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samedi, 25 janvier 2025

L'étude du latin est-elle réactionnaire?

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L'étude du latin est-elle réactionnaire?

par Antonio Catalano

Source : Antonio Catalano & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/studiare-il-latin...

Il fallait du camphre pour dire quelque chose de sensé, contre l'hystérie de notre gauche progressiste qui, face à la proposition de réforme du ministre Valditara, pour ne pas changer, crie "au fascisme!'... Eïa, eïa, alalà !

Il n'y a pas de meilleure réponse aux réactions hystériques de notre gauche suite à la publication des lignes directrices récemment énopncées pour les programmes scolaires que le ministre Valditara a brièvement annoncées, il y a quelques jours, que celle de Luciano Canfora, dont on peut tout dire sauf qu'il est un partisan du gouvernement Meloni (par lequel il a également été poursuivi en justice il y a quelque temps).

Ces lignes directrices concernent certaines interventions :

- Réintroduction (facultative) du latin au collège, à raison d'une heure par semaine, pour renforcer le lien avec le patrimoine culturel italien et la langue latine.

- Fin de la géo-histoire, retour à un enseignement séparé de l'histoire (qui portera sur la civilisation grecque, la civilisation romaine, le christianisme, la Renaissance et l'histoire contemporaine occidentale) et de la géographie (fleuves, montagnes...).

- Plus de place pour la lecture et l'écriture, y compris pour des poèmes à apprendre par cœur.

- Des classiques comme Homère, Pascoli, Saba et des auteurs contemporains.

- Aperçu des épopées classiques, de la mythologie grecque et des sagas nordiques.

- Étude de la Bible pour comprendre son rôle dans l'histoire et l'art (considérée comme un texte aux racines culturelles occidentales, à introduire à l'école primaire).

- Accent mis sur la musique: chant choral, instruments de musique et civilisations.

- Renforcement des ateliers artistiques et de l'étude du patrimoine italien.

Une proposition de réforme qui semble aller dans le bon sens pour rendre à l'école sa vocation première, celle d'être un lieu d'éducation capable de former des citoyens dignes de ce nom. Mais il y a encore beaucoup à faire pour rendre à l'école toute sa dignité, car si l'on ne remplace pas définitivement les socles de piètre qualité sur lesquels reposent "l'école de l'autonomie", "l'école des projets", "l'école des compétences", soit l'école de l'abolition des contenus, l'école de l'Agenda 2030, la réforme envisagée par Valditara échouera inévitablement, malgré les bonnes intentions.

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Bref, il a suffi qu'une telle réforme se profile pour que notre gauche s'emballe littéralement, elle qui se prétend le meilleur rempart contre cette idée de désintégration des savoirs au profit d'une idéologie de pacotille qui utilise à tout bout de champ et de manière obsessionnelle le petit mot d'« inclusion ». Un petit mot vague et apparemment anodin, mais qui cache insidieusement l'idéologie fondée sur l'idée dystopique de l'effacement des identités (une fixation du mondialisme, fils de la suprématie du capital financier sur le monde de la production réelle). La tactique est toujours la même: sous prétexte d'inclusion, d'éducation au respect (voir Rome de Gualtieri), des cours d'éducation sexuelle sont introduits dans les écoles selon les critères de la soi-disant « identité de genre ».

« La culture progressiste s'interprète comme une tentative d'imposer ce qui doit être à un monde qui n'a pas d'être propre, des valeurs à un monde qui n'en a pas, comme si les communautés n'avaient pas les leurs, comme si le monde de la vie n'était pas déjà un horizon de significations reliées entre elles par des chaînes de renvois, comme si les systèmes d'interactions et les formes de liens n'étaient pas déjà structurés en lui. Pour le code interprétatif du système culturel de la gauche progressiste, les formes de lien existantes deviennent simplement du 'désordre' » (Vincenzo Costa, Catégories de politique).

La secrétaire du PD, Mme Schlein, lors du congrès sur l'école qu'avait organisé son parti, rejette la proposition de réforme comme quelque chose de répressif et de réactionnaire, une vision qui représente « le désir impossible d'un passé qui ne peut pas revenir » et qui risque de faire reculer le système éducatif italien dans le temps ».

Anna Ascani, également figure du PD, députée et vice-présidente de la Chambre des députés, dans une intervention sur FanPage, ne ménage pas sa peine, allant même jusqu'à dire que Valditara s'attaque à la démocratie, que ses orientations proposent « la pire forme d'inégalité possible, celle qui concerne les enfants, qui n'ont ni mérite ni défaut à être nés là où ils sont nés ». Et que Valditara pense à une école élitiste et autoritaire dont le but est de diviser les bons et les mauvais, les suffisants et les insuffisants.

Comme on dit, le masque tombe, démontrant une fois de plus que cette gauche progressiste continue à considérer la réalité comme son principal ennemi. La réalité d'une école en déroute, sans contenu, simplifiée et banalisée, produisant des diplômés ultra-déqualifiés... mais inclusifs. Ils s'en contentent.

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Il a donc fallu l'illustre intellectuel Luciano Canfora pour énoncer une évidence, mais comme vous le savez sûrement, nous sommes à l'époque où pour affirmer que l'herbe est verte, il faut tirer l'épée.

« Je sais ce que je sais par cœur », dit notre philologue classique, mais aussi helléniste et historien de la Grèce antique. « La mémoire est l'outil qui nous donne tout ce que nous savons, alors que ce que nous avons oublié n'est plus dans notre esprit. La mémoire doit donc être exploitée au maximum, elle doit être exercée. Vraiment, il me semble que cette insurrection contre l'exercice de la mémoire est un peu hors de toute logique, c'est risible ».

On n'a jamais compris pourquoi le latin devait être considéré comme de droite : c'est pathétique comme raisonnement ». L'étude du latin n'a rien de réactionnaire : « Je ne veux pas citer Concetto Marchesi, un grand latiniste, un des principaux représentants du communisme italien... Je pense qu'il est beaucoup plus sérieux de rappeler que l'étude de l'italien ou de l'espagnol ou du français présuppose une très grande proximité avec la connaissance du latin». "Gramsci disait que l'on étudie le latin non pas pour apprendre à parler latin, mais pour apprendre à étudier".

Il ajoutait ensuite quelque chose de très sérieux: vivifier l'étude historique d'une langue, c'est partir de ses origines. Il est anti-culturel de protester de manière générale contre la connaissance du latin: personne n'est mort du latin jusqu'à présent ».

Sur l'étude de la Bible, qui a provoqué un véritable bouleversement dans la galaxie de la gauche progressiste, Canfora déclare: « Il me semble un peu approximatif de parler de la Bible, parce qu'il s'agit de textes d'une importance historique énorme qui ont été amalgamés au fil du temps, mettant ensemble, avec une certaine difficulté, une tradition juive et une tradition chrétienne ».

Mais Canfora (interviewé par Radio Cusano), se référant à une idée de Beniamino Placido, va plus loin: « La connaissance du grec et du latin, à partir d'un texte simple et très (du moins, espérons-le) connu comme l'Évangile de Marc, est une idée qui est tout sauf à jeter, elle n'est ni rétrograde ni subversive ».

Et à ceux qui objectent qu'il vaudrait mieux approfondir l'étude de l'anglais, Canfora répond que c'est « une façon banale d'éluder une discussion sérieuse, parce que les deux choses ne sont pas en contradiction l'une avec l'autre; il s'agit donc d'une pseudo-objection qui n'a aucune valeur d'un point de vue conceptuel ».

Un Canfora clair et lucide, qui, dans ce cas, fait un peu penser à l'enfant du célèbre conte d'Andersen qui dit le vrai sur les habits neufs de l'empereur. Sauf que notre grand érudit n'a que quelques années de plus.

Cher Monsieur Musk, nous n'avons pas besoin que vous nous disiez comment rendre l'Europe formidable

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Cher Monsieur Musk, nous n'avons pas besoin que vous nous disiez comment rendre l'Europe formidable

Lorenzo Maria Pacini

Source: https://telegra.ph/Caro-signor-Musk-non-abbiamo-bisogno-c...

L'Amérique OU la Russie ? Les réflexions de Lorenzo Maria Pacini sur la « renaissance » de l'Europe.

Pardonnez d'emblée le ton de cet article - qui sera moins géopolitique et stratégique et plus politique - car je veux être clair dès le départ : ce n'est pas à Musk de nous dire comment rendre l'Europe grande à nouveau....

Des conseils non sollicités

Il était clair que cela devait arriver tôt ou tard: le nouveau (ou l'ancien, mais caché ?) leader du mouvement MAGA, le milliardaire transhumaniste Elon Musk, a jeté la pierre à l'Europe, histoire de bien faire comprendre quels sont ses projets d'avenir.

Sur son profil X, il a appelé et dit: « Make Europe Great Again ».

Un choix d'infoguerre exceptionnel. L'acronyme MEGA, en effet, en grec ancien μέγα, signifie « grand » et a connu à l'époque moderne un grand succès, devenant le premier élément de nombreux mots composés, notamment dans la terminologie scientifique, puis a été utilisé au 20ème siècle dans le marketing de masse, les dessins animés et les jeux vidéo. MEGA est un mot qui, au-delà de quelques linguistes spécialisés et attentifs, ne résonne pas beaucoup dans l'esprit des générations Baby Boomer et Boomer, mais qui évoque quelque chose d'excitant dans la mémoire des Millennials (aujourd'hui plus ou moins trentenaires) et des générations suivantes Z et Alpha.

Un message clair envoyé aux générations « du futur » ou, plutôt, à ceux qui font aujourd'hui de la politique et qui en feront bientôt, dès qu'ils seront en âge de le faire et qu'ils auront terminé leurs études. Une provocation lancée loin, plus loin qu'il n'y paraît, comme une pierre jetée dans une citerne, qui roule et résonne puissamment.

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La campagne de restructuration de l'élite politique européenne a littéralement commencé, avec le même spoil system qui est déjà utilisé depuis un certain temps aux États-Unis et qui se poursuivra bientôt, avec Trump au pouvoir à toutes fins utiles, à un rythme soutenu.

Comme l'a noté l'analyste italien Matt Martini, le soutien à l'AfD, à Meloni, à Le Pen, voire à Farage, visera probablement à renforcer le bloc militaire euro-atlantique et israélien, mais sans aucune possibilité de croissance pour l'Europe, qui devra être définitivement désindustrialisée en faveur de la réindustrialisation des États-Unis, selon toute vraisemblance.

L'idée serait de consolider un bloc euro-atlantique, au moins temporairement, avec des Etats-Unis renforcés et dotés d'une plus grande profondeur stratégique (idéalement après l'annexion du Canada et du Groenland s'ils y parviennent), avec une Europe, réduite à un tampon militaire et économique pour contenir la Russie. La même chose sera recherchée dans le Pacifique en direction de la Chine.

Incapables d'éviter l'urgence multipolaire, les États-Unis chercheront à ériger de hautes clôtures en se retranchant dans leurs propres zones d'influence.

[...] Et comme le rappelait un général américain après la Seconde Guerre mondiale, l'objectif est toujours le même :

Garder les Américains à l'intérieur, les Allemands à terre et les Russes à l'extérieur ».

En bref, les soi-disant « souverainistes » ont très bien réussi à restaurer la souveraineté de l'Europe... ah, non, à restaurer la souveraineté des États-Unis !

Ce qui est bien, c'est que tout cela était déjà prévisible avant les élections, il suffisait de regarder les matrices, les CV, les affiliations aux ordres du pouvoir des candidats choisis, mais le peuple moyen se contente d'un peu de dopamine politique en regardant les talk-shows télévisés, du bien commun de l'état il s'en fout. Chacun, consciemment ou inconsciemment, a ce qu'il mérite.

Il est clair que dans la logique de la protection de la renaissance des Etats-Unis, l'Euro devra rester là où il est, bien maintenu artificiellement, parce qu'il est une arme de contrôle de l'Europe qui a trop de valeur pour les Américains. Peu importe que les banques s'effondrent et manquent de liquidités, que l'énergie coûte aussi cher qu'un dîner au restaurant tous les soirs et que les matières premières soient rares, l'important est de donner l'impression esthétique d'aller bien, en prenant des selfies à l'heure de l'apéritif.

Rien de nouveau, en somme: la soumission d'après-guerre reste telle qu'elle était. Simplement, nous sommes davantage sous la coupe des Etats-Unis et moins sous celle du Royaume-Uni. La classe politique européenne a été correctement préparée à exécuter les ordres qui viennent, tour à tour, de Tel Aviv, de Londres et de Washington.

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Spoilers sur la fin de l'épisode : la devise MAGA l'emporte sur la devise MEGA.

Les Américains n'ont aucune intention de nous rendre la liberté, ils ont seulement intérêt à nous remettre un peu sur les rails pour nous préparer à une guerre par procuration afin que nous nous battions à nouveau pour eux.

Si vous saviez l'histoire de l'Europe...

Mais revenons à Elon Musk.

Quand l'Europe était grande, quand il y avait déjà des universités, de l'art, de la science, mon cher M. Musk, dans votre pays d'origine, vous ne saviez pas encore lire et écrire, tout comme en Amérique - cette Amérique que les parias anglais ont envahie et colonisée et où vous vivez maintenant la belle vie d'un milliardaire - là où se trouvent les bâtiments du gouvernement, il y avait des moutons qui broutaient.

Nous n'avons pas besoin que vous nous disiez comment redevenir grands.

Nous n'avons pas besoin de leçons de civilisation de la part de gens qui veulent désintégrer, manipuler et virtualiser la civilisation.

Nous n'avons pas besoin de leçons de politique de la part de gens qui se sont enrichis sur la souffrance d'innombrables peuples, exigeant d'exporter leur modèle à tout prix.

Nous n'avons pas besoin de votre monnaie, créée pour affamer les peuples et les soumettre.

Nous n'avons pas besoin de votre économie ultra-libérale, qui provoque l'esclavage et la destruction de la dignité du travail humain.

Nous n'avons pas besoin de vos guerres, faites-les vous-mêmes, allez d'abord au front au lieu d'imposer la mort aux enfants des autres nations.

Nous n'avons pas besoin de vos « valeurs » qui sont la mort de la civilisation.

Nous n'avons pas besoin de vous.

Nous, Européens, avons des millénaires d'histoire et de civilisation que vous ne daignez même pas essayer d'honorer - mais l'honneur est une vertu disparue aujourd'hui - tout au plus essayez-vous de la copier esthétiquement, en reproduisant les formes, mais en oubliant le contenu. Nous sommes des peuples qui ont construit des empires non pas au cours du siècle dernier, mais pendant des millénaires. Sans notre culture, ou plutôt nos cultures, même l'« Amérique » telle que vous l'avez construite, sur le sang des indigènes qui n'avaient pas non plus besoin de vous, n'aurait jamais vu le jour.

L'Europe redevient grande grâce à l'Europe, pas à l'Amérique

L'Europe est destinée à redevenir grande grâce à l'Europe, et non à l'Amérique.

Pour réveiller l'esprit européen, le Logos qui nous appartient, nous avons de nombreux amis et voisins qui sont bien meilleurs que vous.

La Russie, par exemple, est en partie européenne, tant par sa géographie que par sa culture, et elle est plus proche de nos valeurs et de notre histoire que vous ne l'êtes. Nous sommes conscients que nous séparer de la Russie était une étape essentielle pour maintenir le joug américain sur l'ensemble de l'Europe. Mais la volonté des élites n'est pas celle des peuples.

L'aide que la Russie apporte à l'Europe s'inscrit dans une organicité historique, culturelle et politique qui n'existe pas avec l'Amérique. Alors que les États-Unis tentent de nous exploiter jusqu'au dernier homme et jusqu'au dernier centime, la Russie nous offre la possibilité de nous aider à nous émanciper, à lutter pour supprimer le jeu de l'occupation impérialiste et à réaffirmer ce que nous sommes. C'est de cela dont nous avons besoin, pas de fast food politique américain.

C'est la seule Grande Europe que nous voulons. Et nous voulons être prêts à nous battre pour la défendre contre les États-Unis.

Article original The Strategic Culture Foundation

14:56 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, elon musk, europe | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Réalisme croate et fantaisies allemandes

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Réalisme croate et fantaisies allemandes

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/realismo-croato-e-fantasie-tede...  

Zoran Milanović a été réélu président de la Croatie. Rien d’extraordinaire. Sa popularité est indiscutable, et il y avait peu de doutes quant à sa reconduction.

Cependant, ce qui compte vraiment, et qui, à bien des égards, étonne, c’est son discours d’investiture.

Un discours décidément inconfortable. Duquel, évidemment, nos grands médias n’ont pas soufflé mot.

Car Milanović a repris les récentes déclarations de la ministre des Affaires étrangères allemande, sans même la citer nommément. Quand je dis "la citer", je parle de Madame Annalena Baerbock, qui aderrière elle une brillante (enfin, façon de parler) carrière d’écologiste chez les Verts, mais  sans la moindre expérience en politique internationale.

Et pourtant, depuis 2021, elle dirige le ministère des Affaires étrangères en Allemagne. Elle s’est distinguée par quelques initiatives louables, comme celle qu'elle fit en faveur du Nigeria: la restitution de milliers d’objets d’art entreposés dans les musées allemands.

Pour le reste, son rôle en tant que ministre des Affaires étrangères de Berlin s’est surtout fait remarquer par un alignement total sur les décisions de l’administration Biden: soutien inconditionnel à Zelensky et guerre contre la Russie.

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Oui, « guerre ». Car c’est bien le mot qu’a utilisé la maladroite ministre à plusieurs reprises.

Que les dirigeants de l’UE, surtout ceux qui ne sont pas élus, comme les bureaucrates de la Commission, fassent la guerre à la Russie, c’est chose connue et évidente. Cependant, par souci de bienséance, on évite de le dire. D’autant plus qu’au front, ce sont les Ukrainiens qui combattent et meurent, grâce au zèle de Zelensky.

Mais, apparemment, cela ne suffit pas à la belliqueuse ministre allemande, totalement ignorante des règles non écrites, mais bel et bien en vigueur, de la diplomatie. Elle se laisse aller à de telles déclarations, mettant encore plus en difficulté le pauvre Scholz. Ce chancelier, encore en fonction pour un temps limité, a toujours tenté, en vain pour l’essentiel, de donner l’impression que l’Allemagne n’est pas une marionnette entre les mains de Biden et de ses alliés. Et surtout, qu’elle ne mène pas une guerre contre Moscou.

Une fiction pitoyable, et même un peu ridicule, certes. Mais qui, au moins, cherchait à sauver les apparences.

Puis arrive Madame Baerbock et… Je suppose qu’à ce stade, le pauvre Scholz doit attendre avec impatience la fin de ce calvaire.

Le président croate, quant à lui, en profite. Il déclare – rappelons-le, à peine réélu – que si l’Allemagne est en guerre avec la Russie, il lui souhaite bien du courage. Surtout, ajoute-t-il, "espérons que cela ne finisse pas comme la dernière fois…".

Au-delà de la plaisanterie, le discours de Milanović montre clairement une chose:

De plus en plus de pays européens manifestent leur exaspération face à cette politique de confrontation avec Moscou.

De plus en plus, ils revendiquent leur indépendance, leur droit à décider sans subir les diktats de la Commission de Bruxelles.

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Les positions bellicistes de cette dernière sonnent de plus en plus faux. Surtout parce que ce ne sont pas les bureaucrates de Bruxelles qui doivent aller combattre et mourir. Et encore moins se priver de quoi que ce soit. Bien au contraire...

La Croatie a clairement exprimé son opinion sur cette guerre. Elle n’est ni la seule, ni la première à le faire.

L’Allemagne, de son côté, se rapproche des élections. Après quoi, vraisemblablement, Madame Baerbock retournera s’occuper des pinsons et des phoques moines. À condition, bien sûr, que les Verts existent encore au Bundestag, ce qui est loin d’être certain.

vendredi, 24 janvier 2025

Dominique de Villepin, notre Victor Hugo

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Dominique de Villepin, notre Victor Hugo

par Claude Bourrinet

Villepin, c'est bien joli, et l'homme ne manque ni de talent oratoire, ni de caractère, ni de courage face à la meute sioniste, mais il est, hélas, l'un des pires symptômes de la civilisation française, qui a pris aux Romains l'art de faire vibrer l'air de pathos et d'inanités sonores, mais sans persévérer dans la force. Villepin aurait peut-être été, en d'autres temps, Danton, ou Robespierre (qui avaient la force), ou même peut-être de Gaulle.

De Gaulle fascinait non par la peur qu'il inspirait, mais par son cabotinage grandiloquent. Les Français étaient pendus au petit écran, comme des mouches, quand il apparaissait, logeant à peine dans le cadre, qu'il outrepassait presque. Car la puissance du Grand Charles résidait surtout dans son verbe, c'est-à-dire dans le vent qu'il expirait, et qui frisait les crânes déjà creux des Français, lesquels n'aspiraient qu'au repos des braves gens.

