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jeudi, 01 juillet 2021

Iran: perspectives post-électorales

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Iran: perspectives post-électorales

Par Ali Reza Jalali

Ex : https://www.eurasia-rivista.com/

Le treizième tour des élections présidentielles en République islamique d'Iran a eu lieu le vendredi 18 juin. Le candidat de l'aile révolutionnaire ("ultra-conservatrice" selon les schémas occidentaux), Ebrahim Reisi, qui était jusqu'à présent à la tête du pouvoir judiciaire, a triomphé avec plus de 60 % des voix ; derrière lui, à une distance infranchissable, le conservateur modéré Rezai et le réformateur modéré Hemmati.

Sur le plan intérieur, le gouvernement dirigé par Ebrahim Reisi devra faire face à la grave crise économique qui frappe le pays (avec une inflation officielle en permanence à deux chiffres, avec des pics à plus de 50% ces dernières années). Fondamentalement, le nouveau gouvernement devra essayer de ramener l'inflation en dessous du seuil de 20 %, un chiffre qui, bien qu'élevé, représente la normalité pour une nation qui, depuis plusieurs décennies, est aux prises avec les sanctions de la soi-disant "communauté internationale" et qui, ces derniers temps, a vu la situation s'aggraver davantage en raison de l'affrontement avec les États-Unis, qui s'est radicalisé avec l'administration Trump. Le rial, la monnaie nationale, a tellement perdu par rapport aux devises étrangères ; par exemple, si en 2016 un euro valait 50.000 rials, il en vaut aujourd'hui au moins 280.000.

Le deuxième problème auquel le nouvel exécutif devra faire face sur le front intérieur est l'éloignement progressif des Iraniens de la politique. Depuis le milieu des années 1990 du siècle dernier, les élections présidentielles avaient toujours enregistré un taux de participation supérieur à 60 %, avec des pics à 85 % en 2009; entre 2013 et 2017, elles avaient enregistré un taux de participation supérieur à 70 %. Depuis l'année dernière, avec les élections législatives de 2020, le taux de participation a soudainement chuté à 50 %; selon les données du ministère de l'Intérieur, ce tour-ci, le pourcentage était juste au-dessus de 48 %.

Pourquoi cette soudaine désaffection des Iraniens pour les élections ? Certains pointent la situation économique comme cause, d'autres accusent le coronavirus, qui n'incite certainement pas à participer à des événements publics, surtout s'ils sont bondés. Selon une autre analyse, il s'agirait d'un symptôme de refroidissement qui obligerait le nouveau président à prendre des mesures décisives. En d'autres termes, la tâche d'Ebrahim Reisi consistera à renforcer la confiance des Iraniens dans les institutions de la République islamique, afin d'éviter que cette forme de gouvernement ne risque de se dégrader - à Dieu ne plaise - au niveau d'une vulgaire autocratie du Moyen-Orient. Dans un système où la participation au vote est considérée par certains comme un devoir religieux et par d'autres comme une sorte de référendum permanent sur la forme du gouvernement (les prêcheurs du vendredi disent souvent que la participation aux élections est une manifestation de consentement envers la République islamique), un taux de participation inférieur à 50% des personnes éligibles n'est pas un bon signe.

En améliorant les conditions de vie des Iraniens, Reisi pourra se présenter aux électeurs dans quatre ans comme une sorte de sauveur du pays et de la République islamique, également parce que dans cette mission il pourra se prévaloir du soutien du chef de l'Etat, Ali Khamenei, de celui du Parlement, qui est dirigé par le conservateur Ghalibaf, et de la solidarité des Pasdarans. En bref, Reisi a toutes les cartes en main pour remettre les choses en ordre, compte tenu également de la disparition de Trump de l'administration américaine.

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A cet égard, il faut rappeler que les orientations de la politique étrangère iranienne relèvent de la responsabilité du Guide et non de l'exécutif au sens strict. Mais il y a une différence décisive entre le mandat de quatre ans pendant lequel M. Raisi siégera en tant que président de la République islamique et le mandat de quatre ans du modéré Rohani, qui a maintenant expiré: dorénavant, le Guide et le président sont en harmonie, dans la mesure où ils partagent la même orientation; par conséquent, les politiques générales seront appliquées à la lettre par le gouvernement, alors qu'auparavant, en raison des divergences entre Khamenei et Rohani, la ligne du chef de l'État était, pour ainsi dire, freinée par le gouvernement. Aujourd'hui, cependant, tout semble indiquer un tournant eurasiste décisif, qui pourrait peut-être inclure une certaine détente également en Occident, puisque ce dernier ne semble pas dédaigner un rééquilibrage par rapport à la politique ouvertement pro-saoudienne de ces dernières années.

C'est peut-être un paradoxe, mais le gouvernement révolutionnaire, en raison de l'uniformité idéologique qui s'est installée au sein des institutions, a plus de chances de parvenir à un bon accord avec les acteurs internationaux que le gouvernement de Rohani.

Quoi qu'il en soit, le front interieur est désormais le plus délicat. Malgré la crise économique, la puissance régionale de l'Iran n'a nullement été entamée par les huit années de présidence de Rohani, également parce que les acteurs incisifs de la politique de force de la République islamique dépendent du Guide, qui a désormais un homme de confiance à la tête du gouvernement. Cependant, il est bon de rappeler qu'un État puissant n'est pas seulement celui qui dispose d'une armée forte et de missiles précis, mais c'est aussi celui qui sait répondre aux besoins populaires dans chaque situation et qui sait s'adapter aux différents contextes sociaux.

Ali Reza Jalali

Ali Reza Jalali, diplômé en droit à l'université de Brescia, a obtenu son doctorat en droit constitutionnel à l'université de Vérone. Il enseigne actuellement le droit constitutionnel et international au département de jurisprudence de la faculté des sciences humaines de l'université islamique de Shahrud (Iran). Il préside le Centre d'études international Dimore della Sapienza, dont il est également responsable de la section consacrée aux études juridiques et politiques. Il a publié de nombreux essais dans Eurasia. Rivista di studi geopolitici et dans le site web correspondant. Dans ses recherches, il traite principalement de sujets liés au droit public, au droit international, aux relations entre l'Islam et les sciences politiques et aux relations internationales, en particulier en ce qui concerne l'espace islamique.

 

mercredi, 30 juin 2021

Post-vérité. L'apogée du relativisme

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Post-vérité. L'apogée du relativisme

Federico Gastón Addisi

Ex: https://www.geopolitica.ru/es/article/la-postverdad-el-apogeo-del-relativismo

Parmi les différents traits qui caractérisent l'époque contemporaine, que nous appellerons postmodernité, l'un des plus saillants est le relativisme. Il n'est pas étonnant que cela se produise puisque l'homme, par le biais de Nietzsche, a proclamé la mort de Dieu, et avec lui, comme le dirait Léon Bloy, la perte de l'Absolu. Sans ces concepts directeurs, même pour ceux qui n'ont pas la foi, tout se réduit à la raison.

Et cette philosophie vivace qui luttait pour trouver la vérité a disparu depuis longtemps. Il suffit de se rappeler la lutte courageuse de Socrate contre les sophistes, même avant le Christ. Mais avec le triomphe de la Révolution française et la suprématie dans la science de l'un des trois grands réformateurs (pour paraphraser Maritain), le doute méthodique de Descartes a tout enveloppé.

Quel mélange explosif, l'absence de Dieu, la non-existence de l'Absolu, le doute comme Nord, le tout enrobé de l'histoire à la mode sophiste qui, comme on le sait, ne cherche à convaincre que sur ce qui est argumenté.

Nous arrivons ainsi à ce que les médias ont appelé la post-vérité. Ce qui serait le triomphe du néant. Du nihilisme pur et simple.
En simplifiant, et de manière familière, nous pouvons aborder deux définitions opposées qui ouvriront la porte pour clarifier ce qui se cache derrière ce supposé relativisme.

Nous croyons que toute "vérité relative" (subjectivisme) n'est rien de plus qu'une simple opinion. Au contraire, toute "vérité objective" (objectivisme) est celle qui correspond à la réalité.

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L'adage aristotélicien, repris en substance par les classiques, par le général Perón : "La seule vérité est la réalité".
Quelle est donc l'opinion que nous définissons ici comme synonyme de relativisme ?

Et une fois de plus, le sage prophète de nos lettres, c'est-à-dire le père Castellani, nous vient en aide :

    "L'opinion est une affirmation non certaine, fondée sur des arguments valables, mais non évidents, opposés à d'autres qui sont également valables. Par exemple : "Je suis d'avis que les névroses sont psychosomatogènes, d'autres médecins identifient qu'elles sont toutes psychogènes, d'autres qu'elles sont toutes somatogènes. L'opinion n'est pas une affirmation quelconque lancée en l'air juste pour le plaisir, par charlatanisme ou par la témérité d'un imbécile ; c'est de la folie. Ne confondez donc pas le droit d'opinion et le droit de faire des bêtises, ce qu'a fait le libéralisme. Qui a le droit de donner une opinion ? Pas tous les hommes sur tous les sujets, mais les connaisseurs sur ce qu'ils comprennent".

Et c'est là que se trouve le nœud gordien qu'il faudra trancher. Dans notre Argentine postmoderne et semi-coloniale, chacun donne son avis sur ce qu'il ne connaît pas. Et comme on le sait, là où les ignorants crient, les sages se taisent. Et la vérité est de plus en plus insaisissable.

La politique des interdictions en Turquie

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La politique des interdictions en Turquie

Ex: https://katehon.com/ru/article/politika-zapretov-v-turcii

Système constitutionnel et juridique et opposition
Lutte entre partis et épuration politique

Le 2 mars 2021, le bureau du procureur général de Turquie a lancé une enquête sur le "Parti démocratique du peuple" (PDP). L'initiateur était Devlet Bahçeli, président du "Parti du mouvement nationaliste" (MNP), un parti d'extrême droite. Le PDP a changé sa politique peu avant le coup d'État militaire manqué du 15 juillet 2016. Il est passé du statut d'opposant au président actuel Recep Tayyip Erdoğan et au système présidentiel qu'il soutenait à celui de défenseur le plus acharné du nouveau régime politique et d'allié d'Erdoğan.

Le 11 décembre 2020, Bahceli a publiquement exigé que le procureur général enquête sur la possibilité d'interdire le PDP et a déposé une demande d'éviction des partis kurdes de la scène politique. Environ trois mois plus tard, le bureau du procureur a accédé aux demandes de Bahçeli. Le 17 mars, il a déposé une demande d'interdiction du parti auprès de la Cour constitutionnelle. Le procureur général a également demandé que 687 responsables du PDP soient interdits d'activités politiques pendant cinq ans. Cela aurait exclu de la politique la quasi-totalité des dirigeants et des militants du PDP, fermant ainsi les canaux politiques de discussion et de résolution de la question kurde pour les années à venir.

Le 31 mars, la Cour constitutionnelle a rejeté la demande en raison de vices de procédure. Cependant, le 6 juin, le bureau du procureur général a annoncé qu'il avait déposé une autre requête pour interdire le parti. Cette démarche, visant à interdire la politique kurde civile, risque d'accroître l'activité du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), illégal et radical, et de débloquer activement le conflit kurde.

Afin de comprendre le contexte de la déclaration d'interdiction actuelle, il est nécessaire d'examiner de plus près l'histoire des partis politiques dans ce pays. Avant 1961, les partis avaient le statut d'association. Ils pouvaient donc être interdits par les tribunaux civils à la demande du pouvoir exécutif. Seule la Constitution de 1961 a conféré aux partis un statut constitutionnel : ils ont été définis comme des composantes à part entière de la vie politique démocratique. Après cela, ils ne pouvaient être interdits que par une décision de la Cour constitutionnelle sur demande du parquet général. Officiellement, le pouvoir exécutif n'a joué aucun rôle dans la procédure d'interdiction des partis depuis lors. Cette procédure a été largement conservée dans la Constitution de 1982. Dans le même temps, 25 partis ont été interdits en Turquie depuis la création de la Cour constitutionnelle en 1961, soit plus que dans tous les autres pays membres du Conseil de l'Europe.

Des partis interdits par la Cour constitutionnelle de Turquie

La Cour constitutionnelle a interdit le Parti de l'ordre national (MNP, unanimité) en 1971, le Parti de la paix intérieure (HP, 10 contre 5) en 1983, le Parti du bien-être (RP, 9 contre 2) en 1998 et le Parti de la vertu (FP, 8 contre 3) en 2001 pour violation du principe de laïcité. En 2008, le parti actuellement au pouvoir, le "Parti de la Justice et du Développement" (AKP, 5 contre 6), a échappé à l'interdiction.

Les partis suivants ont été interdits pour cause de séparatisme : "Parti des travailleurs de Turquie" (TIP, unanimité) en 1971 ; "Parti des travailleurs turcs" (TEP, unanimité) en 1980 ; "Parti communiste unifié de Turquie" (TBKP-T, unanimité) en 1991 ; "Parti socialiste" (SP, 10 contre 1) en 1992 ; "Parti populaire des travailleurs" (HEP, 10 contre 1), "Parti de la liberté et de la démocratie" (ÖZDEP, unanimité) et "Parti socialiste de Turquie" (STP, unanimité) en 1993 ; "Parti démocratique" (DEP, unanimité) en 1994 ; "Parti de l'unité socialiste" (SBP, unanimité) en 1995 ; "Parti du changement démocratique" (DDP, 10 contre 1) en 1996 ; "Parti du travail" (EMER, unanimité) en 1997 ; Le "Parti démocratique de masse" (DKP - Kurdes libéraux, 6 contre 5) en 1999 ; le "Parti démocratique du peuple" (HADEP, unanime) en 2003 ; et plus récemment, le "Parti de la société démocratique" (DTP, unanime) en 2009.

Des interdictions pour des raisons formelles ont été imposées au "Parti des agriculteurs et des travailleurs" (IÇP, à l'unanimité) en 1968 ; au "Parti de l'idéal progressiste de Turquie" (TIÜP, à l'unanimité) en 1971 ; au "Parti de la Grande Anatolie" (BAP, à l'unanimité) en 1972 ; "Parti républicain du peuple" (CHP, unanimité) en 1991 ; "Parti vert" (YP, 10 contre 1) et "Parti démocratique" (DP, unanimité) en 1994 ; et, plus récemment, "Parti de la renaissance" (DIRIP, unanimité) en 1997.

L'UE et la pression démocratique

Dans les démocraties, les partis politiques ne peuvent être interdits que pour des actions qui s'opposent activement à l'ordre constitutionnel ou menacent l'intégrité territoriale de l'État. La simple existence de lois ou de programmes incompatibles avec la constitution n'est pas une raison suffisante. En vertu du droit sanctionné par la Cour européenne des droits de l'homme, et conformément aux recommandations de la Commission de Venise, la procédure d'interdiction d'un parti doit établir que celui-ci utilise la violence comme moyen politique pour atteindre ses objectifs ou, à tout le moins, qu'il considère l'usage de la violence comme licite. Les partis ne peuvent pas non plus s'attendre à ce que la Cour européenne des droits de l'homme intervienne pour leur défense s'ils recherchent un ordre politique fondamentalement contraire à la constitution démocratique telle que prévue par la Convention européenne des droits de l'homme. Car "la démocratie, l'État de droit et les droits de l'homme" sont les trois piliers de l'ordre politique général en Europe.

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Une grande partie de la législation de la Cour européenne des droits de l'homme interdisant les partis politiques a été élaborée sur la base d'affaires turques portées devant la Cour après 1990, lorsque la Turquie a reconnu la compétence obligatoire de la Cour. À ce jour, la Cour a entendu sept appels. À l'exception de l'affaire du "Parti de la charité islamiste" (PP), la Cour européenne des droits de l'homme a estimé que la Cour constitutionnelle turque avait violé la Convention dans tous les cas.

En Turquie, les partis ont été interdits principalement pour leur séparatisme et leurs violations du principe de laïcité ; dans certains cas, des interdictions ont également été imposées pour des raisons purement formelles. Malgré toutes ces interdictions, il était fondamentalement impossible de vérifier si le parti politique accusé légitimait la violence et la terreur ou l'utilisait comme méthode et outil.

Toutefois, la Constitution turque définit d'autres motifs d'interdiction des partis politiques que le séparatisme et la violation de la laïcité : les violations des principes de la démocratie, des droits de l'homme et de l'État de droit ainsi que la propagande visant à instaurer une dictature (article 68/4). Jusqu'à présent, pas une seule proposition d'interdiction d'un parti politique n'a été justifiée par ces motifs, alors que ces principes font partie des caractéristiques immuables de la République et sont protégés dans la Constitution par des clauses dites "de perpétuité". Toutefois, le fait qu'aucune déclaration d'interdiction n'ait été fondée sur ces raisons ne signifie pas que ces principes ne sont pas menacés. Néanmoins, ce ne sont pas les principales défenses des conflits politiques - il ne s'agit pas principalement d'un affrontement sur une plus ou moins grande démocratie, le respect des droits de l'homme ou l'état de droit. Au lieu de cela, la lutte politique était (et est toujours) généralement axée sur la laïcité et le séparatisme.

L'interdiction des partis accusés de séparatisme est généralement votée à l'unanimité par la Cour constitutionnelle. Lors de l'interdiction des partis islamistes, les juges ont généralement obtenu un maximum de 9 voix favorables sur 11. Cela démontre qu'il existe un consensus social considérable pour rejeter les demandes kurdes de droits des minorités, considérées comme séparatistes, alors qu'il existe un désaccord sur le rôle de la religion dans la société et la politique, c'est-à-dire sur la laïcité.
Instrumentalisation des interdictions politiques

Au niveau constitutionnel, l'interdiction des partis a été rendue plus difficile en 2001 en vue des négociations d'adhésion à l'UE. Les raisons d'une interdiction ont été limitées dans leur portée, et le quorum pour une interdiction a été augmenté à 3/5 du nombre de juges. C'est grâce à ces changements que l'AKP a évité d'être interdit en 2008, bien que le tribunal l'ait déclaré "centre d'activités anti-laïques". Lors de l'amendement constitutionnel de 2010, le quorum pour l'interdiction des partis a de nouveau été porté à 2/3, ce qui correspond à 10 juges sur 15.

Les amendements constitutionnels de 2010 ont mis fin à la domination de l'armée sur la politique civile et ont apaisé les tensions entre la religion et l'État au niveau constitutionnel, mais pas social. Cependant, les espoirs de voir s'instaurer un ordre constitutionnel démocratique et de voir lever les interdictions de partis n'ont pas été satisfaits.

Cela s'explique principalement par le fait que le camp gouvernemental, confronté à une diminution rapide du soutien social, a l'intention d'utiliser à nouveau cet outil politique pour se maintenir au pouvoir. Les manifestations visant à protéger le parc Gezi à Istanbul, qui se sont transformées en protestations à l'échelle nationale en 2013, ont été accompagnées fin 2013 d'enquêtes sur la corruption de membres du gouvernement par des personnes fidèles au prédicateur Fethullah Gulen ; ces deux événements ont montré à quel point le gouvernement de l'actuel président Erdoğan était déjà fragile à l'époque. Lors des élections législatives du 7 juin 2015, l'AKP a perdu la majorité absolue pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir treize ans plus tôt, en 2002.

Pour éviter d'avoir à partager le pouvoir, Erdoğan a renoncé à une coalition avec le Parti républicain populaire (PRP) qui aurait pu conduire à une plus grande démocratisation et normalisation. Au lieu de cela, il a conclu une alliance non officielle avec le "Parti du mouvement nationaliste" (MNP), un parti d'extrême droite. En conséquence, les pourparlers de paix avec le "Parti des travailleurs du Kurdistan" (PKK) illégal ont été déclarés un échec, le parlement a été dissous et de nouvelles élections ont été convoquées. Le camp gouvernemental a qualifié le Parti démocratique populaire pro-kurde, qui avait servi de médiateur dans les négociations du gouvernement avec le PKK, de mandataire du PKK terroriste et a déclaré ses politiciens comme terroristes. L'annonce actuelle de l'interdiction du parti n'a donc pas été une surprise.

Implications

Il est peu probable que les électeurs kurdes, en particulier, considèrent cette annonce comme légitime. Ils l'interpréteront sans doute comme le signe que leurs élus sont pénalement responsables, même s'ils ne recourent pas à la violence mais soutiennent la démocratie. Le risque est grand que les Kurdes aient encore moins le sentiment d'appartenir à la Turquie et que certains d'entre eux se tournent à nouveau vers des mesures radicales. Cela pourrait toucher le secteur social, l'économie et avoir des répercussions politiques. L'Occident utilisera instantanément la situation pour faire pression sur les dirigeants de la Turquie. Il est évident que les exigences des États-Unis et de l'Union européenne ne porteront pas uniquement sur la question de la participation politique des Kurdes dans le pays. Washington et Bruxelles tenteront également de regrouper leurs intérêts géopolitiques, notamment les relations avec la Russie et l'activité de la Turquie au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase du Sud.

 

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mardi, 29 juin 2021

Le néolibéralisme et le "piège de l'oméga"

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Le néolibéralisme et le "piège de l'oméga"

par Pierluigi Fagan

Source : Pierluigi Fagan & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/neo-liberalismo-e-trappola-dell-omega

Le concept de "piège oméga" est dû à un physicien-climatologue allemand, H. J. Schellnhuber, qui décrit le piège mental par lequel on devient convaincu que lorsque les choses ne fonctionnent plus comme d'habitude ou comme prévu, l'image du monde qui reflétait ce "comme d'habitude" ou "comme prévu" nous ordonne de faire ce qui était fait auparavant, mais avec plus de force, plus radicalement, plus largement et plus intensément.

L'aphorisme "La folie consiste à faire la même chose encore et encore en s'attendant à des résultats différents" a été attribué à différents esprits aphoristiques supposés prolifiques, à savoir A. Einstein, B. Franklin et M. Franklin. Einstein, B. Franklin et M. Twain, saisissent le mécanisme sous un autre angle.

L'idéologie néo-libérale dénonce sa dette envers le "comme d'habitude" précisément en utilisant un préfixe actualisant "neo", à apposer avant le "comme d'habitude" du libéralisme de longue date. Au niveau de l'histoire des idées, il est toujours difficile de dater, puisqu'il est possible de remonter jusqu'aux premières formes d'une pensée encore immature et peu répandue, pour arriver à sa pleine force, qui reste cependant débitrice de cette origine bien antérieure. Dans notre cas néo-libéral, nous pouvons donc remonter à l'école autrichienne des années 20 et 30, jusqu'à la société du Mont Pelerin des années 40 et 50, mais sans doute le dévoilement de l'idéologie dans ses ambitions de guider la vérité a eu lieu dans les années 70 avec un double prix Nobel. Il a d'abord été remis à F. von Hayek en 1974, puis à M. Friedman en 1976. Dans les années 1980, l'ambition devient réalité avec la séquence Thatcher-Reagan pour le début et le consensus de Washington (1989) pour l'affirmation finale. Il convient de noter que Hayek a reçu le prix à l'occasion de son 75e anniversaire, presque un prix de carrière, et on peut donc se demander : pourquoi si tard et pourquoi dans les années 1970 ?

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H. J. Schellnhuber.

Car c'est dans les années 1970 que l'économie occidentale (américaine et britannique en premier) a commencé à ne plus fonctionner "comme d'habitude". D'où la substance de cette version "néo" du libéralisme : imposer le système libéral mais avec plus de force, plus radicalement, plus largement et plus intensément.

Il convient ici de faire une distinction entre la forme et le contenu des idéologies. L'idéologie libérale, par exemple, est née dans l'Angleterre du XVIIe siècle, mais trouve son origine dans le libertinage français de la fin du XVIe siècle. Son contenu est évidemment l'esprit de liberté, l'affranchissement des dogmes, le pluralisme des connaissances alors limitées par des contraintes théologiques, la tolérance, le principe de réalité. Tel était son contenu lorsqu'il est né en défiant l'ordre précédent. Mais les contenus peuvent toujours être interprétés, et ainsi lorsque dans un passé récent elle s'est imposée dans la version fondamentaliste, n'exerçant donc plus la fonction de contestation mais d'ordre, la voici devenue dogmatique, orthodoxe, intolérante, s'éloignant de plus en plus du principe de réalité, s'empêchant d'appliquer avec toujours plus "d'obtusité" ses principes inébranlables. La parabole qui a conduit de Marx à Staline ou du Christ à l'Inquisition est la même.

