mais en fin de compte, les intérêts pragmatiques règnent en maîtres.

"La sagesse échappe souvent à ceux qui sont enchaînés par leurs propres ambitions", murmura Holmes, une légère trace d'amusement pointant aux coins de ses lèvres. "Leur orgueil les rend aveugles aux ficelles des marionnettes qui guident leurs actions, manipulées par les mains invisibles du pouvoir".

Le domaine de la politique étrangère est un domaine dépourvu d'intellect, une terre stérile de manœuvres opportunistes. Les États en tant qu'entités, dans leur nature profonde, possèdent divers degrés d'humanité. Cependant, lorsqu'ils sont opposés les uns aux autres, ils régressent à des inclinations primitives, ressemblant non pas à des êtres cultivés, mais à des êtres sauvages.

"Les diplomates, mon cher Watson, portent des masques de tromperie", remarque Holmes, la voix teintée d'un mélange de dédain et de résignation. "Ils dissimulent leur propre ignorance et s'efforcent d'arracher à leurs adversaires des secrets qui leur échappent. C'est dans cet artifice que réside tout leur art. Ils ne sont pas sournois; ils ne sont que des imbéciles involontaires, qui se font involontairement l'écho d'Henry Kissinger".

Les parallèles entre Kissinger et Moriarty deviennent de plus en plus évidents. Tout comme le réseau criminel de Moriarty s'étendait à toutes les facettes des bas-fonds de Londres, l'influence de Kissinger s'étendait au monde entier, ses machinations façonnant le destin des nations. La quête du pouvoir, qu'il s'agisse de domination géopolitique ou d'empire criminel, consume les cerveaux de ces maîtres d'œuvre, laissant le chaos dans son sillage.

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Holmes, qui a toujours incarné le raisonnement déductif, a levé un doigt d'avertissement. "Méfiez-vous de l'attrait du pouvoir, mon cher Watson, car il engendre une obscurité qui éclipse la raison et la moralité. Il séduit l'esprit des hommes, les égare et prend au piège même les plus brillants d'entre nous".

Dans le domaine des relations internationales, la boussole morale devient un outil fragile, susceptible d'être manipulé et déformé. Les valeurs vertueuses proclamées par l'Occident servent souvent d'armes dans la lutte pour le pouvoir, les notions de bien et de mal devenant des victimes du grand jeu. Les esprits peuvent diverger et débattre de la faisabilité d'une réconciliation ou de l'inévitabilité d'un conflit, mais dans le grand théâtre des affaires mondiales, les intérêts prévalent, pliant le cours de l'histoire à leur volonté.

"L'histoire, mon cher Watson, est une étoffe tissée avec les fils de l'ambition et de l'opportunisme", conclut Holmes, sa voix résonnant d'une profonde compréhension. "Au milieu de cette trame complexe, la vérité devient insaisissable et la lutte pour la domination émerge comme la seule force directrice.

Ainsi, dans cette mosaïque alambiquée de géopolitique et de nature humaine, l'ombre d'Henry Kissinger et le spectre fantomatique de Moriarty se profilent. Leurs actions se répercutent dans l'histoire, remettant en question les notions de moralité, de justice et le délicat équilibre du pouvoir. Les échos de leurs actes nous rappellent que même les esprits les plus brillants peuvent succomber à l'attrait des ténèbres, et que leur intelligence peut être utilisée comme une arme de chaos ou de contrôle.

"Telle est la danse des ombres, Watson", conclut Holmes, ses yeux reflétant un mélange de mélancolie et de détermination. "Nous, simples observateurs, ne pouvons que nous efforcer de mettre en lumière les schémas complexes qui guident le destin des nations, dans l'espoir de clarifier la voie vers un avenir plus éclairé."

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vendredi, 19 mai 2023

Catastrophes et cauchemars - Impact de la politique coronaviresque sur les relations humaines, familiales

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Catastrophes et cauchemars - Impact de la politique coronaviresque sur les relations humaines, familiales

Peter Backfisch

                               "Pour nos enfants et petits-enfants

                               Pour qu'ils puissent eux aussi vivre en paix et

                               puissent grandir en liberté"

Presque tous les médias sont désormais disposés à aborder les effets de la politique adoptée lors de la pandémie. Cependant, ils se limitent principalement aux "possibles" dommages médicaux. Nous trouvons ainsi des rapports sur les souffrances considérables des personnes concernées, conséquences des vaccinations. Même le ministre allemand Lauterbach l'admet et parle de la nécessité d'aider les malades. Les fermetures d'écoles et l'obligation de porter un masque pour les enfants sont également de plus en plus critiquées.

Mais qu'en est-il des conséquences sociales qui se sont répercutées sur le cercle d'amis et les relations familiales ?

Ici, les deux domaines mentionnés sont traités séparément, en s'appuyant sur l'expérience personnelle de l'auteur. C'est de cela qu'il s'agit, une analyse complète de l'hystérie covidiste ne peut pas être faite dans cet article en raison de son volume à respecter. L'impact des fermetures d'écoles, l'obligation de faire porter des masques à nos enfants, le consentement par peur des gens et les projets de vaccination obligatoire doivent faire l'objet d'un autre travail.

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Destruction des amitiés (à long terme et apparemment solides)

Aujourd'hui, nous nous demandons peut-être si ces amitiés que l'on croyait être solides et durables étaient vraiment de véritables amitiés ? Avec le recul, nous ne voyons peut-être en elles que des personnes sympathiques qui sont entrées par hasard dans notre environnement. Ce qui reste, c'est une douleur, non seulement parce que certains d'entre nous se sont identifiés aux mesures, mais aussi parce que beaucoup ont pris le parti de favoriser l'exclusion et depratiquer la diffamation de ceux qui critiquaient les mesures, beaucoup, en effet, ont porté des jugements, ont donné des instructions, ont porté des masques, se sont faits tester, se sont tus, ont déclaré nazis ceux qui n'étaient pas d'accord, ont regardé Heute-Journal et écouté Klaus Kleber.

Il nous a fallu beaucoup de temps pour comprendre ce qui s'était passé. Les discussions et même les échanges d'idées ont été rendus impossibles et refusés dans les déclarations officielles des politiques et des médias. Au début, même moi, je n'ai pu que m'étonner et ne savais pas comment réagir. Mes propres arguments, "Je m'occupe moi-même de ma santé", ont été brutalement rejetés. La citation de faits, même énoncés par des scientifiques renommés, était indésirable et attribuée à des théories du complot diffuses.

Tout cela s'est également produit dans le cadre d'amitiés de longue date, comme je l'ai vécu, et je peux donc dire que j'ai effectivement perdu des amis. Certaines amitiés dataient de trois décennies, on se connaissait depuis l'adolescence, on a dansé toute la nuit ensemble, on a assisté à des concerts, on a fêté chacun nos anniversaires avec nos conjoints, souvent plusieurs fois par an. Des enfants sont nés, on s'est réjoui ensemble et on les a fait jouer ensemble.

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Je vais vous donner un exemple, vécu par l'un de mes meilleurs amis. Il montre toute la brutalité de la situation, mais ne constitue pas un cas unique.

Nous travaillions tous les deux dans le même secteur, pour deux organismes différents de l'économie sociale, et nous nous engagions pour les personnes défavorisées et exclues de la société. Nous nous intéressions à la politique sociale et veillions à ce que la clientèle dont nous nous occupions ne soit pas lésée.

Puis, tout à coup, en mars 2020, le big bang s'est produit, tout le cosmos malsain du coronavirusisme, avec des exclusions et des règles qui ne pouvaient pas être remises en question. De nouveaux visages sont apparus à la télévision, Drosten, Wieler. Des personnes qui m'étaient jusqu'alors inconnues. Des experts qui répandaient la peur au quotidien et qui, par leur propagande, préparaient les gens à ce qui allait arriver.