Cependant, De Gaulle garda en main le gouvernail de la France durant dix ans. Les discours emphatiques et étincelants, c'est surtout beau et bon quand on a, avec la toge, les armes. Donc le pouvoir. Villepin fut premier ministre des Affaires étrangères de Chirac pendant seulement deux ans. Certes, il tint tête aux Américains, comme l'on sait, en 2003, à l'occasion de l'invasion criminelle de l'Irak, et il faut lui en être reconnaissant. Cependant, si l'Allemagne n'avait pas refusé de se joindre aux envahisseurs yankee, cette posture aurait-elle été possible ? L'axe, si plein d'espérances (on a rêvé, alors !) Berlin - Moscou - Paris, est d'abord une initiative allemande. Le chancelier Schröder était très proche des Russes, et l'Allemagne avait beaucoup à gagner à la persistance d'un lien privilégié avec un pays qui lui octroyait des matières premières à volonté et à bon marché. On voit actuellement les conséquences ruineuses de la politique inverse. Il paraît que la diplomatie française a quelque peu traîné des pieds, et s'est laissée persuader. Le ver était dans le fruit. Il ne faut pas oublier que Chirac eut la lâcheté de suivre l'Otan, sans mandat de l'ONU, dans son agression criminelle de la Serbie, en 1999, et qu'à cette occasion, qui ne fut pas la dernière, un tsunami de propagande nauséabonde se déversa sur le pays. Et il aura suffi de l'intrusion d'un agent américain et furieusement sioniste, Sarkozy, pour vider notre politique étrangère comme un poulet. Entre-temps, Villepin a commémoré en grandes pompes, envoyant pour ce faire le Charles-de-Gaulle à l'embouchure de la Tamise, le désastre de Trafalgar, tandis que la misérable Alliot-Marie était projetée en mission sur le plateau d'Austerlitz, sans flonflons ni trompettes.

Villepin fait irrésistiblement penser à Lamartine, à Hugo, à Camus, et à tant de nos Grandes Âmes, qui, pour le monde, sont fâcheusement emblématiques de notre nation. Des enfileurs de poncifs pompeux et des brasseurs de mots vagues et creux, qui ne tourneboulent le coeur que parce qu'ils portent dans les nuages les sanglots de l'émotion (et me voilà moi-même à filer, comme eux, des métaphores foireuses !).

Le problème, avec ce type de chansons, c'est qu'elles sont des chansons, des airs que l'on fredonne en rêvant. La morale, c'est bien, ça soude une grande partie du monde, qui n'est, au fond, pas si méchant que ça, et surtout ça fait pleurer Margot. Une Margot qui pose son petit derrière sur le siège de la balançoire, mais qui n'a pas les pieds sur terre. On a peine à créditer un chef d'Etat qui condamnerait le "pouvoir", la puissance contraignante, voire meurtrière, pour assurer, quand il en est besoin, l'indépendance, ou l'autorité du pays.

Un chef d'Etat incapable de faire la guerre n'est pas digne de ce nom. Poutine a pris ses responsabilités, et la Russie est bien gouvernée. Nous sommes bien d'accord qu'il y a des limites à ne pas dépasser si l'on veut rester une nation qui aura sa place dans le concert des nations civilisées, ce qui n'est pas le cas d'Israël. Mais mettre sur le même plan l'Etat hébreu et l'Etat russe, c'est commettre une faute impardonnable de la part d'un homme qui, apparemment, ambitionne les plus hautes fonctions.

A moins que ce ne soit de la pure propagande électoraliste, et qu'il ne veuille pas se brouiller avec certaines officines de gauche plus ou moins russophobes.

Encore une fois, il vaut mieux Villepin que rien du tout, ou, pire, que ces veules chacals qui pullulent dans les médias, et déshonorent la France en soutenant un criminel tel que Netanyahou, ou bien qui rampent comme des bêtes dressées devant le maître américain.

Mais, finalement, ce qui sauva De Gaulle, qui avait été élevé du temps de Déroulède et de Barrès, c'était son cynisme. Il avait, tout de même, le sens des réalités, et n'hésitait pas à employer, quand il le fallait, les pires moyens, même les plus immoraux. Si l'on est intelligent, de cette intelligence du monde qui tente d'éviter de verser dans la bouillie sentimentale, une intelligence cruelle, certes, et même dégueulasse, il faut reconnaître que la rude réalité humaine n'est pas un système binaire, où il serait aisé de trouver la voie du Bien, en s'opposant au Mal. Cela, il faut le laisser aux gobeurs de propagande, et aux journalistes.

jeudi, 23 janvier 2025

Sur la question de la sécurité pan-eurasienne

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Sur la question de la sécurité pan-eurasienne

Leonid Savin

Il y a quelques jours, le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a déclaré que la Russie était prête à discuter de garanties de sécurité pour un pays « aujourd'hui appelé Ukraine », mais que le contexte eurasien serait déterminant pour la conclusion d'un accord.

Le haut diplomate a clairement indiqué que « la partie occidentale du continent [de l'Eurasie] ne peut pas s'isoler de géants comme la Chine, l'Inde, la Russie, le golfe Persique et l'ensemble de l'Asie du Sud, le Bangladesh et le Pakistan. Des centaines de millions de personnes peuplent cette région. Nous devons développer le continent pour faire en sorte que les questions relatives à sa partie centrale, l'Asie centrale, le Caucase, l'Extrême-Orient, le détroit de Taïwan et la mer de Chine méridionale soient traitées par les pays de la région plutôt que par l'ancien secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, qui a déclaré que l'OTAN opérerait dans la région parce que la sécurité de l'alliance dépendait de la région indo-pacifique ».

Si l'on considère qu'à la fin du mois de janvier, il y aura un changement dans l'administration américaine qui, en la personne du président nouvellement élu Donald Trump, parle déjà de la nécessité de redessiner géopolitiquement la carte du monde, il est possible de tirer des conclusions sans équivoque que les négociations avec la partie américaine sur l'Ukraine et l'Eurasie dans son ensemble ne seront pas faciles.

Toutefois, les discussions sur la sécurité à l'échelle de l'Eurasie sont importantes et nécessaires. Elles correspondent non seulement à l'esprit du temps, mais reflètent également la même logique historique. Cela n'est pas seulement dû à l'idée d'une grande Eurasie et d'un espace économique unique de Dublin à Vladivostok. Dans son livre Guns, Gems, and Steel, le scientifique américain Jared Diamond explique qu'en Eurasie, l'échange d'informations, d'expériences et d'inventions techniques a été plus rapide qu'ailleurs, ce qui a conduit à une sorte d'« intégration » bien avant que le mot n'apparaisse.

Cela aurait dû contribuer au rapprochement entre les peuples à l'époque moderne, et encore plus aujourd'hui, quand on parle du triomphe du progrès et de la science. Cependant, l'ère moderne a coïncidé avec l'ère des grandes découvertes géographiques et, dans le même temps, certains peuples de l'Eurasie, dans sa péninsule occidentale, appelée Europe, sont tombés dans une terrible ignorance, qui a conduit à l'émergence d'idées de supériorité raciale, puis au nazisme et au fascisme. La fin de la Seconde Guerre mondiale était censée mettre fin aux conflits et penser à une coexistence pacifique (cette formule a été développée plus tard par la Chine et l'Inde). Mais ici, le Royaume-Uni et les États-Unis sont intervenus activement et ont commencé à participer au destin des peuples eurasiens non seulement politiquement et économiquement, mais aussi idéologiquement, en disant effectivement aux pays européens ce qu'ils devaient faire.

Aujourd'hui, en tant que satellites de Washington, l'UE est devenue l'otage des intérêts anglo-saxons et sape sa propre économie au détriment de ses propres pays et de ses propres peuples. D'autre part, la lassitude face à l'impasse dans laquelle se trouvent les peuples et une partie des élites politiques de l'UE est manifeste. Dans ce contexte, les possibilités d'émergence de partis et de mouvements plus appropriés se multiplient.

Si aux États-Unis, au moins sur le plan rhétorique, la nouvelle administration entend réimposer la doctrine Monroe (les discours sur le Canada, le Groenland, le golfe du Mexique et le canal de Panama font partie de l'espace des Amériques), leurs partenaires européens sont néanmoins condamnés à coopérer sur le continent eurasiatique.

Et la question clé est de savoir ce qu'il en sera. Soit la confrontation de type guerre froide se poursuivra, soit il y aura un dégel des relations et une architecture de sécurité commune sera créée ensemble.

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L'option de la confrontation est assez probable, au moins parce que l'administration Trump tentera d'inciter l'UE et d'autres partenaires à agir comme un seul bloc contre la Chine. La Russie n'est pas considérée par Trump et les siens comme une menace existentielle pour les États-Unis, mais la Chine, qui est le principal partenaire stratégique de la Russie, demeure le problème numéro un tant pour Biden que pour Trump, notamment en raison de la croissance rapide de la puissance de ce pays et de l'extension de son influence géopolitique.

En outre, Xi Jinping a parlé ouvertement au chef du Conseil européen de l'importance de la coopération commerciale et économique et du soutien de Pékin à l'autonomie stratégique de l'UE. Cette autonomie signifie une moindre dépendance à l'égard des États-Unis en termes politiques et stratégico-militaires.

Cependant, à côté de l'UE, l'OTAN, qui couvre un territoire plus vaste que l'UE, y compris la Turquie, continue d'exister. Les États-Unis continuent de jouer un rôle de premier plan au sein de l'Alliance.

Outre l'UE, le Royaume-Uni, qui a quitté l'UE mais continue de jouer un rôle actif dans la politique du continent, représente une certaine menace pour la sécurité pan-eurasienne. Historiquement, le Royaume-Uni a contrôlé de vastes territoires en Eurasie, de l'Égypte au sous-continent indien et à la Chine, et possède toujours un territoire dans le détroit de Gibraltar.

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Le Royaume-Uni tente d'exploiter les contradictions actuelles et de renforcer sa position dans divers domaines. Par exemple, le British Council on Geostrategy note que le pays est confronté à des vulnérabilités critiques dans ses chaînes d'approvisionnement logistiques et ses capacités de transport maritime. L'approvisionnement des forces armées est menacé par des capacités de transport maritime limitées et vieillissantes, contrôlées par le gouvernement, par une flotte marchande en perte de vitesse et par une dépendance excessive à l'égard des affrètements spéciaux.

La nostalgie du bon vieux temps est clairement visible ici, lorsque la Grande-Bretagne s'autoproclamait maîtresse des mers. Aujourd'hui, elle souhaite faire revivre ce statut dans de nouvelles circonstances.

Le site web du Conseil affirme le rôle central de la Grande-Bretagne dans la zone de responsabilité euro-atlantique et dans l'OTAN. Il convient d'ajouter que cette organisation a un projet appelé China Watch, qui surveille un large éventail d'activités chinoises qui menaceraient les intérêts de Londres. En outre, il existe une initiative trilatérale (Grande-Bretagne, Pologne et Ukraine), dont l'un des objectifs déclarés est « une campagne de lutte économique et politique contre la Russie, afin de briser la machine militaire russe et d'affaiblir l'influence du Kremlin dans les pays dits du “juste milieu”, notamment en Afrique, en Amérique du Sud et dans d'autres endroits ».

Ainsi, la sorcière britannique continuera à jeter ses sorts à la fois sur la Russie et sur la Chine. Par conséquent, dans les affaires de l'Eurasie, une attention particulière doit être accordée aux initiatives britanniques qui, ouvertement ou secrètement, viseront toujours à saper l'unité de l'Eurasie.

Quant à la consolidation des efforts des principaux centres, elle ne concerne pas seulement l'interaction entre la Russie et la Chine. La signature de l'accord de partenariat global dans tous les domaines entre la Russie et l'Iran renforce l'axe eurasien. La Russie et la Corée du Nord ont déjà conclu un accord similaire, bien que les Coréens ne jouent pas un rôle aussi important dans la sécurité de l'ensemble du continent et se concentrent davantage sur les problèmes de la péninsule coréenne et de l'impérialisme américain.

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L'Inde est un autre pôle du monde multipolaire émergent, également intéressé par le renforcement de la sécurité régionale. Outre la question non résolue du Cachemire (à laquelle s'ajoutent les intérêts du voisin nucléaire du Pakistan) et les questions litigieuses avec la Chine, New Delhi coopère dans plusieurs domaines avec les pays de l'UE, et les sanctions à l'encontre de la Russie entravent clairement cette interaction. D'autre part, l'Inde est impliquée dans le développement du corridor Nord-Sud à travers l'Iran et la Russie et s'intéresse également au développement de l'Arctique. Dans le contexte du développement d'un monde multipolaire, le gouvernement Modi agit de manière tout à fait rationnelle, étant également membre des BRICS et de l'OCS.

Reste le bloc arabo-musulman d'Eurasie, où la région souffre clairement de l'attention excessive des États-Unis - l'occupation de l'Irak et de la Syrie, le soutien d'Israël au génocide des Palestiniens, la pression sur le Liban et le maintien de bases militaires américaines au Qatar, à Bahreïn, en Jordanie et en Arabie saoudite. Mais si l'on tient compte des cas concrets concernant la Palestine et l'occupation israélienne, il est évident que le monde arabo-musulman est aujourd'hui clairement divisé et enclin à la pensée tribaliste-nationaliste, ce qui réduit considérablement les possibilités d'une large coopération pour résoudre divers problèmes avec les centres eurasiens. Une autre raison est l'attitude attentiste de certaines élites de la région, qui espèrent un nouveau déclin de l'hégémonie américaine, lorsqu'il sera possible de ne pas avoir peur d'agir plus ouvertement.

Toutefois, d'une manière générale, la consolidation des efforts de la Russie, de la Chine, de l'Iran et de l'Inde indique déjà l'existence d'un bloc non seulement en Eurasie, mais aussi dans la majorité mondiale, avec une position commune sur des questions d'une importance fondamentale.

 

mercredi, 22 janvier 2025

Le rôle des États-Unis dans l'attaque ukrainienne contre TurkStream

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Le rôle des États-Unis dans l'attaque ukrainienne contre TurkStream

Interview de Mehmet Perinçek et Onur Sinan Güzaltan au quotidien russe Izvestia

Le ministère russe de la défense a annoncé que l'armée ukrainienne avait attaqué, à l'aide de drones, une station de compression de la région de Kransnodar qui fournit du gaz naturel au gazoduc TurkStream. La déclaration indique que les neuf drones utilisés dans l'attaque ont été détruits par les systèmes de défense aérienne et que le gazoduc a continué à fonctionner normalement.

Mehmet Perinçek et Onur Sinan Güzaltan, auteurs à l'UWI, ont évalué l'attaque des drones de l'armée ukrainienne contre le gazoduc TurkStream pour le quotidien russe Izvestia.

L'Ukraine et l'accord avec les États-Unis contre le TurkStream

Perinçek a déclaré que l'attaque ukrainienne n'était pas surprenante et a évalué la question comme suit : « Cette attaque n'est pas surprenante, car il ne s'agit pas de la première tentative. Kiev avait déjà essayé de détruire le gazoduc TurkStream, il y a donc eu d'autres tentatives. Et non seulement cela, mais ils ont également annoncé officiellement qu'ils voulaient interférer avec le travail du TurkStream, ils ont signé un mémorandum avec Washington il y a 5 ou 6 ans. Les États-Unis et l'Ukraine ont officiellement annoncé qu'ils voulaient coopérer contre le TurkStream ».

Il ajoute que le projet de fonder un « régime de Kiev » a été créé artificiellement, car les autorités ukrainiennes ne reflètent pas la volonté du peuple. Par conséquent, a souligné l'interlocuteur de la publication, ce projet est dirigé non seulement contre la Russie, mais aussi contre la Turquie, dans le contexte de la politique américaine et dans le cadre de la crise au Moyen-Orient.

« Les plans américains en Ukraine, en Syrie et en Méditerranée orientale sont tous liés. Par conséquent, la réponse à cette attaque [des forces armées ukrainiennes] ne peut se faire qu'en coopération avec la Russie et d'autres pays qui souffrent également de l'agression américaine », a conclu l'expert.

Perinçek a souligné que pour assurer la sécurité dans la mer Noire, la Turquie et la Russie devraient travailler selon un plan commun.

L'attaque de TurkStream en Ukraine et la rencontre Trump-Poutine

Güzaltan, quant à lui, a attiré l'attention sur le fait que l'attaque s'est produite au moment où la rencontre entre Trump et Poutine avait été prévue et il a énoncé l'analyse suivante :

« Je pense que l'« État profond » américain est derrière ces attaques, ainsi que les Britanniques, et je suis sûr qu'il s'agit d'une attaque majeure contre les relations turco-russes. Ils ont déjà attaqué les gazoducs Nord Stream pour endommager et perturber les relations russo-européennes. Et je crois qu'ils essaient maintenant de faire la même chose contre les relations turco-russes, pour que la Turquie condamne la Russie ».

Selon lui, le gouvernement turc comprend que cette provocation a eu lieu

Cette attaque a eu lieu juste avant les négociations prévues entre le président américain nouvellement élu, Donald Trump, et le dirigeant russe Vladimir Poutine. L'expert a admis qu'Ankara condamnerait l'attaque. « Aujourd'hui, le problème de l'énergie est le problème numéro un dans le monde. Et bien sûr, le gaz russe joue un rôle très important pour la Turquie. De plus, ces gazoducs sont également importants pour l'Europe. Je veux dire que maintenant que le passage du gaz de la Russie à l'Ukraine vers l'Europe est bloqué, l'Europe souffre. Par conséquent, ceux qui ont causé le problème du gaz en Ukraine essaient de causer le même problème entre la Turquie et la Russie. Mais la cible principale sera l'Europe », a conclu M. Güzaltan.

Article original par United World International :

https://unitedworldint.com/36228-the-uss-role-in-the-ukra...

mardi, 21 janvier 2025

Trump et le Groenland

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Trump et le Groenland

Par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2025/01/11/trump-och-gronland/

Lorsque le futur président américain Donald Trump revendiqua à la fois le Groenland et le canal de Panama, sans exclure l'utilisation de moyens militaires, cela suscita une certaine surprise dans le monde entier. Le gouvernement français réagit notamment en déclarant que l'UE n'accepterait pas que des frontières soient modifiées par la violence. Les dirigeants du Danemark et du Groenland soulignèrent que le Groenland n’était pas à vendre. Cela soulève plusieurs questions intéressantes. D'une part, Trump est connu pour sa rhétorique « stratégiquement dramatique », qui fait partie de son « art de l'accord ». Ce qui commence par des menaces de violence et des discussions sur une vente pourrait bien se terminer par l'implantation de quelques bases militaires américaines supplémentaires au Groenland. D'autre part, cette déclaration suggère également une réelle volonté américaine de prendre le contrôle du Groenland, une idée que Trump a déjà abordée par le passé. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a commenté cette situation en affirmant que « l’Europe doit se réveiller », car nous entrons dans un nouvel ordre international caractérisé par le « droit du plus fort ». Vae victis.

Géopolitiquement, cela rappelle la faiblesse de l’Europe. L’Europe n’est pas un acteur sur la scène internationale, ce qui tient en partie aux fondements impolitiques qui servent de base à son unité politique. L’Europe réelle devrait être une communauté fondée sur autre chose que la bureaucratie et l’économie, comme l’ont écrit Jünger, Storey et Evola. Cela signifie que le projet eurocratique est devenu une menace pour les peuples européens et pour leur essence, au lieu de constituer un outil et une expression de celle-ci. Les dirigeants européens d’après-guerre ont largement été des vassaux de l’empire américain, agissant contre les intérêts de leurs propres peuples (voir Jordis von Lohausen).

Sous la présidence de Trump, cela prend une tournure plus aiguë. Nous nous retrouvons dans une situation où, par exemple, Macron représente fréquemment une ligne en politique étrangère qui laisse sous-entendre l'existence d'une force européenne, tout en soutenant une ligne intérieure de faiblesse européenne (en particulier en ce qui concerne la politique d’immigration). Comparé à cela, Trump est souvent favorable aux États-Unis sur le plan intérieur, mais pas toujours aussi bénéfique pour l’Europe sur le plan extérieur. Cela pourrait même, comme le prévient Barrot, signifier que la politique des États-Unis envers les États vassaux européens entre désormais dans une phase d’exploitation et de pillage plus ouvert. Un Europe forte est alors entravée par le politiquement correct et une idéologie hostile aux peuples, et le nœud gordien réside dans l’immigration massive et la légitimité déficiente qu’elle entraîne.

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Qu'aucun des deux, le Danemark ni l’Europe, ne doive vendre le Groenland est évident. Cela est d’autant plus vrai qu’une majorité de Groenlandais eux-mêmes sont pour plus d’indépendance et pour une adhésion à l’UE. Le processus d’indépendance se poursuit depuis des décennies et le Groenland reprend progressivement sa souveraineté sur différents domaines. En même temps, le pays reste économiquement dépendant du Danemark: « L’État danois accorde chaque année un soutien financier au Groenland qui s’élevait en 2024 à 4,3 milliards de couronnes. De plus, l’État danois couvre directement des dépenses de plus d’1 milliard de couronnes pour des domaines tels que la défense, la police et le système judiciaire. » Plus d’un Groenlandais sur quatre vit d’ailleurs au Danemark. Les liens entre le Groenland et le Danemark sont considérables, que ce soit sur les plans économique, génétique, onomastique, historique ou religieux. Le paysage politique du Groenland ne semble pas non plus particulièrement compatible avec Trump et le MAGA.

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Le parti au pouvoir, Inuit Ataqatigiit, est décrit comme socialiste et a notamment affirmé: « Inuit Ataqatigiit dit non à l’extraction et à l’exportation d’uranium et d’autres minéraux radioactifs… La nature arctique est la réserve alimentaire du Groenland, tout comme de nombreux autres peuples arctiques vivent encore largement de ressources naturelles. C’est pourquoi nous, habitants de l’Arctique, avons un intérêt particulier à ce que la nature arctique ne soit pas polluée par l’extraction d’uranium radioactif et d’autres matières premières toxiques, par des matériaux radioactifs provenant d’accidents dans les centrales nucléaires ou dans des navires à propulsion nucléaire, ou par le dépôt de déchets nucléaires. Nous pensons également que les grandes puissances mondiales doivent procéder à un désarmement surtout sur le plan des armements nucléaires. L’Arctique est et doit rester pacifique. » Le parti démocrate-socialiste Siumut est également très influent au Groenland. Politiquement, le Groenland appartient davantage à l’Europe qu’aux États-Unis.

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La géopolitique n’est cependant pas tout. Il existe également des raisons mythiques et psychologiques profondes de ne pas rompre les liens entre le Nord scandinave et l’Arctique. Le Groenland possède de riches traditions et une mythologie fascinante. Il existe aussi une tendance eurartique dans l’inconscient scandinave, comparable au « Drang nach Osten » allemand, les peuples nordiques s'étant maintesfois orientés vers le Nord. On peut citer ici l’expédition d’Andrée, l’intérêt authentique d’Ossian Elgström (photo) pour les Inuits et les Samis, ainsi que les descriptions d’Evola sur l’origine polaire, sur Hyperborée et Thulé. Nous avons déjà écrit sur ce sujet, notamment dans mes textes sur Ödun et l’ours polaire et sur la mythologie antarctique. Notre tradition vient ultérieurement des chasseurs de mammouths dans l’Arctique, et rompre les liens avec l’Arctique équivaudrait, psychologiquement et mythiquement, à une sorte d’effondrement.

lundi, 20 janvier 2025

Zelensky attaque le Turkstream pour mettre l’Europe à genoux tout en lui demandant plus d’argent

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Zelensky attaque le Turkstream pour mettre l’Europe à genoux tout en lui demandant plus d’argent

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/zelensky-attacca-il-turkstream-...

Nous avons là un nouvel acte dans la guerre de Zelensky contre l’Europe. Le criminel de Kiev a lancé une attaque contre le Turkstream, le gazoduc qui approvisionne non seulement la Turquie, mais aussi une partie des pays d’Europe orientale et sud-orientale. De la Grèce à la Bulgarie, de la Macédoine du Nord à la Serbie, de la Roumanie à la Hongrie.

Une attaque visant à reproduire le désastre provoqué en Europe occidentale par la destruction des deux gazoducs Nord Stream qui transportaient le gaz russe vers l’Allemagne. Un attentat qui a lourdement endommagé l’économie européenne – pas seulement l’économie allemande –, mais que les euro-incompétents ont soigneusement évité de sanctionner. Après tout, ce sont les citoyens soumis qui paient pour les manigances d’Ursula et de son complice Zelensky.

La bande de Kiev exige donc plus d’argent de l’Europe, alors même que ses attaques contre les gazoducs appauvrissent davantage ce même continent. Enrichissant par la même occasion les États-Unis, qui peuvent vendre leur gaz liquéfié à des prix plus élevés, empocher des profits et réduire la compétitivité du Vieux Continent.

Seuls les serviteurs au pouvoir dans les pays européens peuvent croire qu’il s’agit de manœuvres improvisées, non coordonnées pour nuire à l’économie européenne. Et malgré une désinformation qui a désormais atteint des sommets aussi vertigineux que ridicules, les peuples européens commencent à s’en rendre compte. Tandis que ces mêmes journaux qui, en 2022, assuraient que Moscou n’avait plus de missiles et que les soldats russes combattaient avec des pelles, prétendent aujourd’hui que la Russie a déjà perdu la guerre parce qu’elle n’a plus d’argent.

dimanche, 19 janvier 2025

D’abord Zelensky, maintenant von der Leyen: la cheffe de l’UE reçoit le prix Charlemagne. Parce qu’elle a fait de l’UE un appendice des États-Unis ?

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D’abord Zelensky, maintenant von der Leyen: la cheffe de l’UE reçoit le prix Charlemagne. Parce qu’elle a fait de l’UE un appendice des États-Unis ?

Wolfgang Koydl

Source: https://weltwoche.de/daily/erst-selenskyj-jetzt-von-der-l...

Recevoir des prix internationaux, c’est toujours un exercice délicat : on peut facilement se tromper.

Le prix Nobel de la paix a été attribué à Henry Kissinger, Yasser Arafat et Barack Obama. Les premiers après avoir eu d’innombrables morts sur la conscience, le dernier avant que des innocents ne deviennent les victimes de ses guerres de drones à travers le monde.

Le prix Charlemagne d’Aix-la-Chapelle est une sorte de prix Nobel d’Europe centrale. Il est décerné pour des mérites liés à l’unification européenne, mais les critères ne sont pas toujours stricts. Car on ne saurait assurément attribuer ce mérite au peuple ukrainien et à son président – lauréats en 2023.

Cette année, le comité veut jouer la sécurité : le prix sera décerné à la "grande Européenne Ursula von der Leyen".

Mais n’est-ce pas le travail de la présidente de la Commission européenne de s’occuper de l’Europe ? Elle ne reçoit pas le prix pour des efforts exceptionnels, mais pour son travail quotidien.

Cette pratique est devenue une tradition : de Jean-Claude Juncker à Martin Schulz en passant par Donald Tusk, les Européens professionnels ont été honorés à la chaîne.

Mais ces derniers tenaient à l’Europe. En ce qui concerne von der Leyen, des doutes sont permis. Depuis son entrée en fonction, elle a réduit l’Europe à un rôle secondaire. L’Union européenne est devenue un appendice et un porte-voix des États-Unis.

Que ce soit en Ukraine, au Moyen-Orient ou en Chine, l’UE de von der Leyen n’a ni opinion propre, ni voix dans le monde, et donc ne suscite aucun respect.

Dans le domaine du cinéma, cela vaudrait une Framboise d’or, mais certainement pas un Oscar.

Relire Thucydide et l'histoire des guerres du Péloponnèse

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Relire Thucydide et l'histoire des guerres du Péloponnèse

L'Ukraine, l'hégémonie impériale et la dislocation de l'ordre européen et mondial

Irnerio Seminatore

La guerre était-elle inévitable ?

Dans les pages où Raymond Aron analyse les grands bouleversements de la guerre du Péloponnèse entre Athènes et Sparte et questionne à travers "Les dimensions de la conscience historique" le récit de Thucydide sur le caractère accidentel ou fatal de la confrontation entre les cités grecques de l'époque (5ème siècle av. J. Ch ), une question émerge, brusque et presque instinctive, à propos des alignements militaires des deux coalitions et peut se résumer ainsi: "la guerre était-elle inévitable?" Avait-elle un caractère de nécessité ou, en revanche aurait-elle pu ne pas éclater, stabilisant l'hostilité entre les deux camps ?

Une deuxième grande question fait suite immédiatement à la première: "pourquoi des compromis n'ont pas été possibles?" Pourquoi le "parti de la guerre", présent dans les deux camps, a voulu chercher désespérément la victoire, poussant à une confrontation de plus en plus brutale ? La raison de la guerre décrite par Thucydide reposait sur la crainte de Sparte et des cités doriques pour la montée en puissance d'Athènes et visait son orgueil de puissance autoritaire et démesurée. Il s’agissait d’une lutte à mort entre la puissance continentale de Sparte et la puissance maritime d’Athènes, éducatrice de la Grèce ancienne.

Il a été remarqué que la guerre n'est pas seulement une affaire d'intérêts géopolitiques et stratégiques, mais une rivalité d'amour propre ou une lutte pour la reconnaissance d'un statut, la revanche d'un affront ou le lavage d'une humiliation. Elle fut, en son fond, un désir primitif de domination et un antagonisme hégémonique dans lequel une démocratie affrontait une oligarchie. Dans cet affrontement l'écart entre les sentiments collectifs, les prétextes invoqués et les motifs immédiats des hostilités, ou encore, entre les justifications initiales et les ravages et destructions des combats furent telles que la poursuite de la guerre fut attribuée à la nature des régimes politiques et aux responsabilités personnelles des chefs de guerre. En ses répercussions elle représenta une rupture entre deux époques. Il n'est pas un analyste de l'antiquité qui ne voit pas un parallélisme et une similitude avec l'actualité du conflit ukrainien. Cependant puisque l'histoire n'est pas une chronique mais une interprétation globale du devenir, penser l'histoire des guerres du Péloponnèse, signifie d'instaurer un dialogue entre passé et présent, sous l'orientation du dernier.

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La guerre d'Ukraine et le principe de rupture entre deux époques

La guerre d'Ukraine, de manière semblable à la guerre du Péloponnèse, représente-t-elle un principe de rupture entre deux époques, sous forme de prise de conscience précédant la désagrégation finale d'un monde, celui post-moderne d’un Occident épuisé et le réveil parallèle de deux univers endormis, russe et chinois ? La réconciliation entre les deux camps après le conflit, se fera-t-elle dans la servitude à un nouvel hegemon et qui en sera l'incarnation future, la Russie ou la Chine ? Dans cette perte de rôle et de sens, périra seulement la démocratie ou, en revanche une conception globale de l'homme, de la vie et de la société, bref le système lui-même et sa civilisation ? Vu de plus près, le conflit extérieur se mêle étroitement aux multiples conflits intérieurs aux deux camps, puisqu'il existe plusieurs "partis de la guerre" et plusieurs "partis du compromis" et de la cessation des hostilités.

Dans cette inextricable complexité, le seul à faire défaut c'est un courant d’opinion de la raison ou plutôt de l'espoir. Règne, en revanche, le magma grandissant de la confusion, de la ruse et de la tromperie. Entre la crainte et l'inquiétude, gonfle énormément la phase d'attente de l'homme du salut (Trump), dont le passage du Rubicon s'annonce imprévisible et propice aux aventurismes de l'action et du verbe.

Du côté européen, Macron semble avoir une attitude semblable à celle d'Alcibiade qui avait entraîné Athènes vers la défaite et vers la ruine. Or, qui, dans cette descente vers l'égarement de la raison peut être comparé à Périclès et à sa stratégie modérée ? Orban peut-être (toute proportion gardée ? Pourquoi le compromis ne serait-il pas possible, au nom du réalisme et sans recours à la rhétorique de la liberté ? Pourquoi le « parti de la guerre » de l'Europe de l'Ouest, n'arrivant pas à faire gagner Zelenski sur le champ de bataille, parviendrait-il à mettre en œuvre un système d'engagements et de promesses, avec l'Union européenne, qui pourra s'assurer l'appui de l’hegemon, puissance extérieure au système européen, mais considérée comme décisive au niveau mondial. La démocratie athénienne passant, aux yeux des autres cités grecques, pour impérialiste, contrairement à l'oligarchie spartiate, celle-ci semblait incarner la liberté des cités qui subissent l'oppression d'Athènes. Or le régime démocratique fondé sur le concept d'égalité, n'oublie-t-il pas sa corruption virtuelle, celle de conduire à des régimes instables ou à des formes autocratiques du pouvoir, par la substitution d'une oligarchie organique par une oligarchie artificielle et dépolitisée (UE).

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Sur le révisionnisme contemporain

En termes de personnalités, l'émergence d'un chef ou d'un homme providentiel, ne représente pas seulement une remise en cause du régime démocratique mais une contestation des vieilles structures d'appareil, dont le compactage engendre des formes d'opposition obstinées et des stratégies contradictoires. Qu’en est-il des stratégies de Biden et de Poutine ou de Poutine et de Trump ? Quid de Zelenski et de Macron ? N'assistons-nous pas, dans cette phase d'hésitation du destin à un révisionnisme général et à un retour de l'idée de nation, de souveraineté, et de puissance, assurant la sécurité internationale et la cohésion interne des différentes unités politiques ?

Quant à la France, qui a assuré la naissance et l'adoption de ces idées jusqu'à en devenir une référence symbolique, elle porte en soi un principe d'autodestruction, pour avoir appliqué à des populations étrangères et hostiles les principes adoptés initialement pour ses seuls citoyens. En revenant à la manière par laquelle l’Europe a pensé la paix, par cosmopolitisme et par individualisme moral, elle a montré le visage d'un même renoncement et d'une même opposition, celle de la raison à la réalité de l'histoire et d'une démocratie égalitariste, opposée à celle du monde antique et prémoderne de Thucydide. Le bilan à tirer de la surprise stratégique du conflit ukrainien est que l'incertitude domine notre monde et un changement d'époque est devant nous.

Deux âges de l'historicité

Le retour de la guerre en Europe représente-il-une rupture d'époque entre deux âges de l'historicité et dans notre cas, de la post-modernité démocratique et oligarchique ? Une rupture, qui précède la désagrégation d'un monde et l'implosion d'un système de relations internationales héritées de la Renaissance et des idées des Lumières ? Replacer la dimension du conflit ukrainien dans la perspective historique signifie de le situer au carrefour de deux univers semblables à ceux de la guerre du Péloponnèse entre le monde antique et les mondes des empires naissants, macédoniens, perses et romains.

Carrefour de conflits, qui n'épargneront aucun des belligérants, à l’issue desquels pourrait s’élaborer un autre principe constitutif du gouvernement des peuples et des nations, et passer du régime de la démocratie à d’autres types de stabilité, d'hégémonie et d'empire. Thucydide saisit les antagonismes de la rivalité violente entre la démocratie athénienne et l'oligarchie spartiate et le style de la conduite diplomatique et stratégique propre aux puissances de la terre et de la mer et comprend la supériorité conceptuelle et politique de la liberté des cités entre elles, sur les querelles internes ou personnelles, ou encore de la "Grande Politique" sur les ambitions des disputes de la "politique domestique". La spécificité de la compétition de puissance entre cités indépendantes et souveraines reste un point-clé pour la délimitation d'un système de relations, fondé sur le calcul du rapport des forces, ou, en termes modernes, de la "Balance of Power".

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Originalité de notre conjoncture

Les conséquences des trois crises majeures de 1914-18, 39-45, 1990-1991

Si la dislocation d'un système a toujours donné naissance à des successions belliqueuses qui ont élargi l'espace du pouvoir revendiqué par l'hegemon montant, le 20ème siècle est celui qui a porté en soi le plus de ressemblances et d'enseignements sur la contemporanéité du siècle de Thucydide et rendu plausible les comparaisons avec ses récits. En effet, dans cette analogie entre catastrophes, une interprétation réaliste exigera l’adoption de paradigmes différents de ceux de l’histoire traditionnelle, afin d’en dégager l’originalité et la différence. De manière générale, nous assistons à la montée des Etats périphériques d'Asie, d'Afrique et d'Océanie, au partage du monde de la part d'Etats-continents se revendiquant "Etats-civilisations" et au retour de politiques marquées par la logique de puissance. Il en résulte une modification dans le calcul du rapport des forces, un renversement de la géopolitique mondiale et une perception des défis et des menaces, influant sur la nature même des unités politiques.

Sur la dimension des changements

Athènes à la fin du 5ème siècle av. J. C., mit en péril son statut d'hegemon et la libertés des cités grecques. L'Allemagne et l'Autriche-Hongrie en 1914, tranchèrent dans la rivalité germano-slave dans les Balkans dont le théâtre principal était l'Europe et provoquèrent une scission du système de l'équilibre en deux coalitions, des empires centraux (empire wilhelminien et empire austro-hongrois) et entente franco-anglaise et Russie tsariste de l’autre côté, de telle manière que les grandes puissances eurent le sentiment de lutter pour leur existence et leurs libertés. La guerre de 1914 surgit à la manière d'une guerre ordinaire et se termina avec la chute des empires centraux, la défaite de la Russie désormais soviétique et l'écroulement de l'empire ottoman, se soldant par le diktat de Versailles. Ce fut un armistice entre les deux tentatives de l'Allemagne de tenter d'obtenir l'hégémonie sur le continent.

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Par ailleurs le conflit qui avait débuté avec des équipements des sociétés traditionnelles se termina avec des armements des sociétés industrielles et des armées de masse. Or, puisque le statut territorial de Versailles ne reflétait plus le rapport des forces entre vainqueurs et vaincus, l'impuissance temporaire des deux grands États continentaux, Russie et Allemagne, dans le but d'atteindre leurs objectifs marqua l'évolution historique de l'Europe et du monde. En effet, les deux pays ne jouèrent plus leur rôle historique de défenseurs de leurs intérêts et, au même temps de l'ordre établi (Etats baltes indépendants, frontières orientales de la Pologne avancées vers l'Est, Bessarabie devenue roumaine, influence prépondérante sur l'Europe du Centre et de l'Est).

L’intervention des Etats-Unis et leur nouveau rôle hégémonique

Après l’effondrement de la Russie, il fallait l’intervention de l’Amérique pour faire pencher la balance du continent du côté occidental et ce fut avec et après Versailles que s’imposa durablement l’hégémonie des Etats-Unis, comme celle de Rome après la deuxième guerre punique, aboutissant à la pacification impériale de la Méditerranée. Puisque l’histoire de l’Europe ne s’est jamais déroulée en vase clos, depuis la découverte de l’Amérique, l’enjeu de puissance du deuxième conflit mondial qui allait se dessiner, se joua dans l’alternative fatale entre hégémonie continentale du Reich ou équilibre de puissance.

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L’Allemagne, qui avait succombé en novembre 1918 à la coalition de la Russie tsariste, de la France et des puissances anglo-saxonnes eut recours à une stratégie de revanche en 1939, sous l’impulsion d’une passion nationale, encouragée par les idées de la Révolution Conservatrice, les promesses d’un Ordre Nouveau et l’affaiblissement spirituel et moral des démocraties. La victoire de 1918, qui fut remportée, au plan historique par les puissances maritimes, confirma que la solidarité des puissances de la mer, désormais sous la tutelle des Etats-Unis n’avait pas remis en cause le modèle de guerre de Thucydide. Or, l’enjeu du deuxième conflit mondial resta le même, un enjeu hégémonique, fondé cependant sur le socle d’une hétérogénéité nationale des puissances à l’intérieur d’un même espace de civilisation. Ainsi les vrais sujets de l’histoire du monde devinrent non plus les nations (Ranke), non pas les cultures (Spengler), ni l’humanité (Marx), ou la pluralité des époques (Meineke), mais l’empire et spécifiquement l’empire américain, le nouvel hegemon prenant vite conscience de ses nouvelles responsabilités planétaires.  Par ailleurs après 1945, s'est poursuivie, en Europe, tout au long du "rideau de fer" et pendant la deuxième partie du 20ème siècle, la confrontation de l’Ouest avec l’empire soviétique, creusant l’écart de dissociation entre les unités militaires nationales et l’intégration diplomatico-stratégique impériale (Otan, Pacte de Varsovie).

Vers un retour des empires 

Si, en 1990-91, avec la dislocation de l’Union Soviétique, s’ouvre la plus grande amputation géopolitique du siècle, c’est en 2022 avec l’opération militaire spéciale des Russes en Ukraine, que s’ouvre le grand débat sur la crise de légitimité des régimes représentatifs et la rupture historique entre démocratie et oligarchie, semblable à celle de la guerre du Péloponnèse, ouvrant une brèche intellectuelle sur le retour des empires. Se conclut ainsi un cycle historique de cinq siècles, débuté à l’aube de la Renaissance et marqué dans le monde par la prédominance de l’Occident et la diffusion de son hégémonie et, avec elle, d’une nouvelle religion, le globalisme démocratique.

Ainsi, le parallélisme ouvert par la relecture de Thucydide peut-il se résumer avec la même question "si la guerre du Péloponnèse a été la ruine de la Grèce, la guerre d’Ukraine sera-t-elle la ruine de l’Europe ?" Thucydide n’a guère donné de réponse aux deux interrogations concernant la fatalité du conflit et l’exigence de négocier, mais il a abordé la recherche d’une issue dans le principe du "calcul des forces", ou du déterminisme essentiel au réalisme. A la lumière de ce dernier il a repéré, dans l’exigence de négocier, la logique pragmatique de l’usage régulateur de la raison, dans le but d’orienter le mouvement historique, refusant l’alibi de la lâcheté pour la justification de la défaite imminente. Dans l’issue prévisible de la guerre et dans le brouillard d’un tournant historique, il a œuvré pour le renoncement aux mythologies ou aux fanatismes partisans. C’est toujours dans l’amère compréhension d’une situation globale que Thucydide, comme bien d’autres, a identifié le principe du salut dans l’espoir, au nom duquel mûrissent les grandes décisions et les passions éternelles de l’homme.

Bruxelles, le 17 janvier 2025

samedi, 18 janvier 2025

La Roumanie est en crise: le peuple contre la corruption et le mensonge

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La Roumanie est en crise: le peuple contre la corruption et le mensonge

par Irina Sokolova

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2025/01/la-romania-e-andata-i...

Bucarest est devenue le centre des manifestations qui se déroulent actuellement en Roumanie. Des partisans du candidat de l'opposition, Călin Georgescu, dont la victoire au premier tour des élections présidentielles a été annulée par les autorités roumaines via les tribunaux, se sont rassemblés dans la capitale en provenance de tout le pays. Les défenseurs de Georgescu, qui avaient appelé à la cessation de l'aide à l'Ukraine et à la levée des sanctions contre la Russie, ont exigé un second tour des élections. Les manifestants ont paralysé le fonctionnement des institutions. Bucarest n'avait pas vu de telles manifestations depuis longtemps.

Les troupes de l'OTAN surveillent les manifestations

Pour les États-Unis, la Roumanie est un pays stratégiquement important sur le flanc est de l’OTAN, car elle abrite des installations militaires américaines et participe activement aux missions et programmes de l’alliance. Tout changement dans la politique étrangère, notamment en cas de victoire d’un candidat favorable à une réduction de la coopération avec l’OTAN ou à des relations plus étroites avec la Russie, susciterait inévitablement des préoccupations à Washington.

La Roumanie joue également un rôle clé pour les États-Unis dans le domaine de la politique énergétique, étant devenue un partenaire important dans la recherche de nouvelles sources d’énergie et de routes d’approvisionnement en gaz vers l’Europe, notamment pour contourner la Russie. Tout changement menaçant ces projets pourrait être perçu aux États-Unis comme une remise en question de leurs intérêts à long terme.

Une possibilité de « reset » ou un approfondissement des divisions ?

Le candidat indépendant à la présidence roumaine, Călin Georgescu, qui a remporté les élections, a été accusé d’« influence russe » et a été marginalisé politiquement. Par la suite, il a été prouvé qu’il n’y avait eu aucune influence extérieure exercée sur les électeurs, mais les résultats ont tout de même été annulés par précaution. De nouvelles élections sont prévues au printemps, et tout recommence.

Le nouveau vote pose un dilemme difficile pour la Roumanie: soit réaffirmer son soutien à la voie actuelle, axée sur l’UE et l’OTAN, soit ouvrir la porte à ceux qui prônent un nouveau modèle de souveraineté nationale – potentiellement avec une attitude plus critique envers l’intégration européenne.

Pour la société roumaine, épuisée par la corruption et l’instabilité politique, ces élections pourraient représenter un tournant. D’un côté, le « reset » pourrait stimuler des réformes visant la transparence et la lutte contre les structures oligarchiques. De l’autre, la profondeur des divisions, exprimée par le conflit entre « européistes » et « souverainistes », ainsi que par l’incompréhension entre l’électorat urbain et rural, persiste et risque de s’aggraver.

Quand les élections sont injustes

Le scrutin de mai en Roumanie ne se limitera pas à des enjeux nationaux; il représentera également un signal pour l’ensemble de la communauté euro-atlantique. Si les institutions démocratiques résistent à l’épreuve et si la justice démontre son indépendance, la Roumanie pourrait sortir de la crise avec une plus grande légitimité. Cependant, si des doutes persistent quant à la transparence et à l’équité du processus, la méfiance envers le système électoral pourrait s’approfondir non seulement en Roumanie, mais dans toute la région de l’Europe de l’Est. Dans ce cas, Bucarest et les capitales voisines devront faire face à des périodes de turbulences, marquées par les protestations de l’opposition.

L’issue du vote, quel qu’il soit, influencera les intérêts stratégiques des États-Unis, pour qui la Roumanie demeure un partenaire clé dans la région. En ce sens, la répétition des élections pourrait réellement offrir une « opportunité de reset » – ou, à l’inverse, marquer une crise de plus en plus profonde de la démocratie aux frontières orientales de l’espace euro-atlantique.

La sécurité énergétique de l’Europe au bord du gouffre : l’Ukraine provoque délibérément une escalade autour des gazoducs

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La sécurité énergétique de l’Europe au bord du gouffre: l’Ukraine provoque délibérément une escalade autour des gazoducs

Source: https://report24.news/europas-energiesicherheit-am-abgrun...

À travers une vaste attaque de drones, les forces armées ukrainiennes ont tenté de détruire une station de compression de gaz naturel en Russie. Cela aurait pu paralyser l’approvisionnement de la Turquie et de l’Europe du Sud-Est via TurkStream, plongeant le marché énergétique européen dans le chaos. Kiev joue là un jeu très dangereux pour la sécurité énergétique européenne.

Dans le contexte de tensions croissantes entre la Russie, l’Ukraine et l’Europe sur la scène énergétique, une attaque de drones particulièrement préoccupante visant le gazoduc stratégique TurkStream a suscité de nouvelles inquiétudes. Neuf drones ukrainiens ont attaqué une station de compression dans la région de Krasnodar, au sud de la Russie – un incident qui aurait pu sérieusement compromettre l’approvisionnement énergétique de l’Europe.

La défense antiaérienne russe a réussi à abattre tous les drones, et l’installation n’a subi que des dommages mineurs. Cependant, cet incident révèle la situation précaire de l’approvisionnement énergétique européen. Actuellement, environ 31% du gaz naturel importé en Europe transite par TurkStream – principalement à destination de la Hongrie, de la Serbie, de la Bulgarie et de la Grèce.

Depuis le 31 décembre 2023, Kiev refuse de signer de nouveaux contrats de transit pour le gaz russe. Cette décision, soutenue par la Commission européenne, réduit encore de 30% les importations de gaz en Europe. Les 39% restants arrivent sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL), principalement en provenance des États-Unis et de la Russie.

Une attaque réussie contre TurkStream aurait éliminé en un instant une part importante des importations européennes de gaz, explique Stephen Bryen, ancien vice-ministre américain de la Défense. Les conséquences auraient été dévastatrices: ni les États-Unis, ni la Russie, ni d’autres fournisseurs comme le Qatar ne pourraient augmenter suffisamment leurs livraisons de GNL pour compenser des pertes aussi massives. Le déséquilibre énergétique commence déjà à se faire sentir : l’Allemagne est en récession, et la coalition Scholz a échoué. Avec la fermeture des centrales nucléaires et la destruction quasi complète de Nord Stream, la situation ne cesse de s’aggraver.

La motivation de Kiev pour cette stratégie risquée reste énigmatique. Des experts soupçonnent une tentative désespérée de forcer l’Europe à fournir davantage de soutien – selon le principe : « Aidez-nous, ou nous compromettrons votre sécurité énergétique. » Et comment l’Europe réagit-elle face à ces tentatives de chantage ouvertes ? Jusqu’à présent : un silence gêné. De plus, un succès de l’attaque aurait probablement privé Kiev de tout soutien de la Turquie.

La situation s’apparente à une partie de poker dangereuse, où l’Europe perd de plus en plus le contrôle. Les États-Unis pourraient certes tirer profit d’une augmentation des exportations de GNL, mais le prix à payer pourrait être élevé : un affaiblissement supplémentaire de l’alliance de l’OTAN, dans un contexte déjà turbulent.

Sarkozy l’Américain

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Haute trahison

Sarkozy, Hollande, Macron : les vassaux de l’Ordre mondial

Volet I : Sarkozy l’Américain

Pierre-Emile Blairon

Un parcours parisianiste très conventionnel

Né en 1955, Nicolas Sarkozy aura 70 ans le 28 janvier 2025.

Il est élu président de la République française le 16 mai 2007 grâce, notamment, aux voix de 28% des électeurs traditionnels de Jean-Marie Le Pen au premier tour et 66% au second[1], séduits par son (faux) discours droitier et en vertu du dogme du vote « utile », une théorie qui n’est jamais vérifiée et qui laisse toujours un goût amer aux électeurs qui trahissent stupidement leurs propres idées.

Sarkozy ne fera qu’un mandat, battu le15 mai 2012 par le très médiocre François Hollande.

Nous avons choisi de ne remonter la liste des présidents de la République traîtres à leur peuple et à leur patrie que jusqu’à Nicolas Sarkozy, mais la plupart de ses prédécesseurs ne valaient guère mieux que lui, et ses successeurs n’auront rien à lui envier en la matière.

Nicolas Sarkozy est le fils de Pál Sarközy de Nagy-Bocsa (1928-2023), immigré hongrois, et d'Andrée Mallah (1925-2017) dont la mère avait épousé le descendant d’une riche famille juive séfarade de Salonique, ville qui faisait alors partie de l’Empire ottoman, et qui est aujourd’hui la deuxième ville de Grèce sous le nom de Thessalonique[2].

Après des études secondaires à Paris, il s’inscrit à la faculté de droit de Paris-Nanterre, devient avocat en 1981 et maire de Neuilly-sur-Seine en 1983. Jeune homme fougueux et ambitieux, il était auparavant, en 1975, devenu délégué départemental des jeunes UDR des Hauts-de-Seine, et sera remarqué par Charles Pasqua et Jacques Chirac lors d’un discours au congrès de Nice de ce parti lorsqu’il prononcera ces mots dont personne ne doute encore de leur valeur prophétique : « Être jeune gaulliste, c'est être révolutionnaire »

Sur le plan professionnel, il va créer avec deux autres avocats un cabinet spécialisé en droit immobilier avant de travailler pour l’industriel Arnaud Lagardère qui ne lui tiendra pas rigueur de ses insuccès comme celui qu’évoque Wikipedia: « Après avoir été élu député en 1988, Nicolas Sarkozy continue son activité d'avocat d'affaires et propose des solutions fiscales à l'étranger à des clients fortunés comme Henri Leconte qui, selon Rue89, en sortira ruiné »

Jusqu’à présent, un parcours très conventionnel (rien de « révolutionnaire ») mais qui le mènera loin sur le plan politique puisqu’il pointera à peu près à tous les postes : maire, député, président de conseil général, de parti politique, ministre et, enfin, président de la République française.

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Une fascination pour l’Amérique

Dans le titre de cet article, il est question de l’Ordre mondial qui, comme nous aimons le rappeler, est une entité formée de trois composantes : les Etats-Unis, l’Etat d’Israël et l’Union européenne, soumise aux deux précédentes.

C’était encore du temps de l’administration Biden, du wokisme et de « l’Etat profond ». Ce temps sera révolu à partir du 20 janvier.

Nous verrons ce qu’il en adviendra avec l’accession de Trump au pouvoir. Il vient justement de partager une vidéo dénonçant les agissements de Netanyahu[3] qui est fort en colère.

Le rêve de Sarkozy a toujours été de confondre ses intérêts (et ceux de la France) avec les intérêts des Etats-Unis ; non pas pour des raisons stratégiques ou géopolitiques auxquelles il ne comprend peut-être pas grand-chose, mais simplement parce qu’il a été nourri à la sous-culture américaine depuis son enfance: westerns qui glorifient le bon cow-boy aux prises avec le méchant indien, bluettes hollywoodiennes et ritournelles yés-yés aux paroles affligeantes que les chanteurs français des années 70 reprenaient sans vergogne en un français approximatif.

Il l’a d’ailleurs dit lui-même lorsqu’il fut reçu par les membres du Congrès américain le 7 novembre 2007.

Sous le titre : «Sarkozy l’Américain, j’en suis fier» : comment la fascination de l'ex-président pour l’Oncle Sam a façonné sa conquête en 2007 », le Figaro du 29 octobre 2024 nous le rappelle : « …le président français livre un discours en forme d’ode à l’Oncle Sam. Louant à la tribune le «rêve américain» décrit comme la «mise en pratique de ce que le vieux monde avait rêvé sans pouvoir le construire», le chef de l’État d’alors énumère les figures, davantage culturelles que politiques, qu’il a tant admirées durant sa jeunesse : John Wayne, Marilyn Monroe ou encore Elvis Presley[4]. »

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Pendant que le jeune Sarkozy se déhanchait au rythme de ces antiennes étatsuniennes, d’autres jeunes gens, un peu plus éveillés, lisaient l’ouvrage d’Henri Gobard, La guerre culturelle, qui présentait ainsi son livre, en 1979, écrit « contre l’apathie avancée et pour la joie d’un vouloir vivre faute duquel l’Europe ne sera bientôt plus qu’une ZOA (Zone d’Occupation Américaine) et les Français des Gallo-Ricains ».

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Julien Assange avait réussi à se procurer les câbles diplomatiques de l’ambassade américaine à Paris que Sarkozy fréquentait assidûment et qui ont été repris par le journal Le Monde ; ces révélations marquent la profonde sympathie des Etats-Unis pour Israël ; en effet, c’est Israël, et non pas l’Europe dont ils sont pourtant originaires, que les Américains, même non-juifs, considèrent comme le berceau spirituel et religieux de leur civilisation à travers la lecture assidue de la Bible et, notamment, de l’Ancien testament ; pour nos lecteurs qui veulent approfondir cette question, nous les renvoyons à l’article du Monde[5], WikiLeaks : Nicolas Sarkozy, "l'Américain" du 30 novembre 2010, dont voici un court extrait : « Elle (l’ambassade) note que "l'héritage juif de Sarkozy et son affinité pour Israël sont célèbres", et que de surcroît il vient de nommer à la tête du Quai d'Orsay Bernard Kouchner, "le premier ministre des affaires étrangères juif de la Ve République". Sur le conflit israélo-palestinien, espère l'ambassade, "même un léger glissement dans le fondement intellectuel aura des conséquences sismiques".

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L'ambassade américaine est très satisfaite du premier gouvernement Sarkozy. Celui qui bénéficie du portrait le plus flatteur est Bernard Kouchner : "L'humanitaire de renommée mondiale", "l'un des rares politiques (de gauche ou de droite) à avoir soutenu ouvertement l'invasion américaine de l'Irak", voit sa vie passée au crible… ».

Les personnes bien informées connaissent les griefs portés à l’encontre de Bernard Kouchner, à l’époque où il était Haut-représentant du Secrétariat général des Nations unies au Kosovo (1999-2001), par Carla del Ponte, ancienne procureure générale auprès du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de septembre 1999 à décembre 2007. Il faut lire à ce sujet l’article du Monde diplomatique « Trafic d’organes au Kosovo : un rapport accablant » par Jean-Arnault Dérens du 4 janvier 2011[6] et il faut écouter la réponse maladroite (mais pleine d’emphase) de Bernard Kouchner sur le même sujet[7].

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Un Président bling-bling

« Bling-bling » : c’est le bruit métallique que font, en s’entrechoquant, les bracelets que les courtisanes portent autour des bras ou que font les chaînes en or que les mafieux ou les parvenus portent autour du cou, souvent accompagnés de gris-gris à la mode africaine ou orientale.

Pour le dictionnaire, il s’agit d’un « étalage clinquant de richesse destiné à déclencher un bruit médiatique ».

Ceci dénote une absence totale ou partielle de profondeur d’âme et de spiritualité, un esprit superficiel, qui manque de délicatesse, qui n’est intéressé que par ce qui brille, l’argent et la matérialité. Il avait confié au Nouvel Obs du 14 juillet 2013 : « "Pour l'instant, je fais président, mais un jour j'irai faire du fric", philosophait-il en son palais de l'Elysée au début de l'année 2008. A l'époque, alors que sa cote de popularité dégringolait dans les sondages, il laissait entendre qu'il ne se représenterait pas en 2012. Un seul mandat, et basta ! Il serait temps d'aller "faire du fric".

On se rappellera le fort distingué « Casse-toi alors, pauv' con, va ! », que Sarkozy avait adressé à quelqu’un qui refusait de lui serrer la main.

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On se souviendra aussi des rodomontades du matamore[8] qui voulait traiter les cités au « Karcher ».

Le très mondialiste Sarkozy avait aussi choqué les Français dans son discours au corps diplomatique le 16 janvier 2009, en égrenant les mesures contraignantes à l’égard des peuples contenues dans l’agenda de l’Ordre mondial, un avènement qu’il appelait énergiquement de ses vœux.

Il y était déjà notamment question de celle présentée comme « l’urgence climatique », une faribole qui a abouti, en cette année 2025, à exclure les Français les plus modestes des services regroupés dans les « métropoles » par l’instauration d’une discrimination sociale représentée par la vignette « crit’air » devant être obligatoirement apposée sur le pare-brise de son véhicule.

Pour Sarkozy, ces mesures étaient inéluctables et incontournables car, disait-il, « on ira ensemble vers ce nouvel Ordre mondial et personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer[9] ».

Mais ce sobriquet « bling-bling », fort déplaisant, lui est resté à la suite de la fête que sa femme d’alors, Cécilia, avait organisé au Fouquet’s le soir de son élection le 6 mai 2007, une belle soirée offerte par le multimillionnaire Dominique Desseigne, « associée à un séjour ultérieur sur le yacht de Vincent Bolloré, ‘qui) lui vaut d'être qualifié de « président bling-bling » par ses opposants et écorne son image dans l'opinion » (Wikipedia)

Les bases sont posées. Tout ce qui suit n’est que la conséquence logique de ce que nous venons à l’instant d’exposer : à savoir cet invraisemblable engouement pour une puissance étrangère, une suffisance qui lui permet de se constituer un statut d’intouchable, un comportement, une morale et des méthodes pour le moins inadéquats, sans lien avec la contenance, la distinction et la discrétion que les Français sont en droit d’attendre du plus haut représentant de leur pays.

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Des casseroles qui font un grand tintamarre

Les affaires, nombreuses, dans lesquelles Sarkozy est impliqué, inquiété ou condamné ne sont pas la face la plus sombre de son personnage ; il agit comme la plupart de ses collègues politiciens qui ne songent qu’à garder leur poste ou en acquérir un autre mieux placé dans la hiérarchie et sont prêts à contourner allègrement les lois qu’ils ont eux-mêmes voté et justement parce qu’ils les ont votées, se considérant au-dessus de leur création, un peu comme des artistes admirant leurs propres œuvres qu’ils ont le pouvoir de détruire si ça leur chante, comme de bons psychopathes qu’ils sont presque tous.

La seule différence avec ses semblables, c’est que Sarkozy a systématisé le recours à la fraude ; toutes ces affaires qu’il traîne comme des casseroles qui font un grand tintamarre sont la suite logique des recherches faites par Sarkozy et ses acolytes pour financer ses deux campagnes présidentielles par n’importe quel moyen : l’affaire Woerth-Bettencourt, l’affaire Bismuth, l’affaire des sondages de l’Elysée, l’affaire Bygmalion, ne constituent que des magouilles politicardes sans grand intérêt, car elles ne concernent que son intérêt personnel, et sa petite personne n’a que peu d’intérêt.

L’affaire du financement libyen

Sauf pour l’affaire en cours en ce mois de janvier 2025, dite « affaire du financement libyen », un versement supposé du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi d’un montant de 50 millions destiné à financer la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.

Car cette affaire concerne aussi la France et sa réputation.

Selon France info du 6 janvier 2025 : « Treize prévenus, dont l'ancien président de la République, sont jugés à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Au cœur de l'accusation, un "pacte de corruption" noué avec l'ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi. C'est grâce à son argent que Nicolas Sarkozy aurait remporté l'élection présidentielle. »

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Voilà pour la version française, nous voulons dire celle des médias subventionnés et qui ne nous fournissent qu’une information bien édulcorée comme il sied au pays des bisounours ; en réalité, une dictature et une censure sous forme de loukoums-marshmallows à ingurgiter quotidiennement pour voir le monde en rose, ce que fait la très grande majorité des Français.

Une version encore plus sournoise que ce qu’ont pu imaginer Huxley avec Le meilleur des mondes et Orwell avec 1984.

C’est un discours différent si l’on se réfère aux médias étrangers qui ne subissent pas cette censure comme, par exemple, le Corriere della Sera du 2 octobre 2012 : « un barbouze était présent au moment du lynchage de Kadhafi par les rebelles. Au sein des cercles diplomatiques occidentaux présents dans la capitale libyenne, la théorie officieuse la plus répandue est que, si des services étrangers sont effectivement impliqués, “alors il s’agit presque certainement des Français”. Et d’ajouter : “Le fait que Paris ait voulu éliminer le colonel Kadhafi est un secret de polichinelle.” Le raisonnement est bien connu : dès les premiers signes de soutien de l’OTAN à la révolution, en grande partie sous l’impulsion du gouvernement de Nicolas Sarkozy, Kadhafi a menacé de révéler les détails de ses liens avec l’ancien président de la République, à commencer par les millions de dollars versés pour financer sa campagne électorale en 2007. “Sarkozy avait toutes les raisons de faire taire le raïs au plus vite”, nous ont répété samedi 29 septembre des sources diplomatiques européennes à Tripoli. »

Il serait étonnant que le procès en cours consente à évoquer cet aspect de l’affaire qui est pourtant, et de loin, le plus important de tous.

590 tonnes d’or, soit le cinquième de la réserve d’or française, bradées par Sarkozy en 2004

Il était alors ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie du gouvernement Raffarin lorsqu’il décida de se débarrasser à bas prix de 590 tonnes d’or de la réserve qui s’élevait à 3024 tonnes soigneusement gardée au lieu-dit « La Souterraine » en plein cœur de Paris. Pourquoi ? Eh bien, nous ne voyons pas d’autre raison que de plaire à ses amis américains pour lesquels la référence au dollar devait remplacer l’étalon-or, prétextant le fait que d’autres pays européens en faisaient autant (les Etats-Unis se sont bien gardés, eux, de toucher à une seule once de leur réserve de Fort Knox, environ 8200 tonnes).

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« A partir de l’été 2007, la crise financière a provoqué l’abaissement sensible des taux d’intérêt, alors que l’once d’or s’appréciait en moyenne de 20 % sur l’année. […]

La Banque de France n’en a pas moins poursuivi son programme de cessions jusqu’à son terme. Les autres banques centrales nationales qui avaient entrepris des programmes de cession les ont interrompus plus tôt (Belgique en 2005, le Portugal en 2006, l’Autriche et l’Espagne en 2007). (Nicolas Perrin, Veracash, Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il décidé de vendre l’or de la France ? 27 mars 2023)

« Et quid de l’or ? Disséminés dans des « private gold hoards », des fonds privés, des « cumulards » d’or. La partie du stock d’or de la Banque de France qui a été revendue est donc intraçable et la France ne pourrait pas le récupérer à moins de racheter de nouveaux stocks à un prix 5 fois plus élevé. Ce geste à contre-courant ne reflète aucunement la valeur que projettent les Français dans l’or, seule valeur refuge en cas de faillite bancaire.

La vente, elle, n’a rapporté que 4,67 milliards d’euros à l’époque. » (Jean-François Faure, L’or et l’argent, 2004 : soldes sur les réserves d’or de la France ! » 27 mars 2023)

Le kilogramme d’or au 10 janvier 2025 est coté 83.500 euros ; donc, actuellement, 590 tonnes vaudraient 49.265 milliards, soit 10 fois plus que ce qui a été vendu à 4.67 milliards d’euros à l’époque.

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La réintégration de la France dans l’Otan

L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, sur l’initiative des Etats-Unis, du Canada et du Royaume-Uni, voit le jour le 4 avril 1949, et regroupe, avec plusieurs pays européens, 12 pays dits « Occidentaux » qui constituent le « bloc de l’Ouest ».

Ce regroupement, essentiellement de nature défensif, a été décidé dans le but de se prémunir d’une éventuelle offensive de l’Urss, à la suite du blocus de Berlin opéré par cette dernière le 24 juin 1948.

L’Urss répliquera en fondant le Pacte de Varsovie, le « bloc de l’Est », le 14 mai 1955, qui regroupe les pays communistes de l’Europe de l’Est.

La disparition de l’Urss n’a pas fait disparaître l’Otan, comme cela aurait dû être logiquement le cas, puisqu’elle avait été créée pour parer à une éventuelle attaque de l’Urss contre l’Occident (E.U, U.E., Israël). La Russie qui a remplacé l’Urss n’a jamais attaqué personne, sauf dans le cas où des populations russophones ont demandé son intervention pour arrêter le génocide en cours perpétré par les Otaniens sous drapeau ukrainien (2014, Donbass, 14.000 civils tués), et encore la Russie n’est-elle intervenue qu’après de multiples tergiversations afin de ne pas déclencher de conflit plus élargi.

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Le général De Gaulle avait eu la sagesse de se retirer de l’Otan le 7 mars 1966.

Sarkozy, comme il sied à un américanolâtre, a réintégré la France dans l’Otan le 7 novembre 2007. Il avait déclaré le 9 septembre 2011 à l'ambassade des États-Unis en France : « Je resterai très fier d'avoir été le président qui a fait revenir la France dans le commandement intégré de l'Otan. Pour le plus grand bénéfice de l'Otan et pour le plus grand bénéfice de la France. » Quelques jours plus tôt, il s'était déjà félicité du retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan, estimant que celui-ci avait permis à la France de jouer un rôle de premier plan dans l'intervention militaire de 2011 en Libye qui a conduit au départ de Kadhafi ». (Wikipedia)

De fait, l’Otan est devenue le bras armé de la C.I.A dont le travail consiste à créer des guerres partout dans le monde afin d’alimenter le complexe militaro-industriel américain et, par la même occasion, de complaire à la politique expansionniste des USA et à sa volonté farouche de conserver le leadership d’un monde unipolaire.

L’Otan et la C.I.A. sont des organisations mafieuses qui ont fomenté la plupart des guerres qui ont secoué le monde d’après 1945 en employant toujours la même méthode : incriminer le pays qu’on veut détruire ou dont on veut exploiter les richesses et le bombarder sur la base d’allégations mensongères et la fabrication de fausses preuves (par exemple, l’Irak et la Syrie, en arguant de l’utilisation de fausses « armes de destruction massive » ou le bombardement des populations serbes avec le faux « massacre de Racak » au Kosovo, et bien d’autres…)

Nous avons souligné dans notre dernier article Syrie : les racines du chaos le danger d’une émancipation en cours de la C.I.A. de son pays d’origine et, donc, d’actions qui ne seraient plus contrôlées par ce dernier, la C.I.A. agissant alors en électron libre, entraînant l’Otan à sa suite.

La prise en compte de cette éventuelle scission par la nouvelle administration Trump semble effective. La nouvelle responsable du renseignement américain, Tulsi Gabbard, est chargée de la désamorcer.

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Référendum sur l’Europe en 2005 : le vote des Français bafoué

Nous avons gardé le meilleur pour la fin.

Le référendum français sur le « traité établissant une Constitution pour l'Europe » eut lieu le 29 mai 2005. Les électeurs devaient répondre à une question : « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ? ».

Les Français répondirent nettement « non » avec 54.68% des suffrages exprimés, soit 2.641.238 voix de plus que le « oui ».

Le site consacré à l’histoire, herodote.net, du 27 février 2021 souligne que « le résultat du scrutin consterne la classe politique et médiatique qui croit y voir la victoire de l'ignorance et du populisme (les hommes politiques qualifient de « populiste » tout mouvement qui leur est opposé et bénéficie, au contraire d'eux, de la faveur de l'opinion) ».

Ce rejet (suivi par celui des Néerlandais) entraînait la non-ratification du Traité élaboré par les 27 membres de l’Union européenne.

Qu’à cela ne tienne, quand on ne peut pas passer par la porte, on passe par la fenêtre.

Les vingt-sept États membres de l'Union européenne signent, le 13 décembre 2007, à Lisbonne, un nouveau traité reprenant les mêmes termes que le traité constitutionnel. Giscard d’Estaing dira : « …le résultat est que les propositions institutionnelles du traité constitutionnel — les seules qui comptaient pour les conventionnels — se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne, mais dans un ordre différent, et insérés dans les traités antérieurs. (…) La conclusion vient d'elle-même à l'esprit. Dans le traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de traité constitutionnel, les outils sont exactement les mêmes. »

En France, comme dans la plupart des pays européens, les citoyens avaient souhaité être consultés à nouveau par référendum.

Mais Nicolas Sarkozy choisit de faire adopter le Traité de Lisbonne par voie parlementaire, sans consulter les citoyens, en convoquant le Congrès à Versailles le 4 février 2008 pour modifier la Constitution française et permettre la ratification du nouveau traité par le Sénat et l’Assemblée nationale alors même qu’un sondage IFOP/ParisMatch confirme que 71% des Français souhaitent un nouveau référendum.

La juriste Anne-Marie Le Pouriet, dans Le Point, parlera de « haute trahison ».

C’est par ces mots que nous terminons cet article, comme nous l’avons commencé.

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] Faits et documents n° 235 et 236.

[2] Ibid.

[3] https://www.facebook.com/photo/?fbid=948632340562358&set=a.105970318161902 Voir aussi notre dernier article, Syrie, les racines du chaos : https://nice-provence.info/2024/12/22/syrie-racines-chaos/

[4] https://www.lefigaro.fr/politique/sarkozy-l-americain-j-en-suis-fier-comment-la-fascination-de-l-ex-president-pour-l-oncle-sam-a-faconne-sa-conquete-en-2007-20241029

[5]https://www.lemonde.fr/international/article/2010/11/30/wikileaks-nicolas-sarkozy-l-americain_1447153_3210.html

[6] https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-01-04-Kosovo

[7] https://www.dailymotion.com/video/xg46z3_kosovo-kouchner-nie-le-trafic-d-organes_news

[8] Selon le dictionnaire : fanfaron, de l'espagnol matamoros (« tueur de Maures »), formé de matar (« tuer ») et moros (« Maures »).

[9] https://www.dailymotion.com/video/x81qd6

vendredi, 17 janvier 2025

Démocraties à liberté limitée

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Démocraties à liberté limitée

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/democrazie-a-liberta-limitata/

Les nouvelles sont rares. Et, de surcroît, elles ne sont pas rapportées par les grands médias. Une petite note de bas de page, en somme.

Thierry Breton est un ancien commissaire européen. Un Français. Il a quitté la Commission en controverse avec Ursula von der Leyen. Pour des raisons internes aux équilibres complexes du sommet bureaucratique européen. Mais ce n'est pas cela qui nous intéresse aujourd'hui.

Car Breton reste un représentant important de la France. Avec un long passé de ministre, en vérité toujours des affaires intérieures. Un technicien, si l'on veut. Et même cela, franchement, serait d'un intérêt extrêmement relatif pour nous.

Mais aujourd'hui, il s'exprime sur les prochaines élections allemandes. Ce qui est déjà étrange... et ce qui l'est encore plus, c'est que Breton s'exprime. Il dit haut et fort que oui, la démocratie, c'est bien, et les élections, c'est bien... mais seulement si les résultats de celles-ci sont conformes à la ligne adoptée par l'Union européenne.

Sinon, elles ne comptent pas. Et elles doivent être refaites.

Maintenant, abstrayons-nous de notre ineffable Français - qui a pourtant donné une voix claire au mode de raisonnement de certains sommets européens - et raisonnons un peu. Dans les grandes lignes.

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Ainsi, les hommes et les femmes qui gravitent autour de la Commission européenne, ou qui en font partie, sont évidemment pour la démocratie. Même si, rappelons-le, ils n'ont jamais été élus, mais choisis par des sommets bureaucratiques. Exemptés de tout contrôle électoral.

Ils sont pour la démocratie... tant qu'elle confirme leurs décisions. Sinon... cela ne compte pas et on recommence. On refait les choses jusqu'à ce que le résultat des élections soit conforme à ce qu'ils ont décidé a priori.

Par essence, la démocratie, en Europe, ne sert qu'à confirmer, et inévitablement à renforcer, les choix de ces soi-disant élites qui n'ont jamais été élues par qui que ce soit. Choisies de droit divin, évidemment. Ou, plus précisément, parce qu'elles sont les représentantes de certains intérêts, de cercles fermés qui n'ont rien à voir avec les peuples et leur volonté. Au contraire.

Des peuples d'ailleurs méprisés. Parce qu'ils sont considérés comme immatures, stupides, obtus. Et qui doivent s'adapter aux décisions de leurs suzerains. Ou, plus précisément, de ceux qui, dans l'ombre, les commandent et les manœuvrent.

Tout cela est clair et, en vérité, extrêmement simple à comprendre. Ici, dans le monde occidental, ce truc s'appelle la Démocratie. Avec une majuscule. Et malheur à vous si vous ne vous inclinez pas, voire si vous ne vous prosternez pas devant elle. On risque d'être considéré comme un paria, un fasciste, voire pire.

Mais cela vaut aussi, et surtout, lorsque les décisions de ces dirigeants éclairés vont à l'encontre des intérêts du plus grand nombre. Ou, même, lorsqu'ils planifient notre réduction en nombre - lire notre extinction massive -, le refoulement du plus grand nombre dans la misère et d'autres aménagements similaires.

Il faut le comprendre. Et garder à l'esprit. Ce qui, malheureusement, est rarement le cas. La plupart des gens regardent la télévision. Et ils avalent tout ce qu'on leur donne à manger.

Ainsi, Poutine est méchant. Les Chinois sont méchants et de mauvaise foi. Nous vivons dans le meilleur des mondes possibles... de quoi faire frémir le Candide de Voltaire.

 

Le « Trumpisme » et la subalternité proclamée de l'Europe

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Le « Trumpisme » et la subalternité proclamée de l'Europe

par Daniele Perra

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-trumpismo-e-la...

Selon A. Douguine, le « Trumpisme » (qui assume le rang d'une véritable idéologie) serait une sorte de « force multipolariste passive », dans le sens où il n'aurait rien contre la réalisation d'un ordre mondial multipolaire et, par conséquent, ne ferait rien de concret pour l'empêcher. Une telle considération découlerait d'une interprétation problématique (à mon avis) de la soi-disant « doctrine Monroe » qui est (toujours à mon avis) indûment opposée à la « doctrine Wilson » ; comme si les deux approches géopolitiques étaient aux antipodes au sein de cet agglomérat que l'on pourrait très généralement définir comme l'« idéologie américaine » (fondée essentiellement sur les thèmes théologico-protestants de la « prédestination », de l'« exceptionnalisme » et du « mythe de la frontière »). Ayant lu (et non oublié) Carl Schmitt, en revanche, j'ai tendance à considérer la « Doctrine Monroe » comme la première manifestation réelle de l'impérialisme américain et, par conséquent, la « Doctrine Wilson » comme son évolution, pas nécessairement en contraste avec la première.

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Schmitt rappelle d'ailleurs que l'insistance sur le thème de la « prédestination » (la croyance en la « prédestination ») n'est « que l'intensification extrême de la conscience d'appartenir à un monde autre que le monde corrompu et condamné au déclin ». Il en fut ainsi pour les Pères pèlerins qui quittèrent l'Europe ; il en est ainsi pour le "Trumpisme", qui cherche à s'imposer comme une nouveauté par rapport à la "culture progressiste" décadente d'une partie des élites oligarchiques nord-américaines.

En ce sens, toujours selon A. Douguine, la nouvelle élection de Donald J. Trump représenterait une sorte de « révolution ». La réalité semble bien différente. Le « trumpisme », en effet, pour un étudiant attentif de la géopolitique (sous tous ses aspects), ne peut apparaître que comme l'une des innombrables formes de « reproduction constante des formes d'appartenance ». Prenons un exemple classique.

À la fin des années 1970, entre scandales et défaite désastreuse au Viêt Nam, les États-Unis semblaient avoir perdu leur élan vital en tant que leader du soi-disant « monde libre ». L'ascension de Ronald Reagan à la Maison Blanche (plus ou moins les mêmes années que le triomphe entrepreneurial hautement facilité de Trump) a été perçue comme le début d'une « nouvelle ère », sous la bannière d'un esprit patriotique renouvelé étroitement lié au mythe du marché libre et du néolibéralisme. Dans ce cas, les « espaces libres » du marché ont en quelque sorte remplacé l'esprit de conquête de la frontière et l'appropriation conséquente de nouveaux espaces. De même, l'élection de Trump est perçue par les « apologistes de l'Occident » comme une catharsis nécessaire à partir de laquelle redémarrer pour restructurer (et peut-être étendre) leur monde corrompu, éprouvé par la décadence, et proche de la défaite sur plusieurs théâtres. 

A cet égard, il faut d'ailleurs rappeler que depuis la fin du 19ème siècle (au moment où le « mythe de la frontière » s'achève), des courants de pensée, qui ont vu le jour au sein des Etats-Unis, ont soutenu la thèse selon laquelle, pour rendre le rêve américain viable, il était (et est toujours) nécessaire que le « mythe de la frontière » susmentionné soit projeté vers l'extérieur afin de « reproduire constamment le sentiment d'une appartenance nouvelle et renouvelée » et de « continuer à vivre la tension réalisatrice » d'un « monde de lumière » (perçu comme tel -soit l'espace pensé à l'origine par les groupes protestants arrivés en Amérique du Nord) qui s'oppose naturellement au « monde des ténèbres » (c'est-à-dire tout le reste, tout ce qui n'a pas été créé par les protestants et qui ne l'a pas été; tout le reste, c'est-à-dire tout ce qui n'a pas été homologué à l'esprit américain).

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Le « trumpisme » n'est pas étranger à cette dynamique (pensez au rêve expansionniste vers l'Arctique, avec l'éventuelle et conséquente « territorialisation » de la mer Arctique elle-même). Au contraire, dans un monde où l'État (malgré la mondialisation) reste le détenteur privilégié de la force de coercition, le « Trumpisme » se manifeste comme la tentative ultime de donner à l'Occident hégémonisé par les États-Unis une structure pseudo-impériale dans laquelle les appareils de sécurité sont sous-traités à des agences privées directement liées au centre (à Washington, qui détient la suprématie technologique et économique au détriment des zones périphériques du « pseudo-empire »). Une chose que même les soi-disant « élites mondialistes » n'ont pas réussi à faire.

En d'autres termes, il se présente comme une étape supplémentaire vers la « démocratie dirigée »: une forme politique centrée sur des formes de surveillance numérique dans laquelle les élites ploutocratiques utilisent la technologie informatique et les algorithmes pour réduire l'expérience humaine à des facteurs mesurables, observables et (naturellement) manipulables.

De plus, la prétendue ouverture à la « liberté d'opinion » sur les plateformes de Musk et Zuckerberg ne doit pas tromper ici.

Par conséquent, le prétendu « multipolarisme trumpiste » se résout en une « construction idéale » dans laquelle non seulement les États-Unis maintiennent inchangée leur primauté hégémonique d'appropriation spatiale et de force coercitive au niveau mondial, mais solidifient davantage leur contrôle sur l'Europe: la véritable victime sacrificielle sur l'autel de leur restructuration politique, économique et industrielle.

jeudi, 16 janvier 2025

L'implication indirecte de l'Asie dans les affaires européennes

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L'implication indirecte de l'Asie dans les affaires européennes

Janne Berejnaïa

Compte rendu d'un commentaire du spécialiste du Japon Jeffrey W. Hornung

On parle beaucoup aujourd'hui de l'implication de la Chine, de la Corée du Nord, de la Corée du Sud et du Japon dans les affaires de la Russie et de l'Occident. Mais quel type d'implication prennent-ils réellement ? Dans un commentaire publié sur le site web du portail de la RAND, Jeffrey W. Hornung, chef de la division des études de sécurité nationale de la RAND au Japon et Senior Fellow de la RAND, a fait part de ses réflexions sur les intérêts des quatre pays dans les affaires de l'Occident et de la Russie, et sur le soutien que chaque partie leur apporte.

Le commentaire met en lumière un détail important mais souvent négligé du conflit actuel en Ukraine : l'implication croissante des pays d'Asie de l'Est. L'auteur nous rappelle que des doutes sur la durabilité du soutien américain à l'Ukraine sont apparus bien avant que Donald Trump ne remporte l'élection, suscitant des inquiétudes sur la capacité de Kiev à poursuivre sa propre défense. Mais un autre aspect clé est souligné : l'expansion du conflit au-delà de l'Europe, avec l'implication de nouveaux acteurs venus d'Asie. Dans le même temps, il convient de mentionner que les États-Unis continuent de fournir une aide importante à l'Ukraine. Après la victoire électorale de Trump, les États-Unis ont alloué une aide militaire de 275 millions de dollars à l'Ukraine. Et le 3 décembre, on a appris l'existence d'une autre enveloppe de 725 millions de dollars. Cela ressemble à une ultime tentative des démocrates de donner un peu de puissance à la partie ukrainienne, car les choses pourraient se terminer rapidement, comme le promet Trump. Pour l'instant, cependant, ce ne sont que ses paroles. Qui sait comment la situation évoluera.

L'article définit une guerre par procuration : il s'agit d'un conflit dans lequel deux pays s'affrontent indirectement en soutenant des camps opposés dans un pays tiers. Ces guerres étaient caractéristiques de l'époque de la guerre froide - l'auteur mentionne les crises du Congo et de l'Angola, où les États-Unis et l'URSS ont financé et armé les parties locales au conflit, en évitant de s'impliquer directement. En analysant la situation actuelle, nous pouvons conclure que le conflit en Ukraine devient non seulement une crise européenne, mais aussi une crise mondiale où les intérêts des principales puissances mondiales se croisent. L'implication des pays asiatiques le confirme et indique également un nouveau niveau de tension internationale.

L'article souligne la nature fluide des conflits par procuration, montrant que ces confrontations ne suivent pas toutes des modèles standard. Parfois, le soutien à l'une des parties conduit à l'intervention directe d'une force extérieure, comme ce fut le cas avec l'engagement progressif des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam ou l'intervention soviétique en Afghanistan. Dans ces cas, les superpuissances sont restées impliquées même lorsque les efforts de leurs « mandataires » se sont relâchés pour empêcher l'autre camp de l'emporter.

