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mercredi, 11 février 2015

Chypre: bases militaires à la disposition de la Russie

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Chypre, ce pays de la zone euro qui vient de mettre des bases militaires situées sur son territoire à la disposition de la Russie

Auteur : Mylène Vandecasteele
Ex: http://zejournal.mobi

Le président chypriote Nicos Anastasiades a annoncé vendredi que son pays venait de proposer à la Russie d'utiliser des bases militaires aériennes et navales situées sur son territoire, rapporte le site chinois China Gate.

Anastasiades a indiqué qu’il se rendrait à Moscou le 25 février prochain pour signer un accord qui renforcera les relations des deux pays dans le domaine de la défense. « Il y a un ancien accord (de défense) qu’il faut renouveler tel quel. En même temps, des sites additionnels seront mis à disposition, exactement comme nous le faisons avec d’autres pays, la France et l’Allemagne, par exemple », a dit le président.

L’accord porte notamment sur une base aérienne située sur la côte Sud de l’ile, à 40 km de la base militaire d’Akriotiri, qui est utilisée par l’Air Force britannique, et où l'OTAN prépare ses opérations au Moyen et Proche-Orient.

Chypre et la Russie partagent des liens historiques étroits, basés sur des traditions culturelles et religieuses communes.

La Russie a toujours été l'un des plus fidèles alliés de Chypre dans le différend qui l’oppose à la Turquie. Les Russes ont offert un soutien politique et militaire qui s’est concrétisé par des ventes d’armes.

Au cours de l’interview qu’il a donnée, Anastasiades a rappelé qu’il s’opposait à ce que l’Europe inflige de nouvelles sanctions contre la Russie, et qu’il voulait éviter toute nouvelle dégradation des relations entre la Russie et l’Europe. Il a précisé que les sanctions avaient eu un impact négatif sur certains secteurs de l’économie chypriote, et cité le tourisme, l'immobilier et les investissements dans la propriété.

Chypre a dû demander un programme d'urgence de 10 milliards d'euros en 2013 à l'Eurogroupe et le FMI.

Selon Russia Today, au cours des 20 dernières années, la Russie a investi plus de 30 milliards de dollars à Chypre. Ces derniers mois, la Grèce et Chypre ont émis des signaux qui indiquent qu'elles veulent renforcer leurs liens avec la Russie.

Chypre n’est pas membre de l'OTAN.


- Source : Mylène Vandecasteele

Frankrijk en Duitsland breken met koers VS en kiezen voor Rusland

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Frankrijk en Duitsland breken met koers VS en kiezen voor Rusland

EU-lid Cyprus biedt Rusland militaire bases aan

De gewone Europeaan mag weer hoop hebben op een vreedzame afloop van de door de Amerikaanse regering gecreëerde crisis rond Oekraïne, nu zowel Duitsland als Frankrijk in scherpe bewoordingen afstand hebben genomen van het beleid van de regering Obama. De voormalige Franse president Nicolas Sarkozy, straks mogelijk opnieuw verkiesbaar, zei zelfs dat ‘wij een gemeenschappelijke beschaving met Rusland hebben. De belangen van de Amerikanen met de Russen zijn niet de belangen van Europa en Rusland.’

De Duitse minister van Buitenlandse Zaken, Frank-Walter Steinmeier was eveneens fel en zei dat de strategie van Washington ‘niet alleen riskant, maar ook contraproductief is’. Zijn woorden deden de bewering van zijn Amerikaanse collega John Kerry dat er ‘geen sprake was van een breuk tussen de VS en Duitsland’ volledig teniet.

Op de Veiligheidsconferentie in München herhaalde Steinmeier de eerdere verzekering van bondskanselier Angela Merkel dat Duitsland, en specifiek zijn partij, de SPD, nooit akkoord zal gaan met de door het Witte Huis geëiste wapenleveranties aan het regime in Kiev, dat nog altijd hoopt de pro-Russische separatisten te verslaan.

Minister van Economische Zaken Sigmar Gabriel toonde zich voorzichtig hoopvol over de gesprekken met Rusland. Hij zei dat hij van Putin verwacht dat deze de ‘uitgestoken hand van de EU beetpakt’, omdat ‘de EU na de crisis streeft naar een hernieuwing van het partnerschap met Rusland.

De huidige Franse president Francois Hollande lijkt eveneens ‘om’, en roept inmiddels op tot grotere autonomie voor het voornamelijk Russische sprekende oosten van Oekraïne. Op een congres van de UMP, waar zijn voorganger Sarkozy de leider van is, voegde Sarkozy nog toe dat ‘wij geen herleving van de koude oorlog tussen Europa en Rusland willen. De Krim heeft Rusland gekozen, en dat kunnen wij hen niet verwijten. We moeten bekijken hoe we een vredesmacht kunnen creëren om de Russisch sprekende mensen in Oekraïne te beschermen.’

Ook de NAVO en Brussel krijgen een klap in het gezicht, en wel van EU-lid Cyprus, dat besloten heeft om een vliegveld van de luchtmacht open te stellen voor Russische militaire toestellen.

Kortom: eindelijk weer eens hoopvol nieuws, zo vroeg in de morgen van maandag 9 februari. En nu maar hopen dat de Duitsers en Fransen hun ruggen recht houden, want de regering Obama zal de politieke druk op Europa om anti-Rusland te blijven waarschijnlijk nog veel verder gaan opvoeren.

Xander

(1) Zero Hedge

Zie ook o.a.:

08-02: ‘Europa moet oorlogskoers VS en NAVO loslaten en samen met Rusland wereldvrede redden’

mardi, 10 février 2015

Le «Light footprint», la nouvelle stratégie de domination américaine

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Le «Light footprint», la nouvelle stratégie de domination américaine

Samer Zougheib

Ex: http://www.voxnr.com

 
 
Les Etats-Unis ont mis au point une nouvelle stratégie de domination du monde, appelée «Light footprint». Mais de nombreux pays continuent de résister aux visées hégémoniques américaines.

foot9781472900067.jpgLe président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a dénoncé, lors de sa conférence de presse annuelle, jeudi, les visées impérialistes de l'Occident et ses pratiques hégémoniques. «Nos partenaires ont décidé qu'ils étaient les vainqueurs, qu'ils étaient désormais un empire et que les autres étaient des vassaux qu'il faut faire marcher au pas», a-t-il fustigé. Il a accusé les Occidentaux, Etats-Unis en tête, de vouloir «arracher les crocs et les griffes de l'ours russe». 25 ans après la chute du mur de Berlin, ils dressent, selon lui, un nouveau mur entre la Russie et l'Europe. «Il s'agit d'un mur virtuel, mais il commence déjà à être construit», a déclaré le chef de l'État, rappelant l'élargissement de l'Otan jusqu'aux portes de la Russie (pays baltes) et le bouclier antimissile en Europe orientale.

La volonté des Etats-Unis de vouloir dominer le monde n'est pas un secret, mais la nouvelle méthode de Washington pour arriver à ses desseins est moins connue. Il s'agit de la stratégie du «Light footprint» -ou l'empreinte légère-, qui s'articlue autour d'une panoplie d'outils militaires, politiques et économiques, qui ont commencé à être mis en œuvre ces derniers mois à l'échelle planétaire. Cette stratégie se base sur le concept de l'intervention dans l'ombre, moins coûteuse en ressources humaines et financières mais non moins pernicieuse.

Le «commandement par l'arrière»

Cette nouvelle stratégie est le résultat de l'échec du concept du président George W. Bush de la «guerre globale contre la terreur» (global war on terror ou GWOT), qui s'est terminée par des échecs militaires en Irak et en Afghanistan, qui ont fait des dizaines de milliers de morts et de blessés dans les rangs de l'armée américaine, un désastre économique avec la crise financière de 2008, et un déclin moral, illustré par la violation des valeurs prétendument défendues par l'Amérique. La décennie de l'an 2000 a en effet été marquée par les mensonges américains, la torture dans les prisons, les détentions extra-judiciaires de milliers de personnes à Guantanamo ou dans des prisons secrètes de la CIA (pratiques toujours en cours aujourd'hui) etc...

Fini donc les «boots on the ground» (forces au sol), les interventions massives et classiques, et place au «Light footprint». Caroline Galactéros, docteur en sciences politiques, explique à merveille les tenants et les aboutissants de cette nouvelle stratégie, orientée vers l'Asie (the shift towards Asia), et dont l'objectif prioritaire est l'endiguement de la Chine, perçue comme le principal rival des Etats-Unis à moyen terme.

Le «Light footprint» repose sur «le commandement depuis l'arrière» (the leadership from behind), c'est-à-dire confier à des auxiliaires les tâches les plus visibles -et souvent les plus ingrates-, en les dirigeant de derrière la scène. Et Washington réussit à trouver des Etats supplétifs qui acceptent de faire à sa place le sale boulot. «Le commandement par l'arrière» est apparu lors de l'intervention de l'Otan en Libye et s'illustre parfaitement dans la crise ukrainienne, où l'Union européenne est aux premières lignes dans la bataille engagée contre la Russie pour l'affaiblir et l'empêcher de constituer, avec la Chine et ses autres alliés, une nouvelle force montante sur la scène internationale.

Ce principe s'illustre également, quoiqu'avec moins de succès, dans la prétendue guerre contre les terroristes du soi-disant «Etat islamique». Bien qu'ayant rassemblé une coalition d'une quarantaine de pays, c'est l'aviation américaine qui fait le gros du travail en Irak et en Syrie.

Forces spéciales, drones, cyberguerre

La «Light footprint» repose sur une mutation de la stratgégie militaire américaine, qui s'articule désormais sur l'emploi de forces spéciales, l'usage massif de drones et la cyberguerre. On l'a constaté lors de la cyberattaque contre le programme nucléaire iranien, des opérations spéciales menées en Somalie et au Yémen contre Al-Qaïda, et le déploiement de drones au Yémen et au Pakistan. Il s'agit surtout, comme l'a résumé David Sanger, correspondant en chef du Washington Post à la Maison-Blanche, d'instaurer en silence un «hard power secret», de substituer aux guerres conventionnelles militairement aléatoires, médiatiquement envahissantes et politiquement coûteuses, des guerres de l'ombre, dont seuls quelques faits d'armes spectaculaires seront rendus publics, bon gré, mal gré, explique Caralonie Galactéros.

Selon le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsay Graham, qui a malencontreusement brisé en 2013 la loi du silence, ce mode d'action aurait fait près de 5000 victimes depuis 2004, souligne-t-elle.

Le «Leadership from behind» fonctionne assez bien en Afrique, où Washington a laissé la France et la Grande-Bretagne diriger les opérations en Libye et soutient aujourd'hui Paris dans son intervention militaire directe au Mali et en République centrafricaine, via sa base du Niger. Mais cela ne signifie aucunement que les Etats-Unis ont laissé le continent noir à leurs allies européens. Africom, le nouveau commandement régional américain mis en place en 2008, compte déjà 5000 soldats américains. Essentiellement dédié à la «lute contre le terrorisme» dans la Corne de l'Afrique et au Sahel, «il sert aussi de tête de pont aux intérêts économiques américains dans la région notamment face à la présence commerciale massive de la Chine», écrit Caroline Galactéros.

Le rôle subalterne de l'Europe

Le fait marquant est que l'Europe a abandonné ses rêves de grandeur et a accepté le rôle subalterne de sous-traitant pour le compte des Etats-Unis. Mais le plus frappant et que ce rôle se fait parfois au dépens de ses intérêts stratégiques, comme on l'a bien vu dans la crise ukrainienne. La France, l'Allemagne et d'autres pays européens ont cédé aux exigences américaines d'isoler la Russie et de l'affaiblir économiquement, tout en sachant que cela aurait de graves répercussions sur leurs propres économies.

Pire encore, les Etats-Unis ont décidé de faire partager le fardeau financier -«burden sharing»-, en faisant payer à ses «alliés» le prix des interventions militaries ici et là dans le monde.

C'est contre cette nouvelle forme d'impérialisme moins visible mais tout aussi nuisible que la Russie, l'Iran et la Syrie luttent depuis des années pour préserver leur droit d'exister en tant que nations libres et indépendantes.
 

source

Alahednews.com :: lien

The Fallujah Option for East Ukraine

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The Real Reason Washington Feels Threatened by Moscow

The Fallujah Option for East Ukraine

by MIKE WHITNEY
Ex: http://www.counterpunch.org

“I want to appeal to the Ukrainian people, to the mothers, the fathers, the sisters and the grandparents. Stop sending your sons and brothers to this pointless, merciless slaughter. The interests of the Ukrainian government are not your interests. I beg of you: Come to your senses. You do not have to water Donbass fields with Ukrainian blood. It’s not worth it.”

— Alexander Zakharchenko,  Prime Minister of the Donetsk People’s Republic

Washington needs a war in Ukraine to achieve its strategic objectives. This point cannot be overstated.

The US wants to push NATO to Russia’s western border. It wants a land-bridge to Asia to spread US military bases across the continent.  It wants to control the pipeline corridors from Russia to Europe to monitor Moscow’s revenues and to  ensure that gas continues to be denominated in dollars. And it wants a weaker, unstable Russia that is more prone to regime change, fragmentation and, ultimately, foreign control. These objectives cannot be achieved peacefully, indeed, if the fighting stopped tomorrow,  the sanctions would be lifted shortly after, and the Russian economy would begin to recover. How would that benefit Washington?

It wouldn’t. It would undermine Washington’s broader plan to integrate China and Russia into the prevailing economic system, the dollar system. Powerbrokers in the US realize that the present system must either expand or collapse. Either China and Russia are brought to heel and persuaded to accept a subordinate role in the US-led global order or Washington’s tenure as global hegemon will come to an end.

This is why hostilities in East Ukraine have escalated and will continue to escalate. This is why the U.S. Congress  approved a bill for tougher sanctions on Russia’s energy sector and lethal aid for Ukraine’s military. This is why Washington has sent military trainers to Ukraine and is preparing to provide  $3 billion in  “anti-armor missiles, reconnaissance drones, armored Humvees, and radars that can determine the location of enemy rocket and artillery fire.” All of Washington’s actions are designed with one purpose in mind, to intensify the fighting and escalate the conflict. The heavy losses sustained by Ukraine’s inexperienced army and the terrible suffering of the civilians in Lugansk and Donetsk  are of no interest to US war-planners. Their job is to make sure that peace is avoided at all cost because peace would derail US plans to pivot to Asia and remain the world’s only superpower. Here’s an except from an article in the WSWS:

“The ultimate aim of the US and its allies is to reduce Russia to an impoverished and semi-colonial status. Such a strategy, historically associated with Carter administration National Security Advisor Zbigniew Brzezinski, is again being openly promoted.

In a speech last year at the Wilson Center, Brzezinski called on Washington to provide Kiev with “weapons designed particularly to permit the Ukrainians to engage in effective urban warfare of resistance.” In line with the policies now recommended in the report by the Brookings Institution and other think tanks calling for US arms to the Kiev regime, Brzezinski called for providing “anti-tank weapons…weapons capable for use in urban short-range fighting.”

While the strategy outlined by Brzezinski is politically criminal—trapping Russia in an ethnic urban war in Ukraine that would threaten the deaths of millions, if not billions of people—it is fully aligned with the policies he has promoted against Russia for decades.” (“The US arming of Ukraine and the danger of World War III“, World Socialist Web Site)

Non-lethal military aid will inevitably lead to lethal military aid, sophisticated weaponry, no-fly zones, covert assistance, foreign contractors, Special ops, and boots on the ground. We’ve seen it all before. There is no popular opposition to the war in the US, no thriving antiwar movement that can shut down cities, order a general strike or disrupt the status quo. So there’s no way to stop the persistent drive to war. The media and the political class have given Obama carte blanche, the authority to prosecute the conflict as he sees fit. That increases the probability of a broader war by this summer following the spring thaw.

While the possibility of a nuclear conflagration cannot be excluded, it won’t effect US plans for the near future. No one thinks that Putin will launch a nuclear war to protect the Donbass, so the deterrent value of the weapons is lost.

And Washington isn’t worried about the costs either.   Despite botched military interventions in Afghanistan, Iraq, Libya and half a dozen other countries around the world; US stocks are still soaring, foreign investment in US Treasuries is at record levels,, the US economy is growing at a faster pace than any of its global competitors, and the dollar has risen an eye-watering 13 percent against a basket of foreign currencies since last June. America has paid nothing for decimating vast swathes of the planet and killing more than a million people. Why would they stop now?

They won’t, which is why the fighting in Ukraine is going to escalate. Check this out from the WSWS:

“On Monday, the New York Times announced that the Obama administration is moving to directly arm the Ukrainian army and the fascistic militias supporting the NATO-backed regime in Kiev, after its recent setbacks in the offensive against pro-Russian separatist forces in east Ukraine.

The article cites a joint report issued Monday by the Brookings Institution, the Atlantic Council, and the Chicago Council on Global Affairs and delivered to President Obama, advising the White House and NATO on the best way to escalate the war in Ukraine….

According to the Times, US officials are rapidly shifting to support the report’s proposals. NATO military commander in Europe General Philip M. Breedlove, Defense Secretary Chuck Hagel, US Secretary of State John Kerry, and Chairman of the Joint Chiefs of Staff General Martin Dempsey all supported discussions on directly arming Kiev. National Security Advisor Susan Rice is reconsidering her opposition to arming Kiev, paving the way for Obama’s approval.” (“Washington moves toward arming Ukrainian regime“, World Socialist Web Site)

 

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See what’s going on? The die is already cast. There will be a war with Russia because that’s what the political establishment wants. It’s that simple. And while previous provocations failed to lure Putin into the Ukrainian cauldron, this new surge of violence–a spring offensive– is bound to do the trick. Putin is not going to sit on his hands while proxies armed with US weapons and US logistical support pound the Donbass to Fallujah-type rubble.  He’ll do what any responsible leader would do. He’ll protect his people. That means war. (See the vast damage that Obama’s proxy war has done to E. Ukraine here: “An overview of the socio – humanitarian situation on the territory of Donetsk People’s Republic as a consequence of military action from 17 to 23 January 2015“)

Asymmetrical Warfare: Falling Oil Prices

Keep in mind, that the Russian economy has already been battered by economic sanctions, oil price manipulation, and a vicious attack of the ruble. Until this week, the mainstream media dismissed the idea that the Saudis were deliberately pushing down oil prices to hurt Russia. They said the Saudis were merely trying to retain “market share” by maintaining current production levels and letting prices fall naturally. But it was all bunkum as the New York Times finally admitted on Tuesday in an article titled: “Saudi Oil Is Seen as Lever to Pry Russian Support From Syria’s Assad”. Here’s a clip from the article:

“Saudi Arabia has been trying to pressure President Vladimir V. Putin of Russia to abandon his support for President Bashar al-Assad of Syria, using its dominance of the global oil markets at a time when the Russian government is reeling from the effects of plummeting oil prices…

Saudi officials say — and they have told the United States — that they think they have some leverage over Mr. Putin because of their ability to reduce the supply of oil and possibly drive up prices….Any weakening of Russian support for Mr. Assad could be one of the first signs that the recent tumult in the oil market is having an impact on global statecraft…..

Saudi Arabia’s leverage depends on how seriously Moscow views its declining oil revenue. “If they are hurting so bad that they need the oil deal right away, the Saudis are in a good position to make them pay a geopolitical price as well,” said F. Gregory Gause III, a Middle East specialist at Texas A&M’s Bush School of Government and Public Service (“Saudi Oil Is Seen as Lever to Pry Russian Support From Syria’s Assad“, New York Times)

The Saudis “think they have some leverage over Mr. Putin because of their ability” to manipulate prices?

That says it all, doesn’t it?

What’s interesting about this article is the way it conflicts with previous pieces in the Times. For example, just two weeks ago, in an article titled “Who Will Rule the Oil Market?”  the author failed to see any political motive behind the Saudi’s action.  According to the narrative, the Saudis were just afraid that “they would lose market share permanently” if they cut production and kept prices high. Now the Times has done a 180 and joined the so called conspiracy nuts who said that prices were manipulated for political reasons.  In fact, the  sudden price plunge had nothing to do with deflationary pressures, supply-demand dynamics, or any other mumbo-jumbo market forces. It was 100 percent politics.

The attack on the ruble was also politically motivated, although the details are much more sketchy. There’s an interesting interview with Alistair Crooke that’s worth a read for those who are curious about how the Pentagon’s “full spectrum dominance” applies to financial warfare. According to Crooke:

“…with Ukraine, we have entered a new era: We have a substantial, geostrategic conflict taking place, but it’s effectively a geo-financial war between the US and Russia. We have the collapse in the oil prices; we have the currency wars; we have the contrived “shorting” — selling short — of the ruble. We have a geo-financial war, and what we are seeing as a consequence of this geo-financial war is that first of all, it has brought about a close alliance between Russia and China.

China understands that Russia constitutes the first domino; if Russia is to fall, China will be next. These two states are together moving to create a parallel financial system, disentangled from the Western financial system. ……

For some time, the international order was structured around the United Nations and the corpus of international law, but more and more the West has tended to bypass the UN as an institution designed to maintain the international order, and instead relies on economic sanctions to pressure some countries. We have a dollar-based financial system, and through instrumentalizing America’s position as controller of all dollar transactions, the US has been able to bypass the old tools of diplomacy and the UN — in order to further its aims.

But increasingly, this monopoly over the reserve currency has become the unilateral tool of the United States — displacing multilateral action at the UN. The US claims jurisdiction over any dollar-denominated transaction that takes place anywhere in the world. And most business and trading transactions in the world are denominated in dollars. This essentially constitutes the financialization of the global order: The International Order depends more on control by the US Treasury and Federal Reserve than on the UN as before.” (“Turkey might become hostage to ISIL just like Pakistan did“,  Today’s Zaman)

Financial warfare, asymmetrical warfare, Forth Generation warfare, space warfare, information warfare, nuclear warfare, laser, chemical, and biological warfare. The US has expanded its arsenal well beyond the  traditional range of conventional weaponry. The goal, of course, is to preserve the post-1991 world order (The dissolution up of the Soviet Union) and maintain full spectrum dominance. The emergence of a multi-polar world order spearheaded by Moscow poses the greatest single threat to Washington’s plans for continued domination.  The first significant clash between these two competing world views will likely take place sometime this summer in East Ukraine. God help us.

