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mercredi, 29 juin 2022

Et maintenant, les atlantistes copient la route de la soie chinoise. Aux frais des contribuables

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Et maintenant, les atlantistes copient la route de la soie chinoise. Aux frais des contribuables

Adele Piazza

Source: https://electomagazine.it/e-ora-gli-atlantisti-copiano-la...

D'ici à 2027, les pays du G7 investiront 600 milliards dans plusieurs "projets révolutionnaires visant à combler le manque d'infrastructures dans les pays en développement, à renforcer l'économie et les chaînes d'approvisionnement mondiales et à promouvoir la sécurité nationale des États-Unis", a annoncé M. Biden, soulignant que les États-Unis contribueront à hauteur de 200 milliards au "Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux". Les États-Unis ont déjà révélé certains projets : une centrale photovoltaïque en Angola, une usine de production de vaccins au Sénégal et un câble de télécommunications sous-marin de 1000 miles qui reliera Singapour à la France via l'Égypte et la Corne de l'Afrique. Ensuite, il y a un projet intéressant de fermeture des centrales électriques au charbon en Afrique du Sud, sur lequel l'Allemagne semble miser.

L'opération américaine visant à défier Pékin, qui est également coupable de continuer à soutenir la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine en achetant son pétrole, ne s'arrête pas à l'Allemagne. Dans le plan stratégique qui sera lancé à l'issue du sommet de l'OTAN à Madrid fin juin, la Chine et ses défis seront pour la première fois mentionnés comme une source de préoccupation. L'initiative "Belt & Road", en effet, envisage l'intégration logistique des pays du Moyen-Orient et de l'Asie occidentale, avec des investissements destinés à la croissance économique et sociale des pays situés le long des routes commerciales, créant ainsi une synergie qui profiterait à beaucoup. L'évolution des sanctions contre la Russie permettra de comprendre où se concentrera la demande énergétique européenne, dont les besoins étaient jusqu'à présent strictement dépendants des importations en provenance de Moscou. Il s'agit d'une situation dangereuse, qui voit la Chine se rapprocher de plus en plus de la Russie et s'éloigner de plus en plus du bloc atlantique, tandis que l'Europe doit trouver d'urgence de nouveaux partenaires commerciaux. Biden invite les pays européens à revoir leurs échanges avec Moscou, mais ne les force pas à y renoncer, sachant pertinemment que le chemin vers l'autosuffisance énergétique européenne est - contrairement à celui des États-Unis - encore long et plein d'embûches.

L'initiative "Belt and Road", ou les "nouvelles routes de la soie", est la grande aspiration de la Chine pour relier Pékin à l'Europe, à la Russie, au Moyen-Orient, en passant par l'Asie centrale et l'Asie du Sud-Est. Un réseau de routes, de liaisons terrestres et maritimes qui permettra à la grande puissance commerciale asiatique de renforcer les échanges avec ses voisins et avec de nouveaux et anciens partenaires économiques.

À la méfiance qui existait déjà à l'égard de Pékin de la part des États-Unis, s'ajoutent les craintes croissantes d'une éventuelle entente avec la Russie concernant la guerre en Europe, et l'occupation de Taïwan en mer de Chine méridionale. Avec un Occident en difficulté, aux prises avec une guerre aux portes, des prix des matières premières qui montent en flèche, et des coronavirus pas encore définitivement vaincus, la situation n'est pas des meilleures.

Même les pays hostiles à l'expansionnisme chinois, comme l'Inde, l'Australie, le Vietnam, la Corée du Sud, les Philippines et, surtout, Taïwan - de plus en plus inquiets des incursions chinoises continues dans leur espace aérien - ne voient pas d'un bon œil un tel expansionnisme commercial, tout en sachant qu'il leur apporterait à eux aussi des avantages économiques considérables.

Les Chinois seront gênés dans leurs relations avec la Russie, "des relations qui ne peuvent pas revenir à ce qu'elles étaient avant la guerre en Ukraine", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz aux journalistes lors du G7 à Elmau. Scholz, a confirmé que ce qui s'est passé en Ukraine représente un "point de rupture dans les relations internationales", et a accusé le gouvernement russe de rompre tous les accords de coopération internationale.

lundi, 27 juin 2022

Nous sommes le Tiers-Monde - Un continent entre hédonisme et changement, entre anarchie et autoritarisme

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Nous sommes le Tiers-Monde

Un continent entre hédonisme et changement, entre anarchie et autoritarisme

par Andreas Mölzer

Source: https://andreasmoelzer.wordpress.com/2022/06/23/wir-sind-...

Le projet d'une Europe unie était sans aucun doute la conséquence des conclusions auxquelles les peuples européens et leurs élites étaient parvenus après deux guerres mondiales désastreuses. Et la promesse de l'intégration européenne visait donc la paix, la liberté et la prospérité. Et en effet, sur une longue période et dans de nombreuses régions du continent, ce projet européen a effectivement réussi à instaurer la paix, à garantir la liberté et à développer la prospérité. D'abord dans la partie occidentale de l'Europe, puis, après l'effondrement du communisme soviétique, dans une grande partie de l'Europe de l'Est. Après des décennies de totalitarisme qui, sous la forme du nazisme et du fascisme, avait opprimé une grande partie de l'Europe centrale, méridionale et occidentale, et après le socialisme réel du système soviétique qui avait asservi les peuples d'Europe de l'Est, les prémisses démocratiques qui étaient et sont nécessaires à l'adhésion à l'UE ont effectivement apporté la liberté.

Après la fin de la confrontation entre les superpuissances, c'est vraiment la paix qui a été instaurée par le projet d'unification européenne. Quant à la prospérité, elle existait déjà dans la partie occidentale de l'Europe depuis les années du miracle économique, c'est-à-dire depuis l'après-guerre, et elle est devenue une perspective bien réelle pour la partie orientale de l'Europe. Les milliards versés et les transferts effectués via Bruxelles ont au moins partiellement tenu cette promesse.

Cependant, des divergences de vues fondamentales sur l'objectif de l'intégration ont également créé des différences massives au cours de cette phase de la réussite européenne. Les uns voulaient les "États-Unis d'Europe", ce que le centralisme bruxellois avait pour objectif d'embellir, les autres rêvaient d'une "Europe des patries" dans laquelle ils pourraient développer librement leur identité nationale et la souveraineté de leurs États.

Les nations de l'Europe de l'Est, en particulier, qui avaient souffert pendant des décennies sous le joug du communisme, pensaient désormais pouvoir vivre dans le cadre de l'Europe unie leur souveraineté et leur culture nationale sans être influencées de l'extérieur. Mais cela n'était guère compatible avec le centralisme bruxellois, raison pour laquelle les pays dits de Visegrád ont rapidement été discrédités au siège de l'UE. Les procédures du traité de l'UE contre la Pologne et la Hongrie le montrent clairement. Seule la guerre d'agression menée actuellement par la Russie contre l'Ukraine et, par conséquent, le danger supposé que courent les pays de l'Est de l'UE qui faisaient autrefois partie du Pacte de Varsovie, occultent actuellement cet antagonisme entre les membres de l'Est de l'UE et le siège central de Bruxelles.

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En ce qui concerne la promesse de liberté au sein de l'Union européenne, les années de la pandémie du coronavirus ont montré à quel point les droits des citoyens pouvaient être rapidement restreints et ce, de manière absolument fondamentale. Et les mesures envisagées pour la protection du climat, hissées depuis longtemps au rang d'une religion civile, laissent entrevoir le risque de restrictions encore bien plus importantes pour les libertés civiles. Cela signifie ni plus ni moins que la grande promesse de liberté de l'Union européenne est devenue plutôt creuse. Au fond, la participation démocratique, tant au siège de Bruxelles que dans de nombreux États membres de l'Union, n'est pas mieux lotie que dans certains États du tiers monde dirigés de manière autocratique. Quant à la promesse de paix de l'intégration européenne, la guerre actuelle en Ukraine n'est pas la seule à nous montrer à quel point elle peut s'évaporer rapidement.

Mais la paix intérieure au sein de l'Union et de la plupart des États membres est également fortement menacée depuis longtemps. C'est en premier lieu l'immigration massive et incontrôlée de réfugiés pauvres du tiers monde qui a transformé depuis longtemps les systèmes sociaux des États de l'UE en une société où s'additionnent les conflits et se multiplient les ghettos. Cette évolution, autrefois définie par euphémisme comme une société multiculturelle, pourrait, dans des cas extrêmes, dégénérer en situations de guerre civile. Les récents événements du lac de Garde en Italie et la situation dans les banlieues des grandes villes européennes comme Paris et Londres en sont la preuve. Les valeurs civilisationnelles qui étaient courantes en Europe ne comptent plus guère ici. D'une part, la charia islamique règne, d'autre part, c'est l'anarchie totale. Il n'est plus guère question d'intégration pour la masse des migrants, c'est plutôt la population autochtone qui doit s'adapter aux migrants dans les diverses sociétés parallèles.

A cela s'ajoute désormais l'ère de la paupérisation à grande échelle au sein de la société européenne, qui s'annonce depuis des années. Dans les classes de revenus inférieurs, qui dépendent des transferts publics, l'inflation qui s'abat désormais sur tous les pays de l'UE conduit effectivement à la misère. Les mesures gouvernementales telles que le plafonnement des prix et les aides financières risquent de s'avérer plus ou moins inefficaces pour lutter contre la pauvreté. Le chômage et la réticence à travailler, qui ont été renforcés par les comportements nouveaux nés lors de la période Corona, contribuent en réalité à cet appauvrissement de larges couches de la population. Mais outre les classes à bas revenus, c'est aussi la classe moyenne qui est menacée par cet appauvrissement. Les économies sont largement détruites par l'inflation, les professions libérales et les petits entrepreneurs sont mis à mal. Et les perspectives pour les jeunes générations de se constituer leur propre patrimoine sont proches de zéro.

L'Europe risque donc de passer du statut de continent prospère à celui de perdant de la prospérité au 21e siècle. Les promesses de l'"European way of life" ne valent donc plus grand-chose. Elles suffisent tout juste à ce que l'Europe demeure la destination des migrations de masse venues du monde entier. Certes, d'autres régions de la planète seraient depuis longtemps plus attrayantes, comme les États-Unis d'Amérique ou certains États d'Asie de l'Est, mais ceux-ci ont des lois migratoires bien plus dures que l'Union européenne et sont donc largement exclues de cette migration de masse. Insidieusement, mais de manière indéniable, de nombreux États membres de l'UE, mais aussi leurs systèmes économiques et les différents systèmes sociaux, prennent la forme de pays du tiers-monde. Si l'immigration se poursuit, les systèmes sociaux ne pourront plus être financés, les systèmes de santé s'effondreront ou seront au moins modifiés dans le sens d'une médecine à plusieurs vitesses. Les établissements d'enseignement risquent d'être endommagés par un nivellement qualitatif croissant, et les capacités d'innovation technologique s'affaibliront.

Enfin, l'appauvrissement ne concernera pas seulement la situation matérielle et économique de la population, mais aussi la vie intellectuelle et la culture. La haute culture des différents peuples européens a déjà souffert dans le passé de la mondialisation et du centralisme européen. Elle est désormais complètement détruite par la culture quotidienne triviale de la société générée par le bobo électronique et par notre société du tout-jetable. En fin de compte, l'Europe risque de devenir un "failed state", un État défaillant, absolument insignifiant sur le plan de la politique étrangère et ne jouant aucun rôle dans les questions de pouvoir au niveau mondial, et d'autre part marqué à l'intérieur par le déclin socio-économique, l'insignifiance culturelle et l'anarchie. Une telle Europe ferait partie intégrante du tiers-monde et ne répondrait plus du tout à la promesse initiale de liberté et de prospérité de l'intégration européenne. Les apologistes de la légendaire "culture de l'accueil" et du politiquement correct pourraient alors affirmer à juste titre: nous sommes l'Afrique.

dimanche, 26 juin 2022

La revue de presse de CD - 26 juin 2022

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La revue de presse de CD

26 juin 2022

EN VEDETTE

Liberté de la presse : Assange mène son combat le plus important à ce jour

La ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a autorisé l’extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, vers les États-Unis pour qu’il y soit jugé en vertu de la loi sur l’espionnage. Cette affaire vise à créer un précédent juridique pour la poursuite de tout éditeur ou journaliste, où que ce soit dans le monde, qui rapporte des vérités dérangeantes sur l’empire américain.

Lecridupeuple.fr

https://lecridespeuples.fr/2022/06/19/liberte-de-la-press...

ASIE

En Indonésie, un islam de plus en plus radical

La multiplication d’emprisonnements pour « blasphème » porte une ombre à la réputation d’islam modéré de l’archipel. Sous l’influence d’un wahhabisme importé de la Péninsule arabique, les musulmans (85% des Indonésiens) se radicalisent. « Il faut que le monde le sache ! » implore, depuis sa cellule, Appolinaris Darmawan. Ce septuagénaire purge une peine de 5 ans pour « incitation à la haine ». En cause, des vidéos partagées sur YouTube, dans lesquelles il met en cause l’islam, la religion dans laquelle il est né et qu’il a abjurée.

Laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/en-indonesie-un-islam-d...

Comment est née la scission entre Beijing et Taipei

Le passé ne passe jamais, il est donc essentiel de lire le présent avec les yeux de l'historien. Les événements d'aujourd'hui sont le résultat des événements d'hier, tout comme le futur est la conséquence du présent. Une répétition continue d'erreurs. Un éternel retour des antagonismes et des inimitiés. Une saṃsāra où les empires, les peuples et les civilisations vivent, meurent et renaissent encore et encore.

Euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/16/c...

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BELGIQUE

Mathieu-Bock Côté censuré en Belgique

Au Royaume de Belgique francophone, le cordon sanitaire a encore frappé. Après Jordan Bardella, voici que c’est au tour de Mathieu Bock-Côté à être censuré dans notre pays.

Bvoltaire.fr

https://www.bvoltaire.fr/tribune-mathieu-bock-cote-censur...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES

Google : désinformateur criminel ou informateur d’utilité publique?

Ce jeudi 16 juin 2022 s’est tenue l’audience d’appel du procès FranceSoir contre Google, dans la plus grande discrétion, puisqu’aucun média n’en a parlé.

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/opinions-editos/google-desinfor...

Influenceurs prorusses : une nouvelle liste publiée par Le Monde

La chasse aux collabos se poursuit. Après avoir dénoncé les médias prorusses, comme nous l’évoquions en mars dernier, le journal a publié une nouvelle liste de suspects le 8 juin. Une traque qui rappelle les meilleures heures du maccarthysme. « J’ai ici en main une liste de 205 noms… », avait proclamé le sénateur américain, en 1950, au début de sa croisade contre les sympathisants communistes. La contribution du Monde est plus modeste : douze influenceurs répartis dans huit pays occidentaux accusés de répandre « des discours de désinformation prorusses ».

Bvoltaire.fr

https://www.bvoltaire.fr/influenceurs-prorusses-une-nouve...

Revue de presse RT du 12 au 18 juin 2022

La désinformation/propagande vue de « l’autre côté »… Cette semaine au sommaire de la revue de presse RT, la guerre des sanctions contre les pays qui résistent à la globalisation continue de faire des dégâts, l’Ukraine s’enfonce dans la défaite et le déni, l’intensification de la crise économique en Europe et aux États Unis.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-12-au...

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Catastrophe et « panicanicule »

Tous les prétextes, y compris climatiques, sont bons pour réduire les libertés et ne plus les rendre aux citoyens. Le principe : faire peur.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/20/433242-catastroph...

ÉCONOMIE

L’économie italienne est aussi malade de ses élites

C’est l’une des conséquences du premier relèvement des taux directeurs de la banque centrale européenne (BCE) depuis une décennie, annoncé le 9 juin dernier : le taux obligataire italien à 10 ans a bondi à plus de 4 %, soit environ un point et demi de plus qu’un mois plus tôt. Cette hausse subite a réactivé la peur du « spread », à savoir l’écart des taux auxquels se financent les différents pays de la zone euro qui avait conduit à la crise de 2011. Si bien que la BCE s’est réunie en urgence, le 15 juin, pour annoncer la mise en place d’un « nouvel outil anti-fragmentation », sans donner plus de précision. Cette communication a rassuré les marchés en contribuant à resserrer le « spread », mais le taux obligataire italien restait encore à des niveaux élevés une semaine plus tard (3,70 le lundi 20 juin) illustrant les inquiétudes marchés quant à la solvabilité du pays.

Theconversation.com

https://theconversation.com/leconomie-italienne-est-aussi...

ÉNERGIES

L’illusion de l’hydrogène « vert »

L’ambitieuse (folle ?) politique de l’hydrogène vert poursuivie par l’UE aura pour effet de renforcer les incohérences de la politique énergétique européenne, imitée par la France, et contribuera à alourdir les coûts de l’accès à l’énergie pour les consommateurs européens.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/19/433111-lillusion-...

Financer le nucléaire sans argent public et sans démanteler EDF : une solution existe !

Ce n’est pas en renationalisant, puis en démantelant le groupe EDF que la France pourra piloter efficacement la transition énergétique. Propositions.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/21/433258-financer-l...

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ESPAGNE

Élections en Andalousie : une majorité absolue historique pour le Parti populaire

En 2018, constatant la rupture de la coalition qui la liait aux centristes de Citoyens (Cs), la présidente régionale andalouse, Susana Díaz (Parti socialiste ouvrier espagnol), appelait aux urnes les électeurs de la région. Elle ne disposait alors que de 47 sièges sur les 109 du Parlement de Séville et aspirait à une majorité plus claire.

Revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/elections-regionales-andalo...

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ÉTATS-UNIS

Black Ops : La vie d’un guerrier de l’ombre de la CIA

Ric Prado, agent de longue date de la CIA, vient de publier ses mémoires. Qu’il s’agisse de former des paramilitaires d’extrême droite meurtriers ou de se plaindre des « trous de l’enfer » du monde entier, il est d’une franchise choquante – mais son contenu n’est guère surprenant pour quiconque connaît la politique étrangère des États-Unis.

les-crises.fr

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FRANCE

Après le bouleversement des législatives, quelle place pour le Sénat ?

Anomalie démocratique, « assemblée du seigle et de la châtaigne », réunion de notables ou de privilégiés, les qualificatifs négatifs ne manquent pas pour désigner le Sénat, seconde chambre méconnue du Parlement. Cette image, peu flatteuse, est liée à son mode d’élection. Les 348 sénateurs du Palais du Luxembourg sont en effet élus au suffrage universel indirect par un collège électoral composé essentiellement de délégués des conseils municipaux, ce qui explique, pour partie, sa composition politique majoritairement à droite et qu’il soit qualifié de « Grand conseil des communes de France ».Or, au vu de la crise politique que traverse la France, l’attention politique pourrait bien désormais se porter sur les sénateurs de droite, qui, pour certains observateurs seraient les grands gagnants de cette élection législative.

Theconversation.com

https://theconversation.com/apres-le-bouleversement-des-l...

GAFAM

Royaume-Uni : la réforme sur les données personnelles se précise

Dans un communiqué publié par le ministère britannique au Numériuque, à la Culture, aux Médias et au Sport, le 17 juin, le gouvernement britannique a évoqué les changements qu'il souhaitait apporter dans le cadre de son projet de loi sur la réforme des données personnelles. En 2021, le Royaume-Uni avait indiqué sa volonté de se détacher du RGPD, ce qui implique la création d'une loi adaptée aux souhaits du pays quant à la protection des données.

Siecledigital.fr

https://siecledigital.fr/2022/06/20/royaume-uni-la-reform...

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LECTURE

Femmes de ménage

Lu dans L’incorrect/L'Incotidien #444 du 21 juin 2022 sous l’excellente plume de Maël Pellan

Ah bah on ne parle que de ça ! Rachel Kéké la « femme de ménage » de LFI !

« Ce petit monde parisiano-centré bourgeois composé en quasi-totalité d'homosexuels en est tout froufroutant de canaillerie prolo : une femme de ménage africaine ! Qui parle un français niveau segpa ! C'est tellement inaaaaattenduuuu ! Comme les dames patronnesses d'autrefois, le Tout-Paris médiocrate va se ruer sur la pauvre Kéké.

Portrait dans Paris Match. Dans « Elle ». Avec un peu de chance, elle repartira peut-être avec une ou deux vieilles robes de la rédactrice en chef. Et une paire de Louboutin déjà portés, comme la mère Traoré. Tiens on n'en parle plus de celle-là… On n'en parle plus parce que la médiaticaille se lasse. Une fois qu'elle aura fait le tour des rédactions et raconté deux-trois conneries à l'assemblée, l'effet de nouveauté sera également passé pour Rachel Kéké. Et elle repartira dans son néant. Et dans ses brosses à chiottes.
A moins qu'elle ne fasse quelques discours bien sanglants dans l'hémicycle. Une vraie surprise ! Remettant quelques évidences sociales au centre des débats. Foutant un coup de serpillière à chiottes dans la gueule de la Macronie des winners. Curieux de voir ce que ça va donner en tout cas.

Par contre, une qui ne devrait pas avoir sa bobine dans Cosmopolitan c'est « l'autre femme de ménage » : Lisette Polet. Nouvelle députée RN de la Drôme. Pas la bonne couleur. Pourtant elle est d'origine portugaise. Mais les Portugais, c'est un peu comme les Vietnamiens, ce sont pas les bons immigrés pour la Gauche bobo. Ils bossent, ils s'intègrent, ils ne font pas parler d'eux, ils ne réclament rien et ils sont catholiques. De toute façon, Lisette Polet est française, c'étaient ses parents qui étaient des immigrés sympas. Elle est chef d'équipe du ménage dans un lycée de Valence. Malheureusement pour elle, elle n'aura jamais les échantillons de parfum sortis des poubelles de la rédaction de Biba parce qu'elle est Française et qu'elle fait partie du RN prolo. Le RN des naufragés de la mondialisation. Des sacrifiés de l'Europe libérale. « Tenez bon, on arrive ». C'était le bon temps. D'avant la « cage aux folles ».

Oui mais voilà, Lisette Polet pue la France et pas assez l'Afrique. Elle aurait cramé une ou deux voitures dans son quartier de Portos et aurait quatre frères en prison pour trafic de drogues que ça lui aurait donné quelques lignes d'encouragement dans Libé. Reste à espérer qu'elle est un peu payday sur les bords, il lui resterait « Têtu ». Mais non… La médiatiquaille lui préférera toujours Rachel Kéké parce que la médiatiquaille est fascinée par « l’Étranger ». « L'Exotique ». Le « Noir ».

Oui mais dame, badaboum, après l'euphorie autour de la petite causette de la NUPES, on se rend compte qu'elle a déjà partagé des posts de FdeSouche, de Marine Le Pen, du Bastion Sociale sur sa page Facebook. Mais alors ça ne serait pas une « bonne négresse » pour la gauche bobo ?

Apparemment, elle a un certain « recul » sur les Maghrébins. Ça tombe bien nous aussi. Et Lisette aussi sûrement. On a tous du « recul », beaucoup beaucoup de « recul ». Il faut tout de même savoir que les Maghrébins ne peuvent pas sentir les Noirs qu'ils traitent d'esclaves, alors que les Noirs leur rendent bien. Multi-culturalisme = multi-racismes, encore et de tous temps.

Pas encore en disgrâce la Kéké mais on va bien attendre ses premières sorties à l'assemblée pour se faire une idée. Ce serait drôle qu'elle abandonne son parti de profs donneurs de leçons et de bobos insupportables à la Autain/Garrido/Coquerel pour s'allier avec Lisette Polet dans un cartel des femmes de ménage. On peut toujours rêver. Et quand elles vont croiser Gilles Legendre et Aymeric Cayron, que va-t-il se passer. L'un d'entre eux porte déjà sur lui les stigmates de la dégénérescence bobo. Ce faciès ! Cette connardise qui se lit dans les traits. L'un d'eux a peut-être fondé une autre espèce tant il paraît différent de nous. « L'Homo Cornadus ».

Cette histoire de bonniches montre surtout l'invisibilisation des professions manuelles et ouvrières au sein de la représentativité nationale. Politiques singes savants comme Macron. Jamais vraiment bossé. Aucune expérience de la vraie vie. Députés issus de la haute-fonction publique. ENA. Coupés du monde. Saloperies. A exterminer.

En 36 ma grand-mère, ouvrière à Olida en banlieue parisienne, avait séquestré le patron de sa boîte sur le toit de son usine. Attaché à une chaise. Pour demander les congés payés. Et des salaires. Et le droit d'avoir une vie en dehors du boulot. Et ça a été le beau printemps du Front Populaire ! Vive la Sociale ! Ca va faire hurler les maurassiens de L'Inco mais ils peuvent bien s'étouffer dans leur vomi, le Front Populaire a changé la vie des ouvriers !

Faut dire, qu'en ce temps-là, il y avait 89 députés ouvriers ou employés au Palais Bourbon. Un député sur sept ! Eux ils savaient de quoi ils parlaient. Eh bien c'était un beau printemps… »

 

MONDIALISME/BIOTERRORISME/DICTATURE

Une fuite massive montre une conspiration de l’État profond anglais pour pousser au Brexit

Une conspiration élaborée, prétendument dirigée par des personnages agissant dans l’ombre au sein de l’élite britannique, a été exposée dans une fuite massive publiée par un groupe de pirates informatiques, fin mai. Les documents et courriels alléguant un complot de l’État profond par les partisans inconditionnels du Brexit pour obtenir un Brexit le plus « dur » possible est maintenant disponible sur un site internet nommé « Very English Coup d’État ».

Lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/une-fuite-massive-montre-un...

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OTAN

OTAN : une histoire de gros sous

Il a survécu à ce qui aurait dû sonner le glas, l’effondrement de l’URSS. En fait il s’est agrandi et est devenu plus agressif une fois que l’Union Soviétique, son ennemi supposé, s’est évanoui. Le propre site de l’OTAN mentionne cette bizarrerie : sa première opération militaire a eu lieu non pas pendant la Guerre Froide, mais en 1991. C’est curieux, pas vrai ?

Antifixion.blogspot.com

https://antifixion.blogspot.com/2022/06/otan-une-histoire...

La guerre de la Turquie contre les Kurdes met en évidence l’agression de l’OTAN

Alors que tous les regards sont tournés vers la guerre en Ukraine, le président turc Recep Tayyip Erdoğan prépare une nouvelle invasion du nord de la Syrie. Depuis 70 ans, la Turquie est un membre clé de l’OTAN – et le soutien de l’OTAN à son agression montre que l’alliance n’est pas un simple pacte de défense.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/la-guerre-de-la-turquie-contre-...

RÉFLEXIONS

Parlementaires de tous les partis, unissez-vous !

La démocratie athénienne pourrait-elle inspirer notre nouvelle Assemblée ? Après tout, depuis Napoléon Ier, le palais Bourbon ressemble à un temple grec, avec ses douze colonnes, son fronton triangulaire, et ses statues d’Athéna et de Thémis, déesses de la sagesse et de la justice, dont le regard se tourne vers la Concorde. Leur pouvoir muet suffira-t-il à la maintenir ? Un esprit de revanche bridé par cinq ans de jupitérisme et deux ans d’autoritarisme sanitaire ne demande qu’à déferler sur l’hémicycle aux fauteuils couleur de lave. Dans ce cratère, certains veulent même faire tonner leurs passions : « Ça va dépoter sévère ! », lâche ainsi l’insoumise Clémentine Autain...

Laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/parlementaires-de-tous-...

L'Américanisme des gauches

L'affirmation selon laquelle la gauche "ne pouvait qu'être américaniste et fordiste, puisqu'elle avait été industrialiste dès le début semble fondée car, en fait, depuis l'Idéologie allemande, Marx et Engels avaient exalté le développement de l'industrie"

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/22/l...

SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

Le vaccin anti-covid de Valneva, mal-aimé des autorités ?

Dans le paysage vaccinal européen, le VLA2001 de la société franco-autrichienne Valneva ressemble de plus en plus au vaccin dont tout le monde parle mais qui pourrait ne jamais voir le jour dans l'Union Européenne. Pourtant, en tant que vaccin "classique" inactivé à virus entier, il s'agit d'un produit unique en Europe (quoique semblable aux vaccins chinois Sinovac et Sinopharm). Son profil intéresse surtout ceux qui restent réticents par rapport aux vaccins à ARN messager pour diverses raisons. Pourtant, si on a prédit en novembre 2021 que "cela va partir comme des petits pains", Valneva serait actuellement sur le point de jeter l'éponge au niveau de l'UE pour deux raisons : la menace de résiliation de son contrat signé avec la Commission Européenne en novembre 2021 (pour 60 millions de doses) ainsi qu'une demande internationale largement inférieure à celle espérée.

Laselectiondujour.com

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Ivermectine et Together : vers un nouveau LancetGate ?

Décidément l’ivermectine fait peur, tout est bon pour éviter de la prescrire, pour éviter les études pouvant démontrer une potentielle efficacité. S’il y a 84 études sur le sujet, celles qui tentent de démontrer que cela ne fait rien sont pour le moins surprenantes, parfois douteuses. Le dernier grand essai, Together, semble bien avoir été conduit pour donner ce résultat, en espérant une suite, comme celle du LancetGate avec Surgisphère qui a fermé la porte à l’hydroxychloroquine, sans que ceux qui ont fermé cette porte en raison de l’étude, ne l’aient rouverte une fois la vaste farce découverte. Le scénario vient de se reproduire en Afrique du Sud, qui vient de retirer l’ivermectine.

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/06/14/ivermectine-et-to...

La gestion de la crise covid : gouverner par la peur

Depuis le début de la crise la tendance est de gouverner par la peur. L’obsession de tout contrôler mêlée à la peur a des effets désastreux sur nos sociétés.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/23/415047-la-gestion...

Pourquoi l’Office parlementaire qui enquête sur les effets secondaires des vaccins Covid ne rend-il pas publics tous ses débats ?

Le 24 mai dernier, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques tenait une audition publique de clôture de ses travaux « sur les effets secondaires des vaccins contre la Covid-19 et le fonctionnement du système français de pharmacovigilance ». Et son rapport a été rendu public le 9 juin. Derrière l’apparente publicité des débats, l’Office a en réalité rendu invisibles certaines interventions portant sur les effets secondaires des vaccins contre le covid-19.

qg.media/blog/laurent-mucchiellli

https://qg.media/blog/laurent-mucchielli/pourquoi-loffice...

Vaccinons nos enfants…

Vaccinons nos enfants en toute sécurité, avec des produits sûrs, efficaces à près de 100%, sans effets secondaires, et éprouvés de longue date. Nos autorités sanitaires sont là pour surveiller qu’il en soit ainsi, avec toutes les garanties qui s’imposent. Pour ceux qui ne lisent pas les études, pour ceux qui pensent que les autorités sanitaires les lisent avant d’autoriser, Hélène Banoun a lu ces études comme peu de gens le font, et nous fait part de leur contenu rassurant. Tout est vérifiable.

Covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/06/24/vaccinons-nos-enf...

UKRAINE

Ukraine : moments de sincérité dans Bloomberg

La narration simpliste des médias occidentaux du début du conflit russo-ukrainien semble parfois loin derrière nous. Le Guardian est revenu sur certaines de ses erreurs, le New York Times pose la question de la responsabilité US dans le conflit, le Washington Post compare le rôle des États-Unis au Yémen à la guerre de la Russie en Ukraine, alors que l’influent Robert Kagan était déjà passé aux aveux dans Foreign Affairs en avril. Au cours de la première quinzaine de juin, deux articles de Hal Brands, historien adepte de l’unipolarité américaine et professeur à l’université Johns Hopkins, parus dans Bloomberg, participent de cette logique de déballage susceptible d’esquinter sérieusement la version admise à l’Ouest sur le conflit.

Ojim.fr

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UNION EUROPÉENNE

Les eurodéputés français se trompent souvent de vote au Parlement européen

Les eurodéputés français, FN en tête, sont les champions des corrections de vote au Parlement européen, qu’il s’agisse d’erreurs de vote ou d’affichage politique.

Lemonde.fr

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/03/07/l...

Le Parlement européen prétend faire la leçon à la Cour suprême des États-Unis

En attendant le jugement de la Cour suprême des États-Unis sur l’avortement, voici une analyse d’une résolution du Parlement européen qui s’inquiète d’un revirement de jurisprudence. Les députés européens osent donner aux juges américains une leçon sur la Constitution des États-Unis. L’ECLJ est intervenu en tant qu’“amicus curiae” dans l’affaire en cours auprès de la Cour suprême. Cette tribune a été publiée dans Famille chrétienne.

lesalonbeige.fr

https://www.lesalonbeige.fr/le-parlement-europeen-pretend...

samedi, 25 juin 2022

Une balle dans le genou: les sanctions font mal - mais pas à la Russie

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Sanctions de l'UE   

Une balle dans le genou: les sanctions font mal - mais pas à la Russie

Source: https://www.unzensuriert.at/content/150401-schuss-ins-knie-sanktionen-treffen-schmerzlich-aber-nicht-russland/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Bien que la majorité des Autrichiens ne veuillent pas se geler "pour Poutine" l'hiver prochain, le gouvernement noir-vert soutient les sanctions en vigueur contre la Russie. Mais elles n'y arrivent pas du tout comme prévu.

"Des sanctions inefficaces ?", demande ce jeudi le quotidien Die Welt. Et en résume dès le sous-titre la quintessence :

En avril, la Banque mondiale prévoyait encore un effondrement économique de 11,2 pour cent en 2022 pour la Russie, et a entre-temps reculé ce chiffre à 8,9 pour cent seulement. La tendance est encore à la baisse.

La banque centrale russe a annoncé il y a quelques jours que les craintes d'une contraction de l'économie de 8 à 10 pour cent en raison des sanctions occidentales avaient été surestimées. La Russie ne sera pas touchée aussi durement qu'après la crise financière de 2009.

Les leçons de l'histoire

Depuis les dernières sanctions occidentales - oui, les États-Unis et leurs vassaux jouent à ce jeu depuis des années ! - la Russie s'est délibérément rendue moins dépendante des importations, politique qui porte aujourd'hui ses fruits. Certes, des produits importants manquent, surtout dans le domaine de la fabrication, mais la situation est loin d'être aussi dramatique que ce qui est présenté dans les médias mainstream occidentaux.

Une autre chose ne devrait pas plaire aux fauteurs des sanctions: la monnaie russe s'est consolidée à plus de 40% par rapport au dollar depuis le début de l'année. A cela s'ajoute l'énorme augmentation des revenus issus de la vente de pétrole et de gaz naturel, car la Russie continue à honorer ses contrats de livraison. Le trésor de guerre n'est pas seulement rempli au sens propre du terme, il l'est de manière inattendue !

L'Europe chancelle

Si l'on met en parallèle les évolutions et les perspectives dans les pays occidentaux, le bilan est triste, car l'Europe vacille. Le ministre fédéral allemand des Finances, Christian Lindner (FDP), a déjà promis à la population des privations qui dureront plusieurs années, des années de "renoncement dans l'intérêt d'objectifs supérieurs", pour ainsi dire, afin de punir la Russie pour son attaque contre l'Ukraine et d'assurer la domination américaine.

Il y a quelques jours, Agenda Austria a analysé les conséquences qu'entraînent ces "intérêts supérieurs" pour l'Autriche, et plus précisément l'impact que pourrait avoir une réduction des livraisons de gaz en provenance de Russie. Si la Russie livre 25% de moins, l'économie risque de perdre 2,4 points de croissance - ce qui devrait coûter environ 40.000 emplois. Et ce ne sont "que" les effets de la réduction des livraisons de gaz !

Les citoyens ne sont pas consultés

De plus, les citoyens ne soutiennent pas cette politique ! La majorité des Autrichiens ne veulent ni avoir froid, ni se serrer la ceinture pour "crâner face au Russe". Cette volonté devrait encore diminuer lorsque la population se rendra compte que les sanctions frappent plus durement les pays qui les ont imposées que le pays qu'elles devraient frapper.

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jeudi, 23 juin 2022

La volte-face eurasienne de la Russie

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La volte-face eurasienne de la Russie

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/evraziyskiy-razvorot-rossii

La Russie est très grande. Un énorme navire continental. Il est difficile de le déplacer rapidement vers un autre parcours en raison de sa lourdeur. Mais continuer à suivre l'inertie pour courir à l'abîme n'est pas non plus une option. Il y a donc un problème très compliqué de calendrier pour parfaire des réformes eurasiennes (or d'autres sont impossibles dans notre situation).

Jusqu'en 1991, l'Union soviétique a suivi une voie. Elle allait dans une direction inconnue.

Un dilemme s'est alors posé : changer de cap

- et prendre un cours atlantiste (occidental) ou

- passer à un cours eurasien (un cours anti-occidental, mais qui n'était plus strictement et orthodoxement soviétique, plutôt impérial).

Les autorités ont décidé de prendre le cours vers l'ouest.

Le vaisseau s'est effondré en morceaux. Par miracle, le noyau a survécu. Mais dans les années 1990, il s'est avéré que la voie occidentale était également fatale. Pour la Russie aussi.

Puis Poutine est apparu, d'abord brusquement, puis, au contraire, il a avancé au rythme d'une cuillère à café par heure, et la Russie a de nouveau changé de cap. Mais cette fois-ci, pas de 180 degrés par rapport à la trajectoire occidentale, mais de 90 degrés. Il est passé à la perpendiculaire. Quelque chose était resté accroché dans l'Ouest et quelque chose n'y était plus. L'eurasisme a commencé à se transformer: il n'était qu'une possibilité théorique et est devenu quelque chose de plus. Mais de manière incohérente et fragmentaire. C'est-à-dire que le cours est devenu à moitié eurasiste.

Et c'est ainsi que le grand navire-continent russe navigue depuis 22 ans encore - parfois par à-coups, mais le plus souvent de manière relativement fluide par l'inertie, c'est-à-dire l'inertie de la manœuvre initiale de Poutine (de 90 degrés seulement par rapport à la précédente).

Sous Medvedev, de 2008 à 2012, il y a eu une tentative de correction de trajectoire en direction de l'Occident (d'où la visite de Medvedev au siège du CFR avec la médiation du magnat du porc Friedman, la première réinitialisation - ratée - avec Hillary Clinton, les perfides Igor Jurgens et Arkadi Gontmakher (INSOR), la visite de Brzezinski promettant son soutien à un second mandat de Medvedev, et bien d'autres choses désagréables). Medvedev aujourd'hui est un "Eurasien systémique", à l'époque il était un "Atlantiste systémique".

Poutine est de retour, et la tentative de correction libérale est terminée. Le navire de la Russie est revenu à un strict 90 degrés. Ni l'Atlantisme ni l'Eurasianisme, ou à la fois l'Atlantisme et l'Eurasianisme. La métaphore du verre à moitié vide/à moitié plein s'adapte parfaitement ici.

En 2014, Maidan, le Printemps russe, le mouvement "La Crimée est à nous" et la Novorossiya ont fait tanguer le navire brutalement en direction de l'eurasisme. Mais pas pour longtemps, et le parcours a été désespérément corrigé pour revenir aux 90 degrés habituels. Les accords de Minsk, le Gref (Sberbank ne travaillant pas en Crimée, le pervers Danya Milokhin), les mesures pas particulièrement réussies pour faire face au Covid et toutes les choses malsaines que nous avons vues au cours des huit dernières années.

Le 24 février 2022, le début de l'Opération militaire spéciale - nous avons expérimenté à nouveau une forte embardée vers l'eurasisme. Ce n'est plus un angle de 90 degrés car l'Atlantisme se retrouve cette fois en opposition directe et frontale avec la Russie. L'Occident bombarde des villes russes par procuration. Ils peuvent dire que "nous avons commencé nous-mêmes". Cela n'a pas d'importance du tout (pour la géopolitique). Vérification des faits: les villes russes sont bombardées et pilonnées par ceux que l'Occident soutient, équipe et pousse à le faire, c'est-à-dire ceux qui fixent la politique habituelle de l'Atlantisme. C'est tout ce qui compte. Il n'est plus possible de naviguer de cette façon, mais une déviation de 90 degrés n'est plus suffisante. Le cours a déjà été poussé dans la direction de l'eurasisme et, cette fois-ci, de manière irréversible. Et pas seulement par rapport à l'atlantisme, comme au début de l'ère Poutine: on ne peut plus retourner à ces 90 degrés, même théoriquement.

Mais le navire Russie est très grand, trop grand. Il ne sera pas facile de l'inverser en un eurasisme complet, c'est-à-dire opérer un virage à 180 degrés par rapport au vecteur le plus fondamental de la civilisation occidentale. On ne sait pas combien de temps cela peut prendre; cela pourra être très long. Il se peut qu'il soit à nouveau bloqué. C'est imprévisible. Le calendrier est, en un sens, arbitraire. C'est l'échelle gigantesque du navire qui peut être un argument pour le faire aussi lentement que possible. Mais faites-le quand même, puisque vous ne pouvez pas ne pas le faire. Un virage à 90 degrés vers l'Ouest est déjà totalement inacceptable - tout aussi inacceptable que le parcours purement occidental des libéraux russes dans les années 1990.

Mais voici le plus important : le Nouvel Ordre Mondial a créé une nouvelle inertie, a donné l'impulsion à une nouvelle trajectoire historique. La Russie, elle, a pris une autre direction - une direction différente de celle des années 2000, par rapport au verre à moitié vide/à moitié plein de toutes les années précédentes du règne de Poutine.

Personne n'est jamais prêt pour le changement. Mais les changements surviennent de temps en temps. Le triomphe de l'eurasisme à part entière dans la Russie contemporaine peut être reporté, mais ne peut être empêché.

L'Opération militaire spéciale est précisément l'événement sur lequel la théologie politique authentiquement russe a été construite par anticipation. L'Opération militaire spéciale est le début de la renaissance de l'Empire, du dernier Royaume, qui resurgira de ses cendres.

A partir de maintenant, c'est un nouveau vecteur. Probablement le dernier dans l'histoire de la Russie, étant donné le contexte eschatologique de la civilisation de l'apostasie mondiale.

Nous approchons du moment pour lequel le peuple russe a été créé par Dieu.

La fin de la mondialisation et les Verts, fossoyeurs de l'environnement

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La fin de la mondialisation et les Verts, fossoyeurs de l'environnement

Thomas Röper

Source: https://www.anti-spiegel.ru/2022/das-ende-der-globalisier...

La politique actuelle de l'UE, menée en grande partie par les Verts, sonne le glas de la mondialisation et place l'obéissance aux États-Unis au-dessus de la protection de l'environnement et des intérêts économiques en Europe.

Il est évident pour tout le monde que la force motrice de la politique anti-chinoise dans laquelle l'UE s'est désormais engagée est les États-Unis. Lorsque le président Trump a déclenché la guerre commerciale contre la Chine, l'UE était encore réticente à s'y associer, bien que des responsables politiques européens de premier plan comme Reinhard Bütikofer aient déjà fait campagne pour une ligne de conduite explicitement anti-chinoise à l'époque de Trump, même si cela pouvait nuire à l'économie de l'UE et coûter des millions d'emplois.

Quand Trump et Biden font la même chose

Lorsque Trump a quitté le pouvoir, Bruxelles a sans doute espéré que la politique américaine vis-à-vis de la Chine changerait sous la houlette de Joe Biden, accueilli comme un sauveur. Mais la politique anti-chinoise n'était pas une lubie de Trump, mais un objectif géopolitique des élites américaines, et Biden n'a pas seulement maintenu le cap de Trump, il l'a même renforcé. C'est pourquoi l'UE, fidèle vassale de Washington, s'est alignée sur la ligne anti-chinoise américaine immédiatement après le changement de pouvoir à Washington, même si elle est bien plus dommageable pour l'UE que pour les États-Unis sur le plan économique. Ce qui était encore "fi & diantre" sous Trump est soudain devenu génial sous Biden.

Tout comme ils viennent de le faire contre la Russie, les dirigeants de l'UE et de ses Etats membres courent droit au suicide économique en ce qui concerne la Chine, uniquement pour plaire à leur colonisateur d'outre-mer.

Les "idéaux" des Verts

Comme on le sait, les Verts sont, dans leur rhétorique, les batteurs de tambour les plus bruyants pour une ligne dure à l'égard de la Chine et pour un éloignement général de l'Europe par rapport ce pays. Le fait que les Verts n'aient aucune idée de l'économie et que leurs "idéaux" passent avant des questions aussi banales que l'économie et l'emploi n'est pas non plus nouveau. Ce qui est nouveau, en revanche, c'est qu'ils accordent désormais plus d'importance à leurs "idéaux" qu'à la protection de l'environnement. Nous avons déjà pu le constater avec les sanctions contre la Russie, qui ont conduit de facto à une renaissance de l'énergie tirée du charbon et qui ont également remis en question l'abandon du nucléaire, cause jadis si sacrée pour les Verts.

Cela se produira probablement aussi dans la lutte contre la Chine, car un découplage économique de l'UE par rapport à la Chine aura notamment pour conséquence que la transition énergétique prônée par les Verts ne pourra être mise en œuvre qu'au prix d'importants dégâts environnementaux en Europe. Pour l'extraction de nombreuses matières premières (pas seulement le pétrole et le gaz), on ne pourra pas, en Europe non plus, se passer de la fracturation, une technique nuisible à l'environnement, que les Verts qualifieront alors de prix à payer pour les "valeurs occidentales".

Afin de créer le climat nécessaire à cet effet dans l'opinion publique, des campagnes médiatiques anti-chinoises sont régulièrement lancées. La dernière en date a été la présentation des soi-disant Xinjiang Police Files - qui, comme on a pu le vérifier en seulement cinq minutes de recherche, était une opération de propagande menée de manière assez dilettante par les Etats-Unis, visant à rallier davantage l'opinion publique occidentale à leur cause anti-chinoise.

Les seuls "idéaux" que les Verts actuels suivent encore sont ceux des élites américaines. Les Verts sont devenus les plus fervents partisans des objectifs de la géopolitique américaine et ces "idéaux" passent désormais avant des questions aussi banales que la protection de l'environnement ou la garantie de la prospérité des populations, cette dernière n'ayant de toute façon jamais vraiment intéressé les Verts.

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Le(s) nouvel(aux) ordre(s) mondial/diaux)

J'ai souvent souligné que le conflit actuel ne concernait pas l'Ukraine, ce pays meurtri n'étant qu'un pion dans le jeu qu'est la géopolitique. Il s'agit de la lutte des mondialistes, qui tiennent les rênes en Occident, contre des États qui considèrent que l'économie peut gagner de l'argent, mais qu'elle doit se tenir à l'écart de la politique. Ces États sont principalement la Russie et la Chine et sont donc les ennemis déclarés des États-Unis et de leurs élites.

Cette année, nous sommes entrés dans la phase la plus chaude de cette lutte géopolitique, dont les médias et les hommes politiques occidentaux disent ouvertement qu'elle vise à établir un nouvel ordre mondial. Mais comme ils n'ont pas réussi à vaincre la Russie et la Chine, la nouvelle stratégie dans cette phase chaude de la lutte géopolitique semble être de couper toutes les relations - pas seulement politiques, mais aussi économiques - avec la Russie et la Chine. Si aucune des deux parties ne remporte prochainement une victoire décisive, nous aurons probablement dans un avenir proche deux systèmes économiques et financiers coexistants dans le monde.

Les analystes russes publient de plus en plus d'articles sur les objectifs de la politique occidentale, à savoir nuire à l'économie de telle sorte qu'un nouveau système, le nouvel ordre mondial, puisse finalement être mis en place en Occident sans trop de protestations, et sur les moyens utilisés pour mettre en œuvre cette voie ; vous trouverez des exemples récents ici : https://www.anti-spiegel.ru/2022/tagungen-von-iwf-und-weltbank-der-westen-opfert-die-weltwirtschaft/ et https://www.anti-spiegel.ru/2022/der-kreml-ueber-den-zusammenbruch-des-globalismus-und-kommende-weltordnungen/

D'ailleurs, des experts occidentaux arrivent également à cette conclusion, même s'ils utilisent des formulations différentes. Il y a une semaine, un article du Spiegel faisait état de ces mêmes tendances, auxquelles se prépareraient selon eux la majorité des directeurs financiers des groupes occidentaux. Ce que les experts russes appellent ouvertement par son nom est décrit en Occident par des mots comme "formation de blocs" et des formules comme "localisation des chaînes d'approvisionnement". Mais cela signifie la même chose que ce que les Russes voient venir: l'émergence de deux systèmes économiques et financiers coexistants dans le monde.

L'agence de presse russe TASS vient de publier une autre analyse sur la politique anti-chinoise de l'UE, principalement promue par les Verts, et montre pourquoi cette politique est un clou de plus dans le cercueil que l'UE s'est fabriqué. Comme je trouve cette analyse très instructive, je l'ai traduite.

Début de la traduction :

La mondialisation, c'est du passé ? L'Europe rompt avec la Chine sur ordre des États-Unis

Pékin, et non Washington, était le principal partenaire commercial de l'UE dans les années 2010. Mais en 2022, la politique est plus importante que l'économie : les relations établies en matière de commerce et d'investissement se brisent sous nos yeux.

Après une pause d'un an, la Chine et l'UE se préparent à un nouveau round de la guerre des sanctions. Le 9 juin, le Parlement européen a reconnu l'authenticité du contenu des Xinjiang Files - une base de données sur la situation des Ouïghours chinois obtenue par des pirates informatiques. Les députés européens demandent que de nouvelles sanctions, y compris contre de hauts fonctionnaires chinois, viennent s'ajouter à celles déjà imposées en 2021. La dernière fois, la Chine n'a pas laissé une telle attaque sans réponse: elle a même mis des députés européens sur la liste noire. L'Europe est prête à poursuivre l'échange de coups: selon un sondage, un quart des investisseurs allemands seraient prêts à délocaliser la production de la Chine vers d'autres parties du monde. Cependant, personne ne profite d'une telle rupture: les investissements chinois dans le Vieux Monde ont été multipliés par dix au cours des dix dernières années, permettant à l'économie chinoise de faire face à deux crises financières. Trouver d'autres investisseurs de ce type est quasiment impossible.

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Voler à l'Europe

Malgré les risques qui se profilent, l'UE parle d'une décision bien arrêtée de quitter la Chine: dans ses relations avec la Chine, le Vieux Monde veut suivre la voie des États-Unis. En mai 2022, le ministre allemand des Finances Christian Lindner a déclaré qu'il était urgent de "réduire la dépendance" de l'économie allemande vis-à-vis de l'Empire du Milieu. Son collègue de la coalition gouvernementale, le vice-chancelier Robert Habeck, est du même avis : "Nous diversifions de plus en plus nos relations et réduisons notre dépendance vis-à-vis de la Chine. Le soutien aux droits de l'homme est plus important [que les gains financiers]". En octobre 2021, une délégation du Parlement européen s'est rendue à Taïwan, que la Chine considère comme une partie intégrante de son territoire. En touchant à ce sujet sensible, les Européens montrent le sérieux de leurs intentions : On sait que la Chine ne fera pas de concessions sur la question de ses frontières. Lorsqu'en mai 2022, le Bundestag a demandé l'admission de l'île au sein de l'Organisation mondiale de la santé, comme s'il s'agissait d'un État souverain, on ne pouvait y voir qu'une attaque directe contre la Chine.

Depuis 2019, lorsque l'UE a pour la première fois officiellement qualifié la Chine de puissance inamicale - son "adversaire systémique et concurrent économique" -, les piques de ce type ont été nombreuses. En Allemagne, des entrepreneurs chinois se sont vu refuser l'autorisation d'acheter des entreprises locales: l'État est intervenu. En France, l'achat de terres agricoles s'est révélé impossible: face à l'intérêt chinois pour les terres agricoles, Paris a drastiquement durci la réglementation des transactions. Et en 2021, le principal accord entre Européens et Chinois, le Grand Accord sur l'Investissement, dont les détails ont été négociés de 2013 à 2020, a été remis en cause. Le 30 décembre 2020, les négociateurs ont adopté le texte final, mais six mois plus tard, les députés européens l'ont gelé. Depuis, l'Ancien Monde ne veut plus se souvenir de ce document.

Ce n'est pas un hasard si la décision de l'UE de rompre ses liens avec la Chine coïncide avec la crise encore plus profonde des relations entre les Etats-Unis et la Chine. Washington dit faire de son mieux pour former une "coalition basée sur les valeurs", dont l'adversaire déclaré est Pékin. Et pourtant, la différence des conditions de départ saute aux yeux : pour l'économie américaine, moins orientée vers l'exportation, une rupture des relations avec l'Empire du Milieu ne serait pas du tout aussi douloureuse que pour l'Union européenne. Et les risques sécuritaires liés à l'océan Pacifique sont bien plus préoccupants pour les Américains que pour le Vieux Monde. Les Européens, contraints de suivre la querelle de leur grand frère avec la Chine, perdent plus que de l'argent: ils perdent l'initiative, la chance de s'affirmer comme une force internationale influente. Il n'est pas surprenant que la préparation du retrait suscite parfois des murmures en Europe.

Tirer la moustache du dragon

"Devons-nous fermer toutes nos usines [en Chine] ?", demande, irrité, Jörg Wuttke, responsable de la chambre de commerce de l'UE en Chine. Son incompréhension est parfaitement compréhensible. Environ 900.000 emplois en Allemagne sont directement liés aux activités des entreprises allemandes en Chine, où elles emploient près d'un million de personnes. Le montant total des investissements allemands en Chine s'élève à 86 milliards d'euros. Il n'est pas surprenant que la Chine occupe sans interruption la première place parmi les partenaires commerciaux de l'Allemagne de 2015 à 2021.

Historiquement, les avantages des relations sino-allemandes sont liés à la résolution par l'Allemagne de trois crises financières successives : la première après la réunification avec l'Allemagne de l'Est, la deuxième après le krach de 2008 et la dernière due à la pandémie. La croissance économique de la Chine implique une augmentation proportionnelle de sa solvabilité. Pendant des années, l'Empire du Milieu a aidé les économies stagnantes de l'Ancien Monde à éviter la récession grâce à ses solides relations bilatérales (et à sa demande de produits européens).

De plus, la Chine a investi auprès d'elles. Entre 2010 et 2018, le total des investissements a été multiplié par dix, passant de 6,1 milliards d'euros à 79 milliards d'euros. Et bien que la balance commerciale ait toujours été en faveur de la Chine, celle-ci a dépensé de plus en plus chaque année, jusqu'à ce que l'Europe lui réserve un accueil glacial à la fin de la dernière décennie.

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Le prix de la désunion

La volonté de rompre tous les liens avec la Chine, ou du moins de les affaiblir qualitativement, pose le même problème à l'Europe que les projets de boycott de la Russie. De la même manière que le fait de se passer du gaz de pipeline russe oblige les Européens à acheter du gaz liquide beaucoup plus polluant, l'exclusion de la Chine des chaînes d'approvisionnement rend plus difficile la transition vers une économie verte dont la base des ressources est concentrée en Chine. L'Empire du Milieu est reconnu comme le leader de l'extraction des terres rares, sans lesquelles les voitures électriques, les panneaux solaires et les éoliennes ne pourraient pas être fabriqués. Sur les 30 types de matières premières considérées comme critiques dans l'UE, 19 sont majoritairement d'origine chinoise. Cela signifie que si l'Europe considère sa relation avec la Chine comme une dépendance, elle n'a pas d'autre choix que de sécuriser son approvisionnement à partir de gisements alternatifs, qu'elle doit d'abord trouver.

Cette tâche, aussi étrange qu'elle puisse paraître, n'est pas impossible. Les gisements de terres rares ne sont pas si rares que cela: On en trouve en Europe, où l'on prépare déjà l'extraction du lithium en Saxe, et au Groenland, qui appartient au Danemark. La difficulté réside dans l'extraction de ces ressources : comme le pétrole et le gaz de fracturation américains, on ne peut les extraire du sol qu'au prix de la destruction de l'environnement. La rupture avec la Chine place les Européens devant un choix difficile : la géopolitique ou la protection de l'environnement.

Du point de vue des Etats-Unis, où les normes environnementales sont moins exigeantes qu'en Europe, cette difficulté ne semble pas insurmontable. La fracturation, qui empoisonne les sols et l'eau pour extraire le pétrole et le gaz des roches de schiste, est autorisée dans une partie des Etats américains, ce qui leur a permis d'augmenter leurs revenus en 2022 en évinçant du marché les produits russes concurrents, plus propres. En Europe même, qui est très sensible à son patrimoine naturel, la situation est différente. Il est difficile pour l'Europe de faire de tels sacrifices.

Face à la muraille de Chine

Peut-être parce que le poids du doute est plus grand pour les Européens, ceux-ci ont pris du retard dans leur retrait hors de Chine dès 2018, loin derrière la promptitude des États-Unis dans le conflit déclenché par les Américains. Il y a cependant peu de chances que la situation soit désamorcée dans un avenir proche. L'UE est perturbée par le principe de solidarité naturel de toute union, qui implique le soutien de tous les États membres, dont certains ont une relation de confiance particulière avec les États-Unis. Parmi eux, la Lituanie, qui a déclenché un différend totalement imprévu avec la Chine en 2021.

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En raison de ses relations amicales avec les Américains (environ 600.000 Lituaniens vivent aux États-Unis, contre 2,5 millions dans les pays baltes), Vilnius a accepté d'accueillir une mission commerciale de Taïwan sur son territoire. Les sanctions imposées ensuite par la Chine étaient attendues, mais le coup, même s'il n'est que symbolique, a touché l'ensemble de l'Union européenne, puisqu'il concerne l'un de ses pays membres. (NDLR : j'ai fait un article à ce sujet, vous trouverez les détails ici : https://www.anti-spiegel.ru/2021/politik-wichtiger-als-menschen-wie-litauen-seine-wirtschaft-aus-politischen-gruenden-schaedigt/ )

Le piège s'est refermé : les pays européens ont été entraînés dans un nouveau cycle de confrontation avec Pékin. Sa poursuite est liée à des changements globaux pour l'économie mondiale, car non seulement la Chine est le premier partenaire économique de l'UE, mais l'UE l'est aussi pour la Chine. Si elles se séparent, elles se concentreront sur les besoins de leurs marchés nationaux et fragmenteront l'économie mondiale. L'Europe perdra alors sa chance de devenir un acteur géopolitique à part entière.

Fin de la traduction.

mercredi, 22 juin 2022

L'Ukraine et l'hypocrisie des prêteurs mondiaux

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L'Ukraine et l'hypocrisie des prêteurs mondiaux

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/ukraina-i-licemerie-globalnyh-rostovshchikov

L'Ukraine a d'énormes dettes envers des créanciers étrangers

La stratégie du FMI pour les "États fragiles et touchés par des conflits" a été publiée en mars 2022 et s'appliquera jusqu'en 2025.

Le résumé du document indique : "L'instabilité et les conflits sont exacerbés par le changement climatique, l'insécurité alimentaire et l'inégalité entre les sexes...". Les conséquences de l'instabilité et des conflits sont cruciales et concernent directement le mandat du FMI... La stratégie propose des mesures concrètes pour adapter l'engagement, les outils et les recommandations politiques du FMI afin de répondre aux manifestations spécifiques de l'instabilité et des conflits.

Le document identifie 42 pays sur la liste du CNC, représentant environ 20 % des membres du FMI. La stratégie a été élaborée par une équipe d'experts dirigée par Franck Bosquet ; avant de rejoindre le FMI, il était directeur principal du groupe Fragilité, conflit et violence à la Banque mondiale. Il est également un participant régulier du Forum économique de Davos.

Le document souligne que les pays du groupe NCG ont besoin d'une modernisation de leur système fiscal et des droits de douane, d'une restructuration de l'administration publique, de lois anti-corruption, de la gestion des actifs de la dette, des fonctions de supervision des organismes de réglementation et de la lutte contre le blanchiment d'argent.

Rien de nouveau ici - les mêmes méthodes utilisées par le groupe de la Banque mondiale (BM) dans les années 1990 pour restructurer les économies des pays en développement.

Soit dit en passant, le travail du Groupe Conflit de la Banque mondiale a déjà été critiqué par des groupes de réflexion indépendants. Un problème clé de l'analyse de la Banque - et même de celle de l'ONU sur les conflits et la fragilité - est l'absence de conclusions sur l'impact des politiques économiques néolibérales sur les conflits et la fragilité. Ce sont ces effets, notamment l'augmentation des inégalités et de la pauvreté, et le déclin des indicateurs de développement humain, qui provoquent des troubles dans de nombreux pays.

L'analyse de la BM ne répond pas non plus aux questions de savoir comment les chocs macroéconomiques, l'inégalité et le chômage (qui sont tous des facteurs d'instabilité) seront traités. Comment la Banque va-t-elle transformer ses directives basées sur la relance pour promouvoir le développement des pays du NKG ?

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Et la question la plus intéressante concerne l'Ukraine : comment la Banque mondiale et le FMI vont-ils mettre en œuvre leurs politiques envers ce pays, où il y a déjà eu des centaines de milliers de réfugiés, des dizaines de milliers de morts, des infrastructures détruites.

Si ce n'est pas un pays touché par un conflit, alors qu'est-ce que c'est ?

Il est toutefois intéressant de noter que ni la BM ni le FMI ne qualifient l'Ukraine de "pays fragile et touché par un conflit". Début mars 2022, la Banque a approuvé un prêt supplémentaire de 489 millions de dollars à l'Ukraine et a créé un fonds fiduciaire multi-donateurs. Une semaine plus tard, la Banque a alloué 200 millions de dollars supplémentaires à l'Ukraine et a promis d'aider à mettre en place un programme de soutien de 3 milliards de dollars pour l'Ukraine dans les mois à venir.

L'Ukraine est classée par la Banque mondiale comme "un pays à revenu intermédiaire". En tant que tel, il ne peut emprunter qu'auprès de l'organe de prêt de la Banque, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), et non auprès de l'organe de prêt concessionnel, l'Association internationale de développement (IDA). Si l'Ukraine avait été incluse dans la liste NCH, elle aurait pu avoir accès à un financement à échéance favorable ou être transférée dans le groupe IDA, bénéficiant ainsi de prêts concessionnels et de l'éligibilité à l'allègement de la dette.

Cependant, la classification de l'Ukraine en tant qu'IDA ("pays à faible revenu") découragerait les investisseurs étrangers. Et afin de maintenir la "confiance des investisseurs", le gouvernement ukrainien fait tout son possible pour préserver son statut actuel auprès de la BM/FMI.

Selon Elliot Dolin-Evans de l'Université Monash (Australie) "Le principal problème de la reclassification de l'Ukraine en tant que pays 'en conflit' est que cela serait très problématique pour les institutions financières et les créanciers internationaux, car l'Ukraine est l'un des plus grands emprunteurs d'argent du FMI et de la Banque mondiale et le pays a d'énormes obligations en matière de dette envers les pays et les créanciers externes du monde entier. Une classification correcte de l'Ukraine pourrait signifier que les créanciers, le FMI et la Banque mondiale, renonceraient aux intérêts et aux frais sur les prêts accordés au pays, l'exigence d'annulation de la dette devenant beaucoup plus forte si l'Ukraine est un pays NKG. Le FMI et les créanciers internationaux ... tiennent compte de la classification de la Banque mondiale, et ils devraient eux aussi considérer l'Ukraine pour une remise de dette ou un prêt concessionnel si la Banque classe l'Ukraine comme un pays NKG.

Autrement dit, la Banque mondiale ferme les yeux sur ce qui arrive à l'Ukraine, elle s'intéresse aux stratagèmes usuraires, notamment au remboursement de la dette avec intérêts. Le même prêt supplémentaire de la Banque mondiale a été accordé à la condition que le gouvernement ukrainien "réaffirme ses engagements à reprendre... les réformes après la fin de la guerre". L'Ukraine continuera à se faire prêter aux taux d'intérêt du marché, ce qui l'accablera d'une dette extérieure encore plus insoutenable.

Sur le blé: de l'antiquité à la guerre russo-ukrainienne

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Sur le blé: de l'antiquité à la guerre russo-ukrainienne

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/grano-derivati/

Parlons du... blé. Précisément du blé, le grain de l'épi, chanté par Virgile dans le livre I des Géorgiques. Son véritable chef-d'œuvre, selon Paratore. Car le poète d'Andes - un village de la campagne autour de Mantoue, qui n'est pas mieux identifié, même si, bien sûr, toutes les villes actuelles de la région prétendent être son lieu de naissance - était de la race des paysans. Et d'esprit, surtout, qui aimait la tranquillité champêtre, les arbres chargés de fruits, les bœufs à tête massive attelés à la charrue ... les champs de blé éclatant sous le soleil. Et dans le genre épique, il était certainement grand, ce Virgile, mais il n'était pas Homère. Et la guerre n'était pas dans sa sensibilité.

Quoi qu'il en soit, c'est de ce blé que nous parlerons. Également chanté par Pascoli, pour qui Virgile a toujours été la plus grande référence. Et par l'Alcyone de D'Annunzio. La Spica. Où la poésie géorgique devient un lyrisme intense, musical. Et résonne, de manière évocatrice, avec les mystères d'Eleusis... Car, pour nous, peuples méditerranéens, le blé est le symbole de la vie. Ainsi que la source primaire de notre alimentation.

Car sur les deux rives de ce que nous appelions autrefois notre mer, le blé a toujours été la principale source de subsistance. Pain, pâtes, couscous, biscuits, farine... nous, les peuples méditerranéens, consommons toujours du blé en fin de compte.

Pourtant, nous ne sommes pas de grands producteurs de la précieuse céréale. Dans l'Antiquité, les greniers méditerranéens étaient, en fait, au nombre de trois. La Sicile d'abord et avant tout. Et cela explique, dans une large mesure, la longue et féroce lutte entre Carthage et les cités grecques pour le contrôle de la grande île. Une lutte à laquelle Rome a mis fin, par ses propres moyens, qui, alors, étaient dérisoires.

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Puis l'Égypte, bien sûr. Le plus grand producteur de l'antiquité. Et il semble paradoxal qu'aujourd'hui, l'Égypte dépende de pays étrangers pour son approvisionnement en céréales. Une dépendance qui, ces jours-ci, devient dramatique. Mais, pour Rome, la source principale qui alimentait la Ville, était la Cura Annona (la production annuelle). Et son contrôle la clé du pouvoir au cœur de l'empire. À tel point que les empereurs, à partir d'Octave, l'ont gouverné par l'intermédiaire de légats. Comme une sorte de propriété personnelle. Et le pauvre Cornelius Gallus, qui avait été le gouverneur de cette Cura Annona, a payé lourdement les soupçons d'Auguste. De sa vie. Et avec l'effacement de son travail et de sa mémoire. Ce qui nous a privé, probablement, de l'un des plus grands poètes élégiaques latins.

Et puis il y avait la Colchide. Le sud du Caucase, entre l'Azerbaïdjan et la Géorgie. Le pays de la Toison d'or. Evoquons simplement l'entreprise des Argonautes. Celle de Jason et de Médée.

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Athènes importait déjà des céréales de là-bas. L'Attique était trop aride et sablonneuse pour garantir les besoins de la cité de Périclès.

Et les Romains, sans la conquérir, y ont étendu une sorte de protectorat. Ils ont pris sous leur aile les colonies milésiennes de la mer Noire. D'où provenaient les céréales cultivées dans la région située plus au nord. Dans le pays qui s'appelait aussi Sarmatie. Et qui est maintenant, au moins en partie, l'Ukraine. Et la Russie.

Et ici - après avoir confirmé mon surnom de Docteur Divagus - nous arrivons au cœur du problème.

La guerre entre la Russie et l'Ukraine semble, entre autres, mettre en péril l'approvisionnement en céréales de l'Europe et de l'Afrique.

Il semble... car on nous dit que des centaines de navires de transport sont bloqués de l'autre côté du Bosphore avec leur précieuse cargaison depuis plus de deux mois. Qui, d'ailleurs, ne devrait plus être si précieuce. Puisque les céréales, stockées dans la cale d'un navire, se détériorent au bout d'un mois. Et elles deviennent inutiles pour tout usage alimentaire.

En tout cas, la crise de l'offre est là. C'est indiscutable. À tel point que nos pâtes bien-aimées ont déjà augmenté dans les rayons des supermarchés. Car, évidemment, dans les plaines d'Ukraine, le blé est récolté entre février et mars. Et les eskimos et les pingouins sont embauchés comme ouvriers... Un petit soupçon, seulement vague, de spéculation est-il légitime ? Ou s'agit-il, une fois de plus, d'une démonstration de la-terre-est-platisme?

Et puis, il y a quelque chose qui m'intrigue. Le patron d'une marque populaire de pâtes, une bonne marque d'ailleurs, a déclaré qu'il est obligé d'augmenter le prix parce que plus aucun blé n'arrive d'Ukraine.

Je vais à la cuisine. Et je prends un paquet de spaghetti. De cette marque même. En grosses lettres sur l'emballage: "100% blé italien". Mah....

La bataille pour le blé a donc commencé. Le seul salut pourrait être d'encourager la production nationale. Draghi torse nu fauchant sous le soleil brûlant de juin serait un spectacle intéressant...... Mais je doute que le banquier s'expose au risque des rayons ultraviolets. Ce risque lui est déconseillé par ses amis écologistes bien connus, tels que Soros et Gates. Il s'efforce de combler le trou dans la couche d'ozone et de sauver le monde. Sous les applaudissements de Greta et de la foule des gretins.

Le seul trou qui devrait nous inquiéter, cependant, est celui de notre ventre. Inévitable si le grain n'arrive vraiment plus. Parce qu'une politique autarcique est, soyons honnêtes, très difficile à mettre en œuvre. Parce que cela prendrait trop de temps, et nous n'en avons pas. Et, en outre, cela pourrait éveiller des soupçons de sympathie pour un certain régime du passé. Et pour un certain faucheur. Qui, contrairement à Draghi, avait le physique pour faucher.

Bien sûr, notre ami Bill viendra à la rescousse. Les céréales viendront des États-Unis. Strictement OGM, et à trois fois le prix de l'ukrainien ou du russe.

Patience. Nous ne renonçerons pas aux pâtes. Nous allons donc sacrifier autre chose et les spaghettis à la sauce tomate, les grice, les amatriciane, les trenette al pesto continueront à animer nos cantines. Malgré les anathèmes des nutritionnistes (personnes maléfiques, et prophètes de malheur).

Oui.... mais l'Afrique ? Le Maghreb qui ne vit, presque, que de céréales ? Et puis celle de l'Afrique subsaharienne. Qui est déjà affamée. Comment vont-ils s'y prendre ? Le prix des céréales de Biden est trop élevé pour être à leur portée... La faim, et donc les guerres et les émeutes sont déjà à l'horizon proche.

Mais personne ne semble s'en soucier. Les Arabes et les nègres, pardon les noirs ou si vous préférez les alterblancs, n'ont d'intérêt qu'en tant que migrants. Comme main-d'œuvre bon marché et comme ressource pour diverses ONG.

Chez eux, ils peuvent mourir de faim. Contribuant ainsi à la politique de diminution de la population mondiale si chère aux fans de Malthus, qui se réunissent périodiquement autour de Davos...

mardi, 21 juin 2022

L'Europe est donc la grande perdante

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L'Europe est donc la grande perdante

par Daniele Perra

Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-europa-dunque-e-la-grande-perdente

Début juin, le Centre d'études stratégiques et internationales basé à Washington (un groupe de réflexion très proche du ministère américain de la Défense et de l'industrie américaine de l'armement par laquelle il est copieusement financé) a publié un article d'Antony H. Cordesman intitulé "L'impact à long terme du conflit ukrainien et l'importance croissante du volet civil de la guerre", qui décrit bien la nouvelle approche nord-américaine du conflit en Europe de l'Est.

On y lit : "il semble désormais possible que l'Ukraine ne récupère pas ses territoires à l'est et ne reçoive pas rapidement l'aide dont elle a besoin pour la reconstruction". Une aide qui serait estimée, de manière très optimiste, à 500 milliards de dollars (un chiffre qui ne tient pas compte de la perte territoriale de sa région la plus riche). De plus, l'Ukraine devra compter avec une menace russe permanente qui limitera sa capacité à reconstruire ses zones industrialisées et qui, surtout au vu des pertes territoriales mentionnées supra, n'entraînera pas quelques problèmes en termes de commerce maritime (le risque que la Russie, une fois les opérations dans le Donbass terminées, se dirige vers Odessa, excluant complètement Kiev du littoral de la mer Noire, reste réel).

L'article rapporte également comment le conflit a mis en évidence, du côté russe, une utilisation coordonnée et très souple des moyens militaires, politiques et économiques en comparaison de laquelle, le simple recours à la guerre de propagande et au régime de sanctions du côté occidental a semblé sensiblement inefficace. Un facteur qui, d'une manière ou d'une autre, remodèlera le système mondial puisque la fin éventuelle des combats ne signifiera pas la fin de ses impacts économiques et géopolitiques à long terme. Sans compter que la Russie et la Chine développent une remarquable capacité à attirer les pays africains et asiatiques à leurs côtés (le récent cas du Mali, qui a choisi d'expulser les contingents français et italiens, en ce sens, est emblématique).

En outre, contrairement à la propagande occidentale jusqu'à présent, Cordesman affirme que seule une "infime partie" des actions russes en Ukraine peut être formellement définie comme des "crimes de guerre", malgré leur impact sur la population civile.

Maintenant, indépendamment des considérations du chef émérite en stratégie du Think Tank nord-américain (avec lesquelles on peut être d'accord ou non), ce qui est évident, c'est le changement de paradigme dans la narration du conflit par le centre de commandement de l'Occident.

Les Etats-Unis (ceux qui, selon Kissinger, n'ont que des intérêts et non des alliés) ne sont pas novices dans ces opérations d'abandon de l'"ami" lorsqu'ils ont atteint leur but ou ne le jugent plus utile (du Vietnam à l'Afghanistan, en passant par le Panama et l'Irak, l'histoire regorge d'exemples similaires). Il reste à voir si les États-Unis ont réellement atteint leurs objectifs en ce qui concerne le conflit en Ukraine ou si ce changement de paradigme peut être interprété comme un "retrait stratégique".

Il a été souligné précédemment que le conflit en Ukraine entraîne de profonds changements dans la structure économique, financière et géopolitique actuelle du monde. Peut-on parler d'une évolution vers un système multipolaire ? La réponse est oui, même si les États-Unis eux-mêmes tentent de la ralentir. Comment ? Il existe aujourd'hui trois (à l'avenir, il pourrait y en avoir quatre avec l'Inde) grandes puissances mondiales : les États-Unis, la Russie et la Chine (ces deux dernières sont considérées comme des puissances révisionnistes du système unipolaire). Cependant, le principal concurrent mondial du dollar est l'euro. Ergo, l'objectif nord-américain, pour gagner du temps dans la parabole descendante de l'empire nord-américain, est l'affaiblissement constant de la monnaie européenne. Outre l'Ukraine, qui est le grand perdant du conflit actuel en Europe de l'Est ? L'Union européenne. L'objectif des États-Unis, au moins depuis 1999, est de rendre leur propre industrie artificiellement compétitive en détruisant l'industrie européenne tout en maintenant le Vieux Continent dans un état de captivité géopolitique. L'élite politique européenne en est bien consciente, mais elle est trop occupée à poursuivre ses propres intérêts, ceux du portefeuille.

Prenez par exemple le cas limite de l'Italie, dont la stratégie énergétique à long terme a volé en éclats avec l'agression de l'OTAN contre la Libye. Depuis lors, les gouvernements Monti, Letta et Renzi ont été les principaux responsables de la subordination presque totale de la politique énergétique italienne au gaz russe. Aujourd'hui, les mêmes partis qui ont d'abord soutenu la nécessité d'une intervention en Libye, puis les gouvernements qui ont suivi celui de Berlusconi (responsable de la trahison de Tripoli) sont les mêmes qui demandent et applaudissent l'embargo sur les importations d'hydrocarbures en provenance de Russie, une fois de plus au mépris total de l'intérêt national de l'Italie. Dans ce contexte, la seule solution pour l'Italie ne peut être que de se débarrasser au plus vite du draghisme.

L'Europe est donc la grande perdante sur le plan économique et géopolitique. La possibilité d'une crise alimentaire en Afrique et au Proche-Orient en raison de la poursuite du conflit et, par conséquent, la réduction des exportations de céréales russes et ukrainiennes vers ces régions pourraient provoquer de nouvelles vagues de migration qui affecteront directement une Europe dans laquelle le problème de l'approvisionnement énergétique entraînera une inflation toujours plus élevée, une crise économique structurelle et une baisse relative de la qualité de vie générale.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer le fait que l'ancre de salut pour l'Europe (du moins à court terme, car la diversification via l'Afrique et Israël semble bien loin) était censée être le gaz naturel liquéfié nord-américain. Eh bien, une étrange explosion a récemment mis hors service le HUB GNL de Freeport, au Texas, d'où partent les navires transportant le gaz vers l'Europe. L'infrastructure sera à nouveau opérationnelle à partir de la fin de 2022. Tout cela alors que Gazprom réduit ses exportations vers l'Europe en représailles à l'approbation d'un énième paquet de sanctions suicidaires.

Voir : 

The longer-term impact of the Ukraine conflict and the growing importance of the civil side of the war, www.csis.org

L'utopia di chi spera nel GNL di USA, Africa e Israele, www.ilsussidiario.net

L'UE ed il suo settore energetico,  www.eurasia-rivista.com.

dimanche, 19 juin 2022

La revue de presse de CD - 19 juin 2022

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La revue de presse de CD

19 juin 2022

EN VEDETTE

Identité numérique : prouve que tu existes

La Commission européenne prépare son « portefeuille européen d’identité numérique ». Rome et Bologne adoptent le « crédit social numérique » à la chinoise. La digitalisation de l’État et son corollaire, l’identification numérique, progressent dans l’indifférence des Smartiens, à la faveur des phases aigües de la Crise (épidémie, guerre, effondrement écologique). Il aura fallu moins de vingt ans pour que se réalisent nos pires anticipations sur la société de contrainte.

piecesetmaindoeuvre.com

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/prouve_que_tu...

ASIE

Division parmi les élites du Japon

Depuis que Fumio Kishida a pris le poste de premier ministre, la situation a radicalement changé. En peu de temps, le Japon est en fait devenu "garçon de courses", non seulement en suivant tous les ordres des États-Unis, mais aussi en essayant, comme on dit, d'être "en avance", de prendre une place à l'avant-garde du chœur anti-russe. Les relations russo-japonaises, qui avaient été consolidées par Abe et ses prédécesseurs, Kishida a pu littéralement les réduire à néant en quelques semaines. La rhétorique de Kishida parle d'elle-même, appelant, par exemple, à "aider le monde à réaliser la dé-russification énergétique".

euro-synergies.hautetfort.com

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES

Londres reconnaît avoir espionné l'avocate australienne de Julian
Assange...

Le gouvernement britannique a admis avoir espionné l’avocate
australienne Jennifer Robinson, membre de l’équipe juridique du
fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, et partagé l’information avec
les États-Unis, a révélé jeudi l'avocate. Jennifer Robinson a déclaré jeudi
qu’elle était parvenue à un accord à l’amiable avec les autorités du
Royaume-Uni après que celles-ci aient reconnu devant la Cour
européenne des droits de l’Homme qu’elle avait été surveillée pendant
qu’Assange était hébergé à l’ambassade d’Équateur à Londres. « Le
gouvernement britannique a maintenant admis qu’il a violé mes droits en
me surveillant et en partageant des informations avec les États-Unis, et
cela inclut la protection du matériel journalistique confidentiel
» a déclaré
l’avocate, qui a porté plainte devant le tribunal européen en 2016, ainsi
que deux autres plaignants. Jennifer Robinson a ajouté que son cas
faisait partie d’un exemple d’espionnage illégal sur le fondateur de
WikiLeaks et son équipe juridique, ce qui a également été révélé lors du
procès d’extradition du journaliste australien aux États-Unis. L’agence de
sécurité espagnole engagée par l’ambassade d’Équateur à Londres
aurait régulièrement espionné Assange pendant les sept années qu’il a
passées à l’ambassade d’Équateur, et a partagé l’information avec les
services de renseignement américains. (Radio Havane Cuba, le 10-06-2022)

Cf2r.org

https://cf2r.org/wp-content/uploads/2022/06/Renseignor123...

« Expérimentation sauvage » contre la tuberculose : fin de partie pour Mediapart et les détracteurs du Pr Raoult

Le 22 octobre 2021, le journal Mediapart portait des accusations graves à l’encontre du Pr Didier Raoult et de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille qui auraient mené « une expérimentation sauvage contre la tuberculose ». Des allégations qui seraient infondées selon Didier Raoult qui rapporte dans un communiqué les conclusions de l’ANSM après son inspection : « Il n’y a jamais eu le moindre essai thérapeutique sur la tuberculose au sein de l'IHU ».

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-france/raoult-essai-t...

Législatives 2022 : une union de la gauche très populaire auprès des médias de grand chemin

Jean-Luc Mélenchon a réussi un coup de maître en affichant sa volonté de se voir nommé premier ministre à l’issue des élections législatives, s’il obtient un nombre de députés suffisants. Il s’est ainsi placé en premier opposant à Emmanuel Macron, bien qu’il n’ait pas été qualifié au second tour de l’élection présidentielle. Mais un autre facteur, bien plus déterminant, lui donne un atout majeur : la surreprésentation du temps de parole des candidats de l’union de la gauche (la « NUPES ») dans de nombreux médias de grand chemin.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/legislatives-2022-nupes-temps-de-paro...

Revue de presse RT du 5 au 11 juin

L’actualité vu de « l’autre côté ». Au sommaire : L’histoire des HIMARS (missiles américains longue distance) ou comment lancer l’escalade du conflit sans en avoir l’air ; L’Europe s’enfonce dans un sombre système de « police politique » ; L’OTAN continue à provoquer la Russie ; Et l’Europe continue d’en payer les conséquences ; Les méthodes fascistes ukrainiennes continuent ; Les occidentaux n’arrivent pas à perdre leur prétention à décider de tout, tous seuls ; Le seul effet des sanctions est l’effet boomerang, C’est avec de telles nouvelles que l’on voit qui est le vrai boss en Europe, parallèlement, la pression sur la Chine s’accentue.

Lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-5-au-...

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ÉCONOMIE

Un capitalisme de l'urgence dans un monde en désintégration

"L'accélération du paradigme de l'urgence à partir de 2020 a un but simple mais largement contesté : dissimuler l'effondrement socio-économique", affirme Fabio Vighi (photo), professeur à l'université de Cardiff, en exposant sa thèse sur la façon dont diverses crises bio- et géopolitiques sont utilisées pour ralentir l'effondrement du système capitaliste.

euro-synergies.hautetfort.com

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Le fiasco de la guerre économique de l’Occident contre la Russie

Dans un mélange d’irréalisme géopolitique, de diplomatie spectacle et d’atlantisme aveugle, l’Union européenne a dégainé l’arme économique pour contrer l’invasion russe en Ukraine. Ces sanctions se sont révélées dommageables pour les Européens.

Maliweb.net

https://www.maliweb.net/international/le-fiasco-de-la-gue...

ÉNERGIES

Allemagne et Qatar : géopolitique du gaz, hydrogène et… football

L’Allemagne espère acheter du gaz au Qatar afin de pallier la fin du gaz russe. Un chemin pas si simple à obtenir compte tenu des contraintes mondiales. Et pendant ce temps, le Qatar et les compagnies pétrolières gèrent la géopolitique de l’énergie…

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/13/432668-allemagne-...

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L’Inde commence à remplacer l’UE comme principal marché énergétique de la Russie

Malgré les demandes occidentales de cesser ses achats de pétrole russe, une agence de recherche basée à Helsinki a constaté que l’Inde a acheté 18% de tout le brut exporté par la Russie en mai, contre 1% avant le début de l’opération militaire en Ukraine. Les rabais ont permis à New Delhi de ne pas suivre la voie des sanctions, d’autant que les raffineurs indiens sont extrêmement satisfaits.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2022/06/16/188216/linde-comme...

Les guerres énergétique et alimentaire se retournent l'une contre l'autre et mettent Biden au pied du mur

La Russie gagne la "guerre économique" (https://bit.ly/3xohBsg) que lui imposent les États-Unis et l'OTAN - qui contrôlent une Union européenne (UE) méconnaissable - alors que les prix du pétrole et du gaz ont grimpé en flèche jusqu'en des hauteurs stratosphériques, tandis que le rouble, désormais la monnaie la plus puissante du monde, s'échange à moins de 61 pour un dollar. Le Wall Street Journal fait une excellente remarque : "Ne riez pas (sic) : La Maison Blanche veut fabriquer des panneaux solaires et des bombes thermiques pour arrêter Vladimir Poutine" (https://on.wsj.com/3GTQxo5).

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/13/l...

ÉTATS-UNIS

Une histoire des bourdes de la CIA

La CIA fait rêver et fantasmer. On lui prête beaucoup : des coups d’Etat, des renversements de dirigeants, des assassinats. Pourtant, son histoire est surtout celle de ses bourdes et de ses échecs. Mais avoir fait croire qu’elle était redoutable et efficace contribue à sa puissance et est probablement son plus grand succès. Toutefois, en dépit de son titre, il ne s’agit pas d’une histoire de la CIA mais d’un récit des errements successifs de l’Agence à partir de quelques-unes de ses figures. L’ouvrage est plus un travail militant qu’un travail d’historien.

Revueconflits.com

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Ukraine : les États-Unis responsables du conflit, un article du NYT

Le New York Times est le représentant attitré de l’« establishment » de la côte est et du versant woke de la côte ouest américaine. Mais il publie parfois des tribunes libres qui marquent un ton très différent, comme celle de Christopher Caldwell le 31 mai 2022, qui indique clairement un partage des responsabilités de la guerre Russie/Ukraine. Une analyse assez éloignée de ce que l’on peut lire habituellement dans les médias de grand chemin. Les intertitres sont de notre rédaction.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/ukraine-les-etats-unis-responsables-d...

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Les États-Unis reconnaissent avoir financé des laboratoires biologiques en Ukraine

Dans une fiche d’information rédigée au mois de mars, cependant mise en ligne le 9 juin, le Pentagone a admis avoir versé depuis 2005 « environ 200 millions de dollars en Ukraine » dans l’objectif de participer au développement de « 46 laboratoires, établissements de santé et sites de diagnostic » en lien avec la recherche sur les agents pathogènes et la surveillance biologique. Le département de Défense précise qu’il s’agit de laboratoires « pacifiques ».

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-monde/les-etats-unis-...

Le Washington Post compare le rôle des États-Unis au Yémen à la guerre de la Russie en Ukraine

« Alors que les bombardements russes d’une maternité et d’autres cibles civiles en Ukraine ont suscité l’indignation générale en tant que crimes de guerre, des milliers de frappes similaires ont eu lieu contre des civils yéménites », écrivait le Washington Post le 4 juin.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/le-washington-post-compare-le-role-de...

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FRANCE

Le secteur agricole français : un outil de puissance mal exploité

Forte de sa géographie et de son histoire agricole, la France a su adapter, moderniser et améliorer son agriculture jusqu’à atteindre la première place parmi les producteurs européens. Ces éléments demeurent, pour l’Hexagone, une source de puissance non-négligeable. Cette dernière s’incarnant au travers de 3 aspects : l’offensif, le défensif et le soutien. Malheureusement, ces capacités sont exploitées inégalement, et rarement à leur pleine capacité.

Ege.fr

https://www.ege.fr/infoguerre/le-secteur-agricole-francai...

Une polarisation qui dégénère

Le premier tour des législatives montre de façon claire qu’une majorité du peuple a bien compris qu’il était le dindon d’une farce tragique.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/15/432874-une-polari...

Futurs députés, abolissez toutes les mesures d’urgence !

Dans l’immédiat, demandons dès maintenant à nos futurs députés de voter la levée de toutes les mesures d’urgence sanitaire qui défigurent la France sans raison depuis trop longtemps.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/18/433095-futurs-dep...

GAFAM

Collusions avec des vendeurs de dispositifs de chiffrement, cartes mères vérolées : Comment les Five Eyes vous ont espionné pendant des décennies Et continuent à travailler pour étendre leur emprise

Des pays à travers le monde entretiennent des alliances pour espionner leurs citoyens. Collusions avec des vendeurs de dispositifs de chiffrement, cartes mères vérolées, etc. Voici comment l’alliance Five Eyes (qui est la plus ancienne de toutes) et ses descendantes vous ont espionné pendant des décennies et continuent à travailler pour étendre leur emprise.

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De la "webocratie"

Au milieu des difficultés, des embarras et des hypocrisies d'une classe politique culturellement désarmée, coupable d'avoir sous-estimé de manière flagrante la relation entre la démocratie et la diffusion du savoir, incapable de réguler les géants du numérique, nous nous retrouvons dans la fâcheuse situation de la fameuse grenouille bouillie à petits feux doux.

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GÉOPOLITIQUE

Le sommet de l'OEA ou quand l'hégémonisme échoue

Du 6 au 10 juin, le sommet de l'OEA a eu lieu aux États-Unis. L'objectif initial du sommet était de restaurer l'image des États-Unis en Amérique latine et de tenter de consolider l'hémisphère occidental contre la Russie et la Chine. Mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu

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IMMIGRATION

Le pacte européen sur les migrations et l’asile progresse: ce sera toujours plus d’immigration et moins de contrôles !

Vendredi 10 juin, les 27 ministres de l’intérieur des pays composant l’Union européenne sont parvenus à un accord sur un mécanisme pérenne de répartition et de relocalisation de migrants présents dans le sud de l’Europe. 10 000 demandeurs d’asile vont être concernés la première année. Le conseil de l’Union européenne a également adopté une résolution visant à restreindre le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen.

Breizh-info.com

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Sur le 1,5 million de migrants arrivés en Allemagne en 2015, près de 900.000 vivent encore de prestations sociales

Des données publiques officielles ont révélé que près de 900 000 migrants, soit environ la moitié de ceux qui sont arrivés en Allemagne pendant la crise des migrants de 2015-2016, vivent toujours de prestations sociales.

lalettrepatriote.com

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LECTURE

Titre :

Poutine maître du jeu ?, de Jacques Baud. Max Milo, 298 pages, 2022.

Auteur ;

Jacques Baud a été membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est et chef de la doctrine des opérations de la paix des Nations Unies. Au sein de l’OTAN, il a suivi la crise ukrainienne de 2014, puis a participé à des programmes d’assistance à l’Ukraine.

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Présentation :

Une remarquable synthèse sur la guerre qui se déroule en Ukraine, le rôle de l’OTAN, la politique des États-Unis et la vassalisation des gouvernements européens, sans oublier l’emprise à sens unique des médias occidentaux. Dommage qu’une fois de plus les éditions Max Milo ne fassent pas leur travail de corrections et de relecture car les coquilles abondent, travail loin d’être à la hauteur du manuscrit !

Extraits :

« Comme le dit Richard Sakwa, professeur de politique russe et européenne à l’Université du Kent : ‘’Un vrai paradoxe géopolitique est que l’OTAN existe pour gérer les risques créés par sa propre existence.’’ »

« Ce que les Américains et les Français appellent pudiquement ‘’contractants’’ en Afghanistan et en Irak deviennent des ‘’mercenaires’’ en Centrafrique. »

« Après la crise ukrainienne de 2014, les Occidentaux tentent de mettre en cohérence une ‘’invasion russe’’ sans troupes russes, une révolution démocratique par des militants d’extrême-droite nationalistes, la légitimité d’un gouvernement qui gouverne sans avoir été élu, etc. »

« Les États-Unis sont le pays qui a le plus de pannes des réseaux électriques de tous les pays occidentaux du fait de réseaux privatisés et vétustes que les exploitants ne mettent que rarement à niveau pour baisser les coûts et qui résistent mal aux surcharges. Les soi-disant cyber-attaques russes permettent ainsi aux compagnies de dégager leur responsabilité. »

« Comme le disait en 2014 le nouveau président Porochenko, mis en place par les Occidentaux en parlant de ses citoyens russophones : ‘’Nous aurons du travail, eux non ! Nous aurons des retraites, eux non ! Nous aurons des rentes pour les retraités et les enfants, eux non ! Nos enfants iront à l’école et à la garderie, les leurs resteront dans les caves des sous-sols ! Parce qu’ils ne savent rien faire ! Et c’est comme ça, précisément comme ça, que nous gagnerons cette guerre !’’ »

Au sujet des Accords de Minsk : « On avait d’un côté la France et l’Allemagne qui étaient les garants de l’accord du côté ukrainien tandis que la Russie était celui des autonomistes russophones. Le problème est que les accords prévoient que leur mise en œuvre est l’affaire de Kiev – ce qui est logique puisqu’il s’agit d’une affaire liée à sa souveraineté – mais que les deux garants occidentaux n’ont pas respecté leurs obligations. »

MONDIALISME/BIOTERRORISME/DICTATURE

Les 10 choses les plus inquiétantes et dystopiques proposées par le Forum économique mondial

Lorsque nous parlons d'élites mondiales, nous entendons ce cercle de pouvoir capable d'assumer une quantité et une qualité de pouvoir telles qu'elles peuvent affecter l'évolution historique au moins du présent. À première vue, cela peut sembler excessif, mais la concentration économique-financière, culturelle-idéologique et politique résumée dans ces personnalités et leurs entreprises et associations, peut facilement résumer une "puissance de feu" définissable comme étant "de quantification complexe" mais selon toute vraisemblance supérieure, en termes de résultats pratiques, même au travail potentiel de certaines nations individuelles. Si l'on ajoute à cela le besoin, non seulement de contrôle (voir le système de crédit social) et de supervision, mais aussi de prévision du comportement des individus, il est bien évident que le monde de demain est déjà parmi nous.

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OTAN

Les États-Unis mènent en Ukraine une guerre aux frais de l'Union européenne contre... l'Union européenne

À première vue, la situation donne l'impression que la guerre est menée contre la Russie par l'entremise de l'Ukraine sur le territoire de celle-ci et à ses dépens. Mais la définition même d'une guerre par procuration, que nous avons prise comme point de départ, nie le rôle de l'Ukraine en tant que véritable partie dans le conflit. Et une étude plus approfondie de la question confirme cette conclusion.

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RÉFLEXIONS

Les révolutions démographiques et politiques vont de pair

Il y a près de 250 ans, deux régions du monde ont connu une dépression démographique majeure : la Nouvelle Angleterre (région américaine alors colonie de la couronne britannique) et la France (alors première puissance européenne). S’ensuivront deux révolutions qui changeront la face du monde. Or, aujourd’hui, les prémices d’une crise démographique globale sont visibles : les projections de l’ONU montrent que la population mondiale devrait atteindre son pic vers 2100 pour connaitre ensuite une chute. Certains s’en félicitent, d’autres s’en inquiètent. Tomas Pueyo, franco-espagnol, diplômé de Centrale et de Stanford (USA), considère que cette dépression démographique serait une catastrophe évitable (voir son essai en lien). Ayant étudié en profondeur les précédents du 18ème siècle, il expose les raisons d’un tel bouleversement et en tire les conséquences pour notre monde d’aujourd’hui.

Laselectiondujour.com

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Le rejet du processus de Bologne et les convulsions idéologiques de l'élite, par Alexandre Douguine

Parlons du rejet du processus de Bologne [NDLR : Il s'agit du processus de réforme du système d'enseignement supérieur au niveau international, qui a débuté en 1999 à l'Université de Bologne, dont il tire son nom. Cet accord a permis la mise en place d'un système presque unifié de reconnaissance et d'équivalence des qualifications académiques. De nombreux États européens adhèrent au processus, mais depuis trois ans, on assiste à un abandon progressif de la convention]. Le point central est une question de principe. L'introduction du système de Bologne faisait partie d'un projet global : la pleine intégration de la Russie dans le monde global, ce qui signifie l'adoption sans restrictions de toutes les normes et règles de l'Occident. Il ne s'agissait pas seulement d'éducation, mais de la principale stratégie du gouvernement russe depuis 1991.

euro-synergies.hautetfort.com

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

La vraisemblable évasion du Covid-19 d’un labo de Wuhan

La piste d’une évasion accidentelle du SARS Cov2 du laboratoire de Wuhan bénéficie d’un solide faisceau d’indices convergents. Tiens, ce n’est plus du « complotisme » !

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/13/395898-la-vraisem...

Confinement : une étude rapporte plus de 170.000 morts excédentaires aux Etats-Unis

Cette étude, menée par l’institut de recherche National Bureau of Economic Research (NBER), considéré comme le plus important organisme de recherche économique des États-Unis, constate une mortalité excédentaire de plus de 170 000 décès non liés au Covid, aux États-Unis, en 2020 et 2021. Un chiffre qui, selon les chercheurs, serait en vérité plus proche des 200 000 morts, puisque 70 000 personnes décédées potentiellement avec le virus, et non à cause de celui-ci, n’ont pas été prises en compte dans les calculs.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-sante/confinement-etude...

Ivermectine et Together : vers un nouveau LancetGate ?

Décidément l’ivermectine fait peur, tout est bon pour éviter de la prescrire, pour éviter les études pouvant démontrer une potentielle efficacité. S’il y a 84 études sur le sujet, celles qui tentent de démontrer que cela ne fait rien sont pour le moins surprenantes, parfois douteuses. Le dernier grand essai, Together, semble bien avoir été conduit pour donner ce résultat, en espérant une suite, comme celle du LancetGate avec Surgisphère qui a fermé la porte à l’hydroxychloroquine, sans que ceux qui ont fermé cette porte en raison de l’étude, ne l’aient rouverte une fois la vaste farce découverte. Le scénario vient de se reproduire en Afrique du Sud, qui vient de retirer l’ivermectine.

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/06/14/ivermectine-et-to...

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UKRAINE

Dark Web : l’Ukraine revend les armes fournies par l’UE

Sur les marchés du Dark Web, plusieurs vendeurs proposent des armes lourdes fournies à l’Ukraine par les pays occidentaux. Les lance-roquettes et autres drones kamikazes pourraient tomber entre les mains des terroristes et autres criminels…

Lebigdata.fr

https://www.lebigdata.fr/dark-web-armes-ukraine

Les insupportables réactions de Zelensky

Billet d’humeur rédigé par Eric Denécé, Directeur et Fondateur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement. Parallèlement à la poursuite du conflit militaire dans l’est de l’Ukraine, la guerre médiatique continue de battre son plein et ceux qui en sont à l’origine – ainsi que leurs relais, conscients ou inconscients – donnent de plus en plus dans la démesure, comme l’illustre la réaction mensongère et scandaleuse de représentants des forces pro-russes à la suite de la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFM TV. Mais ce camp n’est pas le seul à être dans l’outrance en matière de communication, Zelensky et son entourage excellent particulièrement en la matière.

Geopragma.fr

https://geopragma.fr/les-insupportables-reactions-de-zele...

UNION EUROPÉENNE

Plus l’abstention croît, plus la technocratie (« française » ou bruxelloise) renforce son influence

Cette abstention a également un autre effet pervers surprenant : alors que la droite est quasiment absente du débat, il est facile de constater que la gauche ne réunit pas beaucoup plus de voix qu’en 2017. Le bloc socialo-écolo-communiste réunissait 6,9 millions d’électeurs au premier tour des législatives de 2017 (contre 7,7 millions cette année). Tandis que les macronistes réunissaient 7,3 millions d’électeurs (contre 6,1 millions cette année). Les deux phénomènes importants de ce premier tour de 2022, loin de manifester un enthousiasme pour l’extrême gauche, sont donc d’une part la plus grande abstention relative des électeurs de droite et d’autre part le transfert, au sein du bloc de gauche, de la social-démocratie vers l’extrême-gauche. L’évolution du PS est symptomatique de ce dernier point : alors que la plupart des électeurs socialistes avaient voté LREM en 2017, le PS vient de faire allégeance à Mélenchon.

Lesalonbeige.fr

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OTAN, honte et ruine pour l'Europe

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OTAN, honte et ruine pour l'Europe

Ernesto Milà

Source: https://info-krisis.blogspot.com/2022/06/cronicas-desde-mi-retrete-otan.html

Les deux grandes guerres économiques du XXe siècle, la Première et la Seconde Guerre mondiale, ont été déclenchées par la politique britannique visant à empêcher toute puissance d'être hégémonique en Europe. Ni le Kaiser n'était un impérialiste irrécupérable, ni Hitler ne voulait conquérir une Europe dont il savait qu'elle orbiterait autour de 100 millions d'Allemands réunifiés en 1938 et qui, par le poids même de son économie, servirait de pôle autour duquel le "nouvel ordre européen" serait construit. Le résultat des deux guerres mondiales a été la défaite de l'Europe. Il ne reste rien de la paix de Versailles. De la conclusion de la Seconde Guerre mondiale, il reste l'OTAN, ce résidu infâme qui n'aurait jamais dû voir le jour et qui n'a été que la reconnaissance de la vassalité de l'Europe envers les États-Unis. Le problème, aujourd'hui, est que les États-Unis sont un "empire" en déclin, non viable à court terme, déstabilisé de l'intérieur et qui, à tout moment, pourrait s'effondrer, non pas en raison de menaces extérieures, mais en raison d'un effondrement interne. Rien de tout cela ne semble importer aux gouvernements européens. Toujours emprisonnée dans la dynamique de la guerre froide et émasculée par la gauche "altermondialiste", par les "éco-pacifistes" et par une droite qui se reconnaît dans le "modèle américain", l'Europe se meurt à la même vitesse que la "capitale impériale".

DE LA CECA A LA CED, DU CHARBON ET DE L'ACIER À LA DÉFENSE

En 1945, l'important était de reconstruire l'Europe et de prendre conscience du pourquoi et du comment des deux conflits mondiaux, de prendre conscience aussi qu'ils avaient été provoqués.

Tous les politiciens européens n'étaient pas aveuglés par les "opérations psychologiques" qui avaient présenté d'abord le Kaiser comme l'agresseur, puis Hitler comme une bête assoiffée de sang. Des gens comme Jean Monnet et Robert Schuman étaient conscients qu'il y avait un conflit entre l'Allemagne et la France au sujet du charbon et de l'acier, mais qu'il pouvait être réglé simplement en établissant des pactes mutuels durables et en réorganisant l'économie européenne.

C'est ainsi que la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) est née en 1951, réunissant la France, la République fédérale d'Allemagne, l'Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Cet accord historique a mis fin à trois guerres qui avaient handicapé trois générations de Français et d'Allemands et qui avaient toujours été stimulées par la politique britannique traditionnelle depuis le XVIIIe siècle: empêcher toute puissance européenne d'être hégémonique sur le continent et torpiller toute tentative de formaliser un accord Paris-Berlin-Moscou.

La CECA a été "acceptée" par le président Truman. Après tout, à l'époque, les États-Unis étaient engagés dans la guerre de Corée et devaient maintenir leur alliance avec les États européens. Ce n'était pas le meilleur moment pour leur tirer les oreilles. Sans oublier qu'en 1951, l'URSS avait déjà effectué des essais nucléaires à Semipalatinks. Les États-Unis, à cette époque, ne pouvaient donc avoir aucune friction avec leurs "alliés" européens.

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Cependant, lorsque René Pleven, chef du gouvernement français, Jean Monnet et Robert Schuman proposent la création d'une "force armée européenne" l'année suivante, ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n'y sont inclus. L'OTAN avait bien été créée en 1949, mais elle était trop dépendante des États-Unis, ce qui faisait du continent européen un théâtre d'opérations incontournable en cas de confrontation avec l'URSS. Dans un premier temps, les États-Unis ont soutenu l'initiative, estimant qu'elle leur épargnerait un nouveau déploiement en Europe, sans pour autant diminuer leur influence. La Communauté européenne de défense (CED), qui devait être la traduction militaire de la CECA, se heurte à une opposition inattendue du général de Gaulle, ancré dans son "nationalisme mesquin". Si la France peut être une puissance nucléaire à elle seule, si elle maintient encore un "empire" en Indochine (qu'elle perdra en 1954), en Algérie (qu'elle perdra en 1962), en Afrique (des colonies qui seront perdues au compte-gouttes des années 1960 jusqu'à l'indépendance de Djibouti en 1977), elle n'a pas besoin de coopérer militairement avec des "ennemis historiques".

En 1954, le projet CED est officiellement enterré. Donc, toute initiative militaire se fera dorénavant avec l'OTAN seule...

LA GRANDE ESCROQUERIE DU RÉFÉRENDUM SOCIALISTE SUR L'OTAN. MATIÈRE OUBLIÉE...

Depuis lors, l'OTAN n'a cessé de croître: elle compte aujourd'hui 30 États membres (le dernier ralliement est celui de la Macédoine du Nord en 2020). Elle n'est pas, et ne peut pas être, une association "paritaire" d'États: c'est celui qui paie le joueur de cornemuse qui décide, et les États-Unis paient (70 % du budget est fourni par les États-Unis) au point de n'être qu'un instrument aux mains de la politique étrangère américaine, dans laquelle les autres partenaires ne comptent que comme figurants, sans le moindre pouvoir de décision.

Certaines adhésions ont été faites en utilisant des mensonges et des tromperies de la plus basse espèce. Le résultat du référendum du 12 mars 1986, organisé en Espagne, s'est par exemple soldé par une victoire du OUI de 56,8 %, sur une participation de moins de 60 % de l'électorat : 9.054.509 voix pour (56,85 %), contre 6.872.421 voix contre (43,15 %), avec 1.127.673 votes blancs (6,54 %) et 191.849 votes nuls (1,11 %). Ainsi, sur un total de 29.024.494 électeurs, moins d'un tiers a décidé d'adhérer à l'OTAN, et, soit dit en passant, le pays était déjà membre de l'organisation depuis mai 1982 sur décision de Leopoldo Calvo Sotelo. L'arnaque est survenue parce que le bulletin de vote indiquait que l'adhésion de l'Espagne à l'OTAN devait être établie dans les termes suivants: "1. La participation de l'Espagne à l'OTAN n'inclura pas son incorporation dans la structure militaire intégrée; 2. L'interdiction d'installer, de stocker ou d'introduire des armes nucléaires sur le territoire espagnol sera maintenue; 3. La présence militaire américaine en Espagne sera progressivement réduite". Eh bien, avec ce bulletin de vote inhabituel, qui ressemblait plutôt à un pamphlet en faveur de l'IS, le maintien de l'Espagne dans l'OTAN était justifié, malgré le fait que les trois conditions ont été violées dès le départ !

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L'Espagne était importante pour l'OTAN: elle fournissait une "profondeur stratégique" et les Pyrénées constituaient - du moins en théorie - une barrière pour les chars soviétiques et notre territoire une possibilité de regrouper des forces en cas d'invasion, de recevoir des matériaux et des troupes pour lancer une contre-offensive.

L'OTAN GRANDIT, LES USA PROGRESSENT DANS LEUR CRISE INTERNE

Mais tout cela relevait d'un monde qui, en 1983, était déjà sur le point d'expirer. Huit ans plus tard, l'URSS était dissoute. Depuis lors, tout le problème de l'OTAN a été de construire un "ennemi" tangible pour justifier son existence: ce furent tour à tour "Milosevic et la Serbie", "l'axe du mal", "le terrorisme islamique", "Saddam", "Khaddafi", "les talibans" et maintenant Vladimir Poutine. Aucun, absolument aucun de ces ennemis n'était suffisamment important en soi pour justifier l'existence d'une alliance qui, par définition, n'aurait dû être active que dans l'"Atlantique Nord". Pourtant, sauf dans le cas de la guerre contre Saddam, aucun pays européen n'a jamais couiné lorsqu'il a été appelé à coups de sifflet par l'empire pour aider à abattre tel ou tel ennemi.

Mais il y a un problème; en fait, il s'agit d'une contradiction: plus l'OTAN avance ses lignes, plus l'"ami américain" montre des signes de faiblesse, moins les ralliements sont sûrs et moins ils peuvent contribuer à la "défense commune". Les États-Unis d'aujourd'hui ne sont plus les États-Unis de 1989, lorsque le mur de Berlin est tombé. Ce ne sont même plus les États-Unis qui ont envahi l'Irak et l'Afghanistan. Ce sont les Etats-Unis qui se sont retirés piteusement de Kaboul malgré le souvenir du retrait du Vietnam en 1975. Ils ne sont même pas ceux de 2000, où 75% des brevets internationaux étaient américains. Aujourd'hui, les États-Unis ne font guère preuve de "leadership mondial": ils sont en tête, certes, pour les fusillades de masse, les tueurs en série et les armes au centimètre carré. Mais dans rien d'autre.

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Même dans les domaines scientifiques les plus avancés, ils ont été dépassés par la Chine. Il est significatif que la course à la téléphonie mobile et à la connectivité, la 5G, soit menée par la Chine (qui teste déjà la 6G). Auparavant, la 4G avait été promue par les États-Unis (avec la participation de Samsung), tandis que la 3G était un "truc européen" (Siemens et Nokia en particulier). Les Chinois livrent également une concurrence féroce aux laboratoires américains dans les domaines de la biotechnologie et de l'informatique quantique, et sont à égalité avec eux dans la course à l'espace.

Dans ces circonstances, l'adhésion à l'OTAN présente tous les inconvénients possibles pour l'Europe et ne lui offre absolument aucun avantage. Ni la Russie ni Poutine n'ont montré le moindre intérêt pour la colonisation de l'Europe. Poutine est bien conscient de l'apathie de l'opinion publique européenne envers l'OTAN. Il a fallu l'impact des "opérations psychologiques" entourant le conflit ukrainien et le choc émotionnel des attentats pour que l'adhésion de la Suède et de la Finlande puisse se faire sans grandes protestations sociales (pour l'instant). Le conflit ukrainien a par ailleurs montré qu'il est une chose de donner un coup de siffler comminatoire pour imposer des "sanctions" à la Russie et une autre de s'engager militairement dans un conflit. Un homme politique qui lancerait son pays dans une guerre contre la Russie pour défendre des valeurs abstraites et des situations créées artificiellement risquerait de sombrer dans les intentions de vote dès le premier instant.

LA CLASSE POLITIQUE EUROPÉENNE : LE TALON D'ACHILLE DU CONTINENT

Le talon d'Achille de l'Europe est la médiocrité, l'absence de sens de l'État, les déficiences intellectuelles et culturelles de sa classe politique, qui ont fait que l'UE est sans défense et continue à devoir payer l'hypothèque et la subrogation de sa défense aux États-Unis. Sans parler du fait que le génie consistant à rejeter l'énergie nucléaire et à soutenir les "énergies propres" est suicidaire car l'Europe manque de matériaux stratégiques avec lesquels construire des batteries au lithium ou des panneaux solaires. En matière d'énergie, l'Europe est hyper-dépendante de la Russie et de ses approvisionnements en pétrole et en gaz. Les gouvernements européens, désireux d'échapper à cette dépendance, se sont placés sur le terrain encore plus fragile et instable des "énergies propres" et de la "transition énergétique", ce qui complique encore la question : l'Europe n'a pas de cérium, d'holmium, d'europium, de samarium, tous des lanthanides, dont 80% proviennent de Chine ! Et dans une moindre mesure de la Russie, de l'Inde, de l'Australie, du Canada et du Brésil... Les gouvernements européens parient aujourd'hui sur un modèle énergétique qu'ils ne peuvent eux-mêmes développer. Cependant, ces mêmes gouvernements ont précédemment accepté qu'une grande partie de leur industrie manufacturière soit délocalisée en Chine.

Les aspects énergétiques, commerciaux, technologiques et de défense montrent pourquoi l'Europe a décliné et pourquoi le continent est désormais un nain politique qui ne compte pour absolument rien, ignoré même par son "allié", en réalité son "suzerain impérial".

Mais la "mère de toutes les erreurs" de la classe politique européenne a été d'avoir abandonné l'idée d'une Communauté européenne de défense (qui aurait signifié le développement d'une industrie militaro-artistique et la recherche et le développement de nouvelles technologies, qui pourraient être aussi efficaces que le projet Airbus) et d'avoir renoncé à sa défense, face, hier, à l'URSS et, aujourd'hui, à la Russie. Les États-Unis n'ont fait que suivre plus de deux siècles de politique britannique sur le continent.

Et maintenant quoi ?

Le seul espoir maintenant est que l'effondrement interne des États-Unis rompe ce lien de dépendance. Dès que cela se produira - et tout Européen qui a voyagé aux États-Unis aura remarqué que s'il n'y a pas eu d'explosion sociale au cours des deux dernières années, c'est grâce aux prestations sociales qui ont fait qu'un dollar sur deux existant actuellement a été imprimé pendant les années de la pandémie, ce qui a fait grimper l'inflation - ce sera "l'Europe" qui devra se réinventer : mais cela se produra, avant tout, par l'enterrement définitif de la classe politique composée de "jeunes leaders mondiaux", forgée dans le nid douillet du Forum économique mondial, avec une partitocratie corrompue qui étouffe la société civile et s'en nourrit par le biais d'exactions diverses, de pression fiscale et de démagogie sociale, de bien-pensance verte et d'absurdités émanant de l'Agenda 2030.

Toute une vieille classe politique doit disparaître sans délai, pour que l'Europe puisse (re)vivre. Un système entier construit pour l'utilisation et la jouissance de la démocratie doit céder, volontairement ou par la force, la primauté à la société. Cette Europe formée par les von der Leyer et les Borrell doit être reformulée et repensée, et ceux qui ont conduit l'Europe à l'insignifiance doivent avoir leur Nuremberg, sommaire, expéditif et impitoyable. Regardez le continent, où leur négligence nous a menés, et vous conviendrez que, pour certains de ces vendus, quatre murs pour une sanction sont trois murs de trop.

Cinq réflexions en guise de résumé :

    - Paris-Berlin-Moscou, l'axe qui garantirait la paix sur le continent.

    - La Défense européenne commune, le projet CED abandonné en 1954 doit être relancé.

    - Liquider l'OTAN en raison de "l'absence d'ennemi" et parce qu'elle constitue un danger pour la paix (le conflit en Ukraine en est la preuve).

    - Attendez l'effondrement interne des USA pour briser définitivement le nexus transatlantique.

    - Mise en place d'une "nouvelle légalité" sur le continent découlant de la rupture avec l'ancienne classe politique et son concept de "partitocratie".

samedi, 18 juin 2022

Alexandre Douguine: Code russe

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Code russe

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/russian-code?fbclid=IwAR2uPl4o1gfXQnq1TqdaoQhFFdatd7Y-Okskc_f3JiHlnRhkrgpjVAC5P48

En s'engageant dans une confrontation directe avec l'Occident pendant l'Opération militaire spéciale, même si l'Occident lui-même n'y participe que par le biais de sa structure ukrainienne donc par procuration, structure qui ne peut pas être appelée un "pays", la Russie est, par voie de conséquence, obligée de défendre sa souveraineté à tous les niveaux. En termes de politique militaire, économique et formelle, c'est assez évident, mais l'Occident est bien plus qu'une structure politico-militaro-économique: c'est une civilisation avec un code de programmation fondamental. Tout le reste découle de ce code: les armes, l'économie, la politique, la culture, l'éducation, la science, les médias, etc. La Russie est maintenant obligée d'affronter l'ensemble du spectre et, en général, le code occidental lui-même.

Les autorités russes ne le comprennent pas encore pleinement et même les plus ardents opposants à l'Occident dominant pensent en termes de confrontation militaro-stratégique, politico-diplomatique et informationnelle, mais le passage à un nouveau niveau de compréhension par les autorités et la société de ce qu'est une civilisation souveraine est inévitable. Il peut être reporté, il ne peut être évité.

Ce qu'est la souveraineté nationale dans le système westphalien des relations internationales et dans la théorie du réalisme des relations internationales est compréhensible : cela signifie qu'un État-nation, reconnu (par lui-même et par d'autres) comme souverain, ne peut par définition avoir aucune autorité qui puisse nécessairement dicter ce que cet État doit ou ne doit pas faire. C'est là que réside la souveraineté: tout État-nation souverain peut faire ce qu'il veut, tant qu'il est capable de le faire - parce que d'autres États-nations peuvent ne pas l'apprécier. Dans les cas critiques extrêmes, la guerre décide de tout. C'est ce que représente la souveraineté nationale dans la théorie réaliste des pays du Moyen-Orient.

Cette théorie est contrée par le libéralisme dans les RI (relations internationales), qui insiste :

    - sur la limitation de la souveraineté,

    - sur sa relativité,

    - sur le transfert progressif du pouvoir des États-nations vers un gouvernement mondial.

Dans cette théorie, la souveraineté n'est pas une valeur, encore moins une valeur suprême. Elle est simplement un état transitoire sur la voie de l'intégration de l'humanité.

Poutine est clairement du côté du réalisme, ce qui nous a finalement conduits à l'Opération militaire spéciale. Il est significatif que le libéralisme continue de dominer au MGIMO. [NdT. : MGIMO est l'Institut d'État des relations internationales de Moscou, Московский государственный институт международных отношений МИД Российской Федерации, МГИМО, translittéré Moskovskij gosudarstvennyj institut meždunarodnych otnošenij MID Rossijskoj Federacii], ainsi que parmi les experts internationaux, contrairement à l'orientation apparente de Poutine. C'est une anomalie absolue, mais c'est le résultat de la pénétration profonde du code occidental dans les fondements mêmes du système éducatif et de l'environnement des experts russes.

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Poutine comprend la souveraineté dans l'esprit du réalisme, avant tout :

    - dans le domaine militaro-stratégique

    - puis politique,

    - enfin, en termes économiques.

La Russie, sous sa direction, réagit donc de manière très aiguë

    - à l'élargissement de l'OTAN

    - aux tentatives d'ingérence étrangère dans la politique intérieure (pouvant aller jusqu'au changement de régime, ce que l'Occident n'hésite pas à faire, soutenant obstinément les oppositions les plus radicales);

    - et, dans une moindre mesure, à la dépendance directe de l'économie russe vis-à-vis des institutions mondiales et des monopoles occidentaux mondiaux.

C'est plus ou moins ainsi que se présente la hiérarchie de la souveraineté et l'école du réalisme dans les RI. Si l'on se limite à cette échelle, les thèmes de la science, de la culture, de la technologie, de l'éducation, des communications de masse, de l'art et, enfin, du comportement quotidien et de la psychologie de la population sont relégués non pas au deuxième, mais au dixième étage. On a l'impression qu'ils n'ont rien à voir avec la souveraineté et, s'ils ont un rapport avec elle, alors c'est un rapport très lointain.

Cela serait vrai si nous acceptions consciemment l'attitude de base selon laquelle nous sommes au sein de la civilisation occidentale moderne, nous partageons ses points de référence et ses valeurs, nous sommes d'accord avec ses règles et ses normes, c'est-à-dire que nous acceptons son code fondamental, son système d'exploitation. Après tout, l'école du réalisme en RI a été créée en Occident et y est restée influente et fait autorité jusqu'à ce jour (malgré la forte montée du libéralisme en RI - surtout au cours des 40 dernières années). En d'autres termes, pour Poutine, la question de la souveraineté russe fait partie d'un paradigme occidental largement accepté. La Russie accepte le code occidental, mais lutte farouchement pour maintenir sa souveraineté au sein de ce paradigme, revendiquant sa place sous le soleil - mais sous un soleil occidental couchant.

C'est là qu'intervient la partie la plus importante. L'Opération militaire spéciale initiée par la Russie est perçu par l'Occident lui-même comme un défi civilisationnel. Francis Fukuyama a écrit un article caractéristique intitulé "La guerre de Poutine contre l'ordre mondial libéral" au tout début de cette opération. Le point important n'est pas seulement le défi lancé au mondialisme et au libéralisme dans les pays européens (qui pourrait également être interprété en termes de réalisme, comme le font par exemple Mearsheimer, Kissinger ou Bannon), mais aussi la remise en question révolutionnaire par la Russie des fondements mêmes de la civilisation occidentale, qui étaient jusqu'à récemment entièrement contrôlés par l'hégémon occidental. C'est pourquoi l'Opération militaire spéciale a soulevé la question de la transition du monde unipolaire au monde multipolaire, qui présentera un ordre mondial absolument différent, dans lequel l'Occident et son code de civilisation ne sont pas quelque chose d'omniprésent et d'universel, mais seulement une partie et quelque chose de localisé, de régional et d'absolument inutile pour tout le reste. Fukuyama a vu dans les actions de Moscou quelque chose de plus grand que Moscou elle-même. C'est le choc des civilisations dont le principal adversaire de Fukuyama, Samuel Huntington, a mis en garde. La Russie est engagée dans un conflit de civilisation, et non un conflit national, avec l'Occident. C'est avec l'Occident en tant que civilisation, en tant que code, et non avec un pays individuel.

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Cela explique également la réaction de l'Occident :

   -  exclure la Russie de son monde (américano-centré),

    - de la couper des réseaux économiques et technologiques occidentaux,

    - de l'expulser de toutes les structures mondiales contrôlées par l'Occident (et il s'avère que l'Occident les contrôle presque toutes !)

    - de l'isoler de ses partenaires non-occidentaux, en la houspillant à la marge par tous les moyens,

    - de mobiliser tous les réseaux orientés vers l'Occident en Russie même, afin d'arrêter l'Opération militaire spéciale le plus rapidement possible, de ralentir l'offensive russe et, au minimum, de renverser Poutine.

L'Occident veut montrer que sans l'Occident et sans la complicité de la civilisation occidentale - sans le code occidental - la Russie périra et, si elle insiste, l'Occident contribuera activement à cette disparition.

La situation est la suivante : Moscou, en poursuivant l'Opération militaire spéciale, comprend la souveraineté de manière sectorielle, tandis que l'Occident la comprend de manière totale, non seulement au niveau des intérêts nationaux, mais au niveau du code de la civilisation lui-même, dont la Russie est résolument coupée.

Ce manque de compréhension de notre part entraîne un retard dans la formulation d'une idéologie souveraine et le développement d'une stratégie souveraine à part entière dans tous les domaines de la vie.

Nous n'avons pas encore réalisé à quel point l'Opération militaire spéciale est fondamentale du point de vue de la civilisation. Nous avons commencé quelque chose que nous n'avons pas entièrement compris. Et maintenant, nous sommes surpris de voir à quel point le code occidental a pénétré notre société. Il ne s'agit pas seulement d'une boule de neige d'agents étrangers, de transfuges, d'oligarques, de traîtres et de russophobes. Il ne s'agit là que d'un symptôme. L'enjeu réel relève de la nécessité de faire un effort incroyable, national et populaire, pour soutenir la souveraineté civile.  Cela signifie tout d'abord établir - en partie pour se souvenir, en partie pour recréer - notre propre code russe. Cela nécessite des changements radicaux dans des sphères qui ne sont clairement pas une priorité pour le gouvernement: la philosophie, la science, la culture, l'éducation, l'art, la conscience sociale, la psychologie et même la mode et le style. C'est ce qu'on appelle "l'idéologie", sauf qu'aujourd'hui nous ne parlons pas des options idéologiques offertes par l'Occident moderne (libéralisme, socialisme, nationalisme), mais d'une idéologie de civilisation spécifique - l'idéologie civilisationnelle russe - qui va au-delà des clichés occidentaux. Par convention, nous pouvons l'appeler la "quatrième théorie politique", au-delà du libéralisme, du communisme et du fascisme.

Nous entrons inévitablement dans une nouvelle phase de la bataille pour le code russe et, si vous voulez, cette bataille ne dépend pas directement du succès et de la rapidité de l'Opération militaire spéciale. Notre excommunication prononcée par l'Occident a déjà eu lieu. L'Occident a déjà porté un jugement sans appel sur la Russie. Il est impossible de corriger la situation et de tout ramener à ce qu'elle était avant le 24 février 2022. Nous devons accepter pleinement et profondément les conséquences du défi civilisationnel que nous avons nous-mêmes provoqué.

vendredi, 17 juin 2022

Elections législatives 2022: la revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie

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Elections législatives 2022: la revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie

par Pierre-Emile Blairon

« Surtout, pas de vagues ! »

En ce milieu d’année 2022, la France est à feu et à sang dans les banlieues, dans les centre-villes, et même désormais dans les petits bourgs de campagne ; chaque semaine, (ou presque), on immole – comme on immole un mouton – un Français par égorgement et chaque semaine (ou presque), la France est humiliée par ses dirigeants qui veulent la voir disparaître ; mais la consigne donnée aux médias et aux partis politiques consensuels ou complices (Ensemble, RN, Nupes, LR) est :« Surtout, ne pas faire de vagues ! »

Les partis politiques qui collaborent activement ou passivement à maintenir le système en place sont ceux qui ont dépassé 10 % des votants aux dernières élections législatives, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont légitimes étant donné que plus de la moitié des Français ne se sont pas déplacés pour voter.

Les Français avaient été déjà bien formatés, anesthésiés, pour les Présidentielles, qui avaient vu se rencontrer, lors d’un débat soporifique, Macron et Le Pen, cette dernière ayant soigneusement évité d’émettre la moindre critique envers son interlocuteur (on ne dira pas son « adversaire ») comme si un accord avait été passé préalablement entre eux. Marine Le Pen veut accéder à la cour des grands mais elle n’est pas assez perverse ni menteuse pour jouer convenablement son rôle, celui que les prédateurs sans scrupules comme Macron savent tenir parfaitement. Encore un effort, Marine !

« Pas de vagues ! » : voilà qui me permet d’introduire la brève évocation du naufrage du Titanic que vous découvrirez dans les lignes ci-après ; en effet, le Titanic a coulé dans une mer d’huile, quelques vagues, même quelques vaguelettes, auraient peut-être permis aux marins du bateau de repérer la masse proche de l’iceberg qui allait le couler. Comme quelques vagues auraient permis aux Français de secouer leur torpeur.

téléchargementmoutons.jpgLa force de l’inertie

« Renversez la vapeur ! Machine arrière toute ! » J’en reviens à cette image du Titanic qui reste pour moi le symbole parfait de notre fin de cycle1. Ces phrases ont été hurlées dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 par le commandant en second du Titanic, William Murdoch, lorsqu’il s’est trouvé informé de la présence d’un iceberg droit devant la marche du bateau.

Ces ordres n’ont servi à rien, même s’ils ont été exécutés sur l’instant. Pourquoi ? Tout simplement parce que le Titanic était entraîné par son élan, non pas un élan dynamique, mais par la force de l’inertie, sa masse, son poids.

Le naufrage du Titanic est l’une des premières et des plus allégoriques manifestations des temps modernes de ce que l’on appelle l’hubris, c’est-à-dire la vanité, le matérialisme, la convoitise et l’arrogance considérées comme valeurs ultimes et suprêmes, le portrait même des titans psychopathes qui dirigent actuellement le monde.

Le titanisme (ou le prométhéisme) est l’un des attributs de l’hubris ; ou bien c’est l’hubris qui est l’une des caractéristiques du titanisme.

Les passagers du Titanic forment, pour la plupart, une clientèle de gens riches qui n’ont aucune compassion pour les petites gens des niveaux inférieurs, inférieurs, au propre (plus le pont est supérieur, plus les places sont chères) comme au figuré, la hiérarchie sur la terre ferme comme sur un bateau se rapportant uniquement à l’épaisseur du portefeuille sans autre considération. Ceux qui se souviennent du beau film éponyme de James Cameron ont noté la morgue de l’homme d’affaires qui considère sa fiancée, l’héroïne du film, comme l’une de ses bonnes opérations.

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Le Titanic avait été conçu pour être le plus grand, le plus beau, le plus cher, le plus rapide de tous les bateaux ayant jamais navigué ; on le disait au surplus insubmersible ; on se dit qu’il ne pouvait s’appeler autrement que le Titanic, évoquant la puissance, la force, le gigantisme ; comme l’ont évoqués les gratte-ciel de la même époque et les tours gigantesques de la nôtre ; c’est à celui qui construira la plus grande, sortie des sables ou pullulant, chancres titanesques, dans les mégapoles du monde entier.

Le Titanic emportait donc avec lui une population à son image, le navire lourd de son propre poids et les passagers lourds du poids de toutes les bassesses et ignominies que les hommes accumulaient depuis des générations jusqu’à en devenir obèses et qui étaient représentés sur les ponts du bateau jusqu’à la caricature. Et cette société de plaisirs et de futilité errait, hagarde, dans les coursives inférieures du navire qui commençaient à se remplir d’eau, ou se berçait, dans les ponts supérieurs, des romances à la mode, pendant que le paquebot qui les portait, qui n’était plus gouverné, se dirigeait droit vers l’iceberg, vers son destin final qui allait devenir emblématique du nôtre.

Deux ans plus tard éclatait la première guerre mondiale.

Je vais risquer une comparaison que certains vont peut-être juger disproportionnée, et pourtant !

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Le peuple français, au moment où j’écris ces lignes, complètement décérébré par les médias et entièrement soumis aux injonctions gouvernementales, n’a plus d’autre avenir que de se diluer dans un magma informe qui affectera son essence même et les conditions de sa survie.

La population qu’on a poussée vers les urnes, il y a quelques jours, comme si leur déplacement allait changer grand-chose, était-elle différente de celle du Titanic ?

Non ; c’était la même mais augmentée encore de la charge des renoncements (des lâchetés), des égoïsmes, du confort et de l’abêtissement, de l’avachissement final programmé pour elle, guerre après guerre, par les maîtres du monde pendant le siècle qui s’est écoulé entre les deux événements ; comme elle, elle n’avançait plus que par la force de l’inertie, se laissant traîner misérablement vers un tragique dénouement. Comme elle, elle était, et donc est encore, complètement inconsciente des enjeux et de sa fin prochaine.

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Le conformisme du troupeau

A l’image du naufrage du Titanic vient se superposer une autre image, un dessin qu’on dira simpliste et humoristique, mais qui est, ô combien, parlant : celui du troupeau de moutons en route vers l’abîme, et, pendant que ses congénères plongent dans le vide, un mouton noir fait volte-face et prévient le reste du troupeau : « Quelque chose ne va pas, faites demi-tour ! » (ce qui correspond au « Renversez la vapeur, machine arrière toute ! » du paragraphe précédent); mais, évidemment, les moutons ne seraient pas des moutons s’ils avaient une lueur d’intelligence ou une velléité d’indépendance : « Encore un complotiste ! Fais ce qu’on te dit de faire ! », lui répondent-ils.

Les éveillés

Bien sûr, un mouton noir n’est pas forcément noir ! Il peut être même plus blanc que les autres, ou plus propre. Ces moutons noirs ne sont pas bien nombreux ; ils viennent de tous les milieux ; ils ont souvent participé aux deux grands mouvements révolutionnaires de ces dernières années (Gilets jaunes et mouvement de contestation de la dictature sanitaire2), ils ont complètement renoncé à se désinformer sur tout média officiel (télévisions, radios, journaux), privilégiant les informations données par de rares médias indépendants (comme le site sur lequel vous lisez cet article) et certains réseaux sociaux ; ils se sont, quand ils ont pu le faire, éloignés des villes et des foules, ils ont souvent changé de monde avant que le monde ait pu avoir quelque prise sur eux, ils se sont parfois convertis au localisme et ils se sont donné les moyens de vivre en autarcie quand c’était possible.

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Ces êtres éveillés, que Julius Evola appelait les « êtres différenciés », se reconnaissent dans les profils établis par Ariane Bilheran (photo), jeune psychologue franco-colombienne, spécialiste des manipulations mentales, qui, dans l’une de ses vidéos3, dresse le portrait en trois profils de ces êtres réalisés dans lesquels certains de nos lecteurs ne manqueront de se retrouver :

premier profil : les personnes ayant une capacité d’isolement, d’autonomie, qui n’ont pas peur de la solitude et qui sont plus avancés que la moyenne sur leur rapport à la mort « le fait d’avoir intériorisé notre rapport à la mort nous amène à valoriser la vie plutôt que la survie » dit-elle.

Deuxième profil : « les personnes ayant une grande capacité à distinguer la vérité du mensonge, à aller chercher la vérité », en fait, ceux qu’on appelle « les lanceurs d’alerte », les personnes un peu plus lucides que d’autres et qui savent démonter les mécanismes de manipulation.

Troisième profil : les personnes ayant déjà vécu beaucoup d’épreuves, beaucoup de traumatismes.

Ces personnes résistent donc davantage aux discours manipulateurs.

« A l’inverse », dit-elle « les personnes ayant un haut niveau d’études, les intellectuels, sont des types de personnes paradoxalement très sujettes à la manipulation parce qu’elles sont facilement séduites par le langage ».

Les êtres éveillés, de par la conformation même de leur profil psychologique : indépendance, amour de la solitude, détachement du monde, ont beaucoup de mal à se reconnaître et à se rassembler afin que leur action soit plus efficace, une action dont ils n’attendent rien en retour mais qu’ils savent devoir accomplir ; les temps viendront bientôt où, la nécessité faisant loi, ce type d’embûches sera écarté et où ces êtres éveillés pourront pleinement accomplir leur mission.

Pierre-Emile Blairon

1. J’en ai largement parlé dans mon ouvrage L’Iceberg, la Tradition primordiale contre le Titanisme, paru en juillet 2021 aux éditions du Lore.

2. Voir mon article du 23 avril : Signe des temps, l’hystérie électoraliste.

3. https://www.youtube.com/watch?v=qMMVIppx-Qw

 

De la génération Mitterrand au peuple nouveau de Macron

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De la génération Mitterrand au peuple nouveau de Macron

Nicolas Bonnal

Le peuple nouveau n’a pas fini de nous étonner avec son crétinisme électoral : il est de gauche ou d’extrême-gauche bien tempérée, écolo, russophobe, américanisé jusqu’à l’os, pleurnichard humanitaire. Il est super ce peuple. Et il est prêt à vivre sans rire de l’éolienne et de la bicyclette (pour repousser Poutine et la Chine avec Biden ?) avant de se coller antenne et puce dans son cerveau branché.

La droite BCBG et attardée est bien attrapée et découvre que le peuple nouveau dont a parlé Macron donc ne veut plus d’elle : ce peuple nouveau veut du Reset de la pénurie écologiquement programmée ; ce peuple nouveau, abstentionniste ou pas, veut terminer le grand remplacement ; le peuple nouveau adore la dictature sanitaire (vite le vaccin obligatoire) et il veut de la tyrannie bureaucratique de Bruxelles et de la guerre éternelle US contre la Russie, condition du maintien de la caste au pouvoir (comme le rappelle Orwell) ; le peuple nouveau woke, féministe (Chesterton annonçait que sous le règne de l’ogresse américaine nous ne serions plus des citoyens mais des enfants) et humanitaire a même remplacé le vieux peuple de droite sur la côte d’azur, comme vient de s’en rendre compte l’infortuné Zemmour qui aurait dû se contenter de rédiger des brochures touristiques, seule destination légitime des amateurs d’histoire aujourd’hui ; car le reste est bon pour la culture de l’annulation. Je dis cela sans animosité car j’ai plus retenu enfant de mes lectures du guide vert Michelin que de mes manuels Malet-Isaac.

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Mais j’ai parlé de Mitterrand et de sa génération. C’est bien lui l’oncle de Mélenchon et le grand-père de Macron.  Il me semble que son ombre s’est étalée partout, que son bras s’est allongé, comme dit Gandalf. Et j’ai expliqué pourquoi jadis : Mitterrand avait fondé une religion New Age et rétrofuturiste bien plus efficace que toutes les autres réunies. Mélenchon incarne la génération Mitterrand, la génération des potes et du trotskisme, de SOS Racisme et du mondialisme ; mais Macron aussi, qui incarne le mariage de la gauche caviar et du mondialisme américano-bruxellois. Sous Mitterrand, après le départ des communistes qui avaient énervé plus qu’effrayé les bourgeois, ce petit monde s’est entendu. Et le peuple petit-bourgeois bohême a pris de la graine.

Mitterrand est le père du PS, le parti attrape-tout, qui s’est toujours très bien entendu avec les milliardaires (la fortune de Bernard Arnault a été multipliée par cent en quarante ans) qui ont frayé depuis cette époque bénie avec les hauts fonctionnaires mondialisés et désireux de ne plus se contenter de miettes : ils bradent le patrimoine national et empochent la commission. Cela n’a pas empêché le bon peuple de voter et de rester socialo et mitterrandien : il est bien passé des ténèbres à la lumière.

Sources :

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https://www.amazon.fr/Mitterrand-grand-initi%C3%A9-Nicola...

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https://www.amazon.fr/DANS-GUEULE-BETE-LAPOCALYPSE-MONDIA...

 

 

 

jeudi, 16 juin 2022

Lagarde saborde l'Europe

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Lagarde saborde l'Europe

par Luigi Tedeschi

Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/lagarde-affossa-l...

La tempête du tout récent vendredi noir sur les bourses européennes s'est fait attendre. Les décisions de Lagarde de relever les taux de 25 points et la fin du programme d'achat de titres de la BCE ont conduit à cet effondrement: en Europe, on a enregistré des pertes de 265 milliards de capitalisation, dont 39 milliards à la bourse de Milan, qui a été la pire de l'UE avec une chute de 5,17 %.

Les effets de la hausse des taux de la BCE étaient entièrement prévisibles. L'inflation aux États-Unis a atteint 8,6 %, le pic le plus élevé depuis 40 ans. Dans le cadre des récentes hausses de 75 points des taux américains et des nouvelles hausses attendues dans les mois à venir dans le cadre du programme de la Fed, l'Europe aussi aurait dû s'adapter tôt ou tard, étant donné l'interconnexion économico-financière entre les États-Unis et l'UE. Également afin d'éviter la fuite massive des capitaux en euros attirés par des taux plus rémunérateurs dans la zone dollar.

Il s'agissait de mesures monétaires destinées à contenir l'inflation qui s'était manifestée dans la phase de reprise post-pandémique avec la hausse des prix de l'énergie et la pénurie de semi-conducteurs pour l'industrie. Les banques centrales ont prédit que ce phénomène inflationniste était temporaire, car il était dû à la demande excédentaire apparue à la fin de la pandémie et à l'énorme quantité de liquidités émises par les banques pour faire face à la crise du COVID 19. La hausse de l'inflation persiste et semble inarrêtable.

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La guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont accentué les effets d'une crise déjà en cours. Toutefois, il faut considérer que les causes de l'inflation américaine par rapport à l'inflation européenne diffèrent considérablement. Aux États-Unis, l'inflation a été causée par une demande excessive et doit donc être considérée comme un phénomène congénital d'une phase de croissance accentuée. Ce n'est pas un hasard si la thérapie anti-inflationniste américaine est beaucoup plus agressive qu'en Europe. Cependant, le gouverneur de la FED, Jerome Powell, contrairement à Lagarde, a également annoncé des mesures pour permettre un "atterrissage en douceur", c'est-à-dire pour compenser les effets de la hausse du coût de l'argent, afin de ne pas compromettre la croissance économique. Les résultats de ces choix restent toutefois à voir. En Europe, en revanche, le phénomène inflationniste est dû à la hausse du coût des matières premières, avec un impact important sur les coûts de production et la perte de compétitivité des exportations. L'inflation érode également le pouvoir d'achat des citoyens, ce qui entraîne une dépression de la consommation. Ainsi, une phase économique de stagflation apparaît en Europe, avec une croissance et une inflation faibles.

Le relèvement des taux de la BCE s'avère donc être une mesure qui affectera négativement les perspectives de reprise de l'économie européenne. En fait, Mme Lagarde n'a annoncé qu'un relèvement des taux, qui sera suivi d'une nouvelle hausse de 50 points en septembre, sans aucun garde-fou pour la croissance. Les perspectives incertaines de l'économie européenne s'intensifient et la réaction négative des marchés ne s'est pas fait attendre. Le défaut fondamental de la politique de la BCE se trouve dans l'approche exclusivement monétaire qu'elle a adoptée pour traiter les problèmes d'inflation, ignorant les effets secondaires qui ne tarderont pas à se manifester dans l'économie réelle. Giulio Sapelli note à cet égard dans une interview récente : "Ceux qui croient que ce sont des problèmes qui peuvent être résolus avec les outils dont dispose une banque centrale, les fameux whatever it takes, se ridiculisent tout simplement. Encore plus pour le fait que la BCE est tout sauf une banque centrale. Nous pouvons la définir comme une institution financière qui, jusqu'à présent, achète des obligations d'État en imprimant de la monnaie commune au profit des nations signataires d'un traité, qui ne modifie toutefois ni les politiques fiscales ni le bien-être. La hausse des prix est uniquement déterminée par les attentes des marchés boursiers, qui tirent vers le haut".

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En effet, Lagarde n'a pas annoncé, en même temps que la hausse des taux, la création simultanée d'un bouclier anti-spread, c'est-à-dire d'un programme visant à sauvegarder la soutenabilité des dettes publiques des Etats membres de l'UE qui, à ce stade, pourraient faire l'objet de vagues spéculatives agressives, avec pour conséquence des crises financières qui pourraient se propager dans toute la zone euro. En fait, il faut garder à l'esprit que les effets de cette augmentation s'ajoutent à ceux liés à la décision de mettre fin au programme QE, avec lequel, par l'achat indirect de titres par la BCE et donc par des émissions périodiques de liquidités, la banque centrale avait soutenu la dette des États membres dans les phases déflationnistes qui ont suivi la crise de 2008 et la crise pandémique. Ces mesures peuvent peut-être freiner l'inflation, mais au détriment de la reprise économique et pourraient produire des augmentations incontrôlables des spreads. Les prévisions de croissance pour l'Italie ont été revues à la baisse : 2,6% pour 2022, 1,6% pour 2023 et 1,8% pour 2024.

Mais la création d'un bouclier anti-spreads, déjà invoqué dans divers forums afin d'empêcher la spéculation financière sur les dettes souveraines, semble irréalisable. La BCE devrait en fait acheter des titres de créance italiens à haut risque et vendre en même temps des titres de créance allemands hautement sécurisés afin de garantir la dette publique des États membres de la zone euro. La proposition de créer un bouclier anti-propagation se heurterait à l'hostilité catégorique des pays frugaux. Cependant, certaines remarques spécifiques doivent être faites à propos du moralisme financier rigide prêché par les pays frugaux (Allemagne & C.). La crise de la dette italienne n'a-t-elle pas été déclenchée par la vente de 7 milliards de titres détenus par la Deutsche Bank, qui ont ensuite atterri dans les valeurs refuges de la dette allemande ? Face à de telles manœuvres spéculatives, ouvertement déstabilisantes pour un Etat membre, il n'y a eu aucune critique moralisatrice ni aucune alarme face à la perspective d'un défaut de paiement de l'Italie. Au contraire, ces perspectives ont déclenché de nouvelles spirales spéculatives sur les produits dérivés. Cependant, c'est l'Italie qui a subi les effets de la politique d'austérité imposée par l'UE à travers le gouvernement technique de Mario Monti.

Devant l'impossibilité de mettre en place un bouclier anti-spread européen, l'hypothèse de déléguer la gestion des dettes publiques des Etats au MES a refait surface dans les milieux financiers européens. En réalité, la BCE n'est pas une véritable banque centrale, elle n'a pour mission que d'assurer la stabilité financière de la zone euro, elle ne remplit pas de fonctions de politique économique et n'a pas le rôle de prêteur en dernier ressort. Par conséquent, toute intervention sur les écarts de taux étant en dehors de ses attributions statutaires, cette fonction devrait être déléguée au MES, un organisme extérieur à l'UE qui peut intervenir dans les crises de la dette en imposant des conditionnalités capricieuses dans le versement des prêts, puisqu'elles peuvent être modifiées en fonction de situations qui varient dans le temps : le MES peut également imposer des mesures de restructuration de la dette qui pourraient conduire au défaut des États. L'expérience de la boucherie sociale de l'austérité à laquelle la Grèce a été condamnée est éclairante en ce qui concerne les conditionnalités imposées par le MES.

Dans les phases de crise, les limites, les contradictions et les conflits irréconciliables au sein de l'UE refont surface, une structure financière rigide imposée à l'Europe et, surtout, qui s'est avérée inadaptée pour fonctionner dans des contextes géopolitiques mondiaux en constante évolution.

Avec la hausse des taux d'intérêt et la fin du QE, le cauchemar du spread est réapparu en Italie. L'écart entre les obligations italiennes et le Bund allemand a augmenté de 233 points, le plus haut depuis février 2014. Les prédictions de Giulio Sapelli, exprimées dans l'interview susmentionnée, sont très pessimistes: "L'Italie se dirige vers une situation qui ne ressemble pas tant au défaut de l'Argentine qu'à celui du Liban. Et donc nous nous retrouverons avec les mêmes partis à la tête du pays, même au niveau économique, le gouvernement Draghi sera reconduit et il y aura une division du territoire économique entre les banques françaises et les industries allemandes. Le traité du Quirinal signé entre Rome et Paris sera suivi d'un traité italo-allemand, ce qui conviendra particulièrement à Berlin et, je vous en dirai plus, même d'un traité italo-espagnol".

Lors du Black Friday, les plus fortes baisses ont été enregistrées dans le secteur bancaire, avec des pertes de 8,6 %. Ce secteur a enregistré des baisses globales d'environ 22% depuis le début de l'année. Cette tendance négative est en lien direct avec la performance des titres de la dette publique. Les banques détiennent 400 milliards de BTP dans leur portefeuille. L'augmentation de l'écart a entraîné une dévaluation importante des obligations d'État dans les actifs des banques. Ces diminutions pourraient entraîner une détérioration progressive des ratios de fonds propres du système bancaire italien, ce qui pourrait gravement affecter leur capacité à fournir des crédits aux entreprises et aux citoyens. Les effets dévastateurs sur l'économie réelle sont évidents. L'augmentation du coût de l'argent pèse sur les entreprises à un stade déjà extrêmement critique pour l'économie italienne. De plus, la hausse des taux d'intérêt se répercute sur l'augmentation des intérêts des prêts hypothécaires, ce qui pèse lourdement sur le budget des familles, décimé par l'inflation qui, de plus, affecte les salaires dont le pouvoir d'achat était déjà bien inférieur à la moyenne européenne dans la phase d'avant-crise. Nous assisterons à la multiplication des insolvabilités qui, en plus de détruire économiquement des milliers de familles, contribueront à créer davantage d'instabilité dans le système bancaire.

Le problème de la dette des Etats est insoluble, car ces derniers restent à la merci des vagues spéculatives de la finance mondiale. Seule une croissance structurelle planifiée de l'économie réelle pourrait assurer la viabilité de la dette publique.

Il est vrai que le versement des fonds NG-EU sous forme de subventions et de prêts à des taux très bas aura pour effet de réduire les besoins de l'État d'environ 50 % et donc de réduire l'émission d'obligations d'État. Mais l'impact dans la reprise économique des fonds européens sera toujours diminué par l'inflation et un ralentissement de la croissance dû aux événements géopolitiques qui changeront les perspectives économiques dans un avenir proche. Une révision de la NG-EU serait nécessaire pour l'adapter aux nouvelles situations. Il serait également nécessaire de créer de nouveaux fonds européens pour faire face à une crise énergétique qui entraînera des changements structurels dans l'économie européenne. Ces propositions ne semblent pas trouver un soutien adéquat dans les organes institutionnels de l'UE, étant donné l'hostilité des pays frugaux.

Même les perspectives de développement de l'euro semblent incertaines. La hausse des taux aurait dû entraîner des entrées de devises et donc une appréciation de l'euro par rapport au dollar. Au lieu de cela, l'euro s'est déprécié de 2,2 % en 48 heures. En cas de crise, le capital cherche des havres de sécurité. Par conséquent, comme l'euro n'offre pas de garanties suffisantes de stabilité dans ce contexte, les capitaux affluent vers la zone dollar, qui en sort renforcée.

L'ère de l'argent à coût zéro est-elle donc révolue ? Giulio Tremonti déclare dans une interview au Giornale du 11/06/2022 : "Ce qui aurait pu être une technique d'urgence, est devenu une technique de longue date. Cela a duré 10 ans, avec une satisfaction illusoire et universelle. Et c'est ainsi que le tout-venant est devenu un tout-venant. Il y a deux ans, à l'Eurotower, pour la passation de pouvoirs entre les présidents, dans le public qui applaudissait se trouvaient les chefs d'État et de gouvernement de toute l'Europe. Il aurait été difficile de voir De Gasperi ou Adenauer, Mitterand ou Cossiga courir pour applaudir les "banquiers". ... 'L'image que cette iconographie nous transmet est la suivante : l'axe du pouvoir s'est déplacé des peuples et des gouvernements vers la finance. Aujourd'hui, le pouvoir des banquiers est remis en question par le marché et la réalité. C'est la fin d'une décennie. Dix années qui ont commencé par l'austérité et sont passées par la magie, qui à un moment donné a également évolué vers l'idée d'une bonne dette. Et maintenant, le processus s'est arrêté".

En réalité, l'offre illimitée de liquidités et les taux d'intérêt nuls, voire négatifs, ont été les instruments financiers grâce auxquels on a pu échapper à la crise de 2008. Ils ont constitué les conditions de la survie du capitalisme financier mondialiste pendant plus d'une décennie. Cependant, en Europe, ces instruments financiers extraordinaires, qui ont été adoptés tardivement par rapport aux États-Unis, ont eu des effets limités, au-delà de la rhétorique pro-Draghi. En fait, la croissance européenne a été bien plus faible qu'en Chine et aux États-Unis (la croissance de l'Italie a été presque inexistante), l'économie européenne n'a jamais retrouvé ses niveaux d'avant 2008 et, dans la phase déflationniste, l'inflation européenne n'a pas réussi à atteindre les 2 % prévus. Giulio Tremonti remarque avec sarcasme : "L'objectif était même trop ambitieux : il était de 2 pour cent, nous avons déjà atteint 8 pour cent".

Des financements extraordinaires ont été nécessaires pour préserver un système néo-libéral toujours identique, au-delà des échecs répétés. Après la crise de 2008, le système économique mondial aurait dû être réformé et réglementé en profondeur. Mais au lieu de cela, la déréglementation financière mondiale s'est intensifiée, les liquidités émises pendant la phase de pandémie ayant largement afflué vers les marchés financiers, au détriment du soutien à l'économie productive. Nous avons assisté à des performances record répétées des marchés financiers, mais celles-ci ont été assorties d'une récession mondiale de l'économie réelle.

Verrons-nous, avec la hausse des prix de l'énergie, l'inflation galopante et la montée en flèche des spreads, cette tempête parfaite par laquelle le capitalisme génère sa restructuration créative ? La tempête parfaite est un dogme idéologique néolibéral répétitif et dépassé. Les transformations géopolitiques en cours conduiront à un monde multipolaire avec des scénarios sans précédent et imprévisibles. Il pourrait y avoir une réduction de la zone dollar et une réduction de la zone d'influence politique et économique de l'Occident dans le monde. La mondialisation mondialiste pourrait se décomposer en de nombreuses mondialisations régionales ou tout au plus continentales.

Cette fois, des horizons inconnus et sombres se préparent également pour l'avenir du capitalisme.

mercredi, 15 juin 2022

Dwingeland: Orwell dans les polders - Un voyage dans les Pays-Bas politiquement corrects par le politologue Coen de Jong

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Dwingeland: Orwell dans les polders Un voyage dans les Pays-Bas politiquement corrects par le politologue Coen de Jong

par Sjors Remmerswaal

Source: https://reactnieuws.net/2022/06/12/boek-dwingeland-orwell-in-de-polder-coen-de-jong/

Dans ce livre, le politologue Coen de Jong se sert des idées de l'écrivain anglais George Orwell pour analyser la situation politico-sociale des Pays-Bas d'aujourd'hui, par exemple pour dénoncer la camisole de force qu'est la "nouvelle normalité" résultant des mesures sanitaires et du phénomène de mode émergeant qu'est l'idéologie woke. Orwell a partagé ses observations politiques et sociales du début et du milieu du siècle dernier, qu'il a relatées dans des essais et des livres tels que La Ferme des animaux et 1984.  De Jong donne des exemples de la société néerlandaise de ces dernières années qui se rattachent parfaitement aux idées d'Orwell, qui défendait la démocratie contre les formes autoritaires de gouvernement.

Nous nous souvenons de George Orwell comme d'un penseur important, précisément parce qu'il a osé aller à l'encontre des dogmes dominants de son époque et a sévèrement critiqué le pouvoir. Orwell reconnaîtrait immédiatement presque tout de notre Nouvelle Normalité.

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La force du livre réside dans le fait que, avec Orwell en main, il critique vivement l'effondrement de la démocratie et la façon dont celui-ci s'accompagne de vagues de propagande en provenance des centres du pouvoir néerlandais. Les exemples abondent, tels que l'érosion des droits fondamentaux, une censure de grande envergure, une surveillance politique, une campagne contre les dissidents, la glorification du leadership et la mise en place de lignes d'assistance. On constate cependant que l'idéologie woke et autoritaire, utilisée par le pouvoir, bien que venant à l'origine de l'extrême gauche, a maintenant été reprise par les entreprises et les gouvernements partout dans le monde. Une fausse révolution pour renforcer l'ordre établi. En remplaçant des personnes à des postes visibles, en changeant les logos et en accrochant des drapeaux, cela suffit à dissiper toute une série d'autres critiques.

Plus grave encore est la vague croissante de censure, avec le marquage de faits et d'opinions indésirables qui équivaut à de la désinformation, puis la désignation et la honte publiques infligées à ces critiques. En partie à cause de cela, les débats publics se déplacent vers l'internet, via des groupes de discussion fermés, où le gouvernement tente frénétiquement d'entrer et, pour y parvenir, va jusqu'à enfreindre les lois néerlandaises. Il est bien connu que le gouvernement désapprouve et aimerait intervenir lorsque les gens mettent n'importe quoi sur Internet, surtout lorsqu'il s'agit de sujets critiques envers la politique gouvernementale. D'où l'appel de plus en plus fort pour dire que le temps de l'internet gratuit doit être terminé. Et puis, bien sûr, il y a la fameuse législation sur la censure, qui rend difficile pour les gens de se former une opinion bien charpentée et de s'exprimer sur certains sujets en bonne connaissance de cause.

Dans son livre 1984, Orwell parle de l'Océanie où il n'y a pas de loi. "Il n'est écrit nulle part ce que les citoyens peuvent ou ne peuvent pas dire et penser. Après tout, un membre du parti ne doit pas seulement avoir les bonnes opinions, mais aussi les bons instincts". Et revenons aux Pays-Bas d'aujourd'hui, où la vérité est ce que Big Tech, les gouvernements, les politiciens et les médias de masse vous disent à tout moment, mais cette vérité peut être différente demain, mutation que vous devriez sentir à l'avance. Ce n'est pas vraiment un réconfort ! Il s'agit d'un livre écrit avec calme et clarté, destiné à un large public intéressé par la politique. Pas d'analyse approfondie de l'œuvre de George Orwell, mais beaucoup de comparaisons frappantes avec l'évolution rapide de la situation politico-sociale aux Pays-Bas. En outre, cela peut encourager les gens à lire d'autres ouvrages d'Orwell que son œuvre principale, 1984.

Pour illustrer la gravité du déclin de l'ancienne démocratie des Pays-Bas, De Jong cite l'ancien médiateur national Alex Brenninkmeijer, qui se préoccupe de la protection des droits fondamentaux des citoyens, ce qui doit leur donner la certitude d'être bien traité par l'État. C'est insuffisant selon Brenninkmeijer : "Et en cela, nous sommes uniques en Europe. Nos lois ne sont même pas testées par rapport à la constitution. Même dans un pays comme la Pologne, ils n'y comprennent plus rien".

Coen de Jong, Dwingeland, Orwell in de Polder, 2021, Éditeur Blauwburgwal, 260 pages en néerlandais, € 20,00

mardi, 14 juin 2022

Un parlementaire européen: l'Union européenne est devenue le 51e État américain

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Un parlementaire européen: l'Union européenne est devenue le 51e État américain

Source: https://contra24.online/2022/06/eu-parlamentarier-europaeische-union-ist-zum-51-us-bundesstaat-geworden/

La politique étrangère et de défense de l'Union européenne a fait d'elle un vassal des Etats-Unis, selon un député croate.

L'eurodéputé croate Mislav Kolakusic a vivement critiqué la politique étrangère et de défense de l'UE, affirmant qu'elle était devenue un vassal de Washington. Kolakusic est un critique virulent des sanctions occidentales anti-russes et des restrictions Covid-19.

Devant le Parlement européen la semaine dernière, Kolakusic a déclaré à ses collègues parlementaires que "la politique étrangère, de défense et de sécurité de l'UE peut aujourd'hui être décrite en une seule phrase".

    "L'Union européenne est devenue le 51e État fédéral des États-Unis, mais sans droit de vote".

Kolakusic a critiqué à plusieurs reprises la politique de l'UE vis-à-vis de la Russie depuis le début de l'opération militaire de Moscou en Ukraine en février. Cette politique a conduit les membres à réduire les importations vitales de combustibles fossiles russes, tout en augmentant les dépenses de défense et en imposant plusieurs séries de sanctions à la Russie, qui font essentiellement que l'Europe paie les frais de l'opposition de Washington au Kremlin.

    "C'est un mensonge et une hypocrisie incroyables que de dire que les sanctions contre la Russie et l'interdiction d'importer du pétrole et du gaz russes sont des sanctions contre la Russie. Les sanctions visent 500 millions de citoyens de l'Union européenne et des millions de citoyens du reste de l'Europe".

Nous devrions interdire l'importation de pétrole et de gaz en provenance des États-Unis, qui ont été impliqués dans plus de conflits militaires au cours des dernières décennies que tout autre pays en Europe et peut-être dans le monde.

Kolakusic a qualifié les dirigeants politiques en Europe et au-delà "de sociopathes et de psychopathes" en raison de leurs restrictions Covid-19 et a qualifié le Canada de "dictature quasi-libérale ... de la pire espèce" en évoquant la politique du Premier ministre Justin Trudeau.

Kolakusic a également dénoncé la politique énergétique des Verts: "Déclarer le dioxyde de carbone et les combustibles fossiles ennemis des citoyens de l'Union européenne est une folie totale" et réduirait les Européens à se déplacer à vélo, comme les Chinois le faisaient "il y a trente ans".

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L'UE et son secteur énergétique après l'Ukraine

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L'UE et son secteur énergétique après l'Ukraine

Par Ivelina Dimitrova

Source: https://www.eurasia-rivista.com/leu-ed-il-suo-settore-energetico-dopo-lucraina/

Le conflit militaire en Ukraine a considérablement affecté non seulement les parties directement impliquées, mais aussi l'ensemble de l'Europe et, dans un sens, le monde entier, car il entraîne des changements généraux dans la structure économique, financière et géopolitique en place à l'échelle mondiale.

On s'attend généralement à ce que le conflit militaire et les sanctions que l'Occident et la Fédération de Russie s'imposent continuellement l'un à l'autre approfondissent la division et conduisent à la création d'un monde multipolaire, où quelques superpuissances diviseront le monde en régions, chacune d'entre elles dominant ses propres territoires géographiques d'influence. Cette théorie est particulièrement populaire parmi les groupes de réflexion analytiques russes, où elle a commencé à être discutée il y a plus de deux décennies (après le 11 septembre 2001, qui a été un tournant symbolique précédant la fin du monde contrôlé uniquement par les États-Unis).

Les analystes européens ont commencé à discuter de ce scénario plus tard et il n'a été présenté officiellement aux médias et au grand public qu'après le début du conflit en Ukraine. Le ministre russe des affaires étrangères lui-même, Sergueï Lavrov, lors de son premier voyage à l'étranger après le début du conflit, qui s'est déroulé, non par hasard, à Pékin, a annoncé que "la Russie et la Chine veulent un ordre mondial multipolaire, équitable et démocratique".

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On ne sait pas encore si ce scénario pour le développement du monde se réalisera ou non, mais certains points importants sont devenus clairs depuis lors et méritent d'être mentionnés. Tout d'abord, le conflit militaire entre la Russie et l'Ukraine, qui est par essence un conflit à un niveau bien plus profond que l'aspect militaire et qui oppose en fait la Russie et l'Occident, a conduit à un point de non-retour entre les parties impliquées. La situation actuelle est différente de celle qui prévalait lors de l'annexion de la Crimée quand, bien que tendues, les relations entre Moscou et l'Occident collectif ont réussi à se normaliser, notamment sous la présidence de Donald Trump. Aujourd'hui, la Russie a joué "va banque", c'est-à-dire a parié sur le "tout ou rien", et il est clair qu'il lui est impossible de revenir à la situation antérieure, notamment parce que Moscou ne le souhaite pas, comme le montrent ses actions. Une autre chose, qui est déjà claire, c'est que l'Occident collectif (le monde anglo-saxon et l'Union européenne) ne peut plus unir le reste du monde autour de ses positions. Ce qui est bon pour le monde occidental n'est pas nécessairement bon pour le reste du monde. Des régions telles que l'Amérique latine, l'Asie et l'Afrique n'étaient pas intéressées par l'imposition de sanctions à l'encontre de la Russie (car cela va à l'encontre de leurs intérêts économiques), pas plus qu'elles n'étaient intéressées ou impliquées dans le conflit militaire en Ukraine en général. Ce fait montre que le monde n'est déjà plus monopolistique et que le reste des régions du globe ose désormais exprimer des positions politiques différentes de celles de l'Occident. À l'avenir, cette tendance sera de plus en plus patente. Le troisième fait que ce conflit a montré est que le système financier tel qu'il existe actuellement va changer radicalement. La demande de Moscou de payer le gaz en roubles, la monnaie russe, montre que de nouvelles monnaies (y compris électroniques) vont gagner en popularité et que l'hégémonie absolue du pétrodollar touche à sa fin. Avec elle aussi la domination économique et politique de Washington.

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Et si le scénario d'un monde multipolaire divisé en régions se réalise, la seule question ouverte est la suivante : qui seront les nouvelles superpuissances et quelles seront leurs régions d'influence ? Pour l'instant, trois des superpuissances apparaissent assez clairement sur l'échiquier - les États-Unis, la Fédération de Russie et la Chine. Il est également très probable que l'Inde devienne une nouvelle superpuissance avec sa propre sphère d'influence.

La situation de la Grande-Bretagne est tout à fait incertaine. Le Brexit a montré que Londres avait de grandes aspirations à maintenir ses positions et sa ligne politique indépendante de Bruxelles pour lui permettre de faire partie des nouvelles grandes puissances. Cependant, la question est de savoir si elle y parviendra ou non: c'est encore bien incertain. Londres continue à avoir et à jouer un rôle important dans la région de l'Asie centrale, au Pakistan et en Turquie (le Grand Turan), mais il se trouve qu'elle n'a plus les mêmes positions en Inde.

Le sort de l'UE et la manière dont son projet se développera à l'avenir ne sont pas clairs non plus. D'une certaine manière, le premier signe que le monde change, et qui a dû être analysé en profondeur à Bruxelles, a été le Brexit.  La sortie de Londres a remis en question l'existence même de l'UE, l'essence de son avenir, le concept même du projet européen et a créé un précédent très dangereux. La fin de l'ère Merkel, qui était considérée comme une figure centrale de la politique européenne, a montré que, pour l'instant, l'UE n'a pas de leadership fort capable de donner des orientations politiques à tous les États membres.  Par conséquent, l'avenir de l'Europe après le conflit en Ukraine est plus incertain et plus vulnérable car on ne sait toujours pas si l'UE maintiendra sa relation étroite (et dans une certaine mesure sa dépendance) avec Washington, si elle deviendra plus indépendante et si elle conservera sa forme politique actuelle.

Cependant, quel que soit le monde après l'Ukraine, une chose est sûre pour l'instant : une fois de plus, après le printemps arabe au Moyen-Orient, le Vieux Continent est la région qui sera la plus touchée en raison de sa proximité avec la zone de conflit et de ses liens économiques étroits avec l'Ukraine et la Russie. Surtout, l'UE sera affectée économiquement en raison des sanctions imposées à et par la Russie. Il n'est pas exclu que, dans le pire des scénarios possibles de famine et de pénurie alimentaire (l'Ukraine et la Russie sont les principaux fournisseurs de céréales pour la région du Moyen-Orient et l'Afrique), l'Europe soit à nouveau frappée par des vagues de migration en provenance de ces régions. Mais même sans que ce sombre scénario ne se réalise, il existe un risque réel que dans le nouvel ordre mondial et le nouvel équilibre des pouvoirs, l'Europe soit potentiellement la grande perdante - tant sur le plan géopolitique qu'économique. Elle a également le plus à perdre étant donné que, jusqu'à présent, la qualité de vie sur le Vieux Continent est la plus élevée au monde.

Il ne fait aucun doute que l'un des plus grands défis et l'une des plus grandes préoccupations de l'UE après le conflit en Ukraine seront les approvisionnements en énergie eux-mêmes et la hausse des prix des ressources énergétiques entraînant une très forte inflation au niveau mondial et, de là, une crise économique structurelle. Certains des défis pour le secteur de l'énergie sont directement liés à la crise en Ukraine, alors que d'autres ne le sont pas. Et même si Bruxelles essaie de parler d'une seule voix en termes de politique énergétique contre la Russie, les intérêts des membres de l'UE dans le secteur de l'énergie sont très différents. Cela est dû au fait que l'impact économique des sanctions diffère d'un pays à l'autre. Par exemple, un pays comme l'Espagne sera beaucoup moins touché que la Bulgarie, car le premier est moins dépendant des approvisionnements énergétiques russes, alors que le second en est encore presque totalement dépendant. Pour cette raison, un regard plus détaillé sur la carte énergétique de l'Europe sera proposé afin d'esquisser des scénarios possibles de ce à quoi nous pouvons nous attendre.

Le tableau 1 montre la production d'électricité par habitant en Europe par type de combustible. Les données datent de 2013 et bien qu'il y ait quelques variations et changements une décennie plus tard, il est important de prendre ce tableau en considération alors que le resserrement des conditions économiques et les sanctions contre la Russie, principal fournisseur de ressources énergétiques de l'Europe, mettent en danger le Green Deal et la transition de l'Europe vers une économie à zéro émission. Au cours de la dernière décennie, l'UE a fait d'énormes progrès vers une économie verte et a considérablement augmenté la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Mais en période d'aggravation de la crise économique dans le monde, de montée en flèche des prix des ressources énergétiques et, de surcroît, de restrictions sévères imposées à son principal fournisseur d'énergie - l'Europe risque de revenir aux sources de production d'énergie d'avant la transition verte. En fait, les premiers signes sont déjà là : après avoir limité autant que possible les importations d'énergie en provenance de Russie et afin de compenser l'écart créé, certains pays ont annoncé leur intention de rouvrir la production d'énergie non verte. Par exemple, la plus grande économie d'Europe, l'Allemagne, après avoir fermé ses derniers réacteurs nucléaires et après le début du conflit en Ukraine, a annoncé qu'elle pourrait ne pas éliminer progressivement ses centrales électriques au charbon comme prévu initialement. Le pays fortement dépendant des importations de gaz en provenance de Russie a annoncé en mars 2022 qu'il créait des réserves stratégiques de charbon qui permettraient aux centrales électriques de fonctionner sans importations pendant 30 jours d'hiver [1].

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Tableau 1; Source : https://ec.europa.eu/energy

Le Green Deal qui envisage une économie écologiquement neutre en Europe d'ici 2050 nécessite d'importants investissements dans les nouvelles technologies et la restructuration énergétique, qui, en période de conflits militaires, d'inflation élevée et de crise économique à venir, pourraient ne plus être disponibles. De nombreux pays de l'UE soutiennent l'Ukraine en lui fournissant une aide militaire et humanitaire. Les pays frontaliers tels que la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie acceptent également un grand nombre de migrants ukrainiens, et les fonds destinés à la transition énergétique et aux innovations dans le secteur de l'énergie pourraient ne plus être disponibles, du moins dans un avenir proche. Plus encore en période de hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des matières premières, une transition stricte vers l'émission zéro en Europe rendra les économies de l'UE non compétitives à l'échelle mondiale, car le coût de l'énergie pour la production en Europe deviendra encore plus élevé que dans le reste du monde. Enfin, quel serait l'impact écologique mondial si l'Europe devenait zéro émission mais que les régions environnantes comme le Moyen-Orient, la Russie, la Turquie et l'Afrique du Nord ne le faisaient pas ?

Le principal problème est que l'Europe, bien qu'augmentant sa part d'énergie renouvelable, reste très dépendante des importations d'énergie, notamment de la Russie. Les données de la Commission européenne [2] montrent que 40% des importations de gaz naturel de l'UE proviennent de Russie, 18% de Norvège, 11% d'Algérie et seulement 4,6% du Qatar. Mais l'Europe est également très dépendante de la Russie pour l'importation de combustibles fossiles et de pétrole (environ 30 % des importations totales proviennent de là). C'est une dépendance qui pourrait être surmontée et remplacée à long terme, mais pas à court terme, sinon l'UE elle-même risque une catastrophe économique. En bref, l'Europe pourrait remplacer les approvisionnements énergétiques en provenance de la Russie, mais pas immédiatement et on ne sait pas encore quel prix social les Européens devront payer pour cela.

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Tableau 2 ; Source : Eurostat, mai 2020

En réalité, malgré toutes les intentions et stratégies de transition énergétique pour la période de 1990 à 2020, l'UE en général a maintenu les mêmes niveaux d'importations d'énergie malgré la forte augmentation de la part des énergies renouvelables. Cela est dû au fait que, dans l'intention de devenir plus verts, de nombreux pays ont fermé leurs secteurs énergétiques à forte intensité de carbone, mais comme ils ne pouvaient pas compenser immédiatement cette fermeture par des énergies renouvelables, ils l'ont compensée par des importations, paradoxalement principalement en provenance de Russie. Le tableau 2 du "Statistical pocketbook for 2020" de la Commission européenne montre les importations des principaux carburants en Europe pour la longue période de 1990 à 2018.

En outre, la dépendance de l'UE à l'égard des importations de gaz naturel a considérablement augmenté entre 1990 et 2018, tandis que les importations de combustibles fossiles et de pétrole sont restées pratiquement inchangées. Et même si la part des importations de ressources énergétiques a diminué pour certains pays en raison de l'augmentation de la production d'énergies renouvelables, la dépendance moyenne pour l'ensemble de l'UE reste considérable. Certains pays comme l'Italie ont diminué leur dépendance aux importations d'énergie, d'autres comme l'Allemagne sont devenus plus dépendants de ces importations.

Les données du tableau 3 [3], établies à partir des statistiques d'Eurostat, confirment unanimement ce qui a été dit précédemment, à savoir que l'Europe a largement remplacé sa production d'énergie par des importations au cours des deux dernières décennies. La transition vers les énergies renouvelables est importante mais encore loin d'être suffisante pour assurer le fonctionnement de l'économie européenne et, en période de crise économique, la mise en œuvre des innovations et des nouvelles technologies peut finir par être ralentie en raison d'un manque de ressources financières.

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Tableau 3; Source : Eurostat

Selon les données d'Eurostat [4], en 2020, l'Union européenne a produit 42 % de son énergie (contre 40 % en 2019) et le reste a été importé. La baisse des importations est due à la crise de Covid et au ralentissement des économies européennes. Le bouquet énergétique de l'ensemble de l'UE est composé de cinq grands types de combustibles : les produits pétroliers, dont le pétrole brut qui représente 35 % du total (près de 30 % est importé de Russie), le gaz naturel représente 24 % du bouquet énergétique total (près de 40 % est importé de Russie), les énergies renouvelables 17 % du bouquet énergétique européen total, l'énergie nucléaire environ 13 % et les combustibles fossiles solides 12 %.

Comme mentionné plus haut, un point important qui empêche Bruxelles de parler d'une seule voix est que les sources d'énergie dans les mix énergétiques varient largement entre les pays, de sorte que chaque pays sera affecté différemment par la situation actuelle et les sanctions contre Moscou. Par exemple, l'Allemagne, malgré l'augmentation des énergies renouvelables, reste fortement dépendante des combustibles fossiles et du gaz naturel (importé à 97%) ; des pays comme Chypre et Malte sont dépendants du pétrole brut, l'Italie et les Pays-Bas sont fortement dépendants du gaz naturel (40% et 38% respectivement) ; le mix énergétique de la France est composé à 41% d'énergie nucléaire ; la Suède et la Lettonie ont la plus grande part d'énergies renouvelables 49% et 40% et la Pologne et l'Estonie sont toujours dépendantes des combustibles fossiles. Il est évident que les pays qui ont une part considérable de gaz naturel, de pétrole et de combustibles fossiles dans leur mix énergétique seront les plus touchés. Même s'ils n'importent pas de Russie, les restrictions russes à l'importation et la demande accrue de ces produits sur le marché international entraîneront une augmentation significative des prix qui aura des conséquences économiques et sociales.

Prenons à nouveau l'exemple de l'Allemagne, qui a été l'un des moteurs du "green deal" européen et dans ce rôle, elle a prévu d'éliminer les combustibles fossiles de son mix énergétique d'ici 2045 ; le gaz naturel était donc considéré comme un pont dans cette transition. Maintenant, avec l'incertitude sur le sort des approvisionnements en provenance de la Russie, Berlin discute des options pour construire des terminaux GNL afin de livrer du gaz provenant de différents fournisseurs, car d'autres pays voisins comme la France, les Pays-Bas et la Belgique possèdent déjà de tels terminaux. Selon les informations de la Commission européenne, les importations de GNL représentaient 20 % des importations totales de gaz de l'UE en 2021, dont la demande est d'environ 400 milliards de m3 par an, ce qui fait de l'Europe le plus grand importateur de gaz au monde. La capacité totale d'importation de GNL de l'UE est d'environ 157 bcm par an et les plus grands importateurs de GNL en Europe sont l'Espagne (21,3 bcm), la France (18,3 bcm), l'Italie (9,3 bcm), les Pays-Bas (8,7 bcm) et la Belgique (6,5 bcm).

Toutefois, le GNL a une empreinte écologique plus importante que le gazoduc ; les processus de refroidissement, de transport et de liquéfaction nécessitent également beaucoup d'énergie. Une autre préoccupation qui déplaît aux organisations environnementales est le fait que le GNL en provenance des États-Unis est basé sur la technologie de fracturation, considérée comme écologiquement hostile et donc interdite dans de nombreux pays européens. Un point positif de l'infrastructure GNL est qu'elle pourrait être utilisée pour la production d'hydrogène lorsque cette technologie sera développée et mise en œuvre pour une utilisation de masse. Cependant, il ne faut pas sous-estimer le coût de la mise en œuvre des futures technologies de l'hydrogène et le coût de la construction des terminaux GNL à l'heure actuelle. En outre, certaines régions du continent européen telles que le Sud-Est, l'Europe centrale et orientale et la Baltique ne disposent pas encore d'une infrastructure développée pour le GNL, ce qui nécessitera des investissements supplémentaires. La principale préoccupation des utilisateurs finaux de gaz et des gouvernements est que le GNL peut être sensiblement plus cher pour le consommateur final. C'est notamment un problème pour les pays d'Europe de l'Est où la pauvreté énergétique (les consommateurs qui, pour des raisons financières, ne peuvent pas se permettre de payer leurs factures ou ne peuvent pas chauffer leur maison à une température adéquate) est assez répandue. Cependant, malgré ses inconvénients et ses coûts, compte tenu de la situation énergétique actuelle en Europe, la construction de terminaux GNL est une option à planifier et à développer, bien qu'à un prix plus élevé.

Le secteur des énergies renouvelables présente lui-même certaines spécificités qui doivent être analysées plus en profondeur afin que ce secteur ne reste pas bloqué dans cette période difficile. Quand on parle d'énergie renouvelable produite à partir du soleil, du vent ou de l'eau, il faut considérer que chaque pays a des spécificités géographiques qui le rendent moins ou plus apte à développer tel ou tel type d'énergie renouvelable. Par exemple, certains pays ont plus de soleil, d'autres plus de vent ou de ressources en eau et d'autres encore n'en ont pas. Les technologies telles que l'hydrogène pour la production d'énergie doivent encore être développées pour se généraliser en Europe à un prix acceptable. Un autre défi considérable pour le secteur des énergies renouvelables dans l'UE, s'il doit compenser partiellement l'approvisionnement en énergie russe, est le fait que les technologies de stockage de l'énergie doivent être développées et mises en œuvre rapidement, sinon les énergies renouvelables ne sont pas compétitives. Le plus grand inconvénient est que sa production n'est pas stable au cours de la journée et au fil des saisons et qu'il faut donc développer des installations de stockage pour équilibrer, ce qui n'est pas le cas pour l'instant. Le manque d'infrastructures pour le transport et la disponibilité de l'énergie provenant de sources renouvelables est également un problème considérable pour la plupart des pays.

Un autre défi considérable est que la plupart des matériaux utilisés pour la production des technologies d'énergie renouvelable, comme les panneaux solaires, les batteries de stockage, les voitures électriques, sont fabriqués à partir de métaux rares et coûteux que l'Europe importe. Cela signifie, encore une fois d'une manière ou d'une autre, en fonction de facteurs externes. Parmi les métaux clés pour les économies à faible émission de carbone figurent le lithium, le nickel, le cobalt, le manganèse et le cuivre. Ainsi, au lieu d'être à forte intensité de carbone, l'économie européenne peut devenir à forte intensité de métaux, ce qui permet de contenir le risque que le monde connaisse des pénuries de certains d'entre eux dans un avenir proche.

Les graphiques de certains des métaux les plus demandés pour les technologies des énergies renouvelables (ces graphiques ne représentent pas tous les métaux utilisés et nécessaires dans les nouvelles technologies) montrent que les tendances ne sont pas en faveur de l'Europe car elle ne possède pas de réserves substantielles de ces ressources.

Les tableaux suivants montrent où se trouvent les plus grandes réserves de matières premières nécessaires à la production de technologies d'énergie renouvelable[5].

Les pays possédant les plus grandes réserves de cobalt, de lithium et de métaux de terres rares sont indiqués sur les cartes.

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Tableau 4; Source : www.carbonbrief.org

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Tableau 5; Source : www.carbonbrief.org

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Tableau 6; Source : www.carbonbrief.org

Les graphiques sont loin d'être détaillés et n'incluent pas tous les métaux utilisés dans les technologies renouvelables, mais ils montrent clairement le risque potentiel que l'UE échange une dépendance contre une autre. Par exemple, elle pourrait réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et augmenter sa dépendance vis-à-vis des importations de métaux en provenance de pays tels que la République démocratique du Congo ou la Chine. Cela reviendrait à répéter la situation qui s'est produite au cours des deux dernières décennies : de nombreux pays européens ont fermé leurs secteurs énergétiques à forte intensité de carbone mais ont augmenté leur dépendance à l'égard des importations d'énergie en provenance de Russie. Si elle n'est pas étudiée en détail, l'histoire risque de se répéter également avec les énergies renouvelables. Il faut également tenir compte du fait que la Russie détient une part très importante des métaux rares utilisés dans les technologies des énergies renouvelables.

Le dernier, mais non le moindre, des défis auxquels sont confrontées les énergies renouvelables est que le recyclage des métaux usagés n'est pas encore bien étudié et développé. Certains métaux peuvent être recyclés alors que d'autres, comme les métaux rares, ne le sont pas encore. Par conséquent, le recyclage ou le stockage des batteries au lithium, des panneaux solaires et d'autres technologies doit encore être amélioré, ce qui signifie davantage de coûts et d'investissements dans cette direction.

La transition d'une économie à forte intensité de carbone vers une économie à forte intensité de métaux recèle sans aucun doute de nombreux risques, vulnérabilités et empreintes écologiques à côté des avantages que nous connaissons déjà. Et l'Europe doit évaluer à l'avance les vulnérabilités et les dépendances auxquelles elle serait exposée sur la voie du Green Deal.

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Tableau 7; Source : www.world-nuclear.org

L'énergie nucléaire, et en particulier le développement de réacteurs nucléaires de petite et moyenne taille, pourrait être une option acceptable pour de nombreux pays de l'UE, notamment ceux qui possèdent déjà des centrales nucléaires, car ils disposent du savoir-faire et de la capacité technologique pour la mettre en œuvre plus rapidement. L'énergie nucléaire, contrairement aux énergies renouvelables, est très stable à tout moment de l'année et de la journée et, en ce sens, pourrait équilibrer l'énergie provenant de sources renouvelables qui dépend de nombreux facteurs externes tels que le climat. De nombreux pays du Moyen-Orient, dont les plus grands producteurs mondiaux de pétrole et de gaz, ont commencé à construire des centrales nucléaires pour équilibrer leur mix énergétique. Dans l'UE, selon les statistiques d'Eurostat, les centrales nucléaires ont généré environ 24 % de l'électricité totale en 2020, bien que, en raison des problèmes de sécurité et dans le contexte de la transition vers le Green Deal, la tendance soit à la diminution de ce type d'énergie. Actuellement, 13 pays de l'UE ont des centrales nucléaires en activité et pour ceux qui en ont, et pour l'Europe dans son ensemble, les centrales nucléaires pourraient être une solution permettant d'atténuer partiellement la crise de l'approvisionnement énergétique. Les normes de sécurité en Europe sont parmi les plus élevées au monde, et en s'y conformant, l'énergie nucléaire pourrait aider l'Europe dans la situation extrême dans laquelle elle se trouve actuellement.

Le secteur européen de l'énergie avait de nombreux défis à relever dans le cadre de la transition vers le Green Deal et en a deux fois plus aujourd'hui avec le conflit en cours avec la Russie et la montée en flèche des prix des ressources énergétiques dans le monde. On ne sait toujours pas comment se dérouleront les livraisons d'énergie en provenance de Russie, notamment pendant la prochaine saison hivernale. La stabilité sociale et économique du vieux continent est mise en danger en cas de pénurie d'énergie.

Dans cette situation extrême, l'Europe doit rechercher toutes les solutions alternatives pour devenir plus indépendante des importations d'énergie et maintenir la compétitivité de son économie. La transition vers le Green Deal ne doit pas se faire maintenant à n'importe quel prix, mais seulement après une évaluation claire du prix économique et social que les Européens doivent payer pour cela. Dans le contexte des nouveaux équilibres géopolitiques, il est plus important que jamais que l'Europe reste unie, ce n'est qu'à cette condition qu'elle pourra maintenir son importance géopolitique sur la scène mondiale. Mais pour préserver l'Union, Bruxelles doit tenir compte des nouvelles réalités. Les États membres de l'UE sont différents, leur potentiel économique est différent, leurs secteurs énergétiques sont différents, et les intérêts de tous les pays doivent être pris en compte. L'imposition unilatérale du pouvoir par Bruxelles ou la centralisation imposant la volonté des eurobureaucrates de Bruxelles ne fera qu'accroître le scepticisme européen parmi les gouvernements et les citoyens européens.

Plus que jamais, il est important que l'UE élabore son concept d'existence dans le nouveau monde sur la base des intérêts des citoyens européens. Plus que jamais, Bruxelles doit donner la priorité au bien-être économique et social de ses citoyens.  Pour la définition du nouveau rôle et des piliers conceptuels de l'Union, l'Europe a besoin d'une nouvelle philosophie existentielle.  Aujourd'hui plus que jamais, la voix des groupes de réflexion analytiques nationaux, des enseignants universitaires et des scientifiques doit être entendue par les politiciens, tant au niveau national qu'à Bruxelles. En ces temps de turbulences, il convient d'écouter et d'analyser attentivement les différentes opinions en Europe et à Bruxelles, sans oublier que l'anglais n'est plus qu'une langue de convenance dans l'Union.

NOTES:

[1] Euractiv.com, Germany reactivates coal power plants amid Russian gas supply threats, Nikolaus J. Kurmayer, 9 mars 2022, https://www.euractiv.com.

[2] Commission européenne, Direction générale de l'énergie, L'énergie dans l'UE en chiffres : le pocketbook statistique 2020, Office des publications, 2020, https://data.europa.eu/doi/10.2833/29877.

[3] Commission européenne, Direction générale de l'énergie, L'énergie dans l'UE en chiffres : le pocketbook statistique 2020, Office des publications, 2020, https://data.europa.eu/doi/10.2833/29877.

[4] Commission européenne, https://ec.europa.eu/eurostat/cache/infographs/energy/bloc-2a.html?msclkid=da2575f2cf6111ec9aa87e67219bcc8d

[5] https://www.carbonbrief.org/explainer-these-six-metals-ar...

dimanche, 12 juin 2022

Mensonge flagrant du gouvernement allemand: la destruction de la richesse nationale et l'inflation sont la responsabilité de la BCE et non de Poutine

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Mensonge flagrant du gouvernement allemand: la destruction de la richesse nationale et l'inflation sont la responsabilité de la BCE et non de Poutine

Source: https://zuerst.de/2022/06/11/lebensluege-der-ampel-regierung-an-wohlstandsvernichtung-und-inflation-ist-die-ezb-nicht-putin-schuld/

Berlin. L'UE va connaître des temps difficiles. L'Allemagne, qui était jusqu'à présent le principal payeur, est confrontée à une inflation et à une destruction de sa richesse d'une ampleur sans précédent. Le gouvernement et les anciens partis accusent la Russie et son président Poutine d'être responsables de cette situation. Mais c'est un mensonge éhonté. Ce qui est vrai, c'est que l'inondation des marchés par les quelque six mille milliards d'euros que la Banque centrale européenne (BCE) a injectés depuis la crise financière de 2008 se retourne contre elle. Ce n'est pas Poutine qui est responsable de la hausse des prix et de la destruction de la valeur de la monnaie européenne, mais un excédent d'argent qui se traduit aujourd'hui par de l'inflation.

Concrètement, le mécanisme peut être illustré de la manière suivante: les six mille milliards d'euros que la BCE a injectés depuis 2008 dans la politique de la dette européenne - et ses responsables ! - la somme d'argent de la banque centrale dans la zone euro a été multipliée par plus de six depuis 2008. Cette expansion monétaire n'est compensée par aucune valeur réelle pour l'économie, c'est-à-dire ni chiffre d'affaires supplémentaire, ni bénéfice supplémentaire, ce qui constitue le "surplus de monnaie". L'inflation est inévitable.

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Le professeur Hans-Werner Sinn, de l'institut Ifo de Munich, chiffre cet excédent à cinq mille milliards d'euros. Il met en garde : "Les cinq billions d'euros sont des barils de poudre dans les sous-sols de la BCE. Sous l'effet de la demande croissante des États qui se sont endettés, une partie des barils a pris feu. L'étincelle a été la raréfaction de l'offre par la pandémie".

Ce qui est fatal, c'est que toutes les promesses gouvernementales ne peuvent pas arrêter le processus, car la cosmétique n'est plus d'aucune utilité face à un déséquilibre très avancé. A cela s'ajoutent des facteurs de crise supplémentaires qui vont aggraver la catastrophe.

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L'un d'entre eux est la crise énergétique, dont les contours commencent à se dessiner. Le journaliste économique Gabor Steingart (ci-dessus) prévoit que "la guerre en Europe, la structure monopolistique des compagnies pétrolières et la dépendance allemande à l'égard de l'énergie importée, aggravée par la concomitance de l'abandon du charbon et du nucléaire, signifient la tempête parfaite pour l'évolution des prix".

A cela s'ajoutent la situation tendue sur les marchés des matières premières, la spirale salariale qui s'enclenchera inévitablement et qui alimentera également la hausse des prix, le manque de discernement des responsables politiques qui continuent à privilégier l'endettement plutôt que les économies, ainsi que la politique de taux zéro de la BCE.

Dans l'ensemble, les perspectives d'avenir sont décevantes. L'expert Gabor Steingart dresse un bilan pessimiste : "La multiplication miraculeuse de l'argent se heurte à ses limites naturelles. La prospérité allemande des 15 dernières années était la meilleure prospérité que l'argent pouvait acheter". Mais c'est désormais terminé. La crise prend de l'ampleur. (se)

Demandez ici un exemplaire de lecture gratuit du magazine d'information allemand ZUERST: https://zuerst.de/aktuelle-ausgabe/ ! ou abonnez-vous ici dès aujourd'hui à la voix des intérêts allemands !

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La revue de presse de CD - 11 juin 2022

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La revue de presse de CD

11 juin 2022

EN VEDETTE

« Seuls 3 types de profils résistent au déferlement totalitaire » – Ariane Bilheran

Ariane Bilheran est diplômée de l’École normale supérieure (Ulm), psychologue clinicienne, Docteur en psychopathologie et philosophe. Spécialiste de la psychologie du pouvoir, elle a prononcé des conférences en France et à l’étranger sur les thèmes de la paranoïa, de l’emprise, du harcèlement, de la manipulation et de l’autorité. A l’occasion de la parution de son dernier ouvrage, Chroniques du totalitarisme 2021, un livre qui rassemble ses chroniques publiées l’année dernière ainsi que plusieurs textes qui traitent du phénomène totalitaire, notamment sous le prisme de la crise sanitaire, elle nous éclaire en répondant à différentes questions qui mettent en danger la santé et l’équilibre des peuples. En quoi notre société faisait-elle déjà l’expérience d’une forme de « dégénérescence » avant l’irruption de la crise sanitaire ? L'émergence du phénomène totalitaire est-elle le produit d’une société malade, qui a perdu ses repères ? Comment les peuples ont-ils été dépossédés de leur capacité à exercer leur esprit critique ? Une vidéo passionnante.

youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=qMMVIppx-Qw

AFRIQUE

Nos grands médias très discrets sur le terrible massacre de chrétiens au Nigéria le jour de la Pentecôte

Les images de sang et de chaos dans l’église Saint Francis d’Owo, au Nigéria, sortent sur les réseaux sociaux. Elles sont insoutenables. A l’heure où nous écrivons, le nombre exact des victimes de ce massacre perpétré le jour de la Pentecôte reste inconnu. Plusieurs dizaines de Nigérians chrétiens, dont de nombreux enfants, auraient péri, selon plusieurs sources.

Bvoltaire.fr

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES

Les derniers petits poussins d’Edwy Plenel

Le Fonds pour une presse libre (FPL), détenant le capital de la société éditrice de Médiapart via une structure intermédiaire, vient d’annoncer les résultats de son troisième appel à projets destiné à soutenir financièrement des « titres indépendants »…

Ojim.fr

https://www.ojim.fr/les-derniers-petits-poussins-dedwy-pl...

Les cyberattaques américaines contre la Russie pourraient dégénérer en conflit réel

Le général Paul Nakasone, chef du US Cyber Command, a déclaré que les États-Unis menaient des opérations offensives pour « soutenir l’Ukraine » . Il a confirmé pour la première fois que les États-Unis mènent des cyber-opérations offensives contre la Russie. « Nous avons mené une série d’opérations sur l’ensemble du spectre : opérations offensives, défensives, [et] d’information » , a-t-il déclaré. Le général n’a pas donné de détails, mais il a affirmé que les activités des hackers de l’armée américaine étaient prétendument « légales, menées avec une supervision civile complète de l’armée et par le biais d’une politique décidée au DoD. » Son travail consiste à « fournir une série d’options au secrétaire à la Défense et au président, et c’est donc ce que je fais » , a-t-il déclaré, refusant de donner d’autres détails.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2022/06/09/187835/les-cyberat...

L’Arcom se félicite de son action, et pourtant…

Arcom, comme Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. La nouvelle autorité née début 2022 — de la fusion du CSA et d’Hadopi — régule entre autres les temps de parole avant et pendant les élections et se félicite de son action dans un entretien au Figaro.

ojim.fr

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ÉCOLOGIE

Les 12 mensonges du GIEC sur le climat

Ingénieur polytechnicien, Christian Gerondeau travaille sur les questions environnementales depuis plus de dix ans et a publié de nombreux ouvrages concernant l’écologie. Son dernier livre, Les douze mensonges du GIEC, décrit le déroulement de la COP 26 qui s’est déroulée à Glasgow en novembre 2021 puis entreprend de réfuter, en dénonçant les agissements du GIEC (un organisme politique qui affirme parler « au nom de la science »), les « douze contrevérités majeures qui constituent le socle de la religion écologiste qui règne aujourd’hui en Occident ».

Polemia.com

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Ce qui lave plus vert risque de salir

Après qu’une urgence a été créée afin de sauver la planète, le monde de la finance ne s’engage même plus dans l’illusion d’en être le secouriste, mais plutôt dans le marasme. La nouvelle vient de tomber que les locaux de la Deutsche Bank à Francfort ont été perquisitionnés dans la cadre d’une enquête menée pour une fraude que commettrait sa filiale de gestion de fonds DWS en vendant des produits présentés comme plus verts qu’ils ne le seraient vraiment.

Le blog de Michel de Rougemont

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ÉCONOMIE

La France, 2e pays d'investissement en Europe pour le Qatar

La France est le deuxième pays européen dans lequel le Qatar investit le plus, à égalité avec l'Allemagne et derrière le Royaume-Uni, avec des participations de 25,3 milliards d'euros en 2019, selon une étude publiée mercredi par le cercle économique franco-qatari Qadran avec HEC.

bfmtv.com

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ÉNERGIES

Pourquoi l’Europe a-t-elle tant négligé le nucléaire?

L’Union européenne a négligé le nucléaire depuis plus de 20 ans par pure bêtise entretenue par les anathèmes récurrents contre l’énergie nucléaire pour satisfaire de puissants intérêts financiers subventionnés.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/07/432168-pourquoi-l...

FRANCE

Conseil national de la refondation, le nouveau « machin » de Macron

Le « nouveau conseil » du gouvernement Macron II ressemble furieusement à certains autres « coups de comm’ » du gouvernement Macron I.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/07/432185-conseil-na...

État d’urgence : la France plus liberticide que ses voisins

Si l’on compare la France avec d’autres États, on remarquera que les états d’exception instaurés dans les autres d’États peuvent donner des leçons sur les risques de leur banalisation.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/06/08/432131-etat-d-urg...

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L’hôpital public en état d’urgence absolue

Des personnels hospitaliers ont manifesté le 7 juin dans une cinquantaine de villes de France. C’était leur énième protestation contre des conditions de travail sans cesse plus dégradées, des charges de travail accablantes, le manque de personnel, le manque de considération, des rémunérations notoirement insuffisantes… Faute de soignants, des services d’urgence ferment, des interventions chirurgicales sont déprogrammées. Selon l’association Samu-Urgences de France, au moins 120 services ont été forcés de réduire leur activité ces derniers mois.

Laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/lhopital-public-en-etat...

GAFAM

Elon Musk va pouvoir mener sa propre analyse sur les faux comptes Twitter

Le psychodrame entre Twitter et Elon Musk se poursuit inlassablement. Après que l'inénarrable patron de Tesla a proposé son offre de rachat à 44 milliards de dollars en avril, et menacé de rompre l'accord dès la mi-mai à cause de la proportion de faux comptes, le petit oiseau bleu a finalement décidé de faire un pas vers son acquéreur en lui ouvrant les portes vers ses données. Vraisemblablement, il s'agit de lui forcer la main.

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-economie/elon-musk-va-p...

GÉOPOLITIQUE

Ukraine : « l’étrange défaite », le retour

À l’été 40, après l’effondrement français de mai-juin, l’historien Marc Bloch rédigea un ouvrage saisissant intitulé : « l’étrange défaite ». Dans ce qui se voulait la déposition d’un vaincu devant le tribunal de l’Histoire, il analysait les ressorts de la défaite militaire et de l’effondrement brutal de l’État et des institutions de la IIIe République à la suite de l’offensive allemande. Si la société française tout entière en prenait pour son grade, les cibles principales étaient l’État et l’armée. Il pointait en particulier « l’absurdité de notre propagande officielle, son irritant et grossier optimisme, sa timidité et l’impuissance du gouvernement à définir honnêtement ses buts de guerre ». Et l’art inimitable de la défausse qui caractérisait la caste :« Nous venons de subir une incroyable défaite. À qui la faute ? Au régime parlementaire, à la troupe, aux Anglais, à la cinquième colonne, répondent nos généraux. À tout le monde, en somme, sauf à eux. »  La guerre en Ukraine agit comme une démonstration de la permanence de ces tares au sein des élites de notre pays.

Vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/06/ukraine-letrange-defait...

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IMMIGRATION

Salah Abdeslam : pour son avocate, « quelqu’un de très humain, avec qui on peut discuter »…

Olivia Ronen est cette jeune avocate de 31 ans qui a accepté de défendre le terroriste Salah Abdeslam, seul survivant du commando islamiste qui fit 130 morts, le 13 novembre 2015 à Saint-Denis et à Paris. Jusqu’à maintenant, elle était relativement inconnue du grand public. Les médias la qualifiaient de « discrète ». Depuis son passage sur le plateau de Quotidien, lundi 6 juin, elle est désormais assurée d’une certaine célébrité.

Bvoltaire.fr

https://www.bvoltaire.fr/salah-abdeslam-pour-son-avocate-...

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LECTURE

Un numéro hors-série du Monde diplomatique sur l’OTAN

Le mensuel Le Monde diplomatique dont nous vous avons présenté le numéro d’avril 2022 sur le conflit russo-ukrainien, publie des suppléments intitulés Manière de voir, dont la dernière livraison est consacrée entièrement à l’OTAN. Historique, cartes, infographies à l’appui. Nous résumons quelques articles, mais le supplément mérite plus qu’un simple résumé.

Ojim.fr

https://www.ojim.fr/monde-diplomatique-otan-hors-serie/?u...

MONDIALISME/BIOTERRORISME/DICTATURE

La grande Réinitialisation passe par la grande Dépossession commencée il y a des décennies !

Planète finance prépare les esprits au scénario apocalyptique qui est intimement lié au great reset de Klaus Schwab. Pour mettre en place le nouveau paradigme cryptomonétaire, il faut faire table rase de l’ancien. Cela semble évident n’est-ce pas ? Voici donc le patron de JP Morgan en envoyé spécial auprès du grand public, à l’image de Bill Gates, le grand spécialiste des virus ou de Klaus Schwab porteur de la bonne parole transhumaniste.

Le blog de Liliane Held Khawan

https://lilianeheldkhawam.com/2022/06/06/la-grande-reinit...

OTAN

OTAN, reprends ton vol !

Foin de cette « mort cérébrale » que le président Macron promettait en 2019 à l’Alliance transatlantique. Envolés les désobligeants « Otan en emporte le vent », « Otan, suspends ton vol »… Voici l’OTAN revigorée, ressuscitée, et en partie réunifiée, retrouvant un ennemi à l’ancienne, nucléaire inclus, en la personne du tsar de toutes les Russies, auréolé de son génial concept « d’opération spéciale » en Ukraine, en passe de bousculer la géopolitique mondiale. Bon petit soldat, la France semble y trouver son compte, délaissant les sables brûlants du Sahel pour regarder vers les montagnes et plaines froides de l’Est.

Blog.mondediplo.net

https://blog.mondediplo.net/otan-reprends-ton-vol

La Turquie ébranle l'OTAN

La relation de la Turquie avec l'OTAN met en évidence l'incompatibilité entre la préservation de sa souveraineté et le fait d'être un allié des États-Unis.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/05/l...

RÉFLEXIONS

Oui, ma petite-fille est trans — et autres slogans officiels

Chacun fait ce qu’il veut derrière la porte de son domicile. Homosexuels des deux rives et autres LGBT++ ont les mêmes droits que tous les citoyens français. De là à en faire une campagne officielle patronnée par le ministère de la Santé…

Causeur.fr

https://www.causeur.fr/oui-ma-petite-fille-est-trans-sant...

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Les services secrets russes

Encore un livre sur l’espionnage par les sbires du Kremlin ? Oui, mais un très bon livre. Cet ouvrage doit être recommandé aux néophytes qui souhaitent acquérir d’emblée une vue synthétique des activités et des méthodes des services russes et soviétiques d’hier et d’aujourd’hui. Andreï Kozovoï nous offre en effet un panorama des principales actions et affaires connues, replacées avec soin dans leur contexte géopolitique, ainsi qu’une analyse fine des mécanismes de l’espionnage « russoviétique » dirigé contre l’Occident, centre de gravité des préoccupations de Moscou.

revueconflits.com

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

Pourquoi l’Office parlementaire chargé d’enquêter sur les effets secondaires des vaccins Covid ne rend t-il pas publics tous ses débats ?

Le 24 mai dernier, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques tenait une audition publique de clôture de ses travaux « sur les effets secondaires des vaccins contre la Covid-19 et le fonctionnement du système français de pharmacovigilance ». Derrière l’apparente publicité des débats, l’Office a en réalité rendu invisibles certaines interventions portant sur les effets secondaires des vaccins contre le covid-19.

Tribune envoyée par Laurent Mucchielli

"Il y a des pics de mortalité énormes dans les trois premières semaines après la vaccination" Dr Martin Zizi (Partie 2)

Dans cette seconde partie d’émission — la première ayant porté sur la variole su singe — le professeur Martin Zizi, ancien directeur épidémiologique au sein du département de la Défense belge, fait le bilan de la première année de campagne de vaccination contre le Covid-19 en population générale. Une vaccination dont il rappelle qu’elle ne prévient ni de la contamination ni de la transmission.

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/dr-marti...

Omicron et vaccins : l’échec.

Je ne sais pas si ceux qui défendent la vaccination le reconnaîtront un jour, mais avec omicron, c’est l’échec total. Ces 6 derniers mois ont vu plus de la moitié du globe vaccinée, et le monde a connu la plus forte vague de covid depuis 2 ans. De plus ce ne sont pas les pays les plus vaccinés qui sont les mieux protégés, mais l’inverse. Il faut ouvrir les yeux.

Covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/06/09/omicron-et-vaccin...

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La Commission européenne prolonge le passe sanitaire sans débat parlementaire

Le Courrier des Stratèges s'est rendu à Strasbourg, au Parlement européen, à l'invitation de la députée Virginie Joron, qui s'est illustrée par sa résistance à la dictature sanitaire. La biostaticienne Christine Cotton, auteure d'études de référence sur le vaccin Pfizer était également présente pour nous éclairer sur les dessous de l'actualité. Nous vous proposons une série de quatre tables rondes sur ces sujets de COVID et de vaccination pour mieux comprendre les événements des prochaines semaines. Le premier épisode est consacré à la prorogation du passe sanitaire dans débat parlementaire par la Commission européenne.

Lecourrierdesstrateges.fr

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/06/07/la-commissio...

La lutte contre le Covid-19 a révélé la face autoritaire du libéralisme

Le recours à des mesures exceptionnelles, la prise de contrôle temporaire par l’exécutif de tous les leviers du pouvoir pour affronter une crise, tout cela n’a rien de nouveau. Le problème est que « l’état d’urgence » est en passe de devenir une norme dans les démocraties occidentales. Un langage guerrier est couramment utilisé pour des sujets qui relèvent de la politique courante. Ces soixante dernières années, rappelle Andrew Crawford pour UnHerd (voir son essai en lien), les gouvernements américains ont déclaré une succession de « guerres » : contre la drogue, le terrorisme, le Covid, la désinformation et « l’extrémisme ». Emmanuel Macron lui-même a fait appel au même vocabulaire martial : « Nous sommes en guerre ».

laselectiondujour.com

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Le traité de l’OMS sur les pandémies, un projet “liberticide et anti-démocratique“ décortiqué par l'Alliance internationale pour la justice et la démocratie

Le 28 mai, jour de clôture de la 75e Assemblée mondiale de la santé, grand-messe annuelle qui a rassemblé à partir du 22 mai les 194 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève en vue de décider de sa politique, l'Alliance internationale pour la justice et la démocratie a organisé au Club de la presse de Genève une conférence de presse intitulée "La centralisation du pouvoir dans les mains de l'OMS menace la démocratie". Retransmise sur le site Internet de l’association Children’s Health Defense, fondée par l’avocat Robert Kennedy Jr., l’objectif de l’évènement visait à sonner l’alerte sur les amendements au règlement sanitaire international (RSI) de l’OMS proposés par Washington, pour l’instant rejetés, et sur le "traité sur les pandémies" en cours d’élaboration par l’institution.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-monde/le-traite-de-l-...

UKRAINE

Donbass : une défaite ukrainienne prévisible

« […] Du côté ukrainien, et pour le malheur des soldats, ce sont des communicants qui prennent les décisions avec pour seul objectif de vendre un récit aux opinions occidentales. Le problème c’est que quoiqu’en dise BHL vantant sur BFM « le moral d’acier » des troupes de Kiev, l’artillerie ça tue les soldats et ça fait gagner la guerre. Nous avons donc été confrontés depuis le 24 février à des rodomontades ineptes. Malheureusement relayées par des journalistes incompétents et dévoyés, des experts militaires stipendiés, et des dirigeants politiques abrutis. Nous avons essayé de notre côté de garder notre sang-froid et de fournir quelques explications à partir de l’analyse du réel. Nous avons bien fait car aujourd’hui, le ton change peu à peu, puisque l’analyse de la situation sur le terrain fait apparaître que la bataille décisive pour le Donbass va probablement sceller le sort de la guerre en faveur de la Russie et des Républiques populaires du Donbass. »  Régis de Castelnau.

Vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/06/donbass-une-defaite-ukr...

UNION EUROPÉENNE

Embargo pétrolier de l'UE : se tirer une balle dans le genou (ou un peu plus haut)

Après un mois d'âpres négociations, l'UE s'est mise d'accord sur un mini-embargo pétrolier contre la Russie. Toutefois, l'embargo risque de toucher les citoyens de l'UE bien plus durement que la Russie.

euro-synergies.hautetfort.com

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Pour illustrer “l’art de vivre à l’européenne” dans une brochure pédagogique à destination des ados, la Commission européenne inclut une jeune femme voilée

Brochure officielle publiée le 31 mai 2022.

Fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2022/06/06/pour-illustrer-lart-...

La malédiction de l'hypocrisie de gauche ou comment les pacifistes sont devenus des bellicistes

C'est ainsi que les va-t-en-guerre de gauche, tout comme les anglo-américains qui haïssent les Russes, s'avèrent être la véritable grande menace pour la paix mondiale. Bien entendu, cela ne change rien au fait que Vladimir Poutine et la Russie ont déclenché une guerre d'agression que rien ne justifie au regard du droit international. Néanmoins, les négociations restent le seul moyen d'y mettre fin. Et pour cela, il faudra offrir à Poutine un scénario de sortie. La soif de guerre, hypocritement déguisée en défense des "valeurs occidentales", comme le fait actuellement la gauche, rendra impossible la fin de la guerre et une solution pacifique.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/06/04/l...

La Commission européenne propose d'”attirer les compétences et les talents vers l’UE”, en particulier “les talents d’Afrique du Nord”

Des documents officiels !

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2022/06/09/la-commission-europe...

samedi, 11 juin 2022

Ces dépenses inutiles

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Ces dépenses inutiles

par Georges FELTIN-TRACOL

Ce dimanche 12 juin, plus de 48 millions et demi de Français s’apprêtent à élire une nouvelle Assemblée nationale. La campagne a été d’un grand ennui. L’abstention risque d’être élevée. Le système médiatique hexagonal préfère disserter sur les maux de la société étatsunienne ou sur le jubilé de la reine d’Angleterre plutôt que de débattre des problèmes français parmi lesquels la question lancinante de la dette publique. Il y a quinze ans, le Premier ministre de Nicolas Sarközy, François Fillon, déclarait gouverner « un État en faillite ».

Cette faillite n’est pas que financière; elle est systémique. Les exemples abondent. C’est le cas du maintien de l’ordre et de la sécurité publique le 28 mai dernier au Stade de France à l’occasion de la finale de la Ligue des champions, ou intellectuelle avec l’effondrement du niveau scolaire, de la crèche jusqu’à l’université. Malgré les dénégations répétées du gouvernement, taxes et impôts vont s’accroître sur les catégories moyennes laborieuses, accélérant ainsi leur déclassement social. Désormais averti, le Régime macronien fera tout pour écraser dans l’œuf une nouvelle fronde ou jacquerie populaire semblable aux « Gilets jaunes ». Les citoyens français vont devenir plus que jamais les vaches à lait du Système parce qu’il faut rembourser les dettes de la ploutocratie internationale.

Avant d’augmenter la pression fiscale, il est encore possible de réaliser des économies en supprimant des dépenses inutiles. Outre le gisement de l’immigration, d’autres secteurs mériteraient une diète sévère. Chaque année, la Cour des comptes publie un rapport qui mentionne les délires des collectivités territoriales (des ronds-points dispendieux ici, un pont inachevé là) et de l’État, piètre administrateur de ses biens immobiliers. Ce texte annuel ravit des journalistes dont les plus serviles pourfendent sans répit toute intervention publique. Le document ne s’attarde pourtant pas sur trois grandes gabegies permanentes.

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On a tendance à considérer la médiacratie comme un quatrième pouvoir qui influence l’autorité judiciaire, menace le législatif et s’offre à l’exécutif. C’est une liberté fictive, car, en France, la presse procède du pouvoir politique. Huguenot converti au catholicisme, le médecin du roi Louis XIII, Théophraste Renaudot (1586 – 1653), édite un hebdomadaire de quatre pages tous les samedis, La Gazette. Avant même son lancement en 1631, le journal bénéficie du soutien déterminant du Principal ministre du roi, le cardinal de Richelieu. Cette dépendance congénitale perdure encore. Les rares enquêtes sur les aides étatiques à la presse les chiffrent à un montant d’environ un milliard huit cents millions d’euros. En 2010, la loi de finance attribue une manne de 437 millions d’euros. À cette somme rondelette s’ajoutent des aides indirectes (environ vingt millions), des dispositifs personnels aux journalistes (encore vingt millions) et d’autres appréciables financements. Le lamentable quotidien communiste L’Humanité survit grâce à ces scandaleuses perfusions financières… La presse officielle n’informe pas ses lecteurs; elle n’en a pas ! Elle travaille l’opinion pour le régime en place ! D’où un conformisme moutonnier outrancier qu’on retrouve en Belgique et en Allemagne.

Le deuxième domaine reste un univers obscur difficilement observable : le financement public des formations syndicales s’élèverait à une centaine de millions par an de la part de l’État, sans compter les subventions données par les communes, les départements, les régions et les entreprises publiques, privées et parapubliques. Des lois prises en 2008 et modifiées en 2014 maintiennent une opacité certaine. Il est surprenant que la CGT ou Solidaires – SUD, ces contestataires de pacotille de l’« ordre établi » libéral – bourgeois, vivent des subsides que leur versent diverses institutions soi-disant rétives au syndicalisme supposé révolutionnaire. Il y a bien longtemps que les responsables syndicalistes côtoient les hiérarques d’entreprises transnationales aux dîners mensuels du Siècle au mépris de la Charte d’Amiens d’inspiration anarcho-syndicaliste de 1906. Un vrai syndicat ne doit-il pas compter que sur  ses seuls adhérents et cotisants ? Ces millions d’euros seraient bien mieux employés dans l’investissement des hôpitaux ou la rénovation des infrastructures de circulation.

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Un troisième gisement d’économie concerne le financement public des partis politiques régi par les lois de 1988, de 1990, de 1995, de 2000 et de 2017. Un Français ne peut donner aux partis de son choix qu’un maximum de 7500 euros par an. Le fonctionnement de la partitocratie en place dans l’Hexagone depuis les années mitterrandiennes bénéficie surtout d’un versement annuel. Cette somme se fonde sur les seuls résultats aux élections législatives. Toute formation politique qui sollicite un financement public doit présenter un minimum de cinquante candidats qui recueillent au moins 1 % des suffrages. Chaque vote représente un euro soixante-quatre. Si le parti a des députés et des sénateurs, il reçoit encore plus d’argent. Un député élu lui apporte 37.400 euros. N’y a-t-il pas là un véritable traitement discriminatoire? En 2022, ce financement s’élevait à 68 millions d’euros dont plus de 20 millions pour La République en marche ! Cela n’empêche pas que de nombreux partis tels le Rétrécissement népotique (RN) soient fortement endettés tout en s’indignant de la dette française.

Le financement public des syndicats et des partis politiques constitue une honte nationale. S’il est inadmissible qu’un parti puisse bénéficier d’aide financière d’une personne morale, l’État n’a pas à payer indirectement les permanents. Syndicats et partis devraient subvenir à leurs besoins par leurs seuls moyens, c’est-à-dire les cotisations, les ventes de produits dérivés et les dons défiscalisés à 66 %. Plutôt que de gaspiller un « pognon de dingue », l’État devrait cesser au plus tôt tout financement public. En revanche, il prendrait sur lui l’impression des bulletins de tous les candidats inscrits, de leurs affiches électorales et de leurs professions de foi. Est-il en effet acceptable de devoir imprimer un bulletin de vote sur un papier qui ne correspond pas à celui prévu par le code électoral de 70 grammes au mètre carré  impossible à trouver sur le marché ? Il importe de respecter d’autres contraintes comme utiliser un papier blanc de format A4 ou une police de caractère identique avec le risque que le président du bureau de vote l’invalide finalement.

La partitocratie hexagonale agit en parasite aux dépens des véritables forces vives productrices de la France. Bien gérer l’argent des contribuables n’est pas une vertu libérale. C’est une action de bon sens, ce bon sens que les Français semblent avoir perdu...     

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 36, mise en ligne le 7 juin 2022 sur Radio Méridien Zéro.

vendredi, 10 juin 2022

Conflit ukrainien: un champ d'expérimentation pour de nouvelles armes américaines?

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Conflit ukrainien: un champ d'expérimentation pour de nouvelles armes américaines?

Erich Körner-Lakatos

Source: https://zurzeit.at/index.php/ukraine-konflikt-experimentierfeld-fuer-neue-us-waffen/

Washington aide Kiev, mais au compte-gouttes

Les observateurs intéressés ont de plus en plus l'impression que les Etats-Unis - ou plus précisément leur complexe militaro-industriel (© Dwight Eisenhower) - considèrent le conflit en Ukraine comme un laboratoire pour tester l'efficacité de leurs différentes armes dans des conditions aussi proches que possible de la guerre.

L'exemple historique est la guerre civile espagnole (1936-1939), où la Russie soviétique et le Reich allemand ont tous deux utilisé leurs armes ultramodernes pour l'époque afin de tester leur efficacité au combat, en quelque sorte dans des conditions de temps réel. Citons par exemple le char russe T-26 et le bombardier en piqué allemand Ju-87 (Stuka), ainsi que le canon de DCA de 88 mm. Ce dernier est ensuite utilisé - une autre innovation ! - par l'Afrikakorps allemand dans le combat terrestre contre les chars.

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Le 1er juin, Washington a annoncé qu'il fournissait désormais aux Ukrainiens des lance-roquettes multiples M142 Himars (automoteurs mais non blindés). Il s'agit du plus efficace des trois types d'artillerie fournis à Kiev par les Américains.

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Jusqu'à présent, quatre-vingt-dix M777 (ci-dessus) ont été mis à la disposition des troupes de Zelenski. Il s'agit d'obusiers non blindés tirés par des tracteurs, dont les munitions standard peuvent neutraliser des cibles jusqu'à 25 km de distance, voire 40 km avec des munitions spéciales. Les obusiers, comme les canons, peuvent également neutraliser des cibles ennemies en tir direct (tir à plat), mais seulement à une distance plus courte. Il est également prévu d'envoyer des obusiers blindés M109, dont la portée est comparable à celle de l'obusier M777.

Toutefois, les lance-roquettes M142 Himars sont beaucoup plus efficaces et permettent d'attaquer des objets ennemis à une distance comprise entre 40 et 75 km. "Himars" signifie "High Mobility Artillery Rocket System" (système de roquettes d'artillerie à haute mobilité). Six missiles d'artillerie guidés avec précision par satellite peuvent être tirés par l'engin. Les forces de Zelenski disposeront ainsi à l'avenir d'une arme équivalente au lance-roquettes multiple russe BM-30 Smertch (Tornado) (ci-dessous), capable de couvrir des distances allant jusqu'à 70 km.

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Le lance-roquettes M142 Himars est moins destiné à fournir un appui-feu immédiat aux unités de combat sur le terrain qu'à neutraliser les pièces d'artillerie ennemies positionnées plus en arrière (tir de contre-batterie). Mais surtout, un lanceur M142 peut agir dans la profondeur de l'espace ennemi, détruisant ainsi des cibles logistiques (bases de ravitaillement en nourriture, armes et munitions) ou des bases d'engins de combat et d'hélicoptères.

Pour l'instant, les experts militaires américains semblent vouloir observer les effets du lanceur en utilisant des munitions standard. L'étape suivante pourrait être l'utilisation de munitions dites "Atacms"." Atacms" est l'abréviation de "Army Tactical Missile System". Ces munitions spéciales sont actuellement refusées aux Ukrainiens, et Kiev n'est pas autorisé à tirer sur des cibles en Russie, c'est-à-dire de l'autre côté de la frontière, avec des armes américaines.

Pourtant, cela aurait des conséquences durables. Les missiles Atacms à courte portée, tirés par le lanceur M142 Himars, peuvent être utilisés contre des cibles situées à une distance de trois cents kilomètres (soit la distance entre Vienne et Salzbourg). De nombreuses unités de ravitaillement russes se trouvent entre cent et deux cents kilomètres en arrière de la ligne de front respective.

Depuis l'est de l'Ukraine, la région de Belgorod, où des unités de combat russes sont formées en masse et prêtes à être déployées sur le front, et les aérodromes militaires tels que la base aérienne de Voronej, d'où décollent les bombardiers Su-34 pour les missions au-dessus de l'Ukraine, se trouvent dans le rayon d'action potentiel des armes Atacms. Il y a aussi l'aéroport de Szhcha, près de la frontière orientale de la Biélorussie.

Vladimir Poutine ne reste pas inactif pour autant. L'armée russe a déjà commencé à cibler les voies de transport par lesquelles les nouvelles armes sont livrées depuis l'Ouest, c'est-à-dire principalement les lignes de chemin de fer à partir de la frontière occidentale de l'Ukraine. Une grande partie des lance-roquettes M142 pourrait également être victime de ces contre-attaques. M. Zelenski ne devrait donc pas se réjouir trop vite.

Anarchie au Royaume-Uni: Boris Johnson sur le point de tomber

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Anarchie au Royaume-Uni: Boris Johnson sur le point de tomber

Par Wolfgang Eggert

Source: https://www.compact-online.de/anarchy-in-the-uk-boris-johnson-vor-dem-fall/?mc_cid=4c30a4c7c2&mc_eid=128c71e308

Cover_COMPACT_2022_06_shop.jpgLe Premier ministre britannique a été victime d'un vote de défiance. Qu'est-ce qui se cache réellement derrière tout cela - et qu'arrivera-t-il ou qui viendra après Boris-Brexit ? La ministre des Affaires étrangères Liz Truss est pressentie pour lui succéder. Nous dressons le portrait de cette figure de la ligne dure russe dans le numéro de juin de COMPACT, que vous pouvez commander ici: https://www.compact-shop.de/shop/compact-magazin/compact-6-2022-gruene-im-krieg/.

Le disque punk par excellence - Never Mind the Bollocks ("Oublie les C*** à l'air") - est sorti en 1977 pour le 25e anniversaire de l'accession au trône de la reine d'Angleterre. Avec des chansons comme l'ironique "God save the Queen" ou "Anarchy in the UK". Tout le monde pensait que les interprètes - les Sex Pistols - étaient des gauchistes. Et c'était sans doute le cas. À l'époque en tout cas.

Aujourd'hui, alors que la Queen fête une fois de plus son anniversaire, le chanteur John Lydon, alias Jonny Rotten, a fait savoir que la révolte contre "le haut" ou "le système" n'existait plus que du côté de la droite. L'homme ne se soucie toutefois pas de ce décalage. Il reste fidèle à lui-même. Et à sa coiffure, qui donne l'impression qu'il vient de se faire sécher les cheveux fraîchement lavés sur un bateau de pêche au milieu de la mer du Nord.

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Ce n'est pas la seule raison pour laquelle Lydon ressemble au Premier ministre anarchique de son pays. Le 6 juin, Boris Johnson a dû faire face à un vote de défiance interne à son parti. Le "partygate" aurait été l'élément déclencheur: Plus d'une douzaine de festivités, longtemps vendues par Johnson comme des "réunions de travail", ont eu lieu au 10 Downing Street - alors que l'élite politique avait envoyé le reste du pays dans son bureau à domicile dans un isolement confinatoire et monacal pour cause de Corona.

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Des photos prises à la sauvette ont fait le tour du monde. On y voyait des tables de bureau décorées de confettis et de serpentins, sur lesquelles étaient posées des boissons alcoolisées, avec en arrière-plan le Premier ministre éméché essayant de nouer sa cravate.

Ne vous y trompez pas. Ce procédé, ou plus exactement ces procédés, ne sont pas de nature à créer un fossé entre le peuple et les dirigeants de l'île. Bien au contraire. Tout Anglais s'y reconnaît: les hommes, comme - particularité européenne - les femmes d'ailleurs, se lâchent quand on le leur permet.

Si c'est interdit, c'est encore mieux: c'est pourquoi les images du ministre britannique de la Santé Matt Hancock, qui, marié et annonçant chaque jour de nouvelles règles de distance, embrassait sa secrétaire avec la langue dans le couloir du bureau, capturées en secret puis publiées, n'ont pu susciter qu'admiration et jalousie au pays de la bière chaude.

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Malgré cela, le Premier ministre, qui planait au-dessus de tout, a été conduit par des rabat-joie devant l'échafaud moral de son parti, pour y être renvoyé et envoyé dans le désert "par manque de moralité et de crédibilité" (comme si les politiciens dits démocratiques n'avaient jamais possédé aucune de ces deux qualités).

Une vengeance tardive

Il n'est pas nécessaire d'être très malin pour découvrir qui étaient les instigateurs de ce théâtre et de quoi il s'agissait réellement : La véritable toile de fond est - toujours - le Brexit, qui a considérablement entamé l'existence du royaume. L'Irlande du Nord et l'Écosse sont sur le point de quitter le Royaume-Uni, avec l'aide de l'UE, qui devrait également avoir de nombreux acteurs de la presse britannique sur ses listes de paie.

Ce qui explique que les journalistes mentent sur ce même vote de défiance, comme ils l'ont toujours fait. De même que les arguments sur la nécessité du vote étaient mensongers, l'analyse du résultat des élections peut également être considérée comme tirée par les cheveux.

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Oui, il est vrai que si l'on demande à un groupe politique s'il apprécie le président, 40% de "non" sont un désaveu. Mais il serait faux de conclure, comme l'ont fait les médias, que Johnson a perdu la confiance de son propre camp.

En réalité, c'est plutôt le contraire qui s'est produit: lorsque Boris Brexit a été soumis au vote des Tories, ce sont même des députés moins "conservateurs" qui ont voté pour lui - non pas parce qu'il était trop conservateur pour eux, mais tout simplement parce qu'il voulait répondre au souhait de son peuple de quitter l'UE.

De ce point de vue, Johnson a même réussi à gagner quelques voix dans les rangs de son parti, soudoyé par les lobbyistes (on pense involontairement à Trump et aux républicains américains). Le fait qu'il ait réussi, en passant outre la couche sociale éloignée de Whitehall, à servir aux Tories dans les urnes le meilleur résultat électoral de mémoire d'homme - c'est cadeau !

Conséquences géopolitiques

Reste la question de savoir ce que l'on souhaite à cet homme, à ce pays... et, d'un point de vue allemand, à soi-même.

Il y a plusieurs réponses à cette question, qui sont tout à fait contradictoires :

    1) Pour sa position d'incitation à la guerre dans le conflit ukrainien, cet homme devrait partir ; et le plus vite possible, car il risque la guerre nucléaire, après laquelle notre continent aurait (encore !) l'air pire que la coiffure du Premier ministre anglais aujourd'hui déjà. Tant les Britanniques que les Européens continentaux peuvent - et même doivent ! - penser ainsi s'ils ont encore un peu de bon sens.

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Mais les deux parties devraient maintenant

  1. 2) en ce qui concerne l'UE, croiser les doigts pour que Boris puisse continuer à se débattre aussi longtemps que possible. Les Britanniques peuvent le faire dans l'espoir que l'île, libérée de l'étau bruxellois, ne sera pas entraînée dans la chute du continent ou qu'elle pourra - déjà avant - reconquérir davantage de libertés nationales ; les Européens de l'UE, en particulier ceux de Paris et de Berlin, devraient également se réjouir d'une nouvelle dérive de l'ancienne Grande-Bretagne, car un retour de Londres compliquerait à nouveau le transfert de pouvoir vers l'Allemagne et la France - et donc la ligne géopolitique.

Le vote de défiance semble maintenant tout droit imposé par le continent, de sorte que l'on peut se demander s'il y a encore ici (chez "nous") des romantiques désespérés qui veulent ramener les Britanniques dans le bateau ? Ou s'agit-il seulement d'une punition au vu et au su de tous, afin que les éventuels sortants puissent voir ce qui les attend si, un jour, ils abandonnent Bruxelles - et deviennent "bornés" ?

C'est dans ce dernier groupe que l'on peut trouver un certain nombre de représentants du Grand Jeu qui peuvent encore considérer comme "historique" la lutte pour le globe (qui ne peut être menée que dans le cadre de grandes alliances). Ils savent à quel point Britannia a joué un rôle hostile à l'Europe pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale.

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Et qui, dans un certain esprit de revanche territoriale, souhaitent aux Lords et aux Dames, en plus d'une nourriture médiocre et de coups de soleil sévères, que Boris Johnson continue à les harceler. Car lui, et lui seul, peut poursuivre le Brexit avec suffisamment de courage pour que la fédéralisation naissante du Royaume-Uni (c'est-à-dire la souverainisation de l'Écosse et de l'Irlande du Nord sous le drapeau européen) soit menée à bien.

Qui succèdera à Boris-Brexit ?

Pendant ce temps, dans les médias britanniques, les journalistes et les soi-disant experts férus de l'UE et/ou du Nouvel Ordre Mondial discutent de l'impact du vote précédent. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à dire que Boris "est fini". Presque personne ne lui accorde plus d'une année de survie politique. Presque tout le monde, y compris Nigel Farage, s'attend à une débâcle électorale conservatrice dans le cas contraire. La question est de savoir qui les Tories veulent mettre en avant comme candidat de remplacement pour éviter un tel désastre.

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Les patriotes allemands, du moins ceux qui sont prêts et capables de penser leurs rêves politiques "à l'anglaise" - un défi de taille, il est vrai -, peuvent souhaiter Jacob Rees-Mogg (foto), ministre du Brexit enrichi par la Bourse dans le cabinet Johnson, une caricature de l'Angleterre d'avant-hier dans sa présentation et son apparence. L'effet serait une dérive immédiate de l'île vers l'Atlantique, ce qui, du point de vue local, n'est pas la pire des solutions.

Mais il est plus probable que l'intronisation d'un "candidat du centre", que l'establishment du vieux parti croit capable de réconcilier les camps, un candidat qui laisse les Saxons pêcheurs poser à nouveau leurs filets dans le reste de l'Europe. Que Dieu lui-même nous en préserve !

Dans le numéro de juin de COMPACT, dont le thème principal est "Les Verts en guerre", nous montrons comment l'ancien parti pour la paix se plaît à être le moteur d'un échange de coups nucléaires. Baerbock, Habeck, Hofreiter & Co. mènent leur combat sur deux fronts : à l'extérieur contre la Russie, à l'intérieur contre leur propre peuple. Commandez ici - ou abonnez-vous dès maintenant avec ce numéro (https://www.compact-shop.de/shop/compact-magazin/compact-6-2022-gruene-im-krieg/ ).

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jeudi, 09 juin 2022

La dimension religieuse de la guerre en Ukraine

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La dimension religieuse de la guerre en Ukraine

Par Silvia Palacios et Lorenzo Carrasco

Source: https://jornalpurosangue.com/2022/05/31/a-dimensao-religi...

Au-delà des implications militaires et géo-économiques évidentes, la guerre en Ukraineprésente un aspect plus profond, culturel et spirituel, un domaine qui a prospéré dans la reconstruction de la Russie, accompagnant sa renaissance chrétienne après la désintégration de l'Union soviétique.

Depuis le début du conflit, pour sa simple défense des valeurs chrétiennes, le patriarche de Moscou et de toute la Russie, Cyrille Ier, a été placé au centre d'une féroce campagne internationale orchestrée par les hautes sphères du pouvoir anglo-américain, notamment le Conseil œcuménique des Églises (COE), également connu sous le surnom d'"ONU des Églises", exigeant l'expulsion du chef religieux de cet organisme. Incapable de prendre des mesures positives pour arrêter la guerre, l'ONU se dirige vers l'obsolescence et on peut en dire autant du COE.

Après la chute du mur de Berlin en novembre 1988, au lieu d'accueillir et de collaborer avec un pays sortant pacifiquement du communisme, les puissances occidentales ont tenté d'ériger un autre mur, cette fois conçu pour contenir la Russie, en la traitant comme une "station-service dotée d'armes nucléaires". Du point de vue de l'hégémonisme, cela signifiait la désigner comme un simple fournisseur de matières premières, en particulier d'énergie, obligé de se plier sans condition aux règles des "valeurs occidentales" de plus en plus éloignées de leurs racines culturelles chrétiennes.

Adhérer à l'agenda LGBT, au néo-malthusianisme et à l'idéologie du genre, est devenu le passeport pour entrer dans la civilisation européenne. Mais si cette idéologie déformée est ancrée dans les sièges de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l'Union européenne (UE) à Bruxelles, elle ne représente pas le sentiment profond des nations du Vieux Continent et n'est pas non plus partagée par la tradition russe, qui rend des hommages très spécifiques à la patrie, à la famille et à la religion.

Ainsi, faire de la renaissance culturelle et spirituelle de la nation slave un objectif national se heurte évidemment à l'apostasie européenne, à laquelle le président Vladimir Poutine et d'autres membres de son cabinet, ainsi qu'une grande partie de l'élite pensante du pays, se sont publiquement confrontés à plusieurs reprises.

Le sentiment national qui imprègne la population russe a été exprimé par Nikolai Patrushev, secrétaire général du Conseil de sécurité nationale de Russie, dans une interview accordée au journal officiel Rossyiskaya Gazeta le 29 avril :

"(...) A cet égard, la Russie a choisi la voie de la protection intégrale de sa souveraineté, de la défense ferme des intérêts nationaux, de l'identité culturelle et spirituelle, des valeurs traditionnelles et de la mémoire historique.

"Nos valeurs spirituelles et morales nous permettent de rester nous-mêmes, d'être honnêtes avec nos ancêtres, de préserver l'individu, la société et l'État. Les Européens, par exemple, ont fait un choix différent. Ils ont adopté des valeurs dites libérales, alors qu'en réalité elles sont néo-libérales. Ils favorisent la priorité du privé sur le public, l'individualisme qui supprime l'amour de la patrie et la disparition progressive de l'État. Il est désormais évident qu'avec une telle doctrine, l'Europe et la civilisation européenne n'ont aucun avenir. Apparemment, ils répéteront les leçons qu'ils n'ont pas encore apprises."

Le phénomène historique de la négation de ces splendides racines est typique de la décadence civilisationnelle et marque la distinction entre civilisation et culture. L'Europe et les États-Unis sont riches et civilisés, mais avec des cultures décadentes, car la culture présuppose l'exercice de valeurs de transcendance, dans la compréhension que la prospérité et le progrès économique - aujourd'hui en déclin - ne sont pas les seules causes du bonheur.

Lorsque Poutine a ordonné le début des opérations militaires en Ukraine, il savait, avec les dirigeants politico-militaires et religieux russes, qu'il donnait un "coup de pied dans la table" de l'ordre hégémonique euro-atlantique, qui a converti l'Ukraine, depuis le coup d'État de 2014, en un bélier contre la sécurité territoriale russe.

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D'autre part, la plupart des dirigeants européens, qui sont les figurants dans une comédie bouffonne dirigée depuis Bruxelles et Washington, savent qu'une victoire russe en Ukraine signifierait la fin de l'utopie mondiale entretenue depuis la naissance de l'Establishment anglo-américain, lors des conférences de paix de Paris en 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale. Sans entrer dans le sujet pour le moment, les conséquences de ces accords pour l'Europe sont connues.

Le Conseil Œcuménique des Églises (COE)

Des années plus tard, cette utopie d'un gouvernement mondial s'est concrétisée et, entre autres, en 1937, des personnalités prestigieuses du pouvoir anglo-américain ont fondé le Conseil œcuménique des Églises (COE) pour stimuler le dialogue interreligieux d'une manière si pâle qu'elle ouvre la porte à une vague interprétation d'un nécessaire œcuménisme. Parmi ses fondateurs figurent John Foster Dulles, futur secrétaire d'État américain et agent de la guerre froide, et le Britannique Philip Kerr, Lord Lothian, qui a qualifié l'État souverain d'"instance démoniaque", à l'origine de guerres et de conflits.

Depuis lors, le COE s'est consacré à la promotion et au soutien vigoureux de causes séculières compatibles avec un corps de doctrine relativiste, à la limite de l'absurde avec la postmodernité, dont les objectifs sont de déstabiliser, de subvertir et de démembrer les États nationaux souverains. En substance, leur mission consiste à consolider les structures gouvernementales du "One World" mondialiste, puisque le nationalisme est, selon eux, la principale cause des guerres. Ce n'est pas un hasard si, en Europe, le terme "nationalisme" est devenu presque synonyme de nazisme et que tous ceux qui s'opposent à ce programme "politiquement correct" sont volontiers qualifiés d'ultra-droitiers et essuient d'autres épithètes insultantes.

La vaste structure du COE lui permet d'être un contributeur précieux à la guerre culturelle menée dans le monde libéral occidental pour noyer la société dans l'hédonisme radical, la disparition de la famille naturelle, l'agenda "identitaire", le mouvement "woke", le transhumanisme et d'autres agendas créés par les oligarchies transnationales.

Inquisition contre le patriarche Cyril I

Le 7 mars, le patriarche Cyrille Ier a prononcé un sermon sans ménagement qui a eu un grand retentissement international, évoquant le fait que la charte d'admission au monde occidental libéral exige la reddition à un système de convictions aux antipodes du christianisme, dont les manifestations sont accueillies en fanfare, comme dans les manifestations du mouvement LGBT+ et autres.

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Une autre homélie de Cyrille Ier, commentée dans AsiaNews le 27 avril, illustre sa lutte contre ce qu'il décrit comme des "contre-valeurs" occidentales. Dans la cathédrale historique de l'Assomption, à l'intérieur du Kremlin, il a appelé le peuple à se rassembler autour de "la ville de Moscou, le centre de toutes les Russies" pour se défendre contre "les centres de pouvoir de l'étranger".

Selon lui, le peuple russe doit redécouvrir son unité intérieure, "car seule l'unité fait notre force, et si nous gardons la foi de nos pères dans nos cœurs, alors la Russie sera invincible". Il a ajouté que "la victoire n'est pas toujours celle des armes, mais aussi celle de l'esprit, et beaucoup aujourd'hui voudraient que cet esprit disparaisse". Il a énuméré les tactiques de l'ennemi qui "sème la confusion, crée de nouvelles idoles, attire l'attention sur de nouvelles pseudo-valeurs, pour inverser la dimension de la conscience de l'homme, de cette verticale qui l'unit à Dieu à cette horizontale, sur laquelle sont implantées toutes les exigences de la chair humaine".

Rien de plus illustratif contre le rôle joué par Cyrille Ier et l'Église orthodoxe que deux articles récents publiés par le Financial Times, porte-parole de la City de Londres, dans les éditions des 18 et 19 avril. Les titres respectifs, "L'Église orthodoxe russe donne une légitimité à la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine" et "La 'guerre sainte' du Kremlin contre l'Ukraine", trahissent la crainte que l'exemple d'une Russie défendant les valeurs chrétiennes ne se propage à d'autres pays, dont la Hongrie de Viktor Orbán. Quelques paragraphes donnent une idée de ce sentiment : "L'idée d'une 'guerre sainte' en Europe peut sembler être un retour aux siècles passés. C'est pourtant, en substance, la manière dont l'Église orthodoxe russe et son chef, le patriarche Cyrille de Moscou, ont dépeint l'invasion russe en Ukraine. "Un tel comportement ne montre pas seulement comment l''église et l'État se sont entremêlés dans la Russie de Vladimir Poutine, mais il est également important de comprendre les motivations de la Russie moscovite. Bien qu'elle n'en fasse pas officiellement partie, l'Église orthodoxe russe est devenue un pilier de facto du régime autocratique de Poutine.

"La plupart des paroisses en Ukraine ont choisi de rester soumises au patriarche Cyrille même après 2019 [lorsqu'il y a eu une scission dans l'Église orthodoxe ukrainienne], environ 12.000 paroisses, soit environ un tiers de toutes les paroisses restent sous le contrôle de Moscou. Maintenant, de nombreux partisans del'Eglise de Moscou en Ukraine laissent le patriarche Cyrille en dehors de leurs prières.

"Des centaines de prêtres ukrainiens qui restent formellement membres de l'Église de Moscou ont demandé que le patriarche soit jugé par un tribunal ecclésiastique spéciale pour avoir béni la guerre."

Ajoutant à la vague inquisitoriale, le Financial Times déclare : "Lord Rowan Williams, l'ancien archevêque de Canterbury, après avoir visité l'Ukraine au cours de la deuxième semaine d'avril, a déclaré qu'il y a de 'solides arguments' en faveur de l'expulsion de l'Église russe du Conseil œcuménique des Églises, à moins que le patriarche Cyrille Ier ne condamne le meurtre de membres de son 'propre troupeau'.

Lord Rowan a été le chef spirituel de l'Eglise anglicane entre 2002 et 2012 et est célèbre pour ses sympathies envers les demandes du lobby LGBT au sein de l'Église d'Angleterre. Cette déviation, ainsi que d'autres, a accéléré l'effondrement de cette institution.

D'autre part, encourageant le lynchage du patriarche, le Parlement européen l'a condamné le 7 avril dans une déclaration: "Le rôle du patriarche Cyrille Ier de Moscou, chef de l'Église orthodoxe russe, est condamné pour avoir fourni une justification théologique à la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine ; et loue le courage des 300 prêtres de l'Église orthodoxe russe qui ont signé une lettre condamnant l'agression".

Dans la même veine, aux Etats-Unis, tous les réseaux du COE dans les fondations, les églises et les universités, sont mobilisés pour sanctionner le patriarche. Par exemple, l'Institut Dietrich Bonhoeffer de Washington a alerté ses affiliés, appelant à faire pression pour que, lors de la prochaine assemblée du COE en septembre, l'adhésion de l'Église orthodoxe russe soit annulée ou du moins suspendue indéfiniment, "parce que Cyrille Ier persiste à justifier l'agression de Poutine en qualifiant l'invasion de croisade religieuse".

Le rejet du processus de Bologne et les convulsions idéologiques de l'élite

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Le rejet du processus de Bologne et les convulsions idéologiques de l'élite

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/rejection-bologna-process-and-ideological-convulsions-elite?fbclid=IwAR3e0i0ctc2K_xnV04MyAx2pbVwdyoUSAjQxy83p61YhJbOFtdOayDtS2zM

Parlons du rejet du processus de Bologne [NDLR : Il s'agit du processus de réforme du système d'enseignement supérieur au niveau international, qui a débuté en 1999 à l'Université de Bologne, dont il tire son nom. Cet accord a permis la mise en place d'un système presque unifié de reconnaissance et d'équivalence des qualifications académiques. De nombreux États européens adhèrent au processus, mais depuis trois ans, on assiste à un abandon progressif de la convention]. Le point central est une question de principe. L'introduction du système de Bologne faisait partie d'un projet global : la pleine intégration de la Russie dans le monde global, ce qui signifie l'adoption sans restrictions de toutes les normes et règles de l'Occident. Il ne s'agissait pas seulement d'éducation, mais de la principale stratégie du gouvernement russe depuis 1991. L'adaptation de tous les niveaux de vie - éducation, économie, culture, science, politique, technologie, mode, art, éducation, sports, médias - aux normes de l'Occident moderne était le principal objectif de toutes les réformes. Cela s'appliquait à tout et constituait l'objectif principal des autorités, tant sous Eltsine que sous Poutine. La mise en œuvre du système de Bologne est un élément mineur de cette stratégie globale.

Bien sûr, il y a une différence entre les années 1990 et les années 2000. Sous Eltsine, l'acceptation totale des normes et modèles occidentaux s'accompagnait d'une intégration dans le monde global et d'une volonté de tout sacrifier pour elle, y compris la souveraineté et l'indépendance. La standardisation est donc allée de pair avec la dé-souverainisation.

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Sous Poutine, la souveraineté a été proclamée comme la valeur la plus élevée, mais l'occidentalisation et la standardisation se sont poursuivies. Apparemment, suivant l'exemple de Pierre le Grand, Poutine a décidé d'utiliser la technologie occidentale pour renforcer le pays et, à un moment donné, en s'appuyant sur ces normes empruntées, de frapper un grand coup. Pierre lui-même a ouvert une fenêtre sur l'Europe pour les canons russes. Dans le même temps, Pierre brisait également la tradition russe, alors que Poutine a hérité d'une société dans laquelle la tradition était déjà brisée.

Si l'on accepte l'hypothèse selon laquelle Poutine poursuivait une stratégie consistant à copier le système occidental dans le but de renforcer la souveraineté russe, et il n'y a pas d'autre hypothèse intelligible, alors avec le début de l'OMU est venu le moment de vérité: il était temps de contre-attaquer, l'Occident, qui s'était entêté à essayer de nous arracher l'Ukraine en trompant et en hypnotisant la population naïve de la Petite Russie, était touché. Là encore, il y a un parallèle avec Pierre: celui qu'évoque la bataille de Poltava, modèle que la Russie actuelle s'entête à poursuivre depuis février 2022. Tout s'emboîte.

Cependant, il y a une différence entre le 18ème siècle et le 21ème siècle : la technologie occidentale moderne est inextricablement liée à l'idéologie, la technologie elle-même porte un code clair de globalisme et de libéralisme. Ni les biens ni les objets ne sont idéologiquement neutres, et encore moins les méthodes d'enseignement et les disciplines universitaires, que la Russie actuelle a servilement copiées au cours des 30 dernières années. Au début, c'était un signe de défaite, puis un "plan astucieux" pour se concentrer et se préparer à une attaque en représailles. Maintenant, que faire de ces éléments, technologies et institutions que la Russie a copiés de l'Occident ? Pas seulement le système éducatif, mais tout le reste : les technologies de l'information, les institutions financières, les codes culturels, les mécanismes du marché, la mondialisation de la main-d'œuvre et de l'approvisionnement en énergie, et même la démocratie elle-même, le parlementarisme, les élections, les droits de l'homme, bref, tout...

Après 30 ans de domination de cette stratégie particulière, la Russie n'a rien, ou presque rien, qui lui soit propre. Le système de Bologne n'est qu'un syndrome. Dans ce problème, comme dans un miroir, on peut voir tout le reste.

Alors que faire des normes occidentales dans une situation où l'Occident nous a jetés et où nous devons lui donner une réponse civile globale ?

C'est généralement le principal problème aujourd'hui. Il est devenu si aigu avec le début de l'opération militaire spéciale et, à son tour, notre propre victoire en dépend directement. Après tout, même les relations avec Kiev, malgré toute sa folie depuis Maidan 2014, nous renvoient à ce dilemme.

Moscou insiste : soyez avec nous.

Kiev demande : où allez-vous, car nous pouvons décider d'être avec vous ou de ne pas être avec vous ?

Moscou répond : nous allons vers l'Occident, vers le monde global, et c'est pourquoi nous standardisons tout. Nous avons également introduit le système de Bologne.

Kiev proteste : si vous allez vers l'Ouest, nous y allons aussi, nous sommes plus proches, et maintenant nous aurons, nous aussi, le système de Bologne.

Moscou commence à s'énerver : nous allons vous faire du mal !

Kiev n'abandonne pas et parle de lard, de "héros", de voyages sans visa et... de Bandera.

Nous le savons tous.

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Mais il s'agit de répondre à la question raisonnable de Kiev : où allez-vous ? Si la Russie va à l'Ouest, toutes les autres nations fraternelles sont parfaitement capables de le faire par elles-mêmes, sans elle. Il est assez facile de traduire des manuels et des guides occidentaux de l'anglais ou du chinois en ukrainien, en kazakh, en tadjik et même en tchétchène ou en tatar. Le russe comme intermédiaire n'est pas du tout nécessaire.

C'est pourquoi sous Eltsine, tout le monde nous fuyait, mais c'est aussi pourquoi ils ne se précipitent pas vers nous sous Poutine, car tant que nous sommes encore dans le paradigme occidental, tout le monde veut aussi aller à l'Ouest.

Aujourd'hui, ce slogan s'est effondré. Il s'avère que nous n'irons pas nous-mêmes, et l'Occident non seulement ne nous attend pas, mais il nous déteste avec férocité - d'où la vague frénétique de russophobie, inaugurée par l'Opération militaire spéciale.  Mais pendant 30 ans, nous avons marché et dit que nous marchions, à nous-mêmes et aux autres, dans la direction de l'Occident. Maintenant, la direction est devenue claire et les responsables de l'OMS s'empressent de se montrer comme des patriotes radicaux. À bas le système de Bologne. Mais tout cela ne semble-t-il pas trop facile ?

Tout d'abord, nous pouvons et devons supprimer le système de Bologne (nous, les patriotes, nous battons pour cela depuis longtemps), mais revenir simplement au modèle soviétique n'est pas du tout une solution, c'est même impossible et inutile. Nous avons besoin d'une idéologie claire de l'éducation qui correspond à la Russie en tant que civilisation, et en tant que civilisation qui a défié l'Occident. Qui, parmi les fonctionnaires du ministère de l'éducation, peut réfléchir ne serait-ce qu'un instant à des questions aussi graves ? On ne trouve pas de telles personnes dans la nature.

Deuxièmement, le système de Bologne concerne la forme de l'éducation, mais n'affecte en rien le contenu. Revenir aux normes spécialisées et soviétiques et maintenir le contenu libéral des humanités de base est absolument absurde. Le système de Bologne a été conçu pour synchroniser le libéralisme et le mondialisme inhérent au contenu de l'éducation avec les formes d'apprentissage et d'évaluation généralement acceptées en Occident. L'éducation est le principal instrument de pouvoir sur les esprits. Ce n'est pas une coïncidence si, au cours des 30 dernières années, les libéraux ont formé une armée d'éducateurs comme agents d'influence libérale. Toutes les institutions éducatives russes, principalement les universités, en sont remplies. Dirigés par les services spéciaux occidentaux et soutenus activement par des fondations qui leur sont associées, comme dans le cas de Soros, mais pas seulement, ils ont accordé la plus grande attention au contenu, c'est-à-dire aux paradigmes idéologiques. Et ce n'est pas une question pour les bureaucrates. Ni, je le crains, aux Tchécoslovaques, car quelle a été leur éducation ? D'un genre particulier ? Oui, le patriotisme était mis en avant, mais qui s'est occupé du contenu idéologique ? Une fois encore, le retour aux anciens cadres soviétiques n'est pas une option. Ces personnes sont souvent respectables, mais elles ne comprennent que partiellement le nouveau monde, même si le vecteur éthique a été préservé. Cela, hélas, ne suffit pas.

Troisièmement, même si nous supposons que les autorités réalisent la gravité du problème de l'éducation souveraine, autrefois à la merci des agents libéraux, et qu'elles s'en préoccupent réellement, le problème ne peut être résolu sans transformations similaires dans d'autres domaines. Comment est-il possible de dé-libéraliser l'éducation et de maintenir en même temps les normes libérales occidentales dans tous les autres domaines de la vie ? Le marché, le capitalisme, la numérisation, l'intelligence artificielle, la croyance non critique dans le progrès scientifique et technologique, la robotisation, finalement la démocratie, le parlementarisme, la société civile et les droits de l'homme sont tous des copies des normes libérales occidentales et sont si profondément ancrés dans la société que la simple pensée de devoir les éradiquer horrifierait toute personne au pouvoir, et certainement pas le peuple (qui comprend tout plus clairement et plus simplement).

Cela conduit inévitablement à des convulsions idéologiques. Continuer à copier l'Occident et ses normes, standards et règles n'est plus possible. Nous avons été déconnectés de la mise à niveau et, de plus, les failles et les correctifs intégrés à la technologie ont déjà été activés pour s'autodétruire et effacer les données. Nous nous sommes fiés à cette technologie et avons été légitimement déçus. Alors nous nous sommes précipités désespérément vers la substitution d'importations, sous prétexte de construire pour nous un Occident moderne, égalitaire mais sans les LGBT+, voire avec eux mais dans une version " patriotique ", fidèle au gouvernement.

Rejetons ce satané système de Bologne occidental et mettons en place notre propre "système de Bologne russe", et ainsi de suite pour tout. C'est une solution très intelligente. Bien sûr, il y a une issue, mais le gouvernement doit d'abord s'assurer que ce qu'il propose aujourd'hui n'est pas du tout une escroquerie. Si nous ne commençons pas à penser souverainement, il s'agira de traduire le mode d'emploi d'un aspirateur en vieux slavon ou d'y attacher une cravate rouge.

Je me suis convaincu qu'il est totalement inutile et même pervers de donner des conseils à des personnes qui n'en ont pas besoin et qui, de plus, sont convaincues de tout savoir elles-mêmes. Nous devons donc nous préparer à un jeu de miroirs : rejet du système de Bologne, rejet du système de Bologne, rejet du système de Bologne, rejet du système de Bologne, et ainsi de suite jusqu'à la période suivante, pour toutes les autres substitutions d'importation. Lorsque ce cycle sera terminé, nous parlerons alors sérieusement des réformes de l'éducation. Et pas avec n'importe qui.