mercredi, 08 octobre 2025
France: quand le «macronisme» s'effondre sur lui-même
France: quand le «macronisme» s'effondre sur lui-même
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/10/frankreich-wenn-der-macronism...
L'affaire Lecornu montre que le macronisme n'a jamais été un mouvement politique, mais plutôt un mode de gestion du déclin assorti d'une prétention esthétique des plus discutables.
La démission de Sébastien Lecornu, à peine 24 heures après sa nomination au poste de Premier ministre, fait l'effet d'un scandale politique. En réalité, elle est l'expression d'une rupture structurelle plus profonde. La France assiste à la lente désintégration du macronisme, une forme de pouvoir technocratique qui a perdu sa base sociale.
Depuis 2017, Emmanuel Macron vend aux Français une image de «modernisation» qui signifie en réalité déréglementation, démantèlement social et exaltation morale. La soi-disant «voie européenne» n'est rien d'autre que l'institutionnalisation de l'irresponsabilité: les intérêts nationaux sont externalisés, les conflits sociaux européanisés, les décisions politiques anonymisées.
Lecornu était la figure idéale dans ce système: adaptable, loyal, ambitieux. Le fait qu'il jette l'éponge n'est pas un acte de rébellion, mais le dernier réflexe de son instinct de survie. Dans le macronisme, le poste de Premier ministre est un produit jetable: toute figure chargée de mettre en œuvre des réformes impopulaires est sacrifiée dès que les protestations deviennent trop fortes.
Lecornu, un symptôme, pas une solution
Derrière la rhétorique libérale se cache une politique d'austérité profonde. Retraites, éducation, santé: tout est réduit afin de financer de nouveaux projets d'armement.
L'Ukraine sert de prétexte moral à la transformation de l'économie française en économie de guerre. Le prix à payer: une perte silencieuse mais perceptible de cohésion sociale.
La démission de Lecornu n'est pas un échec personnel, mais le symptôme d'un ordre politique qui se consume lui-même. La France veut être à la fois un État social, un empire et une superpuissance morale – et perd peu à peu chacun de ces éléments.
Ce n'est pas « l'Europe » qui tremble, mais l'appareil bruxellois, dont la façade était soutenue par la stabilité française et la solvabilité allemande. Lorsque Paris vacille, l'équilibre politique de l'UE s'effondre. Sans la France, Bruxelles perd son ancrage légitime, son centre sémantique. L'UE, « projet de rationalité », se révèle de plus en plus comme un projet visant à préserver sa propre bureaucratie.
Conclusion
L'affaire Lecornu montre que le macronisme n'a jamais été un mouvement politique, mais un mode de gestion du déclin assorti d'une prétention esthétique des plus discutables. Maintenant que même les personnages les plus loyaux de ce macronisme quittent le navire, la vérité se révèle: la France n'est pas à l'aube d'un changement de pouvoir, mais d'une lassitude du pouvoir lui-même.
Et l'UE, qui a soutenu cette orientation, sent pour la première fois que ses fondements, basés sur une illusion technocratique et une hybris morale, ne tiennent pas la route lorsque le ciment français s'effrite.
13:19 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, macronisme, sébastien lecornu, emmanuel marcon, actualité, europe, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mardi, 07 octobre 2025
La gauche psychanalytique
La gauche psychanalytique
par Roberto Pecchioli
Source : Il perchè cui prodest & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-sinistra-psica...
Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier : l’idéologie gauchiste dévoyée et l’aversion pour tout ce qui est normal.
Arrêtez le monde, je veux descendre. Est-ce la vieillesse, ou l’altérité absolue face aux idées dominantes, mais je ne supporte plus les Bons, les Pacifistes, les Belles Âmes. Peut-être dois-je me faire soigner, car tout écart par rapport à la pensée magique progressiste de l’Occident comateux est considéré comme une maladie. Psychique, naturellement. De nouvelles phobies sont inventées chaque matin: xénophobie, homophobie, transphobie, technophobie, islamophobie. Plus on en trouve, mieux c’est. Il y a toujours de la place nouvelle dans l’idéologie gauchiste dévoyée. Si tu n’es pas comme moi, si tu penses différemment, raisonne le bon progressiste qui transpire la bonté par tous les pores, tu es rongé par la haine. Il faut donc punir par la loi un sentiment, selon le critère de la mélasse progressiste indigeste. Dans la mécanique mentale correctionnelle et rééducative, ce sont toujours les autres qui haïssent. Telle est la pédagogie de la normophobie, l’aversion pour tout ce qui est normal.
La gauche moderne autoproclamée – normophobe – est psychanalytique en tant qu’idéalisme. Au sens philosophique du terme: elle confond l’idée avec la réalité. Vieille histoire, inaugurée par le vieux Hegel, qui toutefois n’aurait pas aimé la frénésie du changement thématisée par Marx. Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier. La projection, selon Freud, est le mécanisme de défense inconscient qui consiste à attribuer à autrui ses propres pensées, sentiments ou qualités inacceptables ou déplaisants, afin d’éviter le conflit et l’angoisse de les reconnaître. Raccourci parfait pour nier la réalité: par exemple, ils croient à l’égalité en dépit de l’évidence de son inexistence dans la nature. Ou que le mariage n’est pas l’union d’un homme et d’une femme, et que donc le prétendu mariage homosexuel (un oxymore évident) est un acte bienfaisant d’égalité.
Personne n’y avait jamais pensé: merveilles du progrès, l’œuf de Christophe Colomb qui tient debout parce qu’il est écrasé. L’obsession pour l’égalité déclinée en termes d’équivalence, d’homologation, d’interdiction de constater les différences et les faits. Contra factum non valet argumentum, disaient les Latins. Vieillerie! L’idéalisme (l'idéisme) malade, onirique, est la négation de la biologie elle-même: masculin et féminin sont des constructions sociales des classes dominantes. Nous ne sommes pas ce que nous sommes, seule compte l’autoperception; aujourd’hui, je me sens chat, donc je le suis, demain, je me considèrerai femme. Personne ne peut me juger ni me demander de me regarder dans le miroir. Au diable la réalité.
La gauche psychanalytique ? Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier.
Les gauchistes y croient toujours, mordent à l’hameçon des menteurs et des agitateurs auxquels leurs pères et grands-pères n’auraient jamais prêté l’oreille, eux qui maniaient la faucille et le marteau pour faire vivre la famille, dite "traditionnelle" pour la discréditer. Tradition signifie transmission: inutile de rappeler que qui ne transmet pas détruit. «Bien creusé, vieille taupe», commenta Marx à propos de la révolution qui agit en sous-main comme les rongeurs, qui ne songent guère à construire. Belles âmes, désaccoutumées à l’ordre mental, pensent à la fois que le pouvoir naît du canon du fusil, «mais aussi » (copyright Walter Veltroni) qu’il suffit, pour arrêter les guerres, d’arborer un drapeau arc-en-ciel et proclamer la nécessité du «dialogue», remède universel. Étrange qu’Héraclite, le philosophe du changement (panta rhei, tout coule) ait écrit que « pōlemos (le conflit) est le père de toutes choses, de tout le roi ; et il révèle certains comme dieux, d’autres comme hommes, les uns il fait esclaves, les autres libres». La notion de pōlemos indique le principe fondamental du devenir du monde et de l’harmonie de la réalité. Trop compliqué: pour éviter le mal de tête, la seule guerre qui indigne ces messieurs et compagnons – alors qu’il y en a des dizaines en cours – est celle de Palestine, à laquelle ils appliquent immédiatement le même critère de jugement unique, estampillé conforme: opprimé contre oppresseur. La logique dualiste du plus facile, ici coïncidant avec la vérité.
Le progressiste collectif est sincèrement persuadé que la manifestation, la mobilisation et la grève résolvent tout. D’ailleurs, le mythe de la grève générale, ferment de révolte et de révolution sociale, théorisé par Georges Sorel, est plutôt démodé et Sorel lui-même a ensuite suivi d’autres voies idéales. Le vacarme progressiste actuel sur Gaza est exemplaire: ils vivent la juste cause palestinienne comme un psychodrame à réparer en agitant des drapeaux ou en bloquant – ici, pas là-bas – gares, autoroutes, transports. Jamais de grèves proclamées pour se défendre contre les factures d’énergie, la hausse des dépenses militaires, pour condamner la fuite de Fiat hors d’Italie, pour les malversations bancaires, pour soutenir ceux qui ont été licenciés pour refus de vaccin.
Le vide décrit par Eugenio Montale: «ne nous demande pas le mot qui scrute de tous côtés notre âme informe», pour conclure «cela seulement aujourd’hui nous pouvons te dire / ce que nous ne sommes pas, ce que nous ne voulons pas». Un siècle plus tard, nous voilà revenus au point de départ. Ils savent ce qu’ils ne veulent pas, mais ignorent à quelle société ils veulent tendre. Hurleurs sans idées. Autrefois, ils étaient communistes et luttaient pour quelque chose. Les grèves d’hier rassemblaient des foules dignes qui exigeaient la justice sociale, défendaient le travail et une répartition plus équitable des richesses. Peut-être aspiraient-ils à devenir petits-bourgeois, comme le pensaient les francfortistes qui niaient la nature révolutionnaire du prolétariat industriel, mais c’étaient des générations concrètes avec des objectifs précis.
L’exemple parfait de la dissonance cognitive progressiste sont les flash mobs – rassemblements spontanés, brefs, chorégraphiés – réalisés dans de nombreux hôpitaux italiens pour soutenir la Palestine. Outre l’inanité évidente du moyen utilisé, le choix du lieu frappe, typique de ceux qui n’ont aucun rapport avec la réalité. Dans les hôpitaux, on souffre; patients et familles attendent des soins, pas des manifestations. Dans ce cas, comme dans les blocages routiers et des transports, il est probable que le résultat soit contraire aux attentes, mais l’idéalisme à bon marché qui se moque des faits est plus facile. Cela coûte peu, comme la foire à l’indignation sourcils froncés et moralisme verbeux. Le progressisme adore le mot droits, dont il use chaque jour, passé du champ social (travail, salaire, santé, éducation, sécurité) à celui de l’individualisme amoral, libertin et consumériste.
L’archétype progressiste contemporain est un éternel adolescent, un Peter Pan immature dont l’aspiration est des vacances éternelles (c’est-à-dire, étymologiquement, des absences) auxquelles tout lui est dû. Il y a « droit » et chaque nouveau droit devient invariablement une « loi de civilisation ». Donc le passé, tout passé, doit être interprété comme barbarie, dont on sort en se confiant à la mystique du progrès: après, c’est toujours mieux qu’avant. Dans un monde où le capitalisme est vraiment devenu «destruction créatrice» (J. Schumpeter), c’est le binôme étrange, maîtres universels et progressistes, qui l’emporte. Ils ne veulent pas l’admettre, mais la conscience malheureuse des plus réfléchis sait que c’est la vérité. La solution, tout aussi facile, est la préférence pour les gestes symboliques, le bavardage pensif où l’on se lave la conscience et où l’on donne libre cours à l’émotivité, dernier refuge de l’esprit, par nature passager, trouble éphémère, petite larme légère qui certifie la bonté, l’appartenance granitique à l’armée du Bien.
Les gauchistes se divisent en trois catégories principales: ceux d’origine catholique croient à un humanitarisme larmoyant, fraternité abstraite d’une religion sans Dieu. La couleur rose. Le gros du corps central, ex-, post-, néo-communiste, s’est adapté à une sorte de marxisme light, épuré de l’abolition de la propriété privée. La couleur rouge. Troisième secteur, la couleur fuchsia de la bourgeoisie libérale, globaliste, dévouée au Marché, à la Technique, à l’Innovation. Toutes convergent dans le Progrès et les Droits tout en détestant Dieu, la patrie et la famille. Ce n’est plus la religion l’opium du peuple, mais plutôt l’opium des dépendances et des modes qui est la religion des peuples. Leur idole est toujours l’Autre, la Victime. Ils ont la manie du défilé, du nombre, qui ne produit pas de force mais du poids. Enfant, je me demandais pourquoi ils «prenaient toujours parti pour l’équipe adverse». Maintenant je le sais, c’est la haine pour la comparaison insoutenable, la rancœur pour ce qui est plus élevé et plus beau.
L’idéologie gauchiste dévoyée et l’aversion pour tout ce qui est normal : l’archétype progressiste contemporain est un éternel adolescent, un Peter Pan immature dont l’aspiration est des vacances éternelles où tout lui est dû.
J’exagère ? Peut-être, mais parfois il faut laisser parler ses tripes. Lors des manifestations pro-Pal à Rome, une bonne cause – mais qui, pour beaucoup, n’était qu’une occasion de se défouler contre le gouvernement – a aussi été ternie par des jets d’œufs, de pierres et d’insultes contre le siège du mouvement ProVita. Un signal révélateur. D’autres hommes vertueux (ou dames) ont souillé la statue du pape Wojtyla, traité de fasciste de m... Les voyous et les crétins ne sont pas ennoblis par les drapeaux qu’ils brandissent. J’exagère encore ? Alors j’insiste: la haine, les visages livides de rage, la rancœur de gens mal dans leur peau, la négligence personnelle, sont filles du nihilisme de ceux qui ne croient qu’à la destruction. Orphelins de père et de mère, enfants naturels d’idéologies rances, ils trouvent dans l’aversion une raison de vivre.
Le sempiternel dualisme: ils ont besoin de l’ennemi, à leurs yeux toujours absolu. Un sondage a révélé que plus d’un quart de la faction la plus progressiste américaine approuve la violence et l’assassinat politique, contre sept pour cent du monde ultraconservateur. Il s’agit, c’est la justification gramscienne, de violence « progressive », destinée à l’édification d’une société meilleure. Meilleure? Fichez-moi la paix, dirait Totò, qui était tout de même le prince De Curtis. Un autre élément psychanalytique est la fascination – qui devient mode de vie – pour les instincts les plus bas, présentés comme spontanéité, sincérité, naturalisme. Dans la gauche psychanalytique, c’est le Ça qui gagne, les pulsions et besoins primitifs. Et l’emportent même sur le vieux rouge, le violet de la rancœur et le jaune de l’envie, autre thème freudien. Charlie Kirk avait tort de défier ses adversaires: prove me wrong, prouve-moi que j’ai tort. Impossible. L’évangile apocryphe progressiste est une séquence de dogmes sectaires, indiscutables, aussi durs que les Commandements. Pour Moïse le radical-progressiste, génération perdue de l’Occident terminal, le divan du psychanalyste ne servira à rien.
17:45 Publié dans Actualité, Définitions, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, définition, philosophie | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La force d'Israël
La force d'Israël
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-forza-di-israele-2/
Israël est incontestablement en train de gagner. Sur tous les fronts, balayant les Palestiniens de Gaza et les réduisant à leur plus simple expression en Cisjordanie. Et, dans le même temps, les Israéliens occupent une partie de la Syrie, imposent à Damas un gouvernement fantoche, et entrent massivement au Liban. Et contraignent le Hezbollah à une défense désespérée.
Sans oublier, par ailleurs, les attaques en profondeur en Irak. Et celles, plus lointaines, contre l'Iran.
En somme, une victoire militaire sur tous les fronts, qui ne laisse aucune place à d'autres interprétations. Une victoire, si vous voulez, qui est brutale et cynique, mais incontestable.
Cependant, une question me vient à l'esprit. Comment Netanyahu a-t-il la force de faire tout cela ? La force de réaliser, en fait, le rêve du Grand Israël. En effaçant ou en réduisant au minimum la présence arabe dans les territoires ?
Et c'est une question bien plus complexe qu'on pourrait le croire à première vue.
Car, bien sûr, Israël dispose d'une excellente organisation militaire. Une armée efficace et équipée des meilleurs outils contemporains. Elle a des commandants compétents et des soldats déterminés. Au point qu'ils se permettent d'être impitoyables.
Cependant, si l'on regarde les chiffres bruts, les Israéliens ne sont qu'une poignée. Peu nombreux, très peu nombreux dans le contexte de cet océan varié et tumultueux qu'est le monde arabe.
On se demande alors naturellement si la force d'Israël est uniquement militaire. Et la réponse est évidente. Même si elle n'est pas simple.
La force d'Israël est avant tout et essentiellement politique. Et pas seulement parce qu'il bénéficie du soutien quasi inconditionnel de Washington.
Ce qui permet vraiment à Israël de faire la pluie et le beau temps au Moyen-Orient, c'est le comportement des États arabes. Ou plutôt leur ambiguïté fondamentale sur la question palestinienne.
Car, en paroles, tous les États arabes, ou presque, sont pro-palestiniens. Mais seulement en paroles, justement.
En réalité, tous négocient en coulisses avec Israël. Et ils s'efforcent d'empêcher la création d'une Palestine indépendante. À jamais.
Il n'y a pas que la Jordanie, qui considère les Palestiniens comme des traîtres à la monarchie hachémite. Et préfère qu'ils soient punis et balayés par les Israéliens.
L'Égypte a également une attitude pour le moins ambiguë. Tout comme les pétromonarchies du Golfe.
Et ne parlons pas de la nouvelle Syrie d'Al-Jolani... désormais satellite d'Israël.
Avec le Hezbollah en difficulté croissante au Liban et l'Iran sous le feu des attaques, les Palestiniens sont complètement seuls. Abandonnés à leur sort.
Ankara, quant à elle, ne les soutient qu'en paroles. En réalité, elle continue à négocier et à faire des affaires avec Tel-Aviv.
Bien sûr, l'humeur des masses arabes serait différente. Et c'est précisément pour cette raison que les élites gouvernementales font semblant de soutenir la cause palestinienne.
Mais il ne s'agit que d'une fiction.
Une fiction qui permet à Israël, avec quelques millions d'hommes, de dominer la scène.
Non seulement pour ne pas être submergée, mais aussi pour réaliser le rêve du Grand Israël.
Sans se soucier de l'océan arabe dans lequel elle est enclavée.
Et en poursuivant son chemin. Inexorablement.
15:53 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, israël, palestine, monde arabe | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Les coulisses de la reconnaissance de la Palestine par l’Europe! - Un plan de sauvetage d’Israël sous couvert de soutien à la Palestine
Les coulisses de la reconnaissance de la Palestine par l’Europe!
Un plan de sauvetage d’Israël sous couvert de soutien à la Palestine
Entretien avec Peiman Salehi, analyste iranien
Question de Yasin Okyay
Source: https://www.aydinlik.com.tr/haber/avrupanin-filistini-tan...
Pourquoi de nombreux pays européens ont-ils décidé d'agir « maintenant » pour reconnaître la Palestine ? Que signifie le plan de Trump pour Gaza ? Qui en tire avantage ? Quelles seront les conséquences du désarmement du Hamas et du transfert du contrôle de Gaza ? L’analyste politique iranien Peiman Salehi a répondu aux questions les plus fréquemment posées...
De nombreux pays européens ont décidé de reconnaître la Palestine. Cependant, alors que tout cela se produit, l’agressivité d’Israël envers la Palestine se poursuit encore. De la rencontre entre Trump et Netanyahu à la Maison Blanche a émergé un « Plan Gaza » en 20 points. Ce plan prévoit la fin des affrontements à Gaza, l’absence d’expulsion de la population gazaouie et l’engagement d’Israël à ne pas annexer de territoires. Toutefois, selon le plan, le Hamas devra déposer les armes et transférer le contrôle de Gaza à un gouvernement de transition composé de technocrates internationaux placés sous la supervision de Trump. Ce plan ne vise pas seulement à réduire la présence politique et militaire du Hamas et de la Palestine, mais il transfère également tout pouvoir et toute volonté politique sous le contrôle des États-Unis et d’acteurs internationaux.
L’analyste politique iranien Peiman Salehi a évalué ces développements pour le media turc Aydınlık Avrupa. Salehi souligne que le timing de la reconnaissance de la Palestine par les États européens n’est pas fortuit, et que cette action pourrait, en fin de compte, servir les intérêts d’Israël. À propos du plan en 20 points de Trump sur Gaza, Salehi affirme: «L’insistance de Trump sur le désarmement du Hamas et le transfert du contrôle de Gaza n’est pas une demande neutre. Il s’agit en réalité d’une stratégie de domination à long terme. Le désarmement privera les Palestiniens de leur unique véritable force de dissuasion. Cela ouvrira la voie à une intervention plus profonde d’Israël dans la vie politique et sécuritaire de Gaza».
« Le timing de la reconnaissance de la Palestine n’est pas une coïncidence »
Ce timing n’est pas le fruit du hasard. L’Europe voulait montrer qu’elle avait encore du poids au Moyen-Orient et qu’elle pouvait agir de manière indépendante de Washington. Pourtant, en pratique, ce mouvement faisait partie d’un projet plus vaste mené en coordination avec les intérêts des États-Unis et d’Israël. En reconnaissant la Palestine à ce moment précis, les gouvernements européens espéraient gérer la crise et orienter celle-ci vers une issue contrôlée, plutôt que de risquer une escalade incontrôlée des tensions.
« Netanyahu n’a pas atteint ses objectifs »
Après presque deux ans de guerre, Netanyahu n’a pas réussi à atteindre les objectifs qu’il avait fixés pour Gaza. Les pertes civiles se sont accrues et le gouvernement israélien fait face à des critiques internationales croissantes. Il est devenu urgent pour Netanyahu d’avoir une porte de sortie qui ne ressemble pas à une défaite. L’Europe a joué la carte de la reconnaissance pour donner une impression de progrès.
« L’acte de reconnaissance de l’Europe sert les intérêts d’Israël »
Cette reconnaissance n’a pas qu’une valeur symbolique. Elle vise également à montrer qu’Israël se bat fermement, mais peut accepter une solution de compromis international, et à préparer le terrain pour une telle issue. Les mouvements de résistance ne seront pas totalement éliminés, mais leurs victoires ne seront pas non plus pleinement reconnues. En ce sens, l’action de l’Europe vise moins à rendre justice aux Palestiniens qu’à préserver la stabilité d’Israël et l’influence de l’Occident dans la région.
« Le plan Gaza en 20 points avantage Israël »
Que pensez-vous du plan Gaza en 20 points de Trump et Netanyahu, et quelles seraient les conséquences du désarmement et du transfert du pouvoir par le Hamas ?
Ce plan confirme les attentes de beaucoup: il donne clairement l’avantage à Israël. L’initiative de reconnaissance de l’Europe n’ayant pas permis de clore la guerre comme le souhaitaient les dirigeants occidentaux, Trump est intervenu avec une proposition qui renforce la position d’Israël et lui offre une protection politique.
« Le nouveau plan pour Gaza n’est pas de bonne foi »
La question centrale ici est la confiance. Ni les États-Unis ni Israël ne se sont révélés des acteurs fiables pour la paix. Israël a violé à maintes reprises les cessez-le-feu tant au Liban qu’à Gaza. Les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’Accord nucléaire iranien, qu’ils ont ensuite utilisé contre Téhéran selon leur propre interprétation. Compte tenu de tout cela, il y a peu de raisons de croire que le nouveau plan soit de bonne foi.
«Le désarmement privera les Palestiniens de leur seule force de dissuasion»
L’insistance de Trump sur le désarmement du Hamas et le transfert du contrôle de Gaza n’est pas une demande neutre. Il s’agit en réalité d’une stratégie de domination à long terme. Le désarmement privera les Palestiniens de leur unique véritable force de dissuasion. Cela ouvrira la voie à une intervention plus profonde d’Israël dans la vie politique et sécuritaire de Gaza. Un tel scénario n’a guère de chances d’apporter la paix. Cela créerait un vide que des puissances extérieures chercheraient à combler, menant à davantage d’instabilité et de polarisation dans la région.
«Téhéran soutient que la question palestinienne doit être résolue par les Palestiniens»
Que se passerait-il si un gouvernement de transition supervisé par Trump était instauré à Gaza ? Quelle serait la position de l’Iran dans ce cas ?
L’Iran ne reconnaîtra comme légitime aucun gouvernement de transition imposé de l’extérieur à la Palestine. Téhéran a toujours défendu que la question palestinienne devait être résolue par les Palestiniens eux-mêmes. Le fait que Trump supervise un tel gouvernement conforterait l’Iran dans l’idée que «le but n’est pas la paix, mais une ingénierie politique en faveur d’Israël».
« Les actions de Trump sont en parfaite harmonie avec Israël »
Du point de vue iranien, Trump n’est pas une figure neutre. Il a transféré l’ambassade américaine à Jérusalem et a promu le « Deal du siècle ». Ses actions sont en parfaite harmonie avec la position d’Israël. Par conséquent, un gouvernement de Gaza établi sous son contrôle serait considéré comme une extension de l’occupation par d’autres moyens. En pratique, cela encouragerait l’Iran à renforcer son soutien aux groupes de résistance palestiniens. Si ces groupes sont désarmés, les Palestiniens perdront leur unique force de dissuasion. Cela inciterait l’Iran à compenser la situation par un soutien politique et matériel accru. Une telle démarche ne calmerait pas le conflit, mais approfondirait la tension. Du point de vue iranien, cela confirmerait que les États-Unis cherchent à imposer des solutions de l’extérieur, plutôt qu’à respecter le droit des peuples à l’autodétermination.
« La Palestine est une question de civilisation »
Comment voyez-vous l’avenir de la Palestine ?
À court terme, la situation n’est pas prometteuse. Il est probable que l’on assiste à des cessez-le-feu fragiles et à des initiatives internationales éphémères visant davantage à gérer qu’à résoudre la crise. Les pertes humaines demeureront lourdes et l’incertitude politique persistera. Cependant, à long terme, la question palestinienne n’est pas seulement un conflit territorial, mais une question historique et civilisationnelle. Même si les organisations sont affaiblies ou les dirigeants ciblés, l’idée de résistance ne peut être éradiquée. Chaque nouvelle génération hérite de la mémoire et de la cause. Ainsi, les tentatives d’éliminer la volonté palestinienne par le désarmement ou des gouvernements imposés échoueront à apporter la stabilité.
« L’affaiblissement de l’hégémonie unipolaire offre une opportunité aux Palestiniens »
Les changements mondiaux sont également importants. La montée de nouvelles puissances dans le Sud global et l’affaiblissement croissant de l’hégémonie unipolaire des États-Unis offrent aux Palestiniens plus d’opportunités de faire entendre leur voix sur la scène internationale. Leur lutte est de plus en plus perçue comme faisant partie d’un mouvement plus large pour la multipolarité et la justice.
« Toute solution ignorant le droit des Palestiniens à l’autodétermination s’effondrera tôt ou tard »
L’avenir de la Palestine sera donc façonné par la coopération entre les acteurs palestiniens sur le terrain et les grandes transformations géopolitiques mondiales. Toute solution qui ignorerait le droit des Palestiniens à l’autodétermination finira tôt ou tard par s’effondrer, entraînant un nouveau cycle de crise. La véritable stabilité ne viendra que lorsque le peuple pourra décider lui-même de son destin.
12:01 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, palestine, levant, israël, iran, hamas, proche-orient, méditerranée | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Allemagne: Vers un état d'urgence sous l'hystérie guerrière
Allemagne:
Vers un état d'urgence sous l'hystérie guerrière
par Wolfgang Hübner
Source: https://pi-news.net/2025/10/mit-kriegshysterie-in-den-not...
Il est tentant pour Merz & Co. de « résoudre » la crise politique intérieure due à la force montante de l'AfD et le front politique extérieur dans la guerre en Ukraine à l'aide de lois d'urgence.
Friedrich Merz ne sera jamais un chancelier populaire ni couronné de succès. Mais il fait tout pour devenir au moins le premier chancelier fonctionnant à coup de mesures d'urgence dans l'histoire de la République fédérale. L'hostilité envers la Russie, qu'il soutient agressivement avec d'autres, la militarisation de l'économie et de la société, l'escalade de l'hystérie guerrière mènent à un objectif bien caché, mais de plus en plus clair: faire de l'Allemagne un État en état permanent d'urgence dans lequel les droits fondamentaux sont restreints ou supprimés, mais où le pouvoir du gouvernement peut prendre des proportions dictatoriales.
Contrairement à de nombreux autres membres du gouvernement de coalition formé par l'Union (démocrate-chrétienne) et la SPD socialiste, Merz est assez âgé pour avoir vécu le 30 mai 1968. À l'époque, après des années de luttes politiques contre la résistance acharnée de l'opposition extraparlementaire (APO), les lois d'urgence ont été adoptées au Bundestag à une large majorité par les partis au pouvoir, l'Union et la SPD. En ce jour noir de l'histoire de notre pays, 100 députés du Bundestag ont tout de même voté contre cette modification de la Loi fondamentale, y compris ceux qui venaient des rangs de la SPD.
Pendant près de 60 ans, c'est-à-dire pendant toute la durée de la « guerre froide » jusqu'en 1990, les lois d'urgence n'ont pas été appliquées. Mais la demande du plus fervent belliciste de la CDU, Roderich Kiesewetter, de proclamer « l'état d'urgence » en raison de prétendues menaces russes, laisse entrevoir les possibilités envisagées. En effet, il est tentant pour la démocratie partitocratique allemande de « résoudre » à la fois la crise politique intérieure due à la montée en puissance de l'AfD et la confrontation en cours, extrêmement dangereuse sur le plan de la politique étrangère, suite à la guerre en Ukraine à l'aide de lois d'urgence.
Le ministre-président sortant de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff (CDU), n'a laissé aucun doute sur la façon dont le cartel formé par la CDU/CSU, la SPD et les Verts, ainsi que les médias de masse, se perçoit lui-même, à savoir comme un « système » qui, selon la devise « C'est nous ou eux ! », est prêt à tout pour empêcher l'AfD de participer au pouvoir. Dans le même temps, Manfred Weber, homme politique européen de premier plan issu de la CSU, propose dans un talk-show de paralyser le métro de Moscou par une cyberattaque. Il s'agit là d'une provocation politique, incendiaire et irresponsable, dont la réalisation entraînerait des représailles très sévères de la part de la Russie, à moins que le président Poutine ne veuille risquer sa chute au profit de cercles plus radicaux.
Ce qui est particulièrement grave dans cette situation, c'est que la direction de la SPD, autour de Lars Klingbeil et Boris Pistorius, accepte d'attiser l'hystérie guerrière. Mais tout comme la SPD était prête, en 1968, avec à sa tête la légende du parti Willy Brandt, à faire passer les lois d'urgence avec l'Union contre une forte opposition interne au parti, la social-démocratie d'aujourd'hui, en pleine déliquescence, est prête à s'opposer une fois de plus aux intérêts du peuple en matière de liberté et de paix.
Encore une remarque personnelle: en tant que vétéran de l'APO ("Opposition extra-parlementaire"), ayant participé à de nombreuses manifestations et rassemblements contre les lois d'urgence entre 1966 et 1968, je n'aurais jamais imaginé devoir un jour assister à l'application de ces lois. Cela m'attriste de devoir désormais le craindre à mon grand âge.
11:17 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, allemagne, europe, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
lundi, 06 octobre 2025
L’humanité sera confrontée à des épreuves terribles
L’humanité sera confrontée à des épreuves terribles
Alexandre Douguine
Les changements dans l’ordre mondial se produisent généralement par la guerre. Il est très rare que ceux qui détiennent le pouvoir absolu acceptent de s’en défaire volontairement. En général, ils s’y accrochent jusqu’au bout, jusqu’à être détruits et réduits en cendres. Il ne fait aucun doute que c’est également le cas aujourd’hui.
Bien sûr, l’histoire prend parfois des tournures inattendues. Par conséquent, on ne peut qu’hypothétiquement compter, espérer ou, du moins, souhaiter que les dirigeants occidentaux renoncent volontairement à leur hégémonie. Mais tout nous dit que cela est peu probable. Et si cela n’arrive pas, il y aura la guerre. Cette guerre a déjà commencé: la guerre en Ukraine et les conflits au Moyen-Orient en sont le prélude. Mais elle n’a pas encore atteint son plein développement. Pour l’instant, il ne s’agit que d’un avant-goût de cette grande et fondamentale guerre qui sera menée pour la redistribution de la véritable souveraineté entre les forces en train de naître aujourd’hui.
Aujourd’hui, nous disons souvent que nous vivons dans un monde multipolaire, que le monde n’est plus unipolaire, que les BRICS sont en ascension et qu’ils représentent « la plus grande partie de l’humanité ». Pourtant, nous voyons que l’hégémonie du système unipolaire demeure très forte, bien qu’elle soit en déclin et que la société occidentale soit confrontée à une crise interne, une implosion plutôt qu’une explosion, qui menace de détruire sa civilisation.
Mais, dans un certain sens, malgré une nette tendance à la baisse, l’hégémonie occidentale reste plus forte que la multipolarité.
Soyons honnêtes : elle est encore capable, par exemple, de restructurer l’équilibre des pouvoirs dans l’espace post-soviétique.
Il est évident que les globalistes agissent depuis trois décennies en Ukraine, en Moldavie, dans le Caucase du Sud et en Asie centrale. Mais c’est nous qui le leur avons permis.
Et malgré les divisions qui affectent actuellement l’Occident, divisé en deux ou trois forces distinctes — les mondialistes de l’Union européenne, Trump et le mouvement MAGA — leur pouvoir est tel qu’ils parviennent à influencer les élections en Roumanie, à éliminer les candidats qui ne leur conviennent pas, à tuer une dizaine de candidats d’« Alternative pour l’Allemagne » en faisant passer cela pour des « accidents » et, enfin, à manipuler les élections en Moldavie. Parallèlement, la guerre en Ukraine se poursuit, l’Occident ne recule pas et il nous est très difficile de remporter une victoire décisive. Autrement dit, il est prématuré d’affirmer que le monde occidental unipolaire n’existe plus. Il existe toujours, même s’il est à l’agonie.
Et, bien sûr, il est très probable que si le monde unipolaire ne s’effondre pas prochainement, tout finira par nous conduire à une grande guerre.
Je ne sais pas où elle aura lieu. Dans le Pacifique contre la Chine, contre l’Inde, au Moyen-Orient ou avec notre implication directe? Il est tout à fait possible que tout commence précisément chez nous. Ainsi, ce qui se passe en Ukraine pourrait être le début d’une guerre bien plus vaste et grave. Car c’est précisément la Russie — avec nos armes nucléaires, nos territoires, notre identité historique, notre capacité à comprendre les processus mondiaux — qui est de plusieurs pas en avance, même sur la Chine.
La Chine ne devient que maintenant une puissance véritablement mondiale, ce qui représente une nouvelle qualité, une nouvelle situation pour elle. Il n’est pas certain qu’elle puisse y faire face. Nous avons été une grande puissance mondiale aussi bien au 20ème siècle (une des deux) qu’au 19ème (une parmi plusieurs). La grandeur de la Chine remonte à l’Antiquité. Bien que la Chine soit aujourd’hui sans aucun doute une puissance de premier plan, l’une des deux ou trois qui gouvernent le monde. Mais c’est une expérience nouvelle pour la Chine contemporaine. Il faut s’y préparer, car de nombreuses erreurs peuvent être commises. Dans notre cas, cette expérience est très vivante, et c’est pourquoi la Russie est le principal obstacle pour les mondialistes et leur principal ennemi. Voilà pourquoi c’est nous, et pas d’autres, qui sommes les principaux adversaires dans cette guerre, le paratonnerre à travers lequel circule l’histoire mondiale. C’est nous qui construisons ce monde multipolaire.
La grande question est de savoir si, dans ces circonstances, il sera possible d’éviter une troisième guerre mondiale. Pour l’instant, la seule proposition réaliste serait notre capitulation, c’est-à-dire mettre fin à la guerre volontairement, lever le drapeau blanc à l’avance et nous livrer à la merci des vainqueurs. Mais reconnaître volontairement la défaite ne signifie pas la fin de la guerre. Nous avons encore la volonté et les forces de combattre, et nous ne nous dirigeons pas vers la défaite, mais vers la victoire. Donc, si la seule façon d’éviter une grande guerre est la défaite, ce n’est pas ce que nous voulons, et cette option est donc exclue. Ce n’est pas à nous de décider s’il y aura guerre ou non, il ne nous reste qu’à observer comment le monde unipolaire déplacera les pièces de cette confrontation.
Cependant, dans l’ensemble, je suis d’accord avec l’analyse selon laquelle nous ne pourrons pas éviter une grande guerre mondiale. Et dans ce cas, la Chine sera impliquée, et probablement aussi l’Inde, tout le Moyen-Orient et le monde islamique. Bien entendu, cela aura aussi des répercussions en Afrique et en Amérique latine, où des coalitions se forment également en faveur de l’unipolarité ou de la multipolarité.
C’est pourquoi l’humanité sera confrontée à des épreuves terribles. Nous en vivons déjà certaines. Mais en comparaison de ce qui nous attend, ce que nous subissons aujourd’hui semblera un jeu d’enfants. Je ne m’en réjouis pas, ni ne m’en félicite, comme il est naturel pour toute personne normale. C’est simplement que, presque toujours, tout le monde dit ne pas vouloir la guerre, mais les guerres adviennent malgré tout. Que l’on le veuille ou non. Il y a dans l’histoire une certaine logique à laquelle il est pratiquement impossible d’échapper.
19:10 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, alexandre douguine | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Oublier l’Occident - Un point de vue russe
Oublier l’Occident
Un point de vue russe
Leonid Savin
Note préliminaire du traducteur: Leonid Savin demande d'oublier l'Occident wokiste voire l'Occident tout court avec les idéologies qui ont préparé le terrain au wokisme de l'ère Obama-Biden. Pour nous, qui vivons dans l'Occident géographique tout en refusant l'Occident mental, il s'agit aussi de réaliser une "épochè" des idéologies et des pseudo-théologies qui ont jeté les base de l'occidentisme actuel: le puritanisme, le calvinisme, l'ère de Cromwell, les fadaises énoncées par Locke, les fondamentalismes américains, le républicanisme français, le jacobinisme hystérique, etc. Et de revaloriser toutes les initiatives qui ont visé à freiner ces accélérationismes, à jouer un rôle katechonique, à détruire définitivement et sans pitié les remugles de ces dévoiements. Cette posture, nécessaire, salutaire, implique donc, aussi, d'avoir une attention plus soutenue, presque exclusive, pour les traditions des mondes européens et extra-européens traditionnels, dont l'Iran, l'Inde, la Chine, comme le préconise Leonid Savine.
En Russie (mais pas seulement, cela est également vrai pour les pays d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie), on accorde encore beaucoup d’attention à l’Occident collectif. Dans certains pays, cela s’explique par le fait que les médias globalistes occidentaux continuent d’y opérer activement, alimentant sans cesse l’attention du public et suscitant l’intérêt pour les événements dans les États occidentaux ou à travers le prisme de la vision du monde occidentale. Cependant, en Russie, où, après le début de l’Opération militaire spéciale, ces agents médiatiques ont soit quitté le pays, soit été déclarés indésirables, ce sont les chaînes de télévision d’État qui maintiennent elles-mêmes le focus sur l’agenda occidental, imitées en cela par les médias en ligne et les blogueurs. Cette situation ne correspond pas aux déclarations des autorités russes sur la nécessité de créer un ordre mondial multipolaire plus juste, ni à l’éducation selon des valeurs patriotiques à l’intérieur du pays.
Car si l’on organise en permanence des talk-shows, des émissions et des journaux télévisés centrés sur le monde occidental, même sous un angle critique (regardez quelle nouvelle absurdité Donald Trump a dite ou discutons des plans de l’UE et de l’OTAN), la population continuera malgré tout à raisonner dans des catégories où l’Occident apparaît comme quelque chose de significatif et, malgré les reportages sur des émeutes à Athènes ou une gay pride à Amsterdam, il subsistera une vision du monde où les autres régions, malgré leurs indicateurs géographiques, démographiques, culturels et politiques plus importants, seront perçues comme secondaires voire de second ordre.
De plus, cela continuera de restreindre sérieusement l’horizon d’attente et de réduire le potentiel de futures formes de coopération et d’interaction – qu’il s’agisse de tourisme banal ou de projets scientifiques, économiques et culturels conjoints.
Par conséquent, il est nécessaire de revoir sérieusement l’agenda médiatique. D’un côté, il s’agit de limiter considérablement la diffusion de contenus liés à l’Occident collectif. Il faudrait établir un quota à ne pas dépasser pour les contenus traitant d’événements liés, d’une manière ou d’une autre, à l’Occident. Sachant que, dans l’agenda international, l’Occident restera présent de toute façon (l’agonie et les actions expansionnistes de l’UE et des États-Unis se poursuivront encore un certain temps), il convient de mener une politique éditoriale soigneusement calibrée, en filtrant minutieusement les matériaux.
D’un autre côté, il faut combler le vide ainsi créé par un contenu de qualité, reflétant les processus dans d’autres régions du monde. Les contenus provenant de pays amis, surtout ceux ayant soutenu la Russie dans l’Opération militaire spéciale, doivent progressivement être intégrés dans l’espace médiatique russe et devenir la nouvelle norme – des matériaux et points de vue de la RPDC, de la Chine, de l’Inde, de l’Iran, du monde arabe, des pays d’Afrique, de Cuba, du Nicaragua, du Venezuela (ces trois pays étant mentionnés comme partenaires stratégiques dans la doctrine de politique étrangère de la Russie), du Brésil et de l’Afrique du Sud comme membres des BRICS, des pays de l’UEEA doivent être diffusés régulièrement dans le cadre de la politique publique de radiodiffusion, mais aussi dans la presse écrite et les médias électroniques.
Si l’on tient compte du nouveau concours Intervision, de la signature d’accords de coopération entre le ministère russe de la Culture et la RPDC, de la conclusion d’accords avec des médias africains, ainsi que du travail dans le cadre des BRICS, on peut dire que ce travail a déjà commencé. Il faut le rendre plus systémique, stratégiquement réfléchi et global.
Au lieu de diffuser des images ou des vidéos des sessions du Parlement européen ou d’accorder beaucoup de temps aux élections dans un pays européen, il vaudrait mieux proposer une analyse des débats au Majlis d’Iran avec des commentaires d’experts sur le système politique de la République islamique d’Iran et la théologie chiite, évaluer les réalisations technico-économiques du Bharat (nouveau nom de l’Inde sur la scène internationale, nom qui est authentique) et présenter des exemples d’art contemporain venant des pays d’Amérique latine.
Les propos de Nikolaï Danilevski selon lesquels l’Europe n’est qu’une petite péninsule occidentale du continent eurasiatique ne doivent pas être perçus uniquement comme un appel à se protéger de la toxicité actuelle de la culture européenne, mais aussi comme une invitation à la découverte créative de soi, telle que prônée par les Eurasistes il y a cent ans. Nous avons de nombreux voisins sur le continent dont l’héritage culturel et historique présente un vif intérêt. Et de là s’étendent des liens et des ponts avec d’autres formations culturelles non moins importantes – en Asie du Sud-Est, ainsi que dans le Maghreb et le Machrek, plus connus sous des noms inventés en Occident – Afrique du Nord et Moyen-Orient.
Dans un monde multipolaire, de telles innovations seront perçues positivement au-delà de l’Occident, comme une poursuite de la lutte contre le néocolonialisme et le racisme gnoséologique occidental. Et la réaction en retour, d’une manière ou d’une autre, contribuera à améliorer l’image globale de la Russie, notamment à travers l’augmentation du contenu de qualité en provenance de Russie et sur la Russie (puisque le changement d’approche implique une coopération appropriée en matière de politique de l’information entre les pays).
De plus, une information plus complète contribuera également au développement de la créativité à l’intérieur même de la Russie, car la diversité des formes et des pratiques issues de différentes parties du monde enrichira notre peuple de connaissances et stimulera de nombreuses initiatives. L’expérience en matière d’entrepreneuriat ou d’autogestion quelque part en Asie pourrait être reproduite dans l’une des régions de Russie, et l’information sur les besoins en Amérique latine pourrait intéresser l’un de nos producteurs.
L’Occident collectif, fondé sur la kleptocratie et l’arrogance, en raison de la folie des sanctions persistante et de la désinformation organisée, ainsi que de sa propre dégradation scientifique et culturelle, est peu susceptible de proposer à la Russie quoi que ce soit d’utile ou de substantiel. C’est pourquoi il doit être exclu de notre champ d’information. Que les diplomates professionnels continuent à gérer les relations bilatérales et que les militaires renforcent la capacité de défense du pays. Et que le contenu en provenance des pays du Sud global et de l’Est global renforce et étende les processus de multipolarité.
18:10 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, russie, occident | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La fin de la société ouverte!
La fin de la société ouverte!
Source: https://www.unser-mitteleuropa.com/98852
Le système politique occidental se considère comme libre, libéral et bien sûr démocratique. Ces attributs sont encore utilisés avec succès par les élites occidentales auprès des personnes qui ne connaissent pas le système occidental de l’intérieur.
Une sorte de base philosophique pour le système occidental fut fournie jadis par Karl Popper avec sa description de ce système comme une « société ouverte ». Elle serait ouverte, selon Popper, parce que le débat politique y serait ouvert à tous les résultats et ne serait pas déterminé par des objectifs idéologiques, ou des lois historiques prétendues (celles de l'historicisme), ou des traditions. Dans l’idéal de société « ouverte », il n’existe donc pas de vérité absolue.
Par exemple, selon Popper, on ne peut pas conclure, après avoir observé de très nombreux cygnes blancs, que tous les cygnes sont blancs. Un seul cygne noir suffit à contredire cette affirmation. De telles subtilités sont extrêmement dangereuses. On pourrait tout aussi bien affirmer aujourd’hui qu’on ne peut pas conclure, à partir de l’observation de milliards d’êtres humains qui se répartissent en hommes et en femmes, qu’il n’existe que deux sexes. Tout fou qui prétend appartenir à un autre sexe devrait donc réfuter l’existence de seulement deux sexes.
La «société ouverte» a pour but de libérer les capacités critiques de l’homme. Le pouvoir de l’État doit ainsi être partagé autant que possible afin d’éviter les abus de pouvoir. Le débat politique dans la «société ouverte» est naturellement démocratique, ce qui ne signifie pas la domination de la majorité, mais la possibilité de révoquer le gouvernement de manière pacifique.
Ainsi, la « société ouverte » se distingue du fascisme, du communisme, du nationalisme et de toute théocratie.
Ce concept politique offre sans aucun doute des aspects attractifs, surtout pour tous les libres penseurs qui ne veulent pas se laisser enfermer dans un carcan idéologique. D’un autre côté, ce concept présente aussi des faiblesses dangereuses (comme le montre l’exemple ci-dessus), car il ne propose aucune perspective à long terme pour la société et rejette également toute tradition. Pourtant, la tradition recèle souvent des expériences vieilles de plusieurs siècles, voire de plusieurs millénaires, sur la vie et ses lois. Popper rejette explicitement de telles lois en tant qu’elles seraient de l'historicisme. Ignorer ces lois se transformera tôt ou tard en piège mortel pour une société.
De cette manière, la porte est ouverte à toutes sortes d’absurdités, comme la folie du genre, la glorification de toutes sortes de perversions sexuelles ou de modes de vie alternatifs, qui finissent par signifier le déclin et la mort assurés de la société concernée. Popper a développé ses idées pendant la Seconde Guerre mondiale, à une époque où les priorités étaient naturellement différentes d’aujourd’hui.
En l’absence de toute directive pour organiser la vie, de nombreuses personnes finissent par être totalement désorientées et donc particulièrement réceptives à la propagande de l’air du temps diffusée par les médias, contrôlés en coulisses par les élites du pouvoir. C’est pourquoi George Soros est également un adepte de cette philosophie, ce qu’il a exprimé par la création de son « Open Society Foundation ».
À ce stade, les idées de la « société ouverte » sont contrecarrées par la pratique:
Le débat sur les objectifs actuels de la société occidentale n’a depuis longtemps plus lieu en public, mais dans des cercles de pouvoir qui se coupent de la société. Il ne s’agit que des intérêts des acteurs représentés dans ces cercles de pouvoir. Les résultats de ce débat sont emballés pour le grand public dans des narratifs de bien-pensance, puis communiqués par les médias. Un véritable débat ouvert serait, lui, tout autre.
La société occidentale est donc tout sauf ouverte et elle est ouvertement antidémocratique, car ces médias n’autorisent plus que des opinions qui ne s’opposent pas aux intérêts des élites en coulisses.
L’intolérance des médias envers ceux qui pensent différemment est devenue de plus en plus insupportable ces dix à quinze dernières années. L’explication est simple: depuis la crise financière de 2008, le monde occidental est en mode de gestion de crise permanent.
L’arrière-plan plus profond de cette crise permanente réside dans des déplacements tectoniques du pouvoir à l’échelle mondiale, au détriment des élites occidentales.
Comme le système occidental, avant la chute du rideau de fer, était préférable à tout autre système politique, les élites occidentales pouvaient bien tolérer la critique, même fondamentale. En ce sens, on était « libéral » au sens de Popper. L’effondrement du Pacte de Varsovie a marqué l’apogée du pouvoir occidental. La défaite de l’Union soviétique a été perçue comme une sorte de fin de l’histoire. Les élites occidentales se croyaient à jamais maîtresses du monde. Ensuite, la descente a été lente mais certaine. Les citoyens ordinaires l’ont aussi ressenti dans leur portefeuille. Il en a résulté des mouvements « populistes » qui ont remis en question le pouvoir des élites. À partir de ce moment, les médias de masse contrôlés sont devenus de plus en plus illibéraux envers ceux qui pensent différemment.
La guerre en Ukraine est pour les élites occidentales une sorte de séisme, qui a suivi les déplacements tectoniques du pouvoir mentionnés ci-dessus. Leur hégémonie est désormais remise en cause. Avec la domination sur cette planète, tous les avantages économiques qu’ils en tiraient disparaîtront bientôt. Il ne s’agit pas seulement de la possibilité de s’enrichir en imprimant de l’argent. Sont également importants, par exemple, l’imposition mondiale des droits de brevet, ce que seul un hégémon peut finalement faire.
Dans une telle situation, les élites ne tolèrent aucune contradiction. Désormais, elles ont définitivement arraché leur masque libéral et tentent d’éliminer les dissidents. Ce qui peut arriver aux amis de Poutine, par exemple, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder ou l’ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères Karin Kneissl peuvent en témoigner.
Popper se retournerait dans sa tombe !
12:32 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, karl popper, société ouverte, philosophie | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Face à la menace russe, l'Europe s'arme pour résister aux États-Unis
Face à la menace russe, l'Europe s'arme pour résister aux États-Unis
Cristi Pantelimon
Source: https://www.estica.ro/article/la-adapostul-amenintarii-ru...
La guerre en Ukraine comporte tellement d'aspects positifs et négatifs qu'il est difficile, pour un profane, de comprendre le déroulement des événements.
Dernièrement, après la rencontre en Alaska, le président Trump, très optimiste auparavant quant à ses relations avec V. Poutine, est devenu plutôt réservé. Les États-Unis remettent sur le tapis la question de l'aide militaire à l'Ukraine, sous une forme aggravée, avec la livraison de missiles Tomahawk.
Dans le même temps, le ton de l'Europe à l'égard de Moscou semble également se durcir. Un pétrolier russe « fantôme » a reçu la visite d'un commando français, signe que l'Europe veut se montrer plus « assertive » dans ses relations avec la Russie.
En réalité, les choses sont inversées.
Les Américains voudraient se livrer à l'escalade, mais ils ne le peuvent plus, car l'Ukraine n'a plus la capacité réelle de percer le front. De plus, les Américains ne veulent pas envenimer la situation au point que l'idée du prix Nobel et les résultats de l'accord Poutine-Trump disparaissent complètement. Les États-Unis mènent une guerre ambivalente et complexe. Ils ne peuvent pas abandonner le levier de la guerre, qui facilite les négociations générales avec la Russie et la Chine (et assure, indirectement, le déclin de l'UE), mais ils ne veulent pas non plus apparaître comme une puissance belliqueuse – voir le cas du Moyen-Orient, où ils se qualifient de "force de paix"...
Les États-Unis mènent également une guerre difficile à l'intérieur – le discours de Donald Trump devant les 800 chefs de l'armée américaine ne laisse aucune place à l'interprétation.
L'Europe, quant à elle, cherche une solution pour assurer sa future autonomie stratégique, ce qui signifie que, sous le couvert de la menace russe fictive, elle va s'armer pour devenir plus assertive dans ses relations avec les États-Unis, qui détiennent toujours la suprématie militaire... chez les Européens !
Au fond, pourquoi les Européens détruiraient-ils leurs acquis dans une guerre entre l'OTAN et la Russie, c'est-à-dire entre les États-Unis et la Russie?
Récemment, Scot Bessent, secrétaire au Trésor américain, a déclaré franchement: «Comme je l'ai dit à mes homologues européens il y a environ deux semaines: Tout ce que j'entends de votre part, c'est que Poutine veut entrer dans Varsovie. La seule chose dont je suis sûr, c'est que Poutine n'entrera pas dans Boston ».
Morale: les Européens, qui savent que Poutine ne veut pas entrer dans Varsovie, en sont venus à créer eux-mêmes, dans l'ombre, l'image d'une Russie agressive, qui sert leurs plans d'armement et d'autonomie stratégique.
L'avenir est devant nous !
11:23 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
dimanche, 05 octobre 2025
République tchèque - Un signal clair : les premiers dépouillements montrent une victoire électorale écrasante des patriotes
République tchèque - Un signal clair: les premiers dépouillements montrent une victoire électorale écrasante des patriotes
Source: https://unzensuriert.at/312060-klares-signal-erste-stimma...
La République tchèque connaît un tournant politique: l'ancien Premier ministre Andrej Babiš devrait remporter une victoire électorale écrasante avec son mouvement ANO (« Oui ») et s'apprête à revenir à la tête du gouvernement.
Le parti frère du FPÖ nettement en tête
Après dépouillement d'environ la moitié des voix, ANO est clairement en tête avec 38,3% des suffrages, devant la coalition libérale-conservatrice au pouvoir Spolu du Premier ministre Petr Fiala, qui n'obtient qu'environ 20 % des voix.
Les deux autres partis patriotiques obtiennent également de bons résultats. Le parti "Motorists", associé à l'ANO et au FPÖ au sein du groupe européen « Patriots for Europe », recueille actuellement 7,1% des voix, tandis que le SPD (« Liberté et démocratie directe »), qui fait partie du même groupe européen que l'AfD allemande, en recueille 8,3%.
Changement d'orientation politique à Prague
Les Tchèques montrent ainsi clairement qu'ils en ont assez de l'explosion des prix, de la bureaucratie européenne et d'un gouvernement qui se soucie davantage de l'Ukraine, de la politique sociale de gauche et de Bruxelles que de sa propre population.
Cette élection est considérée comme le signe d'un changement d'orientation politique en Europe centrale. Outre les gouvernements hongrois et slovaque, la République tchèque va désormais exiger davantage d'autonomie et moins d'idéologie de gauche à Bruxelles.
Babiš, la voix du peuple
Pendant la campagne électorale, Babiš s'est présenté comme l'antithèse d'un establishment déconnecté de la réalité, responsable de la forte inflation et de la baisse du pouvoir d'achat. Selon lui, le chef du gouvernement, Fiala, « a laissé tomber la population et gaspillé des milliards, alors que les familles ont du mal à payer leurs factures de chauffage ».
Dans ce contexte, la guerre en Ukraine a été un thème central de la campagne électorale. Babiš a annoncé la fin de la controversée « initiative tchèque sur les munitions », qui finançait les livraisons d'armes à Kiev.
Une politique pour son propre pays
« Nous devons nous occuper de nos propres citoyens et attendre que la guerre soit terminée », a-t-il déclaré. Dans le même temps, il a annoncé son intention de relancer le groupe de Visegrád, c'est-à-dire la coopération étroite entre la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne, afin de renforcer un bloc souverain d'Europe centrale au sein de l'UE qui s'oppose aux directives paternalistes de Bruxelles.
Malgré sa proximité avec Viktor Orbán et Robert Fico, Babiš rejette les accusations selon lesquelles il souhaiterait mener une politique «pro-russe». Il souligne lui-même ne pas être un ami de Poutine, mais plutôt un admirateur de Donald Trump. Sa position: Prague doit définir ses propres intérêts, et non Washington, Bruxelles ou un autre pays.
Une coalition gouvernementale de droite probable
Si le dépouillement des votes confirme les résultats actuels, les partis patriotiques formeront ensemble la majorité au Parlement à Prague.
Babiš, Tomio Okamura du SPD et Petr Macinka du nouveau mouvement des « motoristes », qui s'opposent fermement à la politique climatique de l'UE et militent pour un renforcement des compétences nationales, pourraient former un gouvernement patriotique de droite.
17:52 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république tchèque, actualité, europe, europe centrale, affaires européennes, politique | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Sacrifice et souveraineté: la géopolitique comme épopée théodramatique ou tragédie païenne
Sacrifice et souveraineté: la géopolitique comme épopée théodramatique ou tragédie païenne
Santiago Mondéjar
Source: https://geoestrategia.eu/noticia/45216/geoestrategia/sacr...
Le discours officiel émanant des institutions européennes présente la guerre en Ukraine comme une lutte moralisatrice, presque téléologique : une confrontation lucide et manichéenne entre le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, l’innocence et l’agression. Les politiciens, analystes et médias consacrent l’Ukraine comme protagoniste héroïque, tandis qu’ils relèguent la Russie au rôle d’antagoniste maléfique, reproduisant ainsi une structure narrative similaire aux drames moraux théo-dramatiques expliqués par Hans Urs von Balthasar (1988).
Le drame chrétien — exemplifié dans la Divine Comédie de Dante ou dans Le Grand Théâtre du Monde de Calderón — imprègne le mal et la souffrance d’une signification au sein d’une économie de la rédemption, dans laquelle l’action humaine est soumise au jugement moral et à la possibilité de la grâce. Dans ce cadre conceptuel, le conflit se configure comme un jugement éthique, une narration de rédemption et un impératif moral : l’Europe se sent poussée à agir avec droiture, s’efforçant de protéger les opprimés et de réparer un ordre brisé. Cette rhétorique évoque les exhortations collectives des grandes puissances européennes pendant la Première Guerre mondiale, marquées par une narration linéaire et téléologique, investie d’une providence morale projetée sur les réalités géopolitiques (Mosse, 1990). Cependant, sous cette idéalisation morale se cache une réalité brute.
La guerre en Ukraine, comme tous les conflits, est alimentée par la realpolitik: un choc d’intérêts stratégiques, d’insécurités historiques et de calculs pragmatiques (Mearsheimer, 2014), marqué par l’hamartia et la péripétie, c’est-à-dire les erreurs de jugement et les retournements soudains du destin. Ainsi, le conflit s’éloigne du drame chrétien, avec sa promesse d’une issue morale, et se rapproche d’une tragédie païenne, soumise à l’implacable dynamique du pouvoir effectif.
Lorsque les dirigeants européens et leurs hérauts projettent une cohérence narrative imaginaire sur le conflit, ils ignorent les limites du volontarisme, la contingence des résultats et la chimère d’une résolution téléologique. À la place, émerge une logique brutale, amorale et contingente, plus proche des tragédies d’Euripide que de la dramaturgie salvatrice articulée par von Balthasar (1988). À l’instar de la tragédie grecque, le conflit se déroule dans un cadre indifférent à la clarté morale, où les acteurs poursuivent leurs fins, conditionnés par les circonstances plus que par des impératifs éthiques (Lebow, 2003).
En moralisant le conflit, l’Europe commet une grave erreur en imposant une dramaturgie politique conçue comme un drame moral à une réalité profondément tragique, brutale et moralement ambiguë : un drame de nécessité, non de grâce divine.
Cependant, cette tendance à la moralisation est révélatrice d’un point de vue anthropologique. L’Europe, culturellement imprégnée d’un imaginaire chrétien qui entre en collision avec sa dépendance séculaire à la guerre (Traverso, 2007), s’efforce de doter le conflit d’une clarté morale qui légitime le soutien public et justifie, a posteriori, l’exceptionnalisme de sa politique du fait accompli (Anderson, 2006).
Comme le raconte Euripide, le poids du passé fait pencher la balance vers la force brute, comme le montrent les vies d’Agamemnon, Clytemnestre et leur descendance, ce qui reflète la conception grecque de la parenté comme lien inséparable de responsabilité morale partagée: la loyauté familiale unit et divise, et la vengeance, même justifiée, perpétue la misère (Goldhill, 1986). Ce schéma de violence cyclique liée à la lignée trouve un parallèle en Ukraine: les intérêts géostratégiques, les alliances de circonstance et les héritages historiques partagés fonctionnent comme des parentés géopolitiques.
Cependant, en cadrant la guerre comme un acte de justice providentielle, on fait taire le khoros — le chœur tragique grec, la voix collective de la raison —, voix qui pourrait indiquer que la racine du conflit n’est pas à chercher dans un dessein divin, mais dans l’ambition politique et la contingence historique. Par ce glissement narratif vers le moralisme, on obscurcit l’essence tragique du conflit, ce qui encourage des réactions politiques motivées davantage par l’impossibilité d’échapper au cercle vicieux du maintien à tout prix d’une cohérence morale qui n'est imposée que par l’intérêt à éliminer les réalités brutales de la politique internationale.
La morphologie de la tragédie grecque, avec son indifférence remarquable au sentimentalisme, offre un cadre plus solide pour explorer la dynamique du pouvoir, de la justice et des conflits contemporains. Elle permet d’apprécier comment la politique et les relations internationales reflètent une philosophie enracinée dans le tragique : un cynisme sous-jacent qui défie le moralisme simpliste en reconnaissant l’inévitabilité du conflit, la nature illusoire de la justice et les cicatrices indélébiles des offenses (Lebow, 2003).
Un exemple paradigmatique est la saga de la Maison d’Atrée, marquée par la mort, la trahison et la violence, nées de dettes héritées qui entraînent les acteurs dans des conflits dépassant leurs choix individuels, transformant la volonté en une force tragique. Agamemnon, roi de Mycènes, incarne l’hybris : l’orgueil démesuré qui défie les limites humaines et divines. Sa décision de sacrifier sa fille Iphigénie pour obtenir des vents favorables pour Troie, inspirée par l’oracle et manipulée par Ulysse, révèle comment l’ambition et la quête de l’honneur s’entrelacent avec la contrainte et la stratégie politique.
L’arrogance d’Agamemnon l’aveugle aux conséquences de ses actes: des décisions qui paraissent rationnelles ou nécessaires déclenchent des représailles, des échecs et des passions déchaînées. Dans cette tragédie, chaque personnage parcourt un chemin de perdition, convaincu de la justice de sa cause, mais prisonnier d’une obsession implacable.
De façon analogue, l’Occident collectif, gonflé de confiance après sa victoire dans la Guerre froide, a commis une erreur de jugement similaire : il a sous-estimé la complexité du conflit et, dans sa présomption de suprématie morale et matérielle, a précipité une collision avec la réalité. À l’instar de Clytemnestre qui transforme le ressentiment familial en autorité politique par la vengeance, la perception par la Russie de la déloyauté ukrainienne et de la malhonnêteté systématique de l’Occident depuis l’ère Gorbatchev reflète la tension entre le devoir et le ressentiment, la solidarité et le conflit (Sakwa, 2017).
Les liens, qu’ils soient familiaux ou géopolitiques, peuvent conduire à l’unité comme à la destruction mutuelle. Sur ce plan tragique, l’Ukraine émerge comme une Iphigénie, symboliquement immolée sur l’autel des ambitions d’autrui, prise au piège de forces qui dépassent sa volonté de puissance. L’Union européenne, quant à elle, assume le rôle d’Ulysse, tissant de subtiles tromperies — comme les accords de Minsk, que Merkel et Hollande se sont plus tard vantés d’avoir manipulés — pour orienter les attentes et subordonner le destin de l’Ukraine aux intérêts d’un ordre géopolitique (Sakwa, 2017). La tragédie réside dans le fait que, malgré la volonté souveraine de l’Ukraine, ses souffrances sont instrumentalisées par des tiers, ce qui en fait un axe narratif du pouvoir et de la légitimité.
Ce schéma reprend la structure d’Euripide: la victime, loin d’être passive, met à nu l’hybris de ceux qui l’entourent et révèle la fragilité de toute prétention à la moralité ou à la rationalité absolue dans les conflits (Euripide, 2001). Le sacrifice d’Iphigénie trouve un écho dans le présent, démontrant combien la tension entre l’ambition, l’honneur et la contrainte demeure catastrophique, même si les acteurs modernes se drapent dans la rhétorique de la justice morale et du droit international.
D’un point de vue philosophique, la tragédie offre un cadre indispensable pour comprendre les conflits humains. La synthèse du mythe et de la géopolitique révèle que les guerres sont façonnées par des passions profondément humaines : l’hybris, la loyauté et la vengeance motivent des décisions qui transcendent les dichotomies morales simplistes. Comme l’illustre la Maison d’Atrée, la parenté et l’ambition servent de sources doubles d’identité et de calamité (Goldhill, 1986).
De même, la guerre en Ukraine montre que les États, tout comme les individus, sont pris dans des réseaux d’obligations, de survie et d’orgueil, ce qui reflète les impulsions humaines éternelles. Même lorsque la noblesse ou la sincérité animent les efforts pour restaurer l’ordre et la justice, ces actions portent en elles les germes de leur propre ruine. La tragédie, par sa lucidité inébranlable, enseigne les limites de l’action humaine et la persistance du conflit comme horizon inexorable de la condition mortelle.
L’offensive russe en Ukraine peut être interprétée, métaphoriquement, comme la matérialisation d’un destin tragique plus que comme le produit d’un choix moral. La politique, dans ce scénario, se présente comme un théâtre où le pouvoir s’affirme à travers la confrontation (Lebow, 2003). Dans la tragédie grecque, le héros n’agit pas par volonté propre ou par calcul moral, mais parce qu’il le doit: il est pris dans une logique d’inévitabilité dictée par les dieux, le destin ou sa propre hybris.
Oreste ne tue pas Clytemnestre seulement pour venger son père, mais parce que l’ordre du monde l’y oblige (Eschyle, 2009). De même, la mentalité occidentale peut être comprise comme la sécularisation d’un fatalisme historiciste qui, chez Fukuyama (1992), hérite de la téléologie dialectique de Hegel, lui-même inspiré de la philosophie de l’histoire d’Augustin. Dans La Cité de Dieu, Augustin a posé pour la première fois dans la tradition occidentale une conception téléologique et linéaire de l’histoire: un drame à dessein divin, orienté vers une culmination religieuse. Hegel sécularise cette vision dans le Weltgeist, l’Esprit absolu qui, à travers un processus dialectique, atteint la conscience de soi et la liberté dans le monde.
L’histoire acquiert ainsi une direction, un but et une fin dans les deux sens: comme objectif et comme terme. Fukuyama, adoptant ce schéma hégélien, remplace l’État idéal de Hegel par la démocratie libérale occidentale, la proclamant « forme définitive du gouvernement humain ». Dans son récit, les guerres, les révolutions et les conflits ne sont pas de simples accidents historiques, mais des étapes nécessaires dans la dialectique vers une synthèse finale. Cependant, en déclarant que cette synthèse est déjà atteinte, Fukuyama transforme la démocratie libérale d’un système politique contingent en un destin manifeste de l’humanité, une prétention qui révèle une théologie politique sécularisée, au sens développé par Carl Schmitt : le souverain, incarné dans l’ordre libéral, décide de l’état d’exception, suspendant le conflit idéologique fondamental.
La démocratie libérale cesse d’être un projet politique faillible et devient un dogme incontestable, une question de foi qui relègue la dissidence au statut d’hérésie, destinée à être éradiquée par le cours inexorable de l’histoire.
Cependant, cela commet le péché capital que la tragédie grecque dénonce sévèrement : l’hybris de s’arroger des attributs divins. Alors que la vision augustino-hégélienne est linéaire et optimiste, projetant le salut séculier, la perspective tragique est cyclique et pessimiste, avertissant du châtiment inévitable pour ceux qui prétendent transcender les limites de la condition mortelle. Dans la vision du monde grecque, l’univers est régi par un ordre cosmique (thémis) que les humains ne doivent pas troubler. Le destin (moira) des mortels est la finitude, l’imperfection et le changement ; toute tentative d’atteindre la stabilité éternelle ou la connaissance absolue — attributs exclusifs des dieux — constitue une transgression punissable.
En proclamant la fin de l’histoire, Fukuyama commet précisément cette hybris, s’arrogeant le déterminisme divin sur le parcours de l’humanité. En ce sens, la guerre en Ukraine n’est pas une simple erreur de calcul ou un excès conjoncturel, mais une tragique anagnôrisis : le moment où les acteurs, aveuglés par leur propre ambition, reconnaissent que le pouvoir ne peut s’affirmer que par la violence. La catharsis qui en résulte n’est pas rédemptrice, mais dévastatrice, et évoque la terreur et la pitié tandis que le monde est témoin de la façon dont la logique du pouvoir plonge des millions de personnes dans la souffrance (Aristote, 1997).
Le sacrifice d’Iphigénie trouve un écho tragique dans le conflit ukrainien. Agamemnon ne sacrifie pas sa fille par désir ou justice, mais parce que la logique du destin et de la guerre l’y contraint (Eschyle, 2009). De même, les acteurs en Ukraine sont otages de la nécessité historique, un sacrifice exigé par l’hybris du pouvoir absolu. À la différence du drame chrétien, où la souffrance vise la rédemption (von Balthasar, 1988), dans la logique de la tragédie il n’y a pas de salut : l’action politique répond au destin, non à la moralité, et vise l’affirmation de la souveraineté à tout prix.
Tout en sachant que leurs actions déclencheront un cycle implacable de violence qui pourrait bien finir par les dévorer, les acteurs géopolitiques poursuivent, car s’arrêter signifierait renoncer à leur propre existence politique.
Bibliographie:
Aeschylus. (2009). The Oresteia (R. Fagles, Trans.). Penguin Classics.
Anderson, B. (2006). Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism (Rev. ed.). Verso.
Aristotle. (1997). Poetics (M. Heath, Trans.). Penguin Classics.
Euripides. (2001). Iphigenia at Aulis (P. Vellacott, Trans.). Penguin Classics.
Fukuyama, F. (1992). The End of History and the Last Man. Penguin Books.
Goldhill, S. (1986). Reading Greek Tragedy. Cambridge University Press.
Lebow, R. N. (2003). The Tragic Vision of Politics: Ethics, Interests and Orders. Cambridge University Press.
Mearsheimer, J. J. (2014). ‘Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault: The Liberal Delusions That Provoked Putin’. Foreign Affairs, 93(5), 77–89.
Mosse, G. L. (1990). Fallen Soldiers: Reshaping the Memory of the World Wars. Oxford University Press.
Sakwa, R. (2017). Russia Against the Rest: The Post-Cold War Crisis of World Order. Cambridge University Press.
Traverso, E. (2007). Fire and Blood: The European Civil War, 1914–1945 (A. Brown, Trans.). Verso.
von Balthasar, H. U . (1988). Theo-Drama: Theological Dramatic Theory (Vol. 1, G. Harrison, Trans.). Ignatius Press.
16:18 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, ukraine, mythologie grecque, tragédie grecque, tragédie, théodramaturgie, philosophie | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Tiraillements moldaves
Tiraillements moldaves
par Georges Feltin-Tracol
Le dimanche 28 septembre 2025 s'est déroulée l’élection des 101 députés du parlement monocaméral de la Moldavie. Coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, ce pays de 33 700 km² et d’environ trois millions d’habitants sans oublier un million vivant à l’étranger, suscite l’intérêt, l’attention et la convoitise de voisins plus ou moins proches. Son existence même procède des fracas de la géographie, de l’histoire et de la démographie.
Ancien membre de l’URSS, la Moldavie concentre tous les affres issues de l’effondrement de l’ancienne puissance soviétique. Malgré un drapeau assez similaire, les armoiries étatiques en plus, et l’usage du roumain, la Moldavie – capitale : Chisinau - ne se confond pas avec la région éponyme, cœur historique de la nation roumaine. Le moldave est d’ailleurs un parler roumain qui, à l’époque soviétique, s’écrivait en alphabet cyrillique. Des Moldaves plutôt russophones préfèrent se référer à la Moldova. Problème sémantique permanent pour une terre toujours revendiquée !
Moldavie désigne en effet deux territoires contigus. Le premier s’étend entre l’Ouest des Carpates et le fleuve Prout, constitue une région roumaine avec pour ville principale Jassy. Le second situé entre le Prout et la rive occidentale du fleuve Dniestr s’appelle aussi la Bessarabie du nom d’une dynastie moldave. Quant à la rive orientale, elle a été nommée la Transdniestrie. Cette seconde Moldavie voit à la fin du Moyen Âge les Ottomans amputer à leur profit sa partie méridionale autour du bourg de Boudjak, ce qui la coupe de tout accès à la Mer noire.
Les groupes ethniques présents en Moldavie imaginent un destin politique différent. Au moment de la dislocation de l’Union Soviétique, les Moldaves roumanophones et les Roumains unionistes ont espéré dans le rattachement de la Moldavie à la Roumanie. Les puissances occidentales rejetèrent cette aspiration louable. Superviseur de la soi-disant « transition démocratique » à l’Est entre 1991 et 1993, le président du Conseil constitutionnel français, Robert Badinter, sacralisa l’intangibilité des frontières, quitte à favoriser les conflits armés.
Des violences affectèrent rapidement le nouvel État. Craignant une éventuelle intégration dans l’ensemble roumain, la minorité gagaouze – des turcophones convertis au christianisme orthodoxe au XVe siècle – proclame son indépendance en août 1990 avant de bénéficier d’un statut de république autonome au sein de l’État moldave. Élisant au suffrage universel direct un bashkan (le gouverneur), la Gagaouzie se compose de quatre territoires non continus.
Cette solution constitutionnelle ne concerne pas la Transnistrie ou « République moldave du Dniestr ». S’étirant sur une bande de 500 km² entre le Dniestr et la frontière ukrainienne, la Transnistrie défend l’autodétermination des populations slavophones (environ 28 % d’Ukrainiens et 25 % de Russes), d’où sa sécession en 1991. C’est toujours à l’heure actuelle un « État-fantôme » non reconnu sur le plan diplomatique qui maintient néanmoins une garnison militaire russe de 1500 hommes (la 15e armée). Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement du maréchal roumain Ion Antonescu avait créé une région spéciale – la grande Transnistrie – s’étendant de la Podolie aux berges du Dniestr et du Boug. Il faut noter qu’en 2005 est fondée à la demande de l’Union dite européenne l’Eurorégion Siret – Prout – Dniestr qui couvre à la fois la Roumanie et la Moldavie.
Quand éclate la guerre entre la Russie et l’Ukraine en février 2022, les commentateurs se surprennent qu’à part quelques missiles tombés sur le sol transnistrien et de brefs incidents, ni les Russes, ni les Ukrainiens n’utilisent ce foyer séparatiste pour lancer des offensives. Des liens économiques étroits, parfois mafieux, existent en fait entre Tiraspol et Kyiv si bien qu’aucun protagoniste n’a vraiment intérêt à ouvrir un nouveau front. Les Ukrainiens considèrent la Transnistrie qui a maintenu le décorum soviétique et les statues du camarade Vladimir Illich comme un espace neutre où se nouent de fructueuses affaires. Kyiv se méfie de tout projet grand-roumain et n’oublie pas qu’Odessa fut un port roumain entre 1941 et 1944…
L’actuel gouvernement moldave, fort d’une majorité absolue au Parlement sortant grâce aux députés du PAS (Parti Action et Solidarité), ne cache pas son orientation euro-atlantiste. Ainsi a-t-il interdit le port du ruban noir et orange de Saint-Georges et le symbole Z. En revanche, la Gagaouzie ignore tout simplement ces interdictions, car les Gagaouzes conservent un tropisme moscovite. Depuis la fin de l’année 2023, le parlement autonome gagaouze a rompu toute relation officielle avec le gouvernement et les autres institutions moldaves. Les autorités gagaouzes dénoncent, sous couvert de lutter contre la corruption, le PAS de volonté centralisatrice.
La réalité est toutefois plus complexe et moins binaire. Certes, certains Moldaves souhaitent rejoindre le monde russe tandis que d’autres rêvent d’unir la Moldavie à la Roumanie. Mais des Moldaves aspirent à rester indépendants, voire à former une « grande Moldavie » aux dépens des Roumains (le moldovenisme) alors qu’une infime minorité a envisagé avant la guerre de 2022 une éventuelle intégration à l’Ukraine.
Le gouvernement moldave et les Occidentaux s’élèvent contre les ingérences russes dans les affaires intérieures moldaves tout en pratiquant une influence atlantiste poussée. Ces mêmes Occidentaux se taisent, approuvent ou se félicitent de l’expulsion du champ électoral de certaines formations politiques suspectées de collusions avec Moscou. Le 26 septembre dernier, à la demande du ministère de la Justice et au lendemain d’un jugement rendu par la cour d’appel de Chisinau, la commission électorale moldave interdit d’activités pour un an le mouvement Cœur de la Moldavie, membre du Bloc électoral patriotique avec les communistes et les socialistes, alliance soutenue par l’ancien chef d’État Igor Dodon (2016 – 2020).
Le parti d’Irina Vlah (photo), ancien bashkan, se voit accusé d’achats de suffrages, de financement illégal et de blanchiment d’argent (on se croirait chez les macroniens et les socialistes hexagonaux !). Supposé lié à Moscou, le Bloc Alternatif entend dépasser le clivage gauche – droite. Jugé « populiste », Notre Parti de Renato Usatii se méfie à la fois des factions pro-occidentales et pro-russes et tendrait vers un moldovenisme modéré. Quant au bloc Victoire du banquier millionnaire moldavo-russo-israélien Ilan Shor, il n’a pas eu le droit de présenter des candidats, car son fondateur vit à Moscou. L’oligarque verserait des sommes d’argent à des milliers de Moldaves nécessiteux. Le gouvernement ne goûte guère cette charité intéressée. La police moldave a pris l’habitude de donner des amendes aux bénéficiaires d’Igor Shor d’un montant de 1 275 à 1 780 €. Une fortune pour les Moldaves !
La désinformation n’est pas seulement russe; elle provient aussi du gouvernement. Le lundi 22 septembre, les policiers arrêtent une centaine de personnes suspectées de préparer des opérations de déstabilisation. Les services russes les auraient formées lors d’un récent séjour en Serbie elle-même en plein tumulte politico-social. Serait-ce l’embryon d’une contre-révolution de couleur ? Les personnes arrêtées ont moins de chance que les Géorgiens parce qu’on attend toujours la réaction scandalisée de l’Union pseudo-européenne !
Ces initiatives liberticides se réfèrent aux restrictions politiques roumaines au moment de l’élection présidentielle controversée en 2024 – 2025 en attendant l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. On constate qu’une indéniable frénésie complotiste frappe maintenant les officines atlantistes.
Gangréné par une corruption endémique, l’État moldave, le plus pauvre du continent européen, demeure par son histoire, sa population et sa géographie, tiraillé entre Bucarest, Moscou et Kyiv sans omettre l’ombre d’Ankara. Les cénacles islamo-nationalistes néo-ottomans turcs se souviennent que la Bessarabie relevait de l’Empire ottoman. Malgré leur confession chrétienne, leur fidélité au patriarcat de Moscou et leur russophilie, les Gagaouzes sont des turcophones, ce qui peut favoriser les volontés pantouraniennes.
Le destin imbriqué de la Moldavie, de la Gagaouzie et de la Transnistrie demeure énigmatique. Leurs velléités nationales se contrarient bien évidemment. Il faut donc craindre que la situation moldave soit plus que jamais insoluble à moyenne échéance.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 168, mise en ligne le 3 octobre 2025 sur Radio Méridien Zéro.
15:36 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moldavie, europe, affaires européennes, actualité | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
samedi, 04 octobre 2025
Les Cent jours de Merz: bilan d'un échec
Les Cent jours de Merz: bilan d'un échec
Berlin. Cent jours se sont écoulés depuis l'entrée en fonction officielle de la coalition noire-rouge de Merz (= chrétiens-démocrates et socialistes). De nombreux électeurs sont désormais complètement désabusés et doivent se rendre à l'évidence que le changement politique promis ne se concrétise pas. Le gouvernement Merz poursuit sans discontinuer la politique ratée de ses prédécesseurs de la coalition « feu tricolore ». Merz, qui s'était présenté pour « réduire de moitié » l'AfD, s'est révélé être un exécutant sans volonté du programme gauche-vert – et a contribué à l'envolée inattendue de l'AfD.
Tous les problèmes fondamentaux du pays continuent de s'aggraver sous la coalition noire-rouge. L'immigration massive n'est pas stoppée, la désindustrialisation progresse et le pillage des contribuables pour des projets idéologiques se poursuit sans relâche. De nombreux secteurs de l'économie ont désormais perdu tout espoir et délocalisent de plus en plus leurs activités à l'étranger.
Le pouvoir réel reste entre les mains des forces qui mènent l'Allemagne dans la mauvaise direction depuis des décennies. S'appuyant sur le dogme du « mur coupe-feu » (= du "cordon sanitaire") et sur des structures parallèles centrées autour d'ONG généreusement subventionnées, les idéologues de gauche tiennent fermement les rênes. L'État de droit et la démocratie sont systématiquement sapés, tandis que le seul parti d'opposition sérieux est menacé d'interdiction. Cela ne reflète pas l'État de droit allemand, qui a déjà beaucoup souffert sous la ministre de l'Intérieur de gauche Nancy Faeser.
Mais la voix du peuple souverain se fait de plus en plus forte. Malgré toutes les campagnes de dénigrement et d'exclusion, l'AfD est désormais devenue la première force politique du pays dans les sondages. Rien ne pourra l'empêcher d'accéder aux responsabilités gouvernementales.
Le bilan historique du chancelier Merz est bien sûr désastreux. Après seulement cent jours au pouvoir, il entrera dans les annales de la République fédérale comme le président de parti qui aura achevé l'œuvre destructrice de Merkel, comme le fraudeur électoral qui aura facilement éclipsé tous les opportunistes et les girouettes qui l'ont précédé, notamment dans les rangs de l'Union (chrétienne-démocrate), comme l'homme de main d'un front uni de gauche woke inébranlable – et comme un échec sans précédent, laissant aux générations futures une dette colossale et une société en pleine désintégration (rk).
Source: Zu erst, Oct. 2025.
18:26 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique, allemagne, europe, affaires européennes, friedrich merz | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La rivalité entre Moscou et Washington dans le monde turcophone
La rivalité entre Moscou et Washington dans le monde turcophone
Stefano Vernole
Source: https://telegra.ph/La-rivalit%C3%A0-tra-Mosca-e-Washingto...
Le grand partenariat eurasiatique représente en effet la seule carte dont disposent Moscou et Pékin pour concilier leurs projets d’infrastructures dans la région.
Tandis que l’administration Trump joue la carte de la séduction face aux «swing states» en les attirant avec de nouveaux accords énergétiques — comme celui proposé à la Turquie pour l’achat de son GNL, devenu manifestement moins attrayant après le doublement de la connexion énergétique russo-chinoise — et dans les secteurs de la technologie nucléaire civile et de l’aviation, ou proposé au Kazakhstan et à l’Ouzbékistan, avec 12 milliards de dollars dans les secteurs aérien, ferroviaire et dans celui des matières premières, la Russie mise sur une stratégie globale et promeut le concept « Altaï, patrie des Turcs » ainsi que le projet « Grand Altaï » comme contrepoids à l’Organisation des États turciques (OTS). Par le biais de conférences, d’expéditions et d’initiatives soutenues par l’État, Moscou cherche à se positionner non comme un acteur marginal dans le monde turc, mais comme son centre historique et culturel, notamment après la médiation nécessaire atteinte avec Istanbul en Syrie après la chute d’Assad.
Selon divers documents publiés, la Russie commence à percevoir l’OTS comme un défi à sa présence en Asie centrale, et la narration de l’Altaï présente la région Sayan-Altaï comme le berceau des langues, des États et de la culture turcs aux 6ème-7ème siècles. Les historiens et fonctionnaires russes soulignent combien l’Altaï est le lieu d’origine sacré des peuples turcs et représente un espace de coexistence entre communautés slaves et turques au nom d’une origine eurasiatique commune.
Cette vision de la translatio imperii permet à Moscou de se présenter en «gardienne» du patrimoine turc, tout comme la Turquie l’a fait, à l’inverse, avec la gestion de Sainte-Sophie à Istanbul.
Des conférences comme le Forum international de l’Altaï à Barnaoul, la publication de la Chronique de la civilisation turque et des programmes pour la jeunesse en turcologie donnent à ce récit un certain poids académique. Cette approche met en lumière le rôle de la Russie comme centre de civilisation et non comme périphérie.
Moscou promeut le projet « Grand Altaï » comme une initiative transfrontalière reliant la Russie, le Kazakhstan, la Mongolie et la Chine. Les objectifs proclamés du projet en matière d’écologie, d’échanges scientifiques et de renaissance culturelle s’alignent sur des objectifs politiques plus larges: renforcer le patrimoine turc dans une identité eurasiatique; étendre le soft power russe à travers des projets transfrontaliers; démontrer la capacité à établir des plateformes d’interconnexion alternatives.
En juillet 2025, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine a accueilli à Manzherok, en République de l’Altaï, des dirigeants venus du Kazakhstan, d’Arménie, de Biélorussie et d’autres pays. Bien que présenté officiellement comme un forum environnemental, l’événement a aussi servi de plateforme pour discuter d’intégration et de commerce, révélant ainsi sa nature géopolitique sous couvert culturel.
Les États d’Asie centrale cherchent à équilibrer prudemment les deux cadres.
Le Kazakhstan a reconnu l’Altaï comme une « patrie sacrée de la civilisation turque », tout en s’engageant activement dans des projets lancés par l’Organisation des États turciques (OTS), tels que le livre d’histoire turc commun et l’alphabet unifié. L’Ouzbékistan et le Kirghizistan participent à des festivals et expéditions sur l’Altaï, obtenant une légitimité culturelle sans engagements politiques plus profonds.
Pendant ce temps, les initiatives de l’OTS continuent de progresser. Le livre d’histoire, coordonné par l’Académie turque, est en cours de rédaction et l’alphabet unifié, approuvé en 2024, est introduit progressivement. La Russie observe les deux initiatives avec suspicion, craignant que le nationalisme turcophone ne soit utilisé contre l’intégration eurasiatique.
Plutôt que d’affronter directement l’OTS, la Russie insère l’Altaï dans des stratégies eurasiatiques plus larges, y compris les programmes culturels de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et le dialogue avec l’Union économique eurasiatique (UEE). La compétition concerne cependant moins l’interprétation historique que la définition de futures constellations d’influence.
La stabilité de l’Asie centrale est devenue une composante essentielle de la stabilité même de la République populaire de Chine. Le Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération éternelle, signé à Astana le 17 juin 2025, engage six parties à ne pas s’aligner l’une contre l’autre, à la modération réciproque, aux consultations et à l’élargissement de la coopération en matière de sécurité et d’économie, tout en intégrant les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, et en permettant des liens opérationnels plus profonds.
Les récents sommets de Xi’an et d’Astana ont créé 13 plateformes de coopération et mis en place un Secrétariat pour en coordonner la mise en œuvre. En juillet 2025, la Chine et ses partenaires d’Asie centrale ont inauguré des centres de coopération au Xinjiang pour la réduction de la pauvreté, l’échange éducatif et la prévention de la désertification. Leur mission est pratique: emplois ruraux, formation professionnelle, transfert de technologies et gestion environnementale afin de réduire les racines de l’insécurité.
Les corridors économiques terrestres à travers le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan revêtent aujourd’hui une importance stratégique. L’Asie centrale offre à Pékin une diversification des routes, des tampons physiques contre les chocs maritimes et un accès aux marchés adjacents. La Chine a approuvé la troisième connexion ferroviaire Chine-Kazakhstan, a avancé la ligne Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan après des décennies de négociations et a amélioré les routes avec le Tadjikistan. Les services de conteneurs se sont étendus et le corridor transcaspien a vu sa capacité et sa coordination améliorées. Pékin combine la logistique au pilotage sécuritaire: gestion des frontières, partage de données et formations conjointes, souvent sous l’égide de l’OCS.
Le grand partenariat eurasiatique représente en effet la seule carte dont disposent Moscou et Pékin pour concilier leurs projets d’infrastructures dans la région, fournir à l’Asie centrale la connectivité nécessaire à son essor économique et empêcher les États-Unis d’y créer un foyer de déstabilisation de toute l’Eurasie.
La stratégie du président Vladimir Poutine de centraliser le pouvoir dans la Fédération de Russie a des implications particulières pour les régions frontalières russes, qui ont poursuivi un dialogue avec les États voisins. Le territoire de l’Altaï et la République de l’Altaï — deux régions frontalières russes du sud-ouest de la Sibérie — participent ainsi à une initiative régionaliste avec les régions voisines de la Chine, du Kazakhstan et de la Mongolie. Cette alliance régionale multilatérale entre administrations infranationales vise à coordonner les politiques de développement économique dans la sous-région des monts Altaï. Ses perspectives dépendent en grande partie du soutien politique et économique des autorités fédérales russes, mais aussi du consensus chinois et de l’élaboration d’un soft power eurasiatique plus que jamais nécessaire au vu des défis géostratégiques actuels.
18:05 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : asie centrale, actualité, pays turcophones, turcophonie, asie, chine, russie, altaï, affaires asiatiques, connectivité, géopolitique | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La Belgique verse des pensions à des «co-veuves» de polygames au Maroc et en Algérie!
La Belgique verse des pensions à des «co-veuves» de polygames au Maroc et en Algérie!
Les chiffres ne mentent pas: au début de cette année, 424 pensions de survie belges ont été réparties entre deux veuves d'un même homme polygame. Cela signifie que l'État belge reconnaît de facto les mariages polygames par le biais de la sécurité sociale, bien que la polygamie soit interdite par la loi en Belgique.
Plus frappant encore, dans le cas des allocations de transition – qui sont versées pendant 48 mois maximum en cas d'enfants à charge –, le montant intégral est versé deux fois. Dans ce cas, les deux veuves reçoivent donc chacune le montant total.
La députée flamande Ellen Samyn, du VB (photo), qui a demandé à recevoir ces chiffres, qualifie cette pratique de « totalement inacceptable ». « La reconnaissance de facto de la polygamie par le gouvernement fédéral, y compris le double versement des allocations de transition, est totalement inacceptable », dénonce-t-elle.
Dans sa réponse à la question de Mme Samyn, le ministre des Pensions, Jan Jambon (N-VA), a indiqué que la Belgique respecterait tous les accords bilatéraux en la matière. Dans la pratique, cela signifie que les mariages polygames, qui sont légaux dans d'autres pays, ont également des conséquences fiscales et sociales en Belgique.
17:44 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : actualité, belgique, europe, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Adieu à la «Nouvelle Droite!» - Pour une critique interne de la ND allemande
Adieu à la «Nouvelle Droite!»
Pour une critique interne de la ND allemande
Werner Olles
Pas d’inquiétude ! Ou, inversement: ne vous réjouissez pas trop vite ! La teneur du titre ci-dessus ne signifie nullement un adieu à la vraie et honnête droite. Notre décision – hélas bien trop tardive – ne signifie que ceci: nous renonçons définitivement à tenter 1) de faire entendre raison à ces intellectuels arrogants et pédants qui se désignent encore, bien à tort, comme représentant la « Nouvelle Droite », alors qu’ils sont depuis belle lurette totalement dépassés et obsolètes, à ces politiciens de pacotille, ces discoureurs philosophants et ces lâches politiques hissés sur une chaise percée académique, dont le plus grand bonheur a été de réussir en tant que porteurs d’eau ou de valises de quelque député AfD, et 2) de leur demander de mettre fin à leur existence parasitaire de figurines de la « Nouvelle Droite intellectuelle » et réformiste.
Notre critique n’a en rien un caractère généralisateur, car tout notre respect va toujours à des « Nouveaux Dextristes » tels que l’éditeur Götz Kubitschek, qui a brillamment dévoilé le système qui « joue à l’État » et a démasqué un certain M. Krah – à qui, soit dit en passant, nous n’accorderions pas la moindre confiance – comme étant un joueur politique dangereux; mon respect va aussi au fondateur du Mouvement identitaire et activiste politique Martin Sellner, qui continue son oeuvre malgré toutes les tracasseries et répressions de la classe dirigeante corrompue ; il va aussi au publiciste Wolfgang Hübner, qui, jour après jour, trouble par ses commentaires en ligne le consensus mensonger et rend transparent pour tous les règles du langage pseudo-démocratique, y compris le jargon du régime de la RFA et de ses médias menteurs, déformé en outil de propagande et de publicité démocratique économiciste et belliciste ; il va aussi à Jürgen Elsässer, qu’on partage ou non toutes ses idées et thèses. Naturellement, ces auteurs et activistes, cités ici, représentent toute une cohorte d’autres camarades, qu’il serait trop long d’énumérer ici.
Notre respect n’est pas acquis en revanche à ces érudits de cabinet, ces bavards et ignorants qui aiment trop se pavaner dans la lumière d’un certain gourou, qui s’en prennent volontiers à des camarades plus âgés en leur adressant des commentaires venimeux – ou, pire encore, veulent leur faire la leçon – mais qui, à part quelques traités théoriques et alambiqués et l'organisation de lamentables événements sans grand intérêt, n’ont rien accompli de significatif.
Cette soi-disant « Nouvelle Droite » n’a produit ni un militant courageux comme Tommy Robinson, prêt à se jeter dans la mêlée contre les bandes terroristes antifas ou islamistes si nécessaire, ni un excellent penseur comme Guillaume Faye, dont les idées et théories fascinantes et originales enthousiasment tout véritable homme de droite ayant su se débarrasser de toutes les œillères conformistes. Elle n’a pas non plus réussi à faire émerger un philosophe et analyste géopolitique comme Alexandre Douguine, dont les analyses et impulsions intelligentes sont décisives pour toute vraie droite, et elle n’a pas su non plus attirer à elle d’importants analystes politiques, intellectuels organiques et théoriciens comme Günter Maschke et Robert Steuckers, qui, au contraire, s’en sont très justement éloignés.
Elle n’a pas non plus découvert de remarquables talents littéraires comme Jean Mabire, Dominique Venner, Jean Raspail ou Richard Millet. En vérité, elle est spirituellement et intellectuellement à bout de souffle et assiste, ébahie sinon incrédule, au suicide civilisationnel, culturel et ethnique de son propre peuple, suicide qui est notre réalité d’aujourd’hui.
Cette « Nouvelle Droite » n’a jamais compris, et ne comprendra jamais, que la construction théorique et la force révolutionnaire vont de pair, et que les élections et le droit de vote, à l’époque de « notre démocratie libérale », sont totalement inutiles tant qu’ils ne se réfèrent pas à une totalité qui serait la négation affirmative de la réalité sociale actuelle et tant qu'ils n’aspirent pas au statut de critique universelle à la manière hégélienne.
Ce que la « Nouvelle Droite » a par contre réussi depuis les années 1980, c’est la formation récurrente de personnages et types sociaux esthétisants et auto-esthétisants, ce qui n’est en fin de compte rien d’autre qu’une caricature pop-culturelle de la concrétude chosifiée et usurpée de l’ontologie, telle que la met en lumière Heidegger dans « L'Être et le Temps ». Nous la félicitons de tout cœur pour ce résultat fantastique. Bravissimo ! Laissons-la donc mijoter tranquillement dans son propre jus. Son temps est révolu ! Qu’elle repose en paix !
17:29 Publié dans Actualité, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : actualité, allemagne, nouvelle droite | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
vendredi, 03 octobre 2025
Conflit et transformation systémique avec risques de guerre mondiale
Conflit et transformation systémique avec risques de guerre mondiale
Wellington Calasans
Source: https://jornalpurosangue.net/2025/09/24/conflito-e-transf...
Des analystes indépendants avertissent que le monde s’achemine vers une période d’instabilité sans précédent, stimulée par la fragmentation de l’ordre unipolaire et l’émergence d’une compétition stratégique multipolaire.
Le Rapport sur les Risques Globaux 2025 souligne que les conflits armés, les guerres commerciales et la polarisation technologique constituent les principaux risques à court et moyen terme, avec le Moyen-Orient comme épicentre de tensions potentiellement explosives.
Des régions comme le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord affichent le plus faible indice de paix mondiale depuis 16 ans, abritant quatre des dix pays les plus conflictuels du monde.
Cette réalité exige non seulement de se livrer à une analyse précise, mais aussi de lancer une alerte urgente: la transition vers un monde multipolaire, sans mécanismes efficaces de gestion des crises, peut déboucher sur une guerre mondiale aux proportions catastrophiques.
- La Restructuration du Système Financier Mondial: une Chaîne d’Acier pour le Nouvel Ordre
La dédollarisation n’est plus une théorie: c’est une stratégie concrète, portée par des partenariats stratégiques qui menacent l’hégémonie du dollar.
– Yuan adossé à l’or et le Petroyuan:
L’Arabie Saoudite et la Chine progressent dans la création d’un système où le pétrole est négocié en yuans, convertis directement en or physique à la Bourse Internationale de l’Or de Shanghai (SGEI), avec la confirmation que la SGEI établira un coffre-fort en territoire saoudien.
En 2023, le commerce bilatéral entre les deux pays a atteint 87 milliards de dollars, renforçant la viabilité du yuan comme monnaie de règlement énergétique. De plus, un accord de swap de devises de 7 milliards de dollars entre la Chine et l’Arabie Saoudite signale l’accélération de la dédollarisation.
– Infrastructure financière alternative:
Les BRICS développent un système de règlement transfrontalier appelé “BRICS Clear”, conçu pour fonctionner sans le dollar, consolidant une architecture financière parallèle. À ce jour, la Nouvelle Banque de Développement des BRICS a déjà approuvé plus de 32,8 milliards de dollars de financement pour des projets dans les pays membres, créant ainsi un réseau financier autonome.
– Accumulation mondiale d’or:
Les banques centrales ont acheté 1037 tonnes d’or en 2023, un record historique, portant les réserves mondiales à 36.700 tonnes en fin d’année. Cette ruée vers l’or n’est pas qu’une diversification: c’est un signe clair de la perte de confiance dans la stabilité du dollar et la gouvernance financière occidentale.
- Géopolitique et réalignements stratégiques: le fil qui lie l’économie à la guerre
Les changements financiers sont indissociables des alliances militaires et énergétiques qui redéfinissent les cartes du pouvoir.
– Le partenariat sino-russe - l’énergie comme arme stratégique:
Le gazoduc Power of Siberia 2 n’est pas qu’un projet énergétique: c’est un acte géopolitique qui réduira le rôle du GNL américain sur le marché mondial et consolidera la dépendance russe à la Chine. Ce projet met à l’épreuve la résilience des relations sino-russes, la Russie jouant un rôle clairement subordonné dans le partenariat.
– Le Moyen-Orient - Du pacte États-Unis–Arabie Saoudite à l’axe Pékin-Moscou-Téhéran :
Alors que les États-Unis cherchent un pacte de défense avec l’Arabie Saoudite, Riyad a déjà approuvé son entrée dans un bloc de sécurité dirigé par la Chine, s’éloignant ainsi de Washington. La médiation chinoise dans l’accord de normalisation entre l’Arabie Saoudite et l’Iran en 2023, ainsi que les exercices navals conjoints entre la Chine, la Russie et l’Iran dans le golfe d’Oman, montrent comment Pékin occupe le vide laissé par le retrait stratégique des États-Unis.
- Conséquences systémiques: l’abîme de la guerre sans règles
La transition vers la multipolarité n’est pas neutre: elle crée un vide de gouvernance où des erreurs de calcul peuvent déclencher des conflits mondiaux.
– Dédollarisation et fragmentation économique:
La ruée vers l’or et la création de systèmes financiers parallèles ne sont pas de simples ajustements techniques. Elles traduisent une perte irréversible de confiance dans la capacité des États-Unis à garantir la stabilité globale, augmentant le risque de sanctions économiques susceptibles de déclencher des réponses militaires.
– Instabilité structurelle en Occident:
Avec les États-Unis réorientant leur attention vers la compétition avec la Chine et la Russie, leur influence au Moyen-Orient décline, créant un scénario de “course aux armements” régionale incontrôlée. La fragmentation de l’ordre libéral, conjuguée à l’essor de blocs régionaux armés, élimine les mécanismes de médiation qui ont empêché de grandes guerres depuis 1945.
Alerte rouge pour une guerre sans précédent
Comme on l’a vu, la transition vers un ordre multipolaire n’est pas un processus fluide : c’est une zone de turbulences où l’absence de règles claires et la compétition pour les sphères d’influence créent des risques existentiels.
Le Moyen-Orient, déjà épicentre de l’insécurité mondiale, est devenu un champ de bataille indirect entre puissances, où même les accords énergétiques sont des armes stratégiques.
Le Power of Siberia 2, les coffres saoudiens d’or et les systèmes de règlement des BRICS ne sont pas de simples projets économiques — ce sont des infrastructures de guerre financière qui, mal gérées, pourraient conduire à des affrontements militaires directs.
L’histoire montre que les transitions de pouvoir mondial s’accompagnent rarement de paix. Avec la dissolution de l’ordre post-Guerre froide, l’absence de canaux de dialogue entre les blocs émergents et la course aux armements en Asie et au Moyen-Orient créent un scénario où un seul incident — une cyberattaque, une catastrophe diplomatique ou une erreur de calcul — peut déclencher une guerre mondiale sans précédent.
L’humanité ne peut se permettre l’arrogance de croire que les “guerres mondiales” appartiennent au passé. Le temps de construire des sauvegardes, c’est maintenant — avant que la logique occidentale voulant que la multipolarité soit une ère sans règles ne nous entraîne vers l’abîme.
13:12 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, transformation systémique, conflictualité | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
jeudi, 02 octobre 2025
Affaire Sarkozy: la France n’a que les représentants qu’elle mérite
Affaire Sarkozy: la France n’a que les représentants qu’elle mérite
Par Pierre-Emile Blairon
Donc, Nicolas Sarkozy a été condamné ce 25 septembre 2025 à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 pour « association de malfaiteurs ». Il est convoqué le 13 octobre par le Parquet national financier pour connaître la date de son incarcération. Il sera le premier ex-président de la République (il a été président de la République française de 2007 à 2012) à effectuer un séjour en prison.
Ce jugement est le dénouement (provisoire) de l’une des nombreuses affaires dans lesquelles Sarkozy est incriminé.
Je répugne à parler à nouveau de cette crapule (dictionnaire de l’Académie française: Individu vil et malhonnête, capable des pires actions. Larousse : Individu sans moralité, capable des pires bassesses; canaille) mais je dois le faire pour compenser l’arrogance avec laquelle ce grossier personnage ose se poser en victime d’une machination de la justice et des médias alors que toute son action a visé, depuis son accession au pouvoir en 2007, à ruiner sciemment la France et les Français au profit d’intérêts étrangers (en l’occurrence, américains, Sarkozy ne s’en cachait même pas) comme le feront à sa suite Hollande et Macron élargissant le cercle des profiteurs et vendant la France à la découpe à qui veut bien l’acheter.
J’ai signé ici un article le 18 janvier 2025, titré: "Haute trahison : Sarkozy l’Américain" qui récapitule tous ses méfaits (tout au moins connus) dont la liste est longue (cf. http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/01/18/sarkozy-l-americain-6531523.html ).
Je disais dans cet article que « l’affaire Woerth-Bettencourt, l’affaire Bismuth, l’affaire des sondages de l’Élysée, l’affaire Bygmalion, ne constituent que des magouilles politicardes sans grand intérêt, car elles ne concernent que son intérêt personnel, et sa petite personne n’a que peu d’intérêt ».
L’affaire du financement libyen
Sarkozy est finalement tombé à cause de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Pour préserver ses intérêts personnels dans cette rocambolesque histoire, Sarkozy n’a pas hésité à abattre les digues qui contenaient l’invasion africaine de la France et de l’Europe à partir de la Libye, faisant éliminer Kadhafi qui représentait le dernier rempart contre ce déferlement. Cette seule vilénie mériterait la peine de mort dans une société traditionnelle normale car cet homme est en cela responsable de la disparition quotidienne de Français tués par ces barbares entrés illégalement en France.
Mais il n’en est pas resté là dans le domaine de l’immigration sauvage, parce qu’il s’est débrouillé pour faire en sorte que ceux qu’il a fait ainsi rentrer en France par millions ne repartent plus car, comme le faisait remarquer un internaute: « Si vous avez des potes de droite qui soutiennent Sarko, rappelez-leur que c'est bien Sarko qui a fait supprimer la double peine qui permettait de renvoyer chez eux les délinquants étrangers. Et que donc chaque fois qu'un migrant clando qui cumule une ou plusieurs OQTF non exécutées, viole ou tue un Français, il y a littéralement l'ombre de Nicolas Sarkozy derrière ce drame » (Samir Mouhssine).
Et, bien sûr, les juges politisés qui refusent d’appliquer les lois françaises - parce que les lois existent, il n’est pas besoin d’en ajouter d’autres - sont également responsables de ces intrusions illégales sur le sol français.
« Ziad Takieddine (photo), personnage clé des affaires libyennes, est mort », titre Le Point du 23 septembre 2023, « des suites d’une longue maladie » comme on dit, longue maladie opportunément interrompue par sa mort deux jours avant le procès dit «du financement libyen de la campagne de Sarkozy».
Je n’ai pour l’instant pas entendu un seul journaliste poser une question sur les causes exactes de ce décès, si ce n’est, dans l’article du Point qui suit, cette petite phrase sibylline: «dans des circonstances qui restent à préciser».
« L’intermédiaire libanais s’est éteint mardi matin à Beyrouth, emportant définitivement avec lui des informations clés sur les relations réelles de Nicolas Sarkozy avec le clan Kadhafi.
L'information a été confirmée au Point par plusieurs sources, dont son ex-avocate Me Élise Arfi: Ziad Takieddine, 75 ans, est décédé mardi 23 septembre 2025 au matin à Beyrouth, où il résidait depuis plusieurs années, dans des circonstances qui restent à préciser. Cet intermédiaire franco-libanais était au cœur du procès des affaires libyennes de Nicolas Sarkozy. Poursuivi en France, condamné dans le volet financier de l'affaire dite de Karachi à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt, il s'était enfui au Liban en juin 2020, pays qui n'extrade pas ses ressortissants» (Le Point, Erwan Seznec).
La liste des méfaits du délinquant Sarkozy
Pour le reste, je vais laisser la parole à l’amiral Claude Gaucherand (photo) qui a énuméré les mauvaises actions du personnage, en tout cas, les plus choquantes, dans un texte récent du 25 septembre .
Politique intérieure
- Le Traité de Lisbonne: Refusé par référendum en 2005, le traité constitutionnel européen a été ressuscité sous forme de traité de Lisbonne, ratifié par voie parlementaire en 2008 sans consultation populaire. Sarkozy, alors président, a justifié cette manœuvre comme une “simplification institutionnelle”.
- Ruine d’EDF avec la loi NOME: Adoptée en 2010 sous l’impulsion de François Fillon et Nicolas Sarkozy, la loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Électricité (NOME) a imposé à EDF de vendre son électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents via l’Arenh (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique). Ce mécanisme, censé ouvrir le marché à la concurrence européenne, a été critiqué comme une “vente à perte” qui a endetté EDF de milliards d’euros et fragilisé la filière nucléaire française.
- Immigration choisie : Sous Sarkozy, l’immigration légale a atteint un pic de 250.000 titres de séjour annuels, malgré sa rhétorique de fermeté. Sa loi de 2006 sur “l’immigration choisie” a été un échec, avec seulement 14% d’immigration professionnelle contre un objectif de 50%.
- Discrimination positive : Plus provocateur, son discours de 2008 sur le “défi du métissage” – “Ce n’est pas un choix, c’est une obligation” – a annoncé la politique de quotas d’immigrés non-européens dans toutes les sphères de l’État et de la société, expression du multiculturalisme anglo-américain qu’il a voulu imposer en France.
- Mayotte départementalisée : En 2009, Sarkozy a impulsé la départementalisation de Mayotte, effective en 2011, malgré les avertissements sur l’immigration clandestine massive. Résultat: une explosion démographique et des tensions sociales, des critiques qualifiant cela d'”erreur historique”.
- Théorie du genre à l’Éducation Nationale: En 2011, sous son mandat, des manuels scolaires de SVT ont intégré des chapitres sur le genre, expliquant que l’identité sexuelle est socio-culturelle autant que biologique.
- Fin de la double peine et politique du chiffre à la police: La réforme de 2003, impulsée par Sarkozy comme ministre de l’Intérieur, a limité les expulsions automatiques d’étrangers délinquants, vue comme un laxisme pénal. Parallèlement, sa “politique du chiffre” a poussé les forces de l’ordre à privilégier les statistiques (PV, interpellations) au détriment de la prévention, générant des dysfonctionnements persistants.
- Saccage de l’Hôpital public : Les réformes hospitalières de 2009 (loi HPST) ont renforcé les pouvoirs des directeurs et favorisé les partenariats public-privé, au détriment des soignants. Budgets rognés et fermetures de lits ont été dénoncés comme un “démantèlement” du service public, aggravé par la crise Covid.
- Vente de 20% des réserves d’or de la France: Une perte de 40 milliards: En 2004, comme ministre, Sarkozy a vendu 589 tonnes d’or de la Banque de France pour 4,67 milliards d’euros. Avec la flambée du cours de l’or, cette opération a coûté à l’État environ 40 milliards d’euros en valeur actuelle.
- Ouverture à gauche : Sitôt élu sur une ligne de droite dure, Sarközy a ouvert son gouvernement à des figures historiques de gauche (le néo-conservateur Bernard Kouchner aux Affaires étrangères, le socialiste libanais Éric Besson à la Prospective) et à des personnalités non blanches ou d’origine immigrée, comme Rachida Dati (Justice), Fadela Amara (politique de subventions des quartiers ethniques), ou Ramatoulaye Wade. Il s’agit d’accélérer le multiculturalisme et la discrimination positive.
- Suppression du crime de haute trahison: La révision constitutionnelle de 2007, sous son impulsion, a remplacé la “haute trahison” par un vague “manquement aux devoirs”, supprimant une protection contre les abus présidentiels et protégeant potentiellement Sarkozy lui-même.
- Déclarations de Carla Bruni sur le “sang pourri” des Français: En 2010, Carla Bruni, épouse de Sarkozy, évoque “le vieux sang pourri” qui coule dans les veines des Français, en référence à leur supposée frilosité face à l’immigration et à la diversité raciale.
- Maintien des Accords d’Évian: Sarkozy a préservé les facilités d’immigration issues des accords de 1962, malgré les appels à leur renégociation, favorisant selon les détracteurs un flux migratoire incontrôlé.
- Enterrement du rapport sur le financement des syndicats de gauche: En novembre 2011, sous son mandat, un rapport parlementaire explosif sur les financements opaques des syndicats (plus de 5 milliards d’euros annuels, avec des abus via les comités d’entreprise et des publicités suspectes) a été rejeté et “enterré” par l’Assemblée, malgré six mois de travail et 45 auditions. Cette décision, prise à la veille des élections présidentielles de 2012, visait à se concilier la gauche syndicale en vue de la réélection de Sarközy.
- Constructions de mosquées: En 2006, le rapport Machelon, commandé par Sarkozy, ministre de l’Intérieur, a autorisé les subventions communales aux lieux de culte, contournant la loi de 1905. Cela a accéléré la construction de mosquées (près de 2500 en 2012), souvent financées par des fonds qataris, via des baux emphytéotiques à 1 euro/an.
Politique étrangère
Néoconservatisme et soumission à l’OTAN: Sarkozy s’est distingué par un atlantisme fanatique, rompant avec la tradition d’indépendance française.
Destruction de la Libye: Après avoir permis à Mouammar Kadhafi de poser sa tente à l’Élysée, Sarkozy, en 2011, a initié l’intervention de l’OTAN en Libye pour abattre un État jugé hostile à “Israël”. Soutenu par BHL, il a contribué à la chute de Kadhafi grâce à des milices djihadistes, laissant un chaos de grande ampleur s’installer, ouvrant un corridor migratoire béant qui n’a toujours pas été refermé. Cette guerre a entraîné la percée djihadiste dans le Sahel, notamment au Mali, qui a culminé avec le retrait en catastrophe des troupes françaises de toute l’Afrique de l’Ouest.
Revirements en Syrie: Après avoir réhabilité Bachar al-Assad en 2008 (invité au 14 juillet), Sarkozy a pivoté en 2011, appelant à une intervention militaire en 2012, sans aval de l’ONU.
Alignement sur “Israël” : Son discours à la Knesset en 2008 et ses condamnations de l’Iran ont marqué un soutien inconditionnel à l’entité sioniste, rompant avec l’équilibre traditionnel français au Proche-Orient.
Réintégration dans l’OTAN : En 2009, Sarkozy a ramené la France dans le commandement intégré de l’OTAN, abandonnant 43 ans d’exception gaulliste, le mouvement politique dont il provient. Pro-guerre et pro-OTAN, il a aligné Paris sur Washington, au détriment d’une défense française et européenne autonome.
Corruption qatarie : Sarkozy a favorisé l’influence islamo-qatarie en France via des investissements (PSG, Rafale) et une convention fiscale de 2008 exonérant les capitaux qataris. En contrepartie, le Qatar a financé son divorce d’avec Cécilia Cziganer Albeniz, mère de Louis Cziganer Albeniz Sarközy (3 millions d’euros via une rançon augmentée d’autant pour les infirmières bulgares en 2007).
Les enquêtes sur le Mondial 2022, attribué au Qatar, pointent un “pacte de corruption” lors d’un déjeuner élyséen en 2010, impliquant Sarkozy, Platini et l’émir du Qatar. Cette collusion culmine avec la guerre en Syrie, le Qatar voulant renverser Bachar Al Assad pour installer un pouvoir islamiste à Damas et faire transiter son gaz par le territoire syrien conquis avec l’aide de l’OTAN et de la France.
Ces éléments, d’une gravité rare, doivent être rappelés à tous ceux qui seraient prompts à se laisser influencer par la propagande de CNews (Bolloré) ou de TF1 (Bouygues), outils de désinformation aux ordres de la bourgeoisie dont Sarközy est l’ignoble masque.
Dans un État normal, Sarközy aurait été jugé par un tribunal populaire pour haute trahison, condamné à mort et fusillé. Et pas à cinq ans de prison dont tout le monde sait qu’il ne purgera que le dixième ».
Existe-t-il encore un peuple français ?
La question se pose pleinement quand on constate le déferlement de soutiens à Sarkozy qu’a suscitée sa condamnation.
- Soutien, bien sûr, de la classe politique (celle qui siège au Parlement et au Sénat) pour la simple raison que chacun de ces élus se sent concerné par la condamnation de Sarkozy puisqu’ils sont tous corrompus à des degrés divers et qu’ils risquent tous de subir le même sort un jour ou l’autre étant donné qu’ils n’ont pas plus de morale politique ou de morale tout court que Sarkozy: solidarité de caste, mais nous souhaiterions voir advenir une solidarité de destin.
En tête du peloton, l’inénarrable Marine Le Pen dont l’obstination à défendre les turpitudes du Système contre l’avis de 80% de ses propres électeurs devient un gag.
La lettre L’éclaireur écrit avec pertinence: « Nous n’allons pas pleurer sur le sort de Nicolas Sarkozy, homme vénal, grossier, corrompu, héritier sans intelligence de certains réseaux des Hauts-de-Seine montés par un ancien vendeur de pastis qui, lui, même s’il était un personnage inquiétant, n’avait que la France en tête. Sarkozy, comme tous ceux de sa génération et des suivantes, n’a jamais pensé qu’à lui-même. Sarkozy, c’est tout de même le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN et la forfaiture du traité de Lisbonne – ce pour quoi ceux qui l’ont fait élire l’avaient fait élire» et pointe du doigt quelques affirmations péremptoires et commentaires hasardeux de ces politicards sans conviction, mais aussi sans compétence, hormis celles de défendre à tout prix l’accès à leurs prébendes et à leurs fauteuils, tels l’eurodéputé F.-X. Bellamy, Jean-Philippe Tanguy du RN ou François Ruffin que cette bonne feuille donne en exemple; Marine Le Pen, dont c’est la profession initiale de connaître quelques rudiments de droit (elle n’a peut-être pas été assez attentive à ses cours?), aurait mieux fait de se taire: « Mme Le Pen s’inquiète pour son propre sort, pour son appel à venir début 2026. Elle commet un gros péché d’orgueil. Elle est bien la victime d’une exécution provisoire de la peine complémentaire d’inéligibilité, exécution provisoire sans fondement et contraire à une décision du Conseil constitutionnel ».
- Solidarité sans faille aussi de la presse de grand chemin (comme les bandits) et de la dizaine de milliardaires qui emploient et payent grassement ces « pressetitués ».
J’avais relevé ce commentaire hallucinant sur Internet d’un quidam qui se dit journaliste à France Inter, hallucinant parce que chaque mot, ou presque, est une contre-vérité:
«La lourdeur de la condamnation par le tribunal correctionnel, alors qu’on a jugé une intention qui ne s’est pas concrétisée est insupportable. Les Français lui reconnaissent une volonté, un dynamisme dans l’action, je pense à la médiation en Géorgie face à Poutine, au sauvetage et rapatriement de nombreux otages, à la crise financière… Il n’a jamais démérité, à aucun moment quand on sait à quel point son mandat n’a pas été de tout repos. Il n’a pas mis non plus la démocratie entre parenthèses et en lambeaux, avec des états d’urgence à répétition, comme ses deux successeurs. Soyez rassurés, il n'y aura pas de piètre chantage, voire un aveu de faiblesse politique de la part de Nicolas Sarkozy...».
- Enfin, et c’était plus inattendu, soutien d’un certain nombre de Français qui sont allés jusqu’à créer des cagnottes pour « aider » financièrement leur idole comme si Sarkozy était dans le dénuement le plus complet (en comparaison, souvenez-vous que les autorités interdisaient aux Gilets jaunes d’aider par ce moyen les familles de ceux qui avaient été emprisonnés ou blessés par la police).
Paul-Eric Blanrue a eu ce bon mot : « La France est le seul pays au monde où les gueux soutiennent ceux qui les ont ruinés ».
Reconnaissons que le peuple français a disparu, corps et biens, dès les premiers mois de cette funeste décennie 2020, noyé dans les miasmes délétères d’une fausse pandémie « soignée » par de faux vaccins. Disparus l’esprit critique, le bon sens, le ton posé, sage et réfléchi, le goût des nuances et des subtilités, l’empathie, la bienveillance, la courtoisie. Les cerveaux furent vidés, siphonnés, retournés, les visages masqués, les accolades interdites (les gens se présentaient le poing en avant comme s’ils voulaient tuer leur interlocuteur), ce fut le déchaînement des comportements absurdes, agressifs, vulgaires, des jugements à l’emporte-pièce, sommaires, le triomphe de l’emprise du Système… et de la loi de la jungle.
Comment cela a-t-il été possible ? Par un conditionnement vieux de plusieurs décennies par l’entremise de la petite lucarne.
Les plus touchés par la propagande, ce qu’on appelle de nos jours l’ingénierie sociale, ont été les vieux et les classes aisées, en bref, les bourgeois, ceux qui pour rien au monde ne renonceraient à leur zone de confort.
Exactement les crétins incultes qui, de soixante-huitards qu’ils étaient, toujours émus par leur révolution de pacotille, ont changé de camp (enfin, croient-ils) et sont devenus des droitards, voire des droitardés (contraction de droitards et d’attardés). Des gens qui ne réagissent que par instinct, qui ont partagé le monde en deux parties, celle que guident leurs pulsions primaires, leur manichéisme et leur dogmatisme, d’un côté, et de l’autre, tous ceux dont ils ne savent rien et n'en veulent rien savoir.
C’est ainsi que si vous condamnez le génocide en cours à Gaza, ces imbéciles vous mettront dans la catégorie des gueulards LFI qui détestent la France, si vous pensez que la peine qui a été infligée à Sarkozy est loin d’être suffisante, ils vous diront que vous approuvez le « mur des cons » érigé par le Syndicat de la Magistrature et si vous critiquez les retournements de veste destinés à préserver les médiocres intérêts d’une Marine Le Pen, ils vous diront que vous ne comprenez rien à sa subtile stratégie.
Moi, je constate que les Français ne constituent plus un peuple, d’abord parce que la mémoire des individus appelés Français a été complètement vidée, méthodiquement, jusqu’à ce que ces individus n’aient plus conscience d’appartenir à un même groupe issu d’un lointain passé, ayant une histoire commune, un ensemble d'êtres humains qui ont pu, tout au long des siècles, créer, sur un même territoire, une identité résultant de la formation d’une culture commune, de principes communs, de mœurs similaires, de valeurs identiques que tous reconnaissent comme faisant partie intégrante de leur propre vie, permettant de la structurer et de la guider. Voilà ce qui forme une communauté de vie et de destin à nulle autre pareille et qui permet d’enrichir le monde de sa spécificité.
Je terminerai en citant les propos d’un écrivain, Jonathan Sturel, qui rapporte lui-même le témoignage de Patrick Buisson, qui avait bien connu Nicolas Sarkozy puisqu’il en était l’un des principaux conseillers.
« Dans son livre ʺLa cause du peupleʺ publié en 2016, Patrick Buisson rapporte un certain nombre de propos surréalistes et littéralement anti-blancs tenus par Carla Bruni, en présence notamment de Bernard Kouchner, de Christine Ockrent, de l'acteur Jean Reno et bien sûr du président Sarkozy lui-même.
Carla Bruni, se moquant apparemment des gueux tels qu'ils étaient caricaturalement montrés dans le film ʺBienvenue chez les chtisʺ, se lance ensuite dans une fine analyse raciale et eugéniste qui ne souffre, d'après Buisson, aucune contestation de la part des témoins. Elle accuse les Français d'être frileux et de se satisfaire de l'entre-soi, et leur reproche de ne pas assez ʺrenouveler leur vieux sang pourriʺ, c'est-à-dire de ne pas se mélanger avec le magnifique sang neuf des populations immigrées.
Puis elle vante le Brésil, à ses yeux un modèle de réussite métissée qui devrait inspirer la France.
Puis loin dans la même discussion, elle explique que les Noirs sont plus musclés que les Blancs et moins gras, ce qui explique leurs exceptionnelles performances sportives dans tant de sports, ʺsauf la natationʺ qui est une discipline où, d'après elle, une masse musculaire trop importante serait un handicap, ce qui expliquerait que les Blancs, pour une fois, s'en sortent mieux que les Noirs. Kouchner riposte et déclare que si les Noirs ne remportent pas les médailles d'or en natation, c'est tout simplement parce qu'il n'y a pas beaucoup de piscines en Afrique, sans quoi, évidemment, ils écraseraient les Blancs dans cette discipline-là aussi.
Ces échanges ont eu lieu en présence de Nicolas Sarkozy le 26 avril 2008. Quelques mois plus tard, il fera le discours de Palaiseau sur le ʺdéfi du métissageʺ.
Voilà le niveau des discussions et des préoccupations au plus haut sommet de l'État lorsque Nicolas Sarkozy en était le chef. Voilà ce qui se disait sur nous, devant lui, avec lui, voilà comment nous autres, les Français, étions considérés par ce clan malfaisant et malsain.
Ces gens nous haïssent à des niveaux que l'on peine à pouvoir seulement s'imaginer. Jamais nous ne devrons verser une larme pour ces ordures. »
Notes:
(1) https://x.com/sergiodde/status/1971802452593635728
(2) https://www.eclaireur.eu/p/edito-sarkozy-le-vrai-scandale
12:10 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nicolas sarkozy, france, actualité, europe, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mercredi, 01 octobre 2025
Von der Leyen: téléphone portable ou démission
Von der Leyen: téléphone portable ou démission
Harald Vilimsky
Source: https://www.fpoe.eu/von-der-leyen-handy-oder-ruecktritt/
La manière dont Ursula von der Leyen gère ses communications par téléphone portable n'est pas le fruit du hasard, mais bien une habitude – qui remet en question la crédibilité des dirigeants de l'UE.
Ursula von der Leyen affiche un comportement qui se répète systématiquement: lorsque la situation devient délicate, les messages disparaissent.
Alors qu'elle était ministre allemande de la Défense, ses téléphones portables professionnels se sont soudainement retrouvés vides lors de l'affaire des consultants, juste au moment où une commission d'enquête demandait à les consulter.
Dans le cadre de l'accord sur les vaccins avec Pfizer, elle s'est elle-même vantée d'avoir négocié par SMS avec le PDG de l'entreprise. Mais lorsque les journalistes et les tribunaux ont voulu consulter ces communications, les messages étaient « introuvables ».
Et maintenant, l'accord avec le Mercosur: Emmanuel Macron lui a écrit personnellement via Signal pour lui faire part des préoccupations des agriculteurs français. Ce message s'est lui aussi évaporé dans les airs, grâce à la fonction d'autodestruction activée (l'ombudsman de l'UE mène actuellement une enquête).
Ce n'est pas un hasard, mais une méthode. Von der Leyen définit sans autre forme de procès ce qui est un document et ce qui ne l'est pas. Elle décide seule de ce qui est archivé et de ce qui disparaît dans les limbes numériques. Ce faisant, elle bafoue des principes fondamentaux: transparence, responsabilité, contrôle démocratique. Quiconque met sans cesse le Parlement, les tribunaux et les médiateurs devant le fait accompli n'a pas sa place à la tête de la Commission européenne.
Le problème ne réside pas dans un seul message supprimé. Il s'agit d'une tendance systématique à dissimuler des informations qui devraient être rendues publiques. Ursula von der Leyen doit donc soit rendre enfin ses communications publiques, soit démissionner de ses fonctions.
18:47 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : commission européenne, ursula von der leyen, actualité, europe, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Les sanctions et les droits de douane sont utiles. À ceux qui les ignorent
Les sanctions et les droits de douane sont utiles. À ceux qui les ignorent
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/le-sanzioni-e-i-dazi-servono-a-...
Les sanctions sont sans aucun doute utiles. Elles renforcent ceux qui ne les imposent pas. Tout comme les droits de douane. Les exportations de viande bovine américaine vers la Chine ont atteint une valeur de 8,1 millions de dollars en juillet et de 9,5 millions en août. L'année dernière, leur valeur était respectivement de 118 et 125 millions de dollars.
Les Chinois sont-ils devenus végétariens ? Non, les exportations de viande bovine australienne ont atteint 221 millions de dollars en juillet et 226 millions en août. Soit une augmentation d'environ 80 millions par mois par rapport à l'année dernière. Les exportations de viande brésilienne vers la Chine ont également augmenté.
Le problème pour les États-Unis est que la viande australienne coûte moins cher que la viande américaine et que les consommateurs chinois risquent de continuer à préférer la viande australienne même après un éventuel accord sur les droits de douane entre Washington et Pékin.
Cela vaut pour la viande bovine en Chine, mais aussi pour tout autre produit partout ailleurs dans le monde. Si les consommateurs russes s'habituent à des fromages « faux italiens » qui coûtent moins cher que les originaux, ils pourraient continuer à les acheter même après la fin des sanctions.
C'est pourquoi les sanctions sont contre-productives pour ceux qui les appliquent. Et seuls des idiots finis, ou de mauvaise foi, peuvent ne pas comprendre l'absurdité du chantage de Trump à l'Europe: les États-Unis imposeront des sanctions très sévères à Moscou si l'Europe cesse d'acheter du gaz et du pétrole à la Russie.
Et où l'Europe devra-t-elle s'approvisionner? Chez son allié américain, bien sûr. Au même prix? Bien sûr que non. Un peu plus cher. Seulement quatre ou cinq fois plus cher.
Ainsi, après avoir perdu le marché russe, l'Europe devra perdre encore plus de compétitivité sur la scène mondiale. Et les europhiles, bien sûr, ont dit OUI.
18:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, sanctions, états-unis, chine, brésil, australie, viande bovine, europe, affaires européennes, droits de douane | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Politique française: état du vide
Politique française: état du vide
Claude Bourrinet
Moins de deux ans avant les élections présidentielles, l'affaire semble être pliée. Le bloc néolibéral atlantiste et sioniste l'emportera, quel que soit le lauréat. Ce sera sans doute Bardella. Il n'imitera même pas Meloni qui, bien qu'inféodée aux Américains et à Israël, est quand même italienne, donc intelligente, et sait louvoyer entre les écueils, en chopant au passage son bout de gras.
Bardella, comme tout bon petit soldat, saura exécuter, droit dans ses bottes, les injonctions de Bruxelles, de Washington, et de Tel Aviv. Pas d'espérance de ce côté-là ! Le problème, avec le bonapartisme, ou le gaullisme, c'est que le peuple n'est, avec lui, respecté et défendu, que quand il y a un Napoléon (authentique), ou un De Gaulle. La plupart des fois, les veaux qui sortent de cette étable sont dociles comme des chiens dressés, et on ne les emploie que pour taper à crocs rallongés sur les protestataires, les mauvais couchants. Le RN, comme LR-UMP-RPR, ne sera qu'une gendarmerie sans trop de vergogne, un peu plus brutale que Retailleau.
La gauche n'est plus dans la gauche, depuis Mitterrand, qui n'a jamais été de gauche, et qui n'était qu'un pétainiste vêtu d'une peau de mouton rose (et cette or***ure d'Yves Montand !). Il a eu l'adresse de faire abandonner, de concert d'ailleurs avec le PC et les gauchistes, l'idée traditionnelle de lutte des classes, pour le substituer par le combat « antiraciste » (il suffit de voir où se situent maintenant les Julien Dray, les Cohn-Bendit etc.!), ainsi que par le féminisme délirant et l'idéologie LBGT made in USA.
On peut dire que ce fut dans les années 80 que l'ensemble de la classe médiatico-politique fut complètement américanisée, soit dans la vie même, charnelle, existentielle, intime, de ces gens-là, soit idéologiquement. On a eu d'un côté des néolibéraux qui furent un temps reaganiens, ou proches des Démocrates yankees, de l'autre ce qu'on allait appeler des wokistes. Mais l'identité française (je parle sur ce point de celle de gauche: la Commune, les luttes ouvrières, le syndicalisme révolutionnaire, les grandes grèves insurrectionnelles, le drapeau rouge, etc.) fut bafouée (par un Coluche, par exemple), ridiculisée, dans le même temps où la classe ouvrière se dissolvait dans la masse atomisée de la nouvelle société libérale.
On sait que l'industrie française, contrairement à celle d'une Allemagne surpuissante, et d'une Italie moins bête que nous, a disparu, parce qu'on a pensé, en haut lieu, qu'il valait mieux être trader, informaticien, ou torcher le cul des vieux, que d'être ouvrier dans une usine sidérurgique. Le « peuple » « français » ne réagit presque pas (sauf électoralement, en étant battu de très peu lors du référendum de 1992 – et après une filouterie de Mitterrand - et lors du référendum de 2005, qui fut bafoué par Sarkozy et la caste médiatico-politique). Ces réactions de rejet furent, du reste, le sursaut d'un agonisant.
Le plus étrange est l'assentiment du « peuple » à sa propre servitude. Je ne veux pas parler que de la ruée vers les gadgets électroniques, l'adulation de la voiture bourrée d'options, la téléphonie, les écrans, la bouffe de merde, Netflix, Walt Disney, les modes grotesques, la « music » de boîte, la country etc., mais de la volonté à peine imaginable de rester dans l'Europe, dans l'UE, quand il est prouvé que la bureaucratie bruxelloise et la monnaie forte (le Mark, en vérité) nous ont étranglés, nous ont tués. Évidemment, nous n'avons pas la puissance économique pour rééquilibrer cette ânerie (le peuple est bête par essence), et les journalistes, les politicards, toutes "sensibilités" confondues, tiennent le même discours, défendent la même pensée unique depuis plus de trente ans, avec moins d'enthousiasme, il est vrai.
Un semblable constat s'impose à l'égard de la politique étrangère. Dans les années 60, la France a pu occuper, dans le concert mondial, une situation de relative indépendance, ce qui a suscité l'admiration et la gratitude de nombreux pays du bloc communiste et du Tiers-Monde. Mais il y avait un de Gaulle, une fraction de la classe politique issue de la Résistance, et un Parti communiste fort. Rien de tout cela n'existe plus, maintenant, et il est inutile de passer en revue le champ de ruines actuel, sans compter le piteux étiage moral et humain qui caractérise une élite corrompue, inculte, vulgaire, traître, et sans aucune conviction autre que des plaisirs de caniveau ou la volonté d'enfumer.
Progressivement, ceux qui ont un certain âge ont vu, en concomitance de l'effondrement scolaire et de l'abrutissement des élèves, une chute spectaculaire de l'intelligence, de la mémoire, de la réflexion politique complexe dans toutes les couches de la population. On a par exemple remplacer l'analyse réaliste, dialectique, sociale, propre au marxisme, par une logorrhée (la diarrhée du verbe) binaire, moralisatrice, manichéenne, chouineuse, qui a fait le lit de la propagande, laquelle se nourrit d'émotion et de gros slogans aussi évidents qu'une vache dans un couloir.
Le « peuple » français (pourquoi des guillemets ? Nous parlons d'un agglomérat d'individus perdus et sans aucun lien d'intérêt avec les semblables) est devenu, donc, en trente ou quarante ans, poreux extrêmement à l'endoctrinement, aux stimuli médiatiques qui produisent de l'adrénaline (surtout quand on cherche à effrayer) et oriente les comportements. C'est ainsi que l'Ukraine est devenue le parangon du Bien, que l'ogre russe est le diable, que Poutine est un tyran, et qu'on laisse ceux qui protestent contre un évident génocide se faire réprimer sauvagement.
Certes, on a parfois de brusques flambées de révolte, mais qui ne débouchent sur rien. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a plus de gauche. Ne parlons pas du PS , des Verts, de Glucksmann (photo), de Hollande etc. Il n'y a entre eux et le RN que la minceur de quelques coups de menton rhétoriques (mais le problème est que, in fine, LFI appellera à voter Glucksmann).
Les macronistes ont l'air de passer en grande partie du côté de l'atlantiste sioniste Glucksmann. Quant à LFI, il mobilise sans doute quelques restes des classes populaires (dont l'ensemble est passé du côté du RN, et il faudrait se demander pourquoi), beaucoup de populations issues de l'immigration (mais en regard de la totalité, bien peu, sauf pour défendre -avec raison et honneur – le peuple palestinien), et, pour la plupart, des classes moyennes « diplômées », souvent plus sensibles aux revendications sociétales (y compris le droit de fumer de l'herbe) que des luttes sociales. Mais même parmi ces couches « diplômées » (qui constituent près de 50% du corps social, son ventre mou), se trouvent une majorité d'indifférents, qui ne voient que leur nombril et leurs plaisirs de consommateurs, et une partie non négligeable qui vote RN, par racisme.
Mais que Mélenchon se console. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Les élections nationales, sauf peut-être dans un pays aussi dominant que l'Allemagne, ou l'AfD est un vrai parti d'opposition, qui peut faire basculer l'Europe, ne sont que le choix du président du club de belote dans l'Ehpad d'une petite ville d'Auvergne. Plus de 60% des lois nationales sont des directives de la Commission européenne, seuls 18% des décisions sont prises par le parlement français, le reste étant des décrets. Nous n'avons plus aucun pouvoir, et les élections sont une farce. Lorsque, par aventure, elles tournent mal pour l'oligarchie occidentale, on s'empresse vite de les casser, de les bafouer, quand elles ne sont pas, de toute façon, manipulées. On l'a vu dans des élections récentes en Europe centrale. Et s'il s'agit de choisir entre des camps qui partagent les mêmes trahisons, est-ce la peine de se déranger ?
Car, dans le fond, hormis, je le répète, dans le cas palestinien, qui n'imposait qu'un seul choix, pour un Français digne de ce nom, celui de l'honneur de défendre la dignité humaine, la classe politique est sur la même ligne de politique étrangère, soit par bêtise, inculture, absence de réalisme, soit par veulerie, de peur de se faire ostraciser. Il est évident, par exemple, que la guerre d'Ukraine est, depuis le début, qui a commencé il y a plus de vingt ans, quand l'Otan a avancé méthodiquement vers l'Est, afin d'atteindre les frontières russes, que le conflit opposant la Russie à l'Occident, à l'Otan, à l'empire anglo-américain (et je me demande ce que la France gagne à être dans cette galère).
L'objectif de l'oligarchie occidentale sous obédience américaine a toujours été, depuis deux ans ans, de briser l'empire russe, de le démanteler, de le piller, et d'atteindre l'Asie centrale, bastion d'où l'on domine le monde, et qui permettrait, maintenant, de prendre la Chine et l'Iran à revers. Il est évident que c'est l'intérêt aussi d'Israël. Cependant, comme chacun sait, les BRICS sont là, et la Russie, la Chine, l'Inde, l'Iran, le Brésil etc. affrontent un empire américain sur le déclin.
Quand Mélenchon a soutenu, en 2010, Sarkozy, BHL, Kouchner, Hillary Clinton etc., dans leur entreprise de destruction de la Libye, avec tous les effets indésirables qu'on connaît, dont le terrorisme, c'était un mauvais signe. La « gauche morale » ne sait pas penser, parce que la morale n'est pas une pensée. L'avenir s'annonce sombre. Tant que la gauche s'en tiendra à des positions aussi stupides, qu'elle soutiendra une immigration de masse sans limites, des projets sociétaux ineptes, et qu'elle s'en tiendra à des slogans creux, elle échouera toujours.
Cela étant dit, il n'y a peut-être plus d'espoir, car il n'existe plus de peuple français, dont les éléments émiettés tournent leurs pauvres cerveaux et leurs cœurs pervertis vers l'Oncle Sam et Miami. Je ne voudrais pas être prophète de malheur, mais peut-être un gros malheur remettrait ces organes vitaux en place, en les recentrant sur la Terre de France. En tout cas, l’avenir, c'est la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil, et s'attacher à l'Amérique, c'est se ligoter à un noyé.
13:36 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : france, actualité, europe, affaires européennes | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Haaretz et le projet de Tony Blair pour Gaza
Haaretz et le projet de Tony Blair pour Gaza
Haaretz a révélé les grandes lignes du projet avancé par Tony Blair, ancien Premier ministre britannique, visant à gérer la bande de Gaza après un éventuel cessez-le-feu.
"Le quotidien israélien Haaretz a révélé les grandes lignes du projet porté par Tony Blair, ancien Premier ministre britannique, visant à gérer la bande de Gaza après un éventuel cessez-le-feu. Cette initiative, soutenue par Washington, prévoit la mise en place d’une structure transitoire baptisée "Autorité internationale intérimaire pour Gaza" (GITA), dotée d’un budget initial de 387,5 millions de dollars sur trois ans.
Le projet de Blair repose sur une architecture institutionnelle hiérarchisée. À son sommet, un conseil international composé de diplomates, d’investisseurs et de figures influentes issues du monde arabe et occidental. Ce conseil serait dirigé par Tony Blair en tant que plus haute autorité politique de l'entité. L'administration opérationnelle sur le terrain serait quant à elle assurée par des technocrates palestiniens, indépendants de toute affiliation partisane (ni Hamas, ni Fatah).
La mission de cette instance comprendrait la coordination sécuritaire, la rédaction de lois, la reconstruction et la gestion des affaires courantes. Trois structures sécuritaires distinctes seraient créées : une unité de protection rapprochée, une police civile neutre, et surtout une force internationale de stabilisation, chargée de la sécurité aux frontières, de la lutte contre le terrorisme et du contrôle des flux d’armes.
Les membres potentiels du conseil incluraient la diplomate onusienne Sigrid Kaag, l’homme d’affaires américain Marc Rowan, le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, et AriyehLightstone, lié aux Accords d’Abraham. L’objectif affiché est de garantir ensuite une légitimité régionale par une représentation musulmane crédible, politiquement soutenue et économiquement influente.
La mise en œuvre de cette initiative se ferait en plusieurs étapes : d’abord depuis l’étranger (Al-Arich, Le Caire, Amman), puis avec une présence progressive à Gaza, à partir de la deuxième année. L'administration serait distincte de l’Autorité palestinienne (AP) mais travaillerait partiellement en concert avec elle. La transmission complète à l’AP est envisagée, mais aucun calendrier précis n’est avancé.
Toutefois, cette initiative se heurte à une forte opposition. Hamas a fermement rejeté toute implication de Tony Blair, qualifié de "personnalité indésirable", dénonçant son rôle historique dans la guerre en Irak et son absence totale de légitimité dans le contexte palestinien. Aucun canal officiel n’a, à ce jour, confirmé une proposition de cessez-le-feu impliquant ce plan.
La faisabilité d’un tel projet reste donc incertaine, tant en raison des tensions politiques que de la complexité sécuritaire sur le terrain. Si l’idée d’un mécanisme international de gestion peut répondre à des urgences humanitaires, sa légitimité et sa viabilité dépendent de son acceptation par les acteurs palestiniens eux-mêmes."
Analyses d' O. El Kachtoul, diplomate.
Lien https://www.linkedin.com/posts/othman-el-kachtoul-24b4743...
En savoir plus
Lien https://www.theguardian.com/world/2025/sep/25/washington-... " Washington soutient le projet de Tony Blair de diriger l'autorité de transition de Gaza"
Lien : https://img.haarets.co.il/bs/00000199-91d1-dc12-a5df-99db... - Haaretz publie un organigramme et décrit les fonctions projetées : conseil international, secrétariat exécutif, commissaires de supervision, etc. Ce schéma mentionne aussi des entités comme une autorité d’investissement (GIPEDA), une unité judiciaire, une police civile, etc..
11:52 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tony blair, gaza, palestine, actualité, levant, proche-orient, méditerranée | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mardi, 30 septembre 2025
La question de Staline en Russie aujourd'hui - Empire, mythe et héritage du pouvoir soviétique
La question de Staline en Russie aujourd'hui
Empire, mythe et héritage du pouvoir soviétique
Alexander Douguine
Alexander Douguine retrace comment une figure, celle de Staline, est devenue, dans l’imaginaire russe, à la fois empereur, bourreau et légende.
L’immense popularité de Staline dans la Russie contemporaine est un phénomène complexe.
L’évaluation positive de Staline par la majorité du peuple est liée à plusieurs facteurs :
- Les succès évidents de l’URSS sous sa direction: essor économique, égalité matérielle, victoire dans la guerre, acquisitions territoriales et attitude ferme et impitoyable envers les élites dirigeantes (que le peuple a toujours détestées).
- La comparaison avec d’autres dirigeants de l’URSS — le chaos et la violence de la Révolution et de la guerre civile, où le romantisme héroïque s’était grandement estompé, rendant Lénine bien moins univoque; la propension à susciter des querelles et la bêtise chez Khrouchtchev; la stagnation et la sénile dégradation progressive de Brejnev. Sur ce fond, Staline apparaît éclatant. Un véritable Empereur.
- Le fait que Staline a été attaqué avec le plus de virulence par les libéraux de la perestroïka et des années 1990, libéraux qui étaient absolument répugnants aux yeux du peuple — ils étaient mesquins, russophobes et corrompus. Comparé à ces petits homoncules nuisibles qui n’ont fait que détruire, trahir, vendre et ridiculiser, Staline apparaissait comme divin. La bassesse de ces critiques libérales a contribué à élever la figure de Staline dans l'imaginaire du peuple.
Dans ce contexte, d’autres aspects de Staline ont été presque totalement oubliés: l’inhumaine cruauté de ses méthodes de prise et de conservation du pouvoir, un machiavélisme hypertrophié, la destruction effective de la paysannerie lors de l’industrialisation et de l’urbanisation, l’imposition d’une idéologie antichrétienne grossière et artificielle, les répressions contre les coupables comme contre les innocents, y compris les enfants, et bien d’autres choses encore.
La position des patriotes russes et de l’Église à l’égard de Staline a été divisée. Sous l’influence des points 1 à 3, et surtout à cause de la haine générale envers les libéraux, non seulement la gauche, mais aussi la droite et même les orthodoxes en sont venus à voir Staline d'un oeil favorable. Ce Staline impérial et mythique a complètement évincé la réalité.
Une minorité de patriotes et de membres de l’Église, cependant, a vu en Staline le bourreau du peuple russe et le persécuteur de l’orthodoxie. Mais précisément à cause de l’anti-stalinisme des libéraux, qui suscitent une répulsion insurmontable chez le peuple, cette position est devenue non seulement impopulaire, mais aussi dangereuse. Quiconque l’exprimait pouvait être accusé de libéralisme, ce qui est la pire des disqualifications pour un Russe — et à juste titre.
Aujourd’hui, le temps d’une évaluation plus équilibrée de Staline n’est toujours pas venu; des mythes idéologiques opposés restent à l’œuvre. Mais ce temps viendra nécessairement. De façon générale, l’histoire russe et notre peuple doivent évaluer sobrement et de façon responsable, dialectique et spirituelle, la période soviétique — ses significations, ses paradoxes, sa place dans la structure russe globale, ainsi que ses chefs et ses personnalités les plus marquantes.
L’obstacle évident à cela est la simple existence des libéraux. Tant qu’ils existent, toute perspective est biaisée et déformée, et aucune analyse sérieuse n’est possible. Ce n’est que lorsqu’ils auront entièrement disparu de notre société que les Russes, libérés de cette infection, pourront se demander: qu’était-ce donc tout cela? Un obscurcissement de la conscience, un effondrement ou une ascension?
Peut-être est-il temps de commencer à discuter de ce sujet non pas en public (en évitant la rhétorique et la polémique à tout prix), mais dans des cercles russes fermés ? Aujourd’hui, tout finit immédiatement sur les réseaux, dans un flux continu, dans le monde extérieur. Pourtant, les questions subtiles et non évidentes exigent une toute autre atmosphère.
Nous avons besoin de cercles russes fermés, de communautés organiques de gens de notre terre et de notre histoire. C’est en leur sein que les significations profondes peuvent être clarifiées. Les Russes doivent apprendre à écouter les Russes et à parler sur un tout autre ton. Trop longtemps, d’autres ont parlé en notre nom, déformant, consciemment ou non, les structures de notre pensée. Cela est devenu une habitude.
La cristallisation de la pensée requiert des conditions particulières. Viktor Kolesov montre que le mot russe dumat’ (« penser ») est formé de la racine um (« esprit ») et d’un préfixe généralisant très ancien d, qui s’est depuis longtemps fondu avec la racine. Ainsi, « penser » (dumat’) veut toujours dire penser ensemble, en cercle. On peut réfléchir (myslit’) seul, mais on ne peut penser (dumat’) qu’avec tous. D’où le nom même de Douma des boyards. Les boyards [l'aristocratie terrienne] se réunissent et pensent ensemble. C’est un cercle russe institutionnalisé.
15:36 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, staline, russie, actualité, histoire | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Sarkozy, Kadhafi et la Chute de la Libye
Sarkozy, Kadhafi et la Chute de la Libye
par Nicholas Reed
Nicholas Reed affirme que la condamnation à cinq ans de prison de Sarkozy met en lumière le système libyen d’achat d’influence en 2007, la précipitation de la France à briser le projet panafricain de Kadhafi en 2011, et un calcul néocolonial qui a détruit la Libye.
L’affaire pénale concernant l’ancien président français Sarkozy touche aux tensions historiques entre la Libye de Mouammar Kadhafi et les puissances occidentales, en particulier la France. Récemment, un tribunal de Paris a condamné Sarkozy à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, une condamnation historique pour un ancien président français.
Les accusations ? Il s’agit d’allégations selon lesquelles le gouvernement libyen aurait détourné des millions d’euros (les estimations vont de 5 à 50 millions d’euros) vers la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007 afin de faciliter le rapprochement de la Libye avec l’Occident. Le rôle moteur de la France dans la destruction de la Libye fut ensuite motivé à la fois par la crainte géopolitique d’une Afrique renforcée et par la nécessité pour Sarkozy de dissimuler sa propre corruption. Lors de son procès du 25 septembre 2025, Sarkozy a déclaré aux journalistes qu’il était innocent. « Je ne m’excuserai pas pour quelque chose que je n’ai pas fait. » La peine de prison est immédiatement exécutoire; le juge a précisé que Sarkozy aurait peu de temps pour organiser ses affaires avant que le procureur ne l’invite à se rendre en prison. Les médias français ont indiqué que Sarkozy serait convoqué le 13 octobre pour être informé de la date de son incarcération. Ironie du sort, ce sera sept jours avant l’anniversaire de la mort de Kadhafi, qui eut lieu le 20 octobre 2011, alors que des avions de chasse français et des agents au sol furent directement complices de l’assassinat d’un chef d’État étranger.
La Libye, pays d’Afrique du Nord, fut jadis un leader continental. Elle a conduit le continent à former l’Union africaine en septembre 1999, initiative connue sous le nom de "Déclaration de Syrte". Des délégations de tout le continent affluèrent vers la ville côtière pour bâtir un nouvel avenir africain.
Au nord, la France regardait tout cela d’un œil envieux. Depuis 1969, la Libye était une épine dans le pied des puissances coloniales européennes. La Libye soutenait des mouvements de libération sur le continent africain et au-delà. Le renversement du gouvernement révolutionnaire de Mouammar Kadhafi était un rêve de longue date des puissances occidentales. Le « Guide » Mouammar Kadhafi n’a cessé de mettre le doigt sur les plaies de l’Occident colonial, que ce soit en soutenant des groupes tels que l’Armée républicaine irlandaise ou en s’opposant à l’apartheid à Gaza et en Afrique du Sud. Nelson Mandela a salué la Libye comme un pays-leader panafricain, expliquant que son soutien avait été crucial pour la réussite du mouvement anti-apartheid sud-africain. De nombreux pays africains voyaient en la Libye non seulement un leader, mais aussi une force stabilisatrice, y compris dans l’Afrique dite francophone.
Lorsque la Libye connut sa Révolution d’Al-Fateh en 1969, connue comme le coup d’État sans effusion de sang de Kadhafi, elle était l’un des pays les plus pauvres du monde. En peu de temps, le gouvernement révolutionnaire de Kadhafi fit du pays une oasis, grâce notamment à d’importantes réserves pétrolières nationales et à la politique avisée de son leader. La Libye fut en effet le premier pays au monde à détenir une participation majoritaire dans sa propre production pétrolière, ce qui inquiétait les puissances coloniales. Au 20ème siècle, les ambitions révolutionnaires de la Libye furent largement protégées grâce à diverses amitiés internationales, notamment avec l’URSS, la Chine de Mao et plusieurs pays du tiers-monde. Cependant, après l’effondrement de l’URSS, de nombreux pays durent s’adapter à la nouvelle ère unipolaire.
La Jamahiriya de Kadhafi, ou État des masses, ne fit pas exception. Après des décennies de sanctions, la Libye aspirait à rejoindre la nouvelle « communauté internationale ». Elle abandonna en 2003 son programme d’armes de destruction massive, cédant aussi à la pression pour régler la tristement célèbre affaire de Lockerbie. De plus, Kadhafi accepta de commencer à faire passer l’économie planifiée de la Libye à une économie de marché. Mais il devint rapidement évident pour tous que ces changements n’étaient qu’un vernis et que le colonel Kadhafi n’avait pas oublié son anticolonialisme. Sa tactique changea seulement: au lieu de financer des mouvements de libération, Kadhafi investit massivement dans le continent, finançant par exemple le premier satellite africain en 2008, ce qui permit au continent d’économiser un total de 500 millions de dollars par an, une somme qui jusqu’alors allait aux compagnies de télécommunications européennes.
Kadhafi voulait renforcer l’Afrique en utilisant la toute nouvelle Union africaine (UA) comme moteur de projets d’intégration. Ces projets de libération étaient vus d’un bon œil en Europe – jusqu’à ce que l’UA commence à réussir. Le plus connu fut bien sûr la monnaie unique continentale prévue, le dinar africain adossé à l’or, un projet que la France surveillait de près, craignant que ses territoires néocoloniaux d’Afrique de l’Ouest ne lui échappent. Cela fut révélé par WikiLeaks dans les célèbres e-mails de Clinton. Le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, s’est dit enthousiaste à l’idée de détruire la Libye, affirmant que les plans de Kadhafi pour l’Union africaine étaient une menace directe pour les intérêts français et américains. La France craignait notamment que la Libye supplante la France comme puissance dominante en Afrique du Nord, alors qu’elle finançait déjà des infrastructures, jouait un rôle dans les conflits armés et entretenait des liens bilatéraux fructueux. Toutefois, la question demeure: pourquoi le gouvernement libyen a-t-il financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ?
La question de l’ingérence électorale reste un sujet polémique, quelle que soit la position que l'on adopte. Dans le cas de Sarkozy, cependant, les allégations paraissent fondées. Depuis près de vingt ans, Sarkozy fait face à des accusations et à des procès à ce sujet. L’affaire de septembre 2025 est la dernière en date, où il a officiellement écopé de cinq ans de prison. Sarkozy est accusé d’avoir accepté des millions d’euros du gouvernement libyen — un montant non précisé, entre 5 et 50 millions d’euros. L’accusation suggère que ce financement visait à inciter la France à aider la Libye à se rapprocher de l’Occident. Mais selon le fils de Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam, les raisons sont bien plus profondes.
Saïf al-Islam Kadhafi n’a jamais caché sa déception envers Nicolas Sarkozy. Au début des bombardements de l’OTAN en 2011, Saïf Kadhafi avait accordé une interview à Euronews où il déclara ironiquement que « ce clown devait rendre l’argent au peuple libyen ». Saïf Kadhafi affirma qu’il avait personnellement surveillé certaines des valises remises aux responsables français. Lors du procès, Saïf Kadhafi était prêt à fournir des preuves audio et des témoins. Plus tard, en 2018, il a rédigé un témoignage sous serment à destination des enquêteurs français. Dans une interview exclusive à RIF en 2025, Saïf Kadhafi a confirmé une nouvelle fois les faits. Il a déclaré que Sarkozy avait tenté de faire pression sur lui au sujet de ces preuves. La première tentative aurait eu lieu en 2021 par l’intermédiaire de la consultante parisienne Souha al-Bedri, qui lui aurait demandé de nier tout soutien libyen à la campagne de Sarkozy en échange d’une aide pour résoudre son dossier devant la CPI, où il est toujours recherché. L’accord en coulisses entre les gouvernements libyen et français demeure mystérieux. Cependant, les actions des deux parties témoignent d’un rapprochement avec l’Occident. Était-ce de la naïveté ? Ou un pragmatisme désespéré ?
Moussa Ibrahim (photo), ancien porte-parole du gouvernement libyen, s’est exprimé à de nombreuses reprises sur Russia Today (RT) concernant la Libye. Dans une interview à Going Underground en 2019, Moussa déclara que le gouvernement Kadhafi souhaitait maintenir le front occidental calme afin de pouvoir se concentrer sur le continent africain. Le financement de Sarkozy par la Libye était-il l’un de ces coups d’échecs énigmatiques ? Une tentative de pacification ? En effet, après l’élection de Sarkozy, il a assoupli plusieurs procédures judiciaires visant des responsables libyens accusés de soutenir le terrorisme d’État. De plus, les sanctions ont été levées et de nouveaux liens bilatéraux ont été établis. Ce climat de pacification a donné à Kadhafi l’espace nécessaire pour développer ses projets de libération. Dans son interview à Going Underground, Ibrahim confia avec amertume :
Nous n’avons pas eu assez de temps pour renforcer nos capacités. Si la conspiration de 2011 avait été retardée… ne serait-ce que de cinq ans… nous aurions été bien plus forts. Nous aurions eu de solides alliances, une économie robuste et nos frères africains derrière nous. Mais l’Occident a compris nos faiblesses. Voilà pourquoi ils sont intervenus à ce moment-là [en 2011].
Kadhafi avait temporairement apprivoisé le coq français, mais la laisse était trop fine. La réputation de la France en Afrique demeure exécrable à ce jour. Sarkozy a enfin été condamné cette année, mais pas pour son véritable crime. Le vrai crime dont Sarkozy n’a pas eu à répondre est la destruction de la Libye. La France fut le premier pays à envoyer des avions de chasse en Afrique du Nord. Était-ce pour couvrir la corruption personnelle de Sarkozy ? De fait, Sarkozy avait un intérêt personnel dans cette guerre contre la Libye. Pourtant, les intérêts géopolitiques de la France étaient majeurs. Tout le monde savait que la puissance croissante de la Libye en Afrique était une étincelle qui pouvait s’étendre rapidement. Sarkozy ne paiera peut-être pas pour ses crimes en prison, mais il restera une note de bas de page, une note sanglante et insignifiante.
La Libye n’oubliera pas.
14:50 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, nicolas sarkozy, france, libye, europe, affaires européennes, afrique, affaires africaines, afrique du nord, méditerranée | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
lundi, 29 septembre 2025
Le Japon comme colonie américaine
Le Japon comme colonie américaine
par Kazuhiro Hayashida
Kazuhiro Hayashida soutient que le Japon contemporain se méprend sur la Chine, confond amis et ennemis, et demeure une colonie américaine.
Depuis quelque temps, je parle d’une inversion particulière dans l’interprétation que le Japon se donne de lui-même. Normalement, il devrait être simple de comprendre la distinction entre ami et ennemi. Pourtant, de façon étrange, de nombreux Japonais semblent incapables de reconnaître cette distinction fondamentale.
Le terme « État profond » est récemment devenu courant au Japon, mais peu reconnaissent que son quartier général se trouve aux États-Unis.
Trump a, par moments, affronté l’État profond, mais sa lutte contre lui est restée limitée. Il ne l’a pas complètement soumis. À la place, en négociant des accords, il semble affaiblir son influence intérieure tout en exécutant à l’étranger les actions mêmes souhaitées par l’État profond.
Ayant été chassé d’Amérique, l’État profond semble avoir déplacé ses opérations vers le Japon. Ici, ses forces résiduelles trouvent un terrain fertile. Le gouvernement japonais adopte désormais des politiques qui ignorent la volonté de ses propres citoyens, tandis qu’en politique étrangère il prend des décisions contraires au bon sens.
Dans le monde entier, l’équation « anti-État profond = Russie » est considérée comme allant de soi. La particularité du Japon est que cette vérité ne s’applique pas chez lui. Parce que les attentes japonaises envers Trump en tant que figure anti-État profond étaient exagérément gonflées, son incapacité à y répondre a engendré une désillusion qui s’est rapidement muée en désespoir.
Historiquement, le Japon était gouverné selon une structure duale: l’Empereur et le shogunat. Le shogunat exerçait le pouvoir effectif. Aujourd’hui, l’Amérique agit au Japon comme un nouveau shogunat.
À la fin de la Grande Guerre en Asie orientale, l’Amérique a démantelé les institutions politiques japonaises, remplacé le gouvernement japonais et imposé un régime d’occupation. En réalité, cela équivalait à un changement de shogunat. L’Amérique avait instauré le sien.
Ainsi, le gouvernement japonais fonctionne aujourd’hui comme un régime fantoche, militaire, modéré, administré par le shogunat américain, gouvernant une nation désarmée. C’est précisément cet arrangement — né de la défaite du Japon, de son occupation et de sa subordination ultérieure à la puissance américaine — qui a produit le cadre idéologique dans lequel les bombardements atomiques et la destruction indiscriminée des grandes villes japonaises sont défendus comme des actes de guerre légitimes. Parce que le régime d’après-guerre doit son existence même aux États-Unis, il hérite et perpétue le récit selon lequel la violence américaine était juste, même lorsqu’elle signifiait le massacre de civils en masse.
De telles justifications provoquent une réaction corrosive chaque fois que les nations asiatiques condamnent le Japon pour son rôle d’avant-guerre dans la domination régionale.
Le raisonnement japonais se formule ainsi:
Le Japon était une menace pour l’Asie ; par conséquent, la libération par l’Amérique était nécessaire. Si l’intervention militaire américaine était juste, alors les bombardements atomiques et les bombardements aveugles des villes nippones l’étaient aussi.
L’Amérique a libéré le Japon. En libérant le Japon, elle a aussi libéré l’Asie. Si cette libération est reconnue mondialement comme juste, alors les politiques américaines le sont aussi — et de façon absolue.
Ce récit a été imprimé à maintes reprises au Japon durant la Guerre froide. Puis vinrent l’éclatement de la bulle économique, l’effondrement de l’Union soviétique et l’ascension de George Soros. « La société ouverte » de Karl Popper fut soudain appliquée au Japon lui-même. Les structures politiques traditionnelles furent effacées, la mémoire historique des relations régionales gommée, et la perception de la Russie et de la Chine comme ennemis solidement ancrée.
Les conservateurs japonais font face à un argument auquel ils ne peuvent répondre. Cet argument dit: la Chine est peut-être communiste, mais si on l’évalue du point de vue de la résistance à la domination américaine, alors, comparées à l’acte du Premier ministre Kishida de vendre le Japon à Washington, les actions de la Chine envers le Japon paraissent plus justes.
Les Japonais vivent sous l’illusion qu’ils gouvernent un État indépendant. Leur situation reflète celle de l’Ukraine. Privé de véritables droits politiques, le peuple japonais n’a aucun moyen direct de résister à la campagne discrète de Soros visant à racheter le Japon.
En pratique, cela signifie que le Japon est incapable de contrer le récit, exprimé par Soros à l’Asia Society, d’une guerre imminente entre le Japon et la Chine.
D’un point de vue géopolitique, la ligne en neuf traits de la Chine — sa revendication de souveraineté sur la majeure partie de la mer de Chine méridionale — chevauche la « ligne de défense absolue » autrefois proclamée par l’Empire du Japon, cette frontière de guerre que Tokyo s’était juré de tenir à tout prix. De ce point de vue, quand la Chine regarde le Japon, elle voit l’Amérique — car le Japon d’aujourd’hui est une colonie américaine.
Ce dont le Japon a surtout besoin, c’est de reconnaître que l’Amérique est l’ennemi, et que le libéralisme doit être abandonné. Je me sens obligé de rappeler sans cesse que le « libéralisme » n’est pas synonyme de démocratie.
14:39 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, japon, asie, affaires asiatiques | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook