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lundi, 12 mars 2007

Islam: options peu engageantes de l'Europe

Islam : les options peu engageantes de l'Europe

Daniel PIPES / http://theatrumbelli.hautetfort.com/

A long terme, l'évolution la plus décisive du continent européen, celle de ses relations avec sa minorité musulmane croissante, suivra l'une de ces trois voies : intégration harmonieuse, expulsion des Musulmans ou prise de pouvoir islamique. Lequel de ces scénarios est le plus vraisemblable ?

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L'avenir de l'Europe revêt une grande importance non seulement pour ses résidents. Pendant un demi-millénaire, de 1450 à 1950, les 7% de la surface des terres émergées qu'elle représente ont décidé de l'histoire du monde; sa créativité et sa vigueur ont inventé la modernité. La région a perdu cette position cruciale il y a 60 ans, mais elle reste d'une importance vitale en termes économiques, politiques et intellectuels. Ainsi, la direction qu'elle prendra aura des incidences majeures pour le reste de l'humanité, et tout particulièrement pour ses nations sœurs telles que les États-Unis qui, historiquement, ont toujours considéré l'Europe comme une source d'inspiration, de peuplement et de biens.

Voici une appréciation de la vraisemblance des trois scénarios.

 

I. Règne musulman

Feu Oriana Fallaci observa qu'avec le passage du temps, «L'Europe se transforme toujours davantage en une province de l'Islam, une colonie de l'Islam». L'historienne Bat Ye'or a donné un nom à cette colonie – « Eurabia». Walter Laqueur prédit dans son prochain ouvrage Last Days of Europe (Les derniers jours de l'Europe) que l'Europe telle que nous la connaissons sera contrainte de changer. Mark Steyn, dans America Alone : The End of the World as We Know It (L'Amérique seule: la fin du monde tel que nous le connaissons) va plus loin encore et affirme qu'une grande partie du monde occidental «ne survivra pas au XXIe siècle et une grande partie, dont la plupart sinon la totalité des pays européens, disparaîtra pendant notre génération». Trois facteurs - la foi, la démographie et le patrimoine culturel - indiquent que l'Europe s'islamise.

Foi. Une laïcité extrême prédomine en Europe, surtout parmi ses élites, au point que les Chrétiens croyants (tels que George W. Bush) y sont considérés comme mentalement déséquilibrés et incapables d'assumer des tâches publiques. En 2005, Rocco Buttiglione, un politicien italien distingué et un Catholique croyant, a été empêché d'accéder au poste de membre de la Commission européenne pour l'Italie en raison de ses opinions sur l'homosexualité. Une laïcité inflexible va de pair avec des églises vides : à Londres, des chercheurs estiment que les mosquées reçoivent plus de Musulmans le vendredi que les églises chrétiennes le dimanche, bien que la ville compte près de sept fois plus de Chrétiens de naissance que de Musulmans de naissance. Plus le Christianisme pâlit, plus l'Islam attire - le Prince Charles fournit un bon exemple de la fascination exercée par l'Islam sur de nombreux Européens. L'Europe pourrait connaître un grand nombre de conversions à l'avenir, car comme le dit ce mot attribué à G.K. Chesterton, «lorsque les gens cessent de croire en Dieu, ils ne croient pas en rien - ils croient en n'importe quoi».

La laïcité de l'Europe donne à son discours des formes tout à fait inhabituelles pour les Américains. Hugh Fitzgerald, ex-vice-président de JihadWatch.org, illustre ici une dimension de cette différence:

Les déclarations les plus mémorables des présidents américains comprennent presque toujours des passages bibliques aisément reconnaissables. [...] Cette source de vigueur rhétorique a été mise à contribution en février dernier (2003), lors de l'explosion de la navette Columbia. Si la navette détruite avait été non pas américaine, mais française, et si Jacques Chirac avait dû prononcer un discours à ce sujet, il aurait peut-être usé du fait que l'engin transportait sept astronautes et aurait tiré un parallèle avec les sept poètes de la Pléiade, soit avec l'Antiquité païenne. Le président américain, intervenant dans le cadre d'une cérémonie solennelle qui débutait et s'achevait par des passages en hébreu biblique, fit les choses différemment. Il prit son texte dans Isaïe 40:26, ce qui permettait de créer une transition harmonieuse entre d'une part le mélange d'émerveillement et d'effroi devant les hôtes des cieux générés par le Créateur et d'autre part la consolation pour la perte de l'équipage.

La foi des Musulmans, avec son tempérament djihadiste et son suprématisme islamique, tranche autant qu'il est possible avec celle des Chrétiens européens non pratiquants. Ce contraste amène de nombreux Musulmans à considérer l'Europe comme un continent mûr pour la conversion et la domination. Il en résulte des revendications suprématistes extravagantes telles que cette déclaration d'Omar Bakri Mohammed, «Je veux que la Grande-Bretagne devienne un État islamique, Je veux voir les couleurs de l'Islam flotter au 10, Downing Street.» Ou encore cette prédiction d'un imam installé en Belgique : «Nous prendrons bientôt le pouvoir dans ce pays. Ceux qui nous critiquent aujourd'hui le regretteront. Ils devront nous servir. Préparez-vous, car l'heure est proche.» [1]

Population. L'effondrement démographique indique également que l'Europe s'islamise. Actuellement, le taux global de fertilité européen oscille autour de 1,4 par femme, alors que le maintien d'une population exige un taux légèrement supérieur à deux enfants par couple, ou 2,1 enfants par femme. Le taux réel n'en représente que les deux tiers - un tiers de la population nécessaire ne vient tout simplement pas au monde.

Pour éviter une chute démographique critique, avec tous les malheurs que cela implique - notamment l'absence de travailleurs pour financer de généreux plans de retraite -, l'Europe a besoin d'immigrants, de beaucoup d'immigrants. Ce tiers importé tend à être musulman, en partie parce que les Musulmans sont proches (13 kilomètres seulement séparent le Marc et l'Espagne, quelques centaines relient l'Italie à l'Albanie ou à la Libye) ; en partie parce que des liens coloniaux continuent d'unir l'Asie du Sud à la Grande-Bretagne ou le Maghreb à la France ; et en partie à cause de la violence, de la tyrannie et de la pauvreté si répandues dans le monde musulman actuel et qui génèrent d'incessantes vagues migratoires.

De même, le taux de fertilité élevé des Musulmans compense le manque d'enfants parmi les Chrétiens indigènes. Bien que les taux de fertilité musulmans soient en baisse, ils restent sensiblement supérieurs à ceux de la population chrétienne indigène. Il est certain que les taux de natalité élevés sont liés aux conditions de vie pré-modernes dans lesquelles vivent de nombreuses femmes musulmanes en Europe. À Bruxelles, «Mahomet» est le nom de garçon nouveau-né le plus populaire depuis quelques années. Amsterdam et Rotterdam pourraient devenir, d'ici 2015, les premières grandes villes européennes à majorité musulmane. L'analyste français Michel Gurfinkiel estime qu'une guerre des rues en France verrait s'affronter les enfants des indigènes (en français dans le texte) et ceux des immigrants quasiment à égalité. Les pronostics actuels prévoient une majorité musulmane dans l'armée russe dès 2015 et dans l'ensemble du pays vers 2050.