L'auteur suggère que le conflit entre la Russie et l'Ukraine présente toutes les caractéristiques d'un conflit par procuration. Il est important de noter que Jeffrey W. Hornung affirme que « Moscou a déclaré à plusieurs reprises que l'Ukraine n'était pas une entité indépendante et que la véritable cible de l'invasion russe était l'Occident, en particulier les États-Unis ». Et si l'on a parlé de l'absence d'indépendance de l'Ukraine, on n'a jamais entendu du côté russe qu'il s'agissait du véritable objectif de l'Opération militaire spéciale, à savoir attaquer l'Occident. Les objectifs ont été définis par le président russe Vladimir Poutine en février 2022, lors d'un discours dans lequel il a annoncé cette « opération militaire spéciale » visant à « démilitariser et dénazifier l'Ukraine ».

L'objectif principal est de protéger les territoires qui ont rejoint la Fédération de Russie lors du référendum. En fonction de la situation sur le champ de bataille, certains points des objectifs sont transformés, mais ne changent pas fondamentalement. Il convient de noter que toutes les autres déclarations de l'auteur ont été étayées par des références à des sources, alors que cette déclaration plutôt tapageuse n'a pas fait l'objet d'une telle attention. La Russie a déclaré que l'Occident manipule l'Ukraine et ne fait que prolonger le conflit avec son aide. Cependant, elle n'a jamais dit qu'elle attaquait les États-Unis de cette manière. Les États-Unis eux-mêmes « expriment le désir » de s'impliquer.

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Ils ajoutent que, d'autre part, les pays de l'OTAN et leurs alliés soutiennent l'Ukraine par des livraisons d'armes. Bien que l'objectif officiel de l'Occident soit de défendre l'Ukraine, ses actions sont en réalité dirigées contre la Russie. C'est ce que souligne la déclaration du secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, qui a affirmé que « nous voulons voir la Russie affaiblie ». En analysant cette dynamique, on peut voir comment le conflit contemporain dépasse le cadre traditionnel d'un conflit entre deux pays. L'Ukraine devient une arène où l'Occident et la Russie s'affrontent pour la suprématie stratégique. Le conflit prend donc un caractère de plus en plus global, chaque partie cherchant à affaiblir son adversaire géopolitique.

Bien entendu, la majeure partie du commentaire se concentre sur l'implication des pays asiatiques dans tout cela. Selon l'auteur, le soutien de la Chine à Moscou est caractérisé par la flexibilité et la stratégie. Bien que Pékin refuse de fournir directement des armes à la Russie, elle contribue activement à maintenir l'équilibre économique de la Russie. La Chine s'oppose aux sanctions occidentales et utilise ses liens diplomatiques avec les pays du Sud pour tempérer la condamnation internationale des actions de la Russie. L'implication économique de la Chine est également significative. Selon les données citées dans l'article, la Chine représente environ 90 % des importations russes de microélectronique et 70 % des importations de machines-outils. Il convient toutefois de noter que la part de la Russie dans la production de microélectronique et de machines-outils est actuellement en augmentation.

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En outre, la participation de la Chine à des exercices militaires au Belarus, près de la frontière polonaise, envoie à l'OTAN un signal fort de coordination militaire et politique croissante avec la Russie. L'auteur indique également que la Corée du Nord agit encore plus ouvertement. Pyongyang a fourni de l'artillerie, des missiles balistiques et envoyé quelque 10.000 soldats au combat. Il n'y a cependant aucune confirmation officielle. Par exemple, le site web de l'agence de presse Ura.ru publie un article indiquant que le commandant de l'AFU a déclaré qu'il n'y avait aucun signe de la présence de Nord-Coréens dans la zone de l'Opération militaire spéciale. Zelensky a affirmé que des soldats de la RPDC avaient été tués et blessés, mais personne ne les a vus, il n'y a aucune confirmation. Et ce, à « l'ère de la technologie ».

Le Japon et la Corée du Sud se limitent à une aide à plus petite échelle à l'Ukraine. Le Japon est devenu l'un des principaux partisans des sanctions contre la Russie, qu'il coordonne activement avec ses partenaires occidentaux. Tokyo fournit également une aide financière et technique importante à Kiev, notamment des drones, des gilets pare-balles et d'autres équipements militaires non essentiels. L'aide cumulée du Japon à l'Ukraine a déjà dépassé les 12 milliards de dollars. Le Japon a également revu ses restrictions sur les exportations d'armes, ce qui lui permet de conserver le stock américain de missiles Patriot utilisés pour défendre l'Ukraine. Sur le plan diplomatique, Tokyo joue également un rôle important en faisant avancer le dossier ukrainien grâce à sa présidence du G-7 et à son engagement auprès des pays du Sud.

La Corée du Sud agit plus prudemment, mais fournit également une aide financière et certains équipements militaires, montrant ainsi son soutien à l'Ukraine dans le cadre de son alliance avec les États-Unis. La Corée du Sud traverse également une période difficile dans le pays en ce moment, et qui sait dans quelle mesure elle pourrait utiliser les armes dont elle dispose. Cette situation de loi martiale pourrait déplacer leur intérêt pour les conflits étrangers pendant un certain temps. Même si la loi martiale sera révoquée lors de la réunion du gouvernement, il y a déjà eu certaines actions en faveur d'un conflit à l'intérieur du pays. Il sera important pour Yoon Seok-yeol de conserver le pouvoir et de stabiliser la situation. C'est peut-être précisément ce qui influencera son implication dans les conflits occidentaux.

L'auteur estime que les actions de la Chine et de la Corée du Nord confirment leur volonté d'affaiblir l'influence occidentale et de renforcer leur position en tant qu'acteurs mondiaux. La Chine soutient la Russie, en évitant un conflit direct mais en renforçant la stabilité économique et militaire du Kremlin. La Corée du Nord, quant à elle, se comporte comme l'allié le plus loyal qui soit, en fournissant non seulement des ressources mais aussi des troupes. Le soutien du Japon et de la Corée du Sud à l'Ukraine, bien que moins agressif, montre l'importance des alliés asiatiques pour l'Occident. Ils contribuent à maintenir l'équilibre face à la montée des tensions et font preuve de solidarité avec la communauté internationale.

Les pays d'Asie de l'Est participent activement à cette nouvelle phase de rivalité internationale, chacun avec ses propres intérêts et stratégies. Le commentaire de l'auteur vise à montrer que le conflit en Ukraine a dépassé le cadre régional et est devenu une arène de rivalité mondiale, impliquant même des pays géographiquement éloignés de l'Europe. L'auteur se concentre sur l'implication des pays d'Asie de l'Est et analyse leurs actions dans le contexte d'une guerre par procuration. L'objectif principal du commentaire est de démontrer comment le conflit en Ukraine s'inscrit dans une confrontation géopolitique mondiale dans laquelle l'Asie de l'Est joue un rôle important mais souvent sous-estimé.

Le Groenland, une obsession américaine

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Le Groenland, une obsession américaine

Binoy Kampmark

Ex: geopolitika. ru

L'histoire montre que les empires acquièrent des territoires de différentes manières. Les dynasties étendent leurs possessions par le biais de mariages, comme l'ont fait les Habsbourg. Ou les territoires sont pris par la force des armes ou volés par des traités trompeurs et des manœuvres douteuses. Ils peuvent également être achetés.

Les États-Unis ont étendu une grande partie de leur territoire en l'achetant et en se dotant ainsi d'un empire. L'acquisition de la Louisiane en 1803 pour la modique somme de 15 millions de dollars était audacieuse, opportuniste et extra-légale. Elle a également été initiée par un président américain qui avait romantiquement insisté pour que la jeune république se limite à des activités agricoles dans le cadre d'un modèle ne prévoyant que de petits exploitants. Mais Thomas Jefferson pouvait être rusé et diabolique, et la France, alors sous la férule de Napoléon Bonaparte, l'inquiétait : « Il n'y a qu'un seul endroit sur le globe dont le possesseur est notre ennemi naturel et habituel, et c'est la Nouvelle-Orléans ».

Bonaparte, dont les intérêts sont davantage tournés vers l'Europe, est prêt à céder le territoire pour une somme modique. Les indigènes, bien sûr, ne sont pas consultés. Jefferson, qui avait auparavant prôné la nécessité de respecter la Constitution avec une pieuse méticulosité, l'ignore lorsqu'il s'agit d'acheter des territoires, ce qui n'est pas explicitement autorisé par le document constitutionnel. C'est ainsi qu'apparaissent les premiers signes d'une présidence impériale.

En 1868, l'œil avide du gouvernement américain a montré que la conquête et le contrôle du continent ne se limitaient pas exclusivement à l'expansion vers l'ouest qui, selon l'observation hautaine de Frederick Jackson Turner, finirait par s'achever. Les désirs d'expansion se tournent vers l'Islande et le Groenland comme options possibles vers l'est.

Une publication du département d'État de 1868, éditée par Benjamin Mills Pierce, fait état d'un intérêt plus que passager pour les ressources de l'Islande et du Groenland, en mentionnant le traité par lequel le Danemark devait céder aux États-Unis le contrôle des îles de Saint-Thomas et de Saint-Jean dans les Caraïbes. Le rapport de 1868 encourage l'acquisition du Groenland pour deux raisons importantes : les opportunités commerciales promises par l'exploitation de l'abondance naturelle de « baleines, morses, phoques et requins, morues, saumons, truites et harengs » et la congruence politique de l'obtention d'un territoire flanqué « de l'Amérique britannique dans l'Arctique et le Pacifique ». Le Groenland pourrait ainsi « faire partie de l'Union » et diminuer l'influence britannique dans la région.

Le traité avec le Danemark concernant les Indes occidentales danoises rappelle que les choses ne seront pas faciles. L'acquisition de ce qui allait devenir les îles Vierges américaines était une idée du secrétaire d'État William Henry Seward, une initiative qui avait la bénédiction du département d'État américain. Le destin du traité a été mouvementé : le rejet initial du Sénat américain, principalement motivé par le soutien apporté par Seward au président Andrew Jackson lors de sa procédure de destitution, a été suivi par le rejet du Danemark en 1902. Des doutes subsistaient également quant à l'organisation d'un plébiscite pour les habitants de la région, le Danemark craignant ce que la vie sous la domination américaine pourrait réserver aux habitants noirs, dont on prédisait qu'ils auraient la réputation d'être peu généreux à l'égard des races de couleur.

La Première Guerre mondiale a finalement abouti au transfert officiel des Antilles danoises le 31 mars 1917, accompagné de 25 millions de dollars en pièces d'or, un résultat obtenu en partie grâce aux tactiques d'intimidation du secrétaire d'État américain Robert Lansing. Le secrétaire d'État n'a pas caché que l'une des intentions de l'occupation des îles était d'éviter qu'elles ne tombent aux mains des Allemands.

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L'intérêt pour l'acquisition du Groenland s'est développé au cours de la Seconde Guerre mondiale. Une fois de plus, les inquiétudes concernant l'Allemagne sont au premier plan, étant donné qu'elle a occupé le Danemark sans incident en 1940. Les États-Unis ont alors construit la base aérienne de Thulé en 1943. À la fin de la guerre, l'administration Truman n'a pas réussi à séduire les Danois avec un prix d'achat de 100 millions de dollars, bien que la base ait continué à fonctionner sous le contrôle des États-Unis et avec la bénédiction du royaume.

Pendant le premier mandat de Donald Trump, l'obsession de l'achat du Groenland a refait surface comme le fait une éruption cutanée, et l'acquisition du Groenland a été comparée à « un contrat d'achat et de vente d'un grand terrain ». Le Danemark, a suggéré M. Trump, s'est retrouvé avec le Groenland « à perte, et stratégiquement, ce serait une bonne chose pour les États-Unis ».

Selon la plupart des comptes rendus, l'accord avait moins à voir avec la realpolitik qu'avec l'immobilier. Selon le récit de Peter Baker et Susan Glasser sur les événements du premier mandat de Trump, le Danemark recevrait en échange le territoire ignoré de Porto Rico. Ils suggèrent également que cette proposition audacieuse émane d'un vieil ami du président, Ronald Lauder, héritier de l'empire cosmétique Estée Lauder. Trump, dans son style typique, insiste sur le fait qu'il s'agit de sa propre idée.

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Comme on pouvait s'y attendre, M. Trump a trouvé la première ministre danoise, Mette Frederiksen (photo), peu impressionnée, réticente et « désagréable ». Pour sa part, la première ministre danoise a déclaré que "le temps d'acheter et de vendre d'autres pays et d'autres populations est révolu. Restons-en là".

Le retour imminent de Trump à la Maison Blanche a ravivé de vieilles idiosyncrasies. Pendant la période des fêtes de décembre 2024, il s'est laissé emporter par des fantasmes jeffersoniens et a promis de reprendre le canal de Panama, qui, selon lui, est exploité illégalement, bien qu'aimablement, par « les merveilleux soldats de la Chine », ainsi que de faire du Canada le 51ème État, avec l'ancien joueur de hockey professionnel Wayne Gretzky installé comme gouverneur, et d'acheter le Groenland.

Le choix du président élu pour le poste d'ambassadeur des États-Unis au Danemark est apparemment basé sur la cour faite à Copenhague, tandis que Trump déclare que la propriété du territoire par Washington est une « nécessité absolue ». Le premier ministre du Groenland, Múte Egede, laisse entendre qu'un tel projet a peu de chances d'aboutir: "Le Groenland est à nous. Nous ne sommes pas à vendre et nous ne le serons jamais". En politique, il est dangereux d'être sans équivoque.

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En avril de l'année dernière, la base aérienne de Thulé a changé de nom pour devenir la base spatiale de Pituffik, dans un souci de sensibilité culturelle qui a fait couler beaucoup d'encre. Le ministère de la défense a affirmé que ce changement reconnaissait mieux « l'héritage culturel groenlandais » et reflétait de manière plus appropriée « son rôle dans les forces spatiales américaines ». Le patrimoine culturel groenlandais joue un rôle mineur dans la vision impériale de la base, dont les forces spatiales américaines insistent sur le fait qu'elle « permet la supériorité spatiale » grâce à ses systèmes d'alerte aux missiles, à sa défense antimissile et à ses missions de reconnaissance et de surveillance aérospatiales.

En l'état, la possession du Groenland, au sens officiel, n'a guère d'importance, et la seconde administration Trump agirait sagement en laissant simplement les Danois s'occuper des glaciers et de leurs problèmes. Washington a déjà ce dont il a besoin, et même plus que ce dont il a besoin.

Publié à l'origine dans Counterpunch. Traduction : Àngel Ferrero.

Source : https://www.elsaltodiario.com/estados-unidos/groenlandia-...

mercredi, 15 janvier 2025

La fin du premier quart du siècle: ce que nous réserve 2025

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La fin du premier quart du siècle: ce que nous réserve 2025

L'avenir de l'Europe en 2025

Ernesto Milà

Source: https://info-krisis.blogspot.com/2025/01/el-final-del-pri...

L'avenir de l'Union européenne n'est guère réjouissant.

La politique européenne est marquée par la dérive d'une cour de fonctionnaires retranchés dans les institutions européennes, sans ligne directrice précise et à la traîne, notamment de l'Agenda 2030 et de l'Accord de Paris sur le climat; ils sont déboussolés parce que leur projet - faire de l'Union européenne la « jambe » régionale de la mondialisation - peut être considéré comme un échec. En effet, la guerre en Ukraine notamment, mais aussi la folie exprimée dans chacun des dix-sept « objectifs » et 164 « cibles » de l'Agenda 2030 et les résultats qui en découlent, sont totalement contraires aux intérêts européens et identifiés à l'« ultra-progressisme »; ils ont pris de court les responsables de l'UE, qui hésitent à changer le cours pris par la fédération, alors même que l'« euroscepticisme » progresse dans chacun de ses États membres. La mauvaise gestion de l'UE dans tous les domaines a réussi à nous rendre « anti-européens », même ceux d'entre nous qui, très jeunes, considéraient la « nouvelle dimension nationale de l'Europe » comme une nécessité pour être compétitifs dans le monde bipolaire issu de la Seconde Guerre mondiale et de la défaite des pays européens (y compris la France et la Grande-Bretagne).

On croit généralement que l'UE est gouvernée par un « conseil des ministres » dirigé par un « président de l'UE ». En réalité, il n'en est rien: le gouvernement effectif est formé par une cour de fonctionnaires, les seuls à bien connaître l'écheveau des « directives », « lois », « règles » et « principes d'action », « traités » et « accords » qui, dans la pratique, constituent un corset d'acier qui empêche la gestion efficace et positive de l'UE. Quant au Parlement européen, ses pouvoirs sont limités autant que son budget est illimité ; son rôle est celui d'une « soupape de sécurité démocratique », mais sans pouvoirs effectifs et sans réelle possibilité de changer le cap suivi depuis la Conférence de Maastricht.

Aujourd'hui, plus que jamais, l'Union européenne est sans doute l'institution la plus anti-européenne jamais créée. De plus, c'est une institution suicidaire: lorsque des accords sont conclus pour faire venir des denrées alimentaires du Mercosur ou d'Afrique, il s'agit de condamner à mort l'agriculture européenne et, dans le cas des pays africains, de leur offrir la possibilité de faire chanter l'Europe en la menaçant de lui couper les vivres, sans compter qu'à partir de janvier 2025, les denrées alimentaires en provenance de ces pays ne seront plus soumises à des contrôles sanitaires, alors que l'on sait que les pesticides, herbicides et fongicides, interdits comme toxiques dans l'UE, sont utilisés massivement en Afrique.

Sans compter que les politiques énergétiques, industrielles et économiques, ainsi que la permissivité en matière d'immigration, dans à peine 20 ou 30 ans, feront que l'UE et chacun de ses membres continueront à baisser en niveau d'industrialisation et seront dépassés par des pays des cinq continents: telle est la tendance actuelle (par exemple, le niveau d'industrialisation, d'armement et d'efficacité dans la gestion gouvernementale est bien plus élevé au Maroc qu'en Espagne, on peut donc imaginer ce que sera la situation en 2050); dès lors la situation de Ceuta sera bien pire en 2050, de même que celle de Melilla et des îles Canaries, et même de certaines parties du territoire péninsulaire).

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Le plus terrible est que, chaque année, des dizaines de jeunes universitaires européens quittent le continent, accablés par l'instabilité de l'emploi, les impôts et le manque d'opportunités, pour s'installer dans des pays qui prospèrent à un rythme beaucoup plus rapide, avec une stabilité croissante, une planification et un avenir garanti... tandis que des millions d'immigrants arrivent dans l'UE avec une formation culturelle réduite à quasi rien et sans aucune préparation à l'emploi, en provenance d'autres cultures et religions (avec un pourcentage élevé de revanchisme et de parasitisme économique).

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Le slogan « Oui à l'Europe, mais pas comme ça » pourrait être ravivé. Et même l'idée beaucoup plus radicale, mais sûrement beaucoup plus efficace, de « réinitialiser » l'UE et de repartir à zéro dans la construction de l'Europe, étant donné qu'il est maintenant très clair ce qui a échoué dans le projet. Disons-le autrement: « Si l'UE persiste dans la voie tracée depuis Maastricht, l'Europe meurt » ou, enfin, plus clairement encore: “L'UE doit mourir pour que l'Europe vive”.

L'année 2025 commence par une instabilité politique dans les deux «locomotives européennes», la France et l'Allemagne. En Allemagne, la «coalition impossible» des sociaux-démocrates, des libéraux et des écologistes s'est effondrée. De nouvelles élections ont été convoquées pour le mois de février. Tout le mystère de ces élections réside dans la manière dont l'AfD se confortera en moyenne dans le pays. Nous savons que lors des dernières élections régionales dans les Länder de l'Est, l'AfD s'est imposée comme le choix préféré de l'électorat, et la question est de savoir si cette tendance se confirmera également dans les régions l'Ouest. Tout porte effectivement à croire que, dans tous les cas de figure, l'AfD sera également renforcée dans l'Ouest.

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Et la question est : combien de temps le centre-droit chrétien-démocrate pourra-t-il maintenir sa « ceinture de santé » contre l'AfD sans subir un déclin de son propre électorat? À l'heure où nous écrivons ces lignes, le chancelier autrichien a chargé la FPÖ de former un gouvernement... ce qui constitue un dangereux précédent pour les stratégies de «cordon sanitaire».

Le fait que des partis similaires gouvernent en Italie ou en Hongrie et tendent à être hégémoniques en Europe centrale et orientale, et même aux Pays-Bas, et sont présents dans tous les pays nordiques, crée des précédents dangereux pour l'issue des élections dans les « locomotives européennes ». En effet, contrairement aux dramatisations des théoriciens du "cordon sanitaire face à l'extrême droite", dans tous ces pays où ces partis sont au gouvernement, aucune liberté n'a été perdue, aucun acquis social n'a été remis en cause: l'État a simplement été mieux géré et les «idées martiennes» des gouvernements progressistes ont été abandonnées.

