Les trois derniers numéros du Bulletin célinien
Numéro 422:
Sommaire :
In memoriam Frédéric Monnier
Mort à crédit traduit en vietnamien
Céline, romancier de l’oubli
L’interview de Céline dans Europe-Amérique.
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Communiqué de "Terre & Peuple"-Wallonie
TERRE & PEUPLE MAGAZINE n°83
Le numéro 83 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème de ‘Notre combat’.
Dans son éditorial qu’il intitule ‘La Peste’, Pierre Vial rapproche en bon médiéviste la pandémie actuelle, faillite du modèle jacobin et du mondialisme, de l’impuissance du monde du XIVe siècle face à la peste, colère de Dieu. Le retour du réel et la conscience de notre vulnérabilité suscite de salutaires remises en cause. Les responsables étaient au courant et n’ont pas pris à temps les mesures appropriées. Il s’agira de faire rendre des comptes, notamment à l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn, qui fait d’ores et déjà l’objet d’une plainte introduite par un collectif de médecins. La crise marque la fin d’un monde, celui de l’optimisme consumériste béat, celui de la démesure de l’utopie progressiste.
Pierre Vial situe notre combat au départ de l’ouvrage de Guillaume Faye ‘Pourquoi nous combattons’, qu’il convient de compléter par les 82 numéros parus de la revue ‘Terre & Peuple Magazine’. Il souligne que celle-ci n’a pas, dans le combat des idées, de prétentions intellectuelles qu’elle laisse à un éventail déjà bien fourni de spécialistes. Elle vise simplement à procurer des munitions idéologiques aux combattants qui, dans les villes et villages envahis, sont confrontés quotidiennement aux réalités d’une guerre sainte. Elle veut dans l’Age sombre proposer une voie de lumière, un élan de spiritualité. Au besoin des Amis de se regrouper, elle présente Terre et Peuple comme une communauté de travail, de combat et de foi (les trois fonctions des Indo-Européens). Mais elle a impérativement besoin d’êtres d’une solidité à toute épreuve.
Pierre Vial encore définit le racialisme comme le constat que l’être humain est façonné à la fois par la nature et par la culture. Il en découle le droit pour chaque peuple comme pour chaque individu d’affirmer et de défendre son identité. Ce qui est en contradiction avec le racisme, qui prétend établir une seule échelle pour toute l’humanité, avec des premiers et des derniers de classe, ce qui est absurde. Il prend ses références chez Ernest Renan, Georges Montandon et Alexis Carrel, qui écrivait : « Il faut abandonner l’idée dangereuse de restreindre les forts, d’élever les faibles et de faire ainsi pulluler les médiocres. » Sans oublier Jean Rostand, ni Nicolas Lahovary et son livre ‘Les peuples européens’.
Jean Haudry signale la déconfiture du dogme de l’origine africaine de l’humanité, qui reposait sur la découverte, en 1974 en Ethiopie, du squelette de l’australopithèque Lucy. Il a été daté de 3,18 millions d’années. La paléontologue Madelaine Böhme, de l’université de Tübingen, a découvert récemment dans une commune de l’Ostallgau, en Bavière, le squelette d’un primate, qui peut être considéré comme l’ancêtre commun de l’homme et du singe et qui remonte à 11,6 millions d’années.
Bogdan le Sarmate livre un aperçu de la genèse de la raciologie à une époque à dominante mondialiste, où prononcer le mot tabou de race éveille la suspicion, la délation et la répression. Sa suppression de la Constitution française est comme une dernière sommation et, confrontés à cet antifascisme d’Etat, les chercheurs le délaissent au profit de type humain ou de origines géographiques. Les Européens de l’est manifestent une certaine réaction immunitaire de leur communauté d’affinités sociales. Les affinités comportementales et psychiques entrent dans la définition avant les propriétés biologiques. Une volonté de survie raciale émerge depuis l’ère préhistorique. Les premières civilisations pratiquent une ethno-différenciation de plus en plus sophistiquée. Bien avant l’Ancien Testament, l’Egypte pharaonique dresse un inventaire sur des critères morphologiques : les Noirs et les Berbères sont distincts. Cette ethnicité suscite des disputes savantes dans les universités occidentales. La pensée raciologique s’ordonne au départ de quatre mastodontes : Vacher de Lapouge, Arthur de Gobineau, Madison Grant et Houston Stewart Chamberlain. Sans oublier l’illustre naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), qui apporte déjà une classification interne à l’homo sapiens : Africanus, Americanus, Asiaticus et Europeanus. Montesquieu introduit une théorie climatique, qui souligne que les hommes du Nord sont plus laborieux que les méridionaux (bien que les colons nordiques de l’Afrique restent créatifs et que ni les Inuits ni les Yakoutes ne soient notablement effervescents).
L’essor vertigineux des sciences et des techniques allait imposer une suprématie des Européens qui paraissait alors pérenne. A Arthur de Gobineau, pessimiste, leur décadence paraît inévitable : les Sumériens, les Egyptiens, les Perses, les Grecs, les Romains se sont dilués dans les alluvions du métissage. Dans son Essai sur l’inégalité des races, les Blancs sont les plus entreprenants et la sémitisation est synonyme de déclassement. Si certains de ses arguments sont aujourd’hui infirmés (les Slaves ne sont pas un ramassis d’Eurasiens et sa dévaluation des Asiatiques est tendancieuse), sa réflexion conserve un intérêt central. Pour Chamberlain et Grant, leur engouement nordiciste les pousse à certaines contre-vérités, qui ne devraient pas dévaloriser leur analyse générale, notamment l’étiolement que provoque le métissage et l’importance de l’eugénisme.
Alain Cagnat chante la geste des guerriers héroïques d’un grand peuple, les Kurdes. A la trace, il en remonte le filon indo-européen jusqu’aux Mèdes. Leur teint clair, leurs cheveux dorés et leur regard transparent achèvent de nous persuader qu’ils sont bien de nos cousins. Leur langue est plus apparentée au breton qu’au turc. Représenté par un triangle dans l’écriture cunéiforme, le mot KUR signifie ‘montagne’. Les Assyriens les appelaient Kardou et les Arméniens Kord. Xénophon parlait de Kardouche et Strabon de Kourtioi. Montagnards farouches, restés longtemps à l’écart des facilités urbaines, ils menaient leurs troupeaux.
Fête de Newroz chez les Kurdes.
Leur grande fête, Newroz, à l’équinoxe de printemps, était le signal de la transhumance. Elle est symbolisée sur leur drapeau par un soleil de 21 rayons. Convertis à l’islam, ils le pratiquent avec une grande tolérance, notamment dans l’approche mystique du soufisme, dans l’alévisme ou dans le yarsanisme spécifiquement kurde. Il subsiste des fidèles du zoroastrisme. Cyaxare, roi des Mèdes, peuple d’éleveurs et de cavaliers, avait en -612 conquis l’Assyrie et fondé un grand empire qui s’étendait sur l’Iran et l’Anatolie. Mais déjà en -550, son fils Astyage est vaincu par Cyrus II, roi des Perses. Les deux empires fusionnent, mais en -331 Darius III est écrasé par Alexandre le Grand, qui se proclame ‘roi d’Asie’. La Médie est ravalée au rang régional d’une satrapie. Vers -240, la tribu des Parni, des Scythes (indo-européens), s’empare de la Parthie et, sous Mithridate Ier, conquiert la Médie et la Mésopotamie et fonde l’Empire parthe, qui écrasera les légions de Crassus.
Mais, en 224 de notre ère, ruiné par les dissensions et par les guerres contre Rome, il est conquis par l’Empire perse. Celui-ci, centralisé à l’excès, pratique un zoroastrisme outrancier, notamment traite la femme en être inférieur. Les Kurdes, autonomistes et tolérants, ne cessent de se révolter, mais en vain. Les Perses sont si puissants que les Romains leur abandonnent l’Arménie et la Mésopotamie. Tentant de réagir, l’empereur Valérien est écrasé. Lui-même, fait prisonnier, est supplicié. L’Empire sassanide continuera de rayonner durant plusieurs siècles, jusqu’aux incursions des asiatiques, notamment des Huns. Avec l’Hégire, en 622, les Arabes conquièrent en un éclair le Kurdistan avec l’Iran et la Syrie. Islamisés de force, les Kurdes s’insurgent. Crucifiés par milliers, ils se réfugient dans les montagnes du Taurus.
Pour renverser les Omeyades, ils s’allient aux Abassides, ingrats qui massacrent les ‘Chemises blanches’ kurdes, qui avaient installé à Samarcande un Etat sans islam. Dans une croisade sans espoir qui dure vingt ans, les ‘Chemises rouges’ tuent plus d’un demi-million de musulmans. En 1071, les Turcs seldjoukides écrasent l’armée byzantine et démantèlent les principautés kurdes, qui sont fédérées en une seule province appelées enfin Kurdistan. De nombreux Kurdes abandonnent l’élevage pour le métier des armes. L’un d’eux, Saladin, se met au service des musulmans sunnites. Il conquiert l’Egypte pour le sultan Nur ed Din et, à la mort de celui-ci, se fait nommer sultan par le calife de Bagdad. Il s’illustre en arrachant Jérusalem aux croisés, mais n’accorde aucune faveur au Kurdistan. A partir de 1231, les Mongols ravagent le Kurdistan et provoquent des famines. Gengis Khan ne laisse pas âme qui vive à Bagdad.
Tamerlan ravagera tout de Delhi au Caire. Il écrase les Ottomans turcophones et encage leur sultan Bajazet, mais il meurt soudain, laissant le fils de Bajazet, Mehmet Ier, fonder l’empire ottoman. Le fils de celui-ci, Mehmet II, s’empare de Constantinople en 1453. A l’est, les Safavides, des Kurdes soufis, font renaître la Perse. Ils se convertissent à un chiisme intransigeant et, en 1501, Ismaïl, qui s’est proclamé Shah de Perse, lance un djihad contre les sunnites. Le Kurdistan est déchiré entre, à l’est, l’empire perse indo-européen et chiite et, à l’ouest, l’empire ottoman turco-mongol et sunnite. Au lieu de s’en faire des alliés, Ismaïl traite les Kurdes avec rigueur et Sélim, le sultan ottoman, massacre 40.000 Kurdes chiites et met en pièces l’armée perse en 1514. A l’exception du sud-est, tout le Kurdistan est aux mains des Ottomans. Comme ils ne disposent pas des moyens de le défendre, ils en confient la charge aux Kurdes contre une parcelle d’autonomie. Comme ceux-ci se révoltent sans cesse, les Turcs rasent des centaines de villages yézidis. L’empire perse déclinant, les Afghans sunnites détruisent en 1719 sa magnifique capitale Ispahan et c’est alors le Kurde Kerim Xané Zend qui devient shah et relève la Perse. En 1830, Mir Kor chasse les Turcs et proclame l’indépendance du Kurdistan, mais les Anglais, jouant la carte ottomane contre la Russie et la Perse, le livrent aux Ottomans. Lors de la guerre de Crimée, Ils répéteront leur traitrise en leur livrant le Kurde Yeshander, qui avait réussi à lever une armée de cent mille volontaires. Le sultan forme alors le corps des auxiliaires kurdes sous commandement turc, à qui seront confiées des basses besognes, notamment le génocide des Arméniens. Un mouvement intellectuel de liberté pro-kurde émerge à la fin du XIXe siècle, malheureusement au moment où s’impose le fanatisme des Jeunes Turcs kémalistes, panislamique et panturc. En 1914, les Kurdes, qui avaient joué la carte slave, sont dans le mauvais camp. Ces mises malheureuses vont se répéter ensuite à l’envi et aujourd’hui, Trump, qui a récupéré le pétrole irakien, n’a plus besoin des Kurdes et les a livrés à la vindicte d’Erdogan.
Pour situer son imprégnation personnelle par la spiritualité païenne, Pierre Vial exprime d’abord sa profonde aversion pour les religions du Livre qui, par leur mondialisme dogmatique, contaminent l’esprit de vie, lequel est enraciné et divers. Par bonheur, en Europe, la réaction identitaire monte partout en puissance. L’Eglise romaine avait été contrainte de prendre en considération un pagano-christianisme respectueux des rythmes de la nature, qu’il a symbolisé par la roue solaire. La spiritualité païenne se fonde sur le souci d’entretenir la relation avec la nature. Ce lien est mis en péril par la dictature de l’argent-roi, apatride et vagabond. L’auteur salue la création de mouvements de jeunesse en révolte qui, tels les Wandervögel, les Oiseaux migrateurs et EJ, cultivent la camaraderie dans l’effort déployé ensemble à travers montagnes et forêts. Tous ceux qui s’insèrent dans la conception völkisch de la vie se trouvent naturellement engagés dans le combat écologique. Est une révélation à cet égard le cas de Walter Darré, qui sera dénoncé après 1945 comme un maudit. Voir à ce sujet le livre d’Anna Bramwell ‘Darré, le Blut und Boden et l’écologie’ (éditions du Lore 2020). Le célèbre éthologiste Konrad Lorenz, Prix Nobel de Zoologie, reprendra nombre de ses idées.
Modèle lui-même de militantisme, Eugène Krampon brûle les trois cierges de notre rituel de fidélité au militant-phare qu’a été Robert Dun, de son vrai nom Maurice Martin. Comme nombre de champions de l’obéissance disciplinaire, celui-ci était jalousement libertaire. Entré à 14 ans aux Jeunesses Communistes, il les quitta très vite pour rallier la Fédération Anarchiste. Avec Nietzsche, il découvre comment la christianisation de l’Europe y a brisé la virilité solaire au profit de la religions droits-de-l’hommiste de saint Paul, véritable fondateur du christianisme, selon qui « il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, ni maîtres ni esclaves, ni hommes ni femmes ».
Lorsque, en 1943, Maurice Martin endosse l’uniforme maudit de la Brigade Frankreich, il précisera : « Je me suis rallié à un type humain plutôt qu’à une idéologie. Le monde guérira par la personnalité allemande. » Condamné à un an de prison, il exerce ensuite de multiples métiers, dont l’enseignement de l’allemand. Aux jeunes, il apprend à être des missionnaires du combat révolutionnaire européen et de la défense de leur identité raciale, des protecteurs des identités régionales enracinées dans l’ensemble civilisationnel de la Grande Europe Blanche, laquelle inclut la Russie. Ecologiste avant la lettre, il épouse la vision jungienne du conditionnement géographiques des psychismes dans le cadre d’une psychologie des profondeurs. Il soutient le projet d’une agriculture naturelle et non-productiviste. Vis-à-vis de ses proches, il se refuse à être un gourou et recommande : « N’ayez jamais de maîtres à penser, pensez par vous-même. »
R.D. (qu’on n’hésitera pas à identifier en Robert Dragan) évoque l’affaire Matzneff. Romancier fécond et styliste de haute qualité, celui-ci avait, en 1988, décrit dans son roman Harrison Plaza sa liaison de plus d’une année avec une adolescente de 14 ans, Vanessa Springora. Celle-ci a publié, en janvier 2020, Le Consentement, un livre où elle accuse l’écrivain de l’avoir détruite, le jour où elle a découvert que, en réalité, elle n’était aimée que pour son jeune âge et non pour sa personne. Dans son livre, elle fait ressortir la complicité du Système dans la banalisation de la pédophilie. Elle relève que, dès 1977, un grand nombre d’intellectuels de gauche ont pris la défense d’adultes inculpés. Deux pétitions successives en faveur de la dépénalisation des relations sexuelles entre adultes et mineurs sont signée par un cortège d’éminents intellectuels de gauche. A la question du pourquoi de cette ardeur à défendre des positions jugées aujourd’hui choquante, elle répond qu’il s’agissait de « lutter contre l’emprisonnement des désirs comme contre toutes les autres répressions ». Dans la foulée du mouvement Me Too, les victimes relèvent aujourd’hui la tête. Les féministes visent large : c’est le patriarcat occidental et tous les hommes blancs qui sont dénoncés, donc personne en particulier. En tête du PS croupion, Raphaël Glucksman jette aujourd’hui la pierre à Matzneff, brûlant sur le bûcher ce que son nouveau philosophe de père encensait. Bouc émissaire, Matzneff est l’arbre qui cache la forêt du crime. Pendant que Polanski, prévenu aux USA pour avoir drogué une enfant de 13 ans pour la sodomiser, tourne des films en Europe où il est réfugié. Pendant que Cohn-Bendit, qui s’est vanté par écrit d’avoir provoqué des attouchements par et sur des enfants de cinq ans confiés à sa garde, reste éditorialiste radiophonique. Et que Gallimard met vertueusement fin à la publication des journaux intimes de Matzneff. Vanessa Springora est éditée par Grasset, que dirige B-H Lévy, que Matzneff évoque plusieurs fois comme un ami dans ses carnets intimes. Quel monde que ce beau monde !
Dans ‘l’Empire prédateur d’occident’, l’essayiste helvétique Michel Bugnon-Mordant, analyse notre mal-être. Il cite Jean Delumeau (La civilisation de la Renaissance, 1984) pour rappeler que la civilisation occidentale n’a longtemps désigné que la seule Europe. Il a fallu l’action de traîtres tels que Jean Monet pour que lui soit greffé l’appendice prédateur pathologique des Etats-Unis. Au XXIe siècle, être un Occidental, c’est être attaché nolens-volens à un espace politique criminel. S’y sentent chez elles les ploutocraties bancaires, industrielles, militaires et les oligarchies diverses, avec leurs complices et leurs obligés et les idiots utiles des partis et des organisations humanitaires, qui croient lutter contre le capitalisme prédateur tout en le servant. Il s’agit de rien moins qu’une opération de conquête mondiale, sous couvert de la religion laïque des Droits de l’Homme et avec l’encadrement d’institutions telles que l’OTAN, gigantesque organisation criminelle, du FMI, de la Banque Mondiale, de l’Union européenne, du Bilderberg, de la Trilatérale, appuyées par les médias en mains ploutocratiques. Ce projet global, jusqu’ici confidentiel, vient d’être étalé au jour par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Cela a la vertu de rendre ouverte la guerre sourde qui opposait jusqu’ici les Mondialistes et les Patriotes. Pour ces derniers, est sacrée la terre gorgée de sueur et de sang où reposent leurs aïeux. Les étrangers n’y sont invités que sous condition qu’ils la respectent et s’en montrent dignes. L’Etat a pour fonction de garantir son intégrité, afin que puisse y régner équité, continuité, identité et paix. Contre les Patriotes se sont armés les Mondialistes, qui ne tolèrent plus des états protecteurs. Maîtrisant les techniques de manipulation des masses, ils entraînent les masses dans la soumission. Universaliste, la Révolution française a d’emblée supprimé les corporations de métiers, avec les libertés qu’elles avaient obtenues de l’aristocratie éclairée. Ses assemblées réunirent bientôt un essaim de riches propriétaires, banquiers et industriels, profiteurs enrichis qui confisquèrent le pouvoir. Ceux qui n’y avaient pas accès constituèrent les futurs prolétaires et les massacrés des grandes guerres liquidatrices des bouches inutiles et des classes dangereuses. En ce début du XXIe siècle, police et armée sont payées pour n’avoir pas d’état d’âme au moment où le plus gros reste à faire : abattre les frontières, métisser les peuples et effacer genres et préjugés. Madame von der Leyen annonce que le droit international cède désormais la place, comme les droits nationaux, au droit globalisé, lequel permet de juger et condamner quiconque rejette l’ordre nouveau, fût-il chef d’état. Toute ingérence de l’OTAN sera légitimée et toute parole critique sera sanctionnée. Chaque individu pourra s’installer où il l’entend et s’y comporter selon ses mœurs. La violence explosera sous le regard amusé des oligarques. Les classes moyennes et populaires seront les victimes prééminentes. Elles auraient tort d’attendre de leurs compatriotes aux commandes qu’ils les épargnent : étant du monde, ils sont de partout, mais de nulle part.
Pierre Vial poursuit son analyse magistrale du modèle identitaire juif. A partir de 1925, la quatrième alyah fait passer, en 18 mois, le nombre des colons juifs de la Palestine de 93.000 à 141.000, grâce à des apports pour 50% polonais et 20% russes. 83% des nouveaux arrivés s’installent en ville. Tel Aviv, qui accueille 65% de ces immigrés, est peuplée exclusivement de juifs. Avec la crise de 1926, 15.000 de ces citadins quittent déjà le pays. La population juive de Jérusalem est passée, entre 1921 et 1931, de 34.000 à 51.000. Chargée de « reprendre la flamme de l’esprit hébreu », l’Université hébraïque attire pas mal d’intellectuels.
Tel Aviv dans les années 1930.
Le port de Haïfa et ses industries accueille nombre d’immigrants, mais pour beaucoup l’idéal est la terre et sa valeur symbolique. Nombre de jeunes pionniers s’installent dans les moshavim et les kibboutsim, des fermes collectives. D’autres s’organisent en communautés de travailleurs et se font embaucher dans l’industrie ou la construction. Entre 1929 et 1939, la colonisation juive de la Palestine se développe énormément grâce à la fois à la percée des nationaux-socialistes en Allemagne et à la révolte arabe en Palestine. La cinquième alyah fait passer, entre 1931 et 1939, le nombre des juifs en Palestine de 175.000 à 475.000, soit le tiers de l’ensemble de la population. Le pays leur paraît le seul refuge au monde, au moment où ils se sentent menacés en Allemagne, où l’URSS leur interdit de partir, où la Pologne et la Roumanie sont activement antisémites, où de nombreux pays occidentaux y compris les USA, l’Afrique du Sud et l’Australie, ferment leurs portes ou limitent fortement leur accès. De 4% du total de la migration juive, la Palestine en absorbe désormais plus de la moitié. Lors de la révolte arabe, ce sont pour l’essentiel des militants de mouvements de jeunesse. De 1936 à 1939, ce sont des familles bourgeoises. Un bureau central d’installation des Juifs d’Allemagne passe alors un accord avec le gouvernement allemand pour que les juifs puissent échanger une partie de leur fortune contre des machines, des produits manufacturés, des matières premières, ce qui permettra aux Juifs de Palestine de monter des entreprises de pointe. Médecins et intellectuels fournissent des cadres aux hôpitaux et universités. Dans l’agriculture, les nouveaux venus permettent de fonder les grands complexes modèles. La défense contre les troubles provoqués par les arabes impose de créer des villages dans les zones stratégiques, pour empêcher les infiltrations, tenir les points stratégiques et créer un bloc continu d’agglomérations juives tout en divisant les régions arabes dans la perspective d’un partage territorial. Pour joindre les parties nord et sud de la plaine côtière, 140 opérations surprises seront montées en une seule journée. La nécessité d’une force armée organisée devenait alors de plus en plus évidente. Une première organisation d’auto-défense, le Ha-Shomer, remonte à 1908. Pour passer inaperçus, ses membres, qui fondèrent leurs propres kiboutsim, s’habillaient comme les Palestiniens. Les Anglais, s’emparant de la Palestine en 1917, étaient sensés assurer la sécurité de ses habitants, mais ils n’en faisaient rien.
Après la chute de Tel Hai, en 1920, la Fédération sioniste autorisa Zé’ev Jabotinsky (photo) à former une Force de défense juive, la Haganah, que celui-ci voyait comme un bataillon intégré à l’armée anglaise. Mais Ben Gourion voulait une milice armée autonome et la Haganah se procure alors clandestinement des armes et organise l’entraînement de ses forces dans des associations sportives. En 1929, des attaques simultanées de colonies juives sont déclenchées dans toute la Palestine et des massacres ont lieu, les Anglais s’attachant alors à limiter la liberté d’action des sionistes. La Haganah, désormais subordonnée au seul Yishouv, l’organisation sioniste, voit naître une dissension en son sein actionnée par la Histadrout, qui défend les droits syndicaux des salariés juifs. Il en résultera la sécession de l’organisation militaire nationale Etzel (Irgoun Tsvaï Léoumi). Quand éclate la grande révolte arabe de 1936-1939 contre tant les Anglais que les Juifs, ils joignent leurs forces et des volontaires de la Haganah sont intégrés à la police. Leurs escouades de nuit organisent des coups de main. La Haganah, qui entre-temps s’est dotée du Shai, service secret très efficace, et du Ta’as, comptait en 1937 25.000 miliciens et miliciennes.
Grégoire Gambier recommande l’édition Flammarion de poche (242 pages 7 euros) du livre du géographe Christophe Guilluy ‘No Society – La fin de la classe moyenne occidentale’, augmentée d’un avant-propos sur le phénomène des Gilets jaunes. Il y ouvre une perspective de victoire au Bloc populaire, qui rejette la rigueur du libéralisme tatchérien, avec sa liberté individuelle obligatoire, ferment de la ‘trahison des élites’. Il relève la révolte d’une fraction croissante d’entre elles, qui réagit à la prolétarisation systématique des classes moyennes occidentales. Comment refaire une société populaire ? C’est la question que pose Guilluy dans ‘La France périphérique’ (2014) et dans ‘Le crépuscule de la France d’en haut’ (2016). Celle-ci a su écarter, économiquement puis socialement, le peuple souverain, en utilisant à son profit le Lumpenproletariat immigré. Tout en se préservant de ses effet négatifs (ghettos, effondrement du système éducatif, criminalité) et en l’utilisant, pour délégitimer les revendications sociales des autochtones et pour écraser dans l’œuf toute velléité de révolte de leur part. Guilluy dénonce le repli dans ses citadelles d’une bourgeoisie asociale, décidée à jouir sans contrainte des bienfaits de la mondialisation, en pariant notamment sur l’intelligence artificielle. Le socle populaire autochtone, encore majoritaire (60% ?), se pense comme référent culturel, sédentaire, adhérent de moins en moins à la société ouverte (Michel Onfray ‘La grandeur du petit peuple’, Albin Michel 2020). Les classes dominantes, dépendantes du système bancaire mondialisé, cherchent dans une fuite en avant économique surtout à gagner du temps, en freinant les effets du vent qui tourne. Guilluy, optimiste et volontariste, y voit la fin du ‘magistère des prétentieux’. L’heure est au développement durable, à la relocalisation sous les contraintes économique, écologiques, sociales, à la réconciliation des anywhere avec les somewhere. Le populisme doit encore se trouver une élite.
Pierre Vial, orienté sur le même azimut que Jean-Gilles Malliarakis avec son livre ‘Ni trusts ni soviets’ (1985) et son Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR), dissèque le thème de la Troisième Voie, auquel la Nouvelle Droite avait consacré son XVIIIe Colloque, en 1984. Depuis longtemps déjà, il existait un courant de pensée qui récusait tant le libéralisme que le marxisme. Avant 1914, aux Cercles Proudhon, les anciens militants du socialisme révolutionnaire côtoyaient les royalistes. Dans ‘Qu’est-ce que le fascisme ?’, Maurice Bardèche remarque que les néofascismes recherchent toujours une troisième voie entre capitalisme et marxisme. Dans ‘Pensées corsaires’, Gabriele Adinolfi rappelle que le corporatisme fasciste visait, comme le justicialisme péroniste, la prééminence du travail sur le capital. A présent, il s’agit d’opposer à la déferlante de l’indifférencié et au règne de l’argent la solidarité verticale de la nation et la solidarité horizontale du service social. C’est cette même orientation qui se retrouve à Casa Pound, chez Robert Steuckers, dans le mouvement national révolutionnaire allemand Der Dritte Weg, chez Georges Feltin-Tracol qui, avec ‘Pour la troisième voie solidariste’, nous découvre les auteurs qui ont donné son contenu à la notion de troisième voie. Notamment Hyacinthe Dubreuil (1883-1971), qui opposa au monstrueux taylorisme déshumanisant la participation pécuniaire, intellectuelle et morale des travailleurs dans des entreprises organiques. Sa méthode a été pratiquée avec succès dans les usines Arthur Martin et Bata-France, qui employaient chacune plus de deux mille travailleurs. Autre auteur marquant de la troisième voie, Pierre-Joseph Proudhon (1808-1865) est un philosophe dont se réclame aujourd’hui Michel Onfray. Il est l’apôtre du mutuellisme et du travail bien fait dans un tissu social serré, qui n’est plus déchiré par l’individualisme, l’industrialisation et la voracité du capitalisme. Pierre Vial n’oublie pas le gaullisme de gauche, animé par Louis Vallon et par le constitutionaliste René Capitant. Ils visaient à « unir le travail au capital et à faire des ouvriers comme des cadres les co-actionnaires de leur outil de travail».
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EDITORIAL
Ugentvet bloavezh, deiz ha bloaz laouen War Raok !
War Raok fête ses 20 ans !
Dans un paysage médiatique contemporain largement dominé par un journalisme de révérence, mou et fade, discipliné, docile et bienveillant, il est toujours utile de rappeler qu’un autre rapport à la presse existe. Si cette dernière est très massivement diffusée et subventionnée, une réappropriation de la parole s’impose et ne doit pas rester uniquement le fait de quelques locomotives isolées.
De plus en plus des voix s’élèvent pour dénoncer les dérives et les perversions de cette presse gangrenée, ces médias et leur collusion, souvent trouble, avec le pouvoir en place, sans oublier la main mise des puissances d’argent, ou encore la connivence de nombreux journalistes avec les milieux politiques. De toute évidence ces journalistes ne sont pas prêts à faire leur mue ! La presse mainstream à l’impartialité plus que douteuse, aux manipulations multiples et constantes, manipulations proportionnelles à l’importance des enjeux politiques, aux faits inexacts, aux analyses sans grande pertinence… ne remplit plus sa mission d’intérêt général. Elle peut toutefois exprimer sa subjectivité, mais celle-ci ne doit en aucun cas prendre le pas sur la justesse de l’information ni s’exercer au détriment des lecteurs.
Sans langue de bois… ni de velours !
A l’heure où les convergences économiques des titres se traduisent en convergence idéologique, le fameux positionnement consensuel du plus petit dénominateur commun permettant de ne pas heurter la sensibilité politique des lecteurs, War Raok fait, sans aucun doute, figure d’exception. Dans un paysage médiatique en voie d’unification accélérée, nous nous permettons le luxe d’une voix dissonante, dissidente et d’une liberté de ton devenues rares. Depuis 20 ans, la revue War Raok s’efforce de développer une communication différente de celle produite par les médias institutionnels en Bretagne, différente du fait d’analyses spécifiques sciemment occultées par les médias aux ordres, qui enrichissent nos réflexions sur de très nombreuses thématiques.
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Nous avons besoin de vous pour continuer à exercer ce regard critique et objectif qui, loin d’être un obstacle à la démocratie, ne peut que la stimuler. Merci de votre soutien !
Trugarez deoc’h en araok.
Padrig MONTAUZIER directeur de publication
et toute l’équipe de War Raok.
SOMMAIRE WAR RAOK N° 57
Buhezegezh vreizh page 2
Editorial page 3
Buan ha Buan page 4
Politique
Actualités de cendres et de haines... page 12
Europe
Migrants en Allemagne : la situation est-elle maîtrisable ? Page 15
Billet d’humeur
Mieux se nourrir page 17
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton page 19
Tribune libre
Le conservatisme, une vision politique à reconquérir page 23
Identité bretonne
La fin des accents ? Page 25
Histoire de Bretagne
La très ancienne coutume de Bretagne page 27
Environnement
Les zones humides capitales pour la biodiversité page 29
Civilisation bretonne
Rapports entre principes féminin et masculin page 32
Nature
Mais faites donc taire tout cela ! Page 35
Lip-e-bav
Coq au cidre et aux pommes page 37
Keleier ar Vro
Dalc’homp soñj Markiz Pontkallek page 38
Bretagne sacrée
La chapelle de Languidou page 39.
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War Raok n°55 & 56
EDITORIAL War Raok n° 55
La fidélité à notre Terre et à notre peuple
Le nationalisme breton, si présent et offensif il y a encore peu et plutôt timide en ces temps de grande perturbation, doit reprendre toute sa place, s’affirmer et ainsi combattre les tentacules de cette République française jacobine et coloniale. Il doit également s’opposer de façon drastique aux partisans et aux adeptes de l’uniformisation de l’Europe et de la dissolution des spécificités ethniques dans un horrible mélange artificiel universaliste.
Il faut renverser cette utopie destructrice des peuples et des communautés ethniques ainsi que cet ordre marchand qui menace nos cultures et combat nos aspirations à une vie nationale propre. Le peuple breton, mon peuple, deviendrait-il un peuple sans fierté, un peuple timoré et soudainement frileux qui a honte de sa langue, de sa culture, de son identité… qui n’a pas le courage d’affirmer sa propre souveraineté et d’édifier enfin son propre État, sa propre République ?