Quand les idéologies naissent avec des intentions émancipatrices, elles ont certains effets, quand elles atteignent leur objectif naturel d'ordonner le pouvoir sur l'image du monde et ceci sur les manières d'agir, donc sur le tissu de la réalité, elles entrent dans le mode impératif. Lorsque les événements du contexte changent profondément et que la réalité éclate de toutes parts et donc hors du cadre ordonnateur attendu, ils se retrouvent dans le piège de l'oméga. Cette forme de sclérose des systèmes de pensée qui nie la réalité pour répéter de manière obsessionnelle sa formule de vérité qui, en tant que telle, ne peut être discutée, est l'Alzheimer des idéologies qui annonce la mort de tout le corps qu'elle voulait ordonner.

L'Inquisition annonce la fin de la société médiévale ordonnée par le théologique, le stalinisme annonce la fin du communisme réel, le néo-libéralisme annonce la fin de la société occidentale moderne (voir post-moderne) ordonnée par le marché. Le passage à l'ordre nouveau peut prendre des décennies, mais ce n'est que le temps nécessaire à l'"effacement" qui, historiquement, a sa propre irréversibilité. Cela peut consoler ceux qui vivent dans cette transition où se produisent les "phénomènes morbides les plus variés" de la mémoire gramscienne, bien que la consolation historique soit une valeur, vivre dans des temps de décadence oppressante et de faillite du sens commun, une autre.

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Vers un soft totalitarisme ?  

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Vers un soft totalitarisme ?  

L’Américain Rod Dreher et le Québécois Mathieu Bock-Côté ont chacun publié un essai percutant sur nos dérives modernes (1). Confrontation de deux intellectuels à contre-courant de l’idéologie dominante.  

  • Mathieu Bock-Côté est sociologue, chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur, au Figaro notamment. Il a publié au Cerf Le multiculturalisme comme religion politique (2016) et L’empire du politiquement correct (2019).  
  • Rod Dreher est écrivain et journaliste, chroniqueur à The American Conservative, ancien collaborateur du New York Times. D’origine protestante, il s’est converti au catholicisme (1993) puis à l’orthodoxie (2006) et s’est fait connaître en France avec Le pari bénédictin (Artège, 2017).  

La Nef – Comment résumeriez-vous les principaux dangers qui menacent nos démocraties occidentales et jugez-vous qu’il existe un risque sérieux de dérive vers une forme de totalitarisme ?

Mathieu Bock-Côté – Quoi qu’en disent ceux qui ne veulent rien voir, le régime diversitaire impose partout un contrôle idéologique de plus en plus sévère des populations, comme s’il fallait transformer les sociétés occidentales en vaste camp de rééducation idéologique. Que l’on parle de la situation dans l’université, dans les médias ou dans l’entreprise privée, le wokisme se normalise et vire à l’inquisition. À travers lui, le politiquement correct se fanatise. Au cœur de cette dynamique idéologique, on trouve la diabolisation de celui qu’on appelle l’homme blanc qui doit s’agenouiller, s’autocritiquer et même s’autodétruire, pour que le monde renaisse, sous le signe de la révélation diversitaire. Toutes les sociétés occidentales seraient structurées autour de la suprématie blanche, et elles devraient s’y arracher. C’est ainsi seulement que le « racisme systémique » s’effondrera, ce qui exige toutefois une reconstruction intégrale de toutes les relations sociales et un contrôle permanent de la parole publique, pour éviter que des propos transgressant l’orthodoxie « inclusive » et diversitaire se fassent entendre. Les majorités historiques occidentales prennent le relais du Vendéen et du koulak dans l’histoire du bouc émissaire : elles sont traitées comme le bois mort de l’humanité.

Alors pour répondre à votre question, je crois, oui, que nous sommes devant une tentation totalitaire : la résistance des peuples est extrême-droitisée, la dissidence est assimilée à la haine, les lois pour combattre cette dernière sont de plus en plus coercitives, la phobisation de l’adversaire politique devient la norme, et à travers cela, on rêve de fabriquer un nouvel homme nouveau, reniant à jamais sa filiation occidentale pour renaître purgé de son passé. L’histoire s’accélère : l’inquisition woke représente le 1793 du régime diversitaire.

9780307518415.jpgRod Dreher – Nous sommes déjà dans ce que j’appelle un « soft totalitarisme ». Je l’appelle soft ou doux pour plusieurs raisons. Premièrement, comme il ne ressemble pas à la version soviétique, avec les goulags, il est plus difficile à détecter. Deuxièmement, il fait croire qu’il est plein de compassion envers les victimes. Pourtant, c’est toujours du totalitarisme ! Il y a vingt ans, René Girard l’a compris. Il disait : « Le processus actuel de démagogie spirituelle et de surenchère rhétorique a transformé le souci des victimes en un commandement totalitaire et une inquisition permanente. »

Un ordre totalitaire est un ordre dans lequel il n’y a qu’un seul point de vue politique acceptable, un ordre dans lequel toute la vie est politisée. Cet ordre est en train de conquérir les institutions de la vie dans l’Anglosphère à une vitesse stupéfiante. Ce qui est doux aujourd’hui va devenir dur.

Soljénitsyne a dit que le communisme a conquis la Russie parce que « les hommes ont oublié Dieu ». C’est vrai pour nous aussi, à notre époque et dans notre pays. Nous avons tourné le dos à Dieu et constatons qu’il est impossible de construire une civilisation vivifiante sans Lui. Michel Houellebecq est un grand diagnosticien du malaise fatal de l’Occident. Lorsque la dimension transcendante de la vie a été oubliée, ou qu’elle est niée, les gens tentent de combler le vide de Dieu en eux par le sexe, le shopping et l’hédonisme. Et lorsque cela ne fonctionne pas, ils se tournent vers une pseudo-religion politique.

Le livre de Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme (1951), étudie la façon dont l’Allemagne et la Russie sont tombées dans le totalitarisme. Tous les signes majeurs identifiés par Arendt sont présents aujourd’hui, en particulier notre profond sentiment d’atomisation sociale, notre amour de la transgression et notre mépris de la vérité.  

La nouvelle tyrannie s’exerce par une police de la pensée qui a acquis un pouvoir exorbitant : comment expliquez-vous cette emprise sur les esprits et tout particulièrement le fait qu’elle touche des sujets unanimement rejetés il y a encore peu (le nouveau « racialisme », le « mariage » entre personnes de même sexe, la GPA, l’euthanasie…) ?

Rod Dreher – L’éminent sociologue américain James Davison Hunter affirme que presque toutes les révolutions culturelles commencent par les élites, qui diffusent leurs idées à travers leurs réseaux puis jusqu’aux masses. Aux États-Unis, ce mode de pensée hautement idéologique a d’abord conquis les élites dans les universités. La plupart de leurs idées étaient si extrêmes qu’on ne s’inquiétait pas de leur propagation. Mais quand ces idées sont passées dans les médias, la propagande n’a plus jamais cessé.
Il y a six ans, les grandes entreprises se sont fortement impliquées dans la promotion de politiques culturelles progressistes – pro-LGBT, pro-Black Lives Matter, etc. –, peut-être pour empêcher la gauche de poser trop de questions sur leurs pratiques commerciales.

Aujourd’hui, ce que l’on appelle le « capitalisme woke » est peut-être, au sein de la société américaine, la force la plus efficace qui pousse vers ces folies progressistes. Le cœur du problème est que ses adeptes contrôlent désormais tous les points d’entrée de la classe moyenne et de la réussite professionnelle. C’est désormais l’idéologie de ceux qui veulent réussir professionnellement, et de la jeune génération fortement endoctrinée par les réseaux sociaux.

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Mathieu Bock-Côté – Je suis absolument d’accord avec Rod Dreher quant à la puissance révolutionnaire du capitalisme woke. Cela dit, vous me permettrez de faire un tri entre les sujets que vous évoquez et de ne pas les condamner ou accepter en bloc, mais je comprends le sens de votre question. Le propre du régime diversitaire est justement de normaliser les revendications issues des « minorités » et de pathologiser ce que l’on appelait encore récemment le sens commun, en le réduisant à un stock vieilli de préjugés et de stéréotypes. Il s’approprie la référence à la démocratie pour en inverser la signification : celle-ci se résume désormais à l’extension des droits des « minorités » et à la désubstantialisation du peuple historique. Il dispose de l’appareil administratif de l’État social, reconverti en État thérapeutique, pour modifier les comportements sociaux. Il suffit qu’un mouvement se réclamant des « minorités » formule une revendication pour qu’elle soit immédiatement traduite en droit fondamental auquel il devient dès lors scandaleux de s’opposer. Qui confesse la moindre réserve sera désigné à la vindicte publique, comme on l’a vu avec le sort réservé à J.K. Rowling, qui a eu le culot de rappeler qu’un homme n’est pas une femme, et de contester la transformation de la fluidité identitaire en nouvelle norme anthropologique des sociétés occidentales. Ce n’est pas sans raison que la théorie du genre prend autant de place dans notre vie publique : si on parvient à faire accepter à une société que l’homme et la femme n’existent pas et ne sont que des constructions sociales arbitraires, alors on peut tout lui faire accepter. Au cœur du régime diversitaire, on trouve un fantasme constructiviste, celui de la plasticité intégrale de l’ordre social. On le remarque aussi dans ce que l’on appelle l’écriture inclusive. Tout, tout, tout, doit être idéologisé.  

Toutes ces dérives qui réduisent progressivement nos libertés ne sont-elles pas dues, notamment, au fait que, comme des enfants trop gâtés par une longue période de prospérité sans épreuves majeures, les peuples occidentaux ont perdu l’amour de la liberté, on l’a vu avec la pandémie de Covid-19, la plupart préférant la « sécurité sanitaire » à leurs libertés ?

Rod Dreher – Je ne sais pas s’il est exact de dire que le problème est une perte de notre amour de la liberté. Je ne peux pas parler de la situation en France, qui a connu un verrouillage sanitaire beaucoup plus sévère qu’aux États-Unis. Mais en Amérique, j’ai vu quelque chose de différent pendant le Covid. Beaucoup de gens pensaient que toute tentative de contrainte était intolérable. L’idée de faire un sacrifice pour le bien commun leur semblait bizarre et offensante.

3379560-gf.jpgMon expérience des entretiens avec des dissidents chrétiens du bloc soviétique m’a permis de comprendre, qu’outre une foi solide, les deux choses absolument nécessaires pour résister à l’oppression sont la solidarité avec les autres et le consentement à la souffrance. Nous n’avons plus cela aujourd’hui. On a l’impression que l’Amérique s’effondre.

Je crois que les choses vont devenir plus claires avec les moins de quarante ans. Ils sont beaucoup plus anxieux que les générations précédentes. Beaucoup d’entre eux renonceront volontiers à leurs libertés politiques en échange d’une garantie de plaisir personnel et de sécurité. Ils n’accepteront pas seulement un totalitarisme mou, mais l’exigeront. Un professeur m’a raconté qu’il avait cessé d’enseigner le roman d’Aldous Huxley, Le meilleur des mondes (1932), parce qu’aucun de ses étudiants ne reconnaissait qu’il s’agissait d’une dystopie ; ils trouvaient tous que cela ressemblait à un paradis.

Mathieu Bock-Côté – L’essentiel est ailleurs, je crois. Nous sous-estimons l’effet du conditionnement idéologique des dernières décennies, qui a délégitimé toutes les normes communes et qui a sacralisé la posture victimaire. Je suis une victime de l’homme blanc donc je suis : c’est ainsi, désormais, qu’on accède à l’espace public.

Notre civilisation est hantée par le fantasme de sa propre annihilation, comme en témoigne aussi la névrose antispéciste.  

En Europe, l’immigration massive a importé un problème majeur avec un islam devenu majoritaire en certains quartiers et impossible à assimiler, sans parler de l’islamisme et de la terreur qu’il sème aveuglément : qu’en pensez-vous et estimez-vous que les dangers sont les mêmes en Amérique du Nord et en Europe ?

Mathieu Bock-Côté – Aucune société ne saurait être absolument indifférente à la population qui la compose : un peuple n’est pas qu’une abstraction juridique, administrative ou statistique. On aurait tort de sous-estimer l’effet de l’immigration massive qui vient déstructurer les équilibres culturels et démographiques des sociétés occidentales, d’autant qu’elle déborde largement leur capacité d’intégration. C’est vrai aussi en Amérique du Nord qui n’est toutefois pas un bloc homogène. Les États-Unis me semblent avoir pris le relais de l’URSS comme puissance révolutionnaire de notre temps et s’égarent aujourd’hui dans une obsession diversitaire qui les perdra. Ce pays me semble condamné à se perdre dans une spirale de violence régressive. Je le dis avec tristesse : j’aimais les États-Unis.

Le Canada est un non-pays, il a renié son histoire pour devenir le réceptacle de l’utopie diversitaire incarnée, le lieu du multiculturalisme radicalisé. En tant qu’État post-national revendiqué, il croit représenter la prochaine étape dans l’histoire de l’humanité. Qu’on me pardonne quelques mots sur la situation du peuple québécois, enclavé dans une fédération qui nie son existence, et qui l’accuse de suprémacisme ethnique chaque fois qu’il cherche à la rappeler. La question du Québec est indissociable de la vieille aspiration du peuple québécois à assumer sa « différence vitale » en Amérique, et à terme, à se constituer en État indépendant. Mais l’immigration massive condamne les Québécois francophones à devenir minoritaires dans leur propre pays – autrement dit, à devenir étrangers chez eux, car les populations issues de l’immigration se canadianisent et s’anglicisent bien davantage qu’elles ne se québécisent et se francisent. Nous assistons à l’effacement tranquille d’un peuple en son propre pays, où il est progressivement transformé en résidu folklorique. La question des petites nations, pour reprendre la catégorie forgée par Milan Kundera, nous rappelle une chose : il est important pour ce qu’on appellera un « peuple historique » de demeurer clairement majoritaire chez lui. C’est à cette condition qu’il parviendra à intégrer à sa culture des hommes et des femmes venues d’ailleurs.

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Rod Dreher – Je voudrais répondre à Mathieu à propos de la désintégration des États-Unis. Je vis à Budapest pour les mois d’été, dans le cadre d’une bourse d’études. Il est tout à fait étonnant pour moi de voir à quel point le suicide de l’Amérique apparaît clairement depuis l’Europe. Je ne suis pas surpris que nous, les Américains, soyons en train de détruire notre pays – c’est évident pour quiconque a un cerveau –, mais sortir des frontières des États-Unis permet de prendre conscience que c’est encore pire que ce que nous pensions. J’estime depuis quelques années que la meilleure façon de comprendre ce qui attend l’Amérique est de regarder l’histoire de la guerre civile espagnole. Les Américains possèdent beaucoup d’armes à feu, il m’est cependant impossible d’imaginer que nous aurons une véritable guerre civile. Mais je crois que l’État finira par imposer un système de crédit social pour contrôler la population, car c’est le seul moyen de contenir la violence des gens qui méprisent ce que leur font subir les idéologues au pouvoir.

Pour revenir à votre question, je crois que l’islam est avant tout un problème européen. En Amérique du Nord, les immigrants musulmans s’assimilent plus facilement. Il me semble que vous, Européens, ne pouvez pas faire face au problème parce que la gauche ne vous laisse pas en parler franchement. Que Dieu vous vienne en aide si ce virus culturel anglo-saxon de la théorie racialiste trouve un moyen d’infecter l’Europe, et mute en une forme pro-islamique. Il n’y aura aucune solution possible dans ce cas.
Nous voyons en Amérique que là où cette idéologie racialiste s’est imposée, le dialogue est totalement impossible ; tout devient une question de pouvoir. Je ne sais pas si une solution pacifique est même possible maintenant. C’est pourquoi je crois plus que jamais au « pari bénédictin » (2). Il n’y a pas d’échappatoire à ce qui vient, mais avec l’aide de Dieu, nous pouvons le supporter.  

Une démocratie purement procédurale comme les nôtres, émancipée de toute limite car ayant rejeté l’idée d’une vérité qui nous dépasse, ne peut que conduire à la tyrannie de la majorité ou plus précisément de minorités organisées pratiquant une sévère police de la pensée pour imposer ses vues « démocratiquement » : une démocratie sans Dieu, c’est-à-dire sans transcendance imposant des limites à la volonté humaine, est-elle viable ?

Mathieu Bock-Côté – En la matière, je suis un moderne : la démocratie moderne ne saurait se fonder sur l’hypothèse de Dieu, encore moins dans un monde où son existence ne va plus de soi. Ce qui ne veut pas dire, toutefois, qu’on puisse abolir la question de la transcendance. Mais la transcendance des modernes, c’est la culture, tout en sachant que nous côtoyons l’abîme, et que le monde peut se dérober sous nos pieds. De là l’importance de la transmission, d’assurer sa durée, en léguant le patrimoine de civilisation qui est le nôtre, tout en l’enrichissant. Qu’on me permette d’ajouter que la crise de la Covid nous a montré à quel point une existence ritualisée, artificialisée, était inhumaine. L’abandon des rituels funéraires lors de la pandémie nous conduisait au nom de la raison sanitaire au seuil de la barbarie. De même, il ne s’agit pas de renier le sacré, qui est consubstantiel à l’ordre politique et historique, et qui s’est investi dans la nation – ne parle-t-on pas de l’amour sacré de la patrie ?

Une chose est certaine : le contractualisme intégral de l’existence pousse à la dissolution du monde, dans la mesure où c’est la réalité elle-même qui doit se dissoudre sous le poids d’une subjectivité tyrannique, qui en vient à conclure à l’inexistence du monde. LOccident, dénoyauté existentiellement et réduit à une série de principes désincarnés, ne sait plus comment répondre devant l’islam, qu’il veut voir comme une préférence spirituelle parmi d’autres, et non plus comme une civilisation, non plus que devant l’immigration massive : il nous faut retrouver une philosophie politique permettant d’apercevoir et de ressaisir politiquement les permanences anthropologiques.

Rod Dreher – Il s’agit d’une question extrêmement importante. La réponse courte est non, ce n’est pas viable, pour la raison évoquée dans votre question. Je pense à la célèbre phrase de T.S. Eliot : « Si vous ne voulez pas de Dieu (et c’est un Dieu jaloux), vous devrez présenter vos respects à Hitler ou à Staline. » Peut-être que je manque de vision, mais je ne vois pas comment nous pouvons vivre en paix sans Dieu, sauf sous la tyrannie. La plupart d’entre nous voient clairement que le libéralisme est en train de mourir, car il a si bien réussi à « libérer » l’individu de Dieu, de la communauté et du passé. Personne ne peut vivre ainsi pour toujours. Mais qu’est-ce qui va le remplacer ? En Amérique du Nord, Mathieu et moi vivons dans des pays pluralistes. Si le libéralisme ne peut plus nous gouverner, alors quoi ? Aux États-Unis, il y a quelques intellectuels catholiques qui proposent une vision intégraliste, mais c’est un rêve utopique. Les catholiques sont une minorité en Amérique, et le nombre d’entre eux qui se soumettraient à un « État chrétien intégral » ne pourrait pas remplir un stade de baseball d’une petite ville. Ils cherchent une solution politique à un problème qui est, au fond, spirituel. Et ils ne sont pas les seuls. Tant à gauche qu’à droite, tout le monde recherche réellement Dieu, mais un Dieu compatible avec leurs conceptions individuelles et libérales qu’ils ne pourront trouver, ils créent donc un monde prêt à accepter l’Antéchrist.  

Débat animé par Christophe Geffroy (et traduit de l’américain pour les réponses de R. Dreher)  

(1) Rod Dreher, Résister au mensonge. Vivre en chrétiens dissidents, Artège, 2021, 230 pages, 18 €.
Mathieu Bock-Côté, La révolution racialiste et autres virus idéologiques, La Cité, 2021, 240 pages, 20 €.
Lire la recension de ces deux ouvrages dans La Nef n°336 Mai 2021, p. 34-35.
(2) Cf. Rod Dreher, Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus. Le pari bénédictin, Artège, 2017 (ndlr).  

© LA NEF n°337 Juin 2021  

https://lanef.net/2021/05/31/vers-un-soft-totalitarisme/

Bilan des élections régionales (Second Tour)

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Bilan des élections régionales (Second Tour)

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com/archive/2021/06/28/ne-sortez-pas-les-sortants-6324148.html

Désertion des urnes.

65% des électeurs français, soit près de deux électeurs sur trois, ont choisi l’abstention au second tour des élections régionales, à peine moins qu’au premier tour. Cette désertion en masse des urnes est la conséquence mécanique de plusieurs phénomènes : la lassitude générale face au discours politique d’une opinion usée par les mesures sanitaires prises depuis plus d’un an, une absence totale de campagne d’information du gouvernement concernant ces élections, le refus par le président du Sénat de les décaler à l’automne, la construction de grandes régions artificielles sans enracinement identitaire (à l’instar du « Grand Est » en lieu et place de la Lorraine, de l’Alsace et de la Champagne) par la réforme d’Hollande, et enfin une campagne terne où un discours consensuel mou a dominé, y compris au Rassemblement National.

Victoire des sortants dans un contexte de démobilisation générale.

Confortant les résultats du premier tour où droite et gauche étaient renforcées dans les régions qu’elles dirigeaient depuis 2015, la droite classique réalise des résultats importants dans trois régions : la Provence avec Renaud Muselier face au RN (57,3%), l’Auvergne-Rhône Alpes avec Laurent Wauquiez (55,18%) et les Hauts de France avec Xavier Bertrand (52,37%) des voix, ce dernier profitant de l’occasion pour rappeler aux électeurs ses velléités de candidat aux élections présidentielles.

Dans les autres régions, la droite sortante gagne avec une sécurité suffisante et confortable : Valérie Pécresse en Ile de France (45,92% contre 33,68% pour la coalition de la gauche et de la gauche radicale), Hervé Morin en Normandie (44,26%), Jean Rottner (40,3%) dans le Grand Est ou Christelle Morançais dans les Pays de la Loire (46,45%).

De la même façon, la gauche conserve ses régions à l’instar de la Nouvelle Aquitaine (Rousset, 39,51%) et connaît même un triomphe en Occitanie avec Carole Delga, réélue avec 57,78% des voix, face au candidat RN, Garraud, incapable de récupérer les voix de la droite, malgré le résultat désastreux de Pradié pour les LR (18,22% des voix).

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Désastre pour le Rassemblement National.

Les appels du RN à la mobilisation des électeurs susceptibles de voter en sa faveur n’ont pas obtenu de réponse. Les résultats confortent donc l’impression défavorables du premier tour, à l’exception de deux régions. Ou bien le RN régresse, victime d’un vote utile, comme en Ile de France où Jordan Bardella obtient seulement 10,79% des voix, ou encore dans l’Ouest, ou bien il stagne dans la plupart des régions, ou il progresse de manière infime, dans les Hauts de France par exemple où Sébastien Chenu obtient 25,6% des voix.

Dans le Grand Est, Laurent Jacobelli (ex-DLF) obtient 26,3% des voix contre 21% environ au premier tour, en récupérant une partie importante des électeurs de Florian Philippot (6,95% des voix au premier tour). Cette progression est donc artificielle.

Thierry Mariani en Provence espérait en revanche être élu. Les derniers sondages laissaient espérer un duel serré avec Renaud Muselier (LR), soutenu par tous les autres partis politiques et ayant bénéficié du retrait du candidat écologiste. Avec 42,7% des voix, Mariani est très loin du compte.

Le recentrage stratégique de Marine Le Pen dans le cadre de la stratégie de présidentialisation ourdie par son beau-frère Philippe Olivier a oublié les électeurs, considérés comme un dû. Ceux-ci au contraire ont manifesté leur incompréhension et leur désaccord en ne participant pas au vote pour un parti qui devient comme les autres. Les prises de position récentes de Marine Le Pen en faveur de la CEDH, pour donner des gages aux musulmans ou encore en faisant le procès en extrémisme d’Eric Zemmour, ont troublé son électorat dans un scrutin à faible enjeu.

Au soir de l’échec, aucune remise en question pourtant n’a eu lieu. Marine Le Pen s’est limitée à rappeler l’importance des élections présidentielles, la « mère des batailles » aux yeux de son père, pour éviter d’avoir à rendre des comptes sur sa campagne des élections régionales. Pour Philippe Olivier, chef d’orchestre de la stratégie présidentielle, il est hors de question de mettre en doute ce repositionnement au centre qui sera mené jusqu’à son terme.

Bilan des élections régionales.

Pour Emmanuel Macron comme pour Marine Le Pen, la stratégie de court terme sera de faire oublier ce fiasco électoral des deux partis attendus au second tour des élections présidentielles de 2022 selon tous les sondages. Leur erreur aura été notamment de vouloir nationaliser une élection à enjeux locaux.

Les sondages ont également démontré leur pertinence limitée, avec un RN clairement surévalué dans les sondages des deux tours des élections régionales, et peut-être dans les sondages relatifs aux élections présidentielle.

