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jeudi, 29 octobre 2009

Vers la fin de l'hégémonie du dollar?

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Michael WIESBERG:

 

 

Vers la fin de l’hégémonie du dollar?

 

Début octobre 2009, est paru sur les pages internet du journal libéral de gauche britannique “The Independant” un article de Robert Fisk, leur correspondant au Proche Orient. Cet article a suscité de vives discussions. Selon les propos de Fisk, les Etats arabes du Golfe songeraient à remplacer d’ici les neuf prochaines années le dollar américain par un panier de devises et/ou de valeurs incluant le dollar, le yen japonais, le renminbi (ou yuan) chinois, l’euro et l’or. A ce panier s’ajouterait également la monnaie unique, actuellement en projet, du Conseil de Coopération du Golfe (CCASG) qui comprend l’Arabie Saoudite, Abu Dhabi, le Koweit et le Qatar. Pour concrétiser ce projet, ces Etats pétroliers arabes auraient déjà pris langue avec la France, la Chine, le Japon et la Russie. Les représentants de ces Etats se sont empressés de démentir les affirmations de Fisk en arguant qu’elles proviendraient apparemment de “sources intéressées et peu sûres”.

 

Mais la vitesse stupéfiante à laquelle l’article de Fisk s’est diffusé dans le monde entier démontre que la renommée du dollar a considérablement chuté au cours de ces dernières années et que l’incertitude quant à l’avenir du système monétaire international ne cesse de croître. 

 

On considère donc comme parfaitement imaginable que la facturation du prix du pétrole en dollars connaîtra bientôt sa fin et qu’ainsi le dollar cesserait d’être la monnaie-guide dans le monde. Ce pronostic a pour lui quelques arguments percutants: la crise financière a considérablement fragilisé les assises économiques des Etats-Unis; la confiance s’est évanouie ces dernières années dans les perspectives de croissance de l’économie américaine et dans la capacité qu’a la banque d’émission américaine de rétablir la stabilité des prix.

 

Les pays pétroliers cherchent-ils à se débarrasser de leurs réserves de dollars?

 

Or c’était justement cette confiance des acteurs économiques internationaux (comme les banques centrales, les producteurs de pétrole brut ou les banques d’investissement) qui fondait la suprématie monétaires des Etats-Unis depuis que Nixon, en 1971, avait abandonné la convertibilité du dollar en or. De plus, cette confiance résidait également dans le rôle de grands consomamteurs que l’on attribuait aux Américains (et c’est là sans doute qu’il aller chercher les origines de l’actuelle crise du dollar): les marchés américains, en effet, constituaient, jusqu’il y a  peu, 25% de la demande internationale. Et ce sont justement ces marchés-là qui sont frappés aujourd’hui d’un fort recul de la demande. 

 

La portée de ce recul saute aux yeux, si l’on examine comment fonctionnait le “modèle économique” du commerce entre les Etats-Unis et les Etats asiatiques en forte croissance, principalement la Chine: les Etats-Unis achetaient une bonne part des marchandises produites en Asie et les Etats asiatiques, en échange, investissaient leurs bénéfices d’exportateurs dans des emprunts d’Etat américains (ce qui équivaut à des billets de créance). C’est de cette manière que la colossale consommation américaine a été rendue possible (à laquelle même les plus pauvres avaient accès grâce à leurs cartes de crédit), car, par la demande d’obligations américaines, les taux d’intérêts pouvaient être maintenus très bas aux Etats-Unis.

 

Maintenant, le scénario se modifie: la faiblesse persistante du dollar menace de mettre un terme à “ce donner et à ce prendre”, surtout à cause de la perte de valeur des réserves de devises en dollars, que la plupart des banques centrales ont accumulées dans le monde entier. Rien que la Chine possède 24% des “Treasury Securities” américaines et le Japon, 21%. L’Allemagne, pour sa part, n’en possède que 1,8%. En revanche, elle possède beaucoup plus de “chiffons de  papier” émis par des banques privées américaines.

 

On pourrait croire  que les banques centrales ont grand intérêt à ce que le dollar restent à moitié stable. On peut toutefois réfuter cet argument en démontrant que les vicissitudes actuelles du dollar incitent à se débarrasser des réserves que l’on possède de cette devise, avant qu’elle ne chute encore, ce que la conjoncture américaine actuelle permet d’envisager.

 

Le danger de voir les banques centrales se débarrasser de leurs réserves de dollars est réel: le  processus pourrait d’ailleurs commencer dans les pays producteurs de pétrole (qui possèdent 6% des “Treasury Securities” américaines). C’est ce que constatent par ailleurs Jörn Grisse et Christian Kellermann dans une analyse qu’ils ont publiée auprès de la Fondation Friedrich Ebert en Allemagne. L’intérêt des pays producteurs de pétrole à un dollar stable est nettement moindre que dans les pays asiatiques. Ils peuvent aussi compenser la diminution de la demande américaine en allant au devant de la demande croissante d’hydrocarbures que l’on observe  ailleurs dans le monde.

 

Tous ces facteurs pourraient contribuer à précipiter la fin de l’hégémonie du dollar, ainsi que des “pétro-dollars”, comme on les appelle. Contrairement à ce que pense Fisk, on ne passera sans doute pas à l’artifice d’un “panier de devises” mais à  une autre devise, en l’occurrence, très probablement, l’euro.

 

Dans ce cas, les Etats-Unis perdraient leur droit de seigneuriage (le droit de battre monnaie) et les revenus qui en résultent comme les produits nets engrangés par la banque d’émission qui crée les liquidités et d’autres formes d’argent propres aux banques centrales, que celles-ci  peuvent produire vu la demande élevée de dollars. Par ailleurs, les Etats-Unis ont profité jusqu’ici des importations de capitaux en provenance des Etats exportateurs de pétrole. Vu le manque d’investissements potentiels dans ces pays mêmes, les bénéfices des Etats pétroliers étaient réinvestis pour une bonne part aux Etats-Unis.

 

Toutefois, faut-il le préciser, cette fin éventuelle de l’ère des pétro-dollars ne constituerait qu’une “ultima ratio” pour des Etats comme, par exemple, l’Arabie Saoudite qui est contrainte d’en appeler à la protection militaire des Etats-Unis. C’est là un véritable contrat d’assurance dont on ne se débarrassera que si le dollar subit une véritable et rapide dégringolade. La crainte de voir survenir une telle dégringolade est bien présente: elle s’exprime notamment par un repli vers  l’or, dont le court par once de métal fin, vient de battre un nouveau record (calculé en dollars).

 

La classe moyenne américaine ne sera plus jamais le moteur de la sur-consommation mondiale

 

En arrivera-t-on à cette extrémité du point de vue américain ou non? Cela dépendra essentiellement de la politique budgétaire du Président Obama et de la politique en matière d’intérêts de la Federal Reserve (la banque d’émission américaine). Ce qui apparaît toutefois indubitable, c’est qu’il n’y aura pas de retour possible, pour les Etats-Unis, à la situation dont ils jouissaient avant la crise financière. La classe moyenne américaine est extrêmement endettée, est menacée du chômage ou du moins d’un déclin social assuré: elle ne sera plus le moteur de la sur-consommation mondiale. Ensuite, les fonds de pension américains, nourris de gains privés obtenus par spéculation boursière, ont été entraînés dans les abîmes par la crise financière, alors qu’ils auraient permis aux retraités américains de bénéficier d’une fin de vie dorée; encore un pan de la consommation potentielle qui disparaît.

 

Le déclin de la classe moyenne américaine et l’effondrement des fonds de pension éliminent un incitant important chez les fournisseurs des Etats-Unis que sont la Chine et le Japon: pourquoi garderaient-ils le dollar comme devise de réserve? Ensuite, tous les bons du trésor américain auront un jour une fin, arriveront à échéance. S’ils ne trouvent pas suffisamment d’acquéreurs pour de nouveaux billets de créance américains (car l’offre de produits industriels américains est à présent assez limitée), la Federal Reserve pourra certes racheter ces “Treasury Bonds” et augmenter ainsi la bulle des dollars, mais cela aura des répercussions insoupçonnées en matière d’inflation ou autre. Il faudra donc beaucoup de doigté et d’imagination au Prix Nobel de la Paix Barack Obama s’il entend conserver, pour les Etats-Unis, les avantages que leur a offerts jusqu’ici la suprématie du dollar.

 

Michael WIESBERG.

(article paru dans  “Junge Freiheit”, Berlin, n°43/2009; traduction française: Robert Steuckers).

mercredi, 28 octobre 2009

De getto's van Brussel

Mannekenpis_jpg_275.jpgDe tekst die links in Vlaanderen scandaliseert!

Le texte qui scandalise les gauches en Flandre !

De getto's van Brussel

De getto's van Brussel

MOETEN WE BANG ZIJN OM ONZE WAARDEN OP TE DRINGEN?

LUCKAS VANDER TAELEN is het beu naast een getto te leven waar allochtone jongeren hem behandelen alsof hij op hun privéterrein loopt. 'Waarom durven wij niet opkomen voor wat eigenlijk essentieel is: respect voor de wetten en de waarden van het land waarin wij leven?'

Ik woon vlakbij een buurt in Vorst, van de Merodestraat tot het Zuidstation, die je zelfs met de meest multiculturele vooringenomenheid niet anders dan als een getto kunt omschrijven.

Mijn dochter heeft het al lang opgegeven om in die wijk te gaan. Daarvoor is ze net iets te vaak uitgescholden voor veel onfraais. Ik fiets er elke dag door en beleef steeds een ander avontuur. Dubbelgeparkeerde auto's, bestuurders die een kruispunt blokkeren om met elkaar te praten, rondhangende jongeren die je bekijken alsof je op hun privédomein komt.

Probeer vooral niets te zeggen als je weer eens bijna omver gereden wordt: de laatste keer dat ik dit toch deed, werd ik de huid vol gescholden door een omstaander van geen zestien jaar, die zijn beledigende tirade afsloot met een boodschap die ik niet vertaal: 'Nique ta mère.' Dat was minder erg dan de vorige keer, toen een andere jonge Maghrebijnse chauffeur zich door mijn gedrag beledigd voelde: ik had het aangedurfd mijn voorrang te nemen. Zijn eer was dusdanig gekrenkt dat hij dit blijkbaar enkel kon rechtzetten door me in het gezicht te spuwen...

Dus vooral: zwijgen. Want als je probeert duidelijk te maken dat 70 km per uur veel te snel is in een zone 30, dan heb je meteen recht op een confrontatie met het eergevoel van een jonge nieuwe Belg die het niet kan hebben dat iemand hem ook maar iets verbiedt en die bereid is je daarom in elkaar te rammen.

Twintig jaar geleden was ik ervan overtuigd dat de jonge nieuwe Belgen snel geassimileerd zouden worden. Maar nu is in Brussel een generatie van rebels without a cause opgegroeid die zich altijd verongelijkt en te kort gedaan voelt. Nooit voor iets verantwoordelijk, het is altijd de fout van iemand anders: van de overheid, van de racistische Belgen. En ook binnen hun eigen families blijven de jonge Maghrebijnse mannen onaantastbaar. Toen de politie in Molenbeek een jongen oppakte, organiseerde de vader meteen een betoging omdat zijn zoon 'nog geen appel zou stelen.'

De inspanningen van de overheid in de probleemwijken hebben ervoor gezorgd dat de jongeren de noodzaak niet voelen die te verlaten, toonde een ULB-studie vorig jaar aan. Zo creëer je de bekrompenheid van een dorp in de grote stad.

Een dochter van Marokkaanse vrienden heeft een Belgisch vriendje. Met hem gaat ze nooit uit in de wijk, omdat ze meteen wordt nageroepen. Want bijna al de jonge allochtonen mogen dan wel de Belgische nationaliteit hebben, enige identificatie met dit land hebben zij niet. Integendeel: 'Belge' is een scheldwoord...

Jonge vrouwen alleen zie je overigens bijna nooit in de wijk. En zeker niet in de cafés: daar worden ze zelfs niet gedoogd. Toen een medewerkster van de gemeente er een koffie vroeg, werd haar snel duidelijk gemaakt dat ze er niet moest op rekenen om bediend te worden. Als ik de Merode-wijk binnenfiets, dan weet ik dat ik tot ver voorbij het Zuidstation niet één vrouw op een caféterras zal zien. En dan heb ik het nog niet over de dubbele seksuele moraal die van jonge allochtone vrouwen nog steeds verwacht dat ze tijdens de huwelijksnacht hun maagdelijkheid bewijzen, ook al weet iedereen dat Brusselse hospitalen met een eenvoudige ingreep maagdenvliezen herstellen...

Een gerenommeerd Frans-Marokkaanse kunstenaar stelde tot vorige week een merkwaardige installatie tentoon in Brussel: een reeks bidtapijtjes met schoenen. De kunstgalerij kreeg onmiddellijk dreigtelefoons, het glas voor het kunstwerk werd bespuugd en beschadigd. De commotie kwam er omdat er bij één bidtapijtje rode vrouwenhakken te zien waren. De kunstenaar wou op die manier 'de plaats van de vrouw in de Islam' aankaarten. Maar dat kan al niet meer in Brussel: na een paar dagen werd het kunstwerk verwijderd.

Misschien moeten we ons eens afvragen hoe het komt dat we aanvaard hebben dat principes als de vrijheid van de kunstenaar en gelijke rechten voor man en vrouw niet voor iedereen gelden in dit land. Waarom durven wij niet opkomen voor wat eigenlijk essentieel is: respect voor de wetten en de waarden van het land waarin wij leven? Een hoofddoekenverbod is geen oplossing. Maar misschien moeten we toch eens nadenken over hoe we op een assertieve manier kunnen duidelijk maken dat wij durven verdedigen wat wij belangrijk vinden.

Het is de verdienste van links geweest om meer aandacht te vragen voor discriminatie en sociale achterstand. Het probleem ligt jammer genoeg dieper: we zijn bang geweest om onze waarden op te dringen aan allochtonen. Die waarden zijn mij echter te dierbaar om ze verloren te laten gaan.

LUCKAS VANDER TAELEN
Wie? Vlaams Parlementslid voor Groen!
Wat? We moeten jonge allochtonen respect bijbrengen voor onze waarden.
Waarom? Sommige Brusselse wijken evolueren tot getto's met eigen wetten.

La Colombie, dernier bastion américain en Amérique du Sud

COLOMBIE-I-_Converti_-2.jpgBernhard TOMASCHITZ:

La Colombie, dernier bastion américain en Amérique du Sud

 

D’ici le 30 octobre, le Panama signera un traité avec les Etats-Unis qui prévoit l’installation de deux bases navales américaines sur son territoire, vient d’annoncer le ministre panaméen de la justice, Raul Mulino. Ces deux bases navales, qui seront installées sur la côte pacifique, serviront, d’après Mulino, à “lutter contre le narco-trafic international”. En août dernier, les Etats-Unis avaient annoncé qu’ils installeraient sept nouvelles bases militaires en Colombie,  également, prétendent-ils, pour lutter contre l’internationale des trafiquants de drogues. Cette décision avait provoqué force remous. Le président vénézuélien Hugo Chavez, fer de lance de la gauche sud-américaine, a pu reprocher, une fois de plus, aux Américains de pratiquer une politique “impérialiste” et a évoqué “les vents de guerre” qui soufflaient à présent sur le continent sud-américain.

 

En effet, on peut sérieusement douter que l’engagement de Washington au Panama et en Colombie a pour objectif réel de combattre le trafic international de drogues. Certes, la Colombie est, au monde, le principal producteur de cocaïne mais elle est surtout le dernier allié des Etats-Unis sur le continent sud-américain. A titre de remerciement pour cette fidélité à l’alliance américaine, l’ancien président des Etats-Unis, George W. Bush, avant de quitter les affaires, avait remis au Président colombien Alvaro Uribe la décoration civile la plus prestigieuse, la “Liberty Medal”.

 

A la base de la coopération militaire entre Washington et Bogota, nous trouvons le “Plan Colombia”. En septembre 1999, le président colombien de l’époque, Andres Pastrana, avait annoncé que les forces armées avaient reçu le droit de lancer des opérations de police dans le pays. L’objectif principal, à cette époque-là, était de combattre les rebelles marxistes-léninistes des FARC, qui avaient plongé le pays dans une guerre civile depuis les années 60, ce qui avait entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes. Bill Clinton, alors président des Etats-Unis, avait saisi l’opportunité de s’attirer un allié fidèle en Amérique du Sud, en apportant son soutien au “Plan Colombia”; il participa donc à l’élaboration de ce “Plan”, en l’infléchissant selon les conceptions américaines; comme l’écrit Robert White, ancien ambassadeur américain au Salvador, après que le “Plan Colombia” ait été accepté par le Congrès de Washington en juin 2000: “Si on lit le plan dans sa version initiale, et non pas dans la version écrite à Washington, on constate qu’il n’est pas question de lancer des opérations militaires contre les rebelles des FARC, bien au contraire. Le Président Pastrana disait à l’époque que les FARC constituaient une part de l’histoire colombienne, qu’elles étaient un phénomène de nature historique et que leurs militants devaient être considérés comme des Colombiens à part entière”. 

 

Sur base de ce “Plan Colombia”, au cours de la dernière décennie, la Colombie est devenue, par ordre d’importance, le troisième pays bénéficiaire d’aides militaires américaines, après Israël et l’Egypte. De 1999 à 2008, les versements américains n’ont cessé de s’amplifier, ont même centuplé et sont passés de 50 millions de dollars à 5 milliards de dollars. La prodigalité de Washington a un prix, disent les voix critiques. Le scénario se déroule comme le veut Washington: pour l’essentiel, les forces armées colombiennes recevront dorénavant des missions d’ordre subalterne, c’est-à-dire des missions de simple police ce qui, à long terme, renforcera la dépendance de la Colombie à l’endroit de son puissant allié.

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Le “Livre Blanc” de l’armée américain nous dévoile quelle sera l’importance des bases en Colombie pour les Etats-Unis. Dans ce document de 36 pages, on nous explique que la base aérienne de Palanquero permet “aux avions de transport C-17 d’atteindre près de la moitié du continent sans devoir remplir leurs réservoirs”. De cette façon, Washington laisse entendre clairement que les Etats-Unis considèrent l’Amérique latine comme leur sphère d’influence exclusive, comme depuis 1823, quand leur Président de l’époque, James Monroe, avait énoncé sa célèbre doctrine. Mais finalement, les volontés hégémoniques américaines sur les Etats d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud ont été nettement battues en brèche au cours de ces dix dernières années: Chavez, chef d’Etat du Venezuela, veut introduire la “révolution bolivarienne” et un “socialisme du 21ème siècle” en Amérique latine et trouve de plus en plus d’adeptes pour ses idées, à commencer par le Président bolivien Evo Morales et le Président nicaraguéen Daniel Ortega, un ancien sandiniste qui avait déjà donné force migraines à Ronald Reagan dans les années 80. A ces deux présidents s’ajoute l’Equatorien Rafael Cortea. De plus, le Venezuela, riche de son prétrole, entretient des relations de plus en plus étroites avec la Russie et l’Iran, ce qui fait que le gouvernement américain de Barack Obama trouve la situation de plus en plus désagréable. C’est pour cette raison que la tête de pont colombienne, bientôt élargie au territoire panaméen, se voit renforcée pour pouvoir, en cas d’urgence, ramener à la raison des Etats récalcitrants comme le Nicaragua. Dans la région, on commence à dire que la Colombie est devenue “l’Israël de l’Amérique latine”, car, comme Israël, la Colombie risque fort bien de devenir là-bas la tête de pont pour toute offensive contre des gouvernements qui seraient jugés  indésirables du point de vue de Washington.

 

Il faut aussi ajouter que la Colombie, au cours de ces dernières années, est devenue pour Washington un terrain d’expérience pour tester de nouveaux modes de combattre les insurrections, stratégies que l’on applique ensuite en Afghanistan. Tant les FARC, aujourd’hui bien affaiblies, que les talibans, sont profondément impliqués dans le trafic de drogues et financent par ce commerce sale leurs achats d’armement. Le Général David Petraeus, ancien commandant des forces américaines en Irak, a donné son avis sur l’exemple colombien: “Les militaires voient dans les rapports entre les Etats-Unis et la Colombie un modèle possible pour l’Afghanistan et le Pakistan et nous expliquent que la stratégie qui se profile derrière le ‘Plan Colombia’ pourrait aider ces deux pays musulmans contre les militants”.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, n°42/2009; traduction française: Robert Steuckers). 

mardi, 27 octobre 2009

Dans trois ans, la prochaine crise?

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Dans trois ans, la prochaine crise?

 

Brigitte Unger est économiste, spécialisée dans les questions financières globales. Elle enseigne aux Pays-Bas à l’Université d’Utrecht. Dans un entretien accordé au journal autrichien “Standard” (Vienne), elle explique que la crise économique mondiale n’est nullement jugulée. On a colmaté les brèches par des artifices conjoncturels et, ajoute-t-elle, “on n’a même pas  commencé à aborder les problèmes fondamentaux de la crise”. Le problème crucial, c’est que cela ne vaut pas la peine, dans les conditions actuelles, d’investir dans l’économie productive. “Tout l’argent est fourré dans les marchés financiers parce l’économie réelle ne permet pas assez de pouvoir d’achat”, explique Mme Unger. “Les moyens financiers dégagés par le secteur financier sont quatre fois supérieurs à ceux que procure l’économie réelle”. Il y a donc quatre fois plus d’argent en circulation qu’il n’y a de biens et de marchandises: “John Paulson, gestionnaire américain des “Hedge-funds”, a gagné quatre milliards de dollars en un an; avec la  meilleure volonté du monde, il ne peut pas les investir dans l’économie réelle”.

 

Ensuite, la césure qui sépare pays riches et pays pauvres ne cesse de s’approfondir: “Ceux qui pourraient acheter, n’ont pas d’argent. Et ceux qui ont de l’argent, ne peuvent le dépenser, excepté dans l’économie financière. Voilà pourquoi je crois que nous sommes en train de recréer une bulle”. Mme Unger ne peut prévoir quand elle éclatera: “Mais, une chose est certaine, dans deux ou trois ans nous vivrons encore une crise plus aiguë, si nous ne  changeons rien aux fondements de notre économie”.

 

(source: “Junge Freiheit”, Berlin, n°43/2009).

00:30 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : finances, économie, crise, globalisation, capitalisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Bouclier anti-missiles américain: la Slovaquie refuse la vassalité

Bouclier anti-missiles américain:

la Slovaquie refuse la vassalité

26/10/09- 12h30
BRATISLAVA (NOVOpress) – Le premier ministre slovaque Robert Fico a totalement exclu le déploiement sur le sol de son pays d’éléments du futur système antimissile (ABM), qu’il soit américain ou otanien.

Missile SM-3

Il a notamment déclaré : « Tant que je resterai premier ministre, je ne donnerai pas mon accord à la mise en place sur le territoire slovaque d’une quelconque composante d’un système antimissile» .

Le 17 septembre dernier, les Etats-Unis ont renoncé à leur premier projet de bouclier antimissile en Europe, perçu comme une menace par Moscou.

Par contre, de leur côté, Prague et Varsovie ont déjà déclaré leur disposition à participer au nouveau projet ABM.

[cc [1]] Novopress.info, 2009, Article libre de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
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lundi, 26 octobre 2009

Tutelle américaine sur l'Europe: la Pologne prête à participer à la nouvelle version du bouclier anti-missiles

Tutelle américaine sur l’Europe : la Pologne prête à participer à la nouvelle version du bouclier anti-missile

Missiles

VARSOVIE(NOVOpress)L’indépendance de la défense européenne ne parait toujours pas à l’ordre du jour.

Ainsi, la Pologne, par la voix de son premier ministre, s’est déclarée prête à participer à la nouvelle version du bouclier anti-missile américain (ABM).

« Le projet SM-3, c’est-à-dire le projet de nouvelle configuration du bouclier anti-missile est très intéressant et nous voulons y participer. Nous sommes prêts à assumer une responsabilité commune» , a indiqué le premier ministre polonais avant de souligner que les peuples polonais et américain partageaient « les mêmes valeurs ».

Une prise de position qui fait déjà grincer des dents le voisin russe qui voit d’un très mauvais œil la stratégie américaine en Europe.

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dimanche, 25 octobre 2009

Nobel a Obama

obama-general-patton-warmonger-afghanistan-war-commander-chief.jpgNobel a Obama:

vale la pena di ricordare la storia di sfruttamento e di sangue operato dagli Usa in America Latina