Est-il nécessaire de rappeler, encore une fois, que nos droits de peuple sont bafoués mais également que notre propre culture, notre propre identité sont menacées. Cette culture bretonne et celtique, riche et unique, est notre meilleur rempart contre ceux qui souhaitent la dissoudre et créer ainsi une uniformisation criminelle. C’est, pour nous, militants et patriotes bretons, une véritable barricade contre une éventuelle mort culturelle.
Aucune nation ne naît multiculturelle. Le multiculturalisme est une situation artificielle autant que malsaine qui ne peut affecter que les sociétés en déclin général. Une société multiculturelle porte au plus profond d’elle les germes d’une future destruction nationale.
Le mouvement national breton qui lutte contre la politique coloniale de l’État français ne doit pas ignorer que d’autres maux, tout aussi mortifères, menacent l’existence même du peuple breton. Les méthodes sont multiples : violentes, brutales avec déplacement de populations, mais aussi plus fourbes et perfides qui consistent tout simplement à remplacer un peuple progressivement par l’arrivée massive de populations étrangères. Aujourd’hui la méthode préférée et choisie est celle du métissage, ce métissage que certains, (à gauche principalement, mais à droite également sans oublier les traîtres en soutane et les déclarations répétées du Vatican en faveur des migrants), considèrent comme une réalité indéniable et une véritable réponse à la crise démographique des nations occidentales... Pire, les irresponsables qui prônent la promotion de la mobilité universelle et du multiculturalisme et déclarent ouvertement qu’à l’heure de la mondialisation les migrations sont des facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable, ne sont pas uniquement des irresponsables mais des criminels en puissance. Pitoyable cette vision surréaliste vantant un enrichissement humain et culturel ! Cette “culture de rencontre”, cette perception du monde où l’invasion migratoire actuelle constitue l’horizon vital de l’humanité, non seulement nous la réfutons mais nous la rejetons catégoriquement.
Notre rôle de militant politique breton est de donner un éclairage indispensable pour dissiper la pénombre qui rend aveugle notre peuple atteint malheureusement de cécité du fait des mensonges diffusés, répandus et imposés par la bonne presse et sa propagande immonde, par les petits “flics” de la pensée unique, par une oligarchie décadente, sans omettre les manipulations de cet État français, notre geôlier, aux funestes projets de destruction des peuples qu’il embastille. Il nous appartient de résister à cet avenir crépusculaire, de combattre pour un destin nouveau et la sauvegarde de notre Bretagne. Les Bretons ont le devoir sacré de conserver leurs racines, leurs traditions, leur civilisation… leur identité et de transmettre à leurs enfants le magnifique héritage reçu de leurs ancêtres. Pour conclure, je reprendrai cette célèbre phrase de Friedrich Hegel : “L’erreur la plus fatale pour un peuple est d’abandonner ses caractères biologiques”. Aussi complétons sans condescendance l’intitulé de cet éditorial : “Notre foi : la fidélité à notre terre, à notre peuple... à notre sang”.
Padrig MONTAUZIER
SOMMAIRE N° 55
Buhezegezh vreizh
Editorial
Buan ha Buan
Société
Greta Thunberg, nouveau conte pour Occidentaux invertébrés – page 11
Religion
Quand un cardinal africain défend l’identité de l’Europe – page12
Musique
Da Anaon eo aet Yann-Fañch Kemener – page 16
Billet d’humeur
Non à l’idéologie du métissage généralisé – page 18
Hent an Dazont
Votre cahier de 4 pages en breton – page 19
Histoire de Celtie
Mort Ghlinne Comhann / Massacre de Glencoe – page 24
Histoire de Bretagne
Institutions bretonnes et classes sociales au XVe siècle – page 25
Environnement
Les effets de la pollution environnementale – page 28
Civilisation bretonne
Rapports entre principes féminin et masculin – page 32
Nature
Nous avions un ami, pourtant, ce n’était qu’un petit chien... – page 35
Lip-e-bav
Queue de lotte à l’armoricaine – page 37
Keleier ar Vro
Prezegenn Loig Kervoas e Koad-Kew 2019 – page 38
Bretagne sacrée
L’art breton à la fin du Moyen Âge – page 39
EDITORIAL War Raok N° 56
Un peuple faible est un peuple soumis !
L’année 2019 va s’achever dans quelques jours dans un désordre général qui ronge depuis maintenant tant et tant d’années notre vieille Europe. Pourquoi les peuples européens sombrent-ils de plus en plus dans une dégénérescence, une déchéance voire un déclin qui semblent inéluctables ?
Le mal s’est tellement immiscé dans l’ensemble de nos sociétés qu’il semble qu’il n’y ait plus aucun recours pour un véritable redressement. Personnellement je ne peux pas et ne veux pas céder au pessimisme ambiant et je pense que nous devons avoir la profonde certitude d’un relèvement, d’un sursaut de nos peuples et pour ce qui me concerne, de mon peuple… le peuple breton.
Depuis tant d’années, tant de siècles, les Bretons, privés de leur liberté, doivent sans cesse lutter pour continuer d’exister en tant que peuple, en tant qu’ethnie. Je suis donc optimiste quant à l’avenir des peuples européens, de nos patries charnelles, mais je m’autorise néanmoins d’être critique vis à vis de mon propre peuple et pour ce dernier éditorial de l’année 2019, il m’a semblé judicieux de vous livrer quelques réflexions de notre barde national, Glenmor, qui, avec son talent, sa verve bien connue, n’hésite pas à déranger quand il le faut les bonnes consciences. Il a parfaitement étudié et analysé les comportements d’un peuple qui lui était cher, un peuple dont il était issu, un peuple souvent en errance, dépossédé des ses droits mais toujours debout et déterminé, un peuple viscéralement attaché à ses traditions, un peuple fier de son identité… un peuple bien vivant car on ne meurt que de ses propres faiblesses.
Il faut savoir parfois être sévère envers son propre peuple, et notre barde a su, avec une grande sagesse, dans un de ses nombreux recueils et en quelques phrases nous brosser un tableau fidèle de la situation d’une nation et d’un peuple aux valeurs importées, un peuple certes conquis mais jamais soumis, un peuple qui en fait a besoin d’une lutte à mener pour se sentir exister.
… « Pour réussir la catastrophe actuelle, la France a depuis des siècles inventé la kermesse en invitant les Bretons à la foire. A toute bonne table, il faut un chien. Nous fûmes la guenille des kermesses que l’Histoire appelle des guerres, le paltoquet que l’économie nomme chantier. L’ennemi, le nôtre, nous a servi des œuvres d’art que l’on appelle monuments aux morts…
Mobiliser la conscience nationale d’un peuple n’est certes pas chose aisée tant il est vrai que celle-ci est diluée dans un fatras de bonnes ou mauvaises volontés… A chaque velléité jacobine, la Bretagne répond par un sourire ou une colère. Le mouvement breton s’embarrasse le plus souvent de détail que d’essentiel. Tel est le sort de toute Nation-colonie.
Il n’y a pas de politique bretonne sans nationalisme, c’est à ce niveau surtout que l’éparpillement est catastrophique. Le phénomène est directement lié au fait que le « politicien » breton a adopté le vocabulaire français. Le concept gallican, sa définition ont fortement marqué nos dernières générations. Nous assistons à la prolifération de partis relevant du gauchisme en Bretagne, les uns aussi sectaires et tout aussi ambigus que les mêmes bourgeonnements de Paris. Tout se passe comme si la Bretagne ne pouvait se définir une ligne politique propre au réel breton, au tempérament de l’homme breton ! Le réel breton débouche sur le nationalisme qui, en somme, n’est qu’une prise de conscience de celui-ci. Gérer ses propres affaires est liberté à tous les niveaux, à plus forte raison au niveau de l’ethnie et du peuple.
Dans le cadre français, d’autrefois et d’aujourd’hui, il n’a été et ne sera jamais possible de réaliser ce nationalisme d’avenir... ».
Extraits du recueil « Le sang nomade » 1975.
Alors devons-nous, comme Glenmor, hurler dans la nuit pour réveiller les Bretons qui refusent obstinément d’ouvrir les yeux ? Oui sans aucun doute en espérant que ce hurlement perce la brume dans laquelle trop de nos compatriotes se bercent.
Si nous combattons pour un idéal, pour une vision de la vie, nous combattons avant tout pour la survie du peuple breton, de notre ethnie spécifique, de notre identité bretonne, celtique et européenne.
Nedeleg laouen ha d’an holl ac’hanoc’h e hetan ur Bloavezh mat 2020.
Joyeux Noël et meilleurs vœux à vous tous pour 2020.
Padrig MONTAUZIER
SOMMAIRE N° 56
Buhezegezh vreizh — page 2
Editorial — page 3
Buan ha Buan — page 4
Politique :
Le temps des assassins — page 11
Société Bretagne 2050 :
Grands scénarios très politiquement corrects — page 13
Tribune libre :
Éclairer l’Europe — page 15
Europe
Pologne : Large victoire des nationalistes — page 16
Billet d’humeur :
Pour certains Bretons, la France est un pays étranger — page 18
Hent an Dazont :
Votre cahier de 4 pages en breton — page 19
Culture bretonne :
Les Beaux-Arts bretons — page 23
Histoire de Bretagne :
La guerre d’invasion de la Bretagne par la France — page 26
Environnement :
Écologisme et nationalisme, un combat indivisible — page 30
Civilisation bretonne :
Rapports entre principes féminin et masculin — page 32
Nature :
La nature au pillage — page 35
Lip-e-bav :
Tripes bretonnes au cidre et aux pruneaux — page 37
Keleier ar Vro :
Retour sur l’incendie de la chapelle de Koad-Keo — page 38
Bretagne sacrée :
Notre-Dame de Bon-Repos — page 39.
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Antaios, spiritual sources of Europe
Interview with “New Antaios” (Thor E. Leichhardt)
(interview taken by Robert Steuckers, late spring 2011).
(http://www.new-antaios.net)
Who are you? What’s the main purpose of your “New-Antaios” project? And why do you refer to the mythological figure of Antaios? Is it a revival of Jünger’s and Eliade’s Antaios or an English counterpart of the former Antaios journal of the Belgian novelist Christopher Gérard?
I was born in Agram (a German name for the city of Zagreb) in Croatia just over 42 years ago. I have lived in Zagreb during the times while my country was occupied by Yugoslav communist regime led by dictator Josip Broz Tito. There I have studied Political Sciences at the University of Zagreb and later on Philosophy and Psychology at Hrvatski Studiji, University of Zagreb. I have studied as well at Universities in Scandinavia, United Kingdom and Germany. I am coming from a family which is of an ethnic German heritage.
Antaios is uniting Earth and Sea, soil and water without whom both there is no life. Antaios father was Poseidon, the God of Sea and mother Gaia of the Earth. Antaios or Antaeus in Greek means as well ‘’against’’ so in this way ‘’The New Antaios’’ is in cultural and philosophical terms set to make an intellectual bulwark against that what is destroying Our European culture, tradition, heritage, folklore and with that ultimately our roots.
Journal ‘’The New Antaios’’ is the continuation of the original ‘’Antaios’’ Journal of Mircea Eliade and Ernst Jünger so we can say it is a revival albeit the Journal will/is as well reflecting on all that is happening in these postmodern times. Hence Journal represents what I call ‘’Postmodern European thought’’ and as such serves primarily as an outlet for the postmodern philosophers and thinkers.
I do respect and highly admire Christopher Gerard and his work on Antaios in years from years 1992 to 2001. Like Gerard I dislike New Age teachings and don’t have any interest in TraditionalistSchool. The New Antaios is made of four sections which are making the whole Journal. First part is ‘’Plethon’’ the name I gave after the Byzantine Hellenistic philosopher George Gemistos Plethon and articles in that section are related to Hellenism, Heathenism in a scholarly way. Contributions will be made as well by certain authors from Asatru background. Heathenism and Heithni comes from the Old Norse word heiðni which was used to describe the pre-Christian spiritual beliefs and practices of the Northern European peoples. The word Heithinn (or Heathen) comes from the Old Norse word heiðinn, an adjective to describe the ideals of Heithni (ex. Heithinn ethics – those ethics which conform to Heithni), or as a noun to describe those who live by the ethic and world-view of Heithni (ex. He is Heithinn, those people are Heithnir [plural]). Heiðni also means ‘high, pure, clear’ in Icelandic language. Word also describes person who is a dweller in place in the nature. Postmodern Heathens are those people who are reviving and revitalizing the tradition through serious study, research and dedication combined with the worship of the Gods and Goddesses or just simply in a way of their thinking without the ritual worship part. Personally I am keen of combining the two in a proper and balanced way. Second section is ‘’Aesthetic Vedanta’’ named after the book by Swami Bhaktivedanta Tripurari Maharaja, Western teacher of ancient tradition of Gaudiya Vaishnavism. Aesthetic Vedanta section deals with Hindutva, Hinduism,Vaishnavism and Gaudiya Vaishnavism exclusively. Third section is ‘’Suncovrat’’ a Croatian archaic word for the Solstice and deals with pre-Christian cultures which existed prior to Christianization of what makes nowadays Republic of Croatia. Fourth section is the main section of the Antaios Journal.
I would further like to point out that Christopher Gerard has no input whatsoever and isn’t in any way associated or affiliated with this new Journal. That is why the journal has prefix ‘’The New’’ to clearly mark difference with previous two journals. As far as I know Gerard’s Journal ceased to exist just on the turn of the century hence prefix ‘’The New’’ is completely appropriate here. While it will preserve and retain the original idea and concept with due respect to previous editors and directors of the Journal, it will be updated with short blog style texts, proper academic articles and essays which reflect on and take a critical eye of current state of affairs in different areas of philosophy, politics, culture, art, tradition, science and these postmodern times .
What was the maturation process of your worldview? Has it to do with Croatian politics or not?
I would say that I have spiritual and political Weltanschauung complementing each other. I was brought up in a family whose background is Christian albeit my late grandfather and my late father were both reading authors like Nietzsche and Jünger and considere themselves to be Pagans. I was brought up on stories from ancient Greece and Old Norse and Germanic tales whom my friends in school didn’t even hear about. My own father was a Heathen. He wrote small and up until now unpublished treatise on what he calls ‘’Raan’’. In this book Raan is knowledge of the Gods and Goddesses who once in previous Yugas did visit our planet. In this work he is influenced by Nietzsche’s and Heidegger’s philosophy.
After spending years at the University in Croatia studying Political sciences in Zagreb I went to become a monk in Gaudiya Vaishnava tradition. The reason for that was again in the Family. During the mid to late 80es my family got interested in Gaudiya Vaishnavism so I started reading and studying different books of Vedic knowledge like Upanishads, Puranas and Bhagavad Gita. I have discovered in mid 90es about Traditionalist School, Rene Guenon and Julius Evola. In years to come I have been reading and studying about diverse cultures, traditions of Europe and parallel with that I got initiated in the Traditional Gaudiya Vaishnavism while travelling to one of my spiritual pilgrimages to India.
Hence as a result, my own spiritual belief system would be Traditional Gaudiya Vaishnavism, while I permanently study and read about Indo-European beliefs of our ancestors, Ostrogothic pre-Christian beliefs, Old Norse, Hellenic and Germanic pre-Christian belief systems and Mithraism. Vedic knowledge in my opinion is very important key to unlock many secrets of the European tradition itself. In line with that I very much admire Hindutva writers such as Sita Ram Goel and Ram Swarup, Indian historian Bal Gangadhar Tilak , contemporary scholar from Belgium Dr. Koenraad Elst as well as Alain Danielou who are all big influence. Next influence would be primarily my own teacher Sri Ananta das Babaji Maharaja by whom I was directly initiated in Parivar or Traditional line which goes back many centuries ago, then authors such as: Sri Kunjabihari das Babaji Maharaja (who is the direct teacher of my own teacher Ananta das Babaji Maharaja), Kundali das, Binode Bihari das Babaji and Sripad Bhaktivedanta Tripurari Swami Maharaja whose certain books and teachings are in my opinion the Gaudiya Vaishnava answer to Traditionalist school. There should be veneration of our ancestors together with the firm belief in divine origins of Our Ancestral lines, veneration of Nature and veneration of the Gods and Goddesses which are part of our European Identity. Perhaps it would be the best to quote here another great influence of mine, Dominique Venner: ”To live according to tradition is to conform to the ideal that incarnates, to cultivate excellence according to its standard, to rediscover its roots, to transmit its heritage, to be in solidarity with the people who uphold it. ”
Croatian politics were influential to my worldview and perhaps it would be better to give a bit of background explanation from the not so well known Croatian history. Certain people would like such knowledge to remain hidden as such. In my opinion Croatian people have a unique position in Europe. There are people who label Croatia Western Balkans which is a complete nonsense. According to what I was reading from diverse sources Croats aren’t only just Slavs and are mixture of Slavenized Germanic tribes, Celtic tribes, Illyrians, ancient Romans, ancient Greeks and Indo-Persians. Over the span of more than half a century Croat academics and researchers who were proclaiming such theories were executed or ‘’disappeared’’. Persecutions started in times of the monarchist Yugoslavia up to late 80es of 20th century in the communist regime. Names like Haraqwati and Haraxvati which paleographic expert Dr. Kalyanaraman has found were names of the tribes, etnonymes which clearly show how early we can find about Croatian origins. Places where such names were found were part of Bharata Varsha or what is today India. Archaeologists have found along names emblems and coats of arms which look very much similar to Croatian coat of arms with the twenty – five field “chessboard”. In a similar way the remnants and artefacts were also found when those tribes have moved from what is today India to Persia and those names can be found in 6th century before Christ in places like Bagistan and Persepolis and also with ancient peoples like Hurrwuhé. Ancestors of today’s Croats were worshippers of Saraswati Goddess of Vedic India (Goddess of learning, arts and music) and from her name comes originally name Hrvati. Croats are therefore known as Hrvati, Haravaitii, Arachosians or Sarasvatians, descendants of the ancient inhabitants of the Harauti province & the Haravaiti or the Sarasvati River. The recent hravati /hrvati [sic] hence comes from haraxvaiti and earlier spelt as haraquati (arachotos, arachosia, araxes). Sarasvati is the river and Arachosia being the region.” Their mention is as well on the legendary inscriptions of Darius the Great. Early Croatian pre-Christian religion was derived from primordial Persian Sun-worship. Even the Croatian word for tie is kravat(a) which is again another connecting word.
Furthermore, the name of the Croatian capital, Zagreb, is related to the Zagros mountain range of Iran. The Dinara mountains in Dalmatia may be connected to Mount Dinar (Dene) of Iran. When the tribes came to what is nowadays Croatia they have mingled with the numerous local Slavic (or Slavenized Germanic tribes) tribes and adopted the Slavic language from them. Meanwhile after the collapse of the Hunnic Empire Croats organized the local Slavs into a state and gave them their national name. Before the invasion of the Avars ca. 560 the White or Western Croats created along with the Antes a great state extending north of the Carpathians from the upper Elbe to the upper Dniester. (35: Niederle, 263-266; Dvornik, The Slavs, 277-297) R. Heinzel is of the opinion that the Carpathians of the old Germanic Hervarsaga took their name from the Croats who called them the Harvate mountains i.e. Croatian mountains. (36: Heinzel, 499; Dvornik, op. cit., 284, sq.)” (Mandic 1970, Ch.1)
There are similarities in folklore as well. “There are old Croatian customs and national poems that have been cited as evidencing lingering traces of the fire and sun worship of the Persians. Fire, the essence of human origin, the sun, and the great boiling cauldron around which the warriors spring in the age old kolo or circle dance, all these are ingredients in the national lore of the Croatian nation. The Croat vilas or fairy witches resemble the peris of Iranian mythology. Then there is the legendary Sviatozov, the personification of strength, a being almost too huge for the earth to bear. He is strongly reminiscent of the “elephant-bodied” Rustum of Persian legend.” (Guldescu 1964, pt.1.II) “It should be noted that only the thesis of the Iranian origin of the Croats can explain the name “Horvath”, the title of a Croat dignitary Banus, the names “White” and “Red Croatian”, and the Bogumile phenomenon (like Cathars in Occitania). According to this theory, the Croats were a branch of the Caucasian Iranians, who lived somewhere in the western Caucasus during the era of the Roman Emperors. The Caucasian Anten were another branch of this group.” (Dobrovich 1963)
Research shows clearly everything what I have written and quoted above to be the truth although some oppose that theory as they want to preserve artificial Panslavism , idea of Yugosphere ( the idea for the 3rd united Yugoslavia without Slovenia and with Albania) under the guise of ‘’Western Balkans’’. In Croatian language there is an excellent word I really like: ‘’Samosvojnost’’. Samosvojnost means Identity in Croatian language. In my opinion Croatian identity should and must be preserved only through the independent republic of Croatia or as it is now. Hence Croatia does not need any new unions. Friendship yes, but union definitely not.
Serbia on the other hand would like to establish themselves as a regional leader. They play with naive Croatian government and Croatian president Josipović while behind their back they lobby in EU to make what was once war in ex-Yugoslavia look as a ‘’civil war’’ and accuse Croatia who were defending themselves . They do have some allies and friends in Europe who would like to see them as the leaders in the region. Those allies on the other hand actually don’t consider Serbia as a friend but as a tool for their own means and nothing else. It is a travesty of justice to see Croatian generals such as Gotovina and Markač to be sitting in Hague so just that Croatia can get a green light for EU so that bureaurocrats in EU they can say that ‘’all sides’’ were equally responsible. I would like to ask the question then. What about the people and country of Croatia which was invaded, whose homes are burned and destroyed? According to that ‘’theory’’ Croatians should not have been defending themselves as they were supposed just to sit and wait to be erased from the face of this planet.
Croatia has been suffering since demise of Austria-Hungary. It wasn’t good for Croatians either to be in any previous unions but union with Serbs has proven to be so far the worst one. Union with Austria-Hungary was far from perfect but at least we were in a monarchy which had culture and tradition. Croatian people don’t need anything anymore other than their own independence and peace with the neighbouring nations.
How the time is passing by I am less and less interested in Croatian politics. As a result I won’t be writing in Croatian language anymore since there is no purpose for it. I will rather use and invest my energy, effort and time for something I think will yield certain results than to write constantly for something what will anyway reach just a handful of people or just completely wither away. I have learned that from an example of the members of the ‘’Croatian Historical Revolution’’. Over the years I have read articles by leading Croatian intellectuals and scholars such as Dr. Tomislav Sunić then Dr. Jure Georges Vujić, prof. Amir Riđanović, prof. Petar Bujas (all members of Croatian group similar to G.R.E.C.E. – Arhelinea – www.arhelinea.com ) Dr. Zoran Kravar, then Croat republican conservatives such as: Tomislav Jonjić, Mario Marcos Ostojić, Hrvoje Hitrec, Croatian scientists such as : Dr. Vitomir Belaj, prof. Tomo Vinšćak, Dr. Radoslav Katičić, and prof. Mario Kopić and Dr. Hrvoje Lorković (of whom we can’t hear these days what is a real tragedy since Dr. Lorković is one of Croatian important intellectuals). Croatians should be happy to have such giants of free thinking yet many in Croatia don’t even know about some of them. That is for me completely bizarre. If one is carefully reading articles and books by above mentioned intellectuals and scholars one can only see that many of them are actually disillusioned with the current state of Croatia altogether. That is evident even from their articles. Hence as a result of that Zoran Kravar is not interested in any kind of politics neither he wants to be or get involved (yet he is one of authorities on Ernst Jünger in Croatia) same is with prof. Tomo Vinšćak as well, while others like Mario Kopić and Dr. Tom Sunić are publishing their new books outside of Croatia because there is hardly any interest in their ideas in Croatia. It seems that Dr. Jure Georges Vujić will publish his new books as well outside of Croatia. That is unavoidable since Croatians are lethargic in finding new solutions in political dialogue or any kind of new political ideas. They would rather stick to something what is completely falling apart while thinking that ‘’it would get better’’. I have a best friend in Croatia whose political ideas are in minority and while he wants betterment in any spheres of Croatian life (including politics and his fight against corruption) he doesn’t have as much support as he actually would and should get. It is the apathy and lethargy which are deeply rooted in certain parts of Croatian nation (thankfully not all of it) with its roots in the fear of change and political and historical lower self-esteem (which is really uncalled for, since Croats have such rich history, tradition and culture of whom they should be absolutely proud of) . The question they often ask themselves is: ‘’ What would happen if things change? ‘’ and because of constantly repeating that question they are indeed unable to make any significant change. I believe firmly that in the forthcoming parliamentary elections Croats will elect again some party or coalition of parties which will not bring nothing new to already stagnating Croatian political scene. In the right as well as left and centre there is nobody who could potentially have a quality for the deep changes Croatia needs desperately. In the right side of spectrum and as well on centre and left one can just see political opportunists in Croatia who long for their seat in parliament (called Sabor in Croatia) or certain position. That is their goal before anything else I am afraid, of course my humble bow to those politicians who aren’t like that and are in significant, significant minority.
My own political interests nowadays evolve around Eurocontinentalism and European Identitarian Communitarianism. Even though I do speak Croatian language I consider myself first and foremost an ethnic German with Prussian mentality, after that I am an European.
Eurocontinentalism in this case represents strong continental Europe which stands between USA and Great Britain on one and Russia on the other side. The question of Europe here is not just a matter a blood; it is spiritual, historical and cultural phenomenon.
This further quote actually explains some of my thinking on the matter: ‘’Implicit in this view is the assumption that the body is inseparable from the spirit animating it, that biological difference, as a distinct vitality, is another form of spiritual difference, and that the significance of such differences (given that man is a spiritual being, not merely an animal) is best seen in terms of culture and history rather than nineteenth-century biological science. American “white racialists” with their materialist-technical conceptions of race actually diminish the significance of the Racial Question by reducing it to a simple matter of genes, biology, equations….’’ ( Mladikov – The Phora Forum)
Dominique Venner is in my opinion the greatest influence for the Eurocontinentalism and my own political Weltanschauung with his writings, articles and books. In Croatia some of his books are available as well.
His thoughts describe the best what I think further:
‘’ The idea that is made of love is no more frivolous than the tragic sense of history that characterizes the European spirit. It defines the civilization, its immanent spirit, and each person’s sense of life, in the same way the idea shapes one’s work. Is the sole point of work to make money, as they believe across the Atlantic, or, besides ensuring a just return, is it to realize oneself in a job well done, even in such apparently trivial things as keeping one’s house. This idea urged our ancestors to create beauty in their most humble and most lofty efforts. To be conscious of the idea is to give a metaphysical sense to “memory.”
To cultivate our “memory,” to transmit it in a living way to our children, to contemplate the ordeals that history has imposed on us–this is requisite to any renaissance. Faced with the unprecedented challenges that the catastrophes of the twentieth century have imposed on us and the terrible demoralization it has fostered, we will discover in the reconquest of our racial “memory” the way to respond to these challenges, which were unknown to our ancestors, who lived in a stable, strong, well-defended world.
The consciousness of belonging to Europe, of Europeanness, is far older than the modern concept of Europe. It is apparent under the successive names of Hellenism, Celticness, Romanism, the Frankish Empire, or Christianity. Seen as an immemorial tradition, Europe is the product of a multi-millennial community of culture deriving its distinctness and unity from its constitutive peoples and a spiritual heritage whose supreme expression is the Homeric poems. ‘’
To read further perhaps I would recommend this article (and as well all other articles by Dominique Venner) : http://www.counter-currents.com/2010/06/europe-and-europeanness/#more-881
What were your main sources of inspiration?
I have mentioned some of them above. I would say that Ernst Jünger, Dominique Venner and Nicolás Gómez Dávila are the most significant and important influence for me personally simply because they complement each other perfectly and in my own opinion they represent the true European Tradition which Ram Swarup, Sita Ram Goel, Alain Danielou and Koenraad Elst represent in Hindu Tradition. Apart from them other authors, thinkers and philosophers I would say first of all I feel especially close regarding ideas and Weltanschauung are : Croatian thinkers and members of the ‘’Croatian Historical Revolution’’, Classical philosophers such as : Emperor Julian the Apostate, Porphyry, Celsus, Platonis Sallustius, Libanius, Julius Firmicus Maternus, Iamblichus, Gemistus Pletho(n) and other such philosophers, Erik von von Kuehnelt – Leddihn, Croatian philosopher prof. Mario Kopić, prof. Robert Steuckers, certain ideas of Alain de Benoist, certain ideas of Dr. Guillaume Faye, Dr. Georges Dumezil, Dr. Jan Assmann, Mircea Eliade, Emile Cioran, Alain Danielou, German greatest living poet Rolf Schilling, Oswald Spengler, Carl Schmitt, German Romanticism period authors and artists, Felix Dahn, Antoine Saint du Exupery, certain ideas of Julius Evola, Norwegian composer Geirr Tveitt, composers Arvo Part and Johannes Brahms, Felix Mendelssohn, Sibelius, Ralph Vaughan Williams, postmodern musical projects such as Triarii, Arditi, In Slaughter Natives and new project Winglord, artists such as Ludwig Fahrenkrog, Karl Wilhelm Diefenbach, Fidus, Caspar David Friedrich, Hermann Hendrich, Franz von Stuck, Carl Larsson, John Atkinson Grimshaw, Jean Béraud and others.
Who are the main Croatian thinkers according to you and that are completely ignored in the rest of the world? How could we discover them?
Main and most influential Croatian thinkers were: Dr. Milan von Šufflay (picture), Dr. Ivo Pilar, Dr. Vinko Krišković, Dr. Filip Lukas, Dr. Julije (Julius) von Makanec, Dr. Stjepan Buć and authors involved with journal ‘’Spremnost’’ : prof. Tias Mortigjija, Dr. Milivoj Magdić, Dr. Ante Ciliga & Dr. Vilko Rieger (Dr. George W. Cesarich) . Influential are also early works of prof. Ivan Oršanić, Dr. Ivo Korsky, then author Ivan Softa (Croatian Knut Hamsun), national poet Jerko Skračić and a few others. It is very hard for somebody in Europe to discover them as their works were burned, destroyed and left to be forgotten by Yugoslavian and Serbian communist regime. Back in 1970es of 20th century for just reading the works of these authors, philosophers and thinkers one could get a lengthy prison term and that would be of course if you did find their books somewhere. I am collecting their works wherever I can find them and that is in most cases extremely hard and on top of that some of their books command very high prices. Situation is not like with authors of Conservative Revolution whose works remain saved and translated to many languages now. Most of the above mentioned people were brutally murdered by either Serbian Monarchist regime who ruled the first Yugoslavia or by communist regime who ruled Yugoslavia and occupied Croatia after the year 1945.
At this point in time there is no translated literature in any of other languages except the book ‘’Southslav question’’ written by Dr. Ivo Pilar (under pseudonym Dr. Leon v. Südland) which was printed at the beginning of the 20th century in Vienna originally in German language. Book was never reprinted again either in German or English (or any other foreign language) and was translated in Croatian language and has since been in print only twice. Copies of both editions are virtually impossible to find. Books of other authors are not being reprinted at all. I really don’t know if that is because of the economic crisis in Croatia since many members of Croatian Democratic Union (HDZ) turned out to be crooks and thieves who were stealing money from their own country and country’s resources. It has been going on like that for a long time and no government (even the coalition of liberals and social democrats which lasted for 4 years) didn’t make situation any better or because there is no interest in those books and those authors at all. It is partially because of many Croatians were killed and murdered from 1944 to early 1950es by communist regime (and in years after that up to 1990 just prior to war in Croatia) and because of the mentality which became a norm since 1918, after Croats lost the war as part of Austria-Hungary. Dr. Ivo Pilar did warn Croatians about those kinds of problems especially in two of his books. One of those books was above mentioned ‘’Southslav question’’.
I am afraid that the only way to discover them will be through book I am currently writing and subsequently I will translate some of the most important works by Šufflay, Pilar, Lukas, Krišković, Makanec, Mortigjija and Magdić. I will start with works of Dr. Ivo Pilar and Dr. Milivoj Magdić whose works I am collecting at the present time. I am putting together Dr. Milivoj Magdić’s and dr. Ivo Pilar’s articles and smaller important works and will include one very informative article about Milivoj Magdić’s life done by one Croatian historian. Dr. Pilar’s book ‘’Southslav question’’ will be most likely the first one to surface followed by Dr. Magdić’s collected works. It is very interesting to mention that Dr. Ivo Pilar and Dr. Milivoj Magdić had both the biggest private libraries in the city of Zagreb and most likely in Croatia at that time. I have heard that currently Alain de Benoist has one of the biggest private libraries.
So we can talk about a genuine Croatian “Conservative Revolution”?
Croatian Historical Revolution was a German Conservative Revolution’s and France’s Ordre Nouveau’s counterpart. It strikes me how there wasn’t anybody in Croatia trying to compare German Conservative Revolution with all these authors we have had. My guess is that certain levels of academia in Croatia have some sort of inferiority complex and lower self-esteem. Except post modern Croatian intellectuals and academics I have mentioned above (and most in this group were living, studying and teaching for some time outside of Croatia) other Croatian intellectuals constantly behave in a way which has ruined indescribably reputation of Croatia. Members of Croatian Historical revolution were totally opposite. Partially that is because they grew up in Austria- Hungary and partially because up until year 1918 influence of Balkan ‘’culture’’ wasn’t predominant in Croatia and our gene pool wasn’t almost destroyed as it is the case today (holocaust of Croats and ethnic Germans from years 1944 -1950es). Most of the people who today want any kind of communism to be back in Croatia are leftovers of previous regime and they are not even Croats by their genes or in spirit.
Members of CHR (Croatian Historical Revolution) have had experience with different ideologies and transformations as the ones in Germany. They rallied for the Croatia as an integral part of Europe and how some of them called it at the time ‘’Bieli Zapad’’ (White West). Like authors in German counterpart they have produced diverse works such as philosophical treatises, political journalism, manifestoes which have outlined their ideas for the transformation of Croatia and role of Croatia in Central Europe and Europe altogether. They were strongly opposing liberalism and even liberal democracy and they have rejected despiritualization and commercial culture. They advocated new conservative thought which was inspired by Croatian national patriotism. I find their ideal very much connected with ideals of German Conservative Revolution members and nowadays with prof. Dominique Venner.
How could we connect Croatian authors with their other European counterparts? Who are the Croatian authors that should be read together, beyond every language barrier?
My opinion is that all the works of the above mentioned members of the Croatian Historical revolution are very much worth exploring, studying and reading. They all do come highly recommended albeit due to totalitarian and primitive backwards communist regime headed by Josip Broz Tito and his blind followers lots of original writings are lost , destroyed or are very rare to that extent that only Croatian National Library may have only one copy or original of each of the original works of the members of the Croatian Historical Revolution. None of those works were translated in any languages (as I have mentioned above) except Dr. Pilar’s ‘’Southslav question’’ which was originally written in German and then translated to Croatian. Dr. Ivo Pilar was speaking and writing as Dr. Milan v. Šufflay and many other members of CHR, in several languages. In those times after the I WW it was quite normal for people of Croatia to speak German as a second and in many cases as their mother language together with Croatian language. Hopefully in time through my own ‘’ Hyperborea Press’’ which is the part of Somnium Media all the main works of the members of the Croatian Historical Revolution will surface and be translated in English language. As always one has to be realistic, as with any of such efforts good will isn’t enough, I will have to invest money and time into this project in a balanced manner.
Do you see original viewpoints or bias by these Croatian authors that you cannot find back in the works of their other European counterparts?
I know that I risk now sounding a bit vague but most of their viewpoints are similar or identical with their German and French counterparts, although one of their main focal points or focus was naturally fight against the repressive Serbian monarchist regime and its imperialistic hegemony. I have written recently some articles about this topic. I believe that I will answer much broader to this question in my book about Croatian Historical Revolution.
What are your projects for the near future?
The New Antaios Journal’s further development is my priority and alongside with TNAJ there is ‘’Eurocontinentalism Journal’’ and my own ‘’Somnium Media’’ website which offers music, merchandise and books which are serving as an alternative to world of mass consumerism we live in. Great help in that effort is my dear friend mr. Zvonimir Tosic who is an editor in chief and managing webmaster of The New Antaios Journal and Somnium websites. The New Antaios and Eurocontinentalism Journal will both have some interesting interviews and articles in months to come. Somnium Media imprint ‘’Hyperborea Press’’ will publish most significant works of members of the Croatian Historical revolution and hopefully some works by Nicolas Gomez Davila.
Further related to ‘’Hyperborea Press’’ I have plans for the three books and three translations. First one is above already mentioned book about Croatian Historical Revolution and its members and it will be an overview of the significance of Croatian Historical Revolution and works of its members and authors not only for Croatia but for Europe and European thought as well. Another book is ‘’ Gaudiya Vaishnavism – The Living and Timeless Tradition ‘’ which will explain how important Traditional Gaudiya Vaishnavism is (a belief in Hinduism) not only for Hinduism but for the resurgence of Indo – European thought in general. I know that Dr. Alexander Jacob has written extensively on the topic of resurgence of Indo-European thought but his emphasis is not like in authors such as Georges Dumezil , Jan de Vries, or Ram Swarup, Sita Ram Goel and Alain Danielou in Hinduism or ancestral pre-christian beliefs. Rather he uses as an example for restoration of Indo –European thought resurgence of European Medieval Christian noble spirit of ‘’archaic and brave’’ and Prussian noble spirit. In my own opinion the best starting point for such study would be a Saxon epic ‘’Heliand’’.
Picture: Dr. Ivo Pilar
Traditional Gaudiya Vaishnava thought in this book will serve as an alternative for the Traditionalist thought which was espoused by Guenon, Schuon and other Traditionalists. Third book deals with Croatian pre-Christian and pre-Slavic legends and it delves in times of the heroic Croatian past. I have contacted one still living Croatian author who gave me information on stories and its characters which obviously have roots in pre-Christian and pre-Slavic times of Croatia. It is quite a work and a huge challenge to reconstruct those tales and to find out and connect certain characters. Some shortened versions of those stories I will be presenting at certain Storytelling Fairs in Ireland during the summer. Three translations will be my most likely first translation work on the new book by Dr. Jure Georges Vujic (which will be his first book in English language) followed by translations of two books of the members of the Croatian Historical Revolution, Dr. Ivo Pilar’s ‘’Southslav question’’ and Dr. Milivoj Magdić’s best and collected works complete with my own explanations and commentaries. I will also continue writing for Brett Stevens’s Journal on line www.amerika.org which is with Europa Synergon one of the most interesting journals to be found on line.
Thank you very much Robert for the opportunity you gave me with this interview and as well thank you for your influence on my own thought which is indispensable and very important. I would also like to thank to anybody who has read this interview and found it interesting or just thought provoking.
(interview taken by Robert Steuckers, late spring 2011).
00:57 Publié dans Entretiens, Révolution conservatrice, Revue, Synergies européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : entretien, revue, thor e. leichhardt, croatie, révolution conservatrice, synergies européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie":
Terre & Peuple Magazine n°82
Quel avenir pour les autochtones d'Europe?
Le numéro 82 de la revue TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Quel avenir pour les autochtones d’Europe ?’.
Dans son éditorial ‘Le poids du réel’, Pierre Vial pointe la crise de confiance des Français : selon un sondage IPSOS, 75% n’écoutent même plus les ‘ficelles’ des politiciens. Il cite Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, pour qui le discours de Macron sur l’immigration est « non seulement mensonger, mais incompréhensible » ! Alors que la justice échoue à protéger les victimes des violences : ce n’est que dans 65% des cas que la police a été saisie et dans 18% que les procès-verbaux ont débouché sur des investigations. Dans le même temps, la ministre Belloubet proclame : « Pour qu’il n’y ait pas de sentiment d’impunité, il doit toujours y avoir une réponse pénale ! » Dans la foulée, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye admet : « L’ambiance est à la sinistrose, mais il y a des signaux positifs ! »
La parution du tome II des Mémoires de Jean-Marie Le Pen justifie bien un entretien avec le Menhir, lequel démarre d’emblée sur l’explosion démographique (de deux à huit milliards d’humains sur un demi-siècle) et sur notre destruction dans moins de trente ans. « Pour un peuple, survivre n’est pas un droit, mais un devoir à assumer sans faillir, comme la défense de son territoire dont il faut maîtriser l’accès. Pendant 40 ans, nous avons, par idéologie ou par faiblesse, créé un appel de populations. Il faut à présent les dissuader et les prévenir que ceux qui viennent sans y être autorisés n’auront droit à rien. Mais que nous sommes prêts à les aider chez eux. Le temps presse pour nous, peuple vieillissant. En France, la gauche est sanctifiée et exploite, depuis la Libération, un monopole de la moralité. Toute action débutant par une affirmation de soi, j’ai défini le Front National comme le parti de la droite nationale, populaire et sociale. Chirac, élu par la droite, faisait une politique de gauche. La division de la gauche m’a permis de supplanter Jospin, qui aurait été élu au second tour. Ils ont eu peur et ont mobilisé tout le monde sur le pont, y compris l’Assemblée des évêques ! Chirac a trahi la tradition républicaine en refusant le débat de l’entre-deux tours. Le FN a servi d’assistante sociale au peuple français, en lui faisant prendre conscience du péril qu’il court. Notamment la révolution mondialiste New Age sous la houlette de l’ONU, dont les parrains en France tiennent le haut du pavé intellectuel et politique, bobos, gauche caviar et une certaine droite qui en attend de la main d’œuvre à bas salaires. Les peuples pauvres n’attendront pas pour débouler aux endroits les plus favorables. De la part des classes moyennes menacées, on ne relève que des résistances sporadiques minoritaires. Le mouvement des Gilets Jaunes est original : le gilet, protection imposée par l’état, fait l’unité ! Il ne faut pas chercher à se dédiaboliser, mais au contraire s’affirmer et tenter des actions communes avec nos partenaires du Continent boréal, les pays slaves compris. »
Robert Dun à la fin de sa vie: une chaleur humaine, un enthousiasme, un anarchisme nietzschéen des plus originaux
Thierry Durolle traite du retour à la terre comme stratégie de survie. Il est lui-même un néo-rural. Issu d’une famille orientée fortement à gauche, le collège, communautariste, l’a fait virer. L’éducation nationale ne l’a pas convaincu et la sacro-sainte Shoah l’a laissé de marbre. Il a exécré le mode de vie urbain, l’insécurité, le qui-vive perpétuel. C’est alors qu’il a découvert le combat écologiste de Robert Dun et celui de Richard Walther Darré. Et ensuite le numéro de Terre & Peuple Magazine consacré à l’écologie. Les embrouilles avec les allochtones n’ont fait que fortifier son envie de quitter une ville acquise à l’ennemi. La chance l’a fait rencontrer la mère de ses enfants qui, partageant par bonheur sa Weltanschauung, a fait le choix de les faire grandir en liaison avec la nature. Le secteur isolé qu’ils ont choisi comportait une forte concentration d’anthroposophes et de cultivateurs biologiques, dont plusieurs familles ‘europaïennes’. Il faut toutefois se garder d’idéaliser la vie campagnarde : tout y est plus difficile. Disposer d’une voiture y est vital. Les autochtones sont affectés des mêmes tares que les citadins et s’isoler est impossible. A des rares exceptions, les ruraux n’acceptent pas les intrus. Les exploitants agricoles, à bout de souffle, sont des empoisonneurs, volontiers malveillants. Les cultivateurs bio sont nombreux, grâce notamment à une école Steiner. Humanistes pro-migrants, ils n’en sont pas moins plus intéressants que les ruraux de base. L’auteur se félicite de ne pas habiter le bourg, mais une maison en pleine nature. Il avertit contre les ruses des malhonnêtes, qui pullulent dans les campagnes. Le rythme de vie y est plus lent et moins stressant. L’objectif d’un païen, d’un paganus, c’est de s’enraciner et dès lors de décélérer.
Roberto Fiorini nous interpelle sur la nécessité de penser à notre avenir très incertain de façon collective, car résister seul n’a que peu d’intérêt. Il rappelle que c’est notamment Robert Dun qui, un des premiers, a suggéré un retour à la terre, dans un regroupement de familles ethniquement harmonieux. En pratiquant une alimentation saine, d’origine connue et tant que possible en autonomie/autarcie relative. Il insiste sur le fait que notre alimentation est notre médication ! D’abord se rapproprier les tâches de la culture et de l’élevage, de la production d’électricité, du bois de chauffage, de l’eau potable… Pour en vivre ou tout au moins retrouver les gestes essentiels, quitte à conserver une source de revenus à côté. Tout en se recentrant sur l’instruction et l’éducation des enfants, pour les rendre plus forts que nous. Tout cela dans le cadre d’une solidarité responsable avec les autres familles de la communauté. En pratiquant la coopération et l’entraide mutuelle, en recherchant les activités communes, en partageant les plaisirs et les fêtes saisonnières, avec leurs chants et leurs danses. Mais en demeurant toutefois lucidement conscients que la vie impose de s’adapter aux circonstances de l’évolution. Il souligne l’importance de l’autogestion dans le processus de décision, et de son adaptation aux circonstances et aux goûts de chaque groupe. Il insiste aussi sur la nécessité de mettre en œuvre une véritable bienveillance communautaire, socle de la solidarité. Celle-ci requiert de chacun la frugalité, le détachement des appétits personnels excessifs et surtout la volonté de faire le bien des siens.
Pierre-Paul Jobert s’attache à situer et évaluer la menace que font peser certains progrès techniques, en biotechnologie, en cybernétique, en intelligence artificielle. Il invite les traditionalistes que nous sommes à prendre attitude en évitant de s’enfermer dans un choix entre nostalgie ou modernité. Il prévient contre la vision déformée que peuvent inspirer sur la matière des fictions futurologues, romanesque ou cinématographique ou des vulgarisations par des auteurs dont l’autorité se mesure pour l’essentiel à leurs succès de librairie. L’IA et la robotique n’en mettent pas moins en question les notions de travail et de travailleurs. La caste de ces derniers tendrait à se limiter à ceux qui auront à compléter l’IA et à la guider. Mais l’IA est en mesure de suppléer, voire de remplacer avantageusement l’opérateur humain dans pratiquement les sept types d’intelligence que distingue Howard Gardner, à savoir les intelligences linguistique, logico-mathématique, visuelle, musicale, corporelle-kinesthésique, interpersonnelle-sociale, intrapersonnelle. En fin de compte, il n’y aurait plus guère qu’en matière d’intelligence émotionnelle et de créativité que l’IA resterait à la traîne. L’intelligence émotionnelle est celle de l’esthétique, celle de la lecture introspective de la douleur et de la finitude. Celle qui suggère à notre auteur la gymnastique mentale de la méditation. Pour ce qui est de la créativité, il n’y a pratiquement que dans l’innovation de rupture que l’IA peut être surclassée. Mais se pose la question : à quoi doit servir notre travail ? A produire un résultat désiré : hier c’était connaître et conquérir ; aujourd’hui c’est consommer et jouir ; demain ce sera quoi ? Pour nous Gaulois, ce sera le désir d’être nous-mêmes, la volonté de puissance. Faisons que notre désir ne change pas d’orientation. Mais ne détournons pas les yeux devant les réalisations des hautes technologies au seul motif qu’elles servent un système détestable. Recevons l’IA pour comprendre son fonctionnement et comment en tirer parti pour augmenter l’influence de notre peuple. Pour faire grandir ses élites en étant ancrés dans le temps, dans la perspective du futur et non plus seulement pour survivre.
Jean-Patrick Arteault définit la notion d’autochtone. Il revendique cette qualité pour les Albo-Européens, ceux qui ont établi avec la terre d’Europe des liens millénaires, d’une durée assez longue pour être considérés comme permanents, structurés par la vision indo-européenne, un inconscient culturel bâti sur la longue durée. Ils sont les autochtones d’Europe, comme les Sami le sont de la Laponie, ce qui leur confère avec la terre ancestrale un rapport privilégié, spirituel, culturel et politique. L’allochtone a ce même rapport avec une autre terre. Antonin Campana, qui anime le blog Terre Autochtone, y a diffusé le résumé de son livre ‘Grand Remplacement : Que faire’, lequel propose une stratégie de libération. Pour Jean-Patrick Arteault, cet ouvrage est l’équivalent de ‘L’Etat Juif’ de Théodore Herzl. Il fait remarquer qu’il ne s’est passé que cinquante-deux ans entre la parution de celui-ci et la déclaration d’indépendance d’Israël. Il juge peu probable l’effondrement total que présupposent les stratégies survivalistes. Aucune d’entre elles ne permettrait d’y faire face. Les identitaires réagissent au Grand Remplacement sans en prendre la mesure ni réaliser que l’Etat prête la main à la disparition des autochtones. Le monde des nations est mort. Que son effondrement s’opère brutalement est moins probable que dans une succession de chocs, de crises, de guerres. L’oligarchie viserait à se passer de la majeure partie des classes populaires et moyennes, au moyen de l’appauvrissement, de la dégradation de l’enseignement et de la réflexion autonome, de l’affaiblissement de la cohésion sociale et par un encadrement techno-policier qui ne se préoccupe même plus de dissimuler la fin programmée des libertés publiques. Le survivalisme n’est dès lors plus seulement une précaution, mais une vision politique : l’édification de communautés autonomes, solidaires et puissantes, qui attirent et rayonnent. La Base Autonome Durable devenant Zone Autochtone Défendable avant de devenir Zone Libérée. Chaque extension de ZAD doit s’accompagner d’une structuration politique. Le premier stade est la capacité de supporter les chocs. L’autonomie ne peut pas être repli devant la technologie, mais synthèse archéo-futuriste d’Européens à la fois völkisch et faustiens. La solidarité doit s’abstenir d’intervenir au profit de l’allochtone, du traître et du mouton imbécile. Survivre dans des réserves n’est pas un destin acceptable, d’autant moins que le système peut se dégrader insensiblement, son architecture permettant aux oligarques et à leurs serviteurs de continuer de vivre bien. C’est pourquoi il nous faut ne rien lâcher.
Johan Morgan rappelle que l’histoire de la ZAD de ND-des-Landes est celle d’une victoire des zadistes. En 1962, l’exode rural vers les villes avait inspiré une loi instituant des ZAD (zones d’aménagement différé), dans lesquelles l’administration disposait d’un droit de préemption en vue d’y aménager des équipements à moindre coût, en l’espèce un aéroport sur 1.350 Ha. Le choc pétrolier a remisé le projet, qui n’est ressorti qu’en 2000, pour être enfin déclaré d’utilité publique en 2008. Des associations locales, des partis du centre et de gauche et des mouvements écologistes organisent une première occupation en 2009. L’entreprise Vinci ayant obtenu la concession du chantier, les actions se multiplient : squat des bâtiments expropriés, sabotages, occupations de fortune, barrages routiers, entartages d’élus, attaques de permanences PS, arrestations, procès… Soutenus par les black Blocks et autres antifas, les défenseurs sont déterminés et l’opération de police César est un fiasco . Le 17 novembre 2012, une manifestation internationale rassemble quarante mille personnes sur le site. Beaucoup s’engagent comme volontaires sur les chantiers, dans un mouvement de solidarité communautaire, car la diversité y est moins que discrète. Et ce n’est pas qu’une favela de plus, car les gens sérieux entreprennent aussitôt des activités agricoles et d’élevage, montent des serres, installent des ruches, plantent des arbres fruitiers. Ils montent un centre d’accueil, une infirmerie, une boulangerie, une bibliothèque, un hebdomadaire, une radio pirate, une garderie, un conseil de médiation, des soirées de projections, de débats, de concerts. A cela, l’Etat et Vinci opposent une stratégie d’usure par les procédures, la démoralisation, l’asphyxie financière. Les zadistes tiennent bon en multipliant les recours. Jusqu’en 2018, quand le projet d’aéroport est abandonné. Mais les maraîchers et les éleveurs continuent d’occuper le terrain. Le 24 mai, 1.800 gendarmes appuyés par des hélicoptères et des blindés, tirent plus de mille grenades dont les fameuses GL1-F4 qui font leurs premières victimes. Les constructions sont en grande partie rasées. 1.200 Ha se retrouvent disponibles pour les agriculteurs « historiques », qui se laisseraient tenter par le piège d’une agriculture ultra-productive. Les zadistes exploitants qui souhaitent continuer doivent solliciter des conventions d’occupation précaire, voire de fermage. On peut en conclure que les actions populaires ont donc encore du poids. A défaut d’apporter une bonne réponse, les zadistes ont posé les bonnes questions !
Robert Dragan se demande s’il faut redouter l’IA (intelligence artificielle) ou seulement ceux de ses ‘spécialistes’ qui s’ingénient à terroriser la masse de leurs lecteurs. L’hypothèse, vertigineuse, de l’autonomisation de la technologie est nourrie par la réalité d’une accélération continue du traitement des données. Il est significatif que des scientifiques de la branche préfèrent formuler certaines hypothèses dans des romans de science-fiction, voire des prophéties d’hybridation à brève échéance de l’humanité aux machines. On observe d’ailleurs que la progression n’est pas linéaire et commence à se tasser. Dans tout système physique, il y a trois barrières : spatio-temporelle, quantique et thermo-dynamique. La miniaturiasation se heurte à la muraille du silicium, en attendant la découverte de limites plus élevées. L’algorithme d’apprentissage de la machine par renforcement est nécessairement l’œuvre d’un programmeur. C’est dans une virée anticléricale que les philosophes matérialistes du XVIIIe siècle ont conçu l’homme comme une machine, mais l’esprit humain est une ‘matière’ largement inconnue. On lui compte quatre dimensions en interconnexion permanente : mémoire-langage-volonté-émotion, dont les machines intelligentes ne présentent qu’un simulacre. Notre dépendance à leur égard n’est pas sans danger. Scientifiques et entrepreneurs affectent de s’en inquiéter et surfent sur la vague pour lever des fonds (voir la lettre ouverte d’une centaine de chercheurs réputés qui critiquent le projet Cerveau Humain financé par l’Union Européenne à hauteur d’un milliard d’euros). Que les tenants de la Singularité technologique affirment « La nature est mal faite : il faut la réparer. » relève du mythe du Golem. Notre intelligence ne procède pas de notre vitesse à répondre à des choix binaires, mais de notre vouloir fondé sur notre psychologie basée sur notre sensibilité et notre volonté. Notre cerveau (et l’esprit qu’il contient) est lié à notre corps, n’en déplaise à la caste des grands entrepreneurs et des scientifiques qui projettent de nous assujettir.
Thierry Durolle interroge Sarah Dye, une patriote identitaire dans l’Etat d’Indiana. Maraîchère biologique, elle vend au marché de la ville proche les légumes qu’elle cultive sur une parcelle de 1,5 Ha. Elle a fait partie d’un mouvement gauchiste de ré-ensauvagement anarcho-primitiviste et elle a, durant des années, habité une yourte de toile. A partir du moment où son couple a donné le jour à des enfants, il a été décidé de leur accorder l’eau courante chaude et froide et l’électricité. Outre des légumes courants, elle cultive des aromates. Elle ne laboure qu’avec des outils manuels. Elle fertilise avec du compost et paille pour réduire le besoin d’eau. Pour garantir ses semis de printemps, elle a monté une serre chauffée à l’électricité. Les enfants assument leur part des travaux. Chaque vendredi est consacré (dix à douze heures) à récolter et conditionner en vue du marché du samedi. Sarah Dye élève des moutons Shetland, pour leur laine qu’elle a appris à filer et à tisser. Dans sa région, une petite agriculture biologique survit grâce à une clientèle bourgeoise et à quelques bons restaurants. Grâce aussi à des subventions publiques pour construire des serres-tunnels, lesquelles permettent d’allonger la saison. Sarah cultive avec amour un patrimoine culturel européen, qu’elle a recueilli dans les histoires merveilleuses de sa grand-mère scandinave. Adolescente, elle avait été endoctrinée au modernisme anti-blanc, le mouvement anarcho-primitiviste étant lui aussi gangréné. C’est avec son premier enfant que le couple s’est détaché de cet endoctrinement. Il est soucieux de protéger ses enfants en leur limitant la télévision, les dessins animés, les faux héros et en les instruisant à la maison. Et en les prévenant contre le globalisme. Et en leur transmettant les savoir-faire traditionnels, ainsi que tous les peuples devraient pratiquer pour préserver leur héritage. Seuls les Européens sont punis d’interdiction par l’hypocrisie de la gauche radicale et des marxistes culturels. Identity Evropa, le mouvement identitaire de Sarah, s’appelle désormais American Identity Movement. Depuis plusieurs mois, des groupes antifas et radicaux de gauche manifestent sur le marché où Sarah propose les produits de ses cultures, pour organiser leur boycott. Mais surtout pour empêcher Sarah d’en persuader d’autres d’adopter un mode de vie enraciné : un peuple déraciné est plus aisé à contrôler. Aujourd’hui, l’acte le plus révolutionnaire est fonder une famille et cultiver un jardin. C’est aussi la voie de la sagesse. Pour sarah, les blancs d’Amérique sont de la famille de ceux d’Europe.
Johan Morgan interroge Vik Gadsden, auteur de la chaîne YouTube qui porte son nom. L’émetteur public France Culture s’est appliqué à la disqualifier à l’occasion du premier Salon du Survivalisme, en la qualifiant de « survivaliste traditionnelle de la sphère xénophobe et complotiste ». Alors que la chaîne s’attache en fait à être généraliste et neutre, par souci de toucher le public le plus large possible. Mais certains sujets (l’accès aux armes à feu, la défense des siens, les tactiques paramilitaires de survie, etc) peuvent apparaître, à des journalistes du service public, de l’ivraie d’extrême droite à arracher hors du bon grain néo-survivaliste de gauche. Après moins de quatre ans d’existence, la chaîne de Vik Gadsden regroupe une ‘communauté’ de plus de vingt mille abonnés, presque tous des individus de sexe masculin, blancs, âgés entre 15 et 45 ans. Depuis une dizaine d’années, le survivalisme est devenu une mode et un marché, avec des salons, des magazines, une demande de matériels, mais avant tout de connaissances et de compétences. Drogués du consumérisme, seuls les blancs, fourmis parmi les cigales, paraissent mordus. Vik Gadsden lui-même vit avec sa femme de manière austère, mais libre, dans un Van aménagé qui lui permet de visiter ses gens. L’an dernier, sur la chaîne survivaliste d’Alex Ricwald, Vik Gadsden a traité de l’entraide clanique et de la dimension éventuellement païenne du clan. Pour ce qui le concerne personnellement, par réaction identitaire aux monothéismes universalistes, conquérants et haineux, le paganisme européen éveille en lui des échos, notamment par sa vision du monde et du temps en cycles perpétuellement recommencés. Un ami lui a offert une roue solaire. Elle lui évoque notre place dans l’univers, les points cardinaux, les quatre saisons. Il juge naturel de la porter.
Robert Dragan dénonce la ministre de la Santé Agnès Buzyn qui a décrété la mort de l’homéopathie. Elle fonde sa condamnation sur un rapport de 2015 du HMRC, le conseil national australien pour la santé et la recherche médicale, qui concluait : « Il n’y a pas de problèmes de santé pour lesquels il existe des preuves fiables de l’efficacité de l’homéopathie. » Sur quoi l’Association australienne d’Homéopathie a mené une enquête sur le comportement du HMRC en s’appuyant sur une analyse approfondie de l’Homeopathy Research Institute. Ces travaux ont mis en évidence des fautes procédurales et scientifiques graves. Au mois d’août dernier, le NHMRC a publié un projet de rapport de 2012 qui, à rebours de celui de 2015, concluait qu’il existait bien, dans cinq états pathologiques « des preuves encourageantes de l’efficacité de l’homéopathie ». Le professeur Anne Kelso, directeur général du NHMRC, a souligné : « Contrairement à certaines affirmations, l’examen n’a pas conclu que l’homéopathie est inefficace. » Il est rappelé que la désignation de la ministre Buzyn a posé un embarrassant problème de conflit d’intérêts, de même que la reconduction du mandat de son mari Yves Lévy comme directeur général de l’INSERM, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale !
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par Christopher Gérard
Ex: http://archaion.hautetfort.com
Il y a quatre-vingt ans, mourait en exil à Paris, à l’Hôpital Necker, l’un des plus grands écrivains de l’ancienne Double Monarchie austro-hongroise, Joseph Roth (1894-1939). Issu d’une famille juive des confins galiciens de l’Empire, Roth se convertit au catholicisme et passa du socialisme utopique au monarchisme nostalgique. Il fut, avec ses superbes romans La Marche de Radetzky et La Crypte des Capucins, le mémorialiste d’un empire disparu et le théoricien d’un conservatisme éclairé, celui des Habsbourg. Deux excellentes raisons de le lire !
Écrivain et chroniqueur, notamment pour le Frankfurter Zeitung dont il fut le correspondant à Berlin dans les années 20, Roth voyait tout, surtout ce que les autres ignoraient : la sombre poésie de deux mégalopoles, Berlin et aussi sa chère Vienne), en pleine métamorphose et livrées à une guerre civile larvée (« Maintenant, on chante à gauche l’Internationale et, à droite, le Deutschland über Alles. Simultanément, alors qu’il serait plus raisonnable de chanter ces hymnes l’un après l’autre. »)
Lucide, Roth y décelait les symptômes d’une crise qui emporta ce qui, après le funeste Traité de Versailles, restait de la Vieille Europe : en 1933, n’écrivait-il pas à son ami Stefan Zweig : « C’est l’Enfer qui prend le pouvoir » ?
Le promeneur Roth décrivait sans illusions un monde qui basculait à l’aide d’images puissantes et originales, qui sont d’un poète menacé par des « orang-outang mécanisés », les mêmes qui brûlèrent ses livres et le chassèrent de sa patrie.
Pour saluer ce grand écrivain un moment oublié après la guerre, la vénérable revue Europe lui consacre une splendide livraison de près de deux cents pages tour à tour sensibles et pointues, et ce à l’occasion d’un double anniversaire, le cent vingt-cinquième de sa naissance en Galicie et le quatre-vingtième de son suicide au Pernod.
Comme l’écrit justement Claudio Magris, qui a tant fait pour le ressusciter, Joseph Roth incarna bien « l’aède du crépuscule de la vieille Europe et de l’identité individuelle », quels que fussent ses masques qu’il porta avec une sorte de dandysme narquois, celui du juif galicien converti au catholicisme autrichien ou celui du caporal qui se prétendit officier de l’Armée impériale et royale. Désespéré par la perte de sa patrie, réduit à une misère noire que son ami Zweig, entre autres bienfaiteurs, tenta d’atténuer, Roth finit ses jours dans deux endroit mythiques de la Rive gauche, tous deux situés en face l’un de l’autre à l’ombre du Sénat, l’Hôtel Foyot, où logèrent Joseph II et Rilke, détruit en 1938 au moment de l’Anschluss, et le Café Tournon, demeuré intact, où je me rends en pèlerinage à chacun de mes passages parisiens, seul ou en compagnie de l’un ou l’autre confrère. J’aime à y rêver à ces émigrés monarchistes devant un verre de bourgogne.
Oui, un bien beau numéro d’Europe, revue qui publia déjà Roth de son vivant et que se procureront tous ses amis.
Christopher Gérard
Europe 1087-1088, hiver 2019, Joseph Roth, 366 pages, 20€
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Communiqué de "Terre & Peuple - Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine n°81
Le numéro 81 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème de la spiritualité païenne.
Sous le titre ‘Tu trembles, carcasse’ de son éditorial, Pierre Vial relève des signes qui ne trompent pas. En Allemagne, où l’AfD réalise des scores éblouissants. En Italie, où le refus de l’invasion permet à la Lega de continuer sa progression. En Flandre, où le Vlaams Belang s’impose comme le premier parti. Au même moment, en France, Macron confesse que « ses certitudes sur l’économie s’effondrent» !
Brûlant un cierge à la France française, Pierre Vial épingle le hors-série de Valeurs Actuelles consacré à Michel Audiard.
Bernard Lugan démonte l’offensive anti-française de diversion menée par l’Algérie qui, par la voix de l’Organisation Nationale de Moudjahidines, ses anciens combattants de la libération, accuse le colonisateur français de génocide et de pillage. Ils rêvent de compensations. Expert des questions africaines, l’auteur rappelle que l’Algérie engloutissait en réalité 20% du budget de la France ! Et qu’elle a raflé le pactole du Sahara avec lequel historiquement elle n’a pourtant rien de commun. Il fait remarquer que, dans leur grande majorité, ces résistants libérateurs sont des imposteurs : en 1962, l’Algérie a identifié 6.000 moudjahidines, auxquels elle a reconnu d’importants privilèges. En 1970, ils étaient déjà devenus 70.000 et, en 2017, 200.000 et leurs ayants-droit 1,5 millions ! Le budget du Ministère des Moudjahidines est un des plus lourds de l’Algérie, après l’Education et la Défense.
Pierre Vial introduit le dossier central sur la spiritualité païenne par un appel à l’essentiel alors que, l’âme morte, des masses humaines se précipitent vers l’enfer. Ecologie panthéiste, l’esprit de vie païen s’attache instinctivement à réenchanter le monde, dans le combat pour nos forêts, nos rivières, nos mers, nos montagnes. L’âme de nos martyrs nous accompagne. Dans nos mythes ancestraux, un des symboles les plus forts de notre spiritualité est le Graal, véhicule de la dimension sacrée du sang.
Sur une batterie de huit questions sur la spiritualité païenne que leur a posée Pierre Vial, deux personnalités consacrées en ce domaine, Pierre-Emile Blairon (La Roue et le Sablier) et Paul-Georges Sansonetti (Chevalerie du Graal et Lumière de Gloire) apportent leur éclairage à partir d’observations et de témoignages heureusement complémentaires. Le premier répond à toutes les questions pêle-mêle, dans un agréable foisonnement. Se propose ainsi, dans un ordre de recommencement, d’évolutions et d’involutions, une invitation à saisir au vol les étincelles enthousiasmantes de l’esprit de vie. Avant Abraham, tous les peuples, les juifs y compris, étaient polythéistes. Le christianisme des premiers siècles est citadin, produit des masses cosmopolites des grandes mégapoles. Férues des nouveautés, elles sont méprisantes pour les traditions rurales. Il y sera néanmoins largement puisé au cours des siècles suivants. L'invention de l'écriture (-3.300), énorme progrès technique de la modernité, marque une régression de l'intelligence, qui passe de la mémoire humaine aux archives et à la comptabilité : les symboles sont désincarnés. C'est une involution : à l'inverse du dogme darwinien de l'évolution linéaire vers un progrès continuel, d'un commencement vers une fin, la conception du temps des païens est cyclique, selon une figure en spirale décentrée, comme le mouvement de notre galaxie. La notion de tradition primordiale fait référence aux artefacts phénoménaux d'origine humaine que l'archéologie est en peine d'expliquer. Il est profitable de retentir au message d'une pléiade d'auteurs-éveilleurs aux traditions, tant locales que régionales, ethnique et nationales, et à l’idée d’une involution, d’un Âge d’or spirituel à un Âge de fer matériel. Le mythe de Prométhée, héros tragique pour les uns, dans sa tentative généreuse d’édification du genre humain, n’exprime pour d’autres que la ruse vaine d’un titan suffisant et insuffisant, qui n’ouvre qu’une Voie des pères, en opposition à l’esprit olympien, transparence de l’être qui est la Voie des dieux. La Voie des pères propose cependant une troisième voie, entre le paradis des monothéistes et le néant des athées.
Pour sa part, Georges-Paul Sansonetti répond point par point aux huit questions de Pierre Vial: -1°En assimilant le paganisme à l’athéisme, on se coupe d’un courant, intérieur au christianisme, qui a sauvegardé des notions essentielles de nos civilisations indo-européennes, notamment ce qui a fait que Janus, gardien des deux solstices, se retrouve dans les deux Saint-Jean, l’évangéliste pour l’hiver et le baptiste pour l’été. -2°Dans les guides autorisés de la spiritualité païenne, il convient d’épingler Mircea Eliade, Georges Dumézil, Pierre Vial, Jean Haudry, René Guénon et Julius Evola. Sans oublier les auteurs ‘enracinés’ (tels Giono, Vincenot) ni les mythiques (Tolkien, Earl Cox). -3°A nos groupes d’amis identitaires, l’auteur recommande les échanges de lectures, le culte partagé des vestiges, des pierre levées néolithiques, de la Crète, des Achéens, des Doriens et de leurs mythes olympiens, de Rome, des mythes celtiques, germaniques, slaves. Et la découverte en commun de nos espaces ancestraux, de nos forêts, de nos montagnes, dans la fraternité d’un effort partagé. -4° La connaissance du paganisme européen complète heureusement un engagement politique identitaire par la plus longue mémoire : nos ancêtres célébraient il y a dix-huit mille ans la lumière du solstice d’été dans la Grotte de Lascaux. -5° Ces mythes expriment les principes de survie de nos communautés : une autorité douée de compréhension et de puissance fulgurantes (Zeus), une force défensive de l’ordre établi (Arès), un génie de la communication (Hermès), un sens joyeux de la festivité (Dionysos), une virtuosité technique (Héphaistos), un charme physique (Aphrodite) et le parfait accomplissement intellectuel et corporel (Apollon). Sans négliger le message des mythologies nordique, celtique, slave etc. -6° Quant aux néo-paganismes, il les qualifie de parodies pénibles. -7° Pour s’empresser de passer à la condition de notre survie : notre réaction libératrice face à la veulerie de la bien-pensance et au grand remplacement, pour recréer des ensembles sociétaux et territoriaux à la mesure des potentialités des Européens. -8° Il conclut que, au contraire des progressistes travaillés par l’obsession de mondialiser l’Europe, nous voyons dans son effondrement la catharsis nécessaire à notre renaissance
Robert Dragan titre ‘Esprit, es-tu là’ sa réflexion sur les spiritualités, païennes et autres, et sur l’agnosticisme. Il s’applique à situer la matière -si l’on peut dire- de l’esprit, en l’opposant au corps, dans lequel les neurones ne sont que des contacts électriques et la mémoire est encore un mystère. Pour les uns, elle est un réceptacle inorganique participant du cerveau et cette âme, don de(s) dieu(x), a un destin propre, une existence dans un au-delà avec lequel il est possible de communiquer. Pour les autres (dont certains païens et les scientistes), la nature de la pensée et de la mémoire nous est incompréhensible et nous ne pouvons au mieux que nous appliquer à bien vivre, orientés en cela par nos savant et nos poètes. Les règles que se donne le païen sont modelées sur la nature. Il construit une société organique. Mortel, il recherche la survie de son sang. Ses émotions sont liées particulièrement à celles de ses semblables, de son lignage, de son milieu écologique.
Halfdan Rekkirsson est un ouvrier du bâtiment. A 13 ans, a été transplanté de la campagne alpine à la banlieue chaude de Rouen. Il a été introduit à l’étude (universitaire) de l’histoire du Nord en général, et à celle de l’Asatrù, religion officielle de l’Islande, en particulier par la découverte du Hobbit de Tolkien. L’Asatrù (fidélité aux Ases) est apparue au début des années ’90, peu après l’engouement pour le port du marteau de Thor. Des petits clans se sont mis à pratiquer un rituel un peu partout en France. L’intérêt grandit pour la mythologie, les sagas, les eddas, les gestes héroïques du Beowulf et des Niebelungen. A un moment où la science moderne, archéologie, linguistique, études comparatives des religions, paléogénétique, affine notre connaissance de l’histoire de nos ancêtres, l’intérêt pour leur spiritualité est éveillé et soutenu par de l’information de qualité. Toutefois, l’essentiel est de vivre ces grands principes avec notre temps. Pour la pratique, Halfdan Rekkirsson a créé le Calendrier runique Asatrù, qui invite les fidèles à vivre leur croyance en célébrant « les bonnes fêtes aux bonnes dates ». Sa pratique personnelle est familiale. Il répond ainsi aux monstrueux problèmes que nous pose aujourd’hui le progressisme. La connaissance utile des runes exige une étude sérieuse. Halfdan Rekkirsson recommande le Hàvamàl, conseils d’Odhinn, et les Eddas.
Jean-Christophe Mathelin, astronome, a fondé, avec Vincent Decombis et Christopher Gérard, Solaria, le Cercle européen de recherches sur les cultures solaires, et il dirige la revue du même nom. Il met en place un Musée du Soleil. D’éducation catholique, comme à 18 ans il aspirait à une religion ‘pure et dure’, il a goûté au Coran, dont les obscurités rencontraient sa tendance au mysticisme. Un séjour en terre d’islam l’avait persuadé de piocher plutôt dans le bouddhisme, quand il est tombé, en 1979, sur le ‘Thulé, le Soleil retrouvé des Hyperboréens’ de Jean Mabire. Celui-ci lui a révélé que sa voie est celle des dieux solaires de ses ancêtres indo-européens et que le culte solaire n’est pas le monopole des Egyptiens, des Incas et des Aztèques. L’Europe possède un riche passé en la matière durant l’âge du bronze (du IIIe au Ier millénaire avant l’ère chrétienne) et notamment avec l’apollinisme (VIe siècle av. EC) et l’engouement pour les mystères de Mithra (IIIe siècle EC). Eclipsé par le christianisme, le mythe va renaître grâce à l’héliocentrisme de Copernic. Le culte se pratique aux moments solaires privilégiés, levers et couchers de culminations. La Grèce et Rome ont laissé de nombreux hymnes et des rituels, feu, encens, sacrifices, libations. Les Celtes et les Nordiques privilégiaient des sites sacrés naturels. Quant à une dominance de dieux solaires masculins sur des divinités lunaires féminines, on remarquera qu’Apollon est le dieu du juste milieu et que, pour les Germano-Scandinaves, c’est la Lune qui est masculine et le Soleil qui est féminin.
Robert Dragan livre la synthèse des trois articles du numéro 3 de la revue de linguistique indo-européenne Wékwos. Celui de Robert Sergent traite des Tokhariens, établis en Bactriane (Kazakhstan), des Sères (producteurs de soies), attestés par Strabon dans la même région, et des Attacores, qui habitaient la Kroraina (nord du Tibet) et que Pausanias considère être les produits d’un croisement de Scythes et d’Indiens. Ces sources relèvent leur vigoureuse longévité, leur tempérance, leur qualité guerrière, leur grande taille, leurs yeux clairs et leurs cheveux ‘rouges’. Les linguistes y repèrent un rameau des parlers germanique et balto-slave, précocement séparé du tronc indo-européen dès la seconde moitié du 4ème millénaire AEC, migrant du Kazakhstan au Tarim vers 2000 AEC. Ils se distinguent des Scythes de Russie et de Sibérie et des Aryens (Iraniens et Indiens), qui ont émigré plus tard vers l’Asie du sud. Le deuxième article traite des Scythes et de leurs descendants ossètes et bretons. Les uns comme les autres font référence aux trois fonctions. Dans la rivalité de trois princes à succéder à leur père, c’est toujours le plus jeune qui l’emporte. Ce trait se retrouve dans des romans arthuriens, où le héros doit également se révéler un trifonctionnel accompli. Le troisième article traite des ‘charmes’, formules à prononcer pour la réalisation d’un vœu, notamment une guérison. Il rapproche des formules gallo-romaines de certaines anglo-saxonnes du IXe siècle EC et d’autres du folklore moderne, francophone comme germanique, slave comme balte. Y sont invoquées une trinité de femmes (sœurs, vierges, Marie), issues des Parques latines ou des Nornes germaniques.
Robert Dragan encore cite Jean-Paul Lelu dans la part de celui-ci à des mélanges à l’intention de Bernard Sergent, où il propose de localiser la ville mythique d’Avallon dans le site moderne de Saint-Nazaire, sur une petite île rocheuse reliée à la côte par un banc de sable. Il s’y est élevé une petite cité fortifiée, baptisée du nom d’un saint associé aux jumeaux Gervais et Protais, lesquels évoquent les Dioscures dont Diodore indique qu’ils étaient vénérés sur les bords de l’océan. Dans le Conte du Graal de Chrétien de Troyes, le roi d’Escavallon, adversaire de Gauvain, porte un écu d’or à bande d’azur, les couleurs des seigneurs de Donges et de Saint-Nazaire. Les guerriers morts au combat sont censés être accueillis par Morgane et ses suivantes. Strabon (-60 AEC) évoque, devant l’embouchure de la Loire dans l’océan, une petite île habitée par les femmes Samnites. Possédées de Dyonysos, elles ne laissent aucun homme y mettre le pied. Dungjo, en ancien francique, désigne le lieu où travaillent les femmes.
Le druide Lugvidion s’applique à situer le druidisme, tant historique (âge du fer) que contemporain et à démontrer chez ce dernier une religiosité bien actuelle. L’histoire en cette matière est lacunaire : des auteurs grecs et latins souvent peu objectifs ; des copistes irlandais et gallois qui ne conservent les mythes que sous un vernis chrétien ; le comparatisme avec le brahmanisme qui suggère les pièces manquantes du puzzle ; les folklores régionaux aux colorations celtiques (triades de personnages, 1er mai, 1er novembre) ; des découvertes archéologiques récentes ; les travaux des collèges druidiques qui méritent une lecture critique. En 1717, le franc-maçon irlandais John Toland a créé le Druid Order, dont se réclament tous les collèges européens. L’extension du druidisme au sein de communautés élargies à d’autres fonctions sociales que philosophiques (savoir importe plus que croire) lui mérite d’être une religion à part entière. Il s’agit autant d’une voie philosophique de sagesse sacerdotale que d’une voie d’accomplissement heureux. Les collèges invitent leurs membres à redécouvrir leurs racines celtiques et leur connexion intime avec la nature. Ils organisent des cérémonies symboliques en phase avec les cycles naturels : la roue de l’année (les deux solstices et les deux équinoxes) et les quatre fêtes celtiques (Samain, Imbolc, Beltaine et Lugnasad). Ces pratiques ne sont pas qu’une reconstitution historique. Outre les cérémonies calendaires, se célèbrent des cérémonies familiales (présentation d’enfant, rite de passage, mariage, funérailles) et des cérémonies initiatiques. L’initiation par l’introspection s’étend en général sur trois à six années avant la titularisation et l’attribution d’un nom initiatique. Chaque classe de la société celtique se caractérise par des qualités emblématiques et par les défaillances correspondantes tel le découragement, à peine de déshonneur. Il s’agit d’œuvrer au ‘retour du printemps’.
Jean-Patrick Arteault cuisine Johan, auteur de la chaîne Youtube La Mesnie païenne, référence à la médiévale Mesnie Hellequin qui est elle-même une allusion à la Chasse sauvage d’Odin. La mesnie était un organisme clanique typiquement rural que l’émergence des villes a dévitalisé. Soucieux de réveiller la plus longue mémoire européenne, en vue de reconstruire un paganisme européen du XXIe siècle fidèle à ses fondements, Johan était tombé sur une profusion de chaînes YouTube anglophones qui diffusent des vidéos de qualité sur ce sujet, sans pouvoir trouver d’équivalent francophone. Il a fait l’acquisition d’une caméra et s’est lancé dans l’aventure de l’animation audio-visuelle de sa communauté païenne, à qui il diffuse des documents de vulgarisation. Il s’agit autant de données historiques que liées à l’actualité, de fêtes saisonnières ou de symbolique que d’archéologie ou de folklore. Plus que la culture théorique, le primordial est la pratique vécue, l’ancrage identitaire. Car, pour lui, le paganisme est avant tout un rapport au monde, condition de survie au moment du déclin du christianisme et de l’émergence de la consommation de masse. Il s’agit de ne plus opposer le spirituel au matériel, de réconcilier l’âme et le corps. Johan ne s’est pas assigné d’objectif défini. Il songe à aborder des sujets complexes, qui nécessiteraient un rythme de parution ralenti.
Pierre Vial poursuit, dans sa cinquième partie consacrée à l’Aliyah, retour (tant spirituel que physique) en Eretz Israël, son étude exemplaire du modèle identitaire juif. Lors de la première Aliyah (1881-1903) d’une vague de 70.000 migrants, la moitié seulement a résisté aux conditions pénibles, dont il n’y a eu qu’une minorité pour fonder des colonies agricoles. Jusqu’à ce qu’intervienne le baron Edmond de Rothschild, lequel a investi largement dans des plantations d’agrumes, de thé, de coton, de tabac. Il a confié ces colonies à l’Association palestinienne pour la colonisation juive, présidée par son fils James. Aux colons, sont enseignées dans l’enthousiasme la langue et la culture hébraïques. La deuxième Aliyah (1904-1914), qui est alimentée par les pogroms russes de 1903-1905, allie au sionisme les principes du socialisme. On crée alors des communautés agricoles collectivistes (kibbouts), qui louent aux colons les terres achetées par des collectivités financées par de généreux donateurs. La sécurité est assumée par le Ha-Shomer, un corps mobile appelé à intervenir n’importe où. Le Fonds national juif fonde Tel Aviv (‘la colline du printemps’) avec des ouvriers et des habitants exclusivement juifs (3 604 en 1921 et 54 110 en 1931). En 1917, dans le cadre de la rivalité franco-britannique sur le Moyen-Orient, Lord Balfour, ministre des Colonies, reconnait dans une lettre à Lionel Rothschild le droit de construire un foyer national juif en Palestine. En 1920, la Société des Nations donne à la Grande-Bretagne mandat sur la Palestine avec mission d’y favoriser le foyer national juif. Mais le Congrès panarabe de Damas exige alors la rupture totale. Des milices attaquent les colonies juives et une émeute ravage le quartier juif de Jérusalem. Les arabes organisant la guérilla tant contre les britanniques que les sionistes, les juifs se sont formés en milices armées et s’attachent à convaincre la Diaspora que l’Aliyah doit continuer et même s’intensifier. La troisième Aliyah (1919-1923) est accélérée par la révolution russe et la guerre soviéto-polonaise. Le mouvement de jeunesse He-Haloutz (de Joseph Trumpeldor et David Ben Gourion) préparait à une vie agricole les jeunes haloutsim, qui se considéraient comme des soldats prêts à remplir toute mission. En 1920, est fondée l’Histadrouth, fédération des travailleurs juifs porteuse d’un projet de société modèle basé sur la coopération, la solidarité et la justice sociale. (à suivre)
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Solaria
Le numéro 51 de Solaria arrive très bientôt !
Au sommaire du nouveau numéro de Solaria :
— Entretien : QUESTIONS À OLIVIER MEYER AU SUJET DE SON LIVRE " BALDR AU HELHEIM "
— Entretien : L'ART SACRÉ DU VITRAIL, QUESTIONS À SYLVIE FAGOT, MAITRE VERRIER, MEILLEUR OUVRIER DE FRANCE
— Poème : SOLEIL DE VÉRITÉ
— Tradition : LES ÉPICLÈSES D'APOLLON (V)
— Plus nos rubriques habituelles: Héliothèque (Livres, Revues, CD, DVD, Internet), Vents Solaires (Lauriers de Solaria, Expositions, Le monde en bref, Télévision), Plumes Solaires, Cadeaux…
Les tarifs sont les suivants :
Ce numéro : 9€ +1€ de frais d'envoi
Abonnements:
2 numéros (un an): 18€
4 numéros (2 ans): 34€
8 numéros (4 ans): 66€
France: chèque à l’ordre de Solaria.
Autres pays: euros en espèces (discrètes) ou virement à notre compte (nous le demander).
A envoyer à Solaria, 7 rue Christian Dewet, 75012 PARIS.
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Les trois derniers numéros du Bulletin célinien
Numéro 422:
Sommaire :
In memoriam Frédéric Monnier
Mort à crédit traduit en vietnamien
Céline, romancier de l’oubli
L’interview de Céline dans Europe-Amérique.
Il se savait condamné depuis plusieurs années et faisait face à la maladie avec un courage magnifique. J’ai fait sa connaissance il y a quarante ans lorsque Pierre publia son Ferdinand furieux avec 300 lettres inédites de Céline. Frédéric, lui aussi fervent admirateur de l’écrivain, suivit la trace de son père en se faisant l’éditeur de Céline dans les années 80. Il commença modestement en publiant, sous la forme de plaquettes, Chansons, puis un scénario de ballet, Arletty jeune fille dauphinoise, avant de s’attaquer à la correspondance de Céline, éditant celle-ci de manière rigoureuse et soignée. C’est ainsi que, grâce à lui, nous disposons de la correspondance à ses avocats (Naud et Tixier-Vignancour), à Joseph Garcin et enfin au traducteur hollandais de Céline, J. A. Sandfort. Faut-il préciser que ces éditions sont aujourd’hui très recherchées par la nouvelle génération de céliniens ? Les premiers livres qu’il a édités le furent sous l’égide de La Flûte de Pan, librairie musicale, sise rue de Rome à Paris, dont il fut le fondateur et qui s’avéra une belle réussite professionnelle. Ses dernières années furent consacrées à une enquête minutieuse sur son arrière grand-oncle, Marius Mariaud, figure méconnue du cinéma muet. Le livre, édité l’année passée par l’Association Française de Recherche sur l’Histoire du Cinéma, est un modèle de recherche historiographique. Durant quatre ans Frédéric y apporta tout le soin et la persévérance dont il était capable. Cet ouvrage, qui fera date, constitue une manière de testament. « Il s’agissait moins ici de réhabiliter un auteur que de montrer ce qu’a été le parcours d’un homme qui a participé à la grande aventure créatrice de son temps et qui a fini sa vie dans le dénuement et l’oubli », écrit-il en conclusion. Sans lui, seuls quelques cinéphiles pointus connaîtraient l’œuvre de ce pionnier ¹.
Lorsqu’on évoque sa mémoire, il importe de relever cet humour pince-sans-rire apprécié par ses amis. Et qui est apparu très tôt si l’on en juge par les souvenirs de son père : « Frédéric a huit ans et demi. Il est impassible, il écoute et sourit à peine… En classe, il est très sage, il travaille peu, parle peu, sauf pour dire par moment et sans broncher, une énormité. On l’appelle Buster Keaton. Ce soir, visite de notre ami Frédéric Pons, prof à Louis Le Grand. Homme de haute taille avec un fort accent biterrois et un crâne chauve et pointu. Il prend Frédéric dans ses bras… “Et toi, petit Frrrdérrric, tu ne me dis rien ?…” …Frédéric pose sa main sur le crâne chauve et dit : “Oh !… la belle petite poire à lavement…” ». Et l’auteur d’ajouter : « Les parents disparaissent lâchement dans la cuisine… ». Sur la même page, Pierre Monnier conte d’autres anecdotes révélatrices de l’esprit déjà facétieux du fiston ².
Frédéric n’était pas un admirateur frileux de Céline. À un ami qui désapprouvait l’attitude de l’exilé rendant son éditeur responsable de la réédition des pamphlets pendant la guerre, il répondait : « Je pense au contraire que, pour se défendre dans un procès politique, ces coups-là sont permis. D’autant plus que Denoël était mort. » Bien entendu, il était à nos côtés au cimetière de Meudon lorsqu’en 2011, François Gibault, entouré de quelques autres admirateurs de l’écrivain, prononça une allocution à l’occasion du cinquantenaire de sa mort. Grand moment d’émotion… Avec Frédéric Monnier, nous perdons un ami fidèle ainsi qu’un homme de talent.
Numéro 421:
Sommaire :
Quand Céline se faisait siffler à Médan
La polémique de l’été 1957 dans l’hebdomadaire Dimanche-Matin
Quatre lettres de Paul Chambrillon à Albert Paraz
Résurrection d’Eugène Dabit
• « Louis-Ferdinand Céline, au fond de la nuit » (série “Grande traversée”). Production : Christine Lecerf. Réalisation : France Culture, 15-19 juillet 2019. À écouter sur www.lepetitcelinien.com.
Numéro 420
Sommaire :
Céline et le Prix Goncourt
Robert Denoël défend Céline
Simlâ Ongan, traductrice de Mort à crédit
Vichy face aux Beaux draps
L’Odyssée de Ferdine
Envions ceux qui ne connaissent pas encore L’Année Céline. Que de découvertes passionnantes en perspective ! ¹ Nulle forfanterie de l’éditeur lorsqu’il présente sa revue comme « le premier outil de référence pour les amateurs et les chercheurs ». C’est indubitablement le cas. À propos de la dernière livraison, Éric Mazet écrit : « S’il n’y avait qu’une seule Année Céline à posséder, ce serait celle-ci. Mais j’ai la collection complète et je la garde précieusement ² ». Il n’est pas le seul. Peut-on d’ailleurs se dire célinien si l’on ne détient pas la trentaine de volumes édités chaque année depuis 1990 ? Comme à chaque fois, on peut y lire un ensemble de lettres de l’écrivain dont la plupart inédites. L’une date de la jeunesse du cuirassier Destouches, l’autre du début de carrière du médecin de dispensaire. On peut surtout y découvrir une quarantaine de lettres écrites en exil à son beau-père, Jules Almansor. Et quatre lettres au québécois Victor Barbeau, né la même année que Céline et décédé centenaire. Pièce maîtresse de ce volume : le Rapport de la police danoise après l’arrestation de Céline à Copenhague, traduit et présenté par François Marchetti, le meilleur connaisseur de cette période de la vie de l’écrivain. Également au sommaire : un relevé des articles citant Céline dans la revue L’Homme libre, deux textes de l’écrivain hollandais Cola Debrot, un dossier sur la réception critique de Mea culpa, et une analyse fouillée des sources inconnues de L’École des cadavres. Laquelle montre qu’une réflexion sérieuse sur les pamphlets ne peut faire l’économie de la littérature, ces écrits ne se limitant pas au combat idéologique. Une lecture purement historienne de ce corpus ne peut dès lors aboutir qu’à une impasse : « Cette lecture doit impérativement et nécessairement tenir compte de l’écriture, sans quoi elle rate son objet. »
Un mot sur la qualité formelle de cette série imprimée sur papier de qualité et brochée au fil. Le fait que l’éditeur en soit aussi l’imprimeur n’y est pas étranger. D’un bout à l’autre de la chaîne (composition, mise en page, impression et brochage), la totalité du travail est assurée par Jean-Paul Louis, artisan patenté. Pour le reste, on ne se lasse pas de dire notre dette envers lui. Je songe en premier lieu à la correspondance célinienne (Paraz, Canavaggia, Monnier, Hindus, anthologie de la Pléiade) dont il s’est fait l’éditeur scientifique ³. Dans l’appareil critique, il s’attache – et c’est rafraîchissant dans le cas de Céline – à ne pas porter de jugement moral, politique ou idéologique : « L’éditeur de correspondance n’est ni pour ni contre, il est avec (…) Proximité et distanciation ne sont pas contradictoires, mais complémentaires : se mettre à bonne distance pour ajuster sa vision, acquérir la plus grande netteté possible et transmettre le résultat de ses observations 4. »
• L’Année Céline 2018, Éditions du Lérot, 384 p., ill. (Diffusé par le BC, 45 € franco).
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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine n°80
Le numéro 80 de Terre & Peuple Magazine est centré autour du thème ‘L’Eglise de Bergoglio – le naufrage’.
Pierre Vial, brocardant la Macronie dans son éditorial, épingle la porte-parole du gouvernement, une Sénégalaise, française depuis 2016, qui revendique sereinement de « mentir pour protéger le président ». Se flattant d’être diplômée en philosophie, elle avertit : « Je ne crois que ce que je vois, » mais confond ensuite Saint Thomas d’Aquin et l’apôtre Thomas !
Thodinor interviewe Jean-Marie Le Pen au sujet de ses mémoires, épuisées en librairie dès avant de paraître ! Plus rebelle que révolutionnaire, le Menhir confie n’avoir jamais consenti à obéir qu’aux Jésuites et à la Légion, deux organismes dont les cadres s’imposent de donner l’exemple. Il se dit pagano-chrétien. Né le jour du solstice d’été, il est sensible aux influences telluriques, poétisées par une religion révélée qu’il ne pratique pas, sans pour autant la renier. Pour lui, le poujadisme était déjà une réaction de l’aristocratie populaire à la trahison des élites. Le communisme a été écrasé, mais ce n’est qu’une victoire à la Pyrrhus, car le virus perdure à travers les médias et l’enseignement. Seule est efficace la résistance nationale pour les racines et les traditions. Il ne croit pas à une fédération européenne : les nationalismes doivent rester forts, mais se conjuguer. Dissoudre l’UE serait ouvrir une béance, sans doute mortelle. Il faut révéler les réalités, ouvrir les yeux.
Introduisant le dossier central, Pierre Vial rappelle que, dans son combat contre l’identité européenne, le Pape a adressé, lors de sa visite au Maroc, un discours aux migrants envahisseurs. Appelant à l’exécution rapide du Pacte de Marrakech, au moyen notamment des « visas humanitaires », il promet : « Les sociétés d’accueil s’enrichiront si elles savent valoriser la contribution des migrants. » Il recommande de créer en Europe une société interculturelle. Entre-temps, elle se déchristianise comme jamais.
Pierre Vial se réfère au volumineux ouvrage (632 pages) ‘Sodoma, enquête au cœur du Vatican’ (Laffont 2019) du journaliste écrivain Frédéric Martel. Correspondant à France-Culture, celui-ci était déjà l’auteur de ‘Le rose et le noir, les homosexuels en France depuis 1968’ (Le Seuil 1996) et de ‘Global Gay, Comment la révolution gay change le monde’ (Flammarion 2013). Homosexuel ostensible, Frédéric Martel a mené l’enquête auprès de 1.500 personnalités, dont 41 cardinaux qui ont presque tous accepté que soit révélée leur identité. De son étude, il conclut: « Le sacerdoce a longtemps été une échappatoire pour des jeunes homosexuels. L’homosexualité est une des clés de leur vocation. » Selon lui, il y aurait, lorsqu’on monte dans la hiérarchie ecclésiastique, de plus en plus d’homosexuels au point que, au Vatican, l’hétérosexualité serait l’exception ! Cette situation ne serait pas de l’ordre de la dérive, mais du système, lequel prend soin de se masquer, affectant d’être homophobe ! Frédéric Martel s’en prend aux Légionnaires du Christ, l’empire éducatif et humanitaire du prêtre Mexicain Marcial Maciel, plus que suspect, mais finalement innocenté et rétabli par Paul VI et Jean-Paul II, en reconnaissance de l’ampleur de ses réalisations : 15 universités, 50 séminaires, 177 collèges, 34 écoles, 125 maisons religieuses, etc ! Frédéric Martel n’est pas un martyr de la vérité historique, loin s’en faut. Toutefois, que son registre soit peu ragoûtant, voire dégoûtant (il pousse jusqu’à faire flèche de « rumeurs récurrentes » sur les mœurs du Pape Pie XII !) n’efface pas la réalité que révèle son énorme contribution : le pourrissement avancé de l’Eglise de Bergoglio.
Remarquant que Benoît XVI, le pape démis, a attribué récemment à l’esprit de Mai ’68 les déviances dans l’Eglise, Robert Dragan rappelle que celle-ci se présente en détentrice de la vérité par la Révélation. Pour elle, toutes les autres religions sont fausses et, partant, d’origine satanique. Il en est ainsi de la Gnose, voie ésotérique de la connaissance intuitive des choses divines, qui a séduit, après le néo-platonicien Plotin, le dominicain Maître Eckhart et, plus près de nous, le jésuite Teilhard de Chardin. Après s’être incarnée dans les Rose-Croix, la Gnose se cristallisera, en 1717, dans la franc-maçonnerie, que la papauté excommuniera aussitôt. Avec la restauration de la monarchie, les idées modernistes ne progressent plus dans l’Eglise que masquées. Pour faire face à leur diffusion, celle-ci les condamne et le Concile de Vatican I proclame le dogme de l’infaillibilité pontificale en matière de foi et de morale. Pie X (qui sera canonisé par Pie XII) imposera aux prêtres le serment anti-moderniste. Le cardinal Mariano Rampolla, franc-maçon de la Haute Loge OTO, n’en parvient pas moins à devenir le secrétaire de Léon XIII et, à la mort de celui-ci, à être élu par le Sacré-Collège. Saisi, l’Empereur François-Joseph, exerce alors son droit de veto (droit déjà appliqué au premier Jean XXIII déposé en 1414) et c’est le cardinal Sarto qui est élu au second tour sous le nom de Pie X. Mais le cardinal Rampolla demeure en place et continue de placer ses protégés (dont l’un devint le pape Benoît XV) et il prend comme secrétaire Eugenio Pacelli (qui deviendra Pie XII). Durant la première moitié du XXe siècle, une abondante littérature dénonce l’infiltration moderniste. La Seconde Guerre Mondiale discrédite les conservateurs, qu’on amalgame à la droite autoritaire, voire à la collaboration avec les perdants. Au même moment, les démocrates chrétiens créent la Communauté européenne. Le communisme a cessé d’être considéré comme intrinsèquement pervers depuis que, l’Allemagne, renversant en 1941 son alliance avec l’URSS, celle-ci s’est retrouvée dans le camp du Bien. Sous le pseudonyme Maurice Pinay, les traditionnalistes s’activent alors à la rédaction d’un ouvrage collectif ‘2000 ans de complot contre l’Eglise’. Y contribuent le cardinal Ottaviani, Mgr Lefebvre et Léon de Poncins. Jean XXIII se refuse à révéler, comme promis par ses prédécesseurs, le troisième secret de la Vierge de Fatima : l’apostasie de la hiérarchie.
A sa mort, lui succède sous le nom de Paul VI le cardinal Montini, compromis dans l’affaire du Russicum (dénonciation au KGB des prêtres et évêques clandestins derrière le rideau de fer). Pour le cardinal Traglia : « Le diable est au Vatican. » Padre Pio le dénonce de même. Mais le concile consacre le triomphe des modernistes. L’encyclique Nostra Aetate reconnaît le judaïsme comme religion-mère. Le Sanhédrin n’est plus responsable du déicide. L’Eglise s’est trompée durant 1965 ans ! Pour le cardinal Suenens, lui aussi franc-maçon : « Vatican II, c’est 1789 dans l’Eglise. » Les francs-maçons étant excommuniés de facto, tous les papes depuis 1958 sont des anti-papes ! De nouveaux rituels d’ordination et de sacre sont promulgués, sans être théologiquement motivés, ce qui pose la question de leur validité. Le rituel de la messe est profondément modifié, écourté et simplifié. Les traditionnalistes se replient derrière Mgr Lefebvre, lequel ordonne plusieurs évêques, ou derrière d’autres dissidents, dont les Sédévacantistes qui considèrent que le siège de Pierre est inoccupé. Les premiers se divisent entre la Fraternité Saint Pierre et la Fraternité Saint Pie X. Celle-ci se divise à nouveau entre ceux qui acceptent la main tendue par Benoît XVI à son supérieur Mgr Fellay et ceux qui jugent que c’est un piège.
Jean-Patrick Arteault adresse une lettre ouverte à ses amis chrétiens, en particulier les catholiques romains. Incroyant, il est prêt, pour la survie de son peuple albo-européen autochtone, à servir le christianisme pour le message culturel qu’il a encore. La Manif pour Tous a permis aux catholiques conservateurs de se compter. La compétition religieuse avec un islam agressif ouvre la perspective d’une résistance et d’un retour aux racines chrétiennes. L’obstacle est le Pape François qui, prônant l’ouverture, va jusqu’à pratiquer l’auto-humiliation, donc la soumission. A l’objection que c’est la subversion moderniste qui est parvenue à faire élire un antipape, il remarque que les catholiques reconnaissent son magistère, sauf une infime minorité. Le christianisme que cette minorité place aux racines de l’Europe n’est qu’un greffon, dont les racines propres sont moyen-orientales. L’Ancien Testament, que les Juifs appellent La Loi, n’a -quel que soit son charme- rien à voir avec l’imaginaire européen, dont les vraies racines sont un mixte des peuples néolithiques fécondé par la vision et la culture des Indo-Européens, holistes et profondément polythéistes. Alors que le christianisme, dépossédant le judaïsme de son élection divine en se proclamant ‘verus Israël’, a développé sa propre trame idéologique : un Dieu unique et universel, créateur d’hommes égaux vouant leur vie à leur salut individuel, soit les trois valeurs premières de l’Occident : individualisme-égalitarisme-universalisme. Selon l’auteur, les Pères de l’Eglise ont subverti le judaïsme (en proclamant que le christianisme donne leur vrai sens à Platon et Aristote) et la religion romaine et ensuite celles des Germains, des Celtes, des Scandinaves, des Slaves, des Baltes, soit les sentiments profonds de ces peuples. On ne peut implanter des valeurs étrangères dans une psychologie collective sans une passerelle mentale : les missionnaires ont récupéré certains mythes des païens à convertir, se laissant ainsi contaminer. Notamment la triade des trois ordres, ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent, en paraphrase de la trinité du Père, du Fils et de l’Esprit assortie d’une divinité Mère et de génies bienfaisants (voire malfaisants). Les clercs ont refusé cet enracinement, une première fois par la Réforme Grégorienne, qui rompt avec la pratique indo-européenne de l’association du spirituel et du politique. Elle ne sera plus coopérative et coordonnée, mais ordonnée par le spirituel, auquel est soumis le temporel. C’est cette prétention dominatrice qui suscitera, avec la séparation de l’Etat d’avec l’Eglise, la marginalisation progressive de celle-ci. Les élites ne se faisaient qu’un souci mineur de la religiosité populaire, alors d’un paganisme flamboyant. La réforme protestante, par contre, avec la traduction des textes sacrés en langue vernaculaire et l’introduction de l’imprimerie, oppose doctrine et pratiques ‘superstitieuses’, dont elle ne considère pas les racines culturelles. La contre-réforme catholique toilettera les superstitions et se distanciera des protestants par ses fastes. Communautaires, les églises protestantes ont lassé moins vite que l’église romaine hiérarchique et bureaucratique. L’alphabétisation et l’urbanisation ont étranglé le paganisme campagnard. Le bon Pape François ne manque de rappeler que son église n’est européenne qu’accidentellement. Universaliste, elle n’a plus intérêt à se cramponner à l’Europe. Entre son message cosmopolite et nos racines ethniques, il faut choisir.
Alain Cagnat rappelle les liens intimes de la France avec l’Eglise : Clovis (496), les carolingiens avec Charles Martel et Charlemagne (800), le roi Saint-Louis (1239), Jeanne d’Arc (1431), Louis XIII qui consacre la France à la Vierge-Marie. Au moyen-âge, les paysans se groupent autour de leur curé, loin de la richesse, parfois scandaleuse, des prélats. La contestation ne touche que les plus instruits. Les humanistes placent l’homme au centre du jeu et l’irréligion introduit le libertinage. Par la lecture littérale des textes, la Réforme écarte les clercs, intermédiaires entre le croyant et Dieu. L’esprit des Lumières prétend fonder le monde sur la raison, plutôt que sur une révélation contre laquelle se liguent des sociétés de pensée. La désaffection des fidèles touche d’abord les villes. La Révolution, avec la constitution civile du clergé (les prêtres, élus, doivent prêter serment et les réfractaires sont persécutés), provoque une réaction. Des provinces se soulèvent, dont la Vendée. Deux Frances s’opposent, deux universalismes, et l’Eglise se scinde en progressistes et traditionnalistes. Le Concordat entre Bonaparte et Pie VII apaise les esprits, mais le catholicisme n’est plus la religion officielle, mais celle d’une majorité. Il va récupérer une partie du terrain avec la restauration et avec la Loi Guizot sur la liberté de l’enseignement primaire. Les apparitions de la Vierge (Lourdes 1858) rapprochent l’Eglise d’une partie, surtout féminine, de la population. Sont négatifs, par contre, le développement de l’évolutionnisme de Charles Darwin et l’emprise de la pensée d’Ernest Renan, qui s’attache à concilier sentiment religieux et analyse scientifique. Le fossé se creuse entre villes et campagnes. Le prolétariat ouvrier échappe à l’Eglise. La loi de 1901 contraint les congrégations religieuses à se faire agréer. Le président du Conseil Emile Combes, défroqué devenu anticlérical, bloque les demandes : trois mille établissements scolaires sont fermés ; des milliers de religieux sont expulsés. Les biens de l’Eglise sont étatisés et 70.000 édifices doivent être inventoriés. La colère des fidèles (qui ont financé la réparation des saccages des révolutionnaires) dégénère en émeutes qui font des morts. Cinq mille inventaires ne seront jamais exécutés. L’Action Française, puissante, organise malgré l’interdiction des manifestations qui rassemblent des foules (en commémoration à Jeanne d’Arc ou au génocide vendéen). Monarchiste, nationaliste, antisémite, elle fait peur aux démocrates chrétiens qui l’accusent de se servir de l’Eglise sans la servir. Pie XI met Maurras à l’index et excommunie les membres et sympathisants du mouvement. Les clercs suspectés font l’objet d’une chasse aux sorcières par les futurs activistes de Vatican II. Dans le marxisme, certains prêtres catholiques perçoivent des échos d’un message évangélique égalitariste et universaliste. Pour rechristianiser le monde ouvrier, certains s’engagent à l’usine, adhèrent à la CGT, voire au parti communiste. Ils soutiennent le Vietminh. Pie XII, qui a excommunié les communistes dès 1949, met fin en 1954 à l’expérience des prêtres ouvriers (que Jean XXIII rétablira dès 1965). En Indochine, bien que les viets assassinent les prêtres locaux, la sympathie de la hiérarchie va au Vietminh, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes primant pour l’Eglise ! Pour la question algérienne, le bas clergé épouse la cause française, mais les congrégations, associations, dont l’Action Catholique, et la presse choisissent l’Algérie algérienne. De nombreux religieux cachent, soignent, approvisionnent (y compris en explosifs) les terroristes du FLN et acheminent ou exfiltrent des déserteurs. L’Eglise ferme les yeux. Ben Bella remerciera ceux qu’il qualifie de ‘vrais chrétiens’ : « Certains nous ont aidés concrètement, n’hésitant pas à se trouver à nos côtés. » Dès le début du XXe siècle, les paysans, fascinés par les lumières de la ville, quittaient la terre des ancêtres, qui ne les nourrit plus. A la place de leur communauté, qu’ils rencontraient chaque dimanche, ils ne trouvent plus que l’aliénation d’une société universelle de consommation ordonnée à les endetter. Avec Vatican II, l’Eglise veille à prendre ce virage universaliste, condamnant toute discrimination, même des ennemis déclarés, « en tout premier lieu les musulmans qui adorent avec nous le Dieu unique. » Jean XXIII corrige la condamnation par Pie XI du communisme ‘intrinsèquement pervers’ : « Nous avons autre chose à faire qu’à lui jeter des pierres. » Dans le même temps, les rites sont dépouillés. Le latin est remplacé par les langues vulgaires. La musique est réduite à l’élémentaire. On tutoie Dieu dans les prières. On tourne le dos à son tabernacle. On se passe l’hostie de main en main. Les prêtres quittent leur soutane. Les fidèles désertent les églises. Mgr Lefebvre se retranche dans sa Fraternité. Paul VI dénonce le fumées de Satan dans l’Eglise ! Bâtard des matérialismes capitaliste et communiste, Mai ’68 consacre le triomphe de l’individualisme et du nihilisme. Interdit d’interdire, un aréopage d’intellectuels en vogue réclame la dépénalisation de la pédophilie avec des enfants ‘consentants’ quel que soit leur âge ! Naît alors, en Amérique latine, la théologie de la libération, qui engage des religieux dans l’activisme révolutionnaire. Pour Paul VI, dans Evangelii nuntiandi, « La libération totale n’est pas étrangère à l’évangélisation. » Mais en 1984, après que Mitterand ait promis de faire de l’Education nationale un service laïc unifié, deux millions de manifestants lui expriment à Paris leur refus. C’est la dernière victoire du peuple. Contre le mariage homosexuel, la Manif pour Tous réalisera une mobilisation égale, mais molle, à laquelle Hollande opposera sans dommage un bras d’honneur. Pour achever la famille, il ne reste plus que la GPA et la PMA. L’Eglise est désertée. Il n’y a plus que 60% de catholiques déclarés dont 5%, vieillissants, se disent pratiquants. La prêtrise est en voie de disparition par manque de vocations. L’islam sera sous peu la première religion de France, avec la complicité de l’Eglise.
Alain Cagnat remarque que Pie XII n’invitait les pays riches à accueillir des immigrants qu’en cas de nécessité et à condition de renoncer à leur propre culture. Jean XXIII reconnaît, moyennant des motifs valables, le droit de se fixer à l’étranger, déplorant la séparation de la famille. Paul VI attend « un vaste élan d’unification de tous les peuples et de l’univers. » Il contredit Pie XII en prônant le droit de conserver sa langue maternelle et son patrimoine spirituel. Pour Jean-Paul II, l’immigration enrichit la culture d’accueil et les immigrants n’ont pas à se laisser assimiler : « Dieu a choisi la migration pour signifier son plan de rédemption.» Incitant les fidèles à la désobéissance civile, il confirme l’orientation politique de l’Eglise. Pour Benoît XVI, « L’émigration est la préfiguration de la cité sans frontières de Dieu. » Le peuple d’accueil doit se soumettre au message du Christ. Mais il évoque ce que l’Eglise doit à l’Europe, à ses racines tant grecques et romaines que chrétiennes. Au contraire, le Pape François ne manque pas de rappeler qu’il est fils d’immigré et que l’Europe lui est étrangère. Il néglige les motifs d’émigration et parle d’itinéraires qui renouvellent l’humanité entière. Il invite les pays d’accueil à « créer de nouvelles synthèses culturelles ». A la Journée de l’Accueil du migrant, il recommande de faire passer la sécurité personnelle de celui-ci avant la sécurité nationale et de lui ouvrir sans limite le régime national d’assistance sanitaire et de retraite. Il réclame pour lui la liberté religieuse, le regroupement familial et la protection de l’identité culturelle, interdisant au pays d’accueil d’imposer sa langue. En avril 2019, il invitait : « Rendons grâce à Dieu pour une société multiethnique et multiculturelle. » Le 8 juillet 2013, il s’adressait aux « chers immigrés musulmans » pour l’ouverture du Ramadan. Le 16 avril 2016, il embarquait dans son avion des familles de réfugiés syriens musulmans, ignorant le martyre des Syriens chrétiens. Après l’assassinat du Père Hamel, il ose objecter : « Si je parlais de violence islamique, je devrais également parler de violence catholique. » Ce qui fait dire à Michel Onfray : « L’amour est une évidente promesse de victoire pour ceux qui ont choisi la haine. » Le cardinal guinéen Robert Sarah écrit : « J’ai peur que l’Occident ne meure. »
Tomislav Sunic titre ‘La décadence finale ?’ Se référant à Montesquieu et à la notion allemande d’entartung, ou dénaturation, il démontre que l’amour indifférencié qui élargit l’amour pour la patrie est en fait de l’indifférence . Depuis celle de l’empire romain, l’Europe a survécu à plusieurs décadences, mais celle-ci pourrait être finale. Il cite Oswald Spengler, pour qui le déclin de l’occident résulte du vieillissement biologique, et Arthur de Gobineau qui, avec son ‘Essai sur l’inégalité des races’, démontre que la décadence est la conséquence de la dégénérescence de la conscience ethnique. Il cite l’écrivain romain Salluste, pour qui c’est la metus hostilis, l’inquiétude de la menace hostile, qui est la base de la virtus, de la virilité, au contraire de la richesse, qui incite à la composition et au déni de soi. Le poète satirique Juvenal a dénoncé les étrangers venus d’orient et d’Afrique, qui introduisaient la mode de la zoophilie et de la pédophilie. Le plus grand nombre d’esclaves venait d’orient, d’Egypte et d’Afrique. Les européens étaient de plus grand service à l’empire en tant que soldats, moins en tant que domestiques. Les esclaves orientaux étaient méprisés dans la conscience romaine, à cause de leur méchanceté !
Pour Jean Haudry, la notion de décadence exclusive est au centre de la conception indo-européenne des âges du monde, présente en Inde, en Grèce en Scandinavie et en Irlande, mais elle est récente. Il a existé une conception antérieure d’alternance de phases de progrès et de décadence. Dans la conception indienne, l’histoire du monde se répartit en quatre âges, nommés à partir de coups du jeu de dés. Dans le parallèle grec des races d’Hésiode, aux âges d’or, d’argent, de fer, les héros justes et pieux d’un âge de bronze sont précédés par des hommes injustes et impies. Le poème eddique Voluspa présente l’histoire du monde en trois parties, qui correspondent aux trois fonctions. Elle commence par la première guerre du monde entre les Ases et les Vanes, provoquée par l’ivresse de l’or, à rapprocher des Lois de Manou qui attribuent la décadence au gain mal acquis. La mort de Baldr annonce le Crépuscule où dieux et géants s’entretueront. Cyclique, le monde détruit renaît par son âge d’or. La quatrième attestation, celtique, est la prédiction de la Bodb, celle du monde qui ne plaira pas. Ces quatre documents, concordants, suffisent pour conclure à un héritage de la période commune. La tradition se partage en trois périodes : celle de la religion cosmique, celle de la société lignagère des quatre cercles et des trois fonctions et la société héroïque qui précède les dernières migrations. L’absence de correspondant iranien est un indice du caractère récent de cette conception pessimiste de l’histoire.
Jean Haudry livre une recension du numéro 68, particulièrement substantiel, de Nouvelle Ecole. La paléo-génétique du foyer d’origine des Indo-Européens, analyse biologique de fossiles d’os et de dents, confirme la théorie scythique des auteurs du XVIIe siècle qui rejetaient la légende biblique. On lui avait entre-temps préféré l’Asie centrale, la Scandinavie, voire les régions circumpolaires (Tilak). Elle avait été confirmée par la théorie des Kourganes de Marija Gimbutas. La raciologie actuelle permet de distinguer trois ensembles à la base des Européens : les chasseurs-cueilleurs occidentaux, les néolithiques du Levant et d’Anatolie et la population des Kourganes.
Haplogroupe R1b
Robert Dragan complète cette recension en évoquant les progrès de la paléo-génétique, qui permettent de rattacher sans risque d’erreur des restes à un ‘haplogroupe’ apte à transmettre de manière homogène une mutation, d’identifier les migrations et de mesurer les mélanges. On distingue ainsi les EHG (Eastern Hunters Gatherers) des ANE (Ancient North Asians) et des CHG (chasseurs-cueilleurs du Caucase). Les Européens appartiennent en majorité à l’haplogroupe R1 lui-même divisible en R1a et R1b. Le matériel archéologique permet de dater les mutations et dès lors l’haplogroupe qui s’y rattache. Si une population envahie accepte de se métisser, elle ne transmettra à ses descendants qu’une part de son héritage. Quand un séquençage révèle un tel changement, on tient la preuve d’une invasion. On peut en mesurer les proportions et donc raconter l’histoire. Au paléolithique, la population EHG qui occupe la Sibérie a pour ancêtres les ANE, présents dans la région depuis au moins 24.000 ans et dont une branche a traversé le détroit de Behring. Il est établi que l’occupation humaine de la Sibérie n’a jamais connu d’interruption ni de rétractation dans les périodes glaciaires. Une population génétiquement homogène occupe un couloir entre la Volga et le Pacifique. Le blondisme semble répandu. Selon le linguiste David Anthony, un parler proto-indo-européen, avec des affinités avec le proto-ouralien et le proto-kartvelien, ancêtre du géorgien, du tchétchène et de l’avar, se serait fixé dans les steppes ponto-caspiennes entre 4500 et 2500, genèse de culture héroïque des Indo-européens, semi-nomades conduits par des chefs guerriers et cavaliers. Le peuple indo-européen semble issu du mélange de Sibériens et de Caucasiens dans la basse Volga.
Pierre Vial poursuit son analyse de l’identité juive par le Sabbatianisme, mouvement mystique fondé en Palestine en 1665 par l’ascète Sabbataï Tsevi. Menacé de mort par le sultan s’il ne se convertit pas à l’islam, il choisit de préserver l’étincelle de sainteté qu’il porte en lui. Détenu dans une forteresse, il promulgue un Mystère de la vraie foi. La plupart de ses disciples, en ayant en apparence adopté l’islam, conservent ses rites et demeurent juifs. Ils sont persécutés par les rabbins. Jacob Frank (1726-1791) métamorphose le sabbatianisme, qui trouve alors refuge dans le monde chrétien. S’intégrant à la noblesse polonaise et autrichienne et devenant francs-maçons, ses disciples établissent le nouvel ordre maçonnique des Frères d’Asie, mêlant la Kabbale juive à des éléments chrétiens. A la même époque, le mouvement social et religieux hassidiste se répand en Europe de l’Est. Se fondant, au contraire de l’ascèse, sur l’expérience émotionnelle, l’intention, la ferveur et la joie, ils pratiquent la danse, volontiers débridée, qui peut amener le tzadik à la justesse et à devenir médiateur entre les croyants et Dieu. C’est dans le contexte des violences épouvantables qu’ont eu à subir les communautés juives de la part des cosaques et des brigands qu’apparait le tzadik Ba’al ShemTov (1700-1760), pour qui la mystique importe plus que la connaissance : il a des visions et perd connaissance. Ses disciples, les hassidim (les pieux) lui font une confiance absolue. Il accomplit des miracles, guérit les malades tant par ses invocations que par ses simples. Conteur, il enseigne par des fables. Ses successeurs étendent le hassidisme vers la Pologne et la Russie Blanche. Les Hassidim trouvent des opposants dans les Mitnagdim, lesquels les accusent de frivolité. Au XIXe siècle, tous les pays d’Europe reconnaissent aux juifs l’égalité des droits, à l’exception de la Russie, qui les avait interdits jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, lorsqu’elle a annexé de vastes territoires ottomans et polonais. Elle ne les tolère que dans la zone frontière occidentale. Alexandre Ier les incite à travailler la terre. Nicolas Ier leur impose un service militaire, espérant leur conversion. Dès qu’Alexandre II lève les restrictions, d’importantes communautés s’installent à Saint-Petersbourg et à Moscou. De nombreux jeunes juifs, qui croient que leur émancipation viendra d’un changement de régime, militent pour la révolution. La tentative d’intégration est un échec. L’assassinat du tsar Alexandre II déclenche une vague de pogroms et une vague d’émigrations vers l’Europe de l’ouest et le Nouveau Monde.
Pierre Vial rend hommage à notre ami Guillaume Faye récemment disparu. C’est un témoignage de reconnaissance, dans les deux sens du terme, d’aveu féal et de gratitude.
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Bulletin Célinien n°419
Sommaire :
Sur un colloque oublié
Céline et Maurice Nadeau (suite)
Baryton et Parapine
Malraux (Alain) salue « le médecin des pauvres »
Un éditeur sous l’Occupation
Quand Dubuffet voulait aider Céline
Le doyen des célinistes se souvient.
Marc Laudelout.
De ces cahiers de prison se dégagent beaucoup d’émotion et de rage mêlées. On imagine ce que cette incarcération a représenté pour Céline qui, de bonne foi, se considérait injustement traité. Ils constituent à la fois un document littéraire de premier ordre et une part intimiste de l’œuvre aussi poignante que révélatrice d’un être victime de son tempérament d’écrivain de combat.
• Louis-Ferdinand Céline, Cahiers de prison (février-octobre 1946), Gallimard, coll. « Les Cahiers de la NRF » [Cahiers Céline n° 13], 2019, 240 p. (Diffusé par le BC, 25 € frais de port inclus).
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Nous vous signalons la publication du numéro 24-25 de la revue Perspectives libres consacré à la perspective eurasienne.
La revue Perspectives libres, dirigée par Pierre-Yves Rougeyron, est publiée sous couvert du Cercle Aristote et est disponible sur le site de la revue ainsi qu'à la Nouvelle Librairie.
Au sommaire :
Pierre Yves Rougeyron – Dévoilement
DOSSIER
James O’Neill – La géopolitique mouvante de l’Eurasie : un panorama
Clément Nguyen – Le flanc occidental du Heartland : théâtre des interactions stratégiques
Romain Bessonnet – Politique eurasiatique de la Russie : histoire d’un pivot géostratégique
Dmitry Mosyakov – « La politique russe en Mer de Chine méridionale ».
Dr Pavel Gudev – Les problématiques et perspectives de la route maritime arctique
Martin Ryan – « Belt and Road Initiative » : nouvelle étape dans l’autonomisation des pays du Caucase du Sud ?
Paulo Duarte – La place de l’Afghanistan dans la « Belt and Road Initiative »
Shebonti Ray Dadwal – Les approvisionnements énergétiques de l’Inde sous le gouvernement Modi.
Clément Nguyen – La « Belt & Road Initiative » s’étend à l’Afrique
Nicolas Klein – Les miettes du festin : Commentaire succinct sur l’insertion de l’Espagne dans la Nouvelle Route de la soie
Francisco José Leandro – Géopolitique de la « Belt ans Road Initiative» : Le nouvel institutionnalisme financier
Kees van der Pijl- La mondialisation et la doctrine de la Guerre Perpétuelle
Yves Branca – Tianxia : Le monde en tant que corps et sujet politique ?
LIBRES PENSEES
Thierry Fortin – Les accords de Lancaster House face au BREXIT : consolidation ou décomposition ?
Philippe Renoux – La dictature du dollar
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Communiqué de "Terre & Peuple/Wallonie"
TERRE & PEUPLE Magazine n°79
Le numéro 79 du TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème de la sécession ‘Contre l’Etat jacobin, l’appel au peuple’.
Dans son éditorial ‘Il faut brûler les savants’, Pierre Vial relève le fait que la mort du Professeur Faurisson n’a même pas été remarquée par l’extrême-droite ‘convenable’. Le pendable d’où nous vient tout le mal a osé s’interroger sur le seul sujet historique interdit. Au nom de quel intérêt l’est-il ? Pierre Vial rappelle ce qu’en écrivait dans Le Figaro (03.04.90) l’historienne juive Annie Kriegel : « En s’abritant derrière des institutions juives inquiètes pour légitimer une insupportable police juive de la pensée, Michel Rocard devrait s’interroger en conscience s’il ne se prête pas à une répugnante instrumentalisation des concepts de racisme et d’antisémitisme en vue d’objectif peu avouables. » Il complète l’éclairage de la question en citant la tribune qu’une vingtaine d’historiens de premier plan, dont Elisabeth Badinter et Pierre Vidal-Naquet, ont publiée dans l’Obs (14.12.05) : « Dans un Etat libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. C’est en violation de ces principes que des lois successives ont restreint la liberté de l’historien, lui ont dit, sous peine de sanction, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver. »
Pierre Vial poursuit son analyse magistrale du modèle identitaire des juifs. Au moyen-âge, l’identité juive se vit dans le cadre de la Kehillah (communauté) qui répond, selon le statut légal local, à leurs besoins religieux (synagogue, cimetière, bains rituels, tribunal présidé par le rabbin local, lequel tranche au civil comme au pénal jusqu’au fouet, voire la mort en cas de trahison). Un fonds de charité et une soupe populaire rencontrent les besoins des nécessiteux et un impôt communautaire assure, dans les communautés importantes, hospices et hôpitaux. La sécurité et la défense sont financées par une taxe. Si la communauté a obtenu un ghetto, elle en assume les charges sanitaires et militaires.
La coordination entre les communautés juives locales est assurée, dans les pays musulmans, en Pologne et en Lituanie, par des autorités centrales et, en France, en Allemagne et en Italie, par des rencontres de leurs représentants. Les synagogues sont richement décorées, mais selon des motifs propres à l’art local, roman ou gothique chez les ashkénazes et mauresque chez les sépharades. Les Bibles et livres de prières sont enrichis d’une profusion d’enluminures. Les juifs ont été touchés par le brassage idéologique des Lumières et par la question de leur intégration à la société nouvelle, au prix d’une réforme. Une véritable révolution pédagogique fait évoluer le système éducatif juif au bénéfice d’études laïques, notamment de la langue locale. Les intellectuels juifs des Lumières incitent ainsi les leurs à s’intégrer.
Moïse Mendelsohn traduit en allemand la Torah et le Livre des Psaumes. Pour devenir citoyen à part entière d’un état national européen, certains intellectuels juifs se convertissent, notamment le poète Henri Heine. D’autres cherchent un compromis « en adaptant la loi mosaïque à l’époque » et en s’intégrant sans renoncer entièrement à leur identité juive. L’Europe occidentale des XVIIe et XVIIIe siècles leur accordait des chartes de protection, qui comportaient des restrictions et des menaces d’expulsion, lesquelles entretenaient un complexe de persécution. A partir de 1780, en France et en Allemagne, on envisage pour eux un statut d’égalité des droits. Il est acquis en 1791, non sans réserves : « Aux Juifs en tant que nation, rien ne sera accordé, en tant qu’êtres humains tout. ». Ce qui revient à récuser leur identité, leurs coutumes, leurs institutions, auxquelles ils n’envisagent de renoncer qu’avec beaucoup de réticences. Napoléon les juge « un vilain peuple, poltron et cruel. » Ils ne s’en implantent pas moins dans le monde de la finance.
Notamment, Amschel Moses, avec son agence à Francfort à l’enseigne Rotschild et dont les cinq fils établissent un réseau à travers l’Europe. Ayant misé sur la défaite de Napoléon, Waterloo leur rapporta un pont d’or. Ils installèrent des réseaux financiers internationaux et surent se rendre indispensables aux souverains européens. Leur réussite apparut aux pionniers du mouvement socialiste comme l’illustration de l’exploitation capitaliste. Pour Proudhon, « le Juif est l’ennemi du genre humain. » Et Fourrier prophétise : « Une fois les Juifs répandus en France, le pays ne serait plus qu’une vaste synagogue. » En dehors de la France, l’égalité des droits mit longtemps à être acquise : en 1860 dans l’Empire austro-hongrois et en 1871 en Allemagne. Dès lors, les synagogues prennent un aspect monumental, avec les symboles identitaires, étoile de David et Tables de la Loi. De nombreux artistes juifs sont reconnus et appréciés. Un nombre croissant de Juifs concilient leur adaptation au monde des Lumières et une certaine fidélité à la tradition. Dans le même temps, des courants revendiquent des formes de piété (sabbatianisme, hassidisme) inconciliables avec les mœurs des Gentils.
Ouvrant le dossier central ‘Sécession contre l’état jacobin’, Pierre Vial en appelle au peuple pour qu’il récuse globalement le système. N’est-ce pas ce que fait le mouvement populiste des Gilets Jaunes, lesquels incarnent la libération de la parole et de l’action et, quoi qu’on prédise, s’inscrivent dans la durée. Il réclame pour eux comme pour nous des solutions alternatives et il nous avertit contre les mirages électoraux.
Pierre Vial rappelle que l’appel au peuple est une tradition française. A Rome, les plébiscites, proposés par les tribuns de la plèbe, s’imposaient à l’ensemble du peuple romain. En 1799, le Consulat napoléonien s’est inscrit dans cette tradition du plébiscite et, en 1802, le Consulat à vie comme, en 1804 (et en 1815), l’Empire. Napoléon III remet la chose pour rétablir l’empire en 1852 et pour rattacher Nice et la Savoie à la France en 1860. Les fondateurs de la IIIe République étaient partisans de la « législation directe » et le général Boulanger, qui a lancé le mot ‘referendum’, était partisan d’une République plébiscitaire. Pendant la guerre de 1914-18, les Comités plébiscitaires prônent l’Union sacrée.
De Gaulle, créant la Ve République, érige le référendum en principe, lequel se retournera contre lui en 1969. Le référendum d’initiative populaire, très présent en Suisse, est aujourd’hui revendiqué, sous l’étiquette RIC, par les Gilets Jaunes. Ce soulèvement évoque les jacqueries paysannes médiévales et les Rebeynes lyonnaises. En 1436, à Lyon, les sauvages du baz estat se sont assemblés de leur propre autorité pour imposer dix élus commis par le peuple au Consulat de la ville, afin de faire payer les coupables de fraude fiscale. La Grande Rebeyne de 1529 vise la gestion municipale qui favorise les marchands. Ceux-ci contraignent les artisans par la concurrence des étrangers et détruisent la commune. On refuse aux métiers des jurandes pour organiser leur solidarité. Alors que le luxe des riches s’étale, le pouvoir d’achat du peuple baisse jusqu’à la disette. Au mois d’avril 1529, des placards séditieux signés le Povre apparaissent aux carrefours, appelant à punir les coupables et leurs complices du Consulat. Ils fixent rendez-vous au peuple le 25 avril au couvent des Cordeliers. S’y retrouve une multitude de ‘menu peuple, povres mesnagers’, qui pille le couvent et ensuite les demeures des ‘gros accapareurs, bourgeois, gens riches et apparents de la ville’. Le consulat fait appel au roi qui envoie cent gentilhommes ordinaires. Dans les jours suivants, on dresse onze potences pour les meneurs. Lyon connaîtra par la suite encore bien d’autres révoltes résultant de l’opposition entre le capital et le travail pour déboucher, au XIXe siècle, sur les insurrections des Canuts. Mais le pouvoir royal a tôt compris la volonté du peuple d’être entendu lorsqu’il est victime des manœuvres des ‘gros’. C’est la raison des Etats généraux.
Dès le XIIe siècle, les seigneurs féodaux et les dignitaires ecclésiastiques ne suffisent plus. La bourgeoisie urbaine, enrichie et instruite, veut se faire entendre, de même que la petite noblesse et le bas clergé. Ainsi naît une représentation du peuple selon les trois ordres de la tripartition fonctionnelle des Indo-Européens, mais qui fait peu de cas des artisans et des ouvriers et des masses paysannes. Aux XIVe et XVe siècles, le pouvoir royal s’appuie souvent sur les états, lesquels sont parfois tentés de s’imposer, notamment pour contrôler la perception des impôts et l’utilisation des recettes. Dans les années 1355-58, les états de langue d’oïl sont des foyers d’agitation incessante, notamment de la part d’Etienne Marcel, riche prévôt des marchands parisiens, qui profite de la minorité du dauphin Charles mais sera finalement tué. Le dauphin accorde habilement un pardon général et liquide les états généraux. Quand, en 1789, Louis XVI convoque les états généraux, chaque bailliage rédige son cahier de doléances : il n’y a pas d’exemple dans l’histoire d’une pareille consultation écrite de tout un peuple. La nuit du 4 août, alors qu’une ‘grande peur’ se propage dans les campagnes, la Constituante décide l’abolition des privilèges fiscaux et la condamnation de tout un système. Est-ce à envisager aujourd’hui ?
C’est dans la perspective identitaire que Charles Bergé analyse la crise des Gilets Jaunes, colère d’un peuple inquiet du chômage et de la pauvreté qu’on engendrés la délocalisation industrielle et la disparition des services de proximité. Mais l’origine du mouvement n’est pas qu’économique. Le libéralisme détruit le lien social. L’évolution ploutocratique à l’heure de la mondialisation détruit le lien social et la démocratie n’est en fin de compte représentative que d’intérêts étrangers au bien commun. Les Gilets Jaunes n’en demeurent pas moins attachés à la République, en témoigne leur revendication du RIC, le référendum d’initiative citoyenne. Guère révolutionnaires, ils sont en fait nostalgiques d’une république gaullienne révolue.
En face, il y a les élites bourgeoises qui, depuis 1870, ont fondé un régime dominé économiquement et politiquement par une bourgeoisie qui, dans un compromis républicain (suffrage universel), accepta d’associer le peuple à la gestion. Ce régime s’est trouvé renforcé par l’émergence d’une classe moyenne solide pétrie de l’idée républicaine. Le compromis se révéla efficace jusqu’à l’avènement de la mondialisation, quand le maintien du compromis a exposé la bourgeoisie française au risque de se marginaliser à l’échelle mondiale. Pour garder la main sur la société française, les libéraux devaient éliminer le peuple de l’équation politique. L’immigration de peuplement a cassé les solidarités nationales. Le métissage est devenu un moyen de saper la cohésion ethnique. Une réaction conservatrice s’est assigné de renouer le compromis, mais le contexte social a changé entre-temps : la mondialisation a laminé les classes moyennes et la cohérence ethnique de la population s’est affaiblie en un conglomérat de communautés qui communient plus ou moins aux utopies libérales.
Les conservateurs de l’expérience républicaine ont depuis longtemps rejoint le camp des identitaires et leur pensée s’accorde sur l’essentiel aux préoccupations de Gilets Jaunes, mais ils s’inquiètent des débordements, le modèle d’action civique restant la Manif Pour Tous, bien que des Gilets Jaunes de plus en plus nombreux ont le sentiment qu’il faut contraindre le régime à la réforme. Les médias imputent les violences aux gauchistes et aux identitaires, lesquels se partagent entre conservateurs et solidaristes. Ces derniers n’excluent aucun mode d’action. Tous ne combattent pas pour l’identité albo-européenne, mais s’accordent pour rejeter le libéralisme. Le régime attend les violences pour légitimer la répression. A la différence des solidaristes, que leur impréparation rend inaptes à assumer le pouvoir ou même à conduire la révolution identitaire et notamment le mouvement des Gilets Jaunes, les conservateurs se montrent mieux organisés, mais encore incapables de l’emporter avant le basculement des équilibres européens. Même si le mouvement des Gilets Jaunes devait s’essouffler, ce ne serait que partie remise, car ses causes sont durables. Les identitaires y ont une carte à jouer, à condition d’avoir des buts clairs et réalistes. Conservateurs et solidaristes doivent unir leurs forces. Il est peu vraisemblable de sauver le régime dans une orientation identitaire. Est préférable la solution alternative d’une démocratie organique identitaire, où chaque composante du peuple albo-européen a une place à tenir, notamment la frange identitaire de la bourgeoisie. A condition toutefois que cette dernière se mette au service exclusif de son peuple et abandonne un régime économique mondialisé, oligarchique et ploutocratique.
Jean-Patrick Arteault examine le peuple des Gilets Jaunes et la crise imminente. Un peuple que cinquante ans d’ingénierie sociale permettaient d’escompter avoir été déstructuré et dissout, précisément pour rendre toute révolte impossible. Les GJ donnent ainsi raison au philosophe Jean-Claude Michéa qui maintient que les gens ordinaires conservent une dignité non-négociable. Les valeurs traditionnelles de la culture populaire des autochtones ont été déconstruites, dans les années 1960-70, par leur individualisme et par leur culpabilité supposée dans les malheurs du XXe siècle, par l’inquisition du politiquement correct et par la déstructuration de l’éducation. Une immigration de peuplement, qui vise à briser l’homogénéité ethnique, fait concurrence à la main d’œuvre autochtone et dégrade ses conditions de vie. On peut s’étonner dans ces conditions qu’une fraction aussi importante du peuple trouve assez de ressources pour se révolter. Depuis une quinzaine d’années, les oligarchies ont brutalement accéléré le processus de destruction de l’Europe autochtone, soit qu’elles se soient crues toutes-puissantes, à moins qu’il s’agisse pour elles d’anticiper une crise majeure et de rendre les autochtones incapables de revanche.
L’auteur épingle cinq coups d’accélérateur : l’adoption du Traité de Lisbonne (malgré son rejet populaire) et le traitement brutal de la Grèce ; la crise financière de 2007 et sa facture reportée sur le peuple ; l’augmentation de l’immigration suite aux interventions en Libye et en Syrie ; la pastorale de la terreur climatique alors que le libre-échange planétaire multiplie les porte-conteneurs hyperpolluants ; le bouclage des classes populaires et moyennes de la France périphérique paupérisées. Leur révolte n’est pas encore une révolution, mais ce n’est plus une simple jacquerie sociale. Elle génère des cadres tactiques. S’il était intelligent, le régime composerait, au lieu d’osciller entre le pourrissement et l’autorité brutale. Si le pire ne se produit pas d’ici là, un score faible aux européennes peut amener Macron à remettre son mandat en jeu, mais c’est peu probable. Le véritable arbitre sera une crise financière et économique. Il s’agit d’être là pour le jour d’après, avec les ‘intellectuels organiques’ de Gramsci.
Robert Dragan dresse le relevé de tous les événements et manifestations liés à la révolte, depuis le 29 mai 2018, date où a été lancée la pétition en ligne pour abaisser le prix du carburant. Elle avait, en novembre, recueilli un million de signatures. La vidéo de Jacline Mouraud est vue six millions de fois. L’Acte 1 a lieu le samedi 17 novembre. Quelques manifestants pacifiques parviennent à proximité de l’Elysée. L’Acte 2, le 24 novembre, réunit les syndicats de police et 700.000 manifestants dans toute la France (166.000 selon le gouvernement). L’acte 3 met en place des ‘péages gratuits’ sur tout le territoire. L’acte 4 mobilise 89.000 membres des forces de l’ordre. 1.723 interpellations, 264 blessés dont des éborgnés. Acte 5 : baisse des présences, avec un policier pour un manifestant. Acte 6 : moindre mobilisation. Acte 7 : Etiage du mouvement. Acte 8 : Regain. Acte 9 : Nouveau regain. Acte 10 : Nouveau regain. Acte 11 : Le leader Jérôme Rodrigues est éborgné par une balle de LBD 40. Acte 12 : Les manifestations parisiennes rendent hommages aux blessés et Hervé Ryssen dénonce un ‘grand remplacement’ de GJ par l’extrême gauche.
Thierry Durolle interviewe Robert Steuckers à propos de la conférence que ce dernier a donnée à la bannière d’Auvergne sur le mouvement ethno-nationaliste ‘völkisch’, né en Allemagne de la crise bancaire de 1873 et d’une crise religieuse du protestantisme luthérien, à qui il était reproché d’être une religiosité étrangère plaquée sur l’âme européenne. Le sociologue Henning Eichberg parlait d’une idéologie folkelig (ethniste) non-politisée, soit folcique, alors que folciste désignerait les mouvements allemands ultra-politisés. Le mouvement fölkisch est né de l’euphorie de la victoire allemande de 1871 et d’une politique ultra-libérale qui a suscité une bulle spéculative dans un monde bancaire partiellement juif. Les faillites et les tragédies familiales se multiplient. La précarité suscite dés émigrations vers l’Amérique. Le régime bismarckien rejette le libéralisme pur anglo-saxon. Une dichotomie se marque entre le capital producteur des créateurs et le capital financier des ploutocrates. Les syndicats ouvriers prennent de l’ampleur. L’opposition contre les professions parasitaires prend une coloration antisémite. Le poète Guido von List est une figure de l’ésotérisme folciste féru d’occultisme. Plus consistante est la figure de Wilhelm Teudt, qui a découvert avant les archéologues les zones des sites cultuels préhistoriques et protohistoriques. Paul de Lagarde fait retentir les mythes des Niebelungen et la poésie médiévale allemande qui avaient été occultés par le protestantisme. Dans ses Deutsche Schriften, il avertit contre l’Allemagne prospère, industrialisée à outrance, mais qui néglige les « besoins de l’âme ». Il dénonce la « Lumpentheologie » d’un protestantisme ultra -réactionnaire et d’un catholicisme politisé. Des lustres avant que Nietzsche ne proclame « la mort de Dieu », il impute à saint Paul de pervertir le message christique et veut rouvrir son peuple à sa religiosité naturelle.
Robert Steuckers a évoqué le mouvement de la « Lebensreform », adventice au filon folciste et qui comporte nombre de ramifications, dont le mouvement colonial, le mouvement racialiste-hygiéniste, le mouvement eugéniste et les mouvements de jeunesse dont les Wandervögel, le végétarisme et le naturisme et un féminisme issu des religiosités nordiques pré-chrétiennes qui n’a rien de commun avec les Femens. Le völkisch peut passer pour un écologiste avant la lettre, si on ne perd pas de vue qu’il défend à l’origine la petite paysannerie contre la ploutocratie financière. Mais la défense des terroirs est aussi religieuse, réaction romantique au mécanicisme des Lumières. Elle regarde au contraire les faits de nature comme une croissance chaque fois originale. Alors que le mouvement socialiste soutient l’industrialisation et considère la protection de la nature comme un colifichet de luxe. Le mouvement bio-régionaliste des terroirs du Heimatschutz est politiquement indépendant, bien que dans l’Allemagne de Guillaume II les frontières soient poreuses entre le culturel, le social et le politique. Pour ce qui est de la spiritualité, les folcistes sont pénétrés de l’idée que la tradition germanique et européenne est immémoriale et qu’elle a été refoulée par la modernité. Ayant lu Lagarde et Nietzsche, le pasteur Bonus est enthousiasmé par la mythologie germanique et scandinave et veut germaniser le christianisme. Le dominicain rhénan Maître Eckhart (1260-1327), incarnation de la pensée germanique persécutée, a exercé une influence spirituelle majeure. Sur le plan socio-économique, le folcisme, né de la grande crise économique, bancaire et boursière du laisser faire et laisser passer, veut une protection des producteurs, paysannerie et artisans, posés comme les meilleurs, contre les spéculateurs, lie du peuple, contre les parasitaires, parmi lesquels les praticiens du droit, jugés étrangers au réel, les fonctionnaires, les intellocrates et journalistes et les boursicoteurs. Seules les strates des secteurs primaire et secondaire seraient représentées dans les assemblées. Dans sa révolution conservatrice, Armin Mohler oppose la pensée völkisch au nationalisme soldatique des frères Jünger, qui escomptaient une guerre héroïque et loyale, alors qu’elle est désormais une guerre des matériels, la perfection de la technique acculant à une décélération, pour préserver les rythmes lents de la nature. Le caractère extrême de la défaite de 1918 va susciter une virulence du militantisme, un radicalisme folciste de la part de plusieurs figures marquantes du futur mational-socialisme. La crise de 2008, dont les banquiers sont responsables, rend actuel l’héritage folciste.
Alain Cagnat ressuscite par le détail l’épopée tragique de la migration des Hollandais dans ce coin de l’Afrique que Vasco de Gama a doublé en 1498. Les Portugais, catholiques, l’ont laissé cultiver par des protestants hollandais. L’histoire de ces Afrikaners se présente comme une collection d’images héroïques.
Dans cette zone de l’Afrique déserte d’autochtones, ce ne sera qu’à la fin du XVIIIe siècle que déboucheront des vagues de guerriers Xhosas. Elles entrent au contact avec les Trekboers qui se sont avancés le plus au nord, jusqu’à la rivière Kei. Au sud de celle-ci, leur antériorité sur les Noirs est incontestable. En 1815, le Congrès de Vienne qui redessine la géographie en fait des sujets britanniques, ce qui a pour effet d’abolir le droit d’aînesse biblique qu’ils pratiquent et de fractionner leurs domaines. C’est alors qu’ils subissent le choc de l’invasion zouloue, avec ses impis, des régiments de milliers de guerriers. Mal traités par les Anglais, qui favorisent les Xhosas à leur détriment, ils s’engagent alors dans ce qui sera le mouvement fondateur de la nation boer, le Grand Trek.
Chargeant leurs biens sur des chariots traînés par des bœufs, ils esquivent Xhosas et Zoulous en partant vers le nord-est. Ils inventent la tactique défensive du Laager, cercles concentriques de chariots qui offrent une défense efficace et permet aux Boers, excellents tireurs servis par leurs femmes qui s’affairent à recharger les armes, de faire des ravages : le 16 octobre 1836, une armée de 20.000 Ndébélés abandonnent sur le terrain 400 tués, alors que les Blancs n’ont perdu que deux hommes.
Franchissant les montagnes du Drakensberg, l’armée boer atteint l’Océan Indien à Durban. Le roi zoulou Dingane, feignant de négocier, a massacré la délégation non-armée des Boers et commis des atrocités. Il en sera puni par le général Pretorius, qui l’affronte avec 470 Boers. 15.000 guerriers zoulous s’y cassent les dents sur son Laager et 3.000 restent sur le terrain . Les raids zoulous auront coûté la vie à un millions de Noirs. Victorieux, les Boers fondent la République indépendante du Natal.
Les Anglais débarquent en force et leur promettent une large autonomie, mais mangent bientôt leur parole. Les Voortrekkers du Natal reprennent la route. Ils rejoignent les 10.000 Boers du Transvaal et les 12.000 de l’Orange. Ils font régner l’ordre, ce qui amène l’Angleterre à reconnaître l’indépendance de l’Orange et du Transvaal. Entre temps, le roi Cetshwyao et ses 50.000 Zoulous menacent le Transvaal, à qui les Anglais proposent de les protéger contre une annexion provisoire. Une armée de 16.000 Anglais est surprise dans son camp de base par les Zoulous qui en exterminent plus de 2.000. Mais les Zoulous sont épuisés et les renforts anglais inépuisables. C’est alors que les Boers se soulèvent, menés par Kruger, Joubert et Pretorius. Leurs kommandos taillent en pièces le corps expéditionnaire des Britanniques, qui sont contraints de reconnaître la République indépendante du Transvaal, en 1883. Ils anglicisent à marche forcée les provinces du sud.
C’est à cette époque que sont découvert dans l’Orange les premiers diamants. Aussitôt, sur ces terres amoureusement cultivées par de vertueux calvinistes se répand un tsunami obscène d’aventuriers sans foi ni loi, les Uitlanders (sans terre) qui deviennent plus nombreux qu’eux. Ils se détestent mutuellement et, dans une situation bientôt explosive, le haut-commissaire Alfred Milner ouvre les hostilités de la deuxième guerre des Boers. Les forces sont disproportionnées : 450.000 Britanniques suréquipés contre 52.000 hommes sans artillerie, mais très extrêmement mobiles, qui parviennent à tous les coups à étriller leur adversaire. Mais ils commettent l’erreur d’assiéger les Anglais, qui resteront les maîtres. C’est la fin de l’indépendance de l’Orange et du Transvaal. Les Boers se reconvertissent dans la guérrilla, où ils sont comme des poissons dans l’eau. Mais les Anglais suppriment l’eau : 35.000 fermes sont incendiées avec récoltes et bétail par dix mille auxiliaires noirs ; les hommes et les adolescents sont déportés hors d’Afrique ; 136.000 femmes, enfants ou vieillards et 115.000 serviteurs noirs loyaux sont parqués dans 58 camps de concentration où la mortalité a dépassé 17% ! Le 31 mai 1902, les Boers capitulent. Ruinés, ils se prolétarisent. Les Anglais favorisent l’immigration massive. Les Afrikaners ne sont pas racistes (Dieu qui a créé les races n’aime pas le métissage), ils sont paternalistes.
Soucieux de calmer leur ressentiment, les Anglais réunissent, en 1910, les provinces du Cap, du Natal, de l’Orange et du Transvaal dans un même état, l’Union sud-africaine. Les lois raciales des Afrikaners expriment leur crainte d’être submergés. En 1912, les Noirs qui commencent à s’organiser fondent l’ANC et le parti communiste en 1921. La ségrégation est de plus en plus marquée, bien que, en 1936, la part des terres réservées aux Noirs passe de 7,8% à 13%. En 1942, Nelson Mandela prend la tête de l’ANC au moment du Swartgevaar, menace des Noirs urbains qui deviennent plus nombreux que les Blancs. En 1959, les extrémistes du Pan African Congress appellent à la désobéissance civile. Dans le township de Sharpeville, la police débordée tire et fait 69 morts. L’ANC et le PAC lancent une branche terroriste et sont interdits. La République sud-africaine est alors exclue de l’OMS et de l’UNESCO et le leader de l’ANC reçoit le Prix Nobel de la Paix. La République d’Afrique du Sud rompt ses liens avec le Commonwealth. Le président Verwoerd est assassiné par un métis. Son successeur John Vorster assouplit l’apartheid dans un vain souci d’apaiser la communauté internationale. En 1975, l’Angola et le Mozambique accèdent à l’indépendance et vont servir de base aux terroristes. En 1976, Soweto se soulève. La répression fait 600 morts. En 1978, Botha remplace Vorster. C’est un dur, mais il est contraint à l’ouverture et à abandonner les Rhodésiens aux hordes de Mugabé. Heureusement, les rebelles se déchirent en trois factions : l’ANC dominée par les Xhosas et soutenue par l’URSS et Mgr Tutu ; le PAC, soutenu par la Chine et qui veut une Afrique sans aucun Blanc ; l’Inkatha, exclusivement zouloue. Les Blancs subissent la terreur. Ils se scindent eux aussi entre libéraux acquis à l’antiracisme, conservateurs résignés à l’ouverture et durs sans concession. Malade, Botha est remplacé par de Klercq, lequel signe l’accord avec l’ANC et recevra bientôt, avec Mandela le Prix Nobel de la Paix. La messe est dite ! Sur le plan économique, la RSA jusque là prospère ne fera bientôt plus partie des BRICS que pour mémoire.
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Bulletin célinien n°418 (mai 2019)
Sommaire :
Carnaval à Sigmaringen (mars 1945)
Malaparte et Céline
Quand Kaminski taillait un costume à Céline
Raymond Giancoli dans sa correspondance avec Albert Paraz.
par Marc Laudelout
Andrea Lombardi est sans nul doute le célinien le plus actif d’Italie. Outre un blog entièrement dédié à son auteur de prédilection, on lui doit plusieurs ouvrages dont une superbe anthologie, richement illustrée, éditée en 2016 par son association culturelle “Italia Storica”. Depuis plusieurs années, il n’a de cesse de rendre accessible au lectorat italien des textes peu connus de Céline (dont sa correspondance) mais aussi des témoignages et des études littéraires qu’il réunit dans des ouvrages de belle facture.
Aujourd’hui, il publie une plaquette réunissant les pièces du dossier polémique qui opposa Céline à Roger Vailland. Celui qui joua le rôle d’arbitre fut Robert Chamfleury (1900-1972), de son vrai nom Eugène Gohin. Comme chacun sait, il était locataire de l’appartement juste au-dessous de celui de Céline, au quatrième étage du 4 rue Girardon, à Montmartre. Après la guerre, il réfutera Vailland et affirmera que Céline était parfaitement au courant de ses activités de résistant. Au moment critique, Chamfleury lui proposa même un refuge en Bretagne. Dans une version antérieure de Féerie pour une autre fois, Céline le décrit (sous le nom de “Charmoise”) « cordial, compréhensif, conciliant, amical ». Sa personnalité est aujourd’hui mieux connue : parolier et éditeur de musique, Robert Chamfleury était spécialisé dans l’adaptation française de titres espagnols ou hispano-américains. Il fut ainsi une figure marquante de l’introduction en Europe des compositeurs cubains, et des rythmes nouveaux qu’ils apportaient. Il travaillait le plus souvent en duo avec un autre parolier, Henri Lemarchand. Lequel préfaça La Prodigieuse aventure humaine (1951, rééd. 1961) de son ami qui, sur le tard, rédigea plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique et de philosophie des sciences. Céline lui accusa réception avec cordialité de cet ouvrage et l’invita à venir le voir à Meudon. Dans sa plaquette, Andrea Lombardi reproduit la version intégrale de la lettre que Chamfleury adressa au directeur du Crapouillot, telle qu’elle parut, pour la première fois, dans le BC en 1990.
Un biographe de Céline a admis qu’il a fait preuve de « suspicion systématique » [sic] envers son sujet ¹. C’est aussi le seul à avoir mis en cause le témoignage de Chamfleury, instillant même le doute sur ses activités de résistant. Les auteurs du Dictionnaire de la correspondance de Céline précisent, eux, qu’il « appartenait au bloc des opérations aériennes, responsable donc de nombreuses missions de parachutage ». En fait, c’est plutôt le témoignage de Roger Vailland qu’il eût fallu mettre en question. Dans un livre de souvenirs publiés en 2009, Jacques-Francis Rolland, qui appartenait au même réseau de résistance que Vailland, le qualifia de « mélange de forfanterie, d’erreurs, de fausses assertions, affligé par surcroît d’un style indigne de l’auteur qui n’était manifestement pas dans son état normal lorsqu’il bâcla son pensum, l’un des pires de sa “saison” stalinienne » ².
• Andrea LOMBARDI (éd.), Céline contro Vailland (Due scrittori, una querelle, un palazzo di una via di Montmartre sotto l’Occupazione tedesca), Eclettica, coll. “Visioni”, 2019, 83 p., ill. Traduction des textes français : Valeria Ferretti. Couverture illustrée par Jacques Terpant (10 €)
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Bulletin célinien n°415
Février 2019
Sommaire :
Rencontre avec Yves-Robert Viala
À l’agité du bocal (re)composé par Bernard Cavanna
La vérité sur Bessy
Une conférence sur Céline
Le bilan de l’accueil et l’évolution de Céline de L’Église à Mort à crédit.
par Marc Laudelout
Tout a été dit sur l’indigeste pavé du tandem Taguieff-Duraffour paru au début de l’année passée ¹. En attendant la version en collection de poche, agrémentée d’une préface sur la réception critique (!), on peut maintenant y revenir avec quelque recul même si d’aucuns penseront qu’on lui accorde trop d’importance.
Fallait-il que les deux auteurs aient jadis éprouvé pour Céline « une admiration sans bornes » (expression employée dans l’introduction) pour en arriver là ! Peu suspect de complaisance envers l’écrivain, Émile Brami, dans l’un des premiers comptes rendus du livre, a magistralement montré l’inanité de certaines accusations (agent actif du SD, notamment) dépourvues de la moindre preuve ². Accusations basées sur une méthodologie contestable qui tient à la formation des auteurs : l’une vouée aux études littéraires, l’autre à la philosophie et à l’histoire des idées. Mais pas la moindre formation d’historien s’étant frotté à la critique interne et externe des documents. Si tel avait été le cas, plusieurs bourdes eussent été évitées. Le fait que Céline, véritable électron libre avant et pendant la guerre, ait souhaité la victoire de l’Axe et qu’il ait, à ce titre, fréquenté des officiels (allemands et français) n’est pas douteux. Ne l’est pas moins le fait qu’il n’ait pas mis une sourdine à son racisme (englobant son antisémitisme) pendant les années noires. Mais cela ne fait pas de lui un agent (stipendié ou pas) de la police allemande. D’autant qu’il est avéré qu’il fréquentait le plus souvent ces personnalités à des fins personnelles (récupération de son or saisi en Hollande, possibilité de séjourner sur la côte bretonne, etc.). Pour le reste, « était-il nécessaire de vouloir à toute force rendre Céline plus noir qu’il ne l’a été ? » ³. Oui s’il s’agit de faire en sorte que l’Université le boycotte tant et plus. Les auteurs auront alors beau jeu de constater qu’aucun « grand spécialiste universitaire » ne se penche décidément sur son œuvre. Mais, ce qui frappe le plus à la lecture du livre, c’est ce mépris d’acier qu’affichent les auteurs. Mépris envers l’écrivain qui a cessé d’être pour eux un classique, tout au plus un styliste de talent 4. Mépris envers ses exégètes, tel Henri Godard, déconsidéré car n’ayant pas les connaissances (philosophiques, ethnographiques, anthropologiques et génétiques) requises à leurs yeux pour pouvoir traiter valablement du sujet 5. Mépris envers les chercheurs, tel Éric Mazet ou Jean-Paul Louis, perçus comme des dévots du « culte célinien ». Mépris envers la plupart des autres célinistes, « érudits aussi passionnés que limités dans leurs perspectives ». Mépris enfin envers les admirateurs de son œuvre. Tous étiquetés célinophiles, célinomanes ou célinolâtres. De Kaminski à Peillon en passant par Vanino, Kirschen, Gosselin, Martin, Bounan et Bonneton, la liste des livres hostiles à Céline est déjà longue. Nul doute que celui-ci a décroché la palme.
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Nouveau numéro de SOLARIA !
Au sommaire:
Mythologies indo-européennes : DANS L'HISTOIRE DE LA TRIFONCTIONNALITÉ,
LA TROISIÈME EST À LA UNE
Tradition : BALDR ET L'ÂGE D'OR
Poème : SOUS LE SOLEIL AZTÈQUE
Tradition : LES ÉPICLÈSES D'APOLLON (IV)
Plus nos rubriques habituelles: Héliothèque (Livres, Revues, CD, DVD), Vents Solaires, Plumes Solaires, Cadeaux...
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Robert Steuckers :
Ernst Jünger entre modernité technophile et retour au donné naturel
Le spécialiste des phénoménologies existentialistes et des théories conservatrices et conservatrices-révolutionnaires qu’est le Prof. Michael Grossheim à Rostock a eu le mérite de rappeler, l’année où Jünger fêta son centenaire, que l’ouvrage théorique majeur de notre auteur, Der Arbeiter (= Le Travailleur) avait laissé perplexes bon nombre d’amis de l’écrivain militaire et révolutionnaire, au moment de sa parution en 1932. Pour Grossheim, Ernst Jünger a eu, à cette époque-là de sa longue vie, une attitude très particulière face à la modernité. Le camp conservateur, auquel on le rattachait en dépit de ses sympathies révolutionnaires, qu’elles aient été nationalistes ou bolchevisantes, n’était pas spécialement technophile et regrettait le passé où les moteurs ne vrombissaient pas encore et où la vie ne subissait pas le rythme trépident des machines de tous genres.
Pour Grossheim, l’attitude de Jünger face à la technique, du moins jusqu’au début des années 1930, dérive des expériences de la première guerre mondiale qui a inauguré les terribles batailles de matériels : militaire jusqu’à la moelle, Jünger refuse toute attitude capitulatrice et passéiste face à l’effroyable déchaînement de la puissance technique sur le champ de bataille. Grossheim : « Il a appris à connaître le potentiel démoniaque de la technique mais ne veut pas le fuir ; il se soumet à la réalité (nouvelle) ».
Derrière cette volonté délibérée de se soumettre à l’implacable puissance des machines de guerre se profile aussi un débat que Grossheim met en exergue : le mouvement conservateur, tel qu’il s’articule à l’époque dans les mouvements de jeunesse issus du Wandervogel, est tributaire, depuis 1913, de la pensée écologique et vitaliste de Ludwig Klages. Celui-ci est résolument anti-techniciste et antirationaliste. Il déplore amèrement le saccage du donné naturel par la pensée hyper-rationalisée et par les pratiques technicistes : déforestation à grande échelle, disparition des peuples primitifs, extermination d’espèces animales. Ernst Jünger ne contredit pas Klages quand ce dernier pose un tel constat et, même, s’alignera bientôt sur de pareilles positions. Cependant, en 1932, au terme d’un engagement révolutionnaire (finalement plus bolchevisant que conservateur) et à la veille de la prise du pouvoir par les nationaux-socialistes, Jünger raisonne sur base d’autres postulats, sans nier le caractère éminemment destructeur du technicisme dominant. Qui est destructeur et total, ce qui revient à dire que le Travail, expression de l’agir à l’ère de la technique, s’insinue en tout, jusque dans l’intimité et les moments de repos et de loisirs de l’homme. Chez Klages et ses adeptes des mouvements de jeunesse, les âges d’avant la technique sont l’objet d’une nostalgie envahissante et, pour Jünger, incapacitante. Face à ce naturalisme biologisant, Jünger plaide, explique Grossheim, pour un « réalisme héroïque » qui ne veut rien céder aux illusions sentimentales ni demeurer en-deçà de la vitesse nouvelle et inédite que les processus en marche depuis l’hyper-technicisation de la guerre ont imposée.
La phase du « Travailleur » a toutefois été très brève dans la longue vie de Jünger. Mais même après sa sortie sereine et graduelle hors de l’idéologie techniciste , Jünger refuse tout « escapisme romantique » : il rejette l’attitude de Cassandre et veut regarder les phénomènes en face, sereinement. Pour lui, il faut pousser le processus jusqu’au bout afin de provoquer, à terme, un véritablement renversement, sans s’encombrer de barrages ténus, érigés avec des matériaux surannés, faits de bric et de broc. Sa position ne relève aucunement du technicisme naïf et bourgeois de la fin du 19ème siècle : pour lui, l’Etat, la chose politique, le pouvoir sera déterminé par la technique, par la catégorie du « Travail ». Dans cette perspective, la technique n’est pas la source de petites commodités pour agrémenter la vie bourgeoise mais une force titanesque qui démultipliera démesurément le pouvoir politique. L’individu, cher au libéralisme de la Belle Epoque, fera place au « Type », qui renoncera aux limites désuètes de l’idéal bourgeois et se posera comme un simple rouage, sans affects et sans sentimentalités inutiles, de la machine étatique nouvelle, qu’il servira comme le soldat sert sa mitrailleuse, son char, son avion, son sous-marin. Le « Type » ne souffre pas sous la machine, comme l’idéologie anti-techniciste le voudrait, il s’est lié physiquement et psychiquement à son instrument d’acier comme le paysan éternel est lié charnellement et mentalement à sa glèbe. Jünger : « Celui qui vit la technique comme une agression contre sa substance, se place en dehors de la figure du Travailleur ». Parce que le Travailleur, le Type du Travailleur, s’est soumis volontairement à la Machine, il en deviendra le maître parce qu’il s’est plongé dans le flux qu’elle appelle par le fait même de sa présence, de sa puissance et de sa croissance. Le Type s’immerge dans le flux et refuse d’être barrage bloquant, figeant.
Jünger, au nom d’une efficacité technicienne qui est somme toute militaire, combat les peurs qu’engendre la modernisation technicienne. S’immerger dans le flux technique qui s’est amplifié rapidement depuis les grandes batailles de matériels est un service à rendre à la nation, contrairement aux attitudes incapacitantes qui empêcheraient les futures générations de maîtriser les outils techniques les plus performants, ceux qui donnent la victoire ou inspirent la crainte à l’ennemi potentiel. L’homme, devenu « Type », devient alors le chef d’orchestre secret qui gère le flux technique et les machines qu’il produit : ce n’est pas un combat que gagne la machine contre l’homme mais un combat qui se gagne avec des machines. L’homme-type reste le maître final de la situation : c’est lui qui impulse à la machine son mouvement, lui donne un sens, physiquement et spirituellement. L’homme est supérieur à la machine s’il a, face à elle, une attitude altière, dominatrice, pareille à celle du soldat qui a vécu les grandes batailles de matériels. En ce sens, le combattant de la Grande Guerre est bien le prélude de l’humanité « typifiée » de l’avenir.
Mais, malgré cette grandiloquence techno-futuriste du Jünger de 1932, font surface, dans ses réflexions, le scepticisme et la conscience qu’il est impossible d’éradiquer la force tellurique et naturelle des faits organiques. Dès les mois qui ont suivi la parution du « Travailleur » (Der Arbeiter), Jünger glissera vers une posture ne réclamant plus l’accélération mais son contraire, la décélération. Pour son exégète actuel, Jan Robert Weber, ce glissement vers une pensée de la décélération (Entschleunigung) se fera en quatre étapes : celle de la découverte des « espaces de résilience » sous une « dictature cacocratique nihiliste » (1933-1939), la nécessité de s’accrocher aux espaces idylliques ou classiques (dont le Paris des années d’occupation) pendant les années de la seconde guerre mondiale, le recours à l’écriture à l’ère où la paix sera de longue durée (1946-1949) et, enfin, la période des refuges méditerranéens (dont la Sardaigne fut un prélude) et/ou tropicaux (visites en Amazonie, en Malaisie, en Afrique et en Indonésie – 1950-1960). Tout cela pour aboutir, écrit J. R. Weber, « au moi apaisé du voyageur de par le monde à l’ère de la posthistoire ».
Robert Steuckers.
Bibliographie :
Ce texte est paru dans le numéro spécial de Livr'arbitres, n°27
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Communiqué de "Terre & Peuple - Wallonie":
TERRE & PEUPLE Magazine n°78
Le numéro 78 du TP Mag est centré sur le thème '1914-1918, la fin d'un monde'.
Dans son éditorial intitulé 'La cassure', Pierre Vial évoque la rupture entre le pays légal et le pays réel. Il cite Jean-Claude Michéa, pour qui le gouvernement français, cynique, est prêt aux pires extrémités à l'égard de ceux d'en bas, et Michel Onfray, qui avertit que les institutionnels vont tout tenter pour déconsidérer la démocratie directe des Gilets Jaunes, comme ils l'ont fait hier pour les Bonnets Rouges.
Dans les brèves, celle qui traite des Camps de la mort d'Eisenhower cite le numéro 239 de la Lettre de Jeune Nation, avec le témoignage de Martin Brech, un jeune soldat américain qui a été gardien d'un camp de prisonniers de guerre allemands, à Andernach, en 1945. Ils y étaient parqués en plein air, sans abri et sans couverture. La mortalité y était effarante. "Il y avait, parmi les gardiens, des tueurs de sang-froid, animés d'une haine qui se voulait morale : les Allemands étaient des sous-hommes qui méritaient d'être exterminés."
Pierre Vial poursuit son étude 'Un modèle identitaire : les Juifs'. Leur dernière révolte armée a lieu sous l'empereur Hadrien, lequel leur avait interdit la circoncision et avait voué la ville de Jérusalem à Jupiter, la rebaptisant Aelia Capitolina. Grâce à un large appui populaire, la ville tombe aux mains des révoltés qui voient là une confirmation de la protection divine. Hadrien réagit vigoureusement : Jérusalem est nettoyée et les rebelles sont traqués jusque dans le désert. Des centaines de milliers de Juifs sont tués et les survivants sont vendus comme esclaves. Jérusalem, repeuplée par des Gentils, est interdite aux Juifs. Le centre de la vie juive se déplace alors en Galilée, épargnée par les troubles. Un groupe de sages y fonde, à Jabneh près de la côte, un nouveau Sanhédrin dont l'autorité s'étend bientôt à toute la Diaspora. Au cours des siècles suivant, il s'emploiera à codifier la tradition sous deux formes: le midrash (méthode didactique) et la Mishna (forme écrite) dont l'autorité s'imposa vite et fit l'objet de commentaires écrits dans la Gemara. Mishna et Gemara forment le Talmud. Les parties normatives du Talmud constituent la Halacha et les parties narratives la Aggada. On observe alors un repli d'Israël sur lui-même. Sa religion cesse d'être missionnaire, les catastrophes de 70 et de 135 ayant éveillé la haine du Gentil. L'identité juive, brimée en Palestine, s'affirme alors dans les grandes villes de la Diaspora, Antioche, Alexandrie, Rome, où les Juifs disposent d'organisations propres (juridictions, cimetières, etc), dans un isolationnisme méprisant. Avec la disparition du patriarcat, en 425, le centre du judaïsme se déplace hors de l'Empire, en Mésopotamie. La traduction grecque de la Bible des Septante est récupérée par les chrétiens en même temps que les prétentions universalistes. Constantin avait promulgué des lois contre le judaïsme et il avait construit, sur les hauts-lieux de Palestine, des églises qui deviennent des centres de pèlerinage. Au moyen-âge, ils seront des terres d'islam, où les chrétiens deviennent en tant que monothéistes des dhimmis (protégés) contre le paiement d’un impôt. Les Juifs sont autorisés à revenir à Jérusalem, mais c’est à Tibériade que s’installe une Yéshiva (académie), bientôt considérée comme l’héritière légitime du Sanhédrin et dont le Gaon qui la préside fixe le calendrier des fêtes pour les Juifs du monde entier. Sous la dynastie chiite des Fatimides (969-1029), les Juifs occupent des charges officielles, certains devenant même des ‘Juifs de cour’. En Espagne, la Reconquête chrétienne et le règne des dynasties fanatiques Almoravides et Almohades incitent nombre de Juifs à se réfugier dans le nord chrétien. Toutefois, au XIIIe siècle, le roi Jacques 1er leur impose un signe distinctif infamant, que le pape Innocent III appliquera à tous les Juifs, peuple non plus élu de Dieu, mais indigne. L’Eglise défend de persécuter les Juifs, mais juge juste de les maintenir dans un statut d’infériorité. En France, les Juifs sont protégés. On leur confie des fonctions -ils prêtent à intérêt, ce qui est interdit aux chrétiens-, mais ils sont lourdement taxés en échange de cette protection. Les ashkénazes, qui parlent yiddish (dérivé de l’allemand), vivent en Allemagne, Bohème, Pologne et Russie, sur les grands axes commerciaux, Rhin, Danube et Elbe, où ils obtiennent la liberté de culte et des quartiers séparés. En Allemagne, ils sont protégés par l’Empereur, mais ne peuvent pas porter d’armes. En Angleterre, ils sont prêteurs à intérêt et le roi Henri II doit au banquier Aaron de Lincoln l’équivalent d’une année de l’impôt royal. Mais Edouard Ier, un siècle plus tard, interdit aux Juifs d’encore prêter et peu après les expulse, comme l’avait fait en France saint Louis IX. En Espagne, la Reconquista terminée, les rois d’Aragon et de Castille ordonnent aux juifs de se convertir ou de partir, ce qui donne de l’ampleur à la catégorie des Anoussim (forcés), ces conversos qu’on désigne de préférence par le terme disqualifiant marranos (cochon). Certains marranes zélés se sont intégrés à la hiérarchie ecclésiastique, dont le Dominicain Tomas de Torquemada, moteur de l’Inquisition. Aux XVIe et XVIIe siècles, de nombreux marranes croient préférable de quitter l’Espagne, dont un grand nombre s’installent en France, en particulier à Bayonne et à Bordeaux. Des marranes ont accompagné Christophe Colomb, lui-même descendant de Juifs convertis. Il a accueilli de nombreux Juifs à la Jamaïque. Au XVIe siècle, un grand nombre de marranes s’établissent au Mexique et au Brésil, alors portugais. Mais, quand les Hollandais s’emparent de ces territoires brésiliens, ces marranes reviennent ouvertement au judaïsme. La reconquête par les Portugais provoque un grand départ des Juifs du Brésil, dont un groupe fonde la Nouvelle Amsterdam, ensuite rebaptisée New York. La tolérance des protestants hollandais fait affluer les marranes à Amsterdam. Au XVIIe siècle, la communauté juive d’Amsterdam est la plus importante de l’Europe de l’ouest. Elle sera bientôt renforcée par les ashkénazes qui fuient les pogroms de Pologne. Les sépharades d’Amsterdam forment une classe de négociants internationaux. L’imprimeur érudit Manasseh ben Israël, marrane espagnol réfugié à Amsterdam, persuada Cromwell de permettre aux Juifs de revenir en Angleterre. Le philosophe Baruch Spinoza, fils de marranes portugais réfugiés à Amsterdam, applique son rationalisme à une critique de la Bible poussée jusqu’à mettre en doute la révélation divine, inséminant en Europe des courants de pensée qui déboucheront sur des remises en cause auxquelles les Juifs prendront une large part.
Jean-Patrick Arteault poursuit son exposé sur ‘L’identité et le communautarisme albo-européen’ : soit nous réalisons un saut qualitatif soit nous disparaissons.
Préalable à notre quête : un réalisme débarrassé de toute nostalgie, car la population a changé en esprit. Telle la médecine de champ de bataille, nous ne pourrons pas sauver tout le monde. Avec ceux qui sont proches, contentons-t-nous de coopérer sur l’un ou l’autre point et ne gaspillons pas d’énergie à tenter de les séduire. Avec ceux qui sont sains, mais baignent dans le mainstream, il faut les convaincre avec les formes qu’ils peuvent admettre. L’enjeu de la renaissance est là. Terre et peuple, sol et sang sont essentiels à condition d’y joindre l’esprit, mais seuls le sang et l’esprit, la Race et la Vision du monde, sont indispensables, alors que la Terre, le continent européen, ne l’est pas et ne l’a pas toujours été. Modèle du peuple juif : quand l’Esprit se souvient, la race se maintient et la Terre peut être recouvrée. Partir est peut-être une option. L’acte de guerre le plus efficace est de fonder une famille nombreuse éduquée dans la vision albo-européenne, car deux éléments décisifs sur le long terme sont la démographie et l’éducation. Or l’Afrique est en explosion démographique et l’Europe en implosion : des jeunes avides face à des vieux repus. Un nombre faible ne peut l’emporter qu’avec une volonté forte de la population pour soutenir ses gouvernants contre ses moralistes. Le cran a manqué jusqu’ici pour faire taire les renégats. Ce qu’ose Viktor Orban, nos ‘élites’ l’ont refusé et le Grand Remplacement est en voie de réalisation. En 1965, 85% de la population des Etats-Unis étaient d’origine européenne. Au cours de la décennie 2030-2040, elle passera sous la barre des 50%. Ce qui empêche les Albo-Européens de faire les choix qui assureraient leur survie, c’est leur vision du monde. Elle semble se fixer entre leurs 15 et 25 ans et il y a peu de chance d’assister par la suite à un virement de bord. Les vrais basculements idéologiques sont lents. ll faudra inévitablement une période pendant laquelle le destin des Albo-Européens sera en risque et encore faut-il un processus de survie communautaire dès maintenant. Il faut commencer par envisager les scénarios possibles. Il n’y en a en réalité qu’un seul, avec des variantes selon le contexte économique, financier, géopolitique et la capacité du système en place à contrôler correctement, faiblement ou pas du tout. La première variante est celle de l’effondrement du Système occidental. Hypothèse à ne pas négliger, elle n’est pas la plus probable et elle est démobilisatrice. On envisagera plutôt une succession de crises, plus ou moins bien gérées, qui aggraveront la situation des classes moyennes et populaires autochtones. La gestion d’une société multi-ethnique absorbe un volume énorme de ressources, notamment l’achat du calme dans les banlieues, l’assistance médicale, la restauration des destructions, la sécurité et le gardiennage éducatif et pénitentiaire. Il faudra probablement encore lâcher du lest. Si le régime n’arrose plus, les allochtones seront tentés de se payer sur la bête. Le scénario le plus probable est la libanisation du territoire entre les diverses communautés ethno-religieuses, dans des relations pacifiques ou conflictuelles selon les moments et les sujets, sous l’égide d’un état qui tente de représenter le pays en les contrôlant ou en s’en faisant contrôler. Les autres éventualités sont la mort, la soumission ou la fuite vers l’Est. Le communautarisme est un principe d’organisation général. La question fondamentale aujourd’hui est : les Albo-Européens seront-ils demain contraints à l’exil, voire éliminés ? Le communautarisme, qui est à la fois la base de l’organisation sociale et celle du fédéralisme politique, est régi par deux principes : l’auto-organisation et la subsidiarité, le tout inscrit dans une vision du monde holiste (non-individualiste) et enracinée (non-univeraliste). Mais l’unité dans la diversité est un problème délicat et les empires historiques ont échoué, notamment l’Empire austro-hongrois. L’état royal fonctionnait selon le principe de subsidiarité. L’organisation communautariste était la règle jusqu’à la Révolution française. Un modèle communautariste et fédéraliste n’est pas impensable pour le nouveau projet continental, mais l’invasion migratoire n’a pas amélioré la donne. Il ne s’agit pas que de survivre, mais de redevenir l’aile marchante de nos peuples. Notre premier devoir est de transmettre la vie en abondance par des familles nombreuses, à qui transmettre en les éduquant, tout en apprenant à dissimuler, car le classement social se fera sur la base du corpus idéologique de l’adversaire. Il faut éduquer dans une double pensée à un savoir caché propre à la communauté des Albo-Européens, car 99% du corps enseignant est hostile, tout en se gardant des camarades qui ne sont pas sûrs. Il faut enseigner qu’il faut s’exercer au combat, mais refuser l’affrontement quand on est en infériorité, secourir les nôtres qui sont attaqués, mais décrocher. Il faut regarder en face la guerre qui s’impose à nous, mais suivre le modèle d’Ulysse, prudent et rusé, plutôt que celui d’Achille. Il est recommandé d’éduquer aux sports de combat (en équipe : rugby), à la langue russe et au cyrillique, aux codes de l’orthodoxie et aux métiers techniques universellement utiles et aux apprentissages manuels pratiques et utiles. On ne peut envisager de survivre en autarcie sur la base d’une famille ou d’un petit groupe, mais bien d’augmenter sa résilience. Toutefois, en cas de crise violente débouchant sur une libanisation, nos réseaux et BAD ne suffiront que s’ils sont capables de devenir des noyaux de protection à l’image des mottes féodales. Cela ne peut s’envisager qu’à l’écart des zones périurbaines et des axes de circulation. L’idée de Base est liée à celle du clan et de la colonisation. Autonomie ne signifie pas autarcie : la BAD est le nouveau noyau politique, qui doit fonctionner en système avec d’autres BAD pour augmenter la résilience aux chocs des crises, pour revenir à l’équilibre et réduire les risques d’effondrement. Il est prudent de se garantir aujourd’hui un mois de survie, ce qui devrait suffire au système pour retrouver un certain équilibre. S’il ne l’a pas retrouvé, ce n’est plus une simple crise et il faut craindre que chacun doive trouver à s’adapter comme il le pourra, seul ou en groupe, s’il est encore vivant. Il faut tout faire pour que la dégradation soit progressive et coïncide avec notre renforcement. BAD et Clan ne sont que des points d’appui défensifs, tournés vers l’intérieur. Il faut aussi développer une dynamique conquérante, vers l’extérieur, en mettant en œuvre l’esprit (puissance spirituelle et/ou intellectuelle), la force (capacité de contraindre) et l’argent (puissance matérielle) et en procédant en réseau d’abord dans les domaines pratiques, par la collaboration, l’entraide, la réciprocité, la discrimination positive. Il y a beaucoup à apprendre du modèle juif. Sauf à se reconnaître une infériorité, les Albo-Européens devraient en être capables. Après les domaines pratiques, il y a ceux de l’éducation, de la transmission culturelle, de la création intellectuelle. Nous avons nos chances comme les autres. Là où il y a une volonté, il y a un chemin.
Pierre Vial ouvre le dossier central ‘1914-1918, la fin d’un monde’, en rappelant que la ‘victoire’ n’était que la première étape d’une descente des peuples européens aux enfers, par la faute d’élites irresponsables ou perverses. Ebranlées, les structures européennes ont subi après 1945 les pressions déterminantes de l’omnipotente ploutocratie. Les Européens se sont retrouvés sous la pesante hégémonie de leurs alliés américains. Pourrons-nous faire renaître de ses cendres le phénix ?
Jean-Patrick Arteault dévoile ‘Les origines secrètes de la Première Guerre Mondiale’ à partir du livre que les historiens écossais Gerry Docherty et Jim McGregor ont consacré aux révélations de Caroll Quigley dans son ‘Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine’. Il y précisait le rôle de celle-ci dans les événements qui ont préparé et provoqué la guerre, notamment la part de ce que Quigley appelle le Groupe de Milner et qu’ils nomment l’Elite secrète. L’article complète l’étude fouillée du même auteur parue dans les numéros 43, 44, 45, 46, 47, 49, 50, et 60 du TPMag sur le rôle de Cecil Rhodes, d’Alfred Milner, de Reginald Brett et du ‘Jardin d’enfants de Milner’. Les deux historiens dévoilent la responsabilité écrasante de ceux-ci dans la guerre de destruction à mener contre l’Allemagne et le rôle insoupçonné du Prince de Galles, le futur Edouard VII. A la différence de la Reine Victoria, grand-mère de l’Empereur Guillaume II qu’elle adorait, le Prince était violemment germanophobe comme son épouse la Princesse Alexandra de Danemark. Viveur et friand de ‘petites femmes parisiennes’, fêtard et panier percé, il a été une proie facile pour les financiers de l’Elite secrète, dont Nathaniel de Rotschild à qui il ouvrira ensuite des marchés internationaux. Mais le viveur dissimulait, en même temps qu’une vive intelligence, culture, don des langues et sens de la diplomatie : recruté par l’Elite secrète, il en devint un des principaux animateurs. Il a été l’acteur capital de l’Entente cordiale avec la France, signée le 8 avril 1904 malgré un contentieux historique chargé (envenimé en 1898 par l’Affaire de Fachoda qui avait failli tourner au conflit armé !). Soucieuse de conserver la maîtrise des mers et du commerce international, l’Elite secrète est consciente de la menace de la puissance russe montante vers la Méditerranée sur les lignes de communications vers les Indes et vers l’Asie centrale. Elle redoute la constitution d’une grande puissance continentale qui pourrait devenir une concurrente maritime. Elle anticipe sur la théorie du géopolitologue écossais Halford J. Mackinder ‘Qui domine le continent européen domine l’île mondiale (l’Eurasieafrique) et contrôle le monde’. Il était urgent d’empêcher l’union d’un Heartland de l’Allemagne à la Russie. L’Angleterre manquait de soldats pour affronter l’Allemagne. L’obsession française à l’endroit de l’Alsace-Lorraine a servi de levier pour son Entente cordiale. Il s’agissait de plus que la Russie et l’Allemagne soient ennemis. En août 1907, l’Elite secrète obtient une convention anglo-russe, base d’une alliance contre l’Allemagne, ouvrant l’accès à un nouveau réservoir de chair à canon. L’Empire allemand soutenait l’Empire ottoman déliquescent, que les Britanniques souhaitaient démembrer pour des motifs pétroliers. On n’attendait que le brulot balkanique pour mettre le feu aux poudres. L’Elite secrète n’a certes pas programmé la guerre avec ses millions de morts, mais elle l’a préparée et ses objectifs ont été globalement atteints.
Pierre Vial rappelle que le paysan est l’homme du pays, enraciné dans la terre de son pays, mais aussi dans le peuple de ses pays et payses. C’est cela que les apôtres du déracinement veulent voir disparaître. Le Grand Suicide de 1914-1918 y a porté le premier coup, témoins les monuments aux morts dans les villages. A joué ensuite le mirage de la vie citadine, surtout sur les jeunes filles, ce qui a éteint les lignées : sans successeur, à quoi bon s’échiner. Mais le monde paysan n’est pas mort sans avoir réagi. Pierre Vial cite Henri Dorgères, fils de boucher qui, en 1926, devient journaliste et dirige Le Progrès Agricole de l’Ouest, autour de qui s’organise les comités de défense paysanne, les ‘Chemises vertes’ et qui publie un livre ‘Haut les fourches !’ Chaud partisan de Mussolini, Dorgères a fait l’objet de 69 inculpations. Il qualifiait de ‘Maréchal paysan’ Pétain qui avait dit ; « La terre, elle, ne ment pas. » Il n’en a pas moins été élu ensuite député poujadiste et il a créé le Rassemblement paysan. C’est toutefois à cette époque que l’exploitation capitaliste a fait des paysans des ‘exploitants agricoles’ et que le Crédit Agricole les a encouragés à s’endetter pour réaliser des productions intensives, rendant les agriculteurs prisonniers d’un système où des manipulateurs cassent les prix comme les consciences : le MRJC (Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne) très ancré à gauche a organisé des formations au marxisme ! Aujourd’hui, la mise en place de structures communautaires autour d’une économie localiste axée sur des produits de terroir ouvre une voie de salut au monde paysan.
Robert Dragan accuse la Révolution moderne de ‘Destruction programmée de la famille’. Il souligne les fragilités de l’espèce humaine -les périodes de fécondité des femelles sont brèves ; pas plus que les mâles, elles ne sont pas monogames de nature ; elles sont plus dépendantes, non seulement durant les grossesses, mais surtout pendant la très longue période où les petits ne sont pas encore autonomes. Il en conclut : la société est une nécessité vitale. Les femmes ont intérêt à diversifier leurs partenaires dans des petits groupes d’apparentés sur trois générations pratiquant l’entraide et la division des tâches. Ce qu’Aristote définissait déjà par « l’homme est un animal politique ». Dans nombre de société primitives, le matriarcat (de la mère centre du foyer) a précédé le patriarcat (lié à la guerre). Dans la société guerrière indo-européenne, le guerrier structure la société, démocratique comme aristocratique (voir Athènes et Rome). Un frein est mis à son vagabondage sexuel et les femmes deviennent gardiennes de la pureté lignagère et du type du mâle à convoiter. Les modernistes fustigent ce type civilisationnel, qui se pratique chez les sémites arabisés, les Turcs, les Mongols. Les féministes affirment avec Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient, » prétendant que les caractères et dispositions des deux sexes seraient semblables, indépendamment de la testostérone, et que les différences seraient le produit, dans l’enfance, d’un conditionnement qui vise à inférioriser la femme et maintenir la domination masculine sur la société : le patriarcat est immoral et infondé. La Révolution française a légalisé le divorce, introduisant une redistribution constante, qui a libéralisé les rapports dans le sens d’une consommation sexuelle récréative. En 1918, Lénine promettait que, dans l’Etat socialiste, le rapport sexuel serait aussi simple que consommer un verre d’eau. On n’a su que faire des orphelins nés de cette ‘liberté’. Avec la pilule, l’Occident du XXe siècle a pu s’offrir les joies d’une copulation sans frein. Les mères célibataires bénéficient de diverses aides sociales. La GPA (gestation pour autrui) vient compléter le mariage homosexuel et néglige les névroses identitaires des enfants ainsi conçus. La libération sexuelle a créé plus de frustration que d’épanouissement, a multiplié les divorces et les familles monoparentales ou recomposées et perturbé un nombre énorme d’enfants, avec des répercussions sur l’apprentissage scolaire et le risque d’abus sexuels. La recherche d’un partenaire stable est le problème majeur. L’âge moyen (immigrées comprises) des accouchées de leur premier enfant est trente ans ! Comment, avec des passés encombrés, assurer la stabilité de vie des enfants futurs ? La presse féminine, qui est féministe, préconise la recherche du bonheur et la « beauté de l’histoire » et, pour les enfants, les services sociaux et les grands-parents. L’enfant moderne ne connaît guère ses grands-parents et juge leur expérience négligeable et, dans bien des cas, elle l’est.
Celui de nos amis qui signe Thodinor prononce une imprécation majeure contre les acteurs de la ‘décomposition anthropologique’ de la France et contre l’état qui persécute la famille française et la philia, cette amitié confiante, dont les racines sont nécessairement tribales. Il rappelle le postulat de l’Ecole de Francfort : « La communauté juive sera toujours menacée dans une société homogène blanche. » Et aussi le Nouvel Ordre Mondial promis par Josiah Macy, avec la programmation d’un homme anti-autoritaire, le zombie blanc fabriqué avec du LSD, du titytainment et de l’Etat de droit. Il cite Carl Schmitt (Tout droit est le droit d’un peuple particulier) et Guillaume Faye (Le nous, c’est l’héritage des ancêtres plus l’avenir de nos enfants.)
Jean-Patrick Arteault souligne, dans le dernier ouvrage de Jean-Yves Le Gallou ‘Européen d’abord’, son essai sur la préférence de civilisation liée au peuplement ancestral de l’Europe. Ciblant clairement l’invasion migratoire, Le Gallou avait jusqu’ici surtout mis en exergue la préférence nationale. Une réserve toutefois sur son jugement relatif à l’atout du christianisme. On comprendra les raisons tactiques de ce choix par le risque d’interruption volontaire de civilisation que présente l’islamisation : dans les milieux identitaires que ciblent sa fondation Polemia et son émission sur TV Libertés, la conscience chrétienne opère en effet un retour. On doit toutefois se demander si le christianisme en général et le catholicisme en particulier sont des bons points d’appui dans la bataille pour la civilisation européenne. Dans les valeurs basiques de celle-ci, la pluralité des opinions et le débat ne furent que tardivement des valeurs chrétiennes. Ensemble de religions universalistes dont la principale, le catholicisme, porte même ce trait dans son nom, le christianisme n’a aucun caractère identitaire spécifiquement européen. Saint Paul ne dit-il pas aux Galates : « Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, ni homme ni femme. Vous êtes tous un en Jésus-Christ, postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. » Mais Jean-Yves Le Gallou a raison d’insister sur l’empreinte chrétienne dans l’art et la culture européens. La forme prise par cette empreinte n’est-elle pas le résultat d’un compromis entre la vision populaire native et le discours chrétien des autorités, un long combat de la réforme grégorienne à Vatican II ? Si la culture chrétienne porte une partie de l’esprit européen, ce serait plutôt malgré le christianisme, ce que le cosmopolitisme du pape François ne peut que confirmer, faisant plutôt partie du problème que de la solution.
Didier Carette passe en revue l’œuvre du cinéaste-poète Andreï Tarkovski, qu’il qualifie de soviétique sans être communiste, son avant-garde étant l’art de la révolution et non celui de l’Etat. Tarkovski est l’auteur de sept films, dont une brochette a décroché des distinctions internationales, notamment Andreï Roublev, sur la vie d’un peintre d’icônes du XVe siècle, mouvementée entre invasions tatares, survivances païennes et sectarismes. Le film vaudra à son auteur trois années d’exil. Solaris, réplique à 2001, Odyssée de l’espace, décrochera un prix à Cannes en 1972. Le Miroir, en 1975, consacre ses différends avec les autorités : il sera déprogrammé au festival de Moscou. Stalker, en 1979, présente la Zone tabou où subsistent les traces d’un passé mythique oublié depuis une destruction inexpliquée d’une tradition qui aurait préféré la futilité aux valeurs sacrées. On y pressent cependant l’espérance d’une renaissance. Tarkovski, qui a alors été invité par la RAI, s’installe en Italie pour collaborer avec le dialoguiste d’Antonioni à un nouveau film, Nostalghia. L’oeuvre traite de la crise de civilisation de l’Ouest, faillite de l’intelligence et progrès illusoire. Il obtient un grand Prix à Cannes en 1983. C’est alors qu’Ingmar Bergman invite Tarkovski en Suède, où il va réaliser son dernier film, Le Sacrifice. Tarkovski meurt en 1986 d’un cancer du poumon ? Il n’a encore que 54 ans.
Jean-Patrick Arteault épingle le jeune philosophe coté de Science Po Gaspard Koenig, qui a jugé le moment venu d’approuver l’idée, pas toute neuve, de légaliser le cannabis. Outre la garantie de qualité et de sécurité sanitaire des produits, la mesure aurait la vertu de transformer racailles et malfrats en honnêtes exploitants, en réintégrant dans les circuits officiels et fiscalisés des centaines de milliards de dollars, et de policer des maffias, oligarchies en voie d’émergence. Il y a aussi que l’innovation technologique dans les industries de masse rend surnuméraire une fraction inutilisable de la population. Le cannabis est réputé pour ses effets calmants inhibiteurs d’énergies. Depuis 1995 déjà, Zbigniew Brzezinski prescrit le Titytainment pour calmer les angoisses existentielles et désamorcer les révoltes des masses inutiles : Peace and Love…
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Le dernier numéro de Livr'arbitres est consacré à Ernst Jünger !
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Bulletin célinien
Janvier 2019
Sommaire :
Réhabilitation littéraire
Aux céliniens d’en bas
Céline à Drouot
Le choc de Breugel
Le Prix Renaudot et la participation du lauréat
Quand Jacques Ovadia écrivait à Céline et à Pauvert
Intolérable « réhabilitation littéraire » de Céline ! C’est le sens implicite d’un article de Philippe Roussin * (qui se trouve être, comme Taguieff et comme Anne Simonin, directeur de recherche au CNRS). Selon lui, cette réhabilitation s’est faite au prix du refoulement de son antisémitisme. Paradoxal car, depuis une trentaine d’années, on ne peut plus lire un article sur Céline sans que ne soit inévitablement rappelé son passé de “collabo” et son antisémitisme patenté. Affirmer que cela a été mis sous le boisseau apparaît ébouriffant. C’est à croire que cet universitaire ne lit pas les journaux et ne regarde pas la télévision. Chaque commentateur se fait un devoir de rappeler cette composante de l’œuvre. Par ailleurs, ces vingt dernières années, les essais, opuscules et articles sur l’idéologie célinienne se sont multipliés.
Retour en arrière : dans un entretien paru il y a quelques années ¹, Roussin confiait que lorsqu’il était étudiant, il lisait avec passion la revue Tel quel de Sollers, « alors la seule université digne de ce nom ». C’était l’époque où ce trimestriel, très impliqué en politique, célébrait la “réussite” de la révolution culturelle chinoise. Aujourd’hui, Roussin déplore le virage que cette publication prit ensuite, lorsqu’elle « se détourna de la politique et hissa la littérature française au rang d’un absolu ». Sollers et ses amis redécouvrirent alors puis revendiquèrent Céline « comme leur champion incontesté ». Et proclamèrent qu’on ne peut pas juger un écrivain sur des critères moraux. C’était prendre le contre-pied des thèses sartriennes qui ont, on l’aura compris, l’aval de Roussin. Pour celui-ci, la littérature doit nécessairement se soumettre au jugement politique. Bien entendu il est résolument contre une réédition scientifique des pamphlets car ce serait leur donner « une caution exagérée ». Et d’ajouter (il se refuse naturellement à détenir ces textes chez lui) : « Ceux qui veulent les lire n’ont qu’à faire comme moi, aller en bibliothèque. ».
Sur deux pages, il passe douloureusement en revue les nombreux aspects de la gloire posthume de Céline : le fait qu’il soit reconnu à l’égal de Proust, sa consécration éditoriale dans la Pléiade, l’inscription (1993) de Voyage au bout de la nuit au programme de l’agrégation de littérature française, l’achat du manuscrit par la B.N.F, la dizaine de biographies à lui consacrée, le succès des adaptations théâtrales, etc. Heureusement, « la réhabilitation littéraire a ses limites » : retrait en 2011 du “Recueil des célébrations nationales” et suspension l’année passée du projet de réédition des pamphlets par Gallimard face aux protestations qu’il a suscitées. Roussin considère que l’actualité célinienne n’est plus seulement d’ordre littéraire mais aussi d’ordre politique en raison notamment du climat « xénophobe » en France et en Europe. Claire allusion au souhait des peuples de vouloir à la fois restreindre l’immigration de masse et l’accueil des migrants. De là à évoquer une “révolte des indigènes”…
• Philippe Roussin, « Réhabiliter Céline » in L’Histoire, n° 453, novembre 2018, pp. 62-64.
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Bulletin célinien n°413 (décembre 2018)
Sommaire :
L’énigme de l’assassinat de Denoël enfin résolue ?
Le lancement de Voyage et la querelle du Prix Goncourt
Esther Rhodes (1905-1955)
Jusqu’à ce jour, tout le monde (Céline lui-même, ses biographes, le monde judiciaire) considérait qu’en 1950 la justice française avait été bonne fille avec l’auteur des Beaux draps. Anne Simonin, directrice de recherche au CNRS, estime, elle, que le jugement fut d’une « sévérité extrême » ¹. Mais il y a mieux : on sait que l’année précédente, en novembre 1949, le commissaire du gouvernement Jean Seltensperger fut dessaisi du dossier, sa hiérarchie estimant son réquisitoire magnanime. Il se concluait, en effet, par le renvoi de Céline devant une Chambre civique (au lieu de la Cour de justice), ce qui eût entraîné une peine sensiblement moins lourde. L’historienne considère qu’il s’agit en réalité d’une « apparente complaisance », le magistrat ayant, au contraire, fait preuve d’une rare duplicité : « Imaginer renvoyer Céline en chambre civique était une façon habile de l’inciter à rentrer en France et à se produire en justice. Une fois Céline devant une chambre civique et condamné à la dégradation nationale, rien n’interdisait au commissaire du gouvernement de considérer que Céline avait aussi commis des actes de nature à nuire à la défense nationale (art. 83-4 du Code pénal). Le mandat d’arrêt, ordonné en 1945, autoriserait alors à renvoyer Céline en prison avant de le déférer en Cour de justice. Et le tour serait joué. » C’est perdre de vue que, dans son réquisitoire, Seltensperger avait requis la mainlevée du mandat d’arrêt. Et c’est surtout ne pas connaître les arcanes de cette histoire judiciaire. Coïncidence : il se trouve que le père (magistrat, lui aussi) d’un de nos célinistes les plus pointus, Éric Mazet, fut le meilleur ami de Jean Seltensperger. Au mitan des années soixante, les confidences que celui-ci fit au jeune Mazet attestent qu’il n’a jamais voulu piéger Céline, bien au contraire. Le réquisitoire modéré qu’il prononça en atteste et ce n’est pas pour rien que le dossier fut confié à un autre magistrat.
Ce n’est pas tout. En février 1951, les Cours de justice, juridiction d’exception chargé des affaires de Collaboration, furent dissoutes : celles-ci relevaient désormais de juridictions militaires. En avril, le Tribunal militaire de Paris fit bénéficier Louis Destouches d’une ordonnance d’amnistie applicable aux anciens combattants blessés de guerre. Ici aussi, l’historienne s’insurge, estimant que cette amnistie découle d’un faux en écriture publique (!). Explication, photo du document à l’appui : c’est un paragraphe ajouté à la main qui amnistia Céline « à l’insu » [sic] du Tribunal militaire. En tant que biographe de Céline, l’avocat François Gibault a étudié le dossier et connaît intimement cette matière. Il estime l’hypothèse pour le moins fantaisiste : « Si le Tribunal militaire n’avait pas délibéré sur la question de l’amnistie, le Président l’aurait fait savoir quand tout le monde lui est tombé sur le dos. Idem pour les juges du Tribunal militaire. La photo qui figure en marge de l’article est un jugement-type remis par le greffier au président pour gagner du temps. Il est d’usage que le président du tribunal supprime les passages inutiles, remplisse les blancs et ajoute à la main ce qui doit l’être. » Il paraît qu’Anne Simonin veut entreprendre des recherches pour savoir s’il s’agit bien de l’écriture de Jean Roynard, le magistrat qui présidait le Tribunal militaire. Notre historienne se doute-t-elle que cette écriture peut tout aussi bien être celle du greffier, du juge-rapporteur ou d’un autre juge qui tenait la plume ? Et connaît-elle le rôle déterminant qu’eut le colonel André Camadau, en charge de l’accusation, dans cette affaire ? ² Rien n’est moins sûr…
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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie
TERRE & PEUPLE Magazine n°77
Le numéro 77 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Identité et communautarisme’. Dans son éditorial, sous le titre ‘Les incendiaires’, Pierre Vial dénonce le mépris abyssal que manifeste Macron et ses suiveurs pour les ‘gens d’en bas’, éveillant chez ceux-ci un ressentiment qui va croissant. Ces incendiaires sont déjantés de la réalité, quand ils ne sont pas des pyromanes cyniques, transportés par la perspective de voir flamber notre monde qu’ils haïssent, au point de s’en promettre la joie dans des morceaux de rap, dont les racailles qui empoisonnent les cités ne perdent pas une syllabe. Cultureux et bourgeois sont assis béatement sur un tonneau de poudre.
Pierre Vial dégage le modèle identitaire des Juifs, depuis les déplacements des Hébreux (Habiru en ougaritique, Apiru en égyptien) sur le pourtour du Croissant fertile, aux environs de -1500 AC. Selon les traditions bibliques, il y a eu, à l’origine, quatre groupes qui se rattachent aux patriarches Abraham (dans la montagne de Juda) et Isaac (dans le Négeb), Jacob (en Haute Mésopotamie) et Israël (dans la montagne d’Ephraïm). La figure de Jacob a été identifiée à celle d’Israël suite à l’alliance des Benê-Israël avec les Benê-Jacob. Abraham a émigré jusqu’en Canaan depuis Ur, cité de Mésopotamie détruite par l’invasion élamite en -1960 AC. La Genèse (17, 1, 10) révèle l’alliance consentie par l’Eternel, lequel confère aux migrants, qui ne l’occupaient qu’en tant qu’étrangers, la possession perpétuelle du pays, soit la (per)mission de génocide, contre le signe de l’alliance (la circoncision). La Bible relate l’opération par le détail. La coutume sémitique réservait au chef la part royale du butin. Dans la guerre sainte, la part de Dieu doit être sacrifiée.
Pénétrant en Canaan, Josué voua à l’anathème tout ce qui s’y trouvait, « aussi bien la femme que l’homme, le vieux que le jeune, le taureau, le mouton, l’âne, les passant tous au fil de l’épée. » (Livre de Josué 6, 21), intransigeance que Yahvé attend du peuple avec lequel il a passé une alliance exclusive. Pour amalgamer une population faite de clans d’origines diverses, il fallait l’élection divine et l’Alliance. Les douze fils de Jacob sont la souche des douze tribus, qui se répartissent ensuite en deux royaumes, celui d’Israël et celui de Judée. Le groupe des Hébreux Benêt-Joseph/Benêt-Israël s’était employé temporairement, sous le règne du pharaon Ramsès II (-1270 à -1250-), à des travaux de construction dans l’est du delta du Nil. Sous la conduite de Moïse (un Hébreux pénétré de culture égyptienne qui parvint à leur faire accepter la prééminence de la divinité unique YHWH, dont on ne devait en aucun cas fabriquer de représentation imagée), ils quittèrent l’Egypte et attendirent quarante ans dans le désert dans la perspective de conquérir un pays d’abondance. Ils étaient unis dans leur commune obéissance au Décalogue, la loi du dieu unique.
Ce sentiment de commune appartenance a franchi des millénaires. A la fin de la période dite des Juges, chefs de tribu qui résistent à la menace d’envahisseurs et autres Philistins et à la tentation de revenir au culte de Baal, Samuel, le dernier des Juges, institue le premier fédérateur, le roi Saül, dont le gendre, David, installe un état solidement centralisé. Le fils de David, Salomon (-973 à-933), marque avec l’édification du Temple l’apogée du Royaume d’Israël, qu’il répartit en douze districts. Nœud de communication commercial central, le pays fait jonction entre l’Egypte et Babylone et entre la Méditerranée et l’Inde. Mais l’édification de sanctuaires dédiés à des dieux étrangers, dont Astarté, va susciter la révolte de Jéroboam lequel, avec l’appui du Pharaon, provoque la scission entre les royaumes de Juda et d’Israël. Celui-ci est le théâtre des affrontements entre les défenseurs de la tradition (les prophètes) et les partisans du polythéisme, appuyés par des princesses étrangères, dont Jézabel (qui sera assassinée). Car les prophètes préconisent, pour se libérer du polythéisme, le hérem ou sacrifice sanglant, ce que pratiqua avec zèle le roi Jéhu et sa dynastie (-872 à -744) sur les partisans de Baal. Au contraire, le petit royaume de Juda était, à l’exception de la reine Athalie (-842), resté fidèle à la tradition monothéiste. En dépit de l’alliance de Juda avec l’Egypte, Nabuchodonosor envahit le pays et déporta le roi, les nobles et les meilleurs artisans à Babylone, où il les autorisa à vivre en communauté avec leur prophète Ezechiel.
En -586, Jérusalem est détruite, mais la victoire de Cyrus, roi des Perses, sur les Babyloniens est une libération. Le temple est reconstruit, mais les Juifs revenus au pays s’unissent par mariages mixtes aux païens implantés entre-temps et le culte de Baal reprend. Les Juifs de Babylone réagissent et envoient un réformateur, Ezra. Celui-ci annule les mariages mixtes et, avec l’appui du gouverneur perse de Judée, instaure au Temple la pratique de la lecture publique de la Bible. Celle-ci, n’étant plus réservée à l’élite religieuse, devient la constitution vivante de l’Etat, assurant l’unité du peuple, tant en Palestine que dans la Diaspora. Celle-ci ne s’étend pas qu’à l’empire perse et à l’Egypte, mais bientôt à l’empire d’Alexandre. Libéral et tolérant, celui-ci accorde même l’autonomie à la Judée et reconnaît les mêmes droits aux Juifs qu’aux colons grecs. Quand ses généraux se partageront son empire, Ptolémée Ier Sôter s’emparera de Jérusalem et sa dynastie, les Lagides (qui déportera nombre de Judéens et de Samaritains) restera au pouvoir jusqu’en -200 et pénétrera la contrée d’hellénisme polythéiste. A Jérusalem, toutefois, le Grand-Prêtre n’en continuait pas moins d’incarner la tradition juive et, à Alexandrie, la fameuse bibliothèque est même dotée par Ptolémée II de la célèbre traduction de la Bible des Septante. Toutefois, lorsque les Séleucides s’emparent de Jérusalem, les juifs se rallient à eux et en seront récompensés. Mais, lorsque Seleucus IV envoie son ministre Héliodore confisquer le trésor du Temple, le grand-prêtre Onias Ier s’entend avec le ministre pour faire assassiner le roi.
A travers l’ensemble de la Diaspora méditerranéenne, nord-africaine et proche-orientale, les communautés juives ont appliqué ce modèle de comportement, avec l’efficacité qu’on sait. Mais avec des constances variables : le grand-prêtre Onias III est supplanté par son frère Jason, qui se lance dans l’hellénisation, rebaptisant Jérusalem en Antioche, pour honorer le roi Antiochus IV. Une révolte des traditionnalistes est matée, les livres de la Loi sont brûlés et le temple est dédié à Zeus. Nombre de notables, marqués depuis leur jeunesse par l’hellénisation, s’y plient, d’autres feignent ou se cachent pour pratiquer la tradition, d’autres plongent dans la révolte et la clandestinité, tel le prêtre Mattathias qui, après avoir égorgé un Juif qui s’apprêtait à sacrifier aux dieux païens, massacra l’envoyé du roi. Rassemblant six mille Hassidim (fidèles), il les fit renverser les idoles, brûler des villages et circoncire de force les hommes. C’est la révolte des Maccabée, menée à la mort de Mattathias par son fils Judas, qui chercha l’appui des Romains, à qui il affirma que les Juifs ne revendiquaient que de vivre selon leur Loi. Réoccupant Jérusalem le 14 décembre -164 (Hanukâh), il purifia et fortifia le Temple. Dans un but d’apaisement, le nouveau roi séleucide Antiochus V reconnut le droit des Juifs à vivre selon leur loi propre, mais l’esprit de révolte n’était pas mort pour autant.
Comme Judas Maccabée soutient leur arrogance, le nouveau roi séleucide Démétrius Ier envoie son général Nicanor, avec une armée. Par miracle, Judas la défait et tue Nicanor (le ‘Jour de Nicanor’ se célèbre encore aujourd’hui), mais il est écrasé peu après et tué lui-même. Ses frères lui succèdent, Jonatan d’abord et ensuite Simon, et enfin Jean Hyrcan, qui règnera trente ans comme grand-prêtre et ethnarque. Il obtiendra du roi Antiochus VII, contre un tribut et le démantèlement des murailles de Jérusalem, le respect de la pratique de la religion juive. Le parti des Pharisiens (scribes attachés à la tradition religieuse, qui avaient soutenu Jonatan et Simon), s’étant opposé à Jean Hyrcan, celui-ci réprima durement leur révolte et se rallia au parti des Sadducéens (prêtres, aristocrates et possédants, parmi lesquels un groupe d’esséniens puritains). Les héritiers de Hyrcan vont alterner les révoltes et les répressions féroces, jusqu’à ce que la femme du roi-grand-prêtre Alexandre Jannée, Alexandra (-76 à -67) joue la carte de l’apaisement avec les pharisiens, qu’elle fait entrer au Conseil des Anciens.
A sa mort, les Romains vont jouer la rivalité entre ses fils et c’est la fin du Royaume Hasmonéen, dont la politique de judaïsation forcée n'a pas pu gommer les différences : les villes de la côte étant plus hellénistes que juives. Les pharisiens étaient influents dans les campagnes et les Sadducéens puissants à Jérusalem, les Esséniens se murant dans leur isolement. Mais avec un attachement, partagé par tous, pour une littérature hébraïque florissante. Les révoltes et les répressions se succèdent avec les assassinats et les massacres. La Judée est rattachée au monde romain par Pompée. Membre de la maison du grand-prêtre Hyrcan II, Hérode est un habile manœuvrier qui parvient à se faire apprécier à Rome par les détenteurs successifs du pouvoir, Antoine puis Octave. Il en obtient d’être installé roi de Judée. Il s’empare de Jérusalem grâce aux légions romaines et règne sans scrupule par l’assassinat, y compris des siens.
Bâtisseur, il construit un théâtre et un amphithéâtre, édifices païens qui suscitent la colère des Juifs pieux. Pour les amadouer, il reconstruit le Temple. Il obtient de l’empereur Auguste des droits et privilèges pour tous les Juifs de la Diaspora, notamment de pratiquer leur Loi et d’envoyer des offrandes au Temple. Son règne dure trente ans. A sa mort, le royaume est divisé en trois tétrarchies. Mais, dès l’an 6, l’administration en est confiée à un procurateur romain, lequel veillera à conserver les institutions juives : le Sanhédrin continue de légiférer et de juger les Juifs, à l’exception de ceux qui sont citoyens romains. L’époque n’en est pas moins à la sédition. Divers groupements d’activistes provoquent l’agitation, dont les Zélotes, partisans de la lutte armée, les Baptistes, dont Jean qui sera exécuté en tant qu’agitateur, et les Nazôréens, disciples de Jésus de Nazareth, soupçonné de complot et crucifié. Comme l’empereur Caligula, revendiquant sa propre divinité, voulait placer sa statue dans le temple de Jérusalem, les révoltes et émeutes se succèdent et les Sicaires, Zélotes qui exécutaient au poignard (sica) les juifs collaborateurs, invitent à la révolution et au pillage.
Le procurateur Florus s’étant emparé du trésor du Temple, révoltes et représailles débouchent sur une vraie guerre et les Sicaires parviennent à s’emparer de la forteresse de Massada. La destruction d’une légion, tombée dans une embuscade, débouche sur une guerre de libération nationale. Néron confie trois légions à Vespasien, général aguerri. Les Zélotes prennent le contrôle de Jérusalem et massacrent les notables et les familles sacerdotales. Vespasien, désigné comme empereur par les légions, charge son fils Titus de nettoyer les bastions de résistance. Celui-ci s’empare du temple qu’il livre au feu le 6 août 70. Massada ne fut emportée qu’en avril 73. Il n’y eut pas de survivant : les derniers se suicidèrent plutôt que de tomber aux mains des Romains. Certains soldats de Tsahal prêtent le serment « Massada ne tombera pas une seconde fois ». Le ‘complexe de Massada’ serait la représentation paranoïaque d’un Israël isolé dans un monde qui cherche sa perte. La destruction du second Temple marque la fin de l’Etat hébreu. Le peuple juif doit alors trouver de nouvelles formules de survie.
Alain Cagnat dissèque le communautarisme musulman. En dépit de ses valeurs universelles, la République est impuissante à assimiler l’islam colonisateur : ce n’est pas une surprise. Il n’est pas trop tard, mais il faudrait d’abord identifier les agresseurs et leurs complices. Leur nombre, qu’il est interdit de compter, doit se situer vers les dix millions, soit 15% de la population de la France. A la différence des autres religions, l’islam est ‘incréé’, dicté directement par Allah (même s’il a été ‘transcrit’ au fil des siècles par des dizaines de rédacteurs). Et ce n’est pas une religion de l’individu, mais une religion-Etat : « Rien n’est à César, tout est à Allah ! » Enfin, l’islam postule son hégémonie planétaire, alors qu’il s’oppose frontalement aux valeurs de notre civilisation : intolérance, négation du libre-arbitre, infériorité des non-musulmans, mépris de la femme, violence. Toutefois, la conquête de l’Europe se réalisera probablement sans violence, par le ventre des musulmanes et par la lâcheté ou le calcul électoral de nos élus. Les démocraties libérales sont désarmées par les droits de l’Homme, le respect des minorités et la criminalisation de l’islamophobie. Les mosquées, le halal, le voile sont des armes plus mortelles que les poignards de quelques fous d’Allah. Le nombre de mosquées, qui était moins de 100 en 1970, était passé à 1.036 en 2000, 2.449 en 2012 et 6.556 en 2018.
Or les mosquées (‘Nos casernes,’ dit Erdogan) sont les citadelles du Dar el-Arb, le territoire de la guerre. Elles sont financées aujourd’hui par l’Arabie ou le Qatar. Pour décrocher les autorisations de laïcards bouffeurs de curés, on bloque les rues avec les prières du vendredi. Le port du voile, intégral ou non, sert de provocation, à l’école, dans les services publics, dans la rue, contre les pouvoirs publics qu’on taxe d’islamophobie et qu’on fait condamner par les instances européennes et onusiennes. Réconfortant : la République laïque résiste aux pressions pour le voile, à l’exception des universités. Et à l’exception des cités, où niqab et jilbab paradent impunément. Au contraire du burkini, qui est interdit dans les piscines, mais qui règne sur les plages sous la protection de grands frères dissuasifs. Le communautarisme musulman se montre volontiers agressif, notamment dans les hôpitaux, quand il réclame ou refuse des soins en fonction du sexe du personnel soignant, dans les piscines et sur les plages, quand il réclame des horaires ou des zones exclusifs, lors du ramadan, quand il revendique toutes sortes d’accommodements. La nourriture halal est un levier de l’affirmation identitaire islamique et le mouvement halal, issu de la révolution iranienne, converge avec les intérêts des requins de l’industrie alimentaire et de la grande distribution, qui ont contaminé les secteurs cosmétiques et pharmaceutiques.
Des grandes marques, telles Carrefour Halal, Wassina Casino, Isla Mondial, Medina Halal, Reghalal, témoignent de la complicité entre les manipulations fondamentalistes et capitalistes apatrides. L’os pourrait se trouver dans l’horreur de l’abattage rituel (tant casher qu’halal) et dans l’étiquetage Halal, qui risque d’écarter certains clients et de tarir une source importante de revenus (15 cent au kilo sur pied, soit 100€ en moyenne par bête). Sans compter les problèmes d’hygiène et de santé publics. Une tentative de normalisation avec les mosquées détentrices du monopole et le Conseil français du culte musulman a échoué. Pour l’Aïd el-Kébir, l’Etat tolère même des ‘abattoirs temporaires’. La ‘Finance islamique’, dont la pionnière en France est Noor Assur, propose des produits ‘islamiquement propres’ et notamment une assurance Vie ‘charia compatible’, qui ne place ses réserves dans aucune société liée à l’alcool, les armements ou la drogue.
Le Crédit Agricole a créé une filiale spécialisée qui s’appuie sur les conseils de trois éminentes sommités en matière d’interprétation de la charia (laquelle est le ‘chemin pour respecter la loi d’Allah’. Tombée en désuétude dans l’Empire ottoman et sous la colonisation, elle a été ranimée vers 1930 par les Frères Musulmans en Egypte et par les Saoudiens. Mise sous l’éteignoir avec Nasser, elle a été réhabilitée par Khomeiny. Elle s’étend au monde sunnite avec le GIA algérien et les talibans afghans et ensuite les printemps arabes.
Le Royaume-Uni tolère depuis 1982 les tribunaux islamiques, qui sont agréés comme tribunaux arbitraux depuis 1996. On ne parle pas des châtiments corporels, puisqu’ils n’existent pas ! Les complicités sont nombreuses de naïfs, de taupes, de collabos qui veulent croire que l’islam est soluble dans la République, qu’il n’est pas violent, que les chrétiens ont été violents eux aussi. Mais les islamo-gauchistes ne sont pas naïfs. Les trotskistes (une grande proportion du personnel politique français est passée par le moule), humiliés par l’effondrement du marxisme, veulent voir dans les musulmans une armée de substitution. Troisième catégorie de collabos, les humanitaristes, dégoulinants de bons sentiments, financent et organisent au détriment de la nôtre un monstrueux exode de cultures étrangères. Ce sont probablement nos pires ennemis, subventionnés par des fondations américaines, notamment l’Open Society Justice Initiative du milliardaire israélo-américain George Soros.
Jean-Patrick Arteault s’attache à dégager l’avenir de l’identité et du communautarisme albo-européen, dans un monde où la plupart des nations européennes ne survivent plus que par la vitesse acquise. Il subsiste des bribes d’Européens qui méritent une seconde chance. Dans le cas de la France, il remarque qu’elle n’est française que depuis l’édit de François Ier qui, en 1539, impose le français comme langue administrative. Lequel lors de la Révolution française, n’est parlé que dans 15 départements sur 83, lorsque l’abbé Grégoire déclare la guerre aux ‘patois’ régionaux. Inconscients de leur identité et des valeurs que celle-ci comporte, les Français se trouvent alors en situation de faiblesse face à des idéologues résolus à les reformater, dans une vision holiste au principe de l’individualisme, au moment où les inventions vont bouleverser les modes de vie et remplacer une oligarchie nobiliaire par une oligarchie financière et industrielle qui croit dans la ‘main invisible du marché’.
Ce sont toutefois des hommes concrets, en ‘bandes organisées’, qui ont mis en place les structures dont ils ont été et sont les principaux profiteurs. Les peuples racinés n’ont pas subi qu’un transfert de pouvoir, mais une refonte de leur être. La diversité des pratiques ne posait pas de problèmes à l’ancienne oligarchie. La nouvelle veut au contraire les unifier. En 1870, la moitié de la population ne comprenait toujours pas le français. C’est la IIIe République qui a créé la nation citoyenne. En 1914, les nouvelles générations étaient enfin formatées. Elles avaient eu le temps d’oublier les mœurs des anciennes, mais pas encore de s’enraciner dans les nouvelles. Aujourd’hui, c’est la faillite identitaire : les Français de souche ne croient plus ni à la France d’avant ni à la nation citoyenne.
Les trois facteurs, ethnique, politico-idéologique et techno-économique, qui avaient fait sa puissance causent à présent son déclin. Le facteur ethnique : le contrat s’est fondé sur une homogénéité raciale, mais idéologiquement l’individualisme et l’égalitarisme des Lumières persuadaient que, le modèle français étant universel, on peut transformer un Africain « en catholique et français ». Il en va autrement de l’immigration allochtone des années 1970-2010. Le facteur politico-idéologique : les peuples racinés de France ont échangé leur identité contre la participation à un corps mystique prestigieux, ce qui justifiait le sacrifice de leur sang et de leur argent. La République est victorieuse en 1918, mais elle est fragilisée et une fraction de la classe populaire déserte la nation citoyenne pour l’internationalisme soviétique. Le rêve va se fracasser en 1940 et, malgré Pétain et De Gaulle, ne s’en remettra pas.
L’après Seconde Guerre est un calvaire de déclassement, avec la décolonisation et la soumission à l’atlantisme et avec une américanisation en profondeur. Le facteur techno-économique : la nation citoyenne a mobilisé pour le compte du capitalisme une armée du travail, au sein de laquelle le socialisme a heureusement organisé une solidarité, tolérée par crainte du contre-modèle communiste. Par la suite, la révolution dans les technologies du transport et de la communication produira un marché mondial de la main-d’œuvre et l’informatique et la robotique dévaloriseront le travail non-qualifié et même qualifié. Alors que les sujets ordinaires se révèlent ‘de trop’, l’oligarchie, pour presser les salaires à la baisse, ouvre les vannes d’une immigration de masse.
La gauche y trouve un électorat de substitution. L’esprit de Mai 68 fait obstacle à l’adaptation au système scolaire et au travail des jeunes immigrés, lesquels souvent ne veulent pas s’adapter. La protection sociale et médicale, qui justifie l’obéissance, régresse au moment où l’Etat s’est laissé par le moyen de la dette prendre en otage par les institutions financières. Dans le même temps où la racio-pudibonderie épure la Constitution du mot race, elle réclame des « manifestations racisé-e-s en non-mixité», réunions de Noirs interdites aux Blancs, sur l’avenir desquels on doit s’interroger. Comme sur ce qui, pour nous, fait un Blanc. Son origine génétique est une condition nécessaire, mais non suffisante : comme pour un ordinateur, elle est le matériel qui permet la vie, mais il faut encore le système d’exploitation (la vision du monde qui donne sens et perspective à la vie) et les logiciels (éléments de culture, qui permettent l’action). Il existe deux visions du monde, radicalement opposée : les visions universalistes (une vérité universelle régit l’ensemble du réel particulier) et les visions enracinées (on n’atteint l’universel qu’à travers l’exploration du particulier, qui vaut par lui-même).
A la différence des universalistes, les visions enracinées ne peuvent être implantées en dehors de leur sphère d’origine. Les visions universalistes sont en conflit avec toutes, car la vérité est unique ! Parler d’une supériorité culturelle des Blancs n’a aucun sens. Pour évaluer le monde Blanc, l’auteur a choisi un étalon fondé sur des critères de fidélité historique et culturelle, nommé albo-européen non-seulement par référence à sa terre originelle, mais à ses valeurs qu’on qualifie d’indo-européennes à la suite des linguistes. Etre albo-européen, c’est donc avoir une conscience empathique de ses racines culturelles d’avant la christianisation.
Cela ne concerne qu’une minorité dans le monde blanc occidentalisé. Certains sont ‘gentils conscients’ de leur responsabilité génétique à l’endroit de la noblesse héroïque de leur généalogie (gentils par référence à des traditions non-chrétiennes et non-juives). Cette minorité-là est infime : l’auteur cite l’action remarquable des identitaires de Defend Europe, qui a éveillé la sympathie des ‘braves gens’, mais pas leur engagement. Comptant en France 45 millions d’autochtones, il évalue à partir de l’appareil du FN à 25.000 les aptes à se mobiliser pour les enjeux vitaux de leur pays.
On peut leur ajouter les ‘braves gens’, qui votent populiste. Le reste, 24 millions d’indigènes, qui est hostile à toute vision autochtone, est formé de la masse des suiveurs, benêts, autruches et conformistes, encadrée par les escadrons des renégats, au nombre desquels on peut distinguer les vrais croyants sectaires, les ambitieux et les Grands Serviteurs, officiers généraux de l’oligarchie, dont on ne peut exclure qu’ils croient à l’idéologie qu’ils servent, ni qu’ils rêvent d’être cooptés parmi les maîtres.
Robert Dragan suggère d’être identitaire efficacement. Du moyen-âge à la Révolution française, l’histoire a pour moteur les ambitions des princes, structurées par l’Eglise, en particulier lorsque celle-ci fait l’objet d’une menace, qu’elle soit alors interne (hérésie, schisme, réforme) ou externe (islam). En 1789, le renversement politique coïncide avec une révolution démographique, industrielle et coloniale. Autant la superbe des princes était ostentatoire, autant sont discrètes les forces nouvelles, au sein desquelles se cooptent les nouveaux vassaux, banquiers et sociétés secrètes, lesquels ne s’exposent jamais physiquement. Les réactions des contre-révolutionnaires, pour rétablir l’ordre ancien sans tenir compte des changements, étaient vouées à l’échec. Le mérite de Maurras est alors de proposer un modèle alternatif, synthèse du national et du social, qui continue de prospérer aujourd’hui, à l’état de projet, du Venezuela à la Chine populaire et d’Egalité & Réconciliation à l’OEuvre française.
L’inconvénient de ces socialismes est précisément d’être nationaux et dès lors moins aptes aux alliances que les démocraties populaires, à commandement unique et qui pensent globalité et non pas préférences. La défense de leurs valeurs ethniques et culturelles place les identitaires dans la situation de réactionnaires, face à des adversaires qui ont déjà transformé la France. Autre vache sacrée de la réaction, les racines chrétiennes, que les identitaires français voient catholiques, en opposition au protestantisme et à l’orthodoxie, soit aux deux tiers des Européens blancs ! En oubliant l’héritage païen multimillénaire, qui s’accommode de l’agnosticisme des masses albo-européennes, de leur curiosité scientifique, de leur goût de la nature et de leur amour du vrai. On doit en conclure que l’avenir de la révolution appartient aux racialistes païens plutôt qu’aux nationaux catholiques.
Pour ce qui est de la méthode à suivre, on peut envisager de renverser l’opinion, comme l’ont tenté les Royalistes sous la Ière République, comme si cela avait été le peuple de France qui avait ‘fait’ la Révolution, alors que c’est Paris et les sociétés de pensée. Les identitaires nourrissent l’illusion que le peuple va changer d’avis et renverser la vapeur. Ils veulent croire par ailleurs dans les élites militaires, qui feraient de bons chefs politiques. En réalité, le mythe du chef guerrier est incapacitant et on le constate dans l’histoire récente du mouvement identitaire. La foule des militants suivistes va où brille la lumière. Ce qui fait défaut, c’est une contre-société, gardienne d’un projet. Faut-il la créer au sein du peuple ou se replier parmi les nôtres ? Conservatrice des mœurs, elle a valeur de modèle.
Le système échoue à reformater l’esprit d’enfants qui ont été bien éduqués. La contre-société génère l’optimisme (voir Jean Mabire : « Je ne sais pas si nous allons changer le monde, mais le monde, au moins, ne nous changera pas. »). L’Empire existe déjà dans l’esprit de communautés dispersées d’Albo-Européens. Chaque acquis de l’une d’elle est un pas vers la réalisation de notre idéal. Notre contre-société n’a pas besoin d’exercer de violence et doit prendre modèle des communautés chinoises, qui sont pacifiques. Si la violence vient à s’imposer, les activistes y trouveront une base de repli, sur le modèle des Sinn-feiners irlandais. La contre-société règle sa guidance par une assemblée de sages. Racialiste, socialiste et païenne, elle intègre mieux qu’une organisation politique les différences sociales.
Jean-Patrick Arteault réalise l’exploit de condenser sur trois pages de la revue sa recension de l’ouvrage, déjà particulièrement dense, de Michel Geoffroy ‘La super-classe mondiale contre les peuples’. Tenter de résumer encore la teneur de l’article serait vanité. Notons quand même que la super-classe est présentée ici comme quatre cercles concentriques, au centre desquels il y a le cercle des grands requins blancs et à l’extérieur le cercle du pouvoir dur des élites publiques, politiques et administratives, entourant le cercle du pouvoir doux des ONG, think-tanks et autres instruments de l’ingénierie sociale qu’entoure enfin le cercle de l’état-major des officiers supérieurs. La deuxième partie du livre est consacrée à l’échec prévisible de l’oligarchie mondialiste occidentale. Jean-Patrick Arteault, qui la juge beaucoup trop optimiste, reconnaît néanmoins que l’arme migratoire pourrait avoir pour effet la révolte des autochtones ou un chaos non maîtrisé et surtout que de nouvelles oligarchies émergentes en Chine, en Russie, en Inde, pourraient contester l’hégémonie occidentale.
00:37 Publié dans Nouvelle Droite, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle droite, revue, terre et peuple, communautarismes, communautarisme juif, communautarisme musulman, france, actualité, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook