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lundi, 29 août 2022

Sur la piste de Douguine, un sombre génie ou le philosophe qui a inspiré Poutine ?

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Sur la piste de Douguine, un sombre génie ou le philosophe qui a inspiré Poutine ?

Yesurún Moreno

Source: https://www.vozpopuli.com/altavoz/cultura/detras-aleksandr-dugin-genio-tenebroso-filosofo-inspiro-putin.html

Comment les médias grand public ont élevé un professeur d'université au rang de philosophe du régime de Poutine, le transformant en son Raspoutine personnel.

Hier soir, un fait dramatique a fait la une des principaux journaux. Darya Dugina, fille du penseur russe Aleksandr Dugin, a été la victime fatale d'une tentative d'assassinat, visant apparemment son père. Selon les médias russes, un engin explosif contenant une importante charge de TNT avait été placé sous le siège de sa voiture. Bien sûr, les champions de la liberté, de la démocratie et du progrès s'empressent de justifier cette action, puisque Darya était soi-disant une "militante d'extrême droite". Nombre de journalistes, d'animateurs de talk-show et d'intellectuels de cette pléiade d'égarés et de ventres reconnaissants arboreront bien sûr le drapeau de l'antifascisme, même s'ils oublient qu'au sein de la Première Internationale, la faction anarchiste a été expulsée pour sa défense de l'action directe, de la violence armée et du terrorisme comme outils politiques. Tout ne se passe pas comme prévu... Les mêmes personnes qui s'arrachaient les cheveux à propos de l'empoisonnement présumé de l'opposant Navalny par Poutine se frottent maintenant les mains devant l'occasion fournie par la mort d'une jeune femme d'à peine 30 ans pour se vanter de leur infantilisme et de leurs enfants terribles... Pour l'instant, on ne peut que spéculer sur le cerveau, et en parlant de cerveau, je me concentrerai sur le cerveau présumé de l'échafaudage théorique de Poutine, le père de Darya.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des rivières d'encre coulent sur la figure et la pensée d'Alexandre Douguine. La vérité est que beaucoup - par sympathie ou carrément par antipathie - aiment à croire qu'il est le gourou de l'ombre de Poutine, celui qui murmure à l'oreille du tsar moderne. En bref, Douguine a été caractérisé comme un génie du mal dans le poing et la plume duquel l'avenir de la nation russe est contenu.

Mais qui est vraiment Aleksandr Douguine ? Moscovite de naissance, il est le fils d'un colonel-général du renseignement militaire soviétique et d'un médecin. Penseur, philosophe et théoricien de la géopolitique, il est actuellement le principal représentant de ce qu'on appelle l'eurasisme. Pour ceux qui ne connaissent pas le terme, l'eurasisme est une doctrine philosophico-politique ayant des répercussions géopolitiques, selon laquelle la Terre est divisée en grandes civilisations dont la centralité réside principalement dans deux pôles antagonistes : le monde insulaire (les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Commonwealth, c'est-à-dire les puissances thalassocratiques qui déploient leur pouvoir par la mer) et la civilisation orthodoxe ou eurasienne (les États de l'ex-URSS, l'Europe de l'Est et certaines parties de l'Europe du Sud). Fortement influencé par l'œuvre de Carl Schmitt, en particulier les textes Terre et Mer (1942) et Le Nomos de la Terre (1950) et, dans un certain sens, influencé par Le Choc des civilisations (Huntington, 1996), Douguine propose une coexistence inter-civilisationnelle harmonieuse. Dans ses Fondements de la géopolitique (1977), il dira : "Le monde multipolaire ne considère pas la souveraineté des États-nations existants comme une vache sacrée, car cette souveraineté repose sur une base purement juridique et n'est pas soutenue par un potentiel politique et militaire suffisamment fort (...) seul un bloc ou une coalition d'États peut revendiquer une véritable souveraineté". D'une certaine manière, Douguine renverse la logique de l'"endiguement" (hégémonique dans toute la politique étrangère américaine du 20ème et, avec Biden, du 21ème siècle) et tente de pousser jusqu'à ses ultimes conséquences l'affirmation du père de la géopolitique moderne Halford John McKinder selon laquelle : "Celui qui gouverne l'Europe de l'Est gouvernera le Heartland ; celui qui gouverne le Heartland gouvernera l'Île-monde ; celui qui gouverne l'Île-monde gouvernera le monde". Dugin a indubitablement créé une école, et tant lui que ses exécuteurs testamentaires savent clairement à quoi ils s'opposent et qui est leur ennemi en termes schmittiens. À tel point que dans l'un de ses textes de jeunesse Russia : The Mysteries of Eurasia, il argumente avec force : "L'Amérique incarne la fin du monde (...) la terre de pèlerinage des âmes défuntes (...) former une alliance sacrée avec les pays et nations de l'Est qui luttent pour l'autarcie géopolitique et la restauration des valeurs traditionnelles contre le monde moderne et l'atlantisme, l'agression américaine [est notre objectif]". Le mythe du progrès technique, le positivisme kelsénien, le libéralisme politique, le principe de l'individualisme comme solvant social et les démocraties bourgeoises décadentes, bref, l'ordre mondial sorti triomphant de la Seconde Guerre mondiale (que, dans sa version la plus néfaste, nous appelons habituellement le mondialisme) sont les pierres d'achoppement de l'harmonie qu'il cherche à esquisser dans ses ouvrages. Cette vision quelque peu dérangeante du canon académique se heurte au langage candide (et non moins perfide) des universitaires de Berkeley et Stanford pour qui toutes les cultures doivent être tolérées, toutes les cultures doivent être moins eurocentriques (tant que la culture à protéger est celle de l'inoffensive Pachamama), mais jamais, en aucun cas, celle de leurs véritables rivaux géopolitiques, à savoir le monde islamique, la civilisation chinoise et le panslavisme russe. Cependant, il est curieux de voir comment ces progressistes qui ont étudié dans les universités les plus progressistes du monde, sous leur maquillage inclusif, se révèlent beaucoup moins respectueux et plus anglocentriques que des auteurs comme Douguine lui-même, Alain de Benoist, Denis Collin, Diego Fusaro, Adriano Erriguel, entre autres, qui ne demandent que le respect de leurs idiosyncrasies culturelles et nationales. Cette entente conservatrice a reçu diverses étiquettes (certaines plus indulgentes que d'autres) : "Nouvelle droite", "Populisme", "Nazbol", bien que Douguine lui-même parle d'une "Quatrième théorie politique" comme une sorte de synthèse qui surmonte les théories hégémoniques précédentes, à savoir : (i) le libéralisme ; (ii) le communisme ; (iii) le fascisme.

Le philosophe russe a dirigé l'organisation de divers partis politiques de nature minoritaire et subversive, ainsi qu'une activité intense à l'intersection entre théorie et praxis. Après un rêve raté de devenir aviateur, il étudie la philosophie et passe un doctorat en sociologie et en sciences politiques. Il devient professeur de sociologie des relations internationales à l'université Lomonosov de Moscou. Lié dans sa jeunesse à l'ésotérisme fasciste de Julius Evola, il a évolué dans son itinéraire intellectuel vers des positions traditionalistes. En fait, il a déclaré sans équivoque : "Je ne suis pas un nationaliste, mais un traditionaliste", ce qui est étroitement lié aux graves paroles de Donoso Cortés dans son Discours sur la situation de l'Espagne en 1850 : "Je représente quelque chose de plus que cela ; je représente beaucoup plus que cela ; je représente la tradition, grâce à laquelle les nations sont ce qu'elles sont dans toute l'étendue des siècles. Si ma voix a quelque autorité, ce n'est pas, messieurs, parce qu'elle est la mienne ; elle en a parce que c'est la voix de vos pères".  Bien sûr, il est indéniable qu'il y a des échos et des résonances des idées conservatrices de Douguine dans le gouvernement de Poutine, mais cela ne signifie pas que nous sommes en mesure de voir une tutelle idéologique claire telle qu'elle est habituellement présentée dans les médias.

imagadthmmpes.jpgS'il est vrai que ses Fondements de la géopolitique (1977) sont enseignés à l'Académie navale russe et sont considérés comme un manuel de base, il n'en est pas moins vrai que les relations entre le président et le philosophe ne sont pas entièrement cordiales. Comme l'explique Edgar Straehle dans son brillant article "Power and Philosophy : The Other Journey of Syracuse", il y a eu un certain nombre de désaccords entre les deux personnages qui manifestent une animosité mutuelle. Straehle donne quelques exemples : la recommandation de Poutine aux hauts dirigeants de son administration de lire les plus grandes œuvres de la pensée russe telles que celles de Soloviev, Berdiayev ou Ilyin en 2013 (parmi lesquelles, celle de Douguine était introuvable). (Je compléterais affectueusement cet exemple par une autre anecdote. Cela s'est produit plus tard en 2016, lorsque pour le Nouvel An, Poutine a décidé d'envoyer en cadeau une anthologie de ses discours de quelque 400 pages à 1000 travailleurs publics et hauts fonctionnaires. D'où l'on peut déduire - ahem ! que Poutine préfère envoyer un livre de lui-même plutôt qu'un essai de l'idéologue dont question, de celui qui serait le génie du mal et comploterait en coulisse le destin de la Grande Russie) ; la défense publique par Poutine d'auteurs tels qu'Ivan Ilyin, Aleksandr Solzhenitsyn ou Leo Gumilev (et non Douguine) ; le renvoi abrupt de Douguine de sa chaire à l'Université d'État de Moscou en juin 2014 ; ainsi que la publication controversée du livre Poutine contre Poutine dans lequel Douguine - bien qu'il fasse l'effort de reconnaître les aspects positifs de Poutine -, jette l'opprobre sur son "court-termisme", son pragmatisme et sa maladresse géopolitique.

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De même, Straehle, dans un exercice d'érudition, évoque une anecdote historique survenue dans le contexte de la Révolution française dans laquelle "le député Lakanal aurait proclamé en 1793 que 'ce n'est pas le Contrat social qui nous a expliqué la Révolution, c'est la Révolution qui nous a expliqué le Contrat social'". Il en tire la conclusion qu'en certaines occasions et "paradoxalement, ce ne serait pas alors le passé qui expliquerait le présent, mais l'inverse". En ce sens, nous pourrions bien affirmer que les questions qui sont tant à l'ordre du jour, telles que le déclenchement de la guerre en Ukraine, la déflation de la puissance de l'omnipotent empire américain, ainsi que l'avènement d'un Nouvel Ordre Mondial multipolaire, s'efforcent - par le biais des faits - de consacrer les intuitions et les avertissements du philosophe Douguine. En d'autres termes, paradoxalement, ce n'est pas la chute du mur de Berlin qui explique le présent de la Russie, mais l'œuvre très actuelle de Douguine qui explique le rôle de la Russie dans le monde. Peut-être convient-il, avec Straehle encore, d'accepter que "plutôt que de se demander qui peut bien être le philosophe de Poutine (...) il faut observer comment la politique du leader russe a été caractérisée par une utilisation sélective des héritages de cette pluralité de référents". Personne ne conteste que Poutine, un homme plus instruit que le dirigeant moyen à l'Ouest, ait pu lire Douguine, mais cela n'implique pas que chaque décision politique soit évaluée et scrutée préalablement par le philosophe. Cette manie que nous avons de chercher le gourou dans l'ombre de tel ou tel dirigeant répond davantage aux produits culturels hollywoodiens, aux séries, films et documentaires qui ont profondément marqué notre compréhension de la politique en tant qu'intrigue. Je pense aux dégâts causés par House of Cards, L'aile ouest de la Maison Blanche, L'affaire Sloane, Vice ou Steve Bannon, le grand manipulateur.

Contre ce soupçon infondé, et au lieu de présenter Douguine comme un génie du mal, je préfère le voir comme un "génie sombre".

9782253147961_1_75.jpgComme vous le savez peut-être, Stefan Zweig consacre une biographie politique intitulée Fouché : The Dark Genius à Fouché, un homme politique français de la fin du 18ème siècle qui a survécu aux bouleversements politiques de la période révolutionnaire et a réussi à rester indemne à travers chaque changement de régime, de l'auto-proclamation du Tiers État au coup d'État de Napoléon en passant par le Directoire et la Terreur jacobine. Louis Lambert écrit à propos de Napoléon : "Son génie particulier, écrit-il, qui causait à Napoléon une sorte de crainte, ne s'est pas manifesté d'un seul coup. Ce membre inconnu de la Convention, l'un des hommes les plus extraordinaires et en même temps les plus faussement jugés de son temps, a commencé sa future personnalité dans des moments de crise. Sous le Directoire, il s'est élevé à la hauteur d'où les hommes d'esprit profond savent prévoir l'avenir, en jugeant le passé avec justesse ; puis, tout à coup - comme certains comédiens médiocres qui deviennent d'excellents acteurs par une inspiration instantanée - il a donné la preuve de son habileté lors du coup d'État du 18 Brumaire. Cet homme au visage pâle, éduqué sous une discipline conventuelle, qui connaissait tous les secrets du parti montagnard, auquel il avait d'abord appartenu, comme ceux du parti royaliste, auquel il s'était finalement rallié ; qui avait lentement et furtivement étudié les hommes, les choses et les pratiques de la scène politique, s'empara de l'esprit de Bonaparte, lui prodiguant d'utiles conseils et lui fournissant de précieux rapports..... Ni ses collègues de l'époque ni ceux du passé n'auraient pu imaginer l'étendue de son génie, qui était avant tout le génie d'un homme de gouvernement, qui devinait juste dans toutes ses prédictions avec une incroyable perspicacité". Pourquoi ai-je choisi cette analogie ? Tout d'abord, parce que nous ne savons rien ou presque de la vie et de l'œuvre du philosophe russe, et que le présenter comme obscur, énigmatique et excentrique nous aide à le voir comme un personnage abominable et abject. D'autre part, parce que ses idées perdureront après sa mort et que son héritage théorique et intellectuel transcendera tout gouvernement fallacieux, Poutine et ses successeurs tomberont, mais les idées sont parfois écrites dans les pages de l'histoire avec une encre indélébile. 

Guo Xi et le grand vide à l'heure de l'effondrement de l'Occident

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Guo Xi et le grand vide à l'heure de l'effondrement de l'Occident

Nora Hoppe & Tariq Marzbaan

Source: https://katehon.com/en/article/guo-xi-and-great-emptiness-times-collapse-west?fbclid=IwAR0rOpYsXI3UQxsatIex3P2LHldkOQGVop26NP7F23pGlGQiwNgo0dLbV1A

La présente contribution n'a pas l'intention de fournir une analyse profonde ou de sposer comme un essai exhaustif sur l'histoire complexe et riche de la peinture chinoise sous la dynastie Song. Elle entend offrir un aperçu modeste et superficiel de la pensée classique chinoise... qui peut nous offrir des leçons précieuses pour notre vision du monde et du cosmos alors que le monde occidental continue de s'effondrer.

Guo Xi (c. 1020 - c. 1090) était un peintre paysagiste originaire de Wenxian dans la province du Henan qui a vécu pendant la dynastie des Song du Nord. Au début de sa carrière d'artiste, il a peint un grand nombre de paravents, de parchemins et de peintures murales sur les parois de grands palais et de salles. Réalisant des peintures de paysages monumentaux représentant des montagnes, des pins et des paysages enveloppés de brume et de nuages, il a servi comme peintre de cour sous l'empereur Shenzong (qui a régné de 1068 à 1085) et a été chargé de peindre les murs d'un palais nouvellement construit dans la capitale. Guo a été promu au poste le plus élevé de peintre attitré de l'Académie de peinture de la cour de Hanlin.

Lorsqu'on lui demandait pourquoi il avait décidé de peindre des paysages, Guo Xi répondait : "Un homme vertueux se délecte des paysages pour que, dans une retraite rustique, il puisse nourrir sa nature, au milieu du jeu insouciant des ruisseaux et des rochers, il puisse se délecter, pour qu'il puisse constamment rencontrer dans la campagne des pêcheurs, des bûcherons et des ermites, et voir l'envol des grues et entendre le cri des singes. Le vacarme du monde poussiéreux et l'enfermement des habitations humaines sont ce que la nature humaine abhorre habituellement ; au contraire, la brume, le brouillard et les esprits obsédants des montagnes sont ce que la nature humaine recherche, et pourtant ne peut que rarement trouver."

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La dynastie Song

La dynastie Song (960-1279 ap. J.-C.), fondée par l'empereur Taizu de Song (après son usurpation du trône de la dynastie Zhou antérieure, mettant fin à la période des Cinq dynasties et des Dix royaumes), a été une époque culturellement riche et sophistiquée pour la Chine. Elle a vu de grandes avancées dans les arts visuels, la musique, la littérature, la philosophie, la science, les mathématiques, la technologie et l'ingénierie. Les fonctionnaires de la bureaucratie dirigeante, qui étaient soumis à un processus d'examen strict et approfondi, ont atteint de nouveaux sommets d'éducation dans la société chinoise, tandis que la culture chinoise a été améliorée et promue par l'impression généralisée, l'alphabétisation croissante et divers arts.

L'expansion de la population, la croissance des villes et l'émergence d'une économie nationale ont conduit au retrait progressif du gouvernement central de toute implication directe dans les affaires économiques. La petite noblesse a assumé un rôle plus important dans l'administration et les affaires locales. La vie sociale pendant les Song était dynamique. Les citoyens se réunissaient pour admirer et échanger des œuvres d'art précieuses, la population se mêlait aux festivals publics et aux clubs privés, et les villes disposaient de quartiers de divertissement animés. La diffusion de la littérature et du savoir était favorisée par l'expansion rapide de l'impression sur bois et l'invention au 11ème siècle de l'impression à caractères mobiles. Des philosophes tels que Cheng Yi et Zhu Xi ont revigoré le confucianisme avec de nouvelles interprétations, imprégnées d'idéaux bouddhistes, et ont institué une nouvelle organisation des textes classiques qui ont établi la doctrine du néo-confucianisme.

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La dynastie a été divisée en deux périodes : celle des Song du Nord et celle des Song du Sud. Il y avait une différence significative dans les tendances de la peinture entre la période des Song du Nord (960-1127) et celle des Song du Sud (1127-1279). Les peintures des fonctionnaires des Song du Nord étaient influencées par leurs idéaux politiques consistant à mettre de l'ordre dans le monde et à s'attaquer aux plus grands problèmes affectant l'ensemble de leur société, c'est pourquoi leurs peintures représentaient souvent des paysages immenses et vastes. En revanche, les fonctionnaires des Song du Sud étaient plus intéressés par la réforme de la société à partir de la base et à une échelle beaucoup plus petite, une méthode qui, selon eux, avait plus de chances de réussir à terme.

La cour des Song entretenait des relations diplomatiques avec l'Inde Chola, le califat fatimide d'Égypte, Srivijaya, le khanat Kara-Khanide en Asie centrale, le royaume Goryeo en Corée et d'autres pays qui étaient également des partenaires commerciaux du Japon. Les archives chinoises mentionnent même une ambassade du souverain du "Fu lin" (c'est-à-dire l'Empire byzantin), Michel VII Doukas, et son arrivée en 1081.

Pendant la dynastie Song, l'art a atteint un nouveau niveau de sophistication avec le développement de la peinture de paysages, dont les œuvres sont aujourd'hui considérées comme certains des plus grands monuments artistiques de l'histoire de la culture visuelle chinoise. La peinture de paysages ou shan shui, (la traduction littérale du terme chinois pour paysage - "shan" signifiant montagne, et "shui" signifiant rivière) à l'époque Song était fondée sur la philosophie chinoise.

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"Zao Chun Tu" ("Printemps précoce") de Guo Xi

Le Printemps précoce de Guo Xi, considéré comme l'une des plus grandes œuvres de l'histoire de l'art chinois, est un énorme rouleau suspendu qui représente une grande montagne et sa nature intérieure dans un état constant de métamorphose.

La peinture semble animée de mouvements, le Yin se transformant en Yang et vice versa. Le peintre a obtenu cette sensation de mouvement rythmique en alternant des zones d'encre sombre et des surfaces non peintes, des rochers massifs et des vallées aériennes, ainsi qu'un feuillage dense et une brume légère.

L'une des techniques de Guo Xi consistait à superposer des lavis d'encre et des traits de texture pour construire des formes tridimensionnelles crédibles.  Les traits particuliers à son style comprennent ceux sur les rochers "ressemblant à des nuages", et le "trait de texture du visage du diable", que l'on peut voir dans la surface quelque peu tachée des plus grandes formes rocheuses.

"L'angle de la totalité"

Avec ses techniques innovantes pour produire des perspectives multiples, Guo visait quelque chose qu'il a appelé "l'angle de la totalité". Parce qu'un tableau n'est pas une fenêtre, il n'est pas nécessaire d'imiter la mécanique de la vision humaine et de regarder une scène d'un seul endroit ! Guo s'intéresse particulièrement à l'effet de la distance sur la visualisation d'un paysage, et à la façon dont le détachement et la proximité peuvent modifier plusieurs fois l'apparence d'un même objet. Ce type de représentation visuelle est également appelé "Perspective flottante", une technique qui déplace l'œil statique du spectateur et souligne les différences entre les modes chinois et occidentaux de représentation spatiale.

Contrairement à l'aspiration centrale de la peinture de paysage occidentale - peindre un endroit particulier d'un point de vue fixe, la peinture de paysage chinoise visait à incorporer l'essence de milliers de montagnes, les vues accumulées d'une vie dans un paysage composite. Ainsi, regarder une peinture de paysage dans la tradition chinoise, c'était se sentir connecté à l'ensemble des lieux et des êtres vivants.

La relation entre l'homme et la montagne recherchée dans la peinture de Guo Xi est une relation de compatibilité, de participation et d'interconnexion. Selon les propres mots de Guo Xi, cités par son fils dans son traité The Lofty Message of Forests and Streams, "La montagne ne vit que dans l'acte d'errer. La forme de la montagne change à chaque pas. Une montagne vue de près a un aspect, et elle en a un autre à quelques distances, et encore un autre de plus loin. Sa forme change à chaque pas. Une montagne vue de face a un aspect, un autre vu de côté et un autre vu de derrière. Son aspect change sous tous les angles, autant de fois que le point de vue. Ainsi, il faut réaliser qu'une montagne combine en elle plusieurs milliers de formes." Ces commentaires suggèrent que la montagne n'est concevable que depuis de multiples points de vue, comme si l'on s'y promenait. Si nous examinons attentivement les sections inférieure, médiane et supérieure du tableau de Guo Xi de cette manière, nous verrons une illustration du déplacement des perspectives, une caractéristique typique de la peinture de paysage chinoise. Les trois rochers du bas et les arbres qui les accompagnent semblent être vus comme si nous nous tenions au-dessus d'eux ; le registre du milieu semble être vu de face ; et la partie supérieure, le sommet royal, semble être vue d'en bas. Nous ajustons constamment nos yeux pour prendre un nouveau point de vue. Guo Xi appelait cet exercice "regarder la forme d'une montagne depuis chacune de ses faces". Le spectateur devient ainsi un voyageur dans le tableau, qui lui offre l'expérience de se déplacer dans l'espace et le temps.

Comme beaucoup d'autres œuvres anciennes rares de la collection d'art impérial, Printemps précoce se trouve aujourd'hui au Musée du Palais national à Taiwan. Il fait partie des chefs-d'œuvre qui y ont été appropriés en 1949 lorsque l'armée de Chiang Kai-Shek a fui la Chine continentale après la victoire des communistes dans la guerre civile.

Linquan Gaozhi - "Le noble message de la forêt et des cours d'eau".

Le texte intitulé "Linquan Gaozhi" ("Le noble message de la forêt et des ruisseaux") est un recueil de remarques et de déclarations de Guo Xi qui a été compilé par son fils, Guo Si, avec ses propres annotations et qui est devenu l'un des plus grands traités sur la théorie de la peinture de paysage en Chine.

Dans un extrait du "Traité des montagnes et des eaux", Guo Xi remarque : "Les nuages et les vapeurs des paysages réels ne sont pas les mêmes aux quatre saisons. Au printemps, ils sont légers et diffus, en été riches et denses, en automne dispersés et fins, et en hiver sombres et solitaires. Lorsque de tels effets sont visibles en photo, les nuages et les vapeurs ont un air de vie. La brume qui entoure les montagnes n'est pas la même aux quatre saisons. Les montagnes au printemps sont légères et séduisantes comme si elles souriaient ; les montagnes en été ont une couleur bleu-vert qui semble s'étendre sur elles ; les montagnes en automne sont brillantes et ordonnées comme si elles étaient fraîchement peintes ; les montagnes en hiver sont mélancoliques et tranquilles comme si elles dormaient.