En mars 2020, alors que j'étais encore en vacances en Floride, j'ai reçu un message de mon ami Martin qui me conseillait vivement de revenir par le prochain avion, une épidémie mondiale s'était déclarée, les gens mouraient étouffés sur le bord des routes, les morts étaient transportés par des véhicules militaires et enterrés dans des fosses communes. Une fois de plus, j'ai été stupéfait. Je n'avais pas entendu cela à la télévision américaine. Seulement quelques brèves informations sur des interdictions d'entrée pour les citoyens de certains pays, car l'administration Trump considérait que les contacts économiques étroits avec la Chine étaient à l'origine de la propagation du virus. Pour le 14 mars, ces interdictions d'entrée devaient être étendues à l'ensemble de l'UE pour les mêmes raisons. Les médias américains ont rapporté que cette mesure avait été jugée excessive et inutile en Europe.

Je suis parti quelques heures avant l'entrée en vigueur de l'interdiction et j'ai atterri à Düsseldorf le 14 mars. Comme il faisait très froid, je me suis changé dans l'ICE qui roulait vers Francfort après avoir récupéré ma valise. Ce qui m'a frappé dans ce voyage, c'est que le contrôleur portait un masque, mais n'a rien dit sur les mesures coronavirusistes en vigueur.

De retour chez moi, mon ami Martin m'a appelé pour me parler des nombreux morts de Bergame et me dire qu'il était temps de faire preuve de discipline et de solidarité face aux mesures qui n'étaient alors qu'ébauchées. J'étais stupéfait et sans voix, notamment parce que je ne m'étais pas penché sur la question et que je ne connaissais pas non plus les voix qui voyaient les choses différemment. Seule une profonde méfiance m'a alerté.

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Quelques semaines plus tard, le Premier ministre britannique Johnson tombait gravement malade du covid et était soigné aux urgences d'une clinique. Le soir même, Martin m'a envoyé un message Whats App dans lequel il recommandait à Johnson de se rendre à Washington pour voir Trump, afin qu'ils soient tous deux emportés par la maladie. Il trouvait ça drôle. Après cela, j'ai rompu tout contact avec lui, je le connaissais depuis plus de la moitié de ma vie. Il faut ajouter qu'il était un cadre de l'Église évangélique.

Cette expérience, tirée de mon propre cercle d'amis, montre comment des amitiés qui semblaient solides se sont effondrées. Aujourd'hui encore, c'est incompréhensible.

Des fractures humaines jusque dans les familles

Tout au long de la période pandémique, on a assisté à un mélange particulièrement toxique de dénigrement, de refus de communication et d'interdiction de contact, accompagné de mensonges médiatiques et de propagande étatique. Ceux-ci se sont manifestés à de nombreux niveaux, même dans les relations familiales. Le climat de peur et de désespoir qui a régné pendant près de trois ans a profondément divisé la société, provoquant des destructions qui n'ont pas pu être réparées à ce jour.

Les enfants n'avaient plus le droit de rendre visite à leurs grands-parents vivant en maison de retraite pendant des semaines, et si cela était autorisé, c'était derrière une vitre. Tout contact physique était ainsi rendu impossible. En cas de démence sénile, les personnes âgées ne comprenaient absolument pas ce qui leur arrivait. Même la proximité des proches dans le cadre d'un accompagnement en fin de vie, à un moment où les personnes mourantes avaient plus que tout besoin d'un accompagnement humain, était refusée.  Les médecins et le personnel soignant ont joué le rôle d'exécuteurs de ces actes inhumains. Quelle folie !

D'innombrables exemples ont montré que des parents non vaccinés se voyaient interdire par leurs enfants (qui avaient eux-mêmes des enfants) toutes les visites familiales, y compris aux petits-enfants de la famille, même si des relations stables s'étaient établies avec la grand-mère et le grand-père. Les Noëls 2021 et 2022 ont été marquées par cette horreur. Les personnes non vaccinées ont fait l'expérience, lors de la crise coronaviresque, que même leurs proches, conscients de leur propre pouvoir en tant que représentants de la majorité, refusaient toute discussion, exigeaient la soumission et, en cas de maintien de la position minoritaire, se voyaient infliger la pire des punitions possibles (la privation de contact avec les petits-enfants). Il en résulta des ruptures, des séparations et des aliénations qui perdurent encore aujourd'hui.

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De telles inhumanités, beaucoup savent en parler, l'éminente journaliste politique Ulrike Guérot, l'exprime ainsi dans une interview au journal suisse Weltwoche (08.04.23) : "Il n'y a plus de bienveillance, il n'y a plus que de la malveillance, et avec cela j'ai déjà perdu, quoi que je fasse". Elle ajoute à propos des libertés inscrites dans la Constitution : "J'ai l'impression d'être entourée de 80% de citoyens qui étaient prêts à mettre leur liberté à disposition en un clin d'œil. Pour un virus".

Les grandes églises chrétiennes officielles ont également joué le jeu et ont harcelé leurs fidèles. Les églises ont été fermées, les services religieux annulés, les croyants sermonnés et réprimandés. Le Psaume 82 donne la réponse. "jusqu'à quand jugerez-vous injustement/et favoriserez-vous les méchants/rendez justice aux opprimés.../libérez le petit et le pauvre". Une résistance isolée s'est manifestée dans les églises chrétiennes libres régionales. Certains magazines chrétiens ont vu dans "les événements de ces dernières années une attaque contre la condition humaine" (revue Factum 5/2022). Une telle critique ne doit pas être tolérée. Les personnes qui dénoncent les conséquences négatives sont toujours poursuivies de manière radicale. Ainsi, en juin 2023, l'inflexible professeur Sucharit Bhakdie sera mis au banc des accusés pour "incitation à la haine".

La pandémie coronaviresque a montré que les libertés peuvent être restreintes du jour au lendemain. Les restrictions ont été appliquées sans ménagement par les autorités publiques, parfois par la force. Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? Ne jamais abandonner notre pensée indépendante et critique, tout en conservant notre bon sens. Si cela nous est refusé, et cela a été le cas pendant toute la période coronavirique, il est de notre devoir de nous y opposer.

Littérature:

Guerot, Ulrike ; Weltwoche, 08.04.2023

Harms, Oliver ; "True memories", 2023, Gerhard-Hess-Verlag

Lachenmaier, Thomas ; magazine Factum 05/2022

Langemann, Markus ; "Bonne nuit les amis" ; www.clubderklarenworte.de

Schöpp, Sebastian ; "Rettet die Freundschaft" (Sauver l'amitié), 2022, Westend Verlag

 

15.05.2023, P.B.

mercredi, 17 mai 2023

Nicolas Bonnal : La Pulsion Génocidaire

La caverne

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La caverne

par Carlos X. Blanco

Source: https://la-sociale.online/spip.php?article965

De nombreuses forces conspirent pour que vous ne puissiez pas le percevoir. Ils travaillent dans l’ombre et très peu annoncent ce qui vient. La radio, les écrans et les réseaux, tout cela est contrôlé par des puissances hégémoniques. Il n’est pas si difficile de retrouver qui en est propriétaire et de savoir pour qui tout le travail est fait. C’est un gros investissement : des millions dépensés pour construire la Caverne.

Ils ne vous disent pas la vérité. Cette guerre, au milieu de l’Europe, ils ne la gagnent pas. Dans la Caverne, ils disent que oui, mais… La stratégie est un échec. Affronter directement l’Ours, l’empire d’Orient, est suicidaire. La guerre à coups de cadavres et de pays interposés est une ruine. Les mercenaires de la moitié du monde et les montagnes de cadavres ukrainiens ne donneront pas la palme à « l’Occident ». Les nations ne peuvent être inventées à la demande de l’OTAN. Le « nationalisme » n’est pas une chose. Chose vient de « cause », et le latin se souvient de sa racine commune : le nationalisme n’est la « cause » d’aucune guerre. Normalement, le nationalisme est un sentiment sombre, aux profondes racines collectives, qui se nourrit à la fois d’amour et de haine, mais son expression politique ne devient réelle et sanglante que lorsqu’il y a de l’argent étranger. C’est ainsi qu’ETA est née : avec la CIA et le dollar en cause. C’est ainsi qu’est né aussi Zelenski, l’humoriste qui a cessé d’être drôle quand le Pentagone et l’OTAN, deux visages du même Janus, lui ont enfilé la chemise militaire et un masque nationaliste.

