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mardi, 29 juillet 2025

L’avenir de la Russie au-delà de l’Occident - L’Europe a disparu, la Russie s’éveille

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L’avenir de la Russie au-delà de l’Occident

L’Europe a disparu, la Russie s’éveille

Alexander Douguine

Alexander Douguine déclare qu’à mesure que l’Occident dépérit, la Russie doit s'efforcer de devenir un Etat-civilisation en reprenant la voie qu’elle avait empruntée lorsqu’elle s’était séparée de l’Europe.

Aujourd’hui, beaucoup citent la remarque d’Alexey Gromyko selon laquelle « la Russie ressemble actuellement plus à l’Europe traditionnelle que les pays d’Europe eux-mêmes ». Je pense qu’il voulait exprimer quelque chose de très précis. Un jour, alors que j’étais en Argentine, j’ai crié : « Quel excellent pays européen, c’est ! » Plus tard, lorsque j’ai visité la France (avant même les sanctions), j’ai été horrifié par l'état dans lequel elle se trouvait : « Quel dépotoir, c’est ! ».

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Le fait est que beaucoup d’Européens qui viennent en Russie sont ravis. Cela leur rappelle l’Europe, mais dans une phase passée, disparue. C’est l’Occident qui n’existe plus dans l’Occident. On peut le rencontrer en Amérique latine ou ici chez nous. De plus, bientôt, certaines sociétés asiatiques pourraient être plus "occidentales" que l’Occident lui-même. La dégénérescence, l’échec total, la transgression et le déclin qui ont frappé les sociétés occidentales ne leur permettent plus d’être considérées comme des civilisations occidentales traditionnelles.

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Bien sûr, cela ne signifie pas que nous avons échangé nos places. Il faut faire très attention ici. Gromyko veut clairement dire que l’Occident s’est perdu, alors que nous ne le sommes pas encore. Mais en vérité, nous sommes à une étape de l'occidentalisation et de la modernisation qui paraît encore relativement convenable, précisément en raison de notre "retard". Si nous étions entrés davantage dans la logique de la civilisation occidentale, si nous l’avions suivie de plus près, je pense que nous vivrions à peu près la même chose: un cauchemar, une dégénérescence, un grand nombre de migrants sales et sans but qui réclament des droits, une population locale terrorisée, des pervers libéraux totalitaires qui échappent à la loi tout en commettant des crimes horribles. Tout cela nous a également menacés, jusqu’à l'effondrement final et la disparition de cette gabegie.

Le fait que nous ayons freiné à un certain moment et refusé de suivre davantage encore l’Occident est ce qui crée ce sentiment d’un Russie confortable, sympathique, en développement, ce que Gromyko a noté. Il n’y a rien de mal à cela ; c’est une observation très précise.

Comme Tucker Carlson l’a dit : si quelque chose ressemble encore à l’Occident, c’est la Russie, Moscou et Saint-Pétersbourg.

Oui, cela ressemble vraiment à cet Occident révolu. Pendant ce temps, Rome, Paris et Londres sont devenues des dépotoirs, où il est souvent difficile de trouver un Blanc ou des valeurs traditionnelles. Nous ne parlons pas des pays asiatiques ou africains. Bien que l’Afrique elle-même soit un monde magnifique avec sa propre culture. Les pays islamiques sont aussi admirables ; les musulmans traditionnels sont tout simplement merveilleux. Mais chacun devrait vivre dans son propre pays. Pourtant, ils sont délibérément amenés en Europe par les mondialistes pour effacer la population locale jusqu’à l’invisibilité, puis pour la remplacer simplement par des robots.

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En même temps, je tiens à souligner que la déclaration de Gromyko (photo) n’est pas un argument qui devrait nous guider tous. Elle ne peut pas servir de base à la mission de la Russie, à sa stratégie ou à notre souveraineté. C’est simplement une observation facile, énoncée par un membre de l’élite russe, par un héritier d’une famille soviétique bien connue, qui profite de la vie et remarque que tout fonctionne bien ici, alors que tout s’est effondré et fonctionne de mal en pis en Occident. En d’autres termes, ce n’est qu’un commentaire fugace d’un observateur extérieur.

En réalité, c’est une remarque aux assises très fragiles et instables. Car en vérité, la Russie est une civilisation distincte. Nous nous sommes séparés de la civilisation occidentale au 11ème siècle et sommes devenus une civilisation indépendante au 15ème siècle. Nous avons pris conscience de nous-mêmes aux 16ème et 17ème siècles, et puis, suite à des succès variés, nous avons tenu bon — parfois nous avons reculé, parfois nous sommes revenus à l'avant-plan. Aujourd’hui, c’est l’ère du retour à la conscience que nous sommes un État-civilisation. Notre président en parle, et de nombreux hauts responsables aussi.

En résumé, je trouve la remarque de Gromyko quelque peu déplacée. Il ne s’agit pas de se réjouir d’être en retard par rapport à l’Occident, et que tout ici soit propre et en ordre, que tout fonctionne, et que les gens normaux demeurent en place — alors que tout cela a disparu en Occident. Après tout, c’est aussi ce que beaucoup de nos invités d’Amérique et d’Europe disent — ceux qui soutiennent un monde multipolaire et rejettent la dictature libérale qui règne en Occident.

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Les choses peuvent être « merveilleuses » pour nous, d’une certaine façon, mais ce n’est pas encore une merveille à la russe. Nous avons suivi l’Europe, mais nous avons pris du retard. Et il s’est avéré que prendre du retard était mieux que de suivre sans délais. Regardez simplement où tout cela a conduit l’Ukraine et beaucoup d’autres pays.

Ce dont nous avons besoin, c’est de notre propre civilisation. Nous devons nous reconnaître comme un État-civilisation. Nous devons construire une Grande Russie. Une Russie qui, même esthétiquement, sera différente — technologiquement aussi, en apparence extérieure à l'Occident et surtout psychologiquement différente. Elle ne peut pas être une autre Europe hédoniste qui serait à la traîne et à la périphérie, elle doit essayer de se couper des formes les plus toxiques que l’Occident adopte désormais. Cette approche ne durera pas longtemps.

Avancer vers l’Europe maintenant, c’est s’engager vers l’abîme, vers la décharge — vers le LGBT, vers d’autres formes de transgression, vers le féminisme, vers la chirurgie transgenre, vers le remplacement des humains par des biorobots, et vers le transfert du pouvoir à l’intelligence artificielle. Toutes ces formes de déchéance totale que nous voyons aujourd’hui en Occident devraient être in fine adoptées si nous avancions dans la direction de l’Europe. Et s’arrêter simplement à ce point médian ne fonctionnera pas longtemps.

Rester comme l’Europe d’autrefois n’est pas un projet. Ce n’est pas une vision d’avenir. L’avenir de la Russie est quelque chose de tout à fait différent.

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La Russie doit devenir elle-même. Et répondre à la question « Qu’est-ce que c’est, exactement, la Russie ? »: ce n’est pas simple. Mais une chose est claire: ce n’est pas l’Occident. Même nos Occidentalistes et libéraux ont commencé à comprendre que notre Russie, ce n’est pas l’Occident moderne. Pourtant, ils pensent encore: « Restons comme ça, figeons ce moment — il est si beau. »

Mais cela ne fonctionnera pas. Nous avons besoin de ressources pour l’avenir, nous avons besoin d’énergie, nous devons faire renaître des forces, nous avons besoin de visions — des visions d’un avenir spécifiquement russe. Sans cela, notre moment présent ne sera qu’une pause avant de tomber plus profondément dans l’abîme. Une chute vers laquelle nous nous précipitons déjà depuis 100 ans — surtout dans les années 1990.

Aujourd’hui, nous avons besoin d’un changement stratégique profond qui devrait nous mener vers un État-civilisation. Heureusement, notre président parle dans ces mêmes termes. Mais cela doit être élaboré en détail, décrit, et mis en œuvre. C’est le chemin que nous devons suivre.

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Thaïlande-Cambodge : Guerre des frontières comme prétexte à un changement de régime ?

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Thaïlande-Cambodge: Guerre des frontières comme prétexte à un changement de régime ?

Source: https://report24.news/thailand-kambodscha-grenzkrieg-als-...

Le conflit à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge s’intensifie. Bangkok pourrait tenter de provoquer un changement de régime à Phnom Penh. Les États-Unis, la Chine et le Vietnam sont également impliqués en coulisses.

Une fois de plus, les conséquences des délimitations des frontières, datant de l'ère coloniale, provoquent un conflit militaire. Les différends frontaliers qui durent depuis des décennies entre le Cambodge et la Thaïlande s’enveniment à nouveau, débouchant sur des affrontements armés entre ces deux pays voisins d’Asie du Sud-Est. Des cartes imprécises et des accords contradictoires entre la puissance coloniale française dans l’actuel Cambodge et le royaume de Siam, alors en vigueur, ont permis en 1962 à la Cour Internationale de Justice de statuer en faveur de Phnom Penh, mais Bangkok refuse de reconnaître cette décision.

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Les combats actuels à la frontière thaïlando-cambodgienne semblent, à première vue, le résultat de ce conflit territorial, mais le problème est plus profond. Selon certains rapports, l’armée thaïlandaise aurait provoqué cette escalade pour redorer sa réputation ternie par un scandale politique. Le gouvernement thaïlandais parle ouvertement d’un danger de guerre, tout en rejetant toute médiation internationale.

La ligne officielle de Bangkok est que ces incidents relèvent d’une légitime défense contre une prétendue agression cambodgienne. Cependant, plus les combats durent, plus le risque que les objectifs changent augmente. La dynamique d’une « creep mission » est manifeste: ce qui commence comme une défense du territoire pourrait rapidement se transformer en une tentative de « démilitarisation » du Cambodge, voire de changement de régime à Phnom Penh.

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Cela s’explique aussi par le fait que l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen (photo), dont le fils Hun Manet gouverne actuellement le pays, est considéré comme un maître chanteur dans l’ombre. En Thaïlande même, Hun Sen, qui est également diabolisé en Occident, est de plus en plus perçu comme une menace, ce qui pourrait justifier d’éventuelles tentatives de changement de régime. À Washington ou à Bruxelles, cela serait probablement toléré, d’autant plus que l’actuelle direction cambodgienne collabore étroitement avec Pékin. Un régime marionnette pro-occidental et favorable à la Thaïlande serait alors un coup géopolitique que l’Occident, en toute probabilité, accueillerait favorablement.

Les spéculations sur un changement de régime sont renforcées par l’opinion publique en Thaïlande. Beaucoup de Thaïlandais considèrent la direction actuelle du Cambodge comme une menace permanente pour la sécurité nationale. La hiérarchie militaire thaïlandaise pourrait donc chercher à profiter de l’occasion pour régler le « problème Cambodge ». La supériorité des forces armées thaïlandaises est un atout, et une avancée ciblée et directe vers Phnom Penh n’est pas hors de question. Cependant, cela impliquerait que les troupes thaïlandaises doivent parcourir plus de 400 kilomètres à travers un terrain hostile, ce qui laisserait le temps aux forces cambodgiennes de préparer une ligne de défense.

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Bien que l’armée thaïlandaise dispose d’environ trois fois plus de soldats que celle du Cambodge, et soit aussi nettement mieux équipée et technologiquement avancée, la perspective d’une guerre de guérilla prolongée serait plus difficile. D’autant plus que le Vietnam, qui a également renversé les Khmers rouges en 1979, a ses propres intérêts en Cambodge et ne souhaite pas voir une administration pro-occidentale y prendre racine. Hanoi regarde aussi la présence croissante de la Chine dans le pays voisin avec méfiance.

Après les crises militaires en Ukraine et au Moyen-Orient, une nouvelle escalade majeure en Asie du Sud-Est pourrait se développer. La seule incertitude réside dans la mesure où Washington et Pékin interviendront dans ce conflit pour le faire évoluer dans la direction qu’ils souhaitent.

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lundi, 28 juillet 2025

Le département d'État américain accuse l'UE de manque de liberté d'expression et de censure

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Le département d'État américain accuse l'UE de manque de liberté d'expression et de censure

Par Elena Fritz

Source: https://pi-news.net/2025/07/us-aussenministerium-wirft-eu...

« Tout ce que le Digital Services Act (DSA) protège vraiment, ce sont les élites européennes contre leurs propres peuples », écrit le département d'État américain sur X.

Le 2 juillet dernier, la Commission européenne a discrètement adopté un acte juridique dont les conséquences seront graves: le « Delegated Act on Data Access » relatif au « Digital Services Act » (DSA) précise quel sera l’accès des chercheurs politiquement approuvés aux données internes des plateformes.

Simultanément, un échange diplomatique ouvert s'est effectué entre la France et les États-Unis – non pas dans des instances officielles, mais sur X. Deux publications visuellement presque identiques, un espace numérique, deux récits opposés. Le message: la lutte pour la liberté d’expression a atteint une nouvelle phase – et l’UE se trouve de plus en plus au centre des critiques.

La représentation permanente de la France auprès de l’ONU a loué le Digital Services Act, applicable à toute l’UE, comme une loi qui ne viole pas la liberté d’expression mais garantit la sécurité numérique.

Mais le département d’État américain a réagi de façon exceptionnellement dure: « En Europe, des milliers de personnes ont été condamnées pour avoir critiqué leurs propres gouvernements. Ce message orwellien ne trompe pas les États-Unis. La censure n’est pas une liberté. Tout ce que le DSA protège vraiment, ce sont les élites européennes contre leurs propres peuples. »

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Le message original, lui, a été rayé. La forme visuelle reste, mais le contenu sémantique change. Les États-Unis accusent ouvertement l'Europe de pratiquer la censure – ce qui entraîne une rupture diplomatique. La ligne transatlantique en matière de démocratie et de droits fondamentaux n’existe plus.

Le socle juridique : le Delegated Act du 2 juillet

Tandis que la symbolique diplomatique devenait virale, l’UE établissait parallèlement la base formelle de ce que critiquent les États-Unis. Le nouveau « Delegated Act » oblige les grandes plateformes à permettre un accès interne aux données pour les chercheurs dits « vetting ».

Ces "chercheurs" doivent être politiquement approuvés, leur sujet doit correspondre au catalogue européen des risques systémiques, leur institution doit être accréditée, leur objectif conforme à la visée européenne de « sécurisation de la démocratie ».

Ce qui est présenté comme une offensive pour la transparence apparaît, à y regarder de plus près, comme un régime d’accès sélectif: seuls ceux qui sont autorisés peuvent faire de la recherche. Seuls ceux qui sont considérés comme « pertinents » par l’UE ont accès. Le public dans son ensemble reste exclu. L’accès à la recherche n’est pas vérifié juridiquement, mais attribué administrativement.

La nouvelle architecture du pouvoir doxographique

En conséquence, une double structure de contrôle se met en place: les plateformes doivent expliquer comment elles limitent, suppriment ou rendent invisibles les contenus via des algorithmes – mais elles le font en dialogue avec les autorités, pas avec les utilisateurs.

Simultanément, la recherche et la critique sont canalisées. Ceux qui n’obtiennent pas de permission officielle restent aveugles face aux mécanismes de manipulation de l’opinion numérique.

La maîtrise de la définition des termes comme « désinformation », « discours haineux » ou « débat civique » reste entre les mains d’institutions soumises à une pression légitimante. La Commission européenne – qui n’est pas un gouvernement élu officiellement – contrôle l'espace numérique européen, sans contrôle public, sans équilibre juridique. La critique à ce sujet est structurellement compliquée: les chercheurs ne peuvent étudier que ce que la Commission permet. La connaissance scientifique devient une fonction sous licence et déterminée par l’agenda politique.

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USA contre l’Europe : intérêts plutôt que valeurs

Le fait que ce soient précisément les États-Unis qui attaquent publiquement ce mécanisme s’explique géopolitiquement. Sous Trump, Washington définit sa politique extérieure strictement par ses intérêts – et exploite chaque faiblesse de l’adversaire pour se positionner mondialement.

Une Europe qui régule les opinions est vulnérable – non militairement, mais moralement. Et ceux qui poursuivent leurs critiques perdent la maîtrise de la signification de termes tels démocratie, liberté, pluralisme.

Dans ce nouvel ordre, l’UE ne se présente plus comme un partenaire d’alliance, mais comme un acteur doté de sa propre infrastructure – mais elle est sans crédibilité. Le DSA devient ainsi un instrument de défense, mais aussi une faiblesse stratégique: ce qui était conçu comme une protection devient une cible d’attaque.

Les États-Unis montrent ouvertement que l’UE parle de liberté, mais agit selon la logique du contrôle. Et cela est politisé – non pas malgré, mais à cause du fondement des valeurs occidentales.

Conclusion : Le DSA comme symbole d’un modèle qui s’effrite

Le « Digital Services Act » n’a jamais été davantage qu’une loi, mais est simultanément l’expression d’un paradigme politique: la crise de l’Occident ne se décide plus par la violence, mais par les récits/les narratifs.

Les institutions européennes font tout pour stabiliser ces récits – même si cela coûte la vie à la liberté d’expression.

L’échange entre la France et les États-Unis montre que le récit de la démocratie libérale n’est plus évident. Il doit être activement défendu – pas contre des ennemis extérieurs, mais contre des fissures internes.

Le DSA doit aider à colmater ces fissures. Mais à chaque nouveau paragraphe, il devient de plus en plus clair: les façades tiennent, mais la structure sous-jacente s’effrite.

Ce qui reste, c’est d'abord un espace discursif géré, encadré, avec une apparence démocratique – et, ensuite, la méfiance de ceux qui ne peuvent plus y entrer. 

L’ère du post-journalisme. Pourquoi plus personne ne croit aux journaux

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L’ère du post-journalisme. Pourquoi plus personne ne croit aux journaux

Le discrédit de l'information se traduit par une dépendance à des algorithmes « sans maîtres »

par Alice Carrazza

Source: https://www.barbadillo.it/123233-lera-del-post-giornalism...

Tout est en ordre et pourtant rien n’est organisé. Il ne sert à rien non plus de se faire des illusions: l’idée que l’opinion publique puisse encore se mobiliser autour de quelque chose est dépassée. La majorité a cessé de lire les journaux. On ne les feuillette plus, on ne les ouvre plus, on n’y croit plus. Nous sommes dans l’ère du post-journalisme.

L’ère de l’homme ordinaire

Aujourd’hui, on cherche l’info sur TikTok. Les commentaires arrivent via Instagram. Les résumés circulent sur Telegram. Si vous demandez pourquoi, les gens répondent: « Là-bas, les infos ne sont pas manipulées. » Ainsi, la voix de l’éditorialiste, du politicien, du présentateur en costume-cravate, ne compte plus pour personne. Mieux vaut l’homme ordinaire, avec un micro USB et trois petits spots LED. Celui qui parle depuis sa voiture ou sa petite chambre. Qui fait des erreurs de conjugaison, mais qui paraît « vrai ». On dit qu’il n’a pas de maîtres, ou du moins, qu’il regarde dans tes yeux — en réalité, sur l’écran.

Idéologie sans réalité

La pensée critique s’évapore donc aussi vite que la vidéo suivante. C’est décourageant, de fait. Pourtant je comprends ce glissement. Car c’est précisément là le problème: le journalisme a perdu de sa crédibilité. Il a abandonné son rôle d’observateur. Il a pris position, souvent sans savoir le faire ou sans en être vraiment convaincu. Il a adopté l’idéologie ambiante, perdu la réalité concrète. Il a accepté de devenir algorithme, contenu ou « sujet tendance ». Ainsi, en cherchant sans cesse à capter l’attention, il a perdu son autorité. Et ceux qui lisent l’ont remarqué.

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Tout le monde parle de tout

Autrefois, une parole était vraie si elle était prononcée par quelqu’un qui en avait le droit, le rôle, la responsabilité. C’est ce qu’a expliqué, il y a des décennies, le philosophe français Michel Foucault: il existe un ordre qui détermine qui peut parler et avec quelle légitimité. Aujourd’hui, avec l’illusion démocratique des réseaux sociaux, tout le monde parle de tout. Mais dans ce chaos général, personne ne sait vraiment plus rien. Attention, ce n’est pas parce qu’il manque des informations, mais parce qu’il n’y a plus d’espace consacré pour y réfléchir. Il n’y a plus de hiérarchie entre vrai et faux, entre ce qui est vérifié et ce que l'on a entendu dire. Entre auteur et personnage. Il ne reste que ce qui fonctionne. Ce qui tourne. Ce qui « perce ». Résultat ? La parole n’a plus de poids. Tout est discours, et donc rien n'existe vraiment. Tout est visible, mais en réalité, on ne voit rien. Nous sommes à une époque où l’opinion précède les faits. Où la réaction vaut plus que la réflexion. Où l’on ne cherche plus ceux qui savent, mais ceux qui confirment ce que l’on pense déjà.

Tais-toi, personne ne t’écoute

C’est le post-journalisme: ce n'est pas la mort de la presse, mais la rupture irrémédiable entre l’écrivain et le lecteur. Entre celui qui doit expliquer et celui qui ne veut plus écouter. Pourquoi ? Parce qu’il est fatigué. Et il ne sert à rien de parler plus fort, plus longtemps ou plus souvent. Peut-être faut-il parler moins, mais mieux. Il faut même se taire. Ou donner au discours un mot à la fois.

 

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dimanche, 27 juillet 2025

Syrie : le conflit par procuration entre la Turquie et Israël

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Syrie: le conflit par procuration entre la Turquie et Israël

par Davide Malacaria

Source: https://www.piccolenote.it/mondo/siria-il-conflitto-per-p...

Les affrontements en Syrie – au centre desquels il convient d'évoquer ceux qui se sont déroulés dans la région de Sweida, habitée par les druzes – ont causé plus de 500 victimes, avec la menace d’une forte augmentation, car le fragile cessez-le-feu, obtenu avec difficulté, vacille.

Tout a commencé avec le chaos qui a suivi la chute d’Assad, lorsque le terroriste de confiance de l’Occident, Ahmed Al-Sharaa, anciennement Mohammad al Golani, a été porté au pouvoir à Damas. Il était d’abord le chef d’une faction de l’État islamique, puis d'Al-Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, un terroriste formé, comme le leader de l’État islamique al-Baghdadi et beaucoup d’autres, dans les prisons américaines, dont il a été libéré en 2011, au début des événements qui visaient le changement de régime en Syrie.