NOTE:  The Novorussia Armed Forces (NAF) currently have 8,000 Ukrainian regulars surrounded in Debaltsevo, East Ukraine.  This is a very big deal although the media has been (predictably) keeping the story out of the headlines.

Evacuation corridors have been opened to allow civilians to leave the area.  Fighting could break out at anytime.  At present, it looks like a good part of the Kiev’s Nazi army could be destroyed in one fell swoop.  This is why Merkel and Hollande have taken an emergency flight to Moscow to talk with Putin.  They are not interested in peace. They merely want to save their proxy army from annihilation.

I expect Putin may intervene on behalf of the Ukrainian soldiers, but I think commander Zakharchenko will resist.   If he lets these troops go now, what assurance does he have that they won’t be back in a month or so with high-powered weaponry provided by our war-mongering congress and White House?

Tell me; what choice does Zakharchenko really have? If his comrades are killed in future combat because he let Kiev’s army escape, who can he blame but himself?

There are no good choices.

Check here for updates:  Ukraine SITREP: *Extremely* dangerous situation in Debaltsevo

MIKE WHITNEY lives in Washington state. He is a contributor to Hopeless: Barack Obama and the Politics of Illusion (AK Press). Hopeless is also available in a Kindle edition. He can be reached at fergiewhitney@msn.com.

Le sanzioni contro la Russia, una storia che si ripete

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Le sanzioni contro la Russia, una storia che si ripete

di Armando Ambrosio, Dario Citati
Fonte: Geopolitica & http://www.ariannaeditrice.it

In che misura le sanzioni adottate contro la Federazione Russa sono legate alla crisi ucraina? Se sul piano della cronologia dei fatti il legame tra questi due ordini di avvenimenti sembra non lasciare adito a dubbi, gli ostacoli politici nei rapporti commerciali tra Occidente e Russia hanno in realtà una lunga storia, che risale ai tempi della Guerra Fredda e rivela significative assonanze con il contesto odierno.

Il CoCom (Coordination Committe for Multilateral Export Control) fu un organismo informale e semi-segreto, costituito nel 1949 sotto l’egida degli Stati Uniti allo scopo di limitare le esportazioni dei Paesi dell’Alleanza Atlantica verso il blocco socialista e formalmente sciolto solo nel 1994. I Paesi aderenti al Comitato erano tutti i membri NATO eccetto l’Islanda, con l’aggiunta del Giappone e successivamente della Spagna. I beni e i prodotti colpiti dalle limitazioni sancite dal CoCom erano suddivisi in tre gruppi: prodotti industriali di ambito militare (International Munition List); prodotti legati allo sviluppo dell’energia nucleare, compresi i materiali fissili, i reattori nucleari e i loro componenti (International Atomic Energy List); infine i beni a duplice uso, che potevano cioè ricadere tanto nell’ambito civile che militare (International Industrial List).

Se le prime due categorie erano legate in modo sostanzialmente diretto alla rivalità geostrategica della Guerra Fredda e rispondevano alla necessità di impedire l’eventuale sorpasso di tecnologia bellica del campo avversario, la terza risultava maggiormente discrezionale e meglio si prestava al perseguimento di quella «strategia dell’arretratezza controllata» del blocco socialista che secondo gli analisti d’oltrecortina costituiva lo scopo stesso del CoCom.

Una definizione assai calzante di ciò che rappresentava il CoCom è d’altronde quella fornita da un diplomatico occidentale dell’epoca, secondo cui tale organismo andava inteso come una sorta di «corollario del Piano Marshall». Ed è proprio qui che risulta possibile individuare la principale assonanza con lo scenario contemporaneo. Le attuali sanzioni contro la Federazione Russa, formalmente proclamate in risposta all’interventismo di Mosca nell’Ucraina orientale, sono state infatti adottate in parallelo all’energica ripresa dei negoziati per il TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), cioè l’accordo che intende rinsaldare i legami commerciali Europa-Stati Uniti attraverso la costituzione di un’area di libero scambio e la standardizzazione delle rispettive normative.

Non è pertanto azzardato parlare del riproporsi di una politica geoeconomica di matrice statunitense che si sostanzia essenzialmente in due aspetti: l’uno di carattere «difensivo», teso ad escludere l’Unione Sovietica ieri e la Russia oggi da rapporti commerciali troppo stretti con gli alleati europei degli USA; l’altro propositivo e inclusivo, incarnato allora dal Piano Marshall e oggi dal TTIP, che mira a inserire l’Europa occidentale in un sistema economico integrato avente il suo centro negli Stati Uniti d’America. Il paragone diretto tra il regime di sanzioni attualmente in vigore contro la Russia e le misure intraprese dal CoCom contro il blocco socialista a partire dal 1949 è stato d’altronde esplicitamente richiamato dal Vice-Ministro degli Esteri della Federazione Russa Sergej Rjabkov, che ha condannato l’uso politico delle misure economiche e l’evidente anacronismo delle medesime.

A ben vedere, le sanzioni introdotte di recente contro la Federazione Russia non sono altro che una riedizione delle misure restrittive adottate a suo tempo dal CoCom, sia pure con qualche aggiustamento. Esse prendono di mira gli stessi settori strategici, e cioè quello militare, le tecnologie orientate al ramo energia e i prodotti a duplice uso. L’unica discrepanza rispetto allo schema del passato è rappresentata dalle sanzioni nei confronti di persone fisiche e giuridiche che non trovano riscontro nel periodo della Guerra Fredda.

Pur essendo mutato il contesto e cambiate almeno in apparenza le finalità, le analogie tra il regime sanzionatorio del passato e quello attuale sono sorprendenti ed impongono un esame più attento per cercare di decifrare il dato storico e, se possibile, trarne qualche insegnamento. Dall’analisi dell’impianto sanzionatorio CoCom, e delle sue conseguenze sugli assetti politico-economici dei paesi coinvolti, emergono spunti molto interessanti.

Innanzitutto, occorre segnalare che le misure restrittive imposte dal CoCom hanno avuto un impatto, tutto sommato, abbastanza modesto sull’economia dell’URSS, che ha potuto comunque procurarsi da altre fonti i beni vietati. Le sanzioni hanno invece penalizzato principalmente le economie dei paesi occidentali (specialmente in termini di perdite di accordi commerciali) e creato attriti nei rapporti tra gli Stati Uniti ed Europa Occidentale, nonché tra i paesi dell’Europa Occidentale.

Inoltre, nonostante la stretta sorveglianza degli USA, negli anni della Guerra Fredda si sono registrate innumerevoli violazioni delle regole CoCom da parte degli stessi stati membri con l’appoggio di paesi terzi, cosicché, in definitiva, sembrerebbe che gli unici a trarre beneficio dal regime delle sanzioni CoCom siano stati i paesi terzi che hanno così potuto incrementare il volume dei propri traffici con l’URSS.

Infine, l’ultimo importante monito che viene dal passato riguarda la cancellazione delle sanzioni. L’impianto delle misure restrittive CoCom è durato per veri decenni ed è stato definitivamente smantellato solo alcuni anni dopo la caduta del Muro di Berlino. Ciò a riprova del fatto che se è facile imporre le sanzioni, più difficile è rimuoverle.

NOTE:

Armando Ambrosio è resident partner della sede di Mosca e responsabile del Desk Russia e Paesi CSI dello studio legale De Berti Jacchia Franchini Forlani.
Dario Citati è Direttore del Programma di ricerca «Eurasia» presso l'Istituto di Alti Studi in Geopolitica e Scienze Ausiliarie (IsAG), Roma.

Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

lundi, 09 février 2015

La France dort sur un immense gisement d'équivalent pétrole

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LA FRANCE DORT SUR UN IMMENSE GISEMENT D'ÉQUIVALENT PÉTROLE
 
Sans émission de CO2

Michel Gay
Ex: http://metamag.fr

Il existe sur le carreau de Pierrelatte et à Bessines prés de 300.000 tonnes d’uranium appauvri (uranium 238) issu des usines d’enrichissement en uranium 235, matériau nécessaire au fonctionnement des réacteurs actuels, et des EPR dans un futur proche. 


Cet uranium 238 "restant" peut être fissionné  dans un réacteur surgénérateur (dit aussi RNR pour "réacteur à neutrons rapides"). Il a un potentiel énergétique équivalent à 500 milliards de tonnes de pétrole, soit plus de deux fois les réserves mondiales actuelles de pétrole  (pour les sceptiques, voir le détail du calcul ci-dessous), … et sans émission de gaz à effet de serre !


Il manque "juste" la décision de lancer le processus financier et technique pour aboutir à la construction des réacteurs surgénérateurs et des usines de retraitement ad hoc…


Moyennant cet effort industriel déjà effectué par le passé dans le nucléaire, la France, qui dort sur un tel trésor, ne rencontrerait plus aucun problème de pénurie énergétique pour sa production d'électricité pendant plus de… 3000 ans (trois mille ans). 


Considérant ce potentiel énergétique dormant et inutilisé, on mesure l'étendue de l’inculture technique de nos dirigeants qui préconisent une division par deux de la quantité d’énergie consommée par chaque Français. Sans le dire, et même peut-être sans le voir, ils entrainent un appauvrissement général de la France dans les mêmes proportions.


Les combustibles fossiles vont s'amenuiser dans 50 ans ou dans un siècle. Cependant, grâce à la surgénération nucléaire, la quantité d'énergie disponible sous forme d'uranium, en France et dans le monde, pour produire de la chaleur et de l'électricité, sans émission de gaz à effet de serre, est gigantesque.


Il y a 20 ans, Superphénix était déjà un surgénérateur qui a subi une attaque politique létale. Il faisait pourtant naître en France un gisement d’énergie supérieur à toute la quantité de pétrole affichée dans le monde à cette époque… et encore aujourd'hui !


Deux méthodes de calculs simples pour trouver l'équivalence Uranium - Pétrole  dans un réacteur nucléaire surgénérateur
MT = million de tonnesTWh = térawatt heure = milliards de kWhT U = tonne d'uranium


1) Méthode simple issue de l'expérience.


1 MT pétrole = 12 TWh thermique (chaleur)Aujourd'hui, 60 tonnes d'uranium fissionnées  produisent 420 TWh d'électricité dans les centrales nucléaires françaises.Avec une conversion à 33% de la chaleur en électricité, les 60 T ont produit 1260 TWh thermiques.1 T U produit donc 21 TWh thermiques, ce qui équivaut à brûler 21/12 = 1,75 MT pétrole.
300.000 T U produiront une chaleur équivalente à 525.000 MT pétrole, soit une énergie équivalent à environ 525 milliards de tonnes... arrondies à 500 milliards pour garder en tête un chiffre rond…
Cependant, ce n'est pas 300.000 T U, mais plus de 500.000 T U qui seront stockées en 2050. En effet,  le stock étant de 300.000 T en 2015 et le flux annuel de 6500 T U par an, on aura donc plus de 500.000 T en 2050 (environ 527.500 tonnes).
C'est donc prés de 900 milliards de tonnes d'équivalent pétrole que la France aura accumulé en 2050, soit trois fois les réserves mondiales de pétrole d'aujourd'hui... quand démarreront les surgénérateurs de la quatrième génération.

2) Méthode plus "scientifique"


La fission d'un atome de plutonium dégage une énergie de 207,1 Mev (celle d’un atome d’Uranium 235 dégage une énergie quasiment identique de 202,8 Mev). 1 électron volt = 1,602 x 10-19 joules 207,1 MeV = 3,318 x 10-11 joules  par atome fissionné.  
La valeur du nombre d'Avogadro étant de 6,0221415 x 1023 on en déduit que : 239 grammes de Plutonium représentent 19,98 Téra joules  (19,98 x 1012 J) 1 kg fissionné représente 83,61 Téra joules (83,61 x 1012 J) 1 Tonne fissionnée représente environ 84 x 1015 joules. 300.000 T représentent environ 25 x 1021 joules.
Or, 1 kg de pétrole représente 42 x 106 joules. Donc, le stock d'uranium qui se transformera en Plutonium dans un réacteur surgénérateur équivaut sensiblement à (25 / 42) x 1015 = 0,59 x 1015 kg de pétrole, soit… 590 milliards de tonnes de pétrole. 
Répétons-le, c'est une ressource énergétique deux fois supérieure aux réserves mondiales de pétrole déclarées en 2012, pour la production de chaleur et d'électricité.

 

Ukraine: la guerre sert à faciliter la vente de terres arables et les cultures OGM

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Ukraine: la guerre sert à faciliter la vente de terres arables et les cultures OGM

Auteur : sputniknews

Ex: http://zejournal.mobi

Les députés allemands se préoccupent d'une éventuelle vente de terres arables en Ukraine pour la culture des OGM.

Le confit en Ukraine est utilisé pour faciliter la vente de terres arables, impliquant des sociétés et consortiums étrangers, soutenus par la Banque mondiale (BM), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et le groupe allemand Bankengruppe KfW.

C'est ce qu'a déclaré jeudi au correspondant de l'agence Rossiya Segodnya Mme Birgit Bock-Luna, chef du bureau de Niema Movassat, député du Bundestag allemand.

"Le conflit en Ukraine est utilisé pour vendre des terres au profit de grands consortiums", a-t-elle dit, ajoutant que les députés, ayant signé la requête de Niema Movassat, collectaient et analysaient à présent l'information sur ce dossier pour la rendre publique.

Selon Mme Bock-Luna, dans sa requête au gouvernement fédéral, M.Movassat suppose que la terre en Ukraine puisse servir à cultiver des OGM, cultures interdites au sein de l’Union européenne.

Dès le début des années 1990, l'Union européenne a mis en place un cadre réglementaire pour les OGM, qui est toujours en cours d'évolution. L'objectif de cette réglementation communautaire est de rendre compatible la création d'un marché unique des biotechnologies avec la protection de la santé publique et le respect de l'environnement.


- Source : sputniknews

dimanche, 08 février 2015

Laurent Ozon: Reconstruire sur des ruines

Reconstruire sur des ruines : Emmanuel Ratier reçoit Laurent Ozon

Emission enregistrée le 15 octobre 2014

Dans son Libre Journal de la Résistance Française, Emmanuel Ratier recevait le 15 octobre Laurent Ozon, fondateur de Maison Commune, un mouvement de pensée d'inspiration localiste, protectionniste et écologiste, et, en septembre 2014, du Mouvement pour la Remigration (le discours inaugural tenu lors de la journée de fondation de ce mouvement est disponible sur cette chaine vidéo).

Sous l’intitulé « Reconstruire sur des ruines », la discussion s’articulait autour du livre que vient de faire paraître Laurent Ozon aux éditions Bios : « France, les années décisives ».

Partants du constat dramatique de la situation où se trouve aujourd’hui la France, entre crise économique et identitaire, faillite financière et éthique, ensauvagement et submersion migratoire, situation provoquée par plus de trente années de politique lamentable et destructrice, de gauche comme de droite, Laurent Ozon et Emmanuel Ratier évoquaient l’avenir et les conséquences inévitables qui ne peuvent que découler d’une telle catastrophe voulue, organisée par nos chères « élites ».

Sûr du fait que le rebond français ne peut qu’arriver, qu’il est seulement une question de temps, et pourrait d’ailleurs arriver bien plus rapidement qu’on ne le pense, compte tenu de l’emballement toujours possible des évènements économiques et géopolitiques aux niveaux européen ou mondial, Laurent Ozon envisage et travaille à des solutions pragmatiques dans tout un tas de domaines à même de permettre au peuple français de reprendre la main, notamment en matière d’écologie et de production, avec la relocalisation industrielle et agricole, ou en matière d’identité et de civilisation, avec non seulement l’arrêt de l’immigration, mais plus encore la remigration vers leurs pays d’origine des populations allogènes qui ne se sont pas intégrées dans le creuset français.

Une discussion prospective et positive passionnante, à même de nous permettre de mieux appréhender les années qui s’annoncent, et qui risquent fort, comme le dit Laurent Ozon, d’être décisives.

Marc LEROY – La Plume à Gratter

« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » La Boétie

www.laplumeagratter.fr

Ukraine : le quotidien Le Monde répond à la voix de son maître

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Ukraine : le quotidien Le Monde répond à la voix de son maître

Après l’offensive de propagande médiatique du weekend dernier appelant à armer le gouvernement ukrainien dans une opération punitive contre les indépendantistes de l’est du pays, relayée notamment par les quotidiens Libération, Le Figaro, et le Nouvel Observateur, c’est autour du Monde de répondre à la voix de son maître.

Dans un éditorial paru le 3 février sous le titre « Faut-il armer l’Ukraine ? » le quotidien Le Monde milite en effet pour un soutien armé direct à l’armée ukrainienne. Cet article, comme les précédents, est basé sur une accumulation de mensonges. On peut d’abord lire :

« Chaque jour qui passe, les milices ukrainiennes pro-russes, encadrées sur le terrain par l’armée russe, dépècent un peu plus ce malheureux pays qu’est l’Ukraine. Elles accroissent le pseudo-Etat qu’elles se sont taillé dans l’est du pays. Sauf à se payer de mots, il faut décrire cette réalité pour ce qu’elle est : un pays, la Russie, en agresse un autre, l’Ukraine – par la guerre. Ce n’est pas une guerre froide, c’est une guerre chaude, et qui fait essentiellement des morts parmi les civils. »

Le fait que l’armée russe combatte sur le terrain aux côtés des indépendantistes et qui sous-tend les accusations colportées par les médias occidentaux d’une « agression russe » contre l’Ukraine, a pourtant été démentie ces derniers jours par le chef de l’état-major ukrainien en personne, Viktor Muzhenko, qui a déclaré lors d’un point presse :

« A ce jour nous n’avons que des faits de cas de participation individuelle des citoyens russes dans les actions militaires des groupes armés illégaux. Des actions militaires contre les unités de l’armée russe, nous n’en menons pas non plus à ce jour. »

Le Monde est factuel sur les morts, essentiellement civils, du conflit. Mais ce qu’il omet de préciser, c’est que ces victimes civiles sont des citoyens russophones de l’est du pays qui tombent sous les exactions des bataillons néonazis de la garde nationale ukrainienne, ceux-là même que Le Monde et les médias occidentaux appellent à armer. Pour mémoire, un charnier de 400 corps a été découvert fin septembre 2014 par les forces Armées de Novorossia au nord de Donetsk sur les anciennes positions tenues par la garde nationale ukrainienne.

Le bureau des Nations-Unies chargé de la coordination des affaires humanitaires évaluait en décembre dernier les victimes civiles à plus de 4600 et les personnes déplacées, qui ont essentiellement trouvé refuge en Russie, à plus d’un million.

On retrouve également dans l’article du Monde la fable de « l’annexion » de la Crimée :

« Celles-ci [les sanctions] ont eu un impact certain sur l’économie russe, mais pas au point de dissuader M. Poutine d’amputer l’Ukraine de sa partie orientale après avoir annexé, en 2014, l’ensemble de la Crimée. »

Rappelons donc une fois encore pour les journalistes du Monde que les habitants de Crimée se sont prononcés par référendum pour un rattachement à la Russie. L’annexion par voie référendaire constitue certes un nouveau concept journalistique audacieux, mais cela ne lui donne pas pour autant une quelconque réalité.

« Le Kremlin viole un cessez-le-feu conclu en septembre 2014. Il se refuse à toute négociation sérieuse. Ces dernières semaines, des centaines de chars, pièces d’artillerie autotractées, blindés divers, porte-missiles, stations radars ont été livrés aux milices. Inévitablement, le ton monte aux Etats-Unis. Des voix de plus en plus nombreuses, y compris dans les milieux officiels, se prononcent en faveur d’une livraison massive d’armes défensives à Kiev. »

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Les journalistes du Monde pourront se référer à ce sujet à mon précédent article listant les violations du cessez-le-feu de la part de l’armée ukrainienne, et plus particulièrement les bataillons de la garde nationale, durant l’automne 2014 : « Ukraine: l’armée continue son offensive avec le soutien des États-Unis, en violation des accords de Minsk »

Ils y apprendront notamment que les observateurs de l’OSCE présents sur le terrain ont constaté début novembre 2014 plus de « 2400 violations du cessez-le-feu par des groupes d’activistes », les « groupes d’activistes » désignant principalement les bataillons de la garde nationale ukrainienne.

Le 27 janvier, la correspondante du magazine russe Expert, Marina Akhmedova, interviewait un officier de l’armée régulière ukrainienne près de Slaviansk, sous couvert d’anonymat, voici ce qu’il déclarait :

« […] il y a beaucoup d’unités qui ne respectent tout simplement pas le haut commandement. Il n’y a pas de structure claire. Il y a seulement le ministère de l’Intérieur avec ses propres bataillons de volontaires qui, selon ses dires, est formé par le ministère même. » Le président russe Vladimir Poutine parlait ainsi à propos des bataillons de volontaires de la garde nationale, financés en grande partie par l’oligarque israélo-ukrainien Ihor Kolmoyski, d’une « légion étrangère de l’OTAN ».

Quant aux accusations de livraison de matériel lourd par la Russie, elles relaient là aussi les affabulations du gouvernement ukrainien et du président Poroshenko qui expliquent tous leurs échecs militaires par la présence de troupes russes, que n’ont jamais confirmée les observateurs de l’OSCE présents sur le terrain. Après l’échec de l’offensive de l’armée ukrainienne contre l’aéroport de Donetsk, le 18 janvier, en violation du cessez-le-feu et des accords de Minsk, le président ukrainien déclarait que les insurgés bénéficiaient du soutien de « 9000 soldats de la Fédération de Russie » et de « plus de 500 tanks, pièces d’artillerie lourde et véhicules de transport de troupes ». Ces affirmations ont été démenties par le chef d’état-major de l’armée ukrainienne, le général  Viktor Muzhenko, mais également par les représentants de l’OSCE qui se sont déclarés « incapables de confirmer ou démentir ces informations » et ont ajouté : « qu’avant de faire des déclarations retentissantes, il fallait tenir compte de la guerre de l’information en cours ».

L’éditorial du Monde se termine par un appel à armer le gouvernement ukrainien, sous l’euphémisme manipulateur d’une « assistance technologique » qui répond à la fausse interrogation posée dans le titre :

« Commençons par accéder à cet ensemble de demandes : sanctions, assistance technologique et aide financière. M. Poutine doit savoir que la guerre qu’il mène aura un coût de plus en plus élevé. »

Le fait que cet appel à armer le régime ukrainien soit publié sous la forme d’un éditorial engage la responsabilité collective des journalistes et rédacteurs du Monde qui se retrouvent ainsi embrigadés dans l’offensive de propagande globale menée par la presse française, dans un contexte militaire défavorable au régime ukrainien. Rappelons ici que les Forces Armées de Novorossia ont répliqué à l’attaque de l’armée ukrainienne de la fin janvier en lançant une vaste contre-offensive qui a conduit à la sécurisation de l’aéroport de Donetsk, à la progression vers la ville de Marioupol, et à la reprise de certaines localités de la banlieue de Donestk depuis lesquelles des unités de la garde nationale bombardaient les habitations civiles. 8000 hommes de l’armée régulière sont actuellement sur le point d’être totalement encerclés dans un « chaudron » au niveau de la ville de Debaltsevo.

Dans le même temps, le gouvernement ukrainien ne parvient plus à mobiliser les citoyens dans une guerre qui est de plus en plus largement perçue par la population comme instrumentalisée par les oligarques et contraire aux intérêts de l’Ukraine. Une quatrième vague de mobilisation a été lancée le 12 janvier par le régime de Kiev et se heurte à l’opposition croissante des ukrainiens.

Sur son compte Facebook, cité par la radio russe Sputnik, le conseiller du président Porochenko, Iouri Birioukov rapporte les éléments suivants :

« Les chefs de 14 conseils ruraux de la régon d’Ivano-Frankovsk ont refusé de recevoir les ordres de convocation. 57 % des habitants de la région d’Ivano-Frankovsk astreints au service et ayant reçu un ordre de convocation ne se sont pas rendus à la commission médicale. 37 % des habitants de la région ayant reçu un ordre de convocation ont quitté le territoire de l’Ukraine. »

Un officier de l’armée ukrainienne interviewé par la journaliste russe  Marina Akhmedova près de Slaviansk déclarait également :

« Je ne sais pas ce que pensent les dirigeants… Eux ne veulent sans doute pas que ça se termine. Les commandants des unités qui, avec leurs hommes, pourrissent dans les tranchées…Croyez-moi, nous en avons assez de cette guerre. »

Il y a quelques jours, Viktoria Shilova, leader du mouvement ukrainien « Anti-guerre », députée du conseil régional de la région de Dniepropetrovsk, a publié une vidéo sur Youtube appelant les citoyens ukrainiens à refuser la mobilisation. Elle y qualifie notamment les membres du gouvernement de « criminels de guerre » et déclare que « l’armée ne veut plus faire la guerre ».

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Quels sont les commanditaires de la propagande de guerre dans les médias français ?

Le mardi 27 janvier, le texte d’un appel intitulé « BHL et Soros lancent un SOS pour l’Ukraine » est paru sur le blog de Bernard-Henri Levy « La règle du jeu ». Cet appel a également été publié, « dans douze quotidiens américains et européens, dont en France Libération ».

Levy et Soros présentent le gouvernement ukrainien actuel, décrit par Victoria Shilova précédemment comme composé de « criminels de guerre » comme :

« une expérience rare de démocratie participative et de construction d’une nation par ses citoyens eux-mêmes. C’est une belle et noble aventure menée par un peuple rassemblé dans le projet commun de s’ouvrir à la modernité, à la démocratie, à l’Europe. »

Ils exhortent ensuite les dirigeants de l’Union Européenne à voler au secours du pays, au nom de l’expérience démocratique, confronté selon eux à « une agression russe » :

« Ou bien les dirigeants européens persistent dans leur inquiétante prudence et, alors, non seulement Poutine poursuivra sa double agression, mais il arguera que les problèmes rencontrés par sa propre économie sont dus à l’hostilité de l’Ouest et gagnera ainsi sur tous les tableaux à la fois. »

Les deux auteurs insistent également sur « la mise en place d’une société ouverte fondée sur le système des check and balances » et d’un modèle économique basé sur le libre-échange contre le modèle « soviétique » du « dirigisme d’Etat ».

Il faut noter ici que les réformes menées jusqu’à présent par le gouvernement d’Arseni Iatseniouk ont respecté à la lettre la « feuille de route » de M Georges Soros et Bernard-Henri Levy.

Selon le nouveau programme économique présenté pour la période 2015-2017, le budget de l’état devrait diminuer de 10%. Cet objectif sera atteint notamment en supprimant 10% des effectifs de la fonction publique, dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Les dépenses d’éducation devraient ainsi baisser de 20%, notamment par la fermeture d’écoles en milieu rural, et les dépenses de santé de 40%. Cette politique budgétaire est la conséquence de l’octroi par le FMI de différents prêts en échange de « réformes structurelles » et de la nécessité d’augmenter les crédits militaires. L’âge de la retraite a également été porté à 65 ans et les pensions ont été diminuées de 10% pour les fonctionnaires. Elles ne sont plus indexées sur l’inflation, qui atteignait 14% fin 2014. Les prix et le secteur de l’énergie ont  été déréglementés, ce qui s’est traduit pour les ukrainiens par une hausse de 50% du prix du gaz. Une vague de privatisations à grande échelle a touché les secteurs les plus rentables de l’économie, notamment celui du gaz, du charbon, et de l’industrie lourde. 37 mines de charbon vont être privatisées d’ici 2019. La principale société bénéficiaire de cette vague de libéralisations dans le secteur de l’énergie est la Burisma Holding, première compagnie privée. Le fils du vice-président américain Joe Biden, Hunter Biden, a été nommé en mai 2014 à son conseil d’administration…

Pour Bernard-Henri Levy et Georges Soros, cette véritable casse sociale qui a déjà conduit à une paupérisation massive de la population est cependant la preuve que le pays s’est ouvert « à la modernité, à la démocratie, à l’Europe. »

Le fait que Bernard-Henri Levy soit à l’origine de cette offensive médiatique en faveur d’une aide militaire au régime ukrainien est tout sauf une surprise. L’agent d’influence est omniprésent dans la presse française. Il tient une chronique dans l’hebdomadaire Le Point, propriété de François Pinault, et dont son ami Franz-Olivier Giesbert est le directeur. Il fut membre du conseil de surveillance du journal Libération, propriété de Patrick Drahi depuis l’été 2014, suite au rachat du journal par Edouard de Rotschild en 2005, dont il est proche. En 2010, il est entré au conseil de surveillance du journal Le Monde suite à son rachat par le trio Pigasse, Pierre Bergé, et Xavier Niel. On constate donc que Bernard-Henri Levy possède ses entrées dans les principaux organes de presse français sur lesquels il peut exercer, de par ses fonctions d’administrateur et son réseau relationnel, une influence certaine.

Lors de la guerre en Libye en 2011, il fut l’un des principaux agents d’influence occidentaux et a notamment œuvré avec Nicolas Sarkozy afin d’imposer les milices armées, par l’intermédiaire du CNT, comme l’interlocuteur légitime de l’opposition au régime de Kadhafi sur la scène internationale. Ces mêmes milices armées composées de militants takfiristes sèment depuis le chaos et la mort dans le pays. Bernard-Henri Levy milite également depuis le début du conflit syrien pour une intervention occidentale contre Bachar-al-Assad.

Le milliardaire américano-israélien Georges Soros a également été engagé, notamment par l’intermédiaire de sa fondation Open Society, dans toute une série d’actions d’ingérence contre des pays de l’ex-union soviétique et notamment l’Ukraine. Dans une interview sur CNN le 25 mai 2014, il reconnaissait l’implication de sa fondation dans le coup d’état du Maïdan qui avait abouti à la fuite du président Yanoukovitch et à l’accès de la mouvance néonazie au pouvoir. Il déclara notamment au journaliste Fareed Zakaria :

« J’ai créé une fondation en Ukraine avant que cette dernière ne devienne indépendante de la Russie. Cette fondation n’a pas suspendu son activité depuis lors et a joué un rôle important dans les événements auxquels nous avons récemment assisté. »

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L’Open Society de Georges Soros a également financé le mouvement serbe Otpor ayant conduit à la chute du régime de Slobodan Milosevic en 2000, et la révolution dite « des roses » en 2003 en Géorgie qui a débouché sur la démission du président Edouard Chevardnadze et l’accès au pouvoir en 2004 du candidat financé par cette même Open Society, Mikhail Saakachvili.

Les grands organes de presse français se sont donc faits les porte-voix de Bernard-Henri Levy et de Georges Soros, deux agents d’influence qui suivent selon toute vraisemblance l’agenda des néoconservateurs américains en Ukraine. Les médias nationaux sont de fait devenus des officines de propagande destinées à influencer l’opinion publique française dans le sens d’un soutien armé au régime ukrainien. Un régime qui s’est rendu coupable de crimes de guerre et utilise des bataillons de mercenaires néonazis comme principaux outils de la répression militaire engagée depuis bientôt un an contre la rébellion des provinces russophones de l’est du pays. La presse française a fait le choix de la lâcheté, du mensonge et de la collaboration, comme elle l’a déjà fait dans le passé. Elle a failli à sa mission d’information pour se faire la complice de criminels de guerre et se prêter à des opérations d’intoxication à grande échelle.

Guillaume Borel

Source: http://arretsurinfo.ch/ukraine-le-quotidien-le-monde-repond-a-la-voix-de-son-maitre/

Les Etats-Unis, évincés d’Asie centrale?

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Les Etats-Unis, évincés d’Asie centrale?

Entretien avec le Dr. Johannes Hübner, député du Nationalrat autrichien, spécialiste des questions internationales. Sur l’Axe Moscou-Pékin. Sur la situation géopolitique en Asie orientale et en Asie centrale

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

Q. : Dans le sillage du sommet de la Coopération Economique pour l’Asie-Pacifique, on a assisté à un nouveau rapprochement entre la Russie et la Chine. Peut-on dorénavant parler d’un « Axe stratégique Moscou-Pékin » ?

JH : Cet axe stratégique existe déjà depuis cinq ou six ans au moins. Jusqu’ici, il se concrétisait principalement dans l’Organisation de Coopération de Shanghai. Dorénavant, en effet, on devra évoquer une pluralité de liens entre les deux géants eurasiens : sur ce chapitre, il faudra surtout souligner les deux accords importants sur l’énergie, celui qui a été conclu en mai et celui qui vient d’être signé en novembre 2014. Ces deux accords renforcent puissamment les liens entre les deux économies. Plusieurs indices semblent accréditer désormais la thèse que la Chine considère in fine qu’une coexistence harmonieuse avec les Etats-Unis n’est plus possible sur le long terme. Voilà pourquoi, elle mise aujourd’hui sur la Russie malgré les désavantages qu’il y a à chercher en ce moment même une alliance avec Moscou.

Q. : Et quels seraient ces désavantages ?

JH : Il faut aller les chercher dans le domaine économique : face à cette nouvelle alliance eurasienne, les Etats-Unis vont essayer de saboter de leur mieux les accords de libre-échange que la Chine a forgé avec les Etats de toute la région extrême-orientale, surtout avec la Corée du Sud et le Japon, et dans le cadre des accords ASEAN. Il faudra aussi s’attendre à ce que le langage médiatique se fasse plus rude à l’endroit de la Chine, ce qui signifie que l’on entendra à nouveau parler du Tibet, des droits de l’homme en Chine, de l’opposition qui s’agite à Hong Kong ou d’autres thématiques similaires.

Q. : A quelles mesures faudra-t-il encore s’attendre, car on ne peut tout de même pas partir du principe que les Etats-Unis vont baisser les bras et se borner à observer une situation contraire à leurs intérêts, où la Chine et la Russie coopèreront toujours davantage en les excluant de leur jeu ?

JH : Il y a déjà une chose que l’on peut observer depuis plus d’un an, c’est l’aggravation du conflit pour les groupes d’îles de la Mer de Chine du Sud. Officiellement, et pour la galerie, les Etats-Unis préconisent une politique de « désescalade ». Ils ne cessent d’affirmer qu’ils mettront tout en œuvre pour que les conflits trouvent une solution par le dialogue. Mais, en coulisses, ils chercheront à renforcer les Etats qui prendront des positions fermes et tranchées face à la Chine. Ils essaieront à coup sûr d’exercer toute leur influence sur les Philippines, où existe certes un ressentiment hostile aux Américains mais où l’on se méfie aussi des menées chinoises parce que la Chine est un puissant voisin et que les Philippines abritent une forte minorité chinoise. Avec le Vietnam, ce sera moins facile. En effet, malgré les manifestations brutales de nationalisme antichinois de ces derniers temps, où des magasins de citoyens vietnamiens d’origine chinoise ont été saccagés et incendiés, les gouvernements des deux pays restent communistes et sont donc plus proches qu’on ne pourrait bien l’imaginer. Chinois et Vietnamiens ne changeront vraisemblablement pas de politique.

chinaNavy_1551150c.jpgQ. : La Chine craint d’être encerclée par les Etats-Unis ; Washington cherche à installer un système antimissiles en Asie orientale, sous le prétexte du danger nord-coréen. Dans quelle mesure ces plans pourront-ils contribuer à envenimer le climat dans l’espace Asie-Pacifique ?

JH : Il faut d’abord attendre pour voir si ce système antimissiles se mettra vraiment en place. N’oublions pas que le fameux bouclier antimissiles, prévu, disait-on dans les milieux atlantistes, pour contrer les fusées iraniennes, n’a jamais vraiment été installé en Europe centrale et orientale. Le plus important aujourd’hui est, me semble-t-il, d’observer comment se développeront les futures relations sino-japonaises. On a pu assister à un certain dégel pendant le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique mais cet apaisement circonstanciel ne me semble guère significatif ; on ne perçoit pas encore clairement de quel côté viendront les gestes d’apaisement : d’un Japon très influencé par les Etats-Unis qui a tendance, sous cette pression constante, à adopter des positions hostiles à l’égard de la Chine et à provoquer délibérément son voisin continental ? D’une Chine qui, pour des raisons de politique intérieure et parce que les sentiments antijaponais persistent, préfèrera jouer la carte antijaponaise car celle-ci est plus facilement « articulable » qu’un anti-américanisme frontal ? Adopter une politique délibérément anti-américaine est dangereuse pour la Chine, bien plus dangereuse que d’utiliser la vieille image de l’ennemi japonais, héritée de la deuxième guerre mondiale.

Q. : Dans les futurs échanges gaziers entre Russes et Chinois, que vous avez maintes fois évoqués, les factures seront établies en roubles ou en renminbi. Cette décision doit alarmer les Etats-Unis car ce choix est une attaque directe contre le dollar qui, jusqu’ici, était la devise mondiale adoptée pour les échanges internationaux…

JH : C’est le cas, effectivement. Russes et Chinois conçoivent bel et bien ce choix de devises nouvelles comme une déclaration de guerre au système économique mondial dominé jusqu’ici par les Américains. Nous devons toutefois attendre et voir si cette facturation en roubles ou en renminbi pourra ou non s’imposer sur le long terme. L’accord énergétique ne prévoit pas, expressis verbis, que les factures ne seront établies qu’en devises locales ; plus exactement, il est dit qu’elles pourront, le cas échéant, être établies en devises locales, si les tractations commerciales réciproques le permettent. La Chine avait déjà pratiqué la même politique avec d’autres partenaires commerciaux comme la Mongolie ou certains Etats d’Asie centrale. Elle tente donc bel et bien d’internationaliser le renminbi. Mais ses tentatives sont très prudentes car l’internationalisation du yuan exposerait celui-ci, et avec lui l’économie chinoise, aux spéculateurs internationaux.

Q. : Dans les années 90 du 20ème siècle, les nouvelles républiques indépendantes d’Asie centrale, dont certaines sont très riches en matières premières, ont attiré l’attention des stratégistes américains. Plus tard, la Russie et la Chine ont créé l’Organisation de Coopération de Shanghai. Le « Grand Jeu » en Asie central est-il terminé... ?

JH : Il semble en effet que les Américains soient hors jeu dans la région. Après le dernier changement de gouvernement au Kirghizistan et après que les Américains aient dû rendre la base de Manas, il n’y a plus de présence militaire ou policière américaine visible en cette zone. Les ONG sont, elles, toujours présentes, ce qui a donc pour corollaire une présence très forte des services secrets qui tenteront de détacher les gouvernements centre-asiatiques de l’alliance qui les lie à la Russie et qui essaieront aussi de les détourner de tous rapports commerciaux de grande envergure avec la Chine. Dans le cas du Kazakhstan, ils n’ont pas réussi, même si certaines tensions ont troublé cette année les rapports entre ce pays et la Russie. Le Kirghizistan semble s’acheminer de manière irréversible vers une adhésion à la Communauté Economique Eurasienne. Quant aux autres Etats d’Asie centrale, toutes les options sont ouvertes. L’Ouzbékistan poursuit sa politique indépendante. Le Turkménistan aussi et le Tadjikistan est, finalement, un Etat sans guère d’importance pour les nouvelles dynamiques à l’oeuvre.

Q. : Quelles potentialités recèlent les plans chinois de relier l’Extrême-Orient asiatique à l’Europe, via l’Asie centrale, par des lignes de chemin de fer à haute vitesse et à gros gabarit ?

JH : Ces plans pour une nouvelle route de la soie ont déjà bien progressé et reçoivent un soutien financier massif de la Chine. Il s’agit certes de la route de la soie terrestre par l’Asie centrale, que je viens d’évoquer, mais aussi de sa consoeur maritime qui doit passer par l’Asie du Sud-Est, par Singapour, pour aboutir en Inde et dans la région arabe. Il s’agit là d’une priorité centrale pour la Chine car elle doit impérativement assurer la sécurité de ses voies commerciales et de ses voies d’acheminement de matières premières. Elle doit aussi créer une zone neutre d’influence, libre de toute ingérence américaine, où les Etats-Unis ne pourront plus orchestrer des manœuvres antichinoises. Je ne dis pas une zone d’influence strictement chinoise car la Chine n’en aura pas les moyens.

Q. : Percevez-vous le danger de la formation de deux blocs avec, d’une part, les démocraties libérales, soit les Etats-Unis et les Etats membres de l’UE, et, d’autre part, une alliance d’Etats posés comme « autoritaires », comme le Chine, ou considérés comme des « démocraties non libérales » comme la Russie ?

JH : La formation de deux blocs, pareils à ceux que vous me décrivez, est effectivement en train de se faire et je pense aussi qu’une telle formation est souhaitée quelque part. Une telle division du monde va bien dans le sens des intérêts stratégiques américains car, d’un côté, ce nouveau clivage binaire justifie la perpétuation de l’OTAN ; d’un autre côté, il donne un prétexte parfait pour maintenir la présence de troupes américaines en Europe. Enfin, troisième raison qui me permet de conclure à l’hypothèse d’une nouvelle division du monde en deux blocs : celle-ci oblige les Européens à se soumettre sans restriction aux objectifs politiques des Américains.

(entretien paru dans « zur Zeit », n°47/2014, Vienne, http://www.zurzeit.at ).

samedi, 07 février 2015

Libre Journal de "Radio Courtoisie" avec Laurent Obertone

 

Libre Journal de "Radio Courtoisie" avec Laurent Obertone

Emission du 26 janvier 2015
Mensonge et Conditionnement sous la Ve République

Ukraine: Obama veut-il la guerre totale?

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Ukraine: Obama veut-il la guerre totale?
 
Qui alimente le brasier?
 
Écrivain
Ancien grand reporter au Figaro Magazine
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

La guerre fait rage au Donbass. L’est de l’Ukraine n’aura pas connu la trêve hivernale que beaucoup attendaient ou espéraient. Une guerre que trop de journalistes s’entêtent à qualifier de « civile »… En avril 2014, le nouveau pouvoir, issu du coup d’État du Maïdan du 22 février 2014, lance une vaste opération « antiterroriste » contre les régionalistes russophones du Donbass. Ceux-ci, devant l’intransigeance de Kiev, se radicalisent peu à peu et réclament l’autonomie au sein d’une fédération ukrainienne. Las, l’affaire dégénère vite après le massacre d’Odessa le 2 mai et le régionalisme se mue en séparatisme. D’après les Nations unies, le conflit aurait fait au total quelque 5.000 victimes civiles. Depuis le 9 janvier, l’intensité des combats ne cesse d’augmenter et parallèlement le nombre des morts… alors que plusieurs milliers de soldats gouvernementaux se trouvent pris au piège du « chaudron » de Debaltsevo.

Mais qui alimente le brasier ? Kiev ne cesse de clamer que la Russie fournit des armes et des hommes aux nouvelles républiques autonomes de Donetsk et Lougansk. Moscou oppose, pour sa part, démentis sur démentis à ces accusations, les dénonçant comme infondées, les autorités ukrainiennes n’ayant jusqu’à présent jamais fourni la moindre preuve à l’appui de leurs dires. Un certain écart apparaît d’ailleurs à ce sujet entre les déclarations des politiques et celles des militaires ukrainiens : le 31 janvier dernier, le général Victor Moujenko, chef d’état-major général, n’a-t-il pas avoué que « l’armée ukrainienne ne combattait pas contre des unités régulières de l’armée russe… la participation de citoyens et militaires russes aux combats n’étant que des faits isolés » ? Des propos à comparer avec ceux, aussi péremptoires que contradictoires, du président ukrainien Petro Porochenko, du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg et, aux États-Unis, du belliqueux sénateur McCain.

Du côté américain, le 2 février, Washington confirmait une information du New York Times selon laquelle le commandant en chef des forces de l’OTAN, le général Philip Breedlove, serait favorable à la fourniture à l’armée ukrainienne d’armes défensives – élégant euphémisme — et autres équipements. La veille, un mémo d’experts cosigné par une brochette de diplomates et de militaires de haut rang était rendu public sous la forme d’un rapport pour Le maintien de l’indépendance ukrainienne et l’opposition à l’agression russe. Ce que doivent faire les États-Unis et l’OTAN*. Ce document, publié sous l’égide de l’Atlantic Council, de la Brookings Institution et du Conseil de Chicago pour les affaires globales, recommande fortement l’envoi au profit de l’armée ukrainienne d’équipements militaires létaux, parmi lesquels les fameux lance-missiles antichars Javelin… ceci pour un montant 3 milliards de dollars.

Une très mauvaise idée pour Berlin car « une solution militaire, ce n’est pas celle que le gouvernement fédéral voit comme issue possible à cette crise ». Déclaration frappée au sceau du bon sens de la porte-parole du gouvernement allemand, Christiane Wirtz. Celle-ci rejoignait la position exprimée à la Maison-Blanche par Ben Rhodes, conseiller adjoint à la Sécurité nationale du président Obama. Celui-ci estime en effet de façon dissonante que « la livraison d’armes aux forces ukrainiennes n’aiderait pas à régler le conflit dans le Donbass ». Dont acte !

Restera finalement à savoir si les intentions affichées à Washington auront été purement déclaratives, ou si le camp des partisans de la confrontation Est/Ouest, notamment au Sénat, parvient à l’emporter. En ce cas, l’escalade risque bien de se transformer très rapidement en montée aux extrêmes. Demain la guerre aux frontières de l’Union ?

* Parmi les signataires figurent l’ex-ambassadeur américain à l’OTAN Ivo Daalder, l’ancienne sous-secrétaire à la Défense Michèle Flournoy, l’ancien sous-secrétaire d’État Strobe Talbott, les anciens ambassadeurs des États-Unis en Ukraine Steven Pifer et John Herbst et l’ancien commandant adjoint du commandement de l’OTAN en Europe James Stavridis.

Presseschau, Februar 2015: KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

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Presseschau, Februar 2015: KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
(Video)
Eröffnung 2019 geplant
Wiederaufbau des Berliner Stadtschlosses
 
(Interessanter Artikel des SPIEGEL aus dem Jahr 1959 zur DDR-Bauplanung mit dem Titel "Wider Preußens Gloria")
 
(Video)
Spessart und Karwendel
Die Bombardierung Nürnbergs vor 70 Jahren
 
(Video)
Topographie (1982)
Die Farbe
 
Jan Gehl im Interview
„Die Menschen in Bewegung setzen“
Jan Gehl ist der Mann hinter dem Boom seiner Heimatstadt Kopenhagen, dem Umbau Moskaus und der Wiederbelebung Manhattans. Früher wurde er belächelt. Heute gilt er als einer der einflussreichsten Stadtplaner der Welt. Dabei stellt er nur eine einfache Frage: Wie wollen wir eigentlich leben?
 
Dämmungslos, hemmungslos
Der Architekt Konrad Fischer erreicht eine schillernde Prominenz mit seinem Protest gegen Wärmedämmung. Zu dieser ist ihm jeder Vergleich recht – selbst der mit dem Nazi-Völkermord
 
Dogmenwechsel: gut statt neu!
Das Dogma der „Zeitgenossenschaft“ führt zu einem ständigen Neuheitenzwang. Aber Häuser sollen 100 Jahre lang gefallen, statt zehn Tage lang modisch aktuell und danach ein Ärgernis zu sein | Text: Tobias Nöfer
 
(Neu eröffnete modernistische Wirtschaftsuniversität Wien schon heute lebensgefährlicher Bauschrott)
Wieder Platte von WU-Fassade gestürzt
 
Virginia
Diebe stehlen komplette Heizanlage aus Kirche
 
Ausstellung im Schloss Heringen
Hermann Hendrich [2K]
 
Neues Rundbild im Asisi-Panometer zeigt Dresden nach der Zerstörung 1945
 
Gleichberechtigung
Japaner verklagt Frauen-Uni wegen Diskriminierung
 
Nach Lesbenkuss
Wien schämt sich für Café Prückel
Weil sie sich küssten, wurde ein lesbisches Paar in einem Traditionscafé des Lokals verwiesen. Die Wiener sind empört, der Vorfall schlägt nun internationale Wellen – ausgerechnet kurz vor dem European Song Contest.
 
Café Prückel wegen 2000 Küssender geschlossen
Das Lokal reagierte mit Ruhetag auf die Kundgebung. Die Demonstranten zelebrierten die Farben des Regenbogens.
 
Proteste: Prückel wurde beschmiert
Nicht nur das Image des Cafe Prückel, auch das Gebäude selbst ist angepatzt. Noch vor der Demo wegen des Rauswurfs von küssenden Frauen wurde die Fassade beschmiert. Die Veranstalter der Demo distanzierten sich von dem Vandalenakt.
 
Französisches Gericht entscheidet 
Eltern dürfen ihre Kinder nicht "Nutella" und "Erdbeere" nennen
 
Tageszeitungen: Warum sich die Leser abwenden
 
»Das finde ich furchtbar«: ARD kapituliert vor der Kritik eines Zuschauer-Vereins
 
(Ein russischer Ex-Minister und Bankchef plaudert über die Manipulation der Massen)
Man versucht uns absichtlich dumm zu halten. Herman Gref
 
Geschäft mit vorgetäuschter Diskriminierung
 
Dieter Hallervorden hat Ärger wegen "Mohrenstraße"
 
Endstation Mohrenstraße
 
Harald Martenstein
Ein Wort zum Thema Mohrenstraße in Berlin
 
Indianerkostüm sorgte für Shitstorm
 
(der Text unten, nicht das Dschungelcamp-Video oben)
(Lasche Justiz, ein Beispiel)
Offenbach
Automaten-Aufbrüche in der Region: Offenbacher Firma Hofmann bestückt in fast ganz Süddeutschland die Stationen
 
Maritime Wirtschaft: Forscher entwickeln Frachter mit Windantrieb
 
Laien, Frust und Selbstformung
Gedanken zur Organisationsstruktur
 
Neuer Roman von Houellebecq: Islamisierung Frankreichs
 
(Neuer Roman von Houellebecq)
Buchbesprechung „Unterwerfung“
Was nach Hollande kommt
 
"Soldaten des Lichts"
"In ewiger Liebe"
Bei einem der Geiselnehmer lag ein Buch der Islamistin Malika El Aroud. War es das Drehbuch des Terrors?
 
Ernst Nolte zum Dank
 
Plan B
Revolution des Systems für eine tatsächliche Neuordnung
von Andreas Popp und Rico Albrecht
 
(Der deutsche Michel verschwindet)
Michelalarm
 
Herz aus Stahl: Tarantino ohne Waltz
 
Nazi-Alarm im Tatort “Hydra”
 
(10 Jahre alt, aber immer noch amüsant)
Gerhard Polt – Toleranz
 
Linke Musik für Rechte III

 

vendredi, 06 février 2015

Presseschau, Februar 2015: EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

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Presseschau, Februar 2015: EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Merkel wiederholt Wulff-Zitat 
"Der Islam gehört zu Deutschland"
 
(Kommentar gegen die Verwestlichung des Islam)
Luxusprobleme einer Religion
 
Die Zuwanderung nach Europa ist außer Kontrolle
Zwei Drittel der Bundesbürger haben das Gefühl, dass der Zustrom von Flüchtlingen in die Europäische Union unbeherrschbar ist. Dieser Eindruck täuscht nicht. Er erinnert fatal an die Schuldenkrise.
 
Jeder dritte Deutsche würde alle Asylbewerber aufnehmen
 
Gericht stoppt Abschiebungen nach Ungarn
 
Flüchtlinge fordern andere Nahrung - Netzplanet.net
 
Ein paar Fotos aus einem "sauberen" Asylheim
 
Theo Faulhaber: Thesen zum Islam
 
(älter, aber köstlich)
Video
Mit der Burka am Oktoberfest.
 
Kassler Terror-Verdächtiger arbeitete als Anti-Gewalt-Trainer
 
Streit um Schweine in britischen Kinderbüchern
 
Predigten auch auf Deutsch
Mittlerweile 14 Prozent der Offenbacher Muslime
 
Promi-Ansagen in der U2
Schon wieder antisemitischer Übergriff durch Araber in Berlin
 
Hameln: Gewaltexzeß durch libanesische Großfamilie
 
Berlin-Kreuzberg
"Ich dachte, die stechen sie nieder"
Eine junge Frau wird mitten in Kreuzberg gewaltsam in ein Auto gezerrt. Später erscheint sie mit Vater und zwei Brüdern bei der Polizei und sagt aus, es sei "nichts gewesen". Kein Einzelfall, sagen Streetworker. Aber es gibt Hilfsangebote.
 
Junge Flüchtlinge greifen Betreuer mit Messer an
Großeinsatz der Polizei in der Unterbringung Feuerbergstraße. Bedrängter Beamter zieht Dienstwaffe. Problem besteht schon länger
 
(Türke verbrennt 19-jährige Schwangere)
Verbrannte Schwangere in Köllnischer Heide
Tatverdächtiger Ex-Freund meldete Opfer bei der Polizei als vermisst
 
Getötete Frau in Darmstadt
„Ehrenmord“ wegen des falschen Bräutigams?

Syrien-Konflikt: Dänemark ruft zu Verhandlungen mit Regierung Assad auf

 
Ex: http://www.zuerst.de

Kopenhagen/Damaskus. Die dänische Regierung drängt zur Lösung des Konflikts in Syrien auf eine Lösung unter Einbeziehung der Regierung von Präsident Bashar al-Assad.

Wer den seit 2011 andauernden Konflikt beenden wolle, müsse mit der gegenwärtigen Regierung sprechen, sagte Außenminister Martin Lidegaard nach Angaben der Nachrichtenagentur AP. Damit setzt sich Dänemark von zahlreichen anderen westlichen Regierungen ab, die Verhandlungen mit der syrischen Regierung kategorisch ausschließen. Allerdings sei Bedingung, daß Assad bereit sei, auf sein Amt zu verzichten, so Lidegaard.

Insgesamt kämpfen im Mittelmeerland Syrien rund 100.000 Rebellen gegen die Armee, etwa die Hälfte davon gehörte einer britischen Studie zufolge Ende 2013 islamistischen Gruppierungen wie der Jabhat al-Nusra oder dem “Islamischen Staat” (IS, vormals “Islamischer Staat im Irak und Syrien”, ISIS) an - seit September 2014 wird allein für IS von 31.500 bis 50.000 Kämpfern ausgegangen, rund 15.000 davon stammen aus dem Ausland. Finanzielle Unterstützung bekommen die Islamisten vornehmlich aus Saudi-Arabien, das als Verbündeter der USA an einer Schwächung des Iran interessiert ist, welcher wiederum auf der Seite Syriens und des Irak steht. Neben zahlreichen ausländischen Kämpfern vor allem aus dem arabischen Raum stammen auch rund 3.500 der kämpfenden Islamisten aus Europa. Aus Deutschland sind rund 600 Kämpfer - zumeist Personen ausländischer Abstammung, aber auch Konvertiten – nach Syrien ausgereist. Etwa 65 von ihnen sind in Gefechten von der syrischen Armee, der Regierung nahestehenden Milizen, kurdischen Verbänden oder rivalisierenden islamistischen Gruppierungen getötet worden, der bekannteste von ihnen war der ehemalige U18-Fußballnationalspieler Burak Karan. Mehrere, darunter der Berliner Ex-Rapper “Deso Dogg” alias Denis Mamadou Cuspert, wurden verwundet. Inzwischen sind nach Syrien ausgereiste Islamisten aus Deutschland grenzübergreifend auch im benachbarten Irak aktiv: In mindestens neun Fällen sprengten sich deutsche IS-Kämpfer sogar als Selbstmordattentäter in die Luft. Es wird befürchtet, daß in dem Konflikt weiter radikalisierte Islamisten nach ihrer Rückkehr Terroranschläge auch in Deutschland planen könnten. (lp)

jeudi, 05 février 2015

Presseschau, Februar 2015: LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

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Presseschau, Februar 2015:
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Wegen Pegida-Demonstration
Politiker loben Verdunkelung von Kölner Dom
 
ZDF tivi: Deutschlandfahne ist rechtsextrem!
 
Merkels Neujahrsansprache als Ansporn für die gewalttätige Antifa
 
(EKD gegen Bürgerproteste)
Warnungen vor Pegida
„Christen haben bei diesen Demos nichts zu suchen“
 
Pegida ist harmlos? Dieser brutale Überfall auf junge Migranten belegt das Gegenteil
 
Cem Özdemir – Gemeinsam gegen Pegida
 
Türkei geißelt Pegida-Kundgebungen
 
Köln
Zeichen gegen Fremdenfeindlichkeit
Der Dom schickt Pegida ins Dunkel
 
Linksextremismus
Bei diesen Anti-Pegida-Demonstrationen kam es zu Gewalt
 
Antifa-„Toleranz“ in Frankfurt in Aktion
Versammlungsfreiheit für Demokraten nur noch unter Polizeischutz?
 
Die BILD-„Volksgemeinschaft“ gegen das Volk
Auf dem Weg zur Demokratur von Antifa und Arrivierten
 
AfD und Pegida sehen Gemeinsamkeiten
 
Nicht in neokonservative Denkmuster verfallen
 
Pegida Shitstorm gegen Alice Schwarzer
„Wo bleibt die Empörung über Islamismus?“ fragt Alice Schwarzer und wird dafür auf „twitter“ beschimpft. Der bekanntesten deutschen Feministin wird vorgeworfen, Verständnis für Pegida zu zeigen.
 
Alice Schwarzer
Sie fliehen vor den Islamisten!
 
(Leserdiskussion beachten)
Terroranschlag gegen Charlie Hebdo
Es ist Zeit für eine islamische Revolution
 
Das Schlagen der Seismographen
von Michael Paulwitz
 
Widerlich sind Sie, Herr Justizminister Maas!
 
Oppermann: "Politische Brandstiftung"
Kritik an AfD wächst nach Anschlag in Paris
 
(tolles Foto)
Bewegung "nicht islamfeindlich"
AfD sieht "Schnittmengen" mit Pegida
 
(Zur Pegida-Kritik in der Presse)
Charlie Hebdo und Berthold Kohler
 
"BILD-Lügenfresse will erstochenen Asylanten Pegida in die Schuhe schieben"
 
Hadmut Danisch
Ansichten eines Informatikers
Ende der Presse, wie sie war. Oder: Rache im Namen des Propheten
 
„Charlie Hebdo": Es ist ekelhaft, wie deutsche Islamhasser versuchen, aus dem Massaker von Paris Profit zu schlagen
(Hier sieht man, dass Autor Sebastian Christ in der "Huffington Post" vor allem gegen Pegida und AfD sowie für Einwanderung und Islam schreibt. Artikelliste:
 
Ayaan Hirsi Ali
Doch, dieses Massaker hat mit dem Islam zu tun!
Nach jeder Attacke von Islamisten heißt es, sie dürfe nicht in Verbindung gebracht werden mit dem Islam, der eine Religion des Friedens sei. Dieses Beschwichtigen muss endlich aufhören.
 
Wir sind im Krieg
von Georg Immanuel Nagel
 
Von PEGIDA lernen
von Marc P. Ihle
 
Frankfurt
Protest gegen Freie Wähler
Schweigemarsch blockiert
Von Hanning Voigts
 
"Charlie Hebdo"
Weiter Trauer um Terroropfer
 
Wer die Grundrechte blockiert, schafft sie ab
Zum Frankfurter Schweigemarsch für die Opfer von Paris
 
Frankfurt: Trauerzug mit Pogrom-Stimmung
 
Das wahre Gesicht der politischen Klasse
Nachbemerkungen zum blockierten Trauermarsch der Freien Wähler
 
Wir sind Charlie!
Frank-Furter Schnauze: Offener Brief an die „Lügenpresse“
 
Ich bin nicht Charlie (Teil 1)
 
Ich bin nicht Charlie (Teil 2) – „Schonungslose Wahrheiten“
 
Ich bin nicht Charlie (Teil 3) – Das Ziel der Kampagne
 
Ich bin nicht Charlie (Teil 4) – Die Freiheit und die Andersdenkenden
 
Terror in Frankreich: Kurze Zwischenmeldung
 
Vorsicht, Falle!
Von Manfred Kleine-Hartlage
 
Charlie oder nicht
 
Türkischer Ministerpräsident vergleicht Pegida und IS
 
Legida, zum Ersten
 
LEGIDA, die Zweite
 
(Video)
Pegida - Stress ohne Grund ?
 
Wieder Gewalt bei Anti-Pegida-Demonstrationen
 
Charlie Hebdo: Gründungsakt eines totalitären Europa
Gerhard Wisnewski
 
Pegida, Islam, Integration
Zehn Fragen an den rasenden Zeitgeist
von Malte Lehming
(dazu)
 
JU-Bremen demonstriert mit Antifa gegen AfD
 
Lügenpresse und Politik lügen immer frecher über Pegida
 
Mundlos, Böhnhardt und Zschäpe bei LEGIDA?
 
Pegida-Chef Bachmann im März vor Gericht
 
Islamistische Drohungen: Polizei verbietet Pegida-Demonstration
 
Drohung gegen Pegida: Polizei in Dresden verbietet für Montag alle Kundgebungen
 
Eilmeldung: PEGIDA sagt Kundgebung in Dresden wegen akuter Mord-Drohung ab!
 
(dazu ein passender Kommentar)
Meinung
Eine Schande für Deutschland
von Henning Hoffgaard
 
Das Dresdner Verbot ist auch die faule Frucht der Hetze
Angela Merkel muss jetzt in Dresden Flagge zeigen
 
(Video)
Dr. Alfons Proebstl 53 - Art. 8 GG ausgesetzt!
 
Linkspartei macht Pegida für Terrordrohungen verantwortlich
 
Interview mit Eva Herman und Andreas Popp zu “Lügenpresse”
 
Neues von der Lügenpresse
 
Pegida ist angekommen – im Fernsehen
 
"Selbst auf Schippe nehmen" 
Hitler-Foto von Pegida-Chef Lutz Bachmann sorgt für Wirbel
 
Meinung
Bachmanns Rücktritt war notwendig
von Christian Vollradt
 
"Bomber Harris do it again"
Nackt-Studentin provoziert Pegida mit Weltkriegsvergleich
 
Abnehmen
Pegida ist das perfekte Fitnesstraining
Unser Kolumnist nimmt gerne ab. Deshalb betreibt er den deutschen Nationalsport: Demonstrieren mit den allergrößten Fahnen. Am besten geht das in Dresden. von Tuvia Tenenbom
 
Nach Auftritt bei Kundgebung: Bischof erteilt Pegida-Pfarrer Predigtverbot
Ein katholischer Pfarrer ist bei einer Pegida-Kundgebung in Duisburg mitmarschiert und beschwor den seit 1400 Jahren währenden "Glaubenskrieg" mit dem Islam. Sein Dienstherr reagierte prompt.
 
(dazu)
Umstrittene Predigt
Wird jetzt gegen den Bremer Pastor ermittelt?
 
(dazu)
18.01.2015 - An Gideon die Reinigung von den fremden Göttern lernen
 
Staatsanwaltschaft prüft Ermittlungen gegen evangelikalen Pastor
 
Anti-Legida-Anschläge in Leipzig
 
Götz Kubitschek
LEGIDA, 21. Januar – Rede in Leipzig
 
Dügida Rede Baal Müller 26.01.2015
(2. Teil)
 
Facebook-Kommentare enthüllten:
Skandal: 1000 Lübecker Schüler mussten gegen Pegida demonstrieren
 
Studie
Pegida-Gegner: Alleinstehend, jung und Grünen-Wähler
 
PEGIDA, die „Lügenpresse“, der Historiker und der Asylant
 
Massiver Gegenprotest
Pegida sagt Schweigemarsch in Frankfurt ab
Stell Dir vor, es ist Pegida - und kaum einer geht hin. In Frankfurt war die erste Kundgebung der islamkritischen Bewegung kaum zu erspähen. Die Gegner verhinderten den geplanten Schweigemarsch.
 
Kommentar
Pegida in Frankfurt
Keine Jagd auf Menschen
 
Pegida bricht auseinander / Demonstration abgesagt
 
Mitläufer und Demonstranten
 
PEGIDA zerlegt sich, Sigmar Gabriel freut sich
 
Keine Bewegung ohne Turbulenzen!
Zu den Vorgängen bei PEGIDA in Dresden
 
Islam und Gewalt
Die Linke im Muff von tausend Jahren
Man konnte aus Algerien berichten, was man wollte, die kleine linke Dynastie im Frankfurter Nordend wollte von einem verknöcherten Islam nichts wissen. Sie sagte: Wer den Islam angreift, greift die Muslime an. Ein Weggefährte berichtet.
 
Linksextremismus
Duisburger Polizeipräsidentin über Ausschreitungen entsetzt
 
Brandsätze geworfen
Linksextremisten greifen Leipziger Polizeiwache an
 
"Bulle, dein Duldungsstatus ist aufgehoben"
Trauriger Höhepunkt einer Anschlagsserie auf die Polizei: 16 Angriffe gab es bereits auf eine Polizeiwache in Leipzig. Doch jetzt erreichen die Anschläge aus der linken Szene eine neue Qualität.
 
Schon wieder linksextreme Krawalle Leipzig
 
Linksextreme bekennen sich zu Randalen in Leipzig – Polizei beschlagnahmt Handys
 
Bernd Merbitz und die linke Gewalt in Leipzig
 
Polizeigewerkschaft entschuldigt sich bei Antifa
 
Neue Attacke auf Leipziger Polizeirevier
 
Demonstration gegen Sexualkundezwang
Linksextremisten verletzen 15jährige Schülerin
 
(Was steckt hinter der Mordserie?)
Ceska-Mordserie, Michele Kiesewetter
NSU-Opfer wurden vor Hinrichtung bedroht!
 
Demonstration verboten
Linksextremisten kündigen Gewalt gegen FPÖ-Gäste an
 
Wien
Zwischenbilanz der linksextremistischen Gewalt gegen den Akademikerball

Anti-terrorisme: l'Europe comme un cabri...