Ils ne vous disent jamais la vérité. « L’Ouest » est seul. Près des deux tiers de la population mondiale, regroupés autour de civilisations non anglo-saxonnes, sont les personnes, des milliards, qui descendent aujourd’hui de ce train sans conducteur, véhicule télécommandé pour psychotiques. Si nous continuons ainsi, nous nous dirigeons vers l’abîme : la guerre nucléaire et la destruction de toutes les civilisations, mais d’abord la nôtre.

Vous vivez dans la Caverne : l’« Ouest » collectif, c’est l’Anglosphère, ce n’est pas vous, ce n’est pas l’Espagne, ce n’est pas la vraie Europe ou l’Amérique hispanique. Regardez vos enfants. Les modes les plus ridicules venues du pays des Yankees leur tombent dessus. Son discours, sa « musique », ses vêtements, son sexe. Tout a été anglo-saxonisé. Même vous-même, et vous ne vous en rendez pas compte. Pensez-vous que « Black lives matter  », « Me too », « empowerment  », la lutte LGTBI+, le véganisme et l’animalité, tout cela, sont des problèmes du Peuple, de votre Peuple. Si vous pensez que ce sont les problèmes, vous avez le problème. Le problème est la caverne.

Ils ont construit une grotte et vous ne voulez pas le savoir. Si tel est le cas, vivant dans la Grotte et ne le sachant pas, ne désirant pas en sortir, le problème vient de vous.

Observez le « cycle long » de l’histoire qui s’appelle la Modernité. La montée du capitalisme a nécessité une nouvelle classe d’hommes : l’homo liberalis. Il fallait démembrer les liens communautaires, arracher les racines, faire une poupée solitaire et égoïste, l’égoïsme toujours au fond. Les différents peuples d’Europe ont résisté à cette mutation anthropologique créée par l’idéologie libérale, simple transcription des besoins capitalistes. Les protestants succombèrent les premiers, après eux les catholiques. Le monde orthodoxe est — ou était — en train de le faire… Mais l’homo libéralis détruit toutes les croyances et nie la différence. Il y a un empire de l’homo liberalis partout où il y a un McDonald’s.

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Les peuples non anglo-saxons de cet « Ouest » collectif ne viennent pas de se réveiller. Le nombre de bases militaires sur leur sol, qu’ils appellent encore souverain, est énorme. Quelle souveraineté possède l’Allemagne ou l’Italie ? Ce sont des protectorats d’Amérique du Nord. Ce sont des pays occupés. Les Yankees savent où mettre leurs bottes et la situation de 1945, dans laquelle ils sont devenus propriétaires de ce qu’ils appellent le « Vieux Continent », est ce qu’ils n’oublient jamais.

Continuez à vivre dans votre caverne. Aller à Las Vegas pour se marier, comme le fait la gauche postmoderne « quand ça lui chante ». Achetez leurs produits de pacotille : « indigenismo », « biocentrisme », sexualité « non binaire ». Les drogues en Espagne et en Europe viennent toujours de l’extérieur, et comment sont-elles entrées ? Elles sont entrées avec l’américanisation du Nord. Défoncez-vous sur la chimie ou les idées folles : le monde yankee les fait venir à vous facilement et rapidement. Allez étudier son anglais dégénéré, qui n’est pas le bel anglais du XVIIIe siècle ; Il étudie aux USA le terrible novlangue des affaires et de la technologie. Embaucher plus d’économistes et de technologues pour « éduquer » les enfants, c’est-à-dire pour mieux les former à la cyberdépendance, et ainsi parvenir à une plus grande et meilleure soumission.

Carlos X. Blanco

mardi, 16 mai 2023

L'ombre de Fu Manchu sur Taïwan

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L'ombre de Fu Manchu sur Taïwan

Constantin von Hoffmeister

Source: https://eurosiberia.substack.com/p/fu-manchus-shadow-over-taiwan?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=120780373&isFreemail=true&utm_medium=email

Dans les sombres profondeurs du discours politique et la cacophonie des médias, une question glaçante émerge comme une apparition dans une crypte : le tambour de la guerre résonnera-t-il sur le territoire contesté de Taïwan ? Il ne se passe guère de cycle lunaire sans que cette question lancinante ne soit posée. En effet, la lutte crépusculaire entre la vaste République populaire et l'Occident pour le joyau insulaire de l'Orient devient de plus en plus menaçante, comme les crocs de l'insidieux docteur Fu Manchu dans le film de 1965 Le visage de Fu Manchu, où le docteur malveillant, que l'on croyait mort, refait surface à Londres, ourdissant un complot néfaste pour conquérir le monde. Ce film représentait lui aussi le face-à-face entre l'Occident et l'Orient.

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Cette île, Taïwan, est une pièce d'échecs dans le grand jeu des trônes, fermement tenue dans les griffes de la Chine depuis les jours sombres du dix-septième siècle, lorsque la dynastie Qing l'a officiellement incorporée à la province de Fujian. Pourtant, comme dans le film de 1966 Les fiancées de Fu Manchu, où le diabolique docteur hypnotise les filles d'importants scientifiques pour les forcer à l'aider dans ses projets de domination mondiale, les puissances coloniales du 19ème siècle, comme la Prusse, ont convoité ces terres, attisant ainsi les conflits. Leurs désirs, cependant, n'allaient pas se réaliser, tout comme les conspirations complexes de Fu Manchu dérapent souvent.

En 1895, comme dans le film La vengeance de Fu Manchu (1967), où notre ignoble docteur établit un empire criminel à New York avec l'intention d'assassiner ses ennemis, le Japon saisit l'occasion de l'échec de la Prusse. Après son triomphe lors de la première guerre sino-japonaise, il prend le contrôle de Taïwan. Cependant, en 1945, parallèlement à la défaite de Fu Manchu dans Le Château de Fu Manchu (1969), où le docteur dépravé tente de geler les océans du monde avec un dispositif mortel mais est déjoué, Tokyo a dû renoncer à son emprise sur Taïwan, la rendant à la Chine après sa défaite ignominieuse lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais la présence du conflit ne s'est pas arrêtée.

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Le Guomindang, tel un protagoniste battu dans un film de Fu Manchu, a réussi à échapper aux mâchoires de la défaite lors de la guerre civile chinoise, trouvant refuge à Taïwan. Ils ont proclamé l'existence de la République de Chine sous leur domination, une proclamation qui ressemble étrangement à l'objectif grandiose de Fu Manchu de subjuguer le monde entier dans Le sang de Fu Manchu (1968), où le méchant médecin concocte un venin provoquant la cécité, diffusé par l'intermédiaire de jeunes filles sans méfiance. Pékin a néanmoins rejeté cette revendication, à l'instar de Nayland Smith, l'ennemi juré de Fu Manchu, qui n'a de cesse de contester les odieux desseins du médecin.

Sur le plan international, Taipei a d'abord triomphé en conservant le siège de la Chine aux Nations unies, ce qui rappelle les victoires temporaires de Fu Manchu contre Nayland Smith. The Fiendish Plot of Fu Manchu (1980), le dernier film de la série, dans lequel Fu Manchu, au crépuscule de sa vie, met au point un complot élaboré pour retrouver sa jeunesse à l'aide d'ingrédients provenant de la tombe de Gengis Khan, avant de voir ses machinations s'effondrer face aux interventions persistantes de Nayland Smith, de même la main ferme de Taipei sur le trône estimé du siège de l'ONU s'est désintégrée. Le 25 octobre 1971, l'Assemblée générale des Nations unies a reconnu la République populaire, et non Taïwan, comme représentant légitime de la Chine, à l'instar de la victoire finale de Nayland Smith sur Fu Manchu.

