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dimanche, 11 janvier 2009

Niger: la sale guerre de l'uranium

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Francesca DESSI :

Niger : la sale guerre de l’uranium

« Le monde s’intéresse à la tragédie du Niger ». Les combattants du « Front des Forces pour le Salut » ont revendiqué l’enlèvement et la séquestration de l’envoyé spécial de l’ONU, Robert Fowler, qui avait disparu début décembre au Niger, en même temps qu’un autre diplomate canadien, Louis Guay, et leur chauffeur. Dans une note, parue le 16 décembre sur le site internet du FFS, on pouvait lire : « Le 15 décembre 2008, les combattants du FFS ont mené une opération militaire dans la région de Tillabéry, où ils ont retenu quatre personnes, dont un diplomate canadien, Robert Fowler ».

La revendication est venue après deux jours de silence total. Les traces du diplomate Fowler, qui était arrivé le 11 décembre 2008 au Niger pour assister aux célébrations de la journée de la République à Tillabéry, ont été perdues dans la journée du dimanche 14 décembre, où l’automobile des deux diplomates a été retrouvée dans la zone de Karma, non loin de la capitale Niamey.

D’après le texte de la note, le Front vise à « sensibiliser tous les diplomates qui collaborent avec le régime génocidaire de Mamadou Tandja (le président) » et à « vouloir envoyer un signal fort au Canada parce que ce pays est l’une des mains qui arment Tandja pour combattre les populations autochtones du Nord et du Sud du Niger ».

Le message se terminait par une revendication claire : « nous ne cèderons aucune portion de nos terres avant que des consultations au niveau local n’aient eu lieu, sans une contrepartie et seulement après que l’on ait tout fait pour éviter le risque d’abîmer l’environnement en procédant à l’extraction d’uranium ». Le Front, constitué le 30 mai 2008, combat aux côtés d’un mouvement plus connu, le « Mouvement Nigérien pour la Justice (MNJ) », contre le gouvernement central pour obtenir des investissements plus substantiels et une politique du développement dans les territoires habités par les nomades touaregs, durement éprouvés ces dernières années par l’extraction radioactive de l’uranium de la région.

Les revendications, qui n’ont reçu aucune confirmation officielle jusqu’ici, ont toutefois réussi à nouveau à braquer les spots médiatiques internationaux sur une question fort délicate que l’on avait délibérément « oubliée » : il y a, au Niger, une guerre pour l’uranium ; elle oppose la population du pays au gouvernement de Niamey, qu’on suppose financé par la France qui entend appuyer ses propres intérêts et ceux d’AVEVA, son groupe nucléaire.

En réalité, les dunes sahariennes du pays, riches en ressources inestimables, où ont toujours habité les Touaregs, sont devenues depuis peu terrain de chasse pour divers pays animés par une fringale énergétique, parmi lesquels les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie et aussi, bien entendu, l’Europe. Les firmes énergétiques internationales s’opposent entre elles pour pouvoir obtenir accès aux gisements d’uranium, qui, jusqu’à la fin des années 70 se trouvaient quasi intégralement sous le contrôle monopolistique de la France, qui avait décidé ainsi de se soustraire aux incertitudes du marché de l’uranium brut et de se rendre auto-suffisante sur le plan énergétique. A partir de ce moment-là, le pillage minéralier a pu s’opérer dans le silence, sans inquiéter outre mesure la communauté internationale, avec la complicité des dirigeants officiels du Niger. Bien peu de cénacles ou d’organisations s’intéressaient au sort désespérant et inhumain où végétait la population nigérienne, à ces conditions atroces qui ont forcé les Touaregs à choisir entre trois éventualités : a) mourir d’attrition et disparaître dans le désintérêt de tous, b) survivre vaille que vaille dans des bidonvilles de baraques et de tentes autour des villes nigériennes ou c) combattre. C’est cette dernière option qu’ont choisi les combattants du FFS et, surtout, du MNJ, qui accusent le gouvernement central d’ « exploiter de manière inconsidérée les concessions minières, afin d’obtenir les moyens nécessaires pour mener une politique parricide » et « permettre à l’AVEVA de voler les ressources minières du Niger ».

Les deux mouvements ne demandent pas au gouvernement de Niamey de fermer les robinets miniers mais de mieux répartir les gains et d’accorder davantage d’attention à la santé de la population et, par voie de conséquence, à l’environnement. Mais Tandja, à plusieurs reprises, a claqué la porte des négociations et refusé le dialogue entre les parties, en affirmant que le Niger est une démocratie et que les Touaregs jouissent du droit de participer aux élections et de faire valoir leurs revendications ; il accuse donc les Touaregs de privilégier la révolte armée. Le problème, c’est que la démocratie du Niger est une démocratie faible, dans un pays dont les frontières ont été tracées à la règle et à l’équerre sur une carte en Europe et que l’on y a séparé les déserts et les ethnies sans tenir compte de rien, ni du passé ni de la géographie ni de l’hydrographie : par conséquent, les minorités sont trop faibles et trop fragilisées pour obtenir un poids suffisant dans la politique du pays. Il ne leur reste plus que la lutte armée ou l’enlèvement de quelques diplomates occidentaux pour conserver l’oreille des médias dans le monde et leur rappeler ce qui se passe dans ce petit coin perdu du continent noir.

Francesca DESSI.

(article paru dans le quotidien romain « Rinascita », 17 décembre 2008 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

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Poutine règle ses comptes...

POUTINE REGLE SES COMPTES


Nous sommes opposés à l’élargissement de l’OTAN en général. L’OTAN a été créée en 1949. Son objectif était la défense et la confrontation avec l’Union Soviétique, pour se protéger d’une éventuelle agression, comme on le pensait à l’époque. L’Union soviétique n’existe plus, la menace non plus, mais l’Organisation est restée. D’où la question : contre qui faites-vous "ami-ami" ? (...) Elargir l’OTAN, c’est ériger de nouvelles frontières en Europe, de nouveaux murs de Berlin, invisibles cette fois mais pas moins dangereux. La défiance mutuelle s’installe. C’est néfaste. Les blocs militaro-politiques conduisent à une limitation de la souveraineté de tout pays membre en imposant une discipline interne, comme dans une caserne. Nous savons bien où les décisions sont prises : dans un des pays leaders de ce bloc. (...)


Je ferai une autre remarque : la démocratie, c’est le pouvoir du peuple. En Ukraine, près de 80 % de la population est hostile à une adhésion à l’OTAN. Nos partenaires disent pourtant que le pays y entrera. Tout se décide donc par avance, à la place de l’Ukraine. L’opinion de la population n’intéresse plus personne ? C’est ça, la démocratie ? »



Vladimir Poutine, interviewé par Le Monde, 31 mai 2008

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samedi, 10 janvier 2009

Affiche: Ja / Nee!

http://klauwaert.blogspot.com

 

Regard éclairé d'un Américain sur l'Iran

REGARD ECLAIRE D’UN AMERICAIN SUR L’IRAN


Ahmadinejad « L'important, c'est le pétrole. Nous autres, Américains, sommes beaucoup plus dépendants d'un pétrole bon marché que les Français. Or l'Iran pourrait très bien prendre le contrôle du golfe Persique en fermant le détroit d'Ormuz, et détruire en quelques minutes (grâce à ses batteries de missiles) les installations pétrolières saoudiennes. Il priverait donc très facilement le marché mondial de 17 milliards de barils. Il ne le fera pas, mais cette menace constitue une force de dissuasion qui empêche les Etats-Unis d'envahir ou d'attaquer le pays. De plus, 90% des habitants du Golfe sont chiites, et pour l'heure sont sensibles à l'influence de l'Iran.


Soyons lucides : les Arabes, qu'il s'agisse des Palestiniens, des Egyptiens ou des Jordaniens, ont mené contre Israël un combat complètement inefficace. Seul le Hezbollah chiite, soutenu par l'Iran, a pu faire reculer les Israéliens. Les Arabes sont donc forcés de se tourner vers l'Iran, qui devient ainsi un empire par procuration, et qui excelle dans ce rôle. Le peuple iranien est intelligent, et sa civilisation est millénaire. Il est sans aucun doute beaucoup plus ouvert à la modernité que les Arabes. C'est un pays stratégiquement très patient qui calcule ses coups à long terme face à un ennemi américain incapable de planifier son action plus d'une semaine à l'avance. La situation pourrait se résumer ainsi : l'Iran est le pays le plus stable, le plus influent et le plus puissant du Moyen- Orient, et les Etats-Unis devront, ou bien le combattre pendant les trente années à venir, ou bien parvenir à un accord de coexistence. (...)


C'est un empire hybride, fondé à la fois sur un armement ultramoderne et sur une stratégie de guérilla et de guerre asymétrique. (...) L'Iran est parvenu à convaincre les Arabes qu'il est le seul à combattre le colonialisme. Le secret de l'Iran, c'est d'accorder à ses alliés, Hezbollah compris, du pouvoir et du respect. Ses agents ont formé Hassan Nasrallah à ne pas recevoir d'ordres, mais à compter sur ses propres forces et à s'affirmer comme leader autonome. Et Nasrallah ne reviendra pas là-dessus. (...) Ce système de délégation de pouvoir ne se fonde ni sur l'argent ni sur la contrainte, mais sur une foi partagée. Tel est le message iranien : seul l'Iran est capable de mettre fin à la domination occidentale au Proche-Orient. L'Iran représente donc, ne serait-ce que par défaut, le seul espoir crédible. (...)


Les Américains font preuve d’un aveuglement délibéré, au même titre que celui qui a conduit à la crise des subprimes. Il relève d'un optimisme sans aucun fondement, qui a également présidé à l'invasion de l'Irak, que même le New-York Times soutenait. Cet aveuglement est également le fruit d'une ignorance de toute la civilisation iranienne, qu'on réduit à la seule personne d'Ahmadinejad. A la sortie de mon livre aux Etats-Unis, on m'a pris pour un fou ! Mais je persiste à penser qu'il faut admettre de considérer l'Iran comme un interlocuteur valable, sous peine de devoir lui livrer une guerre de trente ans, ce que les Etats-Unis ne peuvent certainement pas se permettre. Il faudrait mobiliser un million d'hommes et dépenser jusqu'au dernier dollar. Et au nom de quoi, cette guerre ? De la démocratie ? Du sionisme ? Ce serait pure folie. Le golfe Persique s'embraserait, le prix du pétrole atteindrait les 400 dollars le baril, et l'économie américaine serait sous un nouveau choc. (...)


Malgré ses points faibles, l’Iran est un pays capable de mobiliser un million d'hommes : soldats de l'armée régulière (d'une remarquable efficacité), gardiens de la révolution, sans compter les milices chiites à l'extérieur qui lui permettent d'intervenir par procuration. Et beaucoup d'Iraniens, même les étudiants hostiles au régime, approuvent la politique étrangère de leur gouvernement. (...)


A Washington sévit un lobby politico-médiatique qui agite toujours le même discours. On ne fait que brandir la menace de la bombe iranienne, d'un nouvel Holocauste, avec Ahmadinejad comme épouvantail. (...) Je ne crois pas plus à la bombe iranienne que je n'ai cru aux armes de destruction massive de Saddam Hussein ! C'est toujours la même propagande. La guerre d'Irak a au moins eu le mérite de faire comprendre qu'il est impossible, ne serait-ce qu'économiquement, de créer un empire néocolonial. Elle a entraîné une diminution du pouvoir réel et du prestige des Etats-Unis dans le monde. A cet égard, la crise financière peut influer dans le bon sens la politique étrangère de mon pays. Car si les Etats-Unis vivent dans l'illusion de disposer d'un argent et d'un pouvoir illimités, cela conduit toujours à la catastrophe. »



Robert Baer, ex-agent de la CIA, auteur de "Iran : l’Irrésistible Ascension", interviewé par Le Nouvel Observateur, 18 décembre 2008

 

La guerra del gas

 

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La guerra del gas

http://www.rinascitabalcanica.info

 



Si è tenuta oggi a Bruxelles la riunione tra il direttore esecutivo Gazprom Alexei Miller e i dirigenti della Commissione europea, per illustrare lo stato attuale della crisi di fornitura e di transito del gas attraverso il territorio ucraino. La Russia riattiverà le forniture se l'Ucraina acconsentirà l'ispezione degli osservatori europei, e garantirà successivamente il transito.

Dopo soli pochi giorni di tagli alle forniture di gas, molti Stati Europei cominciano ad essere vittima del caos e del panico, oltre che del freddo, nonostante le rassicurazioni impassibili dei rispettivi Governi.  Continua dunque ad imperversare quella che può essere definita "la guerra del gas", scatenata da Russia e Ucraina senza nessun preavviso o misura cautela per preservare tutte le controparti coinvolte, ripetendo testardamente lo stesso errore del 2006. Tra l’altro, le schermaglie dei due litiganti hanno dato vita ad una diffusa disinformazione, tra accuse reciproche e intimidazioni, sintomo evidente della reciproca responsabilità dei due operatori energetici. La regione europea orientale, e la stessa Germania, sono rimaste senza gas, e chi ne ha la possibilità ricorre alle riserve strategiche. I Balcani non hanno alcun approvvigionamento di gas, che non può essere compensato con il ricorso agli stoccaggi, ma solo alla riconversione energetica con altri combustibili più costosi. Anche l’Italia non riceve da due giorni il gas russo, registrando secondo quanto riportato dall’ENI una sostanziale interruzione del gas proveniente dal gasdotto TAG, vedendosi così costretta ad aumentare il ricorso agli stoccaggi per compensare il calo delle importazioni. Il Ministro dello Sviluppo Economico, Claudio Scajola ha stimato un’autonomia non superiore alle tre settimane, in considerazione del fatto che l’apparato infrastrutturale italiano non ha avuto negli ultimi anni delle migliorie sensibili che possano compensare l’ammanco delle forniture provenienti della Russia. Si cerca dunque di massimizzare gli approvvigionamenti dagli altri Paesi fornitori (Algeria, Libia, Norvegia, Olanda, Gran Bretagna), ma anche dalla Slovenia, a cui sono stati già richiesti circa 200 mila m3 di gas al giorno.


Nel frattempo, si è tenuta oggi a Bruxelles la riunione tra il direttore esecutivo Gazprom Alexei Miller e i dirigenti della Commissione europea, per illustrare lo stato attuale della crisi di fornitura e di transito del gas attraverso il territorio ucraino. Miller ha incontrato il Commissario europeo per l'Energia Andris Piebalgs, il Presidente della Commissione Europea José Manuel Barroso e il Presidente del Parlamento europeo Hans-Gert Pottering. Allo stesso tempo, nella nottata tra la giornata di mercoledì e giovedì, si è avuto un faccia-a-faccia tra i dirigenti  Gazprom e Naftogaz  Ukraine a Mosca, quali Alexei Miller e Oleg Dubina, per giungere ad un compromesso per porre fine alla crisi.   Mosca rimane ferma sulla tesi secondo cui Gazprom ha sospeso le forniture di gas verso l'Ucraina dopo che non era stato raggiunto nessun compromesso sull’accordo commerciale per il 2009 e la liquidazione degli arretrati: una minaccia inutile se non attuata. Pur assicurando che il taglio interessava solo le esportazioni di gas destinate al consumo interno dell’Ucraina, Gazprom si è detta costretta a sospendere tutte le forniture sul territorio ucraino, in quanto la società energetica ucraina Naftogas  ha deviato più di 86 milioni di metri cubi di gas russo destinato al mercato europeo,  mentre la società RosUkrEnergo non ha ricevuto 25 milioni di metri cubi dalla UGS Ucraina. Il gigante russo ha poi intimato la società ucraina di restituire, mediante le proprie riserve, il gas che non è stato ricevuto dai consumatori europei.  Al contrario, il Vice Presidente della  Naftogaz Vladimir Trikolich accusa apertamente Gazprom, e afferma che "la Russia non ha neanche cercanto di riaprire il deposito del transito del gas attraverso l'Ucraina",  e che "Gazprom ha completamente bloccato le forniture di gas per l'Ucraina e lo stesso transito di gas verso l'Europa".  Secondo Kiev, la propaganda russa è deliberatamente volta a screditare la Naftogas e lo stesso Stato ucraino, a cui vengono imputando tutte le responsabilità per la cessazione della fornitura di gas ai Paesi Europei.


 Ora la Russia chiede che sia garantito il transito del gas e l’autorizzazione del controllo da parte di osservatori internazionali come condizione per la ripresa delle forniture di gas alle frontiere.  Il Presidente russo Dmitri Medvedev ha infatti ribadito che, prima di riaprire le condutture, è necessario autorizzare il monitoraggio da parte di rappresentanti  Gazprom, Naftogaz, le autorità ministeriali dei due Paesi e gli osservatori della UE.  La controparte ucraina, da parte sua, si dice pronta a fornire il transito di gas russo verso l'Europa, come affermato da Oleg Dubina nel corso di una conferenza stampa con i giornalisti al termine dei colloqui a Mosca con Miller. "La situazione attuale e le incomprensioni derivano da questioni economiche, non da problemi politici. Essi devono essere risolte in conformità degli interessi economici delle parti", afferma Dubina, aggiungendo che l'Ucraina è pronta a garantire il transito di gas verso l’Europa, e che la parte russa deve comunque garantire la fornitura di una certa quantità di gas necessaria al funzionamento del compressore e delle stazioni di transito.  Allo stesso modo si dice favorevole ad ammettere l’ingresso sul territorio degli osservatori dell'Unione Europea per il monitoraggio di gas. "I nostri uomini sono pronti ad entrare sul territorio ucraino. Stiamo aspettando l'esito della riunione tra i capi di Gazprom e Naftogaz", ha riferito  Pottering dopo l'incontro con il Vice Primo Ministro d'Ucraina Grigory Nemyreem.


In un modo o nell’altro, sembra che la situazione stia lentamente tornando alla normalità, dopo che Mosca e Bruxelles hanno dettato delle precise condizione per lo sblocco della crisi energetica. Molto probabilmente l’emergenza rientrerà da qui a pochi giorni, viste le forti pressioni giunte dai vertici delle Istituzioni Europee e dei singoli Stati membri.  L'esito della grande crisi sarà comunque negativo, in quanto i prezzi saranno aumentati e i Paesi fornitori si sentiranno,  a maggior ragione, in balia della lotta perpetua di Mosca per il controllo della regione, sia dal punto di vista energetico che politico. Il rapporto fornitore-consumatore è stato in qualche modo incrinato, non essendovi nei fatti una strategia di cooperazione reale, al punto che basta una lite commerciale per decretare il taglio secco e totale dell’energia, senza la minima considerazione per i possibili danni economici e reali che si provocano. Il tutto si riduce ad un gioco-forza per ottenere il dominio delle proprie zone di influenza. La "guerra del gas" dichiara sconfitta innanzitutto l’Europa, impotente e impreparata nonostante le grandi strategie di diversificazione, ma anche l’Ucraina, che non è riuscita ancora una volta nel suo "colpo di Stato" contro la Russia.  Ogni strategia è stata dispiegata per portare a compimento il progetto dell’Opec del gas, e ribadire il fatto che l’Europa, l’Ucraina ed ogni altro Stato che dipende da tali fonti di energia, non possono fare a meno della Russia.

 

Fulvia Novellino

 

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vendredi, 09 janvier 2009

La Suisse renvoie Carla del Ponte en Argentine

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LA SUISSE RENVOIE CARLA DEL PONTE EN ARGENTINE

Par Andreï FEDIACHINE

RIA Novosti, 10 avril 2008 (Un article ancien, que nous avions omis de publier, mais qui mérite lecture et esbaudissement)

L'ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) Carla del Ponte a tout de même été réprimandée. Elle a été tellement habituée à faire tout ce qu'elle voulait qu'elle a même réussi à mettre en colère le toujours pondéré département fédéral des Affaires étrangères (diplomatie suisse), pour lequel elle travaille à présent. Un télégramme spécial adressé à Carla del Ponte lui prescrit de retourner immédiatement à Buenos Aires, où elle assume le poste d'ambassadrice de la Confédération helvétique en Argentine, et lui interdit de participer à la présentation de son nouveau livre “La Caccia. Io e i criminali di guerra” (La Chasse. Moi et les criminels de guerre), qui devait avoir lieu début avril à Milan. Le porte-parole du DFAE Jean-Philippe Jeannerat a fait savoir le 8 avril dans une déclaration spéciale à la presse que la présentation publique de cet ouvrage était incompatible avec le poste d'ambassadrice, car “il comporte des déclarations inadmissibles pour un représentant de la Suisse”.

Cette réprimande publique aurait mis pour longtemps sur la touche n'importe quel autre diplomate. Mais, puisque la “Suissesse de fer” en a vu d'autres, elle a tranquillement quitté l'Italie pour regagner son lieu de travail. En effet, cette petite piqûre du DFAE n'est rien par rapport à la fierté étrange qu'elle tire de l'énumération des nombreux sobriquets, pas toujours flatteurs, que lui ont attribués ceux qui ont eu affaire à l'ancienne procureure générale de Suisse et ancienne procureure du TPIY (entre 1999 et 2007). Ce dernier poste lui a valu le surnom de “nouvelle Gestapo”. La Cosa Nostra italienne, quant à elle, l'appelle “La Puttana” (un mot qu'il est superflu de traduire), alors que les banquiers helvètes ont affublé cette femme originaire de la Suisse italienne du doux sobriquet de “missile non guidé”.

Carla affirme que ces étiquettes ne la troublent nullement, car elles ne font que témoigner du bon travail qu'elle a accompli. Même le fait que feu son ancien collègue, le juge Falcone, l'ait qualifiée “d'obstination incarnée” la laisse impassible. Cette approche des appréciations qui sont portées sur elle est certainement étrange, mais il suffit de voir Carla del Ponte, ne serait-ce qu'une seule fois en chair et en os, pour que ces nombreuses interrogations tombent d'elles-mêmes.

Son ouvrage de 416 pages édité par la maison italienne Feltrinelli relate son travail au poste de procureure du Tribunal de la Haye. Pour l'instant, il a paru en italien, mais des versions anglaise et française sont déjà prêtes. Pour 20 euros, on peut plonger dans l'univers de la procureure. Le livre est ennuyeux et il l'aurait été encore plus si Carla n'avait pas recouru aux services de Chuck Sudetic, reporter du New York Times, coauteur de l'ouvrage, pour l'aider à s'écarter un tant soit peu du style procédurier.

En fait, Carla del Ponte n'a dévoilé aucun secret. Ce qu'elle écrit, y compris ses “confidences” à propos des prélèvements d'organes sur des Serbes prisonniers des Albanais du Kosovo, organes par la suite envoyés en Occident, était déjà plus ou moins connu. Des réfugiés serbes en avaient parlé. Seulement, dans les années 90, il ne “fallait” pas croire les Serbes, alors que cette révélation faite par une ex-procureure de la Confédération helvétique est bien plus crédible. Cependant, on ne peut s'empêcher de se poser la question suivante : pourquoi Carla del Ponte n'a-t-elle alors rien fait pour retrouver les coupables et les traduire en justice ?

Elle affirme qu'elle ne pouvait rien faire, car il était très difficile de recueillir des preuves au Kosovo, littéralement truffé “de bandits et de criminels”, où les témoins avaient été intimidés et parce que même les juges de La Haye avaient peur des Albanais kosovars. Elle écrit : “J'estime que certains juges du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie avaient peur que les Albanais viennent eux-mêmes s'occuper d'eux”. Cela semble aujourd'hui beaucoup affliger Carla del Ponte.

Elena Gouskova, experte spécialisée dans les Balkans, chef du Centre d'étude de la crise balkanique contemporaine de l'Institut d'études slaves de l'Académie russe des sciences, n'est pas la seule à estimer que le TPIY est un établissement très étrange. Elle y a travaillé en qualité d'expert scientifique en 2003, au cours du procès du général serbe Stanislav Galic. “Le tribunal a été spécialement créé pour justifier les actions de l'OTAN en Yougoslavie, estime Elena Gouskova. Les chefs du tribunal n'examinent pas l'essence du procès, ils ne font que manipuler les faits en les adaptant au schéma de la culpabilité d'une des parties. En général, j'avais l'impression que l'accusation avait une mauvaise connaissance des dossiers. Certains juges n'avaient aucune notion des Balkans avant d'arriver à La Haye. Au Tribunal de La Haye, le résultat est connu d'avance, du moins concernant les Serbes: ils seront tous reconnus coupables.”

Le fait que Carla del Ponte ait été choisie pour le dossier yougoslave en vue de compromettre définitivement la réputation des Serbes n'a rien d'étonnant. En Suisse, à la fin des années 90, le “missile non guidé” se sentait déjà à l'étroit. En fait, malgré sa petite taille, ses ambitions et son énergie sont comparables aux Alpes. Elle a toujours atteint ses objectifs en agissant implacablement, et a tellement porté jusqu'à l'absurde son application de la loi que même ses collègues, étonnés, se demandaient: comment peut-on parvenir à faire en sorte qu'il ne reste pas de place pour le bon sens et la justice entre la loi et la réalité ?

Sa carrière abonde en affaires retentissantes, entre autres, des affaires politiques à scandale. Les mauvaises langues disent que Carla del Ponte les acceptait avec un plaisir non dissimulé, car elle savait qu'elles lui donneraient un nom. D'autres n'hésitent pas même à affirmer que toutes ces affaires avaient été commandées (il fallait justifier la démonisation des Serbes), ou bien qu'elles étaient fondées sur des jugements préconçus (Carla del Ponte ne cache pas son hostilité pour la Serbie et la Russie), alors que les affaires vraiment importantes ont été véritablement jugées par d'autres, et non pas par Carla.

Carla del Ponte voulait également juger dans les années 90 l'affaire Mabetex, dans le cadre de laquelle ont été accusés Boris Eltsine et ses filles, dont les importantes dépenses auraient été couvertes par cette société. Elle avait aussi “gelé” les comptes en Suisse de l'ex-première ministre du Pakistan, feue Benazir Bhutto. Il serait intéressant de se pencher à nouveau sur ces deux histoires, mais personne ne veut s'en occuper.

Moscou s'inquiète de la situation à la frontière israélo-libanaise

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Moscou s’inquiète de la situation à la frontière israélo-libanaise

http://fr.altermedia.info

La Russie a exprimé sa préoccupation par l’aggravation des tensions à la frontière israélo-libanaise où des échanges de tirs ont retenti jeudi matin, sur fond d’hostilités dans la bande de Gaza.

“Nous préconisons le strict respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU qui, on le sait, appelle Israël et le Liban à maintenir le cessez-le-feu, à oeuvrer pour un règlement durable sur la base du respect global de la Ligne bleue et à prendre des mesures de sécurité pour empêcher la reprise des hostilités”, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur son site Internet.

La diplomatie russe a appelé Israéliens et Libanais à “faire preuve de retenue et de responsabilité”.

“Il faut éviter toute provocation susceptible de détériorer la situation dans la région où tout est interdépendant, où les tensions se sont aggravées à l’extrême en raison de la confrontation israélo-palestinienne dans la bande de Gaza”, précise le communiqué.

Quatre roquettes de type Katioucha sont tombées jeudi matin à proximité de la ville israélienne de Nahariya, faisant deux blessés. Ce tir a été revendiqué par le groupe Front populaire de la libération de la Palestine-Commandement. L’armée israélienne a aussitôt répliqué par plusieurs salves d’artillerie en direction du Liban, et des avions survolent actuellement le Liban-Sud.

Vicino Oriente in fiamme: la Turchia piu' vicina a Gaza, piu' lontana da Tel Aviv

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VICINO ORIENTE IN FIAMME : LA TURCHIA PIU’ VICINA A GAZA, PIU’ LONTANA DA TEL AVIV

http://www.eurasia-rivista.org/

di Aldo Braccio*

Il Primo ministro turco Erdoğan ha denunciato l’attacco israeliano a Gaza come un crimine contro l’umanità, ritenendo del tutto sproporzionato l’uso della forza di fronte ai lanci di razzi palestinesi. Gli attacchi israeliani, ha ribadito Erdoğan, rappresentano un attacco alla pace. Il ministro degli esteri Babacan ha da parte sua comunicato che gli incontri triangolari Turchia – Israele – Siria per la soluzione del contenzioso tra Tel Aviv e Damasco sono interrotti : “La scelta israeliana di condurre un’azione di guerra contro i palestinesi ci ha profondamente deluso”, ha commentato Babacan.
Nel frattempo quattro esponenti dell’AKP, il partito di governo, hanno abbandonato – in segno di protesta – il gruppo parlamentare “di amicizia turco – israeliana”, mentre lo stesso Consiglio di sicurezza nazionale ha condannato l’azione di Tel Aviv, chiedendo che i bombardamenti cessino immediatamente e che gli aiuti umanitari per la popolazione di Gaza (provenienti anche dalla Turchia) possano subito giungere a disposizione.
Erdoğan ha raggiunto per colloqui urgenti Damasco e Amman; secondo notizie non confermate nella capitale siriana avrebbe anche incontrato Khaled Méchaal, capo dell’ufficio politico di Hamas in esilio.
Ad Ankara, Istanbul e in parecchie altre città si susseguono iniziative e manifestazioni contro la guerra promossa da Israele : in particolare a Istanbul la municipalità ha deciso di annullare la tradizionale festa di capodanno in piazza Taksim, in segno di lutto.

*Aldo Braccio, redattore di Eurasia, è esperto di questioni turche e del Vicino Oriente.

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jeudi, 08 janvier 2009

Crise au Proche Orient: le début d'une troisième guerre mondiale?

Crise au Proche-Orient: le début d’une troisième guerre mondiale?

http://fr.altermedia.info

conflit

Par Dmitri Kossyrev,

C’est le procès du “lanceur de chaussures” Mountazer Al-Zaidi qui aurait pu devenir le principal événement du 31 décembre, le dernier jour de l’année 2008. Le 14 décembre, ce journaliste a lancé ses deux chaussures à la figure du président américain (qui était en train de donner une conférence de presse à Bagdad), en criant “C’est le baiser d’adieu du peuple irakien, espèce de chien!”.

 

Mais ce ne fut pas le cas. Un autre événement, qui, lui, n’a rien de comique, est venu éclipser l’incident des chaussures. A savoir une guerre, déclenchée dans une région voisine, et qui a déjà fait un grand nombre de victimes parmi la population civile.

Au premier abord, il s’agit d’un territoire très restreint au Proche-Orient. Certes, il y a des morts, mais cela arrive, malheureusement, beaucoup plus souvent qu’on ne le souhaite, n’est-ce pas? Mais peut-il arriver - théoriquement - qu’une troisième guerre mondiale éclate juste après les fêtes? Une opération punitive sera sans doute lancée prochainement dans la bande de Gaza, opération qui aura pour objectif de démanteler définitivement le “foyer terroriste” du Hamas. Or, son résultat sera douteux. Plusieurs attentats seront perpétrés par la suite sur le territoire israélien, auxquels il faudra aussi répondre.

Dans ce cas, la prochaine étape de l’évolution du conflit touchera le Liban et la Syrie, ces deux territoires arabes que Moscou essaie depuis de longues années d’inclure dans le processus de règlement du conflit au Proche-Orient. Israël pourrait attaquer ces pays également. Intérieurement, le monde arabe concède que le Hamas est composé de radicaux dangereux qui ont provoqué eux-mêmes ce conflit. Mais si Israël refuse de s’arrêter, le tableau changera.

Par exemple, le “facteur iranien” pourrait surgir comme par hasard, et notamment le fait que Téhéran, à ce qu’on prétend, finance aussi bien les membres du Hamas que leurs confrères libanais du Hezbollah, tout en aidant en outre la Syrie. Et si l’Iran ose faire un geste un tant soit peu menaçant…

Que pourra alors faire Israël? Bombarder quelques sites en Iran? Et si l’Iran décide alors de répondre à la provocation? L’Iran ne possède pas encore d’arme nucléaire, mais Israël en dispose et peut y recourir, si les choses tournent mal.

Il s’agit du pire scénario possible. Dans l’espoir de l’éviter, tout le monde, toutes sympathies confondues, appelle aujourd’hui les autorités israéliennes à arrêter la guerre et à revenir au point initial. Ainsi qu’à participer par la suite, l’année prochaine, à une Conférence sur le Proche-Orient à Moscou, pour évoquer finalement pour de bon la question de la paix. Mais déjà les positions seront beaucoup moins avantageuses pour Israël comme pour tous les autres.

Par exemple, Israël n’est pas du tout enclin à écouter ceux qui l’appellent à cesser les hostilités. Qui plus est, il se comporte de la même façon que le régime de Saakachvili en Géorgie, en essayant d’engager dans la guerre son principal protecteur, les Etats-Unis; ou bien de régler ses propres problèmes pendant la période de changement d’administration aux Etats-Unis. Mais les situations de ce genre sont toujours anormales: elles signifient que l’ancienne politique (en l’occurrence, celle des Etats-Unis) a été absolument erronée. Dans le même ordre d’idées, l’isolement du Hamas, qui jouit manifestement d’un large soutien de la population de la bande de Gaza, a été aussi une erreur. Tout ceci signifie également que les grandes puissances (ou la communauté internationale) seront désormais obligées d’exercer une pression sur Israël pour l’inciter à ne plus bombarder les quartiers résidentiels de la bande de Gaza, sur le Hamas pour qu’il mette fin aux attentats, sur l’Iran pour qu’il cesse de terroriser le monde avec son programme nucléaire, etc. Mais qui est aujourd’hui à même de mener un dialogue avec Israël, l’Iran et le Hamas en adoptant une position ferme?

Source: Novosti

mercredi, 07 janvier 2009

Démocratie à la russe: pouvoir et contre-pouvoir en Russie

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trouvé sur: http://polemia.com

« Démocratie à la russe : pouvoir et contre-pouvoir en Russie »

Par Jean-Robert Raviot

 

« Démocratie à la russe » est un ouvrage passionnant. Jean-Robert Raviot, maître de conférences à Nanterre et à Sciences-Po, y procède à un froid décryptage de la vie politique russe. Avant de nous livrer à une comparaison décapante avec la « démocratie à l’européenne », livrons-nous à quelques explications :

En moins de vingt ans la Russie est passée du « parlementarisme balbutiant de la fin de l’empire » à la « démocratie présidentialiste post-soviétique » (1) et les Russes sont rapidement devenus des adeptes de l’ « athéisme démocratique » (2), sceptiques sur les élites qui les représentent.

Le nombre des partis siégeant au Parlement n’a cessé de se réduire : dix dans la chambre élue le 12 décembre 1993 ; quatre seulement dans la Douma d’Etat élue le 2 décembre 2007.

Le vote « de conviction » ou « d’élimination » qui marquait les scrutins du début des années 1990 a cédé la place à un vote « clientéliste » et d’ « allégeance » (3), un « vote d’allégeance » qui s’est porté, en 2007, à 70% sur Russie Unie, la grande force centrale, « centriste », qui a émergé, puis s’est imposée, comme force dominante en renvoyant sur les marges extrêmes les libéraux et les communistes.

Pour Russie Unie, « la démocratie est au service de la souveraineté nationale et de la puissance » (4) ; la démocratie vise moins à « être représentative que constructive ».

C’est ainsi que la Russie est devenue avec Russie Unie un pays à parti dominant. Cette situation était déjà connue auparavant dans d’autres pays réputés démocratiques tels que le Japon, avec le Parti libéral-démocrate depuis 1945, Taiwan, avec le Kouo-Min-Tang de 1950 à 1991, le Mexique, avec le Parti révolutionnaire institutionnel de 1930 à 2003, et la Suède, avec le Parti social démocrate de 1932 à 1976.

Bien sûr, la tentation est grande dans les médias occidentaux de condamner l’évolution de la Russie dont la vie politique s’éloignerait à leurs yeux de l’idéal type de la démocratie. Jean-Robert Raviot ne cède pas à ce confort intellectuel facile. Bien au contraire, il se plaît à souligner – horresco referens – les points de convergence entre la démocratie post-soviétique et la post-démocratie européenne :

– l’inégalité d’accès aux grands médias ;
– la vie politique qui se transforme en feuilleton télévisé à épisodes ;
– le débat politique simplifié à l’extrême et n’ayant qu’une incidente réduite sur la délibération ;
– le changement des modes de scrutin ;
– la lutte contre l’ « extrémisme » pour mobiliser ses partisans et déconsidérer son opposition : certes, en Russie ce sont les « libéraux » qui jouent le rôle d’ « extrémistes » dévolu en Occident aux « nationaux », mais la mécanique de manipulation de l’opinion est la même ;
– la dictature du politiquement correct même si le politiquement correct n’est pas le même à l’est et à l’ouest : c’est le patriotisme en Russie (Russie Unie se définit comme « le parti de la réussite, du redressement national ») ; c’est le mondialisme et l’antiracisme en Occident (où l’on veut construire « une humanité hors sol et hors histoire », selon Marcel Gauchet) ;
– des procédures électives qui dans les faits visent moins à permettre au peuple de choisir ses dirigeants qu’à assurer une légitimité à l’élite au pouvoir.

A rebours du « démocratiquement correct », Jean-Robert Raviot estime finalement que loin « d’accuser un quelconque retard la Russie post-soviétique est au contraire en avance sur son temps » (5). Et d’enfoncer ainsi le clou : « Le vernis de la modernité démocratique triomphante craque et les innombrables faux-semblants politiques de l’Occident apparaissent en pleine lumière. Aux Etats-Unis, le césarisme et le népotisme, qui constituent depuis toujours la part d’ombre du système politique, se manifestent avec une évidence sans pareille. Le « phénomène bureaucratique » se déploie avec un systématisme presque caricatural dans la « construction européenne ». Les préceptes du « politiquement correct » ont partout pris les apparences d’une nouvelle religion civile officielle. Les clientélismes de toute nature semblent constituer les vrais arcanes de la décision politique. La connivence des fortunes privées et des pouvoirs publics semble devenir la règle et la possession d’un patrimoine important est la clef du succès d’un nombre croissant d’entreprises de conquête du pouvoir politique. Enfin, l’impératif de sécurité est invoqué à l’appui de dispositions généralement plébiscitées qui substituent progressivement un état d’exception permanent à l’ordre constitutionnel. A l’heure où les recettes de la « gouvernance » se substituent à l’art du gouvernement des hommes, « la démocratie occidentale redescend du piédestal sur lequel l’histoire de l’après-1945 l’avait placée dans une comparaison, forcément avantageuse, avec les totalitarismes national-socialiste et communiste (6) ».

Les Occidentaux jugent sévèrement la démocratie à la russe au regard de l’idéal démocratique. Mais la démocratie à la russe renvoie en miroir à l’Occident la vision de sa propre réalité, toujours plus éloignée des grands principes censés la fonder.

Et pourtant l’Occident continue à s’ériger en donneur de leçons alors même qu’il est plus que douteux que les chefs politiques occidentaux bénéficient auprès de leur peuple d’une estime et d’une popularité réelles aussi flatteuses que celles dont bénéficient Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev !

Guillaume Bénec’h
Polémia
08/12/08

(1 « Démocratie à la Russe », p. 5.
(2) Op. cit., p. 8.
(3) Op. cit., p. 48.
(4) Site Internet de Russie Unie, cité dans « Démocratie à la russe », p. 10.
(5) Op. cit., p. 118.
(6) Ibid.Jean-Robert Raviot,  « La Démocratie à la russe », Ellipses, avril 2008, 160 p., 17,10 euros.

 

Guillaume Bénec’h

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mardi, 06 janvier 2009

America indiolatina ed Eurasia: i pilastri del nuovo sistema multipolare

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America indiolatina ed Eurasia: i pilastri del nuovo sistema multipolare

Tiberio Graziani / http://www.eurasia-rivista.org

L’avventurismo statunitense in Georgia e la profonda crisi economico-finanziaria che investe l’intero sistema occidentale hanno definitivamente evidenziato l’incapacità degli Stati Uniti di gestire l’attuale momento storico. I paradigmi interpretativi basati sulle dicotomie est-ovest, nord-sud, centro-periferia non sembrano più essere validi per delineare i prossimi scenari geopolitici. Una lettura continentale e multipolare delle alleanze e delle tensioni fra gli attori globali ci permette di individuare nell’America indiolatina e nell’Eurasia i pilastri del nuovo sistema internazionale.


L’incapacità statunitense di governare


La recente questione georgiana ha definitivamente posto una pietra tombale sul cosiddetto unipolarismo statunitense e, soprattutto, sembra aver reso effettivo un sistema geopolitico articolato ormai su poli continentali, cioè un sistema multipolare.

Ciò non è stato affatto colto dalla maggior parte degli osservatori ed analisti, i quali, pur consapevoli del tramonto della “nazione indispensabile” (secondo l’ardita definizione dell’ex Segretario di Stato Madeleine Albright), in margine alla crisi agostana tra Mosca e Tiblisi hanno ripetutamente fatto riferimento ad un nuovo bipolarismo e ad una riformulazione della “guerra fredda”. In realtà, siamo ben lontani dalla riedizione del vecchio sistema bipolare, e non soltanto perché le motivazioni ideologiche (tra cui l’antitesi comunismo-capitalismo, totalitarismo-democrazia), che hanno caratterizzato il dopoguerra dal 1945 al 1989, e dunque fornito linfa all’equilibrio bipolare, sono venute meno, ma, soprattutto, perché grandi paesi di dimensione continentale, come la Cina, l’India e il Brasile, in conseguenza del loro sviluppo economico e grazie alla coscienza geopolitica che anima da circa un buon decennio le loro rispettive classi dirigenti, ambiscono, responsabilmente, ad assumere impegni politici, economici e sociali a livello planetario.

Bisogna subito dire, però, che il declino del sistema unipolare a guida statunitense non significa affatto la fine dell’egemonia di Washington, tuttora presente, anche militarmente, in vaste aree del Pianeta. Quella di Washington è per il momento un’egemonia ridotta, con cui le nuove entità geopolitiche dovranno confrontarsi ancora per qualche anno. Un’egemonia, teniamo a sottolineare, forse più pericolosa del passato per la stabilità internazionale, perché appunto traballante e suscettibile, pertanto, di essere gestita da Washington e dal Pentagono con scarso equilibrio, come la crisi georgiana ha ampiamente dimostrato.

La profonda crisi strutturale dell’economia degli USA (1) ha contribuito soltanto ad accelerare un processo di ridimensionamento dell’intero “sistema occidentale” che, iniziato a metà degli anni ’90, veniva tuttavia registrato solo nei primi anni dell’attuale secolo da autori come Chalmer Johnson ed Emmanuel Todd nella rispettive analisi sulle conseguenze cui gli Stati Uniti, quale unica potenza mondiale egemone, sarebbero presto andati incontro (2) e sulla decomposizione del sistema statunitense (3).

Johnson, profondo conoscitore dell’Asia, e del Giappone in particolare, osservava, tra il 1999 e il 2000, che gli USA non sarebbero stati in grado di gestire il loro rapporto con l’Asia, se avessero perseguito i “reiterati tentativi del loro governo di dominare la scena mondiale” (4). Tra i cambiamenti, già visibili, che avrebbero nel prossimo futuro delineato un nuovo quadro geopolitico, Johnson poneva la propria attenzione al crescente tentativo della Cina di emulare le altre economie dell’Asia orientale a crescita intensiva (5). Lo stesso autore, riferendosi all’impietosa analisi illustrata da David Calleo (6) nel lontano 1987 sulla disgregazione del sistema internazionale, riteneva che gli Stati Uniti di fine secolo fossero “un egemone rapace” “dotato di scarso senso d’equilibrio”.

Anche il francese Todd, come l’americano Johnson, riteneva che gli USA, a causa delle guerre in Medio Oriente e in Jugoslavia, fossero diventati, ormai, un elemento di disordine per l’intero sistema internazionale; secondo Todd, inoltre, l’interdipendenza economica era a netto svantaggio dell’economia statunitense, come la crescita del deficit economico dell’ultimo decennio indubbiamente dimostrava.

Alcuni anni dopo, nel gennaio del 2005, un acuto e brillante osservatore come Michael Lind della New America Foundation sosteneva, in un importante articolo pubblicato sul “Financial Times” (7), che alcuni Paesi eurasiatici (principalmente la Cina e la Russia) e dell’America meridionale stavano “silenziosamente” prendendo misure il cui effetto sarebbe stato quello di “ridimensionare” la potenza nordamericana.

Più recentemente (2007), Luca Lauriola (8) ha sostanzialmente ribadito gli stessi concetti, che qui riportiamo nelle parole di Claudio Mutti: “Lauriola intende dimostrare alcune tesi che possono essere schematicamente riassunte nei termini seguenti: 1) gli USA non sono più la maggiore potenza mondiale; 2) la potenza tecnologica russa supera oggi quella statunitense; 3) l'intesa strategica tra Russia, Cina e India configura un'area geopolitica alternativa a quella statunitense; 4) gli USA si trovano in una gravissima crisi finanziaria ed economica che prelude ad un vero e proprio crollo; 5) in tale situazione, la potenza statunitense è "smarrita e impazzita", sicché Mosca, Pechino e Nuova Delhi la trattano cercando di non provocare reazioni che potrebbero causare catastrofi mondiali; 6) l'amministrazione Bush prosegue imperterrita verso il precipizio, inventando continuamente menzogne che giustifichino la funzione mondiale degli USA; 7) le condizioni di vita di gran parte della popolazione statunitense sono simili a quelle di molti paesi sottosviluppati; 8) l'immagine odierna degli USA non è un'eccezione della loro storia, ma riproduce fedelmente quella di sempre (dal genocidio dei Pellirosse al terrorismo praticato in Vietnam); 8) negli USA, un ruolo politico eminente viene svolto da quella medesima lobby messianica che aveva primeggiato nella nomenklatura sovietica” (9).

Ma come mai l’iperpotenza statunitense, nel breve volgere di neanche un ventennio, è sul punto di collassare? Perché un attore globale come gli USA non è stato in grado di governare ed imporre il suo tanto declamato “New Order”, democratico e liberista?

Le risposte a tali quesiti non vanno ricercate soltanto nelle, tutto sommato, facili analisi care agli economisti e/o nelle contraddizioni politiche in seno al sistema occidentale. Vanno, a nostro avviso, cercate proprio nell’analisi delle dottrine geopolitiche della potenza statunitense. Gli Stati Uniti d’America — potenza talassocratica mondiale — hanno sempre perseguito, fin dalla loro espansione nel subcontinente sudamericano, una prassi geopolitica che in altra sede abbiamo definita “del caos” (10), vale a dire la geopolitica della “perturbazione continua” degli spazi territoriali suscettibili di essere posti sotto la propria influenza o il proprio dominio; da qui l’incapacità di realizzare un vero ed articolato ordine internazionale, quale ci si dovrebbe aspettare da chi ambisce alla leadership mondiale.

Due geopolitici italiani, Agostino Degli Espinosa e Carlo Maria Santoro, in epoche diverse e molto lontane tra loro, rispettivamente negli anni ’30 e ’90, hanno constatato una importante caratteristica degli USA, quella di essere inadatti a governare, ad amministrare.

Scriveva nel lontano 1932 Agostino Degli Espinosa: “L'America non vuole governare, vuole semplicemente possedere nel modo più semplice, ossia con il dominio dei suoi dollari”, e proseguiva affermando che governare “non significa unicamente imporre delle leggi e delle volontà: significa dettare una legge a cui lo spirito del popolo o dei popoli aderisca in modo che fra governo e governati si formi un’unità spirituale organizzata” (11).

Ribadiva, a distanza di oltre sessant’anni, Carlo Maria Santoro: “le potenze marittime […] non sanno immaginare, neppure concettualmente, la conquista e l’amministrazione, ovvero la suddivisione gerarchica dei grandi Imperi continentali” (12).

La specificità talassocratica degli USA, individuata da Santoro, e l’incapacità di governare, nel senso sopra magistralmente esposto da Degli Espinosa, spiegano meglio di ogni altra analisi il declino della Potenza nordamericana. A ciò, ovviamente, vanno aggiunti anche gli elementi critici connessi al grado di espansione dell’imperialismo statunitense: dispiegamento militare, spesa pubblica, scarso senso della diplomazia.

Ad affermare l’inettitudine degli USA nel gestire l’attuale momento storico è giunto, recentemente, anche l’economista francese Jacques Sapir. Per il direttore della scuola di Parigi per gli studi delle scienze sociali (EHESS), anzi, già la crisi del 1997-1999 aveva mostrato ”que les Ètats-Unis étaient incapables de maîtriser la libéralisation financière internationale qu’ils avaient suscitée et imposée à nombreux pays” (13). Ovviamente, per Sapir la mondializzazione è un aspetto dell’espansionismo statunitense, essendo in larga misura l’applicazione della politica americana che egli ritiene essere “una politica volontarista di apertura finanziaria e commerciale” (14). All’epoca, quando le ricette liberiste statunitensi, veicolate attraverso i diktat del Fondo monetario internazionale, fallivano in Indonesia e venivano, a ragione, duramente rifiutate da Kuala Lumpur, fu, significativamente, sottolinea Sapir, la responsabile politica economica adottata da Pechino ad assicurare la stabilità dell’Estremo Oriente.

È interessante notare che l’accelerazione del processo di ridimensionamento economico e politico degli USA (2007-2008) è avvenuto proprio quando alla guida del paese permane una gruppo di potere che si rifà alle idee dei think tank neoconservatori. I neocons, è noto, hanno spinto il più possibile Washington ad attuare negli ultimi anni — a partire almeno dal 1998, anno in cui inizia la “rivoluzione negli affari militari” — una politica estera aggressiva ed espansionista; tale politica è stata condotta in stretta coerenza con i principi veterotestamentari (l’impulso messianico come componente del patriottismo statunitense e come costante del carattere nazionale) che li contraddistinguono e con la particolare declinazione, in senso conservatore, della nota tesi trockista della rivoluzione permanente. Questa tesi, oltre a costituire, per alcuni versi, il sostrato teorico della strategia della “permanent war”, definita dal vice presidente Dick Cheney ed attuata con solerzia dall’Amministrazione Bush nel corso degli ultimi due mandati presidenziali (2000-2008), rinverdisce la caratteristica “geopolitica del caos” di Washington.

America indiolatina ed Eurasia


Se gli USA, stretti tra necessità d’ordine geostrategico (controllo della Russia e della Cina in Eurasia, del Brasile, dell’Argentina e dell’area caraibica nel proprio emisfero) e una profonda crisi economico-finanziaria, sembrano essere confusi ed oscillare tra una politica estera persino più aggressiva e muscolare rispetto al recente passato e un ripensamento realistico del proprio ruolo mondiale, i maggiori paesi eurasiatici, Russia e Cina in testa, ed i più importati paesi sudamericani, Argentina e Brasile, appaiono sempre più consapevoli delle proprie potenzialità economiche, politiche e geostrategiche.

Ciò obbliga gli analisti e i decisori politici ad utilizzare nuovi paradigmi per interpretare il presente. Gli schemi interpretativi del passato, basati sulle dicotomie est-ovest, nord-sud, centro-periferia, non sembrano valere più. Sarà bene analizzare il presente, al fine di cogliere gli elementi necessari per delineare i futuri possibili scenari geopolitici, da una prospettiva continentale e multipolare delle alleanze e delle tensioni fra gli attori globali; in particolare, occorrerà concentrare l’attenzione sugli assi intercontinentali tra i due emisferi del Pianeta.

Il BRIC (Brasile, Russia, India e Cina), il nuovo asse geoeconomico tra l’Eurasia e l’America indiolatina, è ormai una realtà ben definita, capace di attrarre, nel prossimo futuro, altri paesi eurasiatici e sudamericani. Se, nel breve-medio periodo, tale asse si consoliderà, il sogno “occidentalista” inglese di una comunità euroatlantica, dalla Turchia alla California (15), e quello mondialista degli USA, incardinato sulla triade Nordmerica, Europa e Giappone, saranno destinati a rimanere tali.

Il recente vertice dei Ministri degli esteri dei paesi del BRIC (maggio 2008, Ekaterinburg, Russia), che ha confermato l’intenzione dei nuovi paesi emergenti ad intessere ulteriormente le relazioni economiche e politiche, è stato percepito dagli USA come un vero e proprio affronto. A ciò occorre anche aggiungere la riunione dei Big Five (Brasile, India, Cina, Messico e Sud Africa), tenutasi a Sapporo nel luglio del 2008 in concomitanza con il vertice di Hokkaido del G8.

È con l’insediamento di Putin a primo ministro della Federazione russa (agosto 1999) che iniziano ad avviarsi consistenti relazioni economiche tra la Russia e i paesi sudamericani, per poi intensificarsi nel corso degli ultimi anni fino ad assumere una decisa dimensione politica.

Mentre risale all’aprile del 2001 l’interesse della Cina verso l’America meridionale, con la storica visita del presidente Jian Zemin a diverse nazione del subcontinente americano. La Cina, alla ricerca di materie prime e di risorse energetiche per il proprio sviluppo industriale, ritiene il Brasile, il Venezuela ed il Cile partner privilegiati e strategici (si contano, ad oggi, tra i 400 e 500 accordi commerciali tra Pechino, i principali paesi sudamericani e il Messico), tanto da investirvi cospicui capitali per la realizzazione di importanti infrastrutture.

Gli interessi russi e cinesi in America meridionale, dunque, aumentano giorno dopo giorno. Il colosso russo Gazprom (insieme all’italiana ENI) sigla contratti con il Venezuela (settembre 2008) per l’esplorazione delle aree Blanquilla Est e Tortuga, nel Mar dei Caraibi, a circa 120 chilometri a nord dalla città di Puerto la Cruz (Venezuela settentrionale), e Mosca vara un piano per la creazione di un consorzio petrolifero in America meridionale. Inoltre, mentre la Lukoil firma un memorandum d´intesa con la compagnia petrolifera venezuelana, la PDVSA, Chávez si reca a Pechino (settembre 2008) per firmare una ventina di accordi commerciali con Hu Jintao, relativi a forniture agricole, tecnologiche e petrolchimiche e si impegna a fornire 500 mila barili/giorno di petrolio entro il 2010 e 1 milione entro il 2012.

Inoltre, Pechino e Caracas, facendo seguito a intese intercorse nel maggio del 2008, a settembre dello stesso anno, prendono accordi per l'installazione di una raffineria di proprietà comune in Venezuela e per la realizzazione congiunta di una flotta di quattro petroliere giganti e per l'aumento delle spedizioni di petrolio in Cina.

L’America caraibica e meridionale non sembra più essere il “cortile di casa” di Washington. Le preoccupazioni aumentano per Washington, quando il Nicaragua riconosce le repubbliche dell’Ossezia del sud e dell’Abkhazia, quando il Venezuela ospita bombardieri strategici russi a lungo raggio e, soprattutto, quando il processo di integrazione dell’America meridionale viene accelerato dalle strettissime intese tra Buenos Aires e Brasilia. Le relazioni tra i due maggiori paesi del subcontinente americano si sono recentemente (settembre 2008) concretizzate nell’adozione del sistema di pagamento in moneta locale (SML) per l’interscambio economico-commerciale. L’adozione del SML al posto del dollaro statunitense rappresenta un vero e proprio primo passo verso l’integrazione monetaria dell’intera area Mercosur e l’embrionale costituzione di un “polo regionale” che, verosimilmente, grazie soprattutto agli ormai consolidati rapporti con la Russia e la Cina in campo economico e commerciale, potrebbe svilupparsi nel breve volgere di un lustro.
Il nervosismo di Washington sale, inoltre, quando Pechino e Russia espandono la loro influenza in Africa e trattengono rapporti di collaborazione con l’Iran e la Siria.

Tuttavia, oltre i pur importanti e necessari accordi economici, commerciali e politici, affinché il nuovo sistema multipolare possa adeguatamente svilupparsi, i suoi due pilastri, l’Eurasia nell’emisfero nordorientale e l’America indiolatina in quello sudoccidentale, dovranno assumere, necessariamente, il controllo dei propri litorali e contenere le tensioni interne (spesso suscitate artificialmente da Washington e Londra), il loro vero tallone d’Achille.

Infatti, per far fronte agli USA — per trovare, cioè, soluzioni ragionevoli ed equilibrate che ne riducano, a livello planetario, senza ulteriori sconvolgimenti, il grado di perturbazione — Cina e Russia devono considerare che, attualmente, l’ex iperpotenza è, sì, sicuramente una nazione “smarrita”, ma pur sempre un’entità geopolitica dalle dimensioni continentali, padrona dei propri litorali e con ancora una potente flotta navale (16), presente su tutti gli scacchieri del Pianeta. Recentemente, ricordiamo, Washington ha riattivato la Quarta Flotta (per ora costituita da 11 navi, un sommergibile nucleare e una portaerei) per dimostrare, minacciosamente, il proprio impegno presso i loro partner centroamericani e sudamericani. La pur sempre temibile potenza statunitense impone all’Eurasia, principalmente alla Russia che ne costituisce il fulcro, ma anche alla Cina, di attivare una politica di integrazione, o maggiore collaborazione, verso l’area peninsulare ed insulare della massa continentale, cioè verso l’Europa ed il Giappone. È in tale contesto che occorre considerare la nuova politica del presidente Medvedev in relazione al potenziamento delle forze armate russe e, in particolare, al riammodernamento della marina militare (17). Pur se ci troviamo nell’era della cosiddetta “geopolitica dello spazio” e della geostrategia dei missili e degli scudi spaziali, l’elemento navale rappresenta, già da oggi, un importante banco di prova sul quale gli attori globali sono chiamati a sperimentare le proprie strategie per almeno il prossimo decennio, sia nei “mari interni” (Mediterraneo, Nero e Caraibico) sia negli oceani.

Al fine di comprendere appieno le future mosse della potenza d’oltreoceano, Pechino e Mosca farebbero bene a tenere a mente quanto scriveva, anni or sono, Henry Kissinger,: “Geopoliticamente l’America è un’isola al largo del grande continente eurasiatico. Il predominio da parte di una sola potenza di una delle due sfere principali dell’Eurasia — Europa o Asia — costituisce una buona definizione di pericolo strategico per gli Stati Uniti, una guerra fredda o meno. Quel pericolo dovrebbe essere sventato anche se quella potenza non mostrasse intenzioni aggressive, poiché, se queste dovessero diventare tali in seguito, l’America si troverebbe con una capacità di resistenza efficace molto diminuita e una incapacità crescente di condizionare gli avvenimenti” (18).

In maniera perfettamente speculare a quello per l’Eurasia, un analogo discorso vale anche per l’America indiolatina. L’America indiolatina — cioè per il momento, il Brasile, l’Argentina ed il Venezuela — è obbligata per evidenti motivi geostrategici, a contenere le tensioni che alimentano l’instabilità di una parte dell’arco andino (19), in particolare quella boliviana, che costituisce il tratto territoriale che collega la costa occidentale a quella orientale del subcontinente americano. Brasilia, Buenos Aires, Santiago e Caracas — se veramente vogliono sottrarsi alla tutela statunitense — dovranno necessariamente incrementare le loro relazioni politiche e militari e porre particolare attenzione al potenziamento delle proprie flotte marine, civili e militari. Le condizioni attuali, grazie all’“amico lontano” rappresentato dalle potenze eurasiatiche, sembrano giocare a loro favore. Le condizioni attuali, è doveroso dirlo, giocano a favore anche dell’Europa e del Giappone.

Per l’equilibrio del Pianeta, tuttavia, c’è solo da sperare che gli USA prendano ragionevolmente atto del loro ridimensionamento, e non perseguano, quindi, insensate strategie di rivincita.


Note
1. L’odierna crisi economico-finanziaria risale, secondo alcuni specialisti, tra cui Jacques Sapir, a quella del triennio 1997-1999. Jacques Sapir, Le nouveau XXI siècle. Du siècle «américaine» au retour des nations, Seuil, Paris 2008, p.11. Ricordiamo che gli USA, dal 1992 al 1997, nella convinzione di essere ormai l’unica potenza mondiale, veicolarono, a sostegno della loro strategia di dominio mondiale, una “campagna ideologica volta ad aprire le economie del mondo al libero commercio e al libero movimento dei capitali su scala globale” (Chalmer Johnson, Gli ultimi giorni dell'impero americano, Garzanti, Milano 2001, p. 290).
2. Chalmer Johnson, Gli ultimi giorni dell'impero americano, Garzanti, Milano 2001, ediz. orig. Blowback, The Costs and Consequences of American Empire, Little Brown and Company, London 2000.
3. Emmanuel Todd, Après l’empire. Essai sur la décomposition du système américain, Gallimard, Paris 2002. Ed. italiana, Dopo l’impero, Tropea, Milano 2003.
4. Chalmer Johnson, op. cit., p. 59.
5. Chalmer Johnson, op. cit., p. 58.
6. “Il sistema internazionale va disgregandosi non solo perché nuove potenze aggressive dotate di scarso senso dell’equilibrio cercano di dominare i paesi confinanti, ma anche perché le potenze in via di declino, anziché regolarsi e adattarsi, cercano di cementare il proprio barcollante predominio trasformandolo in un’egemonia rapace”, David. P. Calleo, Beyond American Hegemony: The future of the Western Alliance, New York 1987, p. 142, citazione tratta da Chalmer Johnson, op. cit., p. 312.
7. Michael Lind, How the U.S. Became the World's Dispensable Nation in “Financial Times”, 26 gennaio 2005.
8. Luca Lauriola, Scacco matto all'America e a Israele. Fine dell’ultimo Impero, Palomar, Bari 2007.
9. Claudio Mutti, Recensione a L. Lauriola, Scacco matto all’America e a Israele, www.eurasia-org, 27 gennaio 2008.
10. Tiberio Graziani, Geopolitica e diritto internazionale nell’epoca dell’occidentalizzazione del pianeta, in “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 4/2007, p. 7.
11. Agostino Degli Espinosa, Imperialismo USA, Augustea, Roma-Milano 1932-X, p.521.
12. Carlo Maria Santoro, Studi di Geopolitica, G. Giappichelli, Milano 1997, p. 84.
13. Jacques Sapir, op. cit., pp. 11-12.
14. Jacques Sapir, op. cit., pp. 63-64.
15. Sergio Romano, in merito alla politica inglese antieuropea, così rispondeva a due lettori del quotidiano “Corriere della sera”: “L' obiettivo inglese è una grande comunità atlantica, dalla Turchia alla California, di cui Londra, beninteso, sarebbe il perno e la cerniera”, Sergio Romano, Perché è difficile fare l' Europa con la Gran Bretagna, Corriere della sera, 12 giugno 2005, p. 39.
16. Riporta Alessandro Lattazione che “la flotta USA, dieci anni fa, possedeva 14 portaerei e relativi gruppi di battaglia. Oggi ne ha, sulla carta, 10 ma solo 5/6 sono operative”. Alessandro Lattanzio, La guerra è finita?, relazione presentata al FestivalStoria, Torino, 16 ottobre 2008.
17. Alessandro Lattanzio, Il rilancio navale della Russia, www.eurasia-rivista.org, 1 ottobre 2008.
18. Henry Kissinger, L’arte della diplomazia, Sperling & Kupfer Editori, Milano 2006, pp.634-635.
19. Come noto, gli analisti suddividono l’America meridionale in due archi: l’arco andino, costituito da Venezuela, Colombia, Ecuador, Perú, Bolivia, Paraguay e l’arco atlantico, costituito da Brasile, Uruguay, Argentina e Cile.

vendredi, 02 janvier 2009

De elite kent geen scheiding der machten, zij is de macht!

De elite kent geen scheiding der machten, zij is de macht!


Scheiding der machten?De politieke en economische elite welke de staat België als omhulsel gebruikt voor haar smerige zaakjes heeft een jarenlang taboe, dat als een omerta stilletjes door alle betrokkenen werd verzwegen voor de buitenwereld. Met de laatste ontwikkelingen is deze echter doorbroken, met enkele treffende vaststellingen tot gevolg. Deze omerta betreft het gebruik en vooral het misbruik dat de machtselite al decennia lang in dit land maakt van de rechterlijke macht en haar dienaars. Het is echter niet toevallig dat de zwijgplicht nu op de helling wordt gezet door een deel van diezelfde machtskaste. Het verbreken van de omerta valt samen met de strijd die de verschillende fracties op dit ogenblik met elkaar uitvechten. De tegenstellingen binnen de economische elites, maar ook binnen de politieke knechtenbende, zijn zo groot geworden dat de verschillende clans en belangengroepen in dit land zich niet meer schromen om hun belangengeschillen nu op straat en in de media (en blijkbaar ook al op aandeelhoudersvergaderingen) openlijk uit te vechten. De strijd die nu binnen de machtskaste woedt, is er een om de resterende macht, de resterende postjes en vooral het resterende geld welk binnen het Europese kader (waarbinnen het land meer en meer ingesloten raakt) nog over zal blijven voor de nationale elite.

Dit land is met kanker aangetast. Een kanker veroorzaakt door de gilde van beroepsprofiteurs die elke ruimte in deze schijndemocratie hebben bezet en het danig hebben besmet met een verrottingsproces zonder precedent. De praktijken die de Cosa Nostra (letterlijk "Onze Zaak") in Italië toepast, zijn in dit land de gewoonte geworden bij de politieke klasse. Alle instellingen en alle beleidsniveaus zitten volgepropt met het soort politici dat alleen maar uit financieel eigenbelang en dat van hun eigen clan redeneert en opereert. Die clans (politieke partijen) worden dan nog wel door de staat (gemeenschap) rechtstreeks gefinancierd. Via de manipulatie van de staatsstructuren hebben die clans dat staatsapparaat volledig geïnfiltreerd, waardoor ze zich beter kunnen bedienen van het vele geld dat het volk moet ophoesten.

Voor de economische elite waren deze praktijken geen enkel bezwaar, zolang die politieke maffia de zaakjes van het grootkapitaal naar behoren behartigde tenminste. Zolang de ongebreidelde winsten maar in de privé-beurzen konden worden gestopt en de zaakvoerders van banken en grote bedrijven zichzelf een indigestie konden eten aan de bonussen en de extra's die ze lustig meegraaiden uit hun bedrijven. Zolang dit alles kon, was het dik in orde. Maar omdat het piramidespel van de wereldwijde beurzen weer eens in elkaar is gedonderd, en omdat de casino's welke renteverslaving en renteslavernij in stand moeten houden nu massaal over kop dreigen te gaan is de economische elite een beetje in shock, waardoor de politieke knechten snel met oplossingen moesten komen.

Maar in dit land waar de politieke elite bestaat uit parasitaire clans die gewoon zijn om te leven van het zweet en de arbeid van de bevolking en dus ver van de reële wereld staan, was de ontreddering compleet. Op een dergelijk cruciaal ogenblik hebben sommigen de claneenheid verbroken en gemeend dat ze solo slim konden gaan. Zo hebben ze dan de grootste bank van het land weggegeven voor een vriendenprijsje aan buitenlandse kapitaalgroepen. Zo werd aan de Franse en de Nederlandse kapitaalgroepen een mooi eindejaarsgeschenk gegeven en tegelijkertijd de onmogelijkheid ingebouwd voor Vlaanderen om zijn onafhankelijkheid te verwerven. Immers, zonder grote, soevereine banken is een nationale onafhankelijkheid zeer moeilijk te bereiken. Daarom dat Reynders (MR) zo gebeten was om de boel te verkopen aan de Fransen. En het is ook daarom dat de Franstalige partijen niks verwijten aan Leterme, deze Vlaming van dienst heeft weer mooi de agenda van de Brusselse en Franstalige haute finance ingevuld. Maar een fractie van de binnenlandse kapitaal-elite (vooral rijke Vlaamse families) waren helemaal niet tevreden met de miljarden die ze zo kwijt zijn geraakt aan het buitenland. Ze gedogen die politici omdat die hen rijker maken, dus ze stoppen dat gedogen dan ook zodra ze er geld dreigen aan te verliezen.

Vandaar dat vandaag alle pionnen in stelling zijn gebracht. Ook die binnen de magistratuur. Toen de aandeelhouders van de weggegeven bank in beroep gingen tegen deze verkoop zag de politieke machtselite niet aankomen dat de uitspraak voor hen negatief zou uitdraaien. Die uitspraak kwam vooral omdat de stemming binnen het magistratenkorps inmiddels was omgeslagen. Niet in het minst omdat veel van die magistratenfamilies (de familie De Gucht bijv.) behoren tot de financiële elite van dit land, en enorme verliezen hebben geleden aan het Fortis-debacle. Maar de politieke maffia had het veranderde klimaat bij justitie niet op tijd door en wilde alsnog - naar aloude Belgische gewoonte - de uitspraak van de rechtbank een beetje bijschaven tot ze paste in de politieke agenda van het ogenblik. Consternatie alom, nochtans is het zich bemoeien in rechtszaken door de politiek in dit land de gewoonste zaak van de wereld, zeker als die zaken politiek aangebrand zijn. Neem de veroordeling van de VMO als privé-militie of recenter die van de Vlaams-Blok-vzw's, er is geen mens die gelooft dat daar onafhankelijk werd gevonnist, los van de politieke agenda en de Wetstraatmaffia. Ook vindt de politieke elite altijd weer een ambitieuze rechter die maar wat graag mensen veroordeelt die te luid durven spreken over de migratie-chaos of multiculturele leugens in vraag durven stellen. We hebben in dit land zelf een parallel lopend openbaar ministerie dat luistert naar de naam CGKR. Als alle advocaten die daar werken om mensen op te sporen zich inschreven in pro deo praktijken, er zou op slag geen tekort meer aan dat soort mensen zijn.

Dus, scheiding der machten? Dat is hier ten lande een illusie.

Maar deze keer waren de belangen een maatje te groot voor de klungels van de politiek, enkele miljarden maten welbepaald. En waren de betrokkenen bij de rechtspraak nu net de broodheren van de politieke maffia. Plots wordt er openlijk geschermd met die al zo vertrappelde scheiding der machten, zelfs tot op het hoogste niveau is er nu al protest tegen. Partijen die anders geen last hebben van een gescheiden geweten als ze zelf aan de macht zijn (SP.A) schreeuwen nu als een gekeeld everzwijn wat een schande het wel niet is. En ook het volledige gerechtsapparaat is in alle staten van verontwaardiging, ze hebben nu plots ontdekt dat de politieke kaste in dit land het gerecht controleert en zelf manipuleert. "Hoe is dat toch mogelijk!?" horen we hen nu roepen. Zou het wat te maken kunnen hebben met het feit dat tot voor kort alle magistraten door de maffiapartijen werden voorgedragen voor hun benoemingen? Zelfs het VB kreeg van die aanvragen voor benoemingen en aanstellingen binnen! Foei, foei, heren rechters! En daarom is het dus dat ons rechtsapparaat krioelt van politieke klonen van de machtspartijen. "Maar nu kan dat niet meer", hoor ik de burgerlijke dwepers zeggen, "nu worden onze magistraten door de Hoge Raad voor de Justitie benoemd". Alleen... wie heeft die Hoge Raad benoemd? Juist ja, de bende politieke oplichters uit de democratische partijen...

Voor ons van het N-SA is het al lang duidelijk. De machtskaste heeft dit land helemaal in haar greep. Al de onderdelen van deze staat zijn door corruptie, benoemingen, favoritisme en (vooral) door een allesverslindend eigenbelang met elkaar verbonden en gebonden. Er bestaat dan ook hoegenaamd niet zoiets als de scheiding der machten. Alleen de scheiding tussen de machtselite, het volk en het volksbelang bestaat.

De rest is  burgerlijke illusie!


Eddy Hermy
Hoofdcoördinator N-SA

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mercredi, 31 décembre 2008

Sarközy dans le collimateur en Allemagne

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Sarközy dans le collimateur en Allemagne

On savait déjà que l’entente n’était pas parfaite entre Angela Merkel et Nicolas Sarközy, coupable aux yeux des Allemands de négliger le binôme Paris/Berlin au profit de relations privilégiées avec la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, voire en annonçant l’avènement d’une « Union Méditerranéenne », englobant les 27 pays de l’UE et noyant, de ce fait même, le cœur germanique et danubien du continent dans un gigantesque magma informel et sans colonne vertébrale, sans trognon mental commun, fort peu susceptible de fonctionner et de générer de l’harmonie et du consensus. Dans un tel magma, rien de constructif ne peut être entrepris avec toute la célérité décisionnaire voulue, vu l’hétérogénéité de ce bricolage racoleur, qui ne produira que des palabres sans suite. La Méditerranée est certes importante et sa maîtrise est vitale pour l’Europe mais l’empreinte qu’elle doit recevoir doit être européenne, doit venir du cœur du continent et non pas du désert arabique. Pierre Vial disait que la Méditerranée, depuis l’effondrement de l’Empire romain, l’échec des Vandales et des tentatives byzantines de reconquête, était un front et non pas un trait d’union. C’est là une évidence historique. La verbosité de Sarközy et ses gesticulations théâtrales n’y changeront rien.   

Dans le n°50/2008 de l’hebdomadaire « Der Spiegel », l’essai, que le magazine publie chaque semaine, était consacré à l’ « Omniprésident » Sarközy et était signé Ullrich Fichtner (dont on n’évoque pas les qualités ou fonctions). Cet « essay » était féroce : il énumérait, sur le ton du sarcasme et du mépris, voire du dégoût, les frasques du président français, accusé de surcroît de trahir les idéaux de Montesquieu quant à la séparation des pouvoirs. Sarközy aurait ainsi fait de l’Etat le « butin » du pouvoir. Et Fichtner de citer quelques exemples d’entorses graves à l’idéal de Montesquieu, dont les mésaventures d’un manifestant, Hervé Eon, qui s’était promené lors d’une visite présidentielle dans sa ville, avec une pancarte au cou, sur laquelle il reproduisait la parole historique du Président, empreinte de tant de délicatesse, « Casse-toi, pauv’ con ! ». Après que pression eût été exercée sur les tribunaux et sur la magistrature couchée et vénale, Hervé Eon a été condamné pour « injure au Président de la République » (sans que les professionnels de l’idéologie et de la pratique des « droits de l’homme » ne s’en soient outrancièrement émus, ni en France ni ailleurs en Europe…) ; ensuite, la brutalité avec laquelle a été traité un journaliste de « Libération », arrêté dès potron-minet et copieusement rossé dans un commissariat de police, parce qu’il avait écrit, il y a deux ans, quelques rosseries sur le candidat président.  

Face à ces dérapages, dignes du Zaïre de feu Mobutu, Ullrich Fichtner constate : en l’an II du mandat de Sarközy, « le pays (la France) est aujourd’hui devenu l’objet de rapports négatifs qui auraient pu provenir de l’Amérique du Sud des années 70 ».  Et d’ajouter que le commissaire européen des droits de l’homme, Thomas Hammarberg, avait décrit, après sa visite des prisons françaises, que la situation y était « inacceptable » et que la politique française de la justice contredisait les « droits fondamentaux de la personne humaine ». Et hop, quelques belles fleurs dans le jardin de Rachida Dati… Et tout cela se passe aujourd’hui dans le pays de la « rrrrrévolution » et des « droits de l’homme »… dont les ténors du journalisme et de la pensée ( ?) aiment tant donner des leçons aux autres… Fichtner : « Avec Sarközy, un style politique est né, en un laps de temps très court, qui nuit à la culture démocratique du pays » ; « nous assistons à une brutalité croissante du discours politique, comme si Sarközy et ses compagnons avaient suivi les leçons de Georges Bush le Jeune » ; « ivre de son pouvoir, Sarközy se sent compétent en tout et le contraire de tout : il tient des discours sur la maladie d’Alzheimer et sur la psychiatrie, sur la construction automobile, le logement et l’urbanisme, il propose des plans pour les économies à la traîne et contre la tragédie des sans-abri ; il exprime ses visions sur l’avenir de l’Afrique, sur les chances du Québec ; il a des idées sur l’énergie éolienne, le Tibet et le rugby ».

Jusqu’ici, rien que de la polémique, des reproches, comme chaque président français en a essuyés. Mais, l’ « essay » se termine par des paragraphes plus consistants : « Ses discours et ses projets ne peuvent contribuer à étayer l’Etat : généralement, Sarközy cherche la sensation car il se pose comme une homme politique éternellement en campagne électorale et, à cause de cela, dans les circonstances inquiétantes d’aujourd’hui, le système politique français manque d’un pôle de repos et de stabilité, d’un étalon fiable, d’une instance neutre ».

« La télévision d’Etat a été réformée de façon telle que l’émetteur public ne pourra plus diffuser de la publicité après 20 heures, à partir de janvier prochain. Sarközy vend cette réforme comme un « saut qualitatif », le téléspectateur est donc content et toute cette politique semble parfaitement raisonnable et rationnelle. Mais cette politique, de manière drastique, ne permet plus le financement des programmes de la télévision publique, qui se montraient aisément critique à l’encontre du pouvoir. On craint partout en France que l’on tentera de récupérer l’argent perdu de la publicité en ne recrutant plus de journalistes sérieux. Cette crainte est fondée car Sarközy a fait bidouiller sa loi de façon telle que ce sera en fin de compte le Président qui nommera personnellement le futur gestionnaire principal de la télévision publique. Quant aux émetteurs privés, à la tête desquels se trouvent les nouveaux amis super-riches de Sarközy, ils bénéficieront à partir de janvier d’entrées financières proportionnellement plus substantielles, ce qui est un effet collatéral parfaitement voulu, bien entendu ».

Et in cauda venenum : « Les forces de la désintégration politique corrodent l’Etat plus férocement en France qu’ailleurs dans le monde, car la société française est un mélange bigarré d’ethnies, de religions et, heureusement, de citoyens à l’esprit libre ; il n’empêche que l’édifice, qui les abrite tous, se lézarde. Ce processus n’a pas commencé avec Sarközy mais ce président-là n’a rien entrepris pour l’endiguer, l’apaiser, ni trouvé des nouveaux ciments pour le souder à nouveau ; au contraire : animé par son leitmotiv ‘diviser plutôt que concilier’, il mine encore davantage la cohésion de la nation. L’évolution actuelle de la France est une leçon qui nous enseigne que la démocratie et l’Etat de droit ne sont pas de simples évidences, mais des principes que l’on doit gagner chaque jour, pour lesquels il faut lutter quotidiennement, qu’il faut façonner et surtout remplir de sens, de volonté et de ‘virtù’. L’Allemagne, comme aucun autre pays, a dû apprendre cette leçon dans les peines, les douleurs et la souffrance. La France, qui s’est presque toujours retrouvée du côté ensoleillé de l’histoire doit bigrement faire attention, elle, de ne pas l’oublier ».

L’article de fond de Fichtner est le premier, depuis des décennies, à évoquer, au sein d’un établissement politique allemand pourtant bien soucieux de « rectitude politique », la nature « composite » et artificielle de la France en tant que construction politique. Et laisse sous-entendre que cette nature composite, ce manque d’homogénéité, et notamment d’homogénéité ethnique, est une faiblesse effroyable qui risque, à terme, de provoquer un vaste chaos entre le Rhin et les Alpes, d’une part, et l’Atlantique, d’autre part.

L’article de Fichtner montre en filigrane que son auteur préfère une référence directe à Montesquieu qu’un discours, tout en trémolos, sur les droits de l’homme, qui n’est pas suivi d’une pratique ad hoc. Montesquieu permet effectivement une application sereine, sobre et posée des droits du citoyen d’une république ou du sujet d’une monarchie, sans les excès criminels ou verbeux du discours républicain et révolutionnaire. La pratique européenne du droit doit s’inspirer davantage de Montesquieu que des mauvais modèles révolutionnaires. Voilà donc un axiome que l’on peut facilement tirer de l’article de Fichtner.

L’article de Fichtner révèle aussi toute la teneur de l’ère glaciaire qui règne actuellement dans les relations germano-françaises, une glaciation dont Sarközy est responsable. En plus, Fichtner dénonce la césure existante entre le discours (souvent tonitruant) sur les droits de l’homme en France et la pratique quotidienne, très déficitaire, de cette idéologie, soi-disant fondatrice de la République, inviolable et intangible. Cela, les régionalistes bretons, alsaciens ou autres le savaient depuis toujours. Et les cadavres des Vendéens ou des noyés de la Loire savent qu’immédiatement après la proclamation des droits de l’homme et du citoyen, on a inventé le principe de « dépopulation », soit une pratique en bonne et due forme de l’extermination totale d’une population au nom d’un délire abstrait, et qu’on l’a appliqué sans état d’âme par le truchement de « colonnes infernales ». Cette césure entre ce discours et cette pratique indique précisément que le discours en question est, sur le fonds, et depuis son émergence, pure hypocrisie.

L’article de Fichtner devrait inspirer nos législateurs pour condamner, comme le fit un jour Soljenitsyne, la matrice des totalitarismes exterminateurs, après avoir condamné ces derniers ; ensuite pour assimiler les symboles de cette matrice, dont le sinistre tricolore qu’a sacralisé Sarközy, à ceux des totalitarismes du passé, si bien que leur exhibition ou leur vénération ou toute tentative de les importer chez nous, en toutes circonstances ou sous quelque prétexte que ce soit, soit considérées comme un délit, assimilable à l’ostentation pathologique d’oripeaux ou de « paraphernalia » national-socialistes . Ce qui permettrait, en autres choses, d’écarter le délire du rattachisme en Wallonie. 

Enfin l’article de Fichtner devrait inciter à une vigilance européenne généralisée contre les déviances sarközistes, permettant à terme de libérer les peuples de France d’une idéologique intrinsèquement terroriste dans ces principes, même si elle ne peut actuellement les traduire dans le réel et dans toute leur effroyable pureté, et de pratiques contraires aux principes nord-européens de l’habeas corpus, incarnés chez nous, notamment, par la Charte de Kortenberg. La révolution française, comme les pratiques centralisatrices et absolutistes des derniers rois de la monarchie capétienne, a forcé les peuples des anciennes Gaules à sortir d’une matrice européenne commune où la liberté et l’autonomie sont des valeurs cardinales. Il faut les y accueillir à nouveau.

En résumé, c’est un fort beau costume, un pur alpaga haut de gamme, que le principal hebdomadaire d’information en Europe, le « Spiegel », qui tire au moins à deux millions d’exemplaires, a taillé pour cet hiver au nouveau président français, au sortir de ses six mois d’animateur numéro un de l’UE.

(source : Ullrich FICHTNER, « Der Omnipräsident », in « Der Spiegel », n°50/2008). 

 

 

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lundi, 29 décembre 2008

Kosovo, Osetia del Sur y Abjasia: precedentes que cambiaron el panorama geopolitico

Kosovo, Osetia del Sur y Abjasia: precedentes que cambiaron el panorama geopolítico

Debido a los acontecimientos de gran envergadura que sucedieron este año bisiesto: las elecciones presidenciales en Rusia, los Juegos Olímpicos en Pekín, la crisis económico-financiera desatada a nivel mundial, la muerte del Patriarca de Moscú y toda Rusia, Alexis II, el 2008 será recordado por millones de personas.

De todas formas, la agresión de Georgia contra Osetia del Sur (Cáucaso del Norte) ocupa un lugar especial en la serie de acontecimientos importantes. Esta tragedia segó las vidas de miles de personas. La agresión agravó la ya delicada situación en esta región clave del planeta y marcó el inicio de los más significativos cambios geopolíticos desde el término de la Segunda Guerra Mundial.


Sobre los planes de Georgia, suministrada por los EE.UU., en lo que respecta al Cáucaso, se sabía ya desde abril. Desde ese entonces la situación en las fronteras entre Georgia y Osetia del Sur era más que alarmante. En la zona de conflicto se concentraron tropas. Las localidades de Osetia del Sur estaban sometidas a un intenso fuego artillero. En las fronteras de Abjasia se respiraba un aire de intranquilidad y nerviosismo. El Ejército georgiano para ese entonces se encontraba en el desfiladero del Kodori, territorio de Abjasia. El denominado “Gobierno legítimo” de Abjasia, reconocido por Tbilisi, declaró que estaba listo para tomar las “riendas del país”. Las provocaciones por parte de Georgia con respecto a las autonomías, no cesaban. Sobre sus espacios aéreos volaban aviones de espionaje no pilotados de procedencia norteamericana, que las autoridades oficiales de Tbilisi los hacían pasar como aviones rusos.

Por televisión Mijaíl Saakashvili aseguraba al pueblo de Osetia que el conflicto se resolvería rápidamente por la vía pacífica. En esos momentos tenía lugar en Pekín la ceremonia de inauguración de los Juegos Olímpicos. Por tradición histórica, debe haber un alto al fuego entre las partes bélicas mientras se llevan a cabo los mencionados juegos. Pero precisamente en esos días por orden del Comandante en Jefe el ejército georgiano sometió a un intenso y masivo fuego artillero a Tsjinvali (capital de Osetia del Sur) y otras localidades surosetas haciendo utilidad de artillería pesada, lanzamisiles múltiples “Grad”, tanques etc. Se inició la operación “campo despejado”. Según los planes de Georgia, en cuestión de 24 horas después de iniciada la operación, Tsjinvali había de desaparecer de la faz de la tierra; y su población, ser eliminada o desterrada. Operación similar se preparaba para atacar a Abjasia, pero la diferencia consistía en que sería de mayor magnitud.

Es curioso saber, ¿en Moscú estarían enterados de la agresión que Georgia tenía en mente?, aunque qué tiene que ver aquí Rusia, si Osetia del Sur y Abjasia forman parte de Georgia. Al juzgar por las innumerables notas diplomáticas que el Ministerio de Relaciones Exteriores de la Federación Rusa envió a Tbilisi; por lo activamente que se discutía en el Consejo de la Federación, en la Duma, el Ministerio de Defensa y las autoridades rusas reiteradas veces intentaron detener el desarrollo de tales acontecimientos; de advertir a Tbilisi sobre las consecuencias de sus acciones.

Moscú advirtió insistentemente al Consejo de Europa, a la ONU, a los líderes de las más grandes potencias sobre la posible complicación de la situación en el Cáucaso. Pero nadie prestaba la debida importancia o Europa se hacía la que no entendía la gravedad de la situación. Como resultado del conflicto armado, en el Cáucaso plenamente tuvo lugar el denominado “efecto dominó” del que ya había advertido Rusia después del precedente de Kosovo. Las consecuencias del conflicto son conocidas. Decenas de soldados del ejército de paz ruso, cientos de soldados georgianos, cientos de civiles murieron. Tsjinvali y muchas localidades de Osetia del Sur quedaron destruidas, decenas de miles de refugiados. Pasará mucho tiempo para reparar los efectos de esta catástrofe humanitaria.

En agosto del presente año, la muerte de miles de civiles de Osetia del Sur fue catalogado por el gobierno de Rusia como “genocidio”. Será o no tal definición, objetiva, el tiempo lo dirá. Las investigaciones oficiales de tales trágicos sucesos en el Cáucaso todavía no están por terminar. Las investigaciones están siendo llevadas tanto por las fuerzas del orden público rusas como por las instituciones europeas. Es muy posible que en el 2009 se de una apreciación jurídica merecida de los nefastos hechos de agosto último y que los culpables sean procesados con todo el peso de ley. Inevitablemente se mencionarán los nombres de los cómplices de Saakashvili que armaron al agresor violando las leyes internacionales en detrimento de la propia seguridad nacional.

Después de lo acontecido en el Cáucaso, la posición inicial de los países occidentales que acusaban a Rusia de agredir a Georgia, cambió radicalmente gracias a los esfuerzos de los diplomáticos rusos y los medios de comunicación. El mismo hecho de que la OTAN no haya incluido en sus filas a Georgia y Ucrania en el 2008, evidencia el cambio de su posición inicial con respecto a Rusia. Países influyentes de la Alianza Atlántica como Gran Bretaña, Francia, Alemania y otros decidieron no incluir a países cuya política haya empeorado la situación político-militar en una región tan importante y estratégica como es el Cáucaso. En sólo 5 días de acciones bélicas no solamente en la región del Cáucaso cambió el panorama geopolítico. En el mapamundi aparecieron dos nuevos Estados: Osetia del Sur y Abjasia. Por primera vez se ven modificadas las fronteras de las repúblicas de la Comunidad de Estados Independientes (CEI), creadas en tiempos soviéticos como intergubernamentales. Apareció un nuevo tipo de formación de Estados: los parcialmente reconocidos. De hecho Osetia del Sur y Abjasia han sido reconocidos de jure por Rusia y algunos otros países. Varios politólogos rusos y occidentales consideran que pasarán unos cuantos años y el número de nuevos estados aumentará. Valga como ejemplo el tema de Kosovo que hasta el día de hoy ha sido reconocido por más de 50 países miembros de la ONU, pero no lo ha sido por dos miembros permanentes del Consejo de Seguridad de esta institución: Rusia y China. Esto significa que Kosovo, al igual que Osetia del Sur y Abjasia, es un estado parcialmente reconocido. La misma definición puede ser aplicada para Chipre del Norte y Taiwán.

Los precedentes de Kosovo, Osetia del Sur y Abjasia contribuyeron a la redefinición del existente sistema de relaciones internacionales y del Derecho Internacional. Ya que en el planeta algunos conflictos “congelados” corren el peligro del “efecto dominó”. Por ejemplo, Pekín teme seriamente al problema de la intensificación de las tendencias separatistas del mismo Taiwán y en la región autónoma de Xingjian Uighur (al oeste de China). En lo que respecta a la CEI podemos citar como ejemplo a Chisinau y Alto Karabaj. En diciembre de este año los rusinos (grupo etnográfico de los ucranianos que habitan en Transcarpatia, región más occidental de Ucrania) anunciaron su deseo de independizarse y crear su propio Estado.

“Los acontecimientos de agosto en el Cáucaso seriamente influenciaron en lo que respecta a los temas de zonas de conflicto en la CEI”, declaró Sergei Markedónov, Jefe del Departamento de problemas de relaciones interétnicos del Instituto de análisis político y militar. La imposición de la paz que se llevó a cabo en el Cáucaso es una señal clara para Bakú en lo que se refiere a su política relativa a Alto Karabaj. Azerbaidzhan ha visto que los intentos de Georgia por resolver de manera unilateral el estatus quo en el Cáucaso, se han encontrado con la fuerte posición de Rusia, y que una política poco perspicaz en lo concerniente al tema de Alto Karabaj puede conducir a malos resultados. Actualmente Bakú tiende a hacer apreciaciones más políticas que militares y optar por métodos más adecuados en su política con respecto a “territorios no reconocidos”.

Según la opinión de Markedónov, se ha presentado también la posibilidad de arreglar otros conflictos en el Cáucaso. Las investigaciones del Instituto de análisis político y militar, demuestran que la proclamación de independencia de Osetia del Sur y de Abjasia en el Cáucaso del Norte, así como el hecho de que Rusia durante el conflicto de agosto haya apoyado a Osetia del Sur y llevado a cabo la operación de imposición de paz, son acogidos absolutamente como correctos.

Dmitri Evláshkov

Extraído de RIA Novosti.

dimanche, 28 décembre 2008

Les fortes paroles de la crise politique belge

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Les paroles fortes de la crise politique belge…

Dans son édition de Noël (24-25 décembre 2008), le quotidien flamand « Het Laatste Nieuws », journal populaire lu à près d’un million d’exemplaires dans le pays, s’étonne que l’on ait fait appel au vieux cheval de retour Wilfried Martens pour arranger les bidons d’une crise qui n’en finit pas, tout simplement, ajouterions-nous, parce qu’elle n’a pas de solution. Pour l’éditorialiste du quotidien, Luc Van Der Kelen, et pour son collaborateur Jan Segers, le choix de Martens indique qu’aucun politicien belge actuel, tous partis confondus, n’est jugé digne ou capable de tirer les marrons du feu. Il n’y aurait donc pas eu de relève et seuls les septuagénaires retirés des voitures après une « carrière » de partitocrate commencée fin des années 50 (quand l’Atomium n’existait pas encore…), pourrait rafistoler l’esquif qui fait eau de toutes parts. C’est un point de vue qui se défend mais qu’il est curieux de lire sous la plume d’intellectuels, braves mais établis, qui se prétendent « démocrates » et « libéraux ». En effet, la partitocratie, à la belge ou à l’italienne, est un système qui installe des bidouilleurs plus ou moins malins, comme on le sait depuis Machiavel, qui ne vont pas faire montre du sens de l’Etat mais tirer à toutes les ficelles pour obtenir prébendes, avantages personnels, avantages pour les copains ou les maîtresses, comme on le sait depuis le célèbre ouvrage de Max Weber, « La politique comme profession ».

L’attitude classique du bidouilleur est de coopter, dans sa suite, parmi ses complices, des autres bidouilleurs, mais moins malins, plus lourdauds et patauds. Et ainsi de suite. Jusqu’à la cooptation de crabes totalement clodos par des crabes à peine moins clodos. On l’a vu avec Jean Gol, qui coopta jadis l’inénarrable Louis Michel parmi ses leudes, et dont on a pu déceler naguère les grands talents de diplomate, un Louis Michel qui a coopté ensuite le fameux Daniel Ducarme, dont Gol disait : « Il est si léger, qu’il montera haut ! ». En attendant ce clodo de Ducarme-là est devenu rattachiste et veut accorder à la Wallonie le même statut que les Dom-Tom au sein de la république sarközisée.  Normal qu’un clodo admire les sans-culottes. Et rêve de joindre son destin au leur. 

Je ne jouerai pas le cuistre en citant les grands ouvrages de science politique qui annonçaient, dès la fin du dix-neuvième siècle, avec les Italiens Minghetti, Mosca et Pareto, avec Roberto Michels, que la partitocratie chavirerait tôt ou tard dans ce type de gluante raspoutitsa. Paul Hymans, que célèbrent les libéraux francophones belges en nommant leur institut d’étude ( ?) de son nom, avait prédit cette involution dès 1899. Dans le MR libéral, seul le Sénateur Alain Destexhe résiste encore à cette déliquescence inéluctable  en dénonçant ces petits jeux de plus en plus piteux, au nom des idéaux et de la clairvoyance de Paul Hymans, mais, en se posant ainsi comme Cassandre, il perd tout état de grâce et sa sagacité importune ses propres co-partisans et co-listiers  : il finira avec l’étiquette de facho accorchée au cou. Et dans la foulée, avec zèle et acribie, on débaptisera l’Institut Paul Hymans pour lui donner le nom de Jean Gol et, à Woluwé, la belle Avenue Paul Hymans finira par s’appeler « Avenue de la Démocratie » ou « Avenue de l’ONU » ou « Avenue des Droits de l’Homme », ou autre dénomination verbeuse.

En attendant, ça râle sec dans les rangs des politiciens non encore septuagénaires. Ainsi le Sénateur Pol Van Den Driessche (CD&V) conteste l’idée que les talents étaient davantage représentés jadis qu’aujourd’hui : « Il n’en a jamais été autrement au sommet de la vie politique belge, cela a toujours été comme aujourd’hui : vous avez une petite strate supérieure, une épaisse strate d’hommes et de femmes qui travaillent dur, qui ont du mérite et qui pensent bien, et une petite strate d’idiots absolus (« absolute onnozelaars ») ». L’épaisse strate médiane, à nos yeux, est composée d’une masse immense de ronds-de-cuir, de pense petit, de canules sans vision, de taupes bornées constituant un ballast inutile dont il conviendrait de se débarrasser le plus rapidement possible. Quant à la strate inférieure des « idiots absolus », est-elle si petite que cela ?  

Un ministre d’Etat, qui entend rester anonyme (on ne sait jamais…), ajoute à ces propos tout d’aigreur une belle louche de perfidie: « Qu’est-ce qui pousse Martens et Dehaene, croyez-vous ? Le sens du devoir ? Ne me faites pas rigoler… Le sens du devoir est une feuille de vigne pour dissimuler leurs ambitions et leur vanité. Il n’y a pas d’âge pour cela ».

Le leader socialiste flamand Johan Vande Lanotte vise plutôt le Grand Maréchal de la Cour, Jacques van Ypersele de Strihou, âgé de 72 ans et indéboulonnable, et lui reproche, comme le font aussi bien d’autres, de ne pas avoir tenu son agenda à jour et de ne conserver, en cas de crise et d’urgence, que les adresses de vieux cachalots cacochymes munis d’un tube de glu, pour réparer les bris de vaisselle. Il y a du vrai dans ce crime de lèse-Maréchal, un Maréchal qui a voulu inventer la « monarchie de proximité ». Et du non vrai : car, là, le Grand Maréchal a sans doute raison, il n’y a plus ni jeune étalon fougueux ni poulain prometteur dans l’écurie, plus que canassons usés avant l’âge, vieilles rossinantes ou bourriquets poussifs. Because there are les lois d’airain  —n’est-ce pas Roberto Michels ?—  des oligarchies : cooptation d’imbéciles par des vaniteux, puis de trisomiques par les imbéciles chéris des vaniteux.

Mais où Vande Lanotte étonne, c’est quand il tient un langage digne de Roberto Michels, un langage que nous avons tenu naguère, et qui nous a valu, à nous-mêmes et à Michels, l’étiquette de « facho ». Goutons les paroles du socialiste ostendais et ouest-flandrien : « Le Palais n’ouvre plus que les vieilles boîtes de conserve contenant les anciens CVP de jadis. A la différence près que les chrétiens-démocrates ne font plus 40% ou plus, comme auparavant, mais à peine encore la moitié de ces scores. Je ne comprends pas pourquoi cette vieille génération de CVP mais aussi de coryphées venus d’autres partis, se pavanent tout en haut de leur tour (« zo hoog van de toren blaast »). Où vont-ils chercher le culot pour dire que ma génération et la génération d’aujourd’hui ne peuvent y arriver ? Alors que, nom d’un chien (« verdorie »), c’est justement la génération des Léo Tindemans, Mark Eyskens et Wilfried Martens qui ont précipité le pays dans le gouffre d’une dette d’Etat de 10.000 milliards d’anciens francs belges ! Parce qu’ils dominent l’art du compromis ? On ne le dirait pas quand on énumère tous les gouvernements qui sont tombés, sous leur houlette, dès que survenait le moindre conflit. C’est précisément cette génération-là qui fait que le pays va à vau-l’eau, et non la nôtre, pour ne même pas évoquer les trentenaires et quadragénaires d’aujourd’hui. Ce sont les hommes politiques de ma génération qui doivent payer depuis déjà vingt ans les dettes que Wilfried Martens et les siens ont contractées. Un peu de modestie leur ferait honneur ».

Bigre ! Vande Lanotte va se retrouver avec Destexhe et nous-mêmes dans la géhenne du « fascisme » médiatique. Quand Jean van der Taelen tonnait contre ces déviances dans les colonnes du bulletin de la « Ligue des Contribuables », dans quelques éditoriaux de « Vouloir » ou dans ses articles pour le « Club du Beffroi », il a récolté, et récolte encore à titre posthume, les insultes des « chiens de garde » de la partitocratie en phase « Leterminale ». Ses cendres doivent jubiler sur la pelouse d’Uccle-Calevoet ! Les atomes de ses chairs et de ses os doivent entamer de joyeuses sarabandes et farandoles, dans une liesse toute breughélienne, en constatant que l’homme qu’ils ont constitué jadis, était un vrai prophète !

Et c’est vrai, en écrivant cela, en méditant les propos de Vande Lanotte, une petite larme se forme au coin de mon œil, parce que je pense à Jean, à la veille du treizième anniversaire de son trépas, qu’il savait imminent, comme il l’avait dit, sans peur aucune et avec la sérénité qu’a voulu nous enseigner Louis Pauwels dans la partie philosophique de son œuvre, fin décembre 1995, en allant présenter ses derniers vœux à cet autre Jean du bon vieux temps, à Jean V., fort ému rétrospectivement de ce dernier adieu.

Leur système crève sous nos yeux, quelques jours avant la Saint-Sylvestre 2008. Et nous rions, et nous rirons, car nous rirons les derniers !

Bonnes fêtes de fin d’année à tous ! Et bon courage pour les épreuves qui vous attendent en 2009 !

 

samedi, 27 décembre 2008

Afrikanisering van Europa

Afrikanisering van Europa

“Hoe verdwijnt een beschaving, hoe verdwijnt de democratie? Democratie kun je niet invoeren, democratie moet te verwerven”. Eén van de vele treffende opmerkingen van mevrouw Marcia Luyten in haar boek Ziende blind in de sauna, waarin ze met veel verve waarschuwt voor een Afrikanisering van Nederland – en bij uitbreiding van Vlaanderen en Europa. Nederland gaat steeds meer op Afrika lijken, schrijft ze. 

Om de lezer vooraf toch al dit mee te geven: het boek gaat niet over de bedreiging vanwege immigranten, vanwege asielzoekers. Mevrouw Luyten is begonnen als een overtuigde telg van het multiculturele, progressieve kamp, al heeft ze ondertussen en gaandeweg een aantal van haar linkse standpunten bijgesteld. Neen, dit boek gaat over Nederlandse (Westerse) instellingen en instituties die door een kortetermijndenken in de politiek en de economie, die door een inhalige moraal, door uitholling van de moraal en door misbruikt vertrouwen ten onder dreigen te gaan, en die hierin steeds meer beginnen te lijken op Afrika.

Marcia Luyten (geboren in 1971) is journaliste, cultuurhistorica en econome, ze schrijft voor verschillende kranten en woonde van 2001 tot 2003 in Rwanda, en sinds 2007 in Oeganda. Ze kent de Afrikaanse cultuur vrij goed en beseft dus maar al te goed de draagwijdte van haar woorden. En hoewel ze zich blijft opstellen als een ‘progressief’ auteur, merkt men op elke bladzijde de sterke (soms onmerkbare trouwens) invloed van overtuigd conservatieve denkers als Dalrymple, die in zijn kritiek op het links-libertaire al wees op hun verpletterende verantwoordelijkheid in het ontkennen van elke publieke moraal. Mevrouw Luyten haalt Joep Dohmen aan: “Waarden als identiteit, individualiteit en vrijheid veronderstellen dat het individu door de samenleving een zekere morele vorming heeft ondergaan”.

Zo roept ze op “de vrijheid en de eigenzinnigheid te veroveren op de fanatiekelingen die zich in de jaren 60 van vorige eeuw hebben toegeëigend maar die daaraan behalve de emancipatie vooral één dimensie hebben: die van de permissiviteit”. Ze lijkt de politieke en metapolitieke rechterzijde na te zeggen dat “alles kan, alles mag” een deel van het probleem van Europa, van Vlaanderen en van Nederland is.

Over economie – toch wel zéér actueel, meen ik – schrijft Luyten heel treffende zinnen neer, vooral over het korte termijn winstbejag van aandeelhouders in multinationals, over de kip met de gouden eieren. En ook hier weer de parallel met Afrika: “Het aanstekelijke, bewonderenswaardige ‘leven in het moment’ van Afrika heeft een schaduwzijde: het maakt van armoede een gesloten cirkel”.

Niet alleen de economie, maar ook de politiek is ‘verafrikaniseerd’. Afrika kent vooral een politiek van aanhankelijkheden. Maar ook in Europa groeit het cliëntelisme sterk. Het gaat in de politiek – ook in België, ook in Nederland – steeds minder om politieke programma’s, om ideeën. Macht in Afrika dient vooral en bijna uitsluitend om de eigen achterban goed te verzorgen. Is dat het lot dat de politiek in Europa te wachten staat? Maar lees ook haar bladzijden over de massamediacultuur, lees haar vernietigend oordeel over allerlei schoolse experimenten!

Dit boekje van Marcia Luyten is echter geen programmabrochure van een politieke partij. Mevrouw Luyten schrijft met veel schroom, té veel schroom allicht, over de uitwassen van de multiculturele maatschappij. Maar toch is ook bij haar het taboe, om er liever niets over te schrijven dan slecht, gevallen. Zo noteert ze: “Toen een delegatie van het Nederlands Centrum voor Terrorismebestrijding het Amsterdamse stadsdeel Bos en Lommer bezocht, na de moord op Van Gogh, keken de bezoekers op van de hoeveelheid schotelantennes die er als geraniums balkons sierden”. Inderdaad, onze maatschappij is niet weinig verkleurd, mevrouw Luyten.

Het zal niemand verbazen dat geregeld wordt verwezen naar stevige Nederlandse conservatieve filosofen als Kinneging. Toch wil mevrouw Luyten verder door het leven als progressief auteur, niet zonder de arrogantie van links er stevig van links te geven. “Terug naar dat karakter (als een van de bouwstenen van een gezonde samenleving). Welke karaktereigenschappen zijn daarvoor nodig? Een schets van zo’n persoonlijkheid is niet ongevaarlijk. Voor je het weet, word je in een hoek gezet waar je niet wil zijn – bijvoorbeeld die van de conservatieven – want dat is wat sommige linkse mensen graag doen met andere linkse mensen die het over cultuur en moraal hebben”. Jaja, de verdraagzaamheid van links is een mooi ding…

Dit boek – maar dat had u al begrepen, beste lezer – bevat zeer veel stof tot nadenken. Veel introspectie in een maatschappij die wat ver in de ene richting is doorgeschoten. Marcia Luyten brengt noodzakelijke correcties aan.

(Peter Logghe)

Ziende blind in de sauna, 220 pagina’s
Auteur: Luyten, M.
Uitgeverij: Lemniscaat, Rotterdam 2008
ISBN  978 90 477 0035 7



 

jeudi, 25 décembre 2008

"Global Trends 2025" : le rapport des services secrets américains

 

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Günther DESCHNER :

 

« Global Trends 2025 » : le rapport des services secrets américains

Trois ans après la disparition du Rideau de Fer, les présidents américains estimaient encore que le monde était « OK ». George Bush Senior ne doutait pas un instant, à l’époque, qu’avec « l’aide de Dieu », il gagnerait bientôt la Guerre Froide et qu’il récolterait les fruits, à l’échelle globale, de cette épreuve de force qui avait duré quelques décennies. Il disait : « Un monde qui était jadis partagé entre deux camps armés reconnaît désormais une seule grande puissance hégémonique, celle des Etats-Unis d’Amérique. Les peuples du monde sauront apprécier cette situation et ils nous font confiance de toutes leurs forces ».

Depuis ce « Discours à la Nation », seize années se sont écoulées qui ont ébranlé la conscience de soi des Américains jusqu’en ses fondements et, surtout, qui ont changé radicalement le monde. Les plans pour sauver le monde, qu’avait jadis concocté le successeur de Reagan, ont échoué et pas seulement à cause de la démesure de son fils George W. Bush ou à cause des attentats du 11 septembre 2001 ou des guerres en Afghanistan et en Irak. L’effondrement du système financier américain, le déficit toujours constant et croissant du budget de l’Etat américain, les graves problèmes économiques et l’état désastreux de la société américaine elle-même, jettent toujours davantage le doute dans l’esprit des observateurs : ils se demandent si l’Amérique sera en mesure, dans les années à venir, de conserver son rôle d’unique puissance internationale capable de maintenir l’ordre dans le monde.

Des guerres civiles et ensuite l’effondrement du pays ?

Les titres des journaux et les interrogations se succèdent : « Est-ce la fin de l’ère américaine ? » ; « Le monde post-américain » ; « Le modèle américain a fait son temps » ; « Que s’est-il passé avec l’Empire américain ? ». Il n’a pas fallu attendre la crise financière pour que les titres de livres ou d’articles de cet acabit se repèrent largement dans les médias, où l’on prévoit ainsi, de manière récurrente, le déclin de « l’hyper-puissance américaine » et où l’on prophétise des constellations de puissance entièrement nouvelles sur l’échiquier géopolitique. L’étude, qui est allé le plus loin dans ce sens, a été commencée il y a une dizaine d’années et a été achevée et présentée en novembre dernier ; elle émane de la « Faculté des Relations Internationales » de l’Académie Diplomatique du ministère russe des affaires étrangères. Son Doyen, le politologue Igor Panarine, pronostique, dans les conclusions de l’enquête, que les dissensions qui déchirent d’ores et déjà la société américaine déboucheront, dans les prochaines décennies, sur des guerres civiles et sur l’effondrement du pays qui se morcellera en plusieurs parties.

Certes, derrière toutes ces thèses et ces slogans sur le déclin éventuel de la superpuissance américaine, se profilent les habituels vœux pieux des Anti-Américains de tous acabits ou une volonté de broyer du noir ; il n’empêche qu’aux Etats-Unis aussi ce genre de spéculations ont cours désormais. Ainsi, le NIC (« National Intelligence Council »), émanation des services secrets et cellule centrale en charge de formuler les prévisions pour le moyen et le long termes, centralise les informations et les analyses de pas moins de dix-huit services de renseignements américains et considère aujourd’hui que la domination globale qu’exercent les Etats-Unis est sur la voie du déclin. Le NIC analyse la situation de la seule superpuissance encore en lice et prévoit qu’au cours des vingt prochaines années elle perdra très nettement de la puissance sur les plans économique et politique. Les prévisions du NIC n’excluent pas l’émergence de guerres nouvelles.

Dans l’étude publiée par le NIC et intitulée « Global Trends 2025 », on trouve cette phrase significative : « En 2025, on ne reconnaîtra presque plus le système international, qui s’est constitué après la seconde guerre mondiale ». La cause de cette mutation globale provient surtout, d’après le NIC, de la montée en puissance d’autres grands acteurs globaux, de la croissance de pays encore émergents aujourd’hui, de la globalisation de l’économie et du transfert historique du développement et de la puissance économique de l’Ouest vers l’Est. Le texte annonce aussi la possible émergence de conflits internationaux pour les matières premières et les ressources. Dans les deux décennies qui s’annoncent, il y aura plus de troubles et de conflits dans le monde. Les denrées alimentaires et l’eau potable se raréfieront et les armes prolifèreront.

Jamais auparavant, ce rapport du NIC, qui est établi tous les quatre ans et qui se base sur une vaste enquête, menée auprès d’experts dans le monde entier et d’estimations dérivées d’analyses posées par des services secrets, n’avait eu un ton aussi pessimiste quant à la position des Etats-Unis dans le monde. Thomas Fingar, chez qui arrivent tous les rapports des analystes et des experts avant la rédaction finale, considère qu’en 2025 les Etats-Unis resteront certes « la plus grande puissance au monde » mais qu’ils seront « moins hégémoniques » qu’avant. Fingar est l’homme qui fut vice-directeur des autorités officielles en charge de collecter de tels renseignements et analyses. Depuis, il est devenu le chef du NIC. Fingar parle allemand et chinois ; il a d’abord enseigné dans diverses universités et hautes écoles, ensuite, il fut, pendant de nombreuses années, le principal analyste des questions militaires, attaché au quartier général de l’armée américaine à Heidelberg en Allemagne ; à ce titre, il dépendait du département des services secrets et de la recherche du ministère américain des affaires étrangères.

L’étude « Global Trends 2025 » cite toute une série de raisons expliquant l’évolution des vicissitudes politiques, telles que les perçoivent les services secrets américains : le processus de globalisation se poursuivra, explique le rapport du NIC, et il apportera, d’une part, un accroissement de l’abondance, et, d’autre part, de plus fortes inégalités. « Le fossé entre riches et pauvres, aux niveaux international, régional et intra-étatique, ne cessera de croître ».

L’hégémonie américaine sera soumise à une forte érosion au sein du système international, sur les plans militaire, politique, économique et culturel ; « et cette érosion ira en s’accélérant, sauf sur le plan militaire ». Même si la dimension militaire des Etats-Unis sera encore longtemps celle d’un géant, c’est sans doute le domaine qui s’avèrera le moins important. « Personne ne nous attaquera avec des forces conventionnelles et massives. Car la dissuasion nucléaire fonctionnera ». Les analystes de Fingar prévoient toutefois une perte d’importance dramatique pour les grandes organisations internationales : elles seront de moins en moins en mesure d’affronter les nouveaux défis d’un monde globalisé. Ce seront surtout l’ONU, l’OMC, le FMI, la Banque Mondiale, et aussi l’OTAN  qui seront frappés par ce désintérêt général et ce déclin. « Nous avons besoin d’autres institutions ou de transformer ou de réanimer celles qui existent, afin qu’elles puissent s’occuper des conséquences de la globalisation ».

Les Etats-Unis sont plus stables sur le plan démographique que l’Europe, la Russie et le Japon

Fingar craint toutefois que le mécontentement dans le monde face à la politique américaine devienne si important que toute idée lancée par l’Amérique, pour qu’elle soit mise à l’ordre du jour, soit d’emblée discréditée, aussi bonne soit elle. Les propositions formulées par la Russie, la Chine, l’Inde ou l’UE seront elles aussi dépourvues de crédibilité chez les puissances tierces et grevées de doutes et de scepticisme. « Personne ne sera en mesure, pendant assez longtemps, de prendre en charge le leadership dans le monde et d’aider à promouvoir les changements nécessaires dans le système international ».

Les modifications climatiques, estime l’étude du NIC, auront des conséquences politiques, bien qu’indirectes, et provoqueront des chutes de gouvernement et des  guerres. Ces modifications climatiques n’auront peut-être pas le poids nécessaire pour faire basculer seules les choses mais elles seront, dans bon nombre de cas, le petit élément de trop, pareil « au brin de paille qui brise l’échine du chameau », c’est-à-dire le complément inattendu, imprévu, qui donnera le coup de grâce à des gouvernements faibles ou à des Etats en voie de décomposition ».

Les migrations augmenteront partout dans le monde et en modifieront les structures politiques : toujours davantage d’hommes voudront quitter leurs pays appauvris et chercher de meilleures conditions de vie dans des Etats prospères et moins frappés par les modifications climatiques.

L’étude laisse une place importante au facteur démographique : l’Europe occidentale, la Russie et le Japon, dans une vingtaine d’années, se retrouveront dans une situation où pour chaque citoyen actif, il faudra compter deux retraités. « C’est là une charge fort lourde pour la croissance économique », conclut le rapport. C’est donc à ce niveau démographique que Fingar estime que les Etats-Unis se trouvent dans une meilleure position : « Parmi les pays hautement développés, nous sommes presque seuls dans ce cas : nous aurons toujours une croissance démographique en hausse ».

L’étude estime ensuite que les questions de sécurité énergétique pèseront d’un poids politique plus considérable que les idéologies : le désir de s’assurer des matières premières énergétiques ne cessera de croître et pas seulement en Occident, surtout chez les puissances émergentes comme la Chine et l’Inde.

Parmi les autres thématiques de ce travail considérable, riche d’idées : les conséquences de la catastrophe financière de 2008, le changement climatique, les technologies du futur, le rôle stratégique de l’Arctique, la raréfaction de l’eau potable, les conflits armés de l’avenir, la fin d’Al Qaeda, le danger des pandémies globales.

Günther DESCHNER.

(article paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°52/2000 – N°1/2009, traduction française : Robert Steuckers).

L’étude du NIC, intitulée « Global Trends 2025 » se lit sur internet : http://www.dni.gov/nic/PDF_2025/2025_Global_Trends_Final_Report.pdf

 

 

 

 

mercredi, 24 décembre 2008

L'Agence US CANVAS organise les manifestations anti-Chavez

 

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Ferdinando CALDA:

 

L’agence américaine CANVAS organise les manifestations anti-Chavez au Venezuela

Qui se profile donc derrière le mouvement étudiant qui, depuis des mois, manifeste au Venezuela contre le gouvernement de Chavez? Qui organise ces manifestations? Qui sont ces étudiants qui scandent leur slogans sur les places publiques pour protester contre un régime qu’ils qualifient de “dictatorial”?  La réponse est claire: c’est le “Centre for Applied NonViolent Action & Strategies” ou CANVAS.

CANVAS n’est pas autre chose qu’un avatar récent du mouvement OTPOR (qui signifie “Résistance”), un mouvement étudiant serbe qui, à partir d’octobre 2000, se profilait derrière toutes les manifestations hostiles au Président serbe Slobodan Milosevic et avait finalement provoqué sa chute, parce que sa politique était contraire aux intérêts de Washington. Le symbole de CANVAS est le même que celui d’OTPOR: un poing fermé en signe de révolte et de protestation. Simple différence: il est entouré de trois flèches signifiant le “recyclage”. Sur le site du Centre CANVAS, les responsables de l’organisation donnent la Serbie en exemple car OTPOR y a obtenu “une victoire de la guerre non violente contre Milosevic”, victoire “qui a finalement ouvert les portes à la démocratie et à la possibilité de forger un avenir meilleur pour le pays”.

Mais il ne faut pas oublier qu’avant d’arriver au Venezuela, le symbole du poing fermé d’OTPOR a d’abord transité par la Géorgie, où, à partir de novembre 2003, la dite “révolution des roses” a porté au pouvoir l’américanophile Mikhail Saakachvili, si sûr d’obtenir toujours le soutien de Washington, qu’il n’a pas hésité à attaquer la Russie en Ossétie du Sud, au mois d’août dernier. Dans le cas de la “révolution des roses”, ce sont les étudiants du mouvement “KMARA” (terme qui signifie “ça suffit!” en géorgien) qui ont téléguidé les protestations contre les prétendues embrouilles électorales du Président Edouard Chevarnadzé; eux aussi avaient pour symbole le poing fermé d’OTPOR, non plus blanc sur fond noir, mais bleu sur fond orange.

Les vétérans d’OTPOR ont également organisé un mouvement étudiant en Biélorussie, hostile au pouvoir en place. En effet, en novembre 2004, ces étudiants, rassemblés au sein du mouvement ZUBR (terme qui signifie “Bison” en biélorusse), ont protesté lors du référendum tenu pour prolonger le mandat du président Alexandre Loukachenko. A Minsk, toutefois, le mouvement n’a enregistré aucun succès. Outre en Serbie et en Géorgie, CANVAS se profile également derrière ce que ses organisateurs appellent eux-mêmes une “concrétisation parfaite de l’action stratégique non violente”, soit la “révolution orange” en Ukraine. En Ukraine, ce sont aussi les instructeurs de l’agence CANVAS qui ont instruit les jeunes du mouvement “PORA” (“C’est l’heure!”), pour qu’ils puissent porter en avant leur “lutte non violente” et réussir leur coup. En Ukraine, les élections présidentielles du 21 novembre 2004 ont vu s’affronter le premier ministre pro-russe Victor Yanoukovitch et le candidat de l’opposition Victor Iouchtchenko, plus proche des intérêts “occidentaux”. Fort des résultats des sondages, Iouchtchenko a immédiatement contesté les résultats des élections qui avaient donné l’avantage au parti du premier ministre Yanoukovitch. Ces élections furent d’emblée décrétées “frauduleuses”. Après de nombreuses journées de protestations et de manifestations, la Cour suprême d’Ukraine a invalidé les résultats électoraux et a ordonné que de nouvelles élections soient tenues le 26 décembre. Cette fois-là, Iouchtchenko, candidat pro-occidental, a obtenu la victoire.

Aujourd’hui, CANVAS opère sur deux “champs de bataille”: le Zimbabwé de Mugabe et le Venezuela de Chavez. Mais question: qui se trouve de fait derrière ces véritables mercenaires de la révolution fabriquée? Qui porte en avant et finance ces organisations protestataires, portées par des groupes très réduits d’activistes qui parviennent pourtant à déstabiliser tout gouvernement considéré à Washington comme “illégitime”? Quels sont les financiers de ces opérations médiatiques colossales, qui paie tous ces drapeaux, T-shirts, auto-collants et autres gadgets permettant une identification immédiate, de type publicitaire, du bon camp “révolutionnaire et démocratique”? Sur le site de CANVAS, on trouve tout de suite une piste car on y indique quelles sont les “organisations qui pourraient être utiles pour apporter aides et/ou soutiens aux mouvements non violents”. Ces organisations sont: “Albert Einstein Institution”, “National Endowment for Democracy” (NED), “International Republican Institute”, “National Democratic Institute for International Affairs”. Ces deux dernières organisations dépendent respectivement du parti républicain et du parti démocrate américains et reçoivent des financements du NED. Cette dernière est une organisation privée, créée en 1983 dans le but, lit-on sur le site, de “renforcer les institutions démocratiques dans le monde par le biais d’actions non gouvernementales”.

Les financements qui soutiennent le NED proviennent directement du gouvernement américain. Dans un entretien accordé au “Washington Post”, le 2 mars 2008, le Sénateur de l’Illinois, Barack Obama, promettait “d’augmenter substantiellement les fonds à accorder au ‘National Endowment for Democracy’ et aux autres  organisations non gouvernementales qui soutiennent les activistes qui militent dans les sociétés répressives”. Parmi les organisations non gouvernementales qui s’efforcent d’exporter la “démocratie” et dont parlait Obama dans son interview, il y a la “Albert Einstein Institution” (AEI), fondée en 1983 par Gene Sharp, un homme influent que beaucoup considèrent comme l’inspirateur des “révolutions colorées”. Sharp, dans ses livres, analyse en fait tous les instruments susceptibles de faire modifier ou chuter un gouvernement par le truchement de la lutte non violente. L’AEI se vante très ouvertement d’avoir eu de nombreux contacts avec les étudiants d’OTPOR. Ensuite, parmi bien d’autres choses avouées, on apprend qu’en avril 2003 deux consultants de l’AEI, Chris Miller et Robert Helvey (ancien officier de l’armée américaine), se sont rendus à Caracas pour rencontrer les représentants de l’opposition anti-Chavez. Le but de ces quelques journées de consultation, explique l’AEI, a été de “fournir à l’opposition démocratique vénézuélienne la capacité de développer une stratégie non violente pour réinstaller à terme la démocratie dans le pays”.

Parmi les autres organisations non gouvernementales particulièrement actives en ce domaine: la “Freedom House” (FH). “Que ce soit en Ukraine ou en Serbie’, lit-on sur le site, “la Freedom House a travaillé étroitement avec des groupes locaux, responsables des révolutions pacifiques et démocratiques. Au Venezuela, elle a travaillé avec ceux qui cherchent à défendre et à promouvoir les droits de l’homme dans une situation politique difficile”. Ce n’est donc pas un hasard si la Freedom House emploie deux membres d’OTPOR, les Serbes Aleksandar Maric et Stanko Lazendic, comme “conseillers spéciaux” pour l’Ukraine. A signaler également l’ “Open Society Institute” de Georges Sörös, qui fut tout particulièrement actif en Serbie et en Géorgie (avec l’ “Open Society Georgia Foundation”).

Comment agissent ces organisations pour culbuter les gouvernements considérés comme “peu démocratiques”? Les exemples de la Serbie, de la Géorgie, de l’Ukraine et, plus récemment, du Venezuela, montrent qu’elles ont une capacité notoire à organiser de véritables campagnes médiatiques internationales qui permettent au monde entier d’identifier immédiatement un “symbole” ou une couleur qui distingue, de manière totalement fabriquée, la “révolution” colorée et démocratique aux yeux de l’opinion publique mondiale. Elles sont aussi capables de produire des “sondages” qui suggèrent toujours que l’exécutif visé perd toute légitimité populaire.

Autre protagoniste dans ce champ d’action: la société américaine “Penn, Schoen & Berland Associates” (PSBA), qui s’est spécialisée, comme elle l’explique elle-même, dans l’art de “former la perception que le groupe, visant le pouvoir dans le pays en question, bénéficie d’une ample popularité”. La PSBA a été célébrée dans la presse américaine comme l’une des chevilles ouvrières majeures des mutations non violentes en Serbie, contre Milosevic, et comme un élément clef dans les bouleversements qui ont eu lieu ou devront avoir lieu en Ukraine et au Venezuela. En août 2004, la PSBA se distingue négativement en faisant montre d’un comportement emblématique qui explique toutefois fort bien les “modi operandi” du système mis au point à Washington. A l’occasion du référendum anti-Chavez, la PSBA a diffusé un “exit poll”, soit des résultats, alors que les urnes n’avaient pas encore été closes, en violation de la loi. Dans ces résultats purement fictifs, l’agence annonçait la victoire du “oui” et, par conséquent, la défaite du président Chavez, alors que ce dernier a finalement obtenu la victoire avec 58% des votes. La note diffusée par la PSBA risquait d’alimenter des tensions dangereuses pour la stabilité et la paix civile dans le pays.

Une autre société spécialisée dans les “sondages” se distingue généralement en Amérique latine: l’ “Ecoanalistica Opinion Publica” (EOP). L’EOP avait diffusé, au cours des jours précédant le vote référendaire vénézuélien, un sondage affirmant que 65% des Vénézuéliens étaient opposés à la réélection présidentielle illimitée. Malgré que ce sondage avait été “commissionné” plus ou moins trois mois auparavant, ces résultats ont été publiés seulement après que le Président Chavez ait formulé son intention de procéder à sa réélection.

Face à tous ces événements et si l’on songe aux enseignements de Gene Sharp qui sont fidèlement repris par CANVAS, on pourra repérer facilement la logique d’airain qui sous-tend l’ensemble de ces actions de déstabilisation. En fait, dès le moment où un gouvernement, quelque part sur la Terre, en vient à être considéré comme “illégitime”, tous les moyens “non violents” pour le déstabiliser deviennent “légitimes”. Le but évident de l’action lancée est alors de frapper ceux que l’on définit comme les “piliers de soutien du pouvoir”. Ces piliers sont la police, la bureaucratie, le système éducatif et les organisations religieuses.

En résumé, le gouvernement des Etats-Unis finance toute une série d’organisations non gouvernementales qui ont pour objectif de s’immiscer dans la politique quotidienne des Etats jugés non suffisamment démocratiques, dans le but évident de promouvoir des actions de déstabilisation contre les gouvernements retenus comme “illégitimes”.

Tout ce que les médias présentent comme des manifestations du peuple contre des gouvernements posés a priori comme “despotiques” et “corrompus” sont en réalité des actions téléguidées par une seule et même régie, soutenue par les même financiers.

Ferdinando CALDA.

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 13-14 décembre 2008; traduction française: Robert Steuckers). 

 

 

Dehaene en Staatshervorming

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mardi, 23 décembre 2008

Les nouvelles pratiques du néo-colonialisme en Afrique subsaharienne

 

 

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« M. »/ « ‘t Pallieterke » :

 

Les nouvelles pratiques du néo-colonialisme en Afrique subsaharienne

Il y a quelques semaines, on faisait sauter les bouchons de champagne au siège principal de « Daewoo Logistics » en Corée du Sud. La grande firme venait d’acquérir, par le biais d’accords de leasing bien ficelés et pour une période de 99 ans, plus d’un million d’hectares de terres cultivables à Madagascar. En utilisant essentiellement de la main-d’œuvre sud-africaine, les Coréens vont pouvoir, chaque année, tirer de ce sol malgache plusieurs millions de tonnes de céréales et d’huile de palme qui prendront la direction de Séoul.

A quelques exceptions près, la conclusion de cet accord n’a eu que très peu d’échos dans la presse. C’est bien étrange car cet accord est terriblement important pour plusieurs raisons. A commencer par l’ampleur et l’objet de la transaction. Acquérir d’un seul coup un million d’hectares est chose bien peu courante. Par ailleurs, ce « deal » révèle une tendance de plus en plus fréquente : des pays comme la Chine, le Pakistan, voire quelques Etats du Moyen-Orient, achètent de plus en plus souvent de vastes étendues de terres arables dans les pays en voie de développement. Il s’agit non seulement d’une réponse à l’augmentation du prix des denrées alimentaires mais aussi d’une manière de s’assurer leurs approvisionnements sur le long terme.

A l’évidence, les conséquences de ces transactions sont importantes pour les pays en voie de développement eux-mêmes. Au point que le chef de l’agence alimentaire des Nations Unies, Jacques Diouf, évoque, sans circonlocutions inutiles, une forme de « néo-colonialisme ».

Pour la sécurité alimentaire !

Vers la fin du mois de novembre dernier, le journal britannique « The Guardian » publiait une carte du monde qui était on ne peut plus claire. En utilisant des flèches de couleurs différentes, le graphiste du quotidien anglais nous offrait une image globale de ces transactions et nous montrait quels étaient les pays acheteurs et les régions du monde où ils acquéraient ces terres arables. Ce n’est pas la Chine qui arrive en tête des acheteurs mais la Corée du Sud, qui a acquis 2,3 millions d’hectares, non seulement à Madagascar mais aussi ailleurs en Afrique et en Mongolie. La Chine, elle, talonne les Sud-Coréens et a acheté 2,1 millions d’hectares, surtout en Asie du Sud. Quelques pays arabes s’activent également avec zèle : l’Arabie Saoudite (1,6 million d’hectares), les Emirats Arabes Unis (1,2 millions d’hectares), etc.

On peut comprendre que des Etats exigus cherchent ainsi à acquérir du sol arable complémentaire, mais cette démarche s’explique plus difficilement dans le cas de la Chine. L’Empire du Milieu ne manque pas de terres, pourrait-on penser. Le problème des Chinois n’est pas tant le sol lui-même que l’eau nécessaire à l’irrigation. La motivation principale qui pousse à de telles transactions est évidemment l’augmentation croissante du prix des denrées alimentaires. Il ne faut pas chercher plus loin. Mais ces transactions ont à la base une vision sur le long terme. Vu le réchauffement de la planète, bon nombre de terres arables pourraient perdre une partie de leur fertilité. Les transactions participent donc d’un esprit de clairvoyance. Or gouverner, n’est-ce pas prévoir ?

En octobre, l’ONG internationale GRAIN, qui s’occupe d’agriculture durable et de biodiversité, a publié une étude intéressante. Si l’on jette un regard synoptique sur toutes les transactions importantes en matière de terres arables, on s’apercevra d’abord de l’ampleur de ces opérations mais aussi des instances qui se dissimulent derrière elles. « A première vue, ces accords semblent purement d’ordre privé », remarque un intermédiaire qui participe à ces ventes. « Si l’on prend la peine de fouiller un peu, on remarquera qu’une politique de sécurité alimentaire se profile derrière de telles opérations. Les entreprises qui achètent peuvent compter sur le ferme soutien de leurs pouvoirs publics respectifs. La quantité de terres achetées augmente systématiquement. Dans le temps, une vente de 100.000 hectares relevait de la norme. La récente transaction malgache des Sud-Coréens vient de décupler cette norme ».

A tout cela s’ajoute encore un élément  purement financier. En ces temps de crise financière, beaucoup d’investisseurs estiment plus raisonnable de placer leurs avoirs dans des terres arables plutôt que dans des produits financiers peu sûrs.

Néo-colonialisme ?

Jadis, on formulait quantité de promesses pour soutenir les agriculteurs et les éleveurs africains ; et aujourd’hui, qui s’en soucie encore vraiment ? En effet, quand le moment de prendre la décision arrive, chacun veut détenir un atout qui lui rapporte de l’argent. Peut-être que certaines belles âmes croient qu’un soutien complémentaire aux paysans d’Afrique poussera la production à la hausse et offrira une solution au problème du prix des denrées alimentaires ? Si l’on a quelques rudiments de raison d’Etat dans la tête, on se rendra bien vite compte de l’inanité d’un tel raisonnement.

Doit-on ajouter que cette tendance nouvelle est sévèrement critiquée par les tiers-mondistes ? « Vol de terres », « colonialisme par la porte de service » : les accusations qu’ils profèrent sont légion. Et elles sont partiellement justes. Autre élément que soulignent les scientifiques : comment ces terres seront-elles exploitées ? On pourrait facilement y utiliser des procédés de type industriel qui, à terme, tueront définitivement leur fertilité. Comment peut-on parler d’une solution sur le long terme si, en visant une rentabilité maximale de ces terres, on hypothèque gravement les potentialités du sol ? C’est là sans nul doute que réside le paradoxe de cette nouvelle tendance.

De surcroît, y a-t-il suffisamment de terres disponibles en Afrique et en Asie ? Sur cette question de la disponibilité des terres arables, les opinions divergent, et souvent considérablement.  Tandis que certains cénacles en Occident poussent des cris d’orfraie, certains pays africains sont aux anges. Ils constatent que les caisses de leurs Etats sont étoffées, ainsi que l’escarcelle personnelle de leurs dirigeants. Finalement, dernière question, qu’en est-il de la population ?

« Ces accords ne doivent pas être rejetés a priori parce qu’ils apportent souvent des avantages pour la population locale », remarque un observateur autochtone. « Elles ont alors du travail, elles bénéficient de soins de santé, d’un enseignement, etc. Nous avons effectivement des exemples d’entreprises qui couplent à leurs objectifs commerciaux des buts philanthropiques ». Exploitation, vol de terres mais aussi, quelques fois, une certaine abondance et un certain bien-être pour la population locale. Nous avons affaire à une fringale de gains, parfois tempérée par des soucis humanitaires. Mais ce sont là autant de facettes de l’ère coloniale que l’on croyait révolue. Alors, nous trouvons-nous tout de même face à un néo-colonialisme ?

« M. » / « ‘t Pallieterke ».

(article paru dans « ‘t Pallieterke », Anvers, 17 déc. 2008 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

 

 

lundi, 22 décembre 2008

Pour une nouvelle Ostpolitik

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Michael WIESBERG:

Pour une nouvelle “Ostpolitik”

Récemment, les tentatives unilatérales des Etats-Unis d’élargir l’OTAN, en y incluant la Géorgie et l’Ukraine et en contournant de la sorte des décisions antérieures et claires, lancent dans le débat quelques questions fondamentales, appelant les partenaires européens des Etats-Unis au sein de l’Alliance atlantique, dont l’Allemagne, à prendre position dans l’avenir. La situation actuelle suscite avant toute chose la question suivante: comment les relations transatlantiques futures s’agenceront-elles? La Russie ne laisse planer aucun doute: elle considère que l’élargissement de l’OTAN à la Géorgie et à l’Ukraine relève de la pure provocation. Concrètement, nous courrons le danger d’une nouvelle période de gel sinon celui d’une nouvelle Guerre Froide avec la Russie.

Ce glissement vers une nouvelle Guerre Froide ne va pas dans le sens des intérêts européens et allemands, pour plusieurs raisons. Déjà les rapports étaient fort tendus, à cause de la Guerre d’Août dans le Caucase en 2008 et du projet américain d’installer des fusées en Europe de l’est. La Russie considère qu’elle est de plus en plus menacée par l’OTAN et en particulier par les Etats-Unis. Ainsi, le Président russe Dimitri Medvedev déplore dans son discours sur l’état de la nation, tenu le 5 novembre dernier, que l’on s’active à mettre en place “un nouveau système global de missiles anti-missiles” et que la Russie est actuellement “encerclée par des bases militaires”, tandis que l’OTAN tente de s’élargir sans la moindre retenue.  Medevedev a ensuite évoqué les contre-mesures russes, qu’il a qualifiées de “contraintes et forcées”. Comme son prédecesseur Poutine, Medvedev a rappelé que le monde “ne peut être dirigé depuis une seule capitale” et a demandé que “l’architecture d’une sécurité globale” soit mise en place, qui engloberait la Russie, les Etats-Unis et l’UE.

Jusqu’à présent, les Etats-Unis ont ignoré froidement ces avances et, pire, ont poursuivi sans sourciller leur politique des coups d’épingle contre les intérêts stratégiques russes. Même les partenaires européens des Etats-Unis ne comprennent guère quels sont les motifs géopolitiques de cette attitude américaine. Expriment-elles le fait qu’une superpuissance comme les Etats-Unis soit soumise à des dynamiques spécifiques qui impliquent “un besoin permanent d’intervention”, ainsi que l’a qualifié le politologue berlinois Herfried Münkler? D’après lui, les Etats-Unis ne pourront réaffirmer leur rôle de superpuissance que s’ils s’avèrent capables de contrôler réellement les “flux de capitaux de l’économie mondiale” et de déterminer “les rythmes de l’économie mondiale”.

De telles capacités sont désormais remises en question, vu la crise financière actuelle. Dans cette optique, un rapport récent (“Global Trends 2025”), émis par le NIC (“National Intelligence Council”), explique que nous sommes au beau milieu d’une phase de transition et que nous nous acheminons vers un “nouveau système” qui s’installera graduellement au cours des vingt prochaines années. Dans ce “nouveau système”, les Etats-Unis demeureront sans conteste le “principal acteur” sur la scène internationale, mais leur position sera “moins dominante” qu’auparavant. Les Etats-Unis, poursuit le rapport, ne pourront maintenir et défendre leur statut que s’ils continuent à jouer un rôle décisif dans “l’espace eurasien”, où vivent les trois quarts de la population mondiale.  Ce n’est donc pas un hasard si les principaux challengeurs des Etats-Unis (la Chine, l’Inde et la Russie) se situent justement dans cet espace. Si les Etats-Unis y perdent leur influence, cela reviendrait à perdre leur position hégémonique sur le globe.

Mais dans cette volonté de se maintenir dans “l’espace eurasien”, les Etats-Unis butent contre une difficulté majeure: ils sont là-bas une “raumfremde Macht”, une “puissance étrangère à l’espace”; ils doivent donc se maintenir et s’affirmer sur une masse continentale où ils ne sont pas chez eux et où ils demeurent par conséquent vulnérables. Cette constellation oblige les Etats-Unis à multiplier leurs manoeuvres, à mouvoir constamment leurs pions sur l’échiquier eurasien, selon l’expression du stratégiste Zbigniew Brzezinski, aujourd’hui devenu conseiller d’Obama.  Si ces manoeuvres sont souvent dirigées contre la Russie, c’est parce que celle-ci occupe une position centrale sur cette masse continentale eurasienne.

On peut me rétorquer, ici, que la Russie n’est certainement pas la puissance la plus solide de l’espace eurasien et que, dans l’avenir, elle ne pourra guère concurrencer l’UE et la Chine. Le publiciste allemand Hauke Ritz nous explique clairement pourquoi les Etats-Unis sont néanmoins portés à affaiblir constamment la Russie. C’est parce que cette dernière, vu sa position géographique et ses richesses en matières premières, est en mesure de concrétiser des “coopérations inter-eurasiennes”, notamment sous la forme de “relations économiques approfondies” avec l’UE. L’Europe y gagnerait en “indépendance” et, à la longue, cela mettrait en danger l’orientation transatlantique de sa politique depuis 1945.

Cette vision des choses est tout à fait plausible vu la complémentarité de bon nombre d’intérêts européens et russes. Par exemple: l’Europe ne peut pas réellement assurer ses apporvisionnements énergétiques sans la Russie; quant à la Russie, elle a un besoin énorme en technologie européenne. Cette complémentarité inquiète énormément les stratégistes américains, comme l’atteste, entre autres choses, la teneur du dernier livre de Brzezinski, “The Second Chance”, paru en 2007. Il y explique qu’il faut plus ou moins isoler la Russie en scellant des accords avec l’Europe et avec la Chine. La volonté américaine d’élargir l’OTAN encore plus à l’Est correspond pleinement à ces injonctions de Brzezinski, dans le sens où elles débouchent sur un morcellement complémentaire des sphères d’influence russes.

Une telle stratégie vise à créer un système de sécurité dominé par les Etats-Unis et englobant l’ensemble du continent européen jusqu’à ces confins caucasiens. Mais elle ne résussira que si elle reçoit l’aval et le soutien inconditionnels de l’Europe. Or, dans le rapport du NIC, celle-ci est décrite, avec mépris et condescendance, comme “un géant boiteux”, incapable de transformer sa puissance économique en puissance politique. Ce qui n’empêchera pas ce “géant boiteux” de devoir tôt ou tard prendre une position claire: peut-être acceptera-t-il la logique hégémoniste des Etats-Unis mais cela équivaudra à renoncer aux intérêts propres de l’Europe. Or un renoncement pareil ne constitue nullement une option politique valable pour le long terme. Il est donc grand temps que le “géant boiteux” apprenne à marcher droit.

Michael WIEBERG.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°50/2008, traduction française: Robert Steuckers).    

 

dimanche, 21 décembre 2008

Nous allons vers une nouvelle guerre froide...

 

 

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Nous allons vers une nouvelle « Guerre Froide »…

 

Entretien avec le Prof. Dr. Peter Scholl-Latour

Propos recueillis par Moritz Schwarz

Q. : Professeur Scholl-Latour, la Russie réagit fermement au déploiement des missiles anti-missiles américains en Pologne et en République Tchèque ; elle riposte en déployant à son tour des engins balistiques à moyenne portée à Königsberg en Prusse orientale. La Guerre Froide revient-elle au galop ?

PSL : De fait, la réaction russe correspond au modèle classique de la guerre froide, à plus d’un point de vue. Les Russes répondent à ce qu’ils perçoivent comme une provocation américaine. Ils procèdent exactement comme le fit l’OTAN au début des années 80 qui, pour répondre à l’installation des fusées SS-20 soviétiques, avait déployé les Pershing-2 américaines. A cette époque, j’étais rédacteur en chef du « Stern » et, dans la rédaction, le seul à avoir pris position pour le réarmement occidental. C’est pourquoi je comprends bien les Russes aujourd’hui. Mais je reviens à votre question : « La Guerre Froide revient-elle ? ». Je réponds « Non ». Car la nouvelle « guerre froide » n’est pas l’ancienne. Raison pour laquelle j’ai intentionnellement intitulé mon livre « La voie vers la nouvelle guerre froide ».

Q. : Et qu’est-ce qui distingue la nouvelle de l’ancienne ?

PSL : L’ancienne guerre froide était bien plus prévisible que celle que nous vivons aujourd’hui. A l’époque existait un contact permanent entre Washington et Moscou. Quand la situation devenait alarmante, on utilisait le téléphone rouge et on cherchait tout de suite à aplanir la situation. On oublie un peu vite qu’Eisenhower et Khrouchtchev se sont opposés de concert au débarquement insensé des Français et des Britanniques à Suez en 1956, en leur lançant un ultimatum. De plus, n’oublions pas que les Soviétiques, avant d’entrer en Tchécoslovaquie en 1968, avaient préalablement averti les Américains.

Q. : Votre livre est finalement un recueil d’articles, ce qui lui donne un caractère purement descriptif. La pertinence analytique qui caractérise généralement vos travaux semble cette fois absente. Pensez-vous que cela satisfera vos lecteurs ?

PSL : En 2003, quand j’ai dit que la guerre en Irak pourrait se terminer par un désastre, on m’a appelé « le vieux roi des prophètes de malheurs ». Ce que je présente dans mon nouveau livre, c’est l’évolution graduelle de la situation de 2001 à nos jours. Je n’ai pas changé un seul mot dans tous les articles que j’ai sélectionnés pour ce livre : le premier date du 22 octobre 2001, alors que l’offensive contre l’Afghanistan venait de commencer, et le dernier date du 5 novembre 2008, un jour après l’élection d’Obama. Dans ce vaste éventail d’articles, le lecteur pourra aisément constater que l’évolution des choses nous portait bien à la situation actuelle et que tout était donc parfaitement prévisible.

Q. : Le blocus de Berlin en 1948 est considéré comme la « première bataille » de l’ancienne guerre froide.  Pour la nouvelle guerre froide, vous considérez que c’est l’attaque américaine contre l’Afghanistan qui constitue le premier acte, même si dans ce conflit, les Etats-Unis ne font pas face à une autre grande puissance…

PSL : La Guerre froide du passé résultait d’une confrontation bipolaire. Aujourd’hui les Etats-Unis ne sont plus la puissance hégémonique universelle. Ils en sont eux-mêmes conscients, comme le révèle d’ailleurs une étude interne des services secrets américains. La principale différence entre l’ancienne et la nouvelle guerre froide réside dans la nature multipolaire de la nouvelle confrontation. Aux côtés des rivaux traditionnels que sont les Etats-Unis et l’Union Soviétique (dont la Russie est l’héritière, ndt), de nouveaux acteurs sont entrés en lice, comme la Chine, l’Inde et le monde islamique. La guerre en Afghanistan témoigne de la nouvelle acuité de la confrontation avec l’islam.

Q. : Est-ce utile de lier les rivalités entre grandes puissances au conflit avec l’islamisme ? Samuel Huntington a forgé, pour ce conflit tout particulièrement, la notion de « choc des civilisations » ; cette notion s’avère-t-elle pertinente pour distinguer ce conflit contre l’islamisme du conflit classique entre puissances, que vous évoquez sous la formule de « guerre froide » ?

PSL : Le 21ème siècle est d’ores et déjà marqué par le parallélisme entre divers conflits. Aujourd’hui, nous nous en apercevons, notamment lors des derniers événements d’Inde, où des islamistes ont défié l’Etat indien en perpétrant le massacre de Bombay. Le terrorisme international, que l’on appelle à Washington la lutte contre « l’islamo-fascisme » alors que je préfèrerais l’appeler la « révolution islamique », est un boulet que doivent traîner tous les « global players ». Dans cette optique, il faut tenir compte d’une chose : ici les véritables acteurs ne sont pas des Etats mais des mouvements insurrectionnels diffus, soutenus par la population, qui prennent de plus en plus souvent des attitudes antioccidentales. En principe, les attentats visent les gouvernements locaux et sont antioccidentaux surtout dans la mesure où l’Occident soutient ces gouvernements. Si l’ancienne guerre froide était une grande affaire planétaire sur laquelle on pouvait encore jeter un regard synoptique, la nouvelle se caractérise surtout par ses imbrications si complexes qu’elles ne sont plus immédiatement perceptibles.

Q. : La confrontation de type classique entre les Etats-Unis et la Russie aura-t-elle encore son point de gravitation principale en Europe centrale ?

PSL : La Russie n’est plus une puissance mondiale capable d’assurer un hégémon comme le fut jadis l’Union Soviétique. Mais elle reste, malgré tout, une grande puissance. Surtout parce qu’elle dispose d’un potentiel nucléaire, qui équivaut peu ou prou à celui des Etats-Unis.

Q. : Les Russes ont envoyé récemment une flotte avec pour navire amiral le croiseur atomique « Pierre le Grand », le principal bâtiment de leur flotte de l’Arctique et le plus grand navire de guerre du monde, au Venezuela. Dans l’avenir, n’y a-t-il pas là-bas le risque d’une nouvelle crise de Cuba ?

PSL : Je ne crois pas qu’on en arrivera là mais, quoi qu’il en soit, les Russes pourront équiper le Venezuela du Président Hugo Chavez d’armes qui ne seront certes pas aussi perfectionnées que celles des Américains mais qui confèreront aux Vénézuéliens un poids militaire important dans la région. N’oublions pas que quelques temps auparavant, les Etats-Unis avaient envoyé des navires de guerre en Mer Noire pour aller cingler face au littoral de la Géorgie. Les Russes ont réagi en adoptant le même mode de comportement. Ce genre d’incident se répétera dans l’avenir jusqu’au jour où les Etats-Unis reconnaîtront qu’ils doivent traiter la Russie comme un partenaire égal.

Q. : L’ex-général américain Wesley Clark a déclaré récemment dans un entretien avec « Junge Freiheit » (Berlin ; n°36/2008) que ces gesticulations russes n’étaient rien d’autre que du « boucan et des hurlements de colère », indices de l’impuissance de Moscou…

PSL : Mouais… je me souviens, moi, du conflit des Balkans en 1999, quand ce général Clark voulait jeter les Russes manu militari hors du Kosovo. Le Général britannique Mike Jackson lui avait rétorqué : « Je ne tolèrerai pas que l’on déclenche ici une troisième guerre mondiale ». La grande erreur du gouvernement Bush a été d’acculer sans cesse la Russie et de susciter de la sorte une animosité permanente à l’endroit de Washington qui, au départ, n’existait pas.

Q. : Vous écrivez également que la nouvelle guerre froide sera marquée par un déclin relatif de la Russie assorti d’un renforcement concomitant de la Chine…

PSL : Dans l’avenir, le véritable adversaire de l’Amérique sera la Chine qui, stratégiquement parlant, deviendra, à partir de 2025, l’égale des Etats-Unis. Les Russes entretiennent certes de bonnes relations avec la Chine, mais ils se sentent néanmoins menacés par l’énorme pression démographique chinoise en Sibérie orientale, surtout dans la province de Primorié, littorale du Pacifique. Cette province connaît actuellement une immigration chinoise massive, comme on l’a toujours craint, mais aujourd’hui la Russie est consciente que ses territoires d’Extrême Orient se dépeuplent à grande échelle (i. e. perdent leur peuplement slave). Face à ce vide démographique se masse le long du fleuve Amour et en Mandchourie une population de 130 millions de Chinois, qui connaît un développement fort dynamique. Les Russes savent que leur déficit démographique  —la Russie, avec ses 142 millions d’habitants compte à peine plus de citoyens que la France et l’Allemagne réunies—  menace leur statut de grande puissance. Or l’avenir annonce encore un ressac démographique : la population russe perd chaque année 800.000 âmes. L’époque où l’on parlait du « rouleau compresseur » russe, slogan du temps de ma jeunesse, est bien révolue. Ce ressac s’avère d’autant plus dramatique qu’environ 25 millions de musulmans vivent au sein de la Fédération de Russie, appartenant majoritairement aux peuples de souche turque ; ceux-ci ont une croissance démographique en hausse contrairement aux Slaves. Face à ces problèmes russes, l’Amérique à son tour présente des symptômes d’affaiblissement. Pensons à cette tragicomédie qui se déroule actuellement face aux côtes de la Somalie où la marine américaine, si puissante, n’a pu se trouver sur place à temps pour contrer l’action des pirates locaux.

Q. : La caractéristique majeure de l’ancienne guerre froide était d’être une guerre par parties interposées. Ce type de conflits reviendra-t-il avec la nouvelle guerre froide ?

PSL : C’est déjà le cas. Mais on ne les appelle plus de la sorte. Songeons à ce propos au conflit qui vient de secouer le Caucase en août dernier, en opposant la Géorgie à la Russie pour le contrôle de l’Ossétie du Sud. Les Américains avaient déployé 140 conseillers militaires en Géorgie qui auraient pu avertir immédiatement le Pentagone des intentions offensives du Président géorgien Saakachvili. Un simple coup de fil de George Bush à Tbilissi aurait suffi pour mettre tout de suite un terme à l’aventure. Mais les Etats-Unis ont délibérément laissé venir l’épreuve de force.

Q. : Leur objectif est donc bel et bien d’étendre le territoire de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie…

PSL : Du point de vue russe, il s’agit ici, une fois de plus, d’une pure provocation. Kiev, la capitale de l’Ukraine, est considérée par l’historiographie russe comme « la mère de toutes les villes russes ». En première instance, les Etats-Unis veulent évidemment placer des oléoducs et des gazoducs, afin d’acheminer directement les richesses en hydrocarbures de l’ancienne Union Soviétique vers l’Ouest sans passer par les territoires russe et iranien. L’enjeu n’est évidemment pas la liberté de la Géorgie, une liberté fort compromise par le régime imposé par Saakachvili. Pour ce qui concerne l’Ukraine, il faut se rappeler que nous avons affaire à un pays profondément divisé.  Si les Européens avaient encore une once de courage politique, ils imposeraient à leur allié américain de cesser toute tentative d’expansion de l’OTAN vers l’Est.

Q. : Qu’est-ce que cela signifierait pour nous si l’OTAN s’élargissait à Kiev et à Tbilissi ?

PSL : D’un point de vue militaire, ce serait totalement inutile car la Russie aurait bien des difficultés à lancer une guerre d’agression contre l’Europe.

Q. : Qu’en est-il de la puissance militaire russe ? Et du nationalisme russe ?

PSL : Les Russes ont bien d’autres soucis aujourd’hui pour qu’ils songent à mener une guerre de conquête à l’Ouest. Ils ne peuvent même pas se permettre une telle agression. Ce que nous entendons dans les médias à ce sujet relève d’une pure propagande, bien ciblée contre Moscou.

Q. : Et nous devrions réagir contre les effets de cette propagande…

PSL : A Berlin, nous devrions enfin avoir le courage de dire aux Américains (ce qui irait d’ailleurs aussi dans le sens de leurs propres intérêts) : « Nous ne participons plus ! ». L’Allemagne est un partenaire important de l’OTAN et n’a nul besoin de conserver ses lumières sous le boisseau. Si la Chancelière fédérale avait de bons conseillers, elle coopèrerait étroitement avec la France mais, à l’évidence, entre elle et Sarközy, les rapports sont plutôt tendus.

Q. : Les Etats-Unis n’ont-ils que la seule Russie dans le collimateur en envisageant un tel élargissement de l’OTAN ?

PSL : Non. Il s’agit aussi de créer et de maintenir une tension permanente entre l’Europe et la Russie. Les néo-conservateurs de l’entourage de Bush veulent surtout éviter que ne se créent entre l’Allemagne et la Russie des rapports de bon voisinage, assortis d’une profonde imbrication économique et politique de leurs atouts respectifs. En disant cela, je ne plaide nullement pour un changement d’alliance : nous devons nous garder d’un nouveau Rapallo ou de répéter l’alliance russo-prussienne de Tauroggen ; pour moi, l’Allemagne doit rester orientée vers l’Atlantique ! Cependant, l’Europe et la Russie se complètent naturellement : les Russes disposent des matières premières dont nous avons besoin et nous disposons des infrastructures techniques dont la Russie a besoin pour moderniser les siennes, qui sont dans un état lamentable.

Q. : Peut-on dire que les Américains font un mauvais usage de l’OTAN ?

PSL : D’une certaine manière, oui car l’OTAN, au départ, était une alliance défensive. Les Etats-Unis cherchent désormais à transformer l’OTAN en un instrument de leur politique hégémoniste globale. Nous devrions revenir à l’ancienne et solide politique de sécurité commune qui alliait l’Europe à l’Amérique.

Q. : L’ancienne guerre froide, disait-on, avait été provoquée par les Soviétiques, qui entendaient étendre leur pouvoir à l’Europe occidentale. Si l’on suit aujourd’hui vos analyses, les Etats-Unis portent la responsabilité d’avoir déclenché la nouvelle guerre froide.

PSL : Le gouvernement de Bush porte de lourdes responsabilités à ce niveau. Que cherchait-il, par exemple, en pratiquant sa politique constante de coups d’épingle contre la Chine, politique à laquelle participent d’ailleurs les Allemands ? Les présidents Clinton et Bush Senior se sont montrés bien plus flexibles face à la Chine. La situation actuelle provient tout entière des errements idéologiques des néo-conservateurs et de la cupidité insatiable des consortiums américains du pétrole, qui cherchent à s’emparer des hydrocarbures d’Asie centrale. L’Amérique, en ce domaine, a sauvé l’honneur car sa presse est bien plus critique à l’égard de cette politique agressive des pétroliers et des néo-conservateurs que notre propre presse allemande, qui, victime d’un éclairage historique fallacieux, considère encore et toujours que les Américains sont les vainqueurs et les libérateurs de 1945.

Q. : Beaucoup placent de grands espoirs en Obama. Sera-t-il le Richard Nixon ou le Jimmy Carter de la nouvelle guerre froide, c’est-à-dire le président qui tentera de remplacer la confrontation par la coopération ?

PSL : Obama se trouve dans une situation incomparablement plus difficile que ses prédécesseurs Nixon ou Carter. S’il est intelligent, il comprendra que Moscou et Washington font face aux mêmes forces ennemies. Ainsi, nous avons les forces de la révolution islamique, que tant la Russie que les Etats-Unis considèrent comme une menace. Un jour viendra peut-être où la confrontation avec l’islamisme militant partira des républiques autonomes musulmanes du Daghestan ou du Tatarstan pour ne pas évoquer la Tchétchénie qui n’est que temporairement pacifiée. La situation actuelle est donc préoccupante parce que ni à Washington ni à Berlin on n’envisage ni n’ébauche de contre-mesures appropriées pour cette nouvelle forme de guerre froide. A Berlin, nous ne trouvons personne de nos jours qui soit capable d’énoncer une conception cohérente et définitive en matière de politique étrangère ou de stratégie. La guerre froide d’antan avait, elle, ses règles fixes et les plans défensifs de l’alliance atlantique contre l’Union Soviétique s’inscrivaient dans un cadre bien défini. A l’époque, cela paraissait tout naturel que les Etats-Unis gardassent le leadership militaire. Aujourd’hui, les intérêts respectifs de l’Europe et de l’Amérique sont tout au plus parallèles : ils ne sont en tout cas plus identiques. Le Président Obama se voit obligé de faire d’abord face à la catastrophe économique dans laquelle son pays est plongé. Mais il devra également envisager une refondation complète de l’alliance et au moins  annoncer à ses adversaires qu’il est prêt à dialoguer.

(entretien paru dans « Junge Freiheit », Berlin, n°50/2008 ; trad. franç. : Robert Steuckers).

 

 

 

 

 

vendredi, 19 décembre 2008

Pas de révision manichéenne de l'histoire

Pas de révision manichéenne de l’histoire

La gauche moralisatrice et convaincue de sa divine et supérieure mission de lutte permanente contre le Mal veut, des années après, imposer la réhabilitation (rendre leur dignité) de suisses qui ont participé à la sanglante et cruelle guerre civile espagnole, dans les brigades internationales, bénéficiant essentiellement de l’appui de la Russie soviétique totalitaire. Et qui ont pour cela été sanctionné à leur retour.

Finalement pourquoi ne pas reconnaître le courage d’idéalistes qui se sont engagés pour une cause qu’ils jugeaient juste. Mais faut-il rester aveuglément partisan et ne pas étendre cette amnistie à d’autres combattants désintéressés et ayant combattu pour d’autres causes et à d’autres époques ? On peut très bien comprendre, que pour le camp adverse, les horreurs et atrocités de la Révolution bolchevique, la guerre civile et sociale sans pitié, les pratiques totalitaires et anti-démocratiques, la déportation et l’exil d’opposants aient justifié un engagement défensif légitime. On peut présumer que les ex-brigadistes suisses ont été de braves gens, un peu tête brûlée sans doute, mais pour la bonne cause, puisque finalement, après une défaite initiale, leur vision du monde triomphe aujourd’hui.

L’Histoire, car ils en font partie dorénavant, a tranché. Pourquoi encore tant de haine et de rancoeurs ressassées. Pourquoi remettre une couche de vernis, d’enluminures sur de vieilles fresques historiques ? Les transformer en saints républicains, les canoniser en héros, en modèles de l’engagement démocratique aujourd’hui encore « légitime » de la croisade antifasciste devrait être soumis à un inventaire détaillé et à un devoir de mémoire.

Dans la guerre civile, la lutte armée, révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, on garde rarement les mains propres. Et des « salauds », au sens de J.P. Sartre sont blanchis parce que leur cause a gagné politiquement ou militairement parlant. Les ex-brigadistes ont été des pères de familles, des citoyens normaux vraisemblablement. Mais peut-être ont-ils du sang sur les mains ? Ont-ils tué d’autres pères de famille que le hasard de l’Histoire avait mis face à eux, des engagés marocains, des femmes, des enfants, des curés, ont-ils profané des tombes, violé, blessé des innocents, occasionné des dégâts collatéraux avec leurs victimes que les circonstances seules avaient placées là. Ont-ils fusillé des adversaires, en ont-ils achevé, torturé, mutilé ? Ont-ils épuré, fusillé des rivaux anarchistes, des déviationnistes, des trotskistes, des staliniens. Voulons-nous vraiment les réhabiliter sans le savoir ? Les totalitarismes marxistes ont duré plus longtemps et occasionné beaucoup plus de victimes que les totalitarismes nationaux socialistes, fascistes ou réactionnaires. Si tous les totalitarismes, passés ou actuels sont à condamner, sans équivoque, l’ultragauche dominatrice veut toujours faire croire que les intentions de ses « ultra » étaient positives et humanistes au départ.

Dans le bilan de l’Histoire, Hiroshima, Nagasaki, le Goulag, les bombardements de Dresde, les expériences sociales de liquidation de la « bourgeoisie » de Pol Pot, de Mao ou d’autres sont aussi condamnables que Guernica. Peut-on justifier de combattre un totalitarisme en faisant allégeance à un autre ? Les crimes de guerre ne sont d’habitudes que ceux des vaincus, les vainqueurs dictant leur vision déformée du réel. Le pardon, l’oubli, l’amnistie, la charité, l’amour du prochain, la tolérance, la réconciliation nationale et sociale, la distanciation critique sont des valeurs plus précieuses et plus humanistes que l’idolâtrie et la sanctification après coup. Ne laissons pas les esprits totalitaires d’une mémoire unilatérale imposer leur vision manichéenne et révisionniste de l’Histoire et réécrire la nôtre selon leur Evangile du politiquement correct.

Sa prétention de condamner aujourd’hui, en créant des liens artificiels avec les combats du passé, les forces de résistance pour l’indépendance de notre pays et la liberté de penser, d’expression, d’entreprendre du libre citoyen suisse n’est pas acceptable. Pas de culpabilisation par une repentance qu’il n’a pas à assumer.

Par Dominique Baettig, conseiller national, Delémont (JU)
Source : UDC

 


 

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?El fin de la Europa liberal?

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¿El fin de la Europa liberal?

Un dato que ha tenido gran relevancia para explicar la evolución de la Europa Social es la evolución del desempleo en el promedio de la Unión Europea de los Quince (UE-15), el grupo de países con mayor nivel de desarrollo económico de la Unión Europea. Históricamente el desempleo en los países que más tarde serán los países miembros de la UE-15, había sido más bajo que el nivel de desempleo de EE.UU. Ello fue cierto desde la Segunda Guerra Mundial hasta los años ochenta. A partir de entonces, sin embargo, el desempleo en el promedio de la UE-15 ha sido mayor, no menor que EE.UU. Ha sido una constante desde entonces que el porcentaje de la población activa en paro ha sido mayor en la UE-15 que en EE.UU.

Los economistas liberales (que gozan de grandes cajas de resonancia en los medios de información y persuasión en España) han atribuido este hecho a la mayor desregulación de los mercados de trabajo y menor protección social existentes en EE.UU. que en la UE-15. De ahí sus propuestas que para disminuir el desempleo en la UE-15 debiera copiarse las supuestamente exitosas políticas públicas de EE.UU. y desregular los mercados de trabajo europeos y disminuir la protección social en este continente. Estas posturas liberales se han generalizado en Europa y se han convertido en dogmas y como tales se han reproducido a base de fe, y con escasa evidencia científica que las apoyen. Este dogma de fe se ha promovido también en este lado del Atlántico por la Comisión Europea y por el Banco Central Europeo, que han reproducido el consenso de Bruselas, y en EE.UU. por el Fondo Monetario Internacional y por el gobierno federal de EE.UU., que han reproducido el consenso de Washington. El informe del Fondo Monetario Internacional sobre España reproduce, frase por frase, tal dogma.

Los datos, sin embargo, no apoyan el dogma. En realidad, en los países que constituirían a partir de 1980 la Unión Europea, la regulación de los mercados laborales y el nivel de protección social en el periodo 1950-1980 eran más elevados que durante el periodo 1980-2000, el periodo en que el desempleo fue mucho mayor en tales países. Una característica de este último periodo en aquellos países ha sido precisamente el aumento de la desregulación de sus mercados de trabajo y un descenso de su protección social. Fue más fácil despedir a un trabajador (un indicador de desregulación del mercado de trabajo) en los países de la UE.15 durante el periodo 1980-2000 que durante el periodo 1950-1980, siendo el nivel de precariedad mayor en el segundo que en el primer periodo. Y el grado de cobertura del seguro de desempleo, del seguro de enfermedad y del seguro de accidente laboral es menor en el periodo 1980-2000 que en el periodo 1950-1980, siendo la tasa de crecimiento del gasto público per capita en protección social menor en el segundo que en el primer periodo (ver Navarro, V. “Cómo está evolucionando la situación social de la Unión Europea”, en Borrell, J. Europa en la Encrucijada. 2008). Según las tesis liberales, el desempleo tendría que haber disminuido en la UE en la medida que los mercados laborales se han ido desregulando y la protección social ha ido disminuyendo. Pues no ha ocurrido así. Antes al contrario, el desempleo ha aumentado, coincidiendo con la institucionalización de aquellas políticas liberales en las agencias y organismos de la UE, lo cual ocurrió precisamente durante el periodo 1980-2000. En realidad, el desempleo tiene poco que ver con el mercado de trabajo y con el nivel de protección social. En la propia UE, los países nórdicos de tradición socialdemócrata tenían mercados de trabajo altamente regulados y con elevada protección social, y así y todo, tenían un desempleo menor incluso que el de EE.UU.

La causa de que la UE-15 tenga mayor desempleo que EE.UU. durante el periodo liberal 1980-2000 no ha sido por lo tanto ni la menor regulación del mercado de trabajo, ni la menor protección social existentes en EE.UU. La causa, ignorada por los economistas liberales, es que el gobierno federal durante la totalidad del periodo 1950-2000 ha sido mucho más keynesiano que el gobierno de la UE-15 durante el periodo 1980-2000. Soy consciente que esta frase entra en conflicto con la visión muy extendida en círculos económicos y políticos europeos (incluyendo los españoles) que asumen que el gobierno federal de EE.UU. es el gobierno liberal por antonomasia, caracterizándose por su escaso desarrollo y escasa intervención en el espacio económico de aquel país. Y como prueba de ello se suele referir al hecho de que el gasto público como porcentaje del PIB de EE.UU. es más bajo que el de la mayoría de países de la UE-15 (36% del PIB comparado con el promedio de la UE-15, 43%, España es sólo un 38%). Pero tal dato es un indicador muy insuficiente del intervencionismo del sector público en aquel país. El gasto público incluye el gasto público social (compuesto por las transferencias públicas y gastos en los servicios públicos del estado del bienestar) y el gasto público no social (en el que hay los servicios y transferencias a las empresas así como el desarrollo de las infraestructuras públicas del país y la administración del estado). El primero se llama gasto social (que incluye la protección social y la educación), y el segundo es lo que se llama en la literatura anglosajona el core, el gasto esencial del Estado, que incluye como elemento fundamental los servicios y transferencias a la economía, es decir, a las entidades y agencias económicas, así como el desarrollo y mantenimiento de la infraestructura federal del país. Pues bien, el primero, el gasto público social, es muy bajo en EE.UU., más bajo que en la mayoría de países de la UE-15, y ello como consecuencia de la debilidad del movimiento obrero y ausencia de un partido laborista o social demócrata que defendiese sus intereses. Tales intereses se reflejan predominantemente a través de las izquierdas en el Partido Demócrata, sin que tal partido, sin embargo, pueda definirse como socialdemócrata.

El estado central o core sin embargo es mucho mayor en EE.UU. que en todos los países de la UE-15. Representan el 7,1% del PIB en EE.UU., comparado con un 6,7% en Suecia y un 5,7% en España. Y dentro de este core, el gasto militar representa casi el 50% de tal gasto público, jugando un papel clave en el desarrollo industrial del país, constituyendo la política industrial más avanzada existente en la OECD. Es más, dentro del gasto público social, un porcentaje elevado es en la investigación médica (que incluye los famosos Institutos Nacionales de Salud del gobierno federal, que son los institutos de investigación sanitaria más importantes de EE.UU. y del mundo) que ha sido un elemento clave para el desarrollo de la industria biotecnológica de aquel país, de las más avanzadas del mundo.

Referirse al estado de EE.UU. como un estado liberal no intervencionista es desconocer la realidad de aquel país. Aquel estado es de los más intervencionistas existentes en la OECD. Y lo ha sido así desde el establecimiento del New Deal por el Presidente Franklin D. Roosevelt. La respuesta a todas las crisis económicas por parte del gobierno federal de EE.UU. ha sido un aumento considerable de este core gasto público. Sólo unos pocos ejemplos. El New Deal invirtió el equivalente al 56% del PIB, la Segunda Guerra Mundial, el 129% del PIB, la crisis financiera del 2008, el32% del PIB, y así un largo etcétera. Tales medidas entre otras, convierten las políticas públicas de aquel estado en profundamente keynesianas. Complementando este incremento del gasto público, existe la política del Banco Central de EE.UU., el Federal Reserve Board, que tiene como objetivo no sólo el control de la inflación, sino también la creación de empleo a partir del estímulo del crecimiento económico. De ahí que la bajada del precio del dinero junto con el crecimiento del gasto público hayan sido las políticas keynesianas tradicionales que el estado de EE.UU. ha seguido desde el establecimiento del New Deal. La propuesta de Obama es aumentar el gasto público (unos 700.000 millones de dólares) en no sólo el core del gasto sino también en el gasto público social (en construcción de escuelas y centros sanitarios y en establecer un sistema electrónico sanitario) junto con la bajada de intereses es típicamente keynesiana y también típicamente estadounidense. Es muy importante y urgente que se cambie esta percepción del estado de EE.UU. como un estado liberal, pues ha sido este propio estado el que ha ido promoviendo a través del Fondo Monetario Internacional y del Banco Mundial durante los últimos treinta años, unas políticas liberales que nunca se han aplicado a su propio país. Tal como reconoció John Williamson, uno de los gurus del consenso liberal de Washington (que cristalizaba la doctrina liberal que Washington promovía a nivel internacional) “EE.UU. no practica en su casa lo que promueve fuera de ella”. No podría haberse dicho mejor.

El consenso de Bruselas ha sido tan negativo como el consenso de Washington.

El problema es que el consenso liberal de Bruselas ha hecho lo que ha dicho, al revés del consenso de Washington. Las políticas liberales en la Unión Europea se han institucionalizado primordialmente a través del Pacto de Estabilidad y a través del Banco Central Europeo. El primero ha significado un obstáculo a las políticas expansivas del gasto público, al no permitir a los estados a endeudarse por encima de un 3% del PIB. Tanto por su cantidad (3% del PIB), como por su nula sensibilidad hacia los diferentes tipos de déficit (agrupando indiscriminadamente el gasto en inversiones con el gasto corriente), el Pacto de Estabilidad es una medida anti-keynesiana, de tipo neoliberal, que ha sido responsable del elevado desempleo en la UE. La otra política liberal ha sido el comportamiento del Banco Central Europeo, que ha mantenido unos intereses excesivamente altos (más altos históricamente que los del Federal Reserve Board estadounidense), consecuencia de priorizar el control de la inflación, a costa de una mayor destrucción de empleo. No es un objetivo prioritario del Banco Central Europeo el crear empleo a partir del estímulo de la economía. Esta política dificulta, cuando no imposibilita, el crecimiento de la demanda, base de las políticas keynesianas. El consenso de Bruselas, que se basa en la aplicación de las políticas neoliberales desarrolladas en las instituciones europeas cuyos pilares son el Pacto de Estabilidad y las políticas monetarias del Banco Central Europeo, son los responsables del enorme desempleo en la UE y el bien documentado deterioro de la situación social de la UE. Esta es la realidad ignorada, cuando no desconocida, por el pensamiento neoliberal que se ha reproducido, no sólo en los círculos conservadores, cristiano demócratas y liberales, sino también socialistas y laboristas europeos.

En realidad, los guardianes de la ortodoxia liberal han sido personas socialistas o propuestas por partidos socialistas. El Sr. Pedro Solbes, que había sido Ministro de Economía del gobierno socialista español (responsable del mayor recorte de gasto público que haya habido en la España democrática durante el periodo 1993-1995, cuando el gasto público social por habitante descendió en términos absolutos pasando de 3.039 euros estandarizados en 1993 a 2.931 euros estandarizados en 1995, mientras que el promedio de la UE-15 pasó de 4.677 a 4.989 durante el mismo periodo) fue el comisario europeo de Asuntos Económicos y Monetarios en la UE-15, máximo guardián de la ortodoxia liberal responsable del cumplimiento del Pacto de Estabilidad. Y le ha sucedido el Sr. Almunia, también socialista que, incluso ahora, en un momento de crisis profunda, insiste en la necesidad de que se respete el Pacto de Estabilidad, permitiendo una mínima flexibilización. Ambos han sido también defensores de las políticas monetarias del Banco Central Europeo. El Sr. Solbes, Ministro de Economía del Gobierno Socialista (después de abandonar la Comisión Europea), ha sido uno de los economistas más resistentes a aumentar el gasto público en España, habiendo declarado en una entrevista a El País que la medida de la cual estaba más orgulloso era precisamente el de no haber aumentado el gasto público, y ello en el país que tiene el gasto público más bajo de la UE-15. E incluso hoy, en medio de una enorme crisis, el Sr. Solbes ha presentado gran resistencia a aumentar el déficit del estado para permitir un mayor crecimiento del gasto público que facilitara un mayor estímulo de la economía. Tal resistencia ha sido responsable de que la respuesta del gobierno Zapatero a la crisis haya sido tan tardía y tan moderada. Compárense los 550.000 millones de dólares del gobierno Obama en inversión pública destinada a crear empleo en nuevas inversiones públicas con los 15.000 millones de euros del gobierno Zapatero para el mismo fin, y ello en un país que tiene una tasa de desempleo de casi el doble que EE.UU. La cifra equivalente para España de lo que Obama propone, serían alrededor de 100.000 millones de euros. En realidad, ningún país europeo ha propuesto tal cifra para crear empleo a través del gasto público. De ahí que es probable que EE.UU. mantenga un desempleo menor que la UE-15, lo cual será explicado, una vez más, por los economistas neoliberales como consecuencia de la mayor desregulación del mercado de trabajo y menor protección social en EE.UU. que en la UE.

Dos últimas observaciones. Una es que no parece haber consciencia entre sectores socialistas europeos (incluyendo los españoles) del grado de institucionalización de las políticas liberales en la UE Es sorprendente que en el programa a las elecciones europeas del Partido Socialista Europeo, no se proponga un cambio en el ordenamiento institucional de la UE en aquellos elementos, como el Pacto de Estabilidad y el Banco Central Europeo, que sostienen el neoliberalismo en la UE. No se puede decir que se está a favor del reforzamiento de la Europa Social –tal como el programa indica- y a la vez dejar sin modificar aquellas instituciones.

Y la segunda observación es que en España hemos tenido unas enormes discusiones sobre la distribución de la tarta nacional entre las CC.AAs. Dirigentes políticos de todas las sensibilidades políticas (incluyendo barones socialistas) han sacado pecho en defensa de su CC.AA., y en cambio ha habido un silencio ensordecedor (también por parte de barones socialistas) sobre el problema mayor que es el hecho de que el tamaño de la tarta sea excesivamente bajo. Y ello como consecuencia, en parte, de la ortodoxia liberal encuadrada en las instituciones de la Unión Europea. ¿Hasta cuando continuará este silencio que rige todavía hoy la UE? Sería también urgente que hubiera más voces dentro del socialismo europeo (incluyendo el español) y del sindicalismo europeo (incluyendo el español), criticas de la orientación neoliberal de las instituciones económicas y monetarias europeas.

Rebelion.org

Vicenç Navarro es Catedrático de Políticas Públicas. Universidad Pompeu Fabra

jeudi, 18 décembre 2008

Solo el 30% de los ucrainos apoya la integracion en la OTAN

Sólo el 30% de los ucranianos apoya la integración en la OTAN

 

Tan sólo un 30,1 por ciento de los ucranianos estaría a favor de la entrada de su país en la OTAN, frente al 59,6 por ciento que se oponen al ingreso en esta alianza, según revela una encuesta encargado por el Ministerio de Asuntos Exteriores de Ucrania al Instituto de Transformaciones de la Sociedad con colaboración de la Embajada de Noruega.

Un 10,2 por ciento de los encuestados no quisieron responder al sondeo. La encuesta fue realizada después del rechazo de los miembros de la Alianza a incluir a Ucrania en el Plan de Acción de Adhesión (MAP, por sus siglas en inglés), paso previo indispensable para el ingreso en la OTAN.


Los estudios anteriores a la cumbre de la OTAN de principios de este mes proporcionaban resultados similares, con un apoyo al ingreso de entre el 24 y el 31 por ciento.

Extraído de EcoDiario.