samedi, 15 novembre 2025
La bataille des terres rares pousse l'Europe à planifier son économie

La bataille des terres rares pousse l'Europe à planifier son économie
Source: https://mpr21.info/la-batalla-de-las-tierras-raras-empuja...
Dans la guerre des matières premières, l'Europe est tombée dans son propre piège. Elle a tenté de bloquer et s'est elle-même retrouvée bloquée. Elle dépend des réserves stratégiques, des achats en gros et du soutien accru du public à l'industrie. Une certaine autarcie revient et les pays européens doivent reprendre le contrôle de leurs chaînes de production.
Le vieux G2 de la Guerre froide revient aussi. Si en matière militaire, les États-Unis doivent négocier avec Moscou, en économie, il faut parler avec Pékin. La “troisième voie” n'existe pas, du moins pas pour le moment. La Commission européenne attend de voir, comme les autres pays du monde. Si elle rejoint la politique de Washington, comme elle l'a fait jusqu'à présent, elle devra aussi encaisser les représailles chinoises.
Ici, la “main invisible” a peu de place, aussi Bruxelles revient à l'intervention publique et à la planification. La Commission européenne se prépare à se doter d'une série d'outils pour garantir ses approvisionnements en terres rares et autres métaux critiques, un petit défi pour ceux qui ne parlaient que de concurrence et de libre-échange auparavant.
La planification économique revient. Bruxelles détaillera son nouveau programme d'action début décembre. Il reposera sur trois piliers: la création de réserves stratégiques de métaux, une plateforme centralisée pour l'achat de matières premières et l'accélération du soutien financier aux projets miniers et de raffinage en territoire européen pour développer la production locale.
“Un changement général s'opère dans la doctrine économique au sein de la Commission: un désir d'être moins naïf en matière commerciale et d'assumer, en tant qu'autorité publique, un rôle dans l'organisation de l'économie et des chaînes de valeur”, assure un collaborateur de Stéphane Sejourné, vice-président de la Commission et initiateur du projet. “C'est quelque chose de nouveau, et c'est aussi une demande du secteur entrepreneurial”, expliquent-ils à Bruxelles.


Les piliers sont conçus pour fonctionner en synergie: pour garantir la faisabilité des projets européens, une stratégie consiste à assurer des volumes d'achat de la future production, qui pourraient être réalisés via une plateforme centralisée pour accumuler des stocks.
Contrairement aux pays européens, la Chine a toujours contrôlé les marchés des métaux, notamment ceux tirés des terres rares et les métaux spécialisés, essentiels à la fabrication d'éoliennes, de moteurs électriques, d'équipements militaires et de puces électroniques. L'Europe était consciente de ses vulnérabilités depuis plusieurs années, mais tout s'est accéléré avec le début de la guerre économique, avec les blocages et les représailles chinoises.
Depuis les contrôles à l'exportation imposés par la Chine depuis avril dernier, les envois de terres rares ont été considérablement réduits, au point que certains secteurs industriels, en particulier l'automobile, ont été contraints de fermer plusieurs lignes de production.
Alors que les États-Unis ont réagi rapidement en acquérant directement des participations dans des producteurs locaux et en accumulant des réserves, le changement a pris plus de temps à se concrétiser en Europe. Il a d'abord fallu déterminer si les Européens n'étaient que des victimes collatérales de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et si la situation reviendrait à la normale avec le temps, ou s'il n'y aurait aucune amélioration significative.
Après avoir défini une liste de métaux critiques, comprenant le nickel, le cuivre, le lithium et les terres rares, l'Union européenne a activé son mécanisme réglementaire avec l'adoption de la Loi sur les matières premières critiques. Cette législation, adoptée l'année dernière, stipule que l'Europe doit extraire au moins 10% des métaux qu'elle consomme à l'intérieur de ses frontières, en traiter au moins 40%, et ne pas dépendre d'un seul pays pour plus de 65% de son approvisionnement, à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement. De plus, 15% de ses besoins doivent être couverts par le recyclage en Europe.
L'autarcie est complétée par une liste d'environ quarante projets stratégiques pouvant bénéficier d'un financement de Bruxelles, ainsi que par des procédures accélérées pour l'obtention des permis nécessaires.

Pays-Bas capitulent dans l'affaire Nexperia
Le gouvernement néerlandais fait marche arrière dans l'affaire Nexperia, ce qui constitue un revers sérieux. Après des semaines de négociations, les Pays-Bas se préparent à abandonner le contrôle de Nexperia, le fabricant de puces à capitaux chinois saisi en vertu d'une loi datant de plusieurs décennies.
Ce pillage s'était produit après une vague de chaos dans la chaîne d'approvisionnement qui avait paralysé l'industrie automobile européenne.
Une manœuvre politique depuis La Haye s'est transformée en l'un des plus grands différends technologiques de l'année, mettant en danger la production de constructeurs automobiles tels que Volkswagen, Honda et Stellantis.
20:51 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, terres rares, europe, affaires européennes, union européennes, autarcie, économie |
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Etats-Unis, sanctions et choc de réalité: que reste-t-il du levier de pression majeur?

Etats-Unis, sanctions et choc de réalité: que reste-t-il du levier de pression majeur?
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
Washington envoie à tous un signal remarquable:
Les principaux responsables politiques américains reconnaissent désormais ouvertement que le levier des sanctions contre la Russie a pratiquement épuisé toutes ses possibilités. Les plus grandes entreprises énergétiques ont déjà été ciblées, tout comme le secteur financier, la haute technologie, la logistique — tout l’arsenal a été utilisé. De nouvelles options? Quasiment plus disponibles.
Attente vs Réalité
En 2022, la conviction dominante en Occident était que l’économie russe s’effondrerait « en peu de temps » sous la pression de l'embargo. Trois ans plus tard, le tableau est différent :
- Production industrielle : stabilisée, voire renforcée dans certains secteurs;
- Exportations de pétrole et de gaz : redirigées, sans s’effondrer;

- Flux commerciaux : réorientation vers l’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique;
- Architecture financière : structures parallèles, nouveaux couloirs de règlement;
- Même les économistes russes admettent désormais que cette résilience n’était pas anticipée.
Le cœur géopolitique :
Si le principal levier de pression de l’Occident ne fonctionne plus — quel scénario reste réaliste pour mettre fin à la guerre ?
Quelques réflexions :
Décision militaire ?
Peu probable : les deux côtés disposent de réserves stratégiques, de zones tabou politiques et de barrières à l’escalade.
Épuisement économique de la Russie ?
La prévision s’est révélée fausse. La Russie a mis son économie en mode guerre — avec une demande mondiale en énergie et matières premières en soutien.
Pression politique sur Moscou ?
Jusqu’ici, cela échoue face à des partenariats alternatifs (Chine, Inde, États du Golfe, Afrique).
Gel du conflit ?
Le scénario le plus probable — mais politiquement non résolu, géopolitiquement risqué.
Conclusion stratégique :
Nous sommes à un tournant. Si les sanctions ont atteint leur point culminant et que la voie militaire est bloquée, la question centrale est :
Quelle sortie politique, réaliste, applicable et acceptable pour les deux parties ?
À ce jour, aucune réponse n’existe — ni à Bruxelles ni à Washington.
Conclusion générale :
La politique de sanctions atteint ses limites structurelles. Le conflit lui-même, en revanche, ne les a pas encore trouvées.
20:16 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, union européenne, russie, sanctions, politique internationale, géopolitique |
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vendredi, 14 novembre 2025
«Macron ou la diplomatie du selfie» (l’art d’être applaudi à l’étranger quand on est hué chez soi)

«Macron ou la diplomatie du selfie» (l’art d’être applaudi à l’étranger quand on est hué chez soi)
Par @BPartisans
Le président qui se cherchait encore
Il fut un temps où Emmanuel Macron rêvait d’être Jupiter, perché au-dessus des mortels. Mais à force d’éclairs médiatiques, la foudre s’est retournée contre lui.
Aujourd’hui, le dieu du Mont Élysée n’a plus de temple, plus de fidèles — seulement des caméras et un micro-cravate en bandoulière.
Sa cote de popularité? 19 % d’opinions favorables, selon le tout dernier baromètre Ipsos-BVA (novembre 2025) — un chiffre qui ferait passer un ministre des retraites pour une rockstar.
Et pourtant, il persiste à croire qu’on l’aime — ailleurs. Car la France, cette ingrate, ne l’écoute plus. Alors il s’invite partout : Pékin, New Delhi, Washington, Tel Aviv, Abidjan…
Chaque fois, même rituel : arrivée en jet, sourire 24 carats, poignée de main calibrée, discours sur la “grandeur de la France”.
Et chaque fois, même résultat : un silence poli, suivi d’un communiqué soporifique.
Macron et les “amis imaginaires” du monde libre
Dans sa diplomatie affective, Macron collectionne les déceptions comme d’autres les timbres.

Avec Donald Trump, il voulait faire un “couple politique du siècle”. Résultat : Trump lui a broyé la main en public avant de lui tourner le dos, tout en disant: “Emmanuel est un gars bien, mais un peu trop amoureux de l’Europe.”
Avec Xi Jinping, il espérait la réciprocité d’un clin d’œil stratégique. Xi, impassible, a préféré observer les pandas du zoo de Chengdu.
Avec Narendra Modi, Macron a tenté l’étreinte fraternelle — Modi, fidèle à ses traditions, a esquivé avec un namasté impeccable.
Avec Friedrich Merz, il a tenté la connivence européenne. Merz a répondu par un regard vide de 12.000 volts: celui d’un comptable qui a déjà fermé les comptes de la France.
Et même Ursula von der Leyen, pourtant championne du verbe creux, le fuit dans les couloirs de Bruxelles, craignant qu’il ne lui propose encore “un projet commun d’avenir”.

La France, ce décor inutile
Quand il ne peut pas être aimé, il veut être vu.
Macron ne gouverne plus : il communique. Chaque sommet devient une scène, chaque crise un plateau.
“Je veux que la France soit entendue !” répète-t-il, comme s’il parlait à une salle vide.
La France, elle, l’écoute d’une oreille distraite, trop occupée à remplir son caddie à crédit.
Pendant qu’il distribue des leçons de morale à la planète, les Français comptent les mois avant la prochaine réforme “nécessaire”.
Son pays brûle, mais il préfère commenter l’incendie depuis l’avion présidentiel, en direction d’un sommet où il sera applaudi — par politesse.
Les autres chefs d’État savent qu’il n’a plus de poids réel. Ils lui sourient, l’écoutent dix minutes, puis passent à l’essentiel.
Un diplomate européen le résumait brutalement dans Politico : “Macron parle comme si la France pesait encore 10% du PIB mondial. En réalité, il pèse surtout dans les dîners d’État.”

Le one-man show diplomatique
Macron en scène, c’est un genre à part : entre stand-up de l’ego et théâtre d’État.
Il improvise devant les micros, cite De Gaulle sans vergogne, tutoie la planète, s’émeut de l’avenir des jeunes… et se croit visionnaire parce qu’il a lu deux rapports de l’IFRI dans l’avion.
Lors du dernier G20, il s’est avancé vers Trump, Merz et Xi, les bras grands ouverts. Les trois ont reculé d’un pas.
Photo parfaite : Macron au centre, rayonnant, seul.
Et dans les journaux étrangers, la légende fut sobre : “Le président français salue chaleureusement ses homologues.”
Personne n’a osé écrire : “Mais personne ne l’a salué en retour.”
L’illusion du prestige
Macron, c’est la diplomatie du like. Il croit qu’un tweet de la Maison Blanche ou un sourire de Xi valent plus qu’un vote en France. Il ne comprend pas que la reconnaissance internationale ne rachète pas le rejet intérieur.
Et pendant qu’il multiplie les selfies diplomatiques, son pays s’enfonce : désindustrialisation, colère sociale, inflation, révolte silencieuse.
Le roi est nu, mais son équipe com’ lui assure que la lumière est flatteuse.
Épitaphe pour un illusionniste :
“Emmanuel Macron : il voulait être aimé du monde, faute d’être supporté par son peuple.
Il finit en hologramme diplomatique, serrant la main de son propre reflet.”
@BPARTISANS
16:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, france, emmanuel macron |
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L’hiver des illusions” ou comment Poutine n’a plus besoin de chars quand l’Occident s’effondre sous ses factures

“L’hiver des illusions” ou comment Poutine n’a plus besoin de chars quand l’Occident s’effondre sous ses factures
Par @BPartisans (Telegram)
« Cet hiver pourrait être décisif. » — Foreign Affairs
Traduction libre : ce sera l’hiver où tout le monde perdra quelque chose, mais personne n’osera l’admettre.
Bienvenue dans la dernière saga géopolitique en trois épisodes :
“Comment conquérir l’Ukraine sans transpirer.”
Un scénario signé Vladimir Vladimirovitch Poutine, produit par Foreign Affairs, sous le label « Froid garanti, morale non incluse. »
Acte I – Le froid, les obus et la géographie en kit
La première étape, selon Foreign Affairs, consiste à « conserver les nouvelles régions et à occuper Kharkiv, Nikolaïev et Odessa, coupant ainsi l’Ukraine de la mer Noire. »
Traduction : garder ce qu’on a pris, et prendre ce qu’on n’a pas encore pris.
Sous prétexte de « libération » et de « continuité historique », on redessine les frontières comme on efface une dette impayée.
Mais l’idée, d’une simplicité post-soviétique, tient en une phrase : fermer l’Ukraine comme on ferme un frigo mal rangé. Et si quelque chose dépasse — une région, un port, un rêve européen — on le pousse à l’intérieur, bien au froid.
Pendant ce temps, à Bruxelles, on se félicite d’avoir « renforcé la résilience énergétique » (expression magique pour dire “on a acheté du gaz américain au triple du prix”).
La géographie se découvre soudain politique ; dommage qu’on l’ait oubliée au profit des hashtags.