Ex: http://www.italiasociale.org/

La notizia che il presidente degli Stati Uniti, notoriamente una “nazione pacifica” e tutta votata al “bene dell’umanità”, sarebbe il prossimo candidato a riceve il Nobel per la pace, ha dell’incredibile se non del ridicolo, mentre i media Occidentali tacciono in modo connivente, chi parla invece è il presidente della Repubblica Bolivariana del Venezuela, Hugo Chavez Frias, che si dice indignato perché Obana non ha alcun requisito per meritarlo. Rispetto a Bush cambia il colore della pelle ,ma non la sostanza è la medesima.
Come al solito Chavez non usa mezze parole per definire l’ennesima messa in scena mediatica, che accompagna oramai da anni il carrozzone legato al Nobel per la pace, che se nelle intenzioni del suo fondatore doveva essere un riconoscimento importante, frutto di scelte imparziali, oramai ha ben poco dello spirito originario ed oggi rappresenta solo l’ennesima presa in giro finalizzata a dare credito a coloro che sono strettamente funzionali al potere atlantico e mondialista.
“Hugo Chavez si chiede” che cosa abbia fatto Obana per meritare il Nobel”: ha forse operato per il disarmo nucleare? Ha per caso chiesto l’immediato ritiro delle truppe Usa dai teatri operativi iracheno( 124.000 soldati) e afghano(65.000 di cui 13.000 inviati in queste ore senza alcun annuncio da parte della Casa Bianca) ,e riguardo alle nuove basi Usa in territorio colombiano, una diretta minaccia al Venezuela e a tutta l’America Latina non allineata ai diktat di Washington, forse il presidente Usa si è detto contrario?” Nulla di tutto questo possiamo starne certi è avvenuto,l’establishment che lo ha eletto e che lo dirige a distanza è quello di sempre e gli obiettivi non sono mai cambiati fin dalla nascita degli Stati Uniti: il controllo e lo sfruttamento degli altri popoli.
Che la protesta giunga proprio dall’America Latina e da quello che attualmente rappresenta il suo uomo più rivoluzionario, non ci deve sorprendere,perché è proprio questo continente ad aver pagato il maggior tributo di sangue, miseria e sfruttamento negli ultimi cinquant’anni causato dalla “ politica di rapina” nei confronti delle proprie risorse naturali ad opera delle multinazionali statunitensi, che si sono sostituite a quelle britanniche . Un’opera di destabilizzazione continua, operata di concerto con le “oligarchie” locali che mai hanno smesso di intrecciare i propri interessi con quelli delle potenze di turno dominanti nell’area.
La presenza degli Stati Uniti in America Latina è dettata dalla sete di materie ,che l’industria della potenza capitalista necessita per il suo sviluppo e senza le quali non avrebbe potuto svilupparsi in modo poderoso dalla fine della Seconda Guerra Mondiale, ma nel contempo queste ultime debbono essere a buon mercato, a prezzi quasi stracciati,perché solo così i profitti derivanti dalla trasformazione di esse in prodotti finiti possa essere massimizzato.
Seguendo l’esempio britannico ,l’altra potenza liberale, che considerava il Sud America solo un grande mercato dove esportare quello che la sua industria manifatturiera produceva dalla trasformazione delle ricchezze naturali sottratte a basso costo, gli Usa si diedero da fare per controllare con ogni mezzo il rame, l’oro, il ferro, il petrolio, il caffè ed il cacao, lo zucchero, il gas naturale ecc. di cui il terreno del continente posto a Sud del Rio Bravo abbonda con l’aggiunta di un clima favorevole che facilita ogni genere di coltivazione. Costrinsero così gli stati Sud Americani, retti da governi fantoccio e con l’onnipresente oligarchia parassitaria, alla “monocultura”, all’”abolizione di ogni forma di protezionismo economico”, alla “ totale liberalizzazione dell’economia”,così da essere più facilmente preda degli avvoltoi del cosiddetto libero mercato, alla “libera circolazione dei capitali a senso unico verso l’esterno”, a l’”imposizione di tasse sui prodotti locali”, che così gravati da imposte risultavano meno concorrenziali di quelli esteri. General Motors, Uniteted Fruit Company, Ford, Exxon, Morgan Stanley,Bank of America,US Stell Company,Anglo-American,AT&T ed altre grandi corporation si gettarono così a capofitto su quello che tranquillamente si può definire il continente più ricco della terra. La terra dell’America Latina può sfamare senza problemi le sue popolazioni, i minerali sono in tale abbondanza che possono fornire la base per qualsiasi industria,il petrolio ed il gas naturale sono presenti quasi ovunque in abbondanza, sia in terra che in mare, così come sono cospicue le riserve d’acqua dolce, legname, flora e fauna.
L’Amazzonia rappresenta una fonte quasi inesauribile di acqua dolce , assieme alla Patagonia , e le sue biodiversità non temono rivali a livello globale, e infatti sono già entrate nel mirino degli Stati Uniti ( le recenti basi installate in Colombia sono vicine proprio al bacino del Rio delle Amazzoni), mentre i capitali di Gran Bretagna e Israele puntano al Sud del continente, lasciato sguarnito dalle Forze Armate Argentine dopo la sconfitta delle Malvinas e che l’attuale governo non pare intenzionato ad arginare sufficientemente. Cedere territori ricchi in cambio di denaro oggi, vuol dire perderne il controllo e sottrarne le possibili risorse alla nazione un domani.
Ma tutto questo non potrebbe, come già accennato, accadere senza la connivenza delle oligarchie presenti nei vari stati latino americani,che non hanno mai smesso di avere rapporti diretti con quelle anglosassoni, un rapporto che ha reso vane le varie rivoluzioni nazionaliste e socialiste, attraverso cruenti colpi di stato militari, dure repressioni di ogni forma di dissidenza , svendendo così la sovranità nazionale in cambio di effimeri vantaggi economici personali. Il presidente della Colombia Uribe può benissimo capeggiare l’attuale classifica, uomo del Dipartimento di Stato Usa, della Cia , legato al narcotraffico,si è arricchito sulla pelle del popolo colombiano, che è tra i più poveri della regione.
Oggi la situazione sia pur lentamente,si presenta in via di evoluzione in senso favorevole ai popoli del continente Sud Americano, che vedono intravvedere un luce nuova da ciò che sta avvenendo in Venezuela, Bolivia ed Ecuador, che aderiscono al progetto politico ALBA, un ‘ alleanza politica di contrasto all’ingerenza Usa e di ogni altra forma d’intromissione negli affari interni dei singoli Stati.
Anche il Brasile si sta avvicinando, sia pur con un approccio da possibile potenza continentale( interessanti i progetti di cooperazione militare sviluppati con la Francia che prevedono la costruzione di un sottomarino nucleare a difesa dei giacimenti petroliferi off shore), mentre l’Argentina pare ancora per certi aspetti ibernata in una specie di limbo a cui l’ha confinata la sconfitta nella campagna per le isole Malvinas, i lunghi anni di feroce dittatura militare e le privatizzazioni volute dal governo Menem. Tutto questo cozza con le migliori aspirazioni socialiste e nazionaliste dell’ala più squisitamente peronista dell’attuale governo, quella che vorrebbe attuare a tutto campo quelle riforme sociali e di politica nazionale che già Peron introdusse nei dieci anni di governo, e che furono sotto ogni punto di vista quanto di meglio l’Argentina abbia avuto dal 1945 ad oggi.
IL RUOLO DELLE OLIGARCHIE SUD AMERICANE E DELLA CHIESA CATTOLICA
Per capire appieno come è stato possibile da parte prima della Gran Bretagna( in precedenza anche Spagna e Portogallo) e poi dagli Stati Uniti penetrare in profondità nel tessuto economico e politico degli Stati dell’America Latina, è necessario analizzare il ruolo avuto in tutto questo processo da parte delle onnipresenti oligarchie locali, la vera quinta colonna di chi ancor oggi ha mire di dominio e di sfruttamento sui popoli del continente.
Esse hanno da sempre cercato di massimizzare i profitti attraverso l’esportazione delle materie prime di cui abbonda il suolo latino americano, oro, argento, ferro , rame, a cui in varie epoche si aggiunsero il caffè, il cacao, lo zucchero, il salnitro, il guano e poi il petrolio. Tutto questo produceva immense fortune a chi ne possedeva il controllo, ma al tempo stesso non era controbilanciata dalla crescita di una adeguata industria manifatturiera che potesse utilizzare le ricchezze locali, . La ricchezza così prodotta veniva dilapidata rapidamente, creando nei secoli una totale dipendenza dall’estero, che ha letteralmente inondato con i propri prodotti finiti i mercati Sud Americani, mentre nel contempo la popolazione non riceveva che le briciole dagli enormi profitti ed era costretta a subire l’ingresso delle multinazionali, delle banche dei capitali stranieri e di forme di sfruttamento sul lavoro che perdurano tutt’ora in molte realtà. I grandi proprietari terrieri, l’alta borghesia non seppero e non vollero fare quello che invece altrove , come negli Stati Uniti era avvenuto: trasformarsi da colonie in Stati indipendenti con un ‘economia protetta, con industria e agricoltura capaci di competere con le ex potenze coloniali, reinvestendo al proprio interno i capitali guadagnati per accrescere il livello industriale ed agricolo. In questo modo mentre una ristretta cerchia di persone si arricchiva sempre più, e tesseva legami sempre più stretti con i ricchi delle potenze dominanti in cambio di un effimero potere sui propri Stati, si continuava a vivere come se nulla fosse cambiato in una sorta di rassegnazione che vedeva sempre i medesimi soggetti comandare, sperperare immense fortune ed impertare anche il superfluo; e gli altri, il popolo, subire, arrivando al paradosso che per sedare le rivolte che alla fine scoppiavano, erano chiamati gli stessi “compatrioti in divisa” da tempo sul libro paga degli sfruttatori anglosassoni. Come non ricordare la rivolta scoppiata in Cile contro gli inglesi ,rei di sfruttare a loro uso e consumo l’ingente disponibilità di salnitro, importante concime , ebbene la ribellione venne schiacciata nel sangue grazie proprio all’intervento dell’esercito cileno, la stessa cosa si ripeté nella Patagonia argentina, dove i generali repressero duramente la popolazione locale che si opponeva alla penetrazione economica britannica, e da questi ultimi ringraziati…fino ad arrivare a tempi più recenti con il golpe contro Peron e Allende , con quest’ultimo che aveva osato nazionalizzare le miniere di rame, vitali per l’economia Usa, questa volta il servo di turno si chiamava Pinochet, per finire poi con le varie varie giunte militari in Argentina,macchiatesi di crimini di massa, ma sempre funzionali al grande capitali straniero che controlla ancor oggi larghe fette di questa economia.
Non va dimenticata infine l’opera di appoggio e connivenza operato dalla chiesa cattolica, che nei suoi vertici ha da sempre appoggiato ogni forma di oppressione, stringendo uno stretto legame con il tiranno di turno. Il recente golpe in Honduras ne è la riprova, con l’immediato riconoscimento operato dalla locale chiesa al burattino di Washington Micheletti. In passato mai una volta il Vaticano è intervento per condannare gli omicidi compiuti in Argentina dai vari Lanusse e Videla, così come un ruolo di primo piano ricoprì la chiesa argentina nell’abbattimento di Peron.
Oggi assistiamo ad una nuova fase della storia di questo continente, in un mondo fino a ieri unipolare, con la potenza egemone Nord Americana costretta sulla difensiva in Medio Oriente nell’impasse afghana e irachena. Il cosiddetto “cortile di casa degli Usa” ,l’America Latina,si sta destando, anche grazie alle nuove alleanze con le potenze Euroasiatiche come la Russia di Putin e Medvedev , la Cina , l’India e l’Iran, che stanno stringendo accordi economici di importanza strategica, ed al tempo stesso disinteressate ad ogni possibile intromissione politica nel continente Sud Americano. Si sta probabilmente andando verso un mondo multipolare, strada facilitata anche dalla attuale crisi economica, che ha investito le economia liberiste. La strada non sarà facile né breve perché gli Usa non accetteranno facilmente un loro ridimensionamento globale,anche a costa di una guerra dalle conseguenze incalcolabili, ma la storia insegna che per ogni potenza c’è dopo il momento della crescita e della stabilità, quello del declino, così fu per le grandi civiltà del passato, così sarà anche per chi, come gli Stati Uniti, non lasceranno che un pessimo ricordo di se stessi.


Federico Dal Cortivo


Buenos Aires 16-10-09


16/10/2009

Nouvelle alliance entre grandes puissances?

358x283.jpgPeter SCHOLL-LATOUR:

Nouvelle alliance entre grandes puissances?

 

Le Président Barack Obama a renoncé à installer un bouclier anti-missiles en Pologne et une gigantesque station radar en République Tchèque. On a interprété cet abandon un peu trop vite comme un signe de faiblesse. Pourtant le président américain a de bonnes raisons de rechercher  de meilleures relations avec la Russie.

 

Obama se rend compte qu’une confrontation avec la Russie irait à l’encontre des intérêts américains sur le long terme. Surtout en ce qui concerne l’Afghanistan car, là, un changement décisif est survenu. Jusqu’ici les forces armées américaines avaient pu compter sur un  approvisionnement logistique efficace et sans heurts à travers le Pakistan: ces voies d’accès au théâtre afghan sont désormais devenues extrêmement difficiles. Dans l’avenir, l’approvisionnement de l’armée américaine devra se faire principalement via les anciennes républiques soviétiques  d’Asie centrale mais aussi via le territoire russe lui-même: une disposition qui est depuis longtemps déjà une réalité pour les Allemands. Le contingent allemand de l’ISAF, en effet, se fait depuis des années par la base aérienne de Termes, située sur le frontière méridionale de l’Ouzbékistan. 

 

Compte tenu de cette nouvelle situation, il apparaît de plus en plus clairement que la Russie, elle aussi, serait menacée si des forces radicales islamistes prenaient le pouvoir à Kaboul. Moscou craint surtout une extension rapidement du mouvement des talibans au Tadjikistan, en Ouzbékistan et éventuellement au Kirghizistan, ce qui mettrait un terme au pouvoir des potentats locaux qui proviennent encore de l’ancien régime soviétique.

 

L’affirmation de l’ancien ministre allemand de la défense, Peter Struck (SPD), qui disait que “l’Allemagne se défendait sur l’Hindou Kouch”, mérite aujourd’hui d’être corrigée. En réalité, c’est la Russie que l’on défend dans l’Hindou Kouch. Car, au-delà des Etats de la CEI, c’est-à-dire dans le territoire de la Fédération de Russie elle-même, vivent 25 millions de musulmans qui pourraient devenir un sérieux foyer de troubles. Washington vient donc de reconnaître qu’il y a une convergence d’intérêts entre Russes et Américains en Asie centrale, alors que le Président George W. Bush l’avait nié, en se cramponnant sur de vieilles certitudes.

 

La Chine, elle aussi, a intérêt à combattre toute forme de radicalisme islamiste depuis que la minorité turcophone des Ouïghours se dresse contre Pékin au nom de l’islam. Voilà pourquoi le conseil de sécurité des Nations-Unies est inhabituellement unanime pour prolonger le mandat de l’ISAF en Afghanistan.Mais je doute qu’à Berlin on reconnaisse ce changement profond qui  anime les politiques des grandes puissances. Les Allemands refusent toujours de reconnaître que leur engagement en Afghanistan constitue un acte de guerre et feignent de croire benoîtement qu’ils doivent aller là-bas pour construire des écoles pour fillettes et mettre tout en oeuvre pour que les femmes ne doivent pas circuler voilées. Ce sont là, à coup sûr, des perspectives intéressantes mais qui ne légitiment pas en suffisance d’y envoyer des soldats  allemands, avec le risque éventuel qu’ils s’y fassent tuer.

 

Peter SCHOLL-LATOUR.

(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°43/2009; trad. franç.: Robert Steuckers).

 

A PARAITRE:

Début novembre  paraîtra en Allemagne le nouvel ouvrage du très prolifique Peter Scholl-Latour: “Die Angst des weissen Mannes – Eine Welt im Umbruch”, Propyläen Verlag, Berlin 2009, 24,90 euro.

 

samedi, 24 octobre 2009

Sarkozy est-il fou?

nicolas_sarkozy.jpgSarkozy est-il fou ?

Par Robert Spieler

Ancien député

Délégué général de la NDP

 

Je sais, je sais, je prends quelques risques en formulant ainsi la question. En d’autres temps, j’eusse été derechef été expédié aux galères, aux mines de sel ou écartelé sur la place publique.

 

Dieu merci, la démocratie autorise toute discussion historique, politique ou morale (je plaisante, bien sûr). Il est loin le temps de la liberté d’expression dont disposaient Chateaubriand, Proudhon, Rochefort, Georges Sorel, Edouard Drumont, Barrès, Léon Bloy, Bernanos, Léon Daudet, Henri Béraud, Céline, encore que certains dépassèrent les limites de la raison et furent durement persécutés. Je vous recommande à ce sujet « Les polémistes français depuis 1789 », de Pierre Dominique, ancien directeur de Rivarol, éditions La Colombe, 1962).

 

Sarkozy est-il vraiment fou ?

 

La question mérite d’être posée. « Libération » évoque aujourd’hui 16 octobre 2009 la révolte d’une partie de ses amis de l’UMP et du Nouveau Centre. Florilège : « La suppression de la taxe professionnelle, c’est se foutre du monde », dit Juppé ; la taxe carbone, « une histoire de shadoks », pour Gérard Longuet ; le déficit public, « on ne peut pas continuer ainsi », dit Charles de Courson ; lycéens payés, « à un moment, il faut dire stop », affirme Christiane Boutin, etc…, etc… Sans oublier Frédéric Mitterrand, dont Lionel Lucas, député UMP des Alpes-Maritimes, regrette « qu’il soit toujours ministre » et « qu’une partie de l’opinion est traumatisée ».

 

Sur ce dernier point, je pense, pardonnez moi, que Sarkozy a raison, même s’il a tort. Un chef n’abandonne jamais un compagnon, fût-il misérablement coupable, aux acharnements de la meute adversaire et aux lâchetés de son propre camp.

 

Mais l’affaire Jean Sarkozy, fils du ci-devant président de la République est assez extraordinaire, et pour tout dire fascinante et « signifiante »  de l’incroyable dégénérescence du Système.  Le président Sarkozy cherche à placer son fils de 23 ans, bachelier et conseiller général par la grâce de papa, à la tête de l’OPAD qui gère des sommes colossales dans le département des Hauts-de-Seine. Scandale, népotisme ! Même Rama Yade, ministre de Sarkozy évoque « une coupure entre l’élite et les petits ».

 

Comment Sarkozy, qui est tout, sauf un imbécile, a-t-il pu commettre une erreur pareille ? La réponse au prochain chapitre de mon texte…

 

Il aurait pu, habilement évoquer le libre vote (forcément favorable) des élus des Hauts-de-Seine décisionnaires. Cela n’aurait certes trompé personne. Non, il sollicite « au pied levé » (c'est-à-dire qu’il exige) une interview dans les colonnes du Figaro où il défend l’immense talent de son fils et dénonce une « méchanceté qui ne trompera pas les Français ».

 

J’observe, tel un entomologiste, les énervements des blattes du Système et je me demande : jusqu’où ira la chute ?

 

Les hommes politiques sont ils des psychopathes ?

 

Lisez le remarquable article paru sur François Desouche en date du 13 octobre, et dont je m’inspire totalement dans ce paragraphe.

 

Selon Jim Komi, vice-président de l’Association des commandants de police américains, les politiciens partagent certains traits de caractère avec les psychopathes, selon les résultats publiés par le Bureau d’analyse du Comportement du FBI, information relayée par le Los Angeles Times.

 

La psychopathie (attention à la définition : ne pas confondre avec l’acception courante concernant les grands criminels) est un trouble de la personnalité qui consiste à utiliser le charme, la manipulation, l’intimidation, et parfois la violence, pour contrôler et exploiter autrui à des fins personnelles. D’après l’étude, les traits de caractère sont : La faconde, le charme superficiel, un sens démesuré de sa propre valeur, le mensonge pathologique et la manipulation d’autrui. Les traits affectifs incluent notamment l’absence de remords, l’absence du sentiment de culpabilité, une certaine superficialité, un manque d’empathie et l’impossibilité d’accepter sa propre responsabilité en cas d’échec.

 

Les habitudes de vie incluent la recherche de la stimulation permanente, l’impulsivité, l’irresponsabilité et une ambition démesurée.

 

L’étude note que les délinquants violents sont des psychopathes, mais que tous les psychopathes ne sont pas des délinquants violents, et que ces mêmes traits existent chez les femmes et hommes attirés par les positions les plus médiatisées et les postes de pouvoir.

 

De Raymond Barre à ….

 

La définition du psychopathe politique susmentionnée concerne quelques « oiseaux » de gauche, de droite et d’extrême droite que d’aucuns reconnaitront…

 

Un souvenir m’a marqué. J’avais, comme je l’ai déjà raconté, invité Raymond Barre, ancien premier ministre, à prendre la parole, en 1983, dans le cadre du club d’opposition « Forum d’Alsace » que j’avais fondé, devant une centaine de chefs d’entreprise alsaciens. Raymond Barre, un gros nounours, d’allure plus que sympathique. Un brave chef d’entreprise alsacien, maitrisant médiocrement la langue française, lui posa une question nullement agressive mais que Raymond Barre prit pour telle. « Vous feriez mieux d’apprendre à parler correctement le français », fut sa réponse. Consternation… Daniel Hoeffel, son ex ministre alsacien, qui était présent, me confia que ses comportements en Conseil des ministres et auprès de ses collaborateurs étaient identiques…

 

Conclusion : le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou, et même le lointain souvenir du pouvoir…

 

Sarkozy est-il fou ? Mais non, il est normal…

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Afghanistan: une guerre de mensonges

nato-troops-in-afghanistan.jpgAfghanistan : une guerre de mensonges

La guerre en Afghanistan semble être un préoccupation beaucoup plus marquée chez les citoyens des pays de la coalition que pour leurs gouvernements, même si certains d’entre eux réduisent pas à pas les effectifs de leurs troupes en opérations.
En France, mis à part les tristes nouvelles annonçant les décès de nos soldats, cette guerre, menée sous le double commandement de l’OTAN et des Améticains, ne fait l’objet que de peu d’analyses et il faut surfer sur les sites étrangers et plus particulièrement anglo-saxons pour en savoir plus.
Polémia présente à ces lecteurs un article d’Eric Margolis, consacré à cette guerre en Afghanistan, levant le voile sur certains aspects qu’on ne soupconne pas.
Certes, les informations données restent de la responsabilité de leur auteur et les opinions exprimées n’engagent que lui et ne reflètent pas nécéssairement celles de Polémia.

Polémia /
http://www.polemia.com/

Afghanistan : une guerre de mensonges



Le président Barack Obama et le Congrès se débattent avec l’élargissement de la guerre en Afghanistan. Après huit années d'opérations militaires, qui ont coûté 236 milliards de dollars, le commandant des forces américaines en Afghanistan vient de lancer une mise en garde contre la menace d’un  « échec », c’est-à-dire une défaite.

La vérité est la première victime de la guerre

La vérité est la première victime de la guerre. Le plus gros mensonge de cette guerre en Afghanistan est de dire : « Nous devons combattre les terroristes là-bas, pour ne pas avoir à le faire chez nous » Les politiques  et les généraux ne cessent de se servir de ce bobard pour justifier une guerre qu'ils ne peuvent ni expliquer ni justifier autrement.

Beaucoup d'Américains du Nord continuent à avaler ce mensonge parce qu'ils croient que les attentats du 11-Septembre ont été lancés directement par Al-Qaida et les Talibans basés en Afghanistan.

Ce n’est pas vrai. Les attentats du 11-Septembre ont été planifiés en Allemagne et en Espagne, et dirigés principalement par des Saoudiens vivant aux Etats-Unis afin de  punir l'Amérique du soutien qu’elle apporte à Israël dans sa répression des Palestiniens.

Les Talibans, mouvement militant religieux et anticommuniste, issu de l’ethnie pachtoune, ont été totalement surpris par le 11-Septembre. Osama ben Laden, sur qui on rejette la responsabilité du 11-Septembre, était en Afghanistan en tant qu’invité parce qu'il était considéré comme un héros national qui avait combattu les Soviétiques au cours des années 1980 et qu’ensuite il avait apporté assistance aux Talibans dans leur lutte contre les Afghans communistes de l'Alliance du Nord.

Les Talibans sont-ils vraiment ceux que l’on nous décrit ?

Les Talibans ont bénéficié de l'aide américaine jusqu'en mai 2001. La CIA avait l'intention d'utiliser l’Al-Qaïda d’Osama ben Laden pour monter les Ouïgours musulmans contre l’autorité chinoise, et d'employer des Talibans contre les alliés de la Russie en Asie centrale. La plupart des prétendus « camps d'entraînement terroristes » en Afghanistan étaient entre les mains des services secrets pakistanais et destinés à préparer les combattants moudjahidin au combat dans le Cachemire occupé par les Indiens.

 En 2001, Al-Qaïda ne comptait que 300 membres. La plupart ont été tués depuis. Une poignée d’entre eux se sont échappés vers le Pakistan. Seuls quelques-uns demeurent en Afghanistan. Pourtant, le président Obama veut à tout prix que 68.000 soldats américains, ou plus, restent en Afghanistan afin de combattre Al-Qaida et d’empêcher les extrémistes de récupérer les « camps d'entraînement de terroristes ».

Cet argument, comme celui des armes de destruction massive inexistantes de Saddam, est un slogan commode pour vendre la guerre au public. Aujourd'hui, la moitié de l'Afghanistan est sous contrôle Taliban. Les militants anti-américains pourraient plus facilement se servir de la Somalie, de l'Indonésie, du Bangladesh, de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, ou du Soudan. Ils n'ont pas besoin d’aller chercher jusqu’en Afghanistan. Les attentats du 11-Septembre ont été conçus en chambre, pas dans des camps.

Aussi arriérés et lourdauds soient-ils, ses Pashtounes n’ont nullement envie ni intérêt à attaquer l’Amérique Les Talibans sont les fils des moudjahidins qu’avaient soutenus les Américains et qui ont vaincu les Soviétiques dans les années 1980. Les Talibans n'ont jamais été les ennemis de l'Amérique. Au lieu d'envahir l'Afghanistan en 2001, les Etats-Unis auraient dû payer les Talibans pour déraciner al-Qaïda – comme je l'ai écrit dans le Los Angeles Times en 2001.

Les Etats-Unis s’enfoncent encore plus profondément dans le bourbier sud-asiatique.

Les tribus pachtounes veulent mettre fin à l'occupation étrangère et chasser les communistes afghans et les barons de la drogue, qui dominent aujourd’hui le régime de Kaboul installé par les Etats-Unis. Mais les Etats-Unis se sont engagés par erreur dans une guerre de grande envergure, non seulement contre les Talibans, mais aussi contre la plupart des féroces tribus pachtounes de l'Afghanistan, qui représentent plus de la moitié de la population.

Ce conflit se propage maintenant dans les régions pachtounes du Pakistan. La semaine dernière, l'ambassadeur américain à Islamabad a effectivement réclamé que les Etats-Unis envoient des avions et des missiles contre la ville pakistanaise de Quetta, où des personnalités Talibans de haut rang sont censées avoir été repérées.

Les Etats-Unis s’enfoncent encore plus profondément dans le bourbier sud-asiatique. Washington tente de forcer la main au Pakistan pour qu’il se montre plus obéissant et étendent la guerre contre ses propres  tribus pachtounes à l’esprit indépendant - appelées à tort « Talibans ».

Les tentatives incroyablement maladroites de Washington pour distribuer 7,5 milliards de dollars pour soudoyer le gouvernement et l’armée pakistanais faibles et corrompus, pour maîtriser les promotions militaires et obtenir quelque contrôle sur l'arsenal nucléaire du Pakistan, ont déclenché une colère incendiaire. Les soldats pakistanais sont sur le point de se révolter.

Il en est de même des projets américains de construction d’une ambassade-forteresse pour 1.000 personnes à Islamabad et un consulat à Peshawar qui manifestement servira de base aux services de renseignement, ainsi que du déploiement d'un nombre croissant de mercenaires américains au Pakistan.

Tout cela est bien réglé. Washington affirme qu'il faudra plus de personnel et une plus grande ambassade pour superviser la distribution du supplément d’aide au Pakistan, et davantage de mercenaires (c’est-à-dire de « contractuels ») pour les protéger.

Le président Obama a fait l'objet d'intenses pressions pour étendre la guerre, de la part de républicains cocardiers, d’une bonne partie des médias et les va-t-en guerre responsables de la sûreté de l’Etat. Les partisans d'Israël, y compris de nombreux démocrates du Congrès, veulent voir les Etats-Unis s’emparer des armes nucléaires du Pakistan et étendre la guerre d'Afghanistan à l’Iran. Le ministre israélien des Affaires étrangères, le belliciste Avigdor Lieberman, a récemment désigné l'Afghanistan, le Pakistan et l'Irak comme principales menaces pour Israël.

Talibans ne sont pas et n'ont jamais été une menace pour l'Occident

Le président Obama devrait admettre que les Talibans ne sont pas et n'ont jamais été une menace pour l'Occident ; que Al-Qaïda, dont on a larmement exagéré l’importance, a été en majorité éradiquée ; et que la guerre menée par les Etats-Unis en Afghanistan cause davantage de dommages aux intérêts américains dans le monde musulman – qui représente maintenant 25% de la population mondiale – que Ben Laden et les quelques voyous qu’il a pour alliés. Les attentats à la bombe de Madrid et de Londres et la conspiration de Toronto ont tous été des manifestations particulièrement aberrantes de la part de jeunes musulmans contre la guerre en Afghanistan.

On ne va pas changer la façon dont les Afghans traitent leurs femmes en menant une guerre contre eux ni apporter la démocratie au moyen d’élections truquées. On ne va pas gagner les cœurs et les esprits en imposant à de pieux musulmans un régime dominé par les communistes à Kaboul, en  bombardant leurs villages et en envoyant des Marines enfoncer leurs portes à coups de pied et violer leurs foyers.

Le commandant en chef américain en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, exige 40.000 à 80.000 soldats supplémentaires. Même avec ce nombre, il ne gagnera pas la guerre dont Washington ne peut même pas déterminer les conditions de la victoire. Le seul moyen de sortir de ce bourbier passe par un règlement négocié incluant les Pachtounes et leurs bras armé, les Talibans, à qui sera donné le droit de vote.

Si jamais la résistance afghane reçoit des missiles antiaériens et antichars modernes, les forces d'occupation occidentales seront isolées et condamnées. Aujourd'hui, elles tiennent à peine le coup contre les Talibans équipés d’armes légères.

Si seulement le président Obama déclarait simplement la victoire en Afghanistan ! S’il en retirait les forces occidentales pour remettre la sécurité entre les mains d’une force multinationale de stabilisation constituée de nations musulmanes ! Les bons présidents, comme les bons généraux, savent quand il faut se retirer.

Eric Margolis
13 octobre 2009
http://buchanan.org/blog/afghanistan-a-war-of-lies-2548

Titre original : Afghanistan: A War of Lies
Traduction pour Polémia : R. S.


Eric Margolis contribue au Toronto Sun, New York Times, The American Conservative et à de nombreux journaux du Golfe. Il se produit régulièrement sur les chaînes de télévision comme CNN, Fox, SRC, British Sky Broadcasting News, NPR, et CTV. Correspondant de guerre de longue date, il est reconnu comme spécialiste des questions relevant de l’Afghanistan et plus généralement de l’Asie.

Correspondance Polémia
18/10/2009
Les intertitres sont de la rédaction.

Image : flag-draped coffins

 

Eric Margolis

vendredi, 23 octobre 2009

Polonia y Estados Unidos analizan nueva estrategia militar

Polonia y Estados Unidos analizan nueva estrategia militar

Expertos militares de Estados Unidos y Polonia se reúnen hoy en esta ciudad para discutir una nueva estrategia más económica y adecuada para las necesidades defensivas de Europa, según observadores.

El plan norteamericano pretende situar en el viejo continente sistemas de misiles móviles, en sustitución del proyecto inicial de escudo balístico propuesto por el ex presidente George Bush, y que el mes pasado la actual administración de Barack Obama desechó.

En declaraciones a la radio pública polaca, el viceministro de Defensa de ese país, Stanislaw Komorowski, dijo que hoy tendrán la oportunidad de solicitar toda la información necesaria sobre la nueva propuesta, pues todavía hay muchas preguntas.


La decisión de Obama de cancelar el polémico plan de Bush, no fue bien vista por las autoridades polacas y sí por las rusas, quienes en más de una ocasión denunciaron que este escudo balístico constituía una amenaza directa a su seguridad.

A cambio de aceptar ser la sede de las baterías de misiles, Bush prometió a Polonia la entrega de cohetes tipo Patriot, una demanda reiterada del ejército polaco por considerar necesario este tipo de armamento para repeler posibles ataques de países vecinos.

Pese a su decisión, Obama no descartó la posibilidad de buscar variantes que protegieran mejor al pueblo estadounidense, a sus tropas y a sus aliados en Europa por lo que anunció una “propuesta gradual y adaptable” a la defensa antimisiles en el continente.

Según declaraciones de funcionarios estadounidenses, la administración Obama optará mejor por misiles Patriot y SM-3 recién desarrollados y capaces de interceptar lanzamientos enemigos antes de que un misil ofensivo de largo alcance enfrente una supuesta amenaza iraní.

El sistema será desplegado inicialmente en embarcaciones estadounidenses en el Mediterráneo y no en la considerada área de influencia de Rusia en Europa Oriental.

A pesar del rechazo de la nueva administración norteamericana de seguir adelante con el escudo antimisiles, todo apunta a que el sistema Patriot se instalará finalmente en los próximos meses en Polonia, bajo el control inicial de una dotación de militares estadounidenses para asegurar su funcionamiento.

Extraído de Prensa Latina.

jeudi, 22 octobre 2009

Serie televisiva turca provoca fuerte tension entre Turquia e Israel

Serie televisiva turca provoca fuerte tensión entre Turquía e Israel

Una serie de televisión turca que muestra matanzas de niños palestinos por el ejército israelí generó una fuerte tensión entre Israel y Turquía, a pesar de que ambos países mantienen una alianza estratégica en la región.

La primera cadena de la televisión pública turca TRT 1 difundió el martes, a una hora de gran audiencia, un episodio de una serie que desató la ira del ministro de Relaciones Exteriores israelí, Avigdor Lieberman, y malestar en el primer ministro Benjamin Netanyahu. Lieberman decidió al día siguiente convocar al encargado de negocios turco en Tel Aviv, en ausencia del nuevo embajador, que aún no ha asumido sus funciones.

“Israel no puede aceptar incitaciones al odio contra su Estado y sus soldados. Incitaciones que pueden desembocar en atentados contra los numerosos turistas judíos e israelíes que viajan a Turquía”, declaró el jueves, tras esta audiencia, un responsable del ministerio de Relaciones Exteriores israelí, Naor Gilaon.


Por su parte, Netanyahu declaró a los periodistas: “Nos sentimos también molestos, es lo menos que se puede decir, por lo que hemos visto estos últimos tiempos de parte de Turquía”. “Esto plantea la pregunta: ¿qué dirección toma la política de Turquía, esperamos que sea hacia la consolidación de la paz, no de los extremismos”, añadió.

En el episodio de la serie se ve a niños palestinos que tiran piedras contra soldados israelíes, que responden con tiros, matando a varios de ellos, entre ellos cuales una niñita que sonríe antes de su último suspiro. También muestra a soldados israelíes cuando matan a un recién nacido en los brazos de su padre, poco después de su nacimiento en un edificio en ruinas, debido a que la pareja no pudo trasladarse a un hospital.

La audiencia de la serie es por el momento marginal: ocupa el puesto 97º en el ránking de programas.

El periodista islamista Hakan Albayrak, consejero de los productores de la serie, defendió su contenido. “¿Por qué las escenas de matanzas serían exageradas? ¿No se puede hablar de un Estado que cometió matanzas?”, preguntó Albayrak.

Este incidente diplomático se suma a otro ocurrido la semana pasada en el ámbito militar. De forma inesperada, Turquía anuló las maniobras aéreas que debía llevar a cabo con la aviación israelí, a pesar del acuerdo de cooperación militar firmado con Israel en 1996. Una decisión que fue condenada por Israel y Estados Unidos.

Las relaciones entre los dos países comenzaron a degradarse en el invierno pasado, cuando el primer ministro turco, Recep Tayyip Erdogan, criticó a Israel por su comportamiento durante la ofensiva militar contra la Franja de Gaza.

Turquía “no recibe instrucciones” de Israel, declaró el jueves Erdogan, que dirige desde 2002 un gobierno islamista conservador.

El miércoles, Erdogan, había declarado a una televisión árabe que las maniobras con Israel habían sido anuladas para respetar la voluntad del pueblo turco, “que no quiere más cosas de ese estilo”.

La diplomacia de ambos países se esfuerza por calmar los ánimos. “Hay un efecto bola de nieve, en las declaraciones de unos y otros. Pero los dirigentes de ambos países saben que la estructura de las relaciones bilaterales es fuerte”, señaló a la AFP un diplomático turco de alto rango. “Incluso entre amigos muy cercanos pueden aparecer diferencias”, dijo por su parte Gaby Levy, embajador de Israel en Ankara.

Burak Akinci

Extraído de AFP.

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10ème Congrès de l'ADSAV

congresadsavppbnovembre [1]


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mercredi, 21 octobre 2009

Israël deviendra-t-il un Etat normal?

carte_israelGD.jpgIsraël deviendra-t-il un Etat “normal”?

 

Intéressante contribution de Roger Cohen dans les colonnes de l’International Herald Tribune du vendredi 16 octobre 2009. Question initiale de Cohen: “Israël est-il un Etat parmi les autres Etats?”. Dans un sens, oui, car il en possède la plupart des attributions. Dans un autre, non, car soixante ans après sa création, Israël n’a toujours pas de frontières stables, de constitution bien établie, de paix durable. Israël, écrit Cohen, vit dans un état d’exception permanente et fait de cette exception son fétiche. Pour Cohen, Israël devrait pouvoir affronter le monde tel qu’il est, même s’il est décevant, et ne pas s’appesantir sur le monde d’hier. Roger Cohen: “L’holocauste représentait la quintessence du mal. Mais  il s’est déroulé il y a soixante-cinq ans. Ceux qui l’ont perpétré sont morts ou vont très bientôt mourir. Le prisme holocaustique  pourrait être bien déformant... L’histoire éclaire mais elle aveugle aussi”.

 

Roger Cohen émet ces réflexions un peu amères après le discours tenu par Benjamin Netanyahou à la tribune des Nations Unies en septembre dernier. Ce discours était truffé de références déclamatoires portant sur l’Allemagne nazie, l’Iran actuel et Al Qaïda (sans qu’il n’ait fait la distinction qui s’impose pourtant à tout observateur sérieux: Al Qaïda représente un extrémisme sunnite, ennemi mortel, en bon nombre de circonstances, de l’Iran chiite, tout amalgame relevant de la propagande à bon marché sinon de la farce pure et simple). Devant tous ces croquemitaines, passés et présents, Israël était posé comme un courageux petit résistant solitaire qui, selon les propos mêmes de Netanyahou, représentait “la civilisation contre la  barbarie, le 21ème siècle contre le 9ème siècle, ceux qui sanctifient la  vie contre ceux qui glorifient la mort”. Du pur lyrisme, effectivement, avec un condiment d’apocalypse.

 

Pour Roger Cohen, ce type de discours est “facile, tonitruant et inutile”: “Il y a diverses civilisations présentes au Moyen Orient, dont les attitudes face à la religion et à la modernité varient mais toutes sont à la recherche d’un accord entre elles”. Face à cette volonté générale, bien qu’assez diffuse, Israël se cramponne à son statut d’exception. La stratégie d’Obama, pourtant, vise à masquer le sentiment américain qui veut que les Etats-Unis, eux aussi, sont “exceptionnels” dans le monde car cette idée d’une “grande mission civilisatrice” des Etats-Unis ne fait plus du tout l’unanimité et provoque de plus en plus souvent une levée de boucliers ailleurs dans le monde. Cohen: “Obama tente d’infléchir Israël pour qu’il se donne une image de soi plus prosaïque et plus réaliste”.

 

Reste la question nucléaire: Obama cherche à faire adhérer Israël au traité de non-prolifération. Car, en effet, comment concilier l’intransigeance américaine face au programme nucléaire iranien et l’indifférence face à l’arsenal nucléaire israélien, non déclaré? Le monde risque d’accuser les Etats-Unis de pratiquer un double langage, d’opter pour une politique de deux poids deux mesures. Obama aurait ce type d’ambiguïté en horreur. Le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, quant à lui, dit que la meilleure façon d’avoir à terme un Iran sans armes nucléaires est de lui montrer qu’il n’est plus menacé par personne dans la région. Israël doit dès lors abandonner partiellement les mythes qui lui ont conféré cette d’idée d’exception, exprimée  encore récemment par Netanyahu à la tribune des Nations Unies. Bref, Israël doit se débarrasser de sa mentalité obsidionale. Cohen: “Le Moyen Orient a changé. Israël doit changer aussi. Dire ‘plus jamais’ est certes une nécessité mais le dire est simultanément une manière inadéquate de faire face au monde moderne”.

 

Si Israël doit se débarrasser de sa mentalité obsidionale, et partant, des mythes qui la fondent et la consolident, l’Europe, elle aussi, ne devrait-elle pas se débarrasser de mythes incapacitants, remontant à l’époque de l’holocauste et qui paralysent encore et toujours son processus d’unification? Roger Cohen demande cet effort à Israël, dans le cadre réduit de l’Etat hébreu, mais sa requête pourrait aisément déborder ce cadre réduit et s’adresser à tout le sous-continent européen.

 

(source: Roger COHEN, “An ordinary Israel”, in : “International Herald Tribune”, Oct. 16., 2009).

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Le nouveau rôle de la Turquie

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Commentant les récentes négociations turco-arméniennes, menées sous l’oeil vigilant d’Hillary Clinton, le journaliste Stephen Kinzer écrit dans les colonnes de l’”International Herald Tribune”: “Depuis près de 86 ans qu’elle existe telle quelle en tant qu’Etat, la Turquie avait gardé un profil bas dans le monde. Ces jours-là sont finis. Maintenant, la Turquie cherche à jouer un rôle régional très ambitieux en tant que puissance conciliatrice, s’efforçant d’établir partout la paix. Lorsque les officiels turcs débarquent dans des pays cruellement divisés comme le Liban, l’Afghanistan ou le Pakistan, chaque faction cherche fébrilement à engager un dialogue avec eux. Il n’y a pas un pays au monde dont les diplomates sont autant les bienvenus, que ce soit à Téhéran ou à Jérusalem, à Moscou ou à Tbilissi, à Damas ou au Caire. En tant que pays musulman intimement lié à la région qui l’entoure , la Turquie peut se présenter partout, amorcer des partenariats et conclure des accords que ne peuvent conclure les Etats-Unis”.

 

Plus sceptique dans la suite de son article, Kinzer rappelle tout de même les défauts à la cuirasse turque: Chypre, le problème kurde, les persécutions larvées de toutes les minorités religieuses, chrétiennes ou non sunnites.

 

Kinzer: “Dans d’autres circonstances, l’Egypte, le Pakistan ou l’Iran auraient pu émerger en tant que leaders du monde islamique. Leurs sociétés, toutefois, sont faibles, fragmentées voire en voie de décomposition. L’Indonésie ferait un candidat hegemon plus plausible mais elle n’a aucune tradition historique en matière de leadership et est très éloignée du centre de la zone de crise du monde musulman. Reste donc la Turquie. Elle essaie de prendre ce rôle d’hegemon”.

 

Kinzer parle très  certainement le langage de Washington, qui a un besoin urgent de “proxy”, de mandataire, dans la région. Les accords turco-arméniens vont dans le sens des intérêts pétroliers américains. La Turquie a donc bien joué son rôle dans le Caucase-Sud. Et pour qu’elle continue à bien pouvoir le jouer, il faut créer artificiellement des diversions, des faux conflits où le “politiquement correct” est apparemment écorné, où l’idéologie officielle de l’Occident est  bafouée. D’où les incidents avec Israël à propos des manoeuvres aériennes et d’une série télévisée turque présentant Tsahal sous un jour fort glauque. Ces artifices servent, avec le néo-islamisme/néo-ottomanisme d’Erdogan et de Davutoglu, de leurres pour appâter les Arabes.

 

‘Source: Stephen KINZER, “A new role for Turkey”, in: “International Herald Tribune”, Oct. 16, 2009).

mardi, 20 octobre 2009

Newsweek: campagne contre Berlusconi

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Newsweek: campagne contre Berlusconi

 

On peut critiquer la politique de Berlusconi, qui n’est jamais qu’une variante de néo-libéralisme. Et dans la foulée de cette critique, on peut évidemment souhaiter à l’Italie un régime politique plus social et plus indépendant du “mainstream” néo-libéral qui afflige la planète. En revanche, quand “Il Cavaliere” annonce son intention de retirer les troupes italiennes d’Afghanistan et quand immédiatement après cette déclaration de bon sens, le magazine américain “Newsweek” appelle, tonitruant et sans aucune circonlocution, les Italiens “à laisser tomber Berlusconi”, le scepticisme doit être de mise. La litanie de griefs contre “Il cavaliere” qu’énonce “Newsweek” ressemble furieusement à celles qui, précédemment, annonçaient l’un ou l’autre lynchage médiatique au profit de figures, généralement falotes, qui conviennent à la politique internationale des Etats-Unis et font des marionnettes idéales.

 

Berlusconi serait impliqué dans trop de scandales et cela nuirait à la bonne réputation de l’Italie dans le monde, avance “Newsweek”, qui ajoute: “L’Italie ne peut plus se permettre les frasques de son playboy de leader”. Même si les sondages, à rebours de ces injonctions pressantes, créditent Il Cavaliere de 63% des intentions de vote dans la péninsule. Et “Newsweek” poursuit sa charge: “S’il reste au pouvoir en Italie, cela conduirait non seulement à un fiasco pour le pays mais cela pourrait aussi causer des dommages à l’Europe et à l’Alliance Atlantique”. Les menaces sont donc à peine voilées.  L’Italie doit revenir au bercail atlantiste. Sans tergiverser. Et le peuple italien doit cesser de se choisir un leader qui déplait à Washington. Messieurs les Italiens, vous êtes priés de changer d’avis, vos opinions démocratiques ne sont pas “politiquement correctes”, elles ne correspondent pas à la “bonne gouvernance” que nous entendons faire triompher d’Honolulu aux Açores et des Açores à Midway, car elle est le seul mode accepté de “démocratie”. Le reste, c’est du “populisme”, donc du “fascisme” ou du “communisme”.

 

Cette menace, ces petits prémisses d’une campagne de presse internationale à venir, n’est-elle pas due à la politique énergétique de Berlusconi, qualifiée de “russophile” parce qu’elle privilégie “South Stream” au détriment de “Nabucco”? Et n’est-elle pas renforcée par l’annonce du retrait probable des bersaglieri italiens du théâtre afghan, au moment même où un certain Général McChrystal réclame des renforts considérables pour tenter de maîtriser enfin l’imbroglio d’Afghanistan?

Pourparlers militaires sino-australiens

Flag-Pins-China-Australia.jpg Pourparlers militaires sino-australiens

 

Les relations sino-australiennes se renforcent considérablement depuis quelques mois, en dépit de l’apprtenance de l’Australie à la sphère culturelle anglo-saxonne, dont elle est le bastion entre Océan Indien et Océan Pacifique. Désormais, c’est sur les plans militaire et stratégique que les deux puissances traitent à Canberra, après avoir régulé leurs relations commerciales. Le général chinois Chen Bingde vient de rencontrer le chef de l’armée de l’air australienne, Angus Houston, et le ministre de la défense, John Faulkner.

 

L’Australie est-elle progressivement attirée par l’informelle “sphère de co-prospérité est-asiatique”, qui existe de facto en dépit de l’ancienne volonté américaine de l’éliminer pendant la  seconde guerre mondiale? Faut-il conclure qu’on ne contrarie pas la géographie et que les faits géographiques sont plus têtus que les discours idéologiques?

 

Restent quelques questions: la Chine cherche indubitablement une projection vers l’Océan Indien, par le Détroit de Malacca, par l’Isthme de Kra ou par des oléoducs traversant le Myanmar (Birmanie). Elle doit, pour ce faire, avoir les bonnes grâces de l’Australie. Mais l’Indonésie dans ce rapprochement, l’archipel indonésien qui est là, comme un verrou potentiel entre les deux puissances en phase de rapprochement accéléré? Quel rôle est-elle appelé à jouer? Celle d’un ami ou d’un ennemi du nouveau binôme sino-australien? Sa spécificité d’Etat à dominante largement musulmane déplait-elle à la Chine qui se méfie dorénavant de tout islamisme depuis les ennuis que lui procure sa minorité ouïghour dans le Sinkiang? Les implications potentielles du rapprochement sino-australien nous permettent encore de spéculer à l’infini. Un glissement géopolitique intéressant, dans une zone clef de la planète.

 

(sources: “International Herald Tribune”, Oct. 16, 2009).

L'Irak demande à la Turquie de cesser ses incursions en pays kurde

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L’Irak demande à la Turquie de cesser ses incursions en pays kurde

 

La Turquie vient, on le sait, de se faire rappeler à l’ordre par Israël pour deux motifs: le ministre israélien des affaires étrangères, Avigor Liebermann, dont on se souvient des propos fort indélicats à l’égard des voisins arabes de l’Etat hébreu, n’a guère apprécié les émissions de la télévision d’Etat turque, où les soldats israéliens sont campés comme de sombres brutes qui assassinent à qui mieux mieux des civils palestiniens; ensuite, Ankara s’est opposé à la participation israélienne à des manoeuvres dans l’espace aérien turc.

 

Mais il n’y a pas qu’Israël qui s’insurge. L’Irak aussi. Les relations turco-irakiennes s’étaient pourtant améliorées depuis 2003, l’année où l’invasion américaine avait mis un terme au pouvoir de Saddam Hussein. Les relations économiques entre les deux pays  n’ont plus cessé de  se renforcer. Mais, malgré cette amélioration des rapports commerciaux, deux problèmes demeurent: d’abord, les fréquentes violations de la frontière irakienne par des unités turques, cherchant à frapper les bases arrière du PKK kurde. Les incursions musclées de l’armée turque ont redoublé d’intensité ces derniers mois. Les Irakiens souhaitent que cela cesse.

 

Deuxième problème: l’eau. On sait que la maîtrise des eaux et des nappes phréatiques deviendra à très court terme le problème numéro un dans les pays semi-désertiques où les zones arables et irriguées sont réduites par rapport à une démographie en pleine croissance. La Turquie continue à pomper l’eau des fleuves mésopotamiens, le Tigre et l’Euphrate, qui prennent tous deux leurs sources sur territoire turc. L’Irak est en permanence menacé de sécheresse et, pire, sans eau et sans paix intérieure dans les régions septentrionales de son territorie, ne peut pas amorcer de reconstruction.

 

La violence continue aussi à frapper la communauté chiite irakienne, notamment à Kerbala. En tout, l’Irak doit déplorer 85.694 morts et quelque 147.000 blessés, dus à des attentats. Moralité générale: les Etats-Unis se sont montrés incapables d’assurer la paix dans le pays qu’ils ont envahi et occupé. Ils ne méritent pas le statut d’hegemon qu’ils prétendent exercer. La Turquie, qui n’a plus l’extension impériale qu’elle possédait du temps des sultans ottomans, tente de jouer un rôle accru de puissance régionale, mais le redécoupage territorial d’après 1918 dans la zone entre Méditerranée et Golfe Persique, partiellement révisé lors du Traité de Lausanne en 1923 (plus d’Arménie indépendante, plus de présence grecque à Smyrne), interdit de rejouer pleinement ce rôle: les entités étatiques nées des accords Sykes-Picot et des Traités de Sèvres et de Lausanne ont acquis un statut autonome, avec une géopolitique particulière, qui n’accepte plus l’ingérence ni la tutelle turques. Personne ne semble avoir relu les écrits des “arabistes” des décennies 1890-1914 qui avaient revendiqué, face à l’éclosion de l’idéologie pantouranienne en Turquie, dans le sillage de la prise de pouvoir des Jeunes Turcs, l’unité des Arabes de la péninsule arabique et des pays arabophones situés au sud de la Turquie (Syrie, Palestine, Liban, Irak).

 

Dans les écrits, rédigés souvent en français, de ces précurseurs du panarabisme de Michel Aflaq, on décèle la volonté de créer un bloc arabe au départ des régions arabophones de la péninsule arabique et du Croissant Fertile, dont le ciment ne serait pas tant l’islam que la langue arabe qui, elle, unit effectivement Arabes chrétiens et musulmans. Cette vision a servi à fomenter la révolte arabe patronné par le fameux Lawrence d’Arabie en 1916 puis à animer la plupart des visions politiques à l’oeuvre dans le futur Etat irakien. A méditer, car c’est, indépendamment de la présence américaine, l’idéologie qui anime tout décideur irakien. Dans cette optique, la Turquie s’occupe des affaires turques et les Arabes des affaires arabes. Chacun sur son territoire, chacun avec sa langue. Un partage des tâches qui ne doit pas empêcher l’entente économique.

 

(sources: “Iraq asks Turkey to stop cross-border raids on Kurds”, in: “International Herald Tribune”, Oct. 16, 2009).

lundi, 19 octobre 2009

Pakistan: un fondamentalisme anti-chiite?

untitterrled-vi.jpgPakistan: un fondamentalisme anti-chiite?

 

Dans une présentation didactique des principaux groupes fondamentalistes pakistanais actifs aujourd’hui, le quotidien flamand “De Morgen”, dans son édition du 16 octobre 2009, révèle les objectifs de base de quatre formations djihadistes:

-          le Lashkar-e-Jhangri (LEJ)

-          le Sipah-e-Sahaba Pakistan (SSP)

-          le Jaish-e-Mohammed (JEM)

-          le lashkar-e-Taiba (LET).

 

Le LEJ est une organisation sunnite née dans les années 90 et destinée à lutter, dans un premier temps, contre les chiites pakistanais. Ultérieurement le LEJ a opté pour un djihadisme généralisé. On lui attribue deux attentats: celui perpétré contre l’Hôtel Mariott à Islamabad et celui commis contre l’équipe de cricket du Sri-Lanka.

 

Le SSP (“Armée des Amis du Prophète”) a été fondé en 1985 dans l’intention de lutter contre les Chiites, parce que ceux-ci étaient majoritairement de gros propriétaires terriens dont les intérêts entraient en collision avec les hommes d’affaires et les professions indépendantes d’obédience sunnite. Le SSP est très lié au LEJ. Celui-ci est d’ailleurs issu des groupes les plus radicaux du SSP. Leur objectif est de faire du Pakistan un Etat exclusivement sunnite et de déclarer les chiites non musulmans et, par là même, parias et privés de tous droits de citoyenneté.

 

Le JEM (“Armée de Mohammed”), que l’on dit lié à Al Qaïda, avait été dissous après un attentat contre le Parlement indien en 2001. Au départ, ce groupe armé avait pour objectif de lutter contre les Indiens au Cachemire; plus tard, il a recentré ses activités dans la “zone tribale”, contigüe et du Penjab et de l’Afghanistan, pays auquel il a étendu ses activités, en liaison avec certains éléments des Talibans.

 

Le LET (“Armée des Justes”) a été constitué en 1990 pour lutter contre les Indiens au Cachemire avec, au départ, le soutien de l’armée et des services secrets pakistanais. On accuse le LET d’avoir commis l’attentat contre l’hôtel international de Mumbai (Bombay). Les Etats-Unis et l’Inde soupçonnent toujours le Pakistan de soutenir le LET.

 

(source: Ayfer ERKUL, “Dodelijke terreur in Pakistan”, in “De Morgen”, 16 oct. 2009).

 

Conclusion:

 

1)       Le djihadisme, avec ses répercusssions “terroristes” avait pour objectif premier de lutter contre l’influence indirecte de l’Iran, qui aurait pu s’exercer via les communautés chiites, et contre l’Inde.

 

2)       Le Pakistan, allié des Etats-Unis, a donc bel et bien servi d’instrument pour lutter contre le chiisme, en tant que prolongement de l’influence culturelle iranienne, et cela, sans doute dès l’époque du Shah. L’élimination de l’Empereur Pahlevi n’a nullement mis un terme aux persécutions anti-chiites, preuve que l’objectif final de Washington et d’Islamabad n’a jamais été d’éliminer un monarque qui aurait enfreint les droits de l’homme, comme on aimait dire du temps de Carter, ni d’éliminer de dangereux extrémistes fondamentalistes iraniens et chiites, mais de bloquer toute influence iranienne en direction de l’Afghanistan, du Pakistan et de l’Inde, selon les principes de “Grande Civilisation” théorisés par le dernier Shah et son entourage. De même, la manipulation de têtes brûlées djihadistes servait à enrayer le politique indienne dans la région (surtout au Cachemire), l’Inde étant soupçonnée de sympathies pour la Russie et de lui donner ainsi, indirectement, accès à l’Océan Indien.

 

3)       L’alliance entre le fondamentalisme sunnite et les Etats-Unis se confirme, lorsqu’on examine les motivations premières des djihadistes pakistanais: leur ennemi, au départ, n’est ni l’Occident ni le communisme mais le chiisme et l’Inde. Les Etats-Unis ne pouvaient accepter ni une politique autonome de l’Iran impérial ni une politique autonome de la République Islamique d’Iran ni un tandem russo-indien dans l’Océan du Milieu.

 

4)       L’option, récurrente dans certains milieux politiques ou métapolitiques non conformistes européens, de considérer que l’Islam est un bloc uni et, partant, une “force anti-impérialiste” dirigée contre les Etats-Unis en particulier et contre l’Occident en général, s’avère dès lors fausse et manichéenne. Le clivage sunnisme/chiisme est très souvent plus fort chez les djihadistes de base que le clivage Islam/Occident.

 

5)      Les Etats-Unis, en appliquant la stratégie Brzezinski d’une alliance entre Mudjahhidins et Américains dès l’entrée des troupes soviétiques en Afghanistan en 1979, ont bel et bien ouvert une boîte de Pandore. Et les déboires que les Américains et leurs alliés doivent encaisser aujourd’hui dans la région sont les déboires de l’arroseur arrosé.

L'Etat belge: un pantin aux mains de GDF-Suez

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L’Etat belge: un pantin aux mains de GDF-Suez

 

On le sait: l’Etat belge a été ébranlé en ses fondements par la crise qui a fragilisé deux grandes banques au départ belges: DEXIA (ex-Crédit Communal) et Fortis (ex-Société Générale). Tout comme le secteur énergétique, avec Electrabel absorbé par GDF-Suez, les deux banques sont désormais les annexes de groupes français dont la BNP. L’indépendance belge n’est plus qu’une fiction: l’ennemi héréditaire français, de Philippe-Auguste à l’Universelle Aragne et de François I à Sarközy, a enfin colonisé économiquement et financièrement le dernier lambeau de l’ancienne Lotharingie, dont il ne reste plus que les Pays-Bas, rénégats à l’égard de tout passé impérial, la Suisse romande, le Luxembourg et la Padanie transalpine.

 

Pour éviter l’effondrement des deux grandes banques, l’Etat fédéral belge avait injecté des milliards dans leur escarcelle poreuse puis accepté leur absoprtion dans les groupes français. En compensation, l’Etat fédéral a demandé à ces banques et au secteur énergétique de soutenir son futur budget. Gérard Mestrallet, patron de GDF-Suez, vient de refuser tout net. Déjà, le géant français de l’énergie devait payer l’an dernier la somme de 250 millions d’euro. Il n’a pas versé un centime! La cotisation de cette année serait de 500 millions, que conteste GDF-Suez devant la Cour Constitutionnelle. L’erreur du Premier ministre démocrate-chrétien flamand Van Rompuy est d’avoir inscrit ces sommes au budget sans attendre l’arrêt de cette Cour Constitutionnelle. Minable expédient d’un gouvernement de nullités, de fantoches, de bas-de-plafond, condamné au “sur place”, faute de volonté et de moyens. Faute aussi de perspectives et de consciences historiques.

 

Toute l’affaire, explique l’éditorialiste du “Morgen”, Yves Desmet, rappelle les dures paroles de feu Karel Van Miert, leader socialiste flamand puis Commissaire européen à la concurrence (où il s’est aligné sur les critères imposés par le néo-libéralisme...). Van Miert: “Les hommes politiques belges ne font pas le poids devant Electrabel. Les consommateurs et les entreprises belges paieront encore leur électricité très cher et pendant très longtemps”. Et: “Aucun gouvernement n’a encore eu le courage de s’en prendreà Electrabel”.

 

Yves Desmet est encore plus caustique: “Mestrallet, avec une arrogance inimaginable, coiffe au poteau le gouvernement belge en annonçant sans sourciller qu’il peut se mettre où je pense, c’est-à-dire là où jamais ne luit l’astre solaire, la cotisation de 500 millions prévue pour Electrabel. Et voilà notre gouvernement belge envoyé au coin comme un morveux de maternelle”. Le contribuable, déjà saigné aux quatre veines, va devoir payer la facture! Alors que la prolongation de la mise en service des centrales nucléaires, accordée au bénéfice du secteur énergétique, va rapporter à celui-ci, sans plus aucun investissement nécessaire, plus de deux milliards d’euro, somme qui, normalement, si nous avions un gouvernement digne de ce nom, rapporter 610 millions d’impôts. Or Electrabel n’a jamais payé le moindre impôt en Belgique, s’empresse d’ajouter Yves Desmet (1). Qui va encore plus loin: “Le gouvernement Van Rompuy poursuit ici une tradition bien belge: en échange d’une aumône, on reste le paillasson de Paris, on accepte la totale dépendance énergétique et on empêche que la libre concurrence s’installe sur le marché de l’énergie”.

 

Pire: le second joueur sur le marché belge de l’énergie, Luminus, tombera bientôt entre les mains de l’EDF, autre géant français, dont l’Etat sarköziste est le principal actionnaire. Desmet: “Alors l’Elysée pourra, de son propre chef et sans jamais être soumis à aucun contrôle, fixer le prix que chaque Belge devra payer pour son énergie”. Alors qu’il paie déjà de 20 à 30% de plus que les autres Européens, grâce aux ponctions que lui administre l’Etat français, via le secteur de l’énergie. Vous avez dit “colonisation”? Les Sénégalais et les Tonkinois ont certainement été moins grugés à l’époque coloniale... Desmet poursuit: “Les politiciens belges pourraient en réaction menacer de fermer les centrales nucléaires. Mais ils sont là, immobiles et pantois, et laissent faire. Avec les doigts sur la couture du pantalon, en se rendant compte qu’ils ne sont que des nains”. Des nains, des gnômes, soumis à de perpétuels chantages: Suez menace tantôt d’abandonner le terminal gazier de Zeebrugge tantôt de retirer ses parts dans “Brussels’ Airlines”.

