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mercredi, 30 avril 2014

Inglaterra apoya a Azerbaiyán contra Armenia

Inglaterra apoya a Azerbaiyán contra Armenia

 

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Ex: http://www.elespiadigital.com

El embajador británico solicitó a Armenia que "devuelva" a Azerbaiyán los territorios circundantes a Nagorno-Karabaj "tomados" durante la guerra.

El Reino Unido apoya firmemente los principios del arreglo pacífico del conflicto de Nagorno-Karabaj a través de la mediación del Grupo de Minsk de la OSCE . Así lo manifestó el embajador británico en Azerbaiyán Irfan Siddig en una entrevista con 1news.az.

"Los territorio de Azerbaiyán de Nagorno-Karabaj y la tierra circundante son reconocidos internacionalmente. Pero está claro que la situación de Nagorno-Karabaj la disputan Armenia y la población armenia de Nagorno-Karabaj. Así, en la práctica, esto significa que un acuerdo sobre el futuro estatus de Nagorno-Karabaj debe lograrse sobre la base de los principios de Helsinki -no uso de la fuerza, el respeto a la integridad territorial y la igualdad de los pueblos y su derecho a la libre determinación. Este es el elemento más difícil del conflicto, que debe ser acordado entre todas las partes", dijo el Embajador.

"Sin embargo, el estatuto de los territorios que rodean Nagorno-Karabaj, que las fuerzas armenias continúan manteniendo bajo ocupación como consecuencia del conflicto militar, no puede ser negado. Es Territorio de Azerbaiyán, y en cualquier solución pacífica las fuerzas armenias deben retirarse de estas tierras, ya que la continua ocupación de estos territorios es uno de los obstáculos para la paz, y el Reino Unido apoyó la pronta devolución de esas tierras a Azerbaiyán en el marco de un acuerdo de paz global", concluyó Siddig.

mercredi, 08 février 2012

La Turquie fait pression, Ankara pousse ses pions

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La Turquie fait pression, Ankara pousse ses pions

Ex: http://infonatio.unblog.fr/

Au moment ou François Bayrou est vu par certains analystes politiques comme le possible adversaire de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, le candidat du Modem  a estimé  aujourd’hui,  comme Bruno Gollnisch de longue date –voir notre article en date du 22 décembre dernier – que «ce n’est pas à la loi d’écrire l’Histoire, encore moins l’Histoire d’autres pays ». M. Bayrou entendait réagir à l’adoption hier par le Sénat -par 127 voix contre 86-  de la  proposition de loi de l’UMP Valérie Boyer  que nous évoquions alors,  pénalisant la négation du génocide arménien. « C’est une faute contre ce que doit être la loi dans la République française », a-t-il dit sur RTL, « d’autant plus que nous avons déjà reconnu le génocide arménien ». « Que Nicolas Sarkozy et François Hollande aient tous les deux soutenu, par leurs élus, cette loi, me paraît une faute et une erreur contre la loi et contre la France. »

 La proposition prévoit un an de prison et 45.000 euros d’amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d’un génocide reconnu par la loi française. Deux génocides, celui des Juifs pendantla Seconde guerre mondiale et celui des Arméniens (depuis 2001), sont reconnus officiellement par l’Etat français, mais seule la négation (ou la minimisation du premier)  était jusque-là punie.

 Très remonté, le gouvernement turc avait annoncé par la voix de son  ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu,  qu’il mettra  en œuvre un nouveau train de « représailles » contre la France en cas d’adoption de cette loi par le Sénat. N’ayant pas fait mystère de son opposition à celle-ci,  son homologue français, Alain Juppé,  tente de circonscrire la  crise qui se profile. Il a appelé  aujourd’hui sur canal plus « nos amis turcs au sang-froid » et affirmé qu’il « tend la main »  à ce « grand pays, cette grande puissance économique, politique » avec laquelle « nous avons besoin d’avoir de bonnes relations »… notamment au Proche-Orient où la France ne peut se mettre à dos Ankara si elle entend   jouer un rôle dans le « règlement »  du  conflit en Syrie…

 Une Turquie que, plus largement, l’Union européenne ménage avec soin, comme nous l’évoquions en octobre,  puisque  l’UE ne s’est pas sentie obligée de soutenir un de ses Etats membres,  Chypre,  de surcroit  dans son droit, contre la Turquie qui veut l’empêcher, par la force s’il le faut, de mener des explorations pétrolières et gazières dans son propre domaine maritime !

Plus prosaïquement, nos compatriotes retiendront aussi (surtout ?)  la démonstration de force à laquelle s’est livrée la diaspora turque sur notre sol à  l’ occasion de l’adoption de cette loi. Outre le rassemblement organisé hier devant le Sénat, Libération rapportait que la manifestation qui s’est déroulée samedi à Paris, sous une forêt de drapeaux turcs et de pancartes dénonçant  les mensonges  sur le génocide arménien  et l’impérialisme,   «  très bien encadrée »,  fut  « sans précédent en France comme en Europe ». Elle  a réuni  « au moins 25 000 personnes  selon notre estimation, rien qu’en comptant les passagers des 550 cars arrivés de toutela France, de Belgique et d’Allemagne. »

« Les consulats turcs ont mouillé leur chemise relatait encore le quotidien. Les associations ont, pour une fois, fait bloc, les islamistes comme leurs ennemis laïcs kémalistes, les groupes ouvriers de gauche comme les ultranationalistes. Seuls les Kurdes et l’extrême gauche ont refusé la manifestation étatiste. Cette mobilisation marque le surgissement d’une diaspora de 550 000 personnes, souvent peu visible, sinon en Alsace, éparpillée sur le territoire »

Partout, les associations et les imams ont mené campagne. Avec succès. Par milliers, ils se sont précipités en décembre dans les mairies. Il y aurait aujourd’hui 180 000 électeurs français d’origine turque. «Mais pour qui voter ? Hollande, dans cette affaire, est sur la même ligne que Sarko», soupire un entrepreneur… »

Le site Nouvelles d’Arménie a vu pour sa part derrière   cette manifestation   l’empreinte du  DITIB ( Diyanet Iþleri Turk Islam Birligi,  Direction des affaires religieuses de l’Etat Turc) et de la   Fédération turque de France (Fransa Turk Federasyon). Cette dernière est rattachée à la Confédération turque européenne (Avrupa Türk Konfederasyonu) qui regroupe les différentes fédérations nationalistes turques basées en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, en France, au Danemark et en Autriche. L’Avrupa Turk Konfederasyonu est directement liée au Parti d’action nationaliste (MHP, extrême droite nationaliste) en Turquie. »

 « Acteur fondamental de la laïcité turque, le Diyanet est en charge de la gestion d’un véritable islam d’Etat. Il contrôle notamment la formation, la nomination et les sermons des imams, fixe les fêtes religieuses et gère les mosquées. Directement rattaché au premier ministre, cette institution se voit allouer le 7ème budget de l’Etat et organise également l’islam turc à l’étranger. »

 Nouvelles d’Arménie précise encore  que  « la sécurité de la manifestation a été assurée par l’Avrupa Turk Federasyon » c’est à dire les Loups Gris  et  que «  le réseau des mosquées Milli Görüs (« Vision nationale »), mouvement islamique turque liée à l’ex-premier ministre islamiste Necmettin Erbakan a participé au remplissage des cars. »

Il est en tout cas évident que l’Etat turc entend utiliser ses colonies de peuplement dans les pays de l’UE comme un relais de ses intérêts nationaux. Nous évoquions en avril 2010, le discours sans ambiguïté sur ce point du Premier ministre turc, Tayep Recip Erdogan, lors de son déplacement en France en avril 2010, qui lui offrit l’occasion d’haranguer la communauté turque au Zénith de Paris.

« Chacun d’entre vous avait-il déclaré, êtes les diplomates de la Turquie, chacun, s’il vous plaît, apprenez la langue du pays dans lequel vous vivez, soyez actifs dans la vie culturelle, sociale du pays où vous vivez (…). La France vous a donné le droit à la double nationalité: pourquoi vous ne la demandez pas ? Ne soyez pas réticents, ne soyez pas timides, utilisez le droit que la France vous donne. Prendre un passeport français ne vous fait pas perdre votre identité turque ».

Quelques temps auparavant, à l’occasion d’une visite de la chancelière allemande  Angela  Merkel, M. Erdogan s’était adressé à ses compatriotes et avait insisté clairement sur son refus farouche de l’assimilation: « Personne ne peut vous demander d’être assimilés. Pour moi, le fait de demander l’assimilation est un crime contre l’humanité, personne ne peut vous dire: renonce à tes valeurs ».  Nous sommes prévenus…

 http://www.gollnisch.com

vendredi, 27 janvier 2012

Loi sur le génocide arménien : une régression civilisationnelle

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Loi sur le génocide arménien : une régression civilisationnelle

Jean-Yves LE GALLOU

Ex: http://www.polemia.com/

En votant une loi sur la répression de la négation du génocide arménien le Parlement français a commis une double atteinte : à la liberté d’expression et à l’esprit européen. Explications.

Au XIXe siècle la bataille politique en France s’est concentrée sur la liberté d’expression et d’opinion. L’arbitrage final a été rendu par la grande loi de 1881 sur la liberté de la presse. Son article premier est lumineux : « L'imprimerie et la librairie sont libres ». Ce principe rencontrait alors peu d’exceptions : certes, la diffamation était poursuivie par le Code pénal mais dans un cadre procédural très strict et très protecteur des libertés. En dehors des périodes de guerre et de troubles civils ce dispositif protecteur des libertés a duré près d’un siècle.

Régression des libertés

Il a été profondément bouleversé en 1972 avec le vote de la loi Pleven. Sous prétexte de lutter contre le « racisme », le délit d’opinion a été rétabli en France et, dans les faits, les débats libres sur l’immigration ont été rendus difficiles.

Nouvelle entorse à la liberté en 1990 avec la loi Gayssot créant le délit d’opinion historique à propos de la « shoah », une loi aboutissant à mettre en prison des hommes (Vincent Reynouard récemment) sur le seul fondement d’un délit d’opinion. Le fait que ces opinions soient réputées odieuses ne sont pas un argument justificatif : ni M. Trotski, ni M. Lénine, ni M. Hitler, ni M. Staline, ni M. Mao n’ont déporté des gens dont ils trouvaient les idées sympathiques. Ce sont évidemment les gens qui tiennent des idées jugées odieuses dont la liberté a besoin d’être protégée. Penser autrement c’est adopter une attitude totalitaire.

En 2001, précisément, nouvelle avancée du totalitarisme avec la loi Taubira créant le délit d’opinion sur la traite atlantique (et sur la seule traite atlantique ; la traite méditerranéenne, orientale et musulmane n’étant pas concernée !). Dans la foulée l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau est poursuivi devant les tribunaux pénaux.

Ajoutons que les filets protecteurs de la procédure de diffamation sont progressivement abrogés : impossibilité d’offrir des preuves, refus de reconnaître la bonne foi, allongement des délais de prescription.

Régression civilisationnelle

Cette formidable régression des libertés s’accompagne d’une régression civilisationnelle.

A travers l’antiquité gréco-latine, la première Renaissance du XIIe/XIIe siècle, la grande Renaissance, la pensée européenne a toujours distingué deux ordres de vérité

  • - les vérités religieuses où le dogme s’impose comme article de foi ;
  • - les vérités scientifiques ou historiques qui se déterminent par le libre débat. Dans ces domaines peut être dit vrai (ou faux) ce qui est librement réfutable. Philosophiquement, un fait, une opinion, un point de vue, une analyse qui ne peut être librement réfuté ne peut–être dit ni vrai, ni faux (sauf dans l’ordre religieux). Ainsi les lois mémorielles transforment-ils des événements historiques en dogmes religieux. C’est une formidable régression.

En retirant des pans entiers d’histoire au libre examen, les lois mémorielles (Gayssot, Taubira ou Boyer) ne sont pas seulement des atteintes à la liberté d’expression, ce sont aussi des fautes contre l’esprit.

Jean-Yves Le Gallou
Polémia
24/01/2012

Voir aussi :

Evolution des libertés en France : Cent restrictions en quarante ans (reprise de l'article paru le 01/12/07)
La loi Gayssot : une régression civilisationnelle

 

vendredi, 06 janvier 2012

Le système euro-atlantiste oppose son veto à l’indépendance du Nagorno-Karabakh

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“ALIENA”:

Le système euro-atlantiste oppose son veto à l’indépendance du Nagorno-Karabakh

Le nom de Stepanakert, actuelle capitale de la République du Nagorno-Karabakh (RNK), doit son nom au révolutionnaire bolchevique Stepan Chaumjan (1878-1918), originaire de Bakou et connu sous le sobriquet de “Lénine du Caucase”. En langue arménienne, cette république s’appelle “Lernayin Gharabagh” ou “Arts’akh”; “Nagorno Karabakh” est son nom en russe, où l’adjectif “nagorno” signifie “montagneux”. Cette région de 4400 km2 (elle est à peine plus grande que la province italienne de la Molise) se trouve dans le Caucase mériodional et s’est proclamée indépendante le 6 janvier 1992. Comme d’habitude, la communauté internationale adopte une politique de deux poids deux mesures quand il s’agit de reconnaître le statut juridique d’entités nouvelles s’étant constituées lors de la liquéfaction d’anciens Etats sur la masse continentale eurasienne. D’une part, le Kosovo a pu compter sur l’appui inconditionnel d’une grande majorité d’Etats occidentaux, malgré l’opposition de la Serbie. D’autre part, la RNK n’a pas connu de telles faveurs.

Pourtant, le référendum demandant la sécession de cette région, officiellement azerbaïdjanaise, référendum qui s’est tenu en décembre 1991, n’est en fait que la confirmation d’une déclaration antérieure,  datant de l’époque soviétique et prévoyant également le rattachement à l’Arménie, ce que ne souhaitaient alors ni Moscou ni Bakou. Cette déclaration date de la fin des années 80 et avait été introduite par le Soviet de la région autonome, au temps de l’URSS. L’espoir actuel d’obtenir l’indépendance est conforté par l’idée d’une sorte de continuité juridique remontant à l’époque soviétique: il se placerait ainsi dans une “logique évolutive”.

Cette région, peuplée au moyen-âge par des sujets arméniens de l’Empire perse, est tombée sous la domination russe au début du 19ème siècle: en effet, le Karabakh, par le traité du 14 mai 1805 (1220 selon le calendrier musulman), est intégré dans l’empire russe en prenant la forme juridique d’un khanat autonome. L’unique médiateur entre la population du Nagorno Karabakh et le Tsar Alexandre Pavlovitch Romanov (1777-1825) était le gouverneur de la Géorgie. Avec l’effondrement de l’Empire des Tsars, suite à la révolution bolchevique de 1917, le territoire du Nagorno Karabakh a été âprement disputé entre les nouvelles républiques socialistes soviétiques de l’Azerbaïdjan (en laquelle le Nagorno Karabakh fut inclu) et de l’Arménie, située un peu plus à l’Ouest. En 1921 donc, la région est incluse dans la juridiction azérie constituée par le Comité exécutif central de la République socialiste soviétique de l’Azerbaïdjan qui lui accorde toutefois l’autonomie régionale.

Au fil du temps, les ressortissants de cette région autonome au sein de l’Azerbaïdjan soviétique ont demandé à plusieurs reprises d’être inclus dans la RSS d’Arménie (pour la première fois en 1945, puis en 1966 et en 1977). Le projet, à ses débuts, avait été contrecarré par Staline, agissant en sa qualité de Commissaire du Peuple pour les questions nationales. Avec la désagrégation de l’Union Soviétique, les tensions inter-ethniques ont explosé: le gouvernement turcophone de Bakou, proche de celui d’Ankara, a opté pour une stratégie d’azérisation forcée, alors que la population est arménienne à 76%; quant aux autres minorités, elles sont russes ou kurdes. Désordres et violences ont agité les rues, en réponse à ce déni de justice: en 1988, à proximité de la ville d’Askeran, deux citoyens azéris sont tués, ce qui entraîne un pogrom anti-arménien à Sumgait, un grand centre urbain au nord de Bakou. Ce furent trois journées de massacres, qui firent des dizaines de victimes.

D’autres épisodes similaires ont ponctué la vie d’autres localités arméniennes au nord de la région, comme Spitak et Ghugark, forçant les ethnies à quitter l’espace juridictionnel où elles étaient en minorité pour se réfugier soit en Azerbaïdjan soit en Arménie. On estime que 14.000 civils arméniens ont pris la fuite, ainsi que 80.000 Azéris.

Pendant l’année 1989, les révoltes populaires n’ont jamais connu de répit. Elle atteignirent une phase de plus haute intensité quand les autorités azéries suspendirent les autorités locales du Nagorno Karabakh pour les confier à un “Comité organisateur” à majorité azérie, responsable devant le Conseil des ministres de l’Union. Au même moment, la RSS d’Arménie revendiquait prioritairement d’exercer son autorité “in loco”. Il s’ensuivit un cortège de dévastations et d’actions de guerilla où s’affrontèrent les deux peuples voisins: les Arméniens furent les principales victimes de ces désordres, qui ne cessèrent pas, même après l’intervention de l’Armée Rouge. Il faut aussi se rappeler que le tout dernier acte posé par l’Union Soviétique, dans le cadre de la perestroïka de Gorbatchev, fut de suspendre la gestion azérie dans le Nagorno Karabakh.

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En se basant sur une clause de la constitution soviétique, la RNK en tant qu’enclave autonome, dès la sortie de l’Azerbaïdjan hors de l’Union, se proclame “république”: le 8 janvier de l’année suivante, Artur Aslanovitch Mkrtcian (né en 1959) prend en charge la fonction de Président, et Oleg Esayevitch Jesayan, celle de premier ministre. Trois mois plus tard, suite à la mort en des circonstances mystérieuses, de Mkrtcian, son poste est repris ad interim par Georgy Mikhaïlovitch Petrossian (né en 1953; en fonction en 1992 et 1993). Le premier président élu du Nagorno-Karabakh, suite aux élections du 29 décembre 1994, fut Robert Sedrakovitch Kotcharyan (né en 1954), dont Garen Zarmajrovitch Babourian reprendra les fonctions ad interim (en 1993-1994).

Face à cette volonté d’indépendance ou d’union avec l’Arménie, l’Azerbaïdjan qui, avec la Turquie, est désormais la tête de pont des Etats-Unis dans le Caucase et dans la stratégie eurasienne globale de Washington, a réagi en lançant une opération militaire de grande envergure. Des milliers de victimes et plus d’un million de réfugiés appartenant aux deux ethnies constituèrent les funestes résultats de cette opération de guerre. Un cessez-le-feu aléatoire fut signé en mai 1994 (1).

Aujourd’hui, la situation reste plutôt instable, surtout parce que les Etats-Unbis refusent avec fermeté que d’autres puissances reconnaissent le statut indépendant de la RNK parce que cela pourrait constituer une gène pour l’acheminement du pétrole en provenance de Bakou et parce que cela pourrait offenser le principal interlocuteur dans le Caucase méridional du système euro-atlantiste. Au cours de ces dernières années, l’Azerbaïdjan a vu croître son PIB de manière quasi miraculeuse, surtout grâce à ses précieuses ressources d’hydrocarbures. C’est au départ des gisements de Shah Deniz au sud de la Mer Caspienne, à environ 70 km de la capitale azérie aujourd’hui florissante, que partira le corridor pétrolier et gazier du sud qui devra fournir en gaz naturel l’Europe occidentale, éliminant simultanément tout trajet sur le sol de la Russie, désormais considérée comme le principal adversaire dans la guerre des hydrocarbures. En 2006, un oléoduc est entré en fonction, traversant la Géorgie, où Washington avait appuyé l’insurrection populaire de 2003, connue sous le nom de “révolution des roses”. Cet oléoduc acheminera le brut azéri de la région de Bakou au terminal turc sur la Méditerranée.

“La politique de ségrégation et de discrimination poursuivie par l’Azerbaïdjan a généré une atmosphère de haine et d’intolérance contre le peuple arménien, ce qui a conduit à un conflit armé, à d’innombrables victimes, à des déportations de masse de toute la population de paisibles villages arméniens” (2): voilà ce que l’on peut lire dans la déclaration d’indépendance du Nagorno Karabakh, proclamée le 2 septembre 1991. Même si l’entité que représente le Nagorno Karabakh rencontre les pré-requis nécessaires pour former un Etat (et ces pré-requis sont plus solides que pour le Kosovo), l’indépendance de la RNK n’est pas acceptée par la communauté internationale et condamne la région à une dramatique incertitude permanente: les 137.000 habitants de la RNK (selon les estimations de 2006) survivent vaille que vaille sous la menace constante des forces azéries. Mais ils n’abandonnent pas l’espoir de construire un jour un futur de paix pour leur pays. Celui-ci vit de l’agriculture, de l’élevage et du travail de la soie. Malgré tout, le gouvernement de Bakou a déclaré qu’il ferait à nouveau appel aux armes si la médiation de l’OSCE (instance dont la Fédération de Russie réclame une réforme) échoue.

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 20 décembre 2011; http://www.rinascita.eu/ ).

Notes:

(1)     Les autres présidents sont Léonard Georgevitch Petrossian (né en 1954; du 20 mars au 8 septembre 1997, ad interim); Arkady Archavirovitch Goukassian (né en 1957; du 8 septembre 1997 au 7 septembre 2007); Bako Sakharovitch Sakhakhan (né en 1960; depuis le 7 septembre 2007).

(2)     “...prenant en considération que la politique d’apartheid et de discrimination poursuivie en Azerbaïdjan a suscité une atmosphère de haine et d’intolérance dans la République à l’égard du peuple arménien, ce qui a conduit à un conflit armé, à des victimes humaines, à des déportations en masse de populations vivant dans de paisibles villages arméniens” (cfr. l’adresse électronique http://www.nkr.am/en/declaration/10/ ).

 

dimanche, 25 décembre 2011

La France mise en garde par la Turquie à propos de sa loi sur le génocide arménien

 

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La France mise en garde par la Turquie à propos de sa loi sur le génocide arménien

La France a été alertée par la Turquie des graves conséquences qu’entraînerait l’adoption par le sénat français d’un projet de loi, aujourd’hui (19 décembre), qui pénaliserait le déni du massacre de plus d’un million d’Arméniens par l’Empire ottoman en 1915.

Speaking in Libya on Saturday, Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan urged France to face its own history before judging the history of others, the Turkish press reports.

Erdoğan's strong reaction came in response to a vote by the French Senate to criminalise denial in France of the so-called Armenian genocide of 1915 and make it punishable by a maximum one-year prison sentence and a €45,000 fine – a punishment that would bring denial of the alleged genocide up to par with denial of the Holocaust.

"Today, nobody talks about the 45,000 Algerian deaths in 1945 or the role of France in the massacre of 800,000 people in Rwanda in 1994,” Erdoğan said.

Turkish officials have warned France of grave consequences should the bill be passed by the French Senate. Erdoğan sent a letter to the French President Nicolas Sarkozy on Friday, warning him of the damage the bill would cause to bilateral relations.

“This bill directly targets the state of the Turkish Republic, the Turkish nation and the Turkish community in France and is seen as hostile,” Erdoğan was quoted as saying in the letter, seen by the Anatolia news agency.

Speaking in a joint press conference with Mustafa Abdul-Jalil, chairman of the Libyan National Transitional Council (NTC), Erdoğan repeated Turkey's official stance regarding the Armenian deaths of 1915 as an historical matter that calls for the judgement of historians and academics rather than as a matter of politics to be voted on in parliaments.

French election strategies?

Ankara has also raised doubts regarding Sarkozy's motives in changing his stance regarding the Turkish-Armenian conflict, speculating that the French president might be seeking votes from the strong Armenian community in France to gain an advantage over his Socialist Party rival, François Hollande.

 

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The Socialist candidate is also a known defender of the “Armenian genocide” and said that he would support a law to make genocide denial punishable by French courts.

“The bill is completely against common sense. The toll [in the case the bill passes into law] will be on French firms conducting business in Turkey,” Turkey's EU Affairs Minister Egemen Bağış said on Saturday (17 December).

Business to suffer

Two days before, Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoğlu had invited executives from French firms in Turkey to his ministry to discuss the possible results of such a law for French investment in the country.

Apparently unmoved by Ankara's warnings, Sarkozy's ruling party reaffirmed its faith in the bill, expressing support for its passage. Lawmakers interviewed by AFP said that they were “determined at this time” that the bill should not return from the Senate, as it did back in 2006 during a first attempt.

France had previously brought the same bill to the agenda five years ago, but the French Senate refused to discuss it even though France recognised the Armenian deaths of 1915 as genocide in 2001.

EurActiv.com

dimanche, 08 mai 2011

Erdogan Wants to Demolish Turkish-Armenian "Friendship" Statue in Kars

 

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http://sheikyermami.com/2011/04/22/erdogan-wants-to-demolish-turkish-armenian-%E2%80%98friendship%E2%80%99-statue-in-kars/

Erdogan Wants to Demolish Turkish-Armenian ‘Friendship’ Statue In Kars

by sheikyermami on April 22, 2011

Because it reminds people of the Armenian Genocide which, as we all know, no Turk could commit:

“A Muslim could not commit genocide….”

(Tayyip Erdogan, Turkish PM)

The statue’s sculptor, Mehmet Aksoy: “Erdogan will become the first prime minister, who will destroy amonument to peace.”

KARS, Turkey (Combined Sources)–Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan has ordered the destruction of a giant monument to friendship between Turkey and Armenia, reports from Ankara said on Monday, RFE/RL reported.

Related:

The 30-meter (100-foot) unfinished concrete statue, located in the northeastern Turkish city of Kars close to the Armenian border, was commissioned in 2006 to promote dialogue and reconciliation between the two countries. It depicts two figures emerging from one human shape and symbolizing the pain of division.

Visiting Kars on Sunday, Erdogan reportedly described the monument as a “monstrosity” that overshadows a nearby Islamic shrine. The AFP news agency cited Turkish media as saying that he ordered the Kars mayor, a member of his ruling Justice and Development Party, to replace it with a park.

It was not clear if Erdogan referred to Kars’s 10th century Armenian church of Surp Arakelots (Holy Apostles). It was converted into a mosque after the city and the surrounding region was cleansed of its Armenian population during the Armenian Genocide of 1915 and captured from a short-lived independent Armenian republic and incorporated into modern-day Turkey in 1920.

Opponents of Erdogan’s Islamic rooted government were critical of his comments, with former culture minister Ercan Karakas saying that they are a “shame” and that “the sculpture is neither strange nor ugly,” according to AFP.

The former Mayor of Kars, Naif Alibeyoglu, under whose administration the statue was erected, described Erdogan’s statements as “monstrous” in an interview with NTV television in which he sought to justify the building of the statue.

“We sought to erect a monument to humanity. We have attempted to send a message of humanity to this militant world, having lost human values,” said Alibeyoglu, who has been a supporter of the unconditional normalization of relations between Armenia and Turkey. “We built this monument as counterbalance to genocide monuments in Armenia and Igdir, as monuments to genocide fueled vendetta between the two nations.”

The statue’s sculptor, Mehmet Aksoy, defended his work, saying on NTV that its destruction would recall the demolition by the Taliban of ancient Buddhist statues in Afghanistan’s Bamiyan valley in 2001 that stunned the world.

“What explanation will be given to the world if the monument to humanity and peace is ruined?” Askol said. “Erdogan will become the first prime minister, who will destroy a monument to peace.”

Turkey’s Culture Minister Ertugrul Gunay was quoted by the Associated Press as saying that a decision about the monument’s fate will be made in consultation with the artist. Gunay noted that it was placed on a historic site of war.

We have this article also in German:

samedi, 09 avril 2011

La tragedia armena: il primo "olocausto" dell'epoca contemporanea

***

Verso la fine del XIX secolo, la crisi politica, economica e sociale dell’impero ottomano si fece sempre più grave, sfociando in sedizioni e sommosse. A Salonicco un gruppo di ufficiali dell’esercito, affiancato da alcuni esiliati politici turchi confluiti nella Ittihad ve Terakki (il partito Unione e Progresso), iniziò a tramare contro l’incapace e retrogrado governo centrale di Costantinopoli, con l’obiettivo di intraprendere, anche con la forza, un necessario quanto urgente processo di modernizzazione dell’impero ormai sull’orlo del collasso.

Il 24 luglio del 1908, il Comitato Centrale di Unione e Progresso detronizzò il sultano Abdul Hamid II sostituendolo con il più malleabile fratello Muhammad. Seguì un breve periodo di euforia da parte delle minoranze etniche e religiose della Sublime Porta, tra cui quella armena, che confidavano nell’inizio di una nuova era caratterizzata da maggiori libertà. Si trattò però di una semplice speranza destinata a svanire di fronte ai reali e non dichiarati intenti che in segreto animavano i cuori degli appartenenti ad un nuovo partito ‘progressista’, il Movimento dei Giovani Turchi, intenzionati sì a modernizzare economicamente e socialmente il loro agonizzante impero, ma anche ad unificarlo etnicamente e religiosamente, espandendone nuovamente i confini non ad occidente, come avevano quasi sempre fatto i sultani del passato, bensì ad oriente, in direzione della Persia, del Caucaso e delle immense regioni asiatiche centrali, abitate da popoli (tartari, azerbaigiani, ceceni, kazachi, uzbechi, kirghisi e tagiki) linguisticamente ed etnicamente affini al popolo anatolico. La teoria geopolitica intorno alla quale ruotava questo piano si basava sull’ideologia panturanica. Secondo il padre di quest’ultima – l’orientalista, linguista ed esploratore ungherese Arminius Vambery (1832-1913) – l’impero ottomano avrebbe infatti potuto e dovuto allargare i suoi confini all’intera area caucasica e asiatico-centrale in virtù della già citata uniformità etnico-religiosa che caratterizzava l’intero “popolo” turco. Fu per questa ragione che, il 26 gennaio 1913, un triumvirato di Giovani Turchi firmato da Enver Pascià, Taalat Pascià e Ahmed Jemal – nonostante i precedenti proclami inneggianti l’eguaglianza di tutti i sudditi della Sublime Porta – iniziarono ad organizzare un piano di persecuzione nei confronti di tutte le minoranze, prima fra tutte quella armena, mettendo in piedi un’efficiente struttura paramilitare, l’Organizzazione Speciale (O.S.), coordinata da due medici, Nazim e Shaker, e dipendente dal Ministero della Guerra e da quello degli Interni e della Giustizia. Nel 1914, con l’entrata in guerra della Turchia a fianco degli Imperi Centrali, i Giovani Turchi poterono finalmente rendere più che palesi le loro intime convinzioni e dare il via ad una sistematica e scientifica persecuzione destinata a protrarsi per quasi tutta la durata del Primo Conflitto Mondiale. Tra l’aprile e il maggio 1915, i turchi concentrarono i loro sforzi nell’eliminazione dell’élite economico-culturale e dei militari armeni. Il 24 aprile 1915 (che verrà in seguito ricordata come la data commemorativa del ‘genocidio’), a Costantinopoli, circa 500 armeni furono incarcerati e poi eliminati. Tra le vittime vi era anche il deputato Krikor Zohrab che pensava di godere dell’amicizia personale di Talaat Pascià, molti intellettuali, come il poeta Daniel Varujan, giornalisti e sacerdoti. Tra gli uomini di chiesa, Soghomon Gevorki Soghomonyan (più noto come il monaco Komitas), padre della etnomusicologia armena. Komitas fu deportato assieme ad altri 180 intellettuali armeni a Çankırı in Anatolia centro settentrionale. Egli sopravvisse alla prigionia e alla guerra grazie all’intervento del poeta nazionalista turco Emin Yurdakul, della scrittrice turca Halide Edip Adıvar e dell’ambasciatore americano Henry Morgenthau. Trasferitosi nel 1919 a Parigi, Komitas, sulla scorta degli orrori patiti, impazzì finendo i suoi giorni in un manicomio, nel 1935.

Tra il maggio e il luglio del 1915, gli ottomani, spalleggiati da bande curde (2) e da reparti formati da ex detenuti, setacciarono le comunità delle province di Erzerum, Bitlis, Van, Diyarbakir, Trebisonda, Sivas e Kharput, dove soprattutto i reparti curdi depredarono e massacrarono migliaia tra donne, vecchi e bambini e decine di sacerdoti a molti dei quali, prima dell’esecuzione, furono strappati gli occhi, le unghie e i denti. Gevdet Bey, vali (governatore) della città di Van e cognato del ministro della Difesa Enver Pascià, era solito fare inchiodare ai piedi dei prelati ferri di cavallo arroventati. Stando ad un rapporto del console statunitense ad Ankara, nel luglio 1915, diverse migliaia di soldati armeni inquadrati nell’esercito ottomano e reduci dalla disastrosa campagna del Caucaso (scatenata nel dicembre del 1914 da Enver Pascià contro le forze zariste al comando del generale Nikolai Yudenich ) furono improvvisamente disarmati dai turchi e spediti nelle zone di Kharput e  Diyarbakir con il pretesto di utilizzarli nella costruzione di una strada. Ma una volta giunti sul posto essi vennero tutti fucilati. Solitamente, i turchi organizzavano le deportazioni di massa trasferendo i loro prigionieri in località piuttosto remote. Una delle destinazioni prescelte fu la desolata regione siriana di Deir al-Zor, dove centinaia di intere famiglie armene furono ammassate e lasciate morire di stenti in primordiali lager privi di baracche e servizi igienici.. In terra siriana vennero anche spediti migliaia di giovani ragazze e ragazzi armeni che riuscirono però a scampare alla morte in parte perché venduti a gestori arabi di bordelli per etero e omosessuali, e in parte perché rinchiusi negli speciali orfanotrofi per cristiani gestiti da Halidé Edib Adivart, una sadica virago incaricata da Costantinopoli di ‘rieducare’ I piccoli armeni.

Le deportazioni – annotò in questo periodo il diplomatico tedesco Max Erwin von Scheubner-Richter -furono giustificate dal governo turco con la scusa di un necessario spostamento delle comunità armene dalle zone interessate dalle operazioni militari (Anatolia orientale e nord orientale, n.d.a) (…) Non escludo che gran parte dei deportati furono massacrati durante la loro marcia. (…) Una volta abbandonati i loro villaggi, le bande curde e i gendarmi turchi si impadronivano di tutte le abitazioni e i beni degli armeni, grazie anche ad una legge del 10.6.1915 ed altre a seguire che stabiliva che tutte le proprietà appartenenti agli armeni deportati fossero dichiarate “beni abbandonati” (emvali metruke) e quindi soggetti alla confisca da parte dello Stato turco”. E a testimonianza dei risvolti economici della strage, basti pensare che “i profitti derivati all’oligarchia dei Giovani Turchi e ai suoi lacchè dai beni rapinati agli armeni arrivarono a toccare la cifra astronomica di un miliardo di marchi”. Nell’inverno del ‘15, il conte Wolff-Metternich decise di riferire al ministero degli Esteri tedesco il protrarsi “di questi inutili e crudeli eccidi”, chiedendo un intervento ufficiale presso la Sacra Porta Venuti al corrente della protesta, Enver Pascià e Taalat Pascià chiesero a Berlino la sostituzione di Wolff-Metternich che nel 1916 dovette infatti rientrare in Germania.

genocide_armenien.jpgVa comunque detto che non tutti i governatori turchi accettarono di eseguire per filo e per segno gli ordini di Costantinopoli. Nel luglio 1915, ad esempio, il vali di Ankara si oppose allo sterminio indiscriminato di giovani e vecchi, venendo rimosso e sostituito da un funzionario più zelante, tale Gevdet, che nell’estate del ‘15 a Siirt fece massacrare oltre 10.000 tra armeni ortodossi, cristiani nestoriani, giacobini e greci del Ponto. Resoconti sui molteplici eccidi sono registrati anche nelle memorie di altri addetti diplomatici francesi, bulgari, svedesi e italiani (come il console di Trebisonda, Giovanni Gorrini) presenti all’epoca in Turchia. Nonostante tutto, il governo turco non si reputava ancora soddisfatto di come stava procedendo la risoluzione del “problema armeno”. “In base alle relazioni da noi raccolte – annotò il 10 e il 20 gennaio del 1916, il notabile Abdullahad Nouri Bey – mi risulta che soltanto il 10 per cento degli armeni soggetti a deportazione generale abbia raggiunto i luoghi ad essi destinati; il resto è morto di cause naturali, come fame e malattie. Vi informiamo che stiamo lavorando per avere lo stesso risultato riguardo quelli ancora vivi, indicando e utilizzando misure ancora più severe (…) Il numero settimanale dei morti non è ancora da considerarsi soddisfacente”. Nel 1916, Enver Pascià, Taalat Pascià e Ahmed Jemal diedero quindi un ulteriore giro di vite, intimando ai loro governatori e ai capi di polizia di “eliminare con le armi, ma se possibile con mezzi più economici, tutti i sopravvissuti dei campi siriani e anatolici”. In questa fase del massacro ebbe modo di distinguersi per efficienza il governatore del già citato distretto di Deir al-Azor, Zeki Bey, che – secondo quanto riportano James Bryce e Arnold Toynbee in The Treatment of Armenians in the Ottoman Empire, 1915–1916 – “rinchiuse 500 armeni all’interno di una stretta palizzata, costruita su una piana desertica, e li fece morire di fame e di sete”. Durante l’estate del 1916, gli uomini di Zeki eliminarono complessivamente oltre 20.000 armeni. A dimostrazione della criminale sfacciataggine dei leader turchi, basti pensare che Taalat Pascià arrivò a vantarsi dell’efficienza del suo governatore con l’ambasciatore americano Morgenthau, al quale egli ebbe anche il coraggio di chiedere “l’elenco delle polizze assicurazioni sulla vita che gli armeni più ricchi (deceduti nei campi di sterminio) avevano precedentemente stipulato con compagnie americane, in modo da consentire al governo di incassare gli utili delle polizze”. Altrettanto crudele ed anche beffardo risultò il destino delle comunità armene dell’Anatolia orientale che, grazie anche all’intervento dell’armata zarista, erano riuscite a trovare momentaneo rifugio nelle valli del Caucaso. In seguito alla rivoluzione bolscevica del 1917, l’esercito russo si era infatti ritirato dall’Anatolia orientale e dalla Ciscaucasia, abbandonando gli armeni al loro destino. Rioccupata l’importante città-fortezza di Kars, le forze ottomane iniziarono una vera e propria caccia all’uomo, eliminando circa 19.000 cristiani. Identica sorte toccò a quei profughi armeni che, rifugiatisi in Azerbaigian, furono massacrati dalle locali minoranze mussulmane tartare e cecene che, nel 1918, nella sola area di Baku, ne eliminarono 30.000.