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ANTI-TERRORISME: L’EUROPE COMME UN CABRI…

Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Le 19 janvier dernier à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont réunis pour discuter des moyens pour améliorer la coopération anti-terroriste après les attentats de Paris. A l’ordre du jour : l'amélioration de la coopération avec les pays arabes, le renforcement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen, la lutte contre le trafic d'armes et la création d'un registre commun des passagers aériens : le Passenger Name Record (PNR). Ce registre permettrait aux Etats européens d'échanger les données personnelles des voyageurs aériens et de les croiser, avant leur entrée sur le territoire européen, avec des bases de données concernant les personnes dangereuses. La directive relative au PNR est dans les tuyaux depuis 2011, mais sa mise en œuvre reste bloquée par le Parlement européen qui réclame d'abord l'adoption d'une législation européenne sur la protection des données… Hallucinant ! Une quinzaine de pays européens se sont toutefois déjà dotés de systèmes nationaux.


Parallèlement à ces difficultés, « il faut qu'on renforce notre façon de coopérer (...) avec les pays arabes », a affirmé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini avant la réunion des 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE à laquelle était convié le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. « Les attaques terroristes ciblent surtout les musulmans dans le monde, il nous faut donc une alliance, un dialogue pour faire face ensemble » a-t-elle insisté. C’est bien, mais concrètement qu’est-ce que cela signifie ?

Face à une telle impuissance, résonnent ces mots prononcés par le général de Gaulle lors d’un entretien télévisé le 14 décembre 1965 : « dès lors que nous ne nous battons plus entre Européens occidentaux, dès lors qu'il n'y a plus de rivalités immédiates et qu'il n 'y a pas de guerre, ni même de guerre imaginable, entre la France et l'Allemagne, entre la France et l'Italie et, bien entendu, entre la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Angleterre, eh bien ! il est absolument normal que s'établisse entre ces pays occidentaux une solidarité. C'est cela l'Europe, et je crois que cette solidarité doit être organisée. Mais il s'agit de savoir comment et sous quelle forme (…) Alors, il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l'Europe ! », « l'Europe ! », « l'Europe ! » mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien ».

Toujours prisonnière de cette « logique du cabri », l’Europe - malgré toutes ses pesanteurs et dysfonctionnements -, reste confrontée à des menaces terroristes ciblant tant son territoire que ses intérêts à l’étranger. Celles-ci s’avèrent maintenant d’autant plus dangereuses que les organisations qui les portent, disposent de bases-arrières, de profondeurs géographique et stratégique de plus en plus étendues et organisées. Par conséquent, et c’est un constat de simple bon sens, l’Europe doit mettre en œuvre une véritable coopération policière et judiciaire permettant d’identifier et de tracer, le plus en amont possible, les acteurs susceptible de passer à l’acte. L’Europe doit aussi apporter des réponses concrètes et opérationnelles aux structures implantées sur ses territoires qui diffusent la propagande salafo-jihadiste (idéologies des Frères musulmans et du wahhabisme) à destination de citoyens fragilisées par la crise économique, sociale et culturelle.

Compte-tenu de la fluidité de déplacement instaurée par l’espace Schengen, il sera vain de travailler « nationalement » sur ces deux priorités précédemment soulignées, si les informations recueillies ici ou là ne sont pas immédiatement mises en commun par tous les membres de ce même espace. Et ici point n’est besoin de réactiver la « logique du cabri » en attendant la mise sur pied d’un improbable « service européen de renseignement ». Un travail efficace de renseignement ne peut s’effectuer que sur des bases stato-nationales, une coopération non moins efficace ne pouvant se développer que de manière strictement bilatérale. Toutefois, ce rappel du réel n’empêche absolument pas les coopérations européennes nécessaires que nous venons de rappeler… ne serait-ce que pour assurer l’identification, sinon la prise en charge des éventuels candidats européens au jihad en Irak, en Syrie, au Sahel ou ailleurs !

Dans une note pour la Fondation Robert Schuman[1], Alain Chouet - ancien chef du Service de renseignement de sécurité des services extérieurs français -, rappelle : « quant à l’inévitable risque terroriste sur sol européen, qui ne relève en aucun cas d’une prévention militaire mais - comme toute menace criminelle - de l’action des services de renseignement, de police et de justice appuyée sur une politique commune de prévention éducative, culturelle et social, il requiert une réelle coopération multilatérale des 28 Etats membres, sans a priori ni tabous de « bien -pensance », pour l’identification, la surveillance, le suivi et, le cas échéant, la neutralisation des personnes et milieux à risques, qu’ils soient résidents ou de retour des théâtres d’affrontement ».

Principale difficulté : la « bien - pensance » qui irrigue encore nombre d’institutions et de mécanismes européens. Ainsi, l’abondante jurisprudence de la Commission européenne des droits de l’homme ne tient pas compte, le plus souvent, ni de la géographie ni de l’histoire mais avant tout des prescriptions d’une « bobologie » hors-sol partant du principe que l’homme est naturellement et foncièrement bon ensoi/pour soi, mais que c’est la société qui le corrompt… En Europe, et pas seulement contre la « logique du cabri », une véritable révolution culturelle s’impose…

Richard Labévière, 2 février 2015

Rédacteur en chef du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch

[1] Questions d’Europe, numéro 339, 12 janvier 2015.

mercredi, 04 février 2015

Conférence pour le Kosovo

Conférence CNC / Front Européen pour le Kosovo (14.02.2015)

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Note: Roeselare est une commune belge proche de l'autoroute E 403. Elle se situe à une demi-heure de la frontière (côté Lille).

Presseschau, Februar 2015: INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

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Presseschau, Februar 2015: INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Bundesbank
120 Tonnen Gold zurück in heimischen Tresoren
Die Bundesbank holt verstärkt ihr Gold zurück. 120 Tonnen wurden im vergangenen Jahr aus New York und Paris nach Frankfurt überführt. Angesichts der aktuellen Bedrohungslage sollen Polizisten das Gold sichern.
 
Mario Draghi lädt 1.140.000.000.000-Euro-Bazooka
 
Nicht Draghi ist das Problem, sondern Merkel!
Euro-Tsunami der EZB mit stillschweigender Berliner Billigung
 
Die Haftungsgemeinschaft in Europa beginnt
Mit ihrem Anleihenkaufprogramm verwischt die EZB die Grenzen der Schuldenhaftung. Und doch hat sie sich für das kleinere Übel entschieden. Dass es überhaupt so weit kommen musste, verantworten andere.
 
Partei in Erklärungsnot: Metallverband spendet Grünen 100.000 Euro
Rekordgeschenk kurz vor Weihnachten für die Grünen: Nach Informationen des SPIEGEL erhielt die Partei eine großzügige Spende der Südwestmetall - 100.000 Euro. Zu dem Arbeitgeberverband gehören auch eine ganze Reihe von Rüstungsfirmen.
 
Hanfpflanze auf Balkon: Drogen-Ermittlung gegen Grünen-Chef Özdemir
 
Getöteter Asylbewerber
„Geistiger Brandstifter“: Kriminalbeamte zeigen Volker Beck an
 
Ermittlungen gegen Volker Beck nach Anzeige gegen Dresdner Polizei
 
(Und es war, trotz Volker Becks Aufregung, kein Pegida-Mord in Dresden…)
Mord an Dresdner Asylbewerber († 20) wohl aufgeklärt
Khaleds Mitbewohner legt Geständnis ab
 
(dazu ein Kommentar)
Meinung
Aus Sebnitz nichts gelernt
 
Grünes Hobeln und die Späne des Rechtsstaats
 
Nach interner Kritik
Hessischer CDU-Bildungspolitiker Irmer tritt zurück
Der hessische CDU-Politiker Hans-Jürgen Irmer ist zurückgetreten, nachdem er intern abermals scharf attackiert worden ist. Der Zündstoff dieses Mal: Eine von ihm herausgegebene Publikation zu Islamismus.
 
„Das ist wie Staatsfernsehen“
Scharfe Kritik an Bodo-Ramelow-Sendung
 
Untersuchungsausschuss
Die SPD versinkt im Edathy-Sumpf
Der Untersuchungsausschuss im Fall Edathy droht für die SPD zu einem Fiasko zu werden. Ein Gemisch aus Lügen, Heuchelei und Kriminellem schadet der Partei. Sie will es nicht wahrhaben.
 
Kinderporno-Verdacht Wiesbadener Politiker in U-Haft
Ein Kommunalpolitiker der Piraten-Partei aus Wiesbaden steht im Verdacht, kinderpornografisches Material besessen und verbreitet zu haben. Die Frankfurter Staatsanwaltschaft ermittelt.
 
Gewerkschaften nehmen AfD-Parteitag ins Visier
 
(Zu den Vorstößen zur Vorratsdatenspeicherung)
Schluß mit der Verlogenheit
von Fabian Schmidt-Ahmad
 
Christian Wulff in Arabien 
Der langsame Wiederaufstieg des gefallenen Ex-Präsidenten
 
Eine Erwiderung
Stefen Scheil antwortet Lothar Kettenacker
 
"Bundeszentrale für politische Bildung"
Krüger fordert Aus für Stasi-Aufarbeitungsbehörde
 
Frankfurt
„Fantastisches“ Bürgerengagement unerwünscht
Kostenlose Sanierung eines Kriegerdenkmals vereitelt
 
Kriegerdenkmal wird doch nicht saniert
Ein Baudekorateur aus Frankfurt hatte angeboten, das Denkmal für die Opfer des Ersten Weltkriegs in Bockenheim kostenlos wieder auf Vordermann zu bringen. Ihm stellen sich Politik und Ämter entgegen.

Bien analysée par Obertone dans La France Big Brother, la double-pensée orwellienne…

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Bien analysée par Obertone dans La France Big Brother, la double-pensée orwellienne…

 
par Marcus Graven
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Un ami m’a envoyé la copie d’un texte du général Jean Delaunay, ancien chef d’Etat–Major de l’armée française.

Comme beaucoup d’entre nous, il s’insurge contre les « Je suis Charlie ».

« Alors, comme ça, vous êtes des Charlie? demande-t-il. Vous, la meute tirant à vue depuis des années sur tous ceux qui vous dérangent, vous vous émouvez maintenant que la mitraille retentit contre votre camp ? 

“ Je suis Charlie ”, scandent vos avatars et vos hashtags sur les réseaux sociaux.

Seulement…

Vous êtes Charlie aujourd’hui, mais vous n’étiez pas Éric Zemmour hier, quand il s’est fait virer d’iTélé pour raisons politiques. Pire encore : vous pétitionniez à tour de bras pour l’évincer du service public. »

Le général Delaunay dénonce le peu de soutien reçu par Robert Redeker, Clément Weill-Raynal, Renaud Camus, Michel Houellebecq, Robert Ménard ou Christine Tasin à leurs procès respectifs pour avoir critiqué l’islam.

Il conclut par : « Les mots manquent pour dénoncer une telle débilité intellectuelle…..

Comme quoi la preuve est faite, à chaque drame, que les gens dits intelligents sont souvent beaucoup plus crétins que le commun des mortels.

Mais ça nous le savions déjà… »

Le général Delaunay n’a aucune chance d’avoir un poste important au sein de la caste médiatico-politique.

Il n’a pas compris qu’il ne s’agit pas d’une débilité intellectuelle mais d’un système subtil qui permet d’être à la fois Charlie et contre Zemmour, pour la liberté d’expression et la censure de Richard Millet, pour une manifestation d’union nationale d’où sera exclu le F.N.

C’est un mécanisme mental qu’Orwell, dans 1984, appelle la double-pensée. C’est réussir, en soi, à résoudre sans problème psychique majeur des contradictions apparentes avec des arguments de raison, tout au moins d’illusion de la raison.

Laurent Obertone dans La France Big Brother analyse très finement ce procédé.

La double-pensée permet de prétendre que les races et les sexes n’existent pas (suppression du mot « race » dans les textes de loi, oubli systématique des travaux scientifiques démontrant l’existence de races, théorie de l’indifférenciation sexuelle mise en pratique dans les maternelles) tout en dénonçant le racisme et le sexisme et en demandant dans la foulée la discrimination positive dans les concours.

C’est grâce à cette gymnastique de l’esprit que l’artiste crache sur la religion chrétienne (Piss Christ, flacon d’urine de l’artiste dans laquelle baigne un crucifix) et vante, dans le même mouvement, la religion des droits de l’Homme tout en cajolant l’islam à laquelle s’attaque les méchants islamophobes.

C’est encore par cette démarche mentale que le journaliste affirme que toutes les cultures se valent (relativisme qui tue l’intellect depuis des décennies) tout en exprimant la nécessité que les autres adoptent notre vision du progrès, de la démocratie, notre déclaration des droits de l’Homme.

oberpolll.jpgL’adepte de la double-pensée hait le déterminisme tout en prétendant que « tout est social » ; rejette la peine de mort tout en militant pour l’avortement et l’euthanasie; abhorre la famille tout en imposant le mariage homosexuel, la GPA et la PMA pour les couples gays et lesbiens ; prétend que les immigrés sont des chances-pour-la-France (ils vont payer les retraites des Français de souche, faire les travaux dont ceux-ci ne veulent plus, remédier à la fécondité dérisoire des femmes autochtones), tout en dénonçant le fait que les immigrés sont les plus touchés par le chômage, souffrent de l’apartheid, et, en parallèle, constate que les retraites diminuent et le gouffre de la sécu ne cesse de s’agrandir ; refuse le lien entre le multiculturalisme (un enrichissement !) et les tensions communautaires qui agitent la rue ; parle d’un sentiment d’insécurité (sauf quand ce sont des locaux de Libé et de Charlie-Hebdo qui sont attaqués), tout en affirmant que la violence est due à la pauvreté des habitants des quartiers « sensibles »…

La double-pensée autorise à brandir la liberté de se déplacer et de s’établir où l’on veut tout en vomissant sur Depardieu qui s’installe en Belgique ; de refuser toute idée d’hérédité tout en lançant c’est« inscrit dans votre ADN »,« le naturel revient au galop » à l’hérétique, généralement étiqueté d’extrême-droite, identitaire.

La double-pensée promeut la charité ostensible (ronde de nuit en voiture sérigraphiée et gilets fluo, aide humanitaire en Afrique ou en Asie), la sensibilité, l’émotion, la compassion à condition qu’elles ne s’adressent pas à un Blanc d’origine européenne, toujours coupable d’être victime. La double-pensée le dénonce alors comme raciste, sexiste, homophobe, xénophobe aux goûts de chiotte, à la mentalité de merde, aux habitudes alimentaires de porc, aux idées forcément de beauf et d’inculte, au vote bas du Front, à la morale simplette de pue-de-la-gueule et de sans-dents.

La double-pensée procure une supériorité morale qui permet de détruire les rares intellectuels qui affirment la supériorité morale de notre civilisation.

Refuser la double-pensée revient à s’exclure de la caste médiatico-politique, et ainsi perdre beaucoup : studios de télé et de radio interdits (terminées les promotions de film, disque, livre, spectacle), finis les articles dithyrambiques dans les journaux, oubliés les repas dans les grands restaurants, les nuits tous frais payés dans les hôtels de luxe, les voyages en première classe à l’œil, les croisières offertes en échange d’une conférence bidon d’une dizaine de minutes.

La double-pensée, cette souplesse cérébrale des avaleurs de slogans, des traqueurs d’hérésies, de ceux qui étouffent délibérément la réalité, est obligatoire pour faire partie de la caste, même aux plus bas échelons. Elle procure une immunité qui permet de se croire rebelle tout en salivant sur ce que la caste souhaite que vous léchiez.

Les enfants y sont formés dès la première année d’école, le reste n’est plus que formalités : collège, lycée, université, show-biz, médias, monde politique.

Obertone termine son livre par « Cesse d’être foule et sois un homme ».

C’est précisément ce que déteste la caste dans son entreprise de domestication du peuple grâce à la double-pensée.

Marcus Graven (article paru en premier sur RL)

mardi, 03 février 2015

Presseschau, Februar 2015: AUßENPOLITISCHES

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Presseschau, Februar 2015: AUßENPOLITISCHES
 
Tote bei Anschlag auf islamkritisches Satiremagazin
Die Angreifer kamen mit Kalaschnikow und Raketenwerfer: Bei einem Angriff auf das Satiremagazin "Charlie Hebdo" in Paris hat es zwölf Tote gegeben. Die Regierung rief die höchste Terrorwarnstufe aus.
 
"Charlie Hebdo": Radikale Muslime feiern im Netz den Anschlag
 
Islamistischer Terror
Frankreich: Polizei tötet alle Attentäter
 
"Wir müssen den Geist von 1968 verteidigen"
Alle reden gerade von freiheitlichen Werten, aber um welche geht es genau? Ein Gespräch mit Daniel Cohn-Bendit über das Recht auf Ironie – und das Lächeln seines ermordeten Freundes Cabu.
 
(Le Pen fordert Todesstrafe; doch was bringt das bei Selbstmordattentätern?)
Wehrhaft gegen Twitter, wehrlos gegen Kugeln
 
Foto-Bschiss am Trauermarsch
So täuschten die Spitzenpolitiker die Welt
 
Paris march: TV wide shots reveal a different perspective on world leaders at largest demonstration in France’s history
 
(Kommentar zu diesem Fotobetrug)
Schein und Sein – Bildikonen der Geschichte
 
"Charlie Hebdo"-Anschlag: Schüler stören Gedenkveranstaltungen
17 Tote in Paris? Etliche Schüler in Frankreich geben sich unbeeindruckt. Sie stören Schweigeminuten an ihren Schulen und verherrlichen Terrorismus - Lehrer meldeten mehr als 200 Vorfälle. Auch deutsche Schüler benehmen sich daneben.
 
Drei Tote bei Anti-Terroraktion in Belgien
 
Interview mit Alain de Benoist
„Hauptnutznießer ist die politische Klasse“
 
Propaganda-Vorwurf: Massen-Proteste gegen Medien in Großbritannien und USA
 
Vergleich von EU und Römischem Reich
Vor dem Untergang
 
Der Euro wird zum politisch manipulierten Weichgeld
 
Nach Parlamentswahl in Griechenland
Streit um Schuldenerlaß für Griechenland / Koalition mit Rechtskonservativen
 
(zur Griechenland-Wahl)
Jetzt wird es richtig teuer
von Michael Paulwitz
 
Rumänien drängt in Schengen-Raum
 
(Exilrussen gegen Russland-Bashing)
Ein aristokratischer Zwischenruf
 
"Gutes Signal": Türkei genehmigt Neubau einer Kirche in Istanbul
 
Istanbuler Kirchen-Neubau Mogelpackung
 
Linksradikale Terrorgruppe verübt Anschlag in der Türkei: Polizist stirbt
 
Harte Strafe in Saudi-Arabien
1000 Peitschenhiebe für islamkritischen Blogger
 
Syriens Goldbesitzer werden zur Kasse gebeten
Syriens Regierung hat Ende Dezember ein neues Gesetz verabschiedet, laut dem Syriens Goldbesitzer ihr Gold registrieren lassen und Gebühren dafür bezahlen müssen. Seit November hat der Goldpreis in Syriens Währung gerechnet um 18 Prozent zugelegt.
 
Guantanamero
Schuldig bis zum Beweis des Gegenteils: Mohamedou Ould Slahi veröffentlicht erstes Tagebuch eines CIA-Häftlings aus dem Lager auf Kuba
 
(Kriminelle und korrupte Zustände)
Mexiko
Killer gestehen Ermordung von 17 Studenten
 
Paraguay
Guerilla-Gruppe ermordet deutsches Ehepaar
Ein deutsches Farmer-Paar ist in Paraguay verschleppt und erschossen worden. Die Regierung macht die „Paraguayische Volksarmee“ verantwortlich. Sie soll nur wenige Mitglieder zählen, ist aber äußerst brutal.
 

Réflexions géopolitiques en début d’année

Réflexions géopolitiques en début d’année

par Bruno Bandulet

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

geopol502c0dce70542.jpgToute personne à la recherche d’explications concernant la politique étrangère et la géopolitique russe sous l’ère de Poutine tombe inévitablement sur deux versions différentes. L’une voit la Russie comme étant une puissance agressive, désireuse de démanteler l’ordre européen tel qu’il s’est établi après la chute du Mur de Berlin et de récupérer ce qu’elle a perdu lors de l’effondrement de l’Union soviétique. L’autre version dit que la Russie sous Poutine ne se comporte pas différemment des autres grandes puissances, y compris d’occasionnelles violations du droit international, que ce n’est pas à tort que les dirigeants à Moscou se sentent encerclés par les Etats-Unis et l’OTAN et qu’ils défendent essentiellement les intérêts nationaux d’un Etat souverain. Pour anticiper le résultat de mon analyse: je suis convaincu que l’initiative stratégique dans le nouveau conflit Est-Ouest part des Etats-Unis, qu’il a été sciemment provoqué par Washington et que la Russie opère dans une situation de défense stratégique.

«Les Etats-Unis sont une puissance navale typique»

Ce sont d’abord les rapports de force réels qui vont à l’encontre de la thèse que la Russie serait un agresseur dangereux. La Russie est avec ses 17 millions de km2 le pays le plus grand du monde et, avec ses réserves en gaz naturel les plus grandes du monde, un géant en ressources naturelles et certes, avec ses milliers d’ogives nucléaires, une puissance nucléaire égalant les Etats-Unis et, quant aux armes conventionnelles, la puissance militaire la plus puissante d’Europe. Il serait tout de même suicidaire de risquer une guerre contre les Etats-Unis. La puissance militaire dépend toujours aussi de la force économique. Faisons un calcul simple: le produit intérieur brut des Etats-Unis s’élevait en 2013 à 16?800 milliards de dollars, celui de la Russie à 2?100 milliards. Puisque la part du PIB réservée aux dépenses militaires était avec 4,4% plus ou moins identique, les Etats-Unis peuvent donc se permettre un budget de défense huit fois plus élevé. Les Etats-Unis sont une puissance navale typique avec des centaines de bases militaires dans le monde entier, avec une marine d’une puissance irrattrapable et pouvant intervenir militairement à n’importe quel point du globe. La Russie, quant à elle, est une puissance terrestre typique qui, après avoir perdu son influence suite à sa défaite lors de la guerre froide, dut se retirer sur son propre territoire. Pour des raisons géographiques, la Russie est invincible alors que les Etats-Unis ne sont même pas attaquables.

«Jamais auparavant un empire de cette envergure s’était dissolu lui-même si vite et si paisiblement»

Les Européens, ont-ils au moins eu raison de craindre les Russes? A considérer les faits, l’hystérie incitée de manière particulièrement pénétrante par le quotidien «Bild-Zeitung», n’est nullement justifiée. Avec ses 13?000 milliards d’euros, la production économique annuelle des 28 Etats de l’UE excède de loin celle de la Russie. Même pour l’armée, les Européens dépensent considérablement plus que les Russes: plus de 200 milliards d’euros contre 85 milliards. Ainsi, on est en droit de se demander pourquoi 505 millions d’Européens doivent se faire protéger par 316 millions d’Américains contre 143 millions de Russes, et à quoi servent en réalité les bases militaires américaines en Europe occidentale et orientale.
La version de l’éternel agresseur Russie n’est pourtant pas nouvelle, elle faisait, notamment pendant l’ère d’Adenauer, l’unanimité également en Allemagne. A cette époque, parut un livre intitulé «Das Perpetuum mobile» présentant toute l’histoire russe en tant que l’histoire d’une perpétuelle expansion violente, interrompue uniquement par d’occasionnelles phases de faiblesse. Adenauer lui-même tenait beaucoup à ce livre. La thèse a pourtant été ouvertement falsifiée lorsque l’Union soviétique libéra, en 1990 dans son avant-dernière année d’existence, la voie pour la réunification allemande – et, ensuite, en offrant l’indépendance non seulement aux Etats du bloc de l’Est, mais à de grandes parties de son propre territoire, y compris les pays baltes. Jamais auparavant un empire de cette envergure s’était dissolus lui-même si vite et si paisiblement. Dans une perspective réelle, l’Armée rouge aurait bel et bien pu maintenir ses positions en Allemagne centrale et dans le Bloc de l’Est pendant encore quelques années.

«Les oligarques pillent l’Etat»

En compensation, James Baker, secrétaire d’Etat des Etats-Unis, garantit aux Russes que l’OTAN n’avancerait pas vers l’Est. Gorbatchev et également Eltsine, qui démantela l’Union soviétique au tournant de l’année 1991/92 et prit la fonction du président russe, devinrent les chouchous des médias occidentaux et cela probablement parce que Eltsine représentait un Etat militairement impuissant, économiquement ruiné et sans aucune influence au niveau géopolitique – une Russie totalement inoffensive qui semblait sur le point de s’intégrer dans l’Occident. Pour les Russes eux-mêmes les années sous la présidence d’Eltsine et toute la décennie des années 90 représentèrent un cauchemar. Les privatisations préconisées par les conseillers occidentaux permirent à un petit cercle d’oligarques – comme on les nomma par la suite – de piller l’Etat et d’amasser des fortunes allant à des milliards. La population fut livrée à la paupérisation et à une inflation galopante. Le taux des naissances s’effondra et l’espérance de vie baissa rapidement. Le 17 août 1998, la Russie était en faillite. Lors de cette période de déclin, la direction à Moscou n’avait cependant pas oublié ou éliminé ses traditions et intérêts géopolitiques. Le fait qu’en 1999 l’OTAN intégra la Pologne, la République tchèque et la Hongrie dans une première tranche de son élargissement, irrita sérieusement le Kremlin. Mais Eltsine était trop faible pour s’y opposer.

«Le retour phénoménal de la Russie»

Le vent tourna à nouveau quand Eltsine, présenta sa démission le 31 décembre 1999 en passant les affaires de l’Etat, conformément à la Constitution, à Vladimir Poutine, le Premier ministre en exercice depuis août 1999. En mars 2000, Poutine fut élu président de la Fédération de Russie, avec 52,9% des voix. Sans la hausse du prix du pétrole, le retour phénoménal de la Russie n’aurait certes pas été possible dans la même mesure. A la fin de l’année 1998, le prix de la sorte WTI avait chuté à 10,65 dollars et grimpa jusqu’en 2008 à 147 dollars, ce qui fit affluer des torrents d’argent dans les caisses de l’Etat permettant ainsi la renaissance russe. A la même époque, l’index des actions russes RTS explosa de 38 à 2?498.
«Der Gegner heisst Moskau» [L’ennemi s’appelle Moscou] voilà le gros titre de la une de l’édition du 6 septembre 2014 du quotidien strictement pro-américain «Neue Zürcher Zeitung». Mais cette Russie n’était plus un cas désespéré en voie de devenir un second Bangladesh, mais à nouveau une grande puissance de taille moyenne disposant d’une armée entièrement réaménagée et prête à intervenir, un bilan équilibré, un taux de dettes de 12% seulement, avec des réserves monétaires en devises et en or à hauteur de 470 milliards de dollars et avec des dettes extérieurs maîtrisables, en dépit des diverses sanctions occidentales. Et il s’agissait d’une Russie sûre d’elle et avec de moins en moins de scrupules à défendre ses intérêts et à essayer de les imposer.
Cela ne veut pas du tout dire que Moscou puisse prendre les sanctions occidentales à la légère. Les Etats-Unis ont lancé une guerre financière et économique contre la Russie, à laquelle les Européens participent bon gré mal gré. Washington poursuit peut-être même le but final naïf de renverser Poutine pour le remplacer par un gouvernement pro-américain. A Washington, l’«Office of Terrorism and Financial Intelligence» est responsable de cette guerre. C’est l’un des 16 services secrets américains pour lesquels les Etats-Unis investissent davantage d’argent que l’Allemagne pour toute sa Bundeswehr. La direction de cette entité incombe à David S. Cohen, sous-secrétaire au département des Finances des Etats-Unis.
Une des subdivisions de cette entité est l’«Office of Foreign Assets Control». C’est là qu’on trouve la liste des individus, des banques, des entreprises pétrolières et gazières russes soumises aux sanctions. L’effet de cette liste repose sur le fait que tout citoyen américain contrevenant est punissable. Donc ces sanctions sont reprises par l’UE ou si elles ne le sont pas encore, toutes les entreprises non-américaines la respectent en obéissant par avance, parce qu’elles craignent la vengeance de l’Oncle Sam. C’est ainsi que les choses se passent depuis longtemps, par exemple avec les sanctions contre Cuba et contre l’Iran. Le cas de BNP Paribas est l’exemple le plus récent de cette sorte d’abus de pouvoir.

«Les Saoudiens font baisser le prix du pétrole»

Il serait particulièrement néfaste pour les Russes s’ils étaient exclus – comme l’Iran depuis plusieurs années – du réseau Swift, le réseau interbancaire pour les virements bancaires internationaux basé à Bruxelles. Si cela était le cas, des parties essentielles du système financier international ne seraient plus accessibles. Les Européens participeraient-ils à une telle opération? Jusqu’à présent, les sanctions visent l’industrie du pétrole et du gaz russe ainsi que les banques. Le financement des grands groupes sur les marchés des capitaux étrangers ont été entravés ou limités et en outre, on a interdit aux groupes pétroliers occidentaux tels Exxon et Royal Dutch de continuer leur coopération contractuelle avec les entreprises russes pour l’exploration, notamment en Sibérie et en Arctique.
En même temps, les Saoudiens, alliées des Etats-Unis, font baisser le prix du pétrole. Cela a été probablement planifié lors de la visite du secrétaire d’Etat américain John Kerry en Arabie saoudite en septembre. Cette monarchie fondamentaliste a son propre agenda. Elle nuit à son rival l’Iran pour qui le prix du baril devrait excéder les 100 dollars. Elle nuit à l’Irak gouverné par des chiites, mais également à la Russie qui, par son intervention diplomatique, a sauvé le souverain syrien Assad d’une attaque militaire américaine – et probablement aussi l’Iran.
Pour maintenir son budget d’Etat équilibré, la Russie a besoin d’environ 100 dollars par baril. Cet automne, le prix du pétrole de la sorte américaine WTI est descendu à moins de 80 dollars, car l’Arabie saoudite et le Koweït ont ouvert les robinets. Il est juste que l’extraction du pétrole aux Etats-Unis même, en particulier celle de l’huile de schiste, exige un prix relativement élevé pour rester rentable – 80 dollars en moyenne et la limite critique est déjà presque atteinte aux Etats-Unis. Cela semble être accepté jusqu’à nouvel ordre, puisque les prix bas du pétrole sont une puissante arme dans le conflit avec la Russie et qu’ils agissent tel un programme conjoncturel sur l’économie américaine. La question est seulement de savoir qui aura le plus long souffle. Si l’année prochaine le prix du pétrole baisse encore une fois d’un tiers ou même de la moitié, les finances publiques russes arriveront à leur limite et les Américains devront également s’attendre à des faillites d’entreprises et – à moyen terme – à une nouvelle réduction de la production de pétrole.

«Vers une vaste coopération égale en droits dans l’Europe toute entière»

On ne peut pas reprocher à Poutine d’avoir voilé ses ambitions. Son «grand design» géopolitique est assez transparent. Le 25 septembre 2001, il a parlé en allemand devant le Bundestag et a invité l’Europe – en insistant spécialement sur la République fédérale, «partenaire économique principal de la Russie» et «interlocuteur déterminant en politique extérieure» – à coopérer. Et Poutine de proclamer devant les députés allemand: «Aujourd’hui, nous devons déclarer avec certitude et détermination que la guerre froide est définitivement terminée!» Il a également plaidé en faveur d’une «vaste coopération égale en droits dans l’Europe toute entière». L’année suivante, il alla plus loin et conjura à Weimar l’esprit de Rapallo.
Poutine avait sous-estimé à quel point l’Allemagne était liée à l’alliance avec l’Amérique et à quel point sa marge de manœuvre en politique étrangère était limitée. Malgré diverses tentatives, l’idée d’un partenariat ou même d’un axe germano-russe ne put être réalisé. Les signes précurseurs d’une confrontation avec les Etats-Unis se sont profilés pour la première fois lorsque Vladimir Poutine a tenu son discours le 10 février 2007 au Forum de Munich sur les politiques de défense – un discours dont les médias allemands n’ont pas réalisé toute la portée.
Poutine a reproché aux Etats-Unis d’avoir «dépassé leurs frontières nationales en tout point». Il a qualifié le «modèle unipolaire» – donc l’hégémonie américaine – comme étant «non seulement inacceptable, mais impossible à maintenir dans le monde actuel». Il s’est exprimé sur les plans américains d’installer un système antimissiles en Europe ce qui inquiéterait «sérieusement» la Russie, sur des bases américaines en Bulgarie et en Roumanie, sur le manque d’intérêt de l’Occident à continuer le désarmement et sur l’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est, ce qui représente une «provocation sérieuse»: «Nous sommes en droit de demander qui est visé par cette expansion.» Et le président russe de rappeler l’engagement donné le 17 mai 1990 à Bruxelles par le secrétaire général de l’OTAN Wörner que l’Alliance ne déploiera pas de troupes en dehors du territoire de la République fédérale.
On pouvait conclure, suite au discours de Munich de Poutine, que le Kremlin s’était plus ou moins accommodé au deuxième élargissement de l’OTAN, c’est-à-dire à l’adhésion en 2004 des trois Etats baltes, mais qu’il s’opposerait à un élargissement de l’Occident vers l’Est. Lors d’une autre occasion, Poutine a déclaré qu’une adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN représenterait une «menace directe» pour la Russie.

«Installer un Premier ministre soutenu par les Américains»

A Munich, Poutine a précisé ses conditions pour une entente avec l’Ouest. Les Américains ne les ont pas acceptées. Avec l’adhésion formelle ou non-officielle de l’Ukraine, l’OTAN gagnerait en importance stratégique, et la Russie en perdrait. Suite à l’opposition de Berlin et Paris, le Sommet de l’OTAN à Bucarest en avril 2008 a renoncé à lancer le processus d’adhésion formel de l’Ukraine et de la Géorgie, tout en décidant fondamentalement: «Ces pays deviendront membres de l’OTAN.»
Quatre mois plus tard, en août 2008, la Géorgie attaqua avec le soutien américain l’Ossétie du Sud dissidente. La Russie est intervenue et a gagné la guerre – un prélude au conflit beaucoup plus dangereux au sujet de l’Ukraine. Il couvait depuis des années et éclata ouvertement lorsqu’en novembre 2013 le président ukrainien Ianoukovitch s’opposa à l’accord d’association avec l’UE et accepta les rabais de gaz proposés par la Russie ainsi qu’un crédit de 15 milliards de dollars.
La suite est connue. Après plusieurs semaines de manifestations sanglantes à Kiev, l’opposition et Ianoukovitch se mirent d’accord le 21 février 2014 sur un compromis et de nouvelles élections. Un jour plus tard, on mit en œuvre une sorte de coup d’Etat avec le soutien de l’Occident, Ianoukovitch s’enfuit en Russie et à Kiev, on installa un Premier ministre soutenu par les Américains. En mars, Moscou annexa la Crimée, en juillet, un avion de ligne malaysien fut abattu au-dessus de l’Ukraine orientale, le troisième tour des sanctions occidentales contre la Russie suivit et également en été, l’Ukraine signa avec l’UE l’accord économique qui avait échoué en novembre 2013.
Résultat intermédiaire: une impasse. Le Kremlin a fait en sorte que la Crimée et donc aussi la mer Noire échappent à l’emprise de l’OTAN; maintenant, l’Ukraine réduite, financièrement ruinée dépend de la perfusion de l’UE et du FMI; l’adhésion à l’OTAN reste, malgré une coopération militaire étroite, pour le moment en suspension; et Moscou s’est assuré un gage avec la partie dissidente de l’Ukraine orientale pour pouvoir participer aux négociations, quand il s’agira de l’état définitif du pays et des droits de la minorité russe.

«Discrimination de la minorité russe»

Avant que les Américains, les Allemands et également les Polonais n’interviennent massivement dans la politique intérieure de l’Ukraine pour imposer un changement de régime, rien n’indiquait que la Crimée était en danger. Ce n’est pas tout, Moscou avait même accepté le mauvais traitement de la minorité russe dans les Etats baltes. En Lettonie et en Estonie, les Russes ayant immigré après 1940 n’ont pas obtenu automatiquement la citoyenneté lors de l’indépendance de ces pays en 1990. Encore aujourd’hui, 13% de la population lettone ne possède ni la citoyenneté ni le droit de vote passif et actif. Et elle est exclue de la fonction publique. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a critiqué la Lettonie encore en mars 2014 pour sa discrimination de la minorité russe. En Estonie vivent également des Russes classés comme «non citoyens» et ne possédant suite à cela aucun droit.
L’idée que la Russie pourrait envisager d’attaquer et de conquérir l’Ukraine, comme certains journaux l’ont insinué, est totalement absurde. Les conséquences politiques et les coûts seraient énormes, sans parler de la longue guerre de partisans soutenue par les Américains, à laquelle l’armée d’invasion devrait faire face. En réalité, il s’agit pour Poutine de trouver un arrangement avec l’Occident et avec Kiev pour profiter le plus possible – dans le cas idéal ce serait un statut de neutralité pour le pays à l’instar de la Finlande, et Moscou participerait à financer les charges. Les régions prorusses de Lougansk et Donetsk sont à disposition, mais pas la Crimée qui avait déjà essayé en vain en 1992 et en 1995 sous l’aire d’Eltsine de se séparer de l’Ukraine et de se déclarer indépendante.
Il est difficile de prédire si les Américains consentiront à un tel arrangement. Un état de tension lié en permanence avec des sanctions de longue durée aurait aussi de leur point de vue des avantages: la justification de l’existence de l’OTAN serait garantie, l’Europe occidentale et l’Allemagne resteraient sous contrôle, toute tentative d’une coopération à l’échelle européenne serait stoppée. Rien ne cimente mieux une alliance que la définition d’un adversaire.

«Il n’y a pas de stabilité en Europe sans la Russie»

D’autre part, la Russie est toujours plus poussée dans les bras de la Chine et un bloc russo-chinois dont les contours se dessinent déjà ne serait contestable ni au niveau économique ni au niveau financier. Les Américains pourraient en venir finalement à la conviction qu’il existe dans le monde de plus gros problèmes que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et que la Russie pourrait être plus utile en tant que partenaire par exemple dans la lutte internationale contre le terrorisme qu’en tant qu’adversaire. L’Ukraine est située très loin des Etats-Unis et très près de la Russie – un facteur géographique que l’on ne doit pas sous-estimer. C’est tout spécialement aux Polonais, qui poursuivent une stratégie clairement antirusse et qui étaient derrière les coulisses très actifs à Kiev, qu’il faut recommander d’étudier plus souvent la carte géographique du monde.
C’est ce que fait apparemment, Hans-Dietrich Genscher, ancien ministre des Affaires étrangères allemand qui dit: «En Europe, il n’y a pas de stabilité sans la Russie et encore moins contre la Russie.» Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Phoenix le 19 septembre 2014, il a critiqué les sanctions occidentales, a soutenu l’ancienne proposition de Poutine d’impliquer la Russie dans une zone européenne de libre-échange et a exigé que l’Occident «désarme» tout d’abord son langage. Poutine est un homme avec des objectifs clairs et ceux-ci n’ont plus rien à voir avec la «position faible» d’un Eltsine. Genscher avait du reste lui-même promis à l’ancien ministre des Affaires étrangères Chevardnadze, que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’Est. Cela donne à penser que non seulement Genscher mais trois autres anciens chanceliers – Schröder, Schmidt et Kohl – sont de l’avis que la voie américaine face à la Russie est une erreur. Cela donne à réfléchir et la raison est claire: les intérêts allemands dans cette question ne sont pas les mêmes que les intérêts américains.
Les critiques fusent aussi aux Etats-Unis. Ainsi, le professeur Jeffrey Sachs, un conseiller de la Russie dans les années 90 a reproché dans la «Neue Zürcher Zeitung» du 12 mai 2014 aux Américains, partisans de la ligne dure, que leur stratégie avait conduit à des conflits durables en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie avec de très nombreux morts, mais à aucune solution sensée. Le seul espoir est que les deux parties – l’Occident et la Russie – reviennent aux principes fondamentaux du droit international.

«L’Occident a provoqué Poutine»

 

C’est très étonnant que récemment même Richard N. Haass, le président du Council on Foreign Relations, a avoué que Washington avait commis des erreurs envers la Russie. Beaucoup de Russes auraient vu dans l’extension de l’OTAN «une humiliation, une trahison ou les deux à la fois». Les Etats-Unis auraient méprisé le conseil de Churchill, sur la manière dont on traite un adversaire battu. Maintenant, on doit proposer une issue diplomatique à la Russie – avec la garantie que l’Ukraine ne deviendra pas membre de l’OTAN dans un avenir prévisible et qu’elle ne nouera pas des «liens exclusifs» avec l’UE.
Un critique particulièrement sévère de la politique américaine face à la Russie est le professeur John J. Mearsheimer, le représentant le plus éminent de l’école réaliste aux Etats-Unis. Dans le numéro de septembre/octobre du magazine Foreign Affairs, il décrit comment l’Occident a provoqué Poutine et comment celui-ci a réagi. Il cite Victoria Nuland, responsable des affaires européennes et eurasiennes auprès du secrétariat d’Etat américain, qui a révélé que les Etats-Unis ont investi depuis 1991 plus de 5 milliards de dollars pour que l’Ukraine obtienne l’avenir «qu’elle mérite». [cf. aussi Horizons et débats n° 22 du 15/9/14] Une grande partie de cet argent a été attribué à des organisations non gouvernementales, telle la «National Endowment for Democracy» qui a systématiquement organisé l’opposition antirusse à Kiev.
Puis, il y a aussi George F. Kennan, le grand seigneur de la géopolitique américaine, dont l’analyse célèbre de 1947 était déterminante pour la conversion des alliances de guerre et pour la rupture avec Staline. Kennan était en fait l’inventeur de la guerre froide. Déjà en 1998, lorsque le Sénat américain venait d’approuver la première ronde de l’extension de l’OTAN vers l’Europe de l’Est, Kennan avait mis en garde dans une interview: «Je pense que les Russes réagiront peu à peu assez hostilement et que cela influencera leur politique. Je pense, que c’est [l’extension de l’OTAN vers l’Est, BB] une erreur tragique. Il n’y avait aucune raison pour cela. Personne n’était menacé.»

«Transformation de l’OTAN en une entreprise de prestation de service en faveur de la politique de grande puissance américaine»

Une évaluation pertinente et un excellent pronostic quand on pense qu’en 1998 la Russie était à plat, que le buveur Eltsine siégeait au Kremlin et que réellement personne ne pensait à Poutine. Quelle contradiction avec cette remarque stupide d’Angela Merkel, que Poutine est irrationnel et qu’il vit «dans un autre monde». C’est tout aussi vaseux que le reproche fait à Poutine dans les journaux allemands de ne pas vouloir «s’intégrer» dans l’Occident. Pourquoi devrait-il? Nous ne devrions pas transposer notre propre refus de la souveraineté à d’autres. Il s’agit là d’un long processus, mais le monde se transforme de plus en plus en un monde multipolaire, les Etats-Unis n’ont depuis longtemps plus tous les atouts en main. Même l’hégémonie du dollar en tant que monnaie de référence diminue et avec elle l’influence écrasante de la «seule puissance mondiale». La transformation de l’OTAN d’une alliance de défense de l’Atlantique du Nord en une entreprise de prestation de service en faveur de la politique de grande puissance américaine était du point de vue allemand et européen une erreur. Nous avons créé un adversaire qui ne voulait pas en être un. Au lieu de rester à distance, l’OTAN et l’UE se sont approchés du grand ours russe. Ils l’ont provoqué. Le fait que l’UE emprunte sa politique étrangère aux Etats-Unis parce qu’elle même n’en a pas, n’est guère glorieux. Une stratégie pour l’avenir doit respecter les intérêts légitimes de l’Europe, de la Russie et de l’Amérique et ceux-ci doivent être coordonnés afin de trouver un modus vivendi avant que ce conflit ne s’attise. Cela veut dire concrètement qu’aussi bien l’OTAN, que l’UE et que la Russie renoncent à vouloir s’emparer de l’Ukraine. L’initiative doit être prise à Berlin. Elle ne peut venir que de là. Il faudra voir si le gouvernement allemand, à défaut d’un Bismarck, s’avère être à la hauteur. Je crains plutôt que non.    •
(Traduction Horizons et débats)

Il y a 15 ans en arrière, Bruno Bandulet a publié son livre «Tatort Brüssel» [Lieu du crime: Bruxelles] (1999, ISBN 3-7833-7399-7), dans lequel il a analysé un scandale de corruption au sein de la Commission européenne, très actuel en ce temps-là. Il y tire également un bilan mitigé des 40 ans de prétendue intégration européenne. Depuis, il a rédigé de nombreuses autres publications critiques face à l’UE et l’euro, notamment «Das geheime Wissen der Goldanleger» (2014, 4e édition), «Die letzten Jahre des Euro» (2011, 3e édition) et en 2014 «Vom Goldstandard zum Euro. Eine deutsche Geldgeschichte am Vorabend der dritten Währungsreform». Avant 1999, il avait déjà mis en garde contre les suites de l’introduction de l’euro dans son ouvrage «Was wird aus unserem Geld» (1997). Bruno Bandulet a rédigé sa thèse de doctorat sur le sujet «Die Bundesrepublik Deutschland zwischen den USA, der Sowjetunion und Frankreich – Alternativen der deutschen Aussenpolitik von 1952 bis 1963». Il a, entre autre, été chef de service responsable de la Ostpolitik de l’Allemagne au sein de la direction de la CSU bavaroise à Munich et chef d’édition auprès du quotidien allemand «Die Welt». Actuellement, il est éditeur des publications «Gold & Money» et «Deutschlandbrief».

A propos de l'Occitanie

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À propos de l’Occitanie

par Robert-Marie MERCIER

 

La question de l’existence d’une « Occitanie » a toujours suscité des débats, parfois enflammés, et souvent faussés par la confusion existant, et parfois entretenue par certains, entre défenseurs de la langue et prosélytes d’une mythique entité politique.

 

Nous allons essayer d’y voir plus clair et, ce, sans volonté de polémique et d’affrontements stériles. Étant les ardents défenseurs d’un pays dont la langue, le nissart, ou plutôt les langues: nissart et gavouòt,  font partie de ce grand ensemble des langues d’Oc (appelé officiellement occitan par l’éducation nationale française), nous avons recherché dans l’Histoire les traces de cette « Occitanie ».

 

« Rien ne serait plus contraire à la vérité que de voir dans l’affirmation de l’identité culturelle de chaque nation, l’expression d’un chauvinisme replié sur soi-même. Il ne peut y avoir de pluralisme culturel que si toutes les nations recouvrent leur identité culturelle, admettent leurs spécificités réciproques et tirent profit de leurs identités enfin reconnues. »

 

M. Amadou Mahtar M’Bow, directeur général sénégalais de l’U.N.E.S.C.O.

 

C’est seulement après que j’eusse eu vingt ans que j’entendis, pour la première fois parler d’Occitanie. C’est dire si ce concept est récent au regard de notre histoire. Et, il faut savoir que la perception, voire la compréhension, de ce concept regroupait tout et son contraire. Il est vrai qu’au premier abord, le fait d’évoquer l’Occitanie évoquait une vision romantique d’un Éden disparu, dans nos jeunes esprits, conscients qu’ils appartenaient à une culture et à une histoire qu’on leur avait confisqué. Cela était d’autant plus vrai chez nous, dans le Pays Niçois, que nous avions gardé ce côté rebelle et cet esprit de résistance qui caractérise les habitants de ce petit bout de terre à l’extrémité des Alpes.

 

Dans la foulée du grand mouvement de Mai 68, caractérisé, à droite comme à gauche, par cette contestation de la société de consommation et (déjà) du système mondialiste marchand, la lutte politique enclenchée par le monde étudiant s’appuyait sur des revendications culturelles fortes qui précédaient les exigences politiques et sociales.

 

 

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Dans le sud de l’Hexagone, un mouvement issu du Comité occitan d’études et d’action (C.O.E.A.), Lucha Occitana (Lut’Oc) était en pointe dans le combat pour la reconnaissance culturelle et politique des populations des territoires de langue d’Oc. Lut’Oc avait compris l’importance décisive de la culture comme précurseur essentiel de la lutte politique. Il n’était plus question de séparer la pensée de l’action. Nous retrouvons derrière tout cela, la philosophie d’Antonio Gramsci qui affirmait (à juste titre) que la pensée précédait l’action et que la prise de pouvoir culturel était un préalable indispensable à la prise de pouvoir politique. Cette vision était partagée, en 1968, aussi bien par de jeunes intellectuels issus de la droite (mais ayant rompu avec la droite politique) que par de jeunes intellectuels de gauche (ayant rompu avec les partis institutionnels) tous en lutte contre la société de consommation. Les uns comme les autres mettront en avant la notion gramscienne « d’intellectuels organiques ».

 

C’est par cette mise en valeur de la culture et particulièrement de l’art, que Lut’Oc permit à plusieurs artistes engagés de devenir des prototypes de l’intellectuel organique militant de la cause occitane. En prenant cette nouvelle voie, Lut’Oc voulait aller au delà de la vision purement « économiste » du C.O.E.A. C’est ainsi que ses militants s’engagèrent dans les mouvements sociaux populaires du Sud (lutte des viticulteurs, lutte sur le Larzac…). Il faut dire que leur action fut largement favorisée par les mouvements d’émancipation qui éclataient au sein de la jeunesse un peu partout dans le monde, de Berkeley à Prague et de Rome à Berlin, dans ce grand ébranlement international des consciences que fut Mai 1968. Nous pourrions, sans problème, établir un parallèle entre l’action de Lut’Oc et l’action de Frédéric Mistral lors de la révolution de 1848 qui secoua fortement la société de l’époque.

 

Mais, (et Gramsci le soulignera) toutes les révolutions politiques issues du « Printemps des peuples » de 1848 en Europe ont échoué (y compris celle du Félibrige en Occitanie). Car cette société moderne avait profondément changée par rapport à l’époque du mouvement des Encyclopédistes (qui amènera la révolution bourgeoise de 1789 en France). Un mouvement populaire bref et spontané ne pouvait plus renverser un pouvoir central établi à la suite d’un évènement imprévu à la manière des Vêpres siciliennes qui, au XIIIe siècle, permirent aux Palermitains de se libérer, en quelques jours, du joug capétien (1). Un évènement spontané de cet ampleur ne peut plus réussir depuis le « Printemps des peuples » de 1848. La société des pays modernes (État centralisé, contrôle par le pouvoir central des forces de répression, contrôle de l’information, institutions intermédiaires mises en place par le pouvoir central, notion d’État-Providence…) avait tellement évolué que, encore (et surtout) de nos jours, les forces d’émancipation d’un peuple qui voudraient transformer un État occidental de type jacobin (É.O.T.J.), doivent, auparavant, avoir investi (ou neutralisé) les principales institutions culturelles soumises au (ou contrôlées par le) pouvoir politique centralisateur. C’est ce que les réseaux sociaux ont rendu possible, aujourd’hui, en Écosse ou en Catalogne. Ces réseaux sociaux qui peuvent redonner une fierté, alors perdue, au peuple, culpabilisé qu’il avait été, pendant si longtemps, par l’idéologie dominante émanant du pouvoir central, au point d’instiller ce « sentiment de honte d’être soi-même ». C’est exactement ce qui s’est passé parmi les peuples de langue d’Oc, en faisant intérioriser par ceux-ci la vergonha (la honte) d’être eux-mêmes.

 

Ce mécanisme intellectuel et moral pour aboutir à la destruction de la culture des peuples fut rendu possible en mettant en place les conditions pour que la langue de l’administration centrale française se substitue à celle du cœur et des sentiments depuis que tout le Sud (de langue d’Oc) fut intégré au Royaume de France à la fin du XIIIe siècle. De ce fait et à la différence de l’Écosse (indépendante jusqu’en 1707), ou de la Catalogne (qui perdit son autonomie en 1714) et qui, de ce fait, ont pu s’appuyer sur un sentiment national ancien pour construire leur avenir européen, l’Occitanie n’a jamais pu exister en tant que nation. La seule référence que l’on puisse faire avec un territoire existant (relativement autonome) est la période de l’Empire romain lorsque existait une grande province allant de la rive droite du Var jusqu’à l’Espagne appelé la Narbonnaise. De même, une différence existe avec le Pays Niçois, qui ne fut annexé frauduleusement qu’en 1860 et ne se résigna pas puisque dix ans plus tard, après la chute du Second Empire, celui-ci exprima, légalement, dans les urnes, sa volonté de reprendre son indépendance (ceci amènera la « République une et indivisible » à employer les armes pour annuler des élections démocratiques) (2).

 

C’est pourquoi il faudrait que les « occitanistes  » actuels regardent la réalité en face au lieu de la fuir dans le pantaï (le rêve) d’une Histoire fantasmée.

 

L’Histoire… parlons en… quelle fut l’attitude des peuples de langue d’Oc tout au long de leur histoire. À la fin du XIIIe siècle, tout le territoire que les « Occitanistes » appellent aujourd’hui « l’Occitanie » est intégré au Royaume de France, à l’exception de la Provence et du Comtat Venaissin (et bien entendu du Comté de Nice – alors appelé Provence Orientale- qui a toujours eu une histoire particulière). Durant tout ce temps, nos « occitanistes » eurent-ils des occasions de s’émanciper ? Plutôt dix fois qu’une ! Des preuves, en voici.

 

 

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En 1429, l’héritier du trône, le futur Charles VII, ne contrôle que le « royaume de Bourges », soit pour l’essentiel, des provinces occitanophones (y compris l’Aunis, la Saintonge et le Poitou qui parlent encore des dialectes proches du limousin), et pourtant, aucun mouvement irrédentiste ne se développe pour autant. Bien au contraire, les meilleurs compagnons d’armes de Jeanne d’Arc, qui veut « bouter les Anglois » hors de France, sont pratiquement tous issus de l’Armagnac. C’est en gascon qu’ils se parlent dans leurs régiments : à tel point que les Anglais appellent la Jeanne venue de Lorraine, « l’Armagnageoise »! Voilà la réalité!

 

Continuer à regarder la réalité en face, c’est aussi se souvenir du fonctionnement, un siècle plus tard, d’un vaste ensemble politique méridional, les Provinces Unies du Midi, de 1573 à 1594. Au lendemain des massacres de la Saint-Barthélemy, les protestants du Royaume de France décident de s’administrer eux-mêmes pour sauver leur peau. Nulle visée séparatiste ne se fera jour : ils se placent, de leur propre volonté, sous l’autorité d’un seigneur de sang royal, le Prince Henri de Condé. La lecture du « Règlement » des Provinces Unies du Midi est, sur ce point, sans ambiguïté : leur objectif n’est pas de faire sécession mais de rendre à la France « la grandeur de son renom, l’intégrité de son État avec la fermeté des lois ». Voilà la réalité !

 

Continuer à ne pas se voiler la face, c’est se souvenir, tout simplement, que l’hymne national français s’appelle La Marseillaise et que s’il en est ainsi, c’est que le bataillon des cinq cents Fédérés, venus de Marseille à l’appel du gouvernement girondin qui avait décrété la Patrie en danger, va jouer un rôle déterminant dans la prise du Palais royal des Tuileries le 10 août 1792. Ce jour-là commence ce que beaucoup d’historiens appellent la Deuxième Révolution. La Première Révolution, commencée par la prise de la Bastille par le peuple en juillet 1789, avait généré une monarchie constitutionnelle. L’action du bataillon des Marseillais, engendre cette Deuxième Révolution qui permet d’établir la République. Ce moment, essentiel, de la chute de l’Ancien Régime est d’ailleurs évoqué dans le très beau film de Jean Renoir, en 1938, La Marseillaise. Voilà la réalité !

 

Regarder encore la réalité, c’est se souvenir, également, de la « Ligue du Midi » dans le dernier tiers du XIXe siècle, alors que la Guerre de 1870 – 1871 vient de provoquer la chute du Second Empire. Tout le Nord de la France, de l’Alsace à la Normandie et de l’Orléanais à la Picardie est occupé par les forces allemandes. Une confédération des régions non encore envahies se crée le 18 septembre à Marseille. Elle réunit treize départements dont ceux de la ville phocéenne mais aussi de Lyon, Saint-Étienne, Narbonne, Toulouse et Limoges. Son objectif ? S’instituer en État indépendant ? Non, simplement participer activement à la défense de la Patrie : « Ce que nous voulons, ce n’est pas former une association politique méridionale en dehors des autres régions de la France… La République doit rester unie et indivisible, mais vu les circonstances, il y a lieu de former une sorte de confédération provisoire qui nous permettrait d’agir de concert. Le Midi pourra peut-être sauver le Nord, si nous unissons les forces des départements du Midi. » Voilà la réalité !

 

Et quand la Commune de Marseille se soulève quelques mois après, elle proclame immédiatement, sa solidarité avec celle de Paris. Cela est relaté par Prosper Lissagaray (journaliste gascon et historiographe du mouvement) : « À midi, francs-tireurs, gardes nationaux, soldats de toutes armes se mêlent et se groupent sur le cours Belzunce. Les bataillons de la Belle-de-Mai et d’Endoume arrivent au complet, criant : “ Vive Paris ! ” … » Voilà la réalité !

 

Bien sûr, tout cela fut rendu possible, pendant le XIXe siècle, par l’action virulente de l’État français qui fit tout pour propager la langue française, au détriment des langues du cru : vers 1850, les derniers villages où l’on continue à parler exclusivement le provençal sont également ceux, géographiquement reculés, où l’information et l’éducation sont faibles. Ailleurs, dans les centres urbains plus importants, les valeurs républicaines nouvelles ont pu être diffusées en l’espace d’une génération. Ce fut le fait de jeunes gens issus de la petite bourgeoisie qui les avaient acquises pendant leurs études, faites exclusivement, faut-il le rappeler, en français. À leur contact, les autres couches de la population deviennent peu à peu francophones.

 

Cette « déculturation » sera accentuée par les « hussards noirs de la république », ces instituteurs de la IIIe République qui, dès 1913, sous les directives de Jules Ferry, pratiquèrent une véritable « inquisition » envers ceux qui persistaient à parler leur langue natale dans toutes les « patries charnelles » (Alsace, Bretagne, Catalogne, Corse, « Occitanie », Pays Basque, Pays Niçois, Savoie…).

 

 

 

1907.jpgLes révoltes des viticulteurs, quand le Midi s’embrasera en 1907, aussi appelé « révolte des gueux » du Midi, ne se fera qu’en référence à la « République » et n’aboutira à aucune volonté d’émancipation malgré les discours des meneurs faisant référence à l’Histoire et à l’antagonisme du Sud et du Nord, perceptible depuis la croisade des Albigeois, dans leurs déclarations enflammées. Le maire démissionnaire, Ferroul, fait savoir à Albert Sarraut, envoyé du gouvernement : « Quand on a trois millions d’hommes derrière soi, on ne négocie pas. » Et pourtant ! Pas plus, la fraternisation du 17e Régiment d’infanterie de ligne, composé de réservistes et de conscrits du pays, avec les manifestants réunis à Béziers n’amènera un quelconque mouvement de sécession.

 

Environ cinq cents soldats de la 6e compagnie du 17e Régiment vont se mutiner, ils pillent l’armurerie et prennent la direction de Béziers. Ils parcourent une vingtaine de kilomètres en marche de nuit. Le 21 juin, en début de matinée, ils arrivent en ville. Accueillis chaleureusement par les Biterrois, « ils fraternisent avec les manifestants, occupent les allées Paul-Riquet et s’opposent pacifiquement aux forces armées en place ». Les soldats s’installent alors sur les Allées Paul-Riquet, mettent crosse en l’air. La population leur offre vin et nourriture. Malgré cela, ils resteront tous de « bons petits Français ». Voilà la réalité !

 

Enfin, regarder la réalité en face, c’est enfin se souvenir de ce qui s’est passé en 1944. Les troupes alliées ont débarqué en Normandie au mois de juin et, après la percée d’Aromanches, ont commencé à foncer vers l’Est. Quant à celles qui ont délivré la Provence à partir du 15 août, elles progressent le long de la vallée du Rhône pour venir à leur rencontre. Les conditions sont donc réalisées, à ce moment-là, pour que le grand quart Sud-Ouest de l’Hexagone puisse se libérer lui-même. La Résistance, issue des maquis, prend le pouvoir du Languedoc au Limousin et de la Gascogne à l’Auvergne. Cependant nous ne notons aucune velléité de créer une république autonome occitane pour autant. C’est tout le contraire.

 

guingouin.jpgGeorges Guingouin, chef de la 1re Brigade de marche limousine, déclare en 1944 : « Nous sommes des soldats de la France et non d’un parti politique, notre mission sacrée, c’est de restaurer la République, de rendre la souveraineté au peuple pour qu’il puisse l’exercer en toute liberté. Il n’est pas question d’imposer par les armes un pouvoir politique. » Et cependant, le peuple en armes a pris partout le pouvoir. Pour ne prendre qu’un dernier exemple, celui de la Bigorre, c’est un simple instituteur, Honoré Auzon, issu d’une famille de petits paysans, qui a fait signer, à Lourdes, la capitulation des troupes allemandes qui contrôlaient les Pyrénées centrales. Simultanément, un de ses amis, sympathisant, communiste de surcroît, Louis Le Bondidier, est devenu maire de la cité mariale ! Celui-ci est pourtant un amoureux de l’Occitanie : son épouse, Margalide, née en Lorraine comme lui, avait tenu à prendre ce prénom occitan pour mieux exprimer leur enracinement dans leur patrie d’adoption. Nous notons une réaction identique lorsque les combattants de Mourèze, le maquis « Bir Hakeim », arrivent sur la place de l’Œuf (La Comédie) à Montpellier le 26 août 1944 : « Une ovation délirante se produit et la Marseillaise est cent fois reprise », raconte la chronique de la Libération à Montpellier. Voilà la réalité !

 

Vivre sur le souvenir d’un passé mythique (et purement virtuel) ne fera pas avancer les choses. Admettre cette réalité et pousser plus loin l’analyse, amène à découvrir une vérité encore plus dérangeante pour les apologistes occitans. Dès que les régions du Sud de la France vont cesser d’être la chasse gardée des idées royalistes après l’épuration que fut la Terreur Blanche de 1815, la perte d’identité de « l’Occitanie » va être enclenchée et inéluctable. Cela sera accentué par les insurrections populaires contre le coup d’État de Napoléon III en décembre 1851 qui amènera ce qu’il sera convenu d’appeler le « Midi rouge ». Mais plus ces régions du Sud se mettent à voter radical, radical-socialiste, socialiste voire communiste dans un esprit républicain et plus elles perdent leur identité linguistique. Or en défendant la « République une et indivisible », elles en viennent à perdre leur langue et leur identité. Les « Félibres rouges » eux-mêmes, n’arriveront jamais à surmonter cette contradiction : en militant, en tant que citoyens, pour le succès des idées de gauche, ce faisant, ils scient la branche sur lesquels ils s’appuient en tant que poètes. Les progrès de la démocratie en « Occitanie » ont donc abouti à l’extension de l’usage du français.

 

Mais le développement d’une telle contradiction n’a rien d’étonnant. Un d’entre eux, Félix Gras, a bien écrit : « Ame moun vilage mai que toun vilage (J’aime mon village plus que ton village) », « Ame ma Prouvenço mai que ta prouvinço (J’aime ma Provence plus que ta province) », « Ame la Franço mai que tout (J’aime la France plus que tout) ». Or être Français, depuis Richelieu, Robespierre et Jules Ferry, c’est, avant tout, accepter de passer à la moulinette d’une machine à décerveler qui détruit les cultures enracinées.

 

Un autre exemple: au moment de la période trouble qui allait amener les évènements de Montredon (encore une révolte sévère des viticulteurs du Sud) Claude Marti, chef de file emblématique des artistes engagés de « l’Occitanie », lors de sa radioscopie chez Jacques Chancel en 1975, déclare : « Je suis de nationalité occitane et de citoyenneté française. » Voilà bien le nœud de la contradiction dans laquelle les militants occitanistes se débattent encore aujourd’hui.

 

 

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Le mouvement occitan a évolué dans le temps, bien sûr, et, après la disparition de Lutte Occitane, c’est le mouvement politique occitan Volem viure al Païs (V.V.A.P.), qui va prendre la relève et s’engager dans une voie sans issue : fonder sa stratégie sur un nationalisme sans nation. Faisant comme si le problème de l’existence d’une nation occitane avait, depuis toujours, été résolu (une langue = une nation selon les thèses ethnistes de Fontan), il ne tient absolument pas compte de la réalité historique précédemment développée. Pour eux, « l’Occitanie » n’est qu’une belle princesse endormie qu’un baiser réveillera un jour. Seulement l’Histoire n’est pas un conte de fées et après le succès du début (40 000 personnes sur le Larzac peu de temps après la création de V.V.A.P.), ce mouvement va péricliter très vite jusqu’à sa disparaître en 1987. Dans le même temps, pour les mêmes raisons, l’Institut d’études occitanes (I.É.O.) va entrer en crise avec deux tendances qui s’y affrontent : les « populistes », animée par Yves Rouquette, et les « intellos », menée par Robert Lafont. La première avait pris le pouvoir en 1981 obligeant la seconde à plier bagages. Depuis, livrés à eux-mêmes, ces intellectuels traditionnels continuent à faire ce qu’ils savent bien faire, des colloques universitaires, pendant que les autres réinventent le Félibrige. Mais il n’y a plus (ou si peu) d’intellectuels organiques qui, comme leurs prédécesseurs, auraient porté leur art à un prestige international attirant à eux les autres créateurs… Comme l’avaient constaté Pierre Bayle, peu avant sa disparition, lors d’une soirée avec son ami Jean-Claude Peyrolle, quand il disait que « les militants occitanistes sont devenus chauvins » et que leur mouvement n’est toujours pas sorti de sa maladie infantile. Et contrairement à une maladie qui développe des anticorps, qui nous protègent ensuite tout au long de notre vie, le chauvinisme ne permet pas de développer un véritable patriotisme, c’est-à-dire l’amour des siens. Il dérive malheureusement, trop souvent, vers la haine des autres.

 

Or, aujourd’hui les conditions historiques sont réunies pour que puisse disparaître la contradiction dans laquelle s’étaient enfermés les « Félibres rouges ». Aujourd’hui, les trois piliers sur lesquels devrait reposer un état régalien ne jouent plus leur rôle: le service militaire obligatoire n’existe plus depuis 1995, la moitié des citoyens français (51,5% en 2014) ne remplissent plus l’un des devoirs civiques les plus élémentaires puisqu’ils ne paient pas d’impôts sur le revenu, et l’école de la République est devenue la championne du monde des inégalités (selon les normes PISA). Viennent surtout s’y ajouter les perspectives politiques concrètes ouvertes, au niveau européen, par les Ecossais, les Catalans, les Basques et les Flamands qui ont mis en place un nouveau contexte de solidarité : l’Occitanie ne devrait plus avoir à se faire contre ses voisins, Catalans, Franchimands ou Italians, mais sans eux et si possible avec leur accord (ce qui sera certainement plus difficile avec certains).

 

Les conditions sont à présent réunies, malgré les résistances des États-nations en fin de cycle, d’édifier, tous ensemble, une nouvelle Europe qui ne serait pas bâtie originellement (et structurellement), comme l’U.E. actuelle, sur la prééminence de l’économie, mais sur la volonté de vivre ensemble au sein de territoires historiquement cohérents, une Europe des peuples. Certains auteurs, comme le philosophe, sociologue et anthropologue Pierre Fougeyrollas dans son essai, Pour une France fédérale. Vers l’unité européenne par la révolution régionale (Denoël 1968), ouvrait des pistes, sans remettre, cependant, en question l’existence des États-nations pas plus que les institutions anti-démocratiques de l’Union européenne. Or, ceci est pourtant indispensable pour que naisse cette Europe des peuples, puisque ces États-nations, issus du XIXe siècle, ont tracé des frontières virtuelles séparant des territoires, et des peuples, unis par des siècles d’histoire. Les aspirations nationales en Écosse, en Catalogne, au Pays Basque ou dans les Flandres ne participent donc pas d’un mouvement anti-européen comme d’aucuns voudraient le faire croire, mais bien de la volonté de construire une autre Europe basée sur la volonté des peuples et, de ce fait, bien plus démocratique. Lutte Occitane se situait déjà dans cette perspective d’unification de notre continent à partir d’un soutien aux luttes populaires locales, mais, c’est bien là, que l’on voit les limites de ce mouvement trop limité aux idéologies, désormais dépassées, de la lutte des classes.

 

Car, le combat de demain n’opposera plus la droite et la gauche, le libéralisme et le socialisme, mais les forces d’enracinements culturelles et historiques, celles qui défendent la cause des peuples – de tous les peuples – et le système technomorphique américano-centré, ce « Système à tuer les peuples », dans lequel s’intègrent, aujourd’hui, à vive allure des forces hier encore opposées.

 

Pour cette vieille terre hérétique que certains nomment « Occitanie », cette terre où leurs ancêtres cathares furent brûlés vifs, rien n’est perdu si l’Esprit continue à souffler où il veut… sans volonté hégémonique mais avec un esprit d’ouverture et de solidarité.

 

Robert-Marie Mercier

 

Notes

 

1 : Le mardi de Pâques 1282, à la sortie de l’office vespéral, un chevalier français manque de respect à une jeune Sicilienne. La population se révolte et, très rapidement, chasse les envahisseurs.

 

2 : Lors de l’Histoire du Pays Niçois, nous constatons une permanence de cette volonté de conserver une souveraineté locale et une préservation, reconnue par nos souverains, de nos droits et privilèges. 48 avant notre ère, le Pays Niçois (Alpae Maritimae) est une province autonome de l’Empire romain. 879 de notre ère, la Provence Orientale (Pays Niçois) fait sécession. En 1150, Nice se déclare indépendante. En 1176, Nice réintègre la Provence après qu’Alphonse Ier d’Aragon, comte de Provence, eusse reconnu nos droits et privilèges. En 1388, notre souverain ne pouvant plus nous défendre face aux visées des Anjou de Provence, le Pays Niçois se dédie à la Maison de Savoie.

 

À l’époque moderne, bien après que le gouvernement d’Adolphe Thiers eut réprimé dans le sang des élections démocratique favorable aux indépendantistes en 1871, le Pays Niçois se caractérisera en permanence par une volonté d’exister en tant que tel. Je rappellerai, pour mémoire l’action menée par les élus niçois refusant de siéger au Conseil régional à Marseille dans les années 70. Cette politique de la chaise vide voulait signifier que nous refusions en tant que capitale régionale potentielle (ce que l’Histoire nous permettait de revendiquer) d’être inféodé à Marseille, de retrouver notre rang (ainsi que notre cour d’appel) et que l’on tienne compte de notre spécificité historique.

 

• D’abord mis en ligne sur Racines du Pays niçois, le 21 octobre 2014.

 


 

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lundi, 02 février 2015

Ivan Blot: « L’État doit se recentrer sur ce qui est son essence même: la fonction militaire »

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Ivan Blot: « L’État doit se recentrer sur ce qui est son essence même: la fonction militaire »

Ivan Blot, haut fonctionnaire, auteur et homme politique, grand promoteur de la démocratie directe, a répondu aux questions du Bréviaire des patriotes.

La Russie parviendra-t-elle selon vous à remettre en cause la vision unipolaire du monde selon les États-Unis par l’union qu’elle tente de dessiner entre pays émergents ? À votre avis, quelle est son regard sur l’UE et la France actuelle ?

Dans mon livre « l’Europe colonisée » (Apopsix, 2014), je cite De Gaulle qui dans ses mémoires d’espoirs, écrit : « si les Occidentaux de l’ancien monde demeurent subordonnés au nouveau monde, jamais l’Europe ne sera européenne et jamais non plus elle ne pourra rassembler ses deux moitiés ».

La Russie conteste, comme De Gaulle, la prétention de l’Amérique à se considérer comme au-dessus du droit international. A la session fin octobre à Sotchi du club international de Valdai, dont je suis membre, le président Poutine a demandé à ce que tout le monde respecte l’ordre international et ne prenne pas d’initiative guerrière en dehors du cadre de l’ONU. Mais il a aussi précisé que pour lui, la Russie fait partie de l’Europe et partage sa civilisation. Si elle coopère avec d’autres continents et notamment l’Asie, qui l’intéresse pour des raisons géographiques évidentes, elle ne veut aucunement renoncer à sa vocation européenne.

J’ai récemment discuté avec Philippe de Villiers qui doit créer deux parcs du type du « Puy du Fou » en Russie, l’un près de Moscou et l’autre en Crimée. Villiers a rencontré longuement Poutine. Il m’a dit que celui-ci était bien sûr tout d’abord le président de la Russie mais qu’il avait le sentiment que Poutine se voyait aussi en gardien de la Chrétienté, en gardien des valeurs traditionnelles de la civilisation européenne.

Lors d’une rencontre avec François Hollande à Paris, peu après l’élection de ce dernier comme président de la République, un journaliste avait demandé au président russe s’ils avaient discuté du bouclier antimissile que les Etats-Unis voulaient implanter en Europe de l’Est. Poutine a répondu : un tel dialogue n’est pas possible car la France a renoncé à son indépendance militaire. Elle est membre de l’OTAN, une organisation dominée par les Etats-Unis. Lorsqu’il s’agit de débat sur des questions de haute stratégie militaire, la Russie n’a qu’un seul interlocuteur possible, les Etats-Unis : la Russie et les Etats-Unis sont des pays indépendants militairement, ce qui n’est pas le cas de la France.

La Russie regrette cette situation de l’Europe colonisée, tant par le haut (les Etats-Unis) que par le bas (l’immigration non qualifiée du tiers-monde). Il a dit un jour que la France risquait d’être colonisée par ses propres colonies.

On voit bien que les sanctions économiques antirusses adoptées avec le prétexte ukrainien, conduisent sans doute la Russie à passer des accords commerciaux considérables avec la Chine et avec l’Inde. N’oublions pas que ces trois pays fort différents ont un grand point commun : le patriotisme est une valeur essentielle qui anime leur politique, bien plus que les abstractions droit de l’hommistes de l’Occident. Sur les droits de l’homme, Poutine admet leur valeur mais constate qu’ils servent de prétexte à détruire les anciennes traditions nationales et religieuses.

 

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L’Occident américanisé n’a aucune légitimité pour se considérer comme une Cour suprême mondiale qui jugerait comment les autres peuples doivent penser et se comporter. Cette façon de voir, qui fut celle du colonialisme autrefois, est d’ailleurs dépassée. Le monde est devenu multipolaire et cela va s’accélérant. Regardez les pays qui ont le PNB le plus important du monde : l’Europe occidentale perd pieds et la Chine rattrape les Etats-Unis. En 2013, d’après le Fonds monétaire international (FMI), les Etats-Unis ont produit 16 768 milliards de dollars et la Chine 16 149 milliards. Ce qui est aussi nouveau est la troisième place de l’Inde avec 6 776 devant le Japon qui est quatrième ( 4 667 milliards). En position cinq arrive l’Allemagne, premier pays d’Europe occidentale avec 3 512 et la Russie est sixième avec 3 491 milliards de dollars. Soit dit en passant, ce très bon score russe est incompatible avec les discours superficiels selon lesquels la Russie ne vendrait et ne produirait que des matières premières. Seule la Russie produit les fusées Soyouz, seules capables d’emmener des hommes dans la station spatiale orbitale et elle exporte des centrales nucléaires notamment en Inde.

La France n’a fait que reculer ces dernières années et est désormais 8ème derrière le Brésil qui vient de la doubler, et suivie de près par l’Indonésie et le Royaume Uni.

La Chine, l’Inde et la Russie totalisent 25 500 milliards de PNB contre 16 700 pour les USA. Cela fait peur aux Américains qui craignent la concurrence d’une puissante Eurasie et cela montre aussi le ridicule de Washington qui menace « d’isoler la Russie » : il suffit de voir une carte pour comprendre que c’est impossible !

La Russie a toujours et veut toujours faire une grande Europe d’échanges libres du Portugal à Vladivostok mais, puisque l’Union européenne, sur l’ordre des USA refuse de dialoguer vraiment avec elle, elle met en place en attendant une Union eurasiatique avec la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Arménie. Elle aurait bien voulu inclure l’Ukraine mais le coup d’Etat de Kiev a retardé la réalisation de cet espoir. Quoi qu’il en soit, la Russie ne veut aucunement rompre les ponts avec l’Europe. Je constate d’ailleurs qu’elle a de puissants alliés sur ce terrain avec les milieux économiques des pays européens qui s’inquiètent de la stagnation et du chômage.

Même avec les Etats-Unis, la Russie les considère comme un allié contre le terrorisme islamique et non comme un ennemi. L’agressivité du gouvernement américain est unilatérale. Elle est inspirée par la vieille géo stratégie de Zbigniew Brzezinsky qui commence à dater. Dans son livre, « le grand échiquier », il disait que les USA ne peuvent pas tolérer une puissance concurrente en Eurasie et qu’il fallait pour cela détacher l’Ukraine de la Russie puis découper la Russie en plusieurs Etats. C’est difficile d’être plus agressif que cet ancien conseiller du président Carter, resté officieusement conseiller à la Maison Blanche. Une bonne moitié du peuple américain en a assez des aventures internationales et il se peut qu’un jour les Américains reviennent à de meilleurs sentiments, mais ils ne comprennent que les rapports de force.

Les récents contrats entre l’Inde et la Russie, la Chine et la Russie, qui portent sur du pétrole, le gaz ou des centrales nucléaires, peuvent les faire évoluer.

Que penser de l’UE et de la France ? Ces pays sont colonisés. Economiquement, ils dépendent du dollar pour le commerce international ; Politiquement et militairement ils sont satellisés à la commission de Bruxelles d’une part, à l’OTAN d’autre part. Culturellement, ils sont influencés par l’Amérique qui impose ses programmes et ses médias. Seul De Gaulle a voulu vraiment sortir de cette situation mais c’était alors difficile en raison de la menace soviétique. Aujourd’hui, la nouvelle Russie pourrait s’allier à l’Europe de l’ouest mais celle-ci reste au niveau de ses élites, trop dépendante des Etats-Unis.

 

Certains disent que le modèle de démocratie directe à la Suisse serait impossible ou dangereux s’il était appliqué à la France. Que leur répondez-vous ?

C’est comme si l’on disait que l’économie de marché serait impossible en France. La démocratie directe en politique est analogue à ce qu’est l’économie de marché. On fait confiance à l’expérience des personnes qui sont sur le terrain plutôt qu’aux bureaucraties. En fait, on vit en oligarchie et non en démocratie, comme je l’ai expliqué dans mon livre « l’oligarchie au pouvoir » (Economica, 2011). Les députés de la majorité sont aux ordres du gouvernement et les décisions de ce dernier sont préparées dans les ministères par les hauts fonctionnaires qui sont les vrais gouvernants de fait. Ils gouvernent avec les dirigeants des médias et des syndicats. Tout cela est oligarchique et non démocratique.

Seule la démocratie directe, les référendums d’initiative populaire, permettent au peuple de s’exprimer vraiment sur les lois. Le système n’existe pas qu’en Suisse, pays où c’est un vrai succès. Le système existe aussi en Italie depuis 1964 où un référendum initié par une pétition de 500 000 signatures peut annuler une loi votée par le parlement. C’est cela qui a fait échouer la loi Berlusconi qui mettait le premier ministre au-dessus de toute les lois en lui accordant l’impunité totale.

Le système existe aussi en Allemagne au niveau des communes et des Länder. Il existe aussi dans 25 des 50 états fédérés américains, surtout sur la côte ouest. C’est pour cela que les impôts sont 30% plus bas sur la côte ouest américaine que sur la côte est : résultat, le taux de croissance de l’économie est plus fort à l’ouest dans les Etats de Washington ou de Californie.

Plusieurs ex pays de l’est autorisent les référendums d’initiative populaire, ainsi que l’Uruguay en Amérique latine. Je ne vois pas pourquoi ce qui réussit dans tous ces pays (voir mon livre : la démocratie directe ; économica, 2012) échouerait en France alors que le régime actuel ne fonctionne pas. C’est le régime actuel qui est dangereux !

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Quelle vision de l’Etat avez-vous ? Celle d’un Etat obèse et omnipotent comme le pointent les libéraux ? Ou celle d’un Etat timoré et amaigri face au marché et à l’UE comme le pointent d’autres ?

Aujourd’hui, la réflexion en termes de philosophie politique est indigente. Il faut relire les travaux de l’académicien Georges Dumézil sur les trois fonctions sociales. Il existe trois fonctions sociales hiérarchisées dans toutes les anciennes sociétés européennes : la fonction de souveraineté, la fonction guerrière et la troisième fonction vouée à la production et la reproduction. L’Etat est lié aux deux premières fonctions qui aujourd’hui sont marginalisées. Or, c’est grave pour la moralité, c’est-à-dire le vivre ensemble de toute la société. Les fonctions de souveraineté et guerrières correspondaient à la noblesse et au clergé autrefois, c’est-à-dire à des corps voués au service d’autrui. Dans un monde dominé par la troisième fonction, à dominante économique, l’égoïsme n’est plus compensé par rien.

Le philosophe existentiel Heidegger appelle une telle société le « Gestell », un système d’arraisonnement utilitaire où l’homme devient un rouage de la machinerie techno-économique. L’homme n’est plus considéré que comme matière première et c’est une affreuse régression que le système tente de masquer avec sa rhétorique des droits de l’homme. Le patriarche Cyrille Premier de toutes les Russies dans son remarquable ouvrage, trop peu lu, « l’Evangile et a liberté : les valeurs de la tradition dans la société laïque » (éditions du Cerf), montre qu’en Occident, on parle sans arrêt des droits de l’homme mais on piétine la dignité humaine, et on oublie les devoirs de l’homme qui définissent sa noblesse. Un homme capable de sacrifier sa vie pour sa patrie, c’est-à-dire sa mère, a une valeur morale nécessairement supérieure à celui qui n’en est pas capable.

L’Etat n’a pas à gérer l’économie car il en est incapable. Par contre l’Etat doit protéger les valeurs qui permettent aux hommes de se transcender et de ne pas être de simples animaux : l’armée et l’église jouent ici un rôle essentiel, comme en Russie. En Occident, les valeurs dominantes sont celles du Gestell : l’égo dans sa vanité remplace Dieu, l’argent remplace l’honneur, les masses sont glorifiées à la place de la personnalité et des grands hommes, la technique est idolâtrée et se substitue aux racines que sont la famille et la patrie. Cela entraine, comme l’a souligné le président Poutine au club de Valdai il y a un an, une incapacité à défendre la vie : la natalité s’effondre, le crime progresse et l’Occident va à sa perte sous le poids d’une immigration de masse qui ne s’intègre pas.

Il n’y a pas de contradiction à demander que les libertés et la propriété soient respectées par l’Etat et à vouloir que l’Etat joue son vrai rôle, son rôle éthique : cela suppose que l’Etat se recentre sur ce qui est son essence même : la fonction militaire. De Gaulle a écrit : «  la colonne vertébrale, c’est l’armée, c’est le pôle principal. S’il cède, les pôles secondaires cèderont aussi : la justice, la police, l’administration ».

Vous voyez qu’on est très au-dessus des débats médiocres sur l’Etat gras ou l’Etat maigre : je ne dis pas qu’il n’y a pas là un sujet mais c’est restreindre le débat au corps de l’Etat et ignorer l’essentiel, à savoir son âme : on fait pareil pour l’homme ; on ignore son âme et l’homme régresse vers la bête. Etonnez- vous qu’après cela, on soit incapable de s’opposer spirituellement à l’Islamisme radical !

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Quels sont vos projets à court et moyen terme à travers votre association ?

Je n’ai pas une association mais deux, avec deux sites : l’institut néo socratique (www.insoc.fr ) et l’association « agir pour la démocratie directe » (www.democratiedirecte.fr ).

La première est philosophique et veut contribuer à nous sortir de la décadence du Gestell matérialiste dans la ligne des philosophes existentiels, ligne qui va de Pascal à Nietzsche, Kierkegaard et Heidegger. Il n’y aura pas de renaissance politique sans renouveau philosophique mais la classe politique actuelle est, à part quelques rares exceptions, trop inculte et trop égocentrée, pour comprendre cette vérité et agir en conséquence. Il nous faut comme en Russie, une classe gouvernante issue des milieux vraiment patriotiques, donc l’armée, et non des milieux étroitement carriéristes, ceux de l’administration civile, à part, encore une fois, quelques exceptions.

La deuxième association cherche un recours contre la décadence dans le peuple français lui-même en lui redonnant la possibilité de décider de son destin à travers la démocratie directe. Autrement dit, il nous faut un président qui ait l’esprit militaire, avec le courage qui va avec, et un recours au peuple chaque fois que c’est nécessaire pour contourner les féodalités égoïstes, administratives, médiatiques, syndicales, associatives, qui veulent s’imposer au détriment de l’intérêt général.

Les moyens sont d’influencer une partie, la moins décadente, de la classe dirigeante pour qu’elle donne la parole au peuple : pour cela, il faut réformer l’article 11 de la constitution, pour permettre le référendum d’initiative populaire. Le président Sarkozy en 2008 a fait un premier pas dans ce sens en permettant au référendum déclenché par une pétition populaire d’exister. Mais les conditions mises, qui ont été rédigées par des juristes à courte vue, sont trop restrictives : il faut demander comme en Italie 500 000 signatures pour déclencher un référendum, enlever la nécessité d’avoir des signatures de parlementaires (ce sont des citoyens comme les autres : à bas les privilèges !) et rendre la tenue du référendum automatique plutôt que de donner le choix au président de la république de le faire ou non : contrairement à ce que croient certains, c’est affaiblir le président de lui donner cette compétence, car s’il choisit de refuser de faire un référendum, il aura l’air de quoi ?

Sa légitimité démocratique s’en ressentira, et ce sera mauvais pour l’Etat. Il faut un chef à l’Etat et qui soit soutenu par le peuple parce qu’il fait la politique que le peuple souhaite : en ce sens, pour moi, Poutine est plus démocrate qu’Hollande que 80% des Français rejettent.

Propos recueillis par Guillaume N.

dimanche, 01 février 2015

500 US-Söldner kämpfen für Kiew in der Ostukraine

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500 US-Söldner kämpfen für Kiew in der Ostukraine
 
Ex: http://www.unzensuriert.at

Kenner der ukrainischen Innenpolitik vertreten bereits seit einem knappen Jahr mit vollster Überzeugung eine These: Das neue Regime in Kiew lässt sich durch US-Söldner militärisch unterstützen. Bereits rund um die blutigen Scharfschützeneinsätze am Maidan-Platz im Februar 2014 waren Informationen aufgetaucht, dass eine Privatarmee unter Anleitung des US-Geheimdienstes CIA die Finger im Spiel hatte.

Nun lässt der deutsche Politikwissenschaftler Michael Lüders neuerlich mit Hinweisen auf Söldnereinsätze in der Ukraine aufhorchen. Wie er in einem Interview mit dem Fernsehsender PHOENIX mitteilte, sollen bis zu 500 Söldner der „Sicherheitsfirma“ Adacemi, vormals Blackwater, in der Ostukraine im Einsatz sein.

Unterstützung für einsatzschwache Ukraine-Armee

Die Academi-Söldner sollen offensichtlich die militärische Schmutzarbeit für das Regime in Kiew besorgen. Auf die eigenen Streitkräfte setzt die ukrainische Regierung offenbar keine allzu großen Hoffnungen. Zuletzt war sogar die Rede davon, dass bis zu 25 Prozent des Verteidigungsbudgets in der Ukraine in dunklen Kanälen versickert ist.