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En France, la gigantesque erreur de Macron fut de convoquer des élections législatives anticipées, avec un résultat inattendu pour lui (il n'a pu éviter une victoire de la gauche grâce au « second tour » et au « cordon sanitaire » contre le Rassemblement national). Cela a fait que depuis lors - pour la première fois en 2024 - deux gouvernements sont tombés et que les socialistes, aujourd'hui chargés de former un gouvernement, rencontrent des difficultés identiques.

Il semble inévitable que, tôt ou tard, Macron soit contraint de convoquer de nouvelles élections législatives et il paraît difficile que, compte tenu du chaos ethnico-social que connaît la France et de l'échec des Jeux olympiques (une vitrine internationale qui a démontré au monde entier que Paris est complètement « arabisée » et « africanisée » et que les délires progressistes de la cérémonie d'ouverture n'étaient rien d'autre qu'un hymne à la laideur la plus emblématique), le même résultat se maintienne. Si les partis de centre-droit continuent, officiellement, à maintenir la politique du « cordon sanitaire », nombreux sont ceux qui, observant les résultats de cette politique - initiée en 2002 avec le passage de Jean-Marie Le Pen au second tour des élections présidentielles - concluent qu'elle a conduit à un Front national, devenu Rassemblement national, de plus en plus fort, tandis que le centre-droit s'affaiblit de plus en plus. Il est difficile pour les dirigeants des partis de centre et de centre-droit de rectifier cette orientation, mais il est beaucoup plus probable que l'électorat le fera. Voter pour le Nouveau Front Populaire au second tour, c'est voter pour une « gauche martienne » de plus en plus déconnectée de la réalité et engluée dans ses propres délires d'« ingénierie sociale ».

Quels que soient les résultats de ces deux élections, il faudra y ajouter les changements qui interviendront dans la politique internationale, voire dans la « culture » hégémonique. Il semble de plus en plus clair que le pendule, qui, dans un sens, a atteint sa limite extrême avec le « wokisme » et qui avait commencé son mouvement avec le « politiquement correct », commence à changer de direction. Et cela aura des conséquences dans les pays européens. De plus, il est inévitable que le résultat des élections américaines ait un impact immédiat sur l'Europe. Et, dans ce domaine, la première conséquence sera une augmentation des dépenses de défense. La seconde est la prise de conscience que ce qui restera de l'Ukraine après la fin de la guerre ne rejoindra jamais ni l'OTAN ni l'UE. De même, si l'Europe a besoin d'une « défense commune », l'OTAN n'est certainement pas l'instrument le plus approprié. Sa « remise à zéro » est aussi nécessaire que celle de l'UE. Il s'agit d'adopter une nouvelle politique étrangère: cesser de considérer la Russie comme un « ennemi » et commencer à la voir comme un « voisin » avec lequel les liens commerciaux et économiques n'auraient jamais dû être rompus.

Les conséquences de ces deux processus électoraux n'échappent à personne:

- d'une part, si l'AfD progresse largement aux élections allemandes, le « cordon sanitaire » contre l'« extrême droite » ne pourra être maintenu que dans la durée, au prix de la prise en charge par la coalition gouvernementale d'une partie des budgets de l'AfD, notamment en matière d'immigration, de sécurité, d'énergie et de discipline budgétaire. Il en va de même en France.

- D'autre part, il se peut aussi que le « cordon sanitaire » se brise et que la droite assume la réalité: au 21ème siècle et face à l'Agenda 2030 et aux délires ultra-progressistes, il n'y a que deux positions possibles, soit avec le nouveau conservatisme (régénération + tradition), soit avec l'ancien ultra-progressisme (toujours en avant pour foncer vers le précipice). Il n'y a pas de « troisième voie », sauf au niveau idéal.

L'OTAN et la peur européenne

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L'OTAN et la peur européenne

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-nato-e-la-paura-europea/

L’OTAN a peur. Plus précisément, ce sont les pays européens qui constituent, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’ossature de la soi-disant Alliance Atlantique qui ont peur. Cette alliance représente, en réalité, une extension du pouvoir des États-Unis, le pays vainqueur de la guerre, qui s’est rapidement organisé pour assumer un contrôle global sur le monde.

Elle fut certes contrée par le Pacte de Varsovie, conçu et mis en œuvre par l’Union soviétique. Mais il convient de rappeler que Staline ne décida d’organiser la domination de Moscou sur l’Europe de l’Est qu’après la création de l’OTAN par les Américains. En d’autres termes, le système de contrôle soviétique de l’Europe de l’Est, indéniablement rigide et oppressif à bien des égards, fut essentiellement une réaction. Une réaction à ce que le Kremlin interpréta, non sans raison, comme un système d’alliances visant à l’exclure et, à terme, à le faire tomber. Ce système, c’était l’OTAN.

Cela devrait déjà nous amener à réfléchir sur la prétendue vocation défensive de l’Alliance Atlantique, une idée constamment relayée par nos grands médias, bien que les raisons en soient rarement convaincantes.

Ce qui devrait nous faire réfléchir encore davantage, c’est le fait que non seulement l’OTAN existe toujours aujourd’hui, mais qu’elle s’est étendue, principalement aux dépens de l’ancien empire soviétique. Elle a pénétré le cœur même de la Russie et a incorporé, outre presque tous les satellites de l’URSS, des « États » comme les pays baltes – Lituanie, Lettonie et Estonie – qui faisaient partie de la Russie depuis trois siècles et qui n’avaient jamais, auparavant, été véritablement « indépendants ».

Cette révolution de l’échiquier géopolitique s’est réalisée, somme toute, avec une rapidité notable et, il faut le dire, avec un cynisme politique remarquable. Car les accords officiels passés entre le président américain Reagan et Gorbatchev, dernier secrétaire du PCUS et, de fait, liquidateur de cet empire, étaient bien différents à l’époque du déclin du pouvoir soviétique.

Profitant du désarroi de la Russie et de son chaos interne durant les années folles et dissipées d’Eltsine, l’OTAN s’est ainsi étendue, dévorant peu à peu ce qui restait de l’ancienne zone d’influence de Moscou, jusqu’à mettre la main sur l’Ukraine grâce à un véritable coup d’État, dirigé par Washington. Comme l’a révélé Victoria Nuland, principale instigatrice de ce coup, un rôle qu’elle revendique encore aujourd’hui avec fierté.

Les conséquences de l’appétit insatiable de l’OTAN

Les conséquences de cet appétit insatiable de l’OTAN sont désormais visibles aux yeux de tous. Une Russie, qui s’est redressée sous la direction de Poutine, n’a eu d’autre choix que de réagir en attaquant le régime de Kiev, lequel réprimait avec une violence inouïe les 30 % de la population d’origine russe, partageant la même langue, culture et histoire. Kiev poussait également ouvertement l’Ukraine dans les bras de l’OTAN.

Un conflit qui, jusqu’à présent, est resté limité au territoire ukrainien et ne s’est pas élargi au niveau européen et mondial grâce à la volonté de Poutine. Il faut dire clairement que, jusqu’à aujourd’hui, c’est presque uniquement le Kremlin qui a empêché l’escalade du conflit, en faisant semblant d’ignorer la présence, sous des bannières masquées, de troupes américaines et européennes aux côtés de l’armée ukrainienne.

Cette volonté d’éviter un affrontement frontal a été mise à rude épreuve par les provocations constantes de l’OTAN.

Et ceci est dit sans éprouver de sympathie particulière pour Poutine ni pour le système russe. Mais la réalité ne peut être comprise que si l’on cesse de la masquer ou de la couvrir d’un épais manteau de mensonges.

Un changement majeur à l’horizon : Le retour de Trump à la Maison Blanche

Cependant, une grande nouveauté se profile : le retour de Trump à la Maison Blanche. Et cette fois, Trump semble décidé à aller droit au but, sans accepter d’entraves ni de compromis.

Trump est convaincu que l’OTAN est désormais obsolète, inutile, voire un fardeau coûteux pour les États-Unis, qui doivent s’en débarrasser.

Il ne s’agit pas là d’une excentricité du président élu, mais bien de la position et de la conviction d’une large partie de la population américaine, et surtout de ce monde industriel et commercial que Trump a ramené, en force, à la Maison Blanche.

Ce monde, cette Amérique, ressent depuis longtemps l’OTAN comme un poids, un fardeau dont il est nécessaire de se défaire au plus vite.

À moins que l’OTAN ne commence véritablement à investir dans l’armement et à se rendre disponible pour le combat. C’est ce que Trump avait déjà demandé, sans détour, à ses « partenaires » européens, les laissant littéralement stupéfaits.

Car le bellicisme de certains responsables européens repose toujours, et en tout cas, sur la puissance des États-Unis. Découvrir qu’il leur faudrait assumer un rôle militaire actif laisse Ursula von der Leyen sidérée et Macron, ou un chancelier allemand déjà sur le départ, sans voix. Et, par pure charité patriotique, faisons semblant de ne pas évoquer l’attitude indécente de la politique italienne, toute entière – majorité et « opposition » – comme l’a surnommée le directeur de notre publication, Augusto Grandi.

En conclusion : Un monde qui a radicalement changé

Pour conclure, quatre-vingts ans se sont écoulés depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est beaucoup, énormément de temps. Pendant ce temps, le monde a radicalement changé. Les défis de la nouvelle époque exigent une attitude très différente de la part de tous les « acteurs ».

Il est grand temps d’en finir avec cette mascarade d’une Europe belliqueuse et belliciste, mais uniquement en paroles. Car, après tout, c’est l’Amérique qui lui offre une « protection », et ce sont d’autres, comme les Ukrainiens, qui vont mourir à la guerre.

Le lepénisme parodique: avenir de la politique française?

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Le lepénisme parodique: avenir de la politique française?

Par Frédéric Andreu

La modernité est d'essence parodique. Tout ce qu'elle touche avec ses doigts sales se transforme tôt ou tard en une doublure spectrale et parodique du réel. Les places publiques de nos villes sont elles-mêmes remplies d'oeuvres parodiques: l'art dit "contemporain". Si la marque de la "Grande Parodie" s'observe dans le champ de l'art, à combien plus forte raison elle s'observe dans les autres aspects de la société !

Je n'invente rien ; René Guénon a largement développé cette thématique au cours de développements intuitifs dont il avait le secret...

Devenu la nouvelle norme politique, le lepénisme n'échappera certainement pas à ce dédoublement du réel. Demain ou après-demain, "tout le monde" sera lepéniste exactement comme "tout le monde" est aujourd'hui gaulliste. La droite sera sans doute lepéniste et la gauche le sera encore plus que la droite.

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Jean-Marie Le Pen est mort.

La disparition du "Menhir" semble presque imposer d'elle-même une sorte de pause métaphysique. Le sentiment que les témoins de l'enterrement ont été l'encre avec laquelle l'Histoire s'est écrite. Dans les cafés, les places, les salles d'attente des médecins, on discute. On se regarde. On s'interroge. Un immense point d'interrogation, individuel et collectif, est désormais planté dans notre avenir collectif.

"Que va devenir une France dont la population historique sera devenue minoritaire ? Dans les faits, elle l'est déjà dans beaucoup de quartiers, à Paris, dans d'autres villes, mais les gens de ces cafés l'ignorent car ils ne voyagent pas. 

Cette question, lancinante, commence même à hanter le petit microcosme médiatique, les faiseurs d'opinion toujours en retard d'une longueur sur le peuple. Nombre de belles consciences journalistiques qui, hier encore, fustigeaient la personne et les idées de Jean-Marie Le Pen tombent aujourd'hui le masque. Le consensus médiatique commence à se fissurer. Ce qui se disait hier en privé: "L'immigration sauvage est en train de défigurer mon quartier" ; "J'ai rencontré Le Pen ; en fait, ce n'est pas vrai du tout, cet homme n'est pas antisémite" (propos du journaliste Serge Moati), se dit désormais sur la place publique... 

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Serions-nous collectivement en train de réaliser que l' "anti-Lepinisme" était avant tout un décor en carton pâte ? Un montage ?

Peut-être bien. Comme l'a avoué publiquement Lionel Jospin: "L'anti-fascisme, c'était du théâtre !". Relisons ensemble, chers lecteurs, le courageux propos de Jospin tenu le 29 septembre 2007 au mitan d'une émission de France-Culture : 

« Pendant les années du Mittérandisme, nous n'avons jamais été face à une menace fasciste. Donc... tout cet anti-fascisme n'était que du théâtre. Il n'y a jamais eu une situation de menace fasciste. Nous n'étions même pas face à un parti fasciste ».

Nous pesons chaque mot de cette déclaration. Et nous louons Lionel Jospin de l'avoir prononcé. L'anti-lepénisme ne serait donc qu'une posture, voire une imposture ? Peut-être bien. Il servait hier de paravent à la somme des petites hypocrisies individuelles. Il sert le consensus. Et le consensus sert le "système". Hier, le décor ; demain, la parodie. Hier, l'anti-Lepénisme ; demain : "faire du Le Pen sans Le Pen"?

Les générations qui viennent le constateront sûrement: dans dix ans, dans vingt ans, les candidats brandiront les slogans et les analyses de Le Pen afin d'accéder au pouvoir.

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Mais ils n'appliqueront pas ses idées. Les moineaux ne peuvent appliquer les idées d'un aigle. Bien sûr que non ! Les moineaux politiques sont faits pour picorer les miettes électorales ; les aigles sont faits pour prendre de l'altitude et observer le petit monde des hommes depuis les hauteurs.

Au-delà des circonstances, au-delà même des hommes qui font l'Histoire, le plus difficile à comprendre - et à faire comprendre - est que la modernité est d'essence remplaciste. Elle est une "doublure" du réel. Elle n'est pas le réel. Elle est son fantôme subliminal qui hante notre château intérieur. Notre imaginaire individuel et collectif. 

Ce tropisme du "double" a notamment été décrit dans l'ouvrage « le Règne de la Quantité et les Signes des temps » de René Guénon. Un autre visionnaire. Il n'est même plus besoin de  "prouver" ce « règne »  puisque nous l' "éprouvons" aujourd'hui tous plus ou moins consciemment. Quand nos rues sont remplacées par d'autres peuples, nos traditions sont remplacées par des machines. Quand les écrans remplacent les dieux. Et ces remplacements sont eux-mêmes remplacés à mesure que la courbe du progrès s'accroît. Le syndrome parodique est particulièrement prononcé dans un pays où l'un des emblèmes nationaux est une construction métallique. La tour Eiffel. Bien que mythifiée en son temps par les artistes de la Modernité, cette tour est, selon une possible lecture anthropologique, le totem du village global. Elle dit beaucoup de ce remplacement des axes véritables, axis- mundis, totem, arbre symbolique autour duquel tourne la société mécanique.

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La parole publique est elle-même traversée par ce syndrome du "double". Cela s'appelle la double éthique, le double discours. Un siècle de cette fausse parole aura asséché considérablement la nappe phréatique de la patrie. Les arts officiels, artefacts bidulaires et sans âme, reflètent parfaitement cette fausse parole. Ils reflètent le primas de l'économie sur la politique et celui de la finance sur l'économie. 

Je ne vois pas de raison pour que le "lepénisme" ne connaisse pas, lui-aussi, une ou plusieurs doublures subliminales. Depuis la mort du Général de Gaulle, les idées du Général, conspuées hier, sont aujourd'hui banalisées, normalisées. La façade médiatique est une chose ; le réel en est une autre. Le lepenisme risque fort de subir la même inclinaison. 

Feu Jean-Marie Le Pen, enterré depuis quelques heures, que l'antilepénisme de décor tombe en miettes. Derrière lui, apparaît un autre décor : le lepénisme sans Le Pen. Le lepénisme dont on appliquera pas les idées.

"Le Pen avait raison sur l'immigration massive ; il avait raison sur l'avortement de masse", les deux processus mortels du système. Il avait raison sur la Russie", sur l'écologie, entend-t-on déjà dans la bouche vérolée de certains journaleux et théatreux qui, hier encore, le conspuaient sans vergogne. Les mêmes qui rampaient dans l'antiracisme de consensus, deviennent des rampants et des repentants du lepénisme. 

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Des couilles de moineau de ces journaleux et théâtreux, il ne sort que de la pisse. 

Ils chantent, ces moineaux, les slogans et les "éléments de langage" que les écoles de "com" leurs ont appris à postuler ; ils peuvent convaincre la société hypnotisée par les écrans, mais les gens de France les conspuent. En fait, ce sont les éternels "bourgeois de 1789", ennemi du peuple. Demain, ils pourront faire élire un candidat "lepeniste" ? Ils le feront d'ailleurs sûrement. Et alors ? Qu'est-ce que cela changera au fond ?

Pour répondre à cette question de prospective, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les vrais pouvoirs sont, en France, détenus par une oligarchie. Cette oligarchie détient l'outil industriel. Et détenant ce pouvoir cybernétique, elle n'a pas besoin de se soumettre au système électoral. Elle n'a même pas besoin de se mêler à la politique. Elle détient l'énergie, le processus techno-scientifique, l'industrie agro-alimentaire, les laboratoires, etc. Pour elle, la politique consiste simplement à s'assurer que le prochain président n'entravera pas le développement du dispositif anthropophage. C'est tout.

Cette oligarchie est le véritable gouvernement mondial d'où les "titans" - ennemis des dieux - tirent leur domination.

Est-il seulement nécessaire de développer ce point ? Il a déjà été explicité notamment par les frères Jünger. Et dans les mythes et les légendes qui contiennent les différents octaves du sens, ces ultra-violets et ces infra-rouges de la compréhension humaine. 

En revanche, il n'est peut-être inutile de rappeler un fait historique que beaucoup de français ignorent...

C'est en plein milieu de la nuit que les parents de cette oligarchie se sont réunis pour définir l'hymne national et la devise de leur république. Pour être précis : entre le 3 et le 4 septembre 1870. Et pour être encore plus précis : aux alentours de minuit.

Pourquoi en pleine nuit ? C'est aux historiens de nous le dire. Pourquoi en 1870 et pas en 1789 ? La réponse à cette question est plus aisée à définir. Les témoins vivants de 1789 n'ont guère applaudit à la révolution qui a mit la bourgeoisie au pouvoir. Ils n'ont guère brandit les trois couleurs, le bleu, le blanc et le rouge empruntées au drapeau des États-Unis d'Amérique. Les vrais témoins directs de 1789 n'ont pas non plus applaudit à la république sanguinaire ; ils ont a contrario acclamé le retour de Louis XVIII sous les applaudissements ! 

C'est donc 80 ans après la révolution bourgeoise de 1789 - lorsque les témoins étaient décédés ou très âgés - que l'Histoire a été réécrite.

C'est bien connu ; l'Histoire est toujours écrite par les vainqueurs.

La république industrielle autoproclamée de 1870 marque une étape déterminante dans la modernité. L'oligarchie mercantile de 1789 est enfin parvenu à son but : monter sur le trône. Cette oligarchie bourgeoise et cosmopolite a tué une grande partie la France organique. Et elle continue de le faire. Elle a exterminé les traditions et les appartenances locales.

Pour ce faire, son tropisme est toujours la « contre initiation ». Sa méthode : la planification techno-administrative. Son but : détruire les cellules protectrices de la société.

C'est pourquoi on peut dire que son instinct véritable est le viol. L'immigration massive lui sert à violer la cellule nationale ; le planning familial lui sert à détruire la cellule familiale ; la piqûre vaccinale, lui sert à pénétrer la cellule biologique.

La nation, la famille, la bio-cellule, sont les déclinaisons d'échelle variable du féminin sacrée. C'est pourquoi, on peut dire, avec René Guenon, que le viol de ce féminin sacré relève de la contre-initiation ou de l'initiation noire. En d'autres termes, du satanisme.         

Cette oligarchie peut d'ailleurs s'afficher catholique, protestante, juive ou athée, progressiste ou conservatrice, cela n'a pas plus d'importance que les mots pour le dire. Elle est l'ennemi intrinsèque du peuple, de son Histoire et de son avenir. En d'autres termes : elle est un double parodique de l'aristocratie véritable. Encore et toujours le syndrome du double ! 

Un détail très peu connu et pourtant hautement significatif : en quittant l'hémicycle cette nuit du 4 septembre 1870, ces braves députés avaient oublié de définir les armoiries de la France.

Étrange, vous ne trouvez pas ?

Simple « détail » de l'Histoire ou, a contrario, signe hautement révélateur ?

S'il est vrai que les blasons reflètent l'' "âme des peuples", le secret des nations, la polyphonie des possibles, alors est-il vraiment étonnant que le blason de la France, cette nuit-là, ait été oublié ?

Celui qui aurait pu recouvrer les armoiries à la France est mort hier. A 96 ans. Sous les cris haineux d'une petite bande d'extrémistes réunis - cela ne s'invente pas -  place de la république. Les symboles parlent d'eux-mêmes. Il suffit d'ouvrir souvent les yeux et de regarder.

"[...] Beaucoup de gens qui l'aime l'attendent là-haut.

Beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent ici-bas.

Bon vent, bonne mer Papa".