Après la chute d’Assad, Ahmed Al-Sharaa, aidé par Ankara qui l’avait guidé pour le compte de l’Occident lors du changement de régime, a eu du mal à recoller les morceaux de la Syrie, largement causés par sa propre action. Mais peu à peu, grâce à Ankara, il a réussi à rétablir une apparence d’État, même si beaucoup ne faisaient pas confiance à ce terroriste en costume-cravate, et refusaient de lui remettre les armes.

Cela a donné lieu, en mars dernier, aux pogroms de Latakia et Tartus, où plus de mille alaouites, branche dissidente du chiisme ayant soutenu le président Assad, ont été brutalement massacrés par ces anciens terroristes qui avaient pris le pouvoir.

Une partie aussi de la communauté druze, minorité avec une religion très particulière, a évité la consigne, mais leur insubordination a été en partie tolérée, car cette communauté bénéficiait de la protection israélienne qui, après la chute d’Assad, a étendu son influence dans le Golan et les régions environnantes, déclarées unilatéralement zones démilitarisées.

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Tous les druzes ne sont pas heureux de recevoir cette protection intéressée, bien au contraire. Beaucoup la rejettent comme une ingérence indue, mais pour les ambitions expansionnistes de Tel Aviv, déterminée à devenir une puissance mondiale grâce à sa mainmise sur le Moyen-Orient, cela ne représente qu’un détail secondaire.

Passons aux derniers événements: ce qui a déclenché le chaos actuel, qui a commencé, incidemment, un autre 11, funeste, précisément le vendredi 11 juillet, lorsqu’un jeune druze a été enlevé alors qu’il se rendait à Damas. Un événement plutôt fréquent dans cette région, où depuis longtemps, il y avait des frictions et des affrontements entre druzes et bédouins locaux.

Mais cette fois, les combats ont été de plus grande ampleur, obligeant Damas à intervenir en force. Mais au lieu d’éteindre l’incendie, l’intervention l’a en fait enflammé, les druzes accusant les forces de Damas de protéger leurs amis bédouins, également musulmans sunnites, et de déclencher des affrontements plus vastes entre druzes et l’armée syrienne, qui ont fait plus de 100 victimes.

Un conflit inégal, où les druzes sont voués à souffrir. Mais comme il était évident, Tel Aviv a envoyé ses forces pour défendre les druzes, qui constituent aussi une minorité bien intégrée dans l’État israélien.

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Et voici que la situation se retourne: l’armée syrienne ne pouvait rien contre l’aviation israélienne, qui non seulement a bombardé Damas, mais a également lancé des attaques contre la capitale, frappant le ministère de la Défense, en guise d’avertissement aux maîtres du jeu.

Une intervention qui a fait s’effondrer le réseau, que Washington a patiemment tissé ces derniers mois, espérant faire de la Syrie une sorte de pont entre la Turquie et Israël, consolidant la mainmise d’Ankara sur le pays tout en renforçant celle d’Israël sur le Golan, avec, pour couronner le tout, l’adhésion de Damas aux Accords d’Abraham, ce qui constitue un autre cadeau pour Tel Aviv. Le tout financé par l’argent du Qatar et d’autres monarchies sunnites, à qui Washington a confié la reconstruction du pays, dont bénéficieraient les intérêts turcs et israéliens.

Tous heureux, en apparence. Si ce n’est que le chaos créatif, soit la stratégie des néoconservateurs américains déployée depuis longtemps pour remodeler le Moyen-Orient, fonctionne peu lorsqu’on l’applique à la réalité, car le chaos est par nature destructeur.

Ni les convergences parallèles entre Netanyahu et Erdogan, évidentes dans de nombreux dossiers au Moyen-Orient malgré leur antagonisme joué pour la galerie, ne peuvent suivre un parcours non conflictuel comme d’autres partenariats à distance. L’expansionnisme d’Israël ne peut que entrer en conflit avec le rêve néo-ottoman d’Erdogan.

Si le fragile cessez-le-feu actuel, déjà brisé par des affrontements localisés risquant de déclencher de nouveaux incendies, a été une petite victoire de Washington, qui a négocié entre les parties en rassurant la Turquie qui voyait vaciller son influence sur le pays voisin, il est également vrai que cette fois la Russie et la Chine sont entrées en jeu pour préserver un minimum d’ordre dans la région.

Car elles savent toutes deux que l’objectif d’Israël est toujours le même: provoquer le chaos aux portes de l’Iran. Si la Syrie tombe dans le chaos, celui-ci se propagera inévitablement en Irak, qui redoute depuis longtemps cette possibilité, au point d’avoir renforcé ses frontières.

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Sans compter que la situation menace aussi le fragile Liban, déjà confronté aux incursions israéliennes incessantes et illégitimes, ainsi qu’aux pressions de l’envoyé américain pour le Liban et la Turquie, le funeste Tom Barrack, qui opère en tant que gouverneur colonial dans la politique du pays des cèdres.

Sa mission est d’éliminer le Hezbollah du Liban, en commençant par son désarmement, pour le livrer ensuite aux mains d’Israël. Il agit avec une certaine agressivité, allant jusqu’à proférer des menaces: si la milice chiite ne respectait pas les diktats de Washington, le pays reviendrait à l’époque de Bilad al-Sham, quand il faisait partie de la Grande Syrie.

Un projet qui, bien qu’il soit démenti, est toujours chuchoté par les néoconservateurs et par Ankara, comme le montre un article de The Cradle sur l’influence turque croissante, par le biais d’un bureau spécial à Damas et dans la ville libanaise de Tripoli, dont le port constitue une infrastructure éminemment stratégique. À cela s’ajoutent des rumeurs recueillies par i24NEWS sur la demande des autorités syriennes aux États-Unis de prendre le contrôle de la ville en échange de leur adhésion aux Accords d’Abraham. Telle est la sinistre nature du chaos créatif, qui a déjà causé beaucoup de souffrances dans la région.

Est-ce la fin de Zelensky?

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Est-ce la fin de Zelensky?

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-fine-di-zelensky/

Zelensky, le petit, minuscule et envahissant tyran de Kiev, semble arrivé à la fin de sa route.

Beaucoup de signaux indiquent qu’il perd presque tout soutien.

À commencer par celui, évidemment essentiel, de Washington.

Trump ne l’a jamais estimé. Et ne l’a jamais considéré comme utile. Au contraire, il l’a toujours vu comme une créature de Biden. Et comme un obstacle concret à ses propres stratégies.

Des stratégies qui visent à détendre les relations avec Moscou. Et cela pour des raisons économiques – l’importation de matières premières dont la Russie est un grand producteur – ainsi que pour des raisons purement politiques.

Le problème de Trump, c’est Pékin. Un rival commercial de première importance. Et le président américain sait bien qu’en isolant la Chine de Moscou, il pourra tenter d’affaiblir la concurrence chinoise dans la guerre en cours. Une guerre commerciale, du moins pour l’instant, mais une guerre quand même.

Donc Zelensky doit être houspillé hors des sphères du pouvoir à Kiev. D’une manière ou d’une autre. Parce qu’il a trop souvent dépassé les limites, instauré une dictature personnelle, s’est enrichi, lui et son cercle, aux dépens des Ukrainiens. Qu’il a envoyés à la boucherie.

Et il doit aussi être chassé parce que Poutine n’a aucune intention de négocier avec lui. Il le considère, non sans raison, comme illégitime. Et si Zelensky restait en place à Kiev, il n'y aurait aucune possibilité de rétablir la situation.

Il n’y a donc que deux solutions: soit les Russes arrivent jusqu’à Kiev et effacent l’Ukraine des cartes géographiques, soit il y aura la guerre totale. Que Trump ne veut absolument pas.

Donc Zelensky doit partir. En douceur ou par la force. Et à Kiev, quelqu’un, probablement un militaire, doit prendre le pouvoir et négocier officiellement avec le Kremlin. Et il faut aussi que ce nouveau personnage soit accepté par Poutine.

Le petit, minuscule, tyran de pacotille, cependant, ne semble pas vouloir se rendre. Il s’est probablement trop identifié à son rôle, et tente, désespérément, de s'accrocher au pouvoir. En espérant le soutien des Anglais et des Européens.

Un espoir vain. Car, malgré leurs discours et leurs promesses (n'es-ce pas, Madame Meloni ?), les Européens, sans les États-Unis, ne sont tout simplement pas capables d’affronter la Russie.

Et Poutine le sait très bien.

En attendant, la rue à Kiev s’enflamme. Elle demande, à haute voix, la démission de Zelensky.

Je peux me tromper, mais il me semble que cette mobilisation est fabriquée. Préparée et provoquée par des centres de pouvoir occidentaux. Emanant de Washington. De Trump, pour être clair.

Zelensky a toujours contrôlé le pays, en déployant une censure stricte et une répression violente.

Et cette politique, disons, s’est accentuée au cours des deux dernières années.

Il est donc très peu probable que les manifestations demandant sa démission soient « spontanées ».

Il est plutôt envisageable de les voir comme un signal clair de Washington. Qui veut un changement de personnage dans la triste farce que les Américains ont mise en scène à Kiev.

Pour lui, pour cet acteur jadis forcé à se hisser au pouvoir, c’est désormais la dernière cloche qu'il entend sonner.

Et s’il ne le comprend pas, en se retirant dans l’un des paradis fiscaux où il a amassé des fortunes volées à l’Ukraine, ce sera peut-être le glas.

samedi, 26 juillet 2025

Le nouveau “Général Armageddon” de la Russie et la peur de la guerre totale en Occident

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Le nouveau “Général Armageddon” de la Russie et la peur de la guerre totale en Occident

Les négociations s’évanouissent ; le conflit reprend

Alexander Douguine

Alexander Douguine présente les pourparlers d’Istanbul comme un théâtre sans avenir et déclare que l’ère de la guerre totale a commencé.

Examinons comment le troisième tour de négociations à Istanbul a été couvert cette fois-ci par les médias. Tout à fait différemment des premier et deuxième tours.

Cette fois, l’information était chiche et laconique, comme si elle concernait une routine qui mènerait clairement nulle part. Les deux premiers tours étaient essentiellement les mêmes sur le plan du contenu, mais ils ont provoqué un frisson nerveux au sein de la société russe: les patriotes craignaient la trahison comme si c’était une sentence de mort, tandis que les libéraux silencieux et les occidentalisés de l’élite aspiraient à cette trahison avec un plaisir pervers. Cette tremblote ne pouvait être dissimulée. Maintenant, tout le monde comprend que la trahison n’arrivera pas, et pour le reste — personne ne s’y intéresse particulièrement.

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Dans les premiers tours, tout le monde, directement ou indirectement, était à l’écoute de la réaction de Trump. À tout moment, il pouvait venir lui-même, s'emporter furieusement contre Zelensky, exploser de rage face à la détermination de Poutine, et ainsi de suite. Il n’est allé nulle part, s’est énervé contre tout le monde, a vitupéré contre tout le monde, insulté tout le monde, puis est retourné à ses affaires — en l'occurrence dissimuler la liste d’Epstein et tenter de faire arrêter Obama.

Malgré l’excentricité de Trump, le comportement des États-Unis s’est avéré, curieusement, plutôt prévisible et peu différent de celui de Biden et des néocons — et nous avons appris à vivre et à fonctionner dans de telles circonstances. Ce n’est pas que Trump se soit complètement retiré, mais il ne semble pas prêt à faire quelque chose d’extrêmement mauvais (ni même quelque chose de bon) en ce moment. Cela signifie que la situation perdurera sur le long terme. Les 50 jours que Trump a déjà abandonnés ne signifient rien du tout. D’où l’attitude générale envers le troisième tour: le facteur Trump s’est estompé, et donc les négociations n’ont plus beaucoup de poids. Il n’y aura pas de miracle. Les nazis ukrainiens ne sont toujours pas prêts à se rendre, donc il n’y a rien à discuter.

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Il vaut la peine de s’arrêter sur le facteur Vladimir Medinsky (photo). Beaucoup croyaient à tort, faute de détails, qu’il était responsable de l’échec des premières négociations d’Istanbul en 2022, qui ont été suivies de réelles difficultés sur le champ de bataille pour la Russie. Il n’était pas en tort et, alors, comme maintenant, poursuivait une ligne fortement patriotique. C’est un homme intelligent qui ne vendra pas sa patrie. Le premier tour des nouvelles négociations a clairement montré cela. Ainsi, dans l’œil de ses alliés comme de ses ennemis, il est perçu comme un nouveau “Général Armageddon” ou quelque chose comme ça. Le fait qu’il soit historien ne fait qu’ajouter à la gravité: nous forgeons maintenant l’histoire de la Russie, et pour cela — pour obtenir la victoire — cette histoire doit être connue et comprise. C’est ainsi qu'apparaît le bon type d’historien.

En même temps, il ne faut pas surévaluer les protestations qui se déroulent actuellement à Kiev, afin d’éviter de retomber dans la panique. Tout d’abord, le nombre de personnes impliquées dans ces manifestations reste relativement faible, et ce n’est guère une tendance généralisée. Beaucoup restent fidèles au régime. C’est regrettable, mais c’est la réalité. Deuxièmement, le NABU (Bureau anti-corruption national de l’Ukraine) et le SAP (Procureur anti-corruption spécialisé) ne sont jamais que des structures soutenues par Soros. Elles ne feront jamais rien d’utile ou de bénéfique pour nous. C’est une évidence. Par conséquent, il est prématuré de considérer la position de Zelensky comme catastrophique ou même fragile. Ce qui signifie que Kiev n’est pas encore prête pour un dialogue substantiel avec nous.

Pendant ce temps, l’Europe se prépare à faire la guerre contre nous [la Russie] de manière directe et plus dure. Cela aussi ne doit pas être ignoré.

En un mot, il faut maintenant comprendre que la grande guerre est chose sérieuse, car elle se prolongera et sera totale. Il est temps de transformer la Russie en un pays sur pied de guerre. Combien de temps continuerons-nous à crier “Nous sommes pour la paix” ? Même si nous désirons effectivement la paix (mais certes pas à n’importe quel prix !), ils veulent surtout la guerre, eux, et ne cherchent pas à le cacher. L’Occident a pris sa décision: si l’Ukraine ne peut pas vaincre la Russie, alors l’Union européenne essaiera, et ce qui se passera ensuite, ils le découvriront plus tard. Une apocalypse nucléaire est tout à fait possible. L’état des sociétés occidentales s’est tellement dégradé que l’autodestruction atomique ne paraît plus une idée si terrible à leurs esprits tordus. Télécharger la conscience sur des serveurs dans le cloud puis s'autodétruire. Cela semble fou, mais ce n’est plus aussi invraisemblable qu’il y a quelques décennies.

Dans une telle situation, les négociations avec Kiev sont tout simplement dépourvues de sens — pour l’instant, du moins. Qu'elles se poursuivent ou soient mises en pause, cela ne change rien. Des assistants de Medinsky ou du personnel purement technique peuvent être envoyés au prochain tour. La nouvelle version de “Général Armageddon” a accompli sa mission. Brillamment. La prochaine étape est la signature d’un acte de reddition inconditionnelle. Cela peut très bien être fait par le président lui-même lors d’une rencontre avec Zelensky, qui a déjà commencé à rechercher une telle rencontre.

Mais pour que tout cela devienne réalité, nous devons commencer à convertir le pays de manière plus intensive à une économie de guerre. On disait autrefois que personne n’est prêt pour la guerre jusqu’à ce qu’elle commence. Cela dure déjà quatre ans et durera encore beaucoup plus longtemps, durement, terriblement. Il est temps de l’ouvrir dans nos cœurs et nos âmes.

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Un ancien commissaire de l’UE démantèle les sanctions contre la Russie – “une idée extrêmement dangereuse” 

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Un ancien commissaire de l’UE démantèle les sanctions contre la Russie – “une idée extrêmement dangereuse” 

Source: https://report24.news/ex-eu-kommissar-demontiert-russland...

Vouloir ruiner la Russie est une idée quasi fatale, a récemment déclaré l’ancien commissaire européen Günter Verheugen (SPD) dans la “Weltwoche”: il critique vivement la politique de l’UE et dénonce la politique de sanctions ainsi que le refus de tout dialogue et de toute diplomatie. Il semble que les Européens soient obsédés par l’idée qu’une attaque russe est une chose décidée depuis belle lurette et que tout ce qui reste à faire, c’est d’augmenter la production d’armements.

L’article ci-dessous a été publié pour la première fois par Deutschlandkurier:

Dans une contribution à la “Weltwoche” suisse, l’ancien commissaire européen Günter Verheugen (SPD) dénonce la folie des sanctions de l’UE contre la Russie. Les 18 paquets de sanctions en place affaibliraient davantage l’Union européenne qu’ils ne font de mal à la Russie. En outre, Verheugen critique le fait que l’UE ne prenne pas en compte les conséquences de cette politique de sanctions. Une éventuelle dislocation de la Fédération de Russie aurait des répercussions négatives pour l’Europe de l’Ouest.

Les sanctions de l’UE, visant à affaiblir l’économie russe et à isoler politiquement le pays, se sont retournées contre elle, constate l’ancien vice-président de la Commission européenne, après qu'Euro-Bruxelles ait récemment imposé son 18ème paquet de sanctions. Celui-ci cible notamment les secteurs russes de l’énergie et de la banque.

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Verheugen, qui a été commissaire européen pour l’industrie et les entreprises de 2004 à 2010, écrit dans la “Weltwoche” que ces sanctions de l’UE équivalent quasiment à se tirer une balle dans le pied. Elles affectent surtout leurs propres auteurs, le coût le plus élevé étant supporté par l’Occident.

Verheugen critique sévèrement la politique de sanctions de l’UE: “L’objectif de ruiner la Russie par des sanctions sévères et celui d’isoler politiquement la Russie n’ont pas été révisés. Ces deux objectifs n’ont pas été atteints. Il n’y a pas beaucoup d’exemples où un objectif politique, à savoir mettre un adversaire économiquement à genoux et le détruire ‘comme en temps de guerre’, se retourne aussi complètement contre lui. La guerre économique contre la Russie en est un exemple.”

L’ancien politicien de la SPD socialiste allemande, qui a été secrétaire général des Démocrates libres de 1978 à 1982, pense, à propos du conflit en Ukraine: “Indépendamment de ce qui sera décidé à Washington et à Moscou, nous devons, en tant qu’Allemands et Européens (et pas seulement les pays qui sont dans l’Union européenne), nous poser la question de savoir où nous en sommes réellement et quelle est notre responsabilité, notre intérêt et notre rôle potentiel. Si nous nous posons effectivement cette question, nous devrons alors reconnaître que la politique de l’UE et celle de la plupart de ses États membres, y compris et surtout l’Allemagne, ont complètement échoué et que l’UE risque de passer, sur la scène internationale, du rôle d’un figurant marginal à celui d'un serviteur remercié”. 

Le parti « Japon d'Abord » l’un des grands gagnants des élections sénatoriales

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Le parti « Japon d'Abord » l’un des grands gagnants des élections sénatoriales

Source: https://www.freilich-magazin.com/welt/gegen-migration-jap...

Avec une ligne claire contre la migration et une orientation nationale, Sanseito devient une force sur laquelle il faudra compter dans la politique japonaise.

Tokyo – Lors des élections sénatoriales au Japon dimanche dernier, le parti Sanseito a enregistré sa plus grande victoire à ce jour. Avec 14 sièges, il entre de manière nettement renforcée dans le parlement de 248 membres, rapporte la plateforme Market Screener. Auparavant, il ne comptait qu’un seul siège. Au sein de la Chambre basse, il est toujours représenté par trois députés. Le parti s’était présenté avec la promesse de réduire les impôts, d’augmenter les dépenses sociales et de se concentrer davantage sur les questions migratoires. Il avait notamment mis en garde contre une « invasion silencieuse » de migrants. 

Du format en ligne aux institutions

Sanseito a été fondé pendant la pandémie de Covid-19 et s’est fait connaître principalement par des contenus vidéo sur YouTube. Avec sa campagne « Japon d'Abord» et sa visibilité numérique croissante, il a réussi à faire le saut dans la politique nationale. 

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Dans une interview avec Nippon Television, le chef du parti, Sohei Kamiya (photo), a expliqué la pensée directrice du mouvement : « L’expression "Japon d'Abord" doit signifier que nous voulons reconstruire les bases de la vie de la population japonaise en résistant au mondialisme. Je ne dis pas que nous voulons totalement bannir les étrangers ou que tout le monde doit quitter le Japon. » Le parti a été souvent critiqué, a poursuivi Kamiya, mais l’image publique a désormais changé : « Nous avons été qualifiés de racistes et de fauteurs de discriminations. Mais le public a compris que les médias avaient tort et que Sanseito avait raison. » 

Pour le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir, dirigé par Shigeru Ishiba, les résultats n’ont pas été favorables: avec son partenaire de coalition Komeito, il a perdu sa majorité au Sénat. Après la défaite à la Chambre basse en octobre dernier, le PLD dépend aujourd’hui plus que jamais de la coopération avec des partis d’opposition. 

La migration comme thème marginal mais avec un impact

Selon un sondage NHK avant le scrutin, 29% des répondants citaient la sécurité sociale et la baisse des naissances comme les sujets les plus importants, 28% évoquaient la hausse du coût des voyages. La migration se plaçait en cinquième position avec 7%. Pourtant, le sujet a eu un impact politique: quelques jours avant le scrutin, le gouvernement a annoncé la création d’une nouvelle task force pour traiter des « délits et comportements antisociaux » des étrangers. La LDP a également promis de poursuivre l’objectif de « zéro étranger illégal ». 

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Avant le scrutin, Kamiya a déclaré à Reuters s’être inspiré du « style politique courageux » du président américain Donald Trump. Les observateurs comparent Sanseito à des partis européens comme l’AfD allemande ou Reform UK au Royaume-Uni, mais soulignent que de tels courants politiques sont encore peu établis au Japon. Après l’élection, Kamiya a annoncé qu’il travaillerait avec d’autres petits partis. Il a exclu toute coopération avec la LDP. Au contraire, il souhaite s’inspirer de mouvements européens à succès. 