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Les nations occidentales, à l'instar de Nayland Smith, battu mais implacable, se sont pliées à cette décision, reconnaissant le "principe d'une seule Chine". Cependant, elles ont également commencé à soutenir Taïwan, remettant ainsi en question le "principe d'une seule Chine", une manœuvre qui reflète les tactiques intelligentes de Nayland Smith pour saper Fu Manchu. Cependant, cette manœuvre, tout comme les toxines redoutables concoctées dans les chambres clandestines de l'antre de Fu Manchu, recèle un péril aux proportions cataclysmiques. En effet, la République populaire, à l'image de l'obstiné et inflexible Fu Manchu, insiste fermement sur le caractère sacré de son intégrité territoriale.

Ironiquement, un compromis était possible avec le Guomindang, un peu comme Nayland Smith trouvait parfois un terrain d'entente avec la fille de Fu Manchu, Fah Lo See. Ils se sont mis d'accord sur le "Consensus de 1992", un armistice fragile qui fait penser à l'aile d'un papillon de nuit battant dans la tempête incessante de leur discorde idéologique. Cette trêve, en dépit de leurs dissensions persistantes, a servi de baume apaisant, réduisant le conflit brutal et rageur à un chaudron frémissant. Cette paix précaire évoque la tranquillité trompeuse qui règne dans L'île de Fu Manchu (1941), un tableau littéraire où, comme le calme sinistre qui précède la tempête, la tension se retire dans l'ombre, pour ressurgir avec une vigueur renouvelée et implacable lorsque Fu Manchu, que l'on croyait tué, refait surface sur une île isolée, élaborant des plans de vengeance complexes, préparant ainsi le terrain pour la résurgence imminente de l'affrontement.

Cependant, le Parti démocrate progressiste (DPP), le fantôme qui hante désormais les couloirs de la gouvernance de l'île, fait pression sans relâche pour que Taïwan se sépare officiellement de l'étreinte spectrale de la Chine continentale. Cette démarche, dans son essence, reflète l'astuce labyrinthique du film Le Dieu d'or du Dr Fu Manchu (1956). Dans cette fantasmagorie télévisée, les alliances, comme les sables dans le sablier désolé du temps, changent et se transforment avec une imprévisibilité qui fait froid dans le dos. Dans cette saga, Fu Manchu manipule sans cesse ses pions, tissant une toile complexe de tromperies et de subterfuges, à l'image de la poussée incessante du DPP en faveur de l'autonomie, à la fois prometteuse et menaçante pour l'équilibre fragile du pouvoir dans ce jeu d'échecs mondial. Cette position a conduit le Congrès national du peuple à Pékin à adopter la loi anti-sécession, à l'instar des contre-stratégies incessantes de Fu Manchu.

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Tout comme les abominables stratagèmes de Fu Manchu dans le feuilleton radiophonique L'ombre de Fu Manchu (1939-40), qui se présentent comme un spectre implacable de malheur, dans lequel le méchant docteur se lance dans un voyage de vengeance contre ceux qui osent le défier, la déclaration potentielle de sécession du DPP jette un voile déchirant sur la danse délicate de la diplomatie, présageant un conflit catastrophique qui pourrait renaître tel un phénix des cendres fumantes de cette détente précaire.

Pour se préparer à cette horreur imminente, à cette vision du champ de bataille qui plane à l'horizon, les États-Unis, tels des chevaliers aguerris se préparant au combat, renforcent les forces de Taïwan. Cet acte fait écho à la sombre détermination de Nayland Smith dans The Return of Dr. Fu Manchu (1930), où notre vaillant protagoniste se prépare méticuleusement à son affrontement final et cataclysmique avec l'incarnation du mal. Dans le récit ténébreux de ce film, Nayland Smith, armé de la connaissance de la résurrection de Fu Manchu et de ses plans pour répandre une peste mortelle, rassemble ses forces pour un affrontement qui déterminera le sort de l'humanité, tout comme la dure réalité du paysage géopolitique d'aujourd'hui. Il envoie notamment des formateurs militaires sur l'île, à l'instar de Nayland Smith qui renforce ses alliés contre les intrigues de Fu Manchu. Pendant ce temps, Pékin, comme Fu Manchu, répond aux provocations par de grandes démonstrations de force.

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Tout comme le docteur dément brandit sa formidable puissance dans Drums of Fu Manchu (1940), un feuilleton cinématographique dans lequel le docteur insidieux cherche à plonger le monde dans le chaos avec ses sinistres tambours de malheur, les grandioses parades militaires de Pékin sont un sinistre présage des conséquences désastreuses qui suivraient inévitablement une rupture formelle. Les manœuvres de Pékin, comme les battements sinistres des tambours diaboliques de Fu Manchu, se répercutent dans l'éther, jetant un linceul glacial sur la scène mondiale, servant d'avertissement sinistre et tacite de la tempête qui pourrait éclater après la déclaration de sécession. Une invasion peut sembler un choix évident, mais un blocus, comme les tactiques plus subtiles de Fu Manchu, semble plus prometteur du point de vue de Pékin. Toutefois, cette situation pourrait rapidement dégénérer en conflit armé. Si les États-Unis, à l'instar de Nayland Smith, tentent de briser le blocus par la force, ce pourrait bien être le début d'une guerre, une fin dévastatrice semblable à l'apogée d'un conte de Fu Manchu.

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vendredi, 12 mai 2023

Edgar Allan Poe: réflexion sur le "Jour de la Victoire"

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Edgar Allan Poe: réflexion sur le "Jour de la Victoire"

Par Constantin von Hoffmeister

Source: https://arktos.com/2023/05/09/edgar-allan-poe-ponders-victory-day/?fbclid=IwAR19uJswBRt6JIweUuhy2LvcRgzC22Vx02r-0GZgYTTU7tNtFvdOLdzpYIM

Constantin von Hoffmeister écrit ici une page d'intelligence et de catastrophe, tissée dans la trame de nos cauchemars, alors que le spectre de la guerre plane sur le destin de deux formidables nations, dont les liens de parenté sont enterrés sous les ruines de l'ambition et de la tromperie.

Dans les chroniques mélancoliques de cette triste époque, la Seconde Guerre mondiale, un affrontement des plus maléfiques, n'aurait jamais dû se produire entre les redoutables Allemands et leurs homologues russes. En effet, ces deux nations se ressemblaient par essence, reliées par les nervures intellectuelles tissées par le philosophe des douleurs Friedrich Nietzsche et du génie littéraire désolant que fut Fiodor Dostoïevski. C'est dans l'esprit tourmenté de ces hommes que s'est forgée une union existentielle de frères, jetant une présence spectrale sur le théâtre tumultueux des luttes de l'humanité.

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Cette sombre alliance de géants intellectuels a osé explorer les recoins les plus sombres de la nature humaine, sondant l'abîme de l'âme dans une quête incessante de la vérité, alors que la tempête de la guerre amoncelait ses noirs nuages autour d'eux. Nietzsche, avec son regard pénétrant dans le vide du nihilisme, a trouvé un compagnon de route en Dostoïevski, dont les explorations de la condition humaine ont illuminé les coins les plus sombres de la psyché. Leur communion, une rhapsodie de la pensée, s'est répercutée dans le cœur de ceux qui ont emprunté le chemin de la recherche existentielle, transcendant les limites du chauvinisme et des effusions de sang.

C'est cette profonde affinité qui aurait dû servir de rempart contre les assauts déchirants de la bataille, favorisant la compréhension de la souffrance partagée et la quête de sens dans un monde souvent cruel et indifférent. Hélas, le destin a conspiré contre cette fraternité, et les Allemands et les Russes se sont retrouvés enfermés dans une danse macabre, leurs esprits autrefois semblables étant désormais empêtrés dans les affres d'un ballet tragique et autodestructeur.

En ce qui concerne l'origine obscure de cet affrontement catastrophique, nous nous retrouvons à la dérive dans l'océan du doute, car les machinations initiales qui ont conduit l'Union soviétique et le Troisième Reich à dégainer leurs épées restent voilées dans le brouillard énigmatique d'une époque révolue. La question demeure : l'opération Barbarossa a-t-elle été lancée à titre préventif au cœur des ténèbres, ou des plans plus sinistres étaient-ils en jeu, conjurés par des mains invisibles ?

En cela, la vérité nous échappe, comme un spectre dans la nuit, oscillant toujours juste au-delà de la portée de notre compréhension. Nous nous débattons dans l'ombre, aspirant à découvrir les motifs qui ont déclenché cette chorégraphie tragique, mais hélas, les réponses sont enfouies sous le poids de l'histoire, ses secrets chuchotés étant enfermés dans la crypte du temps.

Nous en sommes donc réduits à réfléchir, à spéculer sur les débuts obscurs d'une lutte qui allait coûter la vie à d'innombrables personnes et déchirer le tissu de deux grandes nations. Dans cette vaste mer d'incertitude, on ne peut que se demander si l'insaisissable vérité se révélera un jour ou si elle restera à jamais enfouie dans les annales énigmatiques de notre passé collectif.

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Ah, malheur au monde, car c'est bien le puissant royaume d'Amérique qui a récolté la sinistre moisson de cet épisode sanglant, car il a été murmuré à voix basse que l'étouffement d'une coalition russo-allemande et l'obstruction d'un imperium eurasien expansif avaient toujours été le but des machinations machiavéliques des États-Unis - pour préserver leur hégémonie sur la sphère terrestre.

Les rumeurs insidieuses parlent d'une stratégie clandestine, élaborée dans les couloirs sacrés du pouvoir, alors que les grands architectes de l'ambition américaine tissaient une toile de tromperie et de manipulation, manœuvrant habilement les pièces de l'échiquier mondial. Les yeux rivés sur le grand prix de la suprématie incontestée, ils ont travaillé sans relâche pour semer la discorde entre les frères intellectuels que sont le Russe et l'Allemand, de peur que leur partenariat ne forge un nouveau et formidable rival dans le grand jeu de l'empire.

Ainsi, dans la cacophonie du conflit, les États-Unis ont silencieusement orchestré une symphonie de destruction, sapant les fondations de ce qui aurait pu être une alliance de géants, alimentée par les passions de leurs maîtres littéraires et philosophiques. À la fin, alors que le rideau tombait sur la tragédie de la guerre, les architectes de ce dessein infâme triomphaient, leur domination assurée et les aspirations d'un mastodonte eurasien à jamais anéanties sur les rochers déchiquetés de l'histoire.

samedi, 01 avril 2023

L'Occident est un asile: Michel-Ange y est pornographe et Greta y est théologienne

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L'Occident est un asile: Michel-Ange y est pornographe et Greta y est théologienne

Roberto Pecchioli

Source: https://www.ereticamente.net/2023/03/manicomio-occidente-michelangelo-pornografico-greta-teologa-roberto-pecchioli.html

J'ai fait un rêve. J'étais dans un grand asile, au sommet d'une montagne enchantée d'où l'on pouvait voir un immense panorama. Sur la porte d'entrée, il y avait écrit Occident. Pas de portes, pas même de barreaux, seulement des capteurs, des caméras partout, une transparence obligatoire saluée par beaucoup, mais pas par moi, le fou le plus irrémédiable qui soit. Quand je me suis réveillé, je venais de relire Borges, le poète du labyrinthe, et je pensais avoir trouvé l'Aleph "le lieu où tous les lieux de la terre, vus sous tous les angles, se retrouvent sans confusion".

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Le fait est que j'étais dans un asile et que j'avais même changé de nom: tout le monde m'appelait Napoléon, parce que - me disait-on - dans tout asile qui se respecte, il y a quelqu'un qui se prend pour Napoléon. C'est peut-être à cause de ce nom exigeant que je m'étais lié d'amitié avec un certain Méphistophélès, un fou un peu étrange, très réservé, qui possédait une grande pièce à lui, pleine d'écrans et d'ordinateurs, d'où, me révéla-t-il, il dirigeait le monde. Voilà quelqu'un de plus fou que moi, me disais-je, d'autant plus que chaque soir il partait discrètement rendre compte de ses actions à quelqu'un. Il me l'a révélé en grand secret: son chef s'appelait Princeps Huius Mundi, mais je ne sais pas ce que cela veut dire, car je ne connais que ma propre langue et un peu de globish, le grognement unifié des Occidentaux.

La nuit du rêve, il était particulièrement heureux et, en guise de preuve d'amitié, m'a permis d'accéder à son repaire et d'écouter le rapport périodique à ses supérieurs. Les rêves sont étranges, et en fait Méphisto (il m'a permis de l'appeler ainsi, en toute confidence) m'a expliqué que ses patrons n'étaient pas au sommet, mais en bas, dans le monde souterrain, un endroit qui ne figure sur aucune carte. Ce soir, mon ami - un bon diable, tout de même - avait les compliments du Princeps et une prime. Dans l'asile Occident, en effet, des événements positifs s'étaient produits, provoqués, me semblait-il, par Méphisto lui-même.

Dans une école américaine, une prof a été licenciée pour avoir montré la statue de David de Michel-Ange à des élèves de sixième année. Apparemment, certains parents ont été scandalisés et la projection a été jugée pornographique. Dans le même temps - Méphisto est un travailleur acharné, toujours en service - dans une autre partie du monde que nous voyons en direct dans l'Aleph, dans la Finlande glaciale, l'université de la capitale a décerné à Greta Thunberg, une Suédoise obsédée par l'environnement, un diplôme honoris causa en théologie. Méphisto triomphe et reçoit les félicitations de la Matrice infernale en ma présence.

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Il était si heureux qu'il m'a révélé un autre de ses succès. En Espagne, il est très populaire, ses partisans sont au gouvernement: en ce moment, ils ont approuvé un règlement - appelé Loi Trans - dans lequel il est écrit, entre autres choses, que n'importe qui peut demander au bureau de l'état civil d'être enregistré avec le sexe - dans notre maison des fous, on l'appelle le genre - qu'il préfère. Un candidat au poste de policier s'est déclaré femme et a battu les concurrentes féminines aux tests d'aptitude. Il sera engagé et sera bientôt parmi nous à l'asile. Les amis espagnols de Méphisto ne s'arrêtent pas là : ils sont en train de voter une loi qui donnera des droits "humains" aux primates supérieurs, c'est-à-dire aux singes, aux orangs-outans, aux bonobos et aux chimpanzés. Je ne comprends pas comment ils vont les revendiquer, mais l'asile est bien organisé : ils vont créer un bureau spécial avec des responsables et des employés. Nous vivons dans le meilleur des asiles possibles.

Confiant dans mon amitié avec Méphisto, je lui demande comment il a réussi à remplir l'asile Occident.  Il m'a fait un long discours plein de mots difficiles - matérialisme, propagande, programmation neuro-linguistique, déconstruction, théorie critique, nihilisme et bien d'autres, mais j'ai saisi la phrase qui me semblait la plus importante, à la portée de tout le monde, même des simples fous comme moi. "La plupart des gens ne lisent pas, ne s'informent pas, ne s'intéressent pas à des études approfondies: au fond, ils ne savent absolument rien. Mais dès que la télévision raconte une histoire ou divulgue un fait divers, la masse prend parti et croit sans rien savoir. Je travaille sur cette masse incapable de penser de manière indépendante et je lui fais faire ce que je veux".

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En effet, il est étonnant que dans la nation la plus riche et la plus puissante du monde - les États-Unis - les gens ne sachent pas ce qu'est le David, qui est une sculpture de Michel-Ange, ne ressentent pas avec leur cœur et leur âme l'extraordinaire grandeur de ce marbre qui s'est fait chair sous les coups du ciseau. Dans l'asile, nous sommes ignorants, surtout avec des diplômes qui nous rendent hautains, arrogants, mais même moi je ne croyais pas que nous ne savions rien de Michel-Ange et que nous confondions David avec Rocco Siffredi. Méphisto m'a expliqué les arcanes : Dieu confond ceux qu'il veut punir et nous méritons la punition. Alors lui, le délégué des enfers, arrive et nous rend fous.  Il a réussi à nous faire oublier l'esprit, la transcendance, l'idée même de Dieu, "l'hypothèse que je n'ai pas envisagée", comme l'aurait dit le savant Laplace à un autre Napoléon, général corse devenu français.

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"Pensez donc, me révéla Mephisto, que pendant la pandémie - opération à laquelle j'ai participé avec la collaboration de nombreux responsables de la Matrice Infera - nous avons eu un carabinier qui a interrompu une messe en plein milieu de la consécration. L'inconsidéré en uniforme a dit qu'il ne savait pas ce qu'était la consécration et je l'ai cru : nous avons bien travaillé, en profondeur. L'ignorance s'étendait à tout mais nous nous sommes rendu compte d'un problème. Les gens, lorsqu'ils ne croient plus en Dieu, commencent à croire en tout et en n'importe quoi. Je crois que c'est un certain Chesterton, un Anglais qui écrivait des romans policiers avec un prêtre, le Père Brown, qui l'a dit. Sans le savoir, il nous a mis en garde et nous avons un peu répété. C'est bien vrai : ils ont cru, dans l'asile Occident, aux masques, à l'efficacité de piqûres étranges, comme ils sont convaincus qu'il est commode de ne pas avoir son argent dans sa poche et que l'identité numérique, c'est-à-dire le système de contrôle absolu, est une bonne chose".

Ils ne pouvaient nous croire que dans les asiles, poursuit Méphisto en mal de confidences, c'est pourquoi nous avons ouvert les portes et construit un hôpital psychiatrique de la taille d'une civilisation, l'Occident. Il fallait faire plus: créer une nouvelle religion, ou plutôt une croyance de masse, avec ses rites, ses symboles, ses prêtres. Nous avons inventé le discours vert, soit le discours sur l'environnement, convaincu les Occidentaux (les plus crédules des hommes, après notre cure) que la Terre, rebaptisée Gaïa, est en danger à cause d'eux, nous avons envoyé des prophètes et des prophétesses à travers le monde. L'une d'elles est Greta, une petite fille un peu dérangée - si semblable aux jeunes de l'asile occidental - que nous avons promenée en tant que Mère Pèlerine de la religion disparue, sous les applaudissements et les appels aux miracles. Il ne restait plus qu'à la nommer théologienne, c'est-à-dire experte de la nouvelle déesse, Gaïa, et du nouvel Olympe, la religion climatique.

Bouleversé par ces révélations, j'ai tenté de me réveiller : en vain. Méphisto a appelé le psychiatre de garde, qui m'a bourré de psychotropes. Il m'a dit que je devais me calmer, que je devais accepter la situation et qu'il n'y avait rien de mieux que des pilules pour se sentir détendu, calme et heureux. Devant mes protestations, il m'a conduit dans une aile de l'asile où un nombre incalculable de personnes vivaient, chacune de leur côté, leurs "addictions", c'est-à-dire, selon Méphisto, leurs objectifs de vie. Certains s'adonnent au jeu, d'autres à la consommation de "substances" (on ne dit plus drogues, Méphisto dit qu'il faut changer les mots pour nous rendre heureux), d'autres à ce que les croyances erronées d'hier appelaient les "vices capitaux".

Voyez comme ils sont heureux, ricane Méphisto. Tout cela grâce à nous. Je ne devais pas encore être sous l'effet des pilules, car je répondis qu'ils ne me semblaient pas heureux et que les "paradis artificiels" (c'est ainsi qu'il les appelait) me semblaient de véritables enfers.  Plus de pilules, plus puissantes, a ordonné le psychiatre à certaines infirmières qui nous suivaient partout. Je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai réussi à éviter la nouvelle dose de renforcement et j'ai même demandé à Méphisto comment il était possible d'aller jusqu'à considérer la pornographie comme l'une des œuvres d'art universelles les plus puissantes. La réponse m'est venue d'une patiente hospitalisée qui avait tout entendu. Renfrognée, mal habillée, pleine de tatouages, les cheveux teints dans des couleurs non naturelles, elle m'a craché sa vérité avec haine : l'art est le code esthétique d'hommes blancs hétérosexuels morts, donc le David n'est pas un chef-d'œuvre, mais une structure de domination contre les opprimés.

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À ce moment-là, je n'ai plus compris et j'ai demandé de l'aide au Seigneur. Je n'avais jamais fait cela : les Erinnyes habituelles, soutenues par un patient en robe d'évêque, m'ont déconseillé de m'adresser à Dieu au masculin. Comme tout peut arriver dans les rêves, Greta est également apparue, coiffée d'un bonnet pointu d'étudiant, plus ridée que jamais, m'ordonnant de ne pas émettre de CO2 (je ne sais pas trop ce que c'est...) et de ne pas polluer l'asile. Bien intentionnée comme seuls les théologiens peuvent l'être, elle m'a tendu un livret d'instructions: je ne dois plus tirer la chasse d'eau, je dois éviter l'utilisation de véhicules à moteur, refaire la maison de fond en comble pour l'adapter au cinquième évangile vert et bien d'autres choses encore. Elle me dit que c'est l'Agenda 2030, qu'ils l'ont inventé sur une autre montagne enchantée, celle de Davos, et qu'il fait partie du Grand Reset, un des dogmes de la nouvelle religion.

Complètement choqué, j'ai eu de graves hallucinations. Dans l'une d'elles, j'ai vu les fresques de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine recouvertes de haillons, j'ai vu Dieu en blue-jean, Adam en costume arc-en-ciel de la Gay Pride, tandis que derrière moi gloussait un ancien peintre, Daniele Ricciarelli, connu sous le nom de Braghettone pour avoir recouvert de vêtements certaines parties du corps dans les fresques de la chapelle Sixtine de Michel-Ange.  Enfin, s'est-il écrié, ils ont compris qui était le génie - moi - et qui était le pornographe - Michel-Ange.

Greta, du haut de ses connaissances théologiques, a hoché la tête avec conviction. Tout était contre moi, et le rêve est devenu un cauchemar. Un policier espagnol au nom féminin fit également irruption et je me sentis perdu, entre psychiatres, diables, théologiens et militants furieux, mais "la vie est un rêve, et les rêves, les rêves sont". Calderón de la Barca est venu me sauver : en sueur, tremblant, mais éveillé. L'asile occidental avait disparu, Méphistophélès n'était plus qu'une ombre, Michel-Ange était redevenu un génie universel, Greta une fille atteinte du syndrome d'Asperger. L'asile occidental avait disparu par magie. Ou l'avait-il fait ?

Publié par Roberto Pecchioli le 26 mars 2023

mardi, 07 mars 2023

De Rimbaud à Faye en passant par Kerouac

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De Rimbaud à Faye en passant par Kerouac

Constantin von Hoffmeister

Source: https://eurosiberia.substack.com/p/from-rimbaud-through-kerouac-to-faye?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=106288840&isFreemail=true&utm_medium=email

Jack Kerouac se considérait comme un bon Américain. Il propageait un retour à la terre promise, préindustrielle, la restitution de la légendaire Amérique primitive, dans laquelle règnent une liberté et une indépendance illimitées ainsi qu'un individualisme absolu et anarchiste - qui, bien sûr, n'a jamais existé de cette manière. Kerouac était catholique-conservateur et culturellement pessimiste dans un sens spenglerien : méfiant à l'égard de tout ce qui est construit, planifié et contrôlé par la conscience, également contre l'intellectualisme fade dépourvu du feu de la volonté et de l'élan du mouvement constant. Il avait un penchant pour la spiritualité, pour les idées romantiques, pour l'inconscient, pour Arthur Rimbaud, son ancienne incarnation.

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Guillaume Faye n'était ni un ange ni un saint. Il était un grand buveur et un fumeur invétéré, un participant actif à des films pornographiques et un coureur de jupons. C'était en quelque sorte un poète symboliste français dans la veine de Rimbaud et de Paul Verlaine. Il était littéralement possédé par l'esprit exubérant et frénétique des symbolistes français, découvrant toujours de nouvelles vérités, formulant des axiomes fondamentaux et faisant des prédictions, dont tous les vrais Européens espèrent qu'elles se réaliseront un jour. Brûlant la chandelle par les deux bouts comme les buveurs d'absinthe d'antan, les visions quasi hallucinatoires de Faye ont la même élégance et la même beauté que les prophéties apocalyptiques de Charles Baudelaire, mais alors que ces dernières sont uniformément pessimistes quant à l'échec de la modernité, les premières sont sans équivoque remplies de la joie optimiste d'un futur surmonté. Faye embrasse l'ère du progrès rapide et croit que la création de chimères dans les laboratoires serait une chose formidable à voir.

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Lorsque j'étais Rimbaud, dans une incarnation précédente, je marchais le long d'un chemin de gravier menant à une cabane abandonnée au milieu d'un vaste champ de maïs. Des visions du continent noir infestaient mon esprit. Le rythme négroïde et les battements de tambours sauvages résonnant dans un trou noir de souvenirs récupérés à travers un tamis. Une saison en Éthiopie, une blessure au genou, une plaie suppurante - la civilisation un abcès nécessitant une incision et la libération du pus pestilentiel accumulé au cours de siècles d'infection et d'exposition à la pourriture émanant des pots d'échappement et du babillage dévoreur de cerveau des magnats manipulateurs des médias et des démocrates démagogues. La ligne plate de la société ressemble au plateau de la montagne derrière moi - le paysage aride est un panier pour les fruits pourris et les peuples rejetés par Dieu, sous le sable, depuis des éons, les os sont broyés de manière lisse et en couches de l'âge de bronze à l'âge de pierre et plus loin encore jusqu'au point où seul un monolithe noir silencieux et érigé est le témoin des hommes-singes se battant pour les restes de viande laissés par l'ancêtre affamé de la hyène.

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lundi, 06 mars 2023

Oswald Spengler et Hiroshima

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Oswald Spengler et Hiroshima 

Constantin von Hoffmeister

Source: https://eurosiberia.substack.com/p/oswald-spengler-1

Oswald Spengler (1880-1936) était un penseur du déclin et des renaissances. Il croyait que l'histoire était cyclique et que les civilisations étaient comme des organismes qui venaient au monde, se révélaient florissantes puis dépérissaient. Mais nous ne devons pas nous inquiéter ! Il s'agit simplement du cercle éternel de la vie projeté sur la montée et la chute des grandes nations et des empires. Son écriture est une extase poétique ; à chaque page, il évoque des images d'une telle grandeur que l'on peut littéralement voir des vues épiques d'armées sans fin de toutes les couleurs et de tous les tons défiler dans notre esprit.

Selon Spengler, l'Europe "blanche" faisait face à une révolution mondiale "colorée", et le bolchevisme était "un élément central" de cette lutte. Grâce à la victoire rouge, l'Asie reconquiert la Russie. Le nouveau centre de la politique bolchevique se déplaçait toujours plus vers l'est. Spengler interprétait le régime de Lénine et de Staline comme une sorte de tsarisme rouge, et plus tard aussi comme une forme modernisée de despotisme asiatique modelé sur Gengis Khan. Ce qui viendrait après la défaite de la Russie soviétique, Spengler n'a pas osé le prophétiser.

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Spengler a entièrement raison lorsqu'il affirme que ce ne sont pas les individus qui comptent, mais uniquement les collectifs. Ce sont les États et les sociétés qui écrivent l'histoire et non les unités humaines individuelles et atomisées - les cosmopolites sans racines dans les villes créées et conçues par la volonté d'un peuple se sentiront toujours étrangers dans un environnement reflétant les désirs et les aspirations de la majorité. La dictature du plus haut pourcentage signifie la domination du propre sur l'autre. Alors qu'un cheval peut changer de propriétaire au cours de sa vie, le territoire attribué à un peuple peut facilement tomber entre les mains d'un autre. La géographie n'est pas sacrée et ne constitue donc pas un point de référence fixe. La race, la nation ou l'empire sont des corps et des esprits faits chair par le processus alchimique connu sous le nom de transsubstantiation - le Christ était le modèle et les activités arcanes liées à la région, connues sous le nom de traditions de mystère par les esprits ésotériques, sont des expressions de la chair consommée par la combustion de calories et transformée en énergie cinétique. L'accélérateur de particules et l'explosion d'Hiroshima deviennent ainsi les symboles ultimes de la sainte communion entre un membre d'une communauté de sang et l'hôte, également appelé la Mère ou le Berceau. Une fois livrés à eux-mêmes, les petits se frayent un chemin vers la mer à travers les dunes dangereuses, toujours à l'affût des prédateurs ailés qui pourraient plonger et les empaler avec des becs aussi tranchants que l'acier de Krupp est dur. Les éclosions se répandent le long du rivage, fondant des colonies alors qu'ils migrent toujours plus loin. Leur sang se répand d'un récif à l'autre, d'un rouge profond, symbole de la valeur de la virilité et du feu de la fertilité - marques d'une race en pleine ascension (une métaphore de fusée pour servir les prétentions futuristes).

Tempus fugit - memento mori. Ce que nous ne pouvons réaliser dans la vie, nous ne le réaliserons jamais dans la mort, bien que les anciens Égyptiens puissent ne pas être d'accord. Nous traverserons la mort - pour en ressortir de l'autre côté, en clignant des yeux face à la réalité éclatante d'un nouveau départ dans une maternité blanche et stérile. Spengler a supposé que Napoléon aurait pu être journaliste dans d'autres circonstances, et peut-être le deviendra-t-il dans une incarnation future dans la Provence rurale, écrivant des articles intimes et liés à la glèbe sur les voleurs de foin et les pitreries de l'ivrogne local pour le journal du village, sentant les fleurs après le travail en se promenant dans les champs de tournesols radieux sous un soleil d'automne mourant, qui est prêt à s'étendre et à se transformer en une géante rouge, plongeant la planète bleue dans l'obscurité et le froid éternels - un corps céleste vide de vie, tournant comme un carrousel funéraire.

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jeudi, 16 février 2023

Le cauchemar de Guillaume Faye

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Le cauchemar de Guillaume Faye

Constantin von Hoffmeister

Source: https://eurosiberia.substack.com/p/the-nightmare-of-guill... 

Inspiré par les livres Archéofuturisme et Archéofuturisme 2.0

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Deux décennies s'étaient écoulées depuis que les bombes étaient tombées et que le monde tel qu'ils le connaissaient avait pris fin. Les grandes villes d'Europe étaient en ruines, leurs gratte-ciel et leurs palais historiques n'étaient plus que décombres et cendres. L'air était encore épais de radiations et le sol était marqué par des cratères et des zones d'impact. Les personnes qui ont survécu aux premières explosions ont fui vers la campagne, cherchant un abri et la sécurité dans la nature. Toutes les sources d'énergie ayant disparu, le monde a connu une panne technologique totale. Les écrans et les appareils autrefois omniprésents n'étaient plus que des enveloppes sans vie, et les machines qui alimentaient l'ancien monde étaient en sommeil et rouillaient. Les survivants ont été contraints d'utiliser les compétences et les connaissances de leurs ancêtres pour survivre, en se fiant à leur intelligence et aux ressources de la terre.

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Commandes: https://europa-diffusion.com/fr/essais/2023-l-archeofuturisme.html

Au fil des ans, les vestiges de l'ancien monde ont fait place à de nouvelles communautés, construites sur les cendres du passé. Ces communautés villageoises étaient autosuffisantes et isolées, et chacune était dirigée par un puissant chef de guerre qui maintenait la paix et assurait la survie de son peuple. Mais lorsque les ressources se sont raréfiées et que la concurrence pour la nourriture et l'eau est devenue féroce, les tensions ont commencé à monter entre les différentes communautés, alimentées par des rivalités ethniques profondément ancrées qui couvaient depuis des générations. C'est alors que la religion est revenue comme une force sociale dominante. Les gens, désespérément en quête de réponses et de sens dans un monde qui avait perdu tout sens de l'ordre, se sont accrochés aux vieilles croyances et aux rituels de leurs ancêtres. Les seigneurs de la guerre, sentant l'opportunité de gagner du pouvoir, ont embrassé la piété ressuscitée et ont commencé à l'utiliser comme moyen de contrôle. L'une des plus grandes de ces communautés était dirigée par un homme nommé Marcus, qui prétendait avoir une ligne directe avec le divin. Il a rallié ses adeptes avec des promesses de salut et de prospérité, et a jeté son dévolu sur les villages environnants.

La résurgence du catholicisme traditionnel a entraîné le retour de l'Inquisition et la suppression brutale des autres croyances et religions. Les seigneurs de la guerre, désireux de maintenir leur domination, utilisaient l'Inquisition pour éliminer leurs ennemis et garder leurs fidèles dans le rang. Les autres croyances et religions étaient considérées comme hérétiques, et leurs pratiquants étaient pourchassés et exécutés. Mais Marcus est allé encore plus loin en utilisant la peur et le désespoir de ses adeptes pour les monter les uns contre les autres. Il a fait revivre l'ancienne pratique des procès et des brûleries de sorcières, en rejetant la responsabilité des tribulations du peuple sur ceux qui étaient différents ou qui avaient des croyances divergentes.

Les autres seigneurs de la guerre voyaient Marcus comme une menace et ils se sont regroupés pour l'arrêter. Mais Marcus était rusé et avait une armée de fidèles partisans. La guerre entre les villages fut brutale, sans pitié pour aucun des camps. Les tensions ethniques s'exacerbent, les vieilles rancunes sont ravivées et les vieilles blessures sont ouvertes. Au final, c'est Marcus qui est sorti victorieux. Il prit le contrôle des territoires environnants et se déclara souverain d'un nouveau royaume. Mais en regardant le terrain vague qu'était autrefois l'Europe, il réalisa que le coût de sa victoire était élevé. La terre était marquée, le peuple était brisé, et le monde ne serait plus jamais le même. La grande civilisation européenne d'autrefois n'était plus qu'un lointain souvenir, perdu dans la nuit des temps.

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Commandes: http://www.ladiffusiondulore.fr/index.php?id_product=368&controller=product&search_query=faye&results=7

Marcus ne se contentait pas de régner sur une terre de cendres. Il commença à voir le potentiel d'une nouvelle société construite sur les principes d'unité et d'ordre. Il chercha à créer un nouveau Saint Empire romain germanique qui apporterait paix et prospérité au pays et à son peuple. Ainsi, avec le soutien des chefs de guerre et la bénédiction de l'Église, Marcus fut proclamé empereur du nouveau Saint-Empire romain germanique. Sous son règne, les différentes communautés furent réunies, et les anciennes rivalités ethniques furent mises à bas. L'Inquisition fut dissoute et la liberté de religion fut déclarée. La terre a commencé à guérir, et le peuple a regardé l'avenir avec espoir. L'âge des ténèbres était terminé, et une nouvelle aube s'était levée.

Cependant, à l'insu des masses, une petite et puissante élite avait réussi à découvrir et à utiliser des restes de technologie avancée, qu'elle gardait cachés du reste de la société. Ces individus vivaient dans des complexes luxueux et high-tech, entourés de systèmes automatisés et de robotique de pointe. Ils détenaient un immense pouvoir, utilisant leur avantage technologique pour contrôler et manipuler les classes dirigeantes et maintenir leur emprise sur la société. Malgré les efforts de Marcus et du Nouveau Saint Empire romain germanique pour apporter l'égalité et la justice au pays, cette élite cachée continuait à prospérer, s'accrochant à sa technologie avancée et à sa position de pouvoir. Les masses, quant à elles, restaient piégées dans des conditions médiévales, vivant dans la pauvreté et l'ignorance tandis que les quelques privilégiés profitaient des fruits sub rosa de la renaissance technologique. Le fossé entre les riches et les pauvres s'élargissait de jour en jour, et la société que Marcus avait travaillé si dur à construire commençait à se fissurer.

L'élite a érigé un mur imposant, se séparant du reste de la société et établissant un régime d'apartheid de facto. Le mur est devenu le symbole de l'inégalité et de l'injustice dont souffre le Nouveau Saint Empire romain germanique, et les masses ont commencé à s'agiter, appelant au changement et demandant la fin du régime oppressif. Un petit groupe de rebelles émergea, déterminé à renverser l'élite et à apporter l'égalité aux masses. Ils se sont regroupés, utilisant leurs compétences et leur détermination pour avoir accès à la technologie et aux connaissances qui leur étaient cachées. Ils ont trouvé des alliés dans des endroits inattendus, notamment certains membres de l'élite qui étaient désillusionnés par leur mode de vie et aspiraient à un monde meilleur. Ensemble, ils ont lancé une série de raids audacieux et de missions de sabotage, réduisant lentement le pouvoir des oppresseurs.

Marcus, quant à lui, a pris conscience du fossé grandissant et des implications dangereuses de la fracture technologique. Il réalisa que l'avenir de son royaume était en péril si on laissait le fossé persister. Il appelle à un sommet des seigneurs de la guerre, des chefs religieux et des représentants de l'élite pour aborder la question. Le sommet fut houleux, l'élite résistant à toute tentative de partager sa technologie ou de renoncer à son pouvoir. Mais à la fin, Marcus a pu négocier un compromis. La technologie serait partagée, et les connaissances sur la façon de l'utiliser seraient enseignées aux masses. L'élite conserverait une partie de sa suprématie, mais l'utiliserait pour aider à élever le reste de la société, plutôt que de l'opprimer. Avec l'aide des rebelles et des membres plus éclairés de l'élite, le Nouveau Saint Empire romain germanique entame une nouvelle ère de prospérité et de croissance. Le fossé entre les riches et les pauvres s'est rétréci, et les habitants du pays ont profité des avantages de la technologie et des connaissances pour l'utiliser. L'Inquisition a été démantelée une fois pour toutes, et les habitants du pays étaient libres de pratiquer la religion de leur choix sans crainte de persécution.

La civilisation autrefois grande de l'Europe a été restaurée car les gens ont pu construire de nouvelles villes et restaurer l'infrastructure de l'ancien monde. Ils ont développé des systèmes de pointe pour soutenir leur société, et bientôt c'était un endroit florissant et vibrant une fois de plus. Au fil des ans, le Nouveau Saint Empire romain germanique est devenu un phare d'espoir et de prospérité, attirant des personnes de tout le continent. C'était un symbole de ce qui pouvait être réalisé lorsque les gens travaillaient ensemble, et c'était un témoignage de la résilience de l'esprit européen. Ainsi, avec les mots IMPERIUM MAGNUM EST PATRIA NOSTRA inscrits sur leur drapeau, les habitants de l'empire regardaient l'avenir avec optimisme et joie, sachant que tout était possible.

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