(Marine le Pen, épitaphe à son père décédé le 7 janvier 2025)

Le soutien de Macron à Zelensky a coûté à la France 66.000 faillites d’entreprises

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Le soutien de Macron à Zelensky a coûté à la France 66.000 faillites d’entreprises

Enrico Toselli

Il est talentueux, Emmanuel Macron. La question est de savoir s’il est plus compétent en politique étrangère, en politique économique ou en politique intérieure. Car le président français, indéniablement infatigable dans ses multiples activités, a pleinement profité du système présidentiel français pour intervenir dans tous les domaines possibles.

Ainsi, grâce à sa clairvoyance, la France a été évincée de l’Afrique, perdant crédibilité et prestige, mais surtout d’énormes revenus et des ressources stratégiques à faible coût. Elle a laissé la place, dans les pays africains, à ces « méchants » Russes que le pauvre Macron combat en Ukraine avec l’argent détourné de l’économie française et des citoyens coupables de l’avoir élu.

Les résultats, brillants, ne se sont donc pas fait attendre sur le front économique intérieur. En 2024, plus de 66.000 entreprises françaises ont fait faillite, un nouveau record des 15 dernières années. Parmi ces nombreux désastres, on compte également celui de la marque historique Le Coq Sportif, fondée en 1882 et désormais placée sous administration judiciaire.

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D’ailleurs, la crise est flagrante, et le génial Macron, sans la moindre politique économique crédible, dépense à tout-va uniquement pour soutenir son ami Zelensky.

À cela s’ajoute une instabilité politique totale provoquée par les manœuvres électorales insensées de Macron pour conserver son siège à l’Élysée. Il a organisé le chaos, montant tout le monde contre tout le monde, dans le seul but d’empêcher le succès du Rassemblement National de Marine Le Pen et Bardella. Résultat : quel que soit le gouvernement formé, il ne dispose jamais de la majorité nécessaire pour tracer une voie claire vers la reprise.

La seule issue serait le départ de Macron. Mais il semble ignorer la signification du mot « démission ».

Vers un grand espace trumpiste?

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Vers un grand espace trumpiste?

par Georges Feltin-Tracol

Donald Trump n’est pas encore entré en fonction et il multiplie déjà les propositions-chocs. Friand de déclarations osées sur son propre réseau social ou sur celui de son nouvel ami Elon Musk, le futur 47e président des États-Unis montre une vraie constance dans ses prises de position géopolitiques.

En 2019, alors 45e locataire de la Maison Blanche, il avouait volontiers annexer le Groenland. Il aurait aimé l’acheter. La proposition suscita un mélange de stupeurs, de ricanements et de réprobations. En décembre dernier, l’homme d’affaires a réitéré sa demande qui n’est donc pas une plaisanterie.

L’océan glacial Arctique prend une valeur stratégique majeure. C’est le seul au monde où se font face les littoraux russe et étatsunien. Donald Trump sait que le territoire des États-Unis s’est largement formé grâce à des achats successifs de territoires. Le plus célèbre reste en 1804 quand la France de Napoléon Bonaparte vendit tout le bassin hydrographique du Mississippi, la grande Louisiane, pour 80 millions de dollars. Cette vente ouvrit la voie à la « conquête de l’Ouest » et au mythe mobilisateur de la Frontière. En 1819, cinq millions de dollars permirent l’acquisition de la Floride espagnole. En 1848, au terme d’une effroyable guerre d’agression, le traité de Guadalupe oblige le Mexique à céder aux États-Unis pour quinze millions de dollars tout le Mexique septentrional (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Nevada) en plus du Texas déjà annexé. En 1867, Saint-Pétersbourg vend pour 7,2 millions de dollars l’Alaska et se prive d’être une puissance tricontinentale. En mars 1917, Washington donne 23 millions de dollars au Danemark pour posséder une part des Îles Vierges dans les Antilles.

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Tous ces précédents historiques rendent donc plausibles les intentions marchandes de Donald Trump. Le Danemark serait encore sollicité. En effet, malgré un large statut d’autonomie interne, le Groenland reste un territoire danois. La plus grande île du monde après l’Australie conserve un lien ténu avec Copenhague. Cependant, dès 1985, un référendum autorisa la sortie de l’« Île verte » de la CEE (Communauté économique européenne). Membre fondateur de l’OTAN, le Danemark a fait de sa dépendance boréale un pivot indispensable pendant la Guerre froide. Jusqu’en 1992, on recensait deux bases militaires (seule se maintient celle de Thulé, renommé). Les prétentions étatsuniennes sur le Groenland sont fondées. Mais son rattachement aux États-Unis ne viendrait qu’après l’absorption du Canada.

Avant même son investiture, Donald Trump a avancé sa volonté d’augmenter les droits de douane de 25 % envers les produits canadiens et mexicains. Vice-ministresse et ministresse canadienne des Finances, Chrystia Freeland, a démissionné, le 16 décembre dernier. Craignant une guerre commerciale âpre et difficile, elle a refusé de cautionner la politique de Justin Trudeau qui aggrave le déficit. Ottawa a levé la taxe sur les produits et services jusqu’à la mi-février et entend offrir une chèque de 250 dollars canadiens aux travailleurs au printemps 2025. Cette distribution d’argent public s’apparente à un arrosage clientéliste dans la perspective d’élections législatives prévues en octobre.

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Chantre du multiculturalisme, du wokisme et du financiarisme, Justin Trudeau sait que Donald Trump ne l’apprécie guère. Sa faible popularité auprès des Canadiens indique son déclin politique traduit par l’annonce de sa démission, le 6 janvier 2025. Redoutable bête politique, Trump ne se prive de se moquer du chef du gouvernement canadien qu’il qualifie de gouverneur ! Ces derniers temps, le futur président étatsunien a répété qu’il verrait bien le Canada devenir le 51e État des États-Unis et ainsi supprimer « une ligne artificielle », à savoir la frontière canado-étatsunienne. Si ce projet se réalise, les nouveaux États-Unis (avec le Canada donc) deviendrait un très vaste État avec 19.818.187 km² ! Un des avantages de la fusion du Canada et des États-Unis permettrait de redéployer les services douaniers et les unités de surveillance de frontières sur le flanc méridional en face du Rio Grande et de Cuba.

Comment se passerait cette intégration? Le Canada se fondrait-il en tant qu’ensemble étatique unitaire au risque de déséquilibrer les rapports internes (la Californie n’apprécierait pas de perdre son premier rang…) ou bien cette assimilation passerait-elle à travers les dix provinces et les trois territoires du Nunavut, du Nord-Ouest et du Yukon? La population canadienne de langue anglaise approuverait-elle d’ailleurs cette absorption?

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On ignore en France l’existence de mouvements indépendantistes en Alberta, riche en hydrocarbures, au Manitoba et, plus anecdotique, dans le Saskatchewan. Comment réagiraient enfin les communautés francophones du Québec, d’Acadie et de l’Ouest en cas d’intégration par le grand voisin du Sud ? Il est fort plausible que l’hypothétique élévation du Canada en 51e État fédéré se fasse dans un cadre unitaire et indivisible. Pas sûr dès lors que Washington consente aux velléités sécessionnistes du Québec et des autres territoires canadiens-français. Maints responsables indépendantistes québécois ont prôné le continentalisme nord-américain.

L’intégration du Canada aux États-Unis ouvrirait la voie au rattachement du Groenland par l’intermédiaire du Nunavut. Les Inuits sont cousins des autochtones groenlandais. « Notre Terre » en inuktitut attirerait inévitablement une population du Groenland pour l’heure rétive à toute union avec l’Oncle Sam. Un parti indépendantiste d’extrême gauche assure le gouvernement autonome du Groenland. Quant aux Canadiens plus progressistes que les Étatsuniens, leur admission redonnerait bien des couleurs au parti démocrate.

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Les Canadiens se moquent pour l’instant des intentions trumpiennes. Le premier ministre conservateur de l’Ontario, Doug Ford (photo), dont le frère, Rob, fut le maire sulfureux et stupéfiant de Toronto (2010 – 2014), a dès à présent menacé la Maison Blanche de représailles pour l’application de toutes mesures protectionnistes décidées par le futur président Trump. Il a même plaisanté en souhaitant acheter l'Alaska et en y ajoutant le Minnesota et Minneapolis. L’Ontarien aurait cependant intérêt à se taire s’il ne veut pas connaître une petite « révolution colorée » chez lui. En outre, un scandale mêlant finances et sexe arrive si vite de nos jours…

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Le 21 décembre dernier à Phoenix en Arizona, Donald Trump évoquait l’avenir du canal du Panama. Il critiquait des tarifs de passage onéreux pour les navires étatsuniens. Il s’offusquait de la présence de travailleurs chinois. Ainsi visait-il indirectement le projet chinois de construire au Nicaragua un canal transocéanique concurrent. Fort du succès du canal de Suez inauguré en 1869, le Français Ferdinand de Lesseps propose de construire un canal dans la partie la plus étroite de l’isthme centraméricain. En 1889, les États-Unis rachètent les droits de sa compagnie pour un montant de quarante millions de dollars, puis incitent la bourgeoisie locale à se révolter contre la Colombie. Le Panama devient indépendant en 1903. Un an plus tard, la constitution panaméenne reconnaît aux États-Unis le droit d’intervenir militairement et octroie une région de 1432 km² de part et d’autre du canal. En 1977, Jimmy Carter signe un nouveau traité qui accorde la souveraineté du canal au Panama malgré la présence de six bases militaires US. Le 31 décembre 1999, le Panama acquiert la pleine souveraineté sur tout le canal. Entre-temps, le 20 décembre 1989 commençait l’opération « Juste Cause ». George Bush père ordonnait l’invasion militaire du Panama et l’arrestation du général Noriega accusé de trafic de drogue, largement aidé par la CIA et d’autres officines de l’État profond yankee.

La déclaration de Donald Trump a soulevé un formidable mécontentement populaire au Panama dont la population garde en mémoire cette intervention militaire inique. Les manifestants brandissent des affiches grossières à l’encontre de Trump. Il sera très difficile au prochain secrétaire d’État de convaincre les dirigeants du Panama de rendre le contrôle du canal à moins que les États-Unis s’engagent dans une nouvelle aventure armée comme Trump l’a laissé entendre. Il préconise enfin de changer le golfe du Mexique, vraie « Méditerranée méso-américaine », en golfe de l’Amérique.

Sceptique envers l’utilité de l’OTAN qui forme un grand espace euro-atlantique intégré, y compris avec le Canada et le Groenland, Donald Trump a compris que le XXIe siècle sera le temps des États-continents. Si l’apport démographique du Canada et du Groenland demeure relatif (375.750.000 habitants), les nouveaux États-Unis d’Amérique du Nord et de l’Arctique disposeraient d’une formidable étendue ramassée (21.984.273 km²) avec des ressources minières, énergétiques et agricoles peu exploitées. Les projets d’expansion de Donald Trump ne sont pas à prendre à la légère. Son ambition expansionniste pourrait-elle finalement réconcilier un mouvement trumpiste qui se divise à propos de la question brûlante de l’immigration entre la base MAGA nativiste et les oligarques de la High Tech, Elon Musk en tête ?    

GF-T

  • « Chronique flibustière » n° 139 mise en ligne sur Synthèse nationale, le 14 janvier 2025.

dimanche, 12 janvier 2025

Groenland: Scène géopolitique d’un bras de fer entre les États-Unis et l’Union européenne

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Groenland: Scène géopolitique d’un bras de fer entre les États-Unis et l’Union européenne

par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2025/01/groenland-geopolitische-b...

Depuis sa victoire électorale, Donald Trump a à plusieurs reprises évoqué l’idée que le Groenland devrait devenir une partie intégrante des États-Unis.

Autrefois une île isolée et silencieuse, le Groenland devient de plus en plus le centre d’un jeu d’échecs géopolitique qui attire l’attention des États-Unis et de l’Union européenne. Sa position stratégique et ses ressources naturelles abondantes en font une cible convoitée, et cette lutte d’influence ne restera probablement pas sans conséquences pour l’Europe.

Les autorités locales groenlandaises, qui œuvrent depuis des années à une autonomie progressive vis-à-vis du Danemark, perçoivent cet intérêt croissant de Washington comme une opportunité. D’éventuels investissements américains pourraient aisément remplacer l’aide financière annuelle de 500 millions d’euros que le Danemark accorde à l’île. Mais il ne s’agit pas uniquement d’argent: la question porte sur le pouvoir, l’influence et l’indépendance. Chaque dollar investi par les États-Unis se traduit par une perte de contrôle pour Copenhague.

L’administration Trump avait déjà laissé entendre par le passé son intention de valoriser le Groenland sur le plan stratégique, que ce soit par des contrats d’exploitation des vastes ressources naturelles de l’île ou même par un achat pur et simple de celle-ci. Bien que cette dernière hypothèse semble irréaliste, le message est clair : les États-Unis considèrent le Groenland comme une position clé, tant sur le plan économique que militaire.

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Bruxelles sur la défensive : l’UE peut-elle garder le Groenland ?

Toutefois, l’Union européenne ne compte pas rester les bras croisés face à ce bras de fer. Bruxelles n’aura d’autre choix que d’offrir des fonds supplémentaires au Groenland afin d’éviter son rapprochement avec Washington. Le problème ? L’UE a peu à offrir en comparaison des investissements américains ou des garanties de sécurité stratégiques proposées par les États-Unis.

Le Groenland détient les plus grandes réserves de terres rares hors de Chine – des ressources indispensables à la production de technologies de pointe et aux énergies vertes. De plus, les réserves pétrolières de l’île sont estimées à 110 milliards de barils. Bien que l’extraction soit coûteuse et techniquement complexe, un financement adéquat et des compétences spécialisées permettraient d’exploiter ces richesses. Alors que l’UE tarde à agir, les investisseurs internationaux, en premier lieu les Américains, sont déjà sur le pied de guerre.

Danemark : le grand perdant

Pour le Danemark, cette évolution pourrait avoir des conséquences désastreuses. Le développement économique du Groenland grâce aux investissements étrangers renforcerait considérablement les mouvements indépendantistes locaux. Une éventuelle séparation du Groenland représenterait un coup dur pour Copenhague, tant sur le plan symbolique qu’économique.

En parallèle, le Danemark pourrait se retrouver engagé dans une guerre commerciale avec les États-Unis. Les géants pharmaceutiques danois, qui réalisent chaque année des milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le marché américain grâce à leurs produits amaigrissants, pourraient devenir une cible pour Washington. La politique de lutte contre l’obésité prônée par l’administration Trump pourrait servir de prétexte pour imposer des taxes ou des droits de douane sur les entreprises danoises. Face à cette menace, Copenhague aurait peu de moyens de défense, étant trop dépendante des revenus générés aux États-Unis.

Conclusion : l’Europe dans une impasse

Les événements autour du Groenland illustrent une fois de plus la faiblesse de l’Europe sur la scène géopolitique mondiale. Alors que Washington agit avec fermeté et poursuit résolument ses intérêts stratégiques, Bruxelles apparaît hésitante et réactive. Pour le Danemark et l’UE, le Groenland devient le symbole d’une perte d’influence dans un monde de plus en plus dominé par la politique de puissance.

Le cas du Groenland montre que l’Europe est reléguée à la périphérie géopolitique, tandis que les États-Unis continuent d’étendre leur emprise. Et Bruxelles ? Elle préfère se concentrer sur des questions idéologiques et bureaucratiques, tandis que l’avenir se joue à ses portes.

Après des critiques désastreuses: le livre “Liberté” de Merkel ne peut plus être évalué sur Amazon

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Après des critiques désastreuses: le livre “Liberté” de Merkel ne peut plus être évalué sur Amazon

Source: https://report24.news/nach-verheerenden-rezensionen-merke...

L’establishment médiatique est très enthousiaste quand il évoque les mémoires d’Angela Merkel, parues tout récemment sous le titre pour le moins ironique de “Liberté” (Freiheit). Les citoyens, en revanche, semblent nettement moins convaincus. Amazon a rapidement décidé de suspendre la possibilité de publier des critiques sur le livre.

    “Nous ne pouvons malheureusement pas accepter de critiques pour cet article. Des restrictions concernant la publication de critiques sont en vigueur pour ce produit. Cela peut être dû à diverses raisons, notamment des activités inhabituelles liées aux critiques.”

Cet avertissement, affiché en rouge sur le site d’Amazon, apparaît lorsque l’on tente de laisser un commentaire sur les mémoires d’Angela Merkel.

https://twitter.com/ernsterjuenger/status/186368934200000...

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Les “mémoires tant attendues d’Angela Merkel” divisent: si 55 % des 137 évaluateurs ont attribué cinq étoiles, les critiques à une étoile sont implacables. On y lit des commentaires dénonçant une “autocélébration au lieu d’une réflexion critique”. Le refus d’assumer des erreurs politiques ayant eu des conséquences graves est très mal perçu par de nombreux lecteurs. L’un d’eux commente:

    “Merkel évite systématiquement de reconnaître ses erreurs politiques. Ni la transition énergétique controversée, ni les défis de la crise de l’euro, ni la polarisation de la société engendrée par sa politique migratoire ne sont abordés de manière critique. Ce qui frappe particulièrement, c’est son manque de prise de conscience des tensions provoquées par l’afflux massif de migrants et de demandeurs d’asile en Allemagne. Bien au contraire, on comprend entre les lignes que Merkel, encore aujourd’hui, continuerait à défendre une politique d’accueil sans limite – sans se soucier des conséquences sociales.”

D’autres qualifient le livre de “provocation” et d'“insulte”, et l’un des critiques a titré son évaluation: “La biographie de la femme qui a mené l’Allemagne à sa perte”. La question se pose : voulait-on éviter que de tels commentaires se multiplient ? Le doute est permis.

Un constat révélateur : au final, on n’a même plus la “liberté” d’exprimer son opinion sur le livre de l’ancienne chancelière… Cela semble bien refléter l’Allemagne qu’elle a laissée derrière elle après 16 ans au pouvoir.

jeudi, 09 janvier 2025

L’appétit de Trump

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L’appétit de Trump

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/lappetito-di-trump/

Trump semble avoir un appétit considérable… Si bien que, peu avant son entrée en fonction au Bureau Ovale, il sème la peur à grande dose. Mais pas chez les Russes ou les Chinois, qui pourtant le regardent avec beaucoup de méfiance. C’est aux Européens, ses alliés/ses subalternes, qu’il inspire de la crainte.

Et c’est précisément vers eux qu’il semble diriger ses appétits, toujours plus manifestes et imposants.

Selon le Tycoon, donc, le Groenland, cette grande île subarctique, doit bientôt devenir américaine. Le fait qu’elle continue, officiellement, à faire partie du Danemark ne l’intéresse pas. Pas plus que le fait que ce petit royaume soit un allié des États-Unis. Le Groenland représente une nécessité stratégique pour Washington. Point final.

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Ensuite… le Canada. Trudeau a fait son temps. Mais il a également dû s’en aller, emporté par des scandales de toutes sortes.

Très bien, dit Trump. Il est temps d’en finir avec cette fiction du Commonwealth. Avec ce Canada qui appartient, officiellement, à la Couronne britannique. À un roi lointain, sans importance.

Le Canada est américain. Et, par conséquent, il doit pleinement intégrer les États-Unis.

Les grands médias italiens, et les experts qui pontifient du haut de divers podiums, présentent ces sorties soudaines de Trump comme les signes d’une sorte de folie. Une preuve, selon eux, de l’inadéquation de l’homme à occuper une fonction aussi élevée.

Je me permets de ne pas être d’accord. Car, certes, Trump ne respecte en rien les canons habituels de l’expression politique et diplomatique. Et il a, sans aucun doute, une forte tendance au personnalisme et à l’excentricité. Toutefois, il n’est pas fou. Et, en réalité, il a une vision bien claire de l’Amérique et de son rôle international.

Et cette vision ne lui est pas propre.

Car Trump représente véritablement l’Amérique. Celle, profonde, qui est très éloignée des canons conventionnels et des stéréotypes auxquels nous avons été, pendant trop longtemps, habitués. Et ces stéréotypes correspondent davantage à des élites, ou si l’on préfère, à des cercles internationaux fermés. Américains seulement de nom, en réalité autoréférentiels et éloignés du peuple. De tout peuple, et en particulier du peuple américain.

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Ce peuple, lui, se reconnaît dans Trump. Et dans ses déclarations, même les plus extrêmes. C’est l’Amérique profonde, celle qui travaille et qui produit. Celle qui n’a rien à voir avec la haute finance de Wall Street.

Une Amérique que nous ignorons. Que nous ne connaissons pas et ne comprenons pas. Tout comme, pour elle, nous autres Européens sommes des étrangers. Voire de véritables aliens.

Cette Amérique semble désormais arrivée au pouvoir aux États-Unis. Et décidée à faire sauter les vieux schémas de la politique internationale. Des schémas remontant à la Seconde Guerre mondiale, et peut-être même à des époques antérieures.

Sera-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Difficile à prévoir. Tout comme il est difficile, pour l’instant, de savoir si Trump aura la force et la détermination de mener ce changement jusqu’au bout.

Une chose est toutefois certaine: il représente la seule nouveauté marquante dans un paysage politique stagnant et sclérosé comme l’est, depuis longtemps, celui du prétendu « Occident ».