Des thèses sont élaborées pour nous laver le cerveau et tous les moyens sont bons pour les diffuser : écrits, film, discours, faits divers etc… Un livre, The Spirit Level (SL), publié en 2009 par les épidémiologistes Richard G. Wilkinson et Kate Pickett est presque devenu une « bible » pour la gauche. L’ouvrage a été encensé puisqu’il prétend faire la preuve empirique que les inégalités sont corrosives pour la société, causant toutes sortes de problèmes de santé. Le livre a été utilisé pour promouvoir la lutte aux inégalités sociales. The Spirit Level a même été cité par plusieurs politiciens pour justifier le soutien à des politiques de réduction des inégalités. Il a contribué à faire de la lutte aux inégalités un enjeu mondial de premier ordre. L’ouvrage a outillé la gauche dans sa lutte aux inégalités et a fait perdre de la crédibilité aux arguments de la droite voulant que la croissance économique est le meilleur moyen d’améliorer le sort de pauvres, même si cela fait en sorte d’accroître l’écart entre riches et pauvres.
J'ai récupéré un monument d'article qui démonte les arguments contenus dans The Spirit Level.
Dans la première partie, de son argumentation, le minarchiste explore la thèse générale du livre, puis dans la deuxième nous la réfute. C'est long et il faut être motivé pour se taper l'article. De nos jours les gens préfèrent accorder 10 minutes de leur temps à une vidéo que 30 à la lecture d'un article. Je ne peux que conseiller l'article, il démontre bien que lorsqu'on recherche des contre-argumentations il et souvent aisé d'en trouver. De même que, plus une argumentation est friable, plus la contre-argumentation est interdite. Lorsqu'il est interdit de critiquer quelque chose on se doit de douter et de penser qu'il y a peut-être anguille sous roche. Quel est l'exemple le plus flagrant de chose impossible à critiquer ou a contredire au cours du siècle écoulé ?
L'article du minachiste n'a rien à voir avec le révisionnisme, il démontre simplement que les arguments énoncés dans une des bibles de la gauche pourraient facilement être taillés en pièces si quelqu'un voulait s'y atteler. Seulement voilà, il est impossible de se débarrasser du syndrome qui nous dit que parce que c'est la gauche, c'est du social, parce que c'est la gauche c'est humaniste, parce que c'est la gauche c'est sain, c'est vrai, c'est incontestable, c'est comme cela qu'il faut penser. Dans le cas contraire vous êtes égoïste et replié sur vous même. Peut-être même que vous êtes contre l’Europe ? Que vous votez FN ? Que vous êtes racistes ! Vous êtes nazis ! Vous êtes pour les chambres à gaz ! La boucle est bouclée : Si vous n'adhérez pas aux thèses de The spirit level c'est que vous êtes pour les nazis. Ne vous laissez pas abuser et gardez votre pouvoir d'analyse. Dans une union européenne où la politique de la pensée est devenue totalitaire il est bon de se référer à la pensée d'un autre continent sur lequel on trouve des francophones. Je parle du Québec. Là bas on trouve encore des brides de la pensée française, celle d'avant la révolution, celle des cerveaux libres qui chez nous seraient qualifiés de cerveaux malades. Je vous propose de faire un petit reset en lisant l'article de Minarchiste :
Les inégalités sont-elles corrosives pour la société? Critique de "The Spirit Level".
Le livre The Spirit Level (SL) a été publié en 2009 par les épidémiologistes Richard G. Wilkinson et Kate Pickett. L’ouvrage a été encensé par la gauchepuisqu’il prétend faire la preuve empirique que les inégalités sont corrosives pour la société, causant toutes sortes de problèmes de santé. Le livre a été utilisé pour promouvoir la lutte aux inégalités sociales. Dans la première partie, nous allons explorer la thèse générale du livre, puis dans la deuxième nous allons la réfuter.
Pour Wilkinson/Pickett, la plupart des pays développés ont atteint une sorte de plateau en terme d’enrichissement qui fait en sorte que toute création de richesse supplémentaire ne contribue pas au bien-être de la population. Ce plateau est visible sur le graphique suivant, qui compare l’espérance de vie au PIB par habitant. On constate, qu’à partir d’environ $10,000, les gains de PIB/habitant contribuent peu à augmenter l’espérance de vie. Pour eux, une fois un niveau « minimal » de richesse atteint, les gains supplémentaires ne rendent pas plus heureux, notamment parce que l’utilité marginale de chaque unité de richesse supplémentaire diminue.
En revanche, les pays riches sont affligés de différents problèmes sociaux qui ne semblent pas reliés à la richesse, mais plutôt à une autre variable plus explicative : les inégalités de revenus. Donc, selon Wilkinson/Pickett, les problèmes tels que les maladies mentales, la mortalité infantile, l’obésité et les meurtres ne sont pas causés par un manque de richesse, mais plutôt par les écarts de revenus entre les classes sociales.
Les auteurs estiment que les inégalités de revenu engendrent de l’anxiété et des dépressions, dont la prévalence aurait fortement augmenté dans la seconde moitié du 20e siècle. Des études auraient aussi – paradoxalement – observé une hausse de l’estime de soi qui s’apparente davantage à de l’égocentrisme et du narcissisme (une attitude défensive quant à son statut social). Nous serions ainsi devenus très concernés par la perception que les autres ont de nous et terrifiés à l’idée d’être perçus comme socialement inférieurs. La hausse des inégalités nous aurait rendus obsédés par notre statut social relatif, ce qui résulterait en des troubles mentaux. Selon les auteurs, les maladies mentales sont plus fréquentes dans les pays plus inégaux. Nous rechercherions davantage l’accumulation des biens matériels et la célébrité de manière à améliorer notre statut tel que perçu par les autres, ce qui nous rendrait vulnérables. Aussi, au sein des sociétés plus inégalitaires, les gens travaillent trop (pour pouvoir consommer davantage), ce qui augmenterait le risque de dépression et de burnout.
Par ailleurs, plus les classes sociales sont éloignées les unes des autres (en termes de richesse), plus les gens perçoivent les membres des autres classes sociales comment étant « hors de leur groupe », affectant leur capacité à s’identifier à eux ainsi qu’à faire preuve d’empathie et de bienveillance communautaire. Nous en serions venus à ne plus faireconfiance à qui que ce soit le moindrement éloigné de notre entourage immédiat. D’ailleurs, le pourcentage de réponses affirmatives à la question« peut-on faire confiance à la plupart des gens? » serait plus bas dans les pays où les inégalités sont plus grandes.
Le stress accru associé à notre statut social nous amènerait à consommer de la drogue (qui agirait comme un substitut au plaisir d’être « socialement admiré »). Dans le même ordre d’idées, l’anxiété reliée au statut nous pousserait à manger pour « compenser » notre insatisfaction, au détriment de notre santé, ce qui nous amènerait vers un plus grand risque d’obésité. Par ailleurs, le stress chronique favorise la sécrétion de l’hormone cortisol, qui engendre l’accumulation de gras et, conséquemment, favoriserait l’obésité.
D’autre part, les pays plus inégaux verraient leurs enfants moins bien réussir à l’école. Encore une fois, le stresse relié au statut social et la menace constante de se retrouver plus tard dans un emploi de vulgaire plombier ou éboueur plutôt que médecin ou ingénieur ferait en sorte de favoriser la sécrétion de cortisol, qui entrave la réflexion et la mémoire, nuisant à la réussite scolaire.
Par ailleurs, selon Wilkinson/Pickett, le taux de naissance de mères adolescentes est plus élevé dans les sociétés plus inégales car pour ces jeunes filles de familles modestes et sans avenir, le seul moyen disponible pour augmenter leur statut social serait d’avoir un enfant pour ainsi accéder à l’âge adulte plus rapidement que les filles de riches qui n’auront d’enfants qu’après l’université.
En ce qui concerne la violence, les auteurs se concentrent sur le taux d’homicide et sur le taux d’incarcération, qui seraient plus élevés dans les pays où les inégalités de revenus sont plus prononcées. Selon les auteurs, une relation existerait entre le taux de divorce et les inégalités, ce qui concorderaient avec des statistiques démontrant qu’une majorité de criminels violents proviennent de foyers monoparentaux (mais ils ne fournissent pas ces données sur les divorces dans leur analyse).
Et comme les pays moins égalitaires ont des populations plus individualistes et moins généreuses, l’aide internationale (en pourcentage du PIB) y est moins élevée:
L’ouvrage ne manque pas de mentionner aussi la relation bien connue entre la mobilité sociale et les inégalités, surnommée “courbe de Gatsby”. Ainsi, plus les inégalités d’un pays sont élevées, moins vos enfants ont de chances de changer de classe sociale en terme de revenus.
En somme, lorsqu’ils combinent toutes les statistiques sociales susmentionnées pour former un indice de problèmes de santé, ça donne le graphique suivant :
L’un des arguments de Wilkinson/Pickett est que les inégalités ne nuisent pas seulement aux plus pauvres et/ou à la classe moyenne, mais aussi aux plus riches, qui seraient eux aussi pris dans le cercle vicieux de la « compétition statutaire ». De plus, une plus grande égalité des revenus peut être accomplie sans nécessairement avoir besoin d’un gros gouvernement, donc en taxant et redistribuant. W&P donnent l’exemple du Japon, qui bénéficie d’une égalité supérieure à la moyenne tout en ayant un taux d’imposition très bas. L’état américain du New Hampshire voit son gouvernement dépenser le moins relativement au PIB, mais obtient un niveau élevé d’égalité. Les taux d’impositions des états américains ne seraient pas corrélés aux problèmes sociaux étudiés par W&P; le New Hampshire a le deuxième plus bas taux d’imposition et performe le mieux en ce qui concerne les problèmes sociaux.
Pour eux, une bonne manière d’obtenir un tel résultat serait de favoriser le syndicalisme, les entreprises coopératives et les entreprises détenues par leurs employés. En Europe, 70% des travailleurs sont couverts par une convention collective, comparativement à seulement 15% aux États-Unis. Au Japon, les syndicats sont aussi plus importants. W&P proposent aussi de limiter les salaires de PDGs à un multiple maximal des salaires des employés moins bien payés.
Selon W&P, les dépenses gouvernementales en pourcentage du PIB ne sont pas corrélées aux inégalités ni aux problèmes sociaux car ces dépenses peuvent soit contribuer à prévenir lesdits problèmes (pays égalitaires) ou encore soigner les conséquences de ces problèmes (pays inégalitaires). De plus, W&P affirment que les inégalités élevées augmentent la nécessité d’un plus gros gouvernement car la société aura alors besoin de plus de policiers, de prisons, de soins de santé et de services sociaux.
Selon W&P, l’humanité a vécu 90% de son existence au sein de sociétés très égalitaires, des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire jusqu’au sociétés féodales de l’ère préindustrielle. Nous ne serions donc pas biologiquement adaptés à évoluer dans une société où les inégalités sont si élevées qu’elles le sont aujourd’hui dans les pays développés. Par ailleurs, Cuba représente pour eux une société quasi-idéale, puisqu’elle combine une espérance de vie élevée et de faible émissions de CO2 au sein d’une société égalitaire.
Le livre sombre ensuite dans une rhétorique anti-consommation. Pour W&P, la majorité de ce que l’on consomme sert à mousser notre statut social. Les items de luxe ne sont pas vraiment de meilleure qualité, ils ne servent qu’à augmenter le prestige de notre image. En exhibant ces articles dispendieux et ostentatoires, les riches imposent un coût aux autres classes de la société en réduisant leur niveau de satisfaction par rapport à ce qu’ils peuvent se permettre de posséder. Les riches devraient donc dédommager le reste de la société pour cet odieux préjudice sous forme de taxation. L’autre manière de réduire la consommation serait d’attribuer à chaque citoyen une limite d’émissions de CO2. Pour consommer au-delà de cette limite, les riches devraient acheter des crédits aux pauvres, ce qui agirait comme mécanisme redistributif, tout en contribuant à combattre les changements climatiques, lesquels sont la conséquence de la surconsommation résultant de la concurrence statutaire.
L’autre élément soulevé par le livre est la fameuse théorie voulant que les inégalités seraient responsables des crises financières. Pour maintenir la cadence de consommation du reste de la société, et surtout des riches, les gens cessent d’épargner et s’endettent pour consommer. Cette hausse de l’endettement mènerait l’économie au bord du gouffre et causerait de sévères récessions. Par ailleurs, les riches ont tellement d’argent qu’ils ne savent pas quoi en faire, donc ils spéculent, ce qui rendrait le système financier instable…
Conclusion préliminaire:
Le livre The Spirit Level est presque devenu une « bible » pour la gauche. Il a même été cité par plusieurs politiciens pour justifier le soutien à des politiques de réduction des inégalités. Il a contribué à faire de la lutte aux inégalités un enjeu mondial de premier ordre; même pour un magazine plutôt droitiste comme The Economist. L’ouvrage a outillé la gauche dans sa lutte aux inégalités et a fait perdre de la crédibilité aux arguments de la droite voulant que la croissance économique est le meilleur moyen d’améliorer le sort de pauvres, même si cela fait en sorte d’accroître l’écart entre riches et pauvres.
Cependant, bien peu de gens se sont donné la peine de vérifier les données de Wilkinson/Pickett et encore moins de consulter les « plus de 200 études » qui supporteraient leurs conclusions. C’est ce que nous ferons dans la deuxième partie de cet article.
La première chose qui est discutable concernant leur méthodologie est le choix des pays. Contrairement à ce qu’ils affirment dans le livre, l’addition de quelques pays supplémentaires a un effet significatif sur les résultats et l’interprétation qu’on peut en faire. Les exclusions les plus flagrantes sont la Slovénie, la Corée, Hong Kong, la République Tchèque et la Hongrie, qui pourtant ne sont pas des « paradis fiscaux » et sont tous classés comme ayant un niveau « très élevé de développement humain » par les Nations Unies. Pourquoi les avoir ignorés? Parce que leur présence aurait anéanti la thèse des auteurs!
Concernant la relation entre l’espérance de vie et les inégalités, W&P ont utilisé les statistiques de 2004, alors que celles de 2005 et 2006 étaient disponibles. Pourquoi? Peut-être parce que si on utilise les chiffres de 2006, la relation s’inverse, avec un faible R-carré de 3%! Et en utilisant les chiffres de 2009, la relation demeure inversée, c’est-à-dire que plus les inégalités sont élevées, plus l’espérance de vie est élevée, mais cette fois avec un R-carré de 5%, ce qui est très bas. Il semble donc que le graphique le plus important du livre soit simplement le résultat du choix des pays et du choix de l’année utilisée! Par ailleurs, même si on conserve les 23 pays utilisés par W&P, mais qu’on utilise plutôt le coefficient de Gini comme mesure d’inégalités (plutôt que le ratio premier/dernier quintile), la relation disparaît aussi.
Puis, les données de W&P sont souvent trompeuses ou de mauvaise qualité. Par exemple, pour l’obésité, ils ont utilisé les données de l’International Obesity Task Force (IOTF). Ces données sont peu fiables. Le chiffre obtenu pour la Suède ne provient que d’une seule ville. Quant au chiffre très élevé pour la Grèce de 30%, il y avait aussi un problème avec l’échantillon et il a été révisé à 17.5% suite à la publication de The Spirit Level. Par ailleurs, pour des raisons obscures, W&P ont exclu Singapour et Israël du graphique associant l’obésité aux inégalités. Une fois les modifications apportées, la relation disparaît et le R-carré tombe à zéro!
Les données sur les maladies mentales sont possiblement les plus douteuses utilisées par W&P. Pour ce faire, ils mélangent les chiffres de différentes sources tout en admettant que ces sources ne sont pas tout-à-fait comparables. Pour les pays Européens (excluant le Royaume-Uni), les statistiques proviennent de l’étude du World Mental Health Survey Consortium (WMH) de 2004. W&P ignorent complètement les chiffres de l’International Consortium in Psychiatric Epidemiology (ICPE), qui affichent de très grandes différences avec ceux du WMH en Europe, mais pas ailleurs. En fait, les chiffres du WMH sont systématiquement trop bas en Europe qu’ils attribuent eux-mêmes à des problèmes techniques lors de l’implémentation des sondages ayant mené à des sous-estimations de l’incidence de certaines maladies mentales (dans leur propres mots : « As a result, these early surveys had much more item-missing data than later surveys, which led to underestimation of severity of some disorders. »). En excluant les chiffres du WMH des données de W&P, la relation avec les inégalités s’inverse avec un R-carré de 5%. De plus, l’augmentation des cas de maladies mentales depuis les années 1970 est largement attribuable à l’élargissement de la définition, à la croissance de la profession de psychiatre, donc un simple phénomène statistique, et non pas en raison de la hausse des inégalités dans les pays développés.
D’autre part, si la population des pays plus inégalitaires est plus stressée, comme le veut la théorie derrière The Spirit Level, nous devrions alors observer une plus grande incidence des maladies cardiovasculaires dans les pays plus inégalitaires puisque ces maladies sont reliées au niveau de stress. Ce n’est pas le cas. Pourtant, W&P mentionnent dans le livre que selon leur théorie, une telle relation devrait exister, mais ne montrent aucun chiffre à cet égard. Les voici :
En ce qui a trait à la relation entre la confiance et les inégalités, il y a un gros bémol à apporter. W&P utilisent un sondage dont la question est « peut-on faire confiance à la plupart des gens ». Les gens ne peuvent répondre que oui ou non, ce qui laisse peu de place à la nuance. Selon l’un des sociologues les plus reconnus au monde (et cité par W&P eux-mêmes), Robert Putnam, le niveau de confiance et d’intégration communautaire est plus élevés dans les pays/régions/quartiers qui sont plus ethniquement homogènes. Il est donc peu surprenant de voir un niveau de confiance plus élevé dans les pays nordiques, les Pays-Bas et le Japon, où l’homogénéité ethnique est élevée, versus les États-Unis et le Royaume-Uni où on observe une plus grande diversité ethnique. Si on exclut les quatre pays nordiques du graphique de W&P montré dans The Spirit Level, la corrélation avec la confiance disparaît.
L’un des arguments de W&P est que dans les sociétés plus égalitaires, les gens sont plus intégrés à leur communauté, se font davantage confiance et s’entraident davantage. Pourtant, le pourcentage de gens membres d’une association communautaire est positivement corrélé aux inégalités!
Malgré la hausse des inégalités dans les pays développés, les naissances mères adolescentes (NMA) ont diminué substantiellement depuis les 50 dernières années. L’un des pays inégalitaire qui affecte beaucoup le graphique de W&P reliant les inégalités aux NMA est le Portugal. L’explication est simple : l’avortement était illégal dans ce pays jusqu’en 2007. Malgré cela, les mères adolescentes étaient 4 fois plus enclines à être mariées que celles de la Norvège. L’avortement est aussi moins fréquent au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, alors que 70% des feotus de mères adolescentes sont avortés au Danemark et en Suède. La statistique utilisée par W&P relève donc davantage d’une question de lois, de culture et de valeurs morales concernant l’avortement plutôt que de revenus. De plus, quand on observe le pourcentage d’enfants vivant au sein d’une famille monoparentale, il n’y a aucune relation avec les inégalités. Et les taux de divorce sont en fait moins élevés dans les pays moins égalitaires.
L’une des statistiques qui va clairement à l’encontre de la théorie de W&P est le taux de suicide, qui affiche une corrélation significativement négative avec les inégalités. W&P mentionne cette relation sans toutefois pouvoir l’expliquer. Ils se gardent bien de l’inclure dans leur indice de santé…
Une autre variable inclue dans l’indice de santé de Wilkinson/Pickett est la consommation de drogues, qui est plus fréquente dans les pays inégalitaires. Cependant, il faut mentionner que la consommation d’alcool est plus élevée dans les pays égalitaires, tout comme la proportion de fumeurs.
Concernant la criminalité, W&P se concentrent sur le taux d’emprisonnement, qui lorsqu’il est élevé n’est effectivement pas un signe d’une société saine. Cependant, pourquoi ignorer les taux de criminalité? En effet, un taux d’emprisonnement élevé ne pourrait que refléter des différences dans le système de justice et n’avoir aucun lien avec les inégalités. Si la théorie est que les inégalités poussent les gens à commettre davantage de crimes, alors pourquoi ne pas plutôt observer le taux de criminalité? W&P évitent cette statistique simplement parce qu’elle n’affiche pas de relation avec les inégalités (en fait, la relation est inverse)!
Quant au taux d’homicide, les États-Unis sont une donnée extrême qui pourrait être expliquée par la guerre contre la drogue qui y est devenue une croisade complètement irrationnelle de la part du gouvernement (voirceci). Si on exclut les États-Unis, la corrélation disparaît. Si on présentait un graphique montrant les inégalités et le taux de personnes jouant au basketball, les États-Unis figureraient parmi les plus élevés et constitueraient une donnée extrême; pourtant il n’y a pas de lien entre les deux variables.
Dans un article antérieur, j’avais déjà traité de la relation entre les inégalités de revenus et la mortalité infantile. Ce fléau a tellement diminué qu’il n’est maintenant plus un problème majeur dans les pays développés. D’ailleurs, les morts de nouveau-nés sont devenues tellement rares que leur nombre nous renseigne bien peu sur le niveau de vie d’une société. En fait, dans les pays développés, la mortalité infantile est surtout liée aux maladies congénitales qui sont davantage associées à la race qu’au statut socio-économique. Les principaux déterminant de la mortalité infantile aux États-Unis n’ont aucun lien avec le statut socio-économique. Par exemple, la mortalité infantile est beaucoup plus élevée chez les Afro-Américains aux États-Unis et chez les Pakistanais au Royaume-Uni. Par ailleurs, les naissances de mères adolescentes sont associées à la mortalité infantile et sont évidemment plus fréquentes dans les pays où l’avortement est stigmatisé (comme les pays Anglo-Saxons, qui sont coincidemment plus inégaux); c’est donc une question de valeur culturelles, et non d’ingalités.
Ainsi, la corrélation captée par W&P n’implique pas de causalité, elle ne fait que refléter le fait que certaines ethnies ont des taux de mortalité infantile plus élevés pour des causes non-reliées au statut économique.
Selon W&P, les sociétés moins égalitaires sont aussi moins généreuses, moins empathiques et plus égocentriques. D’ailleurs, le graphique qui comporte la relation la plus statistiquement significative dans Spirit Levelest celui montrant la corrélation négative entre les inégalités et l’aide étrangère en pourcentage du PIB. Ceci dit, est-ce que l’aide étrangère versée par un gouvernement implique que les citoyens sont plus généreux? Non! Il ne faut pas confondre les politiques d’un gouvernement avec les valeurs des individus d’une société. En fait, on observe que les dons de charité par habitant sont plus élevés dans les pays plus inégalitaires.
Concernant les résultats scolaires, W&P ont encore une fois utilisé des chiffres vétustes et un échantillon de pays incomplet. Selon les chiffres de PISA les plus récents, les pays scandinaves ont perdu du terrain ce qui a atténué la corrélation avec inégalités. En fait, les résultats scolaires sont davantage corrélés avec la proximité du pôle Nord qu’avec les inégalités!
Le manque de mobilité sociale est certainement une caractéristiques que plusieurs associent aux inégalités. On surnomme cette relation la courbe de Gatsby (voir ceci). Si on prend les États-Unis et le Royaume-Uni, des pays plutôt inégalitaires, et qu’on les compare aux pays Nordiques plus égalitaires par quintile de revenu, on peut faire une constatation très intéressante : la mobilité entre ces pays est très semblable, sauf pour le premier quintile de revenu. Cela signifie que si vous êtes dans les plus bas quintiles de revenu aux États-Unis, vos chances d’améliorer votre sort sont les mêmes qu’en Suède. Cependant, si vous êtes dans le premier quintile, vos chances de voir votre situation se détériorer sont moindre. Ainsi, la mobilité plus faible des États-Unis et du Royaume-Uni ne concerne que le premier quintile (les enfants de riches ont davantage tendance à y devenir riche).
Est-ce une mauvaise chose? Cela dépend de la tolérance des inégalités de chaque individu, mais je ne comprends pas du tout pourquoi W&P incluent la mobilité dans leur indice de santé. Selon leur théorie, le manque de mobilité des pays inégaux devrait être une cause des problèmes de santé, pas une conséquence!
L’une des statistiques que W&P auraient pu utiliser est le Quality of Life Index de l’OCDE, qui combine des critères tels que la santé, les relations familiales, la sécurité au travail, les activités communautaires, la liberté politique et l’équité entre les sexes. Aucune relation de cet indice avec les inégalités.
Quant au niveau de bonheur, le pourcentage de gens se disant soit « assez heureux » ou « très heureux » n’est pas corrélé aux inégalités, mais il est très corrélé au niveau de richesse (PIB par habitant). Il semble donc que le bonheur soit davantage une question de richesse totale plutôt que de répartition.
La réalité est que les comparaisons entre des populations aussi grandes en n’utilisant qu’une seule variable explicative sont inappropriées. Ils prennent comme hypothèse que la seule chose qui puisse expliquer les différences entre les indicateurs sociaux des différents pays est leur niveau d’inégalité des revenus. Pourquoi ne pas inclure des variables de contrôle comme le revenu moyen, la démographie, la composition ethnique, la géographie, le climat, la structure politique et certaines particularité culturelles? En fait, pour plusieurs chercheurs, la composition ethnique est une variable qui fait généralement disparaître toute corrélation entre les inégalités et la santé. Wilkinson/Pickett traitent ces chercheurs de racistes dans leur livre… Les auteurs n’ont pas inclut de variable raciale dans leurs modèles car pour eux, cela aurait été raciste. Pourtant, ils reconnaissent que les états américains les plus inégaux sont aussi ceux où les Afro-Américains représentent une plus grande proportion de la population.
Concernant leurs sources, Wilkinson/Pickett affirment qu’ils se tiennent sur les « épaules d’un géant », en voulant dire qu’il existe une grande quantité d’études empiriques validant l’hypothèse voulant que les inégalités soient si corrosive pour la société. En fait, une bonne partie des articles cités par W&P ont été publiés par eux-mêmes, et ont vu leur méthodologie fortement critiquée comme je l’ai fait ci-haut. Pour ce qui est des autres articles, bien peu d’entre eux confirment empiriquement les trouvailles illustrées dans The Spirit Level.
Voici quelques citations à propos de Wilkinson/Pickett :
“Although many aspects of this debate are still unresolved, it has recently become clear that the findings of that paper were an artifact of the selection of countries.”
British Medical Journal, 2002, à propos d’un article de Wilkinson datant de 1992.
“Our findings are consistent with those of Deaton and Paxson (2001) and Lynch et al. (2004b), not with those of Wilkinson (1989, 1996) or Sen (1999). In our preferred specifications we find only small and statistically insignificant relationships between income inequality and mortality. This holds true regardless of whether we measure mortality using life expectancy at birth, infant mortality, homicide, or suicide.”
Leigh & Jencks, Journal of Health Economics,2007.
“It can be firmly concluded, however, that there is insufficient evidence supporting Wilkinson’s hypothesis once individual’s income and its differential impact are taken into account… There are substantial international variations in self-reported health, but they are not linked to the degree of income inequality… Wilkinson’s argument regarding contextual influences was based on a statistical artifact.”
Jen et al., Health & Place,2009.
“The results suggest a modest adverse effect of income inequality on health (…) The findings need to be interpreted with caution given the heterogeneity between studies.”
British Medical Journal, 2009, cité par W&P dans un op-ed publié dans le Wall Street Journal comme preuve « sans équivoque » concernant le lien entre les inégalités et la santé.
“Pickett and Wilkinson’s work has been heavily (and I believecorrectly) criticized as methodologically flawed.”
Robert Putnam, un sociologue gauchiste souvent cité par W&P pour supporter leurs travaux.
Et voici quelques autres conclusions d’études portant sur le sujet :
“there is no strong empirical support for the contention that inequality is a determinant of population health, let alone one of the most important determinants.”
Mellor & Milyo, Journal of Health Politics, Policy & Law, 2001.
“Overall, there seems to be little support for the idea that income inequality is a major, generalizable determinant of population health differences within or between rich countries.”
Lynch et al., Millbank Quarterly, 2004.
“I conclude that there is no direct link from income inequality to mortality; individuals are no more likely to die or to report that they are in poor health if they live in places with a more unequal distribution of income.”
Deaton, Journal of Economic Literature, 2003.
“ The preponderance of evidence suggests that the relationship between income inequality and health is either non-existent or too fragile to show up in a robustly estimated panel specification. The best cross-national studies now uniformly fail to find a statistically reliable relationship between economic inequality and longevity.”
Oxford Handbook of Economic Inequality, 2009.
W&P se réfèrent aussi à plusieurs économistes renommés, comme le lauréat de prix Nobel James Heckman, qui a publié une étude intitulée: The Economics and Psychology of Inequality and Human Development. Pourtant, cette étude ne confirme aucunement la théorie de The Spirit Level. Lorsqu’interrogé sur le sujet, Heckman a répondu: “This is a misrepresentation of my work”. Ça me peut pas être plus clair!
À la lumière de ces citations, peut-on dire qu’il y a consensus scientifique quasi unanime sur la question? C’est pourtant ce que Wilkinson/Pickett laissent croire tout au long de leur livre. De plus, selon l’auteur du livre The Spirit Level Delusion, Christopher Snowdon, depuis la publication initiale du livre, les agences officielles ont publié de nouvelles statistiques mises à jour sur la confiance, les homicides, l’espérance de vie et l’obésité, entre autres, et pourtant W&P ne les ont pas inclues dans les éditions subséquente de The Spirit Level. S’ils l’avaient fait, plusieurs des relations montrées par leurs graphiques auraient été affaiblies et certaines auraient même disparu.
Conclusion
Si on résume, voici les indicateurs que W&P relient aux inégalités et incluent dans leur indice de santé :
Espérance de vie = pas de relation avec les données plus récentes et l’échantillon complet.
Obésité = pas de relation avec les données plus récentes et l’échantillon complet.
Maladies mentales = pas de relation avec l’exclusions des données WMH et l’échantillon complet.
Consommation de drogues = relation inverse si on utilise la consommation d’alcool.
Confiance = davantage reliée à l’homogénéité ethnique et au manque de nuance de la question.
Naissances de mère adolescente = expliquée par les politiques et différences culturelles reliées à l’avortement.
Emprisonnement = l’utilisation du taux de criminalité aurait été plus appropriée (pas de relation).
Homicides = en excluant les États-Unis (donnée extrême), pas de relation.
Mortalité infantile = plutôt corrélée à la race et à des facteurs non-attribuables aux inégalités et/ou aux revenus.
Aide étrangère = l’utilisation des dons de charité aurait été plus appropriée (relation inverse).
Mobilité sociale = inadmissible car est reliée à la variable indépendante.
On constate donc qu’après examen des preuves empiriques présentées et l’ajout du taux de décès par maladies cardiaques, de l’implication dans un organisme communautaire, du taux de suicide, du taux de divorce, du niveau de bonheur et du Better Life Index, le château de cartes de The Spirit Level s’écroule complètement. Ce livre n’est en fait qu’un torchon de propagande qui tente de se donner un brin de crédibilité en utilisant des données empiriques. Mais les erreurs méthodologiques y sont évidentes pour quiconque a déjà étudié ces phénomènes.
L’humain est un animal social qui cherche naturellement à optimiser son statut social; il a évolué en ce sens. Ceci dit, durant la majorité de son existence, l’humain a moussé son statut par la violence et l’oppression des autres. Les sociétés d’antan, parfois vantées par W&P, n’étaient pas méritocratiques, mais bien hiérarchiques selon la race et l’origine familiale. Était-ce mieux que de se baser sur le fruit de son travail pour mesurer et comparer sa valeur, ce que W&P déplorent de nos jours? J’ai trouvé complètement ridicule le fait que W&P infèrent que des sociétés telles que l’Angleterre d’après la seconde guerre mondiale, l’URSS, Cuba, l’Europe féodale du moyen-âge, la Rome Antique ou encore l’ère des chasseurs-cueilleurs de la préhistoire aient été des sociétés où il faisait bon vivre (étant plus égalitaires), alors que ce sont des époques où l’humain moyen vivait dans une déplorable précarité.
La vision de W&P semble être que le bonheur est comme un jeu à somme nulle. Tout ce que les uns obtiennent en s’enrichissant réduit le bonheur des autres. C’est évidemment faux. L’amélioration de notre niveau de vie – de toutes les classes sociales – est encore non seulement possible, mais aussi souhaitable. En 1958, dans son célèbre livre The Affluent Society, l’économiste John K. Galbraith mentionnait que les articles de « luxe » tels que les aspirateurs et les téléviseurs étaient des gadgets inutiles. Ces produits étaient vus comme des extravagances à l’époque, tout comme les lecteurs DVD et téléphones cellulaires l’étaient dans les années 1990s. Pourtant, de nos jours, il serait ridicule de prétendre que ces produits sont des symboles de prestige visant à mousser le statut social. Ce sont simplement des objets utiles, qui améliorent notre qualité de vie.
Wilkinson/Pickett pensent qu’il est naturel pour l’humain de souhaiter une société plus égalitaire en se basant sur le jeu de l’ultimatum, où les gens acceptent de subir un coût pour punir un comportement injuste. Cependant, ils oublient de considérer que pour bien des gens, il est injuste de saisir de force le fruit du travail d’un individu pour le redistribuer. Certaines personnes sont prêtes à subir un coût élevé pour se soustraire à une société organisée de la sorte. Beaucoup ont même risqué leur vie au cours de l’histoire pour fuir des société où cette vision des choses était institutionnalisée…
L’autre argument risible de W&P est que si le libre-marché est comme un système démocratique où un dollar équivaut à un vote, donc les riches ont beaucoup trop de pouvoir décisionnel, ce qui favoriserait l’allocation des ressources vers la productions de biens de luxe au détriment des biens consommés par les masses. Cela est complètement ridicule et montre une méconnaissance notable du fonctionnement de l’économie! La plupart des riches se sont enrichis en produisant des biens et services pour les masses et en faisant mieux que la concurrence en terme de rapport qualité/prix. S’il y avait à un moment où à un autre un manque de capital alloué à la production de petites voiture économiques par exemple, il y aurait pleins d’entrepreneurs prêts à investir pour augmenter la production de ce genre de voitures pour faire du profit. Et s’il y avait surproduction de Ferraris, je ne pense pas que ces voitures maintiendraient leur valeur bien longtemps. C’est la nature même du capitalisme!
Finalement, le lien entre la récente crise financière et les inégalités est très contestable. L’étude de Bordo & Meissner, dont je parlais ici, démontre que les crises financières sont davantage corrélées aux boums de crédit qu’aux inégalités. En fait, une chose est sûre, les boums de crédit accentuent les inégalités puisque les riches en bénéficient davantage. Ces boums de crédit sont causés par la politique monétaire inflationniste des banques centrales, pas par le capitalisme. Une plus grande redistribution de la richesse n’y changera rien.
Que pourrait-on faire pour réduire les inégalités sainement?
J’ai déjà expliqué par le passé que les inégalités peuvent être une source de progrès (ici). Cependant, cela ne signifie pas pour autant que des inégalités de revenus élevées soient le signe d’une société saine. Elles sont simplement la conséquence d’une économie dynamique et méritocratique. Les raisons principales pour lesquelles elles ont augmenté ces dernières décennies dans les pays industrialisés (elles ont diminué dans les pays en développement) sont la mondialisation des échanges commerciaux et la migration vers une économie du savoir.
Par contre, il existe des moyens de réduire les inégalités sans grossir le gouvernement, sans intervenir dans l’économie et tout en respectant les droits de propriété. Le principal à mon avis serait d’abolir la banque centrale et de libéraliser la monnaie. La politique monétaire inflationniste bénéficie aux banquiers et aux mieux nantis de la population qui peuvent investir à la bourse pour bénéficier de la manne. Les gouvernements pourraient aussi cesser de subventionner les entreprises et abolir toute forme de protectionnisme. Réduire la règlementation serait aussi bénéfique, puisque celle-ci fait plus mal aux PMEs qu’aux grandes entreprises et engendre d’énormes coûts qui sont refilés aux consommateurs. Une réduction générale de la bureaucratie gouvernementale et de la taille de la fonction publique pourrait servir à diminuer les taxes à la consommation, qui sont régressives. Finalement, les gouvernements pourraient abolir les brevets, qui sont une fiction étatique et qui engendrent un effet « winner-takes-all » dans l’économie faisant augmenter les inégalités.
Ces propositions feraient diminuer rapidement les inégalités tout en bénéficiant au dynamisme de l’économie et à sa capacité à créer de la richesse pour tous.
Références et lectures complémentaires :
“The Spirit Level: Why Equality is Better for Everyone”, par Richard Wilkinson and Kate Pickett.
“The Spirit Level Delusion: Fact-checking the Left’s New Theory of Everything”, par Christopher Snowdon.
http://www.equalitytrust.org.uk
https://jeanneemard.wordpress.com/2012/01/23/the-spirit-level-lheritage-social/
http://www.iris-recherche.qc.ca/blogue/inegalites-lesprit-des-fetes-et-the-spirit-level
http://minarchiste.wordpress.com/2012/12/05/la-grande-courbe-de-gatsby-inegalites-vs-mobilite/
http://minarchiste.wordpress.com/2013/01/11/la-mortalite-infantile-aux-etats-unis/
http://minarchiste.wordpress.com/2012/11/07/les-inegalites-mondiales-sont-en-baisse/
http://minarchiste.wordpress.com/2012/09/04/les-inegalites-de-richesse-une-source-de-progres/
http://spiritleveldelusion.blogspot.ca/
http://www.velvetgloveironfist.com/pdfs/SpiritLevelDelusion_Chapter10.pdf
https://www.taxpayersalliance.com/home/2010/07/spirit-level-response.html