Ma la guerra stava ormai volgendo al termine e nell’imminenza del crollo della Sublime Porta, i responsabili delle stragi iniziarono a dileguarsi. Quando, nell’ottobre 1918, la Turchia si arrese alle forze dell’Intesa, i principali dirigenti del partito dei Giovani Turchi vennero arrestati dai britannici ed internati a Malta per un breve periodo. A carico dei fautori e degli esecutori dei massacri fu intentato un processo svoltosi nel 1919 a Costantinopoli sotto la supervisione del nuovo primo ministro Damad Ferid Pascià che alla Conferenza di pace di Parigi, il 17 luglio 1919 aveva ammesso i crimini perpetrati ai danni degli armeni. Lo scopo del processo di Costantinopoli non era in realtà quello di rendere giustizia al popolo armeno e di chiarire le colpe pregresse dell’amministrazione ottomana (cioè quelle di prima della Grande Guerra), bensì quello di scaricare tutte le colpe sui leader dei Giovani Turchi, sicuramente responsabili, ma che avevano potuto portare a compimento il loro piano di sterminio, grazie alla connivenza di larghi strati della  burocrazia civile e militare. Il processo si risolse quindi in una farsa, senza considerare che nei confronti dei molti imputati condannati in contumacia (nell’autunno del 1918 quasi tutti erano riusciti ad abbandonare al Turchia), non furono mai presentate richieste di estradizione. Non solo. In una fase successiva anche i verdetti della corte vennero in gran parte annullati ed archiviati. Nell’ottobre del 1919, a Yerevan, i vertici del partito armeno Dashnak, più che mai decisi a farsi giustizia, misero a punto un piano (l’Operazione Nemesis) per eliminare di circa 200 tra uomini politici, funzionari turchi e ‘collaborazionisti’ armeni ritenuti direttamente o indirettamente responsabili del genocidio. Il 15 marzo del 1921, a Berlino, l’ex ministro degli Interni Talaat Pascià, il principale artefice dell’olocausto armeno, venne ucciso da Solomon Tehlirian che, tuttavia, dopo essere stato arrestato e processato, nel mese di giugno dello stesso anno sarà graziato da un tribunale tedesco. Il 18 luglio 1921, fu la volta di Pipit Jivanshir Khan, coordinatore del massacro di Baku, assassinato a Constantinopoli, da Misak Torlakian. Il killer fu arrestato, ma rilasciato dalla polizia inglese. Il 5 dicembre, a Berlino, l’agente Arshavir Shiragian eliminò l’ex primo ministro turco Said Halim Pascià. Shiragian scampò all’arresto, rientrando poi a Constantinopoli. Il 17 aprile 1922, sempre a Berlino, Aram Yerganian, spalleggiato probabilmente da un altro sicario (il misterioso “agente T”) da lui ingaggiato, freddò Behaeddin Shakir Bey, coordinatore dello speciale Comitato ittihadista e Jemal Azmi, il ‘mostro’ di Trebisonda, responsabile della morte di 15.000 armeni, e già condannato, nel 1919, alla pena capitale da un tribunale militare turco che tuttavia non aveva ritenuto opportuno rendere esecutiva la sentenza. Il 25 luglio 1922, fu la volta dell’ex ministro della Difesa Jemal Pascià che a Tbilisi cadde sotto i colpi di Stepan Dzaghigian e Bedros D. Boghosian. Curiosa, ma decisamente consona al personaggio fu invece la fine di Enver Pascià, probabilmente il più ambizioso e idealista dei triumviri turchi, il “piccolo Napoleone” dell’impero e il più tenace propugnatore del movimento “internazionalista” turco. Rifugiatosi tra le tribù dell’Asia Centrale, dove pensava di realizzare il suo antico sogno panturanico, cioè la creazione di una Grande Nazione Turca, agli inizi degli anni Venti Enver scatenò una rivolta mussulmana contro il potere sovietico. Ma il 4 agosto 1922, nei pressi di Baldzhuan, località del Turkestan meridionale (oggi inclusa del territorio del Tagikistan) egli venne sconfitto e ucciso con pochi suoi seguaci da preponderanti forze bolsceviche.

Alberto Rosselli 

NOTE:

1) Il termine “genocidio” fu coniato negli anni Quaranta dal giurista americano di origine ebraico-polacca Raphael Lemkin proprio in riferimento alla repressione armena.
2) A proposito della collaborazione fornita dai curdi al governo centrale, va ricordata l’istituzione da parte del sultano dei reggimenti Hamidye, reparti paramilitari dipendenti dall’esercito e dalla gendarmeria turchi, che vennero largamente utilizzate per depredare o incendiare le comunità armene “ribelli”).

BIBLIOGRAFIA:

B. H. Liddell Hart, La Prima Guerra Mondiale 1914-18, Rizzoli Editore, Milano 1972.
D. Fromkin, Una pace senza pace, Rizzoli Libri, Milano 1992.
M. Gilbert, La grande storia della Prima Guerra Mondiale, Arnoldo Mondatori Editore, Milano 1998.
A.Emin (Yalman), Turkey in the World War, Newhaven, 1930.
H.Kaiser, Imperialism, Racism and Development Theories: The Construction of a Dominant Paradigm on Ottoman Armenians, Gomidas Institute Books, Princeton, 1998.
H.Kaiser, The Baghdad Railway and the Armenian Genocide, 1915-1916: A Case Study in German Resistance and Complicity, in Remembrance and Denial: the Case of the Armenian Genocide, Wayne State University Press, 1999.
R. Kevorkian, L’extermination des deportés arméniens ottomans dans les camps de concentration de Syrie-Mésopotamie (1915-1916), Revue d’Histoire Arménienne Contemporaine, Tome II, Paris, 1998.
Y. Ternon, Gli armeni. 1915-1916: il genocidio dimenticato, Rizzoli, Milano, 2003.
D. M. Thomas, Ararat, Frassinelli, Milano, 1984.
D.Varujan, Il canto del pane, Guerini, Milano, 1992.
D.Varujan, Mari di grano e altre poesie armene, Paoline, Milano, 1995, a cura di Antonia Arslan.
C. Mutafian, Metz Yeghérn Breve storia del genocidio degli armeni, Angelo Guerrini & Associati, Milano 1998.
A. Rosselli, Sulla Turchia e l’Europa, Solfanelli Editore, Chieti, 2006.
A. Rosselli, L’olocausto armeno, Sito web Nuovi Orizzonti, http://www.storico.org.
H. M. Sukru, “The Political Ideas of the Young Turks”, in idem, The Young Turks in Opposition, Oxford University Press, 1995

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mardi, 08 mars 2011

Armenia e Israele - limiti e prospettive della politica estera turca

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Armenia e Israele – limiti e prospettive della politica estera turca

Ex: http://www.eurasia-rivista.org/

Obiettivi e finalità della nuova politica estera turca

mardi, 18 mai 2010

Nagorno-Karabakh: une éventuelle médiation iranienne?

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Nagorno-Karabakh: une éventuelle médiation iranienne?

 

 

 

Dans le conflit du Nagorno-Karabakh, qui oppose l’Arménie à l’Azerbaïdjan, Moscou ne s’opposerait nullement à une éventuelle médiation de Téhéran

 

Dans l’urgence, toute aide est la bienvenue: Moscou ne s’opposerait donc pas à l’offre que vient de faire Téhéran. Les Iraniens ont en effet proposé d’organiser un sommet des ministres des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie et de l’Iran pour régler le conflit du Nagorno-Karabakh qui oppose depuis 1988 Erivan à Bakou. Le porte-paroles de la diplomatie russe, Andreï Nesterenko, a fait connaître cette proposition iranienne le 30 avril 2010. Mais ce sera seulement si la rencontre aura bel et bien lieu, et sur base des résultats atteints, que l’on pourra parler d’une éventuelle médiation iranienne dans le règlement du conflit, a précisé Nesterenko.

 

(note parue dans “Rinascita”, Rome, 1 mai 2010; http://www.rinascita.eu ).

mercredi, 28 avril 2010

Turken herdenken massamoorden op Armeniërs

Turken herdenken voor de eerste keer massamoorden op Armeniërs        

ISTANBOEL 24/04 (AFP) - Mensenrechtenactivisten, intellectuelen en Turkse artiesten hebben zaterdag in Istanboel voor de eerste keer op publiekelijke wijze de massamoorden op Armeniërs (1915-17) herdacht. Hiermee wordt een belangrijk taboe in Turkije doorbroken.
   

Istanbul.jpgDe afdeling uit Istanboel van de Vereniging voor Mensenrechten (IHD) organiseerde een herdenking voor de razzia op 220 leden van de Armeense intellectuele elite op 24 april 1915, het begin van de massamoorden.

Honderden manifestanten trokken, onder de slogan "Nooit meer", naar het station van Haydarpasa, vanwaar de eerste deportaties plaatsvonden. De betogers, begeleid door politie en talloze camera's, droegen zwart-witfoto's van gedeporteerden waarvan het merendeel nooit meer gezien werd. Een groep tegenbetogers werd door de politie op voldoende afstand gehouden. Rond 18.00 uur vindt een tweede betoging plaats in het hart van het Europese deel van Istanboel.
   

Ook in de Armeense hoofdstad Erevan zijn zaterdag duizenden mensen op straat gekomen om de 95ste verjaardag van de massamoord op de Armeniërs te herdenken. Volgens Armenië zijn meer dan 1,5 miljoen mensen omgekomen tijdens de genocide, Turkije houdt het aantal op 300.000 à 500.000 slachtoffers. Volgens Ankara werden ze echter niet het slachtoffer van een genocide, maar kwamen ze om tijdens de chaos van de laatste jaren van het Ottomaanse rijk.

MPK/MPE/(PLS)/

lundi, 22 mars 2010

La Turquie: un partenaire peu fiable

Andreas MÖLZER:

La Turquie: un partenaire peu fiable

 

erdoganturquiecarioca.jpgC’est à un gel diplomatique que nous assistons entre Washington et Ankara. En effet, la Turquie a rappelé son ambassadeur en poste aux Etats-Unis parce que la Commission des affaires étrangères de la Chambre américaine des représentants a qualifié la persécution des Arméniens par l’Empire ottoman pendant la première guerre mondiale de génocide. Pour Ankara, cela n’a apparemment aucune importance que les Etats-Unis soient le principal soutien pour toutes les tentatives turques d’adhérer à l’UE. On s’aperçoit une fois de plus que la Turquie ne tient jamais compte de ses partenaires officiels et, en lieu et place d’une attitude de circonspection, ne poursuit que ses seuls intérêts, quel qu’en soit le prix.

 

La crise diplomatique qui sévit aujourd’hui entre les Etats-Unis et la Turquie doit constituer un sérieux avertissement pour l’Union Européenne: on s’imagine ce qui lui pend au nez si d’aventure Ankara devenait membre à part entière de l’Union. Les Turcs dicteraient sans vergogne leurs conditions à leurs “partenaires” européens, a fortiori parce que l’Union Européenne a tout de même nettement moins de poids que les Etats-Unis. Ensuite, l’ultime conséquence d’une éventuelle adhésion turque serait de voir basculer le centre de gravitation de l’Union de Bruxelles vers Ankara, ce qui signifierait, pour tous les Etats européens, un dangereux statut de vassalité. Pour éviter une telle horreur, qui serait sans fin, il faut tout de suite rompre, et définitivement, les négociations en cours pour l’adhésion pleine et entière de la Turquie à l’UE.

 

Le refus entêté de la Turquie, d’évaluer objectivement les pages sombres de son passé, prouve, une fois de plus, que ce pays est mentalement très éloigné de l’Europe. Bien sûr, personne n’exige des Turcs qu’ils battent indéfiniment leur coulpe, comme le font les Autrichiens et les Allemands à cause des faits et gestes d’un natif de Braunau, cultivant de la sorte un pénible national-masochisme. Pourtant, reconnaître que le massacre de près d’un million et demi d’Arméniens chrétiens était bel et bien un génocide constituerait un geste important pour enfin améliorer les relations entre la Turquie et l’Arménie.

 

Pour l’Union Européenne, enfin, qui cherche à tout prix à faire adhérer la Turquie, l’enjeu de la question arménienne est important : il implique ni plus ni moins la crédibilité même de l’Union. Déjà l’adhésion de la République Tchèque avait été assorti d’un blanchiment scandaleux : on avait accepté d’oublier les décrets de Benes qui avaient enfreint les droits de l’homme et le droit des gens. Ce fut un gifle retentissante au visage des Allemands des Sudètes chassés de leurs terres et donc un péché capital pour la « communauté de valeurs », reposant sur le respect de ces droits, qu’entend être l’UE.  Un péché qui ne devrait pas se répéter.

 

Andreas MÖLZER.

(article paru dans l’hebdomadaire viennois « zur Zeit », n°10/2010 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

vendredi, 19 mars 2010

Na de Armeense genocide, nu een deportatie?

Na de Armeense genocide, nu een deportatie?

hamid-cari.jpgRecent keurden de Amerikaanse en Zweedse parlementen een motie goed waarin de Armeense genocide eindelijk de erkenning krijgt die ze “verdient”. Dit heeft uiteraard zijn gevolgen.

  • Voor het Armeense volk eindelijk een zeer kleine tegemoetkoming, het gedane leed kan men immers nooit terugbetalen.
  • Voor Turkije een kaakslag omdat zij blijven beweren dat er helemaal geen genocide. De heer Alfred Vierling vertelde mij tijdens de reis naar Bretagne trouwens dat de Turkse visie op de Armeense genocide samen te vatten valt als volgt: “Ze heeft nooit plaatsgevonden, maar was wel nodig.”
  • Voor de Amerikaanse president Obama is het dan weer een probleem omdat Turkije de belangrijkste moslimpartner is en in de NAVO zit. Waarschijnlijk zal men dit goedmaken door de Amerikaanse president nogmaals hard te laten pleiten voor de toetreding van Turkije in de EU, wat meerdere presidenten reeds gedaan hebben.

De reactie vanuit de Turkije is dan ook weer veelzeggend. Omdat de Armeense genocide eindelijk als genocide erkend wordt, denkt de Turkse premier Erdogan hardop aan een deportatie van alle Armeniërs in Turkije.

De Turkse premier Tayyip Erdogan heeft gedreigd 100.000 Armeniërs zijn land uit te zetten, nadat Zweedse en Amerikaanse resoluties de Turkse vervolging van Armeniërs in de Eerste Wereldoorlog hebben bestempeld als ‘genocide’. Dat zei Erdogan in een interview met BBC. ’Er zijn op dit moment 170.000 Armeniërs in ons land,’ aldus Erdogan. ‘Slechts 70.000 daarvan zijn Turkse staatsburgers. De overige 100.000 tolereren we.’

Bron: http://www.elsevier.nl/web/Nieuws/Buitenland/260796/Premier-Turkije-dreigt-met-deportatie-100.000-Armeniers.htm

En met dit land willen ze gaan onderhandelen om te laten toetreden tot de EU? Een land dat de Koerdische rechten dagelijks fysiek schendt, dat martelt in hun gevangenissen en dat nu besluit om een genocide weg te duwen aan een deportatie denkt. Nu ja, anderzijds is Spanje ook toegelaten tot de EU en daar worden de rechten van de Basken ook dagelijks geschaad. Men kan op zo’n momenten merken dat de EU gebouwd is met Amerikaans geld, bijeengebracht en doorgesluisd via de CIA;

Tussen eind 1949 en begin 1960 zou het ACUE ruim 4 miljoen dollar CIA-geld naar de Europese beweging sluizen – in hedendaagse euro’s nagenoeg 32 miljoen. Het eerste tastbare succes: Robert Schumans plan voor een Europese Gemeenschap voor Kolen en Staal. ”Wat wij in Europa hebben gedaan, was onmogelijk geweest zonder de hulp van het American Committtee on United Europe”, zo schrijft een dankbare Paul Henri-Spaak in 1960 aan de toenmalige ACUE-directeur.

Bron: http://knack.rnews.be/nieuws/wereld/-cia-financieerde-europese-eenmaking-/site72-section26-article48016.html

Amerika een bondgenoot van Europa? Turkije een land dat tot de EU moet toegelaten worden? Laat me niet lachen…

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Erdogan cancella la sua visita in Svezia

erdoganetsafemme-5afb0.jpgErdogan cancella la sua visita in Svezia

Ankara richiama il suo ambasciatore nella capitale svedese dopo la mozione che riconosce il genocidio armeno

Andrea Perrone

L’ambasciatore di Svezia ad Ankara, Christer Asp, è stato convocato venerdì mattina dal ministero degli Esteri turco in seguito all’adozione, da parte del parlamento svedese, di una mozione che riconosce come genocidio i massacri di armeni avvenuti all’inizio del secolo scorso, ai tempi dell’Impero Ottomano.
La mossa segue di poche ore la decisione del premier turco Recep Tayyip Erdogan (nella foto) di cancellare la visita in Svezia prevista per la prossima settimana e di richiamare in patria a tempo indeterminato l’ambasciatore turco a Stoccolma, Zergun Koruturk. Dure le critiche di Erdogan che in una nota ha dichiarato: “Il nostro popolo e il nostro governo respingono tale decisione presa sulla base di gravi errori e senza fondamento”, precisando che il voto svedese è frutto di “calcoli di politica interna” alla luce delle elezioni previste a settembre di quest’anno.
“È naturale che si manifesti disappunto per questa decisione del Parlamento e che si esprima il proprio punto di vista sulla questione”, ha commentato l’ambasciatore Asp, affermando che il tema, uno dei più controversi per la Turchia moderna, avrà inevitabili ripercussioni sui rapporti diplomatici ed economici tra Turchia e Svezia. “Naturalmente sono a rischio anche le relazioni commerciali - ha aggiunto - lavoreremo per evitare che questo accada”.
La risoluzione ha ottenuto il voto favorevole di 131 deputati e quello contrario di 130 ed è stata fortemente contrastata dal governo svedese. Il ministro degli Esteri svedese, Carl Bildt, ha definito “un errore” l’approvazione da parte del Parlamento - per un solo voto espresso da un deputato che non ha seguito le indicazioni  del partito - ma ha ribadito che questo non cambia la posizione del governo, che sostiene l’ingresso della Turchia nell’Unione europea.
Il voto del Parlamento svedese arriva a meno di una settimana da quello della commissione Esteri della Camera dei Rappresentanti degli Stati Uniti con cui, anche in quel caso solo per un voto, è stata approvata una risoluzione non vincolante in cui si chiede al presidente Barack Obama di usare la parola genocidio nel riferirsi al massacro degli armeni. Anche il quel caso il governo turco ha   protestato, richiamando il suo ambasciatore a Washington ed accusando il governo statunitense di non aver fatto abbastanza per impedire il passaggio della risoluzione.
“Sono contrariata e sorpresa, mi aspettavo che il parlamento svedese decidesse che non è lavoro da deputati ma da storici decidere se c’è stato o meno un genocidio”, ha dichiarato la Koruturk. 
L’ambasciatore turco in Svezia ha quindi precisato che gli ottimi rapporti tra Ankara e Stoccolma non possono che risentirne. “Tutto è destinato a fare un passo indietro - ha osservato - questa decisione avrà un impatto drastico sulle relazioni bilaterali”.


13 Marzo 2010 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=1043

lundi, 15 mars 2010

L'Armenia tra Erdogan e Obama

armeniasvg_2.pngL'Armenia tra Erdogan e Obama

di Michele Paris

Fonte: Altrenotizie [scheda fonte]

La recente condanna, da parte di una commissione parlamentare del Congresso americano, del genocidio di un milione e mezzo di armeni in Turchia nel 1915, è giunta in un momento molto delicato nei rapporti tra Washington e Ankara. Oltre a mettere a rischio la collaborazione turca su cui contano gli USA in più di una questione in Medio Oriente e in Asia sud-occidentale, il voto della scorsa settimana minaccia contemporaneamente di far saltare il complicato processo di distensione in corso tra Turchia e Armenia.

Ad agitare le acque è stato il voto (23 favorevoli e 22 contrari) con cui la Commissione Esteri della Camera dei Rappresentanti americana giovedì scorso ha bollato come “genocidio” il massacro della popolazione armena durante la Prima Guerra Mondiale. Secondo la Turchia, quei fatti non rappresenterebbero invece uno sterminio di massa deliberatamente progettato, ma andrebbero piuttosto inseriti nel caos del conflitto mondiale e del crollo in atto dell’Impero Ottomano, assediato da più parti, inclusa una ribellione interna armena appoggiata dalla Russia.

La risoluzione, promossa dal deputato democratico della California Howard Berman, dovrebbe così invitare il presidente degli Stati Uniti a impiegare la parola “genocidio” per descrivere la strage del 1915 nel corso del consueto discorso annuale che si terrà il prossimo mese di aprile. Per ottenere la definitiva approvazione, tuttavia, l’iniziativa della Commissione Esteri dovrà prima assicurarsi il voto dell’aula, ipotesi piuttosto improbabile alla luce delle reazioni che essa ha immediatamente suscitato.

Per impedire il passaggio della risoluzione sul genocidio armeno, il governo turco del Primo Ministro Recep Tayyip Erdogan aveva inviato a Washington alcuni parlamentari del partito di maggioranza ed era ricorso anche ai servizi di una nota compagnia americana di pubbliche relazioni per influenzare i politici coinvolti nel processo di voto. Nonostante gli sforzi é arrivata però l’approvazione e Ankara ha proceduto con il richiamo del proprio ambasciatore negli USA, promettendo ritorsioni più gravi in caso di un prossimo voto dell’intera Camera dei Rappresentanti sulla questione.

“Siamo seriamente preoccupati che il voto di condanna possa danneggiare le relazioni tra Stati Uniti e Turchia e impedire gli sforzi di normalizzazione nei rapporti tra Turchia e Armenia”, ha riassunto una nota dell’ambasciata turca a Washington. Le stesse preoccupazioni devono aver turbato anche il presidente Obama e il segretario di Stato, Hillary Clinton, entrambi impegnati nel vano tentativo di impedire il voto in commissione - sia pure tardivamente e nonostante il loro parere favorevole alla definizione di “genocidio” espresso in campagna elettorale nel 2008.

Con l’aumentare della sua influenza su scala regionale, d’altra parte, gli USA fanno affidamento sulla Turchia in relazione a molteplici questioni, a cominciare dalla pace tra palestinesi e israeliani, per passare al nucleare iraniano, al ripristino di normali rapporti con la Siria e alla stabilizzazione dell’Afghanistan. In quest’ultimo paese, inoltre, Ankara ha da poco incrementato il proprio contingente militare, mentre consente agli americani l’accesso ad alcune basi militari sul proprio territorio per facilitare i collegamenti logistici con l’Iraq occupato.

La potente comunità armena che vive negli Stati Uniti aveva già ottenuto qualche risultato parziale in passato sulla strada verso il riconoscimento del genocidio del 1915. Nel 1975 e nel 1984 la Camera dei Rappresentanti aveva approvato risoluzioni simili, le quali non avevano però mai raggiunto il Senato. Più recentemente, nel 2007, la Commissione Esteri della Camera si era espressa ancora una volta a favore, ma la fortissima opposizione proveniente dalla Casa Bianca occupata da George W. Bush aveva impedito il voto definitivo dell’aula.

A far sentire il proprio peso in quell’occasione era stata un’altra lobby molto influente dall’altra parte dell’oceano, quella israeliana. Un’influenza pro-turca sul Congresso che era iniziata sul finire degli anni Ottanta in concomitanza con la costruzione dell’alleanza strategica tra Israele e Ankara. Il deteriorarsi dei rapporti tra i due paesi negli ultimi tempi – a partire almeno dall’operazione “Piombo Fuso” lanciata a Gaza da Israele a fine 2008 e duramente condannata dal governo di Erdogan – può in parte spiegare il nuovo voto sulla condanna del genocidio armeno. Tanto più che lo stesso deputato Berman, e altri membri della Commissione Esteri che hanno appoggiato la mozione, risultano tradizionalmente vicini alle lobby israeliane in America.

Come a Tel Aviv, in molti ambienti filo-israeliani negli USA si guarda infatti con crescente preoccupazione al sempre maggiore coinvolgimento della Turchia nelle vicende del mondo arabo. Allo stesso modo, i settori neo-conservatori vicini a Israele ritengono che il Partito per la Giustizia e lo Sviluppo (AKP) che governa ad Ankara stia pericolosamente indebolendo il tradizionale secolarismo delle istituzioni turche, facendo scivolare il paese verso una deriva islamista.

D’altro canto, altre associazioni filo-israeliane di destra, come l’Istituto Ebraico per la Sicurezza Nazionale (JINSA), e giornali conservatori, come il Wall Street Journal, si sono invece opposti alla condanna del genocidio armeno, precisamente per timore di un possibile ulteriore inasprimento dei rapporti con la Turchia, un alleato troppo importante per Israele e Stati Uniti. Una divergenza di opinioni che potrebbe aver diviso il fronte pro-israeliano e dato il via libera alla condanna del genocidio.

L’altro e più immediato effetto del voto in America sulla questione armena, come già anticipato, potrebbe riguardare il congelamento del processo di riavvicinamento tra Yerevan e Ankara. Da qualche tempo, il governo di Erdogan aveva mostrato una certa disponibilità nei confronti del vicino orientale per rivedere i sanguinosi eventi del 1915. Il nuovo atteggiamento aveva portato lo scorso settembre al ristabilimento delle relazioni diplomatiche tra Turchia e Armenia e alla riapertura dei rispettivi confini, chiusi fin dal 1993.

Con la mediazione della Svizzera, e con il sostegno di Washington, era stato anche raggiunto un accordo per un trattato tra i due paesi, vincolato in ogni caso alla risoluzione della disputa territoriale tra Armenia e Azerbaijian - paese alleato della Turchia - per l’enclave territoriale del Nagorno-Karabakh. Il voto alla Commissione Esteri della Camera americana ha però spinto Ankara a bloccare la ratifica dell’accordo, assestando potenzialmente un colpo letale alle prospettive del già difficile processo di riconciliazione turco-armeno.


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mercredi, 30 décembre 2009

La Doctrine Brzezinski et le Caucase

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Lorenzo MOORE :

 

 

La Doctrine Brzezinski et le Caucase

 

Malgré la relève de la garde à Washington, depuis l’accession d’Obama au pouvoir, le Caucase reste une « région stratégique » dans la tentative américaine de contrôler totalement ou en partie les anciennes zones d’influence russe en Asie centrale, région riche en matières premières. Sur ce front rien n’a changé en fait : c’était clair depuis la première décision prise par la nouvelle présidence d’augmenter les effectifs américains destinés à renforcer la guerre d’occupation en Afghanistan.

 

La partie est mortelle entre les massacres de Grozny et de Beslan

 

Durant la présidence néoconservatrice de Bush, le Caucase avait à nouveau fait parler de lui avec le double attentat aérien contre deux avions de ligne russes et avec la monstrueuse séquestration des enfants de Beslan, où quelques dizaines de guérilleros tchétchènes avaient pris des écoliers et des parents d’élèves en otage dans un établissement scolaire de la ville principale de la république autonome d’Ossétie du Nord, appartenant à la Fédération de Russie. La confrontation entre Russes et Tchétchènes n’est pas le seul conflit en cours dans la région qui fait le pont entre l’Europe et l’Asie. En Géorgie, le président Mikhaïl Saakashvili, après avoir fait plier la république sécessionniste d’Adjarie, entre la Géorgie et la Turquie, a ensuite mené une attaque, vite avortée, contre l’Ossétie du Sud, dont la population est ethniquement et culturellement la même qu’en Ossétie du Nord mais dont le territoire, jadis autonome en Géorgie, est aujourd’hui indépendant après une intervention russe.

 

L’Ossétie du Sud est indépendante de facto depuis 1993, lorsque les indépendantistes sud-ossètes ont obtenu la victoire lors d’une brève guerre de sécessions contre les Géorgiens, peu de temps après l’effondrement de l’URSS. Les Russes avaient appuyé cette sécession et, grâce aux mouvements indépendantistes d’Ossétie, d’Abkhazie et d’Adjarie, ils ont pu revenir dans la région au sud du Caucase. Dans les petites républiques indépendantes grâce aux efforts des troupes de maintien de la paix, les Russes ont pu construire des bases militaires, leur territoire étant soustrait au contrôle de Tbilissi. Avec l’appui des Etats-Unis, Saakashvili avait réussi en décembre 2003 à chasser du pouvoir Chevarnadze. Ce fut le premier épisode dans le processus de reformulation du projet nationaliste géorgien visant à récupérer les territoires cédés dans les années 1991-93. Ce projet nationaliste géorgien n’est possible qu’avec l’appui des Etats-Unis et d’Israël, qui comptent quelques centaines de militaires sur le terrain, officiellement pour contrer le terrorisme mais en réalité pour entrainer l’armée géorgienne.

 

L’appui de Washington ne provient pas d’un amour subi pour la Géorgie en butte avec ses ethnies rebelles, ossètes et abkhazes, mais d’une volonté de chasser définitivement la Russie de la zone où seront transportés vers l’Europe les hydrocarbures de la Mer Caspienne.

 

Le nouveau président géorgien s’est engagé à construire l’oléoduc Bakou/Ceyhan destiné à acheminer le pétrole de la Caspienne et de l’Azerbaïdjan vers le port turc, en traversant le territoire géorgien. Cet oléoduc mettrait hors jeu le tracé menant au port russe de Novorossisk sur la Mer Noire. Ajoutons que cet oléoduc russe passe par le territoire de la Tchétchénie. On voit dès lors clairement pourquoi le conflit en Tchétchénie revêt une importance stratégique cruciale dans les rapports Etats-Unis/Russie et pourquoi Washington se mobilise (en vain) pour inciter les Géorgiens à éliminer les deux petites républiques rebelles et à chasser les bases russes hors du Caucase méridional. La construction d’un oléoduc entièrement contrôlé par la Géorgie, au moment où l’oléoduc concurrent est continuellement menacé de sabotage par la guérilla tchétchène, garantirait par ricochet le contrôle exclusif par les Américains des ressources pétrolifères du Sud de la Caspienne, tout en isolant la Russie de l’Europe et en complétant l’encerclement de l’Iran.

 

C’est dans ce contexte qu’il faut analyser la guerre qu’a déclenché la Géorgie contre l’Ossétie et l’appui récurrent de Tbilissi à la guérilla tchétchène. Saakashvili avait espéré déclencher une guerre de courte durée pour faire plier les Ossètes, pour provoquer leur fuite vers le territoire de la Fédération de Russie et pour contrôler à nouveau le territoire de peuplement ossète. Les Ossètes savaient bien qu’en cas de défaite ils devaient s’attendre à une « purification ethnique » des plus féroces, visant la « géorgianisation » de leur pays, surtout que les Ossètes n’ont pas oublié les 20.000 morts (presque tous des civils) que leur population a subis lors de la guerre de sécession avec la Géorgie.

 

Les Russes, pour leur part, savent que, s’ils sont chassés de leurs bases d’Ossétie et d’Abkhazie, ils seront mis hors jeu dans le Caucase et que les rébellions au sein des nombreuses républiques autonomes de la Fédération se multiplieraient. C’est ce qui explique la riposte militaire russe, rapide et soudaine, contre l’agression géorgienne. Cette action a donné de facto l’indépendance à l’Ossétie du Sud.

 

La question de l’oléoduc est centrale dans ce conflit : c’est elle qui a failli amener la Russie et les Etats-Unis à un conflit chaud, même si c’eut été par tiers acteurs interposés.

 

Qui souffle sur les braises ? Les patrons et les parrains de l’indépendantisme tchétchène !

 

L’assaut donné contre l’école de Beslan et les massacres qui s’ensuivirent, où les guérilleros tchétchènes ont tué un grand nombre d’otages, des enfants, des enseignants et des parents, suite à l’attaque du bâtiment scolaire par les forces spéciales russes, s’inscrivent dans cette seule et même guerre qui dévaste le Caucase depuis la fin de l’URSS. Il est peut-être vrai, comme aiment à le rappeler les commentateurs des médias occidentaux, que la guerre coloniale russe contre les Tchétchènes a commencé dans la première moitié du 19ème siècle, à une époque où l’expansion de la Russie atteignait les régions méridionales du Caucase. Cette guerre n’a jamais pris fin. Mais il est tout aussi vrai que la nouvelle flambée indépendantiste tchétchène a commencé en 1991, avec la déclaration d’indépendance de la petite république autonome du Caucase septentrional et avec la guerre voulue et perdue par Eltsine qui s’ensuivit de 1994 à 1996. Cette phase nouvelle du conflit russo-tchétchène a les mêmes « sponsors » et les mêmes parrains que le renouveau nationaliste géorgien qui a déclenché l’agression contre l’Ossétie méridionale en août 2008. L’indépendantisme tchétchène moderne était laïque au départ et animé par d’anciens officiers soviétiques, bien décidés à profiter du déclin de la Russie après les journées de confusion de l’automne 1991. Ces hommes voulaient affirmer l’indépendance d’un territoire qui aurait pu compter sur les dividendes du transit pétrolier pour assurer sa prospérité.

 

Mais dans les années qui ont suivi l’affirmation de ce premier indépendantisme tchétchène, les Américains ont ressorti la fameuse doctrine Brzezinski, préalablement appliquée en Afghanistan pour chasser le gouvernement laïque pro-russe. Pour y parvenir, les Etats-Unis ont financé des intégristes islamistes, les talibans, et un mystérieux réseau, Al-Qaeda, construit de toutes pièces sous l’égide américaine en utilisant les services de l’extrémiste wahhabite Osama Ben Laden. Dans le Caucase également, les Américains ont bien veillé à éliminer progressivement tous les leaders laïques pour leur substituer une direction religieuse d’obédience wahhabite. Le financement de ces nouvelles équipes vient en premier lieu de la monarchie saoudienne, désireuse d’étendre sa propre influence politique sur tous les territoires à majorité musulmane, par le biais d’une exportation de la version la plus réactionnaire et la plus obscurantiste de la religion islamique, née dans la péninsule arabique au 18ème siècle et adoptée par la dynastie des Saoud qui régnait à cette époque sur les bédouins du Nadjd qui étaient en conflit permanent avec tous les autres royaumes de l’Arabie péninsulaire et avec les shérifs de La Mecque dont provient la dynastie hachémite (à laquelle appartiennent les rois actuels de la Jordanie).

 

Dans les régions du Caucase septentrional, le wahhabisme saoudien a islamisé l’indépendantisme tchétchène et l’a transformé en une guérilla féroce, qui fait feu de tous bois: attentats suicides, massacre d’otages, guerre ouverte, infiltration sur le territoire russe, etc. Mais le wahhabisme n’agit pas seul: à ses côtés se tient l’une des principales compagnies pétrolières mondiales, la Chevron-Texaco, dont la conseillère pour l’espace caucasien et la responsable pour les politiques locales de cette zone de turbulences, est une dame que le monde entier a appris à connaître au cours de ces dernières années: Condoleeza Rice, déjà ministre de la Sécurité nationale sous la présidence de Bush junior.

 

La présence parmi les guérilleros tchétchènes de volontaires wahhabites, issus des nationalités les plus disparates (il y a parmi eux des Arabes de la péninsule, des Algériens, des Egyptiens, des Afghans, des ressortissants du Bengla Desh, etc.) indique, en outre, que le recrutement de ces effectifs wahhabites inclus dans les forces rebelles tchétchènes s’est effectué depuis le début des années 90 sous le patronnage de l’ISI, le fameux service secret pakistanais, inventeur et soutien majeur du régime des talibans en Afghanistan et responsable de l’organisation politique et militaire des militants wahhabites et déobandistes (les déobandistes relèvent d’une autre école islamiste, aux orientations très réactionnaires, née au 19ème siècle parmi les musulmans d’Inde).

 

Finalement, comme en Afghanistan, on voit fonctionner la synergie entre pétrodollars et idéologie religieuse saoudienne, logistique et formation pakistanaises et supervision géopolitique et géoéconomique par le complexe économico-politique américain. L’intérêt des multinationales américaines dans le développement et le maintien de la guérilla tchétchène est évident: mettre hors jeu toutes les concurrences européennes et asiatiques dans le transport du brut de la Caspienne, et, simultanément, couper l’herbe sous les pieds des monopoles russes. Ces objectifs sont poursuivis en même temps qu’un soutien toujours plus marqué aux oligarchies qui gouvernent sur le mode autocratique les Etats asiatiques issus de la désintégration de l’Union Soviétique: en premier lieu, l’Azerbaïdjan qui possède des gisements aux infrastructures déjà bien rodées. Dans ce contexte, par la création de toutes sortes de menées agressives, les intérêts pétroliers et géopolitiques des Etats-Unis cherchent à saboter les tracés anciens des oléoducs transportant le brut azéri, tracés construits à l’époque soviétique et qui mènent tous vers l’intérieur des terres russes.

 

Si l’on tient compte de ce point de vue, tant l’insurrection tchétchène sur le territoire qui mène au port pétrolier de Novorossisk sur la Mer Noire que la guerre avortée déclenchée par la Géorgie de Saakashvili, ont été in fine concoctées par Washington afin de multiplier les incidents, de déstabiliser la région pour aboutir à un contrôle exclusivement américain des flux d’hydrocarbures. Les présidences américaines successives, qu’elles aient été démocrates ou républicaines, de Carter à Obama, ont poursuivi inlassablement cette politique dont l’intention finale est d’empêcher la Russie de devenir une puissance autonome face aux Etats-Unis. Une Russie autonome serait parfaitement capable de poursuivre l’ancienne politique soviétique de s’opposer au leadership unique des Etats-Unis dans le monde. Les Etats-Unis visent aussi à créer les conditions qui feront de l’immense pays qu’est la Russie un objet pour les spéculations de la finance internationale, téléguidées depuis l’Amérique.

 

Par ailleurs, dans ses visées coloniales sur la Russie, les Etats-Unis ont trouvé en Russie même la collaboration intéressée de cette nouvelle classe composée d’anciens fonctionnaires du parti communiste recyclés en oligarques grâce aux positions clefs qu’ils occupent dans le petit monde des capitalistes de la “nouvelle Russie”. Leur action s’avère destructrice du point de vue du développement de la production industrielle russe mais, en même temps, extrêmement habile pour générer des profits chez les financiers. Ce sont eux qui ont fait gonfler au maximum la bulle financière russe qui a explosé en 1998, entraînant la disparition de l’épargne nationale tout en sauvegardant les immenses fortunes que cette nouvelle classe de capitalistes sans entreprises avait accumulées au cours des années précédentes.

 

La guerre en Tchétchénie a toujours été une bonne affaire pour cette nouvelle classe dominante: même si nous faisons abstraction des profits réalisés par la contrebande et le commerce des armes avec l’ “ennemi” tchétchène, la guérilla islamiste du Caucase septentrional est devenue un excellent prétexte pour dévier le mécontentement russe vers un objectif extérieur et pour décider, finalement, du destin politique de la Russie au 21ème siècle. Pour atteindre ces objectifs, Eltsine lui-même et sa bande ont été définitivement sacrifiés à la suite d’une offensive terrible des guérilleros tchétchènes qui ont placé des bombes à Moscou et occupé des hôpitaux au Daghestan en 1999 (toutes ces actions ont été menées par un chef notable, Bassaïev, concurrent du président tchétchène en exil Makhadov; Bassaïev est également le responsable de l’horrible massacre de Beslan).

 

Après Eltsine, Poutine a pris le pouvoir, en se présentant à la nation comme le président de la renaissance russe. Les règles du jeu ont alors changé, Washington a été tenu en échec, tandis que les oligarques ont été soit expropriés soit contraints à l’exil. Poutine a pu avancer dans la mise en oeuvre d’un capitalisme national russe, capable de développer ses propres infrastructures de production et de renforcer ses liens commerciaux et politiques avec les pays européens. Cette politique a été rendue possible grâce à l’exclusion de cette classe d’oligarques liée étroitement au capital financier américain et à la vente à l’encan des matières premières du pays.

 

Derrière cette attaque indirecte contre la Russie, nous voyons se profiler une alliance en apparence bigarrée entre les intérêts stratégiques américains, les intérêts économiques des multinationales américaines du pétrole, du néo-nationalisme géorgien, du fondamentalisme wahhabite téléguidé par l’Arabie Saoudite et de l’oligarchie financière russe repliée à l’étranger. L’objectif de cette alliance est d’abord de démontrer que Poutine n’est pas en mesure de défendre la Russie en y suscitant un climat qui permettrait à terme de lui substituer un autre homme, plus faible et plus enclin à servir les intérêts de la haute finance internationale en Russie et à l’étranger. Cet objectif ne s’est pas réalisé. Et ce n’est donc pas un hasard si le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov a déclaré, en critiquant directement les pays occidentaux: “[l’Occident] est indubitablement responsable de la tragédie qui frappe le peuple tchétchène parce qu’il donne l’asile politique aux terroristes. Lorsque nos partenaires occidentaux nous disent que nous devons réviser notre politique, qu’ils appellent ‘tactique’, je les invite à ne pas intervenir dans les affaires intérieures de la Russie”. Lavrov faisait directement référence aux décisions prises par les Etats-Unis et l’Angleterre de donner l’asile politique à deux chefs du séparatisme tchétchène, Ilyas Akhmadov et Akhmed Zakaïev, qui vivent aujourd’hui, l’un à Londres, l’autre à Washington.

 

Il suffit de faire quelques recherches sommaires sur la stratégie préconisée par les milieux libéraux-impérialistes d’Angleterre et des Etats-Unis pour déchiffer aisément la stratégie atlantiste qui visait jadis et vise encore aujourd’hui à soustraire toute la région caucasienne à l’influence russe, parce que cette région est riche en pétrole. Cette stratégie a été remise en selle et en pratique, et à toute vapeur, en 1999 et qui s’inscrit plus généralement dans le fameux “Plan Bernard Lewis”, mis en oeuvre dans les années 70. Ce plan proposait de “miner” toutes les régions se situant au sud du territoire de l’URSS et de les transformer en un “arc de crises”. L’objectif principal envisagé dans ce plan était de déstabiliser à long terme cet ensemble de régions en misant surtout sur le fondamentalisme islamique. Les deux points principaux, où devait se concentrer les attaques indirectes, étaient la Tchétchénie et l’Afghanistan.

 

On ne s’étonnera pas dès lors que, parmi les architectes de ces provocations organisées actuellement dans le Caucase, nous retrouvons Zbigniew Brzezinski, conseiller de Carter pour la “sécurité nationale” et qui fut le premier à adopter les plans géopolitiques mis au point par Lewis pour le compte de l’ “Arab Bureau” de Londres. Brzezinski et Lewis comptaient utiliser le radicalisme islamiste contre le communisme soviétique.

 

D’après une revue fort bien informée, Executive Intelligence Review, la notion d’arc de crise, théorisée par Lewis et Brzezinski, fut reprise en bloc par les présidences Reagan et Bush à partir de 1981. Ce fut en bonne partie grâce aux bons offices du directeur de la CIA William Casey et du chef des services français, Alexandre de Maranches. La promotion des moudjahhidins est ainsi devenue un projet cher aux néoconservateurs, qui l’ont introduit au Pentagone et au Conseil de Sécurité nationale à l’époque de Reagan, notamment sous l’impulsion de Douglas Feith, Michael Ledeen et Richard Perle.

 

En 1999, un centre de coordination destiné à orchestrer les déstabilisations est mis en place: les néoconservateurs justifieront son existence au nom de l’idéologie des droits de l’homme. Quant à la “Freedom House”, fondée par Leo Cherne, elle lance un organisme baptisé “American Committee for Peace in Chechnya” (ACPC), dont l’objectif déclaré est d’intervenir dans les affaires intérieures de la Russie, en avançant l’excuse et le prétexte que la “guerre dans l’aire caucasienne” doit être résolue “pacifiquement”.

 

Mais lorsqu’on consulte la liste de ces pacifistes autoproclamés de l’ACPC, on reste bien perplexe. Les fondateurs de ce caucus sont Brzezinski, Alexander Haig (le secrétaire d’Etat qui avait dit, “c’est moi qui suis aux commandes” quand Reagan fut victime d’un attentat en 1982) et l’ex-député Stephen Solarz. Parmi les membres, nous trouvons: Elliot Abrams, Kenneth Adelman, Richard Allen, Richard Burt, Elliot Cohen, Midge Decter, Thomas Donohoue, Charles Fairbanks, Frank Gaffney, Irving Louis Horowitz, Bruce Jackson, Robert Kagan, Max Kampelman, William Kristol, Michael Ledeen, Seymour Martin Lipset, Joshua Muravchik, Richard Perle, Richard Pipes, Norman Podhoretz, Arch Puddington, Gary Schmitt, Helmut Sonnenfeldt, Caspar Weinberger et James Woolsey. L’ACPC se sert des structures de la “Freedom House” mais aussi de celles de la “Jamestown Foundation”, un centre d’études sur la guerre froide dirigé par Brzezinski et Woolsey, dont le but est de promouvoir des opérations de “démocratisation” dans les Etats “totalitaires”. Ce centre d’études édite une “newsletter”, Chechnya Weekly, pour le compte de l’ACPC, de même que d’autres bulletins de propagande dirigés contre la Chine, la Corée du Nord et d’autres pays européens ou asiatiques qui sont dans le collimateur de Washington.

 

Ce sont les Britanniques qui ont recruté les terroristes du Caucase!

 

Les gouvernants russes savent très bien qu’au moment où, aux Etats-Unis, on créait l’ACPC, le gouvernement britannique offrait une aide toujours plus directe aux milieux terroristes.

 

Dans un série de documents datant du 21 janvier 2000 et adressés à Madeleine Albright, alors secrétaire d’Etat, nous trouvons une missive intitulée: “L’Angleterre doit être mise sur la liste des Etats qui promeuvent le terrorisme”. L’Executive Intelligence Review rapporte comment les autorités britanniques ont facilité le recrutement de certains éléments du djihadisme en Angleterre pour les transporter ensuite clandestinement en Tchétchénie. Dans un document de l’ Executive Intelligence Review (sur: http://www.movisol.org/ ), nous pouvons lire, parmi d’autres révélations: “Le 10 novembre 1999, le gouvernement russe avait déjà présenté ses protestations diplomatiques formelles via son ambassade à Londres, pour les attaques perpétrées contre des journalistes russes et pour l’hospitalité offerte au cheikh Omar Bakri Mohammed, chef d’Al Muhajiroon, aile politique de l’organisation de Ben Laden, qui était le groupe recrutant des musulmans en Angleterre pour les envoyer combattre en Tchétchénie contre l’armée russe. L’organisation de Bakri travaillait librement au départ de bureaux situés dans le faubourg londonien de Lee Valley  —deux pièces dans un centre informatique—  et géraient une entreprise offrant des connections à internet. Bakri a admis que des officiers de l’armée ‘en congé’ entraînaient les nouvelles recrues à Lee Valley, avant de les envoyer dans des camps en Afghanistan ou au Pakistan ou avant de les faire entrer clandestinement en Tchétchénie”.

 

Lorenzo MOORE.

(article issu du quotidien romain “Rinascita”, jeudi 11 juin 2009; trad. franç.: Robert Steuckers).

 

 

 

 

 

 

vendredi, 06 novembre 2009

Genocidio armenio hoy: Las sombras de 1915

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Genocidio armenio hoy: Las sombras de 1915

 

por Garabed Arakelian

Recientes expresiones públicas del primer ministro turco Recip Erdogan, amenazando con el exilio a más de 40 mil armenios que residen en Turquía, han reavivado las heridas y el recuerdo del Genocidio cometido por el estado turco en perjuicio de la población armenia que vivía ancestralmente –antes de la llegada de los turcos- en los territorios que hoy integran los dominios de ese país.

“Vamos a terminar con la Cuestión Armenia, terminando con los armenios”, comenzaron a decir los dirigentes turcos sobre fines del siglo XIX, cuando el tema de los armenios ingresó en la agenda de los asuntos internacionales y se constituyó en la Cuestión Armenia, reconociendo y otorgando derechos de diversa índole a esa minoría.

 

Años después, luego del visible fracaso de esa política, pues Turquía no pudo eliminar a los armenios y tampoco a la Cuestión Armenia -que, aunque con otro formato, sigue existiendo y es una piedra grande en sus babuchas- el Primer Ministro turco Recep Tayyip Erdogan el pasado 16 de mayo de 2009 en Varsovia, volvió a amenazar afirmando: “Hay 40 mil armenios que viven en Turquía en la actualidad. Ellos llegaron a nuestro país porque había dificultades en Armenia (“They came to our country because they had difficulties in Armenia"), y concluyó: y si es necesario, los vamos a exiliar ("If necessary, we will exile them, but I think it will be inhuman”, ” confirmó y agregó con humor, seguro que el auditorio internacional le acompañaría en su ingeniosa deducción: “pero creo que nos podrían tachar de inhumanos” Lo cual es una forma socarrona pero indecente de decir: lo hemos hecho, sabemos como hacerlo, podemos volver a hacerlo. Pero también algo para prevenir, pues Turquía ha demostrado que no se detiene en detalles para distinguir entre exilio y deportación.

 

Pero como las cosas no se juzgan de manera aislada sino en su contexto, en el que valen también los antecedentes, a Turquía se le podría tachar no sólo de inhumana, y no sólo los armenios podrían hacerlo, también judíos, griegos, kurdos y una cantidad de minorías que han sufrido y sufren las consecuencias de la política xenófoba de Turquía pueden hacerlo recurriendo a una larga lista de excelentes adjetivos disponibles para tachar la inconducta turca con respecto a los Derechos Humanos, desde hace mucho, mucho tiempo hasta el presente.

 

Pero es interesante advertir queErdogan profiere estas amenazas en momentos en que negocia con Armenia la apertura de fronteras, cerradas unilateralmente por iniciativa turca desde 1992. Pero, mientras declara solemne que tiene interés en dicha apertura, hace lo posible, para que eso no se convierta en realidad. Con el expreso apoyo de agencias de noticias internacionales, y medios de comunicación muy poderosos, Turquía despliega desde sus dependencias gubernamentales una importante política informativa a nivel internacional para hacer creer que el tema de la liberación de fronteras está resuelto y que Armenia ya ha aceptado dichas condiciones.

 

La maniobra publicitaria turca para cercar a Armenia creando opinión pública en el terreno internacional, en la diáspora y dentro de Armenia, para hacer creer que ésta ha cedido posiciones es evidente: los ministros de Exteriores de los dos países anunciaron el pasado miércoles 22 de abril -en vísperas de un nuevo aniversario del Genocidio- que habían llegado a un acuerdo para "normalizar" sus relaciones mediante un delicado proceso de acercamiento. Citando "fuentes del ministerio de Exteriores", los principales diarios turcos, "Sabah", "Hurriyet" y "Radikal", informaron de inmediato que varias comisiones elaborarían medidas graduales para la reapertura de las fronteras y el restablecimiento de las relaciones comerciales y diplomáticas entre ambos Estados.

 

En definitiva, esto es en términos generales y con suaves matices diferenciales, lo que reprodujeron las agencias internacionales haciéndose eco de la versión aparecida en tres periódicos turcos que, curiosamente, reflejan la posición oficial, aunque tengan orientaciones políticas diferentes y no sean coincidentes con el gobierno

 

Según estas informaciones y trascendidos de fuente otomana que han hallado eco en los medios internacionales, Armenia habría aceptado las condiciones turcas que se sintetizan así: 1)designación de una comisión de “sabios” o “eruditos” que investigarán acerca de si hubo genocidio o nó; 2) Armenia renunciaría a plantear reclamos territoriales y las fronteras quedan tal como están ahora aceptando un acuerdo firmado entre Turquía y la Unión Soviética; 3) Nagorno Gharapagh pasa a ser parte de Azerbeydján y se agregan algunos detalles instrumentales de nombramientos de embajadores y otros etcéteras.

 

Obama estuvo con Erdogan antes del 24 de abril último, tuteándose cordialmente luego de intercambiar cariñosos besos islámicos en ambas mejillas y anunció que no se iba expedir sobre el tema Genocidio, respetando que los dos países estaban tratando de encontrar una vía de solución. Es decir, traicionó a los armenios a quienes prometíó en su campaña electoral que si era presidente reconocería el Genocidio y le echó una mano a su socio y amigo, argumentando que una definición en ese sentido sería como una injerencia en problemas entre dos estados soberanos. Pero además, Erdogan ya le había advertido que no debía entrometerse en ese problema que era entre Armenia y Turquía. De modo que, juicioso, Obama explicó que entrometerse no era correcto. Doble puntaje: aparece como respetuoso de esas delicadezas internacionales, que seguramente no forman parte de su menú cotidiano al tiempo que no reconoce la existencia del Genocidio y deja a Armenia a expensas de su poderoso vecino.

 

Al día siguiente, en el seno de la Unión Europea, olvidó ese fugaz principio de respeto a la soberanía y se metió de lleno en ese organismo internacional para decirle a Sarkozy que los europeos debían aceptar el ingreso de Turquía en su seno. Como se vé, siempre jugando a favor de Turquía, aunque no le sirvieron de mucho esos esfuerzos, porque su socio y amigo es como las o los amantes que retienen a su querido/a no por amor sino por chantaje: el 24 de abril se cuidó de utilizar las palabra genocidio, estuvo haciendo filigranas con el lenguaje y se hizo el simpático al referirse al hecho expresándose en idioma armenio y utilizando la expresión “Gran Tragedia” para referirse al mismo y se dolió de las muertes y los excesos, etc. etc..pero Erdogan , que lo había despedido de Ankará, la capital de Turquía, afirmando que el presidente de USA se iba con ideas más claras y definidas sobre el tema del Genocidio Armenio, se sintió defraudado y realizó declaraciones públicas manifestando su disgusto. Es que Obama no dijo lo que tenía que decir y tal como le había indicado que debía decirlo.

 

Entretanto, fiel al cariño manifestado y al compromiso aceptado, USA continúa haciendo sus deberes para con Turquía y presiona a Armenia para que entregue Gharapagh. Con ese respaldo, el jerarca turco después de haber firmado con Armenia lo que se conoce como "hoja de ruta" en torno a una posible apertura de fronteras, dice públicamente que mientras no se solucione el problema entre Armenia y Azerbaydján no habrá liberación de esos límites.

 

La posición de Armenia es débil: sin salida al mar, acosada por países vecinos con los cuales vive una histórica desconfianza mutua, siente además el asedio de Rusia, que la quiere su aliada pero sin comprometerse mucho en ello, y la de USA que desea liquidarla para satisfacer a su socio y amigo de Ankará. Hitler se preguntó y le preguntó a sus soldados, cuando iban a invadir Polonia con la orden expresa de no perdonar vidas: “quién se acuerda de Armenia ahora?" USA y sus sucesivos gobiernos guiados por cálculos "Pentagónicos", están diciendo algo semejante: "¿qué son tres millones y medio de armenios? ¿Quién se acordará de ellos cuando nuestro cine y nuestra televisión, que manejamos globalmente, hará que eso se olvide?"

 

No hay razones para dudar que esto suceda, o que ya esté planeado que suceda. Por lo tanto sí hay razones para preocuparse.

 

Esta no es una deducción vana, los datos objetivos lo demuestran: Obama asume posición de no ingerencia para perjudicar a Armenia frente a Turquía y cuando tiene que repartir la torta de su presupuesto último, rebaja la ayuda a Armenia y se la aumenta a Azerbeydján. No pueden haber equívocos ni dudas tampoco respecto a cuál es su posición.

 

Esta región del Cáucaso es una zona históricamente conflictiva donde siempre hay muchos más factores en juego que los que se dicen y ven a simple vista y para los cuales la explicación fácil suelen ser la existencia de diferencias religiosas. Sin negar que ese detalle incide no hay que olvidar que allí hay petróleo, minerales raros y escasos que se utilizan en las más modernas tecnologías, allí hay vías de cruce y acceso a esas riquezas cada vez más codiciadas y por eso el dominio allí significa tener poder en los términos actuales de la organización mundial. Y para el oocidente político significa hacer retroceder los límites del oriente, el este político.

 

Por ahora Turquía está pisando fuerte: se sabe necesaria por la posición geopolítica que detenta. Importante para los intereses de muchos que la necesitan, pero también sabe que no la quieren. Ella, Turquía, sabe que es la mal querida, y se esfuerza en ser aceptada. Casi siempre lo consigue por las malas, pues tiene, por ahora, argumentos contundentes para lograrlo. Pero por encima de estas realidades no hay que olvidar que ella ha fortalecido su posición en la medida en que juega como peón de USA quien le permite salidas de tono como las que mencionamos.

 

Pero también es cierto que los demonios que crea el imperio suelen tomar vida propia pues los sueños imperiales que sostiene el panturquismo están aún vigentes día a día en la enseñanza y en la sociedad turca. De modo que para Armenia el peligro se duplica: al asedio histórico al que la somete Turquía, se agrega el pase libre que USA le otorga a su -socio y amigo- aliado privilegiado, y la desembozada actitud negacionista que asume frente a Armenia.

 

Armenia y su diáspora deberían plantearse, y quizás lo hagan, que la hoja de ruta es el pretexto que los enemigos le ponen por delante para que se discuta lo que a ellos les conviene y que podrán concretar o nó. Quizás lo importante para Armenia sea tener un claro objetivo común que integre al pueblo armenio, el de adentro y el de la diáspora, que es lo que su bando enemigo no quiere que suceda. Quizás los armenios debieran pensar en el concepto de "pueblo armenio" y actualizar su contenido para analizar los avatares próximos de su historia. Aunque se debe reconocer que, por ahora, están jugando con las reglas que le marca el enemigo.

·- ·-· -······-·
Garabed Arakelian

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jeudi, 15 octobre 2009

Le faux accord turco-arménien de Zurich ne doit pas nous tromper

Le faux accord turco-arménien de Zurich ne doit pas nous tromper

Ex: http://www.insolent.fr/

091012L'accord diplomatique signé à Zurich le 10 octobre, en présence de Mme Clinton, entre les ministres des Affaires étrangères turc et arménien est présenté au monde comme une avancée historique.

Il ne fait pas novation, pourtant, par rapport à une observation patiente des actes concrets accomplis, année après année, par le gouvernement d'Ankara (1).

Faut-il relever par exemple qu'en 1959, il y a exactement 50 ans par conséquent, et en la même ville de Zurich étaient convenus les accords gréco-turcs supposés régler le problème de Chypre. Celui-ci, cependant, aujourd'hui encore attend son règlement, supposant le simple respect des droits d'un État souverain, reconnu comme tel par les Nations-Unies, membre lui-même de l'Union européenne, à laquelle son envahisseur prétend adhérer.

À l'époque la Grande-Bretagne faisait office de puissance tutélaire.

Le cabinet de Londres songeait, paraît-il, à préserver, – sans aucune considération pour les engagements donnés depuis des décennies, – à ses intérêts stratégiques et pétroliers, tant au proche orient qu'à l'est de Suez.

À peine déplacées dans leur localisation les mêmes préoccupations président aujourd'hui à la présence sur la photo de la très épanouie Mme Clinton, triomphatrice du jour. En accord avec M. Lavrov, son homologue russe, elle pourra croire assuré le transit du pétrole et du gaz d'Asie centrale.

Inutile de souligner que la question symbolique de la reconnaissance du génocide arménien de 1915 n'a toujours pas reçu de réponse positive de la part du grand diplomate Davutoglou. On la renvoie encore une fois à une réunion d'experts, vieille manipulation turque. Le caractère négationniste de cette sempiternelle proposition ne devrait pourtant échapper à personne. Le débat a déjà eu lieu, notamment au parlement européen, qui a reconnu le génocide arménien le 18 juin 1987. La remise en cause de ce vote devrait exclure de toute perspective européenne ceux qui s'y adonnent.

Est-ce à dire, dès lors, que rien ne change sous le soleil d'Anatolie ?

Bien au contraire. Il se passe en effet beaucoup de choses en Turquie, depuis les élections européennes de juin 2009. Et comme d'habitude les médiats hexagonaux, particulièrement lorsqu'ils se font les propagandistes de l'adhésion, n'en parlent que très peu. Ils ne pointent, de loin en loin, que de fugaces et fragiles apparences de rapprochements, espoirs de solutions, promesses de réformes. Ils ne daignent jamais en évaluer, pour éclairer leurs auditeurs et lecteurs, le caractère cosmétique sinon irréaliste.

Tout l'été par exemple une polémique s'est développée, en Turquie même, à propos de l'amplitude des réformes que le gouvernement allait proposer aux Kurdes, tout en écartant les révolutionnaires du PKK. Même les chefs militaires ont dû consentir, à l'inverse des dirigeants du parti kémaliste, la nécessité de certaines évolutions. Cela n'a pas empêché la cour pénale de poursuivre 4 des 20 députés du parti DTP, qualifié de "pro-kurde". On les convoque en décembre devant la 11e Chambre du Tribunal correctionnel d'Ankara pour des propos qu'ils auraient tenus lors de la campagne électorale de 2007 : leurs opinions supposées les fait tomber, en effet, sous le coup de l'article 14 de la constitution.

Ce texte dispose que :

"aucun des droits et libertés fondamentaux inscrits dans la Constitution ne peut être exercé dans le but de porter atteinte à l’intégrité indivisible de l’État du point de vue de son territoire et de sa nation…"

L'intention séparatiste, ou même la simple revendication de l'autonomie culturelle, le fait de parler sa langue maternelle, l'affirmation suspecte de l'identité, étant appréciée par les tribunaux, ce dispositif fait explicitement exception à l'article 83 de la même constitution qui protège, en principe, la liberté d'expression et assure l'immunité des parlementaires.

Le premier ministre Erdogan, dont l'habileté n'est plus à découvrir, est allé jusqu'à protester contre cette démarche de l'autorité judiciaire et à proposer que l'on révise ces articles 14 et 83.

Reconnaissons qu'il serait bien avisé de passer à l'acte et de ne pas se contenter d'effets d'annonce.

La grande affaire consiste en effet à rendre le dossier de candidature présentable, pour le rapport qui sera établi en novembre, en vue de la conclusion en décembre de la présidence suédoise, conjoncture la plus favorable depuis fort longtemps. Rappelons à ce sujet que le rapport annuel sur l'avancée des négociations entre Bruxelles et Ankara avait été particulièrement pessimiste en novembre 2008.

En fait on sait aujourd'hui que la majorité des responsables européens partagent l'hostilité à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, mais que la plupart d’entre eux n’osaient pas publiquement le faire savoir.

Profitons de la circonstance pour donner des nouvelles des positions les plus récentes prises officiellement par notre sous-ministre Lellouche affecté aux Affaires européennes à propos du sujet qui nous préoccupe et qui nous sépare de cette surprenante personnalité qui n'hésite pas à se dire lui-même "l'ami" du négociateur turc Bagis.

Lors de son passage du 23 septembre 2009 devant la commission des affaires européennes M. Lellouche a sobrement déclaré :

"Quant à notre position sur la Turquie, elle n'a pas varié. Comme l'a précisé le Président de la République, nous voulons une Turquie avec l'Europe mais pas dans l'Europe."


Jolie formule. Bien balancée. Elle dit beaucoup de choses en peu de mot, y compris au sujet de l'alignement de M. Lellouche sur la diplomatie présidentielle.

Du point de vue que je développe dans mon petit bouquin "La Question turque et l'Europe" qui vient de sortir, se pose quand même la question de ce que veut dire "la Turquie avec l'Europe". (2)

Je constate que ce pays qu'on insiste à déclarer "ami" agit actuellement contre l'Europe. Vis-à-vis des 3 pays de l'Union qui lui sont limitrophes, elle développe avec arrogance de véritables tensions frontalières permanentes, des provocations militaires, des revendications territoriales. Vis-à-vis des 24 autres sa position n'en est pas moins conquérante et cynique. etc.

Plus prolixe sur le sujet lors de son audition, le 16 septembre 2009, par la Commission chargée des affaires européennes de l'Assemblée nationale, il avait détaillé cette position française, et la sienne, de la manière suivante :

"Reste le dossier, cher à plusieurs d'entre vous, de la candidature turque. La position française est sans ambiguïté : nous souhaitons ardemment entretenir et enrichir encore une relation bilatérale pluriséculaire avec nos amis turcs - je recevrai d'ailleurs demain soir le ministre d'État turc chargé de la négociation avec l'Union européenne, Egemen Bagis, qui est un ami personnel -, nous sommes favorables au lien le plus fort entre la Turquie et l'Europe, mais nous sommes opposés à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Le président Nicolas Sarkozy s'y était engagé avant son élection, et les Français ont approuvé ce choix. 'Nous sommes pour une association aussi étroite que possible avec la Turquie, sans aller jusqu'à l'adhésion' : c'est en ces termes qu'il s'était exprimé devant les ambassadeurs, en août 2007, au lendemain de son élection. Cette position n'a pas varié. Elle est celle du gouvernement, et je m'y tiendrai.
Nous avons accepté de poursuivre les négociations avec la Turquie sur les trente chapitres compatibles avec une issue alternative à l'adhésion ; en revanche, les cinq chapitres qui relèvent directement de la logique d'adhésion sont laissés de côté.
J'ajoute que, depuis ma nomination, j'ai rencontré de nombreux collègues européens ; la plupart m'ont confié qu'ils partageaient la position française, mais qu'ils ne pouvaient le dire publiquement."


Cette dernière confidence de M. Pierre Lellouche me semble décisive.

Pourquoi cette pusillanimité demandera-t-on ?

Individuellement les responsables politiques européens savent ce projet d'élargissement préjudiciable au projet commun, et même fondamentalement contraire aux objectifs que s'est assignés l'Union européenne.

Cet élargissement extravagant, les peuples n'en veulent pas. Le grand espoir turc, du point de vue des partisans de l'adhésion, reposait sur l'hypothèse le 27 septembre d'une victoire aux élections allemandes du parti social démocrate, lequel a recueilli 55 % des voix au sein des 600 000 électeurs d'origine turque, mais 23 % seulement des suffrages de l'ensemble des Allemands.

Le manque de courage, le manque de clarté, le manque de vision de nos dirigeants me semble justifier que l'on oppose à l'Europe des États, qui nous prépare sans le vouloir peut-être, comme inexorablement, l'entrée de l'État turc dans son club, l'Europe des peuples, la vraie.

JG Malliarakis


Apostilles

  1. Dès le lendemain de l'accord ça recommençait : "Ouverture des frontières entre la Turquie et l’Arménie : Erdogan pose ses conditions" cf. 20 Minutes du 11.10.09 à 15 h 38.
  2. Vign-questionturqueCe petit livre sur "La Question Turque et l'Europe" est paru ce 2 octobre. Conçu comme un outil argumentaire, contenant une documentation, des informations et des réflexions largement inédites en France, vous pouvez le commander directement au prix franco de port de 20 euros pour un exemplaire, 60 euros pour la diffusion de 5 exemplaires.
  3. Règlement
  4. par chèque à l'ordre de "l'Insolent" correspondance : 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris.

ou sur le site des Éditions du Trident par débit sécurisé de votre carte bleue

mardi, 29 septembre 2009

Offensive atlantiste et pétrolière en Italie

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Offensive atlantiste et pétrolière en Italie

 

L’offensive atlantiste en Italie a de fortes odeurs d’hydrocarbures. En effet, les services spéciaux de Washington n’évoquent plus l’anti-communisme d’hier ni même l’anti-fascisme d’avant-hier, mais les oléoducs et gazoducs des lignes South Stream et Nabucco. Par la voix du collabo Giuseppe Vatinno, responsable d’ “Energie e Ambiente” (“Energie et Environnement”), le gouvernement Obama a condamné la politique énergétique de l’agence pétrolière italienne ENI, jugée “eurasienne” et “russophile”. Les propos de Vatinno ont été prononcés immédiatement après le long discours public d’Obama (un hasard?), où, récemment, le premier président afro-américain de l’histoire a évoqué les dangers  que courait la pauvre Europe en se plaçant sous la dépendance énergétique de la Russie (ce qui ne serait qu’une tentative de se soustraire à la dépendance totale qui la lie aux Etats-Unis...).

 

L’intervention de Vatinno prouve, d’abord, que le “soft power” fonctionne toujours de manière optimale dans le monde des médias. On obtient toujours un collabo et des effets de presse en un quart de tour. Ensuite, cela prouve, mais on s’en doutait, qu’il y a une continuité parfaite entre la politique pétrolière de Bush, Rice et Cheney et celle, plus diffuse mais bien réelle, d’Obama et de son équipe. Qui plus est, c’est au moment même où se met en place la stratégie de séduction à l’endroit de l’Arménie préconisée par le chef de la diplomatie turque Davutoglu, que Vatinno exhorte les Italiens à dénoncer la politique pétrolière de l’ENI et du gouvernement Berlusconi. Davutoglu et Erdogan courtisent (hypocritement) une Arménie enclavée pour qu’elle lâche du lest dans la région du Haut Karabakh qu’elle occupe après l’avoir délivrée du joug azéri. Un retrait arménien permettrait de laisser passer des oléoducs et des gazoducs sans aucun obstacle, et sous le seul contrôle des Turcs, entre les rives caspiennes de l’Azerbaïdjan turcophone et les côtes turques de la Mer Noire et de la Méditerranée. Vatinno déclare que l’ENI et l’Italie doivent abandonner le tracé de “South Stream”, amenant les hydrocarbures russes vers l’Europe et la péninsule italique et opter pour le tracé “Nabucco”, qui amène les hydrocarbures azéris via la Turquie! Le collabo Vatinno, le gouvernement Obama et la diplomatie de Davutoglu travaillent donc de concert, avec une orchestration parfaite.

 

Vatinno exhorte en même temps tous les pays de l’UE à écouter l’appel d’Obama! Il faut obéir au nouveau “chef”. Les doigts sur les coutures du pantalon. En dehors de ce que dit le chef, point de salut et, puisqu’il est partiellement “noir”, si vous ne lui obéissez pas, vous êtes un “raciste”, na, tralala. Obama ha sempre ragione!

 

Pour obtenir l’oreille des Européens, Vatinno n’hésite pas à qualifier le tracé “Nabucco” d’ “européen” et à stigmatiser “South Stream” d’ “asiatique” (mais sans évoquer “North Stream”...!). Pour le quotidien romain “Rinascita”, c’est là une “thèse incroyable”: “South Stream” est bien plus européen que “Nabucco” puisqu’il traverse la Bulgarie, la Grèce et aboutit en Italie (tous pays de l’UE); “Nabucco”, lui, traverse des pays non membres de l’UE, qui sont en guerre ou en état d’instabilité chronique, à cause des stratégies antirusses manigancées dans les officines du Pentagone: la Géorgie et la Turquie. L’atlantisme est une idéologie foncièrement irréaliste du point de vue européen: le discours de Vatinno le prouve à l’envi. Son argumentation n’a aucun fondement tangible, c’est-à-dire aucun fondement géographique sérieux.

 

La leçon à tirer de la gesticulation télécommandée de Vatinno: il est temps que les Européens prennent conscience de leur propre géographie; se tournent vers le réel concret et tellurique plutôt que vers les nuées et les fumées diffusées par les médias pour les amener à sortir du réel et, ainsi, à perdre tout sens de leur souveraineté.

 

(source: “Italia e Russia, legame necessario”, in “Rinascita”, Rome, 22 septembre 2009).

mardi, 22 septembre 2009

La nouvellestratégie de diversion d'Ankara dans le Caucase

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Bernhard TOMASCHITZ:

 

La nouvelle stratégie de diversion d’Ankara dans le Caucase

 

Le dégel entre la Turquie et l’Arménie profite à l’Azerbaïdjan et aux Etats-Unis

 

Si les relations turco-arméniennes se normalisent, l’Arménie pourrait abandonner le lien étroit qui la lie à la Russie et devenir un vassal de plus des Etats-Unis dans le Caucase du Sud

 

La Turquie et l’Arménie sont récemment convenues d’entamer des négociations en vue d’établir des relations diplomatiques. Dans les deux mois à venir, les négociateurs prévoient d’ouvrir les frontières entre les deux pays voisins. Le rapprochement entre Ankara et Erivan a eu lieu suite à une médiation suisse. Reste à savoir si les rapports entre Turcs et Arméniens se normaliseront et si l’affrontement entre les deux nations, qui dure depuis près de cent ans, s’aplanira. L’avenir devra le prouver.

 

Lors des négociations prochaines, on soulèvera immanquablement la question du génocide perpétré par l’Empire ottoman à la fin de la première guerre mondiale contre les Arméniens chrétiens, massacres qui ont fait près d’un million et demi de morts. Cette question ne jouera cependant qu’un rôle subalterne dans les négociations. Elle sera traitée par une commission composée d’historiens issus des deux pays. Le principal point à l’ordre du jour sera la question du Haut Karabakh. Depuis 1993, les Arméniens occupent en effet cette région montagneuse, ainsi que sept provinces azerbaïdjanaises limitrophes.  Le Haut Karabakh est peuplé d’Arméniens ethniques mais appartient à l’Azerbaïdjan  selon le droit international. A cette époque, les Turcs et les Azéris avaient fermé leurs frontières avec l’Arménie,  ce qui avait entraîné des conséquences désastreuses pour l’économie arménienne. Les liens sont étroits entre la Turquie et l’Azerbaïdjan, car les Azéris sont un peuple turc (turcophone) et musulman; sur les plans ethnique et linguistique, les Azéris sont donc proches parents des Turcs. C’est pourquoi la Turquie exige de l’Arménie qu’elle retire ses troupes présentes sur le sol de l’Azerbaïdjan.

 

Ankara tente de tuer deux mouches d’un seul coup de savate en entamant des négociations avec Erivan pour renouer des relations diplomatiques; d’une part, les Turcs entendent recevoir quelques “bonnes notes” de Bruxelles avant de réentamer des pourparlers en vue d’une adhésion à l’UE; Ankara bénéficierait alors de préjugés plus favorables à son adhésion dans le prochain rapport que la Commission rédige, à intervalles réguliers, sur ses “progrès”, car, quoi qu’il en soit, la petite puissance d’Asie Mineure a, ces temps-ci, accumulé bon nombre de “mauvaises notes”. La calcul des Turcs s’avère néanmoins porteur: “Ces accords contribueront à la paix et à la stabilité dans le Caucase méridional”, ont déclaré la Commissaire des Affaires étrangères de l’UE, Benita Ferrero-Waldner et le Commissaire à l’élargissement, Olli Rehn. D’autre part, Ankara  cherche à mettre un terme à l’occupation arménienne de portions importantes du territoire azéri. “La Turquie continuera à soutenir l’Azerbaïdjan dans la question du Haut Karabakh” vient d’affirmer David Chaanatsarine du “Congrès National Arménien”, un parti d’opposition, suite aux questions que lui posaient des journalistes du quotidien turc “Hürrriyet”. Cette affirmation de Chaanatsarine correspond parfaitement avec celles de voix officielles turques. “La Turquie n’entreprendra jamais rien qui puisse nuire à ses frères d’Azerbaïdjan”, avait dit le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu aux questions posées par la chaîne de télévision NTV. Finalement, avait-il ajouté, “rien n’est plus important que l’amitié turco-azérie”.

 

L’objectif officiel d’Ankara, comme l’a annoncé le ministre des affaires étrangères Davutoglu, est de procurer à la Turquie “un environnement stable le long de ses frontières”. Mieux: en négociant afin de mettre un terme à l’occupation arménienne du Haut Karabakh et des provinces limitrophes, Ankara cherche à renforcer l’Azerbaïdjan et, ainsi, à se profiler comme une puissance régionale efficace au Moyen Orient. En effet, si l’Arménie est neutralisée, il naîtra de facto un “bloc turc(ophone)” plus riche et plus solide du Bosphore à la Caspienne, région où  se trouvent d’énormes gisements de pétrole et de gaz. De cette façon, Ankara pourra mettre encore plus de pression sur l’UE et se positionner comme un espace de transit sûr et incontournable pour les énergies fossiles. Ankara veut acquérir une position telle que son adhésion finira par être complètement acceptable. En 2003, on a rendu opérationnel l’oléoduc BTC (Bakou-Tiflis-Ceyhan), qui part d’Azerbaïdjan, traverse la Géorgie et aboutit en Turquie. De même, cette année-là, on a inauguré le gazoduc BTE (Bakou-Tiflis-Erzouroum). Ce gazoduc et cet oléoduc ont été réalisés avec une participation financière très importante des Etats-Unis, dans le but d’éviter les territoires de la Russie et de l’Iran.

 

Les Américains se félicitent bien entendu des négociations entre Ankara et Erivan. Si les rapports entre la Turquie et l’Arménie se normalisent, alors Moscou perdra son seul allié dans le Caucase du Sud. L’Arménie entretient certes de bons rapports avec les Etats-Unis et a même envoyé des soldats en Afghanistan mais la Russie reste, pour les Arméniens, la puissance protectrice. Ce n’est qu’avec l’appui de Moscou que l’Arménie, petit pays d’à peine 3,5 millions d’habitants, a pu infliger à son voisin azéri, qui compte, lui, 8 millions d’habitants, une défaite militaire retentissante. L’influence économique de la Russie est également importante: ce sont en effet des entreprises d’Etat russes qui possèdent les plus grandes usines hydrauliques arméniennes et la centrale nucléaire de Metsamor; cette dernière est le principal fournisseur d’énergie du pays (40% de l’énergie consommée). Si les relations se normalisent avec la Turquie, membre de l’OTAN, les rapports entre Erivan et Moscou pourraient bien se rafraîchir. Car les Etats-Unis se montrent particulièrement généreux quand il s’agit de limiter et de refouler l’influence russe dans le Caucase: souvenons-nous que la Géorgie reçoit chaque année un milliard de dollars. Mais le prix que l’Arménie aurait à payer pour son “alignement” serait vraiment fort élevé: surtout l’abandon du Haut Karabakh. Dans la “République Démocratique du Haut Karabakh”, non reconnue par les instances internationales, la méfiance croît envers Erivan. Kegham Bagdadcharian, membre du Parlement de cette république, évoque une “déviance dangereuse” en Arménie, car celle-ci  a accepté les “conditions préalables”, exigées par les Turcs, pour entretenir des relations diplomatiques.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°37/2009; trad. franç.: Robert Steuckers).

lundi, 19 janvier 2009

Armeense genocide

gevonden op: http://klauwaert.blogspot.com

wo 14/01/09 14:35 - Toen enkele weken geleden een aantal Turkse intellectuelen de campagne "Het spijt me" lanceerden, lieten de reacties in Turkije niet lang op zich wachten. De campagne "Het spijt me" snijdt het grootste Turkse taboe aan, namelijk het lot van de Armeense gemeenschap in Anatolië aan het begin van de 20ste eeuw.

Volgens de Armeniërs, daarin gesteund door een toenemend aantal landen, resulteerden de deportaties en moordpartijen die toen plaats vonden in een door de toenmalige autoriteiten strikt geplande en uitgevoerde genocide. De Turken zelf leren op school dat de gebeurtenissen het gevolg waren van oorlogsomstandigheden.

(Belga)

Op internet sprongen de anti-campagnes als paddestoelen uit de grond ("Het spijt ons niet"), her en der kwamen groepjes manifestanten op straat, en ook de legertop, een aantal ambassadeurs op rust en de premier distantieerden zich in felle bewoordingen van het initiatief dat volgens hen "het verkeerde signaal was". Alleen president Abdullah Gül, die in 2008 zelf toenadering zocht tot zijn Armeense ambtgenoot, bleef op de vlakte in zijn evaluatie. Gül verwees naar de vrijheid van meningsuiting in Turkije.

Maar nu zet de openbare aanklager in Ankara een volgende en meer verregaande stap in een poging de campagne te counteren. Hij diende klacht in tegen de campagnevoerders en haar sympathisanten op basis van het beruchte strafwetartikel 301, dat stelt dat belediging van de Turkse natie en identiteit strafbaar is.

(Belga)

De actie probeert het stilzwijgen en de onwetendheid dat volgens de initiatiefnemers rond "de Armeense kwestie hangt" te doorbreken. De Nederlandstalige verklaring op de website van "Het spijt me" luidt: Ik kan naar eer en geweten niet accepteren hoe onverschillig er wordt omgegaan met de grote catastrofe waaronder de Ottomaanse Armeniërs hebben geleden in 1915, noch met de ontkenning ervan. Ik veroordeel dit onrecht en op persoonlijke titel wil ik mijn gevoelens en pijn delen met mijn Armeense broeders en zusters en ik bied mijn verontschuldigingen aan.

De aanklacht loopt niet alleen tegen de initiatiefnemers van "Het spijt me", maar ook tegen de bijna 28.000 mensen die hun handtekening plaatsten onder de verklaring.

Eerder al kwamen in Turkije intellectuelen in moeilijkheden omdat ze op basis van "belediging van de Turkse natie en identiteit" in diskrediet gebracht werden. Een aantal daarvan werden het slachtoffer van intimidatie, geweld en zelfs moord. Mensenrechtenorganisaties en ook de Europese Unie vragen aan Turkije om die reden de afschaffing van strafwetartikel 301.


Voor de ene genocide is het verboden ze te ontkennen, voor de andere verboden ze te erkennen.
Is het wel de taak van staten om bij wet te bepalen hoe de geschiedenis is verlopen?
Of zouden we dat niet beter overlaten aan historici?

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vendredi, 24 octobre 2008

Géopolitique du Caucase

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Géopolitique du Caucase
Revue Hérodote, N°81, octobre 1996, Géopolitique du Caucase.
Les anciens numéros de la revue peuvent être commandés (Editions La Découverte, 9 bis rue Abel-Hovelacque, 75013 Paris).
Les passages écrits en italique sont des citations tirées des articles.

Il ne vous aura pas échappé que la couverture médiatique des récents évènements touchant la Transcaucasie n’est pas particulièrement objective. Notre « presse nationale », c'est-à-dire la grosse presse financée par la publicité et citée dans les médias audio-visuels, apparaît, une fois n’est pas coutume, totalement en accord avec notre président de la république, qui au titre de président tournant de l’union européenne, se fait le porte-parole de la diplomatie confédérale, et au-delà de celle de l’ « Occident », c'est-à-dire des Etats-Unis et d’Israël.

Résumons les griefs tenus par cette grosse presse unanime (comme toujours). Premier grief, les Russes se livrent à des menées impérialistes. Deuxième grief, ils annexent de manière injuste les territoires appartenant à l’Etat libre de Géorgie.

La revue Hérodote, fondée par le géographe Yves Lacoste, ne se veut pas particulièrement engagée. Du moins, on peut affirmer qu’elle n’est, par exemple, en rien « identitaire ».
Elle fait le plus souvent possible appel à des spécialistes, dont les travaux sont peu répercutés par les grands médias qui préfèrent en appeler généralement à la poignée des habituels « experts » hantant depuis des lustres les plateaux des débats télévisés.

Ce numéro 81, dont le titre est Géopolitique du Caucase, est paru en octobre 1996. Il ne suit l’actualité de l’époque que sur un seul point : la situation tchétchène. Les autres mises au point n’intéressant que les spécialistes, le ton en est totalement dépassionné.
Il est donc utile d’avoir recours aujourd’hui à cette référence car elle fait autorité sur le plan scientifique, et comme elle est déjà ancienne, le propos n’est pas pollué par l’excitation des partis pris qui s’expriment aujourd’hui.

La question ethnique est donc évoquée par Stéphane Yérasimos, collaborateur régulier de la revue, sous le titre Transcaucasie : le retour de la Russie.

On y apprend d’abord que les Russes se sont désengagés de la région au moment de la guerre civile de 1918-22. Immédiatement, il y avait eu une invasion turque, poussant à travers l’Arménie jusqu’à Bakou et au-delà vers le Daghestan [versant Nord du Caucase, aujourd’hui inclus dans la fédération de Russie] et une occupation britannique. En somme, la situation est assez proche de celle d’aujourd’hui : soit cette petite région est sous la coupe de la Russie, soit sous celle des thalassocraties anglo-saxonnes qui font sous-traiter leurs affaires par leurs amis musulmans. On pourra par la même, rappeler à nos amis Français atlantistes, que la présence française y était, comme aujourd’hui, à peu près nulle.

La Géorgie fut conquise par les Tsars, perdue quelques années pendant la guerre civile qui suivit la révolution bolchévique, puis réintégrée à l’URSS. On apprend que la Géorgie soviétique comprenait deux républiques autonomes, celles de l’Abkhazie et de l’Adjarie [Sud-Ouest, à la frontière turque], et la région autonome de l’Ossétie du Sud (…).

On apprend également que Les Abkhazes sont un peuple caucasien attesté depuis l’antiquité sur les rivages nord-est de la mer Noire. Il y a donc bien un peuple abkhaze, qui est chez lui en Abkhazie, et qui, conformément au droit des peuples, qui est internationalement reconnu,  a la liberté de disposer de lui-même, c'est-à-dire de proclamer un Etat indépendant. Historiquement, toutefois, leurs princes furent vassaux des rois géorgiens du XIV° eu XIX° siècle. Le pays est ensuite disputé entre les Russes et les Turcs : une bonne partie de la paysannerie s’islamisa à la suite des efforts ottomans visant à freiner la poussée russe.  C’est suite à une révolte contre l’occupation russe en 1866, qu’une majorité des Abkhazes musulmans se réfugia en Turquie et fut remplacée par des Géorgiens, des Russes et des Arméniens. (…) Les Abkhazes constituaient en 1926 environ 20% de la population de leur république. Une fois intégrés à l’empire des Tsars, c’est sous influence géorgienne qu’ils repassèrent : ils durent accepter en 1938 le remplacement de l’alphabet cyrillique –récemment imposé [par les Russes] - par l’alphabet géorgien, tandis qu’en 1945-46 les écoles en langue abkhaze étaient fermées et la radio abkhaze cessait d’émettre. Ce qui menace l’identité de cette minorité dès lors rattachée à la Géorgie, c’est, tout comme aujourd’hui, l’impérialisme géorgien. Comme les plus chauds partisans des Turcs ont quitté le pays pour se fondre dans l’empire ottoman, ceux des Abkhazes qui demeurent dans leur pays, tant chrétiens que musulmans, se tournent plutôt vers la Russie, considérée désormais comme une puissance tutélaire mais plus comme une menace : ils lancent en 1978 la première campagne pour la sécession de leur république et son rattachement à la fédération russe. Plus tard, grâce à la perestroïka, le Forum Abkhaze, en mai 1989 organise (…) une manifestation qui réunit quelques 30 000 personnes, lesquelles signent une pétition demandant que l’Abkhazie devienne un Etat de l’Union soviétique. Ces mouvements sont en Géorgie, déjà, perçus comme autant de cinquièmes colonnes manipulées par Moscou. En juillet 1989, Abkhazes et Géorgiens s’affrontent en Abkhazie. Les premiers en appellent à la solidarité de tous les peuples du Nord Caucase et à l’arbitrage de Moscou. Yérasimos conclut : on voit apparaître la double constante de l’association d’intérêts des peuples du Nord-Caucase (…) : fidélité à la Russie, et opposition à l’ « impérialisme géorgien ».

Le second peuple secouru par la Russie au mois d’août 2008 est celui des Ossètes du Sud.
Les Ossètes, seul peuple du nord du Caucase à langue indo-européenne (de la branche iranienne) et en grande partie chrétiens (…) sont des descendants des Alains, peuple qui s’installa au VI° siècle sur le versant nord [du Caucase] et descendirent progressivement à partir du XVIII°siècle vers le sud (…).

Le même scénario que celui observé pour les Abkhazes se déroule au moment du délitement de l’autorité soviétique. Au printemps 1989, le Front populaire ossète, nouvellement constitué, alarmé des mesures nationalistes du Parti communiste géorgien (…) annonçait son appui au mouvement abkhaze, s’attirant le courroux géorgien. (…) Les « irréconciliables », nationalistes géorgiens réunis autour de Zviad Gamsakhourdia, provoqueront les premiers affontements avec les Ossètes (…). Quatre cents cars remplis de sympathisants des « irréconciliables », (…) convergeaient vers Tskhinvali, capitale de l’Ossétie du Sud. Et déjà, tout comme aujourd’hui, les troupes soviétiques prévinrent un affrontement direct, mais les attaques continuèrent pendant les mois suivants, les Ossètes accusant les Géorgiens d’ « atrocités ». Déjà, les Abkhazes et les Ossètes (…) votent l’indépendance de leurs républiques, tout en demandant leur adhésion à ce titre à l’Union soviétique. (…)Mikhaïl Gorbatchev (encensé alors par la grosse presse occidentale autant que Poutine est par elle aujourd’hui décrié) répliqua par un décret déclarant cette abolition inconstitutionnelle et demandant le retrait des troupes géorgiennes de la région. Déjà, Tbilissi refusa de s’y soumettre (…) et la guérilla devint endémique en Ossétie du Sud. Des centaines de personnes furent tuées et des milliers d’Ossètes se réfugièrent en Ossétie du Nord (territoire administrativement russe). Dans ces conditions, Abkhazes et Ossètes votèrent massivement au référendum du 17 mars 1991 pour le maintien de l’Union soviétique, sans doute pas par conviction communiste, mais bien plutôt pour continuer de bénéficier de la protection des Russes. Pour s’affranchir de Moscou, le président géorgien Gamsakhourdia semblait envisager la création d’un commonwealth caucasien, en prenant contact avec l’indépendantiste tchétchène Djokar Doudaev. Or, le soulèvement tchétchène au Nord Caucase, sur fond d’islamisme, est alors un souci pour Moscou. La Géorgie, pourtant chrétienne, s’engage donc dans un mouvement de rapprochement avec des puissances musulmanes. N’oublions pas que son peuple, chrétien, a subi longtemps le joug ottoman. Aussi, le despotisme de Gamsakhourdia provoquait l’opposition de la classe politique géorgienne.

Après avoir évoqué la renaissance du sentiment national en Abkhazie et Ossétie, il convient de traiter de la géopolitique de la Russie dans cette région.  

Un article très détaillé de Viatcheslav Avioutskii, du centre de recherches et d’analyses géopolitiques de l’université Paris VIII, traite, dans le même revue cette question, en étudiant le cas des Cosaques du Nord-Caucase.

Peut-être est-il ici nécessaire de préciser que la Russie est un Etat sans frontières naturelles, qui parti des clairières de la petite Moscovie s’est étendu sur une large partie de l’Eurosibérie, devenant ainsi le premier Etat du monde par sa superficie. Le moteur de cette expansion formidable fut en grande partie les communautés cosaques : c’est initialement sur les confins de l’Empire russe, en Ukraine (…) puis dans le sud de la plaine russe, au contact –plus ou moins conflictuel- avec des peuples nomades ou semi-nomades, que se constituèrent des groupes armés(…). Ils ont marqué par les lignes de leurs stanitsas [établissements], la progression de l’Empire russe. Les anciennes lignes cosaques marquent les limites (…) de la zone de peuplement à majorité russe, face à la périphérie asiatique ou caucasienne. (…)Pour résumer 400 ans de colonisation cosaque du Nord-Caucase, ce limes [ligne fortifiée semblable à la frontière de l’empire romain] suivait l’avancée des troupes des tsars vers le sud. La veille de la Première Guerre mondiale fut l’apogée de la progression cosaque. Même en période de paix, les « allogènes » (sic, il s’agit en fait des indigènes) habitaient dans des sortes de « réserves » (…). La Révolution, suivie d’une guerre civile particulièrement sanglante, a mis fin à la prospérité des cosaques. (…)Les bolchéviks (…) ont organisé les déplacements des stanitsas cosaques et le transfert de leurs terres aux montagnards [musulmans caucasiens]. (…) A l’époque bolchévique, la descente des montagnards vers les plaines s’intensifie. (…) Selon l’ataman [chef] des cosaques de Stavropol, Piotr Fedossov, en déportant les cosaques de la Sounja (district de Prigorodny en Ossétie du Nord), et en détruisant par là les « barrages » entre les ethnies adverses, une mine à retardement a été déposée sur les conflits ethniques actuels. Mais selon lui, les cosaques restent le seul « berceau historique » des Russes dans le piémont caucasien et la seule barrière contenant l’avancée du « Sud asiatique » vers le « Nord industriel et civilisé ». L’actuelle renaissance des cosaques s’explique par la tendance instinctive des Russes à reconstituer le limes les séparant des ethnies musulmanes. (…)Les cosaques se considèrent comme les défenseurs des Slaves.

Dans le Caucase, les cosaques ont pris le parti des Ossètes, non seulement parce qu’ils partagent la même religion, mais parce qu’ils étaient alliés depuis l’époque de la grande guerre caucasienne [fin du XIX°s.]. Avant la révolution de 1917, Mozdok [forteresse et centre spirituel orthodoxe sur la rive gauche du fleuve Terek] était le lieu où se trouvait l’icône sacrée de la Mère de Dieu de l’Ivérie (nom ancien de la Géorgie). Il existait en Russie quatre principales icônes : celles protégeant contre les invasions des ennemis venant de quatre directions, dont les plus célèbres étaient l’icône de la Mère de Dieu de Kazan, protégeant la Sainte Russie des invasions venant de l’est, et l’icône sacrée de la Mère de Dieu de l’Ivérie, gardant les frontières du sud de la Russie. L’Ossétie orthodoxe représente un barrage aux liaisons entre les deux parties musulmanes du Caucase. Elle sert aussi de pont entre la Transcaucasie chrétienne (la Géorgie et l’Arménie) et la Russie orthodoxe. La route militaire géorgienne traverse l’Ossétie du Nord. Elle représente la voie la plus importante de pénétration des Russes en Transcaucasie. (…) Pendant le conflit armé entre Tskhinvali [Ossétie du sud] et Tbilissi [Géorgie] - cf. précédent paragraphe -, L’Ossétie du Nord a fourni des armes, des volontaires et a accueilli 100 000 réfugiés. Aujourd’hui [1996], les troupes russes, séparant les deux parties en conflit à Tskhinvali [comme en 2008 !] place en fait la situation sous la férule directe de Vladikavkaz [ville et place forte russe du côté nord de la chaîne du Caucase], car l’Ossétie du Sud souhaite réellement son intégration à la fédération de Russie [comme aujourd’hui]. En réalité, tout cela sous-entend la réunification des deux Osséties et la modification de l’équilibre des forces dans tout le Caucase.
Pour résumer, le « cordon ombilical » de l’orthodoxie constituera, comme autrefois, un vecteur de force par le biais duquel la Russie pourra contenir la poussée turque vers la Transcaucasie (…).

Résumons, également. Tout d’abord, les deux peuples secourus cet été par les Russes, à savoir les Abkhazes et les Ossètes du sud, ont droit, comme tout peuple à leur indépendance : une terre, un peuple ! Il n’y aurait là un problème en droit international, que si l’on s’attachait au dogme de l’intangibilité des frontières. Mais, les « Occidentaux » ont montré que ce dogme n’était plus d’actualité, en arrachant le Kosovo à la Serbie (cf. Terre et Peuple, solstice d’hiver 2006). Dès lors, comment justifier que ce qui vaut pour les musulmans kosovars (pourtant devenus majoritaires très récemment et dans des conditions plus que discutables) serait interdit à des Ossètes chrétiens ? Rappelons par ailleurs que la Russie n’a pas de visée annexionniste sur le reste de la Géorgie, puisque les troupes qui s’y trouvaient au mois d’août évacuent les lieux.

Ensuite, on aura constaté bien sûr que le peuple russe a connu une expansion territoriale remarquable depuis les clairières de Moscovie jusqu’à l’empire des Tsars. Mais sans la présence des Russes, ces vastes territoires n’auraient pas été laissés à l’abandon. D’autres peuples les ont d’ailleurs occupé autrefois, particulièrement les nomades turcophones, qui menacèrent l’Europe au XIII°siècle, et l’envahirent au V° : sans l’union des Romains d’Aetius et des Germains, sans le coup d’arrêt des champs catalauniques (près de Chalons en Champagne) en 451 qui vit le recul des Huns d’Attila, qui sait si l’Europe aurait survécu ? Après eux, ce sont les Turcs musulmans qui occupèrent l’Ukraine et la Russie du sud. Et au moindre recul des Russes (comme en 1918, cf. plus haut), ce sont à nouveau eux qui déferlèrent sur la région. Le peuple géorgien, peuple européen qui mérite amitié et respect, doit méditer cela, lui qui a subi aussi la longue nuit du joug ottoman. Pour quelques royalties obtenues grâce au passage d’un gazoduc sur son territoire, il risque d’entrer durablement dans l’orbite turque, et pour longtemps ; ce ne sont pas les Anglo-saxons qui se sacrifieraient pour l’en délivrer ; ses voisins Arméniens l’ont bien compris, qui eux, sont fidèles à l’alliance avec Moscou.

Il convient donc de faire des choix. En quoi la présence d’un peuple blanc indo-européen et chrétien sur ce vaste glacis de l’Eurasie gênerait-il les Européens de l’Ouest ?  Sont-ce les Russes qui nous dictent notre politique ? qui nous inondent de leurs films ? qui nous colonisent au moyen de migrations de masse ? qui nous imposent de reconnaître des enclaves musulmanes en Europe balkanique ? qui nous imposent d’intégrer la Turquie en Europe ?

S’informer sérieusement, c’est se donner les moyens de répondre à ces questions, c’est se donner les moyens de choisir librement son destin.

Robert Dragan.

 

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samedi, 27 septembre 2008

Caucaso: Storia di una regione tra Europa e Asia

Caucaso: Storia di una regione tra Europa e Asia
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di Ninni Radicini

Il recente conflitto russo-georgiano va inquadrato nello sviluppo storico del Caucaso e nella sua millenaria complessità geopolitica. La prima volta che l'opinione pubblica italiana ne ebbe segnale fu nel febbraio 1988 quando televisioni e giornali riportarono la notizia di scontri tra armeni e azeri, prodromo della implosione dell'Urss. Frontiera tra Vicino Oriente, steppe euro-asiatiche e Mediterraneo orientale, il Caucaso ha subito profondamente il passaggio di popolazioni dall'Asia centrale e l'espansionismo degli imperi e delle potenze confinanti.
I conseguenti spostamenti degli autoctoni dalle valli alla montagne, da Nord a Sud e viceversa, hanno frammentato la disposizione delle etnie e determinato differenze nell'evoluzione tra la parte settentrionale e quella meridionale (Subcaucasia), dove fin al VI sec. a.C si costituirono entità statali comunitarie, che beneficiarono degli esempi mesopotamici e persiani, oltre che della prossimità con il mondo ellenico e poi con quello romano ("Breve Storia del Caucaso", di Aldo Ferrari, 2007). Georgiani e Armeni fondarono regni indipendenti, con il Cristianesimo religione prevalente già nel IV sec. In seguito il Caucaso fu conteso tra bizantini, persiani, arabi, turchi, soggetto a parziale islamizzazione, scomposizione dei regni e mutamento del quadro etnico a causa di deportazioni di massa, subite in particolare dal popolo armeno.
Nell'impossibilità logistica per le potenze europee di allestire una spedizione militare che avrebbe dovuto attraversare il Mediterraneo orientale, allora sotto totale controllo turco-ottomano, l'unica potenza in grado di liberare la regione era la Russia. Dopo la vittoria di Ivan IV il Terribile sui Tartari nel Caucaso settentrionale, Pietro il Grande rafforzò i rapporti con georgiani e armeni, a partire dalla comune religione cristiana ortodossa, e nel 1772 si ebbe la prima grande avanzata fino a Baku (Azerbaijan). La fase decisiva iniziò con Caterina II che lanciò la campagna per la liberazione della Subcaucasia (guerra russo-turca 1764-68). La Russia oltre all'impero ottomano dovette affrontare i persiani: entrambi sostenuti da Francia e Inghilterra, allora nemiche in Europa ma alleate nel Caucaso.
Nonostante tale schieramento, intorno al 1830 l'esercito zarista portò a termine la missione. Si era in epoca Romantica e quanto accaduto ebbe riferimenti notevoli nella produzione letteraria (Tolstoj, Puskin) e nella cultura popolare. I rapporti con georgiani, armeni, e azeri furono caratterizzati in parte di incomprensioni, dovute alla volontà di affermazione delle rispettive autonomie. Ma tutti popoli dell'area erano consapevoli che il nuovo clima di sicurezza era la migliore garanzia per la rinascita economica.
I problemi maggiori arrivavano dal Caucaso settentrionale, abitato da popolazioni bellicose che i russi chiamavano "gorci" (montanari). Nella Subcaucasia la rivoluzione del 1905 ebbe carattere nazionale oltre che di classe e ogni popolo si diede un partito rappresentativo: il Dashnaktsuthiun per gli armeni, il Partito socialdemocratico menscevico per i georgiani; il Musavat per gli azeri. Nel '21 le tre repubbliche aderirono all'Unione Sovietica, con parità di diritti e prospettiva di riequilibrio economico. Dopo la Seconda guerra mondiale (quando i nazisti arrivarono fino al Caucaso nord-occidentale) la Georgia puntò sulla difesa della lingua e rispetto all'Armenia ebbe un rapporto più difficile con Mosca. In Azerbaijan cominciò a farsi strada un nazionalismo che rivendicava l'eredità dell'antico popolo degli Albani. L'affermazione della nazionalità trovò vigore a metà degli anni '80 con la Perestroika e la Glasnost di Mikhail Gorbaciov.
All'inizio degli anni '90, dopo le dichiarazioni d'indipendenza delle varie repubbliche, il Caucaso - in particolare la Subcaucasia - si trovò al centro degli interessi di Russia, Usa, Turchia, Iran, con parziale coinvolgimento dell'Ue, data la presenza di rilevanti giacimenti petroliferi e la collocazione, che la rende percorso alternativo per il trasporto delle risorse energetiche dell'Asia centrale verso il Mediterraneo. Seppure parte integrante della Russia, nello stesso periodo anche il Nord caucasico fu attraversato da conflitti etnico-religiosi, come quello tra ingusci (musulmani) e osseti (cristiani ortodossi), e insurrezioni nelle repubbliche di Karacaj-Circassia e Cabarda-Balcaria. Ma il territorio più ostile alla presenza russa fu la Cecenia.
La Georgia, dopo l'indipendenza, fu a sua volta soggetta alle spinte centrifughe delle Repubbliche di Abkhazia e Ossetia del Sud, di fatto autonome dal '93 con la supervisione di Mosca, e delle regioni di Agiaria - abitata da georgiani musulmani - e dello Javakheti, a maggioranza armena. Da sempre oscillante tra Oriente e Occidente, fino al '04 è stata governata da Edward Sheverndze, già ministro degli Esteri di Gorbaciov, che la fece aderire alla Csi (Comunità Stati Indipendenti) rafforzando allo stesso tempo i legami con Ue e Usa. Nel '96 Georgia, Armenia e Azerbaigian firmano l'Accordo di partenariato e cooperazione con l'Ue e nel '99 entrano nel Consiglio d'Europa. La tensione con la Russia è aumentata a partire dal gennaio '04, quando la cosiddetta "Rivoluzione delle Rose" porta al potere Mikhail Saakasvili, sostenitore dell'ingresso nella Nato e di un rapporto più stretto con gli Usa.
La risposta di Mosca all'attacco georgiano nella Ossezia del Sud nell'agosto '08 ha determinato un raffreddamento dei rapporti tra Usa e Russia, la scelta della Polonia e degli stati baltici di configurarsi ancora più come ultimo baluardo dell'Occidente euro-americano, e prefigurato ripercussioni nel settore energetico. E' la dimostrazione che quanto avviene nella regione caucasica non sia circoscrivibile e debba essere sempre valutato in un quadro internazionale molto ampio.

http://www.ninniradicini.it/articoli/caucaso_russia_georg...

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vendredi, 27 juin 2008

Arménie: nation martyr de l'orthodoxie

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Arménie: nation martyr de l'orthodoxie

Notes d'un voyage au pays détruit par les invasions turques

Plus d'un touriste s'émerveillait jadis, en 1988, à Erivan, capitale de l'Arménie, de pouvoir aller se promener dans les montagnes du Nagorno Karabagh, une région dont le nom signifie “jardin noir” en langue turque. Aujourd'hui, ce pays merveilleux est l'endroit, sur la planète, le plus couvert de mines anti-personnel. Le Nagorno Karabagh, que les Arméniens appellent “Artzhak”, est un nouvel Etat, né de la résistance et de la guerre des partisans menée par la population arménienne contre l'invasion islamique turque venue d'Azerbaïdjan. Les Azéris, effectivement, se sont rendus maîtres du pays au moment de l'effondrement de l'Union Soviétique. Si on s'y rend en voiture en venant de la cité de Berdzor, il faut traverser un no man's land encore infesté de bandes azéries et passer entre deux colonnes frappée d'un symbole identique au “Soleil des Alpes” placé sur une épée marquée d'une croix. On se trouve alors dans le district de Shushi, une ville accrochée à une montagne escarpée, où Sergey Tsaturian reçoit les visiteurs. Il est le commandant de la Garde Nationale. Il est l'un des sept frères de la première famille qui, guidée par le patriarche Grigory Shendyan, âgé de 98 ans, a pris les armes contre les envahisseurs. Avec grande fierté, il nous montre une église dont on achève la construction: les Azéris d'ethnie turque l'avaient incendiée puis faite sauter à la dynamite, il y a trois ans.

Aujourd'hui, un jeune prêtre orthodoxe à longue barbe enseigne le catéchisme à de jeunes garçons, à l'air libre, alors qu'il pleut. Il me dit: «Nous ne sommes pas encore en mesure de reconstruire l'école primaire et l'école moyenne qui ont été détruites à coups de canon, sous prétexte qu'elles n'étaient pas des “écoles coraniques”». D'une autre petite chapelle de Shushi, il ne reste plus rien d'autre que les fondements; des destructions similaires ont frappé Berdadzor, Kanatckala, Zarisli, Kanintak; avant de se retirer les Azéris d'ethnie turque ont systématiquement détruit les églises, les écoles et les fours à pain. A Stepha­nakert, capitale de la nouvelle république d'Artzhak, de nombreuses églises ont également été frappées et forte­ment endommagées par des missiles ou des obus, mais le Mu­sée de la Tradition tient encore debout, malgré les atta­ques au missile, au beau milieu de maisons disloquées.

La directrice de ce musée, Mme Mélanie Balayan, me raconte que les familles et les enseignants y emmenaient les en­fants et les élèves pour visiter cet écrin de la mémoire ar­ménienne, même sous une pluie d'obus. Les Arméniens de cette région n'ont plus connu la liberté depuis longtemps: domination turque, 70 années de communisme après l'arri­vée des bolcheviques, puis, récemment, l'arrivée des Azéris d'ethnie turque. Pire: l'ONU, sous la double pression de la Tur­quie et de l'Azerbaïdjan, n'a pas reconnu le nouvel Etat, alors que des élections démocratiques y ont été tenues, qui ont porté au pouvoir des gouvernements sociaux-démo­crates ou libé­raux.

Dans le district d'Askeran, seul un monastère isolé dans la montagne a échappé à la furie destructrice. La plupart des villages ou des hameaux n'ont plus que des églises ou des écoles de fortune, installées dans des maisons d'habitation ou dans des vestiges d'anciennes forteresses russes. La ville morte d'Aghdam, dans le no man's land situé entre la fron­tière incertaine de l'Artzhak et l'Etat islamique d'Azer­baïdjan, est le véritable monument funéraire de l'“heu­reu­se coexistence” entre orthodoxes et musulmans. Là-bas, tout est miné et les grenades en chapelets de couleur jau­ne, très semblables à celles que l'OTAN a utilisé contre les Serbes, maculent le vert des champs qui furent jadis fer­tiles. Les carcasses calcinées des chars de combat émer­gent des cratères creusés par les obus. Quelqu'un a apporté des fleurs pour les placer sous une petite croix blanche des­sinée sur le flanc d'un T-34 détruit. Un calcul approximatif nous permet de dire qu'environ 300 églises et écoles or­tho­doxes arméniennes ont été détruites par les Turco-Azéris en­tre 1989 et 1997 au Nagorno Karabagh et dans le Nakhit­che­van.

Les invasions successives des Turco-Azeris

Epilogue: dans la vallée du fleuve Araxe, sur la frontière turco-iranienne, en 1999, je rencontre un colonel, qui ressemble à l'un de ces Immortels de Cyrus II le Grand. Il me fait visiter l'ancien monastère de la Kelissa Darré Sham, c'est-à-dire l'église de Saint-Bartolomée, arrivé dans la région en l'an 62. Elle a été détruite  à plusieurs reprises par les invasions successives des Turco-Azéris, depuis le 16ième siècle jusque dans les années 70. Aujourd'hui, le complexe monastique est sous la protection de l'UNESCO et le ministère des monuments iranien est en train de le restaurer. Mais le panorama sur la vallée qui s'étend au-delà de la frontière azérie et du chemin de fer me rappelle le passé, aux blessures toujours béantes: des milliers et des milliers de katchar arméniennes, c'est-à-dire de croix rusti­ques taillées dans la pierre, révèlent des tombes chrétien­nes orthodoxes, les tombes de ceux qui ont dû sans cesse fuir les persécutions déchaînées par le Sultan rouge, le gé­nocide scientifiquement planifié par le gouvernement des Jeunes Turcs et, très récemment, les incursions des Azéris. Une seule chose a changé, ce ne sont plus des cimeterres ou des fusils que manient génocideurs ou envahisseurs, mais des chars d'assaut et des lance-roquettes munis de viseurs laser. La civilisation moderne…

Archimede BONTEMPI.

(article paru dans La Padania, le 26 octobre 2000; http://www.lapadania.com ).

 

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