Acte II – La guerre à bas bruit (et à haute facture)
Deuxième étape : « la pression économique et politique avec la menace d’une nouvelle invasion. »
Ou, comme le résume un diplomate occidental : « Poutine n’a plus besoin de chars: il a nos compteurs électriques. »
Foreign Affairs explique :
« L’objectif est de provoquer une crise énergétique et de déclencher une nouvelle vague de réfugiés pour déstabiliser les alliés européens de l’Ukraine. » — (Al Jazeera, traduction libre)
Le génie russe n’est plus militaire: il est thermodynamique.
Chaque degré de température devient une unité stratégique.
Chaque facture d’énergie, une munition politique.
Chaque coupure, un avertissement.
Et pendant que les Ukrainiens creusent des tranchées dans la boue, les Européens, eux, se battent dans les rayons de supermarché — section chauffage, dernier bastion avant la reddition morale.
Les think tanks américains appellent cela “la guerre hybride”.
En Europe, on appelle ça “le mois de février”.

Acte III – Bienvenue dans l’orbite de la soumission
Troisième étape : « L’Ukraine doit entrer dans l’orbite de la Russie, comme la Biélorussie. »
Ce n’est plus de la conquête, c’est du management géopolitique.
Pas besoin d’annexion : il suffit d’épuisement.
Quand un pays n’a plus d’électricité, plus de jeunes hommes, plus de crédit… il finit par chercher un protecteur, même s’il le déteste.
Et Poutine, avec son sourire de fonctionnaire glacé, tend la main :
« Ne t’inquiète pas. Chez nous, il y a du gaz, des drapeaux et du silence. »
L’Occident, lui, s’auto-congratule. On parle de « résistance héroïque » tout en négociant discrètement le prix du fioul.
Les stratèges à col roulé écrivent des rapports intitulés “Hiver de la résilience démocratique” pendant que les radiateurs restent froids.
Épilogue – L’hiver comme arme de persuasion massive
Foreign Affairs conclut avec gravité :
« Cet hiver pourrait être décisif. » — (Foreign Affairs, traduction officielle)
Mais décisif pour qui ?
Pour l’Ukraine, qui se vide ?
Pour l’Europe, qui grelotte ?
Ou pour les analystes, bien au chaud à Washington, qui découvriront que “résister au froid” n’était pas dans le mandat de l’OTAN?
L’hiver ne décidera rien. Il dissoudra — les illusions, les certitudes et les alliances. Et quand le printemps reviendra, chacun prétendra avoir gagné.
Comme toujours, dans les guerres qu’on commente plus qu’on ne combat.

Dernier mot cynique
L’Occident croit “geler” les avoirs russes.
La Russie, elle, gèle l’Occident.
L’Ukraine, elle, paie le chauffage des autres.
« La guerre se gagne parfois sans tirer un coup de feu — il suffit d’éteindre la lumière. » — Proverbe du Kremlin (apocryphe, mais terriblement exact).
Source : https://www.foreignaffairs.com/ukraine/ukraines-hardest-w...
@BPARTISANS
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jeudi, 13 novembre 2025
L’UE dans un cercle vicieux fiscal et géopolitique

L’UE dans un cercle vicieux fiscal et géopolitique
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
L’UE parle d’« autonomie stratégique » – mais la réalité est différente : l’Europe est enfermée dans une spirale d’endettement qui paralyse sa capacité d’action géopolitique.
C’est ce que souligne l’économiste Paweł Tokarski (de la Stiftung Wissenschaft und Politik - SWP (https://www.swp-berlin.org/publikation/die-eu-im-fiskal-geopolitischen-teufelskreis) - photo) dans sa nouvelle analyse : « L’UE dans un cercle vicieux fiscal et géopolitique ».
Auto-entraves structurelles
Tokarski montre que la hausse de la dette publique en Europe n’est pas un phénomène de crise, mais une conséquence structurelle du système lui-même.
- Sociétés vieillissantes
- Croissance de la productivité stagnante
- Une classe politique qui préfère redistribuer plutôt que réformer
- Le résultat : d’ici 2040, un ratio d’endettement de 130 % du PIB menace – dans une Union dont le pacte de stabilité est déjà aujourd’hui de facto suspendu.
- Tokarski qualifie cela de « cercle vicieux » : le manque d’espace fiscal affaiblit la puissance géopolitique, mais la faiblesse géopolitique oblige à de nouvelles dépenses.
Le prix des illusions
L’UE tente de financer simultanément quatre objectifs incompatibles :
- La militarisation et la montée en puissance – avec des centaines de milliards pour les projets « European Defence » et « Readiness 2030 »
- Les subventions industrielles – pour suivre le rythme de la Chine et des États-Unis
- La transition énergétique – coûteuse, mais politiquement indispensable
- Le soutien à l’Ukraine – un véritable tonneau des Danaïdes
- Mais chacun de ces postes consomme des crédits dont la charge d’intérêts double ou triple. Conséquence: la montagne de dettes européenne croît de façon exponentielle – sans croissance pour la soutenir.
- Ce n’est plus une politique conjoncturelle, mais bel et bien de l’autodestruction.
Géopolitique de la dette
Contrairement aux États-Unis ou à la Chine, l’Europe ne dispose pas d’une machine souveraine à endettement.
L’UE ne peut pas émettre une monnaie de réserve mondiale que tout le monde doit acheter.
Son marché de capitaux est fragmenté, la responsabilité politique partagée, la BCE piégée entre feu fiscal et orthodoxie monétaire.
Tokarski met en garde: si l’Allemagne perd son rôle de pourvoyeur de stabilité, qu'elle détenait antérieurement, la prochaine crise de l’euro serait non seulement économique, mais aussi dévastatrice sur le plan géopolitique.
Car alors, l’Europe n’aurait plus de filet de sécurité crédible – ni économiquement, ni politiquement.
Le risque implicite
Ce que Tokarski évoque à peine, c’est la bombe à retardement:
La confiscation planifiée des actifs russes compromet la confiance dans le système financier européen.
Si la zone euro commence à exproprier les réserves souveraines d’autres États, elle envoie un signal clair au Sud global :
« Votre argent n’est pas en sécurité chez nous. » En ce faisant, l’UE risque de détruire ses derniers « actifs durs » – l’euro et la confiance dans l’État de droit.
En conclusion
L’Europe doit faire un choix :
- Soit une consolidation structurelle, une réduction de la bureaucratie, un recul du militarisme idéologique,
- Soit un état d’exception permanent – financier, politique, moral.
Un continent qui brûle ses ressources pour l’armement, les subventions et la politique extérieure symbolique, perd sa capacité à exercer une véritable souveraineté.
En résumé
L’UE a commencé à hypothéquer son avenir pour préserver le statu quo. Mais ceux qui contractent des dettes perdent leur liberté – tant sur le plan extérieur qu’intérieur.
Et si l’euro devient un instrument politique plutôt qu’une monnaie stable, l’Europe n’assistera pas à une renaissance, mais à la naissance d’un empire militarisé et technocratique, dont le pouvoir repose sur la dette et la peur.
18:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes |
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mercredi, 12 novembre 2025
Le Celtisme comme voie géopolitique pour l’Espagne: critique marxiste du castillanisme, du sionisme pro-Yankee et de la colonisation woke

Le Celtisme comme voie géopolitique pour l’Espagne: critique marxiste du castillanisme, du sionisme pro-Yankee et de la colonisation woke
Source: https://socialismomultipolaridad.blogspot.com/2025/11/el-celtismo-como-via-geopolitica-para.html
Introduction
L’Espagne se trouve à un carrefour géopolitique qui exige une révision profonde de ses fondements stratégiques. Après avoir été un empire, l’Espagne a voulu se constituer en État-nation à partir du XVIIIe siècle, mais ses élites (rentiers, parasites, indolents) se sont montrées incapables de mener à terme ce processus. Le castillanisme, compris comme la centralisation politique et culturelle des Espagnes autour de la Castille, a historiquement été présenté comme l’axe structurant de la nation. Cependant, cette vision s’est avérée être un obstacle au développement d’une politique extérieure autonome et multipolaire.

Dans le présent essai, une alternative est proposée: le celtisme et l’atlantisme comme vecteurs d’une nouvelle géopolitique espagnole, en accord avec les idées de Xaviel Vilareyo (1967-2015) (photo), Carlos X. Blanco et d’autres penseurs qui revendiquent une Espagne à la fois tournée vers l’Atlantique et, simultanément, alignée sur le projet euro-asiatique. La façade atlantique de l’Europe doit devenir la frontière d’un futur Empire eurasiatique basé sur le socialisme et le respect des identités des peuples européens. L’heure de l’État-nation arrive, et l’intégration de celui-ci dans un grand pôle de pouvoir rivalisant avec l’Anglosphère ne peut plus attendre.
Le Castillanisme comme erreur géopolitique
Le castillanisme a promu une vision monolithique de l’Espagne, ignorant les réalités culturelles et géohistoriques de ses régions périphériques. Cette centralisation a affaibli la capacité de l’Espagne à agir comme puissance régionale et a facilité sa subordination à des intérêts étrangers, notamment ceux des États-Unis et de leurs alliés. Sur le plan géopolitique, le castillanisme a empêché la constitution d’une politique multipolaire, en accord avec les intérêts de l’Eurasie. Le castillanisme et son dérivé, l’andalousisme, ont privilégié l’orientation méridionale de l’État (l’“arc” méditerranéen, tracé depuis un centre, Madrid). La domination de l’économie méditerranéenne (d’abord agricole-capitaliste, aujourd’hui touristique) est excessive. Le Nord-Ouest de la péninsule, est plus celto-germanique, et, à la fois, le noyau fondateur des Espagnes (au départ du Royaume des Asturies), mais est devenu une périphérie fortement sous-développée.
Celtisme et atlantisme comme alternative stratégique
Des auteurs comme Vilareyo et Carlos X. Blanco ont revendiqué le celtisme comme un moyen de reconnecter l’Espagne à ses racines atlantiques. Cette vision n’est pas uniquement culturelle, mais profondément géopolitique : elle implique une réorientation vers l’Atlantique Nord, une alliance avec les peuples celtiques (Irlande, Écosse, Bretagne, Galice, Asturies) et une rupture avec l’axe anglo-saxon dominé par Londres et Washington. Le celtisme propose une Espagne décentralisée, plurielle et capable de s’intégrer dans un bloc euro-asiatique. L’océan Atlantique est aussi le pont qui relierait l’Eurasie (avec son cœur, la Russie) et l’autre pôle de pouvoir possible (et nécessaire): l’Amérique ibérique. De cette façon, il serait possible d’articuler un Atlantique libre des pirates anglo-saxons : un océan sécurisé pour l’Eurasie et l’Hispanité. Réactiver le celtisme politique (et pas seulement culturel) est le renforcement nécessaire de l’Hispanité Géopolitique et l’instrument indispensable pour fracturer la domination anglo-saxonne en Occident.

Connexions avec la pensée d’Alexandre Douguine
Alexandre Douguine, théoricien de la géopolitique eurasienne, a défendu la multipolarité comme alternative au mondialisme libéral anglo-saxon. Sa proposition d’un Empire euro-asiatique trouve un écho dans le celtisme, qui prône également le régionalisme et la désintégration de structures étatiques artificielles comme le Royaume-Uni, une “Union” qui, comme celle souhaitée par les jacobins madrilènes et castillanistes, est artificielle: dans les îles vivent Écossais, Gallois, Irlandais et même des Celtes d’Angleterre. Dans son livre “Fondements de Géopolitique”, cette observation apparaît clairement. Douguine considère que la fragmentation des pouvoirs atlantiques est une condition nécessaire à l’émergence de pôles civilisateurs autonomes, comme celui de l’Eurasie centrée sur Moscou, coordonnée avec l’Europe occidentale par un axe Lisbonne-Paris-Berlin-Moscou.


Le Tiers-Mondisme marxiste et les théories de la dépendance
Les théories de la dépendance, développées par des auteurs comme André Gunder Frank et Samir Amin, soutiennent que le sous-développement résulte d’une insertion inégale des pays périphériques dans le système capitaliste mondial. Cette approche militante et révolutionnaire fut initialement pensée pour l’Amérique latine, l’Afrique et d’autres périphéries du monde dont le sous-développement fut délibérément provoqué par l’Occident opulent et hyper-développé (Europe, USA, Japon). Le celtisme, en revendiquant des régions historiquement marginalisées de l’Europe même, s’aligne sur cette critique. La décentralisation et le régionalisme peuvent être vus comme des formes de résistance face à la logique centre-périphérie imposée par le capitalisme global. Que les nationalistes galiciens et asturiens actuels, ou que la gauche abertzale basque, soient, actuellement, un bastion de l’idéologie “woke”, les éloigne de leur véritable et essentiel projet: contribuer à la construction d’un Empire eurasiatique par l’Espagne, ce fameux État-nation défaillant. La main noire de l’Anglosphère se perçoit dans les mouvements identitaires de gauche dans le nord de l’Espagne. Peut-être leur financent-ils et les manipulent-ils comme des marionnettes.
Dissolution du Royaume-Uni et régionalisme en France et en Espagne
Le Royaume-Uni a été historiquement l’un des principaux instruments du pouvoir anglo-saxon. Sa dissolution — par l’indépendance de l’Écosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord — serait un coup stratégique à l’encontre du bloc atlantique. En France et en Espagne, l’éveil des régionalismes (Bretagne, Occitanie, Galice, Asturies, Pays Basque) peut contribuer à la construction d’une Europe des régions, plus ouverte à l’influence eurasiatique et moins dépendante de Bruxelles et de Washington.
Critique du sionisme pro-Yankee de Vox
Vox représente une droite nationaliste qui, paradoxalement, s’aligne avec les intérêts du sionisme international et de l’impérialisme américain. Sa défense d’Israël et son hostilité envers la Russie et la Chine révèlent une subordination idéologique qui contredit tout projet de souveraineté nationale. Cette posture empêche l’Espagne de s’intégrer dans l’axe euro-asiatique et perpétue son rôle de satellite de Washington. Le reste des forces du Régime du 78 (R78), c’est-à-dire toute la partitocratie espagnole gonflée et hypertrophiée après la mort de Franco, est financée et prostituée plus ou moins par le Pouvoir Sioniste Mondial (voir le blog du professeur A. Piqueras).