Dans ce traité, le fils de Guo Xi décrit comment son père a reçu une reconnaissance spéciale de l'empereur pour ces œuvres magnifiques, et comment l'artiste passait des jours en contemplation silencieuse avant d'entreprendre une peinture murale, après quoi, s'étant préparé mentalement, il produisait des peintures entières dans un seul élan de création. En effet, Guo Xi aurait probablement été harcelé par sa charge de travail jour après jour, sans avoir le loisir d'une telle introspection. Cependant, Guo Si décrit à maintes reprises les œuvres de son père comme étant imprégnées d'esprit, insistant sur le fait qu'il ne s'agit pas de simples pièces de compagnon mais plutôt des "œuvres" d'un artiste du plus haut raffinement culturel.

Selon Maromitsu Tsukamoto, professeur associé à l'Institute for Advanced Studies on Asia, un passage particulier de Guo Si capture les véritables pensées de son père : "... "Mon père, Guo Xi, m'a dit : "Le poète Tang Du Fu, voyant une peinture de paysage du célèbre peintre shan shui Wang Zai, a déclamé : 'Dix jours pour peindre un ruisseau ! Cinq jours pour peindre un rocher!' Et ma réponse : 'Pourtant, c'est exactement ainsi !'..." La protestation de Guo Xi selon laquelle il ne faut pas se hâter, qu'on ne peut pas produire un bon travail sans y consacrer le temps nécessaire, était certainement son intention franche et honnête, accaparé qu'il était par la peinture d'énormes fresques murales pour la cour impériale. L'affection complexe contenue dans ces mots prononcés entre un parent et un enfant il y a mille ans, ainsi que ces œuvres, suscitent une profonde sympathie même chez ceux d'entre nous qui vivent dans le monde contemporain d'aujourd'hui."

Les aspects philosophiques : La peinture de paysage chinoise unit les concepts philosophiques confucéens à la pensée taoïste et bouddhiste sur la nature.

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Selon le philosophe et sinologue français François Jullien, le double terme chinois pour le paysage shanshui ("shan = montagne"/"shui = eau") reflète l'interaction entre les dualités complémentaires (yin et yang). Jullien écrit : "Nous avons ce qui tend vers les hauteurs (la montagne) et ce qui tend vers les profondeurs (l'eau). Le vertical et l'horizontal, le Haut et le Bas, s'opposent et se répondent à la fois. Nous avons aussi ce qui est immobile et impassible (la montagne) et ce qui est en mouvement constant, à jamais ondoyant et coulant (l'eau). Permanence et variance sont à la fois confrontées et associées. Nous avons, en outre, ce qui possède une forme et présente un relief (la montagne) et ce qui est par nature informe et prend la forme d'autres choses (l'eau). L'opaque et le transparent, le solide et le dispersif, le stable et le fluide se mélangent et se rehaussent mutuellement.

"Au lieu du terme unitaire de 'paysage', la Chine parle d'un jeu sans fin d'interactions entre des facteurs contraires qui s'apparient, formant une matrice à travers laquelle le monde est conçu et organisé. Ici, il n'y a pas de Sujet gouvernant, dominant (le sujet de la Renaissance en Europe), pas d'individu qui tienne le monde de son point de vue et y développe librement son initiative, comme s'il était Dieu. Il n'y a pas d'"objet" tenu en vis-à-vis, rien qui soit "jeté" "devant" l'œil de l'individu, rien qui s'étale passivement pour son inspection et se découpe différemment à chacun de ses pas. Contre ce pouvoir monopolisant de la vue, la Chine offre la polarité essentielle par laquelle le matériel mondial entre en tension et se déploie. Aucune substance humaine ne s'en détache. L'humain reste implicite, contenu dans ces multiples implications, car le vis-à-vis ainsi établi se situe à l'intérieur du monde ; il est entre les 'montagnes' et les 'eaux'."

Comment une peinture de paysage chinoise de la dynastie Song envisage-t-elle la relation de l'humanité avec le cosmos ? Le Tao voit l'être humain dans l'immensité du cosmos comme une présence mineure. L'échelle minuscule des humains par rapport aux montagnes dans une peinture de paysage chinoise typique suggère que nous, les humains, coexistons avec de nombreux autres êtres vivants. Les êtres humains sont intégrés dans un ensemble plus vaste plutôt que d'être célébrés comme une présence imposante. La philosophie néo-confucéenne, développée pendant la dynastie Song, cultivait un profond respect pour tous les êtres vivants et soulignait l'interconnexion de l'humanité avec un univers plus vaste.

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La peinture de paysage classique chinoise, dans son ensemble, unit les concepts philosophiques confucéens à la pensée taoïste et bouddhiste sur la nature. Par exemple, la force vitale dans le taoïsme et le bouddhisme est représentée par l'eau. Selon le Tao Te Ching, "le bien le plus élevé est comme l'eau, parce que l'eau excelle à profiter aux myriades de créatures sans entrer en conflit avec elles et s'installe là où aucune ne voudrait être, elle se rapproche de la Voie." Les chutes d'eau ou les cours d'eau dans les peintures de paysages chinois évoquent un sentiment de possibilité et d'opportunité, car la fluidité de l'eau perce les rochers et ouvre un espace de manœuvre. Les bouddhistes vénèrent également l'averse tonitruante d'une chute d'eau et la vapeur qui l'accompagne en spirale vers le haut. Dans le bouddhisme, le flux de brume et d'eau suggère la circulation de la sagesse dans le corps, l'esprit et l'univers obtenue par la méditation. Dans les peintures tibétaines thanka, par exemple, les nuages représentés au-dessus des chutes d'eau représentent l'essence éclairée partagée par tous les êtres vivants.

François Jullien affirme que les Chinois accordaient une importance centrale à l'activité de la respiration comme caractéristique déterminante de la vie. Alors que les Grecs "privilégiaient le regard et l'activité de perception", les Chinois concevaient la réalité en termes de qi, ou souffle-énergie. L'activité d'expiration et d'inspiration unit les humains aux rythmes alternés du ciel et de la terre. Dans le classique taoïste Tao Te Ching, l'univers est représenté comme un grand soufflet engagé dans un processus cosmique de respiration.

Le vide

Parce que les peintres chinois placent "l'esprit" (qi) à la place la plus importante pour la peinture, ils laissent progressivement l'esprit de la nature, l'esprit humain et l'esprit du pinceau et de l'encre s'exprimer dans le tableau. Ainsi, l'"espace vide" initialement apparent dans la peinture devient la caractéristique principale pour exprimer l'esprit esthétique. Les anciens peintres chinois disaient souvent qu'ils ne cherchaient pas la similitude avec ce que leurs yeux percevaient, mais qu'ils poursuivaient l'esprit de la réalité devant et autour d'eux.

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Que ce soit dans une perspective historique ou logique, l'esthétique de Lao Tse, auteur principal du Tao Te Ching et fondateur du taoïsme philosophique, doit être considérée comme le point de départ de l'histoire de l'esthétique chinoise. Même s'il existe des différences substantielles entre le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme, ils ont tous eu une large et longue influence sur la culture et les valeurs traditionnelles chinoises. Les pensées esthétiques de chacun expriment une conception artistique unifiée qui combine le matériel et l'immatériel, le solide et le vide, le limité et l'illimité, donnant ainsi naissance à cette forme unique d'expression artistique du vide voulu.

L'esthéticien chinois du 20e siècle Zong Baihua estime que la peinture chinoise attache la plus grande importance à "l'espace vierge". "L'espace vide n'est pas vraiment vide, mais l'endroit où l'esprit se déplace. Si vous prenez le vide pour de la blancheur, alors il devient le néant complet ; si vous prenez la partie solide pour du béton complet, alors l'objet perdra sa vivacité ; ce n'est qu'en mettant le vide dans la solidité et en transformant la solidité en vide qu'il y a de l'espace pour une imagination sans fin." Le vide est indéfini, indifférencié et, par conséquent, avec des possibilités infinies de transformation.

L'espace dans la peinture chinoise est construit par association et imagination, et la méthode consistant à combiner l'être et le non-être est une technique essentielle pour créer un espace vaste et étendu. Tout comme le contenu essentiel présenté par les préceptes du taoïsme, du confucianisme et du bouddhisme de la Chine ancienne, la réalité et la nihilité, l'être et le non-être sont étroitement liés, et ils constituent une unité à la fois conflictuelle et indivisible. Sans l'échange entre l'existence et la non-existence, il n'y aurait ni rythme ni esprit dans l'art.

Et en effet, Lao-Tse n'a cessé de prôner la ressource inépuisable du vide : "Les trente rayons convergent en un moyeu : là où il n'y a rien, il y a l'usage-fonctionnement du char. Sans le vide du moyeu, la roue ne tournerait pas ; sans le vide de l'argile, le vase ne contiendrait pas d'eau..." Le vide procède du creusement du plein, et le plein est, à son tour, creusé par le vide. Ni opposés ni séparés l'un de l'autre, ces deux états, le vide et le plein, "sont structurellement corrélés et n'existent que l'un par l'autre". Il ne reste plus au peintre ou au poète taoïste, au lieu de figer et de réifier, qu'à accomplir par son geste cette respiration qui va remplir le vide et désaturer le plein.

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L'éminent spécialiste du bouddhisme et de la philosophie comparative Est-Ouest, le professeur Kenneth K. Inada, a déclaré : "Pour le bouddhiste, c'est la 'découverte' de la vacuité (sunyata) dans le devenir des choses ou du vide dans les êtres-en-devenir. Pour le taoïste, c'est la 'découverte' du rien (wu) dans le Tao des choses."

Le Tao n'a pas de nom et ne peut être déterminé. Pourtant, c'est une force cosmique, le processus mystique du monde, la nature intérieure de tout ce qui existe, la nature, qui n'est pas découverte, mais révélée. C'est la force dominante de l'éternel changement qui inspire tout, agit par le non-agir (wu-wei), crée, non pas en faisant, mais plutôt en grandissant, elle crée de l'intérieur. Le taoïsme est une affirmation de la connaissance non conventionnelle par le développement de ce qu'on appelle la vision périphérique ou non consciente de soi, la pénétration inintelligible dans tout, dans la nature des choses. Le taoïsme et le bouddhisme sont tous deux des philosophies de l'expérience. Tous deux sont des écoles holistiques. Les choses ne sont pas opposées, elles sont Une. Le Yin et le Yang ne sont que les modèles énergétiques de son apparition. Il n'y a pas de dichotomie.

Le point de vue philosophique chinois, qui implique une perception des choses dans leur globalité et leur mouvement éternel, comme parties intégrantes d'un ensemble fonctionnel de l'existence, et non comme fragments séparés. La peinture chinoise peut donc être comprise comme une réalisation visible de ce qui est en train d'être pensé. "La vision orientale des choses empêchait d'emblée tout traitement dichotomique de quoi que ce soit et favorisait en retour l'exploration de la plénitude du processus de devenir." (Inada, 1997)

"L'espace entre le Ciel et la Terre n'est-il pas comme un grand soufflet ?" demande Lao Tse. "Vide, il n'est pas aplati, et plus on le remue, plus il expire; mais plus on en parle, moins on le saisit...". Il n'est donc pas étonnant que les Chinois aient conçu la réalité originelle, non pas selon la catégorie de l'être et à travers le rapport de la forme et de la matière (les Chinois ne concevaient pas la "matière"), mais comme "souffle-énergie", comme qi ("devenir").

Jullien écrit : "Tout le paysage appréhendé dans ce jeu de corrélations est la totalité du monde dans sa vibration : non pas un monde qui ferait signe de l'Ailleurs mais un monde perçu dans le va-et-vient de sa respiration. C'est cette même tension du vivant que la peinture chinoise capte dans le paysage."

dimanche, 28 août 2022

La revue de presse de CD - 28 août 2022

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La revue de presse de CD

28 août 2022

EN VEDETTE

Notre hommage à Darya Douguine

Darya Douguine est morte assassinée hier soir dans l’explosion d’une bombe destinée à son père Alexandre Douguine, non loin de Moscou. La rédaction d’Éléments a le cœur déchiré et adresse toutes ses pensées à la famille Douguine.

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AFRIQUE

Terrorisme au Sahel : l’heure du bilan, par Bernard Lugan

Après 9 ans de présence, l’armée française a quitté le Mali sans que les problèmes structurels du pays et les causes du terrorisme ne soient réglés. La France et les Occidentaux ont commis, dès le début de l’intervention, une série d’erreurs qui ont conduit à l’imbroglio actuel.

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Terrorisme au Sahel : l’exception mauritanienne

Au Sahel, la Mauritanie est le seul pays à ne pas avoir connu d’attaques djihadistes depuis 2011, alors même que la région connaît une forte dégradation sécuritaire et que son voisin malien subit des attaques répétées. Cette « exception mauritanienne » s’explique par une stratégie à la fois multidimensionnelle et spécifiquement sahélienne, pragmatique et adaptée à la guerre dans le désert.

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BRÉSIL

La foi pentecôtiste a conquis le Brésil

Le visiteur qui débarque aujourd’hui pour la première fois au Brésil est sans doute surpris. Les églises évangéliques sont partout. Pas une bourgade sans un lieu de culte, aussi modeste soit-il. Un simple garage suffit parfois. Dans les lointaine banlieue de São Paulo ou de Rio, sur les ondes, à la télévision, au cinéma, sur les réseaux sociaux, les pasteurs, ministres du culte, frères de diverses obédiences se succèdent. Ils sont omniprésents. Très religieuse, mystique, souvent superstitieuse, la société brésilienne était un terrain fertile pour l’expansion des organisations pentecôtistes et néo-pentecôtistes.

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COMPLOTISME (?) – « c’est celui qui l’dit qu’y est »

Plandemic Indoctornation (vidéo de 2020, VOSTFR)

Une vidéo de 75 minutes montrant l’emprise du dr Fauci et de Bill Gates sur la politique de la santé dans le monde. Pas ragoûtant, sinon révoltant. Heureusement, selon Le Monde du 25 mai 2022, « Trois jours après sa publication, les principales plates-formes en ligne ont supprimé la vidéo, alors qu’elle dépassait les 7 millions de « vues » sur YouTube. Facebook et Instagram ont expliqué que la vidéo était interdite sur leurs plates-formes principalement parce qu’elle incite les spectateurs à ne pas respecter les consignes sanitaires en vigueur. ». Ouf, la censure est sauve !

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crowdbunker.com

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DÉCONSTRUCTION

Ce que la fermeture de Tavistock révèle sur les dangers de la « transition de genre »

Le couperet est tombé : la clinique britannique de soins pédiatriques Tavistock fermera l’année prochaine. C’est l’établissement spécialisé dans la « transition de genre » le plus important au monde. La décision des autorités de santé était inévitable. Et pourtant… Il a fallu 17 ans pour que la voix des lanceurs d’alerte soit enfin entendue malgré la pression des activistes et la lâcheté des gouvernants épouvantés à l’idée d’être traités de « transphobes ». Le scandale devenait trop grand… C’est donc une excellente nouvelle malgré les dommages terribles qu’ont subis des enfants et des adolescents vulnérables pendant tant d’années. Mais les détails de l’enquête qui a provoqué cette décision doivent alerter les parents et les autorités des autres pays, relève Bernard Lane pour Quillette (voir son article en lien).

laselectiondujour.com

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Revue de presse RT du 14 au 20 août 2022

Exercice hebdomadaire de remise en question : la découverte d’une autre information, celle venue de Russie ! Cette semaine sur RT, l’Ukraine toute proche de la banqueroute, l’Europe qui voit arriver l’hiver avec déjà des frissons dans le dos et le monde multipolaire que se construit.

lesakerfrancophone.fr

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ÉCONOMIE

Tiens, un imprévu dans le Nouvel Ordre Mondial

Surprise : le nouvel ordre mondial monopolaire occidental n’a pas vu le jour et un nouveau nouvel ordre mondial apparaît. Ainsi, pendant que la France continuait sa descente dans les absurdités macronesques habituelles sur le mode « Vite, vite, faisons venir à grands frais des pompiers étrangers au statut vaccinal inconnu pour ne surtout pas réintégrer les pompiers français non vaccinés », pendant que la situation internationale continuait de se dégrader à tous points de vue tant du côté de l’Asie que de l’Ukraine, et pendant que tout ceci se déroulait avec forces gros titres et fines analyses dans les médias grand public, une nouvelle fracassante passait totalement inaperçue.

contrepoints.org

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L’ordre néolibéral s’effondre… la suite dépend de nous

Dans une interview, l’historien Gary Gerstle se demande en quoi Donald Trump et Bernie Sanders sont des symptômes, l’un de droite, l’autre de gauche de la débâcle néolibérale, de quelle manière la Nouvelle Gauche a involontairement contribué à la montée du néolibéralisme, et pourquoi selon lui, « le capitalisme n’est pas aux commandes » en cette période tumultueuse. Une critique intéressante du libéralisme vu de gauche.

les-crises.fr

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ÉNERGIES

Électricité : pourquoi le Développement durable autorise un peu partout la construction de centrales nucléaires et n’accepte pas les européennes ?

A l’heure où on boucle les centrales nucléaires grâce au slogan Sortir du Nucléaire, j’ai découvert à ma grande surprise que les centrales nucléaires fleurissent un peu partout sans que les mainstreams et la sphère écolo ne dénoncent l’info. Résultat ? Des pays comme la France ou la Suisse risquent de payer très cher l’instabilité de l’approvisionnement électrique tant au niveau des foyers les plus précaires qu’au niveau des activités économiques, voire au niveau de la sécurité de nos agglomérations.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2022/08/21/pourquoi-le-deve...

ÉTATS-UNIS

La CIA et les médias (4/6) – Time, Newsweek, ABC et NBC

Comment les médias les plus puissants d’Amérique ont travaillé main dans la main avec la Central Intelligence Agency et pourquoi la Commission Church les a couverts.

les-crises.fr

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FRANCE

Comment Macron tente de contrôler les médias

Depuis cinq ans, Emmanuel Macron use de multiples ressorts pour accentuer sa mainmise sur les médias : lois anti-fake news, organe de déontologie, commission de régulation, subventions sous conditions : Juin 2020. Une chute de 60 % des ventes en à peine deux mois. Des pertes estimées à 1,9 milliard d’euros. Des recettes publicitaires qui s’évaporent. Une offre numérique qui peine à séduire. La presse française paye un lourd tribut à la pandémie de Covid-19. Alors l’État décide de donner un coup de pouce aux titres qui souffrent. Le Figaro, le Monde, Libération … La majorité des grands médias touchent d’importants subsides : 483 millions d’euros, exactement. Seuls quelques titres font exception à la règle. Votre journal, Valeurs actuelles, est l’un de ces parias. « À ce niveau-là, c’est pire que de l’exclusion », estime Marc Baudriller, rédacteur en chef de Boulevard Voltaire. Le journaliste parle de ce qu’il connaît : le site n’a jamais perçu de subventions.

Lesalonbeige.fr

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GAFAM

Bill Gates et Jeff Bezos au Groenland, ces Scrooges à la recherche d'un trésor parmi les glaces

Il y a exactement un an, notre journal, Il Primato Nazionale, rapportait une nouvelle apparemment singulière : Jeff Bezos, Bill Gates et Michael Bloomberg partaient à la recherche de minéraux au Groenland. Oui, c'était comme lire une bande dessinée, on aurait dit l'histoire de Scrooge McDuck, alias l'Onc'Piscou, à la recherche de pépites d'or dans le Klondike. Mais la fantaisie, du moins dans ce cas, ne s'est pas trop écartée de la réalité. Il était aussi question de milliardaires et d'exploration, la ruée vers l'or étant remplacée par la recherche de métaux tels que le nickel, le cuivre, le cobalt et le platine. Autant de matériaux précieux que la société d'exploration minière KoBold Metals, soutenue par une série de nababs - dont Bezos et Gates - avait annoncé dès 2021 vouloir trouver sur l'île de glace.

euro-synergies.hautetfort.com

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États-Unis : Mark Zuckerberg confesse avoir limité la diffusion de l’article sur l’ordinateur portable de Hunter Biden lors de la présidentielle après une mise en garde du F.B.I.

Zuckerberg a déclaré qu’il ne se souvenait pas si le FBI avait spécifiquement mentionné l’histoire du New York Post dans sa mise en garde. Il a ajouté qu’il ne voulait pas que Facebook devienne le « ministère de la vérité» en décidant de ce qui est considéré comme de la désinformation.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2022/08/26/etats-unis-mark-zuck...

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GÉOPOLITIQUE

[Vidéo] Hervé Juvin, Ukraine : défaite de l’Occident ?

Hervé Juvin est député français au Parlement européen, du groupe Identité et Démocratie, membre de la commission Sécurité et Défense de l'Union européenne et expert en géopolitique de l'Europe. Pour Boulevard Voltaire, il revient sur les six mois de conflit opposant la Russie à l'Ukraine. Selon lui, ce conflit est mondial et préfigure l'émergence d'un monde nouveau, un monde où les Etats-Unis perdront leur place d'unique superpuissance mondiale et où l'influence de l'Occident ne cessera de décroître.

bvoltaire.fr

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IMMIGRATION

Mode d’emploi lituanien en matière d’immigration

Les Lituaniens ont trouvé une solution au problème migratoire. Ce petit pays s’est vu envahi d’un coup par des immigrés africains et arabes à la suite de l’ouverture des frontières par la Biélorussie. Dirigé par le quasi dictateur Alexandre Loukachenko, il s’agissait là d’une opération parfaitement montée, et avec l’accord du Kremlin, afin de faire pression sur une Union européenne totalement irresponsable dans tous les domaines qu’ils soient politique, économique ou humain.

synthesenationale.hautetfort.com

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RÉFLEXIONS

Philippe Grasset et le suprémacisme anglo-saxon

« Le suprémacisme qui s’est emparé des psychologies anglo-saxonnes à partir des années 1945 est l’enfant incontestable et direct du système du technologisme, une affirmation de supériorité fondée sur une sorte de puissance intrinsèque de la technologie, quelque chose qui est exsudé par le Système, qui est accouché par lui, qui impose sa loi hégémonique, avatar ultime à prétention politique du déchaînement de la Matière. Le « racisme anglo-saxon », désigné par nous comme une catégorie spécifique de la sociologie de la culture, etc., n’est qu’un brouet préparatoire… »

dedefensa.org

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Les déconstructeurs en roue libre contre les hommes blancs hétérosexuels

Au nom de la non-discrimination et de l’inclusion érigée en dogmes par la Conscience universelle, la confusion des genres triomphe, déformant durablement les esprits, et une espèce est désormais en danger : celle de l’homme blanc hétérosexuel.

polemia.com

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La Troisième Rome contre le globalisme

Nous devons ce rappel de cette superbe interview de Daria Dougnine (sur Les non-alignés) à Pierre-Antoine Plaquevent sur LinkedIn. Il écrit : « Il y a exactement sept ans, août 2015. Écoutez le niveau intellectuel sur des concepts que très peu comprennent réellement de nos jours et cela dans un français de grande qualité. Un exposé fait avec un naturel et une fraîcheur incroyable. Une Hypatie orthodoxe de notre temps, massacrée par les forces occultes qui détruisent notre monde. Quelle folie. Prions tous pour elle. »

youtube.com

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RUSSIE

Nécrologie pour Darya Douguina

Le soir du 20 août 2022, Darya Douguina est morte à l'âge de 29 ans dans un lâche attentat terroriste près de Moscou. Mais qui était-elle ? Darya était tout d'abord une philosophe qui s'engageait en paroles et en actes pour sa patrie, la Russie, et pour un monde meilleur. Adepte de la Quatrième Théorie Politique, elle s'est battue pour un monde plus juste et multipolaire et pour mettre fin à la domination infligée par l'Occident mondialiste.

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Guerre en Ukraine : les Marines donnent leur avis

La propagande qui a déferlé sur l’Occident après l’invasion russe a été marquée par l’ignorance et la bêtise. Malheureusement, les médias-système français se sont signalés par la multiplication de narratifs les plus ineptes les uns que les autres et par le relais servile du récit produit par Volodymir Zelensky. Chez les Américains, on avait déjà deux intervenants qui savaient de quoi il parlait avec Scott Ritter et Robert MacGregor. Nous vous proposons aujourd’hui la traduction d’un article paru dans une revue officielle du corps des Marines américains et probablement rédigé sous pseudonyme par un haut gradé.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/08/guerre-en-ukraine-les-m...

