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mardi, 11 mai 2021

Une matrice totalitaire à facettes multiples

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Une matrice totalitaire à facettes multiples

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
 
Ex: https://lesobservateurs.ch/2021/05/10/une-matrice-totalitaire-a-facettes-multiples/

Les thèmes des votations du 13 juin peuvent paraître disparates et n’avoir que peu de liens ensemble. Erreur, le fil conducteur, le fil blanc dont est cousu ce five-pack liberticide et moraliste, est une sorte de condensé de valeurs sociétales liberticides de gauche et de droite. Au nom de l’impératif moral de sauver en urgence la planète (et combattre le racisme, le patriarcat, l’homo et la transphobie) on cherche à imposer des mesures étatistes paternalistes toujours plus extrêmes (car « on » n’en fait jamais assez, bien sûr selon ces rêveurs forcenés et déconnectés du réel). Pour se rapprocher d’un idéal inaccessible de pratique de l’agriculture, moins polluante, respectueuse de l’environnement, libérée de sa réputation d’être empoisonneuse et maltraitante pour les espèces animales. La nature où domine surtout la Loi de la Jungle, des équilibres précaires et aléatoires deviendrait-elle l’alibi de naïfs utopistes ?

La science et l’intelligence artificielle,  nouvelles religions du Réel

Les problèmes causés par la croissance industrielle et démographique (l’un va avec l’autre) sont pourtant clairement identifiés et des solutions sont proposées : nouvelles technologies avec développement du nucléaire du futur, l’hydrogène,  les énergies durables dont le solaire et l’éolien. S’impose le florissant business vert avec ses start-up et son recours à l’intelligence artificielle pour gérer, organiser la pénurie et la consommation globale. L’humanité irrationnelle et consommatrice de nouveaux gadgets et marchandises (y compris la fécondation améliorée, la gestation artificielle, l’amélioration de la santé par intervention préventive sur les gènes) doit être suppléée par une gestion optimale informatisée et supervisée par les autorités morales et scientifiques. La crise émotionnelle de la Covid sert manifestement à faire avancer les technologies de traçage et de contrôle social, permet aux Big Pharma de  développer et d’investir dans la nouvelle médecine de demain. Par les thérapies géniques et le mRNA il y aura moins de maladies dues aux bactéries et virus, moins de cancers et de troubles auto-immuns puisque l’on sera automatiquement « vacciné » par des interventions préventives sur nos gènes. La vaccination dont l’efficacité semble peu durable et facilitatrice de mutations plus agressives (variants) nous transformera en OGM résistants peut-être à court terme avec obligation vaccinale régulière pour devenir « durable ».

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La peur de la maladie, la suspicion de contamination par autrui, la croyance de l’aggravation par un virus des maladies de l’âge ou de société imposent l’acceptation des risques de produits peu contrôlés et vraisemblablement pas aussi définitivement efficaces que promis.

La Loi  Anti-Covid enterre sans limite de temps la démocratie directe citoyenne, la liberté individuelle, la responsabilité individuelle et le droit de prendre des risques et de choisir le traitement qui nous convient.

Elle est certainement la plus redoutable du paquet vu ses tendances centralisatrices autoritaires, son recours aux « experts » scientifiques autoproclamés et alimentés par les données numériques qu’ils interprètent en fonction de leurs croyances, sous l’influence des Big Pharma et des Big Data qui offrent aux Etats des solutions sans alternatives possibles. Le pouvoir politique, normalement  sous le  contrôle/contrepoids citoyen, est placé sous tutelle : c’est la Covid qui dicte les conditions et commande disent les dirigeants politiques qui se limitent dorénavant à lire sur leur prompteur les communiqués de l’OMS, de Bill Gates et de l’OFSP. La politique, c’est prendre des décisions en fonction des besoins de la population, c’est oser prendre des risques, définir des priorités. Pas grand-chose de ressemblant au bon sens n’émerge ni  des  de statistiques de l’OFSP ni de son rythme timoré/prudent/autoritaire culpabilisant : ne pas se relâcher surtout, la santé avant tout, etc…

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Le peuple doit pouvoir s’exprimer, le fédéralisme fonctionner, les décideurs vraiment décider.

Ceux qui applaudissent à cette « urgence » sanitaires et ses directives souvent discriminatoires, contradictoires, liberticides sont d’abord la coalition rose, verte, rouge, violette. Elle trouve ainsi le justificatif pour avancer leur agenda du climat que les citoyens peinent à mettre spontanément en place. Freinage des voyages, taxes sur le carburant, abandon du chauffage au mazout, achat incité de véhicules verts (mesure qui a créé le mouvement des « gilets jaunes), taxes sur les billets d’avion. Interdiction des pesticides de synthèse qui seront remplacés par des organismes génétiquement modifiés, disparation de l’agriculture productive locale qui s’effondrera face à la concurrence massive globale. A part 10% d’agriculteurs  qui s’engageront avec succès dans le bio, économie de niche, il y a fort à parier que notre dépendance de la production mondiale augmentera. A propos, comment ceux qui se préoccupent de la qualité de l’eau et de l’influence  certes néfaste (à dose inadéquate) des pesticides de synthèse acceptent-ils la vaccination génique, la présence d’hormones ou de traces de drogues d’agrément dans l’eau potable ? Faut-il combattre les pesticides de synthèse pour développer les organismes génétiquement modifiés. Y a-t-il vraiment progrès ?

Le Bon Sens, la responsabilité individuelle, le réalisme des paysans qui perçoivent bien le problème et modifient leurs usages est largement suffisant.

On voit bien que derrière les bonnes intentions des « gentils bobos indignés et alarmés » se cachent d’autres risques. La fin de l’agriculture de proximité, la gestion globale intensive des ressources, l’impossibilité aux citoyens de contrôler leurs produits et la dépendance vis-à-vis de l’agroalimentaire dopé et amélioré. La loi sur le CO2 est du même registre, obligeant les classes laborieuses et moyennes à changer de chauffage, de voiture et aux financiers  de vendre et s’échanger des permis de polluer. L’effet sur le climat et la nature, dont la résilience est sous-estimée,  sera limité mais le pouvoir centralisé, sa voracité de taxation déchaînée  sera renforcé sans contre-poids réel.

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La Loi sur le terrorisme est, à droite, le même artifice. L’intervention préventive ne touchera pas que les activistes islamistes, mais surtout les militants pour la démocratie, les esprits critiques et sceptiques,  ceux qui défendent le libre choix médical, le respect de la sphère privée, la responsabilité personnelle contre le moralisme étatiste.

Par cohérence, pour renforcer la démocratie, malgré de fausses bonnes intentions, il faut voter 5 x NON à ces tentatives de dépossession.

Dominique Baettig, ancien conseiller national, militant souverainiste.

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lundi, 10 mai 2021

La revue de presse de CD - 9 mai 2021

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La revue de presse de CD - 9 mai 2021

ECONOMIE

Après l’affaire Danone : comment les fonds activistes font trembler les PDG

Ce n’est pas la peau des entreprises qu’ils veulent, mais souvent celle de leurs dirigeants. En mars 2021, ces fonds d’investissement ont réussi à faire tomber le PDG de Danone, Emmanuel Faber. Leur objectif : impulser le changement dans l’entreprise, générer une hausse du cours de l’action et revendre au plus haut... même s’il faut renverser la direction pour ça. Enquête sur ces nouveaux acteurs capables de tout pour arriver à leurs fins. Vidéo.

Les Echos

https://www.youtube.com/watch?v=VVMebvjqI5M

FRANCE

Pétition des mille : grandeur et misère du « devoir de réserve »

La publication d’une pétition, signée par un grand nombre de militaires, s’inquiétant de l’état de leur pays a provoqué un grand tintamarre. Le danger d’un fascisme imaginaire stimulant l’appétit répressif des antifascistes de pacotille. Au nom d’un devoir de réserve inventé pour la circonstance.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/05/petition-des-mille-gran...

GEOPOLITIQUE

Reconnaissance du génocide arménien par Joe Biden : le dessous des cartes

Samedi dernier, le génocide arménien a été officiellement reconnu par le Président américain Joe Biden. Il est premier dirigeant américain à franchir le pas. Quelles seront les conséquences pour la Turquie, ses relations avec Washington et sur la politique extérieure agressive d’Erdogan ? Décryptage avec Tigrane Yégavian*, chercheur associé au CF2R et spécialiste du Caucase et des minorités d’Orient.

Fildmédia.com

https://fildmedia.com/article/reconnaissance-du-genocide-...

Un canal sur le Bosphore et un nouveau pacte avec les États-Unis. Le pari d'Erdogan

Ces dernières semaines n'ont pas été comme les autres pour la Turquie. Elles ont commencé par un raid policier impliquant des amiraux à la retraite, les plus importants du pays, accusés de fomenter un coup d'État, et se sont terminées par le "sofa-gate" d'Ankara, pour se conclure avec les propos de Mario Draghi contre Recep Tayyip Erdogan, défini comme un "dictateur" par le Premier ministre italien. Les trois épisodes semblent complètement indépendants, du moins en apparence. Qu'est-ce qui peut unir dix amiraux accusés d'avoir signé un document faisant craindre un coup d'État avec une conférence de presse du Premier ministre italien au Palazzo Chigi ? Tout indiquerait qu'il s'agit de deux dossiers totalement distincts. Pourtant, il existe un fil conducteur : une fine ligne rouge qui relie Ankara à Rome en passant par Istanbul et Tripoli et qui révèle l'un des rapports de force les plus complexes de la Méditerranée.

Euro-Synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/28/u...

MEDIAS

Relations entre la presse et les forces de sécurité : un rapport sévère pour l'administration

Le 3 mai, un rapport de 116 pages a été rendu au Premier ministre Jean Castex qui dresse un état des lieux, ainsi que 32 recommandations, sur les relations entre la presse et les forces de l'ordre. Rédigé par une commission indépendante dirigée par l'ancien contrôleur des prisons Jean-Marie Delarue, ce document ne manque pas d'écorner certains passages controversés du schéma national du maintien de l'ordre (SNMO) publié en septembre 2020 ou de la proposition de loi Sécurité globale présentée un mois plus tard (pour la deuxième fois).

RT.com/France

https://francais.rt.com/france/86282-relations-entre-pres...

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RWANDA

Que s’est-il passé au Rwanda le 6 avril 1994 ? Vidéo avec Charles Onana

Le 6 avril 1994, l’avion Falcon 50 transportant deux chefs d’État africains, leurs collaborateurs et trois Français, membres de l’équipage, est abattu par un missile SAM 16 au-dessus de l’aéroport de Kigali. Cet acte est reconnu par l’ONU comme « l’événement-déclencheur » du génocide au Rwanda. Depuis plus de 20 ans, ses auteurs ne sont ni arrêtés ni jugés. Toutes les enquêtes menées par l’ONU, la justice belge, espagnole et française sont sabotées et en proie à de fortes pressions politiques. Interview de Charles Onana, Docteur en sciences politiques et spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs et des conflits armés, auteur de « Enquêtes sur un attentat. Rwanda, 6 Avril 1994 » aux éditions L’Artilleur.

Sud Radio

https://www.sudradio.fr/societe/charles-onana-laffaire-de...

SECURITE

L’inexorable ascension des drones

A moins d’avoir vécu coupé du monde ces dix dernières années, plus personne ne s’étonne de la présence des drones, que ce soit auprès des particuliers, des professionnels ou des armées. Ils sont de plus en plus nombreux, et utilisés pour toujours plus de tâches. Relativement économiques – si l’on met à part la catégorie des drones militaires de plusieurs tonnes, – ils sont assez faciles à piloter et leur emploi est bien plus souple qu’un avion ou un hélicoptère piloté. De plus, ils peuvent être utilisés dans des endroits dangereux sans risquer la moindre vie. Le marché civil des drones est en croissance exponentielle depuis une dizaine d’années et devrait dépasser les 8 milliards de dollars par an à l’horizon 2022, tous marchés confondus

CF2R.org

https://cf2r.org/rta/linexorable-ascension-des-drones/

dimanche, 09 mai 2021

Les raisons pour lesquelles les gauchistes ne réussiront jamais à désarmer les Américains

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Les raisons pour lesquelles les gauchistes ne réussiront jamais à désarmer les Américains

Par Brandon Smith

Source Alt-Market

La confiscation des armes a toujours été le Saint Graal des régimes totalitaires. Sans désarmement, le contrôle entièrement centralisé d’une population n’est pas possible. Et s’il est vrai que tous les régimes maléfiques ne cherchent pas à désarmer chaque citoyen (du moins pas tout de suite), ils désarment toujours les personnes qu’ils ont spécifiquement l’intention de blesser le plus.

Par exemple, les défenseurs du contrôle des armes à feu aiment aujourd’hui souligner que le Troisième Reich en Allemagne n’a pas désarmé toute la population allemande. Il s’agit d’une position plutôt bizarre pour les gauchistes, car ils ne cessent de se plaindre et de crier que des nazis se trouvent à chaque coin de rue et derrière chaque arbre, mais ils défendent TOUJOURS leurs politiques de confiscation des armes en arguant que les nazis n’étaient pas aussi mauvais que les conservateurs le supposent. Bien sûr, ce qu’ils mentionnent rarement, c’est que les nazis ont effectivement désarmé des millions de personnes, pour la plupart des Juifs et des opposants politiques, en vertu des lois allemandes de 1938 sur les armes à feu.

Les nationaux-socialistes ont désarmé les personnes qu’ils prévoyaient de liquider. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi : ils ne voulaient pas que leurs cibles soient en mesure de se défendre. Ils ont permis à leurs partisans politiques de conserver leurs armes légalement ; il ne s’agit pas d’un assouplissement des lois sur les armes à feu, en fait, c’est l’inverse – Il s’agit d’une application sélective de la confiscation des armes basée sur la loyauté idéologique.

De façon hilarante, les gauchistes américains, lorsqu’ils sont confrontés à ce fait, doublent leurs arguments de contrôle des armes. Au lieu d’admettre leur erreur stupide, ils diront : « Oui, les nazis ont désarmé les Juifs et d’autres personnes, mais le fait d’avoir des armes à feu n’aurait fait aucune différence pour leur sauver la vie… » Et voilà – La logique circulaire la plus arriérée de tous les temps. Si la possession d’armes par les Juifs et d’autres personnes n’a pas empêché leur massacre, pourquoi les nazis se sont-ils donné la peine de les désarmer ? Les gauchistes n’ont pas de réponse à cette question.

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Ils essaient d’argumenter contre les faits en utilisant une hypothèse ; en réalité, comment le sauraient-ils ? Peut-être que le fait de posséder des armes à feu aurait pu sauver la vie de millions de personnes que les nazis avaient considérées comme des ennemis de l’État? Peut-être cela aurait-il eu un effet dissuasif sur l’Holocauste ? Peut-être les nazis auraient-ils eu peur d’étendre leur tyrannie en Europe s’ils avaient eu à craindre que leur propre population ne se défende et ne perturbe leur élan ? Peut-être la Seconde Guerre mondiale n’aurait-elle jamais eu lieu ? Nous pourrions discuter d’hypothèses toute la journée…

Ce dont nous sommes certains, c’est que le désarmement est TOUJOURS l’une des premières mesures prises par les totalitaires pour asseoir leur contrôle sur une population, et c’est le cas le plus fréquent chez les plus grands tueurs politiques de l’histoire moderne – Et non, ce ne sont pas les nazis, ce sont les communistes.

Alors que le débat fait rage sur le nombre exact de décès attribués aux gouvernements communistes, on estime qu’ils sont responsables d’environ 65 à 100 millions de meurtres au cours du siècle dernier, un génocide sans précédent dans l’histoire. Ces décès ont été causés par des moyens directs, tels que les fusillades de dissidents, ou indirects, tels que l’emprisonnement de dissidents jusqu’à ce qu’ils meurent de complications, ou le vol de vivres aux communautés rurales, qu’ils laissaient mourir de faim en masse.

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Staline a notamment déclaré que tout vol de biens de l’État était un crime punissable de mort. Dans le même temps, il a déclaré que toute production, y compris la production alimentaire, était la propriété de l’État. Donc, si vous mangez de la nourriture qui ne vous a pas été accordée par l’État, vous volez, et vous pouvez donc être fusillé. Vous voyez comment cela fonctionne ?

Rien de tout cela n’aurait été possible sans les lois sur le contrôle et la confiscation des armes à feu mises en place avant le grand génocide. En 1918, les bolcheviks et le Conseil des commissaires du peuple ont imposé aux citoyens russes de rendre leurs armes à feu sous peine de poursuites judiciaires. Les restrictions et les sanctions concernant les armes à feu ont été renforcées au fil des ans jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Soviétiques ont répugné à armer leur propre population en réponse à l’invasion nazie. En fait, la facilité avec laquelle l’armée nazie a traversé le front oriental était en partie due au désarmement de la population russe.

Les gouvernements communistes n’autorisent les gens à avoir des armes à feu dans leurs mains que lorsqu’ils se battent contre les ennemis idéologiques et étrangers du régime. Vous avez le droit d’être de la chair à canon pour les élites, mais vous n’avez pas le droit de vous défendre contre ces mêmes élites.

Les Américains (principalement les Américains conservateurs) ont une compréhension approfondie de cette dynamique. Alors que les gauchistes sont plus soucieux de réécrire l’histoire à leur avantage, nous sommes plus soucieux d’en tirer des leçons. Nous savons où mène le contrôle des armes à feu, tout comme les Pères fondateurs de notre nation, et c’est pourquoi ils ont codifié la possession d’armes à feu dans la constitution américaine comme un droit inaliénable en vertu du 2ème amendement. Voici les raisons pour lesquelles les gauchistes, les globalistes et les communistes ne seront JAMAIS en mesure de désarmer la population américaine comme ils l’ont fait dans les nations précédentes…

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Nous connaissons l’histoire du contrôle des armes

Comme indiqué ci-dessus, nous avons étudié l’histoire des tyrans. Il n’y a aucune tyrannie qui ait jamais existé qui n’ait pas essayé de désarmer la population, ou de désarmer la partie de la population que le gouvernement avait l’intention de réduire en esclavage ou de détruire. Les gauchistes ont la bave aux lèvres en essayant de réimaginer l’histoire d’une manière qui contourne ou ignore la question de la tyrannie lorsqu’il s’agit du contrôle des armes à feu. Ils perdent leur temps.

Ils ne parviendront jamais à convaincre les conservateurs et les modérés que la confiscation des armes n’a pas été une étape clé dans l’établissement de diverses tyrannies dans l’histoire moderne. Toute la gymnastique mentale et la manipulation, toute l’énergie qu’ils dépensent à essayer de rationaliser un génocide comme étant en quelque sorte « inévitable » indépendamment des droits des armes à feu – tout cela pour rien. Nous sommes bien plus intelligents qu’eux. Nous connaissons bien l’héritage du contrôle des armes à feu, et cela rend leurs tactiques inutiles.

Nous comprenons l’incrémentalisme – nous connaissons toutes les astuces

Le niveau de malhonnêteté impliqué dans la défense du contrôle des armes à feu est étonnant. Les gauchistes utilisent souvent le mensonge comme moyen de gagner du capital politique ; s’ils étaient complètement honnêtes quant à leurs intentions, ils ne recevraient pas un grand soutien de la population pour leurs efforts. Les accapareurs d’armes prennent soin, dans la plupart des cas, d’utiliser des expressions telles que « bon sens » lorsqu’ils parlent de nouvelles restrictions. Ils essaient de ne pas admettre que ce qu’ils veulent vraiment, c’est un désarmement complet, du moins, ils ont essayé jusqu’à récemment.

L’incrémentalisme a été le mot d’ordre pendant des décennies, mais depuis un an, ils foncent. Certains politiciens de gauche admettent ouvertement leurs véritables objectifs, parce que franchement, la chanson et la danse ne fonctionnaient pas et qu’ils savent que les conservateurs ne vont pas permettre un nouvel empiétement sur leurs droits.

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Je trouve intéressant que les gauchistes soient si étonnés de notre refus de tout compromis sur de nouvelles restrictions des armes à feu. Ils semblent penser que chaque nouvelle fusillade de masse leur apporte un nouveau capital de contrôle des armes. Peut-être que c’est ainsi que les choses fonctionnaient autrefois, mais plus maintenant. Franchement, ces fusillades n’ont rien à voir avec nos droits en matière d’armes à feu. Punir tout le monde pour les crimes d’une poignée de personnes n’est plus acceptable pour les conservateurs, car nous savons que si nous donnons un ongle aux partisans du contrôle des armes, ils nous prendront le bras.

Kamala Harris, aujourd’hui vice-présidente des États-Unis, est l’une des nombreuses Démocrates qui cherchent ouvertement à obtenir le rachat obligatoire des armes à feu par le gouvernement et le démantèlement des droits des armes à feu. Cependant, c’est Beto O’Rourke qui a vraiment fait tomber le masque en ce qui concerne les véritables intentions des accapareurs d’armes. Il a déclaré que « oui, les Démocrates vont nous enlever nos AR-15 ».

Joe Biden est célèbre pour ses déclarations mettant en garde contre les armes de qualité militaire entre les mains de civils et pour avoir dit aux gens qu’un « fusil de chasse à double canon » est « supérieur » à l’AR-15 pour la défense domestique. De toute évidence, une arme à deux coups avec une portée effective limitée à environ 50 mètres ou moins rend très difficile la lutte contre la tyrannie gouvernementale. Et nous savons tous qu’à terme, même les fusils de chasse seront retirés.

L’objectif spécifique de Biden, cependant, semble être les lois sur les armes à feu dites « Red Flag« , qui permettent aux autorités de confisquer les armes à feu de personnes non impliquées dans des activités criminelles, et ce sur la base de témoignages par ouï-dire et sans procédure régulière. Les critères incluent toute « suspicion de maladie mentale », ce qui est totalement subjectif. Les conservateurs ont été accusés de maladie mentale parce qu’ils s’opposent aux confinements lié à la Covid-19, qu’ils remettent en question la sécurité des vaccins, qu’ils remettent en question la légitimité de la propagande alarmiste sur le réchauffement climatique dans les médias, etc. N’IMPORTE QUOI pourrait être étiqueté comme maladie mentale par l’État et donc rendre une personne susceptible d’être ciblée par les lois « Red Flag« .

Il s’agit d’un incrémentalisme ciblé et d’une application sélective du contrôle des armes à feu, tout comme celle utilisée par les nazis. Les lois « Red Flag«  permettent au gouvernement d’attaquer les opposants politiques et idéologiques un par un et de les désarmer, tout comme les nazis ciblaient sélectivement leurs opposants politiques pour les désarmer. Nous savons où tout cela va nous mener. Nous l’avons déjà vu auparavant.

Les émeutes raciales de BLM

Malgré les fausses affirmations des médias grand public, nous avons vu de première main la destruction et la folie perpétrées par des groupes marxistes comme Black Lives Matter. Ils sont tout sauf « pacifiques », ils sont dangereux par leur manque d’intelligence et de logique, et leur idéologie de justice sociale est un cancer qui infecte et débilite chaque organe vital de la civilisation occidentale.

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Dans son film « Platoon », le personnage d’Oliver Stone, Chris Taylor, dit : « L’enfer est l’impossibilité de raisonner ». Si cela ne décrit pas le mouvement pour la justice sociale d’aujourd’hui, alors je ne sais pas ce qui le fait.

Si un groupe de personnes est déterminé à faire de chaque tragédie une affaire de racisme et de « suprématie blanche », malgré tous les faits qui prouvent le contraire, et qu’il utilise ensuite ces tragédies comme excuse à la violence de masse, alors ce sont des fanatiques, et les fanatiques ne peuvent être raisonnés. Ce sont des sectaires avec une mission, et ils feront tout pour accomplir cette mission.

Dans ce cas, la mission des marxistes de BLM et des fondations globalistes qui les financent (comme la Fondation Ford et la Fondation Open Society ) est de détruire le tissu même de l’Amérique, de la « brûler« , puis de la reconstruire en une enveloppe méconnaissable dépourvue de principes ou de liberté.

Ouais, je ne pense pas que les propriétaires d’armes conservateurs vont accepter ça. Brûler leur propre quartier est une chose, mais les activistes de BLM ont essayé de s’étendre au-delà des frontières de leurs propres villes poubelles dans le passé, et nous n’allons pas leur permettre d’agir violemment. Pour cette seule raison, les conservateurs ne désarmeront jamais.

Le programme de contrôle est exposé au grand jour

Il y a une raison pour laquelle les gauchistes et les globalistes sont si obsédés par le fait de priver les Américains d’armes à feu prêtes au combat, et il ne s’agit pas de « sauver des vies ». Ces armes ont un effet dissuasif sur la tyrannie. Tant qu’elles existent, notre capacité à reprendre nos autres droits et libertés existe.

Si quelque chose a convaincu les propriétaires d’armes à feu de la nécessité de posséder des armes à feu, c’est bien l’année dernière, marquée par une pandémie de peur. Qu’avons-nous appris jusqu’à présent ? Eh bien, nous sommes maintenant pleinement conscients de l’agenda du « Grand Reset« , qui a été promu sans relâche par le Forum économique mondial et divers dirigeants politiques. Ce programme prévoit des années de blocages économiques et de mandats médicaux, de vaccinations forcées, de passeports sanitaires par lesquels une personne pourrait être complètement exclue de l’économie, une nouvelle société sans cash, une économie partagée dans laquelle vous ne posséderez rien et que vous devez aimer.

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Les « passeports » sanitaires ou vaccinaux sont particulièrement déconcertants. D’une part, les gouvernements n’ont pas nécessairement à les appliquer tout de suite. Ils peuvent simplement autoriser leurs partenaires commerciaux à exiger ces passeports de toute personne souhaitant obtenir un emploi ou faire des achats dans leurs magasins. Une fois que ce système est ancré dans le monde des consommateurs, les gouvernements peuvent intervenir et faire des passeports une obligation légale. Finalement, les passeports donnent à l’establishment la capacité de contrôler et de micro-gérer chaque aspect de la vie de chaque individu. Si vous ne vous conformez pas à tous vos caprices, les technocrates peuvent facilement annuler votre passeport et vous faire mourir de pauvreté et de faim.

Cela serait impossible à faire dans un pays où la majorité de la population est armée. Je pense que l’on peut dire sans se tromper que la plupart des Américains ne veulent pas vivre dans le monde dystopique envisagé par les globalistes du WEF, et nous nous battrons pour que cela ne se produise pas.

La tyrannie est mise en œuvre par des hommes armés sur le terrain

Mon mantra préféré des accapareurs d’armes est l’affirmation selon laquelle « votre AR-15 ne vous aidera pas contre un char Abrams ou un drone Predator ». Ces personnes ne comprennent pas le fonctionnement des systèmes totalitaires. Afin de contrôler une population, vous devez avoir des troupes loyales sur le terrain… partout. Non seulement cela, mais vous avez également besoin de civils loyaux, un grand pourcentage de la population, pour agir comme vos yeux et vos oreilles et parfois la force brute. Et enfin, vous avez besoin que toute personne qui pourrait s’opposer à vous ait peur de prendre des mesures pour se défendre. Vous avez besoin qu’ils soient dociles et passifs.

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La tyrannie comporte de nombreuses pièces mobiles, et les tanks et les avions sont secondaires par rapport à la main-d’œuvre de base. Et là où il y a des troupes et d’autres personnes qui font respecter la tyrannie, il y a de nombreuses cibles. Là où il y a des armes à feu, il y a un moyen d’éliminer un tyran au sommet de la pyramide avec une seule balle bien placée. En outre, vous n’avez pas besoin de véhicules blindés et de jets furtifs pour combattre la tyrannie ; ce dont vous avez besoin, c’est d’une bonne arme à feu pour éliminer les personnes qui conduisent et pilotent ces machines. Un rebelle intelligent pourrait même prendre ces armes pour son propre arsenal dans le processus.

De nombreux propriétaires d’armes à feu sont également des vétérans de l’armée, et ils ont vu comment les choses se sont passées dans des endroits comme l’Afghanistan, où toute la puissance militaire du monde a été inefficace contre des membres de tribus munis de vieux AK-47 et d’engins explosifs improvisés en bord de route. Il s’agit de la force de la volonté et d’un minimum d’armes à feu. Les guerres de guérilla ne sont pas menées en termes de batailles, elles sont menées en termes d’attrition. Les Américains le comprennent mieux que quiconque.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, l’ethos des voleurs d’armes est essentiellement inutile. Ils peuvent avoir une domination totale sur le gouvernement fédéral, ils peuvent avoir tous les gouvernements des états de leur côté et passer des centaines de lois et de décrets faisant de chaque propriétaire d’arme un criminel, et cela n’aurait toujours aucune importance. Nous ne céderons pas, nous préférons nous battre.

Les élitistes et les gauchistes ne semblent pas comprendre. Peut-être que c’est la façon dont leur cerveau fonctionne. Peut-être ne peuvent-ils pas comprendre l’idée que certaines personnes ne transigeront pas sur certaines libertés, quel qu’en soit le prix. Ils pensent que tout le monde a une limite, que tout le monde a un prix. Ils pensent que tout le monde peut être acheté, ou que tout le monde peut être amené à se soumettre. La vérité est que beaucoup d’entre nous ne le peuvent pas. Certains d’entre nous n’ont pas de prix, et nous ne pouvons pas être contraints de nous soumettre.

Nous sommes les personnes qui maintiennent la liberté en vie, et les totalitaires sont terrifiés par nous ; l’accaparement des armes n’est qu’une extension naturelle de leur peur et de leurs doutes. Lorsqu’une oligarchie cherche à désarmer la population, c’est un signe certain qu’elle est sur le point de s’emparer d’encore plus de contrôle, et elle a peur que la population ne la détrône. Et honnêtement, ils devraient avoir peur.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

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samedi, 08 mai 2021

Coronavirus et Servitude Volontaire

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Café Noir N.22

Coronavirus et servitude volontaire

Avec Nicolas Bonnal

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du vendredi 7 mai 2021 avec Gilbert Dawed & Nicolas Bonnal.
 
 
RÉFÉRENCES
 
Si quelques Résistants… Coronavirus et Servitude Volontaire https://www.amazon.fr/quelques-resist...
 
Psychologie des foules et religion vaccinale Quelques citations du bon Dr Gustave Le Bon, dont les enseignements demeurent impeccables. https://voxnr.com/51315/psychologie-d...
 
LIVRES DE BONNAL CHEZ AVATAR EDITIONS
 
Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
Internet – La Nouvelle Voie Initiatique https://avatareditions.com/livre/inte...
Le Choc Macron – Fin des Libertés et Nouvelles Résistances https://avatareditions.com/livre/le-c... #cafenoiraef

Élections régionales de Madrid: punition pour la gauche

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Élections régionales de Madrid: punition pour la gauche

Par Jordi GARRIGA

Ex: https://metainfos.com/2021/05/06/

Ce mardi 4 mai, des élections régionales anticipées ont eu lieu dans la Communauté de Madrid. Elles étaient anticipées car les dernières avaient eu lieu en 2019. La raison de l’avance électorale était la rupture du pacte gouvernemental entre le Parti populaire et Ciudadanos dans la région de Murcie et l’accord du nouveau gouvernement régional de Ciudadanos avec le parti socialiste. La présidente de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, craignant le même mouvement à Madrid (puisqu’elle gouvernait grâce à la même combinaison), a décidé de faire avancer les élections, malgré le fait que la gauche ait tenté d’éviter cet appel, signe que le plan était bien de faire la même chose qu’à Murcie.

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Malgré les sondages gouvernementaux, qui prédisaient une victoire pour les partis de gauche, l’actuelle président de Madrid a réalisé un grand triomphe, obtenant 65 députés (+35) et touchant la majorité absolue (sur 132 sièges). Il faut tenir compte du fait qu’elle gouvernait auparavant grâce au pacte de ses 30 députés à l’époque avec les 26 de Ciudadanos et 12 de VOX. Elle a donc gagné son pari !

Le parti le plus perdant a été Ciudadanos, un parti du centre libéral qui avait joué électoralement aux côtés de la droite, mais de manière inattendue et contre l’opinion de ses cadres et des membres du parti, ou des électeurs, qui s’étaient alors tourné vers le parti socialiste en essayant changer le gouvernement de trois régions par des motions de défiance. La punition a été totale: de 26 députés à 0. Plus de 500 000 voix perdues.

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Au contraire, la présidente Díaz Ayuso, qui a été diabolisée et assiégée à la nausée par le gouvernement central et ses médias, a reçu le soutien de 1.600.000 voix, remportant 1 million de voix en plus et représentant la force la plus plébiscitée dans tous les districts de Madrid et sur 176 des 178 communes de la région. Dévastateur ! Les raisons les plus plausibles de ce soutien populaire ont sans aucun doute été sa position contre la fermeture des lieux de travail  en défendant une circulation maximale, organisant du coup une confrontation permanente avec le gouvernement socialiste en Espagne pendant et sur la crise du COVID.

Le parti socialiste est descendu de la première position à la troisième, avec son candidat Gabilondo, personnage gris sans charisme, dépassé de quelques milliers de voix par un autre candidat de gauche, séparé du PODEMOS, Más Madrid.

VOX a pour sa part été maintenu, passant de 12 à 13 députés et remportant près de 50 000 voix supplémentaires. Il a déjà annoncé sans surprise sa volonté de soutenir un gouvernement du Parti populaire dans la région.

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Le soir même des élections, Pablo Iglesias, qui avait démissionné de son poste de vice-président du gouvernement espagnol pour être candidat du PODEMOS, a annoncé sa démission de ses fonctions et de la politique. Comme je l’ai annoncé (https://metainfos.com/2021/04/18/pablo-iglesias-ou-quand-...), même si je ne m’attendais pas à ce que ce soit si tôt. Sa candidature a obtenu 80 000 voix de plus qu’en 2019, mais c’est clairement un échec avec 7% de voix au total. Dans tous les quartiers populaires qu’ils prétendent représenter, la droite a gagné et l’étrange campagne intimidante, dans laquelle ils ont reçu des lettres avec des balles à l’intérieur, ainsi que leurs appels à parier entre «démocratie ou fascisme» n’ont guère influencé les résultats. En fait, le véritable électorat espagnol, au-delà des cris hystériques des médias, ne se préoccupe pas des problèmes typiques d’une guerre civile qui a pris fin il y a plus de 80 ans, mais plutôt de pouvoir manger et pouvoir travailler tous les jours. Les appels antifascistes ou anticommunistes (Vox avec son « nous avons arrêté le communisme à Madrid« ) ont déjà perdu de leur efficacité à cause d’une certaine saturation passéiste. Le monde a changé mais certaines générations comme en France ne s’en sont pas encore rendu compte !

En fait, les vrais communistes et fascistes qui se sont présentés à ces élections, avec leurs candidatures marginales qui n’ont pas atteint 1% des voix, ont été encore plus acculés: le Parti communiste des travailleurs d’Espagne (PCTE) est passé de 2610 à 1 653 voix (0,05%) et la Falange Española de las JONS (FE de las JONS) de 2 217 à 1 129 voix (0,03%)…

Le chef du PP, Pablo Casado, dans son euphorie a annoncé que ces élections marquent le début de la récupération du gouvernement espagnol. Certes, puisque la lecture initiale de ces élections pourrait bien être le retour, dans peu de temps, du bipartisme en Espagne. Si, jusqu’à récemment, cinq partis se disputaient directement des positions de pouvoir dans les différentes élections, la carte politique espagnole est maintenant la suivante:

– Ciudadanos, après une série d’erreurs stratégiques  disparaîtra rapidement et presque tous ses électeurs iront au Parti populaire.

– PODEMOS, après le départ de Pablo Iglesias a de nombreuses possibilités de désintégration, puisque son leader était le pilier fondamental de sa cohésion.

– VOX, qui malgré son maintien, ne cesse de suivre le Parti populaire, court le risque que ses électeurs finissent tôt ou tard par parier sur le parti le plus grand, le plus modéré et qui en dit autant sans trop crier.

Le "New Space": un univers spatial en transformation accélérée...

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Le "New Space": un univers spatial en transformation accélérée...

par Christopher Coonen
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christopher Coonen, cueilli sur Geopragma et consacré à l'espace comme nouveau champ de déploiement de la puissance et de la conflictualité. Secrétaire général de Geopragma, Christopher Coonen a exercé des fonctions de directions dans des sociétés de niveau international appartenant au secteur du numérique. 

Le New Space: un univers spatial en pleine transformation accélérée

Il semble opportun, au moment où l’humanité célèbre le soixantième anniversaire du premier homme Yuri Gagarine à voyager dans l’espace, le lancement réussi de la fusée Space X pour transporter quatre astronautes à la Station spatiale internationale (ISS) et en ramener quatre autres hier via le module Space X, de se pencher sur ce phénomène qu’est le New Space.  Même si en apparence c’est un contraste avec le Old Space, dominé alors par les superpuissances géostratégiques et militaires concurrentes qu’étaient les Etats-Unis et l’URSS, il révèle en fait l’émergence fracassante du New Space ; et il convient sans doute de non pas parler d’un New Space mais des New Space. En réalité, il s’agit de plusieurs phénomènes qui se conjuguent et concourent à une dynamique globale.

Qu’est-ce que le New Space ? C’est la transformation du Old Space en New Space autour de quatre axes majeurs : l’ouverture de l’espace à de nouveaux acteurs essentiellement privés, à de nouveaux pays, à de nouveaux champs d’application y compris militaires, et afin de poursuivre de nouveaux objectifs y compris financiers. Le Old Space, c’est l’industrie spatiale telle qu’on la concevait il y a quelques années encore : les acteurs étaient avant tout des monopoles d’Etat, les objectifs étaient pour l’essentiel des objectifs politiques et stratégiques avec un lien très étroit entre les enjeux militaires nationaux et les aspects scientifiques des missions spatiales. Ils étaient cantonnés à des tâches d’observation de la Terre, d’étude de l’univers, d’exploration, de démonstration de technologie et d’une activité humaine en orbite basse. Et la maîtrise des coûts et la profitabilité n’étaient pas du tout une priorité. 

Les nouveaux acteurs sont des milliers d’entreprises, pour le moment américaines pour la plupart, qui visent à conquérir l’espace. Cela se traduit dans les faits par la privatisation de l’accès à l’espace et à l’arrivée dans l’économie spatiale d’acteurs de la Silicon Valley et des GAFAM. Ces nouveaux entrants dans un secteur d’activité qui était jusqu’alors réservé aux Etats et Institutions publiques font bénéficier au spatial traditionnel des innovations et des technologies issues d’autres domaines comme celles du numérique ou de la Big Data. Jeff Bezos (fondateur de Blue Origin et patron d’Amazon) voit son rôle comme bâtisseur d’infrastructures spatiales afin que « la prochaine génération puisse bénéficier d’un environnement entrepreneurial dynamique dans le domaine spatial. »

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Les partenariats public-privé se multiplient également : l’abandon de la navette spatiale américaine en 2011 a contraint la NASA à ouvrir le marché du ravitaillement de l’ISS au secteur privé avec Space X, car elle dépendait depuis lors de la fusée russe Soyouz pour transporter les astronautes américains jusqu’à la station orbitale. Space X n’est pas la première à avoir mis sur le marché un lanceur réutilisable (la navette spatiale américaine ayant cet honneur) ; toutefois, c’est effectivement la première société à avoir réussi à recycler un lanceur… et à réduire ainsi drastiquement les coûts (avec une réduction, semble-t-il, de près de 30% du coût habituel). 

L’impact capital lié au New Space sont les réactions entraînées par l’irruption de ces start-ups et de ces nouveaux acteurs dans le domaine spatial. Cette irruption n’est pas sans lien avec la conception de la nouvelle fusée Ariane 6, plus économe, car se voyant légèrement bousculée, cet acteur traditionnel se voit contraint d’innover à son tour avec un lanceur réutilisable. Pour l’Europe, l’Agence Spatiale Européenne a démontré que l’on devait compter sur elle. ArianeSpace, fondée en 1980, est devenue non seulement le premier « opérateur de transport spatial privé » mais est restée leader du marché de façon incontestable jusque très récemment. Et elle a permis à un grand nombre de pays de lancer leur premier satellite de télécommunications.

Pour les pays en développement et en accélération, cette nouvelle ère est aussi une opportunité inédite dans l’histoire de la conquête spatiale. Le Japon a procédé avec succès au lancement de sondes lunaires et pour explorer aussi des astéroïdes. La Chine avec les missions lunaires Chang’e et son rover Lapin de Jade qui a pu parcourir la surface de la Lune, en a fait l’un des rares pays à avoir réussi un tel exploit. En outre il y a quelques jours, la Chine a réussi le lancement d’un des trois modules qui constitueront sa future station spatiale orbitant la Terre. Et elle vise elle aussi des missions sur Mars. L’Inde est également extrêmement dynamique : déploiement d’un orbiteur autour de la Lune, mise en orbite autour de Mars d’une sonde, et une autre mission lunaire comprenant un orbiteur, un atterrisseur et un rover.

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Enfin, Israël procède régulièrement au lancement de satellites de basse orbite grâce à son lanceur Shavit.

La multiplication des acteurs étatiques et l’émergence d’acteurs privés ont abouti à la constitution de l’embryon de ce nouvel âge spatial.

À l’ère du New Space, ce n’est pas parce qu’une destination existe qu’elle est un objectif. Elle doit correspondre à des objectifs commerciaux, ce qui impose de réfléchir aux débouchés sur les marchés dès l’étude de chaque programme. Ce faisant, à la différence du Old Space, le New Space pense en premier lieu aux besoins du client et des utilisateurs de la donnée.

L’économie du New Space fait de la donnée spatiale un produit à forte valeur ajoutée. Pour rentabiliser les investissements consentis, elle doit être immédiatement disponible et utilisée pour une très grande variété d’applications et de services commerciaux, y compris dans des domaines jusqu’ici réservés aux acteurs gouvernementaux, tels que la recherche scientifique ou l’exploration spatiale.

L’un des catalyseurs essentiels pour le New Space repose sur la miniaturisation des satellites : les microsatellites et nanosatellites permettent à de nouveaux acteurs de « se payer » leur satellite, les coûts de lancement et de mise en orbite payés par les clients dépendant avant tout du poids de la charge utile à transporter. De plus petits satellites se traduisent par des satellites plus légers – ils ne se mesurent plus en tonnes et mètres mais en kilos et centimètres – et sont donc moins chers.

Cela permet également de transporter plus de satellites à la fois : ce seul mois de mars 2021, plus de 360 satellites ont été mis en orbite. 

En d’autres termes, des dizaines de milliers de satellites, dont le lancement par grappes a déjà commencé, vont peupler l’espace. Ils seront d’ailleurs au cœur du projet Starlink qui vise à construire un réseau très puissant et global et qui rendra l’Internet accessible à des utilisateurs qui aujourd’hui n’y ont pas accès dans les contrées les plus reculées de notre planète.

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Ce foisonnement d’innovation va entraîner la conception d’usines spatiales, le minage lunaire et d’astéroïdes,  le tourisme spatial et suborbital, des stations spatiales privées, les missions d’exploration spatiale de « l’espace lointain », mais aussi des entreprises spécialisées dans l’information financière sur le marché spatial. On peut sans doute parier que cette nouvelle industrie pèsera des centaines de milliards de dollars d’ici quelques décennies …

De façon un peu plus nouvelle, l’Espace n’est plus seulement un vaste lieu où affirmer sa puissance symbolique ou militaire. C’est devenu un enjeu pour gagner de l’argent, ce qui implique une politique de réduction des coûts de l’accès à l’espace afin d’être compétitif. Cette réduction des coûts a pour conséquence un plus grand nombre d’acteurs pouvant se lancer dans l’exploitation commerciale de l’espace et de gagner ainsi des parts de marché, tout en suscitant une demande plus importante. Néanmoins, les Etats restent de très gros clients et ils soutiennent parfois avec énormément de fonds publics « leur » industrie spatiale – que serait Space X sans le financement de la NASA ? La prochaine étape sera l’essor de sociétés commerciales financées uniquement par des fonds privés. La structure du marché est donc appelée à évoluer encore, allant en grossissant si l’écosystème s’avère viable, et devenir autonome par rapport aux Etats au fur et à mesure de cette croissance.

Enfin, un autre champ d’application prioritaire est militaire, comme en témoigne la création par le président Trump du US Space Force, rejoint par la France avec le Commandement de l’espace basé à Toulouse. Le US Space Force constitue une nouvelle branche et sera composée de 16 000 militaires et civils déjà employés de l’US Air Force. Le secrétaire à la Défense américain a résumé l’enjeu ainsi : « L’US Space Force protégera les intérêts nationaux des Etats-Unis en se concentrant uniquement sur l’espace. Conformément à notre stratégie de défense nationale, l’US Space Force veillera à ce que nous soyons compétitifs, dissuasifs et gagnants en position de force, en protégeant notre mode de vie et notre sécurité nationale.“ Il est certain que d’autres puissances s’engageront dans cette voie, la Chine et la Russie étant les candidats les plus évidents. Même si cette évolution est sans doute inévitable, elle est inquiétante car le Traité de 1967 sur les principes régissant les activités des Etats en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, interdit le placement dans l’espace d’armes et prône donc des activités pacifiques. Mais ce traité important à sa signature parait totalement insuffisant à notre époque avec la multiplication des acteurs, le changement des intérêts et l’évolution des technologies spatiales. En effet, les missiles envoyés depuis la terre pour détruire des objets spatiaux sont hors du champ d’application de ce traité. De plus, ce traité ne fait pas mention des armes par destination ;  en effet, n’importe quel satellite peut devenir une arme s’il est placé en orbite et envoyé sur un satellite ennemi. Il devient urgent donc de renégocier ce Traité d’une époque bien lointaine. 

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Avec le New Space, un foisonnement d’innovations sont donc à attendre dans les années à venir, mais aussi l’extension des rivalités géopolitiques terriennes à l’espace, notamment entre les Etats-Unis et la Chine. On ne peut que regretter que l’Europe, ayant abandonné ses programmes d’exploration humaine de l’espace, soit désormais reléguée au rang de partenaire junior. 

Christopher Coonen (Geopragma, 3 mai 2021)

vendredi, 07 mai 2021

Fond Européen de la Défense: une dotation ne suffit pas pour armer l’Europe

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Fond Européen de la Défense: une dotation ne suffit pas pour armer l’Europe

FED : l'Union européenne alloue 7,9 milliards d'euros à la création d'une défense commune, mais cela ne suffit pas à nous libérer des États-Unis.

par Salvatore Recupero

Ex : https://www.centrostudipolaris.eu/

Le 29 avril 2021, les députés ont approuvé l'adoption du Fonds européen de défense (FED), qui sera doté d'un budget de 7,9 milliards d'euros pour la période 2021-2027. Il s'agit peut-être d'un premier pas vers le soutien et la coopération en matière de défense en Europe. Pour l'instant, cependant, nous ne serons pas pour autant autonomes par rapport à Washington. En fait, la création d'un système de défense européen n'exclut pas un partenariat avec les États-Unis.

La genèse de l'EoF

C'était l'année 2016 et Jean-Claude Junker (alors président de la Commission européenne) avait parlé de la nécessité de créer une défense européenne commune (1). L'homme politique luxembourgeois invitait notamment à réfléchir à la nécessité de prendre la responsabilité de protéger les intérêts et le mode de vie des citoyens européens, sur leur territoire et à l'étranger, sans déléguer leur protection aux pouvoirs militaires des autres. L'idée était (et est) excellente, et indépendamment de ce que l'on peut par ailleurs penser de Junker.

Pour passer des paroles aux actes, il a fallu créer un fonds (le Fonds européen de défense) uniquement pour financer les premiers projets. Tout cela devait faire partie du "plan d'action européen en matière de défense". Entériné par le Conseil, l'EoF est devenu une réalité le 7 juin 2017, lorsque la Commission a adopté une communication intitulée "Établissement du Fonds européen de défense", soulignant ses caractéristiques distinctives. Il ne manquait que le sceau du Parlement. Il n'y a donc plus d'alibis.

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L'avenir du FED

Que va-t-il se passer maintenant? Simple, l'UE pourra cofinancer des programmes de recherche et de développement dans le domaine militaire. Mais sans la coopération des États nationaux, l'effort risque d'être inutile. Il faudra donc profiter de l'expérience acquise ces deux dernières années avec les projets pilotes (2): l'Edidp (le programme de développement de l'industrie européenne de la défense) pour 500 millions 2019-2020 ; et le PADR, l'action préparatoire dans le domaine de la recherche, pour 90 millions.

Bien que nous n'en soyons qu'aux premiers pas, l'enthousiasme est grand. Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, a parlé d'un "jour historique pour l'Europe", car "l'idée de travailler ensemble pour promouvoir notre Union de défense et pour la sécurité des citoyens de l'UE est désormais une réalité tangible". L'opération aura également des effets positifs d'un point de vue économique, comme l'a expliqué la vice-présidente de la Commission européenne chargée des questions numériques, Margrethe Vestager. Selon Mme Vestager, "le Fonds jouera un rôle essentiel en permettant aux PME de participer aux chaînes d'approvisionnement de la défense et en développant la coopération industrielle transfrontalière. L'Italie aussi, par la voix de son ministre de la Défense Lorenzo Guerini, a exprimé sa grande satisfaction pour l'accord conclu. Tout va bien alors? Pas tout à fait.

Les Italiens veulent les Américains

Guerini, en effet, fait pression pour la participation de pays non membres de l'UE. En pratique, l'Italie (mais pas seulement elle) se félicite de la présence des Américains. À ce stade, une question se pose: mais pourquoi impliquer "nos alliés" alors que nous investissons pour nous rendre plus autonomes ? La réponse n'est que trop évidente: nous sommes forcés de le faire. L'Europe a perdu la Seconde Guerre mondiale et paie toujours pour cette défaite. Pas une feuille ne bouge sans que Washington ne le veuille. La rhétorique de la libération ne tient pas la route. Nous disons plutôt qu'après avoir porté le collier pendant plus de soixante-dix ans, nous nous sommes convaincus qu'il s'agit d'un collier (sans laisse). Cependant, il faut dire que la Maison Blanche avait déménagé à temps sans que le ministre de la PD n'en ait eu besoin.

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Les États-Unis ne reculent pas d'un pouce

Le journal en ligne Formiche.net (3) avait anticipé il y a plus d'un mois l'intention de la Maison Blanche d'entrer dans le projet de coopération structurée permanente (Pesco) dédié à la mobilité militaire. Une intervention qui est possible grâce au règlement approuvé en novembre qui "ouvre la défense européenne aux États-Unis". Un paradoxe en plein essor.

Pour mieux le comprendre, nous devons expliquer davantage ce qu'est le ‘’projet de coopération structurée permanente’’. La ‘’coopération structurée permanente’’ (Pesco precisely) est la coopération structurée permanente en matière de défense signée par 25 pays européens lors du Conseil Affaires étrangères/Défense de Bruxelles en 2017. Il s'agit de la première étape exécutive vers l'intégration des forces armées européennes, car elle vise à "simplifier et normaliser les procédures de transport militaire à l'intérieur des frontières européennes". C'est pourquoi l'OTAN, ou plutôt le Pentagone, ne pouvait pas être spectateur. Et c'est ainsi que dans les premiers jours de mars arrivent les nouvelles: l'entrée des Etats-Unis dans le Pesco se passe bien et "peut fonctionner". C'est ce qu'a déclaré l'ambassadeur Stefano Sannino, secrétaire général du Service européen d'action extérieure, lors d'un événement de l'ECFR, rapporté par DefenseNews.

Il est évident que les questions sont beaucoup plus complexes. Quelques lignes ne suffisent pas pour analyser la question de manière exhaustive. Cet épisode clarifie cependant nos idées sur l'équilibre des forces entre les deux côtés de l'Atlantique.

L'importance d'une armée européenne

Pour en revenir au thème de l'article, un "fonds" ne suffit pas à faire de l'Europe une puissance militaire, mais c'est un premier pas. Une condition nécessaire mais pas suffisante pour avoir une armée européenne qui ne dépend pas du Pentagone.

À la lumière de ce qui a été dit, il est clair que l'Union européenne doit agir différemment. Le professeur Vittorio De Pedys explique comment dans le numéro 21 de la revue Polaris (4). Selon M. De Pedys, "un accord fort est nécessaire immédiatement sur trois aspects. Le premier est la défense des frontières. La coopération dans ce domaine est essentielle car il y a, et il y aura de plus en plus, le danger du terrorisme, la marée montante de l'immigration, l'illégalité, le commerce des armes, les patrouilles et la sécurité des frontières extérieures.

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L'autre aspect est celui des missions internationales de "maintien de la paix". Au lieu de dépenser autant d'argent et de vies de jeunes gens à faire les guerres des autres, il serait bon d'envoyer les forces d'une armée et d'une marine européennes sur les théâtres où nos intérêts l'exigent (Méditerranée, Afrique du Nord, Tchad, Libye, Syrie, etc.). Enfin, la création d'une industrie européenne de la défense qui permettrait d'acheter des systèmes d'armes étrangers de manière concertée et moins coûteuse. L'Europe est l'un des quatre grands acteurs mondiaux par la taille de ses armées et de ses armements : elle dispose de porte-avions (italiens et français) et de marines de guerre, qui lui permettraient de projeter son pouvoir d'influence sur différents théâtres ; elle entretient également un surprenant rapport de force et d'influence avec un très grand nombre d'anciennes colonies situées à l'autre bout du monde, qui sont sensibles à toute proposition européenne unifiée. Cet énorme potentiel n'est pas du tout exploité aujourd'hui parce qu'il est fragmenté dans un fatras (et non une somme) inepte, stérile et substantiellement inutile de micro-politiques nationales". Ces mots nous montrent quelle est la bonne approche pour construire une Europe qui redevienne un phare de la civilisation.

Notes :

  1. (1) Fonds européen de défense : un financement pour l'avenir de la défense européenne par Lucrezia Luci, Geopolitica.info, 13 septembre 2020 https://www.geopolitica.info/european-defence-fund-finanz...
  2. (2) La défense européenne commence. Feu vert pour le fonds de (presque) 8 milliards d'euros par Stefano Pioppi, Formiche.net, 26 avril 2021 https://formiche.net/2021/04/fondo-europeo-difesa-approva...
  3. (3) La défense européenne s'ouvre aux États-Unis. Voici les plans pour la mobilité militaire par Stefano Pioppi, Formiche.net, 16 mars 2021 https://formiche.net/2021/03/usa-difesa-europea-pesco/
  4. (4) L'Europe que nous voulons - Populaire, pas populiste, souveraine, pas souverainiste, européenne, pas européiste par Vittorio De Pedys, Polaris Magazine, Numéro 21 Hiver 2018 https://www.centrostudipolaris.eu/2018/11/01/leuropa-che-...

 

Le lithium prendra-t-il la place du pétrole?

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Le lithium prendra-t-il la place du pétrole?

Electromobilité: un changement radical de la relation homme/voiture est en cours. Le lithium sera-t-il le "carburant" du futur et supplantera-t-il le pétrole?

