Parution du n°444 du Bulletin célinien
Sommaire :
Céline à Rennes, en 1923
De Rosembly à Thibaudat
Chronologie 1944
L’Église vue par Thibaudat
Schopenhauer, la musique et Céline
Pierre-Marie Miroux nous écrit.
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Parution du n°444 du Bulletin célinien
Sommaire :
Céline à Rennes, en 1923
De Rosembly à Thibaudat
Chronologie 1944
L’Église vue par Thibaudat
Schopenhauer, la musique et Céline
Pierre-Marie Miroux nous écrit.
Calendrier Editorial
Plusieurs éditeurs avaient sollicité les ayants droit de Céline afin d’éditer ses manuscrits inédits. Comme c’était prévisible, c’est l’éditeur « historique » de l’écrivain qui publiera ce corpus. Si le contrat n’a pas encore été signé, un calendrier éditorial se précise.
Le mois passé, François Gibault et Véronique Chovin ont rencontré Antoine Gallimard pour esquisser les étapes de publication des différents textes. Celui-ci a souligné qu’ils sont tous les trois animés par « le même souci de restituer ces textes de manière intégrale. »¹ Et de rappeler qu’il avait signé avec Lucette un accord lui donnant un droit d’option pour les éventuels inédits à venir. Pour l’édition, il n’y aura pas de travail d’équipe à proprement parler mais, vu le temps à rattraper, d’une attribution lot par lot aux célinistes compétents. Le professeur Henri Godard concentrera son travail sur Casse-pipe dont il a déjà assuré l’édition (partielle) pour la Pléiade. Il s’agit donc de numériser sans délai les manuscrits mis en sécurité dans une banque. Seuls quelques céliniens privilégiés, comme Émile Brami et David Alliot, ont eu jusqu’à présent la chance de les voir. Dans un premier temps, deux ouvrages vont être publiés : le manuscrit intitulé « Guerre », vraisemblablement écrit après Voyage au bout de la nuit, et la version considérablement augmentée de Casse-pipe, soit plus de 400 feuillets inédits qui viendront compléter ceux déjà publiés en 1949². Ces deux manuscrits devraient voir le jour dans la collection “Blanche” à l’automne prochain. Ultérieurement une nouvelle édition du troisième volume de la Pléiade (qui comprend Casse-pipe et Guignol’s band) sera édité. Le directeur de cette collection, Hugues Pradier, assistait d’ailleurs à cette réunion. Quant aux autres manuscrits, Antoine Gallimard assure que tout le travail éditorial sera mené de telle sorte qu’il aboutisse avant 2031, échéance à laquelle l’œuvre de Céline tombera dans le domaine public. Dans dix ans exactement. Nul doute qu’il faudra moins de temps à Henri Godard (1937) pour achever ce travail. Alors qu’il avait annoncé avoir définitivement mis un terme à ses travaux sur Céline³, il est donc appelé à se remettre au travail. Tout se présente au mieux et il s’est naturellement déclaré ravi de cette réapparition de manuscrits. Tout en marquant son étonnement de l’avoir appris par la presse. Sans doute estime-t-il à juste titre que les ayants droit eussent pu songer que cette découverte le concernait au premier chef. Il s’agit maintenant d’établir un planning et de répartir le travail. Sans doute ne faudra-t-il pas compter sur les transcriptions effectuées par le receleur dont les éditeurs peuvent, par ailleurs, très bien se passer.
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Parution des numéros 441, 442 & 443 du Bulletin célinien
Sommaire du n°443 :
Céline en librairie
– La piste Rosembly
– Histoire d’une restitution
– Inventaire des manuscrits retrouvés
– Quand Libé s’invitait à Meudon
– Du braoum à la SEC
Céline n’a donc ni menti ni affabulé lorsque, dans sa correspondance et plusieurs de ces romans, il évoque ses manuscrits volés à la Libération. Extraordinaire affaire que ces trésors retrouvés près de 80 ans plus tard ! On la traite en détail dans ce numéro. L’écrivain revient ainsi à l’avant-plan de la scène littéraire, comme ce fut le cas lors de son éviction des “Commémorations nationales” ou de la réédition impossible des pamphlets par Gallimard. Cette découverte miraculeuse à suscité un important dossier de presse (écrite et audio-visuelle) nourri à la fois par l’importance de ces manuscrits et la controverse judiciaire. Cela a été aussi l’occasion pour les célinistes de disserter sur le sujet. Avec plus ou moins de perspicacité. La palme revient à Philippe Roussin qui s’était déjà distingué, il y a deux ans, en s’opposant de manière radicale à une édition scientifique des textes polémiques. Dans une interview à Libération, il assène plusieurs affirmations qui laissent pantois¹. À propos de la correspondance Céline/Brasillach, il affirme que le premier avait injurié le second dans la presse collaborationniste. C’est ignorer que l’accrochage eut lieu avant-guerre : Je suis partout avait publié un écho ironique lorsque les pamphlets furent retirés de la vente suite au décret Marchandeau. Mais Roussin sait-il que Céline fut très touché par la relecture de Voyage par Brasillach en 1943 et, plus encore, par le chapitre des Quatre Jeudis l’année suivante, où pour la première fois un critique reconnu lui donnait une place d’envergure dans une sorte d’histoire de la littérature française du XXe siècle ? Céline concluait son remerciement hâtif par un « Bien affectueusement », formule peu fréquente sous sa plume lorsqu’il s’adressait à un critique. À l’été 1943, il le pressa de demander comme lui un permis de port d’arme : « Si la plèbe se soulève un peu, ce ne sera sûrement pas pour assassiner les Allemands, le risque est trop grand ! mais pour nous assassiner, vous et moi et quelques autres ». À l’automne de cette année, il lui écrivit une lettre où il définit pour la première fois son style « tel le métro », « d’émotion en émotion » et en « transposition ». À propos des années londoniennes, Roussin écrit qu’il se pourrait que Céline s’y soit marié. A-t-il entendu parler de Suzanne Nebout et connaît-il les découvertes publiées il y a quinze ans sur le sujet ?² Pour parachever le tout, il se demande si la légende du Roi Krogold est une légende celte. Sait-il enfin que Céline la qualifiait lui-même de « légende gaélique » ? Tant de méconnaissance confond…
Parallèlement les jugements moraux n’ont pas été absents tant il apparaît impossible de parler de cette découverte sans rouvrir le procès Céline. À la télévision, David Alliot n’a pas craint de le qualifier d’« ordure humaine »³. On est loin de la position de Henri Godard dont je citai ici une déclaration qui lui avait été erronément attribuée. Il m’avait alors adressé ce rectificatif : « Je n’ai jamais prononcé pour mon compte la phrase “Céline est un pur salaud” qui m’est prêtée par l’AFP. Tout au plus ai-je pu la citer pour m’en dissocier, et le journaliste aura fait la confusion. J’avais négligé jusqu’à présent de faire la rectification, mais je vois que certains de vos lecteurs s’émeuvent de trouver cette phrase dans ma bouche, je les comprends, c’est pourquoi je vous serais reconnaissant de signaler ce démenti. »4
Sommaire du n°442 :
Entretien avec Jin Longge
– Céline dans Paris-Midi [1935-1939]
C’était assurément une belle idée de choisir cette date anniversaire pour la création de la Société des lecteurs de Céline. Elle entend promouvoir son œuvre sans esprit sectaire. Bien des projets sont en gestation. Nul doute que les lecteurs du Bulletin se feront un plaisir, sinon un devoir, d’y adhérer. On lira dans ce numéro l’allocution prononcée par Émeric Cian-Grangé, qui va présider aux destinées de cette nouvelle association¹.
Il y a donc soixante ans que disparaissait le grand fauve de la littérature française. Juillet 1961 : une vague de chaleur submerge la France, avec une nette tendance orageuse. C’est la présence d’un anticyclone, solidement ancré sur l’Europe centrale, qui commande sur l’hexagone un chaud flux du sud. Ce samedi 1er juillet, la chaleur est étouffante. Lucette, levée à six heures, trouve Céline à la cave, l’air absent, en quête d’un peu de fraîcheur. Elle le convainc de remonter dans sa chambre et de s’allonger. « Ferme tout. Je ne peux pas supporter la lumière ». Photophobie annonciatrice de l’hémorragie cérébrale qui le foudroiera vers dix-huit heures. Afin de ne pas être importunée par les journalistes, Lucette demandera aux amis de respecter la consigne de silence. Le 3 juillet, elle laisse publier un communiqué sur l’état de son mari « qui s’est subitement aggravé » [sic]. L’inhumation aura lieu le lendemain en présence de Claude Gallimard, Roger Nimier, Robert Poulet, Marcel Aymé, Lucien Rebatet, Jean-Roger Caussimon, Max Revol, Serge Perrault, Jean Ducourneau et deux journalistes : Roger Grenier (France-Soir) et André Halphen (Paris-Presse). Soixante plus tard, la fidélité est au rendez-vous. Sous un ciel radieux, quelques céliniens sont là : David Alliot, Laurent Simon, Pierre de Bonneville, Gérard Silmo,… Mais aussi diverses personnalités : Daniel Heck, président du Cercle des amis de Louis Bertrand, le peintre Serhgei Litvin Manoliu, Patrick Wagner, directeur de la revue Livr’arbitres, le libraire Pierre-Adrien Yvinec, l’écrivain Patrick Gofman, Pascal-Manuel Heu, spécialiste du 7e art, le journaliste Francis Puyalte,… Et des anonymes, simples admirateurs de Céline, qui ont tenu à assister à cet hommage. Cet anniversaire ne fut guère signalé par la presse². Et naturellement pas dans la revue municipale. Il faut remonter à plus d’une décennie pour y trouver trace de Céline dans un article consacré à quelques personnalités reposant au cimetière des Longs-Réages³.
Le même jour se tenait à Paris une vente exceptionnelle : celle de la collection de mon ami Patrice Espiau (†)4 qui consacra une bonne partie de sa vie à la constituer, réunissant de multiples éditions originales sur grand papier, mais aussi tout ce qui a été édité sur Céline : livres, plaquettes, revues, thèses, affiches, catalogues, etc. Une édition originale de Nord sur vélin (enrichi d’une page manuscrite), superbement reliée par Jean-Paul Miguet, fut adjugée pour plus de 20.000 €. La gloire posthume de l’écrivain est aussi faite de cela.
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Parution du n°61 de la revue bretonne War Raok
EDITORIAL
Peut-on parler de souverainisme breton afin d’assurer l’épanouissement de l’identité bretonne?
par Padrig Montauzier
En Bretagne nous sommes, depuis longtemps, familiarisés avec les termes autonomistes, indépendantistes, voire séparatistes. Une nouvelle dénomination semble voir le jour depuis quelque temps, celle de souverainisme breton ! Comment peut-on définir succinctement ce nouveau concept ?
Toute nation qui ne s’administre pas elle-même connaît une rapide décadence. La Bretagne depuis la perte de son indépendance, de l’union de 1532 et plus depuis son annexion totale de 1790, en donne un exemple frappant. La Bretagne, enserrée dans l’un des États les plus centralisé d’Europe, n’a pas la possibilité de « s’auto-déterminer ». Elle n’a pas non plus la possibilité de « s’auto-organiser » ni de « s’auto-gérer ».
L'idée de la souveraineté de la Bretagne est fondée sur une vision et une interprétation nationalistes des faits historiques et des réalités sociologiques de la Bretagne. L’argument clé consiste à soutenir que la population bretonne forme un peuple distinct qui, dans le cadre du système politique français, ne peut exister qu’à titre de minorité ethnique, ce qui implique que le peuple breton ne peut se diriger lui-même et que son destin dépend totalement de l’État français et de ses gouvernements. Accepter un tel statut de minorité signifierait que les Bretons donnent leur accord à une totale subordination impliquant qu’ils renoncent à leur identité propre.
Cette souveraineté ne se fera pas contre la France, mais pour la Bretagne !
On peut imaginer que, dans un premier temps, dans une première étape, la Bretagne dispose d’un statut de large autonomie administrative et politique comme cela est mis en pratique aujourd’hui tout près de nous en Europe: en Catalogne, en Écosse, au Pays Basque, en Flandre… etc.
Ce positionnement est une rupture totale avec le centralisme et le jacobinisme français qui tuent les peuples et avec le dogme de « l’une et indivisible » contre nos libertés. On peut alors parler de souveraineté-association, combinaison de deux concepts : l'obtention de la souveraineté de l'État breton et la création d'une association politique et économique entre le nouvel État souverain et la France. On peut définir ce statut de souveraineté partagée ou co-souveraineté comme étant les pouvoirs d'une Bretagne de faire ses lois, de prélever ses impôts et d'établir ses relations extérieures. Une démarche loin d’être utopique, elle est même au contraire parfaitement rationnelle et le peuple breton a toutes les aptitudes nécessaires pour l’assumer. Cette souveraineté souhaitée rendra donc aux représentants du peuple breton le droit de gérer les affaires bretonnes et permettra ainsi à la Bretagne de protéger ses intérêts matériels, d’assurer son développement économique, de défendre ses libertés culturelles spécifiques et ses intérêts spirituels.
Ainsi, les Bretons pourront bâtir une Bretagne authentiquement bretonne tout en s’intégrant au monde moderne par l’enrichissement de ses propres valeurs et le refus d’un repli ou d’une autarcie mortelle. La Bretagne sera une terre de libertés, non pas formelles mais réelles sur tous les plans.
La situation actuelle de peuple colonisé n’a rien de stimulant, rien qui invite au dépassement de soi ou qui pousse à l’audace créatrice. À ce destin, courbé sous les vents de l’histoire, le souverainiste préfère les risques de vie qu’offre l’indépendance. C’est le sens de l’appartenance, la définition de l’identité, qui est l’enjeu majeur de la souveraineté. Les Bretons ont à choisir entre le statut de minorité et le statut de peuple à part entière.
Cette émancipation politique, économique, sociale et culturelle du peuple breton, ainsi que l’édification d’une Bretagne enfin maîtresse de ses destinées personnelles dans le respect d’une interdépendance qui l’unira à ses voisins européens… peut parfaitement convenir à une définition du souverainisme breton.
Les Bretons doivent être en première ligne pour revendiquer cette souveraineté de la Bretagne avec la tranquille assurance de disposer des atouts économiques suffisants pour afficher cette ambition.
Mais les Bretons sauront-ils se doter d’un tel projet de société ?
Padrig MONTAUZIER
Sommaire War Raok n° 61
Buhezegezh vreizh page 2
Editorial page 3. Padrig Montauzier
Buan ha Buan page 4
Société
Le tatouage traditionnel celtique page 9. Ronan Danic
Politique
Kofi Yamgnane, ses mémoires d’outre-haine page 10. Erwan Houardon
Culture bretonne
La destruction de la langue bretonne page 14. Louis Melennec
Tradition
Le symbolisme de la sirène page 16. Riec Cado
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton page 19. Donwal Gwenvenez
Histoire de Celtie
Highland titles page 23. Jérôme Le Bouter
Tribune libre
Les origines de la culpabilité blanche page 24. Tomislav Sunic
Histoire de Bretagne
Enfants de la Chouannerie, sublimes cœurs de héros page 28. Youenn Caouissin
Environnement
L’éolienne, nouveau symbole de la Bretagne ? Page 30. Erwan Houardon
Civilisations celtiques
Littératures écrites et orales des civilisations celtiques page 32. Fulup Perc’hirin
Nature
Les petits réverbères de la nature page 36. Youenn Caouissin
Lip-e-bav
Un repas breton page 37. Youenn ar C’heginer
Keleier ar Vro
L’État français contre les langues “régionales” page 38. Meriadeg de Keranflec’h
Bretagne sacrée
Bretagne, terre de châteaux page 39. Per Manac’h
17:32 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Revue, Terres d'Europe, Terroirs et racines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, revue, terre d'europe, pays celtiques, celtisme, celtitude, affaires européennes, régions d'europe | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Compte rendu de lecture de TERRE & PEUPLE MAGAZINE n°87
Le T&P Magazine 87 est centré autour du thème « Le psychodrame américain ».
Dans son éditorial intitulé « Liberté » Pierre Vial dénonce le Système qui abuse du Covid pour nous soumettre à des règles castratrices. Citant Maurras, pour qui le désespoir est la sottise majeure, il appelle les identitaires à la résistance.
Le Comité directeur de Terre & Peuple réagit à la mise en scène Les Rivières Pourpres diffusée sur France 2, bobard d’or 2021 selon quoi Terre & Peuple mettrait le feu à des églises ! Des milliers de téléspectateurs découvrent ainsi son existence, voire sa démarche.
Claude Perrin, sous l’intitulé « Raison et Instinct », médite sur ces deux modes de lecture interne (inter-lect) de la réalité. Il souligne d’emblée que la laideur ne se compense pas par la fonctionnalité et que la beauté est aussi un mode d’expression de la vérité. Certaines qualités de l’homme qui ne relèvent pas de la rationalité finissent par disparaître du vocabulaire. Il en est ainsi de l’honneur, de la honte, du respect. Le sens du sacré tend à disparaître. Il n’y a plus d’amis ni d’ennemis, mais des individus qui composent selon leurs intérêts, là où le lien qui attachait Montaigne à La Boétie relevait de l’instinct. A présent, l’indigence du vocabulaire pèse de plus en plus dans l’agressivité. Tout est négociable. Souvent supérieures, les femmes revendiquent l’égalité que leur refusaient Rome comme le christianisme. Dieu crée Adam et ensuite une Eve pécheresse repentante. La Loi Salique exclut les femmes de la succession à la couronne de France. La lutte contre l’ignorance sert de prétexte à l’endoctrinement. Avec la disparition du latin, les cadres perdent le sens des mots. Le métier procure une prise sur le réel. Socrate oppose le savoir prétentieux des rhéteurs à la compétence des techniciens, médecins ou cordonniers. Montaigne goûte la vision des femmes, qui flairent d’instinct plus que de raison.
Pierre Vial ouvre le dossier « Le Psychodrame américain » en soulignant, pour ceux qui estiment n’avoir pas le temps de s’occuper des Américains, que ceux-ci s’occupent d’eux. Lors de la Première Guerre Mondiale, ils ont d’abord endetté les Européens, en leur vendant des armes, avant de venir finalement au secours de la victoire. Ils ont remis cela, en plus fort, lors de la Seconde. Ils ont ensuite vassalisé le monde « libre », pour le protéger de « l’Hydre rouge ». Il faut toutefois se garder de confondre les Sudistes fidèles avec les Yankees qui avancent leurs pions, au besoin par la terreur, sur la surface du globe. La prochaine cible est l’Iran. Moscou et Pékin, partisans d’un monde multipolaire, vont-ils laisser faire un impérialisme US au sein duquel des lignes de fracture se marquent.
Pierre Vial démontre ensuite que Joe Biden poursuit la politique sioniste de Donald Trump et même qu’il la développe.
Alain Cagnat retrace la « Genèse des fractures américaines », qui fragilisent, si pas la cohésion des Etats-Unis eux-mêmes, en tout cas celle de leurs populations, hétéroclites souvent jusqu’à l’antagonisme et les massacres. Au XVIIe siècle, la culture du tabac avait permis le développement et la prospérité d’une colonie en Virginie, grâce d’abord à une main d’œuvre antillaise noire, bientôt remplacée par des esclaves noirs africains. En Angleterre, la persécution des puritains motive ceux-ci à s’expatrier en Amérique du Nord, que la caste des WASP considère alors avoir reçu la mission divine d’exploiter. Les petits fermiers y survivent à peine de leur labeur et seules les grandes exploitations peuvent se permettre de nombreux esclaves. La Grande Famine de 1845 fait affluer des Irlandais en masse, suivis d’Allemands et d’Italiens dans le dernier quart du siècle. Papistes comme les Irlandais, ces derniers sont comme eux persécutés, mais s’en vengent par leurs mafias et leur prolificité. En 1881, suite aux pogroms en Russie, deux millions de Juifs Ashkénazes s’organisent (B’nai B’rith) et débarquent. Dynamiques et solidaires, ils sont ouvriers pour 60% en 1900, mais seront devenus employés pour 75% en 1930. Désintéressés du sort des Juifs européens durant la Seconde Guerre Mondiale, ils vont ensuite culpabiliser les opinions publiques occidentales (« qui savaient et n’ont rien fait »). Ne représentant que 2% de la population US, ils sont 16% du corps médical et 11% des avocats. Les Indiens, estimés 10 millions au XVe siècle, ne sont plus que 250.000 en 1890. Dès 1703, les autorités achètent les scalps 40£ la pièce. Leur ségrégation officielle n’est abolie qu’en 1948 pour l’armée et 1954 pour l’enseignement public. A présent, les Black Muslims et les Black Panthers prônent la violence. Le pasteur Martin Luther King, non-violent, qui avait obtenu la suppression de toute ségrégation, est assassiné. Les émeutes font de nombreux morts. La guerre du Vietnam (58.000 morts) passe, chez les Noirs, pour avoir été le sacrifice de la chair à canon noire. Entre temps, les USA subissent une invasion latino (en 2016 : 58 millions soit 18%), ce qui en fait la Nouvelle Babel, plutôt que la Nouvelle Jérusalem.
Alain Cagnat procède ensuite à l’écographie du cancer mental qui a affecté les campus américains dans l’euphorie de l’après-guerre. Une jeunesse dorée s’y ennuie et se pique alors de renverser la table. En 1964, à l’université de Berkeley, le Free Speech Movement met en cause la surconsommation et revendique plus liberté au sein du campus, tant sexuelle que politique. La French Theory (Sartre-Beauvoir) amplifie le mouvement, qui se gauchise jusqu’aux sympathies trotskistes et maoïstes. En 1968, un million d’étudiants font grève. Les noirs rallient les Black Panthers et les homos le Front de Libération Gay. Mais le soufflé a vite fait de retomber. Dans le rejet de l’American Way of Life, un mouvement de contre-culture rassemble alors une jeunesse beatnik, pauvre et désabusée, ou hippie (make love not war), ou Yippie, qui va fournir sa substance à l’islamo-gauchisme. Le prolétariat blanc s’est embourgeoisé et c’est parmi les immigrés musulmans que, dans les universités, la révolution peut trouver, faute de lutte des classes, un ferment d’égale effervescence. Dans les universités, où les mâles blancs sont dominants, va se développer un ethnomasochisme : seul le blanc est raciste et doit s’en repentir. La colonisation est un crime contre l’humanité. La réparation en est due jusqu’à la fin des temps. Les Blancs sont tenus à discrimination positive, notamment par relèvement des cotations scolaires et par des quotas dans les promotions. Le féminisme a été dynamisé dès 1965 dans les campus, où les Women Studies sont décomposées en Feminist Studies et en Gender Studies, et ensuite en Dishability Studies (handicapés) et en Fat Studies (obèses). Le Mouvement de Libération des Femmes réduit celles-ci à une minorité à protéger ! La criminalisation de l’homophobie des deux sexes introduit une dictature dans nos sociétés occidentales. Le mariage homosexuel nous a été imposé. Les couples de lesbiennes revendiquent la PMA. La Théorie du genre affirme que celui-ci est le produit de l’éducation. Des LGBTQ++ à la Théorie du Genre et de la Cancel Culture au Woke, les mouvements de déconstruction se bousculent pour détricoter cinq mille ans d’histoire.
Robert Dragan décortique le « Drame shakespearien » de la réélection sabotée de Trump, qui au soir du scrutin jouissait d’une avance confortable. Dans la nuit, des camions déchargent des votes par correspondance démocrates à 90%. Une seule plainte pour irrégularité est remontée à la Cour Suprême qui l’a rejetée. Soutenu massivement par les médias, Biden se proclame vainqueur. L’Etat profond a triché. Le 6 janvier, les Grands Electeurs doivent être validés au Capitole. Trump y convoque 100.000 partisans, qui noient les minces cordons de police. On compte 5 morts, dont trois accidents de santé et la jolie Ashli Babbitt (filmée par ses amis, abattue par un civil !). La presse reprend la qualification démocrate des événements : une révolte concertée. Le 7 janvier, Trump prend dans un discours des distances à l’égard des manifestants et appelle à l’apaisement. Le Vice-Président Mike Pence refuse de procéder à son arrestation dans le cadre d’un impeachment. Le peuple américain a manqué sa révolution : on relève un écart anormal entre les sondages et autres estimations qui tous prédisaient la réélection, Trump remportant tous les états baromètres. Il importe de rectifier la caricature médiatisée de Trump : il est beaucoup plus profondément intelligent et social que la silhouette grossière servie au public. Son principe de base est de motiver les meilleurs à se surpasser au service des autres. Il n’est pas intéressé par la politique, sauf à la diriger effectivement.
Jean-Patrick Arteault situe le Grand Reset du monde occidental entre la dictature sanitaire du Covid 19 et populisme patriote trumpiste, frustré par les trucages massifs, mais optimiste jusqu’au déni des réalités. La mouvance populaire US QAnon a hissé Trump au rang d’une figure christique : « Ayez la foi : c’est déjà gagné ! », par refus du désespoir. Ces naïfs ne savent pas nommer les maîtres du monde. Mais quel camp servent-ils. Ne s’agit-il pas d’une opération conçue pour échouer, pour démotiver le commun d’agir ? La prise du Capitole est-elle à rapprocher de l’aventure des Gilets Jaunes ? Les incidents montés en épingle pour discréditer Trump et ses patriotes, la désactivation des comptes du président en exercice, les GAFAM s’érigeant en censeurs ? Soulagés de leur peur d’être délogés du pouvoir, les progressistes sont déterminés à écraser la réaction populiste, en s’appuyant sur les mouvances antifa et les Black Lives Matter. La crise sanitaire permet à l’oligarchie de sanctionner le peuple méfiant et indiscipliné. L’épisode Trump a fait peur, ce qui doit se payer. Au sein du Bloc Occidental, le bloc populaire des enracinés (les somewhere) est confronté à la caste élitaire des mondialistes (les anywhere). Leur affrontement donne lieu à une nouvelle Guerre Civile, devenue virulente dès l’élection de Trump. On lui a fait subir toutes les avanies, Covid compris. A peine intronisé, Biden rétablit le flux migratoire. La dictature sanitaire dévitalise le travail indépendant. La brutalité de l’agression stimule les éveillés. Ecartés du pouvoir durant quatre ans, les GAFAM sanctionnent les trumpistes. Les vaincus jacksoniens disposent de deux atouts : le grand nombre et le caractère fédéral des USA qui fractionne les fronts. La crise de 2008 révèle la fragilité du système. La démocratisation de la culture pourrait être fatale à la démocratie, la participation étant remplacée par l’ingénierie sociale. Le processus est vendu sous la dénomination Grande Réinitialisation. Par sa reprise en main par la Pastorale de la Terreur, la crise Covid a réalisé par la menace sanitaire l’appauvrissement planifié des classes moyennes et la précarisation des classes populaires.
Alban de Brissach esquisse le futur des Américains pressenti par la science-fiction. Il prend acte du pouvoir sans limite des GAFAM, qui peuvent priver de parole et d’argent un président US. Des entreprises de la Côte Ouest abusent de leur oligopole sur les technologies de l’information. En 1970 déjà, Ira Levin avait imaginé l’ordinateur Uniord qui contrôlait l’ensemble de l’information, gérant la santé physique et mentale et la baisse de l’entrain. On relèvera qu’aujourd’hui, sous l’accusation commode de désinformation, les GAFAM ont suspendu de nombreux comptes d’opposants à la vaccination !
Robert Dragan retrace l’histoire de l’économie allemande après la défaite de 1918. Les recettes fiscales sont alors en lourd déficit et les épargnants sont ruinés. La Reichsbank est à ce moment gouvernée par un conseil qui compte moitié d’étrangers. Elle est contrainte de gager 40% des Reichsmark sur l’or et 60% sur des devises. En 1933, le pays est aux abois, avec quinze millions de chômeurs. Une Troisième Voie économique redresse alors la situation en s’appliquant à faire coïncider l’offre avec la demande. Une commission des prix veille à stabiliser ceux-ci. A partir de 1933, le régime lutte contre les effets de la mondialisation et de la charge des réparations et dettes de la guerre. Il veille à procurer du travail à tous et double ainsi ses recettes fiscales, ce qui lui permet de pratiquer une politique sociale. Le chômage a très vite été résorbé. En 1939, la production a entre-temps progressé de 25%. Le redressement s’est accompagné d’un gonflement de l’épargne des particuliers. De 1933 à 1939, les prix à la consommation n’ont augmenté en moyenne que de 1,2% par an.
Robert Dragan relève ensuite l’existence relative de la Résistance, ses hauts faits et ses méfaits, notamment dans sa participation à la reconquête et à la guerre après la guerre (notamment dans les rangs de la Légion Etrangère). Il retrace par ailleurs l’épouvantable martyre des millions d’Allemands « déplacés », expulsés de leur patrie dans les provinces orientales et celui des millions de prisonniers de guerre (dont trois en URSS), dont 15% moururent. Si 5,4 millions d’Allemands ont péri pendant les hostilités, ce ne sont pas moins de 8,8 millions qui ont dépéri et sont morts après la fin de celles-ci.
Pierre-Paul Joubert rouvre le débat sur l’hydroxychloroquine (HCQ), ouvert par le Professeur Didier Raoult, de l’IHU de Marseille, selon qui l’HCQ réduirait de 70% le taux de létalité du Covid 19. Est effectivement troublante la différence du nombre des morts de l’épidémie entre Paris et Marseille. Le Pr. Raoult n’en est pas moins accusé de « charlatanisme » par l’ordre des médecins ! En Chine, la létalité du virus est très basse en comparaison de celle de l’Occident, Russie et USA compris. Les mutations du virus se succèdent. Les prédictions désastreuses ne se sont pas vérifiées et de loin : 6.500 décès au lieu des 70.000 promis. Il faut rétablir la liberté de prescription et de soins telle que la pratique le Pr. Raoult. Pour Macron, LA solution est le vaccin (qui pour Raoult est de la science-fiction). Les politiques ont sciemment utilisé la peur pour imposer des mesures inutiles, que d’aucuns assimilent à un crime contre l’humanité.
Georges Hupin.
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Parution du n°440 du Bulletin célinien
Sommaire :
François Marchetti nous a quittés
Céline dans Paris-Midi (1ère partie)
Actualité célinienne
• Antoine LABYE, « Une heure avec Pierre Mertens », RCF [Liège], 8 mars 2021.
09:58 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : louis-ferdinand céline, lettres, lettres françaises, littérature, littérature française, revue | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Parution du numéro 439 du Bulletin célinien
Sommaire :
Quand Chateaubriand prédisait la venue de Céline…
Le Journal de Rebatet
Céline dans Juvénal
Quand le fantôme de Céline met la Préfecture de police en émoi [archive]
Il est périlleux pour un comédien de lire Céline. Le risque est d’en faire trop, de souligner les effets, bref de surcharger. Voilà un écueil qu’évite sans conteste Denis Podalydès. Après nous avoir donné une lecture intégrale de Voyage au bout de la nuit ¹, il nous gratifie, cette fois, de celle de Mort à crédit, sous la forme de deux disques compacts (format mp3). Autant le dire d’emblée : il ne fait pas l’unanimité auprès des céliniens si l’on en juge par les avis propagés sur les réseaux sociaux de l’Internet. Les uns goûtent peu sa lecture jugée monocorde même si elle est motivée par le souci de ne pas verser dans l’expressionnisme facile et vulgaire de certains interprètes. Les autres, la trouvent très fine, à l’opposé des lectures outrées qui abondent. En atteste ce commentaire : « Pas le plus musical, pas le plus jazzy, mais une véritable fragilité qui révèle de très belles nuances dans le texte… J’ai longtemps préféré Luchini pour son interprétation très “dansante” ; celle de Podalydès me paraît aujourd’hui tellement plus subtile, moins caricaturale. » À propos de sa lecture de Voyage, l’écrivain Thomas Compère-Morel estime qu’il a trouvé « la respiration parfaite de l’écriture célinienne pour nous en restituer la force brute ». Le critique littéraire Grégoire Leménager renchérit : « Loin de la gouaille de Michel Simon comme des éruptions jubilatoires de Luchini, ce sociétaire de la Comédie-Française lit Céline comme il lirait du La Bruyère. Soudain très grand siècle, avec une sobriété qui confine à la pureté, le saisissant bavardage de Bardamu y devient ce qu’il est aussi : un immense texte classique, qui oppose la beauté d’une langue à la trivialité du monde. » Il faut dire que Podalydès a l’intelligence de s’adapter au canal de diffusion : il ne s’adresse pas ici au public d’une salle de théâtre mais à une seule personne écoutant le texte dans l’intimité.
On ne compte plus les grands comédiens qui ont lu Céline : de Michel Simon à Pierre Brasseur en passant par Arletty, Le Vigan, Georges Wilson et bien entendu Luchini. Ce qui n’est guère connu, ce sont les lectures qui n’ont pas fait l’objet de disques. Ces trésors figurent dans les archives de l’Institut national de l’audiovisuel, ayant été diffusés jadis sur les ondes des radios publiques, particulièrement France-Culture. Plusieurs comédiens de grand talent ont, en effet, prêté leur voix à des émissions consacrées à Céline. Citons en vrac Jean-Louis Barrault, Michel Bouquet, Marcel Bozzuffi, Alain Cuny, André Dussolier, Julien Guiomar, Jean Négroni, Michel Piccoli, pour n’en citer que quelques-uns. Celui qui se dégage du lot, à mon sens, est Michel Vitold, excellent dans deux registres différents : un extrait éruptif de Bagatelles et un passage déchirant de Féerie où l’écrivain évoque sa mère décédée alors qu’il était en exil ². Une idée que je soumets à Laurent Vallet, président de l’I.N.A. (nommé en 2015 et renommé à ce poste en 2020) : éditer un disque consacré à Céline reprenant quelques unes de ses lectures d’anthologie.
• Louis-Ferdinand Céline. Mort à crédit. Lecture intégrale par Denis Podalydès. Gallimard, coll. “Écoutez lire”, 2021. Deux disques compacts. Durée : 23 heures. (26,90 €)
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Dernières publications sur "Strategika"
Chers amis,
Voici mes derniers travaux publiés sur Strategika :
- "Société ouverte vs Chine : le choc des globalismes" (première partie)
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Parution du numéro 438 du Bulletin Célinien
Sommaire :
Céline et Gide
András Hevesi, premier traducteur de Céline en hongrois (2e partie)
L’Éternel féminin dans Voyage au bout de la nuit
Ses relations avec Céline furent pour le moins étonnantes. Lorsque parut Bagatelles pour un massacre, il publia un article dans lequel il relevait que « le lyrisme emporte dans son flux la malice et la méchanceté ». Et d’ajouter : « Juif ou pas juif, zut et zut ! j’ai dit que j’aimais Céline. Je ne m’en dédirai pas ¹. » Un an plus tard, son libéralisme l’incita à condamner l’abus de censure que constituait, à ses yeux, le décret Marchandeau ² qui visait notamment les pamphlets céliniens. Il acceptait, en effet, l’idée de l’antisémitisme politique. Comme le lui reprochait son ami Malraux, il n’avait pas le sens de l’ennemi. Ce qu’il reconnaissait volontiers : « La haine n’est pas mon fort. » La mansuétude dont il fit preuve envers Céline n’était pas un cas particulier si l’on en juge par ces lignes : « Je suis persuadé que son cœur est pur de haine et que la provocation au meurtre fut toujours chez lui, figure de rhétorique. Les Juifs le croient antisémite Ils ont tort. Maurras n’est pas antisémite parce qu’il aime la Raison et qu’il n’est pas démagogue. Il ne vous reproche d’être juif que si vous ne dites pas comme lui… ». Aveuglement ? Libéralisme poussé jusqu’à l’outrance ? Les deux, sans doute… Après la guerre, il considéra que le racisme fut une formidable épidémie des années trente : « On ne parle pas avec indignation d’une épidémie. » Il dira à Bernard Morlino qu’il faut passer l’éponge sur Bagatelles pour ne retenir de Céline que l’inventeur d’un nouveau langage. Mais que restera-t-il de Berl ? Non pas ses pamphlets contre l’esprit bourgeois ou ses essais historiques, mais deux superbes récits parus après la guerre, Sylvia (1952) et Rachel et autres grâces (1965), sortes de confession d’un homme en quête de lui-même. Il rejoint ainsi Céline qui, après la guerre, rejetait la littérature des idées pour ne valoriser que celle où l’émotion prime.
• Emmanuel BERL, Prise de sang (présentation et bio-chronologie de Bernard Morlino ; postface de Bernard de Fallois), Les Belles Lettres, coll. “Le goût des idées”, 2020 (13,90 €)
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Parution du numéro 60 de la revue War Raok
EDITORIAL
Les voies du salut
Toute nation qui ne s’administre pas elle-même connaît inéluctablement une rapide décadence.
Il est vain pour un peuple de lutter si l’on a pas d’abord pris conscience des données fondamentales qui déterminent son aliénation. Nous voulons donner au peuple breton une forme qui empêche sa disparition et permettre son retour à la dynamique de l’histoire. Notre volonté d’émancipation n’est pas un enfermement : elle s’ouvre sur la reconquête d’un espace global, exigence de la géopolitique la plus réaliste. Gardons-nous d’un exclusivisme ethnique mal compris. La légitime préservation de nos caractères ethniques ne doit pas être un repli sur soi-même, même si nous pouvons être séduits par l’expression : « patriotisme ethnique » qui fixe des critères généraux et permet de parler de communauté nationale.
Dans l’Europe actuelle, Europe en pleine mutation, ce sont les nations sans État, les peuples aux droits bafoués, qui sont une nouvelle fois au premier rang des revendications. La rumeur vient d’Écosse, de Catalogne, du Pays Basque, de Flandre, de Corse ou de Bretagne, comme naguère des Pays Baltes ou d’Irlande… Partout renaissent des tensions légitimes qu’on aurait cru éteintes, et la marée des peuples opprimés bat aux portes du vieux continent.
La Bretagne depuis le traité d’union en 1532 (en fait il ne s’agit nullement d’un traité mais d’un simple acte interne à la France n’ayant aucun effet juridique en Bretagne), et plus encore depuis l’annexion de 1790, en donne un frappant exemple. De par sa position excentrée, la Bretagne n’a jamais offert pour l’État français qui en dispose aujourd’hui, que l’intérêt que l’on accorde à une zone stratégique ou à une colonie.
La nouvelle république française ne s’est jamais préoccupée de favoriser le développement industriel et commercial de ce petit peuple dont elle a rayé le nom de la carte et dont elle affecte d’ignorer l’existence. Son organisation d’essence révolutionnaire, centraliste et unitaire lui interdit de tenir aucun compte des spécificités et des intérêts particuliers de la Bretagne et son statut d’autonomie est de fait aboli unilatéralement par la force et sans le consentement et la participation des Bretons. C’est ainsi qu’un pays jadis des plus riches, à l’époque de sa souveraineté, devient une nation léthargique restée en marge de tout développement et progrès, qu’ont pu atteindre, parce ce que restées maîtresses de leurs destinées, d’autres petites nations comme la Norvège, le Danemark ou encore l’Islande.
Nous sommes en 2021. Les choses ont-elles évolué ? Je vous répondrai, oui et non.
Non du fait de la France qui poursuit inexorablement sa politique coloniale, qui persiste à enfermer le peuple breton dans une caserne administrative, dans une camisole centraliste, impérialiste et continue à vivre à l’heure napoléonienne.
Oui, parce que les Bretons se sont tournés, non vers le passé, mais vers l’avenir et, depuis maintenant de nombreuses années, ils ont su relever maints défis. La Bretagne peut ainsi s’honorer d’être devenue très compétitive dans de nombreux secteurs d’activités, tant au niveau européen qu’international.
La jeune Bretagne a renoué avec ses racines et est à ce jour fière de son identité. Elle refuse la politique d’assimilation et d’uniformisation de l’État français.
La Jeune Bretagne relève la tête et nombreux sont ceux qui rêvent de République bretonne ! La guérison serait-elle au bout du chemin ?
Voilà, succinctement énoncé, ce que nous, patriotes bretons, voulons, ce que notre peuple est en droit d’exiger pour sa prospérité matérielle, pour son épanouissement intellectuel et moral, au nom de la sagesse politique dont il a toujours fait preuve dans le passé, au cours de mille années d’indépendance et de trois cents ans d’autonomie.
A la France de dire si elle est disposée à donner satisfaction aux aspirations légitimes du peuple breton, ou si elle fait litière de ses beaux principes de liberté qu’elle-même continue à répandre dans le monde...
A la France de dire si nous devons encore avoir le moindre espoir ? La moindre confiance en ce pays qui nous a coûté trop de sang et de larmes.
Nos chers voisins sont-ils enfin disposés à s’incliner devant nos droits ou, si pour demeurer et rester Bretons, seul le divorce reste la solution ? Une chose est certaine, l’Europe des peuples est en marche. Les communautés ethniques relèvent fièrement la tête et amorcent un début de souveraineté.
Da c’hortoz donedigezh ur wir Republik vrezhon…
Padrig MONTAUZIER
SOMMAIRE N°60
Buhezegezh vreizh page 2
Editorial page 3 (Padrig Montauzier).
Buan ha Buan page 4
Politique :
Faut-il recommencer les Croisades ? Page 11 (Erwan Houardon).
Billet d’humeur :
Sommes-nous obligés de les croire ? Page 14 (Riec Cado).
Tradition :
Le symbolisme du sanglier page 16 (Gérard Thiemmonge).
Hent an Dazont :
Votre cahier de 4 pages en breton page 19 (Tepod Mab Kerlevenez hag An Deureugenn).
Tribune libre :
Pour une écologie cohérente et intégrale page 23 (Dominique Baettig).
Histoire de Bretagne :
Les Amazones de la Chouannerie page 25 (Youenn Caouissin).
Environnement :
Agriculture et écologie : cap vers la réconciliation ! Page 28 (Mael Le Cosquer).
Civilisation bretonne :
Le principe féminin, origine primordiale page 31 (Fulup Perc’hirin).
Nature :
Le héron cendré, le monsieur échasses de nos étangs page 35 (Youenn Caouissin).
Lip-e-bav :
Le gâteau nantais et gâteau à la peau de lait page 37 (Youenn ar C’heginer).
Keleier ar Vro :
Na stok ket ouzh ma c’hroaz page 38 (Meriadeg de Keranflec’h).
Bretagne sacrée :
Les Roches du Diable page 39 ( Per Manac’h).
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Parution du numéro 437 du Bulletin célinien
Sommaire :
La Société d’études céliniennes à la croisée des chemins
Mirabeau devancier de Céline
Céline dans Candide (2e partie, 1937-1944)
• Jean-Charles HUCHET. La joie haineuse (Le moment pamphlétaire de Louis-Ferdinand Céline), L’Harmattan, coll. “Espaces littéraires”, 2020, 302 p.
17:47 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : louis-ferdinand céline, revue, littérature, littérature française, lettres, lettres françaises | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Ex: https://www.breizh-info.com
Nous vous proposons ci-dessous de découvrir la publication Sparta, nouvelle revue de réflexion culturelle, politique, métapolitique et philosophique, qui est parue il y a quelques mois sous la direction de Philippe Baillet, et présentée ainsi par son éditeur :
Sparta, nom de l’épouse d’un fils de Zeus qui renvoie bien sûr à la célèbre cité grecque, est le titre d’une publication sans périodicité fixe des éditions Aidôs. Sparta n’a aucun équivalent dans l’espace francophone et n’a eu que très peu de devancières dans la culture européenne depuis 1945 : la revue romaine Ordine Nuovo, essentiellement évolienne ; Nouvelle École (dans une certaine mesure) ; et Mars Ultor, dirigée en Allemagne par Pierre Krebs. Sparta est une publication ouvertement païenne, racialiste et identitaire, qui naît sous le triple parrainage augural du Rig-Veda, de Nietzsche et de Savitri Devi.
Sparta, dès son premier volume, fait le pari de la qualité, tant sur le plan graphique, sobre et soigné, que sur celui du contenu. Grâce à Sparta, vos idées sont enfin défendues et affirmées avec rigueur et érudition ; vous y trouverez une écriture élégante, des références dûment vérifiées et complètes, des traductions (de l’allemand, de l’anglais, de l’italien) vraiment fiables. Sparta reflète le professionnalisme et la compétence de collaborateurs qualifiés, qui ont fait leurs preuves depuis longtemps : Jean Haudry, Philippe Baillet, Pierre Krebs, Jean Plantin, David Rouiller, auxquels viendront bientôt s’ajouter d’autres noms.
Au sommaire du volume 1 : un article de J. Haudry sur la notion d’aidôs, « respect, révérence », qualités indispensables aux membres d’une même sodalité. Deux longues études de Ph. Baillet : l’une sur la « généalogie » et l’origine des valeurs dans la philosophie de Nietzsche ; l’autre sur « le mythologue du romantisme », le Suisse Johann J. Bachofen, sa réception considérable dans la culture germanique, l’opposition-complémentarité Apollon-Dionysos, avec des aperçus relatifs à Alfred Rosenberg et à des penseurs völkisch comme Alfred Baeumler et Ludwig Klages. Des textes d’Evola sur Bachofen, par qui il fut fortement influencé. Un inédit du théoricien italien : « Soldats, société, État ». Trois textes d’un sociologue des arts visuels, Raimondo Strassoldo, sur l’entrée dans l’art moderne et contemporain non moins que sur la subversion organisée des canons esthétiques européens. Un article de P. Krebs sur le mouvement Der Dritte Weg, véritable « communauté militante identitaire ». Et un index pour vous repérer facilement dans cette matière.
Pour en parler, nous avons interrogé Philippe Baillet :
Breizh-info.com : Pouvez-vous tout d’abord vous présenter à nos lecteurs ?
Philippe Baillet : Né le 21 janvier 1951, je viens d’avoir 70 ans. Je suis issu d’une famille du Pas-de-Calais, non pas de l’ancien bassin houiller, mais du littoral, de Boulogne-sur-Mer à Berck en passant par Le Touquet. Socialement parlant, je viens d’un milieu de la classe moyenne, mais qui connut un grand déclassement à partir du milieu des années 50. J’insiste sur ce point car il me singularise : tout au long de mon itinéraire politico-culturel — soit depuis 1966, année de mon adhésion, à l’âge de quinze ans seulement, à la section de Saint-Cloud (alors dirigée par un certain Bernard Lugan) de la Restauration Nationale d’inspiration maurrassienne, jusqu’à la fondation toute récente de Sparta —, je n’ai pratiquement côtoyé, au sein de la droite radicale française, que des fils de la moyenne et grande bourgeoisie, chez lesquels j’ai pu constater trop souvent un grand écart entre la nature des idées défendues et la façon de les incarner. C’est aussi à cause de ce déclassement que je dus renoncer à poursuivre des études universitaires, à cause de cela encore, dans une certaine mesure, que je n’ai pu publier mon premier livre proprement dit qu’en 2010, soit un an avant de prendre ma retraite.
Je renvoie les lecteurs à mes fiches Wikipédia et Metapedia. Pour résumer très vite : après des débuts dans les rangs maurrassiens, je suis passé par ce qu’il restait du REL (fondé par Dominique Venner), puis par le groupuscule Pour une Jeune Europe, fondé par Patrick Mahé et Nicolas Tandler après la dissolution du mouvement Occident en octobre 1968. À la fin des années 60 et au début de la décennie suivante, j’eus aussi l’occasion de bien connaître le Suisse romand Gaston-Armand Amaudruz (animateur du Nouvel Ordre Européen), qui me reçut à plusieurs reprises. Ma découverte de l’œuvre d’Evola date de cette période. Cette découverte me conduisit à apprendre l’italien, jusqu’à devenir ensuite traducteur professionnel, travaillant notamment pour deux éditeurs catholiques importants (Le Cerf et Desclée De Brouwer), pour les éditions du Rocher et, ponctuellement, pour Robert Laffont. En 1977, je fus l’un des trois fondateurs de la revue Totalité, d’inspiration évolienne, avant de devenir, au milieu des années 80, secrétaire de rédaction de toutes les publications de la ND, auxquelles je collaborais moi-même. À date plus récente, entre 2010 et aujourd’hui, j’ai publié cinq ouvrages aux éditions Akribeia et plusieurs articles dans les cahiers annuels Tabou.
Breizh-info.com : Quelle est la genèse de la revue Sparta ? Quels sont ses objectifs ?
Philippe Baillet : Sparta n’est pas à proprement parler une revue, puisqu’elle n’a pas de périodicité fixe. Elle se présente comme un copieux volume de « mélanges », que nous espérons pouvoir faire paraître une fois par an. Sparta est le fruit d’une longue réflexion personnelle, partagée au fil des ans avec quelques amis et avec mon éditeur, Jean Plantin, sur les échecs répétés, depuis 1945, de la droite radicale française, que ce soit sur le plan politique (exemple le plus retentissant : l’OAS) ou culturel (exemple le plus marquant : le GRECE des quinze premières années et ce qu’il en reste aujourd’hui), et sur les causes profondes de ces échecs.
En 2018, j’ai publié un ouvrage qui est à la fois un pamphlet (par le ton) et un essai (par ses analyses et son appareil de notes abondant). Son titre résume bien les critiques que mes amis et moi adressons à la DR française : De la confrérie des Bons Aryens à la nef des fous. Par « Bons Aryens », je vise bien sûr les bons à rien franco-gaulois et leurs tares apparemment inguérissables : le « réalisme » à courte vue de ceux qui, pourtant cocufiés tous les dix ou vingt ans à ce petit jeu, s’imaginent encore que le commencement du salut viendra de la politique ; la frivolité et la futilité typiquement françaises, héritées des salons de la noblesse décadente d’Ancien Régime et sur lesquelles Abel Bonnard et Céline ont écrit des lignes féroces, mais justes ; le manque de soubassement historique (la France n’a pas connu de vrai mouvement fasciste, mais seulement des intellectuels fascistes, le seul mouvement sérieux dans le paysage ayant été le PPF, d’ascendance communiste comme par hasard) ; l’anti-intellectualisme (le pseudo-fascisme français est avant tout littéraire) et l’indifférence méprisante à la formation doctrinale ; l’esthétisme à corps perdu, stéréotypé et envahissant, façon typiquement bourgeoise de se donner une posture — mais seulement une posture — de révolutionnaire, et qui est une pathologie du « connaître par sensation immédiate », antérieurement à tout discours (c’est le sens même du terme « esthétique »), comme l’idéologie est une projection pathologique et passionnelle de la subjectivité.
Quant à la formule « nef des fous », elle vise un phénomène plus récent et dévastateur, qui n’est pas propre à la DR française, mais qui a trouvé chez une grande partie de celle-ci un terrain fertile pour une progression cancérigène : le complotisme et ce qui l’accompagne souvent, à savoir un antijudaïsme obsessionnel, rabique et, fréquemment, pour ceux qui en sont les fauteurs, « alimentaire ». Propre à satisfaire les petites têtes qui jouent aux matamores du clavier en s’imaginant qu’ils font peur au Système, le complotisme est aussi du pain bénit pour expliquer et justifier les lamentables échecs de toute une mouvance depuis 1945, en faisant ainsi l’économie de toute « autocritique positive ». Il est aussi un attrape-dingues particulièrement pernicieux.