Les préoccupations économiques renforcent le soutien

Les thèmes politiques du parti ont rencontré un large écho auprès de nombreux électeurs. Les observateurs attribuent cela à une combinaison d’incertitude économique, d’inflation et de l’afflux accru de touristes dû à la faiblesse du yen. Aujourd’hui, le Japon compte environ 3,8 millions d’habitants nés à l’étranger, ce qui constitue un record, mais ils ne représentent que 3% de la population totale. 

Kamiya, le lendemain du scrutin, s’est dit optimiste quant au rôle futur de son parti : « Nous grandissons étape par étape et répondons aux attentes des gens. Si nous construisons une organisation solide et obtenons 50 ou 60 sièges, nos revendications politiques deviendront enfin réalité. »

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Orthodoxie ou Extinction - Pas d’immigrants, pas d’athéisme — Seulement la Russie

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Orthodoxie ou Extinction

Pas d’immigrants, pas d’athéisme — Seulement la Russie

Alexander Douguine

Alexander Douguine déclare que seul un retour à l’orthodoxie, le démantèlement des villes en hauteur et le rejet de la main-d’œuvre immigrée peuvent arrêter l’extinction planifiée du peuple russe.

Les villes comme « abattoirs » pour les nouvelles générations

Récemment, notre Président Vladimir Poutine parle de plus en plus fréquemment du problème démographique. Cependant, il semble qu’il trouve peu de compréhension parmi les responsables, qui proposent seulement des mesures palliatives. Les approches existantes ne donnent pas seulement des résultats nuls, elles sont fondamentalement incapables d'en obtenir. La situation est catastrophique: même si toutes les mesures proposées par les responsables étaient mises en œuvre, nous serions toujours confrontés à la disparition rapide du peuple russe. Le président ne souhaite bien sûr pas un tel résultat, mais jusqu’à présent, il n’y a eu aucun progrès réel dans la résolution du problème.

Je propose trois mesures évidentes qui sont depuis longtemps discutées dans notre société, notamment à l’Institut Tsargrad, au Conseil mondial du peuple russe et à la Société Tsargrad. Mes propositions résument le travail de milliers d’experts — médecins et docteurs en sciences — qui ont passé des années à étudier les problèmes démographiques.

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Voici trois de leurs conclusions : 

Premièrement. Nous devons revenir aux formes traditionnelles de vie, car seule une société traditionnelle permet la croissance démographique. La voie de la modernisation, basée sur l’individualisme, mène à l’effondrement démographique, car elle est incompatible avec la procréation.

Plus une société devient moderne, moins d’enfants y naissent. Si nous voulons arrêter l’extinction de la population russe, nous devons changer la nature même de la société. Elle doit redevenir religieuse, traditionnelle, avec des mariages précoces, une interdiction des avortements et des divorces, et où avoir beaucoup d’enfants devient la norme. Cela doit être affirmé à tous les niveaux — du plus haut au plus bas. Sans cela, la Russie et le peuple russe cesseront d’exister.

Deuxièmement. Les villes doivent être reconstruites. Les villes sont des « abattoirs » pour les nouvelles générations: alors que la première génération de villageois arrivés en ville a encore tendance à avoir beaucoup d’enfants, la deuxième en a moins, et la troisième diminue presque à zéro. C’est une loi absolue de la démographie et de la sociologie. Si nous voulons empêcher la disparition du peuple russe, nous devons passer de la construction en hauteur à la construction d'immeubles bas. À cette fin, d’excellents plans ont déjà été élaborés par Konstantin Valerievitch Malofeev et de nombreux experts de l’Institut Tsargrad.

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Troisièmement. Si nous voulons préserver le peuple russe spécifiquement, et ne pas le remplacer par d’autres éléments, il faut réduire l’immigration de travail à zéro. Comment compenser alors la pénurie de main-d’œuvre? Par un saut dans le développement de la robotique et en appliquant les deux premières mesures: cultiver une vision du monde religieuse traditionnelle, qui doit être imposée comme un impératif absolu, et reconquérir les villes. Si nous parvenons à atteindre ces deux objectifs, si nous arrêtons l’immigration et commençons à produire des robots, nous aurons une chance de sauver le peuple russe.

Totalement incompatible

Question : comment les autorités réagiront-elles à ces mesures? Je pense qu'elles réagiront avec horreur, car elles sont convaincues que des résultats peuvent être obtenus par d’autres moyens. Les autorités n’ont pas encore compris qu’il n’y a pas d’autres moyens: ce sont ces mesures ou alors il ne restera pratiquement plus de Russes dans quelques décennies. Dans un pays aussi vaste et riche, si nous ne disparaissons pas nous-mêmes, on nous « aidera » à disparaître. Remplacer la population russe par des immigrants n’est certainement pas une solution, car alors ce ne serait plus la Russie, mais quelque chose d’inconnu. Par conséquent, ceux qui prônent l’immigration commettent un crime contre le peuple. Alors que nos propositions plaisent ou non aux autorités, les mesures qu'elles impliquent sont nécessaires pour sauver le peuple. Il n’y a pas d’autre choix: si vous voulez sauver le peuple, adoptez ce modèle.

Mais notre population elle-même est-elle prête à cela ? Je peux d’ores et déjà dire: non. Ni pour la reconquête des villes, ni pour la construction de familles religieuses fortes, ni pour travailler jusqu’à l’épuisement afin de remplacer les immigrés. Notre société n’est pas encore prête. Pendant l’époque soviétique, nous étions éduqués différemment — au moins alors il y avait une éthique du travail, de la solidarité et un sens de la justice. Mais à partir des années 1980 et 1990, toutes les orientations mentales ont changé radicalement: individualisme, carrière personnelle, déménagement du village à la ville, ne penser qu’à soi, aspirer à aller à l’Ouest. La tâche, selon cette mentalité, est de mener une vie de plaisir et de confort. Et cela est totalement incompatible avec la résolution du problème démographique.

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« Voilà : à partir d’aujourd’hui commence la reconquête des villes »

C’est pourquoi il est absolument essentiel maintenant de changer l’idéologie dominante. Nous avons déjà changé notre orientation, en passant de l'occidentalisme au patriotisme, du libéralisme et du mondialisme aux valeurs conservatrices et traditionnelles. Certaines démarches ont déjà été entreprises dans cette direction. Mais il faut aller plus loin encore et abandonner complètement le concept de laïcité. La laïcité, le parasitisme individualiste — tout cela doit être éliminé. Nous n’avons besoin que d’une société religieuse, uniquement structurées par des normes religieuses, inculquées dès la naissance à travers la maternelle, l’école, l’université, les formations professionnelles, l’académie des sciences — tout doit être reconstruit sur des bases orthodoxes traditionnelles. C’est la garantie de la survie de notre peuple, et la loi doit être modifiée en conséquence.

Quant à la reconquête des villes, cette décision doit également être prise sans délai. C’est ça: à partir d’aujourd’hui commence la reconquête des villes. Nous enterrons les barres d'appartements, les gratte-ciel, et nous passons à la construction d'immeubles de basse hauteur. Que les villes s’étendent vers l’extérieur, pas vers le haut. Nous avons d’immenses terres à disposition.

La construction de maisons individuelles est essentielle. Il faut construire des « hubs » entre les villages ruraux à distance de marche des écoles, hôpitaux et infrastructures sociales, afin que tout soit accessible depuis chaque village. Bien sûr, les grandes villes doivent être aussi peu peuplées que possible.

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En général, nos gens sont beaux, ont le sens du sacré, mais pour qu’ils retrouvent leur raison vitale, ils doivent être guidés. Le gouvernement doit conduire le peuple vers le salut — et le salut commence par un retour à l’orthodoxie, par le souci du salut de l’âme, du salut de la famille, et par là, du salut de tout le peuple. Ce chemin vers le salut inclut la reconquête des grandes villes et l’arrêt de l’importation de masses de personnes étrangères à nous idéologiquement, spirituellement et culturellement — des gens qui occupent non seulement nos emplois, mais qui agissent en fait comme des « machines vivantes ». C’est dégradant pour eux comme pour nous. De plus, ils créent des tensions sociales, car ils refusent d’accepter nos valeurs.

Mais le problème est aussi que nous ne sommes pas encore totalement prêts à affirmer ces valeurs. Pour nous, elles restent encore abstraites. Si nous avions une identité forte enracinée dans des valeurs, tout outsider rebondirait simplement en se heurtant à elles. Mais pour que cela se produise, notre société doit elle-même redevenir orthodoxe. La question est: veut-elle vraiment le redevenir?

Ensuite, il est difficile de dire si les habitants de la Rus’ de Kiev ont voulu être baptisés dans le Dniepr. Peut-être oui — ils ont été éclairés par le Christ. Quant au reste, ils ont simplement été immergés trois fois, baptisés, et on leur a dit :

À partir de maintenant, vous êtes un peuple chrétien.

Depuis lors, ils sont chrétiens depuis plus de mille ans. Combien d’âmes ont été sauvées ! Des cieux entiers pourraient être peuplés d’âmes russes, car un Sacrement sacré et salvateur leur a été conféré à cette époque.

Maintenant, nous devons faire la même chose — ramener le peuple dans l’Église. Qu’ils veuillent ou non, qu’ils veuillent étudier la Loi de Dieu ou non, en fin de compte, cela n’a pas tellement d’importance. Si nous voulons avoir un pays, le garder, nous devons faire cela. La même chose pour les villes. Si nous commençons à agir de manière plus décisive et ferme dans cette direction — et il y a déjà une tendance — je crois que, avec le temps, tant les autorités que le peuple s’adapteront à ces initiatives salvatrices.

vendredi, 25 juillet 2025

L'OTAN menace le Brésil de sanctions

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L'OTAN menace le Brésil de sanctions

Incapable de reconnaître sa défaite face à la Russie, l'OTAN, désormais impuissante, profère des menaces qui prêtent à rire.

Wellington Calasans

Source: https://jornalpurosangue.net/2025/07/15/otan-ameaca-o-bra...

Les menaces de l'OTAN envers le Brésil ne sont qu'un chapitre supplémentaire de l'histoire de l'impérialisme en crise. Victimes de leur propre corruption, les pays membres de l'OTAN n'ont pas eu le courage d'assumer qu'ils ont utilisé l'Ukraine pour mener une guerre par procuration contre la Russie, qu'ils ont perdu et qu'ils veulent maintenant blâmer les pays du bloc BRICS pour cet échec embarrassant.

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) a récemment élargi sa stratégie de pression mondiale en incluant le Brésil dans une liste de pays-cibles susceptibles d'être soumis à des représailles économiques.

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Le larbin de Trump, Mark Rutte, qui joue le rôle clownesque de secrétaire général de l'alliance, a publiquement menacé le pays, ainsi que la Chine et l'Inde, de sanctions « massives » s'ils ne faisaient pas pression sur la Russie pour qu'elle avance dans les négociations sur le conflit ukrainien.

Cette déclaration, faite au lendemain de l'annonce hilarante par Donald Trump de droits de douane supplémentaires de 100% contre les nations qui commercent avec Moscou, révèle une escalade inquiétante, car elle découle de la jactance des désespérés, dont l'ego a été passablement écorné.

L'OTAN instrumentalise la guerre pour imposer son programme, traitant les pays non alignés comme de simples pions géopolitiques. Une stratégie vouée à l'échec, car même si le Brésil est dirigé par un président faible, il sera difficile de l'isoler de ses partenaires du groupe BRICS, car les intérêts en jeu sont très nombreux.

La position de l'OTAN reflète une expansion de son rôle historique. Créée en 1949 comme alliance défensive, elle agit aujourd'hui comme le bras politico-militaire d'un ordre international en plein effondrement.

Malheureusement, le Brésil, qui a toujours recherché l'autonomie dans ses relations extérieures, est devenu une sorte de « pomme pourrie du bloc BRICS », en particulier avec les derniers présidents qui n'ont pas compris que les Occidentaux ne recherchent pas un partenariat, mais visent plutôt l'exploitation.

Aujourd'hui, après avoir offert des jabuticabas à Trump, Lula expose sa fragilité et le pays devient une cible pour ne pas avoir adhéré aux sanctions contre la Russie. Il suffisait d'un coup de poing sur la table pour mettre fin à la mascarade des lions édentés de l'OTAN, mais Lula, tout comme Bolsonaro, est le toutou de l'Occident et préfère raconter des blagues et faire des imitations.

Les menaces telles que celles proférées par Rutte ignorent la souveraineté brésilienne et exposent l'hypocrisie d'un bloc qui, tout en prônant la « sécurité collective », agit pour étouffer les voix critiques à l'égard de ses propres intérêts.

Comme le soulignent les analyses sur la démocratie au 21ème siècle, l'absence de soutien à l'OTAN peut transformer les pays réfractaires en « parias », soumis à un chantage systémique. Cependant, la Chine et la Russie étaient prêtes à affronter un tel chantage et vont remettre les ratés de l'OTAN à leur place.

Le discours de l'OTAN sur l'Ukraine mérite également d'être critiqué. L'alliance, qui depuis 2014 a alimenté la crise en étendant ses opérations à l'Europe de l'Est, utilise désormais le conflit comme justification pour étendre encore davantage son pouvoir coercitif.

Dans le même temps, des pays comme le Brésil sont accusés de « ne pas faire pression sur Poutine » — une exigence cynique, puisque c'est le Kremlin lui-même qui a récemment proposé la reprise des pourparlers de paix à Istanbul.

L'incapacité à reconnaître sa responsabilité dans le conflit révèle le caractère unilatéral de l'OTAN, qui préfère menacer des tiers et promouvoir des politiques néocolonialistes. Il est temps que le peuple brésilien exige de ses dirigeants une position souveraine ancrée dans les institutions.

Depuis les années 2000, le Brésil a renforcé son action sur les questions mondiales, défendant une politique étrangère indépendante. Cependant, la pression de l'OTAN cherche à saper cette autonomie, en imposant le dilemme suivant: « soit vous vous alignez, soit vous serez punis ».

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La menace de sanctions secondaires, telles que les tarifs douaniers de Trump, montre comment le bloc OTAN instrumentalise l'économie pour contraindre les gouvernements. Il s'agit d'une stratégie qui combine des « mesures défensives » ambiguës et une coercition ouverte, consolidant un ordre où la souveraineté des pays périphériques est subordonnée aux intérêts des puissances qui, pour le plus grand bonheur du monde, sont en déclin.

Enfin, il est crucial de dénoncer et de rejeter l'impérialisme structurel de l'OTAN. En menaçant le Brésil, l'alliance atlantique expose non seulement son visage autoritaire, mais met également en évidence la crise d'un système international qui traite la guerre comme un simple outil de domination.

Alors que l'OTAN refuse de dialoguer avec la réalité multipolaire émergente, des pays comme le Brésil et d'autres membres des BRICS doivent résister à ces chantages, en réaffirmant que la paix n'est possible que dans le respect de la souveraineté et du droit international — et non sous les menaces d'un bloc obsolète et belliciste.

Mark Rutte n'a même pas d'autonomie chez lui. En tant que larbin de Trump, il ne sert qu'à faire du bruit. Il aboie beaucoup, mais n'a même pas de dents pour mordre.

mercredi, 23 juillet 2025

Elon Musk, théorie et pratique d'un génie égoïste

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Elon Musk, théorie et pratique d'un génie égoïste

Un essai de Paolo Bottazzini consacré au magnat, l'un des protagonistes mondiaux de l'industrie et de la politique

par Giovanni Sessa

Source: https://www.barbadillo.it/123021-elon-musk-teoria-e-prati...

Elon Musk est la personnalité du moment. On en parle partout, sans cesse, mais pas toujours de manière pertinente. L'intérêt pour sa personne a d'abord été porté par sa proximité politique avec Trump, tandis que, dernièrement, on est revenu sur son rôle car il avait pris ses distances avec la présidence américaine. Nous venons de terminer la lecture d'un livre critique et intéressant consacré à ce magnat américain. Il s'agit de l'essai de Paolo Bottazzini, The Musk. Teoria e pratica di un genio egoista (The Musk. Théorie et pratique d'un génie égoïste), paru dans le catalogue des éditions Bietti.

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Le volume est divisé en trois chapitres. Dans le premier, l'auteur, professeur à l'Université de Milan et journaliste, présente les traits constitutifs de la psyché de Musk en s'attardant notamment sur sa formation et sur les idées qui ont façonné son imaginaire. Les deuxième et troisième chapitres, en revanche, explorent de manière organique les succès et les échecs de ce génie original de l'entreprise. Dans ces brèves notes, nous aborderons les points les plus importants du premier chapitre, car ils permettent au lecteur de se faire une idée de la vision du monde de ce protagoniste de l'histoire contemporaine.

Le récit de Bottazzini s'appuie, d'une part, sur une documentation abondante et une connaissance hors du commun des sources, comme cela transparaît dans les meilleurs essais, et, d'autre part, sur une prose captivante et engageante qui facilite la lecture.

Le portrait de Musk  est, en résumé, celui d'un héros postmoderne qui fait de la science et de la technologie les instruments salvateurs vers lesquels l'humanité doit se tourner pour se protéger d'une catastrophe historique possible et probable. Paradoxalement, le caractère postmoderne du magnat américain s'appuie sur une vision solide de l'entreprise, qui renvoie au capitalisme des origines et en rien au capitalisme cool et smart de la phase actuelle, marquée par l'informatique et la mondialisation.

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Des acteurs importants du monde de la communication et de larges couches sociales ont été attirés par certains aspects de la personnalité de Musk. Ces aspects ont exercé une influence considérable sur les masses: « L'ampleur spectaculaire de ses gains, sa tendance à la provocation à travers des déclarations lapidaires sur X.com (anciennement Twitter) [...] son excentricité de nerd ou d'autiste dans ses relations avec les autres, son projet de colonisation de Mars [...], sa prolificité record » (p. 13). Musk a déclaré à plusieurs reprises avoir trouvé un modèle archétypal de référence en Samvise Gamgee, personnage du Seigneur des Anneaux, car celui-ci découvre dans le monde un sens (« Il y a du bon dans ce monde ») pour lequel il faut se battre.

Action optimiste

Ce choix l'a conduit à une action optimiste et déterminée, en phase avec la « folie » des premiers capitalistes, qui opéraient dans une réalité hostile à leurs idées. Avec Carlyle, il est convaincu que la réflexion théorique n'est pas apte à dissiper tout doute cognitif: seule l'action volontaire du héros peut mettre de l'ordre dans la réalité: « Le travail [...] est la méthode par laquelle on vainc le manque de sens du réel et on conquiert une signification qui innerve [...] l'espace social commun » (p. 15). Ce modèle actif renvoie à la philosophie individualiste d'Ayn Rand, pour qui « l'égoïsme se réduit au droit civil de propriété privée et au droit naturel d'exercer une liberté d'entreprise  qui ne doit s'arrêter devant rien » (p. 18).

581937000-2051660347.jpgMusk est donc le porte-parole d'un capitalisme démesuré. Diplômé en physique, il a très vite  épousé la primauté de l'ingénierie, fondant ce choix sur la perspective science-fictionnelle d'Asimov et de Douglas Adams. Ce n'est pas un hasard si un personnage d'Asimov, Hari Seldon, est « capable de deviner l'imminence de l'effondrement de l'humanité » (p. 25). Le héros Musk se considère investi de la mission de sauver l'humanité. Dans la situation historique actuelle, on courrait en effet le risque de perdre « l'encyclopédie des connaissances dans laquelle se distille la conscience de notre civilisation » (p. 25). Sa prolificité (quatorze enfants !), tout comme l'idée de coloniser Mars, sont les conséquences de la terreur que ressent Musk face à l'appréhension pour la continuité de l'humanité dans le futur.

« Altruisme efficace »

Il confie la tâche de penser l'avenir à la secte de l'« altruisme efficace », dirigée par son dauphin, William MacAskill (photo, ci-dessous). Ce dernier a développé les concepts de longtermisme et de risque existentiel. Le premier concept désigne la nécessité de penser également aux « générations futures », à leur bien-être et, pour que cela se réalise, il est nécessaire d'éviter les risques existentiels, tels que les épidémies, les catastrophes nucléaires, le changement climatique.

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En particulier, Musk et ses collaborateurs sont convaincus qu'il est indispensable de contrôler les phases de récession qui marquent l'histoire afin d'éviter des drames sociaux tels que ceux provoqués par la crise de 2008. Souvent, il faut le noter, les initiatives de ces groupes ont eu des effets néfastes, comme le montre le cas de la spéculation sur les cryptomonnaies perpétrée par Sam Bankmann-Fried (photo, ci-dessous), proche de l'« altruisme efficace ».

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La prévisibilité statistique domine la vision du monde de Musk. Cette tendance l'a conduit à une vision déformée des risques inhérents au renforcement de l'intelligence artificielle, centrée, en fait, sur l'article de foi qui pose l'apparition de propriétés émergentes qui se manifesteraient lorsque certains seuils de puissance de calcul sont atteints. Dans l'état actuel des choses, tout cela n'est pas prévisible. Il s'agit d'une erreur de perspective dictée par le fait que, pour Musk, la solution à la situation actuelle devrait naître dans le même horizon de pensée qui a conduit à la situation actuelle: le paradigme logique et opérationnel du capitalisme libéral qui se manifeste dans le Ge-Stell, dans l'Installation de la techno-science.

Volonté de corriger le monde

En substance, la proposition de Musk est un nouvel historicisme eschatologique néo-gnostique motivé par la volonté de corriger le monde et la vie, au nom d'un état final de l'histoire. Son intention réelle est de préserver l'état actuel des choses, la gouvernance, en prévenant les risques auxquels le système actuel est exposé. Musk, comme on l'a vu, est un lecteur attentif de fantasy et de science-fiction, mais son exégèse de ces genres littéraires est partielle. Il nie que la vie et l'histoire sont le royaume du possible qui tend, en permanence, à déjouer les prévisions statistiques et déterministes. Le livre de Bottazzini peut être, en ce sens, un outil indispensable pour ceux qui veulent revenir avec un regard critique sur notre actualité et ses mythes.

Paolo Bottazzini, The Musk. Teoria e pratica di un genio egoista (Théorie et pratique d'un génie égoïste), Bietti, Milan 2025, 181 pages, 16,00 euros.

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Protestations de masse dans plusieurs villes ukrainiennes

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Protestations de masse dans plusieurs villes ukrainiennes

Source: https://www.facebook.com/zannekinbond

Hier, des protestations massives ont éclaté dans plusieurs villes ukrainiennes, après que le président Zelensky ait signé une loi qui limite fortement la Brigade anticorruption nationale NABU et le parquet SAPO qui y est associé. Déjà en début de semaine, sous prétexte d'une « ingérence russe », au moins 70 perquisitions ont été menées chez des employés de NABU. L’un d’eux a été accusé d’espionnage, d’autres de liens avec ce qu’on appelle des « partis interdits ». Depuis mars 2022, le gouvernement Zelensky a interdit de nombreux partis politiques, principalement à gauche et dans la sphère socialiste, comme la Plateforme de l’Opposition – Pour la vie, le Parti socialiste d’Ukraine et le Parti socialiste progressiste. Les partis communistes sont interdits depuis 2015.

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À Kiev, une grande foule s’est rassemblée sur la rue Bankova, où se trouve l’administration présidentielle. La forte présence de jeunes manifestants était notable. Les slogans appelaient à la révocation de la loi et à une lutte authentique contre la corruption. Pour beaucoup d’Ukrainiens, la patience a des limites. Le pays reste sous le contrôle des mêmes élites post-soviétiques corrompues qui tirent les ficelles depuis les années 1990. Des investisseurs étrangers sont prêts à prendre le contrôle de secteurs stratégiques, tandis que le coût énorme des armes américaines implique une vente aux enchères des ressources naturelles. Lors de sorties quotidiennes — même au supermarché —, des hommes sont arrêtés par des brigades de mobilisation et envoyés directement au front. Par ailleurs, les taxes générales et taxes militaires sur les salaires ont été fortement augmentées pour financer la guerre. En vertu de la loi martiale, le gouvernement adopte à la hâte des lois néolibérales sur le travail, tandis que les syndicats sont presque marginalisés. Que NABU — une institution créée justement à la demande de partenaires occidentaux — soit maintenant menacée de démantèlement parce qu’elle enquête trop près des pratiques népotistes du régime, constitue pour beaucoup le dernier coup, celui qui est de trop.

Bien que certains médias occidentaux tentent encore de dépeindre les manifestants comme des « patriotes libéraux préoccupés » et mentionnent que « l’UE s’inquiète également », ce qui est surtout frappant, c’est ce qui manque : les drapeaux ukrainiens, et surtout les drapeaux de l’UE et des États-Unis, qui sont habituellement très présents lors de ce genre de manifestations: désormais, ils font totalement défaut. C’est une douche froide pour de nombreux journalistes et propagandistes de NAFO, qui, sur la base de voyages organisés à Lviv ou Kiev et accompagnés de fidèles de Zelensky, ont présenté pendant des années le « peuple ukrainien » comme un bloc homogène pro-européen, motivé par une haine pure et dure envers la Russie et exempt de toute opposition de classe.

Ceux qui se soucient réellement de l’Ukraine savent depuis longtemps que les campagnes de mobilisation deviennent de plus en plus impopulaires — et aussi de plus en plus violentes — et que la critique de la corruption et du gouvernement autoritaire ne cesse de croître. Il était écrit dans les astres que cette crise finirait par éclater. Que ce soit la première fissure dans un mur qui n’a apporté que souffrance au peuple ukrainien depuis 2014, espérons que ce soit le début de quelque chose de plus ample.

Effondrement touristique et progression du Grand Reset

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Effondrement touristique et progression du Grand Reset

Nicolas Bonnal 

On découvre que plus personne ne séjourne en France et que Trump a chassé le touriste en Amérique : on voit d’ailleurs bien que le bougre orange idolâtré ici par tant d’antisystèmes sert les intérêts de la clique mondialiste, et ce quel que soit le sujet (épuisement US, fin du dollar, guerre orwellienne, fermeture des frontières, missiles ultra-sionistes, flicage fasciste-raciste de tout le monde, censure généralisée, etc.)

Mais j’ai remarqué que cette crise frappait tout le monde en Europe (pas mal de vidéos sur le sujet…) et même ailleurs, la Thaïlande ou l’Inde par exemple, pour ne pas parler de la Chine et la Russie réduites à l’autarcie par les sanctions. La mondialisation prend un tour revêche et totalitaire qui est renforcé par le multilatéralisme cher à nos imbéciles. On crée en effet des camps géopolitiques comme dans Orwell et il est plus facile après de contrôler tout ce monde, un monde condamné à l’immobilité et à l’énième dénonciation médiatique du complotiste…

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Nous voyageons moins et d’ailleurs on nous met de plus en plus de bâtons dans les rues (elles deviennent hostiles) pour nous inciter à NE PLUS VOYAGER, des bâtons géopolitiques, cybernétiques, financiers ou autres, des bâtons physiques (l’insoutenable cruauté des personnels d’aéroports…), psychologiques aussi : voyager pollue, ne pratique pas le sur-tourisme, surveille ta conso carbone, l’avion tue, ta bagnole aussi, crève vite tu peux, etc. Le tourisme est devenu un péché cardinal. La chasse au touriste rejoint l’agenda carbone et la disparition de la bagnole maquillée en bagnole électrique : car si la bagnole électrique ne permet plus au pauvre de circuler (car trop chère), elle ne permet plus au riche de voyager. Il faut être super-riche et voyager en jet, c’est tout, avec les fonctionnaires de l’ONU et les députés et ministres achetés (pléonasme).

Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai a priori : car il faut voir ce qu’il est devenu le touriste depuis Chateaubriand, Nerval ou Agatha Christie... Ceci dit, je commence  à redouter l’an 2030 : pas d’argent (puis pas d’électricité, d’eau, etc.), pas de nourriture, pas de moyens de transports, etc. Philippot a évoqué le contenu des rapports de l’ONU-Davos-Club-de-Rome qui veulent imposer des carnets de rationnement. Privé de tout, sauf si tu es milliardaire. Le malthusianisme GB a toujours rimé avec la ploutocratie officieuse.

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You Tube m’envoie des sujets sur cette destination américaine que tout le monde fuit. Paris, c’est fini… New York aussi (ouf d’ailleurs). On évoque aussi ETIAS, preuve que le Lager de l’euro-zone ne cesse de progresser : il devient compliqué, cher et risqué (on peut se faire refouler à la frontière) de voyager y compris pour des voyageurs de pays amis qui n’avaient pas besoin de visa. Trump multiplie lui les obstacles financiers et techniques en Amérique. Même la télé démocrate (NBC) s’en plaint: les Asiatiques ont peur d’être pris dans des rafles en entrant en Amérique. Les petits blancs (ceux qui ne circulent pas en jet donc) rasent les murs. Tout le monde est racketté à l’entrée: 250 dollars pour commencer. Ils sont ruinés ou ils nous en veulent vraiment ?

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Une vidéo intéressante était celle sur l’espace américain qui tue l’Amérique. Ce pays est SUBITEMENT DEVENU trop grand et trop cher donc à couvrir et à nourrir, les gens donc en crèvent. Il se vide et on agglutine des populations appauvries et mélangées dans des métropoles invivables ; c’était le modèle anglais primitif, voir le Canada ou l’Australie où tout le monde vit DANS CINQ OU SIX VILLES dont on ne sort plus ou presque ; tout cela ressemble bien à un film réaliste de science-fiction. Le reste est dans les Body Snatchers (film d’horreur de Don Siegel réalisé contre la télé en 1955): la population est tellement altérée par la technologie qu’elle est devenue légume, disait Siegel.

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On constate depuis Internet et les smartphones un énième effondrement cognitif de populations abruties comme jamais par la technologie dans l’Histoire, le Grand Reset progresse formidablement cette année, s’appuyant sur l’intelligence artificielle et sur Twitter. Maupassant dénonçait l’alphabétisation : que dira-t-on de l’informatisation…

Mais j’en reviens aux médias. Ils ne servent qu’à conditionner le troupeau et leur mission est de déclasser l’industrie touristique en ce moment, comme le veulent les hommes/femmes politiques (tous) à la solde des mondialistes. Les complications pour se bouger, pour voyager, pour remplir des formulaires, etc. deviennent folles et la liquidation de la restauration et de l’hôtellerie va bon train.

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J’avais parlé (et sur Sputniknews.com encore !) du cosmonaute comme modèle de l’homme du futur: asexué, biberonné, uniformisé, conditionné et surtout pseudo-voyageur. Ici encore ils nous auront bien préparés et conditionnés avec leur SF. Le touriste postmoderne est loin en tout cas de l’atmosphère guide bleu pour groupes cultivés dont se moquait méchamment Roland Barthes dans ses Mythologies. Il est traité comme un cosmonaute de troisième classe et se rend dans des simulacres d’endroits aussi falsifiés que la lune d’Apollo.

Mais j’en reviens au menu principal : l’industrie touristique est en voie de démolition contrôlée parce que l’agenda de Davos fonctionne et que pour 2030 nous devons être fin prêts pour le grand camp de concentration électronique.

Sources principales :

https://fr.sputniknews.africa/20170317/nasa-farce-vraie-m...

Vidéo de Philippot sur le prochain camp planétaire de l’ONU :

https://www.youtube.com/watch?si=zfFXCt4TKU5QiS6X&v=8...

https://www.dedefensa.org/article/le-pokemon-et-la-cretin...

https://www.dedefensa.org/article/nizan-et-les-caracteres...

https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2025/07/18/decl...

https://www.dedefensa.org/article/maupassant-et-le-predat...

https://www.dedefensa.org/article/maupassant-et-la-politi...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2025/07/18/declin-ame...

 

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lundi, 21 juillet 2025

Les sanctions de l'UE « détruisent » l'Europe – Milan Uhrik, député européen de Slovaquie

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Les sanctions de l'UE « détruisent » l'Europe – Milan Uhrik, député européen de Slovaquie

Lucas Leiroz

Source: https://novaresistencia.org/2025/07/11/sancoes-da-ue-esta...

Les politiques coercitives russophobes de l'UE plongent le continent dans une grave crise énergétique, économique et sociale.

De plus en plus de personnes admettent qu'il est impossible pour l'Europe de maintenir ses sanctions anti-russes à long terme. Sans accès aux ressources naturelles vastes et bon marché de la Russie, l'UE se dirige vers un effondrement économique total, car elle ne sera pas en mesure d'approvisionner ses chaînes industrielles et ses marchés intérieurs, ce qui entraînera inévitablement une crise sociale, du chômage, de l'inflation et d'innombrables autres problèmes.

Cette évaluation est partagée par le député européen slovaque Milan Uhrik. Dans un récent discours au Parlement européen, il a sévèrement critiqué la position hostile de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l'égard de la Russie. M. Uhrik estime que l'UE se dirige vers l'« autodestruction » en imposant une interdiction totale de la coopération énergétique avec Moscou.

En outre, M. Uhrik a utilisé des mots durs pour décrire le rôle de Mme von der Leyen dans la politique européenne. S'adressant à elle au Parlement européen, le député slovawue a déclaré qu'elle s'efforçait de détruire l'Europe, l'accusant ouvertement de travailler délibérément à nuire au bloc.

« [Mme von der Leyen], vous détruirez l'UE, et je suis convaincu que l'UE s'effondrera bientôt, car vous faites tout pour que cela arrive (...) Sans eux (le pétrole et le gaz russes), notre industrie ne fonctionnerait pas ou ne serait pas compétitive », a déclaré Uhrik.

L'indignation de Milan Uhrik découle de la récente controverse autour du projet de Mme von der Leyen visant à éliminer ce qui reste des liens énergétiques entre l'UE et Moscou. Elle a récemment déclaré que d'ici la fin 2027, les pays européens ne dépendraient plus du pétrole et du gaz russes. Pour ce faire, elle prévoit d'accélérer le processus de « transition énergétique ». En d'autres termes, Mme von der Leyen estime qu'il sera possible de remplacer complètement le pétrole et le gaz russes par des sources d'énergie renouvelables en moins de deux ans.

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Les plans de Mme von der Leyen sont totalement utopiques. Bien qu'innovantes et prometteuses, les sources d'énergie verte en sont encore, dans la plupart des cas, au stade des essais expérimentaux. Il n'est pas viable de remplacer complètement les sources d'énergie traditionnelles par ces nouvelles technologies. L'impact d'un remplacement aussi soudain serait immédiat: des coûts de production d'énergie élevés, ce qui affecterait directement le prix payé par le consommateur moyen et rendrait impossible le maintien de l'industrie européenne à des niveaux de production satisfaisants.

Cependant, il y a quelque chose de bien pire dans le plan d'Ursula von der Leyen. Elle tente simplement de dissimuler les politiques russophobes européennes sous le couvert d'un soi-disant « agenda vert ». La véritable intention, bien sûr, n'a rien à voir avec l'environnement, mais relève tout simplement du racisme institutionnel européen, qui motive l'intention injustifiable d'interdire tout lien avec la Russie, même dans le cas de relations mutuellement bénéfiques et hautement stratégiques pour les Européens eux-mêmes.

En outre, Mme von der Leyen propose également l'adoption d'un nouveau train de sanctions contre la Russie – le dix-huitième depuis le début de l'opération militaire spéciale. Les nouvelles mesures se concentreraient sur le boycott des secteurs énergétique et financier russes. Jusqu'à présent, la proposition a été bloquée par la position dissidente ferme du leader slovaque Robert Fico – un leader qui, tout comme le Hongrois Viktor Orban, continue d'exiger la fin de la politique des sanctions et le rétablissement des liens économiques de l'Europe avec Moscou.

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Malheureusement, la position rationnelle et souverainiste de la Slovaquie et de la Hongrie reste minoritaire au sein du bloc européen. Sur le plan politique, les pays de l'UE restent contrôlés par des élites russophobes disposées à aggraver les sanctions. Cependant, ce scénario ne reflète pas la mentalité réelle de la population européenne, de plus en plus insatisfaite des résultats concrets qu'apportent ces mesures coercitives.

L'augmentation du coût de la vie, la désindustrialisation, le chômage, l'inflation et diverses autres questions poussent les citoyens européens à adopter des opinions toujours plus eurosceptiques, ce que l'UE tente de combattre par le sabotage politique et des méthodes dictatoriales et illégitimes contre les politiciens et les partis politiques dissidents.

Dans ce contexte, il est clair que les sanctions répétées contre la Russie représentent une menace existentielle pour la stabilité économique et sociale de l'UE elle-même. En insistant sur une politique étrangère guidée par des idéologies libérales extrémistes et des ressentiments anti-russes, les dirigeants du bloc ignorent les impacts directs des sanctions sur leurs populations et leurs industries.

Ce manque de pragmatisme menace la compétitivité européenne à l'échelle mondiale, tandis que les citoyens paient le prix de décisions impopulaires. Ainsi, à moins d'un changement dans les politiques actuelles, l'UE risque d'aggraver son isolement, d'accélérer sa fragmentation interne et de compromettre son avenir en tant que puissance mondiale.

Le curieux cas d'al-Julani

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Le curieux cas d'al-Julani

par Daniele Perra

Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-curioso-caso-a...

Tout récemment, l'ambassadeur américain en Turquie, Tom Barrack, a intimé au Liban l'ordre de désarmer le Hezbollah, faute de quoi il serait attaqué conjointement par la Syrie et Israël.

Que l'un des objectifs du « conflit syrien » était précisément de permettre à Tel-Aviv d'encercler le Liban est un fait connu qui a été maintes fois répété. À cette fin, les miliciens qaïdistes et celles de l'EI ont occupé la région de Maaloula, à la frontière avec le pays du cèdre et à proximité de la vallée de la Beeka (fief du Hezbollah), où vit (vivait) une importante communauté chrétienne (décimée pour l'occasion). Et sa libération, grâce à la coopération entre le Hezbollah, l'armée arabe syrienne, les milices chrétiennes et les Forces Quds, a été, avec la libération d'Alep, l'un des plus grands succès de ce qu'on appelle « l'Axe de la Résistance ».

Or, il est tout aussi connu qu'al-Julani dépend de la CIA et du MI6 qui l'ont longtemps alimenté dans l'enclave d'Idlib avec un flux continu d'armes et d'argent qui ont permis d'acheter une partie importante des fonctionnaires de l'ancien régime et des hommes d'affaires qui lui étaient liés. Il est également bien connu qu'avant la chute de Damas, Israël a ouvert la voie à l'offensive qaïdiste par des bombardements ciblés, pour ensuite détruire presque entièrement l'arsenal de l'Armée arabe syrienne, une fois l'objectif atteint (il va sans dire qu'avant cela, il existait un accord tacite avec Moscou - aujourd'hui manifestement rompu - qui consistait à garantir à Damas un minimum de contrôle territorial et d'efficacité militaire).

Quoi qu'il en soit, il n'existe aujourd'hui pas de véritable armée syrienne, malgré les tentatives d'al-Julani de légitimer à cette fin un agglomérat de milices composées en grande partie de Caucasiens et de Centrasiatiques. C'est pourquoi les déclarations de Barrack sur l'attaque conjointe contre le Liban m'ont presque fait sourire. Même si cette éventualité est réelle, compte tenu notamment des pressions exercées par les États-Unis sur Beyrouth (il convient de souligner le rôle de l'envoyé pour le Moyen-Orient et l'Afrique, Massad Boulos, Américano-Libanais et père du gendre de Trump). Et je ne doute pas qu'al-Julani puisse se rendre disponible même maintenant qu'il est sous le feu des attaques israéliennes.

À cet égard, je tiens à souligner qu'Israël ne veut en aucun cas des « partenaires commerciaux » (selon les « accords d'Abraham » tant vantés), mais simplement des sujets soumis (la Jordanie en est un exemple). Israël ne se contente pas d'une Syrie sans Assad et sans influence iranienne. Israël veut une Syrie détruite et morcelée, malgré les tentatives d'al-Julani de se présenter comme un « ami » d'Israël, prêt à faire des concessions sur le Golan occupé et à normaliser pleinement les relations syro-israéliennes. Il faut bien noter que les actions retentissantes et récentes ne visent en aucun cas à défendre la communauté druze attaquée par le gouvernement central. Elles visent l'expansion et l'occupation du sud de la Syrie, peut-être jusqu'à Damas (comme l'affirmait Smotrich à l'époque). Et le « pauvre » al-Julani est un complice d'Israël, pas une victime.

Comme je l'ai déjà dit à d'autres occasions, la chute de Damas a marqué la fin de la Syrie. Ce qui existe actuellement n'est plus la Syrie, c'est quelque chose de très différent.

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L'empire de Trump et l'Europe

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L'empire de Trump et l'Europe

Marco Rossi

Source: https://electomagazine.it/limpero-di-trump-e-leuropa/

Au final, l'Occident s'est donc regroupé de manière ordonnée sous la direction de Trump, mais bien sûr dans le strict cadre des objectifs fixés par les Seigneurs de Davos, qui sont les véritables maîtres et dirigeants de l'Occident.

L'objectif principal de ces seigneurs serait de reconquérir le monde entier et de le ramener sous leurs règles, qui sont celles du turbo-capitalisme et de la finance spéculative, tous deux entre des mains privées, qui sont en fait leurs mains...

Mais cet objectif est désormais un rêve inaccessible depuis au moins quinze ans; la Chine, la Russie, l'Inde et progressivement les pays du BRICS s'éloignent de plus en plus de l'emprise qu'exercent les structures de pouvoir occidentales (ONU, OTAN, Banque mondiale, Fonds monétaire, etc.) et construisent leurs propres structures qui s'opposeront inévitablement, à terme et de plus en plus nettement, à celles de l'Occident. En effet, nous sommes désormais dans un multipolarisme effectif et opérationnel, et ceux qui restent fidèles aux « fétiches anciens » se révèlent aveugles, ou sont simplement au service de la propagande occidentale.

Mais alors, que poursuivent réellement Trump et les seigneurs de Davos ?

Tout d'abord, l'hypothèse d'une guerre thermonucléaire directe entre les deux adversaires est à exclure, pour des raisons évidentes: même ceux qui s'opposent à l'Occident disposent d'armes nucléaires et de technologies hybrides de toutes sortes, de sorte que les seigneurs de Davos n'ont pas la moindre intention de voir leurs luxueuses résidences en Europe et aux États-Unis frappées par des ogives nucléaires.

Que les Occidentaux anxieux se rassurent donc, il n'y aura pas d'Armageddon apocalyptique final, mais il y aura bien d'autres conséquences graves et difficilement évitables.

En effet, la ligne à suivre est compréhensible à tous égards: l'Occident décadent et empêtré dans ses contradictions internes doit essayer de conserver le contrôle des parties de l'Empire qu'il peut encore dominer efficacement.

Si la Russie, la Chine et les BRICS sont désormais hors d'atteinte, il faut alors créer le maximum de difficultés – économiques, financières, militaires – aux ennemis et lutter par tous les moyens pour ne pas perdre l'Afrique, l'Amérique du Sud, ce qui reste de l'Asie, bref, lutter pour que le Limes soit le plus loin possible du fameux « milliard d'or » (à savoir les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et l'Union européenne, l'Australie et le Japon).

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Mais un problème incontournable est que les États-Unis sont en pleine crise économique et financière interne, et alors ?

Il faut donc faire payer une bonne partie de la gestion colossale de l'Empire aux colonies les plus riches, c'est-à-dire à l'Europe: d'où les droits de douane de 30% pour les Européens, puis l'obligation de porter les dépenses militaires, qui s'élèvent généralement autour de 2% du PIB, à 5%, mais cela ne suffit pas car même la guerre en Ukraine – qui ne peut être interrompue pour ne pas laisser la Russie gagner – doit être financée par les Européens, de sorte que les États-Unis construiront gentiment toutes les armes nécessaires, mais ce sont les Européens qui les paieront.

Mais il y a un autre problème incontournable: en Occident, c'est la loi des Seigneurs de Davos qui domine, où le turbo-capitalisme et la finance spéculative, qui sont entre les mains du secteur privé, dictent leur loi à l'économie, mais ce mécanisme génère nécessairement des divisions de plus en plus profondes dans la société occidentale, conduisant à la disparition de la classe moyenne. En d'autres termes: le système occidental draine structurellement les ressources de la classe moyenne et des classes populaires pour les transférer aux plus riches, au fameux 1% le plus riche, ce qui fait que 99% de la population occidentale s'appauvrit chaque année davantage.

Les BRICS, cependant, ne suivent pas du tout ce système et accompagnent l'initiative privée dans l'économie d'une forte présence de l'État dans l'économie, comme c'était le cas autrefois – avant 1989 – en Europe et en Italie, tout en contrôlant également la finance spéculative et les banques, comme c'était encore le cas en Occident avant 1989.

La comparaison avec les BRICS sera donc de plus en plus difficile, car le système dit mixte en économie – à savoir la synergie entre le public et le privé, avec l'État qui contrôle les banques et la souveraineté monétaire – est incomparablement plus efficace et plus souple que le turbo-capitalisme occidental, où les grandes multinationales et les grandes banques d'investissement privées contrôlent tous les secteurs de l'économie et de la finance.

En d'autres termes: le système privé mondial occidental est conçu pour fonctionner comme un totalitarisme de la finance spéculative, et si le monde entier est subordonné à un tel système, alors le système fonctionne; or, bien sûr, les différences s'accentuent et les ressources vont organiquement et progressivement dans les mains du 1%, celui des plus riches, tandis que les 99% restants deviennent de plus en plus pauvres et contraints à la subordination...

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On peut dire que de 1991 à la crise de 2008, le monde a subi ce joug, a dû se plier aux règles des Seigneurs de Davos et de la finance spéculative, mais progressivement, avec l'émergence des contradictions et la naissance des BRICS, qui étaient systématiquement ridiculisés au début, les choses ont radicalement changé.

À l'heure actuelle, le système occidental ne peut être imposé qu'à environ 50% de la population mondiale, voire moins, si l'on tient compte de la démographie. Par conséquent, les escroqueries financières spéculatives ou les jeux truqués du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale n'ont que peu d'impact sur plus de la moitié de la population mondiale...

Pour comprendre en détail: les ressources du monde en dehors de l'Occident doivent désormais être payées aux prix fixés par les ennemis de l'Occident et non par notre propre spéculation financière, et nous ne pouvons pas les obliger à nous les vendre au prix qui nous convient. Il en sera bientôt de même pour le destin du dollar, car nous ne pouvons pas obliger nos ennemis à commercer avec notre monnaie...

Des temps difficiles s'annoncent donc: pas de guerre nucléaire, certes, mais un appauvrissement radical de l'Europe, qui devra payer pour régler les contradictions internes des États-Unis, et, en plus devra renoncer à l'énergie russe à bas prix et aux marchés des BRICS; nous devrons également payer la guerre en Ukraine, le réarmement de nos armées – avec des armes américaines, pour améliorer le rendement de l'industrie américaine – et, pour couronner le tout, nous devrons également accepter de nouveaux droits de douane qui garantiront les ressources au centre de l'Empire, qui sera toutefois toujours en difficulté car les autres – à savoir les BRICS – sont désormais armés de l'arme nucléaire et donc libérés de l'emprise de notre néocolonialisme – pardon ! – de l'emprise des Seigneurs de Davos.

Stratégie de résistance: intensification de la guerre hybride des États-Unis contre Cuba

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Stratégie de résistance: intensification de la guerre hybride des États-Unis contre Cuba

Alisa Savina

Les sanctions contre les dirigeants cubains n'auront aucun effet sur eux, mais il ne faut pas exclure des actes de sabotage et de terrorisme

Le 9 juillet, une grande conférence de presse consacrée à la position de Cuba dans la lutte contre le terrorisme a eu lieu, avec la participation de hauts fonctionnaires cubains du ministère de l'Intérieur, du ministère de la Justice, du bureau du procureur général et du ministère des Affaires étrangères. Le 11 juillet, le département d'État américain a annoncé des sanctions contre le président cubain Miguel Díaz-Canel, ses proches parents et les ministres de l'Intérieur, Lazaro Alberto Alvarez Casas, et des Forces armées révolutionnaires, Alvaro Lopez Miero.

Il est évident que les sanctions américaines contre les dirigeants cubains n'auront aucun effet: dans le contexte d'un blocus sévère, cette nouveauté ne changera ni leur situation économique ni leur situation personnelle, il s'agit donc d'une mesure purement symbolique. Cependant, cette mesure est, d'une certaine façon, même avantageuse pour le gouvernement, car elle confirme les arguments sur l'injustice et la cruauté des États-Unis et ajoute une motivation pour la mobilisation interne.

Pour en revenir à la conférence de presse, son thème central était la mise à jour de la « Liste nationale des personnes et organisations faisant l'objet d'enquêtes criminelles et recherchées par les autorités cubaines pour leur participation à la promotion, la planification, l'organisation, le financement, le soutien ou la commission d'actes de terrorisme ». Cette version mise à jour comprend désormais 62 personnes et 20 organisations terroristes. Par rapport à la liste initiale, quatre personnes décédées ont été retirées, mais cinq nouvelles personnes physiques et une organisation ont été ajoutées.

Il faut dire que Cuba n'est actuellement pas confrontée à des attentats terroristes aussi violents que ceux qui se produisent dans de vastes régions d'Eurasie et d'Amérique du Nord. Cela s'explique en grande partie non seulement par des obstacles géographiques, mais aussi par la puissance de l'appareil d'État: les services de sécurité fonctionnent très efficacement et les services sociaux s'efforcent d'empêcher la radicalisation interne, y compris dans des conditions difficiles. Cette efficacité est le résultat de la mise en œuvre cohérente de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, qui comprend à la fois des mesures préventives et des mesures d'intervention rapide.

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Ainsi, le dernier attentat terroriste majeur officiellement reconnu comme tel par la « communauté internationale » est une série d'explosions dans des hôtels de La Havane en 1997 (d'ailleurs, le terroriste s'est alors tranquillement caché et a vécu jusqu'à la fin de ses jours aux États-Unis). En 2022, une importante explosion s'est également produite à l'hôtel Saratoga de La Havane (photo), qui a fait l'objet d'une enquête comme catastrophe technologique, mais certains pensent qu'il s'agit d'une intervention extérieure. Les autorités cubaines soulignent que, depuis plus de soixante ans, le pays est victime du terrorisme et non sa source, et que chaque événement de ce type ne fait que renforcer leur détermination à lutter contre ce fléau.

C'est pourquoi, lorsqu'ils parlent de terrorisme, les Cubains font référence soit aux actes commis contre l'ambassade de Cuba aux États-Unis (lancers de cocktails Molotov, tirs sur l'ambassade, etc.), soit au cyberterrorisme, dans le contexte d'une guerre informationnelle et psychologique sur les réseaux sociaux plutôt que d'opérations visant à pirater des infrastructures, par exemple. C'est précisément vers ce nouveau front que se tournent activement les forces hostiles qui cherchent à déstabiliser la situation sur l'île. L'objectif est de créer un sentiment artificiel de chaos, de saper la confiance dans les institutions, d'attiser la haine et d'appeler à la violence contre les militaires, les fonctionnaires et tous ceux qui sont associés aux processus révolutionnaires.

Cependant, dans ce contexte, la nouvelle récemment diffusée dans les médias d'État concernant l'arrestation d'un individu coupable d'avoir tenté de saboter les rails devant un train de voyageurs dans la province de Granma prend une dimension nouvelle. Habituellement, ce genre d'informations n'apparaît presque jamais, mais aujourd'hui, cela a servi de toile de fond à la conférence de presse. Cet incident, comme d'autres actes de sabotage moins médiatisés, témoigne des tentatives continues de matérialiser l'agressivité à l'intérieur du pays, souvent sur instruction et avec des moyens provenant de l'extérieur.

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Voici donc les déclarations les plus intéressantes, qui, ensemble, brossent un tableau général de la coordination entre les ministères et des sources de danger identifiées (du moins officiellement) par Cuba.

Le ministère de l'Intérieur surveille et neutralise les attentats terroristes planifiés, organisés et financés par des personnes résidant « notamment aux États-Unis ». Comme l'a souligné le colonel Victor Alvarez Valle, de la Direction générale des enquêtes criminelles du ministère de l'Intérieur, les résultats des enquêtes ont fourni des preuves irréfutables de l'implication de personnes résidant dans différents pays, mais principalement sur le territoire des États-Unis. Certaines de ces personnes figurent dans les dossiers d'enquête préliminaires, car elles sont entrées sur le territoire cubain et ont laissé des traces, d'autres ont été dénoncées par les participants eux-mêmes, qui recevaient des financements.

En outre, des exercices sont organisés pour lutter contre le cyberterrorisme et « l'utilisation excessive des réseaux sociaux pour inciter à la violence ».

Un représentant du ministère de l'Intérieur a déclaré qu'il existe encore aujourd'hui un groupe d'organisations contre-révolutionnaires qui poursuivent des entraînements militaires et reçoivent un soutien logistique depuis le territoire américain. Ces faits ont été portés à plusieurs reprises à la connaissance des autorités américaines, car de telles activités menacent non seulement la sécurité de Cuba, mais aussi celle des États-Unis eux-mêmes. Cependant, aucune mesure de rétorsion ni même de réponse claire n'a encore été donnée par la partie américaine. Cette impunité ne fait qu'encourager les agresseurs et, de toute évidence, cela est fait délibérément et avec la connaissance des plus hautes autorités de notre voisin du nord.

Le parquet prépare une justification juridique, notamment à l'intention de la communauté internationale. Ainsi, le chef du parquet général de Cuba, Eduardo Roberts Campbell, a expliqué que de tels crimes, en raison de leur gravité, ne sont pas soumis à un délai de prescription. Lui-même et le représentant du ministère de la Justice, Alexei Batista Segera, ont particulièrement souligné que Cuba fait partie de 19 conventions internationales sur la lutte contre le terrorisme et respecte strictement les obligations découlant des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. La mise à jour de la liste fait partie de la mise en œuvre de la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001). Le cadre juridique du pays prévoit toutes les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre le terrorisme, et la gravité de ces crimes exclut la possibilité de les effacer avec le temps.

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Le ministère des Affaires étrangères travaille directement sur la « ligne de contact informationnelle et militaire ». La vice-ministre Joséphine Vidal Ferreiro (photo) a déclaré sans ambages que « les autorités américaines ont historiquement fait preuve d'inaction dans ce domaine pour des raisons politiques évidentes » et a souligné le cynisme que reflète cette situation, dans laquelle Cuba, qui respecte ses engagements, est inscrite par les États-Unis sur la liste des pays soutenant le terrorisme. Vidal Ferreiro a clairement souligné le paradoxe: « Tout observateur perspicace et impartial peut conclure quel gouvernement encourage, soutient et favorise réellement le terrorisme, et quel pays s'y oppose et le combat, tout en étant victime de ce fléau depuis plus de 60 ans ».

Elle a rappelé que les forces de l'ordre cubaines ont régulièrement fourni à leurs homologues américains des informations, notamment les noms et les lieux de résidence des personnes qui, ces dernières années, ont promu, financé et organisé des actes violents et terroristes à Cuba. Cependant, « le comportement de nos homologues américains et la volonté politique de leur département d'État d'agir contre ces personnes et de coordonner la coopération avec Cuba, avec nos institutions de sécurité, ont été nuls ». Cette inaction a conduit à « une recrudescence des actes violents et terroristes contre Cuba et au maintien de l'impunité en raison de l'inaction du gouvernement américain ».

Ce contexte rend particulièrement intéressants les événements récents à La Havane. La vidéoconférence du secrétaire d'État américain Marco Rubio avec un groupe de dissidents cubains et de soi-disant journalistes indépendants, réunis à la résidence du chargé d'affaires américain à Cuba, Mike Hammer, ressemblait à une parodie pitoyable indiquant une politique dépourvue de sérieux. Soulignant « l'honneur » de s'adresser à des « dissidents courageux », Rubio et son adjoint Christopher Landau (qui participait également à l'événement mais sur le mode virtuel) ont multiplié les phrases grandiloquentes sur « l'aspiration à la liberté », « l'inspiration » tirée des manifestations du 11 juillet et la nécessité de « libérer les prisonniers politiques ». Rubio a accompagné son message sur X d'une photo de la réunion avec les hashtags #PatriaYVida et #11J, tentant ainsi de lui donner une importance historique.

Cependant, les participants – des visages familiers tels que Berta Soler, Ángel Moya, Camila Acosta ou Oscar Elias Biset – sont depuis longtemps considérés à Cuba comme un groupe marginal dont l'« opposition » se mesure avant tout à l'aune du financement reçu de l'étranger et de la volonté de jouer le jeu de leurs commanditaires. Il s'agissait d'un spectacle destiné à faire les gros titres dans la presse contrôlée et à justifier de nouveaux investissements financiers dans le projet de « changement de régime », et non d'un véritable dialogue avec le peuple cubain.

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Il est important de noter que l'annonce des sanctions du Département d'État, publiée le 11 juillet, s'est répandue dans les médias d'opposition cubains avant même sa publication officielle. Il s'agit d'une manœuvre tactique importante qui permet de créer un buzz et un événement médiatique à Cuba avant la réaction du gouvernement, de souligner les liens avec les cercles dissidents et de leur donner une « exclusivité », les soutenant ainsi une fois de plus et montrant que les États-Unis travaillent activement avec des sources d'information alternatives à Cuba, démontrant ainsi comment ils exercent leur influence aux cercles gouvernementaux cubains.

Les actions du chargé d'affaires par intérim Mike Hammer ont largement dépassé les normes diplomatiques, transformant la mission diplomatique en un centre de coordination ouvert pour l'opposition intérieure. Son agenda chargé de rencontres avec des dissidents, des journalistes et des proches de prisonniers politiques, ses déclarations publiques condamnant les « répressions » et assurant son soutien au « peuple cubain dans sa quête de liberté », les messages verbaux diffusés en direct par Rubio, comme par exemple son « Vous serez bientôt libres » en l'honneur du jour de l'indépendance des États-Unis, tout cela constitue une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d'un État souverain.

La publication d'une liste actualisée des terroristes et le travail synchronisé des ministères cubains constituent une réponse directe non seulement à des menaces spécifiques, mais aussi à une stratégie générale de pression qui a abouti à la signature par Donald Trump d'un nouveau mémorandum sur la sécurité nationale concernant Cuba. Ce document, qui annule les assouplissements de Biden et durcit le régime des sanctions, a été accueilli avec enthousiasme par Marco Rubio, qui a promis de « faire répondre le régime cubain de ses actes ».

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Cependant, La Havane montre qu'elle n'a pas l'intention d'attendre passivement. Alors que les États-Unis utilisent la « lutte contre le terrorisme » comme un bâton contre les gouvernements indésirables et comme un prétexte pour soutenir des éléments destructeurs à l'intérieur de Cuba, l'État cubain lui-même documente méthodiquement les menaces réelles provenant du territoire américain et les porte devant la communauté internationale par l'intermédiaire de l'ONU. La conférence de presse du 9 juillet est un signal clair: Cuba connaît ses ennemis, connaît leurs adresses et leurs méthodes, est prête à justifier juridiquement ses actions au niveau international et exige de Washington non pas des déclarations hypocrites, mais des mesures concrètes pour mettre fin aux activités des terroristes qui profitent de l'hospitalité américaine.

Dans un contexte de durcissement du blocus et de la rhétorique de la nouvelle administration Trump, La Havane mise sur la cohésion de son appareil d'État, sur le droit international et sur la démonstration qui souligne la contradiction flagrante qui existe entre les déclarations des États-Unis sur la lutte contre le terrorisme et leur politique réelle à l'égard de l'île de la liberté. La lutte entre dans une nouvelle phase, plus dure, où la confrontation informationnelle et juridique devient tout aussi importante que le travail opérationnel des services spéciaux.

Les stratégies anti-russes de l'Occident et les antidotes pour y faire face

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Les stratégies anti-russes de l'Occident et les antidotes pour y faire face

Evgueni Vertlib

Un point de vue russe sur la situation.

Aujourd'hui, la Russie est considérée par l'Occident comme une « menace inévitable pour l'ordre européen et mondial ». La déclaration de Washington, énoncée par l'OTAN, le dit clairement : « Nous ne pouvons écarter la possibilité d'une attaque contre la souveraineté et l'intégrité territoriale des Alliés ». Et le rapport RAND 2024 souligne que les mesures les plus prometteuses pour apprivoiser la Russie se situent dans le domaine économique, allant de la pression énergétique aux sanctions. Dans une telle configuration de « croisade hybride », la Russie est contrainte de répondre de manière symétrique et asymétrique.

Depuis février 2022, la politique anti-russe, consistant « à contenir et à impliquer » a été remplacée par un régime d'hostilité stratégique – considérant la Fédération de Russie comme un adversaire inévitable dans la formation d'un monde post-unipolaire. Tous les moyens et méthodes sont utilisés contre la Russie, de l'embargo économique aux opérations cognitives. La « cinquième colonne » traîtresse, qui n'a pas été démantelée au sein de l'establishment russe, bloque la victoire russe sur le théâtre d'opérations ukrainien. Les arrières systématiquement vulnérables des forces armées russes (les détracteurs légalisés et statutaires de l'intérieur: la Banque centrale, le Centre Eltsine – bastion du revanchisme libéral extrémiste, « leur » oligarchie) fait passer le « facteur ukrainien » de la catégorie des guerres régionales par procuration à celle des menaces pour la sécurité intérieure de la Fédération de Russie (point de vue de S. Mikheev). Un autre aspect de la défectologie des décideurs russes est souligné par S. Kourguinian : l'éradication ciblée  du code civilisationnel russe ne permet pas de mettre en œuvre la stratégie du « noyau indo-européen » - rétablir l'unité nécessaire  des valeurs du peuple, du pouvoir et de l'histoire.

Dans une telle situation de force majeure (avec circonstances de force majeure), l'État russe est condamné, selon les termes de S. Karaganov, à mener « une guerre pour le droit d'être soi-même », « en brisant l'échine de l'Europe ». Pour cela, il faut au moins temporairement oublier la « puissance douce », le soft power, qui consiste à plaire à l'Occident. Car l'initiative offensive et avant-gardiste des partisans de l'Opération militaire spéciale ne peut pas indéfiniment ne pas correspondre à la stratégie arrière-gardiste et post-factum d'une « petite guerre » positionnelle et languissante. Lorsque la diplomatie échoue (Trump, qui imite les autres, a semé la confusion: tantôt il promet la manne céleste, tantôt il fronce les sourcils), il faut frapper préventivement: afin que, par crainte, ils cessent, au moins temporairement, de se moquer de la Russie meurtrie.

Évolution des stratégies anti-russes (1991-2025). Élargissement de l'OTAN, introduction de « chocs » de marché ; sanctions pour la « Géorgie », la « Crimée », NordStream-2 ; campagne hybride totale en cours : 17ème paquet de sanctions de l'UE, projet de loi américain Blumenthal-Graham, pression informationnelle et psychologique via les plateformes mondiales.

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Les sanctions étouffantes de l'Occident. « Matrice de sanctions »: environ 20.000 restrictions individuelles et sectorielles; l'objectif est d'épuiser la base de ressources. Augmentation des droits de douane jusqu'à 500% sur les énergies russes, en discussion au Sénat américain.

Guerre cognitive. L'objectif est non seulement d'affaiblir Moscou, mais aussi de « saper l'économie de l'Union européenne en tant que concurrent ». La diversion contre les alliés fait partie d'une stratégie plus large de « diviser pour régner ».

Pression militaro-politique. L'OTAN institutionnalise le tremplin ukrainien, soutient les groupes d'Europe de l'Est, renforce la défense antimissile. Le facteur nucléaire revient dans la politique: le débat sur le « signal préventif tactique » est passé de la théorie à la pratique.

La logique de l'antidote : l'école de la « multidimensionnalité souveraine ».

1. Souveraineté stratégique. La « Concept de politique étrangère de la Fédération de Russie 2023 » formalise pour la première fois la priorité de la « Grande Eurasie » et du BRICS élargi en tant que « fait géopolitique irrévocable ».

2. Viabilité économique. Remplacement des importations 2.0: priorités - micro et nanoélectronique, logistique maritime, pétrochimie. Canaux de paiement parallèles: chaînes de compensation en yuan, commerce des ressources énergétiques en roubles.

3. Code technologique. D'ici 2025, la Russie passera du slogan « faisons-le nous-mêmes » au modèle « faisons-le avec le BRICS+ », en formant des chaînes de création de valeur en alliance avec l'Iran, les Émirats arabes unis et l'Inde. La stratégie de souveraineté technologique considère l'IA, la microélectronique et les matériaux composites comme des « noyaux critiques » du développement.

4. Revirement géoéconomique vers le Sud. L'union élargie des BRICS-10 (mai 2025) regroupe 47% de la population mondiale et constitue une plateforme parallèle à l'architecture financière mondiale.

5. Consolidation culturelle et consolidation des valeurs. Le projet de loi sur l'éducation patriotique en cours d'élaboration établit un cadre réglementaire pour la formation de « l'homme à la volonté tenace », une figure nécessaire à la mobilisation stratégique.

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Sept recettes pratiques (antidotes). À la menace occidentale, la Russie répond par des sanctions à plusieurs niveaux: localisation des chaînes d'approvisionnement, contrôle des matières premières, yuan-rouble numérique. À l'étranglement financier du SWIFT, la Russie oppose le système SPFS et le SEPAM iranien + le règlement en monnaies nationales. À la pression militaro-politique: la doctrine de « l'escalade pour la désescalade », la triade hypersonique, le circuit médiatique russophone 2.0. Aux opérations informationnelles et psychologiques: « l'orthodoxie atomique » comme plateforme sémantique.

Face au blocus technologique (puces, IA): les usines 40-90 nm à Zelenograd, les alliances avec la Chine et l'Inde. Contre la « suppression » culturelle : réseau mondial des « Maisons russes » et subventions « Pouchkine-Digital ». Contre la pression démographique due à la migration : politique de « dispersion russe » - programme de rapatriement et d'intégration des russophones.

Prévisions jusqu'en 2030:

1) La probabilité d'un conflit direct entre la Russie et l'OTAN reste faible tant que le « tabou nucléaire » est maintenu, mais le point de démarcation est fixé à 2027 (achèvement de la modernisation du système européen de défense antimissile).

2) Le fossé technologique peut être réduit à 5-7 ans à condition d'investir 3-4% du PIB dans la R&D.

3) Le financement des BRICS (NBR) peut remplacer jusqu'à 30% des marchés de capitaux occidentaux pour la Fédération de Russie.

Optimisme réaliste. La stratégie occidentale « dissuasion + guerre hybride » a épuisé son efficacité: la pression des sanctions ne génère plus de menace d'effondrement systémique, et le chantage informationnel est démasqué. L'antidote réside dans une triple unité: la force (le facteur militaro-nucléaire), l'esprit (la souveraineté technologique) et l'âme (l'identité culturelle et civilisationnelle).

C'est précisément cette triade, renforcée par l'intégration dans la « grande Eurasie », qui transforme la Russie d'un « objet » du contrôle occidental en un sujet de la politique mondiale, comme le confirment les dernières données analytiques et les mesures pratiques prises par l'État.

RÉSUMÉ : « Logique à quatre niveaux » de l'Occident : défense de l'Ukraine → défense de l'OTAN → contenir la Russie à l'échelle mondiale → formation d'une architecture post-russe.

Niveau militaro-stratégique

OTAN 2024-2025. La déclaration de Washington introduit une nouvelle génération de plans de défense et stipule que « la menace russe sera durable ».

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CSIS (février 2025). Le groupe de réflexion recommande « le stationnement permanent d'une brigade blindée américaine en Pologne » et un modèle de 4+2 brigades pour le flanc est, soulignant que la Russie « reste une menace sérieuse ».

RAND (mai 2025). Le rapport sur l'escalade en Ukraine prévoit « six scénarios d'escalade forcée pouvant aller jusqu'à l'utilisation d'armes nucléaires ».

Niveau économique et sanctions

G7/UE. L'objectif est de réduire les revenus énergétiques de la Russie de 50% d'ici 2030. (G. Payette, FT, déc. 2023) .

Atlantic Council (avril 2025). Pertes de la Russie dues au plafonnement du prix du pétrole -> 47 milliards de dollars; priorité : « transparence de la flotte fantôme ».

CNAS (juin 2024). Les sanctions: « une nouvelle arme » dans l'arsenal transatlantique.

Niveau technologique

EDIS et Readiness-2030. L'UE identifie sept lacunes critiques en matière de capacités (DCA, artillerie, drones, IA, etc.) et annonce un objectif de 40% de capacités communes.

Contrôle des exportations des États-Unis. Interdiction de fournir 45 articles critiques de microélectronique à la Russie et à la Biélorussie.

Matrice des opérations occidentales (mise à jour)

- Créer une « brèche stratégique » dans le corridor Biélorussie-Kaliningrad (« ABCT permanent en Pologne pour renforcer la dissuasion »). 

- Priver Moscou des superprofits pétroliers et gaziers (« Approche multidimensionnelle pour reprendre l'avantage dans le jeu des sanctions » - Atlantic Council).

- Démanteler les fondements économiques des élites [Gel de 30 milliards de dollars d'actifs (AU Policy Brief)].

- Tester les limites du remplacement des importations (« La plus grande vulnérabilité de la Russie est son économie... »).

- Démoraliser et codifier la « toxicité » de la Fédération de Russie (Sullivan : « Nous renforçons notre propre DIB tout en refusant l'accès à la Russie »).

L'antidote russe 2.0: contre-arguments et mesures de rétorsion

1. Le dilemme militaro-nucléaire « escalade ⇄ désescalade »

Karaganov affirme que la « pression nucléaire préventive » pourrait devenir le seul langage que l'Occident comprend. Le Club de Valdaï constate : « La Russie a commencé à revoir sa doctrine nucléaire », tandis que Poutine souligne qu'il n'est « pas nécessaire » de changer la doctrine, car « une riposte laissera l'ennemi sans aucune chance ». Ainsi, l'incertitude stratégique devient un instrument de dissuasion.

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2. Le virage géopolitique vers le Sud

Le BRICS-10 et l'EAEU-Rostec forment des chaînes dans six secteurs critiques (IA, micropuces, composites). Cela réduit l'efficacité du « Chip-45 » occidental.

3. Rouble numérique et paiements parallèles

Le lancement du rouble numérique sur la plateforme « GosTech » d'ici la fin 2025 permettra de contourner les barrières SWIFT et SPFS, ainsi que de connecter le SEPAM iranien.

4. Consolidation culturelle et consolidation des valeurs

La loi sur l'éducation patriotique (2ème lecture, juin 2025) consacre le concept de « personne à la volonté tenace », synthèse de l'ethos orthodoxe et de la compétence technologique.

5. La « Grande Eurasie » comme stratégie de rapprochement

Le rapport Valdai « Russia-West : Radical Scenario » met en garde : toute tentative d'isoler définitivement la Russie conduira à l'effondrement du système international. L'alternative : une alliance institutionnelle entre les BRICS, l'OCS et l'UEE.

Synthèse : sept paires thèse-antithèse

Thèse occidentale : « La Russie est une menace pour la stabilité systémique de l'Occident ».

Contre-thèse russe : l'Occident traverse une période de transition vers la post-hégémonie ; la Russie est le déclencheur, et non la cause de la crise.

« La présence permanente de l'ABCT en Pologne est une garantie de dissuasion » vs. Spirale d'escalade : défense antiaérienne S-400 en Biélorussie → « Iskander-M » à Kaliningrad.

« L'énergocap réduira les revenus de 50% » (FT/G. Payette). Non : la diversification des approvisionnements (Inde, Chine) a déjà couvert 70% du volume européen.

 

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« Le Chip-45-list paralyse le complexe militaro-industriel » est compensé par  une usine commune de 65 nm avec les Émirats arabes unis et l'Iran + le remplacement des importations à 28 nm d'ici 2028.

« La guerre cognitive détruira la légitimité du régime » - son propre circuit médiatique 2.0, comprenant 310 chaînes Telegram régionales.

« L'EDIS créera le poing industriel de l'UE » - Les industries dispersées de l'UE n'auront pas le temps de passer à la production massive de munitions avant 2028.

« Saisir la fenêtre d'opportunité avant 2030 » (RAND, 2025). Non : la prolongation du conflit épuise le consensus démocratique occidental.

Corridor prévisionnel (2025-2030)

La probabilité d'un affrontement direct reste inférieure à 10%, mais le point de bifurcation est la préparation de l'OTAN au « paquet 2030 ».

Écart technologique: États-Unis/UE → 5 ans ; Chine + Russie → 7 ans ; équilibre possible d'ici 2029 avec des investissements de 4% du PIB russe dans la R&D.

Ressources de sanctions de l'Occident : pic de pression en 2026, puis effet de rendement décroissant (données du CNAS).

Conclusion : la triade additive « force-esprit-esprit »

L'Occident renforce sa pression simultanément sur cinq vecteurs, créant un effet de « compression multi-calibre ». Cependant, la réponse russe repose sur une triade additive: la force militaire (y compris l'incertitude nucléaire), l'intelligence technologique (la coopération BRICS+) et l'esprit culturel (le code historique). Selon les mots de Dostoïevski: « Être russe, c'est aspirer à l'humanité universelle ». Il ne s'agit pas de se fondre dans l'autre, mais de créer sa propre identité, ouverte aux autres - c'est précisément l'antidote qui a déjà commencé à agir.

Tout micro-mouvement de déplacement du contexte géopolitique vers la victoire russe n'échappe pas à l'attention des analystes stratégiques occidentaux. Le conflit militaire entre l'Ukraine et la Russie a radicalement modifié l'équilibre des forces en Europe et au-delà. La principale conséquence a été la rupture des relations entre l'UE et la Russie, qui, à court terme au moins, est irréversible.

Dans le même temps, la coopération entre les États-Unis et l'UE s'est renforcée, ce qui a provoqué un rapprochement entre Moscou et Pékin, créant une nouvelle menace pour l'Occident. Pékin, observant le conflit, s'oriente de plus en plus vers une stratégie de confrontation à long terme avec les États-Unis, en utilisant des leviers économiques et l'expansion technologique. Dans le même temps, les pays du Sud, tels que l'Inde et l'Afrique du Sud, ont refusé de se joindre aux sanctions, ce qui a considérablement affaibli la pression occidentale sur la Russie.

Les États-Unis, par l'intermédiaire de think tanks (tels que la RAND Corporation), préparent la société américaine à sortir du conflit entre Moscou et Kiev. Les think tanks américains, préoccupés avant tout par la Chine et le conflit israélo-palestinien, non seulement rejettent les Slaves ukrainiens hors l'UE/l'OTAN, mais préfèrent également un renforcement logique de la Russie dans TOUTE L'UKRAINE en échange de compromis stratégiques de la Fédération de Russie sur des questions plus «étrangères».

En effet, le renforcement des liens entre la Fédération de Russie et la République populaire de Chine affaiblit a priori l'Union transatlantique. L'Ukraine est devenue un terrain d'essai pour de nouvelles tactiques et technologies. Le conflit qui y sévit a révélé les faiblesses des bases industrielles et militaires de l'OTAN, notamment le manque de munitions et la dépendance à l'égard de chaînes d'approvisionnement obsolètes.

L'adaptabilité et la maîtrise tactique sont devenues plus importantes que la supériorité technologique. Cela remet en question l'efficacité des programmes militaires coûteux des États-Unis, tels que le développement de chasseurs de sixième génération. En outre, les risques d'escalade nucléaire ont été évalués. Il ressort clairement des analyses que Washington doit se préparer à des conflits prolongés, où la victoire dépendra de la résistance économique plutôt que de la puissance militaire. Un récent rapport de RAND affirme qu'il n'y a aucune raison pour les États-Unis de continuer à participer au conflit en Ukraine. Capitulation ou manœuvre stratégique ? L'avenir nous le dira.

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dimanche, 20 juillet 2025

Le grand remplacement: réflexions sur un concept polémique

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Le grand remplacement: réflexions sur un concept polémique

Jordi Garriga

« Heureux les doux, car ils hériteront la terre ».

Matthieu 5:5

Le Grand Remplacement existe. Il est réel. C'est la logique du Capital. Il n'y a pas de motivations raciales, mais des motivations économiques. Il ne s'agit pas d'une conspiration juive, musulmane, maçonnique, ni de quoi que ce soit de ce genre, mais de quelque chose d'aussi simple que la traite des esclaves vers la grande métropole qu'est l'Europe. Naturellement, ces esclaves ne sont pas comme les Européens: ils ne pensent ni aux vacances ni aux syndicats, mais plutôt à améliorer leur vie et à fonder une famille. Les Européens n'ont pas assez d'enfants et ne veulent pas renoncer à certains acquis sociaux, le remplacement est donc peut-être inévitable. La seule solution à court terme: la fermeture des frontières.

Lorsque l'immigration massive a débuté en Espagne il y a plus de 30 ans, menée par le PP de droite, l'opinion publique a été trompée sur les retraites: le déclin démographique rendait indispensable l'importation de main-d'œuvre et, de plus, rendait un grand service à ces pauvres gens en les sauvant de la misère de leur pays d'origine. Il s'avère que c'était un mensonge. L'argent gagné par les immigrés soit retourne dans leur pays d'origine, soit reste dans l'économie souterraine, soit, en raison des salaires très bas, n'a aucun impact sur l'économie. La solution est que les travailleurs espagnols vieillissent et meurent au travail, tandis que les jeunes Espagnols doivent eux aussi émigrer et mettre leurs talents et leur énergie au service d'autres nations.

Ce phénomène n'est pas propre à l'Espagne. Partout en Occident, nous vivons le même phénomène de Grand Remplacement, la grande transformation engendrée par l'idéologie hégémonique: le mondialisme. Et parallèlement, nous assistons à une confrontation entre deux camps: les mondialistes et les patriotes. Malheureusement, le camp patriotique compte deux courants majeurs, a priori voués à l'échec.

D'un côté, nous avons un grand parti anti-immigration et patriotique qui fédère l'électorat et est représenté partout: VOX. Son principal défaut est d'appartenir au mouvement mondialiste et de croire en une citoyenneté abstraite. Pour eux, être espagnol signifie apprendre à parler espagnol, travailler et se comporter poliment. Ce qui permet simplement à des milliards d'êtres humains de devenir, s'ils le veulent, espagnols en obtenant un permis de séjour. Pour y parvenir, nul besoin d'être patriote et de se déclarer contre l'immigration (illégale, bien sûr, surtout légale).

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L'autre courant est le courant identitaire, qui croit en l'existence matérielle d'une Espagne éternelle, qui aspire au retour de l'Espagne d'avant, de toujours. Cela n'a jamais existé: l'Espagne « d'avant » ne reviendra pas. L'Espagne des années 1980 ne reviendra pas, tout comme l'Espagne des années 1930. Tout change. Les coutumes et tout a radicalement changé en 100 ou en 50 ans. Et cela continue. Admirer le passé est inutile en politique. L'empire espagnol auquel ils font si souvent référence n'était pas nostalgique: tout ce qu'il a fait était le plus moderne et le plus avancé de son époque. Cathédrales romanes, gothiques et baroques, hôpitaux, routes, navires, arquebuses…

Aujourd'hui, être espagnol ne signifie plus rien. C'est un territoire géré par une oligarchie, qui obéit à son tour à une oligarchie supérieure. Alors, imaginez le ridicule d'une Catalogne « indépendante »…

Les deux mouvements patriotiques soulignent, à quelques exceptions près, la dangerosité, la criminalité et la sauvagerie de ceux qui arrivent de terres exotiques, appartenant à des cultures étrangères, qui créeront nécessairement des conflits et seront comme des animaux sauvages parmi nous… Un discours bien ficelé, mais qui nous éloigne de la réalité: le phénomène migratoire de masse ne doit pas être considéré comme un problème d'ordre public, mais comme une déstabilisation spirituelle et un séisme identitaire aux conséquences imprévisibles.

Les criminels et les sauvages ne sont que la partie émergée de l'iceberg, mais ils ne construiront rien. La terre sera conquise par ceux qui ont une vision nationale, une population et savent gérer les ressources. Je veux dire, tout territoire non conquis militairement le sera par la population. Mais une population civilisée, ordonnée, éduquée et travailleuse…

Oui, de nombreux immigrants volent pour survivre, sans papiers, sans famille, etc. Ils volent comme n'importe qui, quelle que soit sa culture, volerait pour survivre. Mais la plupart des gens arrêtent de voler s'ils trouvent une meilleure situation. Pendant ce temps, c’est le petit peuple qui souffre, et non les politiciens, les banquiers, etc., dans leurs quartiers chics. Et comme la pression migratoire ne s'arrête pas, cette situation perdure, créant des conflits dont les seuls responsables sont la classe politique, qui non seulement les autorise, mais les encourage.

Il en va de même pour le viol: des milliers de jeunes adultes sans épouse ni famille ont, de surcroît, une vision différente des femmes. Une autre culture qui choque mentalement. Une femme respectable dans les pays d'origine sort couverte et/ou accompagnée. La façon dont les femmes occidentales marchent dans la rue leur donne des idées mais ils se trompent. Ces idées sont erronées, car elles aussi sont pleines de préjugés et issues de sociétés véritablement patriarcales où les femmes sont protégées par des hommes sans autre horizon de vie que celui autorisé par la société, ou plutôt dépendant de leur famille, et seulement de leur famille. On tolère des comportements machistes qui ne le seraient jamais venant des autochtones (au fond, ils sont perçus comme arriérés et ont besoin d'apprendre… Est-ce du racisme ?).

En bref, les patriotes de tous bords et de toutes origines idéologiques doivent se rendre compte que les leviers les plus négligés qui font avancer l'histoire et qui sont à la base des luttes de classes et de races sont: la pression démographique et le progrès technologique. Cela suffit de croire à la naturalisation automatique et a-historique des masses d'étrangers, cela suffit de toujours se tourner vers le passé, cela suffit de croire aux solutions magiques.

Aujourd'hui, nous devons regarder la réalité en face: les Espagnols autochtones (et les Européens en général) ne sont qu'une communauté parmi d'autres sur un territoire qui ne leur appartient plus. L'Europe est un autre melting-pot à l'américaine, avec des sociétés multiraciales et multiracistes. Il est impossible de savoir à quoi ressemblera l'Espagne dans 100 ans, mais elle sera sans aucun doute très différente d'aujourd'hui. Il ne faut donc pas rester les bras croisés, mais plutôt travailler avec une vision à long terme, sans fétichisme historique ou rédempteur.

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samedi, 19 juillet 2025

Le Sud global n'a pas appris à maîtriser le soft power

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Le Sud global n'a pas appris à maîtriser le soft power

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/il-sud-globale-non-ha-studiato-...

D'un côté, nous avons les mensonges quotidiens d'une désinformation italienne servile tant à l'égard de Kiev que de Tel Aviv. De l'autre, l'incapacité totale de Moscou à lancer une stratégie de contre-information. Cela vaut également pour la Chine, en ce qui concerne les guerres commerciales. Les seuls qui peuvent se justifier, en disant qu'ils n'ont aucun soft power, ce sont les Palestiniens, qui sont aujourd'hui affamés et qui sont matraqués par les bombes, totalement ignorés par leurs « frères arabes » qui n'attendent que de faire du fric sur les décombres de Gaza.

Mais les Russes et les Chinois, comme tous les autres pays du groupe BRICS et assimilés, sont sans aucun doute responsables de ne pas avoir recours à une stratégie de soft power qui contredise le discours occidental. Il est vrai que le Sud global est en croissance constante, qu'un jour il n'aura plus besoin de l'Occident arrogant et décadent, etc. Mais ce jour est encore loin et il convient donc de composer avec ceux qui, pendant des années et des années encore, représenteront les débouchés et le marché pour les productions du Sud global.

Même si l'on constate partout, à commencer en Italie, une chute du nombre de lecteurs de journaux et de téléspectateurs qui suivent les journaux télévisés, la désinformation officielle parvient encore à faire des dégâts, à manipuler les consciences et les esprits les plus limités. Car les réseaux sociaux, qui, par nature, ne sont pas coordonnés entre eux, ne suffisent pas à offrir une alternative capable de renverser le discours officiel.

C'est l'incapacité, désormais habituelle, à créer un système. Si les mensonges des quotidiens italiens sur la guerre en Ukraine avaient eu un minimum de rapport avec la réalité, Poutine serait déjà mort depuis longtemps de maladies hautement fantaisistes, Moscou aurait été occupée suite à la joyeuse avancée de la machine de guerre ukrainienne et les Russes seraient aujourd'hui affamés.

Il en va de même pour Xi Jinping, qui serait déjà mort mais on ne nous le dit pas, pour le Venezuela, pour Cuba, pour la Corée du Nord.

Cela vaut pour la culture européenne – la vraie, pas l'officielle – transformée en un mélange obscène entre la nouvelle ligne politiquement correcte de Walt Disney – avec des dieux nordiques interprétés par des acteurs africains et des princesses fluides – et les vieux navets hollywoodiens avec des soldats américains qui, isolés et sans armes, écrasent des pelotons entiers de méchants Allemands et Italiens.

Et lorsque les productions culturelles sont bel et bien italiennes, elles s'alignent parfaitement sur les indications des maîtres américains dans l'espoir de recevoir quelques récompenses.

D'ailleurs, il n'y a pas d'alternative au monde actuel car le Sud global n'a pas encore appris la leçon du soft power.

20:34 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, sud global, soft power | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

À l'est d'Eden - L'Europe, l'Iran et Israël

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À l'est d'Eden - L'Europe, l'Iran et Israël

Par le Groupe de réflexion Feniks (Flandre)

Source: https://www.feniksvlaanderen.be/blog/2610773_ten-oosten-v...

Introduction

La réaction actuelle des conservateurs, qui consiste à soutenir inconditionnellement Israël dans sa rhétorique virulente et sa confrontation militaire avec l'Iran, est une erreur stratégique. D'un point de vue philosophique – au nom du Groupe de réflexion Feniks (Flandre) –, nous affirmons que la guerre ou le changement de régime en Iran aurait des effets contraires à ceux escomptés pour l'Europe. Malgré la sympathie compréhensible des conservateurs flamands et néerlandais pour Israël, nous devons reconnaître avec lucidité qu'une escalade avec l'Iran nuit aux intérêts propres de l'Europe. Les interventions occidentales précédentes au Moyen-Orient, de l'Irak à la Libye et à la Syrie, n'ont en effet pas apporté l'ordre, mais le chaos, des flux de réfugiés et l'extrémisme. Il est donc moralement et stratégiquement irresponsable que des voix européennes encouragent un changement de régime à Téhéran. Nous devons repenser les réalités géopolitiques: celles qui reposent sur l'opposition entre les puissances terrestres et les puissances maritimes, repenser la place de l'Europe dans ce contexte et la nécessité de se détacher des programmes stratégiques des thalassocraties (des puissances maritimes mondiales) telles que les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël. Cela signifie également qu'il faudra oser regarder en face le double standard avec lequel l'Occident traite le droit international et les valeurs humanitaires. Ce n'est qu'à travers une telle réflexion critique que les droites pourront rester fidèles aux principes qu'elles affichent, tels que la stabilité, la souveraineté et le contrôle de l'immigration.

Leçons tirées des interventions récentes

Avant de nous pencher sur Israël et l'Iran, examinons l'histoire récente des interventions étrangères dans cette région du globe. Ces interventions doivent nous servir d'avertissement. L'Irak a été envahi en 2003 dans le but proclamé de renverser un régime tyrannique et d'instaurer la démocratie. Le résultat ? Une longue guerre civile, la montée en puissance de Daech, des centaines de milliers de morts et un pays en ruines. La politique de puissance de Washington a créé « l'une des pires catastrophes géopolitiques depuis des décennies », un vide dans lequel la violence sectaire a prospéré. La Libye a subi le même sort en 2011: l'Occident a oeuvré à renverser Kadhafi sans avoir de plan pour l'avenir du pays. Il en a résulté l'effondrement de l'État libyen, une deuxième guerre civile et l'émergence d'une zone de non-droit qui a donné libre cours aux extrémistes et aux trafiquants d'êtres humains. Les milices extrémistes, les armes et les réfugiés ont afflué vers les pays voisins et même vers l'Europe via la Libye en faillite. La Syrie n'a pas connu un sort très différent: le soutien occidental aux soi-disant rebelles et l'escalade vers une guerre par procuration ont fait plus d'un demi-million de morts et des millions de déplacés, dont des millions de Syriens qui ont cherché refuge en Turquie, au Liban et en Europe. Les villes syriennes ont été réduites en ruines; le chaos a alimenté le terrorisme et provoqué un flux migratoire sans précédent vers le continent européen. Et n'oublions pas l'Afghanistan: après vingt ans de guerre, les troupes de l'OTAN se sont retirées en 2021, ce qui a permis aux talibans de reprendre rapidement le pouvoir. Ce « cimetière des empires » a coûté aux pays occidentaux des milliers de vies de soldats, des milliards d'euros, et s'est soldé par une retraite humiliante. De plus, une nouvelle crise des réfugiés a immédiatement éclaté lorsque des dizaines de milliers d'Afghans ont fui le pays pour échapper au régime taliban.

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Ces dures leçons révèlent une tendance générale: les interventions étrangères et les changements de régime forcés n'apportent pas une démocratie stable, mais plutôt l'instabilité et des catastrophes humanitaires. Elles déstabilisent des régions entières, créent des vides de pouvoir qui sont comblés par les djihadistes et poussent des masses de personnes à fuir. Cela a des conséquences directes pour l'Europe. Les vagues de demandeurs d'asile en provenance du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord rompent la cohésion sociale des pays européens, problème auquel les droites sont particulièrement sensibles. La population européenne en a en effet ressenti les répercussions de ces interventions: pensons à la crise des réfugiés de 2015, qui était en partie due à la guerre en Syrie, ou à l'instabilité au Sahel, qui touche également l'Europe via les frontières désormais ouvertes de la Libye. Lorsque les partis de droite en Europe réclament des mesures sévères contre l'Iran ou expriment leur soutien au bellicisme israélien, ils doivent comprendre qu'ils suivent ainsi la même recette qui nous a déjà valu le chaos et la pression migratoire. C'est contre-productif et myope: on promeut l'aventure militaire, mais on récolte l'insécurité et une immigration indésirable.

Géopolitique : loups terrestres contre loups marins

Pour vraiment comprendre les tensions actuelles entre Israël et l'Iran, il est indispensable d'adopter une perspective géopolitique. Au début du 20ème siècle, des penseurs tels que l'amiral Alfred Thayer Mahan et le géographe britannique Halford John Mackinder ont identifié une contradiction fondamentale dans la politique mondiale : celle entre les thalassocraties (puissances maritimes) et les tellurocraties (puissances terrestres). Mahan, stratège de la marine américaine, affirmait que les grandes puissances maritimes ne pouvaient assurer leur position qu'en contenant la volonté d'expansion des principales puissances terrestres.

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À l'époque, la Russie était la puissance terrestre par excellence qui devait impérativement être contenue par une coalition de puissances maritimes (c'est-à-dire les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Japon) afin qu'elle n'obtienne pas un accès illimité aux océans. Mackinder a développé cette idée et a résumé l'histoire mondiale comme étant la confrontation permanente entre la terre et la mer. Dans sa célèbre théorie du « Heartland » (1904), il affirmait que celui qui contrôlait le cœur de l'Eurasie – une vaste région d'Asie centrale – pouvait finalement contrôler le monde. Les puissances maritimes (l'« île mondiale » que constituent la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Japon, etc.) tentaient donc d'encercler ce cœur continental et d'empêcher la puissance terrestre d'accéder aux océans. Mackinder parlait en termes imagés de « loups terrestres » et de « loups marins », deux espèces se disputant le pouvoir sur la planète. Cette métaphore – les prédateurs terrestres contre les prédateurs marins – symbolise une réalité géopolitique profonde qui continue d'avoir des répercussions aujourd'hui.

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D'autres penseurs, tels que le géopoliticien allemand Karl Haushofer et le juriste Carl Schmitt, ont également souscrit à cette dichotomie. Schmitt a souligné que les puissances mondiales se sont toujours regroupées autour de ces deux pôles, et il a introduit le concept de Grossraum : de grands espaces continentaux qui devaient échapper à l'ingérence des empires maritimes. Selon eux, l'Europe ne pourrait être véritablement souveraine que si elle formait son propre espace de pouvoir continental, autosuffisant et libre de toute influence anglo-américaine. Cette idée d'un grand bloc eurasien – un axe Berlin-Moscou, éventuellement complété par les grandes puissances asiatiques – était diamétralement opposée à la stratégie anglo-saxonne du « diviser pour régner » par le biais de l'hégémonie maritime. En effet, pendant la guerre froide, les États-Unis ont appliqué précisément la stratégie de l'anaconda, décrite par Haushofer et ultérieurement élaborée par Spykman et Brzeziński: étrangler le continent eurasien le long de ses frontières (sur le « Rimland ») par le biais d'alliances et de bases militaires s'étendant de l'Europe à l'Asie orientale. Tout cela dans le but d'empêcher une puissance continentale comme la Russie ou la Chine de s'avancer sans entrave vers les océans et de dominer l'ordre mondial.

Quel est le rapport avec Israël et l'Iran? Eh bien, Israël est, d'un point de vue géopolitique, un avant-poste des puissances maritimes occidentales au cœur du Moyen-Orient, une région qui fait elle-même partie du cœur de l'Eurasie. Du point de vue de Washington et de Londres, Israël sert de tête de pont stratégique pour contrer les aspirations continentales des puissances terrestres régionales. Ainsi, pendant des décennies, Israël a contenu les régimes nationalistes arabes (tels que l'Égypte de Nasser ou la Syrie baasiste), qui avaient parfois tendance à s'allier à la Russie soviétique. Aujourd'hui, Israël considère l'Iran comme la grande menace terrestre: un pays vaste et influent qui ne veut pas tomber sous la domination maritime américaine et qui tisse des liens étroits avec d'autres puissances terrestres, telles que la Russie et la Chine. L'hostilité entre Israël et l'Iran dépasse donc le simple cadre religieux ou idéologique: il s'agit ici d'un conflit entre thalassocratie et tellurocratie au niveau régional. L'Iran est, géographiquement et historiquement, une puissance terrestre typique: situé au centre d'un espace assez vaste, difficile à conquérir (comme l'ont découvert de nombreux autres empires), avec une civilisation bien enracinée au cœur du continent. Israël, en revanche, est petit et n'est pas une puissance maritime, mais il est étroitement lié aux intérêts des puissances maritimes mondiales (les États-Unis et, dans une moindre mesure, le Royaume-Uni). Le pays bénéficie de la protection de la flotte américaine, de l'aide militaire occidentale et de la couverture diplomatique de l'Occident sur la scène mondiale – et en échange, il soutient implicitement la domination anglo-américaine dans la région.

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L'Europe continentale se trouve dans une position délicate au sein de ce champ de forces. D'une part, l'Europe occidentale est traditionnellement l'alliée des puissances maritimes mondiales (pensez à l'OTAN, au partenariat transatlantique, etc.). D'autre part, l'Europe est en fait une péninsule du continent eurasien – une puissance terrestre à part entière, avec des intérêts vitaux dans la stabilité du continent voisin (de l'Europe de l'Est au Moyen-Orient). La question se pose: l'Europe doit-elle continuer à suivre aveuglément la ligne de Washington et de Londres, même lorsque celle-ci conduit à la confrontation et au chaos à nos portes? Ou osera-t-elle se réorienter et penser davantage en termes d'intérêt continental? L'histoire nous enseigne que les puissances maritimes anglo-saxonnes avaient intérêt à maintenir le continent eurasien divisé et affaibli. « Diviser pour régner » sur terre et « régner sur les mers » était leur devise. Ainsi, dans les années 1980, les États-Unis ont soutenu les combattants islamistes en Afghanistan afin de saper l'Union soviétique, ce qui a finalement donné naissance aux talibans et à Al-Qaïda. De même, les États-Unis et leurs alliés se sont longtemps ingérés dans les changements de régime et les révolutions au Moyen-Orient, toujours dans le but de remplacer les gouvernements désobéissants par des gouvernements pro-occidentaux.

Mais pour l'Europe, cela s'est rarement bien passé: les foyers de tension se sont succédé sur sa périphérie immédiate, provoquant de nouvelles instabilités dans la région.

Dans le conflit israélo-iranien, nous voyons aujourd'hui le même scénario se dessiner. Israël, avec le soutien des néoconservateurs américains, insiste depuis des années pour que des mesures sévères soient prises contre l'Iran, allant de sanctions strictes à d'éventuelles attaques militaires contre les installations nucléaires iraniennes. Certaines voix s'élèvent même (principalement à Washington et à Tel-Aviv) en faveur d'un « changement de régime » à Téhéran, dans l'espoir d'installer un gouvernement pro-occidental. Il s'agit toutefois d'un jeu dangereux: l'Iran n'est pas un pion faible, mais une civilisation ancienne et fière comptant aujourd'hui 92 millions d'habitants; une population, qui, précisément en raison de la menace extérieure, se rallie souvent à son régime par patriotisme. Une guerre avec l'Iran serait beaucoup plus destructrice et imprévisible que celles qui ont été menées, tambour battant, contre l'Irak ou la Syrie. L'Iran possède donc une population beaucoup plus nombreuse et dotée d'une volonté plus forte, précisément en raison de la théocratie, qui y règne, et de l'histoire particulière du pays. De plus, dès le début d'un éventuel futur conflit, la Chine et la Russie apporteront un soutien important à leur allié au Moyen-Orient. Si les États-Unis, pour leur part, tentent d'apporter un soutien militaire depuis l'extérieur, l'Iran n'aura qu'à fermer le détroit d'Ormuz pour provoquer une énorme onde de choc économique pour l'économie mondiale. Nous estimons peut-être savoir par quoi nous commençons si nous commettons une telle intervention ou si nous tentons un tel changement de régime, mais nous ne pouvons pas deviner où tout cela finira.

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Pour l'Europe, un tel conflit aurait des conséquences désastreuses: interruption des approvisionnements en pétrole et en gaz, amplification du terrorisme, implication possible de l'OTAN (avec le risque d'une guerre à grande échelle) et, inévitablement, un nouvel exode de réfugiés. En cas d'effondrement de l'Iran, des millions d'Iraniens chercheraient refuge, probablement en Europe. Les mêmes partis politiques, qui tiennent aujourd'hui un discours pro-israélien, seraient alors confrontés, quelques années plus tard, à l'accueil de réfugiés iraniens? En bref, d'un point de vue géopolitique et stratégique, il n'est pas dans l'intérêt de l'Europe continentale de suivre Israël dans sa volonté de guerre contre l'Iran.

L'Europe a intérêt à ce que la stabilité règne au Moyen-Orient, et non à ce que des foyers de tension s'y développent. Si les partis de droite veulent sincèrement protéger les frontières de notre espace civilisationnel et endiguer les flux migratoires, la dernière chose qu'ils doivent applaudir est une nouvelle guerre à grande échelle dans la région proche- et moyen-orientale. Au contraire, l'Europe devrait investir dans la diplomatie, plaider la réduction des conflits et promouvoir les relations économiques afin de contribuer à stabiliser le Moyen-Orient, ce qui, à terme, réduirait la pression migratoire.

Se libérer des thalassocraties

Ce qui précède, ici, implique que l'Europe doit réfléchir à son autonomie géopolitique. Pendant des décennies, l'Europe occidentale a aligné sa politique étrangère sur celle de Washington. L'OTAN, dominée par les États-Unis, a dicté la stratégie: interventions en Afghanistan et en Libye, confrontation avec les ennemis d'Israël, etc. Mais nous sommes désormais au 21ème siècle, et l'équilibre des pouvoirs est en train de changer. Le Royaume-Uni a quitté l'UE; les États-Unis se concentrent de plus en plus sur l'Asie (la Chine). L'Europe continentale – en particulier le noyau autour de l'Allemagne et de la France, mais aussi des pays comme la Belgique et les Pays-Bas – doit se demander quelle est la voie à suivre dans son propre intérêt. La géopolitique anglo-américaine traditionnelle considère l'Eurasie comme un risque maîtrisable (selon la logique de Mackinder et Brzeziński). Mais pour l'Europe, l'Eurasie n'est pas seulement une théorie abstraite: c'est notre voisin et, en partie, notre foyer. Nous partageons le continent avec la Russie, la Turquie et le Moyen-Orient. Notre économie est étroitement liée à l'énergie et aux matières premières provenant de Russie et du Golfe, ainsi qu'aux marchés asiatiques. Lorsque les faucons anglo-américains prônent la confrontation – que ce soit avec la Russie en Ukraine ou avec l'Iran au Moyen-Orient –, ce sont nous, Européens, qui en payons le prix fort: récessions économiques dues aux sanctions et aux crises énergétiques, ou tensions sociales liées aux flux de réfugiés.

Se détacher des intérêts des thalassocraties ne signifie pas que l'Europe doive devenir anti-américaine, mais qu'elle doit apprendre à penser de manière mature et indépendante. Nous pouvons rester de bons alliés, mais ne pas demeurer de simples vassaux. Les gouvernements européens ne doivent plus soutenir sans réserve chaque initiative américaine ou israélienne qui, au nom de la « liberté et de la démocratie », vise à mettre un autre pays à genoux. Car soyons honnêtes: trop souvent, ces slogans idéalistes se sont avérés être un prétexte pour une politique de puissance brutale. Il est utile ici de rappeler les paroles du politologue américain Samuel Huntington. Huntington a fait remarquer que «l'Occident n'a pas conquis le monde par la supériorité de ses idées, de ses valeurs ou de sa religion, mais par sa supériorité dans l'application de la violence organisée». Les puissances occidentales – avec les États-Unis et, autrefois, la Grande-Bretagne en tête – ont défendu leurs intérêts par la force militaire et économique, et pas seulement par la supériorité morale.

Cette prise de conscience est un signal d'alarme: l'Europe doit comprendre que la volonté actuelle de renverser le régime iranien, par exemple, n'a rien à voir avec les « droits de l'homme » ou la « démocratie », mais tout à voir avec la volonté de pérenniser une domination géostratégique. Si nous, Européens, voulons vraiment défendre les principes du droit à l'autodétermination et à la souveraineté, nous ne devons pas soutenir la violation de ces principes pour d'autres peuples, et peut-être même la critiquer, non seulement lorsque la Russie le fait en Ukraine, mais aussi lorsque Israël ou les États-Unis le font au Moyen-Orient.

Même le haut représentant de l'UE, Josep Borrell, a récemment admis l'existence d'un double standard occidental. Dans un discours remarquable, il a fait référence à la critique selon laquelle l'Europe semble accorder plus d'importance à la vie des citoyens ukrainiens qu'à celle des citoyens palestiniens de Gaza, et que nous fermons les yeux sur les violations des résolutions de l'ONU par Israël tout en imposant des sanctions à la Russie pour des actes posés comme similaires. Cette hypocrisie sape notre crédibilité et nuit également à notre sécurité à long terme. Car comment pouvons-nous trouver des alliés dans le reste du monde (par exemple pour endiguer les migrations ou lutter contre le terrorisme) si nous sommes perçus comme sélectifs et hypocrites? Il faudrait dès lors fonder une politique étrangère européenne continentale, axée sur la cohérence des principes et l'intérêt propre: plus de chèque en blanc pour les aventures militaires israéliennes, mais plutôt l'accent mis sur la diplomatie, la coopération économique et la prévention des conflits dans notre région voisine.

Dimension coloniale et hypocrisie occidentale

La question israélienne mérite elle-même un examen critique, en particulier dans les milieux dits conservateurs qui attachent généralement une grande importance à la continuité historique et aux principes de souveraineté. C'est une vérité dérangeante, mais Israël est né d'une logique coloniale. Le projet sioniste est apparu à la fin du 19ème siècle comme un mouvement de colonisation européen: les Juifs européens (et plus tard ceux d'autres parties du monde) ont émigré en Palestine avec le soutien de grandes puissances coloniales telles que l'Empire britannique. Les terres ont été acquises au détriment de la population indigène, souvent par la force ou après son expulsion. En 1948, l'État d'Israël a été proclamé, ce qui s'est accompagné de la Nakba, l'expulsion catastrophique de plus de 700.000 Palestiniens de leurs terres. Ces faits sont bien documentés historiquement et reconnus par des historiens honnêtes (dont des Israéliens, ceux que l'on appelle les "Nouveaux Historiens", de l'école "post-sioniste"). Israël s'inscrit dans la lignée des États coloniaux classiques tels que les États-Unis, le Canada et l'Australie: un population de nouveaux arrivants qui peuple un pays sous le prétexte d'un droit historique ou divin, marginalise ou expulse les habitants autochtones et construit son propre mythe national pour justifier cette effrayante procédure.

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Pour la droite occidentale, généralement sceptique à l'égard du culte de la culpabilité coloniale et de l'esclavage, la critique d'Israël est souvent un sujet sensible. Après tout, Israël est considéré comme « l'allié de l'Occident dans une région hostile » et comme une sorte de ligne de front contre la menace islamique. Mais cela soulève une incohérence morale. D'une part, nous défendons le principe selon lequel les frontières sont sacrées (rappelons-nous l'indignation suscitée par l'annexion de la Crimée par la Russie); d'autre part, Israël enfreint systématiquement le droit international depuis 1967 en remplissant les territoires palestiniens occupés de colons. Des centaines de milliers de colons israéliens se sont désormais installés en Cisjordanie, ce qui est illégal selon la quatrième Convention de Genève. Les Palestiniens y vivent sous occupation militaire, sans droits civils. À Gaza, nous avons récemment vu comment Israël agit en tant que puissance occupante: punitions collectives, blocus, bombardements qui ne font pas la distinction entre combattants et civils. Pourtant, les gouvernements occidentaux sont remarquablement indulgents dans leur réaction. Pas de sanctions, pas d'embargo sur les armes – au contraire, Israël reçoit souvent encore plus de soutien lorsque les critiques internationales s'intensifient. Cette position exceptionnelle accordée à Israël sape toutes les références que l'Occident dit accorder aux "valeurs".

La cause de cette souplesse occidentale à l'égard d'Israël réside en partie dans notre histoire. L'Europe a un complexe de culpabilité envers le peuple juif en raison de l'Holocauste. Ce profond sentiment de honte – surtout en Allemagne, mais aussi plus largement en Europe occidentale – a conduit à une réticence à critiquer Israël, même si cela serait parfois justifié. Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, il y avait en outre beaucoup de sympathie pour les survivants juifs et leur désir d'avoir leur propre État. Cependant, cette réaction émotionnelle compréhensible est devenue au fil du temps presque un dogme: Israël bénéficie d'une immunité morale, comme s'il était au-dessus des normes universelles. Les politiciens européens osent rarement dénoncer les abus israéliens de peur d'être taxés d'antisémitisme ou de profaner la mémoire de l'Holocauste. Ce « complexe de culpabilité lié à la Shoah » est parfois exploité, notamment par le lobby pro-israélien, pour étouffer toute critique et obtenir un soutien inconditionnel.

Bien sûr, il faut être vigilant face à l'antisémitisme, mais cela ne doit pas nous amener à fermer les yeux sur d'autres groupes opprimés ou à excuser des violations flagrantes des droits de l'homme. La véritable justice n'applique qu'un seul critère, sinon elle est nulle et non avenue.

À cela s'ajoute l'influence réelle des lobbies pro-israéliens en Europe. Nous connaissons tous le pouvoir du lobby israélien à Washington (AIPAC, etc.), mais il existe également à Bruxelles, Londres, Berlin et même La Haye des réseaux bien organisés qui promeuvent activement le discours d'Israël et tentent de rallier les politiciens à leur cause. Au Parlement européen, par exemple, un lobbying intense est mené pour tempérer les voix pro-palestiniennes: les eurodéputés qui critiquent Israël sont ouvertement dénigrés, voire déclarés persona non grata à Tel-Aviv, sans que l'UE ne riposte. Des organisations telles que les « European Friends of Israel », des groupes de réflexion et des ONG influencent le discours en coulisses. Les journalistes qui publient des articles critiques risquent d'être accusés de partialité. En bref, Israël a développé en Europe occidentale un réseau d'influence qui n'a pratiquement pas d'équivalent parmi les autres pays. Il est donc difficile pour les citoyens de comprendre pourquoi leurs dirigeants cèdent à chaque fois. Est-ce simplement par culpabilité ? Est-ce par dépendance stratégique (commerce d'armes, échange de renseignements)? Ou parfois même par intérêt financier et politique – dons, promesses d'emplois prestigieux après la carrière politique?

Quelle que soit la raison, une transparence radicale s'impose. Les partis de droite en Europe, souvent préoccupés à juste titre par l'influence étrangère qu'exercent certaines organisations islamiques ou la bureaucratie européenne, devraient avoir le courage d'examiner toutes les influences étrangères – y compris celles des États-Unis ou d'Israël – sur nos démocraties. Un plaidoyer pour la transparence: que les politiciens rendent publics les voyages, les dons ou les services qu'ils reçoivent d'États étrangers ou de lobbies. Pourquoi serait-il suspect qu'une ONG reçoive le soutien des pays du Golfe, par exemple, alors que nous acceptons sans broncher que des parlementaires se laissent choyer par des fondations pro-israéliennes? Quiconque revendique la souveraineté doit également oser penser de manière souveraine. Cela signifie: déterminer ses propres positions en fonction de ses propres intérêts et valeurs, sans se laisser influencer par aucune pression de groupe.

Mythes et réalités sur Israël

Enfin, il est utile de démystifier certains mythes qui poussent principalement les nationalistes de droite en Europe à idéaliser Israël sans réserve. L'un de ces mythes est qu'Israël incarne une sorte d'unité ethnique et culturelle, un peuple qui est « revenu » sur la terre de ses ancêtres. En réalité, la population israélienne est extrêmement hétérogène et résulte en grande partie de l'immigration. Les Israéliens juifs proviennent des cinq continents: les Juifs ashkénazes d'Europe (Russie, Pologne, Allemagne, Pays-Bas...), les Juifs séfarades et mizrahim du monde arabe et islamique (Maroc, Irak, Iran, Yémen...), les Juifs éthiopiens d'Afrique, etc. Beaucoup ont peu de liens génétiques ou culturels avec l'ancien Israël des temps bibliques – leurs ancêtres se sont convertis au judaïsme des siècles plus tard ou se sont mélangés aux populations locales.

Comment-le-peuple-juif-fut-invente-316636372.jpgDes historiens israéliens tels que Shlomo Sand ont longuement démontré que le concept d'un peuple juif homogène, en exil depuis l'époque romaine et qui « revient » aujourd'hui, est en grande partie un mythe national. Avant le 20ème siècle, les Juifs de Pologne ou du Yémen, par exemple, ne partageaient pas de langue, de culture ou d'ethnicité communes, à l'exception de leur religion. L'État d'Israël n'est donc pas tant une nation-État naturelle qu'un melting-pot nouvellement créé, forgé par l'idéologie (le sionisme en l'occurrence) et alimenté par des vagues migratoires diverses. Cela n'est pas nécessairement un inconvénient en soi – la plupart des nations modernes sont des mélanges –, mais cela sape l'affirmation souvent entendue selon laquelle Israël appartient exclusivement à un « peuple juif » homogène ayant un droit ancestral sur ce bout de terre.

Posons-nous la question suivante: trouverions-nous concevable qu'un nouvel État soit fondé quelque part en Europe sur la base de la religion ou de l'ethnicité, rassemblant une population venue du monde entier pour former une entité exclusive, au détriment de la population locale existante? La réponse est claire: non. Si demain, un mouvement de la diaspora islamique mondiale décidait, par exemple, que l'Andalousie est « la terre sainte des Omeyyades » et y proclamait un État islamique, cela nous semblerait absurde et inacceptable. Pourtant, c'est exactement ce qui s'est passé en Israël sous la bannière du sionisme: la création d'une colonie religieuse et ethnique. L'Occident a facilité et ensuite soutenu cette initiative, motivé par des circonstances historiques et un sentiment de culpabilité, certes, mais il s'agit en réalité d'un projet de colonisation au milieu du 20ème siècle, à une époque où le colonialisme était justement en train d'être démantelé ailleurs. Cette incohérence est notre talon d'Achille.

Les conservateurs européens, fiers de leur culture et de leur passé, doivent se demander pourquoi une telle expérience est défendue sans critique de l'autre côté de la Méditerranée. Bien sûr, nous souhaitons au peuple juif la sécurité et l'autodétermination après les horreurs de l'Holocauste. Mais cela doit-il impliquer que nous fermions les yeux sur le prix qu'un autre peuple – les Palestiniens – paie pour cela? Où est notre principe d'égalité devant la loi? Le cœur même de la pensée conservatrice en matière d'État de droit n'est-il pas d'appliquer les mêmes critères à tous, indépendamment de l'origine ou de la religion? Dans le cas d'Israël, cependant, il semble y avoir une règle tacite: d'autres normes s'appliquent à eux, parce que... oui, mais pourquoi au juste? Parce que l'on s'identifie à leur image occidentale? Parce que l'on se méfie du monde musulman et que l'on considère Israël comme «l'avant-poste de la civilisation»? Ce dernier argument revient souvent chez les faiseurs d'opinion de droite: Israël serait un avant-poste courageux de l'Occident au milieu d'une mer islamique hostile. Cette vision du monde simplifie toutefois la réalité. Elle suscite en outre peu de compréhension dans le reste du monde, y compris dans de grandes civilisations comme l'Inde, la Chine ou l'ensemble du monde islamique, qui trouvent cette auto-justification occidentale hypocrite.

Conclusion

Les forces conservatrices et nationalistes en Flandre et aux Pays-Bas se trouvent à la croisée des chemins. Vont-elles rester prisonnières d'un vieux réflexe datant de la guerre froide, selon lequel tout ennemi d'Israël est automatiquement considéré comme un ennemi de «l'Occident libre»? Ou oseront-elles tracer une nouvelle voie qui soit à la fois fidèle à nos valeurs occidentales d'ordre et de justice et qui tienne compte de manière réaliste de la place de l'Europe dans un monde multipolaire? Le présent article d'opinion soutient que suivre la voie guerrière d'Israël contre l'Iran est une impasse – contre-productive pour notre sécurité, contraire à nos intérêts et incompatible avec nos propres principes moraux. Au lieu de cela, l'Europe continentale doit apprendre à penser comme un acteur géopolitique à part entière: préserver la stabilité et la paix dans les pays voisins, défendre systématiquement le droit international et se libérer de l'emprise des propgrammes d'autrui, générateurs de conflits.

Que le message de Feniks aux droites soit le suivant: renouvelez votre patriotisme, concentrez-le sur l'avenir de l'Europe. Nos communautés ne seront pas protégées si l'on facilite encore davantage de guerres dans des contrées lointaines; elles seront protégées par la sagesse, la maîtrise de soi et la défense de leurs propres intérêts. Une Europe forte ne se laisse pas entraîner dans les rêves guerriers de puissances étrangères, mais choisit sa propre voie de la paix par la force. Et un conservatisme authentique ose dire des vérités jusqu'ici impopulaires: oui, même en ce qui concerne Israël, là où il fait fausse route. Tout comme un véritable ami doit parfois réprimander un autre ami, nous devons tempérer le nationalisme israélien là où il déraille – non par hostilité, mais par souci des valeurs supérieures et de l'avenir de tous.

Le phénix renaît de ses cendres en affrontant la vérité et en abandonnant l'ancien. Espérons que les droites flamandes et néerlandaises, dans ce dossier, soit également prêtes à se renouveler et à renaître de leurs cendres en abandonnant des certitudes dépassées et en adoptant une vision des choses qui serve véritablement l'Europe.

Sources:

Huntington, S. P. (1996). The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order. New York : Simon & Schuster.

Mackinder, H. J. (1904). "The Geographical Pivot of History". The Geographical Journal, 23(4), 421–437.

Pappé, I. (2006). The Ethnic Cleansing of Palestine. Oxford : Oneworld.

Sand, S. (2009). The Invention of the Jewish People. Londres : Verso.

Schmitt, C. (2015). Land and Sea: A World-Historical Meditation (S. G. Zeitlin, trad.). East Lansing, MI : Telos Press. (Œuvre originale publiée en 1942)

Feniks (2023). Essais contre le récit du mondialisme.

https://www.feniksvlaanderen.be/blog 

Ons manifest is beschikbaar!

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Dit boek heeft als doel enerzijds een inkijk te geven waarom politieke oplossingen voor tal van vraagstukken ondenkbaar zijn binnen de marges die men vandaag geeft in debatten.

Een tweede doel is het bedoeld als verdieping voor diegene die de afgelopen jaren tot de vaststelling zijn gekomen dat onze politiek alles behalve rechtvaardig is geworden.

Het boek telt 272 pagina's, en is begrijpbaar geschreven voor de nog niet zo ingewijde lezer. Dus laat je zeker niet afschrikken. De prijs van het boek komt op €30.

Bestellingen: https://www.feniksvlaanderen.be/product/10904267/essays-tegen-het-narratief-van-het-globalisme-feniks 

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jeudi, 17 juillet 2025

Financement au lieu de livraison? Ou: à quoi ressemble aujourd'hui la participation à la guerre

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Financement au lieu de livraison?

Ou: à quoi ressemble aujourd'hui la participation à la guerre

Elena Fritz

Source: https://www.facebook.com/elena.fritz.10 

Le général Freuding l'a confirmé sur la chaîne ZDF:

L'Allemagne finance un « nombre élevé, un nombre à trois chiffres » de missiles à longue portée pour l'Ukraine – les premiers exemplaires devraient être livrés dès juillet 2025. Officiellement, il s'agit d'une « production ukrainienne » soutenue par des fonds budgétaires allemands.

Mais en y regardant de plus près, on se pose tout de même quelques questions:

Comment est-il possible de développer, tester, certifier et livrer un missile entièrement nouveau en quelques semaines seulement, prêt à être utilisé au combat?

Ou s'agit-il en réalité de systèmes déjà existants, tels que les missiles de croisière Taurus, livrés en pièces détachées, avec une nouvelle «étiquette»?

Le financement n'est pas synonyme de livraison, mais il peut avoir le même effet.

La différence entre « nous ne livrons pas d'armes » et « nous finançons la production de systèmes d'armes offensifs » est pertinente sur le plan juridique, mais elle est peut-être insignifiante sur le plan militaire.

Car sur le champ de bataille, ce qui compte, ce n'est pas qui a payé, mais d'où vient la technologie et où elle frappe.

Si des systèmes allemands attaquent, directement ou indirectement, le territoire russe, la réaction ne s'arrêtera certainement pas à cette question de vocabulaire.

La France et la Grande-Bretagne disposent d'une force de dissuasion nucléaire.

Pas l'Allemagne. Et pourtant, elle finance des armes destinées à frapper profondément le cœur du territoire russe.

Dans quelle mesure est-il probable que cela reste sans conséquences ?

Il est peut-être temps de parler plus honnêtement.

Pas de subtilités lexicales. Mais de la responsabilité.

Pas de concepts. Mais des conséquences.

Pas des rôles. Mais des réalités.

La guerre ne commence pas par un coup de tonnerre, mais par une implication insidieuse.

#geopolitik@global_affairs_byelena

La pause de Trump avant l’Armageddon

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La pause de Trump avant l’Armageddon

Retarder un affrontement avec la Russie et lâcher le mouvement MAGA

Alexander Douguine

Alexander Douguine révèle ici que Trump est une figure vacillante qui, pris entre une guerre avec la Russie et la colère de son mouvement MAGA, privilégie le délai au destin, reportant l’apocalypse de cinquante jours.

Hier, beaucoup s’attendaient à ce que Donald Trump fasse des déclarations nettes, concrètes et menaçantes concernant la Russie. Cependant, il a choisi de repousser une confrontation sérieuse — une confrontation que les néoconservateurs insistaient activement pour qu'il l'enclenche. La situation équivalait, très probablement, à un pari 50/50.

Trump aurait pu annoncer des sanctions sévères ou des livraisons sans précédent d’armes à l’Ukraine et ce, en grande quantité. D’un côté, cela aurait pu détourner l’attention des Américains de sa décision de ne pas publier la liste des clients d’Epstein — une décision qui a transformé bon nombre de ses anciens soutiens en opposants.

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Sur tout le territoire des Etats-Unis, les militants du mouvement MAGA brûlent, par dépit, leurs casquettes sur la voie publique.

Tout le mouvement MAGA est actuellement contre Trump parce qu’il a, à plusieurs reprises, trahi leurs attentes de manière flagrante et cynique. D’abord, il s’est lancé dans la guerre contre l’Iran. Maintenant, il refuse de divulguer les dossiers sur le lobby pédophile d’Epstein aux États-Unis — ce qui était initialement un point clé de sa plateforme électorale. En conséquence, une cascade de supporters l’a abandonné. En substance, tout le mouvement MAGA, tout le trognon du trumpisme, se dresse maintenant contre Trump.

Dans ce contexte, on aurait pu s’attendre à ce que Trump tente de détourner l’attention avec une Troisième Guerre mondiale — un « Armageddon » contre la Russie — en annonçant des mesures effrayantes et extrêmes: de véritables sanctions capables de frapper aussi la Chine et l’Inde, principaux consommateurs des ressources énergétiques russes, et des livraisons de missiles de portée moyenne à Kiev, ce qui marquerait effectivement le début d’un Armageddon ouvert.

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Trump aurait pu faire cela pour détourner l’attention de ses échecs — ou choisir de ne pas le faire, sachant que MAGA lui serait alors encore plus hostile. Un des principes fondamentaux du mouvement, et celui qui a permis à Trump d’accéder au pouvoir, était de mettre fin au conflit en Ukraine et d’arrêter de soutenir Kiev. Fondamentalement, il avait deux options: calmer le jeu (la "désescalade"), chercher la détente et tenter de regagner de l’influence sur le mouvement MAGA — ou lâcher ce public, abandonner le mouvement MAGA complètement et déclencher un conflit direct avec la Russie, créant ainsi un état d’urgence. Il aurait pu choisir l’une ou l’autre voie, mais finalement, il n’en a choisi aucune, reportant tout à une prochaine étape.

Il a lancé des menaces envers la Russie tout en reconnaissant en même temps la grande compétence ès-négociations du président russe Vladimir Poutine, montrant que Poutine est un homme dur qui ne compromet pas ses intérêts nationaux. En revanche, Trump, lui, compromet ses propres intérêts. Toute comparaison entre les deux est donc clairement à l’avantage de Poutine. La Russie a un dirigeant fort, ferme, poli, qui axe sa politique sur des principes, qui ne trahit pas son électorat — contrairement au leader américain. Dans cette compétition réelle et concrète, Trump perd sans aucun doute. Il a perdu le soutien de ses électeurs et est sur une trajectoire descendante. Son charisme et ses plans s’effondrent. En réalité, comme disent les jeunes, c’est un « échec épique » — un échec complet en politique intérieure.

Cependant, il n’a pas choisi de détourner l’attention mondiale de cet échec par une escalade avec la Russie. Il n’a pas dit grand-chose; il a simplement menacé qu'une telle escalade pourrait encore arriver, mais pas maintenant, peut-être dans cinquante jours. Mais même après cinquante jours, il pourrait changer d’avis — ou le faire demain. Trump se comporte de manière très imprévisible, et, à cet égard, on pourrait dire, frivole.

Pourtant, la pire issue — une déclaration immédiate de la Troisième Guerre mondiale — n’a pas eu lieu. Cela ne veut pas dire qu’elle ne se produira pas plus tard: dans cinquante jours, dans dix jours ou dans trois. En tout cas, l’élan d’attente entourant ce lundi a été efficacement désamorcé par le retour de Trump à une position neutre. La dynamique d’escalade reste énorme. Le monde file à toute vitesse vers l’Armageddon. Mais, pour l’instant — du moins — cela ne commencera pas aujourd’hui.

En conséquence, la bourse russe a connu une légère hausse, bien qu’en réalité elle ne devrait pas dépendre de telles choses, surtout compte tenu des pourcentages négligeables qui sont impliqués. Notre marché boursier est fondamentalement défectueux, car il est surveillé par Nabiullina, qui voit la bourse comme une rivale de la Banque centrale — comme c’est habituel dans tout pays et sous tout système. En résumé, notre système est simplement mal conçu, donc ce n’est pas un indicateur pertinent. Je ne lui accorderais pas trop d’attention.

Ce qui est positif, toutefois, c’est que la guerre n’a pas commencé hier. Cela signifie que son début a été quelque peu retardé. Bien que rien ne soit certain, tout peut arriver. L’histoire reste ouverte. Trump a pris une pause, prolongeant ses stratégies inefficaces, envers nous et envers l’Ukraine, de cinquante jours supplémentaires. Il a promis de livrer des systèmes Patriot à l’Ukraine, qui seront payés par les Européens, bien que cette décision ait déjà été prise il y a quelques temps. En somme, Trump a tenté de faire sensation à partir de quelque chose qui ne sera pas sensationnel. En d’autres termes, il a déclaré, en substance :

« Maintenant, je proclame haut et fort que je ne proclame rien. »

Tout reste dès lors comme avant. Mais cette fois, l’intervalle qui nous a été donné — avant la reprise du conflit mondial aujourd'hui reporté — doit être utilisé pour renforcer notre pays, la Russie. Nous ne pouvons plus compter sur personne, ni placer nos espoirs ailleurs. Seulement sur nous-mêmes. Ce que nous construisons de nos propres mains, c’est ce que nous aurons. Par conséquent, nous devons armer, réarmer, surarmer, renforcer, consolider notre souveraineté, et orienter la société vers des trajectoires militaires à long terme. C’est ce qui doit être fait — quoi qu’il arrive. L’Armageddon ne commencera pas aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne commencera pas demain.

mercredi, 16 juillet 2025

Trump a été retourné et le mouvement MAGA est orphelin...

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Trump a été retourné et le mouvement MAGA est orphelin...

Musk peut-il raviver la rébellion et défier l’Uniparty?

Alexander Douguine

Alexander Douguine affirme que Trump a été détourné par l’Uniparty mondialiste, laissant le mouvement MAGA trahi mûr pour une renaissance via le nouveau Parti América d’Elon Musk, en tant que véritable opposition américaine.

L’idée qu’Elon Musk crée un nouveau parti appelé « America » n’est en aucun cas vouée à l’échec. Tout ce à quoi Musk se consacre, il le réalise. À bien des égards, c’est lui qui a contribué à faire monter Trump au pouvoir avec des slogans radicalement opposés à l’establishment. Musk s’est investi corps et âme dans le mouvement MAGA, et les résultats étaient clairs.

Ce que nous observons maintenant, c’est que MAGA, un mouvement qui s’est formé lors de l’élection de 2016, était en réalité déjà un troisième parti. Le fait est que les idées de MAGA n’ont presque aucune ressemblance avec l’idéologie du Parti républicain. Le Parti républicain actuel est essentiellement celui des néoconservateurs, des mondialistes, des partisans d’un monde unipolaire, des interventions au Moyen-Orient, de la guerre contre la Russie jusqu’à sa défaite stratégique, et des réductions d’impôts pour les riches. C’est la politique conventionnelle : celle qui convient parfaitement à l’État profond. Ce sont vos Républicains standard. Depuis les années 1980, il n’y a pratiquement plus de paleoconservateurs ou d’isolationnistes comme Pat Buchanan dans le parti. En substance, le Parti républicain est devenu simplement le nationalisme mondial de droite — la droite de l’État profond.

Trump, tant durant son premier mandat qu’aujourd’hui dans son second, est arrivé au pouvoir avec des idées radicalement différentes — des idées qui n’ont que le plus ténu lien avec le Parti républicain tel qu’il est aujourd’hui. Bien sûr, il existe quelques politiciens comme Marjorie Taylor Greene ou Thomas Massie qui partagent les idéaux MAGA, mais dans l’ensemble, Trump était une figure solitaire dans cette sphère. Alors, qui le soutenait ? Ceux qui sont totalement sous-représentés dans le Parti républicain — ceux qui veulent détruire l’État profond, ceux qui exigent qu’Amérique se retire des guerres étrangères et se concentre sur ses problèmes intérieurs, ceux qui veulent que la élite libérale pédophile, dont les crimes ont récemment été dévoilés, soient justement et sévèrement punis, et ceux qui appellent à l’expulsion des migrants illégaux. Cette force défend deux sexes — pas quarante-huit, comme dans certains États — et le retour de l’Amérique à la raison. Cette force n’est en aucun cas le Parti républicain, et bien sûr pas le Parti démocrate non plus (les démocrates ont causé le plus de mal). MAGA est lui-même le troisième parti. C’est ce que beaucoup ne comprennent pas.

Comme Trump a récemment commencé à s’éloigner de ce troisième parti — MAGA — et à se rapprocher des républicains ordinaires, son soutien s’est effondré. Au début, beaucoup de supporters MAGA s’opposaient à la guerre contre l’Iran et au soutien américain à Israël. Certains, comme Thomas Massie, ont même déclaré que l’Amérique n’était pas dirigée par des Américains, mais par des Israéliens, ce qui a vivement confronté Trump à ce sujet et l’a éloigné de lui. Elon Musk a souligné que Trump avait promis de ne pas augmenter le plafond de la dette — afin de ne pas condamner les générations futures à l’esclavage financier et de « consommer demain aujourd’hui ». Trump a violé cette promesse en faisant adopter le « Big Beautiful Bill ».

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Enfin, Trump a répété à plusieurs reprises qu’il publierait les dossiers complets d’Epstein : des documents contenant des preuves de pédophilie et d’orgies rituelles impliquant l’élite politique libérale américaine mentionnée précédemment. Pourtant, il affirme maintenant que de tels dossiers n’existent pas, et que donc, aucune orgie n’a jamais eu lieu. Devant nos yeux, Trump se transforme du leader de MAGA en un républicain ordinaire. Il passe de plus en plus de temps avec le sénateur radical russophobe Lindsey Graham, et il représente de moins en moins les idées qui l’ont fait élire.

MAGA est en désespoir. Voici Elon Musk, un acteur politique très pragmatique. Pensez à combien il a d’argent et combien en a Trump. Musk possède près de 400 milliards, Trump environ cinq milliards. Dans un pays comme l’Amérique, où l’argent a une importance énorme, presque divine, Musk est quatre-vingt fois plus un « dieu » que Trump.

À mon avis, Musk fait un mouvement très délibéré. Le mouvement MAGA a été orphelin ; Trump l’a trahi. Musk soutient à juste titre que c’est ce mouvement qui a porté Trump au pouvoir et qui s’oppose à l’« Uniparty ».

L’Uniparty est ainsi que les supporters de MAGA désignent la collusion entre démocrates et républicains sous la direction de l’État profond — des mondialistes qui peuvent être de droite, comme les néoconservateurs, ou de gauche, comme les soutiens de Biden, mais qui partagent la même ligne de fond. MAGA s’oppose à l’Uniparty.

Donc, si Trump a effectivement été « détourné » — pris en otage par l’Uniparty — une vaste horizon s’ouvre pour poursuivre la mission commencée par le mouvement MAGA. À mon avis, c’est une évolution très intéressante. Jusqu’à présent, toutes les initiatives majeures de Musk — bien qu’accueillies souvent avec horreur et scepticisme — ont réussi. Voyons ce qui se passera ensuite.