 

Le langage de Desmet et de ses collaborateurs à la rédaction du “Morgen” a des accents nationalistes, bien plus nationalistes que les discours de ceux qui revendiquent cette étiquette. Pour des hommes qui oeuvrent dans  un journal qui affirme plonger ses racines dans l’esprit de mai 68, c’est effectivement un beau progrès.

 

Sources:

Johan CORTHOUTS, “België niet opgewassen tegen Electrabel”, in: “De Morgen”, 16 oct. 2009.

Yves  DESMET, “Suez”, in: “De Morgen”, 16 oct. 2009.

Bart EECKHOUT / Johan CORTHOUTS, “Sue betaalt ‘zéro euro’”, in: “De Morgen”, 16 oct. 2009.

 

Note:

(1) Electrabel, explique le journaliste du “Morgen”, Johan Corthouts, ne paie aucun impôt de société grâce à des techniques fiscales très élaborées et à des ventes de parts en carroussel permanent; Electrabel ne paie pas davantage d’impôt sur ses dividendes grâce à l’artifice des “intercommunales”.

 

samedi, 17 octobre 2009

Ben Laden a travaillé pour les Etats-Unis jusqu'au 11 septembre 2001

Bombe médiatique :

Ben Laden a travaillé pour les États-Unis jusqu’au 11 Septembre 2001

Ex: http://fr.altermedia.info

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Invitée par l’animateur de l’émission radio Mike Malloy radio show [1], l’ancienne traductrice pour le FBI, Sibel Edmonds, a lancé une véritable bombe médiatique (audio, transcription partielle).

Lors de son interview, Sibel raconte comment les États-Unis ont entretenu des « relations intimes » avec ben Laden et les talibans, « tout du long, jusqu’à ce jour du 11 septembre. » Dans « ces relations intimes », Ben Laden était utilisé pour des “opérations” en Asie Centrale, dont le Xinjiang en Chine. Ces “opérations” impliquaient l’utilisation d’al-Qaida et des talibans tout comme « on l’avait fait durant le conflit afghano-soviétique », c’est à dire combattre “les ennemis” par le biais d’intermédiaires.

Comme l’avait précédemment [2] décrit Sibel, et comme elle l’a confirmé dans son dernier interview, ce procédé impliquait l’utilisation de la Turquie (avec l’assistance d’acteurs provenant du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Arabie Saoudite) en tant qu’intermédiaire, qui à son tour utilisait ben Laden, les talibans et d’autres encore, comme armée terroriste par procuration.

Le contrôle de l’Asie Centrale

Parmi les objectifs des “hommes d’État” américains [3] qui dirigeaient ces activités, il y avait le contrôle des immenses fournitures d’énergie et de nouveaux marchés pour les produits militaires. Pourtant, les Américains avaient un problème. Ils ne devaient pas laisser leur empreinte afin d’éviter une révolte populaire en Asie centrale (Ouzbékistan, Azerbaïdjian, Kazakhstan et Turkménistan), et aussi de sérieuses répercussions du côté de la Chine et de la Russie. Ils trouvèrent une ingénieuse solution : utiliser leur État fantoche, la Turquie, comme mandataire et en appeler à la fois aux sensibilités panturques et panislamiques.

Dans la région, la Turquie, alliée de l’OTAN, a beaucoup plus de crédibilité que les États-Unis ; avec l’histoire de l’Empire ottoman, elle pourrait appeler au rêve d’une plus large sphère d’influence panturque. La majorité de la population d’Asie Centrale partage le même héritage, la même langue, la même religion que les Turcs.

À leur tour, les Turcs ont utilisé les talibans et al-Qaida, en appelant à leur rêve d’un califat panislamique (sans doute. Ou bien les Turcs/Américains ont très bien payé).

Selon Sibel : « Ceci a commencé il y a plus de dix ans, dans le cadre d’une longue opération illégale et à couvert, menée en Asie centrale par un petit groupe aux États-Unis. Ce groupe avait l’intention de promouvoir l’industrie pétrolière et le Complexe Militaro-Industriel en utilisant les employés turcs, les partenaires saoudiens et les alliés pakistanais, cet objectif étant poursuivi au nom de l’Islam. »

Les Ouïghours

On a récemment demandé à Sibel d’écrire sur la récente situation de Ouïghours au Xinjiang, mais elle a refusé, disant simplement : « Notre empreinte y est partout. »

Bien sûr, Sibel n’est pas la première ou la seule personne à reconnaitre tout cela.
Eric Margolis [4], l’un des meilleurs reporters occidentaux concernant l’Asie Centrale, a affirmé que les Ouïghours, dans les camps d’entrainement en Afghanistan depuis 2001, « ont été entrainés par ben Laden pour aller combattre les communistes chinois au Xinjiang. La CIA en avait non seulement connaissance, mais apportait son soutien, car elle pensait les utiliser si la guerre éclatait avec la Chine. »

Margolis a également ajouté que : « L’Afghanistan n’était pas un creuset du terrorisme, il y avait des groupes commando, des groupes de guérilla, entrainés à des buts spécifiques en Asie Centrale. »

Dans une autre interview, Margolis [5] dit: « Ceci illustre le bon mot (en français dans le texte, NDT) de Henry Kissinger affirmant qu’il est plus dangereux d’être un allié de l’Amérique, que son ennemi, car ces musulmans chinois du Xinjiang (la province la plus à l’ouest) étaient payés par la CIA et armée par les États-Unis. La CIA allait les utiliser en cas de guerre contre la Chine, ou pour provoquer le chaos là-bas ; ils étaient entrainés et soutenus hors d’Afghanistan, certains avec la collaboration d’Oussama ben Laden. Les Americains étaient très impliqués dans toutes ces opérations. »

La galerie de voyous

L’an dernier, Sibel a eu la brillante idée de révéler des activités criminelles dont elle n’a pas le droit de parler : elle a publié dix-huit photographies – intitulées la “Galerie ‘Privilège Secrets d’État’ de Sibel Edmonds” – de personnes impliquées dans les opérations qu’elle avait tenté de révéler. L’une de ces personnes est Anwar Yusuf Turani [6], le prétendu “Président en Exil” du Turkistan Est (Xinjiang). Ce prétendu gouvernement en exil a été établi à Capitol Hill (le siège du Congrès US, NdT) en septembre 2004, provoquant des reproches acerbes de la part de la Chine.

“L’ancienne” taupe, Graham Fuller, qui avait joué un rôle dans l’établissement du “gouvernement en exil” de Turani du Turkestan Est, figure également parmi la galerie de voyous de Sibel. Fuller a beaucoup écrit sur le Xinjiang et son “Projet pour le Xinjiang” remis à la Rand Corporation était apparemment le plan pour le “gouvernement en exil” de Turani. Sibel a ouvertement affiché son mépris à l’égard de M. Fuller.

Susurluk

La Turquie a une longue histoire d’affaires d’État mêlant terrorisme, au trafic de drogue et autres activités criminelles, dont la plus parlante est l’incident de Susurluk en 1996 [7] qui a exposé ce qu’on nommait le “Deep State” (l’État Profond : l’élite militarobureaucratique, NDT)

Sibel affirme que « quelques acteurs essentiels ont également fini à Chicago où ils ont centralisé “certains” aspects de leurs opérations (surtout les Ouighurs du Turkestan Est). »

L’un des principaux acteurs du “Deep State”, Mehmet Eymur, ancien chef du contre-terrorisme pour les services secrets de la Turquie, le MIT, figure dans la collection de photos de Sibel. Eymur fut exilé aux USA. Un autre membre de la galerie de Sibel, Marc Grossman [8] était l’ambassadeur de la Turquie au moment où l’incident de Susurluk révélait l’existence de “Deep State”. Il fut rappelé peu après, avant la fin de son affectation tout comme son subordonné, le commandant Douglas Dickerson qui tenta plus tard de recruter Sibel dans le monde de l’espionnage.

Le modus operandi du gang de Suruluk est identique à celui des activités décrites par Sibel en Asie Centrale, la seule différence étant que cette activité eut lieu en Turquie il y a dix ans. De leur côté, les organes d’État aux États-Unis, dont la corporation des médias, avaient dissimulé cette histoire avec brio.

La Tchétchénie, l’Albanie et le Kosovo

L’Asie centrale n’est pas le seul endroit où les acteurs de la politique étrangère américaine et ben Laden ont partagé des intérêts similaires. Prenons la guerre en Tchétchénie. Comme je l’ai écrit ici [9], Richard Perle et Stephan Solarz (tous deux dans la galerie de Sibel) ont rejoint d’autres néo-conservateurs phares tels que : Elliott Abrams, Kenneth Adelman, Frank Gaffney, Michael Ledeen, James Woolsey, et Morton Abramowitz dans un groupe nommé Le Comité Américain pour la Paix en Tchétchénie (ACPC) [10]. Pour sa part, ben Laden a donné 25 millions de dollars pour la cause, fourni des combattants en nombre, apporté des compétences techniques, et établi de camps d’entraînement.

Les intérêts des États-Unis convergeaient [9] aussi avec ceux d’al-Qaida au Kosovo et en Albanie. Bien sûr, il n’est pas rare que surviennent des circonstances où “l’ennemi de mon ennemi est mon ami.” D’un autre côté, dans une démocratie transparente, on attend un compte-rendu complet des circonstances menant à un événement aussi tragique que le 11/9. C’était exactement ce que la Commission du 11/9 était censée produire.

Secrets d’État

Sibel a été surnommée “la femme la plus bâillonnée d’Amérique”, s’étant vue imposer par deux fois l’obligation au secret d’État. Son témoignage de 3 heures et demie devant la Commission du 11/9 a été totalement supprimé, réduit à une simple note de bas de page qui renvoie les lecteurs à son témoignage classé. (donc non accessible, NdT)

Dans l’interview, elle révèle que l’information, classée top secret dans son cas, indique spécifiquement que les USA se sont servis de ben Laden et des taliban en Asie Centrale, dont le Xinjiang. Sibel confirme que lorsque le gouvernement US la contraint juridiquement au silence, c’est dans le but de « protéger “des relations diplomatiques sensibles”, en l’occurrence la Turquie, Israël, le Pakistan, l’Arabie saoudite… » C’est sans doute en partie vrai, mais il est vrai aussi qu’ils se protègent eux-mêmes : aux États-Unis, c’est un crime que d’utiliser la classification (confidentielle, NdT) et le secret pour couvrir des crimes.

Comme le dit Sibel dans l’interview : « Je dispose d’informations concernant des choses sur lesquelles le gouvernement nous a menti… on peut très facilement prouver que ces choses sont des mensonges, sur la base des informations qu’ils ont classées me concernant, car nous avons entretenu de très proches relations avec ces gens ; cela concerne l’Asie Centrale, tout du long, jusqu’au 11 Septembre. »

Résumé

L’information explosive ici est évidemment qu’aux États-Unis, certaines personnes se sont servies de ben Laden jusqu’au 11 septembre 2001.

Il est important de comprendre pourquoi : depuis de nombreuses années, les États-Unis ont sous-traité leurs opérations terroristes à al-Qaïda et aux talibans, encourageant l’islamisation de l’Asie centrale en vue de tirer profit des ventes d’armes tout comme des concessions pétrolières et gazières.

Le silence du gouvernement US sur ces affaires est aussi assourdissant que les conséquences (les attentats du 11/9, NDT) furent stupéfiantes.

Source: ReOpen911 [11]


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URLs in this post:

[1] Mike Malloy radio show: http://www.mikemalloy.com/

[2] précédemment: http://lukery.blogspot.com/2008/07/court-documents-shed-light-on-cia.html

[3] “hommes d’État” américains: http://letsibeledmondsspeak.blogspot.com/2008/01/sibel-names-names-in-pictures.html

[4] Eric Margolis: http://www.ericmargolis.com/biography.aspx

[5] Margolis: http://lukery.blogspot.com/2009/07/us-trained-uighur-terrorists.html

[6] Anwar Yusuf Turani: http://www.eastturkistangovernmentinexile.us/anwar_biography.html

[7] Susurluk en 1996: http://en.wikipedia.org/wiki/Susurluk_scandal

[8] Marc Grossman: http://en.wikipedia.org/wiki/Marc_Grossman

[9] ici: http://lukery.blogspot.com/2008/07/sibel-edmonds-case-central-asia.html

[10] Comité Américain pour la Paix en Tchétchénie (ACPC): http://www.rightweb.irc-online.org/profile/American_Committee_for_Peace_in_Chechnya

[11] ReOpen911: http://www.reopen911.info/News/2009/08/13/une-bombe-ben-laden-a-travaille-pour-les-etats-unis-jusquau-11-septembre/

vendredi, 16 octobre 2009

La base d'Incirlik, atoutstratégique pour les Etats-Unis

turkey_incirlik.jpgLa base d’Incirlik (Turquie), atout stratégique pour les Etats-Unis

Ex: http://qc.novopress.info/

Avec la réorientation de l’action militaire des Etats-Unis vers l’Afghanistan, la base turque d’Incirlik, dans le sud du pays, érigée en 1951 pour ses atouts en faveur des actions de bombardiers à long rayon d’action, devrait connaître une montée en puissance au profit des forces américaines. Il s’agit en effet d’une véritable plate-forme tout à fait opportune sur le plan stratégique en matière de projection de forces, mais aussi sur le plan logistique. Elle fut largement sollicitée lors des opérations en Irak au début des années 1990 et des bombardements réguliers tout au long de cette même décennie. En fait, cette base est utilisée depuis près d’un demi-siècle par les forces américaines qui sont liées à la Turquie en vertu d’un accord de coopération et de défense datant de 1969 ; accord doublé d’un volet économique à partir de 1980. Plus récemment, Incirlik  était un pilier stratégique des interventions massives en Irak, au point que la base en 2007, voyait transiter par ses pistes plus de 70% des avions gros-porteurs à destination du territoire irakien. Le site conserverait aussi, selon diverses ONG, des ogives nucléaires B-61.

Le retour au premier plan des opérations similaires américaines de la base coïnciderait avec les voyages officiels effectués tant par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, en mars 2009, que par le président Barack Obama lui-même, en avril 2009, qui, depuis, de cesse de réitérer son soutien à  l’idée que la Turquie puisse intégrer l’Union européenne.

La situation est en tout cas favorable à l’affirmation de la Turquie sur l’échiquier international, laquelle est un partenaire obligé pour la question du Kurdistan irakien, mais aussi un interlocuteur privilégié comme intermédiaires dans les relations syro-israéliennes et russo-géorgiennes, et même auprès des Etats afghan et pakistanais.

Actuellement, la base d’Incirlik compte quelque 4500 Américains. En cas de dégradation de la situation en Irak, après août 2010, elle sera un pôle stratégique particulièrement précieux pour intervenir.

Source : RAIDS magazine #280, p.14


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Jouir sans entraves: une vaste entreprise publicitaire

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Jouir sans entrave : une vaste entreprise publicitaire

 

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Mai 68 n’a pas été une révolution sexuelle, mais une révolution sentimentale dissimulée sous le masque du désir tout-puissant. Passée l’effervescence, le sentiment a d’ailleurs vite repris ses droits et les histoires d’amour ont continué dans la chanson, la littérature ou le cinéma, en incorporant simplement la dimension physique qui était tue auparavant. La sexualité est devenue explicite mais, contrairement à ce que disait alors Roland Barthes, le sentiment n’est pas devenu obscène pour autant. […]

On assiste au déchaînement d’une véritable hystérie sexuelle, notamment à travers les magazines qui incitent à booster le désir par tous les moyens, du triolisme au bondage. […] "Jouir sans entrave" : ce slogan de Mai 68 n’était pas libertaire mais publicitaire. On n’a pas vu, à l’époque, que c’était la société de consommation qui s’installait petit à petit à travers le prisme de la sexualité et de l’amour libres. La jouissance sans entrave, c’est celle du supermarché mondial où le désir est sollicité 24 heures sur 24. Le temps amoureux, lui, est discontinu : il comporte des pauses, des arrêts, des attentes. Nulle part, même chez les plus débridés, on ne vit sans temps mort et sans entrave. L’entrave ne bloque d’ailleurs pas le désir ; elle est au contraire génératrice de jouissance. […]

Mai 68 a laissé croire qu’on allait en finir avec le mariage et le couple, tout cela devant être balayé par des individus maîtres de leurs appétits. Le nombre de mariages a décru, c’est vrai, mais son imaginaire reste très fort, y compris dans le concubinage. […] Aujourd’hui, tout le monde réclame le droit au mariage et veut fonder une famille. Un copain homo me disait que le dernier accessoire en vogue dans le quartier gay du Marais n’est plus le godemiché mais la poussette ! »

 

Pascal Bruckner, interviewé à l’occasion de son dernier livre Le Paradoxe Amoureux (Grasset, 2009) par L’Hebdo, 8 octobre 2009

jeudi, 15 octobre 2009

Le faux accord turco-arménien de Zurich ne doit pas nous tromper

Le faux accord turco-arménien de Zurich ne doit pas nous tromper

Ex: http://www.insolent.fr/

091012L'accord diplomatique signé à Zurich le 10 octobre, en présence de Mme Clinton, entre les ministres des Affaires étrangères turc et arménien est présenté au monde comme une avancée historique.

Il ne fait pas novation, pourtant, par rapport à une observation patiente des actes concrets accomplis, année après année, par le gouvernement d'Ankara (1).

Faut-il relever par exemple qu'en 1959, il y a exactement 50 ans par conséquent, et en la même ville de Zurich étaient convenus les accords gréco-turcs supposés régler le problème de Chypre. Celui-ci, cependant, aujourd'hui encore attend son règlement, supposant le simple respect des droits d'un État souverain, reconnu comme tel par les Nations-Unies, membre lui-même de l'Union européenne, à laquelle son envahisseur prétend adhérer.

À l'époque la Grande-Bretagne faisait office de puissance tutélaire.

Le cabinet de Londres songeait, paraît-il, à préserver, – sans aucune considération pour les engagements donnés depuis des décennies, – à ses intérêts stratégiques et pétroliers, tant au proche orient qu'à l'est de Suez.

À peine déplacées dans leur localisation les mêmes préoccupations président aujourd'hui à la présence sur la photo de la très épanouie Mme Clinton, triomphatrice du jour. En accord avec M. Lavrov, son homologue russe, elle pourra croire assuré le transit du pétrole et du gaz d'Asie centrale.

Inutile de souligner que la question symbolique de la reconnaissance du génocide arménien de 1915 n'a toujours pas reçu de réponse positive de la part du grand diplomate Davutoglou. On la renvoie encore une fois à une réunion d'experts, vieille manipulation turque. Le caractère négationniste de cette sempiternelle proposition ne devrait pourtant échapper à personne. Le débat a déjà eu lieu, notamment au parlement européen, qui a reconnu le génocide arménien le 18 juin 1987. La remise en cause de ce vote devrait exclure de toute perspective européenne ceux qui s'y adonnent.

Est-ce à dire, dès lors, que rien ne change sous le soleil d'Anatolie ?

Bien au contraire. Il se passe en effet beaucoup de choses en Turquie, depuis les élections européennes de juin 2009. Et comme d'habitude les médiats hexagonaux, particulièrement lorsqu'ils se font les propagandistes de l'adhésion, n'en parlent que très peu. Ils ne pointent, de loin en loin, que de fugaces et fragiles apparences de rapprochements, espoirs de solutions, promesses de réformes. Ils ne daignent jamais en évaluer, pour éclairer leurs auditeurs et lecteurs, le caractère cosmétique sinon irréaliste.

Tout l'été par exemple une polémique s'est développée, en Turquie même, à propos de l'amplitude des réformes que le gouvernement allait proposer aux Kurdes, tout en écartant les révolutionnaires du PKK. Même les chefs militaires ont dû consentir, à l'inverse des dirigeants du parti kémaliste, la nécessité de certaines évolutions. Cela n'a pas empêché la cour pénale de poursuivre 4 des 20 députés du parti DTP, qualifié de "pro-kurde". On les convoque en décembre devant la 11e Chambre du Tribunal correctionnel d'Ankara pour des propos qu'ils auraient tenus lors de la campagne électorale de 2007 : leurs opinions supposées les fait tomber, en effet, sous le coup de l'article 14 de la constitution.

Ce texte dispose que :

"aucun des droits et libertés fondamentaux inscrits dans la Constitution ne peut être exercé dans le but de porter atteinte à l’intégrité indivisible de l’État du point de vue de son territoire et de sa nation…"

L'intention séparatiste, ou même la simple revendication de l'autonomie culturelle, le fait de parler sa langue maternelle, l'affirmation suspecte de l'identité, étant appréciée par les tribunaux, ce dispositif fait explicitement exception à l'article 83 de la même constitution qui protège, en principe, la liberté d'expression et assure l'immunité des parlementaires.

Le premier ministre Erdogan, dont l'habileté n'est plus à découvrir, est allé jusqu'à protester contre cette démarche de l'autorité judiciaire et à proposer que l'on révise ces articles 14 et 83.

Reconnaissons qu'il serait bien avisé de passer à l'acte et de ne pas se contenter d'effets d'annonce.

La grande affaire consiste en effet à rendre le dossier de candidature présentable, pour le rapport qui sera établi en novembre, en vue de la conclusion en décembre de la présidence suédoise, conjoncture la plus favorable depuis fort longtemps. Rappelons à ce sujet que le rapport annuel sur l'avancée des négociations entre Bruxelles et Ankara avait été particulièrement pessimiste en novembre 2008.

En fait on sait aujourd'hui que la majorité des responsables européens partagent l'hostilité à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, mais que la plupart d’entre eux n’osaient pas publiquement le faire savoir.

Profitons de la circonstance pour donner des nouvelles des positions les plus récentes prises officiellement par notre sous-ministre Lellouche affecté aux Affaires européennes à propos du sujet qui nous préoccupe et qui nous sépare de cette surprenante personnalité qui n'hésite pas à se dire lui-même "l'ami" du négociateur turc Bagis.

Lors de son passage du 23 septembre 2009 devant la commission des affaires européennes M. Lellouche a sobrement déclaré :

"Quant à notre position sur la Turquie, elle n'a pas varié. Comme l'a précisé le Président de la République, nous voulons une Turquie avec l'Europe mais pas dans l'Europe."


Jolie formule. Bien balancée. Elle dit beaucoup de choses en peu de mot, y compris au sujet de l'alignement de M. Lellouche sur la diplomatie présidentielle.

Du point de vue que je développe dans mon petit bouquin "La Question turque et l'Europe" qui vient de sortir, se pose quand même la question de ce que veut dire "la Turquie avec l'Europe". (2)

Je constate que ce pays qu'on insiste à déclarer "ami" agit actuellement contre l'Europe. Vis-à-vis des 3 pays de l'Union qui lui sont limitrophes, elle développe avec arrogance de véritables tensions frontalières permanentes, des provocations militaires, des revendications territoriales. Vis-à-vis des 24 autres sa position n'en est pas moins conquérante et cynique. etc.

Plus prolixe sur le sujet lors de son audition, le 16 septembre 2009, par la Commission chargée des affaires européennes de l'Assemblée nationale, il avait détaillé cette position française, et la sienne, de la manière suivante :

"Reste le dossier, cher à plusieurs d'entre vous, de la candidature turque. La position française est sans ambiguïté : nous souhaitons ardemment entretenir et enrichir encore une relation bilatérale pluriséculaire avec nos amis turcs - je recevrai d'ailleurs demain soir le ministre d'État turc chargé de la négociation avec l'Union européenne, Egemen Bagis, qui est un ami personnel -, nous sommes favorables au lien le plus fort entre la Turquie et l'Europe, mais nous sommes opposés à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Le président Nicolas Sarkozy s'y était engagé avant son élection, et les Français ont approuvé ce choix. 'Nous sommes pour une association aussi étroite que possible avec la Turquie, sans aller jusqu'à l'adhésion' : c'est en ces termes qu'il s'était exprimé devant les ambassadeurs, en août 2007, au lendemain de son élection. Cette position n'a pas varié. Elle est celle du gouvernement, et je m'y tiendrai.
Nous avons accepté de poursuivre les négociations avec la Turquie sur les trente chapitres compatibles avec une issue alternative à l'adhésion ; en revanche, les cinq chapitres qui relèvent directement de la logique d'adhésion sont laissés de côté.
J'ajoute que, depuis ma nomination, j'ai rencontré de nombreux collègues européens ; la plupart m'ont confié qu'ils partageaient la position française, mais qu'ils ne pouvaient le dire publiquement."


Cette dernière confidence de M. Pierre Lellouche me semble décisive.

Pourquoi cette pusillanimité demandera-t-on ?

Individuellement les responsables politiques européens savent ce projet d'élargissement préjudiciable au projet commun, et même fondamentalement contraire aux objectifs que s'est assignés l'Union européenne.

Cet élargissement extravagant, les peuples n'en veulent pas. Le grand espoir turc, du point de vue des partisans de l'adhésion, reposait sur l'hypothèse le 27 septembre d'une victoire aux élections allemandes du parti social démocrate, lequel a recueilli 55 % des voix au sein des 600 000 électeurs d'origine turque, mais 23 % seulement des suffrages de l'ensemble des Allemands.

Le manque de courage, le manque de clarté, le manque de vision de nos dirigeants me semble justifier que l'on oppose à l'Europe des États, qui nous prépare sans le vouloir peut-être, comme inexorablement, l'entrée de l'État turc dans son club, l'Europe des peuples, la vraie.

JG Malliarakis


Apostilles

  1. Dès le lendemain de l'accord ça recommençait : "Ouverture des frontières entre la Turquie et l’Arménie : Erdogan pose ses conditions" cf. 20 Minutes du 11.10.09 à 15 h 38.
  2. Vign-questionturqueCe petit livre sur "La Question Turque et l'Europe" est paru ce 2 octobre. Conçu comme un outil argumentaire, contenant une documentation, des informations et des réflexions largement inédites en France, vous pouvez le commander directement au prix franco de port de 20 euros pour un exemplaire, 60 euros pour la diffusion de 5 exemplaires.
  3. Règlement
  4. par chèque à l'ordre de "l'Insolent" correspondance : 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris.

ou sur le site des Éditions du Trident par débit sécurisé de votre carte bleue

L'antiracisme, la gauche et le "juif imaginaire"

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L'antiracisme, la gauche et le "juif imaginaire"

ex: http://unitepopulaire.org

 

« Nous vivons une situation d’abdication généralisée devant l’argent, devant le show-business, devant la mode, devant l’économie. Et notamment de la part de la gauche. L’antiracisme est son dernier supplément d’âme. L’antiracisme fait de nous des gens de gauche et des gens de bien en dépit de toutes nos capitulations. Nous avons besoin sans cesse de l’antiracisme pour redonner à notre identité du lustre, pour nous prouver à nous-mêmes que nous restons fidèles à nos principes au moment même où nous les laissons tomber. Cela me paraît très dangereux parce que cela tend à substituer à l’antiracisme de combat une sorte d’antiracisme identitaire.

 

alain-finkielkraut-cliche-sipa_1212993596.jpgIl ne faudrait quand même pas que les antiracistes riches, qui énervent prodigieusement ceux qui sont dans des situations difficiles, donnent sans cesse des leçons de morale aux pauvres ! Les pauvres en ont marre d’être sans cesse accusés de racisme… Nous avons perdu contact avec la réalité. Je crois qu’il faut prendre les problèmes avec humilité. Nous retrouverons le sens de la réalité le jour où la nécessité s’imposera de vraiment combattre le racisme au lieu d’y voir le moyen, pour la gauche la plus compromise dans la modernité médiatique, de préserver son identité et de s’embellir à ses propres yeux. […]

 

Beaucoup de ceux qui réagissent aujourd’hui en tant que "juifs imaginaires" n’ont pas souffert de l’antisémitisme. Ca donne à leur vie une sorte de supplément épique. Ils sont à l’affût des manifestations d’antisémitisme et s’en réjouissent quelquefois plutôt que de s’en désoler. Que dit le "juif imaginaire" ? "J’ai hérité d’une souffrance que je ne subissais pas, du persécuté je gardais le personnage mais je n’endurais plus l’oppression, je pouvais jouir en toute quiétude d’un destin exceptionnel". Le "juif imaginaire" actuel a reçu du renfort de toute une gauche imaginaire, venue se greffer sur l’antiracisme alors qu’elle a cessé d’être de gauche vis-à-vis de l’éducation, de l’économie, de l’argent, de l’industrie culturelle. Le "juif imaginaire" a été comme absorbé dans cette grande gauche imaginaire qui entonne l’air de l’antiracisme… »

 

 

Alain Finkielkraut, interviewé par Serge Moati & Jean-Claude Raspiengeas, La Haine Antisémite, Flammarion, 1991, p.214-215, 218