Patrimoine culturel. Ce qui est souvent décrit comme la rectitude politique de l'Europe reflète à mon avis un phénomène plus profond, à savoir l'aliénation de leur civilisation que ressentent de nombreux Européens, l'impression que leur culture historique ne vaut pas qu'on la défende, voire qu'on la préserve. Les différences entre Européens sont frappantes à cet égard. Le pays peut-être le moins touché par cette aliénation est la France, où le nationalisme traditionnel reste vivace et où les gens sont fiers de leur identité nationale. La Grande-Bretagne est le pays le plus affecté, comme l'illustre bien le programme gouvernement larmoyant «ICONS - A Portrait of England», qui tente maladroitement de raviver le patriotisme des Britanniques en les réconciliant avec des «trésors nationaux» tels que Winnie the Pooh et la minijupe.

Ce manque d'assurance a eu des conséquences directes négatives pour les immigrants musulmans, comme l'explique Aatish Taseer dans le magazine Prospect.

L'appartenance à la culture britannique est l'aspect le plus purement nominal de l'identité de nombreux jeunes Pakistanais britanniques. [...] En dénigrant sa culture, on court le risque de voir les nouveaux-venus en chercher une ailleurs. Cela va si loin dans le cas précis que pour beaucoup de Pakistanais britanniques de deuxième génération, la culture du désert des Arabes revêt plus d'attrait que la culture britannique ou continentale. Arrachés par trois fois au sentiment de posséder une identité durable, les Pakistanais de deuxième génération trouvent une identité disponible dans la vision du monde extranationale de l'Islam radical.

Les Musulmans immigrants méprisent profondément la civilisation occidentale, tout particulièrement sa sexualité (pornographie, divorce, homosexualité). Les Musulmans ne s'assimilent nulle part en Europe, les mariages intercommunautaires sont rares. Voici un exemple pittoresque du Canada: la mère du tristement célèbre clan Khadr, connu pour être la première famille canadienne du terrorisme, retourna au Canada depuis l'Afghanistan et le Pakistan en avril 2004 avec l'un de ses fils. Bien qu'elle ait demandé l'asile au Canada, elle affirmait à peine un moins auparavant que les camps d'entraînement sponsorisés par Al-Qaïda étaient l'endroit rêvé pour ses enfants. «Vous voudriez que j'élève mes enfants au Canada pour qu'ils se retrouvent drogués ou homosexuels à l'âge de 12 ou 13 ans? Vous trouvez que ce serait mieux ?»

(Ironie du sort, aux siècles passés, comme l'a documenté l'historien Norman Daniel, les Chrétiens européens méprisaient les Musulmans, dont la polygamie et les harems leur semblaient révéler une obsession du sexe, et se sentaient moralement supérieurs à eux précisément sur ce point.)

En résumé, cette première argumentation avance que l'Europe sera islamisée, qu'elle se soumettra ou se convertira sans résistance à l'Islam parce que le yin de l'Europe s'accorde si bien au yang de l'Islam: faiblesse et puissance de la religiosité, de la fertilité et de l'identité culturelle. [2] L'Europe est une porte ouverte que les Musulmans franchissent librement.

 

II. Expulsion des Musulmans

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Ou la porte leur sera-t-elle fermée au nez ? Le commentateur américain Ralph Peters écarte le premier scénario : «Loin de jouir de la perspective de s'approprier l'Europe en y faisant des enfants, les Musulmans d'Europe y vivent leurs dernières heures. [...] les prédictions de prise de pouvoir musulman en Europe [...] font abstraction de l'histoire et de la brutalité indéracinable de l'Europe.» Sur ce, décrivant l'Europe comme l'endroit «où ont été perfectionnés le génocide et le nettoyage ethnique», il prédit que ses Musulmans «auront de la chance de n'être que déportés», et non tués. Claire Berlinski, dans Menace in Europe: Why the Continent's Crisis Is America's, Too (Menace en Europe : pourquoi la crise du continent est aussi celle de l'Amérique), approuve cela implicitement en désignant les «anciens conflits et schémas de pensée [...] qui s'extirpent lentement des brumes de l'histoire européenne» et qui pourraient bien susciter la violence.

Ce scénario veut que les Européens indigènes - qui constituent toujours 95% de la population du continent - se réveillent un jour et imposent leur volonté. «Basta !» - diront-ils, en restaurant leur ordre historique. Cela n'est pas si improbable; un mouvement d'irritation se fait jour en Europe, moins parmi les élites qu'au sein des masses, qui proteste bruyamment devant l'évolution en cours. Ce ressentiment est illustré notamment par la loi antivoile française, par la mauvaise humeur suscitée par les restrictions imposées aux drapeaux nationaux et aux symboles chrétiens et par l'insistance à servir du vin lors des diners officiels. On peut mentionner aussi un mouvement spontané apparu dans plusieurs villes françaises au début de 2006 et qui consiste à distribuer de la soupe au lard parmi les pauvres, excluant ainsi intentionnellement les Musulmans.

Certes, ce sont des affaires mineures, mais des partis ouvertement opposés aux immigrants ont déjà émergé dans de nombreux pays et commencent à exiger non seulement des contrôles efficaces aux frontières, mais l'expulsion des immigrants illégaux. Un mouvement anti-immigration est en train de se former sous nos yeux, de manière largement inaperçue. Si son parcours est encore très discret, son potentiel n'en est pas moins énorme. Les éléments opposés à l'immigration et à l'Islam ont généralement des racines néofascistes mais ont gagné en respectabilité avec le temps, se sont dépouillés de l'antisémitisme de leurs origines et de leurs théories économiques douteuses pour se concentrer plutôt sur les questions de foi, de démographie et d'identité, et pour étudier l'Islam et les Musulmans. Le British National Party et le Vlaamse Belang belge sont deux exemples d'une telle évolution vers la respectabilité, laquelle peut déboucher un jour sur l'éligibilité. Ainsi, la course à la présidence française en 2002 s'est résumée à une compétition entre Jacques Chirac et le néofasciste Jean-Marie Le Pen.

D'autres partis de ce type ont déjà goûté au pouvoir. Jörg Haider et le Freiheitliche Partei autrichien y ont accédé brièvement. La Lega Nord italienne a fait partie des années durant de la coalition au pouvoir. Ces partis vont vraisemblablement progresser car leurs messages anti-islamistes et souvent anti-islamiques trouvent un répondant et les partis du courant dominant vont probablement les adopter en partie (le Parti conservateur danois en est un exemple - il est revenu au pouvoir en 2001, après 72 ans passés dans la marge, essentiellement en raison du mécontentement provoqué par l'immigration). Ces partis bénéficieront sans doute de la situation lorsque l'immigration gonflera encore pour atteindre des proportions incontrôlables en Europe, avec peut-être un exode de masse en provenance d'Afrique, comme l'indiquent de nombreux indices.

Une fois au pouvoir, les partis nationalistes rejetteront le multiculturalisme et tenteront de rétablir les valeurs et les mœurs traditionnelles. On ne peut que spéculer sur les moyens qu'ils utiliseront et sur les répliques des Musulmans. Peters s'attarde sur les aspects fascistes et violents de certains groupes et s'attend à ce que la réaction antimusulmane revête des formes menaçantes. Il esquisse même un scénario dans lequel «des navires américains sont à l'ancre et des Marines sont descendus à terre à Brest, Bremerhaven ou Bari pour garantir l'évacuation des Musulmans d'Europe dans de bonnes conditions».

Depuis des années, les Musulmans s'inquiètent justement de telles incarcérations brutales, suivies d'expulsions, voire de massacres. Déjà dans les années 1980, feu Kalim Siddiqui, alors directeur du London's Muslim Institute, agitait le spectre des «chambres à gaz hitlériennes pour Musulmans». Dans son livre de 1989, Be Careful With Muhammad (Soyez prudents avec Mahomet), Shabbir Akhtar avertissait que «la prochaine fois qu'il y aura des chambres à gaz en Europe, il n'y a aucun doute sur l'identité de ceux qu'on y mettra», à savoir les Musulmans. Un personnage du roman de Hanif Kureishi paru en 1991 et intitulé The Buddha of Suburbia (Le Bouddha des banlieues), prépare une guérilla dont il prévoit l'instauration quand «les blancs se seront tournés contre les noirs et les Asiatiques et tenteront de nous faire passer dans des chambres à gaz».

Mais il est plus vraisemblable que les revendications européennes seront mises en œuvre pacifiquement et légalement, et que les violences proviendront de Musulmans, conformément aux récentes tendances à l'intimidation et au terrorisme. De nombreux sondages confirment que 5% environ des Musulmans britanniques approuvent les attentats à la bombe du 7 juillet, ce qui indique une disposition générale à recourir à la violence.

Quoi qu'il en soit, on ne peut pas s'attendre à ce qu'un redressement des Européens se déroule de manière coopérative.

 

III. Intégration des Musulmans

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Dans le scénario le plus réjouissant, les Européens autochtones et les immigrants musulmans trouvent un modus vivendi et vivent ensemble harmonieusement. Le témoignage peut-être le plus classique de cette perspective optimiste provient d'une étude de 1991, La France, une chance pour l'Islam, par Jeanne-Hélène et Pierre Patrick Kaltenbach. «Pour la première fois dans l'histoire, il est offert à l'islam de ‹se réveiller› dans un pays démocratique, riche, laïc et pacifique», écrivaient-ils alors. Cette espérance persiste. Un article de premier plan paru dans l'Economist à la mi-2006 affirme que «pour le moment du moins, la perspective d'Eurabia semble alarmiste». À la même époque, Jocelyne Cesari, professeur associée à la Harvard Divinity School, discernait un équilibre en la matière : de même que «l'Islam change l'Europe», disait-elle, «l'Europe change l'Islam». Elle estime ainsi que «les Musulmans ne veulent pas changer la nature des États européens» et s'attend à les voir s'adapter au contexte européen.

Mais un tel optimisme est hélas peu justifié. Les Européens pourraient certes encore redécouvrir leur foi chrétienne, faire davantage d'enfants et mieux chérir leur patrimoine. Ils pourraient encourager une immigration non-musulmane ou acculturer les Musulmans vivant parmi eux. Mais ces changements ne sont pas en cours actuellement, et les chances de les voir apparaître sont faibles. Au lieu de cela, les Musulmans cultivent des revendications et des ambitions conflictuelles à l'égard de leurs voisins indigènes. Fait inquiétant, chaque génération semble plus aliénée que la précédente. Le romancier canadien Hugh MacLennan qualifia le fossé anglais-français séparant son pays de «Two Solitudes» ; un phénomène similaire apparaît et se développe en Europe, mais de manière beaucoup plus prononcée. Ces sondages de Musulmans britanniques, par exemple, révèlent qu'une majorité d'entre eux perçoivent un conflit entre leur identité britannique et leur identité musulmane - et ils souhaitent l'instauration de la loi islamique.

L'éventualité de voir les Musulmans accepter les restrictions de l'Europe historique et s'intégrer sans heurt dans ce cadre peut être pratiquement exclue. Même Bassam Tibi, professeur à l'université de Göttingen, qui a maintes fois averti que «soit l'Islam s'européanise, soit l'Europe s'islamise» a personnellement abandonné tout espoir pour le continent. Récemment, il annonça qu'il allait quitter l'Allemagne, après avoir y vécu 44 ans, pour déménager à l'université de Cornell, aux États-Unis.

Conclusion

Comme le résume le commentateur américain Dennis Prager, « Il est difficile d'imaginer un autre scénario pour l'Europe occidentale que l'islamisation ou la guerre civile». En effet, ces deux alternatives extrêmement déplaisantes semblent bien définir les choix offerts à l'Europe - prise entre deux forces antagonistes, l'une menant au pouvoir des Musulmans et l'autre à leur expulsion, elle peut devenir une extension de l'Afrique du Nord ou entrer dans un état de quasi guerre civile.

Quelle voie prendra-t-elle ? Les événements décisifs qui apporteront une réponse à cette question sont encore en devenir, de sorte que personne ne peut porter un jugement définitif. Mais l'heure de la décision est proche. D'ici la prochaine décennie à peu près, les louvoiements actuels toucheront à leur terme, l'équation Europe-Islam se resserrera et la pente qui déterminera l'avenir du continent devrait apparaître.

Il est d'autant plus difficile d'anticiper cette transformation qu'elle est sans précédent historique. Aucun territoire de grande envergure n'a jamais ainsi glissé d'une civilisation à une autre à la suite de l'effondrement démographique, religieux et identitaire d'une population ; et aucun peuple ne s'est jamais redressé à une telle échelle pour prôner son patrimoine historique. Le problème européen est si inédit et si étendu qu'il est difficile de le comprendre, tentant de l'ignorer et presque impossible d'en pronostiquer l'évolution. L'Europe nous entraîne tous en terre inconnue.

 

Daniel PIPES (traduction en français : Alain Jean-Mairet)

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Daniel Pipes est directeur du Forum du Moyen-Orient et professeur invité à l'université de Pepperdine. Cet article a été adapté d'un exposé donné au Centre de conférence Woodrow Wilson et intitulé «Euro-Islam: la dynamique d'une intégration efficace».

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[1] De Morgen, 5 oct. 1994. Cité dans Koenraad Elst, «The Rushdie Rules», Middle East Quarterly, Juin 1998.

[2] Il est frappant de relever qu'à ces trois égards, l'Europe et les États-Unis étaient beaucoup plus semblables il y a 25 ans qu'ils ne le sont aujourd'hui. Cela indique que leur écart actuel résulte moins d'évolutions historiques remontant à plusieurs siècles qu'à des développements intervenus dans les années 1960. Cette décennie a eu un impact très marqué sur les États-Unis, mais elle a affecté l'Europe beaucoup plus profondément encore.

Source du texte : REVUE MILITAIRE SUISSE.CH 

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dimanche, 11 mars 2007

Euro-Bruxelles noyauté par Washington

L'Amérique à Bruxelles

medium_Florence_AUTRET.jpgComment la CIA accède-t-elle à nos données personnelles depuis l'Europe ? Comment les services secrets US peuvent-ils enlever et torturer en toute impunité sur le sol européen ? Quel est le véritable pouvoir de nos élus dans la communauté européennes qui se construit ? Comment les Etats-Unis influencent-ils nos dirigeants ?
Journaliste économique et conférencière à Science-Po en tant que spécialiste du lobbying européen, Florence Autret nous dévoile cette face cachée de l'Europe : celle d'une Europe noyautée par Washington.

Voir: http://theatrumbelli.hautetfort.com/

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samedi, 10 mars 2007

Balkan: Europäische Perspektive

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Balkan: Europäische Perspektive, aber keine voreiligen Beitritte
 
Von Andreas Mölzer /
http://www.zurzeit.at/  März 2007
 

Bei ihrem jüngsten Treffen haben die Außenminister der Mitgliedstaaten der Europäischen Union wieder einmal die Beitrittsperspektive für die Staaten des sogenannten Westbalkans bekräftigt. Zweifelsfrei sind Staaten wie Serbien, Montenegro oder Mazedonien ein Teil Europas, auch wenn sie jahrhundertelang vom Osmanischen Reich besetzt waren und deshalb auch erst relativ spät die politische Bühne betreten haben. Allerdings darf Brüssel nicht den Fehler der letzten, überhasteten Erweiterungsrunde wiederholen und jene Balkanstaaten, die noch nicht EU-Mitglieder sind, in Bausch und Bogen aufnehmen oder ihnen voreilig die Mitgliedschaft versprechen. 


Derzeit erfüllt als einziger Staat in der Region nur Kroatien die Kopenhagener Kriterien, weshalb Agram auch aufgenommen werden sollte. Wann aber beispielsweise Serbien EU-reif sein wird, läßt sich heute beim besten Willen nicht sagen. Daher sollte Serbien, das Schlüsselland am Balkan, wie auch die übrigen Balkanstaaten, die schon laut an die EU-Türe anklopfen, erst nach entsprechend langen Vorlauffristen und erst dann, wenn an deren Beitrittsreife keine Zweifel mehr bestehen, in die EU aufgenommen werden. 


Die vielzitierte europäische Perspektive für all jene Balkanstaaten, die in die EU drängen, ist vor allem als ordnungspolitische Aufgabe für Brüssel zu sehen. Denn mit dem Zusammenbruch der alten Ordnung, dem Untergang Jugoslawiens, einem Kunstprodukt der Pariser Vororteverträge, entstand am Balkan ein sicherheitspolitisches Vakuum, das von den Vereinigten Staaten und ihres militärischen Arms, der NATO, gefüllt werden könnte. Der Beitritt der Baltischen Staaten, Polens oder Tschechiens zum nordatlantischen Bündnis zeigte bereits die Folgen der aggressiven US-Außenpolitik auf europäischem Boden. Das Verhältnis zu Rußland, das der natürliche strategische Partner der EU ist, wurde belastet, und Warschau oder Prag fühlen sich in ihrer Außen- und Sicherheitspolitik weniger ihren „europäischen Partnern“, sondern vielmehr der Befehlszentrale in Washington verpflichtet. Daher kann das mögliche Festsetzen einer fremden Macht an seiner südöstlichen Flanke für Europa nicht von Interesse sein. 
Das Wahrnehmen seiner ordnungspolitischen Aufgabe am Balkan ist auch ein Testfall dafür, wie es um die Gemeinsame Außen- und Sicherheitspolitik der EU wirklich bestellt ist. Noch vor eineinhalb Jahrzehnten, als das alte Jugoslawien in seine ethnischen Bestandteile zerfiel, zeigten sich auf bittere Weise jene Bruchlinien zwischen Deutschland, Frankreich und Großbritannien, die auf die alten, im späten 19. Jahrhundert fußenden Bündnisse zurückgehen. Als Kroatien seine Unabhängigkeit erklärte, fand Agram in Deutschland und Österreich, personifiziert durch die Außenminister Hans Dietrich Genscher und Alois Mock, die engagiertesten Unterstützer seiner Eigenstaatlichkeit, während Frankreich und Großbritannien ihren „serbischen Verbündeten“ auf dem diplomatischen Parkett alle erdenkliche Hilfe zukommen ließen. Als Folge dieses unwürdigen Schauspiels wurde die ganze Welt Zeuge der sicherheitspolitischen Ohnmacht Europas. 


Und nicht zuletzt ist es ein Gebot der politischen Vernunft, daß die EU am Balkan, der – wie heute der Kosovo heute beweist – noch lange nicht befriedet ist, ihre außen- und sicherheitspolitischen Ankündigungen mit Leben erfüllt. Schließlich ist der Balkan anders als der Kongo, wo die Europäische Union im vergangenen Jahr für Ordnung und Stabilität sorgen sollte, ein Teil Europas.

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mardi, 27 février 2007

L'eau: atout russe à l'ère post-pétrolière

L'eau sera l'atout majeur de la Russie à l'ère post-pétrolière

trouvé sur: http://theatrumbelli.hautetfort.com/

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Selon le "Rapport sur le développement de l'homme" rendu public récemment par le Programme de développement de l'ONU (PNUD), l'accès à l'eau douce doit être reconnu comme un "droit de l'homme". Or, les prévisions n'ont rien de rassurant: d'ici à vingt ans pas moins de 40% des habitants de la planète seront confrontés à une grave pénurie d'eau tandis qu'entre 2025 et 2035 la consommation mondiale d'eau douce sera proche du niveau des ressources disponibles.

Cette situation est annonciatrice d'une crise globale gravissime parce que la concurrence toujours plus âpre liée à l'utilisation des ressources hydrauliques pourrait provoquer des conflits armés, des actes de terrorisme "hydraulique",  de véritables guerres. D'ailleurs, 37 affrontements ayant trait à l'eau se sont déjà produits au cours du dernier demi-siècle. Cependant, durant la même période plus de 200 accords interétatiques sur l'utilisation des ressources hydrauliques ont été conclus. Par conséquent, le spectre des "guerres de l'eau" pourrait aisément disparaître si l'humanité réussissait à mettre en place un système raisonnable et sûr de coopération dans le domaine des ressources hydrauliques.

Les Etats ne disposent pas tous, tant s'en faut, de grandes réserves naturelles d'eau. 90% des habitants de la terre vivent dans des pays contraints de partager leurs ressources hydrauliques avec des voisins. Dans ce sens, la Russie se trouve dans une situation avantageuse parce qu'elle est riche en eau douce et occupe la seconde place dans le monde (derrière le Brésil) pour ses réserves naturelles. On recense en territoire russe deux millions et demi de cours d'eau, plus de trois millions de lacs, dont les réserves totales sont estimées à 26.000 kilomètres cubes.

A l'heure qu'il est la Russie utilise pour ses besoins pas plus de 2% de ses réserves d'eau, par conséquent elle pourrait en faire profiter les autres. D'ici à 30-40 ans, en Russie le pétrole pourrait être remplacé par l'eau qui deviendrait ainsi la principale ressource budgétaire.

Bien sûr, il n'est pas question que l'eau devienne un article d'exportation comme le pétrole en qualité de "ressource pure". En matière d'utilisation de l'eau il y a ce que l'on appelle la loi du rendement décroissant. Les dépenses de transport de l'eau en quantités nécessaires à sa consommation industrielle, domestique et agricole augmentent brusquement en franchissant les frontières du bassin de sa source.

Cette forte hausse du coût du transport est justement la première raison qui empêche que l'eau soit commercialisée comme le brut. Par conséquent, à de rares exceptions près les dimensions des marchés de l'eau n'iront pas au-delà de celle d'un bassin. C'est la raison pour laquelle dans les pays où il y aura pénurie d'eau pour y remédier on recourra principalement aux technologies économisatrices d'eau. On pourra aussi cesser la fabrication d'articles aquavores pour privilégier leur importation.

Pour la Russie il sera bien plus rationnel et avantageux de passer aux technologies intensives en matière de rendement, d'économie et de stockage. Ces technologies se développeront activement sur le marché mondial au fur et à mesure de l'aggravation de la pénurie globale. Nous le soulignons, le marché mondial des produits aquavores est un marché de produits et non pas de matières premières. Pour que la Russie y figure en qualité de vendeuse, ses seules réserves naturelles ne suffisent pas, il faut également faire intervenir les productions utilisant de l'eau. La Russie dispose de très grandes possibilités pour bien figurer sur le marché des produits aquavores. Dans ces secteurs on trouve l'électricité, la métallurgie, l'industrie papetière, la chimie des polymères et aussi l'agriculture. Potentiellement la Russie est à même de s'imposer sur ce terrain et de devenir une importante exportatrice des produits en question.

Ces articles ne pourront être proposés que par les pays disposant de ressources hydrauliques excédentaires (Russie, Canada, Brésil, Australie). La restructuration de l'économie mondiale qu'implique le danger de crise de l'eau globale place dans une situation extrêmement favorable les pays riches en eau du moment que la demande et le prix des produits aquavores vont nécessairement croître. Par conséquent les exportateurs de ces articles se retrouveront dans une situation aussi prospère que celle que connaissent actuellement les exportateurs de pétrole. Il est très probable que la fabrication des produits aquavores constituera un volet prédominant de l'économie russe dans l'après-pétrole.

La menace de crise de l'eau globale et la hausse des prix régionaux de l'eau et des prix mondiaux des produits aquavores vont assurément ralentir la consommation d'eau. Maintenant la question est de savoir quelles seront les conséquences économiques, sociales et politiques de cette situation. Si elle sera le résultat d'actions spontanées des forces du développement économique et social, face auxquelles la civilisation sera impuissante, ou bien le fruit d'actions conséquentes, visant à assurer le développement durable de la civilisation dans le contexte d'une pénurie globale d'eau douce.

Par conséquent, la communauté mondiale aura tout intérêt à veiller à l'utilisation rationnelle des ressources hydrauliques là où elles sont présentes. Aussi l'interprétation de la sécurité hydraulique au niveau national comportera deux aspects: la satisfaction des besoins de l'économie du pays en ressources hydrauliques et l'utilisation rationnelle des ressources nationales excédentaires conformément aux besoins de la communauté mondiale. L'avantage réciproque ici est évident: l'eau et les produits aquavores iront à ceux qui en auront besoin tandis que le pays exportateur utilisera efficacement ses ressources, en les commercialisant sur le marché mondial et en obtenant un juste bénéfice. La question maintenant est de savoir si les intérêts de la Russie seront bien compris par ses élites économiques, administratives et politiques.

Viktor DANILOV-DALINIAN

membre correspondant de l'Académie des sciences de Russie

Source du texte : RIA NOVOSTI 

06:25 Publié dans Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 19 février 2007

H. de Grossouvre: Madrid-Paris-Berlin-Moscou

Henri de GROSSOUVRE :

Madrid-Paris-Berlin-Moscou: l'Europe de la Paix

http://www.paris-berlin-moscou.org/docs/Madrid_Paris_Berlin_Moscou.pdf

06:15 Publié dans Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 17 février 2007

Europe-USA: partenaires ou concurrents ?

Gérard Bokanowski:

"Europe - USA : partenaires ou concurents?"

Ce discours prononcé par Gérard Bokanowski lors des rencontres de PanAlp 2007 organisées par Paneurope Autriche expose l'évolution des relations euro-étasuniennes et tends à démontrer leur incomptabilité relative grandissante.

On le trouve sur: http://www.paris-berlin-moscou.org/page_13.html

(Il s'agit du site de Henri de Grossouvre,auteur de l'ouvrage Paris-Berlin-Moscou, paru il y a quelques années chez l'éditeur "L'Age d'Homme" en Suisse).

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vendredi, 16 février 2007

Begin van een "Poetindoctrine"?

medium_poutine.jpg Harde toespraak in München kan begin zijn van een ‘Poetindoctrine’

Poetin kiest voor ‘continentale driehoek’

cf.: http://eurorus.altermedia.info/

Niet te heet, niet te koud: precies goed. De Russische president Poetin gaf zichzelf gisteren een schouderklopje voor zijn anti-Amerikaanse toespraak, zaterdag in München. Ik druk slechts uit wat de wereld denkt, vindt hij. „Sommige landen doen dat grof, contraproductief en onacceptabel, elders fluisteren ze het alleen in de wandelgangen.”

Poetin sprak helder en didactisch. Maar gezien de Amerikaanse reacties had hij evengoed onder het roepen van ‘wij zullen u begraven’ met zijn schoen op het katheder kunnen hameren, zoals ooit partijchef Chroesjtsjov. Amerikaanse politici en columnisten reageerden zeer gebelgd.

De Amerikaanse woede is begrijpelijk, want Poetin beschreef - terecht - het streven van de VS naar hegemonie, naar een ‘unipolaire wereld’, als wortel van alle kwaad. Amerika ‘expandeert over zijn nationale grenzen heen’ met ‘bijna onbeperkt hypergebruik van geweld’ maar ook „door zijn economische, politieke, culture en educatieve model aan de wereld op te leggen”. Dat staten naar massavernietigingswapens streven, is gezien die agressie best begrijpelijk. Poetin liet niet éénmaal ‘de strijd tegen het terrorisme’ vallen, wat gebruik was geworden in het ritueel van het ‘partnerschap’. Hij beschreef Ruslands rol op het wereldtoneel louter in termen van oppositie tegen het Westen.

De vraag is vooral wat Poetin met zijn harde woorden wil bereiken. Mogelijk wilde hij zich aan de vooravond van een tournee door het Midden-Oosten profileren. Hij presenteert Rusland daar als opkomende grootmacht, alternatief voor de VS, leverancier van geavanceerd wapentuig en kerntechnologie en partner in een toekomstig kartel van gasproducenten.

Maar een belangrijker motief lijken de radarstations en raketbases die Amerika in het kader van zijn raketschild in Tsjechië en Polen wil plaatsen. Die zijn op dit moment een Russische obsessie. Poetin zei eerder niet te geloven dat de installaties gericht zijn tegen Iraanse of Noord-Koreaanse raketten.

De afgelopen weken wijdden Poetin, zijn minister van Defensie Sergej Ivanov, toppolitici en generaals uit over die dreiging van het Amerikaanse raketschild. Rusland twijfelt aan de waarde van zijn nucleaire afschrikking. Het vervaardigt per jaar hooguit vier moderne intercontinentale Topol-M raketten. Komend jaar wil het leger er achttien te bestellen, maar Ivanov betwijfelde hardop of de wapenindustrie die kan leveren. Proeven met een van onderzeeërs gelanceerde, geavanceerde Topol-raket, de Boelava (Strijdknots), mislukten driemaal op rij.

Rusland vreest ook dat het verstrikt raakt een onbetaalbare wapenwedloop. Poetin zinspeelde eerder op ‘effectieve, asymmetrische oplossingen’. Hij doelt daarbij op het schrappen van het INF-akkoord uit 1987, dat raketten voor de korte en middellange afstand in Europa verbiedt. Als Rusland de VS niet langer kan treffen, kan het in elk geval nog Europa in as leggen. Dat vooruitzicht kan een bres tussen Amerika en Europa slaan, net als in de jaren tachtig, zo hoopt Moskou.

De harde retoriek zet tevens zijn kroonprins, minister van Defensie Ivanov, in het zonnetje. Poetin treedt in 2008 af. Hij schoof twee kroonprinsen naar voren. Recent ging veel aandacht uit naar vicepremier Medvedev, die tientallen miljarden mag steken in nationale projecten (onderwijs, gezondheid, landbouw en infrastructuur). Rivaal Ivanov heeft een vijand nodig om zich te profileren. Nu de Tsjetsjeense dreiging verleden tijd is, kan hij weer terugvallen op Amerika.

Weer anderen zien in Poetins toespraak iets anders: de grondvesten van een Poetindoctrine. Na zeven jaar lijkt hij definitief te kiezen voor wat premier Primakov eind jaren negentig de ‘continentale driehoek’ noemde. De Aziatische grootmachten Rusland, China en India moeten een tegenwicht vormen tegen veronderstelde westerse overheersing. Die driehoek krijgt gestalte in organisaties als de ‘Shanghai Cooperation Agreement’ (China, Rusland, Centraal-Aziatische staten), maar ook in bijeenkomsten als vandaag in New Delhi, waar de ministers van Buitenlandse Zaken van Rusland, China en India over veiligheid praten. In Rusland is het ‘neo-Eurasianisme’ van de politieke filosoof Alekandr Doegin naar het politieke centrum verschoven. Doegin ziet de wereldgeschiedenis als een botsing tussen continentaal (productie, idealisme, eenheid) versus maritiem (handel, relativisme, verdeeldheid).

dimanche, 11 février 2007

Turkije: een brug te veel !

Marcel RÜTER:

TURKIJE: EEN BRUG TE VEEL !

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(Novopress) Marcel Rüter - De Turkse financiële ballon is geploft en de vlucht weg van de Turkse Lira is een feit. De Turkse Centralebank heeft de afgelopen tijd de ene renteverhoging na de andere gepresenteerd en bevindt zich nu reeds boven de 17%. Grote kapitaalvlucht uit Turkije is reeds een feit.

Jarenlang bevond Turkije zich in een praktisch paradijselijke roes: Groeicijfers tussen de 7 en 9 procent, inflatie op de laagste stand sinds 30 jaar, een grote kapitaal toestroom. Slechts de dieprode handelsbalans leek een zwak punt. Maar daarnaast trokken door de groei veel arbeidskrachten van het land naar de steden en zorgden samen met jarenlange geboortgolven ervoor dat de werkloosheid ondanks de economische groei sterk toenam.

Met de waardeval van de Turkse Lira loopt ook de schuldenlast van de Turkse industrie hoog op, die zich in de ogenschijnlijke paradijselijke jaren tegoed heeft gedaan aan massale investeringen. Neem daarbij de politieke en sociale problemen en tegenstellingen in Turkije en niemand hoeft meer te twijfelen dat Turkije niet tot de EU kan toetreden.

Een toetreding van Turkije zou een directe en langdurige aderlating van de Europese Unie betekenen. Turkije valt immers socio-economisch niet in te passen. 15% van de Turken leven onder de armoedegrens (die in Turkije nota bene op 35 euro vastgelegd werd terwijl ze in de EU op 300 euro ligt!). Turkije is een straatarm land waarvan het merendeel van de staatsuitgaven naar defensie en religie gaan. Het BBP per capita in Turkije bedraagt net 2,000 euro terwijl het in de EU-15 meer dan 27,000 euro bedraagt. Deze kloof is onoverbrugbaar zonder decennialang steun te blijven geven aan Turkije. Een Turkse toetreding en de massale geld Ook de toekomst ziet er niet beter uit. De Turkse economie groeit jaarlijks nauwelijks met 1%, wat neerkomt op een lagere groei dan de groei van hun bevolking. Turkije kan ook zijn inflatie niet onder controle houden. Over de laatste dertig jaar bedraagt de gemiddelde inflatievoet meer dan 65%. Ook hun archaische landbouwmethodes maken een uniform Europees landbouwbeleid onmogelijk zonder massa’s investeringen in de Turkse landbouw.

Het oprichten van bedrijven duurt maanden. Er is geen toegang tot de internationale kapitaalmarkten. Import- en exportbeperkingen volgen elkaar in sneltempo op. Overheidsbedrijven draaien slecht maar blijven bestaan. De Turkse staat controleert zelfs traditioneel “vrije” markten zoals het bankwezen en - een deel van - de toeristische sector. Slechts een kleine 45% van de Turken heeft werk. Het onderwijs biedt nauwelijks terdege opleidingen om de economie van competente werknemers te kunnen voorzien. Ook het instabiele politieke klimaat, de voortdurende bemoeienissen van de overheid en het ontbreken van een volwaardig onafhankelijk onpartijdig niet-corrupt rechtssysteem zijn welvaartsvernietigend.

Niet alleen economisch is Turkije voor toetreding tot de EU een brug te ver.

Bovenal is Turkije geen Europees land. Slechts een klein deel van Turkije ligt geografisch in Europa. Noch historische motieven (de Turkse aanwezigheid in Europa was er een van oorlog, bezetting, onderdrukking en plundering), noch defensiemotieven (Turkije zal echt niet uit de NAVO stappen als het niet tot de EU toe mag treden) kunnen hier een rol spelen. Dat op termijn de Middellandse Zee, de Bosphorus en de Zwarte Zee de Europese zuidgrenzen worden, lijkt voor zich te spreken. Turkije past niet in de EU !

Ook de absorptiekracht van de EU kan Turkije niet aan. Turkije zou het grootste land in de Unie worden met een bevolking die tegen 2020 groter zal zijn dan die van Duitsland. Daarbij komt nog het feit dat miljoenen Turken als gevolg van hun diaspora reeds uitgeweken zijn naar andere Europese landen. Tegen de politieke macht van Turkije zal niets of niemand nog opgewassen zijn. De EU zal verworden tot een groot nieuw Ottomaans rijk waar de Islamisering een feit zal zijn.

De verschillen tussen Europa en de Islam zijn te groot om een dergelijke Unie werkbaar te kunnen houden. De zee tussen onze beide beschavingen is nog te diep. Ook de toenemende radicalisering van de Turkse islam is eerder zorgwekkend te noemen.

Turkije respecteert de mensenrechten niet. De Koerden worden nog steeds onderdrukt. Burgerlijke vrijheden zijn ondergeschikt aan de willekeur van de staat. Vrouwen zijn minderwaardig aan mannen. Eremoorden en kinderarbeid zijn gereglementeerd maar worden oogluikend toegelaten. De Armeense genocide wordt doodgezwegen en ontkend. De steun aan staten - zoals Afghanistan, Soedan, Nigeria en Palestina - die het niet nauw nemen met de mensenrechten en het terrorisme financieren, wordt ononderbroken voortgezet.

De grootste paradox in het “seculiere democratische” Turkse bestel is de almacht van het leger. Het Turkse leger hangt nog steeds het kemalisme aan dat areligieus was, terwijl de politieke wereld steeds meer de kant kiest van de - al dan niet fundamentalistische - islam.

Turkije hoort niet thuis in de EU. De Turkse president Demirel noemde Turkije een brug tussen oost en west. Maar Turkije is niet zomaar een brug te ver, Turkije is een brug te veel voor Europa !

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samedi, 10 février 2007

P. Lan : Discours identitaire turc

Pimour LAN :

Le discours identitaire turc entre Europe et Asie

http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=12&iddoc=888

Nécessité de l'intégration européenne

André Wolff :

Nécessité de l'intégration européenne

 

Nécessité de l'intégration européenne dans la perspective d'une « Communauté des Peuples et des Nations du Continent »

 

 

L'Europe n'est pas une " expression géographique ".

L'Europe n'est pas non plus, comme la définissaient l'Union soviétique et les partis communistes occiden­taux de stricte obédience soviétique (notamment le Parti communiste français), dans leur opposition, en son temps, à la création de la Communauté économique européenne, une "invention allemande" ou "germano-vaticane".

L'Europe est avant tout une civilisation, pour ne pas dire la civilisation.

Il est vrai, comme certains l'affirment, notamment le Professeur Roberto de Mattei, du Groupe de Lépante, que l'Europe est peut-être le continent où les nations et les cultures sont le plus différenciées. Mais tous les peuples européens ont quelque chose en commun, qui les unit:  il s'agit précisément de la civilisation. Civilisation et culture ne sont pas synonymes. Chaque peuple dans notre monde, possède en propre une culture qui lui est spécifique. Cela vaut pour les peuples européens comme pour tous les autres peuples. En effet les différentes cultures qui les caractérisent sont le produit du génie propre de chacun d'eux, qui est le résultat de leur origine biologique, de leurs caractères génétiques. Toutefois, en plus de leurs différentes cultures spécifiques, les peuples européens ont développé une civilisation, elle aussi, c'est l'évidence, le résultat d'un génie dû à leur composition biologique et génétique et plus spécialement à une base génétique commune malgré leurs différences déterminées par certaines diversités de type ou plus souvent de conditions de vie liées au milieu naturel dans lequel ils vivent ou alors à leurs tribulations au cours des siècles et de l'Histoire. L'Europe n'est pas géographique, étant donné que ses limites ne sont pas précises et que par ailleurs elle ne constitue pas un continent nettement séparé du continent asiatique, mais une entité originale caractérisée précisément par sa civilisation.

La Civilisation commune à tous les peuples européens malgré la diversité de leurs cultures (diversité qui est aussi une richesse) est un fait unique au monde. La civilisation est une façon de vivre ensemble fondée sur un certain ordre définissant les rapports entre les individus et entre les groupes ou sous-communautés d'individus. Son fondement est pour l'essentiel le respect de chaque personne considérée individuellement, respect réciproque qui a déterminé certaines règles qui s'expriment dans les principes juridiques (Droit romain ou Droit inspiré du Droit romain, ou encore Droit consensuel, par exemple germanique ou celtique, spécialement dans les pays anglo-saxons).

Les peuples non européens ou plutôt dont l'origine biologique et génétique est différente de la souche indo-européenne peuvent avoir développé certaines cultures parfois plus brillantes, plus raffinées, plus élaborées que les nôtres, comme par exemple les Chinois, mais ces cultures ont souvent des aspects barbares et cruels,et l'ordre qui régit, dans leur cas, les rapports entre les individus est alors rarement respectueux de l'individu en tant que tel.

Notre civilisation justifie pleinement, de par elle-même, l'unité politique des peuples du continent européen. Elle représente en effet un lien profond, également spirituel, entre eux. On parle parfois par ailleurs, de "civilisation chrétienne", mais notre civilisation est en réalité antérieure au christianisme, même si le christianisme a par la suite largement contribué à son perfectionnement.

Parce que notre civilisation est commune à tous les peuples européens on peut parler, bien que certains le nient, d'un certain "sentiment national européen" diffus qui se superpose aux différents sentiments nationaux, spécifiquement culturels, de chacun des peuples de notre continent, sentiments nationaux spécifiques se fondant sur la diversité des langues et d'autres éléments ou facteurs, ainsi que sur la volonté pleinement justifiée de préserver l'identité nationale propre à chacun d'eux (identité nationale au sens culturel de cette expression).

L'expression politique de l'unité européenne en tant que civilisation, également promotrice de culture, s'est concrétisée dans le monde antique par le biais de l'Empire romain. Après la décadence et l'effondrement de ce dernier, l'Empire a été refondé par Charlemagne et est devenu le "Saint Empire romain de nation germanique", conçu lui aussi comme un Empire universel (mais en fait européen) bien qu'il eût été amputé de sa partie occidentale, uniquement pour des motifs de rivalités dynastiques, après l'épisode de la Lotharingie partagées entre un Royaume germanique et un Royaume de France (division du territoire global entre d'une part un grand Empire romain-germanique et d'autre part le Royaume de France). Plus tard, après la longue période du Moyen- Age et de la Renaissance, et après  la dissolution, non pas juridique, mais de fait, du Saint- Empire romain- germanique (Traité de Westphalie) à la suite de conflits religieux et d'une désastreuse guerre de religion de trente ans, conflits internes nés au sein de la nation allemande et non à des antagonismes nationaux entre les populations que l'Empire englobait, la nostalgie d'une structure politique unificatrice de type impérial persistait néanmoins au point qu'elle a fini par se concrétiser vers la fin du dix-huitième siècle dans la tentative du Corse Napoléon Bonaparte (qui en fait était d'origine gênoise par son père), de langue maternelle et de culture italienne (il s'exprimait fort mal en langue française) de reconstituer un nouvel Empire romain fondé sur les principes de la Révolution française, en prenant la France comme point de départ, mais non un nationalisme français auquel il restait en fait étranger, cela d'autant plus que dans ses intentions la Révolution française ne s'inspirait pas d'un nationalisme français oppresseur du type que nous avons connu par la suite, mais visait  idéologiquement à une République universelle. La conception du nationalisme lié à un "Etat national" est en réalité née plus tard, précisément pendant les guerres napoléoniennes, de l'opposition à la domination  de l'Empereur Napoléon. Dans ce contexte, il convient de faire observer que Napoléon, dans son dessein d'unification du continent, trouva également l'appui d'une partie importante des peuples non français  et de leur élite intellectuelle nationale et souvent nationaliste au sens culturel du mot (exemple du grand poète classique allemand Goethe).

 

Réflexions sur l’effondrement de l’Empire austro-hongrois

 

 

Le dix-neuvième siècle fut le siècle du développement des nationalismes politiques et de l'aspiration à la création d'Etats nationaux souverains et indépendants, avec, par ailleurs, la tendance à vouloir réunir au sein d'Etats nationaux uniques et aux frontières bien délimitées tous les éléments de chaque nation. Il convient toutefois de faire observer que l'aspiration du peuple allemand et au moins d'une partie du peuple italien à la réunification au sein d'un Etat national unique se référait souvent et dans le cas de l'Allemagne toujours à l'idée impériale (Empire romain en Italie, tradition du Saint-Empire romain- germanique en Allemagne, où même les Allemands anti-monarchistes et républicains voulaient un "Reich", c'est-à-dire un "Empire" allemand). Par ailleurs l'Empire autrichien, après son exclusion de la compétition entre les Habsbourg et les Hohenzollern pour la reconstitution de l'unité allemande, était en fait une Europe intégrée partielle, un Etat plurinational, démonstration de la possibilité d'une cohabitation harmonieuse entre diverses nations dans le respect de leurs différences et dans la promotion, de la part de l'Etat, des diverses cultures nationales présentes sur son territoire - cela exception faite pour la partie hongroise de l'Empire quand celui-ci devint l'Empire austro- hongrois: en effet les nationalistes hongrois, après avoir obtenu satisfaction quand à leurs propres revendications, opprimaient, dans le cadre de leur politique de "magyarisation"  les ethnies non hongroises, y compris l'ethnie allemande, laquelle était en fait omniprésente (soit majoritaire, soit minoritaire ) sur tout le territoire de l'Empire - dans les parties de celui-ci qui ne relevaient pas du " Royaume de Hongrie" l'harmonie entre les diverses ethnies n'était perturbée que par de petits groupes ultranationalistes tchèques non représentatifs de la majorité de la population tchèque, constitués d'agitateurs en réalité manœuvrés par des services secrets étrangers - spécialement les services secrets  français - et protégés  parce que membres de la franc-maçonnerie, comme les futurs Présidents de la République tchécoslovaque, Etat artificiel crée par les vainqueurs après la Première Guerre mondiale , Masaryk et Benesh, ou dans une moindre mesure par un irrédentisme italien élitaire dans le Trentin, à Trieste, dans une partie de la Slovénie et en Dalmatie. L'effondrement de l'Empire austro- hongrois n'a pas été provoqué, comme d'aucuns le prétendent, par le fait qu'il était un Etat plurinational, mais uniquement par une défaite militaire totale à laquelle l'armée italienne a contribué de manière déterminante et décisive, et de par la volonté des Alliés, principalement de la France, de détruire les Empires centraux qui unissaient indirectement  la nation allemande par le biais de l'alliance étroite  existant avant 1914 entre le Reich allemand réunifié sous l'égide de la dynastie prussienne et l'Empire austro-hongrois. En fait, Clémenceau, Président du Conseil français en 1919, aurait voulu détruire et morceler en petits Etats les deux Empires centraux . Il obtint satisfaction quand à l'Empire austro-hongrois, mais en raison de l'opposition de l'Angleterre, le Reich allemand prussien fut préservé en tant que tel malgré un Traité de paix catastrophique pour la nation allemande, Traité de paix que Clémenceau et les bellicistes français systématiquement anti-allemands estimaient encore insuffisant. Ils ne cachaient même pas qu'ils voulaient une autre guerre, ultérieure, contre l'Allemagne, en vue de sa destruction totale en tant qu'entité (paroles de Clémenceau: " Il faudra remettre ça ! ") Cette volonté s'est concrétisée en 1939, avec la déclaration de guerre de la France au Reich allemand, qui n'était pas une déclaration de guerre due au fait que le Reich allemand était gouverné par Hitler et les Nationaux- socialistes, mais au seul fait que le Reich était l'Allemagne en tant que telle!

 

 

De toute manière l'ère des Etats nationaux et nationalistes totalement indépendants et souverains s'est révélée désastreuse dans l'ensemble pour les peuples européens et pour l'Europe en tant qu'entité, spécialement en raison des guerres intraeuropéennes qui l'ont caractérisée, tout particulièrement la Première et la Seconde Guerre mondiale.

 

En ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale, il convient de constater que pour éviter le renouvellement d'une situation  comme celle qui l'avait provoquée et résoudre du même coup leurs propres problèmes économiques et d'espace vital, les puissances de l'Axe avaient décidé, après la victoire sur la France en juin 1940, de remplacer la tradition des Traités de paix fondés sur des annexions et des indemnités de guerre par un "ordre nouveau européen" fondé sur des structures politiques et économiques intégrées, une "Europe unie" dotée d'un "Gouvernement européen" supranational dont le Reich allemand et l'Empire romain" italien eussent été l'élément moteur (Axe Rome- Berlin), conception qui après la capitulation de l'Italie monarchique et le renversement de ses alliances qui conduisit à la proclamation d'une République sociale italienne fidèle à l'alliance avec l'Allemagne, tendait toujours davantage à la constitution d'un "Grand Empire européen" unique et intégré, cela étant donné que les problèmes précédemment liés au maintien d'une Constitution monarchique en Italie étaient éliminés au niveau de l'Axe et que par voie de conséquence le dualisme (structures fondées sur deux épicentres constitués respectivement par l'Italie et par l'Allemagne) ne se justifiait plus, ce qui, contrairement aux affirmations de la propagande alliée de l'époque et également d'historiens de notre époque, ne signifiait pas que Mussolini était l'instrument de Hitler et que l'Italie était destinée à devenir, dans le système européen intégré prévu en cas de victoire de l'Axe,  "une simple province de l'Allemagne" !

 

De toute manière, après la victoire des Alliés, on revenait à une Europe divisée entre vainqueurs et vaincus, fondée sur des Etats nationaux et nationalistes divisés entre eux, mais devenus trop faibles pour être encore en mesure de jouer un autre rôle que celui de satellites des deux superpuissances réellement victorieuses, devenues rivales et ennemis potentiels. Dans ces conditions le seul moyen de se libérer plus ou moins et à plus ou moins long terme de la tutelle des superpuissances, et d'éviter, pour le futur, des conflits intraeuropéens, particulièrement entre la France et l'Allemagne après la reconstitution d'un Etat allemand , était de reprendre  l'idée d'une Europe unie et intégrée.

 

 

Les « Pères Fondateurs » voulaient une Communauté de peuples européens

 

Ce fut l'origine de l'initiative des Pères fondateurs de la C.E.C.A. et ensuite de la C.E.E. de créer dans un premier temps une communauté économique européenne dans le but de rendre de toute manière économiquement impossibles les guerres intraeuropéennes et d'atteindre graduellement l'objectif d'une Europe politique intégrée. Les artisans de la création de la C.E.E. furent principalement Konrad Adenauer,

 

Robert Schuman et Alcide de Gasperi, ainsi que dans une très large mesure, la diplomatie vaticane, discrète (relativement! ) mais efficace. Le rêve de Konrad Adenauer ,Robert Schuman et Alcide de Gasperi, tous trois catholiques et de formation allemande (l'Italien Alcide de Gasperi, originaire du Trentin et né citoyen autrichien avait étudié à Vienne) était évidemment la reconstitution, par le biais de structures européennes intégrées,d'une sorte de  nouveau  "Saint- Empire romain- germanique" s'inspirant de valeurs spirituelles chrétiennes, avec la bénédiction du Vatican. C'est pourquoi ils voulaient, comme l'affirme du reste explicitement le Préambule du Traité de Rome, une Europe qui fut une communauté de peuples européens. Il s'agit par conséquent d'un objectif totalement différent de celui d'une Europe des banques, du capital, de la finance, de la monnaie pour elle-même que l'on tente aujourd'hui, malheureusement avec un certain succès, de substituer à l'Europe que voulaient initialement, comme implicite, les "Pères Fondateurs".

 

Si nous sommes conscients de l'interêt de nos peuples, de nos nations, que nous voulons protéger et promouvoir en préservant leur identité et le concept de civilisation fondée avant tout sur le respect de la personnalité de chaque individu dans le cadre de sa propre culture , nous ne pouvons accepter une telle substitution. Nous voulons une Europe intégrée et si possible un véritable Gouvernement européen, supranational mais non antinational. Mais l'Europe anonyme des banques, de la finance internationale, du capitalisme incontrôlé, d'une mondialisation aboutissant à la réduction en esclavage des peuples et ne respectant rien, ni personne, visant à l'anéantissement des valeurs fondamentales de notre civilisation pour le profit exclusif d'une petite minorité de financiers et de spéculateurs internationaux, nous la refusons de la manière la plus absolue !

 

***

 

 

Traduction d'une conférence faite par Monsieur André Wolff en langue italienne dans le cadre des activités du "Circolo Giovanni Gentile" (Cercle de fonctionnaires de langue italienne de l'Union européenne, ouvert également, en tant que point de contact, aux parlementaires européens de toutes langues et tendances)- Octobre 2002.

 

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vendredi, 26 janvier 2007

R. Steuckers: De la perception de la Roumanie en Europe occidentale

Robert STEUCKERS :

De la perception de la Roumanie en Europe occidentale :

http://be.altermedia.info/index.php?p=2022

Traduction en roumain : http://ro.altermedia.info/opinii/despre-imaginea-romniei-n-europa-occidental_1664.htmlprint/

A relire au moment où la Roumanie entre dans l'UE et où des députés roumains siègent au Parlement européen dans le groupe IST

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