SANTÉ/LIBERTÉS

« La médecine des vaccins n’est pas scientifique ».

Dans cet entretien approfondi, le Dr Michel de Lorgeril (CNRS) explique pourquoi et en quoi la médecine actuelle des vaccins relève davantage de l’idéologie (on affirme un dogme de façon intangible) que de la recherche scientifique (où l’on doit administrer en toute transparence la preuve de ses affirmations). Il discute en détail la question de l’efficacité comme celle de la toxicité des vaccins au regard des méthodes utilisées dans l’industrie. Il montre notamment l’importance de la méthode (souvent mal comprise) de l’essai randomisé en double aveugle ainsi que de la notion de « concordance épidémique » pour vérifier historiquement le postulat de l’éradication de certaines maladies grâce aux campagnes de vaccination de masse. Il revient également sur la question de l’influence délétère des politiques et des médias dans l’imposition de ce dogme. Entretien avec Laurent Mucchielli

qg.media/blog/laurent-mucchielli

https://qg.media/blog/laurent-mucchielli/la-medecine-des-...

Défense juridique des médecins convoqués pour avoir soigné, entretien avec Me Joseph

Comme nous l’avait annoncé le Dr Grégory Pamart, le 14 juillet dernier, l’Ordre des médecins lance une "vaste campagne nationale", convoquant "des centaines de médecins pour avoir soigné, en conscience, des patients du Covid". Les faits le confirment, et bien que le chiffre exact soit encore difficile à évaluer, de médecins sont convoqués devant les ordres départementaux pour s’expliquer quant au contenu de leurs prescriptions pour soigner leurs patients du Covid-19. Maître Jean-Pierre Joseph, avocat au barreau de Grenoble, nous explique la situation et livre des éléments de défense à destination des médecins convoqués. Interview de Maître Joseph, par Xavier Azalbert, en collaboration avec Jean-Luc Duhamel et Héloïse Bocchio, et en partenariat avec les associations Bonsens.org, AIMSIB et le collectif Santé Justice France.

Francesoir.fr

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Fauci s’en va, les controverses demeurent.

Anthony Fauci démissionne de ses fonctions pour la fin 2022. Le docteur Fauci a été pendant 2 ans le gestionnaire de la crise Covid pour les Etats-unis, et peut-être même au-delà. Cependant avant de s’occuper du Covid, Fauci a été le gestionnaire de la crise liée au SIDA dans les années 80.

lilianeheldkhawam.com

https://lilianeheldkhawam.com/2022/08/23/fauci-sen-va-les...

UKRAINE

Guerre de l’information et formatage de l’opinion à l’occasion de la guerre en Ukraine

Par Éric Denécé. Le conflit ukrainien est de moins en moins lisible en raison du manichéisme qui caractérise les positions des deux camps. Si nombreux sont ceux qui s’attachent à détecter et à dénoncer la propagande russe – si nul ne la conteste, elle est finalement difficilement mesurable pour l’opinion en raison de l’impossibilité d’accéder à ses médias et aux messages qu’ils véhiculent –, personne ne s’intéresse à celle pratiquée par les Ukrainiens et reprise aveuglément par les médias occidentaux que les populations subissent quotidiennement depuis cinq mois.

Aussi, il est important de mettre en lumière les techniques utilisées par les Spin Doctors de Kiev, leurs conseillers américains et leurs relais médiatiques pour conditionner l’opinion et imposer leur seule version de faits, faire porter l’entière responsabilité de ce conflit à Moscou et neutraliser tout point de vue divergent.

cf2r.org

https://cf2r.org/editorial/guerre-de-linformation-et-form...

Les mauvais maîtres ukrainiens, trois décennies de ruine

La situation actuelle de l'Ukraine résulte d'une succession de choix effectués par les mauvais maîtres de l'Ukraine depuis son indépendance. Cette situation mérite bien une analyse. Elle met en relief la fuite en avant des dirigeants actuels. L’Ukraine vit, en effet, les ultimes soubresauts d'un régime en faillite qui précipite chaque jour un peu plus les populations ukrainiennes dans un chaos aux accents génocidaires. Il s’agit de prendre la mesure des méfaits d’une oligarchie prédatrice et suicidaire pour son pays dont les dirigeants actuels sont les prisonniers. Cette réalité est attestée par une documentation institutionnelle publique, une note de la direction du Trésor français du 22 décembre 2020 par exemple, les données publiques de la banque mondiale et du FMI ainsi que les analyses d’institutions financières dont les organismes de notation, qui publient régulièrement, dont sont ici faits la synthèse.

www.francesoir.fr

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Les cargaisons de céréales ukrainiennes ne sont pas pour l’Afrique

Après avoir été pris au piège pendant des mois, des navires chargés de céréales ont quitté l'Ukraine. Alors que le président français, Emmanuel Macron, avait déclaré faire de l'Afrique sa priorité pour aider ce continent souffrant des conséquences de la gestion de la Covid-19 tout en accusant le conflit en Ukraine de porter une responsabilité dans cette situation, le New York Time  pointe de fausses promesses de l’Occident et se demande où vont ces cargaisons de céréales venant d'Ukraine?

observateurcontinental.fr

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UNION EUROPÉENNE

Un vent d’éoliennes venu de Bruxelles… ou de Berlin

Le gouvernement a adressé pour consultation le 12 août aux acteurs de la filière des énergies vertes un projet de loi « d’exception » dit « d’accélération des énergies renouvelables ». Ce texte vise à simplifier les démarches pour tous les projets de parcs éoliens ou photovoltaïques. Il sera examiné en conseil des ministres dès la rentrée, et soumis au Parlement en octobre. Les épisodes caniculaires subis cet été et la flambée des coûts de l’énergie à cause de la guerre en Ukraine semblent des opportunités pour sensibiliser les Français à la « transition énergétique ».

laselectiondujour.com

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Une étude sur « Les droits fondamentaux des travailleurs en situation irrégulière » commandée par le Parlement européen préconise d’interdire aux services sociaux de les signaler aux services compétents et de soutenir les ONG de défense des migrants

Parallèlement, le Parlement européen a financé une étude sur « l’extrémisme de droite » qui recommande « d’éliminer les groupes d’extrême droite » des réseaux sociaux, « de développer la résistance de la population à l’extrémisme de droite »…

fdesouche.com

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Fin des subventions : l’Union européenne ignore le cœur de sa mission

L’application de l’interdiction des aides d’État prévue par le traité de l’UE est au cœur du projet européen.

contrepoints.org

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samedi, 27 août 2022

L'impact des conséquences géopolitiques de l'effondrement de l'URSS sur l'image de l'islam traditionnel dans le paysage médiatique russe

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L'impact des conséquences géopolitiques de l'effondrement de l'URSS sur l'image de l'islam traditionnel dans le paysage médiatique russe

Rustam Nugumanov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/vliyanie-geopoliticheskih-posledstviy-raspada-sssr-na-obraz-tradicionnogo-islama-v

Le développement des technologies de l'information et des communications a créé des conditions particulières pour l'impact de l'information sur la conscience de masse, ce qui a sans aucun doute influencé la formation de la conscience religieuse des musulmans russes. L'espace médiatique, avec ses attributs d'accès universel à l'information de n'importe où dans le monde et la possibilité d'exprimer librement son opinion sur n'importe quelle question, y compris religieuse, a imposé ses propres exigences spécifiques aux clercs musulmans et aux spécialistes de l'Islam en termes d'argumentation adéquate de sujets donnés et de promotion des idées et valeurs islamiques traditionnelles. Malgré les efforts continus pour faire revivre la bonne tradition, l'image de l'islam traditionnel a été influencée par des cadres contenant des représentations biaisées de l'islam, avec une tendance caractéristique à la destruction. Pour continuer à œuvrer de manière productive à la préservation de la véritable pureté des valeurs traditionnelles de l'Islam dans la nouvelle réalité, il faut tenir compte des conséquences géopolitiques de l'effondrement de l'URSS.

Depuis le jour de la propagation de l'islam, les musulmans ont mené leurs activités éducatives en se basant strictement sur des principes qui garantissent que les concepts intégrés dans les sermons reflètent exactement les significations transmises aux associés par le Messager de Dieu Mohammed (que la paix soit avec lui) lui-même. Conscients de la grande responsabilité qui leur incombe à l'égard des générations futures, les musulmans ont veillé méticuleusement et soigneusement à la pureté des significations transmises, ce qui les a sans doute encouragés à déployer des efforts titanesques pour relever les défis de chaque époque successive. Grâce à ce travail minutieux, les savants musulmans ont développé toute une série de sciences, qui comprenaient, entre autres, non seulement les questions de croyance (aqeedah) et de jurisprudence (fiqh), mais aussi une méthodologie spéciale pour déterminer la fiabilité des jugements transmis remontant au Prophète Muhammad (la paix soit avec lui), qui a pris forme plus tard dans la science de l'hadithologie. C'est par cette transmission rigoureuse et cette assimilation sérieuse des valeurs sociales et culturelles de génération en génération que les significations de l'orthodoxie qui caractérisent l'Islam traditionnel ont survécu jusqu'à ce jour dans leur essence inchangée.

Dans tout le monde islamique, la plupart des spécialistes de l'islam sont unanimes pour dire que l'islam traditionnel (Ahlu Sunna wal Jama'a) (1) reconnaît un islam dans laquelle le fondement de la croyance (usul ad-din) remonte aux penseurs théologiens musulmans al-Ashari (2) et al-Matrudī (3), et la pratique religieuse et juridique repose sur les quatre madhhabs (4) (Hanafi'i (5), Shafi'i (6), Maliki (7) et Hanbali (8)).

Les Fondements de l'orthodoxie sont les résultats compilés des disputes polémiques des adeptes du Dieu unique avec les adeptes de différentes religions, mouvements hérétiques, écoles de philosophie, etc., qui ont eu lieu pendant la vie du Prophète (PBUH) et sont devenues par la suite une partie intégrante de la vie culturelle des centres scientifiques de la civilisation musulmane. Ces compilations, qui exposent et étayent les principales idées dogmatiques, les normes et règles juridiques, rituelles et éthiques de la conception traditionaliste de la foi, deviennent un élément obligatoire du système éducatif de pratiquement toutes les institutions éducatives musulmanes (madrasahs).

Malgré l'énorme quantité de littérature dans le domaine des croyances religieuses, la présentation la plus populaire et la plus répandue de la doctrine de la foi islamique parmi les musulmans est la dénommée Akida al-Tahawiyya, œuvre d'un contemporain des imams al-Ashari et al-Matroudi, un juriste et érudit égyptien, l'imam Abu Jaafar Ahmad ibn Muhammad al-Azdi (9), connu sous le nom d'imam al-Tahawi. Étant un résumé concis de la doctrine islamique et composé de 105 dictons, l'Akida at-Tahawiyya a incité de nombreux érudits islamiques à écrire des commentaires détaillés sur ce credo universellement accepté par les musulmans.

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En Russie, notamment dans la région de Volga-Ourals, malgré la présence du credo Tahawi, la version Nasafi était la plus connue et la plus populaire. "Akida an-Nasafi", écrit par l'Imam Abu-Hafs an-Nasafi (10), est un résumé de la doctrine de l'Imam al-Matrudi et de ses disciples, et a atteint la célébrité, selon les chercheurs turcs, grâce à l'interprétation de l'Imam at-Taftazani (11) dans son livre "Sharh al-aka'id". La popularité du commentaire d'at-Taftazani montre qu'il a été publié une quinzaine de fois à Kazan, et le théologien tatar Shihab-ad-din al-Marjani y a écrit son commentaire détaillé sous le titre "al-Hikma al-baliga al-janiyya fi sharkh al-akaid al-khanafiyya" (12), qui a été publié à Kazan en 1888.

Pendant la période soviétique, malgré la domination de l'idéologie athée, la transmission de l'héritage musulman s'est poursuivie, mais dans un cadre très étroit et sous le strict contrôle de l'État, au sein de la madrasa "Mir-Arab" de Boukhara et de l'Institut islamique de Tachkent. La qualité de l'enseignement dans ces institutions spirituelles soviétiques est démontrée par les nombreux diplômés de ces institutions, qui occupent aujourd'hui des postes à responsabilité dans de nombreuses structures religieuses de l'ancienne Union soviétique.

Après l'effondrement du système soviétique, les enseignements traditionnels de l'Islam ont pu regagner leurs positions perdues et être ravivés sous une forme fraîche et moderne, enrichie par les réalisations des sciences séculaires. Cependant, la pénétration incontrôlée de diverses organisations et mouvements islamiques étrangers et internationaux sur le territoire de l'ex-Union soviétique, dont la controverse idéologique et politique interne n'est pas la moindre, a non seulement créé des obstacles au retour de la bonne tradition, mais a également révélé les graves défis auxquels est confronté l'Islam traditionnel. Les musulmans de l'ex-URSS ont été confrontés à une nouvelle réalité dans laquelle le travail de retour aux valeurs traditionnelles exigeait de prendre en compte les conséquences géopolitiques de l'effondrement de l'URSS.

Les conséquences géopolitiques de l'effondrement de l'URSS ont été caractérisées par le démantèlement du système communiste et la proclamation du modèle de société occidental-libéral comme universel pour tous les peuples du monde, suivis par l'intégration et l'unification de tous les aspects de la société sous la domination directe des États-Unis et de leurs alliés.

Les États-Unis ont profité de l'absence d'obstacles juridico-internationaux pour arranger le monde selon leurs propres normes. Ils se sont empressés de reconstruire les frontières de l'Europe de l'Est, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, en créant de nouveaux États indépendants, des autonomies non reconnues, dont la direction est sous le contrôle total de Washington. La guerre en Yougoslavie, en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye, au Yémen ne sont qu'une liste mondialement connue de points chauds qui ont pris des centaines de milliers de vies innocentes et laissé des millions de réfugiés. En outre, poursuivant une politique d'endiguement contre la Russie, l'Occident collectif, dirigé par les États-Unis, met en scène une série de révolutions de couleur dans les pays post-soviétiques. Le Kirghizistan, la Géorgie, l'Arménie, l'Ukraine et la Moldavie deviennent les principaux théâtres de la confrontation géopolitique entre l'Occident et la Russie.

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En raison de la politique irresponsable et criminelle des États-Unis, de nombreux peuples musulmans sont devenus les otages des intrigues politiques des élites pro-occidentales, qui ont divisé l'Oumma musulmane, commune dans sa foi, en plusieurs camps politiquement hostiles. En outre, divers acteurs non étatiques extrémistes et terroristes sont devenus plus actifs en raison des tensions croissantes au Moyen-Orient. Les activités criminelles de divers mouvements djihadistes, dont Al-Qaïda (13) et ISIS (14), ont créé de nouveaux obstacles à la perception adéquate du bon héritage de l'islam traditionnel, accompagnés d'une haine pure et simple des autres musulmans et d'une islamophobie rampante.

Dans le contexte du facteur géopolitique, la renaissance des valeurs de l'Islam traditionnel est confrontée à plusieurs défis sérieux. D'une part, la proclamation de l'universalité du modèle de société occidental-libéral et les processus de mondialisation qui y sont liés ont posé des exigences intransigeantes quant à l'adaptation des valeurs islamiques séculaires aux modèles de la culture occidentale, ce qui se manifeste davantage dans les activités dites réformistes des activistes orientés vers l'Occident. D'autre part, il existe un soutien constant et tout à fait délibéré à tous les mouvements et organisations pseudo-islamiques radicaux, extrémistes et terroristes possibles pour discréditer les adeptes de l'Islam traditionnel et diaboliser l'Islam dans son ensemble, accompagné d'une promotion constante de l'islamophobie.

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Une sorte de dichotomie est en train de se créer, où l'effet destructeur de deux directions apparemment sans rapport vise à freiner les aspirations positives des représentants de l'islam traditionnel. La popularisation par les "réformateurs" d'idées telles que la "libéralisation de l'Islam", la "suprématie de l'individualisme sur la famille élargie", l'"égalité des sexes", le "rejet des traditions des écoles religieuses et juridiques", la "pertinence de la vie présente par rapport à la vie future" se fait sur fond de slogans radicaux et extrémistes des mouvements pseudo-islamiques sur le renforcement des normes religieuses, le rejet de toutes les formes de vie séculière et de traditions populaires, ainsi que le maintien d'un état de guerre constant (jihad) contre les "infidèles".

Tout cela crée une instabilité socio-économique et politique persistante, désorganisant la société et rendant impossible la planification de toute tâche positive et constructive pour l'avenir.

Pour contrer les menaces et les défis posés par le facteur géopolitique, il est nécessaire d'établir les fondements théoriques et méthodologiques de l'Islam traditionnel comme base scientifique pour la formation de contenu dans l'espace médiatique. En conséquence, toutes les images médiatiques tendancieuses existantes de l'Islam seront confrontées et ajustées selon la méthodologie scientifique de l'Islam traditionnel. Dans ce cas, l'image de l'Islam traditionnel sera adéquate et non déformée dans l'espace médiatique, ce qui assurera la souveraineté spirituelle et des bases saines pour le développement ultérieur de l'Islam dans l'intérêt non seulement des citoyens russes mais aussi de l'humanité entière.

Notes:

1. traduit de la langue arabe, il signifie "les gens de la Sunnah et de l'harmonie communautaire".

2. Le plus éminent penseur musulman, théologien, et fondateur de l'une des écoles kalama, qui porte son nom, les Asharites.

3. Abu Mansur Muhammad ibn Muhammad ibn Mahmud al-Maturidi as-Samarqandi (870, Maturid, près de Samarqand - 944, Samarqand), penseur islamique, fondateur et éponyme d'une école de kalam, le maturid.

4. "École théologique et juridique".

5. Les enseignements de l'école religieuse sunnite de l'islam sont liés à la doctrine de la charia.

6. Le madhhab Shafi'i est l'une des écoles de droit de l'islam sunnite, fondée par Muhammad ibn Idrees ash-Shafi'i. Ce mazhab a été formé sous la forte influence des mazhabs Hanafi et Maliki et a adopté leurs caractéristiques.

7. Le madhab Maliki est un madhab sunnite dont le fondateur est considéré comme étant Malik ibn Anas.

8. Le madhab hanbali (les adeptes du madhab sont appelés Hanbali) est l'une des quatre écoles de droit canoniques (madhabs) de l'islam orthodoxe sunnite ; son fondateur et éponyme est Ahmad ibn Hanbal, l'un des plus célèbres experts en hadiths.

9. Abu Ja'far Ahmad ibn Muhammad al-Tahawi (843/853, Taha-935, Égypte) est un célèbre érudit musulman sunnite, l'une des autorités du madhab Hanafi.

10. Najmuddin Abu Hafs 'Umar ibn Muhammad al-Nasafi (1067, Nasaf-1142, Samarqand) - Théologien islamique, juriste du mazkhab Hanafi, spécialiste du hadith, interprète du Coran.

11. Sadd al-Din Masud ibn Umar at-Taftazani (1322, Taftazan, Khorasan, - 1390, Samarqand) - le philosophe arabo-musulman, le représentant exceptionnel du Kalam tardif. Ses ouvrages sur la logique, la jurisprudence, la poétique, la grammaire, les mathématiques, la rhétorique et l'exégèse coranique étaient populaires comme guides d'étude.

12. "La sagesse mature dans l'explication des dogmes d'al-Nasafi".

13. Interdit sur le territoire de la Fédération de Russie.

14. Interdit sur le territoire de la Fédération de Russie.

 

Réseaux mondiaux américains

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Réseaux mondiaux américains

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/globalnye-seti-ssha

Nous sommes désormais habitués à associer le mot "réseautage" aux médias sociaux sur Internet. Cependant, même le réseautage social est un phénomène plus large que les applications Internet. Avant tout, il s'agit de l'interaction sociale entre différents groupes de population.

La recherche sur la politique des réseaux serait apparue pour la première fois en 1950, en relation avec l'interaction de certains groupes d'intérêt avec le gouvernement américain. Au départ, ces politiques étaient associées à des groupes relativement petits et stables d'acteurs corporatifs immergés dans des interactions régulières autour d'un ensemble de règles et de lois dans un secteur particulier.

Ces liens forts et institutionnalisés entre ces acteurs ont donné lieu à l'expression "sous-gouvernement" ou "triangle de fer" à leur sujet. Toute la politique intérieure et étrangère des États-Unis est construite sur la dynamique active de ces "triangles de fer".

Fritz Schapf développe ce thème en décrivant la politique des réseaux comme opérant dans "l'ombre de la hiérarchie". Ces réseaux sont impliqués dans la négociation et la prise de décision, mais uniquement dans le cadre de la législation. Si la réglementation ne permet pas de telles actions, une infrastructure fantôme de nature criminelle et corrompue est susceptible de se développer [i].

En outre, la création de réseaux parallèles pourrait avoir fait partie de certains accords secrets conclus par Washington et ses satellites, comme dans le cas de l'opération Condor en Amérique latine.

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Dans les pays de cette région, le "Plan Condor" était une stratégie soutenue par les États-Unis pour contrer la propagation des idées de gauche en ciblant des activistes dans six pays. Grâce à la coordination entre les gouvernements, leurs services de renseignements respectifs et le FBI, l'identification et la poursuite des militants de gauche sont devenues transnationales.

L'acte fondateur a été signé en 1975 à Santiago par les services de renseignement de l'Argentine, de la Bolivie, du Chili, de l'Uruguay et du Paraguay et a été rejoint plus tard par le Brésil. Les puissances militaires participantes ont échangé de précieuses informations sur les "saboteurs" dans leur pays, révélant leur localisation et leur identité.

L'objectif était d'éradiquer toute trace d'idéologie de gauche, communiste et marxiste. Pendant cette période, le gouvernement américain, par le biais de la CIA, a également fourni la technologie et l'expertise.

En fait, il s'agissait d'un réseau dans toute la région qui a constamment évolué au cours des années 1970. Les dictatures latino-américaines, à la demande des États-Unis, n'ont pas simplement répondu à ce qu'elles considéraient comme des menaces politiques importantes pour leur pouvoir.

Au lieu de cela, ils ont procédé à des enlèvements, des tortures, des meurtres et des disparitions actifs et systématiques de militants politiques, sociaux, syndicaux et étudiants, et avec eux à l'éradication de la pensée politique de gauche dans toute la région. Les méthodes utilisées par les agents de Condor comprenaient certaines des pires tactiques de terreur d'État connues dans l'histoire moderne [ii].

Et tout cela à l'instigation et à l'instruction directe des États-Unis.

Ayant une grande expérience dans la création et la gestion de tels réseaux, depuis les années 1990, c'est-à-dire après la disparition de l'ordre mondial bipolaire et le début de la mondialisation, les États-Unis ont commencé à établir leurs réseaux dans le monde entier. L'émergence de nouveaux moyens de communication a facilité ce processus.

Pew Research a noté que "les participants qui considéraient la mondialisation comme une opportunité plutôt qu'une menace ont également parlé des formes personnelles de communauté internationale rendues possibles par les progrès des technologies de communication.

Pour certains, cela semblait une alternative à un sentiment de solidarité locale ou nationale affaibli par les forces mondiales. La vitesse et l'omniprésence des médias sociaux ont été décrites comme permettant une communication instantanée "à travers le monde" et créant la possibilité d'une "communauté mondiale" qui pourrait fournir "un soutien lorsque quelque chose se produit à travers le monde" [iii].

C'est ainsi qu'est apparu le phénomène des réseaux de développement mutuel et d'influence - en tant que moyens de communication se développant activement et en tant que structures politiques ou quasi-politiques. En exploitant ces moyens, Washington tentait d'une part d'établir une influence politique stratégique à long terme. Et d'autre part, d'avoir un contrôle financier et économique sur le plus grand nombre de secteurs possible.

Les réseaux en tant que tels peuvent avoir différentes configurations, telles que l'omnicanalité, où chaque nœud du réseau est interconnecté avec les autres. Ou sous la forme d'une étoile, où toutes les informations et les ressources passent par un seul point [iv]. C'est la forme qui a été la plus bénéfique pour les États-Unis pour contrôler le passage de toutes les informations à travers ses filtres.