Entre-temps, la course géopolitique à l'accaparement des précieux éléments naturels a déjà commencé.

par Salvatore Recupero

Ex : https://www.centrostudipolaris.eu/

Nombreux sont ceux qui pensent que les voitures électriques garantiront une mobilité durable dans un avenir proche. Même si les choses ne se passent pas exactement comme ça, il est désormais clair que la politique et les grands constructeurs automobiles ont choisi de miser sur les voitures électriques. Voyons pourquoi.

La voiture électrique et le carburant durable

Le numéro 23 de la revue Polaris (1) a analysé cette question, en soulignant le "projet d'un changement radical de vie dans la relation entre l'homme et la voiture". Un projet radical imposé par l'augmentation des utilisateurs, par la limitation des sources de pétrole".

Le changement ne sera pas si simple. Actuellement, les problèmes sont nombreux, mais nous nous limiterons à en citer au moins deux. Le premier concerne les méthodes de recharge des batteries électriques: "Il est nécessaire de construire une infrastructure de colonnes de recharge qui réduise les temps de charge en les rendant similaires à ceux du plein d'essence". Le deuxième point est lié au lithium. Cet élément est essentiel à la production des batteries électriques qui alimenteront la mobilité du futur. Tous les véhicules écologiquement durables (scooters, vélos et voitures électriques) dépendront du précieux métal alcalin.

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Comment les constructeurs automobiles évoluent

Les constructeurs automobiles s'activent pour se mettre au diapason. Par exemple, dès 2018, Matthias Müller (PDG de Volkswagen) a expliqué aux actionnaires que: "Un nouveau jeu a commencé, avec de nouvelles tendances, de nouvelles technologies, de nouvelles alliances". M. Müller faisait référence à un "processus de transition énergétique" qui modifiera la géographie des matières premières. Toujours en Allemagne, BMW (2) est passé de la parole aux actes. La société munichoise a signé (le 31 mars dernier) un accord de plus de 300 millions de dollars avec la société américaine Livent, engagée dans l'extraction de lithium dans le système lacustre andin de la province argentine de Catamarca. "Le lithium - explique Andreas Wendt, membre du conseil d'administration de BMW - est l'une des matières premières essentielles de l'électromobilité. En obtenant cet élément auprès d'un second fournisseur, nous répondons aux exigences de la production de notre cinquième génération actuelle de cellules de batterie".

Malgré les mesures prises par Volkswagen et BMW, l'Europe (pour l'instant) est faible dans ce secteur par rapport à d'autres concurrents. Par exemple Tesla: l'entreprise américaine, dirigée par l'excentrique Elon Musk, est spécialisée dans la production de voitures électriques, de panneaux photovoltaïques et de systèmes de stockage d'énergie.

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L'Extrême-Orient se déplace donc à l’allure d’un train à grande vitesse. Le japonais Toyota, par exemple, entend "se transformer d'une entreprise de fabrication de voitures en une entreprise de mobilité, car il devra fournir toutes sortes de services de transport, de la production de voitures à la connectivité, au partage de voitures et à la production de batteries". Et puis il y a la Chine, qui ne craint pas la concurrence dans ce secteur (comme dans d'autres).

La Chine et la "bataille des batteries

En parlant de Pékin, il est utile de rappeler que la State Grid Corporation of China est le deuxième groupe mondial par son chiffre d'affaires (350 milliards de dollars). Aujourd'hui, elle est en mesure de construire la quasi-totalité des composants pour les réseaux UHV - pour la transmission d'énergie à très haute tension - en courant alternatif et continu, ainsi que tous les composants (transformateurs, interrupteurs, etc.) du marché mondial. Son réseau s'est déjà implanté en Europe et prévoit de construire 21 centrales électriques dans le corridor sino-pakistanais. En Afrique, elle prévoit d'agir sans concurrence.

La Chine, d'ailleurs, (comme on peut le lire sur Start Mag) est "entrée dans la bataille des batteries de voitures avec l'ambition de dominer le monde" (3). La véritable pomme de discorde est le contrôle et la fourniture du lithium (ainsi que d'autres éléments rares).

La géopolitique du lithium et des terres rares

Dans l'article de Start Mag ci-dessus, il est également mentionné que: "Selon l'U.S. Geological Survey, la Chine domine ce marché des matériaux et métaux rares, les principaux composants pour la production de batteries rechargeables, un marché lucratif. Elle contrôle la quasi-totalité de ce marché. Sur les 170.000 tonnes produites l'année dernière, 71% (120.000 tonnes) l'ont été par ces derniers. Les autres producteurs, l'Australie (20.000 tonnes) et les Etats-Unis (15.000 tonnes), sont loin derrière".

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Les États-Unis pour contrer ce " monopole ", sous la présidence Trump, avaient délégué la question au Pentagone, via le Defense Production Act. Le plan de la Maison Blanche était simple: aider les pays alliés (Australie et Brésil) à maximiser leur capacité d'extraction afin de dépendre le moins possible de Pékin. Nous allons maintenant voir ce qui se passe avec Biden.

Une inconnue demeure: que fait (et fera) l'UE? Pour l'instant, hormis les initiatives de quelques grandes entreprises allemandes, il n'y a que des projets pour un avenir pas trop lointain. Le 12 mars dernier, en effet, des membres de la Commission européenne faisant autorité (4) l'ont promis: "D'ici 2025, les entreprises européennes auront la capacité de fournir toutes les batteries lithium-ion nécessaires aux constructeurs automobiles du continent, assurant ainsi l'autosuffisance dans un secteur clé pour l'avenir de la mobilité et au-delà". Elle devrait créer dans les prochaines années "l'Airbus des batteries impliquant des dizaines d'entreprises dont des constructeurs automobiles et des groupes énergétiques".

Maros Sefcovic (vice-président de la Commission européenne) a également annoncé qu'il "travaillera avec la Banque européenne d'investissement pour mobiliser des fonds privés supplémentaires et obtenir 50 milliards d'euros de plus pour atteindre les objectifs ambitieux de 2025". "En avril", a déclaré M. Sefcovic, "la Commission et les entreprises privées signeront un accord pour financer la recherche de pointe à hauteur d'environ 900 millions d'euros.

La route empruntée pourrait être la bonne. Au-delà de ce que l'on peut penser des voitures électriques, c'est un match que l'on ne peut pas se contenter de regarder depuis les tribunes.

Notes :

  1. (1) Mettez le Greta dans le moteur - Les écotaxes ne réduiront pas la pollution mais elles financeront les restructurations Magazine Polaris, Numéro 23 automne hiver 2019 https://www.centrostudipolaris.eu/2020/01/01/metti-greta-...
  2. (2) Voitures : Argentine, Bmw passe un accord avec Livent pour des batteries au lithium, Ansa Motori, 31 mars 2021 https://www.ansa.it/canale_motori/notizie/industria/2021/...
  3. (3) La guerre entre la Chine, les États-Unis et l'UE pour les batteries des voitures électriques Startmag, par Giuseppe Gagliano 04 avril 2021 https://www.startmag.it/energia/la-guerra-tra-cina-usa-e-...
  4. (4) En 2025, l'Europe sera autosuffisante dans la production de batteries pour les voitures électriques, Agi, 12 mars 2021 https://www.agi.it/economia/news/2021-03-12/entro-2025-eu...

 

jeudi, 06 mai 2021

Pénurie plus internet. Pourquoi leur Grand Reset est un simulacre qui masque le réel effondrement occidental…

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Pénurie plus internet. Pourquoi leur Grand Reset est un simulacre qui masque le réel effondrement occidental…

Par Alexandre Karadimas

1- Le Great Reset c'est la pénurie plus l'Internet !

Avant toute chose, replaçons-nous dans le contexte économique actuel :

  • l'Occident, c'est-à-dire la Zone Dollar (Amérique du Nord, Europe non Russe, anciens dominions britanniques comme l'Australie ou Israël, etc.) est ruiné. Il l'était déjà longtemps avant le COVID, sans doute déjà avant la crise de 2008
  • le pic pétrolier conventionnel a eu lieu en 2006, et l'épuisement des ressources, anticipé avec précision dès 1970 (il faut toujours rappeler l'étude de Dennis Meadows, par exemple évoquée ici : https://www.rtbf.be/info/economie/detail_2030-l-annee-de-... ) devient visible, notamment par l'inflation du prix des biens réels.

Or cet « Occident » représente une part considérable du commerce mondial. De manière convenue, on l'oppose à la Russie (énergie, puissance militaire) et à la Chine (production industrielle), mais ces deux ensembles sont très étroitement liés à l'Occident. Il s'agit donc de la fin d'une époque économique à une échelle planétaire.

Notre élite parle d'un plan défini longtemps à l'avance, le Great Reset (la Grande Réinitialisation), qui est un emballage à la mode technologique d'une condition de pénurie permanente.

Pour résumer, on veut nous faire croire que la vie d'une famille ouvrière des années 1900 (circulation en vélo, de la viande une fois par semaine, un petit appartement) est le summum de la branchitude, tout ça parce qu'on y ajoute Internet, dans ses différentes déclinaisons (Smartphone, objets connectés etc.)

Grâce au COVID, Internet est devenu l'outil central du Système dans sa phase de contrôle maximal et ouvre la voie à la promesse du Great Reset.

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2- COVID, a job for Aquaman

Sur tvtropes.org, l'excellente encyclopédie des procédés narratifs, on trouve la description d'un procédé nommé « This looks like a job for Aquaman »

https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/ThisLooksLikeAJobForAquaman

Aquaman est un super-héros lié à l'eau. Comme la plupart des gens passent très peu de temps dans un environnement aquatique, les scénaristes sont obligés d'inventer des histoires abracadabrantesques se déroulant dans les océans, ou même un simple égout, pour pouvoir utiliser ce personnage.

La crise du COVID est comparable à Aquaman, en ce que tout ce qu'elle fait était hors de tout sens commun et n'avait comme seul but que de promouvoir le personnage principal, à savoir le Great Reset.

Les mesures anti-COVID prises par la plupart des pays n'ont aucun sens à part celui de détruire les alternatives au Système et d'imposer une version d'Internet extrêmement intrusive.

Par exemple le commerce traditionnel ne fonctionne plus, il faut passer par la grande distribution ou commander par Internet. La restauration hors fast-food et franchises, a été exterminée.

De manière comparable, on communique par l'intermédiaire d'Internet, l'école et le travail sont sur l'écran, on obtient ses laissez-passer pour le couvre-feu de manière électronique, et de même pour tout le reste.

Les informations sont devenues totalitaires et même la contestation se retrouve à passer par Internet (comme ce présent message par exemple).

Ce contrôle total correspond à une situation d'exception, mais voilà, la COVID étant temporaire, c'est le Great Reset qui lui succédera. Cette perspective est tout ce qu'il y a d'officiel.

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3- Quarante ans de faillite technico-scientifique

Le Grand Reset est le point culminant du récit techno-magique lié à l'informatisation puis la mise en réseau de nos économies, un récit vieux de quarante ans maintenant (en ce qui concerne la culture populaire, mais bien plus vieux dans les milieux technico-scientifiques).

L'ordinateur est sensé nous simplifier la vie, décupler les capacités de ses utilisateurs, optimiser l'utilisation des ressources et même, grâce à l'Intelligence Artificielle, nous protéger une fois pour toute de notre propre connerie.

Or, pour quiconque ayant travaillé en entreprise depuis les années 90, nous avons pu constater l'évolution inverse, à tel point qu'aujourd'hui le management est assez universellement considéré comme inefficace, stupide et même cruel.

L'ingénieur est exploité jusqu'au burnout, après quoi il devient obsolète. Son avis ne compte plus.

Des dynasties cooptées, parfois même par le droit du sang, dirigent de grandes structures en suivant des idéologies ouvertement stupides, qui ne sont suivies que par ceux qui n'ont jamais créé ou même travaillé.

Ces structures échouent en permanence, sans s'en cacher (la ville de Paris ou l'avion F-35 par exemple) sans que cela n'aboutisse à une quelconque remise en question, puisque la planche à billets mondiale récompense les idiots et expose les entreprises bien gérées à se faire dévorer.

La télévision et le cinéma ne savent plus nous faire rire ou nous émouvoir, ce qui est leur mission première en tant que courroie de transmission du pouvoir. De simples amateurs sur Youtube redeviennent les bouffons et les caricaturistes issus du peuple, et Youtube de s'en féliciter sans se rendre compte que sa censure et sa désinformation permanente en font un obstacle puis un ennemi.

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4 – L'impossibilité de sauver un système condamné

S'il y a bien actuellement un signe manifeste d'effondrement c'est la passivité des gens. Nicolas Bonnal s'en désole mais c'est en vérité tout à fait compréhensible. Nous sommes dépossédés de tout moyen d'agir (ce qu'en anglais on nomme « agency ») et nous avons pu constater que même un mouvement aussi populaire (et réellement populaire, puisque sans structure et sans chef) que les Gilets Jaunes pouvait être infiltré par le Système puis détourné.

La supercherie du COVID, la stratégie du choc, a si bien fonctionné que l'on a renoncé à le dénoncer. Nous avons vu que la moitié des gens autour de nous a tout gobé, alors à quoi bon.

Il n'y aura personne pour aller chercher la mamie qui dénonce les contrevenants à la police et lui expliquer ce que représentent 135 Euros en équivalent de batte de base-ball. Nous ne sommes pas comme ça, parce d'une part il n'y a plus de société, donc la mamie n'a pas pensé en tant que traîtresse aux siens, mais pensait bien faire dans l'absolu, et d'autre part on a sans doute la même à la maison. La situation ne peut plus être rétablie.

Les opposants baignent tous dans les théories de conspiration parfois assez débiles (moi comme les autres), ce qui ne constitue pas une base politique solide pour une éventuelle action.

Puisqu'il n'y a plus de moyen de corriger le Système, les différents représentants du peuple (ceux qui sont encore en contact avec la réalité) ayant été non pas muselés mais démotivés, il va donc faire faillite, c'est-à-dire cesser de fonctionner. C'est là le mécanisme de l'effondrement.

Nous le savons bien mais non ne pouvons pas nous l'avouer, car avouer c'est déclencher.

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5 – Le fantasme du contrôle

De toutes les manières avec lesquelles on nous a présenté le Great Reset, il apparaît que c'est un fantasme de contrôle. On nous dit « les choses seront comme ci et comme ça » en nous priant de bien vouloir prendre leur parole comme argent comptant.

Or, tiens justement, si nous parlons d'argent comptant, il n'y a rien. Ils peuvent créer de la monnaie ex nihilo, donc c'est du vent, ce sont des vendeurs de vide.

Du coup on comprend beaucoup mieux la nécessité du contrôle. On pourrait penser que ce sont juste des personnes habituées à diriger de grandes structures, et donc à les contrôler, ce qui est sans doute vrai dans une certaine mesure, mais non déterminant.

Ce qui par contre est déterminant, c'est qu'il ne doit exister aucune forme d'échange (monnaie, troc, parole donnée ou autre) viable, sans quoi leur monnaie, qu'ils désirent unique et mondiale, s'avérerait comme immédiatement sans valeur.

Nos élites se placent dans la position d'escrocs ruinés, incapables d'honorer leurs promesses. Au fur et à mesure que notre pouvoir d'achat disparaît, cela les mène inexorablement à l'usage de la répression et la violence, pour que l'on ne puisse pas contester leur mensonge.

Or la répression ne crée rien. Deux ou trois décennies de « management au stress » ont envoyé une partie des ingénieurs et techniciens en burnout, une autre à l'étranger et la dernière à n'en faire que le minimum, sous l'autorité de cheffes incultes qui ressemblent à Victoria Nuland. Nous sommes à l'âge des moyens techniques les plus extraordinaires de l'histoire de l'humanité et nous ne créons plus rien.

C'est pour ça que les promesses du Great Reset en termes d'impression 3D, d'ordinateurs quantiques et de nanoparticules en deviennent grotesques. Ce seront des situations comme celle montrée dans la vidéo « The Expert » mais encore plus désastreuses : https://www.youtube.com/watch?v=BKorP55Aqvg

Les premiers à le savoir sont ceux qui parlent du Great Reset, puisque ce sont eux qui peuvent mesurer la rentabilité des sommes qu'ils engloutissent dans ce genre de structures. Le Great Reset est un simulacre.

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En conclusion, ce prolongement ultime du rêve technico-scientifique qu'est le Great Reset va se terminer en cauchemar, l'Effondrement, qui tuera la plupart d'entre nous, puisque c'est bien là le résultat des effondrements.

Notre époque aura été celle des illusions les plus réalistes, à la différence des systèmes religieux qui prévalaient alors dans les autres civilisations complexes.

Notre technologie ne va pas totalement disparaître, car elle aidera certainement à la survie de certains, mais elle devrait être, dans un futur indéterminé, mieux maîtrisée car mieux intégrée à ce que la vie sera devenue. Ce ne sera pas un Great Reset mais quelque chose de différent, les choses n'étant jamais acquises.

mercredi, 05 mai 2021

L’environnement comme prétexte politique

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L’environnement comme prétexte politique

Par Franck BULEUX

Ex: https://metainfos.com/2021/05/04/

L’inscription de la protection de l’environnement dans la Constitution, sanctionnée par un référendum, est actuellement en discussion au Parlement, l’Assemblée nationale d’abord, le Sénat, ensuite. D’après la proposition du président de la République, il s’agirait de compléter l’article premier de la Constitution par cette pétition de principe : « La République garantit la préservation de l’environnement et la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Ce n’est pas un simple additif qui s’inscrit dans l’air du temps et, si l’actuelle crise virale n’absorbait pas toute l’attention des médias et n’oblitérait la réflexion de l’opinion publique, on assisterait à un vrai débat et à un véritable affrontement entre les tenants de la primauté du politique et celle du judiciaire

Le pouvoir judiciaire comme garant de la protection de l’environnement

En l’occurrence, le texte proposé donne en toutes circonstances le dernier mot au pouvoir judiciaire. En effet, qui déterminera qu’un projet quelconque enfreint, ou non, la préservation de l’environnement ? Qui reconnaîtra le maintien de la diversité biologique ? Qui décidera qu’une autorité ou qu’une collectivité territoriale agit pour lutter contre le réchauffement climatique ? Les juges ! Les juges, saisis par les associations inscrites comme défenseurs de l’environnement… Les juges qui s’appuieront sur les avis des « experts ». Un expert, c’est un scientifique, tout à fait compétent dans la partie qui est la sienne, mais l’est-il pour la complexité d’une société ? On peut être pointu en matière de biologie, de météorologie, de toutes les sciences proches de l’écologie et ne rien comprendre aux exigences des rapports économiques et sociaux… Le politique, l’homme politique, quant à lui, doit tenir compte de tout, y compris des engouements soudains d’une population plus ou moins manipulée par les médias et une starlette suédoise qui entreprend le tour du monde à l’assaut des pouvoirs politiques, pourtant représentatifs des peuples.

Un référendum comme prétexte

Et c’est là que réside le danger. En constitutionnalisant la pétition de principe du projet soumis à référendum, on donne aux juges la faculté de censurer a posteriori n’importe quelle politique suivie par l’État ou une collectivité et cela veut dire que l’on paralysera tout dirigeant. Et cette possibilité découlera d’un référendum qui sera adopté probablement largement car quel citoyen-électeur oserait s’opposer à la protection de la terre, de l’air, de la vie ? Il ne pourrait s’agir que d’un référendum-plébiscite qui ne conduirait, avant les élections présidentielles de 2022, au président Macron qu’à utiliser politiquement un score flamboyant de « oui » (avec probablement un nombre important d’abstentionnistes, mais la démocratie française en a pris l’habitude). Ce référendum sera-t-il compatible avec les conséquences de la crise sanitaire ? S’agira-t-il d’un « ballon d’essai » de vote à distance ? (sous le prétexte fallacieux d’intégrer la population jeune à la vie démocratique). Il est probable qu’il sera plus simple de mettre en place ce type d’élection que d’organiser les élections des représentants des collectivités territoriales, régions et départements. La modification de la Constitution ne semble donc être qu’une formalité politique, dont le bénéfice sera exclusivement destiné à la réélection d’Emmanuel Macron.

L’élargissement du principe de précaution

Bien évidemment, la défense de notre planète est essentielle. Il est nécessaire de rechercher le développement durable et le respect de la nature, mais faut-il pour autant ne rien faire, ne rien entreprendre de crainte que les juges ne viennent sanctionner les initiatives politiques ?

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Prenons l’exemple des éoliennes : en apparence, l’éolien coche toutes les cases de la bien-pensance écologique, mais ce qui est vérifié pour les modestes installations individuelles devient contestable avec les aérogénérateurs géants et, surtout, leur multiplication à l’excès, destructrice des paysages. Outre l’inconvénient de l’intermittence et le corollaire d’un obligatoire recours aux autres modes de production d’électricité, il y a dans l’éolien à la fois un engouement écologique certain, mais contestable, et une absurdité qui devra être sanctionnée par les juges quand la pratique en sera devenue exorbitante.

Le caractère mécanique et obligatoire du futur article premier de la Constitution interdit tout progrès fondé sur l’expérimentation. Il responsabilise à l’excès n’importe quel dirigeant, chercheur, entrepreneur.

Nous avons vu que le principe de précaution mal appliqué entraînait des ratés ou des retards désastreux : l’affaire toute récente du vaccin AstraZenica en est la preuve. La question n’a pas été de savoir s’il était dangereux, mais uniquement d’ouvrir le parapluie (jurisprudence dite du « sang contaminé » dans les années 1990) dans le cas où… On a arrêté son emploi, pour quelques jours seulement. Supposons que ce vaccin anglo-suédois se révèle à l’usage dangereux, faudra-t-il, au nom du principe de précaution, traduire en justice ceux qui auront pris la décision de l’utiliser ?

Transposons ce principe : la perspective d’utiliser l’hydrogène dans le transport nous paraît souhaitable et écologiquement recommandable, mais peut-être que son usage pour les véhicules routiers peut présenter des dangers. Ce qui ne serait pas le cas pour les navires et le ferroviaire… Au nom du principe de précaution va-t-on hésiter à promouvoir l’hydrogène ? En vertu du futur complément de l’article 1 de la Constitution, va-t-on menacer de poursuites ceux qui auront pris la décision de se lancer dans cette nouvelle technologie dans le cas où elle se révélerait dangereuse sur route ou pour l’environnement ?

Le risque comme mesure de la vie

La vraie question à se poser est de savoir si la Constitution permet le risque. Plutôt que de multiplier les contraintes et les contestations potentielles de toutes les activités humaines, ne vaudrait-il pas mieux développer la gestion des risques ? Le nucléaire, par exemple, est dangereux (mais incontournable), mais on sait gérer les risques du nucléaire : il faut s’en donner les moyens ! Le transport aérien ne pardonne aucune négligence, mais des accidents peuvent arriver : faut-il supprimer l’avion ? Cet avion, il est sans doute pollueur, mais n’est-il pas indispensable pour les liaisons intercontinentales commerciales comme touristiques ? Doit-on le bannir à la demande de quelques « Verts » dogmatiques qui exciperont de l’article premier de la Constitution ? L’élevage, en général, est producteur de gaz à effet de serre : faudra-t-il le contingenter, avant de le supprimer… pour, soi-disant, sauver la planète ?

Toutes ces considérations valent-elles la mise en place d’un plébiscite présidentiel ?

09:24 Publié dans Actualité, Ecologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, écologie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Covid 19 et Grande Réinitialisation, réflexions autour d’un livre et de ses auteurs

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Covid 19 et Grande Réinitialisation, réflexions autour d’un livre et de ses auteurs

par Jean-Patrick Arteault

Source:  http://www.terreetpeuple.com/reflexions-de-jp-arteault/34...

Recension: Covid 19 : La Grande Réinitialisation (Forum publishing – Éditions du Forum Économique Mondial – 2020). Les auteurs : Klaus Schwab & Thierry Malleret.

4199Odjr7fL.jpgThierry Malleret est un consultant international qui dirige un service d’analyse prédictive privé destiné aux dirigeants des secteurs publics et privés qui gravitent autour du World Economic Forum. Formé à la Sorbonne et à Oxford (pépinière traditionnelle de l’élite mondialiste anglo-saxonne), ancien du cabinet de Michel Rocard (1er Ministre de mai 1988 à mai 1991 : ce qui ne fait pas de Malleret un « perdreau de l’année »…), ce parcours le rattache à la « seconde gauche » sociale-capitaliste, il réside en Savoie et cultive aussi la pratique de la montagne. Son épouse Mary-Anne, d’origine anglaise, a été durant une dizaine d’années membre du cabinet du Prince Charles. La famille Windsor est, depuis très longtemps il faut le rappeler, l’un des piliers discrets du mondialisme occidental.

Klaus Schwab, 83 ans, d’origine allemande, professeur d’économie, président fondateur du World Economic Forum (W.E.F.) / dit « Forum de Davos » (créé en janvier 1971 sous le nom de Symposium économique européen, puis qui devenu, en 1987, sous l’effet du succès, W.E.F. – Présidence Schwab effective jusqu’en 2017 ; depuis le Président est le norvégien Børge Brende, ancien politicien conservateur et dirigeant de la Croix Rouge). Notons que Klaus Schwab est propriétaire de la marque W.E.F.…

L’objet de Davos est d’œuvrer à la coopération mondiale entre secteurs publics et privés du monde occidental (même si on y voit des entreprises chinoises, comme le chinois Ali Baba ou des acteurs économico-politiques d’autres zones mondiales: en fait, ces présences se justifient par de la veille stratégique : Davos est un endroit où les gens qui comptent doivent être, quel que soit leur avis sur les questions traitées, afin de « prendre la température », pour être à l’affût des grandes tendances du monde occidental).

La naissance du W.E.F. prend place dans une séquence Bilderberg (1954 : comme une instance d’échanges autour de l’Alliance Atlantique pour nourrir des projets stratégiques et politico-économiques), Trilatérale (1973 : destinée à associer au premier groupe les éléments asiatiques raccordés à l’Occident Atlantique) … La transformation en W.E.F. en 1987 se fait à une date symbolique : la fin officielle de la Guerre Froide par victoire du camp occidental. Le W.E.F. est devenu aujourd’hui le « Parlement » de l’oligarchie occidentale, c’est à dire au sens étymologique, l’endroit où l’on parle et échange. Les cercles moteurs de l’Oligarchie occidentale viennent y « tâter le cul des vaches » : voir comment est ressenti le résultat d’un certain nombre de cogitations qu’on y infuse en permanence ; Le W.E.F. est un exercice de Soft Power : rien n’est imposé ou ficelé d’avance, tout nait des conversations entre gens sur la même longueur d’onde … ou pas : avec pour objectif le consensus. On en retire souvent le sentiment que ce qui sort du W.E.F. est un compromis entre diverses factions oligarchiques.

Il est instructif d’aller voir sur le site Internet du W.E.F. (en partie en français) la somme des partenaires classés par ordre alphabétique : il y a du lourd en termes de capitalisation boursière ! Il est intéressant aussi de regarder l’agenda des projets : tout est public mais écrit en langue de coton afin d’être lu avec bienveillance ; il y a donc nécessité de décoder le fond des projets mais rien n’est caché il est important de le souligner : il n’y a pas de complot au sens strict du terme. La Grande Réinitialisation y est expliquée et intégrée publiquement dans un agenda proposé aux états pour des politiques publiques. Il s’agit, avec le W.E.F., de stratégie d’influence à plusieurs niveaux.

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Thierry Malleret

Le livre, nous dit Klaus Schwab, a été relu par des membres du W.E.F. (il ne dit pas lesquels) avant publication (début de l’été pour la version anglaise – automne 2020 pour la version française). On peut donc le considérer comme un point de vue officiel du Forum de Davos ou, au moins, comme une synthèse / compromis des réflexions de son premier cercle dès la première période du Covid. La précocité de la rédaction du livre par rapport au début de la crise du Covid est un indice qu’il s’agit bien de réflexions antérieures réutilisées à cette occasion.

L’expression « Great Reset », qui s’inspire du langage informatique (remise d’un système dans ses conditions de démarrage), semble avoir été forgée en 2014 au FMI, dans l’entourage de Christine Lagarde, alors Directrice Générale, devant les conséquences prévisibles des politiques financières accommodantes suite à la crise de 2008. En effet, ces politiques accommodantes consistaient à inonder les grands acteurs économiques et financiers de liquidités créées ex nihilo ce qui, passé le moment aigu d’une crise, fonctionne comme une drogue, les bénéficiaires réclamant sans cesse leur nouvelle « dose », avec le risque à terme d’une dépréciation radicale des monnaies. Dans l’esprit des experts du F.M.I., le « Great Reset » était alors un projet de purger le système financier et de le relancer pour un nouveau départ.

Pour Klaus Schwab et ses collègues, l’ambition va au-delà, puisqu’il s’agit de réinitialiser le système économique dans son ensemble, ainsi que le système politique et le système des expériences et des valeurs sociales. C’est une réinitialisation globale qui est visée.

Le livre « Covid 19, la Grande Réinitialisation » doit se comprendre aussi dans le prolongement d’un précédent livre de K.S. : « La 4ème Révolution Industrielle ».

Une Révolution Industrielle est le résultat de l’addition et de la multiplication réciproque des effets d’une révolution technologique. Il s’agit, de nos jours, de la triple révolution des sciences et technologies numériques, physiques et biologiques débouchant sur l’Intelligence Artificielle, la robotique, le big data et son exploitation ainsi que les biotechnologies… avec, en toile de fond, la perspective transhumaniste : celle-ci est voulue, selon le point de vue des dominants pour ses effets positifs de démultiplication des potentialités humaines, et, visant les dominés, pour faciliter leur « gestion ».

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Il faut bien préciser dès maintenant que le contenu du dernier livre de Schwab et Malleret n’est pas lié spécifiquement au surgissement du Covid. Le Covid a été l’occasion de donner un coup d’accélérateur pour des idées et des projets qui étaient déjà là, parce que correspondant depuis un certain nombre d’années à une nécessité (toujours du point de vue des dominants).

Que contient le livre ?

Il est construit en trois parties inégales en taille qui détaillent la Grande Réinitialisation soit à l’échelle mondiale (la plus grosse partie car c’est ce qui intéresse en premier lieu les davosiens), à l’échelle de l’entreprise et à l’échelle individuelle. Je renvoie au livre qui est disponible gratuitement en format PDF sur Internet.

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C’est objectivement un livre médiocre… un peu moqué pour cela par les intellectuels de la dissidence (Antipresse, Éléments etc.) qui se demandent comment il peut se faire qu’un tel ouvrage ait reçu le patronage de tant de puissants, tant il contient de « bisounourseries », d’enfilages de banalités, de truismes et d’enfonçages de portes ouvertes. Il prône, entre autres, et tout en prenant ses distances avec les « effets pervers » possibles pour la démocratie, la surveillance généralisée du « parc humain » pour le bien sanitaire de celui-ci. Il semble s’inscrire dans un modèle de socialisme piloté par les grandes entreprises (cf. Fabianisme et Saint-Simonisme) qui seront propriétaires des biens dont les gens ordinaires ne seront que les locataires/usufruitiers (si on ne peut plus faire sa fortune sur la vente/consommation, on pourra la faire sur de la location à vie) : les historiens auront reconnu une forme archéo-futuriste de l’ancien servage : c’est la vieille fascination de l’Oligarchie occidentale pour la manière dont le communisme « tient » sa population qui ressort, fascination relancée par l’expérience des transnationales en Chine communiste. (Cf. sur ce point Flora Montcorbier : « Le Communisme de marché : de l’utopie marxiste à l’utopie mondialiste » (L’Âge d’Homme, 2000)).

À qui s’adresse-t-il ?

Visiblement pas aux intellectuels et universitaires (pour ce que j’ai pu juger du parallèle entre la Peste Noire et le Covid, le niveau d’analyse historique y est très rudimentaire, voire affligeant pour quelqu’un frotté de savoir universitaire) … Il me semble destiné à la classe dirigeante et à celle des cadres supérieurs de l’Occident … ce qui témoigne, par parenthèse, de leur baisse de niveau… C’est un agenda, c’est-à-dire une feuille de route, pour une dernière bataille désespérée visant la maîtrise d’un monde qui échappe à l’Occident, contrairement aux apparences. Cela me paraît plus un point d’aboutissement pour serrer les vis, pas nécessairement un point de départ dynamique, et c’est là qu’il faut faire un retour vers le passé pour mettre les choses en perspective.

D’abord rappel de quelques points qui fondent mon analyse : Je me situe dans la lignée de l’École réaliste des sciences politiques (Pareto, Michels, Negro-Pavón : on peut commencer par ce dernier car il fournit des références pour creuser la question : in « La loi de fer de l’Oligarchie. Pourquoi le gouvernement du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple est un leurre », L’Artilleur, 2019) qui fait état de :

– La Loi de Fer de l’Oligarchie combinée à la règle parétienne des 80 / 20 : Quels que soient les temps, les lieux, les peuples : les petits nombres commandent et s’imposent aux grands nombres. Au sens étymologique, c’est le règne de l’Oligarchie. (Pour un développement : voir ma brochure « Pour une boussole métapolitique » EdF, 2019 que l’on peut se procurer auprès de TP, La Licorne- 2, chemin des Monts – 42110 Feurs).

indexJPAB.jpg– Ingénierie culturelle, politique et sociale : La gestion – manipulation des grands nombres par les petits a, de tous temps, nécessité des pratiques qu’on appelle, à la suite de Lucien Cerise « ingénierie sociale » (Cf. son ouvrage majeur : « Neuro-pirates. Réflexions sur l’ingénierie sociale », KontreKulture, 2016), mais je préfère, par souci de précision, parler à la fois d’ingénierie culturelle – métapolitique -, d’ingénierie politique – propagande et manipulation – et d’ingénierie sociale quand on travaille spécifiquement sur les représentations des populations. Cette ingénierie est devenue « scientifique » avec le progrès des connaissances psycho-sociales au début du XXème siècle, mais les anciens la pratiquaient instinctivement sans lui donner de nom!

– la notion de système socio-technique : cette notion prend place quand les innovations techniques produisent des changements culturels, sociaux et sociétaux. Elle est liée à la notion de Révolution Industrielle et produit des mutations qui fonctionnent en essaim avec impact sur l’instruction – la culture – et les rôles politiques.

Neuro_pirates.jpgNotre Oligarchie est une Ploutocratie (oligarchie fondée sur la richesse) en formation depuis le XVIIème siècle, avec une accélération de son emprise durant la 1ère Révolution Industrielle. Aujourd’hui le Système oligarchique occidental me semble articulé autour de trois niveaux : la vraie oligarchie des possesseurs de capitaux (elle est la seule à être réellement autonome et se subdivise elle-même en petite, moyenne et grande, voire très grande, selon les niveaux de fortune) – la classe dirigeante : c’est une oligarchie par aspiration (c’est à dire qu’elle côtoie d’assez près la vraie oligarchie pour en partager les références, une partie du genre de vie, de même qu’elle souhaite l’intégrer mais elle est en fait, dépendante pour ses revenus et sa position sociale de la vraie oligarchie. En réalité, c’est la classe des domestiques de rang supérieur, la classe des majordomes dirait-on dans l’ancien monde) – la classe des cadres supérieurs, classe dirigeante par aspiration (C’est la classe qui agit réellement sur le terrain pour traduire en réalisations pratiques les options dirigées par la classe dirigeante. Elle aspire à intégrer celle-ci par son travail et ses capacités mais, comme elle est dans l’entre-deux, elle peut aussi basculer dans le soutien aux classes moyennes et populaires. C’est aujourd’hui un point faible, selon moi, car elle prend de plein fouet les innovations de la 4ème Révolution Industrielle qui peuvent conduire à réduire son nombre).

Les grandes lignes de la constitution de notre monde selon les principes énoncés ci-dessus, en y replaçant toujours le triptyque : éducation – culture – participation politique, sont les suivantes :

–           XVIIème – XVIIIème siècles : Émergence d’une ploutocratie marchande et financière dans le monde anglo-saxon protestant, marginalement influencé dans cette période par une oligarchie juive elle-même en voie d’émergence. L’Occident moderne (essentiellement basé sur l’économisme, le libéralisme et l’individualisme etc.) se constitue alors.

–           XVIIIème – XIXème siècles : Les siècles de la 1ère Révolution Industrielle : celle-ci est essentiellement axée sur l’ensemble charbon – acier, machine à vapeur et le développement de la mécanisation. On assiste alors à une complexification sociale croissante.

–           Dernier tiers XIXème siècle – jusqu’au dernier tiers du XXème siècle : C’est l’époque de la 2ème Révolution Industrielle : Soit l’ensemble, électricité – pétrole – chimie + automobile + Organisation Scientifique du Travail (Taylor et le taylorisme) + chaîne industrielle (Ford) + consommation de masse (permise par la baisse du temps de travail et la hausse des rémunérations) + stimulations économiques (publicité pour stimuler le désir et obsolescence programmée des produits pour obliger au renouvellement) + affirmation de la forme moderne de la ploutocratie (les marchands financiers fusionnent avec les entrepreneurs). Conséquence : Recherche de l’intégration des masses d’où : Démocratisation de l’Instruction/de la Culture /de la représentation politique qui nécessitent une ingénierie culturelle, politique et sociale plus efficace, donc plus scientifique car « il faut que tout change pour que rien ne change ».

–           Dernier tiers du XXème siècle : Le temps de la 3ème Révolution Industrielle : électronique – automatisation – informatisation – révolution des transports maritimes et aériens ; Hausse considérable de la productivité + début des problèmes de ressources. On assiste à un basculement du monde sociotechnique : le travail humain s’amoindrit, perd en importance dans le processus d’accumulation du capital et la consommation de masse pèse sur les ressources naturelles faisant apparaître la problématique écologiste + fin du diable soviétique (le soviétisme fut une tentative de soumission de la Russie à l’ordre occidental qui a échappé à ses concepteurs pour devenir un modèle messianique concurrent qui obligeait la Ploutocratie à une certaine retenue : c’est une autre histoire qui interfère ici) : Commence alors le temps des hommes inutiles pour lesquels on n’a plus de gants à prendre.

–           1970 – 2000 : Une évolution en biseau se produit, à la fois l’achèvement du modèle de mondialisation consumériste de masse et le basculement vers le temps des hommes superflus : c’est l’apogée de la croissance tirée par la consommation de masse – qui entraine des problèmes écologiques et l’épuisement des ressources – le jeu financier remplace alors la production comme facteur d’enrichissement des oligarchies (la finance se déconnecte progressivement de l’économie réelle) – fin du communisme – retour de la Chine (celle-ci était la première puissance économique mondiale au XVIIIème siècle et tend à le redevenir) – L’Oligarchie occidentale triomphe mais prend conscience de la fragilité de son modèle à la fois sur le plan écologique et sur celui de l’économie-casino qui est devenue sa drogue.

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–           1990 – ? : La 4ème Révolution Industrielle de Klaus Schwab + « Il faut que tout change pour que rien ne change » (saison 2 !) : Il faut à la fois résoudre les problèmes écologiques et économiques occasionnés par les 2ème et 3ème Révolution Industrielle et sauver le mode de vie et le genre de vie de la Ploutocratie en sacrifiant au besoin ceux des hommes inutiles qui, au sens propre, « pompent l’air pur » des oligarques.

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–           Problème : comment, sinon s’en débarrasser, du moins les neutraliser ou les cantonner ? Si possible en recherchant la servitude volontaire et donc leur assentiment à leur rétrogradation.

–           Une des méthodes : Instrumentaliser les vrais problèmes. Par exemple, l’écologie: Le Club de Rome (think tank financé par de très grandes entreprises), produit le rapport Meadows de 1972 ! qui montre les impossibilités d’une croissance indéfinie dans un monde fini. Le constat n’est pas faux mais il débouche sur la décroissance et la sobriété « volontaire » devenant des objectifs… surtout pour les gens ordinaires. La Ploutocratie, bien informée, a perçu avant tout le monde les limites du modèle qui a fondé sa richesse et sa domination et trouvé sa solution écologique… à son profit… avec l’aide des idiots utiles baba-cools qui n’ont pas perçu l’arnaque du verdissement de l’économie consistant surtout à trouver un relai à la traditionnelle domination capitaliste.

41PbtSqdrAL.jpg–           Idée du revenu universel de base, c’est une vieille idée utopiste qu’on fait remonter à Thomas More et qui resurgit dans les milieux ultra-libéraux des années 1970, en particulier chez Milton Friedman. Cela permettrait d’assurer aux « hommes en trop » le minimum vital et social pour désamorcer des velléités de révolte.

–           1995 : Brezinski produit – Conférence de San Francisco – le concept de Tittitaynment : si 80% de la population devient économiquement inutile, comment les entretenir et les tenir au calme ? En combinant revenu minimum et divertissements de masse pour endormir les velléités de révolte. S’est-il alors rendu-compte qu’il retrouvait, sous une forme plus glamour et moderne, le vieux principe romain du « pain et des jeux » ?

–           La pastorale de la terreur climatique est enclenchée, 1980 – 1990 : du « trou » dans la couche d’ozone au réchauffement climatique – En 2015, l’émergence du phénomène Greta Thurnberg prend place dans une véritable stratégie marketing : cibler les plus jeunes pour formater les nouvelles générations afin qu’elles acceptent un appauvrissement volontaire pour « sauver la planète », mais pas sauver la qualité de vie des gens ordinaires ! On ne dit pas aux gens, et en particulier aux naïfs lycéens qui cocoonent dans le confort du monde occidental, quelles seront les conséquences pratiques de cet appauvrissement volontaire pour eux-mêmes.

–           Quand on lit le livre de Schwab et Malleret, on s’aperçoit en fait que cette problématique « écologique » est au cœur de leurs préoccupations.

–           Mais la transition écologique est un processus long, trop long (les changements climatiques sont souvent imperceptibles et peu motivants à court terme et les changements profonds de mentalité sur des générations prennent du temps) quand l’autre urgence est là : depuis la crise financière de 2008, l’Oligarchie sait que, malgré les rustines, le compte à rebours est lancé. Elle joue la survie de sa fortune. Un Great Reset devient urgent. Il faut aussi trouver un relai de croissance du capital (économie verte et circulaire – économie de la location éternelle de produits plus durables – + fin des indépendants pour récupérer leurs revenus et se débarrasser d’une classe peu fiable) afin d’assurer la pérennité du rôle socio-économique de l’Oligarchie occidentale dans un « socialisme » de grandes multinationales, capables de contrôler le « parc humain » (c’est le rôle des GAFAM et compagnie). Je rappelle qu’il y a une frange du socialisme des élites, de sensibilité fabienne dans le monde anglo-saxon et saint-simonienne dans le monde francophone, qui conçoit la mise en place d’une mondialisation socialisante par évolution « naturelle » des grandes entreprises transnationales. À notre époque, celles-ci semblent en outre fascinées par un « modèle chinois » leur semblant conjuguer capitalisme des grands groupes et discipline communiste.

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La divine surprise du Covid pour Schwab et Malleret : il s’agit toujours de se servir d’un vrai problème né de la globalisation (Peu importe l’origine exacte du virus, origine naturelle ou accident de laboratoire : on sait depuis 40 ans les risques potentiels d’une épidémie planétaire dans une planète interconnectée comme elle ne l’a jamais été. À l’heure des transports aériens de masse les risques de dissémination virale rapide sont immenses et connus. Nombre de rapports militaires, de services de renseignement et… de romans, de films et de séries de SF ont abordé cette problématique), et de s’en servir pour faire avancer l’agenda de ce qui est une vraie révolution oligarchique pour conserver le pouvoir. Comme le Covid s’est présenté comme un problème objectivement mineur vu son taux réel de létalité, il a fallu lancer une mise en scène terrorisante digne des grandes productions hollywoodiennes.

Cette mise en scène médiatique affolante a suffi pour relancer la pastorale de la terreur sur un point qui touche tout le monde : le risque de sa propre mortalité à court terme est alors utilisé pour modifier rapidement, sous l’effet de la peur, les mentalités et l’organisation du monde occidental, en espérant emporter aussi, par effet d’entrainement, la lutte pour la domination de la planète entière.

En effet l’objectif est à la fois le resserrement du contrôle oligarchique sur l’Occident et le rétablissement de ce même Occident dans sa posture de maître du monde aujourd’hui contestée par l’Eurasie. À l’intérieur du monde occidental, l’objectif est double : contrôler les comportements par la mise en place d’une société de surveillance à motivation sanitaire (donc pour le « bien » des gens) et opérer un transfert de capital des indépendants vers les grands groupes afin de consolider leur position dans la perspective de la relève de la consommation par la gestion locative de l’existant.

C’est, je crois compte tenu de la tendance lourde à l’effritement des facteurs de puissance de l’Occident, l’offensive de la dernière chance car, si cette fois-ci, la ploutocratie rate son coup, vu la manière dont elle a fait monter les enchères, elle pourrait bien se faire remplacer… par une autre oligarchie issue d’autres horizons.

Les freins possibles (mention de ce qui pourrait faire dérailler le projet mais sans me prononcer sur leur réalisation ou leur impact réel) :

–           Il y a d’abord un facteur de bon sens. Un projet d’ingénierie sociale et politique résiste rarement aux conditions réelles de sa mise en musique. Le monde humain, surtout si on a la prétention de l’embrasser à l’échelle planétaire, n’est pas un ensemble mécanique ou une pièce d’un jeu vidéo. Comme l’ont souligné de nombreux stratèges du passé: aucun plan ne résiste aux conditions de sa mise en œuvre.

–           Pour mémoire, il y a aussi le problème des limites écologiques : la Grande Réinitialisation s’appuie sur une 4ème Révolution Industrielle, beaucoup plus gourmande en énergie et en ressources qu’on ne le croit généralement. Sauf accès facile à des ressources extra-planétaires (mais c’est aussi une question d’énergie) ou sauf baisse drastique et rapide de la population mondiale, de 8 à 1 ou 2 milliards, qui peut être difficile à réaliser (après, comme certains complotistes le font à l’exemple du Dr Mike Yeadon, ancien n°2 de Pfizer, on peut soutenir que l’un des objectifs des thérapies géniques à ARN messager pour lutter contre le Covid est de programmer une dépopulation partielle par stérilisation génétique). En plus, il y a aussi le problème des limites technologiques: Il y a beaucoup de projets en cours sur lesquels on met des sommes considérables, mais rien de dit qu’ils seront tous réalisables, en particulier dans l’optique transhumaniste. Ce ne serait pas la première fois que l’on gaspillerait des sommes colossales dans des impasses. C’est en tout cas un grand point d’interrogation à surveiller.

–           La baisse réelle du poids de l’Occident dans le monde, avec un certain effondrement qualitatif de l’Europe et une baisse qualitative tendancielle des USA, ne donne pas à la Ploutocratie tous les atouts de la réussite. En 1945, les U.S.A. à eux seuls faisaient environ 60% du PIB mondial, ils n’en constituent plus qu’un petit cinquième et l’ensemble des pays de l’OCDE (soit les pays du bloc américano-occidental) un peu moins de 50% à eux tous. C’est encore considérable, mais c’est en baisse constante. Objectivement, l’Occident n’est plus ni dans une phase ascendante, ni dans une phase dominante.

–           La baisse de la qualité intellectuelle globale en Occident avec répercussion sur les classes dirigeantes : il faut prendre en compte les conséquences du passage de l’instruction aux compétences et de la culture à la communication + l’abêtissante culture de masse dont les rejetons des classes des cadres supérieurs et des classes dominantes ne sont pas à l’abri. Le niveau actuel des élites qui se constate dans la gestion incompétente de la crise Covid (avec ou sans plan préconçu. S’il y a plan, le constat est encore pire…). Par ailleurs, l’Occident a multiplié les plantages plus ou moins discrets de grands projets technologiques ou politiques (pensons par exemple à la « dinde volante », l’extraordinairement coûteux foirage du JSF F35 américain).

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–           Le hors sol et le hors-peuple de la ploutocratie a des avantages pour elle, mais elle oublie trop que sa puissance s’est constituée de manière localisée et s’est appuyée sur des peuples précis : on ne fragilise pas impunément les bases anthropologiques de sa puissance. Notre ploutocratie en sacrifiant le monde albo-européen n’est-elle pas en train de se tirer une balle dans le pied ?

–           On sent un réveil lent mais sûr des peuples qui ne veulent pas mourir en servitude (populisme – souverainisme encouragés par l’effet covid qui a dessillé certains yeux) : l’état actuel de ce réveil est certes insuffisant mais il a considérablement progressé par rapport aux dernières décennies.

–           Y aura-t-il une oligarchie émergente dans le monde albo-européen pour en prendre la tête ? C’est la question essentielle par rapport à mon point de vue sur l’inévitabilité du phénomène oligarchique… Aucune réponse à cette question ne peut être faite aujourd’hui.

–           Les oligarchies chinoises (mentionnons le conflit Schwab – Soros sur la Chine : Soros s’en inquiète, Schwab la tient pour connectable à l’Occident. À Davos aussi, il peut y avoir des conflits de perception !), russes et indiennes ne sont pas raccord avec les projets occidentalistes : elles n’ont rien contre un Great Reset, mais le leur… D’où les conflits géopolitiques en filigrane et les dérapages toujours possibles à l’ère du nucléaire. Ce qu’on appelle le « piège de Thucydide », quand une puissance déclinante joue son va-tout face à une puissance ascendante, a une réelle pertinence.

–           L’islamisme a son propre agenda mondialiste qui ne cadre pas avec celui de Davos et la religion est une force puissante. Entre l’islamisme et Davos, qui se sert de qui?

En guise de non-conclusion

Allons-nous vers la catastrophe eschatologique espérée par certains de nos milieux pour remettre les choses à l’endroit ? ou vers une démolition contrôlée dans laquelle il y aura des gagnants (oligarchiques) et des perdants (populaires et classes moyennes) ? A-t-on réfléchi au concept de catastrophe partielle ?

Pour résister, faut-il choisir le survivalisme individuel ou de micro-groupes ou bien rechercher une résilience globale nécessairement politique, éventuellement ancrée sur nos nations : une résilience tout à la fois culturelle, politique, et économico-pratique ?

Aujourd’hui, l’Oligarchie occidentale est moins forte de ses propres forces que de la sidération incapacitante qu’elle sait encore utiliser et dont nous sommes trop souvent les victimes consentantes. Surestimer l’ennemi ou rechercher des objectifs inatteignables est parfois une justification à l’impuissance… Il ne tient qu’aux résistants – rebelles de ne plus se laisser sidérer et de retrouver les voies de leurs propres stratégies positives.

Jean-Patrick Arteault

lundi, 03 mai 2021

Nous jouons avec la civilisation

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Nous jouons avec la civilisation

par Marcello Veneziani

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/

Mais quels sont les enjeux de la loi sur l'homotransphobie, des portes ouvertes aux migrants, de la défense des frontières, du principe de souveraineté, du politiquement correct, de la culture de l'annulation, des relations avec les musulmans, les noirs et les Chinois? La civilisation est en jeu. Ou si vous préférez, c'est le jeu entre les droits de l'homme et la civilisation.

Il était une fois la gauche et la droite, les conservateurs et les progressistes, les nationalistes et les internationalistes. Ou si vous préférez, les fascistes et les anti-fascistes, les communistes et les anti-communistes. Aujourd'hui, à l'ère mondiale de la pandémie et du gouvernement d'union nationale dirigé par un technicien super partes, comment se répartissent les opinions politiques et les convictions civiles? Les catégories susmentionnées, bien qu'encore utilisées, sont usées par le temps et les abus; elles perdent de leur force dans les nombreuses variations, dans les contextes modifiés et dans les utilisations polémiques et résiduelles dans lesquelles elles sont employées. Ils ne sont plus en mesure de représenter la réalité et les divergences actuelles. Sur quoi les Italiens, les Européens, les Occidentaux sont-ils vraiment divisés aujourd'hui, quelles sont les questions sensibles les plus pertinentes?

En premier lieu, les thèmes de la biopolitique, c'est-à-dire les domaines qui concernent la vie et la mort, la naissance et les sexes, le taux de natalité, les adoptions et les mères porteuses, les unions et les familles homosexuelles, le droit à la vie ou à l'avortement, les changements d'identité et le transhumanisme, les droits des animaux, les coutumes, les drogues. Deuxièmement, elles affectent directement les catégories "protégées" parce qu'elles ne sont pas considérées comme suffisamment protégées par les lois et coutumes en vigueur: c'est-à-dire les femmes, les migrants, les noirs, les homosexuels, les trans, les Roms, les minorités religieuses. Troisièmement, elles concernent la mémoire historique collective, les identités, le patrimoine religieux des peuples, les traditions, les coutumes et leur rejet, les classiques et leur effacement, les arts et la censure, la toponymie, les monuments, les fêtes et les journaux du monde, le passé et sa négation. Ce sont les questions qui divisent le plus au niveau politique, civil ou idéal, au-delà des questions contingentes, sanitaires ou économiques. L'enjeu est la civilisation, menacée de l'intérieur et de l'extérieur. Toutes les questions qualifiées de "clivantes" pour le gouvernement actuel (la loi Zan, la question des migrants, le ius soli) remontent à ce dualisme.

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Les vieilles étiquettes mentionnées ci-dessus ne suffisent plus, et on ne peut pas non plus rejeter de manière manichéenne et dénigrante ceux qui s'opposent aux préceptes du néoconformisme, comme si le défi était entre les droits de l'homme et le racisme (plus diverses phobies). Au lieu de cela, il y a d'une part le sentiment commun du peuple, formé au fil du temps et des générations ; d'autre part, il y a le nouveau canon de la rectitude imposé par les classes dirigeantes. En d'autres termes, les anciens préjugés du peuple contre les nouveaux préjugés idéologiques.

Classons les deux lignes opposées de manière à ce qu'elles se respectent mutuellement: d'un côté, c'est le souci des droits de l'homme qui prévaut; de l'autre, c'est la défense de la civilisation en péril. C'est-à-dire que, d'une part, les pierres angulaires de la civilisation - la famille, le sens religieux, les liens communautaires, la tradition, les symboles, le patriotisme - sont en jeu ; d'autre part, l'acquisition de nouveaux droits civils, mondiaux, de genre, de minorités est en jeu. Y compris le droit de changer ses traits, son sexe et sa citoyenneté.

Les conflits les plus âpres portent en fait sur le racisme, le sexisme, le colonialisme, le suprématisme, l'islamophobie, la xénophobie, l'homophobie, le négationnisme, mais ce sont des variations sur le même thème: la civilisation ou les droits humains mondiaux.

Défendre la civilisation signifie protéger les identités, la souveraineté nationale, la chrétienté, les cultures traditionnelles. Promouvoir les droits de l'homme, en revanche, c'est soutenir l'émancipation globale des individus et des peuples par rapport à leurs cultures, leur histoire et leurs traditions, mais aussi par rapport à leur nature et leurs différences.

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Celui qui défend la civilisation aime la communauté, à commencer par les plus proches. Celui qui défend les droits de l'homme aime le monde en commençant par le plus éloigné. Celui qui défend la civilisation reconnaît les droits par rapport aux devoirs et à partir des droits naturels; il respecte le passé, le présent et l'avenir et considère certains fondements comme intemporels. Ceux qui défendent les droits de l'homme se placent dans la perspective du présent mondial et soutiennent les changements. Ceux qui défendent la civilisation veulent protéger les différences contre l'homologation globale et le réductionnisme radical. Ceux qui défendent la société globale veulent remettre les différences à zéro et protéger certaines diversités de manière particulière.

Défendre la civilisation ne signifie pas revenir en arrière et exalter la guerre, la suprématie masculine, l'esclavage, la haine de classe ou de race. Cela signifie assumer l'héritage de la civilisation, des traditions, des symboles, sans les re-proposer mécaniquement dans des formes archaïques ; cela signifie ne pas juger le passé avec la lentille du présent, ne pas juger ou effacer l'histoire parce qu'elle diffère de la sensibilité d'aujourd'hui, mais reconnaître l'histoire telle qu'elle est et ensuite distinguer ce qui est vivant de ce qui est mort, ce qui est toujours valable de ce qui est passé, avec réalisme; sans confondre le niveau historique avec le niveau judiciaire et le niveau judiciaire avec le niveau moral et idéologique.

La bataille politique et sociale tourne autour de ces oppositions. Un gigantesque sentiment de culpabilité de la civilisation euro-occidentale est alimenté pour l'homme blanc, hétéro, chrétien, enfant et parent. Tout est jeté dans la poêle à frire de la nouvelle conformité: de l'histoire au genre, de la culture à la bande dessinée. Il est curieux de constater que de nombreux pro-européens convaincus souffrent en réalité d'europhobie: ils détestent leur propre civilisation et lui font un procès dans tous les domaines.

15:40 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, civilisation, marcello veneziani | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 01 mai 2021

Le Magicien de Davos et le Grand Reset

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Café Noir N.21

Le Magicien de Davos et le Grand Reset

 
Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du vendredi 30 avril 2021 avec Pierre Le Vigan, Gilbert Dawed & Modeste Schwartz.
 
 
RÉFÉRENCES
Le Magicien de Davos : Vérité(s) et Mensonge(s) de la Grande Réinitialisation – Modeste Schwartz – Éditeur : Culture & Racines https://www.cultureetracines.com/essa...
 
Le Great Reset : Mythes et Réalités (Suivi du Dictionnaire Critique du Great Reset) – Éric Verhaeghe – Éditeur : Culture & Racines https://www.cultureetracines.com/cate...
 

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Le courrier des stratèges (par Éric Verhaeghe) http://www.lecourrierdesstrateges.fr/
 
Faits & Documents (Septembre / Octobre 2020) https://faitsetdocuments.com/
 
Le Capital Financier – Rudolf Hilferding (1910) https://www.marxists.org/francais/hil...
 
 
Café Noir N.00 – La Crise du Haut-Karabagh https://youtu.be/5a7Jlp3_6-g

Les Émirats et la France contre la Turquie: la guerre au cœur de l'Afrique

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Les Émirats et la France contre la Turquie: la guerre au cœur de l'Afrique

Lorenzo Vita

Ex : https://it.insideover.com/

Le schéma est toujours le même: la France et les Émirats d'un côté, la Turquie de l'autre. Des puissances opposées s'affrontent du Moyen-Orient à la Méditerranée orientale en passant par l'Afrique du Nord. Dorénavant, elles vont aussi se défier au Sahel et en Afrique centrale: cette bande de terre africaine de plus en plus au centre des intérêts mondiaux.

Le ministère de la défense à Abu Dhabi a envoyé un message précis. Les EAU ont lancé les premiers vols logistiques pour soutenir les efforts de la France et de l'alliance dirigée par Paris dans la "lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel". Selon l'agence de presse officielle émiratie, Wam, le gouvernement des EAU a déclaré qu'il était "désireux de contribuer à assurer la sécurité et la stabilité dans la région". Une expression qui a plusieurs facettes, surtout dans une région où les équilibres non seulement régionaux mais aussi internationaux sont en jeu. Car il est clair que l'intérêt de la France et des Emirats n'est pas seulement celui de stabiliser la zone pour soutenir les nations sahéliennes, mais aussi celui d'éviter que des forces contraires au programme d'Abu Dhabi et de Paris (donc les forces turques) parviennent à prendre le contrôle d'une zone particulièrement importante tant pour les ressources énergétiques que pour le contrôle des flux migratoires. Ainsi que la Libye, véritable théâtre d'un "grand jeu" nord-africain.

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Pour les Émirats et pour la France, l'ennemi public numéro un en ce moment est la Turquie. Et la démarche d'Abu Dhabi et de Paris doit être lue principalement dans une optique anti-Ankara, surtout après la mort d'Idriss Deby. La mort du président du Tchad a été un véritable coup de semonce. Comme l'écrit Filippo Ivardi Ganapini pour Il Domani, l'assassinat du leader de N'Djamena, par les rebelles du Fact conduit inévitablement à deux possibilités: la poursuite d'une transition militaire très difficile ou l'entrée dans la capitale des rebelles qui, selon des sources locales, sont soutenus par la Turquie et le Qatar. Un danger également réitéré par l'historien et analyste Roland Lombardi qui a confirmé à Al Monitor que "le Tchad de Deby est le 'mur' qui bloque et empêche la progression de l'islamisme et de l'influence turque en Afrique". La chute de ce "mur" est donc le véritable problème qui a déclenché l'entrée en lice des Émirats, la Sparte du Golfe, une puissance qui participe désormais au défi lancé aux Turcs et aux Qataris partout où il existe une force liée à Doha et à Ankara. Des sources grecques confirment cette thèse, et il y a aussi ceux qui parlent d'un intérêt turc pour quelques avant-postes, petits mais significatifs, au Niger et au Tchad, non seulement pour défier les Français sur le terrain, ce qui constitue également un défi lancé par Ankara à la présence française au Fezzan.

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Le contrôle du Tchad, à ce moment-là, devient donc essentiel. La porte d'entrée sud de la Libye, en particulier la Cyrénaïque, est la clé d'un nouveau point de pression dans le jeu qui se joue pour contrôler le pays d'Afrique du Nord. Mais c'est aussi exclure une puissance rivale d'un pays fondamental dans la lutte pour le cœur de l'Afrique et pour les ressources de la zone. C'est un lieu qui intéresse tout le monde, Français, Turcs, Émiratis, Qataris, Russes, Égyptiens et Soudanais. Et dans ce contexte, il y a aussi les puissances européennes, que Paris voudrait impliquer dans les délicates opérations au Sahel pour éviter d'avoir à supporter trop longtemps le poids de la campagne militaire contre les rebelles et les terroristes islamistes marginaux. Il n'est donc pas surprenant que les blocs qui se défient au Tchad et dans tout le Sahel soient toujours les mêmes. En effet, l'élan de la Turquie vers l'Afrique s’oppose aux intérêts français, à l'expansionnisme des Émirats et suscite les craintes de l'Égypte.

vendredi, 30 avril 2021

Les généraux, le pouvoir et la nation

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Les généraux, le pouvoir et la nation
 
par Irnerio Seminatore

Ex: http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2021/avril/les-g-n-...

Pas assez radicaux, pas à la hauteur de la crise, pas au niveau de l'Histoire. Entre Napoléon et Hamlet ils ont choisi Hamlet. Quand la crise est révolutionnaire elle s'inscrit dans le sang et dans le drame. Elle ne peut compter sur la légalité, car il n'existe pas de coup d’État légal. Une insurrection ne peut se solder par un retour en arrière, une restauration du "status quo", une subordination capitularde à un pouvoir qui a failli. Le problème de la force est posé, et est posée par là même, la question de la souveraineté, autrement dit le point de savoir "Qui décide en situation d'exception". Les généraux, le pouvoir ou la nation? Quelle est la nature de la crise et quelles en sont ses solutions? Cette crise n'est pas passagère, mais existentielle, car elle concerne la substance de la nation, sa force vive et la forme politique qui devrait la préserver, la forme précaire du pouvoir, sa fiction démocratique. Traduire les généraux en justice c'est réduire la crise au "status quo", à la subordination hiérarchique et, de ce fait, au pouvoir en place. Cela veut dire pour la France, de combattre sur deux fronts, celui de la loi déchue et celui du danger dormant. En effet, crier aux loups, c'est ignorer que le loup est déjà dans la bergerie, où il y égorge et où il faut le traquer et l'éliminer. Choisir entre de Gaulle et Weygand, ou entre Napoléon et le Conseil des Cinq Cent, c'est choisir entre le changement et la capitulation sans combat. Or, combattre c'est l'art de la guerre et il est difficile "de ne pas ensanglanter la lame", car le cours de la guerre est "dictée par la loi de l'autre". Faire de la subordination des militaires au politique la clé du dénouement de la crise c'est saborder sa propre défense et se rendre à l'ennemi. "Aléa jacta est!" (Les dés sont tirés!). Dans de telles conditions, le Sénat de Rome nommait les deux consuls, dictateurs temporaires afin que la République n'en tirasse pas nuisance. En cas contraire l'ennemi gagnerait Rome et instaurerait sa loi. Restaurer la seule constitution ce n'est point sauver la nation, mais le pouvoir failli et soumettre la France éternelle à une légalité morte, en ouvrant ainsi ses portes à l’invasion barbare et au chaos.

imagesmilf.jpgLa prise de position des généraux français sur le délitement de la France et sur les effets destructeurs de l'islamisme et du gauche, affectant l'esprit et le corps de la nation, ont suscité surprise et débat, ont fait et défait les loyautés et dévoilé un refoulé dangereux, d'ordre sociétal et historique, l'avenir d'un pays et d'une civilisation, qui, transcendant les polémiques d'actualité, pèse sur les considérations d'ordre prospectif. Ce sont les problèmes d'identité, de sécurité et de stabilité qu'une immigration indiscriminée dénature en profondeur, inquiétant les patriotes. Ce sont les drames d'une guerre civile probable, qui rappellent quotidiennement l'incompatibilité historique de l'Islam et de l'Occident, en France et en Europe. Ce rappel vaudra, pour les généraux, un Conseil de discipline militaire, mais pour le pouvoir, le tribunal de l'Histoire, toujours plus sévère des accidents des corps constitués de l’État.

Le reprint soumis à votre attention reprend analyse de la stratégie de conquête politique, démographique et culturelle de l'Europe par l'Islam et l'Organisation des États Islamiques (OCI).

En voici un court rappel.

L'islamisation de l'Europe

et le "retour aux armes"

Irnerio SEMINATORE

Date de publication: 15/11/2018

Une folle orthodoxie diversitaire prépare la capitulation de l'Europe.

Elle prétend immuniser les esprits contre l'islamisation du continent, en masquant les vrais enjeux, de culture et de civilisation, de notre conjoncture, sous les images trompeuses d'une lutte entre la gauche et la droite, l'humanisme et les ennemis publiques de l'humanité.

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Il s'agirait d'une radicalisation de la lutte entre les deux principes, du Bien et du Mal, qui hantent perpétuellement le cœur de l'homme et réapparaissent sous la forme intimidante du fascisme, du nazisme et de l'extrémisme ultra-droite.

Une stratégie de "reductio ad hitlerum", bref une hydre, qui n'a d'égal, que dans les images bibliques.

Repoussé en dehors du périmètre de la légitimité politique, le questionnement sur l'islamisation de nos sociétés occidentales, revient sans cesse, pathologique et accablant.

C'est la singularité de notre débat et l'aveuglement de notre époque, qui cache l'hypothèse (A. de Gobineau), selon laquelle les civilisations meurent en raison du métissage ethnique, corrupteur du principe de hiérarchie et de supériorité raciales.

Peut-on formuler les fondements actuel de l'islamisation en cours, sans faux refoulements?

La conversion d'une société civile à l'Islam, peut découler, selon une approche analytique sans concessions:

- d'un processus d'adhésion volontaire ou larvée à la foi religieuse montante, nécessairement long et moléculaire

- d'une stratégie politique, prônant une véritable colonisation de l'Europe

- ou encore, d'une conquête combinée d'insécurité, d'intimidation, de terrorisme et de Djihad, conduisant à la constitution d'une autre société, ethniquement hétérogène.

Celle-ci, soumise à l'Oumma et régie par un Califat montrerait le rejet violent du "vivre ensemble" entre immigrés et autochtones.

La portée d'une pareille conversion à l'Islam serait, en tous cas, d'ordre historique et aboutirait à une lutte inévitable.

On peut s'interroger sur le fait que les mutations qu'elle comporte réunissent un confluent d'éléments, qui caractérisent le déclin d'une civilisation, un esprit de démission ou de renoncement, un épuisement de la force vitale, imputable au vieillissement des populations, un accaparement de la violence physique de la part des "envahisseurs" et une célébration intellectuelle du nihilisme, engendrant une pente irréversible, qui conduit aux portes de la mort.

D'illustres historiens et philosophes ont développé ces différentes hypothèses, car des signes prémonitoires se sont manifestés toujours, dans les moments décisifs, aux observateurs les plus aiguisées.

Pour ma part, je développerais les aspects intentionnels et déclarés de la stratégie contemporaine, à l’œuvre depuis les années soixante dix, lorsque, définitivement achevé le processus de décolonisation de l'Occident, se profilent des défis multiples à son hégémonie, inversant les rapports de dépendance entre l'Europe et l'Asie et l'Europe et l'Afrique et se redessine, en particulier, la carte géopolitique du Proche et Moyen Orient.

Cette inversion sera marquée par les turbulences et les conflits entre Israël et les pays arabes et par le changement général des rapport des forces entre l'Europe communautaire de l'époque et le reste du monde.

La stratégie de conquête de l'Islam (dar al Harb), dont il est question dans ces lignes, se précise en effet dans les résolutions de Strasbourg de 1975 entre les Neuf et les pays belligérants, suite à l'attaque-surprise syro-égyptienne du Yom-Kippour contre Israël et donnera vie au Processus de Barcelone.

Ces résolutions sont censées mettre un terme au chantage de la hausse des prix du pétrole, (augmentés de 70% et décrétés par l'OPEP au Koweït) et ouvrir un dialogue permanent (le Dialogue Euro-Arabe de 1995) entre la Communauté européenne des Neuf et les pays en conflit avec Israël, pour faire accepter ce nouveau rapport de forces.

C'est un statut de Dhimmitude qui s'instaure désormais entre l'Europe et le monde islamique.

Par ces accords, l'Europe bascule du côté des pays arabes et les résolutions mentionnées seront adoptées à Doha en 2000, par l'Organisation des États Islamiques (OCI), comme critères de référence de leurs relations avec les pays consommateurs (classés en pays amis, ennemis ou neutres, vis à vis de la "cause palestinienne").

Les conditionnalités contenues dans ces résolutions constituent encore aujourd'hui les principes directeurs des relations entre les deux parties.

Certes plus favorables des conditions du sac de Constantinople en 1453, par Mehmed II, provoquant la chute de l'Empire romain d'Orient, elles représentent tout de même une défaite et un tournant historique.

Elles ont pour objet:

- au plan international, la reconnaissance de l'autorité palestinienne comme représentante légitime du "peuple palestinien", assorti du soutien des Neuf à leurs revendications et, en particulier, à la solution finale à deux États, comme issue des négociations de paix

- au plan intérieur, une aliénation de la souveraineté culturelle des pays européens, à propos de l'égalité de traitement, à consentir aux minorités musulmanes qui s'établissent sur le continent européen.

Or l'accès des populations immigrées aux droits sociaux et politiques, dont jouissent les populations autochtones, font de ces communautés des corps organiques soudés et liés à leurs pays, étrangers à la civilisation européenne et inassimilables par celle-ci, mais vivant cependant sur le sol du continent.

Par ailleurs les conditionnalités de ces mesures établissent, dans leur mise en œuvre, une véritable dépossession des pouvoirs de regard et de contrôle des autorités des"pays hôtes", puisque ces minorités restent toujours des entités ethniques, continuant à pratiquer la culture, les lois et les mœurs de leurs origines ancestrales.

La mention de la mise en place d'une politique de recrutement de main d’œuvre et d'immigration, réclamée à l'époque, par les pays européens, comporta la prise en charge d'une importante infrastructure de mosquées, de centres culturels et d'écoles d'enseignement parallèles à l'enseignement publique et laïque, pour l'apprentissage de la langue arabe.

Ces dispositions ne sont rien d'autre que l'application de la "stratégie culturelle islamique", adoptée à Doha et intégrée par l'organisation des États Islamiques (OCI), comme mode d'action de l'ensemble du monde musulman vis à vis de l'Occident.

L'aspect le plus important du narratif concernant l'Islam et retenu par les Neuf, est que l'Islam devient désormais une partie constitutive de la culture européenne.

Ainsi le dialogue euro-arabe n'est que le masque officiel d'un chantage politique et d'une nouvelle perspective d'armistice, par lequel les intérêts pétroliers l'emportent sur l'héritage historique de la civilisation européenne.

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Ses conséquences, de pleine actualité, apparaissent très clairement dans la déclaration de la Haute Représentante pour les Affaires Étrangères et la Politique de Sécurité de l'UE du 28 février 2018, lorsque, Mme Mogherini annonce publiquement, au nom des Vingt-huit, que: "L'Europe partage globalement la position de la Ligue Arabe sur la relance du processus de paix", dans le but de se démarquer de la position des États-Unis à propos de l'Iran et de la rhétorique pro-palestinienne et anti-sioniste qui s'y accompagne rituellement.

Avec le recul du temps, les répercussions de l'embargo pétrolier de 1973, apparaissent aussi graves que la chute de Byzance, car elles dépassent de loin le rééquilibrage des forces et des cultures, consécutives à la défaite syro-égyptienne, pour atteindre la moelle de la civilisation européenne, son existence et sa pérennité.

L’islamisation actuelle de nos sociétés voit se multiplier des espaces d'extraterritorialité islamique et d'organisation parallèle des pouvoirs, soumis à la Sharia, où la pression intérieure (poids démographique, insécurité, radicalisation et djihad), épouse la déliquescence interne des autorités légitimes, désemparées et impuissantes et ne peut représenter une alternative, en termes de régimes politiques, ni à la démocratie, ni à l'autocratie.

A la décomposition des pouvoirs nationaux en Europe se rajoute la différente progression démographique des deux communautés,autochtone et étrangère, à la défaveur de la population de souche, destinée à devenir minoritaire à moyen terme, engendrant un "hiver démographique".

La désaffection des identités nationales par rapport à leur mémoire, à leur passé et à leur langue en serait une conséquence inéluctable.

Le multiculturalisme qui en résulte équivaut ainsi à une multiconflictualité permanente, à la partition des territoires et, en cas, d'affrontement général, à une possible réédition de la théorie guévariste des "focos", par l'embrasement du continent.

Jouent simultanément, au détriment de la civilisation européenne, deux facteurs convergents, dus au principe de "non-discrimination".

Le premier concerne les frontières territoriales; le deuxième les frontières anthropologiques (homme/femme, vie et mort, procréation naturelle ou assistée).

Les répercussions du premier conduisent à un monde déraciné et à un syncrétisme universaliste; celles du deuxième à la disparition de la famille et à la confusion des sexes et des genres, qui ont perdu toute relation avec les aspects normatifs de la sexualité naturelle, hors de  la soumission du bios au choix arbitraire de la "raison".

Quant à l'alternative aux régimes démocratiques en crise, l'Islam compte que sur un personnel politique idéologiquement épuisé, qui à rompu la relation
passionnelle et spirituelle entre le peuple et la liberté, elle même liée à l’idéologie du progrès et à la cohésion sociale.

Ils s'ajoutent à la décomposition sociétale en cours, les déterminismes idéologiques de la conjoncture planétaire:

- le globalisme des modèles culturels ("l'american way of life", les modes télévisuelles aliénantes, etc)

- la "gouvernance" acéphale des institutions supra-nationales et internationales, hostiles aux "résistances" identitaires des nations millénaires. (Union européenne, Nations Unies, etc)

- les anathèmes discursifs contre les trois notions de "peuple", "populisme" et "dissidence", porteuses de doutes et de scepticisme, quant aux régimes politiques et à l'organisation de la société.

Dans ces expressions, les "élites" cosmopolites, au lieu d'y voir la force de la souveraineté de l'esprit et du pouvoir de décision, y décèlent la poudre incendiaire de la subversion anti-système et du danger de révolte du "peuple libre", qui est, pour le principe démocratique, le dépositaire ultime du pouvoir.

- les interventions du pouvoir judiciaire (Cours Européenne des Droits de l'Homme, en faveur de la protection de l'Islam, en légitimant, par une décision politique contraignante le code islamique du blasphème, dans le souci de préserver la" paix religieuse" en Europe, une "pax islamica",ce qui engendre la politisation de l'appareil judiciaire et le déséquilibrage démocratique des trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire)

- plus paradoxal encore, le cachet spirituel du Vatican au programme improbable du gauchisme international, en faisant de l'église catholique romaine, le support principal de l'écologie et de l'évangélisation de l'Islam en terre d'Europe, par le "Coup d’État", qualifié de "printemps catholique", promu, selon Wikileaks, par Soros, Obama et H. Clinton, dans le but de remplacer le traditionaliste Benoît XVI par le Pape de gauche François.

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Si on ajoute aux aspects institutionnels et idéologiques, les aspects démographiques, raciaux et anti-autoritaires, qui marquent la violence endémique des banlieues des grandes villes européennes, la boucle de l'islamisation est bouclée et le choc de civilisation en plein développement.

Fallait-il attendre les répercussions suicidaires de la politique de la"porte ouverte" aux migrants, de la part de M.me Merkel en 2015, ou les déclarations de Collomb, ministre français de l'intérieur, démissionnaire, en 2018, pour lier d'un même fil l'immigration, l'islamisation et la guerre civile?

Après les essais retentissants sur la fin de l'idéologie, de l'utopie et de l'histoire, le déni des réalités, concernant l'islamisation de l'Europe, pousse les élites de pouvoir à mentir à leurs propres peuples et à faire taire leurs critiques, en condamnant les contestataires pour délit de "discours de haine", dont elles sont les seules à posséder la maîtrise.

Face à la déroute morale des démocraties en crise, un vent de réveil souffle sur la planète euro-atlantique et l'histoire qui s'écrit, porte dans son discours, l'affranchissement du "politiquement correct" et la dissidence des esprits libres.

Cette insurrection démocratique met en face à face "deux mondes", celui du nouveau totalitarisme globaliste, poussant d'une part à un aveuglement glaçant sur l'islamisme et de l'autre à une révolte morale et à une insurrection montante, face à la guerre civile qui vient.

Or la ligne de front qui oppose les partisans du système aux forces anti-système et donc les globalistes aux populations autochtones, enracinées dans une tradition, s'amplifie de jour en jour.

La révolte qui gronde, contre une "colonisation à l'envers" et contre la fin de la race blanche, est aussi, en Europe, une lutte pour la survie de l'existence nationale, pour la défense du menu peuple, des classes populaires et des classes moyennes.

Présentée sous la forme trompeuse d'un combat politique entre globalistes et souverainistes, ou entre gauche universaliste et droite néoconservatrice, cette lutte pour la survie de la civilisation européenne a des précédents historiques, puisqu'elle exprime une crise des régimes au pouvoir.

En effet, aujourd'hui en Europe, comme hier dans la République de Weimar, une série de chocs à répétition frappe des populations traumatisées par l'absence de protection des démocraties, confrontées aux émergences économiques, aux endettements excessifs et aux incertitudes internes et internationales.

Dans ces conditions, la bataille des cœurs qui oppose deux attitudes de l'esprit, l'esprit de ceux qui, au nom de la "raison", ont oublié Dieu, détruit les traditions anciennes et perdu la confiance et l'espoir et ceux qui, au nom d'Allah, vouent au néant l'ordre institué du monde.

Le vieux "Vae Victis", tonnera à nouveau du haut du ciel, puisque "ni les hommes, ni les États n'ont dit définitivement adieu aux armes!" (R. Aron) et il n'y aura ni pitié ni pardon pour les perdants, dédaignant le souvenir de l'héritage au nom de la paix.

L'Europe a été la patrie des nations et des révolutions nationales.

Elle a été terre de conquêtes et de découvertes universelles.

Elle restera la source inépuisable de la foi, de la raison et de l'idéal.

Renoncera-t-elle pour longtemps au retour vengeur de ses traditions et au rachat violent de ses identités humiliées?


Bruxelles, le 11 Novembre 2018

jeudi, 29 avril 2021

Erdogan arrête ses amiraux. La Turquie entre coup d'Etat et auto-coup d'Etat

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Erdogan arrête ses amiraux. La Turquie entre coup d'Etat et auto-coup d'Etat

par Lorenzo Vita

Ex : https://www.destra.it/

Une nuit qui vient de changer, une fois de plus, le destin de la Turquie et de sa marine. Les autorités d'Ankara ont arrêté dix anciens amiraux reconnus coupables d'avoir rédigé une déclaration accusant les partis au pouvoir d'envisager de se retirer de la convention de Montreux. Parmi les personnes détenues figure Cem Gurdeniz, le créateur de la stratégie navale turque dite de ‘’Mavi Vatan’’, la doctrine stratégique de la ‘’patrie bleue’’.

La déclaration, signée par 104 anciens officiers supérieurs de la marine aujourd'hui à la retraite, constitue une prise de position ferme en faveur de l'accord signé en 1936 et qui régit le transit par le Bosphore et les Dardanelles. L'accord a été remis en question par des personnes proches du parti de Recep Tayyip Erdogan, l'Akp, car avec le projet de construction d'un canal contournant le Bosphore, l'accord perdrait son sens, disent-elles. Une hypothèse lue avec effroi par d'anciens officiers de marine qui considèrent au contraire que le maintien de Montreux est essentiel précisément pour empêcher que le contrôle du Bosphore et des Dardanelles ne passe de la Turquie à des puissances étrangères. Et qui considèrent toujours ce traité comme l'un des chefs-d'œuvre de la stratégie d'Atatürk, considéré par ces segments de la marine comme un modèle à suivre.

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La déclaration des anciens amiraux a été lue par les responsables d'Erdoğan comme une menace de coup d'État. C'est un cauchemar pour un président au leadership de plus en plus fragile qui a vécu le coup d'État manqué de 2016. Mais c'est une crainte qui refait également surface de manière cyclique en Turquie en raison de son histoire plus récente: les militaires ont toujours joué un rôle très actif dans la politique, au point d'avoir organisé des coups d'État lorsqu'ils estimaient que la constitution républicaine était en danger.

Erdogan n'a montré aucun doute. Le "Sultan" a accusé les anciens amiraux, affirmant que cette déclaration ne devait pas être considérée comme le résultat de la liberté d'expression mais comme un message qui résume l'hypothèse d'un coup d'État. "Cet acte, qui a eu lieu à minuit, est définitivement de mauvaise foi", a déclaré Erdogan, tant "dans le ton" que "dans la méthode". "Il n'est en aucun cas acceptable que des amiraux à la retraite fassent une telle attaque au milieu de la nuit dans un pays dont l'histoire est pleine de coups d'État et de mémorandums", a ajouté Erdogan une fois terminé le sommet avec le chef du renseignement, le chef d'état-major et les principaux membres du cabinet. Et pour l'instant, il ne semble pas y avoir d'annonce de retour en arrière.

Cette vague d'arrestations est particulièrement intéressante pour la Turquie dans son ensemble. Ce n'est pas un mystère qu'Ankara connaît depuis longtemps une situation d'arrestations et d'accusations de complots et de tentatives de coup d'État. Et tout cela s'est largement accentué après le coup d'État manqué de 2016, véritable tournant dans la politique d'Erdogan, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

imagesMVatan.jpgMais cela donne à réfléchir que pour se retrouver cette fois sous la hache du parquet turc, c'est ce monde kémaliste et nationaliste qui semblait en fait avoir gagné le soutien du président lui-même après le coup d'État manqué. Cela est démontré par l'importance que le Mavi Vatan a pris ces dernières années dans le débat public turc, mais cela est également confirmé par le fait que ses principaux idéologues sont devenus des personnalités connues du grand public précisément après 2016, année au cours de laquelle Erdogan a non seulement commencé à s'intéresser à nouveau à la mer, mais a également raccommodé ses relations avec l'univers des militaires kémalistes. Pour le monde de Gurdeniz et les officiers supérieurs de la marine turque, le moment où la ‘’patrie bleue’’ est devenue partie intégrante de la stratégie nationale a représenté le tournant d'une relation difficile avec l'Akp et qui a connu son point le plus bas lorsque la marine a été complètement décapitée par une autre vague d'arrestations qui avait également impliqué le contre-amiral Gurdeniz. C'était en 2011, l'explosion des procès "Ergenekon" et "Sledgehammer" a conduit à la condamnation du contre-amiral et d'autres officiers de la marine. Une autre longue nuit dont la femme de l'amiral se souvient très bien et que, interviewée dans Cumhuriyet, elle a mis en parallèle avec ce qui s'est passé en ces heures: "Il y a dix ans, nous avons eu un procès de trois ans et demi. Maintenant, c'est du déjà vu sous toutes ses formes. J'ai l'impression que les mêmes choses se produisent et je suis inquiète pour moi et pour mon pays. Ces hommes ont exprimé une opinion, et dans aucun autre pays du monde une enquête n'aurait lieu à cause de cela."

À cette occasion, Gurdeniz a indirectement accusé les États-Unis d'être le véritable instigateur des arrestations, et dans de nombreux articles, le danger né du réseau du prédicateur Fetullah Gulen est cité. Sa théorie est que les appareils turcs les plus atlantistes auraient prévu la décapitation de la Marine avant qu'elle ne puisse augmenter sa force et, surtout, tenter de déplacer le centre de gravité turc vers une autonomie stratégique progressive. Les mêmes suspects - du point de vue d'Erdogan - du coup d'État manqué de 2016.

Une blessure qui ne s'est refermée que momentanément après le coup d'État mais qui a commencé à se rouvrir au cours de ces derniers mois où la Patrie bleue, Mavi Vatan, a semblé pouvoir être la doctrine de soutien de la stratégie turque. On se souvient en effet que l'autre haut fonctionnaire qui avait fait de son mieux pour Mavi Vatan, l'amiral Yachi, avait subi un décret présidentiel ordonnant sa rétrogradation. Une honte que Yachi a préféré éviter en démissionnant et en retournant enseigner à l'université, mais qui a néanmoins fait comprendre à Gurdeniz lui-même qu'il devait être particulièrement attentif aux mouvements du gouvernement.

anavatandan-mavi-vatanae155709d9c334906da845da09f7165e4.jpgMaintenant, avec la nouvelle vague d'arrestations, on a l'impression qu'Erdogan a mené deux actions en même temps. D'une part, il a arrêté la composante de la marine qui a fait pression pour une nouvelle doctrine très présente dans la stratégie du pays et qui se réfère ouvertement à Atatürk. Un choix diamétralement opposé à l'islamisme erdoganien de l'Akp et aux directives de Devlet Bahçeli, directeur de l'ombre de la politique du sultan et architecte du tournant extrémiste de ces derniers temps confirmé par la sortie de la Convention pour les droits des femmes. Et cela a probablement influencé (et pas qu'un peu) la rapidité avec laquelle les fonctionnaires turcs ont procédé à l'arrestation des amiraux. Erdogan a exploité la ‘’patrie bleue’’ pour étendre la projection de force de la Turquie en mer Égée et en Méditerranée orientale, il en avait besoin après la vague d'arrestations pour le prétendu coup d'État, et surtout il avait besoin de cette lecture géostratégique indépendante de Washington. D'autre part, le président turc a clairement fait savoir à tous les partis et mouvements extra-gouvernementaux que les "bonds en avant" ne seront pas tolérés, indiquant clairement que la justice est à nouveau prête à intervenir. Et à cet égard, il ne faut pas oublier que ce mois-ci aura lieu une véritable épreuve de force entre Erdogan et les personnes accusées du coup d'État de 2016, avec 33 procès prévus et 816 accusés. Dès mercredi, le verdict de 497 accusés sera lu dans le cadre de ce que l'on appelle le procès de la "garde présidentielle". Et avec les arrestations dans la marine, la répression semble devenir plus sévère.

Ces arrestations sont-elles aussi le signe d'une nouvelle politique stratégique turque ? La question se pose maintenant avec des analogies pour les procès de 2011. En arrêtant Gurdeniz, on a l'impression que son Mavi Vatan peut se transformer à nouveau en une doctrine qui redeviendra sous-jacente (secrète) et non plus, comme c'était le cas il y a quelques jours encore, dans les talk-shows télévisés et sur les affiches dans les rues. ‘’Blue Homeland’’ se présentait comme la doctrine stratégique de la montée en puissance de la marine turque, mais aussi comme le signal de la rédemption des kémalistes. En l'absence de son idéologue et avec l'arrestation de tant d'anciens amiraux, il pourrait également s'agir du début d'une nouvelle ère de relations entre Ankara et la Méditerranée. La Russie et les États-Unis observent la situation avec grand intérêt. Tous deux s'intéressent à Montreux et nul ne peut manquer de remarquer que le Bosphore et le futur canal d'Istanbul sont avant tout les portes de Moscou sur la Méditerranée. Une Turquie qui doute de l'accord sur le transit dans ce détroit est un problème que le Kremlin ne peut certainement pas sous-estimer, surtout si le projet de nouveau canal se concrétise.

mercredi, 28 avril 2021

Les États-Unis vont organiser l'opération et rejeter la faute sur la Turquie: le complot des mercenaires djihadistes en Ukraine

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Les États-Unis vont organiser l'opération et rejeter la faute sur la Turquie: le complot des mercenaires djihadistes en Ukraine

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Les États-Unis ont intensifié leurs efforts pour saboter les relations turco-russes et préparent un complot: Washington prévoit d'envoyer des mercenaires dans la région du Donbass et d'en faire porter la responsabilité à la Turquie.

United World International a découvert une nouvelle conspiration américaine en Ukraine

L'UWI a obtenu des informations fiables de sources internationales selon lesquelles les Etats-Unis ont préparé un plan pour d'abord susciter la méfiance entre la Russie et la Turquie, puis provoquer des tensions entre Ankara et Moscou. Selon le plan, les djihadistes et les mercenaires syriens seront déplacés vers la région du Donbass. Ces groupes comprendront des Tatars et des Tchétchènes qui connaissent bien la région et seront envoyés pour combattre les forces russes et pro-russes. Plus tard, les médias mondiaux répandront le mensonge selon lequel la Turquie a transféré ces groupes dans la région. De cette manière, les États-Unis ont l'intention de provoquer un conflit entre la Turquie et la Russie.

Revendications concernant le transfert d'une avant-garde dans la région du Donbass

La source internationale qui a parlé à l'UWI a déclaré: "Les relations turco-russes se développent généralement bien. Il existe des points de désaccord, mais ils sont d'importance secondaire. Les relations entre Poutine et Erdogan sont bonnes, et ils l'ont déclaré à l'opinion publique mondiale. Les États-Unis n'acceptent pas cette situation. Washington élabore des plans sur la manière d'éloigner la Turquie de la Russie et applique la tactique de la carotte et du bâton."

"En ce moment", poursuit la source, "les États-Unis effectuent des démarches informatives en Ukraine. Leur dernière tentative consiste à faire venir des mercenaires de Syrie en Ukraine. Les préparatifs ont déjà commencé. Les hommes sont spécialement choisis dans les groupes qui auraient des liens avec la Turquie et sont entraînés."

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La source poursuit: "Des rumeurs indiquent qu'un petit groupe d'avant-garde a déjà été déplacé dans la région du Donbass. Les djihadistes tatars et tchétchènes parmi eux rendront les choses encore plus faciles. Le déploiement sera bientôt terminé et ils recommenceront la propagande selon laquelle la Turquie a transporté en Ukraine les groupes qu'elle a formés en Syrie, comme elle l'a fait en Libye et dans le Haut-Karabakh. Ils accuseront la Turquie de ce qu'ils ont eux-mêmes organisé. Ils utiliseront ces mercenaires dans des opérations secrètes ; ils les utiliseront contre des civils. Ou bien ils mèneront eux-mêmes les opérations et rejetteront la faute sur ces groupes.

La source a déclaré que cette opération vise également à influencer l'opinion publique russe: "Ils présenteront au public des documents de presse, des vidéos, des photos de mercenaires syriens amenés en Ukraine et de leurs actions sur place. Ils publieront des photos et des vidéos de ces groupes prises en Turquie. Ils utiliseront les réseaux sociaux. Ils essaieront également de saboter les relations turco-russes comme ils l'ont fait lors de la crise où l'avion russe a été abattu. Et tout en exécutant ce plan, ils tenteront de provoquer l'opinion publique russe contre la Turquie. Ils utiliseront les forces anti-turques à l'intérieur de la Russie. Ils activeront les forces pro-occidentales en Russie pour accroître les tensions avec la Turquie.

La Russie est alarmée

Pendant ce temps, la Russie serait alarmée. Les sources indiquent que la Russie dispose d'un vaste réseau de renseignements dans la région et déclarent ce qui suit : "La Russie dispose également d'un vaste réseau de renseignements à l'intérieur de l'Ukraine. Moscou a la capacité d'observer toute personne entrant et sortant de la région. En outre, la majorité de la population de la région du Donbass soutient la Russie."

"La Russie est donc au courant de tous les mouvements et activités dans la région. Il est nécessaire de s'abstenir de toute action que la Russie pourrait mal interpréter. Des mesures erronées qui pourraient rendre la Turquie suspecte provoqueront une forte réaction en Russie. De telles mesures et leur réaction raviront avant tout les Arméniens et le PKK / PYD".

Déclaration de Lavrov

Lors d'une récente visite en Égypte, le ministre russe des affaires étrangères, M. Lavrov, a répondu comme suit à une question posée lors d'une conférence de presse: "Je vous dirai tout de suite que nous exhortons tous les pays responsables avec lesquels nous communiquons, et la Turquie en fait partie, à les inciter fortement à analyser la situation et les déclarations implacablement belliqueuses du régime de Kiev, et nous les mettons également en garde contre le fait d'encourager ces aspirations militaristes."

Des sources diplomatiques indiquent que des responsables russes ont recueilli des renseignements sur des plans visant à déplacer des mercenaires du Moyen-Orient vers l'Ukraine, et que ces inquiétudes ont poussé M. Lavrov à faire cette déclaration.

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Esper a demandé le déploiement de troupes américaines en mer Noire

L'ancien secrétaire américain à la défense, Mark Esper, a demandé que son pays déploie davantage de soldats dans les pays riverains de la mer Noire, tels que la Bulgarie et la Roumanie, afin de prévenir d'éventuelles attaques russes.

Washington devrait chercher à rassurer les alliés européens et à renforcer l'alliance de l'OTAN en déployant davantage de forces en Pologne, "dans les Pays Baltes, si cela a un sens, et dans des pays comme la Roumanie et la Bulgarie, si ce n'est pas de manière permanente, sur la base d'une rotation", a déclaré M. Esper dans une interview accordée à Reuters mardi.

À la suite de la montée des tensions en Ukraine, les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient renforcer leur présence militaire en Allemagne. Auparavant, l'administration Trump, où Esper a servi en tant que secrétaire à la défense, prévoyait de réduire la présence militaire américaine en Allemagne de 36.000 à 12.000 soldats. Trump affirmait que l'Allemagne profitait de la présence des forces américaines dans la région sans assumer ses responsabilités financières au sein de l'OTAN.

L'Ukraine comme refuge pour ISIS

Le journal ukrainien Zoborana a publié le 2 décembre 2020 un article intitulé "Les djihadistes en vacances: pourquoi l'Ukraine est devenue un refuge pour les militants d'ISIS?" L'article présente des informations intéressantes.

L'article de Zobarana rapporte que "plusieurs centaines d'anciens combattants du Califat ont choisi l'Ukraine comme lieu d'installation. Avec des institutions publiques faibles, la corruption, des frontières poreuses et des escarmouches permanentes, l'Ukraine offre de grandes opportunités pour ceux qui veulent rester cachés."

L'article poursuit: "L'Ukraine attire des militants qui ont perdu en Syrie et en Irak. Le pays est un bon endroit, sûr, pour rester, se cacher et attendre jusqu'à ce qu'ils aient une chance de rentrer chez eux, dans l'Union européenne ou dans une ancienne république soviétique."

Les États-Unis donnent à l'ISIS de nouvelles tâches

Les États-Unis ont utilisé ISIS comme un passe-partout en Syrie et en Irak pour toutes les portes. ISIS a largement perdu sa valeur après l'opération turque dans la région. Les militants d'ISIS, dont le nombre est estimé à plusieurs milliers, ont reçu de nouvelles tâches. Une partie importante d'entre eux a été transférée avec le soutien militaire américain dans les régions contrôlées par le PKK/YPG.

Cette organisation, dont l'ancien président américain Trump a ouvertement déclaré que la CIA l'avait fondée, est principalement composée de mercenaires. Elle comprend également des militants de Syrie, d'Irak et d'autres pays arabes, ainsi que des combattants du Caucase.

Des militants tchétchènes, dirigés par la CIA et ayant servi dans la guerre de Géorgie, qui se sont ensuite réfugiés dans la vallée de Pankisi en Géorgie, ont été transportés depuis 2011 en Syrie. Ces mercenaires servent selon les besoins de la CIA un jour au sein d'ISIS, le lendemain au sein d'Al Nousra, un autre jour au sein d'une autre organisation "djihadiste", et sont également influents au sein du PKK / YPG.

Les djihadistes en Ukraine

Parmi ceux qui sont actifs en Syrie sous le masque des "djihadistes" figurent également des groupes originaires des anciennes républiques soviétiques et d'Asie centrale. Parmi eux se trouvent environ 500 Tatars de Crimée. Dimitry Yarosh, dirigeant de l'organisation d'extrême droite ukrainienne "Secteur droit", avait en 2014 appelé les dirigeants de l'émirat séparatiste tchétchène du Caucase à unir leurs forces contre la Russie. En mars et avril 2014, des informations ont filtré dans les agences de presse, faisant état d'environ 300 mercenaires revenus de Syrie et ayant commencé à combattre dans la région du Donbass. Le député de l'organisation terroriste Jaish al-Muhajireen wal-Ansar, Abdul Karim Kirimli, a appelé tous les Tatars de Crimée et tous les musulmans d'Ukraine à "entrer dans la voie du djihad".

D'autre part, les militants de l'organisation terroriste Hizb ut-Tahrir avaient commencé leurs activités parmi les Tatars de Crimée avant les événements de Maidan, le gouvernement de Kiev détournant sciemment le regard. Les idées extrémistes du Hizb ut-Tahrir sont très vite devenues populaires parmi la population tatare de Crimée. Entre 2012 et 2013, Hizb ut-Tahrir comptait environ 10.000 membres en Crimée et certains d'entre eux ont combattu en Syrie aux côtés d'organisations terroristes.

Source : https://uwidata.com/17631-us-will-organize-and-put-the-blame-on-turkey-the-conspiracy-of-mercenaries-in-the-ukraine/

AfD goes East (interview with German politician Petr Bystron)

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AfD goes East (interview with German politician Petr Bystron)

Ex: https://katehon.com/en/

Tim Kirby: So first question: what brings you to Moscow?

Mr. Bystron:  Oh well, it’s a working visit. I’m on the head of the parliamentarian group of the Alternative for Germany in the German parliament so foreign policy is my job. Every year at least one time, I am in Moscow. This year we did this visit together with Dr. Alice Weidel, who is the head of our group in the Bundestag. And we visited a couple of our friends here in Russia.

Tim: It's pretty much almost a media staple that they always see the relations between Russia and Europe are bad. I think maybe the evidence for that would be that there are sanctions between Russia and Europe, things have been a little bit off. But what's the core reason what's the real problem? Why are relations bad?

Mr. Bystron:  Well this is a big deal for us and it was also a big topic for in all our talks. We met Mr. Slutsky and the Duma, we met Mr. Tjapkin and the foreign ministry and a lot of other people. Of course this is like one of the main topic, why is it so? Obviously, there are there are powers which are interested in that the relationships between Germany and Russia especially but also between Europe and Russia are getting worse. We see it since 2014 with the Ukrainian crisis and then of course it followed it with Crimea and so on and so on. Now with we say Scripali, Navalny and so on.

Tim: Well it's interesting! Because you kind of say that with a smile. You almost acknowledge that this this whole situation with Navalny and Scripali is kind of silly. Does it seem silly?

Mr. Bystron:  Of course it's silly. Because I can see it from the other side, you know. We are in the parliament and we see always how fast and uncritical certain things are communicated through the whole media landscape in Germany. And it was the same with Skripali, it was the same with Navalny. There is no thinking about and at the beginning there was nothing like “Oh let's investigate, let's wait how where is the true?” But the true is from the beginning defined and it is just communicated through. And therefore I’m smiling about it and this is a strong difference to other cases in other countries. It's always specifically against Russia. But see what happened with Mr. Khashoggi and the embassy?

Tim: So your colleagues in Germany, I'll call them colleagues depending whether you see them as colleagues or enemies that's up to you, but the people you're with, who are with you - sort of in the German government, who don't like Russia - is it a matter that they have this sort of deep-seeded fear or dislike of Russia, that every bit of news from Russia they believe it? Or are they just sort of typical bureaucrats or they get a piece of paper and it says that “Putin poisoned the Navalny and this is bad” - I have to believe this because I got the piece of paper that says it's bad? So are they just mindless bureaucrats or is it something personal?

Mr. Bystron:  It's a mixture. You know for a really a long period of time the Soviet Union was really “The Enemy”, and it was the “Empire Of The Evil”. But then in the 90s it turned around completely. And you can follow it even in the Hollywood movies you know. It was a period of time when a Russian policemen were side by side with the with the US policemen. They were working together in New York and so on. Not promoting movies but you know it is and it was the whole period. Before it was Rambo against the Russian and then it was Red Heat. So it changed. And the Russians were no enemies anymore, they were friends. And now it's slowly coming back to Rambo and it’s docking on the synapses in the people's brains you know. Now the people are triggering the same pictures of “the evil Russia”. So this is this is the psychological background. Of course there are there are people that are even politicians who are doing this on purpose. They are not interesting in good relations with Russia. And what surprises me a lot, you know, is that German politicians were saying “we are against Nordstream-2” for example. This is totally a US position. I don't blame the USA you know. If the USA say “our geopolitical, our strategical targets are that we don't want the cooperation between Russia and Germany” - that's fine you know. This is they say it frankly they do it. This is their position. But what I don't understand when German politicians say this, because it's not good for Germany.

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Tim: Not so much. Interesting how that works out. One thing about defying Washington then is we can sit here and talk about that and we can maybe get into these ideas that there's sort of conspiracy theories that it's really Washington pulling all the strings, but then how does your party get seats? Because you guys try to fight these mystery forces?

Mr. Bystron:  Well this is a good question that I’m asking every day myself. And it was a very special situation in 2013 when I would say the system allowed unknown professor Bernd Lucke to enter during a period of five or six weeks еvery big TV show in German television, political TV show and get an audience of five, six, seven million and spread his news. And in this period of time, those five, six weeks seventeen thousand people entered a party which didn't exist. It was just an idea. This professor Lucke said “I have a party.” There was nothing, and then seventeen and a half thousand people entered and said, “I identify myself with the content and ideas this guy is saying on public television”. So and there we were, in this party, and they let us to run for elections. We did quite well and became the most successful party in the postwar history. We entered every parliament we have in Germany, and in each state in the Bundestag of the European parliament. Around 2016 there were public polls, which said 35 percent of the German population could imagine to vote for this party. With 35 - 36 percent in Germany, you can get chancellor. From this point we become “Nazis” or “extremely right wing” - you know and so on and so on and this is incredible. If you imagine that we are a party where a lot of foreigners like me. I’m from Czechoslovakia, I’ve got political asylum in Germany and we have many colleagues who are coming from Russia, from Romania, who just got German passport, and they are not Germans by birth. We have also a lot of voters from foreigners who are voting for us and just imagine how what kind of nonsense it is to say this is a “Nazi party where foreigners are giving votes to foreigners because they are not this is incredible.

Tim: Well some crazy things do happen in politics. I mean look at Kiev, but that's another story…

Mr. Bystron:  This is a funny story because in Kiev, the real Nazis are in Kiev. Nobody cares in Germany and nobody cares in in the EU. In the EU, there are real Nazis supporting the regime change. Nobody was talking about that. Maybe there are good and bad Nazis?

Tim: The ones that go against Russia I think are the good ones? I think that that's overall what unites them, but let's get into this: I’m kind of curious so when we talk about this whole Nordstream and energy deals between Europe and Moscow because it's always through Germany. People always talk about Berlin and Moscow having this deal, but you know, when it snows in Hungary — it snows in the Czech Republic. Why it is such a big thing to send gas from Moscow to Berlin?

Mr. Bystron:  I really don't know, because we have already since the 70’s. There is a pipeline, you know, and it was a deal between western Germany and the former Soviet Union, and it worked perfectly. Despite that we had the Iron Curtain, the Soviet Union was always a reliable partner delivering. This is also a funny thing: we have quite every winter the media brings the news “Oh, now there is a winter. It's dangerous because the Russians maybe will not deliver the gas”. And I think, “Okay, why should they do it, because they want to sell something, you know. We have the money and they want our money. Why should they stop the delivering the gas to us”? It’s complete nonsense.

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Tim: I guess maybe the idea would be to sort of scare you into controlling you, to make you agree to something? Because if you threaten someone so do this or else, that's the threat. So what would be the “do this”?

Mr. Bystron:  Exactly, it's just reasoning the people and creating an image of Russians that they are not a reliable partner, that they would like to stop the delivery of gas, and this is what you asked before. If they are normal people, why do they react as they react? Because you have permanent propaganda like this or permanent news like this, so it works. And if they repeating and repeating it. There is a saying, “if you if you repeat a lie thousand times it becomes true.”

Tim: Now in Russia there's this belief that in the 1800s, so long long ago, the Tsars were very confident that things were going to go well with Germany because Germany was becoming a rising power. This is the whole Bismarck era and that it looked like the continental Europe would be mostly controlled by Germany. But there was a lot of sort of inter-marriages and interrelations between the Russian aristocracy and the German aristocracy, so everyone Russia thought “this is gonna be great. There's not gonna be any more wars, we're gonna be able make agreements with these guys, they're gonna control everything it'll be real easy. We'll sort of split the world with the Germans”. Well, that didn't happen. With World War I Germany and Russia fought and it was really, really bad, I think for both sides. World War II was really bad for both sides, especially the German side. The cold war probably didn't help. So one thing is in Germany why is no one sort of woken up to the possibility that maybe conflict with Russia has really shot Germany in the foot at least twice, maybe more?

Mr. Bystron:  Well I would go even more years back, maybe two thousand years back to the Roman Empire. You remember what happened when the Roman Empire split to the western and the eastern part? From the west, the western part developed to the Holy Roman Empire of the German nation and the eastern – to Byzantine. It is the heritage on which Russia is standing. There are not many people that know that the word “Tsar” comes from “Caesar”. So what I want to say is that Russia and Germany — those are just like Yin and Yang those are two parts which belong together. They’ve just been separated but they have common roots. And in my view Russia is the eastern part of Europe historically seen. So and what we want as a party and what many people want is that those two parts come together again and that they work together again and that they even profit both from this from this alliance.

Tim: You've had the opportunity to talk to a lot of Russian politicians. You've probably had the opportunity to talk to a lot of American politicians. Do foreign people really understand Germany? Or do someone understand it more or less or is Germany still a bit of a mystery the outside?

Mr. Bystron:  Germany is a total mystery. At first, many people outside of Germany have a picture of Germany as it was in the 90s maybe and they don't realize that the country changed totally getting worse. We have a really heavy problem with democracy inside the country. Just an example: we are the biggest opposition party in the German parliament but our politicians get beaten on the street quite to death.

Tim: By whom?

Mr. Bystron:  By left extremists, by Antifa. And the point is these Antifa groups are not just coming out from nowhere. They are there for years and years and many of them have established legal formations that are donated by the state. So they're getting public money and the same people who are then beating the opposition.

Tim: Now are you talking about a protest where there are two sides and the sides fight? Or are you talking about like someone hunting down a politician, finding out where they live, watching their daily routine and then picking a day and getting them right? You talked about that?

Mr. Bystron:  Of course! It happened to me! It happened to me. It wasn’t an attack on my person, but it was an attack on my car, on my house. They sprayed my house, they crashed my car and but it was exactly as you described. There were two Antifa people in the street in the morning, in the day they just checked out where I live. I was going with my six-year-old son to school, and they saw where we live. At night, they did the attack. The next morning, the whole way from my home to the school of my son, it was labeled with Antifa stickers like “we know where you are, we know where your son is going to school”. But I had also I had been physically attacked on the street by Antifas. This is nothing unusual - it goes to thousands and thousands, and this is not everything. You know, people are losing their jobs in Germany just because they are engaging in themselves in the opposition party. People are even losing their jobs just because they meet with our boss. There is a case that went public. Professor Mending was just having a lunch in a restaurant with professor Meuthen, who is the boss of our party. Somebody saw them and the professor Mending lost his job in the television and public television. They said “no you're meeting you're meeting this guy. He was doing his job, and this is nothing unusual people losing their jobs nowadays just because they are in the opposition.

Tim: Well proving the motivations of why someone's fired can be hard, but with physical attacks… what do the police do? Or for some reason the cases just disappear? Why don't the police react to these things, these attacks?

Mr. Bystron:  Well this is a good question because the police is always investigating. It is a special part of the police — it's the «Stadtschutz», so they really know their opponents. I have an interesting experience because when it happened to me. This police task force come and they ask me “Have you seen something you can tell us?” And I said “yes I saw. I saw two suspects in the street in the morning”. They are not living here in the area I am going every morning there — so I know the people there. And they are obviously from Antifa, they look like this and I described them I said “There was a girl she had the blue hairs I don't know her”. Then I described the guy because I knew him already from the demonstrations. You know, I described him and the policeman said, “oh I know who it is,” so they know their you know suspects uh-huh of course when I know them just from speaking in public and seeing them as an anti-demonstration. This is always the same bench. So the police of course they know them. They investigate but I didn't got any results.

Tim: Gotcha. Oh that's really depressing, that's really really rough.

Mr. Bystron:  It continues, now this is a very hot topic. We have a secret service, domestic secret service, which is which is used to suppress the opposition. It was publicly announced that the secret service will take this political party under of observation, because we are supposed to be extremists. Isn’t that funny? The only thing is that we say we would like that the government is following the rules and the laws. And we are saying the government is breaking the laws! And they say “Wow they are extremists”.

Tim: Gotcha. What’s the one thing that maybe Germany could actually stand to learn from Russian culture or history or the way Russians do things?

Mr. Bystron:  There are many things that the Germans could learn from the Russians. And there are many things the Russians could learn from the Germans. I mean I would say just talk to each other just meet each other just relax, don't paint any pictures of enemies on the walls. And we will be fine all together.

Tim: Well thank you very much for being with us that was great.

mardi, 27 avril 2021

Deux fauteuils pour trois

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Deux fauteuils pour trois

par Georges FELTIN-TRACOL

Stupeurs ! Effrois ! Horreurs ! Le Berlaymont, siège de l’eurocratie, n’en revient toujours pas. Le 6 avril dernier, le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rendent à Ankara afin de relancer les discussions avec la Turquie. Devant les caméras, le président turc Recep Tayyip Erdogan accueille le duo et l’invite à prendre place. Les deux hommes s’installent dans les fauteuils. Stupéfaite, Ursula von der Leyen se contente d’un sofa un peu mis à l’écart et en face du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu. Le « Sofagate » vient d’éclater.

Dans les heures suivantes, un déluge de réactions négatives submerge la Toile. La médiasphère tient enfin la preuve incontestable de la misogynie et du machisme d’Erdogan. Ce n’est pas pour rien si la Turquie vient de se retirer de la Déclaration d’Istanbul qui instaure une tyrannie féministe larvée en Occident. Les folliculaires droitiers partagent pour une fois l’avis de l’extrême gauche et des centristes : le président Erdogan outrage l’Union européenne, la femme moderne et l’égalité paritaire (ou la parité égalitaire). Au XIXe siècle, un tel mépris aurait aussitôt provoqué une intervention armée vengeresse. On aurait aimé que les mêmes va-t-en-guerre eussent la même détermination belliciste au moment de la reconquête martiale azérie de l’Artsakh… Or, il faut reconnaître que pour la circonstance le dirigeant turc n’est que la victime collatérale du « Sofagate », habile prétexte pour cacher les dysfonctionnements institutionnels initiaux de l’Union pseudo-européenne. L’unité de commandement turque découvre in vivo la multiplicité du commandement, ses tiraillements permanents et l’effarante polysynodie propres à l’incurie eurocratique. L’antagonisme virulent entre Ursula von der Leyen et Charles Michel accentue l’impuissance générale.

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Les rapports entre les deux têtes de l’exécutif dit européen sont détestables dès leur entrée en fonction. Charles Michel a été de 2014 à 2019 Premier ministre fédéral belge tandis qu’Ursula von der Leyen n’a occupé que trois postes ministériels, dont la Défense, ce qui dans une Allemagne à la souveraineté limitée, n’est pas un portefeuille prestigieux. La cohabitation très courtelinesque entre le libéral belge et la chrétienne-démocrate allemande s’agrémente d’un haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité en la personne du socialiste espagnol Josep Borrell. Ce dernier a d’ailleurs connu, quelques semaines plus tôt, une sévère déconvenue bien méritée à Moscou.

Ursula von der Leyen et Charles Michel rêvent chacun de régenter à leur profit l’entité euro-atlantiste. Charles Michel a pris un léger avantage en respectant le protocole. Le président du Conseil européen a en effet le rang de chef d’État, d’un État qui n’existe pas. Selon ces mêmes règles et les textes en vigueur, la présidente de la Commission européenne a le statut de chef de gouvernement même si la Commission n’est pas un vrai gouvernement. Ne le savait-elle pas ? À moins qu’elle cherche à se faire passer pour une pauvre victime d’affreux mâles… Charles Michel aurait-il pu lui laisser son fauteuil et ainsi entériner un coup d’État institutionnel interne ? Le duo aurait-il dû rester debout devant le président turc assis ? L’interprétation découlant aurait fait penser au maître d’école turc sermonnant deux élèves turbulents. On peut reprocher à Ursula von der Leyen de n’avoir pas eu le courage de s’asseoir sur les genoux de Charles Michel, voire sur ceux du président turc. Craignait-elle peut-être de provoquer l’ire des féministes jamais contentes ? Quant à mettre en face du président Erdogan deux fauteuils, cela aurait déséquilibré la photographie au désavantage des eurocrates.

En se servant du protocole, les diverses têtes de l’hydre pseudo-européenne démontrent que l’Union dite européenne est plus qu’un tigre de papier, c’est un formidable paillasson sur lequel n’importe qui peut s’essuyer. Conçue comme un espace de libre échange économique anticipant un monde uni par le doux commerce et la belle musique du pognon-roi, l’Union supposée européenne a renoncé dès sa naissance à la puissance stratégique, militaire et géopolitique. Elle préfère rester sous la protection interlope de l’OTAN. La souveraineté européenne chère au gamin de l’Élysée demeure fictive tandis qu’à rebours du discours souverainiste, la souveraineté nationale des États membres se dissipe.

L’anecdote d’Ankara révèle le caractère chimérique de l’actuelle Union européenne. Les Européens ne réaliseront pas leur unité historique à travers des transactions bancaires, des virements financiers et des échanges économiques. Leur unité ne se forgera que par le fer, le feu et le sang dans la plus grande imprévisibilité historique.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 211, mise en ligne sur TVLibertés, le 20 avril 2021.

lundi, 26 avril 2021

Psychologie des foules et religion vaccinale (selon le Dr Gustave Le Bon)

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Psychologie des foules et religion vaccinale (selon le Dr Gustave Le Bon)

par Nicolas Bonnal

Le virus et la peur induite vont nous réduire en esclavage et pire encore. Autant comprendre pourquoi nous allons crever alors, et toute l’histoire de la douce aliénation humaine en même temps. Relisons la Psychologie des foules qui, avec sa simplicité et son évidence, a inspiré les fascistes et les bolchévistes, bourreaux qui étaient à bien des égards plus nobles que nos tyrans milliardaires et démocrates du jour. Mais on a les tyrans et les malthusiens exterminateurs que l’on mérite.

Revenons-en à la légendaire psychologie des foules alors. Gustave Le Bon est éternel, un peu comme le Tolstoï de Guerre et paix dont a parlé Alain, certes à un niveau moins élevé, mais bien utile quand même. Lisez chez nos amis québécois (classiques.uqac.ca) Psychologie  du socialisme pour comprendre la mentalité écolo-gauchiste américaine ou française, et puis vous comprendrez.

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Mais voyons le Covid, les vaccins, le confinement, en attendant reset, paupérisation et dépopulation. Tout cela se fait comme à la parade. Et Le Bon d’expliquer en 1889 que malheureusement les humains adorent cela, être fanatisés pour des stupidités. Les humains sont devenus une seule foule, depuis que la télé a remplacé le séparé (Debord).  Technique pour fabriquer la foule qui obtempère alors ?

Pour Gustave Le Bon il y a une première clé, l’affirmation :

« L'affirmation pure et simple, dégagée de tout raisonnement et de toute preuve, est un des plus sûrs moyens de faire pénétrer une idée dans l'esprit des foules. Plus l'affirmation est concise, plus elle est dépourvue de toute apparence de preuves et de démonstration, plus elle a d'autorité. »

Affirmation ? Le virus tue, vous allez crever ; confinez-vous, vaccinez-vous, restez masqués à hauteur de six milliards d’imbéciles. On a un quart de vaccinés en France en trois mois, un milliard à l’échelle du monde. Et cela ne fait que commencer. Où je vis on ne dit plus bonjour, on te demande si tu es vacciné.

Avec l’affirmation, la répétition: et avec les six mille chaînes info ce n’est pas cela qui manque donc: vaccinez-vous, confinez-vous, restez masqués, crevez de peur.

« L'affirmation n'a cependant d'influence réelle qu'à la condition d'être constamment répétée, et, le plus possible, dans les mêmes termes. C'est Napoléon, je crois, qui a dit qu'il n'y a qu'une seule figure sérieuse de rhétorique, la répétition. La chose affirmée arrive, par la répétition, à s'établir dans les esprits au point qu'ils finissent par l'accepter comme une vérité démontrée. »

On répète car c’est trop beau: « il n'y a qu'une seule figure sérieuse de rhétorique, la répétition. »

$_84.JPGEnsuite, et c’est trop drôle, cette répétition de l’information produite ce que le maître de l’honorable Sigmund Freud appelle la contagion :

« Lorsqu'une affirmation a été suffisamment répétée, et qu'il y a unanimité dans la répétition, comme cela est arrivé pour certaines entreprises financières célèbres assez riches pour acheter tous les concours, il se forme ce qu'on appelle un courant d'opinion et le puissant mécanisme de la contagion intervient. Dans les foules, les idées, les sentiments, les émotions, les croyances possèdent un pouvoir contagieux aussi intense que celui des microbes. »

On n’avait pas la télé on avait le cabaret, lieu d’abrutissement des masses dont a très bien parlé Mirbeau (voyez L-628) ;

« C'est surtout par le mécanisme de la contagion, jamais par celui du raisonnement, que se propagent les opinions et les croyances des foules. C'est au cabaret, par affirmation, répétition et contagion que s'établissent les conceptions actuelles des ouvriers… »

Mais avançons plus au cœur des ténèbres du monde moderne, à la manière de Conrad et de son Walter Kurz. Le Bon a compris aussi que les couches supérieures vont être gangrénées, vont devenir gauchistes et communistes (puis écologistes, puis covidistes) comme la base. Et cela donne :

« On remarquera que, dans les exemples analogues à ceux que je viens de citer, la contagion, après s'être exercée dans les couches populaires, passe ensuite aux couches supérieures de la société. C'est ce que nous voyons de nos jours pour les doctrines socialistes, qui commencent à gagner ceux qui pourtant sont marqués pour en devenir les premières victimes. »

Oui, aujourd’hui tout le monde aussi veut mourir, à commencer par le petit blanc qui pollue trop. Il en devient extatique, au sens célinien, tout à sa rage de mourir. Si la guerre contre la Russie ne se fait pas, ce sera le Reset. Viva la muerte.

Après, Le Bon rappelle que certains êtres (mais n’est pas Napoléon qui veut) et surtout certaines idées acquièrent du prestige :

« Ce qui contribue surtout à donner aux idées propagées par l'affirmation, la répétition et la contagion, une puissance très grande, c'est qu'elles finissent par acquérir le pouvoir mystérieux nommé prestige. »

Je répète, le prestige n’est pas forcément une personne ; ce peut être un vaccin :

« Le prestige est en réalité une sorte de domination qu'exerce sur notre esprit un individu, une œuvre, ou une idée. Cette domination paralyse toutes nos facultés critiques et remplit notre âme d'étonnement et de respect. »

imglb.jpgIl y a bien sûr comme aux temps de Molière les prestigieux institutionnels :

« Le prestige acquis, ou artificiel, est de beaucoup le plus répandu. Par le fait seul qu'un individu occupe une certaine position, possède une certaine fortune, est affublé de certains titres, il a du prestige, quelque nulle que puisse être sa valeur personnelle. Un militaire en uniforme, un magistrat en robe rouge ont toujours du prestige. »

Le bon Dr Le Bon en oublie les médecins ! Mais à part Molière qui lui jettera la pierre et sa maladie ?

Il précise sa pensée : 

« Le prestige dont je viens de parler est celui qu'exercent les personnes ; on peut placer à côté le prestige qu'exercent les opinions, les œuvres littéraires ou artistiques, etc. Ce n'est le plus souvent que de la répétition accumulée. L'histoire, l'histoire littéraire et artistique surtout, n'étant que la répétition des mêmes jugements que personne n'essaie de contrôler, chacun finit par répéter ce qu'il a appris à l'école, et il y a des noms et des choses auxquels nul n'oserait toucher. »

Cela rappelle la phrase géniale de son contemporain Léon Bloy : le jeune bourgeois qui aurait douté des ténèbres du moyen âge n’aurait pas trouvé à se marier ! C’est dans son exégèse.

Tout bourgeois devra être vacciné, masqué et confiné pour se marier !

Le Bon ajoute sur ce satané prestige :

« Le propre du prestige est d'empêcher de voir les choses telles qu'elles sont et de paralyser tous nos jugements. Les foules toujours, les individus le plus souvent, ont besoin, sur tous les sujets, d'opinions toutes faites. Le succès de ces opinions est indépendant de la part de vérité ou d'erreur qu'elles contiennent; il dépend uniquement de leur prestige… »

Mais ne négligeons pas le prestige humain. On sait qu’aujourd’hui les hommes les plus populaires sont les plus riches (Gates, Arnault, Bezos, Musk, Zuckerberg). Le Bon évoque le lien du prestige et du succès (Bourla, Bancel, etc.) :

« On voit, par ce qui précède, que bien des facteurs peuvent entrer dans la genèse du prestige : un des plus importants fut toujours le succès. Tout homme qui réussit, toute idée qui s'impose, cessent par ce fait même d'être contestée. La preuve que le succès est une des bases principales du prestige, c'est que ce dernier disparaît presque toujours avec lui. »

Avec cette bourse qui monte plus haut que ce ciel gris et couvert de poussière, dont a parlé Philip K. Dick, on ne va pas mettre fin à leur prestige, à nos doctes vaccinateurs et experts en grand reset !

Et le pire est que pour Le Bon l’humanité n’est pas bête au sens de Flaubert. Elle est comme ça, c’est tout.

Mais comme je citais Flaubert : « L'humanité a la rage de l'abaissement moral, et je lui en veux de ce que je fais partie d'elle. »

Sources :

Gustave Le Bon – Psychologie des foules (classiques.Uqac.ca)

dimanche, 25 avril 2021

Le wokisme – la nouvelle religion de l’Occident

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Le wokisme – la nouvelle religion de l’Occident

Max Funk

Ex: https://lesobservateurs.ch/2021/04/25/

Il y a une nouvelle religion. Elle se répand comme un raz-de-marée sur toutes les facettes de la culture occidentale, façonnant et redéfinissant la société sur son passage. Cette religion se présente sous l’apparence  trompeuse de la compassion et de la justice, mais elle cache une idéologie maléfique incompatible avec les valeurs occidentales et avec la vision chrétienne du monde. Ce mouvement n’a pas commencé à Minneapolis le 25 mai avec la mort de George Floyd. Mais cet événement a marqué un tournant pour une idéologie qui se développait depuis des décennies. Si l’on n’y prend pas garde, cette nouvelle religion pourrait conduire à un démantèlement complet de la culture occidentale.

Il existe de nombreux termes pour désigner la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement: wokeness, politiquement correct, cancel culture en sont quelques-uns, mais ils ne résument qu’une partie du phénomène. Le marxisme culturel, le néo-marxisme, la justice sociale, la politique de l’identité et la théorie critique sont des descripteurs plus larges. Nous aimerions utiliser un terme qui rende bien compte de la religiosité du mouvement: le wokisme.

Le wokisme est une religion. Bien qu’il n’ait pas été organisé en une structure religieuse formelle, il a toutes les fonctions d’une doctrine religieuse. Il possède une épistémologie (théorie de la connaissance) qui lui est propre, une évaluation de la condition humaine et un récit de rédemption. Mais d’où vient-elle?

La théorie critique

Au début du 20e siècle, une école de philosophie allemande appelée l’école de Francfort a développé une philosophie sociale appelée théorie critique. En un mot, la «théorie critique» critique la culture et remet en question les structures de pouvoir sous-jacentes de la société. Il s’agit d’un mouvement visant à «libérer les êtres humains des circonstances qui les asservissent», en réinterprétant la culture occidentale comme une histoire des oppresseurs contre les opprimés. Pour la théorie critique, les seules choses qui existent sont les hiérarchies de pouvoir, et ces hiérarchies doivent être démantelées. L’objectif, déclaré ou non, de ce mouvement, n’est rien de moins que le démantèlement complet de la culture occidentale et sa reconstruction à partir de zéro.

crth.jpgLa théorie critique a commencé à s’imposer parmi les universitaires occidentaux dans les années 90 et a fini par s’infiltrer dans presque toutes les universités du monde occidental. Ces dernières années, l’idéologie a quitté l’université et a fait souche dans les médias et la culture d’entreprise, s’imposant comme la principale culture morale des sociétés occidentales. Actuellement, les principales lignes de démarcation entre oppresseurs et opprimés sont la race, le sexe et l’identité de genre.

Il ne s’agit pas seulement d’un mouvement politique ou social dans le cadre des valeurs traditionnelles des Lumières. Des concepts tels que la logique, la science et la raison sont considérés comme des outils du patriarcat blanc oppresseur. Des valeurs comme l’individualisme, le travail assidu, la ponctualité et la gratification différée seraient comprises comme perpétuant la suprématie blanche. La théorie critique est devenue bien plus qu’une philosophie sociale et constitue le principal moteur philosophique de la nouvelle religion civile du wokisme.

L’objectif, déclaré ou non, de ce mouvement n’est rien de moins que le démantèlement complet de la culture occidentale et sa reconstruction à partir de zéro.

La nouvelle religion

Pourquoi qualifier le wokisme de nouvelle religion? Le fait est que la montée de l’humanisme séculier au cours des 70 dernières années a créé un trou en forme de religion dans notre culture. Le sécularisme, malgré toute sa domination culturelle, n’a pas réussi à offrir une philosophie solide du sens et du but, ni à fournir un cadre moral sur la façon d’agir dans le monde, à part «être une bonne personne parce que l’alternative est indésirable pour tout le monde». Au contraire, le wokisme a développé sa vision de la réalité avec son propre ensemble de valeurs et de récits. Des cendres de l’humanisme séculier naît une nouvelle religion civile.

imageswokeam.pngLe wokisme offre tout ce que le sécularisme n’a pas réussi à fournir, et a rapidement comblé le trou en forme de Dieu qui restait dans notre culture. Il revendique sa propre version de la vérité, de la justice, de la droiture, du péché et du jugement. Il donne un sens à ses adhérents, avec son méta-narratif de conflit sociétal, de lutte pour le pouvoir et de lutte pour la liberté rédemptrice. Le démantèlement des structures de pouvoir oppressives contribue à donner un sens à l’individu et à la collectivité. Ces valeurs sont solidifiées dans des rituels publics tels que la formation à la sensibilité ou la confrontation avec la fragilité blanche. Il y a un fort aspect communautaire, et les gens ont le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand qu’eux. L’hypothétique société utopique future, libérée des maux du système oppressif actuel, est également inhérente à ce «progrès social». Mais surtout, le wokisme offre ce que tout cœur humain pécheur désire profondément, à savoir une justification morale. Les gens croient qu’ils agissent de manière juste dans le monde, et reconnaissons-le, c’est parfois vrai. Mais souvent, tout ce qu’ils font n’est qu’une simple posture, ou pire, une action destructrice.

Cela ne veut pas dire que le wokisme offre une absolution totale à ses adeptes; en fait, c’est plutôt le contraire. Démolir des structures de pouvoir oppressives signifie que vous êtes aussi profondément conscient de vos préjugés. James Lindsay, un mathématicien, universitaire et athée, a récemment déclaré lors d’une émission de Joe Rogan:

«Certaines religions regardent vers le haut, elles regardent Dieu, et elles ont peur du péché, mais elles font attention à Dieu, et elles pensent au renouveau, elles pensent à la rédemption, elles pensent au pardon. Et puis certaines religions regardent vers le bas, et ne font que regarder le péché. Si vous regardez vers le haut, alors la religion peut être formidable, elle peut conduire les gens dans le développement spirituel, la communauté et ainsi de suite, mais si vous regardez vers le bas, si vous êtes obsédé par le péché, vous allez commencer à être obsédé par le péché de tout le monde aussi.»

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Les idées de péché (privilège) de droiture (victimisation) et de damnation (canceling) sont bien établies au sein du wokisme. S’il propose des rites de pénitence (la «prise de conscience de ses privilèges», la «solidarité avec les minorités») et de piété (s’agenouiller pendant l’hymne ou poster des carrés noirs), ce qu’il n’offre jamais, c’est le pardon. Dans une récente interview avec Dave Rubin, le théologien Nathan Finochio a décrit le phénomène:

«Si je suis enfermé dans le groupe des oppresseurs, sans possibilité de m’en échapper, il ne peut pas y avoir de pardon, s’il n’y a pas de repentance, n’est-ce pas? C’est bien ça l’idée? Je suis donc perpétuellement un pécheur, et je vais continuer à perpétuer le groupe oppresseur, et il n’y a rien que je puisse faire. Il est évident que la cancel culture est en fait la conclusion logique de la théorie critique... parce qu’il faut se débarrasser de la classe oppressive.»

Différences avec le christianisme

Ce qui est si abominable dans le wokisme, c’est qu’il joue régulièrement sur les meilleures motivations des gens, comme la compassion et le désir de justice. La plupart des gens ont un désir sincère de voir la vie des autres s’améliorer, et de nombreux chrétiens se sont engagés dans ces idées comme si elles étaient en accord avec les enseignements du Christ. Bien sûr, il existe des inégalités dans notre société, où la justice est nécessaire. Il n’en reste pas moins que le wokisme interprète différemment les concepts de vérité, de justice et d’équité et ne laisse aucune place à d’autres façons d’aborder ces questions. Le wokisme est incompatible avec la vision biblique du monde, car il s’en distingue de plusieurs façons essentielles.

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Premièrement, il attribue une culpabilité ou une innocence intrinsèque à l’individu en fonction de son identité de groupe, indépendamment de ses actions individuelles.

Proverbes 17:15: Celui qui justifie le méchant et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination au Seigneur.

La croyance qui est au cœur de la culture occidentale, c’est que chaque individu est créé à l’image de Dieu et mérite donc intrinsèquement la dignité et le respect. Cette idée est également à la base de notre système juridique. Dans le cadre moral biblique, l’individu est responsable de ses actes devant Dieu. L’idée que le péché ou la justice puissent être hérités en fonction des caractéristiques naturelles d’une personne, comme la race, le sexe ou l’ascendance, a été réfutée lorsque le Seigneur a parlé au prophète Ézéchiel.

Ézéchiel 18:1-3: La parole du Seigneur me fut adressée: «Que veux-tu dire en répétant ce proverbe sur le pays d’Israël: «Les pères ont mangé des raisins aigres, et les dents des enfants en ont été agacées»? Je suis vivant, déclare le Seigneur Dieu, et ce proverbe ne sera plus utilisé par vous en Israël. Voici, toutes les âmes sont à moi; l’âme du père comme l’âme du fils sont à moi; l’âme qui pèche mourra.

Le Nouveau Testament va encore plus loin en disant que «désormais, donc, nous ne considérons plus personne selon la chair.» (2 Corinthiens 5:16). En tant que disciples de Jésus, nous ne devons pas juger les gens sur la base d’identifiants naturels (race, âge, sexe, etc.); au contraire, nous devons les évaluer sur la base des normes morales des Écritures et les traiter comme des égaux, créés par Dieu.

Deuxièmement, le récit de la rédemption que le wokisme met en avant est totalement antinomique au récit chrétien. Les récits bibliques présentent le modèle de l’individu, en relation avec Dieu, comme le mécanisme principal de la rédemption du monde. Ce modèle culmine avec le Christ, l’homme parfait et le sacrifice pour les péchés du monde. Notre croyance en son œuvre achevée et notre soumission à sa seigneurie sont notre motivation pour agir avec justice dans le monde. Par conséquent, le comportement chrétien idéal est celui de la miséricorde, de la paix, de la bonté et du pardon.

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Le wokisme, en revanche, présente le modèle rédempteur de divers groupes qui se disputent le pouvoir au sein d’un système intrinsèquement oppressif. Dans cette vision tribaliste du monde, la seule chose qui existe est le pouvoir, et si seul le pouvoir existe, alors le pouvoir et le contrôle sont nécessaires pour démanteler un système corrompu. Dans ce récit de rédemption, la violence est facilement justifiée. Pour cette raison, nous avons vu de violentes émeutes, et pas seulement des protestations pacifiques, balayer l’Amérique au cours des deux derniers mois [été 2020].

Dans cette vision tribaliste du monde, la seule chose qui existe est le pouvoir, et si seul le pouvoir existe, alors le pouvoir et le contrôle sont nécessaires pour démanteler un système corrompu.

Futurs possibles

La culture occidentale a déjà atteint son point de basculement. La théorie critique est devenue la philosophie sociale dominante, et le wokisme est devenu la nouvelle religion civile. Il y a deux manières concevables dont notre avenir va se dérouler. La première est que le wokismese dévorera lui-même et se dissoudra parce que ces idéologies sont intrinsèquement auto-destructrices. Si la seule chose qui existe est le pouvoir, alors les structures de pouvoir corrompues doivent être détruites. Il se pourrait qu’un nombre suffisant de personnes commencent à se réveiller à la dissonance cognitive qui nous est imposée, mais c’est une vision incroyablement optimiste de la situation actuelle.

Ce qui est plus probable, c’est la deuxième option, à savoir que ces idées seront poussées jusqu’à leur conclusion logique. Dans l’interview mentionnée ci-dessus, Nathan Finochio a dit que «la culture de lannulation est en fait la conclusion logique de la théorie critique... parce quelle doit se débarrasser de la classe oppressive». Rubin a répondu ainsi:

«Je déteste te le dire, mais je pense que cest la décapitation qui est la conclusion logique de la culture de lannulation.»

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Nous avons déjà vu une zone autonome appelée CHOP (acronyme signifiant aussi ‘couper’: allusion à la Révolution française), et une guillotine montée devant la maison de Jeff Bezos. Les gens semblent croire qu’une chose comme le «Grand Bond en avant» chinois ne pourrait pas se produire dans le monde occidental, mais c’est précisément cette croyance qui pourrait être notre perte.

Comment réagir?

Bradley Campbell a récemment écrit un article pour Quillette, disant:

«Quoi quils fassent, ceux qui ont des problèmes avec la nouvelle culture, ou avec certains de ses aspects, narriveront à rien par le rejet ou la moquerie. Dans la mesure où la culture de la justice sociale offre une nouvelle vision morale, ils devront proposer une autre vision .morale.»

En tant que chrétiens, nous devons être ceux qui offrent cette «autre vision morale», à savoir l’Évangile de Jésus-Christ. Nous ne pouvons pas incorporer la théorie critique dans l’Évangile. Le mélange de ces deux visions du monde n’aboutira qu’à une fracture de l’Église, à la perte de l’amour fraternel et à la perversion de l’Évangile. Malheureusement, de nombreux chrétiens ont déjà cru bon d’intégrer ces doctrines dans leur théologie. Le cheval de Troie du wokisme est déjà entré dans l’Église. Le temps nous dira comment l’Église réagira.

Encore une fois, tout cela ne veut pas dire que nous ne devons pas nous préoccuper des questions de justice ou des inégalités socio-économiques. Les vies des Noirs comptent [aussi]. Une application équitable des lois est importante. La pauvreté doit être combattues. Ces questions touchent profondément le cœur de Dieu, et nous devons chercher la solution de Dieu pour nous attaquer aux racines de ces problèmes. Mais Dieu a déjà donné ses définitions du péché et de la droiture, de la justice et de la rédemption. Ce sont ses interprétations à lui qui comptent, et son méta-récit est celui dans lequel nous vivons actuellement. C’est à l’Église de repérer les mensonges de l’ennemi, de dire la vérité dans l’amour et de chercher les solutions qui viennent du ciel. Il n’est peut-être pas trop tard.

Esaïe 5:20-21: Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui mettent les ténèbres pour la lumière et la lumière pour les ténèbres, qui mettent lamer pour le doux et le doux pour lamer. Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux et intelligents à leurs propres yeux.

Max Funk

Max Funk est né et a grandi à Abbotsford, en Colombie-Britannique, et a déménagé à Vancouver pour étudier l’art et le design à l’Université Emily Carr. Il pratique l’art, le design et l’écriture. Il est le directeur créatif de Converge et vit au Guatemala où il enseigne l’anglais.

Source: Wokeism – The New Religion Of The West – Converge Media
Traduction Albert Coroz pour Les Observateurs.ch

samedi, 24 avril 2021

Où mène la guerre mondiale contre les classiques?

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Où mène la guerre mondiale contre les classiques?

par Marcello Veneziani

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/

Comment expliquer la guerre faite aux "classiques" qui se répand aux États-Unis mais aussi de ce côté-ci de l’Atlantique, et qui trouve aujourd'hui réconfort et renforcement avec l'arrivée à la Maison Blanche des progressistes et antiracistes Joe Biden et Kamala Harris? C'est précisément "son université", celle d'où vient l'adjoint noir de Biden, l'université Howard à Washington, qui a ouvert la voie dans le travail de démolition et de purge des classiques, désormais chassés des curricula. Comme il s'agit d'une université symbolique pour les Afro-Américains, elle revêt une signification particulière. L'expulsion des classiques hors des universités, non seulement du "conquérant" Christophe Colomb mais aussi des grands poètes, penseurs et écrivains de la tradition antique, gréco-romaine et européenne, est désormais le symbole de la lutte des Noirs contre la "suprématie" des Blancs. La culture est considérée comme un signe de violence, d'esclavage et d'asservissement colonial que l'Occident aurait exercé sur les peuples indigènes du monde entier. Même les chefs-d'œuvre littéraires sont soumis à une censure posthume et sont jugés par les tribunaux et sur les places publiques, par les MeToo et les Antifa, et ne sont plus admis dans les milieux littéraires en raison de leur valeur. La signification humaniste est assujettie à la valeur humanitaire et soumise au Tribunal permanent pour les droits de l'homme violés.

Il est loin le temps où un président noir et éclairé, comme Léopold Senghor, poète et porte-drapeau de la "négritude", affichait son amour pour les classiques et la langue latine et exhortait les meilleurs étudiants de son pays, le Sénégal, et de toute l'Afrique noire à s'intégrer par la culture et l'assimilation des classiques et de la langue latine.

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Aujourd'hui, le problème n'est pas d'intégrer les Noirs, les Latinos et les Indiens dans la civilisation euro-occidentale, mais de désintégrer notre culture depuis ses racines et d'opposer la question des droits de l'homme à tout discours culturel, historique et spirituel. L'appel s'étend à tous les Occidentaux qui doivent se démarquer de leur passé, avoir honte de leurs origines et soutenir la bataille contre les classiques qui, à l'examen, étaient tous plus ou moins "racistes", "esclavagistes", "homophobes", "chauvins", etc. Finie la vie spirituelle, tout au plus chanterons-nous des spirituals.

Même les schémas de la pensée révolutionnaire sont bouleversés: les classes subordonnées, les prolétaires, ne doivent pas s'emparer des idées dominantes et de la culture hégémonique pour renverser les rapports de force et remplacer la direction de la société, mais ils doivent mépriser leur propre culture et en effacer les traces. Où allons-nous à partir d'une telle posture? Vers une forme de barbarisation planétaire et de repli narcissique sur l'aujourd'hui contre tous les hier et les toujours.

C'est précisément sur ce point que je voudrais me concentrer. Où mène cette bataille contre les classiques, contre la culture humaniste, contre les racines littéraires et artistiques, philosophiques et religieuses sur lesquelles se fonde la civilisation? Exactement là où le néocapitalisme mondial, plus cynique et plus grossier, nous mène: éliminer toute connaissance qui ne vise pas un but pratique et utilitaire, subordonner la beauté à l'utilité, établir la primauté absolue des conditions économiques sur celles qui sont manifestement considérées comme "culturelles". Vive l'ignorance des classes opprimées par rapport à la culture des dominateurs.

Même Pasolini, il y a un demi-siècle, dénonçait cette convergence entre le mouvement de rébellion, de protestation globale contre la tradition et la culture et le dessein nihiliste du nouveau capitalisme. Quand on enlève à une personne sa culture humaniste, son statut de croyant, son lien d'appartenance à ses racines et à sa tradition, que reste-t-il? Ce qui reste, c'est le consommateur mondial et ce qui reste, c'est le nombre, la quantité, la force et les relations de pouvoir. C'est cette aliénation gigantesque que nous vivons, dans laquelle les mouvements de libération et d'émancipation deviennent les bras armés d'une même barbarisation et déculturation de masse.

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Un monde est en train d'exploser à cause de cette alliance sous-jacente, inconsciente au moins en partie, entre les mouvements civils avec leurs résultats incivils et le nouveau capitalisme mondial. Il me semble voir un monde dans lequel les marchandises viennent de Chine et sont apportées à votre porte par les grandes multinationales du web, après vous avoir séduit avec une série de publicités avec des garçons noirs et jaunes et l'éloge du monde global mais éco-durable. Fabrication chinoise, distribution américaine, publicité consumériste-écolo-progressiste, suppression de la chaîne d'approvisionnement locale et de toute trace d'artisanat, de commerce et de production locaux. Et tout cela se combine parfaitement avec l'annulation de tout ce qui rappelle nos racines culturelles, identitaires et littéraires. Attention, effacer Dante ou Chaucer n'est pas la même chose qu'effacer une marque industrielle ou artisanale, ce sont des niveaux différents: mais le processus est convergent et s'appelle la globalisation, le réductionnisme global. Ce qui est inquiétant, c'est non seulement la primauté absolue de l'économie, de la finance et de la technologie sur le monde, mais aussi le remplacement de la culture, de la politique, de la religion, de la tradition et des civilisations par cet univers global et fonctionnel. Les Chinois se chargent de la marchandise, les géants multinationaux se chargent de la faire connaître et de la livrer à nos portes, et le mouvement mondial de libération, dans ses diverses articulations : antiracisme, MeToo, Antifa, cancel culture, publicité, se charge de leur donner une justification "idéologique" et même une bonne conscience morale. Au lieu d'Homère, George Floyd.

C'est pourquoi je vous dis: attention, défendre Virgile, Dante ou Machiavel, ce n'est pas s'attarder à défendre l'érudition de quelques-uns, mais ne pas le faire, c'est scier les branches et l'arbre sur lequel nous sommes assis. Des nains qui martèlent aujourd’hui la tête des géants sur les épaules desquels nous avons jusqu'à présent marché.

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Activité diplomatique intense en Russie et en Turquie en avril au sujet de l'Afghanistan

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Activité diplomatique intense en Russie et en Turquie en avril au sujet de l'Afghanistan

Gaston Pardo

Ex : http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/geoestra...

Le président américain Joe Biden a annoncé que l'intervention militaire américaine en Afghanistan prendra fin le 11 septembre 2021 et que le dernier soldat américain quittera le pays plusieurs semaines avant le 20e anniversaire de l'invasion et de la conquête de ce pays d'Asie centrale par les États-Unis, le 7 octobre 2001.

Biden est le troisième président américain à s'être engagé à mettre fin à la guerre en Afghanistan. Même si les quelque 3500 derniers soldats quittaient le pays, des milliers d'agents de la CIA, de mercenaires et de troupes paramilitaires continueraient à soutenir le gouvernement du président Ashraf Ghani.

Mais l'annonce de Biden offre l'occasion de faire le point sur la plus longue guerre de l'histoire des États-Unis, qui a apporté des souffrances indicibles au peuple afghan, gaspillé de vastes ressources aux dépens d'une société américaine trompée sur les véritables motifs de l'invasion.

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Le World Socialist Web Site révèle que 100.000 Afghans sont morts dans la guerre, selon les comptes officiels, ce qui est sans doute un chiffre incomplet. Les États-Unis ont mené cette guerre en recourant aux méthodes de la "contre-insurrection", c'est-à-dire à la terreur: bombardement de fêtes de mariage et d'hôpitaux, assassinats par drones, enlèvements et torture. Dans l'une des atrocités ultimes de la guerre, en 2015, un avion américain a mené une attaque d'une demi-heure contre un hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz, en Afghanistan, tuant 42 personnes.

La Turquie accueillera à Istanbul, en avril 2021, une nouvelle conférence sur le processus de paix entre le gouvernement afghan et les talibans, avec la participation des Nations unies et de pays tels que les États-Unis et la Russie. Ce processus n'implique pas que Doha, la capitale du Qatar, cesse d'être le centre des négociations de paix, a expliqué le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, dans une interview accordée à l'agence de presse étatique Anatolia. L'omniprésence des officiels turcs dans toutes les réunions est révélatrice du poids de la géostratégie de leur pays dans l'issue régionale qui ne concerne que les peuples du Turkestan.

La coexistence de deux scénarios qui auraient été inacceptables par le passé est en vue. Alors que l'influence du livre de Zbigniew Brzezinski Le grand échiquier prévaut encore dans la géostratégie américaine, qui consacre le droit de la géopolitique américaine au Moyen-Orient, le rôle dominant de la Turquie croît dans un projet transcendantal pour l'Islam ottoman qui inclut dans un premier temps l'ensemble du Turkestan est admis.

Turkestan oriental et occidental

Le Turkestan est une région historique d'Asie centrale située entre la mer Caspienne et le désert de Gobi, peuplée principalement de peuples turcs occupant une superficie de plus de 5 millions de km2 en Europe orientale et en Asie.

Le Turkestan oriental, également connu sous le nom de Sinkiang ou d'Uyghuristan, est un terme politique aux significations multiples selon le contexte et l'usage. Le terme a été inventé par des turcologues russes comme Nikita Bichurin au XIXe siècle pour remplacer le terme Turkestan chinois, qui désignait le bassin du Tarim dans la partie sud-ouest de la province de Sinkiang de la dynastie des rois, indique Wikipedia.

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Au début du XXe siècle, les séparatistes ouïghours et leurs partisans ont utilisé le Turkestan oriental (ou "Uyghurestan") pour désigner l'ensemble du Sinkiang ou un futur État indépendant dans l'actuelle région autonome ouïghoure du Sinkiang (dont la capitale serait Urumchi). Ils rejettent le nom "Sinkiang" (Xinjiang) en raison de la résonance probablement chinoise qu'il reflète, et préfèrent "Turkestan oriental" pour souligner le lien avec les autres groupes turcs de l'ouest.

Turkestan occidental

Le Turkestan occidental ou Turkestan russe (en russe, Русский Туркестан, Russkiy Turkestan), était un territoire appartenant aujourd'hui au Kazakhstan, au Kirghizistan, au Tadjikistan, au Turkménistan, à l'Ouzbékistan, et faisait autrefois partie de l'Empire russe. C'était un territoire de 3.076.628 km², avec 7.721.684 habitants (1897).

Annexion à l'Empire russe

L'Empire russe, après les conquêtes d'Astrakhan et d'Orenbourg, a tenté à plusieurs reprises de prendre le pouvoir dans les steppes du sud. Après l'échec de l'expédition militaire contre le khanat de Khiva en 1717, au cours de laquelle Aleksandr Bekovitsj-Tsjerkasski et tous les membres de l'expédition ont été tués ou vendus comme esclaves, les Russes ont attendu plus d'un siècle avant de s'intéresser à nouveau à la région. Le Turkestan était sous le contrôle de l'Empire russe depuis le début du 18e siècle.

Un joli butin

La région de la mer Caspienne, à laquelle l'Afghanistan offre un accès stratégique, contient environ 270 milliards de barils de pétrole, soit à peu près 20 % des réserves prouvées du monde. Il contient également 665 trillions de pieds cubes de gaz naturel, soit environ un huitième des réserves mondiales de gaz.

L'intervention américaine en Afghanistan n'a pas commencé en 2001, mais en juillet 1979, lorsque l'administration Carter a décidé d'aider les forces qui combattaient le gouvernement soutenu par les Soviétiques, dans le but, comme l'a dit le conseiller à la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski, de "donner à l'URSS sa guerre du Vietnam".

Après l'invasion soviétique en décembre 1979, la CIA a collaboré avec le Pakistan et l'Arabie saoudite pour recruter des "fondamentalistes" islamiques afin qu'ils se rendent en Afghanistan et y mènent une guérilla. C'est grâce à cette opération qu'Oussama ben Laden a pu se rendre en Afghanistan et que l'agence a activé Al-Qaïda sans sa présence.

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De même, les talibans sont le produit des armes et de l'entraînement pakistanais, du financement saoudien et du soutien politique des États-Unis. Bien que le groupe fondamentaliste ait vu le jour dans des camps de réfugiés au Pakistan sous la forme d'une sorte de "fascisme clérical", sous-produit de décennies de guerre et d'oppression, l'administration Clinton a approuvé sa capture en 1995-1996 comme la meilleure chance de rétablir la "stabilité".

vendredi, 23 avril 2021

Turquie entre Pantouranisme, Ottomanisme et Islam

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Turquie entre Pantouranisme, Ottomanisme et Islam

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du Vendredi 23 avril 2021 avec Pierre Le Vigan, Gilbert Dawed & André Archimbaud.
 
 
LE LIVRE D'ANDRÉ ARCHIMBAUD CHEZ AVATAR ÉDITIONS:
Combat pour L’Hémisphère Nord – L’Amour d’Ariane https://avatardiffusion.com/livre/com...
 

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jeudi, 22 avril 2021

Les stratégies de mobilisation politique à l’ère de la post-persuasion et ce que cela signifie pour la géopolitique

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Les stratégies de mobilisation politique à l’ère de la post-persuasion et ce que cela signifie pour la géopolitique

Par Alastair Crooke

Source: Strategic Culture

En début d’année 2020, Steve Bannon affirmait que l’ère de l’information nous rendait moins curieux et moins disposés à considérer des visions du monde différentes des nôtres. Le contenu numérique nous est intentionnellement servi, de manière algorithmique, de sorte qu’avec la cascade de contenus similaires qui s’ensuit, nous « creusons » un sujet plutôt que de « nous ouvrir » à d’autres. Quiconque le souhaite peut, bien sûr, trouver des points de vue alternatifs en ligne, mais très peu le font.

En raison de cette caractéristique, la notion de politique par l’argumentation ou le consensus a presque entièrement disparue. Car quel que soit notre point de vue politique ou culturel, il y a toujours quelqu’un qui crée un contenu adapté à nos besoins, faisant de nous des consommateurs auto-stratifiés.

L’attrait magnétique d’un contenu similaire à notre pensée représente le « truc » psychique qui a rendu milliardaires les oligarques de la technologie. Pour Bannon, cependant, la signification était différente : oui, il devenait évident que la persuasion et l’argumentation n’étaient plus significatives pour faire pencher le choix de l’électeur marginal. Mais ce qui pouvait changer les choses (telle était la principale idée de Bannon), ce n’était pas de lire les métadonnées pour en dégager les tendances (comme le font les publicitaires), mais plutôt d’inverser l’ensemble du processus : c’est-à-dire de lire les données stratifiées pour élaborer des messages spécialement conçus, adaptés à la pensée du lecteur, qui déclencheraient une réponse psychique inconsciente (c’est-à-dire une « influence »), réponse qui pourrait potentiellement le conduire vers une orientation politique particulière.

Cela signifie, selon Bannon, que la campagne de Trump, et la politique en général, doit désormais être centrée sur une politique de mobilisation [émotionnelle, NdT], plutôt que sur la persuasion [intellectuelle, NdT].

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Bannon n’a jamais prétendu qu’il s’agissait là d’une idée nouvelle (il en attribue l’idée initiale aux Démocrates, en 2008), mais sa contribution réside dans la notion d’ingénierie inverse du modèle Big Tech à des fins politiques. L’importance particulière de cette idée réside toutefois dans un développement concomitant qui se matérialisait alors.

L’ouvrage prémonitoire de Christopher Lasch, La Révolte des Élites (1994), était en train de devenir réalité. Lasch avait prédit une révolution sociale qui serait poussée par la radicalité des enfants de la bourgeoisie. Leurs revendications seraient centrées sur des idéaux utopiques – diversité et justice raciale. L’une des principales idées de Lasch était que les futurs jeunes marxisants américains substitueraient une guerre des cultures à la guerre des classes. Cette guerre culturelle deviendra le « Big Divide » [Le Grand fossé, NdT].

Et pour Bannon (comme pour Trump), « Une guerre culturelle est une guerre », comme il l’a dit au Times. « Et la guerre fait des victimes ».

La politique de mobilisation était là pour rester ; et maintenant elle est « partout ». Le problème maintenant est que cette mécanique de politique de mobilisation est projetée à l’étranger, avec la (soi-disant) « politique étrangère » américaine.

Tout comme dans l’arène domestique, où la notion de politique par persuasion se perd, la notion de politique étrangère gérée par l’argumentation, ou la diplomatie, se perd également.

La politique étrangère devient alors moins une question de géostratégie, mais plutôt que ses « importants sujets » tels que la Chine, la Russie ou l’Iran, soient dépeints avec une « charge émotionnelle » faite pour mobiliser les « troupes » de la guerre culturelle intérieure afin d’influencer les psychismes américains (et ceux de leurs alliés) et les pousser à être mobilisés derrière un sujet (tel que plus de protectionnisme pour les entreprises), ou alternativement, donner une image sombre pour délégitimer une opposition ; ou pour justifier des échecs. Il s’agit d’un jeu très risqué, car cela oblige les États visés à adopter une position de résistance, qu’ils le souhaitent ou non.

Le fait de pousser la population à percevoir ces États étrangers de cette manière déformée oblige ces États à réagir. Et cela ne s’applique pas seulement aux rivaux de l’Amérique, mais aussi à l’Europe.

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Peter Pomerantsev, dans son livre intitulé « This is not Propaganda », donne un exemple de la manière dont une « charge émotionnelle » (dans ce cas, l’anxiété) peut être créée. En tant que chercheur à la London Shool of Economy, il a créé une série de groupes Facebook pour les Philippins afin de discuter des événements dans leurs communautés. Lorsque les groupes ont atteint une taille suffisante (environ 100 000 membres), il a commencé à publier des histoires de crimes locaux et a demandé à ses stagiaires de laisser des commentaires liant faussement ces crimes macabres aux cartels de la drogue.

Les pages Facebook se sont soudainement remplis de commentaires effrayés. Les rumeurs ont tourbillonné, les théories du complot se sont métastasées. Pour beaucoup, tous les crimes sont devenus des crimes liés à la drogue. (À l’insu de leurs membres, les groupes Facebook ont été conçus pour donner un coup de pouce à Rodrigo Duterte, alors candidat à la présidence, qui s’était engagé à réprimer brutalement les trafiquants de drogue).

La psychologie comportementale et la « psychologie de l’influence » prolifèrent dans la politique d’aujourd’hui. Des experts britanniques en psychologie comportementale auraient indiqué au Premier ministre, Boris Johnson, que ses politiques en matière de coronavirus risquaient d’échouer parce que les Britanniques n’avaient « pas assez peur » du Covid. La solution était évidente. En effet, une grande partie des stratégies occidentales d’anxiété face aux pandémies et aux confinements peuvent être considérées comme des « stratégies d’influence » comportementales en vue d’une réorganisation planifiée et à grande échelle, en utilisant le virus.

L’élément central de cette technique est l’utilisation du micro-ciblage : Le processus consistant à découper l’électorat en niches stratifiées et à utiliser des « stratégies psychologiques secrètes » pour manipuler le comportement du public a été lancé en grande partie par Cambridge Analytica. L’entreprise a débuté comme un sous-traitant militaire non partisan qui montait des opérations psychologiques sur internet pour contrecarrer les efforts de recrutement des djihadistes. Mais comme l’écrit MacKay Coppins, elle s’est ensuite métamorphosée :

Cela a commencé quand le milliardaire conservateur Robert Mercer est devenu 
un investisseur majeur et a installé Steve Bannon comme son représentant.
Grâce à l'énorme quantité de données qu'elle a recueillies auprès de
Facebook [...], Cambridge Analytica s'est efforcée d'établir des profils
psychographiques détaillés pour chaque électeur aux États-Unis et
a commencé à expérimenter des moyens d’influencer psychologiquement
les électeurs dans une direction ou une autre. Dans le cadre d'un exercice,
la société a demandé à des hommes blancs s'ils approuveraient le fait que
leur fille épouse un immigrant mexicain : Ceux qui ont répondu "oui" se
sont vus poser une question complémentaire destinée à provoquer leur
irritation face aux contraintes du politiquement correct : "Avez-vous eu
le sentiment que vous étiez obligés de répondre ça ?"
. Christopher Wylie, qui était le directeur de recherche de Cambridge Analytica,
a déclaré qu'"avec le bon type d’influence", les personnes qui présentaient
certaines caractéristiques psychologiques pouvaient être poussées vers
des croyances toujours plus extrêmes et des pensées conspiratrices.
"Plutôt que d'utiliser les données pour interférer avec le processus de
radicalisation, Steve Bannon a été capable d'inverser cela"
, a déclaré
Wylie. "Nous étions essentiellement en train de semer une insurrection
aux États-Unis"
.

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Bannon et Andrew Breitbart avaient auparavant été impressionnés par la véritable puissance populiste dont ils avaient été témoins au sein du Tea Party. Ce dernier avait émergé en réponse à la crise financière de 2008, les membres du Tea Party voyant les Américains ordinaires devoir payer pour nettoyer le gâchis financier, tandis que ceux qui en étaient la cause s’en sortaient, encore plus enrichis : « [Le Tea Party] était quelque chose de totalement différent. Ce n’était pas… ce n’était pas le parti républicain standard. C’était tout nouveau. Vous avez eu la – vous avez eu la – vous avez eu l’énorme révolte du Tea Party en 2010, dans laquelle nous avons gagné 62 sièges. Le parti républicain ne l’a pas vu venir », expliquait Bannon.

« L’incapacité du parti républicain à se connecter aux électeurs de la classe ouvrière était la principale raison pour laquelle ils ne gagnaient pas. » Et c’est ce que Bannon a dit à Trump : « On sort le « commerce » de sa position numéro 100, d’accord ? Ce n’est pas [encore] un problème. Tout le parti républicain a ce fétichisme du libre-échange – ils réagissent comme des automates, « Oh, libre-échange, libre-échange, libre-échange » – ce qui est une idée radicale, surtout quand vous êtes contre un adversaire mercantile comme la Chine. »

« Nous allons donc faire passer le commerce de la position numéro 100 à la position numéro 2, et nous allons faire passer l’immigration, qui est numéro 3, à la position numéro 1 [dans les priorités des Américains]. Et cela sera axé sur les travailleurs, n’est-ce pas ? Et nous allons recréer le parti républicain ».

J’en viens au deuxième point concernant l’utilisation de stratégies psychologiques qui opèrent en dessous du niveau de conscience : Dès le départ, ils avaient l’intention de faire exploser l’establishment républicain. Elles étaient destinées à être explosives et transgressives. Bannon l’illustre à partir d’un discours clé de la campagne de Trump : « Il commence [par] l’immigration et le commerce, dont personne ne parle jamais – mais ensuite, il commence à faire des choses exagérées, et je dis : « Regardez. Ils vont mordre fort. Et ils mordent fort ; il va faire exploser tout ça. »

« Je suis assis là, à regarder ce truc à la télé. Quand il commence à parler des violeurs mexicains et tout ça, je me dis : « Oh, mon Dieu. » J’ai dit, « C’est… » J’ai dit : « Il vient de les enterrer… Ils vont devenir fous. CNN va littéralement diffuser 24 heures sur 24. » A ce moment-là, il part en Iowa, je crois, cette nuit-là. Ils ne parlent que de ça. Il passe de numéro 7 à la première place, et ne regarde jamais en arrière ».

Dans les sondages du lendemain, Trump devenait le numéro un. Très transgressif, très agressif et polarisant. C’était son intention. Comme l’a dit Bannon : « A la guerre, il y a des victimes ».

Bien sûr, Bannon était bien conscient (il venait de Goldman Sachs) que ce sont les entreprises américaines qui avaient délocalisé vers l’Asie les emplois manufacturiers, dans les années 1980, à la recherche de marges bénéficiaires plus élevées (ce n’est donc pas la Chine qui en est responsable). Et ce sont les chambres de commerce américaines qui ont préconisé une augmentation de l’immigration afin de réduire les coûts de la main-d’œuvre aux États-Unis. Mais tout ce contexte était du matériel insuffisamment combustible pour gagner une guerre culturelle totale. C’était trop nuancé : Non, la Chine « veut submerger culturellement l’Amérique et dominer le monde. Elle a volé vos emplois » : Elle nous a filé le Covid. Soudainement, l’Amérique rouge a été « enflammée » par des bavardages anxieux. Elle l’est toujours.

Les Démocrates, inquiets de cette tendance, se sont tournés vers d’autres pays pour tirer des leçons sur la façon de contrer cette tendance à la mobilisation. L’Indonésie, par exemple, a sévi après qu’une vague de récits viraux a conduit à la défaite d’un candidat populaire au poste de gouverneur en 2016. Pour éviter qu’une perturbation similaire ne se reproduise, une coalition de journalistes de plus de deux douzaines de grands médias indonésiens a travaillé ensemble pour identifier et démystifier les « canulars » avant qu’ils ne gagnent du terrain en ligne.

Il s’agissait d’un modèle prometteur. Un modèle qui a été mis en évidence après l’article du Time Magazine du 3 novembre intitulé « The Secret History of the Shadow Campaign That Saved the 2020 Election » (L’histoire secrète de la campagne cachée qui a sauvé l’élection de 2020), qui souligne comment cette campagne secrète « a réussi à faire pression sur les entreprises de médias sociaux pour qu’elles adoptent une ligne plus dure contre la désinformation, et a utilisé des stratégies basées sur les données numériques pour lutter contre les diffamations virales ».

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Aujourd’hui, Biden déclare qu’il a l’intention de changer l’Amérique « pour toujours » grâce à son projet de triples lois sur les dépenses budgétaires. En fin de compte, l’intention de son administration est de « décoloniser » l’Amérique de la primauté des Blancs – et, inversant ainsi le paradigme du pouvoir, de le placer plutôt entre les mains de leurs victimes. Il s’agit de profonds changements structurels, politiques et économiques qui sont bien plus radicaux que ce que la plupart des gens ne le perçoivent. On peut le comparer au consensus national pour un changement transformationnel du type de celui que le peuple américain a encouragé par ses votes en 1932 et 1980.

Aujourd’hui, il n’y a pas les conditions sociales pour la transformation qui existait en 1932 ou en 1980. Réaliser l’agenda national est « capital » : Cela représenterait une « victoire » décisive dans la guerre culturelle américaine. L’agenda de politique étrangère du cercle Biden est secondaire ; son objectif premier est de faire croire à la « fermeté » ; de ne laisser aucune « faille » par laquelle le Parti républicain pourrait obtenir suffisamment de soutien, en 2022, pour modifier l’équilibre fragile du Congrès, en dépeignant Biden comme un faible qui évite la confrontation.

Les Démocrates ont toujours une peur névralgique de la surenchère du Parti républicain sur la « sécurité de l’Amérique ». Historiquement, une stratégie d’ennemis étrangers et d’anxiété publique accrue a toujours consolidé le soutien de l’opinion publique envers un leader.

La Russie, la Chine, l’Iran – ce ne sont que des « images » utilisées principalement pour leur potentiel à être chargées « d’une influence » émotionnelle dans cette guerre culturelle occidentale ; à laquelle ces États ne prennent pas part. Ils n’ont d’autres choix que de rester fermes et mettre en garde contre tout franchissement de certaines « lignes rouges ». C’est ce qu’ils font. Mais la politique de mobilisation transgressive sera-t-elle capable de comprendre que cette position n’est pas une contre-mobilisation de même nature, et que ces « lignes rouges » sont réelles et non pas des éléments d’un « jeu d’influence » ?

Alastair Crooke

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone