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samedi, 08 novembre 2014

Juges partout, démocratie nulle part!

Juges partout, démocratie nulle part!

Des juges chargés de dire le droit finissent par inventer celui qui leur plaît

Auteur : Anne-Marie Le Pourhiet
Ex: http://zejournal.mobi

pic6.jpgLa France a toujours manifesté une réticence certaine à l'égard du pouvoir des juges, comme en témoigne encore notre Constitution, qui préfère le terme d'« autorité judiciaire » à celui de « pouvoir judiciaire ». Toutefois, les choses ont beaucoup évolué depuis la présidence gaullienne.

Déjà, à la fin de l'Ancien Régime, les rois de France s'efforcèrent d'éviter la sanction judiciaire de leurs actes. En 1641, dans son énergique édit de Saint-Germain-en-Laye, Louis XIII « défend aux parlements et autres cours de justice de prendre à l'avenir connaissance des affaires d'État et d'administration ». Les révolutionnaires, méfiants à l'égard de cours composées d'aristocrates suspectés de constituer une force réactionnaire d'opposition aux réformes, ont ensuite confirmé, dans la loi des 16 et 24 août 1790, l'interdiction faite aux tribunaux de connaître du contentieux administratif. Ce principe devait donner naissance, en l'an VIII, à notre juridiction administrative, coiffée par le Conseil d'État initialement placé « sous la direction des consuls » et dont les membres étaient nommés et révoqués « à volonté » par le premier d'entre eux.

Dans le même esprit, l'idée d'un contrôle de la loi par les tribunaux a toujours été considérée comme iconoclaste dans un pays pétri de l'idée rousseauiste selon laquelle « la loi est l'expression de la volonté générale ». La loi des 16 et 24 août, confirmée par la Constitution de 1791, ajoute donc : « Les tribunaux ne pourront, ni directement ni indirectement prendre part à l'exercice du pouvoir législatif, ni empêcher ou suspendre l'exécution des décrets du corps législatif sanctionnés par le Roi, à peine de forfaiture. » Le Code pénal de 1810 punira de dégradation civique les magistrats coupables d'une telle lèse majesté démocratique. Cette même loi de 1790 avait aussi prévu l'élection de tous les juges pour « véritablement purifier le passé ».

Dans une conception révolutionnaire qui révoque la tradition et la coutume pour consacrer des individus doués de conscience et de raison, libres de toute appartenance, seule la loi, expression de la volonté du peuple ou de ses représentants, peut-être source de droit.

Les juges doivent donc se borner, dans les litiges qui leur sont soumis, à être les « bouches de la loi », c'est-à-dire à appliquer servilement la volonté de la nation. C'est la raison pour laquelle, chaque fois qu'un contrôle de constitutionnalité de la loi a cependant été envisagé, il a été confié à un organe politique et non pas aux tribunaux.

C'est sous l'influence anglo-saxonne et celle d'un droit européen d'inspiration germanique que la méfiance à l'égard des juges s'est progressivement estompée après la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, la personnalité du général de Gaulle et les circonstances de la naissance de la Ve République ont encore perpétué, au début du régime, une forte prégnance de la raison d'État et une hiérarchie des valeurs que le Général exprimait en ces termes : « Souvenez-vous de ceci : il y a d'abord la France, ensuite l'État, enfin, autant que les intérêts majeurs des deux sont sauvegardés, le droit »1. C'est donc après la disparition du Général que les juridictions de tous niveaux ont progressivement réinvesti l'espace.

Dès 1964, la Cour de justice des communautés européennes (CJCE), ancêtre de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), émet une série d'oukases affirmant la primauté inconditionnelle du droit européen (traités, règlements, directives, décisions …) sur le droit interne, y compris constitutionnel, des États-membres. L'audace et l'obsession uniformisatrice des juges de Luxembourg, qui ne se sont guère démenties depuis, seront complétées par celles des juges de Strasbourg – qui commencent d'ailleurs à agacer beaucoup de monde.

La France est alors accusée d'être en retard, nous sommes régulièrement désignés comme le pays à la traîne, le mauvais élève qui lambine sur la voie du progrès inéluctable. On répète que « c'est seulement en 1974 » que la France a ratifié la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales signée en 1950, comme si ces vingt-cinq années avaient été « perdues » pour cause de honteuse indifférence aux droits de l'homme. Ce ne sont évidemment pas les libertés mentionnées dans ce texte qui gênaient nos dirigeants, mais le fait que le contrôle de son application soit confié à une Cour européenne siégeant à Strasbourg, dont la jurisprudence allait s'imposer aux États signataires. Jean Foyer avait mis le général de Gaulle en garde contre le risque qu'il y avait à placer ainsi la France sous tutelle de juges européens. Au Conseil des ministres suivant, après que Couve de Murville eut exposé l'intérêt de ratifier la Convention, le Général conclut, en s'adressant à son garde des Sceaux : « J'ai lu votre note. Vous m'avez convaincu. La Convention ne sera pas ratifiée. La séance est levée. » La France a fini par rejoindre ensuite docilement le troupeau. Mais nous vérifions depuis lors combien de Gaulle et Foyer avaient vu juste, puisque 99 % du droit dit « de la Convention » est purement jurisprudentiel et intégralement composé des interprétations fort subjectives de la Cour, souvent fondées sur des méthodes aussi fantaisistes qu'imprévisibles. Les protestations étatiques se multiplient et la Cour fait l'objet de critiques récurrentes et vives. À la suite du tollé provoqué par la condamnation de l'Italie pour la présence de crucifix dans les salles de classe et celle de la Grande-Bretagne pour la privation du droit de vote des détenus, les Anglais ont même voulu profiter de leur présidence du Conseil de l'Europe pour organiser à Brighton, en avril 2012, une conférence dont le but explicite était de réduire les pouvoirs de la Cour en exigeant qu'elle respecte davantage la subsidiarité et la marge nationale d'appréciation des États dans l'interprétation de la Convention.

Encerclés par les juges européens, nous le sommes aussi par les juges nationaux qui se sont considérablement enhardis depuis les débuts de la Ve République, d'autant que la construction européenne, très inspirée du modèle allemand, a inoculé en France le culte germanique de l'État de droit (Rechtsstaat). La « prééminence du droit », sans cesse rappelée dans les traités et la jurisprudence européens, a fini par triompher de la gaullienne et souverainiste raison d'État – et peut-être de la démocratie qui allait avec.

Le 16 juillet 1971, quelques mois après la mort du général de Gaulle, le Conseil constitutionnel, initialement conçu pour défendre les prérogatives de l'exécutif, commet un « coup d'État de droit ». Il se reconnaît en effet soudain compétent pour contrôler, non plus seulement les règles de compétence et procédure parlementaires, mais aussi la conformité du contenu des lois au préambule de la Constitution où sont mentionnés les principaux droits et libertés des citoyens et censure en l'espèce une disposition législative qu'il juge contraire à la liberté d'association. Il s'arroge donc ainsi désormais le droit de contrôler les choix politiques du législateur. Puis Valéry Giscard d'Estaing étend la saisine du Conseil à 60 députés ou 60 sénateurs, c'est-à-dire à l'opposition parlementaire qui ne va pas se priver de cette nouvelle arme. Enfin, la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, initiée par Nicolas Sarkozy, boucle la boucle en créant la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) – le rêve de Robert Badinter est réalisé. Celle-ci permet à tout justiciable qui soutient que la loi applicable à son procès contient une disposition contraire aux droits et libertés garantis par la Constitution de demander le renvoi de cette question au Conseil constitutionnel après un filtrage par le Conseil d'État ou la Cour de cassation. Si le Conseil estime qu'il y a bien une violation, il abroge purement et simplement la disposition de loi en cause. Autrement dit, il « corrige » a posteriori le travail du Parlement.

Pour compléter le tableau, peu de temps après la fameuse décision de 1971 et sur invitation du Conseil constitutionnel, la Cour de cassation (1975), puis le Conseil d'État (1989) se sont lancés dans le contrôle de conformité des lois au droit international et européen. En clair : n'importe quel juge judiciaire ou administratif de base peut désormais écarter, dans un litige qui lui est soumis, l'application d'une loi française qu'il juge contraire au droit international ou au droit européen, c'est-à-dire, en réalité, à la jurisprudence de juges européens parfaitement inconnus des Français, qui n'ont de compte à rendre à personne et dont on ne s'inquiète peut-être pas assez de la « traçabilité ».

Autant dire qu'à l'absolutisme démocratique de Rousseau selon lequel la loi est « toujours droite et ne peut errer » s'est substituée une méfiance généralisée à l'égard du législateur qui conduit à l'enserrer dans un filet de normes posées par des juges non élus et politiquement irresponsables. Les normes de référence dont se servent ces juges pour censurer la loi (ou la valider, selon leur bon plaisir du jour) sont extrêmement vagues et floues (liberté, égalité, dignité, nécessité, ordre public, etc.) et leur confèrent un pouvoir d'appréciation absolument discrétionnaire. La Cour européenne des droits de l'homme « invente » le droit qui lui plaît à longueur d'arrêts. Sauf dans les très rares cas où la Constitution est précise, il en va de même du Conseil constitutionnel qui extrait les principes qu'il veut (ou ignore ceux dont il ne veut pas) du préambule de la Constitution. Lors de l'inauguration de la QPC, le 1er mars 2010, le président Sarkozy a prononcé devant le Conseil un discours parfaitement schizophrène vantant les mérites de l'État de droit et du contrôle des lois tout en mettant aussitôt en garde contre le « gouvernement des juges »… qu'il venait pourtant officiellement d'aggraver !

Quant aux magistrats qui rendent la justice au quotidien, il convient de replacer leur pouvoir dans le contexte sociologique et juridique existant, indépendamment de la « politisation » et des excès de zèle de certaines individualités légèrement sectaires.

Des lois mal écrites, dont certaines votées sur ordre de lobbies vindicatifs mus par le ressentiment et l'« envie du pénal », confondant le juge et le psychothérapeute, abandonnent chaque jour aux tribunaux le soin de procéder à l'application de notions parfaitement subjectives qu'ils manipulent avec plus ou moins de maladresse. Les juges n'ont jamais que les pouvoirs qu'on leur donne, et il est certain que plus les textes qu'ils doivent appliquer sont flous, contradictoires, lacunaires, confus, incohérents voire inintelligibles, plus ils sont livrés à leur subjectivité et parfois contraints de « gouverner ». Ceci est vrai à tous les niveaux et dans toutes les juridictions. Quand le législateur ne règle pas convenablement la question du port des insignes religieux dans le secteur privé et que le Conseil constitutionnel lui-même donne une définition obscure de la laïcité, le juge ordinaire fait ce qu'il peut pour trouver un critère et les politiciens ont ensuite beau jeu de condamner son choix. Quand la loi pénale abandonne discrétionnairement l'application des peines à des magistrats qui peuvent les réduire à volonté de telle sorte que la peine exécutée n'a plus rien à voir avec la peine prononcée et que le sentiment d'incohérence judiciaire grandit, la responsabilité en incombe sans doute autant à ceux qui votent la loi qu'à ceux qui l'appliquent.

Pour autant, la lecture des rapports annuels de la Cour de cassation ne trompe pas sur la revendication des magistrats contemporains d'initier et de créer le droit en concurrence avec le législateur, voire même parfois contre la volonté de celui-ci. L'activisme judiciaire à tous les niveaux rappelle les comportements judiciaires corporatistes de l'Ancien Régime2.

Il est, à cet égard, parfaitement symptomatique que chaque fois qu'est remise au goût du jour l'idée d'une démocratisation de la désignation des juges par un système électif approprié, les magistrats poussent immédiatement des cris d'orfraie en invoquant la « technicité » de la fonction et donc le nécessaire maintien du mode de recrutement et de formation actuels. Ceux qui ont l'audace de suggérer une forme d'électivité des juges, pourtant empruntée à l'idéologie de gauche, font l'objet des sarcasmes judiciaires et se trouvent épinglés sur le « mur des cons » du syndicat de la magistrature ! Touche pas à mon corps ! Tout démocrate devrait conserver à l'esprit la formule de Roederer à la Constituante : « Le pouvoir judiciaire, le pouvoir d'appliquer les lois est le plus voisin du pouvoir de les faire : il y touche de si près qu'il ne peut jamais être aliéné par le peuple. » C'est pourtant cette aliénation que consacre la post-démocratie contemporaine.

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vendredi, 07 novembre 2014

Il crepuscolo di Obama e l’effetto domino

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Il crepuscolo di Obama e l’effetto domino

Mattia Pase

Ex: http://www.ilprimatonazionale.it

Roma, 6 ott – Suona quasi beffardo, dopo il disastro delle elezioni di Mid Term, lo slogan obamiano “Yes, we can” che, piaccia o meno, ha condizionato la politica mondiale per alcuni anni. Già persa la Camera dei Rappresentanti, i democratici americani perdono anche il Senato, senza nemmeno l’onore delle armi. La sconfitta condanna infatti all’impotenza il Presidente Barack Obama, costretto da qui alla scadenza del suo mandato, nel dicembre 2016, a convivere con un Parlamento ostile.

I segni premonitori della disfatta in realtà si erano già visti nella vittoria su Mitt Romney, alle ultime presidenziali. Nonostante l’affermazione netta sul candidato repubblicano, Obama aveva infatti perso circa cinque milioni di elettori, fatto piuttosto inusuale nelle dinamiche politiche statunitensi, rispetto alla trionfale elezione del novembre 2008. Cinque milioni di delusi, per un Presidente che aveva fatto leva sull’entusiasmo popolare per insediarsi alla Casa Bianca, erano evidentemente un campanello d’allarme che Obama non ha voluto, o saputo, ascoltare. I cinque milioni si sono moltiplicati, causando un’astensione di massa delle minoranze e delle donne che ha lasciato campo libero all’elettorato repubblicano, capace di imporsi anche in Stati tradizionalmente democratici.

Solitamente è l’economia a determinare le fortune dei governi statunitensi, tanto che ad affossare i Repubblicani, nel 2008, più che le scriteriate politiche di George Bush jr, era stato il crollo delle borse a seguito dell’affaire Lehmann Brothers. Di questi tempi, invece, l’economia a stelle e strisce è in crescita, ma questo non ha impedito la netta affermazione del Grand Old Party, che a questo punto si trova in pole position nella lunga ricorsa alla successione a Obama. Il che, va detto, non significa che il prossimo Presidente sarà sicuramente un repubblicano. Significa, piuttosto, che il Partito Democratico è costretto a trovare un personaggio capace di mobilitare le masse che si sono sentite tradite dal “primo presidente nero”, per sperare di ribaltare la situazione, come peraltro già successo nella storia recente degli Stati Uniti. L’elettorato repubblicano sembra invece più fedele e disciplinato, visto che McCain nel 2008 e Mitt Romney nel 2012 hanno ricevuto praticamente lo stesso identico numero di voti, nonostante la diversità dei due personaggi. Di certo la batosta non è dispiaciuta a quella parte del Partito Democratico che non ha mai visto Obama con particolare simpatia.

Visto dall’Europa, Obama è stato indubbiamente un ottimo comunicatore, preso ad esempio da diversi “colleghi” dei partiti di centro-sinistra del Vecchio Continente, e un mediocre politico. Si ricorderanno, di lui, la discussa riforma sanitaria, l’altrettanto discussa vicenda dell’uccisione di Bin Laden, e una sfilza interminabile di fallimenti in politica estera. Dal balbettante comportamento di fronte alla “primavera” egiziana alla repentina retromarcia sull’attacco al Regime di Bashar Al Assad in Siria, dall’incapacità di gestire la questione ucraina (per la prima volta l’Unione Europea è riuscita ad essere più efficace, o meno inefficace, dell’alleato d’oltreoceano, il che è tutto dire) all’esplosione della nuova guerra civile irachena, Obama si è dimostrato ben lontano dall’immagine di Comandante in Capo che gli americani amano cucire addosso al loro presidente. Nè hanno giovato, al “presidente nero”, gli scontri razziali nel Missouri.

Sono così scomparsi i suoi ammiratori europei, le t-shirt con il suo volto sornione, gli improvvisati Nando Moriconi che si spellavano le mani di fronte all’ennesima dimostrazione dell’american dream. Tutto finito, tutto rinchiuso nel cassetto delle delusioni politiche da dimenticare in fretta. Ripescheranno l’immagine di Obama – in mancanza d’altro – fra qualche lustro, sorvolando sulle sue incertezze e sui suoi fallimenti, e ricordandone solo l’aura di novello Kennedy del terzo millennio. Impossibile azzardare ipotesi su cosa cambierà politicamente nel prossimo biennio, e più in là, quando un nuovo presidente si insedierà nella sala ovale. Nè è dato sapere se, perso il perdibile, Obama tenterà qualche colpo di coda per riabilitare la propria presidenza, ribellandosi al lento crepuscolo che sembra attenderlo di qui al 2016. Difficile, con l’ostilità di entrambe le Camere, ma non impossibile, considerando una certa propensione al masochismo da parte dei dirigenti repubblicani e la latente divisione fra i compassati conservatori e gli esagitati del Tea Party.

La sola cosa certa è che gli Stati Uniti si preparano a una lunghissima campagna elettorale presidenziale, e che questa, molto probabilmente, sarà più incentrata sulle questioni di politica interna che sul ruolo di gendarme globale che Washington ha iniziato ad interpretare con la caduta del Muro, e che, a seguito dei ripetuti disastri delle amministrazioni Bush e Obama – in Medio Oriente e non solo – sembra interessare sempre meno gli elettori a stelle e strisce. Per sapere se questo eventuale ripiegamento potrà rappresentare un’opportunità per gli altri attori della scena politica mondiale, non resta che attendere.

Quello che pare evidente è lo spaesamento delle compagini socialdemocratiche europee con il testa il Partito Democratico di casa nostra, nato all’insegna del veltroniano “si può fare”, mutuato appunto dall’obamiano “Yes, We can”. Il fallimento del presidente americano non può essere ignorato da Renzi, è di certo un campanello d’allarme per chi ha fatto dello slogan e dell’immagine buonista un efficace macchina raccatta voti che si è inceppata nel momento in cui doveva passare dalle parole ai fatti. Saper comunicare rifacendosi il trucco non basta e l’annuncio accattivante via twitter inizia a fare cilecca anche durante le campagne elettorali. Il crepuscolo di Obama non può essere ignorato dagli epigoni europei.

Mattia Pase

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jeudi, 06 novembre 2014

Dalla Primavera araba all'ISIS

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Et si l’on mobilisait pour Tarek Aziz?

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Chrétiens d’Irak: et si l’on mobilisait aussi pour Tarek Aziz?

par Camille Galic

Ex: http://www.polemia.com

TAREK_AZIZ.jpgCamille Galic, éditorialiste et essayiste, rappelle la sévère situation de Tarek Aziz, ancien ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein, et le triste sort des chrétiens d’Orient.
Polémia

♦ Sans la criminelle invasion américaine de 2003 et l’irresponsable démantèlement du régime de Saddam Hussein, sans doute l’Etat islamique n’aurait-il pas vu le jour en Irak avec son cortège d’horreurs, dont les persécutions antichrétiennes. Mais si aucun responsable états-unien n’a payé pour ce crime (prévisible) contre l’humanité, Tarek Aziz, ancien ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre du raïs, a été condamné à mort et il est toujours emprisonné. (CG)


« Dix mille chrétiens irakiens ont déposé une demande de visa au consulat général de France à Erbil [Kurdistan] depuis le début de l’offensive de l’Etat islamique », a révélé Elish Yako, secrétaire général de l’Association d’entraide aux minorités d’Orient (AEMO), lors d’une conférence de presse tenue le 29 septembre au Sénat.

Combien d’entre eux obtiendront satisfaction ? « A ce jour, seuls 55 d’entre eux ont été admis sur le sol français », déplore Elish Yako. 55, un nombre égal à celui des clandestins africains qui, déversés par dizaines de milliers sur les côtes italiennes depuis l’anéantissement du régime Kadhafi – et de l’Etat tout court – en Libye, se faufilent chaque jour dans l’arrière-pays niçois au départ d’une Vintimille submergée et dont la police est moralement désarmée depuis la noyade d’un Sénégalais qui, pour échapper à l’interpellation, s’était jeté en juillet 2013 dans la Roya.

Le « nettoyage ethnique » (en fait, religieux) entrepris depuis l’émergence de l’Etat islamique menace les trois cent mille chrétiens d’Irak, une communauté trop importante pour être exfiltrée et accueillie en Occident. Beaucoup d’entre eux, d’ailleurs, ne souhaitent pas une telle issue : très attachés à leurs racines, ils sont conscients de ce que leur présence, leurs connaissances et souvent leur dynamisme ont apporté à la Mésopotamie, où ils servaient de passerelles entre des mondes étrangers les uns aux autres et volontiers antagonistes. Le terme de drogman, par lequel les voyageurs, explorateurs, archéologues ou diplomates opérant au Moyen-Orient aux siècles passés désignaient les intermédiaires, presque tous chrétiens, qui facilitaient leurs déplacements et leurs démarches auprès de la Porte, ne vient-il pas du mot français truchement ?

Refusant pour la plupart l’exil, les Assyro-Chaldéens, une des communautés chrétiennes les plus anciennes de la planète aujourd’hui chassée de Mossoul ou de la plaine de Ninive vers le Kurdistan, souhaitent en revanche, par la voix de leurs patriarches, que le monde chrétien les soutienne, les défende, les aide. La grande manifestation organisée le 21 septembre à Paris à l’appel de plusieurs organisations traditionalistes, dont Civitas, en soutien aux « chrétiens d’Orient persécutés », ou les initiatives épiscopales comme le « banquet solidaire » organisé le 2 octobre à Lyon à leur profit, témoignent d’un début de mobilisation, ce dont on peut se réjouir, en espérant que ce mouvement prendra de l’ampleur.

Il faut souhaiter que cette compassion s’étende à un autre chrétien d’Irak : Mikhaïl Johanna, alias Tarek Aziz, qui lutta avec tant d’énergie pour préserver son pays de l’invasion de mars 2003 menée prétendument pour détruire un fantasmatique arsenal d’armes de destruction massive – dont l’inexistence fut officiellement reconnue deux mois plus tard (*) – mais qui conduisit inéluctablement au chaos et à l’éclatement. Aujourd’hui âgé de 78 ans, Tarek Aziz croupit dans une prison de Bagdad depuis sa reddition fin avril 2003, et, malgré une santé très chancelante puisqu’il souffre de diabète, d’une forte hypertension, d’ulcères à l’estomac, de problèmes cardiaques et prostatiques, il fut condamné à mort en octobre 2010 après avoir, sans la moindre preuve, été déclaré coupable de « meurtre délibéré et de crimes contre l’humanité ».

 

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Gravement malade, isolé, très déprimé, l’ancien ministre des Affaires étrangères avait confié en janvier 2013 à son avocat, Me Badie Aref, son intention de « faire appel au pape » afin, disait-il, « que soit mis fin à ma souffrance, car je préfère être exécuté plutôt que de continuer dans ces conditions ».

Début septembre, le bruit avait couru que, pour se concilier ce qui reste du parti Baas, naguère au pouvoir, aujourd’hui réduit à la clandestinité mais toujours influent auprès des tribus et des sunnites non islamistes qui restent très attachés à Saddam Hussein, le premier ministre (chiite) Nouri al-Maliki était favorable à la libération de Tarek Aziz et du général Sultan Hashem, quant à lui ancien ministre de la Défense. Certains affirmaient même que les deux vieillards se trouvaient déjà au Qatar. Mais un mois s’est écoulé, chaque jour qui passe affaiblit davantage l’ancien vice-premier ministre. Et rien n’est venu confirmer ces rumeurs de libération.

1981

La France qui, de Mitterrand en Chirac, déroula si longtemps le tapis rouge devant Tarek Aziz dans l’espoir de décrocher en Irak des « marchés du siècle » ne s’honorerait-elle pas de demander la grâce du condamné et, éventuellement, de lui offrir l’asile ?

Après tout, c’est bien ce qu’elle vient de faire en faveur du président du Parlement nigérien, Hama Amadou, qui s’est réfugié chez nous pour « des raisons de sécurité » alors même qu’il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international car soupçonné de complicité dans un trafic international de bébés entre le Nigeria, le Bénin et le Niger. Et ne parlons pas du très cher Abdelaziz Bouteflika, auquel les portes de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce sont toujours grandes ouvertes malgré des « meurtres délibérés et crimes contre l’humanité » commis d’abord pendant « notre » Guerre d’Algérie puis lors de la guerre civile qui ravagea son pays dans les années 1990.

Camille Galic
7/10/2014

(*) En particulier par le faucon Paul Wolfowitz, numéro deux du ministère américain de la Défense, avouant cyniquement le 30 mai 2003 dans le magazine Vanity Fair que le mensonge d’Etat fondé sur la menace des ADM pour justifier une guerre préventive contre l’Irak avait été élaboré « pour des raisons bureaucratiques » : « Nous nous sommes entendus sur un point, les armes de destruction massive, parce que c’était le seul argument sur lequel tout le monde pouvait tomber d’accord.  » Jane Harman, représentante démocrate de Californie, devait dénoncer ensuite « la plus grande manœuvre d’intoxication de tous les temps ».

Correspondance Polémia – 11/10/2014

Image : Tarek Aziz condamné à mort pour détourner l’attention du génocide perpétré en Iraq par les Etats-Unis et leurs complices (Source : International news.fr)

http://www.internationalnews.fr/article-tarek-aziz-condamne-a-mort-pour-detourner-du-genocide-en-iraq-perpetre-par-les-etats-unis-et-leurs-complices-60191937.html

mercredi, 05 novembre 2014

Histoire : la chasse aux «réactionnaires»

Histoire : la chasse aux «réactionnaires»

Claude Bourrinet

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com


gauchet_484.jpgLe Monde du 17 octobre publiait une pétition, signée par d'éminents universitaires, dont le titre - « Marcel Gauchet, (en médaillon - NDLR) victime d'une hargne aveugle » - ne laissait aucun doute sur ce qu'est la Police de la pensée contemporaine, inquisitoriale, expédiant au bûcher quiconque réfléchit, souvent enfermée dans des catégories idéologiques ineptes, et animée d'une acrimonie indigne d'un véritable esprit de recherche. « La stigmatisation haineuse est la marque du désespoir » souligne pertinemment le texte.

Les Rendez-vous de l'Histoire (1), brillante rencontre animée par un intellectuel qui fait honneur à notre pays, ont été l'occasion, comme malheureusement nous avons l'habitude d'en constater la réédition épisodique de la part de « rebelles autoproclamés » en mal de publicité, d'une querelle d'allemand assez désagréable, parce qu'elle fait palper de la manière la plus concrète l'absence abyssale de  pensée, la malhonnêteté, les connivences intéressées du clergé « progressiste » qui sévit en France. Nous sommes en effet accoutumés à ces réductions à Hitler, à ces accusations de passéisme, à ces reproches d'appartenir au camp maudit de la « réaction », péché mortel qui devrait valoir au possédé les affres de l'enfer. En attendant, on se contenterait d'un silence bien pesant, d'une pierre tombale épaisse, d'un silence définitif, de cette espèce de cachot que l’Église appelait in pace, lequel terminait radicalement tout débat, autrement dit la censure, sans laquelle les Messieurs perdraient tout appétit. Il faut voir en Marcel Gauchet un de ces rares intellectuels qui troublent, par sa rigueur, la digestion des assis.

Du reste, un autre talentueux chercheur, le linguiste Alain Bentolila, dans l'Observateur du 25 octobre, rappelle que notre historien est un «  esprit aussi brillant et complexe ».

Mais nous ne nous arrêterons pas à cette anecdote ridicule, qui n'a de vertu que de remuer les chairs putréfiées du royaume de France, du moins de ce qu'il en reste. Malheureusement, les hussards blettes de la pensée politiquement correcte agitent encore leurs Rossinantes, en croyant rééditer les grandes charges des années soixante. Or, ils ne sont plus que l'arrière-garde d'une armée en déroute.

L'un de ses officiers, un gradé tout alerte de cette troupe ubuesque, vient de faire entendre sa trompette guerrière dans un entretien paru dans le numéro du samedi 1er octobre de Libération. Nicolas Offenstadt, maître de conférences à l'université Paris-I, reproche à Marcel Gauchet et à Éric Zemmour de faire l'apologie d'une « France éternelle ». L'histoire serait « instrumentalisée » par la « droite conservatrice ».

Les exemples qu'il invoque, d'une telle offensive « réactionnaires », ne manquent pas de sel. Il en énumère trois : la critique d'un enseignement de l'histoire, qui oublie la geste héroïque de la nation française, le projet sarkozien d'une « Maison de l'histoire de France », et la mode de l'histotainment, incarnée par Laurent Deutsch. On est en droit de s'interroger sur la pertinence d'une telle liste, sachant que Sarkozy ne projetait cette fameuse « Maison », qui est restée virtuelle, que pour des raisons de marketing politicien, et que c'est sous sa présidence que les attaques contre la mémoire nationale de la France ont été les plus virulentes. D'autre part, est-il sérieux de mettre sur le même plan des émissions télévisuelles de divertissement (même sérieux) et des travaux de recherche ? Pourquoi ne pas citer un  Jean-Claude Michéa, par exemple, homme de gauche intègre, qui, lui aussi, a eu maille à partir avec la caste des tartufes ?

On voit sur quel terrain cet universitaire représentatif de notre pauvre vie culturelle, a décidé de se placer. En gros – et du reste, comme l'ensemble de la meute – sur le terrain journalistique, autrement dit de l'agitation du bocal médiatique. Et de l'anachronisme. Comment déconsidère-t-il, par exemple, les idées qui nous viennent du XIXe siècle ? Eh bien, mon pauvre ami, les femmes n'avaient pas le droit de vote, et c'était le temps maudit des colonies. On voit la confusion. A ce compte, on peut aussi dénigrer la démocratie, pour la bonne raison que, du temps de Périclès, sévissait l'esclavage ! Ce n'est pas sérieux. Quant à l'idée nationale, on sait que, longtemps, elle fut l'argument suprême des progressistes, des républicains, des gens de gauche.

Mais ce ne sont là que des points de détail, pour ainsi dire. Comme cette phrase de Zemmour, qu'on lui reprochera sans doute toute sa vie, sur le sauvetage de Juifs par Pétain (rappelons, au demeurant, que Franco lui-même a protégé de nombreux Israélites). J'ai lu attentivement Le Suicide français, et j'ai bien trouvé des critiques du Maréchal. Zemmour ne nie pas les méfaits du régime de Vichy, et résumer les centaines de pages de son livre à une seule phrase est ce que l'on appelle un procédé stalinien.

De même, en condamnant la conception « biologique » de ceux qui croient aux racines de notre civilisation, il caricature ses adversaires. Qu'il existe une chaîne, généalogique, de causes à effets, anamnésique, qui relie la France d'aujourd'hui à ce que furent les ancêtres qui en fondèrent les murs, qui le contesterait ? Savoir comment ce lien s'est constitué est très complexe, mais il n'est pas niable que la volonté de partager le même Grand Récit, le même « mythe », si l'on veut, à condition d'appréhender ce terme dans son sens positif, d'histoire qui explique les raisons narrative d'un existant, entre pour une bonne part dans la psychologie historique de notre pays, qui s'est fait par l’État (mais pas seulement par lui), partant, d'une mémoire « culturelle » – les Grecs, les Romains, les Celtes, le le christianisme.... On voit mal pourquoi il faudrait se rabattre sur une sorte de constructivisme absolu (qui partage avec la théorie du genre et le relativisme libéral le poison nihiliste de la destruction de tout sens fondé par la tradition, voire la nature). De même, tout historien sérieux, tout politologue conséquent, sait qu'une nation se définit par rapport à autrui, à l'étranger : il y a ceux qui en sont, d'autres qui n'en sont pas. A moins que l'on vive parmi les anges, dans la contemplation éthérée du cosmos indéfini. Mais nous sommes dans l'humain, et l'homme est fait d'une pâte qui s'appelle chair, donc qui a trait à une sorte de biologie, ce sang et ces larmes, par exemple, qui ont été versés à Verdun.

Que propose notre maître Janotus en guise d'enseignement de l'histoire ?

Là est, évidemment, une question vitale pour notre avenir. Or, notre « spécialiste » « plaide » pour donner tout loisir aux... « spécialistes » de l'histoire. On connaît la chanson. Les médias sont truffés de « spécialistes » autorisés qui prêchent la bonne parole. D'autre part, il prône un enseignement de « plein air » : « Cet appui sur les lieux permet de multiples échanges entre l’histoire comme discipline et les discussions présentes, le monde habité par les gens. »

« Discussions »... Autrement dit, on aurait deux instances qui ne recouperaient : l'une serait la doxa avec laquelle on formaterait les cerveaux, une orthodoxie bienpensante, évidemment, et l'autre serait le choc des opinions, la confrontation des points de vues, une espèce de café du commerce historique.

M.  Offenstadt nous livre, du reste, la conception qui a cours actuellement dans l’Éducation Nationale, la ligne du parti, en quelque sorte : foin des « Grands Récits ! inutile de restituer, de placer dans un contexte ! Il n'est qu'à demander aux « gens » d'exprimer leur « ressenti », aussi bien devant un texte littéraire que devant des résidus de tranchées. Pourquoi ce texte a-t-il écrit ? Pourquoi ces tranchées ont-elles été creusées par des soldats qui avaient le sentiment d'appartenir à une vieille nation ? Billevesées ! Le principal est de restituer ses impressions, au risque du contresens !

(1) les Rendez-vous de l'Histoire se déroulent chaque année à Blois cliquez là

El futuro de una alianza Beijing-Moscú-Berlín

por Pepe Escobar

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com 

Introducción de Tomdispatch:

Nuevas rutas de la seda y un siglo euroasiatico alternativo

Durante la II Guerra de Iraq (2003-2011), solía yo imaginar que los líderes chinos se reunían semanalmente en las calles de la Ciudad Prohibida, cantando y bailando para celebrar la estupidez americana. Año tras año, cuando Estados Unidos hubiera podido enfrentarse a una China en ascenso, como les pedía el cuerpo a los líderes yanquis desde hacía años, el país se encontraba completamente distraído por la desastrosa invasión y ocupación de Iraq. No puedo dejar de pensar que, en unos momentos en que una campaña acelerada de bombardeos en Iraq y ahora Siria, con las botas de 1.600 militares cada vez más sobre el terreno y otras que parece que están por llegar, con una III Guerra de Iraq (2014 – fecha límite desconocida) los líderes chinos se están regocijando una vez más. A pesar de todo lo que se ha hablado en los últimos años acerca de “pivote asiático” militar del gobierno de Obama, no puede caber duda de que esta reciente campaña en Oriente Próximo va a poner piedras en el planeado engranaje de “contención” en el Pacífico.

Mientras tanto, el estado de ánimo de China ha cambiado, claramente. Como escribió Orville Schell recientemente después de una polémica visita a Beijing del viejo presidente Jimmy Carter (90 años), quien hace más de 30 años patrocinó un acercamiento a gran escala de Estados Unidos con la nueva versión capitalista de la China comunista :

“En pocas palabras, lo que solía ser conocido como ‘Occidente’ ahora se encuentra enfrentado a una posición cada vez más intrincada en la que el equilibrio de poder está cambiando, un hecho que pocos se han tomado la molestia de reconocer y mucho menos de tener en cuenta en las nuevas formulaciones de acercamiento a China. Seguimos teniendo nostalgia de aquellos tiempos pintorescos en que los líderes chinos seguían la consigna de Deng [Xiaoping] a su pueblo: “Esconder nuestras capacidades y esperar nuestro momento” (taoguang yanghui). Lo que quería decir con esta expresión (chengyu) no era que China tuviera que seguir eternamente contenida sino que el momento de manifestarse aún no había llegado. Ahora que es más fuerte, en cambio, sus líderes parecen creer que su momento ha llegado por fin y que ya no están ni siquiera dispuestos a ajustarse a la reconfortante idea de un “ascenso pacífico” (heping jueqi)”.

Por el momento, por supuesto, los chinos tienen sus propios problemas internos, que van desde una economía con tendencia a la creación de burbujas, a un movimiento separatista islámico en el interior de la provincia de Xinjiang y al reciente movimiento Occupy que está levantando olas en el moderno centro financiero asiático de Hong Kong. Sin embargo, si uno llega a Beijing el mundo parece un lugar diferente. Pepe Escobar, trotamundos peripatético de TomDispatch en el continente euroasiático, que él llama Pipelineistan, ha hecho justamente eso. Ha visitado también lugares situados a lo largo de las futuras “nuevas rutas de la seda” que China quiere establecer siguiendo el camino a Europa occidental. Escobar ofrece una visión de un mundo euroasiático diferente a la que reflejan los boletines de noticias de este país. Si usted desea entender el planeta en el que en realidad puede encontrarse viviendo en un futuro próximo, no podría ser más significativo asimilar dicha visión.

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¿Pueden China y Rusia echar a Washington a empujones de Eurasia?

El futuro de una alianza Beijing-Moscú-Berlín

Un fantasma recorre el rápidamente envejecido “Nuevo Siglo Americano”: la posibilidad de una futura alianza comercial estratégica Beijing-Moscú-Berlín. Llamémosla BMB.

Su probabilidad está siendo analizada muy en serio en las más altas esferas de Beijing y Moscú, y observada con interés en Berlín, Nueva Delhi y Teherán. Pero no se les ocurra mencionarla dentro del circuito político –el Beltway– de Washington o en la sede de la OTAN en Bruselas. En estos lugares, la estrella del espectáculo de hoy y mañana es el nuevo Osama bin Laden: el Califa Ibrahim, alias Abu Bakr al-Baghdadi, el escurridizo y autoproclamado profeta y decapitador, jefe de un mini estado y un movimiento que ya nos ha deparado un festín de siglas –ISIS/ISIL/IS– a mayor gloria de la histeria reinante en Washington y otros lugares.

Sin embargo, al margen de cómo Washington nos depara con asiduidad nuevos remix de la Guerra Global contra el Terror, las placas tectónicas de la geopolítica euroasiática continúan en movimiento, y no van a dejar de hacerlo porque las elites estadounidenses se nieguen a aceptar que su históricamente breve “momento unipolar” está de capa caída. A ellos, el cierre de la era del “full spectrum dominance” (dominio de espectro completo), como el Pentágono le gusta llamarlo, les resulta inconcebible. Después de todo, la necesidad de que el país “indispensable” controle todo el espacio –militar, económico, cultural, cibernético y exterior– es poco menos que un dogma religioso. A los misioneros “excepcionalistas” no les va la igualdad. A lo sumo, aceptan “coaliciones de voluntarios” como la que amontona a “más de 40 países” para luchar contra ISIS/ISIL/IS, países que o bien aplauden (y maquinan) entre bambalinas o envían algún que otro avión a Iraq o Siria.

La OTAN, que a diferencia de parte de sus miembros no combatirá oficialmente en Jihadistan, sigue siendo un montaje vertical controlado desde la cúspide por Washington. Nunca se ha molestado en aceptar plenamente a la Unión Europea o permitir que Rusia se “sintiera” europea. En cuanto al Califa, se trata únicamente de una distracción menor. Un cínico postmoderno podría incluso afirmar que se trata de un emisario enviado al terreno de juego mundial por China y Rusia para que la hiperpotencia perdiera de vista la pelota.

Divide y aísla  

Así pues, ¿cómo se aplica la “dominación de espectro completo” cuando dos potencias competidoras reales –Rusia y China– comienzan a hacer sentir su presencia? El enfoque de Washington hacia cada una de ellas –en Ucrania y en los mares de Asia– podría considerarse como de dividir y aislar.

Con el fin de mantener el Océano Pacífico como un clásico “lago americano”, el gobierno de Obama ha estado “pivotando” de vuelta a Asia desde hace varios años. Esto ha implicado sólo movimientos militares modestos, sino también un poco modesto intento de enfrentar el nacionalismo chino contra la variante homóloga japonesa, mientras reforzaba sus alianzas y relaciones en todo el Sudeste asiático, con un enfoque en las disputas energéticas del Mar del Sur de China. Al tiempo que movía sus peones para cerrar un acuerdo comercial futuro, la Asociación Trans-Pacífico (TPP).

En las fronteras occidentales de Rusia, el gobierno de Obama (coreado por sus cheerleaders locales, Polonia y los países bálticos) ha avivado las brasas de un cambio de régimen en Kiev hasta hacerlas llamear y crear lo que Vladimir Putin y los líderes de Rusia perciben como una amenaza existencial para Moscú. A diferencia de EE.UU., cuya esfera de influencia (y sus bases militares) son globales, se trataba de que Rusia no tuviera ninguna influencia significativa en lo que fue su bloque cercano, el cual, en lo que respecta a Kiev, no es para la mayoría de los rusos en absoluto “extranjero”.

Para Moscú, pareciera que Washington y sus aliados de la OTAN estuvieran cada vez más interesados ​​en imponer un nuevo telón de acero a su país desde el Báltico hasta el Mar Negro, con Ucrania simplemente como punta de lanza. En términos de la alianza BMB, el nuevo telón se concibe como un intento de aislar a Rusia e imponer una nueva barrera a sus relaciones con Alemania. El objetivo final sería dividir Eurasia e impedir nuevos avances hacia una integración comercial futura a través de un proceso no controlado por Washington.

Desde el punto de vista de Beijing, la crisis de Ucrania ha sido un acontecimiento en el que Washington ha cruzado todas las líneas rojas imaginables para acosar y aislar a Rusia. Para sus líderes, pareciera un intento concertado de desestabilizar la región de manera favorable a los intereses estadounidenses, con el apoyo de toda la amplia gama de élites de Washington, desde los neoconservadores y “liberales” de la Guerra Fría hasta los intervencionistas humanitarios del tipo Susan Rice y Samantha Power. Por supuesto, si usted ha estado siguiendo la crisis de Ucrania desde Washington, esta perspectiva le parecerá tan extraña como la de un marciano cualquiera. Pero el mundo se ve de manera diferente desde el corazón de Eurasia, en particular a partir de una China en ascenso con su “sueño chino” (Zhongguo meng) de nuevo cuño.

 

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Según el presidente Xi Jinping, ese sueño incluiría una futura red de nuevas rutas de la seda, organizada por China, que crearía el equivalente de un Trans-Asian Express para el comercio euroasiático. Así que cuando Beijing, por ejemplo, siente la presión de Washington y Tokio en el frente marítimo, parte de su respuesta es un avance de tipo comercial en dos frentes a través de la masa terrestre de Eurasia, uno de ellos a través de Siberia y el otro a través de los “stans” de Asia Central.

En este sentido, aun que usted no lo sepa –si sólo sigue los medios estadounidenses o los “debates” en Washington– estamos entrando potencialmente en un nuevo mundo. No hace mucho tiempo, los líderes de Beijing coqueteaban con la idea de redefinir su juego geopolítico-económico codo con codo con EE.UU., mientras que el Moscú de Putin daba a entender la posibilidad de algún día unirse a la OTAN. Ya se acabó. Hoy en día, la parte de Occidente en que ambos están interesados ​​en un posible futuro es una Alemania ya no dominada por el poderío estadounidense y los deseos de Washington.

De hecho, Moscú lleva ya no menos de medio siglo de diálogo estratégico con Berlín que hoy día incluye la cooperación industrial y la interdependencia energética. En muchas partes del Sur global ya se está al corriente de ello, y Alemania está empezando a ser considerada como “la sexta potencia BRICS” (después de Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica).

En medio de unas crisis mundiales que van desde Siria a Ucrania, los intereses geoestratégicos de Berlín parecen ir divergiendo lentamente de los de Washington. Los industriales alemanes, en particular, parecen ansiosos por continuar con unos tratos comerciales con Rusia y China que no tienen límite. Estos podrían colocar al país en camino hacia un poderío mundial sin los límites de las fronteras de la UE y, a largo plazo, indicar el final de la era en la que Alemania, por mucha sutileza que se quisiera, era esencialmente un satélite estadounidense.

Será un camino largo y sinuoso. El Bundestag, el parlamento de Alemania, sigue dependiente de una agenda atlantista fuerte y de una obediencia preventiva a Washington. Y siguen habiendo decenas de miles de soldados estadounidenses en suelo alemán . Sin embargo, por primera vez, la canciller alemana Angela Merkel ha dudado a la hora de imponer sanciones más estrictas ​​a Rusia, por cuanto no menos de 300.000 puestos de trabajo alemanes dependen de las relaciones con este país. Los líderes industriales y el establishment financiero ya han dado la voz de alarma, temiendo que dichas sanciones sean totalmente contraproducentes.

El banquete de la Ruta de la Seda  china

El nuevo juego de poder geopolítico de China en Eurasia tiene pocos paralelos en la historia moderna. Los días en que el “pequeño timonel” Deng Xiaoping insistía en que el país debía mantener un perfil bajo en la escena mundial han desaparecido. Por supuesto, hay desacuerdos y estrategias en conflicto cuando se trata de la gestión de los puntos calientes del país: Taiwán, Hong Kong, Tíbet, Xinjiang, el Mar del Sur de China, los competidores India y Japón, y los aliados problemáticos como Corea del Norte y Pakistán. Y el descontento popular en algunas “periferias” dominadas por Beijing está creciendo hasta niveles incendiarios.

 

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La prioridad número uno del país sigue siendo llevar a cabo las reformas económicas del presidente Xi, al tiempo que se aumenta la “transparencia” y se lucha contra la corrupción en el seno del Partido Comunista gobernante. En un distante segundo lugar está el problema de cómo protegerse progresivamente contra los planes de “pivote” del Pentágono en la región –mediante el aumento del poderío militar de una flota de alta mar, submarinos nucleares y una fuerza aérea tecnológicamente avanzada– sin llegar a ser tan asertivo como para hacer entrar en pánico al establishment de Washington y su temida “amenaza amarilla”.

Mientras tanto, con una Marina estadounidense capaz de controlar las vías de comunicación globales marítimas en un futuro previsible, la planificación de las citadas rutas de la seda a través de Eurasia prosigue a buen ritmo. El resultado final podría ser un triunfo de las infraestructura integradas –carreteras, trenes de alta velocidad, oleoductos, puertos– que conectaría China a Europa Occidental y el Mediterráneo, el viejo Mare Nostrum imperial, en todas las formas imaginables.

En un viaje inverso al de Marco Polo, remixed para un mundo con Google, uno de los ramales claves de la Ruta de la Seda irá desde la antigua capital imperial Xi’an a Urumqi, en la provincia de Xinjiang, y luego, a través de Asia central, Irán, Iraq y la Anatolia turca, hasta terminar en Venecia. Otro será una ruta marítima de la seda a partir de la provincia de Fujian, pasando por el estrecho de Malaca, el Océano Índico, Nairobi, en Kenia, para finalmente continuar hasta el Mediterráneo a través del Canal de Suez. Tomados en conjunto, es a lo que Beijing se refiere como el Cinturón Económico de la Ruta de la Seda.

La estrategia de China es crear una red de interconexiones entre no menos de cinco zonas clave: Rusia (puente clave entre Asia y Europa), los “stans” de Asia Central, Asia del sureste (con importantes funciones para Irán, Iraq, Siria, Arabia Saudita y Turquía), el Cáucaso y Europa del Este (entre otros Belarús, Moldavia y, en función de su estabilidad, Ucrania). Y no se olviden de Afganistán, Pakistán y la India, en lo que podría ser considerado como una ruta de la seda plus.

Esta ruta plus conectaría el corredor económico Bangladesh-China-India-Myanmar con el corredor económico China-Pakistán, y podría ofrecer a Beijing un acceso privilegiado al Océano Índico. Una vez más, un paquete total –carreteras, trenes de alta velocidad, oleoductos y redes de fibra óptica– uniría la región con China.

 

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Xi en persona situó la conexión entre India y China como parte de un bien definido conjunto de imágenes en un artículo de fondo que publicó en el periódico The Hindu poco antes de su reciente visita a Nueva Delhi. “La combinación de la ‘fábrica del mundo’ y la ‘oficina administrativa del mundo’”, escribió, “dará como resultado la base productiva más competitiva y el mercado de consumo más atractivo”.

El núcleo central de la elaborada planificación china para el futuro euroasiático es Urumqi, capital de la provincia de Xinjiang y sede de la mayor feria comercial de Asia Central, la Feria de China-Eurasia. Desde el año 2000, una de las mayores prioridades de Beijing ha sido la urbanización de esta provincia, en gran parte desierta pero rica en petróleo, e industrializarla a toda costa. Lo que implica, en opinión de Beijing, la homologación de la región con China, con el corolario de la supresión de cualquier disidencia de la etnia uigur. Li Yazhou, general del Ejército Popular de Liberación describió Asia Central como “el más sutil pedazo de pastel donado por el cielo a la China moderna”.

La mayor parte de la visión de China de una nueva Eurasia conectada con Beijing por todo tipo de transporte y comunicación se detallaba claramente en el documento “Marching Westwards: The Rebalancing of China’s Geostrategy” (“Marchando hacia el oeste: el reequilibrio de la geoestrategia china”) un estudio de referencia publicado en 2012 por el académico Wang Jisi, del Centro de Estudios Internacionales y Estratégicos de la Universidad de Beijing. Como respuesta a este futuro entramado de conexiones de eurasiáticas, el mayor logro del gobierno de Obama ha sido a una versión de la contención naval desde el Océano Índico hasta el Mar del Sur de China, al tiempo que un agudizamiento de los conflictos y las alianzas estratégicas alrededor de China, de Japón a la India. (La OTAN se queda, por supuesto, con la tarea de contener a Rusia en Europa del Este).

Contra las rutas de la seda, telón de acero  

El “acuerdo de gas del siglo”, de 400.000 millones dólares, firmado por Putin y el presidente chino en mayo pasado, sentó las bases para la construcción del gasoducto Power of Siberia ya en construcción en Yakutsk, que hará llegar un diluvio de gas natural ruso al mercado chino. Está claro que sólo representa el comienzo de una alianza energética turboasistida entre los dos países. Entre tanto, los empresarios e industriales alemanes ya se han percatado de una nueva realidad: del mismo modo que el mercado final de los productos made-in-China que circularán por las futuras nuevas rutas de la seda será Europa, una circulación en sentido inverso es asimismo evidente. En un posible futuro comercial, China está destinada a convertirse en el principal socio comercial de Alemania para 2018, por delante tanto de EE.UU. como de Francia.

 

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Un posible obstáculo a esta evolución, grato a los ojos de Washington, es una Guerra Fría 2.0, que ya está desgarrando no la OTAN sino la Unión Europea. En la UE de este momento, el campo antirruso incluye Gran Bretaña, Suecia, Polonia, Rumanía y los países bálticos. Por otra parte, Italia y Hungría, pueden considerarse en el campo prorruso, mientras que una imprevisible Alemania sigue siendo la clave para saber si el futuro va a consistir en un nuevo telón de acero o en una nueva apertura al Este. Para ello, Ucrania sigue siendo la clave. Si se la consigue finlandizar con éxito (con una autonomía significativa para sus regiones), como ha propuesto Moscú –sugerencia que Washington rechaza de plano–, la vía hacia el Este seguirá abierta. Si no, la propuesta de una BMB tendrá un futuro incierto.

Cabe señalar que hay también otra visión del futuro económico euroasiático que asoma en el horizonte. Washington intenta imponer a Europa un Tratado Transatlántico de Comercio e Inversión (TTIP) y un tratado Transpacífico de Asociación similar (TPP) a Asia. Ambos favorecen a las corporaciones americanas globales y su objetivo evidente es el de impedir el ascenso de las economías de los países BRICS y el surgimiento de otros mercados emergentes, a la vez que da solidez a la hegemonía económica global estadounidense.

Dos hechos flagrantes, debidamente registrados en Moscú, Beijing y Berlín, indican cuál es el núcleo duro geopolítico detrás de estos dos pactos “comerciales”. El TPP excluye a China y el TTIP excluye a Rusia. Es decir, ambos representan las líneas de fuerza, apenas disimuladas, de una futura guerra comercial y monetaria. En mis propios viajes recientes, he oído una y otra vez de boca de productores agrícolas de calidad en España, Italia, y Francia que el TTIP es nada más que una versión económica de la OTAN, la alianza militar que el presidente chino Xi Jinping, llama, quizás un tanto ilusoriamente, una “estructura obsoleta”.

Hay una resistencia significativa al TTIP en muchos países de la UE (especialmente en los del Club Med de la Europa meridional), del mismo modo que la hay contra el TPP entre las naciones de Asia (especialmente Japón y Malasia). Es esto es lo que da a chinos y rusos esperanzas para sus nuevas rutas de la seda y para un nuevo tipo de comercio a través del corazón de Eurasia respaldado por una Unión Euroasiática apoyada en Rusia. A esta situación están prestando mucha atención figuras clave en los círculos empresariales e industriales alemanes para los que la relación con Rusia sigue siendo esencial.

 

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Después de todo, Berlín no ha mostrado una excesiva preocupación por el resto de una UE sumida en crisis (tres recesiones en cinco años). A través de una troika universalmente despreciada –Banco Central Europeo, Fondo Monetario Internacional y Comisión Europea– Berlín está ya a todos los efectos prácticos, al timón de Europa, prosperando y mirando al Este.

Hace tres meses, la canciller alemana Angela Merkel visitó Beijing. Apenas aparecieron en la prensa las conversaciones sobre la aceleración de un proyecto potencialmente revolucionario: una conexión ininterrumpida de ferrocarril de alta velocidad entre Beijing y Berlín. Su construcción será un imán para el transporte y el comercio entre decenas de países a lo largo de su ruta, de Asia a Europa. Pasando a través de Moscú, podría convertirse en el integrador definitivo de la Ruta de la Seda y quizás la pesadilla definitiva para Washington.

“Perder” Rusia

En medio de una gran atención de los medios, la reciente cumbre de la OTAN en Gales ha producido sólo una modesta “fuerza de reacción rápida” para su despliegue con vistas a cualquier situación futura tipo Ucrania. Mientras tanto, la creciente Organización de Cooperación de Shanghái (OCS), una posible contraparte asiática de la OTAN, se reunió en Duchanbé (Tayikistán). En Washington y Europa Occidental nadie pareció dar importancia al encuentro. Deberían haberlo hecho. Allí, China, Rusia y los cuatro “stans” de Asia Central acordaron incorporar a un impresionante conjunto de nuevos miembros: India, Pakistán e Irán. Las implicaciones pueden ser de largo alcance. Después de todo, India, con su primer ministro Narendra Modi, está ahora contemplando su propia interpretación de la Ruta de la Seda. Detrás de ella se encuentra la posibilidad de un acercamiento económico de “Chindia”, que podría cambiar el mapa geopolítico de Eurasia. Al mismo tiempo, Irán está también incorporándose al tejido de la red “Chindia”.

De este modo, lenta pero segura, la OCS se perfila como la principal organización internacional en Asia. Ya es evidente que uno de sus objetivos fundamental a largo plazo será el de dejar de operar en dólares, mientras avanza en el uso del petroyuan y el petrorrublo en el comercio de la energía. Y EE.UU., por supuesto, nunca será bien recibido en la Organización.

Pero todo esto es hablar del futuro. En la actualidad, el Kremlin sigue enviando señales de que quiere empezar a hablar de nuevo con Washington, mientras que Beijing nunca ha querido dejar de hacerlo. Sin embargo, la administración Obama sigue miope, enfrascada en su propia versión de un juego de suma cero, confiando en su fuerza tecnológica y militar para mantener una posición ventajosa en Eurasia. Beijing, sin embargo, tiene acceso a los mercados y un montón de dinero en efectivo, mientras que Moscú tiene un montón de energía. Una cooperación triangular entre Washington, Beijing y Moscú sería sin duda –como dirían los chinos– un juego en el que todos saldrían ganando… pero no contengan la respiración por el momento.

 

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En cambio, es de esperar que China y Rusia profundicen su asociación estratégica, al tiempo que atraen a otras potencias regionales euroasiáticas. Beijing ha apostado el resto a que el enfrentamiento entre EEUU/OTAN y Rusia por Ucrania hará que Vladimir Putin gire hacia el Este. Al mismo tiempo, Moscú está calibrando cuidadosamente lo que su presente reorientación hacia un gigante económico así puede significar. Algún día, es posible que algunas voces de cordura en Washington se pregunten en voz alta cómo fue que EE.UU. “perdió” Rusia en beneficio de China.

Mientras tanto, podemos pensar en China como un imán en el nuevo orden mundial de un futuro siglo euroasiático. El mismo proceso de integración que realiza Rusia, por ejemplo, parece cada vez más el de India y otras naciones de Eurasia, y, posiblemente, tarde o temprano también el de una Alemania neutral. En el juego final de un proceso así, EE.UU. podría verse progresivamente expulsado ​​de Eurasia, y el eje BMB podría aparecer como un factor de cambio de juego. Hagan sus apuestas, pronto. El resultado para el año 2025.

*Pepe Escobar es el corresponsal itinerante de Asia Times/Hong Kong, analista de RT y colaborador habitual de TomDispatch. Su nuevo libro, Empire of Chaos, se publicará en noviembre por Nimble Books. Sigalo en Facebook.

(Traducido para Rebelión por S. Seguí)

Fuente: http://www.tomdispatch.com/blog/175903/

Extraído de: Rebelión

lundi, 03 novembre 2014

Journalistes achetés, journaux achetés

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Journalistes achetés, journaux achetés

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Début octobre 2014, Udo Ulfkotte, ancien journaliste au sein du grand média allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, a publié le livre « Gekaufte Journalisten - Wie Politiker, Geheimdienste und Hochfinanz Deutschlands Massenmedien lenken » (Journalistes achetés - Comment les politiciens et la finance dirigent les médias de masse).

ulfkotte_gekaufte_journalisten.jpgDans ce livre, il révèle que pendant toute sa carrière de journaliste d'investigation, dont il ne renie pas par ailleurs l'essentiel (notamment des enquêtes sur le poids acquis par l'islamisme en Allemagne), il a publié sous son nom et sans changements des articles écrits par des agents de la CIA ou d'autres agences américaines. Ces articles visaient à soutenir les interventions des Etats-Unis sur la politique allemande ou européenne, et à discréditer toutes réactions politiques poussant l'Allemagne à s'affranchir de ces influences.

Dans ce livre, Udo Ulfkotte reconnaît avoir pour ce faire été rémunéré par les services secrets américains, ce qu'il avait accepté pour une raison simple: être journaliste d'investigation indépendant ne nourrit pas son homme. Il ne dissimule pas le fait que, du temps de l'URSS, des agents du KGB opéraient de même en Allemagne auprès d'autres journalistes. Mais selon lui, ils le faisaient sur une bien moindre échelle et d'une façon qui a disparu à la chute du Mur. Au contraire, plus l'Allemagne prenait de l'influence au sein de l'Union européenne et dans l'Otan, plus il devenait important pour le gouvernement américain et ses services que l'opinion et le gouvernement allemand soutiennent les stratégies américaines. Pour cela la mobilisation de medias réputés comme indépendants devenait essentielle.

Il est remarquable de constater que le livre de
Udo Ulfkotte, bien qu'il ait fait le tour des cercles alternatifs et des blogs politiques allemands, n'ait pratiquement pas été cité par la presse qu'il faut bien nommé officielle, qu'il faut bien aussi nommer subventionnée par des flots de dollars souterrains. Seul à ce jour La Voix de la Russie en a parlé. Pour connaître le contenu du livre, il faut donc se référer à cet organe, qui a publié un interview de l'auteur. Rien d'étonnant, diront les lecteurs animés d'une hostilité à la Russie encore très générale en Europe. La Voix de la Russie n'est-elle pas directement inspirée par le gouvernements et les services secrets russes. Peut-être, mais la question n'est pas là, elle était de pouvoir écouter ce que Udo Ulfkotte avait à dire. 1).

La presse allemande n'est pas la seule

Or, lorsque l'on y réfléchit un tant soit peu, il ne fait aucun doute que les opinions publiques qui en Europe font de l'anti-poutine systématique ne le font pas par conviction personnelle, mais parce qu'elles sont influencées par le discours – la propagande à la Goebbels faudrait-il dire – émanant des grands journaux et des chaines de télévision. Il en est en France et dans les autres pays européens de même qu'en Allemagne. Comment pouvoir juger indépendamment si l'on est abreuvé en permanence de désinformation. Or cette désinformation, s'exerçant systématiquement en faveur des intérêts géostratégiques et économiques américains, ne tombe pas du ciel. A la lecture du livre de Udo Ulfkotte, l'on comprend qu'elle est financée directement par des dollars contribuant à l'équilibre économique des grands médias, et aux bénéfices de leurs actionnaires.

Il faut reconnaître que les lanceurs d'alerte, tel Udo Ulfkotte (que l'on peut comparer en son domaine à un autre dénonciateur de la CIA et de la NSA devenu célèbre), ne sont pas les seuls. Philippe Grasset, qui s'oppose quotidiennement sur son site De Defensa à ce qu'il nomme le Système de l'américanisme, vient d'en porter témoignage. Il relate les pressions et les menaces qu'il avait reçues, notamment, lorsque pratiquant le journalisme indépendant en Belgique, il avait avec de bons arguments techniques et politiques, critiqué le choix par le gouvernement belge de l'époque d'un avion de combat américain, face à l'offre française reposant sur l'avion Rafale, offre beaucoup plus avantageuse à tous égards pour la Belgique. 2)

La corruption permanente qu'exercent sur les médias européens les intérêts stratégiques et économiques américains saute aux yeux aujourd'hui de tout observateur un tant soit peu averti. Ainsi, pour ne citer que cet exemple, le grand journal français de référence qu'est resté pour de nombreux lecteurs Le Monde, vient de publier, sans le moindre recul et mise en garde, un long article du « grand philanthrope » et milliardaire George Soros, conjurant les Européens de se ressaisir face à une menace russe grandissante. Si l'Europe ne soutient pas l'Ukraine de Kiev tant au plan économique que politique, elle devra – écrit-il quasiment – s'attendre à une invasion prochaine par l'Ogre russe.3)

Or quand on sait que George Soros, rendu milliardaire et donc « philanthrope » par des comportements économiques souvent proches de ceux de la maffia, quant on sait que par ailleurs il a financé toutes les révoltions orange mettant en place des gouvernements corrompus de par le monde, quand on sait comment, hier encore, il a dépensé sans compter pour assurer la victoire de l'adversaire conservateur et sous influence américaine qui s'est opposé à Dilma Roussef lors des récentes élections présidentielles brésiliennes, on ne peut que s'étonner du fait que Le Monde et les principaux journaux dits « occidentaux » aient publié sans la moindre mise en garde le tissu de mensonge et de désinformation qu'est cet article de George Soros. S'étonner, voire, selon l'expression célèbre, se tapoter pensivement le menton.

Cependant, pour ne pas sombrer dans le pessimisme, on pourra constater, à la lecture de leurs commentaires, que la plupart des lecteurs du Monde ne s'en laissent pas compter 4). Sans doute est-ce là un des bons effets de la numérisation de la communication politique. Ceux qui proposent sur le web, à titre individuel ou collectif, des propos quelque peu « alternatifs » parviennent de plus en plus, ne fut-ce que faiblement, à se faire entendre.

Notes

1) Voir La voix de la Russie http://french.ruvr.ru/2014_10_20/Udo-Ulfkotte-lAllemagne-nest-pas-un-Etat-libre-et-souverain-Partie-1-0274/

http://www.dedefensa.org/article-le_journalisme_made_in_cia_aujourd_hui_et_hier_20_10_2014.html

2) Voir http://www.dedefensa.org

3) Voir Le Monde http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/10/23/ukraine-l-europe-est-indirectement-en-guerre_4510924_3232.html


4) Citons une lectrice à qui « on ne la fait pas »

« Soros, un "philanthrope" qui défend l'Etat de Droit! Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre! L'Europe se retrouve bien avec une guerre civile à sa porte à cause de l'ingérence de monsieur Soros et ses amis américains qui ont voulu jouer au grand échiquier, et tout comme au Moyen-Orient c'est le reflet de l'interventionnisme et de l'ingérence néo-coloniale de l'Open Society. Il y a déjà fort à faire en termes d'etat de droit et de philanthropie dans votre pays, monsieur Soros, restez-y!

dimanche, 02 novembre 2014

Du Cercle Proudhon à Casa Pound

Qu'est que le fascisme social ?

Du Cercle Proudhon à Casa Pound

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Le conflit en Ukraine et la géopolitique américaine

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Le conflit en Ukraine et la géopolitique américaine

par Jean-Claude Empereur
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Le conflit qui se déroule depuis plusieurs mois en Ukraine est une parfaite illustration d'une constante de la géopolitique anglo-saxonne : s'opposer par tous les moyens à la constitution d'un bloc continental euro-russe.

Cette stratégie très ancienne, elle remonte en effet  au XVIIIème siècle a été théorisée   dès 1904   par J. H.  Mackinder et complétée, beaucoup plus tard, par N. Spykman, s'est manifestée dans la politique de « containement » , d'endiguement, définie  pendant la guerre froide par  John Foster Dulles et appliquée  sans interruption  depuis lors. Elle est sous jacente dans la pensée de Zbigniew Brzezinski telle qu'elle est exprimée dans « Le grand échiquier ». L'arrimage de l'Ukraine à l'Occident, son intégration dans l'Otan et dans L'Union Européenne  sont alors conçus comme des moyens de déstabilisation et, à terme, de dislocation de la Russie.

Elle vise à organiser un cordon sanitaire  continu depuis le Royaume-Uni jusqu'au Japon en passant par le Moyen Orient et l'Asie du Sud Est.
Elle a été conçue, bien avant la naissance de l'Union Soviétique, et s'est poursuivie voire même renforcée après sa chute.
 
Fondamentalement, c'est  une stratégie d'interdiction de puissance et d'indépendance tournée contre l'avènement d'une « Grande Europe ».

Cette politique  entraine  plusieurs conséquences :

1.    Maintien de l'isolement de la Russie post-soviétique  toujours considérée chez certains responsables politiques américains comme étant potentiellement  l'ennemi principal par :
·      la diabolisation de ses dirigeants, Vladimir Poutine, en particulier,
·      le renforcement  technologique et militaire (bouclier anti missile, cyber défense etc.)
·     l'élargissement ou plus précisément l'épaississement territorial du cordon sanitaire (extension  continue de l'OTAN, et recherche d'un contact direct avec la frontière russe, contrairement aux engagements qui semblent avoir été pris vis-à-vis du gouvernement soviétique  lors de la chute du Mur de Berlin).

2.    Renforcement en réaction à cet encerclement   des liens terrestres continentaux entre la Russie et la Chine (réseaux d'hydrocarbures, réseaux ferroviaires, TGV Pékin Moscou, nouvelle route de la soie).

3.    Justification et sur-légitimation des liens naissants encore fragiles entre les BRICS en particulier par une stratégie de dédollarisation dans les échanges entre les différents partenaires préfigurant un contre-encerclement de revers : les assiégeants devenant assiégés.

 L'Europe, solidaire, puissante, indépendante et souveraine que nous appelons de nos vœux doit se construire en rupture avec cette situation en relançant le projet de partenariat euro-russe.

Ce partenariat prenant appui sur la continuité territoriale, la profondeur stratégique,  la tradition et l'unité  culturelles, l'immensité et la diversité des ressources doit fonder l'un des éléments essentiels de la vision géopolitique d'un Europe redevenue souveraine.

Dans  cette perspective il ne s'agit pas, bien entendu, de passer d'une soumission à l'autre, mais de retrouver autonomie et liberté de manœuvre.

Au-delà de ce partenariat strictement  continental une alliance plus vaste dans un cadre euro-BRICS doit être envisagée.

Une fois de plus le comportement chaotique et ambigu de la diplomatie des membres de l'Union Européenne traduit l'absence totale de vision géopolitique de celle-ci.  Pourtant cette compétition multipolaire acharnée - le véritable visage de la mondialisation - n'est autre que la  confrontation permanente des différentes visions géopolitiques des grands acteurs mondiaux.

Jean-Claude Empereur

samedi, 01 novembre 2014

Soros and CIA Suffer Huge Defeat in Brazil

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Wayne MADSEN
Strategic-Culture.org

Soros and CIA Suffer Huge Defeat in Brazil

The Central Intelligence Agency and its George Soros-funded «democracy manipulators» in Brazil suffered a major defeat with the re-election as president of Brazil of Workers’ Party standard bearer and ex-Marxist guerrilla Dilma Rouseff. In the hours prior to Rousseff’s handy re-election, the corporate Western media was still reporting that the election was «too close to call» even as exit polling indicated that Rousseff would trounce her CIA- and Soros-backed conservative opponent Aecio Neves by at least 2 percentage points. The New York Times, Globe and Mail, Reuters, and other corporate media outlets were obviously disappointed by Rousseff’s victory, with many of these pro-Wall Street contrivances that masquerade as journalistic enterprises referring to Neves as a «centrist» who «narrowly» lost to Rousseff. 

The Associated Press wistfully wrote, «There are not enough outstanding votes left to be counted to allow her [Rousseff] rival [Neves] to catch up with her». And Alberto Ramos, Goldman Sachs’s chief economist for Latin America, warned that Rousseff should abandon her policies that help Brazil’s poor or «market confidence» in Brazil will continue to suffer. Bloomberg News predicted the value of Brazil’s real currency would continue to be weakened with Rousseff’s win and when the markets opened on October 27, Bloomberg’s wishes were realized. The Financial Times of London happily reported that the real slumped 3.1 percent in value against the U.S. dollar and that its performance was worse than that of the Mozambican metical, which also was deflated by the global vulture bankers after the long-governing leftist Mozambique Liberation Front (FRELIMO) won the election against the Soros- and banker-backed and CIA-created Mozambique National Resistance (RENAMO). For the democracy manipulators of Soros and the CIA, the election news from the Lusophone capitals of Brasilia and Maputo was hardly encouraging.

The «usual suspects,» Goldman Sachs, Bloomberg, and The New York Times, all wailed in anger over Rousseff’s decisive win over Neves. The neo-conservative Rupert Murdoch-owned Wall Street Journal lamented that Brazil had opted to stick with «statism,» which for the Wall Street vulture capitalists who worship the Journal as if it were a Talmudic scroll, is a blasphemy.

Neves was advised on economic policy during the campaign by Arminio Fraga Neto, a former executive for Soros’s Quantum hedge fund and on foreign policy by Rubens Barbosa, the senior director in the Sao Paulo office for former U.S. Secretary of State Madeleine Albright’s Albright Stonebridge Group (ASG).

The reaction of Wall Street and London to immediately devalue Brazil’s currency after Rousseff’s victory indicates the strategy of the global capitalists in dealing with Brazil. Undoubtedly, Brazil is to be subjected to the same type of economic warfare that has been meted out to Venezuela since the re-election victory last year of Venezuelan Socialist President Nicolas Maduro. Venezuela has been pressured by artificially-created shortages of basic commodities and foreign transaction problems as a result of Wall Street’s – and the CIA’s -- sabotage of the Venezuelan economy.

The CIA’s and Soros’s heavy interest in defeating Rousseff was aimed at derailing the emerging BRICS economic alliance of Brazil, Russia, India, China, and South Africa that threatens to weaken the domination that global bankers and their inherently corrupt World Bank and International Monetary Fund (IMF) contrivances wield over the world economy. The bankers and their CIA centurions believed that with Neves or Marina Silva, a Green Party operative groomed by Soros, in charge, Brazil would withdraw from BRICS and re-enter the global banker community with Brazilian state assets such as the Petrobras oil company being sold off in a «fire sale». Soros and his CIA friends failed to understand that Brazil’s poor owe their relative new social standing to the state-led economic policies of Rousseff and before her, those of Workers’ Party icon Luiz Inácio Lula da Silva.

With Rousseff now re-elected, the BRICS will continue to develop the New Development Bank (NDB) and its $100 billion currency reserve arrangement (CRA), or currency basket, that member countries can loans draw from, thus weaning themselves away from the Western political controls of the World Bank and IMF. Rousseff’s re-election will also permit BRICS, which faced losing Brazil as a member had Rousseff lost the election, to expand its membership base. 

Argentina, which has faced a concerted economic campaign from New York vulture capitalist, right-winger, and committed Zionist Paul Singer to seize Argentine assets, has expressed a strong interest in joining BRICS. Argentine Foreign Minister Héctor Timerman has stated that Argentine intends to join BRICS and recent trade agreements between Argentina on one hand, and China, Russia, and India, on the other, indicate that Argentine would be welcome in the anti-U.S. «club» of emerging economic powerhouses. Iran, Indonesia, and Egypt have also expressed an interest in joining BRICS. Indonesia’s new president Joko Widodo is a member of the party of former president Megawati Sukarnoputri, the daughter of President Sukarno, ousted by the CIA in a bloody 1965 coup d’état aided and abetted by President Barack Obama’s Indonesian stepfather Lolo Soetoro and his USAID/CIA mother Ann Dunham Soetoro. Indonesia’s Sukarnoist foreign policy makes its alliance with BRICS a natural alignment. 

The interventionist forces of the CIA and Soros will now look to obtain a consolation electoral victory in Latin America in order to apply pressure on both Brazil and Argentina. Uruguay’s president José «Pepe» Mujica, a former Marxist Tupamaro guerrilla, is barred from running for re-election and his Broad Front’s standard bearer is his predecessor Tabare Vasquez. Winning 45 percent of the vote in the first round election on October 26, the same day of Brazil’s election, Vasquez is now forced into a run-off with right-wing National Party presidential candidate Luis Lacalle Pou, the son of former Uruguayan conservative president Lacalle Herrera, who placed Uruguay under the economic control of the World Bank and IMF. Just as the CIA banked on Neves, the grandson of Brazil’s former elected president Tancredo Neves, who died from a suspicious ailment just prior to being sworn in as president in 1985, the CIA and Soros are now placing their bets on Pou to defeat Vasquez to be able to brag that Latin America’s progressive base of nations is not permanent. Pedro Bordaberry, the third place finisher in Uruguay, who has now endorsed Pou in the same manner that the Soros-financed Silva endorsed Neves in Brazil after losing the first round, is the son of the brutal CIA-installed Uruguayan dictator Juan Maria Bordaberry, arrested in 2005 for ordering the assassination of two Uruguayan legislators.

Ironically, Vasquez, who like Mujica, favors legalization and government regulation of marijuana sales is facing opposition from his Soros-financed opponent who is against marijuana legalization, citing nebulous and unfounded statistics on a rise in crime under the Broad Front presidencies. Soros is on record as favoring the legalization of marijuana. However, Soros compromises on his stance in countries like Uruguay where his and the CIA’s interests dictate opposition to marijuana legalization.

In Brazil and Uruguay, the CIA- and Soros-backed candidates and their major supporters represent reactionary forces who wish to turn Latin America’s clock back to the days of fascist rule. The Brazilian election threw a spanner in the CIA’s and Soros’s works. The November 30 Uruguayan run-off will provide the deadly duo of the CIA’s John Brennan and George Soros with another opportunity to place a roadblock not only in Latin America’s steady march toward steady progressive rule but also in the plans of the BRICS alliance to expand into a permanent economic and political force to challenge the neo-imperialism of the Washington-London-Brussels-Israeli true «axis of evil».




Republishing is welcomed with reference to Strategic Culture Foundation on-line journal www.strategic-culture.org.

Google: vers la domination robotique globale?

Google: vers la domination robotique globale?

Auteur : Eric Pinzelle
Ex: http://zejournal.mobi

1) Qui connaît réellement l'empire de Google?

Les grandes choses ont de petits commencements. Il y a dix ans à peine, Google entrait en Bourse. Aujourd'hui, un analyste prédit que l'entreprise fondée par Larry Page et Sergey Brin serait la première a atteindre le billion de dollars de capitalisation boursière (NYPost du 10 octobre 2014). Selon l'analyste Colin Gillis employé par BCG Partners, "Google va croître aussi vite qu'une traînée de poudre grâce aux investissements dans des secteurs comme les voitures autonomes et la robotique". Évaluée à l'origine à 23 milliards de dollars, l'entreprise atteint aujourd'hui 366 milliards, devenant la 4e compagnie au monde, très proche de Microsoft et d'Exxon Mobil.

Depuis février 2001, Google a acquis 172 entreprises dans des secteurs extrêmement variés. Toutefois, ces derniers mois, la firme californienne a multiplié des achats qui intriguent inévitablement tous les observateurs. Entre octobre et décembre 2013, 8 firmes de robotiques étaient rachetées presque coup sur coup. Ensuite, ce furent 4 entreprises spécialisées dans l'intelligence artificielle, les deux dernières acquisitions dans ce domaine datant du 23 octobre. Sans compter les sociétés de drones de haute altitude et d'imagerie satellite. Qu'est-ce que Google pourrait vouloir en faire? Certains commentateurs se demandent ainsi si l'entreprise ne veut pas créer une armée de robots, et si c'était le cas, dans quel but? On peut penser qu'il s'agirait d'une chasse aux talents dans des domaines d'avenir, Google étant devenu un amalgame de technologies diverses. Il y a dix ans, Google était clairement un moteur de recherches. Aujourd'hui, les marchés et le grand public ne savent plus trop définir l'entreprise ni ne comprennent ce qu'elle est en train de devenir.

Les citoyens de la planète devraient peut-être se poser la question. Rappelons que Google a la mainmise sur une immense part des connaissances humaines, peut parler n'importe quelle langue, l'entreprise a cartographié l'ensemble des rues et chemins de la planète, elle en sait certainement plus sur vos données personnelles (votre localisation, où vous vous rendez, votre téléphone, ordinateur, vos amis, vos contacts, toute votre vie digitale...) que le système ECHELON lui-même. Ces éléments troublants interpellent de nombreux observateurs: Google serait-elle en train de se transformer en Skynet?

D'après les fondateurs de Google, les robots auront remplacé les humains vers 2035 pour un monde meilleur. Étrange vision de l'avenir dont on ne sait s'il faut s'en réjouir. Selon leur nouveau gourou Ray Kurzweil, (responsable de l'équipe d'ingénieurs, également conseiller de l'armée américaine dans les domaines scientifiques), dès 2029 les robots pourront faire tout ce que font les humains, de manière plus efficace. Cet inventeur touche à tout prédit qu'avant dix ans les ordinateurs auront atteint un certain niveau de "conscience" et qu'à l'horizon 2045 ils seront des milliards de fois plus puissants que tous les cerveaux humains sur Terre.

Perspective tout à fait sidérante et pour le mois effrayante d'un avenir de silicone et d'acier, d'un monde plus que jamais à deux vitesses. Heureusement que le slogan de Google: "Don't do evil", "ne faites pas le mal" est là pour nous rappeler que les dirigeants actuels de cet empire affichent des convictions pacifiques... Est-ce suffisant pour nous rassurer pour autant?

2) La robotisation dans le domaine militaire

La technologie robotique militaire est hautement classifiée et gardée secrète. Pour autant certains projets sont déjà connus, certains employés depuis des années, et d'autre ont reçu un certain éclairage médiatique. Google, depuis ses dernières acquisitions, y prend une part active.

Commençons par les drones, ces fameux avions sans pilotes, qui servent d'appareils de reconnaissance et parfois d'attaque. La toute première attaque lancée contre une cible au sol par un drone Predator eut lieu près de Khost au Pakistan le 4 février 2002. La CIA était aux commandes et des informations donnaient à penser que Ben Laden était présent sur les lieux. Un missile Hellfire fut tiré et trois civils innocents exécutés. On entrait dans une nouvelle ère: tuer devenait distant, sans risque, presque comme dans un jeu vidéo. Ces machines volantes mortelles sont devenues les "héros" de la guerre « propre et chirurgicale » pour ceux qui en possèdent et savent communiquer dans ce sens vis à vis des opinions publiques. Les opérateurs à distance, certains situés à des milliers de km, peuvent toujours déclarer qu'ils ne font qu'obéir aux ordres. Les victimes sont totalement déshumanisées.

De nos jours, des centaines de drones sont utilisés par de nombreuses nations dont la France. Notons au passage l'énorme retard de la France dans ce domaine: l'armée de l'air n'en possède pour l'instant que 6 pour plus de 400 dans l'arsenal américain! Nos drones ne sont d'ailleurs pas armés à ce jour par décision politique. Le gouvernement américain ayant franchi ce pas depuis longtemps, le sénateur Lindsey Graham estimait en février 2013 que plus de 4700 personnes avaient déjà été victimes de l'attaque des drones au Pakistan, en Irak, en Lybie, au Yemen, en Somalie, en Afghanistan... D'après le ministère de la défense pakistanaise, 80% des tués seraient des civils (voir: drones.pitchinteractive.com/).

Aujourd'hui mercredi 29 octobre, le ministre de l'intérieur Chaudhry Nisar Ali Khan exigeait l'arrêt définitif des attaques de drone au Pakistan lors de son entretien avec le représentant américain Daniel Feldman. Des drones patrouillent aussi le long de la frontière américano-mexicaine pour des missions de surveillance diurnes et nocturnes.

Du côté de l'espace, un petit véhicule orbital robotisé de 8m de long, le X-37 B de Boeing (Phantom Works division), utilisé par l'US Air Force, lancé en décembre 2012 a été récupéré sur la base de Vandenberg ce 17 octobre. Les missions précises de cet engin (il s'agissait déjà de la troisième) sont inconnues du grand public. L'appareil est lancé à l'aide d'une fusée et atterrit sur Terre comme la navette spatiale.

Pour la Navy et les Garde-côtes, des systèmes opérationnels sont à présent capables de mettre en place une "nuée" (swarm) d'embarcations rapides armées et autonomes afin d'assaillir et encercler tout ennemi ou danger potentiel de manière collective. La technologie à l’œuvre (programme CARACaS) a été développée par la NASA pour les rovers martiens. Testée en situation réelle le 14 août sur la rivière James en Virginie avec 13 embarcations robots, elle serait économique: le système était installé sur des bateaux déjà en service.

De son côté, l'entreprise privée Juliet Marine Systems a mis au point le GHOST, un bâtiment robotisé furtif. Rapide (50 nœuds) et pouvant être équipé de 90 missiles NEMESIS, la société de Portsmouth prétend qu'elle pourrait les vendre à seulement 10 millions de dollars l'unité. Jusqu'à présent, le Pentagone et la Navy ne sont pas montrés intéressés mais un contrat pour 25 bâtiments aurait été conclu avec un pays non dévoilé.

Vient ensuite la catégorie des robots utilisés pour le déminage, comme les PackBot de Irobot (qui furent utilisés dans la centrale de Fukushima après le tsunami de 2011) et le Talon de l'entreprise QinetiQ par exemple. Ce dernier, dans une version modifiée appelée SWORDS est capable de transporter toute une panoplie d'armements (mitrailleuses M 240, M 249, lance grenades de 40 min...). Ce sont d'ailleurs trois robots SWORDS qui furent pour la première fois employés en situation de combat en Irak en 2007. Les rapports concernant la mission sont contradictoires. L'armée les aurait finalement retiré du théâtre d'opérations sans les avoir utilisés. QinetiQ est déjà passé à l'étape suivante en développant le robot MAARS, décrit selon la firme comme "puissant, agile, modulaire et prêt au combat". Le HDT Global Protector est un engin à chenille assez similaire, capable de transporter 227 kg de matériels ou d'être équipé d'armes portatives, tout comme le Northrup Grumman CamMEL qui est lui désigné comme un rover multi-usage.

Les robots humanoïdes et ceux qui tentent de reproduire les animaux. Google a fait l'acquisition d'une panoplie d'entreprises travaillant dans la robotique dont Boston Dynamics qui a obtenu 140 millions de Dollars de contrats du Département d’état américain et de ses agences depuis l'an 2000. L'entreprise se vante d'ailleurs de conseiller et d’équiper l'Armée, la Marine et les Marines avec le développement des robots les plus avancés de la planète. Les robots PETMAN et ATLAS de taille humaine sont déjà capables de marcher et d'évoluer sur tous les terrains. BigDog est un robot évoluant sur 4 pattes capable de transporter 150 kg, lancer de lourds objets à distance, Cheetah détient le record mondial de vitesse pour un robot quadrupède avec ses 45 km/h. Tous ces projets ont été financés en grande partie par la DARPA, l'agence pour les projets de recherche avancée de défense à l'origine, par exemple d'ARPANET, l'ancêtre d'internet. En combinant toutes ces avancées sur l'autonomie, la mobilité, la puissance et la vélocité, Google détiendrait déjà les clefs du futur combattant robotisé de nos pires cauchemars. En parallèle, la DARPA continue également de diriger de nombreux projets dont le X-37 B, des travaux sur l'interface neuronale directe, les exosquelettes HULC et XOS...

La Directrice actuelle de la DARPA, l'ingénieur Arati Prabhakar, expliquait récemment que son agence investissait pour des raisons de sécurité nationale. Google, en tant qu'investisseur privé comptait bien honorer les contrats en cours, ce qui était perçu comme un "signe positif". En réalité, personne, pas même le Département d’état, ne connaît vraiment les intentions des dirigeants de la firme californienne à ce sujet, ni l'étendue des travaux en cours au sein du très secret laboratoire Google X supervisé par Sergey Brin en personne.

3) Robots et stratégie au sein de l'armée américaine

On n'arrête pas le progrès. Aussi, afin de se doter d'équipement adapté, l'armée américaine fait régulièrement un état des capacités robotiques et de leurs avancées. En octobre 2013, Northrop Grumman, 5D Robotics, HDT Robotics, iRobot, QinetiQ et Lockheed Martin ont présenté pendant plusieurs jours différents robots d'usage militaire. Déplacement, autonomie, transport de charges lourdes, franchissement de terrain étaient évalués à Fort Benning en Géorgie. L'événement visait à présenter à l'état major la "technologie réellement disponible" et comment elle pouvait être appliquée à la Défense. A cette occasion, 4 compagnies ont mis à disposition leurs robots armés, comme le Protector, monté d'une mitrailleuse M-240. D'autres engins robotisés ou autonomes furent testés au mois d'août de cette année à Fort Benning.

D'après Scott Hartley, co-fondateur de 5D Robotic, il pourrait y avoir 10 robots pour 1 soldat dans l'armée américaine d'ici une décennie. Ces robots pourraient déplacer matériels et équipements, effectuer des patrouilles de sécurité, suivre les soldats sur le champ de bataille pour un soutien logistique voire prendre part au combat.

Toutes ces évolutions vont dans le sens de la stratégie mise en place par le Commandement d’entraînement et de doctrine de l'armée (TRADOC). Ce haut commandement est chargé de modeler l'armée du future, de développer et de maintenir la doctrine militaire, mais aussi de la formation et de l’entraînement des soldats, la production de manuels militaires...etc. Le magazine Popular Science de janvier consacrait d'ailleurs un fascinant article à ce sujet. "Vers 2050 les soldats américains pourraient bien lutter aux côtés de collègues robots". Le général Robert Cone (alors Directeur du TRADOC) révélait que l'armée comptait ramener la taille des équipes de combat des brigades de 4000 à 3000 soldats, drones et robots servant de complément.

Pourquoi remplacer des hommes par des machines? Les hommes coûtent trop cher: il faut les entraîner, les nourrir, les équiper, et encore les suivre durant tout le reste de leur vie après leur retour à la vie civile. En 2012, un quart du budget du Pentagone était consacré à l'entretien et à la paie des soldats d'actives et les retraités.

Dans l'armée américaine, l'escouade de 9 hommes est la plus petite unité de combat opérationnelle. Les transports de troupes sont crées en prenant en compte ce format.

Les équipes de combat des brigades constituent les plus petites unités moyennes qui peuvent être envoyées au combat de manière indépendante. En réduisant les soldats dans les escouades, on réduit les effectifs de la brigade, ce qui entraîne des véhicules plus petits et moins chers. Pour ne pas diminuer la capacité opérationnelle en diminuant les effectifs, les brigades doivent pouvoir compter sur tout ce qui est nécessaire. En cela, le général Cone expliquait que l'armée américaine allait "devoir changer fondamentalement la nature de la force et qu'il fallait pour cela une avancée déterminante dans la science et la technologie". Ce qui, selon lui, devrait arriver vers 2030-2040.

Il existe encore un large fossé entre l'adoption de nouvelles technologies et la création des doctrines militaires d'application. Le programme Futur Combat Systems, en cours de 2003 à 2009 visait justement à la mise en place progressive de telles avancées au sein de l'armée: moins d'hommes, davantage de robots.

Ce mois-ci, Paul Scharre, Directeur du 20YY Warfare Initiative du «Centre pour une Nouvelle Sécurité Américaine» rendait public un rapport intitulé "Robotiques sur le champ de bataille, l'arrivée de la nuée" (Robotics on the Battlefield -The Coming Swarm). "Des équipes de robots interconnectés vont changer la manière de faire la guerre pour les Etats Unis et d'autres pays". Dans un futur proche, des "nuées de systèmes robotisés vont créer des changements considérables dans le cadre d'opérations militaires". "Les forces armées capables d'appréhender la meilleure façon d'employer ces nuées, les structures, la doctrine, la formation, le commandement et le controle nécessaires à leur soutien auront un avantage significatif par rapport à celles qui ne le maitriseront pas" conclut le rapport. La stratégie militaire est en perpétuelle mutation.

4) Quelles limites à la guerre robotisée?

Une foule de questions se posent ainsi déjà: quelles seront les limites de cette révolution robotique? Devons-nous donner la capacité de prendre la décision de tuer à des machines? L'avènement de ces nouvelles technologies entraînent la crainte de voir un jour les champs de bataille envahis par d'innombrables robots combattants.

Et si de puissants cyborgs militaires atteignaient un certain degré d'intelligence artificielle, la boite de Pandore serait ouverte. Des spécialistes tentent d’alerter l'opinion publique. Selon Elon Musk, le génial fondateur de SpaceX et de Tesla Motors: "jouer avec l'intelligence artificielle serait comme invoquer le démon". Particulièrement critique il déclarait dans le même sens: "Je pense que nous devrions être très prudents avec l'intelligence artificielle qui est potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires".

Contre cet univers militaro-technico-industriel la résistance s'organise déjà de manière dispersée. Un inventeur se propose ainsi de créer une armée de robots pour lutter contre les robots militaires ennemis: le Professeur du MIT Chris Csikszentmihalyi et son équipe crée depuis des années des machines destinées à lutter contre les machines pour s'opposer aux guerres et aux "puissants" qui menaceraient nos libertés.

Sur le plan éthique, la conférence donnée par le physicien Mark Gubrud, à Atlanta lundi 27 octobre portait sur la même thématique. Ce membre du Comité pour le contrôle des robots armés, a prévenu l'auditoire, parlant de la possibilité de plus en plus pressante "d'armées de robots luttant dans une guerre où les humains n'auraient aucun rôle".

Actuellement plus de 50 organisations militent contre les robots militaires. Une campagne active sur le net, intitulée "Stop Killer Robots" est en cours depuis avril 2013. Mardi 28 octobre, sa coordinatrice, Mary Wareham, a délivré un communiqué devant le Comité de désarmement et de la Sécurité internationale de l'Assemblée des Nations Unies.

"La vitesse actuelle des changements technologiques impose des délibérations urgentes et une action bien plus rapide" prévenait le rapport. « Nous avons de nombreuses préoccupations avec ces "robots tueurs", mais la plus importante préoccupation est sans doute la notion de permettre à une machine de sélectionner et de prendre une vie humaine sur le champ de bataille, dans le cadre du maintien de l'ordre, ou d'autres situations. Nous avons constaté que nombreux sont d'accord avec nous, c'est un pas de trop, c'est franchir une ligne qui ne devrait jamais l'être. Ce serait un affront à la dignité humaine. »

Dans ce monde de plus en plus cybernétique, Google est bel et bien en passe de devenir incontournable. Un empire est en train de se constituer sous nos yeux. Le Professeur Noel Sharkey, spécialiste en robotique et intelligence artificielle à l'Université de Sheffield déclarait aujourd'hui, jeudi 29 octobre, au journal The Independent: "J'aimerais penser que Google va en fait utiliser cette technologie avancée pour construire un extraordinaire robot civil – peut être un robot capable de livrer des colis ou pour l'aide à domicile, mais l'attractivité de contrats militaires de plusieurs millions de dollars pourraient les pousser du côté obscure. Espérons que cela n'arrivera pas".

Gageons que vous ne verrez plus jamais le moteur de recherches Google de la même manière...


- Source : Eric Pinzelle

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Le rôle diplomatique secret de Google dénoncé par Julian Assange

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Le rôle diplomatique secret de Google dénoncé par Julian Assange

Auteur : Guillaume Champeau 
Ex: http://zejournal.mobi
 

Assange continue de déranger

Dans un livre publié en septembre dernier, le fondateur de Wikileaks décrit en profondeur le rôle diplomatique joué très discrètement mais efficacement par Google, en particulier dans les pays arabes. Pour Julian Assange, Google est devenu une officine au service des intérêts américains, notamment grâce à sa filiale Google Ideas dirigée par Jared Cohen.

"Personne ne veut reconnaître que Google a beaucoup grandi et en mal. Mais c'est le cas". En septembre dernier est paru chez OR Books le livre When Google Met Wikileaks, écrit par Julian Assange. Le magazine Newsweek en publie cette semaine de très longs extraits, dans lesquels le fondateur de Wikileaks décrit avec minutie le rôle de l'ombre joué par Google dans la politique internationale des Etats-Unis. Le passage est véritablement passionnant, et mérite d'être lu. Il est étayé par des documents, dont beaucoup avaient fuité sur Wikileaks, qui donnent corps à l'analyse.

En résumé, Julian Assange estime qu'à travers l'action très politique de deux responsables de Google, son président Eric Schmidt et le beaucoup plus discret Jared Cohen, la firme de Mountain View est devenue une officine diplomatique au service des intérêts américains. Elle accomplirait une version modernisée du soutien qu'apportait la CIA aux dictateurs d'Amérique du Sud pendant la guerre froide. Il ne s'agit plus aujourd'hui de soutenir les régimes autoritaires contre les tentations communistes du peuple, mais de soutenir les rebelles contre les régimes autoritaires islamiques du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Déguisé sous des traits humanitaires, l'objectif fondamental reste toutefois le même : défendre le libéralisme économique et les intérêts stratégiques américains.

Le libéralisme économique étant perçu comme une résultante des droits de l'Homme, il suffirait de défendre la liberté d'expression, de faciliter la communication entre les hommes et de mettre en valeur toutes formes de libertés individuelles pour que le libéralisme économique s'impose de lui-même. A cet égard, Internet est une aubaine. On sait que l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a ainsi financé un clone de Twitter à Cuba, ou tenté d'imposer des réseaux sociaux en Afghanistan, au Kenya ou au Pakistan.

Jared Cohen, l'homme de l'ombre des révolutions arabes

De son côté, Google a fondé Google Ideas, une structure méconnue dont l'agenda est exclusivement politique. Il s'agit de voir "comment la technologie peut permettre aux gens de faire face à des menaces en étant confrontés au conflit, à l'instabilité et la répression". L'organisation est dirigée par Jared Cohen, un ancien conseiller diplomatique de Condoleeza Rice et d'Hillary Clinton au ministère des affaires étrangères du gouvernement américain.

Selon sa fiche Wikipedia, Jared Cohen est un jeune spécialiste (33 ans) de l'anti-terrorisme, de la "contre-radicalisation", du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud, des libertés sur Internet, et de "l'encouragement à l'opposition dans les pays répressifs". Il fut considéré l'an dernier par TIME comme l'une des 100 personnalités les plus influentes, tandis que le New Yorker lui avait consacré dès 2007 un portrait élogieux, qui rappelle qu'il s'était rendu en Iran pour aider l'opposition dès ses jeunes années d'étudiant.

L'activité de Cohen au sein de Google Ideas lui a valu jusqu'aux inimités de Stratfor, l'officine privée très influente et proche du pouvoir dont les e-mails avaient fuité en 2011 sur Wikileaks, valant au pirate-informateur pas moins de 10 ans de prison. Ils voyaient l'activité diplomatique de Google comme une forme de concurrence.

Dans un courriel interne cité par Julian Assange, daté du 27 février 2012, le responsable aux renseignements de Stratfor avait parlé en ces termes d'un projet confidentiel de Jared Cohen de se rendre dans les semaines suivantes à la frontière entre l'Iran et l'Azerbaïdjan

Google a le soutien et la protection aérienne de la Maison Blanche et du Département d'Etat. En réalité, ils font des choses que la CIA ne peut pas faire. Mais je suis d'accord avec toi. Il va se faire kidnapper ou se faire tuer. C'est ce qui pourrait arriver de mieux pour exposer le rôle secret qu'a Google pour faire mousser les soulèvements, pour être franc. Le gouvernement US pourra prétendre qu'il ne savait rien, et c'est Google qui tiendra le sac de merde.

Dans son livre, Julian Assange décrit par ailleurs toute une galaxie de fondations et associations qui sont directement ou indirectement liées à Google Ideas et à la diplomatie américaine, fondées ou rejointes par Jared Cohen. Parmi elles figurent Movements.org, créé par Cohen, qui a fusionné avecAdvancing Human Rights. Or ce choix n'est pas neutre. AHR a été fondé par Robert Bernstein, qui a démissionné en 2010 de la prestigieuse association Human Rights Watch qu'il avait pourtant fondée. Il reprochait à HRW d'avoir été trop critique contre les violations des droits de l'homme par Israël. Par opposition, Advancing Human Rights ne s'intéresse donc qu'aux "sociétés fermées", fermant les yeux sur des régimes critiquables aux apparences plus démocratiques.

Un pouvoir d'influence sans précédent ?

De là à dire que Google Ideas protège aussi les intérêts israéliens en aidant à déstabiliser les puissances arabes voisines, il n'y a qu'un pas que Julian Assange prend garde de ne pas franchir. Il met toutefois en garde contre le pouvoir d'influence politique de Google, qui joue aussi bien sur des faits de société que sur des enjeux beaucoup plus stratégiques.

"Google est perçu comme une entreprise essentiellement philanthropique", écrit Assange. Mais, fait-il remarquer, si une entreprise militaire privée comme Academi (anciennement Blackwater) "avait un programme tel que Google Ideas, ça lui vaudrait un examen critique intense" auquel Google échappe, grâce à son image de bienfaiteur de l'Internet.

"Les aspirations géopolitiques de Google sont fermement mêlées dans celles de l'agenda des affaires étrangères de la plus grande superpuissance mondiale. A mesure que le monopole de Google sur la recherche et les services Internet s'accroît (...), son influence sur les choix et les comportements sur la totalité des être humains se traduit en un véritable pouvoir d'influer sur le cours de l'histoire".

- Source : Guillaume Champeau

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Destruction de l’Armée française et sacrifice de la Défense

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Destruction de l’Armée française et sacrifice de la Défense

Depuis maintenant près de trente ans, sous les gouvernements de droite de gauche, l’Armée française est sacrifiée. Dans ses effectifs, ses équipements, son budget. Analysons ce drame, le sacrifice de la Défense, son ampleur, ses causes, ses conséquences et ce qu’il faudrait faire pour y remédier. Bien entendu, les autres pays européens suivent la même voie funeste de diminution drastique des budgets de Défense. Ce qui donne l’impression que l’Europe, aux frontières ouvertes, baisse la garde.  Au moment même où les menaces intérieures et extérieures s’accroissent.

Sacrifier la Défense : une constante politique droite/gauche.

Chirac a été le premier à restreindre le budget militaire et a entamer la réduction du format des armées et même, à réduire les vecteurs de la dissuasion nucléaire aux composantes sous marines et aériennes en supprimant  les composantes  fixes et mobiles terrestres. Chirac, le pseudo-gaulliste, a entamé la démolition de l’armée française. Non pas tant en supprimant le service militaire qu’en inaugurant une diminution des effectifs et des budgets des armées professionnelles.

Aucune des LPM (lois de programmation militaire) n’a vraiment été respectée depuis trente ans. Non seulement on baisse régulièrement les crédits de l’armée française, mais les promesses de ”sanctuarisation” du budget de la défense n’ont jamais été tenues. Tous les gouvernements, adeptes du mensonge élastique,  se sont assis sur les besoins des armées. Avec à peine 1,9% du PIB, leur budget est ridiculement insuffisant.  

 Moins naïfs que les Européens et pas si bêtes, les Américains maintiennent leurs capacités militaires. Le budget du Pentagone représente 50% de tous les autres budgets militaires internationaux. Partout dans le monde, on réarme, sauf en l’Europe où l’on désarme. Depuis 30 ans,  l’armée ne cesse de fondre comme peau de chagrin ; un tiers des départements n’a plus de garnison ; cette désertification militaire provoque à la fois un délitement du tissu social et un recul de l’activité économique locale. Entre 2009 et 2019, au terme de la loi de programmation militaire en cours, l’armée professionnelle aura perdu 80.000 hommes, soit un quart des effectifs.  Beau suicide, accompli au nom de la ”rationalisation”. La loi de programmation militaire 2008-2014, votée par l’UMP et le PS, a sabré 54.000 postes. Les socialistes prévoient encore 23.500 suppressions d’ici 2019. Dissoudre des régiments, couper dans les budgets d’équipement ou les reporter, voici les principales missions des ministres de la Défense successifs. Aucun(e) n’a osé protesté, droite et gauche confondues, puisque leur carrière politicienne passe avant tout.

À la paupérisation des unités s’ajoute l’obsolescence des matériels. L’armée accomplit ses opérations dans des conditions acrobatiques. Les réformes successives de réduction du format des armées les ont affaiblies dans leurs capacités et minées dans leur solidité psychologique. On se dirige vers une situation de rupture, de la troupe comme de l’encadrement. L’armée est employée à 120% de ses capacités. Chaque année, la liste des régiments dissous s’accroit.. On s’attaque même maintenant à l’hôpital militaire du Val de Grâce ! Cette réduction globale des moyens et du format des trois armées avait commencé avec Chirac, preuve qu’il s’agit bien d’une politique (suicidaire) consensuelle partagée par la classe politicienne de droite comme de gauche.

Nos voisins et amis européens belges, néerlandais, italiens, espagnols, allemands,  scandinaves, portugais, etc. suivent la même politique de baisse des budgets de la Défense, négligeant leurs capacités militaires. La situation des armées allemandes, Bundeswehr, Luftwaffe et Bundesmarine, (seulement 1,4% du PIB ) est dramatique : plus de 50% des matériels des trois armes, déjà très réduits, sont hors d’usage, faute de crédits de renouvellement et de maintenance. Bien sûr, en tout, les Européens entretiennent 1,5 millions de militaires. Mais ces chiffres sont fallacieux et cachent une autre réalité : de moins en moins de soldats capables de se battre, des matériels hors d’usage, des moyens de transports déficients.  

Sacrifier la Défense : une ineptie économique.

 Sacrifier les dépenses et investissements de la Défense, en les considérant comme variables d’ajustement budgétaire est d’une stupidité économique totale à notre époque. Car le secteur de la Défense, porteur de hautes technologies aux retombées importantes multisectorielles, est capital pour les exportations et l’emploi. Restreindre les crédits d’achats et d’équipements pour l’Armée française induit une baisse des exportations de notre industrie de Défense, aéronautique, maritime,  terrestre, électronique, équipementière, etc. L’industrie de la Défense assure, de manière directe ou indirecte, par sous-traitance et retombées technologiques civiles, environ un million d’emplois. Et pas n’importe lesquels : des emplois hautement qualifiés, pas des balayeur ou des livreurs de pizzas. Sacrifier le budget de la Défense, c’est torpiller un peu plus l’industrie et la recherche françaises. Comme politique ”anti-croissance”, il n’y a pas plus efficace que de sabrer dans le budget de la Défense. Le programme spatial européen Ariane est la retombée directe de budgets militaires français sur les missiles.

Internet (dont la domination mondiale est américaine) est né grâce aux budgets de la défense du Pentagone. Les commandes du complexe militaro-industriel américain alimentent toujours le dynamisme des grands groupes américains, notamment informatiques et numériques. Idem en Chine. Le budget d’équipement de nos armées est le seul budget d’État qui soit  créateur, en termes de retombées technologiques dans tous les secteurs innovants. Et c’est le seul que l’on sacrifie. Cherchez l’erreur. Elle est le fruit de la bêtise idéologique.

Sacrifier la Défense : un ineptie idéologique et stratégique

Derrière cette diminution constante du budget de la Défense et de la réduction de la taille de l’outil militaire se cachent des relents d’idéologie antimilitariste et antipatriotique. Ainsi qu’une vision  pacifiste et irénique du monde, naïve et irréaliste. Mais il faut mentionner aussi une inconscience géopolitique : on s’imagine que le XXIe siècle sera pacifique, dominé par les négociations, les petites crises gérables, les interventions humanitaires des armées. Après l’effondrement de l’URSS, on s’est dit que toutes les guerres étaient finies et que seules ne compteraient plus sur une planète globalisée que les opérations de police ponctuelles. Or les conflits majeurs, les guerres de haute intensité ont autant de chance  de disparaître que le soleil de cesser de se lever chaque matin. 

Au moment où le monde s’arme, la France et l’Europe désarment. Très intelligent ! La Russie est le seul pays européen à accomplir un effort de défense et à essayer d’augmenter ses capacités. Mais on présente la Russie de Poutine comme agressive, comme un danger, un contre-exemple. C’est au contraire un exemple

Pour s’amuser, les chefs d’État (Sarkozy, puis Hollande) lancent des OPEX (Opérations extérieures), mini-guerres inefficaces, improvisées, en Afrique ou au Proche-Orient, avec de moins en moins de moyens, puisqu’ils coupent eux mêmes dans les budgets.  Pour ces OPEX, l’armée est à bout de souffle, en capacités ou en moral.  Moins on lui donne de moyens, plus on la sollicite sur des terrains extérieurs, et souvent pour des missions stupides et contre productives, lancées par des présidents de la République avides de se poser, de manière immature, en ”chefs de guerre”. Ces opérations inutiles et précipitées réduisent d’autant plus les budgets.

Prendre le budget militaire comme variable d’ajustement sacrificielle constitue une quadruple faute : sur le plan de la cohésion nationale, du rang international de la France (et de l’Europe), de la croissance économique et de la sécurité face aux menaces prévisibles et imprévisibles. Quand le ministre de la Défense, Le Drian, raconte qu’ « il faut faire porter aux armées leur part dans l’effort budgétaires du pays », il se moque du monde. Car, en réalité, seules les armées sont appelées à faire des efforts.

Où sont les efforts sérieux d’économie dans l’Éducation nationale pachydermique et impotente, les dépenses sociales délirantes de l’État Providence, les aides et allocations aux migrants clandestins, etc. ? En réalité, deux catégories ont été sacrifiées : les familles des classes moyennes (par hausses fiscales et coupes dans les allocations familiales) et les armées. Tout un symbole : la famille et l’armée. Tout ce que déteste sans l’avouer vraiment une oligarchie formatée selon certains dogmes idéologiques officialisés depuis Mai 68.

Les deux seuls secteurs qui ne devraient pas ”faire d’effort” dans la rigueur budgétaire mais au contraire bénéficier de crédits accrus sont précisément la politique familiale et la Défense ! Et c’est sur eux qu’on s’acharne ! Toujours ce suicide français. Les bla-blas politiciens flatteurs sur l’ ”armée, symbole de la République et de la Nation” ne doivent tromper personne.  Ils sont destinés à prévenir une possible révolte (sous forme de démissions d’officiers et de rébellion gréviste ?) des forces armées.

Questions polémologiques prédictives et inquiétantes

Il est facile de sacrifier le budget de la Défense, puisqu’on s’est habitué à ce les militaires (de tout rang) se taisent, obéissent, se sacrifient. Mais à un moment, trop c’est trop. La corde casse à partir d’un certain seuil de tension. Un risque d’implosion des armées existe, ce qui, depuis que nous connaissons ce qui s’est produit dans les légions romaines au IVe siècle, se nomme d’un terme dévastateur : la désobéissance. Les chefs militaires sont souvent tentés de créer un clash et de dire les choses clairement. Mais les dirigeants de la ”grande muette” renoncent et, en bons fonctionnaires obéissants, pratiquent la langue de bois ou se taisent. Pour combien de temps ?

L’armée est la colonne vertébrale de la Nation – de toute Nation pourvue d’une ambition de rang et de rayonnement, d’indépendance et de souveraineté –  parce qu’elle représente, d’un point de vue pratique et moral, l’organe de sa sécurité et de sa crédibilité. De plus, répétons-le, au XXIe siècle, les budgets de défense sont devenus des facteurs  centraux de cristallisation et de retombées technologiques et économiques de pointe dans la recherche et innovation (R&D) et les exportations. Les grandes et moyennes puissances mondiales l’ont parfaitement intégré.  Apparemment pas les gouvernements européens, ni les opinions publiques. Ce genre d’indifférence peut devenir dramatique. 

Au XXIe siècle, nous sommes entrés dans un monde ”plurimenaçant”. Les menaces sont polymorphes et viennent de partout.  La chute de l’URSS en 1991 a joué comme une gigantesque illusion pour les Européens. Qui peut savoir  – au delà de la ”menace terroriste” et de la ”cyberguerre” souvent exagérées – si l’Europe au XXIe siècle ne risque pas une guerre civile ethnique, une ”attaque intérieure” armée sur son propre territoire ? Voire même une agression extérieure sous une forme classique, voire nucléaire ? Les armées européennes seront-elles capables d’assurer la défense du territoire ? Au rythme actuel d’embâcle et de fonte des moyens, certainement pas. Et inutile de faire un dessin : la menace physique ne vient plus du tout de l’Est européen slavo-russe, mais du Sud et du Moyen-Orient. 

Et ce ne sont pas les Etats-Unis qui nous défendront. Notre seul véritable allié serait la Russie.

Faute d’une armée robuste et disciplinée, suffisamment nombreuse et équipée, la France ajoute encore un handicap aux autres. Pour l’instant, elle n’a pas encore, comme la Grande Bretagne, sacrifié sa dissuasion nucléaire, mais qui sait si nos politiciens pusillanimes ne vont pas être tentés de le faire ? La logique suicidaire est une pente savonneuse. D’autre part, un autre problème lourd se pose : le recrutement très important dans l’armée de personnels issus de l’immigration, notamment musulmane. Cette question, c’est le tabou absolu. Je n’aborderai pas ce point ici mais un parallèle éclairant doit être fait avec les légions romaines du Bas-Empire qui engageaient pour défendre Rome les frères de ceux qui l’assaillaient. On sait  comment la tragédie s’est terminée.  

La constitution d’une armée européenne, serpent de mer récurrent depuis la CED des années 50,  faussement revigorée depuis vingt ans par toutes les tentatives d’”euroforces”, franco-allemandes ou autres, est une impossibilité, qui s’appuie sur des gadgets. L’Europe n’a aucune politique étrangère commune, mis à part la blague des Droits de l’homme et la soumission volontaire à Washington et à l’OTAN.

Le Front National  a raison de protester contre le sacrifice du budget des armées. Il demande un minimum de 2% du PIB consacré à la Défense – ce qui est d’ailleurs encore insuffisant, il faudrait 3%. C’est un point positif dans son programme, par rapport à ses positions erronées socialo-étatistes dans l’économie. Mais il se méprend quand il affirme que c’est ”Bruxelles” qui oblige les pays européens à tailler dans leurs dépenses militaires ; même l’Otan incite au contraire à les augmenter !  Ce qui  pousse la classe politicienne française à tailler dans les budgets de Défense, c’est un mélange d’indifférence, de solutions de facilités à court terme et d’ignorance des enjeux stratégiques et économiques.  Il est tellement plus facile de sacrifier des régiments ou des commandes d’équipement que de s’attaquer à la gabegie de l’ État Providence.   

Les sept pistes à suivre

Examinons maintenant ce qu’il faudrait faire, dans l’absolu:

1) Rétablir le budget de la Défense à 3% du PIB minimum.

2) Honorer et augmenter les commandes de l’armée à l’industrie nationale de défense, dans les domaines terrestres, aéronautiques/spatiaux et  maritimes, mais aussi dans les budgets R&D.

3) Mettre en chantier un second porte-avion à propulsion nucléaire.

4) Rétablir les régiments dissous et durcir les conditions de recrutement.

5) Effectuer les commandes promises à la Russie de navires BPC.

6) Construire un ensemble techno-industriel européen de défense indépendant, avec obligation pour chaque pays de l’UE de pratiquer la préférence de commandes à l’industrie européenne et non plus américaine.   

7) Travailler  intelligemment à moyen terme, avec pragmatisme et  avec diplomatie à une dissolution de l’OTAN au profit d’une organisation militaire intra-européenne puis euro-russe. Sans que, bien entendu, les USA n’aient rien à craindre et ne soient désignés comme ennemis. Au contraire, ils pourraient être des alliés s’ils ont l’intelligence de comprendre qui sont les véritables ennemis communs.

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vendredi, 31 octobre 2014

Notre vocabulaire

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Notre vocabulaire

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Il s’agit de l’intervention inaugurale de Georges Feltin-Tracol à la 8e Journée nationaliste et identitaire de Synthèse nationale du 12 octobre 2014 à Rungis.

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers Amis,

 

À l’été 1993, dans Foreign Affairs, la revue du C.F.R. (en anglais Conseil des relations étrangères), un cénacle mondialiste installé aux États-Unis, paraissait un article du professeur Samuel P. Huntington sur « Le choc des civilisations » (1). Cet enseignant de Harvard répondait ainsi à la thèse de la fin de l’histoire lancée en 1989 par le futur ex-néo-conservateur étatsunien d’origine japonaise Francis Fukuyama (2). Trois ans plus tard, Huntington sortait de cet article son célèbre essai avec la fameuse expression polémologique (3).

 

Grâce à cet universitaire d’outre-Atlantique, le concept de civilisation prenait un sens polémique certain, même si la civilisation ici définie contient des confusions non négligeables. En effet, Samuel P. Huntington y mentionne une civilisation occidentale qui couvrirait l’Amérique du Nord, l’aire européenne chrétienne romano-protestante, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il s’agit de l’actuel Occident atlantiste.

 

Huntington n’est pas le seul à associer l’Europe, l’Amérique et l’Occident dans une même collectivité. Dès 1985, le sociologue français Jules Monnerot estimait qu’« il faut souhaiter aujourd’hui une étroite concertation avec tous les États dont les lois témoignent des mêmes tendances que les nôtres et qui prolongent avec nous la même filiation de cultures, la même lignée de civilisation. C’est ce que j’appelle la préférence occidentale. Derrière l’alliance avec les États-Unis d’Amérique. Derrière l’Europe totale, encore future mais plus que jamais nécessaire, nous devons reconnaître en nous-mêmes, comme variante historique d’époque de notre identité nationale française, un patriotisme de civilisation (4) ».

 

Il va de soi que la théorie de Huntington ne nous convainc pas, car elle néglige toutes les différences essentielles entre l’Occident américanomorphe dont il se fait le porte-parole et notre vision de l’Europe. Nous tenons à l’originalité existentielle d’une civilisation européenne qui ne serait pas la pâle copie d’une production atlantiste.

 

Depuis Oswald Spengler et son célèbre Déclin de l’Occident (5), on connaît la dichotomie entre la civilisation et la culture. D’après Spengler, la culture incarnerait pour les peuples le moment ascendant de leur histoire. Puis viendrait le temps de la civilisation avec une lente et longue déperdition d’énergies vitales collectives, l’engoncement, les rigidifications structurelles jusqu’à la nécrose, l’agonie et la disparition.

 

À cette opposition binaire, on préférera la conception d’une civilisation européenne, polymorphe à travers le temps, tissée par de multiples cultures à la fois spécifiques et consubstantielles à son étymon. Certes, le mode de vie d’un Espagnol diffère de celui d’un Letton qui n’est pas celui d’un Arménien du Haut-Karabakh ou d’un Islandais. Mais, au-delà leurs langues, leur quotidien, leurs mentalités perdurent deux constantes déterminantes : une évidente substance anthropologique et un riche héritage spirituel pagano-chrétien. Il n’y a de civilisation européenne que par l’énergique médiation de ses cultures.

 

Ces dernières se déclinent en cultures nationales et en cultures régionales ou vernaculaires. La nation constitue en soi un objet de débat. Venant du latin nascio, qui veut dire naître, le mot prend une autre acception pour désigner la forme moderne d’organisation politique, cet aboutissement de l’individualisme collectif. Idée défendue, développée et propagée par les révolutionnaires de 1789, la nation politique comprise comme un ensemble de citoyens égaux a au cours des deux derniers siècles plongé le continent européen dans les tourments nationalitaires. Il serait toutefois dément de la nier comme le rêvent les escrocs de la pseudo-construction européenne. Avec la mondialisation et l’immigration de peuplement massive, indéniable contre-colonisation, le fait national connaît un regain certain face aux dangereuses menées mondialistes, européistes et séparatistes régionales.

 

Considérées par certains commentateurs comme des régions, – ne sachant pas qu’elles furent des royaumes médiévaux -, l’Écosse et la Catalogne montrent la vivacité de l’affirmation identitaire avec le risque préjudiciable d’affaiblir finalement la civilisation européenne toute entière. La robustesse des nations impose néanmoins que leurs cultures régionales ou vernaculaires ne soient pas broyées par un centralisme administratif dépassé. Souvent, hélas !, l’indépendantisme régional et le nationalisme étatique œuvrent en vecteurs involontaires (?) du mondialisme. Or une nation n’est en réalité solide que si ses régions trouvent elles-mêmes leur dynamisme ! Force est de constater, dans le cas de l’Hexagone, que les cultures régionales sont plutôt moribondes, étouffées par la prédominance mortifère de Paris. Heureusement, Flamands, Normands, Bretons, Basques, Catalans, Occitans, Provençaux, Corses, Nissarts, Savoisiens, Arpitans, Alsaciens et Thiois tentent de préserver ce qui peut l’être encore, et en premier lieu, la terre, notre terre.

 

La terre appartient aussi à notre champ lexical. Oublions ici l’habituelle et lassante antinomie géopolitique entre la Mer et la Terre sur laquelle reposerait la lutte incessante entre les thalassocraties et les puissances continentales. Plus prosaïquement, on entend par terre le milieu vivant qui nous entoure et dans lequel nous interagissons. Ces relations complexes sont étudiées par l’écologie qui a fourni une version théorique – politique. On sait tous que l’écologie politique a été détournée par les trotskystes, les sociétalistes, les gendéristes, les multiculturalistes, les féministes et les mondialistes. Dans la revue L’Or vert, Robert Dun signalait dès les années 1970 la nécessité écologique. Pourquoi préserver nos identités si les lieux sont bétonnés, les terrains pollués, des paysages dévastés ? Au moment où un mini-candidat réclame l’exploitation du gaz de schiste, ce qui reviendrait à défigurer des campagnes déjà meurtries par le productivisme, l’exode rural et la politique agricole commune, refusons cet appel rentable aux seules firmes multinationales prédatrices et néo-coloniales ! Un écologiste conséquent devrait être clairement identitaire. Il l’est d’une certaine manière puisque Les Verts soutiennent les mouvements régionalistes progressistes sans comprendre la prégnance majeure de l’appartenance collective. pour sa part, un identitaire cohérent se doit d’être écologiste, surtout s’il refuse la société de marché libérale, la société de la G.P.A. (autorisée, soit dit en passant, en Russie) et la société de la charia. La préoccupation écologique constitue un troisième pilier, fondamental, de nos principes à côté des piliers d’identités (continentale, nationales, régionales) et social. Face à l’étalement urbain et à la destruction programmée des terres arables (il faut ensuite quarante ans – deux générations ! – pour qu’un sol naguère urbanisé retrouve sa fertilité première), les identitaires devraient au moins soutenir les valeureux opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au barrage de Sivens ou à l’O.L. Land (le stade de foot privatisé) érigé dans la banlieue lyonnaise ! Que ces combats soient menés par des écolo-gauchistes importent peu parce qu’il vaut mieux voisiner avec un écolo ultra, voire un fan de Julien Coupat, qu’avec un lecteur sarkocufié du Figaro et de Valeurs actuelles !

 

Si l’on considère que l’Europe est la patrie de nos nations et de nos régions, notre réflexion militante se doit d’adopter le triptyque révolutionnaire exposé dans les années 1970 par Georges Gondinet et Daniel Cologne et en 1991 par Jacques Marlaud. La civilisation européenne constitue, avant d’être un évident dessein géopolitique, une patrie spirituelle albo-ethnique. Ses nations forment souvent des patries politico-historiques tandis que les régions demeurent bon gré mal gré des patries charnelles. L’indispensable conciliation entre l’authentique diversité ethno-culturelle et l’urgente unité géopolitique et économique passe par un dépassement salvateur : l’Empire.

 

Unité décisive de destin collectif, l’Empire est mal vu et mal compris en France. Il est desservi par le verbe « empirer » qui signifie « s’aggraver », « devenir pire ». Il se confond en histoire avec les deux expériences bonapartistes – napoléoniennes au XIXe siècle. Maints Français ignorent en outre que leur pays est intrinsèquement un empire qui a mal tourné alors que l’idée impériale hante sa psyché collective. Dans le présent contexte anxiogène, « seuls les nationalistes peuvent faire l’Europe (6) » affirmait en 1973 Adriano Romualdi. Tous les nationalismes régionaux et étatiques doivent par conséquent entreprendre leur mue. « Le seul moyen de résoudre l’épineuse question des ethnies, dont le réveil menace les nations d’éclatement, est d’ouvrir les nationalismes sur l’Europe, avertissait Daniel Cologne. D’une part, le nationalisme doit emprunter à la grande tradition politique de notre continent la notion d’État organique qui concilie l’unité nécessaire à toute société évoluée avec le respect, voire l’encouragement de sa diversité naturelle. Conçu de façon organique, le nationalisme s’accommode d’une certaine autonomie des régions. D’autre part, si la nation, loin de s’ériger en un absolu, se considère seulement comme une composante autonome du grand ensemble organique européen, les régions et les ethnies n’auront aucune peine à se considérer comme les incarnations nécessaires du principe de diversité au sein de la grande unité nationale. Dans une Europe organique des nations organiques, être breton ou français, basque ou espagnol, flamand ou belge, jurassien ou suisse ne sont que des manières parmi d’autres d’être européen (7). » Par le biais du principe ordonnateur de la subsidiarité, l’Empire fédère autour des domaines diplomatique, stratégique et militaire la formidable variété nationale et vernaculaire de notre patrie continentale civilisationnelle.

 

Par-delà cette référence ternaire subsumée par l’idée organique d’Empire interviennent d’autres termes qui consolident notre langage militant. Le premier est celui de communauté. Évoquer maintenant en public ce mot équivaut quasiment à voir surgir cette hantise des Occidentaux indifférenciés, ce nouveau diable des plateaux télé, le communautarisme ! Et pourtant quel beau mot ! Suivant son échelle d’implication, la communauté coïncide à des espaces de vie. À l’Union (pseudo-)européenne, il aurait été judicieux de conserver la « Communauté européenne » comme avant 1992 et le détestable traité de Maastricht. Les nations d’Europe resteraient des communautés politiqueshistoriques de destin qui parviendraient à s’enchâsser les unes dans les autres dans un nouvel agencement continental. Mais les régions sont elles aussi des communautés vernaculaires de destin infra-nationales.

 

Les cadres régionaux sont des communautés de proximité comme le sont d’ailleurs les entreprises, ces communautés productives de destin. L’entreprise moderne pratique ce nouvel esclavage : le salariat. Or le justicialisme – solidarisme européen combat cette aliénation sociale. À l’entreprise libérale ou étatisée, promouvons des « communautés de travail » comme le fit déjà le candidat bien trop méconnu à la présidentielle de 1965, Marcel Barbu dont le directeur de campagne travaillait à Rivarol (8). Que serait aujourd’hui une telle « communauté de travail » ? Une unité de production dirigée par ceux qui y travaillent. Un bon début existe avec la S.C.O.P. (société coopérative et participative). Alors que la moitié du CAC 40 se soumet aux multinationales, une société coopérative préserve l’indépendance économique, perturbe les mécanismes aveugles du libéralisme et se détourne de la mondialisation libérale. La « communauté de travail » idéale rassemblerait les travaux de Hyacinthe Dubreuil, l’ergonisme de Jacob Sher, l’association Travail – Capital du gaullisme d’opposition (1947 – 1953), la participation chère aux gaullistes de gauche, la cogestion promue par l’ordo-libéralisme allemand, le corporatisme social-chrétien, voire l’autogestion de Proudhon reprise par les anarchistes.

 

On a compris que les communautés territoriales et professionnelles agiraient en véritables Rei Publicae. Le Système liberticide et albo-génocidaire répète jusqu’à la nausée ses valeurs républicaines alors que sa République n’est qu’une supplétive zélée des forces de l’Or et de l’Argent. Son unicité fallacieuse doit s’effacer devant des unités républicaines partielles constituées de communautés de travail (ou de production) et de vie identitaires.

 

L’identité est l’autre maître-mot de notre registre. Le mettre au pluriel serait plus satisfaisant parce qu’elles englobent les cultures, les ethnies, les langues, les métiers, les histoires, les croyances… Toutes nos identités sont la sève qui part des racines des patries charnelles pour aller au feuillage de la patrie civilisationnelle en passant par le tronc des patries historiques et l’écorce des communautés professionnelles. Sauvegarder les identités signifie de préserver le peuple.

 

Le peuple est une notion centrale. Sans lui, vaines seraient toutes nos actions. Il importe de l’appréhender dans toutes ses acceptions. Le peuple est aussi bien l’ensemble de personnes d’origine ethnique commune que l’immense majorité de la société composée de producteurs et de consommateurs ainsi que les détenteurs de la souveraineté politique moderne qui indispose tant les oligarchies transnationales. Longtemps s’affrontèrent les tenants de l’ethnos, du demos et du laos. En 2014, il apparaît crucial de rassembler ces trois définitions et de s’élever contre la confiscation de la légitimité, les ravages d’une immigration de peuplement métisseuse et les oukases de la ploutocratie bancaire mondialisée.

 

Il y a quarante-cinq ans, l’extrême gauche souhaitait représenter le peuple avec l’insuccès que l’on sait. À l’ère du Village cosmopolite interconnecté global, il faut partout en Europe et sur d’autres continents susciter la révolution des peuples ! Le soulèvement radical des communautés, des nations, des patries vernaculaires, des identités et des civilisations commence toujours par un bon vocabulaire !

 

Je vous remercie.

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Samuel P. Huntington, « The Clash of Civilizations ? », dans Foreign Affairs, été 1993.

 

2 : Francis Fukuyama, The End of History and the Last Man. Free Press, 1992, traduction française : La Fin de l’histoire et le Dernier Homme, Flammarion, coll. « Histoire », 1992.

 

3 : Samuel P. Huntington, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, Simon & Schuster, 1996, traduction française  incomplète : Le Choc des Civilisations, Éditions Odile Jacob, 1997.

 

4 : Jules Monnerot, « Désintox ». Au secours de la France décérébrée, Albatros, 1987, p. 63, souligné par l’auteur.

 

5 : Oswald Spengler, Der Untergang des Abendlandes. Umrisse einer Morphologie der Weltgeschichte, Verlag C.H. Beck, 1918 et 1922, traduction française : Le déclin de l’Occident, 2 volumes, Gallimard, coll. «  Bibliothèque des Idées», 1948.

 

6 : Adriano Romualdi, La droite et la crise du nationalisme, « Totalité », 1982, p. 23.

 

7 : Daniel Cologne, Éléments pour un nouveau nationalisme, Cercle Culture et Liberté. Pour une Europe libre et unie, 1977, p. 18.

 

8 : Information donnée par Emmanuel Ratier au cours du n° 84 de l’émission de Web-radio « Méridien Zéro » du 20 février 2012 consacrée à une « Histoire non conformiste de l’élection présidentielle ».

 


 

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samedi, 25 octobre 2014

¿Un nuevo desorden geopolítico en Rusia?

 

Por Dr. Alberto Hutschenreuter*

Ex: http://www.elespiadigital.com

En Rusia la expresión “desórdenes” alude a situaciones o períodos de disputas de poder y crisis internas que sucedían casi en simultáneo con amenazas provenientes del exterior. Se registran los años finales del siglo XVI y comienzos del siglo XVII como el inicio del “período de los desórdenes” o “tumultos”, cuando, tras la muerte de Iván IV el Terrible, el país cayó en la anarquía, sobrevino una etapa de hambruna, al tiempo que tropas polacas ocuparon Moscú.


La simultaneidad de crisis internas y externas es acaso una de las “regularidades” que distinguen a Rusia de otros actores, e incluso quizá se podría afirmar que dicha situación fue, en parte, la que mantuvo a Rusia en un estado de lateralidad en relación con los procesos que ocurrieron en Europa y que fueron centrales para su “modernización” (más allá de las observaciones o reservas que puedan realizar importantes pensadores rusos contemporáneos, por caso, Nicolás Danilevsky, acerca de ese fenómeno europeo).


Las amenazas provenientes del exterior no solamente implicaron “desórdenes” en Rusia, sino que determinaron una marcada “sensibilidad” en relación con el espacio nacional.
En su obra “El drama ruso”, la experta Hélène Carrère d’Encausse sostiene que en gran parte la historia de Rusia se puede explicar desde la violencia ejercida desde el poder: “los momentos en que no se asesina son paréntesis muy breves en Rusia”. Pero más allá de esta particularidad trágica que sin duda modeló la conciencia de los rusos, acaso la historia de Rusia también puede ser recorrida desde la percepción de inseguridad o tragedia geopolítica que casi ininterrumpidamente experimentó el poder.


A primera vista Rusia se destaca por su vastedad territorial sin igual, condición que hace de este actor un singular Estado-continental. Sin embargo, dicha vastedad geográfica ha implicado una fatalidad geopolítica prácticamente insalvable.


En su reciente y pertinente trabajo “La venganza de la geografía”, el estadounidense  Robert Kaplan nos recuerda que la inseguridad es el sentimiento ruso por excelencia; y esa inseguridad está relacionada con lo que aparenta ser un activo mayor del poder nacional de Rusia: el territorio.


Las concepciones geopolíticas tradicionales consideran que los poderes preeminentes continentales que no cuentan con grandes espacios marítimos u oceánicos como amparo frente a otros poderes desarrollan una fuerte percepción de inseguridad. En este sentido, a diferencia del espacio territorial de Estados Unidos guarecido en la seguridad que siempre le proporcionaron los océanos, el espacio netamente terrestre de Rusia, es decir,  sin mares que lo preserven, siempre implicó para este país una debilidad que afectó su condición de inexpugnable, propia de la profundidad territorial.


El almirante Alfred Mahan fue uno de los geopolíticos que como nadie supo advertir esta situación geopolítica rusa que combinaba al mismo tiempo fortaleza y debilidad: en efecto, Rusia era un poderío terrestre sin igual, pero se encontraba rodeado por poderes marítimos que no solamente podían contener sus pulsos expansionistas, sino adentrase desde sus vulnerables periferias.


Desde esta singularidad geopolítica, de “poder ser atacada desde todos lados” según la observación de un geopolítico británico, Rusia históricamente sólo conservó dos opciones: conquistar o ser conquistada, opciones que, siguiendo al célebre experto estadounidense del poder naval, obligaron a los zares a asumir una permanente posición defensiva que no implicaba una actitud estática frente al invasor, sino el despliegue o adelantamiento preventivo a fin de preservar la supervivencia del Estado.


Esta condición o singularidad geopolítica de Rusia implica una situación de “desorden geopolítico” muy presente a lo largo de la historia del país, y que se extiende hasta la fecha. Sin considerarla es imposible abordar el conflicto actual en Ucrania, como así concluir que una resolución del mismo bajo términos en los que las reservas geopolíticas de Rusia no sean consideradas significará, lisa y llanamente, el fracaso de Putin; o, para decirlo de otro modo, el capítulo final de la victoria de Occidente en la Guerra Fría (algo así como una “victoria II”, tras la “victoria I” de 1991).

 

En efecto, si finalmente Ucrania fuera alcanzada por la cobertura política-militar de la OTAN, que jamás dejó de considerar a Rusia como un posible nuevo reto, Putin será a Rusia lo que fue Gorbachov a la Unión Soviética: el responsable de su fracaso, habiendo sido ungido para evitarlo; aunque, claro, no estaremos ahora en una situación de desplome y desaparición de un país como en 1991, sino ante una situación en la que Rusia vuelva a quedar geopolíticamente indefensa, aislada y con amenazas inmediatas en su frontera Oeste, prácticamente como lo estaba en el 1600.


De predominar este escenario, Rusia habrá sufrido otro revés o “desorden geopolítico de escala”, como sufriera la Rusia zarista ante Japón a principios del siglo XX; como la Rusia del “soviet” en 1917 en Brest Litovsk ante Alemania; como en 1941 cuando Hitler puso en marcha “la ambición geopolítica del siglo”, es decir, un plan para convertir a Rusia en su “espacio vasallo”; o como en los años setenta, cuando la notable expansión soviética global careció de las necesarias bases de sustentación económica, situación que fue decisiva para la continuidad de la URSS como superpotencia; o, finalmente, como en 1991, cuando la desaparición de la Unión Soviética produjo una alteración en el mapa mental de los rusos, no solamente por dejar de existir su país, sino por la extraordinaria contracción de las fronteras en el Este, el Sur y el Oeste, fenómeno que recreó la tradicional sentido de inseguridad geopolítica rusa.


Un escenario semejante difícilmente implique estabilidad para el orden interestatal. No sólo se tratará de un “nuevo desorden geopolítico” en Rusia, sino un desorden a escala regional y global que será muy difícil de reparar.

 

*Académico – Analista Internacional

The Ukraine, Corrupted Journalism, and the Atlanticist Faith

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The Ukraine, Corrupted Journalism, and the Atlanticist Faith
 

The European Union is not (anymore) guided by politicians with a grasp of history, a sober assessment of global reality, or simple common sense connected with the long term interests of what they are guiding. If any more evidence was needed, it has certainly been supplied by the sanctions they have agreed on last week aimed at punishing Russia.

One way to fathom their foolishness is to start with the media, since whatever understanding or concern these politicians may have personally they must be seen to be doing the right thing, which is taken care of by TV and newspapers.

In much of the European Union the general understanding of global reality since the horrible fate of the people on board the Malaysian Airliner comes from mainstream newspapers and TV which have copied the approach of Anglo-American mainstream media, and have presented ‘news’ in which insinuation and vilification substitute for proper reporting. Respected publications, like the Financial Times or the once respected NRC Handelsblad of the Netherlands for which I worked sixteen years as East Asia Correspondent, not only joined in with this corrupted journalism but helped guide it to mad conclusions. The punditry and editorials that have grown out of this have gone further than anything among earlier examples of sustained media hysteria stoked for political purposes that I can remember. The most flagrant example I have come across, an anti-Putin leader in the (July 26) Economist Magazine, had the tone of Shakespeare’s Henry V exhorting his troops before the battle of Agincourt as he invaded France.

One should keep in mind that there are no European-wide newspapers or publications to sustain a European public sphere, in the sense of a means for politically interested Europeans to ponder and debate with each other big international developments. Because those interested in world affairs usually read the international edition of the New York Times or the Financial Times, questions and answers on geopolitical matters are routinely shaped or strongly influenced by what editors in New York and London have determined as being important. Thinking that may deviate significantly as can now be found in Der Spiegel, the Frankfurter Allgemeine Zeitung, Die Zeit and Handelsblatt, does not travel across German borders. Hence we do not see anything like a European opinion evolving on global affairs, even when these have a direct impact on the interests of the European Union itself.

The Dutch population was rudely shaken out of a general complacency with respect to world events that could affect it, through the death of 193 fellow nationals (along with a 105 people of other nationalities) in the downed plane, and its media were hasty in following the American-initiated finger-pointing at Moscow. Explanations that did not in some way involve culpability of the Russian president seemed to be out of bounds. This was at odds right away with statements of a sober Dutch prime minister, who was under considerable pressure to join the fingerpointing but who insisted on waiting for a thorough examination of what precisely had happened.

The TV news programs I saw in the days immediately afterwards had invited, among other anti–Russian expositors, American neocon-linked talking heads to do the disclosing to a puzzled and truly shaken up audience. A Dutch foreign policy specialist explained that the foreign minister or his deputy could not go to the site of the crash (as Malaysian officials did) to recover the remains of Dutch citizens, because that would amount to an implicit recognition of diplomatic status for the “separatists”. When the European Union en bloc recognizes a regime that has come into existence through an American initiated coup d’état, you are diplomatically stuck with it.

The inhabitants and anti-Kiev fighters at the crash site were portrayed, with images from youtube, as uncooperative criminals, which for many viewers amounted to a confirmation of their guilt. This changed when later reports from actual journalists showed shocked and deeply concerned villagers, but the discrepancy was not explained, and earlier assumptions of villainy did not make way for any objective analysis of why these people might be fighting at all. Tendentious twitter and youtube ‘news’ had become the basis for official Dutch indignation with the East Ukrainians, and a general opinion arose that something had to be set straight, which was, again in general opinion, accomplished by a grand nationally televised reception of the human remains (released through Malaysian mediation) in a dignified sober martial ceremony.

Nothing that I have seen or read even intimated that the Ukraine crisis – which led to coup and civil war – was created by neoconservatives and a few R2P (“Responsibility to Protect”) fanatics in the State Department and the White House, apparently given a free hand by President Obama. The Dutch media also appeared unaware that the catastrophe was immediately turned into a political football for White House and State Department purposes. The likelihood that Putin was right when he said that the catastrophe would not have happened if his insistence on a cease-fire had been accepted, was not entertained.

As it was, Kiev broke the cease-fire – on the 10th of June – in its civil war against Russian speaking East Ukrainians who do not wish to be governed by a collection of thugs, progeny of Ukrainian nazis, and oligarchs enamored of the IMF and the European Union. The supposed ‘rebels’ have been responding to the beginnings of ethnic cleansing operations (systematic terror bombing and atrocities – 30 or more Ukrainians burned alive) committed by Kiev forces, of which little or nothing has penetrated into European news reports.

It is unlikely that the American NGOs, which by official admission spent 5 billion dollars in political destabilization efforts prior to the February putsch in Kiev, have suddenly disappeared from the Ukraine, or that America’s military advisors and specialized troops have sat idly by as Kiev’s military and militias mapped their civil war strategy; after all, the new thugs are as a regime on financial life-support provided by Washington, the European Union and IMF. What we know is that Washington is encouraging the ongoing killing in the civil war it helped trigger.

But Washington has constantly had the winning hand in a propaganda war against, entirely contrary to what mainstream media would have us believe, an essentially unwilling opponent. Waves of propaganda come from Washington and are made to fit assumptions of a Putin, driven and assisted by a nationalism heightened by the loss of the Soviet empire, who is trying to expand the Russian Federation up to the borders of that defunct empire. The more adventurous punditry, infected by neocon fever, has Russia threatening to envelop the West. Hence Europeans are made to believe that Putin refuses diplomacy, while he has been urging this all along. Hence prevailing propaganda has had the effect that not Washington’s but Putin’s actions are seen as dangerous and extreme. Anyone with a personal story that places Putin or Russia in a bad light must move right now; Dutch editors seem insatiable at the moment.

There is no doubt that the frequently referred to Moscow propaganda exists. But there are ways for serious journalists to weigh competing propaganda and discern how much veracity or lies and bullshit they contain. Within my field of vision this has only taken place a bit in Germany. For the rest we must piece political reality together relying on the now more than ever indispensable American websites hospitable to whistleblowers and old-fashioned investigative journalism, which especially since the onset of the ‘war on terrorism’ and the Iraq invasion have formed a steady form of samizdat publishing.

In the Netherlands almost anything that comes from the State Department is taken at face value. America’s history, since the demise of the Soviet Union, of truly breathtaking lies: on Panama, Afghanistan, Iraq, Syria, Venezuela, Libya and North Korea; its record of overthrown governments; its black-op and false flag operations; and its stealthily garrisoning of the planet with some thousand military bases, is conveniently left out of consideration. The near hysteria throughout a week following the downed airliner prevented people with some knowledge of relevant history from opening their mouths. Job security in the current world of journalism is quite shaky, and going against the tide would be almost akin to siding with the devil, as it would damage one’s journalistic ‘credibility’.

What strikes an older generation of serious journalists as questionable about the mainstream media’s credibility is editorial indifference to potential clues that would undermine or destroy the official story line; a story line that has already permeated popular culture as is evident in throwaway remarks embellishing book and film reviews along with much else. In the Netherlands the official story is already carved in stone, which is to be expected when it is repeated ten-thousand times. It cannot be discounted, of course, but it is based on not a shred of evidence.

The presence of two Ukrainian fighter planes near the Malaysian airliner on Russian radar would be a potential clue I would be very interested in if I were investigating either as journalist or member of the investigation team that the Netherlands officially leads. This appeared to be corroborated by a BBC Report with eyewitness accounts from the ground by villagers who clearly saw another plane, a fighter, close to the airliner, near the time of its crash, and heard explosions coming from the sky. This report has recently drawn attention because it was removed from the BBC’s archive. I would want to talk with Michael Bociurkiw, one of the first inspectors from the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) to reach the crash site who spent more than a week examining the wreckage and has described on CBC World News two or three “really pock-marked” pieces of fuselage. “It almost looks like machine gun fire; very, very strong machine gun fire that has left these unique marks that we haven’t seen anywhere else.”

I would certainly also want to have a look at the allegedly confiscated radar and voice records of the Kiev Air Control Tower to understand why the Malaysian pilot veered off course and rapidly descended shortly before his plane crashed, and find out whether foreign air controllers in Kiev were indeed sent packing immediately after the crash. Like the “Veteran Intelligence Professionals for Sanity”, I would certainly urge the American authorities with access to satellite images to show the evidence they claim to have of BUK missile batteries in ‘rebel’ hands as well as of Russian involvement, and ask them why they have not done so already. Until now Washington has acted like a driver who refuses a breathalyzer test. Since intelligence officials have leaked to some American newspapers their lesser certainty about the American certainties as brought to the world by the Secretary of State, my curiosity would be unrelenting.

To place European media loyalty to Washington in the Ukraine case as well as the slavish conduct of European politicians in perspective, we must know about and understand Atlanticism. It is a European faith. It has not given rise to an official doctrine, of course, but it functions like one. It is well summed up by the Dutch slogan at the time of the Iraq invasion: “zonder Amerika gaat het niet” (without the United States [things] [it] won’t work). Needless to say, the Cold War gave birth to Atlanticism. Ironically, it gained strength as the threat from the Soviet Union became less persuasive for increasing numbers among European political elites. That probably was a matter of generational change: the farther away from World War II, the less European governments remembered what it means to have an independent foreign policy on global-sized issues. Current heads of government of the European Union are unfamiliar with practical strategic deliberations. Routine thought on international relations and global politics is deeply entrenched in Cold War epistemology.

This inevitably also informs ‘responsible’ editorial policies. Atlanticism is now a terrible affliction for Europe: it fosters historical amnesia, willful blindness and dangerously misconceived political anger. But it thrives on a mixture of lingering unquestioned Cold War era certainties about protection, Cold War loyalties embedded in popular culture, sheer European ignorance, and an understandable reluctance to concede that one has even for a little bit been brainwashed. Washington can do outrageous things while leaving Atlanticism intact because of everyone’s forgetfulness, which the media do little or nothing to cure. I know Dutch people who have become disgusted with the villification of Putin, but the idea that in the context of Ukraine the fingerpointing should be toward Washington is well-nigh unacceptable. Hence, Dutch publications, along with many others in Europe, cannot bring themselves to place the Ukraine crisis in proper perspective by acknowledging that Washington started it all, and that Washington rather than Putin has the key to its solution. It would impel a renunciation of Atlanticism.

Atlanticism derives much of its strength through NATO, its institutional embodiment. The reason for NATO’s existence, which disappeard with the demise of the Soviet Union, has been largely forgotten. Formed in 1949, it was based on the idea that transatlantic cooperation for security and defense had become necessary after World War II in the face of a communism, orchestrated by Moscow, intent on taking over the entire planet. Much less talked about was European internal distrust, as the Europeans set off on their first moves towards economic integration. NATO constituted a kind of American guarantee that no power in Europe would ever try to dominate the others.

NATO has for some time now been a liability for the European Union, as it prevents development of concerted European foreign and defense policies, and has forced the member states to become instruments serving American militarism. It is also a moral liability because the governments participating in the ‘coalition of the willing’ have had to sell the lie to their citizens that European soldiers dying in Iraq and Afghanistan have been a necessary sacrifice to keep Europe safe from terrorists. Governments that have supplied troops to areas occupied by the United States have generally done this with considerable reluctance, earning the reproach from a succession of American officials that Europeans do too little for the collective purpose of defending democracy and freedom.

As is the mark of an ideology, Atlanticism is ahistorical. As horse medicine against the torment of fundamental political ambiguity it supplies its own history: one that may be rewritten by American mainstream media as they assist in spreading the word from Washington.

There could hardly be a better demonstration of this than the Dutch experience at the moment. In conversations these past three weeks I have encountered genuine surprise when reminding friends that the Cold War ended through diplomacy with a deal made on Malta between Gorbachev and the elder Bush in December 1989, in which James Baker got Gorbachev to accept the reunification of Germany and withdrawal of Warsaw Pact troops with a promise that NATO would not be extended even one inch to the East. Gorbachev pledged not to use force in Eastern Europe where the Russians had some 350,000 troops in East Germany alone, in return for Bush’s promise that Washington would not take advantage of a Soviet withdrawal from Eastern Europe. Bill Clinton reneged on those American promises when, for purely electoral reasons, he boasted about an enlargement of NATO and in 1999 made the Czech Republic and Hungary full members. Ten years later another nine countries became members, at which point the number of NATO countries was double the number during the Cold War. The famous American specialist on Russia, Ambassador George Kennan, originator of Cold War containment policy, called Clinton’s move “the most fateful error of American policy in the entire post-cold-war era.”

Historical ignorance abetted by Atlanticism is poignantly on display in the contention that the ultimate proof in the case against Vladimir Putin is his invasion of Crimea. Again, political reality here was created by America’s mainstream media. There was no invasion, as the Russian sailors and soldiers were already there since it is home to the ‘warm water’ Black Sea base for the Russian navy. Crimea has been a part of Russia for as long as the United States has existed. In 1954 Khrushchev, who himself came from the Ukraine, gave it to the Ukrainian Socialist Republic, which came down to moving a region to a different province, since Russia and Ukraine still belonged to the same country. The Russian speaking Crimean population was happy enough, as it voted in a referendum first for independence from the Kiev regime that resulted from the coup d’état, and subsequently for reunification with Russia.

Those who maintain that Putin had no right to do such a thing are unaware of another strand of history in which the United States has been moving (Star Wars) missile defense systems ever closer to Russian borders, supposedly to intercept hostile missiles from Iran, which do not exist. Sanctimonious talk about territorial integrity and sovereignty makes no sense under these circumstances, and coming from a Washington that has done away with the concept of sovereignty in its own foreign policy it is downright ludicrous.

A detestable Atlanticist move was the exclusion of Putin from the meetings and other events connected with the commemoration of the Normandy landings, for the first time in 17 years. The G8 became the G7 as a result. Amnesia and ignorance have made the Dutch blind to a history that directly concerned them, since the Soviet Union took the heart out of the Nazi war machine (that occupied the Netherlands) at a cost of incomparable and unimaginable numbers of military dead; without that there would not have been a Normandy invasion.

Not so long ago, the complete military disasters of Iraq and Afghanistan appeared to be moving NATO to a point where its inevitable demise could not to be too far off. But the Ukraine crisis and Putin’s decisiveness in preventing the Crimea with its Russian Navy base from possibly falling into the hands of the American-owned alliance, has been a godsend to this earlier faltering institution.

NATO leadership has already been moving troops to strengthen their presence in the Baltic states, sending missiles and attack aircraft to Poland and Lithuania, and since the downing of the Malaysian airliner it has been preparing further military moves that may turn into dangerous provocations of Russia. It has become clear that the Polish foreign minister together with the Baltic countries, none of which partook in NATO when its reason for being could still be defended, have become a strong driving force behind it. A mood of mobilization has spread in the past week. The ventriloquist dummies Anders Fogh Rasmussen and Jaap de Hoop Scheffer can be relied upon to take to TV screens inveighing against NATO member-state backsliding. Rasmussen, the current Secretary General, declared on August 7 in Kiev that NATO’s “support for the sovereignty and territorial integrity of Ukraine is unwavering” and that he is looking to strengthen partnership with the country at the Alliance’s summit in Wales in September. That partnership is already strong, so he said, “and in response to Russia’s aggression, NATO is working even more closely with Ukraine to reform its armed forces and defense institutions.”

In the meantime, in the American Congress 23 Senate Republicans have sponsored legislation, the “Russian Aggression Prevention Act”, which is meant to allow Washington to make the Ukraine a non-NATO ally and could set the stage for a direct military conflict with Russia. We will probably have to wait until after America’s midterm elections to see what will become of it, but it already helps provide a political excuse for those in Washington who want to take next steps in the Ukraine.

In September last year Putin helped Obama by making it possible for him to stop a bombing campaign against Syria pushed by the neocons, and had also helped in defusing the nuclear dispute with Iran, another neocon project. This led to a neocon commitment to break the Putin-Obama link. It is hardly a secret that the neoconservatives desire the overthrow of Putin and eventual dismemberment of the Russian Federation. Less known in Europe is the existence of numerous NGOs at work in Russia, which will help them with this. Vladimir Putin could strike now or soon, to preempt NATO and the American Congress, by taking Eastern Ukraine, something he probably should have done right after the Crimean referendum. That would, of course, be proof of his evil intentions in European editorial eyes.

In the light of all this, one of the most fateful questions to ask in current global affairs is: what has to happen for Europeans to wake up to the fact that Washington is playing with fire and has ceased being the protector they counted on, and is instead now endangering their security? Will the moment come when it becomes clear that the Ukraine crisis is, most of all, about placing Star Wars missile batteries along an extensive stretch of Russian border, which gives Washington – in the insane lingo of nuclear strategists – ‘first strike’ capacity?

It is beginning to sink in among older Europeans that the United States has enemies who are not Europe’s enemies because it needs them for domestic political reasons; to keep an economically hugely important war industry going and to test by shorthand the political bona fides of contenders for public office. But while using rogue states and terrorists as targets for ‘just wars’ has never been convincing, Putin’s Russia as demonized by a militaristic NATO could help prolong the transatlantic status quo. The truth behind the fate of the Malaysian airliner, I thought from the moment that I heard about it, would be politically determined. Its black boxes are in London. In NATO hands?

Other hindrances to an awakening remain huge; financialization and neoliberal policies have produced an intimate transatlantic entwining of plutocratic interests. Together with the Atlanticist faith these have helped stymie the political development of the European Union, and with that Europe’s ability to proceed with independent political decisions. Since Tony Blair, Great Britain has been in Washington’s pocket, and since Nicolas Sarkozy one can say more or less the same of France.

That leaves Germany. Angela Merkel was clearly unhappy with the sanctions, but in the end went along because she wants to remain on the good side of the American president, and the United States as the conqueror in World War II does still have leverage through a variety of agreements. Germany’s foreign minister, Frank-Walter Steinmeier, quoted in newspapers and appearing on TV, repudiated the sanctions and points at Iraq and Libya as examples of the results brought by escalation and ultimatums, yet he too swings round and in the end goes along with them.

Der Spiegel is one of the German publications that offer hope. One of its columnists, Jakob Augstein, attacks the “sleepwalkers” who have agreed to sanctions, and censures his colleagues’ finger-pointing at Moscow. Gabor Steingart, who publishes Handelsblatt, inveighs against the “American tendency to verbal and then to military escalation, the isolation, demonization, and attacking of enemies” and concludes that also German journalism “has switched from level-headed to agitated in a matter of weeks. The spectrum of opinions has been narrowed to the field of vision of a sniper scope.” There must be more journalists in other parts of Europe who say things like this, but their voices do not carry through the din of vilification.

History is being made, once again. What may well determine Europe’s fate is that also outside the defenders of the Atlanticist faith, decent Europeans cannot bring themselves to believe in the dysfunction and utter irresponsibility of the American state.

 

Karel van Wolferen is a Dutch journalist and retired professor at the University of Amsterdam. Since 1969, he has published over twenty books on public policy issues, which have been translated into eleven languages and sold over a million copies worldwide. As a foreign correspondent for NRC Handelsblad , one of Holland’s leading newspapers, he received the highest Dutch award for journalism, and over the years his articles have appeared in The New York Times , The Washington Post , The New Republic , The National Interest , Le Monde , and numerous other newspapers and magazines.

UPDATE 2: Scott Horton has a podcast interview of Karel van Wolferen regarding his article at: http://scotthorton.org/interviews/2014/08/15/081514-karel-van-wolferen/

vendredi, 24 octobre 2014

Les Etats-Unis et les ONG : une alliance politique contre la souveraineté des Etats

Les Etats-Unis et les ONG : une alliance politique contre la souveraineté des Etats

Auteur : Julien Teil 
Ex: http://zejournal.mobi

Lorsque la Russie a décidé de légiférer sur la question des ONG financées par l’étranger, les ONG et les médias occidentaux ont présenté ce projet de loi, depuis adopté, comme une « loi anti-ONG ». Ils annoncèrent même que cette loi constituait une atteinte à la « liberté d’expression », usant pour ce faire de tout un tas d’approximations et de mensonges sur sa finalité.

Après l’avoir combattue dans les médias, les ONG, encadrées par l’administration Obama se sont engagés dans une véritable lutte politique contre la décision souveraine de l’Etat russe.

Au nom de ce combat, le président Obama a tenu un discours révélateur sur le rôle accordé aux ONG dans la diplomatie américaine, confirmant ce que de nombreux chercheurs affirment depuis très longtemps : à savoir que les Etats-Unis cherchent à dissimuler leurs liens financiers avec les ONG dans le monde et qu’ils s’ingèrent effectivement dans les affaires intérieures des Etats par ce biais.

Les Etats-Unis affirment depuis près de 30 ans que le « respect pour les droits de l’homme » est la « pierre angulaire de la paix mondiale ». C’est en ces termes que Ronald Reagan présentait l’engagement diplomatique des Etats-Unis devant l’assemblée générale des Nations Unies le 22 septembre 1986. C’est également sous l’Administration Reagan que fut créée la National Endowment for Democracy(NED) quelques années plus tôt. Elle a pour mission officielle de « promouvoir la démocratie à l’échelle internationale » comme elle l’indique son site internet et dispose d’un impressionnant réseau mondial d’ONG auxquelles elle accorde de généreux subsides.

Mais l’organisation, financée presque intégralement par le congrès des Etats-Unis, s’est surtout illustrée par des ingérences répétées dans des processus politiques étrangers. Un de ses fondateurs, Allen Weinstein, déclarait en 1991 « ce que la NED fait aujourd’hui, nous le faisions avec la CIA vingt ans auparavant. ». Si une organisation avec de telles perspectives finance des centaines d’ONG dans le monde, comment ne pas s’attendre à ce que les Etats victimes de ces ONG s’y opposent ?

La chambre basse du parlement russe (Douma) a donc adopté en 2012 un projet de loi qui qualifie les ONG recevant un financement étranger et qui ont une activité politique d’«agents de l’étranger» et les a désormais placé sous contrôle gouvernemental.

Selon les associations concernées, cette initiative vise à réduire toute critique du gouvernement russe au silence. Mais ces mêmes associations ne disent jamais que cette loi est est en partie calquée sur une loi états-unienne, assez ancienne d’ailleurs, le Foreign Agents Registration Act, dans laquelle elles ne voient manifestement aucune forme de censure. De plus, la loi russe n’entrave en rien la liberté d’expression des ONG. Elle ne fait que leur imposer un certain statut mais sans aucune restriction sur leurs activités. Elle leur impose simplement de se déclarer comme financées par l’étranger lorsque cela est le cas.

Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 20 Etats dans le monde qui pensent à légiférer sur la question ou qui l’ont déjà fait. Il ne s’agit donc pas d’un phénomène isolé et exclusivement russe mais plutôt du résultat de la saturation éprouvée par les Etats victimes de ces ONG.

Depuis 2012 et la loi russe, les ONG s’agitent : Amnesty International déclare que cette loi est « sinistre », la FIDH publie des rapports, les ONG s’organisent et créent des alliances pour dénoncer cette loi. Mais aucune de ces nombreuses associations ne dit mot de la stratégie politique qui a été développée par les Etats-Unis et leurs ONG vassales pour la contourner.

Car ce n’est pas en éditant des rapports et en faisant des discours dans les médias que les ONG vont pouvoir continuer à s’ingérer dans les affaires intérieures d’Etats qui sont désormais protégés par leurs juridictions.

Dés 2011, les Etats-Unis ont mis sur pied avec quelques Etats partenaires un énième chantier sur les droits de l’homme. Il s’agit de l’Open Government Partnership (OGP) – (Partenariat pour un Gouvernement Transparent ) dans lequel s’est particulièrement investie Hillary Clinton. Il consiste en la création d’un énième collège intergouvernemental financé par ses Etats membres et par des fondations états-uniennes (la Fondation Ford, l’Open Society Institute, etc.). Le but recherché est de rassembler un maximum d’Etats sur une vision dont les Etats-Unis sont les auteurs. Par la même occasion, ils s’assurent que leur projet sera défendu par tous ses membres devant les institutions internationales.

Lors d’une table ronde sur la société civile à New York en 2013, le président Barack Obama a rappelé à son assemblée l’effort conjointement fourni par les 60 membres de l’OGP afin de « promouvoir des institutions transparentes, efficaces et responsables, en partenariat avec la société civile ».

Les « lois anti-ONG » étant à l’ordre du jour, Barack Obama n’a pas dissimulé l’importance accordée aux ONG dans la diplomatie états-unienne, déclarant « En pratique, chaque fois que je voyage à l’étranger, je fais tout pour trouver le temps de rencontrer les citoyens qui s’engagent face à toute une gamme de problèmes. Et, je m’efforce de soulever la qualité de leur travail et de leur affirmer que les Etats-Unis soutiennent leurs efforts ». Quel soutien les Etats-Unis apportent ils à ces citoyens « engagés » ? Et quelle solution peut leur apporter Barack Obama face aux lois qui répriment les ingérences étrangères par l’intermédiaire des ONG ?

Les « organisations de la société civile » présentent attendaient avant tout les réponses à ces questions qui demeurent en suspend depuis la loi russe. Barack Obama déclara : « Il est vrai que de nombreux pays qui tentent de limiter l’action des ONG peuvent adopter des lois et qu’ils vont ensuite soutenir que des ONG ne respectent pas ces lois. C’est pourquoi je pense qu’il est si important de développer des structures institutionnelles qui contraignent les décisions des gouvernements ».

Autrement dit, les Etats-Unis se moquent complètement des décisions juridiques des autres Etats. Ils aimeraient qu’ils soient « contraints » de suivre leur vision et accessoirement celle des militants des ONG qu’Obama rencontre « en pratique, chaque fois qu’il fait un voyage à l’étranger ». Tant que ces contraintes n’existent pas, les Etats-Unis ne peuvent faire qu’une chose et le président Obama n’y va pas par quatre chemins : « Nous devons faire en sorte de trouver des moyens pour financer les ONG de manière à les rendre plus difficilement identifiables comme des outils des États-Unis ou des puissances occidentales ». Comme les fameuses « lois anti-ONG » s’intéressent en priorité aux ONG financées par des gouvernements occidentaux, Barack Obama propose tout simplement de rendre les sources de financements des ONG plus opaques.

Il n’y a là rien de nouveau si ce n’est qu’Obama admet cette pratique et que cette dissimulation volontaire trouve désormais une justification.

En quoi le secret, tant cultivé par les ONG et les Etats qui les financent, serait porteur de « transparence » comme le suggère pourtant l’intitulé du « Partenariat pour un Gouvernement Transparent » ? En pratique, Obama souhaite l’ internationalisation de l’aide financière aux ONG afin qu’on ne puisse déterminer l’origine des fonds. Quant au « Partenariat pour un Gouvernement Transparent », n’a-t-il pas pour finalité de coaliser des Etats qui, dans les institutions internationales parleraient d’une voix pour défendre le projet de Barack Obama et d’Hilary Clinton, à savoir « développer de structures institutionnelles qui contraignent les décisions des gouvernements » ?

En quoi contraindre un Etat à soumettre son système juridique aux volontés états-uniennes serait une forme de « partenariat » pour un « gouvernement transparent » ?

De même que l’OTAN a globalisé sa puissance militaire en normalisant les systèmes politiques des Nations européennes par l’intermédiaire de l’Union Européenne, les Etats-Unis ne cherchent-ils pas tout simplement à normaliser les systèmes juridiques des autres Etats afin de globaliser la portée de leur propre modèle juridique, sociétal et humanitaire ?

 - Source : Julien Teil

jeudi, 23 octobre 2014

L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

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LA FORET PLUTÔT QUE LE DÉSERT
 
L’Europe plutôt que l’Etat islamique ?

Laurent Mercoire
Ex: http://metamag.fr

Ernest Renan, opposait le désert à la forêt, l’envie d’absolu résultant des cultures monothéistes à la nature plus ouverte des cultures polythéistes. Or, ce sont deux religions éprises d’absolu qui s’affrontent cet automne 2014 en Orient, où les droits de l’homme défendus par l’Occident prétendent s’opposer à un intégrisme prôné par l’Etat islamique [EI]. Oui, deux religions, car la curieuse alliance construite par les Etats-Unis [USA] avec certains Etats arabes n’est que de circonstance. Si les USA ont des intérêts dans une région où ils ont introduit un certain désordre depuis la Seconde guerre mondiale, l’Europe en a peut-être moins. Les USA n’ont guère de population musulmane, n’appartiennent pas au même hémisphère que l’Europe (Western Hemisphere est le terme désignant le continent américain), et ils se tournent vers le Pacifique. L’impact de leur action en Orient se fera d’abord sentir en Europe, raison pour laquelle l’Union européenne [UE], ainsi que son Haut-Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, devraient avoir une attitude autre qu’un simple suivisme basé sur l’émotion et la vassalité.


Guerre préventive ou intervention  punitive ?

La guerre menée par les USA (Operation Inherent Resolve) a été déclenchée pour deux raisons : préserver une unité irakienne en état de réanimation avancée (objectif politique) et protéger des minorités menacées par le nouvel EI (Responsability to Protect ou R2P). Quelques décapitations ont émotionnellement renforcé la caution morale d’une intervention dirigée contre des ennemis qualifiés de Barbares. Notons au passage la différence de perception existant aux USA, si on compare l’exécution de citoyens américains, mais appartenant à un pays devenu l’ennemi de l’EI après les premiers bombardements en Irak, aux centaines de victimes civiles, provoquées par Israël lors de la destruction d’objectifs dans la bande de Gaza. Utiliser la modernité de l’arme aérienne, sans risque pour l’attaquant, contre un ennemi qui en est dépourvu, renforce l’archaïsme de ce dernier, ne lui laissant que l’arme du terrorisme basée sur le sacrifice, aspect particulièrement étudié dans un ouvrage récent à lire absolument.


Le premier motif, défendre l’unité de l’Etat irakien est du ressort des USA, qui portent la responsabilité exclusive de son organisation actuelle et du désordre qui y règne. Même si l’Etat islamique ne peut prendre Bagdad, croire en la survie de l’Etat irakien dans sa forme actuelle est faire preuve de beaucoup d’optimisme. En 2003, certains Etats de l’Union européenne n’étaient guère favorables à l’intervention américaine ; aujourd’hui, des unités militaires missionnés par des pays de l’UE sont associées aux combats. Le second motif, défendre les membres persécutés des religions minoritaires est sans doute un devoir, mais sa nature est mal définie : intervient-on au profit de civils menacés, ou de pratiquants d’une religion chère à l’Europe ? Dans le second cas, l’image même du Croisé occidental légitime la guerre menée par l’EI, et encourage le recrutement de combattants fondamentalistes. Si l’UE a désigné l’EI comme un ennemi, elle peut en retour être légitimement perçue comme tel par les Musulmans, dont beaucoup appuient la création d’un Etat islamique sur le fond, même si la majorité n’en partage pas certains excès quant à la forme.

L’Europe réclame aujourd’hui l’universalité des droits de l’homme, tels qu’ils ont été définis par elle-même, et veut les diffuser si nécessaire par la force, exactement comme elle a autrefois diffusé le christianisme. Mais au final, quel est le droit, quelle est la légitimité dont dispose l’Europe pour définir ce qui est bien, ou ce qui est mal ? La réponse à cette question détermine la nature de la guerre menée, par la force contre le droit, ou par le droit contre le mal, alternative très éloignée des conceptions de Clausewitz ou de Bismarck ; pas de Realpolitik ici…


Un double-jeu de la plupart des acteurs régionaux

La Turquie (77 millions d’habitants) préférerait restaurer un califat à Istanbul plutôt qu’à Mossoul. Son président Erdoğan est doté du même profil, et de la même compétence, que le président russe Poutine, cimentant son peuple autour d’une vision politico-religieuse. Non seulement Ankara est en conflit avec son importante minorité kurde, mais toutes les confessions ne sont pas officiellement reconnues en Turquie, particulièrement celle pratiquée par les Alevis. En clair, la Turquie préfèrerait à sa frontière Sud un Etat islamiste mais sunnite, et en aucun cas un régime affilié au chiisme comme l’est celui des Alaouites de Syrie, ou pire, un Etat kurde contrôlé par le Parti syrien de l’union démocratique [PYD]. Au total, la Turquie se satisfait de voir le PYD décimé par l’EI, et n’interviendra en Syrie que pour créer une zone servant de base à des opposants combattant le régime alaouite. Jeu de dupes vraiment, car l’Occident qui semblait hésiter après avoir dénoncé la répression féroce d’Assad, devra peut-être céder aux pressions des ennemis du régime, s’il veut maintenir son alliance contre l’EI.


Les Etats sunnites du Golfe persique (30 millions d’habitants dans la seule Arabie saoudite) veulent assurer leur sécurité intérieure, contre les Frères musulmans qui n’y sont guère aimés, et extérieure, contre l’Iran chiite, honni tout comme le Hezbollah ; ils financent avec l’argent du pétrole les mouvements islamistes. Certes, depuis que l’EI revendique une expansion territoriale sur la péninsule arabique, leurs gouvernants hésitent, car il existe une différence entre wahhabisme et salafisme. Pour simplifier le premier autorise plusieurs Etats conformes à la charia, comme la royauté saoudienne, alors que le second ne se reconnait que dans un califat, donc un seul Etat islamique. Vouloir former dans ces pays intégristes des forces militaires de l’armée syrienne libre [ASL] conformes aux canons de l’Europe est un non-sens.

L’Iran (77 millions d’habitants) se veut une puissance régionale dotée d’alliés dans le Croissant fertile (Hezbollah au Liban, Alaouites en Syrie, Chiites en Irak). Le maintien de cet arc chiite est pour l’Iran l’enjeu majeur des combats en Irak, en Syrie et au Liban, c’est là que se décidera l’affrontement avec les Etats sunnites. Une sécurité garantie par l’arme nucléaire lui est refusée; or, dans la décennie 1980, l’Iran a résisté seul contre l’Irak appuyé par l’Occident et les autres pays sunnites. L’emploi de missiles balistiques contre les villes iraniennes, et l’utilisation d’armes chimiques sur le terrain ont alors marqué l’actuel Guide suprême Khamenei.

Israël (8 millions d’habitants) ne souhaite que des acteurs faibles autour de lui, voire une certaine anarchie, à défaut d’Etats l’ayant reconnu par traité, à l’exemple de l’Egypte (1979) et de la Jordanie (1994). Ses inquiétudes face à l’Irak, autrefois comparé à la Prusse du Moyen-Orient, ont disparu. La situation en Syrie est davantage incertaine, car le régime affaibli d’Assad est sans doute préférable à un Etat islamiste unifié. Tel-Aviv veut rester la seule puissance régionale disposant du feu nucléaire, afin que le pouvoir égalisateur de l’atome compense son différentiel territorial et démographique. On peut comprendre les Israéliens, si on se souvient que l’implantation franque en Terre sainte a duré moins de deux siècles (1099-1291), alors qu’Israël n’a guère plus de soixante années d’âge. Au final, Israël fait réaliser le travail par son allié américain, et sourit sous cape en voyant l’UE qui finance d’un côté la reconstruction de Gaza, tout en jetant quelques bombes en Irak…


Reconsidérer les intérêts vitaux de l’Union européenne


Est-il vraiment de l’intérêt de l’UE de combattre l’EI, malgré le battage fait autour d’une menace qualifiée de djihadiste au sein de ses populations allogènes ? L’Union européenne ne se veut pas d’ennemis ; certes, mais cela ne suffit pas à n’avoir que des amis.


Aujourd’hui les citoyens européens, s’ils ne sont menacés ni par Israël, ni par le peuple palestinien, subissent cependant les conséquences de leur mésentente. L’Iran et la Syrie ont pu froisser la France voici quelques années, mais l’UE n’a que peu à craindre d’eux. Par contre, deux Etats ont une position plus ambigüe. Le premier est la Turquie, seul état proclamé islamiste de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord [OTAN]. Cet Etat ne pourra à la fois rester dans l’OTAN (qui est en lutte contre le terrorisme islamique), avoir une attitude pour le moins mitigée envers Israël (soutenu par la seule puissance militaire réelle de l’OTAN), et préférer l’EI aux Kurdes ou au régime alaouite syrien. Le second est la Russie, le plus grand pays du monde (mais peuplé de seulement 146 millions d’habitants), qui devrait être le complément naturel de l’Union européenne (premier PIB mondial avec un demi-milliard de citoyens) face à des menaces qui leur sont communes. Malheureusement, ne comprenant pas plus l’UE que l’UE ne la comprend, la Russie est perçue comme une menace - malgré le différentiel de puissance cité ci-dessus - sa récente attitude en Ukraine offrant une nouvelle légitimité à l’OTAN. Enfin, les Etats sunnites du Golfe Persique, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar ne sont pas des alliés, et encore moins des amis. Ils exportent leur doctrine religieuse fondamentaliste et achètent des acquis européens. Cet équivalent de soft power est une réelle menace pour les intérêts de l’UE, où une importante communauté musulmane souffre parfois d’une triple incertitude économique, sociale et religieuse. Quel Etat musulman doté d’une minorité chrétienne tolèrerait que l’UE exerce une action idéologique au sein de celle-ci ? A l’inverse, l’UE n’a rien osé entreprendre à l’encontre de ces régimes qui ne partagent pas ses valeurs, particulièrement envers les femmes ;comment défendre leur émancipation tout en autorisant une forme de religion qui les brime ? L’UE est assez optimiste pour accepter ce soft power tout en criant au loup devant la présence de djihadistes dans ses banlieues. Pour paraphraser Lénine, l’argent du pétrole est la corde avec laquelle les Européens se pendent.

Gouverner, c’est prévoir toujours, et parfois seulement faire pleuvoir des bombes. A l’extérieur, l’Union européenne doit considérer l’Orient comme une poudrière à éviter. Il faut cesser de participer à des guerres idéologiques opposant laïcité généreuse et islamisme étroit, pour revenir, quitte à renverser quelques alliances, à la politique consistant à soutenir des Etats ou des acteurs compatibles avec les intérêts européens.L’Europe peut laisser l’Etat islamique s’installer là où il le pourra, mais doit soutenir diplomatiquement tous les éléments chiites ou apparentés du Croissant fertile, sans oublier le fait que les langues kurdes et iraniennes appartiennent à la famille indo-européenne. Le chiisme, par sa nature même et par l’existence d’un clergé hiérarchisé, offre des possibilités d’évolution théologique, et donc un espace de négociation politique. A l’inverse, la rigidité des Etats prônant le wahhabisme ou le salafisme, ainsi que la mise à l’écart des femmes,font qu’aucune puissance moderne ne sera capable de s’y développer ; quand l’Irak était fort, c’était sous un régime plutôt laïc. Par contre, pour sécuriser son espace intérieur, l’UE doit fidéliser ses populations allogènes en supprimant tout communautarisme incompatible avec ses valeurs, mais en échange d’une intégration sociale offrant dignité et fierté.
Pour conclure, le discours évoquant une protection de l’Europe grâce à une guerre en Orient est au mieux un non-sens, au pire un mensonge. Il suffit de regarder le bilan de plus de dix ans de guerre contre le terrorisme islamiste sous commandement américain.

Que l’UE laisse régner la guerre en Orient, un magnifique abcès de fixation pour quelques décennies où disparaîtront les apprentis terroristes. Et si Etat islamique il doit y avoir, il deviendra comme tous les Etats : soit un interlocuteur du concert des nations (on en a connu des pires), soit un ennemi vulnérable car alors identifié par un territoire. Certes, la région est riche en pétrole, mais puisque l’Europe l’achète à des monarchies arabes qui ne partagent pas ses valeurs, elle devrait pouvoir le faire avec tout Etat désireux de le vendre, fusse-t-il islamique.

L’UE doit abandonner aux seuls USA la gestion de la crise qu’ils ont créée en Orient depuis plus d’un demi-siècle, en se rappelant d’abord qu’ils n’ont guère soutenu le Royaume-Uni et la France lors de leur intervention à Suez en 1956, ensuite que leur soutien à Israël interdit de résoudre la question palestinienne, laquelle est la source d’une profonde hostilité au sein du monde arabe. Si les USA profitent de la situation en Ukraine pour renforcer leur suzeraineté sur l’Europe, l’Europe doit rétorquer en laissant les USA s’arranger de l’Orient. Que l’UE regarde de loin les USA se confronter à la Chine dans le Pacifique, ce qui tranquillisera davantage la Russie, exactement comme elle l’avait été en décembre 1941 quand le Japon avait choisi les Indes néerlandaises plutôt que la Sibérie.

Au final, dans cette logique, l’UE devrait développer ses liens avec la Russie, là où sont ses intérêts vitaux pour le siècle à venir, ainsi qu’en Arctique (son exploitation posera moins de problèmes que l’Orient, puisque les ours blancs, s’ils survivent, ne deviendront sans doute pas des Islamistes). Cette Europe, allant bien au-delà de l’Oural, disposant d’une masse critique en ressources et en territoire, passerait du statut de nain politique à celui de géant mondial. Le ministre russe des affaires étrangères a d’ailleurs proposé le 14 octobre dernier « la construction d’un espace économique et humanitaire commun de Lisbonne à Vladivostok, sur la base d’une sécurité égale et indivisible ». L’idéal serait même de construire une alliance, un nouvel OTAN plus équilibré sur ses deux piliers européen et nord-américain, regroupant autour de l’Arctique les Etats partageant la même histoire et la même culture, face aux deux puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde. Ceci fait, il sera toujours temps de se soucier de quelques arpents désertiques au Sud…


Les termes désignant les entités politiques ne sont pas neutres. Puisque le terme Daech a été choisi en France pour éviter de reconnaître l’Etat islamique, que le terme Europe remplace celui d’Occident afin de faire la preuve d’une nouvelle orientation, cette fois vers le Nord !

mercredi, 22 octobre 2014

¿Una nueva geopolítica mundial del desendeudamiento?

 

Por Federico Bernal

Ex: http://www.elespiadigital.com

El Dr. George Georgescu es investigador en el Instituto de Economía Nacional de Rumania. Cuenta con 30 años de experiencia en el campo de la investigación macroeconómica; su experiencia profesional incluye diversos cargos como asesor de la Presidencia rumana, ex director del Ministerio de Desarrollo y Previsión. La primera parte de esta entrevista fue publicada en nuestro artículo "El 'granero del mundo' cada vez más aislado del mundo" (Tiempo Argentino - 1/10/14). Visto que los medios del atraso y la exclusión jamás entrevistarán al especialista europeo –muy a pesar de haber participado en las consultas con el FMI bajo el marco macroeconómico del Artículo IV– aquí insistimos con la segunda parte.

 

LA REGULACIÓN DEL ENDEUDAMIENTO.

Preguntamos al Dr. Georgescu si existe algún país en el mundo que limite o restrinja los préstamos o su endeudamiento externo basándose en parámetros específicos relacionados con el bienestar y el crecimiento endógeno. "Hasta donde sé, no hay ningún estudio analítico acerca de cómo los países ponen límites a su deuda soberana a nivel global. En el contexto económico global y dada la interconexión de los mercados financieros, se torna evidente que el problema del pago de la deuda de un país podría desencadenar dificultades financieras en otros países a través de diversos canales de transmisión. En 2013, el FMI relanzó las discusiones sobre el mecanismo de reestructuración de deudas soberanas, pero el debate y las controversias en torno a esta propuesta se han detenido."

 

¿LÍMITES AL ENDEUDAMIENTO?

Consultamos al especialista al respecto. "La mayoría de los países no tiene límites para su endeudamiento y los pocos que los tienen, los aumentan cuando es necesario. Estados Unidos y Dinamarca tienen mecanismos legislativos similares para fijar límites de endeudamiento estatal pero, al menos en el caso de EE UU, la crisis del techo de la deuda y las disputas de los legisladores son bien conocidos: la suspensión de dicho techo en 2014, que terminó con el reajuste automático a 17.200 millones de USD –512 mil millones de USD más alto que el anterior y el quinto aumento del techo de la deuda desde agosto de 2011–. Finalmente, cabe señalar que algunos países que integran organizaciones regionales, como la Unión Europea, tienen el objetivo de mantener la deuda pública por debajo del 60% del PIB, pero este límite no es vinculante, sino que se aplica, junto con otros criterios, para la adhesión a la membresía. Tras la crisis de la deuda soberana europea se estableció un mecanismo de estabilidad en 2012, con el respaldo de los instrumentos financieros que proporcionan préstamos (programas de rescate soberano) a los países de la UE en problemas financieros."

 

"LÍMITES" MERCADISTAS AL ENDEUDAMIENTO.

Después tenemos los límites impuestos por el FMI... "Claro. Algunos otros países han establecido objetivos que limitan la deuda pública sobre la base de limitar los gastos a los ingresos previstos ajustados según el estado del ciclo comercial (Suiza) o de limitar el déficit estructural (a 0,35% del PIB en Alemania; Austria tiene un objetivo similar) o de alcanzar un superávit neto durante el ciclo económico (1% en Suecia, Chile también utilizan este tipo de objetivo). En varios países (Suecia, Canadá), el gobierno está autorizado por el Poder Legislativo a pedir prestada una cantidad fija de dinero para el año fiscal. Rumania, bajo el acuerdo de derechos de giro (Stand-by) con el FMI, ha establecido un límite de 6000 millones de lei (1700 millones de USD) para la nueva emisión de garantías del gobierno en 2014."

 

RUMANIA, DEUDA PÚBLICA Y FMI.

¿Podría describirnos el caso de su país? "El actual nivel de endeudamiento público en el caso de Rumanía (42,5%) se volvió excesivo aun cuando se sitúe por debajo del valor de referencia del ratio deuda pública-PIB del 60% establecido como criterio de convergencia de Maastricht para los países miembros de la UE. La creciente brecha entre el endeudamiento público y el crecimiento económico ha debilitado significativamente la capacidad de Rumania para amortizar la deuda soberana. El mayor impacto sobre el aumento de la deuda pública durante el período posterior a la crisis fue causado por el paquete de financiamiento externo del FMI, la EU y otras instituciones financieras (Banco Mundial, BEI [Banco Europeo de Inversiones], BERD [Banco Europeo de Reestructuración y Desarrollo]), que asciende a unos 20 mil millones EUR, acordado, a petición de las autoridades rumanas, en condiciones de emergencia, en abril de 2009, bajo la presión de las filiales de los bancos extranjeros de Rumania y bajo la amenaza de desapalancamiento financiero, incluido el riesgo de fuga masiva de capitales. Las condicionalidades impuestas (o autoimpuestas) a través de medidas de austeridad fiscal (principalmente recortes de salarios de un 25% en el sector presupuestario y el aumento del IVA del 19% al 24%) inducidas por el descontento social y el deterioro del clima de negocios, tuvieron un efecto más bien contraproducente y profundizaron la decadencia económica de Rumania en 2009 y 2010."

 

EL MODELO ARGENTINO DE DESENDEUDAMIENTO.

"El tema de la deuda soberana ha adquirido una importancia crucial para el mantenimiento de la estabilidad financiera mundial. La resolución reciente de la Asamblea General de la ONU sobre la reestructuración de la deuda soberana a fin de establecer un marco jurídico multilateral, que fuera presentada por el grupo de los 77 países en desarrollo más China, por iniciativa de la Argentina, ha sido aprobada por más de dos tercios de los países, lo cual señala la importancia de la cuestión, que incluye el mantenimiento de la seguridad económica internacional y muestra su dimensión a nivel mundial. En mi opinión, el motivo sobre el que se basa esta resolución de la ONU es la determinación de la capacidad de pago real a fin de evaluar la sostenibilidad de la deuda y la de su reestructuración, es decir, exactamente lo que ha sido obviado por las agencias de calificación que degradaron a la Argentina al default en julio, tras el peligroso fallo de una corte estadounidense. Una de las principales razones que explican la necesidad de crear un marco legal que facilite una reestructuración ordenada de la deuda soberana es impedir que los fondos buitre obtengan beneficios especulativos a través de litigios contra los países endeudados, como ha ocurrido en el caso reciente de la Argentina, porque va en contra del espíritu de cooperación con que deben llevarse a cabo las negociaciones para alcanzar un acuerdo consensuado y de buena fe. Por último, teniendo en cuenta el principio del derecho soberano de todo Estado a reestructurar su deuda soberana sin ninguna interferencia procedente de otro Estado, encuentro que la reciente ley aprobada por el Congreso argentino que permite que el país realice pagos localmente o en jurisdicciones fuera del alcance de los tribunales estadounidenses está justificada y, en consonancia con la reciente resolución de la ONU, debería obtener reconocimiento internacional."

 

UNA NUEVA GEOPOLÍTICA DEL DESENDEUDAMIENTO.

Como se aprecia de las opiniones del especialista rumano, el modelo argentino de desendeudamiento (reestructuraciones + desplazamiento del FMI + triunfo en la ONU + Ley de Pago Soberano) podría interpretarse como uno que viene a quebrar, por primera vez en la historia contemporánea y más que exitosamente, la utilización del endeudamiento como herramienta de sometimiento de las naciones históricamente oprimidas. La Argentina enseña al mundo que es posible desarrollar un proceso de desendeudamiento de forma exitosa y en función del interés nacional, de la seguridad jurídica del propio pueblo y de un modelo de desarrollo soberano y moderno. Y más importante aún, revela a los enemigos de dicho proceso y cómo defenderse de ellos. Está en juego una nueva geopolítica del desendeudamiento acorde a un mundo más justo. La Argentina movió estratégicamente su reina.

 

mardi, 21 octobre 2014

Terrorism and Turmoil: US Containment of China

Terrorism and Turmoil: US Containment of China
 
Global Research

With Hong Kong’s “Occupy Central” fully exposed as US-backed protest movement, readers should be aware that this latest turmoil is but one part of a greater ongoing campaign by the United States to contain and co-opt the nation of China.

As early as the Vietnam War, with the so-called “Pentagon Papers” released in 1969, it was revealed that the conflict was simply one part of a greater strategy aimed at containing and controlling China.

Three important quotes from these papers reveal this strategy. It states first that:

“…the February decision to bomb North Vietnam and the July approval of Phase I deployments make sense only if they are in support of a long-run United States policy to contain China.”

It also claims:

“China—like Germany in 1917, like Germany in the West and Japan in the East in the late 30′s, and like the USSR in 1947—looms as a major power threatening to undercut our importance and effectiveness in the world and, more remotely but more menacingly, to organize all of Asia against us.”

Finally, it outlines the immense regional theater the US was engaged in against China at the time by stating:

“there are three fronts to a long-run effort to contain China (realizing that the USSR “contains” China on the north and northwest): (a) the Japan-Korea front; (b) the India-Pakistan front; and (c) the Southeast Asia front.”

While the US would ultimately lose the Vietnam War and any chance of using the Vietnamese as a proxy force against Beijing, the long war against Beijing would continue elsewhere.

This containment strategy would be updated and detailed in the 2006 Strategic Studies Institute report “String of Pearls: Meeting the Challenge of China’s Rising Power across the Asian Littoral” where it outlines China’s efforts to secure its oil lifeline from the Middle East to its shores in the South China Sea as well as means by which the US can maintain American hegemony throughout the Indian and Pacific Ocean.

The premise is that, should Western foreign policy fail to entice China into participating in Wall Street and London’s “international system” as responsible stakeholders, an increasingly confrontational posture must be taken to contain the rising nation.

This proxy war has manifested itself in the form of the so-called “Arab Spring” where Chinese interests have suffered in nations like Libya that have been reduced to chaos by US-backed subversion and even direct military intervention. Sudan also serves as a proxy battleground where the West is using chaos to push Chinese interests off the continent of Africa.

More recently, political turmoil has hit Southeast Asia. Thailand has only just recently ousted a US-proxy regime headed by dictator Thaksin Shinawatra, while neighboring Myanmar attempts to stave off sedition headed by US-British political fronts led by Aung San Suu Kyi.

Within China itself, the US wields terrorism as a means to destabilize and divide Chinese society in an attempt to make the vast territory of China ungovernable. In the nation’s western province of Xianjiang,the United States fully backs violent separatists.

Indeed, first and foremost in backing the Xinjiang Uyghur separatists is the United States through the US State Department’s National Endowment for Democracy (NED). For China, the Western region referred to as “Xinjiang/East Turkistan” has its own webpage on NED’s site covering the various fronts funded by the US which include:

International Uyghur Human Rights and Democracy Foundation $187,918
To advance the human rights of ethnic Uyghur women and children. The Foundation will maintain an English- and Uyghur-language website and advocate on the human rights situation of Uyghur women and children.

International Uyghur PEN Club $45,000
To promote freedom of expression for Uyghurs. The International Uyghur PEN Club will maintain a website providing information about banned writings and the work and status of persecuted poets, historians, journalists, and others. Uyghur PEN will also conduct international advocacy campaigns on behalf of imprisoned writers.

Uyghur American Association $280,000
To raise awareness of Uyghur human rights issues. UAA’s Uyghur Human Rights Project will research, document, and bring to international attention, independent and accurate information about human rights violations affecting the Turkic populations of the Xinjiang Uyghur Autonomous Region.

World Uyghur Congress $185,000
To enhance the ability of Uyghur prodemocracy groups and leaders to implement effective human rights and democracy campaigns. The World Uyghur Congress will organize a conference for pro-democracy Uyghur groups and leaders on interethnic issues and conduct advocacy work on Uyghur human rights.

It should be noted that the above list was taken from NED’s website in March 2014 – since then, NED has deleted several organizations from the list, as it has done previously regarding its support in other nations ahead of intensified campaigns of destabilization it wished to cover up its role in.

All of these NED-funded organizations openly advocate separatism from China, not even recognizing China’s authority over the region to begin with – referring to it instead as “Chinese occupation.”

Of the March 2014 terror attack in Kunming, the US-funded World Uyghur Congress would even attempt to justify it by claiming Chinese authorities have left the separatists with little other choice. The US State Department’s “Radio Free Asia” report titled, “China’s Kunming Train Station Violence Leaves 33 Dead,” reported:

World Uyghur Congress spokesman Dilxat Raxit said in an emailed statement that there was “no justification for attacks on civilians” but added that discriminatory and repressive policies provoked “extreme measures” in response.

From full-blown proxy wars in the 1960′s spanning Southeast Asia, to the US-engineered “Arab Spring” in 2011, to terrorism in Xinjiang and turmoil in Hong Kong today – what is taking place is not a battle for “democracy” or “freedom of expression,” but an existential battle for China’s sovereignty. For whatever problems the Chinese people have with their government, it is their problem and theirs alone to solve in their own way. Using the promotion of “democracy” as cover, the US would continue its attempts to infect China with US-backed institutions and policies, subvert, co-opt, or overthrow the political order in Beijing, and establish upon its ashes its own neo-colonial order serving solely Wall Street and Washington’s interests – not those of the Chinese people.

 

Image: Protest leader Benny Tai - fully entwined with the US State Department’s National Democratic Institute - sitting as a director for years of the Centre for Comparative and Public Law (CCPL) which collaborates with and receives funding from the US government – calls for the “occupation” of Hong Kong.

Hong Kong was already occupied – by Britain from 1841 to 1997. For the mobs of “Occupy Central,” many have good intentions, but the leadership is knowingly in league with foreign interests seeking to subvert, divide, and destroy the Chinese people – not unlike what China had suffered at the hands of European powers in the 1800′s to early 1900′s.

lundi, 20 octobre 2014

Ankara et la hantise kurde

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Ankara et la hantise kurde

 
par Marie Bethanie
 
Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
 
Un point de vue intéressant sur les mobiles de la Turquie :
(Erratum: sur la carte ci-dessus, le territoire marqué "Israël" n'est pas l'Etat d'Israël mais le Liban)
"Pour certains et il n’y a pas si longtemps, la Turquie était une sorte de pays européen comme les autres. Surtout pour ceux, pour qui l’Europe sans frontières ni civilisation identifiée, n’était pas plus chrétienne et gréco-romaine qu’autre chose… il fallait simplement partager son  idéal mercantile et ses valeurs idéologiques du moment. Alors pourquoi pas la Turquie avant le Zimbabwe? Eh oui, ce serait formidable, l’Europe aurait maintenant une frontière commune avec l’Etat islamique du Levant.  
Comment réagiraient les démocrates impeccables qui, pour sauver des populations civiles à Benghazi, ont détruit un pays et assassiné son chef d'Etat? Jugeraient-ils les populations civiles de Kobané aussi dignes d’intérêts et méritant une vraie guerre plutôt que quelques bombardements de bonne conscience?
Le moins qu’on puisse dire tout de même, c’est que leur sort indiffère les islamistes présentés comme conservateurs et démocrates au pouvoir à Ankara. Des islamistes qui ont financés ceux de l’EIIL par haine du régime laïc de Bagdad et qui laissent massacrer des Kurdes qui représentent tout de même 25 % de leur propre population. Plutôt que de bombarder les islamistes arabes, les Turcs bombardent les Kurdes turcs qui veulent porter secours à leurs frères de sang.
Cela se comprend. Les Turcs ne craignent pas les djihadistes mais redoutent la création d’un Kurdistan indépendant. Ils veulent bien maintenant voir frapper des islamistes qui égorgent un peu trop mais pas au profit des Kurdes, surtout pas au profit des Kurdes.
Ce positionnement racial (les kurdes sont des indo-européens) et religieux- les mouvements kurdes ne sont pas islamistes- serait-il jugé compatible avec les merveilleuses valeurs de l’Europe de Bruxelles et de son maître américain ? On en arriverait à regretter que les Turcs ne soient pas membres de l'Union européenne pour en juger sur pièce.
Voilà tout de même qui devrait faire réfléchir les idiots utiles du mondialisme qui pensent que l’Europe peut être un espace sans épine dorsale, sans identité et sans références à l'histoire, aux ethnies et aux religions.
Ce qui se passe aux frontières de la Turquie qui seraient celles de l’Europe si on avait écouté les belles âmes en apporte la preuve. Les Turcs sont dans une logique d’un autre monde, fidèle eux à leur peuple et leur vision d’une histoire nationale et de mémoire ottomane. Ils ne crachent pas sur leurs racines musulmanes et leurs origines asiatiques. Ils savent que les Européens peuvent prendre les Turcs pour des européens mais les Turcs ne considéreront jamais les Kurdes comme un peuple à part entière ayant le droit à un territoire sur le sol de cette Anatolie qui ne fut pas toujours turque, loin s'en faut,et qui fut de civilisation européenne. Mais qui s'en souvient ou plutôt qui veut s’en souvenir ?"

samedi, 18 octobre 2014

Emmanuel Todd: les libéraux occidentaux doivent applaudir les Russes

Emmanuel Todd: les libéraux occidentaux doivent applaudir les Russes

Auteur : Ria Novosti
 

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L'historien et sociologue français Emmanuel Todd il n'a jamais été prisonnier des idéologies, bien qu'il les ait minutieusement étudiées du point de vue scientifique. Auteur de nombreux livres et monographies, il a accepté de répondre aux questions de Rossiïskaïa gazeta.

Le monde occidental est parti en guerre contre la Russie, l'accusant de tous les péchés capitaux et de mauvaises intentions. Qu'en pensez-vous?

Emmanuel Todd: Avant les événements ukrainiens déjà, j'avais attiré l'attention sur cette tendance antirusse, manifestement planifiée, dans les médias occidentaux. Les premières attaques régulières contre Moscou ont porté sur le "rejet" des minorités sexuelles. Ensuite, de nombreux articles ont avancé que la politique de Poutine était "impossible à comprendre" et qu'il était "imprévisible". Pour être franc, cela m'a beaucoup amusé. Car à mon avis, la ligne politique du gouvernement russe est au contraire très rationnelle et réfléchie. Les Russes sont fiers d'être Russes et s'ils disposent des moyens nécessaires, ils font tout pour éviter la cabale. Ainsi, le soutien affiché à la population russophone dans le sud-est de l'Ukraine s'inscrit parfaitement dans cette logique.

En ce qui concerne les préoccupations des Baltes ou des Polonais, persuadés que demain Moscou compte les engloutir, elles sont complètement infondées. Cela n'a absolument aucun sens. La Russie a déjà suffisamment de soucis pour aménager son vaste territoire.

Cela fait longtemps que vous vous intéressez à la Russie - essentiellement comme anthropologue et sociologue. En 1976 déjà, à l'âge de 25 ans, vous avez écrit un livre intitulé La Chute finale où vous évoquiez les causes susceptibles de désintégrer l'URSS. Ce livre, qui a fait beaucoup de bruit, n'a pas été pris au sérieux à l'époque. Quelle est votre vision de la Russie contemporaine?

Emmanuel Todd: Si vous vous penchez sur l'histoire de la Russie, vous comprenez que son rôle dans les affaires mondiales - et en particulier européennes - a toujours été positif. La Russie a subi une humiliation dans les années 1990, juste après l'effondrement de l'URSS. L'attitude de l'Ouest fut alors insupportable et injuste mais en dépit de cela, la transition a pu se faire dans une certaine dignité. Aujourd'hui, ce pays a retrouvé sa place dans les affaires mondiales et a atteint un équilibre interne. Il a atteint une stabilité démographique et enregistre même une croissance de sa population plus élevée que dans le reste de l'Europe. L'espérance de vie augmente. A terme, le taux de mortalité infantile sera inférieur à celui des États-Unis selon les statistiques. Le fait que la Russie attire un flux d'immigrés en provenance des pays voisins montre qu'elle revêt pour eux un intérêt économique.

À mon avis, la Russie joue un rôle particulier dans les affaires internationales, dont elle a hérité de la Guerre froide, qui est d'assurer l'équilibre mondial. Grâce à son arsenal nucléaire, la Russie est aujourd'hui le seul pays capable de contenir les Américains. Sans elle, le monde aurait connu un sort catastrophique. Tous les libéraux occidentaux devraient l'applaudir: contrairement aux démocraties européennes, elle a accordé l'asile à Edward Snowden. Quel symbole explicite: la Russie, bastion des libertés dont les pays européens se veulent les porte-drapeaux.

En 2002 sortait votre livre Après l'Empire, où vous évoquez les causes de l'affaiblissement, lent mais sûr, des USA. Qu'en est-il aujourd'hui?

Emmanuel Todd: En effet, j'ai écrit à l'époque que l'agressivité de l'Amérique n'était absolument pas une manifestation de sa puissance. Au contraire, elle cachait la faiblesse et la perte de son statut dans le monde. Ce qui s'est passé depuis a confirmé mes conclusions de l'époque. Et cela reste exact aujourd'hui également. Ne croyez pas que j'ai été motivé par un anti-américanisme quelconque. Pas du tout. Néanmoins, je constate que l'"empire" américain est en phase de déclin. Et cela peut être vu particulièrement dans la manière dont les États-Unis, à chaque fois qu'ils perdent l'un de leurs alliés, prétendent que rien de significatif ne s'est produit. Prenez l'exemple de l'évolution des relations de Washington avec l'Arabie saoudite. Les échecs permanents des Etats-Unis au Moyen-Orient sont flagrants pour tout le monde, notamment à travers les derniers conflits en Irak et en Syrie. Et Riyad, qui était autrefois leur plus proche allié dans la région, est en fait sorti du contrôle américain, même si bien sûr personne ne l'admet. Même chose pour la Corée du Sud, qui s'éloigne des États-Unis pour coopérer de plus en plus activement avec la Chine. Le seul véritable allié loyal des Américains en Asie reste le Japon. Mais à cause de sa confrontation avec Pékin, ce pays ne sait plus où se mettre.

Et l'Europe?

Emmanuel Todd: Le processus est similaire en Europe. La principale évolution que le Vieux continent ait connue ces dernières années est la montée en puissance de l'Allemagne. Avant, je pensais que l'Europe allait continuer à se développer, tirée par la locomotive d'intégration Berlin-Paris. Mais les choses se sont passées autrement. Tout d'abord, l'Union européenne ne s'est pas transformée en union des nations "libres et égales", comme le rêvaient ses fondateurs. Elle a pris la forme d'une structure hiérarchique sous l'égide de l'Allemagne, qui a largement dépassé sur le plan économique tous les autres pays de l'UE. Par nature, les Allemands ne peuvent pas percevoir le monde autrement qu'à travers un prisme hiérarchique. Cette ascension de Berlin s'est accélérée notamment après la crise financière de 2008. Aujourd'hui, l'Europe est contrôlée par l'Allemagne. Les premiers signes d'une perte de contrôle sur Berlin par les Américains sont apparus au début de la guerre en Irak quand Paris, Moscou et Berlin, qui marchaient jusque-là dans le sillage des USA, s'y sont opposés. Ce fut une étape fondamentale.

Depuis, dans un domaine aussi crucial que l'économie internationale, l'Allemagne mène sa propre ligne pour défendre ses intérêts nationaux. Elle ne cède pas à la pression des Américains, qui croient que tout le monde devrait jouer selon leurs règles et insistent pour que les Allemands renoncent, par exemple, à leur politique d'austérité budgétaire. Cette ligne est imposée sous la pression de Berlin à l'ensemble de l'Union européenne, et les Etats-Unis ne peuvent rien y faire. Dans ce domaine, les Allemands n'accordent pas d'importance à l'avis des Américains. Nous pouvons aussi rappeler les récents scandales impliquant les écoutes téléphoniques, quand les Allemands – un cas sans précédent – ont expulsé le chef de la CIA à Berlin. Mais l'économie reste le plus important. Les Américains n'adoptent pas, dans ces circonstances, une attitude menaçante. Pas parce qu'ils ne veulent pas, mais parce qu'ils ne peuvent pas. En l'admettant tacitement, ils reconnaissent en quelque sorte que leur pouvoir touche à sa fin. Cela ne saute probablement pas aux yeux, mais c'est la réalité.

Néanmoins, certains pensent que les USA restent une puissance dirigeant les affaires mondiales, notamment européennes.

Emmanuel Todd: Il y a l'ancien monde et le nouveau monde. L'ancien monde, c'est la vision héritée de l'époque de la Guerre froide. Elle reste bien ancrée dans la conscience des faucons américains, dans les pays baltes et en Pologne. Il est clair que l'expansion de l'OTAN vers l'Est après la chute du mur de Berlin est un exemple typique de l'inertie de la pensée dans l'esprit de la Guerre froide, peu importe les termes employés. Dans l'ancien monde, l'Allemagne jouait plutôt un rôle de modérateur, d'élément rationnel préconisant une solution pacifique aux problèmes et favorable au partenariat économique. Mais un nouveau monde est apparu et il n'est plus contrôlé par les Américains.

Après le mur de Berlin, le mur des sanctions

L'Europe a aujourd'hui sa propre dynamique. Elle n'a pas d'armée, mais elle est dirigée par l'Allemagne. Et tout se complique, car cette dernière est forte, mais elle est instable dans ses concepts géopolitiques. A travers l'histoire, le pendule géopolitique allemand a oscillé entre une approche raisonnable et des élans mégalomanes qui ont conduit, rappelons-le, à la Première Guerre mondiale. C'est la "dualité" de l'Allemagne. Par exemple, Bismarck cherchait la paix universelle et l'harmonie avec la Russie, alors que Guillaume II, dans l'esprit "l'Allemagne est au-dessus de tous", s'est brouillé avec tout le monde, à commencer par la Russie. Je crains que nous retrouvions aujourd'hui cette dualité. D'une part, l'ancien chancelier Schröder a prôné l'expansion des relations avec Moscou et il a maintenant beaucoup de partisans. D'autre part, on constate une position étonnamment ferme de Merkel dans les affaires ukrainiennes. L'agressivité du monde occidental envers la Russie ne s'explique donc pas uniquement par la pression des Etats-Unis.

En effet, tout le monde s'attendait à une médiation active de Berlin dans la crise ukrainienne, mais ce n'a pas été le cas.

Emmanuel Todd: Il me semble que l'Allemagne s'engage de plus en plus dans une politique de force et d'expansion voilée. La réalité de l'Allemagne après la réunification est qu'elle a miné les structures étatiques fragiles en Europe. Rappelez-vous la défunte Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, et aujourd'hui il semble que ce soit le tour de l'Ukraine. Pour la plupart des Européens, l'Ukraine n'a aucun intérêt particulier. Pas pour les Allemands. Depuis l'époque de la réunification, l'Allemagne a mis la main sur la quasi-totalité de l'ancien espace de domination soviétique et l'utilise à ses propres fins économiques et industrielles. En c'est, je pense, l'un des secrets de la réussite de l'économie allemande. Face à un grave problème démographique et un taux de fécondité faible, elle a besoin d'une main-d'œuvre qualifiée et bon marché. Donc, si vous restez dans cette logique, obtenir par exemple les deux tiers des travailleurs ukrainiens est une opération très bénéfique pour Berlin.

D'ailleurs, le 23 août, Angela Merkel a été la seule des chefs d'Etats de l'UE à se rendre en visite à Kiev à l'occasion de la célébration de l'indépendance de l'Ukraine.

Emmanuel Todd: D'après moi, c'était un événement marquant. Et je pense que Moscou l'a également remarqué.

Pourquoi, d'après vous, les États-Unis montrent-ils un tel zèle dans les affaires ukrainiennes?

Emmanuel Todd: Parce que leur stratégie vise à affaiblir la Russie. En l'occurrence par la crise ukrainienne. Mais n'oublions pas qui l'a provoquée. Après tout, le point de départ était la proposition de l'UE de conclure un accord d'association avec Kiev. Puis l'Union européenne a soutenu le Maïdan conduisant au coup d'Etat, qui s'est déroulé avec le consentement silencieux des capitales européennes. Quand les événements en Crimée se sont produits, les Américains ne pouvaient pas rester à l'écart, au risque de "perdre la face". Les "faucons", partisans des idées de la Guerre froide, sont alors passés au premier plan pour définir la politique américaine vis-à-vis de la Russie. Je ne pense pas que les Américains souhaitent l'exacerbation de ces conflits, mais nous devons suivre de près jusqu'où pourrait aller leur désir de "sauver la face".


- Source : Ria Novosti

vendredi, 17 octobre 2014

Alger se tourne vers le BRICS

Poutine-Bouteflika-1609.jpgAlger se tourne vers le BRICS, ...sans craindre l'Occident!

par Meziane Rabhi

Ex: http://french.irib.ir  

 
IRIB- “Dans un contexte de ralentissement de la demande d’exportations, en provenance des marchés européens,... l’Algérie multiplie ses relations commerciales avec un certain nombre d’économies émergentes, notamment le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine (Bric).” C’est du moins ce que relève Oxford Business Group (OBG) dans un papier intitulé “Algérie : diversification des relations économiques”. OBG note que l’Algérie, qui s’engage de plus en plus sur la voie d’une diversification de son économie, aussi bien en termes de production que de commerce, affiche des perspectives d’augmentation de ses recettes commerciales encourageantes, grâce à une demande — en particulier en matières premières — toujours forte de la part des marchés émergents malgré des prévisions de croissance revues à la baisse. Selon le cabinet londonien, citant le ministère des Finances, les exportations vers l’Asie ont atteint 2,03 milliards de dollars au premier trimestre 2012, un chiffre quasiment multiplié par deux par rapport à la même période l’année précédente. Début 2012, un dixième des exportations algériennes était à destination de l’Asie, faisant de la région le troisième marché d’exportation de l’Algérie. “Par exemple, le volume des échanges commerciaux de l’Algérie avec l’Inde, s’il ne représente toujours qu’un faible pourcentage de l’ensemble des échanges commerciaux du pays, a connu ces dernières années une rapide expansion”, indique OBG.

L’Inde est le 11e partenaire commercial de l’Algérie ; les deux pays se sont exprimés en faveur d’une augmentation du volume de ces échanges à l’avenir. “Dans un récent rapport de l’ambassade d’Inde en Algérie, on pouvait lire que le commerce bilatéral entre l’Algérie et l’Inde avait atteint un chiffre total de 2,7 milliards d’euros en 2011, contre 1,9 milliards d’euros en 2010, hausse qui s’explique en grande partie par la hausse du prix des produits pétroliers”, rapporte le cabinet londonien. Selon ce dernier, les exportations algériennes, qui se composent surtout de pétrole et de gaz, ont enregistré une hausse de près de 50% entre 2010 et 2011 et représentent les deux tiers de l’ensemble des échanges bilatéraux. Les exportations indiennes vers l’Algérie comportent des produits industriels variés, comme des véhicules à moteur et des tuyaux pour le transport de pétrole et de gaz, ainsi que de la viande et d’autres produits agricoles.

La Chine a connu la plus fulgurante ascension


Les relations commerciales entre l’Algérie et le Brésil ont également connu une croissance exponentielle au cours de ces dernières années. Mais comme partout ailleurs en Afrique, c’est la Chine qui a connu la plus fulgurante ascension.

Le géant asiatique a joué un rôle clé dans le soutien des exportations algériennes ces dernières années. Les statistiques du ministère des Finances concernant le commerce extérieur du pays en 2011 placent la Chine en deuxième position dans la liste des sources d’importation pour l’année 2011.
L’Algérie a également pris des mesures pour optimiser le potentiel de sa relation avec la Russie, elle aussi exportatrice d’hydrocarbures estime OBG. “Si les relations commerciales entre l’Algérie et la Russie sont limitées, les deux pays producteurs d’énergie se sont par le passé alliés dans le cadre de projets stratégiques communs afin de mettre en commun les bonnes pratiques établies dans les domaines de l’extraction et du transport des produits pétroliers”, rappelle le cabinet. Le dernier accord de partenariat entre Sonatrach et Gazprom, l’entreprise gazière monopolistique russe, a expiré en 2007 et n’a pas été renouvelé par la suite, faute de projets communs à l’horizon. “Il se pourrait bien que cette situation change, comme l’a montré l’annonce en juin 2012 d’un accord de principe entre Sonatrach et Gazprom pour procéder à des échanges de swap, un système d’échange de flux financiers qui permet à chaque pays d’optimiser ses ventes dans les marchés clés du pays partenaire”, prévoit OBG.

jeudi, 16 octobre 2014

Syrie : le piège de la zone tampon

Syrie : le piège de la zone tampon

Auteur : François d'Alançon
Ex: http://zejournal.mobi

En conditionnant son engagement militaire contre l'Etat islamique à la création d'une zone tampon, la Turquie tente d'entraîner les Etats-Unis dans un affrontement direct avec le régime syrien. Paris et Ankara partagent la même obsession : un changement de régime à Damas.

Une demande des généraux turcs

La création d'une zone tampon en territoire syrien fait partie des conditions mises par la Turquie à sa participation aux opérations militaires de la coalition contre les djihadistes de Daech, acronyme arabe de l'organisation État islamique (EI), de même que la création d'une zone d'exclusion aérienne ainsi que l'instruction et l'entraînement de combattants de l'opposition en Syrie et en Irak.

Malgré le vote par le parlement turc, le 2 octobre dernier, d'une motion autorisant l'armée turque à intervenir « si nécessaire » en Syrie et en Irak pour lutter contre « les groupes terroristes », Ankara refuse d'aider les combattants kurdes syriens assiégés dans la ville de Kobané et redoute que les frappes de la coalition ne renforcent le régime du président syrien Bachar Al Assad.

Sur le site de la revue Foreign Affairs, Halil Karaveli, spécialiste de la Turquie, explique que la proposition du Président Recep Tayyip Erdogan répond à une demande explicite de Necdet Özel, chef d'état-major des armées turc, et des chefs des trois armées qui souhaitent « l'établissement rapide de zones tampons en quatre points sur le territoire syrien, – l'un d'entre eux incluant la ville kurde de Kobané –, dans le but de préserver les intérêts de sécurité turcs ».

Des objectifs très politiques

La création d'une « zone-tampon » a officiellement pour objectif l'accueil et la protection des réfugiés qui pèsent sur le budget turc, en particulier les 200 000 réfugiés kurdes syriens de la région de Kobané. Aux yeux d'Ankara, une telle zone, doublée d'une zone d'exclusion aérienne, aurait d'autres avantages  : éviter la création en Syrie d'une zone autonome kurde syrienne à sa frontière en contrôlant les territoires kurdes syriens  ; affaiblir durablement le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l'organisation combattante des Kurdes de Turquie, et ses alliés syriens, – le Parti de l'union démocratique (PYD) et sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) –  ; protéger les zones tenues par les « rebelles modérés » et y mettre en place une structure de gouvernement alternative.

« Les dirigeants turcs considèrent l'Etat islamique comme un moindre mal par rapport à Bachar Al Assad et au PKK » affirme Semih Idiz, chroniqueur au quotidien turc Hurriyet. « Aux yeux d'Ankara, les combattants kurdes syriens de Kobané sont essentiellement des alliés du régime syrien » ajoute Sinan Ulgen, ancien diplomate turc et président du Center for Economics and Foreign Policy Studies (E.D.A.M.) à Istanbul. Pas dupe, le PKK s'oppose à la création de cette zone qui mettrait fin à l'administration autonome, mise en place par les Kurdes syriens dans leurs zones, depuis le retrait des forces gouvernementales syriennes à la mi-2012, et menace de rompre les pourparlers de paix engagés avec le gouvernement turc depuis janvier 2013.

Kobane (Kobani) se trouve dans la tâche jaune situé au milieu de la carte, au sommet de la bosse, sur la frontière nord. L'objectif de EI est de relier la ville à la zone (en jaune) qu'il contrôle à l'est. Kobane (Kobani) se trouve dans la tâche jaune situé au milieu de la carte, au sommet de la bosse, sur la frontière nord. L'objectif de EI est de relier la ville à la zone (en jaune) qu'il contrôle à l'est.

Tension entre Washington et Ankara

Relancer l'idée, en apparence légitime et déjà agitée par les autorités turques au printemps 2012, d'une zone tampon et d'une zone d'exclusion aérienne, permet également à Ankara de résister à la pression de Washington. Depuis des semaines, l'administration américaine demande aux autorités turques de permettre l'utilisation de la base aérienne d'Incirlik et de l'espace aérien turc par les avions de la coalition. « Des mesures urgentes et rapides sont nécessaires pour stopper les capacités militaires de l'EI » affirmait, jeudi 9 octobre, Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat. « La Turquie est bien placée pour contribuer aux efforts de la coalition pour vaincre l'EI : coopération militaire, blocage des financements du terrorisme, juguler le flot de combattants étrangers, fournir une assistance humanitaire et délégitimer l'idéologie extrémiste de l'EI ». L'ensemble de ces questions figurait, jeudi 9 et vendredi 10 octobre, au menu des « consultations » du général John Allen, coordonnateur de la coalition, avec les autorités turques.

La question de la « zone-tampon » cristallise le désaccord stratégique entre la Turquie et les Etats-Unis. Les priorités d'Ankara – minimiser les gains politiques et territoriaux du PKK et des Kurdes en Syrie et promouvoir la cause sunnite dans la région en faisant tomber le régime de Bachar al Assad – divergent clairement de celles de Washington qui entend d'abord contenir et affaiblir la menace Daech en Irak et en Syrie.

En conditionnant son engagement militaire dans la lutte contre Daech à l'établissement d'une « zone tampon », Ankara tente d'entrainer Washington dans une confrontation directe avec Damas. La Maison Blanche comme le Pentagone ont manifestement peu d'appétit pour se lancer dans une opération coûteuse et compliquée, encore moins pour se retrouver partie prenante dans une guerre régionale. Washington doute, par ailleurs, de la capacité de « l'opposition modérée » à jouer un rôle dans un règlement politique durable de la crise syrienne.

Le soutien français

A défaut de Barack Obama et Joe Biden , le président turc a trouvé un appui en la personne de François Hollande. Le président français a apporté, mercredi 8 octobre, son soutien à « l'idée avancée par le président Erdogan de créer une zone tampon entre la Syrie et la Turquie pour accueillir et protéger les personnes déplacées ». Seul, jusque-là, à partager avec Ankara, Riad et Doha, l'obsession du « regime change ».

Joseph Biden, vice-président des Etats-Unis, le 3 octobre 2014, répond à la question d'un étudiant, devant le Forum de la Kennedy School of Government à Harvard. « Notre plus grand problème dans la région, c'était nos alliés, les Turcs… Les Saoudiens, les Emirats, etc… Que faisaient-ils ? Ils étaient tellement déterminés à faire tomber Assad et, essentiellement, à faire une guerre sunnite-chiite par procuration. Qu'ont-ils faits ? Ils ont déversé des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d'armes à tous ceux qui voulaient se battre contre Assad, sauf que les gens qui les ont reçu, c'était al-Nusra et Al-Qaeda et les éléments extrémistes des djihadistes venus d'autres parties du monde ».

mardi, 14 octobre 2014

Recension de « France, les années décisives » de Laurent Ozon

Recension de « France, les années décisives » de Laurent Ozon

Lu avec grand intérêt le livre d’entretien1 que vient de publier Laurent Ozon. Le titre : « France, les années décisives ». Court (100 pages), et incisif.


J’ai relevé en particulier les points forts suivants :

- A la différence de trop d’analystes contemporains, Ozon a parfaitement conscience du fait que le paradigme dans lequel nous sommes amenés à situer les faits aujourd’hui peut évoluer très soudainement dans un avenir relativement proche. Cette question du paradigme est au point de départ de son approche, ce qui rend son propos intéressant non seulement par son contenu, mais aussi par la méthode qu’il illustre.
- Exposé précis permettant au lecteur de bonne foi de bien comprendre que les acteurs ne sont pas nécessairement régis par leur essence, mais aussi, en partie au moins, par leur place dans un système. D’où, par exemple, une vision pondérée de la question particulière posée par l’emprise des réseaux pro-Israël et les modalités de fonctionnement des oligarchies au sens large.
- Surtout, l’ouvrage est tourné vers la recherche des solutions. C’est appréciable, à un moment où l’essentiel de la littérature dissidente française est hélas encore centré sur la simple critique du système en place.

Dans ce domaine, je relève que la proposition tactique d’Ozon, le localisme, est assez proche de celle que j’avais formulée il y a quelques années dans « De la souveraineté ». Il y a toutefois une nuance : là où j’identifiais la création d’une contre-société distincte comme un préalable à la constitution des structures souhaitables, Ozon préfère évoquer un « nous » qui s’organiserait autour de ces structures, sans jamais dire clairement si ce « nous » renvoie au peuple d’une manière générale, ou à une fraction de celui-ci. Sa proposition tactique est donc plus ouverte que la mienne, en ce sens qu’elle peut être insérée dans plusieurs stratégies politiques. A posteriori, ce pragmatisme me paraît constructif.

Proximité également dans l’évaluation des scénarios d’effondrement du système global existant. Ozon ne croit pas à l’écroulement à court terme pour des raisons énergétiques, et s’attend à une dégradation lente sur le modèle de la crise terminale du Bas-Empire romain. Toutefois, je serais peut-être, à titre personnel, moins catégorique que lui quand il s’agit d’évacuer l’hypothèse de Piero San Giorgio. Certes, le scénario d’une crise des combustibles liquides entraînant l’écroulement de la structure globale à l’horizon 2020 n’est pas le plus probable. Mais il faut sans doute garder en tête sa possibilité, eu égard à la grande vulnérabilité du schéma d’ensemble.

Proximité enfin sur les questions géopolitiques. Nécessité pour la France de trouver des alliances, logiquement dans une Europe reliée à la Russie, si elle entend sortir de l’emprise exercée par les USA et leurs relais. La France seule n’est pas un remède aux maux de la seule France, là-dessus nous sommes bien d’accord. Seul bémol : je pense que l’évolution récente de l’Allemagne donne, sur ce point précis, raison à Pierre Hillard, qui juge les milieux atlantistes pour l’instant prépondérants Outre-Rhin. En ce sens, la confrontation entre les deux pensées, celle de Pierre Hillard et celle de Laurent Ozon, est intéressante : elle définit une dialectique.

Quant à la critique sans concessions que Laurent Ozon fait des positions récentes d’Aymeric Chauprade, elle me paraît tout à fait justifiée. J’ai relevé en particulier l’argument relatif aux dynamiques démographiques en cours d’une part en Afrique du Nord, d’autre part en Afrique subsaharienne. Il est évident que la « préférence chrétienne » en matière d’immigration est une idée dangereuse au moment où le réservoir de flux migratoires de loin le plus important est situé au sud du Sahara, dans une Afrique occidentale et centrale où l’islam n’est pas majoritaire.

Je n’ai relevé que deux points dans l’exposé qui mériteraient sans doute de plus grands développements : la question de l’euro et la remigration.

Sur l’euro, la position de Laurent Ozon tend vers la formule « monnaie commune mais pas unique », l’idée étant qu’en supprimant l’euro comme monnaie unique, on redonne de la souplesse à la politique monétaire à l’échelle nationale, voire locale, tandis qu’en conservant l’euro comme monnaie commune, on préserve un instrument de définition d’un grand espace géopolitique européen. Cette position est intéressante, mais elle occulte pour l’instant une question connexe décisive : quid de la dette ? L’inconvénient de conserver l’euro comme monnaie commune est qu’en le faisant perdurer, on risque de s’interdire de libeller les dettes en monnaies nationales.

Sur la remigration, je retrouve un peu chez Laurent Ozon le reflet inversé du discours monolithique des partisans de l’assimilation des populations allogènes. Dans les deux cas, ces populations sont appréhendées comme des blocs supposés homogènes dans leur substance, ce qui se discute, et même dans leur dynamique, ce qui est manifestement faux. Je crois, quant à moi, qu’il faut admettre qu’une partie de ces populations a vocation à être assimilée dans l’ensemble français, tandis qu’une autre partie devra retourner dans l’aire civilisationnelle d’où elle est venue. Ici, l’acceptation préalable d’une assimilation partielle constituerait sans doute un atout pour l’argumentaire en faveur de la remigration. En particulier, elle ouvrirait une piste de travail qui, si elle a été balisée aussi tôt que possible, en amont des évènements qui risquent de se produire, sera beaucoup plus facile à suivre le moment venu.

Au final, « France, les années décisives » est un livre très utile. Sa lecture fera avancer le lecteur dans sa réflexion, qu’il soit d’accord avec l’auteur, ou pas.

Michel Drac
05 octobre 2014


Quatrième de couverture :

« De toutes parts, les convergences catastrophiques se rapprochent de notre pays. La colonisation de peuplement explose, la violence physique et sociale s’aggrave, la pauvreté augmente, nos valeurs de civilisation les plus fondamentales sont attaquées, les ressources diminuent, la nature est surexploitée, bref, nous le sentons tous, notre société s’effondre lentement.

La planche à billets tourne pour maintenir encore quelques temps un système économique et social à bout de souffle financé par la dette. Cette société engendrera bientôt des souffrances à grande échelle et de forte intensité, en particulier à cause de l’échec inévitable du multiculturalisme et de l’invraisemblable politique migratoire, qui bouleverse les populations de la France et de toute l’Europe occidentale.

Nos compatriotes commencent à se tourner les uns vers les autres pour se protéger, se lier, se regrouper, se préparer. La vision d’un monde uni dans la paix, l’intelligence et le progrès matériel, par le jeu de la libre-concurrence, se dissipe. À sa place, reviennent s’imposer, lentement, inexorablement, les vieilles lois du vivant depuis que le monde est monde : Territoires, Ressources, Reproduction. Nous y voilà, à nouveau, finalement.

Cet ouvrage est l’occasion de revenir sur cette période curieuse, la nôtre, faite d’accélérations vertigineuses et de régressions foudroyantes. Dans cette simultanéité, il y a la démonstration évidente que nous vivons déjà, sans vraiment le mesurer, au milieu des ruines et dans le chantier des mondes à naître. C’est le moment d’y voir clair, car la France entre dans ses années décisives. »

1« France, les années décisives », Editions BIOS, ISBN 979-10-94233-00-9, 15 euros.
Vous pouvez le commander ici ou.


Voici des extraits du discours prononcé par Laurent Ozon lors du rassemblement fondateur du Mouvement pour la Remigration le 21 septembre 2014 à Paris.

"Derrière les islamobsessionnels, islamophiles ou islamophobes, il y a des intérêts puissants, qui ne sont pas les nôtres et qui veulent nous réduire au silence. Finissons-en avec l'islamocentrisme qui divise, car l'immigration est le vrai problème." -Laurent Ozon

Retrouvez également l'émission que Méridien Zéro a consacré à la réunion de fondation du Mouvement pour la Remigration. Elle se compose d'extraits de l'intervention de Laurent Ozon ainsi que d'interviews rapides de participants au meeting, connus et moins connus : François Sainz, gérant des éditions Le Retour aux sources, Messieurs K. et PGL, Vincent Vauclin de la Dissidence française, Jean Bon du Cercle Non Conforme ou encore Christophe et Fred, militants du MAS. Cliquez sur l'image ci-dessous pour écouter.