Or, avec Sparta nous entendons précisément renouer avec des formes de vraie critique sociale, au lieu du « on nous cache tout, on nous dit rien » d’aujourd’hui, beaucoup moins drôle que la chanson de Jacques Dutronc qui avait égayé la fin de mon adolescence. Alors que la DR franco-gauloise s’est ruée goulûment sur l’Internet et ses innombrables poubelles psychiques — soit pour y fouiller, soit encore pour les remplir à son tour —, nous entendons développer une critique argumentée de la pénétration invasive du « tout-numérique » dans la vie quotidienne et de ses conséquences sur le plan anthropologique. Cela nous permettra de bien mettre en relief la tare majeure, en plus de celles déjà énumérées, de la DR franco-gauloise : un énorme « déficit d’incarnation » entre les idées supposément défendues et la vie casanière et bourgeoise de tant de soi-disant « antimodernes » qui n’ont pas compris que, fondamentalement, le monde moderne est une gigantesque entreprise d’avilissement de l’humain, autrement dit, en termes nietzschéens, une usine à fabriquer le « Dernier Homme », lequel, en dépit (ou à cause ?) des prothèses technologiques qui l’entourent, relève d’une forme de sous-humanité. À ce sujet, la vertu de probité chère à Nietzsche oblige à reconnaître que l’on observe bien plus de cohérence chez certains libertaires et certains héritiers de l’Internationale situationniste – je pense en particulier au groupe réuni autour des éditions L’Échappée, déjà en pointe il y a quelques années dans la défense de l’objet-livre face à la barbarie internétique. Les vrais « réactionnaires », au meilleur sens du terme, ne sont en effet pas toujours là où l’on s’attend à les trouver…
Toujours avec la même volonté d’explorer des pistes nouvelles, Sparta — publication ouvertement racialiste, identitaire et païenne — entend revisiter le patrimoine doctrinal en lien avec ces trois adjectifs : donc, avant tout, mais non exclusivement, le patrimoine national-socialiste. Nous avons commencé à le faire et le ferons sans aucune concession au folklore, à la complaisance, aux stéréotypes, mais avec la rigueur et la compétence qui n’auraient jamais dû faire défaut. Des auteurs comme Mabire et Venner, par exemple, qui ont beaucoup écrit sur l’histoire du national-socialisme, se sont surtout penchés sur son volet militaire, guerrier et politique, mais, en définitive, très peu sur ce prolifique laboratoire d’idées que fut le mouvement völkisch, avant 1933 et de 1933 à 1945, sans doute parce que l’un et l’autre ne lisaient pas assez bien l’allemand.
Ce sont ces lacunes que nous voulons pallier, à travers des études sur des historiens de l’art représentatifs de l’esthétique nordique, sur des théoriciens comme Baeumler, Rosenberg ou le grand penseur païen Ludwig Klages, sur le mouvement de la Foi allemande (qui entendait fédérer tous les groupes religieux non chrétiens favorables au régime national-socialiste), sur l’ordre SS et l’Ahnenerbe, etc. Quant au fascisme italien, nous ferons connaître une institution tardive du régime mussolinien, l’École de Mystique fasciste, fondée à Milan en 1940 et qui était censée jouer le rôle d’une espèce d’Ordre au sein du parti unique. Enfin, dans un registre plus classique, mais essentiel, nous poursuivrons l’étude des valeurs de l’« indo-européanité », grâce avant tout à la collaboration de Jean Haudry, qui, avec la disponibilité généreuse d’un esprit totalement libre, a d’emblée accepté d’intégrer notre comité de rédaction et de nous donner un premier article.
En résumé, nous nous proposons donc, d’abord, de remplir une fonction d’approfondissement doctrinal. Seul l’avenir dira s’il est possible d’aller plus loin que ce travail de nature théorique pour déboucher sur la constitution d’un réseau informel d’amis de Sparta et sur la formation d’une véritable sodalité nourrie par les contenus les plus élevés de l’héritage ancestral des peuples indo-européens.
Breizh-info.com : À l’heure de l’effondrement de la lecture, n’est-il pas un peu « fou » de publier une revue intellectuelle, du type de Nouvelle École, qui sera forcément une revue « de niche » encore plus petite du fait de cet effondrement ? Comment, selon vous, redonner le goût de la lecture et de la culture, notamment à la jeunesse ?
Philippe Baillet : Nous faisons le pari de l’existence d’un public exigeant, lassé des bateleurs du complotisme qui commencent à se dégonfler comme des baudruches, d’un public qui attend aussi, de la part de ceux capables d’un certain niveau de réflexion, autre chose que de l’eau tiède. Nous défendons des idées très dures par rapport aux idéologies dominantes, mais sous une forme de type universitaire, plus difficile à attaquer par le Système, avec des références précises et vérifiées, une écriture élégante et des traductions fiables. Quelques centaines de lecteurs fidèles, heureux de pouvoir lire une publication dont ils seront fiers, suffiraient à faire vivre Sparta. Nous avons bon espoir de les trouver. N’ayant pas réponse à tout, je suis incapable de répondre à votre seconde question. Parce que je ne suis pas matérialiste, je crois à la réalité des affinités électives plutôt qu’aux démarches volontaristes : Sparta arrivera entre les mains de ceux, mêmes jeunes, à qui elle était destinée avant même de voir le jour.
Breizh-info.com : Pouvez-vous nous présenter le contenu du premier numéro pour donner envie à nos lecteurs ? Il est beaucoup question d’Allemagne et d’Italie dans le contenu…
Philippe Baillet : Le grand détour par l’Allemagne est logique puisque cette livraison contient une étude sur Nietzsche, l’origine des valeurs et le fait que les idées ne sont jamais des données immédiates de la conscience, mais des produits dont il faut mettre au jour l’origine et qui reflètent toujours des conditions d’existence proprement vitales. Je fais ressortir l’intérêt de cette grille interprétative de toutes les religions, croyances et idéologies, avant de traiter des thèmes comme le rapport entre art, vie et vérité, ou encore la « grande raison » du corps chez Nietzsche. Dans une partie finale consacrée à l’antijudaïsme culturel de Nietzsche, j’évoque en passant le cas du grand indo-européaniste et celtisant Julius Pokorny, éditeur avant et après la guerre de la Zeitschrift für celtische Philologie. D’origine partiellement juive, il avait prêté serment à Hitler en 1934 et défendu des idées völkisch. Par l’intermédiaire de Friedrich Hielscher — tout à la fois ami d’Ernst Jünger, figure du courant national-révolutionnaire et de la « résistance intérieure », et néo-païen — sa revue était lue, à l’époque de Stur, par des esprits aussi radicaux qu’Olier Mordrel et Célestin Lainé.
Quand on sait cela, on commence à comprendre toute l’importance du sens des nuances : c’est aussi l’une des raisons d’être de Sparta.
J’ai également rédigé pour cette première livraison une très longue étude sur « le mythologue du romantisme », à savoir le Suisse Johann J. Bachofen (1815-1887), qui croisa Nietzsche à l’université de Bâle. Encore trop peu connu en France, Bachofen bénéficia pourtant d’une « réception » considérable : il est établi qu’il fut lu par des esprits aussi différents que Friedrich Engels, Walter Benjamin, Thomas Mann, Robert Musil, Hermann Hesse, Baeumler, Rosenberg et Klages, sans oublier le grand helléniste Walter F. Otto et, bien sûr, Julius Evola. Notre dossier sur Bachofen comprend d’ailleurs des textes d’Evola sur l’auteur suisse. L’Italie est encore à l’honneur avec plusieurs textes d’un sociologue de l’art italien consacrés à l’histoire de la subversion organisée des arts visuels en Occident par des « avant-gardes » nihilistes. Cette première livraison contient également un article de J. Haudry sur la notion grecque d’aidôs, terme souvent rendu par « retenue, pudeur », mais qui connote aussi le sens de « respect, révérence » envers sa propre conscience et ceux à qui l’on est uni par des devoirs réciproques ; un témoignage de Pierre Krebs sur le mouvement national-révolutionnaire allemand Der Dritte Weg, dont les méthodes ne sont pas sans rappeler celles du mouvement romain Casa Pound ; un article inédit d’Evola sur la véritable signification de l’« antimilitarisme » des nations victorieuses à l’issue de la Seconde Guerre mondiale ; et un index pour se repérer dans toute cette matière.
Breizh-info.com : Travaillez-vous déjà à un deuxième volume ? Quels retours avez-vous du premier ?
Philippe Baillet : La deuxième livraison est déjà en chantier, afin qu’elle puisse paraître en novembre prochain. Les thèmes philosophiques, religieux et liés au domaine indo-européen prédominent dans le premier numéro. Le deuxième numéro contiendra, lui, plus d’articles « métapolitiques ».
Nous devrions pouvoir présenter un comité de rédaction élargi, avec des collaborateurs étrangers. La naissance de Sparta a été relayée et favorablement accueillie sur le blog de Robert Steuckers, sur les sites de Terre & Peuple et de Synthèse nationale, sur la page Païens et Fiers de Jean-Jacques Vinamont, et même sur la page Facebook de quelqu’un qui ne nous aime pas, Christian Bouchet, mais qui a affirmé que Sparta, en tant que revue païenne, est très supérieure à la défunte revue Antaios du Belge Christopher Gérard. Quant aux commandes, elles arrivent en nombre tout à fait satisfaisant. Nous sommes donc raisonnablement optimistes sur l’avenir de Sparta.
Sparta — volume I — 262 pages, 26 € (à commander ici)
Propos recueillis par YV
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Le Bulletin célinien n°436 est sorti de presse !
Sommaire :
András Hevesi, premier traducteur de Céline en hongrois
Céline dans Candide (1932-1936) [première partie]
Dans cette épatante collection « Bouquins », vient de paraître la réédition de la biographie de Rimbaud par Jean-Jacques Lefrère (1954-2000). Cet hématologue le jour et biographe littéraire la nuit s’était essentiellement intéressé aux écrivains du XIXe siècle. Il est aussi l’auteur d’une biographie de Laforgue et de Lautréamont tout aussi érudites que celle-ci. À la fin de sa vie, il s’était attelé à une biographie de Céline qui ne restera malheureusement qu’à l’état d’ébauche (environ 200 pages). Il avait même fait le voyage au Cameroun pour prendre des notes sur place et voir ce qu’il y était possible de trouver. Son idée était de s’attaquer à l’un des auteurs les plus emblématique du XXe siècle, après avoir traité d’auteurs mythiques du siècle précédent. Il avait prévu trois volumes de 1500 pages chacun ! Hélas la maladie a cruellement eu raison de lui. Cette biographie aurait été passionnante et riche en découvertes tant Lefrère avait le culte des archives et de la recherche. Il avait déjà rassemblé une grande documentation, s’intéressant à tous les personnages secondaires qui avaient croisé Céline. Aussi était-il un peu écrasé par la masse de travail. Il insistait aussi sur le fait que, médecin lui-même, il avait une sorte de proximité avec le docteur Destouches. Cette recherche effrénée de la documentation se faisait parfois au détriment de l’essentiel : dans sa biographie de Rimbaud (qui compte plus d’un millier de pages), le poète s’évapore sous la masse de détails. Tout le contraire de la conception d’Henri Godard qui, pour sa biographie de Céline, fit sien ce propos de Malraux : « La biographie d’un artiste c’est sa biographie d’artiste. » À l’occasion de cette réédition, j’ai constaté que les querelles entre rimbaldiens sont au moins aussi vives que celles entre céliniens. Ce qui me rappelle cette plaisante réflexion de René-Louis Doyon à propos d’une autre confrérie : « On sait que les stendhaliens, plus que tous autres spécialistes, forment une gens susceptible, chatouilleuse, jalouse de leurs os médullaires et ne pardonnant à personne d’en analyser la substance, les accidents, les particularités, surtout si on ne fait point partie de cette communion tacite… »
Céline n’était pas un lecteur passionné de Rimbaud, lui préférant dans ce domaine les poètes du XVIe siècle, Louise Labé, du Bellay ou Ronsard. Mais il l’avait bien lu, comme en témoigne une lettre à son traducteur anglais dans laquelle il cite de mémoire des vers de la « Chanson de la plus haute tour¹ ». Dans une étude savante, une universitaire discerne ici et là dans l’œuvre célinienne l’empreinte rimbaldienne, une sorte de filiation cachée ². Ainsi, le prologue de Mort à crédit est vu comme une réécriture minutieuse des lettres dites du « Voyant », « Alchimie du verbe » ou « Nuit d’enfer ». C’est un peu poussé mais procure de surprenantes illustrations, non pas de la notion d’intertexte, mais de « compagnonnage » (Rimbaud-Céline) qui donnent à rêver. Ce qui paraîtra, en revanche, tangible, c’est l’affirmation de Céline qui assurait connaître la raison du départ de Rimbaud en Afrique : « Il en avait assez de tricher. (…) Il y a une hantise chez le poète de ne plus tricher. » L’alternative étant, comme on sait, de « mettre sa peau sur la table ».
• Jean-Jacques LEFRÈRE : Arthur Rimbaud (biographie), Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1408 pages (32 €)
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Parution du n°436 du Bulletin célinien
Sommaire :
Céline au Brésil. Entretien avec Amanda Fievet Marques
Proust vu et corrigé par Céline
Céline dans le Journal de guerre de Paul Morand
La visite de la Beat Generation à Céline
Évelyne Pollet rééditée à Céline.
Arrivera-t-il à Mauriac ce qui est arrivé à d’autres écrivains ? Deux ans avant sa mort, il écrivait : « À force de ne pas mourir, le romancier que je suis a été peu à peu recouvert par le journaliste, que certes je ne renie pas : il n’est pas impossible que le Bloc-notes ou les Mémoires intérieurs seront consultés encore à une époque où nul ne songera plus à ouvrir mes romans. » Ainsi de Voltaire qui pariait sur ses tragédies alors que c’est sa correspondance que nous lisons. Et Candide qu’il considérait comme une pochade. Même chose pour Mauriac : on ne lit plus guère le romancier des tourments entre la religion et la chair. Mais, cinquante ans après sa mort, l’atticisme, parfois corrosif, du chroniqueur s’apprécie toujours autant. Ce Bloc-notes (1952-1970) était épuisé depuis plusieurs années. Jean-Luc Barré, qui dirige la collection “Bouquins”, a eu la bonne idée de le rééditer. Il en signe aussi la préface, connaissant bien le sujet pour avoir publié une biographie de Mauriac qui révéla au grand jour son homosexualité refoulée. Ce qu’avait subodoré Céline qui voyait en lui « un rongé pédé qui n’a jamais osé ». Au-delà de l’actualité politique, le bloc-notes peut se lire comme on savoure, mutatis mutandis, les mémoires de Saint-Simon. On y trouve un Mauriac gambadant en toute liberté, bien plus libre qu’il ne l’est dans ses romans. Il n’y est jamais question de Céline si ce n’est pour paraphraser les titres de deux de ses livres : Voyage au bout de la nuit (7 avril 1956) à propos du gouvernement de Front républicain, et Bagatelles pour un massacre (13 février 1958) sur le bombardement de représailles d’un village tunisien en réponse à l’attaque d’un avion français. C’est tout et c’est peu. Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer deux personnalités aussi dissemblables. Cela avait pourtant bien commencé : en décembre 1932, deux phrases (pourtant réticentes) de Mauriac sur Voyage dans le très lu Écho de Paris ¹, suivies apparemment d’une lettre plus sensible, lui avaient valu une belle réponse : « Vous venez de si loin pour me tendre la main qu’il faudrait être bien sauvage pour ne pas être ému par votre lettre. » ² Les choses s’envenimèrent par la suite. Mauriac, quoique partisan de la clémence envers les épurés, exprima des jugements hérissant Céline. Belle lettre d’insultes en retour : « Oh Canaille mais oui vous êtes ! Canaille par tartufferie, messes noires, ou connerie on ne sait ! ». Il lui envoie aussi une virulente dédicace au verso d’une reproduction du dessin de L’Illustré National. Avec une allusion à la fameuse dédicace au lieutenant Heller de la Propagandastaffel. Avant-guerre, Ramón Fernandez avait emmené Mauriac rue Lepic rencontrer l’auteur de Voyage. Répulsion instinctive : « Il faisait mante !… exactement !… (…) des gestes d’insecte… » Il le verra surtout « bicot de race ». Le fait que Mauriac critiquait dans L’Express la politique coloniale de la France n’arrangea pas les choses. Mais Céline n’avait-il pas déjà tout dit en 1933 ? « Rien ne nous rapproche, rien ne peut nous rapprocher ; vous appartenez à une autre espèce. »
• François MAURIAC, Le Bloc-notes, 1952-1962 & 1963-1970, Robert Laffont / Mollat, coll. “Bouquins”, 2020, 2 volumes de 1290 & 1324 pages, index, préface de Jean-Luc Barré, édition établie et annotée par Jean Touzot.
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De la "Mare Nostrum" à l'Arctique, en passant par la Baltique, l'importance des "Méditerranéens" d'Eurasie
Un nouveau numéro d’Eurasia, la revue géopolitique de Claudio Mutti
Par Cristiano Puglisi
Ex: https://blog.ilgiornale.it/puglisi
Un précieux cadeau de Noël pour les passionnés de géopolitique ! En effet, le nouveau numéro (n° 61) d’Eurasia, Magazine d'études géopolitiques, vient d’être publié ces jours-ci (et est donc disponible à la vente). Le titre intrigue : "Les Méditerranéens d'Eurasie". Le volume traite du thème de la domination sur les mers, où de plus en plus de facteurs défient les grandes puissances de l'époque actuelle. Il parle bien sûr des États-Unis, de la Chine et de la Russie, mais aussi d'acteurs régionaux ambitieux comme la Turquie, engagée dans la Méditerranée orientale, théâtre, comme le disent les chroniques, d'un différend avec la Grèce, Chypre et la France. Mais pourquoi décliner le terme "Méditerranée" au pluriel ? Y a-t-il d'autres mers qui peuvent être définies de cette manière, d’être « entre les terres », en dehors de la Méditerranée éponyme ?
La Méditerranée - explique le directeur d’Eurasia, le professeur Claudio Mutti - est un bassin maritime qui, comme le dit le mot lui-même, est "au milieu des terres", étant presque entièrement circonscrit par elles. Si la mer Méditerranée par excellence est celle qui sépare les côtes de l'Europe, de l'Asie occidentale et de l'Afrique du Nord, Yves Lacoste a identifié deux autres mers que l'on peut également définir comme "méditerranéennes", car elles sont entourées de terres : une "Méditerranée" américaine, formée par le golfe du Mexique et la mer des Antilles, ainsi qu'une "Méditerranée" extrême orientale, formée par la mer Jaune, la mer de Chine orientale et la mer de Chine méridionale. En appliquant le critère de la géopolitique française à la masse continentale eurasienne, il en résulte que les rivages de notre grand continent sont baignés, outre la Méditerranée éponyme, par trois autres mers "méditerranéennes" : l'océan Arctique, la Baltique et la Méditerranée extrême-orientale".
On parle de réalités géographiques au centre du présent et de l'avenir du monde : si les États-Unis d'Amérique sont considérés comme l'archétype d'une puissance thalassocratique, il n'en va pas de même pour la Chine, pourtant le défi entre les deux géants géopolitiques semble destiné à devenir de plus en plus réel sur les mers.
La stratégie terrestre des Etats-Unis - poursuit Claudio Mutti - après avoir tenté en vain d'attaquer la République populaire de Chine en déstabilisant ses provinces les plus intérieures (Tibet et Xinjiang), vise à saboter les projets d'infrastructure de la Nouvelle Route de la Soie. Mais plus que la terre, c'est la mer qui s'impose comme le théâtre du conflit sino-américain. Déjà à l'époque d'Obama, les États-Unis, alarmés par la suprématie productive que la Chine était en train d'acquérir, ont déplacé leur axe géostratégique vers la zone indo-pacifique, où s'installait le nouveau centre du commerce mondial. D'où l'importance géostratégique de la "Méditerranée" extrême-orientale et, en particulier, de la mer de Chine méridionale, une zone qui, en plus d'être riche en ressources naturelles, est le centre des activités économiques mondiales. Ici, dans cette zone contestée entre les deux superpuissances, la présence militaire des États-Unis vise à exercer une action d’ "endiguement" contre la Chine qui pourrait retarder le déclin de l'hégémonie américaine".
Mais, comme on l'a dit, il existe aussi une série de puissances régionales qui définissent leur vision stratégique avec bien plus qu'un simple regard sur le contexte maritime. Parmi celles-ci, la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, auquel, dans ce numéro d'Eurasia, de nombreuses réflexions sont consacrées.
Cem Gürdeniz.
La projection maritime actuelle de la Turquie - explique Mutti - est codifiée dans la désormais célèbre doctrine du "Pays bleu" (Mavi Vatan) formulée par l'amiral Cem Gürdeniz. On peut dire que cette doctrine affine la vision géopolitique "néo-ottomane", qui a été révisée à la lumière de la nature péninsulaire de l'Anatolie et de l'importance fondamentale des mers qui baignent ses côtes. Les stratèges d'Ankara sont convaincus que le jeu de la suprématie mondiale se jouera sur les mers et les océans du monde. L'avenir de la Turquie dépendra donc de son enracinement dans la Méditerranée. C'est dans cette perspective qu'Ankara a ouvert plusieurs fronts sur les rives de la Méditerranée, de Chypre à la Libye, au risque de provoquer une levée de boucliers de tous côtés.
Fascinant, ne serait-ce que par la puissance qu'il exerce sur les fantasmes de l'imaginaire collectif, habitué à le relier aux souvenirs des expéditions historiques et héroïques, est la course pour la maîtrise de l'Océan Arctique...
Vous pouvez vous faire une idée de l'importance de l'océan Arctique (ou « Océan Glacial Arctique », selon le nom utilisé par les géographes italiens) - conclut M. Mutti - si vous considérez que l'année dernière, l'administration américaine a tenté d'acheter le Groenland, la plus grande île du monde, qui appartient politiquement au Danemark, l'un des huit États côtiers de la "Méditerranée" arctique. L'Arctique a pris une importance croissante non seulement pour les ressources naturelles présentes dans ses fonds marins, mais aussi pour les nouvelles routes maritimes qui le traversent, plus courtes et plus sûres que le canal de Suez, le canal de Panama ou le détroit de Magellan, même si les routes arctiques (dont l'utilisation est principalement saisonnière et liée au pétrole et au gaz naturel) sont encore loin de dépasser en importance les routes commerciales habituelles".
Pour commander ce numéro exceptionnel: https://www.eurasia-rivista.com/negozio/lxi-i-mediterranei-delleurasia/
12:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : revue, claudio mutti, méditerranée, océan arctique, mer de chine du sud, turquie, europe, affaires européennes, politique internatiionale, géopolitique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
WAR RAOK n°59
Sommaire:
Buhezegezh vreizh page 2 (Michel Lugaid).
Editorial page 3 (Padrig Montauzier).
Buan ha Buan page 4 (Tepod Mab Kerlevenez, Meriadeg de Keranflec’h).
Politique
La barbarie n’épargne jamais rien... page 8 (Erwan Houardon).
Billet d’humeur
La République française : arme de destruction massive page 11 (Riec Cado).
Écologie
La protection de notre littoral page 14 (Mael Le Cosquer).
Tradition
Le corbeau dans les traditions indo-européennes page 17 (Alberto Lombardo).
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton page 19 (Donwal Genvenez).
Tribune libre
L’ineffable beauté de notre combat page 23 (Valérien Cantelmo).
Histoire de Bretagne
Il y a 150 ans, l’enfer du Camp de Conlie page 25 (Camille Le Mercier d’Erm).
Environnement
Entre spoliation et artificialisation des terres bretonnes page 28 (Erwan Houardon).
Civilisation bretonne
Rapports entre principes féminin et masculin page 31 (Fulup Perc’hirin).
Nature
“Courte queue”, le chat sauvage page 35 (Youenn Caouissin).
Lip-e-bav
Raie rôtie au lard page 37 (Youenn ar C’heginer).
Keleier ar Vro
Réunification de la Bretagne page 38 (Meriadeg de Keranflec’h).
Bretagne sacrée
Le Mont-Dol, un mont de légendes page 39 (Per Manac’h).
EDITORIAL
Le nationalisme : exaltation du sentiment national mais également volonté d’émancipation d’un peuple, son droit à disposer de lui-même
Dans un de mes anciens articles je ne boudais pas mon plaisir à mentionner cette petite phrase : « faisons lever une moisson d’espérance aux couleurs du nationalisme breton ».
Il n’est pas dans mon intention de donner ici un cours de philosophie politique, je n’en ai pas les compétences mais surtout j’ai toujours eu une autre préférence : l’action. Toutefois, la jeune génération de militants bretons a besoin de solides repères, de jalons afin de ne pas céder aux chants des sirènes et ainsi de ne pas déserter le terrain idéologique émasculé par des idéologies du déclin.
Comprendre le monde, réfléchir, élaborer des solutions requière de connaître le sens des mots. Le terme nationaliste, si décrié, si galvaudé, est pour nous Bretons un ingrédient nécessaire à la libération de notre peuple privé de ses droits nationaux.
Mais d’où vient cette opposition entre patriotisme et nationalisme ? Qui a intérêt à entretenir cet antagonisme qui naît en réalité des usages successifs qui ont été faits de ces termes tout au long de l’histoire ? Opposer patriotisme et nationalisme est un lieu commun du discours politique. Le patriotisme, notion méliorative et affective, serait l’amour de son pays, une conception ouverte de sa patrie, la volonté désintéressée de la servir et de la promouvoir. Le patriotisme serait ouvert et inclusif. A contrario, le nationalisme, notion péjorative, serait une doctrine agressive, un amour exalté de la patrie qui dégénérerait en impérialisme... Le nationalisme serait par définition fermé et exclusif.
Les oligarques qui œuvrent, depuis des dizaines d'années, à diaboliser le concept même de nationalisme, au motif spécieux que ceux qui se déclareraient nationalistes seraient prétendument des nostalgiques du fascisme ou du IIIème Reich, développent avec habileté un sophisme de culpabilité par association, technique fallacieuse qui consiste à tenter de décrédibiliser l'adversaire en prétendant qu'il serait semblable à quelqu'un, ou à quelque chose, de détestable sous le prétexte qu'il en partagerait une caractéristique. Il est remarquable que ces mêmes oligarques n'ont aucunement cherché à diaboliser de la même façon le concept de communisme.
« En situation de crise, la première chose à faire est de redonner aux mots leur véritable sens »
(Confucius)
Balayons d’un revers de main et jetons aux oubliettes la stupide et ridicule phrase imputée par erreur à un célèbre général français et dont l’auteur est en fait le romancier Romain Gary : « Le patriotisme c’est l’amour des siens…. le nationalisme, c’est la haine des autres ». Un autre imbécile s’était quant à lui autorisé à déclarer devant le parlement européen : « Le nationalisme, c’est la guerre ». (François Mitterrand 17 janvier 1995).
Pour nous militants bretons, le nationalisme, c’est avant tout la volonté du peuple breton à disposer d’un État souverain. La souveraineté étant de fait consubstantielle à l’État, être souverain signifie donc être maître chez soi, mais être maître chez soi nécessite d’avoir un chez soi, cela semblerait être une lapalissade mais il est, pour nous Bretons, impératif de le souligner.
Notre nationalisme, c'est la volonté politique de pouvoir vivre dans sa patrie, autrement dit dans sa nation, d'y être maître, ce qui implique de ne pas être sous la tutelle d’un pouvoir politique dirigé par un État étranger, en l’occurrence l’État français, sans sous-estimer la politique néfaste de l’Union européenne, véritable courroie de transmission des nouvelles oligarchies.
Les Bretons, depuis la perte de l’indépendance de leur patrie, cherchent à être les sujets, les maîtres de leur destin. Ils choisissent de mettre en avant telle ou telle facette de leur identité, cette identité bretonne forte et ancrée, pourtant persécutée et stigmatisée, qui a dû répondre à de si nombreuses attaques de la France ne désirant que l’effacer, la nier, et qui pourtant revient toujours comme le mouvement incessant des vagues s’étalant sur les plages bretonnes. Et étant donné qu'une identité forte est une condition nécessaire à la souveraineté d'une nation, le nationalisme s’impose naturellement comme la défense simultanée de la souveraineté et de l'identité. Ainsi, pour nous Bretons, patriotisme et nationalisme doivent inévitablement marcher main dans la main.
Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une bonne année 2021.
D’an holl ac’hanoc’h e hetan un Nedeleg laouen hag ur Bloavezh mat 2021.
Padrig MONTAUZIER
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Parution du n°434 du Bulletin célinien
Sommaire :
Isak Grünberg, premier traducteur de Céline en allemand [II]
Christian Prigent et Céline
Quand André Balland voulait rééditer les pamphlets
Charles-Antoine Cardot nous a quittés
Céline dans Les Lettres françaises (suite)
Henri Guillemin face à Céline
Nos amis écrivent…
Le livre part d’un constat : tous les classiques de la littérature ont un jour été portés à l’écran. …Sauf Voyage au bout de la nuit. Émile Brami, qui connaît bien le sujet pour l’avoir déjà traité dans la revue Études céliniennes, lui consacre un petit volume illustré d’une quarantaine de photographies. Dans la première partie, il retrace toutes les tentatives avortées d’adaptation au cinéma. La presse des années trente est truffée d’échos comme celui-ci :
« Louis-Ferdinand Céline est parti mercredi pour l’Amérique par le Champlain. L’auteur de Voyage au bout de la nuit est attendu par les milieux littéraires de New York où la traduction de son livre connaît un vif succès. De là, L.-F. Céline partira par avion pour Hollywood afin de s’occuper de la mise en scène de son ouvrage dont Jacques Deval vient de négocier l’adaptation avec une firme d’éditions cinématographiques » (Le Populaire, 22 juin 1934).
Hélas pour Céline, ce projet ne verra pas le jour. Mais sans doute en est-il mieux ainsi. Michel Audiard, qui caressa longtemps l’espoir d’adapter Voyage, se félicitait finalement que le film n’eût jamais vu le jour : « …La littérature à ce niveau-là, on ne peut que saloper le coup. » La force et l’originalité du roman vient en effet de son écriture, d’où la difficulté de la transposition. Les autres livres de Céline n’ont pas davantage été adaptés à l’écran. Or, comme le rappelle l’auteur, les tentatives furent nombreuses : de Fellini à Leone en passant par Gance, Duvivier, Autant-Lara, Godard, Pialat, Dupeyron et tant d’autres. Émile Brami se penche sur les raisons qui rendent toute adaptation de Voyage périlleuse, ainsi que sur la possibilité d’adapter les autres romans de l’auteur. Restent les transpositions visuelles alternatives, telle la bande-dessinée même si les tentatives ne furent pas toujours concluantes. Jacques Tardi opta d’ailleurs pour l’illustration alors qu’antérieurement il adapta avec bonheur d’autres romans. Ce dont on est certain c’est que Céline, lui, avait tiré les leçons du cinéma : « Les écrivains d’aujourd’hui ne savent pas encore que le cinéma existe !… et que le cinéma a rendu leur façon d’écrire ridicule et inutile… péroreuse et vaine !… (…) leurs romans ne sont plus que des scénarios plus ou moins commerciaux, en mal de cinéastes !… » On sait qu’il appréciait surtout le cinéma muet. Cela remontait à l’époque où sa grand-mère, Céline Guillou, l’emmenait voir Le Voyage dans la lune de Méliès. Il révérait aussi Max Linder, Buster Keaton et Chaplin (celui d’avant le cinéma parlant). Plus tard, il fréquenta le milieu du cinéma au point de faire une figuration dans un film de Jacques Deval, Tovaritch (1935), tiré de sa pièce éponyme. Deux ans plus tard, l’auteur de Bagatelles pour un massacre polémiquait avec Jean Renoir dont il détestait La Grande Illusion ainsi que, d’une manière générale, le progressisme bêtifiant que l’on retrouve dans les films français des années trente. C’est aussi dans ce pamphlet que l’on trouve un portrait féroce, “avant la lettre”, de Harvey Weinstein, figure emblématique de ce que Céline nommait « Hollywood la juive ». Émile Brami cite d’ailleurs un large extrait de Bagatelles qui en témoigne. C’est dire si son livre est exhaustif.
• Émile BRAMI. Louis-Ferdinand Céline et le cinéma (Voyage au bout de l’écran), Écriture, 2020, 208 p., ill., index des noms cités.
On regrette l’absence d’une bibliographie qui recenserait les études antérieures sur le sujet, dont celles d’Éric Mazet (Études céliniennes, 2009 & L’Année Céline 2013 & 2014), d’Alain Cresciucci (Céline à l’épreuve, 2016) et d’Alain et Odette Virmaux (Cinématographe, novembre 1986).
21:17 Publié dans Littérature, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : céline, louis-ferdinand céline, lettres, lettres françaises, littérature, littérature française, revue | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Notre société est malade. Nous traversons une pandémie de peur sans précédent et cette angoisse est savamment entretenue par nos gouvernants. C'est le système capitaliste et son modèle mondialiste qui sont la source du mal ; ce sont eux qui propagent l'infection. Nous avons tous les symptômes et nous n'avons aucun traitement pour les combattre. Les bonnes consciences peuvent se pencher à notre chevet et pleurnicher sur les ravages de la maladie, cela ne sert à rien. Nous devons trouver la force de vaincre cette maladie en nous-mêmes.
Faisons d'abord le bon diagnostic. Les menaces qui se déversent sur la France et l'Europe ont des causes précises.
Durant des années, les puissances occidentales ont fermé les yeux sur les agissements des islamistes quand ils servaient leurs intérêts. À l’origine en Afghanistan contre les Soviétiques, puis dans le Caucase contre les Russes. En Bosnie et au Kosovo, ils furent les alliés des « guerres humanitaires » contre les Serbes. Hier encore, on les retrouvait comme troupes de choc du chaos en Libye et en Syrie. Cette utilisation géopolitique de ces courants dans la déstabilisation des ennemis du Nouvel Ordre Mondial explique la complaisance affichée pour leurs réseaux en Occident et pour les pays et les clans de la péninsule arabique qui les financent jusque dans les années 2000. Cela se doublant par un clientélisme communautaire des élus dans certaines zones urbaines avec des objectifs purement électoraux.
Pourquoi notre territoire est-il devenu , dès lors, un champ de bataille ? Simplement du fait de la politique migratoire et d'ouverture des frontières voulue par les classes dominantes depuis 50 ans. L'idéal d'un monde ouvert et multiculturel cachait la froide logique d'une oligarchie qui voulait détruire le cadre populaire européen et exploiter toute la misère du monde pour son profit. Les beaux discours humanistes n'étaient qu'un argument publicitaire pour vendre cette entreprise. Ils volent en éclats aujourd'hui et nous laissent avec une société en miettes.
La désintégration de la France est aussi la conséquence de l'application de la doctrine du turbo-capitalisme. Exploser les communautés authentiques et les liens sociaux pour les remplacer par la lutte de tous contre tous. La loi du « Diviser pour mieux régner » arrive à sa conséquence finale de l'éclatement de la société. Ne partageant plus aucune référence commune, les différentes populations se regardent comme étrangères entre elles. Chacun s'enferme dans une bulle numérique peuplée uniquement par ses fantasmes et ses illusions. Les réseaux sociaux et les clashs médiatiques alimentent ces communautarismes identitaires low cost.
Les appels à la défense des valeurs républicaines ne sont qu'une mauvaise blague. Le fallacieux discours sur la liberté d'expression en France, et l'injonction à être encore ( et toujours) Charlie, est la preuve de l'épuisement de la bien-pensance bourgeoise. Elle n'a plus rien à opposer aux barbares que la défense du droit au blasphème et au nihilisme de ses valeurs de consommation rapide. Mourir pour cette « République » ? Non merci ! Si nous défendons une certaine « idée de la France » ( Spirituelle, populaire, révolutionnaire et enracinée) nous ne l'associons absolument pas avec ce système qui en est la négation.
Au final, le traitement du « terrorisme séparatiste » proposé par le bon docteur Macron est un faux deal : soit un conflit civil destructeur, soit la soumission à son Nouvel Ordre Moral. Cette stratégie libérale-sécuritaire est un moyen pour permettre la survie du système. Elle ne garantit plus la sécurité aux citoyens dans aucun domaine. En aucun cas, cela ne va dans le sens d’une émancipation de l'aliénation et de l'exploitation.
Dans le cadre de la sécurité sanitaire face au Covid 19, nous avons la même logique à l'œuvre. Ne voulant pas sacrifier les fondements du libéralisme à la protection du pays devant ce danger, le gouvernement a laissé ouvertes nos frontières et a désarmé nos barrières sanitaires. Son inconséquence et son incohérence lors de la « première vague » furent à l'origine de la catastrophe sanitaire et économique que nous subissons. Rappelons le encore une fois, l'incapacité à protéger les plus vulnérables et à mettre en place une politique sanitaire efficace est liée à l'application de la doctrine du turbo-capitalisme (destruction des services de protection sociale et sanitaire, liquidation de l'hôpital public, privatisation de la recherche médicale, délocalisation d'industries stratégiques, adoption des règles du commerce international et des législations transnationales).
On culpabilise les individus aujourd'hui pour cacher les vraies causes de cette crise. Le discours méprisant et l'infantilisation des Français par le gouvernement contribuent à faire naître une méfiance légitime face aux mesures de l'État. Ce ne sont pas les fake news ou les théories complotistes qui sapent le moral des gens, c'est l'incohérence des gouvernements. L'oligarchie fait semblant que tout est sous contrôle et que la vie (surtout économique) continue . Mais des bombes plus dangereuses sont déjà en préparation
Confinement, couvre-feu, reconfinement : l'interdiction des rapports humains familiaux et amicaux aura des conséquences terribles sur une psychologie collective déjà fragile. Dans le même temps, on laisse la culture aux bons soins des GAFA et de Netflix. On ferme les lieux de cultes et on laisse ouvert les hypermarchés... Les transformations économiques qui vont naître du Covid 19 vont laisser des millions de travailleurs sur le carreau et ubériser les conditions de ceux qui sauveront leur emploi. Nous allons vers un plan de décroissance radicale qui ne sera ni très conviviale, ni volontaire pour le coup . La dégradation des conditions de vie et de travail de la majorité de la population mondiale s'accompagne de l’élévation vers les sommets du confort technologique d'une élite oligarchique mondiale .
Retrouvez sur notre site plus de textes : http://rebellion-sre.fr/
Vous pouvez participer à notre campagne d'autocollant " Le Virus c'est le capital":
http://rebellion-sre.fr/boutique/50-autocollants-le-virus...
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Cada número de esta revista se debe leer y meditar, no por estar de acuerdo con todo, sino por poder debatir los temas con un cierto nivel de calidad.
Revista de historia, metapolítica y filosofía.
Pedidos: edicionesfides@yahoo.es
192 págs. 20€.
Vamos a comentar solo algunos de sus textos:
– Editorial: El coronavirus y los mitos de la posmodernidad. No hay que caer en conspiraciones, pero es evidente que este tema del virus ha servido para probar medidas de control extremas sobre la población, logrando que acepten lo que sea, aterrorizándola con datos y con propaganda.
Y si este virus fuera mucho más letal hubiera provocado la creación de un Estado Policía mundial, un Estado del Terror.
La crisis además servirá para endeudarnos a todos aún más y ver la fragilidad del sistema financiero capitalista, ya endeudado hasta las nubes ANTES de esta crisis.
– Las leyes pioneras para la protección de los animales en España, por Jordi Garriga Clavé. Un texto magnífico que deberíamos leer todos, sobre cómo ha evolucionado, lenta y con atrasos, las relaciones humanas y los animales. Solo muy tarde, hace menos de un siglo, se empezaron a tener legislaciones donde los animales tuvieran ciertos ‘derechos’, aunque era más por no herir la sensibilidad de los humanos que por ellos mismos. En 1929 sale la primera legislación española sobre maltrato animal algo seria, que se reproduce en el texto.
Recordemos que fue el III Reich el primero en legislar que los animales tienen derechos por sí mismos.
– Entrevista a Pierre Vial. Los años del GRECE (1968-1987). En la escuela de Gramsci. Este es un texto fundamental para entender las posiciones de eso que llamamos ‘metapolítica’.
El único problema es que esta entrevista es del año 1990, se publicó en el año 2000, o sea hace 20 años, y no relata la continuación de la lucha de Pierre Vial, cosa fundamental.
El GRECE nace en 1968, tras comprobar el fracaso de la acción política directa y la necesidad de basar los valores e ideas esenciales de una alternativa al Sistema.
Era como un camino contra el activismo sin cabeza y el intelectualismo sin acción.
Los valores esenciales antisistema eran claros, ya los había definido el ‘fascismo’ genérico, pero su concreción en posiciones, ideas, política, cultura, arte, etc. debían actualizarse a los problemas tras 30 años de acabada la guerra.
La posición de Gramsci en el marxismo había sido algo similar, era preciso una cultura además de una lucha política. Pero para Gramsci la lucha cultural era solo una ayuda a la lucha política. En cambio, para nosotros la lucha cultura y arte es un fin, la lucha política es el medio para dar al pueblo cultura y arte.
Así pues, lograr una conquista cultural social era esencial, no solo como medio.
Primer fracaso: el Grece trató de entrar en los medios de masas, en diarios, radio, Tv incluso… con la ayuda de Pauwels en Figaro-Magazine, y Benoist usando pseudónimo en otros medios.
Eso llevó a dos problemas: uno, la traición de muchos que se pasaron a ideas del Sistema más aceptables, o se intelectualizaron contra toda acción. Y dos: no iban a tolerar esa actuación y amenazaron a Pauwels con un boicot económico y publicitario. Denunciaron como fascistas y nazis a todos los de Grece, y siguieron con ataques físicos.
Eso ya era evidente, había ya pasado en USA con gente como Eysenck, Jensen, etc. que fueron expulsados de las universidades y relegados del todo como ‘fanáticos racistas’, etc.
Grece siguió su lucha con Elements y Nouvelle Ecole, en temas como Ecología, genética, indo europeísmo, derecho a la diferencia, etc.
Como dice Vial, es mejor ser discreto en esas etapas de lucha, no creerse que el sistema va a permitir ‘democráticamente’ nuestra presencia.
El segundo cambio de Vial fue en 1987, la invasión inmigratoria era enorme ya, y consideró que debía trabajar con el Front National de JM Le Pen para tratar de parar esa destrucción racial de Francia.
Desgraciadamente la entrevista pasa en ese momento los años 90. No se describe como el FN inició una tremenda decadencia de valores e ideas a cambio de votos, que ha acabado con su cambio de nombre y de sentido, ya tipo VOX, y Vial se marchó del FN para formar Terre&Peuple, un frente de ideas y lucha sin concesiones.
– In memoriam, por Juan Antonio Llopart. Un recuerdo necesario ante el inesperado fallecimiento de una gran camarada y persona, Carmen Padial, no solo luchadora con el MSR sino una persona dedicada a la maternidad, la ecología y naturaleza, vegetariana, que deja dos hijos pequeños de 9 años y otros dos ya mayores.
– La Cuarta Teoría Política y el problema del diablo, por Aleksander Duguin. Este texto tiene dos facetas, una absolutamente discutible y otra que no sabría ni como discutirla.
Empecemos por esta última, lo de ‘el problema del diablo’. Concuerdo en que el mayor éxito del diablo es hacer que la gente niegue la existencia de Dios y luego presentar sus antivalores como el nuevo dios de esa sociedad. Pero tras ello se lanza a una extravagancia sobre la Madre (la modernidad), el Padre (platonismo) y el Hijo (Aristóteles) que francamente es mejor dejar de intentar explicarla.
Veamos la parte discutible pero comprensible:
Cada vez que oigo la palabra ‘Cuarta Teoría Política’ miro a ver dónde se definen sus valores, principios, teorías, propuestas…. En este texto solo expone ‘contra que está’, pero no en favor de que.
Contra la modernidad, vale, los NS también, aunque diga que no. Contra el individualismo, más aún los NS que fomentan la comunidad absolutamente. Contra el materialismo, absolutamente un punto NS donde la economía está al servicio del pueblo y bajo control del Estado. Dice que los fascismos y comunismo han sido eliminados, bueno, el comunismo cayó por sus propios errores y desastres, los propios dirigentes comunistas no creyeron ya en el comunismo. Pero los fascismos fueron un enorme éxito, y cayeron militarmente por la alianza de comunistas y demócratas, no políticamente.
Pero no dice una sola palabra de sus propuestas de esa 4ª Teoría, y es que las veces que he escuchado algunas son copia muy poco maquillada de las propuestas Nacional revolucionarias y de los fascismos.
– Consecuencias geopolíticas de la crisis del coronavirus. Una propuesta para España, por José Alsina Calvés. Aunque personalmente creo que este tema del coronavirus no va a cambiar substancialmente nada del sistema una vez superado el tema sanitario, fuera de demostrar cómo se puede dominar y tiranizar a la sociedad con el miedo, y como lograr una enorme crisis económica sobre la ya enorme deuda anterior, lo que pase es algo que no podremos afirmar hasta dentro de unos años.
Pero vayamos a las propuestas muy razonables de geopolítica en España, dejando aparte el virus.
Las propuestas son básicamente:
Me parece un buen resumen de posibilidades, cada una con serios problemas de realización, que voy a resumir:
Y francamente ni siquiera en Grecia lograron despegarse de la UE, la deuda nos oprime y elimina la libertad.
Sin duda es la mejor solución, un grupo fuerte de países sí que podría resistir frente a la finanza, la UE y USA-Israel. Una pega: Rusia debe abandonar la idea de ser continuación o alabanza de la URSS. Los de Visegrado y los españoles, italianos, etc. no tienen ningunas ganas de soportar una sombra de la URSS. Rusia debería condenar a la URSS.
– Para algunos, la seguridad sanitaria se convertirá en una parte fundamental de las estrategias políticas liberales, por Diego Fusaro. Un texto que indica que las urgencias sanitarias se van a convertir en un arma de dominación de las poblaciones. Curiosamente ya un francés* en el gobierno, Attali, dijo en el 2009 que las crisis sanitarias eran un mejor método de dominio y miedo para imponer medidas para un gobierno mundial a la población.
Con datos bien dosificados y manipulados, con apoyo de algunos científicos sanitarios, con los medios de masas, se obliga mentalmente a que todos asuman las medidas más extremas como razonables y necesaria, colaborando con las medidas limitadoras de toda oposición, hasta el punto de llamar locos, o peligrosos a los que se opongan.
– Los monumentos conmemorativos en Dresde tras la IIGM en el 75 aniversario de la destrucción. Un artículo muy bien documentado y completo de los pocos y malos monumentos que se han levantado para conmemorar a los cientos de miles de civiles asesinados en Dresde con bombas de fósforo.
Describe como incluso esos monumentos no tienen normalmente imágenes o esculturas, solo frases, algunos muestran cierta culpa de los alemanes, y se han puesto al lado de otros donde se celebran a las victimas judías, o de otros temas para mezclar, de este modo las cosas.
– Entrevista con Martí Teixidor, por Jordi Garriga. Genial entrevista a este pintor que yo llamaría anarco-fascista, un rebelde, un revolucionario, un activista artístico contra el basurero del llamado arte actual. Poco conocido fue un ariete anti Tapies, anti la basura actual con sus cuadros y textos.
En Cedade pintó el cuadro ‘Dresde’, que llevamos a exponer en Austria, con enorme escándalo de las izquierdas.
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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine n°84
Le numéro 84 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Souveraineté et souverainisme’.
L’éditorial de Pierre Vial est titré ‘La haine contre les Blancs’. Elle s’affiche sans aucune retenue, y compris par les Blancs ethno-masochistes, empressés d’implorer pardon. Le mécanisme du conditionnement est bien rodé, au besoin en trafiquant les faits, notamment les circonstances de la mort du célèbre et célébré George Floyd. On évacue le fait que, sur les quatre policiers accusés, deux ne sont pas des Blancs. 60% des policiers US sont des Noirs, alors que ceux-ci ne sont que 12% de l’ensemble de la population, mais sont les auteurs de 43% des meurtres. Ils ne seraient violents que parce qu’ils sont victimes d’injustices. Ces énormités, qui justifieraient les vols, incendies, viols, expliquent probablement que 47% des Français déclarent que pour eux le racisme anti-Blancs est une réalité vécue. C’est la guerre raciale ? Il n’est pas trop tard pour la faire.
Les gens du vulgaire qui comme nous lisent et relisent avec humilité la contribution de Jean Haudry à cette livraison de TERRE & PEUPLE Magazine, ‘La souveraineté dans la tradition indo-européenne’, ne peuvent guère que pressentir, avec un religieux vertige, la masse presque surhumaine des connaissances en la matière que les initiés ont collectées et triées. Et ils ne peuvent que prier, non seulement pour qu’elles puissent être précieusement conservées, mais pour que ses héritiers cultivent l’héritage et, comme le disent joliment les gens du rugby, que leurs champions transforment l’essai. Et prier pour que les peuples indo-européens sachent à nouveau qu’ils sont depuis toujours propriétaires de ce précieux patrimoine.
Jean-Patrick Arteault livre trois notes substantifiques sur la nation, sur la souveraineté et sur l’Union européenne. Etymologiquement, le terme nation évoque l’origine commune des nationaux. Depuis le XIXe siècle, on oppose cette conception ethno-culturelle à la conception contractuelle du vouloir vivre ensemble, attribuant la première aux Allemands et la seconde aux Français libérateurs républicains universels. Comme à l’ensemble indo-européen d’avant la Dispersion, on oppose souvent la nation moderne qui en serait une fragmentation. Toutefois, l’unité d’origine était déjà fragmentée en Latins, Grecs, Celtes, Germains, Scandinaves, Baltes et Slaves. L’auteur se dit surpris par le fait que, pour résister au Remplacement, l’inconscient national ethnicise la République. Mais le réel qu’on refuse a tôt fait de se venger : c’est le cadre national qui parle le plus aux contemporains. Pour ce qui est de la souveraineté, une autorité n’en dispose sur un territoire que lorsqu’elle n’y est soumise à aucune autre, tant dans les domaines juridique que militaire, que financier et monétaire. A la question de la souveraineté effective de la France, la réponse est négative, tant au plan juridique (UE, CEDH), que militaire (OTAN), que monétaire (Zone Euro) et que financier (FMI, BRI, les tribunaux US pour tout échange en dollar). Il s’agit de récupérer cette triple souveraineté, en particulier pour pouvoir mener une politique de rémigration. Les souverainistes français (Cercle Aristote, Union Populaire Républicaine) travaillent avec intelligence, mais ils réduisent l’identité à la nation citoyenne (c’est sur la race que de Gaulle fondait son idée de la France). Ils sont souvent anti-allemands, alors que la RFA n’a plus rien de l’Allemagne éternelle. Longtemps fidèle au modèle du capitalisme rhénan, le capitalisme allemand a réalisé sa mue occidentaliste. Il utilise la monnaie unique pour réaliser son programme de premier de la classe occidentale. L’UE a rendu l’Europe détestable pour nombre d’Européens.
Dans sa préhistoire, on relève trois influences : le mondialisme anglo-saxon du Groupe de Milner, où Jean Monnet a fait ses premières armes ; le fédéralisme pan-européen de Coudenhove-Kalergi ; l’expérience internationaliste et pacifiste de la SDN, compromis entre l’idéologie de Milner et la république maçonnique française. Des historiens communistes ont démontré le rôle joué par d’anciens Kolabos non-épurés dans la construction européenne, pour en faire une retranscription acceptable d’un projet des nazis. Dans l’avant-guerre, la préoccupation européenne des nazis n’était que marginale. Avec l’invasion de l’URSS et la participation de corps de volontaires, l’idée a germé d’une croisade européenne. Après la guerre, les vaincus y ont retrouvé une certaine virginité. Par contre, l’occidentalisme de l’UE est le pur produit de la victoire des USA dans la compétition pour la domination mondiale. En fin de compte, la philosophie qui a présidé à la gestation de l’UE est libérale, libre-échangiste, occidentaliste, atlantiste, cosmopolite.
Robert Dragan pose la question ‘Souverain sur quoi et pour quoi ?’, la souveraineté étant le pouvoir décisif, d’abord sur soi-même et ensuite sur le cadre de vie, celui-ci s’étendant du clan primaire à la Cité traitée par Aristote. La guerre désigne les chefs parmi les acteurs de la deuxième fonction, laquelle fournira les décideurs politiques. Première et deuxième fonction relèvent souvent de la même aristocratie, aux mains de laquelle le peuple abdique en échange de la sécurité et de l’équilibre. Victime d’un capitalisme sauvage, une fraction du peuple a remis en cause l’ordre social et politique. Aujourd’hui, des syndicats de travailleurs soutiennent les ennemis des Gilets Jaunes ! C’est pourtant des rangs des soldats de la Grande Guerre que sont sortis les militants de la révolution fasciste, contestataires des guerres intra-européennes. Ceux qui doutaient de la légitimité des gens au pouvoir étaient de plus en plus nombreux. C’est alors que la banque souveraine a offert la consommation à la troisième fonction. Vrais souverains du monde moderne, les créateurs de monnaie, receleurs de capitaux, nous donnent à croire que les représentants politiques du peuple détiennent le pouvoir. Grâce à l’Internet, les dénonciateurs de ce coup d’état parviennent à toucher un auditoire de plus en plus large. Mais, quand on en appelle aujourd’hui à la nation, s’agit-il de la Nation contractuelle ou de l’héritage ancestral ? Soucieux de faire prospérer un populisme tolérable, les dirigeants populistes ont intérêt à entretenir la confusion.
En France, le RN incarne cette synthèse (avec ses gages antiracistes, ses positions pro-avortement, son conformisme historique) en recyclant l’idéologie libérale. On court ainsi à un double échec. Faire naître des idées neuves au sein de mouvements installés est un pari improbable (le RN éjecte depuis dix ans toute trace de radicalisme). Par ailleurs, en Europe, un clivage se marque entre les pays peu endettés (RFA, Pays-Bas) et ceux du Club Méditerranée (Italie, Espagne, France). L’avenir de nos enfants se trouve peut-être chez leurs futurs conjoints allemands, néo-zélandais, russes ou Blancs américains, alors qu’une quatrième guerre franco-boche opposerait des franco-maghrébins à des germano-turcs ? Mais le premier problème est celui de la crise économique générée par le Covid-19. Trois solutions sont envisageables : l’Etat mondial de Jacques Attali ; l’explosion de l’UE, chaque état reprenant ses billes ; les Albo-Européens édifient l’Empire sur une base raciale. Le problème serait alors de détruire l’argent-dette surnuméraire sans affecter l’économie réelle ni l’épargne des particuliers : objectif réalisable par la création d’une monnaie unique fiduciaire, appuyée sur la richesse concrète des économies, et en ne dépouillant que les grands détenteurs (Soros, Gates…) de capitaux.
Jean-Patrick Arteault dresse le compte des Européens que l’euro ruine insidieusement. Pour les européistes tels que Jean Monnet, une monnaie commune est un moyen d’unifier et d’affaiblir les Etats-nation, à qui on retire un attribut de leur souveraineté, et d’augmenter la fluidité du Marché Commun. Avec la chute du Mur de Berlin, en 1989, la RFA absorbe la RDA. Mitterrand, qui redoute que l’Allemagne s’émancipe des Communautés Européennes, pousse alors avec le Traité de Maastricht et l’absorption du Mark dans la Zone Euro à une solidarité européenne. Mais les Allemands ne sacrifient leur Mark, symbole de leur renaissance, que sous condition : l’euro obéira à la même idéologie monétaire que le Mark. Comme la BUBA (Bundes Bank), la BCE sera indépendante des Etats, qu’il lui est interdit de financer en concurrence des banques commerciales. Elle veillera que l’inflation n’excède pas 2%.
Les Etats s’engagent à maintenir leurs déficits budgétaires inférieurs à 3% de leur PIB. L’euro n’est pas la monnaie unique des Européens, mais une simple monnaie commune, qui ne dispose pas de mécanismes pour compenser les déséquilibres entre les pays riches et les pays pauvres. Disparates, les Etats membres acceptent de le rester, comme d’être liés à l’OTAN. Huit d’entre eux n’ont pas l’euro comme monnaie. Si l’UE venait à organiser des transferts des pays riches vers les pauvres, cela pourrait coûter à l’Allemagne jusqu’à 10% de son PIB, alors que 40% de ces riches Allemands ne détiennent aucun patrimoine et tiennent les habitants des pays pauvres de l’UE pour des incapables, voire des fainéants ! La circulation des travailleurs au sein de l’UE n’est fluide que pour les surqualifiés et serait quasi nulle pour la base (alors que celle-ci aurait été décisive en faveur du Brexit.
L’euro a pour effet de figer les parités monétaires et de supprimer la dévaluation compétitive : lorsque les importations d’un pays étaient supérieures à ses exportations, sa monnaie se dévaluait, rendant les importations plus coûteuses et ses exportations plus attrayantes. L’euro avantage une Allemagne exportatrice et appauvrit les autres Européens. Les soldes TARGET 2 sont une autre menace liée aux excédents commerciaux de l’Allemagne. L’euro n’est, en réalité, qu’une appellation commune à dix-sept monnaies supervisées chacune par sa banque centrale nationale. Le système TARGET 2 permet les échanges entre banques commerciales. La banque centrale en est garante en échange du dépôt d’actifs ‘éligibles’ (or, actions, obligations).
La BCE joue à l’égard des banques nationales le rôle de super banque centrale. Toutefois, les banques centrales de la zone euro ne déposent pas d’actifs, mais de simples promesses ! Depuis la crise de 2008, les échanges monétaires sont en déséquilibre croissant (le solde créditeur de l’Allemagne atteint 1000 milliards d’euros !). Si un pays débiteur venait à quitter la zone, son solde devenant alors exigible, il ferait probablement défaut, à charge du contribuable allemand. Sauf à faire valser la planche à billets, avec un risque écrasant d’inflation. L’accord Macron-Merkel sur un emprunt de 500 milliards d’euros repose l’adoption de la mutualisation des dettes, déjà rejetée par quatre pays. Elle rendrait impossible tout nouveau départ de l’UE. A l’Allemagne se pose la question « Comment continuer de profiter de l’euro pour ses exportations, tout en se dégageant du piège de l’euro ? »
Jean-Patrick Arteault s’applique à situer la nébuleuse des souverainistes en France. Ils sont d’origines et d’affinités variées, voire adverses. Leur cœur nucléaire se trouve dans le dégagement des traités internationaux auxquels le pays a souscrit, soit l’UE, la CEDH et tous les traités onusiens. Et dans le désengagement de la monnaie commune. Dans les figures et les mouvements concernés, on épinglera Paul-Marie Coûteaux, l’Union Populaire Républicaine de François Asselineau, Florian Phillipot et son parti Les Patriotes, Djordje Kuzmanovic et son mouvement République Souveraine. Sur le terrain métapolitique, on relève le Cercle Aristote avec Pierre Rougeyron et la revue Perspective Libre, carrefour de (presque) tous les souverainistes. Il importe de signaler les réactions souverainistes à l’UE qu’on peut relever chez Les Identitaires, chez Nicolas Dupont-Aignant de Debout la France, chez les nationalistes du Parti de la France, chez les royalistes d’Action Française ou de Nouvelle Action Royaliste, chez Civitas d’Alain Escada, dans la Fondation Polemia de Jean-Yves Le Gallou et chez Egalité & Réconciliation d’Alain Soral. Le Rassemblement National a choisi de ne pas attaquer frontalement l’UE et l’euro, ce qui risquait de ne pas être compris par une majorité. La logique voudrait qu’il y ait par la suite convergence. Notre point de vue identitaire nous place en désaccord important avec nombre de souverainistes qui, sur le contenu ethnique et autochtone de la nation, sont trop accommodants. Il est vrai qu’il n’existe pas à proprement parler de nation européenne, mais bien une Civilisation Européenne, faite d’anthropologies et de langues cousines. Les alliances à privilégier sont en Europe, la Russie y comprise. L’objectif primordial est la révolution identitaire pour faire des autochtones albo-européens les maîtres de la terre qui leur appartient de tradition immémoriale.
Alain Cagnat dresse une fiche signalétique détaillée de l’OTAN :
1945 : L’URSS occupe la moitié de l’Europe et menace l’autre
1947 : Plan Marshall d’aide américaine (intéressée) à la relance des pays sinistrés
1948 : Le Kominform fédère les états vassaux de l’URSS. Le Blocus de Berlin contraint à mettre en place un Pont aérien gigantesque
1949 : Création de l’OTAN, solidarité de défense assujettie aux USA
1950 : Les armées de la Corée du Nord envahissent la Corée du Sud. L’ONU donne mandat d’intervenir aux forces alliées occidentales (Saceur/Shape). Pertes humaines : 600.000 Chinois et Nord-Coréens et 100.000 Sud-Coréens et alliés occidentaux
1955 : La RFA entre à l’OTAN ; création du pacte de Varsovie ; 4,4Mio hommes de l’OTAN en affrontent 5,7Mio ; parapluies nucléaires
1962 : Castro accorde à l’URSS une base de missiles nucléaires à Cuba. L’ultimatum US fait reculer l’URSS ; Diên Biên Phu : Eisenhower refuse son aide ; la CIA pactise avec Ho Chi Minh après avoir fait de même avec le FLN
1965 : de Gaulle refuse de participer à toute agression décidée sans son assentiment ; l’OTAN est transférée de Paris à Bruxelles-Mons
1968 : Printemps de Prague : l’OTAN ne bronche pas
1974 : La Turquie envahit Chypres ; c’est la Grèce (des colonels) qui est condamnée
1989 : Chute du Mur ; la RFA absorbe la RDA ; le Pacte de Varsovie est dissous et ses membres se regroupent dans la CEI, simple étape à l’adhésion à l’OTAN
1991 : Guerre du Koweit : 39 états se coalisent sous commandement US pour bouter l’Irak hors du Koweit ; préfiguration de la Troisième Guerre Mondiale
1999 : L’OTAN n’ayant plus de raison d’être, Eltsine propose d’adhérer à l’UE, mais les USA ont besoin d’un ennemi contre qui protéger leurs vassaux ; la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie adhèrent à l’OTAN et bientôt après les Pays Baltes, la Bulgarie, la Macédoine, la Bosnie, le Kosovo et …la Serbie !
1992-1995 : guerre contre les Serbes, punis pour être le relais de l’influence russe dans les Balkans ; 1995 : 400 avions de 15 nations exécutent 3.500 missions de bombardement ; pulvérisée, la Serbie signe les accords de Dayton, qui découpent la Bosnie en trois segments ingouvernables
1996 : Une pseudo Armée de Libération du Kosovo (UCK) mène des actions terroristes, contre lesquelles les Serbes réagissent de manière musclée ; l’OTAN adresse aux Serbes un ultimatum qui viole la Charte de l’ONU et ses propres statuts ; le « Massacre de Raçak », confrontation entre rebelles et policiers serbes passe dans la presse pour un génocide, ce qui déclenche 38.000 missions de bombardements, notamment sur Belgrade et Banja Luka, exécutées par des avions américains, mais aussi des anglais, des français, des allemands et des belges; pour éviter l’épuration ethnique dans un nouvel Auschwitz, l’OTAN exige que l’indépendance du Kosovo soit reconnue
2001 à 2020: En réplique aux attentats du 11 septembre, une Force internationale d’assistance et de sécurité (ISAF) se met en place en Afghanistan sous la férule de l’OTAN et, avec 5.000 hommes, anéantit les talibans ; les seigneurs de la guerre qui prennent leur place sont plus insaisissables que les fous de Dieu; les généraux américains réclament toujours plus de troupes (140.000 hommes en 2014); l’ardoise atteint 1.000 milliards de dollars ; l’OTAN passe le relais à l’armée afghane; Trump rend enfin le pouvoir aux talibans !
2003-2011 : seconde guerre d’Irak préventive d’armes de destruction massive; les adhérents à l’OTAN (les historiques -sauf la France- et les récents plus les futurs) avalent cette énormité ; 150.000 hommes pour s’emparer des réserves pétrolières ; la guerre, mais surtout un blocus alimentaire et sanitaire insensé, fait plus d’un million de morts civils ; l’ardoise que Bush avait estimée à 60 milliards de dollars dépasse les 3.000 milliards
2010 : L’OTAN publie son Concept stratégique ; elle se proclame compétente pour intervenir dans tous les types de crise ; ses décisions sont l’expression de la volonté collective des trente membres
2011 : La guerre civile éclate en Libye et le tandem Sarkosy-Cameron, soutenu par Obama, obtient de l’ONU un embargo sur les armes et une circulation aérienne exclusive; Kadhafi est assassiné et son arsenal passe aux islamistes du Sahel; la Libye, coupée en deux, devient une base de migrants
2017 : En Syrie, Sarkosy, BHL et les autres tentent de refaire le coup Libyen, mais Poutine prend l’OTAN de vitesse; les Américains sont déjà empêtrés en Afghanistan et en Irak et la Libye a défrisé nombre de membres de l’alliance; Bachar el Assad est le nouveau Satan; Après les avoir largement utilisés, Trump abandonne les Kurdes à Erdogan
Pierre Vial poursuit sa démonstration convaincante du modèle identitaire juif en terre d’Israël. En Palestine, les Britanniques favorisent clairement les intérêts sionistes. Au printemps 1936, le mufti Hadj Amin el Husseini déclenche la révolte arabe. Les arabes pratiquent la guérilla, avec des petits groupes très mobiles retirés à l’abri de repaires montagneux. Le pays est paralysé par une grève générale qui va durer 175 jours. Ben Gourion appelle alors à ne plus acheter qu’hébreux. Le port de Jaffa étant bloqué, les Juifs installent rapidement celui de Tel-Aviv. Comme les colonies isolées ont bien souvent été démantelées, les exploitations agricoles sont fortifiées et la garde veille jour et nuit. Des colonnes mobiles sécurisent les routes. Le commissaire britannique ayant été assassiné, une répression violente a lieu. Le Haut Comité arabe est mis hors la loi et le mufti prend la fuite. Le général Orde Wingate organise une police juive et des commandos contre les Arabes. Des villages sont bombardés et des représailles sont menées contre les civils, avec des pendaisons publiques. On compte au moins 5.000 morts palestiniens. Tentant de calmer le jeu, les Britanniques réunissent une table ronde qui aboutit à un Livre Blanc, dans lequel la Grande-Bretagne cédait à nombre de revendications arabes et retirait son soutien aux sionistes. Réfugié à Berlin, le mufti allait y déclarer : « Les Arabes sont les amis naturels de l’Allemagne. Ils ont les mêmes ennemis, les Anglais, les juifs et les communistes. »
La communauté juive avait tôt compris qu’il était vital pour elle d’être économiquement autonome. L’industrie a été développée à partir d’investissements privés. Surgissent une centrale électrique en 1928 à Naharahim, l’usine de potasse de la Mer Morte en 1930, celle de Sodome en 1934. Par contre, la plupart des terres agricoles, vu l’importance symbolique du retour à la terre, ont été acquises par des fonds publics. Les sionistes ont remarquablement développé la culture des agrumes qui, grâce à des techniques nouvelles de culture et d’empaquetage, vont atteindre bientôt 18%des exportations mondiales ! L’affirmation identitaire passe notamment par le combat linguistique : le Congrès sioniste de La Haye, en 1907, proclame l’hébreu langue nationale. Cela posait l’énorme problème de moderniser la langue du rituel, impropre à exprimer les nécessités contemporaines. On l’a néanmoins enseignée aux enfants dès la crèche et l’école primaire. En 1939, le système éducatif en hébreu est administré à 100.000 élèves.
C’est en 1966 que Brigitte Cagnat présente à Jean Raspail son époux Alain Cagnat. Ils n’ont depuis lors cessé de cultiver une grande amitié. Celle-ci transpire dans ce long article qui, non seulement passe en revue toute l’œuvre de Jean Raspail, mais évoque d’émouvantes expériences communes ou reprend de longues citations du poète. Le document, d’une densité élevée, est passablement hétéroclyte, mise à part l’évocation posthume du Consul général d’Araucanie. Celle-ci ne se prête pas à un résumé synthétique. Il faut la lire à l’aise en son entier. Et la relire.
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Ex: https://rebellion-sre.fr
Le dernier numéro de Livr’arbitres est un bel hommage à la littérature russe et à Edouard Limonov, c’est aussi une superbe occasion de découvrir cette publication dont la lecture est toujours passionnante.
R/ Pouvez-vous nous présenter L’A ?
La revue littéraire non-conforme Livr’Arbitres est le fruit d’une lente maturation. Elle a connu plusieurs noms avant celui-ci (peut-être vos lecteurs les plus anciens auront-ils vu passer un exemplaire du Baucent ?). Bref, nous avons mis plusieurs décennies à nous construire, à trouver notre rythme, notre équipe. Ce qui me fait le plus plaisir, c’est que du noyau de départ, peu nous aient quitté depuis ! Cela prouve que nous n’avons que peu changé sur le fond et tant mieux. La revue est née à Metz, sur le campus, dans le cadre du syndicat Renouveau étudiant. C’est donc avant tout un objet « militant ». Nous étions en fac de Lettres, en Histoire, nous voulions partager nos lectures, nos convictions mais sans jamais nous enfermer dans une chapelle, d’où le titre qui s’imposera plus tard de « livr’arbitre ». Notre objectif est double. D’un côté remettre à l’honneur des auteurs disparus, laissés sur le bas-côté, abandonné sur de vieux rayonnages. De l’autre, proposer de nouvelles plumes, découvrir de nouveaux talents. Le cadavre de la littérature est encore fécond, il produit encore quelques belles et jeunes figures (de Bruno Lafourcade à Thomas Clavel en passant par le mirifique Olivier Maulin)
R/ Votre dernier numéro place la littérature russe à l’honneur. Quelle est pour vous la spécificité des écrivains de la patrie de Léon Tolstoï et Fiodor Dostoïevski ?
Une place à part, forcément ! C’est une terre plus radicale que nos paisibles terres de plaine et de bocage, un territoire immense qui aura connu de formidables soubresauts. On peine à imaginer aujourd’hui les cataclysmes du XXème siècle sur une société marquée jusqu’alors par l’immobilisme (il faut lire à ce sujet Oblomov de Gontcharov mais également Sanine d’Artsybachev), figée dans une tradition qu’elle pensait immuable ! Une aristocratie à bout de souffle face à une bourgeoisie « éclairée », moderne et progressiste. Le même mécanisme qui emporta la monarchie française…
Mais la Russie c’est aussi et surtout une nature grandiose, de la steppe à la Taïga en passant par des fleuves majestueux, une terre d’extrême qui aura marqué sa population et qui continue de les habiter. Les poètes, les écrivains ont là un formidable outil de travail ! Enfin, la religion, l’orthodoxie si exotique à nos yeux, qui, malgré tout surnage dans le marigot actuel : pouvoir confisqué et corruption acceptée ; libéralisme des mœurs et cadre traditionnel promu. En évoquant ou survolant ces sujets, et pour revenir à votre question, je ne crois pas que la littérature russe soit plus ou moins spécifique que celle du Portugal ou de l’Irlande. Une terre, un peuple, une littérature ! Craindre l’arbitraire, la déportation, forcément ça marque un écrivain, un intellectuel ; mais au pays de la dictature médiatique, du politiquement correct, il n’est pas plus aisé de s’exprimer non plus, ouvertement, de sujets « fâcheux » de nos jours, même sous forme de fiction !
R/ Récemment décédé, Edouard Limonov est au centre du dossier. Que vous inspire la figure et l’œuvre de cet écrivain à la fois aventurier et soldat politique ?
Limonov fut pour moi une « révélation ». J’ai toujours eu un tropisme pour l’Est. Ma découverte de la Mitteleuropa dans un premier temps, puis un passage par la Sibérie dans un second temps, sur les pas de Michel Strogoff, de Corto Maltèse et de Sylvain Tesson ne feront que le confirmer !
Limonov, plus sérieusement, je l’ai découvert avec Mes Prisons. Il y a plus de vingt ans, on me conseilla ses livres. Du temps où il écrivait à l’Idiot International. J’ai commencé à en acheter au compte-goutte, puis je les ai oubliés sur une étagère de ma bibliothèque. Enfin, dernièrement, en rencontrant son éditeur du moment, Charles Ficat, je suis revenu à lui au fil des parutions de cette courageuse maison [Bartillat]…. Pris par d’autres sujets, l’idée d’un entretien avec Limonov fut repoussée plusieurs fois, à plus tard. Enfin, je vis Limonov à son dernier passage à Paris. Ce fut un deuxième choc ! L’homme attirait autant que l’écrivain ! Davantage même !! On peut comprendre son succès politique, quand bien même il ne déboucha sur aucune victoire véritable. En écho, le mouvement culturel italien proposé par la Casapound semble ressembler le plus, à sa vision politique et à ses initiatives … mais ceci est une autre histoire !
R/ D’Alexandre Douguine à Thierry Marignac, comment avez-vous rassemblé les contributeurs et les témoignages sur lui ?
Livr’Arbitres au fil du temps est devenu une véritable machine de guerre ! Enfin, disons que parti d’un petit noyau étudiant il y a vingt ans, elle se retrouve entourée désormais d’une cinquantaine de contributeurs « potentiels ». En fonction du sujet, je peux solliciter tel ou tel. Par internet, par le biais d’éditeurs, je peux également rentrer en contact avec des gens qui me sont totalement inconnus. Par le fruit du hasard, de rencontre également (Pour Douguine, je suis passé par sa fille). Marignac me fut présenté voilà plusieurs années. C’est un homme entier qu’il faut apprendre à apprivoiser, mais avec le temps nous sommes devenus amis ! C’est aussi ça une revue littéraire, des rencontres en chair et en os ! Et quel plaisir de les partager avec nos lecteurs ! Marignac fut un proche de Limonov, une amitié de quarante ans datant de son séjour parisien, de ses années à l’Idiot International… Marignac est également traducteur, c’est-à-dire un passeur, ainsi entre-autre, il a traduit Guerre de Vladimir Kozlov, que l’on peut retrouver dans la collection Zapoï de la Manufacture de livres, mais également traduit des poètes russes, Des chansons pour les sirènes (Essenine, Tchoudakov, Medvedeva). Son dernier roman, L’icône, est également une porte d’entrée dans l’univers mental russe.
R/ Edouard Limonov est une référence pour toute l’avant-garde russe contemporaine. Quels sont les auteurs contemporains qui attirent votre attention ?
J’ai peu lu jusqu’à présent Zakhar Prilépine. Pour d’aucuns, c’est un peu le Brutus de Limonov, celui qui aura trahi, pour d’autres, il aura désiré voler de ses propres ailes et dépasser le maître. Il faudra lui poser la question ! Dans un prochain entretien peut-être ?! Assurément, nous y reviendrons à l’occasion… Je pense, malgré ou à cause de ses engagements, qu’il a quelque chose à nous dire. Je ne sais si les écrivains se doivent d’être engagés, mais je sais que je préfère un homme debout, les armes à la main pour défendre son idéal qu’un « planqué »… Prilépine relève quelque peu de cette image consacrée d’un type d’homme remarquable définit par sa qualité de soldat, de poète ou de moine, mais je peux me tromper !
Sergueï Chargounov.
Parmi les auteurs russes contemporains, on peut également citer, Sergueï Chargounov (proche de la ligne de Limonov et de Prilépine) ou, dans un autre domaine, moins politique, Mikhaïl Tarkovski. Il faut lire Le temps gelé, c’est vraiment l’image que je me fais de ce pays, immense et inconsolé ! C’est un écrivain enthousiasmant, à l’image d’un Sylvain Tesson, mais, lui, contrairement à Tesson, a choisi de vivre dans une cabane et pas simplement de s’en servir de décor temporaire ! Tesson est un citadin, épris de grands espaces. Il n’est pas de la « terre », sans doute le regrette-t-il, mais cela lui laisse une grande liberté en contrepartie ! Sur la Russie, un auteur que je pourrai aussi conseiller, ce serait Cédric Gras, son récit de voyage Le Nord, c’est l’Est : aux confins de la Fédération de Russie (Phébus, 2013) une formidable entrée en matière.
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Parution du n°432 du "Bulletin célinien"
Sommaire :
Clément Camus et Albert Paraz
Le cuirassier à Rambouillet
Céline dans Excelsior
« Il était très cultivé. Il avait énormément lu, avait beaucoup retenu et savait beaucoup de choses, presque sur tout », disait l’un de ses proches. Publiquement Céline s’est peu confié sur ses lectures. Lui rendant visite à Montmartre, un confrère évoquait « les bouquins dissimulés comme chez de vieux paysans qui lisent, mais croiraient se révéler dangereusement en laissant connaître leurs lectures. » Durant sa vie professionnelle ainsi que les dernières années, il dira n’avoir pas le temps de lire. Ce qui était alors vrai ne le fut pas à d’autres périodes : Londres (où il lit Hegel, Fichte, Nietzsche et Schopenhauer !), l’Afrique et naturellement le Danemark, en particulier les dix-huit mois de réclusion. Si à la fin de sa vie, il cite invariablement Barbusse, Morand et Ramuz pour la raison que l’on sait, il a bien d’autres admirations : Vallès (« l’homme de tous les écrivains que j’admire le plus ») et, pour les anciens, Villon, La Fontaine ou Chateaubriand. Parfois son jugement évolue avec le temps. Le cas le plus notable est évidemment Proust tant daubé dans les années trente et suivantes. Et qualifié de « dernier grand écrivain de notre génération » à la fin. Ces évolutions sont prises en compte dans ce dictionnaire dont la lecture constitue un régal tant les commentaires donnent à réfléchir sur la complexité d’un homme que certains ont trop vite qualifié de fruste. Se dessine, au contraire, le portrait de quelqu’un de cultivé et – lorsqu’il n’est pas aveuglé par ses phobies – de perspicace. Ce dictionnaire, merveille de précision et de rigueur, constitue une contribution capitale à la connaissance d’un écrivain qui a beaucoup lu et beaucoup retenu. Ouvrage de référence sur les sources et lectures de l’écrivain, il est appelé à figurer dans la bibliothèque de tout célinien digne de ce nom.
• Laurent SIMON & Jean-Paul LOUIS, La Bibliothèque de Louis-Ferdinand Céline (Dictionnaire des écrivains et des œuvres cités par Céline dans ses écrits et ses entretiens), Du Lérot, 2020, 2 volumes de 376 et 384 p., ill.
► Deux précisions : a) il est erroné d’écrire qu’André Thérive « ne fit que quelques allusions à Céline » dans l’hebdomadaire Paroles françaises puisqu’il fut, en 1950, l’un des très rares critiques à consacrer un grand article à Casse-pipe (repris dans le BC de juillet-août 2015) ; b) Il existe une photographie (fonds Sygma) de l’écrivain debout devant sa bibliothèque à Meudon (reproduite en 1979 dans le supplément iconographique de feu La Revue célinienne). Sur l’original de ce cliché (que nous n’avons malheureusement plus), on distingue nettement plusieurs titres. Il s’y trouve notamment plusieurs ouvrages médicaux et un livre de… Roger Vailland (!).
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Revista de historia, metapolítica y filosofía.
Tarragona, primer semestre 2020
21×15 cms., 192 págs.
Cubierta impresa a todo color, con solapas y plastificada brillo. Rústica cosido.
PVP: 20
Índice
Editorial: El coronavirus y los mitos de la posmodernidad / 5
Las leyes pioneras para la protección de los animales en España, por Jordi Garriga Clavé / 7
Causas y razones alrededor del combate cultural en Portugal, por Joäo Franco / 23
El Renacimiento, sus orígenes y su herencia, por Alberto Buela / 27
El enemigo interior: una historia de las purgas de la inteligencia estadounidense, por Cynthia Chung / 31
Entrevista a Pierre Vial. Los años del GRECE (1968-1987). En la escuela de Gramsci / 39
“Veo a Francia morir, pero tengo confianza, porque creo en Dios”, por Bruno Gollnisch / 63
In memoriam, por Juan Antonio Llopart / 70
Una mirada al gran espacio de Eurasia, por Shahzada Rahim / 71
La Cuarta Teoría Política y el problema del diablo, por Aleksander Duguin / 76
Del destino a la turca al crepúsculo de la tradición, por Michel Lhomme / 85
* * *
Dossier: Geopolítica y pandemia
Consecuencias geopolíticas de la crisis del coronavirus. Una propuesta para España, por José Alsina Calvés / 95
Para algunos, la seguridad sanitaria se convertirá en una parte fundamental de las estrategias políticas liberales, por Diego Fusaro / 123
Coronavirus: el frenesí de una Nueva normalidad patológica, por Mª del Pilar Soler Gordils / 125
2020: Geopolítica, pandemia y ciberespacio en la nueva guerra fría global, por Leonid Savin / 129
* * *
Los monumentos conmemorativos en Dresde tras la IIGM en el 75 aniversario de la destrucción. Presencias y ausencias, por Asociación Cultural OHKA / 143
Homenaje a Oswald Spengler, por Armin Mohler / 163
Entrevista con Martí Teixidor, por Jordi Garriga / 169
Libros: Juan Pimentel Igea, Fantasmas de la ciencia española, por Pablo Huerga Melcón / 177
15:03 Publié dans Actualité, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : a ctualité, revue, pandémie, covid-19, coronavirus | | del.icio.us | | Digg | Facebook
EDITORIAL:
La victoire de l’audace !
« La passion doit céder parfois à la raison, lorsque l’on veut réellement atteindre le but que l’on s’est assigné... ».
Cela ne signifie nullement l’abandon de nos idées, de nos convictions, mais la situation en Bretagne est arrivée à un tel degré qu’il nous faut envisager une stratégie nouvelle, une stratégie d’alliance et d’union avec l’ensemble du mouvement national breton.
Certains, idéologues sectaires, considèrent que l’union nationale est un classique de la rhétorique politique, une expression magique qui, à chaque crise grave, revient comme une arlésienne. C’est, chaque fois, la même musique... Ils font fausse route et négligent que dans le cadre de la Bretagne il ne s’agit pas d’une simple crise, il s’agit d’une lutte de libération nationale, d’une lutte pour l’émancipation d’un peuple… Cette notion unanimiste consiste à considérer que, pour un temps, ce qui nous rassemble est au-dessus de ce qui nous divise et doit requérir deux principales conditions : qu’il existe un ennemi bien identifié et qu’elle s’inscrive dans un horizon temporel bien défini.
Alors oui cette union est plus nécessaire que jamais, mais il n’y a d’union réellement féconde que sur des principes et fondements certains. Il n’y a d’union digne d’être recherchée et voulue que celle qui ne se fait pas pour un jour, mais pour toujours. De même, il ne peut y avoir unité sans action ou alors elle n’est qu’une banale farce ou duperie et nous n’avons aucun goût pour participer à un rassemblement de pure forme.
Les enthousiasmes les plus ardents, les meilleures volontés ont beau s’unir, s’il ne s’agit que de doctrines, d’idéologies, de plans douteux… les plus belles flammes s’éteignent et ne laissent subsister qu’un peu de cendre froide. La plupart des militants nationalistes bretons sont animés d’un enthousiasme à la fois passionné, exalté et d’une volonté sincère de réaliser le bonheur du peuple breton. La plupart de ces hommes et femmes sont également des militants de valeur et tous ou au moins presque tous ont de toute évidence l’esprit et le cœur frappés comme d’une espèce d’illumination par le terrible sort fait au peuple breton par une république française s’arc-boutant sur un colonialisme d’un autre âge.
L’union nationale, le rassemblement de bonnes volontés, qui ne sont pas seulement valables par ce qu’ils sont, mais aussi par ce qu’ils représentent de possibilités pour la nation bretonne, doivent être une chose vraie. Une union nationale, qui associerait pour un temps les bonnes volontés et laisserait de côté les intérêts partisans au profit de l’intérêt général, doit être une véritable arme que nous devons brandir plus hardiment que jamais. La tâche qui reste à accomplir n’est pas insurmontable. Les militants bretons ont assez de caractère, de détermination en eux-mêmes et s’il leur en manquait, ils les puiseraient dans le souvenir de leurs héros, pour ainsi faire face aux dangers des nombreux ennemis de l’émancipation de notre peuple et aux bassesses mesquines de l’État français.
Pobl vreizh n’eo ket marv koulskoude c’hoazh, met war-nes mervel emañ*
La mise sur pied d’une authentique union nationale doit, pour tous les défenseurs des libertés bretonnes, être salutaire et c’est pourquoi, plus résolu que jamais à l’union dans le combat et pour une action précise, tout patriote breton doit prendre conscience que la libération de la Bretagne dépend du succès d’une telle expérience. Nos amis Corses ont bien compris la nécessité de s’unir malgré leurs divisions.
Cette tâche, ce véritable espoir pour la Bretagne et pour son peuple, doit être la plus belle mais aussi la plus efficace de toutes celles qui nous sont imparties. Nous devons la mener à bien et assurer sa pleine réussite. De sa réalisation dépend pour la plus grande part l’avenir de la nation bretonne et du peuple breton.
Peut-être est-il temps de changer d’état d’esprit ?
Padrig MONTAUZIER
* Le peuple breton n’est pas encore mort, mais il est sur le point de mourir.
Sommaire War Raok n° 58
Buhezegezh vreizh page 2
Editorial page 3
Buan ha Buan page 4
Terre d’Europe
Les coutumes des peuples de Russie page 12
Politique
Covid-19, muezzin et Le Camp des Saints page 14
Histoire de Celtie
La bataille de Culloden page 18
Billet d’humeur
Et si l’on arrêtait de stigmatiser les extraterrestres ! Page 20
Tribune libre
La guerre sociale qui vient page 22
Identité bretonne
Bretagne : la vie des paysans jadis page 24
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton page 25
Europe
Pourquoi nous combattons page 33
Écologie
L’écologie vue de droite page 35
Géopolitique
La Russie de Poutine page 37
Histoire de Bretagne
Cadoudal : l’attentat de la rue Saint-Nicaise page 39
Environnement
Un environnement sain : un atout majeur pour la Bretagne page 43
Civilisation bretonne
Rapports entre principes féminin et masculin page 45
Nature
Les pics, des percussionnistes agréables à entendre page 47
Lip-e-bav
Potée bretonne version quimperoise page 49
Keleier ar Vro
Pardons bretons et troménies, patrimoine culturel page 50
Bretagne sacrée
Le château de Trécesson page 51
10:13 Publié dans Revue, Terres d'Europe, Terroirs et racines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, revue, war raok, pays celtiques, celtisme, nationalisme breton, terroirs, terres d'europe, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook