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mercredi, 28 août 2024

Philip Gordon, le « chuchoteur » de Harris en matière de politique étrangère

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Philip Gordon, le « chuchoteur » de Harris en matière de politique étrangère

Andrea Muratore

Source: https://it.insideover.com/politica/philip-gordon-chi-e-il-sussurratore-di-harris-in-politica-estera.html

La candidature de Kamala Harris aux élections présidentielles américaines de novembre, après le retrait de Joe Biden, actuel locataire de la Maison Blanche, a mis en lumière le rôle de Philip Gordon, conseiller à la sécurité nationale de l'actuel vice-présidente. Diplomate à la longue carrière, Gordon, 62 ans, est appelé à diriger l'approche des grandes affaires mondiales d'une vice-présidente dont les affaires étrangères ont toujours été le talon d'Achille.

Vétéran des administrations démocrates, Gordon, diplômé de l'université de l'Ohio et titulaire d'un doctorat de l'école des hautes études internationales de l'université Johns Hopkins, a une longue expérience de conférencier et de conseiller stratégique auprès d'institutions en matière de politique mondiale.

Dans les années 1990, il a travaillé pour la Brookings Institution et l'Institut international d'études stratégiques à Washington et à Londres. En 1998-1999, il a été directeur des affaires européennes au Conseil national de sécurité sous l'administration Clinton, pendant la phase décisive de la détérioration de la crise yougoslave et la précipitation de l'intervention de l'OTAN. Sous l'administration Obama, il a été placé par le président, dont il avait contribué à façonner la campagne sur les affaires mondiales, à un poste de haut fonctionnaire: il a été assistant de la secrétaire d'État Hillary Clinton de 2009 à 2013.

Au cours de ces expériences, Gordon s'est profilé comme un représentant classique du courant du Parti démocrate enclin à l'interventionnisme systématique dans les scénarios internationaux, même si, comparé à d'autres hauts fonctionnaires actifs à l'époque (principalement Susan Rice et Samanta Power), il était moins partisan d'une confrontation dure avec les régimes non démocratiques rivaux des États-Unis et ouvert à des formes de coopération avec la Russie avant l'Euromaïdan.

« Gordon faisait partie de ces experts en politique étrangère qui avaient espéré une meilleure relation avec le Kremlin dans les années 2010 et avant, mais qui avaient conclu à contrecœur que, face aux actes d'agression répétés de la Russie, les États-Unis devaient l'affronter avec plus de force », écrit le Centre d'analyse des politiques européennes (Cepa) à Washington sur la vision de celui qui, en cas de victoire présidentielle de Harris sur Donald Trump, semble pressenti pour remplacer Jake Sullivan au Conseil de sécurité nationale. En 2012, rappelle le Financial Times, Gordon faisait partie des responsables qui se sont opposés à l'idée d'une démarche américaine visant à renverser ouvertement le régime pro-russe de Bachar el-Assad en Syrie, poussant Clinton vers l'idée d'ouvrir des négociations à Genève pour mettre fin à la guerre civile syrienne. L'histoire a alors pris une tournure différente.

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The Financial Time rappelle que « dans Losing the Long Game, publié en 2020, Gordon a écrit qu'il en était venu à considérer les efforts américains inefficaces de changement de régime au Moyen-Orient comme des échecs souvent alimentés par un optimisme naïf et des hypothèses erronées. Il préconise plutôt des objectifs et des mesures plus modestes tels que la dissuasion, les sanctions ciblées et la pression diplomatique ». Ce qui, en substance, était considéré comme la ligne de conduite de Biden à l'égard des adversaires des États-Unis avant que n'éclate la tempête ukrainienne. Il est donc certain que Gordon doit être considéré comme un démocrate pur et dur en ce qui concerne la confiance dans le leadership américain, le soutien aux instruments de projection américains et l'opposition aux rivaux stratégiques de Washington, en particulier sur ce front où se mélangent la confrontation diplomatico-militaire et la pression « des valeurs » . Mais de là à l'interventionnisme musclé de personnalités comme Victoria Nuland, récemment éclipsée, il y a une large marge. Une marge qui pourrait s'avérer décisive dans la navigation au sein d'une éventuelle administration Harris.

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Entretien avec Pierre Le Vigan

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Entretien avec Pierre Le Vigan

Le 24 août 2024

Questions de Jean-Marie Soustrade

- Vous avez publié plus de vingt livres. L’histoire des idées vous est familière, et l’histoire contemporaine aussi. Vous avez aussi présenté les principaux philosophes qui ont marqué l’histoire des idées. Vous avez travaillé en outre sur un domaine moins grand public, à savoir la psychopathologie et les maladies mentales, ainsi que sur la notion d’acédie. Comment vous situez-vous par rapport à ces centres d’intérêts variés ?

- Effectivement, on ne s’interesse pas gratuitement à des sujets ni à des auteurs. Nous sommes les héritiers de penseurs que l’on a choisi. Il est effectivement important de savoir et de dire quel sont ceux qui nous ont marqué. Tout d’abord j’ai été marqué par les non conformistes des années trente : Arnaud Dandieu, Robert Aron, Alexandre Marc, Denis de Rougemont,  Pierre Andreu, Jean de Fabrègues, Jean-Pierre Maxence, Thierry Maulnier – dont la fécondité ne se limite pas aux Années Trente. Citons encore Emmanuel Mounier et la revue Esprit. Ce furent des « révoltes de l’esprit » selon l’expression de Pierre Andreu, mais pas seulement : ce furent des laboratoires d’idées. Dans les années quarante, les thèses de la « révolution communautaire » se situent dans cette lignée. Elles se prolongent bien au-delà de ces années, y compris dans le thème gaullien de la Participation.

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A côté de ce courant des Non-conformistes des années Trente, d’autres auteurs ont été pour moi essentiels : Drieu La Rochelle, l’homme couvert de contradictions, qui fut « fasciste » par refus du simplisme antifasciste en ayant eu bien d’autres tentations et dont la préoccupation essentielle fut l’endiguement du déclin de la France et de l’Europe. D’autres influences ont été, et sont toujours, Nietzsche, inépuisable, Heidegger, immense, mais aussi Konrad Lorenz et le courant de l’éthologie humaine.  

- Et vos influences, autour de la notion d’acédie et de la psychopathologie dont vous parlez dans Le malaise est dans l’homme et dans Face à l’addiction, un essai sur les dépendances, aussi bien les drogues que les dépendances comportementales ?

- Dans ce domaine, j’ai appris – nous ne sommes pas si loin de l’éthologie humaine – d’un courant d’anthropologie philosophique parfois appelé analyse existentielle (Daseinsanalyse)  ou encore psychiatrie phénoménologique. Il faut ici citer au moins Ludwig Binswanger et son travail sur « les trois formes manquées de la présence humaine », Arthur Tatossian, Hubertus Tellenbach, Medard Boss. Ce courant a été nourri par les écrits de Husserl, plus encore par ceux de Heidegger, mais aussi par Schelling, Franz Brentano, Eugen Bleuler.  Connaitre la situation de l’homme dans le monde à partir de ses échecs reste sans doute une bonne méthode, de même que pour comprendre la santé, il faut commencer par comprendre la maladie, et que, pour sauver la civilsation européenne, il faut comprendre de quoi elle est malade.

- D’autres influences intellectuelles plus contemporaines ?

- Aux noms déjà cités d’auteurs dont la carrière commence dans les années trente voire les années vingt pour Drieu La Rochelle, il faut ajouter ceux d’intellectuels généralistes de l’époque actuelle. Je pense à Jean-François Lyotard, Michel Maffesoli, Jean Baudrillard et bien sûr à Alain de Benosit, le moraliste d’au « au-delà de la moraline », mais aussi le généalogiste des idées, et le penseur du politique et du social.

Il me faut aussi dire deux mots de la littérature « pure » qui, justement, n’est jamais pure d’idées même si elle n’est pas directement politique ou métapolitique. Quelques noms me viennent à l’esprit : Balzac, très tôt important pour moi, Maupassant, Alberto Moravia, Dominique de Roux, Zola, Tourgueniev, Tchekhov, Céline, Roger Vailland, Jean Prévost.

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- Faut-il ne parler que des influences intellectuelles ? Et omettre les influences esthétiques ? Qu’en pensez-vous, Pierre Le Vigan ?

-  Les influences non directement intellectuelles mais éthiques et esthétiques sont importantes, du moins en ce qui me concerne, et vous avez raison de le souligner. C’est du reste l’objet de mes carnets (Le front du cachalot, La tyrannie de la transparence, Chronique des temps modernes, Soudain la postmodernité). C’est pourquoi je vous dirais quelques mots de mes goûts en matière de  peinture en citant quelques noms qui me sont chers : Camille Corot, Camille Pissarro, Paul Sérusier, Félix Vallotton, Albert Marquet, Maurice Denis, Edouard Vuillard avec notamment ses peintures à la colle. Et aussi les courants picturaux allemands du XXe siècle : le Pont, le Cavalier bleu, la Nouvelle Objectivité.

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- Quelques mots sur le cinéma dont vous avez parlé dans Le front du cachalot et les autres volumes de vos carnets ?

- Dans ce domaine du cinéma, je mets au-dessus de beaucoup d’autres Akira Kurosawa, les frêres Taviani (sauf à la fin), Roberto Rossellini, Ettore Scola, Wim Wenders, le premier Bertolucci, Godard pour « Pierrot le fou » (surtout), « A bout de souffle » et « Les Carabiniers », Alain Tanner pour presque tous ses films (Les Années Lumière est un sommet), Bruno Dumont (L’Humanité, Flandres).

- Et la musique ?

- D’abord le jazz et le tango argentin.

***

Derniers livres de Pierre Le Vigan :

- Nietzsche, un Européen face au nihilisme, éditions La Barque d’Or (diffusion amazon).

- Les démons de la déconstruction (Derrida, Lévinas, Sartre. Au-delà de la déconstruction : Heidegger), éditions La Barque d’Or (diffusion amazon).

- Le coma français, éditions Perspectives libres.

Clausewitz, père de la théorie de la guerre moderne, éditions Perspectives libres.

Idiocratie et tyrannie digitale: le point par La Boétie

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Idiocratie et tyrannie digitale: le point par La Boétie

Nicolas Bonnal

Deux thèmes négligés ressortent de La Boétie : un, il est facile de contrôler les gens ; deux, il est nécessaire pour ce faire de les abrutir. La détérioration du matériel humain est essentielle. Le mot « abruti » ressort quatre fois du bref texte, il est insultant, et je me vois très satisfait de l’indiquer à ceux qui m’accusent d’abuser du terme « froncé » ou autre. En réalité pour jouer au tyran il faut être deux et il faut que la masse obtempère et même participe, voir « le conglomérat de solitudes sans illusions » (Guy Debord) qui existe déjà dans l’Antiquité dépeinte par Platon. Le livre VIII de la République est un des textes politiques les plus importants du monde - voyez mon texte sur Platon et celui sur Bloom, qui me le fit redécouvrir. Debord recourt au terme d’imbécile aussi et Günther Anders à celui de serf. Dans la civilisation de la télé, le téléspectateur-auditeur devient un serf (le mot est le même en allemand, rappelle le traducteur de Günther Anders), un type qui écoute les ordres. Qu’il s’agisse de guerre, de vaccin, de climat, de reset, d’écologie, de chasse au Trump ou au Musk ou au Kennedy ou au Poutine ou au complotiste ou au climato-négationniste (mazette…), le serf d’aujourd’hui, fanatisé et dangereux, écoute toute ouïe et adopte la position de « l’imbécillité qui croit que tout est clair » (Commentaires sur la Société du Spectacle).  Il est prêt pour toutes les croisades.

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La détérioration du matériel humain est évidente. Rufin a parlé des trois kilos par an que prend un député, c’est dire. On a l’obésité, la baisse du QI, l’effondrement des codes vestimentaires ou autres, l’effondrement des attitudes (Platon parle déjà des enfants et des animaux qui ont pris le pouvoir), on a l’inaptitude militaire occidentale, qui ne peut même plus recruter de soldats. Tout cela est lié évidemment à l’abrutissement télé-smartphone et je rappelle que cet abrutissement existe déjà dans les « forums » et « agoras » de notre bonne vieille cité antique (livre de Fustel à relire pour se glacer) : voyez mon texte sur Platon et Cnn, qui remarque que les chasseurs de news existent déjà : ils sont dénoncés par Théophraste (les bons vieux Caractères), les Actes des apôtres (l’arrivée à Athènes), Juvénal ou Sénèque. Si seulement on avait voulu les lire… Fichte ensuite dénoncera la drogue du journal, Thoreau celle du télégraphe (mon texte, toujours), et Villiers la crétinisation par la presse et l’électricité, productrice de fanfares, de nationalisme festif et donc de guerre génocidaire. Zweig souligne le rôle affolant du bruit et de la propagande dans son Monde d’hier, et il rappelle qu’on ne peut plus y échapper. Le développement antéchristique est ubiquitaire, avait dit Mgr Gaume. Tout cela je l’ai dûment référencé.

Citons trois maîtres :

Or Sénèque écrit déjà : « De la curiosité provient un vice affreux : celui d'écouter tout ce qui se raconte, de s'enquérir indiscrètement des petites nouvelles (auscultatio et publicorum secretorumque inquisitio), tant intimes que publiques, et d'être toujours plein d'histoires. »

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Dans sa Satire VI, Juvénal se moque des commères : « Celle-ci saura dire de qui telle veuve est enceinte et de quel mois, les mots et les positions de telle autre quand elle fait l'amour...  Elle guette aux portes de la ville les nouvelles, les rumeurs toutes fraîches ; au besoin elle en fabrique : le Niphates vient de submerger les populations, un déluge couvre les campagnes, les villes chancellent, le sol s'affaisse. Voilà ce qu'aux carrefours, pour le premier venu, elle débite ! »

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On lit dans les Caractères de Théophraste, écrits quatre siècles auparavant, que le bavardage démocratique a déjà épuisé la vérité avec les sophismes : « Il s’échauffe ensuite dans la conversation, déclame contre le temps présent, et soutient que les hommes qui vivent présentement ne valent point leurs pères. De là il se jette sur ce qui se débite au marché, sur la cherté du blé, sur le grand nombre d’étrangers qui sont dans la ville ; il dit que le siècle est dur, et qu’on a bien de la peine à vivre. »

Mais revoyons La Boétie. Lui aussi parle de cette mémoire de poisson rouge qui fascine tant aujourd’hui :

« On ne saurait s’imaginer jusqu’à quel point un peuple ainsi assujetti par la fourberie d’une traître, tombe dans l’avilissement, et même dans un tel profond oubli de tous ses droits, qu’il est presque impossible de le réveiller de sa torpeur pour les reconquérir, servant si bien et si volontiers qu’on dirait, à la voir, qu’il n’a pas perdu seulement sa liberté, mais encore sa propre servitude, pour s’engourdir dans le plus abrutissant esclavage… »

Mais bon, citons le premier point : le contrôle d’une populace est facile, plus facile qu’on ne croit pas, et il repose sur un «ensorcèlement» (manipulation ?) :

« Pour le moment, je désirerais seulement qu’on me fit comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d’un Tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’on lui donne, qui n’a de pouvoir de leur nuire, qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal, s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui, que de le contredire. Chose vraiment surprenante (et pourtant si commune, qu’il faut plutôt en gémir que s’en étonner) ! c’est de voir des millions de millions d’hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés par le seul nom d’un qu’ils ne devraient redouter, puisqu’il est seul, ni chérir puisqu’il est, envers eux tous, inhumain et cruel. »

Il y a en effet une magie. Un mot qui revient chez Tocqueville, Guénon (qui parle d’hallucination et de suggestion) ou Baudrillard, c’est celui d’hébétude. Joly parlera de prostration, Drumont d’anesthésie. L’opinion est soit fanatisée soit anesthésiée. Chasse au virus, au non vacciné, au Russe, puis grand silence quand on passe au fascisme rose en Angleterre (même Boris Johnson s’en plaint !) ou à une tyrannie médiatique-affairiste définitive en France sur fond d’arrestations des rares gêneurs.

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Il est important, rappelle le jeune maître, de souligner le rôle des réseaux (sic) de contrôle ; et depuis qu’internet existe on a pu constater un effondrement physique et intellectuel de la résistance. Elle a été liquidée (ou contrôlée et récupérée, voyez les enquêtes sur Trump ou Musk) par le système, au sens de Bauman. Le réseau marche sur une base de six (voir le 666 et bien sûr mon titre : le WWW signifie le six en hébreu) :

« Ce ne sont pas les bandes de gens à cheval, les compagnies de gens à pied, en un mot ce ne sont pas les armes qui défendent un tyran, mais bien toujours (on aura quelque peine à le croire d’abord, quoique ce soit exactement vrai) quatre ou cinq hommes qui le soutiennent et qui lui assujettissent tout le pays. Il en a toujours été ainsi que cinq à six ont eu l’oreille du tyran et s’y sont approchés d’eux-mêmes ou bien y ont été appelés par lui pour être les complices de ses cruautés, les compagnons de ses plaisirs, les complaisants de ses sales voluptés et les co-partageants de ses rapines. Ces six dressent si bien leur chef, qu’il devient, envers la société, méchant, non seulement de ses propres méchancetés mais, encore des leurs. Ces six, en tiennent sous leur dépendance six mille qu’ils élèvent en dignité, auxquels ils font donner, ou le gouvernement des provinces, ou le maniement des deniers publics, afin qu’ils favorisent leur avarice ou leur cruauté… »

On pensera avec profit à l’arrestation de Pavel… Quant à Twitter, Kit Knightley (Off Guardian) a souligné son rôle de contrôle et de censure des oppositions (il vaut mieux les contrôler). J’ajouterais aussi que X a fait baisser le niveau de tout le monde ou presque dans l’opposition. On clique, on se marre ou on râle, on reclique.

La rage de La Boétie se fait sentir ; car la populace est contente qu’on lui laisse quelque chose (elle va perdre son cash et sa maison après sa santé et sa liberté comme on sait) :

« Pauvres gens et misérables, peuples insensés, nations opiniâtres en votre mal et aveugles en votre bien, vous vous laissez enlever, sous vos propres yeux, le plus beau et le plus clair de votre revenu, piller vos champs, dévaster vos maisons et les dépouiller des vieux meubles de vos ancêtres ! vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. »

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Et toute la puissance du tyran vient de la masse :

« Et tout ce dégât, ces malheurs, cette ruine enfin, vus viennent, non pas des ennemis, mais bien certes de l’ennemi et de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, pour qui vous allez si courageusement  à la guerre et pour la vanité duquel vos personnes y bravent à chaque instant la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus que vous, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. »

Deux citations de Bloy pour rire en plein marasme républicain vers 1900 :

« C’est tout de même ahurissant de penser à l’inexplicable survie du régime républicain…Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, mœurs de cochons enragés, empoisonnement systématique de l’enfance, élection et sélection de chenapans ou de goitreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, tels sont les fruits de l’arbre de la Liberté…Le curé nous dit que ses paroissiens sont à un tel degré d’abrutissement qu’ils crèvent comme des bestiaux, sans agonie, ayant détruit en eux tout ce qui pourrait être l’occasion d’un litige d’Ame, à leur dernière heure. »

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Et cette pépite :

« Et ce cortège est contemplé par un peuple immense, mais si prodigieusement imbécile qu’on peut lui casser les dents à coups de maillet et l’émasculer avec des tenailles de forgeur de fer, avant qu’il s’aperçoive seulement qu’il a des maîtres, — les épouvantables maîtres qu’il tolère et qu’il s’est choisis. »

Rappelons que chez les cathos tout le monde se fout de Bergoglio et du pauvre Vigano qui sera sans doute liquidé : le complexe médiatique-mondial saluera la mort méritée d’un énième complotiste…

La Boétie parle de perte de mémoire  (le poisson rouge toujours) et de torpeur (pensez à nos consommations d’anxiolytiques, d’antidépresseurs, de somnifères…) :

« Ainsi donc, puisque tout être, qui a le sentiment de son existence, sent le malheur de la sujétion et recherche la liberté : puisque les bêtes, celles-là même créées pour le service de l’homme, ne peuvent s’y soumettre qu’après avoir protesté d’un désir contraire; quel malheureux vice a donc pu tellement dénaturer l’homme, seul vraiment né pour vivre libre, jusqu’à lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir même de le reprendre ? »

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Il en résulte cette détérioration quantitative et qualitative :

« On ne saurait s’imaginer jusqu’à quel point un peuple ainsi assujetti par la fourberie d’une traître, tombe dans l’avilissement, et même dans un tel profond oubli de tous ses droits, qu’il est presque impossible de le réveiller de sa torpeur pour les reconquérir, servant si bien et si volontiers qu’on dirait, à la voir, qu’il n’a pas perdu seulement sa liberté, mais encore sa propre servitude, pour s’engourdir dans le plus abrutissant esclavage… »

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Après c’est la génération zéro. Debord :

« Le changement qui a le plus d’importance, dans tout ce qui s’est passé depuis vingt ans, réside dans la continuité même du spectacle. Cette importance ne tient pas au perfectionnement de son instrumentation médiatique, qui avait déjà auparavant atteint un stade de développement très avancé : c’est tout simplement que la domination spectaculaire ait pu élever une génération pliée à ses lois. »

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La Boétie constate nûment que tout devient facile ensuite :

« Ainsi les hommes qui naissent sous le joug ; nourris et élevés dans le servage sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés, et ne pensant point avoir d’autres droits, ni d’autres biens que ceux qu’ils ont trouvés à leur entrée dans la vie, ils prennent pour leur état de nature, l’état même de leur naissance. »

C’est que la nature humaine est  fragile et vite abâtardie :

« Les semences de bien que la nature met en nous sont si frêles et si minces, qu’elles ne peuvent résister au moindre choc des passions ni à l’influence d’une éducation qui les contrarie. Elles ne se conservent pas mieux, s’abâtardissent aussi facilement et même dégénèrent ; comme il arrive à ces arbres fruitiers qui ayant tous leur propre, la conservent tant qu’on les laisse venir naturellement ; mais la perdent, pour porter des fruits tout à fait différents, dès qu’on les a greffés. »

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Je rappelle pour être clair (autant être « complotiste » jusqu’au bout) que pour Machiavel (le Prince, III), le meilleur moyen pour un prince de contrôler une sienne population est de la… faire coloniser :

« Le meilleur moyen qui se présente ensuite est d’établir des colonies dans un ou deux endroits qui soient comme les clefs du pays : sans cela, on est obligé d’y entretenir un grand nombre de gens d’armes et d’infanterie. L’établissement des colonies est peu dispendieux pour le prince; il peut, sans frais ou du moins presque sans dépense, les envoyer et les entretenir ; il ne blesse que ceux auxquels il enlève leurs champs et leurs maisons pour les donner aux nouveaux habitants. »

Rassurons nos élites, ça résiste toujours très peu. En effet, rassure Machiavel :

« …ainsi offensés n’étant qu’une très faible partie de la population, et demeurant dispersés et pauvres, ne peuvent jamais devenir nuisibles ; tandis que tous ceux que sa rigueur n’a pas atteints demeurent tranquilles par cette seule raison; ils n’osent d’ailleurs se mal conduire, dans la crainte qu’il ne leur arrive aussi d’être dépouillés. »

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Point essentiel  et politiquement très incorrect : il faut efféminer les populations, car elles seront soumises comme ces femmes qu’on n’avait pas libérées. La Boétie explique :

« Mais revenant à mon sujet que j’avais quasi perdu de vue ; la première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés dans la servitude. De celle-là découle naturellement cette autre : que, sous les tyrans, les hommes deviennent nécessairement lâches et efféminés, ainsi que l’a fort judicieusement, à mon avis, fait remarquer le grand Hippocrate, le père de la médecine… »

On ne va pas rappeler ce qui se passe en ce moment. Le mâle blanc et bourgeois tancé par Sartre dans son immonde Plaidoyer pour les intellectuels n’existe plus ! Le monde féminin, féministe, LGBTQ, gay, festif a pris le pouvoir en occident et il lui faudra peur de temps pour en finir (à mon avis c’est déjà fait, mais bon…).

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Il faut aussi devenir festif. Ici La Boétie annonce Philippe Muray, à qui j’en avais parlé :

« Mais cette ruse des tyrans d’abêtir leurs sujets, n’a jamais été plus évidente que dans la conduite de Cyrus envers les Lydiens, après qu’il se fut emparé de Sardes, capitale de Lydie et qu’il eût pris et emmené captif Crésus, ce tant riche roi, qui s’était rendu et remis à sa discrétion. On lui apporta la nouvelle que les habitants de Sardes s’étaient révoltés. Il les eût bientôt réduits à l’obéissance. Mais en voulant pas saccager une aussi belle ville, ni être toujours obligé d’y tenir une armée pour la maîtriser, il s’avisa d’un expédient extraordinaire pour s’en assurer la possession : il établit des maisons de débauches et de prostitution, des tavernes et des jeux publics et rendit une ordonnance qui engageait les citoyens à se livrer à tous ces vices. Il se trouva si bien de cette espèce de garnison, que, par la suite, il ne fût plus dans le cas de tirer l’épée contre les Lydiens. Ces misérables gens s’amusèrent à inventer toutes sortes de jeux, si bien, que de leur nom même les latins formèrent le mot par lequel ils désignaient ce que nous appelons passe-temps, qu’ils nommaient, eux, Lundi, par corruption de Lydie. »

D’après Michael Snyder (le collapse n’est pas qu’économique, Michael, il est surtout spirituel…) le porno représente 40% du web. Quant à la bourse et aux casinos en ligne…

La Boétie revient (le facho) sur l’effémination :

« Tous les tyrans n’ont pas déclaré aussi expressément qu’ils voulussent efféminer leurs sujets ; mais de fait ce que celui-là ordonna si formellement, la plupart d’entre eux l’ont fait occultement. A vrai dire, c’est assez le penchant naturel de la portion ignorante du peuple qui d’ordinaire, est plus nombreuse dans les villes. Elle est soupçonneuse envers celui qui l’aime et se dévoue pour elle, tandis qu’elle est confiante envers celui qui la trompe et la trahit. »

Rappelons le rôle traditionnel des eunuques dans la tyrannie chinoise (voyez mon texte sur Etienne Balasz à ce sujet)… Zweig souligne aussi le rôle des homosexuels dans l’avènement de la tyrannie nazie (Zweig, facho aussi). On lira le livre incroyable le Rose et le brun de Philippe Simonnot à ce sujet. Et on ne dira rien de Davos, des Young Leaders et du reste.

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Philippe Muray avait bien vu que la société festive se développe avec un « besoin de pénal ». La Boétie aussi, qui use encore (facho, La Boétie) du terme d’abruti :

« C’est vraiment chose merveilleuse qu’ils se laissent aller si promptement, pour peu qu’on les chatouille. Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèces étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie. Ce système, cette pratique, ces allèchements étaient les moyens qu’employaient les anciens tyrans pour endormir leurs sujets dans la servitude. Ainsi, les peuples abrutis, trouvant beau tous ces passe-temps, amusés d’un vain plaisir qui les éblouissait, s’habituaient à servir aussi niaisement mais plus mal encore que les petits enfants n’apprennent à lire avec des images enluminées. Les tyrans romains renchérirent encore sur ces moyens, en festoyant souvent et en gorgeant ces gens abrutis et les flattant par où ils étaient plus faciles à prendre, le plaisir de la bouche. Les tyrans romains renchérirent encore sur ces moyens, en festoyant souvent les hommes des décuries… »

Ici on se rapproche de Marx. Dix-huit Brumaire (le livre le plus important, avec ceux de Joly, pour comprendre leur France moderne) :

« Ce n’est que sous le second Bonaparte que l’État semble être devenu complètement indépendant. La machine d’État s’est si bien renforcée en face de la société bourgeoise qu’il lui suffit d’avoir à sa tête le chef de la société du 10 Décembre, chevalier de fortune venu de l’étranger, élevé sur le pavois par une soldatesque ivre, achetée avec de l’eau-de-vie et du saucisson, et à laquelle il lui faut constamment en jeter à nouveau. C’est ce qui explique le morne désespoir, l’effroyable sentiment de découragement et d’humiliation qui oppresse la poitrine de la France et entrave sa respiration. Elle se sent comme déshonorée. »

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Ce découragement ne concernait qu’une minorité républicaine qui vite aussi pourrit le pays quand elle arrive au pouvoir. Car le régime militariste, boutefeu, festif, décadent (lisez la Curée de Zola, c’est sur l’obsession sexuelle et l’immobilier), socialiste (déclara justement Guizot, cité par Marx) et cocardier devint vite populaire. Le 8 mais 1870 il triomphe encore dans les sondages-urnes et 7.5 millions de votants plébiscitent le régime aussi bâti sur le putsch et le sang du 2 décembre. Le tout sur rumeur d’attentats. Il faudra Sedan pour le faire tomber, et pour le remplacer par la république opportuniste : Victor Hugo annonçait dans Napoléon-le-Petit qu’on se réveillerait. On ne s’est jamais réveillé. La tourbe canaille et imbécile de Flaubert avait pris le relais...

La Boétie ajoute attristé :

« Le peuple ignorant et abruti a toujours été le même. Il est, au plaisir qu’il ne peut honnêtement recevoir, tout dispos et dissolu ; au tort et à la douleur qu’il ne peut raisonnablement supporter, tout à fait insensible. »

Et enfin, comme il est connu pour son amitié avec Montaigne, cette envolée sur l’amitié perdue et remplacée par les complicités :

« Certainement le tyran n’aime jamais et jamais n’est aimé. L’amitié, c’est un nom sacré, c’est une chose sainte : elle ne peut exister qu’entre gens de bien, elle naît d’une mutuelle estime, et s’entretient non tant par les bienfaits que par bonne vie et mœurs. Ce qui rend un ami assuré de l’autre, c’est la connaissance de son intégrité. Il a, pour garants, son bon naturel, sa foi, sa constance ; il ne peut y avoir d’amitié où se trouvent la cruauté, la déloyauté, l’injustice. Entre méchants, lorsqu’ils s’assemblent, c’est un complot et non une société. Ils ne s’entretiennent pas, mais s’entre-craignent. Ils ne sont pas amis, mais complices. »

Juste un bref rappel : dans mon livre titré ironiquement Internet nouvelle voie initiatique, j’avais décrit dans la quatrième partie tout ce qui est traité ci-dessus : les réseaux, le contrôle, la surveillance, le festif, les jeux, le sexe, la léthargie, le confinement (mais oui !), la prostration, l’anesthésie, tout ce qui allait rendre la vie au pouvoir totalitaire des globalistes de plus en plus facile, sauf peut-être en Amérique. Le fond libertarien local (cf. Tocqueville, qui était beaucoup moins pessimiste finalement pour l’Amérique que pour l’Europe), la culture paranoïaque (Richard Hofstader toujours) antigouvernementale, la meilleure utilisation de la technologie (le froncé ne sait que regarder sa télé), tout en fait prédestinait les USA à une timide résistance au globalisme impérial. Mais bon, on a passé l’âge des grandes espérances. La servitude volontaire s’épanouit pleinement au sein de la dictature digitale et du capitalisme de surveillance.

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

Quelques sources :

https://www.dedefensa.org/article/platon-nous-decrivait-i...

https://www.dedefensa.org/article/de-platon-a-cnn-lenchai...

https://www.dedefensa.org/article/de-la-terre-comme-camp-...

https://www.dedefensa.org/article/la-route-de-la-servitud...

https://www.dedefensa.org/article/george-orwell-et-le-fem...

https://www.dedefensa.org/article/nos-oligarchies-expliqu...

https://www.dedefensa.org/article/allan-bloom-et-la-decon...

https://www.dedefensa.org/article/karl-marx-et-notre-etat...

https://www.dedefensa.org/article/machiavel-marx-et-les-a...

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/11/11/comment-le-t...

 

lundi, 26 août 2024

Le jeu présidentiel dans le monde des clowns

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Le jeu présidentiel dans le monde des clowns

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/08/24/pellemaailman-presidenttipeli/

Il est facile d'exciter les gens encore et encore, en croyant qu'une figure rédemptrice émergera du triste royaume qu'est la politique des superpuissances pour résoudre les problèmes et rendre la vie quotidienne des gens plus agréable. Une fois de plus, nous nous tournons vers le leader imaginaire du « monde libre », les États-Unis, à l'approche des élections présidentielles de novembre.

En Finlande, les médias glorifient, comme on pouvait s'y attendre, la candidate démocrate, Kamala Harris, parce qu'elle promet de poursuivre des politiques familières et qu'elle serait la première femme de couleur à diriger les États-Unis. De nombreux « Occidentaux » de notre pays espèrent également que Mme Harris l'emportera, afin que la prochaine administration américaine s'engage une fois de plus en faveur de l'OTAN et que l'Occident continue à soutenir l'Ukraine.

Le candidat indépendant, avocat et activiste Robert F. Kennedy Jr, qui s'est retiré de la course à la présidence, a annoncé son soutien à Trump. Trump, pour sa part, a promis à Kennedy un poste dans son cabinet, inspirant certains Américains (et pourquoi pas certains Finlandais) à imaginer que l'avenir sera radieux une fois que le duo unira ses forces pour mettre au pas le maléfique « État profond ».

« Rendre l'Amérique abordable à nouveau » (affordable), c'est ce que Trump a promis dans un discours de campagne, dans le but de vaincre l'inflation et de rendre l'Amérique « abordable » à nouveau pour ses citoyens. Cela semble populiste, mais c'est certainement un slogan plus terre-à-terre que de souligner la « grandeur » de l'Amérique face à la récession économique et à de nombreux problèmes de politique intérieure.

Harris a déclaré lors de la convention démocrate qu'elle voulait « unir les Américains », mais comment réaliser cette unification de la nation alors que les démocrates élitistes méprisent ouvertement les partisans de Trump en les traitant de racistes stupides et n'essaient même pas de comprendre d'où vient son soutien ?

Trump, pour sa part, a stupidement qualifié Harris de « cinglée radicale de gauche », alors que les démocrates et les républicains sont tous deux des libéraux de droite avec des accents politiques légèrement différents. Le prochain débat électoral entre les candidats risque d'être un divertissement tragicomique plutôt qu'un débat politique sérieux.

Le fait qu'un certain nombre d'avocats de la Maison Blanche ayant servi dans les administrations de Ronald Reagan, George H. W. Bush et George W. Bush aient exprimé leur soutien à Harris, la candidate de leur propre parti pour le poste de Trump, est également révélateur de la situation politique intérieure aux États-Unis.

Apparemment, la crainte est que Trump ne continue pas sur la même ligne de politique étrangère que les démocrates, même si Trump a béni le génocide sioniste à Gaza et s'est vanté d'avoir « sauvé l'OTAN » en demandant plus d'argent aux pays européens pour la défense (c'est-à-dire en agissant comme un agent commercial pour l'industrie américaine de l'armement, comme le firent par ailleurs d'autres présidents).

Les deux candidats continuent de faire campagne et d'inciter les électeurs à voter pour eux en promettant toutes sortes de choses qu'ils ne peuvent pas concrètement réaliser. Comme souvent, de nombreux électeurs seront déçus par la suite, mais c'est ainsi que se déroule le jeu présidentiel américain basé sur l'argent, le marketing et les images émotionnelles.

Une société invertébrée et un peuple d'éternels adolescents

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Une société invertébrée et un peuple d'éternels adolescents

par Emiliano Calemma

Source: https://www.destra.it/home/tempi-moderni-una-societa-invertebrata-e-un-popolo-di-eterni-adolescenti/

Si nous analysons objectivement la société dans laquelle nous vivons, nous nous rendons compte que tout est vraiment grotesque. Nous avons des divertissements médiatiques de type adolescent pour chaque tranche d'âge, nous avons un système éducatif qui a remplacé le véritable apprentissage académique par des images et des slogans avec des résultats dévastateurs (j'enseigne l'économie et le droit dans un lycée, nda), nous achetons des produits pharmaceutiques qui soulagent mais ne guérissent jamais, nous avons des services sociaux destinés à tous mais pris en charge exclusivement par des profiteurs sans scrupules, nous déléguons la gestion du temps libre de nos enfants à Internet (jeux, pornographie, arnaques, etc.). C'est inacceptable.

Chaque aspect décrit ci-dessus infecte les autres et vice-versa, permettant à la corruption et aux perversions de proliférer de plus en plus facilement. Dans une telle situation, en l'absence d'une morale qui inspire l'amélioration, les fondations mêmes de notre nation sont destinées à se fissurer et donc à s'effondrer à brève échéance.

Nous sommes conscients de tout cela, mais nous ne faisons rien pour l'inverser. Pourquoi ? Parce que, fondamentalement, c'est une éthique de la paresse et un désir de ne pas paraître mauvais qui ont prévalu. En fait, se poser en champion d'une nouvelle morale contre toute la pourriture qui nous entoure pousse le reste de la société à vous taxer de réactionnaire rétrograde, pour ne pas dire de « fasciste ». C'est alors que le jeu commence. Lequel d'entre vous veut vraiment être marqué par des affiliations dangereuses ? Regardons les choses en face: même à droite, il y a une compétition pour savoir qui est le plus antifasciste.

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Remettre ce pays sur la bonne voie est un travail difficile et dangereux qui, s'il est bien fait, implique des sacrifices personnels que personne ne veut faire. En effet, dans un pays imprégné d'une bonne idéologie à la limite du paradoxe, la tâche semble vraiment impossible à réaliser. Ce n'est même pas le fait que cette société puisse paraître « la plus libre de tous les temps » qui nous incite à l'action.

En réalité, le concept de liberté se réduit aujourd'hui à une notion superficielle et nihiliste qui traduit une absence totale de prise de responsabilité, dans une société imprégnée de perversions contre-nature de toutes sortes, qui ne recherche que le profit maximum et la gratification immédiate. Accepter cela, c'est renoncer au devoir de la lutte politique.

Mais nous sommes nombreux à penser qu'il ne doit pas en être ainsi. Il faut nécessairement s'habituer aux difficultés et se rendre compte que nous vivons dans une société hostile, il faut se résigner au confort que cette vie nous offre sournoisement chaque jour, il faut être fier d'affronter les problèmes et de savoir les résoudre, il faut redécouvrir la volonté et la discipline qui font la différence entre la victoire et la défaite. C'est ainsi que nous imposerons la morale à laquelle nous croyons.

Nous devons travailler à retrouver un sens collectif du bien commun qui remplace ce grotesque, ce clownesque, que nous vivons tous les jours. Nous devons retrouver confiance et fierté, car toute vie est un combat. Se battre politiquement pour reconquérir des positions qui semblent perdues à jamais nous aidera à prendre conscience de l'importance que nous avons pour l'avenir de tous. Cette prise de conscience, réalisée individuellement, est peut-être la seule forme de survie de cette nation.

dimanche, 25 août 2024

De la crise capitaliste au génocide?

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De la crise capitaliste au génocide?

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/08/21/kapitalismin-kriisista-kansanmurhaan/

Le capitalisme mondial est en stagnation, ce qui accroît la pression sur les acteurs politiques et militaires du capital transnational pour qu'ils trouvent de nouveaux moyens de faire du profit. William I. Robinson, professeur à l'université de Californie, a écrit sur le sujet des textes d'une grande pertinence.

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Les guerres en Ukraine et à Gaza et la nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Chine « accélèrent l'effondrement violent de l'ordre international de l'après-Seconde Guerre mondiale et augmentent le risque de guerre mondiale ». La civilisation telle que nous la connaissons « se désintègre sous l'impact de l'accumulation effrénée du capital mondial », déclare Robinson en introduction de sa thèse.

Au cœur de la crise de cette époque se trouve « le conflit fondamental au sein du capitalisme, la surproduction de capital ». Au cours des dernières décennies, la surproduction a atteint des niveaux exceptionnellement élevés. Les grandes entreprises internationales et les conglomérats financiers ont réalisé des bénéfices records, alors que les taux de profit ont chuté et que les investissements des entreprises ont diminué.

« C'est précisément cette baisse des taux de profit en même temps que la hausse de la cagnotte qui est le signe de l'effondrement du capitalisme. Depuis 1980, les réserves de trésorerie des entreprises n'ont fait qu'augmenter, mais l'argent oisif n'est pas du capital car sa valeur n'augmente pas. Le capitalisme stagnant est en état de crise », affirme l'universitaire.

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La classe capitaliste internationale a « accumulé plus de richesses qu'elle ne peut en consommer ou en réinvestir ». Les inégalités mondiales n'ont cessé d'augmenter.

« En 2018, 1% de l'humanité contrôlait 52% de la richesse mondiale, et 20% de l'humanité en contrôlait 95%, tandis que les 80% restants devaient se contenter d'à peine 5% de cette richesse », indique M. Robinson (photo) en citant des données de recherche, dont certaines sont obsolètes.

« La spéculation financière, la croissance par l'endettement et le pillage de l'argent des contribuables » ont atteint la fin de leur vie utile en tant que solutions temporaires à la stagnation chronique. La classe capitaliste cherche de plus en plus désespérément de nouveaux moyens de se débarrasser du capital qu'elle a accumulé. Le résultat est que « le système devient plus violent, plus prédateur et plus imprudent ».

Après le boom de la mondialisation capitaliste de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème siècle, l'élite a dû admettre que la crise était devenue incontrôlable. Dans son rapport sur les risques 2023, le Forum économique de Davos a averti que le monde était confronté à une « multi-crise » aux « conséquences économiques, politiques, sociales et climatiques croissantes » et à « une décennie unique, incertaine et turbulente ».

Le désir avide de prolonger indéfiniment l'accumulation du capital empêche la classe dirigeante de trouver des solutions viables à cette crise. Ainsi, des expériences sont en cours pour transformer le chaos politique et l'instabilité économique actuels en une nouvelle phase plus meurtrière du capitalisme mondial : les groupes dirigeants se tournent, selon Robinson, « vers l'autoritarisme, la dictature et le fascisme ».

Dans les années à venir, les nouvelles technologies basées sur l'automatisation, l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle, combinées à la marginalisation causée par les conflits, l'effondrement économique et le changement climatique, augmenteront de manière exponentielle le nombre de « personnes excédentaires » vivant dans une misère prolétarienne, rongée par le chômage et la pauvreté.

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Les classes dirigeantes sont confrontées à un problème insoluble : comment réprimer le soulèvement potentiel de cette énorme masse de personnes à travers le monde ? Les « fous » doivent être tenus en échec par une société technocratique de contrôle, un État policier mondial, dont les instruments sont les pandémies, les guerres et les génocides, dans le but ultime de détruire l'humanité.

Selon M. Robinson, c'est aussi le contexte plus large des événements de Gaza. « Le prolétariat palestinien de Gaza a cessé de fournir une main-d'œuvre bon marché à l'économie israélienne lorsque les rebelles de Gaza ont été encerclés en 2007 et que toute la région a été transformée en camp de concentration. Inutiles pour Israël et le capital international, les Gazaouis sont un obstacle à l'expansion capitaliste au Moyen-Orient et sont totalement jetables. »

Le génocide en cours apporte des contributions majeures à la dynamique de la crise capitaliste. « Gaza est un microcosme et la manifestation ultime du sort qui attend la classe ouvrière et le reste de l'humanité à mesure que les formes de domination de l'ordre mondial deviennent de plus en plus brutales et violentes », prévient Robinson.

La corporatocratie transnationale se prépare à une nouvelle phase radicale de son contrôle de la population humaine et de la planète. Ce n'est pas une coïncidence si de nouvelles méga-prisons sont construites dans le monde entier, ainsi que des « villes-blocs » destinées à restreindre la circulation des citoyens . La montée des systèmes politiques autoritaires s'inscrit également « dans un mouvement plus large vers un État policier mondial », ajoute M. Robinson.

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« Gaza, le Congo et d'autres pays de l'enfer tirent en temps réel la sonnette d'alarme : le génocide pourrait devenir un moyen puissant de résoudre le conflit entre le capital excédentaire et l'humanité excédentaire dans les décennies à venir.

Le chaos politique et l'instabilité chronique peuvent créer des conditions extrêmement favorables au capital. Dans le passé, les guerres ont constitué un stimulant économique majeur et ont sorti le système capitaliste de sa crise d'accumulation tout en détournant l'attention des tensions politiques et des problèmes de légitimité.

Chaque nouveau conflit dans le monde ouvre de nouvelles opportunités de victoire dans la lutte contre la stagnation. Les destructions sans fin qui suivent la reconstruction ont des effets d'entraînement. Elles alimentent non seulement les profits de l'industrie de l'armement, mais revitalisent également l'urbanisme, la construction, les hautes technologies, l'énergie et bien d'autres secteurs.

La compétition géopolitique, voire le génocide, constituent ainsi une bouée de sauvetage perverse pour le capitalisme en crise, offrant des opportunités de nouvelles richesses par la violence. De ce point de vue, l'opération militaire russe en Ukraine et la guerre génocidaire d'Israël à Gaza « ont ouvert la voie à une militarisation accrue d'une économie de guerre déjà mondiale ».

Il a fallu une deuxième guerre mondiale pour que le capitalisme sorte enfin de la Grande Dépression. La guerre froide a justifié un demi-siècle d'augmentation des budgets militaires, suivie par la soi-disant guerre contre le terrorisme, qui a également contribué à empêcher l'économie d'imploser en raison d'une stagnation chronique.

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Si la militarisation de l'économie mondiale contribuera à atténuer la crise de la surpopulation à l'avenir, elle est également risquée car elle accroît les tensions et pousse dangereusement le monde vers une conflagration majeure.

« Nous sommes au milieu d'une guerre civile mondiale », affirme Robinson. Au lieu de deux armées, les citoyens du monde entier sont confrontés à des groupes dirigeants ayant de sinistres desseins. La résistance populaire peut-elle s'intensifier au point que l'élite transnationale doive accepter des réformes structurelles majeures au profit du peuple ?

« L'avenir est incertain parce que le résultat dépendra de la lutte entre des forces sociales opposées, des politiques qui émergeront de cette lutte et de facteurs qui sont souvent difficiles à prévoir. Mais il est clair que des bouleversements majeurs sont à venir », affirme le sociologue américain.

Pavel Durov et la paranoïa de Kafka

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Pavel Durov et la paranoïa de Kafka

Constantin von Hoffmeister

Source: https://www.eurosiberia.net/p/pavel-durov-and-the-kafka-paranoia?publication_id=1305515&post_id=148093235&isFreemail=true&r=jgt70&triedRedirect=true

Kafka a décrit avec une merveilleuse puissance imaginative les futurs camps de concentration, la future instabilité de la loi, le futur absolutisme de l'appareil d'État.

- Bertolt Brecht

Dans une scène tout droit sortie d'un roman de Franz Kafka, Pavel Durov, l'énigmatique fondateur de Telegram, a été arrêté en France lors de son atterrissage à l'aéroport du Bourget, près de Paris. Alors qu'il débarquait de son jet privé, il a été appréhendé par les autorités françaises qui l'attendaient, armées d'un mandat d'arrêt l'accusant d'avoir permis des activités criminelles par l'intermédiaire de sa plateforme de messagerie. Les accusations, aussi surréalistes que graves, portent sur la complicité de trafic de drogue, les délits pédocriminels et le blanchiment d'argent, le tout découlant du manque de modération présumé de Telegram. Son arrestation n'est pas seulement une catastrophe personnelle, mais un rappel brutal de l'absurdité qui attend ceux qui défient la main invisible mais omniprésente du pouvoir dans un monde qui prétend protéger la liberté tout en la démantelant méthodiquement.

Que devient Telegram après l'arrestation de Durov ? La question suscite un malaise qui se métastase rapidement en d'innombrables chuchotements spéculatifs, tous plus incertains les uns que les autres. Une rumeur, qui se faufile déjà dans les couloirs numériques, insiste sur le fait que l'équipe de Durov est préparée à cette éventualité, qu'il existe un protocole clandestin prêt à être mis en œuvre sur le coup de minuit. Mais comme toutes les rumeurs, elle se nourrit de l'absence de sources vérifiables. La vérité, enveloppée d'ambiguïté, est aussi insaisissable que l'homme lui-même. La question de savoir si Telegram persistera, et sous quelle forme déformée, reste une énigme troublante, une question suspendue dans le vide, là où devrait se trouver la certitude.

Dans l'Occident moderne, la liberté d'expression est présentée comme un principe sacré, un emblème brillant de la démocratie qui contraste prétendument avec les « régimes despotiques » de la Russie et de la Chine. Pourtant, sous cette façade polie se cache une réalité aussi étouffante et absurde que n'importe quel cauchemar kafkaïen - un endroit où les dissidents sont poursuivis sans relâche, leurs voix étouffées, leurs libertés éteintes. Les mésaventures de Julian Assange, d'Edward Snowden et maintenant de M. Durov nous rappellent étrangement que la dévotion de l'Occident à la liberté d'expression n'est qu'une prétention creuse, une mascarade masquant une vérité plus sombre.

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Durov est citoyen de quatre pays : la Russie, Saint-Kitts-et-Nevis, la France et les Émirats arabes unis. La multiplicité de ses identités reflète sa tentative désespérée d'échapper à l'emprise toujours plus étroite du pouvoir de l'État, de rester une âme sans attaches dans un monde où la véritable autonomie n'est qu'un rêve éphémère. Pourtant, la révélation que Durov a renoncé à sa citoyenneté russe, associée à sa récente détention en France, souligne la futilité de tels efforts. Peu importe le nombre de frontières que vous traversez, peu importe le nombre de nationalités que vous assumez, la griffe de fer de la censure vous traquera inévitablement si vous refusez de vous plier à l'autorité libérale de l'Occident. Les personnes attachées à une liberté authentique ne devraient pas « fuir » vers l'Occident, mais s'en éloigner.

La notion de presse libre, si souvent célébrée en Occident, se révèle farce amère. On nous sert la fiction réconfortante que les médias fonctionnent sans chaînes, que les journalistes recherchent la vérité sans crainte de représailles. Pourtant, le calvaire de M. Durov, qui fait écho à celui de M. Assange, révèle la fragilité et la tromperie qui se cachent derrière cette fausse « liberté ». Lorsque Durov a quitté la Russie, ce n'était pas à la recherche de plus de libertés, mais parce qu'il a refusé de se soumettre aux exigences de censure de VK, le réseau social russe largement utilisé, en résistant aux pressions exercées pour qu'il remette les données des utilisateurs aux autorités.

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Kafka, le maître du désespoir bureaucratique, trouverait dans le destin de Durov une familiarité troublante. Ce destin rappelle celui de Josef K. dans Le Procès, condamné non pas pour un crime spécifique mais pour le soupçon insidieux et omniprésent qui envahit tous les aspects de l'existence. Dans un monde où le moindre écart déclenche les soupçons les plus graves, comment la liberté peut-elle être autre chose qu'une amère illusion ? Ne sommes-nous pas tous, d'une certaine manière, prisonniers d'une vaste bureaucratie sans visage, où chaque action est scrutée, chaque intention remise en question et chaque individu réduit à une copie conforme de lui-même ?

La terreur qui s'infiltre dans ce monde n'est pas seulement la peur du châtiment. C'est quelque chose de plus profond, de plus envahissant - une terreur qui immobilise l'âme. C'est la crainte de prononcer un mot innommable, de nourrir une pensée impensable, de défier le regard omniscient qui nous observe à chaque coin de rue. Cette terreur, comme l'a compris Kafka, est une anticipation du châtiment ainsi qu'une anxiété profonde et paralysante - une aspiration à quelque chose qui échappe à ceux qui détiennent le pouvoir, mais aussi une peur de tout ce que le pouvoir touche. En Occident, cette crainte est dissimulée sous la rhétorique de la « liberté », enveloppée dans le mensonge réconfortant selon lequel nous sommes libres de parler, libres de penser, libres de résister.

Cependant, l'enchevêtrement de puissants conglomérats médiatiques avec d'autres forces d'élite met à nu ce grotesque spectacle de clowns. Lorsqu'un empire médiatique devient suffisamment important, il cesse de se considérer comme un chien de garde du pouvoir ; au lieu de cela, il s'empêtre dans le réseau d'influence qu'il était censé surveiller. Il n'est plus un adversaire, mais un collaborateur, complice de la perpétuation des structures qu'il prétendait contester. Cette trahison silencieuse, cette collusion tacite, garantit que la dissidence reste soigneusement contrôlée, soigneusement contenue et, en fin de compte, oblitérée.

L'hypocrisie la plus flagrante de l'Occident réside dans sa foi en la mission moralisatrice de multinationales comme Google, dont le credo, « Don't be evil », s'est transformé en une banale rengaine. Les architectes de Google croient sincèrement qu'ils façonnent le monde pour le rendre meilleur, mais leur soi-disant ouverture d'esprit ne s'étend qu'aux points de vue qui s'alignent sur le courant libéral-impérialiste de la politique américaine. Tout point de vue qui remet en question ce récit est rendu invisible, rejeté comme non pertinent ou dangereux. Telle est la terreur sourde de leur mission - l'horreur tranquille d'un monde où les voix dissidentes ne sont pas réduites au silence par la force, mais simplement ignorées jusqu'à l'oubli.

Aucune société ayant mis en place un système de surveillance de masse n'a échappé à ses abus, et l'Occident n'est pas différent. Il est devenu banal de supposer que le gouvernement surveille nos moindres faits et gestes, alors qu'il est considéré comme paranoïaque de croire le contraire. Cette normalisation de la surveillance est le dernier témoignage de l'enracinement de ces mécanismes de contrôle. Nous vivons dans une réalité où la vie privée est un anachronisme, où chaque geste est enregistré, chaque mot catalogué, chaque murmure de désaccord consigné en vue d'un jugement futur. L'État de surveillance n'est plus une dystopie lointaine ; c'est le monde dans lequel nous vivons, le cauchemar dont nous ne pouvons pas nous réveiller.

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Dans ce monde, la transformation de l'individu est inévitable et exceptionnellement kafkaïenne. Alors qu'Oge Noct se réveille de ses rêves agités, il se retrouve inexplicablement transformé en un insecte monstrueux. Cette métamorphose est une aberration physique et un symbole de la déshumanisation infligée par un système qui broie l'âme. Qu'il s'agisse d'Assange, de Snowden ou de Durov, le schéma est le même : ceux qui osent défier le système ne sont pas portés aux nues mais dégradés, leur humanité érodée par l'implacable machine de contrôle qui se déclare championne de la liberté tout en perpétuant une tyrannie inflexible.

Tel est le vrai visage de l'Occident moderne - une spirale descendante kafkaïenne dans laquelle la promesse de liberté n'est guère plus qu'une farce cruelle, et où ceux qui la recherchent sont condamnés à vivre dans une peur perpétuelle.

C'est comme un fleuve, n'est-ce pas ? Un fleuve qui sort de son lit, se répand dans les champs, perd de sa profondeur au fur et à mesure qu'il s'étend, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une mare sale et stagnante. C'est ce qui arrive aux révolutions. Elles commencent avec force, avec détermination, mais à mesure qu'elles s'étendent, elles s'amincissent, elles perdent leur substance. Et lorsque la ferveur s'évapore enfin, que reste-t-il ? Rien d'autre que la boue de la bureaucratie, épaisse et étouffante, qui s'insinue dans tous les recoins de la vie. Les anciens carcans qui nous retenaient étaient au moins visibles, tangibles, mais ces nouveaux carcans sont faits de papier, de formulaires, de tampons et de signatures, interminables et étouffants. Et pourtant, nous les portons tout de même, sans même nous rendre compte de l'étroitesse de leur lien.

samedi, 24 août 2024

Les antifa allemands veulent se débarrasser de l'Allemagne de l'Est

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Les antifa allemands veulent se débarrasser de l'Allemagne de l'Est

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/gli-antifa-tedeschi-vogliono-la-separazione-dalla-germania-est/

La Tchécoslovaquie a montré la voie. Face aux sondages qui précèdent les élections régionales du mois prochain en Allemagne, la gauche des salles de presse en Allemagne appelle à la sécession. A un retour à la division entre l'Allemagne de l'Ouest - bonne, démocratique, antifa et tolérante mais uniquement lorsque cela les arrange - et l'Allemagne de l'Est, facho-communiste, mauvaise, pro-russe.

Et il ne s'agit pas seulement des scribouillards infaillibles pontifiant dans quelques journaux mineurs. Même Der Spiegel met en garde les méchants: "Les habitants des Länder de Thuringe, de Brandebourg et de Saxe ont une occasion en or de ruiner leur réputation une fois pour toutes lors des élections régionales".

Malheur à vous si vous votez mal, en somme. Le problème, c'est que sans aller jusqu'à voter pour l'AfD, les Allemands ne semblent pas suivre l'exemple de la gauche ancrée dans les rédactions. Car les sondages pour les élections législatives de l'an prochain récompensent la CDU avec 32% tandis que la droite de l'AfD est tombée à 16%. Die Linke, le parti de gauche qui ressemble assez au parti italien de Fratoianni, a pratiquement disparu tandis que le parti de Sahra Wagenknecht, semblable à la formation italienne de Marco Rizzo, atteint 9%. La coalition "feu tricolore" soutenant Olaf Scholz (sociaux-démocrates, verts et libéraux) atteint un total de 32%, comme la seule CDU.

Mais ce qui inquiète la gauche des journalistes, c'est la position que commencent à prendre certains démocrates-chrétiens de premier plan. Michael Kretschmer, leader de la Saxe et vice-président de la CDU, s'oppose au gaspillage des ressources, galvaudées pour soutenir la guerre de Zelensky, et souhaite la réparation du gazoduc Nord Stream détruit par les "Ukrainiens".

C'est pourquoi la gauche graphomane a lancé des attaques non seulement contre les partis de l'opposition, mais aussi contre la population de l'Allemagne de l'Est. Confirmant le commentaire impitoyable de Guia Soncini dans Linkiesta (un site de gauche) à propos des interventions des camarades antifascistes italiens sur les différents réseaux sociaux: « Quel bonheur pour l'antifascisme d'être dans la biographie de chaque imbécile qui se croit éveillé ». Manifestement, les imbéciles abondent à Berlin aussi. A l'Ouest...

Anciennes aspirations - nouveaux concepts - Pour une révolution conservatrice !

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Anciennes aspirations - nouveaux concepts

Pour une révolution conservatrice !

Werner Olles

La lecture de livres qui peuvent paraître « désagréables » au premier abord ouvre parfois la voie à des idées provocatrices et rafraîchissantes. C'est ce qui m'est arrivé après la lecture de la biographie due à la plume de Werner Bräuninger et intitulée « Kühnen. Un destin allemand ». Il s'agit de retracer le bref itinéraire d'un jeune néo-nazi qui, dans les années 1970 et 1980, a fait sensation en menant des actions spectaculaires en faveur de la légalisation du NSDAP en RFA, a passé près de huit ans dans les prisons de la République et est décédé en 1991, à l'âge de 34 ans, des suites d'une infection par le HIV, après que son « mouvement » s'est émietté en raison de son homosexualité, qu'il a d'abord cachée et qu'il n'a avouée que relativement tard.

J'ai fait sa connaissance à la fin des années 1980, alors qu'il emménageait avec quelques fidèles dans une maison individuelle située juste au coin de la rue, chez nous, à la périphérie de Francfort. J'ai fait la connaissance de Michael Kühnen, un homme modeste, plutôt introverti et amical, et nous avons passé des nuits entières à discuter, parfois de manière émotionnelle, sans que le national-révolutionnaire que je suis ne parvienne à convaincre le national-socialiste qu'il était, ni l'inverse. Cependant, à la fin de nos débats, il était capable d'admettre qu'un nouveau national-socialisme n'était concevable que sans exterminations raciales et guerres d'extermination. Bien des décennies plus tard, je pense que la fascination qu'exerçait cet homme n'avait pas grand-chose à voir avec son idéologie politique, mais plutôt avec son esprit de résistance déterminé, aussi tordu qu'il ait pu être. Un compte-rendu détaillé et adapté à l'homme et au sujet du livre de Werner Bräuninger « Kühnen. Un destin allemand. La biographie » est déjà en préparation et sera publié en temps voulu.

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La réaction de certaines publications semi-droitières et conservatrices auxquelles j'ai proposé une recension et qui l'ont systématiquement refusée m'a paru d'autant plus douteuse. Il ne s'agissait en effet pas de réhabiliter le nazisme, mais de présenter de manière objective un homme intéressant et son destin tragique. Car une chose est claire: le nazisme est une branche pourrie de l'histoire allemande, sur laquelle personne ne devrait s'asseoir au risque de tomber. Une critique détaillée du livre de Werner Bräuninger « Kühnen. Un destin allemand. La biographie » est donc déjà en préparation.

En effet, des concepts entièrement nouveaux sont aujourd'hui nécessaires comme base, avant que notre actuelle décadence néo-primitiviste ne nous étouffe avec ses pseudo-sciences (études de genre, toutes sortes de kitsch médiatique, social et politique, etc.) enseignées dans nos « universités » délabrées, qui servent désormais de réceptacle à des personnages des deux sexes ne voulant pas grandir, demeurant infantiles et irresponsables, à des sous-doués en masse et à des nouveaux riches à la fois ignorants et arrogants, dont les ambitions sont inversement proportionnelles à leur talent et à leur intelligence.

Pour nous, en tant que "droite authentique", sont en revanche pertinents un traditionalisme positif, un regard lucide sur la triste réalité, la lutte contre l'ethnomasochisme woke qui va désormais jusqu'au suicide ethnique, contre la droite assimilationniste et la gauche cosmopolite arc-en-ciel, toutes deux complices du système et contre la dérive vers le tout intellectuel. La thèse, trop peu pensée et débattue jusqu'à présent, selon laquelle notre « résistance » est entre-temps déjà elle-même plus ou moins volontairement intégrée dans le « système », doit être discutée ouvertement, tout comme l'ancienne/nouvelle aspiration anticapitaliste de toujours, qui doit encore être ancrée dans le réel, une combinaison rationnelle des concepts d'Alexandre Douguine, Diego Fusaro et Guillaume Faye, à la fois archéofuturistes et occidentaux-chrétiens-traditionalistes, afin de combiner au mieux l'Antiquité de la Grèce et de Rome avec un avenir lumineux pour la classe ouvrière, les artisans autarciques, pour l'intelligence technique et les penseurs organiques.

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Nous devons nous rendre à l'évidence, et cela sans illusion, que l'Allemagne et l'Europe sont engagées dans la plus grande lutte existentielle de leur histoire, la détermination des principaux ennemis (les Etats-Unis, l'islamisation, l'antifa, le complexe politico-médiatique et/ou l'immigration/envahissement de masse?) - car j'ai tendance à considérer la tolérance active et passive et la facilitation de l'envahissement par les étrangers, de l'islamisation et de l'accaparement des terres par la clique politico-médiatique au pouvoir comme le principal mal qui a détruit durablement notre patrie -, tandis que les États-Unis - selon Guillaume Faye, qui contredit ou ré-interprète le concept d'« Eurasie » de Douguine, préférant parler d'« Eurorussie, d'État-nation impérial s'étendant de Lisbonne à Vladivostock », sont certes notre adversaire, mais ne sont pas l'ennemi principal en tant qu'« enfant prodigue de l'Europe », ce qui n'est évidemment pas le cas de l'Amérique latine. D'autre part, nous devons reconnaître que l'UE est un projet de l'impérialisme américain et du libéralisme mondial visant à détruire la Russie, c'est pourquoi nous sommes clairement favorables à l'élection de l'anti-mondialiste Trump, qui, comme Poutine, ne prend plus l'UE au sérieux depuis longtemps.

Il faut toutefois veiller à ne pas remplacer un hégémon par un autre, par exemple la dictature chinoise, qui, contrairement à la Russie, est elle-même soumise depuis longtemps à la logique du système mondialiste et matérialiste. Nous plaidons résolument pour l'abandon de l'obsession antisémite stupide et primitive de l'ancienne et de la nouvelle droite, au profit d'un nationalisme culturel qui considère la couleur de peau, l'origine, la religion et la race comme secondaires, et pour lequel il est plus important que ses partisans s'engagent en faveur de la démocratie directe, de la souveraineté et de la tradition de l'Europe et de ses États-nations, et contre le transatlantisme. Cela implique également une critique du concept obsolète d'« apartheid total », évoqué autrefois par Guillaume Faye, et nous devrions plutôt envisager un « apartheid modéré à visage humain ».

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Mais nous devons également rejeter le soi-disant « anarcho-capitalisme » des paléolibéraux, qui réclament l'abolition totale de l'État au profit d'une économie de marché radicalement libre. En fait, nous n'avons pas trop de réglementations aujourd'hui, mais seulement des mauvaises. Les grandes entreprises qui dominent le marché et les puissantes sociétés financières mondiales, qui détiennent déjà plus de pouvoir économique et politique que les gouvernements nationaux, peuvent être transformées en propriétés d'utilité publique et, en cas de doute, être socialisées. En tant qu'étatistes, nous nous prononçons en faveur d'un État fort à tous les niveaux politiques et sociaux, qui garantisse la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur et qui, dans l'esprit de la doctrine catholique de la subsidiarité, accorde également son soutien solidaire aux citoyens de la communauté nationale qui sont faibles, malades, âgés, handicapés et qui se trouvent dans le besoin sans qu'on puisse leur en vouloir.

Nous voulons promouvoir une politique familiale productive et une vie économique dans laquelle l'économie sociale de marché mélangée à des éléments coopératifs et corporatistes offre des possibilités de promotion à tous les citoyens, à côté d'un système éducatif qui est perméable et qui donne la priorité à la promotion du talent et du travail, indépendamment de l'origine sociale.

La véritable culture étant toujours l'affaire de l'individu, et non de la masse ou d'une élite, nous nous référons à cet égard à un aphorisme de Karl Kraus: « Je demande à ma ville l'électricité, l'eau et les égouts. Pour ce qui est de la culture, je la possède déjà!». Avec cette mesure, nous mettons également fin aux innombrables projets « culturels » de gauche totalement inutiles, qui coûtent des millions et des millions d'euros au contribuable ordinaire, mais dont le seul but est de fournir des postes à une petite clique de profiteurs gauchistes-verts, de leur procurer de l'argent et de l'influence politique et de pérenniser le lien entre le politique et le culturel avec les milieux criminels et terroristes de la soi-disant mouvance « Antifa », avec les bandes criminelles de passeurs qui empêchent l'expulsion des clans islamistes orientaux, hautement criminels, ainsi que de tous les délinquants non allemands. Parallèlement, il faut mettre fin au plus vite à la dilapidation de la citoyenneté allemande et appliquer des critères stricts pour son attribution. La double nationalité doit rester une exception absolue et justifiée.

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Nous exigeons la reconnaissance systématique des faits patents que sont la « convergence des catastrophes et la colonisation de l'Europe » (Faye), y compris toutes les conséquences qui en découlent. Nous reconnaissons la rupture complète avec le christianisme catholique post-conciliaire issu de Vatican II - le protestantisme étant de toute façon obsolète, à l'exception d'infimes résidus - et le retour au christianisme européen traditionnel et - de manière critique et solidaire - à l'orthodoxie canonique. En fait, selon Guillaume Faye, « un païen pur et dur s'opposera toujours à ce qu'un minaret remplace un clocher. Un dignitaire de l'Église moderniste, en revanche, sera d'accord avec cette substitution ! ».

Il y a donc suffisamment à faire pour une droite authentique et sans œillères, dont font naturellement partie les métapoliticiens qui se considèrent comme des intellectuels organiques. Le mot d'ordre d'Alexandre Soljenitsyne : « Ne vivez pas avec le mensonge ! » devrait être considéré comme le minimum de notre résistance à un système qui n'est plus réformable. Il n'y a rien à ajouter à son hypothèse selon laquelle les systèmes totalitaires s'effondreront si suffisamment de citoyens surmontent leur timidité et leurs peurs et refusent de se soumettre à l'ineptie idéologique woke, à la propagande éhontée et aux mensonges imposés par l'État. Le bavardage pseudo-intellectuel et la prétendue « métapolitique » ne sont que des substituts révolutionnaires et néo-ecclésiastiques pour les jeunes gens et jeunes filles de droite et de gauche qui se montent le col de manière obstinée ou qui insultent leur raison en fuyant béatement la réalité actuelle, certes peu reluisante. Qu'il s'agisse d'homosexualité de droite ou de gauche, tous ces enfantillages doivent être abandonnés.

On pourra alors enfin voir la situation clairement, parler cru, s'épargner le kitsch pontifiant, clore le bec des bavards et réduire en poussière leur "cérébralité". La situation doit être résumée comme suit: la connaissance n'est pas toujours automatiquement synonyme de plaisir. Ne s'est-on pas assez fourvoyé dans la vie, qui est si incroyablement courte? Il faut donc avoir soif de connaissance et sentir les faits, car la vie est trop courte pour les jeux politiques, c'est la réalité qui frappe à la porte qui doit nous intéresser, strictement selon la coutume. Écoutons Hans Albers et son magnifique « La Paloma » ou chantons « Le ciel d'Espagne » - même s'il s'agit d'une chanson de combat communiste de la guerre civile espagnole, pour compenser, on peut ensuite entonner « Cara el Sol » - plutôt que de gâcher la soirée avec les tourments intellos des muses autoproclamées. Nous avons Marx à lire, Adorno, Marcuse, Hans-Jürgen Krahl, Mohler, Günter Maschke et Frank Böckelmann, Carl Schmitt, Diego Fusaro, Guillaume Faye, Julius Evola, Gilbert K. Chesterton, Ivan Ilyine, Vladimir Soloviev, Fiodor Dostoïevski, Alexandr et Darya Douguine, Hilaire Belloc, Tilman Nagel, Spengler, Moeller van den Bruck, Gottfried Benn, Jean Raspail, Georges Sorel, Richard Millet, Robert Brasillach, Armin Mohler, Dávila et Dominique Venner, pour ne citer que quelques-uns des principaux auteurs.

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Les petits malins de la "nouvelle droite" qui prétendent sérieusement que le nom du président des États-Unis n'a aucune importance ne sont même pas provocateurs ou originaux, mais témoignent seulement d'une connaissance nulle des permanences géopolitiques.

Adorno, qui l'avaient déjà perçu avec clairvoyance à la fin des années 1960, écrit à juste titre: « Les mondialistes sont les vrais révolutionnaires, pas nous ! ». C'est une vérité terrible, mais la vérité n'est pas toujours révolutionnaire au sens où nous l'entendons. Lorsque les « nationalistes » et les « droitiers » font de l'islamisme leur allié, simplement parce qu'il est également opposé à la folie LGTB, à la pornographie, aux idées maçonniques de la modernité et aux abominations de la « Pride Parade », ils ne sont rien d'autre que des idiots utiles de l'enfer idéologique de l'Occident bâtard et woke que nous ne défendons pas, mais dont la dépravation et les abominations ne peuvent pas être vaincues par une alliance avec l'islamisme, mais seulement par notre propre force.

Car « l'Occident est l'enfant prodigue et illégitime de l'Europe, aujourd'hui déterminée par le modèle américain qui veut tout uniformiser et accorder la primauté absolue à la société de consommation et à l'individualisme!» (Guillaume Faye). Tout cela, beaucoup - y compris à « droite » - ne l'entendront pas, mais le vieil adage «Qui ne veut point écouter doit sentir!» se vérifiera une fois de plus si nous ne veillons pas à ce que le vœu de Georges Sorel soit enfin exaucé: « Ah, si je pouvais voir humiliées les orgueilleuses démocraties bourgeoises qui triomphent aujourd'hui avec tant de cynisme ! ».

Werner Olles

vendredi, 23 août 2024

Les États-Unis méprisent leurs larbins européens. Qui continuent à détruire l'Europe

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Les États-Unis méprisent leurs larbins européens. Qui continuent à détruire l'Europe

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/gli-usa-schifano-i-maggiordomi-europei-che-continuano-a-distruggere-leuropa/

Il n'y a pas de héros parmi les valets de chambre. Pour les majordomes européens, la notion d'héroïsme ne s'applique pas. Non seulement ils ne se permettent pas de juger négativement leurs maîtres yankees, mais ils sont publiquement méprisés par les dirigeants américains. Donald Trump l'a explicité dans son entretien avec Elon Musk. Mais Biden et les démocrates l'ont mis en pratique en forçant les larbins d''Europe à adopter des sanctions contre Moscou, sanctions qui ont nui à l'Europe elle-même. Puis ils ont facilité la destruction des gazoducs qui assuraient le bon fonctionnement de l'économie allemande, la locomotive de l'Europe.

Face à l'évidence que les Etats-Unis traitent l'Europe comme leur principal adversaire économique, les larbins de Bruxelles ont choisi de ne pas s'en apercevoir, de ne pas réagir et, au contraire, de remuer de plus en plus la queue pour obtenir au moins quelques os en guise de récompense. Mais rien n'y fait. Ceux qui ont une mentalité de serviteur ne changent pas. Ils peuvent demander un peu plus d'argent pour eux, mais le mépris qu'ils encaissent l'emporte sur la richesse obtenue.

Mais le troupeau devrait apprendre à réagir, car c'est lui qui paiera les conséquences de cette servilité idiote. Payer pour la guerre par procuration des États-Unis contre la Russie, en envoyant des milliards à Zelensky, en perdant des marchés en Russie et en Chine. En payant pour la perte des marchés américains, entre les droits de douane et le financement gouvernemental des entreprises américaines. Payer pour la perte de marchés dans les pays du Sud, de plus en plus agacés par la politique de deux poids, deux mesures de l'Occident collectif.

Ce qu'il faut, c'est une réaction, un changement de rythme. Ce qu'il faut, c'est une Europe différente, indépendante et libre. Capable d'avoir une idée, un style, une proposition. Un rôle. Un rôle qui ne soit pas celui de la sciuscià. 

Comment Macron est devenu indéboulonnable

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Comment Macron est devenu indéboulonnable

Nicolas Bonnal

Macron est indéboulonnable, il le sait et s’en vante, pleurniche Philippot ; peut-être qu’il sera réélu, peut-être qu’il se maintiendra au pouvoir en 2027 à la manière de Zelenski-Gambetta, pendant que son électorat crève sans se plaindre aux urgences des hôpitaux dans toute la France (ne me faites pas le coup qu’il a été élu avec 1% des voix grâce à des logiciels, OK ?).

La question reste : qu’est-ce qui a rendu ce coup d’Etat maison possible ? On commence par la théorie du complot, du complot des élites et des bureaucrates, etc.

En 2017 dans un article très riche, Aude Lancelin avait parlé du putsch du CAC 40. Les milieux d’affaires ont été royalement récompensés, et leur presse à ses bottes, et le président de l’hexagone socialo est devenu celui des très riches, comme disait Hollande sans rire, lui qui lui avait mis le pied à l’étrier et dont Aude avait narré tous les renoncements dans son texte. Là on vient d’apprendre que le fils Glucksmann et le PS allaient le soutenir et qu’il ne serait pas destitué, et ce serait idiot d’oublier tout de même que depuis un certain 10 mai 1981 un certain parti oligarchique mais fourre-tout domine tout en France, business, culture, éducation, magistrature, médias, cinoche (Delon compris, désolé les blaireaux), élites policières et militaires, tout, absolument tout. Je crois qu’il fallait dégager de France dès 1981, et je rends grâce à Trump d’avoir écrit cela dans son Art du deal. Les gens riches et intelligents (smart and wealthy) avaient raison de quitter Paris et de venir acheter, ajoutait-il, des duplex dans sa Trump Tower ! Mais les pauvres comme moi auraient aussi dû se barrer (je l’ai fait, mais plus tard).

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Castelnau aussi avait écrit un texte où il évoquait un putsch bureaucratique en interne, rassemblant hiérarques socialistes, bureaucrates, militaires (aucun maçon, naturellement), politiciens, magistrats, renégats, fils de famille, aventuriers (repenser l’entourage de Mitterrand si inutilement décortiqué alors par Jean Montaldo) et autres. Cela me rappelait les années 80, quand le Figaro avait appris à mettre de l’eau dans son vin déjà, surtout après le départ des communistes, et que Franz-Olivier Giesbert était venu « dénazifier » le vieux  journal, comme il le disait lui-même (dixit le Canard enchaîné, toujours tenu en laisse et toujours à la solde des socialos, voir les affaires Fillon, Gaymard, etc.). C’est Ratier qui m’avait à l’époque appris que Philippe Villin du club Le Siècle avait mis Giesbert au pouvoir, Giesbert du club Le Siècle… A la même époque Juppé expliquait (il était ministre du budget) que les clivages dans son cabinet (sic) étaient moins politiques que techniques… A rapporter à ceux qui n’ont pas les oreilles bouchées.

Ici on a une piste sérieuse; on a en effet un parti unique ou inique en France, un parti socialiste-capitaliste-sioniste-mondialiste-vaticaniste, et les élites en font partie, cathos, juives, protestantes, musulmanes (reconnaissons qu’elles la ramènent peu celles-là, elles sont achetées mais silencieuses et toujours au service des socialos), maçonnes, ce qu’on voudra. Ce parti généraliste en réalité n’a pas de couleur comme dans la partie d’échecs du Prisonnier : on le reconnaît à son mouvement, et comme ils sont 100% à aller toujours dans cette même direction…

41ab+wyyyNL._SX195_.jpgCe parti unique et inique («pensée unique», c’est déjà chez Maurice Joly) s’est mis en place vers le milieu des années 80 quand le rideau de fumée de l’opposition gauche-droite s’est dissipé. On aurait pu le comprendre avant, quand André Bercoff (sans doute parce qu’ancien situ) expliquait intelligemment vers 1983 que la fausse droite des années gaullistes, pompidoliennes et giscardiennes (les giscardiens furent recyclés par les socialistes, gosses compris, voyez Barrot ou Wargon) était dirigiste, sociale, étatiste, européenne, russophobe, en rien alors le croquemitaine du capitalisme apatride.

C’est dans sa Reconquête et l’on sait que la droite n’a jamais rien reconquis, elle qui ne fait que demander comme Juppé et consorts de s’associer au parti unique-inique.

Ce parti unique est vite caractérisé par des piliers dignes du temple des philistins que démolit Samson.

Il est européen donc mondialiste: pour lui la France peut et doit crever. Les appels au souverainisme du brièvement délirant Chirac (sous hypnose à Pantin) ont été contredits par la pratique gaulliste (ou néogaulliste) - comme on voudra - et il faut se foutre du monde pour oublier qu’en 1983 la nouvelle garde gaulliste était déjà à la solde des mondialistes, de Barzach-Noir à Sarkozy, de Devedjian à Balkany, l’habile agent Pasqua servant d’enjoliveur aux plus primates. La construction européenne a accompagné une destruction de la France que tous les partis de gouvernement (dont le RN voudrait faire partie maintenant –une fois recomptées les médailles des JO – pour faire mieux et si possible pire que ceux dont on a pieusement et rigoureusement copié les vices) ont désiré, et avec enthousiasme.

Il est pour une immigration totale et de remplacement, de créolisation dit l’autre imbécile, lui aussi militant socialo depuis quarante (quarante ou cinquante?) ans. Mais on ne va pas insister. Les froncés l’ont voulu ce remplacement, et ce dès les années 80, et ce dès la Révolution ou 1870, ils l’ont, et certains trouvent qu’il n’est pas ASSEZ TOTAL. Il n’est pas question de les contredire.

fahrenheit-451.jpgLe mondialisme a muté avec Schwab, Obama (éternelle idole des foules qui gagne quatre millions par après-midi de conférence en Suisse ou ailleurs) et Bergoglio (qui a fait du catho mondain le caniche nain de nos antéchrists): il est devenu furieusement écolo, anti-sexe, raciste antiblanc et totalitaire; voir ce qui se passe en Angleterre, qui était pronostiqué par Kubrick, Truffaut (Fahrenheit 451), McGoohan (Le Prisonnier), Chesterton, Kubrick , Orwell, et des dizaines d’autres dont la pauvre J.K. Rowling (j’en avais parlé alors quand les imbéciles se trompaient de cible comme toujours avec l’étonnant Harry Potter). L’Angleterre est depuis 1066 la terre promise de la dystopie, des oligarchies et du totalitarisme subtil, et qui sait lire Mumford ou sa trop abondante littérature le verra sans problème.

Mais Macron incarne la masse électorale et ses goûts.

Macron d’abord incarne le centre qui a tout gobé (le blob de l’autre) et les deux froncés sur trois rêvés par Giscard dans les dystopiques années 70 que des ahuris tentent de nous vendre comme magnifiques maintenant. Surtout il incarne cette mutation brutale des élites qui accompagne celle des populations toujours plus soumises, ahuries, hébétées (mot qu’on retrouve sous la plume de tout le monde: Tocqueville, Chateaubriand, Mgr Gaume, Debord, Bernanos, Baudrillard, etc.). Son mariage, sa vie privée enchantent les foules; il incarne ce goût pour le fric et ce culte récent en France de l’Amérique qui se reflétait dans l’abject bouquin de Philippe Roger.

B0C9S8NWXX.jpgMais en fait la France soi-disant rebelle du gaullisme était une colonie américaine : je l’ai montré dans bien des textes et dans mon livre sur la Destruction de la France au cinéma. Ce qui restait de français a été avalé par l’Amérique comme le reste du monde (quoiqu’on en pense) et comme prévu surtout par l’étonnant Duhamel dans ses Scènes de la vie future. Il incarne aussi ce je-m’en-foutisme déjà souligné par Julius Evola dans les années soixante et ce besoin jumelé si bien étudié par Philippe Muray de jouissance et de pénal, de conformisme et de transgression (penser aux «mutins de Panurge»). L’addiction aux chaînes-info-pour-retraités a fait le reste et créé ce conglomérat de solitudes sans illusions (Debord) qui se reconnaissent dans le sionisme terminal, l’apocalypse américaine, la destruction destructrice de l’économie, l’anéantissement des paysages, la sentimentalité démoniaque de Léon Bloy et la déchéance du christianisme qui n’en finira jamais de crever (Swift en parle déjà…).

Le satanisme ahuri des partis politiques, étrons sorti de la machine à voter du père Ubu, a fait le reste et fera du prince-président un prince-président à vie.

Et tant pis si je trompe ! On aura pire alors, comme dirait la vieille dame de Syracuse au tyran Denys. Raison d’ailleurs pourquoi je ne suis même pas hostile à Macron: ici quand on touche le fond, on creuse encore, alors…

PS… Un peu de Léon Bloy ( Journal, 1913) avant la grande guerre si utile de nos détronchés : « C’est tout de même ahurissant de penser à l’inexplicable survie du régime républicain… Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, mœurs de cochons enragés, empoisonnement systématique de l’enfance, élection et sélection de chenapans ou de goitreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, tels sont les fruits de l’arbre de la Liberté…Le curé nous dit que ses paroissiens sont à un tel degré d’abrutissement qu’ils crèvent comme des bestiaux, sans agonie, ayant détruit en eux tout ce qui pourrait être l’occasion d’un litige d’Ame, à leur dernière heure. »

Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

jeudi, 22 août 2024

Voyage à la fin de l'empire anglo-saxon

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Voyage à la fin de l'empire anglo-saxon

Source : Dissipatio - Une cellule média - redazione@dissipatio.it

On sait que les relations familiales sont les plus difficiles à entretenir. Ne serait-ce qu'en raison d'un principe de concurrence qui s'instaure naturellement entre ceux qui sont nés et ont grandi dans des conditions similaires. À ce jour, les chiffres qui illustrent la relation entre les États-Unis et le Royaume-Uni sont impitoyables: sans Londres, ce dernier aurait une économie plus réduite que celle du Mississippi, l'État le plus pauvre des Etats-Unis d'Amérique. La capitale représente 14% du produit intérieur brut par habitant. À titre de comparaison, comme le rapporte John Burn-Murdoch dans le Financial Times, amputer Amsterdam des Pays-Bas réduirait le PIB national de 5% (toujours par habitant), tandis qu'éliminer la ville la plus productive d'Allemagne (Munich) ne réduirait le PIB de l'Allemagne que de 1%. Mais le plus surprenant est que, malgré l'opulente production de San Francisco, si demain toute la région de la Baie, du Golden Gate à Cupertino, était séparée du reste des Etats-Unis, le PIB américain par habitant ne diminuerait que de 4%.

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Dans un pays avec une telle disparité socio-économique, il est normal qu'une petite étincelle boute le feu à tout. En 2011, toujours durant les premiers jours d'août, la mort de Mark Duggan, un petit dealer de Tottenham, a provoqué des émeutes au départ de la communauté noire londonienne qui ont duré plusieurs jours. On ne compte plus les affrontements avec la police, ni les pillages de magasins. La course à la marchandise dérobée, pillée, est finalement devenue l'ultime motivation de la contestation, qui a ainsi perdu toute ambition révolutionnaire. Aujourd'hui, au contraire, on a le sentiment que les agitateurs agissent pour une raison politique bien précise. Après la mortelle agression à l'arme blanche de trois fillettes dans une école de danse de Southport par un citoyen britannique d'origine rwandaise, Axel Rudakubana, les émeutes ont commencé devant la mosquée locale, blessant une cinquantaine de policiers, avant de s'étendre à tout le pays. A la tête idéologique des émeutes, on trouve le Patriotic Alternative de Mark Collett et le National Action d' Alex Davies, sans oublier le rôle de Tommy Robinson, très médiatisé comme principal instigateur en ligne d'un esprit anti-immigrés. Bien sûr, rien ne vient de rien: si un terrain fertile est vite trouvé, c'est que le mécontentement est généralisé.

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Au-delà du fait lui-même, et des acteurs individuels, force est de constater que la Grande-Bretagne est bel et bien aujourd'hui un pays au bord d'une dépression nerveuse sans précédent. Les Britanniques en ont vu de toutes les couleurs ces dix dernières années, depuis la campagne électorale sur le Brexit, en passant par le vote, les négociations, le Co vid, les suites de la guerre en Ukraine, jusqu'à la défaite des Tories et l'élection de Keir Starmer (photo, ci-dessous). Le nouveau premier ministre est imprégné de prudence et de rationalité atlantiste, avec l'intention de recréer une gauche pragmatique capable de régénérer une troisième voie rappelant Blair, Jospin et Schroeder mais sans les dogmatismes de Corbyn; en créant un néologisme, le Starmerisme, nous obtenons un vocable caractérisant un nouveau pragmatisme.

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Alors que le jugement porté sur les conservateurs, par l'historien contemporain Sir Anthony Seldon, ne peut se résumer qu'ainsi : "La période 2010 - 2024 a représenté la pire ère de gouvernement depuis 1945". Aujourd'hui, en effet, la succession de Sunak est ouverte, avec Kemi Badenoch, James Cleverly et Tom Tugendhat en pole position, et la perspective d'une politique qui caractérisera la scène britannique pour longtemps, avec le diviseur Farage aspirant à épuiser davantage les conservateurs, avant que les conservateurs eux-mêmes ne se déplacent vers la droite pour le précéder dans la conquête des 4 millions de voix qui lui ont ouvert les portes du Parlement.

La pire ère de gouvernement depuis l'après-guerre

L'entrée en fonction de Keir Starmer à Downing Street a été le "moment Portillo" que tout le monde attendait. Les Tories terminent une saison d'échecs et doivent maintenant choisir leur nouveau leader : pour l'instant, les favoris sont Kemi Badenoch, James Cleverly et Tom Tugendhat. D'un autre côté, les travaillistes rajeunis ont vu leur succès allé si loin qu'ils ont évité de détailler leur programme pendant la campagne électorale. Mais le moment est venu de prendre une décision, en évitant éventuellement de poursuivre ce que l'historien Sir Anthony Seldon a qualifié de point le plus bas (commencé en 2010) du leadership anglo-saxon depuis 1945.

Mais il s'agit là d'un jeu politique, qui n'est pas du tout la cause (bien qu'il s'agisse d'une solution possible) des troubles récents. La haine des islamistes (qu'ils soient citoyens britanniques ou non) est l'exutoire parfait d'un effondrement économique qu'il est encore difficile de comprendre. Il y a la question du Brexit, qui dans l'idée de ses créateurs devait fermer les frontières aux étrangers - dont le nombre a doublé au cours des vingt dernières années - et leur permettre de reprendre le contrôle de leur propre commerce, en évitant de laisser un déficit de dix milliards de livres chaque année sur la table du budget européen. Jusqu'à présent, les choses se sont passées un peu différemment, et pas seulement à cause des Britanniques.

Les frontières sont désormais effectivement fermées, mais les travailleurs non qualifiés manquent et les industries, qui représentent désormais la minorité de la production nationale, sont en difficulté. La possibilité de commercer selon les règles de l'accord de libre-échange est de toute façon moins attrayante que celle de commercer entre partenaires européens.

Les pays de l'UE, qui étaient de loin le premier importateur mondial, ont donc choisi de regarder ailleurs. Même sort pour le secteur des services - dominant à 80% dans l'économie nationale depuis l'époque de Madame Thatcher - qui a vu son activité se réduire en raison de deux crises imprévues, celle du Covi d et celle de l'Ukraine. Cette hyperdépendance, en plus de précariser le pays - l'industrie manufacturière étant au contraire moins sensible aux chocs mondiaux, surtout lorsqu'elle s'adresse à son marché intérieur - a incroyablement divisé la nation entre une capitale très riche et des provinces très pauvres, de plus en plus chômeuses et privées de leurs droits.

L'incapacité du gouvernement à agir pèse encore plus lourd dans la balance. Une proposition de réduction d'impôts sans aucun financement a fait du gouvernement Truss le gouvernement le plus court de l'histoire nationale. Un symptôme de l'incapacité à agir, également parce que l'hypothèse inverse, une augmentation des impôts, entraînerait encore plus de dépression et de colère. Le revers de la médaille reste les taux d'intérêt élevés, dont la baisse semble encore lointaine, et qui pèsent lourdement sur une économie qui avait emprunté environ 280 milliards de livres pendant la pandémie pour faire face au gel des actifs. Le taux était alors proche de zéro, il est aujourd'hui de 5% (faisant passer la charge d'intérêt sur la dette de quarante milliards de livres à plus du double).

En conséquence, les dépenses publiques restent contractées, de même que certains secteurs publics, également, restent contractés, en particulier le secteur de la santé, qui présente actuellement un déficit de personnel d'environ trente mille personnes spécialisées. Parmi les principales économies mondiales, le Royaume-Uni reste la seule à avoir connu une baisse de la participation au marché du travail entre la période pré-C ovid et la période post-Cov id.

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Nous en voyons les signes autour de nous tous les jours: les chaînes de cafés et les magasins de téléphonie mobile qui dominent nos rues, la disparition des carottes grumeleuses des rayons de nos supermarchés et les gros titres traitant d'une autre industrie traditionnelle en crise. Pour la première fois, un livre fait le lien entre ces changements locaux isolés et progressifs et le tableau d'ensemble d'une nation dont l'identité s'érode. En parcourant le pays et en rencontrant des agriculteurs, des pêcheurs et des habitants des quartiers chinois, Paul Kingsnorth raconte le genre de conversations qui ont lieu dans les pubs de campagne et les magasins du coin à travers le pays, nous rappelant que ces institutions typiquement anglaises pourraient bientôt cesser d'exister.

Les Anglais restent les Anglais, et ils se targueront toujours d'un héritage culturel et d'une influence politique dont l'érosion ne sera peut-être remarquée que des décennies plus tard. Et il est vrai que les tendances sont faites pour être inversées. Mais la direction actuelle n'est pas des plus heureuses, et sans un retour vigoureux sur la scène internationale, les sujets de Sa Majesté n'auront aucun moyen de retrouver le prestige dont ils dépendent tant là-bas, sur leur île. Le redémarrage de leur propre industrie manufacturière est sans aucun doute une question cruciale, car Londres ne peut pas continuer à être le seul centre du pays. Sous peine de susciter la colère de ceux qui se sentent exclus. Une colère faite de couteaux tirés, de vitrines pillées et d'affrontements avec les forces de l'ordre.

 

mardi, 20 août 2024

L'Australie est à la remorque des États-Unis

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L'Australie est à la remorque des États-Unis

Leonid Savin

L'Australie occupe une place particulière dans la géopolitique mondiale. Malgré sa taille, le pays n'a jamais participé activement à la formation des processus politiques mondiaux, se contentant d'être un appendice du Royaume-Uni, puis des États-Unis. Aujourd'hui, dans le contexte de l'évolution de l'équilibre mondial des pouvoirs et de la confrontation croissante entre les États-Unis et la Chine, l'Australie est en train de devenir l'arrière-cour lointaine de Washington, utilisée par le Pentagone comme un bastion stratégique dans la région du Pacifique.

Le 9 août, l'Australie a annoncé la création d'un commandement cybernétique.

La Joint Cyber Unit, la Fleet Cyber Unit, le 138th Communications Squadron et le 462nd Squadron ont été intégrés au Cyber Warfare Group, de même que la 1st Joint Public Affairs Unit. Une unité interarmées de mise en réseau des données, qui s'occupait auparavant du soutien opérationnel, est prévue pour l'avenir.

La nouvelle structure travaille aux côtés de la division des opérations cybernétiques, de la division des capacités interarmées, de la division de l'influence militaire stratégique et du personnel des forces armées australiennes travaillant au sein de la direction des communications australienne.

Le cyberespace comprend le cyberespace lui-même et le spectre électromagnétique. La guerre cognitive et la guerre de l'information, qui sont liées au travail du nouveau commandement cybernétique, consistent à disposer de capacités et à obtenir des résultats dans un environnement d'information qui couvre les cinq domaines : outre le cyberespace, il s'agit des domaines maritime, terrestre, aérien et spatial de la guerre.

Il s'agit donc d'une nouvelle approche intégrée et de l'accomplissement de tâches pertinentes dans ces cinq domaines.

L'armée américaine a fait quelque chose de similaire, mais beaucoup plus tôt.

La création du Cyber Command australien a été précédée par l'exercice Blue Spectrum en juillet, organisé conjointement avec les armées américaine et japonaise. L'hôte officiel était le capitaine Catherine Gordon, de la Force de guerre de l'information des forces armées australiennes, et les manœuvres se sont déroulées sous les auspices d'une initiative appelée « Groupe de travail trilatéral sur la guerre de l'information maritime ».

L'objectif principal était de synchroniser les tactiques, les techniques, les procédures et le vocabulaire lors d'opérations conjointes. Selon les déclarations officielles, les manœuvres constituent une nouvelle étape dans le renforcement du partenariat et de l'interopérabilité dans les opérations de guerre de l'information.

En outre, il a été annoncé début août que l'Australie lançait une stratégie d'ingénierie numérique de la défense afin d'accélérer les processus visant à remodeler les capacités de données et les outils de gestion des données.

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Il est important de noter que les programmes de transformation numérique sont mis en œuvre sous les auspices du ministère américain de la défense, et non de l'Australie, ce qui démontre une fois de plus que Canberra n'est plus seulement un partenaire subalterne de Washington, mais qu'il est en fait géré par Washington pour ses intérêts géopolitiques. La création du commandement cybernétique australien s'est faite avec l'aide directe du Pentagone.

Le ministre australien de la défense, Richard Marles, a confirmé le concordat actuel avec les États-Unis lors des consultations ministérielles régulières qui se sont tenues à Washington au début du mois d'août. Il a indiqué que, outre l'activité AUKUS et la commande de sous-marins nucléaires américains de classe Virginia, la production conjointe de missiles à haute altitude serait organisée et que d'autres initiatives bilatérales seraient lancées, y compris le déploiement à long terme de l'armée américaine en Australie sur de nouveaux sites (c'est-à-dire l'expansion du réseau de bases militaires américaines).

Cela dit, dans une interview, lorsqu'on lui a demandé si l'Australie considérait la menace d'une agression chinoise comme une préoccupation urgente et comme le plus grand risque, M. Marles a évité une réponse directe, déclarant que « nous avons cherché à stabiliser les relations avec la Chine et y sommes parvenus dans une certaine mesure. D'un point de vue sécuritaire, la reprise du dialogue sur la défense a constitué un élément clé de ce processus. Cela ne résoudra pas les problèmes fondamentaux entre nos deux pays, mais il faut espérer que cela signifie que nous comprenons mieux le comportement de l'autre et notre point de vue militaire ».

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Évidemment, ce n'est pas seulement le point de vue de l'Australie, mais aussi celui de son grand frère anglo-saxon AUKUS et de la "Coalition des cinq yeux," et la position des États-Unis à l'égard de la Chine est assez claire : il s'agit d'arrêter la montée en puissance de la Chine et de limiter sa coopération sur tous les fronts. Outre les diverses restrictions en matière de sanctions et le renforcement militaire à proximité de la Chine, Washington en élabore de nouvelles.

Par exemple, aux États-Unis, les experts militaires notent que "les États-Unis doivent adapter et réorganiser leurs stratégies et leurs institutions pour relever le défi en adoptant une philosophie de priorisation basée sur le risque dans tous les domaines. Les dirigeants devraient donner la priorité à la limitation des liens économiques avec la Chine dans les domaines qui affectent les infrastructures critiques, la résilience nationale et les capacités de combat, en reconnaissant la nature évolutive de l'approche stratégique de la Chine dans ces secteurs.

Deuxièmement, il existe des domaines dans lesquels les objectifs économiques et de sécurité des États-Unis ne sont pas alignés. Pour garantir cette harmonisation, la Maison Blanche pourrait nommer un responsable de la sécurité économique chargé de diriger l'élaboration d'une stratégie nationale en matière de sécurité économique, d'identifier les objectifs stratégiques et de coordonner l'utilisation d'outils tels que les contrôles et les sanctions à l'exportation. Il pourrait également diriger les efforts visant à approfondir la coopération avec les alliés et les partenaires afin d'élaborer des évaluations conjointes des menaces et des stratégies de recherche, de développement et d'investissement dans les technologies stratégiques.

Troisièmement, les États-Unis et les autres démocraties doivent combler une lacune critique en matière de sécurité de la recherche dans le domaine du transfert de connaissances en recherche fondamentale, qui est souvent négligée dans les politiques actuelles axées sur le transfert de technologies. Cette négligence est particulièrement dangereuse dans le contexte de la fusion entre militaires et civils, où une coopération scientifique apparemment inoffensive peut contribuer à renforcer les capacités militaires de la Chine. Les partenariats et le partage d'informations entre le gouvernement, l'industrie et les universités seront essentiels pour combler les lacunes en matière de sécurité de la recherche ».

C'est pourquoi Washington réagit de manière extrêmement négative à toute activité chinoise, qu'il s'agisse des nouveaux accords commerciaux conclus par Pékin avec un pays ou de ses avancées dans le domaine de la construction navale.

L'Australie semble prête à jouer un rôle croissant dans l'endiguement de la Chine en mettant ses ressources et son territoire à la disposition des États-Unis et en suivant les instructions de la Maison Blanche et du Pentagone.

Le Bangladesh, une attaque directe contre l'un des principaux corridors de la BRI

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Le Bangladesh, une attaque directe contre l'un des principaux corridors de la BRI

Lorenzo Maria Pacini

Source: https://geoestrategia.es/noticia/43271/geoestrategia/bangladesh-un-ataque-directo-a-uno-de-los-corredores-clave-de-la-bri.html

Dans la stratégie néfaste d'escalade guerrière que poursuivent les États-Unis, conformément à leur politique étrangère de guerres répétées, ce qui se passe au Bangladesh joue un rôle central dans la tentative américaine de déstabiliser les nouvelles alliances du monde multipolaire.

La position de l'initiative "Ceinture et Route"

Comme on le sait, l'un des points clés des nouvelles alliances est l'initiative « la Ceinture et la Route », une route commerciale qui joue un rôle central dans la connexion des différents pays du macro-continent eurasien.

La BRI a été créée en 2013 à l'initiative de la République populaire de Chine en tant qu'infrastructure commerciale impliquant 150 pays et organisations internationales. Elle consiste en six zones de développement urbain terrestres reliées par des routes, des chemins de fer, des oléoducs, des systèmes numériques et des routes maritimes reliées par des ports. Xi Jinping a initialement annoncé cette stratégie sous le nom de « ceinture économique de la route de la soie » lors d'une visite officielle au Kazakhstan en septembre 2013. Le terme « ceinture » fait référence aux itinéraires terrestres proposés pour le transport routier et ferroviaire à travers l'Asie centrale enclavée, le long des célèbres routes commerciales historiques des régions occidentales ; « route » est l'abréviation de « Route de la soie maritime du XXIe siècle », qui fait référence aux routes maritimes indo-pacifiques traversant l'Asie du Sud-Est vers l'Asie du Sud, le Moyen-Orient et l'Afrique.

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Le but de l'initiative est simple : la coopération internationale pour accroître sa puissance économique et son statut sur la scène mondiale. Les objectifs déclarés de la BRI sont de construire un grand marché unifié et de tirer pleinement parti des marchés internationaux et nationaux, par le biais d'échanges culturels et d'intégration, de renforcer la compréhension et la confiance mutuelles des pays membres, de créer un modèle innovant d'afflux de capitaux, de viviers de talents et de bases de données technologiques. Rien n'est exclu du calcul : infrastructures, éducation, transport, construction, matières premières, terres rares, technologie. On peut dire sans risque que l'initiative « la Ceinture et la Route » est devenue le pôle d'attraction économique de la Chine pour le monde entier.

À ce jour, en 2024, il y a 140 pays adhérents, représentant 75 % de la population mondiale.

Sur la route de la soie maritime, qui transporte déjà plus de la moitié des conteneurs du monde, des ports en eau profonde sont agrandis, des plateformes logistiques sont construites et de nouvelles voies de circulation sont créées dans l'arrière-pays. Cette route commerciale s'étend de la côte chinoise vers le sud, reliant Hanoï, Kuala Lumpur, Singapour et Jakarta, puis vers l'ouest, reliant la capitale sri-lankaise Colombo et Malé, la capitale des Maldives, à l'Afrique de l'Est et à la ville kényane de Mombasa. De là, la liaison se dirige vers le nord jusqu'à Djibouti, traverse la mer Rouge et le canal de Suez jusqu'à la Méditerranée, reliant Haïfa, Istanbul et Athènes, avec la Haute Adriatique jusqu'au centre italien de Trieste, avec son port franc international et ses connexions ferroviaires vers l'Europe centrale et la mer du Nord.

Les règles de la BRI sont principalement dictées par certaines alliances de partenariat : le Forum sur la coopération sino-africaine, le Forum sur la coopération sino-arabe, l'Initiative de coopération de Shanghai et, bien sûr, les BRICS+.

Affaiblir l'Inde pour déstabiliser le Rimland

Bien sûr, la critique de la BRI vient de l'hégémon atlantique (aujourd'hui disparu): trop d'influence chinoise, trop de pouvoir économique et donc trop d'autonomie politique. Et pas seulement pour la Chine, mais aussi pour les différents États voisins qui sont liés aux États-Unis d'une manière ou d'une autre.

La BRI a effectivement élargi la puissance maritime de la Chine, étendant ainsi son influence politique. Dans la théorie géopolitique classique d'Halford Mackinder et de ses successeurs américains, cette influence ne signifie qu'une chose : limiter le pouvoir de la thalassocratie américaine, la forcer à trouver d'autres voies pour conquérir le Heartland. Bien que la Chine ne soit pas une civilisation de la mer (thalassocratie), mais une civilisation de la terre (tellurocratie), elle a réussi à exploiter la dissuasion économique en tant que puissance maritime, suffisamment équilibrée pour effrayer les États-Unis et leurs (très rares) partenaires.

En effet, il existe un risque stratégique : le Rimland, la zone côtière qui sert de tampon dans l'affrontement entre les tellurocraties eurasiennes et les thalassocraties atlantistes, ne peut être cédé à bon compte. La BRI fait objectivement partie d'une stratégie plus large de contrôle militaire du détroit de Malacca et « enveloppe » la chaîne d'îles militaires américaines. Cela signifie que les Américains ont progressivement perdu leur liberté d'initiative militaire et qu'ils ne disposent plus de la liberté de marché nécessaire pour agir sans discernement.

Les États-Unis le savent très bien et c'est pourquoi ils ont organisé un coup d'État au Bangladesh, un pays très important pour la stabilité de l'Inde, qui est le plus grand et le plus important pays, après la Chine, de la BRI, et le seul qui soit encore lié à l'Occident par un double fil.

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Ces derniers mois, l'Inde a refusé à plusieurs reprises son soutien stratégique aux États-Unis, notamment pour le contrôle de la mer Indienne et du golfe Persique ; le mois dernier, Narendra Modi s'est rendu à Moscou et a signé des accords avec la Russie ; tout cela n'a pas été du goût de Washington, qui a ordonné le renversement du gouvernement de Sheikh Hasina au Bangladesh.

Hasina étant favorable à l'Inde, New Delhi a pu bénéficier d'une stabilité régionale accrue. Hasina était également synonyme d'équilibre entre les conflits ethniques et religieux, alors qu'entre 2001 et 2006, plusieurs problèmes étaient déjà apparus en raison des liens entre les groupes et partis nationalistes au Bangladesh et au Pakistan ; elle a rejeté les cessions territoriales et la collaboration militaire avec les États-Unis et s'est opposée aux pressions anti-chinoises.

C'est alors qu'est venue la punition: le renversement d'Hasina par un coup d'État micro-révolutionnaire pour mettre en place une junte intérimaire avec un homme trié sur le volet par Washington. Tout cela dans le style habituel de la bannière étoilée. Ce n'est pas un hasard si le département d'État américain a immédiatement exprimé son soutien au changement de régime, sans même attendre quelques heures.

Déstabiliser le Bangladesh, c'est tenter de saper la sécurité de l'Inde, et comme l'Inde est le garant de la stabilité et de l'autonomie du Rimland, les États-Unis tenteront de perturber l'équilibre régional en fomentant des conflits internes et en contrecarrant les accords économiques. Un gouvernement pro-américain obligerait tous les pays voisins à réévaluer leur engagement en matière de sécurité et d'alliance. S'il est vrai que le Bangladesh ne peut, à lui seul, s'opposer à l'Inde et ne peut déterminer sa politique intérieure, il est également vrai qu'un certain nombre de dangers stratégiques à la frontière entre l'Inde et le Bangladesh constitueraient un problème très difficile à gérer à l'heure actuelle.

Ce qui se passera dans les prochains jours sera décisif non seulement pour l'avenir du Bangladesh et de l'Inde, mais aussi pour l'ensemble de l'initiative « la Ceinture et la Route » et des projets connexes.

lundi, 19 août 2024

Venezuela : Anatomie du conflit

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Venezuela : Anatomie du conflit

Leonid Savin

Dès le début, il était fondamental pour les États-Unis de remettre en question le processus électoral, d'avancer la thèse de l'illégitimité des résultats, de revenir à la politique de pression maximale et de porter leur marionnette à la tête de l'État.

Les événements qui se sont déroulés au Venezuela après l'élection présidentielle ne sont pas une action ponctuelle de l'opposition locale, soutenue par les pays de l'Occident collectif. Ils doivent être considérés comme un nouveau maillon de la chaîne, comme une nouvelle tentative de renverser le pouvoir des Chavistas, ce qui a déjà été fait à plusieurs reprises.

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Il convient de garder à l'esprit qu'après l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999, le cours du pays, que les États-Unis considéraient comme leur arrière-cour avec un régime obéissant (bien que corrompu), a changé de manière spectaculaire. Hugo Chavez a été l'un des premiers dirigeants des pays à parler de la nécessité de créer un monde multipolaire et a entamé de profondes réformes de politique intérieure qui ont suscité la haine de Washington et des oligarques locaux tournés vers les États-Unis.

Le premier complot contre lui a eu lieu en avril 2002, mais le coup d'État a échoué, le peuple ayant pris la défense du président. Lors des élections de décembre 2006, l'opposition a tenté de promouvoir son candidat, mais la différence de voix était trop importante pour prétendre à la victoire. Cependant, dès 2007, lors d'un référendum proposé par Chavez, le taux de participation a été inférieur à 50 %.

En octobre 2012, Chavez a de nouveau gagné, bien que les États-Unis aient misé sur Henrique Capriles. Après la mort de Chavez en mars 2013, Nicolas Maduro devient président par intérim, puis remporte des élections anticipées. La continuité avait été préservée.

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En février 2014, des émeutes de masse ont soudainement éclaté dans le pays, dont les organisateurs auraient protesté contre la crise économique. Comme l'enquête l'a révélé par la suite, la célèbre société Cambridge Analityca a participé à l'incitation aux émeutes sur les réseaux sociaux, celle-là même qui, en 2016, a aidé Donald Trump à remporter les élections américaines avec les mêmes méthodes et a reçu l'ordre de faire campagne lors du référendum en Grande-Bretagne sur la sortie de l'UE.

Depuis mars 2017, des manifestations antigouvernementales ont repris dans le pays et, en août de la même année, un soulèvement a été déclaré au nom d'un groupe de certains militaires, puis les États-Unis et l'UE ont imposé de nouvelles sanctions contre le Venezuela.

En mai 2018, Maduro a été réélu, ce qui a donné lieu à de nouvelles manifestations.

Comme nous pouvons le voir, il y a eu toute une série d'actions visant le pouvoir politique dans le pays, et en même temps, la pression économique a été artificiellement construite pour aggraver la situation générale dans le pays et blâmer le gouvernement pour tout. La formule de « salut » proposée par les groupes politiques pro-occidentaux était censée éliminer complètement l'héritage de l'ère Hugo Chavez et ramener le Venezuela dans l'orbite géopolitique des États-Unis.

Ce n'est qu'en octobre 2023 que les Etats-Unis ont allégé les sanctions contre le secteur pétrolier, gazier et aurifère vénézuélien en réponse à l'accord électoral conclu en 2024 entre le gouvernement et l'opposition. Nicolas Maduro a publié ce document quelques jours après les élections du 28 juillet, au cours desquelles les États-Unis se sont engagés à lever les sanctions non seulement sur l'or et le pétrole, mais aussi sur les opérations bancaires, et à normaliser les relations diplomatiques.

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Cependant, le département d'État américain a reconnu Edmundo Gonzalez Urrutia (photo) comme le candidat vainqueur, ce qu'il convient d'examiner de plus près. Il s'est présenté aux électeurs à la place de Maria Carino Machado, qui n'était pas autorisée à participer à la campagne électorale en raison d'un certain nombre de délits et qui, par conséquent, a fait campagne pour Gonzalez. Il est lui-même un ancien diplomate de carrière et a déjà un âge respectable, ce qui lui a valu le surnom de « grand-père ». Cependant, son histoire diplomatique révèle des faits plus sinistres que le service banal d'un fonctionnaire.

Selon les documents, « le 24 novembre 1976, Gonzalez Urrutia a rejoint l'ambassade du Venezuela aux États-Unis en pleine mise en œuvre de l'opération Condor ; c'est là qu'il a été recruté par la CIA »... « puis, en juillet 1981, il a été transféré à l'ambassade du Venezuela au Salvador, dont la mission officielle était d'assurer la sécurité des citoyens » (ii). Cependant, au lieu d'assurer la sécurité, il a aidé à organiser des purges et des répressions sanglantes : dans les années 1980, il a travaillé à l'ambassade du Venezuela au Salvador avec Leopoldo Castillo (à l'époque ambassadeur) et, avec la CIA, ils ont participé à l'opération Centaur visant à éliminer les opposants politiques. Cette opération s'inscrivait dans le cadre du vaste plan de Condor pour l'Amérique latine. Au Salvador, plus de 13.000 civils (iii) ont été tués par la junte locale avec l'aide de Gringos tels qu'Edmundo Gonzalez.

Leopoldo Castillo lui-même a été impliqué dans l'assassinat de six prêtres jésuites et de deux autres personnes en 1989. Il vit actuellement à Miami, est associé à des dissidents d'extrême droite et est également connu pour sa participation à l'École des Amériques, ainsi que pour sa coopération avec la CIA. Il appelle maintenant à des sanctions contre le Venezuela. Auparavant, l'ancien chef de l'opposition Juan Guaido, qui vit également aux États-Unis, avait lancé les mêmes appels.

Le programme de l'opposition contient les points suivants : 1) privatisation de l'industrie pétrolière et gazière ; 2) privatisation massive de biens, d'entreprises et de services publics ; 3) utilisation prioritaire des fonds ainsi obtenus pour rembourser la dette publique ; 4) réforme de la loi organique du travail afin de « rendre la main-d'œuvre plus flexible » ; 5) abolition du système de retraite actuel, jugé « instable » ; 6) privatisation de l'éducation, de la santé et de l'emploi, et 7) privatisation de l'enseignement ; 6) Privatisation de l'éducation à l'aide de « vouchers » ou d'obligations, ce qui signifie des frais de scolarité ; 7) Libre utilisation de tous les types de devises étrangères ; 8) Élimination des unités de l'armée, telles que la milice, et subordination aux règles de la « politique de l'hémisphère » préconisée depuis toujours par les États-Unis. De toute évidence, il ne s'agit pas seulement d'un capitalisme néolibéral pur et simple, dont l'oligarchie tirera toujours profit, mais aussi du rejet de la souveraineté de l'État. C'est probablement pour cette raison que l'opposition a perdu, bien qu'elle ait obtenu un grand nombre de voix.

Quant à la tentative de coup d'État, elle a comporté plusieurs éléments clés. Il s'agit de la tactique de l'essaimage dans les rues de groupes militants et de provocateurs pour provoquer la police et les forces de sécurité, de la circulation de faux messages et de la manipulation sur les réseaux sociaux, de la pression des États-Unis et de leurs satellites avec des menaces contre le gouvernement actuel.

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La violence de rue est peut-être de loin la plus critique, car elle menace la santé et la vie non seulement des chavistes (malheureusement, il y a eu des morts parmi les activistes et les militaires), mais aussi des citoyens ordinaires.

Comme l'a noté Fernando Rivero, des groupes paramilitaires ont été impliqués dans l'escalade du conflit, ce qui relève des lignes directrices de 2010 sur les actions militaires non traditionnelles des forces d'opérations spéciales américaines (iv). La tâche des conservateurs occidentaux était d'organiser une guerre civile en utilisant les combattants de l'opposition avec des groupes criminels organisés structurés (SOCG/Structured Organized Criminal Groups).

Les principales unités du SOCG au Venezuela sont stationnées dans des lieux d'une grande importance stratégique sur le plan militaire. De telles cellules ont été créées sur la rive orientale du lac, à Cabimas et dans d'autres régions de Zulia, près des centres de production d'hydrocarbures, qui sont très importants pour le pays. Ce groupe opère dans les zones adjacentes au complexe pétrochimique Ana Maria Campos, ainsi que dans les oléoducs et gazoducs reliés au complexe de la raffinerie de Paraguana. De même, ce groupe tente d'affecter le commerce et la contrebande entre le Venezuela et la Colombie. Dans l'État de Sucre, un autre groupe cherche à contrôler la côte et le transit de diverses marchandises vers d'autres points des Caraïbes. À Falcon, en plus de répéter le schéma de l'État de Sucre, ils se positionnent dans la Sierra de San Luis, ayant récemment formé une alliance entre des gangs criminels, ce qui leur permettrait d'opérer sur Coro et/ou éventuellement de tenter de bloquer l'accès terrestre au complexe de traitement de Paraguana. Sur la chaîne de montagnes entre les États de Guarico et de Miranda, un autre SOCG est en train de concevoir un corridor qui lui permettrait d'entrer dans le parc national de Guatopo et donc d'influencer diverses activités économiques dans des villes telles que Altagracia de Orituco. Son influence peut s'étendre aux Barbacoas, aux blocs de gaz de Tiznado et à la municipalité de Monagas de Guarico. Ce groupe agira contre le réservoir de Camatagua (crucial pour l'approvisionnement en eau de Caracas), ainsi que contre divers réservoirs importants pour Miranda et Caracas.

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De même, ils cherchent à s'installer dans les centres industriels du pays, compte tenu de leur importance logistique en termes militaires et politiques.

Quant à Caracas, plusieurs SOCG ont été déployés autour d'elle. Au centre du pays, dans l'Aragua et dans une partie de l'Etat de Miranda, les groupes pourraient contrôler des routes de grande importance pour le pays. Étant donné que des casernes militaires sont situées à Valencia et dans l'État d'Aragua, qui sont vitales pour la défense militaire de Caracas, il est probable qu'une attaque contre les bases militaires ait également été planifiée afin de paralyser la défense nationale. Juste à l'entrée ouest la plus importante de Caracas, sur la chaîne El Valle, à proximité de Fort Tiuna, un autre groupe criminel a été organisé et pourrait être utilisé pour attaquer cette installation. À Miranda, un autre groupe opère à Petare, dans les environs et, par conséquent, à proximité immédiate de l'entrée principale de Caracas depuis l'est du pays.

Apparemment, l'activité de ces groupes a été neutralisée, bien que quelques jours avant les élections, des rapports aient également fait état de franchissements illégaux de la frontière par des mercenaires colombiens pour déstabiliser la situation.

Quant à la guerre de l'information, elle s'est déroulée à la fois dans les principaux médias de propagande occidentale et sur les réseaux sociaux à l'intérieur du Venezuela. Aujourd'hui, le gouvernement du pays prend des mesures contre les réseaux sociaux occidentaux, en introduisant des restrictions sur X (anciennement Twitter) et en préparant un projet de loi qui rendra le travail des réseaux sociaux plus transparent et plus sûr. Outre Twitter, il s'agit de Meta, YouTube et Whatsapp.

Selon le président Nicolas Maduro, « Whatsapp a donné aux extrémistes toutes les adresses du Venezuela et pendant plusieurs mois, ils ont préparé, avec l'aide d'un trafiquant de drogue colombien, une menace pour la société vénézuélienne afin que le peuple soit paralysé par la terreur» (v).

Au Venezuela même, une telle intervention a été qualifiée de « cyber-coup d'État », planifiée avec des émeutes de masse et la pression diplomatique des pays occidentaux.

Luis Brito Garcia note dans ce contexte que « le 11 avril 2002, la CIA a coupé le signal de la chaîne publique VTV ; elle a isolé le président Hugo Chavez Frias et a porté le premier coup au monde aux médias. Huit mois plus tard, après avoir été généreusement graciés par le président, avec l'aide de l'entreprise américaine Intesa, ils ont paralysé informatiquement Pdvsa et arrêté les opérations de production et de distribution de l'entreprise pendant deux mois, jusqu'à ce qu'un groupe de spécialistes techniques du ministère de la science et de la technologie puisse les reprendre. Plus de vingt ans se sont écoulés depuis ces attaques. Récemment, deux sabotages ont eu lieu dans des centrales électriques de Nueva Esparta et dans la sous-station d'Urena à Tachira, vraisemblablement dans le but de désactiver les systèmes de vote (vi).

Selon le Conseil national électoral, une cyberattaque a été menée depuis la République de Macédoine du Nord, qui a saturé les réseaux avec une énorme quantité de faux trafic afin d'empêcher le transfert d'informations. Selon les données officielles, depuis 2019, il y a des unités du US Cyber Command en Macédoine du Nord, qui mènent des opérations offensives dans le monde entier (vii).

Néanmoins, malgré le retard dans la réception des données des bureaux de vote, tous les bulletins ont été comptés et la victoire, d'une manière ou d'une autre, appartient à Nicolas Maduro, ce qui a été confirmé par la Cour suprême, où tous les candidats étaient invités. Seul Edmundo Gonzalez était absent, qui a vraisemblablement quitté le Venezuela immédiatement après les élections pour s'installer à l'étranger et inciter ses partisans à partir de cette nouvelle base. Le bureau du procureur général du Venezuela a déjà ouvert des procédures pénales à son encontre et à l'encontre de Maria Corina Machado. Sans parler des plus de deux mille personnes arrêtées pendant les émeutes, ainsi que des organisateurs sur le terrain, qui ont été appréhendés dans la foulée.

Il convient de rappeler que Nicolas Maduro a également bâti sa campagne sur le slogan « Ils ne reviendront pas », qui est une version du célèbre slogan antifasciste « Ils ne passeront pas », et qu'il a évoqué à plusieurs reprises la menace des forces d'extrême droite et de l'impérialisme américain.

Mais malgré les efforts des États-Unis pour constituer une coalition anti-vénézuélienne en Amérique latine, ils n'y sont pas parvenus. Outre les États-Unis eux-mêmes, seuls les satellites de Washington tels que l'Équateur, l'Argentine, le Chili et le Pérou ont reconnu Gonzalez comme le « président légitime ». D'ailleurs, en raison de cette position, l'opération contre le Venezuela elle-même n'a été appelée rien d'autre que « Juan Guiado 2.0 ».

Le 7 août 2024, les gouvernements colombien, brésilien et mexicain ont publié une déclaration commune appelant les personnalités politiques et publiques du pays à faire preuve de la plus grande prudence lors des manifestations et événements publics. Il est dit que « exprimant une fois de plus son respect pour la souveraineté et la volonté du peuple vénézuélien, il annonce qu'ils poursuivront les négociations à un niveau élevé.

Et ils soulignent leur conviction et leur confiance dans le fait que les solutions à la situation actuelle doivent venir du Venezuela », précise le communiqué. Le document conclut sur la volonté de ces pays de « soutenir les efforts de dialogue et de recherche de compréhension mutuelle qui contribuent à la stabilité politique et à la démocratie du pays » (viii).

Il est désormais évident que le coup d'État a échoué. Peu à peu, le pays retrouve une vie normale et le gouvernement tire les leçons de la trahison de l'Occident. La Russie, la Chine, l'Iran et d'autres États du club multipolaire ont reconnu la victoire de Nicolas Maduro et la coopération dans un certain nombre de domaines se poursuivra. Dans le domaine de la sécurité, l'expérience du Venezuela peut intéresser la Russie et nos technologies sont utiles au Venezuela.

Notes:

[i]. https://www.democracynow.org/

[ii]. https://ultimasnoticias.com.ve/

[iii]. https://www.elperiodista.cl/

[iv]. https://cuatrof.net/

[v]. https://ultimasnoticias.com.ve/

[vi]. https://www.nodal.am/

[vii]. https://balkaninsight.com/

[viii]. https://venezuela-news.com/

Source : Venezuela, Hugo Chávez, Amérique latine, Nicolas Maduro, Edmundo Gonzalez.

Venezuela, Hugo Chávez, Amérique latine, Nicolas Maduro, Edmundo Gonzalez, Maria Corina Machado, Politique, États-Unis

Le déclin du christianisme en Occident

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Le déclin du christianisme en Occident

Walt Garlington

De nombreux chrétiens occidentaux, comme cet homme, sont perplexes et consternés par le mutisme des dirigeants occidentaux face aux blasphèmes proférés lors des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques de Paris :

Pensez-y : Notre ennemi mortel - l'adversaire juré de la chrétienté depuis sa conception au Moyen-Orient - est aujourd'hui le seul acteur étatique à défendre activement le Christ sur la scène mondiale.

(Par exemple, le Livre de la Concorde mentionne que l'Empire ottoman [qui englobe les musulmans dans leur ensemble] était « l'ennemi le plus atroce, le plus héréditaire et le plus ancien du nom et de la religion chrétienne »).

J'aimerais pouvoir revenir en arrière et dire à Thomas d'Aquin, Calvin, Martin Luther et/ou à certains papes que ce jour arriverait. Pouvez-vous imaginer ce qu'ils diraient ? Ils n'y croiraient probablement même pas.

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Malheureusement, ce sont de tels hommes (papes et réformateurs) qui ont affaibli l'Église en Occident en « religionisant » le christianisme, selon les termes de Christos Yannaras (photo), en en faisant une organisation individualiste, légaliste et terrestre. Il écrit : « L'Occident a ainsi abandonné la compréhension de l'Évangile,

L'Occident a ainsi abandonné la compréhension évangélique du « salut » (rendre un être humain « sain », intact, en tant qu'existence hypostatique par la participation au mode ecclésial d'existence et de communion amoureuse). L'Occident est revenu au concept religieux banal de la justification légaliste de l'individu par ses vertus, sa maîtrise de soi et ses bonnes œuvres.

La pensée légaliste d'Augustin soutient la justification « individuelle » dans des catégories juridiques acceptables pour la mentalité romaine, en introduisant dans la relation entre l'humanité et Dieu un concept que nous pouvons appeler « métaphysique transactionnelle ».

Cette « métaphysique transactionnelle » repose sur l'hypothèse d'Augustin selon laquelle le péché humain est une « dette » qui doit être « rachetée » pour être justifiée aux yeux de Dieu. La rédemption est réalisée à deux niveaux : théologiquement par la mort du Christ sur la croix, offerte comme « rançon » pour le règlement de la « dette » infiniment grande du péché humain et de l'impiété envers Dieu, et anthropologiquement par la « pénalité » imposée au pécheur, qui doit être payée si ses péchés doivent être rachetés.

' . . . Mais dès le 9ème siècle, cette « métaphysique transactionnelle » est entrée dans la vie religieuse occidentale. Les textes religieux présentent Dieu comme un « père sadique » brûlant de satisfaire sa justice et, par extension logique, se réjouissant de la torture des pécheurs en enfer. . . .

Aucune autre hérésie chrétienne n'a déformé aussi efficacement l'Évangile chrétien. C'est peut-être parce que l'Occident a adopté la tendance naturelle de l'individu à réduire cette merveilleuse invitation existentielle à son propre niveau, à « religiosiser » la vie intérieure de l'Église, à la soumettre aux exigences de la certitude idéologique individuelle et de l'autosuffisance morale psychologique. Cette tendance naturelle a toujours été une tentation pour les consciences chrétiennes - depuis l'époque des judaïsants des premières communautés chrétiennes.

' . . . Au cours des derniers siècles, les Européens mécontents ont compris que quelque chose n'allait pas, mais ils ont sous-estimé l'ampleur du problème. Ils se sont retournés contre le « dogme » qui faisait de la foi un ensemble codifié de propositions, remplaçant l'expérience par l'intellectualisme » (Orthodoxy and the West : Hellenic Self-Identity in the Modern Age, Chamberas et Russell, trad. 39-42).

M. Yannaras cite Dostoïevski sur le sort de l'Église en Occident à cause des distorsions de la foi telles que celles mentionnées ci-dessus :

En Occident, il n'y a pas d'Église du tout, seulement un clergé et une magnifique architecture d'église. Les confessions essaient d'aspirer aux vertus de l'État qui les engloutit. C'est ce qui s'est passé, à mon avis, dans les pays luthériens. Mais à Rome, l'État a remplacé l'Église il y a mille ans » (Ibid., p. 43-4).

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Tout cela revient à dire ce qui suit : les chefs religieux de l'Occident ont déformé l'enseignement chrétien essentiel selon lequel le Christ s'est fait homme pour que l'homme puisse devenir un dieu par la grâce (expression souvent répétée par de nombreux Pères de l'Église), afin qu'il puisse lui-même être élevé dans la Vie partagée par les Personnes de la Sainte Trinité et en faire l'expérience, par l'union avec le Christ Dieu-homme et son Église, même pendant qu'il est sur la terre. Au lieu de cela, ils ont donné à l'homme occidental un simulacre hideux axé sur la culpabilité, la colère et le châtiment, ainsi que sur l'intellectualisme et la justice légaliste. Les Occidentaux ont fini par se rendre compte que quelque chose avait changé dans le christianisme occidental et ont commencé à abandonner l'Église « religionisée » - d'abord lentement, puis de plus en plus rapidement. C'est ainsi que nous en sommes arrivés au point où il y a peu de personnes prêtes à défendre cette forme déformée du christianisme lorsqu'elle est attaquée, comme ce fut le cas récemment à Paris.

La réponse à la décadence du christianisme en Occident n'est pas une nouvelle réforme, mais simplement un retour à la foi originelle qu'elle a déformée et emmêlée au cours des siècles, un retour à l'Église orthodoxe et à sa vie eucharistique. M. Yannaras décrit brièvement cette vie de la manière suivante :

L'eucharistie est donc la totalité de notre salut, toute la vérité et la réalisation de l'Évangile de l'Église. Chaque eucharistie locale, chaque célébration particulière du « mémorial » du sacrifice du Christ, est la réalisation et la manifestation de l'Église universelle : le renouvellement complet de la création et la vivification des mortels. L'Eucharistie est la vérité et l'achèvement de l'Église, la transformation du mode d'existence humaine. Toute structure institutionnelle, administrative ou organisationnelle indépendante de l'Eucharistie trahit notre dépendance à l'égard des capacités de la nature, notre emprisonnement (même s'il s'agit d'un emprisonnement « religieux ») dans l'autosuffisance naturelle, dans une mort sans espérance » (Ibid., p. 31-2).

Telle a été l'Église d'Occident pendant les mille premières années de sa vie chrétienne. La porte reste ouverte à la redécouverte et à l'exploration de cette Église. Le livre de M. Yannaras est disponible ici en format PDF gratuit pour ceux qui souhaitent en savoir plus. Pour ceux qui habitent Dixie (ndt: les paysde l'ancienne Confédération aux Etats-Unis actuels) en particulier, la Ludwell Orthodox Fellowship organise une conférence en septembre au Texas pour ceux qui voudraient suivre cette voie. Paul Kingsnorth fournit une liste utile de livres, de sites web, etc. sur l'orthodoxie pour les débutants.

Oui, l'Occident est en mauvais état, mais il peut s'en sortir en s'unissant à l'Église orthodoxe. Nous aimons notre famille et nos amis catholiques et protestants, nous les respectons profondément et nous les respecterons toujours, mais nous espérons qu'ils envisageront néanmoins la voie orthodoxe afin que le mal des Jeux olympiques de Paris puisse déboucher sur un bien.

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Les rats de la Seine. La pensée magique et la lutte contre la réalité

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Les rats de la Seine. La pensée magique et la lutte contre la réalité

par Enrico Petrucci

Source: https://www.centromachiavelli.com/2024/08/17/senna-inquinata-olimpiadi/#

Les Jeux olympiques de Paris terminés, les innombrables controverses déclenchées se ramènent à une seule clé : ce qui s'est passé sur les rives de la Seine a été un affrontement entre la pensée magique et le principe de réalité.

De la cérémonie d'ouverture au sexe des boxeurs, en passant par la question de la baignabilité de la Seine, on a tenté d'imposer la pensée magique, le pouvoir de la parole, comme seul étalon de la réalité. Le cas le plus flagrant est la tentative ratée de rendre la Seine baignable non seulement pour les Jeux olympiques mais aussi pour en faire une nouvelle attraction touristique de la capitale.

Nager à Paris et mourir

Plus facile à dire qu'à faire : la Seine est un fleuve non nageable depuis 1923 (aux Jeux olympiques de Paris en 1924, ils s'étaient limités à l'aviron), long de plus de 700 km et d'un débit de 500 mètres cubes par seconde, qui traverse une ville de plus de 2 millions d'habitants. Qui doivent vivre avec les rats qui l'infestent. Une tentative de « bon voisinage » fortement prônée par la maire de Paris, Anna Hidalgo, qui expliquait en 2022 et 2023 qu'avec les rats, la ville devait apprendre à vivre.

Les compétitions olympiques ont ensuite eu les résultats que tout le monde connaît. A tel point que même le compatissant Guardian sur l'état des triathlètes après la baignade dans la Seine a paraphrasé la devise olympique avec un titre à faire pâlir d'envie Libero: Citius, altius, antibioticus : le triathlon olympique un triomphe de l'optique pour Paris. A noter qu'en juillet, malgré la médiatisation de la baignade d'Hidalgo dans la Seine, alors que la natation était à bout de souffle, il avait été question de faire du triathlon un biathlon en supprimant l'épreuve de natation. Cela aurait été la meilleure solution pour la santé des athlètes.

Comme on pouvait s'y attendre, le principe de réalité a eu raison de la pensée magique d'Hidalgo et Macron, et les 1,5 milliard d'euros investis pour rendre le fleuve nageable n'ont pas servi à grand-chose. Y compris le réservoir d'Austerlitz capable de stocker 50.000 mètres cubes d'eaux usées en cas de pluie pour ralentir leur déversement dans la Seine : l'équivalent d'une douzaine de piscines olympiques, soit la quantité d'eau qui passe dans la Seine en 8-9 minutes.

Le problème n'est pas seulement fluviologique, la Seine est bien sûr un système complexe de 700 km, avec un affluent majeur comme la Marne qui coule près de Paris. La nature même d'une ville comme Paris vient compliquer la situation. Comme l'écrivait The Post avant les Jeux olympiques, tout l'attirail hydraulique et technologique avait été mis en place pour rendre la rivière baignable. Des principes hydrauliques classiques de séparation du réseau d'égouts pour les eaux claires et les eaux sombres, aux inévitables nouvelles technologies basées sur l'acide performique ou les rayons ultraviolets, en passant par les nouveaux bassins de décantation évoqués plus haut. Une panoplie d'éléments dont le plan B, en cas de pluies entraînant les... déjections de la ville dans la Seine, se résumait au classique « croisons les doigts » : attendons et espérons que le niveau bactérien diminue.

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Des souris et des hommes

Après tout, nous, Italiens, sommes habitués aux situations de speraindio. Mais il y a plus : le paradoxe absolu d'une administration municipale qui veut faire coexister des ambitions balnéaires avec des situations tiers-mondistes telles que les milliers de sans-abri (pour la plupart des immigrés) qui ont été expulsés à la dernière minute des rues de Paris juste avant les Jeux olympiques ou l'invasion de punaises de lit à Paris en 2023 (évidemment, la faute au changement climatique). Et puis, les rats. Vivre avec des rats tout en essayant de rendre la Seine baignable est un autre exemple de lutte contre la réalité et d'exercice de pensée magique.

Tant pour les rats pathogènes (pas de peste noire, juste la leptospirose, qui fait partie des risques encourus par les athlètes olympiques dans la Seine) que pour les rongeurs eux-mêmes, devant lesquels le drapeau blanc a été hissé. Voici ce qu'écrivait Politico en juin 2023 :

Anne Souyris, adjointe au maire chargée de la santé publique, a annoncé lors de la réunion du Conseil de Paris de jeudi qu'elle avait décidé de former un comité sur la question de la cohabitation, sous la direction du maire. Elle a ajouté que ce groupe serait chargé de trouver la méthode de traitement des rats qui soit à la fois « efficace » et « pas insupportable » pour les Parisiens.

Et les plaisanteries de l'assistance sur le nom de famille de l'adjointe au maire, compte tenu de l'assonance avec souris...

Cette capitulation est l'épilogue d'un investissement de 1,7 million d'euros lancé en 2017 pour tenter d'endiguer la prolifération des rats. Une capitulation sans condition que l'administration Hidalgo a initiée dès 2022, en mettant les mains en l'air avec des déclarations « au renard et au raisin “ : ” avec les rats, il faut vivre avec... ».

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Mais la pantalonnade de l'administration parisienne va plus loin. Car dans la lutte contre la réalité, il faut d'abord « déconstruire » les préjugés des gens pour construire un récit politiquement correct (au sens large du terme). En effet, selon Douchka Markovic, conseillère municipale du Parti Animaliste, les rats de la Seine sont « victimes de préjugés » et il faut commencer à les appeler par les bons termes : il vaut mieux parler de surmulots plutôt que de rats, car « rat a une connotation négative » (« moins connoté négativement »), comme l'indiquait Le Figaro en 2022.

Toc, toc. « C'est qui ? » "La réalité"!

Encore de la pensée magique, le problème de la perception, le déconstructionnisme appliqué : il suffit de « changer de nom » et, comme par magie, le pantagane deviendra un joli petit mulot digne d'un film de Disney-Pixar. Mais la réalité frappe toujours à la porte avec la brutalité d'un facteur apportant un courrier recommandé dans une enveloppe verte : peu après la sortie du conseiller, l'Académie nationale de médecine s'est sentie obligée de publier un communiqué de presse pour rappeler l'évidence : les rats sont un danger pour la santé publique et les cas de leptospirose sont en augmentation.

Est-il possible de rendre une rivière baignable tout en étant contraint de vivre avec l'un des principaux symptômes du malaise hygiénique d'une ville ? C'est évidemment une contradiction ouverte. Quels que soient le budget utilisé et la technologie déployée, seule la pensée magique est appliquée : si tous les problèmes de la ville liés à l'hygiène publique ne sont pas résolus de manière organique, la réalité l'emportera. Et la rivière à la limite de la baignade possible sera un risque pour les athlètes.

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Les magiciens de la parole

L'histoire édifiante de la balnéabilité de la Seine et de sa coexistence avec les rats n'est pas seulement un symbole des contradictions avec lesquelles nous sommes obligés de vivre depuis que la bonne administration a cédé la place à la pensée magique qui est la pratique de l'idéologie wokiste. Il y a une autre observation intéressante qui découle précisément des déclarations du conseiller municipal animaliste : le problème du langage et de la perception.

La « perception » est le mot clé de ceux qui veulent nier la réalité. Mieux vaut « souris de campagne » que « rat » si l'on veut « améliorer » la perception du problème par les citoyens. Mieux vaut « variole » que « variole du singe », mieux vaut « migrants » qu'« immigrants », et ainsi de suite, toute la chaîne d'euphémismes que le politiquement correct a mis en place pour nous dans une tentative de reconstruire magiquement la réalité par le son des mots. Le modèle des citoyens et de leurs perceptions se retrouve facilement dans de nombreux sujets brûlants de notre pays que les sorciers politiques tentent de gouverner : ainsi, la question de la micro-criminalité et de la dégradation à Milan n'est qu'un problème de « perception ». Un acte de sorcellerie politique qui ne peut avoir lieu que parce que la majeure partie de la presse traditionnelle est mobilisée pour dé-risquer ou dissimuler les questions de sécurité et pour qualifier de « panique sociale » la diffusion d'informations et de vidéos qui prouvent le contraire. C'est ce qu'ils ont essayé de faire avec la « perception de la nageabilité » de la Seine : la nage d'Anne Hidalgo était fonctionnelle pour rassurer les citoyens et les athlètes. Voici ce qu'écrit The Post dans l'article susmentionné :

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« En plus de continuer à nettoyer le fleuve et à contrôler la qualité de l'eau, le plus dur sera de changer la perception commune et de convaincre les gens que la Seine est vraiment propre et sûre. Outre les actions sur les bactéries, il faudra aussi agir sur les pollutions visibles comme les déchets, principalement plastiques, grâce à des barrières flottantes et des bateaux collecteurs de déchets ».

Le pouvoir de l'image

Il a suffi d'une photo virale d'un nageur vomissant emblématiquement sur le logo olympique de Paris 2024 pour faire dérailler la tirade de propagande d'une Seine baignable. Et l'histoire de l'administration municipale qui a voulu vivre avec les rats tout en essayant de nettoyer le fleuve de la ville restera dans les annales des violations des principes de réalité et de non-contradiction, comme un avertissement contre tout déconstructionnisme.

En attendant, nous constatons que nous avons plus d'une difficulté à commander à l'IA une image de la Seine avec des rats (chaîne : « la Seine avec des rats » ou « la Seine avec des rats ») qui ne fasse pas ressembler les quais de la Ville Lumière à une succursale de la Famille Sylvanienne. Si les gens ordinaires ne boivent pas l'eau propre de la Seine, l'IA est tombée dedans à pieds joints.

La morale de l'histoire est la suivante : méfiez-vous de ceux qui pensent que les problèmes peuvent être résolus en changeant de nom, plutôt qu'en agissant concrètement. Et surtout de ses propagandistes, en chair et en os ou virtuels.

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Enrico Petrucci

Essayiste et vulgarisateur, il a notamment publié Alessandro Blasetti. Il padre dimenticato del cinema italiano (Seaplane, 2023). Et avec Emanuele Mastrangelo Wikipedia. L'Enciclopedia libera e l'egemonia dell'informazione (Bietti, 2013) et Iconoclastia. La pazzia contagiosa della cancel culture che sta distruggendo la nostra storia (Eclettica, 2020).

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dimanche, 18 août 2024

Les États-Unis veulent désormais sanctionner les pays qui abandonnent le dollar

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Les États-Unis veulent désormais sanctionner les pays qui abandonnent le dollar

Un sénateur veut stopper la dédollarisation progressive par des sanctions

Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/die-usa-wollen-jetzt-auch-dollar-aussteiger-sanktionieren/

Pour les États-Unis, un instrument important pour imposer leurs intérêts impérialistes est leur monnaie, le dollar. Ainsi, Washington utilise délibérément le dollar comme une arme pour ruiner économiquement les pays qui souhaitent suivre leur propre voie, ils procèdent également au moyen de sanctions. C'est ce qui s'est passé avec la Russie après le début de la guerre en Ukraine. L'Occident collectif, mené par les États-Unis, a imposé des sanctions à Moscou et gelé des centaines de milliards de dollars d'actifs russes.

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Mais le coup s'est retourné contre eux. Sous la direction du groupe des pays BRICS, la dédollarisation a été encouragée, par exemple en utilisant des monnaies locales dans les échanges commerciaux bilatéraux. Et cet exemple fait école. En mai, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) a également annoncé des plans de dédollarisation du commerce transfrontalier et de l'utilisation des monnaies locales.

Aux États-Unis, ces évolutions sont observées avec une inquiétude croissante. En effet, plus la part du dollar dans le commerce mondial est faible, plus l'arme du dollar s'émousse. Comme le rapporte Asia Times, le sénateur républicain Marco Rubio a déposé un projet de loi visant à stopper la dédollarisation. Concrètement, ceux qui contribuent à la dédollarisation devraient être sanctionnés.

Asia Times écrit : « Le projet de loi de Rubio, au nom évocateur de “Sanctions Evasion Prevention and Mitigation Act” (loi sur la prévention et l'atténuation des sanctions), obligerait les présidents américains à sanctionner les institutions financières qui utilisent le système de paiement chinois CIPS, le système de transaction russe SPFS et d'autres alternatives au système SWIFT basé sur le dollar ».

Comme le précise encore le journal, Rubio n'est pas le seul à vouloir mettre un terme à la dédollarisation. Ainsi, les conseillers économiques du candidat à la présidence Donald Trump discutent des moyens de punir les États qui se détournent activement du dollar. L'équipe Trump aurait ainsi déjà annoncé « des sanctions à la fois contre les alliés et les adversaires qui tentent activement de faire du commerce bilatéral dans des devises autres que le dollar ». Les contrevenants se verraient imposer des restrictions à l'exportation, des droits de douane et des « frais de manipulation de devises ».

Brendan Simms : Le retour du grand espace ? (Cours sur Carl Schmitt)

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Recension - Brendan Simms : Le retour du grand espace ? (Cours sur Carl Schmitt)

Brendan Simms, directeur du Centre de géopolitique de l'université de Cambridge, estime dans un nouveau livre que l'ordre mondial américain globalisé est menacé par la Chine et la Russie, dont les stratèges et les hommes d'État reviennent à la pensée du "grand espace". Par deux fois, en 1918 et en 1945, la lutte contre l'ordre mondial anglo-saxon s'est mal terminée pour les puissances terrestres. L'issue, cette fois-ci, est incertaine. Le docteur en sciences politiques Seyed Alireza Mousavi commente l'ouvrage du Prof. Simms.

par Seyed Alireza Mousavi

Source: https://www.freilich-magazin.com/kultur/rezension-brendan-simms-die-rueckkehr-des-grossraums-carl-schmitt-vorlesungen

Simms a publié son ouvrage chez Duncker & Humblot

L'ordre mondial dominé par les États-Unis est depuis longtemps ébranlé. Sur le champ de bataille ukrainien, les États-Unis mènent une guerre par procuration contre la Russie, tandis que Washington tire actuellement les ficelles de l'opération militaire brutale menée par Israël contre Gaza. Dans le même temps, les États-Unis, superpuissance dominante, se voient menacés par les progrès économiques et technologiques de la République populaire de Chine, qui est en train de devenir une très grande puissance. Le directeur du Centre de géopolitique de l'université de Cambridge, Brendan Simms, estime que l'ordre mondial américain globalisé est menacé par la Chine et la Russie, dont les stratèges et les hommes d'État reviennent à la pensée du "grand espace" (Grossraum).

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Les lignes de bataille mondiales sont déjà clairement visibles ici. En Ukraine, l'Occident rejette l'affirmation de Poutine selon laquelle le territoire fait partie de l'espace russe. En Asie, la Chine confronte militairement l'Occident à Taïwan et dans la mer de Chine méridionale afin d'émanciper son espace géopolitique de la domination des puissances maritimes occidentales. Au cours des 120 dernières années, nous avons observé qu'une force anglo-saxonne et universaliste dominante a été contestée par des puissances émergentes, toutes enracinées régionalement. Par deux fois, en 1918 et en 1945, ces attaques se sont mal terminées pour les adversaires des forces de l'ordre mondial anglo-saxon. Il est impossible de savoir comment cela se terminera cette fois-ci. Dans sa conférence sur Carl Schmitt à Berlin, récemment publiée sous forme d'opuscule chez Duncker & Humblot, Simms a défendu la thèse selon laquelle le concept de grand espace a de nouveau le vent en poupe dans le monde: après la bipolarité de la Guerre froide et l'unipolarité américaine après 1989, le monde s'est à nouveau tourné vers le régionalisme et la multipolarité au cours des 20 dernières années.

Le retour des grands espaces ?

La Russie parle depuis longtemps d'un espace plus vaste qu'elle souhaite dominer, tout comme la Chine. Dans ce contexte, il est régulièrement fait référence à un nom et à un concept qui ont connu une renaissance ces dernières années: Carl Schmitt et le grand espace. La pertinence actuelle de Carl Schmitt se rapporte principalement à sa critique de l'hégémonie anglo-américaine.

La pensée allemande du Großraum a toujours eu une forte coloration anti-britannique et anti-américaine, selon laquelle la principale menace pour l'Allemagne ne vient pas de la France ou de la Russie, mais de la puissance maritime et économique anglo-américaine. Les origines du concept de grand espace, l'idée que l'Europe centrale devrait être regroupée autour de son noyau allemand, remontent au début du 19ème siècle. Du côté anglo-saxon, ce débat a toujours été enregistré avec « inquiétude », à savoir qu'une autre puissance pourrait créer un système d'ordre totalement différent en Europe et en Eurasie.

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Le national-socialiste Adolf Hitler avait devancé Schmitt sur les questions géopolitiques concernant l'avenir de l'Allemagne après « le diktat de Versailles ». Les vues de Schmitt étaient largement en accord avec celles de Hitler en 1939-42. La conception de Hitler n'était cependant pas dérivée de celle de Schmitt. Hitler avait déjà développé sa conception de l'espace et réfléchi à la doctrine de Monroe depuis un certain temps, bien avant que le juriste ne l'aborde en détail. L'historien Simms cite l'interview d'Hitler au New York Times, dans laquelle il a fait part de ses projets de Monroe Doctrine pour l'Allemagne. Selon Hitler, l'Europe devait être laissée à l'Allemagne et le reste du monde aux puissances anglo-saxonnes, sur la base d'un accord de non-ingérence mutuelle dans les affaires de l'autre.

Une doctrine européenne de Monroe

Le cœur du raisonnement de Schmitt était également anti-universaliste. Au lieu d'un ordre mondial basé sur certains principes universels, qu'il ne considérait que comme un paravent de l'impérialisme anglo-américain basé sur le droit d'intervention (ndt: d'immixtion permanente et ubiquitaire), Schmitt appelait à la mise en place d'un système multipolaire basé sur de grands espaces géographiquement délimités.

Il y avait cependant des différences entre les ambitions d'Hitler et le concept de Schmitt: Schmitt ne donnait pas de définition géographique précise de la grande région à placer sous une supervision allemande. Son Großraum était davantage un espace géo-juridique qu'un espace géopolitique. En effet, Schmitt n'envisageait pas seulement un système multipolaire, mais aussi une pluralité de systèmes politiques. A cela s'ajoutent des attitudes différentes vis-à-vis de l'Union soviétique: au début, le troisième Reich a essayé d'intéresser Staline à cette idée. Le pacte germano-soviétique de 1939 semblait ouvrir la possibilité d'un bloc eurasien s'étendant de l'Atlantique au Japon. En fait, l'ouvrage Land und Meer de Schmitt a été lu plus tard, de manière plausible, comme une critique voilée de la rupture du pacte germano-soviétique par Hitler. En effet, les deux alliés temporaires étaient des puissances terrestres ayant des intérêts communs contre les « monstres marins » anglo-saxons et tout-puissants.

L'historien Simms considère Schmitt comme un précurseur de l'eurasisme. En effet, l'Union soviétique et le communisme n'étaient pas les principaux ennemis de Schmitt pendant la guerre froide. L'ennemi restait les revendications universelles de l'Occident. Dans son dialogue sur le partisan, Schmitt vantait lui aussi les Chinois comme un peuple autochtone et les opposait implicitement aux puissances maritimes occidentales.

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Schmitt en tant que penseur eurasien

Dans sa conférence de Berlin, Simms constate qu'il existe une ligne directe et puissante qui va de Carl Schmitt à Poutine et Xi Jinping.  Les eurasistes et les historiens russes se réfèrent au Grand Espace comme à une « fabrication du droit et un manifeste pour le retour à la grandeur de la Russie ». Elena Vladimirovna Panina, députée bien connue en Russie, a espéré qu'une alliance entre Moscou, Paris et Berlin s'opposerait à l'alliance des puissances maritimes menée par les États-Unis et le Royaume-Uni. Dans cette perspective, l'attaque russe contre l'Ukraine fin février 2022 sera considérée par les Eurasiens proches du Kremlin comme un acte d'autodéfense.

La pensée de Schmitt, en raison de son opposition au libéralisme, a une longue histoire de réception en Chine. Les Chinois font l'éloge de Schmitt en tant qu'historien global qui aide à comprendre la situation difficile de la Chine à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle en tant qu'« espace libre » global dominé par d'autres, et qui leur fournit, sous la forme de la théorie des grands espaces, les outils précis pour gérer cette situation au 21ème siècle.

La peur et la haine des Anglo-Saxons ne sont pas aussi prononcées en Chine qu'en Russie, mais elles constituent une part importante de « l'imaginaire politique », constate l'historien irlandais. La Chine a récemment dénoncé le pacte AUKUS entre l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sur le partage de la technologie des sous-marins nucléaires comme un « bloc anglo-saxon ».

L'alliance Moscou-Pékin

Selon Simms, la racine de l'entente entre Poutine et Xi réside dans leur hostilité commune à la tentative de l'Occident d'appliquer des « principes démocratiques » à l'échelle mondiale. La Russie et la Chine ont en tête la création d'un méga-espace reliant les espaces russes et chinois. L'historien voit actuellement une confrontation entre, d'une part, le grand espace russe et le grand espace chinois, qui représentent chacun un principe particulier dans le monde, et d'autre part, l'Occident universel, qui est géographiquement ancré dans l'anglo-sphère, mais qui prétend opérer à l'échelle mondiale.

Le fait que l'historien irlandais, dans ses cours sur Carl Schmitt à Berlin, établisse un parallèle entre la coexistence des grands espaces russe et chinois et le pacte tripartite de 1940 (Allemagne nazie, Italie, Japon) témoigne de la mesure dans laquelle Simms est resté bloqué dans son analyse des rapports de force des années 40. Simms construit en effet une nouvelle bipolarité entre les Etats-Unis et le bloc Chine/Russie, puis la confond avec la multipolarité. La montée du Sud mondial et l'émergence des BRICS constituent à mon sens un contexte plus approprié pour analyser la transition de l'ordre mondial de l'unilatéralisme des puissances maritimes vers la multipolarité des puissances terrestres. Simms ignore également totalement le fait que la nouvelle puissance terrestre qu'est la Chine étend son influence au-delà de son propre espace culturel par le biais du projet de la Nouvelle route de la soie, bien qu'elle ne souhaite pas imposer ses valeurs originaires d'Asie de l'Est à des espaces étrangers. Et ce schéma s'applique aussi largement à d'autres nouvelles puissances comme la Russie, l'Inde, la Turquie, l'Iran, etc. Dans ce contexte, la pensée des grands espaces nécessite une nouvelle définition pour répondre aux évolutions géopolitiques actuelles.

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A propos de l'auteur :

Seyed Alireza Mousavi, d'origine iranienne, est docteur en sciences politiques, exégète de Carl Schmitt et journaliste indépendant, spécialisé en géopolitique et vivant à Berlin.

La Russie et l'importance du corridor de transport international Nord-Sud

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La Russie et l'importance du corridor de transport international Nord-Sud

Simon Westwood

Source: https://journal-neo.su/2024/08/14/russia-and-the-importance-of-the-north-south-international-transport-corridor/

La Russie et ses habitants sont bénis par la providence ; l'immensité du paysage et l'abondance de toutes sortes de ressources naturelles sont aujourd'hui et ont toujours été une source de puissance et de prestige pour la Russie. L'histoire révèle que l'immensité du paysage ne fournit pas seulement des ressources, mais qu'elle constitue également une grande source de défense naturelle de la Russie contre les agresseurs. Toutefois, outre ces bienfaits naturels, les voisins belliqueux de la Russie ont toujours essayé de contenir l'ascension de la Russie vers le progrès et la prospérité.

La Russie et son voisinage

À l'heure actuelle, les voisins de la Russie s'efforcent de contenir les échanges commerciaux de Moscou et sa connectivité avec le Sud. Si nous regardons la carte, nous constaterons que l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) empiète constamment sur les frontières de la Russie. Saint-Pétersbourg n'est qu'à quelques kilomètres de l'OTAN. La mer Baltique est envahie par la présence navale et aérienne de l'OTAN et de ses Alliés. Les systèmes de surveillance de l'OTAN suivent de très près les navires militaires et civils russes dans la mer Baltique, et les avions des systèmes aéroportés de détection et de contrôle (AWACS) brouillent les communications civiles de la Russie. En outre, la mer du Nord est à nouveau un point névralgique des forces alliées et de l'OTAN désireuses d'entraver le commerce maritime de la Russie. Les forces alliées et de l'OTAN créent constamment des problèmes pour les navires russes et violent les normes et valeurs internationales établies.

De même, les forces alliées et de l'OTAN créent des problèmes pour le commerce maritime russe en mer Celtique. Il convient de rappeler ici que les forces de l'OTAN et des Alliés ont une présence formidable en mer Méditerranée, en mer Rouge et en mer d'Arabie.

La présence des Alliés et de l'OTAN en mer Baltique, en mer du Nord, en mer Celtique, en mer Méditerranée, en mer Rouge et en mer d'Arabie revêt une grande importance stratégique. Ces masses d'eau contiennent des routes commerciales internationales très importantes et, aux yeux du droit international et de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS), ces eaux sont le patrimoine collectif et partagé de tous les êtres humains, sans aucune discrimination.

Corridor de transport international nord-sud

En violant de manière aussi flagrante le droit international et la convention des Nations unies sur le droit de la mer, l'OTAN fait en sorte que la Russie est devenue pleinement consciente de la nécessité de protéger ses intérêts nationaux et de contourner les défis posés par les forces alliées et les forces de l'Alliance atlantique. Le corridor international de transport nord-sud (INSTC) est une alternative possible pour éviter la confrontation et la belligérance avec l'Occident. L'INSTC part de Moscou, atteint Volgograd et, de là, emprunte deux itinéraires. La première passe par la mer Caspienne et la seconde par la voie terrestre, d'Astrakhan à Bakou, en Azerbaïdjan. De là, il a l'intention d'entrer en Iran et de relier Bandar Abbas et le port de Chabahar. L'itinéraire vise ensuite à relier ces deux ports maritimes au port maritime indien de Mumbai.

L'INSTC a été initialement signé entre la Russie, l'Iran et l'Inde en 2001 pour développer la route. L'objectif était d'acheminer des marchandises entre la Russie, le Caucase, l'Asie centrale, l'Europe et l'Asie du Sud par bateau, par chemin de fer et par voie terrestre. Le projet INSTC comprend l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, Oman, le Tadjikistan, la Turquie et l'Ukraine.

L'INSTC et le CPEC

Le corridor international de transport Nord-Sud (INSTC) réduit de moitié la distance qui sépare les pays du Sud de la planète et les délais d'expédition seront ramenés à 15 jours, contre 45 auparavant. Le charbon russe pourrait ainsi atteindre l'Inde et, ce faisant, l'Iran pourrait gagner des milliards de dollars en frais de transit et d'expédition. En outre, le charbon russe et d'autres hydrocarbures pourraient également être transportés vers la Chine en utilisant les mêmes lignes maritimes. Si le Pakistan parvenait à un accord avec les Iraniens, les produits russes pourraient atteindre la Chine en empruntant le corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) ; cependant, apparemment, aucune discussion de ce type n'a eu lieu entre le Pakistan, la Chine et l'Iran. Les sanctions occidentales à l'encontre de l'Iran pourraient peut-être entraver l'accord susmentionné. Quoi qu'il en soit, avec ou sans CPEC, les industries ferroviaires et maritimes iraniennes pourraient bénéficier momentanément de l'INSTC.

Conclusions

En d'autres termes, l'INSTC est une option en or pour le Sud mondial afin d'améliorer la connectivité régionale et même extrarégionale. L'OTAN et les forces alliées doivent comprendre que la Russie est une grande puissance et qu'elle a tout à fait le droit de préserver ses intérêts nationaux. L'entrave et l'endiguement de la Russie ne fonctionneront pas. Le Sud mondial assoiffé d'énergie a besoin des ressources naturelles russes, et l'INSTC est l'occasion idéale de nourrir le Sud mondial.

La Russie crée d'autres options stratégiques pour toutes les nations du monde et, avec ses partenaires mondiaux, ce rêve pourrait devenir réalité. L'INSTC est une grande initiative stratégique qui a le potentiel de changer la vie des pays du Sud. De telles initiatives devraient être appréciées et adoptées pour le plus grand bien de toutes les nations.

Simon Westwood - est étudiant en master à la Dublin City University (DCU), Irlande. Il est également assistant de recherche au département d'histoire de la DCU, exclusivement pour « New Eastern Outlook »

samedi, 17 août 2024

L'Occident collectif élimine la classe moyenne en la contraignant à une décroissance malheureuse

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L'Occident collectif élimine la classe moyenne en la contraignant à une décroissance malheureuse

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/loccidente-collettivo-elimina-il-ceto-medio-costringendolo-alla-decrescita-infelice/

Il y a hypocrisie paradoxale du pouvoir dans l'Occident collectif. En Italie, en France, en Allemagne, tous les entrepreneurs se plaignent parce que la classe moyenne a drastiquement réduit sa consommation. À cause des salaires insuffisants payés par ces mêmes entrepreneurs qui se plaignent. Et les gouvernements continuent à taxer cette même classe moyenne, l'appauvrissant et la prolétarisant progressivement.

Mais la situation aux États-Unis est encore plus absurde. Les deux candidats à la présidence ont choisi comme députés des personnes qui devraient être en mesure de récupérer les votes de la classe moyenne nord-américaine. Appauvrie par les choix de Trump en faveur des plus riches et par les politiques de Biden sur la scène internationale qui ont eu des répercussions sur la classe moyenne. Qui, et ce n'est pas un hasard, a également été drastiquement réduite numériquement. Et qui, dans l'ensemble, a connu une croissance économique deux fois moindre que celle des plus riches.

Le Sud global, au contraire, tente de faire croître la classe moyenne dans tous les pays. Au-delà des positions idéologiques et des alliances stratégiques. Car la classe moyenne garantit la consommation qui tire la production intérieure. Alors que les choix néo-meloniens, en Italie, de procéder par primes et gratifications au bénéfice des évadés fiscaux et des migrants plus ou moins réguliers, au détriment des vrais pauvres italiens, ne conduisent qu'à l'achat de produits à bas prix et de mauvaise qualité en provenance de l'étranger. C'est la décroissance malheureuse.

Il est clair que l'Occident collectif considère que le modèle économique social incluant la classe moyenne est dépassé. Il n'a plus besoin d'un tel amortisseur pour protéger les oligarques de la rage des exploités. Les méthodes de répression de plus en plus sophistiquées suffisent. Ou le matraquage médiatique des esprits obnubilés.

Tandis que la classe moyenne s'est désormais résignée au silence ou, au mieux, à la grogne. Pas une idée, pas une proposition, pas un centime investi dans la construction d'une alternative au système qui l'écrase. La bourgeoisie, qui avait été à l'avant-garde de la Révolution française et du Risorgimento italien, dans les combats de la Première Guerre mondiale, a renoncé à jouer un rôle de premier plan. Elle s'est réfugiée dans le « bien de mauvais goût », mais en réalité le mauvais goût est resté et les choses ne vont plus si bien.

On fait étudier ses enfants pour partir à l'étranger, on réduit ses dépenses, on se retrouve entre vieux amis appauvris et attristés. Et on regarde avec une colère mêlée d'étonnement les interviews des responsables d'associations professionnelles qui se plaignent que la classe moyenne ne dépense plus l'argent qu'elle n'a plus.

mercredi, 14 août 2024

Le chaos au Bangladesh menace les liens de la Russie avec son principal partenaire commercial

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Le chaos au Bangladesh menace les liens de la Russie avec son principal partenaire commercial

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/haos-v-bangladesh-ugrozhaet-svyazyam-rossii-s-vazhneyshim-torgovym-partnerom

Nouvelles autorités

Au Bangladesh, le pouvoir est passé aux mains des militaires. Le lieutenant général Waker uz Zaman, chef d'état-major de l'armée, a confirmé la démission de Mme Hasina lors d'une conférence de presse et a déclaré qu'après des discussions avec des représentants des principaux partis politiques et des groupes de la société civile, il avait été décidé de former un gouvernement intérimaire composé de représentants de tous les partis.

"Le premier ministre a démissionné. Un gouvernement intérimaire sera formé pour gouverner le pays <...> Je vous donne ma parole que toutes les injustices seront supprimées <...> Le pays a beaucoup souffert, l'économie a souffert, beaucoup de gens sont morts - il est temps d'arrêter la violence", a-t-il déclaré. Il a également déclaré que le couvre-feu imposé précédemment serait annulé.

Fait révélateur, aucun représentant du parti au pouvoir, la Ligue Awami, n'était présent à la première réunion.

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L'administration du président Mohammad Shahabuddin a également publié une déclaration indiquant qu'elle avait décidé de libérer l'ancien premier ministre emprisonné et le chef du parti nationaliste du Bangladesh, Khaleda Zia, principal rival de Mme Hasina (photo).

Le secrétaire général du parti a déclaré que son président, Tariq Rahman, reviendrait bientôt au Bangladesh après un exil à l'étranger. Les manifestants détenus précédemment seront également libérés.

L'opposition a accueilli la nouvelle de la fuite du premier ministre avec jubilation. La veille, malgré le couvre-feu, ils avaient réussi à s'emparer du bureau du chef de l'État, puis à pénétrer dans le bâtiment du parlement. Dans leur joie, ils ont même restitué les armes qu'ils avaient confisquées au personnel de sécurité du parlement.

Un chômage astronomique

Les manifestations ont éclaté au début du mois de juillet. Elles ont été déclenchées par la décision du gouvernement de modifier les principes des quotas de fonctionnaires, un poste très prestigieux dans ce pays pauvre. La règle de longue date selon laquelle 30% des postes vacants sont réservés aux enfants et petits-enfants des combattants de la guerre de libération du Pakistan de 1971, en plus d'un quota de 55% pour les anciens combattants eux-mêmes, a été rétablie. Cela réduit considérablement le nombre de postes vacants disponibles pour les citoyens ordinaires et réduit leurs chances d'obtenir des postes convoités au sein de l'appareil d'État.

Les premiers rassemblements ont été pacifiques et, selon les médias locaux, c'est la répression violente de la police qui a servi de catalyseur à d'autres manifestations. Bien que la Cour suprême ait suspendu les quotas pendant un mois le 11 juillet et en ait ensuite transféré une partie à d'autres catégories de citoyens, cela n'a pas arrêté les manifestants.

En fait, les raisons du conflit sont plus profondes.

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Dans un contexte de graves problèmes économiques et de chômage élevé, les jeunes du Bangladesh sont mécontents des quinze années de règne du parti de la Ligue Awami et directement de l'action de Mme Hasina en tant que chef d'État, en particulier après les dernières élections de janvier. La veille, de nombreux dirigeants de l'opposition ont été arrêtés et n'ont pas pu se présenter aux élections. De ce fait, l'opposition a tout simplement boycotté les élections.

Une étude réalisée par le Bureau des statistiques du Bangladesh en 2023 a montré que plus de 39% des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi et non scolarisés, soit environ 12,2 millions de personnes. L'affirmation du gouvernement selon laquelle le taux de chômage est de 3,3%, soit 2,35 millions de chômeurs, est contestée par plusieurs économistes de renom.

En outre, le pays a imposé des restrictions à la diffusion de contenus sur l'internet et, lors de manifestations, l'internet a été complètement fermé.

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Par ailleurs, des fonctionnaires ont été accusés de corruption et de transfert de fonds à l'étranger. Et comme Hasina est la fille de Mujibur Rahman (photo), l'un des leaders du mouvement de libération nationale et le fondateur du Bangladesh, le mécontentement s'est déplacé vers sa figure. Dans la capitale Dacca, on a essayé de démolir sa statue lundi. Cette situation témoigne de la compréhension particulière qu'ont les jeunes Bangladais de leur propre histoire.

Le dimanche 4 août a été la journée la plus importante en termes de manifestations et de nombre de morts, avec au moins 98 personnes tuées lors d'affrontements avec la police et les forces de sécurité. Au total, le bilan officiel des troubles avoisinerait les 300 morts et les blessés se compteraient par milliers.

Les proches dans la lutte

Le passage actuel du pouvoir comporte plusieurs aspects importants.

Tout d'abord, le principal médiateur et décideur est le commandant en chef Waker uz Zaman (photo), qui a pris ses fonctions le 23 juin.

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Il est marié à Sarahnaz Kamalika Zaman, fille du général Muhammad Mustafizur Rahman, qui fut commandant en chef de l'armée de 1997 à 2000. Le général Rahman était un cousin de Sheikh Mujibur Rahman puisqu'il avait épousé la cousine de Mujib. Le Ol était le grand-oncle de la première ministre déchue Sheikh Hasina Rahman.

Il s'avère que l'actuel chef de la junte est un parent du premier ministre déchu et est détesté par le chef du gouvernement de l'opposition. Par ailleurs, on sait que tout au long de sa carrière militaire, il a également travaillé en étroite collaboration avec Hasina et a occupé le poste d'officier d'état-major en chef au sein du département des forces armées du bureau du Premier ministre. Beaucoup dépendra donc de la perception qu'aura l'opposition de son rôle ainsi que de ses décisions spécifiques.

Ces dernières années, il y a eu des précédents dans la politique mondiale où, sur fond de vague "démocratique", les militaires ont fait certains assouplissements et n'ont fait qu'accroître la pression autoritaire. On peut citer l'exemple de l'Égypte, où Sisi, après les élections, a durement battu les Frères musulmans (une organisation terroriste interdite en Russie). Les mêmes processus ont eu lieu au Myanmar, pays voisin du Bangladesh.

Deuxièmement, le Bangladesh a déjà connu une période où, en raison de la confrontation entre la Ligue Awami et le Parti nationaliste du Bangladesh, qui s'est transformée en crise politique en 2006, l'armée est intervenue et a déclaré l'état d'urgence. Le parti de la ligue Awami est ensuite sorti victorieux, ce qui a permis à Hasina de rester au pouvoir pendant 15 ans sans interruption.

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Troisièmement, bien que la cause des troubles soit une crise interne, on ne peut nier que le passage du pouvoir sera influencé de l'extérieur. L'Inde, qui a joué un rôle important dans la création d'un Bangladesh indépendant, ne manquera pas de faire de telles tentatives. On peut également prévoir une ingérence plus ou moins importante des pays occidentaux et des investisseurs internationaux, y compris des institutions transnationales.

Sans aucun doute, il sera important pour la Russie (ndlr: ou de tout autre acteur européen) de maintenir des relations amicales et de continuer à mettre en œuvre les projets en cours dans le pays, tels que la construction d'une centrale nucléaire et la production de gaz offshore.

Ces projets étant nécessaires à l'économie du pays et potentiellement créateurs d'emplois, il n'y a pas de raison apparente de s'inquiéter. Toutefois, si le nouveau gouvernement compte un lobby pro-occidental actif, certains acteurs extérieurs tenteront d'évincer la Russie du Bangladesh à tout prix.

Il est donc nécessaire de surveiller de près les changements politiques actuels et d'empêcher l'ingérence de pays hostiles, justifiant la nécessité de préserver les liens amicaux et la nature non alternative de certains domaines de la coopération bilatérale, tels que la fourniture d'engrais.

Le Bangladesh est aujourd'hui le deuxième pays d'Asie du Sud-Est, après l'Inde, en termes de chiffre d'affaires du commerce extérieur avec la Russie. Il est important pour la Russie de maintenir cette position.

mardi, 13 août 2024

Moyen-Orient: les frappes israéliennes pourraient ne pas toucher que l'Iran

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Moyen-Orient: les frappes israéliennes pourraient ne pas toucher que l'Iran

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/blizhniy-vostok-udary-izrailya-mogut-kosnutsya-ne-tolko-irana

En prévision des représailles de l'Iran, notamment l'activation du CGRI sur le territoire syrien, ainsi que les attaques répétées du Hezbollah libanais et le lancement de missiles et de drones par les Houthis yéménites sur le territoire israélien, le facteur des liens qui mènent à d'autres pays n'est généralement pas pris en compte. En général, le soutien des États-Unis et du Royaume-Uni à Israël est pris en compte, alors que le tableau des liens est plus complexe et confus. S'il existe un "axe de la résistance" qui considère les États-Unis et Israël comme ses ennemis, d'autres États et acteurs peuvent être entraînés dans cette escalade.

Dans ce contexte, l'ancien fonctionnaire du Pentagone Michael Rubin, sur le site web de l'American Enterprise Institute, un groupe de réflexion néoconservateur proche du lobby israélien, se demande où et qui les services de renseignement israéliens tueront ensuite après la mort du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, en Iran.

Dans un premier temps, il spécule sur le Qatar et la Jordanie. Mais une fois, lorsque les services de renseignement israéliens ont tenté d'empoisonner le chef du Hamas Khaled Mashal en 1997, le roi de Jordanie Hussein a menacé de rompre les relations diplomatiques et Israël a même fourni un antidote à sa victime. Il est également arrivé que des agents du Hamas soient éliminés dans les Émirats arabes unis. Le Qatar, où se trouve le siège du Hamas, ne semble pas faire partie des cibles de Tel-Aviv, peut-être parce que l'émirat est un médiateur entre Israël et la résistance palestinienne, tout comme il a facilité les pourparlers entre les États-Unis et les Talibans (interdits en Russie). Le Qatar abrite également une importante base militaire américaine et, compte tenu des liens du pays avec Israël, l'assassinat ciblé d'une personne dans le pays pourrait compromettre le maintien de la présence militaire américaine.

Toutefois, outre le Qatar, il y a la Turquie. Et la rhétorique d'Erdogan à l'égard d'Israël est récemment devenue très agressive, au point d'appeler à une invasion militaire d'Israël.

Par ailleurs, le Qatar et la Turquie entretiennent des relations de confiance, et la Turquie a soutenu à la fois les Frères musulmans, eux aussi interdits en Russie (en fait, le Hamas est une branche des Frères musulmans en Palestine) et les branches d'Al-Qaïda en Syrie, également interdites en Russie.

Selon Rubin, Erdogan a invité le Hamas en Turquie en 2006. Au cours des années suivantes, il a non seulement apporté au Hamas un soutien diplomatique et financier, mais il a également tenté de lui fournir des armes.

Il note que "la Turquie peut croire qu'elle peut agir en toute impunité en raison de l'illusion de sa puissance et de son appartenance à l'OTAN. Les terroristes considèrent Istanbul et Ankara comme des terrains de jeu où ils peuvent se détendre et se regrouper, à l'abri des drones et des assassins. Cette époque est peut-être révolue. Erdogan n'a pas à se plaindre: son propre gouvernement kidnappe et assassine ouvertement ses opposants en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Haniyeh est mort à Téhéran. Le prochain chef du Hamas mourra probablement à Ankara".

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Cependant, outre les assassinats ponctuels et ciblés de certaines personnalités politiques, Israël dispose d'un autre outil sérieux pour faire pression sur la Turquie. Il s'agit des Kurdes. Israël a soutenu les Kurdes en leur fournissant des armes et des formations avant même le premier soulèvement de Mustafa Barzani en septembre 1961. Dans le même temps, les Kurdes ont également reçu le soutien de l'Iran monarchique, qui a également coopéré étroitement avec Israël avant la révolution islamique. Sous le régime de Saddam Hussein, Tel-Aviv a également aidé les Kurdes d'Irak par tous les moyens possibles, et les services de sécurité israéliens se sentent aujourd'hui tout à fait à l'aise dans le nord de l'Irak, où ils tentent de traquer les groupes chiites pro-iraniens. Sans compter que des entreprises israéliennes y opèrent. C'est par le Kurdistan que les services de renseignement israéliens ont déjà un accès direct aux territoires de l'Iran et de l'Irak, ce qui s'avérera un facteur important en cas de guerre majeure.

Bien que les Kurdes turcs et syriens soient différents des Kurdes irakiens, la possibilité d'une double stratégie de procuration de la part d'Israël est tout à fait envisageable. Israël a d'ailleurs démontré à plusieurs reprises son habileté à mener à bien de telles opérations.

D'ailleurs, en Turquie même, des agents du Mossad ont été détenus à de nombreuses reprises au cours des dernières années. Et récemment, les médias turcs ont ouvertement écrit qu'Israël planifiait ses opérations contre les membres du Hamas en Turquie, pour lesquelles le Mossad recrutait de pauvres étudiants.

Enfin, il y a aussi l'Égypte. Depuis des années, le Hamas dans la bande de Gaza fait passer en contrebande des armes et d'autres équipements par des tunnels souterrains. En Égypte, le mouvement des Frères musulmans est né il y a une centaine d'années et, malgré leur défaite formelle après l'arrivée au pouvoir du maréchal Al-Sisi, le pays compte encore de nombreux adeptes, dont certains se sont radicalisés. L'incident d'octobre 2023, au cours duquel un policier égyptien a ouvert le feu à Alexandrie sur un bus transportant des touristes en provenance d'Israël, en est un exemple.

Bien que les responsables égyptiens aient jusqu'à présent fait preuve d'une certaine retenue à l'égard de l'opération punitive menée par Israël dans la bande de Gaza, ils pourraient en décider autrement en cas d'escalade du conflit. Al-Sisi pourrait également donner le feu vert aux Frères musulmans locaux pour qu'ils s'impliquent dans le conflit et même leur fournir tout le matériel nécessaire afin de désamorcer la situation interne et, comme on dit, de recycler les éléments passionnels dangereux en les orientant vers un ennemi extérieur.

Il est fort possible que l'attitude attentiste de l'Iran soit due au fait qu'il est actuellement engagé dans des négociations multilatérales avec des partenaires, des alliés et des soutiens potentiels sur la stratégie à choisir contre Israël, en tenant compte de la réaction possible du gouvernement Natanyahou à certaines actions (après tout, il pourrait y avoir plusieurs options - de l'élimination d'un général israélien à une attaque combinée massive). Dans le même temps, l'incertitude qui règne aux États-Unis avant les élections ne joue pas en faveur d'Israël, et Kamala Harris adopte une position plus critique à l'égard des actions d'Israël en Palestine que Joe Biden.

Les progressistes détestent les femmes parce qu'ils détestent la nature

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Les progressistes détestent les femmes parce qu'ils détestent la nature

par Roberto Pecchioli

Source : EreticaMente & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/i-progressisti-odiano-le-donne-perche-detestano-la-natura

Il a fallu les Jeux olympiques tenu dans le cloaque parisien pour que beaucoup de choses deviennent claires. Le fil conducteur des Olympistes progressistes est la haine, le sentiment qu'ils imputent à ceux qui ne leur ressemblent pas et qu'ils veulent ériger en infraction pénale. Une arme contre les adversaires de ceux qui font du ressentiment leur raison de vivre. Ils détestent les chrétiens et les traditions religieuses de cette partie du monde (pour les autres, ils n'osent pas, il y a trop d'irréductibles qui ne sont pas enclins à l'ironie quand il s'agit de Dieu), ils détestent la normalité, la nature et la réalité. Leur seul credo est la volonté : être ce que l'on veut être, même tel que l'on se représente. L'inverse de la philosophie de l'Irlandais Berkeley : esse est percipi, être c'est être perçu.

Il aura fallu les Jeux olympiques du cloaque parisien, où le plongeon dans la Seine contaminée fait vomir les triathlètes, pour réveiller les chrétiens français, descendus dans la rue après les affronts subis lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux. La ministre française de la culture, Rachida Dati - anciennement de la droite républicaine, amie de Sarkozy auquel elle était aussi sentimentalement attachée - a osé dire, à propos du happening blasphématoire sur la Cène, que l'art a le "droit d'offenser". C'était au moins de l'art. Qui sait si nous avons le droit de réagir à l'offense ou si les droits ne concernent que l'offenseur.

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Tu verras des choses, ami Sancho, qui feront parler les pierres, dit Don Quichotte à son fidèle écuyer. Nous en sommes là. Dignitaires, politiciens et autorités religieuses musulmanes s'insurgent contre le blasphème, tandis que Bergoglio et le Vatican ne pipent mot, occupés à bénir un rassemblement de chrétiens LGBT organisé par l'homo-jésuite James Martin. Nous avons vu des choses qui font parler les pierres dans l'horrible spectacle de la boxe féminine avec l'Italienne Angela Carini forcée de combattre une athlète (dois-je mettre l'apostrophe ou non ?) qui n'est génétiquement pas une femme. Elle s'est retirée et la haine des gentils s'est déchaînée contre la jeune fille, coupable de ne pas vouloir être massacrée pour satisfaire l'idéologie des fous qui dirigent les aveugles. Les commentaires des journalistes sportifs - typiques des lèche-bottes du système - insultent leur intelligence, pas la dignité de la boxeuse napolitaine.

La folie est partout au pouvoir et son succès repose sur la haine. Oui, sur la haine. Les progressistes détestent la nature, c'est-à-dire la réalité et la vérité, parce qu'elle n'est pas réductible à leurs constructions mentales. La nature ne se plie pas à l'idéologie, elle suit son chemin dans une souveraine indifférence. La provocation de Vannacci est peut-être bien fasciste. On lit donc dans les gazettes du régime que l'état trouble de l'Algérien(ne) est la preuve que la "diversité" est la beauté du monde. Étrange conclusion pour les paladins de l'égalité, mais diversité ne veut pas dire différence, un gros mot de la droite détestée. Incroyables sont les déclarations de deux stars du progressisme italien, Monica Cirinnà (la mère des "enfants non-humains" et des unions civiles homosexuelles) et Laura Boldrini (aucun éloge n'est à la hauteur d'un tel nom). Après avoir doctement expliqué que l'adversaire* de l'Italienne est un cas d'"intersexualité" (le I des acronymes infinis de LGBTIQA+), elles sortent l'argument décisif : pour l'état civil, c'est une femme. Anagrafe locuta, procès terminé.

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La thèse est centrale dans l'horizon progressiste: les données de la nature et le verdict de la génétique, avec ses ennuyeuses séquences de chromosomes x et y, ne valent rien, c'est la loi de la volonté qui compte. Une néo-vérité marquée du sceau de la bureaucratie. La norme de l'homme dépasse celle de la nature qui, pour beaucoup, se confond avec Dieu. Dans l'uni-vers, c'est la réalité qui l'emporte, dans le méta-vers, ce sont les bizarreries, les utopies, les déviances. À bas la réalité, odieux héritage d'une époque où l'on croyait à ses propres yeux et où les rêves s'arrêtaient au réveil. Inutile est le cri d'indignation de Joanna K. Rowling (la créatrice de Harry Potter) et d'une icône sportive lesbienne comme Martina Navratilova. La masse progressiste (aujourd'hui plus qu'hier et moins que demain) déteste tout ce qui est clair, défini, permanent.

Selon la nature, c'est l'expression qui les exaspère le plus. Moi - souverain absolu capricieux et inconstant - je suis ce que je veux être et ce que je ressens être. Cela ne semble pas être le cas de la jeune Algérienne, peut-être atteinte d'un syndrome (ovaire polykystique) dont nous ne savons rien. Nous nous en tenons à la conviction d'un scientifique de renommée mondiale, le professeur Mariano Bizzarri, qui confirme: Imane n'est génétiquement "pas une femme". Aucune "inclusion" idéologique (autre totem du "progre" dogmatique) ne devrait lui permettre de rivaliser avec les femmes, carte d'identité mise à part.

Mais ce n'est pas le pire de la folie consommée à Paris, capitale historique des révolutions. Deux conceptions s'affrontent en Occident (le reste du monde se moque de ces querelles de fin d'empire): d'un côté, ceux qui prennent acte du principe de réalité, se soumettant aux lois de la nature et de la biologie, tout en reconnaissant l'existence d'anomalies, d'exceptions qui confirment la règle. De l'autre, les partisans de la primauté de la volonté subjective selon laquelle on est ce que l'on veut être. Sur la peau d'une personne ayant des problèmes génétiques, un épisode de la guerre qui ne fera pas de prisonniers a été mis en scène à Paris, dont l'enjeu est la nature profonde, l'essence de l'être humain dans sa dualité que la Bible résume dans le principe "mâle et femelle les créèrent".

La haine de soi (oikophobie, ressentiment contre ce que l'on est par nature ou par culture) conduit l'Occident à une fin rapide, polluée comme le fleuve de Paris. La haine de soi entraîne d'autres haines, contre ce qui est ainsi (principe d'identité : A égale A), non par choix d'une volonté de puissance hallucinée, mais parce que l'invariance phylogénétique le veut ainsi, quelle que soit son origine, le hasard, l'évolution, la volonté d'une entité extérieure que nous appelons Dieu. Ce qu'il faut, c'est le réveil des féministes, qui doivent dégainer leur épée pour défendre leur sexe contre les assauts de ceux qui veulent modifier l'essence humaine dans ses deux composantes sexuelles. Nous avons souvent souligné la haine profonde, le dégoût de la mentalité homosexuelle masculine à l'égard des femmes, mais elle n'est pas différente du vacarme progressiste qui vise les hommes et les femmes "normaux".

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Nous citons une déclaration de la sénatrice du Mouvement 5 étoiles, Alessandra Majorino, qui résume la dérive idéologique et anthropologique des progressistes occidentaux. "L'affaire Khelif-Carini démontre que la division manichéenne homme/femme, masculin/féminin, comme une paire d'opposés prônée par la droite, n'existe pas". Passons sur la division "manichéenne" par charité, mais qu'en est-il de la paire d'opposés naturels "prônée par la droite"? Trop de grâce, Saint Antoine. La nature est-elle de droite? Ce doit être pour cela qu'elle est attaquée, supprimée, niée, violée. Lutter contre la réalité, haïr les données biologiques et les lois de la nature, c'est progressiste. Bravo, Madame la Sénatrice. La distinction homme/femme" est une abstraction de convenance. Dans laquelle, par convention, nous avons décidé de diviser les êtres humains et d'interpréter le monde, mais la nature n'a que faire de nos conventions, et est bien plus complexe que le binarisme élémentaire dans lequel la droite voudrait la contraindre. Entre les deux opposés, il y a une infinité de variétés et de variations, et elles ne relèvent pas de l'idéologie, elles sont prévues par la nature humaine. Et Imane Khelif est évidemment l'une de ces variations. Précisément celles dont la droite rustre refuse d'accepter l'existence en les qualifiant d'"idéologie".

La biologie devient "convention" et le "binarisme" est "inacceptable". Heureusement, les vengeurs des défauts de fabrication de la création sont arrivés. Gnostiques sans le savoir, tout comme ils ignorent le sens du terme manichéisme. Oui, la nature s'en moque et ses "variantes" ne sont pas "prévues" par la nature, mais sont des exceptions à l'ontogenèse, aux modifications qui interviennent pour donner naissance à un individu d'une espèce donnée. Des modifications qui donnent parfois lieu à des anomalies, auxquelles on répond avec respect et attention, pas en les faisant entrer dans la cage de la "diversité". Quand ça arrange, Imane est "intersexuée", quand il faut l'inclure de force dans le schéma qui hait les femmes à toutes fins utiles, et qu'importe si sa puissance physique "masculine" peut créer des dommages permanents à ses malheureuses adversaires. C'est la nature, pas la "droite rustre". Vous êtes une femme, un homme, votre ennemi, Madame la Sénatrice. Vous la haïssez mortellement parce que vous ne pouvez pas la contrôler, parce qu'elle était là avant vous et qu'elle nous survivra à tous, parce qu'elle distribue et nie les rôles, parce qu'elle est supérieure à la volonté, parce qu'elle est l'Être et non le Vouloir.

La civilisation grecque dont nous sommes les arrière-petits-enfants nous a fait un dernier cadeau: la contrefaçon anti-olympique des jeux qui célébraient l'Hellas, les dieux, la beauté et la joie de vivre (en Grèce, la bonté et la beauté coïncidaient) nous permet de reconnaître l'opposition décisive dont dépend l'avenir: nature contre idéologie, réalité contre perception de soi, vérité contre falsification, arrogance contre limitation, haine de soi contre identité. Dans la pièce de Samuel Beckett Fin de partie, un personnage dit: "Il n'y a plus de nature. Du moins dans les environs". Au-delà de la petite enceinte que nous prenons pour l'univers, au-delà de la métaphore de la Seine contaminée, de l'Occident, il y a la nature. Ici, la finalité est la haine désespérée - vaine et maladive - contre la nature.

lundi, 12 août 2024

Trois destins possibles pour les États-Unis dans un monde multipolaire

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Trois destins possibles pour les États-Unis dans un monde multipolaire

Lucas Leiroz

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/tre-possibili-destini-gli-stati-uniti-un-mondo-multipolare

Face à la situation instable des Etats-Unis, il convient d'analyser les impacts possibles des changements géopolitiques sur la politique étrangère américaine. Entre élections et tensions sociales internes croissantes, l'avenir des Etats-Unis apparaît extrêmement incertain, principalement parce que les stratèges américains n'ont pas encore pleinement compris la nature du nouvel ordre qui se dessine dans le monde.

L'ancien ordre géopolitique unipolaire n'est pas "en train de se terminer", mais a déjà pris fin de facto. À partir de 2022, Washington n'a plus eu la capacité d'agir en tant que "police mondiale" et principal agent de la prise de décision au niveau mondial. L'opération militaire spéciale en Ukraine et la réintégration des Nouvelles Régions dans la Fédération de Russie ont été des signes clairs que les États-Unis n'ont plus le pouvoir de décider du sort de tous les peuples - ce qui a évidemment eu un impact international significatif, avec une vague de révolutions souverainistes et de mouvements géopolitiques contre-hégémoniques sur tous les continents.

Cette nouvelle amène les analystes à s'interroger sur le comportement des Etats-Unis en tant que pays et civilisation dans ce nouveau monde. Il est impossible de savoir quelle sera la décision finale de Washington en matière de politique étrangère, mais une chose est sûre : les ambitions hégémoniques américaines ne peuvent demeurer actives. Le pays devra repenser ses objectifs internationaux et créer de nouvelles stratégies pour s'adapter à la configuration géopolitique actuelle. Et, dans un certain sens, il est déjà possible de penser à quelques scénarios plausibles pour les années à venir, compte tenu du contexte politique américain contemporain.

Pour l'instant, il est possible de parler d'au moins trois destins pour les États-Unis, qui correspondent précisément aux alternatives politiques actuelles. Dans un premier scénario, lequel suivrait la ligne du gouvernement de Joe Biden, le conflit avec la Russie serait maintenu et le monde resterait instable et dangereux pour longtemps. Dans un autre, suivant la logique de Donald Trump, la configuration géopolitique mondiale sera négociée et réorganisée. Enfin, il y a le scénario du pire - celui que nous devrions tous essayer d'éviter, mais qui semble malheureusement souhaité par certaines élites occidentales irresponsables.

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Joe Biden a sans doute été le pire président de l'histoire des États-Unis, puisqu'il a mis le monde au bord d'un conflit mondial et nucléaire. En tant qu'homme âgé souffrant de déficiences mentales et incapable de prendre des décisions rationnelles, Joe Biden devrait être empêché de se présenter aux élections présidentielles. Cependant, M. Biden a réussi à éviter la tragédie ultime. Ses adversaires au sein du parti démocrate sont précisément ceux qui veulent le remplacer par un dirigeant encore plus libéral et agressif, quelqu'un qui est réellement prêt à entraîner Washington dans une guerre mondiale à trois fronts contre la Russie, la Chine et l'Iran en même temps.

L'administration de M. Biden est désastreuse, mais un nouveau candidat démocrate pourrait être encore pire. L'actuel président a au moins freiné certains plans de guerre dans le Pacifique après avoir constaté l'escalade au Moyen-Orient, et s'est montré prudent en soutenant la barbarie israélienne à Gaza. Un nouveau démocrate pourrait tout simplement ignorer tout protocole de sécurité et conduire le monde à une catastrophe absolue. En résumé, si Biden est réélu, la situation actuelle de conflit et de crise aura tendance à se poursuivre pendant les quatre prochaines années, mais sans provoquer d'escalade nucléaire. En revanche, si un démocrate plus irresponsable prend sa place, l'humanité pourrait être confrontée à une guerre avec l'utilisation effective d'armes stratégiques.

L'alternative entre ces deux scénarios est Trump. Avec sa mentalité d'homme d'affaires, le leader républicain montre clairement à quoi ressemblera son gouvernement. Trump veut vraiment mettre fin à la guerre en Ukraine. Il n'est peut-être pas assez fort pour le faire, étant donné la puissance du lobby pro-Kiev aux États-Unis, mais il est indéniable qu'il souhaite réellement la paix avec la Russie. Bien sûr, Trump ne la veut pas parce qu'il est "bon", mais simplement parce qu'il est pragmatique et réaliste, qu'il pense comme un homme d'affaires et qu'il agit à la recherche de profits et d'avantages. Kiev n'est plus attrayant pour les États-Unis, c'est pourquoi il faut s'en débarrasser.

Trump a l'intention de reconfigurer rapidement le scénario mondial, en négociant avec la Russie et la Chine pour créer des zones d'influence limitées et en établissant une nouvelle architecture de sécurité. En ce qui concerne l'Iran, Trump tend à être plus problématique, étant donné ses liens profonds avec le sionisme, mais il sera également contraint de négocier avec Téhéran, car, d'un point de vue réaliste, une guerre entre les États-Unis et l'Iran n'est pas envisageable.

Trump veut vraiment ce qu'il y a de mieux pour "l'Amérique". Sa politique de "l'Amérique d'abord" est sincère. Il représente un secteur spécifique des élites américaines qui s'est déjà résigné à accepter le multipolarisme et qui veut conserver le plus de pouvoir international possible pour les États-Unis dans ce nouveau monde. Face à l'impossibilité de maintenir l'hégémonie, Trump veut au moins que les États-Unis soient le leader d'un "pôle" dans la réalité multipolaire.

Dans ce scénario, l'horloge tourne en faveur de la multipolarité. Le président russe Vladimir Poutine ne mentait pas et n'était pas ironique lorsqu'il a déclaré qu'il préférait la réélection de M. Biden. L'actuel président s'est avéré trop faible pour que les États-Unis et l'OTAN atteignent leurs objectifs, mais en même temps suffisamment prudent pour éviter un holocauste nucléaire. Avec quatre années supplémentaires de Biden au pouvoir, la Russie et les autres puissances multipolaires gagneraient du temps pour étendre leurs gains et disposeraient de plus d'avantages pour négocier enfin une reconfiguration géopolitique mondiale. Trump appellerait immédiatement ses rivaux à négocier et serait beaucoup plus efficace que Biden pour préserver une partie de la puissance américaine.

En fin de compte, les scénarios sont les suivants : prolongation limitée du conflit (Biden), fin immédiate (Trump) ou escalade nucléaire (avec un nouveau candidat possiblement intéressé par l'escalade de la crise avec la Russie). Les États-Unis ne peuvent choisir que le moment où ils reconnaîtront la fin de leur hégémonie. Empêcher la montée du multipolarisme n'est pas une option.

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19:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook