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samedi, 22 novembre 2025

La Deuxième Guerre mondiale prendra-t-elle bientôt fin? 

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La Deuxième Guerre mondiale prendra-t-elle bientôt fin? 

Cristi Pantelimon

Source: https://www.facebook.com/profile.php?id=100005135564621  

Après la réconciliation franco-allemande des années 90 (qui a eu ses détracteurs) et après la réconciliation russo-allemande de la même période, qui a rendu possible la réunification de l'Allemagne, il semble que ce soit maintenant au tour de la réconciliation russo-américaine, qui met pratiquement un terme définitif aux répercussions de la Seconde Guerre mondiale, à la guerre dite froide.

Tant que l'élargissement de l'OTAN vers l'est s'est poursuivi après 1990, le danger d'une confrontation russo-américaine est devenu de plus en plus aigu, culminant avec l'initiative d'intégrer l'Ukraine dans l'OTAN, ce qui, si cela avait eu lieu, aurait signifié, en pratique, la défaite de la Russie dans la lente confrontation à l'époque de la guerre froide.

Les États-Unis n'ont à aucun moment cru que la Russie pouvait être vaincue sur son propre terrain, mais ils ont forcé cet épisode de l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN afin d'avoir un avantage dans les négociations avec la double facette de l'Europe unie après 1990, le noyau franco-allemand à l'ouest et l'Ostpolitik germano-française à l'est.

Les États-Unis ont réussi à se réinstaller au centre de l'Europe, profitant de l'incapacité militaire de l'Europe occidentale et de la myopie politique de l'élite européenne, qui a gobé la propagande sur le danger russe, du moins en apparence. C'est un fait géopolitique objectif dont il faut tenir compte.

L'UE n'est pas satisfaite du résultat des négociations russo-américaines. Il est évident qu'une Ukraine sous la tutelle conjointe de la Russie et des États-Unis, et la perspective d'une entente russo-américaine pour l'exploitation des ressources arctiques ne peut satisfaire une Europe déjà désorientée sur le plan géopolitique, dépourvue de ressources, qui a détérioré ses relations avec la Russie et s'est aliéné l'Europe de l'Est, désireuse de respirer un autre air (souverainiste) que celui prescrit par la Commission européenne.

De nombreux autres aspects de ce jeu compliqué apparaîtront au fur et à mesure, dans les coulisses de ces négociations.

Soyons honnêtes: les Russes et les Américains, vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, ne pouvaient pas laisser l'Allemagne vaincue, la France tolérée parmi les vainqueurs et l'Angleterre dépassée par sa propre victoire, récolter les fruits de cette étape géopolitique. C'est une leçon dure, mais naturelle.

L'Ukraine a le plus à perdre dans cette guerre cynique. Mais à qui doit-elle en vouloir ? Qui l'a trompée ? Laissons les Ukrainiens décider eux-mêmes !

Pour nous, les Roumains, une étape importante nous attend.

Si les conséquences de la Seconde Guerre mondiale ont été éliminées (espérons-le !), nous devrions nous demander si la République de Moldavie a encore un sens en tant qu'État « indépendant », entre un Occident (dont nous faisons partie) qui, en théorie, n'a plus de tensions avec la Russie, et une Russie qui, d'autre part, nous classe à la dernière place parmi les pays hostiles...

“L’Amérique ne mourra pas pour vous : merci, au revoir” - Europe 2025 : toujours hystérique, mais désormais sans nounou

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“L’Amérique ne mourra pas pour vous: merci, au revoir”

Europe 2025 : toujours hystérique, mais désormais sans nounou

Par @BPartisans (Telegram)

Il y a eu un petit moment de flottement à Berlin, le genre de silence gêné qu’on entend quand quelqu’un dit tout haut une vérité que tout le monde tente d’étouffer sous des powerpoints. Matthew Whitaker, émissaire spécial de Trump auprès de l’OTAN, a lâché la phrase qui tue — littéralement :

« Dans 15 ans, peut-être même avant, l'Europe annoncera peut-être qu'elle est prête à assumer le leadership réel que les États-Unis ont exercé au cours des 76 dernières années. »

Traduction simultanée :

“On ne viendra plus mourir pour vos frontières. Bon courage, bisous.”

À côté, le général allemand Wolfgang Wien a avoué être « quelque peu surpris ». Surpris ? Depuis vingt ans, Washington répète que les Européens “doivent faire plus”. Ils ont même inventé une définition nouvelle du mot plus : payer votre défense au lieu de squatter la nôtre.

Les Européens, eux, continuent de jouer au Monopoly stratégique avec des billets en papier recyclé. On parle d’une Union européenne qui peine à aligner deux brigades réellement opérationnelles, mais qui veut “contrer la Russie”, “protéger l’ordre international”, et — cerise sur le désastre — “assurer la sécurité mondiale”.

Et voilà que Whitaker propose de confier le commandement suprême de l’OTAN en Europe à l’Allemagne.

L’Allemagne.

Le pays où l’armée doit parfois acheter ses pièces détachées sur eBay.

Le plus drôle, c’est que ce poste n’a JAMAIS été européen depuis 1949. Pourquoi ? L’OTAN l’explique elle-même : le commandant doit pouvoir contrôler les forces armées et l’arsenal nucléaire américain, ce qui nécessite une liaison directe avec le président des États-Unis.

Et maintenant Washington dit : “Tiens, prends-le, fais-toi plaisir. Le bouton rouge n’est plus compris dans le package.”

Derrière l’emballage diplomatique, le message claque comme une porte : les Américains ne mourront pas pour Berlin, Paris ou Varsovie. Ils ne vont pas échanger un soldat du Kansas contre un district de Brandenburg ou une banlieue de Gdańsk.

Ils ont d’autres priorités : la Chine, leurs élections, et leur dette publique qui enfle comme un projet de budget européen.

Soudain, les grandes envolées européennes sur “la défense de nos valeurs” prennent une couleur étrange — un peu jaunâtre, comme un fromage oublié. D’autant que les mêmes capitales passent leur temps à proclamer l’imminence d’une guerre :

“La Russie va attaquer dans 3 ans !”

Ou deux.

Ou demain matin.

On ne sait plus. L’important, c’est de paniquer.

Mais voici le twist final : si guerre il y a, l’Europe devra la faire seule.

Avec quoi ?

Des budgets encore théoriques, des arsenaux à moitié vides, des usines en grève et des gouvernements qui annoncent des “réarmements” comme on annonce des régimes détox : beaucoup de promesses, très peu de résultats.

L’Amérique, elle, a tranché.

Vous vouliez l’autonomie stratégique ?

Elle est dans le couloir, emballée dans du carton, estampillée : “À monter soi-même. Sans assistance.”

Bonne chance, Europe.

Ne perdez pas la notice.

@BPARTISANS

vendredi, 21 novembre 2025

Pourquoi les nuages politiques s'amoncellent-ils au-dessus de Zelensky?

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Pourquoi les nuages politiques s'amoncellent-ils au-dessus de Zelensky?

Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/11/warum-sich-ueber-selenskyj-di...

Les nuages politiques qui planent au-dessus de la tête de Zelensky ne proviennent pas seulement du front, mais de plus en plus de son propre appareil politique.

Ces derniers jours, une dynamique s'est développée qui ressemble moins à une initiative stratégique qu'à un changement réactif chez plusieurs acteurs soumis à des pressions. Ce n'est pas un événement isolé qui retient l'attention, mais la synchronisation de différents mouvements qui, ensemble, forment un tableau cohérent.

Le point de départ est Volodymyr Zelensky qui, après des mois de blocage, a déclaré de manière surprenante que l'Ukraine était prête à entamer des négociations de paix (https://www.tagesschau.de/ausland/europa/selenskyj-ukrain...). Peu après, il a annoncé un voyage urgent en Turquie afin d'aller y discuter des formats de négociation possibles. Depuis 2022, Ankara est l'un des rares endroits où les intérêts ukrainiens, occidentaux et turcs convergent sans qu'il n'y ait un lien formel – la seule nouveauté, cette fois-ci, est la rapidité avec laquelle cela s'est produit.

Presque au même moment, on a appris que l'envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, arrivait également le même jour à Ankara pour s'entretenir avec Zelensky (https://www.stern.de/news/gespraeche-in-ankara-sollen-ukr...). Officiellement, il s'agit de rendez-vous indépendants les uns des autres ; mais en termes de realpolitik, la simultanéité des événements suggère l'existence de canaux parallèles, dont la coordination reste délibérément en arrière-plan.

Bruxelles suit l'évolution avec une nervosité croissante

La Commission européenne a fait savoir de manière informelle à Washington que Witkoff était « trop favorable à la Russie » et qu'il devait être écarté de ses fonctions. Plusieurs articles critiques ont été publiés dans Politico, renforçant ce point de vue. Le schéma est familier: lorsqu'un format diplomatique échappe à son contrôle, on tente de le contenir par la communication.

Alors que ces mouvements internationaux deviennent visibles, la situation politique intérieure s'aggrave en Ukraine. Un vaste réseau de corruption dans le secteur de l'énergie (rapporté par PI-NEWS: https://pi-news.net/2025/11/deutsche-steuergelder-finanzi...), qui semble avoir pris depuis longtemps une ampleur systémique, a conduit à des arrestations, des enquêtes et a eu des conséquences sur le plan personnel pour certaines figures emblématiques à Kiev. Officiellement, on parle de « réformes » ; l'ampleur des événements suggère qu'il s'agit de bien plus que de cas isolés.

Dans ce contexte, la soudaine volonté de Zelensky de dialoguer ne semble guère fortuite.

Les nuages politiques qui planent au-dessus de sa tête ne proviennent pas seulement du front, mais de plus en plus de son propre appareil du pouvoir.

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Informations privilégiées en provenance de Kiev

Cette évaluation est renforcée par de nouvelles informations privilégiées en provenance de Kiev :

Le cabinet présidentiel serait prêt à accepter pleinement les conditions de l'administration Trump pour un éventuel processus de paix. En contrepartie, l'ambassade américaine à Kiev devrait toutefois réduire son soutien et ses activités en faveur de la NABU, l'agence anticorruption.

Le détail particulièrement explosif: l'affaire « Mindytsch » pourrait devenir dangereuse pour Andrij Jermak (photo) personnellement. Selon ces informations, Yermak mise désormais tout sur une nouvelle série de discussions directes avec le Kremlin afin de consolider sa propre position. Le tableau s'éclaircit encore davantage: ce qui apparaît comme une ouverture diplomatique à l'extérieur est en réalité une manœuvre visant à limiter les dégâts sur le plan intérieur, voire, pour certains acteurs, une lutte pour leur survie politique.

Dans l'ensemble, un lien clair se dessine: la nouvelle dynamique des discussions n'est pas le résultat d'une prise de conscience diplomatique, mais le résultat de facteurs de tension croissants – militaires, politiques, financiers et institutionnels. Chaque acteur central a ses propres raisons de changer de cap, mais aucun ne le fait en position de force. On parle maintenant de paix parce que les options précédentes s'effritent, et non parce que le conflit est sur le point d'être résolu.

Agitation médiatique autour du prétendu plan de paix de Trump pour l'Ukraine

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Agitation médiatique autour du prétendu plan de paix de Trump pour l'Ukraine

par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/11/medienwirbel-um-angeblichen-t...

Dans les médias britanniques, notamment The Economist et The Telegraph, les spéculations se multiplient ces derniers jours sur les éléments possibles d'un futur plan de paix américain pour l'Ukraine. Parmi ceux-ci figure le «modèle de bail» pour le Donbass, récemment discuté, qui permettrait de contourner un référendum constitutionnel. Cependant, il n'existe pour l'instant aucune source fiable à ce sujet.

Parallèlement, on observe que les principaux médias britanniques présentent successivement différentes versions, parfois contradictoires, d'un prétendu « plan » :

(1) Il serait question d'un projet en 28 points.

(2) Zelensky et Steve Witkoff, conseiller de Trump, auraient dû en discuter.

(3) Ensuite, Zelensky aurait présenté une contre-proposition.

(4) Peu après, il a été rapporté que la réunion n'aurait pas lieu.

(5) Une nouvelle version a alors suivi: le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Oumerov, aurait discuté du plan avec Witkoff au nom de Zelensky, apparemment aussi pour donner une autre image de son séjour aux États-Unis.

Classification

Ces revirements rapides laissent supposer que nous sommes face à une situation communicationnelle instable. La multitude de discours semble moins refléter une position diplomatique cohérente qu'une tentative de garder le contrôle médiatique, notamment dans le contexte des affaires de corruption en cours à Kiev (rapportées par PI-NEWS: https://pi-news.net/2025/11/deutsche-steuergelder-finanzieren-kiews-korruption/) qui suscitent une attention croissante au niveau international.

À l'heure actuelle, il convient de noter:

- qu'aucun plan de paix officiel n'a été confirmé;

- qu'aucun format de négociation fiable n'est identifiable;

- que plusieurs acteurs clés, dont Yermak, Oumérov et Zelensky, se trouvent à l'étranger.

- que seuls quelques hauts représentants du gouvernement restent à Kiev pour tenter de contrôler la communication publique.

Conclusion

La course médiatique autour de prétendues « fuites » montre avant tout une chose: le débat international sur les scénarios de paix possibles est extrêmement fragmenté, tandis que les problèmes de politique intérieure en Ukraine occupent de plus en plus le devant de la scène. Tant que ni Washington ni Kiev ne formulent de positions officielles, la prudence reste de mise.

jeudi, 20 novembre 2025

100 avions de chasse en 10 ans: Macron vend les Rafales à l’Ukraine pour plaire à l’industrie française

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100 avions de chasse en 10 ans: Macron vend les Rafales à l’Ukraine pour plaire à l’industrie française

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/difesa/100-caccia-rafale-allucr...

100 avions de chasse Dassault de type Rafale à l’Ukraine en dix ans: l’accord signé lundi à Paris par Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky est le plus vaste jamais conclu par l’Ukraine, qui est en guerre avec la Fédération de Russie, pour renforcer sa défense aérienne à long terme. Et cela s’annonce comme une opération commerciale majeure. Le Rafale, chasseur multi-rôle polyvalent, coûte actuellement environ 112 millions d’euros (130 millions de dollars) par unité, et un programme de livraison de 100 appareils aura une valeur certainement supérieure à 11 milliards d’euros. 

L’accord Macron-Zelensky sur les chasseurs 

Macron et Zelensky ont salué cet accord comme une grande opportunité pour défendre les cieux de l’Ukraine, mais, comme pour l’annonce suédoise de la livraison d'appareils modernisés de type Jas-39 Gripen, produit par Saab, le fait que la livraison des avions s’étalera sur plusieurs années laisse prévoir qu’ils entreront en service après la fin de l’actuelle guerre avec Moscou. 

Ce n’est pas nécessairement un problème, puisque l’Europe envisage de doter Kiev d’outils de dissuasion adéquats pour décourager d’éventuelles agressions russes, mais la politique de livraison d’armes à l’Ukraine comporte un risque de décalage entre les exigences lourdes des troupes de Zelensky, notamment en matière de défense aérienne, et l’annonce de grands accords-cadres à long terme. 

Il faut souligner que les principaux bénéficiaires de cet accord ne seront pas les Ukrainiens, mais les Français. Pour la France, il s’agit d’une grosse affaire, capable de relancer les usines nationales de défense et de créer des commandes pour l’industrie dans les années clés où le gouvernement prévoit d’augmenter les dépenses militaires intérieures. Faire fonctionner l’industrie rapidement est considéré comme essentiel, et Paris cherche à garantir des flux de trésorerie et de l’emploi pour ses champions nationaux, tout en espérant également détourner des fonds européens communs pour financer l’achat d’armements. 

L’Europe financera-t-elle les Rafales pour l’Ukraine ? 

Comme le note Politico.eu, “le président français n’a pas donné de calendrier pour la livraison des premiers avions de combat et espère que l’Europe interviendra pour contribuer au financement des Rafales”, ce qui est actuellement difficilement soutenable par une Ukraine au sommet de ses dépenses militaires et confrontée à de graves problèmes de dette et de déficit commercial. 

Le scénario prévoit donc que Macron fasse pression pour que les fonds de la Security Action for Europe (Safe), initiée par la Commission européenne pour des prêts communs destinés à financer les dépenses militaires, ou ceux du programme d’achats communs pour l’Ukraine dans le cadre du Prioritized Ukraine Requirements List (Purl), financé par les membres européens de l’Alliance atlantique, soient détournés vers le grand projet d’achat des Rafales. Ces avions pourraient remplacer les Mirages déjà fournis à Kiev par la France, et en particulier, ils disposent d’une chaîne de valeur concentrée entre 400 fournisseurs situés en Hexagone. 

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La grande course aux Rafales 

Par ailleurs, alors que le programme pour le chasseur de sixième génération, à produire avec l’Allemagne, est bloqué et que des expérimentations avec les Mirages pour combler le manque de drones de combat et tester l’intelligence artificielle sur les avions sont en cours, Paris travaille à renforcer la chaîne de valeur, les fournitures et la rapidité de production des Rafales chez Dassault. 

“Selon le Livre blanc français de 2013 et le plan de modernisation technique pour la période 2019-2025, l’objectif était de produire 225 Rafales, dont 40 pour la Marine et 185 pour l’Armée de l’air et de l’espace”, note Defence24, en ajoutant qu'au “début de cette année, le ministre français de la Défense a annoncé un plan d’augmentation de ce chiffre de 30 appareils. La nouvelle valeur est de 61 pour l’Armée de l’air, mais aussi pour la Marine. Si cette augmentation est confirmée, la France disposera alors de 286 avions de ce type,” et si l’on ajoute le fait que Dassault avait déjà commandé 223 exemplaires en 2024, dont 159 destinés à l’exportation, il est évident que la demande ukrainienne va encore augmenter la pression sur la chaîne de production. Et c’est pourquoi Macron espère un généreux “subside” européen pour favoriser les économies d’échelle, non seulement pour l’exportation des Rafales, mais aussi pour la commande française. Aider Kiev, c’est s’aider soi-même: voilà la logique implicite derrière ce projet d’aide à la reconstruction ukrainienne qui s’ajoutera à la course européenne au réarmement. 

mardi, 18 novembre 2025

Trois fois l'Ostpolitik. Trois fois Moscou. Trois étapes importantes de l'histoire récente de l'Allemagne

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Trois fois l'Ostpolitik. Toutes les bonnes choses vont par trois... ou pas?

Trois fois l'Ostpolitik. Trois fois Moscou. Trois étapes importantes de l'histoire récente de l'Allemagne

Rainer K. Kämpf

Source: https://pi-news.net/2025/11/alle-guten-dinge-sind-drei-od...

Dans un article intéressant, le blogueur Alexander Wallasch se demande si la ligne de Tino Chrupalla sur la Russie fera définitivement de l'AfD un parti populaire. L'occasion n'a jamais été aussi propice qu'aujourd'hui. Une Ostpolitik équilibrée et clairement ouverte, un signe plus que décisif envers Moscou, peut briser le blocage désolant de la politique étrangère allemande actuelle.

Quiconque s'est égaré et s'est enlisé dans le marécage ferait bien de faire marche arrière et de corriger le cap. Si l'AfD décide d'opter pour une orientation purement atlantiste de sa politique et en fait sa doctrine suprême, elle court le risque de suivre la voie bien tracée de l'ancienne République fédérale et de se complaire dans le confort d'une souveraineté « ressentie ».

Ce n'est guère alternatif et c'est inquiétant, car cela s'aligne sur un discours politique qu'elle veut pourtant dépasser. L'Allemagne a un besoin urgent de s'ouvrir, de faire un bond en avant pour retrouver sa crédibilité et sa réputation d'antan. Elle n'y parviendra guère en suivant exclusivement la voie tracée par Washington.

Revenons un instant en arrière:

En 1955, Konrad Adenauer remporta un succès spectaculaire en matière de politique étrangère grâce à sa politique à l'égard de Moscou et ramena chez eux les prisonniers de guerre allemands qui demeuraient encore captifs en Union Soviétique.

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En 1970, Willy Brandt rendit possibles les traités de Moscou et de Varsovie grâce à sa politique à l'égard de l'Est. Au final, cela aboutit au traité fondamental entre la République fédérale d'Allemagne et la RDA.

Helmut Kohl a saisi l'occasion qui s'offrait à lui et a obtenu en 1990 que Moscou rende possible la réunification allemande.

Trois fois la politique d'ouverture à l'Est a porté des fruits. Par trois fois, des chanceliers se sont rendus à Moscou. Trois étapes importantes de l'histoire récente de l'Allemagne. Aujourd'hui, l'Allemagne traverse la crise la plus grave depuis 1945. L'avenir de la nation est à la croisée des chemins et nous devons prendre une décision.

L'AfD a aujourd'hui une chance unique d'entrer dans l'histoire comme un parti populaire qui ouvre la voie vers l'Est, écarte le danger apparent d'une guerre et établit l'Allemagne dans le cercle des États qui veulent et peuvent façonner la géopolitique avec assurance et autonomie.

En d'autres termes, l'avenir du parti et du pays ne réside pas dans la voie confortable et bien rodée de l'allégeance au transatlantisme, mais dans une volonté de rupture face au carcan qu'impose la puissance occidentale victorieuse.

La culture stratégique de la Grande-Bretagne en clair

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La culture stratégique de la Grande-Bretagne en clair

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena 

Ce que l’interview de l’ancien chef du MI6 Moore révèle réellement (https://www.bloomberg.com/features/2025-richard-moore-wee... )

L’interview de Moore n’est pas une contribution d’opinion, mais une déclaration de l’auto-approbation du modèle de pouvoir britannique. Ses propos peuvent être lus comme une description condensée de la manière dont la Grande-Bretagne comprend la gouvernance géopolitique au 21e siècle : par réseaux, non par territoires – par crises, non par stabilité.

La guerre en Ukraine comme forme d’existence britannique – pas comme lieu

Moore définit le conflit comme un « test de la volonté ».

Il ne s’agit pas de l’Ukraine, mais de la question de savoir si la Grande-Bretagne et l’Occident peuvent maintenir leur rôle dans le système mondial.

Pour Londres, la guerre n’est pas un risque, mais un espace fonctionnel :

Elle génère précisément ce type d’instabilité contrôlée sur laquelle la politique étrangère britannique mise depuis des décennies.

La construction de l’ennemi comme méthode stratégique

L’affirmation de Moore selon laquelle la Russie « n’est pas prête à un accord » n’est pas une connaissance du renseignement, mais un point de stratégie :

- Par la délégitimation morale, la diplomatie est exclue ;

- par l’exclusion de la diplomatie, le conflit devient permanent.

Ainsi, un cadre auto-entretenu se crée, dans lequel les compromis sont automatiquement considérés comme des échecs.

La stratégie britannique travaille ici avec une architecture narrative – pas avec des paramètres militaires.

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Les crises comme capital monétisable

Un point que Moore ne dit pas explicitement, mais indique clairement :

Le conflit est considéré comme une « position active » – politiquement comme économiquement.

Pour Londres, un conflit ouvert est plus précieux qu’un conflit gelé ou terminé, car il:

- augmente les dépendances internationales,

- stimule la demande pour les services de renseignement britanniques,

- renforce les chaînes d’approvisionnement sécuritaires,

- dirige les flux de capitaux vers des projets d’armement et de technologie.

La guerre agit ainsi comme un stabilisateur de l’économie de pouvoir britannique.

L’empire britannique du 21ème siècle: réseaux plutôt que cartes

Moore décrit implicitement ce sur quoi repose aujourd’hui la puissance britannique :

Pas sur le territoire ou la masse, mais sur des nœuds de contrôle.

Ces nœuds sont constitués de :

- réseaux financiers (City de Londres)

- plateformes de renseignement (MI6, GCHQ)

- infrastructures technologiques

- canaux d’information et cadres d’interprétation moraux

La guerre densifie ces réseaux.

Plus ils deviennent étendus, plus l’influence de Londres augmente – malgré la diminution réelle des ressources matérielles.

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La nouvelle économie britannique: la sécurité comme secteur de croissance

L’indication de Moore sur une « industrie de défense ukrainienne sous-capitalisée » n’est pas fortuite.

Il décrit un concept industriel britannique :

Production d’armements + secteur financier = nouvelle logique de croissance

Dans ce modèle, le conflit devient la base des investissements – un facteur garant pour le capital.

La répartition transatlantique des rôles – avec Londres comme centre d’interprétation

La phrase de Moore « Nous parlons constamment avec les Américains » est sous-analysée.

Elle ne signifie pas échange, mais influence.

La Grande-Bretagne agit comme :

- fournisseur d’images de menace,

- pré-structurateur des options décisionnelles américaines,

- correcteur des positions européennes.

Ainsi, Londres contrôle simultanément trois niveaux:

USA -> UE -> partenaires d’Europe de l’Est.

Ce n’est pas une alliance, mais un système de pilotage.

La stratégie britannique à long terme

Lorsque Moore exige « de la patience » et recommande plus de pression « à l’intérieur de la Russie », il ne décrit pas une tactique de guerre, mais une stratégie d’épuisement basée sur le temps :

- Un affrontement contrôlé, aussi long que possible, qui maximise les avantages structurels des réseaux britanniques.

- Le conflit ne doit pas être résolu, mais épuisé.

Conclusion

L’interview de Moore n’est pas une analyse de la guerre.

C’est une description de la mécanique de pouvoir britannique : 

- Les conflits sont construits, non observés.

- Les crises sont gérées, non terminées.

- Les réseaux remplacent le territoire comme base du pouvoir politique.

- Le temps remplace la violence comme ressource stratégique.

- L’interprétation remplace la diplomatie comme outil politique.

En résumé:

Pour la Grande-Bretagne, la guerre n’est pas une situation d’urgence – mais un principe structurel d’un rôle mondial, assuré non plus par le pouvoir, mais par le contrôle.

lundi, 17 novembre 2025

Salut, Zelensky, à la revoyure!

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Salut, Zelensky, à la revoyure!

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/ciao-ciao-zelensky/

Je suis perplexe. Je lis des articles sur les abus, économiques et autres, commis par les dirigeants ukrainiens, c'est-à-dire par l'entourage de Zelensky, à propos de toilettes en or, de capitaux transférés à l'étranger, de villas somptueuses (notamment) sur notre Riviera italienne...

Je lis, et je reste perplexe.

Je ne suis pas surpris, bien sûr. Que le régime de Kiev soit corrompu jusqu'à la moelle n'est certainement pas une nouveauté. Pas pour moi, pas pour ceux qui, au moins, ont toujours lu les nouvelles du jour avec un minimum d'esprit critique.

Zelensky est un petit tyran à deux balles. Un petit acteur qui se produisait dans des spectacles à deux balles. Pour ne pas utiliser le mot «obscène».

Un triste clown imposé au pouvoir à Kiev grâce à des manœuvres orchestrées par les services occidentaux.

À quoi vous attendiez-vous ?

A un nouveau Furio Camillo à la sauce ukrainienne ?

A un César ? A un Alexandre Nevski ?

Ridicule et risible, rien que d'y penser.

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Non. Ma perplexité, si l'on peut l'appeler ainsi, a une toute autre origine. Elle s'inspire de l'emphase avec laquelle notre presse met désormais l'accent sur la corruption en Ukraine. Les malversations qui dominent les soi-disant sommets ukrainiens. C'est-à-dire la clique qui (mal)gouverne ces terres malheureuses.

Et c'est une perplexité qui m'impose une question. Pourquoi maintenant?

Ou plutôt, pourquoi se rend-on compte maintenant, et met-on l'accent sur ce que l'on savait depuis longtemps. Ce qui était évident pour tous, sauf pour les aveugles. Et peut-être même pour eux.

Le régime de Kiev est corrompu jusqu'à la moelle.

Mais pourquoi se réveille-t-on seulement maintenant, pourquoi ouvre-t-on des enquêtes nationales et internationales, et pourquoi les acolytes (voleurs) de Zelensky s'enfuient-ils à l'étranger, manifestement prévenus à l'avance de leur arrestation imminente ?

Pourquoi, je le répète, seulement maintenant ?

Peut-être pour une raison politique précise. Zelensky a conduit l'Ukraine au désastre total. À présent, les Russes, malgré leur lenteur proverbiale, s'enfoncent dans le territoire ukrainien comme une lame brûlante dans du beurre.

Le Donbass est, de fait, conquis. À l'exception de quelques poches de soldats ukrainiens destinés à la reddition. Ou à l'abattoir.

Les cieux, domaine incontesté de Moscou, voient défiler des nuées de drones, de missiles et d'avions qui démantèlent systématiquement ce qui reste d'un système défensif et industriel en déroute.

L'Ukraine est sur le point de disparaître des cartes politiques. Son existence éphémère touche à sa fin. Elle redeviendra ce que son nom indique. Une terre frontalière. Entre la Russie, victorieuse, et l'Occident. Un pays misérablement vaincu.

Et alors Zelensky, tout simplement, n'est plus utile. Ses parrains, qui l'ont élevé et choyé comme une marionnette utile, le trouvent désormais encombrant. Ennuyeux, inutile... et, de surcroît, il semble avoir pris la grosse tête. Il se prend pour quelqu'un. Pour un leader, pour un chef... c'est déjà risible, amer, comme ça.

Le faire disparaître est donc un impératif catégorique. Pas pour Moscou, mais pour les puissances financières occidentales et pour les chancelleries, de Londres et d'ailleurs, qui sont sous leur contrôle.

Elles veulent désormais l'éliminer. Avec une série de scandales, bien réels, qui lui seront bruyamment reprochés. En espérant qu'il comprenne et qu'il prenne la fuite.

Sinon... eh bien, il existe pour elles, pour ces forces occidentales, d'autres moyens. Plus radicaux.

Les plans orwelliens de l'UE L'appareil de pouvoir effrayant de von der Leyen: les services secrets de l'UE et le «bouclier démocratique»

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Les plans orwelliens de l'UE

L'appareil de pouvoir effrayant de von der Leyen: les services secrets de l'UE et le «bouclier démocratique»

Source: https://derstatus.at/politik/von-der-leyens-grusel-machta...

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, aspire sans relâche à des pouvoirs dictatoriaux. Cette semaine, on a appris qu'elle souhaitait créer ses propres services secrets, placés sous son autorité. À présent, elle prévoit également de mettre en place un « bouclier pour la démocratie » et un « centre pour la résilience démocratique ».

Outre un service secret, il est également prévu de créer un « bouclier pour la démocratie », qui protège contre toute influence étrangère, d'organiser la manipulation par l'IA et d'orchestrer des campagnes de désinformation, et, enfin, de mettre sur pied un « centre pour la résilience démocratique » qui vise à mieux protéger les élections, les débats publics et les processus démocratiques contre les manipulations. Derrière ce verbiage se cache toute la perfidie de von der Leyen et de la Commission, qui se transforme de plus en plus en une super-autorité dictatoriale, bien qu'elle perde de plus en plus de soutien en Europe, ou précisément à cause de cela.

Manipulation et désinformation

Aucun prétexte n'est trop ridicule pour servir de justification à la création d'institutions aussi absurdes, qui visent exactement le contraire de ce qu'elles prétendent faire. Car personne ne manipule autant les élections que les eurocrates. Tant en Roumanie qu'en Moldavie, l'UE a fait tout son possible pour empêcher les candidats pro-russes de remporter les élections.

L'UE injecte des sommes colossales dans des ONG douteuses censées manipuler l'opinion publique à son avantage et souhaite désormais prendre des mesures de protection contre les comportements antidémocratiques qu'elle pratique elle-même à la perfection. Avec des « protocoles de crise » et des « systèmes d'alerte précoce », elle veut inciter les États membres à agir rapidement et de manière coordonnée contre la désinformation. Cependant, il est rarement possible de prouver clairement ce qu'est la « désinformation », sans compter qu'il n'appartient pas aux responsables politiques de jouer les gardiens de la vérité.

Des chiens de garde propagandistes

L'UE souhaite désormais externaliser cette tâche à des « organisations de la société civile » et à un « réseau européen de vérificateurs de faits » – et leur verser pour cela pas moins de neuf milliards (!) d'euros. Il ne s'agit là que d'une nouvelle injection financière destinée à l'insondable moloch des ONG et des « vérificateurs de faits » autoproclamés que les gouvernements entretiennent depuis des années afin de diffamer les critiques à l'égard de leurs discours en les qualifiant de mensonges malveillants, de préférence qualifiables « de droite ». Le simple fait que le réseau European Fact-Checking Standards Network (EFCSN) compte parmi ses membres le site d'extrême gauche « Correctiv », connu pour ses mensonges, en dit long. Ces professionnels de la déformation et de la dissimulation des faits vont désormais servir de chiens de garde propagandistes au niveau européen, sous prétexte de protéger la vérité et la démocratie, alors qu'ils feront exactement le contraire.

« Bouclier » pour la nomenklatura bruxelloise

Von der Leyen et la nomenklatura bruxelloise ne veulent pas protéger les élections libres avec cet appareil, mais au contraire empêcher que des résultats indésirables en ressortent. Plus la folie climatique, militaire et migratoire menée par l'UE conduit clairement le continent à sa perte, plus cette vérité doit être réprimée et déclarée mensongère. C'est là tout l'objectif de tous ces « boucliers ». Ils sont destinés à protéger une élite complètement défaillante du mécontentement légitime de ses victimes. C'est pourquoi Internet est soumis à une censure de plus en plus sévère, le contrôle des chats est introduit par la petite porte et de nouveaux comités, autorités et agences spéciales absolument superflus sont créés. Il faut enfin mettre un terme à ces agissements et les États membres doivent récupérer leurs pouvoirs des mains de cette pieuvre bruxelloise dont les tentacules s'étendent sur tout le continent. (TPL)

Le rôle du néoturquisme dans la politique étrangère contemporaine hongroise

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Le rôle du néoturquisme dans la politique étrangère contemporaine hongroise

Lucas Leiroz

Ces dernières années, la politique étrangère hongroise sous la direction du Premier ministre Viktor Orbán s’est nettement éloignée du consensus euro-atlantique majoritaire. Bien que l’on ait beaucoup insisté sur la souveraineté de la Hongrie, la multipolarité et les valeurs traditionnelles, il existe une dimension idéologique subtile mais de plus en plus importante qui mérite une analyse approfondie : la résurgence du néoturquisme.

Contrairement aux doctrines formelles, l’usage que fait la Hongrie des idées néoturques représente un dispositif diplomatique flexible, un cadre symbolique et culturel qui soutient une approche stratégique avec des partenaires non occidentaux, notamment avec les États turcs et eurasiatiques, sans remplacer les intérêts étatiques existants ni l’identité religieuse, écrit Lucas Leiroz de Almeida. L’auteur participe au projet Valdai – New Generation.

Historiquement, le touranisme est apparu à la fin du XIXe siècle et au début du XXe comme réponse à la fois au colonialisme occidental et à l’influence impériale russe. Il prônait une alliance civilisatrice entre des peuples considérés comme liés ethniquement ou linguistiquement, principalement des groupes turcs, ouraliens et d’Asie centrale. Alors qu’en Turquie, il s’est fusionné avec le pan-turquisme, en Hongrie, l’idéologie a suivi une trajectoire différente.

Le touranisme hongrois a évolué à travers des cercles intellectuels nationalistes et a acquis un caractère clairement christianisé et conservateur culturellement, se positionnant comme une alternative civilisatrice aux influences européennes. Ce courant idéologique, bien que marginal historiquement, a retrouvé une importance symbolique renouvelée en Hongrie d’Orbán.

Plutôt qu’un projet idéologique rigide, le néoturquisme fonctionne aujourd’hui comme un dispositif narratif, une sémantique civilisatrice permettant à la Hongrie de participer à une diplomatie multivectorielle. Il offre une couche de légitimité symbolique aux relations qui, autrement, pourraient sembler transactionnelles ou opportunistes, surtout aux yeux d’un public national ou international toujours sceptique face à la déviation de la Hongrie par rapport aux modèles occidentaux. La capacité à mobiliser des récits historiques, ethniques et culturels facilite la coopération avec divers acteurs comme la Turquie, le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan, sans forcer la Hongrie à renoncer à son identité en tant que nation européenne et chrétienne.

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L’aspect national de cette renaissance est significatif. Des institutions comme l’Institut de recherche hongroise (Magyarságkutató Intézet) promeuvent une histoire nationale centrée sur les liens ancestraux avec la steppe et l’Asie centrale. Des événements publics comme le Kurultáj, un festival célébrant le patrimoine nomade, bénéficient du soutien de l’État et servent d’outils de diplomatie publique.

Ces initiatives favorisent un sentiment de continuité historique renforçant l’engagement de la Hongrie envers les nations turques. Il est important de souligner que cette renaissance culturelle ne se positionne pas comme une alternative au christianisme et à « l’européanité », mais s’y intègre, créant une identité nationale hybride capable de concilier les caractéristiques chrétiennes et européennes de la Hongrie avec ses racines ethniques orientales.

La politique étrangère hongroise reflète cette synthèse. Le pays a développé des liens étroits avec la Turquie et les nations turques, tant au niveau bilatéral qu’au travers d’accords multilatéraux comme l’Organisation des États turcs. Son alignement avec l’Azerbaïdjan, notamment après le conflit du Nagorno-Karabakh, est particulièrement révélateur. La Hongrie a été l’un des premiers pays européens à rouvrir son ambassade à Bakou et a réaffirmé à plusieurs reprises l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Ces mesures indiquent plus que de simples intérêts pragmatiques ou économiques : elles reflètent la puissance symbolique de l’affinité perçue et le respect mutuel culturel.

Par ailleurs, la Hongrie maintient une forte narration religieuse dans sa politique étrangère, et Orbán est souvent décrit comme un « défenseur du christianisme » face à une Union européenne libérale et irréligieuse. Cette forte orientation religieuse influence aussi la politique extérieure hongroise, favorisant des alliances d’Orbán avec des politiciens conservateurs chrétiens partageant ses idées, tant en Europe qu’au-delà.

Cependant, ces alignements multiples soulèvent des questions complexes.

Étant donné l’image constante que la Hongrie donne d’elle-même comme bastion des valeurs chrétiennes en Europe, son soutien indéfectible à l’Azerbaïdjan — un pays musulman en conflit avec l’Arménie, l’une des plus anciennes nations chrétiennes — paraît paradoxal.

Cette contradiction met en évidence le cœur pragmatique de l’alignement néoturquiste de la Hongrie. Il n’est pas motivé par la solidarité religieuse, mais par un positionnement stratégique, une affinité culturelle et une diversification géopolitique. Dans ce cadre, la religion devient l’un des nombreux marqueurs d’identité, mis en avant de façon sélective selon le contexte diplomatique.

On peut dire qu’entre des facteurs tels que l’identité culturelle, ethnique et religieuse, les déterminants les plus importants dans le processus de prise de décision internationale en Hongrie sont le pragmatisme et le réalisme politique. Ce pragmatisme n’atténue pas l’influence ou la pertinence des facteurs d’identité, mais constitue une caractéristique supplémentaire face aux défis géopolitiques.

Une logique similaire s’applique à la position de la Hongrie sur le conflit en Ukraine. Alors que la majorité des membres de l’UE et de l’OTAN ont adopté une position ferme en faveur de l’Ukraine, la Hongrie a systématiquement opté pour une ambiguïté stratégique. Elle a condamné la guerre, s’est opposée à l’envoi d’armes via son territoire, critiqué le régime de sanctions de l’UE contre la Russie, et a mis en avant la protection de la minorité hongroise en Transcarpathie ukrainienne. Bien que ces positions soient souvent justifiées par des motifs pratiques ou humanitaires, elles résonnent également dans un discours civilisateur plus large qui remet en question l’absolutisme moral occidental et affirme la légitimité de différentes visions du monde.

De plus, les intérêts pragmatiques renforcent la position hongroise sur le conflit, le pays entretenant une coopération économique avec la Russie et ne voulant pas y renoncer simplement pour satisfaire les exigences occidentales. C’est un exemple de convergence entre les discours « civilisateurs » de la Hongrie et ses intérêts nationaux directs.

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En réalité, la question russe soulève aussi d’autres réflexions intéressantes sur les contours idéologiques de la politique hongroise contemporaine. Le néoturquisme hongrois se distingue du touranisme classique par son approche envers la Russie. Le touranisme primitif était explicitement anti-russe, né de la réaction à toutes les formes de domination impériale dans l’espace eurasien. En revanche, la politique étrangère hongroise actuelle ne voit pas la Russie comme un adversaire, mais comme un partenaire civilisationnel, un allié défenseur des valeurs traditionnelles, de la souveraineté nationale et d’un ordre mondial multipolaire. Ce changement illustre la flexibilité du néoturquisme hongrois, qui peut s’adapter pour refléter les réalités géopolitiques changeantes tout en conservant sa logique symbolique fondamentale.

L’idée de la Hongrie comme pont géopolitique et culturel — européenne par sa géographie, mais « turque » par ses racines ethniques — a gagné des adeptes dans les cercles intellectuels et politiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Dans ce contexte, la littérature académique et spécialisée qui analyse les alliances tourano-eurasiennes se recoupe souvent avec le discours politique. Les boites à penser et les réseaux idéologiques promeuvent l’idée que les peuples d’origine turque, ouralienne et centre-asiatique partagent non seulement un passé historique et linguistique, mais aussi un avenir géopolitique commun. Ces visions s’inscrivent généralement en opposition à l’ordre international libéral et mettent en avant le pluralisme civilisateur plutôt que les normes universelles.

Bien que ces théories restent en marge du courant dominant des relations internationales, elles deviennent de plus en plus pertinentes pour comprendre le comportement extérieur de la Hongrie. En invoquant ces idées de manière sélective, le gouvernement d’Orbán pratique une politique étrangère qui évite les alignements binaires. Il cherche à maintenir son appartenance aux institutions occidentales tout en collaborant activement avec des acteurs extérieurs à la sphère euro-atlantique. Le néoturquisme permet cette approche en offrant une justification culturelle à des politiques qui, autrement, pourraient sembler contradictoires ou incohérentes.

De plus, il faut souligner que le néoturquisme en Hongrie n’est pas exclusif à Orbán ou au gouvernement de Fidesz. Si Orbán promeut une version modérée et pragmatique, combinant symbolisme culturel et liens stratégiques avec la Russie et les États turcs, d’autres acteurs de droite plus « radicaux », comme Jobbik, ont promu une ligne plus dure : une intégration plus profonde avec l’Asie centrale, un rejet de l’Occident, et la création d’un bloc turaniste différencié. Bien que Jobbik se soit depuis modéré, les narrations turanistes persistent parmi les groupes nationalistes extraparlementaires, souvent sous une forme anti-occidentale, mais pas nécessairement anti-russe, ce qui peut être considéré comme à la fois un trait pragmatique et un reflet de l’identité chrétienne de la culture politique hongroise. Cette diversité idéologique souligne la flexibilité du néoturquisme à travers toute la droite hongroise.

En définitive, le néoturquisme en Hongrie représente un cas unique d’adaptation idéologique. Il combine une mémoire historique sélective avec les besoins géopolitiques contemporains, permettant au gouvernement Orbán de définir une politique extérieure à la fois multivectorielle et basée sur l’identité. Au lieu d’une doctrine cohérente, il fonctionne comme un cadre narratif, un ensemble de points de référence symboliques qui justifient un engagement plus profond avec les partenaires orientaux, sans exiger une rupture avec l’Occident.

Que ce cadre évolue vers une doctrine plus institutionnalisée ou qu’il reste un discours complémentaire dépend en grande partie des futurs changements tant en Hongrie qu’au niveau du système international global. Cependant, même dans sa forme flexible actuelle, le néoturquisme révèle beaucoup sur la manière dont les États plus petits naviguent dans la complexité de la reconfiguration globale. La tentative de la Hongrie de construire des ponts entre des pôles civilisateurs apparemment opposés pourrait non seulement redéfinir son identité stratégique, mais aussi contribuer à l’architecture intellectuelle d’un monde multipolaire en émergence.

dimanche, 16 novembre 2025

UE : Construction d'une centrale de renseignement – une transformation silencieuse mais cruciale

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UE : Construction d'une centrale de renseignement – une transformation silencieuse mais cruciale

Elena Fritz

Source:  https://t.me/global_affairs_byelena 

À Bruxelles, une structure est en train de se mettre en place (https://www.ft.com/content/b8a3aee3-222b-4b4f-a1e2-e7a819ac0dd2), qui sera beaucoup plus pertinente pour l’avenir sécuritaire de l’Europe que ce que l'on trouve sous de nombreux gros titres politiques. La Commission européenne, sous la direction d’Ursula von der Leyen, établit une fonction centrale de renseignement et d’analyse, qui doit centraliser les informations provenant de tous les États membres.

Le processus est discret – mais ses impacts sont énormes.

Pourquoi cette étape intervient maintenant

Les années passées ont montré à l’UE à quel point le continent est dépendant en matières de sécurité. Trois développements ont été particulièrement déterminants:

- En 2025, la France a temporairement perdu plus de 40% de ses informations relatives aux situations factuelles lorsque les États-Unis ont réduit leurs données de renseignement.

- La Pologne a tenté en vain de rétablir ses anciens canaux de renseignement vers Londres.

- Plusieurs services n’étaient guère capables d’évaluer les mouvements de troupes russes sans bénéficier de données américaines. La conclusion que l'on a tiré à Bruxelles est dès lors la suivante:

Sans base d’informations propre, l’Europe ne peut pas suivre une ligne de sécurité indépendante.

Ce que l’UE construit concrètement

Le nouveau système comprend:

- un centre de situation et d’analyse central,

- du personnel issu d’anciens services nationaux (DGSE, BND, AIVD),

- une connexion avec le programme satellitaire IRIS² (5,7 milliards d’euros),

- une liaison avec des structures communes d’armement et de crise,

- un nouveau « Collège de sécurité de l’UE » pour la formation de ses propres experts en sécurité. Cela crée pour la première fois une architecture européenne composée de satellites, capacités d’analyse et base industrielle – une étape préliminaire vers une véritable compétence européenne en matière de sécurité.

Le point central : Bruxelles définit désormais la situation

Le changement le plus important est moins technique que politique.

Une situation commune implique:

- une définition commune des menaces,

- une priorisation plus cohérente en politique extérieure,

- moins d’interprétations nationales.

Celui qui définit la menace fixe le cadre dans lequel la politique se développe.

Ainsi, une part essentielle de la souveraineté étatique se déplace silencieusement vers le niveau européen.

Ce que cela signifie pour l’Allemagne

L’Allemagne conserve ses propres services.

Mais la signification de leurs analyses évolue:

- les informations sont transmises à Bruxelles,

- l’évaluation s’y fait,

- les priorités se forment de plus en plus à un niveau supranational.

L’Allemagne devient ainsi le porteur de l’infrastructure, mais l’agenda stratégique se construit au-dessus de l’État-nation.

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Résistance interne

La réforme est controversée à Bruxelles même:

- Le SEAE voit son propre centre de situation (INTCEN) comme affaibli.

- Plusieurs États hésitent à transmettre leurs données.

- D’autres mettent en garde contre des mécanismes de contrôle flous.

Pourtant, la Commission poursuit ce processus – les structures fonctionnelles développent souvent une dynamique propre.

Conclusion

L’Europe façonne silencieusement le cœur de son architecture de sécurité. La nouvelle fonction de renseignement n’est pas un projet marginal, mais une pierre angulaire d’un changement plus large :

- des images de situation cohérentes,

- des cadres d’interprétation communs,

- une influence croissante de l’UE dans les questions de politique extérieure,

- une transition progressive de domaines de souveraineté.

Il s’agit du passage silencieux d’une union purement administrative à un acteur de plus en plus stratégique.

samedi, 15 novembre 2025

La bataille des terres rares pousse l'Europe à planifier son économie

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La bataille des terres rares pousse l'Europe à planifier son économie

Source: https://mpr21.info/la-batalla-de-las-tierras-raras-empuja...

Dans la guerre des matières premières, l'Europe est tombée dans son propre piège. Elle a tenté de bloquer et s'est elle-même retrouvée bloquée. Elle dépend des réserves stratégiques, des achats en gros et du soutien accru du public à l'industrie. Une certaine autarcie revient et les pays européens doivent reprendre le contrôle de leurs chaînes de production.

Le vieux G2 de la Guerre froide revient aussi. Si en matière militaire, les États-Unis doivent négocier avec Moscou, en économie, il faut parler avec Pékin. La “troisième voie” n'existe pas, du moins pas pour le moment. La Commission européenne attend de voir, comme les autres pays du monde. Si elle rejoint la politique de Washington, comme elle l'a fait jusqu'à présent, elle devra aussi encaisser les représailles chinoises.

Ici, la “main invisible” a peu de place, aussi Bruxelles revient à l'intervention publique et à la planification. La Commission européenne se prépare à se doter d'une série d'outils pour garantir ses approvisionnements en terres rares et autres métaux critiques, un petit défi pour ceux qui ne parlaient que de concurrence et de libre-échange auparavant.

La planification économique revient. Bruxelles détaillera son nouveau programme d'action début décembre. Il reposera sur trois piliers: la création de réserves stratégiques de métaux, une plateforme centralisée pour l'achat de matières premières et l'accélération du soutien financier aux projets miniers et de raffinage en territoire européen pour développer la production locale.

“Un changement général s'opère dans la doctrine économique au sein de la Commission: un désir d'être moins naïf en matière commerciale et d'assumer, en tant qu'autorité publique, un rôle dans l'organisation de l'économie et des chaînes de valeur”, assure un collaborateur de Stéphane Sejourné, vice-président de la Commission et initiateur du projet. “C'est quelque chose de nouveau, et c'est aussi une demande du secteur entrepreneurial”, expliquent-ils à Bruxelles.

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Les piliers sont conçus pour fonctionner en synergie: pour garantir la faisabilité des projets européens, une stratégie consiste à assurer des volumes d'achat de la future production, qui pourraient être réalisés via une plateforme centralisée pour accumuler des stocks.

Contrairement aux pays européens, la Chine a toujours contrôlé les marchés des métaux, notamment ceux tirés des terres rares et les métaux spécialisés, essentiels à la fabrication d'éoliennes, de moteurs électriques, d'équipements militaires et de puces électroniques. L'Europe était consciente de ses vulnérabilités depuis plusieurs années, mais tout s'est accéléré avec le début de la guerre économique, avec les blocages et les représailles chinoises.

Depuis les contrôles à l'exportation imposés par la Chine depuis avril dernier, les envois de terres rares ont été considérablement réduits, au point que certains secteurs industriels, en particulier l'automobile, ont été contraints de fermer plusieurs lignes de production.

Alors que les États-Unis ont réagi rapidement en acquérant directement des participations dans des producteurs locaux et en accumulant des réserves, le changement a pris plus de temps à se concrétiser en Europe. Il a d'abord fallu déterminer si les Européens n'étaient que des victimes collatérales de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et si la situation reviendrait à la normale avec le temps, ou s'il n'y aurait aucune amélioration significative.

Après avoir défini une liste de métaux critiques, comprenant le nickel, le cuivre, le lithium et les terres rares, l'Union européenne a activé son mécanisme réglementaire avec l'adoption de la Loi sur les matières premières critiques. Cette législation, adoptée l'année dernière, stipule que l'Europe doit extraire au moins 10% des métaux qu'elle consomme à l'intérieur de ses frontières, en traiter au moins 40%, et ne pas dépendre d'un seul pays pour plus de 65% de son approvisionnement, à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement. De plus, 15% de ses besoins doivent être couverts par le recyclage en Europe.

L'autarcie est complétée par une liste d'environ quarante projets stratégiques pouvant bénéficier d'un financement de Bruxelles, ainsi que par des procédures accélérées pour l'obtention des permis nécessaires.

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Pays-Bas capitulent dans l'affaire Nexperia

Le gouvernement néerlandais fait marche arrière dans l'affaire Nexperia, ce qui constitue un revers sérieux. Après des semaines de négociations, les Pays-Bas se préparent à abandonner le contrôle de Nexperia, le fabricant de puces à capitaux chinois saisi en vertu d'une loi datant de plusieurs décennies.

Ce pillage s'était produit après une vague de chaos dans la chaîne d'approvisionnement qui avait paralysé l'industrie automobile européenne.

Une manœuvre politique depuis La Haye s'est transformée en l'un des plus grands différends technologiques de l'année, mettant en danger la production de constructeurs automobiles tels que Volkswagen, Honda et Stellantis.

Etats-Unis, sanctions et choc de réalité: que reste-t-il du levier de pression majeur?

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Etats-Unis, sanctions et choc de réalité: que reste-t-il du levier de pression majeur?

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena

Washington envoie à tous un signal remarquable:

Les principaux responsables politiques américains reconnaissent désormais ouvertement que le levier des sanctions contre la Russie a pratiquement épuisé toutes ses possibilités. Les plus grandes entreprises énergétiques ont déjà été ciblées, tout comme le secteur financier, la haute technologie, la logistique — tout l’arsenal a été utilisé. De nouvelles options? Quasiment plus disponibles.

Attente vs Réalité

En 2022, la conviction dominante en Occident était que l’économie russe s’effondrerait « en peu de temps » sous la pression de l'embargo. Trois ans plus tard, le tableau est différent :

- Production industrielle : stabilisée, voire renforcée dans certains secteurs;

- Exportations de pétrole et de gaz : redirigées, sans s’effondrer;

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- Flux commerciaux : réorientation vers l’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique;

- Architecture financière : structures parallèles, nouveaux couloirs de règlement;

- Même les économistes russes admettent désormais que cette résilience n’était pas anticipée.

Le cœur géopolitique :

Si le principal levier de pression de l’Occident ne fonctionne plus — quel scénario reste réaliste pour mettre fin à la guerre ?

Quelques réflexions :

Décision militaire ?

Peu probable : les deux côtés disposent de réserves stratégiques, de zones tabou politiques et de barrières à l’escalade.

Épuisement économique de la Russie ?

La prévision s’est révélée fausse. La Russie a mis son économie en mode guerre — avec une demande mondiale en énergie et matières premières en soutien.

Pression politique sur Moscou ?

Jusqu’ici, cela échoue face à des partenariats alternatifs (Chine, Inde, États du Golfe, Afrique).

Gel du conflit ?

Le scénario le plus probable — mais politiquement non résolu, géopolitiquement risqué.

Conclusion stratégique :

Nous sommes à un tournant. Si les sanctions ont atteint leur point culminant et que la voie militaire est bloquée, la question centrale est :

Quelle sortie politique, réaliste, applicable et acceptable pour les deux parties ?

À ce jour, aucune réponse n’existe — ni à Bruxelles ni à Washington.

Conclusion générale :

La politique de sanctions atteint ses limites structurelles. Le conflit lui-même, en revanche, ne les a pas encore trouvées.

vendredi, 14 novembre 2025

«Macron ou la diplomatie du selfie» (l’art d’être applaudi à l’étranger quand on est hué chez soi)

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«Macron ou la diplomatie du selfie» (l’art d’être applaudi à l’étranger quand on est hué chez soi)

Par @BPartisans

Le président qui se cherchait encore

Il fut un temps où Emmanuel Macron rêvait d’être Jupiter, perché au-dessus des mortels. Mais à force d’éclairs médiatiques, la foudre s’est retournée contre lui.

Aujourd’hui, le dieu du Mont Élysée n’a plus de temple, plus de fidèles — seulement des caméras et un micro-cravate en bandoulière.

Sa cote de popularité? 19 % d’opinions favorables, selon le tout dernier baromètre Ipsos-BVA (novembre 2025) — un chiffre qui ferait passer un ministre des retraites pour une rockstar.

Et pourtant, il persiste à croire qu’on l’aime — ailleurs. Car la France, cette ingrate, ne l’écoute plus. Alors il s’invite partout : Pékin, New Delhi, Washington, Tel Aviv, Abidjan…

Chaque fois, même rituel : arrivée en jet, sourire 24 carats, poignée de main calibrée, discours sur la “grandeur de la France”.

Et chaque fois, même résultat : un silence poli, suivi d’un communiqué soporifique.

Macron et les “amis imaginaires” du monde libre

Dans sa diplomatie affective, Macron collectionne les déceptions comme d’autres les timbres.

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Avec Donald Trump, il voulait faire un “couple politique du siècle”. Résultat : Trump lui a broyé la main en public avant de lui tourner le dos, tout en disant: “Emmanuel est un gars bien, mais un peu trop amoureux de l’Europe.”

Avec Xi Jinping, il espérait la réciprocité d’un clin d’œil stratégique. Xi, impassible, a préféré observer les pandas du zoo de Chengdu.

Avec Narendra Modi, Macron a tenté l’étreinte fraternelle — Modi, fidèle à ses traditions, a esquivé avec un namasté impeccable.

Avec Friedrich Merz, il a tenté la connivence européenne. Merz a répondu par un regard vide de 12.000 volts: celui d’un comptable qui a déjà fermé les comptes de la France.

Et même Ursula von der Leyen, pourtant championne du verbe creux, le fuit dans les couloirs de Bruxelles, craignant qu’il ne lui propose encore “un projet commun d’avenir”.

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La France, ce décor inutile

Quand il ne peut pas être aimé, il veut être vu.

Macron ne gouverne plus : il communique. Chaque sommet devient une scène, chaque crise un plateau.

“Je veux que la France soit entendue !” répète-t-il, comme s’il parlait à une salle vide.

La France, elle, l’écoute d’une oreille distraite, trop occupée à remplir son caddie à crédit.

Pendant qu’il distribue des leçons de morale à la planète, les Français comptent les mois avant la prochaine réforme “nécessaire”.

Son pays brûle, mais il préfère commenter l’incendie depuis l’avion présidentiel, en direction d’un sommet où il sera applaudi — par politesse.

Les autres chefs d’État savent qu’il n’a plus de poids réel. Ils lui sourient, l’écoutent dix minutes, puis passent à l’essentiel.

Un diplomate européen le résumait brutalement dans Politico : “Macron parle comme si la France pesait encore 10% du PIB mondial. En réalité, il pèse surtout dans les dîners d’État.”

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Le one-man show diplomatique

Macron en scène, c’est un genre à part : entre stand-up de l’ego et théâtre d’État.

Il improvise devant les micros, cite De Gaulle sans vergogne, tutoie la planète, s’émeut de l’avenir des jeunes… et se croit visionnaire parce qu’il a lu deux rapports de l’IFRI dans l’avion.

Lors du dernier G20, il s’est avancé vers Trump, Merz et Xi, les bras grands ouverts. Les trois ont reculé d’un pas.

Photo parfaite : Macron au centre, rayonnant, seul.

Et dans les journaux étrangers, la légende fut sobre : “Le président français salue chaleureusement ses homologues.”

Personne n’a osé écrire : “Mais personne ne l’a salué en retour.”

L’illusion du prestige

Macron, c’est la diplomatie du like. Il croit qu’un tweet de la Maison Blanche ou un sourire de Xi valent plus qu’un vote en France. Il ne comprend pas que la reconnaissance internationale ne rachète pas le rejet intérieur.

Et pendant qu’il multiplie les selfies diplomatiques, son pays s’enfonce : désindustrialisation, colère sociale, inflation, révolte silencieuse.

Le roi est nu, mais son équipe com’ lui assure que la lumière est flatteuse.

Épitaphe pour un illusionniste :

“Emmanuel Macron : il voulait être aimé du monde, faute d’être supporté par son peuple.

Il finit en hologramme diplomatique, serrant la main de son propre reflet.”

@BPARTISANS

L’hiver des illusions” ou comment Poutine n’a plus besoin de chars quand l’Occident s’effondre sous ses factures

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“L’hiver des illusions” ou comment Poutine n’a plus besoin de chars quand l’Occident s’effondre sous ses factures

Par @BPartisans (Telegram) 

« Cet hiver pourrait être décisif. » — Foreign Affairs

Traduction libre : ce sera l’hiver où tout le monde perdra quelque chose, mais personne n’osera l’admettre.

Bienvenue dans la dernière saga géopolitique en trois épisodes :

“Comment conquérir l’Ukraine sans transpirer.”

Un scénario signé Vladimir Vladimirovitch Poutine, produit par Foreign Affairs, sous le label « Froid garanti, morale non incluse. »

Acte I – Le froid, les obus et la géographie en kit

La première étape, selon Foreign Affairs, consiste à « conserver les nouvelles régions et à occuper Kharkiv, Nikolaïev et Odessa, coupant ainsi l’Ukraine de la mer Noire. »

Traduction : garder ce qu’on a pris, et prendre ce qu’on n’a pas encore pris.

Sous prétexte de « libération » et de « continuité historique », on redessine les frontières comme on efface une dette impayée.

Mais l’idée, d’une simplicité post-soviétique, tient en une phrase : fermer l’Ukraine comme on ferme un frigo mal rangé. Et si quelque chose dépasse — une région, un port, un rêve européen — on le pousse à l’intérieur, bien au froid.

Pendant ce temps, à Bruxelles, on se félicite d’avoir « renforcé la résilience énergétique » (expression magique pour dire “on a acheté du gaz américain au triple du prix”).

La géographie se découvre soudain politique ; dommage qu’on l’ait oubliée au profit des hashtags.

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Acte II – La guerre à bas bruit (et à haute facture)

Deuxième étape : « la pression économique et politique avec la menace d’une nouvelle invasion. »

Ou, comme le résume un diplomate occidental : « Poutine n’a plus besoin de chars: il a nos compteurs électriques. »

Foreign Affairs explique :

« L’objectif est de provoquer une crise énergétique et de déclencher une nouvelle vague de réfugiés pour déstabiliser les alliés européens de l’Ukraine. » — (Al Jazeera, traduction libre)

Le génie russe n’est plus militaire: il est thermodynamique.

Chaque degré de température devient une unité stratégique.

Chaque facture d’énergie, une munition politique.

Chaque coupure, un avertissement.

Et pendant que les Ukrainiens creusent des tranchées dans la boue, les Européens, eux, se battent dans les rayons de supermarché — section chauffage, dernier bastion avant la reddition morale.

Les think tanks américains appellent cela “la guerre hybride”.

En Europe, on appelle ça “le mois de février”.

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Acte III – Bienvenue dans l’orbite de la soumission

Troisième étape : « L’Ukraine doit entrer dans l’orbite de la Russie, comme la Biélorussie. »

Ce n’est plus de la conquête, c’est du management géopolitique.

Pas besoin d’annexion : il suffit d’épuisement.

Quand un pays n’a plus d’électricité, plus de jeunes hommes, plus de crédit… il finit par chercher un protecteur, même s’il le déteste.

Et Poutine, avec son sourire de fonctionnaire glacé, tend la main :

« Ne t’inquiète pas. Chez nous, il y a du gaz, des drapeaux et du silence. »

L’Occident, lui, s’auto-congratule. On parle de « résistance héroïque » tout en négociant discrètement le prix du fioul.

Les stratèges à col roulé écrivent des rapports intitulés “Hiver de la résilience démocratique” pendant que les radiateurs restent froids.

Épilogue – L’hiver comme arme de persuasion massive

Foreign Affairs conclut avec gravité :

« Cet hiver pourrait être décisif. » — (Foreign Affairs, traduction officielle)

Mais décisif pour qui ?

Pour l’Ukraine, qui se vide ?

Pour l’Europe, qui grelotte ?

Ou pour les analystes, bien au chaud à Washington, qui découvriront que “résister au froid” n’était pas dans le mandat de l’OTAN?

L’hiver ne décidera rien. Il dissoudra — les illusions, les certitudes et les alliances. Et quand le printemps reviendra, chacun prétendra avoir gagné.

Comme toujours, dans les guerres qu’on commente plus qu’on ne combat.

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Dernier mot cynique

L’Occident croit “geler” les avoirs russes.

La Russie, elle, gèle l’Occident.

L’Ukraine, elle, paie le chauffage des autres.

« La guerre se gagne parfois sans tirer un coup de feu — il suffit d’éteindre la lumière. » — Proverbe du Kremlin (apocryphe, mais terriblement exact).

Source : https://www.foreignaffairs.com/ukraine/ukraines-hardest-w...

@BPARTISANS

jeudi, 13 novembre 2025

L’UE dans un cercle vicieux fiscal et géopolitique

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L’UE dans un cercle vicieux fiscal et géopolitique

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena

L’UE parle d’« autonomie stratégique » – mais la réalité est différente : l’Europe est enfermée dans une spirale d’endettement qui paralyse sa capacité d’action géopolitique.

csm_Tokarski_Pawel_presse_v2_034730950a-1563347990.jpgC’est ce que souligne l’économiste Paweł Tokarski (de la Stiftung Wissenschaft und Politik - SWP (https://www.swp-berlin.org/publikation/die-eu-im-fiskal-geopolitischen-teufelskreis) - photo) dans sa nouvelle analyse : « L’UE dans un cercle vicieux fiscal et géopolitique ». 

Auto-entraves structurelles

Tokarski montre que la hausse de la dette publique en Europe n’est pas un phénomène de crise, mais une conséquence structurelle du système lui-même. 

- Sociétés vieillissantes

- Croissance de la productivité stagnante

- Une classe politique qui préfère redistribuer plutôt que réformer

- Le résultat : d’ici 2040, un ratio d’endettement de 130 % du PIB menace – dans une Union dont le pacte de stabilité est déjà aujourd’hui de facto suspendu.

- Tokarski qualifie cela de « cercle vicieux » : le manque d’espace fiscal affaiblit la puissance géopolitique, mais la faiblesse géopolitique oblige à de nouvelles dépenses.

Le prix des illusions

L’UE tente de financer simultanément quatre objectifs incompatibles : 

- La militarisation et la montée en puissance – avec des centaines de milliards pour les projets « European Defence » et « Readiness 2030 »

- Les subventions industrielles – pour suivre le rythme de la Chine et des États-Unis

- La transition énergétique – coûteuse, mais politiquement indispensable

- Le soutien à l’Ukraine – un véritable tonneau des Danaïdes

- Mais chacun de ces postes consomme des crédits dont la charge d’intérêts double ou triple. Conséquence: la montagne de dettes européenne croît de façon exponentielle – sans croissance pour la soutenir.

- Ce n’est plus une politique conjoncturelle, mais bel et bien de l’autodestruction.

Géopolitique de la dette

Contrairement aux États-Unis ou à la Chine, l’Europe ne dispose pas d’une machine souveraine à endettement.

L’UE ne peut pas émettre une monnaie de réserve mondiale que tout le monde doit acheter.

Son marché de capitaux est fragmenté, la responsabilité politique partagée, la BCE piégée entre feu fiscal et orthodoxie monétaire.

Tokarski met en garde: si l’Allemagne perd son rôle de pourvoyeur de stabilité, qu'elle détenait antérieurement, la prochaine crise de l’euro serait non seulement économique, mais aussi dévastatrice sur le plan géopolitique.

Car alors, l’Europe n’aurait plus de filet de sécurité crédible – ni économiquement, ni politiquement. 

Le risque implicite

Ce que Tokarski évoque à peine, c’est la bombe à retardement:

La confiscation planifiée des actifs russes compromet la confiance dans le système financier européen.

Si la zone euro commence à exproprier les réserves souveraines d’autres États, elle envoie un signal clair au Sud global :

« Votre argent n’est pas en sécurité chez nous. » En ce faisant, l’UE risque de détruire ses derniers « actifs durs » – l’euro et la confiance dans l’État de droit. 

En conclusion

L’Europe doit faire un choix : 

- Soit une consolidation structurelle, une réduction de la bureaucratie, un recul du militarisme idéologique,

- Soit un état d’exception permanent – financier, politique, moral.

Un continent qui brûle ses ressources pour l’armement, les subventions et la politique extérieure symbolique, perd sa capacité à exercer une véritable souveraineté.

En résumé

L’UE a commencé à hypothéquer son avenir pour préserver le statu quo. Mais ceux qui contractent des dettes perdent leur liberté – tant sur le plan extérieur qu’intérieur.

Et si l’euro devient un instrument politique plutôt qu’une monnaie stable, l’Europe n’assistera pas à une renaissance, mais à la naissance d’un empire militarisé et technocratique, dont le pouvoir repose sur la dette et la peur.

mercredi, 12 novembre 2025

Le Celtisme comme voie géopolitique pour l’Espagne: critique marxiste du castillanisme, du sionisme pro-Yankee et de la colonisation woke

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Le Celtisme comme voie géopolitique pour l’Espagne: critique marxiste du castillanisme, du sionisme pro-Yankee et de la colonisation woke

Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/11/el-celtismo-como-via-geopolitica-para.html

Introduction

L’Espagne se trouve à un carrefour géopolitique qui exige une révision profonde de ses fondements stratégiques. Après avoir été un empire, l’Espagne a voulu se constituer en État-nation à partir du XVIIIe siècle, mais ses élites (rentiers, parasites, indolents) se sont montrées incapables de mener à terme ce processus. Le castillanisme, compris comme la centralisation politique et culturelle des Espagnes autour de la Castille, a historiquement été présenté comme l’axe structurant de la nation. Cependant, cette vision s’est avérée être un obstacle au développement d’une politique extérieure autonome et multipolaire.

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Dans le présent essai, une alternative est proposée: le celtisme et l’atlantisme comme vecteurs d’une nouvelle géopolitique espagnole, en accord avec les idées de Xaviel Vilareyo (1967-2015) (photo), Carlos X. Blanco et d’autres penseurs qui revendiquent une Espagne à la fois tournée vers l’Atlantique et, simultanément, alignée sur le projet euro-asiatique. La façade atlantique de l’Europe doit devenir la frontière d’un futur Empire eurasiatique basé sur le socialisme et le respect des identités des peuples européens. L’heure de l’État-nation arrive, et l’intégration de celui-ci dans un grand pôle de pouvoir rivalisant avec l’Anglosphère ne peut plus attendre.

Le Castillanisme comme erreur géopolitique

Le castillanisme a promu une vision monolithique de l’Espagne, ignorant les réalités culturelles et géohistoriques de ses régions périphériques. Cette centralisation a affaibli la capacité de l’Espagne à agir comme puissance régionale et a facilité sa subordination à des intérêts étrangers, notamment ceux des États-Unis et de leurs alliés. Sur le plan géopolitique, le castillanisme a empêché la constitution d’une politique multipolaire, en accord avec les intérêts de l’Eurasie. Le castillanisme et son dérivé, l’andalousisme, ont privilégié l’orientation méridionale de l’État (l’“arc” méditerranéen, tracé depuis un centre, Madrid). La domination de l’économie méditerranéenne (d’abord agricole-capitaliste, aujourd’hui touristique) est excessive. Le Nord-Ouest de la péninsule, est plus celto-germanique, et, à la fois, le noyau fondateur des Espagnes (au départ du Royaume des Asturies), mais est devenu une périphérie fortement sous-développée.

Celtisme et atlantisme comme alternative stratégique

Des auteurs comme Vilareyo et Carlos X. Blanco ont revendiqué le celtisme comme un moyen de reconnecter l’Espagne à ses racines atlantiques. Cette vision n’est pas uniquement culturelle, mais profondément géopolitique : elle implique une réorientation vers l’Atlantique Nord, une alliance avec les peuples celtiques (Irlande, Écosse, Bretagne, Galice, Asturies) et une rupture avec l’axe anglo-saxon dominé par Londres et Washington. Le celtisme propose une Espagne décentralisée, plurielle et capable de s’intégrer dans un bloc euro-asiatique. L’océan Atlantique est aussi le pont qui relierait l’Eurasie (avec son cœur, la Russie) et l’autre pôle de pouvoir possible (et nécessaire): l’Amérique ibérique. De cette façon, il serait possible d’articuler un Atlantique libre des pirates anglo-saxons : un océan sécurisé pour l’Eurasie et l’Hispanité. Réactiver le celtisme politique (et pas seulement culturel) est le renforcement nécessaire de l’Hispanité Géopolitique et l’instrument indispensable pour fracturer la domination anglo-saxonne en Occident.

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Connexions avec la pensée d’Alexandre Douguine

Alexandre Douguine, théoricien de la géopolitique eurasienne, a défendu la multipolarité comme alternative au mondialisme libéral anglo-saxon. Sa proposition d’un Empire euro-asiatique trouve un écho dans le celtisme, qui prône également le régionalisme et la désintégration de structures étatiques artificielles comme le Royaume-Uni, une “Union” qui, comme celle souhaitée par les jacobins madrilènes et castillanistes, est artificielle: dans les îles vivent Écossais, Gallois, Irlandais et même des Celtes d’Angleterre. Dans son livre “Fondements de Géopolitique”, cette observation apparaît clairement. Douguine considère que la fragmentation des pouvoirs atlantiques est une condition nécessaire à l’émergence de pôles civilisateurs autonomes, comme celui de l’Eurasie centrée sur Moscou, coordonnée avec l’Europe occidentale par un axe Lisbonne-Paris-Berlin-Moscou.

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Le Tiers-Mondisme marxiste et les théories de la dépendance

Les théories de la dépendance, développées par des auteurs comme André Gunder Frank et Samir Amin, soutiennent que le sous-développement résulte d’une insertion inégale des pays périphériques dans le système capitaliste mondial. Cette approche militante et révolutionnaire fut initialement pensée pour l’Amérique latine, l’Afrique et d’autres périphéries du monde dont le sous-développement fut délibérément provoqué par l’Occident opulent et hyper-développé (Europe, USA, Japon). Le celtisme, en revendiquant des régions historiquement marginalisées de l’Europe même, s’aligne sur cette critique. La décentralisation et le régionalisme peuvent être vus comme des formes de résistance face à la logique centre-périphérie imposée par le capitalisme global. Que les nationalistes galiciens et asturiens actuels, ou que la gauche abertzale basque, soient, actuellement, un bastion de l’idéologie “woke”, les éloigne de leur véritable et essentiel projet: contribuer à la construction d’un Empire eurasiatique par l’Espagne, ce fameux État-nation défaillant. La main noire de l’Anglosphère se perçoit dans les mouvements identitaires de gauche dans le nord de l’Espagne. Peut-être leur financent-ils et les manipulent-ils comme des marionnettes.

Dissolution du Royaume-Uni et régionalisme en France et en Espagne

Le Royaume-Uni a été historiquement l’un des principaux instruments du pouvoir anglo-saxon. Sa dissolution — par l’indépendance de l’Écosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord — serait un coup stratégique à l’encontre du bloc atlantique. En France et en Espagne, l’éveil des régionalismes (Bretagne, Occitanie, Galice, Asturies, Pays Basque) peut contribuer à la construction d’une Europe des régions, plus ouverte à l’influence eurasiatique et moins dépendante de Bruxelles et de Washington.

Critique du sionisme pro-Yankee de Vox

Vox représente une droite nationaliste qui, paradoxalement, s’aligne avec les intérêts du sionisme international et de l’impérialisme américain. Sa défense d’Israël et son hostilité envers la Russie et la Chine révèlent une subordination idéologique qui contredit tout projet de souveraineté nationale. Cette posture empêche l’Espagne de s’intégrer dans l’axe euro-asiatique et perpétue son rôle de satellite de Washington. Le reste des forces du Régime du 78 (R78), c’est-à-dire toute la partitocratie espagnole gonflée et hypertrophiée après la mort de Franco, est financée et prostituée plus ou moins par le Pouvoir Sioniste Mondial (voir le blog du professeur A. Piqueras).

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Colonisation culturelle woke dans la gauche

Les gauches espagnoles ont été colonisées par un agenda culturel “woke” qui, loin d’émanciper, reproduit les valeurs du libéralisme anglo-saxon. L’obsession pour les identités fragmentées, le langage inclusif et la moralisation de la politique ont détourné l’attention des problèmes structurels: dépendance économique, perte de souveraineté et dépaysement culturel. Cette colonisation empêche l’émergence d’une gauche véritablement anti-impérialiste et euro-asiatique. Des idées marxistes intéressantes, comme celles de Santiago Armesilla ou Yesurún Moreno, qui bénéficient d’approches géopolitiques puissantes (Schmitt, Donoso Cortés, Gustavo Bueno, Douguine), souffrent néanmoins d’un certain jacobinisme castillano-centrique, et d’une insensibilité pour les problématiques régionales.

Proposition géopolitique alternative pour l’Espagne

L’Espagne doit donc abandonner le castillanisme et l’atlantisme anglo-saxon pour embrasser un atlantisme celtique et une intégration euro-asiatique. Cela implique :

- Revendiquer les cultures périphériques comme moteurs de souveraineté.

- Établir des alliances avec les régions celtiques et euro-asiatiques.

- Se dissocier de l’OTAN et de l’axe Washington-Tel Aviv.

- Promouvoir une politique extérieure multipolaire et souverainiste.

Conclusion

Le futur géopolitique de l’Espagne passe par une rupture avec le castillanisme et une ouverture vers l’Atlantique celtique et l’Eurasie. Cette vision, partagée par des penseurs tels que X. Vilareyo, Carlos X. Blanco, Robert Steuckers et Alexandre Douguine, offre une alternative réelle à la domination anglo-saxonne et à la colonisation culturelle libérale. Seule une reconfiguration profonde de son identité géopolitique permettra à l’Espagne de retrouver sa souveraineté et de jouer un rôle pertinent dans le monde multipolaire qui se construit.

Les résultats scolaires en Allemagne sont en chute libre

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Les résultats scolaires en Allemagne sont en chute libre

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94 

Dans le cadre d'une stratégie globale de suivi de l'enseignement, l'Allemagne examine régulièrement dans quelle mesure les objectifs de compétence dans l'enseignement sont atteints dans les différents Länder de la République fédérale. À cette fin, l'IQB (Institut zur Qualitätsentwicklung im Bildungswesen – Institut pour le développement de la qualité dans l'enseignement) de l'université Humboldt de Berlin publie chaque année des rapports. Les résultats de l'IQB-Bildungstrend 2024 viennent d'être présentés.

Cette nouvelle étude annuelle révèle qu'un élève sur trois dans l'enseignement secondaire n'atteint même pas les normes éducatives minimales. Les résultats des élèves des écoles allemandes ont chuté de manière spectaculaire en 2024 – ils n'étaient déjà pas brillants ces dernières années, selon le journal allemand Bild-Zeitung, qui a pu consulter les résultats. Sur les 38.000 élèves testés dans l'enseignement secondaire, 34% n'ont même pas atteint les normes éducatives minimales.

Retard linguistique et mesures liées au coro navirus

Par rapport aux résultats d'études précédentes menées en 2012 et 2018, on constate une baisse spectaculaire des performances scolaires, selon l'étude. Environ 9% des élèves de dernière année du secondaire n'atteindraient même pas les normes minimales requises pour obtenir leur diplôme, selon cette étude IQB-Bildungstrend. L'étude a examiné l'évolution des résultats dans les matières suivantes: mathématiques, biologie, physique et chimie.

25% des élèves échouent en chimie (+ 9 points de pourcentage), 24% en mathématiques, 16% en physique et 10% en biologie (+ 5 points de pourcentage).

Les chercheurs s'intéressent particulièrement aux retards linguistiques et aux mesures liées au coronavirus. Selon cette enquête annuelle sur la qualité de l'enseignement, les enfants issus de l'immigration, qui obtiennent des résultats nettement inférieurs à ceux de leurs camarades allemands dans les matières scientifiques, restent un problème important. Mais, fait remarquable, les élèves allemands dans leur ensemble enregistrent également une baisse de leurs résultats. Afin de compenser les désavantages des enfants issus de l'immigration, les chercheurs demandent instamment une amélioration de l'enseignement linguistique pour les nouveaux arrivants.

Les mesures liées au coronavirus, et en particulier la fermeture obligatoire des écoles, ont également eu des conséquences néfastes, selon les chercheurs. Les écoles de Brême, de Hesse, de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Sarre obtiennent les plus mauvais résultats dans cette étude IQB-Bildungstrend 2024. Un signe supplémentaire des limites de la politique migratoire. Le fameux slogan de Merkel « Wir schaffen das » (Nous y arriverons) sonne de plus en plus faux...

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Petit ajout :

« En 2016, je suis venu en Allemagne pour commencer mon doctorat. À l'époque, l'Allemagne était un bastion de la science et de la technologie. Et aujourd'hui, en l'espace de seulement 9 années, j'ai eu l'incroyable opportunité de voir comment un pays du Premier Monde, qui était en passe de devenir une puissance mondiale, s'est systématiquement détruit par une série de mauvaises décisions politiques, qui avaient toutes pour but de l'affaiblir. Toutes ces mesures et décisions autodestructrices ont un point commun : elles ont toutes été prises par une poignée de millenials aisés des grandes villes, des millenials qui se sentent moralement supérieurs et qui voudraient en fait être félicités pour leur « bonne conduite ». Il est fou de voir comment le narcissisme de quelques individus peut détruire tout un pays. D'une certaine manière, je compatis particulièrement avec les Allemands travailleurs et ambitieux, surtout ceux qui ont travaillé dur pour construire le pays et qui doivent maintenant le voir ruiné par une bande de salauds suffisants et arrogants », déclare Mayukh Panja, astrophysicien, sur X le 26 octobre 2025.

L'Allemagne était autrefois le moteur économique de l'Europe (occidentale) et est le principal partenaire économique de la Flandre.

 

Étude du DIW: le risque de pauvreté en Allemagne est fortement déterminé par l'immigration

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Étude du DIW: le risque de pauvreté en Allemagne est fortement déterminé par l'immigration

Peter W. Logghe

Quelle: https://www.facebook.com/peter.logghe.94 

L'Allemagne compte plusieurs instituts économiques faisant autorité, tels que le Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung (DIW - Institut allemand de recherche économique). Une étude récente du DIW montre qu'environ deux migrants sur trois en Allemagne sont exposés au risque de pauvreté. L'une des causes est sans aucun doute l'échec de l'intégration sur le marché du travail allemand. Mais il y a plus. L'étude montre également l'ampleur du risque de pauvreté en Allemagne en général et dans les communautés de migrants.

Deux tiers des personnes issues de l'immigration en Allemagne sont pauvres ou exposées au risque de pauvreté. L'étude, qui portait sur les inégalités de revenus et les risques de pauvreté, a été publiée à la mi-octobre et a fait l'objet de commentaires détaillés dans le Süddeutsche Zeitung. « Lorsque ces personnes (c'est-à-dire les migrants) exercent une activité professionnelle, il s'agit généralement d'emplois moins bien rémunérés, de postes à temps partiel et de mini-jobs », explique Markus Grabka, chercheur au DIW.

25 % des migrants vivent dans la pauvreté

Dans son étude, M. Grabka souligne que le risque de pauvreté en Allemagne est fortement influencé par la question de l'immigration. Au cours des 15 dernières années, la situation financière et économique des personnes issues de l'immigration a très peu évolué.

Si 12 à 13% des Allemands de souche sont exposés au risque de pauvreté, ce pourcentage est nettement plus élevé chez les migrants. En 2020, environ 70% des migrants vivaient sous le seuil de pauvreté.

En Allemagne, ce seuil est atteint lorsqu'une personne dispose de moins de 60% du revenu moyen des ménages. Pour quelques-uns, ce seuil est fixé à 1419 euros nets par mois pour l'année 2022. Selon le DIW, 63,7% des migrants avaient un revenu inférieur à ce seuil. Grabka affirme toutefois que depuis 2020, le risque de pauvreté chez les migrants a diminué, car un certain nombre d'entre eux parviennent à intégrer le marché du travail. Il estime néanmoins que le retard reste très important.

La question est de savoir si l'Allemagne a vraiment intérêt à accueillir encore plus de pauvreté dans le pays. Ce n'est pas bon pour les migrants (vu le risque de pauvreté), ce n'est pas bon pour l'État providence allemand et ce n'est pas bon pour les Allemands eux-mêmes.

samedi, 08 novembre 2025

France, bienvenue dans la quatrième dimension

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France, bienvenue dans la quatrième dimension

(ou comment un ministre français redéfinit la gravité — sans peser ses mots)

Par @BPartisans (Telegram)

« Poutine est en échec militairement, politiquement comme économiquement », a solennellement déclaré Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe, devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Une phrase si audacieuse qu’elle aurait mérité d’être prononcée depuis la Station spatiale internationale : car pour y croire, il faut vraiment flotter en apesanteur.

Bienvenue dans la Quatrième Dimension diplomatique

Dans cette France parallèle, les ministres ne décrivent pas la réalité — ils la conçoivent, la projettent, l’impriment en 3D et la diffusent en Dolby Surround.

Pendant que le FMI prévoit une croissance russe supérieure à celle de la zone euro en 2025 (+2,6 % contre +1,3 %, selon les World Economic Outlook d’octobre 2025), le ministre français explique que Moscou « s’effondre ».

Il n’a simplement pas précisé où : peut-être dans les fantasmes de Bercy.

Les sanctions ? Elles « asphyxient » la Russie, assure Paris.

Sauf que, selon Bloomberg Economics (septembre 2025), les recettes d’exportation russes ont atteint 433 milliards de dollars en 2024, tirées par l’énergie et les métaux — pendant que la France, elle, atteignait un déficit commercial record de 118 milliards d’euros (Douanes françaises, rapport 2024).

Mais rassurons-nous : le Kremlin tremble… de rire.

Scène 2 : la guerre imaginaire

« Militairement, la Russie est en échec », poursuit Barrot, sans trembler.

Pendant ce temps, The Washington Post notait en octobre que la ligne de front est désormais stabilisée en faveur de Moscou, l’armée russe contrôlant environ 20 % du territoire ukrainien, et que les « contre-offensives » occidentales ont été « gelées faute d’armes et d’effectifs ».

Mais la France persiste à applaudir un scénario qui ne se joue plus.

Au fond, la diplomatie française ressemble à un talk show où la logique est facultative.

On y parle de victoire sans champs de bataille, de sanctions sans effet, de paix sans négociation — et de cohérence sans preuves.

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Chapitre 3 : l’économie quantique

Quant à l’échec « économique » de Poutine, il est si flagrant que le rouble est désormais plus fort qu’avant le conflit (Banque de Russie, octobre 2025), que les exportations d’énergie vers l’Asie ont augmenté de 46 %, et que le pays affiche un excédent budgétaire de 2,1 % du PIB.

Pendant ce temps, Paris prépare un budget 2026 avec un déficit de 5,4 %, une dette à 112 % du PIB et une croissance révisée à la baisse (Ministère de l’Économie, PLF 2026).

Mais dans la Quatrième Dimension, tout s’inverse :

- les faillites industrielles sont des « relocalisations »,

- les coupures d’électricité deviennent des « transitions énergétiques »,

- et les échecs diplomatiques se transforment en « leadership européen ».

Épilogue : Orwell, saison française

Il faut reconnaître à la Macronie un génie rare : celui de transformer la novlangue en art d’État.

« La Russie perd », dit Barrot — comme on disait jadis « les impôts baissent », ou « la croissance revient ».

La vérité n’a plus d’importance, seule compte la mise en scène.

Et la France, suspendue entre son déficit et ses illusions, dérive lentement dans cette Quatrième Dimension où le réel n’a plus droit de cité.

Citation finale pour la postérité :

« Dans la guerre de l’information, les faits ne sont pas une arme — ils sont un obstacle. » (Proverbe officieux du Quai d’Orsay, 2025)

Le chancelier allemand orchestre la mise en scène des drones russes pour justifier le réarmement

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Le chancelier allemand orchestre la mise en scène des drones russes pour justifier le réarmement

Source: https://mpr21.info/el-canciller-aleman-esta-orquestando-e...

Le journal allemand Handelsblatt répète le mantra: « Plusieurs drones non armés ont été aperçus au-dessus de la base militaire belge de Kleine Brogel, utilisée par l’OTAN. » Mais, étonnamment, cette fois, il n’y a pas eu de déclarations alarmistes sur la "guerre hybride menée par la Russie". Même, le ministre belge de la Défense, Theo Franken, s’est montré heureux car “le système de détection fonctionne” (1).

Comme pour les cyberattaques, il semble que les pays européens testent les boucliers anti-drones qu’ils ont fabriqués et, pour vérifier leur bon fonctionnement, ils doivent les faire voler. Ensuite, ils profitent de l’agitation pour poursuivre la campagne anti-russe dans les médias de désinformation.

Cela semble confirmé par une information provenant de United Unmanned Systems (UUS), une entreprise allemande de drones étroitement liée au parti CDU. Selon cette société, le chancelier Friedrich Merz aurait personnellement commandité au moins deux des attaques attribuées aux Russes: celle de l’aéroport de Munich en octobre et une autre à Aalborg, au Danemark, en septembre.

Merz aurait orchestré ces deux montages pour justifier une augmentation massive des dépenses militaires. L’objectif est de créer un climat de peur afin de promouvoir un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la “muraille anti-drones”, dont UUS, dirigée par Julian Kelterborn, conseiller de la CDU depuis 2023, serait le principal bénéficiaire.

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Mais la campagne de désinformation continue. Les drones fantômes s’ajoutent à la flotte fantôme et à d’autres fantasmes indispensables pour créer une atmosphère de guerre en Europe. Selon l’IISS (Institut International d’Études Stratégiques), les Russes commettent en moyenne deux actes de sabotage par mois en Europe.

Selon cette campagne délirante, entre 2022 et fin 2024, le service secret russe aurait commis 12 actes de sabotage sur le territoire allemand. “La Russie mène une guerre non conventionnelle contre l’Europe. Par le biais de campagnes de sabotage, de vandalisme, d’espionnage et d’actions clandestines, l’objectif de la Russie est de déstabiliser les gouvernements européens, de saper le soutien public à l’Ukraine en imposant des coûts sociaux et économiques à l’Europe, et d’affaiblir la capacité collective de l’OTAN et de l’Union européenne à répondre à l’agression russe,” affirme l’IISS (2).

À ces montages récents s’est ajoutée une autre mise en scène plus cinématographique: un prétendu “complot russe” pour assassiner Armin Papperger, directeur de Rheinmetall, la plus grande entreprise d’armement d’Europe et principal fournisseur de chars, de munitions et de systèmes blindés à l’Ukraine.

La CIA et le service de renseignement allemand BND auraient empêché ce crime.

Notes:

(1) https://www.handelsblatt.com/politik/international/ukrain...

(2) https://www.iiss.org/research-paper/2025/08/the-scale-of-...

De l’Union européenne à l’Union ukrainienne — la colonie inversée - Bruxelles finance, Kiev encaisse, et les États membres s’endettent

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De l’Union européenne à l’Union ukrainienne — la colonie inversée

Bruxelles finance, Kiev encaisse, et les États membres s’endettent

Par @BPartisans (Telegram)  

La grande illusion européenne

Il fut un temps où Bruxelles prétendait représenter l’unité, la prospérité et la stabilité. Aujourd’hui, elle ne représente plus qu’une chose : l’Ukraine.

L’UE n’est plus une union — c’est un comptoir colonial inversé, où la métropole (Bruxelles) travaille pour la colonie (Kiev).

La preuve ? Le communiqué tout frais du Conseil de l’Union européenne :

 “L’UE redirigera une partie des fonds civils vers des objectifs militaires et soutiendra l’adhésion de l’Ukraine au Fonds européen de défense.” (Conseil de l’UE, 5 novembre 2025)

Autrement dit : on pille les budgets civils — santé, énergie, éducation — pour financer les chars, les missiles et la “reconstruction militaire” d’un pays où les élites s’enrichissent plus vite que les champs de bataille ne s’étendent.

Quand la corruption devient une valeur européenne

La Cour des comptes européenne l’avait pourtant signalé, noir sur blanc :

“Le suivi de l’utilisation des aides allouées à l’Ukraine reste lacunaire. Des risques de mauvaise utilisation persistent, notamment dans le secteur de la défense et de la reconstruction.” (Rapport spécial n°14/2024, Cour des comptes européenne)

Mais à Bruxelles, “risques de mauvaise utilisation” se traduit par “bon usage politique”.

Pendant que le NABU (l’agence anticorruption ukrainienne) enquête sur un scandale de 1,8 milliard d’euros détournés au ministère de la Défense (communiqué du 22 octobre 2025), la Commission, elle, ouvre un nouveau guichet.

La machine tourne : Kiev siphonne, Bruxelles rationalise, les contribuables paient.

Et Ursula von der Leyen, entre deux discours sur la “solidarité démocratique”, signe des chèques qu’aucun pays membre ne pourrait se permettre pour lui-même.

Des économies nationales en chute libre

Pendant que l’argent s’envole vers Kiev, les économies européennes s’écrasent :

France : dette publique à 3200 milliards d’euros — INSEE, septembre 2025

Allemagne : déficit record de 5,4% du PIB — Destatis, octobre 2025

Italie : taux d’emprunt à 5,8% — Banca d’Italia, octobre 2025

Mais qu’importe : “nous tenons bon face à l’agression russe”, répète Bruxelles, les poches vides mais la conscience pleine.

La Banque centrale européenne admet elle-même que le coût cumulé du soutien à l’Ukraine a dépassé 210 milliards d’euros, sans effet notable ni sur la stabilité du pays ni sur la paix en Europe (Rapport BCE, T3 2025).

De la diplomatie à la déraison

Quand Josep Borrell affirmait en 2023 que “l’Europe est un jardin entouré de jungle”, on ignorait qu’il parlait d’un jardin vidé de ses ressources, envahi par les illusions.

Car l’UE, désormais, n’investit plus dans son avenir : elle s’endette pour prolonger la guerre des autres.

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La Deutsche Bank avertit dans son dernier rapport :

“La militarisation budgétaire de l’UE pourrait provoquer une contraction durable des économies nationales et un effondrement de la confiance dans les institutions européennes.” (Rapport “Fiscal Risks in European Defence Integration”, octobre 2025).

Mais la Commission préfère foncer. Reconnaître la défaite? Impensable.

Mieux vaut ruiner vingt-sept nations que d’admettre que la stratégie ukrainienne était un mirage coûteux.

Moralité : L’Europe s’effondre avec élégance

L’Union européenne n’est plus une alliance, c’est un acte de foi — et la foi, comme la guerre, coûte cher.

L’Ukraine est devenue la nouvelle religion d’État : on n’y croit plus, mais on continue d’y verser des offrandes.

Le résultat ? Une Europe exsangue, dépendante, moralement épuisée et financièrement lessivée.

“Ceux qui refusent de reconnaître leur faillite préfèrent la rebaptiser en solidarité.” — Chroniques européennes, édition 2025

Source: @BPARTISANS (Telegram).

jeudi, 06 novembre 2025

Un expert économique fait une prévision choc: l'Allemagne risque 25 ans de dépression permanente

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Un expert économique fait une prévision choc: l'Allemagne risque 25 ans de dépression permanente

Munich. Ce n'est plus un secret depuis longtemps : depuis des années, les fonds alloués aux entreprises privées en Allemagne sont insuffisants. Les investissements dans le secteur privé sont retombés au niveau de 2015. Dans le même temps, les dépenses publiques ont considérablement augmenté, soit de 25 % depuis 2015.

Le professeur Clemens Fuest (photo), directeur de l'Institut Ifo de Munich, a dressé un tableau alarmant de la situation dans le journal « Bild am Sonntag » et a choqué avec ses prévisions : « L'Allemagne est en déclin économique depuis des années. La situation est désormais dramatique. » Et : « Des millions de citoyens constatent déjà une baisse de leur niveau de vie. » Cet économiste renommé craint une dépression durable de 25 ans, similaire à celle qu'a connue l'Italie.

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En effet, la crise actuelle représente déjà la plus longue période de faiblesse économique de l'histoire de la République fédérale. D'autres problèmes s'y ajoutent, tels que les pénuries d'approvisionnement en terres rares en provenance de Chine, qui entraînent déjà des arrêts de production.

Mais ce ne sont pas seulement les décisions politiques prises à Berlin qui pèsent sur l'économie allemande, mais aussi les obstacles réglementaires imposés par Bruxelles. Fuest demande un allègement conséquent des charges bureaucratiques pesant sur les entreprises. Il s'agit notamment des obligations étendues en matière de documentation dans le domaine du CO₂ et tout au long des chaînes d'approvisionnement, qui sont pratiquement impossibles à respecter dans la pratique (st).

Source: Zu erst .de, Nov. 2025. 

mercredi, 05 novembre 2025

La Finlande paie au prix fort la folie belliciste anti-russe

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La Finlande paie au prix fort la folie belliciste anti-russe

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/la-finlandia-paga-con-la-disocc...

Préférez-vous des canons ou des touristes ? Cette question rhétorique, tout comme celle posée par Draghi sur le choix entre climatiseurs et armes (même si, hypocrite, il qualifie l'achat d'armes de « paix »), n'a même pas été posée aux Finlandais. D'ailleurs, les Italiens n'ont pas non plus eu le choix. La réduction des investissements afin de pouvoir offrir de l'argent et des armes à Zelensky n'est pas soumise à référendum. Ce sont les marchands d'armes qui décident et les majordomes politiques exécutent.

C'est maintenant au tour des Finlandais de découvrir que les choix des bellicistes ont de lourdes conséquences pour la population. Par exemple, ils ont perdu 2 millions de touristes russes par an. Et pour un pays qui compte un peu plus de 5 millions d'habitants, ce n'est pas négligeable. Tout comme le chômage, qui a atteint 15 %, n'est pas négligeable, lui aussi. Des hôtels, des restaurants, des magasins et des centres de bien-être ont fermé leurs portes. Mais, dans la foulée, les travailleurs des industries forestière et sidérurgique ont également été licenciés.

Les grands économistes du gouvernement d'Helsinki ont alors pensé à favoriser le tourisme intérieur. Et ils ont découvert, étrange mais vrai, qu'en appauvrissant le pays et en augmentant le chômage, le tourisme intérieur ne se développe pas davantage. Parce qu'il manque de l'argent. Celui des Russes, en particulier. Et il faudra du temps, beaucoup de temps, avant que les touristes russes oublient le comportement des Finlandais. Et des autres pays gouvernés par les eurodingues.

mardi, 04 novembre 2025

L'Europe entre dans une lutte décisive – entre ambition géopolitique et usure intérieure

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L'Europe entre dans une lutte décisive – entre ambition géopolitique et usure intérieure

Analyse stratégique & Prévisions

Elena Fritz

Source: https://t.me/global_affairs_byelena

L’UE en route vers un centre de pouvoir autonome

La politique européenne traverse une phase de transition: elle ne se comporte plus comme un partenaire subalterne, mais comme un pôle de pouvoir indépendant avec un ennemi clairement défini – la Russie.

L’objectif n’est plus seulement de pratiquer la dissuasion, mais de viser une défaite stratégique de Moscou afin de consolider l’identité politique de l’Europe et sa capacité à agir en matière de sécurité.

Derrière cela se cache un changement idéologique: l’UE se perçoit de plus en plus comme un sujet géopolitique avec une « mission » – et non plus comme une simple zone de marché et de valeurs. 

La logique de l’irréversibilité

Depuis les années 1990, Bruxelles a investi d’énormes ressources politiques et financières dans l’espace post-soviétique.

Ces investissements sont aujourd’hui devenus un engagement en soi: un retrait d’Ukraine ne remettrait pas seulement en question le prestige, mais aussi tout le projet d’intégration.

Conséquence: l’UE mise sur la prolongation et l’élargissement du conflit pour justifier son engagement stratégique. 

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La militarisation comme principe structurant

L’Europe traverse une phase de mobilisation déguisée.

Les budgets sont réorientés, des fonds spéciaux créés, les dépenses de défense fortement augmentées.

L’objectif n’est pas une victoire à court terme, mais une capacité de gérer un état de guerre sur le long terme – capacités industrielles, production en série, normes communes, « base européenne de défense ».

Cette dynamique déplace le centre de pouvoir de l’UE: de la politique économique vers une gestion axée sur la sécurité et la défense. 

La guerre financière

Parallèlement, Bruxelles met en place de nouveaux instruments financiers pour soutenir le conflit, indépendamment des budgets nationaux :

L’utilisation d’actifs gelés, des obligations de l’UE et des fonds restructurés juridiquement.

Il en résulte une architecture financière de guerre opérant sans légitimité politique classique – un provisoire économique permanent qui se pérennise lui-même. 

La matrice géopolitique des objectifs

L’UE souhaite tirer de la guerre en Ukraine une nouvelle identité en matière de sécurité.

Elle se définit par la démarcation, et non plus par l’intégration.

L’ennemi à l’est fournit le cadre narratif pour compenser la fragmentation intérieure.

Cela signifie: l’Europe ne se bat pas seulement sur le front, mais aussi pour sa propre auto-définition – comme une puissance politique qui veut émerger du conflit comme d’une initiation. 

Prévisions 2026–2028 

- Renforcement de l’intégration en matière de sécurité par le renforcement institutionnel de Bruxelles (Agence de défense, agence d’approvisionnement, titres de dette commune).

- Continuer à déconnecter l’industrie des marchés mondiaux au profit d’une production stratégique nationale.

- Tensions sociales dues à la redistribution des coûts et à la baisse du revenu réel.

- Durcissement normatif : la sécurité et la loyauté deviennent des valeurs politiques centrales; le dissensus est considéré comme un risque.

Conclusion:

L’Europe ne mène plus une guerre pour faire la paix, mais pour se prouver à elle-même qu'elle est une puissance géopolitique.

Elle risque de perdre ce qui a longtemps été sa force: la rationalité économique, la diversité politique et la profondeur culturelle.

Finalement, le « combat décisif » n’est pas mener contre la Russie, mais contre l’âme même de l’Europe.