À l'exemple du Département d'État américain, nous pouvons voir comment sont mis en œuvre divers projets visant à créer des réseaux d'influence mondiale.

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Nous avons lu sur leur site officiel : "EducationUSA est un réseau du Département d'État américain composé de plus de 430 centres de conseil aux étudiants internationaux dans plus de 175 pays et territoires. Le réseau promeut l'enseignement supérieur aux États-Unis auprès des étudiants du monde entier en offrant des informations précises, complètes et actualisées sur les possibilités d'éducation dans les établissements d'enseignement supérieur accrédités aux États-Unis.

EducationUSA est également au service de la communauté de l'enseignement supérieur américain pour aider les dirigeants d'établissements à atteindre leurs objectifs de recrutement et d'internationalisation des campus. EducationUSA est votre source officielle d'informations sur l'enseignement supérieur aux États-Unis" [v].

En fait, il s'agit d'un projet mieux connu sous le nom de fuite des cerveaux, car de nombreux étudiants internationaux, s'ils sont suffisamment compétents et employables, tentent immédiatement de se faire recruter pour un emploi ultérieur aux États-Unis.

Mais il existe également d'autres réseaux pour ceux qui sont venus aux Etats-Unis dans le cadre de certains programmes (il peut s'agir de journalistes, de fonctionnaires locaux ou d'hommes d'affaires). Par exemple, Alumni est "une communauté en ligne exclusive pour toute personne ayant participé et terminé un programme d'échange financé ou sponsorisé par le gouvernement américain. Rejoignez plus de 500.000 autres anciens élèves dans cette communauté pour créer des réseaux, mettre à profit les compétences acquises pendant l'échange et être inspiré" [vi].

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L'Agence américaine pour les médias mondiaux (US Agency for Global Media) est un réseau international qui relie six entités, telles que Radio Liberty, Radio Free Europe, Office of Cuban Broadcasting, Radio Free Asia, Broadcasting Networks Middle East et l'Open Technology Foundation [vii].

Ils accomplissent tous les tâches interdépendantes de désinformation, de propagande, de discours incitatifs contre les gouvernements et d'imposition d'un mode de vie américain.

Un certain nombre de groupes de réflexion américains travaillant pour le gouvernement et le secteur de la défense sont directement impliqués dans l'analyse des réseaux pour examiner les tendances actuelles.

Le RAND Center for Applied Network Analysis promeut l'utilisation de l'analyse formelle des réseaux d'individus, d'organisations et de systèmes dans tout le spectre de recherche de la RAND. Les questions qui y sont explorées comprennent : "Quelles relations comptent pour les résultats des politiques ?" et "Comment les relations créent-elles des communautés ?"

Les méthodes de réseau examinent les systèmes de manière holistique plutôt que de se concentrer sur les caractéristiques individuelles, afin de fournir des informations et des solutions complètes aux questions politiques importantes.

Le site Web du Centre indique que "nos chercheurs sont des experts dans des domaines tels que l'analyse politique, les mathématiques, les sciences comportementales et sociales, la médecine, la physique, les statistiques et l'ingénierie, apportant un esprit interdisciplinaire vital à leur travail" [viii].

Et les intérêts sont assez vastes, allant de la consommation de drogues aux États-Unis et des modèles d'apprentissage social à la propagande de l'extrémisme sur les médias sociaux, en passant par les tentatives de réduction de l'influence des médias russes et la cartographie détaillée des structures commerciales en Asie du Sud afin de contrer la montée de l'influence chinoise dans la région.

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Le Center for Strategic and Budgetary Assessments effectue une analyse approfondie concernant la formulation des stratégies militaires et politiques des États-Unis (à la fois mondiales et régionales, en s'appuyant sur des réseaux de partenaires) à un coût approprié [ix].

Si nous examinons l'infrastructure de l'armée américaine, nous constatons qu'il s'agit d'un réseau complexe. Il ne s'agit pas seulement de l'Internet lui-même, qui est issu du Pentagone et a été envisagé à l'origine comme un canal de communication de secours en cas de guerre nucléaire. Les bases militaires américaines elles-mêmes, disséminées dans le monde entier, sont également un réseau d'installations, d'aérodromes et de ports militaires, d'entrepôts et de centres spéciaux avec divers équipements.

La stratégie de dissuasion nucléaire américaine elle-même est basée sur les réseaux. Selon une étude récente de la Federation of American Scientists, "Dans le cadre de cette posture nucléaire révisée, la crédibilité de la dissuasion des États-Unis sera largement assurée par la capacité de survie de son infrastructure nucléaire de commandement, de contrôle et de communication (NC3), car une attaque dévastatrice sur la NC3 américaine pourrait empêcher le président d'ordonner des frappes de représailles à partir des sous-marins nucléaires américains. Ainsi, des systèmes NC3 améliorés, combinés à l'adoption de mesures de sauvegarde et de soutien pour le NC3, contribueraient à renforcer les conditions dans lesquelles les États-Unis pourraient renoncer à des frappes nucléaires limitant les dommages.

Un tel investissement contribuerait à renforcer la confiance dans la dissuasion des États-Unis car, tant qu'un adversaire n'est pas confiant dans sa capacité à détruire chaque sous-marin nucléaire américain ou à désactiver le réseau NC3 américain, une relation de dissuasion stable reste théoriquement en place. Dans le cadre de cette posture révisée, toute tentative de première frappe contre les forces nucléaires stratégiques américaines laisserait probablement encore la plupart de la force sous-marine américaine avec des missiles balistiques relativement indemnes et prêts à être lancés" [x].

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On peut également se souvenir du réseau de surveillance sous-marine du système d'observation sonique américain (SOSUS), qui a subi d'importantes améliorations depuis les années 1960. Les stations d'écoute ont détecté des tonalités mécaniques indésirables lors des premiers essais en mer du sous-marin Thresher. Cela a incité la marine américaine à abandonner ces tonalités pour tous ses futurs sous-marins, tandis que l'URSS n'a pas tenté de version soviétique du SOSUS et a donc utilisé des conceptions de sous-marins où elle n'a pas réussi à éliminer les effets indésirables jusqu'au début des années 1980.

Un autre exemple montre que les systèmes de commande et de contrôle de combat de Boeing reposaient sur une matrice redondante de câbles souterrains durcis reliant les rampes de lancement et les centres de contrôle des lancements. La configuration de General Electric, quant à elle, utilisait un réseau monoconducteur de câbles enterrés durcis avec une radio à moyenne fréquence pour assurer la commande, le contrôle et la surveillance du système. Les deux systèmes de communication ont également nécessité des programmes de formation uniques pour le personnel de maintenance et les équipes de lancement, ainsi qu'une chaîne d'approvisionnement distincte.

Il existe des réseaux indirects derrière lesquels se trouvent les États-Unis. Notamment, en 2001, l'OTAN a lancé un projet de mise en réseau d'ordinateurs pour les institutions universitaires du Caucase et d'Asie centrale, appelé la Route de la soie virtuelle. Lorsque la première communication intra-réseau du Turkménistan a été reçue en août 2003, l'OTAN a déclaré que son programme académique était un succès [xi].

Tout en fournissant des équipements aux pays post-soviétiques, les spécialistes de l'OTAN établissaient également des connexions sur le terrain, menaient des opérations de propagande et recueillaient divers types d'informations. Inutile de dire qu'il est certain que tous les équipements étaient équipés de chevaux de Troie et de portes dérobées permettant la surveillance et l'infiltration à distance. Et, si nécessaire, d'infecter des ordinateurs avec des virus et de les utiliser ensuite comme nœud local. Jusqu'à présent, nous ne pouvons pas être certains qu'il n'existe pas de systèmes informatiques infectés par des virus de l'OTAN.

Considérez maintenant le secteur financier et les questions commerciales sous le prisme des intérêts américains.

Dans l'ensemble, l'appel aux pratiques sociales réflexives dans la gestion des entreprises, selon les auteurs américains, s'est avéré fructueux, surtout lorsque les concepts juridiques du phénomène de réseau doivent être développés en fonction de la motivation des participants.

En prenant comme point de départ des repères normatifs, en particulier des considérations d'efficacité, les études juridiques des systèmes de transfert de fonds et d'autres réseaux du secteur privé ont cherché à analyser et à concilier la catégorie innovante de "contrat de réseau".

D'autres études sur les contrats symbiotiques, inspirées de l'économie institutionnelle, ont réussi à démontrer l'efficacité accrue de la mise en réseau et préconisent donc leur institutionnalisation juridique. Des études économiques sur les effets de réseau et leurs diverses implications juridiques ont également permis d'y voir plus clair [xii].

C'est pourquoi les économistes contemporains s'intéressent beaucoup aux théories des réseaux.

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Le système bancaire SWIFT est également un réseau. SWIFT, ou Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, est un système sécurisé qui facilite les paiements transfrontaliers, permettant au commerce international de circuler plus facilement. Le système est utilisé dans plus de 200 pays.

Mais comme il est en fait contrôlé par les États-Unis, il leur a été facile de déconnecter le système bancaire russe de ce réseau, rendant impossible pour les citoyens russes d'utiliser leurs cartes bancaires à l'étranger.

En général, le système financier américain est formulé comme un moyen d'engager les investisseurs institutionnels mondiaux dans le développement et l'utilisation des grandes quantités de liquidités qu'ils contrôlent. Ce que l'on appelle le consensus de Wall Street reflète désormais, ou du moins réfracte, la montée du capitalisme des gestionnaires d'actifs et l'expansion du shadow banking, surtout depuis la crise financière mondiale de 2008.

Le chercheur Elias Alamy estime que pour comprendre le modus operandi de Wall Street, c'est-à-dire du capital mondial, dont le siège est aux États-Unis, il faut examiner les transformations capitalistes en dehors du domaine de l'argent et de la finance. Il estime que l'importance accordée par Wall Street aux infrastructures n'est pas un hasard.

Un certain nombre de commentateurs affirment que nous sommes entrés dans une "ère logistique" dans laquelle l'optimisation des flux de capitaux est devenue nettement stratégique. Avec l'accélération du déploiement de la nouvelle division internationale du travail, nous assistons également à un déplacement majeur du centre de gravité de l'économie capitaliste mondiale de l'Atlantique Nord vers le Pacifique, ce qui nécessite d'énormes besoins en infrastructures pour arbitrer ce nouveau modèle de développement géographique inégal.            

Par conséquent, le retour de l'aménagement du territoire et un nouvel accent mis sur les infrastructures de connectivité à grande échelle (telles que les ports, les canaux, les chemins de fer et les liaisons logistiques intégrées) dans les politiques et pratiques de développement afin d'intégrer les territoires éloignés, de faciliter les entrées de capitaux et l'engagement stratégique des entreprises dans les chaînes de valeur mondiales [xiii].

Il trouve utile de considérer la financiarisation comme une forme d'expression de la tendance capitaliste innée du capital à réduire les vies et les mondes humains à des ressources économiques et à des abstractions monétaires par la privatisation, la marchandisation et la commercialisation, dans le cadre de son impulsion irrésistible à accroître la valeur.

Et tout cela n'est rien d'autre que du marketing de réseau, où la manipulation des goûts des consommateurs sert les intérêts des multinationales et du secteur bancaire. Cependant, lorsqu'il s'agit de géopolitique, il est important pour Washington d'entraîner ses partenaires et ses satellites dans divers engagements, alliances et traités.

Sous le règne de Donald Trump, les États-Unis ont lancé le programme Clean Network, qui, selon la présentation officielle, "représentait l'approche globale de l'administration pour protéger les actifs nationaux, y compris la vie privée des citoyens et les informations les plus sensibles des entreprises, contre les intrusions agressives d'acteurs malveillants tels que le Parti communiste chinois".

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The Clean Net élimine la menace à long terme pour la confidentialité des données, la sécurité, les droits de l'homme et la coopération fondée sur des principes que représentent les acteurs malveillants autoritaires pour le monde libre. Le Clean Net est basé sur des normes de confiance numérique reconnues au niveau international. Elle représente la mise en œuvre d'une stratégie pluriannuelle, pangouvernementale et à long terme, basée sur une coalition de partenaires de confiance et informée par l'évolution rapide de la technologie et de l'économie des marchés mondiaux" [xiv].

Tant les entreprises technologiques américaines que les gouvernements et entreprises étrangers ont rejoint le programme.

Il est vrai que les partenaires américains sont souvent empêchés de faire des affaires comme ils le souhaitent et sont presque accusés d'actions inacceptables. Lors des sommets bilatéraux entre l'UE et les États-Unis, les responsables de Washington ont exprimé leurs inquiétudes quant au "duopole" d'Ericsson et de Nokia en matière de 5G. En réponse, leurs homologues européens ont déclaré que les Big Tech étaient devenues trop dominantes dans une foule de secteurs importants.

La loi européenne sur les services numériques et la loi sur les marchés numériques, qui regroupent les moteurs de recherche, les sites d'achat et de réservation, les systèmes d'exploitation et une foule d'autres services, n'ont pas plu aux diplomates américains.

Malgré des monopoles de fait dans les moteurs de recherche, les réseaux sociaux, les systèmes d'exploitation et certains logiciels Internet, les lobbyistes américains estiment que les géants de l'Internet opèrent dans des marchés qui fonctionnent bien.

Entre-temps, la loi américaine sur l'innovation et la concurrence prévoit des milliards de subventions, potentiellement incompatibles avec les exigences de l'OMC visant à créer des alternatives nationales et à éliminer la domination du marché par les acteurs européens et coréens [xv].

La principale priorité de Biden en matière de politique étrangère est également en réseau : "consolider son réseau d'alliances pour tenter de maintenir la domination des États-Unis en forçant l'Occident à affronter la Chine". Pour les commentateurs des médias d'État chinois, par exemple, le communiqué du sommet du G7 a été "la condamnation la plus systématique de la Chine et de l'ingérence dans le pays par les grandes puissances occidentales".

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L'initiative américaine Build Back Better World, "fondée sur des valeurs, des normes élevées et des partenariats d'infrastructure transparents dirigés par les principales démocraties", signale "l'intention des États-Unis de maintenir leur hégémonie dans le monde à l'ère post-Covid". Washington "exploite politiquement" les alliés plus faibles au sein de l'OTAN, où "les États-Unis veulent créer un récit qui assimile leur propre hégémonie à l'avantage stratégique collectif de l'Occident" [xvi].

Comme nous pouvons le constater, les États-Unis ont une grande expérience dans la construction de divers réseaux politiques. Tous sont des instruments d'influence et de manipulation. Pour s'en débarrasser, il faut non seulement démanteler les nœuds de ces réseaux et les déconnecter de diverses communautés (entreprises, médias, groupes ethniques, organisations politiques, etc.), mais aussi créer ses propres réseaux qui pourraient servir d'alternative plus attrayante. Surtout lorsqu'il s'agit de la nécessité de diffuser constamment leurs propres idées dans l'environnement externe.

Notes:

[i]               https://www.geopolitika.ru/book/setecentricheskie-metody-...

[ii]              Lucía Cholakian Herrera. The Condor Trials: Transnational Repression and Human Rights in South America (Review). July 29, 2022.

            https://nacla.org/condor-trials-transnational-repression-and-human-rights-south-america-review

[iii]             In U.S. and UK, Globalization Leaves Some Feeling ‘Left Behind’ or ‘Swept Up’

            https://www.pewresearch.org/global/2020/10/05/in-u-s-and-uk-globalization-leaves-some-feeling-left-behind-or-swept-up/

[iv]            https://www.geopolitika.ru/books/setecentrichnaya-i-setev...

[v]             https://educationusa.state.gov/

[vi]            https://alumni.state.gov/

[vii]           https://www.usagm.gov/who-we-are/organizational-chart/

[viii]          https://www.prgs.edu/research/methods-centers/network-ana...

[ix]            https://csbaonline.org/research/publications

[x]             Matt Korda. Siloed Thinking: A Closer Look at the Ground-Based Strategic Deterrent. FAS, March 16, 2021. р. 34.

            https://man.fas.org/eprint/siloed-thinking.pdf

[xi]            https://www.nato.int/science/virtual_silk/index.htm

[xii]           Marc Amstutz and Gunther Teubner. Networks. Legal Issues of Multilateral Cooperation. Hart Publishing, 2009. p. 12.

            https://www.bloomsburycollections.com/book/networks-legal-issues-of-multilateral-co-operation/ch1-hybrid-networks-beyond-contract-and-organisation

[xiii]          The Geopolitics of Financialisation and Development: Interview with Ilias Alami. OCTOBER 19, 2021

            https://developingeconomics.org/2021/10/19/the-geopolitics-of-financialisation-and-development-interview-with-ilias-alami/

[xiv]          https://2017-2021.state.gov/the-clean-network/index.html

[xv]           Hosuk Lee-Makiyama. National Insecurity: Transatlantic Distress over Market Concentration. November 2021.

            https://ecipe.org/blog/transatlantic-market-concentration/

[xvi]          See-Won Byun. Chinese Views of Hegemony and Multilateralism in the Biden Era. July 7, 2021

            https://theasanforum.org/chinese-views-of-hegemony-and-multilateralism-in-the-biden-era/#113

Vers la grande mer : In Memoriam Darya Aleksandrovna Dugina

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Vers la grande mer : In Memoriam Darya Aleksandrovna Dugina

Prof. Dr. Alexander Wolfheze

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/great-sea

Depuis précisément six mois aujourd'hui, depuis le 24 février 2022, une mer de sang a coulé et coule encore, à travers les champs de la Petite Russie et, à mesure que la violence s'intensifie et s'étend vers l'extérieur, maintenant elle déborde aussi sur les autoroutes de la Grande Russie - et personne ne sait jusqu'où elle peut aller au-delà des Russies. Personne ne sera épargné, ni soldat ni civil, ni adulte ni enfant, ni homme ni femme, ni coupable ni innocent. Aucun mot ne suffit à exprimer le dégoût et l'indignation de millions de personnes contraintes d'assister à ce bain de sang, qui se poursuit au-delà de toutes les raisons et de toutes les frontières - alors que l'Empire du mensonge se nourrit du sang et de la douleur de ceux qu'il cherche à contraindre à la conformité, au silence et à l'oubli - ou à "annuler" l'existence. Aucun mot ne doit être gaspillé pour ceux qui dirigent maintenant cet Empire du Mal, assis avec arrogance sur les ruines de l'ancien Occident libre et maintenant déterminé à asservir le monde entier dans des réseaux d'usure, de tromperie et de terreur - ses dirigeants ne comprennent que les actes. Suffisamment de mots de sagesse ont été prononcés en Occident avant qu'il ne tombe dans le mal - ces quelques mots suffiront à exprimer la détermination de tous les hommes et femmes de bien à résister à ce mal :

Nous espérons ardemment - nous prions avec ferveur - que ce puissant fléau qu'est la guerre disparaisse rapidement. Cependant, si Dieu veut qu'elle continue jusqu'à ce que toutes les richesses amassées par les années de labeur sans contrepartie des esclaves soient englouties et jusqu'à ce que chaque goutte de sang versée par le fouet soit payée par une autre versée par l'épée, comme il a été dit il y a trois mille ans, il faut encore dire : "les jugements du Seigneur sont vrais et justes". - Abraham Lincoln, Deuxième discours inaugural, 4 mars 1865.

La mémoire de tous ceux qui se sont sacrifiés - quelques-uns, beaucoup, tous - dans la dernière guerre de l'île du monde en cours - leur nombre augmentant chaque jour - exige plus que de simples mots : elle exige de donner un sens à leur souffrance et à leur mort. La journaliste, écrivain et philosophe russe Darya Aleksandrovna Dugina, fille du chef de file du mouvement eurasien, l'a fait avec le cœur ardent d'une vraie patriote et l'esprit sans nuage d'une vraie croyante. Sa mort prématurée, le 20 août 2022, œuvre de mercenaires terroristes, oeuvre complotée par le mal envahissant qui gouverne désormais l'Occident, est pleurée par tous ceux qui partageaient avec elle cet espace de la Geopolitica. Sans le vouloir, cependant, les lâches assassins qui ont mis fin à sa vie sur Terre lui ont également donné l'immortalité. Sa mémoire survivra à la leur. Son nom, qui signifie "grand" et "mer", fait désormais partie de la plus grande mer de toutes. Sans le vouloir, ses assassins ont gravé son nom dans la pierre de l'histoire pour toujours. Par son sacrifice, elle est déjà entrée dans la Maison des Héros :

Fille intelligente, pour s'éclipser à temps

Des champs où la gloire ne reste pas

Et même si le laurier pousse tôt

Il se fane plus vite que la rose

Mais autour de cette tête de laurier précoce

Afflueront pour contempler les morts sans force

Et trouveront, non flétrie sur ses boucles

La guirlande qui est maintenant celle de cette fille.

- thème d'Alfred Edward Housman. À une athlète morte jeune

La jeune philosophe Darya Platonova prend maintenant sa place parmi ceux qu'elle a le plus admirés au cours de sa courte vie terrestre. Ceux qu'elle a laissés derrière elle devraient maintenant reprendre avec confiance sa cause là où elle est tombée, en faisant confiance à la justice de Celui vers qui elle est maintenant retournée : son Créateur, son Père céleste. Car très certainement, elle sera vengée :

A Moi appartiennent la vengeance et la rétribution

leur pied glissera en temps voulu

car le jour de leur calamité est proche

et les choses qui les atteindront se hâtent

- Deutéronome 32:35

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Marche de l’Indignation : fête et deuil sur les chemins de la liberté

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Marche de l’Indignation : fête et deuil sur les chemins de la liberté

Par Frédéric Andreu

Contact : fredericandreu@yahoo.fr 

Coïncidence tragique, la "Marche de l'Indignation" du mois d'août 2022, initiée par le Dr. Benoît Ochs et à laquelle je participais, s'achevait dans une ambiance festive alors même qu'une bombe explosait dans une automobile sur une route de Moscou, tuant sur le coup Daria Douguine. La jeune femme d'à peine 30 ans qui sortait d'une fête traditionnelle, laisse une famille effondrée et nombre d'amis en état de stupeur. En France, on connaissait un peu Daria, journaliste russe aux fortes convictions et au français admirable. Je n'ai pas parlé de cette tragédie sur la piste de danse ; à quoi bon ternir la joie du peuple de la marche ? Et puis les paroles de la chanteuse Chloé Sage semblaient écrites pour Daria : 

"Qui peut approuver cette violence ?

Où sont passés les Droits de l'Homme ?

Sûr, dans leurs bombes et leur démence" !

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Je quittais donc le groupe des marcheurs sans grand entrain pour cette fête musicale, mais y participais tout de même avec une amertume rentrée dans le coeur. Il faut dire que j'avais échangé quelques courriels avec Daria Douguine et que son père avait participé, par vidéo-conférence, au colloque eurasiste dont j'avais jadis pris part à Bruxelles.

Les éveillés (c'est ainsi qu'ils se nomment par opposition à la masse médiatiquement "endormie") venaient de parcourir quelques 200 km à travers champs et villages de Lorraine, Luxembourg, Belgique, Allemagne et Pays-Bas, manifestant une énergie et une entraide remarquable. Caracoler par monts et par vaux dans les campagnes bucoliques sans grande préparation mobilise des trésors de débrouillardise et d'improvisation que seul l'automouvement d'un groupe uni rend possible. Si nous voulions trouver une opposition à cet esprit technocratique qui assassine les peuples à coup de normes sanitaires prises par des intelligents-incultes, la voici : ces gens-là ont perdu le goût du pain, de l'eau, de la poésie ; ils gouvernent le monde derrière des écrans d'ordinateur à coup de décisions sans âme et funestes. Nous avons été exactement le contraire en gardant le sens des limites et de la terre ferme.

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Le motif de la Marche de l'Indignation, initiée par des médecins, était au départ sanitaire, mais il s'est étendu à une critique plus générale, s'érigeant en lutte anti-spéculative et dénonçant la guerre en Ukraine. Bref, même si le mot n'a pas été prononcé, j'imagine que "marche anti-libérale" n'est pas usurpée. Il est important de souligner que cette initiative regroupait des "anti-systèmes" de tous poils, anarchistes ou catholiques notamment, si bien qu'en échangeant avec mes compagnons de marche, la formule poétique de Louis Aragon - "la Rose et du Réséda" - m'est apparue spontanément à l'esprit. "Il y a ceux qui croyaient au ciel, et ceux qui n'y croyaient pas" résumait Aragon à une époque pas si lointaine où les idéologies régnaient encore en maître. On mesure aujourd'hui combien les temps ont changé, combien la "démocratie néo libérale", trou noir politique de notre époque, est parvenue à fédérer contre elle le "pays réel" dans toute sa diversité. Bien sûr, j'emploie ici le terme de "démocratie" par euphémisme. Le terme "processus" - allié à la brutalité policière - conviendrait assurément mieux. Cette idéologie ayant triomphé de toutes les autres (communiste et fasciste notamment), elle se retrouve désormais sans rival et s'érige même en étendard de la modernité, n'acceptant que des oppositions contrôlées. La grande force de l'idéologie libérale est d'être apparue sur le marché des idées après toutes les autres, comme une idée naturelle en reposant sur l'individu-roi et l'économie-reine, mais les sociétés ne sont pas que cela. Cette modeste marche l'a prouvé en secrétant une âme de groupe, des sentiments, des idées, des solutions pratiques même qui suffisent à comprendre combien nos sociétés en sont privées. Bref, le libéralisme est bien une atrophie qui emprunte aujourd'hui à la dictature son esprit et ses méthodes : surveillance généralisée, intimidation de masse, appel à la délation dans les entreprises  etc..

Il faut comprendre que la crise sanitaire est devenue politique dès lors qu'un climat de sidération et de stupeur l'a emporté sur la raison. Elle a été instrumentalisée afin de créer les conditions d'un contrôle global de la population mondiale. Une organisation comme l'OMS pourra décréter l'état d'urgence sanitaire dans n'importe quel pays, et envoyer l'armée contre les minorités récalcitrantes qualifiées de "complotistes". Son étendard est l'immense drapeau rouge frappé de la seringue et du flash-ball. C'est ce drapeau qu'un artiste devrait produire pour dénoncer ce qui apparaît comme la poursuite du communisme par d'autres moyens. On mesure combien ce néo-libéralisme autoritaire n'est pas un simple épisode historique, mais tout au contraire l'étape ultime d'un long processus historique.

La méthode terroriste par lequel Daria Douguine a été assassinée montre que ce Nouvel Ordre Mondial ne recule devant rien pour parvenir à ses fins, poser une bombe sous l'automobile d'une jeune femme d'à peine 30 ans ne l'effraie pas; tirer dans la tête de mères de famille avec des flash-ball dans les manifestations pacifiques ou à balles réelles sur un paysan néerlandais, non plus. Jadis, le poète Ezra Pound qui fustigeait le pouvoir financier des banques et la logique de dette, fut enfermé dans une cage en fer, puis jeté dans un asile psychiatrique. Tout cela relève de la même stratégie de sidération, bien qu'il faille voir dans ces méthodes de dictature, moins un "complot" organisé qu'un phénomène cybernétique de la logique marchande.

Cependant, face à ces dirigeants cyniques au pouvoir hors-sol poir lesquels les peuples sont à peine une variable d'ajustement, et à leurs suppôts médiatiques, les peuples se réveillent. Ces derniers savent - au-delà même des courants idéologiques ou religieuses qui les composent - que leur être historique est aujourd'hui en jeu. Ils ne veulent pas être néantisés, réduits à l'état de consommateurs-producteurs interchangeables. 

La marche de l'indignation est une initiative qui fera date car elle participe et anticipe sur les mouvements à venir. 

Une Université d'Été Résistante sera d'ailleurs organisée les 16, 17 et 18 septembre à Villeneuve du Gard. Assurément, un rendez-vous à ne pas manquer.

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vendredi, 26 août 2022

Ernst Jünger et la technique

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Ernst Jünger et la technique

"Ernst Jünger. Le visage de la technique" de Michele Iozzino analyse les réflexions de l'écrivain allemand sur les dynamiques qui sont en train de changer l'humanité

par Giovanni Sessa

Source: https://www.barbadillo.it/105696-ernst-junger-e-la-tecnica/

Ernst Jünger était, pour reprendre une expression que Giuseppe Prezzolini a inventée pour lui-même, un "fils du siècle", un fils du vingtième siècle. Il l'était, non seulement en termes d'âge, mais aussi en tant que sismographe attentif des bouleversements existentiels et spirituels de l'homme européen au siècle dernier. En particulier, son iter théorique complexe est profondément marqué par l'exégèse de la technologie. C'est un jeune universitaire, Michele Iozzino, qui le rappelle, avec un texte organique et persuasif, dans le volume Ernst Jünger. Il volto della tecnica, récemment mis en librairie grâce à la maison Altaforte Edizioni (pour toute commande : info@altafortedizioni.it, pp. 195, euro 15,00). Le livre est agrémenté de la préface de Luca Siniscalco, non seulement un exégète des textes jüngeriens, mais aussi un connaisseur attentif de la pensée allemande du vingtième siècle.

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Il va sans dire que le penseur a eu sa première rencontre avec la technologie moderne dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Les pages dramatiques et passionnantes de ses journaux de guerre en témoignent admirablement. Le thème de la mobilisation totale, caractéristique des modernes, a été pleinement saisi et présenté par Jünger dans Der Arbeiter, en 1932. Depuis lors, ce thème est réapparu plus d'une fois, dans les phases ultérieures de la production littéraire de cet Allemand hors du commun. Siniscalco note que l'intention d'Iozzino est de présenter "un recueil utile et complet des premières thèses de Jünger [...] en dialogue avec la phase plus mature de sa pensée et sa théorie de la subjectivité" (p. 10). L'auteur fait ressortir, dans ces pages, tant le moment déconstructif des thèses du penseur analysé que leur pars construens. En bref, chez le Travailleur, l'esprit de la technique se forge une seconde nature, qui lui permet de contrôler tous les aspects de l'appareil technique. Pour cette raison, la tâche primordiale de ce sujet de l'histoire est de "façonner" le monde. Son trait constitutif, la "magie" démiurgique.

Le long du parcours jüngerien, le Travailleur donnera naissance à d'autres "figures", modifications profondes de cette première incarnation d'une nouvelle typologie humaine, toujours, selon Iozzino, en continuité avec elle. Deux d'entre eux sont d'une importance absolue: le Rebelle, celui qui se retire dans les forêts, et l'Anarque, capable de pratiquer, face à l'irruption du pouvoir technique soutenu par l'appareil de l'État Léviathan, un apolitisme métaphysique en vertu de la liberté que garde et maintient son "cœur aventureux". Ces trois "figures" sont, de différentes manières, ancrées dans la dimension de l'élémentaire. Le primordial rend les références anthropologiques de l'écrivain totalement étrangères à l'individu de la société bourgeoise. Cet individu-là a fait taire en lui la voix de la physis, des puissances qui l'habitent. Son temps est une linéarité progressive, oublieuse du "destin stellaire", à la recherche duquel se déplacent les trois "figures" évoquées, qui ne peut être fondé que sur une récursivité cyclique. Le même, rappelle Siniscalco, que Jünger a vécu sur sa propre personne lorsqu'à Kuala Lampur, il a assisté, pour la deuxième fois de sa vie, au passage de la comète de Halley. Une temporalité qui préfigure un possible Nouveau Départ, sous le signe du mythe et de l'astrologie traditionnelle, à laquelle Jünger fait allusion de manière exemplaire dans les pages de Au mur du temps.

Après tout, comme le montre l'ensemble de sa production, l'Allemand voulait montrer à l'homme contemporain une issue au désastre de la modernité et le ramener à la dimension cosmique. L'expérience de la revue Antaios, visant à reproposer aux hommes la loyauté ancestrale à la Terre, doit également être lue dans ce sens. Seule la rencontre avec l'élémentaire est capable de faire ressortir en l'homme la dimension profonde, le Soi, le lien holistique avec le Tout. Chez l'Arbeiter, cette rencontre est induite par la mobilisation: la puissance de l'Implant, si elle est contrôlée par un type humain ouvert à la "transcendance immanente", à la destructivité nihiliste montrée sur les champs de bataille, peut se transformer en force plastique, en ouverture à la "forme": "étant donné que ce qui manque aujourd'hui "c'est précisément la forme" [...] c'est cette vraie grandeur qui ne s'obtient pas par l'effort, ni par la volonté de puissance" (p. 14). Cet aspect sera également propre au Rebelle et à l'Anarque, qui tenteront d'affirmer l'être dans le devenir.

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Les trois figures jüngeriennes sont des compossibles, qui peuvent se manifester sous l'impulsion de tendances spirituelles données ou de différentes contingences historiques. Iozzino s'attarde, en développant une riche exégèse, sur le texte Maxima-minima, dans lequel le penseur affronte, trente ans plus tard, les thèses du Travailleur, en constatant comment son essence est réductible à la recherche d' "une autre puissance" (p. 15). Une puissance capable de réconcilier Prométhée avec Orphée, afin de limiter les excès d'imposition du premier envers le réel. À ce moment de l'histoire, il fallait trouver, dans la catastrophe apocalyptique conjuguée à l'utilisation prométhéenne de la technologie, une "force ordonnatrice" capable d'accorder les hommes et l'origine. Aujourd'hui, cette question a pris le trait de l'inéluctabilité.  La technique a une nature ambiguë, d'une part elle se réfère à l'Indistinct, d'autre part elle peut conduire à l'Ineffable du Néo-Platonisme.

Il nous semble qu'une continuité entre les figures et les phases de l'écrivain, comme le note l'auteur, est évidente, par contre entre l'Arbeiter, le Rebelle et l'Anarque il y a aussi une différence substantielle. Les deuxième et troisième figures ont dilué, dans une sorte de philosophie de la conscience, la volonté d'action historico-politique qui a émergé des pages de l'Arbeiter. Cela s'est produit parce que la référence jüngerienne, plutôt que sur la "transcendance immanente", profitait maintenant d'une position "religieuse". Evola l'avait bien compris et, pour cette raison, il appréciait surtout le premier Jünger.

Giovanni Sessa

Parution du numéro 453 du Bulletin célinien

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Parution du numéro 453 du Bulletin célinien

Sommaire :

- Céline et Paul Mondain

- Entretien avec Jean Guenot (IV)

- Une conférence sur Céline en 1950

- Chez Lacloche à Nice, 1912

Fin d’un engouement ?

2022-07-08-BC-Cover.jpgDans la dernière “Lettre d’actualité” de la Société des Lecteurs de Céline ¹, Christian Mouquet, qui préside à ses destinées, rappelle ce propos imprudent de Pierre-André Taguieff : « Le culte célinien a eu ses Cinquante Glorieuses. Mais, depuis quelques années, il a de moins en moins d’adeptes. Nous assistons aujourd’hui à la fin d’un engouement soigneusement entretenu par divers milieux culturels, éditoriaux et académiques. » Cette affirmation péremptoire date d’il y a quatre ans. Elle est, une fois encore, démentie par les faits. Avec la parution de Guerre (120.000 exemplaires vendus), Céline fait  un retour fracassant  sur la scène littéraire, adoubé à la fois par la critique et le public. Et le récent colloque de la Société des Études céliniennes a été une indéniable réussite : plus de trente communications, dont la majorité émane de célinistes de la nouvelle génération. Par ailleurs, les « hors-série » consacrées à Céline connaissent un succès de vente notable, tel celui réalisé précisément par Christian Mouquet. Ainsi que la réédition (augmentée de deux nouvelles contributions) de celui qu’avait sorti Le Monde en 2014.  Ce numéro est réalisé par Émile Brami, célinien patenté, et ne peut donc qu’être recommandé. On sera en revanche plus réservé quant à la manière de le vendre. Passons sur les expressions convenues (“porte-voix des idées les plus nauséabondes”, “voyage au bout de la haine”, ô mânes de L’Express de Servan-Schreiber !) pour ne retenir que cette forte déclaration : « Le Monde dresse le portrait de celui qui se  décrivait comme un  “infâme et répugnant saligaud”  [sic] »²  On a là un exemple de malhonnêteté intellectuelle de la plus belle eau.
 

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Céline ne s’est jamais qualifié ainsi. Les lecteurs de Voyage au bout de la nuit auront reconnu une séquence du chapitre de l’Amiral-Bragueton où c’est dans le regard des futurs colonisateurs que Bardamu est perçu comme un « infâme et répugnant saligaud » (le narrateur donne lui-même l’expression entre guillemets). Non seulement Céline ne s’est jamais qualifié comme tel, mais son héros, Bardamu, pas davantage. Cette détestation de l’écrivain s’est encore vérifiée à l’occasion de la parution de Guerre. Face à Frédéric Vitoux qui évoquait l’aspect compassionnel dans l’œuvre, Annick Duraffour affirma qu’elle ne décèle que de la haine, estimant qu’elle préexiste à l’expression de l’antisémitisme³. Philippe Roussin, lui, se déclara choqué que, dans l’exposition Céline (Galerie Gallimard), la médaille militaire et la croix de guerre soient exposées sans que ne soit rappelée l’interdiction, ordonnée en 1950 par la Justice, de porter ces décorations ! Et de constater qu’on essaye de réinstaller « à toute force » [sic] Céline comme grand écrivain national, voyant, dans le tapage médiatique fait autour de la parution de Guerre, « un rattrapage de la commémoration ratée de 2011 »4. On aura compris qu’il s’en désole. Pierre Assouline, lui, a pertinemment commenté les crispations survenues à l’occasion de cette parution : « Ce livre plaira d’autant moins aux habituels contempteurs de l’écrivain qu’en émerge le portrait d’un pacifiste traumatisé et non celui, tellement plus pratique à écarter du canon littéraire, d’un antisémite pathologique. »5
  1. 1) « Le mot du Président » [“Céline’s bizeness”] in Lettre d’actualité de la SLC, n° 8, 28 juin 2022.
  2. 2) Publicité pour le hors-série « Céline. L’imprécateur », parue notamment le 25 juin 2002 dans Le Monde.
  3. 3) Émission « Europe Soir – Week-end » de Pierre de Vilno : “Faut-il lire Céline ? Peut-on lire Céline ?”. Europe 1, 18 juin 2022.
  4. 4) Émission « Culture » de Valérie Abécassis. I24News [Tel-Aviv], 21 mai 2022.
  5. 5) « Guerre et la guerre, clés de Louis-Ferdinand Céline », La République des livres, 28 mai 2022.

Parution du n°64 de War Raok

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Parution du n°64 de War Raok

EDITORIAL

A quoi bon… combattre  !

De toutes les objections faites à l’action militante en faveur de l’émancipation du peuple breton, la plus affligeante est sans conteste celle qui se résume en cette expression, toute de faiblesse et de démobilisation : « A quoi bon »…

Certains Bretons semblent avoir perdu le sentiment de leur nationalité, or, en réalité, le sentiment national breton existe bien plus qu’on le croit généralement, seulement ce sentiment, dont personne ne leur ont appris à être fiers, est refoulé et caché au fond de leur cœur. Et pourtant, combien en avons-nous vu de ces femmes et ces hommes de Bretagne vibrer lors d’un fest-noz, s’émouvoir en écoutant les chants traditionnels, brandir le Gwenn ha Du avec orgueil et chanter notre Bro Gozh ma Zadoù, défendre la langue bretonne, protéger un illustre patrimoine profane et sacré, ou encore vanter une histoire de Bretagne prestigieuse…

C’est une réalité et nous avons cette chance que les Bretons, néanmoins, sont fiers d’être Bretons...  fiers de leur identité.

Mais la flamme qui, à un moment, a brillé dans les regards, s’éteint. Les visages un instant détendus se ferment voire se figent, on hausse les épaules, cependant que les mots lamentables tombent des lèvres désabusées : « A quoi bon !». Une attitude de vaincu qui peut s’expliquer mais qui n’a pas d’excuses car si l’on commence à s’abandonner soi-même de quel droit exiger d’autrui qu’il vous respect ?

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A quoi bon lutter pour que la Bretagne vive, pour que la Bretagne, qui a été une nation prospère et organisée, ressurgisse des cendres du passé sous lesquelles on veut la maintenir pour mieux l’étouffer !

A quoi bon lutter pour que la Bretagne retrouve sa place au sein des autres nations européennes, pour que sa personnalité soit reconnue, pour que ses intérêts économiques soient protégés au lieu d’être sacrifiés, pour que, en un mot, les Bretons recouvrent leurs libertés et leur souveraineté !

Cela ne vaut-il pas la peine de sortir de l’attitude résignée de celui qui se complet dans sa médiocrité ? Que ceux qui, au fond d’eux-mêmes, se sentent Bretons mais qui n’ont que le triste courage de murmurer « A quoi bon » sachent qu’en agissant ainsi ils se dévalorisent eux-mêmes et se font les complices silencieux de ceux qui veulent détruire notre pays.

Alors, à quoi bon combattre ne serait-ce que pour se sentir un homme fier, libre, sûr de soi et non un vaincu qui traîne sa résignation comme une chaîne. Ce que ne pourrait faire une poignée de militants déterminés qui jettent le bon grain, l’effort du plus grand nombre le réalisera lors de la moisson qui se prépare. Il ne faut pas s’abandonner, se résigner, mais marcher la tête haute et au coude-à-coude avec ceux qui ne souhaitent que le salut de la Bretagne et le bonheur du peuple breton. L’essentiel est d’agir, ensemble si possible.

Aujourd’hui, des voix de plus en plus nombreuses et de plus en plus influentes s’élèvent pour que la Bretagne soit dotée d’un « statut » spécifique au sein de l’Europe. On ne peut que s’en réjouir. La revendication n’est pas nouvelle, mais qu’elle s’amplifie incontestablement est un signe des temps.

La Bretagne est notre pays, notre maison et cela doit rester ainsi parce que nous n’en avons pas d’autre.

Padrig MONTAUZIER, directeur de publication.

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SOMMAIRE du numéro 64

Buhezegezh vreizh, page 2

Editorial, page 3

Buan ha Buan, page 4

Environnement

Le Green Deal européen et l’effondrement industriel de l’Europe, page 8

Société

La Bretagne défigurée ?, page 11

In Memoriam

Décès de l’abbé Marcel Blanchard, page 13

Politique

Éducation, les droits des parents, page 16

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton, page 19

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Histoire de Celtie

Les femmes-champions dans la mythologie irlandaise, page 23

Histoire de Bretagne

Un point de vue politique (1ère partie), page 25

Géopolitique

La guerre en Ukraine

Un traumatisme vécu dans cette partie de l’Europe, page 28

Santé

Alimentation : un enjeu culturel majeur, page 31

Tradition

Les animaux sacrés et leur nom tabou, page 32

Civilisation celtique

Littératures écrites et orales des civilisations celtiques, page 33

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Nature

La vie du saumon atlantique, page 36

Lip-e-bav

Tartare de Saint-Jacques, page 37

Keleier ar Vro

Une face cachée de la colonisation en Bretagne, page 38

Bretagne sacrée

Le château de Suscinio, page 39.

Sur Nicolás Gómez Dávila ou, plutôt, de la pensée sans sang et sans vie

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Sur Nicolás Gómez Dávila ou, plutôt, de la pensée sans sang et sans vie

Par Giovanni Damiano

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/cultura/su-nicolas-gomez-davila-pensiero-sangue-vita-241444/

Rome, 13 août - La modernité de Gómez Dávila tient sans doute à son style aphoristique pétillant et à son refus de toute approche systématique. Et il est même post-moderne, si l'on considère la façon dont il a conçu son œuvre : constitutivement infinie, à jamais éloignée de la maladie de l'achèvement. Un ouvrage voué par sa nature même à l'inachèvement. C'est pourquoi le Colombien n'a fait qu'ajouter des notes en marge d'un texte qui, littéralement, est implicite, parce qu'il n'est jamais destiné à être manifesté ou explicité ; comme s'il s'agissait d'une simple potentialité, dont le pouvoir ne réside que dans le fait d'être sans cesse commenté. Mais ce sont des gloses qui se réfèrent à une œuvre qui est en réalité insaisissable, en dehors des gloses elles-mêmes, dans un cercle dont on ne peut s'échapper.

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La note fausse de Gómez Dávila

En même temps, et c'est sans doute fascinant, le Colombien se dit réactionnaire à tous crins. Donc, un vrai réactionnaire. Ce qui est différent du conservateur, car il n'aspire pas à un passé à préserver. Le vrai réactionnaire est tel parce qu'il fuit radicalement les sirènes de l'histoire, échappant ainsi à la fois au passé et au futur féerique du progressiste, pour saisir dans le présent un reflet de cette éternité qui est la seule dimension qui lui convienne.

FIC15851HAB40.jpgPourtant, en lisant Gómez Dávila, on sent une note discordante, quelque chose qui ne va pas tout à fait. Une indifférence ostentatoire à la politique, une retraite olympienne des bas-fonds de l'histoire, voilà ce qui dérange, du moins pour l'écrivain. C'est une attitude légitime, bien sûr, mais qui finit par rendre une pensée trop exsangue et sans vie, trop dérangeante et abstraite. Bien sûr, le Colombien n'est pas comparable, en termes de courage intellectuel, à l'insupportable et inoffensif Cioran, mais il est révélateur que, comme le Roumain ou, par exemple, Guénon, il fasse partie du catalogue Adelphi, une maison d'édition qui, sans préjudice de ses énormes mérites, a toujours regardé la politique et l'histoire avec agacement, sinon avec hauteur, avec snobisme. Un regard au-dessus de la mêlée, un refus souverain du choc, de ce conflit qui est la chair de la politique, que l'on ne peut partager, surtout pour ceux qui se reconnaissent dans l'héritage d'un Machiavel ou d'un Leopardi.

Par conséquent, en guise de coda finale, du moins pour votre serviteur, ces mots de Martin Heidegger continuent de s'appliquer : "Maintenant, il ne s'agit pas du tout de savoir si, aux yeux de certaines personnes "éduquées" craintives, un mouvement populaire pour le réveil de la nation a un certain "niveau" ou non, ni même de savoir qui, d'une certaine manière, "représente" fortuitement ce mouvement et qui ne fait que l'accompagner - mais il s'agit seulement de savoir si nous - chaque individu - employons la décision de sa volonté là où se trouve encore le seul salut de la patrie, ou s'il dissipe et jette sa propre volonté, entretenant l'inactivité et la tiédeur sous le couvert de la protection de la tranquillité, des vertus civiques et autres. Aujourd'hui, il n'y a qu'une seule ligne claire, qui sépare clairement la droite et la gauche. La demi-mesure est une trahison" (italiques dans l'original).

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jeudi, 25 août 2022

Le meurtre de Daria Douguina ou l'Holocauste de l'Europe

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Le meurtre de Daria Douguina ou l'Holocauste de l'Europe

Aladdin Yáñez-Valdés 

Source: http://adaraga.com/el-asesinato-de-daria-duguina-o-el-holocausto-de-europa/

Les peuples d'Europe assistent au spectacle macabre de leur auto-anéantissement. Ils ont payé, et paient encore, un siège confortable pour assister au processus d'extermination de leur propre patrie en mâchonnant du pop-corn.

Ils changeront bientôt de rôle : de leur fonction passive et consumériste de spectateurs (et il s'agit bien de la "société du spectacle"), ils passeront rapidement et inaperçus à d'autres espaces fonctionnels plus douloureux : esclaves et victimes d'un horrible holocauste. L'holocauste de l'Europe.

Des choses sérieuses sont en train de se produire. Au milieu du bombardement de bobards, de nouvelles insipides et de manipulations, le monde change et nous avons en fait déjà franchi le seuil d'une autre ère. L'Européen moyen, l'Espagnol moyen, ne le sait pas. Il s'assied et observe et tente de s'adapter à l'anti-moralité orwellienne: la vérité est un mensonge, le mensonge est la vérité. La guerre, c'est la paix... et ainsi de suite.

L'anti-moralité des médias et le jeu pervers du langage ne sont que trop familiers dans notre coin de monde. Les victimes brutalement et froidement assassinées par l'ETA "sont mortes". Comme ceux qui meurent d'un cancer ou d'un accident de la route. C'était le gros titre des journaux basques "patriotiques", les séparatistes. Le crime de sang était la "lutte armée". L'autre jour, de la même manière, les principaux journaux et chaînes du système mondialiste ont parlé de la "mort", et non du meurtre, d'une jeune femme d'à peine 30 ans, Daria, fille du philosophe Alexandre Douguine.

