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jeudi, 25 septembre 2014

This Is Why Russia and China Are Now 'The Enemy'

This Is Why Russia and China Are Now 'The Enemy'

The suppression of gold prices is essential at all costs to the Anglo-American banking interests. The saber rattling and attempts to lure Russia and China into military conflict are about who controls the financial world. Russia and China keep accumulating the eternal currency – gold. The American Empire and their EU disciples continue to accumulate debt and print fiat currencies. Has fiat paper ever won out over gold in the long-run? Change is coming. Revolution is in the air. You can sense the desperation of the ruling oligarchs. Their fiat world is beginning to crumble. But they will not go without a bloody fight.

Reprinted from The Burning Platform.

mercredi, 24 septembre 2014

Pourquoi l'Amérique veut-elle la chute de Bashar al Assad?

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Pourquoi l'Amérique veut-elle la chute de Bashar al Assad?

par Jean Paul Baquiast
 
La plupart des observateurs de la campagne lancée unilatéralement le 10 septembre par Obama contre l'EIIL (ou ISIS) ont noté que, ouvertement ou plus discrètement, cette campagne reposait aussi sur la volonté de renverser Bashar al Assad.
 
1) Le mot d'ordre, même s'il n'est pas officiellement annoncé, est « ISIS d'abord, Bashar ensuite ».
2) . D'où l'intention de bombarder des bases de l'EIIL en Syrie, c'est-à-dire pratiquement de s'en prendre aux positions de l'armée de Bashar al Assad.
 
Pour justifier cela aux yeux de l'opinion occidentale, Obama avait depuis longtemps affirmé que la chute de Bashar s'imposait, en juste punition des crimes perpétrés par lui contre son opposition. Mais d'une part, les crimes de ses alliées n'ont jamais fait peur à l'Amérique. D'autre part, il s'était avéré que les plus récents de ces crimes étaient en fait dus à des éléments incontrôlés de l'Armée Syrienne Libre, ou a des milices islamiste agissant sous son couvert. Il y a quelques mois, Obama avait essayé de lancer des attaques aériennes contre Bashar, mais l'intervention de la Russie, opposée à de telles actions, l'en avait dissuadé. Aujourd'hui, il pense retrouver une voie libre à l'occasion de la campagne déclenchée contre l'EIIL.

Ceci pose une nouvelle fois la question de savoir pourquoi Obama, et certains des Faucons qui le conseillent, veulent-ils tant la mort de Bashar – contrairement d'ailleurs à ce que jugent certains membres plus éclairés des services de renseignements américains ou du Pentagone? On évoque généralement des intérêts économiques: avoir à Damas des interlocuteurs favorables aux stratégies pétrolières américaines, ou à celles de ses alliés du Golfe. Mais le risque serait grand: mettre en place des représentants des islamistes. L'Armée Syrienne libre, à laquelle le Congrès américain vient de voter l'attribution de crédits, est moins que fiable. Pour nous, la raison de l'hostilité américaine est politique. La chute de Bashar serait pour l'Amérique un premier pas vers la chute de Poutine, laquelle demeure comme nous l'avons redit plusieurs fois , l'objet ultime de l'Amérique et du Système qu'elle incarne. Le risque d'un axe chiite et "ami" de la Russie associant l'Iran, la Syrie, le Hezbollah, disparaitrait, par ailleurs  à la grande satisfaction d'Israël, allié des Etats-Unis.  Ce serait aussi un coup porté aux alliés « objectifs » de Poutine au Moyen-Orient, l'Iran, la Chine – tout ceci indirectement, sans avoir à affronter le veto du Conseil de Sécurité de l'ONU.

Les appuis de Bashar al Assad

Ceux-ci proviennent principalement d'Etats que l'Amérique considère, ouvertement ou implicitement, comme ses ennemis:


*  La Russie bénéficie de la base navale de Tartous (ou Tartus) concédée par la Syrie à la Russie depuis 1971. Celle-ci présente un intérêt considérable pour elle, vu qu'elle n'a pas d'autres implantations en Méditerranée (voir image) On imagine l'émotion si elle décidait d'y baser un des deux porte-hélicoptères Mistral qu'elle vient d'acheter. Elle tire par ailleurs profit des achats d'armes syriens, ceux-ci ayant atteint à ce jour un montant d'environ 5 milliards de dollars et pour lesquels certains nouveaux contrats sont en discussion. Il n'y a pas de petits profits en période de sanctions. Son alliance avec la Syrie alaouite, refuge par ailleurs de nombreux chrétiens, peut montrer que, dans la lutte qu'elle mène de son côté contre les terroristes islamiques, elle peut avoir des alliés chez les pays arabes et parmi les chrétiens d'Orient. Plus généralement, elle sait gré à Bashar al Assad de représenter à ce jour un élément de stabilité dans un Moyen Orient en pleine dissolution. Elle est consciente que sa chute ouvrirait un boulevard de plus aux milices sanguinaires de l'EIIL, comme aux commerces d'otages, d'armes et de drogues dont elle serait une des premières victimes. Elle ne veut à aucun prix suivre l'Amérique dans une voie dont elle a pu constater les conséquences désastreuses, en Irak, en Afghanistan, en Libye. On rappellera aussi que le père de Bashar, Haffez, était considéré par beaucoup, de son vivant, comme un allié "objectif" de l'URSS.

*La Chine soutient Assad pour globalement les mêmes raisons. Elle est opposée aux « changements de régime » provoqués par des interventions militaires des Etats-Unis et de ses alliée européens.

* L'Iran principalement chiite et qui par ailleurs ne se considère pas comme arabe a peu d'alliés dans le monde arabe. Le plus important est la Syrie, qui lui avait apporté son appui dans sa lutte contre Saddam Hussein. Son alliance avec Bashar al Assad, aujourd'hui encore, lui est utile en lui fournissant une ouverture sur la Méditerranée et en lui permettant d'apporter une aide aux éléments chiites du sud Liban.

Autant de raisons pour que l'Amérique veuille abattre Bashar al Assad

Nuire à la Russie, à la Chine et même, malgré un réchauffement récent, à l'Iran (qui reste détestée d'Israël, allié de l'Amérique), constitue autant de raisons pour que, sans se passer du moindre accord du Conseil de Sécurité, et à l'occasion d'une guerre contre l'EIIL, Obama cherche la première opportunité venue pour provoquer la chute de Bashar al Assad. Celui-ci le sait bien. Il dispose encore d'assez de forces pour ne pas faciliter la tâche des américains, comme à leurs alliés éventuels, saoudiens ou jordaniens. Un moment, il avait espéré que promettant une aide à la coalition occidentale en lutte contre l'EIIL, il aurait pu désarmer l'hostilité contre lui. Mais le refus radical des américains lui a ouvert les yeux.

Ceci dit, l'Europe, et plus particulièrement la France, n'auraient aucune raison de soutenir Obama dans sa volonté de détruire la Syrie de Bashar al Assad. Au contraire, les raisons résumées ci-dessus justifiant le soutien de la Russie et de la Chine devraient être aussi les leurs – sans mentionner le refuge que trouvent en Syrie les Chrétiens d'Orient dont la France à juste titre se préoccupe. Mais la question de la Syrie n'a pas pratiquement été abordée lors de la conférence internationale tenue à Paris le 15 septembre 3). Si François Hollande avait manifesté un tant soi peu d'indépendance vis-à-vis du secrétaire d'état John Kerry représentant d'Obama à cette conférence, il aurait du clairement signifier aux autres représentants que la France s'opposerait à toute action offensive contre Bashar al Assad à l'occasion de la lutte entreprise contre l'EIIL.

Il serait encore temps de le faire. Mais cela serait beaucoup demander à François Hollande, qui on s'en souvient, avait été le premier des Européens à vouloir bombarder Damas, si Obama avait persisté dans son intention première...et si la Russie n'était pas intervenue.

Notes

1)
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1484&r_id=

2) http://chinamatters.blogspot.com.br/2014/09/its-third-force-time-in-syria.html

3) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1487&r_id=



 

dimanche, 21 septembre 2014

En liberté surveillée...

En matière de liberté d’expression, la France donne facilement des leçons aux autres. Mais est-elle la mieux placée pour cela ?

Spectacles de Dieudonné interdits, livres édités par Soral ou d’autres caviardés, manifestations violement dispersées, mouvements patriotiques dissouts… c’est tout le système français, mais aussi occidental, que met en cause Georges Feltin-Tracol.

Étayé par de nombreux exemples pris dans la presse officielle, il démontre que loin de demeurer le « pays des hommes libres », la France est devenue, suite au sécuritarisme développé par l’UMP sous Sarkozy et appliqué avec zèle par Valls et par Hollande, un Hexagone surveillé où comportements et pensées sont scrutés en permanence.

Aujourd’hui, il est préférable d’être un délinquant de droit commun plutôt qu’un opposant politique convaincu au mondialisme.

En sept chapitres d’observations accablantes et parfois terrifiantes, Georges Feltin-Tracol examine l’incroyable et lente évaporation des libertés publiques avant d’esquisser quelques réponses révolutionnaires, populaires et identitaires.

Mais, faites attention, le simple fait de lire ce livre risque de vous rendre suspect aux yeux du Pouvoir…

Casse-tête et conséquences des sanctions anti-russes

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Casse-tête et conséquences des sanctions anti-russes
Traduction : Daniel pour Vineyardsaker

Tout ce que fait la Russie ne laisse pas de place au doute. On rapplique avec des sanctions. Nous y voilà encore. La dernière série de sanctions imposées par le département du Trésor américain et l'Union européenne vise le système bancaire russe, le secteur de l'énergie et l'industrie de la défense.

Les sanctions sont cruelles. Les sanctions sont désagréables. Il n'y a pas d'euphémisme pour les décrire. Ce n'est rien de moins qu'une déclaration de guerre économique.

Sberbank, la plus grande banque de Russie, n'aura plus accès aux marchés des capitaux occidentaux pour obtenir du financement à long terme, y compris toute forme d'emprunt s'étalant sur plus de 30 jours. En outre, cette nouvelle série de sanctions a ramené de 90 à 30 jours l'échéance maximale des prêts imposée à six autres grandes banques russes lors de la série de sanctions précédente.

Sur le front énergétique, ce que les États-Unis et l'Union européenne veulent, c'est la mise au rancart des nouveaux projets d'exploration russes en Sibérie et dans l'Arctique, en interdisant aux grandes pétrolières occidentales de vendre de l'équipement et de la technologie aux projets extracôtiers et en eau profonde, ainsi qu'aux projets d'exploitation du gaz de schiste.

Cela veut dire que les sociétés Exxon et Shell, par exemple, doivent mettre un frein à leurs activités avec cinq grandes sociétés russes dans le secteur du pétrole, du gaz naturel et du pipeline : Gazprom, Gazprom Neft, Lukoil, Surgutneftegaz et Rosneft.

Personne n'a jamais perdu d'argent en misant sur la stupidité des sempiternels « hauts responsables américains » anonymes, qui répètent inlassablement que la dernière série de sanctions vise à obliger Moscou à « respecter le droit international et la souveraineté de l'État ». Un examen rapide des données historiques nous autorise à rire aux éclats en lisant ce passage.

Pour sa part, David Cohen, sous-secrétaire chargé du terrorisme et du renseignement financier au département du Trésor américain, insiste pour dire que la série de sanctions va « isoler » la Russie du système financier mondial.

Les médias institutionnels occidentaux ont aussi qualifié la série de sanctions comme susceptible de « causer une agitation sur les marchés financiers déjà nerveux ». Comme « agitation », on a déjà vu pire. En Russie, les titres des sociétés visées par les sanctions ont monté. Aux États-Unis, les titres énergétiques ont fléchi. Bref, les marchés « agités » ont interprété la dernière série de sanctions comme un autre tir dans les pieds de Washington et de Bruxelles.

Divisons l'Eurasie

« L'isolement » de la Russie, c'est l'empêcher d'accéder à des « sources importantes de financement libellé en dollars », pour reprendre le jargon de Washington et de Wall-Street, baptisées par euphémisme « capitaux occidentaux ». Il est question ici de dollars américains et d'euros. Mais quiconque suit les mesures qui se superposent en faveur d'un monde multipolaire sait que la Russie n'a pas besoin de se procurer plus de dollars américains et d'euros.

Moscou pourrait se servir de ces deux devises pour des achats croisés de biens et services avec les États-Unis et l'Union européenne. Sauf qu'il peut se procurer ces biens et services ailleurs dans le monde. Pour ce faire, les « capitaux occidentaux » sont inutiles et Moscou favorise de plus en plus l'utilisation d'autres devises avec ses autres partenaires commerciaux. Le gang des atlantistes tient pour acquis que Moscou a bien plus besoin de biens et services des États-Unis et de l'Union européenne que l'inverse. Il se met le doigt dans l'œil.

La Russie peut vendre ses ressources énergétiques abondantes en n'importe quelle devise autre que le dollar américain et l'euro. La Russie peut acheter tous les vêtements qu'il lui faut en Asie et en Amérique du Sud. Dans le secteur de l'électronique et de la haute technologie, pratiquement tout est fabriqué en Chine de toute façon.

Un aspect crucial se joue sur le front énergétique. Il sera palpitant de suivre l'Union européenne - qui n'a même pas encore adopté de politique énergétique commune - dans sa recherche de fournisseurs de remplacement. Pour un certain nombre de raisons complexes (quantité insuffisante de gaz promise, absence de pipeline), l'Azerbaïdjan, le Turkménistan et le Qatar ne font pas partie du lot.

Ce n'est pas pour demain non plus que l'administration Obama autorisera l'Union européenne à importer de l'énergie de l'Iran, et ce, même si l'accord sur le nucléaire iranien (qui bat de l'aile) était signé d'ici la fin de 2014, ouvrant sans doute la voie à la levée des sanctions.

Les marchés « irrationnels » voient ce qui se passe vraiment. Loin d'être « irrationnels », ils fluctuent en fonction des profits à tirer de la realpolitik.

Tout ceci se passe avant même que Moscou n'ait donné la réplique. Le coup pourrait être fatal, s'il vise les exportateurs de l'Union européenne vers la Russie et même l'approvisionnement en énergie de la Russie. L'Union européenne va ensuite riposter, puis la Russie rappliquera. C'est exactement ce que souhaite Washington : une guerre commerciale et économique ravageant et divisant l'Eurasie.

Et ces vingt mille milliards de dollars ?

Sur le plan politique, l'Ukraine et l'Union européenne avaient initialement convenu de « repousser à la fin de 2016 l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne ». Ça ne s'invente pas. C'est exactement ce qu'a fait Victor Ianoukovytch en novembre dernier, car il savait que l'Ukraine ne pouvait se permettre de perdre un partenariat commercial certifié avec la Russie en faveur d'un vague « libre échange » avec l'Union européenne. Cette décision de « repousser » l'accord a été supervisée par ce parangon de médiocrité qu'est José Manuel Barroso, le président sortant de la Commission européenne.

Lors d'une séance plénière, le Parlement européen à Strasbourg s'est empressé de ratifier l'accord d'association avec l'Ukraine [1], au moment même où le président Petro Porochenko le déposait au Parlement ukrainien. Ce qui ne veut pas dire que l'accord entre immédiatement en vigueur. « L'intégration » économique avec l'Union européenne, l'euphémisme utilisé pour nommer l'invasion à sens unique de produits de l'Union européenne en Ukraine, ne débutera qu'en janvier 2016. Il ne faut pas s'attendre non plus à ce que l'Union européenne, frappée par la crise, accueille l'Ukraine en son sein prochainement (si elle le fait).

Ce jeudi, Porochenko va rencontrer son maître, le président des États-Unis Barack Obama, et prendra la parole au cours d'une séance conjointe des deux chambres du Congrès américain. Attendez-vous à de la rhétorique concernant « l'empire du mal » aux proportions intersidérales.

Mais c'est samedi à Berlin que les vraies choses vont se jouer, pendant les négociations sur l'énergie entre la Russie, l'Union européenne et l'Ukraine. Inutile de rappeler que Moscou a toutes les principales cartes dans son jeu.

La dette colossale de Washington a pratiquement atteint vingt mille milliards de dollars, et continue de grossir. Avec une crise monstrueuse qui s'approche comme un tsunami infernal, il ne faut pas s'étonner que Washington ait recours à la tactique de diversion parfaite : le retour de « l'empire du mal ». Les écoles d'études politiques s'inspirant des Marvel Comics ont de nouveau la cote, semble-t-il.

La Russie possède un énorme surplus de capitaux étrangers et est en mesure d'affronter la tempête. Par contre, la première économie de l'Union européenne qu'est l'Allemagne souffre déjà. Elle a déjà une croissance négative s'établissant à -0,2 %. C'est dans cette direction que le vent de l'imposition hystérique de sanctions souffle, en faisant dérailler davantage les économies de l'UE. Mais personne n'est prêt à parier que l'Union européenne aura le cran nécessaire pour résister à Washington. Surtout pas à Bruxelles, où les vassaux sont légion.

samedi, 20 septembre 2014

Entretien exclusif avec Oskar Freysinger

Entretien exclusif avec Oskar Freysinger

Propos recueillis en décembre 2013 par Alimuddin Usmani
Journaliste indépendant, collab. avec Radio Prague, Genève

FREYspb5a.jpgOskar Freysinger, personnalité politique suisse bien connue du public, exerce depuis 2013 la fonction de Conseiller d’Etat du canton du Valais. Alors qu’il s’exprime rarement dans les médias depuis son élection, il a accepté de répondre à quelques questions sur son rapport avec des personnalités françaises dissidentes en prenant soin de répondre de manière franche et directe.

Oskar Freysinger, vous connaissez la pensée d'Alain Soral, notamment pour avoir lu Comprendre l'Empire. Quels sont vos points de convergence avec cet essai?

Les voilà : une petite clique se prenant pour Dieu essaie de forcer les choses au niveau planétaire : globalisation des consciences par la propagation de la mauvaise conscience écologiste, culpabilisation des blancs, dénigrement de l’Etat Nation, destruction des racines et nomadisation des personnes, relativisme des valeurs, division pour régner, création de « l’homme nouveau ». C’est ce que j’appelle le « totalitarisme soft » qui a remplacé les dictatures traditionnelles. Le pouvoir reste opaque et diffus. Il est substitué par un contrôle planétaire cherchant  à manipuler les consciences et les comportements. Ce que Snowden et WikiLeaks (Assange) dénoncent est précisément une partie de la prise de contrôle planétaire de l’Empire (qui se prétend « du bien » !).

Concernant l'Islam vous avez une réelle divergence avec Alain Soral. Il estime que le réel problème n'est pas l'Islam mais l'immigration. Son constat s'appuie sur le fait que ceux qui critiquent l'islamisation, au nom de la laïcité, sont souvent les mêmes qui sont pour l'immigration au nom de l'universalisme maçonnique et de l'intérêt patronal bien compris. N'êtes-vous pas interpellé par ce qu'Alain Soral identifie comme une escroquerie politique?

Le dogme islamique est instrumentalisé, certes, mais le dogmatisme étroit qui le caractérise est néanmoins d’essence totalitaire. Ceux qui créent le communautarisme cherchent à détruire définitivement l’idée d’Etat Nation et par là-même d’Etat de Droit. Seul problème : l’instrument utilisé risque d’échapper à tout contrôle et de se retourner contre ceux qui ont ouvert la boîte de pandore. C’est ce qui est arrivé à la gauche iranienne qui a aidé les mollahs à faire chuter le Shah.

Depuis le Liban le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a récemment lancé l'appel suivant : « N'attribuez pas au christianisme les crimes des USA ni à l'Islam ceux d'Al Qaeda ». Le Hezbollah a conclu depuis quelques années une alliance avec les chrétiens du Général Aoun. Ne pensez-vous pas que la meilleure manière d'éviter le piège du choc des civilisations est de soutenir l'islamo-nationalisme du Hezbollah face au wahhabisme saoudien et qatari?

Qu’il soit d’essence chiite ou sunnite, le dogme islamique appliqué à la lettre tel que l’exigent les fondamentalistes et les intégristes, est une menace pour toute démarche d’émancipation démocratique. On ne vainc pas le diable par Belzébuth.

Comment expliquez-vous  l'acharnement du ministre de l'intérieur français Manuel Valls à l'égard d'Alain Soral et de Dieudonné dans ses discours? Ne trouvez-vous pas qu'il ferait mieux de combattre l'insécurité plutôt que de s'attaquer à un essayiste et à un humoriste?

Là, j’avoue que les socialistes au pouvoir se retrouvent face à un adversaire antisémite de nature inédite et bien plus difficile à combattre que le FN. Difficile de taxer Soral et Dieudonné de nazis ou de fachos, voire de racistes. De plus, ils ont une redoutable efficacité dans l’usage des technologies modernes de la communication. Finalement, qu’on partage ou non leur point de vue, on est forcé de reconnaître leur courage à user et abuser de la liberté d’expression qui est le pilier de toute démocratie qui se respecte. La censure gauchiste s’en retrouve toute chamboulée. Il est tellement plus facile de diaboliser la droite qu’une gauche islamophile et paradoxalement libertaire.

Vous exercez actuellement la fonction de Chef du département de la formation et de la sécurité en Valais. En mai dernier votre demande adressée aux enseignants a fait grand bruit. Vous aviez souhaité qu'ils signalent aux autorités les familles d'enfants dont les parents sont en situation illégale en Suisse[i]. Est-ce que des enseignants ont répondu à votre appel? Ne feriez-vous pas mieux de dénoncer l'élite patronale qui encourage et profite de cette manne à coût réduit plutôt que des individus qui ne font que récolter les miettes?

Je n’ai jamais incité les enseignants à dénoncer les illégaux pour deux bonnes raisons : un, ça ne fait pas partie de leur mandat d’enseignant, et deux, ils ne disposent d’aucune information à ce sujet. Ce sont les médias qui ont biaisé mon propos. D’ailleurs, aucune mesure allant dans ce sens n’a jamais été envisagée ou planifiée. À part ça, je dénonce le travail au noir et le dumping et je pense que le seul moyen de les combattre, c’est de retrouver la souveraineté dans la régulation des flux migratoires. Cela implique des contingents, des contrats de travail en bonne et due forme avant de venir en Suisse et des contrôles crédibles aux frontières. La libre-circulation détruit peu à peu les classes moyennes européennes, fragilise le tissu social, déracine les gens et paupérise encore plus les plus faibles, alors que les grands patrons et les multinationales se remplissent les poches.

La Suisse est une destination attractive pour les requérants d'asile et les migrants économiques. Le polémiste panafricain Kémi Seba dénonce le discours qui consiste à faire croire aux Africains que l'Europe est un Eldorado. Selon lui les élites africaines corrompues ainsi que l'oligarchie occidentale ont intérêt à aspirer les populations du continent africain pour créer un dumping social en Europe. Que pensez-vous de ces positions?

Cette analyse est parfaitement correcte. Elle confirme ce que je viens d’affirmer plus haut.

Le député vert européen Daniel Cohn-Bendit a lancé, avec la participation d'autres personnalités, un Appel du 14 décembre[ii]. Celui-ci est censé influencer le vote du budget de la Ville de Genève. N'êtes-vous pas agacé par les ingérences qu'il exerce dans les affaires de la Suisse?

Oui, ce Cohn-Bendit s’ingère tout le temps dans les affaires intérieures de la Suisse. Il se comporte comme une autorité tutélaire, voire coloniale. Or, la Suisse est un pays souverain, disposant probablement du système le plus démocratique au monde. C’est la seule « république démocratique » dans l’histoire qui mérite ce nom (même si c’est une confédération, mais je fais référence aux anciens pays du bloc communiste qui se qualifiaient ainsi). Plutôt que de s’occuper des dysfonctionnements patents du système UE, il préfère détourner l’attention des citoyens européens déçus en diabolisant la Suisse. C’est ce que font d’ailleurs les pays anglo-saxons en fustigeant les banques suisses pour mieux faire oublier Jersey, Guernesey, le Delaware et le Nevada où l’argent est blanchi en masse comme dans une « beautiful laundrette ».

Propos recueillis par Alimuddin Usmani, le 23 décembre 2013

QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

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QU’EST CE QUE L’ETAT ISLAMIQUE ?

Romain Caillet*
Ex: http://metamag.fr

Propos recueillis par Marcelle Champagne. Romain Caillet est chercheur et consultant sur les questions islamistes. Il analyse pour "les Clés du Moyen-Orient" comment s’est formé l’EILL, les différences avec al-Qaeda, qui sont les combattants de l’EI et la structure du mouvement.

Depuis quelques semaines, l’avancée de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) - aussi connu sous l’acronyme arabe Daech - dans les territoires de l’est de l’Irak, inquiètent les dirigeants arabes et occidentaux. Prenant la tête d’une coalition opposée à la pénétration salafie au Levant, les dirigeants américains et iraniens, en appui de l’armée régulière irakienne, conjuguent leurs efforts pour parvenir à une solution militaire. Qu’est-ce que l’EIIL ?
 
Précisons avant tout que l’acronyme Daech est un terme impropre et péjoratif, utilisé par les opposants à l’Etat islamique. L’expression a été popularisée par le média al-arabya. La chaîne qatari al-jazeera n’utilise d’ailleurs plus ce terme. Si en langue arabe il peut y avoir une légitimité à l’employer, son utilisation en français est clairement idéologique.

Il convient de retenir trois dates clefs dans la formation et l’évolution de l’Etat Islamique (EI) : le 15 Octobre 2006, date de la création de l’Etat Islamique d’Irak (Dawlat al-’Irâq al-Islâmiyya) ; puis, avril 2013, l’extension de l’EII en Syrie qui devient l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Enfin, le 29 juin 2014 où le mouvement prend le nom d’Etat Islamique (EI) lorsqu’il annonce la restauration du califat. Une nouvelle appellation sans précision géographique qui témoigne de la volonté du mouvement d’établir un califat universel.
 
Pour comprendre les relations qu’entretient l’EI avec al-Qaeda, il convient de revenir sur la genèse du mouvement. Tout d’abord, le précurseur de l’Etat islamique d’Irak est un jihadiste jordanien, Abû Mus’ab az-Zarqâwî (1966-2006), gracié en 1999 à l’occasion du couronnement du roi Abdallah II de Jordanie. Il fonda son propre camp d’entraînement en Afghanistan dans la région d’Herat, indépendant du groupe al-Qaeda avec lequel il ne semblait pas partager pas les mêmes aspirations. L’offensive américaine d’octobre 2001 en Afghanistan le poussa à traverser l’Iran et à se réfugier au Kurdistan irakien en 2002, où il mit ses hommes au service d’Ansar al-Islam - un groupe fondamentaliste sunnite proche d’al-Qaeda. Lors de l’invasion américaine en Irak en 2003, le jihadiste jordanien forma un groupe du nom de tawhid al-Jihad, « monothéisme et jihad », qui reprenait le nom de son camp d’entraînement en Afghanistan. Il mena sa première grosse opération le 19 août 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad, et dont il revendiqua publiquement la responsabilité le 8 décembre 2003. L’attentat suicide au camion piégée avait couté la vie à 22 personnes dont Sergio Vieira de Mello, Représentant spécial de l’ONU en Irak. 

Le mouvement prit une importance croissante et devint à l’octobre 2004 la branche irakienne d’al-Qaeda, prêtant allégeance à Oussama Ben Laden. En Janvier 2006, le groupe d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî fut intégré à une coalition de plusieurs factions jihadistes rassemblées au sein du Conseil consultatif des Mujâhidîn d’Irak (Majlis Shûrâ al-Mujâhidîn fî-l-’Irâq), dont l’Irakien ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî prit le commandement. Le but de cette réorganisation était d’« irakiser » le jihad en Irak contre l’occupation américaine, jusqu’alors géré par des étrangers. Après la mort d’Abû Mus’ab az-Zarqâwî en juin 2006, l’Egyptien Abû Hamza al-Muhâjir (1968-2010) prit sa succession à la tête d’al-Qaeda en Mésopotamie, faisant parti du Conseil Consultatif des mujahideen, soumis à l’autorité de ’Abd Allâh Rashîd al-Baghdâdî, rebaptisé à l’octobre 2006, Abû ’Umar al-Qurashî al-Baghdâdî. Le 15 octobre 2006, le conseil consultatif des Mujâhidîn s’élargit en intégrant une trentaine de tribus irakiennes ainsi que de nouveaux groupes jihadistes, prenant à cette occasion le nom d’Etat islamique d’Irak et annonçant la dissolution d’al-Qaeda en Mésopotamie. 
 
A partir de 2007, l’EII connut des difficultés notamment face aux troupes américaines et à la résistance de groupuscules opposés à leur autoritarisme politique et religieux. Le mouvement de la sahwa [1] (« réveil » en arabe), une force supplétive irakienne composée pour l’essentiel d’anciens insurgés sunnites ayant prêté allégeance au gouvernement de Nouri al-Maliki, combat l’EII. Le gouvernement irakien les évinça du pouvoir et peina à honorer la promesse qui leur avait été faite d’intégrer leurs membres au sein des forces nationales de sécurité. Devenues les cibles des conflits sectaires du pays, les anciens insurgés sunnites choisirent finalement progressivement de se rallier à l’EII. Les attentats se multiplièrent. Implanté en Irak, l’EII observait de loin les événements en Syrie dès 2011. Il prit la décision de dépêcher un petit groupe en Syrie qui prit le nom de Jabhat al-Nusra fin 2011. Le mouvement devint si puissant que l’émir n’écoutait plus le chef de l’EII. Il ne fit pas sécession pour autant mais devint quasiment une branche autonome de l’organisation. En avril 2013, le chef de l’EII, Abû Bakr al-Baghdâdî (à la tête de l’organisation depuis 2010), annonça que Jahbat al-Nusra et l’EII n’était qu’une seule et même organisation. Ils supprimèrent alors les deux appellations – Etat islamique d’Irak (EII) et Jabhat al-Nusra - pour former l’Etat islamique en Irak et au Levant - ad-Dawlat al-Islâmiyya fî-l-’Irâq wa-sh-Shâm - (EIIL). Le lendemain de cette déclaration, le chef de Jahbat al-Nusra, Abû Muhamad al-Jûlânî, reconnut qu’il avait combattu pour l’EII en Irak et bénéficié de son soutien financier et militaire en Syrie mais il désapprouva la fusion des deux unités. La scission s’effectua alors entre ceux qui souhaitaient rejoindre le commandement de l’EIIL, et ceux qui souhaitaient rester sous celui d’al-Jolani. La majorité des combattants rejoignit l’EIIL. Le 9 juin 2013, Zawahiri annonca la dissolution de l’EIIL et stipula que l’EII devrait quitter la Syrie au profit de Jahbat al-Nosra, dont il reconnut officiellement son affiliation avec Al-Qaeda. Le 10 juin 2013, le chef de l’EIIL, Abu Bakr al-Baghdadi, invalida cette décision affirmant que l’EII resterait en Irak et au Levant, sans se soucier des frontières de Sykes-Picot. Plus tard, son porte-parole, Abu Muhammad al-‘Adnani, évoqua également l’argument théologique pour justifier ses positions, rappelant que les deux premiers califes, Abu Bakr et ‘Umar b. al-Khattâb n’avaient jamais séparé le commandement des armées d’Irak et du Levant. Les relations se dégradèrent entre les deux mouvements. En Janvier 2014, la plupart des rebelles syriens se liguèrent pour attaquer l’EIIL. Le chef de Jabhat al-Nusra rejeta la faute sur les dirigeants de l’EIIL. Les relations continuèrent de se dégrader. En mars 2014, la prise de contrôle de plusieurs puits de pétrole en Syrie par l’EIIL précipita la déclaration de guerre entre l’EIIL et Jabhat al-Nusra, menacé dans son poumon économique de la région de Deir ez-Zor. Au mois de Juin 2014, après ses victoires retentissantes en Irak, le mouvement de l’EIIL acquit une telle force qu’il parvint à prendre les dernières villes encore aux mains des rebelles dans la région frontalière de Deir Ez-Zor, l’ancien foyer jihadiste de Jabhat al-Nusra.
 
Quelles différences existent-ils entre al-Qaeda et l’EI ?

Bien qu’ils aient des repères idéologiques communs, l’EI et al-Qaeda sont deux organisations différentes. On peut retenir trois critères de divergence d’ordre générationnel, politique et doctrinal. Les deux mouvements ont en effet des stratégies militaires et un agenda politique distincts. Premièrement, l’expérience de référence d’al-Qaeda reste celle du jihad afghan contre les Russes dans les années 1980 et de la lutte contre l’Occident, pour les partisans de l’EI, la référence, plus récente, est celle du jihad en Irak contre l’invasion américaine de 2003. Il existe dès lors une différence générationnelle mettant en parallèle la génération Ben Laden et la génération Zarqâwî, plus virulente et plus efficace en communication. Contrairement à al-Qaeda, l’EI estime qu’il vaut mieux combattre les ennemis d’aujourd’hui, plutôt que ceux d’hier, autrement dit, l’Iran et ses velléités expansionnistes (dénommé le « projet Safavide » - al-mashrû’ as-safawî - selon la terminologie jihadiste), et les Chiites plutôt que les Etats-Unis. Deuxièmement, il existe des divergences politiques afférant au mode d’administration et de gouvernance. Les partisans de l’EI sont favorables à l’administration immédiate du territoire conquis et à la mise en place de la charia, avant même que le conflit n’ait pris fin ; al-Qaeda prône un jihad déterritorialisé dont la cible principal reste l’Occident. Troisièmement, l’EI se distingue par sa cohérence idéologique interne qui tranche avec l’hétérogénéité caractéristique des multiples branches d’al-Qaeda, notamment Jabhat al-Nusra.
 
Qui sont les combattants de l’EI ?
 
Le commandement de l’EI est exclusivement irakien. Il est formé en majorité de chefs militaires qui sont principalement d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein et d’anciens cadres des services de renseignement, reconvertis en jihadistes, souvent après avoir été humiliés par les Américains. Contrairement au haut-commandement quasiment exclusivement irakien, on trouve des combattants de toute nationalité, notamment en Syrie où les étrangers représenteraient près de 50% des troupes, qu’ils soient Arabes (Libyens, Saoudiens, Tunisiens…), originaires du Caucase (des Tchétchènes), de l’Occident (Français, Belges, …) ou encore, à titre anecdotique, de la République Populaire de Chine (RPC). Plusieurs tribus syriennes des villes de Jarâblus, de Raqqa et de la province de Deir ez-Zor ont également prêté allégeance à l’émir de l’EI. Répartis entre la Syrie et l’Irak, l’EIIL compterait environ 20 000 combattants [Charles Lister, chercheur au Brookings Doha Centre, estime que l’EIIL compte de 5.000 à 6.000 combattants en Irak et de 6.000 à 7.000 combattants en Syrie.]. La libération par l’EI de plusieurs milliers de prisonniers en Irak ces derniers jours est venue grossir les rangs du mouvement.

Comment l’EI est-il structuré ? De quel(s) appui(s) dispose-t-il pour mener ses offensives ?
 
L’EI se distingue par la qualité de ses combattants et les compétences militaires de leurs commandants. Leur unité idéologique et politique assure une organisation et une discipline inédites sur le terrain. Il dispose d’un commandement intégré et d’une hiérarchie distincte du groupe autour duquel des brigades quasi autonomes gravitent. L’équipement militaire de l’EI leur vient d’abord des armes lourdes récupérées en Syrie que les combattants utilisèrent par la suite en Irak pour prendre des bases remplies d’équipement moderne, et avoir ainsi accès à l’arsenal militaire américain. Le M998 High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicle (HMMWV ou Humvees), un véhicule de transport à roues de l’armée américaine acquis par l’armée irakienne, est désormais aux mains des jihadistes. Ils disposent par ailleurs de leurs propres camps d’entraînement. De peur d’être dénoncé, leurs entrainements aux combats se déroulent dans des camps itinérants. Le lieu de l’entrainement change en permanence. Il est par conséquent très difficile de les suivre. S’il ne dispose pas encore d’uniforme ou de grade, l’EI a l’intention de former un corps militaire sur le modèle des armées classiques. Enfin, la force du mouvement tient également à un service de renseignement perfectionné, très présents en Syrie, où seul l’émir local connaît l’identité des personnes travaillant pour ce service, appelé amniyyin (« les chargés de sécurité » en arabe).

L’EI finance ses activités sur des fonds propres. Avant la prise de Mossoul, l’EI disposait déjà d’un revenu annuel de plus de 100 millions de dollars prélevé sous la forme d’impôts, d’extorsions de fonds ou de soutien des populations locales. En plus de l’impôt révolutionnaire, ils recourent à l’exploitation des puits de pétrole, aux otages occidentaux et, dans une moindre mesure, des financements leur viennent de particuliers du Golfe (5%). L’EI ne semble pas bénéficier du soutien ouvert d’un Etat.

[1] Créée par le cheikh Ahmed Abou Richa et financée par l’armée américaine fin 2006, elle est la cible d’attentats. « Les Sahwa représentent le changement de posture remarquable des éléments tribaux sunnites qui, après avoir soutenu les djihadistes insurgés, ont commencé à coopérer avec les troupes américaines pour combattre al-Qaida (en fait à cette époque il n’y a plus d’al-Qaïda c’est l’Etat islamique d’Irak) et les milices shiites. Cette évolution avait été facilitée par le regain de pression politique exercé sur le mouvement djihadiste et la décision de l’armée américaine d’armer et de rémunérer les membres des forces armées non officielles Sahwa - qui ont fini par compter plus de 100 000 hommes dans leurs rangs. Les forces Sahwa sont demeurées dans leur grande majorité, mais pas totalement, arabes, sunnites, tribales et basées localement » in http://www.fmreview.org/fr/non-etatiques/taraghi.html

* article publié sur Les Clés du Moyen-Orient




vendredi, 19 septembre 2014

No Braveheart

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No Braveheart

von Robin Classen

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Schottland hat gewählt und bleibt im Vereinigten Königreich. Robin Classen kommentiert das Votum für uns.

Am heutigen Morgen ging eine der wohl längsten gesellschaftlichen Debatten im Vereinigten Königreich zu Ende. Nach mehr als zwei Jahren Wahlkampf, umfangreichster Berichterstattung im In– und Ausland und allgegenwärtigen Diskussionen hat Schottland sich in einer Volksabstimmung bei nahezu vollständiger Beteiligung für einen Verbleib im Vereinigten Königreich entschieden. Obgleich es in den letzten Umfragen nochmal sehr knapp wurde und zwischenzeitlich sogar die Abspaltungsbefürworter vorne lagen, schaffte es das „No“-Lager doch auf recht deutliche 56 Prozent der abgegebenen Stimmen.

Die Angstmacher haben gewonnen

Dabei hatte die „Yes“-Kampagne um die linksnationale Scottish National Party, die sich im Europaparlament bei den Grünen verortet, wirklich alles nur Erdenkliche in die Waagschale geworfen: Neben wirtschaftlichen und politischen Gründen spielte auch Idealismus eine maßgebende Rolle. Schottland war schon immer ein stures, eigenes Land, das sich nicht gerne von außen hineinreden lässt, weswegen eine Fremdbestimmung aus dem neoliberalen und imperialistischen London so gar nicht zu dem wilden Inselvolk des Nordens passt.

Mit einer Mischung aus Geschichtsbezug und modernem Sozialpatriotismus versuchte Alex Salmond die mehrheitlich sozialdemokratisch denkenden Schotten für eine Unabhängigkeit zu begeistern und scheiterte letztlich an den harten Fakten – unter anderem dem Geld. Obwohl die „Yes“-Anhänger immer wieder auf die extrem attraktive Chance verwiesen, als unabhängiger Staat selbst über die erheblichen Ölreserven im schottischen Meer zu verfügen und das neue Norwegen zu werden, gewann letztlich die auf Angst getrimmte Kampagne der „No“-Anhänger.

Die „No“-Anhänger gewinnen trotz eines schlechten Wahlkampfes

Die Unabhängigkeitsskeptiker waren zwar von vornherein schlecht organisiert und litten daran, dass David Cameron als britischer Tory-​Premier in Schottland ungemein unbeliebt ist und daher kaum erfolgreich für einen Verbleib Schottlands im Vereinigten Königreich werben konnte. Seine Taktik, mit Alistair Darling einen Labour-​Vertreter nach Schottland zum Wahlkampf zu entsenden, war ebenfalls nur eine dürftige Notlösung. Gewonnen wurde also nicht wegen, sondern eher trotz der honorigen Personen, die mitsamt der versammelten Hochfinanz, den Medien und den Unionisten gegen ein freies Schottland eintraten.

Was der „No“-Kampagne schließlich zum Sieg verhalf, war ein bewusstes Vermeiden romantischer Unabhängigkeitsideale in den Diskussionen und ein Pokern auf eine einzige Karte: den Materialismus. Welche Währung sollte ein unabhängiges Schottland denn haben? Das Pfund könne man schließlich nicht behalten, so das zentrale Argument. Auch seien 600.000 Arbeitsplätze im Ausland in Gefahr: Gerade so, als ginge es in der Abstimmung darum, dass Schottland das zweite Nordkorea werden sollte. Selbst Wladimir Putin musste als Argument dafür herhalten, dass das – bis auf England – von keinem anderen Staat umgebene und völlig unbedrohte Schottland zwingend auf die britische Armee angewiesen sei.

Auch die in Schottland eher populäre EU-​Mitgliedschaft stehe zur Disposition. Dieser Flut von Angstpropaganda gelang es am Ende, den Freiheitsgeist und den Wunsch nach Selbstbestimmung unter dem schweren Tuch des Materialismus zu ersticken. Braveheart war gestern, Schottland hat sich angstvoll im Goldenen Käfig verkrochen und den materiell gesicherten Status Quo der nationalen Selbstbestimmung vorgezogen.

Die Folgen betreffen ganz Europa

Die Folgen dieses historischen Referendums werden ganz Europa betreffen. Schottland wird von Cameron sicherlich Almosen in Form von kleineren Zugeständnissen in Hinblick auf die Selbstverwaltung bekommen. Andere Sezessionsbewegungen wie die Katalanen in Spanien, von denen einige nach Schottland gereist waren, um die „Yes“-Kampagne zu unterstützen, dürften am Ende vielleicht sogar teilweise profitieren: Die Abstimmung ist ein Beweis dafür, dass von Medien, Politik und Großkonzernen geschürte Angst das Stimmungsbild letztlich dominieren können, sodass eine Erlaubnis durch die spanische Regierung für das Referendum im November wahrscheinlicher wird.

Gewonnen ist damit jedoch noch lange nichts, wie der Ausgang des schottischen Votums belegt. Interessant sind die Auswirkungen insbesondere für ein möglicherweise kommendes Referendum über einen EU-​Austritt von Großbritannien. Schottland wird sich vermutlich mehrheitlich für einen Verbleib in der Union entscheiden, sodass der „Brexit“ nun ein Stück unwahrscheinlicher geworden ist. Dies wird aber von Teilen der nonkonformen Bewegungen in Europa durchaus begrüßt, da vor allem London die fanatischen Kompetenzerweiterungspläne von Brüssel in der Vergangenheit gestoppt hat.

Geld als bestimmender politischer Faktor

Letztlich ist das schottische „No“ aber eine Niederlage für ganz Europa und für die Werte der Demokratiebewegung. Geld als politischer Faktor ist im postmodernen Europa zum einzig entscheidenden Kriterium geworden, der Kapitalismus als Geisteshaltung hat gesiegt. Lernen müssen die freiheitlichen Bewegungen nun, finanzielle und wirtschaftliche Folgen ihrer Politik genaustens zu erörtern und diesen Themen mehr Aufmerksamkeit zu schenken.

Es erscheint daher auch wenig verwunderlich, dass sich unter den vielen nonkonformen Bewegungen in Deutschland mit der AfD gerade eine solche durchgesetzt hat, die nicht im Ansatz idealistisch oder staatspolitisch argumentiert, sondern ihre Ablehnung der Euro-​Politik allein aus den wirtschaftlichen und finanziellen Folgen für Deutschland speist. Nun gilt es für alle echten Alternativen, den vorherrschenden Materialismus argumentativ zu befriedigen, aber gleichsam nicht zu vergessen, warum man wirklich angetreten ist: Um ihn abzuschaffen.

Pour une nouvelle politique européenne de détente

Pour une nouvelle politique européenne de détente

L’aggravation du conflit avec la Russie est une impasse

par Karl Müller

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

colombe-de-la-paix.jpgIl y a plus de 50 ans, le 15 juillet 1963, Egon Bahr, à cette époque le maître à penser de la politique extérieure du SPD allemand, a fait un discours dans la Evangelische Akademie à Tutzing en Bavière, un discours d’une grande importance s’inscrivant dans l’Histoire. Il était intitulé «Wandel durch Annäherung» (le changement par le rapprochement mutuel). Egon Bahr a prononcé ce discours juste deux ans après la construction du mur entourant Berlin de l’Est (depuis le 13 août 1961 et moins d’un an après la crise de Cuba en octobre 1962).

Au sein des élites politiques des Etats occidentaux la manière de penser avait changé. La guerre froide misant sur la pure confrontation s’était aggravée de façon menaçante. Aucun des deux côtés n’avait pu remporter une «victoire». Par contre les coûts de la guerre froide avaient continué d’augmenter. La construction du mur de Berlin représentait un symbole du renforcement de la séparation de l’Allemagne et, avec la crise de Cuba, le monde faillit sombrer dans une catastrophe nucléaire.


A cette époque, on a reconnu au fur et à mesure que les peuples et les Etats en Europe et dans le monde devaient et pouvaient vivre ensemble en paix et coopérer même s’ils appartenaient à des blocs différents et avaient des idées différentes sur l’organisation de la vie sociale, économique et politique. De plus, à cette époque, est né à nouveau l’espoir d’un «changement par le développement de relations plus étroites» pouvant diminuer crises et conflits et empêcher tensions et aggravations. Du côté occidental cette politique a reçu le nom de «politique de détente». Déjà au milieu des années 1950 des politiciens soviétiques avaient parlé de la possibilité et de la nécessité d’une «coexistence pacifique».

Une nouvelle confrontation avec la Russie

Déjà dans les années 1980, et surtout la dissolution du bloc de l’Est en 1990, a fait oublier les expériences des deux dernières décennies. Depuis, comme enivré de sa «victoire» l’Occident cherche l’hégémonie. Depuis plus de dix ans déjà, dès la première entrée en fonction de Vladimir Poutine, des forces puissantes de l’«Occident», menées par les USA, cherchent à nouveau la confrontation ouverte avec la Russie.

Lors de la décennie suivante, à la suite de la dissolution de l’Union soviétique, ces forces ont essayé de rendre la nouvelle Russie docile afin qu’elle se laisse, sans résistance, instrumentaliser pour leurs intérêts. Les conséquences pour le pays furent désastreuses. Il sombra dans le chaos politique, économique et social et menaçait de s’effondrer. L’OTAN déplaça ses frontières – à l’encontre des accords avec les dirigeants soviétiques avant la dissolution du Pacte de Varsovie – et progressivement en direction de la frontière occidentale de la Russie. Des émeutes et des efforts de séparation à l’intérieur de la Russie furent encouragés de l’extérieur. De plus en plus d’organisations non gouvernementales sous influence occidentale, mais aussi d’autres forces à des postes de responsabilité au sein de la société russe, y œuvrèrent comme une 5e colonne.

Tout cela peut actuellement être prouvé de façon compréhensible pour tout le monde. Ce furent les années de «l’unique puissance mondiale» USA. Les USA et l’OTAN ne s’en sont plus tenus au droit international, mais ils ont misé uniquement sur leur puissance et leurs moyens de pression. Le nouveau président de la Russie, V. Poutine, a essayé de faire contre-poids. Ce qui lui a valu de devenir «l’ennemi public numéro 1» de l’Occident.

La confrontation actuelle n’a pas ses racines dans le développement intérieur de l’Ukraine, ni dans la politique ukrainienne occidentale ou russe. Elle a des causes bien plus profondes. Depuis que la Russie n’accepte plus d’être traitée de colonie occidentale, exploitée et humiliée, elle doit être mise à genoux.

La propagande occidentale antirusse n’a pas seulement commencé en automne dernier, elle est mise en œuvre depuis des années. Ces derniers mois et semaines, elle s’est aggravée en raison de l’importance centrale de l’Ukraine dans la lutte contre la Russie pour l’hégémonie et, du côté occidental, elle a pris des traits manichéens. Elle n’apprécie ni la Russie ni la politique russe à sa juste valeur. Elle mène tout droit dans une impasse – semblable à la guerre froide des décennies après la Seconde guerre mondiale.

L’OTAN mise sur la stratégie de confrontation

Dans nos médias occidentaux, nous lisons, entendons et voyons tous les jours qu’en Russie  tout serait «méchant», avant tout les dirigeants du gouvernement. C’est typique de la part d’une propagande de confrontation, mais totalement à côté de la réalité. Depuis quelques semaines, l’Occident a imposé des sanctions à la Russie. Maintenant l’OTAN veut résilier les accords avec la Russie, conclus après la guerre froide, réarmer à l’Est de l’Europe et fixer «la représentation hostile» de la Russie dans des décrets officiels. Ce que Philip Breedlove, le plus haut dirigeant militaire de l’OTAN en Europe, a déclaré au journal allemand Welt am Sonntag  du 17 août à savoir qu’un comportement de la Russie, comme en Crimée, contre un pays membre de l’OTAN serait compris comme un acte de guerre contre l’OTAN, n’a aucune base réaliste, mais c’est de la pure intox et propagande de guerre. Au lieu de présenter des preuves pour son affirmation que la Russie menacerait les pays baltes, ce général américain ne se lasse pas de prononcer de sombres menaces: «Je voudrais rappeler clairement une chose: lorsque l’OTAN voit s’infiltrer de forces étrangères dans l’un de ses territoires nationaux, et si nous pouvons prouver que cette démarche provient d’une nation qui est elle-même l’agresseur, l’article 5 s’appliquera. L’OTAN invoquera la clause de défense mutuelle. Cela signifie une réponse militaire à l’adresse de l’agresseur.» La question se pose de savoir pourquoi le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen et le commandant de l’OTAN en Europe, cité ci-dessus, ont écrit le même jour un article commun paru dans le «Wall Street Journal» où est évoqué de la même manière alarmante, un présumé danger russe pour les Etats membres de l’OTAN de l’Europe de l’Est?

Une politique à l’encontre de la nature humaine

Il y en a qui prétendent que la propagande et les projets de l’OTAN seraient des efforts de défense nécessaires contre une Russie agressive. Cette argumentation ne résiste pas à l’examen. La politique réelle de la Russie n’y donne aucune base.

D’autres, par contre, déclarent que cette politique occidentale correspondrait aux «intérêts» américains. Il y en a qui ajoutent qu’elle ne correspondrait en aucun cas aux «intérêts» européens … et d’autant moins aux «intérêts» allemands. On peut également y réfléchir.
Mais peut-il y avoir un «intérêt» dans de telles confrontations et aggravations? La guerre froide nous a bien montré que cette voie ne sert finalement l’intérêt de personne. Les responsables font fonctionner là un mécanisme très dangereux qui pourrait aboutir à une catastrophe pour l’humanité tout entière toucherant tous les êtres humains. Une telle politique est criminelle et va à l’encontre de la nature humaine. Les livres d’histoire sont pleins de cette politique «rationaliste» et «d’intérêts» qui a toujours abouti au désastre.

Avoir recours aux instruments de la politique de paix ayant fait leurs preuves

La politique des années 70 du siècle dernier a créé, sur la base du respect mutuel, des instruments permettant de quitter la voie de la confrontation, d’entamer des négociations et arriver ainsi à des solutions. Les Etats impliqués dans la crise actuelle sont tous membres de l’OCDE. Cette dernière offrirait la possibilité d’un débat sur un pied d’égalité, base essentielle d’une prise de décision commune. La «Charte de Paris» de novembre 1990, déclaration officielle de la fin de la guerre froide, constitue une réferrence sur laquelle se bases aujourd’hui. Il n’est pas besoin de réinventer la roue pour trouver une solution aux problèmes actuels – il faut simplement le vouloir.


Cette volonté grandira lorsqu’on arrivera à la conclusion qu’il ne peut y avoir un «vainqueur» dans une deuxième guerre froide, mais uniquement une solution par négociations. Les forces occidentales menant cette nouvelle guerre froide espèrent toujours une victoire. Elles ne misent pas seulement sur une victoire militaire au champ de bataille, mais sur un coup d’Etat en Russie même. Les «révolutions colorées» et le Maidan en Ukraine en sont l’exemple.
Mais le monde est devenu plus intelligent. La stratégie du renversement est transparente. Si l’on réussit à empêcher le renversement en Russie, la volonté grandira d’en finir avec la nouvelle guerre froide.    •

Opération Isis, objectif Chine

Opération Isis, objectif Chine

Auteur : Manlio Dinucci
Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio
 
 
Tandis que l'Isis diffuse à travers les complaisants réseaux médiatiques mondiaux les images de la troisième décapitation d'un citoyen occidental, sonne une autre sirène d'alarme : après s'être diffusé en Syrie et en Irak, l'Isis est en train de pénétrer dans le Sud-Est asiatique. C'est ce que communique la société Muir Analytics, qui fournit aux multinationales de « l'intelligence contre terrorisme, violence politique et insurrection », faisant partie des « auxiliaires » » de la Cia en Virginie, souvent utilisée par la maison mère pour répandre des « informations » utiles à ses opérations.

Un domaine dans lequel la Cia a une solide expérience. Pendant les administrations Carter et Reagan elle finança et entraîna, à travers les services secrets pakistanais, environ 100mille moudjahiddines pour combattre les forces soviétiques en Afghanistan. Opération à laquelle participa un riche saoudien, Oussama Ben Laden, arrivé en Afghanistan en 1980 avec des milliers de combattants recrutés dans son pays et de gros financements. La guerre de 1989 finie, avec le retrait des troupes soviétiques et l'occupation de Kaboul en 1992 par les moudjahiddines, dont les factions étaient déjà en lutte entre elles, naquit en 1994 l'organisation des talibans endoctrinés, entraînés et armés au Pakistan pour conquérir le pouvoir en Afghanistan, par une opération tacitement approuvée par Washington. En 1998, dans une interview au Nouvel Observateur, Brzezinski, ancien conseiller pour la sécurité nationale étasunienne, expliqua que le président Carter avait signé la directive pour la formation des moudjahiddines non pas après mais avant l'invasion soviétique de l'Afghanistan pour « attirer les Russes dans le piège afghan ». Quand dans l'interview on lui demanda s'il n'avait pas regretté cela, il répondit : « Qu'est-ce qui était le plus important pour l'histoire du monde ? Les talibans ou l'effondrement de l'empire soviétique ? »

Il n'y aurait donc pas à s'étonner qu'à l'avenir quelque ex conseiller d'Obama admît, les choses faites, ce dont on a dès aujourd'hui les preuves : à savoir que ce sont les Etats-Unis qui ont favorisé la naissance de l'Isis, sur un terrain social rendu « fertile » par leurs guerres, pour lancer la stratégie dont le premier objectif est la démolition complète de la Syrie, jusqu'à présent empêchée par la médiation russe en échange du désarmement chimique de Damas, et la réoccupation de l'Irak qui était en train de se détacher de Washington en se rapprochant de Pékin et Moscou. Le pacte de non-agression en Syrie entre Isis et « rebelles modérés » sert cette stratégie (voir dans l'article de il manifesto du 10 septembre la photo de la rencontre, en mai 2013, du sénateur étasunien McCain avec le chef de l'Isis faisant partie de l' « Armée Syrienne Libre » ).

Dans ce contexte, l'alarme sur la pénétration de l'Isis aux Philippines, en Indonésie, Malaisie et quelques autres pays aux abords de la Chine –lancée par la Cia par l'intermédiaire d'une société de complaisance- sert à justifier la stratégie déjà en acte, qui voit les USA et leurs principaux alliés concentrer des forces militaires dans la région Asie/Pacifique. Là où, prévenait le Pentagone en 2001, « existe la possibilité qu'émerge un rival militaire avec une formidable base de ressources, avec des capacités suffisant à menacer la stabilité d'une région cruciale pour les intérêts étasuniens ».

La « prophétie » s'est avérée, mais avec une variante. La Chine est aujourd'hui redoutée à Washington non pas tellement comme puissance militaire (même si elle n'est pas négligeable), mais surtout comme puissance économique (au renforcement de laquelle contribuent y compris les multinationales étasuniennes en fabriquant beaucoup de leurs produits en Chine). La Chine devient plus redoutable encore pour les USA à la suite d'une série d'accords économiques avec la Russie, qui rendent vaines les sanctions occidentales contre Moscou, et avec l'Iran (toujours dans le viseur de Washington), important fournisseur pétrolifère de la Chine. Il existe en outre des signaux indiquant que la Chine et l'Iran soient disponibles au projet russe de dédollarisation des échanges commerciaux, qui infligerait un coup mortel à la suprématie étasunienne.

D'où la stratégie annoncée par le président Obama, fondée sur le principe (expliqué par le New York Times) qu'en Asie, « la puissance américaine doit poursuivre ses intérêts économiques ». Les intérêts étasuniens que suivra l'Italie en participant à la coalition internationale sous conduite USA « contre l'Isis ».

Note de la traductrice pour la version française :
La France a effectué au-dessus de l'Irak, le 15 septembre 2014, un "premier vol de reconnaissance aérienne" pour une « mission d'ISR (Intelligence Surveillance and Reconnaissance) [en anglais dans le texte] (…). Deux avions Rafale de l'armée de l'Air ont décollé de la base aérienne française 104 d'Al Dhafra, aux Emirats arabes unis (...) Il s'agit pour les armées françaises d'acquérir du renseignement sur le groupe terroriste Daesh et renforcer notre capacité d'appréciation autonome de la situation. (...) Les forces françaises aux Emirats arabes unis (FFEAU) participent au dispositif des forces de présence des armées françaises. Elles sont constituées d'un état-major de niveau opératif, de la base navale d'Abu Dhabi, de la base aérienne 104 d'Al Dhafra et de la 13e DBLE. Les FFEAU assurent une présence permanente aux EAU dans le cadre des accords de défense et animent les relations bilatérales de défense de la France avec ses partenaires régionaux. Elles ont également pour mission de soutenir les moyens militaires déployés dans le golfe arabo-persique et le nord de l'Océan Indien (…). »

jeudi, 18 septembre 2014

L’UE s’est laissée dégrader au rôle de vassal des Etats-Unis

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«De toute évidence l’UE s’est laissée dégrader au rôle de vassal des Etats-Unis»

«La Suisse, en tant que pays neutre, doit offrir ses bons services et jouer un réel rôle de médiation»

Interview d’Oskar Freysinger, conseiller national et conseiller d’Etat (UDC)

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Horizons et débats: Pourquoi avez-vous lancé la «Pétition pour une Suisse neutre», quel en est le but?

Oskar Freysinger: Je voudrais attirer l’attention de la population suisse sur le fait que notre gouvernement est en train de piétiner la neutralité de notre pays.

Pourquoi la Suisse ne doit-elle pas se joindre aux sanctions de l’UE contre la Russie?

Parce que dans ce cas elle serait considérée comme appartenant au camp de l’OTAN. La Suisse, en tant que pays neutre, doit absolument s’abstenir de donner la faute à l’une ou l’autre des parties, si elle veut pouvoir offrir ses bons offices et jouer un réel rôle de médiation, ce qui lui a valu traditionnellement sa bonne réputation. Du reste, dans le contexte international, il n’y a pas de schémas noir et blanc. Il n’y a pas de répartition univoque du bien et du mal et les arguments, avancés par les adversaires qui diabolisent la partie opposée ou la rendent responsable de crimes, sont pour la plupart mensongers et difficiles à prouver. Dans le fond, il s’agit d’intérêts géopolitiques, de politique de puissance, d’argent et de sphères d’influence. Les requins restent des requins même si l’on les peint en couleurs.

Comment jugez-vous le rôle de l’UE dans ce conflit?

De toute évidence l’UE s’est laissée dégrader au rôle de vassal des Etats-Unis. En outre, sa position est hésitante, contradictoire et fluctuante. Ce n’est pas ainsi qu’on peut atteindre des résultats sur la scène internationale.

Jeudi passé, le Conseil fédéral a contribué de façon indirecte aux sanctions, en empêchant des affaires de contournement par la Suisse. Que dites-vous de cette procédure?

C’est de nouveau une de ces procédures hypocrites, une sorte de consensus qui n’en est pas un. J’ai honte de mon gouvernement qui annule l’invitation du président de la Douma, précisément dans le cadre des festivités des 200 ans de relations diplomatiques des deux pays. Il n’y a rien de plus ridicule!
Malheureux aussi, qu’Ueli Maurer ait cédé à la pression de Burkhalter, en décommandant l’escadron d’avions russes qui devait participer au meeting aérien AIR14 en Suisse. En même temps, le conseiller fédéral Schneider-Ammann parle d’un voyage en Russie pour négocier des traités économiques. Comment cela peut-il fonctionner? D’abord on gifle un partenaire économique prometteur, puis on attend du goodwill lors de négociations. Un tel comportement n’est pas seulement lâche et servile, mais avant tout stupide.

Quels sont les intérêts que poursuivent les Etats-Unis en Ukraine?

Comme on vient de le dire, il s’agit d’une pure politique de puissance de pétrole et de sphères d’influence. Je voudrais bien voir comment les Etats-Unis réagiraient si la Russie fomentait un coup d’Etat au Mexique amenant au pouvoir un gouvernement hostile aux USA. Rappelons-nous de la crise de Cuba dans les années 1960 et cela nous donne un avant-goût. S’y ajoute le fait que les Etats-Unis prennent leur revanche envers la Russie pour avoir soutenu Bachir el-Assad en Syrie parce que Poutine a tiré ses leçons des événements en Libye.

Quelles possibilités la Russie a-t-elle de réagir à la politique d’expansion que l’OTAN mène depuis 1991? Peut-on avant tout partir du fait que l’Ukraine ne sera pas la dernière tentative d’affaiblir la Russie?

Ce processus durera et pourrait bien dégénérer en une guerre. La Russie n’a apparemment pas d’autre choix que la soumission totale sous les prétentions du pouvoir américain ou bien la guerre. Des négociations n’amèneraient (comme dans le cas de la Serbie à Rambouillet dans le cadre de la crise aux Balkans des années 1990) qu’un ralentissement de l’inévitable.
Ce qui est inacceptable pour les Américains, c’est que Poutine a un agenda à lui, contraire aux intérêts américains et qu’il défend, qu’on le veuille ou non, certaines valeurs considérées comme réactionnaires dans la société occidentale moderne. Poutine est sans doute un politicien voulant le pouvoir et sachant frapper fort. Mais au vu du pouvoir d’ingérence, des manipulations et des activités bellicistes sans scrupules exercées par les Américains depuis des décennies et au niveau planétaire, il paraît plutôt inoffensif. Prenons simplement les troupes du «Khalifat» qui ont été créées et développées par les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite et qui doivent maintenant être détruites par leurs créateurs. «Les esprits que j’ai invoqués, je ne peux plus les maitriser» comme Goethe l’a si bien exprimé.

Quelle est l’attitude à prendre par les Etats européens dans ce conflit?

Ils devraient se rappeler que le vieux schéma affirmant que l’ennemi se trouve à l’Est et l’ami à l’Ouest a subi de graves fissures. Si l’UE veut avoir un sens, elle devrait se replacer de manière autonome et unie. Mais on en est loin. La dépendance face aux Etats-Unis de certains pays et politiciens de l’espace de l’UE est trop grande.

Comment la Suisse devrait-elle se comporter à l’avenir?

Neutre. Elle ne doit pas jouer les instances morales, là où il n’y a pas de morale. De plus, elle devrait nouer et maintenir de bonnes relations diplomatiques et économiques avec tous les pays du monde et offrir ses bons offices en cas de conflit.
La mouche qui pendant la lutte de deux ours s’est posée sur le nez de l’un risque de se faire écraser la première. Probablement même par cet ours sur le nez duquel elle s’est posée.

Monsieur Freysinger, nous vous remercions de cet entretien. •

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

Amérique latine – «une partie importante d’un monde polycentrique émergeant»

 

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Amérique latine – «une partie importante d’un monde polycentrique émergeant»

«La nouvelle guerre froide pourrait créer une transformation du commerce mondial»

par Eduardo Febbro, correspondant parisien du quotidien argentin «página/12»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

L’Union européenne a souffert d’une indigestion. Bruxelles a activé le plan «rhétorique» pour dissuader les pays d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Pérou et Equateur) de récupérer les marchés restés ouverts après l’embargo de la Russie sur l’importation de fruits, de légumes, de poisson, de lait, de viande de porc et de produits laitiers provenant des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union européenne, de l’Australie, du Canada et de la Norvège. A travers des déclarations publiées par les médias occidentaux, l’UE a fait savoir qu’il ne lui semblait pas «loyal» que les pays latino-américains profitent de la crise entre la Russie et l’Occident pour vendre les dits produits à Vladimir Poutine. Une source de l’UE a déclaré au Financial Times que l’organisme européen allait «parler avec les pays qui, potentiellement, peuvent supplanter les exportations afin de leur indiquer qu’ils ne devaient pas profiter injustement de la situation».

Comme maintenant cela ne lui convient pas, l’Europe semble découvrir tout à coup l’injustice qu’elle même promeut à tous les niveaux dans ses relations commerciales avec le reste du monde, en commençant par les subventions agricoles déstabilisantes avec lesquelles elle trompe l’équité des marchés agricoles mondiaux. Les sanctions adoptées par l’Occident contre Moscou après l’annexion de la Crimée par la Russie et le soutien offert par la Russie aux séparatistes de l’Ukraine orientale ont débouché sur une très forte guerre commerciale entre les blocs. Moscou a répondu aux sanctions par l’embargo agricole et s’est immédiatement après mis en contact avec les pays latino-américains capables de remplacer les produits sous embargo.

Les Russes ont été très rapides dans leur objectif de disposer, à partir de septembre, de la possibilité d’importer les fruits, les légumes, le poisson, le lait, la viande de porc et les produits laitiers qu’ils achetaient auparavant à l’UE pour un total 11 milliards d’euros (selon des sources communautaires, 5,2 milliards correspondent aux produits maintenant sous veto). Serguéi Dankvert, directeur du Service d’inspection agricole et d’élevage russe, a rencontré dans un premier temps les ambassadeurs du Brésil, de l’Argentine, du Chili, de l’Equateur et de l’Uruguay. Ensuite, l’exécutif de Poutine a franchi un pas beaucoup plus concret en décidant de supprimer l’interdiction sanitaire (en vigueur depuis 2011) qui pesait sur 89 entreprises de viande du Brésil et 18 usines péruviennes de traitement de poisson.

En dehors de la région latino-américaine, la Turquie et la Biélorussie se sont mises dans la même brèche. L’Union européenne dit qu’elle envisage de commencer «des négociations» avec les pays latino-américains ayant un fort potentiel pour remplacer les produits européens. Des sources anonymes de l’UE ont déclaré à plusieurs quotidiens qu’il s’agit de négociations «politiques», dont l’objectif consiste à «fédérer» le plus grand nombre possible de pays pour faire pression sur la Russie. Le sujet est, cependant, autre: les Européens ont peur de perdre le marché russe à un moment où le schéma renouvelé de la guerre froide produit un rapprochement significatif entre la Russie et l’Amérique latine. Le moment le plus emblématique de cette relation retrouvée eut lieu en 2008, quand les forces navales de la Russie et du Venezuela ont mené des manœuvres conjointes dans les Caraïbes. La Russie a vendu ensuite au Venezuela du matériel militaire pour un total de 3 milliards d’euros.
Joueur insigne sur l’échiquier international, le président russe a déplacé avec un œil stratégique ses pièces vers l’échiquier latino-américain. Le ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond, a qualifié Poutine «de paria» en Europe. En Amérique latine en revanche le chef d’Etat russe a été un acteur de poids. Avant que Poutine ne se rende à Cuba en juillet dernier, le Parlement russe a approuvé une loi grâce à laquelle il a effacé 90% de la dette que La Havane avait avec Moscou (35 milliards d’euros). Lors de son escale au Nicaragua, le président russe a fait une promesse: participer à la construction d’un grand canal interocéanique capable d’être en compétition avec le Canal de Panama. Poutine s’est rendu ensuite à Buenos Aires où il a signé des accords de coopération énergétique et après au Brésil pour participer à Fortaleza au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Là, ces pays ont franchi un pas historique en annonçant la création d’une banque hors du circuit occidental, la Banque de développement. La confrontation en Ukraine et sa répercussion sur les relations entre la Russie et les puissances occidentales a mis l’Amérique latine au centre du jeu. L’Europe évalue maintenant la manière de sortir du centre un associé multiple qui menace ses prérogatives commerciales. L’Union européenne vend à la Russie 10% de sa production agricole. Cependant, devant la menace latino-américaine, Bruxelles argumente qu’il n’est pas opportun de traiter avec un associé de «peu de confiance» comme Moscou et que ce serait une erreur majeure que les pays latino-américains «sacrifient une relation économique déjà étendue pour des bénéfices à court terme».

Double langage, double géométrie. L’Union européenne et les pays qui la composent sortent la bible des valeurs quand cela leur convient. Par exemple, malgré les sanctions multiples et des menaces proférées contre Moscou par l’Occident, la France n’a jusqu’à présent pas renoncé à lui vendre et lui remettre les deux navires porte-hélicoptères Mistral pour une valeur de plus d’un milliard d’euros. Les marchandages et les avertissements de l’UE n’ont pas effrayé les acteurs institutionnels ou privés. Au Brésil, Ricardo Santin, président de la section des volailles de l’Association brésilienne de protéines animales (ABPA), voit clairement une «occasion d’augmenter ses exportations vers la Russie». Entre janvier et juin dernier, le Brésil a exporté en Russie 563 millions de dollars de viande bovine. Le commerce bilatéral entre Brasilia et Moscou a représenté 3 milliards de dollars sur la même période. Le secrétaire de la politique agricole brésilienne, Seneri Paludo, a qualifié de «révolution» les possibilités ouvertes par l’embargo russe. En Argentine, le chef de Cabinet, Jorge Capitanich, a fait comprendre que «l’Argentine créera les conditions pour que, avec l’impulsion de l’Etat, le secteur privé puisse augmenter les exportations et satisfaire la demande du marché russe». Selon un rapport publié par la Chambre argentine-russe, l’année dernière le commerce entre les deux pays a progressé de 30%: il a passé de 1,98 milliards de dollars en 2012 à 2,627 milliards en 2013. Sur le front du Pacifique, le Chili, le Pérou et l’Equateur sont sur la même ligne. Le Chili peut livrer du saumon (auparavant la Norvège), des pommes, des poires et des raisins (Pologne, France, Italie), l’Equateur des fruits et des fleurs coupées (Hollande) et le Pérou du poisson – la nouvelle guerre froide pourrait ainsi créer une transformation du commerce mondial.

Pour avoir une idée chiffrée des besoins russes: entre janvier et mai 2014 la Russie a importé des produits agroalimentaires pour une valeur de presque 17 milliards de dollars. Les cyniques de l’Europe implorent maintenant un peu plus de loyauté. En France, Xavier Beulin, président de la Fédération nationale de syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) fortement subventionnée, a dénoncé l’«opportunisme» des producteurs du Brésil et de l’Argentine. Les porte-parole de l’UE ont protesté à leur tour contre le fait qu’il y a «des gouvernements» derrière les producteurs privés. L’argument est d’une hypocrisie continentale. Les 28 gouvernements de l’UE sont, d’une manière directe ou à travers Bruxelles, derrière tous les grands contrats qui sont signés dans le monde. Les subventions agricoles monstrueuses et ses 373 milliards d’euros distribués entre les 13 millions d’agriculteurs de l’UE sont une preuve plus qu’évidente. Dans son voyage effectué en juillet dernier dans la région, Poutine a dit que l’Amérique latine devenait «une partie importante du monde polycentrique émergent». L’Occident fera tout son possible pour réduire le polycentrisme et pour remettre les aiguilles de la montre mondiale aux temps de la domination coloniale.    •

Source: www.elcorreo.eu.org/L-Europe-sanctionne-la-Russie-et-se-plaint-qu-elle-fasse-du-commerce-avec-l-Amerique?lang=fr 
(Traduit de l’espagnol pour El Correo par Estelle et Carlos Debiasi)

mercredi, 17 septembre 2014

Jean Bricmont sur l'actualité internationale et la liberté d'expression

Entretien avec Jean Bricmont sur l'actualité internationale et la liberté d'expression

Auteur : Jean Bricmont
Propos recueillis par Alimuddin Usmani
 

Bricmoarton24441-af414.jpgJean Bricmont, essayiste belge et professeur de physique théorique a l’Université catholique de Louvain, était à l’ONU à Genève pour une conférence sur le terrorisme. Nous avons profité de l’occasion pour nous entretenir avec lui sur l’actualité.

Alimuddin Usmani : Les États-Unis ont annoncé vouloir mener des raids aériens contre l’État islamique en Syrie. Ne craignez-vous pas que ce soit un prétexte pour s’en prendre au pouvoir syrien ?

Jean Bricmont : Ça je n’en sais rien mais évidemment ni l’État syrien ni la Russie n’acceptent ces frappes. Une fois de plus l’unilatéralisme américain crée des problèmes inutiles. S’ils voulaient vraiment combattre l’ISIS, ils devraient s’allier avec ceux qui le combattent depuis des années, à savoir les représentants de l’État syrien. C’est complètement absurde de refuser de collaborer avec l’État syrien. Les États-Unis le refusent à cause de leur politique antérieure. En agissant ainsi, ils n’arrivent à rien.

Le gouvernement français fait mine de s’inquiéter du phénomène des djihadistes français qui combattent en Syrie. Or, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déclaré au début de l’insurrection en Syrie que Bachar el Assad ne mériterait pas d’être sur Terre. Comment jugez-vous cette double éthique ?

C’est toute la question de l’hypocrisie des puissants en général. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire du monde que ceux-ci commettent des crimes tout en prétendant protéger la vertu. La politique étrangère de la France projette l’idée fictive d’une opposition syrienne modérée. Où est-elle cette opposition syrienne modérée ? Elle est à l’étranger. Sur le terrain, l’opposition syrienne modérée existait peut-être au départ mais elle s’est radicalisée, probablement à cause de la dynamique de la guerre.

Que pensez-vous de la stratégie du Hezbollah qui consiste à faire alliance avec les chrétiens au Liban et en Syrie ?

Je suis pour un rassemblement maximal des forces. Cette région a besoin d’alliances interconfessionnelles. Le gouvernement syrien cherche probablement à maintenir une certaine coexistence entre les différentes confessions dans cette région du monde.

Quelle est selon-vous l’implication du réseau sioniste mondial par rapport à l’émergence de l’ISIS en Iraq et en Syrie ?

C’est assez compliqué. Au moment de la crise des armes chimiques en 2013, j’avais fait une intervention en anglais à ce propos. Celle-ci montre que la pression aux États-Unis pour intervenir en Syrie, provenant des milieux sionistes, était vraiment massive. Il faut mettre au crédit d’Obama le fait qu’il n’ait pas cédé à ces pressions à ce moment-là.

Concernant l’ISIS, l’ambassadeur israélien aux États-Unis a exprimé le souhait que l’armée syrienne et les djihadistes s’entre-tuent et qu’il n’y ait aucun vainqueur. C’est très cynique mais je pense que c’est la réalité de la pensée israélienne.

Ceci dit, je pense que les États n’ont pas de stratégies très claires ou cohérentes, ils réagissent de manière instinctive, en fonction des désirs de leurs leaders. La Guerre menée par Netanyahou était par exemple un désastre. Il ne faut pas imaginer que les États manipulent tout car ils sont incapables de contrôler ce qu’ils font. Vis-à-vis de l’ISIS, je pense que la stratégie d’Israël est celle de la division. François Mauriac disait : « J’aime tellement l’Allemagne que je suis heureux qu’il y en ait deux. » Je pense que les Israéliens aimeraient qu’il y ait cent pays arabes. Le problème c’est que si l’ISIS finissait par gagner la bataille et dominait tout le monde arabe, ce serait une mauvaise chose pour Israël. Ils sont tranquilles tant que c’est un problème localisé. Je ne suis donc pas très sûr qu’ils soient favorables à l’ISIS même s’il n’est pas exclu qu’ils leur donnent un coup de main. Les États-Unis me semblent sincèrement préoccupés par la force de l’ISIS mais ils les ont aidés car leur politique est incohérente.

Lors de l’émission de Frédéric Taddeï, vous étiez le seul à véritablement défendre la liberté d’expression concernant Dieudonné. Ce déséquilibre vous a-t-il frappé ?

Je crois qu’il a frappé beaucoup de téléspectateurs et c’est une très bonne chose. Le déséquilibre est partout en France. Dieudonné risque cinq ans de prison pour apologie du terrorisme pour avoir rappelé que des décapitations avaient eu lieu à l’époque coloniale. Il fait de l’ironie en disant que c’est le progrès. C’est un comédien et c’est surréaliste de voir ça comme une apologie du terrorisme, il y a un véritable déséquilibre en matière de liberté d’expression. Charlie Hebdo a tout récemment proposé à Valérie Trierweiler d’épouser Bertrand Cantat. La justice comprend que c’est une plaisanterie et n’inculpe par Charlie Hebdo pour incitation au meurtre. Il y a un déséquilibre total en France car vous pouvez dire tout ce que vous voulez sur les musulmans mais la moindre phrase qui peut être interprétée comme antisémite est l’objet d’une vigilance accrue. De mon point de vue, j’étais très satisfait du résultat de cette émission même si je n’ai évidemment pas pu dire grand-chose. Le seul fait qu’ils aient été obligés de m’interrompre tout le temps exposait leur faiblesse.


- Source : Jean Bricmont

EEUU, cerca de regreso a Irak con ayuda del terrorismo

por Rasul Gudarzi

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Una vez más circulan videos de nuevas atrocidades de los terroristas del EIIL (Daesh, en árabe), donde uno de sus miembros decapita supuestamente a otro periodista estadounidense y, posteriormente, se emite una orden desde la Casa Blanca para enviar más de 350 militares de EE.UU. a Irak.

La situación se está desarrollando de modo que se van materializando las palabras del presidente estadounidense, Barack Obama, quien había dejado bien claro que la presencia militar de su país en Irak no tenía una fecha definida. El mandatario, tras el inicio de sus operaciones aéreas en el cielo iraquí, manifestó: “No voy a dar un calendario preciso (para la presencia militar en Irak), ya que, como dije desde el principio, en cualquier lugar o momento que el personal y las instalaciones de EE.UU. se vean amenazados, es mi obligación y mi responsabilidad como comandante en jefe asegurarme de que estén protegidos”.

Luego de la decapitación del primer periodista, 350 militares estadounidenses se dirigieron hacia el país árabe y, tras la muerte del segundo, se habla de un nuevo envío de más de 350. Tal como anunciaron los terroristas, en poco tiempo, asesinarán a un ciudadano británico, también en su poder, por lo que no resultaría nada raro evidenciar la incorporación del Reino Unido a las filas de la llamada lucha contra los terroristas.

En cuanto a los takfiríes del EIIL y sus actividades existen dos hipótesis; la primera pone de manifiesto que el importante papel de Occidente en la formación de ese grupo el cual mediante un guion prescrito, comete crímenes contra la humanidad, como la matanza de minorías entre ellas los kurdos izadíes, y el asesinato de periodistas, provocando así la furia de la opinión pública mundial y justificando el regreso de EE.UU. a ese país.

En este sentido, no es una novedad decir que el asesinato de los dos reporteros forma parte de ese juego sucio político. Hay muchos documentos que ratifican que el vídeo en el que se muestra la decapitación de los periodistas es falso; el cuchillo no brilla bajo sol, no se emite la imagen completa de la decapitación, y poco después, aparece una cabeza cortada sobre el cuerpo, algo que vemos constantemente en las películas de Hollywood; además, si nos fijamos bien, los terroristas cuando quieren matar a alguien no cubren su cara y muestran la decapitación o matan con disparos sin detener la grabación.

Como se esperaba, Obama calificó el asesinato del periodista Steven Sotloff como un horrible acto de violencia, indicó que su país no será intimidado por estos actos y aseguró que se hará justicia por los asesinatos. Una reacción que nos recuerda el ataque del 11 de septiembre de 2001 contra las Torres Gemelas y sus consecuencias, y que nos lleva a la conclusión de que podría tratarse de un plan bien calculado para el retorno de los países extranjeros a Irak.

La otra hipótesis radica en que los terroristas del EIIL ya son un grupo fuera de control que, bajo la alegación de la lucha contra Occidente, está absorbiendo miembros de diferentes puntos del mundo. De esa forma, los terroristas están desafiando el plan de George W. Bush para Oriente Medio, y pretende cortar la mano injerencista de EE.UU. en la región matando y asesinando a sus ciudadanos.

De todos modos, cualquiera que sea la hipótesis correcta, la realidad existente habla del retorno militar de Washington al país árabe. De momento. EE.UU. cuenta con más de 7 mil asesores y fuerzas de seguridad en Irak, una cifra que se incrementó en otros mil soldados, luego de la intensificación de la crisis. De ahí que no parece que estos terroristas pongan fin a sus crímenes, se prevé que cientos o miles de nuevos militares estadounidenses o de otros países, probablemente de Gran Bretaña, se desplieguen en ese país.

Este objetivo político-militar de la Casa Blanca no es un plan previsto en una noche, sino que está bien calculado desde hace tiempo. En este sentido, el senador estadounidense, John McCain, al inicio del año en curso, propuso al presidente Obama que aceptara el retorno del general retirado, David Petraeus, a Irak, para así reanudar -como dijo textualmente- sus esfuerzos para luchar contra el terrorismo en ese país.

Así que se pude decir que difundir el miedo e la inseguridad en la región rica en recursos naturales de Oriente Medio y el norte de África es una estrategia primordial para facilitar la presencia injerencista de EE.UU. y sus aliados, bajo el pretexto de apoyar a sus pueblos y combatir el terrorismo.

El ataque contra las Torres Gemelas en Nueva York trajo consigo las guerras de Afganistán e Irak, por tanto, es posible que la continuación de las atrocidades de los terroristas del EIIL desaten nuevas guerras en esta región, y como pasó en otras ocasiones, son los pueblos con sus niños, mujeres, ancianos,… quienes serán las principales víctimas de la avaricia de poder de las superpotencias.

La respuesta de por qué la ceguera de las superpotencias ante los crímenes contra la humanidad, reside en que, en un futuro cercano, nos enfrentaremos a una seria crisis por la falta de agua potable, de recursos fósiles y, en pocas palabras, una crisis energética. Por lo tanto, aquellos países que gozan de estos recursos y no cuentan con gobiernos centrales bien estructurados, firmes e independientes, son los que más peligro corren de enfrentar guerras, lo mismo que sucedió en Libia, por su petróleo y agua potable; en Mali, por su oro y uranio, entre otros casos semejantes.

Fuente: HispanTV

mardi, 16 septembre 2014

Les charognards contre les peuples

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Les charognards contre les peuples

par Georges FELTIN-TRACOL

Si les feux de l’actualité se focalisèrent au cours de cet été 2014 sur l’inquiétante épidémie du virus Ébola en Afrique de l’Ouest, la guerre civile en Ukraine, les avancées de l’État islamiste en Orient, la crise gouvernementale hexagonale ou les succès sportifs français, seule la presse écrite a largement commenté le brûlant litige entre l’Argentine et la finance internationale anonyme.

 

À l’heure où se discutent en catimini les accords transatlantiques et que la « justice » étatsunienne condamne à 8,97 milliards de dollars le groupe bancaire français B.N.P. – Paribas parce qu’elle a commercé dans cette monnaie hors du territoire yankee avec des États (Cuba, Soudan, Iran) soumis à un embargo du fait de leur refus de s’écraser devant Washington, ce qui arrive à l’Argentine risque à brève échéance d’atteindre tous les États réfractaires au nouveau désordre mondialiste préparé par l’hyper-classe ploutocratique apatride.

 

En 2001, Buenos Aires se déclara en défaut de paiement pour un montant de 82,2 milliards de dollars. De nombreux créanciers se retrouvèrent lésés si bien que le gouvernement argentin engagea des négociations qui aboutirent en 2005 et en 2010 à une restructuration de la dette. L’accord conclu stipule que 92 % des prêteurs abandonnent plus de 70 % de leurs créances. Seule une infime minorité l’a désavoué dont les « fonds vautours » qu’il serait plus judicieux de nommer « fonds charognards ». Aurelius Management et N.M.L. Capital, filiale d’Elliott Management fondé et présidé par l’Étatsunien Paul Singer, en sont d’excellents exemples.

 

Incarnation d’une économie spéculative et improductive, Paul Singer se consacre à « l’achat de dette “ décotée ”. Il acquiert pour une bouchée de pain les créances d’États en difficulté, dont les propriétaires sont lassés d’attendre un hypothétique remboursement. Entre ensuite en scène une armada de juristes, banquiers et consultants pour contraindre le pays récalcitrant à honorer ses échéances. Par la négociation, mais surtout devant les tribunaux (1) ». Bref, c’est une sorte de Bernard Tapie à la puissance mille et à la voracité planétaire.

 

L’Argentine endettée

 

Puissance industrielle et rurale, l’Argentine a bénéficié entre 2002 et 2012 de la hausse du cours des matières premières agricoles. Elle régla dès  « 2003, par anticipation et en une seule fois, la totalité de ce qu’elle devait au Fonds monétaire internationale (F.M.I.), et dernièrement, le 28 juillet, au Club de Paris (2) ». Or, le 23 février 2012, un juge fédéral, octogénaire, du district de New York nommé en 1972 par Richard Nixon (3), Thomas Griesa, « interdit à l’Argentine d’honorer ses échéances sur sa nouvelle dette […] tant qu’elle ne remboursait pas, en parallèle, 1,33 milliard de dollars aux porteurs de sa vieille dette (4) », en l’occurrence les fonds charognards. « Entre 2005 et 2010, des fonds d’investissement spécialisés entre autres dans les titres obligataires, rachètent à des créanciers ayant refusé la restructuration de 2005 (donc parmi les 7 % restant) leurs titres de dette sur l’Argentine. N.M.L. Capital et Aurelius Management […] entrent alors en possession de ces titres (libellés en dollars américains), en les rachetant à prix cassés à des investisseurs en cessation de paiement. Ils se retournent ensuite contre l’Argentine pour en exiger le remboursement, par l’intervention de la justice américaine qui est en mesure d’agir, car la dette détenue par ces fonds est libellée en dollars et relève donc de sa juridiction (5). » Pis, au moment de l’acceptation de l’emprunt étranger, le « contrat stipule les obligations qui pèsent tant pour l’emprunteur, l’Argentine, que sur ses créanciers. Le contrat précise également la loi applicable, l’Argentine ayant choisi d’émettre sa dette, en fonction de différents critères (tel que le lieu d’émission), sous l’empire de quatre lois différentes : la sienne, la loi de l’État de New York, la loi anglaise et la loi japonaise. Ce contrat ajoute, enfin, que si un différend venait à opposer les parties, un juge aurait compétence pour le trancher (6) ».

 

Le gouvernement argentin de Cristina Kirchner conteste la décision du juge Griesa devant la Cour suprême des États-Unis qui, le 16 juin 2014, refuse d’examiner l’affaire et rend dès lors le jugement exécutoire. « Mais l’État argentin s’est vu dans l’impossibilité d’honorer un remboursement de 539 millions de dollars à ces créanciers, car la Cour suprême américaine a bloqué dans le même temps tous les remboursements tant que les “ fonds vautours ” n’ont pas reçu prioritairement les 1,5 milliard de dollars exigés (7). » L’ordonnance de Thomas Griesa avertit que « les établissements financiers qui aideraient l’Argentine à passer outre cette interdiction pourraient être considérés comme complices (8) ». Qu’attendent donc les banques russes, mises sur liste noire par l’Occident, pour aider l’Argentine ? La Russie ferait là un beau pied-de-nez au B.O.A. (9). Par cette incroyable pression judiciaire, véritable précédent géopolitique, car « la remise en cause de la souveraineté de l’Argentine avec les fonds N.M.L. Capital et Aurelius Management envoie un signal assez inquiétant (10) », Thomas Griesa ne cache pas qu’il veut « en tant que juge, trouver un mécanisme légal qui empêche la République [d’Argentine] d’ignorer [s]es sentences (11) ».

 

L’Argentine réplique à cette décision inique en estimant que cet individu « “ a outrepassé sa juridiction ”, parce qu’ “ un juge des États-Unis n’a pas compétence pour porter atteinte au recouvrement des titres régis par les lois de l’Angleterre et du Pays de Galles et payés en euros conformément à une procédure de règlement qui ne passe pas par les États-Unis ” (12) ». Cette argumentation juridique défense déplaît à Thomas Griesa qui « menace de poursuivre l’Argentine pour “ outrage ” si elle continue à diffuser des informations “ fausses et trompeuses ” (13) ». Il se permet ainsi d’intimider un gouvernement souverain ! L’impudence de ce petit personnel inféodé au Grand Capital paraît sans limites ! Conscient toutefois de sa témérité, Griesa revient néanmoins sur sa bravade. Néanmoins, « dans une ultime tentative, Buenos Aires a proposé de régler les fonds dans le pays plutôt qu’à New York. “ Illégal ”, a répondu l’inflexible juge (14) ». Le 7 août dernier, la présidente de la nation argentine a donc saisi la Cour internationale de justice installée à La Haye aux Pays-Bas. Or Washington ne la reconnaît pas !

 

La justice comme arme décisive yankee

 

Le démêlé entre l’Argentine et les charognards soutenus par l’Oncle Sam dépasse les seuls cadres juridique, financier et économique. Les États-Unis postulent depuis longtemps que leurs lois ont une portée internationale qui balaient les souverainetés étatiques. On a oublié que le 28 février 1990, par six voix contre trois, la Cour suprême autorisait sa police, en réalité le F.B.I., la C.I.A. et d’autres officines plus discrètes, à perquisitionner dans le monde entier ainsi qu’à arrêter tout non-Étatsunien poursuivi par les autorités et les tribunaux outre-Atlantique. Sous les présidences Bush fils et Obama, des citoyens étatsuniens ont même été assassinés à l’étranger par les drones. Par conséquent, « avec la décision de la Cour suprême, la situation devient encore plus simple : d’une part, les ressortissants étrangers, qui sont supposés obéir aux lois américaines, peuvent être arrêtés dans n’importe quel pays du monde, même sans le consentement du pays concerné et conduits de force aux États-Unis. […] D’autre part, s’ils doivent obéir à la lex americana, ils ne peuvent prétendre bénéficier des protections qu’elle prévoit pour les seuls citoyens des États-Unis (15) ». Il est plus que probable que le calamiteux traité transatlantique en préparation s’accompagnera de dispositions juridiques et sécuritaires qui rendront effectif un mandat d’arrêt transatlantique à l’encontre de tous les ennemis du B.O.A. Le juge Griesa y contribue à sa manière.

 

Le fameux traité Union européenne travestie – États-Unis n’est que l’arbre qui cache une inquiétante forêt. Connaissez-vous le T.i.S.A. (Trade in Services Agreement) ou « Accord sur le commerce des services » qui se discute, hors d’une O.M.C. décatie, entre une cinquantaine d’États ? Ce T.i.S.A. entend réduire (effacer serait plus juste) les barrières réglementaires aux échanges internationaux de services (dans leur plus large acception). Bannissant toute préférence régionale, nationale ou continentale, le texte comporte deux modalités dangereuses défendues par les Anglo-Saxons : « La “standstill clause ”, ou clause du statu quo, interdirait ainsi aux pays d’établir dans le futur un niveau de régulation supérieur à celui en vigueur au moment de la signature de l’accord. Et selon la clause de cliquet (“ ratchet clause ”), toute nouvelle dérégulation établirait un plancher irréversible (16). »

 

En dépit de ses velléités d’omnipotence, la justice étatsunienne n’est pas toute puissante, surtout si elle se confronte à la souveraineté revendiquée d’États volontaristes. Qu’on pense au Bélarus ! Et que vaudraient les sentences d’un Thomas Griesa face à la Chine, à la Russie, à la Corée du Nord, voire à l’Inde ? Certains croient que « la solution réside dans la création d’un Tribunal international des faillites d’État, conformément à la proposition élaborée par le F.M.I. en 2002 mais refusée par une alliance entre les États-Unis et les grands pays émergents (17) ».

 

Le tribunal d’arbitrage privé a cependant la préférence des banksters. Les contribuables français connaissent bien cette procédure qui leur a coûté la broutille de 403 millions d’euros lors du conflit entre Bernard Tapie et Le Crédit lyonnais aux temps de Sarközy président, cet autre Hollande. Les plus avertis de l’opinion publique savent que le traité de libre échange U.E. – U.S.A. en discussion s’inspire de l’accord – toujours pas entériné – entre l’U.E. et le Canada. L’Allemagne rechigne en effet sur certaines dispositions du traité, en particulier l’I.S.D.S. (Investor-State Dispute Settlement) que Britanniques, Étatsuniens et Canadiens jugent intouchable et non négociable. « Ce mécanisme de règlement des différends indique que les entreprises étrangères peuvent poursuivre des États si elles considèrent qu’un gouvernement enfreint les termes d’un accord commercial. En théorie, il veille à offrir un filet de sécurité juridique aux firmes investissant à l’étranger. […] L’I.S.D.S. indique […] que le désaccord doit être tranché par un tribunal arbitral international. L’instance privilégiée dans ce cas est le Centre international des règlements des différends liés à l’investissement, un organe dépendant de la Banque mondiale basée à Washington, dont les juges sont des professeurs de droit ou des avocats d’affaires nommés au cas par cas (18). »

 

La vive résistance argentine décuple l’envie des cénacles financialistes de recourir systématiquement à la justice étatsunienne quand les tribunaux privés sans appel n’ont aucun effet. Les États-Unis sont instrumentalisés par la finance, car, – c’est le paradoxe -, « pour privatiser, pour déréguler, pour imposer la loi du profit, il faut un État fort, comme on le voit aux États-Unis ou en Chine (19) ». La motivation pécuniaire joue aussi son rôle. Les fonds charognards « exigent un remboursement à 100 %, quitte à entamer de longues procédures devant les tribunaux américains ou anglais, réputés protecteurs pour les créanciers. “ Quel investisseur acceptera maintenant la restructuration d’une dette souveraine sachant que tout le processus peut être bloqué par la justice ? ”, s’interroge Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis (20) ».

 

Quel État voyou ?

 

Pour sa part, Nicolas Baverez ose écrire que « l’Argentine est un État voyou qui a érigé en modèle économique la spoliation à intervalles réguliers des investisseurs et de ses créanciers publics et privés. Les fonds injustement qualifiés de “ vautours ” ont fait œuvre de salubrité publique en rappelant Buenos Aires au respect des ses obligations financières et de la règle de droit (21) ». Ainsi donc, c’est l’Argentine qui gèle les avoirs financiers russes, iraniens, syriens ou bélarussiens. L’éditorialiste ami du Siècle a une singulière vision de l’État voyou, lui qui côtoie en permanence la voyoucratie hexagonale en col blanc. Oui, il existe des États et des entités voyous : les États-Unis, la Grande-Bretagne, Israël, l’Union (pseudo-)européenne, la République hexagonale (qui bafoue sa propre signature), la Cour pénale internationale, le F.M.I., l’O.T.A.N., la Cour européenne des droits de l’homme, etc. Baverez a oublié (ou ne sait pas) qu’« au cours des années 1990, l’économie argentine se “ dollarise ” fortement et le gouvernement émet des obligations en devises étrangères, notamment en dollars américains (22) ». Il s’agit de l’héritage de Carlos Menem, le soi-disant péroniste-populiste qui détruisit l’idéal justicialiste pour la pourriture libérale. Sous sa présidence précocement « bling bling », « l’Argentine a appliqué un programme économique ultra-libéral (libéralisation brutale de l’ensemble des marchés allant jusqu’à l’abandon totale de sa souveraineté monétaire, le peso devenant égal au dollar), souligne Pierre Salama. Ce programme économique a eu un certain succès au début : fin de l’hyperinflation, croissance économique élevée mais très volatile, diminution de la pauvreté mais augmentation des inégalité. Le Fonds monétaire international (F.M.I.) avait alors désigné l’Argentine comme étant sa “ meilleure élève ” (23). »

 

L’Argentine est surtout punie parce qu’elle pratique une économie protectionniste. « La croissance est évidente (le F.M.I. lui concède quand même un taux de croissance de 4,2 % pour 2012, mais du bout des lèvres), s’enthousiasme Aymeric Chauprade, et il faut être aveugle ou d’une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que depuis que l’Argentine suit une voie protectionniste et nationaliste (comme la Russie et la Chine), elle va mille fois mieux que lorsqu’elle suivait les recettes libérales et pro-américaines du Libano-Argentin Menem (24). » On peut néanmoins regretter que cette politique audacieuse se confine au seul cadre national argentin et se détourne de toute concertation sérieuse avec ses partenaires du MERCOSUR afin de constituer un authentique protectionnisme continental. Washington profite des rivalités historiques, économiques et même sportives au sein du Marché commun sud-américain pour le désarmer et l’affaiblir.

 

Certes, le gouvernement de Cristina Kirchner n’est pas exempt de critiques. Trahissant un péronisme bien mal en point pour une variante australe de la sociale-démocratie, la « Martine Aubry » de Buenos Aires a, elle aussi, appliqué un programme sociatéliste et gendériste. L’homoconjugalité y est reconnue en juillet 2010 tandis que le transsexualisme devient légal au printemps 2012. Il manque toujours au Cône Sud un chef charismatique capable d’unir autour de lui le peuple, l’armée et la nation contre le danger financier mondialiste. En attendant, « pour avoir choisi un traitement non orthodoxe de la gestion de sa dette, l’Argentine est punie par un tribunal nord-américain. Cette décision embarrasse nombre de pays avancés. Suivre la décision de ce tribunal, c’est précipiter la crise en Argentine, faire subir à une grande majorité d’Argentines une politique d’austérité insoutenable, c’est accepter qu’une décision d’un tribunal puisse prévaloir sur la souveraineté des États, c’est enfin accroître le risque d’une remise en cause des décisions prises pour restructurer la dette de la Grèce et celle d’autres pays (25) ».

 

Une étroite alliance transnationale

 

Les effets se font déjà sentir ailleurs. « L’Europe agonise économiquement, et la finance, elle, se porte à merveille. On vit plus que jamais dans une économie casino. Le capitalisme global est complètement hors sol. Il n’a été que très partiellement affecté par la crise financière car aucune mesure n’a véritablement été prise pour enfin le réguler. […] La cécité des actionnaires et la politique de la courte vue prédominent. Plus que jamais l’idéologie qui domine est : “ Prends l’oseille et tire-toi ” (26). » La situation s’aggrave dans l’Hexagone. « La collusion entre certains politiques, la haute administration des finances et le système bancaire est un scandale. Résultat : les lois sont trop laxistes. Et les multinationales redistribuent des dividendes massifs alors que le patron de la Banque de France persiste à dire qu’il y a des risques pour le financement de l’économie (27). »

 

Cette étroite complicité concerne aussi Elliott Management de Paul Singer (« Chanteur » en français). Ce « maître-chanteur » de très haut vol veut accroître sa fortune et celle de ses partenaires. Il subventionne les O.N.G. qui, plus que jamais, relèvent des forces mentales d’occupation qu’il faut combattre. Par exemple, « en 2006, dans ses efforts pour récupérer des créances du Congo-Brazzaville, Elliott accumule les preuves du train de vie luxueux du président Denis Sassou-Nguesso, avant de les faire fuiter auprès d’une O.N.G. Achetés moins de 20 millions de dollars, ses emprunts lui rapporteront 90 millions… […Pour l’Argentine] l’opération afficherait un rendement de 1 600 % (28) ». Mais ces prédateurs n’entendent pas les avertissements avisés de l’ancien Premier ministre malaysien, Mohamad Mahathir, pour qui « les États-Unis sont en faillite, mais les gens continuent d’accepter le dollar. C’est pourtant de la monnaie de singe ! Ils ont imprimé des milliards de dollars avec la quantitative easing mené par la Fed. Ce sont des bouts de papier sans valeur, mais les gens l’acceptent du fait de la puissance et des menaces américaines (29) ».

 

Les initiatives nocives de Paul Singer ne s’arrêtent pas à l’extorsion (légale ?) des États. Elles sapent les fondements traditionnels de la société. « Une conception de la finance aussi égalitariste que libérale […] semble évidente à Paul Singer, soutien indéfectible du Parti républicain. L’homme a notamment contribué à l’élection de Rudolph Giulani à la mairie de New York, et compte parmi ses investisseurs Mitt Romney. Mais il a aussi consacré plus de 425 000 dollars au soutien du mariage gay, après le coming out de l’un de ses fils (30). » Qu’en pensent donc les zélés conservateurs libéraux qui mélangent dans leurs délires abjects le libéralisme, le conservatisme et le sociétalisme ? Dans son bloc-notes, Ivan Rioufol pérore sur « le choc des civilisations invitant à la solidarité avec le monde libre (31) ». Mais où se trouve ce « monde libre » ? Pense-t-il à l’O.T.A.N. belliciste et aventurière ? Considère-t-il l’Occident, les États-Unis et l’O.M.C. comme des joyaux à protéger ? Mensonges !  « L’Amérique ne se comporte pas d’une manière raisonnable, prévient Philippe de Villiers. Elle veut “ otaniser ” le monde entier et met le feu partout. Ce qu’elle désire, ce n’est pas seulement l’Ukraine dans l’O.T.A.N., c’est aussi abattre Poutine pour prendre la Russie et y installer son idéologie multiculturaliste, mondialiste et consumériste. Elle veut imposer son modèle de société, en particulier aux pays enracinés qui lui résistent (32). » Quitte à pratiquer une rhétorique digne de la Guerre froide, le plumitif néo-cons totalement ringard et vraiment à l’Ouest, continue encore son sale boulot de détourner de braves lecteurs vers des cibles secondaires, alors que l’ennemi principal demeure les États-Unis d’Amérique, leur hyper-classe, leurs nervis intercontinentaux et l’Oligarchie planétaire mondialiste. Voilà pourquoi les Européens épris d’identités charnelles et de justice sociale réelle se sentent tous maintenant Argentins ! Plus que jamais, America delenda est !

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Audrey Tonnelier, « Elliott, le fonds vautour qui fait trembler les États », dans Le Monde, le 29 juillet 2014.

2 : Christine Legrand, « À Buenos Aires, les Argentins se réveillent sous le choc », dans Le Monde, le 1er août 2014.

3 : Si, aux États-Unis, les juges locaux et fédérés sont élus, les juges fédéraux sont, eux, nommés par le président après l’accord du Sénat. Les plus intrigants termineront leur carrière à la Cour suprême.

4 : Isabelle Chaperon, « Le combat de Buenos Aires contre les banques », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

5 : Victor Lequillerier, « Un accord entre l’Argentine et ses créanciers est possible. La décision américaine est un épisode d’un long feuilleton », dans Le Monde, le 29 août 2014.

6 : Alain Gauvin, « Buenos Aires est mauvais payeur, les sanctions judiciaires sont justifiées », dans Le Monde, le 29 août 2014.

7 : Victor Lequillerier, art. cit.

8 : Isabelle Chaperon, art. cit.

9 : Sur son excellent site de defensa, Philippe Grasset a inventé le concept de B.A.O. pour « Bloc américaniste occidentaliste ». Cependant, B.O.A. (Bloc occidental atlantiste) paraît plus signifiant dans la guerre des idées avec l’image du lent étranglement des peuples libres par la finance gendériste, armée, multiculturaliste,  sécuritaire et sociétaliste.

10 : Victor Lequillerier, art. cit.

11 : Isabelle Piquer, « Thomas Griesa, un juge anti-système aujourd’hui très fatigué », dans Le Monde, les 20 et 21 juillet 2014.

12 : Isabelle Chaperon, art. cit.

13 : Christian Losson, « Fonds vautours : l’Argentine à la relance », dans Libération, le 11 août 2014.

14 : Fabrice Rousselot, « L’imperturbable juge qui défie l’Argentine », dans Libération, les 23 et 24 août 2014.

15 : Jan Krauze, « La Cour suprême confirme le droit de la police américaine de perquisitionner à l’étranger », dans Le Monde, le 2 mars 1990.

16 : Marie Charrel, « Huis clos autour de la libéralisation des services », dans Le Monde, 5 août 2014. On lira aussi Raoul Marc Jennar, « Cinquante États négocient en secret la libéralisation des services », dans Le Monde diplomatique, septembre 2014. On attend aussi sur ce sujet l’essai d’Arnaud Raffard de Brienne consacré au traité transatlantique à paraître aux Bouquins de Synthèse nationale.

17 : Nicolas Baverez, « Les dettes se paient toujours », dans Le Point, le 10 juillet 2014.

18 : Marie Charrel, « L’Allemagne, trouble-fête des négociations transatlantiques », dans Le Monde, 5 août 2014.

19 : « Le temps du “ commun ”. Entretien avec Pierre Dardot et Christian Laval », dans Le Nouvel Observateur, le 31 juillet 2014.

20 : Donald Hébert avec Tancrède Bonora, « Après l’Argentine, à qui le tour ? », dans Le Nouvel Observateur, le 14 août 2014.

21 : Nicolas Baverez, art. cit.

22 : Victor Lequillerier, art. cit.

23 : Pierre Salama, « La justice américaine cherche à punir l’Argentine pour l’exemple. Buenos Aires sanctionné pour la gestion non orthodoxe de sa dette », dans Le Monde, le 21 août 2014.

24 : Aymeric Chauprade, « Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine », mis en ligne sur Carnet de bord d’Aymeric Chauprade. Le blog de la géopolitique multipolaire, le 21 avril 2012.

25 : Pierre Salama, art. cit.

26 : Benjamin Coriat, « On vit dans une économie casino », dans Libération, le 20 juillet 2014.

27 : Jean-Paul Pollin, « La France se plie aux règles de la finance », dans Libération, le 20 juillet 2014.

28 : Audrey Tonnelier, art. cit.

29 : dans Le Monde, le 14 août 2014.

30 : Audrey Tonnelier, art. cit.

31 : dans Le Figaro, le 29 août 2014.

32 : « L’Amérique veut abattre Poutine pour installer son modèle de société en Russie. Entretien avec Philippe de Villiers », dans Le Figaro, le 18 août 2014.


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lundi, 15 septembre 2014

Tisa, ces négociations commerciales secrètes qui visent à accélérer privatisations et dérégulation

 

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Tisa, ces négociations commerciales secrètes qui visent à accélérer privatisations et dérégulation

C’est un accord commercial dont presque personne ne parle, négocié dans l’opacité la plus totale. 50 pays, parmi les plus fervents défenseurs de la libéralisation, discutent en ce moment de l’ouverture du « marché des services » à la concurrence internationale. Éducation, santé, transports, télécommunications, services financiers... Tout est sur la table des négociations. Sans que les citoyens ou parlementaires aient leur mot à dire. Les négociateurs – soumis à la forte pression des lobbys – étaient récemment à Genève pour le 7e round de ces pourparlers internationaux, qui pourraient gravement menacer les services publics et les tentatives de régulation du secteur financier. Enquête.

par Agnès Rousseaux 
Ex: http://www.cetri.be

Ce pourrait être la fin des services publics, de l’eau, de l’éducation ou de la santé, la fin de toute volonté de réguler les marchés financiers ou de protéger les données des citoyens. Bref, une entrave encore jamais vue à l’exercice de la démocratie et au fonctionnement des politiques publiques. L’Accord sur le commerce des services (ACS) ou Trade in Services Agreement (TISA) est actuellement en cours de négociation entre une cinquantaine de pays [1], dont ceux de l’Union européenne. Il a été lancé par les États-Unis et proposé à des pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), baptisé le groupe des « Vrais bons amis (des services) » (Really Good Friends).

« Apaiser la frustration des entreprises »

Ces négociations se déroulent hors du cadre de l’OMC, avec les pays les plus partisans de la libéralisation des services, contrariés par l’impasse des négociations de Doha lancées en 2001 [2]. Ces pays représentent plus de deux tiers du commerce mondial des services. De nombreux domaines sont concernés : éducation, transports, poste et télécommunications, services de comptabilité et d’audit, ingénierie et logistique, santé, assurance, nouvelles technologies et transfert de données, recherche, banque et services financiers... Objectif : ouvrir encore davantage les services à la concurrence internationale et empêcher toute intervention publique.

« Ces négociations sont l’opportunité la plus prometteuse en deux décennies pour promouvoir le commerce des services à l’échelle internationale », s’enthousiasme le lobby de l’industrie des services aux États-Unis. La Coalition internationale des industries de service (GSC), dont fait partie le Medef, est encore plus explicite : cet accord a été conçu «  pour apaiser la frustration des entreprises, en raison de l’impasse du Cycle de Doha en matière de services », écrit-elle [3].

Interdire toute intervention des États

« Il s’agit d’une tentative de secrètement étendre les aspects les plus néfastes de l’infâme accord AGCS qui a suscité dans le passé des protestations mondiales  », répond Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l’Internationale des services publics (ISP). Selon cette organisation, qui fédère les syndicats du secteur et représente 20 millions de travailleurs, l’ACS limiterait la capacité des gouvernements à légiférer dans certains domaines, comme la sécurité des travailleurs, l’environnement ou la protection des consommateurs. «  L’ACS s’inscrit dans cette nouvelle vague inquiétante d’accords commerciaux et d’investissement, reposant sur des pouvoirs juridiquement contraignants qui institutionnalisent les droits des investisseurs et interdisent toute intervention des États dans un large éventail de secteurs indirectement liés au commerce », décrit l’organisation internationale dans un rapport détaillé.

Plusieurs aspects de l’accord sont vivement critiqués par les organisations syndicales et non-gouvernementales. En premier lieu, tout secteur qui n’est pas explicitement exclu, protégé par chaque pays, pourrait être concerné par l’accord. Avec tous les dangers que cela comporte. Ces accords ouvriraient notamment la porte à un afflux d’entreprises privées dans le secteur éducatif européen, alerte la fédération internationale des syndicats d’enseignants. Une clause de statu quo viendrait figer les niveaux actuels de libéralisation des services dans chaque pays, rendant impossible toute remunicipalisation des services de l’eau par exemple, ou compliquant la création ou le rétablissement de monopoles publics dans des domaines actuellement ouverts à la concurrence [4]. Autre principe : la « clause à effet de cliquet » (sic), qui viendrait figer toute future libéralisation d’un service donné. Une partie de l’assurance chômage est privatisée, comme au Royaume-Uni ? La retraite est démantelée au profit de fonds de pension ? Impossible de revenir en arrière ! Une atteinte aux libertés démocratiques fondamentales, dénonce la fédération syndicale internationale, qui voit dans ce futur accord un moyen de « rendre pérenne et irréversible un système de privatisations pour toutes les générations à venir ». Des gouvernements complètement liés par les décisions de leurs prédécesseurs : voilà qui porterait gravement atteinte au fonctionnement des démocraties !

Verrouiller les privatisations

Autre problème : l’accord pourrait imposer aux autorités publiques une « obligation de neutralité économique » entre prestataires de services publics et privés, dénonce l’ISP. En clair, tout soutien financier apporté aux services publics devrait être ouvert au secteur privé. «  Si dans un domaine, des services privés existent à côté des services publics (par exemple hôpitaux, écoles), les deux auraient droit aux mêmes subventions, au nom de la « concurrence libre et non faussée », explique le collectif Stop-Tisa. Ainsi, par exemple, une université américaine pourrait s’établir en Suisse demandant un financement à la hauteur des universités publiques, aux frais du contribuable. » Un État qui subventionne la construction d’un hôpital public devra-t-il bientôt financer également une clinique privée dans les environs ? Autant de critiques reprises dans un document de la Commission européenne, qui fait la synthèse d’une consultation sur le sujet auprès des « décideurs et ONG  ».

Les négociations ont débuté en février 2012 et devraient se terminer en 2015. Les négociateurs des pays concernés se réunissent régulièrement à Genève, sous la conduite des États-Unis et de l’Australie [5]. En juin 2013, un communiqué lapidaire annonce que «  les membres de l’OMC explorant de nouvelles approches visant à faire progresser la libéralisation du commerce des services sont satisfaits des progrès des discussions sur un accord sur le commerce des services (Tisa)  ». Ils invitent les autres pays membres de l’OMC qui partagent ces objectifs à les rejoindre. La Chine, soutenue par la Commission européenne, a demandé à participer aux négociations. Ses divergences avec les États-Unis sur d’autres accords commerciaux ne lui ont pas permis d’être admise pour le moment à la table des discussions.

Des négociations très secrètes

En novembre 2013, les participants ont estimé que l’accord était suffisamment « mûr  » et ont lancé l’étape « d’échange d’offres initiales » : chaque pays doit préciser les secteurs qu’il souhaite inclure dans l’accord, et les modalités qu’il propose concernant «  l’ouverture  » à la concurrence internationale de ces secteurs, selon un cadre pré-déterminé par l’accord. Début 2014, la plupart des pays ont échangé ces propositions, qui sont la base des discussions en cours. Certains comme la Suisse ou la Norvège les ont rendues publiques [6], d’autres pays semblent peu enclins à les diffuser auprès de leurs citoyens.

On ne sait pas grand chose non plus du contenu des négociations et des termes de l’accord général. Elles « se déroulent dans le plus grand secret au mépris des droits démocratiques », souligne Rosa Pavanelli. En février 2013, la Commission européenne a demandé au Conseil, représentant les États membres, de donner son feu vert aux discussions. L’ouverture des négociations a ensuite été validée par le Parlement européen en juillet 2013, par 526 voix pour et 111 contre [7], avec pour la France, les voix du PS et de l’UMP. Front de gauche et écologistes ont voté contre. Dans sa résolution, le Parlement regrette cependant que le Conseil ait accordé un mandat sans prendre en compte l’avis des eurodéputés. Et observe «  que le mandat de négociation de l’Union européenne a été proposé par la Commission et adopté par le Conseil sans aucune analyse d’impact  ». Ce qui n’a pas empêché une large majorité de députés de voter... Quand les intérêts économiques sont en jeu, la démocratie devient visiblement facultative !

Les lobbies industriels consultés, pas les citoyens

Wikileaks vient de briser un peu de l’opacité qui règne sur ces négociations, en divulguant l’annexe de l’accord concernant les services financiers. D’après ce document, principalement rédigé par les États-Unis et l’Europe, les propositions sont classées confidentielles pendant « cinq années à dater de l’entrée en vigueur de l’ACS ou, si aucun accord n’est trouvé, cinq années après la clôture des négociations ». Le document précise que la divulgation n’est pas autorisée et que le texte doit être « conservé dans un bâtiment, une pièce ou un contenant verrouillé ou sécurisé  » (document à lire ici).

Visiblement, les lobbys de l’industrie des services ont davantage accès aux informations que les citoyens et leurs représentants : la Global Services Coalition a envoyé des délégués à Genève lors du round de négociation d’avril 2014. Et se félicite dans un communiqué d’avoir pu y affirmer son soutien sans faille au processus et d’avoir partagé sa vision avec les négociateurs.

 

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Un accord si « palpitant » pour les entreprises

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les multinationales des pays concernés sont très motivées par cette perspective d’accord. « Les retombées de TISA pourraient être énormes » pour les entreprises du secteur des services, explique la Chambre de Commerce des États-Unis. Elle estime que ces négociations présentent «  une opportunité unique dans une génération pour abattre les obstacles au commerce international ». « Ce palpitant nouvel accord a le potentiel pour enflammer la croissance économique et la création d’emplois aux États-Unis et à l’étranger  », écrit la Chambre de Commerce. Rien que ça ! Un accord tellement « palpitant  » qu’il pourrait doubler les exportations de services des États-Unis – soit un gain de 860 milliards de dollars et trois millions d’emplois [8]. Mais cela, c’est la théorie. On attend toujours les centaines de milliers d’emplois que devait permettre l’ouverture à la concurrence de plusieurs secteurs au sein de l’Union européenne !

Que demandent les entreprises et leurs représentants ? Les pays qui signeront l’accord devront d’abord modifier ou éliminer les régulations considérées comme des barrières commerciales. «  Si nous reconnaissons la nécessité de certains régulations (pour la sécurité nationale, la protection des données,...), il devrait y avoir des paramètres et des limites à leur application », écrit le lobby américain des industries de service. Sa bête noire : la distorsion de concurrence entre secteur privé et public. «  La concurrence déloyale de la part d’entreprises subventionnées ou soutenues par les États, ou d’entreprises publiques ou contrôlées par les États, devient un obstacle de plus en plus important à la fourniture de service par des entreprises états-uniennes sur de nombreux marchés  ». Il s’agit de protéger le secteur privé « contre les comportements anticoncurrentiels des entreprises publiques  », plaide également la Chambre de Commerce états-unienne. L’accès aux droits, lui, attendra.

Le lobby états-unien du secteur souhaite abolir toute préférence nationale, obligation de localisation ou quotas d’employés locaux. Et libéraliser davantage le secteur des médias et du divertissement. « Aucun pays ne devrait être autorisé à (...) introduire de nouvelles restrictions ou des exceptions, qui dérogent ou affaiblissent les engagements existants de l’AGCS », suggère-t-il aussi [9]. Les représentants des entreprises demandent que l’accord inclue un mécanisme de règlements des différends. C’est-à-dire l’instauration de tribunaux d’arbitrage privés, pour régler les litiges, dans le cadre d’une juridiction extra-nationale, où les intérêts privés font loi [10]. La Suisse a rédigé une proposition en ce sens lors du dernier round des négociations.

Les régulations financières gelées

L’accord concerne aussi les services financiers. Et pourrait avoir d’importantes conséquences sur ce secteur. Malgré la crise bancaire, «  les promoteurs de TISA cherchent à déréglementer davantage les marchés mondiaux de services financiers  », analyse Wikileaks. L’annexe sur les services financiers, jusqu’ici restée secrète, «  est une proposition que seuls les banksters peuvent aimer  », dénonce l’avocate Lori Wallach, de l’ONG états-unienne Public Citizen : le principe de statu quo, cité dans cette annexe, empêcherait par exemple de mettre en place de nouvelles réglementations financières, jugées nécessaires par les gouvernements, au motif que cela constituerait des restrictions pour les entreprises concernées. Résultat : l’accord gèlera les régulations financières à leur niveau actuel, qui demeure nettement insuffisant pour prévenir de nouvelles crises bancaires, estime l’avocate. De quoi accroître le risque d’instabilité financière pour les années à venir.

Cette annexe montre également la ferme volonté des États-Unis d’obtenir la libéralisation des flux de données. C’est-à-dire de permettre l’échange sans entrave entre pays des données personnelles et financières. Une menace pour les libertés fondamentales, car certains pays participants à ces négociations sont beaucoup moins exigents que l’Europe concernant la protection des données. Le lobby international des services souhaite d’ailleurs une disposition qui oblige les autorités publiques à justifier toutes les mesures qui viendraient restreindre les transferts de données entre pays [11].

Un accord étendu à toute la planète ?

« Ce qui est terriblement inquiétant, c’est que l’ACS est négocié en dehors du cadre commercial multilatéral par les pays les plus favorables à la libéralisation, qui ne cachent pas leur volonté d’entraîner le reste du monde dans cet accord, une fois ce dernier finalisé », explique Rosa Pavanelli. Les négociateurs cherchent à rendre cet accord compatible avec le cadre de l’OMC. Ou dans le langage de la Commission européenne : «  Veiller à ce que la structure de l’accord permette une future multilatéralisation. » Une manière de permettre aux 50 pays signataires de faire ensuite pression sur les autres membres de l’OMC pour qu’ils acceptent ces règles [12]. De quoi affaiblir la position des BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – pour l’instant exclus de ces négociations, ou des pays d’Afrique, complètement ignorés.

Un comité Stop TISA ! s’est structuré et une pétition a été lancée (voir ici). Une lettre signée par 340 organisations non-gouvernementales exprimant leur opposition aux négociations a été envoyée aux ministres du Commerce, en 2013. Vu les enjeux démocratiques, économiques et politiques, ainsi que l’opacité de ces négociations, la mobilisation pourrait prendre de l’ampleur dans les mois à venir.

Notes

[1Australie, Canada, Chili, Colombie, Corée, Costa Rica, États-Unis, Hong Kong, Islande, Israël, Japon, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Panama, Paraguay, Pérou, Suisse, Taïwan, Turquie, plus les 28 pays de l’Union Européenne.

[2« Le TISA est négocié en dehors du cadre de l’OMC sur la base de l’art. V de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) : Sur la base de l’art. V de l’AGCS, différents pays peuvent sous certaines conditions étendre la libéralisation du commerce des services entre eux au-delà de ce qui est le cas à l’OMC, sans que cette libéralisation préférentielle soit soumise à la clause de la nation la plus favorisée (NPF) de l’AGCS ». Source : Secrétariat d’État à l’Économie suisse.

[3Courrier au Commissaire européen au Commerce, 10 septembre 2013.

[4« It was agreed that commitments on national treatment would in principle be applied on a horizontal basis to all services sectors and modes of supply, i.e. the understanding on national treatment would be closer to the GATT model. Exemptions to this horizontal application would have to be listed in the countries’ national schedule of commitments. Participants in the negotiations might also agree that commitments would in principle reflect actual practice (the « standstill clause ») and that future elimination of discriminatory measures would be automatically locked in (the so-called « ratchet clause ») unless an exemption were listed. » Mémo de la Commission européenne, Negotiations for a Plurilateral Agreement on Trade in services, 15 février 2013, à lire ici.

[5Voir la chronologie des négociations sur les sites des ministères suisse et australien.

[6Voir l’offre de la Suisse, publiée sur le site du ministère de l’Économie (SECO), celle de la Norvège et de l’Islande.

[7Voir le texte voté et le détail des votes. Le Conseil avait donné mandat à la Commission européenne en mars 2013 pour négocier au nom de l’Union européenne

[8« Eliminating barriers to trade in services could boost U.S. services exports by as much as $860 billion—up from 2012’s record $632 billion—to as much as $1.4 trillion, according to the Peterson Institute. Such a dramatic increase could create as many as three million American jobs. » Source : Communiqué de la Chambre de Commerce des Etats-Unis.

[10Voir à ce sujet notre article sur les négociations de l’Accord commercial transatlantique Tafta / TTIP.

[11« However, the agreement should include a commitment that when an act, policy or practice of a relevant authority seeks to restrain cross-border data transfers or processing, that authority must demonstrate that the restriction is not an unnecessary restraint of trade or investment in light of alternative means by which to achieve the objective of protecting the identity of the customer, security of the data or the performance of prudential oversight. », Commentaires de la Coalition of Service Industries (CSI) suite à la requête de l’Office of the United States Trade Representative’s (USTR) sur l’accord TISA, 26 février 2013. A lire ici

[12Notamment les 129 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui ont pris des engagements au titre de l’accord général sur le commerce des services (AGCS).

dimanche, 14 septembre 2014

La Nato contro l’Europa?

La Nato contro l’Europa?

di Daniela Coli
Fonte: istitutodipolitica


untitledIl summit della Nato reduce dagli insuccessi in Afghanistan, Iraq e Libia poteva essere l’occasione di una riforma o addirittura di una scomparsa della Nato, come auspica Sergio Romano, per il quale l’Unione europea è prigioniera della Nato e non può sviluppare una propria politica estera autonoma dagli Stati Uniti. E’ difficile però immaginare un’Unione europea di ventotto paesi diversi per storia, interessi e geopolitica con una politica unica per Russia, Medio Oriente ed Africa. Ventotto paesi diversi che, in definitiva, affidano la direzione della propria difesa agli Stati Uniti possono anche essere giocati l’uno contro l’altro, o gli uni contro gli altri, se conviene al più forte. Basta pensare alla Libia, con francesi e inglesi alleati con Obama sotto le insegne della Nato a bombardare la Libia per mandare via gli italiani da un paese con cui l’Italia aveva appena firmato un trattato di collaborazione, come la Francia con l’Algeria. La Libia è la porta dell’Africa e destabilizzare la Libia significa destabilizzare l’Africa: non c’è da stupirsi se adesso l’Africa è insidiata dal terrorismo islamico e vari stati rischiano di trasformarsi in una nuova Somalia e in una nuova Libia. Il pericolo è ritrovarci con le bandiere nere di ISIS in casa, mentre gli Stati Uniti sono lontani, protetti da due oceani. L’Unione europea è troppo debole per avere una politica estera autonoma, da nord a sud è un’immensa base per ogni impresa americana: è diventata il cortile di casa americano, mentre l’America Latina si è emancipata, ha buoni rapporti con SCO (la Shanghai Cooperation Organization il cui summit si tiene il prossimo 11-12 settembre) capeggiata da Russia e Cina, e può addirittura vantare una piccola “reconquista” negli stati meridionali dell’America del Nord, dove lo spagnolo è ormai la seconda lingua.

Il summit Nato di Newton si è concluso con le dichiarazioni di Obama di una coalizione per distruggere ISIS e di cinque basi di intervento nei Paesi baltici per difendere l’Unione europea dall’imperialismo di Putin, anche se il presidente US ha dichiarato che non saranno inviati soldati americani nelle aeree di conflitto, ma solo aerei e droni. Il ministro della difesa britannico Philip Hammond ha precisato subito che per ora non vi è alcun impegno UK per attacchi aerei su ISIS. È lo stesso Hammond che nel giugno 2013, in visita in Afghanistan, disse che l’Iraq era il Vietnam britannico e l’UK non voleva altre guerre. Dopo il G8 in Irlanda, dove solo il nuovo Hitler Putin si oppose alla proposta di Obama di bombardare la Siria, il 29 agosto 2013 il parlamento britannico votò contro l’intervento in Siria: non accadeva dal 1872 che un governo britannico fosse battuto sulla guerra in parlamento. Poi è venuto il ciclone Farage alle europee a minacciare i partiti atlantici tory e laburista e un importante leader tory ha recentemente defezionato per il UKIP. Se teniamo conto degli interventi di Patrick Cockburn, corrispondente dal Medio Oriente dal 1979 per il Financial Times e ora per l’Independent, autorevole voce londinese, qualcosa sta muovendosi in Gran Bretagna. Per Cockburn l’invasione dell’Iraq del 2003 ha cambiato l’equilibrio globale del potere e destabilizzato l’intero Medio Oriente. Nei giorni inebrianti della caduta di Saddam, gli americani dichiararono che dopo l’Iraq sarebbero caduti l’Iran e la Siria, provocando la mobilitazione iraniana e siriana a sostegno di tutti i nemici dell’America nell’area. Come se non bastasse, sciolsero l’esercito iracheno, che non aveva deciso di morire per Saddam e non aveva combattuto, innescando il conflitto tra sunniti, sciti e curdi. La Siria, in guerra civile da tre anni, è un pantano molto più profondo e pericoloso di quello iracheno, perché la guerra civile siriana ha devastato tutta la regione e non si comprende quale sarà il nuovo assetto del Medio Oriente dopo la fine dell’ordine Sykes-Picot: per ora sembrano trarne vantaggio solo i curdi sparsi tra Iraq, Siria, Turchia e Iran. In Siria hanno vissuto tranquillamente per secoli sciti, sunniti, cristiani e perfino ebrei. L’ISIS (Islamic State of Iraq and Syria) è il risultato della guerra in Iraq e dei tentativi americani e dei loro alleati di far cadere Assad, armando ribelli che adesso decapitano giornalisti americani. Nonostante gli attacchi aerei, sarà difficile fermare ISIS per il corrispondente britannico e anche un’azione della Nato insieme ad Assad è difficile riesca. Per Cockburn non è una guerra di religione, ma di YouTube. Sono i video postati su YouTube da attivisti politici e rilanciati dai media occidentali a caccia di immagini e notizie sensazionali che alimentano l’esercito di ISIS, il cui obiettivo è affermarsi anche in Europa e in Cina. I tanti giovani britannici di origine araba che vanno a combattere per ISIS non sono il risultato del Corano e di iman malefici. Sono il risultato di processi psicologici simili a quelli descritti nel Fondamentalista riluttante di Mohsin Hamid: il giovane pakistano Changez, PhD a Princeton, superpagato analista finanziario di Wall Street, riscopre l’identità pakistana e musulmana nella New York post-9/11 terrorizzata da ogni faccia araba, che lo umilia trattandolo come un terrorista. Changez si sente diverso, è diverso, recupera la sua identità e vola in Pakistan. Nell’isteria della guerra globale al terrorismo possiamo immaginare quali effetti possano avere avuto sui giovani cittadini britannici, francesi, italiani, tedeschi o americani di origini araba i video della prigione di Abu Graib, dei piloti americani che da un elicottero Apache sparano su civili iracheni nelle strade di Baghdad o dei soldati americani che urinano su talebani morti in Afghanistan, senza contare le campagne di droni che uccidono civili come se fossero animali. Come sostiene Giovanni Sartori, la Gran Bretagna non è diventata multietnica e multiculturale per buonismo, ma per rifare l’impero. Un’idea antica: l’impero ottomano aveva i giannizzeri: rapiva bambini cristiani nei Balcani, soprattutto in Albania, li cresceva ed educava come ottomani e poi li mandava a uccidere nelle terre d’origine. I giovani britannici ed europei di origine araba che vanno a combattere per ISIS, come nel 2003 partivano per combattere in Iraq, non vogliono essere i giannizzeri dell’impero americano. ISIS non è una solo una sfida militare, ma, come sostiene Ernesto Galli della Loggia (Il Corriere della Sera, 7 settembre 2014), anche una sfida al multiculturalismo e ai valori americani, considerati astrattamente universali e da imporre in ogni caso a tutto il globo. È la sfida all’impero globale americano, ai suoi valori e miti, che noi europei accettiamo passivamente, trasformandoli subito in leggi sacre. Il video del giornalista americano Foley, sgozzato da un britannico di origine araba e i numerosi cittadini europei di origine araba (non solo britannici, ma anche francesi, italiani, tedeschi e americani) combattenti nelle file ISIS mostra il volto del multiculturalismo in Europa. I tanti video di giovani cittadini europei che invitano alla jihad fratelli e amici in Europa, rivelano il fallimento del multiculturalismo.

Inutile dare la colpa a Obama, accusandolo di non avere strategia: Obama si è comportato come ogni presidente americano, si è trovato ad affrontare il ritiro dall’Iraq e dall’Afghanistan e i problemi delle amministrazioni precedenti. Ha usato droni invece di aerei, ha bombardato dovunque in Afghanistan, Medio Oriente e Africa, ha ideato le arab springs o le twitter revolutions per scardinare l’assetto Sykes-Picot in Medio Oriente, ha attaccato la Siria armando ribelli islamici, ha distrutto la Libia e ora scarica droni in Somalia e Nigeria su terroristi islamici: ha prodotto il caos. Adesso c’è anche la Russia nel mirino americano. Pepe Escobar, l’autore di Globalistan: how the globalized world is dissolving into liquid war (2007), scrive spesso che gli Stati Uniti sono l’impero del caos. Nel caos, però, può esserci una strategia, una strategia pericolosa per l’Europa, perché gli Stati Uniti possono sempre ritirarsi protetti da due oceani, mentre l’Europa non può certo cambiare posizione geografica. L’Europa deve smettere di fare la bella addormentata in attesa del principe azzurro: può solo salvarsi, come ha fatto tante volte nella sua storia secolare, ritornando al realismo politico, perché la storia – sbagliava Fukuyama – non è finita.


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samedi, 13 septembre 2014

Waffen an Kurdenmilizen – der Westen wiederholt Fehler der Vergangenheit!

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Waffen an Kurdenmilizen – der Westen wiederholt Fehler der Vergangenheit!

Manuel Ochsenreiter

Die EU-Außenminister waren sich schnell einig: Es müssen Waffen an die Kurden geliefert werden, damit diese sich gegen die Kämpfer der Terrororganisation „Islamischer Staat“ (IS) zur Wehr setzen können. Auch Deutschland werde bei der Unterstützung der Kurdenmilizen im Kampf gegen die Dschihadisten „bis an die Grenze des politisch und rechtlich Machbaren gehen“, sagte Bundesaußenminister Frank-Walter Steinmeier in Brüssel. Selbst Joschka Fischer und Karl-Theodor zu Guttenberg meldeten sich zu Wort. Kaum überraschend: Sie rufen nach Krieg – mit deutscher Beteiligung. Die grünschwarze Kriegskoalition steht.

Kritische Stimmen sucht man unter den etablierten Politikern und Medien vergeblich: Von taz bis Bild fordern alle unisono: Waffen für Kurdistan! Gerade jetzt wäre es die Aufgabe der Medien, kritisch nachzuhaken. Warum spielt der Terror des IS erst jetzt eine Rolle? Immerhin bomben und morden sich die Al-Kaida-Banden unter verschiedenen Namen seit 2011 durch Syrien und den Irak. Und warum erfolgt der weltweite Aufschrei plötzlich jetzt, wenn die IS-Milizen Kurden und Jesiden ermorden, nicht aber, wenn sie riesige Landstriche „christenrein“ fegen? Warum ist ein getöteter syrischer oder irakischer Christ weniger wert als ein getöteter Kurde oder Jeside? Warum werden Dschihadisten in Syrien nach wie vor vornehm als „Rebellen“ bezeichnet – und im Irak als „Terroristen“. Doch all diese Fragen sucht man vergeblich bei Spiegel, Zeit & Co. Im Gegenteil: Wer noch vor wenigen Wochen davor warnte, daß es sich bei den angeblichen „Rebellen“ in Syrien um brutale Terrorbrigaden handelt, wurde als „Verschwörungstheoretiker“ oder „Regimeanhänger“ beschimpft.

Dabei ist das Terrormonster IS vom Westen selbst fabriziert: Das Knowhow der Terrorkriegsführung haben die Kämpfer in den Ausbildungslagern in der Türkei und in Jordanien erworben, die von den USA mit betrieben werden. Das Geld fließt aus den Golfmonarchien, die als westliche Verbündete gelten. Nun scheinen die IS-Brigaden nicht so zu agieren, wie man es sich in Washington wünscht: Sie marschieren in die falsche Richtung – anstatt nach Damaskus vorzudringen, greifen sie die Kurdengebiete an. Die Folge waren US-Bombenangriffe auf die IS-Truppen und Waffenlieferungen an die Kurden. Wollte der Westen den „Islamischen Staat“ tatsächlich vernichten, wäre die Lösung einfach: Sofortige Einstellung jeglicher Unterstützung für sogenannte „Rebellen“ in Syrien, politischer und wirtschaftlicher Druck und Sanktionen gegen die Golfmonarchien, Jordanien und die Türkei.

Und wollte man ernsthaft eine Streitmacht für den Kampf gegen den IS stärken, dann müßte man Waffen und Ausrüstung an diejenigen liefern, die bereits erfolgreich gegen die IS-Banden vorgehen: die syrische Armee und die libanesische Hisbollah. Das wäre konsequent, aber angesichts der politischen Gegebenheiten ist es völlig unrealistisch. In Berlin hört man lieber auf zu Guttenberg und Fischer – und rüstet mit den Kurdenmilizen das nächste Frankenstein-Monster in der Region auf.

Manuel Ochsenreiter ist Chefredakteur des Deutschen Nachrichtenmagazins ZUERST!

vendredi, 12 septembre 2014

Les mensonges sur l'indice de fécondité russe

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Les mensonges sur l'indice de fécondité russe

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On aurait pu espérer que la respectable New York Review of Books puisse être une source fiable, sur quelque sujet que ce soit. Ce n'est pas le cas cependant concernant la démographie, et plus précisément la démographie en Russie.

L'article cité ci-dessous 1), en date du 2 septembre 2014 dresse un tableau épouvantable des difficultés qu'a subies la population russe de 1992 à 2009 . Les personnes de sexe masculin y seraient frappées par une véritable épidémie de décès,  provenant de toutes les causes imaginables, y compris le suicide. Quant au taux de natalité (birth rate) il s'est effondré. L'article ne fait aucune allusion à un redressement sensible de la situation depuis l'arrivée au gouvernement de Vladimir Poutine, en conséquence des mesures adoptées en faveur de la relance économique, comme de la reprise des naissances. Pourtant, tous les démographes en conviennent, à l'ouest comme à l'est. Si la démographie s'était effondrée, à la suite de la perestroïka et de la libéralisation-américanisation systématique du pays s'en étant suivi, le mouvement s'est durablement inversé depuis quelques années.

Un article que vient de publier le magazine américain Forbes 2), spécialisé dans le conseil financier, écrit tout le contraire. Le taux de natalité, s'est redressé rapidement dans les dernières années, et se rapproche de celui des Etats-Unis .  Indéniablement la politique de réveil de la fierté nationale conduite par Vladimir Poutine joue un grand rôle dans ce phénomène salvateur. On notera qu'en Europe, et particulièrement en Allemagne, si fière de ses bons résultats, la population ne cesse de diminuer. Cette baisse n'est même pas compensée par le fort appel à l'immigration est-européenne et turque. Seule la France fait exception. Ses bons résultats se rencontrent dans toutes les catégories de la population et pas seulement dans les familles issues de l'immigration. La raison en échappe aux démographes.

Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons que nous étonner, voire nous indigner, du Putin-bashing qui s'est emparé de certains milieux culturels et économiques américains, y compris dans des instances apparemment apolitiques telles que la NYR. Seul Forbes conserve un minimum d'esprit scientifique. Qu'il en soit félicité.
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On nous écrit!: even more interesting is that the TFR will rise again this year. I do work in Rosstat and I can tell you this for sure. We've got complete info of births and deaths for 6 months and partial (around of 40-50%% of population) for July. Russia have 2% increase of births this year. As Russia progressively have less women of reproductive age with each coming year, this marginal increase will be translated in TFR value of 1.76. I can bet that in 2014 Russian TFR will be no any means lower than 1.75. Just check it again in March 2015, when such stats will be available. However, there's some info about fake statistics due to maternal capital (which is around $13k now) gerrymander, but anyway it couldn't lower the TFR value by more than 2-2.5%%. Moreover, average age of 1st births and all births continue to increase at least till 2013, which means that actual (cohort) fertility is even higher (see Bongaarts-Feeney method for calculation age- and parity- adjusted TFR).

Notes

  1. The NYR of Books http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2014/sep/02/dying-russians/?insrc=hpbl

  1. Forbes http://www.forbes.com/sites/markadomanis/2014/08/18/russias-total-fertility-rate-is-rapidly-converging-with-americas/

Remerciements à Einar S. et à l'éditeur de ryskaposten.se/

Vers la fin du leadership américain...

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VERS LA FIN DU LEADERSHIP AMÉRICAIN…

L’Europe se trompe de voie

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Avec le conflit ukrainien, la position des Occidentaux, les sanctions contre la Russie, l'aventure libyenne et syrienne et l'Irak, la communauté internationale encaisse les coups mais n'en pense pas moins, y compris en Amérique latine, pourtant chasse gardée des Etats-Unis. En fait, Washington n'en fait-il pas trop, ouvrant des conflits partout dans le monde alors qu'intérieurement, économiquement et moralement le pays est en déclin ? 

Des dissidents comme Snowden ou Peter Kœnig notamment, économiste et ancien membre de la Banque Mondiale ont déjà lancé des alertes sur le caractère désormais criminel des gouvernants américains et de l'état profond qui les gouverne. Le raidissement de Washington, sa course jusqu'au boutiste au sauve-qui-peut hégémonique risque en tout cas de fortement bouleverser avant 2050 la face du monde et les grands équilibres posés depuis 1945.
 
L'Europe par ignorance a choisi la servilité et, du coup, elle sombrera avec l'Empire alors que sa vocation naturelle aurait été de s'arrimer à la Russie. La Russie tourne donc le dos à l'Ouest et se rapproche assidument mais fermement de la Chine pour pouvoir quitter le système hégémonique mondial piloté par le dollar au profit d’échanges qui seraient faits en monnaie locale. Ainsi, les échanges commerciaux avec les partenaires des deux titans ne seront bientôt plus influencés par le “pétrodollar”, par le billet vert. Parallèlement, la Chine souhaite redonner toute sa puissance au commerce vers l’Europe, l’Allemagne notamment, en réinventant la route de la soie qui traverse largement la Russie. Si l’on ajoute à cela le fait que la Chine est l’un des principaux propriétaires de la dette américaine… Il n’y a que peu de doute à avoir quant à l’issue du conflit mondialiste qui tait son nom et dont l’Occident répugne à dévoiler aux citoyens la portée.
 
Si l’émergence du tandem chino-russe devait s'avérer exact, la plupart des Etats européens dont la France devraient urgemment se poser la question de leur adhésion à ce nouveau modèle, le trio formant un vortex économique d’une telle puissance qu’il est peu probable que les mécanismes économiques actuels y résistent, le dollar n'étant plus qu'une monnaie de singe. Les déclarations officielles du gouvernement russe indiquent que le président et ministre des Affaires étrangères continuent de compter sur la bonne volonté de "nos partenaires occidentaux" pour trouver une solution diplomatique raisonnable en Ukraine mais comme le souligne l'analyste Paul Craig Roberts, il n'y a aucune preuve de cette bonne volonté dans les capitales occidentales. Le président Hollande suit, par exemple, au plus près les ordres de Washington jusqu'à refuser de livrer un navire qu'il doit à la Russie sous contrat. Hollande justifie ses courbettes à Washington par un mensonge: « les actions récentes de la Russie à l'est de l'Ukraine sont contraires aux principes fondamentaux de la sécurité européenne. » Alors qu'au contraire, ce sont les actions stupides de Hollande, Merkel, Cameron qui mettent en danger la sécurité européenne en permettant à Washington de s'avancer vers la guerre avec la Russie.

Comme le rapporte le professeur Michel Chossudovsky sur Global Research, des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont déclaré qu' « ils n'ont pas enregistré de troupes, de munitions ou d'armes traversant la frontière russo-ukrainienne au cours des deux dernières semaines ». Un rapport détaillé de la mission d'observation de l'OSCE en poste à la frontière entre la Russie et l'Ukraine indique que les rapports de l'OTAN, y compris ses photos satellites sont fondés sur de fausses preuves, relevant que les mouvements à la frontière sont ceux de réfugiés.

En coupant le financement de la Russie par le code SWIFT, Moscou sera contrainte économiquement de se tourner vers la Chine mais n'était-ce pas justement cela le cauchemar de Washington ? Pris dans l'engrenage de l'effet boomerang, il ne restera plus alors effectivement aux Etats-Unis que de marcher vers Moscou, de changer le régime moscovite mais le Dieu Hiver approche, les robinets de gaz peuvent se fermer. Toute l'escalade de la situation ukrainienne est causée par l'irrationalité des Etats-Unis au bord du gouffre financier et par la servilité européenne. Nonobstant, en quittant les pétrodollars, en créant leur propre banque d'investissement, la Russie et la Chine ouvrent au monde la voie d'un pacifisme rénové sur une autre construction du monde : une construction multipolaire.
 
Contrairement à ce que l'on affirme, l'économie américaine ne s'est jamais remise de la récession de 2008 et elle n'a pas cessé de se détériorer. La grande majorité de la population américaine a perdu son pouvoir d'achat. Il suffit de voir le comportement des croisiéristes américains aux Caraïbes ou en Polynésie. Depuis des années, la classe moyenne américaine n'a cessé de voir baisser ses revenus depuis des années. Les coups des Etats-Unis en Ukraine, en Irak sont comme les derniers coups du téméraire. A cette situation économique déplorable de Washington se joint la faiblesse intellectuelle criante de ses élites qui ont abandonné le réalisme politique qui faisait la force de la politique internationale américaine autrefois pour des visions idéologiques et idéalistes, un néo-hégélianisme mâtiné de démocratisme et de millénarisme apocalyptique. Washington a tellement endommagé la confiance des autres pays dans son jugement, l'intégrité du gouvernement américain est maintenant tellement remise cause officiellement ou officieusement par les diplomates mais aussi à l'intérieur même de l'Etat américain que le monde a perdu sa foi dans le leadership américain.

Filtran un plan secreto de EE.UU. para realizar espionaje industrial

Filtran un plan secreto de EE.UU. para realizar espionaje industrial

Ex: http://www.elespiadigital.com

 

Pero un documento secreto filtrado por Edward Snowden muestra que la inteligencia de EE.UU. sí está contemplando vigilancias de este tipo.

Un informe de la Oficina del Director de Inteligencia Nacional, fechado en 2009, está dedicado a las potenciales amenazas a las que EE.UU. podría enfrentarse en el futuro, por ejemplo, "de un bloque basado en China, Rusia, la India e Irán que desafía la supremacía de EE.UU." y las medidas que se pueden tomar al respecto.

En el informe llamado 'Quadrennial Intelligence Community Review' una de las principales amenazas es un escenario en el que "las capacidades tecnológicas de corporaciones transnacionales extranjeras sobrepasen la de las corporaciones estadounidenses".

"Tal situación presentaría una creciente y potencial desventaja permanente para EE.UU. en ámbitos cruciales como la energía, la nanotecnología, la medicina y la tecnología informática", sostiene el informe publicado por Intercept este viernes. 

El documento recomienda un "enfoque multifacético de recogida de información, incluidos secretos industriales. 

Se suponen "operaciones cibernéticas" para penetrar "centros secretos de innovación implantando programas (bots) que cumplan tareas automáticas y sensores en el software y hardware usado por investigadores y fabricantes extranjeros, y vigilando las redes interiores de centros de desarrollo e investigación extranjeros".    

Una de las partes de un ejemplo gráfico en el documento se refiere al uso del espionaje cibernético para impulsar la ventaja competitiva de las corporaciones estadounidenses.

Esta incluye un escenario de que empresas indias y rusas colaboren en el desarrollo de una innovación tecnológica, mientras que la inteligencia estadounidense debe "realizar operaciones cibernéticas" contra las "instalaciones investigadoras" de dichos países, adquirir los secretos industriales y "evaluar cómo los hallazgos pueden ayudar a las industrias estadounidenses".

En mayo pasado, el Departamento de Justicia de EE.UU. imputó a cinco empleados gubernamentales chinos el espionaje contra empresas estadounidenses. El fiscal general, Eric Holder, afirmó entonces que sus acciones "no tenían otro motivo que aventajar a las compañías estatales y otros intereses en China", añadiendo que es una "táctica que el Gobierno de EE.UU. condena rotundamente".

"Lo que no hacemos, y lo hemos declarado muchas veces, es usar nuestra inteligencia extranjera para robar secretos comerciales a compañías extranjeras para dar ventaja competitiva o económica a las empresas estadounidenses", afirmó en septiembre del 2013 el Director de Inteligencia Nacional, James Clapper, respondiendo a las acusaciones de espionaje contra la petrolera brasileña Petrobras.

jeudi, 11 septembre 2014

El terrorismo "ùtil" (breves consideraciones)

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El terrorismo "ùtil" (breves consideraciones)

Por Carlos Pereyra Mele*

Ex: http://www.elespiadigital.com

Así denominó a estas estructuras que son tan útiles a la República  Imperial y al Club militar intervencionista y expansionista de las potencias occidentales llamado OTAN; para marcar el terreno de donde operar. Que coinciden con los recursos energéticos tan necesarios para mantener su debilitado sistema económico:

PRIMERO: el ISIS o Califato Islámico o Dahes (terrorista fundamentalistas sunitas) que Inglaterra, Francia y USA alimentaron por largo tiempo (con armas, equipos electrónicos, entrenamiento, financiamiento y logística -reconocido por los gobiernos y denunciado por su propia prensa)

Consecuencia: Le da el argumento a USA-OTAN para aplicar el derecho humanitario e intervenir directamente en especial en Siria (donde las fuerzas armadas del estado Sirio, no solo resistido sino que han eliminado y hecho retroceder a esos criminales). Ataque de la OTAN, recordemos, que fue frenado por el accionar diplomático de Rusia cuando convenció al Gobierno de Siria de entregar sus armas químicas (acción que hace unos días terminó) y ahora con el pretexto de atacar a los del Califato vuelven con la intención de bombardear Siria sin la autorización de su legítimo gobierno (que si esta de acuerdo de coordinar las acciones para aniquilar a estos salvajes) Lo más seguro es que se atacara a las tropas del Ejército Sirio para debilitar y derrocar al Gobierno del Presidente Assad. Por ello hoy Cameron dijo que no le van a pedir permiso al Gobierno Sirio para bombardear Siria (?) realmente lo quieren combatir al estado islámico?

SEGUNDO: ahora estos mismo Terrorista lanzan amenazas de empezar a operar en el Cáucaso (otra zona petrolera) Donde ya hablan de llevar la lucha de exterminio a una zona donde ya la OTAN y USA intentó intervenir con las revoluciones de los “colores” o envalentó a Repúblicas como la de Georgia contra Rusia (llevando adelante un enfrentamiento por Osetia del Sur zona con mayoría poblacional rusoparlante)

Consecuencia: la OTAN y USA podrán hacer pie en esta zona donde fallaron anteriormente, pues desestabilizará la región y luego operará humanitariamente (?) en la misma. Y frenar el desarrollo económico ruso y reducir la presión sobre la Unión Europea que es la dependencia energética de Rusia.

TERCERO: Hoy la franquicia Terrorista llamada: Al Qaeda, lanza vía internet el inició  acciones en la India y de eliminar a las poblaciones hindúes, lo cual nos lleva a pensar que esta nueva vuelta de  rosca es lo más funcional a los intereses de la UE (OTAN) y USA.

Consecuencia: Ahora que los BRICS decidieron una medida estratégica financiera, cual es la de desarrollar un Banco de propio entre las potencia emergentes y ello hará perder al Dólar y al Euro ser monedas patrones, y muy especialmente después que no lograron frenar la alianza de China e India para ese proyecto – en la última reunión en Brasil- y además desestabilizar al régimen Paquistaní (recordemos, único estado musulmán con armamento nuclear) pareciera más la respuesta de occidente que los fundamentalistas a esta real amenaza a su control financiero global por parte de los emergentes.

CUARTO: Otro punto de vista sin respuesta lógica es. Porque estos terroristas fundamentalistas islámicos sólo actúan en las regiones que son de importancia para “occidente” o sea donde hay petróleo y Gas: Golfo Pérsico, África y el Cáucaso o donde están en juego los intereses geopolíticos de Occidente?

Porque estos terroristas que son tan efectivos en hacer limpiezas étnicas y masacres (de poblaciones indefensas), jamás tienen en su listado de operaciones el atacar al Estado Judío Israelí (nunca han atacado Israel en el mundo ni apoyado a las resistencias Palestina por ejemplo). Porque Inglaterra, Francia y USA (que según ellos mismo tienen 500 ingleses operando en el ISIS- Francia más de 600 reconocido por el Gobierno- No se sabe cuántos “voluntarios” con nacimiento en USA operan en estos grupos fundamentalistas) NO han tomado medidas concretas para frenar estos yihadistas (?) Cómo llegan desde Europa, Asia y África terroristas de Chechenia, Afganistán, Libia, Kosovo, etc., sin problemas!!!!

Sera porque gracias a estos Grupos terroristas Otan-USA puede aplicar la teoría del Caos Ordenado (?), (Como ocurre en la actualidad en Libia e Irak y parcialmente en Siria), con la consigna: “Dividir para Reinar!!!!

Solo para que entendamos esta realidad, muy distinta a lo que nos transmiten los medios de comunicación masivos, y como una imagen sirve más que mil palabras, observemos las bases de la OTAN y de USA (en la regiones analizadas), para entender quién está realmente en peligro y más en estos días cuando se reúne la plana mayor de la OTAN en Escocia. Tiempos difíciles se avecinan, pues la Guerra goza de muy buena salud.

*Director de Dossier Geopolítico

 

mercredi, 10 septembre 2014

Jihadistán: Putin tuvo razón en Siria

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Con las sanciones a cuestas de Estados Unidos y la Unión Europea (UE) –que fracturaron bipolarmente la geoeconomía global en Ucrania, el nuevo Muro de Berlín de inicios del siglo XXI, entre dos bloques metatransregionales: el G-7, de corte financierista burbujeante, en decadencia acelerada; y el BRICS, de corte economicista en ascenso irresistible–, el presidente de Rusia, Vlady Putin, hilarantemente marginado por Occidente (whatever that means: comprende a la nación asiática oriental Japón, además, en declive), obtuvo la razón histórica respecto a los sangrientos sucesos de Siria que infestaron a Irak y desembocaron en la creación artificial del Estado Islámico (EI) y su ominoso Jihadistán medieval, que aún nadie se atreve a reconocer en el mundo, por ser poluta y políticamente incorrecto.

El verdadero ventrílocuo del EI, el supremo califa, senador John McCain, desnudado como el verdadero primer califa, mediante su marioneta Abu Bakr Al-Baghdadi, el segundo califa, asuela el corazón del mundo árabe en su superestratégica región levantina, pletórica en hidrocarburos y geoestratégica zona de amortiguamiento (buffer zone) del RIC (Rusia, India y China): tres potencias nucleares colmadas de islámicos sunitas.

Desde una perspectiva humanista universal –no sectaria, de gueto mental fundado en mitos etno-teológicos, muy respetables, pero muy endebles, que no resisten el análisis científico riguroso–, las atrocidades del Jihadistán son a imagen barbárica y semejanza fundamentalista del Israelistán/Sionistán y su enésimo infanticidio deliberado de palestinos en Gaza que procura generosamente el partido israelí de ultraderecha Likud, que goza de exclusiva y excepcional licencia para asesinar infantes de Estados Unidos, quien ha puesto el grito en el cielo en forma hipócrita –en su clásica aplicación política de dos pesas y dos medidas– por la reprobable barbarie de los sunitas del EI que aparentemente procreó y dejó crecer con propósitos de desestabilización geopolítica para avanzar sus designios aviesos contra sus adversarios geoeconómicos en el triángulo euroasiático del RIC que cobija la doctrina Primakov del ex premier ruso.

Bajo el pretexto del lanzamiento de armas químicas por el régimen de Bashar Assad contra su propia población –lo cual nunca se evidenció por terceras partes y, al contrario, salieron mal parados los rebeldes sirios que presuntamente usaron un operativo de bandera falsa–, Obama estuvo a punto de iniciar una guerra contra Siria.

Existe enorme semejanza coreográfica entre las armas químicas de Siria con el montaje hollywoodense del avión de Malaysia Airlines, aparentemente derribado por órdenes del ucranio-israelí-chipriota multimillonario oligarca Igor Kolomoiski, quien posee varias compañías aéreas ucranias y “financia los servicios de control de vuelos de Dnepropetrovsk, que eran responsables de controlar el trágico vuelo”.

Por cierto, estremeció la noticia de que Holanda no está dispuesta a reportar el contenido de las cajas negras del avión siniestrado, lo cual provocará problemas con Malasia, cuya prensa abiertamente acusa al gobierno de Ucrania de haber derribado su avión, con base en las revelaciones del insigne investigador estadunidense Robert Parry.

Fue justamente la sabia intervención de Vlady Putin que salvó tanto a su aliado Bashar –obligado a destruir su arsenal químico, sin ser tocada, otra vez excepcionalmente, la pletórica dotación de armas de destrucción masiva de Israel: biológicas, químicas y un máximo de 400 bombas atómicas– como al propio Obama de una aventura que, visto en retrospectiva, hubiera sido un desastre, si no el inicio de la tercera guerra mundial.

En su ya histórico editorial de hace un año en The New York Times Vlady Putin previó que el inicio de la guerra de Obama en Siria incrementaría la violencia y desencadenaría una nueva ola de terrorismo. Podría socavar los esfuerzos multilaterales para resolver el problema nuclear iraní y el conflicto israelí-palestino y desestabilizar aún más el Medio Oriente y África del norte. Podría tirar el sistema entero de orden y ley internacional fuera de balanza.

Sobre el ascenso irresistible del Jihadistán, plagado de los nuevos condittori (medievales mercenarios italianos) del outsourcing de la trasnacional terrorista islámica de la globalización bélica israelí-anglosajona, Vlady Putin advirtió, con la inigualable experiencia de las dos guerras etno-teológicas de Rusia en Chechenia y otras en el trans Cáucaso: Mercenarios de los países árabes que combaten (en Siria), y centenas de militantes de los países occidentales (¡supersic!) y aun de Rusia (léase: Chechenia y Daguestán), son un tema de nuestra profunda (sic) preocupación. ¿No podrían regresar a nuestros (sic) países con su experiencia adquirida en Siria?

Thierry Meyssan, temerario director de la Red Voltaire, que anda hiperactivo lanzando misiles letales de desmitificación, asevera que Estados Unidos planea usar otra carta (sic) en septiembre (sic) en San Petersburgo (sic) para desestabilizar a Rusia. ¿Busca Estados Unidos la guerra mundial?

Lo perturbador es que los mercenarios a sueldo del EI han pululado a grado tal que el periodista estadunidense James Foley, independientemente de las graves acusaciones de montaje hollywoodense proferidas por el portal Moon of Alabama, fue decapitado por un supuesto devoto encapuchado verdugo occidental de acento británico convertido al Islam.

Después del escenario del 11-S y su guerra civilizatoria contra el terror islámico global, ¿cómo deambularon miles de conversos europeos occidentales a combatir en las filas del EI?

Como que no cuaja la masiva migración desregulada de miles de encapuchados mercenarios occidentales convertidos al Islam en la época de mayor control y ciberespionaje global que controla la anglosfera desde el célebre esquema Echelon de la guerra fría.

Después de millones de muertos en Irak –en medio de limpiezas etno-teológicas de católicos-caldeos yyazidis kurdos, lo cual desencadenó su balcanización kurdocéntrica en beneficio petrolero de Israel–, y casi 200 mil muertos en Siria, ahora, un año después de la coreografía de las armas químicas de Bashar, en una espectacular voltereta de 180 grados con triple salto acrobático de la muerte y sin red de protección circense, las potencias mundiales contemplan a Assad como baluarte (¡supersic!) contra el EI, según el rotativo israelí Haaretz.

Ahora resulta que funcionarios de Estados Unidos y la UE –que cosechan las terroristas tempestades islámicas de los vientos geopolíticos que sembraron– están alarmados por la presencia considerable (¡supersic!) de europeos (¡supersic!) en las fuerzas del EI, según The Washington Post,que interroga tardíamente ¿Estaba Putin en lo correcto respecto a Siria? ¡Naturalmente que sí!

27/08/14

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Navrante affaire ukrainienne

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LA NAVRANTE AFFAIRE UKRAINIENNE

Les quelques leçons que l’on peut en tirer

Gérard DUSSOUY *
Ex: http://metamag.fr

La crise ukrainienne perdure et l’on voit mal se dessiner une solution. Il n’en sortira pas une troisième guerre mondiale, mais les relations entre l’Europe et la Russie, déjà fortement affectées, vont s’en trouver durablement détériorées. Ce qui réjouira les Etats-Unis, lesquels, dans la nouvelle donne mondiale qui met l’Eurasie de l’Est au centre du monde, ont tout intérêt à conserver le contrôle de l’Europe et à empêcher son rapprochement avec la Russie.
  
Cette crise est désespérante parce qu’elle résulte de l’affrontement entre l’Occidentalisme, l’idéologie libérale moniste qui entend engendrer une société mondiale, et le nationalisme russe, sachant que l’Ukraine et le Vieux continent seront, au bout du compte, les perdants. La première, qui a refusé la solution fédérale, a, en effet, peu de chances de pouvoir garder le Donbass. Au mieux, ou au pire, si elle le conserve, elle devra compter avec une région irrédente. Ce qui n’est jamais une bonne chose. Le second  sera, lui, une seconde fois, profondément divisé entre deux blocs qui, pourtant, auraient tout intérêt à s’entendre pour faire face, conjointement, au reste du monde. Mais, l’absence de vision stratégique des Européens est pathétique, aussi bien que l’impuissance de nos Etats ethnocentriques et que l’inexistence diplomatique de l’Union européenne.

Cette crise est inquiétante parce qu’elle est exemplaire de la crise ethnoculturelle, c'est-à-dire du type de crise que l’Europe s’est efforcée d’exorciser, parce qu’il l’avait conduite à une dernière guerre atroce. En l’occurrence, on peut aussi comparer le cas ukrainien au conflit serbo-croate, au moment de la désagrégation de la Yougoslavie, et qui s’était cristallisé sur  la région de Vukovar. Un conflit entre deux peuples slaves, deux peuples frères, que seule la religion sépare. En Ukraine, c’est plutôt une question de langue. Cette crise doit, du même coup, mettre en garde contre ceux qui revendiquent une organisation régionale de l’Europe, ou de la France, reposant sur le seul critère ethnoculturel. Car le pire serait alors, comme l’écrivait Jean Thiriart, de faire du « racisme » entre les Européens, et cela de façon  même inconsciente. 

Maintenant, il reste à espérer qu’un cessez-le-feu intervienne, et que, comme nous l’écrivions ici même il y a quelques mois, une prise de conscience européenne se produise afin que soit organisée une conférence paneuropéenne sur l'avenir du vieux continent, avec l’intention de faire tomber les préventions et d’y réfléchir  ensemble 

*Professeur émérite à l’université de Bordeaux, auteur de " Contre l'Europe de Bruxelles, Fonder un Etat Européen " Ed. Tatamis.

mardi, 09 septembre 2014

‘NAVO-denktank gaf in Istanbul IS groene licht voor oorlog in Irak’

‘NAVO-denktank gaf in Istanbul IS groene licht voor oorlog in Irak’
 

Geen substantiële Westerse militaire actie tegen IS omdat doelstellingen VS, Turkije en Saudi Arabië in Irak en Syrië nog niet zijn verwezenlijkt

Gebruiken en gebruikt worden; niet één in het Midden Oosten betrokken partij heeft schone handen. Allen streven ze hun eigen specifieke, soms overeenkomstige, maar net zo vaak tegenstrijdige doelstellingen na.

Volgens een geloofwaardige bron uit de kring van de invloedrijke Saudisch-Libanese miljardair en voormalig premier van Libanon Saad Hariri heeft de Atlantische Raad, een denktank van de VS en de NAVO, vorig jaar november op een conferentie in Istanbul het groene licht gegeven aan IS om een oorlog te beginnen in Irak. Eerder dit jaar meldden we al dat IS-terroristen in Turkije werden getraind door de CIA en het Turkse leger.

De Atlantic Council zou op 22 en 23 november op de energietop in Istanbul achter gesloten deuren hebben besloten om het uit louter criminelen en psychopathische moordenaars bestaande IS, toen nog bekend als ISIL of ISIS, aan te zetten tot een ‘heilige oorlog’ in Irak.

De bron, die uit vrees voor repercussies absoluut anoniem wil blijven, onthulde tevens dat de Amerikaanse ambassadeur in Turkije, Francis Riccardione, de belangrijkste coördinator van de militaire opmars van Daaisch, de Arabische afkorting voor ISIS, was.

‘Volledig kunstmatig geschapen vijand’

Steven Kelly, een voormalige CIA-medewerker, verklaarde op 28 augustus dat IS een ‘volledig kunstmatig geschapen vijand is. De financiering is compleet afkomstig uit de VS en zijn bondgenoten, en het voorstel van veel mensen dat deze vijand in Syrië en Irak moet worden aangevallen is een farce, want wij hebben deze vijand duidelijk zelf gecreëerd. Wij controleren hen, en nu lijken we het onaangenaam te vinden deze groep als legitieme vijand aan te vallen.’

Al-Qaeda en Al-Nusra mede gevormd door CIA

IS werd dan ook net als eerder Al-Nusra in Syrië en veel eerder Al-Qaeda mede door de Verenigde Staten vorm gegeven en groot gemaakt. Al-Qaeda ontstond uit de jihadgroepen die in de jaren ’80 in Afghanistan tegen de Sovjet bezetters vochten. Veel van deze moslimstrijders werden door de CIA getraind en voorzien van Amerikaanse wapens, zoals Stinger luchtafweerraketten.

Libië en Syrië

Terroristen van Al-Nusra, een tak van Al-Qaeda, werden in Turkije getraind om in Syrië tegen het regeringsleger van president Assad te vechten. De wapens voor Al-Nusra werden middels een via Libië lopende geheime CIA-operatie naar Turkije gesmokkeld. Kort daarvoor hadden de geheime diensten van de NAVO, Turkije, Saudi Arabië en Qatar aan Al-Qaeda verbonden jihadisten gebruikt om de Libische leider Gadaffi ten val te brengen en te vermoorden. Dezelfde moslimstrijders hadden in Irak en Afghanistan nog tegen Amerikaanse en Britse troepen gevochten.

Na de omverwerping van Gadaffi door de NAVO werden de Libische wapendepots geplunderd. Een groot deel van deze wapens werden via Turkije naar Syrië gesmokkeld. Daar zaten ook anti-tank- en luchtdoelraketten bij. Veel jihadisten die tegen Gadaffi vochten, reisden vervolgens met Amerikaanse hulp naar Syrië om daar tegen Assad te vechten. Net als in Libië werd deze oorlog in de Westerse media valselijk voorgesteld als een legitieme strijd om ‘vrijheid en democratie’. (1)

Geen substantiële militaire actie tegen IS

Om het Westerse publiek te paaien en opnieuw zand in de ogen te strooien bezigen Westerse politici en militairen harde taal tegen IS. Behalve het leveren van wapens aan de Peshmerga en wat Amerikaanse luchtaanvallen is er van concrete militaire actie om de gruwelijke oorlog die IS voert te stoppen nog geen enkele sprake. Dat komt omdat de Turken, Saudi’s en Amerikanen hun doelstellingen in Irak en Syrië nog niet hebben verwezenlijkt.

Saudi’s tegen Iran, Turken willen nieuw imperium

Overigens streven de belangrijkste krachten die de oorlog van IS in stand houden niet noodzakelijk dezelfde belangen na. De Saudi’s hopen dat IS in staat is de groeiende invloed van het Shi’itische Iran in Irak te stoppen. De Turken zijn –zoals we de afgelopen tijd uitgebreid hebben onderbouwd- van plan om na verloop van tijd het door IS veroverde gebied over te nemen voor de stichting van hun gedroomde neo-Ottomaanse Rijk. Tevens hoopt Ankara dat de Koerden, die nog altijd streven naar hun eigen onafhankelijke staat, fors worden verzwakt.

VS doet alles om petrodollar overeind te houden

De Amerikanen zijn even opportunistisch en schaamteloos, omdat zij zonder blikken of blozen vriend en vijand met elkaar verwisselen, al naar gelang het Washington uitkomt. Al-Qaeda wordt bevochten in Afghanistan en Pakistan, maar gesteund in Libië, Syrië en (via IS) in Irak. Zolang de VS de petrodollar als enige wereld reservemunt overeind kan houden, lijkt alles geoorloofd. Daarnaast schijnt het Witte Huis het toekomstige heropgerichte Turks-Ottomaanse Rijk te beschouwen als een belangrijke en machtige bondgenoot tegen Rusland.

* Voor verdere onderbouwing en meer bewijzen van veel in dit artikel genoemde feiten: zie hyperlinks onderaan.

Xander

(1) KOPP

Zie ook o.a.:

07-09: EU-ambassadeur: Europa financiert IS door aankoop olie in Turkije
27-08: Unie moslimgeestelijken kondigt in Turkije pan-islamitische confederatie aan
22-08: ‘Amerika gaat IS gebruiken als excuus voor aanval op Syrië’
21-08: Moslim Broederschap verklaart Turkije tot centrum Islamitische Kalifaat
21-08: Videobewijs van IS trainingskampen in Turkije
08-08: Succes ISIS dankzij Westerse ‘bondgenoten’ Turkije en Saudi Arabië
18-06: Onthutsend: ISIS-terroristen werden getraind door Amerika en Turkije
08-04: Pulitzerprijs journalist: Turkije achter gifgasaanval Syrië, werkt samen met Al-Qaeda
30-03: VS steunt Erdogans misbruik van NAVO voor herstel Ottomaans Rijk
29-03: Ingrijpen Syrië nabij? Turkije geeft Al-Qaeda militaire- en luchtsteun
27-03: Gelekt gesprek op YouTube: Turken plannen false-flag aanslag om Syrië aan te vallen

2013:
05-06: Gatestone Instituut: VS helpt herstel Turks-Ottomaanse Rijk
23-03: Turkse minister BuZa: Wij zullen weer heersen van Sarajevo tot Damascus

Obama prêt à approvisionner l’Europe en gaz américain

 

Obama prêt à approvisionner l’Europe en gaz américain

Auteur : JDS - Ex: http://zejournal.mobi
 
Au cours d’un sommet de 90 minutes avec les deux présidents européens Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, le chef de la Maison-Blanche a recommandé aux Européens de diversifier leurs sources d’approvisionnements énergétiques afin de réduire leur dépendance avec la Russie.

"L’Europe doit trouver comment diversifier ses approvisionnements. Les États-Unis, eux, ont la chance d’être richement dotés. Accélérer le mouvement serait bon pour l’UE et bon pour l’Amérique. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Mais c’est maintenant qu’il faut agir, dans l’urgence" a-t-il insisté.

L’Union européenne a acheté 133 milliards de mètres cubes de gaz à la Russie en 2013, soit un quart de sa consommation (selon les données publiées par la société russe Gazprom), soit 25% de sa consommation. L’Allemagne en absorbe près du tiers, suivie de l’Italie et du Royaume-Uni. Les pays ­Baltes, la Pologne, la Finlande et d’autres pays de l’Est sont totalement dépendants.

85 milliards de mètres cubes arrivent via l’Ukraine. Le reste des achats de gaz à la Russie est acheminé par les gazoducs Nord Stream, Yamal et Blue Stream, qui contournent tous l’Ukraine.

Afin de diversifier rapidement ses approvisionnements, l’UE voudrait donc que Washington libéralise les licences d’exportation de gaz de schiste, production américaine en plein essor. Et les États-Unis l’envisagent clairement.

Barack Obama souligne notamment que «ce serait beaucoup plus facile» si les deux rives de l’Atlantique concluaient le traité de libre-échange euro-américain, négocié dans l’ombre depuis de longs mois.

Mais pour ce faire, les États-Unis et l’Europe devraient investir plusieurs dizaines de milliards de dollars pour construire les infrastructures nécessaires et une flotte pour acheminer le gaz liquéfié en Europe, tandis que cette dernière devra construire une infrastructure pour accueillir les navires et le gaz liquéfié.

Si les États-Unis et l’Europe acceptent ces dépenses, le prix du gaz américain sera au moins comparable, voire supérieur, à celui du gaz russe.

Enfin, un plan d’action a également été demandé à la Commission européenne pour le prochain sommet en juin. Les possibilités seraient de se tourner vers la Norvège et l’Algérie, mais en perdant le bénéfice des prix avantageux consentis par Gazprom.

L’Union européenne dépense chaque année 400 milliards d’euros pour ses achats d’énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), selon les chiffres cités par la commissaire au Climat Connie Hedegaard.


- Source : JDS