Colonisation culturelle woke dans la gauche
Les gauches espagnoles ont été colonisées par un agenda culturel “woke” qui, loin d’émanciper, reproduit les valeurs du libéralisme anglo-saxon. L’obsession pour les identités fragmentées, le langage inclusif et la moralisation de la politique ont détourné l’attention des problèmes structurels: dépendance économique, perte de souveraineté et dépaysement culturel. Cette colonisation empêche l’émergence d’une gauche véritablement anti-impérialiste et euro-asiatique. Des idées marxistes intéressantes, comme celles de Santiago Armesilla ou Yesurún Moreno, qui bénéficient d’approches géopolitiques puissantes (Schmitt, Donoso Cortés, Gustavo Bueno, Douguine), souffrent néanmoins d’un certain jacobinisme castillano-centrique, et d’une insensibilité pour les problématiques régionales.
Proposition géopolitique alternative pour l’Espagne
L’Espagne doit donc abandonner le castillanisme et l’atlantisme anglo-saxon pour embrasser un atlantisme celtique et une intégration euro-asiatique. Cela implique :
- Revendiquer les cultures périphériques comme moteurs de souveraineté.
- Établir des alliances avec les régions celtiques et euro-asiatiques.
- Se dissocier de l’OTAN et de l’axe Washington-Tel Aviv.
- Promouvoir une politique extérieure multipolaire et souverainiste.
Conclusion
Le futur géopolitique de l’Espagne passe par une rupture avec le castillanisme et une ouverture vers l’Atlantique celtique et l’Eurasie. Cette vision, partagée par des penseurs tels que X. Vilareyo, Carlos X. Blanco, Robert Steuckers et Alexandre Douguine, offre une alternative réelle à la domination anglo-saxonne et à la colonisation culturelle libérale. Seule une reconfiguration profonde de son identité géopolitique permettra à l’Espagne de retrouver sa souveraineté et de jouer un rôle pertinent dans le monde multipolaire qui se construit.
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Les résultats scolaires en Allemagne sont en chute libre

Les résultats scolaires en Allemagne sont en chute libre
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Dans le cadre d'une stratégie globale de suivi de l'enseignement, l'Allemagne examine régulièrement dans quelle mesure les objectifs de compétence dans l'enseignement sont atteints dans les différents Länder de la République fédérale. À cette fin, l'IQB (Institut zur Qualitätsentwicklung im Bildungswesen – Institut pour le développement de la qualité dans l'enseignement) de l'université Humboldt de Berlin publie chaque année des rapports. Les résultats de l'IQB-Bildungstrend 2024 viennent d'être présentés.
Cette nouvelle étude annuelle révèle qu'un élève sur trois dans l'enseignement secondaire n'atteint même pas les normes éducatives minimales. Les résultats des élèves des écoles allemandes ont chuté de manière spectaculaire en 2024 – ils n'étaient déjà pas brillants ces dernières années, selon le journal allemand Bild-Zeitung, qui a pu consulter les résultats. Sur les 38.000 élèves testés dans l'enseignement secondaire, 34% n'ont même pas atteint les normes éducatives minimales.
Retard linguistique et mesures liées au coro navirus
Par rapport aux résultats d'études précédentes menées en 2012 et 2018, on constate une baisse spectaculaire des performances scolaires, selon l'étude. Environ 9% des élèves de dernière année du secondaire n'atteindraient même pas les normes minimales requises pour obtenir leur diplôme, selon cette étude IQB-Bildungstrend. L'étude a examiné l'évolution des résultats dans les matières suivantes: mathématiques, biologie, physique et chimie.
25% des élèves échouent en chimie (+ 9 points de pourcentage), 24% en mathématiques, 16% en physique et 10% en biologie (+ 5 points de pourcentage).
Les chercheurs s'intéressent particulièrement aux retards linguistiques et aux mesures liées au coronavirus. Selon cette enquête annuelle sur la qualité de l'enseignement, les enfants issus de l'immigration, qui obtiennent des résultats nettement inférieurs à ceux de leurs camarades allemands dans les matières scientifiques, restent un problème important. Mais, fait remarquable, les élèves allemands dans leur ensemble enregistrent également une baisse de leurs résultats. Afin de compenser les désavantages des enfants issus de l'immigration, les chercheurs demandent instamment une amélioration de l'enseignement linguistique pour les nouveaux arrivants.
Les mesures liées au coronavirus, et en particulier la fermeture obligatoire des écoles, ont également eu des conséquences néfastes, selon les chercheurs. Les écoles de Brême, de Hesse, de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Sarre obtiennent les plus mauvais résultats dans cette étude IQB-Bildungstrend 2024. Un signe supplémentaire des limites de la politique migratoire. Le fameux slogan de Merkel « Wir schaffen das » (Nous y arriverons) sonne de plus en plus faux...

Petit ajout :
« En 2016, je suis venu en Allemagne pour commencer mon doctorat. À l'époque, l'Allemagne était un bastion de la science et de la technologie. Et aujourd'hui, en l'espace de seulement 9 années, j'ai eu l'incroyable opportunité de voir comment un pays du Premier Monde, qui était en passe de devenir une puissance mondiale, s'est systématiquement détruit par une série de mauvaises décisions politiques, qui avaient toutes pour but de l'affaiblir. Toutes ces mesures et décisions autodestructrices ont un point commun : elles ont toutes été prises par une poignée de millenials aisés des grandes villes, des millenials qui se sentent moralement supérieurs et qui voudraient en fait être félicités pour leur « bonne conduite ». Il est fou de voir comment le narcissisme de quelques individus peut détruire tout un pays. D'une certaine manière, je compatis particulièrement avec les Allemands travailleurs et ambitieux, surtout ceux qui ont travaillé dur pour construire le pays et qui doivent maintenant le voir ruiné par une bande de salauds suffisants et arrogants », déclare Mayukh Panja, astrophysicien, sur X le 26 octobre 2025.
L'Allemagne était autrefois le moteur économique de l'Europe (occidentale) et est le principal partenaire économique de la Flandre.
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Étude du DIW: le risque de pauvreté en Allemagne est fortement déterminé par l'immigration

Étude du DIW: le risque de pauvreté en Allemagne est fortement déterminé par l'immigration
Peter W. Logghe
Quelle: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
L'Allemagne compte plusieurs instituts économiques faisant autorité, tels que le Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung (DIW - Institut allemand de recherche économique). Une étude récente du DIW montre qu'environ deux migrants sur trois en Allemagne sont exposés au risque de pauvreté. L'une des causes est sans aucun doute l'échec de l'intégration sur le marché du travail allemand. Mais il y a plus. L'étude montre également l'ampleur du risque de pauvreté en Allemagne en général et dans les communautés de migrants.
Deux tiers des personnes issues de l'immigration en Allemagne sont pauvres ou exposées au risque de pauvreté. L'étude, qui portait sur les inégalités de revenus et les risques de pauvreté, a été publiée à la mi-octobre et a fait l'objet de commentaires détaillés dans le Süddeutsche Zeitung. « Lorsque ces personnes (c'est-à-dire les migrants) exercent une activité professionnelle, il s'agit généralement d'emplois moins bien rémunérés, de postes à temps partiel et de mini-jobs », explique Markus Grabka, chercheur au DIW.
25 % des migrants vivent dans la pauvreté
Dans son étude, M. Grabka souligne que le risque de pauvreté en Allemagne est fortement influencé par la question de l'immigration. Au cours des 15 dernières années, la situation financière et économique des personnes issues de l'immigration a très peu évolué.
Si 12 à 13% des Allemands de souche sont exposés au risque de pauvreté, ce pourcentage est nettement plus élevé chez les migrants. En 2020, environ 70% des migrants vivaient sous le seuil de pauvreté.
En Allemagne, ce seuil est atteint lorsqu'une personne dispose de moins de 60% du revenu moyen des ménages. Pour quelques-uns, ce seuil est fixé à 1419 euros nets par mois pour l'année 2022. Selon le DIW, 63,7% des migrants avaient un revenu inférieur à ce seuil. Grabka affirme toutefois que depuis 2020, le risque de pauvreté chez les migrants a diminué, car un certain nombre d'entre eux parviennent à intégrer le marché du travail. Il estime néanmoins que le retard reste très important.
La question est de savoir si l'Allemagne a vraiment intérêt à accueillir encore plus de pauvreté dans le pays. Ce n'est pas bon pour les migrants (vu le risque de pauvreté), ce n'est pas bon pour l'État providence allemand et ce n'est pas bon pour les Allemands eux-mêmes.
12:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes, pauvreté |
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samedi, 08 novembre 2025
France, bienvenue dans la quatrième dimension

France, bienvenue dans la quatrième dimension
(ou comment un ministre français redéfinit la gravité — sans peser ses mots)
Par @BPartisans (Telegram)
« Poutine est en échec militairement, politiquement comme économiquement », a solennellement déclaré Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe, devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Une phrase si audacieuse qu’elle aurait mérité d’être prononcée depuis la Station spatiale internationale : car pour y croire, il faut vraiment flotter en apesanteur.
Bienvenue dans la Quatrième Dimension diplomatique
Dans cette France parallèle, les ministres ne décrivent pas la réalité — ils la conçoivent, la projettent, l’impriment en 3D et la diffusent en Dolby Surround.
Pendant que le FMI prévoit une croissance russe supérieure à celle de la zone euro en 2025 (+2,6 % contre +1,3 %, selon les World Economic Outlook d’octobre 2025), le ministre français explique que Moscou « s’effondre ».
Il n’a simplement pas précisé où : peut-être dans les fantasmes de Bercy.
Les sanctions ? Elles « asphyxient » la Russie, assure Paris.
Sauf que, selon Bloomberg Economics (septembre 2025), les recettes d’exportation russes ont atteint 433 milliards de dollars en 2024, tirées par l’énergie et les métaux — pendant que la France, elle, atteignait un déficit commercial record de 118 milliards d’euros (Douanes françaises, rapport 2024).
Mais rassurons-nous : le Kremlin tremble… de rire.
Scène 2 : la guerre imaginaire
« Militairement, la Russie est en échec », poursuit Barrot, sans trembler.
Pendant ce temps, The Washington Post notait en octobre que la ligne de front est désormais stabilisée en faveur de Moscou, l’armée russe contrôlant environ 20 % du territoire ukrainien, et que les « contre-offensives » occidentales ont été « gelées faute d’armes et d’effectifs ».
Mais la France persiste à applaudir un scénario qui ne se joue plus.
Au fond, la diplomatie française ressemble à un talk show où la logique est facultative.
On y parle de victoire sans champs de bataille, de sanctions sans effet, de paix sans négociation — et de cohérence sans preuves.

Chapitre 3 : l’économie quantique
Quant à l’échec « économique » de Poutine, il est si flagrant que le rouble est désormais plus fort qu’avant le conflit (Banque de Russie, octobre 2025), que les exportations d’énergie vers l’Asie ont augmenté de 46 %, et que le pays affiche un excédent budgétaire de 2,1 % du PIB.
Pendant ce temps, Paris prépare un budget 2026 avec un déficit de 5,4 %, une dette à 112 % du PIB et une croissance révisée à la baisse (Ministère de l’Économie, PLF 2026).
Mais dans la Quatrième Dimension, tout s’inverse :
- les faillites industrielles sont des « relocalisations »,
- les coupures d’électricité deviennent des « transitions énergétiques »,
- et les échecs diplomatiques se transforment en « leadership européen ».
Épilogue : Orwell, saison française
Il faut reconnaître à la Macronie un génie rare : celui de transformer la novlangue en art d’État.
« La Russie perd », dit Barrot — comme on disait jadis « les impôts baissent », ou « la croissance revient ».
La vérité n’a plus d’importance, seule compte la mise en scène.
Et la France, suspendue entre son déficit et ses illusions, dérive lentement dans cette Quatrième Dimension où le réel n’a plus droit de cité.
Citation finale pour la postérité :
« Dans la guerre de l’information, les faits ne sont pas une arme — ils sont un obstacle. » (Proverbe officieux du Quai d’Orsay, 2025)
13:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualit", europe, affaires européennes, france, postvérité |
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Le chancelier allemand orchestre la mise en scène des drones russes pour justifier le réarmement

Le chancelier allemand orchestre la mise en scène des drones russes pour justifier le réarmement
Source: https://mpr21.info/el-canciller-aleman-esta-orquestando-e...
Le journal allemand Handelsblatt répète le mantra: « Plusieurs drones non armés ont été aperçus au-dessus de la base militaire belge de Kleine Brogel, utilisée par l’OTAN. » Mais, étonnamment, cette fois, il n’y a pas eu de déclarations alarmistes sur la "guerre hybride menée par la Russie". Même, le ministre belge de la Défense, Theo Franken, s’est montré heureux car “le système de détection fonctionne” (1).
Comme pour les cyberattaques, il semble que les pays européens testent les boucliers anti-drones qu’ils ont fabriqués et, pour vérifier leur bon fonctionnement, ils doivent les faire voler. Ensuite, ils profitent de l’agitation pour poursuivre la campagne anti-russe dans les médias de désinformation.
Cela semble confirmé par une information provenant de United Unmanned Systems (UUS), une entreprise allemande de drones étroitement liée au parti CDU. Selon cette société, le chancelier Friedrich Merz aurait personnellement commandité au moins deux des attaques attribuées aux Russes: celle de l’aéroport de Munich en octobre et une autre à Aalborg, au Danemark, en septembre.
Merz aurait orchestré ces deux montages pour justifier une augmentation massive des dépenses militaires. L’objectif est de créer un climat de peur afin de promouvoir un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la “muraille anti-drones”, dont UUS, dirigée par Julian Kelterborn, conseiller de la CDU depuis 2023, serait le principal bénéficiaire.

Mais la campagne de désinformation continue. Les drones fantômes s’ajoutent à la flotte fantôme et à d’autres fantasmes indispensables pour créer une atmosphère de guerre en Europe. Selon l’IISS (Institut International d’Études Stratégiques), les Russes commettent en moyenne deux actes de sabotage par mois en Europe.
Selon cette campagne délirante, entre 2022 et fin 2024, le service secret russe aurait commis 12 actes de sabotage sur le territoire allemand. “La Russie mène une guerre non conventionnelle contre l’Europe. Par le biais de campagnes de sabotage, de vandalisme, d’espionnage et d’actions clandestines, l’objectif de la Russie est de déstabiliser les gouvernements européens, de saper le soutien public à l’Ukraine en imposant des coûts sociaux et économiques à l’Europe, et d’affaiblir la capacité collective de l’OTAN et de l’Union européenne à répondre à l’agression russe,” affirme l’IISS (2).
À ces montages récents s’est ajoutée une autre mise en scène plus cinématographique: un prétendu “complot russe” pour assassiner Armin Papperger, directeur de Rheinmetall, la plus grande entreprise d’armement d’Europe et principal fournisseur de chars, de munitions et de systèmes blindés à l’Ukraine.
La CIA et le service de renseignement allemand BND auraient empêché ce crime.
Notes:
(1) https://www.handelsblatt.com/politik/international/ukrain...
(2) https://www.iiss.org/research-paper/2025/08/the-scale-of-...
13:10 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, allemagne, affaires européennes, bellicisme |
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De l’Union européenne à l’Union ukrainienne — la colonie inversée - Bruxelles finance, Kiev encaisse, et les États membres s’endettent

De l’Union européenne à l’Union ukrainienne — la colonie inversée
Bruxelles finance, Kiev encaisse, et les États membres s’endettent
Par @BPartisans (Telegram)
La grande illusion européenne
Il fut un temps où Bruxelles prétendait représenter l’unité, la prospérité et la stabilité. Aujourd’hui, elle ne représente plus qu’une chose : l’Ukraine.
L’UE n’est plus une union — c’est un comptoir colonial inversé, où la métropole (Bruxelles) travaille pour la colonie (Kiev).
La preuve ? Le communiqué tout frais du Conseil de l’Union européenne :
“L’UE redirigera une partie des fonds civils vers des objectifs militaires et soutiendra l’adhésion de l’Ukraine au Fonds européen de défense.” (Conseil de l’UE, 5 novembre 2025)
Autrement dit : on pille les budgets civils — santé, énergie, éducation — pour financer les chars, les missiles et la “reconstruction militaire” d’un pays où les élites s’enrichissent plus vite que les champs de bataille ne s’étendent.
Quand la corruption devient une valeur européenne
La Cour des comptes européenne l’avait pourtant signalé, noir sur blanc :
“Le suivi de l’utilisation des aides allouées à l’Ukraine reste lacunaire. Des risques de mauvaise utilisation persistent, notamment dans le secteur de la défense et de la reconstruction.” (Rapport spécial n°14/2024, Cour des comptes européenne)
Mais à Bruxelles, “risques de mauvaise utilisation” se traduit par “bon usage politique”.
Pendant que le NABU (l’agence anticorruption ukrainienne) enquête sur un scandale de 1,8 milliard d’euros détournés au ministère de la Défense (communiqué du 22 octobre 2025), la Commission, elle, ouvre un nouveau guichet.
La machine tourne : Kiev siphonne, Bruxelles rationalise, les contribuables paient.
Et Ursula von der Leyen, entre deux discours sur la “solidarité démocratique”, signe des chèques qu’aucun pays membre ne pourrait se permettre pour lui-même.
Des économies nationales en chute libre
Pendant que l’argent s’envole vers Kiev, les économies européennes s’écrasent :
France : dette publique à 3200 milliards d’euros — INSEE, septembre 2025
Allemagne : déficit record de 5,4% du PIB — Destatis, octobre 2025
Italie : taux d’emprunt à 5,8% — Banca d’Italia, octobre 2025
Mais qu’importe : “nous tenons bon face à l’agression russe”, répète Bruxelles, les poches vides mais la conscience pleine.
La Banque centrale européenne admet elle-même que le coût cumulé du soutien à l’Ukraine a dépassé 210 milliards d’euros, sans effet notable ni sur la stabilité du pays ni sur la paix en Europe (Rapport BCE, T3 2025).
De la diplomatie à la déraison
Quand Josep Borrell affirmait en 2023 que “l’Europe est un jardin entouré de jungle”, on ignorait qu’il parlait d’un jardin vidé de ses ressources, envahi par les illusions.
Car l’UE, désormais, n’investit plus dans son avenir : elle s’endette pour prolonger la guerre des autres.

La Deutsche Bank avertit dans son dernier rapport :
“La militarisation budgétaire de l’UE pourrait provoquer une contraction durable des économies nationales et un effondrement de la confiance dans les institutions européennes.” (Rapport “Fiscal Risks in European Defence Integration”, octobre 2025).
Mais la Commission préfère foncer. Reconnaître la défaite? Impensable.
Mieux vaut ruiner vingt-sept nations que d’admettre que la stratégie ukrainienne était un mirage coûteux.
Moralité : L’Europe s’effondre avec élégance
L’Union européenne n’est plus une alliance, c’est un acte de foi — et la foi, comme la guerre, coûte cher.
L’Ukraine est devenue la nouvelle religion d’État : on n’y croit plus, mais on continue d’y verser des offrandes.
Le résultat ? Une Europe exsangue, dépendante, moralement épuisée et financièrement lessivée.
“Ceux qui refusent de reconnaître leur faillite préfèrent la rebaptiser en solidarité.” — Chroniques européennes, édition 2025
Source: @BPARTISANS (Telegram).
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jeudi, 06 novembre 2025
Un expert économique fait une prévision choc: l'Allemagne risque 25 ans de dépression permanente

Un expert économique fait une prévision choc: l'Allemagne risque 25 ans de dépression permanente
Munich. Ce n'est plus un secret depuis longtemps : depuis des années, les fonds alloués aux entreprises privées en Allemagne sont insuffisants. Les investissements dans le secteur privé sont retombés au niveau de 2015. Dans le même temps, les dépenses publiques ont considérablement augmenté, soit de 25 % depuis 2015.
Le professeur Clemens Fuest (photo), directeur de l'Institut Ifo de Munich, a dressé un tableau alarmant de la situation dans le journal « Bild am Sonntag » et a choqué avec ses prévisions : « L'Allemagne est en déclin économique depuis des années. La situation est désormais dramatique. » Et : « Des millions de citoyens constatent déjà une baisse de leur niveau de vie. » Cet économiste renommé craint une dépression durable de 25 ans, similaire à celle qu'a connue l'Italie.

En effet, la crise actuelle représente déjà la plus longue période de faiblesse économique de l'histoire de la République fédérale. D'autres problèmes s'y ajoutent, tels que les pénuries d'approvisionnement en terres rares en provenance de Chine, qui entraînent déjà des arrêts de production.
Mais ce ne sont pas seulement les décisions politiques prises à Berlin qui pèsent sur l'économie allemande, mais aussi les obstacles réglementaires imposés par Bruxelles. Fuest demande un allègement conséquent des charges bureaucratiques pesant sur les entreprises. Il s'agit notamment des obligations étendues en matière de documentation dans le domaine du CO₂ et tout au long des chaînes d'approvisionnement, qui sont pratiquement impossibles à respecter dans la pratique (st).
Source: Zu erst .de, Nov. 2025.
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mercredi, 05 novembre 2025
La Finlande paie au prix fort la folie belliciste anti-russe

La Finlande paie au prix fort la folie belliciste anti-russe
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/la-finlandia-paga-con-la-disocc...
Préférez-vous des canons ou des touristes ? Cette question rhétorique, tout comme celle posée par Draghi sur le choix entre climatiseurs et armes (même si, hypocrite, il qualifie l'achat d'armes de « paix »), n'a même pas été posée aux Finlandais. D'ailleurs, les Italiens n'ont pas non plus eu le choix. La réduction des investissements afin de pouvoir offrir de l'argent et des armes à Zelensky n'est pas soumise à référendum. Ce sont les marchands d'armes qui décident et les majordomes politiques exécutent.
C'est maintenant au tour des Finlandais de découvrir que les choix des bellicistes ont de lourdes conséquences pour la population. Par exemple, ils ont perdu 2 millions de touristes russes par an. Et pour un pays qui compte un peu plus de 5 millions d'habitants, ce n'est pas négligeable. Tout comme le chômage, qui a atteint 15 %, n'est pas négligeable, lui aussi. Des hôtels, des restaurants, des magasins et des centres de bien-être ont fermé leurs portes. Mais, dans la foulée, les travailleurs des industries forestière et sidérurgique ont également été licenciés.
Les grands économistes du gouvernement d'Helsinki ont alors pensé à favoriser le tourisme intérieur. Et ils ont découvert, étrange mais vrai, qu'en appauvrissant le pays et en augmentant le chômage, le tourisme intérieur ne se développe pas davantage. Parce qu'il manque de l'argent. Celui des Russes, en particulier. Et il faudra du temps, beaucoup de temps, avant que les touristes russes oublient le comportement des Finlandais. Et des autres pays gouvernés par les eurodingues.
12:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, finlande, europe, affaires européennes, bellicisme |
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mardi, 04 novembre 2025
L'Europe entre dans une lutte décisive – entre ambition géopolitique et usure intérieure

L'Europe entre dans une lutte décisive – entre ambition géopolitique et usure intérieure
Analyse stratégique & Prévisions
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
L’UE en route vers un centre de pouvoir autonome
La politique européenne traverse une phase de transition: elle ne se comporte plus comme un partenaire subalterne, mais comme un pôle de pouvoir indépendant avec un ennemi clairement défini – la Russie.
L’objectif n’est plus seulement de pratiquer la dissuasion, mais de viser une défaite stratégique de Moscou afin de consolider l’identité politique de l’Europe et sa capacité à agir en matière de sécurité.
Derrière cela se cache un changement idéologique: l’UE se perçoit de plus en plus comme un sujet géopolitique avec une « mission » – et non plus comme une simple zone de marché et de valeurs.
La logique de l’irréversibilité
Depuis les années 1990, Bruxelles a investi d’énormes ressources politiques et financières dans l’espace post-soviétique.
Ces investissements sont aujourd’hui devenus un engagement en soi: un retrait d’Ukraine ne remettrait pas seulement en question le prestige, mais aussi tout le projet d’intégration.
Conséquence: l’UE mise sur la prolongation et l’élargissement du conflit pour justifier son engagement stratégique.

La militarisation comme principe structurant
L’Europe traverse une phase de mobilisation déguisée.
Les budgets sont réorientés, des fonds spéciaux créés, les dépenses de défense fortement augmentées.
L’objectif n’est pas une victoire à court terme, mais une capacité de gérer un état de guerre sur le long terme – capacités industrielles, production en série, normes communes, « base européenne de défense ».
Cette dynamique déplace le centre de pouvoir de l’UE: de la politique économique vers une gestion axée sur la sécurité et la défense.
La guerre financière
Parallèlement, Bruxelles met en place de nouveaux instruments financiers pour soutenir le conflit, indépendamment des budgets nationaux :
L’utilisation d’actifs gelés, des obligations de l’UE et des fonds restructurés juridiquement.
Il en résulte une architecture financière de guerre opérant sans légitimité politique classique – un provisoire économique permanent qui se pérennise lui-même.
La matrice géopolitique des objectifs
L’UE souhaite tirer de la guerre en Ukraine une nouvelle identité en matière de sécurité.
Elle se définit par la démarcation, et non plus par l’intégration.
L’ennemi à l’est fournit le cadre narratif pour compenser la fragmentation intérieure.
Cela signifie: l’Europe ne se bat pas seulement sur le front, mais aussi pour sa propre auto-définition – comme une puissance politique qui veut émerger du conflit comme d’une initiation.
Prévisions 2026–2028
- Renforcement de l’intégration en matière de sécurité par le renforcement institutionnel de Bruxelles (Agence de défense, agence d’approvisionnement, titres de dette commune).
- Continuer à déconnecter l’industrie des marchés mondiaux au profit d’une production stratégique nationale.
- Tensions sociales dues à la redistribution des coûts et à la baisse du revenu réel.
- Durcissement normatif : la sécurité et la loyauté deviennent des valeurs politiques centrales; le dissensus est considéré comme un risque.
Conclusion:
L’Europe ne mène plus une guerre pour faire la paix, mais pour se prouver à elle-même qu'elle est une puissance géopolitique.
Elle risque de perdre ce qui a longtemps été sa force: la rationalité économique, la diversité politique et la profondeur culturelle.
Finalement, le « combat décisif » n’est pas mener contre la Russie, mais contre l’âme même de l’Europe.
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lundi, 03 novembre 2025
La fuite annuelle des cerveaux hors de France

La fuite annuelle des cerveaux hors de France
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Ils ont terminé leurs études d'ingénieur à Polytechnique, ont peiné dans les écoles de commerce de l'EDHEC et ont enfin obtenu leur diplôme. Et pourtant, ils prennent l'avion pour partir vers des régions et des pays où ils n'ont pas fait leurs études. Chaque année, environ 15.000 jeunes quittent la France, comme l'indique le baromètre Ipsos 2025 pour cette année.
La fuite des cerveaux hors de France se poursuit et s'accentue. Les jeunes, qui, avec leurs diplômes d'ingénieurs, sont censés représenter l'élite intellectuelle de la nation, partent. Chaque année, « environ 10% de nos jeunes diplômés des écoles d'ingénieurs et 15% des diplômés français des écoles de management quittent la France ». Et si les pourcentages de la fuite des cerveaux peuvent être considérés comme « assez normaux » par Ipsos, l'institut de sondage, il n'en reste pas moins que l'évolution est alarmante.
La France est un pays en déclin, alors pourquoi y rester ?
Selon Ipsos, ce qui est alarmant dans ce pourcentage, c'est qu'il augmente chaque année. En 10 ans, 25% de diplômés français supplémentaires ont émigré à l'étranger. « Cela représente un risque structurel pour le renouveau et la compétitivité de la France », selon Ipsos. Une évolution alarmante, surtout quand on sait « que le pourcentage de diplômés qui quittent la France augmente avec le niveau d'études ». En d'autres termes, la France perd ses cerveaux.
Pourquoi tant de jeunes partent-ils ? Selon Ipsos, la réponse est claire: « Il existe en France des freins structurels à l'attractivité des talents. La fiscalité est perçue comme un lourd fardeau par la moitié des jeunes Français interrogés. Les salaires sont clairement insuffisants (pour 44%) et le marché du travail est trop rigide (pour 32% des jeunes Français) ».
Mais ce n'est pas tout. Si les jeunes intellectuels français quittent le pays, c'est aussi parce que « 70% des talents estiment que la France est un pays en déclin. 74% s'inquiètent de la situation économique et 81% de la situation politique ». 73% des jeunes Français interrogés attendent une action du gouvernement, mais avec un cinquième, voire peut-être déjà un sixième Premier ministre, ces jeunes intellectuels, qui constituent l'épine dorsale de la nation, ne sont malheureusement pas servis à leur guise !
Et la situation chez nous, en Flandre/aux Pays-Bas, est-elle vraiment meilleure ?
13:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emploi, fuite des cerveaux, france, actualité, europe, affaires européennes |
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dimanche, 02 novembre 2025
Beaucoup d'argent des contribuables allemands pour l'extrême gauche

Beaucoup d'argent des contribuables allemands pour l'extrême gauche
Peter W. Logghe
Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94
Le ministre allemand de la Culture, Wolfram Weimer (CDU), a critiqué la remise d'un prix à une maison d'édition d'extrême gauche. Selon son porte-parole, aucun « signe suspect » de « glorification de la violence » n'a été découvert chez l'éditeur concerné, a-t-il déclaré au portail d'information Nius. Pour la cinquième fois, cette maison d'édition, baptisée « Verbrecher Verlag » (littéralement « maison d'édition criminelle »), a reçu une prime de 18.000 euros. En 2013, la maison d'édition a publié le livre « Gedenken abschaffen » (Supprimer la mémoire), dans lequel tout souvenir des bombardements de Dresde est rejeté et rendu suspect. Le collectif d'auteurs « Rechercheteam Dresden » avait déjà publié une liste des « lieux de rencontre de l'extrême droite » dans la ville de Dresde. Peu après cette publication, le bureau d'une association qualifiée d'extrême droite a été gravement endommagé.
Une deuxième subvention a attiré encore plus l'attention. Le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et la ville de Mari ont décerné le Grimme Online Award au site web « afd-verbot.de » du Zentrum für Politische Schönheit, un groupe d'extrême gauche. Ce site plaide ouvertement en faveur de l'interdiction du parti d'opposition AfD et présente les représentants du parti comme des ennemis criminels de la Constitution. Selon la chancellerie du Land, ce choix a été fait « par une commission indépendante et des experts ». La subvention s'élève à 2,51 millions d'euros, soit 85 % des ressources opérationnelles de l'association.

Pendant ce temps, l'Allemagne est en proie aux flammes. Le lundi 6 octobre, le pavillon de chasse Thiergarten de la princesse Gloria von Thurn und Taxis (près de Ratisbonne) a été entièrement détruit par un incendie, comme vous avez pu le lire sur le site web de l'hebdomadaire anversois 't Pallieterke. Meubles anciens, lustres, porcelaine, collection complète d'objets de chasse : tout a été détruit. Très vite, on a soupçonné qu'il s'agissait d'un incendie criminel. Peu après l'incendie, un « commando Antifa » a revendiqué la responsabilité de l'incendie via le portail Internet d'extrême gauche Indymedia. Selon ce commando, l'attaque est un avertissement à la maîtresse des lieux, car Gloria von Thurn und Taxis ne cache pas son amitié avec Alice Weidel, présidente de l'AfD. Et cela n'est bien sûr pas acceptable pour la gauche tolérante en Allemagne.
Entre-temps, le danger continue de venir de la droite et les contribuables allemands continuent de débourser des sommes considérables pour financer toutes sortes de clubs d'extrême gauche. À qui cela profite-t-il ? Et surtout, pourquoi un parti centriste comme la CDU laisse-t-il passer tout cela ? Pourquoi n'intervient-il pas, par exemple sur le plan financier ? Considère-t-il ses propres électeurs comme des idiots ?
Ainsi, le centre-droit ou les conservateurs semblent encore pires que la gauche : avec une politique de gauche, on sait à quoi s'attendre, tandis qu'un gouvernement de centre-droit ou conservateur prétend faire les choses « différemment », alors que rien ne change, bien au contraire.
Récemment, quelqu'un m'a dit : « Un gouvernement de droite est un gouvernement qui commet les mêmes bêtises qu'un gouvernement de gauche, mais à un rythme plus lent ». Ne peut-on vraiment pas attendre davantage d'une politique de droite ?
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Retour sur une votation inaperçue

Retour sur une votation inaperçue
par Georges Feltin-Tracol
En cette fin de mois d’octobre, la dernière lubie d’Emmanuel Macron serait de soumettre la réforme des retraites décalée, suspendue ou abrogée à un possible référendum. La démarche est étonnante pour un sujet d’une si grande complexité qu’il ferait passer la rédaction des traité de Maastricht de 1992 et constitutionnel européen de 2005 pour d’aimables facéties adolescentes. Un tel scrutin se révélerait aussitôt en plébiscite sur la personne même de l’actuel chef de l’État hexagonal. Oserait-il se suicider politiquement au point de cramer son éventuel retour élyséen en 2032 surtout si l’horrible « extrêêêêêêêêêêêêêêêême droite » arrivait au pouvoir en 2027 ? La proposition présidentielle appartient pour l’instant à une divagation exprimée à haute voix.
La Confédération helvétique a l’habitude de convoquer ses citoyens à l’occasion de référendums – les votations –, souvent d’initiative populaire, c’est-à-dire lancées à partir d’un nombre suffisant de signatures. Les électeurs ont ainsi le droit d’annuler les décisions prises par le pouvoir législatif et mises en application, régime d’assemblée oblige, par le pouvoir exécutif.

Le 28 septembre 2025, deux votations se tenaient à l’échelle nationale. L’une d’elles concernait le sort de la loi sur l’e-ID. Il s’agit de la loi fédérale du 20 décembre 2024 sur l’identité numérique et d’autres moyens de preuves électroniques. Le gouvernement suisse – le Conseil fédéral – entend dématérialiser tous les documents officiels dont la carte d’identité dans une application conçue par les services de l’État suisse sur les fameux téléphones intelligents. Les autorités précisent volontiers que cette démarche demeure facultative. Les non-détenteurs de ces mini-ordinateurs portatifs ne seront pas affectés… pour l’instant.
Le résultat de ce vote est très serré: le oui l’emporte à 50,39 % (49,61 % de non). La participation s’élève à 49,55 %. Si les cantons de Genève, du Tessin et de Vaud ont voté « oui », le Valais, le canton de Neuchâtel et celui du Jura s’y sont opposés nettement. On doit regretter la forte abstention pour un scrutin déterminant. Les Suisses ne perçoivent pas les risques et autres méfaits de l’intrusion de la cybernétique, d’État comme des entreprises, dans leur vie privée. Outre leur faible esprit civique pour la circonstance, les Suisses ne se rendent pas compte du détournement de la procédure. L’approbation du 28 septembre 2025 annule en effet le refus du 7 mars 2021. Ce jour-là, une votation rejetait la loi du 27 septembre 2019 sur les services d’identification électronique à 64,36 % avec une participation de 51,29 %. Commentateurs, politiciens et experts crurent que cette hostilité populaire résultait du climat de méfiance suscité par l’épisode covidien.

Ce rejet momentané ne signifia nullement l’émergence d’une attitude réfractaire ou contestataire. Un trimestre plus tard, le 13 juin 2021, les Suisses acceptaient à 60,20 % la loi sur les bases légales des ordonnances du Conseil fédéral visant à surmonter l’épidémie de covid-19. Comment expliquer cette contradiction électorale flagrante ? Un important travail de persuasion sur l’opinion publique suisse a permis l’acceptation au final de ces choix liberticides. Sur la même lancée négative, le 26 septembre 2021, la Suisse approuvait le mariage pour tous à 64,10 % !
Ces quelques exemples infirment la vision, largement défendue naguère par des Gilets jaunes naïfs, du référendum d’initiative citoyenne comme méthode radicale de résolution des problèmes politiques, sociaux et économiques. Les chantres du référendum vu en deus ex machina de la politique méconnaissent toujours le rôle et l’impact du système informationnel – médiatique sur la population. On retrouve ce phénomène dans le verdict des cours d’assises avec des jurés tirés au sort sur les listes électorales. Le manque criant de preuves tangibles (un corps jamais retrouvé) n’empêche pas la condamnation d’un accusé qui n’a jamais avoué et, au contraire, clamé son innocence.

L’emploi du référendum comme moyen de surmonter les pesanteurs institutionnelles enrobées sous le mantra surgi de la novlangue de l’« État de droit » n’est plus d’actualité. Un référendum est-il encore possible en France afin de contenir les autorité judiciaire hypertrophiée ainsi que l’ingérence des agences administratives indépendantes ? Une révision radicale de la Constitution de 1958, défigurée, pervertie et déséquilibrée, par l’article 11 ne serait-elle pas empêchée par un avis du Conseil constitutionnel ? Le gouvernement pourrait-il passer outre, quitte à engager l’épreuve de force et ouvrir les bureaux de vote malgré les menaces du dit-conseil ? À part quelques exceptions, le système médiatique, bras armé du Conseil constitutionnel, dénoncerait une soi-disant manœuvre despotique de la part du pouvoir. Le Conseil constitutionnel annulerait de facto tout résultat au préalable entaché par une abstention assez forte.
Décevons immédiatement les tenants du pouvoir populaire ! Le référendum n’est pas une panacée. Pour que la procédure référendaire soit optimale, il faut appliquer au quotidien une véritable démopédie, une instruction civique et politique permanente des citoyens. Cette exigence impliquerait en contrepartie une indispensable politisation des enjeux et des personnes. Or, avec le développement de nouveaux pouvoirs (militaire – renseignement, système médiatique, pègres, complexes techno-industriels et bio-technologiques) et la consécration de l’hyper-individualisme anomique, la tripartition institutionnelle chère à Montesquieu, s’estompe. La neutralisation du politique demeure l’événement principal de la présente phase historique de transition épochale, un interrègne confus entre une Modernité tardive, un postmodernisme wokiste et une Post-Modernité archéofuturiste.
Loin d’être une île isolée au cœur du continent européen, la Suisse démontre dès à présent par ses comportements électoraux sa pleine intégration aux rouages euro-atlantistes et globalistes du collectif occidental cosmopolite si bien qu’elle en est le vingt-huitième membre officieux de la pseudo-Union européenne. Sa neutralité devient formelle, rhétorique et illusoire. Le peuple suisse ne peut plus aller à l’encontre de cette assimilation silencieuse. Son modèle politique fondé sur le fédéralisme, la subsidiarité et le référendum s’étiole. Un mythe politique disparaît.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 172, mise en ligne le 29 octobre 2025 sur Radio Méridien Zéro.
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samedi, 01 novembre 2025
L'Europe et le financement de l’Ukraine: la logique d’une soumission progressive

L'Europe et le financement de l’Ukraine: la logique d’une soumission progressive
Elena Fritz
Source: https://t.me/global_affairs_byelena
Le rapport d’Euractiv (https://www.euractiv.com/news/rapporteur-the-ukraine-funding-option-europe-fears/) sur la « Option de financement de l’Ukraine » décrit en réalité un cas typique de mauvaise analyse géopolitique.
L’Europe tente de compenser une crise stratégique par une symbolique financière – c'est quasiment un idéalisme moral dépourvu de substance stratégique.
1. L’illusion de la mission morale
- L’Europe a interprété le conflit ukrainien en catégories morales – démocratie contre autocratie, bien contre mal.
- Elle se condamne ainsi à la cécité face à la structure de la politique internationale :
- Les puissances n’agissent pas pour paraître morales, mais pour préserver leurs intérêts et leur sécurité.
- En interprétant la guerre comme un "combat entre civilisations" plutôt que comme une collision d’architectures sécuritaires, elle perd la compréhension de la mécanique que constitue l’équilibre des pouvoirs.
2. L’argent remplace la stratégie
- L’« option de financement » n’est pas un signal économique, mais un signal politique.
- Au lieu d’élaborer une véritable architecture de paix pour l’Europe de l’Est, Bruxelles crée des lignes de crédit, des fonds et des constructions juridiques.
- L’UE se comporte comme un joueur cherchant à couvrir sa défaite stratégique par de nouveaux engagements.
- Mais l’argent ne peut remplacer la géographie. La guerre en Ukraine est un conflit d’influence, non de ressources budgétaires.
- Ceux qui veulent gérer une guerre financièrement plutôt que la résoudre politiquement la prolongent.
3. La fiction juridique
- L’affirmation d’une « base légale solide » pour l’utilisation des avoirs russes gelés est un embellissement diplomatique.
- Pour un réaliste, ce n’est qu’un acte de pouvoir déguisé en droit.
- En pratique, le principe de propriété est sacrifié pour démontrer une unité politique.
- Ainsi, l’Europe sape ce qui a, jusqu’ici, soutenu sa puissance – la crédibilité de son ordre juridique.
- À Moscou, Pékin et New Delhi, ce message est clair : « Votre argent n’est en sécurité chez nous que tant que vous nous obéissez. »
4. La chape superstructurelle américaine
- Cette architecture financière n’est pas un projet européen – c’est la poursuite institutionnalisée de la stratégie géopolitique américaine.
- Depuis 2022, l’UE opère dans l’ordre dirigé par les États-Unis, non comme un acteur autonome, mais comme une branche financière de l'endiguement.
- Washington définit l’objectif stratégique (limiter la Russie), l’UE en supporte les coûts économiques.
- Ce n’est pas un partenariat, mais une hiérarchie.
- L’Europe s’est dégradée de sujet de la politique de puissance à l’instrument des intérêts de sécurité étrangers.
5. La peur face à la réalité
- Le titre de l’article – « L’Europe a peur » – est exact, mais pas dans le sens moral.
- L’Europe ne craint pas la Russie, mais la prise de conscience qu’elle ne contrôle plus sa propre politique de sécurité.
- Elle redoute qu’une réorganisation souveraine de l’Eurasie implique de sortir du manteau de protection américain.
- Mais cela serait la condition de toute maturité stratégique.
- Au lieu de cela, l’UE s’accroche à des dépendances transatlantiques qui la fragilisent économiquement et la paralysent politiquement.
Conclusion – Le prix de l’auto-tromperie
- D’un point de vue réaliste, la guerre en Ukraine n’est plus une lutte pour des territoires, mais un conflit systémique portant sur l’ordre d'agencement de la puissance future en Eurasie.
- L’Europe s’est réduite dans ce conflit à un acteur secondaire – qui fait beaucoup de bruit en énonçant des principes moraux mais qui est devenu géopolitiquement sans importance.
- L’« option de financement de l’Ukraine » n’est donc pas un instrument de puissance, mais un symbole de la perte de toute autonomie stratégique.
Selon Mearsheimer :
- Les États qui justifient leur politique extérieure par la morale sont vaincus par ceux qui la calculent rationnellement.
- L’Europe ne paie pas aujourd’hui pour l’Ukraine – mais pour conserver l’illusion de pouvoir être une grande puissance sans en être une.
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vendredi, 31 octobre 2025
Les Etats d'Europe centrale se rapprochent - L'axe de coordination d'Orbán et la pression financière de Bruxelles

Les Etats d'Europe centrale se rapprochent
L'axe de coordination d'Orbán et la pression financière de Bruxelles
Elena Fritz
Bron: https://t.me/global_affairs_byelena
Selon les recherches de Politico, la Hongrie travaille avec la République tchèque et la Slovaquie à la création d'un bloc de coordination au sein de l'UE. L'objectif est de coordonner des positions communes avant les sommets européens, en particulier sur les questions relatives à l'aide à l'Ukraine. À Bruxelles, on parle déjà d'une « alliance anti-ukrainienne », mais il s'agit en réalité d'un signe qui annonce une différenciation croissante au sein de l'UE.
Les points clés de l'initiative sont les suivants :
- coordination régulière des chefs de gouvernement avant les réunions du Conseil;
- recherche d'une ligne commune pour l'Europe centrale;
- distanciation par rapport à la politique d'escalade envers Moscou.
Viktor Orbán a exprimé ouvertement ce que de nombreux gouvernements pensent sans le dire :
«L'UE est à court d'énergie et d'argent. Qui va payer pour ce qui reste de l'Ukraine?».
Ce scepticisme intervient dans une période de tensions financières croissantes au sein de l'UE. Politico décrit comment la Commission européenne exerce une pression croissante sur les États membres pour les contraindre à trouver un accord sur le financement de l'Ukraine.
Politico : « L'UE joue les durs: si vous ne voulez pas prendre l'argent de la Russie, ouvrez vos propres portefeuilles».
Selon Politico, la plupart des gouvernements rejettent l'idée d'une dette européenne commune (euro-obligations).
La Commission utilise donc cette question comme levier pour forcer l'accord sur la confiscation des avoirs russes.
- Les gouvernements qui s'opposent à de nouvelles dettes ou à des paiements à Kiev sont soumis à des pressions: « Si vous ne faites pas payer la Russie, vous devrez payer vous-mêmes. »
- Le plan B – les euro-obligations – est considéré comme encore plus toxique politiquement que l'utilisation des fonds russes gelés.
- L'Allemagne et les Pays-Bas, en particulier, rejettent catégoriquement l'idée d'un endettement commun, tandis que les États fortement endettés comme la France et l'Italie peuvent difficilement soutenir de nouvelles charges.
- Néanmoins, Bruxelles mise sur le fait que des pays comme la Belgique, où une grande partie des fonds russes sont stockés, finiront par céder, par crainte de l'alternative que représente l'endettement commun.
Le directeur du Centre for European Policy Studies, Karel Lannoo, est cité dans ce contexte:
«Le manque de discipline budgétaire dans certains pays est tel que les euro-obligations sont impensables pour les dix prochaines années. C'est pourquoi les actifs russes restent la seule issue».
L'UE est donc soumise à une double pression d'ordre temporel:
1. L'Ukraine pourrait se retrouver dans l'incapacité d'agir financièrement d'ici mars 2026.
2. Dans le même temps, il y a le risque d'une contre-alliance en Europe centrale, qui pourrait bloquer de nouveaux plans d'aide; ce risque s'accroît.
Selon Politico, un diplomate européen a commenté ouvertement la tactique de Bruxelles:
« C'est de la diplomatie : on offre aux gens quelque chose qu'ils ne veulent pas afin qu'ils acceptent la proposition la moins désagréable. »
Conclusion :
L'UE se trouve dans une impasse financière et politique. La tentative d'utiliser les actifs russes révèle non seulement des risques juridiques, mais aussi le processus d'érosion de la cohérence européenne.
Dans le même temps, un groupe d'États se forme en Europe centrale, qui mise sur la souveraineté, le réalisme et la raison budgétaire.
Entre Budapest, Prague et Bratislava, ce n'est pas un bloc anti-ukrainien qui se crée, mais un indicateur précoce du retour de la rationalité politique en Europe.
12:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, viktor orban, europe centrale, europe, affaires européennes |
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jeudi, 30 octobre 2025
Orbán ressuscite l’esprit de Visegrád

Orbán ressuscite l’esprit de Visegrád
Source: https://report24.news/orban-belebt-den-geist-von-visegrad...
Hongrie, Slovaquie et République tchèque – un trio de pays d’Europe centrale, dirigé par Orbán, Babiš et Fico, qui refuse de se soumettre aux eurocrates bruxellois. Désormais, le groupe de Visegrád cherche à se redonner vie avec ces trois États.
Pendant que Bruxelles inonde Kiev de milliards et parle de “solidarité européenne”, un contrepoids se forme discrètement mais avec détermination en Europe centrale. Viktor Orbán, qui est depuis des années l’enfant terrible de l’UE, pense que son heure est arrivée. Après les récentes élections en République tchèque et le retour au pouvoir du pragmatique Andrej Babiš, de nouveaux horizons stratégiques s’ouvrent. Avec le Premier ministre slovaque Robert Fico, Orbán veut raviver ce qui, autrefois, en tant que “groupe de Visegrád”, a conservé une bonne dose de bon sens – et qui pourrait aujourd’hui devenir le dernier bastion du bon sens sur un continent dominé par une fièvre de nature idéologique.
Si Prague, Bratislava et Budapest unissent leurs forces, elles pourraient sérieusement freiner la folie financière et politique des aides à l’Ukraine. Orbán a déjà prouvé à plusieurs reprises qu’il sait comment bloquer la machinerie de l’UE – au grand dam de la Commission, qui s’arroge de plus en plus de pouvoirs. Mais cette fois, il y a davantage en jeu. Il ne s’agit plus seulement de sanctions ou de quotas de réfugiés, mais de la question de savoir si l’Europe continuera à se laisser entraîner dans une guerre économique ou si elle choisira une voie basée sur la raison économique.
L’alliance de Visegrád – autrefois symbole de la résistance contre la tutelle bruxelloise – s’est effondrée lorsque la Pologne a rejoint, une fois pour toutes, la politique anti-russe menée par les États-Unis. Mais désormais, cette idée renaît sous la forme de “Visegrád 3”. Orbán, Babiš et Fico – trois hommes très différents, mais partageant un même point de vue: leur refus de faire de leurs pays des États vassaux de la bureaucratie européenne.
La victoire de Babiš aux élections tchèques marque un tournant décisif. Le milliardaire et ancien Premier ministre en a assez des leçons moralisatrices de Bruxelles. Son programme: défendre les intérêts nationaux plutôt que la loyauté transatlantique. Il se rapproche ainsi plus que jamais d’Orbán. Fico, de son côté, privilégie le dialogue avec Moscou plutôt que l’escalade – ce qui met en rage les soutiens de Kiev en Occident. Ce qui se forme ici n’est pas simplement une alliance politique utile, mais un contrepoids idéologique: souveraineté nationale contre ingérence supranationale, politique réaliste contre exaltation gonflée à la moraline, recherche de paix contre guerre permanente.
Une telle alliance constitue une épine dans le pied pour Bruxelles. Un pays seul peut plus facilement être mis sous pression qu’un trio. Si Budapest, Prague et Bratislava défendent leurs intérêts conjointement, à l’avenir, l’équilibre des pouvoirs dans l’UE pourrait basculer. Au Conseil, le bloc “Visegrád 3” aurait assez de poids pour bloquer de futurs financements pour l’Ukraine ou des paquets de sanctions. Bruxelles redoute le scénario qu’elle craint le plus: une coalition de forces réalistes au cœur de l’Europe.
De plus, au Parlement européen, on commence à sentir du mouvement. Balázs Orbán, le directeur politique du Premier ministre hongrois, a annoncé que la fraction “Patriots for Europe” voulait s’unir aux conservateurs européens et aux souverainistes. L’objectif : une nouvelle majorité de droite qui pourrait faire vaciller l’alliance déjà fragile d’Ursula von der Leyen. Ce double-front contre les eurocrates bruxellois sera-t-il couronné de succès ?
21:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : viktor orban, visegrad, europe, affaires européennes, actualité, europe centrale, slovaquie, hongrie, république tchèque |
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Les Balkans sont la chair et le sang de l’Europe, tandis que l’UE n’est qu’une institution économique

Les Balkans sont la chair et le sang de l’Europe, tandis que l’UE n’est qu’une institution économique
Maintenant, les drones turcs équipent les Albanophones du Kosovo, où le conflit pourrait être réactivé contre la Serbie
Par Francesco Cosimato
Source: https://www.barbadillo.it/125378-i-balcani-sono-carne-e-s...
Les livraisons de drones militaires au Kosovo par la Turquie remettent en question le statut des Balkans occidentaux et leur position par rapport à l’Union européenne, et plus généralement par rapport à l’Europe, cette réalité physique qui ne correspond pas aux institutions européennes : celles-ci ne représentent qu’une partie du continent et uniquement du point de vue économique : l’UE n’est pas un État.
Les drones sont des Skydagger Rft15, drones FPV capables de transporter jusqu’à 5 kg de charge utile, y compris des explosifs, et de voler sur 10 km à 130 km/h. Ils ont été fournis en grande quantité aux forces du Kosovo, qui, conformément à des accords prévoyant la présence des forces de l’OTAN (Kfor), ne devraient avoir que des missions de sécurité intérieure. Ils ne devraient donc pas disposer d’armes offensives.
Anti-Slaves, c’est-à-dire anti-Russes
Les Balkans sont assurément européens, mais ils sont lourdement marqués par des rivalités historiques et des ingérences occidentales : les États-Unis sont intervenus dans l’ex-Yougoslavie pour des raisons anti-slaves et, surtout, anti-russes.
L’auteur de cet article s’est rendu au Kosovo et voit comment la région est bien vivante grâce au financement américain, et comment les conditions de vie difficiles des minorités serbes sont inacceptables et incontestables, tout comme celles de la majorité albanaise.
L’Europe est un concept culturel depuis l’époque de Charlemagne, mais l’UE semble ne pas savoir ce qu’est l’Europe quand elle poursuit des politiques dictées par des puissances outre-océaniques.
La position turque dans les Balkans, depuis longtemps, est d’islamiser la région, formant une sorte de sandjakkat, qui, en se basant sur les données historiques ottomanes, comprime l’entité serbo-slave pour servir les intérêts des États-Unis.
Adhésion suicidaire à la politique américaine
La direction actuelle — une gouvernance, non élue par les peuples — de l’UE devrait examiner attentivement s'il est vraiment utile de suivre les États-Unis dans leur lutte contre les zones slaves en Europe. Priver l’Europe de la composante slave, cela ne signifie pas seulement la priver d’énergie, ce qui est déjà une question stratégique importante. Priver l’Europe de la Serbie et de la Russie, cela signifie priver le vieux monde de sociétés cohésives qui s’opposent à la dérive woke et gender, importée d’outre-atlantique. Le patriarche serbe de Belgrade s’installe à Pećka Patriarska, un lieu du Kosovo, juste pour mieux comprendre.
Cette gouvernance ne parvient pas à définir des lignes d’action diplomatique pour calmer les crises qui nous entourent. Cela conduira probablement à une Europe amputée, sans énergie, vieillie et idéologisée. Du Moyen-Orient à l’Asie, l’Europe devient insignifiante.
Diplomatie non, guerre oui
Les déclarations bellicistes de la commissaire européenne, Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère et de la sécurité, indiquent la volonté d’éviter la voie diplomatique pour gérer les conflits. La volonté de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de « réarmer » une Europe qui n’est pas un État, s'avère également nuisible et dangereuse.
Une des choses les plus importantes à connaître sur les Balkans occidentaux est la « bataille de la plaine des merles », défaite serbe contre les Ottomans à Kosovo Polje le 28 juin 1389, épisode clé de la lutte entre chrétiens et Ottomans. Que ceux qui veulent livrer les Balkans au Sandjakkat aillent de l’avant…
19:35 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : balkans, europe, actualité, affaires européennes |
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mercredi, 29 octobre 2025
Guerre financière

Guerre financière
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/guerre-finanziarie/
Bart De Wever, le Premier ministre belge, est tenaillé par de nombreux doutes.
La confiscation des biens russes, des actions et autres, situés dans l’Union européenne, pour les remettre à Zelensky, le laisse extrêmement perplexe. Et ce n’est pas parce qu’il serait un dangereux pro-russe. Absolument pas.
Le fait est qu’un tel comportement serait extrêmement inhabituel. Même pendant la Seconde Guerre mondiale, les biens allemands déposés dans les banques occidentales n’ont pas été touchés. Et inversement, bien sûr.
Il s’agit d’une attention mutuelle visant à ne pas faire totalement s’effondrer le système international du crédit et des banques.
Mais maintenant, la Commission européenne, soutenue par certains gouvernements, notamment ceux l’Allemagne et de la France, souhaite aller dans cette direction. Tous les actifs financiers russes seraient confisqués. Et, ensuite, remis à Zelensky.
Cependant, c’est là que commence la perplexité et l’inquiétude du Premier ministre belge. La Russie ne pourrait pas ne pas réagir, en confisquant et nationalisant des actifs économiques et surtout des entreprises européennes. Et cela causerait un grave, très grave, préjudice. Car ce que, dans leur ensemble, les pays européens perdraient, est énormément supérieur à ce qu’ils pourraient confisquer en actifs russes. Sans parler du petit détail que tout ce qui est confisqué en Europe irait, tout droit et gratuitement, dans les mains cupides de Zelensky. Tandis que les pertes retomberaient sur les pays européens eux-mêmes.
Ceci dit, De Wever est, manifestement, quelqu’un qui sait compter. Et il se rend compte que le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Au contraire, il représente une voie très rapide vers le suicide économique.
D’où sa perplexité, qu'il exprime toutefois de manière très mesurée. Et cependant, très significative.
Car beaucoup, même dans les pays d’Europe occidentale, commencent à douter de cette politique de l’Union, visant une guerre sans règles ni quartier contre Moscou.
Des doutes qui, de l’Espagne à la Belgique, fragilisent de plus en plus ce qui reste encore debout de cette marionnette unitaire.
20:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guerre financière, bart de wever, belgique, europe, affaires européennes, actifs russes, union européenne |
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Un pont à Budapest - Trump, Poutine et Orbán aux carrefours du chaos et de la puissance à Budapest

