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dimanche, 25 avril 2021

Parution du numéro 439 du Bulletin célinien

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Parution du numéro 439 du Bulletin célinien

Sommaire :

Quand Chateaubriand prédisait la venue de Céline…

Le Journal de Rebatet

Céline dans Juvénal

Quand le fantôme de Céline met la Préfecture de police en émoi [archive]

Lectures de Céline

2021-04-BC-Cover.jpgIl est périlleux pour un comédien de lire Céline. Le risque est d’en faire trop, de souligner les effets, bref de surcharger. Voilà un écueil qu’évite sans conteste Denis Podalydès. Après nous avoir donné une lecture intégrale de Voyage au bout de la nuit ¹, il nous gratifie, cette fois, de celle de Mort à crédit, sous la forme de deux disques compacts (format mp3). Autant le dire d’emblée : il ne fait pas l’unanimité auprès des céliniens si l’on en juge par les avis propagés sur les réseaux sociaux de l’Internet. Les uns goûtent peu sa lecture jugée monocorde même si elle est motivée par le souci de ne pas verser dans l’expressionnisme facile et vulgaire de certains interprètes. Les autres, la trouvent très fine, à l’opposé des lectures outrées qui abondent. En atteste ce commentaire : « Pas le plus musical, pas le plus jazzy, mais une véritable fragilité qui révèle de très belles nuances dans le texte… J’ai longtemps préféré Luchini pour son interprétation très “dansante” ; celle de Podalydès me paraît aujourd’hui tellement plus subtile, moins caricaturale. » À propos de sa lecture de Voyage, l’écrivain Thomas Compère-Morel estime qu’il a trouvé « la respiration parfaite de l’écriture célinienne pour nous en restituer la force brute ». Le critique littéraire Grégoire Leménager renchérit : « Loin de la gouaille de Michel Simon comme des éruptions jubilatoires de Luchini, ce sociétaire de la Comédie-Française lit Céline comme il lirait du La Bruyère. Soudain très grand siècle, avec une sobriété qui confine à la pureté, le saisissant bavardage de Bardamu y devient ce qu’il est aussi : un immense texte classique, qui oppose la beauté d’une langue à la trivialité du monde. » Il faut dire que Podalydès a l’intelligence de s’adapter au canal de diffusion : il ne s’adresse pas ici au public d’une salle de théâtre mais à une seule personne écoutant le texte dans l’intimité.

On ne compte plus les grands comédiens qui ont lu Céline : de Michel Simon à Pierre Brasseur en passant par Arletty, Le Vigan, Georges Wilson et bien entendu Luchini. Ce qui n’est guère connu, ce sont les lectures qui n’ont pas fait l’objet de disques. Ces trésors figurent dans les archives de l’Institut national de l’audiovisuel, ayant été diffusés jadis sur les ondes des radios publiques, particulièrement France-Culture. Plusieurs comédiens de grand talent ont, en effet, prêté leur voix à des émissions consacrées à Céline. Citons en vrac Jean-Louis Barrault, Michel Bouquet, Marcel Bozzuffi, Alain Cuny, André Dussolier, Julien Guiomar, Jean Négroni, Michel Piccoli, pour n’en citer que quelques-uns. Celui qui se dégage du lot, à mon sens, est Michel Vitold, excellent dans deux registres différents : un extrait éruptif de Bagatelles et un passage déchirant de Féerie où l’écrivain évoque sa mère décédée alors qu’il était en exil ². Une idée que je soumets à Laurent Vallet, président de l’I.N.A. (nommé en 2015 et renommé à ce poste en 2020) :  éditer un disque consacré à Céline reprenant quelques unes de ses lectures d’anthologie.

Louis-Ferdinand Céline. Mort à crédit. Lecture intégrale par Denis Podalydès. Gallimard, coll. “Écoutez lire”, 2021. Deux disques compacts. Durée : 23 heures. (26,90 €)

  1. 1) Voyage au bout de la nuit. Louis-Ferdinand Céline. Texte intégral lu par Denis Podalydès. Seize disques compacts sous coffret, Frémeaux & Associés, 2003.
  2. 2) « D’un Céline l’autre : à Paris et à Copenhague », émission réalisée en trois parties par Jean Montalbetti dans la série « Un homme, une ville ». France Culture, 4, 11 et 18 juillet 1980. Durée : 3 h.

jeudi, 15 avril 2021

Dernières publications sur "Strategika"

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Dernières publications sur "Strategika"

Chers amis,

Voici mes derniers travaux publiés sur Strategika :

- "Société ouverte vs Chine : le choc des globalismes" (première partie)

https://strategika.fr/2021/04/10/societe-ouverte-vs-chine...

- "Vaccination, dépopulation et urgence climatique : Bill Gates, la gouvernance globale et le “great reset” démographique" 
 
J'attire aussi votre attention sur deux longs articles qui se complètent assez bien de par leurs thématiques respectives :
Gouvernance globale et guerre civile mondiale – Pierre-Antoine Plaquevent
et
L’abolition de l’État de droit et la renaissance de la violence politique – Youssef Hindi
 
- En ce moment aussi sur Strategika :
Qui est Alexander Soros, actuel vice-président de l’Open Society ?
https://strategika.fr/2021/04/10/qui-est-alexander-soros/
 
L’ancien vice-président de Pfizer : “Les gouvernements vous mentent et préparent le dépeuplement massif”
 
« Il n’y a absolument aucun demandeur d’emploi »: comment des milliards de dollars de stimulus ont déclenché une crise historique du marché du travail
https://strategika.fr/2021/04/10/comment-des-milliards-de...

Attali nous promet des vaccinations annuelles et des reconfinements réguliers durant des décennies
https://strategika.fr/2021/04/12/attali-nous-promet-des-v...
 
Droite mondialiste : le ministre polonais de la Santé parle comme Attali ou Schwab et promet des décennies de tyrannie sanitaire
 
Les raisons de la seconde guerre mondiale - Paul Craig Roberts
 
Suivez Strategika et nos auteurs sur Telegram :
 
Bien amicalement, 
 
Pierre-Antoine Plaquevent

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mercredi, 31 mars 2021

Parution du numéro 438 du Bulletin Célinien

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Parution du numéro 438 du Bulletin Célinien

Sommaire :

Céline et Gide 

András Hevesi, premier traducteur de Céline en hongrois (2e partie) 

L’Éternel féminin dans Voyage au bout de la nuit

Berl et Céline

2021-03-BC-Cover.jpgAu-delà de la mort, la fidélité de Bernard Morlino à Emmanuel Berl (1892-1976) est admirable. Ses nombreuses conversations rue de Montpensier, où Berl habita pendant 40 ans, furent son université. Outre une biographie, il poussa cette fidélité jusqu’à récolter à la Bibliothèque Nationale les articles de Berl pour en faire un recueil qui fut édité par Bernard de Fallois. Aujourd’hui, il est à l’origine de la réédition de Prise de sang, initialement paru en 1946, dans lequel Berl s’interroge sur la place des juifs en France, lui qui s’était toujours considéré français avant d’être juif. Curieux personnage qu’Emmanuel Berl. Appartenant à la même génération que Céline, il devint, comme lui, un pacifiste viscéral après avoir connu l’horreur de la Grande Guerre. Raison pour laquelle il soutint les accords de Munich. « J’ai été munichois. Il est étrange qu’en écrivant cette phrase, j’éprouve presque la sensation de faire un aveu ; l’immense majorité des Français fut non seulement résignée à Munich, mais exaltée par lui. » Au début de l’année 1939, ce pacifisme l’amena à accuser un certain Bollack, directeur d’une importante agence de presse, de corrompre des journalistes français pour qu’ils incitassent à la guerre contre l’Allemagne, accusation qui s’avéra fondée.  Cela ne l’empêcha pas d’être l’un de ceux qui dénoncèrent très tôt le caractère militariste et antisémite du national-socialisme.

Ses relations avec Céline furent pour le moins étonnantes. Lorsque parut Bagatelles pour un massacre, il publia un article dans lequel il relevait que « le lyrisme emporte dans son flux la malice et la méchanceté ». Et d’ajouter : « Juif ou pas juif, zut et zut ! j’ai dit que j’aimais Céline. Je ne m’en dédirai pas ¹» Un an plus tard, son libéralisme l’incita à condamner l’abus de censure que constituait, à ses yeux, le décret Marchandeau ² qui visait notamment les pamphlets céliniens. Il acceptait, en effet, l’idée de l’antisémitisme politique. Comme le lui reprochait son ami Malraux, il n’avait pas le sens de l’ennemi. Ce qu’il reconnaissait volontiers : « La haine n’est pas mon fort. » La mansuétude dont il fit preuve envers Céline n’était pas un cas particulier si l’on en juge par ces lignes : « Je suis persuadé que son cœur est pur de haine et que la provocation au meurtre fut toujours chez lui, figure de rhétorique. Les Juifs le croient antisémite Ils ont tort. Maurras n’est pas antisémite parce qu’il aime la Raison et qu’il n’est pas démagogue. Il ne vous reproche d’être juif que si vous ne dites pas comme lui… ». Aveuglement ? Libéralisme poussé jusqu’à l’outrance ? Les deux, sans doute… Après la guerre, il considéra que le racisme fut une formidable épidémie des années trente : « On ne parle pas avec indignation d’une épidémie. » Il dira à Bernard Morlino qu’il faut passer l’éponge sur Bagatelles pour ne retenir de Céline que l’inventeur d’un nouveau langage. Mais que restera-t-il de Berl ? Non pas ses pamphlets contre l’esprit bourgeois ou ses essais historiques, mais deux superbes récits parus après la guerre, Sylvia (1952) et Rachel et autres grâces (1965), sortes de confession d’un homme en quête de lui-même. Il rejoint ainsi Céline qui, après la guerre, rejetait la littérature des idées pour ne valoriser que celle où l’émotion prime.

• Emmanuel BERL, Prise de sang (présentation et bio-chronologie de Bernard Morlino ; postface de Bernard de Fallois), Les Belles Lettres, coll. “Le goût des idées”, 2020 (13,90 €)

  1. (1) Article reproduit dans Le Bulletin célinien, n° 390, novembre 2016. Voir aussi Robert Le Blanc, « Céline et les hommes de Marianne (Berl, Malraux, Fernandez) », Le Bulletin célinien, n° 361, mars 2014.
  2. (2) Ironie de l’histoire : sous l’Occupation, ce député radical-socialiste soutiendra Pétain et la Révolution nationale.

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dimanche, 07 mars 2021

Parution du numéro 60 de la revue War Raok

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Parution du numéro 60 de la revue War Raok

EDITORIAL

Les voies du salut

Toute nation qui ne s’administre pas elle-même connaît inéluctablement une rapide décadence.

Il est vain pour un peuple de lutter si l’on a pas d’abord pris conscience des données fondamentales qui déterminent son aliénation. Nous voulons donner au peuple breton une forme qui empêche sa disparition et permettre son retour à la dynamique de l’histoire. Notre volonté d’émancipation n’est pas un enfermement : elle s’ouvre sur la reconquête d’un espace global, exigence de la géopolitique la plus réaliste. Gardons-nous d’un exclusivisme ethnique mal compris. La légitime préservation de nos caractères ethniques ne doit pas être un repli sur soi-même, même si nous pouvons être séduits par l’expression : « patriotisme ethnique » qui fixe des critères généraux et permet de parler de communauté nationale.

Dans l’Europe actuelle, Europe en pleine mutation, ce sont les nations sans État, les peuples aux droits bafoués, qui sont une nouvelle fois au premier rang des revendications. La rumeur vient d’Écosse, de Catalogne, du Pays Basque, de Flandre, de Corse ou de Bretagne, comme naguère des Pays Baltes ou d’Irlande… Partout renaissent des tensions légitimes qu’on aurait cru éteintes, et la marée des peuples opprimés bat aux portes du vieux continent.

 La Bretagne depuis le traité d’union en 1532 (en fait il ne s’agit nullement d’un traité mais d’un simple acte interne à la France n’ayant aucun effet juridique en Bretagne), et plus encore depuis l’annexion de 1790, en donne un frappant exemple. De par sa position excentrée, la Bretagne n’a jamais offert pour l’État français qui en dispose aujourd’hui, que l’intérêt que l’on accorde à une zone stratégique ou à une colonie.

La nouvelle république française ne s’est jamais préoccupée de favoriser le développement industriel et commercial de ce petit peuple dont elle a rayé le nom de la carte et dont elle affecte d’ignorer l’existence. Son organisation d’essence révolutionnaire, centraliste et unitaire lui interdit de tenir aucun compte des spécificités et des intérêts particuliers de la Bretagne et son statut d’autonomie est de fait aboli unilatéralement par la force et sans le consentement et la participation des Bretons. C’est ainsi qu’un pays jadis des plus riches, à l’époque de sa souveraineté, devient une nation léthargique restée en marge de tout développement et progrès, qu’ont pu atteindre, parce ce que restées maîtresses de leurs destinées, d’autres petites nations comme la Norvège, le Danemark ou encore l’Islande. 

Nous sommes en 2021. Les choses ont-elles évolué ? Je vous répondrai, oui et non.

Non du fait de la France qui poursuit inexorablement sa politique coloniale, qui persiste à enfermer le peuple breton dans une caserne administrative, dans une camisole centraliste, impérialiste et continue à vivre à l’heure napoléonienne.

Oui, parce que les Bretons se sont tournés, non vers le passé, mais vers l’avenir et, depuis maintenant de nombreuses années, ils ont su relever maints défis. La Bretagne peut ainsi s’honorer d’être devenue très compétitive dans de nombreux secteurs d’activités, tant au niveau européen qu’international.

La jeune Bretagne a renoué avec ses racines et est à ce jour fière de son identité. Elle refuse la politique d’assimilation et d’uniformisation de l’État français.

La Jeune Bretagne relève la tête et nombreux sont ceux qui rêvent de République bretonne ! La guérison serait-elle au bout du chemin ?

Voilà, succinctement énoncé, ce que nous, patriotes bretons, voulons, ce que notre peuple est en droit d’exiger pour sa prospérité matérielle, pour son épanouissement intellectuel et moral, au nom de la sagesse politique dont il a toujours fait preuve dans le passé, au cours de mille années d’indépendance et de trois cents ans d’autonomie.

A la France de dire si elle est disposée à donner satisfaction aux aspirations légitimes du peuple breton, ou si elle fait litière de ses beaux principes de liberté qu’elle-même continue à répandre dans le monde...

A la France de dire si nous devons encore avoir le moindre espoir ? La moindre confiance en ce pays qui nous a coûté trop de sang et de larmes.

Nos chers voisins sont-ils enfin disposés à s’incliner devant nos droits ou, si pour demeurer et rester Bretons, seul le divorce reste la solution ? Une chose est certaine, l’Europe des peuples est en marche. Les communautés ethniques relèvent fièrement la tête et amorcent un début de souveraineté.

Da c’hortoz donedigezh ur wir Republik vrezhon…

Padrig MONTAUZIER

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SOMMAIRE N°60

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3 (Padrig Montauzier).

Buan ha Buan page 4

Politique :

Faut-il recommencer les Croisades ? Page 11 (Erwan Houardon).

Billet d’humeur :

Sommes-nous obligés de les croire ? Page 14 (Riec Cado).

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Tradition :

Le symbolisme du sanglier page 16 (Gérard Thiemmonge).

Hent an Dazont :

Votre cahier de 4 pages en breton page 19 (Tepod Mab Kerlevenez hag An Deureugenn).

Tribune libre :

Pour une écologie cohérente et intégrale page 23 (Dominique Baettig).

Histoire de Bretagne :

Les Amazones de la Chouannerie page 25 (Youenn Caouissin).

Environnement :

Agriculture et écologie : cap vers la réconciliation ! Page 28 (Mael Le Cosquer).

Civilisation bretonne :

Le principe féminin, origine primordiale page 31 (Fulup Perc’hirin).

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Nature :

Le héron cendré, le monsieur échasses de nos étangs page 35 (Youenn Caouissin).

Lip-e-bav :

Le gâteau nantais et gâteau à la peau de lait page 37 (Youenn ar C’heginer).

Keleier ar Vro :

Na stok ket ouzh ma c’hroaz page 38 (Meriadeg de Keranflec’h).

Bretagne sacrée :

Les Roches du Diable page 39 ( Per Manac’h).

mercredi, 17 février 2021

Parution du numéro 437 du Bulletin célinien

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Parution du numéro 437 du Bulletin célinien

Sommaire :

La Société d’études céliniennes à la croisée des chemins

Mirabeau devancier de Céline

Céline dans Candide (2e partie, 1937-1944)

Littérature et pamphlets

2021-02-BC-Cover.jpgCe livre foisonnant séduira-t-il les céliniens érudits ? Ou auront-ils l’impression d’avoir déjà lu les différentes interprétations qu’il propose ? Il offre en tout cas l’avantage de considérer les pamphlets sous un angle essentiellement littéraire. On peut parfois le regretter, le contexte historique étant absent de l’ouvrage. Or la dégradation du personnel politique de la IIIe République explique aussi la virulence célinienne. Cela étant, l’auteur a raison d’affirmer d’entrée de jeu que les pamphlets sont des textes littéraires, au sens où ils attestent “d’un rapport à soi et au monde à travers une pratique de la langue écrite mise dans tous ses états”. Professeur de littérature médiévale et ancien haut fonctionnaire à l’Éducation Nationale, Jean-Charles Huchet s’intéresse depuis toujours à Céline. Au point de lui avoir consacré jadis trois études qu’il réutilise un peu dans cet ouvrage. Dense et bien documenté, ce livre rappelle une évidence : le génie célinien se manifeste autant dans les pamphlets que dans le reste de l’œuvre. L’auteur analyse de manière globale ce corpus qu’il nomme d’une expression récurrente le « Texte antisémite » sans faire de distinction entre les parties qui le composent. Fâcheux car comment ne pas faire de hiérarchie ? Bagatelles pour un massacre constitue une réussite littéraire éclatante saluée à l’époque par plusieurs détracteurs alors que les deux pamphlets suivants ne l’égalent pas sur ce plan, sinon le prologue pour l’un et l’épilogue pour l’autre. Dès lors qu’on analyse ces textes sur le plan littéraire, il apparaît indispensable de relever qu’ils ne peuvent être mis sur le même pied. En revanche, l’auteur rappelle utilement que même si ce corpus est  irrémédiablement  insupportable  pour la sensibilité morale et politique  d’aujourd’hui, l’œuvre est une et indivisible. Selon lui, l’antisémitisme n’est pas un accident biographique provoqué par une convulsion de l’Histoire. Il fait intimement partie de la vie et de l’œuvre de Céline. Le nier ou le minorer conduirait à passer à côté de la singularité de l’une et de l’autre. Et d’ajouter, ce qui est indéniable, que la moraline contemporaine n’en facilite pas la compréhension, préférant le jugement a priori et l’invective, voire le dolorisme victimaire. Ce livre irritera toutefois par ses interprétations basées sur des concepts freudiens (et lacaniens) exprimés de manière pesante. Et pas que dans ce cas-là comme en témoigne ce passage : « La rage antisémite et l’impossible satisfaction qui la meut n’auront pas suffi ni à la [= littérature, ndlr] refonder par des textes nouveaux ayant eu beau la convoquer de multiples façons ni à l’empêcher de s’évaporer dans les fulminations d’un genre emprunté, dont les pamphlets sont les “restes” subjectifs et littéraires dévoyés ». Est-ce ainsi que l’on s’exprime dans les hautes sphères de l’Éducation nationale ?…La doxa relative à ces textes litigieux est connue : ils sont à la fois illisibles et intolérables. Et ne relèvent précisément pas de la littérature hormis quelques passages (on cite toujours les mêmes) qui, eux, mériteraient à la limite d’être sauvés. Mais est-on encore à même de priser un livre dont on réprouve les idées ? Le temps où l’on mettait tout uniment en relief le génie pamphlétaire de Céline s’éloigne de nous. On songe au livre de Pierre Dominique, Les Polémistes français depuis 1789, dans lequel Céline occupait une place de choix. En raison du chapitre qui lui est consacré, cet ouvrage, paru un an après la mort de l’écrivain, serait assurément mal perçu aujourd’hui.

• Jean-Charles HUCHET. La joie haineuse (Le moment pamphlétaire de Louis-Ferdinand Céline), L’Harmattan, coll. “Espaces littéraires”, 2020, 302 p.

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lundi, 25 janvier 2021

Philippe Baillet : « Avec Sparta nous entendons précisément renouer avec des formes de vraie critique sociale »

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Philippe Baillet : « Avec Sparta nous entendons précisément renouer avec des formes de vraie critique sociale »

Ex: https://www.breizh-info.com

Nous vous proposons ci-dessous de découvrir la publication Sparta, nouvelle revue de réflexion culturelle, politique, métapolitique et philosophique, qui est parue il y a quelques mois sous la direction de Philippe Baillet, et présentée ainsi par son éditeur :

Sparta, nom de l’épouse d’un fils de Zeus qui renvoie bien sûr à la célèbre cité grecque, est le titre d’une publication sans périodicité fixe des éditions Aidôs. Sparta n’a aucun équivalent dans l’espace francophone et n’a eu que très peu de devancières dans la culture européenne depuis 1945 : la revue romaine Ordine Nuovo, essentiellement évolienne ; Nouvelle École (dans une certaine mesure) ; et Mars Ultor, dirigée en Allemagne par Pierre Krebs. Sparta est une publication ouvertement païenne, racialiste et identitaire, qui naît sous le triple parrainage augural du Rig-Veda, de Nietzsche et de Savitri Devi. 

Sparta, dès son premier volume, fait le pari de la qualité, tant sur le plan graphique, sobre et soigné, que sur celui du contenu. Grâce à Sparta, vos idées sont enfin défendues et affirmées avec rigueur et érudition ; vous y trouverez une écriture élégante, des références dûment vérifiées et complètes, des traductions (de l’allemand, de l’anglais, de l’italien) vraiment fiables. Sparta reflète le professionnalisme et la compétence de collaborateurs qualifiés, qui ont fait leurs preuves depuis longtemps : Jean Haudry, Philippe Baillet, Pierre Krebs, Jean Plantin, David Rouiller, auxquels viendront bientôt s’ajouter d’autres noms.

Sparta-Volume-I-Philippe-Baillet-Jean-Haudry-Neuf.jpgAu sommaire du volume 1 : un article de J. Haudry sur la notion d’aidôs, « respect, révérence », qualités indispensables aux membres d’une même sodalité. Deux longues études de Ph. Baillet : l’une sur la « généalogie » et l’origine des valeurs dans la philosophie de Nietzsche ; l’autre sur « le mythologue du romantisme », le Suisse Johann J. Bachofen, sa réception considérable dans la culture germanique, l’opposition-complémentarité Apollon-Dionysos, avec des aperçus relatifs à Alfred Rosenberg et à des penseurs völkisch comme Alfred Baeumler et Ludwig Klages. Des textes d’Evola sur Bachofen, par qui il fut fortement influencé. Un inédit du théoricien italien : « Soldats, société, État ». Trois textes d’un sociologue des arts visuels, Raimondo Strassoldo, sur l’entrée dans l’art moderne et contemporain non moins que sur la subversion organisée des canons esthétiques européens. Un article de P. Krebs sur le mouvement Der Dritte Weg, véritable « communauté militante identitaire ». Et un index pour vous repérer facilement dans cette matière.

Pour en parler, nous avons interrogé Philippe Baillet :

Breizh-info.com : Pouvez-vous tout d’abord vous présenter à nos lecteurs ?

Philippe Baillet : Né le 21 janvier 1951, je viens d’avoir 70 ans. Je suis issu d’une famille du Pas-de-Calais, non pas de l’ancien bassin houiller, mais du littoral, de Boulogne-sur-Mer à Berck en passant par Le Touquet. Socialement parlant, je viens d’un milieu de la classe moyenne, mais qui connut un grand déclassement à partir du milieu des années 50. J’insiste sur ce point car il me singularise : tout au long de mon itinéraire politico-culturel — soit depuis 1966, année de mon adhésion, à l’âge de quinze ans seulement, à la section de Saint-Cloud (alors dirigée par un certain Bernard Lugan) de la Restauration Nationale d’inspiration maurrassienne, jusqu’à la fondation toute récente de Sparta —, je n’ai pratiquement côtoyé, au sein de la droite radicale française, que des fils de la moyenne et grande bourgeoisie, chez lesquels j’ai pu constater trop souvent un grand écart entre la nature des idées défendues et la façon de les incarner. C’est aussi à cause de ce déclassement que je dus renoncer à poursuivre des études universitaires, à cause de cela encore, dans une certaine mesure, que je n’ai pu publier mon premier livre proprement dit qu’en 2010, soit un an avant de prendre ma retraite.

md30657416862.jpgJe renvoie les lecteurs à mes fiches Wikipédia et Metapedia. Pour résumer très vite : après des débuts dans les rangs maurrassiens, je suis passé par ce qu’il restait du REL (fondé par Dominique Venner), puis par le groupuscule Pour une Jeune Europe, fondé par Patrick Mahé et Nicolas Tandler après la dissolution du mouvement Occident en octobre 1968. À la fin des années 60 et au début de la décennie suivante, j’eus aussi l’occasion de bien connaître le Suisse romand Gaston-Armand Amaudruz (animateur du Nouvel Ordre Européen), qui me reçut à plusieurs reprises. Ma découverte de l’œuvre d’Evola date de cette période. Cette découverte me conduisit à apprendre l’italien, jusqu’à devenir ensuite traducteur professionnel, travaillant notamment pour deux éditeurs catholiques importants (Le Cerf et Desclée De Brouwer), pour les éditions du Rocher et, ponctuellement, pour Robert Laffont. En 1977, je fus l’un des trois fondateurs de la revue Totalité, d’inspiration évolienne, avant de devenir, au milieu des années 80, secrétaire de rédaction de toutes les publications de la ND, auxquelles je collaborais moi-même. À date plus récente, entre 2010 et aujourd’hui, j’ai publié cinq ouvrages aux éditions Akribeia et plusieurs articles dans les cahiers annuels Tabou.

Breizh-info.com : Quelle est la genèse de la revue Sparta ? Quels sont ses objectifs ?

Philippe Baillet : Sparta n’est pas à proprement parler une revue, puisqu’elle n’a pas de périodicité fixe. Elle se présente comme un copieux volume de « mélanges », que nous espérons pouvoir faire paraître une fois par an. Sparta est le fruit d’une longue réflexion personnelle, partagée au fil des ans avec quelques amis et avec mon éditeur, Jean Plantin, sur les échecs répétés, depuis 1945, de la droite radicale française, que ce soit sur le plan politique (exemple le plus retentissant : l’OAS) ou culturel (exemple le plus marquant : le GRECE des quinze premières années et ce qu’il en reste aujourd’hui), et sur les causes profondes de ces échecs.

31ky4-ih6yL._SX314_BO1,204,203,200_.jpgEn 2018, j’ai publié un ouvrage qui est à la fois un pamphlet (par le ton) et un essai (par ses analyses et son appareil de notes abondant). Son titre résume bien les critiques que mes amis et moi adressons à la DR française : De la confrérie des Bons Aryens à la nef des fous. Par « Bons Aryens », je vise bien sûr les bons à rien franco-gaulois et leurs tares apparemment inguérissables : le « réalisme » à courte vue de ceux qui, pourtant cocufiés tous les dix ou vingt ans à ce petit jeu, s’imaginent encore que le commencement du salut viendra de la politique ; la frivolité et la futilité typiquement françaises, héritées des salons de la noblesse décadente d’Ancien Régime et sur lesquelles Abel Bonnard et Céline ont écrit des lignes féroces, mais justes ; le manque de soubassement historique (la France n’a pas connu de vrai mouvement fasciste, mais seulement des intellectuels fascistes, le seul mouvement sérieux dans le paysage ayant été le PPF, d’ascendance communiste comme par hasard) ; l’anti-intellectualisme (le pseudo-fascisme français est avant tout littéraire) et l’indifférence méprisante à la formation doctrinale ; l’esthétisme à corps perdu, stéréotypé et envahissant, façon typiquement bourgeoise de se donner une posture — mais seulement une posture — de révolutionnaire, et qui est une pathologie du « connaître par sensation immédiate », antérieurement à tout discours (c’est le sens même du terme « esthétique »), comme l’idéologie est une projection pathologique et passionnelle de la subjectivité.

Quant à la formule « nef des fous », elle vise un phénomène plus récent et dévastateur, qui n’est pas propre à la DR française, mais qui a trouvé chez une grande partie de celle-ci un terrain fertile pour une progression cancérigène : le complotisme et ce qui l’accompagne souvent, à savoir un antijudaïsme obsessionnel, rabique et, fréquemment, pour ceux qui en sont les fauteurs, « alimentaire ». Propre à satisfaire les petites têtes qui jouent aux matamores du clavier en s’imaginant qu’ils font peur au Système, le complotisme est aussi du pain bénit pour expliquer et justifier les lamentables échecs de toute une mouvance depuis 1945, en faisant ainsi l’économie de toute « autocritique positive ». Il est aussi un attrape-dingues particulièrement pernicieux.

51SFkzQ77FL._SX298_BO1,204,203,200_.jpgOr, avec Sparta nous entendons précisément renouer avec des formes de vraie critique sociale, au lieu du « on nous cache tout, on nous dit rien » d’aujourd’hui, beaucoup moins drôle que la chanson de Jacques Dutronc qui avait égayé la fin de mon adolescence. Alors que la DR franco-gauloise s’est ruée goulûment sur l’Internet et ses innombrables poubelles psychiques — soit pour y fouiller, soit encore pour les remplir à son tour —, nous entendons développer une critique argumentée de la pénétration invasive du « tout-numérique » dans la vie quotidienne et de ses conséquences sur le plan anthropologique. Cela nous permettra de bien mettre en relief la tare majeure, en plus de celles déjà énumérées, de la DR franco-gauloise : un énorme « déficit d’incarnation » entre les idées supposément défendues et la vie casanière et bourgeoise de tant de soi-disant « antimodernes » qui n’ont pas compris que, fondamentalement, le monde moderne est une gigantesque entreprise d’avilissement de l’humain, autrement dit, en termes nietzschéens, une usine à fabriquer le « Dernier Homme », lequel, en dépit (ou à cause ?) des prothèses technologiques qui l’entourent, relève d’une forme de sous-humanité. À ce sujet, la vertu de probité chère à Nietzsche oblige à reconnaître que l’on observe bien plus de cohérence chez certains libertaires et certains héritiers de l’Internationale situationniste – je pense en particulier au groupe réuni autour des éditions L’Échappée, déjà en pointe il y a quelques années dans la défense de l’objet-livre face à la barbarie internétique. Les vrais « réactionnaires », au meilleur sens du terme, ne sont en effet pas toujours là où l’on s’attend à les trouver…

Toujours avec la même volonté d’explorer des pistes nouvelles, Sparta — publication ouvertement racialiste, identitaire et païenne — entend revisiter le patrimoine doctrinal en lien avec ces trois adjectifs : donc, avant tout, mais non exclusivement, le patrimoine national-socialiste. Nous avons commencé à le faire et le ferons sans aucune concession au folklore, à la complaisance, aux stéréotypes, mais avec la rigueur et la compétence qui n’auraient jamais dû faire défaut. Des auteurs comme Mabire et Venner, par exemple, qui ont beaucoup écrit sur l’histoire du national-socialisme, se sont surtout penchés sur son volet militaire, guerrier et politique, mais, en définitive, très peu sur ce prolifique laboratoire d’idées que fut le mouvement völkisch, avant 1933 et de 1933 à 1945, sans doute parce que l’un et l’autre ne lisaient pas assez bien l’allemand.

Ce sont ces lacunes que nous voulons pallier, à travers des études sur des historiens de l’art représentatifs de l’esthétique nordique, sur des théoriciens comme Baeumler, Rosenberg ou le grand penseur païen Ludwig Klages, sur le mouvement de la Foi allemande (qui entendait fédérer tous les groupes religieux non chrétiens favorables au régime national-socialiste), sur l’ordre SS et l’Ahnenerbe, etc. Quant au fascisme italien, nous ferons connaître une institution tardive du régime mussolinien, l’École de Mystique fasciste, fondée à Milan en 1940 et qui était censée jouer le rôle d’une espèce d’Ordre au sein du parti unique. Enfin, dans un registre plus classique, mais essentiel, nous poursuivrons l’étude des valeurs de l’« indo-européanité », grâce avant tout à la collaboration de Jean Haudry, qui, avec la disponibilité généreuse d’un esprit totalement libre, a d’emblée accepté d’intégrer notre comité de rédaction et de nous donner un premier article.

En résumé, nous nous proposons donc, d’abord, de remplir une fonction d’approfondissement doctrinal. Seul l’avenir dira s’il est possible d’aller plus loin que ce travail de nature théorique pour déboucher sur la constitution d’un réseau informel d’amis de Sparta et sur la formation d’une véritable sodalité nourrie par les contenus les plus élevés de l’héritage ancestral des peuples indo-européens.

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Breizh-info.com : À l’heure de l’effondrement de la lecture, n’est-il pas un peu « fou » de publier une revue intellectuelle, du type de Nouvelle École, qui sera forcément une revue « de niche » encore plus petite du fait de cet effondrement ? Comment, selon vous, redonner le goût de la lecture et de la culture, notamment à la jeunesse ?

Philippe Baillet : Nous faisons le pari de l’existence d’un public exigeant, lassé des bateleurs du complotisme qui commencent à se dégonfler comme des baudruches, d’un public qui attend aussi, de la part de ceux capables d’un certain niveau de réflexion, autre chose que de l’eau tiède. Nous défendons des idées très dures par rapport aux idéologies dominantes, mais sous une forme de type universitaire, plus difficile à attaquer par le Système, avec des références précises et vérifiées, une écriture élégante et des traductions fiables. Quelques centaines de lecteurs fidèles, heureux de pouvoir lire une publication dont ils seront fiers, suffiraient à faire vivre Sparta. Nous avons bon espoir de les trouver. N’ayant pas réponse à tout, je suis incapable de répondre à votre seconde question. Parce que je ne suis pas matérialiste, je crois à la réalité des affinités électives plutôt qu’aux démarches volontaristes : Sparta arrivera entre les mains de ceux, mêmes jeunes, à qui elle était destinée avant même de voir le jour.

Breizh-info.com : Pouvez-vous nous présenter le contenu du premier numéro pour donner envie à nos lecteurs ? Il est beaucoup question d’Allemagne et d’Italie dans le contenu…

Philippe Baillet : Le grand détour par l’Allemagne est logique puisque cette livraison contient une étude sur Nietzsche, l’origine des valeurs et le fait que les idées ne sont jamais des données immédiates de la conscience, mais des produits dont il faut mettre au jour l’origine et qui reflètent toujours des conditions d’existence proprement vitales. Je fais ressortir l’intérêt de cette grille interprétative de toutes les religions, croyances et idéologies, avant de traiter des thèmes comme le rapport entre art, vie et vérité, ou encore la « grande raison » du corps chez Nietzsche. Dans une partie finale consacrée à l’antijudaïsme culturel de Nietzsche, j’évoque en passant le cas du grand indo-européaniste et celtisant Julius Pokorny, éditeur avant et après la guerre de la Zeitschrift für celtische Philologie. D’origine partiellement juive, il avait prêté serment à Hitler en 1934 et défendu des idées völkisch. Par l’intermédiaire de Friedrich Hielscher — tout à la fois ami d’Ernst Jünger, figure du courant national-révolutionnaire et de la « résistance intérieure », et néo-païen — sa revue était lue, à l’époque de Stur, par des esprits aussi radicaux qu’Olier Mordrel et Célestin Lainé.

Quand on sait cela, on commence à comprendre toute l’importance du sens des nuances : c’est aussi l’une des raisons d’être de Sparta.

Johann_Jacob_Bachofen.jpgJ’ai également rédigé pour cette première livraison une très longue étude sur « le mythologue du romantisme », à savoir le Suisse Johann J. Bachofen (1815-1887), qui croisa Nietzsche à l’université de Bâle. Encore trop peu connu en France, Bachofen bénéficia pourtant d’une « réception » considérable : il est établi qu’il fut lu par des esprits aussi différents que Friedrich Engels, Walter Benjamin, Thomas Mann, Robert Musil, Hermann Hesse, Baeumler, Rosenberg et Klages, sans oublier le grand helléniste Walter F. Otto et, bien sûr, Julius Evola. Notre dossier sur Bachofen comprend d’ailleurs des textes d’Evola sur l’auteur suisse. L’Italie est encore à l’honneur avec plusieurs textes d’un sociologue de l’art italien consacrés à l’histoire de la subversion organisée des arts visuels en Occident par des « avant-gardes » nihilistes. Cette première livraison contient également un article de J. Haudry sur la notion grecque d’aidôs, terme souvent rendu par « retenue, pudeur », mais qui connote aussi le sens de « respect, révérence » envers sa propre conscience et ceux à qui l’on est uni par des devoirs réciproques ; un témoignage de Pierre Krebs sur le mouvement national-révolutionnaire allemand Der Dritte Weg, dont les méthodes ne sont pas sans rappeler celles du mouvement romain Casa Pound ; un article inédit d’Evola sur la véritable signification de l’« antimilitarisme » des nations victorieuses à l’issue de la Seconde Guerre mondiale ; et un index pour se repérer dans toute cette matière.

Breizh-info.com : Travaillez-vous déjà à un deuxième volume ? Quels retours avez-vous du premier ?

Philippe Baillet : La deuxième livraison est déjà en chantier, afin qu’elle puisse paraître en novembre prochain. Les thèmes philosophiques, religieux et liés au domaine indo-européen prédominent dans le premier numéro. Le deuxième numéro contiendra, lui, plus d’articles « métapolitiques ».

Nous devrions pouvoir présenter un comité de rédaction élargi, avec des collaborateurs étrangers. La naissance de Sparta a été relayée et favorablement accueillie sur le blog de Robert Steuckers, sur les sites de Terre & Peuple et de Synthèse nationale, sur la page Païens et Fiers de Jean-Jacques Vinamont, et même sur la page Facebook de quelqu’un qui ne nous aime pas, Christian Bouchet, mais qui a affirmé que Sparta, en tant que revue païenne, est très supérieure à la défunte revue Antaios du Belge Christopher Gérard. Quant aux commandes, elles arrivent en nombre tout à fait satisfaisant. Nous sommes donc raisonnablement optimistes sur l’avenir de Sparta.

Sparta — volume I — 262 pages, 26 € (à commander ici)

Propos recueillis par YV

[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

dimanche, 24 janvier 2021

Le Bulletin célinien n°436 est sorti de presse !

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Le Bulletin célinien n°436 est sorti de presse !

Sommaire :

András Hevesi, premier traducteur de Céline en hongrois

Céline dans Candide (1932-1936) [première partie]

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Rimbaud et Céline

Dans cette épatante collection « Bouquins », vient de paraître la réédition de la biographie de Rimbaud par Jean-Jacques Lefrère (1954-2000). Cet hématologue le jour et biographe littéraire la nuit s’était essentiellement intéressé aux écrivains du XIXe siècle. Il est aussi l’auteur d’une biographie de Laforgue et de Lautréamont tout aussi érudites que celle-ci. À la fin de sa vie, il s’était attelé à une biographie de Céline qui ne restera malheureusement qu’à l’état d’ébauche (environ 200 pages). Il avait même fait le voyage au Cameroun pour prendre des notes sur place et voir ce qu’il y était possible de trouver. Son idée était de s’attaquer à l’un des auteurs les plus emblématique du XXe siècle, après avoir traité d’auteurs mythiques du siècle précédent. Il avait prévu trois volumes de 1500 pages chacun ! Hélas la maladie a cruellement eu raison de lui. Cette biographie aurait été passionnante et riche en découvertes tant Lefrère avait le culte des archives et de la recherche. Il avait déjà rassemblé une grande documentation, s’intéressant à tous les personnages secondaires qui avaient croisé Céline. Aussi était-il un peu écrasé par la masse de travail. Il insistait aussi sur le fait que, médecin lui-même, il avait une sorte de proximité avec le docteur Destouches. Cette recherche effrénée de la documentation se faisait parfois au détriment de l’essentiel : dans sa biographie de Rimbaud (qui compte plus d’un millier de pages), le poète s’évapore sous la masse de détails. Tout le contraire de la conception d’Henri Godard qui, pour sa biographie de Céline, fit sien ce propos de Malraux : « La biographie d’un artiste c’est sa biographie d’artiste. » À l’occasion de cette réédition, j’ai constaté que les querelles entre rimbaldiens sont au moins aussi vives que celles entre céliniens. Ce qui me rappelle cette plaisante réflexion de René-Louis Doyon à propos d’une autre confrérie : « On sait que les stendhaliens, plus que tous autres spécialistes, forment une gens susceptible, chatouilleuse, jalouse de leurs os médullaires et ne pardonnant à personne d’en analyser la substance, les accidents, les particularités, surtout si on ne fait point partie de cette communion tacite… »

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Céline n’était pas un lecteur passionné de Rimbaud, lui préférant dans ce domaine les poètes du XVIe siècle, Louise Labé, du Bellay ou Ronsard. Mais il l’avait bien lu, comme en témoigne une lettre à son traducteur anglais dans laquelle il cite de mémoire des vers de la « Chanson de la plus haute tour¹ ».  Dans une étude savante, une universitaire discerne ici et là dans l’œuvre célinienne l’empreinte rimbaldienne, une sorte de filiation cachée ². Ainsi, le prologue de Mort à crédit est vu comme une réécriture minutieuse des lettres dites du « Voyant », « Alchimie du verbe » ou « Nuit d’enfer ». C’est un peu poussé mais procure de surprenantes illustrations, non pas de la notion d’intertexte, mais de « compagnonnage » (Rimbaud-Céline) qui donnent à rêver. Ce qui paraîtra, en revanche, tangible, c’est l’affirmation de Céline qui assurait connaître la raison du départ de Rimbaud en Afrique : « Il en avait assez de tricher. (…) Il y a une hantise chez le poète de ne plus tricher. » L’alternative étant, comme on sait, de « mettre sa peau sur la table ».

• Jean-Jacques LEFRÈRE : Arthur Rimbaud (biographie), Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1408 pages (32 €)

  1. (1) Éric Mazet, « Céline et Rimbaud », Études céliniennes, n° 1, automne 2005, pp. 68-71.
  2. (2) Suzanne Lafont, Céline et ses compagnonnages littérairesRimbaud, Molière, Lettres modernes-Minard, 2005.

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vendredi, 25 décembre 2020

Parution du n°436 du Bulletin célinien

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Parution du n°436 du Bulletin célinien

2020-12-BC-Cover.jpgSommaire :

Céline au Brésil. Entretien avec Amanda Fievet Marques

Proust vu et corrigé par Céline

Céline dans le Journal de guerre de Paul Morand

La visite de la Beat Generation à Céline

Évelyne Pollet rééditée à Céline.

Mauriac et Céline

Arrivera-t-il à Mauriac ce qui est arrivé à d’autres écrivains ? Deux ans avant sa mort, il écrivait : « À force de ne pas mourir, le romancier que je suis a été peu à peu recouvert par le journaliste, que certes je ne renie pas : il n’est pas impossible que le Bloc-notes ou les Mémoires intérieurs seront consultés encore à une époque où nul ne songera plus à ouvrir mes romans. »   Ainsi  de Voltaire qui pariait sur ses tragédies alors que c’est sa correspondance que nous lisons. Et Candide qu’il considérait comme une pochade. Même chose pour Mauriac : on ne lit plus guère le romancier des tourments entre la religion et la chair. Mais, cinquante ans après sa mort, l’atticisme, parfois corrosif, du chroniqueur s’apprécie toujours autant. Ce Bloc-notes (1952-1970) était épuisé depuis plusieurs années. Jean-Luc Barré, qui dirige la collection “Bouquins”, a eu la bonne idée de le rééditer. Il en signe aussi la préface, connaissant bien le sujet pour avoir publié une biographie de Mauriac qui révéla au grand jour son homosexualité refoulée. Ce qu’avait subodoré Céline qui voyait en lui « un rongé pédé qui n’a jamais osé ». Au-delà de l’actualité politique, le bloc-notes peut se lire comme on savoure, mutatis mutandis, les mémoires de Saint-Simon. On y trouve un Mauriac gambadant en toute liberté, bien plus libre qu’il ne l’est dans ses romans. Il n’y est jamais question de Céline si ce n’est pour paraphraser les titres de deux de ses livres : Voyage au bout de la nuit (7 avril 1956) à propos du gouvernement de Front républicain, et Bagatelles pour un massacre (13 février 1958) sur le bombardement de représailles d’un village tunisien en réponse à l’attaque d’un avion français. C’est tout et c’est peu. Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer deux personnalités aussi dissemblables. Cela avait pourtant bien commencé : en décembre 1932, deux phrases (pourtant réticentes) de Mauriac sur Voyage dans le très lu Écho de Paris ¹, suivies apparemment d’une lettre plus sensible, lui avaient valu une belle réponse : « Vous venez de si loin pour me tendre la main qu’il faudrait être bien sauvage pour ne pas être ému par votre lettre. » ²  Les choses s’envenimèrent par la suite. Mauriac, quoique partisan de la clémence envers les épurés, exprima des jugements hérissant Céline. Belle lettre d’insultes en retour : « Oh Canaille mais oui vous êtes ! Canaille par tartufferie, messes noires, ou connerie on ne sait ! ». Il lui envoie aussi une virulente dédicace au verso d’une reproduction du dessin de L’Illustré National. Avec une allusion à la fameuse dédicace au lieutenant Heller de la Propagandastaffel. Avant-guerre, Ramón Fernandez avait emmené Mauriac rue Lepic rencontrer l’auteur de Voyage. Répulsion instinctive : « Il faisait mante !… exactement !… (…) des gestes d’insecte… » Il le verra surtout « bicot de race ». Le fait que Mauriac critiquait dans L’Express la politique coloniale de la France n’arrangea pas les choses. Mais Céline n’avait-il pas déjà tout dit en 1933 ? « Rien ne nous rapproche, rien ne peut nous rapprocher ; vous appartenez à une autre espèce. »

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• François MAURIAC, Le Bloc-notes, 1952-1962 & 1963-1970, Robert Laffont / Mollat, coll. “Bouquins”, 2020, 2 volumes de 1290 & 1324 pages, index, préface de Jean-Luc Barré, édition établie et annotée par Jean Touzot.

  1. 1) Article reproduit in André Derval (éd.), 70 critiques de Voyage au bout de la nuit, 1932-1935, Imec Éditions, 1993, pp. 109-112.
  2. 2) Cette lettre, celle de 1948 et la dédicace de L’Illustré national  sont reprises dans le volume Lettres de la Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard, 2009).

mercredi, 09 décembre 2020

De la "Mare Nostrum" à l'Arctique, en passant par la Baltique, l'importance des "Méditerranéens" d'Eurasie

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De la "Mare Nostrum" à l'Arctique, en passant par la Baltique, l'importance des "Méditerranéens" d'Eurasie

Un nouveau numéro d’Eurasia, la revue géopolitique de Claudio Mutti

Par Cristiano Puglisi

Ex: https://blog.ilgiornale.it/puglisi

Un précieux cadeau de Noël pour les passionnés de géopolitique ! En effet, le nouveau numéro (n° 61) d’Eurasia, Magazine d'études géopolitiques, vient d’être publié ces jours-ci (et est donc disponible à la vente). Le titre intrigue : "Les Méditerranéens d'Eurasie". Le volume traite du thème de la domination sur les mers, où de plus en plus de facteurs défient les grandes puissances de l'époque actuelle. Il parle bien sûr des États-Unis, de la Chine et de la Russie, mais aussi d'acteurs régionaux ambitieux comme la Turquie, engagée dans la Méditerranée orientale, théâtre, comme le disent les chroniques, d'un différend avec la Grèce, Chypre et la France. Mais pourquoi décliner le terme "Méditerranée" au pluriel ? Y a-t-il d'autres mers qui peuvent être définies de cette manière, d’être « entre les terres », en dehors de la Méditerranée éponyme ?

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La Méditerranée - explique le directeur d’Eurasia, le professeur Claudio Mutti - est un bassin maritime qui, comme le dit le mot lui-même, est "au milieu des terres", étant presque entièrement circonscrit par elles. Si la mer Méditerranée par excellence est celle qui sépare les côtes de l'Europe, de l'Asie occidentale et de l'Afrique du Nord, Yves Lacoste a identifié deux autres mers que l'on peut également définir comme "méditerranéennes", car elles sont entourées de terres : une "Méditerranée" américaine, formée par le golfe du Mexique et la mer des Antilles, ainsi qu'une "Méditerranée" extrême orientale, formée par la mer Jaune, la mer de Chine orientale et la mer de Chine méridionale. En appliquant le critère de la géopolitique française à la masse continentale eurasienne, il en résulte que les rivages de notre grand continent sont baignés, outre la Méditerranée éponyme, par trois autres mers "méditerranéennes" : l'océan Arctique, la Baltique et la Méditerranée extrême-orientale".

On parle de réalités géographiques au centre du présent et de l'avenir du monde : si les États-Unis d'Amérique sont considérés comme l'archétype d'une puissance thalassocratique, il n'en va pas de même pour la Chine, pourtant le défi entre les deux géants géopolitiques semble destiné à devenir de plus en plus réel sur les mers.

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La stratégie terrestre des Etats-Unis - poursuit Claudio Mutti - après avoir tenté en vain d'attaquer la République populaire de Chine en déstabilisant ses provinces les plus intérieures (Tibet et Xinjiang), vise à saboter les projets d'infrastructure de la Nouvelle Route de la Soie. Mais plus que la terre, c'est la mer qui s'impose comme le théâtre du conflit sino-américain. Déjà à l'époque d'Obama, les États-Unis, alarmés par la suprématie productive que la Chine était en train d'acquérir, ont déplacé leur axe géostratégique vers la zone indo-pacifique, où s'installait le nouveau centre du commerce mondial. D'où l'importance géostratégique de la "Méditerranée" extrême-orientale et, en particulier, de la mer de Chine méridionale, une zone qui, en plus d'être riche en ressources naturelles, est le centre des activités économiques mondiales. Ici, dans cette zone contestée entre les deux superpuissances, la présence militaire des États-Unis vise à exercer une action d’ "endiguement" contre la Chine qui pourrait retarder le déclin de l'hégémonie américaine".

Mais, comme on l'a dit, il existe aussi une série de puissances régionales qui définissent leur vision stratégique avec bien plus qu'un simple regard sur le contexte maritime. Parmi celles-ci, la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, auquel, dans ce numéro d'Eurasia, de nombreuses réflexions sont consacrées.

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Cem Gürdeniz.

La projection maritime actuelle de la Turquie - explique Mutti - est codifiée dans la désormais célèbre doctrine du "Pays bleu" (Mavi Vatan) formulée par l'amiral Cem Gürdeniz. On peut dire que cette doctrine affine la vision géopolitique "néo-ottomane", qui a été révisée à la lumière de la nature péninsulaire de l'Anatolie et de l'importance fondamentale des mers qui baignent ses côtes. Les stratèges d'Ankara sont convaincus que le jeu de la suprématie mondiale se jouera sur les mers et les océans du monde. L'avenir de la Turquie dépendra donc de son enracinement dans la Méditerranée. C'est dans cette perspective qu'Ankara a ouvert plusieurs fronts sur les rives de la Méditerranée, de Chypre à la Libye, au risque de provoquer une levée de boucliers de tous côtés.

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Fascinant, ne serait-ce que par la puissance qu'il exerce sur les fantasmes de l'imaginaire collectif, habitué à le relier aux souvenirs des expéditions historiques et héroïques, est la course pour la maîtrise de l'Océan Arctique...

Vous pouvez vous faire une idée de l'importance de l'océan Arctique (ou « Océan Glacial Arctique », selon le nom utilisé par les géographes italiens) - conclut M. Mutti - si vous considérez que l'année dernière, l'administration américaine a tenté d'acheter le Groenland, la plus grande île du monde, qui appartient politiquement au Danemark, l'un des huit États côtiers de la "Méditerranée" arctique. L'Arctique a pris une importance croissante non seulement pour les ressources naturelles présentes dans ses fonds marins, mais aussi pour les nouvelles routes maritimes qui le traversent, plus courtes et plus sûres que le canal de Suez, le canal de Panama ou le détroit de Magellan, même si les routes arctiques (dont l'utilisation est principalement saisonnière et liée au pétrole et au gaz naturel) sont encore loin de dépasser en importance les routes commerciales habituelles".

Pour commander ce numéro exceptionnel: https://www.eurasia-rivista.com/negozio/lxi-i-mediterranei-delleurasia/

lundi, 07 décembre 2020

WAR RAOK n°59

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WAR RAOK n°59

Sommaire:

Buhezegezh vreizh page 2 (Michel Lugaid).

Editorial page 3 (Padrig Montauzier).

Buan ha Buan page 4 (Tepod Mab Kerlevenez, Meriadeg de Keranflec’h).

Politique

La barbarie n’épargne jamais rien... page 8 (Erwan Houardon).

Billet d’humeur

La République française : arme de destruction massive page 11 (Riec Cado).

Écologie

La protection de notre littoral page 14 (Mael Le Cosquer).

Tradition

Le corbeau dans les traditions indo-européennes page 17 (Alberto Lombardo).

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton page 19 (Donwal Genvenez).

Tribune libre

L’ineffable beauté de notre combat page 23 (Valérien Cantelmo).

Histoire de Bretagne

Il y a 150 ans, l’enfer du Camp de Conlie page 25 (Camille Le Mercier d’Erm).

Environnement

Entre spoliation et artificialisation des terres bretonnes page 28 (Erwan Houardon).

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin page 31 (Fulup Perc’hirin).

Nature

“Courte queue”, le chat sauvage page 35 (Youenn Caouissin).

Lip-e-bav

Raie rôtie au lard page 37 (Youenn ar C’heginer).

Keleier ar Vro

Réunification de la Bretagne page 38 (Meriadeg de Keranflec’h).

Bretagne sacrée

Le Mont-Dol, un mont de légendes page 39 (Per Manac’h).

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EDITORIAL

Le nationalisme : exaltation du sentiment national mais également volonté d’émancipation d’un peuple, son droit à disposer de lui-même

Dans un de mes anciens articles je ne boudais pas mon plaisir à mentionner cette petite phrase : « faisons lever une moisson d’espérance aux couleurs du nationalisme breton ».

Il n’est pas dans mon intention de donner ici un cours de philosophie politique, je n’en ai pas les compétences mais surtout j’ai toujours eu une autre préférence : l’action. Toutefois, la jeune génération de militants bretons a besoin de solides repères, de jalons afin de ne pas céder aux chants des sirènes et ainsi de ne pas déserter le terrain idéologique émasculé par des idéologies du déclin. 

Comprendre le monde, réfléchir, élaborer des solutions requière de connaître le sens des mots. Le terme nationaliste, si décrié, si galvaudé, est pour nous Bretons un ingrédient nécessaire à la libération de notre peuple privé de ses droits nationaux.

Mais d’où vient cette opposition entre patriotisme et nationalisme ? Qui a intérêt à entretenir cet antagonisme qui naît en réalité des usages successifs qui ont été faits de ces termes tout au long de l’histoire ? Opposer patriotisme et nationalisme est un lieu commun du discours politique. Le patriotisme, notion méliorative et affective, serait l’amour de son pays, une conception ouverte de sa patrie, la volonté désintéressée de la servir et de la promouvoir. Le patriotisme serait ouvert et inclusif. A contrario, le nationalisme, notion péjorative, serait une doctrine agressive, un amour exalté de la patrie qui dégénérerait en impérialisme... Le nationalisme serait par définition fermé et exclusif.

Les oligarques qui œuvrent, depuis des dizaines d'années, à diaboliser le concept même de nationalisme, au motif spécieux que ceux qui se déclareraient nationalistes seraient prétendument des nostalgiques du fascisme ou du IIIème Reich, développent avec habileté un sophisme de culpabilité par association, technique fallacieuse qui consiste à tenter de décrédibiliser l'adversaire en prétendant qu'il serait semblable à quelqu'un, ou à quelque chose, de détestable sous le prétexte qu'il en partagerait une caractéristique. Il est remarquable que ces mêmes oligarques n'ont aucunement cherché à diaboliser de la même façon le concept de communisme.

 

« En situation de crise, la première chose à faire est de redonner aux mots leur véritable sens »

(Confucius) 

 

Balayons d’un revers de main et jetons aux oubliettes la stupide et ridicule phrase imputée par erreur à un célèbre général français et dont l’auteur est en fait le romancier Romain Gary : « Le patriotisme c’est l’amour des siens…. le nationalisme, c’est la haine des autres ». Un autre imbécile s’était quant à lui autorisé à déclarer devant le parlement européen : « Le nationalisme, c’est la guerre ». (François Mitterrand 17 janvier 1995).

Pour nous militants bretons, le nationalisme, c’est avant tout la volonté du peuple breton à disposer d’un État souverain. La souveraineté étant de fait consubstantielle à l’État, être souverain signifie donc être maître chez soi, mais être maître chez soi nécessite d’avoir un chez soi, cela semblerait être une lapalissade mais il est, pour nous Bretons, impératif de le souligner.

Notre nationalisme, c'est la volonté politique de pouvoir vivre dans sa patrie, autrement dit dans sa nation, d'y être maître, ce qui implique de ne pas être sous la tutelle d’un pouvoir politique dirigé par un État étranger, en l’occurrence l’État français, sans sous-estimer la politique néfaste de l’Union européenne, véritable courroie de transmission des nouvelles oligarchies.

Les Bretons, depuis la perte de l’indépendance de leur patrie, cherchent à être les sujets, les maîtres de leur destin. Ils choisissent de mettre en avant telle ou telle facette de leur identité, cette identité bretonne forte et ancrée, pourtant persécutée et stigmatisée, qui a dû répondre à de si nombreuses attaques de la France ne désirant que l’effacer, la nier, et qui pourtant revient toujours comme le mouvement incessant des vagues s’étalant sur les plages bretonnes. Et étant donné qu'une identité forte est une condition nécessaire à la souveraineté d'une nation, le nationalisme s’impose naturellement comme la défense simultanée de la souveraineté et de l'identité. Ainsi, pour nous Bretons, patriotisme et nationalisme doivent inévitablement marcher main dans la main.

Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une bonne année 2021.

D’an holl ac’hanoc’h e hetan un Nedeleg laouen hag ur Bloavezh mat 2021.

Padrig MONTAUZIER

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mardi, 24 novembre 2020

Parution du n°434 du Bulletin célinien

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Parution du n°434 du Bulletin célinien

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Sommaire :

Isak Grünberg, premier traducteur de Céline en allemand [II] 

Christian Prigent et Céline

Quand André Balland voulait rééditer les pamphlets

Charles-Antoine Cardot nous a quittés

Céline dans Les Lettres françaises (suite)

Henri Guillemin face à Céline

Nos amis écrivent…

 

 

Céline et le cinéma

Le livre part d’un constat : tous les classiques de la littérature ont un jour été portés à l’écran. …Sauf Voyage au bout de la nuit. Émile Brami, qui connaît bien le sujet pour l’avoir déjà traité dans la revue Études céliniennes, lui consacre un petit volume illustré d’une quarantaine de photographies. Dans la première partie, il retrace toutes les tentatives avortées d’adaptation au cinéma. La presse des années trente est truffée d’échos comme celui-ci :

« Louis-Ferdinand Céline est parti mercredi pour l’Amérique par le Champlain. L’auteur de Voyage au bout de la nuit est attendu par les milieux littéraires de New York où la traduction de son livre connaît un vif succès. De là, L.-F. Céline partira par avion pour Hollywood afin de s’occuper de la mise en scène de son ouvrage dont Jacques Deval vient de négocier l’adaptation avec une firme d’éditions cinématographiques » (Le Populaire, 22 juin 1934).

Hélas pour Céline, ce projet ne verra pas le jour.  Mais sans doute en est-il mieux ainsi. Michel Audiard, qui caressa longtemps l’espoir d’adapter Voyage, se félicitait finalement que le film n’eût jamais vu le jour : « …La littérature à ce niveau-là, on ne peut que saloper le coup. » La force et l’originalité du roman vient en effet de son écriture, d’où la difficulté de la transposition. Les autres livres de Céline n’ont pas davantage été adaptés à l’écran. Or, comme le rappelle l’auteur, les tentatives furent nombreuses : de Fellini à Leone en passant par Gance, Duvivier, Autant-Lara, Godard, Pialat, Dupeyron et tant d’autres. Émile Brami se penche sur les raisons qui rendent toute adaptation de Voyage périlleuse, ainsi que sur la possibilité d’adapter les autres romans de l’auteur. Restent les transpositions visuelles alternatives, telle la bande-dessinée même si les tentatives ne furent pas toujours concluantes. Jacques Tardi opta d’ailleurs pour l’illustration alors qu’antérieurement il adapta avec bonheur d’autres romans. Ce dont on est certain c’est que Céline, lui, avait tiré les leçons du cinéma : « Les écrivains d’aujourd’hui ne savent pas encore que le cinéma existe !…  et que le cinéma a rendu leur façon d’écrire ridicule et inutile… péroreuse et vaine !… (…) leurs romans ne sont plus que des scénarios plus ou moins commerciaux, en mal de cinéastes !… »  On sait qu’il appréciait surtout le cinéma muet.  Cela remontait à l’époque où sa grand-mère, Céline Guillou, l’emmenait voir Le Voyage dans la lune de Méliès. Il révérait aussi Max Linder, Buster Keaton et Chaplin (celui d’avant le cinéma parlant). Plus tard, il fréquenta le milieu du cinéma au point de faire une figuration dans un film de Jacques Deval, Tovaritch (1935), tiré de sa pièce éponyme. Deux ans plus tard, l’auteur de Bagatelles pour un massacre polémiquait avec Jean Renoir dont il détestait La Grande Illusion ainsi que, d’une manière générale, le progressisme bêtifiant que l’on retrouve dans les films français des années trente. C’est aussi dans ce pamphlet que l’on trouve un portrait féroce, “avant la lettre”, de Harvey Weinstein, figure emblématique de ce que Céline nommait « Hollywood la juive ». Émile Brami cite d’ailleurs un large extrait de Bagatelles qui en témoigne. C’est dire si son livre est exhaustif.

• Émile BRAMI. Louis-Ferdinand Céline et le cinéma (Voyage au bout de l’écran), Écriture, 2020, 208 p., ill., index des noms cités.


On regrette l’absence d’une bibliographie qui recenserait les études antérieures sur le sujet, dont celles d’Éric Mazet (Études céliniennes, 2009 & L’Année Céline 2013 & 2014), d’Alain Cresciucci (Céline à l’épreuve,  2016) et d’Alain et Odette Virmaux (Cinématographe, novembre 1986).

mardi, 17 novembre 2020

Communiqué de la revue Rébellion : Le Virus c'est le Capital !

 
 
Rébellion Diffusion <rebelliondiffusion@gmail.com>

Notre société est malade. Nous traversons une pandémie de peur sans précédent et cette angoisse est savamment entretenue par nos gouvernants. C'est le système capitaliste et son modèle mondialiste qui sont la source du mal ; ce sont eux qui propagent l'infection. Nous avons tous les symptômes et nous n'avons aucun traitement pour les combattre. Les bonnes consciences peuvent se pencher à notre chevet et pleurnicher sur les ravages de la maladie, cela ne sert à rien. Nous devons trouver la force de vaincre cette maladie en nous-mêmes.

Faisons d'abord le bon diagnostic. Les menaces qui se déversent sur la France et l'Europe ont des causes précises.

Durant des années, les puissances occidentales ont fermé les yeux sur les agissements des islamistes quand ils servaient leurs intérêts. À l’origine en Afghanistan contre les Soviétiques, puis dans le Caucase contre les Russes. En Bosnie et au Kosovo, ils furent les alliés des « guerres humanitaires » contre les Serbes. Hier encore, on les retrouvait comme troupes de choc du chaos en Libye et en Syrie. Cette utilisation géopolitique de ces courants dans la déstabilisation des ennemis du Nouvel Ordre Mondial explique la complaisance affichée pour leurs réseaux en Occident et pour les pays et les clans de la péninsule arabique qui les financent jusque dans les années 2000. Cela se doublant par un clientélisme communautaire des élus dans certaines zones urbaines avec des objectifs purement électoraux. 

Pourquoi notre territoire est-il devenu , dès lors, un champ de bataille ? Simplement du fait de la politique migratoire et d'ouverture des frontières voulue par les classes dominantes depuis 50 ans. L'idéal d'un monde ouvert et multiculturel cachait la froide logique d'une oligarchie qui voulait détruire le cadre populaire européen et exploiter toute la misère du monde pour son profit. Les beaux discours humanistes n'étaient qu'un argument publicitaire pour vendre cette entreprise. Ils volent en éclats aujourd'hui et nous laissent avec une société en miettes. 

La désintégration de la France est aussi la conséquence de l'application de la doctrine du turbo-capitalisme. Exploser les communautés authentiques et les liens sociaux pour les remplacer par la lutte de tous contre tous. La loi du « Diviser pour mieux régner » arrive à sa conséquence finale de l'éclatement de la société. Ne partageant plus aucune référence commune, les différentes populations se regardent comme étrangères entre elles. Chacun s'enferme dans une bulle numérique peuplée uniquement par ses fantasmes et ses illusions. Les réseaux sociaux et les clashs médiatiques alimentent ces communautarismes identitaires low cost. 

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Les appels à la défense des valeurs républicaines ne sont qu'une mauvaise blague. Le fallacieux discours sur la liberté d'expression en France, et l'injonction à être encore ( et toujours) Charlie, est la preuve de l'épuisement de la bien-pensance bourgeoise. Elle n'a plus rien à opposer aux barbares que la défense du droit au blasphème et au nihilisme de ses valeurs de consommation rapide. Mourir pour cette « République » ? Non merci ! Si nous défendons une certaine  « idée de la France » ( Spirituelle, populaire, révolutionnaire et enracinée) nous ne l'associons absolument pas avec ce système qui en est la négation. 

Au final, le traitement du « terrorisme séparatiste » proposé par le bon docteur Macron est un faux deal : soit un conflit civil destructeur, soit la soumission à son Nouvel Ordre Moral. Cette stratégie libérale-sécuritaire est un moyen pour permettre la survie du système. Elle ne garantit plus la sécurité aux citoyens dans aucun domaine. En aucun cas, cela ne va dans le sens d’une émancipation de l'aliénation et de l'exploitation.  

Dans le cadre de la sécurité sanitaire face au Covid 19, nous avons la même logique à l'œuvre. Ne voulant pas sacrifier les fondements du libéralisme à la protection du pays devant ce danger, le gouvernement a laissé ouvertes nos frontières et a désarmé nos barrières sanitaires. Son inconséquence et son incohérence lors de la « première vague » furent à l'origine de la catastrophe sanitaire et économique que nous subissons. Rappelons le encore une fois, l'incapacité à protéger les plus vulnérables et à mettre en place une politique sanitaire efficace est liée à l'application de la doctrine du turbo-capitalisme (destruction des services de protection sociale et sanitaire, liquidation de l'hôpital public, privatisation de la recherche médicale, délocalisation d'industries stratégiques, adoption des règles du commerce international et des législations transnationales). 

On culpabilise les individus aujourd'hui pour cacher les vraies causes de cette crise. Le discours méprisant et l'infantilisation des Français par le gouvernement contribuent à faire naître une méfiance légitime face aux mesures de l'État. Ce ne sont pas les fake news ou les théories complotistes qui sapent le moral des gens, c'est l'incohérence des gouvernements. L'oligarchie fait semblant que tout est sous contrôle et que la vie (surtout économique) continue . Mais des bombes plus dangereuses sont déjà en préparation 

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Confinement, couvre-feu, reconfinement : l'interdiction des rapports humains familiaux et amicaux aura des conséquences terribles sur une psychologie collective déjà fragile. Dans le même temps, on laisse la culture aux bons soins des GAFA et de Netflix. On ferme les lieux de cultes et on laisse ouvert les hypermarchés... Les transformations économiques qui vont naître du Covid 19 vont laisser des millions de travailleurs sur le carreau et ubériser les conditions de ceux qui sauveront leur emploi. Nous allons vers un plan de décroissance radicale qui ne sera ni très conviviale, ni volontaire pour le coup . La dégradation des conditions de vie et de travail de la majorité de la population mondiale s'accompagne de l’élévation vers les sommets du confort technologique d'une élite oligarchique mondiale .

Retrouvez sur notre site plus de textes : http://rebellion-sre.fr/

Vous pouvez participer à notre campagne d'autocollant " Le Virus c'est le capital":

http://rebellion-sre.fr/boutique/50-autocollants-le-virus...

 
 
Rébellion Diffusion
 
 
 

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lundi, 16 novembre 2020

Revista de historia, metapolítica y filosofía Nihil Obstat, n.º 35

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Revista de historia, metapolítica y filosofía Nihil Obstat, n.º 35

Cada número de esta revista se debe leer y meditar, no por estar de acuerdo con todo, sino por poder debatir los temas con un cierto nivel de calidad.

Revista de historia, metapolítica y filosofía.
Pedidos: edicionesfides@yahoo.es
192 págs. 20€.

Vamos a comentar solo algunos de sus textos:

Editorial: El coronavirus y los mitos de la posmodernidad. No hay que caer en conspiraciones, pero es evidente que este tema del virus ha servido para probar medidas de control extremas sobre la población, logrando que acepten lo que sea, aterrorizándola con datos y con propaganda.

Y si este virus fuera mucho más letal hubiera provocado la creación de un Estado Policía mundial, un Estado del Terror.

La crisis además servirá para endeudarnos a todos aún más y ver la fragilidad del sistema financiero capitalista, ya endeudado hasta las nubes ANTES de esta crisis.

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– Las leyes pioneras para la protección de los animales en España, por Jordi Garriga Clavé. Un texto magnífico que deberíamos leer todos, sobre cómo ha evolucionado, lenta y con atrasos, las relaciones humanas y los animales. Solo muy tarde, hace menos de un siglo, se empezaron a tener legislaciones donde los animales tuvieran ciertos ‘derechos’, aunque era más por no herir la sensibilidad de los humanos que por ellos mismos. En 1929 sale la primera legislación española sobre maltrato animal algo seria, que se reproduce en el texto.

Recordemos que fue el III Reich el primero en legislar que los animales tienen derechos por sí mismos.

AVT_Pierre-Vial_7152.jpeg– Entrevista a Pierre Vial. Los años del GRECE (1968-1987). En la escuela de Gramsci. Este es un texto fundamental para entender las posiciones de eso que llamamos ‘metapolítica’.

El único problema es que esta entrevista es del año 1990, se publicó en el año 2000, o sea hace 20 años, y no relata la continuación de la lucha de Pierre Vial, cosa fundamental.

El GRECE nace en 1968, tras comprobar el fracaso de la acción política directa y la necesidad de basar los valores e ideas esenciales de una alternativa al Sistema.

Era como un camino contra el activismo sin cabeza y el intelectualismo sin acción.

Los valores esenciales antisistema eran claros, ya los había definido el ‘fascismo’ genérico, pero su concreción en posiciones, ideas, política, cultura, arte, etc. debían actualizarse a los problemas tras 30 años de acabada la guerra.

La posición de Gramsci en el marxismo había sido algo similar, era preciso una cultura además de una lucha política. Pero para Gramsci la lucha cultural era solo una ayuda a la lucha política. En cambio, para nosotros la lucha cultura y arte es un fin, la lucha política es el medio para dar al pueblo cultura y arte.

Así pues, lograr una conquista cultural social era esencial, no solo como medio.

Primer fracaso: el Grece trató de entrar en los medios de masas, en diarios, radio, Tv incluso… con la ayuda de Pauwels en Figaro-Magazine, y Benoist usando pseudónimo en otros medios.

Eso llevó a dos problemas: uno, la traición de muchos que se pasaron a ideas del Sistema más aceptables, o se intelectualizaron contra toda acción. Y dos: no iban a tolerar esa actuación y amenazaron a Pauwels con un boicot económico y publicitario. Denunciaron como fascistas y nazis a todos los de Grece, y siguieron con ataques físicos.

Eso ya era evidente, había ya pasado en USA con gente como Eysenck, Jensen, etc. que fueron expulsados de las universidades y relegados del todo como ‘fanáticos racistas’, etc.

Grece siguió su lucha con Elements y Nouvelle Ecole, en temas como Ecología, genética, indo europeísmo, derecho a la diferencia, etc.

Como dice Vial, es mejor ser discreto en esas etapas de lucha, no creerse que el sistema va a permitir ‘democráticamente’ nuestra presencia.

El segundo cambio de Vial fue en 1987, la invasión inmigratoria era enorme ya, y consideró que debía trabajar con el Front National de JM Le Pen para tratar de parar esa destrucción racial de Francia.

Desgraciadamente la entrevista pasa en ese momento los años 90. No se describe como el FN inició una tremenda decadencia de valores e ideas a cambio de votos, que ha acabado con su cambio de nombre y de sentido, ya tipo VOX, y Vial se marchó del FN para formar Terre&Peuple, un frente de ideas y lucha sin concesiones.

RBN.jpg– In memoriam, por Juan Antonio Llopart. Un recuerdo necesario ante el inesperado fallecimiento de una gran camarada y persona, Carmen Padial, no solo luchadora con el MSR sino una persona dedicada a la maternidad, la ecología y naturaleza, vegetariana, que deja dos hijos pequeños de 9 años y otros dos ya mayores.

– La Cuarta Teoría Política y el problema del diablo, por Aleksander Duguin. Este texto tiene dos facetas, una absolutamente discutible y otra que no sabría ni como discutirla.

Empecemos por esta última, lo de ‘el problema del diablo’. Concuerdo en que el mayor éxito del diablo es hacer que la gente niegue la existencia de Dios y luego presentar sus antivalores como el nuevo dios de esa sociedad. Pero tras ello se lanza a una extravagancia sobre la Madre (la modernidad), el Padre (platonismo) y el Hijo (Aristóteles) que francamente es mejor dejar de intentar explicarla.

Veamos la parte discutible pero comprensible:

Cada vez que oigo la palabra ‘Cuarta Teoría Política’ miro a ver dónde se definen sus valores, principios, teorías, propuestas…. En este texto solo expone ‘contra que está’, pero no en favor de que.

Contra la modernidad, vale, los NS también, aunque diga que no. Contra el individualismo, más aún los NS que fomentan la comunidad absolutamente. Contra el materialismo, absolutamente un punto NS donde la economía está al servicio del pueblo y bajo control del Estado. Dice que los fascismos y comunismo han sido eliminados, bueno, el comunismo cayó por sus propios errores y desastres, los propios dirigentes comunistas no creyeron ya en el comunismo. Pero los fascismos fueron un enorme éxito, y cayeron militarmente por la alianza de comunistas y demócratas, no políticamente.

Pero no dice una sola palabra de sus propuestas de esa 4ª Teoría, y es que las veces que he escuchado algunas son copia muy poco maquillada de las propuestas Nacional revolucionarias y de los fascismos.

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– Consecuencias geopolíticas de la crisis del coronavirus. Una propuesta para España, por José Alsina Calvés. Aunque personalmente creo que este tema del coronavirus no va a cambiar substancialmente nada del sistema una vez superado el tema sanitario, fuera de demostrar cómo se puede dominar y tiranizar a la sociedad con el miedo, y como lograr una enorme crisis económica sobre la ya enorme deuda anterior, lo que pase es algo que no podremos afirmar hasta dentro de unos años.

Pero vayamos a las propuestas muy razonables de geopolítica en España, dejando aparte el virus.

Las propuestas son básicamente:

  1. Hispanoamérica o Latinoamérica junto a Portugal
  2. Reformar la industria frente a la propuesta global de convertir España en un cetro de servicios. Aranceles y proteccionismo en parte.
  3. Los países del Sur de Europa, mediterráneos. Un polo que podría relacionarse con los países de Visegrado y Rusia.

Me parece un buen resumen de posibilidades, cada una con serios problemas de realización, que voy a resumir:

  1. Como ya dice el propio texto, Latinoamérica primero deberían liberarse del dominio USA y unirse. La división y la intromisión dura y forzada de USA es el principal problema para ello. Y los indigenismos y algunas reticencias ‘anticolonialistas’ es otra.
  2. Eso es perfecto si logramos eliminar la UE y su poder, pues la política globalista de la UE impide estas medidas proteccionistas. Personalmente creo que el pueblo está con la UE y el Euro, éste es el problema. Creen que ser europeísta es la UE. Y adoran el Euro.

Y francamente ni siquiera en Grecia lograron despegarse de la UE, la deuda nos oprime y elimina la libertad.

Sin duda es la mejor solución, un grupo fuerte de países sí que podría resistir frente a la finanza, la UE y USA-Israel. Una pega: Rusia debe abandonar la idea de ser continuación o alabanza de la URSS. Los de Visegrado y los españoles, italianos, etc. no tienen ningunas ganas de soportar una sombra de la URSS. Rusia debería condenar a la URSS.

indexdiefus.jpg– Para algunos, la seguridad sanitaria se convertirá en una parte fundamental de las estrategias políticas liberales, por Diego Fusaro. Un texto que indica que las urgencias sanitarias se van a convertir en un arma de dominación de las poblaciones. Curiosamente ya un francés* en el gobierno, Attali, dijo en el 2009 que las crisis sanitarias eran un mejor método de dominio y miedo para imponer medidas para un gobierno mundial a la población.

Con datos bien dosificados y manipulados, con apoyo de algunos científicos sanitarios, con los medios de masas, se obliga mentalmente a que todos asuman las medidas más extremas como razonables y necesaria, colaborando con las medidas limitadoras de toda oposición, hasta el punto de llamar locos, o peligrosos a los que se opongan.

– Los monumentos conmemorativos en Dresde tras la IIGM en el 75 aniversario de la destrucción. Un artículo muy bien documentado y completo de los pocos y malos monumentos que se han levantado para conmemorar a los cientos de miles de civiles asesinados en Dresde con bombas de fósforo.

Describe como incluso esos monumentos no tienen normalmente imágenes o esculturas, solo frases, algunos muestran cierta culpa de los alemanes, y se han puesto al lado de otros donde se celebran a las victimas judías, o de otros temas para mezclar, de este modo las cosas.

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– Entrevista con Martí Teixidor, por Jordi Garriga. Genial entrevista a este pintor que yo llamaría anarco-fascista, un rebelde, un revolucionario, un activista artístico contra el basurero del llamado arte actual. Poco conocido fue un ariete anti Tapies, anti la basura actual con sus cuadros y textos.

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En Cedade pintó el cuadro ‘Dresde’, que llevamos a exponer en Austria, con enorme escándalo de las izquierdas.

samedi, 14 novembre 2020

Parution de la revue Sparta, dirigée par Philippe Baillet

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Parution de la revue Sparta, dirigée par Philippe Baillet
 
Sparta, nom de l’épouse d’un fils de Zeus qui renvoie bien sûr à la célèbre cité grecque, est le titre d’une publication sans périodicité fixe des éditions Aidôs. Sparta n’a aucun équivalent dans l’espace francophone et n’a eu que très peu de devancières dans la culture européenne depuis 1945: la revue romaine Ordine Nuovo, essentiellement évolienne; Nouvelle École (dans une certaine mesure); et Mars Ultor, dirigée en Allemagne par Pierre Krebs. Sparta est une publication ouvertement païenne, racialiste et identitaire, qui naît sous le triple parrainage augural du Rig-Veda, de Nietzsche et de Savitri Devi. Sparta, dès son premier volume, fait le pari de la qualité, tant sur le plan graphique, sobre et soigné, que sur celui du contenu. Grâce à Sparta, vos idées sont enfin défendues et affirmées avec rigueur et érudition ; vous y trouverez une écriture élégante, des références dûment vérifiées et complètes, des traductions (de l’allemand, de l’anglais, de l’italien) vraiment fiables. Sparta reflète le professionnalisme et la compétence de collaborateurs qualifiés, qui ont fait leurs preuves depuis longtemps : Jean Haudry, Philippe Baillet, Pierre Krebs, Jean Plantin, David Rouiller, auxquels viendront bientôt s’ajouter d’autres noms.
 

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Au sommaire du volume 1:
 
Un article de J. Haudry sur la notion d’aidôs, « respect, révérence », qualités indispensables aux membres d’une même sodalité.
 
Deux longues études de Ph. Baillet: l’une sur la « généalogie » et l’origine des valeurs dans la philosophie de Nietzsche; l’autre sur « le mythologue du romantisme », le Suisse Johann J. Bachofen, sa réception considérable dans la culture germanique, l’opposition-complémentarité Apollon-Dionysos, avec des aperçus relatifs à Alfred Rosenberg et à des penseurs völkisch comme Alfred Baeumler et Ludwig Klages.
 
Des textes d’Evola sur Bachofen, par qui il fut fortement influencé. Un inédit du théoricien italien : « Soldats, société, État ».
 
Trois textes d’un sociologue des arts visuels, Raimondo Strassoldo, sur l’entrée dans l’art moderne et contemporain non moins que sur la subversion organisée des canons esthétiques européens.
 
Un article de P. Krebs sur le mouvement Der Dritte Weg, véritable « communauté militante identitaire ».
 
Et un index pour vous repérer facilement dans cette matière.
 
Sparta entend remplir une fonction décisive d’approfondissement doctrinal et de transmission de notre héritage ancestral indo-européen. Mais Sparta ne vivra et ne grandira qu’avec le généreux concours financier de ses lecteurs.
 
Alors, soutenez Sparta !
 
Pour toutes commandes: https://www.akribeia.fr/paganisme/2107-sparta-vol-1.html?fbclid=IwAR0Cak5sA5YmqdBiSoII3MpHWDXGHTKCbp8LWplL97-xMrCFqLYKnWGTGy4
 
264 p.

mardi, 03 novembre 2020

Le Bulletin célinien, n°433

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Le Bulletin célinien - n°433

2020-10-BC-Cover.pngSommaire :

L’éternel retour des maudits

Céline (et quelques autres) dans les premiers numéros des Lettres françaises (1942-1949)

Actualité célinienne

Censure

La question de la réédition des pamphlets est (en partie) réglée puisqu’on dispose de l’édition critique sortie au Québec en 2012. Le paradoxe étant que, pour une question de copyright, cette édition est à la fois interdite à la vente en France et louée par l’exécuteur testamentaire qui était même disposé à la republier chez Gallimard. Différentes associations ont fait capoter le projet. Il est navrant qu’un céliniste de renom se soit associé à cette censure. Sa péroraison consista à affirmer qu’il est superflu que ce corpus soit accessible ¹. En d’autres termes, ce spécialiste trouve parfaitement normal qu’il soit commenté dans des ouvrages de toutes sortes et en même temps qu’il demeure inaccessible au plus grand nombre. Il n’est pas le seul à côtoyer l’absurde. Sur une radio communautaire, un chroniqueur a eu cette phrase mémorable : « Il ne faut pas interdire les pamphlets mais il ne faut pas les publier non plus. ² » Le cas Céline n’est pas isolé. D’une manière générale, la censure en France gagne du terrain. Au nom de la morale, du féminisme, de l’antiracisme ou d’une nouvelle lecture de l’Histoire, certains prétendent s’interposer entre le public et les œuvres, s’arroger le droit de juger, de contextualiser ou d’interdire, comme s’il fallait guider nos choix. On constate également ce phénomène aux États-Unis où des minorités agissantes veulent interdire des livres, des films ou des conférences. La différence étant que, dans ce pays, la liberté d’expression (free speech) est protégée par le premier amendement de la Constitution. Alors qu’en France plusieurs lois encadrent cette liberté. On en arrive à cet autre paradoxe : le président de la République française a récemment rappelé le droit au blasphème alors qu’au même moment l’auteur de La Mafia juive et autres brûlots du même genre se voyait condamné à plusieurs mois de prison ferme pour délit d’opinion ³. Condamnation inconcevable aux États-Unis où l’on ne peut incarcérer quiconque pour ses idées,  aussi scandaleuses soient-elles. C’est dire si en démocratie deux conceptions différentes de la liberté d’expression peuvent exister. Le céliniste opposé à la réédition des pamphlets a décrété que « l’actualité de Céline n’est plus aujourd’hui d’ordre littéraire (comme elle l’a été dans les années 1980, avec la publication des romans dans la Bibliothèque de la Pléiade, la multiplication des essais critiques et des thèses universitaires) mais d’ordre politique ». C’est feindre d’ignorer que depuis ces années 80, Céline a continué à être édité dans cette collection prestigieuse (Féerie dans la décennie suivante et la correspondance en 2009) et que les études universitaires le concernant n’ont pas cessé de proliférer – à commencer par la sienne 4.

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La preuve que le cas Céline n’est plus littéraire mais politique est attesté, selon lui, par l’émoi suscité lors de la commémoration (prévue puis annulée) du cinquantenaire de Céline en 2011. Encore aurait-il fallu rappeler que ce retrait fut provoqué par une campagne de presse bien orchestrée. La même que celle visant, il y a deux ans, à tuer dans l’œuf l’initiative de Gallimard et de l’ayant droit.
  1. 1) Philippe Roussin, « Du rire au politique : de la bagatelle au massacre » in Céline et le politique (Actes du XXIIe Colloque international Louis-Ferdinand Céline, SEC, 2018.
  2. 2) Dixit Shlomo Malka dans son émission « Pont Neuf » sur Radio J, le 7 février 2020, qui avait pour invité Guy Konopnicki, auteur de… Il est toujours interdit d’interdire (Éd. Impact, 2020).
  3. 3) Déclaration de l’avocat franco-israélien Gilles-William Goldnadel : « J’ai le plus grand mépris pour M. Ryssen qui me le rend bien. Mais en matière de délit d’expression, rien ne justifie que l’on se retrouve en prison [sic]. »  (Breizh-Info, 25 septembre 2020). D’aucuns y ont vu de la duplicité.
  4. 4) Philippe Roussin, Misère de la littérature, terreur de l’histoire (Céline et la littérature contemporaine), Gallimard, coll. « Nrf Essais », 2005, 768 pages.

dimanche, 04 octobre 2020

TERRE & PEUPLE Magazine n°84

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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"

TERRE & PEUPLE Magazine n°84

Le numéro 84 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Souveraineté et souverainisme’.

L’éditorial de Pierre Vial est titré ‘La haine contre les Blancs’. Elle s’affiche sans aucune retenue, y compris par les Blancs ethno-masochistes, empressés d’implorer pardon.  Le mécanisme du conditionnement est bien rodé, au besoin en trafiquant les faits, notamment les circonstances de la mort du célèbre et célébré George Floyd.  On évacue le fait que, sur les quatre policiers accusés, deux ne sont pas des Blancs.  60% des policiers US sont des Noirs, alors que ceux-ci ne sont que 12% de l’ensemble de la population, mais sont les auteurs de 43% des meurtres.  Ils ne seraient violents que parce qu’ils sont victimes d’injustices.  Ces énormités, qui justifieraient les vols, incendies, viols, expliquent probablement que 47% des Français déclarent que pour eux le racisme anti-Blancs est une réalité vécue.  C’est la guerre raciale ?  Il n’est pas trop tard pour la faire.

unnamedgddsie.jpgLes gens du vulgaire qui comme nous lisent et relisent avec humilité la contribution de Jean Haudry à cette livraison de TERRE & PEUPLE Magazine, ‘La souveraineté dans la tradition indo-européenne’, ne peuvent guère que pressentir, avec un religieux vertige, la masse presque surhumaine des connaissances en la matière que les initiés ont collectées et triées.  Et ils ne peuvent que prier, non seulement pour qu’elles puissent être précieusement conservées, mais pour que ses héritiers cultivent l’héritage et, comme le disent joliment les gens du rugby, que leurs champions transforment l’essai.  Et prier pour que les peuples indo-européens sachent à nouveau qu’ils sont depuis toujours propriétaires de ce précieux patrimoine.

Jean-Patrick Arteault livre trois notes substantifiques sur la nation, sur la souveraineté et sur l’Union européenne.  Etymologiquement, le terme nation évoque l’origine commune des nationaux.  Depuis le XIXe siècle, on oppose cette conception ethno-culturelle à la conception contractuelle du vouloir vivre ensemble, attribuant la première aux Allemands et la seconde aux Français libérateurs républicains universels.  Comme à l’ensemble indo-européen d’avant la Dispersion, on oppose souvent la nation moderne qui en serait une fragmentation.  Toutefois, l’unité d’origine était déjà fragmentée en Latins, Grecs, Celtes, Germains, Scandinaves, Baltes et Slaves. L’auteur se dit surpris par le fait que, pour résister au Remplacement, l’inconscient national ethnicise la République.  Mais le réel qu’on refuse a tôt fait de se venger : c’est le cadre national qui parle le plus aux contemporains.  Pour ce qui est de la souveraineté, une autorité n’en dispose sur un territoire que lorsqu’elle n’y est soumise à aucune autre, tant dans les domaines juridique que militaire, que financier et monétaire.  A la question de la souveraineté effective de la France, la réponse est négative, tant au plan juridique (UE, CEDH), que militaire (OTAN), que monétaire (Zone Euro) et que financier (FMI, BRI, les tribunaux US pour tout échange en dollar).  Il s’agit de récupérer cette triple souveraineté, en particulier pour pouvoir mener une politique de rémigration.  Les souverainistes français (Cercle Aristote, Union Populaire Républicaine) travaillent avec intelligence, mais ils réduisent l’identité à la nation citoyenne (c’est sur la race que de Gaulle fondait son idée de la France).  Ils sont souvent anti-allemands, alors que la RFA n’a plus rien de l’Allemagne éternelle.  Longtemps fidèle au modèle du capitalisme rhénan, le capitalisme allemand a réalisé sa mue occidentaliste.  Il utilise la monnaie unique pour réaliser son programme de premier de la classe occidentale.  L’UE a rendu l’Europe détestable pour nombre d’Européens. 

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Dans sa préhistoire, on relève trois influences : le mondialisme anglo-saxon du Groupe de Milner, où Jean Monnet a fait ses premières armes ; le fédéralisme pan-européen de Coudenhove-Kalergi ; l’expérience internationaliste et pacifiste de la SDN, compromis entre l’idéologie de Milner et la république maçonnique française.  Des historiens communistes ont démontré le rôle joué par d’anciens Kolabos non-épurés dans la construction européenne, pour en faire une retranscription acceptable d’un projet des nazis.  Dans l’avant-guerre, la préoccupation européenne des nazis n’était que marginale.  Avec l’invasion de l’URSS et la participation de corps de volontaires, l’idée a germé d’une croisade européenne.  Après la guerre, les vaincus y ont retrouvé une certaine virginité.  Par contre, l’occidentalisme de l’UE est le pur produit de la victoire des USA dans la compétition pour la domination mondiale.  En fin de compte, la philosophie qui a présidé à la gestation de l’UE est libérale, libre-échangiste, occidentaliste, atlantiste, cosmopolite.

imagesathena.jpgRobert Dragan pose la question ‘Souverain sur quoi et pour quoi ?’, la souveraineté étant le pouvoir décisif, d’abord sur soi-même et ensuite sur le cadre de vie, celui-ci s’étendant du clan primaire à la Cité traitée par Aristote.  La guerre désigne les chefs parmi les acteurs de la deuxième fonction, laquelle fournira les décideurs politiques.  Première et deuxième fonction relèvent souvent de la même aristocratie, aux mains de laquelle le peuple abdique en échange de la sécurité et de l’équilibre.  Victime d’un capitalisme sauvage, une fraction du peuple a remis en cause l’ordre social et politique.  Aujourd’hui, des syndicats de travailleurs soutiennent les ennemis des Gilets Jaunes !  C’est pourtant des rangs des soldats de la Grande Guerre que sont sortis les militants de la révolution fasciste, contestataires des guerres intra-européennes.  Ceux qui doutaient de la légitimité des gens au pouvoir étaient de plus en plus nombreux.  C’est alors que la banque souveraine a offert la consommation à la troisième fonction.  Vrais souverains du monde moderne, les créateurs de monnaie, receleurs de capitaux, nous donnent à croire que les représentants politiques du peuple détiennent le pouvoir.  Grâce à l’Internet, les dénonciateurs de ce coup d’état parviennent à toucher un auditoire de plus en plus large.  Mais, quand on en appelle aujourd’hui à la nation, s’agit-il de la Nation contractuelle ou de l’héritage ancestral ?  Soucieux de faire prospérer un populisme tolérable, les dirigeants populistes ont intérêt à entretenir la confusion. 

En France, le RN incarne cette synthèse (avec ses gages antiracistes, ses positions pro-avortement, son conformisme historique) en recyclant l’idéologie libérale.  On court ainsi à un double échec.  Faire naître des idées neuves au sein de mouvements installés est un pari improbable (le RN éjecte depuis dix ans toute trace de radicalisme).  Par ailleurs, en Europe, un clivage se marque entre les pays peu endettés (RFA, Pays-Bas) et ceux du Club Méditerranée (Italie, Espagne, France).  L’avenir de nos enfants se trouve peut-être chez leurs futurs conjoints allemands, néo-zélandais, russes ou Blancs américains, alors qu’une quatrième guerre franco-boche opposerait des franco-maghrébins à des germano-turcs ?  Mais le premier problème est celui de la crise économique générée par le Covid-19.  Trois solutions sont envisageables : l’Etat mondial de Jacques Attali ; l’explosion de l’UE, chaque état reprenant ses billes ; les Albo-Européens édifient l’Empire sur une base raciale.  Le problème serait alors de détruire l’argent-dette surnuméraire sans affecter l’économie réelle ni l’épargne des particuliers : objectif réalisable par la création d’une monnaie unique fiduciaire, appuyée sur la richesse concrète des économies, et en ne dépouillant que les grands détenteurs (Soros, Gates…) de capitaux.

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Jean-Patrick Arteault dresse le compte des Européens que l’euro ruine insidieusement.  Pour les européistes tels que Jean Monnet, une monnaie commune est un moyen d’unifier et d’affaiblir les Etats-nation, à qui on retire un attribut de leur souveraineté, et d’augmenter la fluidité du Marché Commun.  Avec la chute du Mur de Berlin, en 1989, la RFA absorbe la RDA.  Mitterrand, qui redoute que l’Allemagne s’émancipe des Communautés Européennes, pousse alors avec le Traité de Maastricht et l’absorption du Mark dans la Zone Euro à une solidarité européenne.  Mais les Allemands ne sacrifient leur Mark, symbole de leur renaissance, que sous condition : l’euro obéira à la même idéologie monétaire que le Mark.  Comme la BUBA (Bundes Bank), la BCE sera indépendante des Etats, qu’il lui est interdit de financer en concurrence des banques commerciales.  Elle veillera que l’inflation n’excède pas 2%. 

Les Etats s’engagent à maintenir leurs déficits budgétaires inférieurs à 3% de leur PIB.  L’euro n’est pas la monnaie unique des Européens, mais une simple monnaie commune, qui ne dispose pas de mécanismes pour compenser les déséquilibres entre les pays riches et les pays pauvres.  Disparates, les Etats membres acceptent de le rester, comme d’être liés à l’OTAN.  Huit d’entre eux n’ont pas l’euro comme monnaie.  Si l’UE venait à organiser des transferts des pays riches vers les pauvres, cela pourrait coûter à l’Allemagne jusqu’à 10% de son PIB, alors que 40% de ces riches Allemands ne détiennent aucun patrimoine et tiennent les habitants des pays pauvres de l’UE pour des incapables, voire des fainéants !  La circulation des travailleurs au sein de l’UE n’est fluide que pour les surqualifiés et serait quasi nulle pour la base (alors que celle-ci aurait été décisive en faveur du Brexit. 

L’euro a pour effet de figer les parités monétaires et de supprimer la dévaluation compétitive : lorsque les importations d’un pays étaient supérieures à ses exportations, sa monnaie se dévaluait, rendant les importations plus coûteuses et ses exportations plus attrayantes.  L’euro avantage une Allemagne exportatrice et appauvrit les autres Européens.  Les soldes TARGET 2 sont une autre menace liée aux excédents commerciaux de l’Allemagne.  L’euro n’est, en réalité, qu’une appellation commune à dix-sept monnaies supervisées chacune par sa banque centrale nationale. Le système TARGET 2 permet les échanges entre banques commerciales.  La banque centrale en est garante en échange du dépôt d’actifs ‘éligibles’ (or, actions, obligations). 

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La BCE joue à l’égard des banques nationales le rôle de super banque centrale.  Toutefois, les banques centrales de la zone euro ne déposent pas d’actifs, mais de simples promesses !  Depuis la crise de 2008, les échanges monétaires sont en déséquilibre croissant (le solde créditeur de l’Allemagne atteint 1000 milliards d’euros !).  Si un pays débiteur venait à quitter la zone, son solde devenant alors exigible, il ferait probablement défaut, à charge du contribuable allemand.  Sauf à faire valser la planche à billets, avec un risque écrasant d’inflation.  L’accord Macron-Merkel sur un emprunt de 500 milliards d’euros repose l’adoption de la mutualisation des dettes, déjà rejetée par quatre pays.  Elle rendrait impossible tout nouveau départ de l’UE.  A l’Allemagne se pose la question « Comment continuer de profiter de l’euro pour ses exportations, tout en se dégageant du piège de l’euro ? »

8LBVSrHHAEHUCnLAg07Th-jFLE4.jpgJean-Patrick Arteault s’applique à situer la nébuleuse des souverainistes en France.  Ils sont d’origines et d’affinités variées, voire adverses.  Leur cœur nucléaire se trouve dans le dégagement des traités internationaux auxquels le pays a souscrit, soit l’UE, la CEDH et tous les traités onusiens.  Et dans le désengagement de la monnaie commune.  Dans les figures et les mouvements concernés, on épinglera Paul-Marie Coûteaux, l’Union Populaire Républicaine de François Asselineau, Florian Phillipot et son parti Les Patriotes, Djordje Kuzmanovic et son mouvement République Souveraine.  Sur le terrain métapolitique, on relève le Cercle Aristote avec Pierre Rougeyron et la revue Perspective Libre, carrefour de (presque) tous les souverainistes.  Il importe de signaler les réactions souverainistes à l’UE qu’on peut relever chez Les Identitaires, chez Nicolas Dupont-Aignant de Debout la France, chez les nationalistes du Parti de la France, chez les royalistes d’Action Française ou de Nouvelle Action Royaliste, chez Civitas d’Alain Escada, dans la Fondation Polemia de Jean-Yves Le Gallou et chez Egalité & Réconciliation d’Alain Soral.  Le Rassemblement National a choisi de ne pas attaquer frontalement l’UE et l’euro, ce qui risquait de ne pas être compris par une majorité. La logique voudrait qu’il y ait par la suite convergence.  Notre point de vue identitaire nous place en désaccord important avec nombre de souverainistes qui, sur le contenu ethnique et autochtone de la nation, sont trop accommodants.  Il est vrai qu’il n’existe pas à proprement parler de nation européenne, mais bien une Civilisation Européenne, faite d’anthropologies et de langues cousines.  Les alliances à privilégier sont en Europe, la Russie y comprise.  L’objectif primordial est la révolution identitaire pour faire des autochtones albo-européens les maîtres de la terre qui leur appartient de tradition immémoriale.

Alain Cagnat dresse une fiche signalétique détaillée de l’OTAN :

1945 : L’URSS occupe la moitié de l’Europe et menace l’autre

1947 : Plan Marshall d’aide américaine (intéressée) à la relance des pays sinistrés

1948 : Le Kominform fédère les états vassaux de l’URSS.  Le Blocus de Berlin contraint à mettre en place un Pont aérien gigantesque

1949 : Création de l’OTAN, solidarité de défense assujettie aux USA

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1950 : Les armées de la Corée du Nord envahissent la Corée du Sud.  L’ONU donne mandat d’intervenir aux forces alliées occidentales (Saceur/Shape).  Pertes humaines : 600.000 Chinois et Nord-Coréens et 100.000 Sud-Coréens et alliés occidentaux

1955 : La RFA entre à l’OTAN ; création du pacte de Varsovie ; 4,4Mio hommes de l’OTAN en affrontent 5,7Mio ; parapluies nucléaires

1962 : Castro accorde à l’URSS une base de missiles nucléaires à Cuba.  L’ultimatum US fait reculer l’URSS ; Diên Biên Phu : Eisenhower refuse son aide ; la CIA pactise avec Ho Chi Minh après avoir fait de même avec le FLN

1965 : de Gaulle refuse de participer à toute agression décidée sans son assentiment ; l’OTAN est transférée de Paris à Bruxelles-Mons

1968 : Printemps de Prague : l’OTAN ne bronche pas

1974 : La Turquie envahit Chypres ; c’est la Grèce (des colonels) qui est condamnée

1989 : Chute du Mur ; la RFA absorbe la RDA ; le Pacte de Varsovie est dissous et ses membres se regroupent dans la CEI, simple étape à l’adhésion à l’OTAN

1991 : Guerre du Koweit : 39 états se coalisent sous commandement US pour bouter l’Irak hors du Koweit ; préfiguration de la Troisième Guerre Mondiale

1999 : L’OTAN n’ayant plus de raison d’être, Eltsine propose d’adhérer à l’UE, mais les USA ont besoin d’un ennemi contre qui protéger leurs vassaux ; la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie adhèrent à l’OTAN et bientôt après les Pays Baltes, la Bulgarie, la Macédoine, la Bosnie, le Kosovo et …la Serbie !

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1992-1995 : guerre contre les Serbes, punis pour être le relais de l’influence russe dans les Balkans ; 1995 : 400 avions de 15 nations exécutent 3.500 missions de bombardement ; pulvérisée, la Serbie signe les accords de Dayton, qui découpent la Bosnie en trois segments ingouvernables

1996 : Une pseudo Armée de Libération du Kosovo (UCK) mène des actions terroristes, contre lesquelles les Serbes réagissent de manière musclée ; l’OTAN adresse aux Serbes un ultimatum qui viole la Charte de l’ONU et ses propres statuts ; le « Massacre de Raçak », confrontation entre rebelles et policiers serbes passe dans la presse pour un génocide, ce qui déclenche 38.000 missions de bombardements, notamment sur Belgrade et Banja Luka, exécutées par des avions américains, mais aussi des anglais, des français, des allemands et des belges; pour éviter l’épuration ethnique dans un nouvel Auschwitz, l’OTAN exige que l’indépendance du Kosovo soit reconnue

2001 à 2020: En réplique aux attentats du 11 septembre, une Force internationale d’assistance et de sécurité (ISAF) se met en place en Afghanistan sous la férule de l’OTAN et, avec 5.000 hommes, anéantit les talibans ; les seigneurs de la guerre qui prennent leur place sont plus insaisissables que les fous de Dieu; les généraux américains réclament toujours plus de troupes (140.000 hommes en 2014); l’ardoise atteint 1.000 milliards de dollars ; l’OTAN passe le relais à l’armée afghane; Trump rend enfin le pouvoir aux talibans !

2003-2011 : seconde guerre d’Irak préventive d’armes de destruction massive; les adhérents à l’OTAN (les historiques -sauf la France- et les récents plus les futurs) avalent cette énormité ; 150.000 hommes pour s’emparer des réserves pétrolières ; la guerre, mais surtout un blocus alimentaire et sanitaire insensé, fait plus d’un million de morts civils ; l’ardoise que Bush avait estimée à 60 milliards de dollars dépasse les 3.000 milliards

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2010 : L’OTAN publie son Concept stratégique ; elle se proclame compétente pour intervenir dans tous les types de crise ; ses décisions sont l’expression de la volonté collective des trente membres

2011 : La guerre civile éclate en Libye et le tandem Sarkosy-Cameron, soutenu par Obama, obtient de l’ONU un embargo sur les armes et une circulation aérienne exclusive; Kadhafi est assassiné et son arsenal passe aux islamistes du Sahel; la Libye, coupée en deux, devient une base de migrants

2017 : En Syrie, Sarkosy, BHL et les autres tentent de refaire le coup Libyen, mais Poutine prend l’OTAN de vitesse;  les Américains sont déjà empêtrés en Afghanistan et en Irak et la Libye a défrisé nombre de membres de l’alliance; Bachar el Assad est le nouveau Satan; Après les avoir largement utilisés, Trump abandonne les Kurdes à Erdogan

51jgVETdXkL._SX325_BO1,204,203,200_.jpgPierre Vial poursuit sa démonstration convaincante du modèle identitaire juif en terre d’Israël.  En Palestine, les Britanniques favorisent clairement les intérêts sionistes.  Au printemps 1936, le mufti Hadj Amin el Husseini déclenche la révolte arabe.  Les arabes pratiquent la guérilla, avec des petits groupes très mobiles retirés à l’abri de repaires montagneux.  Le pays est paralysé par une grève générale qui va durer 175 jours.  Ben Gourion appelle alors à ne plus acheter qu’hébreux.  Le port de Jaffa étant bloqué, les Juifs installent rapidement celui de Tel-Aviv.  Comme les colonies isolées ont bien souvent été démantelées, les exploitations agricoles sont fortifiées et la garde veille jour et nuit.  Des colonnes mobiles sécurisent les routes.  Le commissaire britannique ayant été assassiné, une répression violente a lieu.  Le Haut Comité arabe est mis hors la loi et le mufti prend la fuite.  Le général Orde Wingate organise une police juive et des commandos contre les Arabes.  Des villages sont bombardés et des représailles sont menées contre les civils, avec des pendaisons publiques.  On compte au moins 5.000 morts palestiniens.  Tentant de calmer le jeu, les Britanniques réunissent une table ronde qui aboutit à un Livre Blanc, dans lequel la Grande-Bretagne cédait à nombre de revendications arabes et retirait son soutien aux sionistes.  Réfugié à Berlin, le mufti allait y déclarer : « Les Arabes sont les amis naturels de l’Allemagne.  Ils ont les mêmes ennemis, les Anglais, les juifs et les communistes. » 

La communauté juive avait tôt compris qu’il était vital pour elle d’être économiquement autonome.  L’industrie a été développée à partir d’investissements privés.  Surgissent une centrale électrique en 1928 à Naharahim, l’usine de potasse de la Mer Morte en 1930, celle de Sodome en 1934.  Par contre, la plupart des terres agricoles, vu l’importance symbolique du retour à la terre, ont été acquises par des fonds publics.  Les sionistes ont remarquablement développé la culture des agrumes qui, grâce à des techniques nouvelles de culture et d’empaquetage, vont atteindre bientôt 18%des exportations mondiales !  L’affirmation identitaire passe notamment par le combat linguistique : le Congrès sioniste de La Haye, en 1907, proclame l’hébreu langue nationale.  Cela posait l’énorme problème de moderniser la langue du rituel, impropre à exprimer les nécessités contemporaines.  On l’a néanmoins enseignée aux enfants dès la crèche et l’école primaire. En 1939, le système éducatif en hébreu est administré à 100.000 élèves.

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C’est en 1966 que Brigitte Cagnat présente à Jean Raspail son époux Alain Cagnat.  Ils n’ont depuis lors cessé de cultiver une grande amitié.  Celle-ci transpire dans ce long article qui, non seulement passe en revue toute l’œuvre de Jean Raspail, mais évoque d’émouvantes expériences communes ou reprend de longues citations du poète.  Le document, d’une densité élevée, est passablement hétéroclyte, mise à part l’évocation posthume du Consul général d’Araucanie.  Celle-ci ne se prête pas à un résumé synthétique.  Il faut la lire à l’aise en son entier.  Et la relire.

vendredi, 18 septembre 2020

Entretien avec Livr’arbitres: "Le cadavre de la littérature est encore fécond"

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Entretien avec Livr’arbitres: "Le cadavre de la littérature est encore fécond"

Ex: https://rebellion-sre.fr

Le dernier numéro de Livr’arbitres est un bel hommage à la littérature russe et à Edouard Limonov, c’est aussi une superbe occasion de découvrir cette publication dont la lecture est toujours passionnante.

R/ Pouvez-vous nous présenter L’A ? 

La revue littéraire non-conforme Livr’Arbitres est le fruit d’une lente maturation. Elle a connu plusieurs noms avant celui-ci (peut-être vos lecteurs les plus anciens auront-ils vu passer un exemplaire du Baucent ?). Bref, nous avons mis plusieurs décennies à nous construire, à trouver notre rythme, notre équipe. Ce qui me fait le plus plaisir, c’est que du noyau de départ, peu nous aient quitté depuis ! Cela prouve que nous n’avons que peu changé sur le fond et tant mieux. La revue est née à Metz, sur le campus, dans le cadre du syndicat Renouveau étudiant. C’est donc avant tout un objet « militant ». Nous étions en fac de Lettres, en Histoire, nous voulions partager nos lectures, nos convictions mais sans jamais nous enfermer dans une chapelle, d’où le titre qui s’imposera plus tard de « livr’arbitre ». Notre objectif est double. D’un côté remettre à l’honneur des auteurs disparus, laissés sur le bas-côté, abandonné sur de vieux rayonnages. De l’autre, proposer de nouvelles plumes, découvrir de nouveaux talents. Le cadavre de la littérature est encore fécond, il produit encore quelques belles et jeunes figures (de Bruno Lafourcade à Thomas Clavel en passant par le mirifique Olivier Maulin)


R/ Votre dernier numéro place la littérature russe à l’honneur. Quelle est pour vous la spécificité des écrivains de la patrie de Léon Tolstoï et Fiodor Dostoïevski ? 

Une place à part, forcément ! C’est une terre plus radicale que nos paisibles terres de plaine et de bocage, un territoire immense qui aura connu de formidables soubresauts. On peine à imaginer aujourd’hui les cataclysmes du XXème siècle sur une société marquée jusqu’alors par l’immobilisme (il faut lire à ce sujet Oblomov de Gontcharov mais également Sanine d’Artsybachev), figée dans une tradition qu’elle pensait immuable ! Une aristocratie à bout de souffle face à une bourgeoisie « éclairée », moderne et progressiste. Le même mécanisme qui emporta la monarchie française… 

Mais la Russie c’est aussi et surtout une nature grandiose, de la steppe à la Taïga en passant par des fleuves majestueux, une terre d’extrême qui aura marqué sa population et qui continue de les habiter. Les poètes, les écrivains ont là un formidable outil de travail ! Enfin, la religion, l’orthodoxie si exotique à nos yeux, qui, malgré tout surnage dans le marigot actuel : pouvoir confisqué et corruption acceptée ; libéralisme des mœurs et cadre traditionnel promu. En évoquant ou survolant ces sujets, et pour revenir à votre question, je ne crois pas que la littérature russe soit plus ou moins spécifique que celle du Portugal ou de l’Irlande. Une terre, un peuple, une littérature ! Craindre l’arbitraire, la déportation, forcément ça marque un écrivain, un intellectuel ; mais au pays de la dictature médiatique, du politiquement correct, il n’est pas plus aisé de s’exprimer non plus, ouvertement, de sujets « fâcheux » de nos jours, même sous forme de fiction !

R/ Récemment décédé, Edouard Limonov est au centre du dossier. Que vous inspire la figure et l’œuvre de cet écrivain à la fois aventurier et soldat politique ? 

unnamededlim.jpgLimonov fut pour moi une « révélation ». J’ai toujours eu un tropisme pour l’Est. Ma découverte de la Mitteleuropa dans un premier temps, puis un passage par la Sibérie dans un second temps, sur les pas de Michel Strogoff, de Corto Maltèse et de Sylvain Tesson ne feront que le confirmer ! 

Limonov, plus sérieusement, je l’ai découvert avec Mes Prisons. Il y a plus de vingt ans, on me conseilla ses livres. Du temps où il écrivait à l’Idiot International. J’ai commencé à en acheter au compte-goutte, puis je les ai oubliés sur une étagère de ma bibliothèque. Enfin, dernièrement, en rencontrant son éditeur du moment, Charles Ficat, je suis revenu à lui au fil des parutions de cette courageuse maison [Bartillat]…. Pris par d’autres sujets, l’idée d’un entretien avec Limonov fut repoussée plusieurs fois, à plus tard. Enfin, je vis Limonov à son dernier passage à Paris. Ce fut un deuxième choc ! L’homme attirait autant que l’écrivain ! Davantage même !! On peut comprendre son succès politique, quand bien même il ne déboucha sur aucune victoire véritable. En écho, le mouvement culturel italien proposé par la Casapound semble ressembler le plus, à sa vision politique et à ses initiatives … mais ceci est une autre histoire ! 

R/ D’Alexandre Douguine à Thierry Marignac, comment avez-vous rassemblé les contributeurs et les témoignages sur lui ? 

Livr’Arbitres au fil du temps est devenu une véritable machine de guerre ! Enfin, disons que parti d’un petit noyau étudiant il y a vingt ans, elle se retrouve entourée désormais d’une cinquantaine de contributeurs « potentiels ». En fonction du sujet, je peux solliciter tel ou tel. Par internet, par le biais d’éditeurs, je peux également rentrer en contact avec des gens qui me sont totalement inconnus. Par le fruit du hasard, de rencontre également (Pour Douguine, je suis passé par sa fille). Marignac me fut présenté voilà plusieurs années. C’est un homme entier qu’il faut apprendre à apprivoiser, mais avec le temps nous sommes devenus amis ! C’est aussi ça une revue littéraire, des rencontres en chair et en os ! Et quel plaisir de les partager avec nos lecteurs ! Marignac fut un proche de Limonov, une amitié de quarante ans datant de son séjour parisien, de ses années à l’Idiot International… Marignac est également traducteur, c’est-à-dire un passeur, ainsi entre-autre, il a traduit Guerre de Vladimir Kozlov, que l’on peut retrouver dans la collection Zapoï de la Manufacture de livres, mais également traduit des poètes russes, Des chansons pour les sirènes (Essenine, Tchoudakov, Medvedeva). Son dernier roman, L’icône, est également une porte d’entrée dans l’univers mental russe.  

R/ Edouard Limonov est une référence pour toute l’avant-garde russe contemporaine. Quels sont les auteurs contemporains qui attirent votre attention ?

J’ai peu lu jusqu’à présent Zakhar Prilépine. Pour d’aucuns, c’est un peu le Brutus de Limonov, celui qui aura trahi, pour d’autres, il aura désiré voler de ses propres ailes et dépasser le maître. Il faudra lui poser la question ! Dans un prochain entretien peut-être ?! Assurément, nous y reviendrons à l’occasion… Je pense, malgré ou à cause de ses engagements, qu’il a quelque chose à nous dire. Je ne sais si les écrivains se doivent d’être engagés, mais je sais que je préfère un homme debout, les armes à la main pour défendre son idéal qu’un « planqué »… Prilépine relève quelque peu de cette image consacrée d’un type d’homme remarquable définit par sa qualité de soldat, de poète ou de moine, mais je peux me tromper !

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Sergueï Chargounov.

Parmi les auteurs russes contemporains, on peut également citer, Sergueï Chargounov (proche de la ligne de Limonov et de Prilépine) ou, dans un autre domaine, moins politique, Mikhaïl Tarkovski. Il faut lire Le temps gelé, c’est vraiment l’image que je me fais de ce pays, immense et inconsolé ! C’est un écrivain enthousiasmant, à l’image d’un Sylvain Tesson, mais, lui, contrairement à Tesson, a choisi de vivre dans une cabane et pas simplement de s’en servir de décor temporaire ! Tesson est un citadin, épris de grands espaces. Il n’est pas de la « terre », sans doute le regrette-t-il, mais cela lui laisse une grande liberté en contrepartie ! Sur la Russie, un auteur que je pourrai aussi conseiller, ce serait Cédric Gras, son récit de voyage Le Nord, c’est l’Est : aux confins de la Fédération de Russie (Phébus, 2013) une formidable entrée en matière.

Pour découvrir et commander le dernier numéro : https://livrarbitres.com/

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mercredi, 16 septembre 2020

Parution du n°432 du "Bulletin célinien"

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Parution du n°432 du "Bulletin célinien"

Sommaire :

Clément Camus et Albert Paraz 

Le cuirassier à Rambouillet 

Céline dans Excelsior

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La bibliothèque de Céline

Si vous êtes un célinien patenté, Laurent Simon n’est pas un inconnu. En marge de la cohorte des exégètes qui se regroupent lors de savants colloques, ce passionné est l’homme des grands chantiers qu’il arpente généralement en solitaire. Après nous avoir donné un monumental Dictionnaire des lieux de Paris et de sa banlieue cités par L.-F. Céline dans son œuvre (2016),  c’est cette fois avec Jean-Paul Louis qu’il signe un non moins monumental Dictionnaire des écrivains et des œuvres cités par Céline dans ses écrits et ses entretiens. Les deux auteurs ont œuvré avec une même conception du discours critique : se garder de porter un jugement moral ou idéologique sur l’écrivain. Ni pour, ni contre mais avec.On imagine la somme de travail que cette initiative a requise. Que Céline les ait lus ou pas, aimés ou détestés ou simplement cités, il a fallu recenser tous les titres et auteurs mentionnés par lui, mais aussi lire tous ces livres, en donner la teneur et voir le prolongement éventuel qu’ils ont dans son œuvre ou sa biographie.

« Il était très cultivé. Il avait énormément lu, avait beaucoup retenu et savait beaucoup de choses, presque sur tout », disait l’un de ses proches. Publiquement Céline s’est peu confié sur ses lectures. Lui rendant visite à Montmartre, un confrère évoquait « les bouquins dissimulés comme chez de vieux paysans qui lisent, mais croiraient se révéler dangereusement en laissant connaître leurs lectures. »  Durant sa vie professionnelle ainsi que les dernières années, il dira n’avoir pas le temps de lire. Ce qui était alors vrai ne le fut pas à d’autres périodes : Londres (où il lit Hegel, Fichte, Nietzsche et Schopenhauer !),  l’Afrique et naturellement le Danemark, en particulier les dix-huit mois de réclusion. Si à la fin de sa vie, il cite invariablement Barbusse, Morand et Ramuz pour la raison que l’on sait, il a bien d’autres admirations : Vallès (« l’homme de tous les écrivains que j’admire le plus ») et, pour les anciens, Villon, La Fontaine ou Chateaubriand. Parfois son jugement évolue avec le temps. Le cas le plus notable est évidemment Proust tant daubé dans les années trente et suivantes. Et qualifié de « dernier grand écrivain de notre génération » à la fin.  Ces évolutions sont prises en compte dans ce dictionnaire dont la lecture constitue un régal tant les commentaires donnent à réfléchir sur la complexité d’un homme que certains ont trop vite qualifié de fruste. Se dessine, au contraire, le portrait de quelqu’un de cultivé et – lorsqu’il n’est pas aveuglé par ses phobies – de perspicace. Ce dictionnaire, merveille de précision et de rigueur, constitue une contribution capitale à la connaissance d’un écrivain qui a beaucoup lu et beaucoup retenu. Ouvrage de référence sur les sources et lectures de l’écrivain, il est appelé à figurer dans la bibliothèque de tout célinien digne de ce nom.

• Laurent SIMON & Jean-Paul LOUIS, La Bibliothèque de Louis-Ferdinand Céline (Dictionnaire des écrivains et des œuvres cités par Céline dans ses écrits et ses entretiens), Du Lérot, 2020, 2 volumes de 376 et 384 p., ill.

►  Deux précisions : a) il est erroné d’écrire qu’André Thérive « ne fit que quelques allusions à Céline » dans l’hebdomadaire Paroles françaises puisqu’il fut, en 1950, l’un des très rares critiques à consacrer un grand article à Casse-pipe (repris dans le BC de juillet-août 2015) ; b) Il existe une photographie (fonds Sygma) de l’écrivain debout devant sa bibliothèque à Meudon (reproduite en 1979 dans le supplément iconographique de feu La Revue célinienne). Sur l’original de ce cliché (que nous n’avons malheureusement plus), on distingue nettement plusieurs titres. Il s’y trouve notamment plusieurs ouvrages médicaux et un livre de… Roger Vailland (!).

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mardi, 15 septembre 2020

Nihil Obstat, Nº 35 - Revista de historia, metapolítica y filosofía.

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Nihil Obstat, Nº 35

Revista de historia, metapolítica y filosofía.

Tarragona, primer semestre 2020

21×15 cms., 192 págs.

Cubierta impresa a todo color, con solapas y plastificada brillo. Rústica cosido.

PVP: 20

Índice

Editorial: El coronavirus y los mitos de la posmodernidad / 5

Las leyes pioneras para la protección de los animales en España, por Jordi Garriga Clavé / 7

Causas y razones alrededor del combate cultural en Portugal, por Joäo Franco / 23

El Renacimiento, sus orígenes y su herencia, por Alberto Buela / 27

El enemigo interior: una historia de las purgas de la inteligencia estadounidense, por Cynthia Chung / 31

Entrevista a Pierre Vial. Los años del GRECE (1968-1987). En la escuela de Gramsci / 39

“Veo a Francia morir, pero tengo confianza, porque creo en Dios”, por Bruno Gollnisch / 63

In memoriam, por Juan Antonio Llopart / 70

Una mirada al gran espacio de Eurasia, por Shahzada Rahim / 71

La Cuarta Teoría Política y el problema del diablo, por Aleksander Duguin / 76

Del destino a la turca al crepúsculo de la tradición, por Michel Lhomme / 85

* * *

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Dossier: Geopolítica y pandemia

Consecuencias geopolíticas de la crisis del coronavirus. Una propuesta para España, por José Alsina Calvés / 95

Entrevista a Valérie Bugault, por Rachel Marsden / 103
 
¿Se puede definir una geopolítica del coronaviris?, por Robert Steuckers  /  115

Para algunos, la seguridad sanitaria se convertirá en una parte fundamental de las estrategias políticas liberales, por Diego Fusaro / 123

Coronavirus: el frenesí de una Nueva normalidad patológica, por Mª del Pilar Soler Gordils / 125

2020: Geopolítica, pandemia y ciberespacio en la nueva guerra fría global, por Leonid Savin / 129

 

* * *

Los monumentos conmemorativos en Dresde tras la IIGM en el 75 aniversario de la destrucción. Presencias y ausencias, por Asociación Cultural OHKA / 143

Homenaje a Oswald Spengler, por Armin Mohler / 163

Entrevista con Martí Teixidor, por Jordi Garriga / 169

Libros: Juan Pimentel Igea, Fantasmas de la ciencia española, por Pablo Huerga Melcón / 177

 

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mercredi, 26 août 2020

War Raok n° 58

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EDITORIAL:

La victoire de l’audace  ! 

«  La passion doit céder parfois à la raison, lorsque l’on veut réellement atteindre le but que l’on s’est assigné...  ».

Cela ne signifie nullement l’abandon de nos idées, de nos convictions, mais la situation en Bretagne est arrivée à un tel degré qu’il nous faut envisager une stratégie nouvelle, une stratégie d’alliance et d’union avec l’ensemble du mouvement national breton. 

Certains, idéologues sectaires, considèrent que l’union nationale est un classique de la rhétorique politique, une expression magique qui, à chaque crise grave, revient comme une arlésienne. C’est, chaque fois, la même musique... Ils font fausse route et négligent que dans le cadre de la Bretagne il ne s’agit pas d’une simple crise, il s’agit d’une lutte de libération nationale, d’une lutte pour l’émancipation d’un peuple… Cette notion unanimiste consiste à considérer que, pour un temps, ce qui nous rassemble est au-dessus de ce qui nous divise et doit requérir deux principales conditions : qu’il existe un ennemi bien identifié et qu’elle s’inscrive dans un horizon temporel bien défini.

Alors oui cette union est plus nécessaire que jamais, mais il n’y a d’union réellement féconde que sur des principes et fondements certains. Il n’y a d’union digne d’être recherchée et voulue que celle qui ne se fait pas pour un jour, mais pour toujours. De même, il ne peut y avoir unité sans action ou alors elle n’est qu’une banale farce ou duperie et nous n’avons aucun goût pour participer à un rassemblement de pure forme.

Les enthousiasmes les plus ardents, les meilleures volontés ont beau s’unir, s’il ne s’agit que de doctrines, d’idéologies, de plans douteux… les plus belles flammes s’éteignent et ne laissent subsister qu’un peu de cendre froide. La plupart des militants nationalistes bretons sont animés d’un enthousiasme à la fois passionné, exalté et d’une volonté sincère de réaliser le bonheur du peuple breton. La plupart de ces hommes et femmes sont également des militants de valeur et tous ou au moins presque tous ont de toute évidence l’esprit et le cœur frappés comme d’une espèce d’illumination par le terrible sort fait au peuple breton par une république française s’arc-boutant sur un colonialisme d’un autre âge.

L’union nationale, le rassemblement de bonnes volontés, qui ne sont pas seulement valables par ce qu’ils sont, mais aussi par ce qu’ils représentent de possibilités pour la nation bretonne, doivent être une chose vraie. Une union nationale, qui associerait pour un temps les bonnes volontés et laisserait de côté les intérêts partisans au profit de l’intérêt général, doit être une véritable arme que nous devons brandir plus hardiment que jamais. La tâche qui reste à accomplir n’est pas insurmontable. Les militants bretons ont assez de caractère, de détermination en eux-mêmes et s’il leur en manquait, ils les puiseraient dans le souvenir de leurs héros, pour ainsi faire face aux dangers des nombreux ennemis de l’émancipation de notre peuple et aux bassesses mesquines de l’État français.

Pobl vreizh n’eo ket marv koulskoude c’hoazh, met war-nes mervel emañ* 

La mise sur pied d’une authentique union nationale doit, pour tous les défenseurs des libertés bretonnes, être salutaire et c’est pourquoi, plus résolu que jamais à l’union dans le combat et pour une action précise, tout patriote breton doit prendre conscience que la libération de la Bretagne dépend du succès d’une telle expérience. Nos amis Corses ont bien compris la nécessité de s’unir malgré leurs divisions.

Cette tâche, ce véritable espoir pour la Bretagne et pour son peuple, doit être la plus belle mais aussi la plus efficace de toutes celles qui nous sont imparties. Nous devons la mener à bien et assurer sa pleine réussite. De sa réalisation dépend pour la plus grande part l’avenir de la nation bretonne et du peuple breton.

Peut-être est-il temps de changer d’état d’esprit ?

Padrig MONTAUZIER

* Le peuple breton n’est pas encore mort, mais il est sur le point de mourir.

Sommaire War Raok n° 58

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3

Buan ha Buan page 4

Terre d’Europe

Les coutumes des peuples de Russie page 12

Politique

Covid-19, muezzin et Le Camp des Saints page 14

Histoire de Celtie

La bataille de Culloden page 18

Billet d’humeur

Et si l’on arrêtait de stigmatiser les extraterrestres ! Page 20

Tribune libre

La guerre sociale qui vient page 22

Identité bretonne

Bretagne : la vie des paysans jadis page 24

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton page 25

Europe

Pourquoi nous combattons page 33

Écologie

L’écologie vue de droite page 35

Géopolitique

La Russie de Poutine page 37

Histoire de Bretagne

Cadoudal : l’attentat de la rue Saint-Nicaise page 39

Environnement

Un environnement sain : un atout majeur pour la Bretagne page 43

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin page 45

Nature

Les pics, des percussionnistes agréables à entendre page 47

Lip-e-bav

Potée bretonne version quimperoise page 49

Keleier ar Vro

Pardons bretons et troménies, patrimoine culturel page 50

Bretagne sacrée

Le château de Trécesson page 51

mercredi, 10 juin 2020

TERRE & PEUPLE MAGAZINE n°83

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Communiqué de "Terre & Peuple"-Wallonie

TERRE & PEUPLE MAGAZINE n°83

Le numéro 83 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème de ‘Notre combat’.

Dans son éditorial qu’il intitule ‘La Peste’, Pierre Vial rapproche en bon médiéviste la pandémie actuelle, faillite du modèle jacobin et du mondialisme, de l’impuissance du monde du XIVe siècle face à la peste, colère de Dieu.  Le retour du réel et la conscience de notre vulnérabilité suscite de salutaires remises en cause.  Les responsables étaient au courant et n’ont pas pris à temps les mesures appropriées.  Il s’agira de faire rendre des comptes, notamment à l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn, qui fait d’ores et déjà l’objet d’une plainte introduite par un collectif de médecins.  La crise marque la fin d’un monde, celui de l’optimisme consumériste béat, celui de la démesure de l’utopie progressiste.

Pourquoi-nous-combattons-quadri.jpgPierre Vial situe notre combat au départ de l’ouvrage de Guillaume Faye ‘Pourquoi nous combattons’, qu’il convient de compléter par les 82 numéros parus de la revue ‘Terre & Peuple Magazine’.  Il souligne que celle-ci n’a pas, dans le combat des idées, de prétentions intellectuelles qu’elle laisse à un éventail déjà bien fourni de spécialistes.  Elle vise simplement à procurer des munitions idéologiques aux combattants qui, dans les villes et villages envahis, sont confrontés quotidiennement aux réalités d’une guerre sainte.  Elle veut dans l’Age sombre proposer une voie de lumière, un élan de spiritualité.  Au besoin des Amis de se regrouper, elle présente Terre et Peuple comme une communauté de travail, de combat et de foi (les trois fonctions des Indo-Européens).  Mais elle a impérativement besoin d’êtres d’une solidité à toute épreuve.   

Pierre Vial encore définit le racialisme comme le constat que l’être humain est façonné à la fois par la nature et par la culture.  Il en découle le droit pour chaque peuple comme pour chaque individu d’affirmer et de défendre son identité.  Ce qui est en contradiction avec le racisme, qui prétend établir une seule échelle pour toute l’humanité, avec des premiers et des derniers de classe, ce qui est absurde.  Il prend ses références chez Ernest Renan, Georges Montandon et Alexis Carrel, qui écrivait : « Il faut abandonner l’idée dangereuse de restreindre les forts, d’élever les faibles et de faire ainsi pulluler les médiocres. »  Sans oublier Jean Rostand, ni Nicolas Lahovary et son livre ‘Les peuples européens’.

0.pngJean Haudry signale la déconfiture du dogme de l’origine africaine de l’humanité, qui reposait sur la découverte, en 1974 en Ethiopie, du squelette de l’australopithèque Lucy.  Il a été daté de 3,18 millions d’années.  La paléontologue Madelaine Böhme, de l’université de Tübingen, a découvert récemment dans une commune de l’Ostallgau, en Bavière, le squelette d’un primate, qui peut être considéré comme l’ancêtre commun de l’homme et du singe et qui remonte à 11,6 millions d’années.

Bogdan le Sarmate livre un aperçu de la genèse de la raciologie à une époque à dominante mondialiste, où prononcer le mot tabou de race éveille la suspicion, la délation et la répression.  Sa suppression de la Constitution française est comme une dernière sommation et, confrontés à cet antifascisme d’Etat, les chercheurs le délaissent au profit de type humain ou de origines géographiques.  Les Européens de l’est manifestent une certaine réaction immunitaire de leur communauté d’affinités sociales.  Les affinités comportementales et psychiques entrent dans la définition avant les propriétés biologiques.  Une volonté de survie raciale émerge depuis l’ère préhistorique.  Les premières civilisations pratiquent une ethno-différenciation de plus en plus sophistiquée.  Bien avant l’Ancien Testament, l’Egypte pharaonique dresse un inventaire sur des critères morphologiques : les Noirs et les Berbères sont distincts.  Cette ethnicité suscite des disputes savantes dans les universités occidentales.  La pensée raciologique s’ordonne au départ de quatre mastodontes : Vacher de Lapouge, Arthur de Gobineau, Madison Grant et Houston Stewart Chamberlain.  Sans oublier l’illustre naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), qui apporte déjà une classification interne à l’homo sapiens : Africanus, Americanus, Asiaticus et Europeanus.  Montesquieu introduit une théorie climatique, qui souligne que les hommes du Nord sont plus laborieux que les méridionaux (bien que les colons nordiques de l’Afrique restent créatifs et que ni les Inuits ni les Yakoutes ne soient notablement effervescents).  

Arthur_de_Gobineau.jpgL’essor vertigineux des sciences et des techniques allait imposer une suprématie des Européens qui paraissait alors pérenne. A Arthur de Gobineau, pessimiste, leur décadence paraît inévitable : les Sumériens, les Egyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains se sont dilués dans les alluvions du métissage.  Dans son Essai sur l’inégalité des races, les Blancs sont les plus entreprenants et la sémitisation est synonyme de déclassement.  Si certains de ses arguments sont aujourd’hui infirmés (les Slaves ne sont pas un ramassis d’Eurasiens et sa dévaluation des Asiatiques est tendancieuse), sa réflexion conserve un intérêt central.  Pour Chamberlain et Grant, leur engouement nordiciste les pousse à certaines contre-vérités, qui ne devraient pas dévaloriser leur analyse générale, notamment l’étiolement que provoque le métissage et l’importance de l’eugénisme.

Alain Cagnat chante la geste des guerriers héroïques d’un grand peuple, les Kurdes.  A la trace, il en remonte le filon indo-européen jusqu’aux Mèdes.  Leur teint clair, leurs cheveux dorés et leur regard transparent achèvent de nous persuader qu’ils sont bien de nos cousins.  Leur langue est plus apparentée au breton qu’au turc.  Représenté par un triangle dans l’écriture cunéiforme, le mot KUR signifie ‘montagne’.  Les Assyriens les appelaient Kardou et les Arméniens Kord.  Xénophon parlait de Kardouche et Strabon de Kourtioi.  Montagnards farouches, restés longtemps à l’écart des facilités urbaines, ils menaient leurs troupeaux. 

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Fête de Newroz chez les Kurdes.

Leur grande fête, Newroz, à l’équinoxe de printemps, était le signal de la transhumance.  Elle est symbolisée sur leur drapeau par un soleil de 21 rayons.  Convertis à l’islam, ils le pratiquent avec une grande tolérance, notamment dans l’approche mystique du soufisme, dans l’alévisme ou dans le yarsanisme spécifiquement kurde.  Il subsiste des fidèles du zoroastrisme. Cyaxare, roi des Mèdes, peuple d’éleveurs et de cavaliers, avait en -612 conquis l’Assyrie et fondé un grand empire qui s’étendait sur l’Iran et l’Anatolie.  Mais déjà en -550, son fils Astyage est vaincu par Cyrus II, roi des Perses.  Les deux empires fusionnent, mais en -331 Darius III est écrasé par Alexandre le Grand, qui se proclame ‘roi d’Asie’.  La Médie est ravalée au rang régional d’une satrapie.  Vers -240, la tribu des Parni, des Scythes (indo-européens), s’empare de la Parthie et, sous Mithridate Ier, conquiert la Médie et la Mésopotamie et fonde l’Empire parthe, qui écrasera les légions de Crassus. 

Mais, en 224 de notre ère, ruiné par les dissensions et par les guerres contre Rome, il est conquis par l’Empire perse.  Celui-ci, centralisé à l’excès, pratique un zoroastrisme outrancier, notamment traite la femme en être inférieur.  Les Kurdes, autonomistes et tolérants, ne cessent de se révolter, mais en vain.  Les Perses sont si puissants que les Romains leur abandonnent l’Arménie et la Mésopotamie.  Tentant de réagir, l’empereur Valérien est écrasé.  Lui-même, fait prisonnier, est supplicié.  L’Empire sassanide continuera de rayonner durant plusieurs siècles, jusqu’aux incursions des asiatiques, notamment des Huns.  Avec l’Hégire, en 622, les Arabes conquièrent en un éclair le Kurdistan avec l’Iran et la Syrie.  Islamisés de force, les Kurdes s’insurgent.  Crucifiés par milliers, ils se réfugient dans les montagnes du Taurus. 

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Pour renverser les Omeyades, ils s’allient aux Abassides, ingrats qui massacrent les ‘Chemises blanches’ kurdes, qui avaient installé à Samarcande un Etat sans islam.  Dans une croisade sans espoir qui dure vingt ans, les ‘Chemises rouges’ tuent plus d’un demi-million de musulmans.  En 1071, les Turcs seldjoukides écrasent l’armée byzantine et démantèlent les principautés kurdes, qui sont fédérées en une seule province appelées enfin Kurdistan.  De nombreux Kurdes abandonnent l’élevage pour le métier des armes.  L’un d’eux, Saladin, se met au service des musulmans sunnites.  Il conquiert l’Egypte pour le sultan Nur ed Din et, à la mort de celui-ci, se fait nommer sultan par le calife de Bagdad.  Il s’illustre en arrachant Jérusalem aux croisés, mais n’accorde aucune faveur au Kurdistan.  A partir de 1231, les Mongols ravagent le Kurdistan et provoquent des famines.  Gengis Khan ne laisse pas âme qui vive à Bagdad. 

Timur_reconstruction03.jpgTamerlan ravagera tout de Delhi au Caire.  Il écrase les Ottomans turcophones et encage leur sultan Bajazet, mais il meurt soudain, laissant le fils de Bajazet, Mehmet Ier, fonder l’empire ottoman.  Le fils de celui-ci, Mehmet II, s’empare de Constantinople en 1453.  A l’est, les Safavides, des Kurdes soufis, font renaître la Perse.  Ils se convertissent à un chiisme intransigeant et, en 1501, Ismaïl, qui s’est proclamé Shah de Perse, lance un djihad contre les sunnites.  Le Kurdistan est déchiré entre, à l’est, l’empire perse indo-européen et chiite et, à l’ouest, l’empire ottoman turco-mongol et sunnite.  Au lieu de s’en faire des alliés, Ismaïl traite les Kurdes avec rigueur et Sélim, le sultan ottoman, massacre 40.000 Kurdes chiites et met en pièces l’armée perse en 1514.  A l’exception du sud-est, tout le Kurdistan est aux mains des Ottomans.  Comme ils ne disposent pas des moyens de le défendre, ils en confient la charge aux Kurdes contre une parcelle d’autonomie.  Comme ceux-ci se révoltent sans cesse, les Turcs rasent des centaines de villages yézidis.  L’empire perse déclinant, les Afghans sunnites détruisent en 1719 sa magnifique capitale Ispahan et c’est alors le Kurde Kerim Xané Zend qui devient shah et relève la Perse.  En 1830, Mir Kor chasse les Turcs et proclame l’indépendance du Kurdistan, mais les Anglais, jouant la carte ottomane contre la Russie et la Perse, le livrent aux Ottomans.  Lors de la guerre de Crimée, Ils répéteront leur traitrise en leur livrant le Kurde Yeshander, qui avait réussi à lever une armée de cent mille volontaires.  Le sultan forme alors le corps des auxiliaires kurdes sous commandement turc, à qui seront confiées des basses besognes, notamment le génocide des Arméniens.  Un mouvement intellectuel de liberté pro-kurde émerge à la fin du XIXe siècle, malheureusement au moment où s’impose le fanatisme des Jeunes Turcs kémalistes, panislamique et panturc.  En 1914, les Kurdes, qui avaient joué la carte slave, sont dans le mauvais camp.  Ces mises malheureuses vont se répéter ensuite à l’envi et aujourd’hui, Trump, qui a récupéré le pétrole irakien, n’a plus besoin des Kurdes et les a livrés à la vindicte d’Erdogan.

HTB1cAOPipcJL1JjSZFOq6AWlXXae.jpgPour situer son imprégnation personnelle par la spiritualité païenne, Pierre Vial exprime d’abord sa profonde aversion pour les religions du Livre qui, par leur mondialisme dogmatique, contaminent l’esprit de vie, lequel est enraciné et divers.  Par bonheur, en Europe, la réaction identitaire monte partout en puissance.  L’Eglise romaine avait été contrainte de prendre en considération un pagano-christianisme respectueux des rythmes de la nature, qu’il a symbolisé par la roue solaire.  La spiritualité païenne se fonde sur le souci d’entretenir la relation avec la nature.  Ce lien est mis en péril par la dictature de l’argent-roi, apatride et vagabond.  L’auteur salue la création de mouvements de jeunesse en révolte qui, tels les Wandervögel, les Oiseaux migrateurs et EJ, cultivent la camaraderie dans l’effort déployé ensemble à travers montagnes et forêts.  Tous ceux qui s’insèrent dans la conception völkisch de la vie se trouvent naturellement engagés dans le combat écologique.  Est une révélation à cet égard le cas de Walter Darré, qui sera dénoncé après 1945 comme un maudit.  Voir à ce sujet le livre d’Anna Bramwell ‘Darré, le Blut und Boden et l’écologie’ (éditions du Lore 2020).  Le célèbre éthologiste Konrad Lorenz, Prix Nobel de Zoologie, reprendra nombre de ses idées.

Modèle lui-même de militantisme, Eugène Krampon brûle les trois cierges de notre rituel de fidélité au militant-phare qu’a été Robert Dun, de son vrai nom Maurice Martin.  Comme nombre de champions de l’obéissance disciplinaire, celui-ci était jalousement libertaire.  Entré à 14 ans aux Jeunesses Communistes, il les quitta très vite pour rallier la Fédération Anarchiste.  Avec Nietzsche, il découvre comment la christianisation de l’Europe y a brisé la virilité solaire au profit de la religions droits-de-l’hommiste de saint Paul, véritable fondateur du christianisme, selon qui « il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, ni maîtres ni esclaves, ni hommes ni femmes ». 

31.jpgLorsque, en 1943, Maurice Martin endosse l’uniforme maudit de la Brigade Frankreich, il précisera : « Je me suis rallié à un type humain plutôt qu’à une idéologie.  Le monde guérira par la personnalité allemande. »  Condamné à un an de prison, il exerce ensuite de multiples métiers, dont l’enseignement de l’allemand.  Aux jeunes, il apprend à être des missionnaires du combat révolutionnaire européen et de la défense de leur identité raciale, des protecteurs des identités régionales enracinées dans l’ensemble civilisationnel de la Grande Europe Blanche, laquelle inclut la Russie.  Ecologiste avant la lettre, il épouse la vision jungienne du conditionnement géographiques des psychismes dans le cadre d’une psychologie des profondeurs.  Il soutient le projet d’une agriculture naturelle et non-productiviste.  Vis-à-vis de ses proches, il se refuse à être un gourou et recommande : « N’ayez jamais de maîtres à penser, pensez par vous-même. »

9532-p6-matzneff.jpgR.D. (qu’on n’hésitera pas à identifier en Robert Dragan) évoque l’affaire Matzneff.  Romancier fécond et styliste de haute qualité, celui-ci avait, en 1988, décrit dans son roman Harrison Plaza sa liaison de plus d’une année avec une adolescente de 14 ans, Vanessa Springora.   Celle-ci a publié, en janvier 2020, Le Consentement, un livre où elle accuse l’écrivain de l’avoir détruite, le jour où elle a découvert que, en réalité, elle n’était aimée que pour son jeune âge et non pour sa personne.  Dans son livre, elle fait ressortir la complicité du Système dans la banalisation de la pédophilie.  Elle relève que, dès 1977, un grand nombre d’intellectuels de gauche ont pris la défense d’adultes inculpés.  Deux pétitions successives en faveur de la dépénalisation des relations sexuelles entre adultes et mineurs sont signée par un cortège d’éminents intellectuels de gauche.  A la question du pourquoi de cette ardeur à défendre des positions jugées aujourd’hui choquante, elle répond qu’il s’agissait de « lutter contre l’emprisonnement des désirs comme contre toutes les autres répressions ».  Dans la foulée du mouvement Me Too, les victimes relèvent aujourd’hui la tête.  Les féministes visent large : c’est le patriarcat occidental et tous les hommes blancs qui sont dénoncés, donc personne en particulier.  En tête du PS croupion, Raphaël Glucksman jette aujourd’hui la pierre à Matzneff, brûlant sur le bûcher ce que son nouveau philosophe de père encensait.  Bouc émissaire, Matzneff est l’arbre qui cache la forêt du crime.  Pendant que Polanski, prévenu aux USA pour avoir drogué une enfant de 13 ans pour la sodomiser, tourne des films en Europe où il est réfugié.  Pendant que Cohn-Bendit, qui s’est vanté par écrit d’avoir provoqué des attouchements par et sur des enfants de cinq ans confiés à sa garde, reste éditorialiste radiophonique.  Et que Gallimard met vertueusement fin à la publication des journaux intimes de Matzneff.  Vanessa Springora est éditée par Grasset, que dirige B-H Lévy, que Matzneff évoque plusieurs fois comme un ami dans ses carnets intimes.  Quel monde que ce beau monde !

51SRBSWFCRL._SX323_BO1,204,203,200_.jpgDans ‘l’Empire prédateur d’occident’, l’essayiste helvétique Michel Bugnon-Mordant, analyse notre mal-être.  Il cite Jean Delumeau (La civilisation de la Renaissance, 1984) pour rappeler que la civilisation occidentale n’a longtemps désigné que la seule Europe.  Il a fallu l’action de traîtres tels que Jean Monet pour que lui soit greffé l’appendice prédateur pathologique des Etats-Unis.  Au XXIe siècle, être un Occidental, c’est être attaché nolens-volens à un espace politique criminel.  S’y sentent chez elles les ploutocraties bancaires, industrielles, militaires et les oligarchies diverses, avec leurs complices et leurs obligés et les idiots utiles des partis et des organisations humanitaires, qui croient lutter contre le capitalisme prédateur tout en le servant.  Il s’agit de rien moins qu’une opération de conquête mondiale, sous couvert de la religion laïque des Droits de l’Homme et avec l’encadrement d’institutions telles que l’OTAN, gigantesque organisation criminelle, du FMI, de la Banque Mondiale, de l’Union européenne, du Bilderberg, de la Trilatérale, appuyées par les médias en mains ploutocratiques.  Ce projet global, jusqu’ici confidentiel, vient d’être étalé au jour par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.  Cela a la vertu de rendre ouverte la guerre sourde qui opposait jusqu’ici les Mondialistes et les Patriotes.  Pour ces derniers, est sacrée la terre gorgée de sueur et de sang où reposent leurs aïeux.  Les étrangers n’y sont invités que sous condition qu’ils la respectent et s’en montrent dignes.  L’Etat a pour fonction de garantir son intégrité, afin que puisse y régner équité, continuité, identité et paix.  Contre les Patriotes se sont armés les Mondialistes, qui ne tolèrent plus des états protecteurs.  Maîtrisant les techniques de manipulation des masses, ils entraînent les masses dans la soumission.  Universaliste, la Révolution française a d’emblée supprimé les corporations de métiers, avec les libertés qu’elles avaient obtenues de l’aristocratie éclairée.  Ses assemblées réunirent bientôt un essaim de riches propriétaires, banquiers et industriels, profiteurs enrichis qui confisquèrent le pouvoir.  Ceux qui n’y avaient pas accès constituèrent les futurs prolétaires et les massacrés des grandes guerres liquidatrices des bouches inutiles et des classes dangereuses.  En ce début du XXIe siècle, police et armée sont payées pour n’avoir pas d’état d’âme au moment où le plus gros reste à faire : abattre les frontières, métisser les peuples et effacer genres et préjugés.  Madame von der Leyen annonce que le droit international cède désormais la place, comme les droits nationaux, au droit globalisé, lequel permet de juger et condamner quiconque rejette l’ordre nouveau, fût-il chef d’état.  Toute ingérence de l’OTAN sera légitimée et toute parole critique sera sanctionnée.  Chaque individu pourra s’installer où il l’entend et s’y comporter selon ses mœurs.  La violence explosera sous le regard amusé des oligarques.  Les classes moyennes et populaires seront les victimes prééminentes.  Elles auraient tort d’attendre de leurs compatriotes aux commandes qu’ils les épargnent : étant du monde, ils sont de partout, mais de nulle part.

Pierre Vial poursuit son analyse magistrale du modèle identitaire juif.  A partir de 1925, la quatrième alyah fait passer, en 18 mois, le nombre des colons juifs de la Palestine de 93.000 à 141.000, grâce à des apports pour 50% polonais et 20% russes.  83% des nouveaux arrivés s’installent en ville.  Tel Aviv, qui accueille 65% de ces immigrés, est peuplée exclusivement de juifs.  Avec la crise de 1926, 15.000 de ces citadins quittent déjà le pays.  La population juive de Jérusalem est passée, entre 1921 et 1931, de 34.000 à 51.000.  Chargée de « reprendre la flamme de l’esprit hébreu », l’Université hébraïque attire pas mal d’intellectuels. 

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Tel Aviv dans les années 1930.

Le port de Haïfa et ses industries accueille nombre d’immigrants, mais pour beaucoup l’idéal est la terre et sa valeur symbolique.  Nombre de jeunes pionniers s’installent dans les moshavim et les kibboutsim, des fermes collectives.  D’autres s’organisent en communautés de travailleurs et se font embaucher dans l’industrie ou la construction. Entre 1929 et 1939, la colonisation juive de la Palestine se développe énormément grâce à la fois à la percée des nationaux-socialistes en Allemagne et à la révolte arabe en Palestine.  La cinquième alyah fait passer, entre 1931 et 1939, le nombre des juifs en Palestine de 175.000 à 475.000, soit le tiers de l’ensemble de la population.  Le pays leur paraît le seul refuge au monde, au moment où ils se sentent menacés en Allemagne, où l’URSS leur interdit de partir, où la Pologne et la Roumanie sont activement antisémites, où de nombreux pays occidentaux y compris les USA, l’Afrique du Sud et l’Australie, ferment leurs portes ou limitent fortement leur accès.  De 4% du total de la migration juive, la Palestine en absorbe désormais plus de la moitié.  Lors de la révolte arabe, ce sont pour l’essentiel des militants de mouvements de jeunesse.  De 1936 à 1939, ce sont des familles bourgeoises.  Un bureau central d’installation des Juifs d’Allemagne passe alors un accord avec le gouvernement allemand pour que les juifs puissent échanger une partie de leur fortune contre des machines, des produits manufacturés, des matières premières, ce qui permettra aux Juifs de Palestine de monter des entreprises de pointe.  Médecins et intellectuels fournissent des cadres aux hôpitaux et universités.  Dans l’agriculture, les nouveaux venus permettent de fonder les grands complexes modèles.  La défense contre les troubles provoqués par les arabes impose de créer des villages dans les zones stratégiques, pour empêcher les infiltrations, tenir les points stratégiques et créer un bloc continu d’agglomérations juives tout en divisant les régions arabes dans la perspective d’un partage territorial.  Pour joindre les parties nord et sud de la plaine côtière, 140 opérations surprises seront montées en une seule journée.  La nécessité d’une force armée organisée devenait alors de plus en plus évidente.  Une première organisation d’auto-défense, le Ha-Shomer, remonte à 1908. Pour passer inaperçus, ses membres, qui fondèrent leurs propres kiboutsim, s’habillaient comme les Palestiniens.  Les Anglais, s’emparant de la Palestine en 1917, étaient sensés assurer la sécurité de ses habitants, mais ils n’en faisaient rien. 

זאב_ז'בוטינסקי-JNF010760.jpegAprès la chute de Tel Hai, en 1920, la Fédération sioniste autorisa Zé’ev Jabotinsky (photo) à former une Force de défense juive, la Haganah, que celui-ci voyait comme un bataillon intégré à l’armée anglaise.  Mais Ben Gourion voulait une milice armée autonome et la Haganah se procure alors clandestinement des armes et organise l’entraînement de ses forces dans des associations sportives.  En 1929, des attaques simultanées de colonies juives sont déclenchées dans toute la Palestine et des massacres ont lieu, les Anglais s’attachant alors à limiter la liberté d’action des sionistes.  La Haganah, désormais subordonnée au seul Yishouv, l’organisation sioniste, voit naître une dissension en son sein actionnée par la Histadrout, qui défend les droits syndicaux des salariés juifs.  Il en résultera la sécession de l’organisation militaire nationale Etzel (Irgoun Tsvaï Léoumi).  Quand éclate la grande révolte arabe de 1936-1939 contre tant les Anglais que les Juifs, ils joignent leurs forces et des volontaires de la Haganah sont intégrés à la police.  Leurs escouades de nuit organisent des coups de main.  La Haganah, qui entre-temps s’est dotée du Shai, service secret très efficace, et du Ta’as, comptait en 1937 25.000 miliciens et miliciennes.

Grégoire Gambier recommande l’édition Flammarion de poche (242 pages 7 euros) du livre du géographe Christophe Guilluy ‘No Society – La fin de la classe moyenne occidentale’, augmentée d’un avant-propos sur le phénomène des Gilets jaunes.  Il y ouvre une perspective de victoire au Bloc populaire, qui rejette la rigueur du libéralisme tatchérien, avec sa liberté individuelle obligatoire, ferment de la ‘trahison des élites’.  Il relève la révolte d’une fraction croissante d’entre elles, qui réagit à la prolétarisation systématique des classes moyennes occidentales.  Comment refaire une société populaire ?  C’est la question que pose Guilluy dans ‘La France périphérique’ (2014) et dans ‘Le crépuscule de la France d’en haut’ (2016).  Celle-ci a su écarter, économiquement puis socialement, le peuple souverain, en utilisant à son profit le Lumpenproletariat immigré.  Tout en se préservant de ses effet négatifs (ghettos, effondrement du système éducatif, criminalité) et en l’utilisant, pour délégitimer les revendications sociales des autochtones et pour écraser dans l’œuf toute velléité de révolte de leur part.  Guilluy dénonce le repli dans ses citadelles d’une bourgeoisie asociale, décidée à jouir sans contrainte des bienfaits de la mondialisation, en pariant notamment sur l’intelligence artificielle.  Le socle populaire autochtone, encore majoritaire (60% ?), se pense comme référent culturel, sédentaire, adhérent de moins en moins à la société ouverte (Michel Onfray ‘La grandeur du petit peuple’, Albin Michel 2020).  Les classes dominantes, dépendantes du système bancaire mondialisé, cherchent dans une fuite en avant économique surtout à gagner du temps, en freinant les effets du vent qui tourne.  Guilluy, optimiste et volontariste, y voit la fin du ‘magistère des prétentieux’.  L’heure est au développement durable, à la relocalisation sous les contraintes économique, écologiques, sociales, à la réconciliation des anywhere avec les somewhere.  Le populisme doit encore se trouver une élite.

tv4.jpgPierre Vial, orienté sur le même azimut que Jean-Gilles Malliarakis avec son livre ‘Ni trusts ni soviets’ (1985) et son Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR), dissèque le thème de la Troisième Voie, auquel la Nouvelle Droite avait consacré son XVIIIe Colloque, en 1984.  Depuis longtemps déjà, il existait un courant de pensée qui récusait tant le libéralisme que le marxisme.  Avant 1914, aux Cercles Proudhon, les anciens militants du socialisme révolutionnaire côtoyaient les royalistes.  Dans ‘Qu’est-ce que le fascisme ?’, Maurice Bardèche remarque que les néofascismes recherchent toujours une troisième voie entre capitalisme et marxisme.  Dans ‘Pensées corsaires’, Gabriele Adinolfi rappelle que le corporatisme fasciste visait, comme le justicialisme péroniste, la prééminence du travail sur le capital.  A présent, il s’agit d’opposer à la déferlante de l’indifférencié et au règne de l’argent la solidarité verticale de la nation et la solidarité horizontale du service social.  C’est cette même orientation qui se retrouve à Casa Pound, chez Robert Steuckers, dans le mouvement national révolutionnaire allemand Der Dritte Weg, chez Georges Feltin-Tracol qui, avec ‘Pour la troisième voie solidariste’, nous découvre les auteurs qui ont donné son contenu à la notion de troisième voie.  Notamment Hyacinthe Dubreuil (1883-1971), qui opposa au monstrueux taylorisme déshumanisant la participation pécuniaire, intellectuelle et morale des travailleurs dans des entreprises organiques.  Sa méthode a été pratiquée avec succès dans les usines Arthur Martin et Bata-France, qui employaient chacune plus de deux mille travailleurs.  Autre auteur marquant de la troisième voie, Pierre-Joseph Proudhon (1808-1865) est un philosophe dont se réclame aujourd’hui Michel Onfray.  Il est l’apôtre du mutuellisme et du travail bien fait dans un tissu social serré, qui n’est plus déchiré par l’individualisme, l’industrialisation et la voracité du capitalisme.  Pierre Vial n’oublie pas le gaullisme de gauche, animé par Louis Vallon et par le constitutionaliste René Capitant.  Ils visaient à « unir le travail au capital et à faire des ouvriers comme des cadres les co-actionnaires de leur outil de travail».            

samedi, 25 avril 2020

War Raok fête ses 20 ans !

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EDITORIAL

Ugentvet bloavezh, deiz ha bloaz laouen War Raok  !

War Raok fête ses 20 ans !

Dans un paysage médiatique contemporain largement dominé par un journalisme de révérence, mou et fade, discipliné, docile et bienveillant, il est toujours utile de rappeler qu’un autre rapport à la presse existe. Si cette dernière est très massivement diffusée et subventionnée, une réappropriation de la parole s’impose et ne doit pas rester uniquement le fait de quelques locomotives isolées.

De plus en plus des voix s’élèvent pour dénoncer les dérives et les perversions de cette presse gangrenée, ces médias et leur collusion, souvent trouble, avec le pouvoir en place, sans oublier la main mise des puissances d’argent, ou encore la connivence de nombreux journalistes avec les milieux politiques. De toute évidence ces journalistes ne sont pas prêts à faire leur mue ! La presse mainstream à l’impartialité plus que douteuse, aux manipulations multiples et constantes, manipulations proportionnelles à l’importance des enjeux politiques, aux faits inexacts, aux analyses sans grande pertinence… ne remplit plus sa mission d’intérêt général. Elle peut toutefois exprimer sa subjectivité, mais celle-ci ne doit en aucun cas prendre le pas sur la justesse de l’information ni s’exercer au détriment des lecteurs.

Sans langue de bois… ni de velours  !

A l’heure où les convergences économiques des titres se traduisent en convergence idéologique, le fameux positionnement consensuel du plus petit dénominateur commun permettant de ne pas heurter la sensibilité politique des lecteurs, War Raok fait, sans aucun doute, figure d’exception. Dans un paysage médiatique en voie d’unification accélérée, nous nous permettons le luxe d’une voix dissonante, dissidente et d’une liberté de ton devenues rares. Depuis 20 ans, la revue War Raok s’efforce de développer une communication différente de celle produite par les médias institutionnels en Bretagne, différente du fait d’analyses spécifiques sciemment occultées par les médias aux ordres, qui enrichissent nos réflexions sur de très nombreuses thématiques. 

Aujourd’hui, il serait absurde d’estimer que les médias ne jouent aucun rôle dans la formation des opinions. Dès lors que les informations sont orientées, que les idées ne sont plus diffusées que de manière confidentielle, elles deviennent naturellement moins légitimes. War Raok n’est pas uniquement une revue d’opposition même si elle dénonce l’attitude scandaleusement partisane des médias officiels. Elle est principalement porteuse d'un projet pour la Bretagne, d'une finalité sociale, politique, culturelle et économique. Soucieuse d’informer dans les meilleures conditions ses lecteurs, War Raok a pour essentiel but de permettre aux Bretons, à ce petit peuple celte, de sortir de l'état passif dans lequel le confinent les médias de masse en Bretagne. Elle instille un bol d’air frais, un parfum parfois irritant ou suave selon certains, elle secoue la « pâte molle et insipide » du paysage médiatique dans lequel la presse libre n’existe plus guère.

La survie de publications dissidentes, qui refusent d’être soumises à la dictature du politiquement correct, n’est possible que grâce à la fidélité des abonnés, des lecteurs et au travail souvent bénévole d’une équipe fiable et déterminée.

Soutenir War Raok, c’est soutenir une revue bretonne indépendante et libre, c’est défendre une certaine conception de l’information, de la liberté d’opinion pilier de toutes les libertés. Mais soutenir War Raok    c’est peut-être surtout renforcer le pluralisme des médias en Bretagne et donc, in fine, le pluralisme politique et la démocratie avec cette précision fondamentale que la démocratie, ce n’est pas obligatoirement le nombre, mais plutôt l’originalité.

Nous avons besoin de vous pour continuer à exercer ce regard critique et objectif qui, loin d’être un obstacle à la démocratie, ne peut que la stimuler. Merci de votre soutien !

Trugarez deoc’h en araok.

Padrig MONTAUZIER directeur de publication

et toute l’équipe de War Raok.

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SOMMAIRE WAR RAOK N° 57

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3

Buan ha Buan page 4

Politique 

Actualités de cendres et de haines... page 12

Europe 

Migrants en Allemagne : la situation est-elle maîtrisable ? Page 15

Billet d’humeur

Mieux se nourrir page 17

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton page 19

Tribune libre

Le conservatisme, une vision politique à reconquérir page 23

Identité bretonne

La fin des accents ? Page 25

Histoire de Bretagne

La très ancienne coutume de Bretagne page 27

Environnement

Les zones humides capitales pour la biodiversité page 29

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin page 32

Nature

Mais faites donc taire tout cela ! Page 35

Lip-e-bav

Coq au cidre et aux pommes page 37

Keleier ar Vro

Dalc’homp soñj Markiz Pontkallek page 38

Bretagne sacrée

La chapelle de Languidou page 39.

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vendredi, 17 avril 2020

War Raok n°55 & 56

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War Raok n°55 & 56

EDITORIAL War Raok n° 55

La fidélité à notre Terre et à notre peuple

Le nationalisme breton, si présent et offensif il y a encore peu et plutôt timide en ces temps de grande perturbation, doit reprendre toute sa place, s’affirmer et ainsi combattre les tentacules de cette République française jacobine et coloniale. Il doit également s’opposer de façon drastique aux partisans et aux adeptes de l’uniformisation de l’Europe et de la dissolution des spécificités ethniques dans un horrible mélange artificiel universaliste.

Il faut renverser cette utopie destructrice des peuples et des communautés ethniques ainsi que cet ordre marchand qui menace nos cultures et combat nos aspirations à une vie nationale propre. Le peuple breton, mon peuple, deviendrait-il un peuple sans fierté, un peuple timoré et soudainement frileux qui a honte de sa langue, de sa culture, de son identité… qui n’a pas le courage d’affirmer sa propre souveraineté et d’édifier enfin son propre État, sa propre République ?

Est-il nécessaire de rappeler, encore une fois, que nos droits de peuple sont bafoués mais également que notre propre culture, notre propre identité sont menacées. Cette culture bretonne et celtique, riche et unique, est notre meilleur rempart contre ceux qui souhaitent la dissoudre et créer ainsi une uniformisation criminelle. C’est, pour nous, militants et patriotes bretons, une véritable barricade contre une éventuelle mort culturelle.

Aucune nation ne naît multiculturelle. Le multiculturalisme est une situation artificielle autant que malsaine qui ne peut affecter que les sociétés en déclin général. Une société multiculturelle porte au plus profond d’elle les germes d’une future destruction nationale.

Le mouvement national breton qui lutte contre la politique coloniale de l’État français ne doit pas ignorer que d’autres maux, tout aussi mortifères, menacent l’existence même du peuple breton. Les méthodes sont multiples : violentes, brutales avec déplacement de populations, mais aussi plus fourbes et perfides qui consistent tout simplement à remplacer un peuple progressivement par l’arrivée massive de populations étrangères. Aujourd’hui la méthode préférée et choisie est celle du métissage, ce métissage que certains, (à gauche principalement, mais à droite également sans oublier les traîtres en soutane et les déclarations répétées du Vatican en faveur des migrants), considèrent comme une réalité indéniable et une véritable réponse à la crise démographique des nations occidentales... Pire, les irresponsables qui prônent la promotion de la mobilité universelle et du multiculturalisme et déclarent ouvertement qu’à l’heure de la mondialisation les migrations sont des facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable, ne sont pas uniquement des irresponsables mais des criminels en puissance. Pitoyable cette vision surréaliste vantant un enrichissement humain et culturel ! Cette “culture de rencontre”, cette perception du monde où l’invasion migratoire actuelle constitue l’horizon vital de l’humanité, non seulement nous la réfutons mais nous la rejetons catégoriquement.

Notre rôle de militant politique breton est de donner un éclairage indispensable pour dissiper la pénombre qui rend aveugle notre peuple atteint malheureusement de cécité du fait des mensonges diffusés, répandus et imposés par la bonne presse et sa propagande immonde, par les petits “flics” de la pensée unique, par une oligarchie décadente, sans omettre les manipulations de cet État français, notre geôlier, aux funestes projets de destruction des peuples qu’il embastille. Il nous appartient de résister à cet avenir crépusculaire, de combattre pour un destin nouveau et la sauvegarde de notre Bretagne. Les Bretons ont le devoir sacré de conserver leurs racines, leurs traditions, leur civilisation… leur identité et de transmettre à leurs enfants le magnifique héritage reçu de leurs ancêtres. Pour conclure, je reprendrai cette célèbre phrase de Friedrich Hegel : “L’erreur la plus fatale pour un peuple est d’abandonner ses caractères biologiques”. Aussi complétons sans condescendance l’intitulé de cet éditorial : “Notre foi : la fidélité à notre terre, à notre peuple... à notre sang”.

Padrig MONTAUZIER

SOMMAIRE N° 55

Buhezegezh vreizh

Editorial

Buan ha Buan

Société

Greta Thunberg, nouveau conte pour Occidentaux invertébrés – page 11

Religion

Quand un cardinal africain défend l’identité de l’Europe – page12

Musique

Da Anaon eo aet Yann-Fañch Kemener – page 16

Billet d’humeur

Non à l’idéologie du métissage généralisé – page 18

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton – page 19

Histoire de Celtie

Mort Ghlinne Comhann / Massacre de Glencoe – page 24

Histoire de Bretagne

Institutions bretonnes et classes sociales au XVe siècle – page 25

Environnement

Les effets de la pollution environnementale – page 28

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin – page 32

Nature

Nous avions un ami, pourtant, ce n’était qu’un petit chien... – page 35

Lip-e-bav

Queue de lotte à l’armoricaine – page 37

Keleier ar Vro

Prezegenn Loig Kervoas e Koad-Kew 2019 – page 38

Bretagne sacrée

L’art breton à la fin du Moyen Âge – page 39

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EDITORIAL War Raok N° 56

Un peuple faible est un peuple soumis !

L’année 2019 va s’achever dans quelques jours dans un désordre général qui ronge depuis maintenant tant et tant d’années notre vieille Europe. Pourquoi les peuples européens sombrent-ils de plus en plus dans une dégénérescence, une déchéance voire un déclin qui semblent inéluctables ?

Le mal s’est tellement immiscé dans l’ensemble de nos sociétés qu’il semble qu’il n’y ait plus aucun recours pour un véritable redressement. Personnellement je ne peux pas et ne veux pas céder au pessimisme ambiant et je pense que nous devons avoir la profonde certitude d’un relèvement, d’un sursaut de nos peuples et pour ce qui me concerne, de mon peuple… le peuple breton.

Depuis tant d’années, tant de siècles, les Bretons, privés de leur liberté, doivent sans cesse lutter pour continuer d’exister en tant que peuple, en tant qu’ethnie. Je suis donc optimiste quant à l’avenir des peuples européens, de nos patries charnelles, mais je m’autorise néanmoins d’être critique vis à vis de mon propre peuple et pour ce dernier éditorial de l’année 2019, il m’a semblé judicieux de vous livrer quelques réflexions de notre barde national, Glenmor, qui, avec son talent, sa verve bien connue, n’hésite pas à déranger quand il le faut les bonnes consciences. Il a parfaitement étudié et analysé les comportements d’un peuple qui lui était cher, un peuple dont il était issu, un peuple souvent en errance, dépossédé des ses droits mais toujours debout et déterminé, un peuple viscéralement attaché à ses traditions, un peuple fier de son identité… un peuple bien vivant car on ne meurt que de ses propres faiblesses.  

Il faut savoir parfois être sévère envers son propre peuple, et notre barde a su, avec une grande sagesse, dans un de ses nombreux recueils et en quelques phrases nous brosser un tableau fidèle de la situation d’une nation et d’un peuple aux valeurs importées, un peuple certes conquis mais jamais soumis, un peuple qui en fait a besoin d’une lutte à mener pour se sentir exister.

… « Pour réussir la catastrophe actuelle, la France a depuis des siècles inventé la kermesse en invitant les Bretons à la foire. A toute bonne table, il faut un chien. Nous fûmes la guenille des kermesses que l’Histoire appelle des guerres, le paltoquet que l’économie nomme chantier. L’ennemi, le nôtre, nous a servi des œuvres d’art que l’on appelle monuments aux morts…

Mobiliser la conscience nationale d’un peuple n’est certes pas chose aisée tant il est vrai que celle-ci est diluée dans un fatras de bonnes ou mauvaises volontés… A chaque velléité jacobine, la Bretagne répond par un sourire ou une colère. Le mouvement breton s’embarrasse le plus souvent de détail que d’essentiel. Tel est le sort de toute Nation-colonie.

Il n’y a pas de politique bretonne sans nationalisme, c’est à ce niveau surtout que l’éparpillement est catastrophique. Le phénomène est directement lié au fait que le « politicien » breton a adopté le vocabulaire français. Le concept gallican, sa définition ont fortement marqué nos dernières générations. Nous assistons à la prolifération de partis relevant du gauchisme en Bretagne, les uns aussi sectaires et tout aussi ambigus que les mêmes bourgeonnements de Paris. Tout se passe comme si la Bretagne ne pouvait se définir une ligne politique propre au réel breton, au tempérament de l’homme breton ! Le réel breton débouche sur le nationalisme qui, en somme, n’est qu’une prise de conscience de celui-ci. Gérer ses propres affaires est liberté à tous les niveaux, à plus forte raison au niveau de l’ethnie et du peuple.

Dans le cadre français, d’autrefois et d’aujourd’hui, il n’a été et ne sera jamais possible de réaliser ce nationalisme d’avenir... ».

Extraits du recueil « Le sang nomade » 1975.

Alors devons-nous, comme Glenmor, hurler dans la nuit pour réveiller les Bretons qui refusent obstinément d’ouvrir les yeux ? Oui sans aucun doute en espérant que ce hurlement perce la brume dans laquelle trop de nos compatriotes se bercent.

Si nous combattons pour un idéal, pour une vision de la vie, nous combattons avant tout pour la survie du peuple breton, de notre ethnie spécifique, de notre identité bretonne, celtique et européenne.

Nedeleg laouen ha d’an holl ac’hanoc’h e hetan ur Bloavezh mat 2020.

Joyeux Noël et meilleurs vœux à vous tous pour 2020.

Padrig MONTAUZIER

SOMMAIRE N° 56

Buhezegezh vreizh — page 2

Editorial — page 3

Buan ha Buan — page 4

Politique :

Le temps des assassins — page 11

Société Bretagne 2050 :

Grands scénarios très politiquement corrects — page 13

Tribune libre :

Éclairer l’Europe — page 15

Europe

Pologne : Large victoire des nationalistes — page 16

Billet d’humeur :

Pour certains Bretons, la France est un pays étranger — page 18

Hent an Dazont :

Votre cahier de 4 pages en breton — page 19

Culture bretonne :

Les Beaux-Arts bretons — page 23

Histoire de Bretagne :

La guerre d’invasion de la Bretagne par la France — page 26

Environnement :

Écologisme et nationalisme, un combat indivisible — page 30

Civilisation bretonne :

Rapports entre principes féminin et masculin — page 32

Nature :

La nature au pillage — page 35

Lip-e-bav :

Tripes bretonnes au cidre et aux pruneaux — page 37

Keleier ar Vro :

Retour sur l’incendie de la chapelle de Koad-Keo — page 38

Bretagne sacrée :

Notre-Dame de Bon-Repos — page 39.

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samedi, 22 février 2020

Antaios, spiritual sources of Europe

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Antaios, spiritual sources of Europe

Interview with “New Antaios” (Thor E. Leichhardt)

(interview taken by Robert Steuckers, late spring 2011).

(http://www.new-antaios.net)

Who are you? What’s the main purpose of your “New-Antaios” project? And why do you refer to the mythological figure of Antaios? Is it a revival of Jünger’s and Eliade’s Antaios or an English counterpart of the former Antaios journal of the Belgian novelist Christopher Gérard?

I was born in Agram (a German name for the city of Zagreb) in Croatia just over 42 years ago. I have lived in Zagreb during the times while my country was occupied by Yugoslav communist regime led by dictator Josip Broz Tito. There I have studied Political Sciences at the University of Zagreb and later on Philosophy and Psychology at Hrvatski Studiji, University of Zagreb. I have studied as well at Universities in Scandinavia, United Kingdom and Germany. I am coming from a family which is of an ethnic German heritage.

Antaios is uniting Earth and Sea, soil and water without whom both there is no life. Antaios father was Poseidon, the God of Sea and mother Gaia of the Earth. Antaios or Antaeus in Greek means as well ‘’against’’ so in this way ‘’The New Antaios’’ is in cultural and philosophical terms set to make an intellectual bulwark against that what is destroying Our European culture, tradition, heritage, folklore and with that ultimately our roots.

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Journal ‘’The New Antaios’’ is the continuation of the original ‘’Antaios’’ Journal of Mircea Eliade and Ernst Jünger so we can say it is a revival albeit the Journal will/is as well reflecting on all that is happening in these postmodern times. Hence Journal represents what I call ‘’Postmodern European thought’’ and as such serves primarily as an outlet for the postmodern philosophers and thinkers.

I do respect and highly admire Christopher Gerard and his work on Antaios in years from years 1992 to 2001. Like Gerard I dislike New Age teachings and don’t have any interest in TraditionalistSchool. The New Antaios is made of four sections which are making the whole Journal. First part is ‘’Plethon’’ the name I gave after the Byzantine Hellenistic philosopher George Gemistos Plethon and articles in that section are related to Hellenism, Heathenism in a scholarly way. Contributions will be made as well by certain authors from Asatru background. Heathenism and Heithni comes from the Old Norse word heiðni which was used to describe the pre-Christian spiritual beliefs and practices of the Northern European peoples. The word Heithinn (or Heathen) comes from the Old Norse word heiðinn, an adjective to describe the ideals of Heithni (ex. Heithinn ethics – those ethics which conform to Heithni), or as a noun to describe those who live by the ethic and world-view of Heithni (ex. He is Heithinn, those people are Heithnir [plural]). Heiðni also means ‘high, pure, clear’ in Icelandic language. Word also describes person who is a dweller in place in the nature. Postmodern Heathens are those people who are reviving and revitalizing the tradition through serious study, research and dedication combined with the worship of the Gods and Goddesses or just simply in a way of their thinking without the ritual worship part. Personally I am keen of combining the two in a proper and balanced way. Second section is ‘’Aesthetic Vedanta’’ named after the book by Swami Bhaktivedanta Tripurari Maharaja, Western teacher of ancient tradition of Gaudiya Vaishnavism. Aesthetic Vedanta section deals with Hindutva, Hinduism,Vaishnavism and Gaudiya Vaishnavism exclusively. Third section is ‘’Suncovrat’’ a Croatian archaic word for the Solstice and deals with pre-Christian cultures which existed prior to Christianization of what makes nowadays Republic of Croatia. Fourth section is the main section of the Antaios Journal.

I would further like to point out that Christopher Gerard has no input whatsoever and isn’t in any way associated or affiliated with this new Journal. That is why the journal has prefix ‘’The New’’ to clearly mark difference with previous two journals. As far as I know Gerard’s Journal ceased to exist just on the turn of the century hence prefix ‘’The New’’ is completely appropriate here. While it will preserve and retain the original idea and concept with due respect to previous editors and directors of the Journal, it will be updated with short blog style texts, proper academic articles and essays which reflect on and take a critical eye of current state of affairs in different areas of philosophy, politics, culture, art, tradition, science and these postmodern times .

What was the maturation process of your worldview? Has it to do with Croatian politics or not?

I would say that I have spiritual and political Weltanschauung complementing each other. I was brought up in a family whose background is Christian albeit my late grandfather and my late father were both reading authors like Nietzsche and Jünger and considere themselves to be Pagans. I was brought up on stories from ancient Greece and Old Norse and Germanic tales whom my friends in school didn’t even hear about. My own father was a Heathen. He wrote small and up until now unpublished treatise on what he calls ‘’Raan’’. In this book Raan is knowledge of the Gods and Goddesses who once in previous Yugas did visit our planet. In this work he is influenced by Nietzsche’s and Heidegger’s philosophy.

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After spending years at the University in Croatia studying Political sciences in Zagreb I went to become a monk in Gaudiya Vaishnava tradition. The reason for that was again in the Family. During the mid to late 80es my family got interested in Gaudiya Vaishnavism so I started reading and studying different books of Vedic knowledge like Upanishads, Puranas and Bhagavad Gita. I have discovered in mid 90es about Traditionalist School, Rene Guenon and Julius Evola. In years to come I have been reading and studying about diverse cultures, traditions of Europe and parallel with that I got initiated in the Traditional Gaudiya Vaishnavism while travelling to one of my spiritual pilgrimages to India.

Hence as a result, my own spiritual belief system would be Traditional Gaudiya Vaishnavism, while I permanently study and read about Indo-European beliefs of our ancestors, Ostrogothic pre-Christian beliefs, Old Norse, Hellenic and Germanic pre-Christian belief systems and Mithraism. Vedic knowledge in my opinion is very important key to unlock many secrets of the European tradition itself. In line with that I very much admire Hindutva writers such as Sita Ram Goel and Ram Swarup, Indian historian Bal Gangadhar Tilak , contemporary scholar from Belgium Dr. Koenraad Elst as well as Alain Danielou who are all big influence. Next influence would be primarily my own teacher Sri Ananta das Babaji Maharaja by whom I was directly initiated in Parivar or Traditional line which goes back many centuries ago, then authors such as: Sri Kunjabihari das Babaji Maharaja (who is the direct teacher of my own teacher Ananta das Babaji Maharaja), Kundali das, Binode Bihari das Babaji and Sripad Bhaktivedanta Tripurari Swami Maharaja whose certain books and teachings are in my opinion the Gaudiya Vaishnava answer to Traditionalist school. There should be veneration of our ancestors together with the firm belief in divine origins of Our Ancestral lines, veneration of Nature and veneration of the Gods and Goddesses which are part of our European Identity. Perhaps it would be the best to quote here another great influence of mine, Dominique Venner: ”To live according to tradition is to conform to the ideal that incarnates, to cultivate excellence according to its standard, to rediscover its roots, to transmit its heritage, to be in solidarity with the people who uphold it. ”

Croatian politics were influential to my worldview and perhaps it would be better to give a bit of background explanation from the not so well known Croatian history. Certain people would like such knowledge to remain hidden as such. In my opinion Croatian people have a unique position in Europe. There are people who label Croatia Western Balkans which is a complete nonsense. According to what I was reading from diverse sources Croats aren’t only just Slavs and are mixture of Slavenized Germanic tribes, Celtic tribes, Illyrians, ancient Romans, ancient Greeks and Indo-Persians. Over the span of more than half a century Croat academics and researchers who were proclaiming such theories were executed or ‘’disappeared’’. Persecutions started in times of the monarchist Yugoslavia up to late 80es of 20th century in the communist regime. Names like Haraqwati and Haraxvati which paleographic expert Dr. Kalyanaraman has found were names of the tribes, etnonymes which clearly show how early we can find about Croatian origins. Places where such names were found were part of Bharata Varsha or what is today India. Archaeologists have found along names emblems and coats of arms which look very much similar to Croatian coat of arms with the twenty – five field “chessboard”. In a similar way the remnants and artefacts were also found when those tribes have moved from what is today India to Persia and those names can be found in 6th century before Christ in places like Bagistan and Persepolis and also with ancient peoples like Hurrwuhé. Ancestors of today’s Croats were worshippers of Saraswati Goddess of Vedic India (Goddess of learning, arts and music) and from her name comes originally name Hrvati. Croats are therefore known as Hrvati, Haravaitii, Arachosians or Sarasvatians, descendants of the ancient inhabitants of the Harauti province & the Haravaiti or the Sarasvati River. The recent hravati /hrvati [sic] hence comes from haraxvaiti and earlier spelt as haraquati (arachotos, arachosia, araxes). Sarasvati is the river and Arachosia being the region.” Their mention is as well on the legendary inscriptions of Darius the Great. Early Croatian pre-Christian religion was derived from primordial Persian Sun-worship. Even the Croatian word for tie is kravat(a) which is again another connecting word.

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Furthermore, the name of the Croatian capital, Zagreb, is related to the Zagros mountain range of Iran. The Dinara mountains in Dalmatia may be connected to Mount Dinar (Dene) of Iran. When the tribes came to what is nowadays Croatia they have mingled with the numerous local Slavic (or Slavenized Germanic tribes) tribes and adopted the Slavic language from them. Meanwhile after the collapse of the Hunnic Empire Croats organized the local Slavs into a state and gave them their national name. Before the invasion of the Avars ca. 560 the White or Western Croats created along with the Antes a great state extending north of the Carpathians from the upper Elbe to the upper Dniester. (35: Niederle, 263-266; Dvornik, The Slavs, 277-297) R. Heinzel is of the opinion that the Carpathians of the old Germanic Hervarsaga took their name from the Croats who called them the Harvate mountains i.e. Croatian mountains. (36: Heinzel, 499; Dvornik, op. cit., 284, sq.)” (Mandic 1970, Ch.1)

There are similarities in folklore as well. “There are old Croatian customs and national poems that have been cited as evidencing lingering traces of the fire and sun worship of the Persians. Fire, the essence of human origin, the sun, and the great boiling cauldron around which the warriors spring in the age old kolo or circle dance, all these are ingredients in the national lore of the Croatian nation. The Croat vilas or fairy witches resemble the peris of Iranian mythology. Then there is the legendary Sviatozov, the personification of strength, a being almost too huge for the earth to bear. He is strongly reminiscent of the “elephant-bodied” Rustum of Persian legend.” (Guldescu 1964, pt.1.II) “It should be noted that only the thesis of the Iranian origin of the Croats can explain the name “Horvath”, the title of a Croat dignitary Banus, the names “White” and “Red Croatian”, and the Bogumile phenomenon (like Cathars in Occitania). According to this theory, the Croats were a branch of the Caucasian Iranians, who lived somewhere in the western Caucasus during the era of the Roman Emperors. The Caucasian Anten were another branch of this group.” (Dobrovich 1963)

Research shows clearly everything what I have written and quoted above to be the truth although some oppose that theory as they want to preserve artificial Panslavism , idea of Yugosphere ( the idea for the 3rd united Yugoslavia without Slovenia and with Albania) under the guise of ‘’Western Balkans’’. In Croatian language there is an excellent word I really like: ‘’Samosvojnost’’. Samosvojnost means Identity in Croatian language. In my opinion Croatian identity should and must be preserved only through the independent republic of Croatia or as it is now. Hence Croatia does not need any new unions. Friendship yes, but union definitely not.

Serbia on the other hand would like to establish themselves as a regional leader. They play with naive Croatian government and Croatian president Josipović while behind their back they lobby in EU to make what was once war in ex-Yugoslavia look as a ‘’civil war’’ and accuse Croatia who were defending themselves . They do have some allies and friends in Europe who would like to see them as the leaders in the region. Those allies on the other hand actually don’t consider Serbia as a friend but as a tool for their own means and nothing else. It is a travesty of justice to see Croatian generals such as Gotovina and Markač to be sitting in Hague so just that Croatia can get a green light for EU so that bureaurocrats in EU they can say that ‘’all sides’’ were equally responsible. I would like to ask the question then. What about the people and country of Croatia which was invaded, whose homes are burned and destroyed? According to that ‘’theory’’ Croatians should not have been defending themselves as they were supposed just to sit and wait to be erased from the face of this planet.

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Croatia has been suffering since demise of Austria-Hungary. It wasn’t good for Croatians either to be in any previous unions but union with Serbs has proven to be so far the worst one. Union with Austria-Hungary was far from perfect but at least we were in a monarchy which had culture and tradition. Croatian people don’t need anything anymore other than their own independence and peace with the neighbouring nations.

How the time is passing by I am less and less interested in Croatian politics. As a result I won’t be writing in Croatian language anymore since there is no purpose for it. I will rather use and invest my energy, effort and time for something I think will yield certain results than to write constantly for something what will anyway reach just a handful of people or just completely wither away. I have learned that from an example of the members of the ‘’Croatian Historical Revolution’’. Over the years I have read articles by leading Croatian intellectuals and scholars such as Dr. Tomislav Sunić then Dr. Jure Georges Vujić, prof. Amir Riđanović, prof. Petar Bujas (all members of Croatian group similar to G.R.E.C.E. – Arhelinea – www.arhelinea.com ) Dr. Zoran Kravar, then Croat republican conservatives such as: Tomislav Jonjić, Mario Marcos Ostojić, Hrvoje Hitrec, Croatian scientists such as : Dr. Vitomir Belaj, prof. Tomo Vinšćak, Dr. Radoslav Katičić, and prof. Mario Kopić and Dr. Hrvoje Lorković (of whom we can’t hear these days what is a real tragedy since Dr. Lorković is one of Croatian important intellectuals). Croatians should be happy to have such giants of free thinking yet many in Croatia don’t even know about some of them. That is for me completely bizarre. If one is carefully reading articles and books by above mentioned intellectuals and scholars one can only see that many of them are actually disillusioned with the current state of Croatia altogether. That is evident even from their articles. Hence as a result of that Zoran Kravar is not interested in any kind of politics neither he wants to be or get involved (yet he is one of authorities on Ernst Jünger in Croatia) same is with prof. Tomo Vinšćak as well, while others like Mario Kopić and Dr. Tom Sunić are publishing their new books outside of Croatia because there is hardly any interest in their ideas in Croatia. It seems that Dr. Jure Georges Vujić will publish his new books as well outside of Croatia. That is unavoidable since Croatians are lethargic in finding new solutions in political dialogue or any kind of new political ideas. They would rather stick to something what is completely falling apart while thinking that ‘’it would get better’’. I have a best friend in Croatia whose political ideas are in minority and while he wants betterment in any spheres of Croatian life (including politics and his fight against corruption) he doesn’t have as much support as he actually would and should get. It is the apathy and lethargy which are deeply rooted in certain parts of Croatian nation (thankfully not all of it) with its roots in the fear of change and political and historical lower self-esteem (which is really uncalled for, since Croats have such rich history, tradition and culture of whom they should be absolutely proud of) . The question they often ask themselves is: ‘’ What would happen if things change? ‘’ and because of constantly repeating that question they are indeed unable to make any significant change. I believe firmly that in the forthcoming parliamentary elections Croats will elect again some party or coalition of parties which will not bring nothing new to already stagnating Croatian political scene. In the right as well as left and centre there is nobody who could potentially have a quality for the deep changes Croatia needs desperately. In the right side of spectrum and as well on centre and left one can just see political opportunists in Croatia who long for their seat in parliament (called Sabor in Croatia) or certain position. That is their goal before anything else I am afraid, of course my humble bow to those politicians who aren’t like that and are in significant, significant minority.

My own political interests nowadays evolve around Eurocontinentalism and European Identitarian Communitarianism. Even though I do speak Croatian language I consider myself first and foremost an ethnic German with Prussian mentality, after that I am an European.

Eurocontinentalism in this case represents strong continental Europe which stands between USA and Great Britain on one and Russia on the other side. The question of Europe here is not just a matter a blood; it is spiritual, historical and cultural phenomenon.
This further quote actually explains some of my thinking on the matter: ‘’Implicit in this view is the assumption that the body is inseparable from the spirit animating it, that biological difference, as a distinct vitality, is another form of spiritual difference, and that the significance of such differences (given that man is a spiritual being, not merely an animal) is best seen in terms of culture and history rather than nineteenth-century biological science. American “white racialists” with their materialist-technical conceptions of race actually diminish the significance of the Racial Question by reducing it to a simple matter of genes, biology, equations….’’ ( Mladikov – The Phora Forum)

2013_05_Venner.jpgDominique Venner is in my opinion the greatest influence for the Eurocontinentalism and my own political Weltanschauung with his writings, articles and books. In Croatia some of his books are available as well.

His thoughts describe the best what I think further:

‘’ The idea that is made of love is no more frivolous than the tragic sense of history that characterizes the European spirit. It defines the civilization, its immanent spirit, and each person’s sense of life, in the same way the idea shapes one’s work. Is the sole point of work to make money, as they believe across the Atlantic, or, besides ensuring a just return, is it to realize oneself in a job well done, even in such apparently trivial things as keeping one’s house. This idea urged our ancestors to create beauty in their most humble and most lofty efforts. To be conscious of the idea is to give a metaphysical sense to “memory.”

To cultivate our “memory,” to transmit it in a living way to our children, to contemplate the ordeals that history has imposed on us–this is requisite to any renaissance. Faced with the unprecedented challenges that the catastrophes of the twentieth century have imposed on us and the terrible demoralization it has fostered, we will discover in the reconquest of our racial “memory” the way to respond to these challenges, which were unknown to our ancestors, who lived in a stable, strong, well-defended world.

The consciousness of belonging to Europe, of Europeanness, is far older than the modern concept of Europe. It is apparent under the successive names of Hellenism, Celticness, Romanism, the Frankish Empire, or Christianity. Seen as an immemorial tradition, Europe is the product of a multi-millennial community of culture deriving its distinctness and unity from its constitutive peoples and a spiritual heritage whose supreme expression is the Homeric poems. ‘’

To read further perhaps I would recommend this article (and as well all other articles by Dominique Venner) : http://www.counter-currents.com/2010/06/europe-and-europeanness/#more-881

What were your main sources of inspiration?

I have mentioned some of them above. I would say that Ernst Jünger, Dominique Venner and Nicolás Gómez Dávila are the most significant and important influence for me personally simply because they complement each other perfectly and in my own opinion they represent the true European Tradition which Ram Swarup, Sita Ram Goel, Alain Danielou and Koenraad Elst represent in Hindu Tradition. Apart from them other authors, thinkers and philosophers I would say first of all I feel especially close regarding ideas and Weltanschauung are : Croatian thinkers and members of the ‘’Croatian Historical Revolution’’, Classical philosophers such as : Emperor Julian the Apostate, Porphyry, Celsus, Platonis Sallustius, Libanius, Julius Firmicus Maternus, Iamblichus, Gemistus Pletho(n) and other such philosophers, Erik von von Kuehnelt – Leddihn, Croatian philosopher prof. Mario Kopić, prof. Robert Steuckers, certain ideas of Alain de Benoist, certain ideas of Dr. Guillaume Faye, Dr. Georges Dumezil, Dr. Jan Assmann, Mircea Eliade, Emile Cioran, Alain Danielou, German greatest living poet Rolf Schilling, Oswald Spengler, Carl Schmitt, German Romanticism period authors and artists, Felix Dahn, Antoine Saint du Exupery, certain ideas of Julius Evola, Norwegian composer Geirr Tveitt, composers Arvo Part and Johannes Brahms, Felix Mendelssohn, Sibelius, Ralph Vaughan Williams, postmodern musical projects such as Triarii, Arditi, In Slaughter Natives and new project Winglord, artists such as Ludwig Fahrenkrog, Karl Wilhelm Diefenbach, Fidus, Caspar David Friedrich, Hermann Hendrich, Franz von Stuck, Carl Larsson, John Atkinson Grimshaw, Jean Béraud and others.

Who are the main Croatian thinkers according to you and that are completely ignored in the rest of the world? How could we discover them?

6891271.jpgMain and most influential Croatian thinkers were: Dr. Milan von Šufflay (picture), Dr. Ivo Pilar, Dr. Vinko Krišković, Dr. Filip Lukas, Dr. Julije (Julius) von Makanec, Dr. Stjepan Buć and authors involved with journal ‘’Spremnost’’ : prof. Tias Mortigjija, Dr. Milivoj Magdić, Dr. Ante Ciliga & Dr. Vilko Rieger (Dr. George W. Cesarich) . Influential are also early works of prof. Ivan Oršanić, Dr. Ivo Korsky, then author Ivan Softa (Croatian Knut Hamsun), national poet Jerko Skračić and a few others. It is very hard for somebody in Europe to discover them as their works were burned, destroyed and left to be forgotten by Yugoslavian and Serbian communist regime. Back in 1970es of 20th century for just reading the works of these authors, philosophers and thinkers one could get a lengthy prison term and that would be of course if you did find their books somewhere. I am collecting their works wherever I can find them and that is in most cases extremely hard and on top of that some of their books command very high prices. Situation is not like with authors of Conservative Revolution whose works remain saved and translated to many languages now. Most of the above mentioned people were brutally murdered by either Serbian Monarchist regime who ruled the first Yugoslavia or by communist regime who ruled Yugoslavia and occupied Croatia after the year 1945.

At this point in time there is no translated literature in any of other languages except the book ‘’Southslav question’’ written by Dr. Ivo Pilar (under pseudonym Dr. Leon v. Südland) which was printed at the beginning of the 20th century in Vienna originally in German language. Book was never reprinted again either in German or English (or any other foreign language) and was translated in Croatian language and has since been in print only twice. Copies of both editions are virtually impossible to find. Books of other authors are not being reprinted at all. I really don’t know if that is because of the economic crisis in Croatia since many members of Croatian Democratic Union (HDZ) turned out to be crooks and thieves who were stealing money from their own country and country’s resources. It has been going on like that for a long time and no government (even the coalition of liberals and social democrats which lasted for 4 years) didn’t make situation any better or because there is no interest in those books and those authors at all. It is partially because of many Croatians were killed and murdered from 1944 to early 1950es by communist regime (and in years after that up to 1990 just prior to war in Croatia) and because of the mentality which became a norm since 1918, after Croats lost the war as part of Austria-Hungary. Dr. Ivo Pilar did warn Croatians about those kinds of problems especially in two of his books. One of those books was above mentioned ‘’Southslav question’’.

I am afraid that the only way to discover them will be through book I am currently writing and subsequently I will translate some of the most important works by Šufflay, Pilar, Lukas, Krišković, Makanec, Mortigjija and Magdić. I will start with works of Dr. Ivo Pilar and Dr. Milivoj Magdić whose works I am collecting at the present time. I am putting together Dr. Milivoj Magdić’s and dr. Ivo Pilar’s articles and smaller important works and will include one very informative article about Milivoj Magdić’s life done by one Croatian historian. Dr. Pilar’s book ‘’Southslav question’’ will be most likely the first one to surface followed by Dr. Magdić’s collected works. It is very interesting to mention that Dr. Ivo Pilar and Dr. Milivoj Magdić had both the biggest private libraries in the city of Zagreb and most likely in Croatia at that time. I have heard that currently Alain de Benoist has one of the biggest private libraries.

So we can talk about a genuine Croatian “Conservative Revolution”?

Croatian Historical Revolution was a German Conservative Revolution’s and France’s Ordre Nouveau’s counterpart. It strikes me how there wasn’t anybody in Croatia trying to compare German Conservative Revolution with all these authors we have had. My guess is that certain levels of academia in Croatia have some sort of inferiority complex and lower self-esteem. Except post modern Croatian intellectuals and academics I have mentioned above (and most in this group were living, studying and teaching for some time outside of Croatia) other Croatian intellectuals constantly behave in a way which has ruined indescribably reputation of Croatia. Members of Croatian Historical revolution were totally opposite. Partially that is because they grew up in Austria- Hungary and partially because up until year 1918 influence of Balkan ‘’culture’’ wasn’t predominant in Croatia and our gene pool wasn’t almost destroyed as it is the case today (holocaust of Croats and ethnic Germans from years 1944 -1950es). Most of the people who today want any kind of communism to be back in Croatia are leftovers of previous regime and they are not even Croats by their genes or in spirit.

05224baf72f642bd03aea467e8abd40d.jpgMembers of CHR (Croatian Historical Revolution) have had experience with different ideologies and transformations as the ones in Germany. They rallied for the Croatia as an integral part of Europe and how some of them called it at the time ‘’Bieli Zapad’’ (White West). Like authors in German counterpart they have produced diverse works such as philosophical treatises, political journalism, manifestoes which have outlined their ideas for the transformation of Croatia and role of Croatia in Central Europe and Europe altogether. They were strongly opposing liberalism and even liberal democracy and they have rejected despiritualization and commercial culture. They advocated new conservative thought which was inspired by Croatian national patriotism. I find their ideal very much connected with ideals of German Conservative Revolution members and nowadays with prof. Dominique Venner.

How could we connect Croatian authors with their other European counterparts? Who are the Croatian authors that should be read together, beyond every language barrier?

My opinion is that all the works of the above mentioned members of the Croatian Historical revolution are very much worth exploring, studying and reading. They all do come highly recommended albeit due to totalitarian and primitive backwards communist regime headed by Josip Broz Tito and his blind followers lots of original writings are lost , destroyed or are very rare to that extent that only Croatian National Library may have only one copy or original of each of the original works of the members of the Croatian Historical Revolution. None of those works were translated in any languages (as I have mentioned above) except Dr. Pilar’s ‘’Southslav question’’ which was originally written in German and then translated to Croatian. Dr. Ivo Pilar was speaking and writing as Dr. Milan v. Šufflay and many other members of CHR, in several languages. In those times after the I WW it was quite normal for people of Croatia to speak German as a second and in many cases as their mother language together with Croatian language. Hopefully in time through my own ‘’ Hyperborea Press’’ which is the part of Somnium Media all the main works of the members of the Croatian Historical Revolution will surface and be translated in English language. As always one has to be realistic, as with any of such efforts good will isn’t enough, I will have to invest money and time into this project in a balanced manner.

Do you see original viewpoints or bias by these Croatian authors that you cannot find back in the works of their other European counterparts?

I know that I risk now sounding a bit vague but most of their viewpoints are similar or identical with their German and French counterparts, although one of their main focal points or focus was naturally fight against the repressive Serbian monarchist regime and its imperialistic hegemony. I have written recently some articles about this topic. I believe that I will answer much broader to this question in my book about Croatian Historical Revolution.

What are your projects for the near future?

The New Antaios Journal’s further development is my priority and alongside with TNAJ there is ‘’Eurocontinentalism Journal’’ and my own ‘’Somnium Media’’ website which offers music, merchandise and books which are serving as an alternative to world of mass consumerism we live in. Great help in that effort is my dear friend mr. Zvonimir Tosic who is an editor in chief and managing webmaster of The New Antaios Journal and Somnium websites. The New Antaios and Eurocontinentalism Journal will both have some interesting interviews and articles in months to come. Somnium Media imprint ‘’Hyperborea Press’’ will publish most significant works of members of the Croatian Historical revolution and hopefully some works by Nicolas Gomez Davila.

Further related to ‘’Hyperborea Press’’ I have plans for the three books and three translations. First one is above already mentioned book about Croatian Historical Revolution and its members and it will be an overview of the significance of Croatian Historical Revolution and works of its members and authors not only for Croatia but for Europe and European thought as well. Another book is ‘’ Gaudiya Vaishnavism – The Living and Timeless Tradition ‘’ which will explain how important Traditional Gaudiya Vaishnavism is (a belief in Hinduism) not only for Hinduism but for the resurgence of Indo – European thought in general. I know that Dr. Alexander Jacob has written extensively on the topic of resurgence of Indo-European thought but his emphasis is not like in authors such as Georges Dumezil , Jan de Vries, or Ram Swarup, Sita Ram Goel and Alain Danielou in Hinduism or ancestral pre-christian beliefs. Rather he uses as an example for restoration of Indo –European thought resurgence of European Medieval Christian noble spirit of ‘’archaic and brave’’ and Prussian noble spirit. In my own opinion the best starting point for such study would be a Saxon epic ‘’Heliand’’.

Picture: Dr. Ivo Pilar

220px-Ivo_Pilar.jpgTraditional Gaudiya Vaishnava thought in this book will serve as an alternative for the Traditionalist thought which was espoused by Guenon, Schuon and other Traditionalists. Third book deals with Croatian pre-Christian and pre-Slavic legends and it delves in times of the heroic Croatian past. I have contacted one still living Croatian author who gave me information on stories and its characters which obviously have roots in pre-Christian and pre-Slavic times of Croatia. It is quite a work and a huge challenge to reconstruct those tales and to find out and connect certain characters. Some shortened versions of those stories I will be presenting at certain Storytelling Fairs in Ireland during the summer. Three translations will be my most likely first translation work on the new book by Dr. Jure Georges Vujic (which will be his first book in English language) followed by translations of two books of the members of the Croatian Historical Revolution, Dr. Ivo Pilar’s ‘’Southslav question’’ and Dr. Milivoj Magdić’s best and collected works complete with my own explanations and commentaries. I will also continue writing for Brett Stevens’s Journal on line www.amerika.org which is with Europa Synergon one of the most interesting journals to be found on line.

Thank you very much Robert for the opportunity you gave me with this interview and as well thank you for your influence on my own thought which is indispensable and very important. I would also like to thank to anybody who has read this interview and found it interesting or just thought provoking.

(interview taken by Robert Steuckers, late spring 2011).

vendredi, 21 février 2020

Terre & Peuple Magazine n°82 - Quel avenir pour les autochtones d'Europe?

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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie":

Terre & Peuple Magazine n°82

Quel avenir pour les autochtones d'Europe?

Le numéro 82 de la revue TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Quel avenir pour les autochtones d’Europe ?’.

Dans son éditorial ‘Le poids du réel’, Pierre Vial pointe la crise de confiance des Français : selon un sondage IPSOS, 75% n’écoutent même plus les ‘ficelles’ des politiciens.  Il cite Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, pour qui le discours de Macron sur l’immigration est « non seulement mensonger, mais incompréhensible » !  Alors que la justice échoue à protéger les victimes des violences : ce n’est que dans 65% des cas que la police a été saisie et dans 18% que les procès-verbaux ont débouché sur des investigations.  Dans le même temps, la ministre Belloubet proclame : « Pour qu’il n’y ait pas de sentiment d’impunité, il doit toujours y avoir une réponse pénale ! »  Dans la foulée, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye admet : « L’ambiance est à la sinistrose, mais il y a des signaux positifs ! »

La parution du tome II des Mémoires de Jean-Marie Le Pen justifie bien un entretien avec le Menhir, lequel démarre d’emblée sur l’explosion démographique (de deux à huit milliards d’humains sur un demi-siècle) et sur notre destruction dans moins de trente ans.  « Pour un peuple, survivre n’est pas un droit, mais un devoir à assumer sans faillir, comme la défense de son territoire dont il faut maîtriser l’accès.  Pendant 40 ans, nous avons, par idéologie ou par faiblesse, créé un appel de populations.  Il faut à présent les dissuader et les prévenir que ceux qui viennent sans y être autorisés n’auront droit à rien.  Mais que nous sommes prêts à les aider chez eux.  Le temps presse pour nous, peuple vieillissant.  En France, la gauche est sanctifiée et exploite, depuis la Libération, un monopole de la moralité.  Toute action débutant par une affirmation de soi, j’ai défini le Front National comme le parti de la droite nationale, populaire et sociale.  Chirac, élu par la droite, faisait une politique de gauche.  La division de la gauche m’a permis de supplanter Jospin, qui aurait été élu au second tour.  Ils ont eu peur et ont mobilisé tout le monde sur le pont, y compris l’Assemblée des évêques !  Chirac a trahi la tradition républicaine en refusant le débat de l’entre-deux tours.  Le FN a servi d’assistante sociale au peuple français, en lui faisant prendre conscience du péril qu’il court.  Notamment la révolution mondialiste New Age sous la houlette de l’ONU, dont les parrains en France tiennent le haut du pavé intellectuel et politique, bobos, gauche caviar et une certaine droite qui en attend de la main d’œuvre à bas salaires.  Les peuples pauvres n’attendront pas pour débouler aux endroits les plus favorables.  De la part des classes moyennes menacées, on ne relève que des résistances sporadiques minoritaires.  Le mouvement des Gilets Jaunes est original : le gilet, protection imposée par l’état, fait l’unité !  Il ne faut pas chercher à se dédiaboliser, mais au contraire s’affirmer et tenter des actions communes avec nos partenaires du Continent boréal, les pays slaves compris. »

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Robert Dun à la fin de sa vie: une chaleur humaine, un enthousiasme, un anarchisme nietzschéen des plus originaux

Thierry Durolle traite du retour à la terre comme stratégie de survie.  Il est lui-même un néo-rural.  Issu d’une famille orientée fortement à gauche, le collège, communautariste, l’a fait virer.  L’éducation nationale ne l’a pas convaincu et la sacro-sainte Shoah l’a laissé de marbre.  Il a exécré le mode de vie urbain, l’insécurité, le qui-vive perpétuel.  C’est alors qu’il a découvert le combat écologiste de Robert Dun et celui de Richard Walther Darré.  Et ensuite le numéro de Terre & Peuple Magazine consacré à l’écologie.  Les embrouilles avec les allochtones n’ont fait que fortifier son envie de quitter une ville acquise à l’ennemi.  La chance l’a fait rencontrer la mère de ses enfants qui, partageant par bonheur sa Weltanschauung, a fait le choix de les faire grandir en liaison avec la nature.  Le secteur isolé qu’ils ont choisi comportait une forte concentration d’anthroposophes et de cultivateurs biologiques, dont plusieurs familles ‘europaïennes’.  Il faut toutefois se garder d’idéaliser la vie campagnarde : tout y est plus difficile.  Disposer d’une voiture y est vital.  Les autochtones sont affectés des mêmes tares que les citadins et s’isoler est impossible.  A des rares exceptions, les ruraux n’acceptent pas les intrus.  Les exploitants agricoles, à bout de souffle, sont des empoisonneurs, volontiers malveillants.  Les cultivateurs bio sont nombreux, grâce notamment à une école Steiner.  Humanistes pro-migrants, ils n’en sont pas moins plus intéressants que les ruraux de base.  L’auteur se félicite de ne pas habiter le bourg, mais une maison en pleine nature.  Il avertit contre les ruses des malhonnêtes, qui pullulent dans les campagnes.  Le rythme de vie y est plus lent et moins stressant.  L’objectif d’un païen, d’un paganus, c’est de s’enraciner et dès lors de décélérer.

Roberto Fiorini nous interpelle sur la nécessité de penser à notre avenir très incertain de façon collective, car résister seul n’a que peu d’intérêt.  Il rappelle que c’est notamment Robert Dun qui, un des premiers, a suggéré un retour à la terre, dans un regroupement de familles ethniquement harmonieux.  En pratiquant une alimentation saine, d’origine connue et tant que possible en autonomie/autarcie relative. Il insiste sur le fait que notre alimentation est notre médication ! D’abord se rapproprier les tâches de la culture et de l’élevage, de la production d’électricité, du bois de chauffage, de l’eau potable…  Pour en vivre ou tout au moins retrouver les gestes essentiels, quitte à conserver une source de revenus à côté.  Tout en se recentrant sur l’instruction et l’éducation des enfants, pour les rendre plus forts que nous.  Tout cela dans le cadre d’une solidarité responsable avec les autres familles de la communauté.  En pratiquant la coopération et l’entraide mutuelle, en recherchant les activités communes, en partageant les plaisirs et les fêtes saisonnières, avec leurs chants et leurs danses.  Mais en demeurant toutefois lucidement conscients que la vie impose de s’adapter aux circonstances de l’évolution.  Il souligne l’importance de l’autogestion dans le processus de décision, et de son adaptation aux circonstances et aux goûts de chaque groupe.  Il insiste aussi sur la nécessité de mettre en œuvre une véritable bienveillance communautaire, socle de la solidarité.  Celle-ci requiert de chacun la frugalité, le détachement des appétits personnels excessifs et surtout la volonté de faire le bien des siens.

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Pierre-Paul Jobert s’attache à situer et évaluer la menace que font peser certains progrès techniques, en biotechnologie, en cybernétique, en intelligence artificielle.  Il invite les traditionalistes que nous sommes à prendre attitude en évitant de s’enfermer dans un choix entre nostalgie ou modernité.  Il prévient contre la vision déformée que peuvent inspirer sur la matière des fictions futurologues, romanesque ou cinématographique ou des vulgarisations par des auteurs dont l’autorité se mesure pour l’essentiel à leurs succès de librairie.  L’IA et la robotique n’en mettent pas moins en question les notions de travail et de travailleurs.  La caste de ces derniers tendrait à se limiter à ceux qui auront à compléter l’IA et à la guider.  Mais l’IA est en mesure de suppléer, voire de remplacer avantageusement l’opérateur humain dans pratiquement les sept types d’intelligence que distingue Howard Gardner, à savoir les intelligences linguistique, logico-mathématique, visuelle, musicale, corporelle-kinesthésique, interpersonnelle-sociale, intrapersonnelle.  En fin de compte, il n’y aurait plus guère qu’en matière d’intelligence émotionnelle et de créativité que l’IA resterait à la traîne.  L’intelligence émotionnelle est celle de l’esthétique, celle de la lecture introspective de la douleur et de la finitude.  Celle qui suggère à notre auteur la gymnastique mentale de la méditation.  Pour ce qui est de la créativité, il n’y a pratiquement que dans l’innovation de rupture que l’IA peut être surclassée.  Mais se pose la question : à quoi doit servir notre travail ?  A produire un résultat désiré : hier c’était connaître et conquérir ; aujourd’hui c’est consommer et jouir ; demain ce sera quoi ?  Pour nous Gaulois, ce sera le désir d’être nous-mêmes, la volonté de puissance.  Faisons que notre désir ne change pas d’orientation.  Mais ne détournons pas les yeux devant les réalisations des hautes technologies au seul motif qu’elles servent un système détestable.  Recevons l’IA pour comprendre son fonctionnement et comment en tirer parti pour augmenter l’influence de notre peuple.  Pour faire grandir ses élites en étant ancrés dans le temps, dans la perspective du futur et non plus seulement pour survivre.

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Jean-Patrick Arteault définit la notion d’autochtone.  Il revendique cette qualité pour les Albo-Européens, ceux qui ont établi avec la terre d’Europe des liens millénaires, d’une durée assez longue pour être considérés comme permanents, structurés par la vision indo-européenne, un inconscient culturel bâti sur la longue durée.  Ils sont les autochtones d’Europe, comme les Sami le sont de la Laponie, ce qui leur confère avec la terre ancestrale un rapport privilégié, spirituel, culturel et politique.  L’allochtone a ce même rapport avec une autre terre.  Antonin Campana, qui anime le blog Terre Autochtone, y a diffusé le résumé de son livre ‘Grand Remplacement : Que faire’, lequel propose une stratégie de libération.  Pour Jean-Patrick Arteault, cet ouvrage est l’équivalent de ‘L’Etat Juif’ de Théodore Herzl.  Il fait remarquer qu’il ne s’est passé que cinquante-deux ans entre la parution de celui-ci et la déclaration d’indépendance d’Israël.  Il juge peu probable l’effondrement total que présupposent les stratégies survivalistes.  Aucune d’entre elles ne permettrait d’y faire face.  Les identitaires réagissent au Grand Remplacement sans en prendre la mesure ni réaliser que l’Etat prête la main à la disparition des autochtones.  Le monde des nations est mort.  Que son effondrement s’opère brutalement est moins probable que dans une succession de chocs, de crises, de guerres.  L’oligarchie viserait à se passer de la majeure partie des classes populaires et moyennes, au moyen de l’appauvrissement, de la dégradation de l’enseignement et de la réflexion autonome, de l’affaiblissement de la cohésion sociale et par un encadrement techno-policier qui ne se préoccupe même plus de dissimuler la fin programmée des libertés publiques.  Le survivalisme n’est dès lors plus seulement une précaution, mais une vision politique : l’édification de communautés autonomes, solidaires et puissantes, qui attirent et rayonnent. La Base Autonome Durable devenant Zone Autochtone Défendable avant de devenir Zone Libérée.  Chaque extension de ZAD doit s’accompagner d’une structuration politique.  Le premier stade est la capacité de supporter les chocs.  L’autonomie ne peut pas être repli devant la technologie, mais synthèse archéo-futuriste d’Européens à la fois völkisch et faustiens.  La solidarité doit s’abstenir d’intervenir au profit de l’allochtone, du traître et du mouton imbécile.  Survivre dans des réserves n’est pas un destin acceptable, d’autant moins que le système peut se dégrader insensiblement, son architecture permettant aux oligarques et à leurs serviteurs de continuer de vivre bien.  C’est pourquoi il nous faut ne rien lâcher.

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Johan Morgan rappelle que l’histoire de la ZAD de ND-des-Landes est celle d’une victoire des zadistes.  En 1962, l’exode rural vers les villes avait inspiré une loi instituant des ZAD (zones d’aménagement différé), dans lesquelles l’administration disposait d’un droit de préemption en vue d’y aménager des équipements à moindre coût, en l’espèce un aéroport sur 1.350 Ha.  Le choc pétrolier a remisé le projet, qui n’est ressorti qu’en 2000, pour être enfin déclaré d’utilité publique en 2008.  Des associations locales, des partis du centre et de gauche et des mouvements écologistes organisent une première occupation en 2009.  L’entreprise Vinci ayant obtenu la concession du chantier, les actions se multiplient : squat des bâtiments expropriés, sabotages, occupations de fortune, barrages routiers, entartages d’élus, attaques de permanences PS, arrestations, procès…  Soutenus par les black Blocks et autres antifas, les défenseurs sont déterminés et l’opération de police César est un fiasco   .  Le 17 novembre 2012, une manifestation internationale rassemble quarante mille personnes sur le site.  Beaucoup s’engagent comme volontaires sur les chantiers, dans un mouvement de solidarité communautaire, car la diversité y est moins que discrète.  Et ce n’est pas qu’une favela de plus, car les gens sérieux entreprennent aussitôt des activités agricoles et d’élevage, montent des serres, installent des ruches, plantent des arbres fruitiers.  Ils montent un centre d’accueil, une infirmerie, une boulangerie, une bibliothèque, un hebdomadaire, une radio pirate, une garderie, un conseil de médiation, des soirées de projections, de débats, de concerts.  A cela, l’Etat et Vinci opposent une stratégie d’usure par les procédures, la démoralisation, l’asphyxie financière.  Les zadistes tiennent bon en multipliant les recours.  Jusqu’en 2018, quand le projet d’aéroport est abandonné.  Mais les maraîchers et les éleveurs continuent d’occuper le terrain.  Le 24 mai, 1.800 gendarmes appuyés par des hélicoptères et des blindés, tirent plus de mille grenades dont les fameuses GL1-F4 qui font leurs premières victimes.  Les constructions sont en grande partie rasées.   1.200 Ha se retrouvent disponibles pour les agriculteurs « historiques », qui se laisseraient tenter par le piège d’une agriculture ultra-productive.  Les zadistes exploitants qui souhaitent continuer doivent solliciter des conventions d’occupation précaire, voire de fermage.  On peut en conclure que les actions populaires ont donc encore du poids.  A défaut d’apporter une bonne réponse, les zadistes ont posé les bonnes questions !

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Robert Dragan se demande s’il faut redouter l’IA (intelligence artificielle) ou seulement ceux de ses ‘spécialistes’ qui s’ingénient à terroriser la masse de leurs lecteurs.  L’hypothèse, vertigineuse, de l’autonomisation de la technologie est nourrie par la réalité d’une accélération continue du traitement des données.  Il est significatif que des scientifiques de la branche préfèrent formuler certaines hypothèses dans des romans de science-fiction, voire des prophéties d’hybridation à brève échéance de l’humanité aux machines.  On observe d’ailleurs que la progression n’est pas linéaire et commence à se tasser.  Dans tout système physique, il y a trois barrières : spatio-temporelle, quantique et thermo-dynamique.  La miniaturiasation se heurte à la muraille du silicium, en attendant la découverte de limites plus élevées.  L’algorithme d’apprentissage de la machine par renforcement est nécessairement l’œuvre d’un programmeur.  C’est dans une virée anticléricale que les philosophes matérialistes du XVIIIe siècle ont conçu l’homme comme une machine, mais l’esprit humain est une ‘matière’ largement inconnue.  On lui compte quatre dimensions en interconnexion permanente : mémoire-langage-volonté-émotion, dont les machines intelligentes ne présentent qu’un simulacre.  Notre dépendance à leur égard n’est pas sans danger.  Scientifiques et entrepreneurs affectent de s’en inquiéter et surfent sur la vague pour lever des fonds (voir la lettre ouverte d’une centaine de chercheurs réputés qui critiquent le projet Cerveau Humain financé par l’Union Européenne à hauteur d’un milliard d’euros).  Que les tenants de la Singularité technologique affirment « La nature est mal faite : il faut la réparer. » relève du mythe du Golem.  Notre intelligence ne procède pas de notre vitesse à répondre à des choix binaires, mais de notre vouloir fondé sur notre psychologie basée sur notre sensibilité et notre volonté.  Notre cerveau (et l’esprit qu’il contient) est lié à notre corps, n’en déplaise à la caste des grands entrepreneurs et des scientifiques qui projettent de nous assujettir.

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Thierry Durolle interroge Sarah Dye, une patriote identitaire dans l’Etat d’Indiana.  Maraîchère biologique, elle vend au marché de la ville proche les légumes qu’elle cultive sur une parcelle de 1,5 Ha.  Elle a fait partie d’un mouvement gauchiste de ré-ensauvagement anarcho-primitiviste et elle a, durant des années, habité une yourte de toile.  A partir du moment où son couple a donné le jour à des enfants, il a été décidé de leur accorder l’eau courante chaude et froide et l’électricité.  Outre des légumes courants, elle cultive des aromates.  Elle ne laboure qu’avec des outils manuels.  Elle fertilise avec du compost et paille pour réduire le besoin d’eau.  Pour garantir ses semis de printemps, elle a monté une serre chauffée à l’électricité.  Les enfants assument leur part des travaux.  Chaque vendredi est consacré (dix à douze heures) à récolter et conditionner en vue du marché du samedi.  Sarah Dye élève des moutons Shetland, pour leur laine qu’elle a appris à filer et à tisser.  Dans sa région, une petite agriculture biologique survit grâce à une clientèle bourgeoise et à quelques bons restaurants.  Grâce aussi à des subventions publiques pour construire des serres-tunnels, lesquelles permettent d’allonger la saison.  Sarah cultive avec amour un patrimoine culturel européen, qu’elle a recueilli dans les histoires merveilleuses de sa grand-mère scandinave.  Adolescente, elle avait été endoctrinée au modernisme anti-blanc, le mouvement anarcho-primitiviste étant lui aussi gangréné.  C’est avec son premier enfant que le couple s’est détaché de cet endoctrinement.  Il est soucieux de protéger ses enfants en leur limitant la télévision, les dessins animés, les faux héros et en les instruisant à la maison.  Et en les prévenant contre le globalisme. Et en leur transmettant les savoir-faire traditionnels, ainsi que tous les peuples devraient pratiquer pour préserver leur héritage.  Seuls les Européens sont punis d’interdiction par l’hypocrisie de la gauche radicale et des marxistes culturels.  Identity Evropa, le mouvement identitaire de Sarah, s’appelle désormais American Identity Movement.  Depuis plusieurs mois, des groupes antifas et radicaux de gauche manifestent sur le marché où Sarah propose les produits de ses cultures, pour organiser leur boycott.  Mais surtout pour empêcher Sarah d’en persuader d’autres d’adopter un mode de vie enraciné : un peuple déraciné est plus aisé à contrôler.  Aujourd’hui, l’acte le plus révolutionnaire est fonder une famille et cultiver un jardin.  C’est aussi la voie de la sagesse.  Pour sarah, les blancs d’Amérique sont de la famille de ceux d’Europe.

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Johan Morgan interroge Vik Gadsden, auteur de la chaîne YouTube qui porte son nom.  L’émetteur public France Culture s’est appliqué à la disqualifier à l’occasion du premier Salon du Survivalisme, en la qualifiant de « survivaliste traditionnelle de la sphère xénophobe et complotiste ».  Alors que la chaîne s’attache en fait à être généraliste et neutre, par souci de toucher le public le plus large possible.  Mais certains sujets (l’accès aux armes à feu, la défense des siens, les tactiques paramilitaires de survie, etc) peuvent apparaître, à des journalistes du service public, de l’ivraie d’extrême droite à arracher hors du bon grain néo-survivaliste de gauche.  Après moins de quatre ans d’existence, la chaîne de Vik Gadsden regroupe une ‘communauté’ de plus de vingt mille abonnés, presque tous des individus de sexe masculin, blancs, âgés entre 15 et 45 ans.  Depuis une dizaine d’années, le survivalisme est devenu une mode et un marché, avec des salons, des magazines, une demande de matériels, mais avant tout de connaissances et de compétences.  Drogués du consumérisme, seuls les blancs, fourmis parmi les cigales, paraissent mordus.  Vik Gadsden lui-même vit avec sa femme de manière austère, mais libre, dans un Van aménagé qui lui permet de visiter ses gens.  L’an dernier, sur la chaîne survivaliste d’Alex Ricwald, Vik Gadsden a traité de l’entraide clanique et de la dimension éventuellement païenne du clan.  Pour ce qui le concerne personnellement, par réaction identitaire aux monothéismes universalistes, conquérants et haineux, le paganisme européen éveille en lui des échos, notamment par sa vision du monde et du temps en cycles perpétuellement recommencés.  Un ami lui a offert une roue solaire.  Elle lui évoque notre place dans l’univers, les points cardinaux, les quatre saisons.  Il juge naturel de la porter.

Robert Dragan dénonce la ministre de la Santé Agnès Buzyn qui a décrété la mort de l’homéopathie.  Elle fonde sa condamnation sur un rapport de 2015 du HMRC, le conseil national australien pour la santé et la recherche médicale, qui concluait : « Il n’y a pas de problèmes de santé pour lesquels il existe des preuves fiables de l’efficacité de l’homéopathie. »  Sur quoi l’Association australienne d’Homéopathie a mené une enquête sur le comportement du HMRC en s’appuyant sur une analyse approfondie de l’Homeopathy Research Institute.  Ces travaux ont mis en évidence des fautes procédurales et scientifiques graves.  Au mois d’août dernier, le NHMRC a publié un projet de rapport de 2012 qui, à rebours de celui de 2015, concluait qu’il existait bien, dans cinq états pathologiques « des preuves encourageantes de l’efficacité de l’homéopathie ».  Le professeur Anne Kelso, directeur général du NHMRC, a souligné : « Contrairement à certaines affirmations, l’examen n’a pas conclu que l’homéopathie est inefficace. »  Il est rappelé que la désignation de la ministre Buzyn a posé un embarrassant problème de conflit d’intérêts, de même que la reconduction du mandat de son mari Yves Lévy comme directeur général de l’INSERM, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale !