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vendredi, 06 mai 2016

Hergé ou le voyageur immobile selon Francis Bergeron

Hergé ou le voyageur immobile selon Francis Bergeron

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mardi, 15 décembre 2015

L’œuvre d’Hergé: un parcours cyclique

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L’œuvre d’Hergé: un parcours cyclique

par Daniel COLOGNE

Scénariste de bande dessinée, déjà biographe d’Hergé dans la collection « Qui suis-je ? » des éditions Pardès, Francis Bergeron retrace à nouveau le parcours du créateur de Tintin dans un excellent ouvrage, Hergé, le voyageur immobile. Géopolitique et voyages de Tin, de son père Hergé, et de son confesseur l’abbé Wallez.

 

« Voyageur immobile », Hergé ne précède pas son héros dans les lieux où il l’envoie. Il se fonde sur une documentation parfois approximative. Par exemple, le Maroc du Crabe aux pinces d’or est fortement « algérianisé » (Louis Blin).

 

Hergé s’inspire de divers contextes géopolitiques : les tensions du Moyen-Orient (Tintin au pays de l’or noir), le conflit sino-japonais (Le Lotus bleu), l’Anschluss (Le Sceptre d’Ottokar), la guerre entre la Bolivie et le Paraguay rebaptisé San Theodoros et Nuevo Rico (L’Oreille cassée).

 

Parmi les 25 « prêtres, curés et moines » mentionnés par Francis Bergeron et gravitant dans l’entourage d’Hergé, l’abbé Norbert Wallez est le plus important. Ainsi sont justifiés le titre et le sous-titre d’un livre qui recueille ma totale adhésion dans le récit des phases ascendantes et descendantes du cycle créatif hergéen.

 

Georges Rémi naît à Bruxelles le 22 mai 1907. Dès l’âge de 15 ans, il publie ses premiers dessins dans des revues proches du scoutisme. Il fait ses études secondaires au Collège Saint-Boniface (banlieue Sud de Bruxelles). À l’époque, on désigne encore ce cycle d’enseignement par l’expression « les humanités ». Il prend très vite pour pseudonyme l’inversion phonétique de ses initiales. Il entre comme employé au quotidien Le Vingtième Siècle, que dirige l’abbé Wallez.

 

Le prêtre crée un supplément destiné à la jeunesse. Tintin apparaît en 1929 dans Le Petit Vingtième. Ses premières aventures l’entraînent « au pays des Soviets » et au Congo belge, colonie 80 fois plus étendue que sa métropole. Ce sont des albums commandés par l’abbé Wallez, anticommuniste virulent et chaud partisan de la présence belge en Afrique subsaharienne.

 

Le milieu d’où Hergé est issu cultive une vision où l’Occident catholique, l’Europe coloniale et la race blanche sont au centre du monde. Mais l’artiste s’émancipe peu à peu de cette tutelle et, dans Tintin en Amérique, il défend les Peaux-Rouges victimes des compagnies pétrolières.

 

Un des principaux mérites de Francis Bergeron est la mise en lumière des sources littéraires d’Hergé : en l’occurrence, l’indianiste Paul Coze.

 

Tintin s’embarque ensuite pour un périple à travers l’Égypte, l’Arabie, l’Inde et la Chine, à la façon d’un Albert Londres ou d’un Joseph Kessel, dans ces années 1930 qui constituent l’âge d’or de la profession de grand reporter.

 

Une autre inspiration d’Hergé, Henry de Montfreid, apparaît dans Les Cigales du Pharaon. Francis Bergeron rappelle opportunément l’influence d’un livre comme Les Secrets de la Mer Rouge sur l’imagination de plus en plus féconde d’Hergé.

 

L’auteur souligne aussi combien les intrigues demeurent peu structurées jusqu’au Lotus bleu, premier d’une série de chefs-d’œuvre. Le rôle de l’ami Tchang est bien connu et il convient plutôt d’épingler le magistère moins notoire du Père Neret, qui met Hergé en garde contre les idées fausses qui courent sur les Chinois.

 

Le scénario des albums suivants devient de plus en plus élaboré tandis que, dans L’Oreille cassée, Tintin rencontre l’ethnologue Ridgewell, qui a décidé de finir ses jours parmi les Arumbayas, tribu fétichiste perdue au fin fond de la jungle amazonienne.

 

Dans L’Étoile mystérieuse, Tintin entreprend une expédition polaire avec son nouvel ami le capitaine Haddock (rencontré dans Le Crabe aux pinces d’or) et une brochette de savants.

 

Ceux-ci ne composent qu’une infime partie de l’impressionnante quantité d’hommes de science que Tintin côtoie, qui pratiquent les disciplines les plus diverses et dont on peut regretter que Francis Bergeron ne les énumère pas dans l’une de ses intéressantes  annexes : Siclone, Fan Se Yang, Halambique, Ridgewell, Topolino, le brave professeur Tournesol et le méchant docteur Müller, les sept profanateurs du tombeau inca, Baxter et Wolff.

 

Sur ce dernier personnage, je m’autorise un désaccord avec l’auteur, mais je ne m’y attarde pas plus que sur l’erreur d’appellation du sosie sioniste de Tintin (Goldstein, et non Finkelstein, dans Tintin au pays de l’or noir).

 

Car ces points de détail sont dérisoires en comparaison du brio avec lequel Francis Bergeron nous amène à la période des « chefs-d’œuvre absolus » : les deux diptyques s’achevant par la découverte de deux trésors, celui de Rackham le Rouge et celui des Incas.

 

Vient ensuite pour Hergé le temps des épreuves : le ridicule harcèlement des épurateurs, la dépression nerveuse, la cure psychanalytique, les fissures de son couple, la rencontre d’une seconde épouse de 27 ans sa cadette et un sentiment de culpabilité, voire une obsession de la pureté perdue que d’aucuns décryptent dans Tintin au Tibet, « l’œuvre au blanc ».

 

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Les intrigues perdent de leur force. Benoît Peeters a beau avoir écrit un livre entier sur Les Bijoux de la Castafiore, force est d’admettre que le scénario est quasi inexistant. Au hasard d’une promenade, Tintin découvre un camp tzigane établi près du château de Moulinsart. Il se laisse bercer par les violons nostalgiques de ces nomades, qui ne sont pas « tous des voleurs », comme le prétendent stupidement les Dupondt. Hergé confirme que son itinéraire singulier est un plaidoyer pour une humanité plurielle. Tintin explore les diverses couches culturelles de l’Amérique précolombienne, se fait un excellent ami dans un émirat arabe, rend hommage à son adversaire japonais Mitsuhiroto qui préfère le suicide au déshonneur, laisse à toute une famille chinoise un souvenir gravé dans les cœurs « comme dans le cristal le plus pur ».

 

À partir de L’Affaire Tournesol, Hergé se laisse gagner par un désenchantement parallèle à un tarissement progressif de son inspiration. Tintin renvoie dos à dos les « bons » Syldaves d’autrefois et les « mauvais » Bordures de toujours, car les uns et les autres veulent s’approprier une invention du brave Tryphon à des fins guerrières. Il ne reconnaît plus son vieil ami Alcazar devenu, dans le très faible Tintin et les Picaros, aussi cupide que son sempiternel rival Tapioca.

 

Je suis moins indulgent que Francis Bergeron envers le diptyque lunaire de 1952 – 1953. Le rythme du récit et l’effort de « suspense » ne reposent que sur deux éléments : le chantage exercé sur Wolff (pour des dettes de jeu, et non pour un passé nazi) et l’intrusion d’un passager clandestin dans la fusée (Jorgen, alias Boris, malfaiteur récurrent déjà actif dans Le Sceptre d’Ottokar).

 

Mais je partage avec Francis Bergeron la perception des années 1943 – 1948 comme l’apogée du cycle créatif d’Hergé. L’artiste a 38 ans en 1945. Il est au milieu de son existence. Il mourra le 4 mars 1983. Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge sont les onzième et douzième albums d’une œuvre qui en totalise 23.

 

Vainement cherché au large des Caraïbes, le trésor se trouve dans une mappemonde qui surmonte une statue de saint Jean. La découverte a lieu dans la crypte du château de Moulinsart. Loin de l’Église de Pierre chère à l’abbé Wallez, nous sommes aux portes de l’Église de Jean et de son ésotérisme qui évoquent plutôt certaines obédiences maçonniques.

 

Aux antipodes des préjugés catholiques, colonialistes et racistes de sa sphère d’origine, le message d’Hergé se résume en une scène d’anthologie extraite du Temple du Soleil.

 

Tintin vole au secours du petit Indien Zorrino brutalisé par d’odieux descendants des conquistadores. Huascar, grand prêtre inca, observe discrètement la scène. Il comprend que Tintin n’est pas un ennemi de sa race. Il lui donne un talisman protecteur avant de fomenter contre lui un attentat ferroviaire. La confrontation des cultures ne se fait pas sans violence, mais la fraternisation finale s’opère dans le climat chevaleresque du culte de la parole donnée. Le grand Inca fait cesser les souffrances des sept savants victimes de magie noire pour avoir violé la sépulture de Rascar Capac. De leur côté, Tintin, Haddock et Tournesol jurent de ne jamais dévoiler en Europe l’emplacement du Tempe du Soleil. Grâce soit rendue à Francis Bergeron de nous avoir fait revivre les aventures qui ont enchanté notre jeunesse.

 

Daniel Cologne

 

• Francis Bergeron, Hergé, le voyageur immobile. Géopolitique et voyages de Tin, de son père Hergé, et de son confesseur l’abbé Wallez, Atelier Fol’Fer (BP 20047, F – 28260 La Chaussée d’Ivry), 2015, 180 p., 16 € (+ 3,70 € de frais de port).


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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samedi, 14 novembre 2015

Korbo: Curriculum Vitae of a Politically Incorrect Comic Artist from Flanders in the artificial State of Belgium.

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Korbo: Curriculum Vitae of a Politically Incorrect Comic Artist from Flanders in the artificial State of Belgium.

Korbo, one of the many pen-names he used, was born into a large Flemish family of three generations of painting-artists in Etterbeek, a municipality of “Gross Brüssel” in the Blitzkrieg-year of 1940 (the family originated from the little town of Lier near Antwerp). At the age of 13 he was inspired by Hergé, the famous spiritual father of Tintin, and realized he had the talent to become a comic artist. When he was 14 he went to work as a “printer’s devil” in a lithographic print shop (looked like in the Stone Age!) in Brussels and later in a big newspaper and comics printing business also in Brussels. In 1962 he was employed as a decoration designer in a textile screen printing firm. In 1969 he worked as a cartographer in the Geographic Institute of the University of Leuven, after which he went to Antwerp as an illustration, advertisement and logo designer in a publicity agency. In spring 1971 he joined the crew of a new comic-studio in Antwerp producing comics (scenarios as well as drawings) for the German children’s magazine Fix und Foxi, which defined his interests for the rest of his career! From mid 1973 until 1991 he became poster artist, graphic designer and publicity and editorial illustrator for the promotion service of the biggest magazine publishing and distributing firm in Belgium. Meanwhile he worked freelance as comic artist, cartoonist, illustrator and graphic designer for lots of publishing firms, manufacturers as well as individuals. As well as his official career he also had a parallel political one.

ko26.jpgHe collaborated with an impressive number of nationalist and national-conservative periodicals. EG: Europa Een (1965), Europapost (1966-1970), De Anderen (1967-1968), Alarm (1974-1977), Le Nouvel Europe Magazine (1975-1977), Haro (1977-1978), Austrian  Aktuell/Sieg (1978), Vlaams Blok/Inzet (1980-1986 and occasionally), West Magazine (1981-1983), Revolte (1984 and 2010), De Jonge Geus (1985), Forces Nouvelles (1990-1991), Ket (1996-1999), Nation (2000-2001), Polémique (2002-2003), ‘t Pallieterke (2005 and 2006-2009). Since 1998 he collaborated on Belhamel and in 2001 ‘t Scheldt, on the Internet. For all these publications he produced headings, front-pages, comics, cartoons, illustrations, and in some cases he was simultaneously layout man and editor. With Korbo’s agreement a number of his comics was republished in some periodicals abroad such as Italian La Voce della Fogna (1980), German Gäck (1980-1984), Swiss Le rat noir (1980-1984), Austrian Sieg (1978-1988), French Pas de Panique à Bord (1993). His works were arbitrary republished and plagiarized on a massive scale all over Europe and also the USA and South Africa (and this before internet was in common use!).

From 1980 until 1990 Korbo was also the propaganda campaign-designer of  the Vlaams Blok political party. Later on more occasionally for instance in the 1999 election campaign of Brussels. Motivated by the sensational case of the police Chief Johan Demol, Korbo made a comic booklet. In 1978 he produced his first comic album, a Haro special of 52 pages named Kraaiepoten. It contains a compilation of former comics and of new ones, and comics of two companion authors Jack Marchal and Julius. In 1981 he was commissioned to write a study about extreme right wing comics. It was published under the title Politieke strips: de rechts-radikalen in Opmarsj? in the Stripgids Collectie nr. 26 with 56 pages. In 1984 a second Kraaiepoten album of 50 pages named De Schizofreaken was edited by Korbo as an assembly of his comics already published in West Magazine and completed with some new ones.

ko27.jpgIn 1990 the Glasnost album of 43 pages was published in French, consisting partly of translated comics of West Magazine and partly of new ones, edited by the enigmatic Editions Mystère et Boule de Gomme. In 1995-1996 he collaborated on the French fanzine Bédésup of Marseille where he was making a study about hidden masonic aspects in the collected works of Hergé during the war. It was to become a book, Hèrgé decodé, but the series of articles was interrupted by the death of the publisher of Bédésup, Jean Claude Faur. Meanwhile the material already published about the subject has been copied and plagiarized in a book edited in France in 2010.

 

http://belhamel.artexanis.be/cartoons/cartoons.htm
http://belhamel.artexanis.be/verkeersborden/verkb.htm
http://belhamel.artexanis.be/strips/strips.htm
http://belhamel.artexanis.be/strips/ANIMATIESTRIP.html

 

mercredi, 21 octobre 2015

Un rebelde de nuestro tiempo. Metapolítica de Corto Maltés

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Un rebelde de nuestro tiempo. Metapolítica de Corto Maltés

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

por Rodrigo Agulló

Decir de alguien que “es un aventurero” no es precisamente un elogio. Así solemos designar a personajes de errática conducta y de poco fiar, en el mejor de los casos a inmaduros a los que conviene evitar o tener a raya. No siempre fue así en otras épocas. Pero en una sociedad tabulada por criterios de competitividad y producción ya no hay sitio para comportamientos deslavazados, ajenos a rentabilidades y hojas de cálculo. La religión del progreso, de la cuantificación contante y sonante de resultados y del compromiso con causas llamadas a mejorar la condición de la humanidad dejaron en mal lugar a estos traficantes de quimeras, que quedaron relegados al ámbito de las curiosidades pintorescas y la cultura popular.

Porque el aventurero es un ser desreglado, pródigo y manirroto con su propia vida y con la de las demás, cuya continua búsqueda de acción rebota sobre sí misma y no está, en último término, al servicio de nada. Extravagancia suprema: las ideas de riesgo, de imprevisión, de gratuidad. Sospechoso de individualismo reaccionario, el aventurero se nos aparece, de entrada, como un ser no útil. ¿Consiste acaso, ser aventurero, en el deseo de ser inútil?

Curiosamente fue en el período de más álgido fervor progresista – en los optimistas años sesenta, tan llenos de compromisos y militancias –cuando apareció en Europa el último gran arquetipo de aventurero romántico: el marinero, vagabundo y “gentilhombre de fortuna” Corto Maltés. Y lo hizo –como era de esperar– en el ámbito de la cultura popular, de la mano de un dibujante de historietas: el veneciano Hugo Pratt (1927-1995).

La polémica sobre el estatus cultural del cómic – “noveno arte” para algunos, arte menor o manifestación cultural secundaria para otros –no acaba de cerrarse, pese a haber dado lugar a sesudas reflexiones.[1] Fuera como fuese, lo cierto es que pocos autores como Hugo Pratt han hecho tanto para elevar el cómic europeo desde su consideración de simple entretenimiento popular hasta la de fenómeno cultural con entidad propia, al menos no inferior a otras creaciones artísticas. En ese sentido la expresión “literatura dibujada” – que Pratt reivindicaba para el cómic– es muy ilustrativa, a la par que indica el nivel de autoexigencia y de rigor que este autor empleó en todo su trabajo, de forma sobresaliente en Corto Maltés.

Conviene subrayarlo: Hugo Pratt es uno de esos autores “de una sola obra”, todo lo que hizo se eclipsa ante la figura de este vagabundo de los mares. Hugo Pratt es Corto Maltés, y Corto Maltés es Hugo Pratt. Ello es así porque la alquimia de Pratt acertó en crear lo que solo muy pocos autores consiguen: un arquetipo, un ente de ficción de dimensiones míticas. O lo que es lo mismo: un relato que nos habla desde más allá de la pura literalidad de lo narrado, y que se dirige directamente al fondo de nuestra conciencia. Y ello no para ofrecer un mensaje que se refiera a un “sentido” cualquiera que darle a la vida – sea lo que fuere lo que eso quiera decir – sino más bien otra cosa: un atisbo de lo que sería la experiencia – o el éxtasis – de sentirnos intensamente vivos. Y eso es precisamente a lo que todos, en el fondo, más aspiramos. En ese sentido Corto Maltés es un arquetipo, y como tal opera en las fronteras de la fantasía y la realidad. Ahí estriba la fuerza de este personaje: en su realidad.

Cuando decimos que Corto es real nos referimos a que, como todo buen personaje literario, es capaz de vehicular una gama de contradicciones y claroscuros sin indicio alguno de simplificación o maniqueísmo. Personajes de múltiples aristas que nos interpelan desde la fuerza sintética de las viñetas, en Hugo Pratt lo esencial no es nunca el hilo narrativo de sus historias, sino la intensidad de los textos: esos diálogos esquemáticos, sutilmente entretejidos de referencias culturales y literarias, que fluyen de forma ligera pero en los que nada es gratuito, y sobre los que reposa la autenticidad dramática de sus personajes. Textos que se adecuan a la perfección con las imágenes de ese gran dibujante que fue Pratt: imágenes de trazo vigoroso y no demasiado bello, casi abstracto a veces, que en la sucesión y la descomposición de planos actúan como contrapunto elocuente de los diálogos y los silencios.

¿Quién es Corto Maltés?

corto2.jpgCorto Maltés es un “gentilhombre de fortuna”, eufemismo tomado de R.L. Stevenson para designar a un pirata. Pero lo cierto es que, a lo largo de los 15 álbumes que constituyen el corpus de la saga – tal y como apareció entre 1967 y 1992 – escasamente aparece este personaje enfrascado en actividades de piratería stricto sensu. Lo suyo es más bien un vagabundeo desordenado y un tanto indolente, al albur de donde le lleven los vientos, los reclamos de la amistad o alguna empresa tan supuestamente crematística como quimérica. E indefectiblemente nuestro héroe terminará enrolado en las luchas descabelladas de algún grupo de rebeldes, guerrilleros o desperados, o enredado en los manejos turbios de algún grupo de conspiradores o de sociedad secreta que casi siempre le volverán a arrojar al casillero de salida… sin que a él parezca importarle demasiado. Los escenarios de sus andanzas son los típicos “grandes espacios” del relato clásico de aventuras: los mares del sur, los archipiélagos del Pacífico, los puertos del Caribe y las selvas sudamericanas, Extremo Oriente, Asia central, Siberia… y también, muy significativamente, ciertos lugares europeos dotados de un extraño misticismo: Irlanda, Venecia, Suiza…

Un elemento esencial de la saga de Corto es la época en la que tiene lugar: los años que van desde 1905 – guerra ruso-japonesa, su primera aventura – y ya bien entrados los años veinte, cuando se pierde el rastro del personaje. “Ojalá vivas tiempos interesantes”, decía una maldición china. El activista y escritor alemán Ernst Von Salomon escribía sobre aquellos años: “nuestra época es interesante – posiblemente la más interesante de la historia. Jamás ha existido una generación que haya vivido tantos acontecimientos– y tan variados”. Es la época de sangre y de hierro de la guerra mundial, de los imperios que se derrumban y de las naciones que surgen, de la revolución soviética, del fascismo, de las vanguardias, del desplome de un mundo anclado en el peso de la tradición y del inicio de un tiempo nuevo, en el que hombres que surgen de la nada se convierten en semidioses. La hora de los desarraigados, los desclasados y aventureros que pueblan el mundo de Corto Maltés.

Con una nota adicional: por primera vez, la política se hace aventura y la aventura, política. Las masas irrumpen en la vida pública y todo – hasta las decisiones más cotidianas – adquiere una dimensión política. Y si el mundo se configura como una gran batalla en la que todos toman partido: ¿cuál es, en esa tesitura, la posición de un aventurero en estado puro? ¿Cuál es su respuesta a la eterna pregunta: qué hacer? ¿En donde estriba la dimensión política de Corto Maltés?

Retrato del aventurero

Señalábamos arriba que el aventurero no está, en último término, al servicio de nada. Por eso parece difícil hablar de su dimensión política, puesto que él es justo lo contrario del militante. “Esencialmente ajeno al fanatismo y al maniqueísmo, el aventurero se compromete con una causa sin adherirse a la misma, y si arriesga su vida lo hace más por su propia salvación que por la victoria.”[2] Su catecismo es la acción y descree de ideas o doctrinas, porque su móvil no es el altruismo sino su incompatibilidad profunda con el mundo tal y como se le ofrece. Su rebelión es una búsqueda constante de ese instante supremo que Von Salomon describía como “aquél en el que una vida se encuentra condensada, aquél que nos confirma estar a la altura de todo un destino, aquél que nos hace sentir el verdadero valor del mundo”. Ese momento en el que, en el decir de Borges, el hombre sabe para siempre quién es. Para el aventurero la acción no es más que una búsqueda constante de sí mismo, y por ello todas las doctrinas le son accesorias: las revoluciones sólo afectan al orden social y político, pero lo esencial – la que sería la victoria última y definitiva, la transformación del hombre – se les escapa. “Ningún Estado, ninguna estructura social crean la nobleza del carácter ni la cualidad de espíritu. Todo lo más pueden crear las condiciones propicias, lo que ya es mucho”.[3] El aventurero sabe que lo esencial sólo depende de uno mismo, y eso hace de él un solitario irreductible. Y sabe que “sólo hay una victoria, y ésta es eterna: esa que no tendrá jamás”,[4] lo que le convierte en un ser tan lúcido como desesperanzado.

¿Cuáles son pues sus banderines de enganche? No los de aquellos que pretenden “arreglar las cosas”, ni los que pretenden “tener razón” – “hay que dejar que los imbéciles tengan razón, para que puedan consolarse de no poder tener otra cosa”, decía Gide. El aventurero solo otorgará su lealtad a seres concretos, en virtud de lazos invisibles de empatía y afinidad: “quiero aproximarme a un hombre por su naturaleza y no por sus ideas. Quiero la fidelidad en la amistad, y no la amistad condicionada a una actitud política. Quiero que un hombre sea responsable ante sí mismo, y no ante una causa, aunque fuera la de los oprimidos”.[5] Sus afinidades electivas responden preferentemente a motivos estéticos, y pocas estéticas más atrayentes que la de las rebeldías y los combates desiguales, esas causas perdidas que, según Borges, son las únicas que pueden atraer a un gentleman. Byron en Grecia, Gordon en Khartoum, Lawrence en Arabia, D’Annunzio en Fiume, Von Salomon en Silesia. Y si se pone de parte de los humildes no es porque éstos le parezcan mejores, sino porque son los vencidos. Solitario a la par que solidario, el aventurero hace suya la esencia del dandysmo, esto es, la “rebelión perpetua, el rechazo del gregarismo, el elogio del individuo, la insumisión permanente”.[6]

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El aventurero no es moral. No juzga ni condena, no predica ni trata de convencer, ni admite que le convenzan. Es reacio al ejercicio de la conciencia fiscal, a la búsqueda de chivos expiatorios y a las valoraciones maniqueas como formas de control ideológico sobre la conducta ajena. Siendo la suya una ética de la acción, ésta no atañe a nadie más que a sí mismo. Y si lucha contra algo a lo que considera una forma particular del mal, lo hace a sabiendas de que nadie es el culpable último de ese mal, y de que los malos también pueden tener sus razones.

En todos esos sentidos Corto Maltés es un aventurero químicamente puro. De entrada se nos presenta como el individualista absoluto, como un egocéntrico sin otra fidelidad que la que se debe a sí mismo: “yo no tengo enemigos, sólo mis propios intereses”. Una omnipresente ironía le permite desactivar cualquier intento de reclutarle para la causa que sea, y una coraza de cinismo preserva su soberanía interior de todo amago de intromisión: “¿de qué lado estás tú? –yo, del lado del más fuerte.” Pero como en todos los personajes de psicología elaborada, sus actos contradicen una y otra vez sus palabras: lo cierto es que siempre se las arregla para que sus intereses coincidan con los de los más débiles, o con las causas de determinados colectivos. ¿Qué causas son esas?

La causa de los pueblos

Corto Maltés es un pirata, un vagabundo sin patria y sin bandera. Sus ideas, que nunca proclama de forma explícita, son individualistas, libertarias y anarquizantes. No es un militarista, y las matanzas organizadas le resultan ajenas: “Estas guerras…no alcanzo a comprenderlas. Una guerra revolucionaria sí, tal vez…pero no estas guerras”. ¿Cree Corto en “la” Revolución, en un mundo nuevo fundado en valores “progresistas”? Algún crítico despistado así lo ha afirmado al compararlo con una especie de “Che Guevara” avant la lettre, habida cuenta de que, cuando de sus intereses se trata, éstos suelen caer del lado revolucionario y a favor de grupos oprimidos. ¿Tan simple como eso?

En una imagen de Corto Maltés en Siberia el personaje de Pratt sostiene el libro Utopía de Tomas Moro, un libro que le provoca un sueño profundo y que, como finalmente reconoce, jamás ha podido terminar. Una forma clara de subrayar la incompatibilidad radical del aventurero con cualquier tipo de dogma redentor: el pensamiento utópico y su promesa de “mundo feliz” sólo le producen un invencible tedio, porque una humanidad unificada y “liberada” de todas sus contradicciones supondría la muerte de la aventura. Parece difícil pensar que Corto Maltés pueda identificarse con ningún “gran relato” progresista, ya sea éste el materialismo dialéctico o la parusía del Mercado global. Porque si este impecable dandy y “gentilhombre de fortuna” manifiesta su simpatía por alguna revolución nunca lo es hacia aquéllas conducidas por el integrismo sombrío de los resentidos, sino hacia las que reivindican una ética de la belleza y una dimensión heroica de la vida. Aquéllas a las que se refería el poeta inglés D.H. Lawrence cuando escribía:

Si haces una revolución, hazla alegremente (…)
No la hagas porque odias a la gente,
Hazlo sólo para escupir en sus ojos
No la hagas por dinero, hazla y condena el dinero

No la hagas por la igualdad
hazla porque tenemos demasiada igualdad,
y va a ser gracioso sacudir el carro de las manzanas
y ver por qué lado se irán éstas rodando.

¿A qué revoluciones se suma Corto Maltés? En uno de sus primeros álbumes, La Balada del Mar Salado, la acción se sitúa en los archipiélagos del Pacífico en vísperas de la primera guerra mundial. En una escena el melanesio Cranio refiere a Corto cómo la acción de los blancos – el colonialismo, esa primera globalización – está destruyendo el mundo heredado de sus mayores, así como el yugo que supone para los nativos el verse mezclados en guerras que no son las suyas. Habla también de la construcción de una patria melanesia y de su futura afirmación identitaria: “es como si tuviéramos que remendar de nuevo, trozo a trozo, un gran manto”. El diálogo que sigue es significativo: – Corto: “vaya, vaya… no sabía que eras un nacionalista” – Cranio: “llámale nacionalismo si quieres, pero siempre hace falta comenzar por algo”. La historia de Corto es también la de una toma de conciencia.

Corto no es racista, porque sabe que todos los hombres de calidad son hermanos, cualquiera que sea su raza. Pero tampoco es raciófobo, porque sabe que el respeto solo surge de la alteridad, y que la riqueza del mundo es su diversidad. El mundo como pluriverso: nada que ver con una empalagosa y folklórica apología del mestizaje. A lo largo de la saga de Pratt las únicas causas presentadas de forma atractiva son aquellas que se encarnan en seres humanos concretos, celosos de su libertad, de su identidad y de su cultura, y nunca las que se presentan como fórmulas universales de salvación y redención. Y si Corto Maltés simpatiza con alguna revolución, siempre lo hace con revoluciones nacionales.

El supuesto progresismo del protagonista tropieza además con otro aspecto: los personajes – históricos o de ficción – más interesantes de la saga son siempre los representantes del viejo mundo: rebeldes contra el mundo moderno como Ungern Von Sternberg – el último general blanco –, protagonista de una alucinante cabalgada por las estepas mongolas en pos de un nuevo Imperio de Gengis Khan. O el poeta Gabrielle D’Annunzio. O el teniente de la marina imperial alemana Slütter, a quien su fidelidad a viejos códigos caballerescos conduce a una muerte absurda. O la aristócrata rusa Marina Seminova – al mando de su tren blindado en plena guerra civil en Siberia –, personaje artificiosamente literario que expresa una intuición: los últimos representantes de una raza son siempre los más bellos… y desaparecen para siempre. Los personajes más atractivos de Pratt son siempre los representantes de alguna sabiduría ancestral, muy tradicional y muy poco progresista…

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A Corto Maltés, el pirata sin patria y sin bandera, se le ve frecuentemente en compañía de quienes luchan por ambas. El mundo de Hugo Pratt, toda su obra, es un mundo de uniformes. Si el marino maltés simpatiza con el anticolonialismo no por ello los soldados coloniales aparecen retratados de forma caricaturesca o negativa. Pratt – que odiaba la guerra porque la conoció – ve siempre al hombre debajo del uniforme, y esos uniformes son siempre tratados con respeto, en cuanto dan a entender que el que los porta es capaz de sacrificarse por una idea superior. Sueños de gloria… musita Corto Maltés en uno de sus episodios. Una falta de maniqueísmo que se manifiesta continuamente, como en el hecho de que personajes negativos o con las manos manchadas de sangre sean capaces de redimirse por un rasgo de nobleza o por un gesto último de valor. El propio Corto, llegado el caso, no se muestra timorato a la hora de disponer de vidas ajenas, y en numerosas aventuras se le ve acompañado por su alter ego Rasputín, un asesino cruel y traidor que, sin embargo, no acaba de caernos antipático… y nos recuerda que, al fin y al cabo, el bien y el mal coexisten en todos y cada uno.

Son aspectos que arrojaron en su día una sombra de sospecha sobre Pratt. ¿Corto Maltés… fascistoide? No hay nada de eso: en el pirata sin patria y sin bandera no hay cabida alguna para cerrilidades o fanatismos. Pero si, forzando un poco la mano, tuviéramos que encontrar alguna categoría política que definiese a Corto tal vez podríamos hablar de una especie de “anarquista de derecha”. Anarquista en cuanto encarna una aspiración libertaria, aunque sin rastro alguno de idealismo o utopía. De derecha si consideramos que una actitud aristocrática y una ética del honor son cualidades de derecha. A lo que hay que añadir una búsqueda del absoluto que deriva de una visión no materialista del mundo, y que constituye un aspecto definitorio del personaje.

Metáfora del viaje

Toda la saga de Corto gira en torno al viaje como símbolo de construcción interior, a través de pruebas y de combates, de transformación y de elevación. Una travesía del laberinto con ecos del mito del Grial. Si bien el ciclo del Maltés comienza bajo el signo de una aventura realista, terrenal y concreta – en la estela de R.L Stevenson, Joseph Conrad y Jack London – a medida que la historia avanza ésta va adquiriendo el tono de un viaje iniciático: los elementos mágicos se hacen más presentes y en los últimos álbumes – con un dibujo de trazos cada vez más abstractos – Corto aparece más bien como un ser a caballo entre dos mundos, la realidad y el ensueño. Es como si Pratt recurriese al lenguaje del mito como única forma posible de plasmar algo tan inexpresable como simbólico y verdadero, de forma que la sólida cultura tradicional del autor veneciano establece un juego de referencias simbólicas que reclama diversos niveles de lectura, y en el que se da cita buena parte del patrimonio esotérico de Europa. No es por casualidad que, en una contradicción tan sólo aparente, sea en la geografía secreta de Suiza – ese crisol del imaginario mítico europeo– dónde el vagabundo de los mares emprenda su última gran aventura: la confrontación con su identidad.

Esta conclusión de la saga de Pratt – que al modo calderoniano parece concluir con un “la vida es sueño” – no ha dejado de desconcertar a muchos de sus primeros lectores, los más apegados al esquema tradicional del relato de aventuras. Sin embargo la evolución del personaje es plenamente coherente con la mística profunda de la aventura: toda acción vivida intensamente comporta una dimensión espiritual, que conduce hacia formas más altas de consciencia. No hay incompatibilidad real entre acción y contemplación. O lo que es lo mismo: la auténtica aventura no depende del número de millas recorridas, porque es siempre la que nos confronta a nosotros mismos.

Lo cual responde a los presupuestos ideológicos de Pratt: en una entrevista se declaraba enemigo “de la cultura oficial, de los que quieren por la fuerza que todo sea materialismo histórico, de los que quieren privarnos de la imaginación”. [7] Lo que también explica su apego por el patrimonio mitológico europeo y por sus potencialidades literarias. Así, en una de sus historias de guerra – Sueño de una mañana de invierno – la batalla entre británicos y alemanes corre paralela al enfrentamiento que, en un mundo de ensueño, mantienen los protagonistas de la mitología céltica con sus homólogos germánicos, del mismo modo que en la Iliada la batalla de los hombres en la tierra daba la réplica al conflicto entre las divinidades olímpicas.

Y todo ello engarza también con la propia esencia de la aventura como opción vital frente al mundo moderno. No se combate un materialismo con otro materialismo, no se opone el cemento a la escayola. Si la modernidad marca el apogeo de la razón instrumental la aventura se caracteriza por todo lo contrario: por su inutilidad y por su carácter gratuito. La aventura se da la mano de la poesía, ambas son “dos formas de auto-realización, y más allá de eso, de desvelar el sentido del mundo. Ambas tienen la misma virtud y participan de la misma mística. La mística de la aventura podría definirse como: hacer de la propia vida un poema en acción”.[8]

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Disparos sobre la historia

Hugo Pratt conoció en vida la incomprensión de cierta izquierda – la “izquierda siniestra” como él decía – que le acusaba de ser demasiado fantasioso, un escapista reaccionario de espaldas al compromiso con la realidad. Es el viejo reproche de “aventurerismo” que, desde la severidad “científica” del materialismo dialéctico, siempre se ha dirigido contra aquellos que se aproximan a la revolución más en el espíritu de Robin Hood que en el de Carlos Marx. Según esto la aventura sería lo que no funda nada, una distracción o un rodeo, algo inservible para hacer avanzar la historia.

¿Es así realmente? En una época de gestores y de contables parece difícil afirmar lo contrario, o animarse a confiar los presupuestos generales o el sistema de pensiones a una cofradía de aventureros. Y sin embargo…

Sin embargo sabemos que los que hacen soñar a los pueblos y los preparan para grandes desafíos no son nunca los gestores y los contables… sino los otros. El aventurero cree en la voluntad individual y en su poder para forzar el curso de las cosas, desconoce de determinismos y, llegado el caso, dispara sobre la historia para obligarla a discurrir por cauces inicialmente no previstos. Las más de las veces se da de bruces contra la realidad. Pero siempre habrá épocas de excepción en las que los ojos se vuelven, para bien y para mal, a personajes de perfil aventurero. Y no pocas veces sus causas perdidas, al pasar al imaginario colectivo, se convierten en causas ganadas para la posteridad.

Hay una imagen poderosa en la saga de Pratt que ilustra esa confianza ciega en el poder de la voluntad para forzar el destino: Corto Maltés se automutila al trazarse con un cuchillo una línea de la fortuna en la mano. El aventurero es el hombre decido a no contentarse con la realidad, y cuando él quiere, no son sus circunstancias o los usos del presente los que quieren, sino él mismo. Ser héroe – decía Ortega – consiste en ser uno, uno mismo.[9] Por eso para el filósofo madrileño la heroicidad equivale a voluntad de aventura, y por eso toda meditación sobre la aventura es, en realidad, una meditación sobre el heroísmo.

Existe una metapolítica de la aventura, en la medida en que esta mística surgida en tiempos modernos constituyó el refugio para una serie de valores premodernos que habían sido eclipsados por el auge del racionalismo y de la sociedad burguesa. Toda la modernidad puede interpretarse como la victoria de la inteligencia sobre el carácter, de los inteligentes sobre los sensibles. Ante el entusiasmo que galvaniza el corazón y conduce al sacrificio los inteligentes sonríen y se colocan de perfil. Los aventureros no son razonables. Intuyen que es precisamente en la ruptura de la cadena de acontecimientos razonables donde está el acceso a la parte de misterio del universo. Gratuidad, riesgo y sentido heroico de la existencia, los valores aristocráticos por excelencia. La aventura es una mística que llama a la formación de una nueva aristocracia, una aristocracia que no excluye en principio a nadie porque ya no se vincula a títulos y posesiones, sino a la pertenencia a una nueva élite, la élite del carácter.

Los personajes de Pratt serían definitivamente impensables en nuestra época, hecha de experiencias light yde tipo ortopédico. ¿Corto Maltés en un safari todo incluido?¿Corto Maltés viajante oenegero? ¿Corto Maltés acumulando amigos en Facebook? Entramos en la época de la transparencia total. Incluso el último océano que para el hombre parecía por explorar, el sexo femenino, se encuentra hoy organizado como “género”. Desde su ideología libertaria, anarquista y heroica Hugo Pratt estaba convencido de que una de las grandes funciones del cómic es crear grandes mitos contemporáneos. A ello se aplicó toda su vida, y por ello su obra no deja de ganar nuevos lectores. Porque es en las épocas mediocres cuando los mitos son más necesarios, para recordarnos que –como decía Rimbaud – la verdadera vida está en otra parte.

Cantaba John Lennon:

“Imagina que no hay paraíso/ningún infierno debajo de nosotros/Imagina a toda la gente/viviendo al día/Imagina que no hay países/Nada por lo que matar o morir/ni religiones tampoco/Imagina que no hay posesiones/Una hermandad del hombre/compartiendo todo el mundo/Y el mundo vivirá como uno solo”.

La paz del rebaño. Un eterno presente de placidez bovina al que más de un personaje de Hugo Pratt no dudaría en encender la mecha y hacer saltar por los aires. El mundo de Corto Maltés es otra cosa, es el mundo arriesgado y contradictorio, trágico e impredecible de las desigualdades y las fronteras, de las aventuras y de los pueblos.

Un video para más amplia información

[1] Como el soporífero “Apocalípticos e integrados”, de Umberto Eco

[2] Roger Stephane, Portrait de l’aventurier, Les cahiers Rouges-Grasset 2004.

[3] Malraux, en L’espoir.

[4] Ernst Von Salomon, La ville

[5] Ernst Von Salomon, La ville

[6] Michel Onfray, Le désir d’être un volcan

[7] Corto Maltese, litterature desinée, Casterman 2006

[8] Sylvain Venayre, La gloire de l’aventure. Aubier 2002, pag 234

[9] Ortega y Gasset, Meditaciones del Quijote. Obras completas I, Taurus 2004, pag 816.

 

Fuente: El Manifiesto

dimanche, 22 mars 2015

Halte à la Tintinophobie!

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Halte à la Tintinophobie!

FIGAROVOX/HUMEUR

Au Canada, Tintin est accusé de racisme.

François-Xavier Ajavon propose plusieurs mesures pour rendre les BD du reporter politiquement correctes.


François-Xavier Ajavon est chroniqueur sur Causeur.


Les polémiques autour de Tintin poussent comme des champignons après la pluie, comme les champignons sur l'Étoile mystérieuse... Dernière péripétie médiatique en date autour du sulfureux reporter à la houppette blonde et au chien parlant: la charge de la communauté amérindienne de Winnipeg (capitale du Manitoba, au centre du Canada) contre la bande dessinée Tintin en Amérique qu'ils voudraient interdire à la vente dans une chaîne de librairies de la ville.

Les polémiques autour de Tintin poussent comme des champignons après la pluie, comme les champignons sur l'Étoile mystérieuse.

L'album, publié initialement en 1932 puis réédité dans une version couleur modernisée en 1946, véhiculerait selon eux des stéréotypes racistes à l'égard des indiens «Peaux-rouges». L'avocate à l'origine de cette virulente charge communautaire explique: «Les indiens sont présentés comme des êtres sauvages et dangereux, des êtres que l'on doit craindre». Cette représentation des autochtones chez Tintin ferait écho, d'après elle, au racisme subi de nos jours par les amérindiens. La chaîne de librairies visée par cette opération, Chapter's, a d'abord retiré l'album présumé honteux de la vente -avant de vite le remettre en rayon... le temps de mesurer le manque à gagner d'une telle décision (c'est l'album de la série Tintin qui se vend le mieux à travers le monde...)? Ou de simplement le lire? Et de constater -à condition d'aller au-delà de la couverture (où l'on voit Tintin en mauvaise posture, ficelé à un poteau, sous la menace du tomawak d'un chef indien)- que le portrait fait par Hergé des amérindiens est plus complexe que ne veulent bien le dire ses détracteurs...

À Chicago, aux grandes heures de la prohibition, Tintin entreprend de lutter contre la pègre en général et Al Capone en particulier (Dans le précédent opus -Tintin au Congo- le petit reporter était parvenu à démanteler un trafic de diamants organisé par le Saint-Patron de tous les gangsters). Armé de son courage, de sa carte de presse et de son chien Milou, Tintin poursuit l'aventure, se fait enlever par des bandits, est pris dans une guerre des gangs, et finit par atterrir sur les terres des Peaux-Rouges.

Non seulement qu'Hergé n'a pas méprisé les indiens, mais qu'il attribuait plutôt le mauvais rôle aux colonisateurs avides de richesses.

Commencée à l'ombre des gratte-ciels de Chicago, l'aventure se poursuit sous la forme d'une sorte de western belge où le reporter abandonne son style vestimentaire habituel, pour un accoutrement de cow-boy -chemise à carreaux, Stetson avantageux et révolver à la ceinture- que n'aurait pas renié John Wayne. Afin de se tirer d'affaire, l'un des gangsters que pourchasse Tintin convainc les indiens que le petit reporter cherche à les dépouiller de leurs terres. S'ensuit une dizaine de pages où l'on voit le héros de Hergé aux prises avec les autochtones. Le chef déterre la hache de guerre et Tintin est capturé. Voit-on des «sauvages»? Non, mais un peuple défendant sa terre... Le méchant de l'histoire est le gangster américain qui a poussé Tintin dans ce traquenard. À l'issue de la péripétie du pétrole est découvert sur la réserve des Peaux-rouges. Des nuées d'hommes d'affaires cherchent à acheter les terres. L'un de ces vautours offre 25$ au chef, qui refuse, puis toute la tribu est délogée manu militari. On voit une ville entière se construire sur les terres pétrolifères indiennes, en une nuit seulement... On voit par là non seulement qu'Hergé n'a pas méprisé les indiens, mais qu'il attribuait plutôt le mauvais rôle aux colonisateurs avides de richesses.

Ce n'est pas la première fois que Tintin est la cible des militants besogneux du politiquement correct et des censeurs hyperactifs des causes communautaires... L'album Tintin au Congo est régulièrement la cible de procès, de déclarations indignées sur le racisme supposé d'Hergé, et de happenings tragi-comiques dans les librairies. A la fin de l'année 2014 un angoissant «Groupe d'intervention contre le racisme» a organisé une opération coup de poing contre l'aventure congolaise de Tintin: des membres de ce groupuscule sont entrés en force à la Fnac des Halles à Paris pour coller sur les albums d'Hergé le sticker de la honte: «Produit toxique, relents racistes. Peut nuire à la santé mentale»…

L'album Tintin au Congo est régulièrement la cible de procès, de déclarations indignées sur le racisme supposé d'Hergé, et de happenings tragi-comiques dans les librairies.

Afin de faciliter la tâche de la police de la Bande-dessinée (qu'il faudra bien finir par créer...) nous suggérons plusieurs actions afin de rendre les albums de Tintin parfaitement conforme à l'hygiène mentale et morale de notre temps:

- commencer par faire disparaître totalement le personnage du Capitaine Haddock, qui est une honteuse caricature de marin alcoolique. Le syndicat des officiers de marine alcolo-dépendants ne saurait tolérer plus longtemps cette situation.

- il sera nécessaire de revoir intégralement le personnage de la Castafiore, qui pourrait incommoder par son caractère et ses traits bien des chanteuses lyriques en surpoids.

- comment tolérer plus longtemps le personnage de petit démon d'Abdallah, qui tyrannise littéralement Tintin dans plusieurs épisodes? Cette représentation des mineurs issus des pays orientaux pourrait tomber sous le coup de poursuites.

Que penser de la représentation de la gémellité à travers le tandem bouffon des Dupont-d ?! Une commission consultative de jumeaux devra rendre un rapport sur la question. Des États-généraux s'ensuivront. Puis un Grenelle.

- il faudra aussi penser à ménager le peuple imaginaire de Syldavie, on ne sait jamais... certains syldaves imaginaires pourraient déposer plainte.

- et que penser de la représentation de la gémellité à travers le tandem bouffon des Dupont-d?! Une commission consultative de jumeaux devra rendre un rapport sur la question. Des États-généraux s'ensuivront. Puis un Grenelle.

- et les sourds, ne pourraient-ils pas se sentir blessés par le professeur Tryphon Tournesol, son cornet auditif et le génie qu'il a d'être toujours à côté de la plaque?

Quand tous les albums seront épurés, nous pourrons à nouveau les rééditer. Ils seront conformes au temps, et ne blesseront personne.

Toutes les pages seront blanches...

samedi, 14 mars 2015

Eloge du colonel Olrik

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Éloge du colonel Olrik

par Jean-Jacques LANGENDORF

 

Éloge du colonel Olrik, homme de goût, de savoir et d’action, chef du 13e Bureau pour la sûreté de l’État, directeur des services d’espionnage de l’Empire, conseiller de l’empereur Basam Damdu.

 

Dès la deuxième image du premier album des aventures de Blake et Mortimer, il s’impose, souverain et élégant. Entouré par un état-major d’hommes jaunes et déférents, issus d’un croisement nippo-himalayen, il inspecte chars lance-flammes et fusées à charges nucléaires dans le grand arsenal de Lhassa. Arrêtons-nous d’abord sur sa capote vert foncé, au col de vison, aux épaulettes discrètes, d’une coupe parfaite, œuvre du premier tailleur de la capitale tibétaine. Examinons ensuite sa toque de fourrure, dont la face supérieure est doublée de satin rouge, marquée de l’étoile dorée. Mais il y a autre chose encore, qui suscite immédiatement sympathie et respect : son visage aux traits fins et aristocratiques, sa lèvre supérieure bordée d’une fine moustache à la Clarke Gable, sa chevelure jais et son haut front d’intellectuel que nous pourrons admirer lorsque il condescendra à enlever son couvre-chef. Revêtu de son uniforme, nous ne nous lasserons jamais de le contempler. Le voilà debout, près des énormes roues d’un bombardier, des jumelles sur sa poitrine, des sangles supportant un ceinturon qui retient un étui à revolver ou, plus exactement, à Browning, à ses pieds un petit bijou de M.G. 42. Cette fois, c’est une casquette bordée de jaune qui remplace la toque de fourrure. Quant aux bandes, également jaunes, du pantalon de cheval gris souris, mais un gris souris tendre, très tendre, qui virerait presque au rose, elles sont l’apanage de l’officier d’état-major de la grande armée impériale. À n’en pas douter, nous avons là un colonel tsariste, style 1904 – 1905, observant la progression des tirailleurs japonais lors de la bataille de Taampin, avec toutefois l’anormale présence de soldats nippo-himalayens derrière lui. Mais aussi un aristocrate, la manière dont il tient son fume-cigarette l’attestant à satiété. Dans toutes les circonstances de la vie d’ailleurs, circonstances qui lui sont souvent contraires, il ne se départit pas de cette correction vestimentaire, qu’il erre dans le désert (culotte de cheval, bottes d’équitation, chemise de coupe coloniale), qu’il vaque à ses affaires dans les souks du Caire (costume blanc, chemise noire, cravate jaune tendre, feutre mou), qu’il enquête sur l’île atlantique de Sao Miguel (complet bleu foncé à fines rayures, chemise assortie, mais d’un bleu plus léger, nœud papillon), qu’il séjourne à Paris pour s’y occuper de questions météorologiques (à nouveau complet bleu mais sans rayures, chemise blanche, noeud papillon bordeau), qu’il inspecte les catacombes de la Ville-Lumière (complet brun, chemise crème, cravate noire pointillée de jaune, feutre beige). Et que dire de sa robe de chambre rouge, à gros pois blancs, revêtue au débotté ? Mais je m’arrête là pour ne pas tomber dans la revue de mode…

 

Olrik2.jpgPour mieux saisir le niveau, on serait tenté de dire l’altitude, où se situe cette élégance, et derrière cette élégance, le personnage, il suffit de la comparer à la déliquescence vestimentaire des adversaires hargneux et acharnés du colonel, le professeur Mortimer et le capitaine Blake. Tous deux sont les rois de la confection, du prêt à porter et, certainement, des soldes. Voyez Mortimer qui, sur la quatrième de couverture, adresse un aguichant « hello » à ses lecteurs qu’il tient – fatale erreur – pour des admirateurs. Quelle tenue ! Celle du comptable d’une firme de sous-préfecture importatrice de pneus. La chemise s’affaisse sur une ceinture qui cerne un indécent bedon. La disharmonie entre un veston caca d’oie et un pantalon lie de vin, qui se prolonge par des souliers de souteneur napolitain, constitue une insulte à l’œil. Et quelle est cette manière de faquin de s’adresser à son public, la pipe au bec ? À condition de revêtir l’uniforme, Blake s’en sort mieux, sauf s’il porte ces indécents shorts coloniaux, qui lui descendent jusqu’aux genoux. En tenue civile, cependant, il fleure le sous-officier qui, voulant échapper aux regards de ses supérieurs, se glisse subrepticement vers un lieu mal famé.

 

Au-delà du vestimentaire, c’est ensuite le courage, la tranquille intrépidité d’Olrik, qui retiennent notre attention. D’emblée, ils s’affirment sous nos yeux, lorsqu’avec l’élégant chasseur « L’Aile    Rouge », il poursuit le « Golden Rocket », le laid bombardier dans lequel les Dioscures britanniques s’efforcent de lui échapper. Un vrai pilote, qui court sus à l’ennemi et qui ne craint jamais d’affronter les situations les plus périlleuses. Ainsi, lorsqu’il se fait passer pour un prisonnier anglais échappé afin de pouvoir s’introduire dans la base secrète des Britanniques, qui contrôle le détroit d’Ormuz, dans laquelle il sabotera la station de pompage fournisseuse d’énergie, puis s’enfuyant, dissimulé sous une tenue de scaphandrier, alors que les services de sécurité de la base sont à ses trousses. Il n’a pas son égal pour se glisser là où on l’attend le moins, car son ingéniosité est sans limite et cette ingéniosité quelqu’un qui est revenu à plusieurs reprises de derrière les lignes soviétiques en possède une bonne dose. Pour répondre aux nécessités du moment, pour s’introduire là où il veut s’introduire, il se fera éminent archéologue allemand, spéléologue, chef d’une tribu barbare, agent à bord d’un sous-marin, égoutier, bourgeois cossu, locataire d’un élégant appartement parisien, et j’en passe.

 

L’étude de ses actes et de ses pensées me permettent de conclure que le personnage est un remarquable stratège. Ce n’est pas pour rien que Basam Damdu, qui connaît les hommes, et mieux encore les généraux – hommes qui se situent nettement au-dessus des hommes – lui confie la conduite des opérations devant permettre de réduire la base secrète, nid redoutable abritant les derniers parangons de la démocratie agonisante, qui plus est parangons agressifs, prêts à se défendre. Et il va s’acquitter de sa tâche d’une main de maître ! D’ailleurs, ayant achevé sa mission de sabotage dans la base, ayant tout risqué (et gagné) avec une admirable détermination, ayant échappé à la mer qui avait menacé de l’engloutir, échoué sur une plage, que je situe sur l’actuelle côte iranienne, entre les bourgades de Gerk et de Serik, vêtu d’un méchant pantalon qui vient à peine de sécher, d’un maillot de corps, digne des vacances payées d’un syndicaliste du Front populaire, il accueille les éléments aéroportés de l’armée nippo-himalayenne. Le général qui les commande l’informe aussitôt de l’estime dans laquelle on le tient, au sommet, et même au sommet du sommet : « Colonel, par ordre spécial de Sa Majesté, toutes les troupes disponibles ont été mises à votre disposition sous votre commandement direct. » Immédiatement, l’interpellé se penche sur la carte, prend ses dispositions tactiques, ordonne l’attaque, écarte les remarques pusillanimes d’un général : « Oh ! Certes, l’opération coûtera du monde, mais l’enjeu en vaut la peine. » Puis il songe à son uniforme, car il ne sait que trop ce qu’il lui doit : « Et maintenant, Messieurs, permettez-moi d’aller revêtir une tenue digne de mon grade ». L’opération échoue, en raison de l’intervention du super-avion Espadon (d’une beauté fulgurante; trop beau pour avoir été conçu par le professeur Mortimer comme on veut nous le faire croire) mis au point par les Britanniques. Mais n’est-ce pas là un épisode qui symbolise le drame de ces généraux aux capacités supérieures, de ces esprits éminemment tactiques et stratégiques qui, vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale, ont succombé à la supériorité facile des Alliés, parce que matérielle ?

 

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La base du détroit d’Ormuz ! De ce rocher, jumeau de Gibraltar, situé près du cap Mussendon, situé par 57° de longitude Est et 26° 8 de latitude Nord, si j’en crois la belle carte publiée par le Bombay Marine Office après les expéditions organisées en 1821 et 1825, parlons-en ! Et parlons-en parce qu’il a joué un rôle non négligeable dans mon existence. Lors du périple du début des années 1960 entrepris par Gérard Zimmermann et moi-même à la recherche des vestiges des monuments croisés au Proche-Orient, fatigués de tant d’architecture romane et gothique dans des lieux insolites, un appel s’est fait entendre en nous, germanique dans sa simplicité : Nach Osten ! Nach Osten ! Alors, vers cet Osten nous avons roulés : Ankara, Sivas, Erzerum, Tabriz, Téhéran, puis une inflexion vers le Sud, puis le Sud-Ouest : Persépolis, Isfahan, Schiraz, puis encore un peu plus vers le Sud-Ouest : Bender Bouchir (où Wassmuss assuma les fonctions de consul du Reich avant 1914) en traversant une guerre brutale, d’ailleurs occultée jusqu’à nos jours, dont nous avons à peine pris conscience. Enfin, par des pistes ne méritant pas ce nom, sans cartes, virage en direction du sud-est, vers ce détroit d’Ormuz jacobsien et mythique, dans un paysage affichant effectivement, à peu de choses près, les caractères de celui du Secret de l’Espadon. Mais nous n’atteindrons jamais le lieu magique, l’armée impériale non pas de Basam Damdu mais de S.M.I. le Chah, ayant lancé à nos trousses deux jeeps et une automitrailleuse (l’automitrailleuse du Secret ?) afin de mettre un terme à cette ballade inconsciente dans une région alors aux mains des rebelles tengistanis, ceux-là mêmes soulevés par Wassmuss durant la Première Guerre mondiale.

 

Le temps allait nous apprendre que nous étions allés chercher bien trop loin ce qui se trouvait à portée de mains. À cette époque-là, un frisson parcourait le dos de tout Suisse lorsqu’on évoquait devant lui les noms de Dailly et de Savatan, les deux forteresses enfouies dans la montagne dont l’artillerie barrait la cluse de Saint-Maurice pour arrêter un ennemi venant aussi bien du Sud que de l’Ouest. On savait qu’elles existaient et qu’elles étaient colossales, des générations s’étant appliquées à creuser et aménager le roc, mais on ne savait rien de plus car tous ceux qui y avaient servi, ou y servaient encore, étaient tenus au secret le plus absolu. Or un jour, la guerre froide devenue paix chaude, un certain nombre d’élus furent autorisés à les visiter. Je découvris alors que c’était là, et pas ailleurs, que se trouvait, reproduite 1 : 1, la base secrète de l’Espadon, avec le dédale de ses couloirs, son funiculaire, la salle des turbines (mêmes couleurs, même pavage du sol), ses monte-charges, ses dortoirs, ses emplacements pour mitrailleuses, sa tourelle abritant des pièces de 15, sa salle de commandement. C’est tout juste si, au détour d’une casemate, on n’apercevait pas les silhouettes sinistres de Blake et de Mortimer. Une différence toutefois : lorsqu’on jette un coup d’œil par un périscope, ce n’est pas la côte d’Oman, les îlots à demi engloutis par une mer de plomb fondu sur laquelle vogue un dhauw que l’on aperçoit, mais des cimes altières empanachées de neige avec, au loin, la surface irisée, piquetée de petites voiles blanches, du Léman.

 

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L’homme d’action et d’aventure n’habite que dans l’action et dans l’aventure. Que lui importe le lieu. Tout lui est bon : la tente du bédouin, l’habitacle d’un char, la chambre d’hôtel, le lupanar, les catacombes, la tranchée, le palais, la chaufferie, la geôle même, lorsque les choses tournent mal, voire la chambre de torture. Pour cette raison, il est impossible de déterminer la nature de l’habitat d’Olrik alors que celui de ses contempteurs n’est, hélas, que trop bien situé, dans la Londres bourgeoise. Tout y est ridicule. Les collections prétentieuses – tête de pharaon, objet mayas, masques africains – puent le faux à plein nez. La cheminée, cerclée de briques, crache des flammes trop puissantes pour être honnêtes. Quant à Mme Benson, la gouvernante, sa simple vue nous ouvre une perspective effrayante sur le quotidien de nos deux pourchasseurs d’Olrik. Je ne connais rien de plus ridicule que l’image où ils apparaissent côte à côte, Blake en robe de chambre et Mortimer dans un pyjama sorti en droite ligne d’une boîte d’épinards à la crème. En contemplant le visage de renard chiffonné de Blake, on comprend pourquoi ce dernier, en dépit d’exploits vrais ou fictifs, n’a jamais dépassé le grade de capitaine. Quant à l’ahurissement facial de Mortimer, un ahurissement permanent, il nous autorise à mettre sérieusement en doute ses capacités scientifiques, bien imprécises d’ailleurs. Ingénieur nucléaire ? Archéologue ? Paléologue ? Constructeur d’avions ? Spécialiste en armements ? De toute manière, un dilettantisme de mauvais aloi. De nouvelles recherches, portant sur leur jeunesse, n’ont fait que confirmer ce climat d’étouffement petit-bourgeois dans lequel se meuvent les deux « héros ». Le père de Mortimer, fonctionnaire colonial à Simla, au pied de l’Himalaya, s’est conduit sa vie durant comme un parfait imbécile, quant à la mère – pas trop mal tournée ma foi ! – elle a tout pour ne pas résister aux tentations du bovarysme. Nous avons évoqué la grotesque vision des Dioscures en pyjama et robe de chambre dans leur home douillet. Mais il y a plus grotesque encore : la première rencontre des deux jouvenceaux sur un marché de Bombay, Mortimer sauvant la vie de Blake en train de se faire étriper par un malabar pundjabi, puis tous deux sauvés à leur tour de l’ire populacière par l’intervention… du mahatma Gandhi… ! Un charmant dieu tutélaire pour présider aux existences doucereuses des futurs professeur et capitaine.

 

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Imaginons, en contrepoint, ce qu’ont été l’enfance et l’adolescence d’Olrik, de vieille noblesse balte. Des heures solitaires sur une falaise de la Baltique, battu par les rafales, des lectures orientées par un oncle qui avait servi dans la Garde prussienne, et qui avait promis qu’il se vengerait un jour de la Révolution et des Spartakistes, du tir sur des bouteilles jetées à la mer, de la chasse, un duel à l’épée à douze ans, pour une broutille, avec un adversaire auquel il sectionna l’oreille. Plus tard, un séjour en Angleterre où il apprit entre autres à fabriquer de la fausse monnaie, un stage dans la Waffen S.S. qui l’initia au drill impitoyable, physique et intellectuel, de Bad Tölz puis un passage dans le commando « Brandenburg » (sabotages et enlèvements derrière les lignes soviétiques), enfin quelques mois dans la Légion étrangère, aussitôt après la guerre, avant qu’un envoyé du Grand Basam Damdu, qui passait par hasard à Sidi Bel-Abbès ne discerne ses mérites et ne l’engage au service de son maître. Puisque j’ai évoqué ses lectures, je vais donc aller jusqu’au bout car, mieux que tout autre chose, elles dessinent la silhouette morale d’un homme de sa trempe : Thucydide, Hobbes, Machiavel, Clausewitz, Rühle von Lilienstern, Lawrence d’Arabie, Colmar von der Goltz, le premier Jünger, Ludendorff, René Quinton pour ne citer que ceux qui en lui ont laissé des traces profondes. Examinons un peu les lectures de Mortimer, en laissant de côté les obligatoires ouvrages et revues scientifiques : les insipides romans de Sarah Summertown, un temps sa maîtresse, Memories of India de Baden-Powell, les idylles de Jane Austen, les poèmes de Pope. En ce qui concerne Blake, même en cherchant longuement, on ne découvrira pas grand’ chose : des règlements de service, Conan Doyle, le Livre de la Jungle (dont la leçon lui apparaîtra toutefois obscure), des guides de voyage, la Campagne de Mésopotamie de Townsend, surtout parce que son père avait été fait prisonnier à Kut al-Amara avec lui, et des recueils de mots croisés. À petits esprits, petites lectures…

 

Pour ramener les choses au point essentiel disons qu’Olrik qui, tel un nouveau Sisyphe, remet sans cesse l’ouvrage sur le métier, ouvrage ensuite défait par les Dioscures, a atteint les sommets de la solitude tragique, qui est celle de l’aventurier car l’échec constitue la trame, la texture même, de son existence. Les rongeurs, les insectes, viendront un jour à bout du tigre royal, lui infligeront une blessure dont ils se repaîtront ensuite. Blake et Mortimer (petites idées, petit appartement, petites assurances, petites pantoufles, petits idéaux), appartiennent définitivement à cette catégorie. Dans une certaine mesure, alors que le type « Olrik » n’a cessé de se raréfier, les Dioscures scellent le triomphe du type humain qui a fini par dominer en Europe (et ailleurs) tel que, vers 1900, un Constantin Leontjev nous l’a annoncé dans un livre prophétique, L’Européen moyen, idéal et instrument de la destruction universelle : « Tous les auteurs nous présentent l’idéal de l’avenir comme quelque chose qui leur ressemble, c’est-à-dire le bourgeois européen. Quelque chose de moyen : ni un paysan, ni un seigneur, ni un guerrier, ni un prêtre, ni un Breton ou un Basque, ni un Tirolien ou un Tcherkesse, ni un marquis vêtu de velours et coiffé de plumes, ni un trappiste en robe de bure, ni un prélat en brocard… Non ! Ils se contentent tous de leur appartenance au minable type culturel moyen auquel ils sont redevables de leur position dans la société et de leur genre de vie, prétendant au nom du bonheur universel et de leur comportement diriger le monde du haut comme celui du bas.

 

Apparemment, ces gens ignorent et ne comprennent pas les lois de la beauté car précisément le type moyen est toujours et partout le plus inesthétique, le moins expressif, le moins intense et le moins noble, moins héroïque que des types humains plus complexes et plus extrêmes. »

 

Nous lisons aussi, à travers ces lignes, qui proclament le triomphe « moral » de Blake et Mortimer, le constat de décès de l’aventurier en général et d’Olrik en particulier.

 

Jean-Jacques Langendorf

 

• D’abord mis en ligne sur Le Polémarque, le 3 juin 2011.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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lundi, 02 février 2015

Paul Jamin: Anarchist van de lach

Karl Drabbe:

Paul Jamin: Anarchist van de lach

Ex: http://www.doorbraak.be

alidor.jpgCartoonisten staken altijd al de draak met het Belgische politieke bedrijf. Paul Jamin deed dat voor, tijdens én na de Tweede Wereldoorlog, in de collaboratiepers en later in De Standaard.

Het jezuïetenweekblad De Vlaamse Linie (1945-'53) grossierde in oud-collaborateurs. Auteurs, tekenaars, venters, gastredacteurs. Niet weinigen waren hun burgerrechten kwijt en slijtten voorheen hun dagen in een Belgische repressiecel. Allen hadden ze met de Duitse bezetter samengewerkt, sommigen met het nationaalsocialisme geheuld. En toch was het dreamteam van het door de jezuïeten in leven geroepen compromisloos katholieke weekblad een broeihaard van ontluikend Vlaams-nationalisme en een handige wegbereider voor het dagblad De Standaard dat langzaam zijn Vlaamse wortels herontdekte.

Lode Claes, Victor Leemans, Filip De Pillecyn. Het zijn maar enkele van de vele namen van oud-collaborateurs die het weekblad elke week klaarden. Tekenaars ook, zoals Pil en Jam, de noms de plume van Joe Meulepas en Paul Jamin. De Franstalige Gentse jezuïet Maurice Claes-Boúúaert was de ronselaar van velen voor de redactie van het Vlaamsgezinde weekblad. Ze werkten er een tijdlang onder de toen progressieve hoofdredacteur pater Karel van Isacker sj. Het betekende de rehabilitatie voor velen.

Pieter-Jan Verstraete, veelschrijvende historicus van de Vlaamse Beweging in en rond Wereldoorlog II, publiceerde nog maar net een brochure over cartoonist Jam zoals hij signeerde in de tijdschriften van de REX-beweging voor en tijdens de oorlog, in collaboratiekrant Le Soir, legerkrant Brüsseler Zeitung en na zijn vrijlating - als Pat en Kler - in De Standaard, De Vlaamse Linie, De Linie en vooral - als Alidor- in het Brusselse rechtse satirische weekblad Pan (dat enkele jaren terug is opgeslorpt door Père Ubu dat hij nog zelf mee oprichtte). Hij tekende tijdens een tienjarig verblijf in Dortmund ook voor de Ruhr Nachrichten, een job die hij te danken had aan de oud-adjunct-hoofdredacteur van de Brüsseler Zeitung die directeur was geworden van het Duitse blad. Eigenaardig, want de ooit ter dood veroordeelde collaborateur - als eerste door prins Karel gratie verleend; zijn straf werd omgezet tot levenslag - mocht niet naar Duitsland reizen, omwille van de cartoons die hij tijdens de oorlog in de collaboratiepers publiceerde.

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Niet alleen de hogervermelde jezuïet Claes-Boúúaert heeft een belangrijke rol gespeeld op het levenspad van de cartoonist, of de oude chef van de Brüsseler Zeitung. Zo ook zijn goede vriend Georges Rémi - Hergé, tekenaar van Kuifje - die hem binnenhaalde in de rechts-katholieke krant Le XXième siècle, en hem zijn eerste baan bezorgde. Ook oud-Dinaso-burgemeester van Sint-Niklaas en eerste naoorlogse hoofdredacteur van De Standaard, Willem Melis, die hem bij het dagblad betrok.

Verstraete schreef een beknopt rechttoe-rechtaan biografietje, gespijsd met tientallen prenten van de getalenteerde politiek cartoonist die overigens heel z'n leven bevriend bleef met de notoire REX- en SS-leider Léon Degrelle. Oud-De Standaard-journalist Gaston Durnez noemde hem de 'anarchist van de lach', die - zoals het een echte cartoonist betaamt - lachte en spotte met iedereen die het publieke podium betrad, op de eerste plaats politici. De spot drijven met en (zo) kritiek leveren op het politieke bedrijf, is wel de rode draad in het leven van de gevierde tekenaar.

Deze brochure is te verkrijgen bij de auteur tegen overschrijving van €6,85 (verzendkosten incl.) op rekening  BE64 4627 2867 9152 van P.J. Verstraete, 8500 Kortrijk.

Titel boek : Jam - Alidor alias Paul Jamin
Auteur : Pieter Jan Verstraete
Uitgever : Pieter Jan Verstraete
Aantal pagina's : 40
Prijs : 6.85 €
ISBN nummer : -
Uitgavejaar : 2015

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De bevrijding volgens Alidor - Tekening voor "Pan"

samedi, 06 décembre 2014

Tranches de vie...

Tranches de vie...

Les éditions Dargaud viennent de rééditer en un volume unique les cinq tomes de la bande-dessinée de Gérard Lauzier, Tranches de vie, publiés initialement il y a plus de trente ans.

Une excellente nouvelle que cette réédition car l'auteur avait disparu des rayonnages de librairie depuis longtemps. C'est la bd anar de droite par excellence, drôle, grinçante et cruelle. Au détour d'une soirée, d'une partouze ou d'un repas d'affaires, on y croise des soixante-huitards virant gauche caviar et des jeunes cadres dynamique de la droite avancée moderne et décrispée, bref les parents de nos bobos, bling-bling et autres hipsters d'aujourd'hui... Fric, cul, esbrouffe, psychanalyse et ethnomasochisme, c'est le panorama de la décennie 1975-1985, qui peut servir de complément en images du livre de Zemmour, Le suicide français (Albin Michel, 2014)... Bonne lecture !

 

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" Lucide et corrosif, le trait et l'humour de Lauzier appuie là où ça fait rire. Attention, l'intégrale des Tranches de vie provoque grincements de dents et fous rires nerveux. Dans les pages de Pilote arriva un jour un auteur singulier. Détonnant dans un univers de gauchistes hirsutes, cet homme élégant croquait des cadres dépressifs, des intellectuels de gauche suffisants, des révolutionnaires pathétiques et des femmes… sublimes, seuls océans de lucidité dans un monde absurde. Lauzier avait quarante ans d'avance. Aujourd'hui d'une actualité brûlante, la lecture de ses Tranches de vie, outre les fous rires nerveux, est une thérapie contre la connerie contemporaine. Une lucidité décapante pour un portrait un vitriol de la société contemporaine : les cinq albums des Tranches de vie réunis dans une intégrale inédite. "

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vendredi, 29 août 2014

TINTÍN-HERGÉ: UNA VIDA DEL SIGLO XX

TINTÍN-HERGÉ: UNA VIDA DEL SIGLO XX – Fernando Castillo

Ex: http://www.hislibris.com

«¡Por los bigotes de Plekszy-Gladz!»

Tintin-Herge-Fernadno-Castillo-biography.jpgInevitablemente una reseña como esta tiene un componente personal evidente. Como muchos tintinófilos (sin necesidad de caer en una cierta tintinolatría), me acerqué a los cómics de Hergé (Georges Remi, 1907-1983) en mi más tierna infancia. Lo curioso es que a día de hoy no poseo ni siquiera un ejemplar de los 23 álbumes publicados sobre las aventuras de Tintín (y eso si no contamos el 24º, Tintín y el Arte-Alfa, incompleto): siempre los he leído de prestado o in situ en bibliotecas de barrio o en librerías. No me preguntéis por qué nunca he tenido tal tentación (por eso no me acabo de considerar un tintinólatra); lo cierto es que nunca tuve la necesidad y si acaso he releído los diversos álbumes, sin orden ni concierto, ha sido, lo dicho, en bibliotecas o librerías.

No guardo un recuerdo especial de cuando fue la primera vez que un cómic de Tintín cayó en mis manos: debía de tener diez u once años, posiblemente fuera en la biblioteca del centro cívico de La Sedeta, un centro de enseñanza de la parte baja del barrio de Gràcia barcelonés, adonde acudía con algunos compañeros de clase al salir del colegio para echar unas canastas, chutar un balón de fútbol o, después, hacer los deberes de cada día. Siempre me sobraba un rato para leer cómics como los de Tintín, Astérix o el mítico Cavall Fort (los lectores catalanes de esta reseña que sean más o menos de mi edad recordarán este tebeo). Tintín siempre caía en uno de esos ratos; las relecturas fueron constantes, hasta el punto de que sus diálogos, en catalán (nunca me he acostumbrado a leer a Tintín en otra lengua que no fuera ésta), con los exabruptos del capitán Haddock, forman parte de mis recuerdos infantiles y juveniles.

Y no sólo los más que variopintos insultos y reniegos del capitán Archibald Haddock de la marina mercante, los comentarios más o menos simpáticos de Milú (que siempre me parecieron algo cargantes, aunque necesarios para comprender la peculiar relación con su amo) o las interjecciones de un joven Tintín (cómo olvidar su característico vatua l’olla! de las traducciones catalanas); también las andanzas de un reportero belga por todo el planeta, el evidente trasfondo histórico de las aventuras del personaje y, cómo no, personajes secundarios como los inefables Dupond y Dupont (Hernández y Fernández en la traducción castellana), el despistado profesor Tornasol, el insufrible Serafín Latón (Serafí Llantió para los lectores catalanes), el general Alcázar, el mayordomo Néstor o la peculiar Bianca Castafiore, el Ruiseñor de Milán (y su eterna interpretación del «Aria de las Joyas» del Fausto de Charles Gounod, «¡Ah, me río de verme tan bella en el cristal!»). Y sin olvidar a villanos y malvados como Rastapopoulos, Allan Thompson, el doctor Müller o el coronel Spönz. Y países imaginarios como Syldavia (que depende de la época en que se escribieron los álbumes era una tradicional Bélgica o una mitificada Austria) y Borduria (por las mismas razones, o bien la Alemania nazi o la Rusia soviética). Porque todo ello forma parte de un universo, el tintinesco, creado por Hergé y cuya primera presentación en sociedad, Tintín en el país de los Soviets fue en 1929. Hasta 1976 y Tintín y los ‘Pícaros’, Hergé publicó periódicamente los 23 volúmenes por todos conocidos, primero en Le Petit Vingtième, el suplemento infantil del diario católico belga Le Vingtième Siècle, luego en el rotativo Le Soir (durante los años de la Segunda Guerra Mundial) y, ya desde los años cincuenta, en los Estudios Hergé (publicados por Casterman, Editorial Juventud para las ediciones castellana y catalana).

En esta evolución cronológica, Hergé fue ganando autonomía e independencia, y de todo ello se refleja la propia evolución de Tintín y los diversos personajes: de un Tintín con rasgos y actitudes demasiado juveniles por no decir infantiles (y no sólo en el físico, sino también en la actitud moral e ideológica), que denota un anticomunismo de raíz católica y un colonialismo a la europea, pasamos ya en la década de los años treinta al Tintín que se enfrenta al autoritarismo de tono fascista de países como Borduria (id est, la Alemania nazi) y al Tintín de los años cuarenta de la Bélgica ocupada que trata de no meterse en política; y al Tintín de los años cincuenta y sesenta, el más maduro, el que ya no es periodista activo pero que tiene como telón de fondo la Guerra Fría, los antecedentes de la carrera espacial (pisando la luna quince años antes que Armstrong y con un detallismo técnico que sorprende por su casi perfección), las aventuras con ovnis y el retorno a la América de guerrilleros como el general Alcázar. No en balde la evolución de Tintín y de su universo es también la del propio Hergé, que poco a poco se fue liberando del proteccionismo del abate Wallez (que no habría que considerar un fascista sin más, como se lee por ahí, sino un conservador católico bastante radical), director de Le Vingtième Siècle. La relación de amistad de Hergé con el líder fascista belga Léon Degrelle le puso en la picota tras la guerra, así como su relativo colaboracionismo con las autoridades alemanas que ocuparon Bélgica entre 1940 y 1944. En cierto modo Hergé tuvo que pasar por un proceso de «desfastización» por el modo en que sus cómics expresaron con tibieza las relaciones con un país colaborador como Alemania, aunque lo cierto es que Hergé no se destacó realmente en mostrar un apego con la Alemania nazi. Creciendo ideológicamente, dentro de un cierto y sempiterno conservadurismo, Hergé (y Tintín) pasaron a mostrarse como adalides de una cierta manera de ver el mundo, siempre opuesto a las tiranías totalitarias o a democracias capitalistas exacerbadas como los Estados Unidos, siendo Bélgica (o Syldavia en la etapa central de la obra tintinesca) el escenario de una cierta neutralidad, o quizá un cierto distanciamiento respecto la política de bloques. Así, en el díptico sobre el viaje lunar –Objetivo: la Luna y Aterrizaje en la Luna, 1953-1954– y, especialmente, en El asunto Tornasol (1956), Hergé se distancia incluso de su propio país imaginario, Syldavia, que puede ser asimilado a unos Estados Unidos que nunca le gustaron, enfrentados a Borduria/la URSS ya sea por la carrera espacial o por la creación de armas de destrucción masiva (léase la bomba atómica). Los años sesenta nos presentan a un Hergé (y un Tintín) que se alejan de la política internacional, que se relajan incluso en la imitación de una opereta (Las joyas de la Castafiore), para regresar ya en los años finales de la década a la aventura con toques paranormales (Vuelo 714 a Sídney) o a la guerrilla latinoamericana (Tintín y los ‘Pícaros’) a mediados de los años setenta, momento en el que Tintín se ha despedido de nosotros, sin anunciarlo, por no hablar de un Hergé que trabajará en los primeros años ochenta en un álbum (Tintín y el Arte-Alfa) que no llegará a ver publicado.

De todo ello, y ya es hora de comentarlo, trata Tintín-Hergé: una vida del siglo XX (Fórcola) de Fernando Castillo, libro recién publicado y que supone una reedición, aumentada y mejorada, de una obra anterior, El siglo de Tintín (Páginas de Espuma, 2004). Todo lo anteriormente escrito no deja de ser un resumen personal de este libro, una auténtica joya para tintinófilos y tintinólatras de todo pelaje. Pues no sólo seguimos la historia de la creación de un personaje (y la biografía de su creador), sino que, como el subtítulo del libro reza, también estamos ante un viaje al siglo XX, entre 1929 y 1976 para ser exactos, en el que Tintín (y Hergé) son el doble eje sobre el que gira un universo de un cómic y de la época en el que fue escrito. Castillo, gran conocedor del personaje, ajeno a polémicas y endiabladamente ameno en su manera de contarnos una particular historia del (medio) siglo XX, nos cuenta los pormenores de cada álbum, la aparición de los diversos personajes y el cariz ideológico que subyace en cada volumen, que, como ya hemos comentado, es muy dependiente de los años en que fue escrito. Y todo ello provocando la sonrisa cómplice de todo tintinófilo (y tintinólatra) que se precie. Incluso planteándose qué habría sido de Tintín en la actualidad:

«Tras haber desaparecido Tintín en los últimos años de la década de los setenta, y muerto Hergé a principios de los ochenta, a las puertas de producirse una serie de acontecimientos que van a determinar el final de una época, ¿cómo no vamos a imaginar qué hubiese dicho y hecho el periodista al respecto en los últimos años? ¿Qué hubiera pensado del fin de la Unión Soviética y del comunismo o de la nueva crisis de los Balcanes? ¿Cómo hubiera reaccionado ante los ordenadores e Internet? ¿Qué escenarios habría recorrido ahora que la sociedad global ha acabado con todo exotismo? ¿Cómo hubiera contemplado el terrorismo generalizado que azota a las sociedades actuales o el fundamentalismo islámico? ¿Qué diría de la emigración y del narcotráfico? ¿Habríamos podido ver alguna aventura del periodista en alguno de los escenarios que han caracterizado a los años posteriores a su desaparición? ¿Qué nuevas poéticas habrían surgido?» (p. 299)

Nosotros también nos lo preguntamos. Y probablemente habríamos concluido con la frase que el propio Hergé le dedicó a su personaje en una carta radiada en junio de 1964: «¡Salud, muchacho! Yo diría aún más: ¡Salud!».

vendredi, 27 juin 2014

Die komplexe Wahrheit

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Die komplexe WahrheitEx: http://www.national-zeitung.de

„Fragt man deutsche Jugendliche danach, wann der Zweite Weltkrieg begann, dann kann man schon froh sein, wenn sie nicht 1914 sagen“, erregt sich die FAZ vom 6. Juni. Als ob jene Jugendlichen schuld wären, die einfach lieber dicht machen, als sich eine vorgestanzte Phrase nach der anderen anzuhören, in der immer eine Seite die Rolle des Helden und die andere die des Bösewichts hat. Wie man Geschichte in ihrer Gegensätzlichkeit vermittelt, zeigt der 1946 in Bologna geborene Zeichner Vittorio Giardino mit seinem Comic „No pasarán“ über den Spanischen Bürgerkrieg der Jahre 1936 bis 1939, das in Italien ein großer Verkaufserfolg ist. Die Wahrheit, so heißt es im Vorwort, „ist für manche unangenehm und für alle komplex und widersprüchlich, und sie kann auch nicht anders sein, denn so ist das Leben“.

no-pasaran-giardino-vittorio-9781561633135.jpgSpanischer Bürgerkrieg, Ebrofront, Sommer 1938: Leutnant Ritt wird zur Erschießung geführt, nachdem der „Genosse Kommissar“, Kusic, ihn wegen „Feigheit“ formlos zum Tode verurteilt hat. Ritts „Verbrechen“: Er hat nach vier Stunden unter dem Feuer von Franco-Truppen mit seinen Leuten den Rückzug aus deckungslosem Gelände angetreten, als bereits mehr als die Hälfte gefallen war. Ritts Frage, ob er seine Männer bis zum letzten hätte massakrieren lassen sollen, beantwortet der kommunistische Politkommissar ungerührt: „Jeder Offizier, der seine Position ohne schriftlichen Befehl verlässt, wird erschossen. Führt ihn ab!“ Die letzte Zigarette ist geraucht, die Gewehre des Erschießungskommandos sind durchgeladen, als Major Guido Treves gerade noch rechtzeitig eingreift, Ritt freilässt und dadurch in eine heftige Auseinandersetzung mit dem Kommissar gerät. Der zeigt den Retter Treves bei der Kommunistischen Partei an, für die der Fall klar ist: „Wir können es nicht zulassen, dass auf der Autorität eines Politkommissars herumgetrampelt wird.“

Statt eines Kriegsgerichtsverfahrens gegen Major Treves entschließt man sich für eine Alternative. Rubizov, offiziell nur „Korrespondent der Prawda“, fasst die Entscheidung in die Worte: „Es gibt tausend Wege, Treves zu neutralisieren, und die schnellste und wirksamste ist immer die beste. Habe ich mich klar ausgedrückt?“ Einige Monate später, im Kapitel „Ohne Illusion“, löst der Held der Geschichten von Vittorio Giardino, Max Fridman, das Rätsel des spurlosen Verschwindens des widersetzlichen Majors. Fridman gelangt zu Treves' Leiche, die zusammen mit anderen Opfern kommunistischen Terrors in einem Garten in Barcelona vergraben wurde.

Übrigens werden in dieser in den Details fingierten, aber minutiös in den historischen Kontext eingebetteten Geschichte der aufständische General Franco und seine Verbündeten keineswegs verherrlicht. Drastisch stellt Giardino etwa einen Bombenangriff der nach Spanien entsandten italienischen Luftstreitkräfte dar.

Wer Giardinos Comic gelesen hat, wird die gängige Sichtweise „böse Franquisten, gute Republikaner“ in Frage stellen. Er wird beginnen oder darin bestärkt, kritisch und damit überhaupt geschichtlich zu denken. Und er wird nicht aus allen Wolken fallen, wenn er erfährt, dass 2007 Papst Benedikt XVI. 498 spanische Geistliche als Märtyrer selig sprach, die während des Spanischen Bürgerkriegs von Republikanern ermordet worden waren. Was wiederum nichts daran ändert, dass, zum Beispiel, auf Francos Seite stehende Falangisten im August 1936, kurz nach Ausbruch des Bürgerkriegs, den Schriftsteller Federico García Lorca erschossen. So komplex ist die Wahrheit. Nicht nur in Spanien.

KD

jeudi, 01 mai 2014

E riparleremo di gentil uomini di fortuna

mercredi, 11 décembre 2013

Tintin au pays du Lotus bleu

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TINTIN AU PAYS DU LOTUS BLEU
 
L’ œuvre d’Hergé décryptée


Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr

Le Lotus bleu (ou Les aventures de Tintin, reporter, en Extrême-Orient) est l’un des premiers albums écrits par Georges Rémi (dit Hergé, 1907-1983) : la première édition est parue par épisode dans la revue du Petit Vingtième entre le 2 août 1934 et le 17 octobre 1935. 


Cette publication originelle de 126 planches noir et blanc a été mise en couleur en 1946, c’est la version actuelle, la plus connue de cette bande dessinée. À la différence de ses premières réalisations, et en particulier Tintin au Congo où abondes poncifs et préjugés, Georges Rémi a fait pour cet album un réel effort documentaire. Grâce à trois prêtres, le père Wallez, qui assurait la parution du supplément pour la jeunesse du Petit Vingtième, l’abbé Gosset, aumônier des étudiants chinois de Louvain et le père Neut, ancien secrétaire d’un ministre de Sun Yat-Sen, devenu moine à l’abbaye de Saint-André (près de Bruges), Hergé va s’informer sur les traditions et la société chinoises. Par l’intermédiaire du second, il fait la connaissance d’un étudiant de Shangaï du même âge que lui, inscrit aux Beaux-Arts de Bruxelles et issu d’une famille catholique : Tchang Tchong-Jen. Tchang va initier le dessinateur belge à la culture de son pays et lui esquisser des décors et des environnements détaillés pour servir de cadre visuel aux futures planches. Cette rencontre a eu un impact sur le scénario qui se déroulera à Shangaï, ville de Tchang Tchong-Jen ; et c’est en hommage à son collaborateur chinois que Georges Rémi baptise l’un des principaux héros de l’aventure :  « Tchang ». 

L’univers et le contexte historique du Lotus Bleu relève du reportage, ce qui explique en partie son succès : l’atmosphère de Shangaï, siège des concessions américaines et européennes (Britanniques et Françaises), est plus vraie que nature avec ses ruelles encombrées et ses fumeries d’opium (plus de 1 700 établissements), dont on connaît la tragique histoire : une drogue meurtrière, sous contrôle des puissances coloniales et ayant fait des ravages dans la population (entre 25 et 100 millions de toxicomanes, 5 à 20% de la population au XIXe siècle) ; ce marché lucratif a été imposé par la force : les guerres de l’opium ; il sera interdit en 1908, mais des trafics et des fumeries illicites perduraient encore à l’époque de Tintin.

La bande dessinée a été écrite au moment où le Japon amorce son expansion territoriale en Chine : Hergé relate l’incident de Moukden (18 septembre 1931) : le sabotage de la voie ferrée perpétré par les Japonais, lesquels en attribue la responsabilité au gouvernement chinois pour servir de prétexte à l’invasion de la Mandchourie. Mais l’auteur situe l’affaire dans les environs de Shangaï par souci de cohérence avec l’unité géographique de l’album. Georges Rémi prend parti contre Tôkyô et ne modifiera pas une bulle de son scénario, malgré les protestations japonaises.


 Les œuvres d’Hergé ont été étudiées sous toutes leurs coutures par de nombreux auteurs. Ces recherches ne sont pas sans rappeler Les mémoires de Corto Maltese : décryptage de l’univers historico-symbolique de Corto, imaginé et mis en scène par Hugo Pratt (Hugo Pratt est décédé en 1995 ; les Mémoires ont été éditées en 1998) : Corto séjourne en Chine à l’époque des Seigneurs de la Guerre (Corto Maltèse en Sibérie). 


Patrick Mérand, un éditeur tintinophile et Li Xiaohan, une doctorante chinoise qui vit en France, nous offre une traduction des idéophonogrammes et un commentaire instructif et concis sur le contexte historique et culturel du Lotus Bleu. Les auteurs, outre leurs connaissances linguistiques, ont exhumé des photographies d’époque, dont certaines ont servi de document de travail à Hergé. Le Lotus Bleu décrypté est un livre instructif (centré sur la traduction des idéophonogrammes chinois) et sa lecture un moyen plaisant de (re)découvrir la Chine des années 1930. Il est vivement conseillé de procéder à une lecture en parallèle avec la bande dessinée originale. 

Patrick Mérand et Li Xiaohan, Le Lotus Bleu décrypté, éditions Sepia.

lundi, 04 novembre 2013

Het jongste Kuifje is Schots

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Het jongste Kuifje is Schots

Ex: nieuwsbrief / Deltastichting, Nr. 76, Oktober 2013
 
Europa is pluriformiteit, is een veelheid, een lappendeken van talen, culturen, dialecten, ondergroepen, tussengroepen – en conflicten. Een aantal van die lokale culturen, die in vorige eeuwen in een groter, multicultureel geheel waren ondergebracht, en dat bijna moesten bekopen met het verdwijnen van hun eigen cultuur en taal, zijn duidelijk aan een hergeboorte, aan een renaissance begonnen: we denken aan de Catalanen, aan de Schotten, aan de Zuid-Tirolers. En laat ons daar maar voor het gemak ook de Zuid-Nederlanders, de Vlamingen bij rekenen.

Dat nieuwe culturele, economische en dus ook politieke zelfbewustzijn laat zich soms zien op de meest eigenaardige plaatsen. In stripland bijvoorbeeld. De avonturen van Kuifje, de stripheld van Hergé, en tevens een van de mooiste en schitterendste voorbeelden van de “klare lijn”, werden gepubliceerd in meer dan 70 talen. In totaal werden er meer dan 200 miljoen exemplaren van verkocht.  Maar voor de eerste keer werden woorden als “caw cannie” (wees voorzichtig), “haud yer wheesht” (wees stil) en “help ma boab” (goeie hemel!), woorden en uitdrukkingen uit het Schots-Engelse dialect, in een album opgenomen. De vertaling van “De Zwarte Rotsen” werd verzorgd door Susan Rennie, Kelvin Smith Research Fellow aan de universiteit van Glasgow, die het boek vertaalde uit de originele taal, het Frans.  Het werd dus “The Derk Isle”.

De vertaling werd voorgesteld samen met een nieuwe uitgave van de Gaelicversie, “An t-Eilean Dubh”. Het hondje, Milou in het Frans, werd Bobbie in het Nederlands, Terry in het Deens en het Noors en Tobbi in het Ijslands. Voor het Schots koos de vertaler voor het woord Tarrie. En natuurlijk doen ook de detectives mee, de “twa glaikit detetives Nisbet an Nesbit”.

Het stripalbum begint alvast zo: “Tintin an his faithfu dug, Tarrie, are on the trail o an international gang o conterfaiters. Forby, they themsels are bein follaed by the twa glaikit detectives Nisbet an Nesbit”.  Wie het luidop leest, zal geen énkel probleem ondervinden om het Schots-Engels te begrijpen.
 
Peter Logghe

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jeudi, 05 septembre 2013

Enki Bilal - Exposition

mercredi, 08 mai 2013

Exposition Tardi - Paris

lundi, 08 avril 2013

Pulp Fascism

Pulp Fascism

By Jonathan Bowden 

Ex: http://www.counter-currents.com/

Editor’s Note: 

The following text is a transcription by V. S. of a lecture entitled “Léon Degrelle and the Real Tintin,” delivered at the 21st meeting of the New Right, London, June 13, 2009. The lecture can be viewed on YouTube here [2]. (Please post any corrections as comments below.)

I have given it a new title because it serves as the perfect introduction to a collection of Bowden’s essays, lectures, and interviews entitled Pulp Fascism: Right-Wing Themes in Comics, Graphic Novels, and Popular Literature, which is forthcoming from Counter-Currents.

I proposed this collection and title to Bowden in 2011, and although he wrote a number of pieces especially for it, the project was unfinished at his death. We are bringing out this book in honor of the first anniversary of Bowden’s death on March 29, 2012. 

jb_index.jpgI would like to talk about something that has always interested me. The title of the talk is “Léon Degrelle and the Real Tintin,” but what I really want to talk about is the heroic in mass and in popular culture. It’s interesting to note that heroic ideas and ideals have been disprivileged by pacifism, by liberalism tending to the Left and by feminism particularly since the social and cultural revolutions of the 1960s. Yet the heroic, as an imprimatur in Western society, has gone down into the depths, into mass popular culture. Often into trashy forms of culture where the critical insight of various intellectuals doesn’t particularly gaze upon it.

One of the forms that interests me about the continuation of the heroic in Western life as an idea is the graphic novel, a despised form, particularly in Western Europe outside France and Italy and outside Japan further east. It’s regarded as a form primarily for children and for adolescents. Yet forms such as this: these are two volumes of Tintin which almost everyone has come across some time or other. These books/graphic novels/cartoons/comic books have been translated into 50 languages other than the original French. They sold 200 million copies, which is almost scarcely believable. It basically means that a significant proportion of the globe’s population has got one of these volumes somewhere.

Now, before he died, Léon Degrelle said that the character of Tintin created by Hergé was based upon his example. Other people rushed to say that this wasn’t true and that this was self-publicity by a notorious man and so on and so forth. Probably like all artistic and semi-artistic things there’s an element of truth to it. Because a character like this that’s eponymous and archetypal will be a synthesis of all sorts of things. Hergé got out of these dilemmas by saying that it was based upon a member of his family and so on. That’s probably as true as not.

The idea of the masculine and the heroic and the Homeric in modern guise sounds absurd when it’s put in tights and appears in a superhero comic and that sort of thing. But the interesting thing is because these forms of culture are so “low” they’re off the radar of that which is acceptable and therefore certain values can come back. It’s interesting to note that the pulp novels in America in the 1920s and ’30s, which preceded the so-called golden age of comics in the United States in the ’30s and ’40s and the silver age in the 1960s, dealt with quite illicit themes.

One of the reasons that even today Tintin is mildly controversial and regarded as politically incorrect in certain circles is they span much of the 20th century. Everyone who is alive now realizes that there was a social and cultural revolution in the Western world in the 1960s, where almost all the values of the relatively traditional European society, whatever side you fought on in the Second World War, were overturned and reversed in a mass reversion or re-evaluation of values from a New Leftist perspective.

Before 1960, many things which are now legal and so legal that to criticize them has become illegal were themselves illicit and outside of the pedigree and patent of Western law, custom, practice, and social tradition. We’ve seen a complete reversal of nearly all of the ideals that prevailed then. This is why many items of quite popular culture are illicit.

If one just thinks of a silent film like D. W. Griffith’s Birth of a Nation in 1915. There was a prize awarded by the American Motion Picture Academy up until about 1994 in Griffith’s name. For those who don’t know, the second part of Birth of a Nation is neo-Confederate in orientation and depicts the Ku Klux Klan as heroic. Heroic! The Ku Klux Klan regarded as the hero, saving the White South from perdition, from the carpet-baggers, some of whom bear an extraordinary resemblance to the present President of the United States of America. Of course, they were called carpet-baggers because they were mulatto politicians who arrived in the South primarily from the North with certain Abolitionist sponsorship and they arrived with everything they owned in a carpet bag to take over. And that’s why they were called that.

That film, which you can get in any DVD store and buy off Amazon for ten pounds or so, is extraordinarily notorious, but in actual fact, in terms of its iconography, it’s a heroic, dualist film where there’s a force of darkness and a force of light. There’s a masculine individual. There’s people who believe that they’ll sort out problems with a gun. The Bible, in an ultra-Protestant way, is their text. It’s what they base metaphysical objectivism and absolute value upon, and that film is perceived retrospectively as an extreme White Right-wing film although Griffith himself is later to do a film called Intolerance and actually, like a lot of film makers, had quite a diverse range of views irrespective of his own Southern and Texan background.

The thing one has to remember is that the methodology of the heroic can survive even if people fight against various forces in Western life. One of the great tricks of the heroic in the last 40 to 50 years is the heroic films involving icons like Clint Eastwood, for example, as a successor to this sort of archetype of John Wayne and the sort of Western stylized masculinity that he represented. Eastwood often plays individualistic, survivalist, and authoritarian figures; Right-wing existentialist figures. But they’re always at war with bureaucracies and values that are perceived as conservative. One of the ways it tricks, which has occurred since the 1960s, is to reorient the nature of the heroic so that the eternal radical Right within a society such as the United States or elsewhere is the enemy, per se.

There’s a comic strip in the United States called Captain America which began in the 1940s. Captain America is a weedy young man who almost walks with a stick and has arms like branches, and of course a friendly American scientist introduces him to a new secret program where he’s injected with some steroids and this sort of thing and immediately becomes this enormous blond hulking superman with blue eyes. Of course, he must dress himself in the American flag so that he can call himself Captain America. So you get the idea! He has a big shield which has the star of the United States on it and has a sidekick who dies in one of the 1940s comics, but of course these figures never die. They’re endlessly brought back. But there’s a problem here because the position that Captain America and a lesser Marvel Comics equivalent called Captain Britain and all these other people represent is a little bit suspect in an increasingly liberal society, even then. So, his enemy, his nemesis, his sort of dualist alternative has to be a “Nazi,” and of course Captain America has a Nazi enemy who’s called the Red Skull.

The Red Skull is a man with a hideous face who, to hide this hideousness, wears a hideous mask over his hideous face as a double take. The mirror cracks so why not wear a mask, but it’s not a mask of beauty. It’s a skull that’s painted red, and he’s called the Red Skull. He always wears green. So, it’s red and green. He always appears and there’s always a swastika somewhere in the background and that sort of thing. He’s always building robots or cyborgs or new biological sorts of creatures to take over the world. Captain America always succeeds in vanquishing him in the last panel. Just in the last panel. The Red Skull’s always about to triumph until the fist of Captain America for the American way and the American dream comes in at the end.

This mantle of the heroic whereby Right-wing existentialists like Captain America fight against the extreme Right in accordance with democratic values is one of the interesting tricks that’s played with the nature of the heroic. Because the heroic is a dangerous idea. Whether or not Tintin was based on Léon Degrelle there is of course a fascistic element to the nature of the heroic which many writers of fantasy and science fiction, which began as a despised genre but is now, because it’s so commercially viable, one of the major European book genres.

They’ve always known this. Michael Moorcock, amongst others, speaks of the danger of subliminal Rightism in much fantasy writing where you can slip into an unknowing, uncritical ultra-Right and uncritical attitude towards the masculine, towards the heroic, towards the vanquishing of forces you don’t like, towards self-transcendence, for example.

iron_dream.jpgThere’s a well-known novel called The Iron Dream and this novel is in a sense depicting Hitler’s rise to power and everything that occurred in the war that resulted thereafter as a science fiction discourse, as a sort of semiotic by a mad creator. This book was actually banned in Germany because although it’s an extreme satire, which is technically very anti-fascistic, it can be read in a literal-minded way with the satire semi-detached. This novel by Norman Spinrad was banned for about 20 to 30 years in West Germany as it then was. Because fantasy enables certain people to have an irony bypass.

Although comics are quite humorous, particularly to adults, children and adolescents read them, scan them because they sort of just look at the images and take in the balloons as they go across because these are films on paper. They essentially just scan them in an uncritical way. If you ever look at a child, particularly a child that’s got very little interest in formal literature of a sort that’s taught in many European and American schools, they sit absorbed before comics, they’re absolutely enthralled by the nature of them, by the absolute villainy of the transgressor, by the total heroicism and absence of irony and sarcasm of the heroic figure with a scantily clad maiden on the front that the hero always addresses himself to but usually in a dismissive way because he’s got heroic things to accomplish. She’s always on his arm or on his leg or being dragged down.

Indeed, the pulp depiction of women which, of course, is deeply politically incorrect and vampish is a sort of great amusement in these genres. If you ever look at comics like Conan the Barbarian or Iron Man or The Incredible Hulk and these sorts of things the hero will always be there in the middle! Never to the side. Always in the middle foursquare facing the future. The villain will always be off to one side, often on the left; the side of villainy, the side of the sinister, that which wants to drag down and destroy.

As the Hulk is about to hit The Leader, which is his nemesis, or Captain America is about to hit the Red Skull, which is his nemesis, or Batman is about to hit the psychiatric clown called The Joker, who is his nemesis, there’s always a scantily clad woman who’s around his leg on the front cover looking up in a pleading sort of way as the fist is back here. It’s quite clear that these are archetypal male attitudes of amusement and play which, of course, have their danger to many of the assumptions that took over in the 1960s and ’70s.

It’s interesting to notice that in the 1930s quite a lot of popular culture expressed openly vigilante notions about crime. There was a pulp magazine called The Shadow that Orson Welles played on the radio. Orson Welles didn’t believe in learning the part, in New York radio Welles, usually the worse for wear for drink and that sort of thing, would steam up to the microphone, he would take the script, and just launch into The Shadow straight away. The Shadow used to torment criminals. Depending on how nasty they were the more he’d torment them. When he used to kill them, or garrote them, or throttle them, or hang them (these pulps were quite violent and unashamedly so) he used to laugh uproariously like a psychopath. And indeed, if you didn’t get the message, there would be lines in the book saying “HA HA HA HA HA!” for several lines as he actually did people in.

The Shadow is in some ways the prototype for Batman who comes along later. Certain Marxian cultural critics in a discourse called cultural studies have pointed out that Batman is a man who dresses himself up in leathers to torment criminals at night and looks for them when the police, namely the state, the authority in a fictional New York called Gotham City, put a big light in the sky saying come and torment the criminal class. They put this big bat symbol up in the sky, and he drives out in the Batmobile looking for villains to torment. As most people are aware, comics morphed into more adult forms in the 1980s and ’90s and the graphic novel emerged called Dark Knight which explored in quite a sadistic and ferocious way Batman’s desire to punish criminality in a very extreme way.

There was also a pulp in the 1930s called Doc Savage. Most people are vaguely aware of these things because Hollywood films have been made on and off about all these characters. Doc Savage was an enormous blond who was 7 feet. He was bronzed with the sun and covered in rippling muscles. Indeed, to accentuate his musculature he wore steel bands around his wrists and ankles, as you do. He was a scientific genius, a poetic genius, and a musical genius. In fact, there was nothing that he wasn’t a genius at. He was totally uninterested in women. He also had a research institute that operated on the brains of criminals in order to reform them. This is quite extraordinary and deeply politically incorrect! He would not only defeat the villain but at the end of the story he would drag them off to this hospital/institute for them to be operated on so that they could be redeemed for the nature of society. In other words, he was a eugenicist!

Of course, those sorts of ideas in the 1930s were quite culturally acceptable because we are bridging different cultural perceptions even at the level of mass entertainment within the Western world. That which is regarded, even by the time A Clockwork Orange was made by Kubrick from Burgess’ novel in the 1970s, as appalling, 40 years before was regarded as quite acceptable. So, the shifting sands of what is permissible, who can enact it, and how they are seen is part and parcel of how Western people define themselves.

Don’t forget, 40% of the people in Western societies don’t own a book. Therefore, these popular, mass forms which in one way are intellectually trivial is in some respects how they perceive reality.

Comics, like films, have been heavily censored. In the United States in the 1950s, there was an enormous campaign against various sorts of quasi-adult comics that were very gory and were called horror comics and were produced by a very obscure forum called Entertainment Comics (EC). And there was a surrogate for the Un-American Activities Committee in the US Senate looking at un-American comics that are getting at our kids, and they had a large purge of these comics. Indeed, mountains of them were burnt. Indeed, enormous sort of semi-book burnings occurred. Pyramids of comics as big as this room would be burnt by US and federal marshals on judges’ orders because they contained material that the young shouldn’t be looking at.

The material they shouldn’t be looking at was grotesque, gory, beyond Roald Dahl sort of explicit material which, of course, children love. They adore all that sort of thing because it’s exciting, because it’s imaginative, because it’s brutal, because it takes you out of the space of normalcy, and that’s why the young with their instincts and their passion and glory love this sort of completely unmediated amoral fare. That’s why there’s always been this tension between what their parents would like them to like and what many, particularly late childish boys and adolescents, really want to devour. I remember Evelyn Waugh was once asked, “What was your favorite book when you were growing up?” And just like a flash he said, “Captain Blood!” Captain Blood! Imagine any silent pirate film from the 1920s and early ’30s.

Now, the heroic in Western society takes many forms. When I grew up, there were these tiny little comics in A5 format. Everyone must have seen them. Certainly any boys from the 1960s and ’70s. They were called Battle. Battle and Commando and War comics, and these sorts of thing. They were done by D. C. Thomson, which is the biggest comics manufacturer in Britain, up in Dundee. These comics were very unusual because they allowed extremely racialist and nationalist attitudes, but the enemies were always Germans and they were always Japanese.

Indeed, long after the passing of the Race Act in the late 1960s and its follow-up which was more codified and definitive and legally binding in the 1970s, statements about Germans and Japanese could be made in these sorts of comics, which were not just illicit but illegal. You know what I mean, the Green Berets, the commandos, would give it to “Jerry” in a sort of arcane British way and were allowed to. This was permitted, even this liberal transgression, because the enemy was of such a sort.

But, of course, what’s being celebrated is British fury and ferocity and the nature of British warriors and the Irish Guards not taking prisoners and this sort of thing. This is what’s being celebrated in these sorts of comics. It’s noticeable that D. C. Thomson, who has no connection to the DC group in the United States by the way, toned down this element in the comics as they went along. Only Commando survives, but they still produce four of them a month.

In the 1970s, Thomson, who also did The Beano and utterly childish material for children for about five and six as well as part of the great spectrum of their group, decided on some riskier, more transgressive, more punkish, more adult material. So, they created a comic called Attack. Attack! It’s this large shark that used to come and devour people. It was quite good. The editor would disapprove of something and they would be eaten by the shark. There was the marvelous balloons they have in comics, something like, “This shark is amoral. It eats.” And there would be a human leg sticking out of the mouth of the shark. Some individual the editor disapproved of was going down the gullet.

Now, Attack was attacked in Parliament. A Labour MP got up and said he didn’t like Attack. It was rather dubious. It was tending in all sorts of unwholesome directions, and Attack had a story that did outrage a lot of people in the middle 1970s, because there was a story where a German officer from the Second World War was treated sympathetically, in Attack. Because it was transgressive, you see. What’s going to get angry Methodists writing to their local paper? A comic that treats some Wehrmacht officer in a sympathetic light. So, there was a real ruckus under Wilson’s government in about ’75 about this, and so they removed that.

judge-dredd-1.jpgVarious writers like Pat Mills and John Wagner were told to come up with something else. So, they came up with the comic that became Judge Dredd. Judge Dredd is a very interesting comic in various ways because all sorts of Left-wing people don’t like Judge Dredd at all, even as a satire. If there are people who don’t know this, Dredd drives around in a sort of motorcycle helmet with a slab-sided face which is just human meat really, and he’s an ultra-American. It’s set in a dystopian future where New York is extended to such a degree that it covers about a quarter of the landmass of the United States. You just live in a city, in a burg, and you go and you go and you go. There’s total collapse. There’s no law and order, and there’s complete unemployment, and everyone’s bored out of their mind.

The comic is based on the interesting notion that crime is partly triggered by boredom and a sort of wantonness in the masses. Therefore, in order to keep any sort of order, the police and the judiciary have combined into one figure called a Judge. So, the jury, the trial, the police investigation, and the investigative and forensic elements are all combined in the figure of the Judge. So, if Judge Dredd is driving along the street and he sees some youths of indeterminate ethnicity breaking into a store he says, “Hold, citizens! This is the law! I am the law! Obey me! Obey the law!” And if they don’t, he shoots them dead, because the trial’s syncopated into about 20 seconds. He’s given them the warning. That’s why he’s called Judge Dredd, you see. D-R-E-D-D. He just kills automatically those who transgress.

There’s great early comic strips where he roars around on this bike that has this sort of skull-like front, and he appears and there’s a chap parking his car and he says, “Citizen! Traffic violation! Nine years!” and roars off somewhere else. Somebody’s thieving or this sort of thing and he gets them and bangs their head into the street. There’s no question of a commission afterwards. “Twelve years in the Cube!” which is an isolation cell. It’s got its own slang because comics, of course, create their own world which children and adolescents love so you can totally escape into a world that’s got a semi-alternative reality of its own that’s closed to outsiders. If some adult picks it up and looks at it he says, “What is this about?” Because it’s designed to exclude you in a way.

Dredd has numerous adventures in other dimensions and so on, but Dredd never changes, never becomes more complicated, remains the same. He has no friends. “I have no need of human attachments,” he once says in a slightly marvelous line. He has a robot for company who provides most of his meals and needs and that sort of thing. For the rest, he’s engaged in purposeful and pitiless implementation of law and order. One of his famous phrases was when somebody asked him what is happiness, and he says in one of those bubbles, “Happiness is law and order.” Pleasure is obeying the law. And there are various people groveling in chains in front of him or something.

Now, there’ve been worried Left-wing cat-calls, although it’s a satire, and it’s quite clearly meant to be one. For example, very old people, because people in this fantasy world live so long that they want to die at the end, and they go to be euthanized. So, they all queue up for euthanasia. There’s one story where somebody blows up the people waiting for euthanasia to quicken the thing, but also to protest against it. And Judge says, “Killing euthanized is terrorism!” War on terror, where have we heard that before? Don’t forget, these are people that want to die. But Dredd says, “They’re being finished off too early. You’ve got to wait, citizen!” Wait to be killed later by the syringe that’s coming. And then people are reprocessed as medicines, because everything can be used. It’s a utilitarian society. Therefore, everything is used from birth to death, because the state arranges everything for you, even though socialism is condemned completely.

There’s another bloc, it’s based on the Cold War idea, there’s a Soviet bloc off on the other side of the world that is identical to the West, but ideologically they’re at war with each other, even though they’re absolutely interchangeable with each other. But the Western metaphysic is completely free market, completely capitalist, but in actual fact no one works, and everyone’s a slave to an authoritarian state.

There’s also an interesting parallel with more advanced forms of literature here. A Clockwork Orange: many people think that’s about Western youth rebellion and gangs of the Rockers and Mods that emerged in the 1960s at the time. Burgess wrote his linguistically sort of over-extended work in many ways. In actual fact, Anthony Burgess wrote A Clockwork Orange after a visit to the Soviet Union where he was amazed to find that, unlike the totalitarian control of the masses which he expected at every moment, there was quite a degree of chaos, particularly amongst the Lumpenproletariat in the Soviet Union.

George Orwell in Nineteen Eighty-Four has an interesting idea, and that is that the proles are so beneath ideology, right at the bottom of society, the bottom 3% not even the bottom 10%, that they can be left to their own devices. They can be left to take drugs. They can be left to drink to excess. They can be left to destroy themselves. Orwell says “the future is the proles” at one point. Remember when Winston Smith looks out across the tenements and sees the enormous washerwoman putting some shirts, putting some sheets on a line? And she sings about her lost love, “Oh, he was a helpless fancy . . .” and all this. And Winston looks out on her across the back yards and lots and says, “If there’s a future, it lies with the proles!” And then he sings to himself, “But looking at them, he had to wonder.”

The party degrades the proletariat to such a degree that it ceases to be concerned about their amusements because they’re beneath the level of ideology and therefore you don’t need to control them. The people you control are the Outer Party, those who can think, those who wear the blue boiler suits, not the black ones from the Inner Party.

TheIronHeel500.jpgThis interconnection between mass popular culture, often of a very trivial sort, and elitist culture, whereby philosophically the same ideas are expressed, is actually interesting. You sometimes get these lightning flashes that occur between absolutely sort of “trash culture,” if you like, and quite advanced forms of culture like A Clockwork Orange, like Darkness at Noon, like Nineteen Eighty-Four, like The Iron Heel, like The Iron Dream. And these sorts of extraordinary dystopian and catatopian novels, which are in some respects the high political literature (as literature, literature qua literature) of the 20th century.

Now, one of the reasons for the intellectual independence of elements in some comics is because no one’s concerned about it except when the baleful eye of censorship falls upon them. A particular American academic wrote a book in the early 1950s called Seduction of the Innocent which is about how children were being depraved by these comics which were giving them violent and racialist and elitist and masculinist stereotypes, which shouldn’t be allowed.

Of course, a vogue for Left wing comics grew up in the 1970s because culture in the United States, particularly men’s culture, is racially segregated in a way which is never admitted. African-Americans have always had their own versions of these things. There are Black American comics. Marvel did two called The Black Panther, and the Black Panther only ever preys on villains who are Black.

There’s another one called Power Man who’s in prison loaded down with chains and a White scientist, who might be Jewish, experiments on him. He’s called Luke Cage and he’s experimented on so he becomes a behemoth. A titan of max strength he’s called, and he bats down the wall and takes all sorts of people on. And yet, of course, all of the villains he takes on, very like the Shaft films which are both about James Bond films which are very similar, all of this material is segregated. It occurs within its own zone.

But you notice the same heroic archetypes return. Yet again there’s a villain in the corner, usually on the left side, Luke Cage has an enormous fist, there’s a sort of half-caste beauty on his leg looking up, staring at him. This sort of thing. It’s the same main methodology. It’s the same thing coming around again.

Although there have been attempts at the Left-wing comic, it’s actually quite difficult to draw upon with any effect. Because, in a way you can criticize comics that are metapolitically Right-wing, but to create a Left-wing one is actually slightly difficult. The way you get around it is to have a comic that’s subliminally Rightist and have the villain who’s the extreme Right. There are two American comics called Sgt. Fury and Sgt. Rock and another one’s called Our Army at War. Sgt. Rock, you know, and this sort of thing. And you know who the villain is because they’re all sort in the Second World War.

The attitude towards Communism in comics is very complicated. Nuclear destruction was thought too controversial. When formal censorship of comics began in America in the 1950s something called the Approved Comics Code Authority, very like the British Board of Film Classification, emerged. They would have a seal on the front of a comic. Like American films in the 1930s, men and women could kiss but only in certain panels and only for a certain duration on the page as the child or adolescent looked at it, and it had to be, it was understood so explicitly it didn’t even need to be mentioned that of course it didn’t even need to be mentioned that it was totally heterosexual. Similarly, violence had to be kept to a minimum, but a certain allowed element of cruelty was permitted if the villain was on the receiving end of it.

Also, the comics had to be radically dualist. There has to be a force for light and a force for darkness. There has to be Spiderman and his nemesis who’s Dr. Octopus who has eight arms. But certain complications can be allowed, and as comics grow, if you like, non-dualist characters emerge.

There’s a character in The Fantastic Four called Doctor Doom who’s a tragic figure with a ruined face who is shunned by man who wants to revenge himself on society because he’s shut out, who ends as the ruler of a tiny little made-up European country which he rules with an iron hand, and he does have hands of iron. So he rules his little Latvia substitute with an iron hand. But he’s an outsider, you see, because in the comic he’s a gypsy, a sort of White Roma. But he gets his own back through dreams of power.

There’s these marvelous lines in comics which when you ventilate them become absurd. But on the page, if you’re sucked into the world, particularly as an adolescent boy, they live and thrive for you. Doom says to Reed Richards, who’s his nemesis on the other side, “I am Doom! I will take the world!” Because the way the hero gets back at the villain is to escape, because they’re usually tied up somewhere with a heroine looking on expectantly. The hero is tied up, but because the villain talks so much about what they’re going to do and the cruelty and appalling suffering they’re going to inflict all the time the hero is getting free. Because you have to create a lacuna, a space for the hero to escape so that he can drag the villain off to the asylum or to the gibbet or to the prison at the end. Do you remember that line from Lear on the heath? “I shall do such things, but what they are I know not! But they will be the terror of the earth!” All these villains repeat that sort of line in the course of their discourse, because in a sense they have to provide the opening or the space for the hero to emerge.

One of the icons of American cinema in the 20th century was John Wayne. John Wayne was once interviewed about his political views by, of all things, Playboy magazine. This is the sort of level of culture we’re dealing with. They said, “What are your political views?” and Wayne said, “Well, I’m a white supremacist.” And there was utter silence when he said this! He was a member of the John Birch Society at the time. Whether or not he gave money to the Klan no one really knows.

There’s always been a dissident strand in Hollywood, going back to Errol Flynn and before, of people who, if you like, started, even at the level of fantasy, living out some of these heroic parts in their own lives. Wayne quite clearly blurred the distinction between fantasy on the film set and in real life on many occasions. There are many famous incidents of Wayne, when robberies were going on, rushing out of hotels with guns in hand saying, “Stick’em up!” He was always playing that part, because every part’s John Wayne isn’t it, slightly differently? Except for a few comedy pieces. And he played that part again and again and again.

Alamo_1960_poster.jpgDon’t forget, The Alamo is now a politically incorrect film. Very politically incorrect. There’s an enormous women’s organization in Texas called the Daughters of the Alamo, and they had to change their name because the White Supremacist celebration of the Alamo was offensive to Latinos who are, or who will be very shortly, a Texan majority don’t forget. So, the sands are shifting in relation to what is permitted even within popular forms of culture.

When Wayne said he was a supremacist in that way he said, “I have nothing against other people, but we shouldn’t hand the country over to them.” That’s what he said. “We shouldn’t hand the country over to them.”

And don’t forget, I was born in ’62. Obama in many of the deep Southern states wouldn’t have had the vote then. Now he’s President. This is how the West is changing on all fronts and on every front. American Whites will certainly be in the minority throughout the federation in 40 or 50 years. Certainly. Indeed, Clinton (the male Clinton, the male of the species) once justified political correctness by saying, “Well, in 50 years we’ll be the minority. We’ll need political correctness to fight that game.”

The creator of Tintin, Hergé, always said that his dreams and his nightmares were in white. But we know that the politically correct games of the future will be Whites putting their hands up in the air complaining because somebody’s made a remark, complaining because they haven’t got a quota, complaining because this form is biased against them, and this sort of thing. They’ll be playing the game that minorities in the West play at the moment, because that’s all that’s left to them. You give them a slice of the ghetto, you predefine the culture (mass, middling, and elite), in the past but not into the future, elements of the culture which are too much reverent of your past don’t serve for the future and are therefore dammed off and not permitted. This is what, in a sense, White people face in America and elsewhere.

One of the great mysteries of the United States that has produced an enormous amount of this mass culture, some of which I have been at times rather glibly describing, is why has there never been a mass serious Right-wing movement of the real Right in the United States. The whole history of the 20th century and before would be different if that had occurred. Just think of it. Not some sort of trivial group, but a genuine group.

Don’t forget, the real position of the American ultras is isolationism. They don’t want to go out into the rest of the world and impose American neo-colonialism on everyone else. They’re the descendants of people who left the European dominion in order to create a new world. Hence, the paradox that the further Right you go in the United States, the more, not pacifist, but non-interventionist you become.

Before the Confederacy, there was a movement called the Know Nothings, and this is often why very Right-wing people in the United States are described as Know Nothings. Because when you’re asked about slavery, which of course is a very loaded and partial question, you said, “Well, I don’t know anything about it.” And that was a deliberate tactic to avoid being sucked in to an abolitionist agenda or a way of speaking that was biased in the political correctness of its own era.

But it is remarkable that although the Confederacy didn’t have the strength to win, if they had won the history of the whole world would be different. The 20th century would have never taken the course that it did.

One of the interesting things about the American psyche, of course, is that many unfortunate incidents, the war that we fought with the United States in 1812, for example, have been completely elided from history. It’s gone! It’s gone! We almost went to war with them in 1896 over Venezuela. That still has slightly interesting intonations even now a century or more on when Joseph Chamberlain was Colonial Secretary. This is again [elided] rather like the Suez incident 1956. There are certain incidents that are played up. And there are anniversaries that are every day on the television, and that you can’t escape from. But there are other anniversaries and other events which have been completely air-brushed from the spectrum and from the historical continuum as if they never occurred.

One episode is the extraordinarily bad treatment of prisoners of war by Americans going way, way back. The Confederates and the Unionists treated each other that way in the Civil War, but the Mexicans certainly got the boot in the 1840s as did the Spanish-Cubans at the turn of the 20th century. Americans beat up every German on principle, including members of Adenauer’s future cabinet when they occupied part of Germany. They just regard that as de rigeur. This frontier element that is there, crude and virile and ferocious, not always wrong, but ultimately fighting in ways which are not in the West’s interests, certainly for much of the 20th century, just gone, is part and parcel of the heroic American sense of themselves.

Where do all of these archetypes ultimately come from? That American popular culture which has gone universal because the deal is that what America thinks today, the world thinks tomorrow. When we allegedly ruled the world, or part of it, in the 19th century, Gladstone once stood in Manchester in the Free Trade Hall and said, “What Manchester thinks today, the world thinks tomorrow.” But now it’s what’s on MTV or CNN today, that the world would like to think is the ruling discourse of tomorrow.

American self-conceptuality is, to my mind, deeply, deeply Protestant in every sense. Even at the lowest level of their popular culture the idea of the heroic man, often a dissident police officer or a rancher or a hero of certain supernatural powers and so forth, but a man alone, a man outside the system, a man whose anti-Establishment, but he fights for order, a man who believes that everything’s settled with a weapon (which is why they always carry large numbers of weapons, these sort of survivalist type heroes). All of these heroes, the ones created by Robert E. Howard, the ones such as Doc Savage and Justice Inc., the Shadow, and all of the super-heroes like Batman.

Superman is interesting. Superman is Nietzschean ideas reduced to a thousand levels of sub-intellectuality, isn’t it? That’s what’s going on. He has a girlfriend who never ages called Lois Lane, who looks 22 now even though she’s about 88 in the trajectory of the script. There’s a villain who’s bald called Lex Luthor who’s always there, always the nemesis, always plotting. Luthor’s reinvented later in the strip as a politician who takes over the city. Superman’s clean and wholesome, you see, whereas the villain becomes a politician. You can see the sort of rhetoric.

luthor-1.jpgLuthor and Superman in the stories are outsiders. They’re both extraterrestrials. Luthor, however, has anti-humanist values, which means he’s “evil,” whereas Superman, who’s partly human, has “humanist” values. Luthor comes up with amazing things, particularly in the 1930s comics, which are quite interesting, particularly given the ethnicity of the people who created Superman. Now, about half of American comics are very similar to the film industry, and a similar ethnicity is in the film industry as in the comics industry. Part of the notions of what is right and what is wrong, what is American and what is not, is defined by that particular grid.

Luthor’s an anti-humanite. Luthor always has these thuggish villains who have several teeth missing and are sort of Lombrosian, and they’re ugly, have broken noses and slanted hats. This is the 1930s. And Luthor says, “I’m sick of the human. We’ve got to transcend the human.” They don’t have words like “transcend” in comics. They say, “go beyond” or something, you know. “We’ve got to go beyond the human. Humans have got to go! I’ve got to replace them with a new species.” And one of his thugs will say, “Way to go, Luthor! This is what we want!” If you notice, you have a comic called Superman, but Superman has liberal values and fights for democracy and the American way, and Luthor, although no one ever says he’s “fascistic,” is harsh, is elitist, is inegalitarian.

You know that the villains have a tendency to punish their own men? You remember Blofeld in the Bond films? One of his own minions will fail him, and he’ll sit in a chair and you know what’s going to happen. A hand strokes the cat with the diamonds around its neck. The villain likes cats, and the cat’s eyes stare on. The finger quivers over the button. And Blofeld, or Luthor, or Dr. Doom, or the Red Skull, or the Joker, or whoever it is, because it’s the same force really, says, “You failed me. There is only one punishment in this organization . . .” Click! The button goes, and there’s an explosion, the bloke screams, goes down in the chair.

There’s a great scene in Thunderball at the beginning where the chair comes up again. It’s empty and steaming, and all the other cronies are readjusting their ties. Blofeld’s sat there, and the camera always pans to his hands, the hands of power. You know, the hands of death, the hands of Zeus, the hands of Henry VIII. The closet would meet, and they’d all be disarmed by guards, but he would have a double-headed axe down by the chair.

It’s said, by American propaganda, that Saddam Hussein once shot his Minister of Health during a revolutionary command council meeting, and the same script had to be continued in the meeting by the Deputy Minister of Health. Just think of how the Deputy Minister felt! Let’s hope he wasn’t wearing gray flannels, because they might have been brown by the end of the cabinet session.

This idea of dualism, moral dualism (ultimately a deeply Christian idea in many ways as well as a Zoroastrian idea) is cardinal for the morality of these comics and the popular films and TV serials and all the internet spin-offs and all of these computer games. Because even when the hero is a woman like Lara Croft and so on, it’s the same methodology coming round and round again. Because adolescent boys want to look at somebody who looks like Lara Croft as she runs around with guns in both hands with virtually nothing on. That’s the sort of dissident archetype in these American pulps going back a long way. It’s just the feminization of heroic masculinity actually, which is what these sort of Valkyries are in popular terms.

Now, the dualist idea is that there’s a force for evil and a force for good, and we know who they are (they are the ones out there!). In The Hulk, the Hulk is green because he’s been affected by gamma rays. The Hulk alternates with a brilliant scientist, but when he’s in his monstrous incarnation—because of course it’s a simplification of Dr. Jekyll and Mr. Hyde in Robert Louis Stevenson’s myth—the Hulk, particularly early on in the comics, is incredibly stupid. If he saw this table in front of him he’d say, “Table. Don’t like table.” And he’d smash it, because Hulk smashes. That’s what he does! He smashes!

The villain in The Hulk is called the Leader. The Leader is the villain. The Leader is all brain. Indeed, the Leader has such a long head that he’s almost in danger of falling over because of the size of his brain. So, like children have to wear a steel brace on their teeth, the Leader wears a steel brace on his head because he’s “too bright.” So, the Leader—notice the Leader is a slightly proto-fascistic, Right-wing, elitist figure, isn’t he? The man who wants to dominate through his mind—is counter-posed by just brute force: the Hulk!

This idea that there’s a force for good and a force for evil and the one always supplants the other, but the one can never defeat the other, because the Leader in The Hulk, the Owl in Daredevil, the Joker in Batman, Dr. Doom in The Fantastic Four, Dr. Octopus and the Green Goblin (another green one) in Spiderman . . . They’re never destroyed. If one of them is destroyed, their son finds their mask in a trunk and puts it on and knows that he wants to dominate the world! And comes back again. They can never be destroyed because they’re archetypes.

The comics hint at a sort of pagan non-dualism partly because they insist upon this good and evil trajectory so much. That’s in some ways when they become quite morally complicated and quite dangerous.

In Greek tragedy, a moral system exists, and it’s preordained that you have a fate partly in your own hands even though it’s decided by the gods. In The Oresteia by Aeschylus, you have a tragedy in a family (cannibalism, destruction, self-devouring) which is revenged and passed through into future generations. So that the Greek fleet can get to Troy, a girl is sacrificed. Clytemnestra avenges herself as a Medusa, as a gorgon against her husband who has killed her own daughter. Then, of course, there’s a cycle of revenge and pity and the absence of pity when the son, Orestes, who identifies with the father, comes back.

In this type of culture, and obviously a much higher level conceptually, it’s noticeable that the good character and the evil character align, are differentiated, merging, replace one another, and separate over the three plays in that particular trilogy.

If you look at real life and you consider any conflict between men, Northern Ireland in the 1970s (we’re British here and many people here are British nationalists). But if you notice the IRA guerrilla/terrorist/paramilitary, the Loyalist guerilla/terrorist/paramilitary . . . One of my grandfathers was in the Ulster Volunteer Force at the beginning of the 20th century, but I went to a Catholic school.

Nietzsche has a concept called perspectivism whereby certain sides choose you in life, certain things are prior ordained. When the U.S. Marine fights the Islamist radical in Fallujah, the iconography of an American comic begins to collapse, because which is the good one and which is the evil one? The average Middle American as he sat reading Captain America zapping the channels thinks that the Marine is the good one, with a sort of 30-second attention span.

But at the same time, the Marine isn’t an incarnation of evil. He’s a man fighting for what he’s been told to fight for. He’s a warrior. There’re flies in his eyes. He’s covered in sweat. He’s gonna kill someone who opposes him. But the radical on the other side is the same, and he sees that he’s fighting for his people and the destiny of his faith. And when warriors fight each other, often there’s little hatred left afterwards, because it’s expended in the extraordinary ferocity of the moment.

This is when this type of mass culture, amusing and interesting and entertaining though it is, begins to fall away. Because whenever we’ve gone to war, and we’ve gone to war quite a lot over the last 10 to 12 years. Blair’s wars: Kosovo. There’s the bombing of the Serbs. Milošević is depicted as evil! Remember those slogans in the sun? Bomb Milošević’s bed! Bomb his bed! Bomb his house! And this sort of thing. Saddam! We’re gonna string him up! The man’s a war criminal! The fact he’d been a client to the West for years didn’t seem to come into it. Hanged. Showed extreme bravery in a way, even though if you weren’t a Sunni in Iraq, definitely, he wasn’t exactly your man.

There’s a degree to which the extraordinary demonization of the Other works. That’s why it’s used. The British National Party won two seats in that election but there was a campaign against it for 12 to 15 days before in almost every item of media irrespective of ideological profile saying, “Don’t vote for these people!” to get rid of the softer protest votes and you’re only left with the hard core. That’s why that type of ideology is used. Maybe humans are hardwired to see absolute malevolence as on the other side, when in actual fact it’s just a person who may or may not be fighting against them.

But what this type of mass or popular culture does is it retains the instinct of the heroic: to transcend, to fight, to struggle, to not know fear, to if one has fear to overcome it in the moment, to be part of the group but retain individual consciousness within it, to be male, to be biologically defined, to not be frightened of death, whatever religious or spiritual views and values that one incarnates in order to face that. These are, in a crude way, what these forms are suggesting. Morality is often instinctual, as is largely true with humans.

I knew somebody who fought in Korea. When they were captured, the Koreans debated amongst themselves whether they should kill all the prisoners. There were savage disputes between men. This always happens in war.

I remember, as I near the close of this speech, that one of Sir Oswald Mosley’s sons wrote a very interesting book both about his father and about his experiences in the Second World War. This is Nicholas Mosley, the novelist and biographer. He was in a parachute regiment, and there’s two stories that impinge upon the nature of the heroic that often appears in popular forms and which I’ll close with.

One is when he was with his other members. He was with his other parachutists, and they were in a room. There was The Daily Mirror, still going, the organ of Left-wing hate which is The Daily Mirror, and on the front it said, “Oswald Mosley: The Most Hated Man in Britain.” The most hated man in Britain. And a chap looked up from his desk and looked at Mosley who was leading a fighting brigade and said, “Mosley, you’re not related to this bastard, are you?” And he said, “I’m one of his sons.” And there was total silence in the room. Total silence in the room, and they stared each other out, and the bloke’s hands gripped The Mirror, and all the other paratroopers were looking at this incident. And after about four minutes it broke and the other one tore up The Mirror and put it in a bin at the back of the desk and said, “Sorry, mate. Didn’t mean anything. Really.” Mosley said, “Well, that’s alright then, old chap.” And left.

The other story is very, very interesting. This was they were advancing through France, and the Germans are falling back. And I believe I’ve told this story before at one of these meetings, but never waste a good story. A senior officer comes down the track and says, “Mosley! Mosley, you’re taking too many prisoners. You’re taking too many prisoners. It’s slowing the advance. Do you understand what I’m saying, Mosley?” And he said, “Sir, yes, I totally understand what you’re saying.” He says, “Do you really understand what I’m saying? You’re slowing the advance. Everyone’s noticing it. Do something about it. Do you understand?” “Sir!”

And he’s off, I guess to another spot of business further down. Mosley turns to his Welsh sergeant-major and says, “What do you think about that? We’re taking too many prisoners.” Because what the officer has told him in a very English and a very British way is to shoot German soldiers and to shoot German prisoners and to shoot them in ditches. What else does it mean? “You’re slowing the advance! You’re taking too many prisoners! You’re not soft on these people, are you, Mosley? Speed the advance of your column!” That’s what he’s saying, but it’s not written down. It’s not given as a formal and codified order. But everyone shoots prisoners in war! It’s a fact! When your friend’s had his head blown off next to you, you’d want revenge!

I know people who fought in the Falklands. And some of the Argentinian Special Forces and some of the conscripts together used dum-dum bullets. Hits a man, his spine explodes. So, when certain conscripts were found by British troops they finished them pretty quickly at Goose Green and elsewhere. This will occur! In all wars! Amongst all men! Of all races and of all kinds! Because it’s part of the fury that battle involves.

One of my views is that is that we can’t as a species, or even as groups, really face the fact that in situations of extremity this is what we’re like. And this is why, in some ways, we create for our entertainment these striated forms of heroic culture where there’s absolutely good and absolutely malevolent and the two never cross over. When the Joker is dragged off, justice is done and Inspector Gordon rings Batman up (because it is he) and says, “Well done! You’ve cleansed the city of a menace.” All of the villains go to an asylum called Arkham Asylum. They’re all taken to an asylum where they jibber insanely and wait for revenge against the nature of society.

I personally think that a great shadow has been cast for 60 years on people who want to manifest the most radical forms of political identity that relate to their own group, their own inheritance, their own nationality, their own civilizational construct in relation to that nationality, the spiritual systems from the past and in the present and into the future that are germane to them and not necessarily to the others, to their own racial and biological configuration. No other tendency of opinion is more demonized in the entire West. No other tendency of opinion is under pressure.

Two things can’t be integrated into the situationist spectacle based upon the right to shop. They’re religious fundamentalism and the radical Right, and they’re tied together in various ways. It’s why the two out-groups in Western society are radical Right-wing militants and Islamists. They’re the two groups that are Other, that are totally outside. The way in which they’re viewed by The Mirror and others is almost the level of a Marvel Comics villain.

I seem to remember a picture from the Sunday Telegraph years ago of our second speaker [David Irving], and I’m quite sure that it’d been re-tinted, at least this is my visual memory of it, to appear darker, to appear more sinister. I remember once GQ did a photo of me years ago when I was in a group called Revolutionary Conservative. That photo was taken in Parliament Square. You know, the square that has Churchill and Mandela in it, that square near our parliament, with Oliver Cromwell over there hiding, [unintelligible] over there hiding further on. That photo was taken at 12:30, and it was a brighter day than this. But in GQ magazine it was darkened to make it look as though it was shot at nine o’clock, and everything was dark, and because it involved so much re-tinting it slightly distorted and reconfigured everything. That’s because these people are dark, you see! They’re the force from outside! They’re that which shouldn’t be permitted!

Whereas I believe that the force which is for light and the force which is for darkness (because I’m a pagan) can come together and used creatively and based upon identity and can lead on to new vistas. But that’s a rather dangerous notion, and you won’t find it in The Fantastic Four when Reed Richards and Dr. Doom do battle, and you won’t find it in Spiderman when Peter Parker and Dr. Octopus (Dr. Otto Octavius) do battle with one another. You won’t see it when the Aryan Captain America is taking on his National Socialist nemesis, the Red Skull. You won’t see it with the Hulk taking on the Leader. You won’t see it in any of these forms. But these forms have a real use, and that is that they build courage.

Nietzsche says at the end of Zarathrustra that there are two things you need in this life. You need courage and knowledge. That’s why Zarathrustra has two friends. He has an eagle, which stands for courage, and he has a snake, which stands for knowledge. And if you can combine those things, and synthesize them, you have a new type of man and a new type of future. And Nietzsche chose the great Persian sage as the explicator of his particular truth, because in the past he represented extreme dualism, but in the future Nietzsche wished to portray that he brought those dualities together and combined them as one heroic force.

Thank you very much! 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[2] here: https://www.youtube.com/watch?v=dO0ak8G9KtE

lundi, 01 avril 2013

Le témoignage du neveu d'Hergé

Le témoignage du neveu d'Hergé

Herge16-171.jpgLe témoignage de George Rémi JUNIOR, le neveu d'Hergé, fils de son frère cadet, un militaire haut en couleur, cavalier insigne, auteur d'un manuel du parfait cavalier, est poignant, non seulement parce qu'il nous révèle un Hergé "privé", différent de celui vendu par "Moulinsart", mais aussi parce qu'il révèle bien des aspects d'une Belgique totalement révolue: sévérité de l'enseignement, difficulté pour un jeune original de se faire valoir dans son milieu parental, sauf s'il persévère dans sa volonté d'originalité (comme ce fut le cas...).

Sait-on notamment que le père de George Rémi junior avait été chargé d'entraîner les troupes belges à la veille de l'indépendance congolaise? Et qu'il a flanqué des officiers américains et onusiens, manu militari, à la porte de son camp qui devait être rendu aux Congolais au nom des grands principes de la décolonisation?

Le témoignage du fils rebelle, opposé à son père, se mue en une tendresse magnifique quand la mort rôde et va emporter la vie du fringant officier de cavalerie, assagi par l'âge et heureux que son fiston soit devenu un peintre de marines reconnus et apprécié. George Rémi Junior n'est pas tendre pour son oncle, certes, mais il avoue toute de même, à demi mot, qu'il en a fait voir des vertes et des pas mûres au créateur de Tintin.

Mais l'homme qui en prend plein son grade, dans ce témoignagne, n'est pas tant Hergé: c'est plutôt l'héritier du formidable empire hergéen, l'époux de la seconde épouse d'Hergé. George Rémi Junior entre dans de véritables fureurs de Capitaine Haddock quand il évoque cette figure qui, quoi qu'on en pense, gère toute de même bien certains aspects de l'héritage hergéen, avec malheureusement, une propension à froisser cruellement des amis sincères de l'oeuvre de George Rémi Senior comme le sculpteur Aroutcheff, Stéphane Steeman (qui a couché ses griefs sur le papier...), les Amis d'Hergé et leur sympathique revue semestrielle. Dommage et navrant: une gestion collégiale de l'héritage par tous ceux qui ne veulent en rien altérer la ligne claire et surtout le message moral qui se profile derrière le héros de papier aurait été bien plus profitable à tous...

George Rémi Junior rend aussi justice à Germaine Kiekens, la première épouse, l'ancienne secrétaire de l'Abbé Wallez, directeur du quotidien catholique "Le Vingtième Siècle", là tout avait commencé...

(RS)

George Rémi Jr, Un oncle nommé Hergé, Ed. Archipel, Paris, 2013 (Préface de Stéphane Steeman).

mardi, 12 mars 2013

Plongée dans le neuvième art

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Plongée dans le neuvième art

par Rodolphe BADINAND

 

Le festival annuel de bandes dessinées d’Angoulême s’est terminé depuis quelques semaines dans un quant-à-soi convenu qui entérine la massification grandissante du neuvième art. La ligne claire valorisée par les auteurs franco-belges des journaux concurrents Tintin et Spirou a été abandonnée au profit de dessins souvent grotesques, difformes, inesthétiques et surchargés de couleurs criardes. Quant aux récits, ils sont répétitifs, inintéressants et sans beaucoup d’imagination. Néanmoins, dans le foisonnement éditorial émergent quelques albums détonnants.

Si le graphisme s’améliore ou retrouve la riche veine de la « ligne claire », il faut en revanche regretter la faiblesse des histoires et la pauvreté affligeante des scénarii. Rares sont aujourd’hui les auteurs uniques d’un album. Désormais la réalisation se répartit entre un scénariste, un dessinateur et un coloriste. La confection des planches applique maintenant une forme particulière de travail à la chaîne, ces professionnels menant de front plusieurs séries. Pris par de multiples tâches, les scénaristes ont de plus en plus recours à la facilité, y compris et surtout en matière historique.

Un confusionnisme patent
 
N’étant pas et ne pouvant pas être de nouveaux Jean-Michel Charlier qui prenait le soin de se documenter de manière exhaustive sur le sujet à traiter, les nouveaux scénaristes préfèrent miser sur le registre historico-ésotérique. Ils suivent aussi l’engouement du public pour les nombreuses revues spécialisées dans le militaria et confectionnent des séries autour de la Seconde Guerre mondiale, censée attirer les futurs clients. Ainsi, Hindenburg (du nom du célèbre zeppelin détruit en mai 1937) est le premier volume d’un cycle, « La Nuit qui vient ». Les scénaristes, Cothias et Ordas, reprennent une trame à la Indiana Jones et mêlent faits historiques et influences occultistes. On fait appel au spiritisme, à la télépathie, à l’hypnose, etc., des domaines très étudiés par… Himmler et ses S.S. Les auteurs conçoivent le château de Wewelsburg comme un centre de préparation à la guerre parapsychologique. Bien entendu, au sein de l’« Ordre noir », l’Ahnenerbe est en pointe dans cette quête particulière.
 
Cet organisme devient un riche filon pour les auteurs de B.D. La série « L’œil des dobermans » qui relate avec des détails plus ou moins fallacieux les actions de l’« Héritage des Ancêtres », part des spéculations himalayennes entretenues par l’Allemagne nationale-socialiste avant la guerre dans l’espoir de retrouver le berceau initial des Aryens. Même si un ouvrage, Opération Shambhala par Gilles Van Grasdorff, consacré à cette croyance vient de paraître, les scénaristes puisent plus dans leur imaginaire fantasmatique que dans des assertions historiques probantes. En tout cas, ces nouvelles B.D. indiquent que leurs auteurs sont les petits-enfants du Matin des magiciens et de la revue Planète du duo Louis Pauwels — Jacques Bergier.
 
shambal.gifL’énigmatique Jacques Bergier est l’un des héros principaux d’une série, au succès indéniable, qui en est à son deuxième volume : Wunderwaffen. Si l’histoire concerne toujours le second conflit planétaire, les événements sont uchroniques. Le 6 juin 1944, les mauvaises conditions météo et la réaction plus rapide des Allemands empêchent le débarquement allié en Normandie. La guerre se prolonge donc au-delà de 1945 même si les États-Unis ont mis un terme à la guerre dans le Pacifique au moyen des bombes atomiques. L’Allemagne résiste grâce à la généralisation de ses armes secrètes, les « armes-miracles » : V1, V2, V3, avions monoplans à réaction… Victime d’un nouvel attentat, le 8 mai 1945, qui l’a en partie défiguré et privé d’un bras, Hitler se verra bientôt doté d’un membre supérieur artificiel.
 
Pilote de chasse exceptionnel de Wanderwaffen, Walter Murnau, surnommé « le pilote du diable », est décoré par le Führer en personne qui le prend néanmoins en grippe. Affecté avec promotion sur le théâtre d’opération le plus violent dans l’escadrille de Hans Rudel, Murnau trompe plusieurs fois la mort, ce qui attire l’intérêt de l’Ahnenerbe qui recherche une antique faculté guerrière aryenne de survivre au combat. Devenu inestimable, Murnau est versé d’office dans la Luft-S.S. (l’aviation de guerre S.S.) en voie de constitution en cette année 1946. Quant à Bergier à l’incroyable mémoire, il côtoie De Gaulle à Londres, travaille pour les services de renseignement et se porte volontaire afin de se faire enfermer dans la zone spéciale d’Auschwitz décrétée espace réservée aux seuls S.S.
 
Malgré un inévitable manichéisme, cette uchronie s’appuie sur les fameuses « soucoupes volantes » du Reich et mentionne une base secrète S.S. dans l’Antarctique comme d’ailleurs dans le célèbre film Iron Sky.

Déclinaisons uchroniques
 
L’uchronie reste un gisement inépuisable pour des scénaristes en mal d’inspiration. Les éditions Delcourt ont depuis avril 2010 une collection intitulée « Jour J ». Douze volumes existent pour l’heure et un autre devrait paraître prochainement. Tant par les dessins que par les histoires, ils sont inégaux. Le premier, Les Russes sur la Lune !, retrace l’échec de la mission Apollo XI et l’alunissage, quelques mois plus tard, de cosmonautes soviétiques avant que le récit ne s’enlise dans une touchante naïveté soixante-huitarde. Les albums 3 et 4 forment un ensemble qui explique que les Allemands, victorieux de la bataille de la Marne en 1914, occupent la France. La République et son gouvernement dirigé par Clemenceau sont à Alger d’où ils poursuivent la lutte. Mais Nicolas II veut négocier la paix. La République tricolore ne l’entend pas ainsi et doit déstabiliser son allié. Clemenceau suggère l’assassinat du tsar par des anarchistes russes. Ils reçoivent le conseil d’un Jules Bonnot, survivant de l’assaut de 1912 ! Un autre album, le n° 9, relate un monde post-guerre nucléaire, conséquence de la crise de Cuba en 1961, dominé par le duopole Grande-Bretagne – France au sein de l’O.T.A.N., la Chine populaire et le Mexique… D’autres volumes, les 6 et 8, racontent comment la crise hexagonale de Mai 68 se transforme en une guerre civile plus ou moins brève. Dans le n° 8, Paris brûle encore, les forces armées gauchistes et les Casques bleus affrontent les milices d’Occident soutenues par Mgr. Lefebvre. Outre une évidente sensibilité politiquement très correcte sous-jacente, les scénaristes qui sont soit des gauchistes revenus et nostalgiques, soit des centristes de gauche quand bien même le héros du n° 5, Qui a tué le président ?, est un ancien para, membre de l’O.A.S., qui doit abattre le président Richard Nixon en 1973 à Dallas… – ne maîtrisent qu’imparfaitement leur sujet. Or une bonne uchronie se doit d’être historiquement impeccable. Dans le n° 3, Septembre rouge, les auteurs supposent que la victoire allemande en 1914 favorise la restauration de la royauté en la personne du prétendant orléaniste. Ignorent-ils donc que Bismarck et ses successeurs firent en sorte que la République française ne soit jamais renversée par les royalistes, les bonapartistes ou les boulangistes ?
 
wunderwa.gifAvec La nuit des Tuileries, la royauté française est au cœur du n° 11, récemment sorti. L’uchronie commence dans la nuit du 10 juin 1791. Des sans-culottes exaltés se dirigent sur les Tuileries, mais la famille royale parvient à s’en échapper en montgolfière. Or, au moment de l’ascension, une balle atteint le ventre de Louis XVI qui meurt en chemin. Le Dauphin devient le nouveau roi et sa mère, la reine Marie-Antoinette, la régente. Celle-ci anime l’« Armée des Princes » et la France sombre dans une terrible guerre civile. En 1795, l’armée royale, dirigée par un génial général d’origine corse, ancien mercenaire au service du Grand Turc, est aux portes de Paris, bastion sans-culotte chauffé à blanc par Robespierre. Mais Danton négocie en secret avec l’évêque d’Autun, Talleyrand, afin de rétablir la royauté dans un cadre constitutionnel.
 
Malgré quelques errements d’ordre historique (la colère populaire est moins vive en 1791, avant la fuite ratée de Varennes, qu’en 1792; Louis XVII est considéré comme le fruit des amours secrètes entre la Reine et Fersen, ce qui est absurde – une reine de France étant toujours sous surveillance), le scénario demeure convenable. Il ne cache pas la rivalité entre Robespierre, le jusqu’au-boutiste, et Danton qui reprend le rôle de Mirabeau, ni les tensions internes chez les royalistes entre les partisans d’une solution négociée (la Régente, Talleyrand, le général en chef Bonaparte) et les tenants d’une politique de représailles systématiques conduits par le comte d’Artois, le frère cadet de Louis XVI. L’album va jusqu’à montrer que les révolutionnaires les plus vindicatifs constituent une vraie canaille sanguinaire. Le résultat est au final curieux : c’est un album modérément contre-révolutionnaire dans une optique monarchienne.
 
Le plus récent des albums, le n° 12, Le lion d’Égypte, aborde le XVIe siècle. Léonard de Vinci a rejoint les Mamelouks en Égypte et leur vend ses inventions de guerre destinées à combattre l’expansionnisme ottoman. Dans cet album, les dessins sont plus ingrats et le scénario alambiqué. Les auteurs confondent les papes Alexandre VI Borgia et Jules II. L’histoire s’achève par l’effondrement des Ottomans et la renaissance de l’Empire latin d’Orient à Constantinople par César Borgia. On apprend qu’un moine protestataire allemand meurt dans une rixe lors d’une tentative de conversion dans une vallée perdue du Péloponnèse.

Éternelle Seconde Guerre mondiale
 
L’autre curiosité – agréable – de la série « Jour J » est l’album n° 2 qui nous ramène à la Seconde Guerre mondiale ou, plus exactement, à son après-guerre et à la Guerre froide. Là encore, le débarquement en Normandie a raté. En revanche, les Alliés ont réussi à débarquer en août 1944 en Provence, mais la remontée par la vallée du Rhône fut pénible et éprouvante. Pendant six mois, Lyon devint le pendant occidental de Stalingrad. À l’automne 1946, les blindés de l’Armée rouge déboulent sur les Champs-Élysées. La France est dès lors coupée en deux, séparée par la Seine. La rive droite de Paris, le Nord et l’Est jusqu’au Jura appartiennent à la République populaire (ou démocratique) française sous contrôle soviétique. Le reste du territoire, protégé par les États-Unis, demeure la République française gouvernée par Antoine Pinay. Quant à de Gaulle, il est mort dans un accident d’avion à l’automne 1945…
 
L’intrigue de Paris, secteur soviétique est policière puisqu’un ancien agent de renseignement de la France libre, policier à la « Mondaine » et gigolo à ses heures perdues enquête sur les meurtres sadiques de prostituées dans le Paris en zone soviétique. C’est un petit chef d’œuvre rondement mené avec des personnages surprenants : la camarade de la Police politique populaire Donadieu, dite la « Chinoise » alias Marguerite Duras; Albert Camus, directeur du Monde; François Mitterrand, patron des Éditions du Rond-Point (clin d’œil facétieux aux Éditions de La Table Ronde ?). On y croise même ce bon docteur philanthrope et humaniste Petiot… Une histoire en abyme très stimulante.
 
L’uchronie et la Seconde Guerre mondiale servent enfin de magnifique prétexte à une autre série en cours avec, déjà, trois albums parus : W.W. 2.2. L’autre deuxième Guerre mondiale. Le 8 novembre 1939, Georg Elser assassine à Munich Adolf Hitler. Son successeur à la chancellerie est Hermann Goering qui poursuit la guerre. Il ordonne ainsi l’invasion de l’Europe occidentale en mai 1940, mais une météo exécrable freine l’offensive allemande. Les Panzer s’embourbent dans les Ardennes et les blindés franco-britanniques contre-attaquent. La France ne connaît pas la Débâcle. Mais les gouvernements français et britannique sont divisés entre les pacifistes (Lord Halifax, le Maréchal Pétain et Chamberlain le Premier ministre) et les « intraitables » (Churchill, Anthony Eden, le ministre français de l’Intérieur Georges Mandel et les généraux Billotte, Giraud, Blanchard et De Gaulle). Enlisé à l’Ouest, Goering veut négocier une alliance avec Londres et doit ménager Staline qui s’est emparé de la Roumanie et regarde avec avidité les Balkans. Mais Moscou voit la Sibérie envahie par les troupes japonaises, alliées à la France et à la Grande-Bretagne. Quant à Mussolini, il a renoncé à attaquer la Grèce et préfère tout miser sur la conquête de l’Égypte (Et l’Afrique française du Nord ?).
 
Les premiers volumes dépeignent à partir de personnages imaginaires quelques épisodes de cette guerre uchronique. Dans La bataille de Paris, tome 1, les héros sont des soldats d’une section de l’armée française qui se préparent à repousser les Allemands dans les rues désertes de la capitale française. Leur psychologie est décrite avec soin. Seul bémol : l’anti-fascisme caricatural des auteurs fait qu’un des gars de la section veut brûler chez lui des papiers compromettants du P.P.F. de Doriot. En 1940, il aurait été plus pertinent de mentionner des tracts du P.C.F. qui suivait alors les consignes défaitistes de Moscou et du Komintern. L’avancée allemande s’arrête dans Paris et les Fritz sont repoussés. Une guerre de positions s’installe à l’Ouest.
 
Le deuxième tome traite de l’Opération Félix. En octobre 1940, le Reich se rapproche de l’Espagne franquiste et tente de neutraliser Gibraltar. Les deux principaux héros de ce tome sont le capitaine allemand des chasseurs de montagne, Julius Klieber, et le capitaine du Tercio (légion étrangère espagnole), Carlos Suarez. La venue des renforts allemands en Espagne est gravement entravée par la flotte alliée en Méditerranée. La prise de Gibraltar par l’Axe commence la veille du Nouvel An 1941. Après quelques succès partiels, l’attaque échoue parce que le courant anglophile de Berlin emmené par Rudolf Hess, le n° 2 du régime, a transmis à Londres les plans d’attaque. Envoyé spécial de Himmler pour découvrir des preuves de cette trahison, Klieber affronte des officiers S.S. liés à la Société Thulé ! Quant au capitaine Suarez, il incarne l’archétype du légionnaire espagnol, viril, loyal et courageux. Ce deuxième album est donc une très belle surprise, même si l’idée d’une entrée en guerre de l’Espagne paraît plus que saugrenue quand on connaît la psychologie du Caudillo.

Les thèses d’Haushofer dessinées !
 
Mais l’enthousiasme arrive avec le troisième, Secret Service, qui plonge le lecteur dans les manipulations mystificatrices des services secrets britanniques. Le 8 novembre 1941, Himmler et les S.S. renversent Goering et Hess et prennent le pouvoir. Le pacte germano-soviétique tient plus que jamais et les Alliés sont en train de perdre la guerre. Secret Service met en scène Henry dit X, surnommé « le Vieux ». Vieil ami personnel de Churchill, époux d’une militante anticolonialiste arabe décédée, Henry est un as de l’espionnage, génie du triple jeu, qui passe chez les Soviétiques avec un modèle obsolète d’Enigma. Surveillé par le N.K.V.D. à Moscou, X parvient à retourner un officier tchékiste, la sublime Anna Borodine, maîtresse d’Iemelian Andrevitch, le responsable du réseau d’espionnage en Grande-Bretagne. On a même la surprise de voir lors d’une conférence au sommet Churchill, De Gaulle, Tojo, le Premier ministre du Japon, et Roosevelt qui veut intervenir dans le conflit, mais qui ne le peut pas du fait d’une opinion publique fortement isolationniste. Le suspens de cette histoire est prenant avec de nombreux rebondissements. L’un des derniers met en scène Anna Borodine, désormais transfuge et renégate à l’Union Soviétique, réfugiée au Caire où, sur les indications de X, elle rencontre un Britannique arabisant, favorable à la décolonisation des peuples de couleur, un certain Lawrence...
 
C’est avec hâte qu’on attend la parution des prochains albums qui devraient évoquer les aventures de combattants italiens, voire de citoyens américains pris dans le conflit entre Japonais et communistes chinois de Mao qui ont rallié l’Axe Rome – Berlin – Moscou. Le quatrième tome, « Éliminer Vassili Zaitsev », se déroule dans certaines régions de la Grande-Bretagne occupée par les troupes germano-soviétiques… W.W. 2.2. L’autre deuxième Guerre mondiale est une série décoiffante, singulière et prometteuse qui témoigne de la vigueur de l’uchronie, cette autre histoire seulement concurrencée par ce genre tout aussi porteur qu’est l’heroïc fantasy.

Rodolphe Badinand
 
• Gilles Van Grasdorff, Opération Shambhala. Des S.S. au pays des Dalaï-Lamas, Presses du Châtelet, Paris, 2012, 445 p., 22 €.
Iron Sky de Timo Vuorensola, Energia Productions et Blind Spot Pictures, 2012, 93 mn.
• « La Nuit qui vient », t. 1, Hindenburg, scénario de Patrice Ordas et Patrick Cothias, dessin de Tieko et couleur de Cordurier, Grand Angle, 2013, 48 p., 13,50 €.
• « L’œil des dobermans », t. 2, L’ombre des chiens, scénario de Patrice Ordas et Patrick Cothias, dessin de Beb Zanat et couleur de St Blancat, Grand Angle, 2013, 48 p., 13,50 €.
• « Wunderwaffen », t. 1, Le pilote du diable, scénario de Richard D. Nolane et illustrations de Milorad Vicanovic – Maza, Soleil Productions, 2012, 48 p., 13,95 €.
• « Wunderwaffen », t. 2, Aux portes de l’enfer, scénario de Richard D. Nolane et illustrations de Milorad Vicanovic – Maza, Soleil Productions, 2013, 56 p., 14,30 €.
• « Jour J », n° 2, Paris, secteur soviétique, scénario de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau assistés de Fred Blanchard, dessin de Gaël Séjourné et couleur de Jean Verney, Delcourt – Série B, coll. « Néopolis », 2010, 54 p., 14,30 €.
• « Jour J », n° 11, La nuit des Tuileries, scénario de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau assistés de Fred Blanchard, dessin et couleur d’Igor Kordey, Delcourt – Série B, coll. « Néopolis », 2012, 64 p., 14,95 €.
• « Jour J », n° 12, Le lion d’Égypte, scénario de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau assistés de Fred Blanchard, dessin et couleur de Florent Calvez, Delcourt – Série B, coll. « Néopolis », 2013, 56 p., 14,30 €.
• « W.W. 2.2. L’autre deuxième Guerre mondiale », t. 1, La bataille de Paris, scénario de David Chauvel, dessin de Hervé Boivin et Éric Henninot et couleur de Delf, Dargaud, 2012, 64 p., 13,99 €.
• « W.W. 2.2. L’autre deuxième Guerre mondiale », t. 2, Opération Félix, scénario de José Manuel Robledo, dessin de Marcial Toledano et couleur de Javier Montes et Marcial Toledano, Dargaud, 2012, 60 p., 13,99 €.
• « W.W. 2.2. L’autre deuxième Guerre mondiale », t. 3, Secret Service, scénario de Mathieu Gabella, dessin de Vincent Cara et couleur de Lou, Dargaud, 2013, 56 p., 13,99 €.
• « W.W. 2.2. L’autre deuxième Guerre mondiale », t. 4, Éliminer Vassili Zaitsev, scénario de Hanna, dessin de Rosanas Ramon, Dargaud, 2013, 64 p., 13,99 €., doit paraître le 15 mars 2013.
 

 


 

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lundi, 11 février 2013

The Comic Book as Linear Energy

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The Comic Book as Linear Energy

By Jonathan Bowden

Ex: http://www.counter-currents.com/

Edited by Alex Kurtagić 

Editor’s Note: 

The following is excerpted from a book called Scum, written in 1992. It is part of a larger and wide-ranging, if perhaps unfocused, discussion on sado-masochism and the expulsion and conservation of energy. The text has only been lightly edited for punctuation, spelling, capitalisation, and grammar.

One of the most interesting and despised areas of popular culture is the “funny book” or comic—although the comic book itself has now become a prized form, with the original frames of Batman and Superman fetching large prices at Sotheby’s and other art dealers. The early comics, such as Batman and Superman, were staples of DC comics, based in the Rockefeller Plaza. They were adventure stories for boys, though comics were later to split along the styles of gender specification, and boys enjoyed superhero comics, perhaps War and Battle as well, while girls tended towards romantic comics dealing , in a crude way, with “human situations,” such as Cindy magazine. One can almost hear feminist devotees clucking in the background, but gender specification is an inalienable fact, a biological reality.

Nevertheless, Batman and Superman were subtly different from each other, and while Superman was more rugged, more all-American, Batman was darker and had more Gothic potential. Indeed, Batman was a mere mortal, unlike Superman, an expression of the vigilante urge in American society. In accordance with liberal stereotypes, of course, Batman was an individual who liked dressing in sado-masochistic uniforms and “beating the hell out of criminals.” He was obviously a man who showed “fascistic symptoms“—elements of pathological retribution, based on the murder of his parents, the Waynes. While Batman himself represented a dark, Gothic atmosphere, his villains, who reappeared in issue after issue, were his alter egos. Moreover, they appeared to be necessarily lightweight; they were villains of humor, charlatans of deviousness, like the Joker, the Riddler, and the Penguin.

The Joker is an interesting figure: a man who always murders his opponents with a smile on his face. This is basically because the smile, the broken leer, is unmovable; it was fixed there either by acid or a radioactive explosion, I cannot remember which—but, unlike Doctor Doom, the villain in The Fantastic Four, a Marvel comic which came along later, the Joker is not a genuinely tragic figure.

Doctor Doom, on the other hand, is a marvelous character, a man who has been terribly disfigured by a chemical explosion. As a result of this, he locks his face and eventually his whole body away in a suit of armour, later covered with beige cloth. Like The Phantom of the Opera in Gaston Leroux’s novel, no-one can see his face without being completely incapacitated—one of the reasons why it has never been shown in a comic panel.

In a sense, therefore, comic books represent orgies of violence, ugliness, meaninglessness, and sado-masochistic violence. Indeed, it is not surprising that Marvel Comics later introduced a character called The Punisher, first as a villain in Spiderman, and then as a hero or anti-hero in his own strip.

Marvel also brought out a highly sophisticated and degenerate comic called Deathlok, which featured a strange freak of science fiction: a half-human robot; a robot which was actually a reanimated and rotting corpse—the corpse of a marine commando, held in a metal casing and with part of its brain replaced by a computer (‘puter), with which the cyborg engaged in constant mental jousts.

As can be seen from the above, these comics were an amphitheatre of perversion, a cruel tourney, available in any dime house, over which children would pore for hours, much to the consternation of their parents. Not surprisingly, there are periodic attempts (by parents and guardian committees, watchdogs, and so forth) to ban or restrict the circulation of such material, and under threat by a Congressional committee that was concerned about “horror comics,” the industry bowed to the inevitable and introduced a voluntary body, the Comics Code Authority.

Of course, the whole purpose of comic books is that they are cruel “jokes,” violent forms of juvenilia, which focus and dispel the raw emotions of children. In a sense they are the violent fantasies of children, where no-one is ever hurt and everyone picks themselves up at the end of the day. Hence, we see the purposeless energy, the violent and contrary lines of force that comic books represent. They are festivals of line, disorientated patterns of force—just look at the Modesty Blaise strip by Peter O’Donnell, for instance, and you will realize that they are the sine qua non of Right-wing art. They are a festival of linear force—nothingness, despair, redemption, where redemption involves commitment, in the Sartrean sense, nearly always through violent action. This is the type of act represented by Rapeman in the Japanese adult comics known as Manga, where beautiful and dreamy oriental women, drawn in outline, are sexually assaulted and murdered by Rapeman. Moreover, such draughtmanship always accentuates the sexual organs of women, as in the Vampirella strip, for example.

The Vampirella strip, in particular, dealt with the adventures of a scantily clad Transylvanian countess. In many respects, it was an attempt to corner two markets at once: namely, the market for horror stories, on the one hand, and the market for soft pornography, on the other. Moreover, you can be sure such comics were not licensed by the Comics’ Code Authority.

http://www.wermodandwermod.com/newsitems/news020220131828.html [2]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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dimanche, 12 février 2012

"Tintin au Congo" ne sera pas interdit

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"Tintin au Congo" ne sera pas interdit

BRUXELLES (NOVOpress) – La justice belge vient de refuser d’interdire la commercialisation de la bande dessinée « Tintin au Congo ». Les exigences de Mbutu Mondondo, un ressortissant congolais, et du Conseil représentatif des associations noires (Cran), ont été déclarées non fondées. Le tribunal a estimé que l’éditeur Casterman, et Moulinsart, la société ayant les droits commerciaux de l’œuvre d’Hergé autres que les droits d’édition, ne s’étaient pas rendus coupables d’infraction à loi de 1981 visant à réprimer certains actes inspirés par le racisme et la xénophobie.

Selon Mbutu Mondondo, « Tintin au Congo » est une « BD raciste, qui fait l’apologie de la colonisation et de la supériorité de la race blanche sur la race noire ». Pour Alain Berenboom, représentant de Casterman et de Moulinsart, cette œuvre n’est « pas du racisme mais du paternalisme gentil ». « Tintin au Congo » reste aujourd’hui l’un des albums de la série les plus vendus au monde. Il continuera donc à enthousiasmer petits et grands, à la grande fureur des tenants du politiquement correct.

http://fr.novopress.info/107927/tintin-au-congo-ne-sera-pas-interdit/

lundi, 21 novembre 2011

Un affront fait à Hergé!

Un affront fait à Hergé

Lu dans “La Tribune de Genève”, le 3 novembre 2011:

TINTIN-affiche-film-spielberg.jpg“Neuchâtel, 26 octobre.

A propos des aventures de Tintin au cinéma

Ce Tintin version Hollywood contredit la technique de la ligne claire des albums. On est bien loin de la bande dessinée. Tintin, Haddock, les Dupond/t n’ont aucune ressemblance avec les personnages originaux. C’est un affront à Hergé. Ce Tintin, c’est une version à l’américaine, faite par un Américain, ça n’a rien à voir avec des bandes dessinées. C’est une question d’argent pour Spielberg, un point c’est tout! Pauvre Tintin”.

Michel Roy.

lundi, 03 octobre 2011

Hergé, notre copain

Hergé, notre copain





dimanche, 02 octobre 2011

Francis Bergeron: Qui est Hergé?

Francis Bergeron: Qui est Hergé?



dimanche, 18 septembre 2011

Céline - Hergé, le théorème du perroquet

 Céline - Hergé, le théorème du perroquet

par David ALLIOT (2005)

Ex: http://lepetitcelinien.com/

Dans son dernier ouvrage intitulé Céline, Hergé et l’affaire Haddock ¹, Émile Brami, nous expose sa théorie sur les origines céliniennes des célèbres jurons du non moins célèbre capitaine. Même s’il ne dispose pas de "preuves" en tant que telles, l’on ne peut être que troublé par ces faisceaux qui lorgnent tous dans la même direction. En attendant l’hypothétique découverte d’une lettre entre les deux susnommés ou d’un exemplaire de Bagatelles pour un massacre dans la bibliothèque Hergé, nous en sommes malheureusement réduits aux conjectures. Pendant la rédaction de son livre, j'indiquais à Émile Brami quelques hypothèses susceptibles de conforter sa thèse. Par exemple, est-ce que le professeur Tournesol et Courtial de Pereires partagent le même géniteur ? etc. C'est un heureux hasard qui me fit découvrir un autre point commun entre le dessinateur de Bruxelles et l'ermite de Meudon. Hasard d'autant plus intéressant, qu'à l'instar de Bagatelles pour un massacre, les dates concordent. Si les premières recherches furent encourageantes, l'on en est également réduit aux hypothèses, faute de preuve matérielle.


Grâce aux nombreuses publications dont Hergé est l'objet, l'on en sait beaucoup plus sur la genèse de son œuvre. Grâce aux travaux de Benoît Mouchard ², on connaît maintenant le rôle primordial qu’a joué Jacques Van Melkebeke dans les apports "littéraires" de Tintin. Mais surtout les travaux d'Émile Brami ont permis, pour la première fois, de faire un lien entre les deux, et de replacer la naissance du capitaine Haddock et la publication de Bagatelles pour un massacre dans une perspective chronologique et culturelle cohérente. Néanmoins, il n'est pas impossible que d'autres liens entre Céline et Hergé figurent dans certains albums postérieurs du Crabe aux Pinces d’or.

Le lien le plus "parlant", si l'on ose dire, entre le dessinateur belge et l'imprécateur antisémite est un perroquet, héros bien involontaire des Bijoux de la Castafiore.

Lorsque Hergé entame la rédaction de cet album au début des années 1960, il choisit pour la première (et seule fois) un album intimiste. Coincé entre Tintin au Tibet et Vol 714 pour Sydney, Les Bijoux de la Castafiore a pour cadre exclusif le château de Moulinsart. Tintin, Milou, Tournesol et le capitaine Haddock ne partent pas à l'aventure dans une contrée lointaine, c'est l'aventure qui débarque (en masse) chez eux. Et visiblement, l'arrivée de la Castafiore perturbe le train-train habituel de nos héros. Les Bijoux de la Castafiore offre également l'intérêt d'être un album très "lourd" du point de vue autobiographique, avec des rapports ambigus entre la Castafiore et Haddock (projets de mariage), des dialogues emplis de sous-entendus ("Ciel mes bijoux") et, au final, bien peu de rebondissements et d’action. Néanmoins, au milieu de ce joyeux bazar, émerge un élément comique qui va mener la vie dure au vieux capitaine. C’est Coco le "des îles", qui partage de nombreux points communs avec Toto, le non moins célèbre perroquet de Meudon.

Illustration de David Brami
Tout d'abord, il y a l'amour que Hergé et Céline portent aux animaux. L'œuvre d’Hergé est truffée de références au monde animal ; quant à Céline, il transformera son pavillon de Meudon en quasi arche de Noé… Mais revenons aux deux psittacidés. Dans les deux cas, les perroquets sont offerts par des femmes. Lucette achète le sien sur les quais de la Mégisserie. La Castafiore destine "cette petite chose pour le capitaine Koddack". Dans les deux cas, Céline et Haddock ne sont pas particulièrement ravis de voir arriver l’animal dans leur demeure. Mais au final, ils finissent par s’y faire, voire s’en réjouissent. Céline fait de son perroquet un compagnon d’écriture, le capitaine Haddock s’en sert pour jouer un mauvais tour à la Castafiore. Autre élément commun, les deux perroquets portent presque le même nom; " Toto " pour celui de Céline, et " Coco " (avec un C comme Céline ?) pour celui de Haddock. Certes, ce n’est pas d’une folle originalité, mais bon… Détail intéressant, les deux espèces sont différentes. Lucette rapporte à Meudon un perroquet gris du Gabon (Psittacus erithacus, communément appelé " Jaco " ³). La Castafiore offre un perroquet tropical (Ara ararauna (4)). Autre détail intéressant, dans les deux cas, les perroquets parlent. Céline apprend au sien quelques mots, et même un couplet de chanson. Celui de Haddock se contente de répéter des phrases. Or de ces deux perroquets, le seul qui a la capacité de retenir quelques mots, et de parler, est bel est bien le perroquet gris du Gabon. Le perroquet tropical peut reproduire des sons (téléphone, moteur de voiture, etc.) mais il ne possède pas les capacités vocales que lui prête Hergé. Est-ce une erreur délibérée? Est-ce que la documentation d'Hergé était défaillante? Est-ce dû à l'ajout précipité du perroquet dans Les Bijoux de la Castafiore ? Cette dernière hypothèse a notre préférence.

L'autre élément qui accrédite l'hypothèse du perroquet est chronologique. La conception des Bijoux de la Castafiore et la mort de Céline sont concomitantes. Alors qu'Hergé est en train de construire l'album, Céline décède, en juillet 1961. Si peu de journaux ont fait grand cas de cette nouvelle, Paris-Match évoquera, dans un numéro en juillet et un autre, en septembre 1961, la disparition de Céline (et d’Hemingway, mort le même jour). Largement illustrés de photographies, deux thèmes récurrents se retrouvent d’un numéro l’autre: Céline et son perroquet Toto. Dans son numéro de juin, Paris Match s’extasie devant la table de travail de Céline sur laquelle veille le perroquet, dernier témoin (presque muet) de la rédaction de Rigodon... Dans le numéro de septembre, l'on peut voir la photographie de Céline dans son canapé, avec Toto, ultime compagnon de solitude.

Grâce aux biographes d'Hergé, on sait que ce dernier ne lisait pour ainsi dire jamais de livres. Quand il s'agissait de ses albums, il demandait à ses collaborateurs de préparer une documentation importante afin qu'il n'ait plus qu'à se concentrer sur le scénario et le dessin. Éventuellement, il lui arrivait de rencontrer des personnes idoines qu'il interrogeait sur un sujet qui toucherait de près ou de loin un aspect de ses futurs albums (Bernard Heuvelmans, pour le Yéti, par exemple.). Si Hergé lisait peu de livres, on sait, par contre, qu'il était friand de magazines (5) et qu’il puisait une partie de son inspiration dans l’actualité du moment. La grande question est : a-t-il eu dans les mains les numéros de Paris-Match relatant la mort de Céline ? C’est hautement probable car l’on sait qu’il lisait très régulièrement ce magazine. S’en est-il servi pour Les Bijoux de la Castafiore ? Pour cela, il suffit de comparer la photographie de Céline dans son canapé à Meudon, à celle de Haddock dans son fauteuil, à Moulinsart. La comparaison est probante.

En voyant ainsi Céline et son perroquet dans Paris-Match, Hergé s'est-il souvenu des conversations qu'il avait eu autrefois à ce sujet avec Melkebeke ou Robert Poulet ? A-t-il admiré autrefois Céline, non pas forcément comme écrivain, mais comme "éologue" antisémite ? A-t-il décidé de faire un petit clin d'œil discret au disparu en reprenant son fidèle perroquet ? Malheureusement, il est encore impossible de répondre. Lentement, les éditions Moulinsart ouvrent les "archives Hergé" en publiant chaque année un important volume chronologique sur la genèse des différentes œuvres du dessinateur. À ce jour, ces publications courent jusqu’aux années 1943, et il faudra attendre un petit peu pour en savoir plus sur la genèse des Bijoux de la Castafiore et de son célèbre perroquet.

Reste néanmoins un élément troublant. Dans son livre, Le Monde d’Hergé (6), Benoît Peeters publie la planche qui annonce la publication des Bijoux de la Castafiore dans les prochaines livraisons du Journal de Tintin. Sur cette planche apparaissent tous les protagonistes du futur album, Tintin, Haddock, les Dupond(t)s, Tournesol, Nestor, la Castafiore, Irma, Milou, le chat, l'alouette, les romanichels, etc. Mais point de perroquet, qui pourtant a une place beaucoup plus importante que certains protagonistes précédemment cités. Hergé a-t-il rajouté Coco en catastrophe? Coco était-il prévu dans le scénario d'origine ? Pourquoi Hergé fait-il parler un perroquet qui ne le pouvait pas ? Erreur due à la précipitation ? Ou à une mauvaise documentation ? Est-ce la vision de Céline et de son compagnon à plumes qui ont influencé in extremis cette décision en cours de création ? Détail intéressant, dans ses derniers entretiens avec Benoît Peeters, Hergé avoue qu'il aime se laisser surprendre: " J’ai besoin d’être surpris par mes propres inventions. D’ailleurs, mes histoires se font toujours de cette manière. Je sais toujours d’où je pars, je sais à peu près où je veux arriver, mais le chemin que je vais prendre dépend de ma fantaisie du moment " (7). Coco est-il le fruit de cette "surprise" ? À ce jour, le mystère reste entier, mais peut-être que les publications futures nous éclaireront sur ce point. Il serait temps ! Mille sabords !

David ALLIOT
Article paru dans Le Bulletin célinien n°260 de janvier 2005,
Repris dans Le Petit Célinien n°1 du 20 avril 2009.



Emile Brami, Céline, Hergé et l'affaire Haddock, Ed. Ecriture, 2004.


Notes
1. Éditions Écriture. Les travaux d'Émile Brami sur Hergé et Céline ont été présentés au colloque de la Société d'Études céliniennes de juin 2004 à Budapest, et partiellement publiés par le magazine Lire de septembre 2004.
2. Benoît Mouchart,
À l’ombre de la ligne claire, Jacques Van Melkebeke le clandestin de la B. D., Vertige Graphic, Paris, 2002.
3. Il est amusant de noter que ce perroquet est relativement courant dans les forêts du golfe de Guinée, et que sa répartition s'étend de l'Angola jusqu'à en Sierra Leone. Peut-être que le jeune Louis-Ferdinand Destouches en vit-il quelques-uns lors de son séjour au Cameroun.
4. Originaire d'Amérique du Sud, ce perroquet ne vient nullement "des îles", comme l'indique la Castafiore.
5. Hasard ?
Les Bijoux de la Castafiore évoque justement le poids grandissant des médias dans la société.
6. Benoît Peeters,
Le Monde d’Hergé, Casterman, 1983.
7. In
Le Monde d’Hergé, entretien du 15 décembre 1982. Cité également par Émile Brami, p. 73.

 

 

mardi, 30 août 2011

Hommage à Paul Jamin (1911-1995)

Picard/’t Pallieterke:

Hommage à Paul Jamin (1911-1995)

 

A l’occasion du centenaire de sa naissance

 

dupont.jpgL’un des derniers numéros du journal satirique bruxellois “Père Ubu/Pan” (11 août 2011) comprenait un encart fort intéressant: quatre pages consacrées à Paul Jamin (1911-1995), qui fut, pendant de longues décennies, le principal caricaturiste de “Pan” d’abord, de “Père Ubu” ensuite. Aujourd’hui les deux feuilles ont fusionné pour devenir “Ubu/Pan”, le seul hebdomadaire satirique de droite en Belgique francophone (et les critiques acerbes de cette feuille disent qu’elle est “islamophobe”). Paul Jamin a été indubitablement l’un des meilleurs caricaturiste dans la Belgique d’après guerre.

 

C’est parce qu’on célèbre le centième anniversaire de sa naissance qu’“Ubu/Pan” a voulu attirer l’attention de ses lecteurs. Jamin était natif de Liège. Sa biographie peut se lire en parallèle avec la période la plus effervescente de l’histoire au 20ème siècle. Jamin et sa famille émigrèrent assez tôt à Bruxelles. Au départ, il ne semblait pas prédestiné au dessin. A l’école, les résultats qu’il obtenait dans cette branche étaient au mieux “bons”. Jamin avait toutefois des talents cachés. Il avait à peine dix-sept ans quand il fut impliqué dans le lancement du supplément-jeunesse du quotidien catholique de droite “Le Vingtième Siècle”. Pour ceux qui connaissent bien l’univers de la bande dessinée, ce supplément-jeunesse, baptisé “Le Petit Vingtième”, est une référence. Car c’est dans cet encart que furent publiées les premières aventures de Tintin. Jamin et Georges Remi (alias “Hergé”) étaient tous deux des protégés du charismatique Abbé Norbert Wallez, patron du “Vingtième Siècle”. Le journal étaient d’obédience conservatrice et autoritariste, résolument catholique, et cultivait une sympathie certaine pour le régime de Benito Mussolini en Italie.

 

On ne doit pas sous-estimer l’influence de Paul Jamin sur “Le Petit Vingtième”. Trop d’analystes de cette époque font l’équation entre cet encart destiné à la jeunesse et Hergé mais il ne faut pas oublier que ce fut Jamin qui patronna la naissance de Quick et Flupke et fut l’inspirateur de leurs innombrables gags. Il y a plus à dire encore à ce propos: au moins un biographe d’Hergé signale, en conclusion, que c’est grâce à Jamin que des personnages comme les Dupont/Dupond n’ont pas disparu des aventures de Tintin. Hergé voulait les supprimer mais Jamin a pu le convaincre de ne pas le faire.

 

Bon élève de l’Abbé Wallez, Jamin n’était pas insensible au charme des idées d’Ordre Nouveau. On ne s’étonnera pas, dès lors, qu’en 1936, il ait abandonné “Le Petit Vingtième” pour rejoindre “Le Pays Réel”, le journal de combat de Rex et de son leader flamboyant, Léon Degrelle. Jamin et Degrelle sont alors devenus amis pour la vie. Jamin publia dans “Le Pays Réel” quantité de caricatures sous le pseudonyme de “Jam”. N’oublions pas que Rex, à ce moment-là, était un jeune mouvement politique encore très proche de l’aile droite du “pilier catholique” et de l’Action catholique. Ce n’est que lorsque le Cardinal Van Roey estima que c’était péché de voter pour les listes de Rex que le mouvement bascula dans la marginalité (“Il essaie de me crosser” disait Degrelle).

 

Mais Jamin est toujours resté fidèle à Degrelle. Y compris lorsque ce dernier s’est rapproché de l’occupant allemand pendant la seconde guerre mondiale. Jamin appartenait aux cercles d’Ordre Nouveau qui demeuraient “belgicains”. Dans le petit univers médiatique francophone de Belgique, ces groupes de la collaboration belgicaine ont été délibérément effacés des mémoires. Jamin, qui en faisait partie, estimait, tout comme le Roi Léopold III et son entourage d’ailleurs, que le salut pouvait venir d’une nouvelle Europe sous domination allemande. Aux yeux de Jamin, il fallait essayer de tirer le meilleur profit de cette situation. “Jam” ne se contenta pas dès lors du seul “Pays réel” mais dessina aussi ses caricatures mordantes pour “Le Soir” (alors sous contrôle allemand), pour “Le Nouveau Journal” (de Robert Poulet) et pour le “Brüsseler Zeitung”. On n’insistera jamais assez sur le fait que les collaborateurs du “Nouveau Journal” de Poulet étaient convaincus qu’ils plaidaient pour une “politique d’accomodement” avec les nationaux-socialistes, avec l’approbation du Palais de Laeken.

 

Après l’entrée des troups anglaises dans Bruxelles en septembre 1944, on n’a tenu compte d’aucune de ces nuances: Jamin fut arrêté et condamné à mort. Il échappa au peloton d’exécution mais ne fut libéré qu’en 1952. Il reprit une carrière de caricaturiste sous le pseudo d’”Alidor” dans les colonnes du journal satirique “Pan”. Tout comme dans “’t Pallieterke”, le journal satirique anversois, les figures politiques qu’étaient Achiel Van Acker, Paul-Henri Spaak, Théo Lefebvre et Gaston Eyskens constituaient les principales têtes de Turc. “Alidor” commit aussi des dessins pour le “Standaard”, “De Vlaamse Linie” et “Trends”. On ne peut affirmer avec certitude s’il a été engagé dans ces deux dernières publications par le Sénateur Lode Claes (Volksunie) qui avait son mot à dire dans chacune d’elles.

 

On remarquera que Jamin ornait toujours sa signature “Alidor” d’une petite couronne. C’est une allusion à Léopold III, prétend aujourd’hui “Ubu/Pan”. Alidor était un léopoldiste convaincu mais après la guerre et la question royale, il ressentait une réelle frustration: Léopold III, à ses yeux, avait laissé froidement tomber les hommes qui l’avaient soutenu.

 

Jamin n’a jamais pris ses distances par rapport à Léon Degrelle. Il allait régulièrement lui rendre visite dans son exil espagnol. Il faut encore mentionner que Jamin a quitté “Pan” en 1990 parce qu’il n’était pas d’accord avec le nouveau propriétaire de la feuille, Stéphane Jourdain. Au cours des dernières années de sa vie, Jamin a donc dessiné pour “Père Ubu”, un journal qu’il a fondé avec son ami Henri Vellut (qui, pendant la campagne des Dix-Huit Jours, en mai 1940, avait perdu un oeil). En 2010, quinze ans après sa mort, “Pan” et “Père Ubu” ont fusionné.

 

PICARD/ ’t Pallieterke.

(texte paru dans ’t Pallieterke, Anvers, 24 août 2011).