Cette fille, philosophe comme son père, militante convaincue de la cause eurasienne et altermondialiste, est morte pour ses idées. Personne en Occident ne pourra, sans être marqué du signe de l'opprobre, condamner ce crime. La ligne officielle, otaniste et yankee, est la suivante : les idées de son père, Alexandre (les mêmes que celles de sa fille) étaient intrinsèquement jugées criminelles. Amen. La ligne officielle veut nous faire admettre que le philosophe russe, le supposé "Raspoutine de Poutine", l'a bien cherché. Il l'a demandé en allant à l'encontre du seul empire qui soit "bon", les États-Unis ou, plus précisément, l'empire néolibéral turbo-capitaliste. Il le voulait pour avoir donné une couverture idéologique à l'invasion de l'Ukraine. Il était marqué pour avoir éduqué une fille de cette manière. Il la recherchait pour donner un fondement métaphysique et géopolitique à son impérialisme pan-russe, et ainsi de suite.

En bref. Il y a le terrorisme condamnable et le terrorisme non condamnable, semble-t-il. L'histoire semble bien trop familière. En Espagne (et au Pays basque en particulier), nous devrions être guéris de cela à présent. Combien de progressistes ont détourné le regard chaque fois que les corps d'innocents ont été réduits en miettes grâce aux actions "patriotiques" de gudaris en quête d'autodétermination... et combien de philistins ont accepté de rencontrer et de pactiser avec des gens qui ont échangé le mot "meurtre" contre le mot aseptisé et cynique de "mort" ou même "d'exécution".

L'Occident est essentiellement anti-moralité. Sur la manipulation de sa propre histoire et de ses souffrances, il a construit son mythe de maître de l'humanité. Ce mythe est tombé en disgrâce dans les trois quarts du monde. L'Occident, c'est-à-dire l'empire turbo-capitaliste et néo-libéral, tente de le soumettre, mais il devient déjà évident que son impuissance et sa dégradation sont imparables. Avec les dernières campagnes de russophobie et de sinophobie dans les médias, et avec le néocolonialisme dans le monde entier, y compris en Europe occidentale elle-même, nous ne pouvons manquer de remarquer, si nous gardons la tête froide, une chose qui est claire : l'époque est différente. Leurs jours sont comptés. Un monde multipolaire, comme l'est déjà le nôtre, ne peut pas résister à l'anti-moralité des États-Unis et de l'OTAN. Ôter la vie d'une jeune fille par une bombe ou tenter d'assassiner son père pour ses "crimes idéologiques" (penser "incorrectement" ou combattre ses idées pour sa patrie, la Russie) ne peut constituer la base d'un empire civilisé. Les médias otanistes ont sombré dans le terrorisme pur et dur, le plus grossier et le plus insupportable.

Maintenant, ils vont réactiver le djihad tchétchène, le "néonazisme" interne, les "oligarques" mécontents, les loges et les Sanhedrins, les opposants dûment oints. Ils vont maintenant continuer à fabriquer de nouveaux Hitler, et à en juger par leur apparence, Poutine et Douguine sont déjà sur la liste. L'empire turbo-capitaliste raisonne déjà de la même manière que les "antifas" victimes de leur acné d'adolescents : "le fascisme ne doit pas être discuté, il doit être exterminé". Biden, ainsi que son empire génocidaire (rappelez-vous en Espagne notre 1898) n'ont plus rien d'adolescents. Leur truc de traverser la vie en se faisant passer pour des "antifas", sachant comme nous tout de leurs révolutions colorées, de leurs coups d'état militaires, de leurs centres de torture, de leurs expériences sociales, de leurs bombes nucléaires et biochimiques... Ils n'ont pas l'air de bons enfants idéalistes et "antifas". C'est un empire déjà trop vieux et un ennemi de l'humanité.

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Il y a de bons éditeurs espagnols qui traduisent et publient Douguine : Fides, Letras Inquietas, EAS, Hipérbola Janus... Désolé si j'en oublie. Achetez leurs livres et lisez-les. Et découvrir qui était Daria. Comparez sa biographie à celle de nombreuses jeunes femmes espagnoles conçues, comme des produits de série, par l'empire du dollar. Regardez autour de vous et comparez. Recherchez ce degré d'engagement et ce désir d'exceller chez les femmes espagnoles et d'Europe occidentale de son âge. Ce n'est pas facile... Alors que tout pourrit autour de vous, défendez-vous en lisant. Et sauvez-vous en condamnant toujours la mort d'innocents. Et épargnez-vous des idées condamnables. Vous n'êtes pas obligé d'aimer la philosophie de Douguine, mais ne condamnez pas cet homme à mort pour cela. Avec des maximes aussi simples, nous sauvons l'Europe et nous nous débarrassons de l'Occident.

 

L'Allemagne des corps francs

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L'Allemagne des corps francs

Giovanni Sessa

SOURCE : https://www.barbadillo.it/105730-la-germania-dei-corpi-franchi/

I soldati perduti d'Ernst von Salomon, volume en langue italienne édité par Antonio Chimisso.

Ernst von Salomon était l'un des hommes les plus emblématiques de la composante nationale-révolutionnaire au sein de la révolution conservatrice. Il était proche, du moins pendant une certaine période, des cercles du bolchevisme national mais, contrairement à son frère Bruno, avec qui il a partagé une partie de son propre parcours théorico-politique, il n'est jamais tombé dans l'illusion de vivifier le communisme, une idée abstraite et moderne, avec l'esprit germanique. Il était un écrivain exceptionnel. C'est ce que montrent des œuvres telles que Les réprouvés, La Ville et Les Cadets. Comme preuve de l'extraordinaire importance littéraire de sa production et de sa valeur en tant que témoignage participatif de l'une des périodes les plus dramatiques de l'histoire allemande, à savoir les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale, un de ses volumes, I soldati perduti (Les soldats perdus), publié par Oaks et soigneusement édité par Antonio Chimisso, a récemment été mis en librairie (pour les commandes : info@oakseditrice.it, pp. 144, euro 15,00). Outre le texte qui donne son nom au recueil, le livre comprend trois nouvelles, Der Totschläger, Senta et Besuch zu Ernst Jünger, une chronique de la visite, vingt ans après leur dernière rencontre, rendue au grand écrivain et ami de toujours. Le texte est accompagné d'un vaste dossier photographique, dans lequel von Salomon est présenté à différents moments de sa vie.

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Ernst von Salomon est le témoin d'une grande tragédie : "Ma tragédie [...] est [...] d'être un Allemand sans Allemagne, un Prussien sans Prusse, un monarchiste sans monarchie" (p. 45). Bien que sa vaste production traverse la dimension de l'absence, de la fin d'un monde, commune à tant de littératures d'Europe centrale, il ne vit pas avec des regrets mais se dépense en quête d'une action salvatrice. Depuis le début de l'après-guerre, son intention la plus profonde était d'affirmer la valeur et le trait spirituel de l'idée nationale allemande, bien au-delà des clôtures de tout nationalisme ethnique. Il en a tiré son propre : "détachement du national-socialisme, dont il ne partageait pas la vision de la souveraineté aux mains du peuple porteur de sa propre volonté interprétée par le Führer" (p. 13). Pour von Salomon, authentique Prussien, l'autorité est incarnée par le Souverain: "le premier serviteur de l'État" (p. 13). L'ennemi de la souveraineté traditionnelle était la bourgeoisie, dont l'esprit était incarné par le capitalisme. Il fallait se battre pour les classes qui ont souffert de la tyrannie économique de la bourgeoisie internationale à la fin de la Première Guerre mondiale, les paysans. Ernst von Salomon était actif, avec d'autres membres de la révolution conservatrice aux côtés de son frère, dans le Schleswig-Holstein pendant le soulèvement rural. Il a été arrêté. À cette occasion, Jünger lui a écrit que le soulèvement avait exposé les traits bourgeois et systémiques des nazis et des communistes eux-mêmes.

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Son amitié avec l'écrivain entomologiste l'a conduit à écrire Der verlorene Haufen, un texte inclus dans le recueil intitulé Krieg und Krieger, édité par Jünger. Dans ses pages, l'auteur évoque l'épopée et l'échec ultérieur de l'expérience des Corps francs. Le style d'écriture est lapidaire, presque mécanique, apparemment froid mais efficace : il nous fait ressentir le pathos qui animait ces groupes de guerriers, déterminés par le contact avec le danger, avec l'élémentaire que la guerre avait permis de redécouvrir. Les membres du corps franc avaient fait un choix né "de l'indistinct, du cœur, d'un malaise qui ne peut trouver son remède que dans le danger, dans la confrontation, dans la lutte" (p. 26). Leurs succès ont été rendus insignifiants par une classe politique inepte. Au terme de leur expérience, ils se sont dispersés. Nombre d'entre eux, comme von Salomon, dans les années de l'hitlérisme, étaient exilés dans leur propre patrie, car ils voyaient dans la NSDAP, rappelle Chimisso, un "héritier illégitime et profiteur des sacrifices de ceux qui avaient donné naissance à cette épopée" (p. 27). Plusieurs fois au fil du temps, von Salomon est revenu pour discuter de cette expérience. Dans ses derniers écrits, la désillusion de la trahison subie semble s'estomper et le souvenir d'une expérience unique émerge.

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Dans la nouvelle Der Totschläger, le protagoniste est l'alter ego de l'auteur : il incarne le malaise qu'il ressent à l'égard du monde bourgeois. Invité à une fête chez des connaissances liées à ce milieu, il ne se reconnaît pas dans les personnes présentes, il se sent éloigné, différent d'elles. Puis, dans un crescendo narratif, magistralement rendu par l'écrivain, il se jette sur les objets de l'appartement et finalement, de manière inattendue, tue l'un des invités. C'est, une fois encore, l'émergence de l'élémentaire qui guide sa main. Ces pages plantent le décor de l'élan émotionnel qui a poussé von Salomon à s'engager dans les Corps francs : "Ce que nous voulions, nous ne le savions pas, et ce que nous savions, nous ne le voulions pas" (p. 32). Ce n'est qu'en retournant à la nature que l'on pouvait trouver une issue au conformisme chloroformant de la société mercantile.

Un autre thème est évident dans Senta. C'est le nom d'un chien, un berger allemand femelle élevé à l'école de police et entraîné à contrôler les prisonniers dans la prison où était détenu von Salomon. C'était un chien agressif. Malgré cela, le détenu von Salomon a établi une relation amicale avec l'animal. Lorsqu'il a décidé de sauter par-dessus les murs de la prison, il était convaincu que le chien ne se jetterait pas sur lui. Senta, au contraire, l'a attaqué, l'a immobilisé. Le chien est devenu un symbole de loyauté envers le devoir auquel il a été élevé, un emblème de la Haltung : "du citoyen dans l'état idéal de von Salomon" (p. 34).  Enfin, dans le souvenir de la rencontre avec Jünger dans la maison de Wilflingen, l'auteur reconstitue l'amitié intense qui les avait liés dans leur jeunesse et qui ne s'était pas estompée, malgré les vingt ans de séparation. Une rencontre entre des hommes qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont perdu le monde auquel ils avaient appartenu. Ce monde a continué à vivre dans l'espace libre de leur cœur.

La Malaisie en guerre contre le cinéma occidental: les films à contenu Lgbt sont bloqués

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La Malaisie en guerre contre le cinéma occidental : les films à contenu Lgbt sont bloqués

Par Cristina Gauri

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/esteri/malesia-cinema-occidentale-film-contenuti-lgbt-241641/

Rome, 15 août - Encore des problèmes pour le film Thor : Amour et Tonnerre, produit par Marvel : après avoir encaissé les interdictions de la Chine, qui a bloqué sa projection en salle pour un contenu jugé trop Lgbt-friendly, c'est maintenant le tour de la Malaisie, qui a interdit sa distribution car il "alimente la culture gay". Thor est en bonne compagnie : Buzz Lightyear et son baiser saphique entre les deux femmes principales - qui n'avait déjà pas réussi à passer les contrôles stricts des Émirats arabes - n'a pas non plus réussi à franchir les frontières malaisiennes. Les deux films avaient été soumis après que les sociétés de production aient refusé de faire les coupes exigées par le gouvernement de Kuala Lumpur.

La Malaisie rejette Thor et Buzz l'Éclair : "contenu Lgbt"

Le refus de distribuer les deux films s'inscrit dans le cadre d'une campagne de répression annoncée par le vice-ministre malaisien des communications, Zahidi Zainul Abidin, qui a confirmé l'engagement du gouvernement à censurer autant de contenus LGBT que possible : "Actuellement, nous nous rendons compte que de nombreux films comportant des éléments homosexuels parviennent à passer la censure", a-t-il déclaré, faisant notamment référence aux séries et aux films diffusés sur les plates-formes de diffusion vidéo. "Nous avons toujours été stricts et engagés", a-t-il déclaré. Et ce, malgré le fait que la Malaisie dispose de lois qui promeuvent et défendent la tolérance raciale et religieuse : la majorité de la population malaisienne est en effet musulmane et donc peu tolérante vis-à-vis de l'homosexualité et de la propagande LGBT dont regorgent les productions occidentales actuelles.

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Mais les plateformes de streaming échappent à l'examen

Outre les deux films susmentionnés, le gouvernement malaisien a récemment empêché la projection d'autres films, dont Rocketman, sur la vie d'Elton John, et un livre intitulé Gay Is OK ! Une perspective chrétienne. Il est plus difficile d'intervenir dans le cas des plateformes de streaming, telles que Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video, qui ne sont pas des diffusions publiques. C'est pourquoi le ministère des Communications a lancé une campagne de sensibilisation pour que les familles exercent un contrôle plus strict sur les contenus visionnés par leurs enfants, grâce à l'utilisation du contrôle parental.

Cristina Gauri

19:54 Publié dans Actualité, Cinéma, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : censure, malaisie, cinéma, film | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Bill Gates et Jeff Bezos au Groenland, ces Scrooges à la recherche d'un trésor parmi les glaces

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Bill Gates et Jeff Bezos au Groenland, ces Scrooges à la recherche d'un trésor parmi les glaces

Par Eugenio Palazzini

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/esteri/bill-gates-e-jeff-bezos-in-groenlandia-quei-paperoni-a-caccia-del-tesoro-tra-i-ghiacci-241359/

Rome, 11 août - Il y a exactement un an, notre journal, Il Primato Nazionale,  rapportait une nouvelle apparemment singulière: Jeff Bezos, Bill Gates et Michael Bloomberg partaient à la recherche de minéraux au Groenland. Oui, c'était comme lire une bande dessinée, on aurait dit l'histoire de Scrooge McDuck, alias l'Onc'Piscou, à la recherche de pépites d'or dans le Klondike. Mais la fantaisie, du moins dans ce cas, ne s'est pas trop écartée de la réalité. Il était aussi question de milliardaires et d'exploration, la ruée vers l'or étant remplacée par la recherche de métaux tels que le nickel, le cuivre, le cobalt et le platine. Autant de matériaux précieux que la société d'exploration minière KoBold Metals, soutenue par une série de nababs - dont Bezos et Gates - avait annoncé dès 2021 vouloir trouver sur l'île de glace.

Pourquoi Bill Gates et Jeff Bezos se sont retrouvés au Groenland

Aujourd'hui, un an après l'annonce, la chasse au trésor a vraiment commencé. Les hommes les plus riches du monde misent tout sur le Groenland, qui devient de moins en moins glacé en raison du changement climatique, et commencent à exploiter les gisements débordants de minéraux rares. Parmi ces derniers, certains sont essentiels pour les voitures électriques, par exemple, et pour les batteries nécessaires au stockage des énergies renouvelables. Surtout le nickel et le cobalt, comme l'admet Kurt House, PDG de la société KoBold Metals mentionnée plus haut : "Nous recherchons un gisement qui sera le premier ou le deuxième plus important gisement de nickel et de cobalt au monde".

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La société californienne KoBold Metals utilise des systèmes basés sur l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour effectuer ses inspections. Elle a également signé un accord avec Bluejay Mining, soutenu par Breakthrough Energy Ventures, un fonds pour le climat et la technologie, lui-même soutenu par le cofondateur de Microsoft Bill Gates, Michael Bloomberg, le fondateur d'Amazon Jeff Bezos et Ray Dalio, fondateur de Bridgewater Associates, le plus grand fonds spéculatif du monde.

Pas de complot, nous parlons d'un club de milliardaires qui ont simplement flairé une nouvelle bonne affaire. Car les voitures électriques, qui sont appelées à gagner de plus en plus de terrain, nécessitent des matières premières largement différentes de celles utilisées pour les voitures traditionnelles. Les hommes les plus riches de la planète visent donc à être les premiers dans une région qui regorge potentiellement de ces ressources. Peut-être en exploitant les effets de ce même changement climatique dont on parle tant - souvent en vain -  face de terres pratiquement vierges.

Eugenio Palazzini

Hugo Pratt, l'aventure racontée avec une simple ligne

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Hugo Pratt, l'aventure racontée avec une simple ligne

Marco Battistini

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/cultura/hugo-pratt-lavventura-raccontata-con-una-semplice-linea-242047/

Rome, 20 août - Selon un aphorisme bouddhiste, les mots "ont le pouvoir de détruire et de créer". Dans la philosophie grecque, cependant, le terme logos peut prendre une double signification. Le mot, précisément, et la pensée. De la même expression hellénique - et de l'anglais type, c'est-à-dire lettre - vient le logotype, qui dans le langage moderne indique les signes graphiques particuliers d'une réalité donnée. Ce que nous appelons communément un logo. Les idiomes et les chiffres, aussi différents soient-ils, sont - comme nous l'avons vu - unis. Également pour Hugo Pratt, le romancier qui concevait ses histoires en les racontant avec une simple ligne. "En littérature, ce qui me touche le plus, c'est la poésie car elle est synthétique, elle procède par images. Quand je lis, je vois les images, je les perçois à un niveau épidermique. Derrière la poésie se cache une profondeur que je perçois immédiatement et, comme en poésie, la bande dessinée est un monde d'images, on est obligé de combiner deux codes et, par conséquent, deux mondes. Un univers immédiat par l'image et un monde médiatisé par le mot", a déclaré le père de Corto Maltese dans une interview de 1989.

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Hugo Pratt, la jeunesse en Abyssinie

Ugo Eugenio Prat, comme on l'appelait, est né à Rimini en juin 1927. Écrivain, illustrateur et dessinateur - ou plutôt : caricaturiste, comme il se qualifiait lui-même - il a commencé à exprimer son talent grâce à sa grand-mère. En revenant du cinéma, elle a conseillé à son petit-fils de dessiner ce qu'il avait vu, puis l'a récompensé avec du chocolat et des biscuits. Un autre personnage clé dans l'expression future du génie est son père.

Sergent dans la Milizia Volontaria per la Sicurezza Nazionale (Milice volontaire pour la sécurité nationale), il est rejoint par sa famille (1937) dans les territoires de l'Afrique orientale italienne. Les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale bouleversent également l'Abyssinie : arrêté par les Britanniques, Rolando est interné dans un camp de concentration allié. Dans ces moments dramatiques, il parvient toutefois à offrir à son fils un exemplaire de L'île au trésor de Stevenson, un roman qui s'avérera propitiatoire. Ils ne se reverront jamais, car pendant leur emprisonnement, le soldat trouvera la mort.

L'expérience de la guerre

Comme le raconte sa fille Silvina, à cette même époque, "vers sept heures de l'après-midi, les trompettes africaines sonnaient, tandis que les couleurs du drapeau français tombaient du mât. Hugo avait envie de pleurer. Au lieu du bleu, il aurait aimé voir du vert". L'amour de son pays et un esprit d'aventure juvénile ont donc poussé celui qui n'était pas encore "maître de Malamocco" à rentrer en Italie pour s'engager comme maro dans la X Mas. Deux ans après son départ de la Terre - le 20 août 1995 - le journaliste Adriano Bolzoni écrivait dans les pages de Il Secolo d'Italia : "Dans un petit scrignetto étrangement réalisé, il conservait les ailes de grenouille de la Decima. Il était fier d'avoir servi dans l'armée de la RSI. Il avait volontairement rejoint la généreuse et quelque peu insensée masnada à l'âge de dix-sept ans. Il ne l'a jamais oublié et rien ne pourra jamais faire pâlir ce souvenir".

"Je n'aime pas les règles, je n'en respecte qu'une".

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L'aventure et la narration. Synthèse parfaite de la vie d'Hugo. L'un des plus grands auteurs de bandes dessinées de tous les temps (en plus de s'être fait un nom en Italie, il s'est également fait un nom en Amérique latine et dans le monde anglo-saxon), il est aujourd'hui une référence pour ceux qui étudient l'expressivité de la "littérature dessinée" - un néologisme inventé par Pratt lui-même. De son pinceau est né Corto Maltese, un mythe de la seconde moitié du XXe siècle en Europe. Caractère méditerranéen, agile, sec et une répulsion pour la prolifération des règles. Un seul suffit - celui de l'amitié fidèle - pour être pleinement respecté. Héros et anti-héros, à la recherche constante de trésors auxquels il préférera toujours la liberté. Pirate romantique et loyal, voyageur ironique et cynique. Le long du fleuve Piave, dans les jours précédant les batailles du même nom, il rencontre Gabriele D'Annunzio dans le splendide décor vénitien.

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Le marin à la cigarette a fait ses débuts sur papier (1967) avec A Ballad of the Salty Sea, pour arriver sur grand écran en 2002. "L'aventurier est toujours vu comme quelqu'un qui n'a pas ce qu'il faut, un paria, quelqu'un comme ça... au contraire, ce n'est pas vrai, car l'aventure, c'est l'avenir, c'est ce qui va arriver demain". C'est ainsi que Hugo Pratt a décrit sa propre créature. Ou peut-être, de façon plus réaliste, parlait-il de lui-même.

Marco Battistini

Guy Debord et le « despotisme peu éclairé » de notre apocalypse démocratique

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Guy Debord et le « despotisme peu éclairé » de notre apocalypse démocratique

Nicolas Bonnal

Il y a quarante ans ou presque Guy Debord revenu du gauchisme et converti à la critique radicale et traditionnelle (subtilement teintée de marxisme, car il y a une dimension guénonienne dans le marxisme bien tempéré) du monde moderne nous prévient que « le destin du Spectacle (démocratie libérale) n’est pas de finir en despotisme éclairé ». Il se demande même « qui diable peut commander le monde démocratique. » Nous y sommes, et tout se passe bien. Debord comprend très bien pourquoi : nous devenons des imbéciles dirigés par des conspirateurs nihilistes. Et cela donne dans ses fastueux Commentaires  où il prévoit même le devenir complotiste d’une partie de l’opinion :

« L’imbécillité croit que tout est clair, quand la télévision a montré une belle image, et l’a commentée d’un hardi mensonge. La demi-élite se contente de savoir que presque tout est commenté d’un hardi mensonge. La demi-élite se contente de savoir que presque tout est obscur, ambivalent, « monté » en fonction de codes inconnus. Une élite plus fermée voudrait savoir le vrai, très malaisé à distinguer clairement dans chaque cas singulier, malgré toutes les données réservées et les confidences dont elle peut disposer. C’est pourquoi elle aimerait connaître la méthode de la vérité, quoique chez elle cet amour reste généralement malheureux. »

L’opinion est déjà prête à avaler n’importe quoi (Léon Bloy disait nument vers 1900 que « le bourgeois avale tout même la merde »). A fin des années 80, Mitterrand est réélu et c’est le déferlement de la « tontonmania » dans l’hexagone ; Debord évoque alors l’inévitable servitude volontaire et l’inquiétante montée des réseaux :

« La Boétie a montré, dans le Discours sur la servitude volontaire, comment le pouvoir d’un tyran doit rencontrer de nombreux appuis parmi les cercles concentriques des individus qui y trouvent, ou croient y trouver, leur avantage. Et de même beaucoup de gens, parmi les politiques ou médiatiques qui sont flattés qu’on ne puisse les soupçonner d’être des irresponsables connaissent beaucoup de choses par relations et par confidences. Celui qui est content d’être dans la confidence n’est guère porté à la critiquer ; ni donc à remarquer que, dans toutes les confidences, la part principale de réalité lui sera toujours cachée. »

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Debord avait même prévu des lascars comme Sarkozy, Hollande ou Macron (attentats, dictature et dette au programme sur fond de news apocalyptiques et sidérantes) :

« Il faut conclure qu’une relève est imminente et inéluctable dans la caste cooptée qui gère la domination, et notamment dirige la protection de cette domination. En une telle matière, la nouveauté, bien sûr, ne sera jamais exposée sur la scène du spectacle. Elle apparaît seulement comme la foudre, qu’on ne reconnaît qu’à ses coups. Cette relève, qui va décisivement parachever l’œuvre des temps spectaculaires, s’opère discrètement, et quoique concernant des gens déjà installés tous dans la sphère même du pouvoir, conspirativement. Elle sélectionnera ceux qui y prendront part sur cette exigence principale : qu’ils sachent clairement de quels obstacles ils sont délivrés, et de quoi ils sont capables. »

Tout cela est rendu facile par (déjà…) l’effondrement intellectuel :

« L’ineptie qui se fait respecter partout, il n’est plus permis d’en rire ; en tout cas il est devenu impossible de faire savoir qu’on en rit. »

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Tout se passe sur fond de présent perpétuel et d’autodestruction festive (le jet ski à Brégançon) :

« La construction d’un présent où la mode elle-même, de l’habillement aux chanteurs, s’est immobilisée, qui veut oublier le passé et qui ne donne plus l’impression de croire à un avenir, est obtenue par l’incessant passage circulaire de l’information, revenant à tout instant sur une liste très succincte des mêmes vétilles, annoncées passionnément comme d’importantes nouvelles ; alors que ne passent que rarement, et par brèves saccades, les nouvelles véritablement importantes, sur ce qui change effectivement. Elles concernent toujours la condamnation que ce monde semble avoir prononcée contre son existence, les étapes de son autodestruction programmée. »

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La démocratie (occidentale s’entend) va donc amener une Fin du monde sur fond de crétinisme généralisé. Mais cette Fin du monde sera bâclée (le pleurnichement de T. S. Eliot cité par le colonel Kurz à la fin d’Apocalypse now) :

« On croyait savoir que l’histoire était apparue, en Grèce, avec la démocratie. On peut vérifier qu’elle disparaît du monde avec elle… Il faut pourtant ajouter, à cette liste des triomphes du pouvoir, un résultat pour lui négatif : un État, dans la gestion duquel s’installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement. »

On verra si face à Biden, Schwab, Scholz ou Macron une force politique adverse, incarnant le refus de la Fin de l’Histoire, est susceptible de mettre fin à ce despotisme si peu éclairé. Personnellement j’en doute.

Sources :

http://achard.info/debord/CommentairesSurLaSocieteDuSpect...

http://www.bibebook.com/files/ebook/libre/V2/bloy_leon_-_...

https://www.youtube.com/watch?v=ieTinz7xtJQ

https://www.amazon.fr/gp/product/B08MH5ZPV5/ref=dbs_a_def...

 

 

De la Mensur, ou du duel académique

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De la Mensur, ou du duel académique

Alessandro Staderini Busà

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/approfondimenti/della-mensura-ovvero-del-duello-accademico-240927/

Rome, 6 août - Pour les anciens Germains, la justice était une affaire privée et était exercée par l'individu. C'était un devoir aussi bien qu'un droit. Dans les litiges, la partie lésée servait ainsi un processus judiciaire qui consistait en l'usage de la force, et ce n'est que s'il ne voulait ou ne pouvait se prévaloir de cette option que le coupable était amené à rendre des comptes devant les autorités. Une sorte de vengeance réglementée, c'était la Fehde (fehida, en vieil allemand). Le droit romain, qui était beaucoup plus sophistiqué, ne pouvait pas la concevoir, et ce qui s'en rapproche le plus aujourd'hui peut être considéré comme de la légitime défense. Une différence substantielle réside toutefois dans le fait que si, pour ce droit romain, l'usage de la force s'exprime dans la prévention des dommages aux personnes ou aux biens, dans la Fehde, la force s'exerce après que l'action a déjà eu lieu. Froidement, pour ainsi dire. L'effusion de sang pour expier une violation de la loi était courante et, comme cette institution juridique n'avait aucune limite entre l'individu et la communauté, elle pouvait avoir lieu non seulement d'individu à individu, mais aussi de famille à famille, dégénérant en conflits qui voyaient des villes entières s'affronter en armes.

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Mensur, le duel académique

Au fur et à mesure que le monde continental-germanique s'intégrait au monde méditerranéen-romain, sa version pacifique devenait de plus en plus populaire. Il s'agissait de ce qu'on appelle le guidrigildo, qui, comme le certifie l'édit de Rotari (643) pour le royaume lombard en Italie, consistait en une somme d'argent équivalente à la réparation de l'offense subie. La centralité germanique, qui s'est uniformément réalisée avec le Saint Empire romain germanique, a permis à la Fehde de traverser l'âge médiéval, bien qu'avec une série de limitations que l'Église a imposées comme nécessaire. Elle devait être introduite par une "lettre de Fehde", elle ne pouvait pas être exercée sur un terrain consacré, certains jours de la semaine et à certaines périodes de l'année, et ne pouvait pas non plus toucher les clercs, les mères, les personnes gravement malades, les pèlerins, les marchands ambulants et les paysans dans les champs. Devenant, par exclusion, l'héritage d'une catégorie sociale précise - celle des chevaliers - la Fehde change de visage pour devenir un duellum. C'était jusqu'en 1495, lorsque Maximilien Ier a fini par l'interdire dans tous les territoires impériaux, par décret à la Diète de Worms. Cette pratique est toutefois restée dans l'ADN culturel des peuples germaniques, tant et si bien qu'elle s'est poursuivie dans le monde contemporain. Il s'agit du "duel académique", encore pratiqué dans certaines universités en Autriche, en Allemagne, en Pologne, en Flandre et en Suisse, et appelé proprement Mensur (die Mensur). Ce terme dérive du latin du même nom et se traduit par "mesure", c'est-à-dire la distance fixe à respecter entre les duellistes.

Les premières traces de combats à l'épée au sein des universités allemandes remontent au 17ème siècle et sont le plus souvent sous forme indirecte, c'est-à-dire en tant que sanctions imposées par les autorités de l'ordre des étudiants. Une des premières interdictions est celle de 1570 à Wittemberg, sous la forme d'une requête que l'université a adressée au prince électeur Auguste de Saxe, souhaitant souligner que les universités "ne sont pas des cours d'appel, ni des terrains de jeu, ni des abattoirs", mais doivent induire "la crainte de Dieu, la discipline, l'honneur". Avec l'essor des ordres étudiants au siècle suivant, chaque université s'est donnée ses propres règles d'escrime ainsi qu'à un type d'arme spécifique. À une époque où porter une épée à son côté était la coutume pour tout gentilhomme, un moyen de régler les diatribes à la manière du Caravage, la Mensur est devenue une forme de confrontation réglementée. Les raisons de demander un duel pouvaient être de natures diverses et banales, allant du droit de passer en premier sur un trottoir, à celui de s'asseoir au premier rang d'une conférence ou d'un cours, en passant par la défense de l'honneur d'une femme dont on était amoureux.

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Mais l'occasion la plus courante, qui réclamait satisfaction au sein de l'environnement universitaire, était une insulte spécifique. Traiter quelqu'un de dummer Junge (de garçon stupide) n'avait qu'une seule issue: le duel. Comme l'indique la définition de l'époque, strictement en latin pour sanctionner la rigueur académique : est maxima et atrocissima iniuria, quia agitur de sana mente et sapientia studiosi. C'est-à-dire qu'elle représente l'offense la plus profonde et la plus grave, car elle met en cause la lucidité mentale et la sagesse d'un érudit. On pouvait aussi remédier sur place à l'emmerdeur du dummer Junge en lui infligeant une simple gifle. Et cela, inévitablement, conduisait à une escalade que seules les armes pouvaient dompter. Après avoir répondu à la note que le défié a envoyée au prétendant, ils se rencontraient sur la place publique - la présence de témoins étant nécessaire. Là où les lois l'interdisaient, la confrontation devait avoir lieu en toute confidentialité, peut-être dans l'arrière-boutique d'une brasserie. Ensuite, les seconds (die Sekundanten), assistants des duellistes, s'avançaient les uns vers les autres, épées tendues, jusqu'à ce que la pointe de l'une touche la tête de l'autre. On prenait le point où reposait le pied gauche de chacun et à partir de là, on traçait un cercle. Ici était prise la mesure du champ de bataille, la Mensura.

Souvent, il s'agit de duels, même entre amis, déclenchés par la testostérone des jeunes dans la vingtaine qui veulent défoncer le monde et qui, peut-être, avaient bu un peu trop de schnaps. Le but n'était pas de blesser à mort celui qui vous faisait face, mais d'obtenir une satisfaction, ce qui, la plupart du temps, impliquait simplement de se mettre à l'épreuve. Sortir marqué d'un Schmiss (cicatrice) sur le visage, devenait ainsi la marque d'appartenance au rang des intellectuels. A une époque où l'épopée des paladins n'était plus d'actualité, où l'éthique chevaleresque avait été remplacée par le pragmatisme machiavélique et l'utilitarisme mercantiliste, il s'agissait pour ces hommes en âge d'étude de se targuer d'une noblesse de cœur finement rétro. Des décès pouvaient se produire mais, au sein des universités, ils se comptaient sur les doigts d'une main sur une période de plusieurs années ; et, de toute façon, une réglementation progressivement plus codifiée en limitait encore le nombre. En tant qu'héritage viril, archaïque et médiéval, le siècle des Lumières, dans sa mégalomanie à tout vouloir rationaliser, moderniser, féminiser, ne pouvait pas bien accepter cette tradition. Au milieu des protestations des citoyens bien intentionnés et des collectes de signatures par les précurseurs intellectuels du politiquement correct, en 1785, un appel alarmé est lancé depuis le Journal von und für Deutschland : "Quels sont les moyens les plus efficaces pour empêcher la pratique du duel universitaire et pour rendre la morale des étudiants appropriée à leur rôle ?" Aucun, en fait.

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La Mensur se poursuit parmi les cercles d'étudiants et les ligues telles que la Burschenschaft, les Turnerschaften, les Landsmannschaften et les Corps. La question revient sur le devant de la scène en 1850, par le biais d'une question parlementaire censée mettre fin à sa pratique au sein de la Confédération germanique, mais qui est un échec, révélant que ce type de confrontation armée, est considéré comme un sport par les Allemands, comme le tennis l'est pour les Britanniques. La nature de la Mensur était alors, et à toutes fins utiles, délimitée dans ce que l'anthropologie appelle l'Übergangsritus (rite de passage). Aucune motivation formelle n'était nécessaire pour prendre l'épée, l'ambition de rejoindre une association d'étudiants dans un centre d'études suffisait. Le recours à cette pratique s'est ralenti suite à l'action de la Freie Studentenschaft, un mouvement anti-étudiant qui, au début des années 1900, a réussi à rassembler quelques milliers de membres et jusqu'à 20 communautés locales dans les villes universitaires.

Elle est ensuite tombée complètement en désuétude pendant le Troisième Reich, qui a interdit toutes les associations de jeunesse autres que celles du parti, malgré le fait que de nombreux visages du régime aient été marqués par l'entaille d'une lame lors d'une Mensur : une célébrité parmi ceux-ci: Otto Skorzeny. Aujourd'hui encore, elle est pratiquée, et chaque club ou ligue qui perpétue sa tradition affiche sans vergogne ses couleurs, ses bannières, ses casquettes et les portraits de ses membres historiques. Maschisme, élitisme, nationalisme, les valeurs communes. L'arme de tous est le sabre, convenablement aiguisé, bien qu'émoussé. La protection consiste en un collier de cuir pour réparer la jugulaire, des lunettes de protection pour éviter les coupures du nez ou l'aveuglement, une cotte de mailles sur le torse et un rembourrage sur le bras. Après tout, l'objectif est d'obtenir ce beau Schmiss à exhiber pour la vie, et non d'en sortir kaputt ou irrémédiablement mutilé. Le Fechtcomment (arbitre), généralement l'un des étudiants les plus âgés, ouvre les danses. Puis, immobile sur place, l'épée brandie au-dessus de sa tête, le duelliste fait pleuvoir les coups. Ceux-ci peuvent être reçus et renvoyés, jamais parés. Même le plus petit mouvement instinctif de la tête pour en esquiver un entraîne le cri de "Halte !" du Fechtcomment et une réprimande qui, si elle était répétée, mettrait fin au duel pour lâcheté (Abfuhr auf Moral). Deux médecins sont présents, prêts à évaluer l'évolution des plaies, les suturant sur place. En suivant le déroulement, on ne peut s'empêcher de considérer qu'il s'agit d'un exercice sans précédent de mépris de la sécurité, quelque chose de gratuit, de primordial, d'impensable. Si peu spectaculaire, d'ailleurs, en termes d'impact visuel, aussi fugace et névrotique soit-il. Et on a l'impression de voir chacun des deux sabreurs devant un miroir, car les soubresauts et les mouvements de l'un sont reproduits exactement par ceux de l'autre.

Aucun gagnant

C'est l'essence même de la Mensur. Il ne s'agit pas de vaincre un adversaire autre que soi, en établissant une primauté sur son voisin, comme l'exigerait une vision vulgaire, anglo-américaine et bourgeoise. C'est, en effet, prendre les armes contre soi-même, et contrer les traits de sa limite naturelle, physique et mentale. Et compte tenu de cet objectif, il n'y a pas de gagnant. Car la satisfaction ne viendra pas de celui qui aura marqué le plus de coups, mais de celui qui, le visage couvert de sang, ne pourra plus dégainer son arme. La douleur, la discipline, les blessures, le sacrifice de soi : combien ils détonnent avec une contemporanéité qui aime anesthésier même les maux de gorge, épiler les pubis et les sourcils, lisser au laser les marques d'acné, psychanalyser les peurs. Comme il doit être étrange de lire tout cela à ceux qui, par hasard, tombent sur l'histoire de la Mensur. Mais pas pour nous. Nous qui l'aimons.

Alessandro Staderini Busà

 

mercredi, 24 août 2022

Adieu à Daria Dugina à Ostankino - l'allocution de son père

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Adieu à Daria Dugina à Ostankino - l'allocution de son père

Le père de la journaliste et philosophe Daria Platonova (Dugina) a prononcé un discours d'adieu lors du service funèbre civil de sa fille, qui a été tragiquement tuée dans une attaque méprisable des services de sécurité ukrainiens.

Le texte intégral du discours difficile d'Alexandre Douguine pour nous tous est devenu disponible pour être partagé lors de la diffusion en direct organisée par la chaîne Tsargrad TV :

"Je voulais élever ma fille de la manière dont je vois l'idéal d'un homme. C'est avant tout la foi, elle a passé toute son enfance dans des camps orthodoxes, elle allait à l'église. Et c'est important, mais je voulais aussi qu'elle soit une personne orthodoxe intelligente. Sa mère et moi lui avons donc conseillé de devenir philosophe. Et elle l'est devenue.

Je ne peux pas dire si elle est profonde comme un philosophe.

Mais elle a essayé d'aller dans cette direction. Maintenant, peut-être que cela révélera des choses que nous n'avons pas vues, que nous n'avons pas remarquées.

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Et depuis son enfance, ses premiers mots, que nous ne lui avons bien sûr pas appris, étaient "Russie", "notre puissance", "notre peuple", "notre empire". Et c'est ce qui la rendait si parfaite. En traversant des épreuves difficiles, elle n'a fait que devenir une personne bien meilleure que nous.

Dans notre famille, c'était toujours, dès le début, gravé dans le marbre : tu dois devenir meilleur, tu dois devenir supérieur, tu dois devenir plus courageux, tu dois devenir plus intelligent, tu dois devenir plus parfait. Nous ne l'avons pas félicitée et elle en a manqué. Nous disions : c'est un défaut, soyez meilleur, plus haut. Et on en a peut-être trop fait.

Elle n'avait pas peur, vraiment. Et la dernière fois qu'elle et moi avons parlé au Festival de la Tradition, elle m'a dit :

"Papa, je me sens comme un guerrier, comme un héros, je veux être comme ça, je ne veux pas d'autre destin, je veux être avec mon peuple, avec mon pays, je veux être du côté des forces de la lumière, c'est le plus important".

Lors de ma dernière conférence avec elle, je lui ai dit que l'histoire est une bataille de la lumière et des ténèbres, de Dieu et de son adversaire. Et même notre situation politique, notre guerre en Ukraine, mais pas avec l'Ukraine, fait également partie de cette guerre. De la lumière et de l'obscurité. Pas plus, pas moins. Et lorsque nous sommes partis, une minute avant sa mort, la mort qui s'est produite sous mes yeux, la chanson d'Akim Apachev "At Azovstal they bury demons" était diffusée. Elle voulait l'entendre, mais nous sommes partis plus tôt. Cela n'aurait rien changé.

Le sens de sa vie - c'est ce qui est frappant, elle était significative, elle était difficile, malgré le fait qu'elle soit encore une jeune fille, elle n'a même pas vécu trente ans, elle est partie, mais elle a avancé sur la ligne de cette logique, qui est devenue sa logique. Et donc je suis très reconnaissant et touché - je ne pensais pas qu'elle était connue et traitée de cette façon.

Elle était ce qu'elle était. Combien de duplicité il y a dans nos vies, combien de lâcheté, et elle n'était pas comme ça, elle était entière, elle a été élevée de cette façon, et sa façon d'être est un argument incroyable, l'argument le plus effrayant, peut-être monstrueux, déchirant pour nous dire qu'elle avait raison. Que c'est la voie à suivre. C'est ainsi qu'elle n'aurait pas voulu d'un autre destin, d'une autre vie.

Elle aimait la célébrité qui lui manquait, elle était peu encensée. Et maintenant, lorsque le président lui a remis l'Ordre du courage, je peux directement sentir sa joie, car elle dit : "Tu vois, papa, comme je suis bonne, et tu l'as dit". Vous savez, aimer la célébrité pour son bon côté - qu'y a-t-il de mal à cela si tout est question de lumière. Pas pour l'autre côté. Si vous vous portez sur l'autel de votre pays, de votre foi, de votre vérité, qu'y a-t-il de mal à cela, si on vous en donne le crédit, c'est très bien.

Je suis désolé, je ne peux pas parler, je suis juste très reconnaissant envers vous, je suis reconnaissant envers tout le monde, tous nos gens, je ne savais pas que cela pouvait être comme ça, et envers tous ceux qui sont venus, et tous ceux qui ont répondu, tous ceux qui ont écrit. Il s'avère que je ne savais pas qui était ma personne la plus proche et mon ami le plus proche des autres.

Désolé, je pense que la dernière chose que je veux dire est que pour elle, la vie avait un sens, le sens était la chose la plus importante pour elle, elle vivait selon ce sens. Et si cela touchait quelqu'un, sa mort tragique, sa personnalité, son intégrité, elle n'aurait qu'un seul souhait : ne vous souvenez pas de moi, ne me glorifiez pas, battez-vous pour notre grand pays, défendez notre foi, notre sainte orthodoxie, aimez notre peuple russe, car elle est morte pour le peuple, elle est morte pour la Russie au front, et le front est ici. Pas seulement là-bas - ici, en chacun de nous.

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Et le prix le plus élevé que nous devons payer ne peut être justifié que par l'accomplissement ultime, par la victoire. Elle a vécu au temps de la victoire, et elle est morte au temps de la victoire. Notre victoire russe, notre vérité, notre orthodoxie, notre pays, notre puissance."

Les proches de Daria Dugina, ses collègues ainsi que des militants sont venus lui faire leurs adieux.

Les leaders des factions de la Douma, Russie Unie (Sergei Neverov), LDPR (Leonid Slutsky) et Russie Juste - Pour la Vérité (Sergei Mironov), ont également pris la parole lors de l'adieu. Dans leurs discours, les parlementaires ont souligné que la jeune fille serait vengée et que des rues et des places en Russie porteraient son nom.

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Les économistes voient un avenir sombre: "la récession pourrait être plus profonde et plus longue"

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Les économistes voient un avenir sombre: "la récession pourrait être plus profonde et plus longue"

Source: https://zuerst.de/2022/08/23/oekonomen-sehen-duestere-zukunft-rezession-koennte-tiefer-und-laenger-ausfallen/

Berlin. Les prévisions d'avenir pour la place économique allemande en Europe et dans le monde sont de plus en plus sombres. Désormais, les experts du secteur et les conjoncturistes mettent déjà en garde contre une récession plus longue qui menace l'Allemagne en raison de la guerre en Ukraine (mais aussi de la politique de sanctions faite maison !).

La récession pourrait être "plus profonde et plus longue que prévu", craint Markus Steilemann, président du directoire du groupe chimique Covestro, dans le podcast Chefgespräch avec le magazine Wirtschaftswoche. Une forte tendance à la baisse se dessine dans de nombreux secteurs.

Par exemple dans l'hôtellerie et la restauration. Selon les experts du marché, de plus en plus de signes indiquent que l'intersaison estivale prendra fin dès les prochaines semaines, lorsque les citoyens allemands recevront les factures de leurs fournisseurs d'électricité et de gaz. Statistiquement, les coûts supplémentaires par ménage devraient augmenter de plus de 1000 euros - de l'argent qui manquera pour aller au restaurant ou au cinéma.

Les économistes de la Commerzbank estiment que les seules augmentations régulières des prix du gaz devraient faire grimper l'inflation de 0,4%. En outre, le prélèvement sur le gaz prévu par le gouvernement fédéral devrait peser sur les ménages à hauteur de 300 et 1000 euros supplémentaires par an - ce qui représente 0,6 à 2,0 pour cent pour l'inflation. Fin août, la remise sur le carburant et le ticket à 9 euros expireront également, ce qui représente un pour cent d'inflation supplémentaire.

Au final, le taux d'inflation, qui était de 7,5 % en juillet, pourrait donc augmenter d'environ 3 % au cours des mois d'automne et atteindre des valeurs à deux chiffres.

Mais la consommation, qui avait encore empêché le produit intérieur brut de se contracter au deuxième trimestre, n'est pas la seule à être freinée par la vague des prix. Les entreprises souffrent elles aussi de la hausse vertigineuse des coûts. Qu'il s'agisse de matières premières, d'emballages, de produits intermédiaires ou d'énergie, tout est rare et cher. Selon une enquête de l'institut Ifo de Munich, trois entreprises sur quatre se plaignent déjà d'une pénurie de matériaux et de produits intermédiaires. Et cette pénurie maintient les prix à un niveau élevé. En juin, les prix à la production pour les produits industriels étaient supérieurs de 32,7 pour cent à leur niveau de l'année précédente.

Les économistes de la Deutsche Bank ne sont pas les seuls à envisager l'avenir avec scepticisme. Après la stagnation du deuxième trimestre, ils sont convaincus que l'économie allemande va glisser dans la récession au troisième trimestre. Mais ce pronostic est fondé. Les nombreuses pressions qui s'exercent sur l'économie nationale sont trop fortes.

La guerre en cours en Ukraine ne fait qu'aggraver la situation. Dans une étude conjointe, l'Institut de recherche sur le marché du travail et les professions (IAB), l'Institut fédéral de formation professionnelle et la Société de recherche économique structurelle sont arrivés à la conclusion que la guerre et ses conséquences pourraient coûter à l'économie allemande plus de 260 milliards d'euros en valeur ajoutée d'ici 2030.

Rien que l'année prochaine, la guerre devrait faire disparaître environ 240.000 emplois en Allemagne. En moyenne, de 2022 à 2028, les pertes d'emplois devraient s'élever à 150.000. Les chercheurs ont supposé que les sanctions contre la Russie resteraient en vigueur jusqu'en 2030, même si la guerre était terminée d'ici là. (se)

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Allemagne: l'ex-inspecteur général Harald Kujat exhorte le gouvernement fédéral à placer enfin les intérêts allemands au centre de ses préoccupations!

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Allemagne: l'ex-inspecteur général Harald Kujat exhorte le gouvernement fédéral à placer enfin les intérêts allemands au centre de ses préoccupations!

Source: https://zuerst.de/2022/08/23/ex-generalinspekteur-kujat-mahnt-bundesregierung-endlich-deutsche-interessen-in-den-mittelpunkt-stellen/

Berlin. L'ancien inspecteur général de l'armée allemande et président du comité militaire de l'OTAN, le général à la retraite Harald Kujat, a de nouveau critiqué avec force la politique ukrainienne du gouvernement allemand. Dans une tribune publiée par le journal allemand Preußische Allgemeine Zeitung, Kujat prédit que l'Allemagne sera la grande perdante du conflit.

En effet, "le gouvernement fédéral soutient l'Ukraine dans une mesure bien trop considérable en lui octroyant des aides financières, en lui livrant des armes et des équipements militaires ainsi qu'en imposant des sanctions à la Russie, qui entraînent pour les citoyens allemands des charges financières et économiques croissantes ainsi que des restrictions dans de nombreux domaines de la vie quotidienne. Les dommages à long terme pour l'économie allemande, en particulier les conséquences de l'état d'urgence énergétique prévu pour l'automne, et les effets sur sa compétitivité ne peuvent être évalués jusqu'à présent que de manière rudimentaire", constate Kujat. Dans le même temps, les livraisons d'armes excessives à l'Ukraine "continuent de 'piller' les capacités déjà extrêmement limitées de la Bundeswehr à remplir sa mission constitutionnelle de défense du territoire et de l'alliance".

Dans ce contexte, l'ex-général rappelle au gouvernement fédéral son "devoir le plus noble d'éviter tout dommage à l'Allemagne" et met en garde avec insistance contre une escalade de la guerre, qui pourrait également être provoquée par de nouvelles livraisons d'armes allemandes à Kiev.

Le tableau complet comprend également "le fait que le peuple ukrainien se bat pour les intérêts géostratégiques des Etats-Unis dans la rivalité avec les deux autres grandes puissances, la Russie et la Chine".

L'Ukraine ne peut pas gagner la bataille militairement, ce qui rend encore plus douteux le bien-fondé des livraisons d'armes allemandes. Le "tribut payé par les forces armées ukrainiennes est extrêmement élevé en raison de la conduite statique des opérations, qui ne fait que retarder les gains de terrain russes. Les combats de retardement sont menés dans les espaces urbains et les grandes villes, comme l'a récemment enquêté Amnesty International, sans tenir compte de la population civile".

En revanche, la Russie n'a jusqu'à présent "même pas été proche d'une défaite militaire", tandis que l'Ukraine "n'est pas en mesure de reconquérir la Crimée ou le Donbass".

Dans ce contexte, Kujat fait également référence aux voix de plus en plus fortes aux Etats-Unis qui indiquent un changement de cap de la politique américaine en Ukraine. Dans ce contexte, il est tout à fait irresponsable de la part du gouvernement allemand de s'engager sans alternative dans une politique de soutien aveugle à Kiev. Il est donc "temps que le gouvernement fédéral reconnaisse les signes du temps et place les intérêts sécuritaires, stratégiques et économiques de notre pays au centre de sa politique, donnant ainsi des signaux à toute l'Europe et s'affirmant de la sorte face aux grandes puissances". (st)

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En Suisse aussi: la peur des "soulèvements populaires" grandit

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En Suisse aussi: la peur des "soulèvements populaires" grandit

Source: https://zuerst.de/2022/08/24/auch-in-der-schweiz-die-angst-vor-volksaufstaenden-waechst/

Berne . La ministre allemande des Affaires étrangères Baerbock n'est pas seule à s'inquiéter de "soulèvements populaires" possible à l'automne. C'est justement en Suisse, pays solide, que l'on s'inquiète de la même manière. La perspective d'un hiver froid et plein de privations rend les organes de sécurité suisses nerveux.

Jan Flückiger, secrétaire général de la Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie, prévient que "la sécurité intérieure deviendra alors un problème", car le gouvernement fédéral bernois n'a pas encore reconnu l'urgence de la situation. Fredy Fässler (photo), homme politique du canton de Saint-Gall, est d'accord avec cet avertissement.

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Dans le Blick, le chef de la police prévient sans ambages que des émeutes et des pillages pourraient avoir lieu si la Suisse était frappée par une grave crise énergétique en hiver. "Imaginez que vous ne puissiez plus retirer d'argent au distributeur, que vous ne puissiez plus payer par carte dans un magasin ou faire le plein à la station-service. Le chauffage ne fonctionne plus. Il fait froid. Les rues deviennent sombres. On peut imaginer que la population se rebelle ou qu'il y ait des pillages", explique M. Fässler, qui recommande vivement aux autorités du pays de prendre des mesures pour se préparer à de tels scénarios extrêmes.

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Fait explosif : lors d'exercices organisés en 2014 pour se préparer à un scénario de black-out, des lacunes importantes avaient été constatées, notamment l'absence de générateurs de secours pour la police, les hôpitaux et d'autres infrastructures et services essentiels, rappelle Fässler. Ces lacunes ont été comblées ces dernières années - les forces de sécurité sont désormais armées, a-t-il ajouté. Il y a de bonnes raisons à cette mesure de précaution : "Je ne veux pas peindre le diable sur la muraille, mais il est également apparu lors de catastrophes environnementales que certaines personnes ont abusé de la situation pour piller des objets non protégés. Cela pourrait également être le cas lorsque le réseau est coupé, par exemple dans les magasins où l'on peut acheter quelque chose". (mü)

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Autriche: la FPÖ veut un référendum contre les sanctions russes: "Arrêtons de nous tirer une balle dans le pied !"

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Autriche: la FPÖ veut un référendum contre les sanctions russes: "Arrêtons de nous tirer une balle dans le pied !"

Source: https://zuerst.de/2022/08/22/fpoe-will-volksbefragung-gegen-russland-sanktionen-schuss-ins-eigene-knie-beenden/

Vienne. Contrairement à l'Allemagne, de nombreux autres pays disposent d'un instrument de consultation populaire. En Autriche, le FPÖ veut désormais l'utiliser contre la politique de sanctions du gouvernement autrichien, qui menace d'entraîner des dommages économiques massifs dans la République alpine également.

Auparavant, le gouverneur de Haute-Autriche (équivalent d'un ministre-président de Land allemand) Thomas Stelzer (ÖVP) avait déjà remis en question les sanctions russes dans une interview. Le chef du FPÖ, Herbert Kickl, demande à présent un référendum sur la question. Il a déclaré qu'il saluait et soutenait les "voix de la raison économique" au sein du Parti populaire et a annoncé des propositions parlementaires en ce sens.

"Ces sanctions n'ont aucun effet sur la guerre, mais elles alimentent l'augmentation des prix et constituent un coup rude pour l'économie nationale. L'ÖVP chrétienne-démocrate semble maintenant s'en rendre compte", a déclaré Kickl. Selon le chef du FPÖ, les sondages d'opinion montrent que la majorité des Autrichiens sont déjà favorables à la fin des sanctions.

"Nous n'avons pas de temps à perdre. La saison où il faudra allumer le chauffage approche à grands pas. Un tel référendum doit être organisé le plus rapidement possible. Ici aussi, nous sommes un partenaire politique pour les forces raisonnables du pays pour lesquelles le maintien de la prospérité chez nous est prioritaire", a clairement indiqué Kickl dans un communiqué de presse samedi.

Le chef du groupe parlementaire du FPÖ au Conseil national de Vienne estime que la question des sanctions contre la Russie lui rappelle celle de la crise sanitaire : "Là aussi, le gouvernement a fait croire aux gens pendant deux ans des choses qui n'étaient pas vraies, avant de se ranger finalement sur la même ligne que le FPÖ. Mais dans le cas des sanctions, nous n'avons pas deux ans de plus, mais deux mois au maximum. Si les sanctions, cette balle que nous nous tirons dans le pied, ne sont pas arrêtées, l'hiver prochain risque d'être très inconfortable pour de très nombreuses personnes". (mü)

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mardi, 23 août 2022

Il y a cent ans, Michael Collins est mort seul sur une route perdue d'Irlande

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Il y a cent ans, Michael Collins est mort seul sur une route perdue d'Irlande

Jan Huijbrechts

(Source: Page Facebook de Jan Huijbrechts)

Hier, cela faisait exactement cent ans que Michael Collins est mort solitaire sur une route oubliée près de Béal na mBláth, un trou tout aussi oublié du sud-ouest de l'Irlande. Sa mort tragique a été entourée d'autant de mythes que sa vie courte mais fascinante. Son soleil, qui a brûlé pendant un bref mais éblouissant moment, a été éteint par une balle - peut-être une balle perdue - mais son ombre plane toujours sur l'île verte.  Les souvenirs de lui n'ont jamais sombré dans les sables mouvants de l'histoire. Au contraire, sa vie reste à ce jour une référence dans l'historiographie irlandaise moderne, et ce à juste titre, car peu ont laissé une telle marque sur l'histoire récente de la nation irlandaise que Michael Collins.

Élevé dans une famille hétéroclite aux racines nationalistes irlandaises, il déménage à Londres à l'âge de 15 ans pour tenter sa chance comme employé de la banque d'épargne de la poste britannique.  Son véritable intérêt, cependant, était le sport et la langue et la culture irlandaises. Par le biais d'organisations telles que la Gaelic Athletic Association, il finit par rejoindre, à l'âge de 19 ans, la Fraternité républicaine irlandaise, la même organisation proscrite par le gouvernement dont son père avait été membre, un mouvement qui cherchait à chasser les Britanniques d'Irlande par la force si nécessaire. Lorsque Michael Collins est rentré en Irlande au début du printemps 1916, il n'est donc pas surprenant qu'il ait immédiatement rejoint les rangs des volontaires irlandais para-militaires et qu'il ait pris part au soulèvement de Pâques à Dublin. Il est fait prisonnier par l'armée britannique et jusqu'à sa libération à la fin de l'année 1916, il passe du temps dans le camp d'internement de Frongoch au Pays de Galles, où il travaille intensivement à la construction de l'Armée républicaine irlandaise (IRA). 

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Dans le vide créé par les exécutions des plus importants leaders républicains irlandais, le jeune Collins s'est rapidement imposé comme un leader né. Ses compétences organisationnelles lui ont permis de gravir rapidement les échelons de l'IRA et du Sinn Fein et il a joué un rôle déterminant dans la création du "nouveau" Sinn Fein en 1917. Il a siégé à la direction du parti, a forgé des alliances, s'est fait des amis et des ennemis et a été responsable des défaites comme des succès. Fin 1918, il est nommé "ministre des finances" du premier Dáil, le parlement irlandais déclaré illégal par Londres, et est aux premières loges lorsque ce même Dáil se réunit le 21 janvier 1919 et déclare l'indépendance de la République d'Irlande. Pendant la guerre d'indépendance qui s'ensuit, il est directeur de l'organisation et adjudant général de l'IRA. Un poste qu'il combine avec brio avec celui de directeur des renseignements de l'Armée républicaine irlandaise.

Collins n'était pas un saint, loin de là. Il aimait boire un bon verre, et même deux, et adorait les femmes. Il débordait d'une indomptable joie de vivre mais était avant tout un tacticien calculateur et très intelligent. Ce merveilleux mélange d'arrogance et d'intelligence a fait de lui un commandant qui savait exactement où et quand frapper et qui dissimulait magistralement la faiblesse de ses propres troupes et armement avec une bonne dose de bluff et des opérations très audacieuses et surtout réussies. L'une de ses actions les plus marquantes fut la liquidation de pas moins de 14 agents secrets britanniques le dimanche 21 novembre 1920. À peine quelques heures plus tard, les "Black & Tans", les redoutables troupes auxiliaires britanniques, ont riposté en ouvrant le feu avec des mitrailleuses sur les joueurs et les spectateurs d'un match de football gaélique au stade de Croke Park. Cette action a fait 14 morts et 68 blessés......

Après le cessez-le-feu de juillet 1921, Collins était l'un des cinq plénipotentiaires envoyés à Londres par le cabinet du Dáil dirigé par Éamon de Valera pour négocier les conditions de paix. Cela a abouti au traité anglo-irlandais, signé en décembre 1921. Il a jeté les bases de l'État libre d'Irlande, mais a en même temps exigé un serment d'allégeance à la Couronne. Les délégués irlandais - et surtout Collins - acceptent le traité à contrecœur. Ils espéraient qu'il s'agirait d'un premier pas vers une République irlandaise pleinement autonome. Beaucoup à Dublin ont réagi négativement. Collins a convaincu - avec 64 voix contre 57 - une majorité au Dáil de ratifier le traité. Après le vote parlementaire, le président irlandais Eamon de Valera démissionne et prend désormais la tête des républicains, également appelés Irréguliers, qui continuent de s'opposer au traité. Au début de 1922, un gouvernement provisoire est formé sous la présidence de Collins, mais il se retrouve rapidement en eaux troubles en raison de la sanglante guerre civile irlandaise, qui va s'éterniser pendant dix mois et au cours de laquelle Collins devient commandant en chef de la toute nouvelle armée irlandaise.

En août 1922, il semble que le gouvernement irlandais ait repris le contrôle de la majeure partie du pays et Collins fait des voyages réguliers pour inspecter les zones qui sont récemment retombées entre leurs mains. Le 20 août, il part pour sa région natale avec une petite escorte. Un voyage considéré comme extrêmement dangereux et fortement déconseillé par plusieurs de ses associés les plus fiables. Deux jours plus tard, il est tombé dans l'embuscade de Béal na mBláth et a trouvé la mort. 

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À ce jour, il existe une controverse sur l'identité du meurtrier de Collins. Il n'y a pas eu d'enquête immédiatement après sa mort et le rapport d'autopsie a été perdu. La plupart des historiens supposent aujourd'hui que c'est l'un des Irréguliers qui a tiré la balle fatale, mais il y a désaccord sur l'identité du tireur et sur la question de savoir si le tir était dû au hasard ou si c'était un ricochet. Une autre version dit que les propres camarades de Collins dans le convoi ont tiré le coup de feu fatal, peut-être parce que certains avaient bu, ou dans le cadre d'une conspiration de personnalités du gouvernement pour éliminer un rival. Une autre théorie encore suggère que les services secrets britanniques ont orchestré l'assassinat pour empêcher Collins de déstabiliser l'Irlande du Nord, qui est restée sous domination britannique. La controverse porte également sur la question de savoir si Eamon de Valera - qui se trouvait dans la région à l'époque - était au courant de l'embuscade. Dans le film biographique de Neil Jordan de 1996, "Michael Collins", il est présenté comme un complice, mais on ne pourra jamais prouver que c'était réellement le cas.

21:31 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, michael collins, irlande, sinn fein, ira | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 22 août 2022

L'interconnexion de la BRI et de l'INSTC complètera le puzzle eurasien

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L'interconnexion de la BRI et de l'INSTC complètera le puzzle eurasien

Pepe Escobar

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/un-puzzle-eurasiatico-linterconnettivita-bri-e-instc-completera-il-puzzle

Interconnecter l'Eurasie intérieure est un acte d'équilibre taoïste : ajouter une pièce à la fois, patiemment, à un puzzle géant. Cela demande du temps, des compétences, une vision et, bien sûr, de grandes découvertes.

Récemment, en Ouzbékistan, une pièce essentielle a été ajoutée au puzzle en renforçant les liens entre l'initiative "Belt and Road" (BRI) et le corridor international de transport Nord-Sud (INSTC).

Le gouvernement de Mirzoyev à Tachkent est profondément engagé à stimuler un autre corridor de transport d'Asie centrale : un chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan-Afghanistan.

Cette question était au centre d'une réunion entre le président du conseil d'administration de Temir Yullari - les chemins de fer nationaux ouzbeks - et ses homologues du Kirghizstan et d'Afghanistan, ainsi que des cadres de la société logistique chinoise Wakhan Corridor.

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En ce qui concerne l'intersection complexe du Xinjiang avec l'Asie centrale et du Sud, il s'agit d'une initiative révolutionnaire, qui fait partie de ce que j'appelle la guerre du corridor économique.

Les Ouzbeks ont présenté de manière pragmatique le nouveau corridor comme essentiel pour le transport de marchandises à des tarifs réduits - mais cela va bien au-delà de simples calculs commerciaux.

Imaginez, en pratique, des conteneurs de marchandises arrivant par train de Kashgar, dans le Xinjiang, à Osh, au Kirghizstan, puis à Hairatan, en Afghanistan. Le volume annuel devrait atteindre 60.000 conteneurs rien que la première année.

Cela serait crucial pour développer le commerce productif de l'Afghanistan, loin de l'obsession de l'"aide" comme au temps de l'occupation américaine. Les produits afghans pourraient enfin être facilement exportés vers les voisins d'Asie centrale et aussi vers la Chine, par exemple vers le marché dynamique de Kashgar.

Et ce facteur de stabilisation renforcerait les coffres des talibans, maintenant que les dirigeants de Kaboul sont très intéressés par l'achat de pétrole, de gaz et de blé russes à des prix très avantageux.

Comment faire revenir l'Afghanistan dans le jeu

Cette voie ferrée pourrait également donner lieu à un projet routier qui traverserait le corridor ultra-stratégique de Wakhan, ce que Pékin envisage depuis quelques années déjà.

Le Wakhan est partagé par le nord de l'Afghanistan et la région autonome de Gorno-Badakhshan au Tadjikistan: une longue bande géologique aride et spectaculaire qui s'étend jusqu'au Xinjiang.

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Il est désormais clair non seulement pour Kaboul, mais aussi pour les membres de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), que les Américains humiliés ne rendront pas les milliards de dollars "confisqués" des réserves de la Banque centrale afghane - ce qui permettrait au moins d'atténuer la crise économique actuelle et la famine de masse imminente en Afghanistan.

Le plan B consiste donc à renforcer les chaînes d'approvisionnement et de commerce de l'Afghanistan, actuellement dévastées. La Russie prendra en charge la sécurité de l'ensemble du carrefour de l'Asie du Sud et du Centre. La Chine fournira la majeure partie du financement. Et c'est là qu'intervient le chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan-Afghanistan.

La Chine voit la route à travers le Wakhan - une proposition très compliquée - comme un autre corridor BRI, se connectant au Pamir Highway au Tadjikistan, repavée par la Chine, et aux routes du Kirghizstan, reconstruites par la Chine.

L'Armée populaire de libération (APL) a déjà construit une route d'accès de 80 km depuis la section chinoise de la route du Karakoram - avant qu'elle n'atteigne la frontière avec le Pakistan - jusqu'à un col de montagne dans le Wakhan, actuellement accessible uniquement aux voitures et aux jeeps.

La prochaine étape pour les Chinois serait de continuer sur cette route pendant 450 km jusqu'à Fayzabad, la capitale provinciale du Badakhshan afghan. Cela constituerait le couloir routier de réserve pour le chemin de fer Chine-Asie centrale-Afghanistan.

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Le point essentiel est que les Chinois, ainsi que les Ouzbeks, comprennent parfaitement la position extrêmement stratégique de l'Afghanistan: non seulement en tant que carrefour entre l'Asie centrale et l'Asie du Sud, relié aux principaux ports maritimes du Pakistan et de l'Iran (Karachi, Gwadar, Chabahar) et à la mer Caspienne via le Turkménistan, mais aussi en aidant l'Ouzbékistan enclavé à se connecter aux marchés d'Asie du Sud.

Tout ceci fait partie du labyrinthe des couloirs de la BRI; et en même temps, il se croise avec l'INSTC en raison du rôle clé de l'Iran (lui-même de plus en plus lié à la Russie).

Téhéran est déjà engagé dans la construction d'une voie ferrée vers Herat, dans l'ouest de l'Afghanistan (il a déjà reconstruit la route). De cette façon, l'Afghanistan sera inclus à la fois dans la BRI (dans le cadre du Corridor économique Chine-Pakistan, CPEC) et dans l'INSTC, ce qui donnera une impulsion à un autre projet: un chemin de fer Turkménistan-Afghanistan-Tadjikistan (TAT), qui sera relié à l'Iran et donc à l'INSTC.

Du Karakoram à Pakafuz

La route du Karakoram - dont la partie nord a été reconstruite par les Chinois - pourrait tôt ou tard avoir une consœur ferroviaire. Les Chinois y réfléchissent depuis 2014.

En 2016, une voie ferrée reliant la frontière Chine-Pakistan à Gilgit, dans les régions du nord, et descendant ensuite jusqu'à Peshawar, avait été incluse dans le projet de corridor économique Chine-Pakistan (CPEC). Mais rien ne s'est passé: le chemin de fer n'a pas été inclus dans le plan à long terme 2017-2030 du CPEC.

Cela pourrait se produire au cours de la prochaine décennie : l'ingénierie et la logistique constituent un énorme défi, comme ce fut le cas pour la construction de la route du Karakorum.

Et puis il y a l'aspect "suivre l'argent". Les deux principales banques chinoises qui financent les projets de l'IRB - et donc le CPEC - sont la China Development Bank et l'Export Import Bank. Même avant la crise sanitaire, ils réduisaient déjà leurs prêts. Et avec la crise sanitaire, ils doivent maintenant équilibrer les projets étrangers avec les prêts nationaux pour l'économie chinoise.

Au lieu de cela, la priorité en matière de connectivité s'est déplacée vers le chemin de fer Pakistan-Afghanistan-Ouzbékistan (Pakafuz).

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La section clé de Pakafuz relie Peshawar (la capitale des zones tribales) à Kaboul. Une fois achevé, nous verrons la ligne Pakafuz interagir directement avec le futur chemin de fer Chine-Asie centrale-Afghanistan : un nouveau labyrinthe BRI directement relié à l'INSTC.

Tous ces développements révèlent leur réelle complexité lorsque nous voyons qu'ils font simultanément partie de l'interaction entre la BRI et l'INSTC et de l'harmonisation entre la BRI et l'Union économique eurasienne (UEEA).

En substance, en termes géopolitiques et géoéconomiques, la relation entre les projets BRI et EAEU permet à la Russie et à la Chine de coopérer à travers l'Eurasie, tout en évitant une course à la domination dans le Heartland.

Par exemple, Pékin et Moscou sont tous deux d'accord sur la nécessité primordiale de stabiliser l'Afghanistan et de l'aider à gérer une économie durable.

Parallèlement, certains membres importants de la BRI - comme l'Ouzbékistan - ne font pas partie de l'EAEU, mais cela est compensé par leur adhésion à l'OCS. Dans le même temps, l'entente BRI-EEA facilite la coopération économique entre les membres de l'UEE tels que le Kirghizstan et la Chine.

Pékin a en effet obtenu l'approbation totale de Moscou pour investir en Biélorussie, au Kazakhstan, au Kirghizstan et en Arménie, tous membres de l'UEE. L'EAEU, dirigée par Sergei Glazyev, et la Chine discutent conjointement d'une future devise ou d'un panier de devises excluant le dollar américain.

La Chine se concentre sur l'Asie centrale et occidentale

Il ne fait aucun doute que la guerre par procuration qui se déroule en Ukraine entre les États-Unis et la Russie crée de sérieux problèmes pour l'expansion de la BRI. Après tout, la guerre des États-Unis contre la Russie est aussi une guerre contre le projet BRI.

Les trois principaux corridors de l'IRB du Xinjiang vers l'Europe sont le Nouveau pont terrestre eurasien, le Corridor économique Chine-Asie centrale-Asie occidentale et le Corridor économique Chine-Russie-Mongolie.

Le nouveau pont terrestre eurasien utilise le chemin de fer transsibérien et une deuxième liaison qui traverse le Xinjiang-Kazakhstan (via le port continental de Khorgos) puis la Russie. Le corridor qui traverse la Mongolie est en fait deux corridors : l'un va de Beijing-Tianjin-Hebei à la Mongolie intérieure puis à la Russie ; l'autre va de Dalian et Shenyang puis à Chita en Russie, près de la frontière chinoise.

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Actuellement, les Chinois n'utilisent pas le pont terrestre et le corridor mongol autant que par le passé, principalement en raison des sanctions occidentales contre la Russie. L'accent actuel de la BRI est mis sur l'Asie centrale et l'Asie occidentale, avec une branche bifurquant vers le golfe Persique et la Méditerranée.

Et c'est ici que nous voyons un autre niveau d'intersection très complexe se développer rapidement: la manière dont l'importance croissante de l'Asie centrale et de l'Asie occidentale pour la Chine se mêle à l'importance croissante de la CIST pour la Russie et l'Iran dans leur commerce avec l'Inde.

Appelons-le le vecteur amical de la guerre des couloirs de transport.

Le vecteur dur - la guerre réelle - a déjà été mis en place par les suspects habituels. Ils sont, comme on peut s'y attendre, déterminés à déstabiliser et/ou à détruire tout nœud d'intégration BRI/INSTC/EAEU/SCO en Eurasie, par tous les moyens nécessaires: en Ukraine, en Afghanistan, au Baloutchistan, dans les "stans" d'Asie centrale ou au Xinjiang.

En ce qui concerne les principaux acteurs eurasiens, il s'agit d'un train anglo-américain qui ne mène nulle part.

Publié dans The Craddle