Un pont à Budapest
Trump, Poutine et Orbán aux carrefours du chaos et de la puissance à Budapest
Alexandre Douguine
Alexandre Douguine retrace comment Budapest émerge comme le point de friction où l’imprévisibilité de Trump et la stratégie de Poutine reshaping le jeu mondial.
Entretien avec Alexandre Douguine dans le programme Escalation
Présentateur : Donald Trump, le président des États-Unis, sera fréquemment mentionné dans notre émission aujourd’hui. Il a eu une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine et a rencontré personnellement Vladimir Zelensky. Je souhaite poser une question simple: sans les comparer directement, mais en analysant la dynamique de ces relations — comment la situation a-t-elle évolué après la conversation avec Poutine et la rencontre avec le leader du régime de Kiev? Existe-t-il des différences fondamentales entre ces interactions, ou Trump reste-t-il fidèle à son style, partout et toujours?
Alexandre Douguine : Lorsqu’on évalue le comportement de Trump en ce qui concerne la résolution de notre guerre contre l’Occident — en gros, contre Trump lui-même sur le sol ukrainien — nous partirons naturellement de notre propre perspective. Chaque fois que Trump fait un pas en direction de la Russie, nous considérons sa démarche comme favorable. Lorsqu’il soutient Zelensky et les politiques militaristes russophobes de l’Union européenne, nous qualifions une telle posture d’hostile. Pourtant, Trump vacille — il fait un pas dans une direction, un autre dans l’autre. Au moment où nous le déclarons favorable, il nous contredit subitement en promettant des Tomahawks aux Ukrainiens, en proclamant que l’Ukraine peut nous vaincre sur le champ de bataille, en exigeant que la Chine et l’Inde abandonnent l'achat de notre pétrole, et en renforçant les plans agressifs de l’UE. Dès que nous le qualifions d’hostile, il convoque Zelensky, l’humilie publiquement, le réprimande, lui tire les oreilles, se moque de ses protecteurs européens, et annonce en souriant qu’il serait heureux de rencontrer son “ami Vladimir” en Alaska ou à Budapest. L’Union européenne panique — Orbán et Fico apparaissent comme des rossignols blancs en raison de leur position souveraine. Trump ajoute alors: «Et si, demande-t-il à Zelensky — nous construisons un tunnel entre l’Alaska et la Sibérie russe?». Zelensky reste alors sans voix — c’est une humiliation publique. Nous trouvons cela amusant et commençons à penser que Trump se range de notre côté. Mais quinze minutes plus tard, il dit: « Peut-être que je plaisantais. Peut-être que je donnerai quand même les Tomahawks — je vais y réfléchir. Une rencontre ? — pas clair. Le tunnel ? — je ne sais pas. L’Inde doit toujours abandonner le pétrole. » Et il redevient hostile.

De notre point de vue, son essence est insaisissable — il est à la fois une chose et une autre, son contraire. Cela est devenu sa norme, sa façon de faire. La gamme de ses fluctuations est plus grande que celle de l’administration Biden. Biden a poursuivi une politique d’escalade — pression sur la Russie, soutien maximal à l’Ukraine, militaire, économique, diplomatique, médiatique — mais dans certaines limites, évitant la confrontation nucléaire. Leur ligne rouge était claire: ne jamais dépasser la limite de l’escalade contrôlée. Trump semble n’avoir pas de telle limite. Livrer des Tomahawks à Kiev serait une menace anti-russe plus dure que tout ce que Biden a osé. C’est effrayant: dans le sens des politiques anti-russes, Trump est prêt à aller plus loin que les globalistes. Pourtant, il peut tout aussi bien dire à Zelensky: «Gère toi-même ton conflit avec les Russes» — chose impensable sous Biden. L'amplitude de ses variations s’étend dans les deux sens: on peut attendre de lui du favorable ou du catastrophiquement dangereux. Un pas vers nous sera presque certainement suivi d’un virage brusque vers nos adversaires. Il cherche à s’élever au-dessus du conflit, mais en reste un participant.
Poutine tente de négocier avec lui; lorsque Trump est par hasard sur notre longueur d’onde, il écoute des arguments d'ordre historique. Mais seulement partiellement — car c’est difficile pour lui. La raison historique pour laquelle l’Ukraine nous appartient demande des connaissances, de la dialectique et de la compréhension pour les origines de ce conflit. L’histoire de l’Amérique est courte — trois ou quatre siècles. La nôtre est longue; celle de la Chine remonte à cinq mille ans. Trump n’a aucun intérêt pour cette longue durée; il n’a pas le temps de s’y plonger. Il agit par impulsion — parfois en cherchant à obtenir le Prix Nobel, prix discrédité, qui est devenu une marque de honte pour les personnalités les plus viles, celles qui le reçoivent. Il aspire à la gloire d’un pacificateur, mais n’y parvient pas. Israël a soutenu ses “missions de paix” pendant quinze minutes avant de se remettre à bombarder Gaza. A ses propres yeux, il demeure un héros, et cela le motive. Pourtant, en substance, il ne se range derrière personne. Un pas vers nous — Budapest, la réprimande à Zelensky, le refus des Tomahawks — est suivi d’un coup de pied de la Maison Blanche. Il écoute un chanteur italien puis réprimande Zelensky: « Va-t’en ! ». C’est un spectacle effrayant, mais l’humiliation, cela fait partie de son style.

Ce pandémonium ressemble à la série américaine Succession, où le magnat change de position chaque seconde, humiliant sans cesse tout le monde — ses proches, le monde entier, celui qui lui est proche et celui qui lui est éloigné. Pour Trump, le monde entier, c'est sa “succession”. Un geste vers nous ne doit nous donner aucune illusion — attendez-vous à un revirement soudain. Nous, cependant, nous avons un objectif stratégique: l’Ukraine sera nôtre, ou elle cessera d’exister. La neutralité est impossible; après ce qu’elle a fait, tout espoir en ce sens est perdu. Pour bétonner nos intérêts, nous devons rétablir le contrôle sur elle. Telle est notre tâche, et nous avançons dans cette direction — pas nécessairement dans l'immédiat, mais étape par étape. Trump, lui, s’en fiche; il est motivé par des motifs superficiels, momentanés, mais souvent grevés d'une grande dangerosité. Il n’est pas un allié et ne nous offrira pas l’Ukraine en cadeau. Nous devons la libérer nous-mêmes, la reconquérir, et établir une gouvernance conforme à nos intérêts.
Échapper à une Troisième Guerre mondiale — nucléaire ou autre — demeure une inconnue. Mais Poutine agit brillamment, de manière cohérente, cherchant à gagner en Ukraine sans déclencher une apocalypse nucléaire qui serait suicidaire. Telle est notre position.
Aux États-Unis, la situation paraît différente. Il y a trois forces stratégiques en présence. La première est le mouvement MAGA, grâce auquel Trump s’est élevé au pouvoir. Leur position est proche de la nôtre: pas d’interventions, pas d’aide à Zelensky — car ils estiment que ce n’est pas leur affaire. Quand Trump met fin à tout soutien à Zelensky, il parle au nom du mouvement MAGA: que Russes et Ukrainiens gèrent le conflit eux-mêmes. C’est aussi l'avis de l'électorat principal, la stratégie de MAGA. Lorsque Trump dévie, les militants de MAGA s’en affligent; lorsqu’il revient à leurs positions, ils l'acclament: « C'est mon président — c’est pourquoi j’ai voté pour lui». Si il dit: « Je vais donner des Tomahawks à Kiev », ils répondent: « Pas mon président — ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai voté». C’est une force puissante. Ils veulent une Grande Amérique, pas un garant de la démocratie mondiale à la Wilson. Ils s’opposent au libéralisme, à la mode LGBT, au mouvement Antifa de Georges Soros, à la corruption, à Epstein.
Les Démocrates, la seconde force en présence, soutiennent Zelensky mais restent dans l’opposition et n’ont aucune influence sur la politique de Trump. La troisième force — les néoconservateurs et les RINOs, l’ancienne garde des Républicains cherchant l’hégémonie mondiale — comme Kellogg et d’autres autour de Trump, le poussent vers l’escalade. Entre MAGA et les néocons, Trump oscille, comme il le fait face à nos propres positions. Sa position sur l’Ukraine est le test décisif. MAGA est contre le soutien à Zelensky, mais Trump cherche à apparaître indépendant — comme Logan Roy dans Succession.
Présentateur : Au fait, je me souviens avoir lu que certains des scénarios et personnages de Succession étaient inspirés de Trump et de sa famille, même si la série a été créée avant sa présidence. En revenant à sa personnalité — d’après vos mots, il est clair que Trump possède une certaine stratégie, que ses actions et déclarations reposent sur quelque chose. Pourtant, beaucoup en Europe, en Amérique et en Russie constatent que Trump peut soudainement sortir quelque chose ou agir impulsivement simplement parce qu’il est Trump. Avant la dernière élection, Poutine, en réponse à la question de qui serait préférable pour la Russie, a nommé Biden — en disant qu’il était plus prévisible. L'imprévisibilité de Trump est-elle vraiment le résultat d’un manque de connaissance profonde ou de frivolité? Son équipe, disons, est plutôt expressive. Lorsqu’on leur demande pourquoi Budapest a été choisie pour une rencontre Trump–Poutine, ils répondent : « Et ta mère. »
Alexandre Douguine: Poutine a soutenu Biden pour ne pas nuire à Trump — s’il avait nommé Trump, ils l’auraient éliminé de la course, en l’accusant d’être la tête d'un « complot russe ». Ce fut une faveur. Biden était prévisible; ses lignes rouges étaient claires. Lui et les démocrates poursuivaient une escalade linéaire — une guerre chaude avec tout l’Occident qui finira par éclater.

L’imprévisibilité de Trump va dans deux directions: il peut aller plus loin dans l’escalade ou dans la réconciliation. Son impulsivité, sa frivolité — qui, parfois, ressemblent à de la démence — sont évidentes. Celles de Biden étaient silencieuses; celles de Trump sont tapageuses. Mais il y a néanmoins une logique. Lorsque des néoconservateurs comme Kellogg ou le terroriste, désigné comme tel par la Russie, Lindsey Graham, lui mettent la pression, il s’appuie sur MAGA. Lorsqu’il demande trop à MAGA, il se tourne vers les néocons. Ce mouvement entre les pôles n’est pas une simple spontanéité mais un algorithme.
La réponse « et ta mère » à la question sur Budapest dépasse la simple impolitesse; c’est une réponse au ton russophobe de la question — l’allusion « es-tu l’espion de Poutine ? », Caroline Leavitt et l’équipe de Trump disent essentiellement: « Fous le camp, porc ». Et ils ont raison — c’est ainsi qu’on doit parler à une opposition fallacieuse qui a déclenché une guerre. Les journalistes libéraux qui assiègent le gouvernement se saisissent de telles phrases.
L’impulsivité de Trump possède sa propre logique, comme celle de Prigogine dans la physique du chaos: le chaos est un ordre complexe. Poutine a parlé à Valdai de la «philosophie de la complexité» d’Edgar Morin. Dans le monde quantique, Trump navigue bien — même si ce n’est pas la mécanique classique de Newton, mais un système non linéaire. Ses conditions aux limites sont plus larges que celles de Biden. Il est prêt à l’escalade tant que cela évite la guerre nucléaire. Biden, par russophobie, pouvait faire empirer la situation, tandis que Trump fait peut-être semblant d’être prêt à l’apocalypse. C’est un épicurien, un bon vivant, ni suicidaire ni fanatique, prêt à sacrifier les principes libéraux pour en tirer des avantages.
Présentateur : En poursuivant notre entretien — peut-être en abordant un autre sujet — j’aimerais discuter plus en détail du lieu possible de la prochaine rencontre entre Poutine et Trump. Cela revient à ce que vous avez mentionné plus tôt. A Budapest, en Hongrie: dans une ville avec un héritage historique et des atouts modernes liés au pays même et à ses dirigeants. Comment doit-on voir ce choix si les présidents de la Russie et des États-Unis se rencontrent réellement là-bas et si le choix de Budapest est confirmé?
Alexandre Douguine: Cette situation doit être analysée à travers le prisme des couches politiques et géopolitiques de la réalité. Il est évident que l’Europe n’est pas une — il y a deux Europes. Autrefois, l'«Occident collectif» — l’administration Biden et l’UE — formait un seul champ, celui des démocraties libérales et du mondialisme, avançant un programme de perversions, de défilés LGBT (interdits en Russie), de turbulences BLM, de haine de ses propres racines et cultures, de culture de l’annulation, de migrations incontrôlées. C’était la plateforme commune de l’Occident — des États-Unis et de l’Europe ensemble.
La révolution de Trump, fondée sur le mouvement MAGA, a introduit des tendances opposées en Amérique. Les États-Unis se sont retrouvés dans une position unique: ils sont toujours le « père » de l’Europe — le "papa" comme Rutte et von der Leyen appellent Trump, le parrain de l’Europe — mais leur président suit une stratégie contraire à celle des dirigeants de l’UE. J. D. Vance en a parlé en Europe; Elon Musk soutient activement les populistes, secouant les élites libérales-globalistes en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne et en Roumanie via X.com. Ces élites ont été vaincues en Amérique, mais conservent une influence en Europe.
La deuxième Europe est souveraine, populiste, « à la façon du mouvement MAGA » — faire en sorte que l’Europe soit à nouveau grande, par analogie avec MAGA. C’est l'Euro-Trumpisme, défendant l’indépendance et la souveraineté, s’opposant aux mondialistes, à la migration de masse, au pandémonium LGBT et au mariage gay — tous interdits en Russie et en Hongrie. Le Budapest d’Orbán est la citadelle de l'Euro-Trumpisme, une forteresse du conservatisme et des valeurs traditionnelles où Soros, les défilés gays et la migration illégale sont interdits. C’est le contrepoids, façon MAGA, c'est une autre Europe face à l'Europe de l'UE.

Interrogé sur « pourquoi Budapest ? », Trump répond: «C’est notre territoire». Orbán est son allié le plus proche en Europe. Fico est un populiste de gauche, tandis qu’Orbán est de droite et conservateur comme Trump. Un autre populiste conservateur est notre propre président Vladimir Poutine, qui mise sur le peuple et les valeurs traditionnelles tout en s’opposant à la migration et aux perversions. Trois leaders — Poutine, Trump et Orbán — se rencontrent à Budapest, un lieu plus proche de la Russie mais encore inclus dans l’Occident. Anchorage était autrefois proche aussi, faisant partie de notre ancien empire, tout comme la Hongrie durant la période soviétique. Trump exécute une danse géopolitique à nos frontières — hier l’Alaska, aujourd'hui Budapest. Après la visite de Poutine chez son ami Orbán, il est logique que Trump vienne à notre rencontre. Orbán est un outsider parmi les dirigeants paléolibéraux, mais il est un ami de Trump et de Poutine. En quel "ailleurs" pourraient-ils se rencontrer, sinon chez un ami commun, en quel autre lieu ces deux puissances en guerre devraient-elles se rencontrer pour bâtir des ponts? La Hongrie d’Orbán est l’adversaire principal de l’Ukraine: son veto bloque l’aide militaire, financière et diplomatique à Kiev au sein de l’UE. Orbán est notre ami, l’ami de Trump, proche des deux. Zelensky est en mode panique — il a subi une humiliation triple. Il s’appuie sur la direction libérale-globaliste de l’UE — Schwab, Larry Fink, le Forum de Davos. Zelensky est leur marionnette, un opposant à toute forme de souveraineté, aux nations et aux traditions, imaginant un monde sans la Russie, l’Ukraine, la France ou l’Allemagne — un gouvernement mondial et une humanité zombifiée. Sous couvert de patriotisme, il trahit idéologiquement l’Ukraine. Orbán, en revanche, est un vrai patriote hongrois, ne cédant pas la souveraineté ni à l’UE, ni à nous, ni à Trump. La Hongrie est le point symbolique idéal pour une rencontre Poutine–Trump.
Si la rencontre réussit à se faire — bien que, comme nous l’avons dit, rien n’est prévisible avec Trump, car il peut faire n’importe quelle cabriole dans son algorithme chaotique — la prochaine étape serait une visite de Trump à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Kazan ou à Sotchi, mais pas encore en Crimée. Trump tourne autour de nous: nous avançons vers lui, ou lui vers nous, ou nous nous rencontrerons sur un terrain neutre. L’Europe, sauf Orbán et Fico, n’est pas neutre — c’est une zone de conflit car elle arme le régime de Zelensky. Budapest est le choix logique de Trump. Les journalistes qui ont demandé « pourquoi Budapest ? » ont été rapidement écartés — le choix est évident. Où sinon, si ce n’est là? Anchorage a déjà été utilisée; l’Inde est impossible à cause de la question du pétrole; la Chine et le monde islamique ne conviennent pas. Budapest s’adapte parfaitement. Trump s’y sent confiant, parmi les alliés idéologiques du mouvement MAGA. Pour nous, c’est optimal: Fico est de gauche, Trump est de droite, et il n’accepte pas les gauchistes.
Cette rencontre pourrait être une percée — mais dans la fragile, volatile réalité de Trump, où il se comporte comme une figure de la mécanique quantique plutôt que comme en physique classique. Le monde sombre dans le chaos, qui exige une pensée rapide. L’inconstance de Trump n’est pas une folie, mais une logique d’un autre ordre. La psychanalyse révèle des scripts dans le chaos. Pour une action efficace, il faut une diplomatie quantique — comme Poutine l’a dit à Valdai — qui prend en compte les boucles rétroactives d’Edgar Morin. La résolution d’un problème en crée un autre — économique, idéologique ou religieux. Poutine gère ce chaos avec brio, suivant un algorithme complexe orienté vers la consolidation de la puissance, de la souveraineté et vers un monde multipolaire. Ses mouvements semblent non linéaires, mais ont du sens pour ceux qui les perçoivent. Trump est un chaos plus sauvage, mais lié à un algorithme. Une approche intégrée psychologique, idéologique et géopolitique pour le prochain rendez-vous pourrait le rendre fructueux. La convergence de Trump avec MAGA et avec nous donne naissance à l’idée d’un tunnel Alaska–Sibérie. La formuler, c’est déjà redessiner la carte du monde à l’ère de l’information.
D’un certain point de vue, c’est du trolling — mais dans notre époque, presque tout est du trolling. Nous vivons dans un monde rapide, superficiel, où la vérification des faits a disparu. Les mondialistes libéraux ont approprié ce terme : leurs intérêts sont des «faits», tout le reste est «fake» ou relève d'une «théorie du complot». La vérification des faits elle-même est devenue un faux. Les gens sont déconcertés; exposer les flux d’informations n’a plus d’importance. Le projet Alaska–Sibérie, lancé par Trump et repris par Poutine, commence à vivre sa propre vie. Qu’il soit réel ou non, cela importe peu. Il dissout le système mondialiste pour lequel un tel projet serait impensable. Une proposition d’un président américain, au cœur d’une guerre entre l’Occident et la Russie, pour une communication directe — cela sabote leur campagne informationnelle, comme l’a fait le sabotage du gazoduc Nord Stream en une forme matérielle, mais ici cela se passe dans l’imagination. À l’ère de l’information, l’imagination l’emporte sur la réalité.
Un jour, j’ai publié sur les réseaux sociaux une image générée par IA de Brigitte Macron comme une figure de type "Néandertal" sortant d’une grotte. Candace Owens l’a repostée, et maintenant cela figure dans un procès en France contre elle — une demande de 200 millions de dollars pour un repost. Où se trouve la frontière entre l’imagination et la réalité juridique? C’est un exemple de la philosophie de la complexité, des relations internationales quantiques.

Présentateur : Revenons au Moyen-Orient. Cessez-le-feu, accords, la guerre stoppée par Trump — tout cela n’existe plus. Israël continue de frapper et l’admet ouvertement, déclarant ironiquement: «Nous frapperons maintenant, lancerons une opération, puis reviendrons à la paix».
Alexandre Douguine: Les mêmes cycles courts se répètent. Trump a arrêté la guerre, est arrivé à la Knesset, a reçu des applaudissements, est reparti — et tout a été oublié. La guerre continue, les gens meurent comme si de rien n’était. Personne ne le remarque; ils tournent la page et passent au sujet suivant — disons, à Budapest. Dans ce monde, il n’y a pas de stabilité — ni paix, ni guerre, ni victoire, ni défaite. C’est un monde de cycles courts, de fragments, de clichés, de titres de journaux réarrangés dans un ordre aléatoire. Baudrillard a appelé cela la post-histoire — où le passé et l’avenir échangent leur place à travers des flux informationnels. Netanyahu enregistre de nouvelles frappes sur Gaza comme si c’étaient des anciennes — d’avant le cessez-le-feu — et tout le monde acquiesce. Nous vivons dans un monde de discours. La vérification des faits devient absurde — cela prend trop de temps ; les gens oublient. Il faut, comme faire du surf, chevaucher les vagues des campagnes d’information vers son propre objectif, sans se laisser distraire. Israël fait cela — et, hélas, avec succès — poursuivant une politique atroce qui coûte des milliers de vies humaines.
19:38 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, actualité, budapest, viktor organ, vladimir poutine, donald trump, hongrie, états-unis, russie |
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mardi, 28 octobre 2025
Fico appelle à la création d'un front slave contre la folie de l'UE

Fico appelle à la création d'un front slave contre la folie de l'UE
Source: https://x.com/SlavicNetworks
Le Premier ministre slovaque Robert Fico s'occupe de lancer ce qui pourrait devenir l'un des changements politiques les plus importants au sein de l'Union européenne depuis des années.
Il a proposé une nouvelle alliance entre la Slovaquie, la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, quatre nations d'Europe centrale, principalement slaves, qui partagent des liens culturels, historiques et économiques profonds.
Son objectif : mettre fin à ce qu'il appelle la « folie » de Bruxelles.
Qu'entend Fico par « folie de l'UE » ?
Le dirigeant slovaque affirme que l'UE a perdu le contact avec la réalité.
Selon lui, l'Union n'est plus une instance de coopération, mais de contrôle, forçant les nations à se plier à des expériences idéologiques et économiques qui nuisent à leurs citoyens.
Parmi les principales préoccupations :
- Le Green Deal et les taxes ETS2 : le nouveau système d'échange de quotas d'émission de carbone de Bruxelles rendra le carburant, les transports et le chauffage plus chers pour les citoyens ordinaires.
- Le pacte migratoire : les pays qui refusent d'accueillir des migrants pourraient se voir infliger de lourdes sanctions financières.
- La surréglementation et les sanctions: ce sont là les politiques de l'UE qui, selon les termes de Fico, « détruisent l'industrie européenne au nom de l'idéologie ».
Fico qualifie cela de « folie de l'Union »: des politiques élaborées par des technocrates non élus qui vivent confortablement à Bruxelles, tandis que les familles à travers l'Europe sont confrontées à l'inflation et à la hausse des prix de l'énergie.
Un appel à la création d'un « front slave »
L'idée de Fico n'est pas anti-européenne.
Il ne veut pas détruire l'UE, mais la rééquilibrer.
« Il est temps que l'Europe centrale défende son peuple, et non les bureaucrates de Bruxelles. »
Son projet consiste à relancer la coopération entre les pays du groupe de Visegrád (Slovaquie, Pologne, Hongrie, Tchéquie) et à promouvoir :
- Une politique énergétique réaliste
- Le respect de la souveraineté nationale
- La protection des industries et des traditions locales
- L'opposition aux réformes idéologiques imposées
Ensemble, ces quatre pays représentent plus de 60 millions d'habitants, soit une force considérable au sein de l'UE qui pourrait en redéfinir l'orientation.
Pourquoi est-ce important à l'échelle mondiale ?
Depuis des décennies, Bruxelles est dominée par les voix de l'Europe occidentale, principalement l'Allemagne et la France.
Aujourd'hui, les nations slaves et d'Europe centrale affirment qu'elles méritent elles aussi d'avoir leur mot à dire.
Ce mouvement reflète une tendance mondiale plus large :
- Des nations qui revendiquent leur souveraineté contre l'idéologie
- Des économies qui recherchent un équilibre entre environnement et survie
- Des cultures qui défendent leur identité contre l'uniformisation
Si elle aboutit, la proposition de Fico pourrait créer un nouveau centre de pouvoir en Europe, ancré dans les valeurs slaves de réalisme, de foi et de liberté.
19:09 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert fico, europe, actualité, slovaquie, europe centrale, affaires européennes |
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Coïncidence ou sabotage ? Des incendies dans des raffineries hongroises et roumaines soulèvent quelques questions

Coïncidence ou sabotage ? Des incendies dans des raffineries hongroises et roumaines soulèvent quelques questions
Source: https://www.freilich-magazin.com/welt/zufall-oder-sabotag...
En l'espace de quelques heures, deux raffineries de pétrole en Hongrie et en Roumanie ont été secouées par des explosions. Les autorités s'interrogent encore sur la cause. La coïncidence temporelle rend la situation politiquement explosive.
Lundi 20 octobre, deux incidents graves se sont produits en l'espace de quelques heures dans deux raffineries d'Europe de l'Est. En Hongrie et en Roumanie, des installations ont été touchées par des explosions et des incendies. Deux groupes ayant des liens avec la Russie sont concernés: le géant hongrois de l'énergie MOL et la filiale roumaine de Lukoil.
Raffinerie fermée pour maintenance
Vers 11h30, une explosion s'est produite sur le site de la raffinerie Petrotel-Lukoil à Ploiești, en Roumanie. Selon les médias roumains, l'installation était hors service au moment de l'explosion en raison de travaux de maintenance. La détonation aurait eu lieu dans la zone où se trouve l'installation industrielle qui traite les eaux usées. Les autorités ont immédiatement ouvert une enquête, mais aucune cause officielle n'a encore été établie.
Incendie dans la raffinerie hongroise MOL
Quelques heures seulement après l'incident en Roumanie, un événement similaire s'est produit en Hongrie. Un incendie s'est déclaré dans la raffinerie MOL de Százhalombatta, l'un des principaux nœuds du réseau de stations-service en Europe centrale et orientale. L'installation traite le pétrole brut provenant de l'oléoduc russe Droujba. Selon les informations fournies par le gouvernement hongrois, l'incendie a pu être maîtrisé mardi matin. La cause exacte n'est pas claire.
Comme les deux événements se sont produits à peu de temps d'intervalle, les spéculations sur d'éventuels actes de sabotage se multiplient. Comme le rapporte le portail Hungarian Conservative, les événements donnent lieu à de telles suppositions. Les autorités officielles ne se sont pas encore exprimées à ce sujet.
L'UE prévoit de se passer de l'énergie russe
Les observateurs soulignent que ces incidents se sont produits le jour même où les ministres de l'Énergie de l'UE se sont mis d'accord sur un calendrier visant à mettre fin aux importations d'énergie russe d'ici 2028. Dans le même temps, Kiev exerce une pression croissante sur des pays comme la Hongrie pour qu'ils mettent fin à leur dépendance au pétrole russe. L'Ukraine a déjà attaqué à plusieurs reprises les infrastructures énergétiques russes par le passé, ce qui alimente les spéculations sur le contexte géopolitique des incidents récents.
Informations non confirmées en provenance de Slovaquie
De plus, le portail CZnews a signalé mercredi un incendie dans la raffinerie de Bratislava exploitée par le groupe MOL, qui traite du pétrole brut russe via l'oléoduc Droujba. Cependant, ces informations n'ont pas été confirmées par les autorités officielles, comme l'a annoncé CZnews dans une mise à jour.
18:53 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hongrie, roumanie, europe, affaires européennes, oléoducs, raffineries de pétrole, pétrole, hydrocarbures, sabotage |
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