Enfin, Eric Zemmour apparaît désormais comme le seul candidat à droite capable de déstabiliser suffisamment Marine Le Pen pour prendre sa place au second tour ou en tout cas plomber la campagne de la candidate, celle-ci ayant annoncé sa décision très tôt, ce qui n’est pas forcément une stratégie habile. Ce n’est pas Nicolas Dupont-Aignan, dont les rares listes n’ont pas dépassé 2% des voix, qui pourra lui désormais lui disputer ce rôle.

Quant à la droite, elle va continuer de se déchirer entre différents candidats qui tous espèrent représenter LR aux élections, Bertrand et Pécresse en tête. Mais Wauquiez peut désormais se poser également la question.

Il ne faut pas transposer les résultats de ces élections régionales à un contexte présidentiel où l’abstention sera nécessairement beaucoup plus réduite, mais c’est en tout cas un indice. Les chances de victoire de Marine Le Pen au second tour des présidentielles face à Emmanuel Macron paraissent désormais très minces.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

dimanche, 27 juin 2021

La revue de presse de CD - 27 juin 2021

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La revue de presse de CD

27 juin 2021

AFRIQUE

Corruption au Mali : La justice, la police et les douanes en tête du classement de Mali-Mètre

Que pensent les Maliens de la gestion des affaires publiques ? C’est la question posée pour la 12ème fois dans cette édition du Mali-Mètre. A l’analyse du présent sondage, on note l’insatisfaction des Maliens dans plusieurs domaines.

Notamment au niveau de la justice, la police et les douanes.

La Dépêche du Mali

http://depechesdumali.com/economie/33999-corruption-au-ma...

BIOETHIQUE

PMA : Le Droit à l’oncle

Ses apôtres les plus convaincus, pour le moment, ne sont pas des États totalitaires, mais Google et les libertarians californiens. On ne voit pas du tout comment on pourrait avoir, dans les conditions actuelles, une PMA sans renforcer la poussée vers l’homme génétiquement augmenté et renforcer ultérieurement le pouvoir de ceux qui en détiennent les clefs. Mais ceux et celles qui ne pensent qu’à leur « droit à l’enfant » en sont tellement obsédés qu’ils jettent sans hésiter par-dessus bord tous leurs principes habituels. Certains féministes, surtout dans les années 1980-90 avaient dénoncé dans les techniques de reproduction une expropriation des corps des femmes par une technoscience de caractère masculine. Ont-elles été « invisibilisées » par les fanatiques de la PMA ?

Pièces et Main d’OEuvre

http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&a...

FOOTBALL

À qui profite le foot ?

Transferts de joueurs d’un club à l’autre, paris aux sommes astronomiques, salaires indécents, milliards d’euros de droits télévisés : les revenus issus du « footbusiness » ne cessent de passionner. Pourtant ce jeu n’a pas toujours été aux mains de grandes multinationales.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/06/19/317936-a-qui-prof...

GEOPOLITIQUE

ONU/Yemen : le courrier secret qui valide le permis de tuer de l’Arabie saoudite

La chaîne de Denis Robert, Blast, publie un document exclusif qui dévoile un épisode jusque-là secret : à l’été 2016, soucieuse que le conflit - dans lequel elle intervient à la tête d’une coalition - reste une guerre oubliée, la monarchie des Saoud a fait pression pour que le secrétaire général de l’ONU ferme les yeux sur les dizaines de milliers de morts civils, dont les enfants yéménites.

Blast-info

https://www.blast-info.fr/articles/2021/onu-yemen-le-cour...

2539206_medium.jpgLivre – L’Irak chiite parle persan

Théo Nencini, diplômé de Sciences Po Grenoble, fin connaisseur de l’Iran et persanophone, a écrit cet ouvrage au retour d’un séjour académique à l’université de Téhéran. Spécialiste des questions géopolitiques et sécuritaires au Moyen-Orient, il a été consultant en sûreté internationale. Cette triple expérience lui a permis de se poser les bonnes questions tout en inscrivant sa recherche sur le temps long, prisme indispensable pour décrypter les évènements d’aujourd’hui.

Conflits

https://www.revueconflits.com/livre-theo-nencini-l-irak-c...  

Ethiopie, Egypte, Soudan. Le Grand Barrage de la Renaissance

Le barrage de la Renaissance sera-t-il le barrage de la guerre ? Si ce barrage est vital pour assurer l’apport hydraulique dont l’Ethiopie a besoin, pour l’Egypte c’est un casus belli car celui-ci bloque l’approvisionnement en eau du Nil. La mise en route de celui-ci va-t-il provoquer une guerre de l’eau ? Entretien avec Mikail Barah, chargé du parcours Sciences Politiques et Relations Internationales de l’Université Saint Louis à Madrid ; directeur de l’Observatoire des Crises contemporaines ; auteur notamment de l’ouvrage L’eau, source de menaces ?

Conflits

https://www.revueconflits.com/egypte-ethiopie-eau-nil-mik...

MEDIAS

Mort des médias de grand chemin ? Une tribune de Modeste Schwartz

L Observatoire du journalisme nous permet cette semaine de pouvoir accéder exceptionnellement à un article de Modeste Schwartz paru dans la revue en ligne de Slobodan Despot, Antipresse, du 13 juin 2021, exclusivement réservé aux abonnés. Le thème : l’empire des médias de grand chemin est mort et déjà enterré. La presse papier n’intoxique plus qu’un dernier stock de retraités provinciaux ; quant aux médias « 2.0 », ils ne survivent que moyennant une orgie de subventions et ne sont, de fait, que des prostituées de l’oligarchie. Tableau du désastre,

OJIM

https://www.ojim.fr/mort-des-medias-de-grand-chemin-une-t...

 

samedi, 26 juin 2021

Les chemins ne mènent plus à Rome - Entretien avec Robert Steuckers

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Les chemins ne mènent plus à Rome

Zone Libre - Entretien avec Robert Steuckers

Nous vivons une rupture civilisationnelle qui arrache l'Europe de ses racines gréco-romaines. Robert Steuckers, intellectuel européen polyglotte, décrit cette rupture et ses causes, pour défendre la tradition impériale européenne qu'incarnèrent au fil des siècles, Charlemagne, Charles Quint et Napoléon.
 
 
On vous en dit plus, et plus librement sur telegram : https://t.me/zonelibretv 
Le blog de Robert Steuckers : http://euro-synergies.hautetfort.com
 
© 2020 TÉHEL Le générique musical de l’émission Zone Libre, conçu par Téhel ainsi que le titre, « Zone Libre », utilisé comme générique de fin, est la propriété exclusive de l’auteur. Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteur.

vendredi, 25 juin 2021

Destruction créatrice: la grande remise à zéro

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Destruction créatrice: la grande remise à zéro

par Umberto Bianchi

Source : Ereticamente & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-distruzione-cr...

Dans cet étrange été, qui arrive tardivement, après un printemps long et pluvieux, ce sont les tonalités triomphalistes qui dominent. L'Italie est en train de "sortir" de la crise, les contagions diminuent, les chiffres catastrophiques qui parlaient de décès et d'hospitalisations dus à une pandémie, sont maintenant réduits à d’infimes proportions. Même dans les rues, les gens s'attardent, une atmosphère d'animation et de joie générale semble avoir pris la place de la tristesse et des terreurs, pareilles à celles du Moyen-Âge, que l’on éprouvait quelques semaines plus tôt... Et puis il y a ceux qui nous disent, sur un ton triomphant, que "The Great Reset" a échoué ... Wow! A un certain moment, les Seigneurs du monde ont dû faire demi-tour: ce sont peut-être les manières sérieuses du premier ministre Draghi, le froncement de sourcils du général Figliolo, les paroles de l'immarcescible président Mattarella, mais le fait est que, au-delà de toutes les prédictions optimistes, on entend de plus en plus souvent parler de l'échec du "grand reset", ou plutôt de ce réarrangement général du monde, que l'occasion de la pandémie aurait offert aux Seigneurs lointains qui nous gouvernent sans en avoir l’air. Mais, au-delà des plaisanteries et du triomphalisme facile, les choses ne sont pas du tout ainsi. Lors du dernier G7, le président américain Joe Biden est revenu, sans trop de remous, sur les vieilles lignes directrices de la politique étrangère américaine: les bons d'un côté, les mauvais de l'autre. Sans circonlocutions diplomatiques. Les bons, cela va sans dire, sont "eux", les États-Unis progressistes et bonistes dirigés par les démocrates, le cirque de Bruxelles et toute sa cour des miracles. Les méchants, cependant, sont la Chine, la Russie et l'Iran. Si la Chine, avec l'affaire de Wuhan et de la pandémie, a prêté le flanc aux États-Unis, qui ne pouvaient pas attendre pour trouver n'importe quel prétexte, pour houspiller la Chine dans le coin des maudits, pour la condamner au rôle inconfortable de "concurrent" économique direct des États-Unis. Pour la Fédération de Russie et l'Iran, cependant, la chose est un peu "différente". La Russie, en particulier, ne se contente pas de jouer le rôle de concurrent géo-économique des États-Unis, mais, ce qui n'est pas secondaire, elle représente, aujourd'hui plus que jamais, un contrepoids valable et concret au modèle mondialiste américain.

La Fédération de Russie, dirigée par Vladimir Poutine, met de plus en plus en avant son rôle de leader de cette souveraineté eurasienne, capable de représenter la seule alternative valable et réelle à l'ordre abracadabrant de Bruxelles. C'est pourquoi, au-delà du dialogue et des discours sur le dégel entre les deux puissances, les sanctions prises par les États-Unis contre la Fédération de Russie demeurent à l’ordre du jour. Deuxième point. L'aggravation de la crise économique mondiale a déclenché une course effrénée à la spéculation financière, au détriment de toutes les activités productives, mises à genoux par la crise et qui risquent maintenant de voir leurs capacités productives démembrées et dépourvues de pouvoir, au nom de programmes vampires visant la réinitialisation des entreprises. Troisième point. Au-delà de ce que l'on peut dire, l'actuel Premier ministre élu Draghi, est un grand adepte de la théorie de la "destruction créatrice" de l'économiste autrichien Joseph Schumpeter. Schumpeter, reprenant le concept marxiste de l'auto-renouvellement continu des structures de soutien du capitalisme, à travers un processus d'élimination et de remplacement constant, jusqu'à recommander la destruction du capitalisme lui-même, reformule cette théorie dans une perspective contemporaine. Mais il offre ainsi le versant du néolibéralisme qui fait de cette doctrine un véritable "mantra", capable de justifier idéologiquement le désinvestissement des entreprises, les privatisations sauvages et bien sûr, les pertes d'emplois qui en résultent. De plus en plus, est réaffirmé le caractère de volatilité absolue de cette doctrine économique.

L'"assouplissement quantitatif" (quantitative easing) tant vanté de Draghi n'a servi qu'à sauver les banques et autres instances parasitaires, assurant ainsi la survie de l'euro, monnaie-dette, au-delà de tout doute raisonnable. Et, faut-il l’ajouter, il y a désormais, latente, la tentation encore murmurée, mais de plus en plus forte et pressante, de prolonger l'état d'urgence, afin d'avoir les coudées franches en contournant les canaux institutionnels normaux, pour prendre les décisions les plus importantes. Dans tout cela, le climat d'optimisme bovin que les médias établis exsudent de tous leurs pores, est justifié par le succès de la soi-disant "campagne de vaccination", avec laquelle les entreprises pharmaceutiques ont fait des gains stratosphériques, soutenus  en cela par des gouvernements totalement dévoués à leurs intérêts. La campagne de vaccination a été au contraire, le premier pas vers la réinitialisation mondiale. La pandémie était un véritable test, destiné à éprouver la capacité de réaction des populations européennes, en particulier. Face à une campagne continue de terreur médiatique, face à des limitations flagrantes et inconstitutionnelles des libertés fondamentales, les citoyens de la moitié de l'Europe ont eu des réactions faibles et isolées, qui laissent espérer l'établissement définitif d'un nouvel ordre mondial, de plus en plus caractérisé, comme nous l'avons déjà mentionné, par des processus économiques "cisailleurs": diminution et compression des activités de production d'une part, croissance exponentielle et activités financières incontrôlées, d'autre part.

Une croissance "asymétrique", donc, accompagnée d'une réinterprétation dans un sens restrictif des libertés fondamentales des citoyens. Ceci, tant en ce qui concerne les libertés de mouvement, d'expression, etc. que celles liées à l'économie. Ces dernières, de plus en plus réduites à de simples activités de subsistance, sont intégrées par le truchement d’oboles de type social, à leur tour le résultat de décaissements accompagnés d'obligations de restitution avec intérêts, comme dans le cas du soi-disant "Fonds de recouvrement". Comme nous l'avons vu, le croquemitaine de la "réinitialisation mondiale" est tout sauf terminé : il n’a nullement échoué, comme le prétendent certains fantaisistes. Le processus n'en est qu'à son début, le seul espoir qui reste est celui d'une prise de conscience collective progressive, qui sait comment faire tourner la roue de l'histoire en faveur des peuples et non des oligarchies financières.

 

Bonnal et les élections régionales

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Bonnal et les élections régionales

 
Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, rubrique de Café Noir du mardi 22 juin 2021. Publiée le jeudi 24 juin 2021.
 
 
Chroniques sur la Fin de l’Histoire https://www.amazon.fr/Chroniques-sur-...
 
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Louis Ferdinand Céline – La Colère et les Mots https://avatareditions.com/livre/loui...
 
 
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La rencontre Biden-Poutine et le "moment-charnière" de l'OTAN - Orient-Occident, la fatalité d'un affrontement

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IERI - Institut Européen des Relations Internationales: info@ieri.be
 

La rencontre Biden-Poutine et le

"moment-charnière" de l'OTAN

 

Orient-Occident, la fatalité d'un

affrontement

 

Irnerio Seminatore

 

Le contexte général

Dans un contexte d'incertitudes, de tensions internationales et de désaccord de fond sur l'utilité de rencontrer le chef du Kremlin, aggravées par une pandémie politiquement douteuse, se sont tenus les Sommets du G7, de l'Otan, la Conférence USA-UE et la rencontre bilatérale Biden-Poutine.

Ces réunions, promues pour essayer de faire front commun face à la Chine ont été conçues comme un tout et seront analysées comme telles.

Au prélude des quatre journées de rencontres, le Sommet du G7 aux Cornouailles, s'est attelé à casser l'idée d'un déclin de l'Occident et du caractère obsolète du néo-libéralisme. Le souci de stabiliser le système économique mondial a pris la forme d'une tentative de régler les différends commerciaux (aéronautique, sidérurgie, fiscalité des multinationales etc.) et de définir une stratégie pour la création de grandes infrastructures, à l'image des "routes chinoises de la soie", à destination des pays émergents. Les thèmes de discussions et les limites des débats se sont soldés par une caractérisation sans nuances des régimes politiques des pays adverses, taxés d'être illibéraux (Russie) ou anti-démocratiques (Chine).

Le problème de l'unité ou de la crédibilité

Le problème politique de la crédibilité de l'Alliance (Sommet de l'Otan du 14), a été politiquement précédé par celui d'un autre type de crédibilité, celui de l'unité intérieure de l'Amérique, ébranlée socialement et racialement, par le passage de la tornade trumpienne, par celles de l'"America first", de la culture "woke" et d'un exercice déstabilisant du droit de vote aux minorités, préjugeant de la défense des droits de l'homme sur la scène internationale.

Ainsi le Sommet sur le "moment charnière" de l'Alliance en vue du "Duel du Siècle" est à corréler avec la réunion des 7 pays plus industrialisés, le G7 et, in fine, par la journée du 15 à Bruxelles, consacrée aux relations bilatérales USA-UE ! Leurs buts communs était évidents! Donner la priorité à l'isolement de la Chine et, à la désescalade avec la Russie. L'idée de créer une alliance mondiale des démocraties à deux pôles, l'Otan pour le théâtre européen et le Quad (Usa, Japon Australie et Inde) pour l'Asie-Pacifique, a justifié, en arrière fond, deux projets, une indépendance politique et une autonomie stratégique de l'Europe, à sortir de son état d'hibernation et la recherche d'un apaisement vis à vis de la Russie. Face à la résilience de l'Alliance atlantique et à l'influence grandissante de la Chine, la menace immédiate est apparue celle de la Russie (Ukraine et Bélarus, Pays Baltes) et la restauration de la confiance de la part des opinions, décisive à tous les égards.

La solidité d'un recours à l'Art 5 du traité, a été in fine reconfirmée (automatisme de la solidarité transatlantique et assurance dissuasive de la garantie de protection).

Quant au prolongement de la part des USA, pour la durée de cinq ans du traité "New Start (février 2021), facteur de stabilité stratégique et pilier de l'architecture internationale de maîtrise des armements nucléaires, la nouvelle dimension des bouleversements stratégiques a été reportée à la définition du futur concept stratégique "Otan 2030", à adopter au Sommet de Madrid de 2022.

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Ainsi, en conclusion, l'objectif annuel du Sommet de l'Otan du 14 juin 2021 a été atteint sur deux points:

- le renforcement de l'Otan, quant à sa crédibilité et sa cohésion politiques, identifiées par son Secrétaire Général, à "un moment charnière", autrement dit à la difficile transition du multilatéralisme à la multipolarité, et, au plan budgétaire, à un accroissement du budget de 260 milliards depuis 2014

- la préparation aux défis sécuritaires de demain, identifiés aux menaces représentées par la Russie et surtout par la Chine, "puissance militaire sûre d'elle même" et "intrinsèquement menaçante pour les États-Unis" (Jan Bond du Center for European Reform). Rétif à toute unité affichée E. Macron a voulu préciser que "la Chine ne fait pas partie de la géographie atlantique". Il semblerait refuser ainsi, le principe d'une rivalité systémique, ne concernant que les États-Unis.

Cependant, en passant des objectifs conjoncturels aux objectifs historiques et en considérant ce moment comme un tournant, ce sommet a eu pour finalité essentielle, d'évaluer la cohésion de l'alliance et la subordination de tous à l'autorité d'un seul, le Leader de groupe, Hégémon. Autrement dit, son destin et son rôle d'ordonnateur du monde, face aux deux perturbateurs supposés, la Russie et la Chine.

Orient et Occident

Le destin de l'Occident, parvenu à son "moment charnière", est né il y a vingt cinq siècles d'un autre tournant, la bataille des Thermopyles et de la poussée de Xerxès, roi des Perses, vers la Grèce antique. Ce vieux destin, porté par le "Fatum" tragique de la culture hellène, revient aujourd'hui aux grandes puissances de l'Orient, Gog, Magog et la Nation de l'Islam, et pourrait durer tout autant.

Une erreur stratégique, masquée de fatalité consisterait à accepter, voire favoriser une coopération froide et inégale entre la Russie et la Chine, oubliant le fameux piège de Thucydide.

Plus proche de nous et à propos de l'Asie Mineure,l'application des clauses du Traité de Sèvres (1920), sur le démembrement de l'Empire Ottoman et sa constitution en État national, a vu jadis l'humiliation d'Ankara, des génocides et de grands transferts de populations, sur lesquels revient la nostalgie d'Erdogan, soucieux de renverser ce traité et de reparcourir ce chemin à l'envers.

Au titre des spéculations invérifiables mais non invraisemblables, peut on dire que le principal défi à l'ordre civilisationnel du monde d'aujourd'hui n'est guère la puissance ni l'hégémonie, mais la civilisation occidentale elle même et que celle-ci demeure le fondement d'un système de conceptions et de forces qui, avec une philosophie et une métaphysique propres, ont façonné l'histoire de l'humanité?

Le "moment charnière" de l'Otan, la prise de conscience historique et la subordination de la démocratie à l'Hégémonie

Ainsi, qu'une alliance politique et militaire (l'Otan), à son "moment charnière" fonde sa prise de conscience historique sur un tournant, dans l'évolution de l'humanité toute entière et du monde comme géopolitique accomplie, est un paradoxe sans précédents.

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Du point de vue conjoncturel l'antagonisme sino-américain a pris le dessus sur le rapprochement russo-chinois, de telle sorte que la logique de la contingence transforme la nature traditionnelle des concepts et que la démocratie devient un instrument de l'hégémonie (et pas le contraire); une modalité pour garder ou pour atteindre le pouvoir global, puisque la protection et la sécurité sont conditionnées par l'obéissance (Hobbes).

Dès lors le débat sur le "destin national" (Liu Mingfu) quitte le terrain du politique pour devenir le mode de penser d'une civilisation en marche et d'un puissant univers qui ré-émerge et s'affirme (Chine).

La menace n'est plus seulement d'ordre militaire mais repose dans l'unité organique d'un "sens", qui mobilise les esprits et les forces de toute une époque et trouve sa forme accomplie non pas dans un régime politique précaire et abstrait (la démocratie et l'universalisme politique régnant et contingent), mais dans l'empire, la forme "perfectissima" du gouvernement des hommes, transcendant la politique et les changements séculaires des équilibres des pouvoirs.

Pouvons nous dire avec certitude qu'une hégémonie politico-culturelle sur l'Eurasie, plus encore qu'une supériorité politico-stratégique menace l'indépendance des autres États du monde et l'existence même de leur souveraineté?

Rien n'est moins sûr, car le critère de l'ami et de l'ennemi reste latent dans la politique intérieure et sert à briser toute opposition (Navalny, Hong-Kong), remettant en cause la distinction traditionnelle de légalité et de légitimité, poussée à son extrême dans la politique internationale. L'ennemi devient une puissance objective et c'est là, dans les "moments charnière" de Stoltenberg, que la tension latente devient active et maintient l'histoire du monde en mouvement

La confiance stratégique et la coopération authentique d'un Sommet pourront elles interdire, freiner ou retarder la confrontation ou le "duel du siècle"? De la part de qui et sous quelle forme viendra-t-elle la décision? Sera-t-elle individuelle ou collective, proche ou à long terme, vue l'énormité des enjeux et la rupture de la digue, fissurée par l'antagonisme des mondes, qui retient l’Himalaya et le Tibet de leur glissement tectonique vers les deux Océans, indien et Pacifique?

Rappelons que:

- "l'Alliance Atlantique est une alliance politique et militaire à caractère défensif entre les peuples des deux bordures de l'Atlantique et elle a pour but de promouvoir les valeurs démocratiques, de résoudre pacifiquement les différends et de décider par consensus.

Ces principes ont ils la même valeurs à l'intérieur d'une même civilisation, ou à l'extérieur de celle-ci, et deviennent-ils caduques entre civilisations hétérogènes?

USA- UE

Avant de rejoindre Poutine à Genève, l’aplanissement des relations commerciales avec l'UE apparaissait indispensable. Ici aussi, l'idée de faire un front commun face à la suprématie chinoise en matière d'aviation et de contrer les pratiques déloyales de Beijing a permis d'enterrer le conflit entre Airbus et Boeing, qui a duré 16 ans sur le soutien de la part des deux administrations à leurs industries respectives. Ce différend a déjà coûté 10 milliards de dollars aux deux entreprises. La volonté de coopération a prévalu enfin dans le but d'aborder d'autres importants défis mondiaux et a coïncide avec la présentation du rapport du Haut Représentant Européen pour les Affaires Étrangères et de Sécurité, Mr J.Borrel au titre "Riposter, contraindre, dialoguer".

La rencontre Biden-Poutine

Or, des quatre journées des colloques précédents, Biden et Poutine ont tiré profit d'une clarification concernant la multiplications des contentieux. Le but en a été de maintenir les contacts et les canaux de communication, maîtrisés par deux hommes aux styles si différents; expérimenté en politique étrangère le premier (Biden) et calculateur le deuxième, à faible légitimité interne l'américain et au consensus indiscuté le russe. Un style qui, du côté atlantique, se fonde sur l'exigence de prédictibilité et de stabilité stratégiques, dictées à un Occident plein de doutes, qui a interdit aux capacités américaines, engagées sur deux fronts, de prendre l'avantage stratégique sur la Chine.

Représentants d'un pays divisé (l'américain) et d'une opposition verrouillée dans l'autre et donc, respectivement, en position de faiblesse et de force, le Russe n'exigeant rien en contre-partie et l'Américain se satisfaisant d'une rhétorique démocratique creuse.

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Le désaccord entre les deux pays ont porté cependant sur trois points dirimants:

A.

- les lignes rouges respectives, sur lesquelles il est impossibles de transiger, sous peine d'écroulement des deux pouvoirs et de leur glissement dans le chaos

- pour la Russie (l'adhésion de l’Ukraine à l'Otan,perçue comme une menace existentielle),

- pour les États-Unis (les attaques directes par le cyberespace, décuplicatrices d'actions subversives et de paralysie infrastructures vitales, qui appartiennent désormais au domaine de la sécurité nationale).

En effet le monde interconnecté du XXIème siècle multiplie les possibilités d'actions offensives et les anciennes techniques de désinformation, d'intoxication et de propagande, qui ont changé d'échelle, grâce aux réseaux sociaux, interfèrent dans les processus électoraux au plus haut niveau et restreignent ou altèrent le concept de souveraineté, comme capacité de décision et de réponse, dont l'importance militaire, stratégique et sociétale brouille les postures d'attaque et de défense.

B.

- le deuxième regroupement de questions, a concerné la stabilité stratégique, à l'échelle globale et européenne, ainsi que toutes les questions connexes, exigeant confiance et transparence sur un problème existentiel

C.

- les questions virtuellement coopératives (non prolifération, conflits régionaux), ont constitué le troisième regroupement de questions à résoudre et ont fait partie de la troisième corbeille

Cependant, au delà de leurs divergences Biden et Poutine avaient un intérêt commun et partagé, la montée en puissance de l'Empire du milieu. La recherche de la stabilité, totalement antinomique par rapport à l’habilitée de Poutine de surfer sur l'imprévisible, n'interdiraient pas, en théorie, une convergence stratégique à long terme entre l'Amérique et la Russie et la possibilité d'aborder ensemble d'importants défis mondiaux. Cette hypothèse autoriserait une certaine coopération dans la résolution de conflits régionaux (Afghanistan et Iran). De surcroît la rencontre Biden-Poutine a apporté la preuve du caractère creux de toute rhétorique de fermeté et, en conclusion, du caractère incontournable de la Russie à l'échelle globale.

Orient-Occident. La fatalité d'un affrontement

Or, les réflexions inspirées par la rencontre Biden-Poutine ne peuvent nous tromper ni nous bercer d'illusions.

Leur face à face est inscrit dans un désaccord fondamental, que résume bien l’expression latine Pugna cessat, bellum manet! (la bataille cesse, mais la guerre demeure).

La paix de notre temps découle, par sa nature précaire, de la latence belliqueuse du conflit, "l'intention hostile". Conformément à des préoccupations étendues, opinions et analystes s'interrogent sur le type de paix que nous vivons, d'équilibre au niveau du système et d'hégémonie ou d'empire, selon les acteurs et les sous-systèmes régionaux.

Une autre caractéristique frappe les esprits, épris par l'angoisse des rendez vous qui nous attendent, l'hétérogénéité des civilisations et leur choc annoncé, face à la fatalité de la guerre, dont la dialectique oppose les États, les sociétés et la constellation d'acteurs, exotiques et sub-étatiques, qui peuplent le monde de la multipolarité et qui sont porteurs à leur tour de subversions, de révolutions et d'utopies.

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En ce qui concerne l'Europe, la suggestion de faire de celle-ci une puissance d'équilibre entre l'Amérique et la Russie, aurait la signification historique de prévenir et d'arbitrer un conflit éventuel entre l'Est et l'Ouest et d'unifier en un seul sous-système l'hémisphère nord de la planète, en sauvegardant la civilisation de l'Occident du tsunami superposé de l'islamisme et de l'Orient confucéen.

Cependant nous pouvons en déduire politiquement, par une sorte d'analogie hasardeuse, que la perte de l'unité stratégique de l'Occident, la crise des démocraties, l'émergence de régimes autoritaires et l'ère de la démondialisation actuelle, coïncident avec une période d'amplification des dangers, représentés par des ruptures de la rationalité dissuasive et, au niveau conventionnel, par des combats déréglés, hybrides et hors limites.

Enfin, compte tenu de l'hétérogénéité du système, cette situation engendre une stratégie défensive de la part de l'Hegemon, consistant à anticiper la dissidence de membres importants de la communauté d'appartenance (sortie de la Grande Bretagne de l'UE et éloignement de l'UE des États-Unis), en maintenant au même temps la cohésion des alliances (OTAN).

La rivalité existante passera-t-elle d'une confrontation froide à une forme d'antagonisme chaud ? Les désillusions d'Obama, d'avoir voulu instaurer un dialogue de confiance avec Xi Jinping, constituent aujourd'hui le socle de l'accord bipartisan sur un "containement" de la Chine, qui dépasse largement les fractures irréparables de la société américaine.

Or, si l'histoire du monde se fera au XXIème siècle en Asie, la dynamique multipolaire la plus dangereuse et qui pourra prendre la forme d'une "rupture tectonique", sera l'inversion du rapport de prééminence entre les États-Unis et la Chine.

Ce tournant justifie la prise de conscience historique du "containement" des Thermopyles de l'antiquité, défini de "moment charnière" par le Secrétaire Général de l'Otan, Jens Stoltenberg, un moment symbolique, concernant la poussée millénaire de l'Orient sur l'Occident.


Bruxelles le 21 juin 2021.

L'Islam a découvert l'Amérique et y prépare le "logement" des Frères musulmans

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L'Islam a découvert l'Amérique et y prépare le "logement" des Frères musulmans

Gaston Pardo

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a maintenu en public, le 18 novembre 2014, sa thèse selon laquelle les musulmans ont découver l'Amérique. L'homme d'État turc est convaincu que "les musulmans ont fait cette découverte en 1178". Au 12ème siècle. Presque trois siècles avant Christophe Colomb. Erdogan invoque à l'appui de sa thèse historique "que de nombreux scientifiques très respectés en Turquie et dans le monde" sont les garants de sa déclaration.

En même temps, il regrette que de nombreux croyants n'aient pas confiance en eux. Une proclamation comme celle d'Erdogan ne peut avoir qu'un seul but : établir un droit d'occupation en faveur de l'islam sur des terres aujourd'hui sous la domination des descendants des guerriers chrétiens qui ont combattu, sans succès, les musulmans lors des croisades.

Les croisades étaient des mobilisations de masse au sein desquelles il y avait quelques guerriers, et d'autres qui étaient surtout des aventuriers attirés par la promesse qu'ils seraient autorisés à piller les lieux qu'ils occupaient, comme ils le firent d'ailleurs à divers endroits de Byzance. Leur but était de sauver un tombeau vide à Jérusalem.

Erdogan et les Frères musulmans en Afrique

Une cellule clandestine des Frères musulmans égyptiens, une organisation qui s'est développée illégalement en Afrique du Nord, a été localisée au Soudan en février 2020 ; elle prévoyait de mener des opérations clandestines à Khartoum, la capitale de ce pays. De même, au Caire, la capitale de l'Égypte, un ressortissant égyptien a avoué avoir réussi à entrer au Soudan avec deux passeports syriens qui lui avaient été remis par des fonctionnaires turcs.

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Les terroristes étaient liés à d'anciens députés égyptiens appartenant aux Frères musulmans, dont Gamal Hanafi, Yasser Hasanein et Abdul Hadi Shalabi, qui faisaient partie du gouvernement égyptien renversé en 2013.

Selon les autorités soudanaises, les membres égyptiens des Frères musulmans sont arrivés sur le sol soudanais en provenance de Turquie. Les cerveaux de leurs opérations étaient Muhamed Abdul Malik al-Haluji, mort en Turquie en novembre 2019, et Mohamed al-Buhairi, le directeur égyptien des opérations de la confrérie en Afrique. Il a apparemment des vues sur l'autre côté de l'Atlantique depuis un poste d’observation libyen.

Le réseau Buhairi au Soudan

Buhairi, 77 ans, est une figure centrale de l'organisation mondiale des Frères musulmans, recherchée par les services de sécurité égyptiens depuis l'époque de Gamal Abdel Nasser (dirigeant du pays entre 1952 et 1970). Il est arrivé au Soudan dans les années 1990. Dans quel contexte ? Celui de l'organisation fondée en 1928 à Ismaïlia, en Égypte, par le professeur Hassan al-Banna, soit la confrérie des Frères musulmans (FM), qui mène aujourd'hui des activités militantes dans plus de 70 pays (Soudan, Jordanie, Syrie, Palestine, Maghreb, Libye), est l'une des plus anciennes et des plus importantes organisations islamistes sunnites au monde.

S'il n'est pas souhaitable de condamner en bloc ses membres, il faut en revanche qu'un fait historique doit rester ancré dans notre mémoire politique: les rêves d'Al-Banna en 1928, peuvent se réaliser aujourd'hui en faisant régner sur terre une théocratie globale fondée exclusivement sur la loi islamique (charia) et sur un califat islamique qui englobera d'abord les pays arabes, puis les disciples de Mahomet dans le monde. Et enfin le monde entier.

Contexte

Après la "révolution égyptienne" de 1919, le Royaume-Uni a reconnu l'indépendance de l'Égypte en 1922. Fouad Ier adopte alors le titre de "roi d'Égypte". Et lorsque, le 19 avril 1923, on discute de la première constitution, qui contient certains des fondements d'un État moderne, les Égyptiens, pour montrer l'importance du document, déclarent que "la Constitution est notre Coran".

Ce à quoi Hassan al-Banna répond: « Non! Le Coran est notre Constitution. Le Prophète Mohamed est notre chef, le Jihad est notre chemin, et la mort pour la gloire d'Allah est notre plus belle aspiration. (...) La nation se lève avec la prière et ne renaîtra que sous l'impulsion de la charia islamique ».

118656907.jpegPour Hassan-al-Banna (photo), le fondateur des Frères musulmans, et son point de vue est partagé aujourd'hui par les tendances wahhabites en Arabie saoudite, tous les États laïques doivent être démantelés.

Un processus continu

Les efforts d'unification du leader turc

Erdogan a réalisé des investissements pro-Bechir qui ont conduit à la signature d'accords militaires et de renseignement avec le Soudan en mai 2011. Les deux parties se sont engagées à coopérer en matière de formation militaire, de communications et de recherche technologique. En décembre 2017, Erdogan s'est rendu au Soudan pour créer le Conseil de coopération stratégique de haut niveau, ce qui a conduit à la signature de douze accords, comme la location de l'île soudanaise de Suakin à la Turquie.

En avril 2019, Erdogan tourne ses sympathies vers l'opposition clandestine soudanaise, bien encadrée par les Frères. Et comme en Égypte et en Syrie, Erdogan a déclaré que s'il ne pouvait pas prendre le contrôle de l'État soudanais, il le détruirait.

Défections dans le cercle intime d'Erdogan

Ibrahim Kalin, l'un des principaux conseillers d'Erdogan, et l'homme d'affaires turc Abdulah Tivnikli, ont déploré le fait que les manifestants de la Confrérie se soient retirés en Égypte, tandis que Tivnikli a déploré que le mouvement Hamas à Gaza, qui est un autre allié d'Erdogan, pourrait être la prochaine victime des Frères dans la région arabe.

Le chef de l'organisation terroriste imaginaire Al-Qaida a appelé les musulmans du monde entier à commettre de nouvelles attaques. Pour Ayman Al-Zawahiri, les cibles des djihadistes doivent être des Américains, des Européens, des Israéliens ou des Russes. Ça n'a pas d'importance.

Al-Qaïda semble être un moteur capable de mobiliser ses cellules dans le monde entier.

Le professeur Xavier Raufer est le plus grand expert occidental en matière de terrorisme. On a commencé à parler d'Al-Qaida dans les instances gouvernementales américaines peu après les attentats contre les tours jumelles de New York en septembre 2001. Oussama ben Laden était considéré comme le chef du groupe, même si, bien que le magnat saoudien y ait été actif, il n'a jamais prétendu en être membre. Le groupe est resté silencieux alors que l'Émirat islamique était actif. Récemment, le groupe "terroriste" renaissant, qui n'a jamais été mentionné par Oussama, a jeté l'anathème sur l'État d'Israël.

Tout a un sens dans le projet musulman ottoman

Le 24 juillet 1923, le traité de Lausanne annule le traité de Sèvres et crée la Turquie moderne en respectant les exigences de Mustafa Kemal Ataturk, qui ordonne la restauration de Sainte-Sophie et l'offre à l'humanité, transformant le temple en musée en 1934.

Mais le 24 juillet 2020, précisément à l'occasion de l'anniversaire du traité de Lausanne, le président turc Recep Tayyip Erdogan a transformé l'ancienne cathédrale de l'Empire romain d'Orient, la seconde Rome, en mosquée.

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On peut voir à travers l'histoire comment les religions ont changé de caractère et, si l'on remonte au Moyen Âge, le christianisme s'avérerait être la religion la plus violente à la surface de la terre, celle qui a le plus persécuté les "autres". L'Islam a été beaucoup plus tolérant (...). Ce qui montre simplement que les religions n'ont pas une fonction permanente de violence ou de paix". C’est Nadia Gost (Khost), universitaire syrienne, qui a fait cette déclaration parue par voie de presse le 20 juin 2013. Elle a été rééditée en 2020 sur le site Arret sur info.

Évoquant le riche patrimoine culturel de son pays et ses traditions de tolérance religieuse, Nadia Gost/Khost rappelle qu'il fait partie intégrante du tissu humain social arabe. Pendant ce temps, le nettoyage ethnique et religieux est une étape du projet israélo-occidental visant à diviser la Syrie en mini-États religieux et nationalistes.

D'une pierre deux coups l'intellectuelle Gost/Khost démontre que la guerre qui démantèle la Syrie n'est pas confessionnelle, mais une dévastation qui dépend de l'emploi de mercenaires fanatiques enrôlés par Israël, l'Occident et leurs alliés du Golfe pour démembrer un pays qui leur offre une forme nette de résistance.

"Cette citation de l'universitaire syrienne elle-même soulève une question: que signifie le Jihad (guerre sainte) et quelle est sa place, quelle est sa relation avec les forces influentes du système mondial? Le Jihad signifie-t-il la résistance aux forces impérialistes, aux côtés des aspirations populaires et d'un projet politique, social et culturel? Ou se sépare-t-il du peuple, en réalisant des projets étrangers financés par des fonds étrangers?

Le christianisme, fille de l'Orient

AVT_Nadia-Khost_6694.jpgSelon notre auteur, Nadia Khost (photo), les colonialistes occidentaux sont le pilier du christianisme, et le christianisme: la réalisation du projet israélo-occidental et le déchaînement de bandes extrémistes contre la population dont l'activité défigure la religion musulmane, de telle sorte que les nations syrienne et irakienne s'éloignent de l'histoire et de la tradition arabes: de la recommandation d'Omar ibn al Gatab ; de la défense par Saladin Ayubide des chrétiens de Jérusalem ; ainsi que du premier État arabe (Omeyyade).

Bilad el Cham, désigne la région qui couvre le territoire des États actuels de Syrie, y compris le dit Sandjak d'Alexandrette (la partie annexée par la Turquie), la Jordanie, le Liban, la Palestine occupée et une partie de l'Irak. Dans l'histoire du Moyen-Orient, dont il existe de nombreuses versions, la région de Bilad el-Cham est considérée comme le berceau de l'islam et du christianisme. Et cette conviction des historiens arabes permet au chef de l'Etat turc de s'arroger des droits indiscutables. Oui, indiscutable car ajoutant la thèse de la découverte de l'Amérique par les musulmans au 12ème siècle à la recherche d'une origine commune du christianisme et de l'islam dans le Bilad el Cham.

L'Amérique latine face à l'Islam

L'augmentation éventuelle des migrations islamistes vers l'Europe et l'Amérique ne doit pas être considérée comme comparativement indésirable, mais seulement comme une tentative de dompter les élites locales de ces deux régions du monde, qualifiées d'"Occident". Les élites qui agissent dans ces domaines sont de moins en moins ancrées dans la population et sont qualifiées d'"élites sans peuple". Les Etats américains ne doivent pas opposer aux migrations islamiques la vision européenne.

Sur le Vieux Continent, les élites paient par l'internement de millions de migrants les ravages causés aux peuples périphériques par le génocide et pour avoir déclaré les territoires conquis comme territoires d'outre-mer et leurs habitants comme sujets coloniaux. En Amérique, comme nous l'avons vu avec les colonisations espagnole, anglaise et portugaise, dont les protagonistes ont agi différemment des autres sujets européens, la colonisation a été réalisée sur la pratique intense du génocide et sa population n'a jamais été considérée comme un outre-mer dérivé de diverses métropoles.

L'Islam peut être une solution en Amérique, entre autres parce que personne ne s'oppose, pour l'instant, à son implantation et à la propagation de sa doctrine. En outre, il est inadmissible qu'en Amérique nous nous engagions dans une querelle avec l'Islam, car il n'est pas dans notre intérêt d'être une seconde partie dans le conflit d'un autre.

Note : L'installation par les Britanniques au Québec de contingents de membres des Frères musulmans, rejetés en principe par la population francophone, est appelée un accommodement.

 

jeudi, 24 juin 2021

Un Iran plus souverain va favoriser son rapprochement avec la Russie et la Chine

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Un Iran plus souverain va favoriser son rapprochement avec la Russie et la Chine

Par Pepe Escobar

Source The Saker’s Blog

Lors de sa première conférence de presse en tant que président élu avec 62% des voix, Ebrahim Raeisi, face à une forêt de microphones, a sorti le grand jeu et n’a laissé aucune place à l’imagination.

Sur le JCPOA, ou accord sur le nucléaire iranien, le dossier qui obsède complètement l’Occident, Raeisi a été clair :

  • les États-Unis doivent immédiatement revenir au JCPOA que Washington a unilatéralement violé, et lever toutes les sanctions.
  • Les négociations autour du JCPOA à Vienne vont se poursuivre, mais l’avenir de l’Iran ne sera pas conditionné par leur résultat.
  • Le programme iranien de missiles balistiques n’est absolument pas négociable dans le cadre du JCPOA et ne sera pas freiné.

À la question d’un journaliste russe qui lui demandait s’il rencontrerait le président Biden si un accord était conclu à Vienne et si toutes les sanctions étaient levées – un  » si «  majeur -, M. Raeisi a répondu par un  » non «  catégorique.

Il est essentiel de souligner que Raeisi est en principe favorable au rétablissement du JCPOA tel qu’il a été signé en 2015, conformément aux directives de l’Ayatollah Khamenei. Mais si la mascarade de Vienne se poursuit indéfiniment et que les Américains continuent à insister pour réécrire l’accord en voulant y inclure d’autres domaines de la sécurité nationale iranienne, il s’agit d’une ligne rouge définitive.

Raeisi a reconnu les immenses défis internes auxquels il est confronté, à savoir remettre l’économie iranienne sur les rails, se débarrasser de la dynamique néolibérale de l’équipe sortante et lutter contre la corruption généralisée. Le fait que le taux de participation aux élections n’ait été que de 48,7 %, contre une moyenne de 70 % lors des trois précédentes élections présidentielles, montre que la tâche sera difficile.

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Mohammad Marandi.

Pourtant, en matière de politique étrangère, la voie que suivra l’Iran est sans équivoque : elle est centrée sur la stratégie du « regard vers l’Est », qui implique une coopération plus étroite avec la Chine et la Russie, l’Iran devenant un carrefour essentiel de l’intégration eurasienne ou, selon la vision russe, du partenariat de la Grande Eurasie.

Comme me l’a expliqué le professeur Mohammad Marandi de l’université de Téhéran, « il y aura une orientation vers l’est et vers le Sud. L’Iran améliorera ses relations avec la Chine et la Russie, également en raison de la pression et des sanctions américaines. Le président élu Raeisi sera mieux placé pour renforcer ces liens que l’administration sortante. »

Marandi a ajouté : « L’Iran ne portera pas intentionnellement atteinte à l’accord nucléaire si les Américains – et les Européens – s’orientent vers leur complète mise en œuvre. Les Iraniens rendront la pareille. Les voisins et les pays de la région seront également une priorité. L’Iran n’attendra plus l’Occident ».

Marandi a également fait une distinction assez nuancée en indiquant que la situation actuelle était due à « une erreur majeure » de l’équipe Rouhani, mais « pas la faute du Dr Zarif ou du ministère des affaires étrangères, mais du gouvernement dans son ensemble. » Cela implique que l’administration Rouhani a placé tous ses paris sur le JCPOA et n’était absolument pas préparée à l’offensive de « pression maximale » de Trump, qui a de facto décimé la classe moyenne iranienne aux idées réformistes.

En un mot : à l’ère Raeisi, exit la « patience stratégique » face aux États-Unis. Place à la « dissuasion active ».

Un carrefour essentiel de la BRI et de l’EAEU

Ceux qui contrôlent le récit de la « communauté internationale » ont répondu à Raeisi par des épithètes proverbialement dérisoires et/ou diaboliques : fidèle à la « machine répressive » de la République islamique, « partisan de la ligne dure », violeur des droits de l’homme, bourreau de masse, fanatique anti-occidental, ou simplement « tueur ». Amnesty International a même demandé qu’il fasse l’objet d’une enquête en tant qu’auteur de crimes contre l’humanité.

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Les faits sont plus prosaïques. Raeisi, né à Mashhad, est titulaire d’un doctorat en jurisprudence et en principes fondamentaux de la loi islamique, ainsi que d’un autre diplôme de jurisprudence obtenu au séminaire de Qom. Il a notamment été membre de l’Assemblée des experts et dirigeant de la branche judiciaire.

Il n’a peut-être pas été exposé au mode de vie occidental, mais il n’est pas « anti-occidental », car il estime que l’Iran doit interagir avec toutes les nations. Pourtant, la politique étrangère doit suivre les directives de Khamenei, qui sont très claires. Si l’on ne comprend pas la vision du monde de Khamenei, toute analyse des complexités iraniennes est un sport inutile. Pour connaître le contexte essentiel, veuillez vous reporter à mon livre électronique Persian Miniatures publié par Asia Times.

Tout commence avec le concept fondateur d’une République islamique fondée par l’Ayatollah Khomeini, qui a été influencé par la République de Platon ainsi que par la Cité vertueuse du philosophe politique musulman al-Farabi (également influencé par Platon).

À l’occasion du 40e anniversaire de la révolution islamique, Khamenei a actualisé sa conception de la politique étrangère, dans le cadre d’une carte claire pour l’avenir. Il faut absolument lire cet ouvrage pour comprendre ce qu’est l’Iran. Une excellente analyse de Mansoureh Tajik souligne la manière dont le système s’efforce d’atteindre l’équilibre et la justice. Khamenei ne pouvait pas être plus direct lorsqu’il écrit,

Aujourd’hui, le défi pour les Etats-Unis est la présence de l’Iran aux frontières qui entourent le régime sioniste et le démantèlement de l’influence et de la présence illégitime de l’Amérique en Asie occidentale, la défense par la République islamique des combattants palestiniens au cœur des territoires occupés, et la défense du drapeau sacré du Hezbollah et de la Résistance dans toute la région. Si à l’époque, le problème de l’Occident était d’empêcher l’Iran d’acheter des armes, même les plus primitives, pour sa défense, aujourd’hui, son défi est d’empêcher les armes, les équipements militaires et les drones iraniens d’atteindre le Hezbollah et la Résistance partout dans la région. Si, à l’époque, l’Amérique s’imaginait pouvoir vaincre le système islamique et la nation iranienne avec l’aide de quelques traîtres iraniens vendus, aujourd’hui, elle se retrouve à avoir besoin d’une large coalition de dizaines de gouvernements hostiles, mais impuissants, pour combattre l’Iran. Et elle échoue.

En termes de politique des grandes puissances, la politique iranienne de « regard vers l’Est » a été conçue par Khamenei – qui a pleinement approuvé le partenariat stratégique global Iran-Chine, d’une valeur de 400 milliards de dollars, qui est directement lié à l’initiative « Route de la soie », et qui soutient également l’adhésion de l’Iran à l’Union économique eurasiatique (UEEA) dirigée par la Russie.

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C’est donc l’Iran, en tant que plaque tournante de la connectivité eurasienne, qui va façonner elle-même son avenir géopolitique et géoéconomique. Et non l’Occident, comme l’a souligné Marandi.

La Chine investira dans le secteur bancaire iranien, les télécommunications, les ports, les chemins de fer, la santé publique et les technologies de l’information, sans oublier de conclure des accords bilatéraux en matière de développement d’armes et de partage de renseignements.

Sur le front russe, l’impulsion viendra du développement du corridor international de transport Nord-Sud (INSTC), qui entre directement en concurrence avec un corridor terrestre Est-Ouest qui peut être frappé à tout moment par des sanctions américaines extraterritoriales.

L’Iran a déjà conclu un accord de libre-échange provisoire avec l’UEEA, actif depuis octobre 2019. Un accord complet – avec l’Iran comme membre à part entière – pourrait être conclu dans les premiers mois de l’ère Raeisi, avec des conséquences importantes pour le commerce du Caucase du Sud à l’Asie du Sud-Ouest au sens large, voire à l’Asie du Sud-Est : Le Viêt Nam et Singapour disposent déjà de zones de libre-échange avec l’EAEU.

La rhétorique américaine sur l’« isolement » de l’Iran ne trompe personne en Asie du Sud-Ouest – comme l’atteste le développement de l’interaction avec la Chine et la Russie. Ajoutez à cela la perception de Moscou que « l’humeur est à approfondir le dialogue et à développer les contacts dans le domaine de la défense ».

Voilà donc à quoi mène l’ère Raeisi : une union plus solide entre le chiisme iranien, le socialisme aux caractéristiques chinoises et le partenariat de la Grande Eurasie. Et ce n’est pas un mal que la technologie militaire russe de pointe surveille tranquillement l’évolution de cet échiquier.

Pepe Escobar

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

La Russie: retour à l'Europe de l'Atlantique au Pacifique

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La Russie: retour à l'Europe de l'Atlantique au Pacifique
 
Pierre-Emmanuel Thomann
 
Ex: https://www.facebook.com/profile.php?id=100009416474466
 
Une tribune de Vladimir Poutine, plaidant pour une «Europe de l'Atlantique au Pacifique», à l'occasion de l'anniversaire de l'offensive allemande contre l'URSS en 1941 il y a 80 ans, a été publiée dans le journal Die Zeit . le 22 juin.
 
Cette tribune démontre que la stratégie géopolitique de la « Grande Eurasie » de la Russie (qui est aussi associée à un pivot vers l'Asie), n'est pas dirigée contre l'Europe, mais offre une réinitialisation des relations entre l'UE et la Russie, pour promouvoir un meilleur équilibre entre la vision euro-atlantiste exclusive d'un grand Occident ( sous le slogan d'une « alliance des démocraties » avec les Etats-Unis comme chefs de file) et une « Grande Asie » avec pour centre de gravité la Chine et de son projet des routes de la soie.
 
Cette proposition est opportune pour positionner la Russie dans le contexte de la nouvelle présidence américaine et la tournée récente de Joe Biden en Europe, l'élection du futur chancelier en Allemagne à l'automne, et la présidentielle en France en 2022.
 
Vladimir Poutine se réfère d'ailleurs au général de Gaulle :
« Nous espérions que la fin de la guerre froide serait synonyme de victoire pour l'ensemble de l'Europe. Dans peu de temps, semble-t-il, le rêve de Charles de Gaulle d'un continent uni deviendra une réalité, non pas tant sur le plan géographique, de l'Atlantique à l'Oural, que sur le plan culturel et civilisationnel, de Lisbonne à Vladivostok. »
Le choix du journal Die Zeit, un média allemand, n'est pas anodin. Il reflète aussi la réalité géopolitique européenne, avec l'Allemagne devenue la puissance centrale de l'UE.
 

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Ce média est proche de la SPD (gauche libérale), qui se réfère encore parfois à l'Ostpolitik de Willy Brand inspiré par Egon Bahr dans les années 70.
 
Le général de Gaulle avait promu et anticipé dès les années 60 une Europe de l'Atlantique à l'Oural lorsque la Russie serait sortie du communisme tandis que la chancelier allemand Willy Brand avait promu l'Ostpolitik pour opérer un rapprochement entre l'Allemagne de l'Ouest et l'URSS et les membres du pacte de Varsovie. L'objectif était de faire baisser les tensions dans le cadre de la guerre froide mais aussi avec en ligne de mire l'Allemagne de l'Est pour créer les conditions d'une future réunification. L'Ostpolitik a contribué à la chute de l'URSS selon les Allemands. Après la guerre froide, l'Allemagne avait proposé un partenariat économique avec la Russie en 2007 dans le cadre de sa vision d'une « Europe de Lisbonne à Vladivostok ». Plus récemment, Dimitri Medvedev a remis sur la table l'idée d'un traité de sécurité entre l'Europe et la Russie au lendemain de la guerre Russie-Géorgie en 2008 et avait obtenu le soutien (déclaratoire) de Nicolas Sarkozy. Enfin Emmanuel Macron a proposé une nouvelle architecture européenne de sécurité avec la Russie en 2018 .
 
Ces initiatives pour une entente continentale après la guerre froide n'ont pas débouché sur une nouvelle configuration géopolitique européenne, car la vision euro-atlantiste est restée la boussole géopolitique principale des Etats membres de l'OTAN et l'UE. La rivalité géopolitique franco-allemande a aussi empêché de construire une synergie géopolitique franco-allemande. L'Allemagne s'est toujours méfiée jusqu'à présent de la vision du général de Gaulle susceptible de remettre en cause l'ancrage à l'ouest de l'Allemagne et son lien privilégié avec les Etats-Unis. La France s'est aussi inquiétée d'une déplacement du centre de gravité géopolitique européen vers l'Allemagne à l'occasion d'un rapprochement germano-russe.
 

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Comment surmonter cet obstacle ? Il y aurait aujourd'hui des avantages géopolitiques tant pour la France que pour l'Allemagne, mais aussi leurs partenaires européen à négocier un pivot vers la Russie, afin de ne pas rester enfermés dans la rivalité croissante entre les Etats-Unis et la Chine, d'autant plus que la Russie propose une réinitialisation des relations avec l'Europe de l'Ouest. Un rapprochement franco-russe sur les questions géostratégiques et un rapprochement germano-russe sur les questions économiques, pourraient contribuer à surmonter la fracture en plein cœur de l'Europe avec la Russie. Sur le modèle de l'Europe des nations, il s'agirait d'atteindre un meilleur équilibre géopolitique dans le monde, au niveau pan-européen, mais aussi entre la France et l'Allemagne au sein d'un nouveau triangle franco-germano-russe.
 
L'Allemagne et la France sauront-elles saisir cette fois-ci cette nouvelle occasion ?
 
Cartes :
 
-Projet russe de Grande Eurasie
-Nouvelle architecture géopolitique européenne

mercredi, 23 juin 2021

Qui veut la peau de Loukachenko ?

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Café Noir N.28

Qui veut la peau de Loukachenko ?

 
Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde. Émission du vendredi 18 juin 2021 avec Pierre. Le Vigan, Gilbert Dawed, Modeste Schwartz et Xavier Moreau Modeste SCHWARTZ résidant en Suède auteur et spécialiste des pays de l'Europe post-communiste. Xavier MOREAU résidant en Russie auteur et spécialiste des pays de l'espace post-soviétique.
 
Stratpol (la chaine Youtube de Xavier Moreau) https://www.youtube.com/channel/UCoQa...
 
Le Magicien de Davos – Modeste Schwartz – Culture & Racines https://www.cultureetracines.com/essa...
 
 
INDEX (cliquer pour naviguer la vidéo)
00:00 - Introduction
00:43 - Vol Ryanair
06:17 - La Dernière Dictature en Europe
11:19 - La Dernière Dictature en Europe 2
16:33 - Les ONG
23:56 - L'Opposition Occidentalisée 1
29:22 - L'Opposition Occidentalisée 2
36:24 - Relations Biélorussie et USA
39:57 - Relations Biélorussie et Russie 1
42:55 - Relations Biélorussie et Russie 2
48:57 - Biélorussie et Russie : Coopération Militaire 1
51:08 - Biélorussie et Russie : Coopération Militaire 2

Dictature sanitaire et Reset ou simple effondrement occidental ?

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Dictature sanitaire et Reset ou simple effondrement occidental ?

par Nicolas Bonnal

C’est le grand et dernier débat du moment. On nous prépare des horreurs ; mais est-ce pour obéir aux caprices des oligarques qui tiennent la planète (ou plus exactement le petit occident si timide au G7) ou parce que quelque chose de plus grave se prépare ? Mon lecteur et ami Alexandre l’a écrit ici : le grand Reset « c’est la pénurie et internet ». C’est avant tout la pénurie. Sur son blog déjà ancien, Patrick Reymond martèle notre épuisement des ressources et des énergies, un peu comme Ugo Bardi (et sa falaise de Sénèque) régulièrement traduit par Hervé sur lesakerfrancophone.fr. La pénurie sera terrible et frappera le monde entier. Voyez le déclin de vie américain expliqué depuis quinze ans par des observateurs alertes comme Michel Snyder (doublement du prix du logement et des voitures d’occasion en deux ans) et Howard Kunstler, qui recommande de vivre dans de petites villes.

Cela ne nous empêche pas d’être dirigé par des idiots de village médiatique. On laisse un concurrent résumer les vaticinations et décisions du G7 :

« Le document entérine la mise en place de passeports vaccinaux et de moyens de contrôle numériques pour tous les voyageurs du monde (si vous habitez l’un des pays concernés ou si vous y passez, attendez-vous à être infiniment plus surveillés et à ce que votre liberté de voyager soit entravée). Le document prévoit aussi la fin des véhicules à moteur fonctionnant aux carburants fossiles et la transition vers les énergies vertes et vers un objectif zéro carbone (si vous habitez l’un des pays concernés, attendez-vous à être plus pauvre car cela va couter très cher, et c’est vous qui paierez, attendez-vous aussi à un chômage élevé, à une croissance en chute libre, et apprenez à faire du vélo). Le document prévoit la fin des réfrigérateurs, des congélateurs et de l’air conditionné pour 2030, au nom d’un machin appelé le SEAD, Super-Efficient Equipment et Appliances Deployment (attendez-vous à un retour aux années 1950, ou l’absence de réfrigération et de congélation conduisait à des intoxications alimentaires, et attendez-vous si vous vivez dans des régions chaudes à transpirer). »

Le niais occident prétend par ce modèle misérable contrer la Chine :

« Comme tout cela implique des règlementations et des bureaucrates, le document prévoit aussi des embauches de bureaucrates par milliers et des dépenses par dizaines de milliards.  En supplément, les signataires entérinent la mise en place d’un impôt minimal de 15 pour cent pour toutes les entreprises dans les pays concernés, et ils prévoient de dépenser des milliards pour équiper les pays en voie de développement en moyens d’utilisation d’énergies renouvelables, aux fins de contrer la Belt and Road Initiative chinoise, qui ne repose sur aucune de ces lubies. »

Sauf que la Chine, certainement mieux dirigée par son élite de bureaucrates, sera aussi victime de cette crise de l’énergie ; mais on lui fait plus confiance qu’à Macron et à ses éoliennes…

Je laisse ici Patrick Reymond prendre le relais. Il évoque la Russie puissance autarcique la plus riche du monde (et qui devrait le rester) :

« – Intoxication médiatique grave de Jean Quatremer : Il dit que la Russie n’est plus une superpuissance.

Bon, une puissance nucléaire capable de détruire la totalité de la flotte US en une journée, l’armée ukrainienne en une heure, l’OTAN en trois jours (optimisme débridé), qui est excédentaire pour toutes les matières énergétiques, ce qui en fait la caid le la cours de récré et de la planète, ouvre une usine par jour depuis 20 ans,  parce que le bredin n’a pas compris que sans énergie, il n’y a tout simplement pas d’économie. Simplement en remontant les manettes du gaz et du pétrole, la Russie est capable de détruire l’économie mondiale en un claquement de doigts… »

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L’abrutissement du journaliste moyen français est total : Quin et ses copains nous annonçaient un lâcher de croc par le sénile Biden : on a vu le résultat ; car on n’est qu’au début du prochain et rapide effondrement final des Etats désunis d’Amérique.

Puis Patrick évoque un article de Sannat sur l’effondrement du logement neuf en France. Rappelons qu’EDF produit 20% de moins d’énergie qu’en l’an 2000. Et ça donne :

«Sannat n’a pas compris… Quand on a moins d’énergie, on fait moins de tout, y compris des logements, gros consommateurs pour la construction. Et comme je l’ai dit, au bas mot, c’est la remontée du nombre de têtes par logement qui est à l’œuvre. 5 au lieu de 2.5, ce n’est pas encore beaucoup. Pour la « demande forte », on verra si elle est plus forte avec le resserrement bancaire. »

Tout cela est à rapprocher de l’explosion des prix du logement (doublement dans les Rocheuses) et des voitures d’occasion (+20% en six mois !) aux USA. Rappelons qu’en France l’âge médian de l’acheteur de voiture neuve est de soixante ans. En vérité on est déjà pauvre et on est déjà en pénurie. Comme je l’ai déjà écrit, nous sommes en mode reset depuis cinquante ans. La France produit beaucoup moins de voitures qu’en 1970. Et les trottinettes électriques pour bobos usagés ont remplacé partout ou presque le chopper d’Easy rider.

Et je ne sais plus si cela se terminera en dictature. Ils vont essayer mais on aura peut-être l’effondrement avant. Notre Lucien Cerise écrivait/répondait dans Rivarol :

« Le monde va donc sombrer dans l’inintelligence artificielle et le stade terminal de l’idiocratie.
 L’automatisation complète du globe terrestre, objectif poursuivi par le Great Reset, sera en fait le grand dysfonctionnement généralisé et la grande désorganisation méthodique de la vie sur Terre. Nous allons entrer dans le royaume de la déglingue définitive et de l’effondrement systémique dans l’abrutissement technophile. »

Autrement dit ce sera : déglingue par pénurie ou déglingue par tyrannie ; ou déglingue par les deux. On comprend pourquoi l’Assemblée nationale se met à persécuter les survivalistes !

La situation US est catastrophique, voyez le point quotidien de Snyder ; et on comprend pourquoi Biden ne la ramène plus face à Poutine, qui est dix fois mieux armé. On risque d’assister à un effondrement énergétique, économique, voire militaire de plusieurs pays occidentaux. Certains nonagénaires génocidaires comme Schwab ou la Reine de pique britannique essaieront de nous parler du reset et de transition énergétique, reprenant à leur manière torve le mot de Cocteau : « de ce mystère feignons d’être les organisateurs ».

Sources principales :

http://lachute.over-blog.com/2021/06/pele-mele-du-17/06/2...

Pénurie de logements neufs ! « On assiste à une chute vertigineuse de la construction neuve »

https://www.cultureetracines.com/actualites/lucien-cerise...

https://www.dreuz.info/2021/06/17/biden-humilie-les-etats...

http://theeconomiccollapseblog.com/we-should-be-shocked-b...

mardi, 22 juin 2021

Extraits de la revue de presse de Pierre Bérard, 18 juin 2021

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Extraits de la revue de presse de Pierre Bérard, 18 juin 2021

Dans un long entretien avec Martial Bild (principal animateur de la Tv-libertés) Patrick Buisson déroule le point central de son dernier livre La fin d’un monde. Pour lui les « quinze piteuses » se déroulent entre 1960 et 1975, période charnière qui fabrique l’homme nouveau ou l’homo-économicus c’est à dire l’homme érigé en simple consommateur. C’est d'après lui le premier Grand Remplacement, celui qui annonce tous les autres. Ce qui le caractérise c’est qu'il n’implique aucune population étrangère. La mort qui était depuis des dizaines de milliers d’années un événement spirituel se transforme en simple accident biologique. Fin de l’homme religieux, attaché à un sacré quel qu’il soit. Assomption de l’individu que plus rien ne dépasse. C’est une révolution anthropologique majeure. 1965 c’est aussi la fin du concile de Vatican II et l'effondrement de la pratique religieuse ainsi que le début de ce que l’historien Pierre Chaunu a appelé « La peste blanche » à savoir l’effondrement des naissances en France et en Europe. Une fois liquidé le rituel pagano-chrétien qui irrigua l’âme du pays durant des siècles au profit d’une nouvelle foi intellectualisée et finalement abstraite en lieu et place de l’incarnation qui la caractérisait jusqu’alors. Buisson explique qu'elle a chassé tous les catholiques par tradition sociologique et familiale hors de l’Église. Partant de ce fait majeur il justifie le rejet par les cultures étrangères demeurées dans l’orbite du sacré le refus de s’adapter en France à un mode de vie qui n’est plus surplombé par une quelconque référence à ce qui peut dépasser l’individu devenu créateur de lui-même. C’est ainsi que le nihilisme occidental devenu notre lot commun depuis une cinquantaine d’années justifierait à ses yeux la sécession d’un islam conquérant. Il illustre cela en proclamant de manière caricaturale sa préférence pour le voile islamique plutôt que pour la femme en string ignorant visiblement qu’au moyen âge européen, par exemple, les femmes se rendaient nues avec les hommes aux bains publics sans que pourtant on ne puisse invoquer la moindre présence « occidentale » à une période aussi précoce. Je me demande si le christianisme qu’il prend pour modèle n’est pas celui, pudibond, de la contre-réforme catholique ou de l’Angleterre victorienne ?

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Long entretien de Livre Noir avec Éric Zemmour dans lequel il dessine les grandes lignes d’un programme politique. L’un des plus célèbres essayiste et journaliste de France s’y dévoile en racontant ses origines juives et bérbères, la tradition assimilationniste dans laquelle il a vécu, mais à laquelle il ne croit plus. Les différences insurmontables entre l’islam et le catholicisme. Il revient également sur ce qu’il faut entendre par laïcité. La grande histoire dont il est passionné depuis son jeune âge et qui n’inspire plus les politiciens contemporains alors qu’elle devrait être leur code. Zemmour toujours habile dans ses mots sera-t-il bientôt au coeur de l’action ? Question urgente dit-il puisque personne ne propose de solutions à son diagnostic. Sans doute n’a-t-il jamais été aussi explicite sur ses intentions. Reste à savoir si il dispose de l’argent, des équipes, des réseaux etc pour les mener à bien : 

https://www.youtube.com/watch?v=c-4gCW2qUCM&t=6s...

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L’éolien du rêve à la réalité. Recueillant près de 80% d’opinions favorable, les éoliennes sont devenues ces dernières années les symboles de la transition énergétique. L’envers du décor est bien plus sombre. L’installation des éoliennes en France et en Europe repose sur une quadruple escroquerie. Ecologique notamment pour la bonne raison qu’elles ne peuvent fonctionner que 25%  du temps et que lorsqu’elles fonctionnent c’est de 20% à 30% de leur puissance installée. Leur intermittence implique qu’elles soient couplées à des centrales au gaz rejetant du CO2 à effets de serre. La base d’une éolienne comporte 1500 tonnes de béton et de ferraille, le mat de 300 tonnes d’acier nécessite plus de 200 tonnes de charbon (générateur de CO2) pour sa fabrication et un transport couteux quand il vient de loin, les pales contiennent 2 à 3 tonnes de terres rares venues de Chine, ce qui aggrave notre dépendance et 90 tonnes de matériaux composites non recyclables, raison pour laquelle on les enterre après 20 ou 25 ans d’usage. La charge de la dépollution de leur immense base en béton reste à la charge des propriétaires des lieux, généralement de petites communes rurales sans le sou. On comprend dés lors l’arnaque qu’elles représentent sans compter le souci du paysage qu’elles détériorent. Il est vrai qu’elles sont toujours implantées à la campagne dans le rural profond qui n’est pas la préoccupation majeure des écolos urbains où se recrute une large majorité de leurs thuriféraires. Même les champions allemands de l’éolien commencent à reculer devant ce gouffre financier inefficace, c’est dire :

https://www.youtube.com/watch?v=Vf9EbpzDvoY...

Remarquable texte d’Hervé Juvin sur l’écologie différentielle des peuples. Il y déclare notamment « J’ai dénoncé la supercherie d’une écologie hors sol, globaliste, déraciné. J’ai affirmé que la diversité des cultures et des conceptions de la vie était notre assurance de survie ; nous survivrons parce que les hommes ne sont pas les mêmes, ne désirent pas les mêmes choses, et ne veulent pas tous devenir des Californiens comme les autres » :

http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2021/06/01/a-pr...

Les druides, prêtres des peuples celtes. Dans ce documentaire qui commence par une séquence folklorique sur le druidisme contemporain la parole est donnée à des archéologues irlandais, allemands et français. On ne sait pas grand chose d’eux puisque ils n’ont laissé que de rares sources écrites. Bien que sachant écrire en grec ou en latin ils faisait davantage confiance à la mémoire pour la transmission des savoirs. Depuis une trentaine d’années notre connaissance à leur propos s’est considérablement étoffée grâce aux nombreux chantiers de fouilles réalisés de la Pologne à l’Irlande. Émission d’Arte : 

https://www.arte.tv/fr/videos/098376-000-A/les-druides-pr...

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La revue Nouvelle École vient de faire paraître un numéro en quadrichromie consacré à l'écrivain J.R.R. Tolkien qui du Silmarillon au Seigneur des anneaux a créé un monde de « féérie » (faërie). Cette parution est un somme magnifiquement illustrée pour tous les adeptes de l’imaginaire de Tolkien. Première référence, les différents articles du numéro. Seconde référence, une brève critique d’Éric Garnier pour le site de l’Iliade :

https://www.revue-elements.com/produit/j-r-r-tolkien/?utm...

https://institut-iliade.com/tolkien-le-refondateur/...

Excellente émission d’I-Média du jeudi 3 juin. Un décryptage des médias opéré par Jean-Yves Le Gallou et Nicolas Faure qui montre comment la presse de propagande occulte certains faits et en majore d’autres, toujours dans le même but : délivrer à jet continu les leçons de l’Empire du Bien contre une réalité qui se montre de plus en plus rétive à ses diktats :

https://www.polemia.com/i-media-n351-cergy-lincroyable-re...

Au cours de ce même colloque avait lieu une table ronde sur le thème Décroissance et puissance sont-elles compatibles ? Elle réunissait Pascal Gauchon, normalien, agrégé d’histoire et ancien directeur de la collection Major aux PUF ainsi que de la revue Conflits, Olivier Rey, polytechnicien et philosophe et enfin François Bousquet, rédacteur en chef de la revue Éléments. À première vue il n’est pas possible de concilier la puissance avec la décroissance comme le suggère le deuxième principe de la thermodynamique, la recherche d’une puissance toujours accrue nous conduit droit dans le mur d’un effondrement généralisé de la société industrielle selon la logique qui veut qu’une croissance infinie soit impossible dans un monde fini aux ressources rares et en déplétion. Et pourtant dans le monde concurrentiel aucune nation n’acceptera de décroitre volontairement puisque cela signifierait pour elle un déclassement qui en ferait la proie de ses concurrents. Question globalement indécidable selon Rey et Bousquet qui émettent cependant l’hypothèse d’une croissance encouragée de nos moyens de défense (et de la technologie qui va avec) et d’une décroissance du reste de nos activités. Hypothèse qui laisse de marbre Gauchon qui donne dans l’optimisme technologique en imaginant que les techniciens trouveront les moyens d’échapper à cet horizon bouché :

https://www.youtube.com/watch?v=1SfHGfwg_LM&t=2s...

Martial Bild (Tv-Libertés) reçoit Michel Geoffroy pour son opuscule intitulé Immigration de masse - L’assimilation impossible. Au cours de l’émission celui-ci, énarque et ancien haut fonctionnaire, membre de la Fondation Polémia, développe toute un batterie d’arguments à l’appui de sa thèse et appelle les peuples européens à tirer au plus vite les conséquences de ce fait inédit afin de relever le défi civilisationnel que cette immigration de masse nous lance :

https://www.tvlibertes.com/zoom-michel-geoffroy-immigrati...

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Remarquable entretien avec le philosophe Vincent Coussedière réalisé par Charlotte d’Ornellas pour l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. Pour rendre compte des immenses problèmes que pose l’archipel des communautés en France Coussedière remonte à l’origine c’est à dire à l’édification des sociétés modernes basées sur l’individu. Il en examine la longue dérive depuis les Lumières jusque à Jean-Paul Sartre dont il fait d’une certaine manière le père de l’identitarisme contemporain. Il distingue la « communauté musulmane » détentrice d’une véritable civilisation des autre communautés inventées récemment comme celles des végans, des lgbt+ ou de celle des féministes etc qui ne sont pas des communautés au sens propre puisqu’elles ne se définissent que par un seul trait particulier. Elles sont très pauvres en terme de signification alors que l’islam se définit par une multitude des traits identitaires qui en font un autre monde que celui qui a défini l’Europe jusqu’à présent. Il s’inquiète également de la non assimilation des jeunes européens à un quelconque modèle. L’assimilation se faisant par les lois de l’imitation définies par le sociologue Gabriel Tarde.

C’est parce que nous ne sommes plus capables de poursuivre des buts communs que surgit la question de l’identité définie comme une essence qui supplée à l’absence de buts politiques. Raison pour laquelle nous cherchons dans une identité phantasmée le but de notre action. Afin de remédier à l’absence de projets dans laquelle nous sommes plongés, Coussedière suggère de recourir au passé européen dans lequel nous pourrions puiser de nombreuses ressources. Cela implique un autre rapport au passé que celui induit par le progressisme culpabilisateur et des élites politiques qui n’incarnent plus rien de tout, à commencer par le modèle de la civilisation française. Il faut, dit-il, retrouver le vrai sens de la politique qui est la païdeia, une éducation pouvant fournir un modèle que le peuple souhaite imiter. Nous en sommes hélas fort éloignés

https://www.breizh-info.com/2021/06/14/166052/aux-racines...

Le site d’Éléments propose dans une vidéo de 80 minutes le portrait d’Olivier Rey, un penseur brillant, lucide et bien entendu très original qui a le double avantage de mêler sa formation de polytechnicien à une culture de philosophie. Il est connu essentiellement pour son livre Une question de taille, une réflexion sur la loi d’airain du nombre. c’est à dire que les dimensions quantitatives à partir d’un certain moment-seuil posent des questions qualitatives qu’ont tendance à occulter des philosophes qui se déplacent uniquement dans les abstractions. À partir du moment où né une science mathématique de la nature, dit Olivier Rey qui se donne comme idéal la mesure Au total une réflexion très intéressante dans laquelle les politiques devraient se plonger. Il est interrogé ici par François Bousquet :   

https://www.youtube.com/watch?v=akS23Zwzh80&t=4s...

Dans une nouvelle vidéo Ego Non se penche avec perspicacité sur un des premiers textes politiques de Charles Maurras Trois idées politiques, Chateaubriand, Michelet, Sainte-Beuve, à partir duquel ce dernier renvoie dos à dos le sentimentalisme romantique et passéiste de la droite et le sentimentalisme progressiste de la gauche en proposant des solutions de dépassement de cette dialectique infernale. Ce livre très bref (une cinquantaine de pages) constitue une ébauche de l’oeuvre à venir en même temps qu’un appel à l’action contre les naufrageurs et amis du désastre qui résonne de façon très contemporaine :

https://www.youtube.com/watch?v=zj5Xdsb5Zig... 

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Guillaume Travers dévoile un peu de sa personnalité dans cette interview donnée à la chaîne des conservateurs européens, The Conservative Enthusiast. Il en ressort que Travers est comme il le dit lui même « un gros travailleur » et qu’il sortira dans les mois qui viennent plusieurs ouvrages dont il nous livre l’ébauche. Localiste et écologiste, il déplore la colonisation de celle-ci par des mouvements d’extrême gauche qui en dénaturent le sens; toute écologie affirme-t-il est nécessairement enracinée comme tous les écosystèmes sont évidemment particuliers. Se montrant assez rebelle à la notion de conservatisme il préfère se dire « révolutionnaire-conservateur » et regarder vers l’avenir pout y incarner sous des formes nouvelles des valeurs fondatrices et donc éternelles. Enfin il déplore l’effacement contemporain de l’Europe comme civilisation et entend y mettre un terme avec tous ceux qu’il encourage à partager les finalités de son action. Pour compléter cette présentation on peut lire dans la dernière livraison d’Éléments l’article très instructif qu’il a consacré à la politique catastrophique du sol  entreprise en France depuis quelques décennies :

Interview TCE #22 - Guillaume Travers - The Conservative Enthusiast

Marine Le Pen vient de reconnaitre qu’une fois élue elle ne toucherait pas au Conseil d’État ni au Conseil Constitutionnel et que la France continuera de reconnaitre les arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme c’est à dire que nous ferons droit aux instances qui ont transformé notre pays et l’ensemble de l’Europe de l’ouest en un vaste caravansérail diversitaire de populations désunies et potentiellement affrontées. Mettre fin à la participation française aux organismes judiciaires de l’Union européenne ou du Conseil de l’Europe n’est-elle pas la moindre des exigences pour qui prétend gouverner souverainement ? Autant dire qu’elle ne pourra, ou ne voudra pas réaliser l’essentiel de son programme à savoir l’arrêt de l’immigration-invasion qui implique pour le moins une profonde réforme de ces vaches sacrées que révère toute la nomenklatura de Bruxelles. Comment y parvenir ? Par le recours au referendum. Comme disait de Gaulle : « En France la Cour Suprême c’est le peuple ». 

Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, interrogée au micro de France Inter par Patrick Cohen (l’homme du service public qui fait des listes d’indésirables) défend un point de vue académique à l’écart, croit-elle, de tout engagement « politique ». Il me semble que son engagement pour une science neutre dégagée de tout a-priori axiologique est tout à fait illusoire face à la déferlante « woke » qui s’abat sur l’université. Face à ce wokisme militant, il faudrait une brillante contre-offensive dont on ne voit pas le moindre début de commencement :

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-...

Maxime Tandonnet qui fut conseiller de Sarkozy aux questions d’immigration avec le succès que l’on sait pose ici la question d’un éventuel Front républicain face à l’avancée dans les sondages de Marine Le Pen :

https://www.lefigaro.fr/vox/politique/face-a-la-deliquesc...

Nicolas Gauthier. Pour avoir parlé avec ÉlémentsHubert Védrine est crucifié par la gauche morale en fonction de l’axiome bien connu de l’homme qui a vu l’ours malfaisant, qui a vu l’ours et ainsi de suite. Mais quand en finira-on avec cet étouffant magistère moral ? : 

https://www.bvoltaire.fr/pour-avoir-parle-a-elements-hube...

Réponse de Bernard Lugan aux vaticinations de l’extrême gauche française qui entend régler ses comptes avec François Mitterrand et contre l’action qui fut celle de la France au Rwanda. Il approuve totalement les propos tenus par Hubert Védrine dans le dernier numéro d'Éléments. Rappelons que Lugan est un historien de l’Afrique, spécialiste reconnu du pays des mille collines. Il a écrit deux livres fort documentés sur la genèse et l’histoire du génocide des Tutsis, le premier, Rwanda, un génocide en questions, le second, Dix ans d’expertise devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il sait donc de quoi il parle, raison pour laquelle il n’est jamais interviewé par les médias de grand chemin :

https://www.revue-elements.com/bernard-lugan-au-rwanda-je...

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Aristide Leucate vient de faire paraitre un essai sur les rapports de l’extrême gauche contemporaine avec la pensée de Carl Schmitt dont elle s’est partiellement entichée. Son livre très intéressant s’intitule Carl Schmitt et la gauche radicale. Une autre figure de l’ennemi (éditions de La Nouvelle librairie). Il est ici interrogé par le site breton Breizh -info :

https://www.breizh-info.com/2021/06/07/165654/carl-schmit...

Recension du livre d’Henri Levavasseur L’identité, socle de la cité par Aristide Leucate sur Boulevard Voltaire :

https://www.bvoltaire.fr/livre-lidentite-socle-de-la-cite...

À propos de son dernier livre Paris-Moscou, aller simple contre le féminisme, un entretien avec Yannick Jaffré  sur le site de stratpol par Xavier Moreau. Jaffré est professeur agrégé de philosophie :

https://www.youtube.com/watch?v=EC4zWZ9m-bc&t=3s...

Yannick Jaffré récidive sur le site d’Éléments où il est interrogé à propos de son livre paru aux éditions de La Nouvelle Librairie par François Bousquet :

https://www.revue-elements.com/la-feminite-ou-le-feminism...

Magnifique illustration des Bobards d’or 2021, l’équipe de France de foot-ball va ployer ce soir le genoux afin de protester contre le soi-disant racisme systémique anti-noirs de la police américaine. Le site de Polèmia propose ici de revenir à la réalité vraie :

https://www.polemia.com/les-joueurs-de-lequipe-de-france-...

samedi, 19 juin 2021

Les Verts ont-ils atteint le sommet trop tôt en Allemagne ?

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Les Verts ont-ils atteint le sommet trop tôt en Allemagne ?

Par Tom Luongo

Source Gold Goats ‘n Guns

Au cours de l’année écoulée, le parti des Verts a vu sa popularité grimper en flèche, profitant, d’après ce que j’ai pu comprendre, d’une sorte de vague anti-gouvernementale venant de la gauche grâce à la mauvaise gestion continuelle du programme de vaccination COVID par Angela Merkel et à l’épuisement dû à de multiples séries de confinements.

Les manifestations à travers l’Allemagne, peu relayées par les médias, ont proliféré et la montée des Verts peut être considérée comme une sorte de simple vote de protestation contre le gouvernement actuel, une autre des grandes coalitions de Merkel entre son Union chrétienne-démocrate (CDU) de centre-droit et les sociaux-démocrates (SPD).

Le SPD a perdu un soutien considérable au cours du mandat de ce gouvernement et les Verts en ont été les bénéficiaires. J’en ai déjà parlé et j’ai expliqué comment Mme Merkel se sert des Verts comme d’un fouet à la Chambre haute, le Bundesrat, pour faire avancer la politique allemande dans le sens défini par ses maîtres à Davos.

Cela a entraîné une perte de soutien pour la CDU et le SPD au niveau national, tandis que les Verts ont progressé, de sorte que le paysage électoral en Allemagne n’est pas meilleur que celui de l’Espagne ou de l’Italie.

Et de là où je suis, cela a toujours semblé être le plan. Le problème, cependant, c’est qu’après avoir atteint un pic national de près de 28 % au début de l’année, le soutien des Verts est en train de décliner, les gens écoutant sincèrement les idées qu’ils défendent réellement.

Ils sont devenus de plus en plus belliqueux, soutenant la guerre en Ukraine pour contrer la Russie et se sont tus récemment sur le conflit entre le Hamas et Israël. Ils sont dirigés par des personnes interventionnistes et de plus en plus néoconservatrices en interne, tout en faisant commerce de leurs racines pacifistes. Et cette dichotomie commence à les rattraper apparemment, du point de vue des électeurs allemands.

En effet, les Verts, tout comme Mme Merkel, sont une filiale à part entière du programme du forum de Davos visant à rendre le monde sûr pour le communisme et le Green New Deal, un document législatif européen de 593 pages qui est bloqué par des luttes idéologiques intestines au sein du Parlement européen, où les membres se battent pour des raisons classiques telles que la définition des mots et ce qui est ou n’est pas assez pur idéologiquement.

411a4tVd1JL._SX323_BO1,204,203,200_.jpgC’est le problème de « l’éléphant et le cavalier » de Jonathan Haidt qui se joue au niveau politique.

Dans un billet destiné à mes Mécènes le 23 mars dernier, j’ai dit que les plus grands ennemis du Green New Deal étaient les Verts.

Une grande partie de la « guerre culturelle », qui se transforme en une « guerre de tous contre tous » à la Hobbes, est due à la spirale logique construite sur de fausses prémisses, comme le réchauffement climatique d’origine humaine, et qui s’amplifie à partir de là.

W.B. Yeats appelait cela un « tourbillon en expansion », mais c’est la raison pour laquelle l’UE ne parviendra jamais à mettre en place ses règles d’investissement vertes, et certainement pas à temps pour l’échéance de 2030. Rappelez-vous, je considère l’UE comme la dernière tentative des oligarques occidentaux de coloniser le monde par une domination réglementaire à la californienne.

Le discours incessant sur l’élargissement de l’UE a pour but d’amener plus de pays sous sa rubrique réglementaire, forçant plus de gens à adhérer à ses normes, ce qui augmente ensuite la pression sur les partenaires commerciaux pour qu’ils fassent de même.

C’est la Californie sous stéroïdes léninistes.

Et je ne crains toujours pas le Green New Deal en lui-même, mais la façon désordonnée dont il sera mis en œuvre une fois que les lobbyistes auront mis la main dessus. Ce sera un morceau de porc pourri horriblement gonflé que l’électeur allemand moyen, fiscalement conservateur, sait qu’il devra finalement payer.

Ainsi, en gardant cela à l’esprit et en considérant que les Verts atteignent un pic dans les sondages à quatre mois des élections au Bundestag, une institution zombie en raison du droit de veto des Verts au Bundesrat obtenu grâce à Merkel, il est possible que nous assistions à un revirement brutal dans les sondages au moment des élections.

Pourquoi ? Les élections au niveau des États

La semaine prochaine, des élections régionales auront lieu dans l’État allemand de Saxe-Anhalt. Et plus nous nous rapprochons de ces élections, plus les sondages allemands sont intéressants, pour la première fois depuis des mois. En effet, le parti jusqu’ici incompétent Alternative für Deuschland (AfD) a réussi à se positionner pour remporter ces élections, ce qui rend très difficile pour Mme Merkel, incarnation même du canard boiteux, de les tenir à l’écart du gouvernement par le biais de tractations en coulisses.

Que la CDU soit le parti qui recueille le plus de voix est une chose, mais que l’AfD se voit refuser un siège à la table après deux cycles électoraux en Saxe, alors qu’elle dispose d’un niveau de soutien stable de 23 à 25 %, qui augmente à mesure que nous approchons du jour des élections, en est une autre.

Ainsi, si l’AfD remporte cette élection, ce sera un camouflet pour tous les autres partis s’ils refont le même coup que lors du dernier tour des élections, en refusant même de discuter avec eux. Et cela pourrait être le catalyseur d’un véritable mouvement dans les sondages en octobre.

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Je maintiens que l’AfD a gâché ses nombreuses chances de devenir le porte-drapeau du centre-droit pour l’Allemand moyen. L’AfD est toujours embourbé sous le seuil critique des 16 % au niveau national, tandis que le SPD est devenu insignifiant. Des sondages récents montrent que le nombre de voix au niveau national est en train de remonter depuis le creux de la vague post-Coronapocalypse. La question est maintenant de savoir s’ils saisiront l’occasion qui se présente à eux de mettre l’agenda du Davos en échec à un moment critique de l’histoire européenne et de se positionner comme le véritable parti anti-guerre et pro-classe moyenne allemande.

Je ne suis pas très optimiste à ce sujet, compte tenu de l’histoire de ses dirigeants, mais cela vaut la peine d’être observé alors que le fossé entre l’ancienne Allemagne de l’Est et de l’Ouest s’élargit politiquement. Le Davos promeut toujours des actions visant à assurer un affaiblissement du leadership dans les pays clés. Et il me semble que la situation en Allemagne est instable et pourrait compromettre leurs meilleurs plans.

Tom Luongo

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

vendredi, 18 juin 2021

Une tradition politique méconnue : souffleter le locataire de l’Élysée

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Une tradition politique méconnue : souffleter le locataire de l’Élysée

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Depuis le jeudi 10 juin 2021, la France compte un nouveau prisonnier politique. Âgé de 28 ans, Damien Tarel a souffleté Emmanuel Macron en visite pré-présidentielle aux frais des contribuables à Tain-L’Hermitage dans la Drôme, ce mardi 8 juin. La pichenette a scandalisé tout le cloaque politico-médiatique, de l’extrême gauche à l’extrême droite du Système. Tous les politiciens professionnels ont protesté, oubliant qu’ils vivaient dans le pays qui tranchât la tête de son roi légitime et qui laissât mourir en prison un vieux chef de l’État détenu sur une île au large de la Vendée.

En trois jours, Damien Tarel est condamné à dix-huit mois de prison dont quatorze avec sursis, à l’interdiction de détenir des armes pendant cinq ans, à la privation de ses droits civiques pendant trois années, à l’interdiction définitive d’exercer des fonctions publiques et à l’obligation de recevoir des soins psychologiques, ce qui fleure bon l’Union Soviétique de Brejnev et l’internement des dissidents en asile psychiatrique. Au terme d’un procès expédié selon la procédure de la comparution immédiate, le tribunal a délivré un mandat de dépôt pour les quatre prochains mois. Une telle sentence interroge par sa sévérité. Un certain Benalla qui fut bien plus violent à Paris n’est toujours pas passé en jugement trois ans après la commission des faits… Combien de délinquants qui pourrissent le quotidien des Français bénéficient-ils d’un sursis ? A-t-on besoin d’incarcérer un opposant politique au casier judiciaire vierge ? Les prisons ne sont-elles déjà pas surpeuplées ? Le bracelet électronique n’aurait-il pas été une meilleure solution?

Habituellement complaisants envers les terroristes allogènes toujours mentalement dérangés, les médiats officiels ne présentent pas le praticien d’arts martiaux médiévaux européens – gifleur présidentiel comme un brave type, un gentil garçon et un charmant voisin. Ils se plaisent à le dénigrer. N’est-il pas la première victime de la société multiculturaliste capitaliste-libérale de surveillance ? Ne mériterait-il pas les circonstances atténuantes ? Son geste de colère rappelle un épisode de la troisième et ultime saison de Baron noir. Il a aussi crié : « Montjoie Saint-Denis ! À bas la macronie ! ». Quelle agression sonore ! S’il avait beuglé « Mon gars vive la macronie ! » et caressé la joue de Manu, il se serait retrouvé sur le plateau des égouts télévisuels « Quotidien », Brut et AJ+…

À l’écart des indignations sélectives, l’écrivain Renaud Camus, lui aussi régulièrement persécuté par le Système, a rédigé un succulent tweet : « Quel snobinard, ce Macron… Au lieu de se faire agresser par un occupant comme tout le monde, il arrive à se faire agresser par un indigène… » Quant à Julien Langella dans sa chronique hebdomadaire dans le quotidien Présent du 12 juin 2021, il salue la « gifle chevaleresque infligée au banquier de l’Élysée. Face à un ordre vermoulu et contre-nature, l’insulte et l’irrespect sont des actes légitimes de subversion ». Oui, subvertir la Subversion installée devient un impérieuse priorité !

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Par son acte vraiment transgressif, Damien Tarel s’inscrit dans une longue tradition de réfractaires au désordre « ripoublicain » ambiant. Le 17 janvier 2017, pendant les primaires de la gauche, à Lamballe en Bretagne, l’ancien Premier ministre Manuel Valls reçoit une belle gifle. Âgé de 18 ans, Nolan Lapie est condamné à trois mois de prison avec sursis et à cent cinq heures de travail d’intérêt général. Quelques mois plus tard, il se présente en suppléant de Dieudonné dans la première circonscription de l’Essonne contre le même Valls. Le 30 juin 2011, Hermann Fuster attrapait par le col Nicolas Sarközy à Brax (Lot-et-Garonne). Il écopa pour cela de six mois de prison.

L’hystérie médiatique qui découle de ce petit soufflet drômois a-t-il suscité d’autres actions ? Le vendredi 11 juin à Nantes, la tête de liste LREM aux régionales, François de Rugy alias « Monsieur Homard et Crustacés », et, le lendemain à Paris, Jean-Luc Mélenchon, nouveau pote de Papacito, se font enfariner. D’habitude, ce sont eux et les autres politicards qui enfarinent les Français…

En pleine affaire Dreyfus, le 4 juin 1899, Fernand Chevreau, baron de Christiani, un ardent anti-dreyfusard proche des milieux royalistes et bonapartistes, distribue quelques coups de canne sur le haut de forme du président Émile Loubet venu sur une tribune de l’hippodrome d’Auteuil. Immédiatement arrêté, le baron Christiani passe le 13 juin suivant devant la Xe chambre correctionnelle de Paris qui le condamne à quatre ans de prison ferme ! Il sera néanmoins libéré de Fresnes, le 24 mars 1900.

Le président Armand Fallières a l’habitude de se promener autour des Champs-Élysées. Le 26 décembre 1908, il marche, avenue d’Iéna. Un garçon de café de 34 ans, Jean Mattis, Camelot du roi par ailleurs, le reconnaît et part à sa rencontre afin de lui tirer la barbe. Cette attaque à la barbichette lui vaut quatre ans de prison ! Lors de la célébration du millénaire normand, le même Fallières se rend à Rouen le 24 juin 1911. Un Français de dix-sept ans le conspue aux cris de « Vive la Normandie ! Vive la France ! Vive le Roi ! À bas la République ! À bas Fallières ! » Arrêté et passé à tabac par les policiers sans que les amis de George Floyd ne réagissent, Henri Lagrange est condamné à six mois de prison ferme. Il purge sa peine en détenu de droit commun. Ses conditions déplorables d’internement scandalisent maints hommes de lettres dont Guillaume Apollinaire, Frédéric Mistral, Paul Bourget, Paul Fort, Pierre Loti, etc., qui signent une pétition en sa faveur. Sans succès ! Camélia Jordana n’était pas encore au rendez-vous…

Militant d’Action Française proche de Georges Valois et du Cercle Proudhon, Henri Lagrange est exclu du mouvement nationaliste intégral dès 1913. Malgré les affres de l’emprisonnement, il accepte sa mobilisation en 1914. Il meurt en 1915 au champ d’honneur pour un régime détestable qui trahira tous les siens, les Poilus. Il laisse un beau recueil d’articles, Vingt ans en 1914. Études politiques et littéraires, portraits et polémiques, lettres de guerre, préfacé par Charles Maurras qui tenait à saluer sa mémoire et à honorer son sacrifice.

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À travers ces quelques exemples historiques, on remarque que le mois de juin semble propice à la distribution des beignes aux hôtes provisoires de l’Élysée. Le gouverneur de la zone territoriale du Bloc ploutocratique occidental personnifie cette caste cleptocratique qui viole, pille et écrase en permanence les gens ordinaires auxquelles appartiennent Jean Mattis, Henri Lagrange et Damien Tarel. Les réseaux sociaux ont-ils pris l’initiative d’une cagnotte d’aide en ligne ? Que comprendre du silence tonitruant des officines droits-de-l’hommistes ? Oppressées tous les jours par la tyrannie sanitaire, le désastre migratoire et le laxisme pénal, les petites gens s’attristent du sort malheureux du « gifleur » de la Drôme. Serait-il l’heure des nouveaux monarchomaques ?

Georges Feltin-Tracol

jeudi, 17 juin 2021

L’Empire des Clowns contre le Péril Jaune

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L’Empire des Clowns contre le Péril Jaune

Par Pepe Escobar

Source The Saker’s Blog

Il faut faire preuve d’une grande crédulité pour considérer que le G7, le club le plus exclusif de ceux qui se prétendent démocratiques, est encore pertinent en 2020. Dans la réalité, même en tenant compte de l’inégalité structurelle inhérente au système mondial actuel, la production économique du G7 représente à peine 30 % du total mondial.

Cornwall a été au mieux un spectacle embarrassant. Une troupe de médiocres se faisant passer pour des « dirigeants » posant masqués pour des séances de photos et se donnant des coup de coudes en guise de salut, alors que lors de la fête privée avec la reine d’Angleterre, âgée de 95 ans, tout le monde était sans masque et se mêlait joyeusement dans une apothéose de « valeurs partagées » et de « droits de l’homme ».

La quarantaine à l’arrivée, les masques imposés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et la distanciation sociale ne concernent bien sûr que la plèbe.

Le communiqué final du G7 fut l’habituel blabla jonché de platitudes et de promesses. Mais il contient quelques pépites. A commencer par le « Build Back Better » – ou B3 – qui apparaît dans le titre. B3 est désormais le nom de code officiel pour le Grand Reset et le New Green Deal.

Ensuite, il y a le remix du Péril jaune, avec les troupes de choc constitués de « nos valeurs » qui « demande à la Chine de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales », avec un accent particulier sur le Xinjiang et Hong Kong.

L’histoire derrière tout cela m’a été confirmée par un diplomate de l’UE, un réaliste (oui, il y en a à Bruxelles).

L’enfer s’est déchaîné à l’intérieur de la salle – exclusive – du G7 lorsque l’axe anglo-américain, soutenu mollement par le Canada, a tenté de pousser l’UE-3 et le Japon à condamner explicitement la Chine dans le communiqué final au sujet des « preuves » absolument bidons de l’existence de camps de concentration au Xinjiang. Contrairement aux accusations politisées de « crimes contre l’humanité », la meilleure analyse de ce qui se passe réellement au Xinjiang a été publiée par le collectif Qiao.

L’Allemagne, la France et l’Italie – le Japon se faisant presque invisible – ont au moins montré un peu de cran. Internet a été coupé dans la salle pendant ce très dur « dialogue ». Vous parlez de réalisme – une vraie représentation des « leaders » vociférant à l’intérieur d’une bulle.

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La dispute a essentiellement opposé Biden – en fait ses manipulateurs – à Macron, qui a insisté pour que l’UE-3 ne soit pas entraînée dans la logique d’une guerre froide 2.0. Un point sur lequel Merkel et Mario « Goldman Sachs » Draghi ne pouvaient qu’être d’accord.

Finalement, la table divisée du G7 a choisi de se mettre d’accord sur une « initiative » intitulée « Build Back Better World » – ou B3W – pour contrer l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie.

Reset ou sinon…

La Maison Blanche, comme on pouvait s’y attendre, a devancé le communiqué final du G7. Une déclaration retirée ultérieurement de son site web pour être remplacée par le communiqué officiel, assure que « les États-Unis et leurs partenaires du G7 restent profondément préoccupés par l’utilisation de toutes les formes de travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, y compris le travail forcé, parrainé par l’État, de groupes et minorités vulnérables dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie solaire et de l’habillement – les principales chaînes d’approvisionnement concernées étant au Xinjiang ».

« Le travail forcé » est le nouveau mantra qui relie aisément la diabolisation conjointe du Xinjiang et des Routes de la soie. Le Xinjiang est la plaque tournante cruciale qui relie les Routes de la soie à l’Asie centrale et au-delà. Le nouveau mantra du « travail forcé » ouvre la voie à l’entrée de B3W dans l’arène en tant que « paquet » venant « sauver » les droits de l’homme.

Nous avons ici un G7 bienveillant qui « offre » au monde en développement un vague plan d’infrastructure qui reflète ses « valeurs », ses « normes élevées » et sa façon de faire des affaires, contrairement au manque de transparence, aux pratiques de travail et environnementales horribles et aux méthodes de coercition qui sont la marque de fabrique du péril jaune.

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Traduction : près de 8 ans après l’annonce des Nouvelles routes de la soie par le président Xi, après avoir été ignorées et/ou diabolisées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, le Sud est censé s’émerveiller devant une vague « initiative » financée par des intérêts occidentaux privés dont la priorité est le profit à court terme.

Comme si le Sud allait se laisser prendre à ce gouffre à dettes remixé du FMI et de la Banque mondiale. Comme si « l’Occident » avait la vision, l’attrait, la portée et les fonds nécessaires pour faire de ce projet une véritable « alternative ».

Il n’y a aucun détail sur le fonctionnement de ce B3W, ses priorités et la provenance des capitaux. Les idéalisateurs du B3W feraient mieux d’apprendre des Routes de la soie elles-mêmes, via le professeur Wang Yiwei.

L’initiative B3W n’a rien à voir avec une stratégie de commerce et de développement durable destinée aux pays du Sud. Il s’agit d’une carotte illusoire que l’on fait miroiter à ceux qui sont assez fous pour croire à la notion d’un monde divisé entre « nos valeurs » et les « autocraties ».

Nous en revenons toujours au même thème : armé de l’arrogance de l’ignorance, l’« Occident » montre son incapacité à comprendre les valeurs chinoises. Le biais de confirmation s’applique. D’où la vision d’une Chine comme « menace pour l’Occident ».

Nous sommes des bâtisseurs de choix

Plus inquiétant encore, B3W est un bras du Grand Reset.

Pour l’approfondir, rien de mieux que d’examiner Building a Better World For All, de Mark Carney.

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Carney occupe une position unique : ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, envoyé spécial de l’ONU pour l’action climatique et les finances, conseiller du Premier ministre Boris « Global Britain » Johnson et du Premier ministre canadien Justin Trudeau, et administrateur du Forum économique mondial (WEF).

Traduction : un idéologue majeur du Grand Reset, du New Green Deal et du B3W.

Son livre – qui devrait être lu en tandem avec l’opus de Herr Schwab sur la Covid-19 – prêche un contrôle total des libertés individuelles ainsi qu’une remise à zéro des financements de l’industrie et des entreprises. Carney et Schwab considèrent la Covid-19 comme l’« opportunité » parfaite pour cette remise à zéro, dont l’aspect bénin et altruiste met l’accent sur une simple « régulation » du climat, des affaires et des relations sociales.

Ce Brave New Woke World qui vous est présenté par une alliance de technocrates et de banquiers – du World Economic Forum et l’ONU aux manipulateurs de l’hologramme « Biden » – semblait jusqu’à récemment avoir le vent en poupe. Mais des signes à l’horizon révèlent que c’est loin d’être une affaire réglée.

Les propos tenus par Tony Blair, l’un des piliers de B3W, en janvier dernier, sont révélateurs : « Plus tôt nous le comprendrons et plus tôt nous commencerons à mettre en place les décisions [nécessaires pour avoir] un impact profond dans les années à venir, mieux ce sera. »

Blair, dans un lapsus freudien, non seulement dévoile le jeu (« impact profond dans les années à venir », « monde nouveau ») mais révèle également son exaspération : les moutons ne sont pas rassemblés aussi vite que nécessaire.

Tony sait qu’il y a toujours la bonne vieille punition : si vous refusez le vaccin, vous devez rester enfermé.

BBW est le logo d’une boite de production de films porno. Le B3W pourrait finalement se révéler n’être qu’un porno social toxique.

Pepe Escobar

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

Les tendances géopolitiques convergent sur tous les continents  - La force de la réinitialisation

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Les tendances géopolitiques convergent sur tous les continents 

La force de la réinitialisation

Par Gaston Pardo

Lorsque le général Dwight D. Eisenhower était président des États-Unis, il a prononcé un discours devant le Congrès américain le 5 janvier 1957. Un discours de grande importance internationale qui a été examiné à l'époque par les gouvernements de nombreux pays. La partie essentielle de ce discours était l'affirmation qu'il existait un vide de pouvoir au Moyen-Orient, résultant de l'affaiblissement de l'autorité britannique dans cette région, que les États-Unis devaient combler.

Cette question avait une portée à la fois théorique et pratique. L'évolution de la politique comme doctrine de gouvernement et des relations internationales qui régissent la géopolitique est toujours en accord avec le développement de la science dans la mesure où elle est l'application des liens qui existent entre les hommes et les communautés sociales, de la pensée d'une époque.

C'est pourquoi il est utile de se pencher sur le programme des deux partis politiques actifs aux États-Unis et sur ses répercussions dans notre XXIe siècle.

Le parti républicain est historiquement le parti de la bourgeoisie industrielle qui a tenu tête aux propriétaires de coton et n'est aujourd'hui pas plus avancé que le parti démocrate.

Le RP propose la planification de l'agriculture sur une longue période. Il soutient également que l'État ne doit pas intervenir dans les conflits entre travailleurs et employeurs ou dans les conventions collectives. Le RP est favorable à la puissance militaire américaine et à son expansion planétaire, tendant vers l'égalité de tous les citoyens, à condition que les élites financières et militaires restent intouchables.

Pour sa part, le parti démocrate, représentant des minorités nationales et d'une partie des électeurs des États du Sud et du Nord-Est (zone qui a donné son triomphe à Joe Biden), s'occupe de l'endiguement de la discrimination raciale, du problème de la guerre et de la paix, de la délinquance juvénile. Le PD propose la défense des droits civils et la lutte pour le désarmement, bien que les démocrates du Sud aient été des lyncheurs de Noirs.

Cette structure de pouvoir dépend des fluctuations électorales qui favorisent parfois l'un et désavantagent occasionnellement l'autre. Mais le vide auquel les deux partis sont maintenant confrontés dans leur politique intérieure et étrangère est déterminé par les conflits raciaux qui sont apparus sur la scène mondiale comme une empreinte indélébile de notre époque. C'est l'un des facteurs du manque de contrôle que l'administration Eisenhower reprochait au Royaume-Uni il y a plus de 60 ans.

Le renseignement militaire et ce qui a été laissé derrière

Le scientifique espagnol Josep Baqués, spécialiste du renseignement militaire, annonce dans son essai Reflexiones sobre el Net Assessment como herramienta analítica qu'il s'efforce de faire face avec succès à des situations complexes. Cette méthode a été mise en œuvre par l'administration Nixon. On se souvient que Nixon était vice-président de l'administration Eisenhower. La méthode est analysée aujourd'hui sur le site de l'Université de Grenade : Gesi.

Le quatrième des dix points de la méthode est la fixation d'un objectif qui peut être la défense du statu quo mais aussi la recherche de l'hégémonie (au niveau régional ou mondial) lorsqu'elle est considérée comme la condition pour dissuader les puissances révisionnistes. Le point 10 indique que l'évaluation nette est fondamentalement inductive et qu'elle est peu sensible aux cadres théoriques de la géopolitique et des relations internationales. Examinons son résultat dans plusieurs situations géopolitiques modernes où la stratégie mise en place tend à "éviter la défaite".

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Le "lion africain" yankee est à la recherche de nouvelles proies, selon un travail journalistique de Manlio Dinucci, publié dans le Réseau Voltaire (04.06.21) :

Face à l'échec de la mise en œuvre d'AfriCom sur le sol africain, le Pentagone a choisi de rassembler les forces américaines pour l'Afrique et l'Europe sous un commandement unique, basé à Wiesbaden, en Allemagne. Les États-Unis disposeraient de ces troupes pour imposer une nouvelle division territoriale en Afrique que les pays de l'Union européenne devront accepter et reconnaître. En d'autres termes, le commandement militaire américain basé à Wiesbaden décidera de la politique étrangère de l'Union européenne.

Le Grand Timonier, le chef d'orchestre de la post-modernité transatlantique, Joe Biden, éprouve une réelle inquiétude face aux dérives manifestes du mouvement que le pays axe du Système s'est proposé d'enclencher. Les manœuvres militaires et le retrait des États-Unis de l'Afrique vers l'Asie de l'Est. Pour l'environnement chinois.

La Turquie dans la Corne de l'Afrique

Ana Pouvreau nous dit: "Le président turc Recep Tayyip Erdoğan prévoit de faire de son pays une grande puissance à partir de 2023, date du centenaire de la République turque. La Corne de l'Afrique, stratégiquement située dans les corridors où se rencontrent les flux maritimes reliant l'Afrique, l'Asie et l'Europe, constitue un objectif majeur pour promouvoir cette aspiration. La Turquie ré-émerge après avoir suivi pendant dix ans la ligne du timonier ottoman : Recep Tayyip Erdoğan avec une mention spéciale pour son ancien ministre des Affaires étrangères de 2009 à 2014, Ahmet Davutoglu, dont la politique étrangère, qualifiée de néo-ottomane, a influencé les espaces qui, par le passé, étaient situés sous la domination de l'empire ottoman".

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Dans la Corne de l'Afrique, au nord-est de ce continent voisin de la péninsule arabique, bénéficiant d'une position stratégique à proximité de Bab el-Mandeb, la Turquie saisit toutes les occasions d'étendre son influence par des contributions humanitaires, économiques et sécuritaires.

Leonid Savin étudie la nouvelle stratégie du Pentagone dans un article publié en italien dans geopolitica.ru (06.06.19) : Sa nouvelle publication en juin 2021 est significative car le déchaînement géopolitique auquel nous assistons en Afrique du Nord, en Europe centrale et orientale et en Extrême-Orient a sans aucun doute une signification convergente.

L'auteur russe indique que "le Pentagone a officiellement présenté sa nouvelle stratégie pour la région indo-pacifique. Bien que nombre de ces documents aient été publiés récemment, par exemple, dans la stratégie cybernétique, il a été noté que le directeur du Pentagone a annoncé l'institutionnalisation d'un autre domaine d'intérêt".

La notion même de région indo-pacifique est relativement nouvelle et le terme n'a commencé à apparaître dans les documents doctrinaux que l'année dernière (2018 - Note de l'auteur). Comme on peut le lire dans le préambule de la stratégie, elle reste le "théâtre prioritaire" du ministère américain de la défense (cf. dedefensa.org (30.05.21)

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Les États-Unis ont annoncé, dans diverses déclarations, qu'ils oubliaient toute possibilité de défense directe de Taïwan. Ils préfèrent préparer des plans de guérilla des groupes taïwanais, pour agir lorsque les troupes chinoises auront envahi Taïwan. La technique du Stay-Behind est entrée en jeu en Europe à la fin des années 1940, lorsqu'une offensive soviétique était redoutée mais n'a pas eu lieu.

Une série de mesures annoncées par les États-Unis montrent que leurs militaires ont imposé une nouvelle politique militaire de défection et d'action clandestine contre les Chinois, en évitant autant que possible les risques d'une confrontation directe parce qu'ils (les militaires américains) sont convaincus qu'ils (les militaires américains) perdront. L'affaire est menée directement par le Pentagone, Biden passant sa main dans ce genre de domaine (sécurité nationale).

Dans un article consacré à ce sujet, RT.com met en évidence le caractère dystopique de la position américaine, qui alterne les déclarations bellicistes qui alimentent le simulacre d'une stratégie de force en même temps que la description de cette stratégie consistant à préférer la tentative d'opérations de guérilla clandestine laissée aux mains des Taïwanais pour agir là où c'est possible, sans oublier la vague promesse de mener des actions de guérilla dans la périphérie terrestre chinoise. Par conséquent, ils associeront une rhétorique agressive à une description opérationnelle des tactiques de guérilla, en évitant toute confrontation ouverte avec les forces américaines : "Les États-Unis ont commencé à organiser depuis 2018 l'institution du nouveau commandement américain pour l'Indo-Pacifique (USINDOPACOM) et, au sommet de l'ASEAN en août de la même année, le secrétaire d'État Mike Pompeo s'est engagé à fournir 300 millions de dollars pour renforcer la sécurité régionale et contrer les menaces transnationales".

Le 20 mai, le Parlement européen a gelé la ratification de l'accord d'investissement UE-Chine, conclu en décembre par la Commission européenne après sept ans de négociations. La résolution en ce sens a été approuvée à une écrasante majorité (599 voix pour, 30 contre et 58 abstentions).

Officiellement, il s'agit d'une réponse aux sanctions chinoises contre les membres du Parlement européen, sanctions que Pékin a adoptées lorsque des responsables chinois ont fait l'objet de sanctions européennes après avoir été accusés de violer les droits de l'homme, en particulier ceux de la population ouïghoure, accusations que la Chine rejette. Le Parlement européen affirme maintenant que les sanctions chinoises sont illégales parce qu'elles violent le droit international, tandis que les sanctions européennes sont légales parce qu'elles sont fondées sur la défense des droits de l'homme, reconnus par l'ONU. 

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Mais que se cache-t-il réellement derrière le paravent de la "défense des droits de l'homme en Chine" ? La stratégie, initiée et orchestrée par les États-Unis, visant à intégrer les pays européens dans une coalition contre la Russie et la Chine. Le levier fondamental de cette opération est le fait que 21 des 27 pays de l'Union européenne sont également membres de l'OTAN, qui, à son tour, suit les ordres des États-Unis.

En première ligne contre la Chine, comme contre la Russie, se trouvent les pays d'Europe de l'Est, qui sont tous deux membres de l'OTAN et de l'Union européenne. Plus liés à Washington qu'à Bruxelles, ces pays accroissent l'influence des États-Unis sur la politique étrangère de l'UE.

Mais tous les membres de l'OTAN ne sont pas au même niveau. Sous la table, l'Allemagne et la France s'entendent avec les États-Unis en fonction de leurs intérêts respectifs tandis que l'Italie obéit en silence, même si cette obéissance nuit à ses intérêts nationaux. C'est ce qui permet au secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, de déclarer, comme il l'a fait le 21 mai après sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron, que "Nous soutiendrons l'ordre international fondé sur des règles face à la poussée autoritaire de pays comme la Russie et la Chine".

Le Réseau Voltaire (11.06.21) rapporte que "African Lion", le plus grand exercice militaire en Afrique, planifié et dirigé par l'armée américaine, a commencé. "African Lion" comprend des actions terrestres, aériennes et navales au Maroc, en Tunisie, au Sénégal et dans les mers adjacentes - de l'Afrique du Nord à l'Afrique de l'Ouest et de la Méditerranée à l'Atlantique - avec la participation de 8 000 militaires (dont la moitié de soldats américains) et d'environ 200 véhicules blindés, canons automoteurs, avions et navires de guerre. Ce "lion africain" devrait coûter 24 millions de dollars et aura des implications importantes.  Avec un plan politique élaboré et décidé à Washington, le "Lion d'Afrique" de cette année se déroule pour la première fois au Sahara occidental, c'est-à-dire sur le territoire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), reconnue par plus de 80 États membres de l'ONU, mais dont le Maroc nie et combat l'existence par tous les moyens.

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Rabat estime qu'en réalisant le "Lion d'Afrique" au Sahara Occidental, Washington réaffirmait sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. En conséquence, le gouvernement marocain a invité l'Algérie et l'Espagne à renoncer à ce qu'il présente comme "leur hostilité envers l'intégrité territoriale du Maroc". L'Espagne, que le Maroc accuse de soutenir le Front Polisario (le mouvement de libération qui gouverne la RASD), ne participe pas cette année au "Lion africain", tandis que Washington réitère son soutien total au Maroc, le définissant même comme son "plus grand allié non-OTAN et partenaire des États-Unis".

Pour la première fois, "African Lion" se déroule cette année sous une nouvelle structure de commandement américaine. En novembre dernier, les troupes américaines en Europe et les forces américaines en Afrique ont été regroupées sous un seul commandement : l'"US Army Europe and Africa", dont le commandant, le général Chris Cavoli, explique la raison de cette décision comme suit : "Les problèmes de sécurité en Europe et en Afrique sont étroitement liés et, s'ils ne sont pas maîtrisés, ils peuvent rapidement déborder d'une région à l'autre."

L'armée américaine a donc décidé de combiner son commandement européen et son commandement africain afin de "déplacer dynamiquement des forces d'un théâtre à l'autre, améliorant ainsi notre temps de réponse aux urgences régionales". Dans ce cadre, l'exercice "African Lion 21" est intégré à "Defender Europe 21", auquel participent 28.000 soldats et plus de 2000 véhicules lourds. Il s'agit en fait d'une série de manœuvres militaires coordonnées qui se déroulent de l'Europe du Nord à l'Afrique de l'Ouest. L'objectif officiel ? Pour contrer une diffuse "activité maléfique en Afrique du Nord et en Europe du Sud et une agression militaire adverse", avec des références évidentes à la Russie et à la Chine.

L'Italie participe à "African Lion 21" - comme elle participe aussi à "Defender Europe 21" - non seulement en fournissant des hommes et des moyens militaires mais aussi son territoire comme base stratégique. L'exercice qui se déroule en Afrique est dirigé - depuis la province italienne de Vicenza - par la Task Force de l'armée américaine en Europe du Sud, tandis que les forces participantes reçoivent, via le port italien de Livourne, de grandes quantités de matériel de guerre en provenance de Camp Darby. 

La participation de l'Italie à l'"African Lion 21" s'inscrit dans le cadre de l'engagement militaire croissant de l'Italie en Afrique. Un exemple de cela est la mission militaire italienne au Niger, qui est officiellement effectuée " dans le cadre d'un effort conjoint européen et américain pour la stabilité de la zone et pour s'opposer aux trafics illégaux et aux menaces à la sécurité "... mais qui en réalité vise à contrôler l'une des zones les plus riches en matières premières stratégiques (principalement le pétrole, l'uranium et le coltan), dont l'exploitation est aux mains des transnationales américaines et européennes, dont l'oligopole est mis en danger par la présence économique chinoise, entre autres facteurs.

Les Wsws face à la vérité officielle

Barry Grey, analyste du site web socialiste mondial a dénoncé (14.06.21) que les leaders démocrates soutiennent les accusations d'"antisémitisme" en réponse aux critiques de la représentante démocrate Ilhan Omar sur les crimes de guerre israéliens à Gaza.
Cette première semaine de juin a vu un nouvel exemple du soutien du parti démocrate aux atrocités israéliennes perpétrées contre la population palestinienne de la Cisjordanie et de Gaza occupées.

Quelques semaines seulement après que les forces de défense israéliennes ont bombardé pendant 11 jours les habitants sans défense de Gaza, une enclave côtière appauvrie de deux millions de personnes soumise à un blocus de 14 ans par l'État israélien, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et son équipe de direction ont fustigé la représentante Ilhan Omar pour avoir critiqué les "atrocités impensables" commises par Israël et les États-Unis.

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Lundi dernier, la représentante Omar, l'une des deux musulmanes élues au Congrès en 2018, a posté un tweet citant une question qu'elle a posée au secrétaire d'État Antony Blinken lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères de la Chambre : "Nous devons avoir le même niveau de responsabilité et de justice pour toutes les victimes de crimes contre l'humanité. Nous avons vu des atrocités commises par les États-Unis, le Hamas, Israël, l'Afghanistan et les Talibans. Ainsi, tant que nous sommes sur le sujet des lacunes dans l'exercice du pouvoir, l'administration américaine vit de la dissimulation. Si un vide est exposé, il est rempli au prix de laisser un autre espace vide.

Le sens de la stratégie

La marche des soldats américains aux côtés des Italiens et des autres pays de l'OTAN "en Afrique du Nord, qui s'est terminée par l'annonce que les forces anglophones marcheraient sur la Chine, a signifié l'inauguration d'une stratégie militaire consistant à engager les populations locales dans les lignes de feu qui s'ouvriront finalement en Asie et en Europe de l'Est contre la Chine et la Russie.

Pendant ce temps, en Afrique du Nord, les Etats-Unis maintiennent le pacte d'adhésion inauguré dans le Caucase pour laisser le libre passage dans les pays du Turkestan aux populations turkmènes qui vivent du nord de l'Iran à l'Afghanistan. Les États-Unis ont proposé de retirer leurs troupes du territoire afghan. La même chose s'est produite en Afrique : les États-Unis font parader leurs soldats avec les contingents européens de l'OTAN dans un territoire où il y a un conflit entre le Maroc et l'Espagne au sujet du domaine sahraoui.

Les courtes manœuvres militaires étaient un message aux pays impliqués dans le conflit pour savoir qui est responsable. Mais il est clair que le Pentagone entend réaliser en Afrique du Nord une opération géostratégique et géopolitique de grande envergure en faveur de l'Islam pour laquelle il a le soutien des grandes puissances.

Les États-Unis informent immédiatement qu'en cas d'attaque chinoise sur Taïwan, les Américains limiteront leur effort de guerre au soutien de la guérilla taïwanaise, évitant ainsi une confrontation directe avec la Chine.

mercredi, 16 juin 2021

Le corridor LAPSSET est la dernière route de la soie de la Chine en Afrique de l'Est

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Le corridor LAPSSET est la dernière route de la soie de la Chine en Afrique de l'Est

Andrew Korybko

Ex: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/geoestrategia/34249-2021-05-30-09-39-47

Le corridor de transport Lamu Port-South Sudan-Éthiopie (LAPSSET), situé dans le port du même nom au nord-est du Kenya, a reçu ses premiers navires jeudi dernier. Le projet n'est pas encore totalement achevé, mais il est enfin opérationnel. La Chine est responsable de sa construction et la considère comme un investissement majeur de l'initiative "Belt & Road" (BRI) en Afrique de l'Est. Le corridor LAPSSET reliera ces trois pays et contribuera à décongestionner le corridor Nairobi-Mombasa. À ce propos, la Chine a achevé il y a quelques années, en 2017, la voie ferrée à écartement standard (SGR) du Kenya, qui relie la capitale au principal port du pays hôte.

Toutefois, les plans de l'initiative pour l'Afrique de l'Est de la Chine ne se limitent pas à ces deux projets d'infrastructure. La Chine a également achevé en 2018 le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti entre la capitale éthiopienne et sa porte voisine de la mer Rouge. En outre, la Chine a conclu en début de semaine un accord avec l'Ouganda pour réhabiliter une voie ferrée centenaire entre sa capitale, Kampala, et la frontière kenyane. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une extension officielle du SGR comme prévu à l'origine, il servira de facto le même objectif, à savoir faciliter les exportations de l'Ouganda vers le reste du monde via le port de Mombasa.

En résumé, la Chine relie progressivement de plus en plus les pays d'Afrique de l'Est. Trois d'entre eux, le Kenya, le Sud-Soudan et l'Ouganda, font partie de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), un bloc commercial régional qui aspire à s'intégrer plus étroitement dans le cadre de l'UEE dans un avenir proche. L'Éthiopie ne fait pas partie de ce bloc, mais les quatre pays forment l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui comprend également l'Érythrée, la Somalie et le Soudan. Ainsi, on peut dire que les récents efforts de la Chine en matière de Route de la Soie sont axés sur la région élargie de l'IGAD plutôt que sur la seule EAC.

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Cette partie de l'Afrique est considérée par de nombreux observateurs comme l'une des plus prometteuses et des plus stables économiquement, à quelques exceptions près comme le Sud-Soudan et la Somalie. Malgré cela, ces deux pays se sont récemment stabilisés, chacun à leur manière, grâce à des compromis politiques entre les parties belligérantes. LAPSSET contribuera certainement à offrir davantage de possibilités de développement et d'emploi aux premiers, tandis que le second est un pays péninsulaire qui a déjà de nombreuses possibilités de commercer avec le reste du monde. Toutefois, en se concentrant sur le LAPSSET, elle sert également d'autres objectifs stratégiques que la simple fourniture au Sud-Soudan d'un corridor vers la mer.

L'Éthiopie est le géant régional avec la deuxième plus grande population du continent. Son potentiel de développement est pratiquement infini et il enregistrait auparavant des niveaux de croissance parmi les plus élevés au monde, jusqu'à ce que le COVID-19 provoque la crise économique mondiale actuelle. Il est compréhensible qu'un pays doté d'un tel potentiel souhaite diversifier ses routes commerciales et ne pas dépendre d'un seul corridor. Cela explique le pragmatisme qui sous-tend le projet LAPSSET, car il sert cet objectif en complétant l'autre porte d'accès à la mer Rouge construite par la Chine en Éthiopie, à savoir le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti.

Les projets d'infrastructure de l'IGAD soutenus par la Chine finiront par créer une version régionale de la vision de Pékin d'une communauté de destin commun, l'un des principes philosophiques fondamentaux de la BRI. L'intégration régionale est l'une des grandes tendances du 21e siècle, mais elle nécessite des investissements en capital importants dans la plupart des cas dans l'hémisphère sud, ainsi qu'une expertise adéquate pour y construire les infrastructures nécessaires. La Chine fournit des prêts inconditionnels et une main-d'œuvre hautement qualifiée pour y parvenir, assumant ainsi sa responsabilité envers le Sud en tant que plus grande nation en développement du monde.

L'IGAD pouvant être considérée comme une extension de la région de l'océan Indien (IOR) en raison de sa géographie, on peut dire que ces investissements chinois jouent un rôle crucial dans l'intégration de cet espace de plus en plus stratégique au sein duquel de nombreux observateurs prédisent une convergence des tendances. La coopération Sud-Sud par le biais de LAPSSET et de ses projets frères régionaux est un excellent exemple du nouveau modèle de développement international de la Chine. Elle traite ses partenaires comme des égaux et non comme des subordonnés comme le font les États-Unis, accorde des prêts sans conditions, contrairement aux prêts conditionnels des États-Unis, et aboutit à des résultats gagnant-gagnant plutôt qu'à des jeux à somme nulle.

mardi, 15 juin 2021

G7, OTAN et sommet avec Poutine : les dirigeants colonialistes veulent former une alliance contre la Chine et décider du sort du monde

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G7, OTAN et sommet avec Poutine : les dirigeants colonialistes veulent former une alliance contre la Chine et décider du sort du monde

Ex: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/historico-de-noticias/34384-g7-otan-y-cumbre-con-putin-los-cabecillas-colonialistas-pretenden-una-alianza-contra-china-y-decidir-el-destino-del-mundo

La Chine dénonce la décision que vient de prendre le G7 de contrer Pékin, car l'époque où quelques pays décidaient pour le monde est révolue, prévient-elle.

"L'époque où les décisions mondiales étaient dictées par un petit groupe de pays est révolue", a déclaré dimanche un porte-parole de l'ambassade de Chine au Royaume-Uni, cité par l'agence de presse britannique Reuters.

Il a entériné la position du géant asiatique, soulignant que "les pays, grands ou petits, forts ou faibles, pauvres ou riches, sont égaux, et que les affaires du monde doivent être gérées par des consultations entre tous les pays".

Le diplomate chinois a fait ces remarques après que le Groupe des Sept (G7) - le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et les États-Unis - a adopté samedi une position unifiée pour contrer la Chine.

Comment le G7 cherche-t-il à contrer la Chine ?

Les dirigeants des pays membres du G7, réunis à Carbis Bay, au Royaume-Uni, ont décidé de lancer leur super-projet "Reconstruire en mieux pour le monde", censé "répondre aux énormes besoins en infrastructures des pays à revenu faible ou intermédiaire", selon la Maison Blanche.

Les nations ont accepté l'initiative comme une alternative au projet de développement économique chinois "One Belt, One Road". L'objectif est d'aller au-delà de la proposition chinoise, selon le communiqué de la Maison Blanche.

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Quel est l'objectif du mégaprojet "One Belt, One Road" ?

L'idée de la ceinture économique et de la route maritime de la Route de la soie, qui vise à relier l'Asie et l'Europe, a été présentée en 2013 par le président chinois Xi Jinping. Le projet prévoit la reconstruction de l'ancienne route de la soie et la création d'une route maritime parallèle. Il comprendrait 60 pays, 75 % des réserves énergétiques connues du monde, 70 % de la population mondiale et générerait 50 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.

Les États-Unis, qui, parmi d'autres pays occidentaux, sont de farouches détracteurs du projet chinois, ont exercé des pressions sur différents États pour qu'ils n'adhèrent pas au projet chinois, car ils considèrent la Nouvelle route de la soie comme un grand défi pour leurs intérêts face à l'un de leurs principaux rivaux, le géant asiatique.

Les dirigeants des pays du G7 ont conclu qu'ils devaient adopter une approche unifiée vis-à-vis de la Chine, a déclaré à Reuters une source au sein de l'administration du président américain Joe Biden.

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Le fonctionnaire, qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat, a expliqué que les dirigeants des plus grandes économies du monde se sont mis d'accord sur une position commune concernant les exportations chinoises à "prix injustement bas" et les violations présumées des droits de l'homme par le géant asiatique.

"Je dirais qu'il y avait unanimité en termes de volonté de s'exprimer contre les abus des droits de l'homme et les violations des libertés fondamentales qui invoquent nos valeurs communes", a déclaré la source de l'agence. "Il y avait un engagement à agir en réponse à ce que nous voyons".

En ce sens, le G7 aurait fait des progrès significatifs par rapport au sommet d'il y a trois ans, lorsque le communiqué final ne mentionnait même pas la Chine, a ajouté le fonctionnaire.

Toutefois, des sources de CNN ont affirmé que les parties ne sont pas parvenues à un accord sur leur approche de Pékin.

Selon le média, Joe Biden a exhorté ses homologues à critiquer publiquement les "pratiques antidémocratiques" de la Chine et a souligné la nécessité d'agir. Le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Justin Trudeau lui ont donné raison.

Pendant ce temps, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre italien Mario Draghi et des représentants de l'Union européenne ont cherché à mettre en évidence les domaines de coopération avec la Chine.

Le G7 estime qu'il est nécessaire de "rivaliser" avec la Chine et de la "contrer" en tant que "défi pour les démocraties".

Les dirigeants du G7 prônent la nécessité de "contrer et de concurrencer" la Chine sur des défis allant de la sauvegarde de la démocratie à la course à la technologie, a déclaré dimanche le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, à l'issue du sommet qui s'est tenu au Royaume-Uni ce week-end.

"Pas seulement de la bouche de Biden"

S'adressant aux journalistes à bord d'Air Force One en route pour Bruxelles, M. Sullivan a souligné que, en ce qui concerne la Chine, la réunion a marqué "des progrès significatifs comme jamais auparavant" au sein du G7 et "reflète une convergence croissante qui n'existait pas il y a quelques années".

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"Il existe un large consensus sur le fait que la Chine représente un défi important pour les démocraties du monde", a déclaré le conseiller. En ce sens, il a expliqué que les dirigeants se sont mis d'accord sur la nécessité de maintenir un agenda commun par rapport à Pékin, y compris les scénarios dans lesquels "s'élèverait, contrerait et rivaliserait" avec le géant asiatique.

En ce sens, M. Sullivan a déclaré que des mots comme "counter" et "compete" "sortaient de la bouche de tous les dirigeants présents dans la salle, et pas seulement de Joe Biden".

Comment Biden se perd en marge du sommet du G7

Le président américain Joe Biden se perd dans la cafétéria lors du sommet du Groupe des Sept (G7), suscitant les rires des témoins.

Vendredi, lors du sommet du G7 en Cornouailles, dans le sud du Royaume-Uni, Biden a connu un incident gênant lorsqu'il est entré lentement dans une terrasse de cafétéria, dans la confusion.

"Comment se passent vos réunions en Cornouailles ?" lui demande une femme, probablement une journaliste qui était sur place. À ce moment-là, le chef confus se fige, fait un geste du pouce et répond "très bien".

Juste après, la première dame des États-Unis, Jill Biden, s'est approchée du président et l'a orienté dans la bonne direction pendant que les visiteurs de la cafétéria riaient.

VIDÉO: https://www.hispantv.com/noticias/ee-uu-/494149/biden-se-pierde-cafeteria

Les dirigeants du G7 s'accordent sur l'objectif de zéro émission nette de carbone d'ici 2050

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que les dirigeants mondiaux réunis au sommet du G7 ont convenu de décarboniser le secteur de l'énergie et se sont engagés à réduire les émissions nettes à zéro d'ici 2050 et à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 degré Celsius maximum.

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"L'accord du G7 visant à mettre fin au financement mondial du charbon est une grande réussite et envoie un message fort au monde", a déclaré Mme Von der Leyen, qui a fait remarquer qu'actuellement, 25 % de l'énergie utilisée dans les pays de l'UE provient de sources renouvelables et que, d'ici 2030, ils prévoient de porter ce pourcentage à 38 %.

Les dirigeants du G7 ont également convenu d'augmenter leurs contributions pour respecter l'engagement d'allouer 100 000 millions de dollars par an pour aider les pays les plus pauvres à réduire leurs émissions de carbone, face au réchauffement climatique.

Dans le projet de communiqué, vu par Reuters, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie et le Japon ont déclaré qu'ils "mobiliseront 100 milliards de dollars par an de sources publiques et privées jusqu'en 2025."

"À cette fin, nous nous engageons à augmenter et à renforcer toutes nos contributions publiques internationales globales au financement du climat au cours de cette période et nous appelons les autres pays développés à se joindre à nous et à augmenter leurs contributions à cet effort", indique le document.

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L'OTAN tient un sommet axé sur la Russie, Poutine et Biden s'affrontent

BRUXELLES (Sputnik) - Le secrétaire général de l'OTAN, l'économiste norvégien Jens Stoltenberg, a assuré que le sommet de l'organisation militaire à Bruxelles portera sur la Russie et sur la première rencontre entre les dirigeants de Washington et de Moscou, respectivement Joe Biden et Vladimir Poutine.

"Nos relations avec la Russie sont à leur plus bas niveau depuis la fin de la guerre froide", a déclaré M. Stoltenberg avant le début de la réunion de l'OTAN.

L'organisation militaire, a-t-il ajouté, s'adapte et a déjà renforcé ses capacités de défense collective.

Le secrétaire général a également déclaré que les membres de l'OTAN consulteront M. Biden avant sa rencontre avec le président russe prévue le 16 juin en Suisse.

M. Stoltenberg a fait remarquer que les dirigeants de l'OTAN confirmeront lors de leur sommet la relation double avec Moscou, avec une défense forte d'une part et un dialogue d'autre part.

"Nous allons essayer de dialoguer avec la Russie. Le dialogue n'est pas un signe de faiblesse, mais de force", a-t-il souligné.

Ces dernières années, l'OTAN a accru son activité militaire près des frontières de la Russie, ce qui inquiète les autorités russes.

L'OTAN prévoit de laisser l'Europe sans missiles nucléaires

Les États membres de l'OTAN devraient s'opposer officiellement au déploiement de missiles nucléaires terrestres en Europe après la réunion du président américain Joe Biden avec d'autres chefs d'État à Bruxelles, rapporte Defense News.

Cette position, qui fait écho à des commentaires antérieurs du secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, est exposée dans un projet de communiqué qui sera publié après le sommet de l'OTAN du 14 juin.

Selon Defense News, après le sommet de l'Alliance atlantique, une déclaration sera faite pour interdire le déploiement d'armes nucléaires terrestres en Europe. Le refus officiel de placer des armes nucléaires en Europe nécessite l'approbation du président américain. Selon les médias, une telle décision pourrait aider M. Biden à obtenir le soutien des partisans de la maîtrise des armements si l'interdiction des missiles nucléaires basés au sol en Europe devient officielle.

Les discussions de l'OTAN ont débuté alors que l'on apprenait que Moscou allait à nouveau proposer un moratoire sur le déploiement de missiles terrestres à portée intermédiaire et à courte portée. Cette démarche est considérée comme un moyen possible d'apaiser les tensions avec Moscou et d'intensifier le dialogue sur le contrôle des armements avant le sommet États-Unis-Russie qui se tiendra à Genève le 16 juin.

Selon les médias russes, à la mi-septembre 2020, le président Vladimir Poutine a envoyé un message aux capitales de plusieurs dizaines de pays, dont des membres de l'OTAN, proposant un moratoire sur le déploiement de missiles à portée intermédiaire et à courte portée en Europe et dans d'autres régions. La même lettre a été envoyée à Stoltenberg.

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Le cabinet allemand confirme que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ne figure pas à l'ordre du jour actuel

BERLIN (Sputnik) - L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est pas à l'ordre du jour de l'OTAN, a déclaré la porte-parole adjointe du Cabinet allemand, Ulrike Demmer.

La veille, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que rien ne garantit que l'Ukraine ne rejoindra pas l'OTAN et a appelé à réfléchir aux "lignes rouges" à ne pas franchir. Le président a souligné qu'en cas d'entrée de l'État ukrainien dans l'Alliance, une fusée lancée depuis la ville ukrainienne de Kharkov ou depuis Dniepr n'aura besoin que de 7 à 10 minutes pour atteindre la partie centrale de la Russie.

"Vous connaissez notre approche de l'Ukraine, l'importance de notre coopération avec elle, mais son adhésion à l'OTAN n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré M. Demmer lors d'une conférence de presse, commentant les préoccupations du dirigeant russe.

En 2014, l'Ukraine a renoncé à son statut d'État non aligné. En juin 2016, le pays a proclamé l'adhésion à l'OTAN comme un objectif de politique étrangère. En 2019, le Parlement ukrainien a adopté des amendements constitutionnels proclamant l'objectif de rejoindre l'Union européenne et l'Alliance atlantique.

En juin 2020, l'Ukraine est devenue le sixième État à bénéficier du statut de partenaire de l'OTAN aux possibilités élargies.

Netanyahou évincé du pouvoir : Naftali Bennett devient le nouveau Premier ministre d'Israël

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Netanyahou évincé du pouvoir : Naftali Bennett devient le nouveau Premier ministre d'Israël

Ex: http://www.elespiadigital.com/index.php/noticias/historico-de-noticias/34383-sacan-del-poder-a-netanyahu-naftali-bennett-se-convierte-en-el-nuevo-primer-ministro-de-israel

La Knesset, le nom du parlement israélien, a approuvé un nouveau gouvernement, mettant ainsi fin au mandat historique de Benjamin Netanyahu. Avec 60 voix pour et 59 contre, les législateurs ont mis fin dimanche à un cycle de deux ans de paralysie politique au cours duquel le pays a organisé quatre élections.

Le nouveau Premier ministre israélien est Naftali Bennett, un ancien conseiller de Netanyahu devenu son rival, qui doit maintenant présider une coalition de huit partis aux profondes différences idéologiques. De son côté, Netanyahu devient le chef de l'opposition et se retrouve dans une situation beaucoup plus faible, même au sein de son parti, le Likoud.

Pour mettre fin aux douze années de mandat de M. Netanyahu en tant que Premier ministre, l'opposition israélienne a conclu un accord pour former un nouveau gouvernement sans le Likoud, qui était le principal parti au pouvoir. Par ailleurs, le parti Yamina de Bennett et le parti Nouvel espoir de Gideon Sa'ar se sont joints au leader centriste Yair Lapid pour former un gouvernement de coalition après l'échec de Netanyahu.

Contexte politique

Netanyahou est devenu une figure polarisante de la politique israélienne, et il fait également face à un procès pour corruption depuis fin 2019. Chacune des quatre élections consécutives organisées dans le pays au cours des deux dernières années a été considérée comme un référendum sur la continuité de l'homme politique, qui s'est positionné comme la figure dominante de l'agenda national des trois dernières décennies.

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M. Bennett a affirmé que des mesures drastiques étaient nécessaires pour éviter de nouvelles élections et, bien qu'il partage l'idéologie nationaliste de M. Netanyahou, il a estimé qu'il n'y avait aucun moyen viable pour la droite de former une majorité à la Knesset après l'impasse des élections du 23 mars. L'homme politique a affirmé que de nouvelles élections donneraient les mêmes résultats et a estimé qu'il était temps de mettre fin au cycle.

Si ses opposants n'avaient pas réussi à former le gouvernement et que de nouvelles élections étaient convoquées, une autre possibilité s'offrait à Netanyahou, à savoir la formation d'un parlement qui serait favorable à l'octroi d'une immunité de poursuites pour la durée du litige dans lequel il est impliqué.

Le Washington Post révèle : Bibi impliqué dans un coup d'état en Jordanie

Un rapport révèle que le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu, alias "Bibi", a comploté avec les États-Unis et l'Arabie saoudite pour plonger la Jordanie dans l'instabilité.

Le Washington Post a révélé samedi que Netanyahou était impliqué dans les tentatives de Washington et de Riyad de faire pression sur le roi jordanien Abdallah II dans le cadre du prétendu accord de paix de la précédente administration américaine dirigée par Donald Trump, connu sous le nom de "deal du siècle".

À cet égard, un ancien responsable de l'Agence centrale de renseignement américaine (CIA), cité anonymement par le journal, a déclaré que Trump, président américain entre 2017 et 2021, était convaincu que le roi de Jordanie était "un obstacle" à la mise en œuvre de l'accord, qui laisse la quasi-totalité du territoire palestinien aux mains d'Israël.

La publication a souligné qu'il s'agissait de tentatives de "remise en cause" des politiques internes d'Amman ces dernières années, dont le point culminant a été le coup d'État manqué contre le roi de Jordanie, qui a eu lieu en avril dernier, pour "déstabiliser" le pays.

Le Washington Post a rappelé que les agences d'espionnage israéliennes avaient déjà informé le roi qu'elles n'étaient pas impliquées dans la tentative de coup d'État contre lui.

Un ancien responsable du renseignement américain qui a vu les messages envoyés à Amman en a déduit que "l'élément clé" des notes était le suivant : "Ce n'est pas nous. Cela vient d'en haut", a-t-il fait remarquer, faisant probablement allusion à Netanyahou.

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Quel rôle joue Abdullah II dans Al-Quds ?

Selon le journal, la plupart des pressions se sont concentrées sur Al-Quds (Jérusalem), où Abdullah II est reconnu comme le gardien du "Mont du Temple" (nom donné par les Israéliens à la mosquée Al-Aqsa et au Dôme du Rocher).

Ce lieu saint est une zone d'Al-Quds, contrôlée par Israël, mais placée sous la garde de la Jordanie en vertu d'un statu quo en vigueur depuis 1967, lorsque le régime sioniste usurpateur a annexé la partie orientale de la ville lors de la guerre des Six Jours.

Alors que le rapport cherche à redorer l'image des services de renseignement israéliens, le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, citant le site d'information Ammon, aligné sur la famille royale jordanienne, a révélé début avril l'implication d'un ancien agent des services de renseignement israéliens (le Mossad) dans la tentative de coup d'État en Jordanie.

Il a expliqué que l'ancien fonctionnaire israélien a offert à l'ancien prince héritier jordanien Hamza bin Hussein et à sa femme un avion pour s'échapper du pays.

La révolution numérique, nouvelle étape ou fin programmée de la politique ?

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La révolution numérique, nouvelle étape ou fin programmée de la politique ?

par Frédéric Andreu Certains se sont aventuré à établir un lien de cause à effet entre la crise sanitaire Covid 19 et les lois sociétalo-numériques passées en catimini pendant le confinement. La coïncidence est en effet troublante. L'Histoire retiendra qu'une cohorte impressionnante de verrous sociétaux - lois bioéthiques, expérimentation sur les chimères, légalisation de l'avortement à 9 mois, euthanasie, etc - ont été forcées par les votes de députés masqués. C'est le moment de relire "l'ile du Docteur Moreau", chef d'œuvre de H. G. Wells où les hommes-bêtes vivent dans un village et obéissent à « La Loi », un ensemble de règles leur interdisant les comportements primitifs et prônant la vénération de Moreau, qu'ils appellent « Maître ».

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Désormais, d'autres docteurs masqués pourront légalement fabriquer des monstres mi-chèvre-mi mouton, découper des foetus humains ou insérer des capsules sous-cutanées selon les normes imposées par la Silicone Valley. L'ONU parle déjà d'"identité numérique" à hauteur de 2030...

Un tel concentré de lois nous rappelle que les systèmes de domination avancent davantage par sauts qualitatifs que par progression lente. On peut donc parler, à l'instar du président du forum de Davos, de "fenêtre d'opportunité" car elle permet de faire passer tout ce que le contexte habituel n'avait pas encore rendu possible. Logiquement, le Corona aurait dû être l'occasion de revoir la folle politique migratoire de la France, de réformer notre système de santé, de fermer temporairement les frontières ; il a été au contraire le théâtre d'une accélération sans précédent dans le sens du post-humanisme. Cependant, avons-nous assez de distance pour mesurer la nature du saut - le changement de paradigme - que nous venons de franchir ? 

Pour se faire, reportons-nous à une autre époque elle aussi marquée par des soubresauts politiques "irruptifs". La Révolution et le Premier Empire ont été de celles-là dans la mesure où la "dignité royale" a été remplacée par le primat de l'idée et de la propagande d'Etat. On peut en effet penser que cette période préparée par le "soft power" de la philosophie des Lumières a connu son "hard power" pendant la Terreur et les conquêtes napoléoniennes. Pour parvenir à cette lecture, encore faut-il en finir avec cette Histoire-timbres-poste divulguée par les mass-medias. Il faut recourir à Spengler, Toynbee, aux historiens des grands cycles et  à la vision pénétrante de la lecture pour théoriser, c'est-à-dire "voir" l'Histoire. Cette autre manière consiste à repérer les grandes ruptures du passé. Ce sont elles qui aident à anticiper celles du futur. 

Dans cette perspective, les 25 ans de la séquence "Révolution Française-Premier Empire" marquent à mon avis la substitution de l'être organiciste à l'être mécaniciste. Les révolutionnaires ont fait croire (et continuent de le faire) que les sociétés (ce qu'il appellent l'"Homme") fonctionnent "par des idées". La loi Le Chapelier, interdisant les corporations et toutes protections syndicales, rendit impuissants les exploités face aux industriels ; ces interdictions ont été faites au nom de la liberté. Les thuriféraires de la Révolution se battaient pour des "idées", pas pour les peuples. Les anthropologues ont montrés que les sociétés ne fonctionnent pas avec des idées mais en fonction de structures sociales reposant sur l'ordre coutumier et traditionnel. Les opinions se servent d'idées mais le pain se fabrique avec de la farine et des savoirs-faire et non avec des opinions. Au risque de décevoir les adeptes de Napoléon en cette période de commémoration, je dirais que le pouvoir hypercentralisé de Napoléon doublé d'un système de surveillance n'échappe pas à cette conception mécaniciste. Louis-Ferdinand Céline a dit de Napoléon : "il était philosophique" sous-entendant par-là que les rois étaient, eux, "traditionnels".  

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À mon avis, le contexte sanitaire corona-reset et autres Pass Sanitaire marquent un autre changement de paradigme non moins déterminant qui le précédent. Les avancées sociétales de notre temps se font au nom de l'Homme nouveau, émancipé de toutes limites et appartenances locales. Nous basculons sans nous en rendre compte dans l'ère numérique ou "numériciste". Les puces électroniques insérées dans les nouvelles carte d'identité (réduites à la taille d'une carte bleue) sont le prélude à la puce sous-cutanée. Le traçage numérique réalisée dans les portables peut déjà permettre d'exécuter un quidam par drone en appuyant sur un bouton. Le Staline du futur pourra éliminer ses opposants politiques comme s'il jouait avec une Playstation. Plus besoin de Stasi, de Goulag et de mouchards lorsque l'ordinateur relié à un réseau de satellites sera devenu la tour de contrôle de la terre entière.

Le cas français est particulièrement emblématique de cette avancée du plan numérique de domination. Là encore, la France anticipe le nouvel ordre mondial. Avec moins de 20 % de soutien populaire, le pouvoir numérique a fait passer toutes les lois sociétales anti-organicistes, pendant les heures tardives du confinement dans des hémicycles à demi vides et devant des députés masqués. 

Les quelques gouvernements illibéraux qui demeurent en Europe sont conscients du pouvoir numérique, le redoutent. Ils savent que les processus techniques du numérique sont peut être inévitables ; les élites macronoïdes, elles, souhaitent au contraire leur avènement. C'est la toute la différence. Le "Young Leader" Macron restera dans l'Histoire comme le prophète du numérique, comme Mitterrand fut l'apôtre de l'antiracisme ; Chirac, celui du métissage et de la repentance, posture idéologique qui ont toutes en commun de relever de ce que Francis Cousin appelle "la religion du Capital". Le monde que ces élites préparent est un paradis pour les robots, un pays où les êtres génétiques, les hommes de parole et les poètes seront considérés comme surnuméraires. L'arraisonnement numérique est une étape dans un processus de ce que Alain de Benoist appellent la "Forme-Capital". Le déploiement d'un processus qui est selon moi déjà contenu en germe dans le monothéisme. Même dans une société hypersécularisée comme la nôtre, la guerre à laquelle nous assistons reste, d'un certain point de vue, d'ordre théologique. Il s'agit de l'aboutissement d'un messianisme dévoyé. Même dilué à dose homéopathique, ce messianisme-la reste d'essence religieuse. Désormais, la politique consiste de plus en plus à entrer en dissidence face à ce processus numérique, de vivre en marge du système de contrôle. Le seul moyen d'y parvenir pourrait être le contre-réseau et le retour à la communauté de base, c'est-à-dire le retour au réel pré-idéologique et pré-numérique. Frédéric Andreu. Contact : fredericandreu@yahoo.fr

08:29 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, révolution numérique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook