Bulletin célinien, n°412
Sommaire :
Pierre Laval vu par Céline
Un guide du Paris “réac et facho”
Sillonner les transports céliniens à la recherche du style
Voyage à nouveau sur les planches
Céline au bout de la nuit africaine
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Bulletin célinien, n°412
Sommaire :
Pierre Laval vu par Céline
Un guide du Paris “réac et facho”
Sillonner les transports céliniens à la recherche du style
Voyage à nouveau sur les planches
Céline au bout de la nuit africaine
par Marc Laudelout
Contre Céline tout est désormais permis. Dans un fort volume d’un millier de pages, on peut, sans susciter guère de contestations, le faire passer pour un vil délateur et un actif agent de l’Allemagne alors même qu’on n’apporte aucune preuve tangible. Tout ou presque n’y est que suppositions gratuites, insinuations malveillantes, déductions fallacieuses et hypothèses bancales. Le piège est redoutable car réfuter ces calomnies vous fait ipso facto passer pour un personnage suspect. Céline, il est vrai, n’est pas un écrivain facile à défendre tant il s’est mis lui-même dans un mauvais cas. Il ne s’agit d’ailleurs pas de le défendre (son procès se tint il y a plus d’un demi-siècle) mais d’établir les faits, uniquement les faits. On aurait envie de répondre à ses détracteurs que ce n’est pas la peine d’en rajouter même si l’envie démange certains de le mettre indéfiniment en accusation. Ils n’ont de cesse de faire encore et toujours son procès. L’année du cinquantenaire de sa mort, la chaîne franco-allemande Arte, puis la Télévision suisse romande, ont précisément diffusé un documentaire refaisant Le Procès de Céline, où intervenait déjà le tandem Taguieff-Duraffour. Aujourd’hui, la revue L’Histoire publie un dossier sur le même sujet ¹ et, au début de ce mois, le tribunal de la FFDE (Fédération Française de Débat et d’Éloquence) organise au Palais de Justice de Paris un nouveau “procès Céline” !C’est dire si le livre de David Alliot et Éric Mazet vient à point nommé pour remettre les pendules à l’heure. Le lecteur y verra que ni le docteur Joseph Hogarth (Bezons) ni le docteur Herminée Howyan (Clichy) ne furent victimes des propos de leur confrère Destouches. Et, comme l’a admis l’Association des Amis de Robert Desnos, Céline n’est strictement pour rien dans le sort tragique du poète. Les auteurs démontent aussi l’assertion venimeuse selon laquelle Helmut Knochen aurait désigné Céline comme agent du SD. C’est de la même farine que la mention de son nom sur une note d’Otto Abetz le pressentant pour diriger le Commissariat général aux questions juives. Le premier biographe de Céline évoquait déjà un « document sans aucune valeur de preuve » (Gibault III, p. 257). Tout le problème réside là, en effet : n’ayant ni l’un ni l’autre de formation historique, Taguieff et Duraffour ne procèdent à aucune critique interne et externe des documents qu’ils exhument. À partir de là, c’est la porte ouverte à toutes les allégations, surtout si elles vont dans leur sens.Le plus grotesque dans la démarche de Taguieff est sans doute ailleurs : dénier à Céline toute réelle valeur littéraire. « Son pavé est conçu comme une entreprise de démolition de l’écrivain. L’intention est bien d’écarter de Céline tout lecteur, tout directeur de thèse, tout acteur, comme autrefois les catholiques jetaient l’opprobre sur Voltaire, les républicains sur Chateaubriand, les féministes sur Sade et les sacristains sur Baudelaire. »
Gageons que la grande presse ne parlera guère de cet opuscule incisif et pugnace. Ce serait mettre en question les articles convenus qui rendirent compte du bouquin de Taguieff. Les céliniens, eux, savent ce qu’il leur reste à faire : lire et faire connaître autour d’eux cet ouvrage qui y répond de si magistrale façon.
• David ALLIOT & Éric MAZET, Avez-vous lu Céline ?, Pierre-Guillaume de Roux, 2018, 128 p. Diffusé par le BC (20 €, port inclus).
14:38 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : céline, louis-ferdinand céline, littérature, lettres, lettres françaises, littérature française, revue, marc laudelout | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Bulletin célinien n°411
octobre 2018
Sommaire :
- Céline en Italie:
Rencontre avec Valeria Ferretti
- Une « dénonciation oubliée »
- Actualité célinienne
- « Céline & Céline » de Michel Ruffin.
par Marc Laudelout
Jean-Luc Barré, qui dirige depuis une dizaine d’années la collection « Bouquins » chez Robert Laffont, accomplit une partie de la mission que n’assure plus Antoine Gallimard pour la « Bibliothèque de la Pléiade ». Celle-ci se targue d’être « un héritage augmenté des chefs-d’œuvre de notre temps ». Pour des raisons de toute évidence idéologiques, la maison Gallimard refuse une part de cet héritage. Ni Barrès, ni Bainville, ni Maurras n’y ont droit de cité. Tous trois réédités, en revanche, dans la collection « Bouquins ». On peut naturellement penser ce que l’on veut du maître de Martigues mais nier qu’il ait exercé, pendant près d’un demi-siècle, un magistère intellectuel sur ses contemporains serait grotesque. Dans un fort volume de plus d’un millier de pages, les éditions Robert Laffont rééditent donc ses grands textes, de L’Avenir de l’intelligence à Kiel et Tanger sans oublier ceux sur l’esthétique ainsi que sa poésie dont de superbes textes érotiques inédits.
Il est sans doute inutile de rappeler ici à quel point les tropismes céliniens diffèrent des tropismes maurrassiens. Attiré par la Méditerranée et l’Antiquité gréco-latine, Maurras eut une inclination pour le fascisme italien tout en vitupérant contre l’Allemagne dont il fut, tout au long de sa vie, un farouche adversaire. Alors même que Céline considérait cette germanophobie contre nature et porteuse de nouveaux périls. Dans un article paru en 1942, « La France de M. Maurras », son ami Lucien Combelle stigmatisait, lui aussi, cette germanophobie. Ce qui lui attira un commentaire acerbe de Céline lui reprochant de passer à côté de ce qui était pour lui l’essentiel : l’antiracisme de Maurras déjà tancé quatre ans auparavant dans L’École des cadavres. À la suite d’Urbain Gohier, Céline soupçonnait même des origines sémites au leader de l’Action Française.
À ce propos, signalons que l’unique livre consacré à Combelle vient d’être réédité dans cette même collection « Bouquins » avec d’autres livres de Pierre Assouline sur la période de l’Occupation : ses romans (La cliente, Lutetia, Sigmaringen), sa biographie de Jean Jardin et son essai sur l’épuration des intellectuels. C’est dire si cette période fascine depuis toujours Assouline qui s’en explique dans une préface inédite, « Apologie de la zone grise ». Il y évoque avec nuance sa relation à cette histoire complexe. Laquelle n’était pas faite que de héros et de salauds. Comment d’ailleurs qualifier un jeune Français d’une vingtaine d’années acceptant de risquer sa vie sur le front de l’Est pour des idées qu’il croit justes ? Le juif sépharade qu’est Assouline fut l’ami de Combelle qui, non seulement crut au fascisme, mais en fut un ardent militant jusqu’en juillet 1944. Cette amitié l’honore, cela va sans dire, mais ce qui le distingue encore davantage de la plupart de ses confrères, c’est le refus de tout manichéisme. Et le goût de comprendre avant de juger.
La correspondance de Céline à Combelle a été éditée par Éric Mazet dans L’Année Céline 1995 (Du Lérot, 1996, pp. 68-156). Signalons aussi l’émission télévisée de Bernard Pivot sur « Les intellectuels et la Collaboration » (Apostrophes, 1er décembre 1978) à laquelle Combelle participa [https://www.youtube.com/watch?v=IcgWGFwt7nQ] et la série d’entretiens que Pierre Assouline eut avec lui (À voix nue, France Culture, 25-29 juillet 1988) [https://www.youtube.com/watch?v=D6rWO3pEPdc].
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Revue War Raok, n°52, à paraître
Pour que la Bretagne reste la Bretagne
par Padrig Montauzier
Que la Bretagne reste la Bretagne, que l’Europe reste l’Europe… ils ne supportent pas ! Ils, ce sont les adversaires des peuples qui composent les véritables patries charnelles en Europe : Basques, Ecossais, Bretons, Catalans, Gallois, Flamands, Corses, Irlandais… etc., peuples enracinés luttant pour rester eux-mêmes, vivre et conserver leur culture spécifique, leurs traditions, leur religion, leur langue. Ces adversaires (pourquoi ne pas tout simplement parler d’ennemis) dont la stratégie consiste uniquement à diaboliser sont adeptes du remplacement des valeurs qui passe par le remplacement des populations. Cette pratique cynique porte un nom : génocide par substitution. Leur souhait, que la Bretagne, terre celtique, devienne une terre multiculturelle et métissée. Pour imposer cet objectif ils usent d’une arme de destruction massive : le changement de peuple et de civilisation.
On ne peut plus déporter les peuples comme savaient si bien le faire les régimes totalitaires communistes. Les époques ont changé, les méthodes également mais le résultat reste le même. L’arme employée aujourd’hui est une arme non létale, un procédé plus habile, plus subtil mais tout aussi efficace. On se sert de la crise migratoire actuelle, on organise ainsi une substitution ethnique dont on se demande si l’objectif final n’est pas le remplacement pur et simple d’une population, d’un peuple. Cette submersion migratoire en Bretagne, nouvel outil de colonisation de l’Etat français, risque, à terme, de dissoudre le caractère spécifique breton de sa population historique. Nous devons nous opposer à toute assimilation des peuples par colonisation et substitution planifiée des populations. En Bretagne, l’immigration colonisatrice, la désintégration de la société bretonne… la perte de notre identité sont des poisons mortels qui doivent être combattus par tous les moyens, en privilégiant le principe du droit du sang, ultime garantie et barrière juridique avant la mort programmée du peuple breton.
Notre position sur l’immigration de populations non-européennes, avec leur religion, leurs cultures inassimilables, se nourrit de notre expérience de nationalités en lutte pour leur survie et la reconquête de leur caractère-propre. Elle est donc choisie sereinement et avec rigueur. Nous sommes opposés à l’immigration extra-européenne comme au néo-colonialisme économique et culturel qui l’accompagne ordinairement, ainsi qu’à la dépersonnalisation et au déracinement des peuples. Nous refusons bien évidemment le mondialisme et son projet de métissage universel et nous prônons la relance de la démographie de nos peuples.
Nous rejetons le misérabilisme, nous refusons de gémir sur des maux nés en partie de notre faiblesse, car nous savons que notre action prend place dans une longue suite de renaissances. Nous affirmons que la plus haute forme de la politique et de l’accomplissement de soi c’est de servir la nature de son peuple, de lutter sans cesse pour la défendre, l’améliorer, en promouvoir les valeurs. C’est, dans un combat qui n’aura pas de fin, d’en transmettre la garde aux générations de demain.
Ce que nous refusons pour les ethnies d’Europe, nous le refusons aussi pour les peuples du monde.
Pour conclure, ce danger mortel qui consiste à remplacer les populations, à détruire les peuples et les ethnies, n’est ni une peur irraisonnée ni un fantasme. C’est une réalité, il suffit pour s’en rendre compte de se promener dans les rues de Rennes, de Nantes, de Brest ou de Lorient.
Padrig MONTAUZIER.
Site WAR RAOK MOUEZH BREIZH : http://www.war-raok.eu
Site SAUMONS DE BRETAGNE : http://saumonsdebretagne.hautetfort.com
16:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Revue, Terres d'Europe, Terroirs et racines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, mouvement breton, celtes, celtisme, pays celtiques, peuples celtophones, armorique, revue, régionalisme, autonomisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Bulletin célinien, n°410, septembre 2018
Sommaire :
Céline et Joyce
Un débat sur la réédition des pamphlets
Clément Rosset et Céline
Maurice Lemaître et l’ “Association israélite pour la réconciliation des Français”
Un grand livre sur Roger Nimier
En arrière-plan de ce colloque : la polémique suscitée par le projet de réédition des pamphlets par les éditions Gallimard. Une table ronde réunissant diverses personnalités fut organisée en ouverture du colloque. Nous en rendons compte dans ce numéro. À l’exception notable de Philippe Roussin, directeur de recherches au CNRS, il faut noter que tous les spécialistes de Céline sont favorables à cette réédition. Hormis François Gibault, qui s’est fait durant un demi-siècle le porte-parole de l’ayant droit ³, observons que cela a toujours été le cas. Il y a plus de trente ans déjà, nous avons publié ici leurs appréciations 4. Dont celle de Henri Godard qui, contrairement à ce qui fut sous-entendu lors de cette table ronde, s’exprima dès le début de manière claire : « Plus l’audience des textes disponibles en librairie s’accroît, plus il devient anormal que les mêmes lecteurs n’aient accès qu’en bibliothèque ou au prix du commerce spécialisé, aux écrits qu’ils trouvent cités, interprétés et jugés dans des travaux critiques. »
18:59 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : céline, littérature, littérature française, lettres, lettres françaises, revue, marc laudelout | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine nos 75 et 76
Le numéro 76 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Vivre ensemble ?’
Pierre Vial, dans son éditorial intitulé ‘Yankees go home’ remarque que le retrait des Etats-Unis du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, après leur retrait de l’UNESCO, ne fait que confirmer la politique unilatéraliste et isolationniste de l’axe Washington-Jérusalem. « Sous les airs de clown parano qu’ils se donne, Trump surfe habilement sur les caractères profonds du tempérament yankee, mélange d’évangélisme niais et d’impérialisme marchand. »
Karine Champy réussit avec éclat un exercice de haute voltige qui revient à suggérer que le temps, esprit du Cronos, n’existe pas pour nous malgré tous les sabliers pour le mesurer. En opposant le temps abstrait, scandé par l’horloge à calculer, et les temps concrets, ceux que nous vivons. A cette procédure, elle fait comparaître des témoins prestigieux, dont Pascal et Heidegger, Lewis Mumford et Christiaan Huygens (voir le dictionnaire, lequel ne se résume pas).
Pierre Vial ouvre le dossier central ‘Vivre ensemble ?’ par le contre-exemple du melting pot américain, image d’Epinal démentie par les faits. Ce qui a donné naissance au peuple américain, c’est tout ce qui, en Europe, ne supportait pas l’Europe, les puritains, protestants, pères pèlerins fuyant la dépravation, tous nourris de culture biblique, qui fuient vers cette nouvelle Terre Promise. A l’entrée, ils y planteront la statue de la Liberté qui annonce, à l’intention des paumés de la terre, piétistes allemands, Mormons, Hamish : « Mon flambeau les guidera au seuil des portes d’or. » Pour faire fructifier le nouveau Canaan, tous oublieront leurs racines et souvent leur langue maternelle, leur succès étant la marque de l’approbation divine. Ils sont hypocrites, car leurs principes républicains d’égalité ne s’embarrassent pas de contradictions : les pères de l’indépendance avaient des esclaves et Lincoln lui-même, malgré l’abolition, se déclarera opposé au droit de vote pour les Noirs et aux mariages mixtes. Le génocide des Indiens est plus hypocrite encore et il faudra des Américains comme le cinéaste d’origine irlandaise John Ford pour leur rendre justice : « Nous les avons roulés, volés, tués, assassinés, massacrés. » L’auteur épingle au passage les personnages qui peuplent la littérature populaire et le cinéma américains : le gangster, le policier véreux, le politicien vendu… On a les héros qu’on mérite. Pas sur les champs de bataille en tout cas. Les Yankees n’ont prévalu qu’au prix d’une guerre civile souvent atroce pour les Sudistes. En réalité, ils redoutent l’esprit guerrier. Ils ne consentent à se risquer que sur des terrains préparés où tout a été pulvérisé et réduit en cendres. Ils supportent mal le choc de la réalité et la défaite au Vietnam leur est apparue injuste. Ils sont adeptes de ‘peace and love’. Et ne pensons plus qu’à faire du dollar. Mais il reste le problème noir, qui paraît insoluble. La discrimination positive bafoue le sacro-saint principe d’égalité républicaine. Elle n’empêche pas l’africanisation des grandes villes et les émeutes périodiques avec violences, incendies et pillages, dont la médiatisation ne manque pas de susciter des vocations chez nous.
Alain Cagnat s’applique à définir le vivre ensemble par l’opposition de deux extrêmes : une métropole du vivre-ensemble, Marseille, et la vie ensemble dans un petit village de la Provence de Giono, de Pagnol, de Mistral, si petit que la chapelle n’est plus desservie, ce qui convient aux habitants qui n’ont aucune envie d’être divisés entre cagots et laïcards. Ils ont, au contraire, l’habitude d’être solidaires, tel ce 31 juillet 1989 quand la canicule et un Mistral de 120 km/h ont déchaîné la fournaise sur les collines boisées. Tout le village a passé l’hiver à déboiser et replanter. Entre temps, quand les colères brutales de la Durance noient les gens des bas, les gens des hauts les recueillent en attendant la décrue. C’est cette solidarité qui fait que tous se retrouvent ponctuellement autour de la stèle du monument aux morts, qui porte quinze noms pour la grande Guerre (et un seul pour la dernière). Et qui fait que le Front National fait ici un carton, « alors qu’il n’y a encore ni Maghrébin ni Noir ! ». Mais qui fait aussi que personne ici ne descend jamais à Marseille. Car la ville de Raimu et de Fernandel est devenue le melting-pot de cent soixante dix nationalités, le laboratoire du ‘vivre-ensemble’, lequel est le contraire de la vie ensemble. C’est l’enterrement des utopies républicaines d’assimilation et d’intégration des étrangers et le triomphe du communautarisme: les allochtones sont encouragés à conserver leurs modes de vie et les autochtones à s’y adapter. Cela aboutit à une mosaïque de ghettos, zones de non-droit gouvernées par des caïds et gardées par des petites frappes armées jusqu’aux dents. Marseille n’est qu’un modèle du genre, qui compte en France huit cents zones où l’Etat est incapable d’assumer sa mission de sécurité civile. Dans le même temps, tout est rentré dans l’ordre musulman, car les grands frères ont remis leurs parents dans le droit chemin et voilé les beurettes, quand elles ne sont pas renvoyées au bled, mariées de force et parfois excisées. A l’heure de la prière, la circulation de certaines artères s’arrête. Ce n’est pas la concorde pour autant car il y a rivalités et surenchères entre Frères musulmans, salafistes et wahabites. Une minorité de souchiens s’accroche, qui ne se résignent pas. Tandis que les traitres des élites, marxistes égalitaristes, trotskistes internationalistes, patrons capitalistes et chrétiens universalistes, persistent à prêcher qu’il faut être hospitalier. Leurs réseaux oeuvrent, en toute illégalité, avec l’indulgence des tribunaux, à l’invasion, distribuant des manuels du migrant avec les astuces pour faciliter la tâche et obtenir les aides sociales. Tout cela au mépris des règles de contrôle sanitaire et des avertissements de l’OMS : des maladies depuis longtemps éradiquées sont réactivées (gale, variole, tuberculose). Le choléra, la peste, les maladies vénériennes font peser des menaces graves. Mais il y a également la menace sur la santé sociale : les pays où cohabitent des communautés inassimilables (ancienne Yougoslavie, Balkans, Ukraine) sont des foyers de guerre civile. Quant aux pays métissés (Etats-Unis, Brésil), le racisme y est présent dans toutes les communautés. Un tel avertissement fait aussitôt traiter celui qui le tient de raciste ! Depuis l’épuration, une clique a pris le pouvoir par une dictature soft, qui muselle toute opposition, mais ils ne nous feront pas taire : Ne baissez pas les yeux !
Robert Dragan a recueilli le témoignage d’un paysan breton qui a vécu l’expérience des Zadistes NDDL. Il les classe en deux catégories :
Les deux factions se méprisent comme elles méprisent le pays et ses habitants.
Jean-Patrick Arteault rapproche une série de définitions du néologisme ‘vivre-ensemble’, dont celle du Dictionnaire de Novlangue, pour qui l’oligarchie feint de préconiser la cohabitation harmonieuse, alors qu’elle provoque le communautarisme et l’individualisme, son admonestation ne s’adressant qu’aux autochtones. Et celle de Paul-François Paoli, qui juge que c’est le plus niais des stéréotypes : hormis l’instinct de conservation, l’instinct sexuel et les affinités de tous ordres qui génèrent une compatibilité d’âme, les humains ne font que se supporter : « Le prêchi-prêcha des clergés divers, qui affirment la beauté de la diversité tout en s’en prémunissant, est indécent. » Il s’agit soit d’un concept d’une banalité affligeante, soit d’une arme de déstructuration massive des blancs d’Europe et des primo-colons d’Amérique du Nord et d’Océanie. Le message n’est pas adressé aux blancs d’Israël. Ni aux blancs d’Afrique du Sud, où l’assassinat d’un noir par un blanc provoquerait un séisme, alors que l’inverse est reçu comme simplement normal. Pour l’auteur, la généalogie de cette idéologie est complexe. Il y a d’abord le multiculturalisme anglo-saxon né dans les campus américains, lesquels ont généré une mythologie sur l’affrontement de la majorité blanche patriarcale avec diverses minorités ethno-culturelles, mais également socio-culturelles, qui sont victimisées. Le vivre-ensemble est alors l’apprentissage de la repentance. Il y a ensuite le républicanisme laïc français, issu des Lumières, qui vise à créer une humanité abstraite, avec un citoyen universalisable, dans une France résumé du monde, voire monde potentiel, et à dissoudre l’homme ancien pour former une humanité nouvelle. Mais les nouveaux entrants ne sont pas réceptifs à ces idéaux. Avec les autochtones, les vicaires républicains répètent le mantra du vivre-ensemble sur un ton comminatoire. Avec les allochtones, ils sont quasiment suppliants. Il y a également l’oligarchie économique, qui pratique la politique à courte vue de la baisse des salaires des autochtones et camoufle ses intérêts sous une posture morale : les chances pour la France. Il y a encore la gauche révolutionnaire. Orpheline de la classe ouvrière, qui s’est embourgeoisée, voire laissé séduire par le populisme, elle est à la recherche d’exclus de substitution, ethniques, mais aussi sexuels. Il y a aussi le catholicisme post-Vatican II, qui renoue avec ses racines primitives. Les allochtones n’ont qu’un mépris justifié pour cette église à plat ventre. Il y a encore les Bo-Bos de la bisounourserie diversitaire, socialistes ou macroniens, sociétalement de gauche et libéraux en économie. Cadres de l’oligarchie, ils pratiquent l’entre-soi avec la haine de soi, alibi moral des renégats. Porteurs de valises de l’immigration illégale, ce sont nos vrais ennemis avec qui une entente ne sera jamais possible. Il y a enfin certaines élites juives inconscientes qui « semblent avoir contribué à créer un nouveau Golem qui a commencé à se retourner contre elles ». On voit des juifs quitter la France et en tout cas certaines zones qui ne sont plus sûres pour eux. « Penser dans ces conditions, vu la frustration immense des musulmans à l’égard du sionisme que le dîner annuel du CRIF continuera d’être couru, c’est s’illusionner gravement. »
Jean-Patrick Arteault se laisse interviewer sous l’intitulé ‘Survivre au vivre-ensemble’. A la question ‘Le vivre-ensemble, impératif pratique imposé aux Européens, est-il possible et désirable ?’, il répond que les mondialistes le désirent. Mais il remarque que, si Marine Le Pen juge que l’immigration est, hélas, irréversible, elle ne l’est pas plus que ne l’était le caractère français des départements français d’Algérie au milieu des années ’50. Il s’agit à présent de construire un autre rapport de forces. Mais il estime cependant que tout rapprochement avec la Reconquista est incapacitant : elle a duré 900 ans ; sa légitimité n’était pas mise en doute ; les Espagnols ne connaissaient pas alors notre effondrement moral et démographique et leurs élites ne collaboraient pas avec les envahisseurs. Il juge malsain, et stratégiquement stupide, l’espoir d’une guerre civile. Il faut cependant s’y préparer dans une cohabitation transitoire, pour survivre à celle-ci sans en pâtir, tout en développant des comportements qui créent un rapport de forces favorable. En articulant des familles, des clans, des réseaux, afin de construire des pouvoirs économiques, sociaux, d’influence, de capitalisation de savoirs. Nous vivons en territoire occupé, non seulement par des allochtones et leurs collaborateurs, mais sous un régime qui contrôle l’Etat et fait adopter des lois liberticides. L’affrontement est contre-productif. Dominique Venner nous suggère les modèles d’Homère et, plutôt qu’Achille, Ulysse, qui n’est pas moins courageux, mais plus réaliste. Il faut se défaire de l’idée de retrouver le peuple d’hier, mais relever des ruines des bribes de matériaux sains. Devenir le parasite des parasites. Notamment rechercher la sécession résidentielle, ou la migration pendulaire quotidienne, éviter toute friction (d’où les albo-européens sortent toujours perdants), éviter les liens intimes et même les contacts et s’en tenir à une politesse impersonnelle. Une haute qualité humaine des allochtones (laquelle est courante) ne rend pas tolérable notre submersion par leur nombre. Il faut écarter même les plus gentils. Il faut les inciter à partir, et au besoin les contraindre, sans haine et tant que possible sans violence, ce qui ne dépend pas que de nous. Mais un allochtone isolé peut se fondre avec nous sans dommage, témoin Alexandre Dumas.
Roberto Fiorini cite Louis-Auguste Blanqui (1805-1881), « l’Enfermé » qui, lorsqu’il n’était pas en prison, mettait en place des sociétés secrètes, des « familles » et des « saisons », pour donner forme au mouvement de résistance ouvrier. Il invite les bannières T&P à trouver des socles d’activités pour former des communautés locales, autour des fêtes de la famille, des repas et des chants en commun, du partage des savoirs. Ce communautarisme local, notre vivre ensemble clanique, doit être nourri par l’esprit d’initiative de chacun, dans la lignée des Lansquenets, serviteurs de leur pays.
Robert Dragan livre un catalogue très fourni des divinités pyrénéennes, tant basques qu’indo-européennes, avec une profusion de détails, d’indications et de recoupements. Un régal pour les mordus, une curiosité pour le reste.
Robert Dragan, encore, campe un portrait attachant d’un païen normand, Patrick Grainville, académicien français tout frais émoulu, qui avait à 29 ans, avec son roman Les Flamboyants, décroché le Prix Goncourt 1976. Le commun l’avait trouvé un cabotinage d’érudit, illisible à cause d’une surabondance de termes étranges. Robert Dragan l’acquitte de cette prévention à partir de trois de ses oeuvres de maturité. L’orgie, la neige, qui évoque son adolescence, au pays, au cours de l’hiver, particulièrement rigoureux, de 1962. Quand il ne court pas alors les forêts et les champs, chassant aux côtés de sa chienne, il s’initie aux gestes de l’amour avec une petite camarade. En fusion avec les éléments et les animaux, sa joie éclate vierge de toute culpabilité. Mais la fin de l’hiver et la mort de son chien évacuent cette présence au monde. Pensé plus que vécu, le plaisir décroît. Le paganisme ne repose pas sur un arrière-monde, mais sur l’Etre au monde, l’in der Welt sein heideggerien. La seconde œuvre citée, Le paradis des orages, véhicule, elle aussi, l’obsession de la perte de la spontanéité, non plus celle de l’enfance, mais celle des désirs de l’adulte. L’auteur, maniaque du corps féminin, métamorphose sa passion en poésie, pour en figer la beauté. L’effort n’est pas inutile, car c’est la vie qui est adorée ici. Il cite Hölderlin : « Etre un avec tout ce qui vit, dans un sain oubli de soi, retourner au sein de la totalité de la nature, voilà le sommet des idées et de la joie, voilà les saintes cîmes, le lieu du repos éternel. » La troisième œuvre, Le Dernier Viking, est une fable rabelaisienne qui présente une poignée de triviaux Normands contemporains, qui vivent l’épopée des divinités vikings autour de la réparation d’un manoir gravement endommagé par les bombardements. Le propriétaire, qui en a confié la réparation a un artisan du village, a dilapidé sa fortune. Il temporise pour payer le maçon qui finalement s’impatiente. Le maître cède alors à la colère et à la méchanceté, effrayant l’autre qui laisse traîner l’affaire jusqu’à prendre le parti de l’oublier. Mais le maître reste ulcéré de remords, jusqu’à ce qu’on lui découvre le crime originel d’Odin, qui n’a pas payé lui non plus le bâtisseur d’Asgard. L’oeuvre reprend le fonds des autres : la mort des êtres et des cultures, la renaissance de la chair, de la vie et des Dieux qui suit le Ragnarök.
Le numéro 75 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème 'Au milieu des ruines'.
Dans son éditorial, Pierre Vial allume une flamme du souvenir, pour raviver la mémoire de l'Abbé Gillard. Et en même temps celle de ses deux compagnons-bâtisseurs, deux prisonniers de guerre allemands qui, en 1942, l'ont aidé à relever son 'église du Graal' à Tréhorentec, en lisière de la Forêt de Brocéliande. Elle rayonne, avec l'imagerie arthurienne, la mystique du sang. Avec son message au passant 'La porte est en-dedans', elle invite à une salutaire introspection et à un combat spirituel de fidélité, de foi en soi-même. Sur quoi Pierre Vial rappelle l'appel de Dominique Venner aux veilleurs, qui doivent être à la fois des poètes, qui forgent l'épée magique', et des combattants.
Pieuse camaraderie de combat avec Lucien Rebattet, Pierre Vial intitule 'Les Décombres' sa contribution pour définir la décomposition avancée de la société occidentale, accélérée depuis 1945. Dans une logique hémiplégique, qui dresse une partie du peuple contre l'autre, les vainqueurs n'ont pas fait le détail et ils discréditent les contestataires, en les classant dans l'extrême-droite. Nombreux sont les identitaires qui ne l'assument que par défi, car elle recouvre des idées et des personnes répugnant à leur tradition völkisch. Face à ce choix binaire artificiel, il reste une troisième voie, celle de l'unité de destin du peuple, dans l'affirmation sereine de son identité, à la fois raciale et culturelle. En France, depuis 1945, plusieurs générations d'identitaires ont milité dans des mouvements activistes: Jeune Nation, FEN, Europe Action (dont Terre & Peuple a repris l'héritage), Ordre Nouveau, PFN et enfin le Front National, qui est apparu comme pouvant faire rempart contre l'immigration-invasion grâce à l'union d'électeurs de toutes les couleurs politiques. Marine Le Pen a trahi cette espérance et la confiance de tous ces militants. Il reste l'appoint, non négligeable, du national-catholicisme (dont on ne peut oublier comment il a traité le sacrifice de Dominique Venner) et de l'Institut Iliade (aseptisé à l'intention de la bien-pensance en oubliant la fidélité au sang). Le sabordage de la Nouvelle Revue d'Histoire est une autre trahison à la pensée de Dominique Venner, qui professait, comme Jean-Claude Valla, que l'histoire est un enjeu décisif. Pour l'auteur, la voie électorale permet de diffuser des idées, mais la conquête du pouvoir est hors de portée. Rivarol n'est plus, malgré des plumes comme Martin Peltier-Hannibal et Roberts Spieler, le carrefour qu'il a été quand y cohabitaient des tendances diverses. Réfléchir & Agir est dynamique dans sa ligne radicale et l'initiative de Synthèse Nationale réalise de fructueux échanges. Contre le broyeur des consciences de l'appareil médiatique audio-visuel, Philippe Milliau assure heureusement la ré-information, avec les équipes de qualité de Télé-Libertés et de Radio-Libertés, sauf à inviter des radicaux comme Pierre Vial, qui ne manquerait pas de franchir la ligne rouge en rappelant que les races existent. Ce n'est pas le cas de Radio Méridien Zéro et de son antenne lyonnaise L'Echo des Cannuts. A signaler à Lyon également, le Bastion Social, émule du sympathique Casa Pound italien. Il ne faudrait pas oublier le vigilant Fdesouche, ni Faits & Documents du regretté Emmanuel Ratier. La Nouvelle Droite et le GRECE (que Pierre Vial a dirigé de 1978 1986) ont été la colonne vertébrale d'une communauté de travail, de combat et de foi (avec un rayonnement international qui perdure), grâce notamment à des esprits brillants tels que Giorgio Locchi et Guillaume Faye, sans oublier Alain de Benoist. Ce dernier a averti, depuis la fin des années '80, ne plus avoir les mêmes convictions, notamment sur l'immigration et le racialisme. Le GRECE n'a plus qu'une existence virtuelle et la revue Eléments, de haute qualité, n'a pas une ligne très claire sur le grand remplacement des peuples européens. Alors, que faire ? D'abord rester lucide sur ce qui est réalisable. Bien que tout soit possible là où il y a une volonté et une base idéologique claire, malgré les tabous: la fidélité à la tradition qualifiée de boréale par Dominique Venner. Elle servira de boussole doctrinale pour tenir le cap dans les vicissitudes. L'objectif n'est pas de séduire des intellectuels, mais de mobiliser les braves gens qui ont le droit d'être ce qu'ils sont et de vouloir le rester. C'est la ligne du populisme identitaire, celle de la survie des peuples blancs. Elle suppose la critique radicale d'un libéralisme cosmopolite qui ne cache même plus sa volonté de tuer les peuples pour s'imposer. Il faut le remplacer par un socialisme proudhonien, qui implique l'élimination des prébendes et des parasites, avec l'ambition d'édifier une Europe des patries charnelles, où les pouvoirs fédéraux ne sont que subsidiaires. Avec, en priorité, des mesures natalistes: les Blancs doivent faire beaucoup d'enfants. Il faut faire tant que possible sécession du Système et constituer des groupes de solidarité locaux avec des objectifs de la vie quotidienne. Et un élan mystique sans lequel rien de grand ne peut se faire.
Alain Cagnat dresse l'inventaire des misères, révoltantes, de l'armée française. Il y a d'ailleurs déjà longtemps qu'elles ont dépassé le niveau du ferment révolutionnaire. Un inventaire ne se résume pas, mais certains détails sont plus révélateurs que les chiffres globaux, certains commentaires plus éloquents que les statistiques. Et ces hontes, souvent à peine croyables, pullulent comme la vermine sur un lion déchu ! L'armée de terre semble au tréfonds. La moitié de ses chars Leclerc est cannibalisée pour faire fonctionner l'autre et nombre d'équipages n'ont plus manoeuvré ni tiré avec leur engin depuis plus de deux ans. Les équipements des fantassins sont obsolètes ou de troisième main au point que nombreux se paient sur leur solde leur sac à dos, leur duvet, leur chaussures, leur gilet pare-balles ! 50% des hélicoptères sont en panne et la fragilité des survivants a failli être dramatique au Mali, car des vies sont pendues à ces bouts de chandelle. L'armée de l'air n'est pas mieux logée: alors que Russes, Américains et Chinois développent leur avion de combat de la cinquième génération, la France n'a pas de projet de remplacement de ses Rafale (1970) ni de ses Mirage (encore antérieurs), qui ne rencontrent heureusement pas d'adversaires dans les ciels de Syrie, d'Irak, de Libye ou du Mali. Les avions de surveillance AWACS sont la risée des alliés: les Boeing 707 datent de 1950 et leur remplacement, et l'achat d'Airbus, est sans cesse reporté. Pour ce qui est de la marine, le porte-avions est en grande révision depuis janvier 2017 et ne reprendra la mer qu'en fin 2018. La France a choisi de ne pouvoir qu'un peu et pas toujours. Seuls 33 bâtiments de ligne sont opérationnels sur 98, alors que le domaine maritime français (12 millions km²) est le premier du monde, et les autres rouillent. La marine n'a plus les moyens de ses missions. Pour ce qui est de la dissuasion nucléaire (à laquelle les Anglais ont eu la sagesse de renoncer), il est extrêmement coûteux et pas raisonnable d'envisager que la France déciderait d'envoyer un missile atomique, fût-ce sur Pyongyang. L'opération Serval au Mali est lamentable. La logistique est mal assurée, notamment par des Antonov ukrainiens, les munitions se perdent, le kérozène fait défaut et doit être fourni par l'armée algérienne, les officiers doivent recourir à leur téléphone portable pour communiquer entre eux, les hommes n'ont qu'un lit pour deux, dans des tentes sans climatisation, il n'y a pas de WC et même pas d'eau potable, les semelles des brodequins se décollent sur les rochers brûlants, tranchants comme des rasoirs qui déchirent les pneus, il manque de roues de secours et les convois en panne sont en péril mortel. Dans cette république dévoyée, la guerre n'est plus qu'un hochet destiné à redresser les cotes de popularité. Ces opérations sont en général des missions que les soldats ne peuvent que réprouver: au Koweït, dans un corps expéditionnaire de 550.000 hommes, les 15.000 soldats français n'ont qu'un rôle humiliant; au Rwanda, les Français, piégés faute d'ordres, n'ont pu qu'assister au génocide de 800.000 Tutsis; en Serbie, les aviateurs ont enragé en silence à devoir bombarder les villes d'un pays ami; en Afghanistan, l'armée française s'use depuis dix ans pour un résultat nul; en Côte d'Ivoire, Sarkozy a utilisé le contingent pour déposer le Président Gbagbo et le remplacer par son 'ami' le musulman Ouattara; en Libye, le même Sarkosy a éliminé Kadhafi, pour des raisons très personnelles, avec des conséquences désastreuses; en Centrafrique, l'armée française a été contrainte d'abandonner les milices chrétiennes à leur sort face aux milices musulmanes. Conclusion: à vouloir être présent partout, on en vient à n'être suffisant nulle part. Le bouquet: l'opération Sentinelle, met 10.000 hommes, équipés visiblement de manière hétéroclite et hébergés dans des conditions souvent lamentables, sur les trottoirs des synagogues et des écoles juives de la métropole. La cerise sur le gâteau est le logiciel de paie Louvois qui amène de nombreux militaires à ne pas percevoir leur traitement et qui a dû être remplacé par le logiciel Source Solde, qui devrait être opérationnel d'ici à 2020 ! Politique budgétaire, la France, qui déplore sur les dix dernières années 154 morts et 620 blessés (hors accident), ferme l'Hôpital du Val-de-Grâce, de loin le meilleur en Europe. Les 700 points noirs des conditions de travail et de vie des militaires et de leurs familles, d'une liste dressée en 2014 sont pour la plupart restés en l'état, notamment les 79 centres de restauration (sur 350) qui devraient fermer pour infraction aux règlements d'hygiène ! Un rapport de la Commission des Finances du Sénat note, à propos des hébergements militaires, "Lorsqu'ils existent, leur état est souvent extrêmement dégradé, proche de l'insalubrité." Les statistiques des désertions sont tenues secrètes, comme celles des suicides. Les décisions de Chirac, de supprimer le service national, et de Sarkozy, de retourner dans l'OTAN, confie la sécurité du pays à un organisme étranger totalement inadapté aux conflits du XXIe siècle. Il se base sur la stratégie de la supériorité technologique, dont on a éprouvé la faiblesse avec la série des échecs américains, depuis la Corée jusqu'à l'Irak. L'OTAN est impuissante face à la subversion musulmane malgré la puissance de ses armements, outils que la France n'a pas les moyens de se payer, avec un budget militaire de 44 Mds$ (USA: 622 Mds; Chine: 192 Mds; UK: 54 Mds; Russie: 48 Mds; Allemagne: 35 Mds). Aucune loi de programmation militaire n'est jamais respectée au détriment du renouvellement des matériels. On sacrifie le long terme au court. Contrairement aux anglo-saxons, les cadres français sont invités à se taire. Ce qui est démoralisant -dans le sens de la moralité autant que du moral-, c'est le cynisme de décisions déterminées par l'opportunité démocratique plutôt que par la nécessité politique. Le nombre des effectifs musulmans est estimé entre 10 et 20%. En 1990, un rapport du Centre de sélection au ministre de la Défense notait déjà l'intransigeance tournant à la provocation des JFOM (jeunes français d'origine maghrébine). Rien ne permettant d'escompter une amélioration entre temps, au contraire, il est temps de se préparer au vilain temps.
Evoquant Antonio Gramsci, Didier Carette dénonce l'opération de déculturation et de stérilisation morale menée contre les peuples européens, pour les réduire à une masse indifférenciée, gérable de manière systématisée, en peuplant son oisiveté de spectacles et de jeux d'ordinateurs. Il déplore la disparition, au nom de l'égalité des chances dans la scolarisation, des héritiers culturels au sens que les disciples de Pierre Bourdieu donnent à ce concept. Aujourd'hui, alors que la démultiplication des communications ouvre des perspectives immenses de savoir, ils rêvent plutôt de devenir vedette idole médiatique. Dans le même temps, les masses sombrent dans l'illettrisme et dans un conformisme avilissant. L'auteur désigne comme responsable le mondialisme et son corollaire, la culpabilisation des Européens. A l'issue de la WW2, dès 1946, les communistes occidentaux ont conquis l'espace culturel, avec l'appui de la caste des bonzes socialistes (en France, notamment Jack Lang), qui se sont appliqués à couver les professionnels de la culture. Laquelle s'est très vite déclinée au pluriel, sur le modèle de plus en plus hétéroclite et superficiel de la société américaine, éveillant des réflexes communautaristes. Toutefois, de nos propres réactions à la déliquescence, il ne subsiste guère que les ouvrages de nos maîtres, Jean Mabire, Dominique Venner, Pierre Vial, et le refuge du culte d'un passé révolu. Mais l'auteur ne désarme pas pour autant, citant précisément le premier (Pas de combat politique sans projet culturel.) et ensuite le deuxième (Mourir en combattant plutôt que se rendre.)
Plus optimiste, voire réconfortant, Robert Dragan propose, dans sa recension de 'Le nationalisme blanc', la synthèse de l'Américain Greg Johnson, si pas d'accélérer l'effondrement, d'utiliser la décadence à préparer l'avenir. A la différence des Européens, pour lesquels leur race blanche n'est pas constitutive de leur nationalité, Tocqueville a décrit l'établissement aux Etats-Unis d'une nation blanche, les WASP, à laquelle sont venus s'agréger d'autres Européens, les autres immigrants, Noirs, Latinos, Asiatiques. Dans le système mondialisé, l'économie renforce la tendance à développer de grandes métropoles, mégapoles souvent multimillionnaires, où le modèle du melting pot le cède au 'salad bowl' ethnocentré, avec des quartiers noirs, blancs, latinos, arabes, indiens, chinois. Votre identité n'y est plus définie que par des différents, lesquels vous excluent selon votre type racial. Seul l'occidental considère encore que son identité tient à son adhésion à des valeurs. Greg Johnson milite pour une identité blanche reposant sur la diversité d'opinion (notamment religieuse) et de nationalité ethnique (de l'empire boréen, mais certainement pas de l'empire anglo-saxon). Ce 'projet pour le XXIe siècle' résout le problème de l'opposition des forces maritimes et continentales autant que des querelles des micro-nationalismes. Cette sortie 'par le haut' d'un empire albo-européen est moins le fait des élites que du tréfonds du peuple. Greg Johnson n'en salue as moins la Nouvelle Droite française, Alain de Benoist et Guillaume Faye et leurs thèmes de la métapolitique, du remplacement de l'hégémonie des idées anti-Blancs par le pouvoir d'imposer les paramètres du débat et de continuer sans cesse de débattre, d'être l'axe autour duquel tout tourne, le dieu d'Aristote. Pour déconditionner le peuple, il prône une élite peu nombreuse de penseurs et de militants, qui ne sont pas des hommes d'appareil, mais des conservateurs de ce qui doit survivre. Ce qui doit être évacué, c'est l'esprit bourgeois d'avidité et de peur, de l'esclave né qui se vend lui-même. Il s'agit de générer une vraie élite faite d'intellectuels (prêts à mourir pour des questions de principe) et de guerriers (prêts à mourir pour des questions d'honneur) qui conjuguent leurs vertus. Le fonds du problème est moral et psychologique: déraciner dans le peuple des Blancs, prédisposés à l'universalisme, le sentiment de leur culpabilité. Il s'agit de les déconditionner. En cas de succès, Johnson est partisan d'un système aristocratique sur des modèles tels que l'oligarchie catholique et le régime vénitien. Le mouvement identitaire gagnerait à miser sur les acteurs d'une contre-culture de référence aux frustrés: le ressentiment est contre-productif.
Irène Dimopoulou assume la direction d'Emporos, un journal grec historique, fondé en 1896, qui a joué un rôle déterminant durant la Guerre des Balkans dans la libération de la Macédoine et de l'Epire de l'occupation turque. La liberté est son sujet, la liberté qui vit dans la terre même quand elle est emprisonnée sous le tarmac. La liberté qui vit dans le sang. L'ennemi des Européens n'est caché que parce qu'ils craignent, par lâcheté, de le nommer. Irène Dimopoulou n'est pas lâche. Fille des Grecs qui sont morts à Missolonghi, elle est déterminée, comme bien des hommes et des femmes de l'Alliance Populaire Aube Dorée, à libérer la Grèce des usuriers, quoi qu'il puisse en coûter. Comme l'ont été et le sont restés les huit députés AD qui ont été jetés en prison et n'en sont sortis, sans procès, qu'après 18 mois. Irène Dimopoulou, après avoir cité Périclès, "Etre libre a une saveur exquise.", emprunte sa conclusion à Platon, "La victoire sur soi-même est la plus grande.", remarquant que la racine du mot grec Eleutheria (liberté) est à trouver dans la forme future du verbe venir, Eleusomai, je viendrai !
Roberto Fiorini rend compte du séminaire international qui s'est tenu du 15 au 17 décembre 2017 à Chisinau (Moldavie). Un aréopage d'intellectuels y a débattu d'un système alternatif au capitalisme financier. Pour justifier le choix de son pays pour une rencontre qui devient une tradition, Igor Dodon, président de la République, a souligné le fait que la Moldavie se trouve au point de fracture des deux parties de notre continent, artificiellement divisé, et qu'elle est à la fois latine et orthodoxe, occidentale et orientale. Il remarque que nous sommes passés du capitalisme classique à une concentration qui crée des déséquilibres catastrophiques, entre les régions et entre les couches sociales: un tiers des Moldaves ne survit qu'en travaillant à l'étranger et il n'y aura aucune chance de relance sans un certain patriotisme économique. Poutine est d'ailleurs lui aussi souverainiste, comme l'est Trump. Le moment est venu de se débarrasser des mythes néolibéraux, de rompre avec le principe magique de la 'main invisible' du marché et de la primauté de l'économique sur le politique et de se dégager de la masse écrasante des mégastructures multinationales et de la mondialisation unipolaire. La seule option réaliste pour la Moldavie est eurasienne: s'associer avec le groupe de pays auxquels elle est liée par toute son histoire. Pour Hervé Juvin, qui a été conseiller économique de la Chine, le modèle capitaliste, qui organise une répartition des plus inégalitaire des ressources, n'est pas viable sur une planète aux ressources limitées. L'Union Européenne est son bras d'exécution, au moment où le projet économique chinois prend en compte le fait que l'homme ne peut subir durablement un système mortifère, qui empoisonne l'eau, l'air, les terres cultivées. Le temps qui vient sera celui des peuples libres et sauvera les diversités. Pour Alexandre Douguine, le capitalisme aliène les moyens de production au détriment de la communauté organique, société intégrale des producteurs et des consommateurs. Le travailleur intégral consomme ce qu'il produit, construisant ainsi quelque chose de sacré, la souveraineté, la pérennité de la vie de la communauté organique. Le capitalisme de nos jours consacre le divorce de l'individu d'avec la personne communautaire en suscitant en lui des besoins factices. Il faut restituer à l'homme intégral le pouvoir de cheminer au côté de sa commuauté qu'il préserve. Douguine recommande la lecture de l'ouvrage de Juvin 'Le mur de l'Ouest n'est pas tombé', alors que la chute de celui de l'Est ruine durablement le projet d'Eurasie, dont la réalisation reléguerait la puissance américaine aux marges du monde. L'économie n'est pas une science naturelle, inéluctable, mais une construction, qui supporte des accords bilatéraux réalistes, préférables au système totalement ouvert de l'OMC. Valérie Bugault regarde le capitalisme en juriste. Le droit anglo-saxon impose partout une subversion du droit civil par le droit commercial, lequel permet à l'anonymat des capitaux d'accaparer toujours plus de biens réels au moyen d'un argent qui l'est de moins en moins, organisant ainsi la domination mondiale de l'économique sur le politique. Les banques centrales, régulées par la BRI, la Banque des Règlements internationaux, à Bâle, émettent la monnaie, et demain une monnaie 'tout numérique' qui permettra de neutraliser le particulier, en le privant d'accès à son argent. Le droit permettra-t-il d'aller encore plus loin vers la dictature mondialiste ? Ou d'y mettre fin, par une volonté qui est à trouver plutôt dans les BRICS que dans l'Occident actuel ? L'écrivain Slobodan Despot remarque qu'une commission de cinq inconnus a décidé de mettre fin à la neutralité de l'internet, lequel a obtempéré. Il en conclut qu'il ne faut plus écrire que sur papier, dépenser son argent que dans son voisinage, se faire des amis plus jeunes que soi et faire des enfants. Emmanuel Leroy note que, en pendant à la grand-messe de Davos, Chisinau est devenue la capitale de la multipolarité. Il épingle le verset 19 du chapitre 3 du Deutéronome, qui commande: "Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt," alors que le verset 20 est un appel à l'usure et au pillage des autres ! Lucien Cerise regrette que la Moldavie s'engage dans un partenariat avec l'Union européenne, car elle s'expose au risque d'être, comme l'a été la France, subvertie par son ingénierie sociale (sa fabrique du consentement). Le modèle ukrainien est significatif à cet égard. Dimitris Koustantakopoulos (ex-Syriza) invite à la lucidité à l'endroit du discours du personnel démocratique. Notamment François Hollande qui, pour se faire élire, proclame: "La finance est mon ennemie," et nomme ensuite Macron ministre de l'économie ! Et Alexis Tsipras, élu pour combattre le système libéral et qui se met à son service. Il rappelle que, quand le capitalisme risque de perdre la main, il n'hésite pas à déclencher des conflits, y compris mondiaux. Alessandro Sansoni signale que les banquiers, dans leur rôle de financiers, s'autorisaient à l'origine à créer de la monnaie scripturaire, ouvrant des crédits garantis sur les dépôts dans le rapport de neuf pour un. Mais ce rapport a eu tendance à tant s'élargir que Lehmann Brothers était engagé à près de trente pour un ! Il en déduit la nécessité d'un retour du global au local, seul contrôlable.
Helmut Mueller reconnaît que l'Autriche a changé, les Autrichiens du moins, comme nombre d'Européens qui s'inscrivent dans une phase prérévolutionnaire. Mais pas l'Autriche de Sebastian Kurz, qui ferait plutôt partie de ceux qui comptent bien endiguer cette vague. L'homme fait partie de l'European Council for Foreign Relation, où il a la chance de rencontrer Georges Soros dont il partage l'opinion quant à l'immigration. Son partenaire gouvernemental Heinz-Christian Strache converge avec lui sur l'augmentation du Quota de réfugiés. L'un comme l'autre sont prêts à payer le prix d'un soutien sioniste, ni pires ni mieux que l'AfD allemand, que le Jobbik hongrois, que le Président Trump. Arthur Fournier-Dupont traite de l'impression en volume ou fabrication additive, dite Impression 3-D, qui serait la troisième révolution industrielle. Il s'agit d'un invention française de 1984. Elle consiste à imprimer strate par strate de la matière sur l'ordre d'un ordinateur qui gère un fichier numérique contenant les données en trois dimensions de l'objet à produire, le plus souvent en matière plastique, mais également en métal, en céramique, en béton. Cette technique permet une plus grande souplesse, une plus grande précision, des économies de matière, de moyens de stockage, de main d'oeuvre et ne laisse aucun déchets. L'Impression 3-D est déjà largement pratiquée par Boeing et Dassault en aéronautique, en cristallerie par Daum et Baccara, dans des jouets, de l'armement, la construction de maisons. Tout cela est bel et bon, mais il ne faudrait pas que cette créativité de l'Home Faber européen en vienne à affaiblir son esprit et finalement provoquer sa disparition, l'industriel asséchant en lui l'artisan.
Les Brigandes: Nous croyions connaître plus ou moins ces brigandes, mais en fin de compte plutôt moins que plus. Nous avions, bien entendu, remarqué leurs masques, qui les marquent plus qu'ils ne les masquent, surtout quand se confirme l'allusion aux Vendéens et au qualificatif que leur imputaient les Révolutionnaires, disqualifiant appel à les massacrer. Sans bien approfondir, nous avions pris ces Brigandes pour des cathos tradis. Et puis il y a eu l'affaire que nous avons lue, et même relue, dans notre Rivarol. Avec perplexité pour sa violente agressivité, laquelle cadrait mal avec l'intelligente tradition, dans ce journal, de la critique courtoise à l'égard des compagnons de combat contre la Gueuse. Jérôme Bourbon nous a pourtant généreusement dispensé les témoignages d'une intelligence à la fois subtile et guerrière, toujours bien charpentée. Son réquisitoire d'ostracisation nous a mis d'autant plus mal à l'aise que l'un d'entre nous, en passant par la Lorraine et l'Hérault, a piqué une tête jusqu'à la tanière de ces loups noirs. Il s'y est attardé quelque temps et juge l'expérience positive, voire très positive. Il n'a pas investigué sur l'orthodoxie des idées des membres de la communauté, mais il a partagé leur pratique identitaire, leur orthopraxie, en rupture avec l'individualisme matérialiste bourgeois, de confort et de sécurité. Ces brigands ne sont certainement pas athées, profondément spiritualistes, imprégnés de christianisme, mais d'orientation gnostique. Il ne s'agit pas tant pour eux de transmettre en chansons une ligne idéologique que de réagir viscéralement à la destruction de notre civilisation.
Pierre Vial, enfin, s'est servi une savoureuse delikatesse avec le dernier livre de Bernard Lugan 'Heia Safari'. On savait que ce cri de guerre des corps de supplétifs africains avait servi de titre au bel hymne de l'Afrika Corps, que le Maréchal Rommel affectionnait particulièrement: il évoquait ses panzers fonçant, après la France, à travers l'Afrique. L'article rappelle que ce cri avait été avant cela celui du glorieux corps expéditionnaire du Général Paul von Lettow-Vorbeck. Au moment où éclate la guerre de 1914-18, il ne comporte que 3.500 askaris noirs qu'encadrent 265 sous-officiers et officiers allemands. Opposé à plus de 300.000 hommes des forces britanniques, belges, portugaises et sud-africaines, alors qu'il est coupé de tout ravitaillement, il va aller de victoires en victoires, grâce à sa tactique du 'repli offensif'. Il achèvera son épopée en se rendant maître de la Rhodésie, lavant ainsi l'honneur de l'armée allemande. Le Général von Lettow rentre alors en Allemagne, qu'il va, à la tête d'un corps franc, nettoyer des insurgés communistes.
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Bulletin célinien n°408 (juin 2018)
Sommaire :
En marge des “Lettres familières”
Céline, le négatif et le trait d’union
Enquête sur le procès Céline [1950]
Lettres d’Alphonse Juilland à Éric Mazet (2)
Antoine Gallimard et Pierre Assouline parlent.
Angie David
En revanche, une part de son œuvre est assurément maudite au point qu’un projet de réédition a suscité de vives réactions que la plus haute autorité de l’État a estimé légitimes. La plupart des célinistes, eux, ressassent la même antienne : certes ces écrits sont intolérables mais certains passages peuvent en être sauvés. Et de citer invariablement la description de Leningrad dans Bagatelles et l’épilogue des Beaux draps. C’est perdre de vue que Céline ne perd nullement son talent dans l’invective même lorsqu’il est outrancier. Si l’on se reporte au dossier de presse de Bagatelles, on voit, au-delà des clivages idéologiques, à quel point les critiques littéraires pouvaient alors le reconnaître. « La frénésie, l’éloquence, les trouvailles de mots, le lyrisme enfin sont très souvent étonnants », relevait Marcel Arland dans La Nouvelle Revue Française. Charles Plisnier, peu suspect de complaisance envers l’antisémitisme, évoquait « un chef-d’œuvre de la plus haute classe » ². Dans une récente émission télévisée, un célinien en lut plusieurs extraits qu’il jugeait littérairement réussis, notamment l’un daubant la Russie soviétique. Passage coupé au montage. Seule la description de Leningrad a précisément été retenue.Autre réflexion: si Céline est reconnu comme un écrivain important, il n’en demeure pas moins qu’il est tenu à l’écart par l’école et l’université. Hormis Voyage au bout de la nuit et, dans une moindre mesure Mort à crédit, ses romans sont absents des programmes scolaires. Quant à l’université, on doit bien constater qu’elle organise très peu de séminaires sur son œuvre et que, parmi les universitaires habilités à diriger des recherches, rares sont ceux qui acceptent de diriger un travail sur Céline. Conséquence : le nombre de thèses à lui consacrées est en nette baisse par rapport au siècle précédent. On se croirait revenu aux années où Frédéric Vitoux puis Henri Godard rencontrèrent tous deux des difficultés à trouver un directeur de thèse. Et cela ne risque pas de s’arranger dans les années à venir.
• Angie DAVID (éd.), Réprouvés, bannis, infréquentables, Éditions Léo Scheer, 2018, 275 p. (20 €).
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Bulletin célinien n°407
Sommaire :
Entretien avec Henri Godard
Éditeur de Céline
L’intercesseur
Quarante années de recherches céliniennes.
La dette que les céliniens ont contractée envers Henri Godard est considérable. On songe évidemment en premier lieu à cette magistrale édition critique de l’œuvre romanesque dans la Pléiade. Que ce soit sur la génétique des textes, l’établissement des variantes, les liens entre création et expérience vécue, l’étude narrative et stylistique, il a accompli un travail à la fois rigoureux et éclairant. De sa thèse de doctorat sur la poétique de Céline soutenue il y a plus de trente ans à sa biographie qui vient d’être rééditée en collection de poche ¹, il aura sans nul doute été l’exégète le plus pénétrant de Céline. Et il a constamment mis l’accent sur l’unité d’une œuvre qui « contrairement à l’impression générale, demeure assez mal connue dans son ensemble comme dans sa distribution ² ».
« Nous avons en commun de travailler à donner à Céline, en dépit des handicaps, toute la place qui est la sienne », m’a-t-il écrit un jour. C’était aussi reconnaître implicitement tout ce qui nous sépare. L’un des mérites d’Henri Godard aura été de surmonter ce qui aurait pu l’empêcher de vouer une grande partie de sa carrière à l’œuvre d’un homme dont il est si éloigné. Dans son dernier livre sur Céline, il ne dissimule pas les tourments que cela a pu susciter sur le plan personnel : « Autour de moi, dans mon entourage proche, même si on a depuis longtemps cessé de me le dire, pour certains – mes amis juifs naturellement en particulier –, ce choix n’en continue pas moins à faire problème. Ils auraient préféré que je m’attache à un autre auteur. Entre eux et moi, par intermittence, à l’occasion d’une nouvelle publication par exemple, je sens passer une onde à peine perceptible de gêne. » Et les choses vont parfois plus loin comme lorsque l’un de ses pairs l’accuse de complaisance envers l’écrivain ³.
Henri Godard n’écrira plus sur Céline. Il considère qu’il a dit sur le sujet tout ce qu’il avait à dire. Il n’était que temps de lui rendre hommage et de lui exprimer notre gratitude. En publiant la transcription d’un des plus intéressants entretiens qu’il ait donnés à la presse radiophonique. Plus loin, deux céliniens de la nouvelle génération saluent avec reconnaissance leur aîné tandis que Jean-Paul Louis, avec lequel il fonda la revue L’Année Céline, explique pertinemment en quoi son travail d’éditeur dans la Pléiade est digne de tous les éloges.
Ce passionné de littérature n’a jamais méconnu le pamphlétaire intraitable que fut Céline. En revanche il s’est toujours insurgé lorsque certains voulaient le repeindre en « un second Drumont », c’est-à-dire « un individu qui n’[aurait] jamais pensé qu’à propager son credo raciste, utilisant à l’occasion pour cela la voie indirecte ou camouflée du roman 4. » C’est tout l’honneur d’Henri Godard d’avoir défendu l’écrivain malgré les préventions, les embûches et les dénigreurs de tout acabit.
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Bulletin célinien n°406 (avril 2018)
Sommaire :
Élizabeth, une vie célinienne
Rencontre avec Jean Monnier
Le bras de fer entre Gallimard et le Crif continue
La nouvelle épuration littéraire
Lettres d’Alphonse Juilland à Éric Mazet (I).
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Bulletin célinien n°405
Sommaire :
- Lucette, entre toutes les femmes
– Céline et le Comité de Prévoyance et d’Action sociale
– Misère de la condition humaine chez Céline
– Galtier-Boissière
– Céline à Leningrad
Faut-il que la gloire posthume de Céline insupporte certains ! Dans un roman aussi pesant que touffu, Maxime Benoît-Jeannin raconte les liens professionnels et privés qui unirent, sous l’Occupation, deux personnalités aussi affirmées que Dominique Rolin et Jeanne Loviton à Robert Denoël. Céline, son auteur fétiche, apparaît à plusieurs reprises. Paranoïaque, veule et bien entendu partisan de l’extermination de la race élue ¹, c’est ainsi que ce romancier le dépeint sans nuance. En revanche, il a pour Sartre les yeux de Chimène, se gardant bien de rappeler que celui-ci se compromit avec un autre totalitarisme ². Et de dénoncer dans l’épilogue « un Sartre bashing frénétique qui touche tous les milieux » ainsi que « cette haine pathologique pour le philosophe français le plus important depuis Descartes [sic] ». Pour en arriver à déplorer que « du coup, la commémoration du centenaire de sa naissance se fit a minima. » La phrase qui suit est édifiante à souhait : « Parallèlement, la gloire de Céline monte encore en puissance, son lectorat ne cesse de grandir. » …Voilà qui est assurément insupportable.
Quant à ce roman, gageons qu’il découragera plus d’un lecteur s’intéressant à cette période. Tant de personnages défilent qu’on ne parvient à s’attacher à aucun d’entre eux. On a en outre l’impression que l’auteur a voulu y fourguer toute sa documentation. Elle est d’autant plus vaste qu’il l’a largement puisée sur un site internet en libre accès: celui qu’Henri Thyssens consacre depuis 2005 à Robert Denoël. Mais on est loin de l’élégance d’un Pierre Assouline qui, à la fin de son roman Sigmaringen, tint à citer ses sources. Le travail de Thyssens est ici sommairement mentionné au détour d’une page alors que, sans les recherches qu’il a accumulées pendant vingt ans, ce roman n’existerait tout simplement pas. Quant au chercheur il est qualifié d’« admirateur de Louis-Ferdinand Céline », ce qui, dans l’esprit de l’auteur, doit être un tantinet suspect.
Dans la presse Benoît-Jeannin se défend d’être manichéen mais le lecteur constate qu’il n’a que profond mépris pour tous les écrivains qui se sont engagés dans la voie de la Collaboration. C’est dire si l’on s’écarte du jugement d’un Malraux qui considérait Drieu comme « l’un des êtres les plus nobles qu’[il ait] rencontrés ». Ici, tous ceux qui étaient dans le mauvais camp sont jugés à l’aune de la même toise. C’est tellement plus simple ainsi.
Reste l’énigme du meurtre de Robert Denoël. L’auteur y voit la conséquence d’une altercation qui aurait mal tourné entre un résistant revenu des camps et Denoël qui lui aurait demandé son appui pour le procès dont il était menacé. Hypothèse qui paraît un peu alambiquée. Une seule chose est sûre : on n’a pas fini de gloser sur cette affaire vieille de plus d’un demi-siècle.
• Maxime BENOÎT-JEANNIN, Brouillards de guerre (roman), Éditions Samsa, 2017, 500 p. (26 €)
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Le numéro 58 de "Réfléchir & Agir" vient de paraître !
Thème central: La question énergétique
Entretien avec Gabriele Adinolfi
15:04 Publié dans Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, réfléchir et agir, gabriele adinolfi, question énergétique, énergie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
A l’aube des années 80 sortit sur les écrans une oeuvre baroque, un film d’animation pas du tout pour les enfants, Métal Hurlant (Heavy Métal en version originale).
S’inspirant de la revue éponyme, le film de Gerald Potterton, produit par Ivan Reitman, est le symptôme de son époque. Il est l’adolescent qui, au « Qu’ai-je fait pour avoir un fils pareil ! » réponds en hurlant et en branchant sa guitare électrique. C’est ce que raconte Métal Hurlant, film nihiliste et bruyant qui suit les aventures du Loc-Nar, une bille verte symbolisant le mal absolu.
Je dois prévenir le lecteur que cet article n’est pas exempt de « spoils ».
I/ Métal Hurlant ou la fin du rêve américain et du rêve hippie
Esthétiquement à la fois sale et très coloré, le film marque, d’un point de vue politique, philosophique et technique trois choses.
La première est la fin du rêve américain. Au début des années 80, les Etats-Unis se réveillent avec la gueule du bois. La guerre du Vietnam, les diverses crises en Amérique latine, la révolution iranienne ont porté un coup à leur hégémonie culturelle, militaire et diplomatique sur le « monde libre ». Il est vrai que dans ce contexte de guerre froide, leurs adversaires soviétiques ont subi des revers de nature proche, en Afghanistan, en Hongrie ou en Tchécoslovaquie. Mais pour les Etats-Unis, la crise est sérieuse. Cela se voit dans la deuxième séquence du film, dans laquelle évolue Harry, chauffeur de taxi désabusé, solitaire, et mal rasé. Dans cette séquence, qui se passe une New York futuriste (où le spectateur observateur remarquera la présence du WTC), la grosse pomme est sale, surpeuplée, envahie d’aliens (réminiscence du racisme lovecraftien?). La police est plus inutile et corrompue que jamais, incapable d’aider Harry lorsqu’il se présente avec « la gonzesse » fille d’un célèbre archéologue qui vient de trouver une mystérieuse pierre. Ce nihilisme, cette corruption, et cette violence, closent définitivement, si cela était encore nécessaire, le rêve hippie de liberté. Même la drogue a perdu son aspect gentillement récréatif et sympathique dans Métal Hurlant : les deux pilotes extraterrestres qui en consomment ne sont plus que de vulgaires cocaïnomanes proches de nos jet-setteurs ou de nos bobos. Voilà pour le second point. Pour ce qui est du troisième, les années 80 marquent d’un point de vue philosophique et technique une nouvelle étape dans la conquête spatiale. L’idée que peut être nous sommes seuls dans l’univers progresse : autre nihilisme.
II/ Un nouveau rapport au corps
Emblématique de son époque, le film l’est aussi par son rapport aux sens et au corps.
C’est le cas notamment avec la musique. Tous les groupes du moment semblent s’être donnés rendez-vous sur la bande son : Trust, Black Sabbath, Blue Öyster Cult, Nazareth… Pour un adolescent qui avait entre quinze et vingt ans, donc né de parents hippies, cette bande-son était celle de sa révolte. Il s’agissait là des premiers groupes qualifiés de heavy metal ou du hard rock, balayant l’ancienne génération de Led Zeppelin et Deep Purple, et puisant pour certains, comme Iron Maiden, des influences dans le punk.
Mais les adolescents en ébullition des années 80 trouvèrent dans Métal Hurlant ce que tous les jeunes garçons cherchent : de la bagarre, et des femmes nues. Entre récits d’aventures vaguement pulp et film d’animation, les (anti) héros de Métal Hurlant sauvent, séduisent et couchent avec de splendides jeunes femmes (et parfois dans le désordre). L’exception notable est le personnage de Taarna (personnage aux caractéristiques arthuriennes étonnantes) puisqu’il s’agit d’une femme et qu’elle se bat à moitié nue; et sans coucher avec personne, ni prononcer un mot, d’ailleurs.
III/ Le Loc-Nar : rire (et vaincre) de la mort
Le film, je l’ai dit plus haut, tourne autour du Loc-Nar, qui représente le mal et la mort. Toutes les séquences, sans lien géographique ou temporel entre elles, n’ont que cet élément comme lien. Elles aboutissent en général à la mort dans d’atroces souffrances d’un ou plusieurs personnages.
L’intérêt est double. Le premier est d’abord purement esthétique, comme la séquence où le Loc-Nar ressuscite des pilotes de la seconde guerre mondiale pour en faire des morts vivants, ou bien plus amusante lorsqu’il transforme un benêt, témoin d’un procès, en brute qui détruit tout sur son passage à bord d’une station spatiale.
Le second intérêt, outre la réflexion sur la banalité du mal (que les ayants droits de Hanna Arendt m’envoient leurs avocats) est sa nécessité : le mal est. Il est nécessaire. Mais comme à tout pouvoir il doit y avoir un contre-pouvoir, Taarna intervient pour empêcher les ravages de cette chose sans âge.
Métal Hurlant, film culte et sauvagement drôle, a laissé une faible postérité, à l’instar de Conan le barbare, dont il sera prochainement question. il n’aura donné qu’une suite (Métal Hurlant 2000), un clin d’oeil dans un épisode de South Park, et dans le film Le cinquième élément de Luc Besson. Il reste pour beaucoup de cinéphiles, de fans de métal (notamment les plus vieux) un objet (de) culte.
J’ai laissé de côté les analyses plus évidentes telles que les influences de Donjons et Dragons, de la fantasy des années 30 (Tolkien, Robert E. Howard mais surtout Lovecraft) à dessein. L’idée était de donner à voir une analyse nouvelle de ce chef d’oeuvre méconnu.
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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine n°74: Jacobinisme liberticide
Le numéro 74 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème du 'Jacobinisme liberticide'.
Dans son éditorial, Pierre Vial croise ses projecteurs sur les dénis du réel que proclament sans pudeur les saltimbanques obscènes de la comédie politicienne européenne, avec en tête le micro-Macron. Président des riches, il affecte de ne pas voir la pauvreté de neuf millions de ses compatriotes, ou de pouvoir l'imputer à leur paresse. Et de n'apercevoir, dans la crise démographique et le grand remplacement, qu'une hypothèse complotiste, et dans la menace djihadiste et la radicalisation qu'un problème de rééducation de déséquilibrés. Il serait, cela mis à part, l'homme de l'avenir. Quel avenir ?
C'est Robert Dragan qui recueille la pensée de Jean Haudry, prélat de la confession indo-européaniste, sur son livre 'La religion des Indo-Européens' et en particulier sur 'Le feu dans la tradition indo-européenne'. Le feu est primordial dans la tradition préhistorique, central dans le foyer qu'il illumine et réchauffe. Il éclaire des métaphores, telle le feu de la parole qualifiante, le feu des eaux, qui désigne l'or. Si, à l'époque classique, il est présenté sous les formes d'une profusion de divinités diverses, d'Hestia-Vesta à Prométhée, en passant par Apollon, Héphaïstos et Artémis, avec leurs correspondants celtiques, germaniques, indiens, slave ou baltes, cette prolifération exprime l'importance de la notion : le feu est omniprésent dans la nature et dans l'homme. L'idée que la fortune est liée au feu apparaît à la fois très ancienne, à en juger sur les correspondances sur lesquelles elle se fonde, et très durable. Pour Héraclite, le feu constitue la substance même de l'univers. Aristote fait remonter cette conception à Pythagore. De fait, pour Philolaos, le « foyer de l'univers, maison de Zeus, principe de cohésion et mesure de la nature » est situé au milieu du monde. Or, comme l'a montré Schuhl, à partir d'un passage du Phèdre, la Nécessité s'identifie à la fois à Hestia « qui siège au centre du monde comme au coeur des cités, sur l'omphalos, au foyer des prytanées » et à l'idée du Bien : « Ce n'est pas un Atlas qui supporte le monde, mais le bien et l'obligation qui supportent toute chose. » Conception proche de celle de l'hymne védique à Mitra, « Mitra (contrat d'amitié) soutient terre et ciel», elle repose sur une homologie traditionnelle entre le respect des obligations, la cohérence du monde qui en dépend et le feu qui est l'élément lié à Mitra.
Jean-Patrick Arteault dresse avec une grande pénétration un état de l'opinion avant, pendant et après les dernières élections présidentielles. De nombreux Français étant attachés, par peur du changement, à l'euro et à l'Union européenne, il aurait mieux valu n'en point parler, d'autant plus que la souveraineté n'est qu'un moyen pour faire respecter l'identité. Et mener plutôt des actions discrètes, pour restaurer d'abord les souverainetés nationales, sans lesquelles on ne peut appliquer de politiques identitaires. Et faire le choix d'alliances avec des nations européennes souveraines, dont la Russie, pour en faire, à très long terme, naître une synthèse impériale, et non impérialiste. L'incapacité patente de la gauche intellectuelle à renouveler ses idées, le désarroi de ses plumitifs devant la défiance grandissante du public, son asservissement à l'oligarchie libérale, dont elle reprend tous les éléments de langage, tout cela a pu faire croire que la bataille métapolitique était gagnée. Cette victoire ne sera toutefois acquise que lorsque la grande majorité des écrivains et artistes exprimera consciemment (ou encore mieux inconsciemment) notre vision, lorsque la majorité des journalistes valorisera nos idées sans y être contraints. Lorsque la majorité des histrions qui façonnent la culture populaire travailleront spontanément dans notre sensibilité. Lorsqu'une grande majorité des enseignants transmettront nos concepts et valeurs, y ayant adhéré profondément. Lorsque pour une grande majorité de chercheurs notre vision du monde sera devenue le paradigme de leurs travaux. Dès lors, plus que jamais, c'est l'impératif métapolitique qui est à l'ordre du jour, l'investissement politique n'étant qu'une affiche de propagande. En matière électorale, à propos de la 'Ligne Buisson' qui vise à exploiter autant que la veine ouvriériste celle des conservateurs, l'auteur relève pas mal d'ambiguité : des conservateurs, mais de quoi ? D'une forme politique qui, à défaut de fond, permet la survie tant que le capitalisme financier n'a pas détruit les cadres sociaux et culturels ? Quand ce n'est pas un conservatisme réactionnaire de nostalgiques, ou tout simplement de nantis, voire de colbertiens raisonnables qu'inquiètent les partageux. L'ambiguïté de leur conservatisme est encore aggravée pour les catholiques, par leur vocation universaliste, quand ce n'est pas par leur 'anti-fascisme'. On est loin de la fidélité à la tradition culturelle populaire et ses fondamentaux moraux. Jean-Patrick Arteault veut croire à la sincérité de Patrick Buisson quand celui-ci veut joindre aux conservateurs intégraux la couche populaire instinctivement identitaire. Il avertit contre le risque de servir de Harkis à une bourgeoisie apatride. On ne peut blâmer le FN de tenir à distance des éléments compromis dans des structures largements infiltrées d'indicateurs, de provocateurs et de policiers, qui sont utilisés pour lui nuire. Mais bien de négliger les enjeux actuels qui préoccupent la majorité de la population. La dédiabolisation est un échec pour le FN, qui a rallié l'idéologie d'un ennemi que cela ne retiendra pas pour autant de le disqualifier médiatiquement et de l'incapaciter politiquement. Il en va de même de sa pudibonde bouderie à l'égard des catholiques de tradition, trop faibles pour faire la différence, mais assez forts pour qu'on ne puisse les ignorer, même s'il est vrai que certaines références culturelles des traditionnels sont à peu près aussi ouvertes que celles des salafistes. La Nouvelle Droite a bien démontré que l'occidentalisme est la phase terminale de la laïcisation du christianisme. Mais elle a contribué à déchristianiser une frange identitaire, la coupant d'une pratique native du sacré religieux qu'un néo-paganisme intellectualisé ne remplace pas.
Introduisant le dossier central, Pierre Vial qualifie le jacobinisme d'utérus d'où est sorti le système à broyer les peuples et les individus. Pour confisquer les libertés concrètes que ceux-ci s'étaient conquises, il a coupé les têtes au nom de la Liberté. Pour les isoler et anéantir leur conscience identitaire, il a coupé les racines qui rattachent les individus à leur terre et à leurs ancêtres.
Alain Cagnat rappelle que Louis XVI, ayant commis la faiblesse de convoquer les Etats Généraux, a activé les doléances de nombreuses sociétés de pensée, dont le Club Breton. Les députés du tiers état se proclament Assemblée constituante et le club breton Société des amis de la Constitution, qui rédige la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen et va s'installer au couvent des Jacobins. Il va connaître un développement rapide, notamment en province, sans cesser de se radicaliser. Allégeant ses conditions d'adhésion, il gonfle ses effectifs, qui basculent bientôt dans l'extrémisme. Peu après, Paris se soulève et ramène de force Louis XVI à Paris. D'abord réservé, Robespierre rallie la ligne dure et, le 29 juillet 1792, propose la destitution du roi et l'élection au suffrage universel d'une Convention. Le 9 août, la Commune insurrectionnelle de Paris est créée et le 17 août siège le premier tribunal révolutionnaire. Le massacre se déchaîne. La monarchie est abolie. Le 21 janvier, le roi est guillotiné. Certaines provinces se rebellent. La France, qui est dans le même temps en guerre avec tous ses voisins, lève 300.000 hommes. La patrie étant en danger, pour sauver la Révolution, un Comité de salut Public de douze députés cumule tous les pouvoirs. Les tribunaux révolutionnaires champignonnent et les têtes roulent, tandis que se consomme le génocide vendéen. Succès au plan international, les alliés se replient derrière le Rhin. Les Jacobins liquident tous leurs adversaires politiques. Robespierre, qui croit triompher, entame la brève période de la Grande Terreur, mais se laisse maladroitement arrêter. Il est décapité deux jours plus tard. Le jacobinisme est bien autre chose que le parisianisme centralisateur, qui a régné en France depuis Philippe le Bel jusque Louis XV. C'est une dictature qui justifie sa violence par la vertu : le peuple souverain est constitué des hommes vertueux. Robespierre est 'Incorruptible'. La loi est le lien social et le délinquant se retranche du peuple. La loi jacobine est infaillible et sa justice est éternelle. L'objectif est une loi naturelle universelle. Celui qui y contrevient est impur, il doit être éliminé. Elue par le peuple, la Convention se considère son image parfaite et elle décide la mort du roi, plutôt que par un referendum dont l'issue aurait été incertaine. Le peuple lui-même peut être corrompu et c'est le cas de la gangrène vendéenne. Justice prompte et inflexible, la Terreur est une émanation de la vertu. Dans les influences à la source du jacobinisme, l'auteur voit l'usure de la piété au XVIIIe siècle, les réticences du clergé à l'égard du progrès scientifique, la contestation de l'autorité papale par les protestants, les philosophes des Lumières. Ceux-ci mettent à mal la Révélation, mais se partagent entre ceux qui osent se déclarer athées et les déistes, dont Voltaire que l'univers embarrasse et qui ne peut « songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger». La conclusion est à Michel Onfray : « De Marine Le Pen à Philippe Poutou en passant par Macron et Mélenchon, Hamon ou Fillon, tous communient dans une même religion jacobine. C'est ce logiciel qu'il faut jeter à la poubelle. »
Le tableau émouvant des Guerres de Vendée que brosse Pierre Morilleau constitue une grande fresque, monumentale jusque dans ses détails, dont il est pratiquement impossible d'extraire la synthèse. Des horreurs abominables des guerres de Vendée (auxquelles n'ont mis fin qu'en janvier 1800 les Paix de Montfaucon et de Candé), on pourrait dire que, quelque fournie qu'en soit l'information que nous en avions réunie, le présent rappel démontre que nous étions encore loin du compte. Il démontre surtout que ces horreurs ont été générées par la roide logique jacobine, comme en témoignent les citations dont l'auteur émaille son texte. Notamment « Les forêts seront abbatues, les récoltes seront coupées pour être portées sur les derrières de l'armée, les bestiaux seront saisis. » - « Soldats de la Liberté, il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés. Le salut de la patrie l'exige, l'impatience du peuple français le réclame, son courage l'accomplira. » - « On emploira tous les moyens pour découvrir les rebelles ; tous seront passés au fil de la baïonnette ; les villages métairies, bois, landes, genêts et tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes. » On ne saurait oublier les Colonnes infernales, ni celles des fuyards dans la Virée de Galerne, ni l'armée des 'puants' rongés de dyssenterie, ni les noyades de masse dans la Loire.
Robert Dragan rappelle que, dans la Bretagne de 1789 que l'impôt régionalisé favorisait, le petit peuple avait fait corps avec la noblesse contre la centralisation et s'opposait dans la rue à la bourgeoisie que soutenaient les étudiants. Aux Etats-Généraux, les députés de Bretagne formèrent alors un Club breton, qui fédère bientôt nombre de sociétés révolutionnaires, jusqu'à dépasser le millier en 1791. Installant ses assises au couvent des Jacobins, il se rebaptise Société des amis de la Constitution. Quand éclatent les guerres de Vendée, les mêmes opposition villes-campagnes se marquent. Nantes, ville de négociants et d'armateurs, est révolutionnaire. Le coup d'état d'extrême gauche de 1794 balaye les Feuillants et Girondains modérés et régionalistes, les amis de la Constitution le cédant aux amis de la Révolution. Des aventuriers, agissant comme commissaires du Comité révolutionnaires commettent des monstruosités. Les prisons débordant, des camps de concentration, des pontons, des manufactures sont ouverts. La famine et le typhus y règnent. A la guillotine trop lente on substitue des exécutions collectives.
Les Bretons, insulaires délogés de Grande-Bretagne, n'ont jamais su trouver leur centre. Constitués en royaume à la faveur des incursions des Vikings, ils redeviennent bientôt un duché, disputé entre les Plantagenets et les Capétiens, lesquels l'emporteront. L'annexion sera consacrée par le double mariage de la duchesse Anne avec Louis XII et ensuite Charles VIII et par celui de leur fille Claude avec François Ier. Depuis, la France leur promet l'unité et l'indépendance et, en fait, elle les divise. Dès 1781, les persécutions religieuses et les levées de soldats provoquent résistance et révoltes, dont celle de Jean Cottereau, dit Jean Chouan. En 1796, malgré le génocide de la Vendée, on estime à 50.000 le nombre des Chouans. Ils forment des compagnies, avec des capitaines élus, parfois des généraux comme Cadoudal. Les discordes sont fréquentes. Les républicains les qualifient de Brigands, ce qui n'est pas toujours immérité, car le général Rossignol a l'idée de créer des faux Chouans chargés de discréditer les vrais en commettant les pires exactions. Après la chute de Robespierre, des contacts sont pris pour conclure une paix qu'une minorité seulement signe. Les autres proclaméés en état d'arrestation, le conflit reprend. Hoche, qui a succédé à Rossignol, obtient une reddition. Les Chouans, jouant le jeu, gagnent les élections de 1797, qui sont alors confisquées : la République ne survit que par les armes, la forfaiture et la dictature. En 1799, la Loi des otages; qui présume les parents complices, relance l'insurrection. Nantes et Le Mans sont prises et les prisonniers libérés. Mais, en novembre, Bonaparte prend le pouvoir et propose l'amnistie contre la reddition. Certains chefs l'acceptent, d'autres refusent, dont Cadoudal qui bat les armées d'Harty, mais se résigne à signer la paix. Son entrevue avec Bonaparte ayant été un échec, il projette de l'enlever pour le livrer aux Anglais. Trahi, il est arrêté par Fouché et exécuté. En 1830, quand la révolution bourgeoise met Louis-Philippe à la place de Charles X, la bru de celui-ci, la duchesse de Berry, tente de réveiller la chouannerie et est arrêtée. En 1892, l'encyclique de Léon XIII, qui prône le ralliement à la République, désarme le clergé et les monarchistes. A l'imitation des Gallois, les Bretons créent en 1900 le Gorsedd ou assemblée des druides.
Après la Grande Guerre, une jeune garde identitaire, qui se définit 'na ru na gwen' (ni rouge ni blanc), se constitue autour du journal Breizh Atao. Un parti autonomiste fédéraliste ayant été lancé sans succès, le Parti National Breton, plus radical, est créé en 1931. En 1932, Célestin Laîné dynamite la statue de la Reine Anne (représentée à genoux aux pieds de Charles VIII). Le PNB est dissous et Laîné et Mordrel sont condamnés. En 1939, ils s'opposent à ce que la France apporte une aide à la Pologne. Laîné s'évade et Mordrel et Debauvais (qui défend « un national-socialisme breton ») sont condamnés à mort. Bien que s'évanouisse le rêve d'une indépendance concédée par l'Allemagne victorieuse, Laîné crée les groupes de combat Bagadou Stourm, qui deviendront le Brezen Perrot, après l'assassinat par les communistes de l'Abbé Perrot. Après la guerre, le combat prend une forme culturelle, avec des réussites, comme celle de la musique, et des échecs, comme celui de la langue. L'épuration consacre la domination de la gauche et fera de la Bretagne une terre d'élection du PS.
Fils de la Catalogne française, notre camarade Llorenç Perrié Albanell a pris part à Gérone (85.000 habitants) à l'ennivrant combat du 1er octobre pour la protection des urnes du referendum. Celles du collège Santa Eulalia étaient protégées par 2.500 personnes, celles de l'école Eiximenis par 2.000. Les Mossos d'Escuadra de la police catalane s'interposent alors entre la foule et la Guardia Civil espagnole. C'est une authentique révolution populaire qui, malgré les provocations policières, reste non-violente. La question que tout le monde se pose est celle de la stratégie de Puigdemont. Alors qu'il avait la main, au lieu de chercher un soutien international au moment où se répandaient les images scandaleuses des violences policières contre des électeurs pacifiques, il attend un dialogue avec Rajoy qui n'en veut pas. Et ce n'est que le 27 octobre que, soutenu par sa coalition et par des centaines de maires, il proclame la République catalane. Mais il ne pose aucun acte d'indépendance : il ne place pas de Mossos aux frontières, il n'imprime aucun papier d'identité de la république, aucune milice citoyenne n'est constituée, aucune constitution provisoire n'est promulguée. Il laisse partir son monde en weekend, sous la légalité espagnole, alors que Rajoy met en application l'article 155 de la Constitution. Et il se prépare à participer, à partir de Bruxelles, aux élections, acceptant de se batre sur le terrain choisi par l'adversaire !
Pour l'Alsacien Robert Spieler, révolutionnaire identitaire s'il en est, il est incroyable que Puigdemont et ses ministres ne se soient pas laissé emprisonner en Espagne : on ne peut faire de révolution qu'avec des révolutionnaires ! Annexée à la France en 1648, l'Alsace a pu conserver son dialecte allemand tant sous la monarchie française que sous l'empire allemand de 1870 à 1918, lorsqu'il existait un parlement alsacien et des députés alsaciens au Reichstag. Les Strabourgeois francophiles célébraient alors chaque 14 juillet devant la statue du général Kléber. En 1918, les troupes françaises furent bien accueillies. Mais 110.000 personnes furent aussitôt expulsées, avec confiscation de leurs biens. Le français fut imposé dans les écoles et le statut concordataire abrogé. La révolte est générale et les autonomistes sont ovationnés. Paris fait marche arrière. Les journaux paraissent alors en allemand, y compris l'Action Française, mais les autonomistes sont persécutés. Les fonctionnaires compromis sont mis à pied et un procès en haute trahison, le 'Procès du complot', est intenté aux chefs de l'opposition. De violentes campagnes de presse fustigent les traîtres à la solde de l'Allemagne. Le PC exige des exécutions. A l'approche de la guerre, les leaders sont emprisonnées et Karl Roos est fusillé pour trahison. Hermann Bickler ne survécut que grâce à la débâcle. Mais le jacobinisme national-socialiste n'avait rien à envier à celui des Français et l'Alsace fut rattachée au Gau Oberrhein. Après la guerre, l'éradication de la langue alsacienne fut féroce.
Pierre Vial rappelle que la société féodale avait mis en place une mosaïque de sphères d'autonomie, contre-pouvoirs au pouvoir royal, lequel se reconnaissait ainsi des limites. Les libertés et franchises qu'il accordait ont facilité un esprit communautaire qui a débouché sur l'institution communale. Par les avantages obtenus, les villes étaient des pôles d'attraction propices à l'activité économique. L'absolutisme royal s'appliquait plutôt à soumettre l'aristocratie guerrière, brutalement (Richelieu) ou subtilement (Louis XIV). La France comptait un certain nommbre de 'pays d'Etats', provinces qui disposaient d'assemblées de représentants des trois ordres (noblesse-clergé-tiers état) qui négociaient les impôts dus au roi avec ses intendants et les répartissaient ensuite entre diocèses et paroisses, en contrôlant la collecte.
A la mort de Louis XIV, les guerres à répétition ayant mis les finances à sec, les Etats de Bretagne se sont estimés injustement pressurés et le parlement a refusé d'enregistrer l'édit de perception. Le Régent fait alors exiler 73 délégués rebelles et accroît certains droits au mépris du Traité d'union. Le Parlement de Bretagne interdit la levée et vote des remontrances. Une Association patriotique bretonne mobilise plusieurs centaines de personnes et le marquis de Pontcallec réunit une petite troupe armée qui met en fuite les soldats chargés de la collecte. Le Régent répond par une armée de 15.000 hommes. Pontcallec, arrêté et promptement décapité, devient très populaire. Le jacobinisme ne fera que reprendre, avec une violence inouie, l'éradication des identités et libertés des provinces. Il les découpe en départements et, pour uniformiser les pensées, épouse la thèse de l'abbé Grégoire d'universaliser la langue française. Contre ce système à tuer les peuples, des hommes se sont levés. Francis Arzalier (Les régions du déshonneur, 2014) s'en désole: "La Corse, l'Alsace, la Bretagne prétendent exister: on n'en a jamais fini avec les volontés identitaires toujours renouvelées." Les Corses, avec Pascal Paoli, chassèrent les Génois en 1755 et établirent une république démocratique. La brutale conquête française verra dans les résistants des 'brigands' et, quand l'insurrection renaît avec la révolution, la République française ignorera la volonté populaire. Avant la guerre, l'identité corse s'exprimait dans la revue A Muvra, très lue jusque dans les villages. Saisie en 1938 et objet de poursuites, elle cesse de paraître en 1939. En 1946, les procès intentés aux autonomistes se traduisent par de lourdes peines, malgré l'inanité des accusations de collaboration. Les Alsaciens ont connu des sorts similaires, eux dont l'identité se trouve écartelée entre la France et l'Allemagne, ils sont pour la plupart attaché au bilinguisme que la France refuse. C'est le cas de Karl Roos, un médecin, qui fonde le Parti de l'indépendance et qui, accusé d'intelligence avec l'ennemi, sera fusillé en février 1940. Chez les Bretons, Olier Mordrel et Morvan Marchal animent le Parti autonomiste breton, lequel en 1927 invite à son congrès des délégations alsacienne, corse et flamands. Cela déclenche la répression, en particulier contre les Alsaciens: quinze condamnés dont deux viennent d'être élus député. En réaction, le courant séparatiste va s'affirmer d'élection en élection: ce n'est qu'un début, continuons le combat.
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Bulletin célinien n°404 (février 2018)
Sommaire :
Une réédition censurée
Ce qu’en pense la traductrice israélienne de Céline
Ce qu’en pense Marc-Édouard Nabe
Polémique pour une autre fois
Rééditer les pamphlets ? C’est déjà fait !
Céline sur les planches.
Tout se serait donc passé autrement si le projet n’avait pas été ébruité. Il aurait fallu simplement veiller à ce qu’il n’y ait aucune fuite. Un fort volume serait sorti dans les “Cahiers de la Nrf” ou dans une autre collection et les opposants eussent été mis devant le fait accompli. Au lieu de cela les groupes de pression ont largement eu le temps de s’organiser, de se concerter et finalement d’empêcher que ce projet éditorial aboutisse. Cette affaire a permis, par ailleurs, d’observer de multiples divisions. Ainsi, au sein du CRIF, plusieurs militants étaient partisans d’une réédition encadrée par un collectif d’historiens alors que le président de cette organisation, après avoir hésité, s’est finalement rallié à la position de Klarsfeld.
Les historiens eux-mêmes n’étaient pas d’accord entre eux : Taguieff fit circuler un appel favorable à une réédition contrôlée par eux (appel signé notamment par Laurent Joly, Grégoire Kaufmann, Annette Becker et Odile Roynette) alors qu’un autre collectif d’historiens (Alya Aglan, Tal Bruttman, Éric Fournier, André Loez) se déclarait, lui, partisan de l’interdiction. Du côté politique, même chose: si le Premier Ministre était pour, plusieurs députés (Alexis Corbière mais aussi plusieurs élus de la majorité) étaient hostiles. Même division dans le milieu littéraire : les uns (Moix, Sansal, Jourde, Millet et Maulin) estimaient cette édition utile, alors que les autres (Modiano, Angot, Ernaux et même Vitoux) y étaient opposés. Une fois encore, Céline a suscité post-mortem un joli barouf, ce qui est somme toute très célinien.
Un esprit libre comme Philippe Bilger a su poser le problème en termes pertinents : « Derrière ces joutes aussi bien intellectuelles que politiques, prônant l’emprise d’un passé tragique sur le présent ou un présent libre mais non oublieux, il y a toujours la même hantise, la même crainte, presque le même mépris. À quel titre prétend-on se mêler de ce qui regarde le citoyen, le lecteur, de son choix et de son intelligence ? (…) N’aurait-il pas été concevable, convenable de rééditer ces textes et de laisser tous ceux qui admirent Céline pour partie ou pour le tout, qui le détestent pour le tout ou pour partie ou qui sont tout simplement curieux de l’ensemble se forger leur opinion, élaborer leur conviction et prendre un parti ? Faut-il donc toujours les prévenir, les alerter, les dissuader, leur enjoindre, les priver AVANT au lieu de les laisser lire, vivre ? » ¹. On peut raisonnablement penser que les lecteurs du Bulletin partagent cette opinion.
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Bulltetin célinien n°403
Sommaire :
Une réédition sous surveillance
Klarsfeld réclame l’interdiction des pamphlets
Un poème d’Auguste Destouches
Le docteur Clément Camus (2e partie)
Théâtre : La Ballade du soldat Bardamu.
Cette édition collective fera-t-elle problème ? Déjà le Conseil représentatif des institutions juives de France s’est dit hostile à cette initiative, considérant que cette réédition n’est rien d’autre qu’une « réhabilitation des idées nauséabondes de l’auteur de Voyage au bout de la nuit. » Francis Kalifat, président du CRIF, ajoute que son organisation restera vigilante quant à la mise en perspective historique ajoutée à cette réédition, tout autant qu’à la qualité de l’appareil critique. Quant aux célinistes, on sait qu’ils sont quasi tous favorables à cette réédition. En 1984, le BC avait notamment cité l’avis de Philippe Alméras, premier président de la Société d’Études céliniennes : « D’une part on a bien tort de donner à tout un secteur du corpus célinien l’attrait de l’interdit, d’autre part si cette pensée est aussi “bête”, “aberrante”, “incohérente” qu’on le dit, pourquoi ne pas l’étaler et la laisser se détruire toute seule ? ». Quant à Henri Godard, il estimait que « plus l’audience des textes disponibles en librairie s’accroît, plus il devient anormal que les mêmes lecteurs n’aient accès qu’en bibliothèque ou au prix du commerce spécialisé, aux écrits qu’ils trouvent cités, interprétés et jugés dans des travaux critiques » ¹. Dans un livre plus récent, il observait que l’amateur de Céline, découvrant aujourd’hui ces écrits polémiques, a inévitablement deux types de réactions : « Tantôt : je n’imaginais pas qu’il puisse y avoir de telles horreurs. Tantôt : je n’imaginais pas qu’il y avait de si beaux passages, ou si drôles ². » Tout est dit.
Le Bulletin célinien a été fondé en 1981 par Marc Laudelout (n°0). D’abord trimestriel (1982, n° 1 à 4), il devient mensuel à partir de l’année suivante. Plus de 400 numéros ont paru depuis. Il s’agit du seul périodique mensuel consacré à un écrivain.
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139 rue Saint-Lambert
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Sommaire :
- Entretien avec Guy Mazeline (1968)
– Automne 1932 : Céline et le Goncourt
– Dessinateurs de Céline
– Le retour de Lucien Rebatet
Jean Rouaud, titulaire d’une chronique hebdomadaire dans L’Humanité, a encore frappé ¹. « Tout ce qui est excessif est insignifiant » (Talleyrand). Dans le genre, Rouaud excelle, jugez en : « Concernant le nazi de Meudon [sic], il faut être sot ou de mauvaise foi, l’un n’empêchant pas l’autre, pour prétendre qu’une cloison étanche empêcherait la contamination des romans par les pamphlets. Comme si la forme était une enveloppe vierge, et non le gabarit d’une morale. On pourrait ainsi en toute impunité crier au génie pour les romans et à l’abomination pour les pamphlets ? De la littérature sous préservatif ? On a vu comment ce refoulé, soixante-dix ans après Auschwitz, avait refait surface. On a assisté à cette renaissance impensable, à la banalisation progressive des thèses du FN relayées par ses compagnons de déroute : Soral, Dieudonné, Buisson, Zemmour, Ménard, Wauquiez, la Droite forte, Sens commun, Causeur et les idiots inutiles. » Amalgame mirobolant qui met la sioniste Élisabeth Lévy, directrice de Causeur, dans le même camp (du Mal) que l’auteur de Bagatelles. Nul doute qu’elle appréciera ! Tout cela est tellement bouffon que je m’abstiendrai de commenter plus avant.
Cela étant, c’est sans doute l’occasion de souligner qu’en effet Céline constitue un bloc et qu’il est vain de vouloir dissocier les écrits dits « polémiques » du reste de l’œuvre. D’autant qu’à sa manière Voyage au bout de la nuit est aussi une satire. Et que dire de Féerie pour une autre fois qui est également une diatribe contre l’épuration et tous ceux qui, dans le petit monde littéraire, tenaient alors le haut du pavé ? Dont Claudel épinglé à la fois pour l’opportunisme de ses odes à Pétain, puis à de Gaulle, et pour son appartenance au conseil d’administration d’une société qui fabriquait pendant la guerre des moteurs d’avion pour l’Allemagne. Les romans de Céline ne sont donc pas “contaminés” par les pamphlets mais, étant l’œuvre du même auteur, reflètent peu ou prou ce qu’il pense. Devinette. De quel livre est extraite cette profession de foi contre le métissage : « Moi qui suis extrêmement raciste, je me méfie, et l’avenir me donnera raison, des extravagances, des croisements… » Bagatelles ? L’École ? Eh non, c’est dans D’un château l’autre. J’observe que, si Rouaud est sévère pour l’idéologue, jamais il ne se prononce sur l’artiste. C’est que, pour lui, l’un et l’autre se confondent. Un écrivain qui pense mal doit nécessairement être rejeté dans les ténèbres extérieures. Le raisonnement est d’un simplisme confondant : si un auteur a pu exprimer des idées “nauséabondes”, le style qu’il a utilisé est forcément délétère. Comme je l’ai déjà écrit ici, il eût été préférable, pour sa mémoire, que Céline – je ne cite que cet exemple – s’abstînt sous l’Occupation d’adresser des lettres-articles à des officines de délation, tel Au Pilori dont les rédacteurs suscitaient même le mépris d’un Cousteau ². Céline n’avait d’ailleurs aucune illusion sur l’intégrité de ces folliculaires mais considérait leurs journaux comme des “colonnes Morris” où il “coll[ait] une lettre”. Ce n’en est pas moins désolant. Mais cela relève du domaine moral et non du jugement esthétique que l’on doit porter sur une œuvre qui est, quoiqu’en disent ses contempteurs, essentiellement littéraire et non politique.
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Communiqué de Terre & Peuple-Wallonie
TERRE & PEUPLE Magazine n°73 : Paganisme
Le numéro 73 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème du 'Paganisme pour aujourd'hui et pour demain'.
Dans son éditorial, Pierre Vial collecte un herbier de feuilles mortes : Macron, l'illusionniste qui réduit en servitude les « gens d'en-bas » pour le compte du capitalisme mondialiste; Attali qui refuse au peuple de remettre en cause « le progrès irréversible du libéralisme » ; Luc Ferry et Alain Minc, pour qui le Brexit est la victoire « des peu formés sur les éduqués » ; Vincent Peillon, qui donne à l'école mission de « dépouiller les enfants de leurs attaches pré-républicaines » ; Philippot, enfin, qui a échoué dans sa mission de casser le FN.
Pierre Vial ouvre le dossier central 'Un paganisme pour aujourd'hui et demain' sur un avertissement : notre paganisme n'est pas un néo-paganisme. Car, si notre démarche est adaptée à l'époque contemporaine, elle reste invariable, notamment dans sa polyphonie. De préférence à des dogmes révélés, nous cultivons comme vérités des confiances éprouvées et des fidélités vécues.
Notre maître et ami Jean Haudry rappelle que, avant de reconstruire scientifiquement le paganisme indo-européen par la mythologie comparée, nous le connaissions à travers les études classiques gréco-latines, qui ont culminé à la Renaissance, avec y compris des sacrifices. Cette connaissance s'est complétée par l'étude des religions germaniques et celtiques, baltiques et slaves, indiennes et iraniennes. Nous le connaissions déjà par la tradition populaire, que le christianisme a dû assimiler pour la contrôler, souvent avec un intérêt sincère. Certains dieux sont devenus des saints (Brigit, déesse irlandaise de l'aurore devenue sainte Brigitte, et plusieurs paires de saints issus des jumeaux divins indo-européens (dont certains sont guérisseurs). Les fêtes liturgiques annuelles sont greffées sur la tradition païenne (la Toussaint sur le Samonios gaulois, Noël sur les douze jours des Rbhavah védiques, la Pâque hébraïque paganisée avec les oeufs), la mythologie chrétienne du moyen-âge se présentant comme une mythologie païenne christianisée, immémoriale dans nos régions, mais consciente d'être 'mêlée' dans une Scandinavie de conversion plus récente. La Noël, naissance de Jésus, a été fixée tardivement à la naissance du soleil et la Saint Jean Baptiste l'a été en fonction de l'Evangile de Jean (3.30 : Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse). La célébration des solstices ne figure pas dans les calendriers des fêtes romaines ni celtes ni d'aucun autre peuple indo-européen, mais l'archéologie préhistorique révèle que les enceinte de Groseck (VIIe millénaire AC) et de Newgrange (IVe millénaire) sont disposées en fonction du soleil à cette date, à une époque où la computation était encore sommaire. Plus proche du paganisme indo-européen que des monothéismes sémitiques, le christianisme a subi des influences bouddhistes (célibat et tonsure des clercs, monastères, reliques, chapelet, clochers, encens) et mazdéennes (triade pensée-parole-action), mais surtout de l'Inde classique (trimurti des trois personnes en un dieu unique, dont l'une a pris forme humaine). Cette pensée indo-européenne, étrangère au dogmatisme, ne s'offusque pas de contradictions. Par contre, l'Europe chrétienne va, sur la Trinité, s'embourber dans des discussions (la question du Filioque, qui provoquera la rupture des orthodoxes, et le culte des saints et de la Vierge Marie celle des protestants). La Révolution française n'est pas anti-chrétienne, mais anti-catholique, nul ne se disait alors païen et les protestants ont joyeusement coopéré au génocide vendéen. La République n'est qu'une succursale de la République universelle maçonnique. Les campagnes se vidant, les fêtes paysannes perdent de leur importance. Vatican II, qui marque un retour aux racines hébraïques, rompt avec l'ensemble de la Tradition. Bientôt, l'Eglise rallie non seulement la République universelle, mais également l'islam. C'est dans ces conditions que ressurgit, au XX siècle, le paganisme, avec des auteurs français tels que Montherlant, Gripari, Pauwels, Cau. Mais aucun ne se réfère au paganisme indo-européen, à la différence des Allemands avec la List Gesellschaft, le Hohe Armanen Orden, le Germanen Orden d'où sortira la Thule Gesellschaft. En France, le premier mouvement païen fut le GRECE. Jean Haudry rappelle le statut privilégié que l'islam fait aux païens, que le musulman a le droit et le devoir de tuer, alors que l'expérience montre qu'eux sont au contraire capables de s'entendre avec lui, et même fort bien : il leur suffit d'être les plus forts.
Alain Cagnat retrace 'L'invention du monothéisme' : « Au commencement n'était pas le Verbe, » qui s'est fait chair. Selon la Genèse, au commencement Dieu créa la terre et le ciel qui l'entoure, et les hommes. Ceux-ci le trahissent aussitôt par le péché originel, sont déchus du Paradis terrestre et, se débauchant, méritent l'extermination par le Déluge, Dieu préservant dans l'arche la famille de Noé et un couple de chaque espèce. Les trois fils de Noé donnent naissance à trois races, les sémites, les blancs et les noirs. Ces clans croissent et prospèrent en prétentions si présomptueuses (construire un tour jusqu'au ciel) que Dieu, s'inquiétant que leur ambition ne connaisse plus de mesure, leur inculque des langues différentes, ce qui disperse les peuples à travers le monde. Dieu en élit un pour sien. Vers 2200 AC, il choisit en son sein un patriarche, Abraham et passe avec lui une alliance : s'il s'engage à n'avoir d'autre dieu que Yahveh (et à se circoncire), celui-ci lui fera conquérir la Terre promise. Isaac, le fils qu'Abraham engendre à 99 ans, de sa vieille épouse Saraï que Jahveh a rendue expressément fertile, Isaac qui engendre lui-même les jumeaux Esaü et Jacob, lequel est le père des fondateurs des douze tribus d'Israël. Le onzième fils, surdoué, rend ses frères si jaloux qu'ils le vendent comme esclave en Egypte, où ses dons le font rapidement grand vizir. Sans rancune, il accueille ses frères lors d'une sécheresse qui n'affecte pas l'Egypte. Les peuples d'Israël se font détester au point d'être réduits en servitude et même condamnés à tuer leurs nouveaux-nés mâles. Seul un enfant de la tribu de Lévi, Moïse, caché dans un panier posé sur le Nil, est sauvé par la fille du Pharaon, qui l'élève à la cour. Comme le pharaon refuse à Moïse de traiter ses frères avec mansuétude, Yahveh fait pleuvoir sur l'Egypte les Dix Plaies, ce qui détermine la libération du peuple élu. Moïse fait longuement errer les siens à travers le désert, jusqu'au Sinaï, où Yahveh lui dicte le Décalogue, institue le sabat et promet au peuple d'Israël : « Je te donnerai tous les trésors du monde, tous les peuples de la terre seront à tes pieds et tu régneras sur eux. » Moïse est sensé avoir rédigé les cinq lires du Pentateuque, dans un langage hébraïque postérieur de plusieurs siècles à la période mosaïque. Le texte, qui contient des incohérences (création de la végétation un jour avant celle du soleil et de la lune), est nettement inspiré de textes sumériens bien plus anciens. C'est jusqu'à l'existence de Moïse qu'il convient de mettre en question. L'origine du monothéisme semble à situer au XIVe siècle AC avec le pharaon de la 18e dynastie Aménophis IV Akhenaton, qui a imposé le culte unique du dieu solaire Aton, mais dont le règne fut bref. Au quatrième millénaire déjà, des Sémites Akkadiens migrèrent vers les plaines fertiles du Tigre et de l'Euphrate et s'y imprégnèrent de la civilisation très supérieure des Sumériens. Ceux-ci, qui sont polythéistes, se laissent ensuite supplanter par la démographie dynamique des immigrés, lesquels toutefois, dans la première moitié du premier millénaire AC, accordent une préférence à l'un d'eux : « Dieu se dresse dans l'assemblée divine. » (Psaumes 82, 1) et « Que les dieux célèbrent ta merveille, Yahveh. » (Psaumes 89,6). Les Assyriens s'étaient eux aussi déjà choisi un Dieu national, qui co-existe avec un panthéon. Cet 'hénothéisme' va finalement céder le pas à la monolâtrie, qui admet l'existence d'autres divinités, mais s'impose de n'en adorer qu'une seule, celle qui donnera la victoire à son peuple, parce qu'elle est la plus puissante. Si Yahveh permettra que son peuple soit vaincu, c'est pour le punir d'une faute qu'il a commise, mais il reste le plus grand : « Yahveh est roi ! Prosternez-vous devant Lui, tous les dieux. » (Psaumes 97, 1 à 9). Il faudra attendre Isaïe (Ve siècle AC) pour que le monothéisme soit clairement proclamé : « Il n'y a pas d'autres Elohim. » (Isaïe 44,6). Il est ensuite soumis à de multiples dérives sectaires, jusqu'à ce que Jésus de Nazareth se mette à marcher sur les eaux, à multiplier les pains, à guérir aveugles et paralytiques et à ressusciter les morts. A ce moment, il n'est pas Dieu et ne prétend pas fonder une religion nouvelle : « Je ne suis pas venu abroger, mais accomplir. » (Mathieu V, 17). La révolution sera l'oeuvre de saint Paul, qui a rencontré Dieu, Lequel lui donne mission : « Je t'ai destiné à être la lumière des nations afin que mon salut soit présent jusqu'à l'extrémité de la terre. » Elle permet aux païens d'adhérer au christianisme universel. Six siècles plus tard, un autre illuminé en rapport direct avec Allah reçoit mission d'imposer sa vérité par la force. Dans une vision manichéenne, qui voit dans toute autre une inspiration satanique. On notera que les conclusions de Vatican II tiennent « pour sacrés et canoniques tous les livres tant de l'Ancien que du Nouveau Testament puisque, rédigés sous l'inspiration de l'Esprit Saint, ils ont Dieu pour auteur. »
Citant Jean Haudry, Robert Dragan pose que la religion des Indo-Européens, réfractaires aux dogmes, recourt aux mythes et symboles pour figurer l'inconnaissable, le métaphysique exorbitant aux niveaux d'expérience humains. Ces mystères, dont le Pape saint Pie X dit qu'ils sont des vérités qui dépassent les forces de notre raison et que, pour se prononcer sur ceux-ci, l'Eglise se réfère à la Bible, porteuse de la révélation. Si le créateur ne se révèle que par le monde qu'il a créé et qu'il est impossible d'atteindre un 'arrière-monde', tout sacrifice propitiatoire est vain, notamment dans la métempsycose, réincarnation de l'âme, centrale dans l'Hindouisme. Aujourd'hui, les païens intégristes considèrent que tout rituel est sans valeur car la Tradition est perdue dans ses détails. Mais le rite païen est sous-tendu par une éthique, qui demeure fondamentalement la même. Il ne s'agit que de la revivifier. Jean Haudry, dans 'La religion cosmique des Indo-Européens', démontre que le paganisme classique, grec, romain ou gaulois, dérive d'une religion paléolithique liée aux météores (cieux, astres, aurores). L'esprit de la tradition reste inchangé. L'espérance en une survie est un repère et la prière orientée vers un arrière-monde rassure. Un monde sans révélation du créateur n'est pas pour autant sans ordre, ce que les Hindouistes appellent brahman. L'Européen a la responsabilité morale d'ordonner le monde, notamment en mesurant le temps météorologique, en quête d'une union mystique entre le penseur et la totalité cosmique. Mais le parcours individuel ne doit pas être coupé du collectif : l'homme est un héritier, un animal politique fait pour vivre dans une 'cité' (polis) et y porter sa contribution. Le rite est souvent un sacrifice propitiatoire, notamment les feux du solstice d'été, qui invite la communauté à la fidélité à la tradition, à la recherche de l'acte juste.
Pour Philippe Baillet, vivre en païen est aujourd'hui une arme de notre survie dans notre lutte contre le nihilisme, par une vision du monde qu'on entend approcher par sensation immédiate, dans sa dimension esthétique. Le païen est philosophiquement réaliste : le monde réel est le seul où nous puissions vivre. Il est du parti de la vie, pour lequel chacun s'apprécie en fonction de sa volonté de vivre, la morale étant un système de valeurs en relation avec la vie. Voire, pour les décadents, une disposition innée à se venger de la vie. Nietzsche pose que la vie est le phénomène esthétique fondamental, l'art de la nature. Le païen laisse la Vérité aux petites âmes et n'a pas besoin d'ennemi absolu. Nul n'a parlé avec autant d'empathie de Ludwig Klages, philosophe radicalement anti-chrétien, que Gustave Thibon, philosophe catholique ! Le rejet païen se passe de justification dialectique : il s'appuie sur la beauté de notre culture ancestrale. L'art entraîne à vivre. Il est la rédemption de celui qui agit. Le païen le cultive dans sa vie quotidienne, dans son foyer, dans son milieu. C'est la force du style völkisch.
Pierre Vial cite Dominique Venner « L'âme européenne est en dormition », pour se féliciter de ce que les Européens de l'Est osent braver le dogme du politiquement correct, à la différence de ceux de l'Ouest, enclins à tendre l'autre joue. Pierre Vial porte témoignage du paganisme contemporain par l'exemple de la confrérie d'hommes-loups qu'il a côtoyés -Saint-Loup, Mabire, Venner- et par son parcours personnel (notamment en prison pour cause d'Algérie française). Et, après ses années activistes, par sa participation à la fondation du GRECE, la mise en lumière des Indo-Européens avec Georges Dumézil et Jean Haudry, le message d'espérance identitaire avec les traditions à réintroduire dans la vie quotidienne, le retour à la paysannerie terrienne, la salutaire tonalité völkisch, l'incontournable éducation de la nouvelle génération dans le cadre de mouvements de jeunesse, l'apport intellectuel d'Alain de Benoist, notamment par ses ouvrages sur les traditions d'Europe, sur la pensée païenne, sur la renaissance des fêtes païennes. Et par toute une procession théorique de livres fondamentaux, dont il a signé ou co-signé plusieurs. Il avertit toutefois contre le piège de l'intellectualisme et il souligne que le paganisme européen n'est pas monolithique, mais pluriel, ordonné selon les trois fonctions indo-européennes, spirituelle, guerrière et paysanne. Soit le culte de l'harmonie et de la beauté, notamment par la pratique des rites, le culte du sacrifice pour la communauté, au sein de fraternités chevaleresques, et le culte de l'enracinement dans son pays et dans sa lignée.
Robert Dragan a lu pour nous les deux ouvrages du Marocain Youssef Hindi 'Occident et Islam' et 'La mystique de la laïcité', qui situe les racines de la révolution moderniste dans la mystique kabbalistique, Par les Babyloniens et ensuite par les Grecs, la pensée mystique juive a été influencée par la Gnose, pour qui le monde matériel et le Mal sont le fait du Démiurge, et non du Dieu dont l'homme juste doit se rapprocher par la pratique de la connaissance. Il pourrait ainsi réparer le cosmos. Cette pensée a pénétré l'orthodoxie juive, qui pense pouvoir hâter la rédemption. Notamment en faisant de la loi d'Israël la loi secrète de l'univers, le moteur de l'histoire. Nombreux sont les juifs athées qui ont hérité de cette pensée, qui s'est diffusée dans leur monde, voire dans des milieux chrétiens. L'auteur en découvre la confirmation à travers toute l'histoire et dans notre monde contemporain.
Thodinor a interviewé Thierry Meyssan, lanceur d'alarme et auteur de 'L'effroyable imposture', où il démonte la version officielle des attentats du 11 septembre. A présent, il évoque notamment le plan RMA (révolution des affaires militaires) mis au point en 2001 par l'Amiral Cebrowsky, qui divise le monde en une zone de stabilité (qui contient les USA) et une zone où ceux-ci doivent entretenir l'instabilité et où la stratégie est gagnante quand la guerre n'est jamais gagnée. Les Frères Musulmans servent à semer le désordre sans jamais l'emporter. Le désordre doit être entretenu en Afghanistan, en Libye, en Irak, en Birmanie, au Vénézuela, aux Philippines, en Ukraine... Pour que seul perdure l'Etat profond, où intervient la structure militaire américaine. L'économie pèse, mais ne guide pas.
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Bulletin célinien, n°401, novembre 2017
Sommaire : Les souvenirs d’Hermann Bickler – Le docteur Clément Camus (1ère partie) – Un célinien au parcours étonnant – D’un château l’autre
Tous ces faits, et bien d’autres, sont rappelés dans une passionnante biographie de Berl qui est loin d’être complaisante.
• Olivier PHILIPPONNAT et Patrick LIENHARDT, Emmanuel Berl. Cavalier seul (préface de Jean d’Ormesson), La Librairie Vuibert, 2017, 497 p. (27 €)
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Le n°400 du Bulletin célinien
Sommaire : L’art de l’annonce chez Denoël – Bouquet pour le 400e – Un flâneur épicurien et lettré.
Tel quel, le Bulletin se veut un lien régulier avec ceux que l’on appelle les « céliniens ». Qui ne sont pas tous « célinistes », ce terme désignant en principe ceux qui travaillent sur le sujet qu’ils soient universitaires distingués ou amateurs éclairés. Que cela soit pour moi l’occasion de rendre hommage à la petite cohorte de pionniers : Nicole Debrie, Jean Guenot, Marc Hanrez, Dominique de Roux (†) et Pol Vandromme (†). Lesquels ont précédé la deuxième vague composée de Philippe Alméras, Jean-Pierre Dauphin (†), François Gibault, Henri Godard (fondateurs en 1976 de la Société d’Études céliniennes), Alphonse Juilland (†), Frédéric Vitoux, Henri Thyssens, Éric Mazet et quelques autres. Depuis lors, la vision que le public a de Céline s’est dégradée avec la parution d’ouvrages ayant pour but d’en faire un propagandiste stipendié. Si son importance littéraire n’est généralement pas remise en question, le portrait diffamant que l’on fait de l’écrivain n’est pas sans conséquence. Dans la bibliographie célinienne – devenue mythique à force de voir sa parution reportée – qu’Arina Istratova et moi finalisons, nous observons la baisse de travaux universitaires à lui consacrés. C’est qu’il devient périlleux de prendre Céline comme sujet de thèse (ou d’en assurer la direction) tant il apparaît aux yeux de certains comme éminemment sulfureux. Jean-Paul Louis, éditeur de la revue L’Année Céline, fustige à juste titre ceux qui veulent « mettre au pas le créateur coupable de déviances et d’expressions trop libres ». Le rêve inavoué étant de « l’exclure de l’histoire littéraire » ¹. Pour cela, certains détracteurs n’hésitent pas à minorer sa valeur. Et posent cette question insidieuse : « Pourquoi l’œuvre de Céline, contrairement à celles de Chateaubriand, de Balzac, de Flaubert ou de Proust, n’a-t-elle pas attiré de grands spécialistes universitaires, pourquoi a-t-elle été négligée par les critiques de haut vol ? ² » Poser la question c’est y répondre. Dans le sérail universitaire, se vouer à Céline suscite ipso facto la suspicion même si l’on affiche un brevet de civisme républicain. Henri Godard, pour ne citer que lui, en sait quelque chose ³.
N’en déplaise à ses contempteurs, l’œuvre de Céline est considérable. Assurée d’une postérité inaltérable – même si elle pourrait dans l’avenir être moins lue qu’aujourd’hui –, elle défie les siècles à l’égal de celle d’un Rabelais.
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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie" -
TERRE & PEUPLE Magazine n°72
Le numéro 72 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le message de notre maître et ami Dominique Venner, qui s'est sacrifié le 21 mai 2013 pour que nous nous maintenions en éveil. A cet appel, nous répondons : « Présent. »
Dans son éditorial intitulé 'Le poison libéral', Pierre Vial recadre et met en relief la réflexion que Michel Onfray, philosophe inclassable, a confiée à Valeurs Actuelles sur Macron : « produit d'appel du grand capital vendu avec ses méthode marketing », « marionnette de l'Etat maastrichien placée sur le trône ». Il était temps -car un vent de révolte se levait sur la République- et les larbins des media sont radieux, avec une pointe d'inquiétude. En effet, le triomphe libéral est fondé sur 67,3% d'abstentions ou bulletins blancs ou nuls. Et, sur 573 députés, les 444 élus REM le sont par moins de 25% des électeurs. La Corse, avec ses trois élus nationaux, montre la voie qui prime : celle de la survie de l'identité.
Jean-Pierre Dereu se fonde sur le tout récent film germano-danois Under Sandet (Les oubliés) pour nous rappeler le devoir de mémoire du martyr des vaincus, ici les milliers de très jeunes (15 à 18 ans) soldats allemands faits prisonniers dans les derniers jours de la guerre et utilisés ensuite, au mépris superbe de la Convention de Genève qui interdit toute exploitation des militaires prisonniers, notamment pour le déminage ! Le film les montre réels, vulnérables et transis d'effroi. Plus de mille seront gravement mutilés, quand ils n'auront pas perdu la vie. L'auteur de l'article renvoie au documentaire Quand les Allemands reconstruisaient la France, eux aussi des soldats prisonniers de guerre. La guerre étant alors finie, plus de vingt mille y laisseront leur vie ! Les mutilés n'ont même pas été répertoriés.
Jean-Patrick Arteault esquisse le portrait de Jean Monnet, puissance et domination qui trône dans l'empyrée du mondialisme occidental et est, dans le même temps, un illustre inconnu. Qui sait qu'il a animé la reconstruction de l'économie française dans l'immédiat après-guerre et conseillé Roosevelt durant celle-ci et qu'il a été, au nom des Américains, le numéro 2 de la Société des Nations. C'est lui qui a décidé de rester dans l'ombre, conscient que le vrai pouvoir ne s'expose pas à la lumière. Né en Charente dans une famille de la bourgeoisie moyenne, il a été un élève intelligent, mais indiscipliné, qui n'a même pas décroché le bac !. Son père, producteur de cognac, l'envoie en 1904 en apprentissage auprès d'un contact commercial londonien. Il est heureusement réformé quand éclate la guerre, en août 1914. Il n'a alors que 26 ans, mais obtient aussitôt du président du Conseil René Viviani un rendez-vous , pour lui suggérer un plan d'approvisionnement unitaire franco-britannique, qui est aussitôt approuvé ! Ce prodige s'explique par les liens de confiance et d'amitié qu'il a su nouer, au cours de la décennie écoulée, avec de jeunes aristocrates anglais. Ceux-ci, membres de structures philosophico-politiques telles que la fondation de Cecil Rhodes ou le 'Kindergarten' de Lord Alfred Milner, s'estimaient investis d'une mission quasi-messianique d'éduquer, dans le cadre d'une société ouverte (open society !), les peuples du monde entier à la culture anglo-saxonne (on notera que les deux Clinton ont tous deux été des boursiers Rhodes). Très lié au mouvement pan-européen du comte Coudenhove-Kalergi, il va, au cours de sa période bancaire à Wall Street entre 1920 et 1940, passer d'un engagement pro-Britannique à un engagement pro-américain. Commissaire général au Plan, il va devenir l'homme de l'américanisation de l'économie française et, ensuite, l'inspirateur des Communautés européennes conformes aux intérêts américains et à la pensée du mondialisme occidentaliste.
Avec sa générosité coutumière, Claude Valsardieu gratifie les lecteurs par une substantielle explication, richement documentée, des bonnes raisons pour lesquelles certains se sont choisi sainte Barbe comme patronne. Il s'agit notamment des mineurs de fond ou encore des pompiers et de ceux qui protègent contre le feu néfaste, mais aussi des métallurgistes et autres manipulateurs du feu purificateur, tels les artilleurs. C'est pour ces mêmes raisons sans doute que l'Eglise conciliaire se montre réticente à l'endroit de cette sympathique personnalité. Un de ses attributs est une tour, que les alchimistes voient comme l'inverse de la cavité d'un puits. L'auteur remarque que celui de la crypte de la cathédrale de Chartres, puits celtique, s'enfonce à 39 mètres et se trouve représenté sur le portail nord sous la forme d'une tour ronde, alors que, dans cette crypte, se tient encore une barbare vierge noire appelée Notre-Dame-de-Dessous-Terre. Il n'y a pas lieu de s'étonner que soient évoquées plus loin les gravures rupestres de la Vallée des Merveilles, dans le parc du Mercantour. Un autre attribut de sainte Barbe est sa couronne, où notre ami retrouve les consonnes de Kronos, et celles de cairn, et même celles de Coran !
Claude Perrin remarque que ses quelques dizaines de millénaires d'occupation de la planète par l'Homo Sapiens Sapiens (qui sait qu'il sait) n'en font pas le propriétaire définitif, quand on note que les dinosaures l'ont tenue 150 millions d'années. Des civilisations antiques, qui ont rayonné des siècles, sont aujourd'hui ensevelies dans les sables de déserts. L'humain paraît destiné à disparaître, non pas à cause de la surproduction de CO², mais par la destruction, voire l'extinction, d'espèces végétales et animales, qu'il cause à un rythme sans cesse accéléré par la surconsommation et le gaspillages et par une explosion démographique.
Rappelant que le 21 mai est désormais la date de commémoration du geste sacrificiel de Dominique Venner, Pierre Vial introduit le dossier central qui lui est consacré avec une citation tirée du livre de Dominique Venner 'Histoire et tradition des Européens' : « Vivre selon la tradition, c'est se conformer à l'idéal qu'elle incarne, cultiver l'excellence par rapport à sa nature, retrouver ses racines, transmettre l'héritage, être solidaire des siens. Cela veut dire également chasser de soi le nihilisme, même si l'on sacrifie en apparence aux normes pratiques d'une société qui lui est asservie par le désir. Cela implique une certaine frugalité afin de se libérer des chaînes de la consommation. Cela signifie retrouver la perception poétique du sacré dans la nature, l'amour, la famille, le plaisir et l'action. »
Claude Jaffres évoque Dominique Venner « jeune et charismatique chef de guerre » qu'il a côtoyé au sein du Mouvement Jeune Nation, un grand frère qui était soucieux qu'on comprenne le sens profond du combat mené, un combat avant tout politique, malgré la dimension militaire qu'il a parfois été amené à prendre. Témoin des derniers temps, il s'émerveille que Dominique Venner ait su « garder la vertu de jeunesse ».
Alain Cagnat retrace l'histoire, au début des années '60, de la fondation de la revue Europe Action par Dominique Venner en collaboration avec Jean Mabire. C'est le temps où les gaullistes, appelés au pouvoir pour sauver l'Algérie française, viennent de la larguer au prix du sang des Pieds-noirs et des Harkis. L'un comme l'autre ont fait la guerre en première ligne. Venner a fait de la prison comme membre de l'OAS. Pour lui, n'est légitime que le pouvoir qui respecte les lois non-écrites de la Nation révélées par l'histoire. Ce sont ses buts qui caractérisent une révolution. Les moyens utilisés sont fonction des circonstances. Il croit, comme Georges Sorel, qu'il n'y a pas de révolution sans violence. Celle-ci nous restitue à nous-mêmes. Il fallait plus d'audace pour crier Europe Action à Saint-Denis que pour voyager dans l'espace. La somme de sang et d'effort consentis exige le succès complet et durable. Pour Jean Mabire, rédacteur en chef, le nationaliste révolutionnaire doit être bien conscient de
la réalité actuelle, « car l'histoire ne repasse jamais les plats ». Dans un opuscule qu'il a rédigé en prison, Dominique Venner dénonçait déjà le penchant à la mythomanie de nombre de militants identitaires : « La révolution n'est pas un bal costumé. » Il dénonçait « la dictature hypocrite du capitalisme international sur les démocraties d'Occident», au profit d'une caste nombreuse de privilégiés liés par la complicité, qui monopolisent le pouvoir politique et économique, sous couvert d'une démocratie qui est « le nouvel opium des peuples ». Il est le premier à démasquer l'entreprise délibérée de destruction des Européens blancs par leur auto-culpabilisation : « Celui qui prêche l'amour de l'agresseur (Ils n'auront pas ma haine.) n'est pas un moraliste, mais un complice. » Dans le même temps, Jean Mabire stigmatise, dans la liberté promise dans « l'empire mondial, universaliste et indifférencié », la plus gigantesque des tyrannies, empressée d'effacer la longue mémoire de l'identité. Dès 1964, Dominique Venner désigne l'immigration comme l'arme fatale dirigée contre les peuples blancs, dont la démographie faiblit. Le plan, mûrement concerté des groupes financier (qui dissimulent mal derrière des idéaux prétendument humanistes de liberté et de décolonisation leur unique objectif d'accélérer la croissance de leur puissance) est de dissoudre l'identité des peuples européens, arrogants et exigeants, « dans un grand brassage universel ». En 1966, Jean Mabire écrit : « Des masses innombrables attendent dans l'ombre des continents exotiques l'heure de la vengeance. Ils n'en veulent pas seulement à nos empires. Ils en veulent d'abord à nos consciences, à notre volonté de vivre et de lutter contre le monde entier, même sans armes et même sans amis. » Dans le numéro 47 d'Europe Action, Dominique Venner, qui pensait être devenu inaccessible au désespoir, laissait déjà un testament : « L'homme libre qui veut le rester, ou mieux le devenir et assurer la liberté de sa descendance, est voué à se battre sur tous les fronts, celui de la connaissance, de l'art, de la pensée, de la politique. (...) Nous savons bien qu'un noyau homogène, habile, tenace et audacieux peut tout espérer, car son gigantesque adversaire est atteint par son propre poison : la désintégration. »
Pour situer la dimension mystique de l'ordre de chevalerie que postule Dominique Venner, Pierre Vial cite 'Balticum'(Laffont, 1974) et l'épopée des Corps Francs (1918-1923), les volontaires qui ont su préserver l'Allemagne de la vague rouge des bolcheviques. Il témoigne que, en 1958, Dominique Venner avait tout d'un chef de Corps Franc, d'un pêcheur d'âmes : Pierre Vial, qui avait alors 15 ans, avait écrit une lettre enthousiaste à la revue 'Jeune Nation'. Il n'escomptait pas une réponse et avait été surpris que Venner fasse le déplacement et, après l'avoir sondé, sorte une liasse de journaux et se mette, en plein centre de Lyon, à crier à tue-tête : « Jeune Nation pour l'Algérie française, contre De Gaulle, contre le système ». Coupant ainsi avec ses réflexes bourgeois, il lui a montré l'exemple du militantisme de terrain. Selon la tradition guerrière, le chef passe le premier. C'est l'éthique du chevalier, celui qui figure en couverture de son livre-testament 'Un samouraï d'occident', le Chevalier, la Mort et le Diable, de Dürer. Fraternité guerrière initiatique, la chevalerie s'est développée dans un moyen-âge où la culture est une synthèse des traditions grecque, romaine, celte et germanique dans un syncrétisme pagano-chrétien. La caution morale et religieuse de la Milice du Temple est saint Bernard de Clervaux, qui définit la vocation des Templiers à réunir les fonction de la prière et de la guerre, la guerre juste où tuer n'est pas homicide, mais malicide. Mais la guerre, totale, n'est pas que militaire et économique, elle est aussi idéologique et culturelle, c'est pourquoi Dominique Venner a choisi d'appliquer l'essentiel de son énergie au levier qu'est l'histoire : « J'étais voué à l'épée. Il en est sûrement resté quelque chose dans l'acier de ma plume. » Il l'a mise au service des deux revues qu'il a fondées, 'Enquête sur l'histoire' et 'La nouvelle revue d'histoire'. Pierre Vial révèle que, avec ses voeux pour la nouvelle année 2013, Dominique Venner lui a confié : « En cette année 2013 se posera une nouvelle fois pour moi la question 'Que faire,'. Mais je connais la réponse. Elle sera en accord avec ce qui a soudé notre amitié combattante. » L'Institut Iliade s'est donné pour mission de transmettre l'héritage de Dominique Venner.
Llorenç Perrié Albanell souligne le caractère agraire et aristocratique de la société des états sudistes américains. Il en fait un peuple antinomique de celui des états nordiste, avec une morale de l'honneur et de la responsabilité du fort à l'égard du faible (auquel le nordiste dit : « Sois libre... et que le diable t'emporte ! »). La prohibition de l'esclavage n'est que le prétexte de la guerre civile du Nord industriel, préfigurant le capitalisme débridé, contre le Sud agricole, attaché aux valeurs traditionnelles. L'élection de Lincoln mettra le feu aux poudres. Le génie militaire du général Lee, qui osera marcher sur Washington, donnera même une chance de victoire aux sudistes. Le premier Ku Klux Klan mènera d'utiles opérations de représailles contre les occupants et leurs kollabos. Dans 'Le blanc soleil des vaincus', Dominique Venner professe que si « le Sud est mort, il continue de vivre dans le coeur des hommes généreux. »
Robert Dragan effeuille 'Le coeur rebelle', récit autobiographique de la jeunesse de Dominique Venner (1935-1960). Enfant de bonne famille, qui a vécu la guerre, il fugue à 14 ans pour rejoindre la Légion, à l'instar d'Ernst Jünger. Au cours de la guerre d'Algérie, il monte l'opération Gerfaut, un coup de main armé sur l'Elysée. En 1956, il anime le raid sur le siège parisien du tout-puissant parti communiste, lors de l'insurrection de Budapest. Démobilisé, il devient combattant de rue pour l'Algérie française. Les effectifs sont squelettiques (2 contre 10), pour des raids éclairs, dans « une petite guerre féodale, sans batailles rangées ni beaucoup de morts, une petite guerre qui s'était trompée de siècle », ou on a la révélation de l'imposture et de la calomnie. « Défendant nos berceaux et nos cimetières, nous menions une guerre cent fois plus juste qu'en 1914 et en 1939. » Il ressent la décolonisation comme « un phénomène essentiellement raciste : chasser le Blanc. » Sa violence est née de sa souffrance à voir son pays cultiver la bassesse et abandonner les siens. Robert Dragan confie que le retrait de Dominique Venner dans le seul combat culturel, avec comme objectif de réveiller l'Europe de sa dormition, posture d'observateur, l'a plusieurs fois « énervé », ses écrits paraissant propres à endormir les lecteurs plutôt qu'à réveiller sa résistance. Mais, à l'écart de la médiocrité du combat politique, on doit à nouveau évoquer Jünger et la position de l'anarque : nous servons à dire la vérité qui rend libre.
Roberto Fiorini fait parler deux camarades qui ont entrepris de présenter sur leur blog et sur leur compte Facebook, à la manière de Zentropa (une image et un petit texte), l'oeuvre et la personne de Dominique Venner. Ils soulignent d'abord que son choix de la cathédrale comme lieu de son sacrifice, loin d'être une profanation, est une 'devotio', une re-sacralisation pour réveiller notre résistance. Pour soutenir le message de l'ouvrage posthume de Dominique Venner 'Un samouraï d'Occident, bréviaire d'un insoumis', ils ont trouvé d'admirables images, certains concepts, tels que l'excellence, leur posant plus de problèmes que d'autres, tels que la beauté, la nature, la forêt. Nombre d'images sont miraculeusement expressives de leur texte. Ce numéro de TP Magazine en reproduit une vingtaine et invite à aller en admirer et méditer d'autres sur http://breviaireduninsoumis.tumblr.com/ et www.facebook.com/breviaireduninsoumis/?fref-ts
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Le numéro 72 de la revue de Terre et Peuple vient de paraitre!
Le dossier central est consacré à Dominique Venner!
L'éditorial de Pierre Vial :
http://www.terreetpeuple.com/terre-et-peuple-magazine-com...
Le sommaire :
http://www.terreetpeuple.com/terre-et-peuple-magazine-com...
Numéro à commander 9 €, frais de port inclus.
Chèque à l'ordre de Terre et Peuple.
A envoyer sur papier libre à :
Terre et Peuple,
BP 38
04300 Forcalquier.
00:03 Publié dans Nouvelle Droite, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre vial, dominique venner, nouvelle droite, terre et peuple, revue | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Communiqué de "Terre & Peuple - Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine n°71
Le numéro 71 de TERRRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème 'La guerre toujours et partout'.
Dans son éditorial, Pierre Vial prophétise « Les anges iront en enfer'. Les anges, ce sont ceux qui croient se préserver de la guerre en se contentant de la refuser. En commençant par la nier quand elle leur crève les yeux. Ceux qui se bousculent pour trahir les leurs, victimisant les Théo et autres fauteurs de 'petites' émeutes, qui ne sont que des répétitions pour la grande. Il cite Ernst Jünger : « Les longues périodes de paix favorisent certaines illusions d'optique. L'une d'elles est la croyance que l'inviolabilité du domicile se fonde sur la Constitution, est garantie par elle. En fait, elle se fonde sur le père de famille qui se dresse au seuil de sa porte, entouré de ses fils, la cognée à la main. »
Dans son introduction au dossier central, Pierre Vial répète que la guerre n'est pas une institution humaine, mais une loi de la nature. Il souligne qu'elle n'est pas seulement militaire, mais également militante, notamment dans la guerre culturelle, par l'information et la désinformation. Nous faisons à présent l'objet d'une guerre de conquête, par des envahisseurs qui sont dans nos murs et pour qui nous sommes les 'croisés'. Effectivement, nous défendons la Terre Sainte d'Europe, mais certainement pas Israël, dont nous n'avons pas à être les harkis. C'est une guerre totale, armée mais aussi et surtout idéologique, culturelle. Notamment, comme le souligne Patrick Buisson dans son dernier livre 'La cause du peuple', une guerre contre l'idéologie multiculturaliste venue des Etats-Unis. C'est un guerre qui vise à paralyser sans tuer, à détruire les valeurs spirituelles au nom d'une pseudo-démocratie apatride, qui ne défend la liberté que de l'argent. C'est dans ce climat que les fous d'Allah trouvent à s'immerger au sein de nos sociétés, notamment dans l'armée et la police. Pierre Vial, qui cite le général Vincent Desportes (« On peut rêver un monde sans guerre : il n'existe pas. »), évoque le modèle immémorial d'une élite disposée au sacrifice, avec la tradition des compagnonnages guerriers, depuis les berserkirs germaniques jusqu'aux Templiers. C'est la Révolution française, avec la levée de masses qu'on s'applique à fanatiser par la diabolisation de l'ennemi, qui va déboucher sur la guerre total, celle qui nous est menée. Il n'y a pas d'autre voie de la paix que s'y préparer : para bellum.
Jean Haudry souligne que, dans l'ensemble de leur période commune, nos ancêtres indo-européens n'avaient pas de vocable pour désigner la lutte armée entre deux peuples ou deux partis. Pour eux, il ne s'agissait pas là d'un événement particulier, mais de l'état normal de la vie durant la saison guerrière. Le nom du héros grec Héraclès, comme son correspondant russe Yaroslav, signifie 'gloire de la belle saison'. Mais, à la période la plus ancienne, la notion de guerre n'existe pas, alors que les squelettes de la période pré-agricole révèlent trois fois plus de morts par violences que la moyenne mondiale actuelle ! C'est la pratique de la razzia, apparue avec l'élevage au Néolithique ancien, qui préfigure la guerre des temps historiques. Dans la société des quatre cercles (famille de trois génération-village-clan-tribu), elle est une activité de la belle saison, une fonction guerrière. Chaque cercle sera à la base d'une unité militaire. Le premier sens du mot latin populus est armée (populare = dévaster). Les saisons guerrière et agricole coïncidant, elles ont amené à répartir les fonctions et à distinguer les classes. Le succès à la guerre passant pour un jugement des dieux, il importe d'avoir respecté les formes et les engagements, ce qui va conférer une priorité à la première fonction religieuse. La vengeance apparaît non seulement comme un droit, mais comme un devoir, mais elle fera bientôt place à la compensation par le prix du sang. C'est vers la fin de la période commune, avec les migrations des Indo-Européens à travers l'Eurasie, qu'apparaissent des activités guerrières proprement dites, avec une sorte de contre-société héroïque de jeunes guerriers compagnons d'un roi, dans le cadre d'un engagement mutuel de fidélité qui vient se substituer à la solidarité naturelle. Les dieux donnent alors la victoire à ceux qui honorent leur serment. Les rituels d'initiation de ces compagnonnages, qui vont se prolonger dans la chevalerie, instituent la première forme d'armée permanente. Avec la formation des empires, la discipline au sein de la phalange va primer l'action d'éclat héroïque. C'est de même dans les temps historiques qu'apparaît l'affrontement de factions internes, la guerre civile 'qui glace les coeurs'.
Thierry Thodinor rappelle que l'Hégémôn américain, en déclin, vise à rien moins qu'imposer au monde ses 'biens publics fondamentaux' (dollar et normes), par le contrôle des flux d'information et de capitaux, au moyen de chaînes d'interdépendance présentées comme une panacée morale et rationnelle. Tout récalcitrant doit soulever l'indignation de la 'communauté internationale', avec un devoir d'ingérence, qui peut être problématique militairement (la Russie) ou symboliquement (le Vatican). Le Nouvel Ordre Mondial agonise. L'idéologie des Droits de l'Homme et du marché illimité patine. Le dollar, adossé à une montagne de dettes, a perdu 98% de sa valeur par rapport à l'or. Plus indigestes à avaler que Kadhafi et que Saddam Hussein, la Russie et la Chine manoeuvrent pour dé-dollariser leurs transactions internationales. Il ne reste que les sanctions et la guerre financière, totale mais furtive. Les départements américains du Trésor et de la Justice, en application du Patriot Act, pris suite au 11Septembre pour traquer le financement du terrorisme, pénalisent d'amendes gigantesques les entreprises étrangères (BNP Paribas, Deutsche Bank, Siemens, Alcatel...) prises en défaut d'application des sanctions. Les Russes sont menacés d'expulsion de la coopérative de transferts financiers internationaux SWIFT, instrument majeur de globalisation. Ils ont répliqué en créant, en 2014 avec les états du BRICS, une nouvelle banque de développement et en adhérant, en 2015, à la Banque asiatique créée par la Chine. Brisant le monopole américain en matière de notation du crédit, ils ont mis en place leur propre agence AKRA. SWIFT, qui informe la NSA (voir Snowden), a déconnecté en 2013 le Vatican, resté fermement attaché au secret bancaire. Son administration a été alors promptement purgée (démission de Benoît XVI) ! L'incompétence des Néocons et l'obsolescence des organisations internationales qu'ils contrôlent encore accélèrent l'autodestruction du mondialisme américain.
Robert Dragan dresse un dossier richement documenté (arte.tv et les historiens américain Robert C. Davies et français Jacques Heers) de l'enfer qu'ont fait subir les Arabes à plus d'un million d'Européens (et d'Américains), qu'ils ont traînés en esclavage en terre d'islam à l'époque moderne. Ce drame fait l'objet d'un silence assourdissant de la part de nos maîtres à penser. Or la saignée a été lourde car le chiffre d'un million est d'autant plus écrasant que l'Europe était beaucoup moins peuplée : pour quinze millions de Français, il n'y avait que cinq millions d'Espagnols et quatre millions d'Anglais. Au moyen-âge déjà, ce fléau frappait les marins et les populations côtières européens jusqu'en Scandinavie et même en Islande. C'est Meknès, capitale du sultanat du Maroc, qui en était le centre et le Sultan Moulay Ismaïl (1672-1727) une des figures marquantes, par sa brutale cruauté. Des chrétiens renégats (le capitaine hollandais Jan Janszoon) et des juifs ont collaboré aux rapts, au commerce et à l'élevage du bétail humain blanc (production de métis). Entre 1609 et 1616, les pirates barbaresques ont arraisonné 466 navires marchands anglais et ont vendus les survivants. Moins intensive dans ses débuts, cette traite remonte au moyen-âge. Elle durera jusqu'au XIXe siècle, jusqu'au bombardement d'Alger par une flotte anglaise en 1816 et à sa conquête, en 1830, par les troupes de Charles X. Ce qui est reproché à crime aujourd'hui et reconnu dans les repentances d'opportunistes mondialistes. Aujourd'hui encore, les pays de la péninsule arabique se fournissent en jeunes prostituées blanches en Europe de l'Est.
Fabrice Lehénaire cite Macron (« L'arrivée de milliers de migrants est une opportunité économique. »), pour souligner la nécessité de bien distinguer le demandeur d'asile, réfugié qui, pour échapper à des violences extrêmes, aspire à obtenir un statut légal temporaire, d'une durée aussi brève qu'on peut l'espérer, de l'immense majorité des immigrés, migrants de plus en communément illégaux, qui ont des motivations d'opportunité personnelle, quand elles ne sont pas d'invasion conquérante, voire de violence terroriste. C'est la flagrante infériorité numérique des premiers par rapport aux seconds qui commande d'y déceler une opération stratégique de démantèlement de la civilisation européenne.
Roberto Fiorini présente le livre de Jehan Morel 'Guerilla contre guerilla' paru aux éditions DPF-CHIRE (contact@chire.com). C'est la honte de la débandade de l'armée français en mai 1940 qui détermine l'auteur à se laver de ce déshonneur en s'engageant pour aller combattre en Indochine, où il a « la chance d'être affecté à une unité qui pratique la contre-guerilla », des supplétifs vietnamiens que des responsables politiques carriéristes abandonneront honteusement, comme ils abandonneront ensuite les harkis. Il achèvera sa carrière de guerillero au Katanga, contre les forces de l'ONU. Il note au passage la réalité écrasante de l'explosion démographique créée par la bonne conscience des Européens (25% de la population mondiale en 1900, ils n'en représenteront plus que 4% avant la fin de ce siècle ). Il a retiré de ses expériences du terrain un catalogues de principes et de recettes incomparables pour mener une guerre asymétrique, notamment la pureté morale et le dévouement par quoi mériter la loyauté.
Roberto Fiorini consacre un long article à Georges Sorel (1847-1922), fondateur du syndicalisme révolutionnaire, qui prêche l'action directe de guerre contre le monde bourgeois. Pour lui, le suffrage universel est un piège tendu par la démocratie libérale pour confier le pouvoir aux possédants. Il incombe aux minorités conscientes d'éduquer et d'entraîner les masses dans une démocratie de base, directe et participative. La violence ouvrière, par la grève générale, est l'arme ultime et légitime du désespoir. Sorel conteste aux classes la possibilité d'intérêts communs et dénonce l'oligarchie de puissants entrepreneurs, ligués aux dépens de la nation. Comme il dénonce l'opération des partis qui ont confisqué le mouvement ouvrier. La première CGT était profondément sorélienne. Pour élever intellectuellement et moralement la classe laborieuse du peuple, il préfère l'action quotidienne et le mythe mobilisateur, expression d'une poésie populaire, qui fait appel à l'intuition de préférence à la raison pour inviter à l'héroïsme désintéressé. Pour rester en prise avec la réalité que vit le peuple, il prône la mobilité des idées, ce qui fera que Lénine, qui l'admire, le jugera « brouillon ».
Pour Alexis Arette, c'est par la voie de la presse que la bourgeoisie capitaliste a matérialisé le peuple, dans une société vouée au Veau d'or (où l'entraîneur-vedette du PSG rafle une indemnité de licenciement de 22 millions € quand les paysans sont réduits aux restos du coeur). Une société où des juges condamnent Zemmour pour avoir « dépassé les limites de la liberté d'expression » que ne dépassent pas des rappeurs qui appellent à « saigner les flics comme des porcs ». Une société où les bulles des complots prétendument déjoués ne masquent pas ceux qui ne l'ont pas été parce qu'on a libéré des multirécidivistes, où François Hollande ne se suicidera pas comme Allende, mais s'éteindra dans le confort bourgeois que la République garantit à ses maquereaux. A moins que surgisse un gouvernement de salut public. Car il y a du changement dans l'air. La Norvège renvoie ses suspects. Le Japon est fermé aux musulmans. Cuba interdit une mosquée. La Pologne s'aligne sur les Hongrois et les Tchèques. L'Angola interdit l'islam. Sept états des Etats-Unis jugent la charia incompatible avec la loi américaine. Même Merkel ose réagir contre les métèques violeurs. Erdogan confirme que les armes des djihadistes étaient d'origine occidentale. Il reste à la si conciliante Eglise conciliaire à découvrir qu'il n'y a pas de Coran alternatif.
Jean Haudry définit son 'Message de nos ancêtres' comme un ouvrage militant, destiné à la formation des adolescents. Il a accepté de rédiger à l'initiative de notre Président. Il y narre l'histoire des Braves, un peuple sédentaire indo-européen installé en Europe centrale aux temps protohistoriques (seconde moitié du deuxième millénaire), dont le roi revendique, selon l'usage de l'époque, le titre de 'roi du monde' et qui, à défaut de conquérir le monde, le fait venir à lui. Les Braves ne représentent pas le noyau fondateur des Indo-Européens, mais leur histoire correspond à celle des Gaulois (qui ont donné leur nom à la Gaule), des Francs (qui ont donné leur nom à la France) et des Angles (qui ont donné le leur nom à l'Angleterre). Un épisode se passe chez les Hyperboréens. Le nom de ceux-ci (qui signifie 'au nord des montagnes) désigne les régions au nord de la Grèce, et non la composante arctique mise en évidence par Tilak. Jean Haudry rappelle que l'hostilité à l'égard de l'étude de la parenté des langues de l'Europe, de l'Inde et de l'Iran trouve sa source dans l'incompatibilité de cette parenté avec le thème biblique des trois fils de Noé. Le livre est richement illustré par Eric Heidenkopf.
Vous servant à chaque parution de TERRE & PEUPLE Magazine une synthèse du dernier numéro, nous sommes bien placés pour apprécier la qualité altière de la recension que Jean Haudry a réalisée dans cette livraison du numéro 66 de Nouvelle Ecole consacré à Charles Maurras. Il ne serait pas raisonnable de tenter une synthèse d'une synthèse. Outre le sommaire, qui est déjà riche d'enseignement, nous nous en tiendrons aux réflexions de notre maître et ami sur trois axes de la pensée, très riche, du fondateur du nationalisme intégral. Aux quatre états confédérés que Maurras reconnaît à l'anti-France, juifs, francs-maçons, protestants et métèques, Jean Haudry estime qu'il fallait déjà à l'époque (condamnation de l'Action Française), et qu'il faut également aujourd'hui, ajouter les catholiques, à quelques exceptions près. Par rapport à son mot d'ordre 'Politique d'abord', Maurras est presque toujours en porte à faux (son agnosticisme par rapport à la catholicité des rois ; sa prophétie manquée de la 'divine surprise' ; son anti-germanisme viscéral). Sa revendication-programme « Je suis romain, je suis humain. » est à la fois pertinente et inacceptable, en ce qu'elle oublie l'héritage celte et germanique. Jean Haudry se doit d'évoquer celui de la grande famille indo-européenne. Il conclut avec une citation d'Alexandre Douguine sur l'eurasisme et le retour de l'Indo-Européen aux racines de sa patrie primordiale.
Sommaire du thème central de Nouvelle Ecole n°66
Maurras vu par Lucien Rebatet
Portrait de Charles Maurras (Olivier Dard)
Le jeune Maurras, félibre et fédéraliste (Rémi Soulié)
Maurras et l'Abbé Penon (Axel Tisserand)
Heidegger et Maurras à Athènes (Baptiste Rappin)
La République, la bourgeoisie et la question ouvrière (Charles Maurras)
La géopolitique selon Maurras (Martin Motte)
Maurassiens et Mai 68 (Gérard Leclerc)
Maurras et le romantisme (Alain de Benoist)
Charles Maurras et le positivisme d'Auguste Comte (Francis Moury)
Maurras en Amérique Latine (Michel Lhomme)
L'anarchiste, c'est Créon (Charles Maurras)
Roberto Fiorini nous envoie au cinéma, voir le dernier film de Ken Loach 'Moi Daniel Blake', sur les effet du libéralisme sur la société anglaise.
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Communiqué de "Terre & Peuple - Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine n°70: Russie et Ukraine
Le numéro 70 de Terre & Peuple Magazine est centré autour du thème 'Russie et Ukraine, une fracture au coeur de l'Europe'.
Pierre Vial, dans son éditorial, professe que notre mission essentielle est de dire la vérité, la loi du réel. Dans notre monde de tricheurs, dire la vérité rend libre. C'est un acte révolutionnaire de résistance aux lois liberticide, aux tabous imposés au mépris des réalités et du respect des différences, notamment les différences culturelles et raciales entre les peuples. Il est regrettable à ce propos qu'Alain de Benoist recommande : « Evitons de 'racialiser' la victoire de Trump ! »
Pierre Vial recense le dernier livre de Patrick Buisson, consacré, non pas à la présidence de Sarkozy, mais à sa critique fondamentale, afin de mieux illustrer le sujet 'La cause du peuple'. Eminence grise de ce président de la République, c'est à cette cause qu'il s'est inlassablement attaché à le convertir, pour le service du bien commun, à lui faire accepter avec la 'ligne Buisson' l'idée d'une rupture avec la ligne anti-France, celle qui met « à genoux, puis à plat ventre, puis à baiser la babouche : ce n'est jamais suffisant. » Et à lui ouvrir les yeux sur les véritables enjeux de cette guerre, qui met en question le fonds ethno-culturel et racial du peuple français. Quand il croyait l'avoir convaincu, il l'entendait, empressé de se montrer politiquement correct, déclarer au Monde : « Le métissage, c'est la volonté de vivre ensemble. Ce n'est pas la négation des identités ! » Jusqu'à la révolte des identitaires à laquelle appelle aujourd'hui Patrick Buisson : on veut leur peau, celle de leur âme.
Robert Dragan saute sur l'occasion de re-fusiller Jean-Paul Demoule, l'archéologue qui, sans être lui-même linguiste, s'est mêlé de contester, dans son livre 'Mais où sont passés les Indo-Européens ?', la réalité d'une origine commune aux langues européennes vivantes ! Cette occasion est l'exécution en règle de Demoule dans la revue d'études indo-européennes WEKwOS, laquelle l'accuse d'ignorer délibérément les dernières synthèses scientifiques et de s'en tenir à la science du XIXe siècle !
Le même Robert Dragan enchaîne, dans sa tâche de justicier, en tordant le cou à l'accusation de voltairianisme qui, dans les milieux patriotes, est proférée à l'encontre des païens, lesquels fondent pourtant leur identité sur la communauté du peuple avec le peuple. Alors que Voltaire, comme nombre de philosophes des Lumières, affecte pour le peuple un souverain mépris. Le portrait, documenté, qu'il campe de Voltaire est dévastateur. Notamment sa détestation pour Rousseau, contre qui il portera plainte devant des juges suisses, réclamant qu'on le punisse « capitalement » ! Il l'écrit à d'Alembert : « Jean-Jacques sera charmé qu'on le pende, pourvu qu'on mette son nom dans la sentence. »
Pierre Vial salue la réapparition du Crapouillot qui, pour sa résurrection, a choisi de déshabiller les clowns désabusés de EELV (Europe-Ecologie-Les Verts), pour la plupart des arrivistes étrangers à la nature et dont des marchands ont récupéré les bons slogans. Mathilde Gibelin les avertit que la révolution est en marche et qu'ils ont des comptes à lui rendre.
Roberto Fiorini, présentant le dossier Russie-Ukraine, rappelle que son importance pour notre avenir ne doit pas nous faire perdre de vue que nous sommes sans prise sur l'événement et que c'est ici que se mène le combat pour notre survie. La Russie nous procure un modèle dont s'inspirer, voire des opportunités à exploiter, mais elle n'est pas le vecteur de notre salut, lequel ne tient qu'à nous.
Alain Cagnat présente un relevé détaillé de l'histoire de l'Ukraine, depuis les Varègues, colonisateurs Vikings qui, dès le VIe siècle, rejoignent, par les voies d'eau la Mer Baltique à la Mer Noire et fondent Novgorod et Kiev, jusqu'à la guerre civile actuelle fomentée par les ong 'humanitaires' de Soros et autres, en passant par les vagues d'invasions, Tatars, Mongols, Lituaniens, Polonais, Ottomans, et les réactions, les Cosaques et les grands tsars, Pierre Ier et Catherine II. Il conclut : « Que ressort-il de tout ceci ? Que Kiev est le berceau de la Russie. Que Russes et Ukrainiens ne forment en réalité qu'un même peuple. Et que l'Ukraine est, comme tant d'autres pays, instrumentalisée par les Anglo-Saxons dans leur tentative de contrôler le monde. »
Pour Jean-Patrick Arteault, la guerre civile larvée qui ronge depuis près de trois ans l'Ukraine est une guerre régionale, qui oppose la Russie et l'Union européenne, et une guerre mondiale, qui oppose l'occidentalisme américano-centré et le souverainisme eurasiatique. C'est un conflit interne entre deux peuples frères, compliqué par des ingérences externes. Le nom de l'Ukraine, qui signifie marche frontalière, lui a été donné par ses voisins au long d'une histoire fournie en fluctuations territoriales, jusqu'au démembrement de l'URSS, en 1991. La victoire de 1945 lui a procuré des gains territoriaux sur des zones historiquement autrichiennes ou polonaises parlant ukrainien, à côté de zones historiquement russes parlant ukrainien, de zones parlant russe mais à forte majorité d'Ukrainiens et de zones à majorité de Russes. La Crimée, conquise sur les Ottomans par Catherine II est alors peuplée massivement de Russes ethniques. La fragmentation est également culturelle et religieuse. La décision, lors de la pseudo-révolution du Maïdan en 2014, de retirer au russe son statut de langue officielle a mis le feu aux poudres. Aux élections présidentielles de 2010, la pro-occidentale ultra-corrompue Ioulia Tymochenko a été largement battue par le pro-russe Ianoukovitch, contre qui les occidentaux (notamment Bernard-Henry Levy et Georges Soros) ont alors déclenché le coup d'état. Dans ce pays, les facteurs de division ne manquaient pas, notamment la mémoire de l'Holodomor, la famine organisée par les bolcheviques, pour l'essentiel des commissaires politiques juifs, qui fit des millions de morts. Dans la 'Grande Guerre Patriotique' de 1941-1945, les Ukrainiens non-russophones s'en trouvèrent plus motivés à combattre aux côtés des Allemands. La guerre civile dans le Donbass n'a pas été déclenchée à l'initiative de la Russie, mais du nouveau pouvoir de Kiev, qui s'inscrit dans la stratégie de l'Amérique d'empêcher, pour réaliser sa fameuse 'destinée manifeste', l'empire russe d'accéder aux mers libres.
Robert Dragan rappelle que, à l'issue de la première guerre mondiale, la résistance victorieuse de la Pologne à l'armée des soviétiques lui a permis de s'approprier un cinquième de l'Ukraine, le reste de cette région de l'empire des tsars subissant par la suite un sort particulièrement atroce, du fait à la fois de la résistance des paysans ukrainiens à la collectivisation des terres et à la présence dans le pays d'une forte minorités de Juifs (lesquels avaient même constitué jusqu'alors une nationalité à part). Les récoltes sont réquisitionnées (semences comprises), par priorité pour l'exportation, et les récalcitrants sont punis avec une sauvage sévérité (la déportation ou pire). Il s'ensuit une famine épouvantable, qui a fait plus de six millions de morts, dont d'innombrables enfants. L'opération, qualifiée de Holodomor, est attribuée par la population aux Juifs qui, il est vrai, constituent l'essentiel des commissaires et policiers politiques communistes. Les gens se répétaient que les juifs se vengeaient pour « les années Khmelnytski », du nom de l'etman des cosaques zaporogues qui, au XVIIe siècle, a libéré l'Ukraine du joug des Polonais (lesquels avaient jusque là confié aux Juifs la perception des impôts...). Cet héritage historique convaincra de nombreux Ukrainiens à s'engager contre les soviétiques dans la Waffen SS. L'implacable épuration qui s'ensuivit entraînera des centaines de milliers de déportations. On comprend bien que cela obère la relation des Ukrainiens avec les Russes, mais pas que cela les amène à soutenir des oligarques cosmopolites, parmi lesquels de très nombreux juifs !
Pierre Koenig relève que c'est le 25 juillet dernier que Poutine a consacré le Club Stolypine. Animé par son conseiller Sergueï Glaziev, il vise à donner à l'économie russe un modèle de développement qui tranche sur l'idéologie globaliste du libre marché à l'occidentale d'Alexei Koudrine, dans un retour à la conception westphalienne des rapports entre les nations. Pour le même Pierre Koenig, la Perestroïka de Gorbatchev et la Glasnost sont des opération de déstabilisation menées par l'occident, jusqu'au pillage généralisé et à la sécession des pays baltes, de la Biélorussie, de l'Ukraine et des républiques d'Asie centrale. Cela s'inscrit dans une ligne que la thalassocratie anglo-saxonne a amorcée à l'époque élisabéthaine contre l'Espagne et le Portugal, pour empêcher qu'une puissance continentale domine le continent, et qu'elle a poursuivie contre la France jusqu'à Waterloo, pour briser ensuite les empires austro-hongrois et allemand. Et contre la Russie, à la Guerre de Crimée, alors que l'enjeu était nul pour la France. Depuis la fin de l'URSS, cette oligarchie a gagné une guerre idéologique et s'apprête à réduire l'humanité dans un esclavage culturel. Il est vital de promouvoir, contre ce totalitarisme rampant, la liberté des peuples et la pluralité des cultures.
Pour Thierry Thodinor, à la faveur de l'état de choc dans lequel les peuples européens ont été placés, le 'Consensus de Washington' (FMI/Banque Mondiale...) vise à imposer ses réformes, lesquelles seraient rejetées en temps ordinaire. Dans l'Ukraine d'aujourd'hui, livrée aux maladies infectieuses et au pillage par les prédateurs locaux et par ceux qu'on y a importés (tel ce Hunter Biden, propre fils du vice-président US sortant !), la 'Révolution de la Dignité' s'est transformée en de sordides règlements de compte.
Petrus Agricola, correspondant habituel de Rivarol pour le monde agricole, note au sujet des sanctions prises à propos de l'Ukraine à l'encontre de la Russie de Poutine que, depuis l'arrivée de celui-ci au pouvoir, les Russes ont développé de manière spectaculaire leurs productions agricoles. Notamment en mettant en culture des millions d'hectares de 'tchernozioms', les fameuses terres noires. La Russie est ainsi devenue, devant les Etats-Unis, le premier exportateur mondial de blé, son client le plus important étant l'Egyte. Pendant ce temps, les paysans européens paient la facture de leurs élites donneuses de leçons : avec les fournitures qu'ils destinaient aux Russes, ils noient les marchés qui voient les prix s'effondrer, tant pour leurs fruits et légumes que pour leurs porcs. La Russie est incitée à devenir auto-suffisante, ce qu'elle réalisera très prochainement.
Ancien président de l'Association française de l'Agriculture, l'écrivain Alexis Arette, qui avait dans son livre 'Les damnés de la terre' dénoncé le programme agricole des puissances financières et la trahison de la démocratie chrétienne, des Jeunesses Agricoles Catholiques et des syndicats d'agriculteurs, rappelle que le génocide du monde agricole, initié par le Général De Gaulle, a été concomitant à celui des Harkis et a conduit les résistants (dont lui-même) dans les prisons de la République. Mais qu'il en est sorti 'in-converti' ! Opportunistes, « les syndicalistes agricoles mériteraient, dans un bon régime, d'être pendus ». Des six millions trois cent mille paysans français qui vivaient de la terre à la sortie de la guerre, il en subsiste moins d'un million, dont plus de deux cent mille exploitations de « subsistance » de paysans misérables qui s'accrochent par amour de la terre. Avec une productivité énorme de basse qualité, sur des sols stérilisés, avec des économies d'échelle qui ne compensent pas la fragilisation, notamment celle des cheptels, touchés par des pandémies et gavés d'antibiotiques. Dans le même temps, Poutine mise sur la qualité de la production d'une agronomie biologique.
Claude Valsardieu égraine toute une théorie d'images suggestives et de symboles évocateurs, confirmés par des étymologies, certaines fermes comme le roc, d'autres émouvantes et vertigineuses, pour inviter à se réapproprier les mystères de la lumière virginale de l'aurore : le coq, Mithra et Epona, Athéna et l'étoile du matin. Et il rappelle comment, à l'époque romane, l'Eglise a investi la majesté païenne de l'aurore avec la crèche de Noël, avec le Petit-Jésus, symbole de la naissance du soleil, et avec la Sainte Vierge, vêtue de bleu-pâle et de blanc comme la lumière aurorale. Il établit ensuite la coïncidence entre sainte Barbe, la barbare Berbère que Vatican II a éjectée du calendrier, et Danaé, princesse d'Argos qui fut comme Barbe enfermée par son père dans une tour, où Zeus vint la féconder par une pluie d'or, afin qu'elle enfante Persée et que celui-ci puisse tuer la Méduse. Qui donc restituera leur benoîte patronne aux mineurs et aux géologues, aux puisatiers et aux artificiers, aux artilleurs et aux pompiers.
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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine
Le numéro 69 de TERRE & PEUPLE Magazine est axé autour du thème central de La fin d’un monde?
Dans son éditorial, Pierre Vial aligne la grande fracture qui se creuse entre le pays légal et le pays réel sur celle qui existe entre les idiots, voire les salauds, qui acceptent l’invasion étrangère de l'Europe ou même la souhaitent, et ceux qui la refusent. La réalité, c’est la diversité des races et des ethnies, une richesse qui fonde notre respect de toutes les appartenances. Notre combat n’est pas d’ordre religieux, mais ethnique : que les envahisseurs retournent chez eux !
« La valise ou le cercueil. » Robert Dragan rappelle, à ceux qui évoquent l’OAS à propos des attentats commis par les terroristes actuels (qui sont par ailleurs tous quasi automatiquement exécutés sur place !), les égorgements et les mutilations sexuelles, les massacres de femmes, d’enfants, de vieillards, qui ont été monnaie courante lors de la guerre d’Algérie. On a ‘oublié’ que, sous le gouvernement de Mendès-France, 70 terroriste FLN ont été guillotinés, François Mitterand, ministre de la Justice socialiste, avertissant : « Celui qui emploie de tels moyens doit savoir qu’il sera frappé à son tour. » Comme on veut oublier que, en pleine guerre d’Algérie, la France socialiste a porté le fer en Egypte : dans l’affaire de Suez, contre Nasser, le « nouvel Hitler » ! En Algérie, de mars à juillet 1962, plus de trois mille personnes ont ‘disparu’, ce qui est bien plus qu’il n’en faut aujourd’hui pour que le TPI de La Haye instruise un procès en génocide. Aujourd’hui, l’Eglise, en encourageant l’immigration massive, néglige son devoir de prudence, bien que le Pape ait entre temps prévenu contre la pratique irresponsable d’accueillir des immigrants qu’on n’a pas les moyens d’entretenir décemment.
Pierre Vial ouvre le dossier central ‘La fin d’un monde ?’ avec une citation tirée de l’œuvre de même nom d’Edouard Drumond, qui évoque « la survivance factice » d’une société déjà morte et en cendre, qu’un heurt léger va suffire à briser. Il cite également George Orwell (« Dire la vérité devient révolutionnaire. ») et San Giorgio, qui nous avertit du problème de la survie de nos familles. Loin de les qualifier de paranoïaques, nous prenons au sérieux ces avertissements de la fin d’un monde. Un monde que nous vomissons.
Piero San Giorgio remplit notre musette de toutes ses ficelles, précieuses dans les situations extrêmes qui nous menacent tous : veiller à dormir suffisamment et à relâcher dix minutes toutes les heures ; soigner ses pieds et donc ses chaussures ; être paré élémentairement en matière de secourisme et premiers soins ; boire au moins un demi-litre d’eau par jour ; prévoir des rations pour dix à quinze jours ; adopter la mentalité du prédateur toujours à l’affût : ne s’associer qu’avec ceux qui partagent cet esprit optimiste ; etc.
Dans la même veine, Pierre Vial révèle le plan de survie, pragmatique et méthodique, dressé par le ministre fédéral allemand de l’Intérieur sur une évaluation pessimiste d’une situation d’urgence nationale, en cas notamment d’attaque informatique majeure, ou du réseau d’approvisionnement en électricité, qui paralyserait le pays, provoquant la rupture des stocks, déclenchant la panique, des pillages, des violences, des affrontements. Le document officiel liste les mesures de survie et entre autres les réserves de vivres (conserves, féculents et surtout de l’eau potable : 80 bouteilles pour une famille de 4 personnes). Il est précisé que ces recommandations sont sans aucune relation avec la conjoncture !
Guillaume Corvus est le pseudonyme sous lequel Guillaume Faye a publié en 2004 ‘La convergence des catastrophes’. Le paradigme ancien, selon lequel le sort de l’humanité s’améliore sans cesse grâce à la science et à la démocratie, est faux. Les effets secondaires sont d’autant plus pervers que la technique entre dans son âge baroque. L’humanité n’a pas à gagner au décollage économique de l’Asie. Une concurrence ingérable va déboucher sur des troubles massifs, qui contraindront à changer le modèle économique. L’espérance de vie progresse, mais pas la qualité de vie. La famine menace une humanité pléthorique, confrontée à l’épuisement des sols, à la déforestation, à la désertification, à l’appauvrissement des réserves de pêche. L’intensification des échanges multiplie les sources de conflits. L’expansion galopante des populations urbaines (70%) et les mouvements migratoires développent de nouvelles proliférations virales. La consommation d’énergie augmente sans cesse. L’évolution incontrôlée de la technoscience risque d’inverser les objectifs. Il était plus agréable de vivre dans les sociétés précoloniales que dans les actuelles, imitations ratées du modèle européen. La fièvre européenne n’appartient qu’à certains peuples. Le système actuel est incorrigible : il faut en changer. L’article renvoie à Alain de Benoist, dans ‘Demain la décroissance’.
Roberto Fiorini vitupère contre le scorpion capitaliste et la démesure de sa fringale de liberté que garantissent aux renards du commerce globalisé et aux crocodiles de la spéculation financière les gendarmes corrompus de la Babel de Bruxelles, Mecque du métissage généralisé. Il dénonce les quinze mille lobbies qu’elle a accrédités en son sein pour qu’ils lui recommandent les orientations qui conviennent. Notamment des ‘Stratégies du choc, le capitalisme du désastre’ (Naomi Klein), qui sait surfer sur les convulsions (qu’il a au besoin suscitées) pour faire accepter des rigueurs sociales qui lui sont profitables. Il rappelle que Milton Friedman préférait une dictature qui soutient la liberté du commerce à une démocratie qui ne la soutient pas. Il souligne que jamais la répartition des richesses n’a été aussi inégalitaire (1% possède 48% des richesses). Il évoque Maurice Bardèche, lorsque celui-ci remarquait que les expériences fascistes ont au moins exalté des valeurs morales de courage, de discipline, de responsabilité, de solidarité, et il cite Winston Churchill (à Lord Boothby) : « Le crime impardonnable de l’Allemagne est d’avoir créé un système d’échanges dans lequel la finance internationale ne pouvait plus être partie prenante. »
Jean-Patrick Arteault répond négativement à la question 'L'islam est-il la cause intrinsèque du terrorisme ?', remarquant que, dans les milieux identitaires, la question, située au carrefour de plusieurs problèmes actuels, est mal posée. Il y a le problème religieux posé par l'islam au polythéiste (animiste africain, hindouiste, païen albo-européen), au chrétien européen, à l'athée laïciste, au militant des droits de l'Homme. Avec le problème civilisationnel que l'islam pose, aux vestiges pagano-européens que nous sommes comme aux tenants des valeurs chrétiennes et à l'occidentalisme dominant, nous savons déjà que nous serons les dindons de la farce. Mis à part l'islam intégré dans les Balkans et en Russie suite aux vagues ottomanes, le problème de l'islam en Europe remonte aux années '70 : le Grand Remplacement programmé par notre oligarchie. La pratique bon-enfant a alors fait place aux prédications rabiques des wahhabites, sur un fond de frustrations post-coloniales et de repentance, avec un océan de pétrole au service d'un prosélytisme planétaire qui compte purifier l'Oumma par une pratique rigoriste fanatique. Le problème religieux est compliqué par les enjeux géopolitiques des Proche- et Moyen-Orient, traités de façon simpliste par les occidentaux et de façon cynique par la politique du chaos israélienne, qui y ont produit un vide où les islamistes se sont infiltrés. Les Européens ont créé chez eux par une invasion migratoire un problème à la fois racial et religieux. En crise économique récurrente, ils ont noué des liens étroits avec les monarchies pétrolières prosélytes. Ils ont utilisé le fondamentalisme contre les Russes, mais les islamistes ont leur objectifs propres. Il ne faudrait pas toutefois sacrifier à une hystérie anti-musulmane : l'ennemi prioritaire est l'oligarchie. Il faut mettre fin à l'immigration et organiser le retour. La guerre des religions est une affaire de fondamentalistes protestants ou de catho-tradis.
Pierre Vial, dans le sillage de 'Sabotage', le livre de Georges Gourdin le bien nommé, appelle à la grève des consommateurs. Mais surtout à la décroissance, à la vie frugale et libre, à l'économie locale et au soutien aux AMAP, les associations pour le maintien d'une agriculture paysanne.
Robert Dragan esquisse un portrait d'Aristote, père de la philosophie réaliste classique (ou peut-être simplement interprète d'une tradition ancienne européenne, car il ne parle jamais à la première personne). On oppose cette pensée à la philosophie idéaliste qui -la science ayant pu entre temps développer la connaissance de la nature- a vérifié que notre connaissance de la réalité du monde est relative, car elle passe par le prisme restreint de notre perception et de notre raison. Rien ne pourrait être certain car la réalité nous est inconnaissable. La théologie scolastique de l'Eglise (fille bâtarde, selon Voltaire, de la philosophie d'Aristote, mal traduite) revendiquait au contraire le réalisme aristotélicien : notre connaissance de l'univers, imparfaite, est néanmoins réelle. Le réaliste en induit une morale calquée sur l'adaptation au réel. L'idéaliste moderniste privilégie le sujet, jusqu'à l'amoralité comprise.
Gabriele Adinolfi rend compte de la première rencontre de ses Lansquenets à la fin juillet en Provence. Elle a réuni, outre des Français, des Italiens, des Espagnols, des Hongrois et des Belges, des Corses, des Catalans, des Bretons, des Normands, des Alsaciens, des Wallons et des Flamands. Bilan : au-delà de ce qu'on pouvait espérer de mieux, quand il s'agit de se déconditionner et de «rejoindre l'essentialité ». Résolution : améliorer la tenue, la cohésion, la rapidité d'exécution, l'autocritique. Bon vent aux Lansquenets !
Alain Cagnat livre une passionnante recension du livre de l'ami Philippe Baillet, 'L'autre Tiers-Mondisme, Des origines à l'islam radical', paru chez Akribeia. Notre ami est co-fondateur de la revue Totalité. L'ouvrage analyse une série de personnalités qui se sont révélées réfractaires à la bipolarité URSS/USA, mais démarquées des non-alignés, communistes, trotskistes ou chrétiens progressistes. Il s'agit de :
Tous sont soucieux de rendre son âme à la civilisation européenne, mais oublient que l'avenir est dans le racialisme, maintien de la diversité des races et des cultures face au rouleau compresseur de l'uniformisation.
Jean Leblancmeunier invite à l'imiter dans son périple de Saint-Petersbourg jusqu'à Moscou, par les voies d'eau. Projet à inscrire dans nos tablettes. A propos de l'absorption de l'Ukraine par l'Europe, on lui a expliqué que c'était un peu comme si Trump s'entendait réclamer par le Mexique la restitution du Texas et de la Californie !
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Ex: http://rebellion-sre.fr
Comme son nom l’indique, Le Bulletin célinien (fondé en 1981) est entièrement consacré à l’oeuvre de Louis-Ferdinand Céline. Chaque mois, il rend compte de tout ce qui constitue l’actualité célinienne. Cette revue indispensable est dirigée, avec la plus grande rigueur, par Marc Laudelout. Entretien publié dans Rébellion 29 – Mars/Avril 2008
Comment devient on célinien ? Qu’est ce qui vous touche le plus, personnellement, dans les écrits de l’auteur de Mort à crédit ?
Tout a commencé par la découverte du Voyage au bout de la nuit dans la bibliothèque paternelle alors que j’avais une quinzaine d’années. Ce fut un grand choc. La lecture des autres romans suivit, dont précisément Mort à crédit qui constitue, selon moi, son chef-d’oeuvre absolu. Ce qui me touche le plus, c’est l’harmonie entre l’univers célinien et le style à la fois si original et si prenant. J’apprécie beaucoup aussi ce mélange de comique et de tragique qui est, comme l’avait noté Céline lui-même à propos de Shakespeare (auquel il n’avait garde de se comparer !), la marque des grands écrivains. J’admire chez lui ses dons multiples qui en font à la fois un grand écrivain expressionniste et un polémiste étincelant qui, même lorsqu’il se fourvoie, ne perd pas son talent. J’ajoute que Céline n’est pas que le vociférateur qu’on dépeint souvent : c’est aussi un chantre lyrique de la danse, de certains paysages maritimes, de la beauté féminine,… Ajoutez à cela un grand talent d’épistolier (que La Pléiade célèbrera cette année), et vous aurez une vision presque complète de sa valeur en tant qu’écrivain.
Comment expliquer le regain d intérêt pour l’oeuvre de Céline depuis quelques années ? En rentrant dans les «classiques» de la littérature a-t-elle perdu de son aspect subversif ?
Je pense que, par son langage et sa façon de voir l’humanité, Céline est en phase avec son époque. Le fait qu’il soit devenu un classique n’a en rien entamé l’aspect subversif de son oeuvre, d’autant qu’une partie de celle-ci demeure sous le boisseau. Or, ses écrits de combat constituent aussi de grands moments de littérature, comme je l’ai indiqué. L’oeuvre célinienne est avant tout subversive dans la mesure où sa vision de l’homme est décapante et débarrassée des idéologies sclérosées. Ce qui est subversif chez lui, c’est une grande lucidité alliée à une sorte de mysticisme athée. C’est ce mélange qui est détonant.
Le pessimisme célinien ne laisse que peu de place à l’espoir. Dans cette vision extrêmement noire de la vie, n’y a t il donc rien au bout de la nuit ?
Céline a, en effet, une vision assez noire de l’humanité mais il y a des éclaircies dans son oeuvre personnalisées par des figures inoubliables, tel le sergent Alcide, dans Voyage au bout de la nuit, qui rachètent toutes les autres. Paradoxalement, c’est dans Les Beaux draps, publié en 1941, que Céline est le moins pessimiste puisqu’il y propose un véritable programme de régénération nationale qui passe notamment par une réforme radicale de l’enseignement ainsi que par l’organisation de la société française sur des bases communautaires.
Quel rôle joue l’humour si particulier qui émane tant de l’oeuvre que du personnage lui-même ? Serait-ce une catharsis de la misère humaine, une échappatoire ou bien l’ironie du désespoir ?
Un peu tout cela à la fois… C’est surtout, chez Céline, une arme redoutable. Lorsqu’il est en exil au Danemark, il menace ses épurateurs d’un pamphlet vengeur, sachant très bien combien sa vis comica est puissante et dévastatrice. À l’instar de Proust, Céline est un très grand auteur comique, ce qui n’exclut ni profondeur ni gravité.
Dans l’écriture de Céline on trouve un mélange de colère et de fureur. Quelle place tient la révolte dans ses écrits et dans sa vie ?
Céline est, en effet, un homme en colère, fustigeant la société matérialiste de son temps et ses contemporains qu’il trouve lourds, préoccupés par des frivolités et subissant des influences délétères. Cette colère est aussi liée à l’histoire : ancien combattant de la guerre 14-18, blessé dans sa chair suite à son attitude héroïque, il refuse avec force un nouveau conflit franco-allemand qu’il estime fratricide. Ce pacifisme extrême l’amènera, comme on sait, à préconiser une alliance avec l’Allemagne nationale-socialiste.
Beaucoup de ses amis relevaient la grande différence entre l’homme qu il était vraiment –fidèle en amitié, médecin généreux et ami des bêtes – et le personnage de clochard misanthrope qu’il jouait dans les dernières années de sa vie. N’est ce pas là le plus paradoxal dans sa personnalité?
Céline, né sous le signe des Gémeaux, était un être très ambivalent, tour à tour avare et généreux, sensible et dur, compatissant et misanthrope, altruiste et indifférent,… C’est, en effet, une personnalité très paradoxale. Cela étant, il faut distinguer le Céline des années 20-40 et l’altruiste profondément déçu revenant d’exil. Nul doute que quelque chose s’est brisé en lui durant les dix-huit mois de réclusion qu’il fit au Danemark. Ces épreuves n’ont fait qu’accentuer sa misanthropie foncière. S’il ne s’est jamais renié, il regrettait, à la fin de sa vie, de s’être occupé de politique, estimant, disait-il, que ces problèmes le dépassaient de beaucoup.
A quel niveau placer «l’engagement politique» de Céline ? Est il pour vous, comme Marc Crapez le décrit dans son livre La Gauche réactionnaire, le dernier représentant de l’esprit sans-culotte hébertiste ?
Il faut se méfier des étiquettes. On trouve, en effet, chez Céline des accents hébertistes mais on peut aussi le rattacher à d’autres courants proches de l’anarchisme de droite qui suppose un regard sans complaisance sur le peuple tel qu’il est et non tel qu’on l’exalte. Lui-même se disait communiste mais « communiste d’âme » et bien entendu antidémocrate, résolument hostile à la dictature de la majorité. « Les cons sont la majorité, disait-il, c’est donc bien forcé qu’ils gagnent ! ».
La filiation littéraire de Céline est glorieuse – François Villon, Rabelais, Jules Vallès, Proust – comment a-t-il intégré ses influences dans son travail ?
Céline a créé son propre langage en parfaite adéquation avec son univers baroque mais il est évident qu’il ne part pas de nulle part. Les influences qu’il a subies sont multiples. Il avait une grande admiration pour les classiques, dont Chateaubriand et La Fontaine mais aussi les écrivains que vous citez, y compris Proust, si éloigné de lui, auquel il reconnaissait un incontestable don de créateur. À la fin de sa vie, il disait son estime pour trois écrivains contemporains : Henri Barbusse, Charles-Ferdinand Ramuz et Paul Morand (première manière) dans la mesure où eux aussi étaient parvenus à introduire l’émotion du langage parlé dans leur écriture.
On a dit aussi que Céline avait lu et apprécié Nietzsche. Pourtant, Lui-même ne l’a jamais évoqué directement dans son oeuvre ?
Céline était très discret sur ses lectures. On sait que, durant sa période londonienne, il fut un grand lecteur de Nietzsche qu’il citera plus tard (parfois sous forme allusive) et dans son oeuvre et dans sa correspondance. À cet égard, je vous recommande la lecture du livre de Anne Henry, Céline écrivain (L’Harmattan, 1994) qui montre avec talent la proximité de la pensée de Céline avec celle de Nietzsche mais aussi de Schopenhauer.
Vous dirigez Le Bulletin célinien, pouvez nous vous présenter ses activités ?
Le Bulletin célinien, qui en est à sa 27ème année, a essentiellement pour vocation de rendre compte de l’actualité célinienne (publications, colloques, adaptations théâtrales, échos de presse, etc.) mais publie aussi des études, des témoignages et divers documents relatifs à l’homme et à l’oeuvre. Je me considère, sans fausse modestie, comme un publiciste célinien, pas davantage. Le seul titre de gloire de la revue que j’anime est d’être l’unique mensuel consacré à un écrivain. En marge de l’édition de ce périodique, j’édite aussi des disques consacrés à Céline (Robert Le Vigan, Arletty, Albert Paraz, etc.) et des livres. J’ai notamment publié des ouvrages d’Alain de Benoist, Pol Vandromme, André Parinaud et Henri Poulain traitant de l’écrivain. En septembre prochain sortira le 300ème numéro du Bulletin…
Le prix de l’abonnement est de 56 € (France et Belgique). Pour les pays extra-européens l’abonnement est de 76 €. L’abonnement comprend les onze numéros de l’année en cours.
Le Bulletin Célinien
c/o Marc Laudelout,
139 rue Saint-Lambert,
BP 77
B-1200 Bruxelles (Belgique)
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TERRE & PEUPLE Magazine n°68
Le numéro 68 de Terre & Peuple Magazine est centré autour du thème du populisme
Pierre Vial, dans son éditorial ‘Les assassins dans la maison’, n’y va pas par quatre chemins. Quand il s'agit de se débarrasser d’animaux dangereux, les paysans savent bien qu’il n’y a pas trente-six solutions. Nous choisissons de mettre les pieds dans le plat en promettant aux assassins : « Cela va vous coûter cher. »
Retour à la terre de la Bannière T&P de Flandre-Hainaut-Artois, qui a organisé un weekend de formation théorique et pratique des citadins au petit élevage et au jardinage, y compris la greffe et la taille d’arbres fruitiers et la cueillette de plantes qui soignent. Prochaine édition en préparation.
Roberto Fiorini dénonce la précarisation des salariés français (aujourd’hui, 85% de l’embauche est temporaire) que prépare la Loi Travail pour se conformer à l’agenda européen et flexibiliser les coûts salariaux à la demande du MEDEV, le syndicat du patronat. In-votables, les textes ne passent que par le subterfuge de ‘l’article 49/3’. Cocus dans la rue, les syndicats ouvriers, ‘antifas idiots’, grondent mollement et se rangent.
Jean-Patrick Arteault commente l’ouvrage de Lucien Cerise sur 'Les Neuro-pirates’ et particulièrement l’ingénierie sociale du conflit identitaire. Art de la guerre cognitive, l’ingénierie sociale vise à épargner à l’oligarchie les lourds investissements dans la surveillance et la répression des masses, qu’elle amène à se conformer ‘spontanément’. Dans droit fil de ‘La Fabrique du consentement’ de Walter Lipmann, c’est une méthode pour pénétrer sans effraction un système mental ou social, par abus de confiance, et pour le contrôler furtivement, en amplifiant ses contradictions afin de le fragmenter. Le conflit identitaire est triangulaire, entre deux acteurs cornaqués par un troisième, qui lance et entretient le conflit. Le bourreau manipulateur doit apparaître comme la victime et rendre passionnel le conflit entre ses cibles. Comment rendre cette ingénierie sociale inopérante ? En recueillant les faits et en dégageant leurs relations de cause à effet pour remonter à l’ennemi caché. Dans le cas pratique du double phénomène de l’invasion migratoire de l’Europe et de l’offensive jihadiste sur l’Europe et sur le Moyen-Orient, la cible principale est l’Europe, son peuplement et ses valeurs de libertés. La réinfosphère identitaire a bien ciblé l’ennemi islamique. Les plus éclairés ont repéré le jeu géopolitique des Saoudiens, de Qataris et des Turcs. Du côté des musulmans, envahisseurs victimisés, on se démène à dénoncer le racisme et l’islamophobie des Européens. L’observateur familiarisé avec l’ingénierie sociale situe le troisième angle du triangle : les marionnettistes du premier niveau, saoudiens, qataris et turcs, ne sont même plus masqués dans les grands médias. Les mieux informés dégagent le rôle indirect des Américains. Mais il y a encore un acteur que le casting ne se soucie pas de citer, qui a l’habitude d’être présenté en victime, qui pratique la stratégie du chaos fragmenteur au Moyen-Orient, qui soutient l’immigration et en même temps les mouvements identitaires hostiles à l’islam et dont la tradition messianique prédit que, à la fin des temps, ses rivaux s’étriperont mutuellement pour lui faire place nette.
Pierre Vial ouvre le dossier central sur le populisme en remarquant queddans la presse du système, l'adjectif populiste est devenu le qualificatif censé disqualifier. Pour définir le populisme, il cite Vincent Coussedière pour qui, dans le n°160 d’Eléments, c’est la maladie dont souffrent les peuples européens. Mais la maladie n’est pas le contraire de la santé. Elle est la réaction, saine, d’un organisme agressé. Le sursaut immunitaire contre le système à tuer les peuples (dont l’immigration-évasion) avec son poison cosmopolite. Ses zélotes, de BHL au Pape, se rendent coupables d’ethnocide. Mais ils butent sur le refus populiste de se laisser engloutir.
Jean Haudry situe le concept peuple dans les langues indo-européennes entre population et nation définie par sa langue, l’étranger barbare se trouvant comme les (autres) animaux hors communication avec les seuls vrais hommes. L’ancêtre des Indo-Iraniens est Manu (de la Loi de Manu). Mannus est celui des Germains (de Germanie) et Manees celui des Phrygiens. L’ethnie est conçue comme un groupe de cinq peuples répartis selon les points cardinaux autour d’un centre, comme les cinq provinces d’Irlande et comme l’Islande ancienne, cinq étant l’expression symbolique d’une totalité (les cinq doigts de la main). Au cercle supérieur, le peuple s’identifie à la tribu (les Teutons = ceux de la tewta ; un autre nom de la tribu est tiré d’Aryas, mais ari désigne plutôt les autres clans rivaux, et bientôt ennemi, contraste qui s’amplifiera dans la société héroïque, où le peuple se définit comme les siens (swe : Suèves, Sabins, Samnites) ou comme une confrérie guerrière d’hommes-loups. Dans plusieurs langues, une même forme désigne le peuple et l’armée : populus latin est dérivé du verbe populari = dévaster et laos grec est à rapprocher du hittite lahha = expédition guerrière et de l’irlandais laech = guerrier. La société héroïque est guerrière, issue de la période d’expansion à partir de bandes de jeunes hommes.
Alain Cagnat, qui traite des ‘Elites contre le peuple’, souligne que ‘populiste’ se veut une insulte. Trump, qui affronte l’élite de pouvoir, est populiste et anti-moderniste, car l’ennemi majuscule de la bourgeoisie progressiste qui a déboulonné l’aristocratie traditionnelle, est l’enracinement. Il faut en faire table rase. Ce ne sera pas sans heurts, car les gens frustes sont des simples qui s’attachent. Le communisme poussera cette logique jusqu’à l’absurde, jusqu’à vouloir faire le bien du peuple contre lui-même, avec le massacre des koulaks et l’organisation de la grande famine de l’Holodomor. Il ne comprendra pas que le peuple répond à des mécanismes vitaux. Le communisme disparu, avec son mirage économique, les ‘socialistes défroqués’ en ont conservé l’internationalisme et l’égalitarisme. L’ouvrier est devenu un petit bourgeois identitaire ! Quand le peuple trahit ainsi la cause du peuple, il faut le remplacer. En l’espèce, il faut le métamorphoser, par le métissage, pour le convertir à l’idéologie du Monde. En 1945, De gaulle a abandonné l’éducation aux communistes et, vingt ans plus tard, en mai 68, les idées gauchistes triomphaient. Le tiers-mondisme a remplacé l’internationalisme et préparé l’immigrationisme. Le féminisme, qui a remplacé l’ouvriérisme, détruit la famille. On a enseigné aux enfants à haïr les pensées autres et à préférer son lointain à son prochain. Au lieu d’éduquer le peuple, l’oligarchie lui enseigne la Vérité et ne tolère que le politiquement correct. Aux autochtones, on infuse la repentance, pour faire inciter l’immigré à la Juste Vengeance. Mais le peuple, qui a flairé le précipice, freine des quatre fers. Il se fonde sur des valeurs éternelles, moins vaporeuses que celles de la République. Il voit le christianisme, qui avait rythmé son existence, remplacé par une religion de tous temps hostile. Il constate que les élites ont cessé d’aimer la France, que leur morale des Lumières n’est qu’un masque. Il se gausse de leur rhétorique contorsionnée. La fracture passe aussi par l’Eglise. Le Pape, imprégné de la théologie marxisante de la libération, s’affirme comme un acteur du multiculturalisme. La fracture passe également par le FN, que son souci de se dé-diaboliser conduit à trahir son âme. Il est temps d’entrer en résistance. Un vent d’espoir en fait claquer l'étendard, non seulement en France, mais dans toute l’Europe et même aux Etats-Unis.
Le TP Magazine a interviewé un jeune cadre polonais qui a vécu à l’Ouest et connaît bien la Pologne. Il a démonté la propagande occidentale et rectifié l’image exécrable que notre presse bien-pensante nous propose du PiS, le parti Droit et Justice qui est au pouvoir en Pologne : le premier ministre Jaroslaw Kaczynski , fasciné par le populisme du hongrois Viktor Orban, seraît prêt pour créer un axe Budapest-Varsovie-Moscou europhobe, dont la vraie cible serait la démocratie libérale (à la Montesquieu, avec la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire et l’équilibre entre eux). Pour l’interviewé, la Pologne est, au contraire, un modèle de démocratie parlementaire proportionnelle, qui ne peut se gouverner que par coalition (et qu’il est aisé dès lors de rendre ingouvernable). Le PiS a été au pouvoir entre 2005 et 2007 et a payé cher son manque d’introductions dans la grande presse. Le PO (Plate-forme civique) a par la suite dirigé la politique du pays durant huit ans. Parti ‘moderne’ pro-UE, il a ouvert le pays aux investissements étrangers, à la spéculation et à une corruption monumentale. Entre temps, le PiS a connu une crise tragique, avec le crash de l’avion du Président Lech Kaczynski, le propre frère jumeau de Jaroslaw, qu’accompagnait tout l’état-major du PiS. Le parti est parvenu à survivre à ce choc, à rajeunir ses cadres et à compenser par l’internet son manque d’accès à la presse mainstream, à un moment où le peuple était excédé par l’équipe en place. Il a déjoué une prise en main de la Cour constitutionnelle, organe modérateur du droit du président de la république à dissoudre le parlement. Le PiS est un modèle de social-démocratie du type Poland First. Le PiS a l’appui d’Israël et des USA. L’opinion selon laquelle Jaroslaw Kaczynski nourrirait des sentiments personnels de vengeance à l’égard de Vladimir Poutine est assez vraisemblable.
Pour Pierre Vial, le populisme est une tradition française, de prise de conscience du sentiment commun de la nécessité chez ceux qui partagent une même conception du monde. Pour les Suisses, cela s’exprime par la voie du referendum d’initiative populaire. C’est la démocratie directe, celle qui n’est pas confisquée par une élite cooptée. Pour refaire l’unité, après la tragédie fratricide de la Révolution, Bonaparte a proposé au peuple la Grande Armée, école de fraternité, et le Concordat, accueilli avec soulagement par la paysannerie. Napoléon III a fait de même pour le prolétariat ouvrier naissant, en mariant à la fierté nationale la justice sociale qui rétablit l’unité, contre les fomenteurs de la lutte des classes. La tradition bonapartiste a été incarnée ensuite par le Parti de l’Appel au Peuple. Les Jeunesses Patriotes, du bonapartiste Pierre Taittinger, qui combattaient les communistes, ont eu cinq tués en 1925 et deux encore le 6 février 1934, dans la révolte populaire contre les pourris. La Révolution nationale transcende les clivages dans la population. Elle n’est pas la révolution d’une classe, mais d’une génération. Le boulangisme fut incontestablement populiste, la république bourgeoise corrompue étant à la fois antinationale et antipopulaire. Le sursaut instinctif du peuple était incompressible. Après la disparition subite du brave général Boulanger et la décomposition de son mouvement, son thème a été repris par la Ligue des Patriotes de Paul Déroulède. Au même moment, Edouard Drumont, dans La France Juive qui connaît un immense succès, reconnaît aux Juifs qu’ils sont un peuple, mais qu’ils ont dès lors un autre destin que celui du peuple français, car il préconise un socialisme national. Ses sympathies vont clairement aux communards (« Ce sont des hommes pareils à nous ») et il dénonce le massacre de Fourmies. La défense du peuple toutes classes confondues se retrouve prônée en 1936 dans L’Humanité dans « la réconciliation française contre les 200 familles » (Paul Vaillant-Couturier) et réalisée dans l’Italie fasciste et dans l’Allemagne hitlérienne. La mystique populiste est explicite dans le Parti Populaire Français de Jacques Doriot, ancien responsable communiste, et dans le Rassemblement National Populaire de Marcel Déat. De même dans les Croix de Feu, transformés en 1936 en Parti Social Français, du Colonel de La Rocque qui, pas plus que le Maréchal Pétain, ne permettra à la vague populiste de balayer la IIIe République. Sous la IVe, le populisme ressurgit avec poujadisme, réaction de santé des laborieux contre les bureaucrates parisiens, du pays réel contre le pays légal. Aux élections de 1956, il rafle 52 députés, dont le plus jeune est Jean-Marie Le Pen. Le mouvement sera marginalisé par l’arrivée de De Gaulle, lequel installe une caste technocratique. Celle-ci ne comprendra rien au surgissement et à la percée du Front National, vaste électorat issu de toutes les couches et de tous les bords, le plus populaire et le plus ouvrier, ce que Taguieff définit dès 1984 comme un national-populisme. C’est le syndicat des indigènes.
Robert Dragan fait l’inventaire des partis européens ‘dissidents’. Cela couvre trente-six pays, avec pour certains plusieurs fiches détaillées : une vraie merveille à conserver sous la main en attendant le prochain printemps (cfr Georges Schwartz, alias Soros, et sa tendresse inquiétante pour les Balkans). Il n’est malheureusement pas possible de résumer un tel dictionnaire !
Poursuivant son autopsie de la Révolution Française, Pierre Vial aborde la Convention et la Terreur, en rappelant que l'Assemblée Nationale était alors partagée entre 'La Gironde', tenue par une bourgeoisie d'affaires de notables locaux soucieux de re-stabilisation, et 'La Montagne', aile marchante de la révolution, liée aux enrichis par les biens nationaux et par les fournitures militaires, et dont les leaders étaient le démagogue Danton, le paranoïaque Marat et le puritain Robespierre. Entre les deux 'Le Marais' des opportunistes guettant le sens du vent pour voler au secours de la victoire. Et, dehors, la rue appartenait aux 'sans-culottes', qui portaient leurs revendications à la Commune de Paris afin de sanctionner, pour cause de disette, le pouvoir aux mains des Girondains. C'est le procès du Roi et son exécution qui vont marquer la rupture entre Girondains et Montagnards et consacrer le principe de la table rase du peuple, débarrassé de ses traditions et racines et désormais ouvert au progrès et au cosmopolitisme, dans une laïcisation du dogme monothéiste, qui brise avec l'idéal antique de dépassement de l'homme européen (de la juste mesure à l'immensité immensurable). Message de rupture au peuple français, la décapitation de Louis XVI est en même temps un message à tous les peuples européens, avec qui c'est la guerre. La décision de lever 300.000 soldats, volontaires ou non, provoque une insurrection paysanne et catholique. Dans le même temps, la disette a décuplé le prix du pain. Pour tenter de rassurer les possédants inquiets, les conventionnels, qui qualifient d'Enragés les sans-culottes révoltés, menacent de la peine de mort ceux qui revendiquent des lois subversives du droit de propriété. Contre les 'Suspects' d'être des ennemis de la liberté, ils instituent un Tribunal révolutionnaire, chargé de frapper vite et fort, et un Comité de Salut public, qui court-circuite le gouvernement au mains des Girondains. Se sentant menacés, ceux-ci mobilisent les provinces. Les sans-culottes répliquent par un comité insurrectionnel et par une manifestation géante qui assiège la Convention. Les Girondains qui n'ont pas fui sont arrêtés. Les Montagnards, pour sauver la patrie en danger d'armées étrangères et d'insurrections, vendéenne et autres, installent un gouvernement d'exception. La Convention met 'La Terreur à l'ordre du jour'. Ses 'Représentants en mission' (Fouché, Barras) font régner dans tout le pays une terreur totale et permanente. A Paris, les Enragés réclamaient et obtenaient du tribunal révolutionnaire de Fouquier-Tinville la tête des traîtres et la confiscation de leurs biens. Charlotte Corday, fera justice en assassinant Marat, qui avait réclamé qu'on coupât 270.000 têtes ! Le zèle épurateur débouche sur des exécutions de masse, au canon à mitraille à Lyon et empilés garrottés dans des embarcations coulées dans la Loire à Nantes. Ce sont les jeunes chefs militaires victorieux qui vont donner au Comité de salut public un poids suffisant pour contrecarrer l'action des 'factions', Enragés et Indulgents, qui s'accusaient mutuellement de trahison dans le Journal d'Hébert ou dans celui de Desmoulins. Robespierre, qui est opposé à la fois au modérantisme et aux excès, choisit d'éliminer d'abord les hébertistes ultra-terroristes. Hébert, qui met dans le même sac tous ceux qui s'opposent à lui, avait suggéré aux sans-culottes : « Sur une forêt de piques, promenez toutes les têtes de ces scélérats. » Ceux-ci en retiennent que, pour sauver leur peau, il leur faut avoir d'abord celle d'Hébert. La Convention ordonne alors l'arrestation des hébertistes, qui sont sans retard guillotinés. Ayant frappé à gauche, Robespierre se devait de frapper à droite les Indulgents, avec à leur tête Danton, orateur entraîneur d'hommes qui se savait irrésistible et se croyait intouchable. Arrêté et traduit devant le Tribunal révolutionnaire présidé par Saint-Just, celui-ci ne lui laissera pas l'occasion de s'exprimer, sauf pour prédire : « Robespierre me suit. » Celui-ci, que Nietzsche qualifiait « le plus froid des monstres froids » et dont Mirabeau prédisait : « Il ira loin : il croit tout ce qu'il dit. », exerce alors pratiquement une dictature. La Vendée subit à ce moment, avec les Colonnes Infernales, une Terreur folle, un génocide qui déshonore à jamais ceux qui l'ont ordonné et dont ont témoigné des soldats républicains rongés de honte. Mais entre temps la justification de la Terreur par la menace étrangère est devenue de moins en moins évidente, vu les victoires remportées par les militaires. Robespierre, qui redoute les ambitions de ceux-ci, souhaite arrêter la guerre. Les anciens Représentants en mission, craignant d'avoir à rendre compte de leurs exactions, ont fait courir le bruit que se préparaient de nouvelles charrettes. Aussi, quand le 8 Thermidor Robespierre demande à la Convention « de punir les traîtres » et « d'épurer » le Comité de sûreté générale et le Comité de Salut public dont il est lui-même l'âme, sans désigner nommément « les fripons », bien des conventionnels se croient visés et une coalition se forme pour arrêter la Terreur. La Convention vote alors l'arrestation de Robespierre. Celui-ci riposte en faisant sonner le tocsin et la Commune de Paris se proclame en insurrection. Robespierre occupe l'Hôtel de Ville avec la poignée de ses fidèles, mais les sans-culottes, qui sont las des Enragés, sentent d'instinct qu'ils ne sont pas des leurs et ils ne sont pas prêts à sacrifier leur vie pour eux. Robespierre, grièvement blessé, est arrêté et il sera guillotiné le soir même avec 21 des siens et 83 autres dans les deux jours qui suivent. Les Thermidoriens n'étaient qu'une coalition de circonstance à qui Robespierre a fait fonction de bouc émissaire. Ils se sont empressés de mettre en place une démocratie bourgeoise, soucieuse de capitaliser les acquis matériels et financiers de l'opération, en prévenant un retour en force des royalistes et des sans-culottes, tout en prenant en compte le poids croissant d'une armée forte de ses succès. Ils ont installé le pouvoir de l'argent.
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