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vendredi, 23 avril 2021

Turquie entre Pantouranisme, Ottomanisme et Islam

Café Noir N.20

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Turquie entre Pantouranisme, Ottomanisme et Islam

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du Vendredi 23 avril 2021 avec Pierre Le Vigan, Gilbert Dawed & André Archimbaud.
 
 
LE LIVRE D'ANDRÉ ARCHIMBAUD CHEZ AVATAR ÉDITIONS:
Combat pour L’Hémisphère Nord – L’Amour d’Ariane https://avatardiffusion.com/livre/com...
 

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jeudi, 22 avril 2021

Les stratégies de mobilisation politique à l’ère de la post-persuasion et ce que cela signifie pour la géopolitique

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Les stratégies de mobilisation politique à l’ère de la post-persuasion et ce que cela signifie pour la géopolitique

Par Alastair Crooke

Source: Strategic Culture

En début d’année 2020, Steve Bannon affirmait que l’ère de l’information nous rendait moins curieux et moins disposés à considérer des visions du monde différentes des nôtres. Le contenu numérique nous est intentionnellement servi, de manière algorithmique, de sorte qu’avec la cascade de contenus similaires qui s’ensuit, nous « creusons » un sujet plutôt que de « nous ouvrir » à d’autres. Quiconque le souhaite peut, bien sûr, trouver des points de vue alternatifs en ligne, mais très peu le font.

En raison de cette caractéristique, la notion de politique par l’argumentation ou le consensus a presque entièrement disparue. Car quel que soit notre point de vue politique ou culturel, il y a toujours quelqu’un qui crée un contenu adapté à nos besoins, faisant de nous des consommateurs auto-stratifiés.

L’attrait magnétique d’un contenu similaire à notre pensée représente le « truc » psychique qui a rendu milliardaires les oligarques de la technologie. Pour Bannon, cependant, la signification était différente : oui, il devenait évident que la persuasion et l’argumentation n’étaient plus significatives pour faire pencher le choix de l’électeur marginal. Mais ce qui pouvait changer les choses (telle était la principale idée de Bannon), ce n’était pas de lire les métadonnées pour en dégager les tendances (comme le font les publicitaires), mais plutôt d’inverser l’ensemble du processus : c’est-à-dire de lire les données stratifiées pour élaborer des messages spécialement conçus, adaptés à la pensée du lecteur, qui déclencheraient une réponse psychique inconsciente (c’est-à-dire une « influence »), réponse qui pourrait potentiellement le conduire vers une orientation politique particulière.

Cela signifie, selon Bannon, que la campagne de Trump, et la politique en général, doit désormais être centrée sur une politique de mobilisation [émotionnelle, NdT], plutôt que sur la persuasion [intellectuelle, NdT].

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Bannon n’a jamais prétendu qu’il s’agissait là d’une idée nouvelle (il en attribue l’idée initiale aux Démocrates, en 2008), mais sa contribution réside dans la notion d’ingénierie inverse du modèle Big Tech à des fins politiques. L’importance particulière de cette idée réside toutefois dans un développement concomitant qui se matérialisait alors.

L’ouvrage prémonitoire de Christopher Lasch, La Révolte des Élites (1994), était en train de devenir réalité. Lasch avait prédit une révolution sociale qui serait poussée par la radicalité des enfants de la bourgeoisie. Leurs revendications seraient centrées sur des idéaux utopiques – diversité et justice raciale. L’une des principales idées de Lasch était que les futurs jeunes marxisants américains substitueraient une guerre des cultures à la guerre des classes. Cette guerre culturelle deviendra le « Big Divide » [Le Grand fossé, NdT].

Et pour Bannon (comme pour Trump), « Une guerre culturelle est une guerre », comme il l’a dit au Times. « Et la guerre fait des victimes ».

La politique de mobilisation était là pour rester ; et maintenant elle est « partout ». Le problème maintenant est que cette mécanique de politique de mobilisation est projetée à l’étranger, avec la (soi-disant) « politique étrangère » américaine.

Tout comme dans l’arène domestique, où la notion de politique par persuasion se perd, la notion de politique étrangère gérée par l’argumentation, ou la diplomatie, se perd également.

La politique étrangère devient alors moins une question de géostratégie, mais plutôt que ses « importants sujets » tels que la Chine, la Russie ou l’Iran, soient dépeints avec une « charge émotionnelle » faite pour mobiliser les « troupes » de la guerre culturelle intérieure afin d’influencer les psychismes américains (et ceux de leurs alliés) et les pousser à être mobilisés derrière un sujet (tel que plus de protectionnisme pour les entreprises), ou alternativement, donner une image sombre pour délégitimer une opposition ; ou pour justifier des échecs. Il s’agit d’un jeu très risqué, car cela oblige les États visés à adopter une position de résistance, qu’ils le souhaitent ou non.

Le fait de pousser la population à percevoir ces États étrangers de cette manière déformée oblige ces États à réagir. Et cela ne s’applique pas seulement aux rivaux de l’Amérique, mais aussi à l’Europe.

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Peter Pomerantsev, dans son livre intitulé « This is not Propaganda », donne un exemple de la manière dont une « charge émotionnelle » (dans ce cas, l’anxiété) peut être créée. En tant que chercheur à la London Shool of Economy, il a créé une série de groupes Facebook pour les Philippins afin de discuter des événements dans leurs communautés. Lorsque les groupes ont atteint une taille suffisante (environ 100 000 membres), il a commencé à publier des histoires de crimes locaux et a demandé à ses stagiaires de laisser des commentaires liant faussement ces crimes macabres aux cartels de la drogue.

Les pages Facebook se sont soudainement remplis de commentaires effrayés. Les rumeurs ont tourbillonné, les théories du complot se sont métastasées. Pour beaucoup, tous les crimes sont devenus des crimes liés à la drogue. (À l’insu de leurs membres, les groupes Facebook ont été conçus pour donner un coup de pouce à Rodrigo Duterte, alors candidat à la présidence, qui s’était engagé à réprimer brutalement les trafiquants de drogue).

La psychologie comportementale et la « psychologie de l’influence » prolifèrent dans la politique d’aujourd’hui. Des experts britanniques en psychologie comportementale auraient indiqué au Premier ministre, Boris Johnson, que ses politiques en matière de coronavirus risquaient d’échouer parce que les Britanniques n’avaient « pas assez peur » du Covid. La solution était évidente. En effet, une grande partie des stratégies occidentales d’anxiété face aux pandémies et aux confinements peuvent être considérées comme des « stratégies d’influence » comportementales en vue d’une réorganisation planifiée et à grande échelle, en utilisant le virus.

L’élément central de cette technique est l’utilisation du micro-ciblage : Le processus consistant à découper l’électorat en niches stratifiées et à utiliser des « stratégies psychologiques secrètes » pour manipuler le comportement du public a été lancé en grande partie par Cambridge Analytica. L’entreprise a débuté comme un sous-traitant militaire non partisan qui montait des opérations psychologiques sur internet pour contrecarrer les efforts de recrutement des djihadistes. Mais comme l’écrit MacKay Coppins, elle s’est ensuite métamorphosée :

Cela a commencé quand le milliardaire conservateur Robert Mercer est devenu 
un investisseur majeur et a installé Steve Bannon comme son représentant.
Grâce à l'énorme quantité de données qu'elle a recueillies auprès de
Facebook [...], Cambridge Analytica s'est efforcée d'établir des profils
psychographiques détaillés pour chaque électeur aux États-Unis et
a commencé à expérimenter des moyens d’influencer psychologiquement
les électeurs dans une direction ou une autre. Dans le cadre d'un exercice,
la société a demandé à des hommes blancs s'ils approuveraient le fait que
leur fille épouse un immigrant mexicain : Ceux qui ont répondu "oui" se
sont vus poser une question complémentaire destinée à provoquer leur
irritation face aux contraintes du politiquement correct : "Avez-vous eu
le sentiment que vous étiez obligés de répondre ça ?"
. Christopher Wylie, qui était le directeur de recherche de Cambridge Analytica,
a déclaré qu'"avec le bon type d’influence", les personnes qui présentaient
certaines caractéristiques psychologiques pouvaient être poussées vers
des croyances toujours plus extrêmes et des pensées conspiratrices.
"Plutôt que d'utiliser les données pour interférer avec le processus de
radicalisation, Steve Bannon a été capable d'inverser cela"
, a déclaré
Wylie. "Nous étions essentiellement en train de semer une insurrection
aux États-Unis"
.

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Bannon et Andrew Breitbart avaient auparavant été impressionnés par la véritable puissance populiste dont ils avaient été témoins au sein du Tea Party. Ce dernier avait émergé en réponse à la crise financière de 2008, les membres du Tea Party voyant les Américains ordinaires devoir payer pour nettoyer le gâchis financier, tandis que ceux qui en étaient la cause s’en sortaient, encore plus enrichis : « [Le Tea Party] était quelque chose de totalement différent. Ce n’était pas… ce n’était pas le parti républicain standard. C’était tout nouveau. Vous avez eu la – vous avez eu la – vous avez eu l’énorme révolte du Tea Party en 2010, dans laquelle nous avons gagné 62 sièges. Le parti républicain ne l’a pas vu venir », expliquait Bannon.

« L’incapacité du parti républicain à se connecter aux électeurs de la classe ouvrière était la principale raison pour laquelle ils ne gagnaient pas. » Et c’est ce que Bannon a dit à Trump : « On sort le « commerce » de sa position numéro 100, d’accord ? Ce n’est pas [encore] un problème. Tout le parti républicain a ce fétichisme du libre-échange – ils réagissent comme des automates, « Oh, libre-échange, libre-échange, libre-échange » – ce qui est une idée radicale, surtout quand vous êtes contre un adversaire mercantile comme la Chine. »

« Nous allons donc faire passer le commerce de la position numéro 100 à la position numéro 2, et nous allons faire passer l’immigration, qui est numéro 3, à la position numéro 1 [dans les priorités des Américains]. Et cela sera axé sur les travailleurs, n’est-ce pas ? Et nous allons recréer le parti républicain ».

J’en viens au deuxième point concernant l’utilisation de stratégies psychologiques qui opèrent en dessous du niveau de conscience : Dès le départ, ils avaient l’intention de faire exploser l’establishment républicain. Elles étaient destinées à être explosives et transgressives. Bannon l’illustre à partir d’un discours clé de la campagne de Trump : « Il commence [par] l’immigration et le commerce, dont personne ne parle jamais – mais ensuite, il commence à faire des choses exagérées, et je dis : « Regardez. Ils vont mordre fort. Et ils mordent fort ; il va faire exploser tout ça. »

« Je suis assis là, à regarder ce truc à la télé. Quand il commence à parler des violeurs mexicains et tout ça, je me dis : « Oh, mon Dieu. » J’ai dit, « C’est… » J’ai dit : « Il vient de les enterrer… Ils vont devenir fous. CNN va littéralement diffuser 24 heures sur 24. » A ce moment-là, il part en Iowa, je crois, cette nuit-là. Ils ne parlent que de ça. Il passe de numéro 7 à la première place, et ne regarde jamais en arrière ».

Dans les sondages du lendemain, Trump devenait le numéro un. Très transgressif, très agressif et polarisant. C’était son intention. Comme l’a dit Bannon : « A la guerre, il y a des victimes ».

Bien sûr, Bannon était bien conscient (il venait de Goldman Sachs) que ce sont les entreprises américaines qui avaient délocalisé vers l’Asie les emplois manufacturiers, dans les années 1980, à la recherche de marges bénéficiaires plus élevées (ce n’est donc pas la Chine qui en est responsable). Et ce sont les chambres de commerce américaines qui ont préconisé une augmentation de l’immigration afin de réduire les coûts de la main-d’œuvre aux États-Unis. Mais tout ce contexte était du matériel insuffisamment combustible pour gagner une guerre culturelle totale. C’était trop nuancé : Non, la Chine « veut submerger culturellement l’Amérique et dominer le monde. Elle a volé vos emplois » : Elle nous a filé le Covid. Soudainement, l’Amérique rouge a été « enflammée » par des bavardages anxieux. Elle l’est toujours.

Les Démocrates, inquiets de cette tendance, se sont tournés vers d’autres pays pour tirer des leçons sur la façon de contrer cette tendance à la mobilisation. L’Indonésie, par exemple, a sévi après qu’une vague de récits viraux a conduit à la défaite d’un candidat populaire au poste de gouverneur en 2016. Pour éviter qu’une perturbation similaire ne se reproduise, une coalition de journalistes de plus de deux douzaines de grands médias indonésiens a travaillé ensemble pour identifier et démystifier les « canulars » avant qu’ils ne gagnent du terrain en ligne.

Il s’agissait d’un modèle prometteur. Un modèle qui a été mis en évidence après l’article du Time Magazine du 3 novembre intitulé « The Secret History of the Shadow Campaign That Saved the 2020 Election » (L’histoire secrète de la campagne cachée qui a sauvé l’élection de 2020), qui souligne comment cette campagne secrète « a réussi à faire pression sur les entreprises de médias sociaux pour qu’elles adoptent une ligne plus dure contre la désinformation, et a utilisé des stratégies basées sur les données numériques pour lutter contre les diffamations virales ».

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Aujourd’hui, Biden déclare qu’il a l’intention de changer l’Amérique « pour toujours » grâce à son projet de triples lois sur les dépenses budgétaires. En fin de compte, l’intention de son administration est de « décoloniser » l’Amérique de la primauté des Blancs – et, inversant ainsi le paradigme du pouvoir, de le placer plutôt entre les mains de leurs victimes. Il s’agit de profonds changements structurels, politiques et économiques qui sont bien plus radicaux que ce que la plupart des gens ne le perçoivent. On peut le comparer au consensus national pour un changement transformationnel du type de celui que le peuple américain a encouragé par ses votes en 1932 et 1980.

Aujourd’hui, il n’y a pas les conditions sociales pour la transformation qui existait en 1932 ou en 1980. Réaliser l’agenda national est « capital » : Cela représenterait une « victoire » décisive dans la guerre culturelle américaine. L’agenda de politique étrangère du cercle Biden est secondaire ; son objectif premier est de faire croire à la « fermeté » ; de ne laisser aucune « faille » par laquelle le Parti républicain pourrait obtenir suffisamment de soutien, en 2022, pour modifier l’équilibre fragile du Congrès, en dépeignant Biden comme un faible qui évite la confrontation.

Les Démocrates ont toujours une peur névralgique de la surenchère du Parti républicain sur la « sécurité de l’Amérique ». Historiquement, une stratégie d’ennemis étrangers et d’anxiété publique accrue a toujours consolidé le soutien de l’opinion publique envers un leader.

La Russie, la Chine, l’Iran – ce ne sont que des « images » utilisées principalement pour leur potentiel à être chargées « d’une influence » émotionnelle dans cette guerre culturelle occidentale ; à laquelle ces États ne prennent pas part. Ils n’ont d’autres choix que de rester fermes et mettre en garde contre tout franchissement de certaines « lignes rouges ». C’est ce qu’ils font. Mais la politique de mobilisation transgressive sera-t-elle capable de comprendre que cette position n’est pas une contre-mobilisation de même nature, et que ces « lignes rouges » sont réelles et non pas des éléments d’un « jeu d’influence » ?

Alastair Crooke

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

mardi, 20 avril 2021

Non, le soldat Ryan n'a pas sauvé les Afghans

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Non, le soldat Ryan n'a pas sauvé les Afghans

par Fulvio Scaglione

Source : Fulvio Scaglione & https://www.ariannaeditrice.it/
 
L'Afghanistan, le retrait et la honte
 
Joe Biden a annoncé le retrait des troupes américaines (3000 hommes) et, par conséquent, des troupes de l'OTAN (7000 hommes) d'Afghanistan. Et il a choisi une date suggestive, le 11 septembre, le jour des tours jumelles, pour parachever le retrait. Inutile de s'appesantir sur le fait que, là aussi, le nouveau président suit les traces de son prédécesseur, ne prenant que quelques mois de marge de manœuvre en plus:il programme ce retrait pour septembre non pas pour mai, comme l'avait suggéré Donald Trump. Deux autres faits importent davantage, que M. Biden a lui-même soulignés, du moins partiellement. La première, c'est que cette guerre de vingt ans a été un échec colossal. Les États-Unis ont dépensé à eux seuls deux trillions de dollars (deux mille milliards) pour la mener à bien, une somme qui aurait pu être utilisée pour prendre l'Afghanistan et le rendre à nouveau neuf. Pour la combattre, 3541 soldats internationaux sont morts, près de  000 soldats afghans, des dizaines de milliers de guérilleros et, surtout, environ 200.000 civils qui, selon les statistiques les plus crédibles, ont été tués à 40% par ceux qui étaient venus de l'autre bout du monde (y compris d'Italie, ndlr) pour les libérer.
 
Et quel est le résultat ? Selon toute vraisemblance, nous assisterons d'ici quelques mois à une répétition de la guerre civile des années 90, car les talibans sont réapparus bien renforcés, au point de pouvoir s'asseoir à la table des négociations de paix en tant qu'interlocuteurs faisant autorité. Il est clair qu'ils ont des plans très très différents pour l'avenir de l'Afghanistan de ceux qui, avec plus ou moins de succès, gouvernent dans l'ombre des canons de l'OTAN. Et selon toute probabilité, ce seront les talibans qui l'emporteront, forts du consensus grâce auquel, surtout dans les campagnes, ils n'ont jamais perdu. Comme dans un jeu de l'oie pervers, nous allons donc revenir presque exactement au point de départ. Vingt ans et 300.000 morts plus tard.
 
L'autre fait, incroyable si l'on s'éloigne de la vision américano-centrée qui a dominé pendant des décennies, est que ce retrait est la réplique d'autres retraits. Celui du Vietnam, par exemple. Ou celle, beaucoup plus proche de nous, de l'Irak, décrétée en 2011 par Barack Obama, qui avait Biden comme adjoint à la Maison Blanche. En Irak, nous savons comment cela s'est passé. George Bush Jr. et Tony Blair ont inventé un tas de mensonges sur les armes de destruction massive pour mener leur guerre coloniale. Ils ont ainsi produit une vague de violence et de destruction responsable de nombreux massacres (environ 15.000 soldats de différentes nationalités, des soldats et des contractants irakiens sont morts, au moins 30.000 soldats de l'armée de Saddam Hussein, au moins 50.000 insurgés et un nombre de civils que personne n'a pu ou voulu préciser, mais qui se chiffre en centaines de milliers de personnes), de la déstabilisation de toute une région et de ces ressentiments qui, plus tard, ont ouvert la voie à Al-Qaïda et à Isis.
 
Et pourtant, à chaque fois, on aboutit à un retrait plus ou moins retentissant, dont on parle comme d'un mérite, d'un geste astucieux, et non comme de la conséquence inévitable d'un formidable entêtement et d'une impitoyable politique. Je me  trouvais en Afghanistan en 2001, lorsque cette folie qui a duré vingt ans a commencé. Je suivais l'avancée de l'Alliance du Nord et il était clair à un kilomètre à la ronde qu'il s'agissait d'une fausse guerre, gagnée d'avance en achetant le consentement des tribus contre les talibans. Comme toujours, l'achat de la victoire n'a pas été difficile. Acheter la paix, en revanche, s'est avéré impossible. Vous verrez, dans vingt ans, ils feront la même chose avec la Syrie. Et ils diront les mêmes choses qu'aujourd'hui.

Le pire parti de France

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Le pire parti de France

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

On pensait avoir touché le fond des abysses avec l’UMP – Les Républicains de Jacques Chirac et de Nicolas Sarközy, le PS de François Hollande, La République en marche d’Emmanuel Macron sans oublier le MoDem, l’UDI, La France hyper-soumise ou le Rétrécissement népotique. C’était sans compter sur Europe Écologie – Les Verts qui trouve le moyen de creuser la lithosphère terrestre.

Arrivés par effraction grâce au covid-19 et à une abstention massive à la tête de nombreuses municipalités, Les Verts n’ont guère tardé à montrer leur suffisance idéologique. L’édile de Bordeaux qualifie les sapins de Noël d’« arbres morts » et ne veut pas en installer en décembre. Le maire de Lyon juge le Tour de France cycliste machiste et pollueur, propose à son conseil municipal un budget « genré », et bannit la viande des cantines scolaires. La mairesse de Strasbourg accorde une forte somme d’argent public à la plus grande mosquée d’Europe occidentale. Les nationaux-islamistes turcs la remercient chaudement. Aux mains d’une coalition verte – rouge très vif depuis sept années, Grenoble redevient un Chicago alpin.

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La semaine dernière, la mairesse de Poitiers, Léonore Moncond’huy (photo), a supprimé les subventions municipales aux aéroclubs locaux parce qu’elle réprouvait le sport motorisé. Pour se justifier, elle estima que « l’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfant d’aujourd’hui ». Souhaiterait-elle que les jeunes générations rêvassent d’accueil inconditionnel des « migrants », d’une société inclusive, dévirilisée et végane, et d’une existence seulement propice à la consommation du shit ?

Certes, les penseurs de l’écologie, à l’instar du décroissant Serge Latouche, souhaitent décoloniser l’imaginaire collectif, mais il s’agit de se libérer du productivisme, du Progrès et de la Modernité, et seulement pas de l’aviation de plaisance. Les Verts seraient-ils donc opposés aux programmes spatiaux ? Ce ne serait que de simples banalités de la part de pacifistes invétérés qui ignorent la loi d’airain du politique et donc des enjeux de puissance.

Léonore Moncond’huy commet en tout cas un formidable contresens peu surprenant. Dans le n° 17 d’octobre 2014 de Causeur, Daoud Boughezala rapportait une anecdote survenue au moment de l’université d’été des Verts deux mois plus tôt à Bordeaux. Lors d’un atelier consacré à Bernard Charbonneau et à Jacques Ellul, « sur la cinquantaine de spectateurs de l’assistance, nous sommes trois ou quatre à lever le bras » pour avoir lu leurs œuvres… Cette méconnaissance étonne de la part d’un milieu constitué de cadres supérieurs diplômés pléthoriques.

Dans son récent essai co-écrit Les Luttes de classes en France au XXIe siècle (2020), Emmanuel Todd a raison de considérer le vote en faveur des Verts comme une manifestation patente de « contre-populisme ». C’est une attitude réactive à la nette radicalisation de la société française. Le démographe et économiste dissident précise que voter pour EE-LV, c’est effectuer un « vote […] : “ Ni Macron ni le peuple ” » qui se traduit dans les faits par « un vote contre le Jaune. Non à Macron, non aux Gilets jaunes aussi. Un vote “ ni ni ”, en somme » sans pour autant choisir les « extrêmes ». Les Verts sont par conséquent la dernière engeance en date de la Plaine, ce marécage historique central de la bourgeoisie modérée.

Donneurs de leçon permanents et chantres de la morale politique, ce qui est un oxymore, Les Verts détestent toute contradicteur averti. Très susceptibles, ils ont déposé une plainte en diffamation contre divers membres du gouvernement dont Marlène Schiappa qui déclarait dans un franglais typique propre à nos dirigeants qu’« on pourrait faire un best-of des décisions les plus sectaires d’EE-LV ». Incapables de débattre avec quiconque qui ne partage pas leur point de vue, ils refusent ainsi les invitations de la chaîne d’information CNews accusée par ailleurs de « dérive droitière ». Ils attendent des journalistes de recevoir un traitement conformiste et convenu.

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L’électorat Vert reste néanmoins fluctuant, instable et mouvant. Trimbalé de Bayrou en 2007 à Macron en 2017 en passant par Hollande en 2012, il ne présente pas une forte motivation et risque de vite déchanter si EE-LV commence à se déchirer au sujet de l’échéance présidentielle à venir. Sait-il pour le moins que l’antagonisme entre Éric Piolle et Yannick Jadot (photo) est si violent en interne qu’il ramène à l’état de broutilles la féroce rivalité entre François Mitterrand et Michel Rocard ou entre Lionel Jospin et Laurent Fabius aux grandes heures du PS ?

Les Verts ont longtemps été assimilés à des « pastèques » (vert à l’extérieur et rouge à l’intérieur) ou à une volonté de revenir à la lampe à huile. Commencée en 1993 avec l’exclusion d’Antoine Waechter, leur dérive tourne à l’artificialisation et à la stérilisation des idées écologiques les plus prometteuses. Ils se détournent de la pluralité des expressions et se moquent de la diversité des opinions. Cette écologie politique-là ne peut que conduire à un Tchernobyl des convictions, à un Fukushima de l’engagement militant, à un dépôt de bilan politique total.

Georges Feltin-Tracol.

PS : Chaque semaine depuis un an, Les Verts démontrent leur sens des affaires publiques. Le 14 avril dernier, le conseiller municipal EE – LV de Vincennes (Val-de-Marne), Quentin Bernier – Gravat, ne vote pas une subvention au club local de yacht, car « les bateaux polluent, donc l’activité du Yacht Club est polluante ». Il oublie qu’il s’agit de la navigation à voile (avec du vent)… Peut-être faudrait-il commencer à préparer un bêtiser politique des Verts tant ce parti symbolise la bouffonnerie dans toute sa splendeur.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 210, mise en ligne sur TVLibertés, le 13 avril 2021.

lundi, 19 avril 2021

Une Europe qui protège son économie par des écluses douanières

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Une Europe qui protège son économie par des écluses douanières

par LIGNE DROITE

L’Europe bruxelloise, en supprimant tous les obstacles aux échanges commerciaux entre l’Union et le monde extérieur, a exposé les entreprises européennes à une concurrence sauvage et déloyale. Ce faisant, elle a provoqué des délocalisations en grand nombre, créé un chômage de masse et initié un processus d’appauvrissement des Européens. Ligne droite considère en conséquence que la nouvelle Union doit suivre une voie inverse et mener une politique commerciale combative fondée sur une régulation des échanges commerciaux à ses frontières.

L’Europe bruxelloise, le bon élève de la classe mondialiste

Depuis 1974, l’organisation bruxelloise s’est engagée dans l’abaissement progressif des droits de douane extérieurs et dans la suppression de tous les obstacles aux échanges. Elle a ainsi tourné le dos à la philosophie première du Marché commun qui prévoyait un tarif extérieur commun et même, comme en matière agricole, le principe de la préférence communautaire. Le marché créé entre les pays d’Europe est dès lors devenu sous la pression britannique un marché ouvert totalement soumis aux vents dévastateurs de la concurrence sauvage venue des quatre coins du monde.

Cette politique a été menée de surcroît avec une naïveté totale. Contrairement aux Américains par exemple, qui multiplient les entorses aux règles de libre-échange pour protéger au mieux leur appareil de production, les eurocrates n’ont de leur côté qu’un objectif : être le meilleur élève de la classe mondialiste. Le fait que M. Lamy ait pu, après son mandat de commissaire européen au commerce, être nommé directeur général de l’OMC en dit long à cet égard. Car qui peut croire qu’un commissaire qui aurait défendu avec âpreté les intérêts commerciaux de l’Europe aurait pu être choisi ensuite pour diriger l’instance censée gérer le commerce mondial ?

Cette politique laxiste, déterminée non par le souci de bien défendre les intérêts européens, mais par celui d’appliquer au mieux l’idéologie libre-échangiste, a produit des effets catastrophiques. Elle a provoqué un décrochage économique de l’Europe, qui l’a amenée à perdre des pans entiers de son industrie et à se faire distancer techniquement et commercialement dans de nombreux domaines de pointe.

Une politique commerciale combative

Aussi faut-il tirer les leçons de ces errements et mettre un terme à cette funeste politique de dérégulation. Ligne droite considère donc que la nouvelle Union qu’elle appelle de ses vœux doit rompre avec le laxisme actuel pour mener une politique commerciale combative fondée sur le principe de la régulation des échanges aux frontières du continent.

À cet égard la nouvelle Union devrait commencer par utiliser toutes les dispositions prévues dans les traités commerciaux et dans la réglementation de l’OMC pour multiplier les procédures de sauvegarde et ouvrir tous les contentieux possibles contre les pratiques commerciales jugées déloyales.

Au-delà, l’Europe devrait proposer à ses partenaires mondiaux l’ouverture de nouvelles négociations commerciales afin de refonder les principes du commerce mondial. Elle devrait dans ce contexte plaider pour un retour à la régulation et pour la création d’écluses douanières destinées à compenser les différences de salaire, de réglementation sociale et environnementale ainsi que celles liées à la sous-évaluation de certaines monnaies. Les négociations du cycle de Doha ayant échoué il y a plus d’une décennie, l’Union pourrait demander l’arrêt définitif de ce type de processus et l’ouverture d’un nouveau cycle portant cette fois sur une régulation contrôlée par l’OMC.

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Une régulation du commerce mondial

Devant le refus prévisible d’une telle refondation, l’Union devrait alors prendre les moyens de l’imposer. N’oublions pas que l’Europe est la première puissance commerciale du monde et que rien dans ce domaine ne peut se faire sans elle. Là où la France seule aurait été acculée à céder, l’Europe serait en position de faire céder ses partenaires. Pour faire prévaloir ses vues, elle devrait donc prendre l’initiative de rétablir unilatéralement une barrière douanière à ses frontières. Cette attitude de transgression délibérée provoquerait à n’en pas douter des mises en demeure de l’OMC que l’Europe devrait ignorer complètement. Elle entraînerait aussi des représailles de la part de ses partenaires commerciaux qui décideraient de leur côté d’imposer des droits de douane sur les produits européens. Ce faisant, c’est l’ensemble du dispositif libre-échangiste qui se trouverait déstabilisé. Mais, au bout d’une période incertaine et peut-être un peu chaotique de représailles et de contre-représailles, gageons que les grands acteurs du commerce mondial tomberaient vite d’accord pour ouvrir des négociations destinées à remettre de l’ordre dans le système commercial international. Des discussions qui ne pourraient alors qu’aboutir au principe d’une régulation raisonnable et contrôlée sur un plan multilatéral par l’OMC.

Vers la réindustrialisation du continent

Une telle évolution conduirait alors beaucoup d’acteurs du commerce mondial à changer de perspective. Gageons qu’un pays comme la Chine, par exemple, en tirerait la conséquence qu’il lui faut dorénavant se tourner vers un modèle de développement davantage axé sur la consommation intérieure que sur l’exportation à tout-va.

L’Europe de son côté pourrait entreprendre un processus de relocalisation et de réindustrialisation qui conduirait à une réduction du chômage, une amélioration de la croissance et à plus de prospérité pour les Européens.

L’Europe peut et doit imposer la régulation du commerce mondial.

Ligne Droite.

• D’abord mis en ligne sur le site Ligne Droite.

La revue de presse de CD (18 avril 2021)

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La revue de presse de CD

(18 avril 2021)

CULTURE

Aujourd'hui, Baudelaire serait la victime de la ‘’cancel culture‘’ et des ligues de vertu

C'est l'époque où Peter Pan est interdit aux enfants par la bibliothèque publique de Toronto, où l'éditeur néerlandais Blossom Books retire Mahomet de l'Enfer de Dante et où l'on enregistre chaque jour une censure pour satisfaire les indignés professionnels. C'est le moment où Dan Franklin, qui a publié Ian McEwan et Salman Rushdie aux éditions Jonathan Cape, déclare : « Je ne publierais pas Lolita aujourd'hui. Avec MeToo et les médias sociaux, vous pouvez susciter l'indignation en un clin d'œil. Si on me proposait Lolita aujourd'hui, je ne le ferais jamais passer et un comité de trentenaires dirait : "Si vous publiez ce livre, nous allons tous démissionner" ». Presque normal alors de lire Michel Schneider, biographe de Charles Baudelaire, qui dans Le Point déclare que son favori, l'auteur des Fleurs du mal, serait aujourd'hui fustigé et censuré.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/10/a...

EUROPE

Irlande du Nord. Quand les enfants perdus d’Ulster sombrent dans la violence

Nous vous proposons ci-dessous la traduction d’un article en langue anglaise signé Jenny McCartney au sujet des tensions et des violences en Irlande du Nord à l’heure actuelle. Une analyse pertinente (sans doute la meilleure à l’heure actuelle qui ait été publiée par une journaliste au fait de la situation) qui résume parfaitement la situation de ces derniers jours, à découvrir ci-dessous.

The Post – Traduction par Breizh-Info

https://www.breizh-info.com/2021/04/11/162274/irlande-du-...

Arrêtez de dire « the bloc » pour parler de l'Union européenne

Arrêtez de nous appeler « the bloc »! Dans la presse anglophone, nous autres Européens sommes « the bloc ». Pas l'Union européenne, mais « the bloc ». Politico, le New York Times, le Guardian… Rares sont les médias à ne pas recourir à ce raccourci facile qui évite de répéter «  vingt-sept États membres » ou « l'Union européenne » dans un même article. Un petit mot efficace, qui claque dans un titre ou un chapô, mais qui donne l'impression que de notre côté de la Manche ou de l'Atlantique se dresse un monstre froid, vestige de l'époque soviétique, où personne ne mange à sa faim et où chacun se terre, privé de ses libertés les plus fondamentales. Dans le monde post-Brexit et en pleine guerre des vaccins, « the bloc » sonne désuet et polarise une réalité déjà suffisamment clivée pour en rajouter.

Slate

http://www.slate.fr/story/207470/the-bloc-expression-racc...

FRANCE

Alerte ! Les sociétés françaises sont devenues des proies faciles pour les étrangers

Le cas Carrefour pourrait ne pas être isolé : déjà fragiles, nos entreprises sont devenues encore plus vulnérables à des rachats par des investisseurs étrangers. Mais, depuis peu, l’Etat s’est donné les moyens de les protéger.

Capital.fr

https://www.capital.fr/entreprises-marches/alerte-les-soc...

Rwanda : partiel et partial, le rapport Duclert

Le rapport « Duclert », commandé par le président de la République pour tenter de faire la lumière sur la responsabilité supposée de la France dans le génocide rwandais de 1994, fait couler beaucoup d’encre depuis sa remise le 26 mars dernier à Emmanuel Macron par le Pr Vincent Duclert, patron de la commission de 14 historiens réunis depuis deux ans à cette occasion. Ce rapport très fouillé et très volumineux est paradoxalement partiel, et partial.

Conflits

https://www.revueconflits.com/jacques-hogard-rwanda-rappo...

ISLAM

Fenêtre sur le monde. Le djihadisme d’atmosphère. Gilles Kepel

Gilles Kepel, professeur à l’ENS, est l’un des orientalistes les plus renommés de France. On lui doit d’être l’un des premiers à avoir étudié les « banlieues de l’islam » ainsi que les fractures qui parcourent le monde musulman. Il étudie aujourd’hui la notion de « djihadisme d’atmosphère » qui explique en partie les attentats commis récemment. Dans Le Prophète et la pandémie (Gallimard), il étudie les conséquences de l’année 2020 sur les mondes arabes et musulmans. Une interview-vidéo de plus d’une heure.

Conflits

https://www.revueconflits.com/gilles-kepel-prophete-pandemie/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=revue_conflits_les_dernieres_mises_en_ligne&utm_term=2021-04-09  

MEDIAS

Le sort de Julian Assange démontre l’imposture des valeurs dont se réclame l’Occident

Le monde occidental a une très haute opinion de lui-même et de ses prétendues valeurs, mais la manière dont il traite le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, révèle qu’il ne s’agit que de mensonges.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/04/10/le-sort-de-julian-assange-demontre-limposture-des-valeurs-dont-se-reclame-loccident/

État profond ? Ben Nimmo, cadre de l’OTAN, rejoint Facebook

Comme le proclament les complotistes de l’anti-complotisme, style Rudy Reichsdadt, l’État profond américain n’a jamais existé, n’existe pas, n’existera jamais. Le fait que Facebook recrute un ancien de l’OTAN doit être une preuve de plus de cette non existence…

OJIM

https://www.ojim.fr/etat-profond-ben-nimmo-cadre-de-lotan...

 

 

dimanche, 18 avril 2021

Tendances mondiales 2040

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Tendances mondiales 2040

Leonid Savin

Ex : https://katehon.com/

La communauté du renseignement américaine a publié son septième rapport sur les prévisions politiques de l'avenir

Le résumé du document indique que le principal facteur influençant les processus géopolitiques dans le monde sera la démographie. Il indique que "les tendances les plus nettes au cours des 20 prochaines années seront des changements démographiques majeurs, la croissance de la population mondiale ralentissant et le monde vieillissant rapidement. Certains pays développés et en développement, notamment ceux d'Europe et d'Asie de l'Est, vieilliront plus vite et connaîtront un déclin démographique qui aura des effets négatifs sur la croissance économique. En revanche, certains pays en développement d'Amérique latine, d'Asie du Sud, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord bénéficient d'une augmentation de leur population en âge de travailler, ce qui offre des possibilités de dividende démographique combiné à des améliorations des infrastructures et des compétences. Le développement humain, notamment la santé, l'éducation et le bien-être des ménages, a entraîné des améliorations historiques dans toutes les régions au cours des dernières décennies. De nombreux pays auront du mal à tirer parti de ces avancées, voire à les maintenir. Les améliorations passées se sont concentrées sur les fondements de la santé, de l'éducation et de la réduction de la pauvreté, mais les prochains niveaux de développement sont plus complexes et doivent faire face aux vents contraires de la pandémie de COVID-19, à une croissance économique mondiale potentiellement plus lente, au vieillissement des populations et aux effets des conflits et du climat. Ces facteurs mettront les gouvernements au défi de fournir l'éducation et les infrastructures nécessaires pour stimuler la productivité de leurs classes moyennes urbaines croissantes dans l'économie du XXIe siècle. Alors que certains pays font face à ces défis et que d'autres échouent, l'évolution des tendances démographiques mondiales exacerbera presque certainement les inégalités des chances économiques au sein des pays et entre eux au cours des deux prochaines décennies, et créera des pressions et des différends plus importants en matière de migration."

L'épidémie du coronovirus fait l'objet d'une discussion spécifique et est présentée dans une section séparée. Selon les auteurs, elle a entraîné de nouvelles incertitudes en matière d'économie, de gouvernance et de technologie. Ses effets se feront encore sentir dans les années à venir. Il est également souligné que les précédents rapports de renseignement avaient prédit de nouvelles maladies potentielles et des scénarios de pandémie, mais qu'ils ne donnaient pas une image complète de ce que COVID-19 provoquerait et de son impact sur la société.

Globalement, la pandémie a entraîné les processus suivants :

- les tendances économiques catalysées par les quarantaines et les fermetures de frontières ; - la montée du nationalisme et de la polarisation ;

- l'aggravation des inégalités ; - le déclin de la confiance dans les gouvernements ;

- la faiblesse et l'échec exemplaires d'organisations internationales comme l'ONU et l'OMS ; et

- la montée des acteurs non gouvernementaux.

Pour cette raison, il est suggéré que "dans ce monde plus contesté, les communautés se divisent de plus en plus, les gens cherchant la sécurité auprès de groupes partageant les mêmes idées et basés sur des identités établies ou nouvellement connues; les États de tous types et de toutes régions luttent pour répondre aux besoins et aux attentes de populations plus connectées, plus urbaines et plus puissantes; et le système international est plus compétitif, en partie à cause des défis posés par la montée en puissance de la Chine, et plus exposé aux conflits, car les États et les acteurs non étatiques exploitent de nouvelles sources de pouvoir et érodent les normes et institutions de longue date qui ont assuré une certaine stabilité au cours des dernières décennies. Cependant, ces dynamiques ne sont pas figées à perpétuité, et nous envisageons de nombreux scénarios plausibles pour le monde de 2040, d'une renaissance démocratique à une transformation de la coopération mondiale motivée par une tragédie partagée, en fonction de la façon dont ces dynamiques interagissent et des choix que les gens font en cours de route."

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Les auteurs réduisent les scénarios futurs à cinq thèmes. Les défis mondiaux, du changement climatique aux maladies en passant par les crises financières et les catastrophes d'origine humaine, se présenteront avec une fréquence et une intensité accrues dans pratiquement toutes les régions et tous les pays. La croissance continue de la migration, qui augmentera d'une centaine de millions en 2020 par rapport à 2000, affectera à la fois les pays d'où proviennent les flux et les pays où ils séjournent. Les systèmes de sécurité nationale des États devront s'adapter à ces changements. La fragmentation croissante affectera les sociétés, les États et le système international. Malgré un monde plus interconnecté grâce à la technologie, les gens seront divisés selon des lignes différentes. Le principal critère sera une communauté de vues, de croyances et de conceptions de la vérité.

Cela entraînera un déséquilibre. Le système international aura peu de moyens pour répondre à ces défis. Au sein des nations, l'écart entre les demandes des populations et les capacités des gouvernements et des entreprises va se creuser. Des manifestations de rue auront lieu dans des endroits allant de Beyrouth à Bruxelles en passant par Bogota. La concurrence au sein des sociétés s'intensifiera, entraînant des tensions accrues. Au sein des nations, la politique sera plus controversée. Dans la politique mondiale, la Chine défiera les États-Unis et le système international occidental. L'adaptation sera à la fois un impératif et une source clé d'avantages pour tous les acteurs du monde.

De la technologie à la politique démographique, toutes seront utilisées comme stratégies pour améliorer l'efficacité économique, et les pays qui réussiront seront ceux où le consensus social et la confiance pourront être atteints. Les auteurs suggèrent donc de prêter attention aux paramètres de la démographie, de l'environnement, de l'économie et du développement technologique, car ce sont eux qui détermineront les contours du monde futur. L'urbanisation va se poursuivre et, d'ici 2040, deux tiers de la population mondiale vivront dans des villes. Le nombre de villes de plus d'un million d'habitants va également augmenter. L'urbanisation ne sera pas nécessairement synonyme d'amélioration de la qualité de vie. L'Afrique subsaharienne représentera environ la moitié et l'Asie du Sud environ un tiers de l'augmentation de la pauvreté urbaine.

En somme, les problèmes de pauvreté promis depuis les hautes tribunes de l'ONU il y a plus de 20 ans (par exemple, les objectifs du millénaire pour le développement ou le programme de développement durable) non seulement subsisteront, mais seront exacerbés. Les niveaux de manque d'éducation, d'accès aux services de santé, de logement, etc. continueront à augmenter. La section sur la dynamique du système international se concentre sur la rivalité entre la Chine et les États-Unis, qui auront la plus grande influence et prendront des positions différentes sur le futur système mondial. Toutefois, leur concurrence ne sera pas aussi intense qu'à l'époque du monde bipolaire avec l'URSS et les États-Unis, car il existe déjà davantage d'acteurs capables d'affirmer leurs propres intérêts, notamment dans leur propre région.

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Les pays les plus susceptibles d'en bénéficier sur le plan géopolitique et économique sont l'UE, l'Inde, le Japon, la Russie et le Royaume-Uni. Et la Corée du Nord et l'Iran sont désignés comme des fauteurs de troubles, qui apporteront plus d'incertitude et de volatilité en affirmant leurs intérêts. Il est également noté que "la Chine et la Russie vont probablement essayer de continuer à influencer les populations américaines et européennes en promouvant des récits sur le déclin de l'Occident. Ils sont également susceptibles d'étendre leur influence dans d'autres régions, comme l'Afrique, où ils sont déjà tous deux actifs".

Il est logique de citer l'intégralité de l'article sur la Russie, qui donnera un aperçu de la façon dont la communauté du renseignement américaine voit notre pays et comprend la politique russe. "La Russie restera probablement une puissance perturbatrice pendant une grande partie ou la totalité des deux prochaines décennies, même si ses capacités matérielles diminuent par rapport à celles des autres grands acteurs. Les avantages de la Russie, notamment ses importantes forces militaires conventionnelles, ses armes de destruction massive, ses ressources énergétiques et minérales, sa vaste géographie et sa volonté de recourir à la force à l'étranger, lui permettront de continuer à jouer le rôle de trouble-fête et d'intermédiaire de pouvoir dans l'ancienne Union soviétique et parfois au-delà. Il est probable que Moscou continue à essayer de renforcer les divisions en Occident et de nouer des relations en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs. La Russie est susceptible de rechercher des opportunités économiques et d'établir une position militaire dominante dans l'Arctique à mesure que d'autres pays renforcent leur présence dans la région. Toutefois, avec un climat d'investissement médiocre, une forte dépendance à l'égard de matières premières dont les prix sont potentiellement volatils et une petite économie qui devrait représenter environ 2 % du produit intérieur brut (PIB) mondial au cours des deux prochaines décennies, la Russie pourrait avoir du mal à projeter et à maintenir son influence à l'échelle mondiale. Le départ du président Vladimir Poutine du pouvoir, que ce soit à la fin de son mandat actuel en 2024 ou plus tard, pourrait fragiliser davantage la position géopolitique de la Russie, notamment en cas d'instabilité intérieure. De même, la réduction de la dépendance énergétique de l'Europe à l'égard de la Russie, que ce soit par le biais des énergies renouvelables ou de la diversification vers d'autres fournisseurs de gaz, minerait les revenus et le pouvoir global du Kremlin, surtout si cette réduction ne peut être compensée par des exportations vers les consommateurs d'Asie.

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Outre la Chine, l'Inde, l'UE et le Royaume-Uni mentionnés précédemment, les puissances régionales qui tenteront d'obtenir des avantages et d'agir en tant qu'acteur influençant la stabilité régionale sont l'Australie, le Brésil, l'Indonésie, l'Iran, le Nigeria, l'Arabie saoudite, la Turquie et les Émirats arabes unis. Outre les États, les ONG, les groupes religieux, les grandes entreprises technologiques et d'autres acteurs non étatiques seront très actifs sur la scène internationale. Disposant de ressources, ils construiront et promouvront des réseaux alternatifs qui, en fonction de leurs fonctions et de leurs tâches, concurrenceront ou aideront les États. Dans le même temps, les organisations mondiales interétatiques qui servaient auparavant à maintenir l'ordre international dirigé par l'Occident, notamment l'ONU, la Banque mondiale et l'OMC, vont décliner. Les dirigeants préféreront les coalitions ad hoc et les organisations régionales. En outre, le leadership occidental dans les organisations intergouvernementales sera érodé, la Russie et la Chine sapant délibérément les initiatives occidentales. Le rapport mentionne l'initiative "Belt and Road", l'OCS, la nouvelle banque de développement et le partenariat économique global régional. Quant aux conflits futurs, malgré la volonté des grandes puissances d'éviter une guerre totale, le risque de conflit interétatique sera plus élevé qu'auparavant en raison des nouvelles technologies, de l'élargissement de l'éventail des cibles, du nombre accru d'acteurs, de la complexité accrue de la dynamique de dissuasion de l'ennemi et de l'affaiblissement des normes. Le spectre des conflits peut aller de la coercition économique et des cyberopérations (non cinétiques) à la guerre hybride, y compris le recours à des insurgés, des sociétés privées et des troupes par procuration, en passant par l'utilisation de forces militaires régulières et d'armes nucléaires (conventionnelles et stratégiques). Le terrorisme n’est guère abordé : les auteurs ont fait preuve de peu d'imagination et se sont limités aux structures djihadistes mondiales connues, aux groupes chiites irano-libanais, ainsi qu'aux groupes classiques de gauche et de droite en Europe, aux États-Unis et en Amérique latine.

En conséquence, cinq scénarios sont proposés. "Trois d'entre eux dépeignent un avenir dans lequel les défis internationaux deviennent progressivement plus sérieux et les interactions sont largement déterminées par la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Dans le scénario des démocraties montantes, les États-Unis ouvrent la voie. Dans le monde à la dérive, la Chine est l'État leader mais pas dominant au niveau mondial, et dans la coexistence compétitive, les États-Unis et la Chine prospèrent et se disputent le leadership dans un monde bifurqué. Les deux autres scénarios impliquent des changements plus radicaux. Tous deux découlent de ruptures mondiales particulièrement graves et remettent en question les hypothèses relatives au système mondial. La rivalité entre les États-Unis et la Chine est moins centrale dans ces scénarios, car les deux nations sont obligées de s'attaquer à des défis mondiaux plus vastes et plus graves et constatent que les structures actuelles sont inadéquates pour relever ces défis. Les différents ‘’bunkers géo-spatiaux’’ indiquent un monde dans lequel la mondialisation s'est effondrée et où des blocs économiques et des alliances de sécurité apparaissent pour protéger les États des menaces croissantes. Tragédie et mobilisation énoncent une histoire de changement ascendant et révolutionnaire au milieu de crises environnementales mondiales dévastatrices."

Bien entendu, en plus d'essayer de se projeter dans l'avenir en se basant sur les statistiques disponibles et les observations des décennies précédentes, la communauté du renseignement américaine avait d'autres objectifs:

1) identifier des menaces spécifiques afin que les autorités américaines (ainsi que les partenaires de Washington) puissent se concentrer sur celles-ci et allouer les ressources nécessaires aux contractants appropriés ; et

2) diaboliser certains États, idéologies et systèmes politiques. Car on voit bien l'inquiétude que suscite le déclin du système international qui a profité à l'Occident jusqu’ici. Et s'il y a des changements majeurs qui réduisent le rôle des États-Unis et de l'UE, cela sera perçu positivement dans la plupart des pays.

Alors que les deux précédents rapports sur les tendances mondiales faisaient référence à la multipolarité, celui-ci la lit entre les lignes. Probablement en raison de la multipolarité qui s'incarne progressivement, les auteurs ont tenté d'éviter ce terme, mentionnant simplement les alliances régionales sur fond de fragmentation mondiale. D'autre part, prévoir 20 ans à l'avance est une chose douteuse et ressemble plus à de la science-fiction qu'à une modélisation géopolitique.

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Le célèbre scientifique américain Steve Fuller (photo), par exemple, relève plusieurs dispositions qui nient la possibilité même de la prédiction :

1) l'avenir est en principe inconnaissable parce qu'il n'existe pas encore et qu'on ne peut connaître que ce qui existe ;

2) l'avenir sera différent à tous égards du passé et du présent, peut-être en raison de l'indétermination de la nature, à laquelle la liberté de la volonté humaine contribue également de manière importante ;

3) les effets de l'influence mutuelle de la prédiction et de ses résultats sont si complexes que chaque prédiction génère des conséquences involontaires qui feront plus de mal que de bien. Par conséquent, chacun peut tirer des conclusions de ce rapport en fonction de ses opinions et préférences personnelles.

Les convulsions du sens, réflexions métapolitiques…

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Les convulsions du sens, réflexions métapolitiques…

Cet article se veut une sorte de conclusion de deux précédents…et une introduction à un débat diversifié. La tonalité provocatrice est délibérée dans l’espoir de susciter des réactions…hors normes habituelles.

Nous pensons que le présent, quel que soit le regard porté, est sans issue. Ceux qui prétendent détenir des solutions se voient démentis par la réalité, nonobstant la jouissance (y compris matérielle : les médiacrates etc..) qu’ils tirent de leurs illusions…partagées. Il n’y a pas de solution sociale, pas plus que de solution nationale, à la situation actuelle. En premier lieu parce que la dite « société » n’est plus qu’un agglomérat de milieux, institutions, etc … sans langage commun et donc sans possibilité de partage.

Ensuite parce que n’apparaissent pas les luttes qui créent le langage d’un nouvel ordre social.

L’ordre LIDL que nous connaissons, fait de consommation dénuées de goûts et de loisirs « low-cost » n’agonise que très lentement. L’empire romain a connu plusieurs siècles (2-3), d’épidémies (bien réelles), d’invasions et de famines avant de se disloquer et de s’effondrer.

L’impasse du présent est fortement déniée aussi perceptible qu’elle soit : Alors ?

Caractériser comme « société » voire « communauté nationale » le conglomérat d’étrangers au milieu duquel nous errons est une usurpation langagière et conceptuelle. Les relations familiales se dissolvent, de flirt en divorce, de concubinages en recompositions. Les solidarités familiales en pâtissent mais l’autisme promu du sujet triomphant et « je suis ce que je suis » (c’est-à-dire pas grand-chose) y contribue largement.

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Mais au-delà ce sont toutes les formes sociales constitutives d’une authentique civilisation qui se désintègrent. Cette corrosion a frappé le « peuple travailleur » : le prolétariat n’existe plus, les uns et les autres n’ayant plus rien à partager (hormis le jaune éphémère d’un gilet). La mise en œuvre d’un assistanat généralisé (RSA etc…) et d’un intérim étendu dissout les solidarités potentielles par l’éphémère relationnel.

Et ce flottement social a également produit la ban-localisation (Renaud Camus) dissolvant les liens de quartiers et promouvant la « zonification » commerciale.

En somme, et pour résumer tout cela, l’ordre du travail fût l’ordre d’un monde. Sa ruine révèle la nouvelle forme d’organisation sociale : la distribution mondiale de la production et la promotion des zones les plus productrices de plus-value (l’Afrique, l’Asie…) avec touristification commerciale du reste du monde, (la mine de Carmaux, cf : J.Jaurès a été reconvertie en musée Cap découverte) et pôle de loisirs avec coups de grisou itératifs et distractifs. Rappelons en passant la réunion en 1960 du Club de Rome et Sicco Mansholt, et sa distribution des rôles des régions d’Europe au niveau du tourisme ou autres, de Zbigniew Brezinski sur la « théorie des inutiles » : il y a ceux qui consomment et ceux qui produisent et ceux qui produisent et consomment (à lire à ce propos le livre de David Graeber : Bullshit Jobs sur les emplois inutiles et non productifs).

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Pour conclure sur ce sujet, et nous prolongeons Graeber, disons que le seul but de l’économie est la production de marchandises à des fins de multiplications des bénéfices : le sens et l’utilité sont désormais caducs ou obsolètes.

Face à cela, que peut-on faire et quel monde promouvoir ? Peut-on croire en une réforme de la société existante, voire en une révolution comme le crurent voici quelques décennies les adeptes des fascismes ou des communismes ? Quels combats politiques sont porteurs de sens:que peut changer l’élection proportionnelle ? Le frexit a t-il un sens ? etc…

Que toutes ces revendications ou réformes (ou mesures telles que suppressions de la GPA-PMA etc..) aient un sens et réjouissent les citoyens qui s’agrègent autour de telles réalités postulées peut se concevoir. Mais qui, sérieusement, peut imaginer que promouvoir la société des années 60  (ou 80 selon l’âge des promoteurs) aura un sens historique durable, restaurateur d’une civilisation…

D’aucuns affirment, et d’autres ont écrit, qu’il n’y avait d’autre espoir que l’effondrement de la société marchande (et spectaculaire), afin que renaisse une humanité se forgeant une identité authentique.

Est-ce absurde ?

Après la venue du rédempteur, beaucoup espèrent en la victoire d’une incarnation de l’identité nationale, du peuple etc…Eric Zemmour, (Jean Messiha et Marion Marechal) en seront la personnification. Je meurs d’envie de poser la question à cet ami de sa conception de la remigration, du frexit et de la reconstruction de l’économie nationale etc… La définition d’une authentique démocratie : le pouvoir du peuple ? La structure sociétale…

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Et comment pour ce faire, échapper à la tutelle de la CEE, de la Davocratie… ?

En somme les questions fondamentales sont celles de la liberté d’agir dans la société mondialisée et la prison Europe (CEE) c’est-à-dire la définition de la Souveraineté et de la définition  précise du populisme.

A quoi servent les instances politiciennes (Conseil Départemental, Conseil Régional, Parlement, Sénat … ) ?

Ne peut-on pas leur substituer des instances corporatives associées et un référendum systématisé traduisant le pouvoir du peuple.

Souverainisme et Corporatisme (populisme) sont indissociables : Qui en fait la promotion ?

Daniel Cosculluela.

vendredi, 16 avril 2021

L'Afrique au-delà des stéréotypes : le nouveau livre de Marco Valle

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L'Afrique au-delà des stéréotypes: le nouveau livre de Marco Valle

par Clemente Ultimo

Ex: https://ilguastatore.edizionireazione.it/2021/04/13/

Raconter le visage de l'Afrique - ou plutôt les différents visages du continent noir - en dépassant les vieux stéréotypes et les récits qui servent à véhiculer une image utile pour nourrir des intérêts souvent opaques: telle est la nécessité qui sous-tend le dernier ouvrage de Marco Valle, Il futuro dell’Africa è in Africa. Le livre - qui fait partie intégrante de la série "Fuori dal coro" (Hors du chœur) publiée et distribuée par le quotidien Il Giornale - s'inspire de la réflexion entamée dans les pages du septième numéro de Il Guastatore, pour tenter de dépasser une vulgate qui voit l'Afrique uniquement et exclusivement comme un continent "exportateur" de personnes désespérées, destinées à alimenter les rangs de la sous-classe en Europe.

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Une vision des ONG qui - parfois de bonne foi, beaucoup plus souvent non - n'est rien d'autre qu'un masque derrière lequel se cachent des intérêts différents et moins nobles que celui de "sauver des vies", à commencer par le maintien d'un état de minorité forcée pour de nombreuses nations du continent. Et pourtant, comme le raconte Valle à l'aide d'une étude de cas vaste et bien documentée, l'Afrique du XXIe siècle n'est pas seulement le "grand malade" de la planète, mais aussi une mosaïque composite de sociétés dynamiques prêtes à relever le défi de la modernité. En faisant aussi son autocritique. La partie la plus attentive et la plus préparée des classes dirigeantes africaines, ayant surmonté l'intoxication idéologique du XXe siècle, ne manque pas en effet de lire la période de décolonisation sous un jour nouveau, comme le souligne Valle en citant la pensée du président du Ghana Nana Akufo-Addo: "notre responsabilité est d'organiser un parcours qui dise "comment nous pouvons développer nous-mêmes notre nation". Il n'est pas normal qu'un pays comme le Ghana, 60 ans après son indépendance, voit encore ses budgets de santé et d'éducation financés sur la base de la générosité et de la charité du contribuable européen. À l'heure actuelle, nous devrions payer nous-mêmes nos besoins essentiels. Nous considérerons les 60 années précédentes comme une période de transition, un chemin à travers lequel nous pouvons maintenant nous tenir."

Une perspective très différente, et beaucoup plus concrète, que l'éternel mea culpa que certains voudraient être la seule approche de l'Europe vis-à-vis du continent africain, dans une sorte d'auto-mortification pérenne et inextinguible qui ne sait pas, ou ne veut pas, regarder vers l'avenir. Un avenir que l'Afrique, en revanche, regarde attentivement, en se fixant des objectifs que peu de gens connaissent en Europe: "Parmi les 25 pays dont l'économie a connu la croissance la plus rapide entre 2007 et 2019 - souligne Valle - 10 étaient africains alors que le PIB de toute la région subsaharienne a augmenté de +54,2% (données du Fonds monétaire international). Un scénario absolument prometteur mais encore fragile et toujours contradictoire et inégalitaire".

C'est précisément cette nature contradictoire de la réalité africaine qui est probablement la seule clé possible pour interpréter ce continent. Il n'y a pas d'Afrique, il y a des Africains. Et Marco Valle les décrit bien dans son ouvrage. Tout comme le manque dramatique de vision - une fois de plus - de l'Union européenne à l'égard du continent noir ressort fortement du texte: il ne suffit pas de déverser de l'argent vers les pays du Sud, il faut avoir une perspective globale. Une perspective qui fait actuellement défaut. Au lieu de cela, c'est la Chine qui est le protagoniste d'une campagne de pénétration sans précédent dans les différentes régions du continent africain.

Dans ce grand jeu, l'Italie en tant qu'État a peu de place, mais beaucoup plus de place pour ceux que Valle appelle "nos courageux capitaines", des entrepreneurs qui, malgré les difficultés, démontrent par leur travail que l'Afrique peut représenter, avec ses réalités dynamiques, une terre de grandes opportunités, sur laquelle greffer des collaborations internationales ayant des effets positifs sur les économies des pays africains et de l'Italie.

Aujourd'hui plus que jamais, il est nécessaire d'aborder l'Afrique avec un nouveau regard, et l'ouvrage de Marco Valle est un guide utile sur cette voie.

Kazakhstan : les États-Unis sont-ils derrière les provocations anti-chinoises ?

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Kazakhstan: les États-Unis sont-ils derrière les provocations anti-chinoises?

Sebastian Gross

Ex : https://xportal.pl/

Les manifestations organisées au Kazakhstan fin mars 2021 contre l'expansion économique chinoise (vous pouvez en savoir plus ici : https://xportal.pl/?p=38905 ) ont donné lieu à de nombreuses spéculations quant à l'identité du bénéficiaire final de ces protestations motivées par la sinophobie. En analysant le volume des investissements étrangers dans la plus grande république d'Asie centrale, on peut arriver à une conclusion inattendue: ce sont les États-Unis qui s'intéressent à la divergence sociopolitique entre le Kazakhstan et la Chine. Comme le disait le gangster américain Al-Capone: « Rien de personnel, c'est juste du business ».

Commençons par les chiffres. Selon le ministère de l'économie du Kazakhstan, les principaux investisseurs dans l'économie de cette ancienne république soviétique au cours des seize dernières années sont trois pays occidentaux: les Pays-Bas, les États-Unis et la Suisse. La Chine occupe la quatrième place en termes d'investissements (la Russie n'est qu'en cinquième position). Quant aux Pays-Bas et à la Suisse, il est clair qu'il s'agit de projets communs de sociétés multinationales qui ne sont "enregistrées" que dans les pays européens mentionnés. À titre de comparaison: les Pays-Bas ont investi 218,6 milliards de dollars au Kazakhstan, tandis que la Chine n'a investi que 19,5 milliards de dollars. Toutefois, examinons les investissements des États-Unis.

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Astana, capitale du Kazkhstan.

La plus grande entreprise à capitaux étrangers au Kazakhstan est la compagnie pétrolière Tengizchevroil, fondée par Chevron (USA), qui détient 50 % des parts, et ExxonMobil (USA), qui détient à son tour 25 % des parts. Il y a un mois, le magazine américain Forbes (1) expliquait que Chevron avait l'intention d'investir 22 milliards de dollars dans le projet Tengiz au Kazakhstan. L'empreinte américaine est également visible dans Karachaganak Petroleum Operating B.V. sous la forme d'une participation de 18 % de Chevron.

La production de cigarettes est la deuxième industrie la plus rentable au Kazakhstan après l'industrie pétrolière. Cette industrie est également dominée par les compagnies de tabac américaines, qui ont organisé des co-entreprises au Kazakhstan: Japan Tobacco International Kazakhstan, Philip Morris Kazakhstan et British American Tobacco Kazakhstan Trading.

Il est clair que la Chine est loin d'être à la hauteur de ce filon pétrolier du Kazakhstan. Pékin s'est contenté de petits investissements dans le développement et l'infrastructure de l'industrie minière et de transformation, dans l'ingénierie mécanique et les entreprises chimiques. En fait, toutes ces industries sont actuellement un terrain trop difficile pour les États-Unis. Le calcul des Américains est simple: semer les ferments de la sinophobie dans la société kazakhe, puis s'inquiéter de "l'occupation chinoise", exprimer des sentiments chaleureux à l'égard du "peuple kazakh épris de liberté" et enfin proposer de mettre le Kazakhstan sous protection. Et ce que signifie l'étreinte chaude et sulfureuse des "partenaires américains" est une chose connue de première main chez nous en Pologne, par exemple.

Cependant, l'initiateur des rassemblements anti-chinois, Zhanbolat Mamay, du Parti démocratique du Kazakhstan (opposition), ne compte pas baisser les bras. Après l'action de protestation, il a écrit un appel révolutionnaire sur Facebook (2): "La lutte continue! Nous ne permettrons pas la substitution de notre patrie!". L'opposant a noté que "les autorités ont tellement peur" qu'elles ont même coupé l'Internet à Almaty.

"Cela signifie que l'esprit du pays ne s'est pas éteint, nous sommes prêts à nous battre!" - il a continué à faire un appel émotionnel aux personnes qui pensent comme lui. "Nous ne restons pas assis à la maison quand le pays est en danger! Nous devons continuer à lutter contre l'expansion chinoise. Bien sûr, le problème ne peut être résolu par une seule protestation. Ce n'est qu'un des premiers pas vers une grande bataille. Il faut sauver notre pays, notre gouvernement doit revenir à la raison car il est endetté auprès de la Chine et met en péril notre indépendance !"

Tout cela signifie seulement que la lutte américano-chinoise pour les ressources dans ce pays le plus riche en minéraux d'Asie centrale sera permanente. La question intéressante, bien sûr, est de savoir s'il y a une place pour la souveraineté du Kazakhstan dans cette bataille.

***

« Solidarité kazakh » : la résistance à l'expansion chinoise s'accroît en Asie centrale

Au Kazakhstan, la plus grande république d'Asie centrale, un rassemblement contre l'expansion chinoise a eu lieu. L'action de protestation s’est déroulée le 27 mars 2021 à Almaty. Elle a été initiée par un politicien de l'opposition, Zhanbolat Mamay, du Parti démocratique du Kazakhstan. Sur sa page sur Facebook [1], l'opposant prévient :

"Les autorités ne diffusent pas trop d'informations sur les 56 usines chinoises au Kazakhstan. À l'avenir, cela deviendra une menace majeure pour l'indépendance de notre pays. La Chine ne donnera pas des milliards de dollars gratuitement. Ce n'est que le début de l'expansion économique et démographique. Les usines chinoises ne sont pas construites pour les travailleurs du Kazakhstan".

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Zhanbolat Mamay.

À titre d'exemple, Zhanbolat Mamay a cité les pays africains, où une expansion chinoise similaire s'est déjà révélée être un poison pour la souveraineté des républiques du continent noir. "La Chine a investi des centaines de milliards de dollars dans ces pays. En conséquence, les gouvernements africains sont totalement dépendants de Pékin. Ils y ont même ouvert leurs bases militaires ".

Expliquer que depuis 2017 seulement, dans la République est-africaine de Djibouti, a été rendue opérationnelle la première base étrangère de la marine chinoise. Toutefois, selon des sources ouvertes, l'intérêt de la Chine est également lié aux infrastructures d'autres ports militaires dans des pays africains tels que l'Angola (port de Lobitu), le Kenya (Lamu et Mombasa), le Mozambique (Beira et Maputo), la Tanzanie (Bagamoyo) et l'Érythrée (Massawa). La plupart de ces ports sont déjà utilisés par les navires d'approvisionnement chinois.

Il est difficile de contester la logique qui sous-tend les déclarations de l'homme politique d'opposition kazakh. Tout en appelant à un rassemblement anti-chinois, il pose également de bonnes questions: "Croyez-vous que le Kazakhstan, qui enverrait ses cadres dans la lointaine Afrique, en dépensant des dizaines de milliards de dollars, ne s'ingérerait pas dans l'économie, la politique et les affaires intérieures de son peuple ?".

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Toutefois, les sinophobes kazakhs ont aussi leurs adversaires, qui font valoir que, premièrement, l'Afrique est très éloignée et que, deuxièmement, les relations économiques entre le Kazakhstan et la Chine sont mutuellement bénéfiques, ce qui est lié au chiffre d'affaires commercial en constante augmentation. Cependant, les partisans du Parti démocrate ont un contre-argument fort, arguant d'une sorte d'"agression cachée" de la part de Pékin. Ils font référence aux "camps de concentration du Xinjiang", dont le nom officiel en Chine est "camps de rééducation", par lesquels sont passés des dizaines de milliers de Kazakhs vivant dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang en RPC.

"La population du Xinjiang n'est pas inférieure à celle du Kazakhstan. Cela signifie que Pékin transforme l'ensemble de l'État en un camp de concentration. Comment peut-on rester assis et regarder ça ? Lorsqu'il s'agit d'intérêts nationaux, nous devons tous être unis et solidaires. Nous avons besoin d'un parti de résistance pour arrêter l'expansion chinoise. Si nous ne prononçons même pas un mot pour l'instant, quand allons-nous enfin élever la voix? Combien de temps allons-nous rester sous la couette sans nous inquiéter pour chacun d'entre nous?" Force est de constater que les propos tenus par l'opposant kazakh sont similaires à ceux de l'époque de ‘’Solidarité’’ en Pologne, si l'on remplace "Chinois" par "Soviétiques".

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Outre les appels lancés sur les réseaux sociaux, les opposants à l'influence chinoise organisent des manifestations dans les rues des grandes villes kazakhes. Certes, la police n'a pas encore supprimé la propagande d'agitation, mais il faut se souvenir que Zhanbolat Mamay a été arrêté pendant trois jours en février 2021. Pour des appels similaires à un rassemblement illégal. On peut s'attendre à ce que, cette fois, les autorités kazakhes neutralisent l'opposant, ce qui, bien entendu, ne résoudra pas le problème global de la domination économique de la Chine sur le Kazakhstan voisin.

Sebastian Gross pour Xportal.pl

[1] https://www.facebook.com/zhanbolat.mamay/posts/3963018753740950

jeudi, 15 avril 2021

De strijd om het Hartland

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De strijd om het Hartland

“Wie over Oost-Europa regeert, regeert over het Hartland; wie over het Hartland regeert, regeert over het Wereldeiland; wie over het Wereldeiland regeert, regeert de wereld.” – Halford John Mackinder, “De geografische spil van de geschiedenis”

Het Hartland

De Engelse geograaf John Halford MacKinder (1861-1947) defnieerde het “Hartland” als het gebied dat grofweg was gelegen tussen rivieren de Wolga en de Yangtze. Het Hartland vormde volgens MacKinder de kern van het “Wereldeiland”, dat gevormd werd door de continenten Europa, Azië en Afrika. Op dit Wereldeiland bevonden zich het merendeel van de grondstoffen die noodzakelijk waren geweest voor de industriële revoluties van de negentiende eeuw. MackKinder vormde zijn theorieën op het moment dat Groot-Brittannië op het hoogtepunt van haar koloniale macht was, en aanzag in de continentale machten die controle zouden kunnen verwerven over dit Hartland een mogelijke tegenstrever. Dankzij scheepvaart en kolonialisme was het Britse Rijk immers het machtigste imperium ter wereld geworden, maar technologie had in de negentiende eeuw een stevige vaart vooruit genomen en de connectiviteit van Eurazië door middel van spoorwegen zou van de landmacht die er controle over verwierf een zeer geduchte concurrent maken van de Angelsaksische maritieme macht.

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Het Britse imperium is ondertussen al lang over zijn hoogtepunt heen, maar maritieme macht in de vorm van megacontainers en vliegdekschepen bleef ook na de Tweede Wereldoorlog de ruggengraat vormen van het Atlantische strategische en economische blok, geleid door de Verenigde Staten van Amerika. Vanaf de jaren ‘90 werd deze maritieme geografische hoofdstructuur een van de voornaamste drijfveren van de globalisering. De schrik voor de onmetelijke landmassa van het Hartland bleef er over de jaren heen evenwel inzitten. De Duitse geopoliticus Haushofer volgde het idee van MacKinder maar maakte van de bedreiging een deugd. Maar de Duitsers slaagden er niet in hun geopolitieke Drang nach Osten in duurzame resultaten om te zetten en met de nederlaag van Nazi-Duitsland werd de Sovjet-Unie, en daarmee ook haar nationaalcommunistische ideologie, de onbetwiste heer en meester over het Hartland. Vanaf 1946 was de strategie van containment van het Westen, voor het eerst als zodanig gedefinieerd door de Amerikaanse diplomaat George F. Kennan, er dan ook op gericht om het Hartland binnen haar eigen natuurlijke begrenzingen te houden. De wereldwijde geopolitieke aspiraties van dit “Oostblok” -een combinatie van Russisch messianisme en marxistisch universalisme- zorgden voor verschillende uitzaaiingen in de Derde Wereld, maar de tegenstelling tussen continentale en maritieme macht bleef niettemin gedurende de twintigste eeuw grotendeels gehandhaafd. Door een ingebouwde vorm van inertie implodeerde de Sovjet-Unie onder haar eigen gewicht in 1991, maar de schrik voor het continent bleef erin zitten. Daarom schoof het Westen in de loop van de daaropvolgende decennia haar oostgrenzen dan ook zoveel mogelijk op naar het Hartland, als een koloniserende en extraherende macht, die de voormalige Oostbloklanden van Centraal-Europa als wingewest voor goedkope arbeid en afzetmarkt voor tweedehandsproducten ging gebruiken. De verrassende herrijzenis van Rusland in de laatste twintig jaar en de versnelde opkomst van China zorgden echter voor een kentering in dit model. Het bestaande Westerse liberaal-kapitalistische model van globalisering en neoliberalisering werd op de proef gesteld en de culturele tegenstellingen binnen de Westerse samenlevingen namen toe. De grootmachten op het Wereldeiland vertegenwoordigden in toenemende mate een alternatief geopolitieke en ideologisch model, dat de heersende verhoudingen op fundamentele wijze is gaan uitdagen.

Instabiliteit in de post-Sovjetruimte

Het afgelopen jaar werd gekenmerkt door een opvallende mate van instabiliteit in dit Eurazische hartland. Niet geheel toevallig vond dit alles plaats in het jaar voorafgaand aan de Amerikaanse presidentsverkiezingen, waarbij een einde kwam aan de atypische regeringsperiode van Donald Trump. Tot de meest in het oog springende zaken behoorden wellicht de betogingen in Wit-Rusland in de late zomer en het najaar, waarover wij al eerder uitgebreid berichtten op deze blog. De impopulair geworden autocraat Loekashenko zag zich geconfronteerd met massale protesten, bijgewoond door tienduizenden betogers, na een betwistte verkiezingsoverwinning in augustus 2020. Na een laatste opflakkering in november zijn de grote betogingen evenwel stilletjes aan uitgedoofd. Maar al even markant was de “vergiftiging” van de door de westerse media tot “liberale oppositieleider” gekroonde onderzoeksjournalist Aleksej Navalny in Rusland zelf, gevolgd door zijn gehypete terugkeer begin dit jaar en de “golf” van protesten die vervolgens in verschillende Russische steden plaatsvond van Vladivostok tot Kaliningrad. In tegenstelling tot Wit-Rusland volgden hier geen maanden onlusten. De opkomstcijfers vielen reeds in de eerste week sterk tegen (volgens de organisatoren in Moskou een 40 000-tal man, maar vermoedelijk eerder rond de 20 000) en de aantallen liepen al vanaf de tweede week terug, waarna de oppositiebeweging er uiteindelijk zelf de stekker uit trok. Koning winter kreeg de schuld toegeschoven, maar zoals Felix Light beargumenteert in The New Statesmen, is het zeer onwaarschijnlijk dat de protesten ook maar enige impact zullen hebben indien ze zouden wederkeren in september, het moment van de nieuwe Doemaverkiezingen.

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De Russische dissident Alexei Navalny leidt een demonstratie ter nagedachtenis van Boris Nemtsov in het centrum van Moskou op 29 februari 2020. (Foto door Kirill KUDRYAVTSEV / AFP)

Maar daartoe bleef het tumult in de post-Sovjetsfeer niet beperkt. In Moldavië nam de pro-Europese en pro-Westerse presidentskandidate Maïa Sandu het in november op tegen de als pro-Russisch gepercipieerde Igor Dodon. Zij won dankzij de steun van de diasporastemmen, maar ook omdat een derde kandidaat, Renato Usatîi, de burgemeester van Bălți, zijn steun in de tweede ronde uitsprak voor Sandu. Usatîi is nochtans zelf woonachtig in Rusland en wordt tot het persoonlijke entourage van Vladimir Poetin gerekend, maar stond tevens bekend als een stevig criticus van Dodon, die hij van meerdere corrupte praktijken beschuldigde. De overwinning van Sandu leidt er niettemin toe dat liberale krachten in het Westen het draagvlak voor euro-atlantische integratie in Moldavië nu sterk overschatten. Ten eerste woont een groot deel van haar electoraat ondertussen al lang zelf in het Westen, en niet in Moldavië. Ten tweede haalden Dodon en Usatîi tijdens de eerste ronde samen meer dan 50% van de stemmen, diasporastemmen meegeteld. Hun geopolitieke oriëntatie is op het oosten gericht, maar een deel van het electoraat van de laatste heeft uit persoonlijk antagonisme tussen de beide kandidaten zijn stem dus achter de tegenkandidate gegooid. Zoals het evenwel vaak snel kan keren in voormalige Oostbloklanden, hebben Dodon en Usatîi ondertussen de onderlinge verschillen opzijgezet en binden ze de strijd aan met Sandu, wiens liberale PAS-partij ondertussen nog steeds enkel over een parlementaire minderheid kan beschikken.

In Oekraïne kan de desillusie over de Maidan-revolutie van 2014 ondertussen niet groter zijn. In 2019 dook het land nu officieel onder Moldavië door in de statistieken als armste land van Europa. Van euro-atlantische integratie is tot nu toe maar weinig terecht gekomen. Alle grootse woorden en beloften ten spijt, eenmaal het Oekraïense volk zich voor de juiste geopolitieke kar had laten spannen, verdampten de beloofde investeringen -met uitzondering van de militaire- als sneeuw voor de zon. Maar goed, het is #Kyivnotkiev natuurlijk – een kwestie van prioriteiten te stellen. Het is des te opmerkelijker hoe liberale griezels, die in het Westen als eersten op de barricaden staan om te ontkennen dat natievorming ook maar iets anders kan zijn dan een patriarchaal hyperconstruct, op de eerste rij staan om eer te betuigen aan “de Oekraïense natie” want dat is “so much more a European country”. More European dan Mordor, zullen we maar denken. We zullen bij Zannekinbond de laatsten zijn om de soevereiniteit en legitimiteit van een Oekraïense (Volks)republiek, met haar complexe en geheel eigen culturele, etnische en historische achtergronden, te ontkennen. Niet voor niets werd na de val van het tsarendom een aparte Oekraïense Sovjetrepubliek gecreëerd. Binnen een gedeelde Eurazische ruimte, zijn Rusland en Oekraïne twee aparte, onderscheiden naties, die na de implosie van de Sovjet-Unie hun eigen proces van moderne natievorming hebben ondergaan. Maar de onderlinge culturele verwantschappen, de gedeelde historische wortels alsmede de gemeenschappelijke belangen glashard ontkennen ten gunste van een handvol neoliberale mooipraters in Brussel, was zonder meer de meest rampzalige beslissing die een volk in het afgelopen decennium heeft gemaakt. Een volk dat tenslotte in de eerste plaats komaf wou maken met een oligarchie, maar er gewoon een andere voor in de plaats heeft gekregen. De absurde decommunisatie- en taalwetten van Poroshenko en Zelyninsky zijn holle praatjes die geen economische gaatjes hebben gevuld. Het neerhalen van standbeelden, het veranderen van straatnamen en uiteindelijk ook het verbannen van Russisch, niet alleen in officiële communicatie van de overheid en het onderwijs maar ook in de winkels en straten, hebben het leven van de Oekraïners niet verbeterd maar een derde van de bevolking (de Krim en de Donbas niet eens meegerekend) veroordeeld tot een bestaan als tweederangsburgers. Tegen die achtergrond is het niet verwonderlijk dat de pro-Russische en socialistische OPZZh in de peilingen tot de populairste partij is uitgegroeid. In Kyiv reageert het regime van de aanvankelijk nochtans als pragmatisch bekendstaande Zelyninsky nu met repressie en het bannen van Russischtalige televisiestations en sociale media-accounts. En met het recente heropvoeren van de vijandelijkheden langs de frontlinie in Donbass, een bevroren conflict dat zes jaar lang beperkt bleef tot het occasioneel uitwisselen van vijandelijkheden door sluipschutters, lijkt een Russisch-Oekraïense oorlog voor het eerst sinds jaren weer tot de mogelijkheden te behoren. Nochtans houdt het merendeel van de Oekraïense bevolking er zelfs volgens de peilingen van Levada een positieve mening over Rusland op na, en staat nog slechts een kwart van de bevolking negatief tegenover hun oosterburen.

De oorlog in Donbass, een sluipend conflict dat op het punt staat herop te flakkeren: deze bekroonde film uit 2018 schets het dagelijkse leven van een Servische sluipschutter als vrijwilliger in de Volksrepubliek van Donetsk

Ook in Kyrgyzistan was het afgelopen jaar onrustig. Politieke onrust bracht de nationalist Jarapov aan de macht. Maar zoals zelfs de door het Westen gefinancierde destabilisatie-agentschap Atlantic Council onlangs tot haar grote ongenoegen moest constateren, bracht dit geen breuk tot stand in de relaties tot Moskou. Het Kyrgizische culturele patrimonium staat niet per definitie op gespannen voet met de Russische beschavingssfeer, waarmee de vloer wordt aangeveegd met de platitude dat etnisch-Turkische wortels per definitie moeten botsen met het Eurazisme vanwege  “banden met Erdogan”. En ook Georgië mag aan het rijtje toegevoegd worden. Ten tijde van president Mikheil Saakashvilli en de oorlog om Zuid-Ossetië liep het land Oekraïne ver vooruit als Trojaans paard van het Westen in de Kaukasus en de post-Sovjetsfeer, maar die tijden lijken voorbij nu de partij Kartuli ocneba – Demok’rat’iuli Sakartvelo steeds nadrukkelijker een illiberale en pro-Russische agenda lijkt door te voeren. De arrestatie op 23 februari van  Nika Melia, voorzitter van de door Saakashvilli gestichtte pro-Eurpese en pro-Atlantische ENM-partij, deed The Washington Post alvast dramatisch koppen: “The West has just lost Georgia!” Nog een ander spanningsveld, in de meer zuidelijke Kaukasus, werd gevormd door de oorlog in Nagorno-Karabach tussen Armenië en Azerbeidjan, waar niet alleen een decennia-oud conflict tussen Kaukasische etniciteiten heropflakkerde, maar ook de geopolitieke spanning tussen diverse Eurazische polariteiten en culturele invloedssferen onder hoogspanning kwam te staan (Rusland, Turkije en Iran). Hoewel het op Turkije georiënteerde Azerbeidjan hier als militaire overwinnaar kwam, en Armenië voorlopig als grote verliezer, kwam de diplomatieke overwinning aan Rusland toe. Opvallend was de totale afwezigheid van zowel de NATO als de EU. Hier besteden we in een later artikel op deze blog meer aandacht aan.

Daar waar het Westen het voorbije jaar dus geteisterd werd door cultuuroorlogen, lijkt het Oosten voornamelijk nog steeds in de ban van klassieke liberale kleurenrevoluties, gecentreerd rond het concept van stereotype economische en burgerlijke “vrijheden” – in essentie nog steeds dezelfde als uit de tijd van ‘glasnost’ en ‘perestroika’- ondanks bepaalde pogingen in de Westerse media om aan één en ander ook een cultureel ‘woke’ tintje mee te geven. Een hybride uitsmijter hiervan kunnen we vinden in Polen, waar de markant strenge abortuswetten, die in het najaar werden uitgevaardigd door de diep-katholieke PiS-regering, tamelijk grootschalige vrouwenstakingen uitlokten en het relatief wijdverbreide fenomeen van de “LGBTQ-vrije zones” op het platteland tot weliswaar veel kleinschaliger manifestaties hebben geleid, die niettemin disproportioneel werden uitvergroot in de Westerse media. Een voormalig Oostblokland als Polen is te blank en tegelijk niet “wit” genoeg voor een beweging als Black Lives Matter. Hoewel een economische tijger naar Oost-Europese normen, is het nog steeds erg moeilijk om een natie van in camouflagejassen en Adidasbroeken gehulde bouwvakkers, loodgieters, truckchauffeurs en tomatenplukkers, die in het Westen de jobs komen uitvoeren die de hipstermigranten van de derde generatie er niet willen doen, te belasten met ook maar enig privilege, zeker als die natie zich ook nog eens beschouwd als de permanente onderdeur van de geschiedenis. Het is een slachtofferrol waar menig “transvrouw-van-kleur” nog een puntje aan zou kunnen zuigen. Er zijn in feite noemenswaardige gemeenschappen (excuseer, communities) van “mensen-van-kleur” in Polen, behalve enkele duizenden islamitische Lipka-Tataren, al eeuwen vergroeid met de Poolse bodem waar ze onbreekbare eden van trouw hebben gezworen aan de natie. Het valt trouwens maar zeer te betwijfelen dat zij zich zichzelf als “mensen-van-kleur” zouden definiëren, ook al is een bepaald etnisch gerelateerd fenotype bij Turkische Tataren uiteraard nooit ver weg. Maar een andere huidskleur betekent nog niet “van kleur”, want dat laatste is een uitgesproken liberaal en Westers concept. Dus gooit men het maar over de religieuze boeg, en het feit dat de “Vierde Republiek” een ontegensprekelijke neiging vertoont om terug te grijpen naar ultramontaanse waarden in combinatie met socialistische recepten maakt haar tot een dankbaar doelwit voor ziedende neoliberalen die sociale roofbouw graag als social justice verpakken. En daar is heden ten dage natuurlijk enkel maar een regenbooglintje voor nodig.

LGBTQ-vrije zones in Polen: Oost versus West in ‘the war on woke’ (Bron: RT)

Het faillissement van de kleurenrevoluties

Eén ding staat vast. Het begin van het huidige decennium zal gekenmerkt worden als het jaar waarin de kleurenrevolutie naar het Westen kwam, in de eerste plaats al in zijn ‘woke’ formaat, met de Black Lives Matter-beweging die stormenderhand het grootkapitaal en de entertainmentindustrie – sinds de jaren ’50 toch zeker één van de steunpilaren van het “Vrije Westen” – overnam. Anderzijds was er de conservatieve, “rechtse” variant, die uitmondde in de bestorming van het Capitool. Hoewel dit niet heeft geleid tot een succesvolle coup d’état zal het moeilijk blijken om de beelden van de krioelende mensenmassa of de daaropvolgende zwaar gefortificeerde straten van Washington naar aanleiding van de inwijding van de nieuwe preesident van het netvlies gebrand te krijgen. We moeten een en ander natuurlijk niet overdrijven. Tenslotte was dit het land waar indertijd in volle Koude Oorlog een president op straat op klaarlichte dag werd doodgeschoten. Een gelijkaardig incident had men zich aan de andere kant van het IJzeren Gordijn niet kunnen voorstellen, maar dat heeft de VS er niet van weerhouden om de Koude Oorlog uiteindelijk te winnen. Niettemin behoort tot de existentiële kern van het Westen dat het sinds het debacle van de Vietnamoorlog werkelijk alles onder controle heeft, van drones en precisiebombardementen tot spionagesatellieten en deep ops. Zelfs hallucinante beelden zoals die van 9/11 konden daar nauwelijks een knauw aan geven, hoewel de impact toch aanzienlijk was. Maar de revanchistische campagnes binnen het kader van een Vierde Wereldoorlog (naar Constanzo Preve) tegen de “schurkenstaten” van het Midden-Oosten, met het salafisme en wahabisme als een te verpletteren Derde Wereldideologie die het oude communisme en Arabisch nationalisme in die contreien had vervangen, zorgde eerder voor een steroïdeninjectie dan voor imagoschade. Maar afgelopen decennium zakte de constructie dan toch langzaam in elkaar. Economische zeepbellen spatten uiteen en interne culturele tegenstellingen speelden steeds scherper op. Dat Amerika tevergeefs probeert te vervellen tot een nieuwe emanatie van zichzelf en dat niet lijkt te kunnen doen zonder een belangrijk deel van haar eigen bevolking tegen zich te keren, levert het Westerse samenlevingsmodel, tot voor kort het “minst slechte van alle modellen”, onherstelbare imagoschade op.

Tegelijkertijd wordt tien jaar na datum de miserabele balans van de Arabische Lente, waar hijgende journalisten en politici in het westen zo sterk hun zinnen op hadden gezet, meer dan duidelijk. In geen enkel land heeft zij tot vooruitgang geleid. Libië ligt in puin en Syrië probeert zich te herstellen van een jarenlange verwoestende burgeroorlog. In Egypte is de autocratie onder al-Sissi er eerder op vooruitgegaan dan achteruit, en zelfs in Tunesië – lange tijd aanzien als het enige land waar de Arabische Lente min of meer het verhoopte liberale resultaat had opgeleverd – neemt de sociale onrust toe en tekenen zich nieuwe grote demonstraties af op straat. Tegelijk wordt duidelijk dat het succes van de kleurenrevolutieformule zelfs in de initiële fase niet meer gegarandeerd blijkt. Een herhaling van Maidan heeft zich in Wit-Rusland niet voorgedaan, ondanks het feit dat de oppositie over een initieel momentum leek te beschikken. Gefingeerde opiniepeilingen ten spijt, lijken het met name de bemoeienissen van de EU te zijn geweest die het draagvlak snel hebben doen afkalven. Het protest dat in eerste instantie anti-autocratisch was liet zich niet binnen een ideologisch liberaal keurslijf wringen en doofde tenslotte uit, temeer daar het Kremlin het zekere voor het onzekere nam door in te zetten op een voorlopig status quo en haar eigen oppositiekandidaten – tevens de meest populaire – vooralsnog niet als martelaren naar voor heeft geschoven. Ook in Hong Kong lijkt de oppositie ondanks de zogenaamd massale protesten van de Paraplubeweging nu voorgoed te zijn uitgeschakeld. Over het Britse idee om dan maar gratis paspoorten te gaan uitdelen aan de inwoners van Hong Kong, wordt niet meer gepraat. En Navalny’s heilige martelaarsmissie in Rusland is gecrashed voor die goed en wel van de grond is gekomen. 

Nord Stream 2

Tegen de achtergrond van dit alles nadert de Nord Stream 2-pijpleiding haar voltooiing. Het betreft een gasleiding doorheen de Oostzee die Duitsland van Russisch gas moet voorzien. Het verdrag over de leiding werd in 2005 getekend door toenmalig Bondskanselier Schröder en Vladimir Poetin. Na voltooiing van een eerste pijpleiding tekenden een aantal grote partners op de Europese energiemarkt samen met Gazprom een contract voor de aanleg van een tweede leiding. Gazprom kreeg een belang van 51% in het project, Engie 9% en E.ON, BASF, OMV en Royal Dutch Shell telkens 10%. Na bezwaren van de rechtsconservatieve Poolse PiS-regering onder Lech Kaczyński, die een te grote Russische dominantie op de energiemarkt vreesde, trokken de overige partners zich als aandeelhouders terug in 2016, maar hielpen wel nog met de financiering. Gazprom zette alleen door. Vorig jaar moest nog 147 km aan pijpleiding worden aangelegd. Het afronden van de leiding gaat echter gepaard met pesterijen en sancties. De Poolse mededingingsautoriteit legde aan Gazprom een boete op van 6,5 miljard euro, die overigens door de Russen aangevochten wordt. In januari 2021 werd de arrestatie van Navalny door de VS aangegrepen om nieuwe sancties op te leggen, nadat de Atlantische grootmacht reeds eerder had geprobeerd om het project door middel van sancties te treffen. Iedere toenadering tussen Duitsland en Rusland, reeds ten tijde van MacKinder de twee voornaamste concurrenten van het Angelsaksische imperium op het Wereldeiland, zijn Amerika duidelijk een doorn in het oog. Tot op de dag van vandaag blijft onduidelijk of Nord Stream 2 nog wel zal afraken. De regering van de nieuwe president zet in ieder geval alles op alles om haar NAVO-bondgenoot op andere gedachten te brengen. Het is natuurlijk licht bevreemdend om te constateren hoe vier jaar geleden alle media-schijnwerpers inzoomden op de ‘historisch slechte relaties’ binnen het Westerse bondgenootschap, focussend op identitaire en virtuele epifenomenen zoals handdrukken, gender en al dan niet vermeende lichaamstaal, maar nu volledig uitdoven nu de Verenigde staten opnieuw teruggrijpen op dezelfde brutale chantagemiddelen als onder de regering van Barack Obama.

Westerse sancties en Oosterse allianties

Maar het is duidelijk dat het ultieme wapen van het Westen, namelijk dat van de economische sancties, uitgeput is aan het raken. Een strategische toenadering van Rusland en China is het gevolg, waarbij ook een zekere integratie van de economische belangen valt waar te nemen. Dit is des te ironischer omdat een van de keerpunten in de Koude Oorlog in feite werd gevormd door het tegen elkaar uitspelen van Moskou en Beijing door de Amerikanen, en dit ten laatste vanaf 1972. Hierdoor verliezen de economische sancties aan efficiëntie, bijkomende sancties tegen Rusland treffen eigenlijk bijna niemand meer want de financiële belangen liggen al lang niet meer in het Westen. Het Belt & Road initiatief van de Chinezen maakt de nachtmerrie van MacKinder daarenboven bijzonder tastbaar: een toenemende interconnectiviteit van het Eurazische continent zorgt voor nieuwe ontwikkelingen en vitaliteit die juist de essentie van het Hartland vormen (zoals Poetin het in 2012 uitdrukte: de Chinese wind in Russische zeilen vangen). Een toenemende onafhankelijkheid van de levenslijnen van het globalitaire kapitalistische systeem, zoals de dedollarizatie, het bannen van de geopolitiek gekleurde en ideologisch liberale Amerikaanse sociale media en de loskoppeling van de Westerse betaalsystemen staan op het programma. Geen wonder dat Westen alles uit de kast haalt in een finaal offensief op het Hartland om de toenemende multipolartiteit zoveel mogelijk in te dijken. Nu de Verenigde Staten onder Biden definitief hun globalistische agenda combineren met het Amerikaanse exceptionalisme, staan alle verhoudingen opnieuw op scherp. Maar het is al lang niet meer vanzelfsprekend dat het Westen hierbij aan de “juiste kant van de geschiedenis” staat.

mercredi, 14 avril 2021

Devoir conjugal : l’étrange conception du viol des féministes

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Devoir conjugal : l’étrange conception du viol des féministes

par André Waroch

Ex: https://lestroisetendards.com/2021/04/12/

Il y a dix ans, le tribunal d’Aix en Provence prononçait un divorce aux torts exclusifs d’un homme pour « absence de relations sexuelles pendant plusieurs années » avec son épouse. Le mari fut obligé de verser à celle-ci 10.000 euros de dommages et intérêts. Cette affaire resta obscure. Aucune campagne d’indignation ne s’éleva contre un quelconque « archaïsme » juridique. L’homme eut droit à quelques entrefilets légèrement interloqués, et ce fut tout.

Le mois dernier, une femme qui avait subi le même sort en 2019 (l’amende de 10.000 euros en moins, mystérieusement)  a déposé un recours devant la cour européenne des droits de l’homme.

Cette fois, branle-bas de combat. Fini les entrefilets rédigés par des pigistes. On sort l’artillerie lourde et le gros rouge qui tâche. Mediapart s’empare de l’affaire. Edwy Plenel s’élève contre cette sanction « sidérante ».  BFM, par la bouche de Fanny Wegscheider, se demande « ce que peut bien signifier cette notion de devoir conjugal en 2021 » , et fait immédiatement l’amalgame avec le viol conjugal. 

La chaîne macroniste appelle ensuite à la rescousse Julie Matiussi « Maître de conférence » présentée en tant qu’experte technique, et qui, après avoir rappelé l’historique des condamnations du même type comme une consultante objective, se permet de s’interroger « sur la pertinence d’un devoir conjugal de façon générale, dans la mesure où notre droit reconnait par ailleurs une interdiction du viol conjugal ».

La plaignante est accompagnée par le Collectif Féministe Contre le Viol, au cas où certains n’auraient pas encore compris le message : devoir conjugal = viol conjugal. 

« C’est une justice encore patriarcale et archaïque qui dit aux femmes : si tu es mariée, prière d’écarter les cuisses ! » affirme sa présidente Emmanuelle Piet à propos de l’affaire.

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Cette offensive médiatique est une étape de plus vers l’abolition du mariage, vers l’abolition du couple monogame hétérosexuel comme modèle dominant, et, plus largement, vers la destruction de la société française.

Elle repose entièrement sur le mensonge et la manipulation de masse par les grands groupes de presse alliés à l’Etat, eux-mêmes émanation de l’oligarchie au pouvoir. 

Ces mensonges et ses manipulations sont absolument énormes, et je me fais fort de les démonter dans les quelques lignes qui vont suivre. 

D’abord, deux minutes de recherche en ligne permettent de découvrir la vérité sur les acteurs de cette opération de propagande : Julie Matiussi, par exemple, n’est ni une experte technique ni une consultante ; c’est une militante d’extrême-gauche. On peut consulter sur son  CV la liste de ses publications et de ses interventions. L’une d’elle s’intitule : « Le devoir conjugal : de l’obligation de consentir » prononcée en 2017 à Sciences Po, cette fabrique de crétins et de traitres qui n’en finit de mener la France à l’abime. Pour le reste des articles et des conférences, on est à peu près à mi-chemin entre « repenser notre rapport aux mineurs isolés » et « comment assumer sa non-binarité au repas de Noël ». 

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Dans une interview à l’Est républicain en 2020, Madame Matuissi ne prend d’ailleurs pas autant de précautions oratoires, et affirme clairement son souhait de voir le devoir conjugal disparaître de la loi et de la jurisprudence. 

D’où vient cette haine absolument hystérique des féministes contre ce qu’on appelle le devoir conjugal ?

On l’a dit, et elles le proclament et le hurlent, par tous les temps et sur tous les tons, pour elles, le devoir conjugal est un viol pur et simple. 

Il y a donc trois choses à déterminer : la définition du devoir conjugal, la définition du viol, et la définition du viol par les féministes.

Le devoir conjugal est une notion juridique héritée d’un lointain passé catholique, qui oblige les deux membres du couple marié à avoir entre eux des relations sexuelles régulières. La femme et l’homme sont astreints à ce devoir exactement de la même façon. Il est donc impossible de trouver une loi plus sexuellement égalitaire que celle-ci. Ce qui n’empêche pas Madame Piet de hurler au « patriarcat ».

Autre remarque, le devoir conjugal est une obligation reconnue et officielle, incluse dans la notion de « communauté de vie » de l’article 215 du code civil. Il y a donc une solution simple, si on refuse ce qu’on considère comme les « archaïsmes » du mariage : ne pas se marier. De même pourrait-on conseiller aux hommes peu portés sur le célibat et l’abstinence de ne pas s’engager sur la voie de la prêtrise catholique. 

Et si vous considérez qu’on ne peut pas prendre de sanctions contre vous suite à votre non-respect des clauses du contrat que vous avez librement signé parce que vous n’avez pas pensé à lire ce qu’il y avait dedans ou que vous ne l’avez pas compris, je m’engage à militer pour votre placement sous curatelle renforcée, et pour la suppression de vos droits civiques. Car, à  priori,  quelqu’un qui affirme ne pas être capable de lire ce qu’il y a dans un contrat avant de le signer ne devrait pas être autorisé à conduire une voiture, ni à choisir par l’exercice du vote qui sera notre prochain président. 

Si on considère qu’une femme est un être responsable au même titre que l’homme,  cela veut dire qu’elle doit assumer les conséquences de ses actes. Si vous contractez un prêt à la banque, que ce prêt stipule que vous devez verser 200 euros par mois et que vous ne le faites pas, au bout d’un moment vos biens pourront être saisis. 

Si vous vous engagez devant la loi à avoir des relations sexuelles régulières avec quelqu’un et que vous ne le faites pas, un divorce peut éventuellement être prononcé à vos torts exclusifs. C’est ce qu’on appelle la responsabilité individuelle. Encore une fois, si cela est trop dur pour vous, demandez à être placé sous curatelle. 

Mais ce discours est très dur à accepter pour les féministes, dont l’idéologie présuppose toujours l’irresponsabilité foncière de la femme, quel que soient les lieux, les époques et les circonstances.

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Karine Le Marchand.

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Maïa Mazaurette.

Des femmes qui défendent le devoir conjugal, il y en a, pourtant, et non des moindres. Au hasard, Karine Le MarchandElisabeth LevyMaïa Mazaurette, ou encore Thérèse Hargot. Au moins pour les deux premières, des femmes au moins aussi libres, aussi intelligentes, aussi  indépendantes qu’Emmanuelle Piet et Julie Matuissi, qui ont réussi leur vie y compris sur le plan économique, et qui affirment sans ambages que, non seulement le devoir conjugal n’est pas un viol, mais qu’il peut être tout à fait nécessaire à l’harmonie du couple. 

A l’occasion de l’affaire qui nous occupe, Elisabeth Levy en a d’ailleurs remis une couche

Mais cela n’était qu’une mise en bouche : passons au cœur du sujet ; allons tout simplement voir sur wikipedia pour avoir la réponse la plus consensuelle possible à la question suivante : qu’est-ce qu’un viol ? 

«  Le viol est l’acte avec lequel une personne est contrainte à un acte sexuel par la force, la surprise, la menace, la ruse ou, plus largement, par l’absence de consentement »

Qu’est-ce que le consentement ?

« Le consentement sexuel désigne l’accord que les personnes se donnent mutuellement pour qu’une activité sexuelle ait lieu entre elles. »

Les choses sont donc tout à fait claires : ce qui définit un viol est l’absence de consentement. Ce qui définit le consentement est le fait que les deux personnes se mettent d’accord pour qu’un rapport sexuel ait lieu entre elles.

Dans l’affaire qui nous occupe, il n’est donc à aucun moment question de viol : le mari a souhaité avoir des relations sexuelles avec sa femme, dans le cadre du mariage, c’est-à-dire du contrat signé par la femme de son plein gré. Devant le refus répété de celle-ci (nous parlons de plusieurs années) le mari n’a violé ni tenté de violer qui que ce soit : il a fait valoir son droit au divorce pour faute, exactement comme le prévoit la loi française.

Les féministes invoquent donc le viol dans une affaire où il n’existe pas, fut-ce sous forme de tentative. 

Mais qu’est-ce que le consentement et le viol pour les féministes ? 

Laissons parler de nouveau Emmanuelle Piet :

« j’ai un peu de mal avec la notion de consentement : consentir, ce n’est pas avoir envie de faire l’amour, c’est accepter tout juste, ce qui n’est pas très positif. On a des relations sexuelles parce qu’on en a envie, pas juste parce qu’on y consent. Et c’est remettre la femme dans un rôle un peu étrange quand même : « Je consens à avoir une relation sexuelle ». En gros, elle n’a pas besoin d’avoir envie, il faut juste qu’elle y consente. Mais si elle n’a pas envie, il ne faut pas qu’elle se force ! Cela sous-entend aussi que les messieurs peuvent ne pas avoir compris qu’elle n’était pas consentante : « Oups, trop tard, mais je ne suis pas un violeur ! ». ça ne marche pas comme ça. » 

Il est pas beau le tour de passe-passe ? Il est pas incroyable, le numéro de prestidigitation ?

Pour correspondre à la notion que Madame Piet se fait du consentement, il ne faut pas seulement accepter une relation sexuelle; il faut en avoir envie. Un rapport sexuel consenti n’est plus alors un rapport ayant reçu l’accord des personnes y participant, mais un rapport ayant reçu l’accord de la femme parce qu’elle en a envie

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Call-girl à Lucknow (Inde).

Tout le reste : la call-girl de luxe qui couche avec un footballeur, non parce qu’elle en a envie, mais parce qu’on la paye quatre mille euros la nuit ; la star du porno, qui couche avec des hommes, non parce qu’elle en a envie, mais parce que ses émoluments atteignent un demi-million d’euros par an ; et la femme légitime qui accepte un rapport sexuel avec son mari malgré une libido en berne, parce qu’ils n’ont rien fait depuis six mois et qu’elle veut lui faire plaisir ; toutes ces femmes sont, pour Emmanuelle Piet, présidente du CFCV, des victimes de viol

Voilà comment on laisse planer l’ombre du viol dans une affaire qui n’en comporte aucun: en substituant, à la définition officielle et jusque là couramment admise du viol, sa propre définition délirante. Car dans le monde merveilleux d’Emmanuelle Piet, un homme ne devrait donc pas seulement, pour éviter le titre de violeur, s’assurer que la femme a donné son accord pour un rapport sexuel ; il devrait aussi vérifier (par télépathie ?) que la femme accepte bien parce qu’elle en a envie.

Ce qu’Emmanuelle Piet ne nous explique pas, c’est si, dans son monde merveilleux, la déclaration de non-envie faite par une femme – puisqu’on on ne peut prouver l’absence de désir sexuel- suffirait à faire mettre en prison (sans jeu de mots) le contrevenant-mâle-porc-violeur-patriarcal. 

Des vraies victimes de vrais viols, pourtant, il y en a. Il y en a même de plus en plus. De 2011 à 2019, le nombre de plaintes pour viol est passé de 1046 à 22448, soit une augmentation de 120%, qu’on peut même qualifier d’explosion. La première raison de cette explosion, il faut aller le chercher dans le laxisme judiciaire : de 2007 à 2017, le nombre de condamnations pour viol a chuté de 40% 

Mais ces chiffres ahurissants n’intéressent pas les féministes. 

Car leur but, au cas où certains auraient encore des doutes, n’est pas de faire le bonheur des femmes, ou d’empêcher qu’elles se fassent violer, frapper ou tuer – rappelons que c’est depuis leur arrivée au pouvoir (avec Vallaud-Belkacem puis Schiappa) que le nombre de viols a doublé. Leurs objectifs sont tout autres : d’abord, pourrir les relations qu’entretiennent les femmes avec les hommes, à commencer par ceux qui leur sont les plus proches ; les décourager à l’avance d’envisager la fondation d’une famille avec un homme ; et ainsi imposer, aux femmes idiotes comme aux femmes intelligentes, en formatant les premières dès le plus jeune âge et en faisant peser sur les secondes la menace constante de l’exclusion sociale, leur modèle obligatoire de lesbienne sans enfants consacrant sa vie au travail et à la consommation. 

Le monde rêvé des féministes, s’il finit par advenir, ressemblera à une société totalement atomisée, de plus en plus urbaine et de plus en plus laide, faite d’hommes et de femmes condamnés au célibat et à la solitude, se défiant les uns des autres, sans enfants, ou avec des enfants sans père, trouvant un exutoire dans la pornographie et les mondes virtuels, enfermés chez eux pendant qu’au dehors roderont les bêtes sauvages, et que règnera sur ce chaos l’hyper-bourgoisie mondialisée. Cela y ressemble déjà.

                                                                                                          André Waroch.

11:32 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, viol, violence, féminisme, devoir conjugal, couple | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 13 avril 2021

« Cessons d’être des Occidentaux et redevenons des Européens d’origine boréenne » - Entretien avec Georges Feltin-Tracol

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« Cessons d’être des Occidentaux et redevenons des Européens d’origine boréenne »

Entretien avec Georges Feltin-Tracol

Propos recueillis par Andrej Sekulovic

Pour commencer, pouvez-vous nous donner une brève introduction sur votre domaine d’expertise, votre travail et vos activités en cours ?

J’ai 50 ans. Formé aux sciences politiques, à l’histoire et à la géographie, j’ai aussi suivi des cours de droit constitutionnel.

J’écris mes premiers articles dès 1993. J’ai publié une dizaine de livres et collaboré à une dizaine d’autres. En 2005, je fonde avec quelques amis le site identitaire français Europe Maxima dont j’assume la rédaction en chef.

Je collabore aux Cahiers d’histoire du nationalisme, à la revue Synthèse nationale et au Magazine des Amis de Jean Mabire. Je tiens enfin chaque semaine sur le site officiel de TVLibertés un podcast intitulé « Chronique hebdomadaire du Village planétaire ».

Dans le passé, vous étiez également membre du grand groupe de réflexion français de la « Nouvelle Droite », le GRECE. Parlez-nous un peu de votre travail au sein de ce groupe de réflexion et de la « Nouvelle Droite » elle-même ?

Il faut d’abord rappeler aux lecteurs que le terme de « Nouvelle Droite » provient de journalistes de gauche hostiles qui alimentent une violente campagne de presse de l’été 1979. Fondé à la fin des années 1960, le GRECE est un groupe de réflexions pluridisciplinaires et contre-encyclopédiques qui n’a jamais pris de positions politiques, sauf à deux occasions :

– en 1974, quand son secrétaire général, Jean-Claude Valla (1944 – 2010), appelle les lecteurs d’Éléments à voter pour Valéry Giscard d’Estaing au second tour de l’élection présidentielle contre le candidat de l’union de la gauche socialiste – communiste François Mitterrand;

– en 1992, quand le rédacteur en chef d’Éléments, Charles Champetier, défend le « non » au référendum sur le traité européen de Maastricht. Sa prise de position suscite de vifs débats. Si Alain de Benoist s’abstient, les « Nouvelles Droites » flamande et italienne soutiennent le « oui ».

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Le GRECE m’a intellectuellement formé. J’y ai rencontré de grandes figures pionnières aujourd’hui décédées comme Roger Lemoine (1928 – 1999), Maurice Rollet (1933 – 2014) ou Jacques Marlaud (1944 – 2014). J’ai d’abord publié des articles dans ses publications régionales avant d’écrire dans Éléments. Parrainé par Jacques Marlaud et Charles Champetier, je me suis occupé du Lien, son bulletin interne. Je suis aussi intervenu à ses nombreuses universités d’été dans les années 1990 – 2000.

Aujourd’hui, le GRECE n’existe plus dans les faits. Il a été remplacé par l’Institut Iliade dont l’ambition plus politique s’inscrit dans la perspective d’un retour en politique après 2022 de Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen. Je me suis détaché pour diverses raisons de la « Nouvelle Droite » parisienne qu’il ne faut pas confondre avec les « Nouvelles Droites » présentes dans les différentes régions françaises, ni avec les autres manifestations ailleurs sur le continent indépendantes, en particulier les initiatives autour de Synergies européennes de l’excellent Robert Steuckers. Je continue à ma modeste mesure l’immense entreprise de démolition des mystifications de la Modernité, du Progrès et de l’Égalité.

Une partie de votre travail porte sur la géopolitique. Que pouvez-vous nous dire sur l’actuelle situation géopolitique ? Pensez-vous que les objectifs géopolitiques de grands « acteurs » tels que la Chine, la Russie, les États-Unis d’Amérique ou de l’Union européenne évolueront dans un proche avenir ?

Balayer l’actuelle situation géopolitique en quelques lignes ne serait pas sérieux. Je ne lis pas l’avenir. Mais je ne me dérobe pas.

L’Union dite européenne prouve chaque jour son inutilité géopolitique. Ce vide existentiel atteint aussi les nations, les États et les peuples, ce qui invalide le souverainisme national et les propositions de « Frexit » ou d’« Italexit ». Le risque de sécession de la Catalogne montre aussi que l’indépendantisme et le gauchisme travaillent en réalité pour le mondialisme. Sauver notre civilisation passe par un saut historique vers une véritable unité européenne.

unnamed.jpgLa Russie reste une puissance d’ordre continental, mais l’immensité de son territoire, son faible nombre d’habitants, sa natalité toujours déficiente et sa porosité démographique avec les populations du Caucase méridionale et d’Asie Centrale fragilisent ses ambitions. N’oublions pas que Vladimir Poutine n’est pas immortel.

Avec Joe Biden élu grâce aux fraudes massives de l’« État profond », les États-Unis redeviennent le sheriff du monde entier. Mais ont-ils encore les moyens de dominer les cinq continents ? La société yankee est plus que jamais divisée. Les États-Unis se rapprochent du Tiers-Monde et la drogue ravage leurs campagnes. Verra-t-on leur éclatement ? Je le souhaite, mais je ne parierai pas.

Quant à la Chine, grâce à sa dynastie septuagénaire, le Parti communiste, elle retrouve la place qu’elle a perdue à la fin du XVIIIe siècle : la première. Face à la montée en puissance de Pékin, il faut prendre en compte l’émergence de l’Inde sous le gouvernement national-conservateur de Narendra Modi. On oublie que la Chine vieillit et qu’en 2050, l’Inde sera l’État le plus peuplé du monde. Et si le XXIe siècle était son siècle?

Vous avez également écrit sur la troisième voie et le mouvement solidariste. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les solidaristes et sur les grands principes des mouvements de troisième voie ?

Au risque de me défausser, ma réponse développée dépasserait le cadre de cet entretien. Après une publication récente en espagnol, Pour la troisième voie solidariste pourrait être traduit en anglais ou en slovène. Dans cet ouvrage, je me concentre sur la France sans pour autant ignorer les voisins européens et les expériences en Amérique du Sud et en Russie.

Le solidarisme est d’abord une formulation de l’homme politique français, le républicain Léon Bourgeois (1851 – 1925), premier président du Conseil de la Société des Nations. Il veut donner au radicalisme – le mouvement républicain franc-maçon qui constitue le cœur nucléaire de la IIIe République française (1870 – 1940) – une idéologie. L’ingénieur allemand Rudolf Diesel (1858 – 1913) écrit en 1903 un essai intitulé Solidarismus. Le Flamand Joris van Severen (1894 – 1940) fonde en 1931 en Belgique le Verdinaso (Ligue des solidaristes nationaux thiois). Dans la même décennie, avant de rejoindre la Phalange espagnole, Ramiro Ledesma Ramos (1905 – 1936) anime le national-syndicalisme et influence les mouvements d’Amérique latine tels le péronisme argentin ou le sinarquisme mexicain.

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Après la Guerre d’Algérie en 1962, les jeunes militants de l’Algérie française reprennent à leur compte le solidarisme et travaillent avec la NTS (la résistance solidariste russe en exil). En 1975, un militant solidariste français, Francis Bergeron qui dirige maintenant le quotidien national-catholique Présent, distribue des tracts anti-soviétiques sur la Place Rouge à Moscou ! À la même époque, d’autres solidaristes français partent au Liban combattre aux côtés des phalangistes chrétiens contre les musulmans progressistes.

La troisième voie (« Ni trusts ni soviets » et « Ni Washington ni Moscou ») prend des formes variées. En France, elle se manifeste avec le bonapartisme de l’empereur Napoléon III, le catholicisme social des royalistes contre-révolutionnaires, le distributisme cher à l’écrivain britannique G.K. Chesterton ou le gaullisme de Charles De Gaulle. Ce dernier prônait l’indépendance nationale, une Europe libérée des blocs issus de Yalta et la justice sociale (l’association du capital et du travail, l’intéressement aux bénéfices et la participation des producteurs à l’avenir de leur entreprise).

Quels autres auteurs, philosophes et écrivains ont-il eu le plus d’influence sur vous et vos travaux ? Quels auteurs recommanderiez-vous à nos lecteurs ?

Je ne mentionne que des défunts : l’Italien Julius Evola, les Allemands Carl Schmitt et Arthur Moeller van der Bruck, le Suisse Denis de Rougemont, l’Étatsunien Francis Parker Yockey, le Belge Jean Thiriart, les Français Joseph de Maistre, René Guénon, Charles Maurras, Maurice Barrès, Robert Aron, Arnaud Dandieu, Julien Freund, Guillaume Faye, Robert Dun, Dominique Venner ou Guy Debord. J’en oublie bien sûr…

J’invite vos lecteurs à les lire dans le texte ou dans une traduction disponible en anglais ou en allemand.

Quelle est votre avis sur les mouvements identitaires et nationalistes contemporains ?

Vaste question ! Chaque mouvement est différent, y compris au sein d’un même pays. Je porte un regard assez positif sur les mouvements nationalistes et identitaires, surtout s’ils s’opposent au monde financier et au multiculturalisme, à l’immigration extra-européenne et à la corruption politique.

9782367980652-475x500-1.jpgJe déplore en revanche que certains mouvements cherchent encore à régler des désaccords frontaliers et les contentieux historiques. Les nationalistes doivent renoncer aux vieilles et vaines querelles pour défendre l’intérêt général européen. Je n’apprécie pas que le FPÖ s’attaque à la minorité slovène en Carinthie. Je n’aime pas que les nationalistes norvégiens ou suédois s’indignent de la présence des Samis, ces indigènes d’Europe septentrionale.

Disciple de Julius Evola, fils d’un des cofondateurs du MSI, le penseur italien Adriano Romualdi (1940 – 1973) affirmait avec raison que « seuls les nationalistes peuvent faire l’Europe ». Les « bons Européens » doivent soutenir les avant-postes de notre civilisation européenne : protéger les enclaves espagnoles au Maroc, libérer Chypre de l’occupation turque et l’unir à la Grèce, reprendre à la Turquie la Thrace orientale et Constantinople, soutenir l’Arménie et l’Artsakh – Nagorny Karabakh. Ils doivent enfin exiger le départ de toutes les troupes US d’Europe et la dissolution de l’OTAN.

Que pouvez-vous nous dire sur la situation politique actuelle en France ? Comment voyez-vous les développements au sein de l’Union européenne, y compris les migrations massives, la crise du covid-19 et le fossé entre les États-membres du V4 et le reste des pays occidentaux « libéraux » de l’UE ?

Votre question comporte plusieurs sous-questions. La France arrive lentement à son nadir historique. Sa classe politique, intellectuelle, artistique, culturelle, économique, technicienne et sanitaire est d’une affligeante nullité. Les Français sont responsables de ce drame historique. Les nationalistes les ont prévenus depuis cinquante ans. Ils ne les ont pas écoutés ! En 1973, le gouvernement français interdit le mouvement Ordre nouveau, créateur du Front national, qui avait tenu une réunion électorale contre l’immigration, principal vecteur de la tiers-mondisation de l’Europe.

L’actuelle crise sanitaire favorise l’expansion du capitalisme de surveillance. Le covid-19 permet une expérience incroyable d’ingénierie sociale et de guerre psychologique 3.0 afin de domestiquer les peuples européens récalcitrants. Ce dressage social réussira-t-il ou bien connaîtrons-nous des insurrections salvatrices ? L’avenir nous le dira.

Le pessimiste lucide que je suis ne croit pas à l’influence déterminante du V4 (ou Groupe de Visegrad). Sous le même emballage « illibéral », la Hongrie et la Pologne divergent par rapport à la Russie. Varsovie et Budapest se plient aux conditions sur l’« état de droit » du plan de relance européen. Le V4, même avec l’apport de la Slovénie, voire de la Croatie, ne fera jamais le poids face à l’axe franco-allemand. Par ailleurs, Viktor Orban et Jaroslaw Kaczynski sont des « faux héros réactionnaires (ou conservateurs) ». On doit cette notion à Thomas Molnar (1921 – 2010) dans son essai La Contre-Révolution (1969). Catholique hongrois polyglotte exilé aux États-Unis, Thomas Molnar participait au courant paléo-conservateur. Ce collaborateur des « Nouvelles Droites » française, allemande, autrichienne et italienne conseilla le jeune Orban entre 1998 et 2002.

9782367980485-475x500-1.jpgLes régimes hongrois et polonais ne sont pas révolutionnaires–conservateurs, mais plutôt nationaux-conservateurs. Ils prennent une bonne direction, mais ils manquent de radicalité.

Quelle conséquences géopolitiques pensez-vous qu’auront les élections américaines de l’année dernière ?

Avec Joe Biden, l’humanitarisme armé et interventionniste retrouve la Maison Blanche. Les États-Unis reprennent leur volonté d’exporter partout leur conception frelatée et aliénée du bonheur bourgeois, mais ils sont très divisés : la guerre culturelle fait rage sur les campus et dans les mass media. Le sang des Étatsuniens coulera encore et encore au nom du Progrès et des droits de l’homme (pardon ! de l’humain fluide non genré trans-post-méta-sexuel…). Il importe au contraire de valoriser toutes les affirmations identitaires qui s’y développent. Ce modèle d’ultra-modernité doit éclater sous ses contradictions internes.

Selon vous, quel est l’avenir de l’Europe et de l’Occident ?

Je tiens à distinguer l’Occident de l’Europe. En 2021, l’Occident relève de l’atlantisme et du cosmopolitisme. L’Occident ne coïncide donc plus avec l’Europe dont l’antique civilisation brille de ses derniers feux. Cessons d’être des Occidentaux et redevenons des Européens d’origine boréenne. Comment ? En bâtissant un État central continental qui délivrerait la nationalité européenne aux seuls Européens. Ainsi serais-je un citoyen français de nationalité européenne et les lecteurs, des citoyens slovènes, autrichiens ou allemands de nationalité européenne. Je ne verrai pas de problème qu’un Danois ou un Italien soit maire de Strasbourg ou qu’un Hongrois devienne président de la République européenne de France.

Trêve de rêverie ! L’Europe court avec l’affreuse Union européenne vers sa perte finale. Amor fati !

Avez-vous un dernier conseil ou un dernier message pour les lecteurs slovènes ?

Je les salue. Ils appartiennent à un vieux peuple et à un jeune État. Pendant des siècles, ils ont connu diverses dominations étrangères plus ou moins consenties. Au XXe siècle, la Slovénie a subi l’oppression de la première Yougoslavie royale serbe, puis de la seconde Yougoslavie titiste. Le peuple slovènes a quand même conservé leur identité, base indispensable pour fonder la souveraineté. Il est un bel exemple de persévérance historique.

Outre de magnifiques paysages karstiques, la Slovénie est la patrie du célèbre groupe musical Leibach et du remarquable courant artistique NSK à l’esprit néo-futuriste, ironique et « situationniste ». Leur apparition a correspondu aux premiers signaux de la fin de la Guerre froide.

Amis Slovènes, vous êtes le Midi de la Mitteleuropa danubienne !

Propos recueillis par Andrej Sekulovic pour le site slovène tradicijaprotitiraniji.org mis en ligne en anglais et en slovène les 19 et 22 mars 2021, versions allemande et néerlandaise consultables sur Synergon Infos, le 4 avril 2021.

https://synergon-info.blogspot.com/2021/04/georges-feltin-tracol-die-rettung.html

https://synergon-info.blogspot.com/2021/04/georges-feltin...

Sur la présence militaire mondiale des États-Unis

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Sur la présence militaire mondiale des États-Unis

Leonid Savin

Ex : https://www.geopolitica.ru/

De la présence physique aux opérations sophistiquées sur Internet, telles sont les tâches du Pentagone dans un avenir proche.

Le mois de mars dernier a été assez fructueux pour la communauté militaro-politique américaine en termes de doctrines et de stratégies de toutes sortes. Nous avons déjà noté qu'au début du mois de mars, la Maison Blanche a lancé la publication du manuel temporaire de sécurité nationale aux Etats-Unis.

Et le 16 mars, l'armée américaine a publié la nouvelle stratégie Army Multi-Domain Transformation. Prêt à gagner dans la compétition et le conflit.

Elle aussi présente un intérêt considérable. Ce document parle d'étendre la présence des forces terrestres américaines dans le monde. Il note que "dans la région indo-pacifique, 24 des 29 chefs d'armée sont des officiers de l'armée de terre, et sur les 30 États membres de l'OTAN, 22 ont des chefs d'armée issus de leurs armées respectives. En raison de cette affinité professionnelle, l'armée américaine peut jouer un rôle considérable dans le soutien des objectifs inter-agences des États-Unis dans une approche pangouvernementale." Ce principe du "soft power" au sein du "hard power" est utilisé depuis longtemps par l'armée américaine pour attirer des partenaires d'autres pays dans sa sphère d'influence.

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Le Général McConville.

Le commandant de l'armée américaine, le général McConville, commentant la nouvelle stratégie, a noté que les méthodes de guerre non militaires étaient désormais très demandées. Selon lui, "la compétition narrative est une bataille mondiale constante pour les cœurs et les esprits de nombreux publics différents dans de nombreux pays différents. C'est une lutte pour raconter l'histoire de l'Amérique et pour embellir sa réputation lorsque des adversaires tentent de la salir et de la désinformer. Tout ce que l'armée fait, et qui n'est pas un secret, contribue à la réputation nationale, bonne ou mauvaise, souligne le journal. Les actions insensibles ou contraires à l'éthique qui complètent la mission aujourd'hui peuvent causer des dommages durables à la réputation que toutes les autres unités devront gérer à l'avenir ‘’.

Il explique que la concurrence directe et indirecte est directement déterminée par la volonté des États-Unis de passer ou non à l'utilisation de la force armée. En substance, la concurrence "directe" est tout cas où les politiciens sont prêts à voir des troupes américaines tuer des ressortissants étrangers. La concurrence indirecte, en revanche, signifie que l'utilisation de la force létale par les États-Unis n'est pas à l'ordre du jour, bien que des hostilités ouvertes par des alliés, des partenaires et des mandataires soient tout à fait possibles. Ainsi, la fourniture de missiles Stinger aux insurgés afghans contre l'URSS était un conflit indirect, même malgré les pertes en vies humaines, alors que le déploiement d'une brigade de combat sur le territoire d'un allié menacé est un conflit direct car le potentiel d'un affrontement entre les forces américaines et étrangères existe.

Il y a clairement une allusion à la manière dont les États-Unis devraient se comporter vis-à-vis de la Chine (y compris le soutien à Taïwan) ainsi que de la Russie et de l'Iran.

Le document évoque également la manière d'attirer dans son camp les pays qui entretiennent de bonnes relations avec des adversaires potentiels.

Elle précise que "les plus courantes de ces [situations] sont les nombreux cas où les États-Unis et un adversaire ont une relation ou une présence durable. C'est l'une des différences significatives entre la compétition actuelle entre grandes puissances et la guerre froide. Aujourd'hui, même certains des alliés les plus proches et les plus anciens des États-Unis entretiennent des relations importantes avec des adversaires.

Les débats au sein des gouvernements de certains de nos alliés les plus proches sur la question de savoir s'il faut donner la priorité à la sécurité et aux liens avec les États-Unis ou à l'économie et à la Chine ou à l'infrastructure des technologies de l'information sont des exemples de la façon dont la concurrence indirecte se produit presque partout.

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Dans un pays donné, les deux grandes puissances procéderont à des échanges entre les guerres, fourniront une assistance technique, accueilleront des étudiants pour l'éducation et la formation militaires, renforceront les capacités des forces de sécurité, vendront des équipements ou achèteront des biens et des services à la population locale... Le partenaire est heureux d'envoyer des étudiants dans les collèges militaires des deux grandes puissances ou d'acheter des équipements aux deux."

Et pour finalement attirer des partenaires de leur côté, l'armée américaine suggère de saper la réputation des pays désignés comme concurrents. "Une bonne réputation est un atout stratégique. La concurrence narrative se traduit par la montée et la chute de la réputation d'un pays, fondée sur les perceptions communes de sa force, de sa fiabilité et de sa détermination. La compétition narrative est continue, ouverte et plus large que tout événement ou action unique. Il s'agit d'un lien qui relie de multiples instances subordonnées de concurrence sur des questions spécifiques en un tout cohérent.

La concurrence narrative est soutenue et cumulative ; la réputation des États-Unis s'accumule avec le temps. Malgré cette force, la concurrence narrative va assez loin. Les États-Unis peuvent jouir d'une réputation mondiale exceptionnelle, mais ne pas être en mesure de rivaliser efficacement sur une question particulière parce qu'ils n'ont pas établi de relation, n'ont pas de présence ou ne disposent tout simplement pas des capacités appropriées à la situation."

Des actions asymétriques sont également censées être menées, en se concentrant sur l'image existante des États-Unis en tant que protecteur de la démocratie.

"Dans la mesure où les systèmes et valeurs démocratiques ouverts désavantagent les États-Unis dans ce qu'on appelle parfois la guerre politique, ces mêmes caractéristiques font des États-Unis un partenaire plus attrayant. Si un adversaire utilise la concurrence dans le cadre d'un conflit armé par des moyens tels que le harcèlement des pêcheurs dans les zones contestées ou la conduite de campagnes de désinformation, la meilleure réponse pour les forces armées peut être d'essayer de répondre de manière non symétrique par une forme d'agression de ce type. Les actions agressives d'un adversaire créent la possibilité d'une réponse asymétrique dans laquelle l'allié ou le partenaire menacé cherche à approfondir sa coopération avec les États-Unis."

Et l'idée maîtresse de ce genre de nouveaux documents est confirmée verbalement par d'autres hauts responsables militaires au niveau officiel...

Lors d'une audience du Sénat américain le 25 mars 2021, le sous-secrétaire à la défense pour les opérations spéciales et les conflits de faible intensité, Christopher Meyer, a déclaré que "les forces d'opérations spéciales ont fait des progrès dans l'adaptation de leurs capacités aux défis de la concurrence avec les grandes puissances que sont la Chine et la Russie."

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Le Général Richard Clarke.

Le général Richard Clarke, qui commande directement les forces d'opérations spéciales (FOS) du Pentagone, a indiqué que cinq mille combattants des forces spéciales se trouvent dans 62 pays. Ils mènent des actions conjointes avec des partenaires d'autres pays, des travaux inter-agences sur la détection des réseaux transrégionaux, la prévention des actes terroristes, la surveillance des transactions financières, etc. À l'avenir, pour contrer la Chine et la Russie, les FDS joueront un rôle central. Il s'agira de "mener des opérations psychologiques, de faire participer activement les ressortissants étrangers à la recherche, de contrer et de combattre la propagande hostile et la désinformation."

Il a été dit qu'"en 2021, nous présenterons nos premiers partenaires à l'étranger et créerons des relations inter-agences... Enfin, nous sommes reconnaissants pour la gamme d'autorités accordées par le Congrès qui permettent au FSD d'avoir un impact énorme sur divers groupes de mission. Les opérations menées au titre de l'article 127e du 10 USC (CT) offrent la souplesse nécessaire pour appliquer les opérations de lutte contre le terrorisme à d'autres zones inaccessibles ou contestées, et les opérations menées au titre de l'article 1202 du FY18 NDAA (guerre irrégulière) sont nécessaires pour appliquer les capacités CCO afin d'identifier les acteurs malveillants et de leur imposer des coûts. En outre, les autorités en vertu de l'article 127f du 10 USC (renseignement/contre-espionnage) et de l'article 1057 de la NDAA de l'année fiscale 20 (formation opérationnelle secrète) ont modifié les règles de dépenses, ce qui permet d'appliquer les capacités de CCO avec plus d'efficacité et de transparence."

Cela signifie que les législateurs américains ont donné leur feu vert pour étendre la portée de toutes sortes d'opérations secrètes visant à violer la souveraineté d'autres nations. Et la lutte contre la propagande signifie un large arsenal d'opérations d'information allant du dénigrement de l'image de la Russie sur la scène internationale à l'introduction de bots et de trolls dans l'activité en ligne.

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Le Général Paul Nakasone.

La transformation numérique et l'introduction de l'intelligence artificielle sont également à l'ordre du jour pour les forces spéciales américaines. Le chef du Cyber Command, le général Paul Nakasone, s'est également exprimé devant le Sénat ce jour-là. Il a déclaré : "La Russie est un cyber-adversaire sophistiqué. Elle a démontré sa capacité à mener de puissantes campagnes d'influence en utilisant les médias sociaux. Moscou mène des opérations efficaces de cyber-espionnage et d'autres opérations et a intégré les cyber-activités dans sa stratégie militaire et nationale. Malgré l'exposition publique et les accusations des cyber-acteurs russes, la Russie reste concentrée sur le façonnement du récit mondial et l'exploitation des réseaux et des cyber-systèmes américains."

Nakasone a présenté le vaste programme de son agence pour 2021.

Compte tenu de cette préparation à une action militaire active des États-Unis et de leur partialité à l'égard d'autres pays, il y a peu d'espoir de normalisation des relations entre la Russie et les États-Unis.

lundi, 12 avril 2021

Le cœur de l'Asie espère la paix, la stabilité et la prospérité pour l'Afghanistan

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Le cœur de l'Asie espère la paix, la stabilité et la prospérité pour l'Afghanistan

Zamir Ahmed Awan

Ex: https://www.geopolitica.ru/it/article/

Le processus Heart of Asia-Istanbul (HoA-IP), établi le 2 novembre 2011 à Istanbul, en Turquie, est une initiative partagée par l'Afghanistan et la Turquie. Il s'agit d'une plate-forme pour une coopération régionale sincère et axée sur des résultats tangibles, qui place l'Afghanistan au centre de ses préoccupations, en reconnaissance tout simplement le fait qu'un Afghanistan sûr et stable est vital pour la prospérité de la région sise au cœur de l'Asie. La plateforme vise à relever les défis et les intérêts communs de l'Afghanistan et de ses voisins et partenaires régionaux. Heart of Asia comprend 15 pays participants, 17 pays de soutien et 12 organisations de soutien régionales et internationales. Les membres impliqués dans le processus sont la Russie, la Chine, l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan et la Turquie. L'objectif est de promouvoir la sécurité régionale et la coopération économique et politique, axée sur l'Afghanistan par le biais du dialogue et d'une série de mesures de confiance.

La neuvième conférence ministérielle "Heart of Asia - Istanbul Process" s'est tenue les 30 et 31 mars 2021 à Douchanbé, au Tadjikistan. L'envoyé spécial des États-Unis pour l'Afghanistan et des représentants des talibans ont assisté à la conférence.

L'Afghanistan souffre d'instabilité, de guerre et de troubles politiques depuis près de quatre décennies. Le pays a été gravement détruit, les infrastructures, la production d'énergie, l'industrie, l'agriculture, presque tous les secteurs économiques sont gravement endommagés. L'éducation, les soins de santé et la vie sociale sont presque inexistants. La souffrance du peuple afghan a atteint un point culminant et doit cesser immédiatement. Les Afghans ne sont pas le peuple d'un Dieu inférieur. Il existe un consensus total entre les parties prenantes et les nations régionales pour rétablir la paix et la stabilité en Afghanistan.

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L'Afghanistan est un voisin important et un pays frère du Pakistan avec des liens historiques, religieux et culturels forts; les deux nations possèdent des liens étroits et un destin commun. Aucune autre nation ne peut prétendre avoir des liens aussi immuables avec l'Afghanistan et donc être plus désireuse de paix et de progrès en Afghanistan que le Pakistan. En fait, le Pakistan a sacrifié 80.000 vies précieuses, subi de lourdes pertes économiques et des répercussions négatives sur le tissu social à cause de l'intolérance, de l'extrémisme, du terrorisme, de la culture des armes à feu et de la drogue, du trafic et de la contrebande, etc.

Le Pakistan est le premier pays à vouloir un Afghanistan pacifié, stable et prospère. Le Pakistan a toujours contribué à la paix en Afghanistan et a joué un rôle essentiel pour amener les talibans à la table des négociations à Doha. L'accord de paix entre les États-Unis et les talibans a été signé en février 2020 et constitue une réussite importante. Il est temps d'appliquer l'accord de paix. La mise en œuvre de l'accord est une garantie de paix et de stabilité durables.

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L'ancien président Trump a tenu sa promesse et a réduit le niveau des troupes à seulement 2500 avant de quitter son poste. Selon l'accord, les troupes restantes doivent être évacuées avant le 1er mai 2021. Toutefois, les déclarations sont contradictoires quant au retrait des troupes d'ici la date limite et une prolongation de six mois supplémentaires pourrait être proposée. Les Talibans ne sont pas disposés à accorder un quelconque délai supplémentaire et insistent pour appliquer l'accord à la lettre.

Dans son discours tenu au cœur de la conférence interministérielle asiatique, le ministre pakistanais des affaires étrangères a déclaré que "nous avons constamment mis en garde contre le rôle des fauteurs de troubles à l'intérieur et à l'extérieur de l'Afghanistan". En fait, il existe une résistance à la paix de la part de quelques factions à l'intérieur de l'Afghanistan, qui ne sont pas censées jouer un rôle dans les futurs arrangements politiques en Afghanistan et s'opposent donc à tout accord de paix qui se ferait sans eux. Quelques pays exploitaient l'instabilité de l'Afghanistan pour leurs propres intérêts et menaient des actions terroristes et de sabotage depuis le sol afghan jusqu'au Pakistan. Ils constituent certainement un obstacle au processus de paix en Afghanistan. La communauté internationale doit prendre note de ces facteurs et être vigilante pour les endiguer à temps.

Le ministre pakistanais des affaires étrangères a suggéré que nous devrions nous concentrer sur les points suivants :

- Consolider et renforcer les progrès réalisés au cours du processus de Doha.

- Préserver les investissements de la communauté internationale et les gains de développement qui en ont résulté au fil des ans.

- Assurer un retrait ordonné et responsable.

- Veiller à ce que la réduction de la violence et le cessez-le-feu soient réalisés le plus rapidement possible.

- Amener le processus mené par les Afghans, et dont ils sont les protagonistes spécifiques et autochtones, à un règlement politique durable.

- Obtenir l'engagement financier de la communauté internationale pour soutenir l'Afghanistan sur la voie d’un progrès post-conflit.

- Planifier la reconstruction et le développement économique à long terme de l'Afghanistan.

- Créer des facteurs d'attraction pour les réfugiés afghans afin qu'ils puissent rentrer chez eux dans la dignité et l'honneur grâce à un plan à ressources limitées doté de ressources adéquates.

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Le Pakistan a engagé un milliard de dollars pour le développement et la reconstruction de l'Afghanistan. Sur ce montant, environ 500 millions de dollars ont déjà été consacrés à des projets d'infrastructure et de renforcement des capacités du pays. Le Pakistan a instauré un nouveau régime de visas pour faciliter les voyages et, malgré le COVID-19, cinq postes frontières ont été ouverts pour promouvoir le commerce et le transit bilatéraux. Le Pakistan a également rendu le port de Gwadar opérationnel pour le trafic et le transit afghan.

Il est à espérer que la communauté internationale mettra en œuvre l'accord de paix, rétablira une paix permanente et résoudra la question une fois pour toutes.

Article original de Zamir Ahmed Awan :

https://www.geopolitica.ru/en/article/heart-asia-hopes-afghan-peace-stability-and-prosperity

Assurer le contrôle géostratégique sur la construction d'un nouveau corridor énergétique

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Assurer le contrôle géostratégique sur la construction d'un nouveau corridor énergétique

Pooya Mirzaei

Ex : https://www.geopolitica.ru/it/

L'énergie est devenue à la fois un fardeau et un levier de pression permettant d'influencer les relations internationales et la géopolitique. Par conséquent, la sécurité énergétique a été considérée comme vitale et importante dans le monde entier, ce qui a souvent conduit à la construction d'urgence d'un corridor ou d'un passage énergétique stratégique et tactique comme moyen d'assurer la sécurité.

L'énergie est l'un des principaux éléments qui facilitent le développement économique du monde. La course mondiale au développement a créé une instabilité et des déséquilibres dans l'offre et la demande d'énergie. Par conséquent, l’accessibilité à une quelconque ressource énergétique nécessite, au niveau des nations, d’adopter une approche d'urgence au niveau mondial. Car cela détermine la capacité d'un pays à influencer les tendances économiques mondiales, la géopolitique et les relations internationales.

Le principal problème relatif aux corridors énergétiques est qu'ils n'ont pas pour support une vision ou un concept spécifiques. De nombreux penseurs ont proposé leurs propres idées et concepts pour préciser ce qu’est un corridor énergétique. James McPherson (2013) a défini le concept de " corridor énergétique " [1] dans le Dakota du Nord comme un corridor pouvant transporter le pétrole, le gaz naturel, l'électricité et l'eau depuis les zones de l'ouest du Dakota du Nord. Selon l'analyse énergétique mondiale (BP, 2018), l'énergie comprend les éléments suivants: l'électricité, le gaz naturel, le charbon et le pétrole brut.

Par conséquent, on peut dire qu’un corridor énergétique est un passage qui comprend une ou plusieurs routes entre deux points ; le transport du pétrole, du gaz, de l'électricité et du charbon s’effectue alors par une liaison directe à la zone d'approvisionnement et de consommation d'énergie. Duma et al. (2003) ont considéré une approche spatiale et ont défini un corridor de transport comme une zone géographique située entre deux points, reliant différents centres et permettant le déplacement des personnes et du temps. Un corridor est constitué d'une ou plusieurs routes qui relient des centres d'activité économique. Ces voies d’accès sont constituées de niveaux dimensionnels différents mais ont un point de transmission commun qui est connecté au même point final (perception de la Banque mondiale 2015).

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Selon Meltem et BasKan (2011), le corridor énergétique entre le Caucase, l'Asie centrale et l'Union européenne (UE) pourrait réduire la dépendance de l'UE vis-à-vis de la Russie en matière de sécurité énergétique, ce qui constituerait un avantage important pour l'UE. Selon la Commission européenne (2006), le corridor énergétique entre le Caucase, l'Asie centrale et l'Union européenne pourrait aider la Turquie à exploiter pleinement son potentiel pour devenir une importante plaque tournante du transit énergétique. Selon Fazilov et Chen (2013), Higashi (2009), Kulkarni et Nathan (2016), le corridor énergétique Asie centrale/Chine répond à la plupart des besoins d'importation de gaz de la Chine et a également une stratégie diversifiée d'exportation d'énergie vers l'Asie centrale.

Kubicek (2013) a analysé les objectifs stratégiques des principaux participants au corridor énergétique de la Caspienne: "L'objectif de la Russie est de maintenir sa domination, celui des États-Unis est de se diversifier, celui de la Chine est d'atteindre sa position, et les membres de l'Union européenne sont désireux de diversifier leurs ressources énergétiques parce qu'ils n'ont désormais presque aucune confiance dans leurs ressources actuelles, bien qu'ils possèdent de facto 30 % du pétrole et du gaz russes’’. En résumé, le corridor énergétique joue un rôle important dans la réalisation des objectifs énergétiques stratégiques des pays situés à sa proximité.

L'Iran occupe l'importante route du Moyen-Orient. En d'autres termes, l'Iran est le support vital de la région, qui est susceptible d'ouvrir une route pratique reliant le trafic maritime eurasien et de servir de pont reliant les régions pétrolières du Moyen-Orient et d'Asie centrale. L'Iran est une nation riche en ressources pétrolières et gazières.

Le détroit d'Ormuz, qui est le principal passage ou corridor pour l'importation de pétrole et de gaz dans la région de l'Asie occidentale, est contrôlé par l'Iran. Selon Zhang (2007), l'Iran s'efforce de briser la barrière économique et l'isolement politique que lui impose l'Occident en créant un corridor énergétique transfrontalier afin de diversifier ses exportations énergétiques et d'en assurer la sécurité.

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Selon l'analyse de Chen (2009), la Chine est le plus grand consommateur et importateur d'énergie brute au monde (Cao et Bluth, 2013 ; EIA, 2014 ; BP, 2018). La poursuite de la coopération internationale en matière d'énergie, l'établissement de nouveaux corridors énergétiques et de nouvelles voies d'approvisionnement, ainsi que la diversification des corridors énergétiques et des zones d'importation d'énergie sont les nouvelles prises en considération de la sécurité énergétique et stratégique de la Chine.

(Bureau du conseiller économique et commercial, 2014). Le Pakistan, qui jouxte le Moyen-Orient et l'Asie centrale au nord, tout en étant limitrophe de l'Inde et de la Chine à l'est, dispose de plusieurs routes maritimes importantes depuis l'Afrique, l'Europe, en passant par la mer Rouge, le détroit d'Ormuz et le golfe Persique, jusqu'à la région Asie-Pacifique, toutes passant par la côte sud du Pakistan. En ce sens, le Pakistan est un pays situé sur la "route du corridor énergétique".

Cependant, ses réserves énergétiques sont épuisées et il espère pouvoir bientôt disposer des oléoducs et des gazoducs en provenance du golfe Persique, de l'Asie occidentale et de l'Asie centrale pour atténuer la précarité de son problème énergétique national. Mais la pression pour construire un corridor énergétique afin d'autonomiser l'énergie domestique est forte, et le Pakistan doit donc rechercher une collaboration internationale dans le secteur de l'énergie.

D'après la perception de Cetin et Oguz (2007a ; 2007b), la Turquie n'a pas d'énergie et sa consommation de gaz naturel dépend des importations.

Mais la Turquie est une destination stratégique tout en étant l’un des plus grands consommateurs d'énergie au monde. La Turquie est le point de connexion entre l'Europe et les pays riches en énergie d'Asie centrale et du Moyen-Orient. Par conséquent, la Turquie a l'intention d'agir comme une plaque tournante énergétique à la mesure de la structure géopolitique de la région (Correlje & Van der Linden, 2006). La promotion de la diversification des ressources énergétiques et les efforts visant à créer des pôles/des hubs énergétiques [2] sont des objectifs stratégiques importants pour la Turquie.

L'analyse montre que le corridor énergétique Chine-Pakistan-Iran-Turquie est un corridor ou passage énergétique stratégique reliant quatre pays et que la création de ce corridor est conforme aux objectifs énergétiques et stratégiques des pays situés autour du corridor. La Chine est donc à la fois importatrice et consommatrice d'énergie. Le Pakistan est non seulement un importateur et un consommateur d'énergie, mais aussi un pays de transit énergétique.

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L'Iran est à la fois un fournisseur d'énergie et un pays de transit pour le Pakistan et la Turquie ; cette dernière est un importateur d'énergie et un pays de transit pour l'Union européenne. On peut également en déduire que la construction du corridor énergétique est conforme aux objectifs énergétiques stratégiques de certaines nations du Moyen-Orient (Chine, Pakistan, Iran et Turquie). Cependant, même avec la construction du corridor, il existe des faiblesses et des dangers, mais les perspectives restent élevées. Les pays de ce corridor doivent renforcer leur collaboration en termes de communication politique, de connectivité mutuelle, d'énergie, de mécanismes et de collaboration en matière de sécurité.

Notes :

[1] https://ilfarosulmondo.it/geostrategic-scrutiny-construct...

[2] https://pejournal.online/getting-east-mediterranean-energ...

Article original de Pooya Mirzaei : https://pejournal.online/construction-of-a-new-energy-cor...

Un slogan révélateur

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Un slogan révélateur

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex; http://www.europemaxima.com

Il y a cent ans et quelques mois surgissait d’une scission au congrès socialiste de Tours en décembre 1920 la SFIC (section française de l’Internationale communiste) qui deviendra ensuite le Parti communiste français (PCF). Incontestable puissance électorale au début de la IVe République, ce parti lié à l’Union Soviétique va lentement décliner suite à une conjonction de plusieurs facteurs défavorables pour son supposé prestige : les crises de Budapest en 1956 et de Prague en 1968, le retour au pouvoir du général De Gaulle en 1958 et la signature du Programme commun de la gauche préparée par le machiavélique François Mitterrand.

Aux élections européennes de 2019, la liste communiste conduite par Ian Brossat n’a obtenu que 564 949 suffrages, soit 2,49 %, ce qui est encore beaucoup trop pour un parti connu pour sa plasticité politicienne d’Anne Hidalgo à Jean-Luc Mélenchon. Malgré une réalité groupusculaire, ce parti politique dispose toujours d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, dirige encore le conseil départemental du Val-de-Marne et administre quelques centaines de municipalités. Ancien organe officiel du parti, L’Humanité demeure le papier-toilette imprimé le plus subventionné de France. Au moment des élections municipales de l’année dernière, le PCF qui a troqué la faucille et le marteau pour une étoile à cinq branches cherchant à se confondre avec l’Hexagone, une larme (de sang ?) au-dessus d’elle, a présenté un étonnant slogan qu’on va revoir aux prochaines élections départementales et régionales : « L’humain et la planète d’abord ».

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Ce slogan exprime toute la trahison de la formation de la place du Colonel-Fabien par rapport au prolétariat. Soumis au politiquement correct, il tend à privilégier l’humain à l’homme, car il ne faudrait surtout pas indisposer les femmes, les non-binaires trans-fluides et autres catégories auto-psychiatriques avérées. Il ne s’adresse finalement qu’à un agrégat biologique supra-moléculaire. Le postulat y est clairement individualiste, féministe et gendériste, d’où l’emploi systématique de la stupide écriture inclusive.

Cette valorisation hyper-individualiste se complète d’une référence appuyée à la « planète ». L’invocation est maintenant courante de la part des « escrologistes » verts et des jeunes crétins qui, chaque vendredi ouvré – journées, bien sûr, sans coronavirus -, manifestent pour le climat. La formule mentionne la planète et non pas le monde, la Terre ou le globe, comme si les ultimes momies communistes venaient de la découvrir depuis leur lointain espace intersidéral…

« L’humain et la planète d’abord » imite évidemment l’injonction habituelle en cas de naufrage « Les femmes et les enfants d’abord ». Cri dont on doit condamner le sous-entendu patriarcal, sexiste, âgiste, anti-jeuniste, transphobe, voire validiste… En se focalisant sur l’humain et sur la planète, ce slogan efface toutes les communautés intermédiaires, naturelles, volontaires et contractuelles. il nie les ensembles d’appartenance intermédiaires (la famille, la civilisation continentale, le métier, le travail, la région, la nation, etc.). Il ne favorise qu’un hyper-individualisme égotiste ainsi qu’un cosmopolitisme planétarien béat. La priorité accordée à un tas de viande vivant et à un organisme planétaire conscient écarte ainsi toute velléité anti-spéciste. Que faire des insectes, des lombrics et des vers à soie dans cette intolérable perspective individuo-mondialiste ?

« L’humain et la planète d’abord » ne peut toutefois que ravir George Soros et les ploutocrates de l’hyper-classe mondiale. Ils nous préparent en effet un avenir sinistre d’êtres réduits en simples atomes sans sexe ni identité essentielle qui surconsomment et s’endettent. On regretterait presque les tentatives infructueuses en 1938 de Maurice Thorez de passer du Front populaire à un « Front des Français » belliqueux anti-allemand, les charges de bulldozers au début des années 1980 contre les foyers Sonacotra et les trafiquants de drogue dans les fiefs communistes de la « ceinture rouge » parisienne ou les timides rapprochements rouge-brun entre 1992 et 1994.

Il est par conséquent temps que le PCF, ses responsables, ses militants, ses sympathisants et ses électeurs soient promptement euthanasiés. La politique française et la « planète » ne s’en porteraient pas plus mal.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 209, mise en ligne sur TVLibertés, le 6 avril 2021.

dimanche, 11 avril 2021

La géopolitique et la géostratégie de l'Iran

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Ronald Lasecki :

La géopolitique et la géostratégie de l'Iran

Ex: https://xportal.pl/?p=38885

L'assassinat du général iranien Kasem Suleimani et du commandant de la milice chiite irakienne Kataib Hezbollah, Abu-Mahdi al-Mohandes, par les Américains à Bagdad le 3 janvier 2020, et la forte augmentation de la tension qui s'en est suivie dans les relations entre Washington et Téhéran, ont à nouveau tourné l'attention du monde vers l'Iran.

Une forteresse rocheuse naturelle

C'est le pays le plus grand et le plus peuplé de la région, avec une superficie de 1.648.000 km², ce qui en fait le 19e plus grand pays du monde, et une population de 83 millions d'habitants, ce qui en fait le 17e plus grand pays du monde [1]. À titre de comparaison, l'Irak voisin a une superficie de seulement 438.000 km² et une population de 40 millions d'habitants [2], tandis que l'Afghanistan, au nord-est, a une superficie de 652.000 km² et une population de 34 millions d'habitants. L'Iran est donc une fois et demie plus grand que l'Irak et l'Afghanistan réunis, et sa population est plus importante que les populations combinées de ses deux petits voisins. Si une carte de l'Iran était superposée à une carte de l'Europe, elle serait plus grande que toute l'Europe occidentale: Péninsule ibérique, France, Benelux et Allemagne [3].

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La deuxième caractéristique du pays réside dans ses frontières géopolitiques naturelles: à l'ouest se trouve la chaîne de montagnes du Zagros, composée de plusieurs chaînes parallèles, qui s'étend sur 1600 km. et se raccordant au nord aux montagnes kurdes et au Taurus arménien; au nord se trouve la chaîne d'Elburn; à la frontière avec la plaine touranienne, au nord-est se trouve la chaîne de Kopet-Dag, qui fait partie des montagnes turkmènes (Khorosan); à la frontière avec l'Afghanistan se trouvent de nombreuses chaînes des montagnes afghanes centrales qui convergent vers l'est en direction de l'Hindu Kush ; au sud se trouvent les montagnes Suleiman qui s'étendent vers le sud; sur la côte du golfe d'Oman se trouvent des montagnes peu élevées (jusqu'à 2500 m. d'altitude - Monts Mekran) [4]. Toutes ces chaînes forment une forteresse rocheuse naturelle, extrêmement difficile à conquérir de l'extérieur.

La longueur totale des frontières de l'Iran est de 8640 km, dont 566 km sur la frontière avec la Turquie, naturellement fortifiée par des montagnes, 756 km sur la frontière, également sécurisée, avec l'Azerbaïdjan, et 45 km sur la frontière avec l'Arménie [5]. L'expansion nord-ouest de l'Iran se heurte non seulement à des obstacles politiques relatifs sous la forme des centres de pouvoir turcs et russes, mais aussi à des obstacles géographiques et climatiques objectifs sous la forme de chaînes de montagnes difficiles à franchir. La frontière avec le Turkménistan, longue de 1190 km, cache de l'autre côté le désert aride et sablonneux de Karakoum. D'une longueur totale de 1843,9 km. D’autres montagnes couvrent les frontières de l'Iran avec l'Afghanistan et le Pakistan ; ici, l'expansion de part et d'autre est découragée par le terrain et l'aridité des terres des deux côtés de la frontière.

La frontière maritime septentrionale de l'Iran s'étend sur 843 km et comprend la côte de la mer Caspienne, dont les monts Elbours sont séparés par l'étroite plaine de la Transcaspienne (ce relief a été exploité par les pêcheurs du 18e siècle). La Russie a conquis temporairement les provinces perses de Mazanderan et d'Astrabad durant les années 1723-1732 [6]). Le littoral sud est de 2106 km de long et s'étend sur le golfe Persique, le golfe d'Oman et le détroit d'Ormuz. Au rétrécissement formé par ce dernier se trouve le port le plus important d'Iran dans la ville de Bandar Abbas. Il s'agit d'un point stratégiquement sensible et, en l'absence d'autres ports importants, l'Iran ne peut aspirer à être une puissance maritime, restant avant tout une puissance terrestre.

Frontière entre l'Irak et l'Iran

Les conditions géopolitiques les plus favorables à l'expansion de l'Iran sont créées par les 1608 km de la longue frontière de ce pays avec l'Irak. Les montagnes kurdes mentionnées ci-dessus disparaissent du côté irakien de la frontière, au sud du Kurdistan irakien. Du côté iranien s'élève la chaîne des Zagros, qui fait office de mur défensif (plus de 4 000 m d'altitude), tandis que du côté irakien s'étend la plaine plate et fertile de la Mésopotamie. En combinant son propre potentiel démographique avec le potentiel économique de la plaine mésopotamienne, avec les conditions qui lui donnent un avantage territorial et démographique significatif sur l'Irak, l'Iran serait en mesure d'atteindre la position d'une superpuissance. Le déroulement de la guerre Irak-Iran de 1980-1988 indique que, malgré la supériorité technique et la meilleure organisation des habitants des plaines, les tentatives d'attaque de la forteresse naturelle iranienne, entourée de chaînes de montagnes, s'avèrent trop difficiles pour eux.

56e854cb58d3d3d4ae550cb30c672c10.jpgLes racines du conflit Irak-Iran remontent à un passé lointain, lorsqu'en 1847, la frontière terrestre séparant les deux pays a été tracée de manière inexacte. Dans les années 1950 et 1960, l'objet du litige était le mouillage de Khoramshahr et l'île d'Abadan, revendiqués par l’Irak, qui exigeait que les navires iraniens soient escortés par des pilotes irakiens. En avril 1969, Bagdad s'est déclaré propriétaire du fleuve Shatt al-Arab et a interdit aux navires étrangers d'y pénétrer. Cette déclaration n'a pas été acceptée par l'Iran, qui a envoyé des navires de guerre pour protéger ses propres navires. Le différend a été temporairement réglé par l'accord de compromis signé à Alger en 1975.

Les plans opérationnels de l'armée irakienne dans la guerre contre l'Iran, qui a débuté le 22 septembre 1980 par une attaque aérienne de l'Irak sur les positions iraniennes, prévoyaient la destruction de l'armée iranienne dans un délai de 10 à 14 jours et la prise des zones contestées du Khuzestan et de certaines parties de la province d'Ilam, après quoi Téhéran devait proposer des pourparlers au cours desquels il était prévu de négocier un traité de paix favorable à l'Irak. L'objectif de l'armée de l'air irakienne dans les premières semaines de la guerre était de prendre le contrôle de l'air, de détruire les bases aériennes iraniennes, de bombarder les zones de dislocation des forces terrestres iraniennes, ainsi que les installations industrielles de Téhéran, Abadan, Kermanshah et Ispahan, et les installations minières et de pompage de l'île de Khark. Malgré la réalisation de 100 à 150 vols de combat par jour jusqu'à la fin du mois de septembre, les Irakiens n'ont pas réussi à atteindre ces objectifs en raison, notamment, d'une mauvaise reconnaissance de l'emplacement des installations et de leurs défenses et de l'inexpérience des pilotes dans la destruction d'installations terrestres relativement petites et souvent cachées. À la fin du mois de décembre 1980, l'offensive terrestre irakienne s'est également effondrée, rencontrant initialement une résistance relativement faible de la part des volontaires, de la police, des unités de gendarmerie et d'un petit nombre d'unités d'artillerie défendant des nœuds de communication et des emplacements particuliers, mais entravée par les conditions naturelles sous la forme d'un terrain montagneux et d'un climat rigoureux [7].

Une exception au type de frontière Irak-Iran décrit ci-dessus est la province iranienne du Khuzestan, qui s'étend sur une longueur de 200 km, avec le fleuve Shatt el-Arab, qui est le débouché commun de l'Euphrate et du Tigre dans le golfe Persique. Le Khuzestan est une région de plaines et de marécages, donc bien qu'elle soit située sur le versant occidental des monts Zagros, elle est parfaitement adaptée à la défense contre d'éventuels agresseurs venant de l'ouest, et elle a effectivement joué ce rôle lors de la lutte contre l'agression irakienne dans les années 1980. Cependant, la province est habitée par des Arabes de souche organisés selon des modes de loyauté essentiellement claniques, plutôt que persanes, ce qui, dans le passé, avait déjà été un facteur de déstabilisation du pouvoir iranien sur place.

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A la fin du 19e siècle, le Khuzestan était surtout connu pour ses vols et ses enlèvements. Les fonctionnaires de la cour impériale des Qajars ne venaient que rarement dans ses steppes sauvages et toujours sous escorte militaire. Le Khuzestan était dirigé par le cheikh Khazal de Muhamrah, qui tirait ses revenus de la collecte de tributs auprès des caravanes commerciales. La Perse confie toutefois l'administration des douanes aux Belges, ce qui incite le cheikh à demander un protectorat à Londres en 1898. L'ambassadeur britannique de l'époque à Téhéran, Sir Mortimer Durand, a donné une réponse évasive, ne voulant pas fâcher le Shah. Au même moment, cependant, le voyageur australien William Knox D'Arcy découvre des gisements de pétrole au Khuzestan et obtient du Shah une concession pour leur exploitation exclusive. Dans cette situation, un autre ambassadeur britannique, Sir Arthur Hardinge, a fait en sorte que le Khuzestan soit placé sous protectorat britannique en 1909. En contrepartie, les tribus subordonnées au cheikh Khazal ont promis de ne pas attaquer les installations de l'Anglo-Persian Oil Company et de ne pas kidnapper le personnel en charge du forage.

La situation n'a été renversée qu'après la révolution nationaliste de 1921, par le futur Shah Reza, lorsqu'en 1924 le Khuzestan a été contrôlé par des garnisons de l'armée iranienne et que le Sheikh Khazal a été amené à Téhéran sous bonne garde. Cependant, cela n'a pas diminué l'influence de l'Anglo-Persian Oil Company (rebaptisée Anglo-Iranian Oil Company en 1933), qui a même maintenu sa propre force de police à Abadan. Cet état de fait a duré jusqu'en 1951, lorsque le pétrole iranien a été nationalisé par le Premier ministre Mohammad Mossadegh, qui a été renversé deux ans plus tard par un coup d'État organisé par les Américains. La reconquête définitive du Khuzestan par les Iraniens n'a eu lieu qu'après la révolution de 1979. Ce fait revêt une grande importance pour l'Iran, puisque 85% du pétrole et du gaz produits par le pays proviennent de cette région [8].

La Mésopotamie, clé de la puissance de l'Iran

Jusqu'au développement de la navigation océanique, les routes les plus importantes reliant l'Inde et la Méditerranée passaient par l'Iran. Les monts Zagros, habités par les Perses, constituent en fait un pont terrestre entre l'Asie occidentale et la péninsule indienne. Cependant, il s'agit d'une route ardue en raison du terrain montagneux défavorable. Il est extrêmement coûteux de développer des infrastructures et de l'industrie sur les pentes de ces montagnes. Le transport de matériel et de troupes à plus grande échelle est impossible. Ce sont les raisons pour lesquelles les tentatives successives d'occupation de l'Iran par des forces extérieures ont échoué. Mais c'est aussi un facteur déterminant de l'efficacité relativement faible de l'économie iranienne et de la pauvreté relative de sa population: le PIB/personne mesuré en termes de pouvoir d'achat était en 2019 de 17.600 dollars, ce qui plaçait l'Iran au 95e rang mondial [9]. Le marché du pétrole et du gaz protège l'Iran d'une dégradation économique complète, mais ne constitue pas une source de ressources suffisante pour sortir le pays de la pauvreté. La situation est exacerbée par les sanctions imposées par les États-Unis depuis l'automne 2018 et l'embargo absolu imposé en mai 2019 par Washington sur les importations de pétrole iranien.

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Enfin, la dernière conséquence de la forme spécifique de l'espace iranien est la difficulté stratégique de lancer des attaques à partir de celui-ci vers les plaines à l'ouest; les difficultés de transport dans les chaînes de Zagros limitent les options non seulement des forces d'invasion extérieures potentielles mais aussi des Iraniens eux-mêmes. Afin d'étendre son influence en Irak, Téhéran doit faire appel aux acteurs nationaux manifestant des sympathies pro-iraniennes dans le pays. Lorsque l'Iran a combattu le gouvernement irakien politiquement intégré dans les années 80, il n'a rien gagné, malgré de lourdes pertes. Positionné contre un Irak post-Saddam après 2003, avec une majorité chiite tournée vers Téhéran, il est rapidement devenu un acteur majeur et a eu accès à des ressources pour poursuivre son expansion dans la région. Un facteur clé de la géostratégie iranienne est donc de gagner des alliés dans les basses terres fertiles de la Mésopotamie, ce qui est actuellement facilité par la proximité religieuse des chiites des deux côtés de la frontière Iran-Irak.

Pendant la guerre de 1980-1988, la stratégie de l'Iran était dictée par sa géopolitique: la guerre devait être résiliente et préventive du point de vue iranien; l'offensive irakienne devait être contenue dans des positions fortement défendues dans les monts Zagros, à la périphérie des villes d'Abadan, de Khoramshahr, d'Alwaz, de Dezful, de Shushtar, de Musian et de Mehran, pour ensuite vaincre l'agresseur dans une contre-offensive et déplacer les hostilités en territoire irakien. Après une pause de trois semaines dans les hostilités, l'Iran lance une attaque contre les positions irakiennes en janvier 1981, débloquant (au prix de lourdes pertes) la liaison avec Abadan qui avait été perdue à l'automne. En septembre de la même année, l'offensive "Thamil ul Aimma" est menée. Le 22 mars 1982, l'Iran a mené avec succès l'opération "Fath", qui a permis de libérer environ 2000 km² du territoire iranien de l'occupation irakienne. Une autre offensive iranienne réussie, "Quds", a débuté le 30 avril 1982 et a permis de reprendre Khoramshahr, de libérer de l'occupation irakienne 5000 km² supplémentaires de territoire iranien dans le Khuzestan, et de repousser définitivement l'agresseur au-delà des frontières de l'Iran.

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La partie iranienne a eu moins de succès dans ses tentatives d'introduire des opérations militaires en territoire irakien: en 1988, Téhéran avait mené 23 opérations offensives, au cours desquelles les Iraniens n'ont pas réussi à percer les défenses très efficaces des forces irakiennes bien équipées sur la ligne défensive fortifiée créée par l'Irak. Les plus importantes de ces offensives ont été: l'opération "Ramadan béni" visant à s'emparer de Bassora et à couper l'Irak du golfe Persique. (13 juillet-5 août 1982), au cours de laquelle la partie iranienne a perdu 18.000 soldats, 220 chars et 133 véhicules de transport, ce qui a permis de déplacer la ligne de front de 7 km seulement vers l'ouest; l'offensive "Badr" visait à couper Bassora du reste de l'Irak (mars 1985) ; dans cette opération, l'Iran a perdu 15.000 à 30.000 tués et blessés; l'offensive "Wal-Fajr 8" visant à capturer le port d'Al-Faw et la base navale d'Umm-Kasr (février-mars 1986) qui s'est soldée par un demi-succès avec la prise du port d'Al-Faw et d'une partie de la péninsule du même nom. Malgré le fait que l'Iran ait engagé des forces importantes en hommes et en matériel, il n'a pas réussi dans deux offensives ultérieures, "Karbala" et "Fath"(mai 1986-décembre 1987), à provoquer l'effondrement militaire de l'Irak, qui, lors de sa propre offensive en avril-juin 1988 a repris la péninsule d'Al-Faw aux Iraniens, et a repoussé leurs troupes de la région de Bassora, Madjun, Zubaidat et Mehran [10]. Le 20 août 1988, une trêve est signée, et le 10 février 1991, après que l'Irak ait fait des concessions sous la pression de l'ONU en réponse à l'attaque irakienne contre le Koweït le 2 août 1990, un traité de paix est signé rétablissant le statu quo ante bellum [11].

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Volontaires afghans pendant la guerre Iran/Irak.

La guerre Irak-Iran est donc un exemple rare de conflit qui s'est soldé par une défaite relative des deux parties: l'Irak a échoué sur le plan stratégique, l'Iran sur le plan tactique. Le bilan du conflit pour l'Iran comprend un million de victimes (dont 300.000 morts), un coût de 645 milliards d'euros avec, en sus, la ruine des infrastructures et de l'économie [12]. Le conflit a mis en évidence l'importance de la chaîne de montagnes du Zagros: d'une part, l'impossibilité pour le pouvoir en place en Mésopotamie de vaincre le pouvoir perse, et d'autre part, l'insuffisance du potentiel du pouvoir perse issu de la ceinture de peuplement Zagros-Elburs pour soumettre la Mésopotamie seul avec un soutien insuffisant des forces locales.

La direction de l'est

Si l'on considère la géographie de l'Iran, il faut enfin mentionner brièvement les régions situées à l'est de la principale ceinture de peuplement de Zagros-Elburs: ce sont des régions inhospitalières et parmi les moins accueillantes pour l'homme. Les zones de plaine sont principalement le Grand désert de sel à l'est de Téhéran et de Koum, et le désert du Dasht-e Lut qui s'étend vers le Baloutchistan. La surface du premier, comme son nom l'indique, est une couche de sel mélangée à une épaisse couche de poussière (désert de salpêtre). Ce dernier est un désert de type sableux. Des températures de 70°C y ont été enregistrées et c'est l'un des endroits les plus secs et les plus chauds du monde. Les deux déserts sont inhabités et inhabitables. Les chaînes de montagnes arides environnantes entre les villes de Yazd et de Karman sont les régions dans lesquelles les reliques religieuses de Mazda ont finalement été repoussées après des siècles d'islamisation de l'Iran [13].

Les déserts des hauts plateaux iraniens sont de vastes plaines avec des couches sédimentaires horizontales résistantes au dégel et altérées, de type conglomérat. Les chaînes de montagnes Elburn, Kopet-Dag, les montagnes centrales d’Iran et les montagnes du Tabask, entourant le Grand Désert de Sel, et les chaînes de montagnes Kuh-e Behan (au sud-ouest) et les montagne de l’Est iranien (au nord-est) entourant le Dasht-e Lut empêchent l'entrée de masses d'air humide, ce qui détermine des précipitations extrêmement faibles (60-100 mm) et des températures de l'air très élevées en même temps. Le climat des deux déserts est de type continental subtropical. Presque toute l'année, le ciel est sans nuage, l'air est sec, en été il y a une grande chaleur, des brouillards secs et des tempêtes de poussière. Dans la partie centrale des deux déserts, on trouve des bandes de sables barchan qui, dans le cas du Dash-e Lut (où leur étendue est plus grande), se déplacent si rapidement qu'elles provoquent l'enfouissement des installations humaines: puits, postes d'eau, terres cultivées et structures. La végétation naturelle est très rare et se limite à de petits buissons de tamaris et à deux ou trois espèces de marais salants [14].

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Dasht i-Lut.

Dans ce contexte, l'activité limitée de l'Iran dans l'est et le nord-est n'est pas surprenante: son épisode le plus notable était de nature réactive et se limitait à une augmentation temporaire de la tension dans les relations entre Téhéran et Kaboul - il s'agissait de la réaction de l'Iran au meurtre de dix diplomates iraniens et d'un correspondant de l'IRNA par les Talibans lors de l'assaut du consulat iranien à Mazar-i-Sharif en septembre 1998. L'Iran a alors mobilisé 70.000 soldats à la frontière avec l'Afghanistan et l'indignation générale en Iran a laissé entrevoir la possibilité d'une nouvelle escalade des tensions [15]. Les négociations sur la libération des otages iraniens ont été pilotées depuis Téhéran par le général K. Suleimani, qui a également participé à la préparation des plans stratégiques pour une éventuelle guerre contre l'Afghanistan. À cette époque, le général Suleimani était également chargé d'assurer la sécurité de la frontière orientale du pays, où passent les routes de la contrebande de drogue en provenance d'Afghanistan [16].

L'activité la plus récente de Téhéran en Afghanistan et au Pakistan s'est limitée à la mobilisation de volontaires chiites dans ces pays pour combattre en Syrie. Dans le cas de l'Afghanistan, ils sont appelés "Fatemjun" et sont recrutés parmi les Khazars chiites et les réfugiés afghans en Iran. La tradition de l'implication de Fatemjun aux côtés de Téhéran remonte aux années de la guerre Irak-Iran. Beaucoup moins nombreux sont les volontaires chiites du Pakistan appelés "Zajnabjum". Ces deux catégories de volontaires ne reçoivent qu'une formation militaire de base dispensée par l'Iran ou le Hezbollah, qui dure généralement de 20 à 45 jours [17] et leurs pertes humaines dans la guerre en Syrie ont été très élevées [18].

Principes et instruments de la stratégie de l'Iran

La portée des activités de l'Iran à l'ouest, en Irak, est beaucoup plus large. La percée s'est produite avec l'agression américaine contre l'Irak le 19 mars 2003, qui a conduit, trois semaines plus tard, à la chute de Saddam Hussein - un objectif que l'Iran n'avait pas réussi à atteindre pendant la guerre de huit ans avec l'Irak en 1980-1988. En quelques mois, l'Iran a mis en œuvre une stratégie d'actions hybrides visant à augmenter le coût de l'occupation yankee de l'Irak et à façonner sa scène politique dans le sens d'une complémentarité avec les intérêts de Téhéran. La stratégie de l'Iran a tenu compte de sa faible puissance militaire et de sa faible efficacité dans un conflit conventionnel à grande échelle, en se concentrant sur les opérations asymétriques et en évitant les affrontements avec des concurrents plus forts. Cette stratégie a apporté à Téhéran un succès sans précédent et, en 2011, lorsque l'occupation américaine de l'Irak a officiellement pris fin, elle a élevé son statut international à celui d'une puissance régionale internationalement reconnue.

La base doctrinale de l'interventionnisme iranien au nom du chiisme, de l'islam en tant que tel, ainsi que la reconnaissance de "l'indépendance, de la liberté et du règne de la justice et de la vérité" comme droit de "tous les peuples du monde" et le soutien à "la lutte des combattants de la liberté contre les oppresseurs dans tous les coins du globe" sont contenus dans la Constitution de la République islamique d'Iran du 3. décembre 1979 (Préambule, article 3 (Objectifs de l'État), article 152 (Principes de la politique étrangère), article 154 (Indépendance, soutien à la lutte juste) et article 155 (Asile) [19]. Une autre source est le "Règlement général des forces armées de l'Iran" de 1992 qui fait référence à la fois au facteur géostratégique sous la forme du terrain de l'Iran ainsi qu'au rôle des forces armées conventionnelles (notamment les forces disposant de missiles) et à l'importance du moral sous la forme de l'énergie islamique révolutionnaire. L'armée de la République islamique d'Iran (Artesh-e Jomuri-ye Islami-je Iran, en abrégé Artesh) et le Corps des gardiens de la révolution islamique (Sepah-e Pasdaran-e Enghelab-e Islami, connu sous son acronyme anglais IRGC) [20] doivent être à la base de la mise en œuvre de la stratégie militaire de l'Iran.

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L'IRGC, fondé le 22 avril 1979 sur ordre de l'Ayatollah Ruhollah Khomeini (1902-1989), joue un rôle particulier dans la mise en œuvre de la stratégie militaire de l'Iran. L'article 150 de la Constitution iranienne lui confie la tâche de "défendre la Révolution et ses réalisations" [21]. Elle compte 190.000 soldats (dont: forces terrestres – 150.000, marine – 20.000, armée de l'air – 15.000, force Quds – 5.000) et 450.000 réservistes sous la forme de la milice Basij [22]. Une unité spéciale au sein de l'IRGC est la Force Quds (Force de Jérusalem), dont la tâche décrite par l'ayatollah Ali Khamenei en 1990 est "d'établir des cellules populaires du Hezbollah dans le monde entier", tandis que le commandant de l'IRGC, le général Mohammad Ali Jafari, a déclaré en 2016 que "la mission de la Force Quds est une mission extraterritoriale visant à aider les mouvements islamiques, à étendre la Révolution islamique et à renforcer la résistance et l'endurance des peuples qui souffrent dans le monde et des personnes qui ont besoin d'aide dans des pays comme le Liban, la Syrie et l'Irak"[23]. Le premier commandant de la force Quds était le général de brigade Ahmad Vahidi, remplacé par le général K. Suleimani vers 1998 [24]. Pendant la période où il commandait les Quds, la formation a établi une vingtaine de camps d'entraînement rien qu'en Iran, ainsi que des centres similaires au Liban et probablement au Soudan [25].

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Le point de référence de la force Quds est l'"axe de la résistance", formé par des acteurs étatiques et non étatiques soutenus par l'Iran dans la région du Moyen-Orient: la Syrie sous Bachar el-Assad, le Hezbollah libanais (45.000 combattants), les milices chiites en Irak (75.000 à 145.000 combattants actifs dans plus de 35 milices), les Houthis au Yémen (10.000 à 30.000. combattants), l'opposition au Bahreïn [26] et les organisations palestiniennes (sunnites) Hamas (25.000 combattants), Jihad islamique palestinien (8.000 combattants) et Front populaire de libération de la Palestine - Commandement général (800 combattants) [27]. Cependant, l'importance de l'Iran s'accroît également en Afrique, où ses alliés comprennent le Mouvement islamique chiite du Nigeria, qui est persécuté par les autorités sunnites d'Abuja et est dirigé par le cheikh Ibrahim Zakzaky [28].

Le théâtre d'opérations irakien après 2003

Cependant, le domaine clé de la stratégie politique de l'Iran après 2003 est devenu l'Irak voisin. En gagnant de l'influence en Irak, Téhéran se construit une profondeur stratégique et un canal d'influence sur des entités telles que le Kurdistan, la Jordanie, le Koweït et l'Arabie saoudite. La stratégie de l'Iran en Irak consiste essentiellement à gagner des alliés parmi la majorité chiite locale. Bien que la plupart des chiites irakiens n'aient aucun penchant pour le khomeinisme, un nombre important de leurs militants ont reçu une formation en Iran, ont trouvé refuge en Iran par le passé ou ont bénéficié de l'aide de Téhéran.

imasciri.jpgLe premier allié chronologique de l'Iran a été le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (SCIRI), fondé dès 1982, dont le bras armé est devenu le Corps Badr, rebaptisé ensuite Organisation Badr, qui est devenu à son tour indépendant du SCIRI. Badr était initialement composé de prisonniers de guerre chiites de la guerre Irak/Iran et, plus tard, également de réfugiés politiques chiites de l'Irak de Saddam. Après 2003, il s'agissait déjà d'un groupe bien formé, idéologiquement mûr et discipliné, dont le chef Hadi al-Ameri prônait des liens étroits entre les chiites irakiens et l'Iran. D'autres organisations similaires comprennent Asaib Ahl al-Haq sous la direction de Quais al-Khazali, Kataib Sajid al-Szuhada sous la direction d'Abu Mustafa al-Szaibani, et Kataib Hezbollah sous le commandement du commandant Jamal Jafar Mohammad al-Ibrahimi (également connu sous le nom d'Abu Mahdi al-Mohandes [30]), qui a été assassiné en même temps que K. Suleimani.

Après les succès de l'offensive de l'ISIS en Irak en juin 2014, Bagdad, sous la pression de Téhéran, a lancé le programme des forces de mobilisation populaire (également connu sous le nom d'unités de mobilisation populaire, al-Hashd al-Shabi), dans le cadre duquel les milices qui combattent l’ISIS reçoivent des salaires versés par les autorités irakiennes, sont approvisionnées en armes à leurs frais et agissent officiellement comme des organes de l'État. La base idéologique des activités d'al-Hashd al-Shabi a été fournie par la fatwa du grand ayatollah Ali al-Sistani, également émise en juin 2014. En décembre 2016, les milices al-Hashd al-Shabi ont été officiellement intégrées aux forces armées irakiennes et, depuis mars 2018, elles ont droit aux mêmes privilèges que les autres fonctionnaires du ministère irakien de la Défense.

Moqtada al-Sadr speaks during a news conference in Najaf, Iraq May 17, 2018. REUTERSA OK.jpg

Muktada as-Sadr.

La souveraineté officielle de Bagdad n'a que peu d'influence sur les loyautés et les orientations politiques réelles des différentes milices; certaines reconnaissent la souveraineté du Grand Ayatollah Ali al-Sistani, d'autres celle de Muktada as-Sadr, et d'autres encore sont fidèles à l'Iran. Les milices opèrent dans toutes les muhafazahs d'Irak, à l'exception de la région du Kurdistan irakien. La plupart de leurs combattants sont des Arabes chiites, mais il y a aussi des Arabes sunnites, des Turkmènes et même des chrétiens. Le catalyseur de l'importance de l'Iran dans al-Hashd al-Shabi a été l'assassinat par les Américains, le 3 janvier 2020, d’Abu Mahdi al-Mohandes, officiellement commandant adjoint de cette formation et également commandant de la milice Kataib Hezbollah. Né en 1954, il a passé la majeure partie de sa vie adulte en tant que réfugié politique en Iran et parle couramment le farsi en plus de l'arabe. Faleh al-Fajad, le commandant nominal d'al-Hachd al-Shabi de 2014 à 2018, n'a jamais exercé une influence ou une autorité similaire à celle d'Abou Mahdi al-Mohandes et a été démis de son poste purement symbolique par le président Haider al-Abadi en septembre 2018. Depuis lors, le poste de commandant d'al-Hashd al-Shabi est resté vacant, tandis qu'Abu Mahdi al-Mohandes est resté jusqu'à sa mort leur plus haut officier hiérarchique, responsable notamment de la logistique, de l'approvisionnement, du personnel administratif et de la politique générale de la milice.

Les alliés irakiens de Téhéran

Sa milice Kataib Hezbollah appartient à la catégorie des milices les plus proches de l'Iran qui s'orientent vers Téhéran pour des raisons idéologiques: reconnaître le principe chiite de la "vigilance" des interprètes de la loi islamique (oulémas) sur les fidèles (Velâyat-e Faqih). Pour eux, la lutte contre ISIS fait partie d'un combat plus large contre les Anglo-Saxons infidèles et les États sunnites traîtres qui les servent. La République islamique d'Iran est le fer de lance de cette lutte et le maillon le plus important de l'Axe de la Résistance. Le Kataib Hezbollah se décrit comme une "force de résistance" et souligne ouvertement ses liens avec l'Iran et sa participation aux attaques contre les occupants américains de l'Irak et leurs collaborateurs. La milice dissidente Kataib Sajid al-Szuhada du Hezbollah, dirigée par Abu Ali al-Walaija et al-Szaibani. Les raisons de la scission entre les deux formations ne sont pas claires ; selon A. A. al-Walaija, cependant, elles n'étaient pas de nature idéologique [31]. Kataib Sajid al-Shahada est avant tout un groupe armé, et dans une moindre mesure un groupe politique, se décrivant comme un "parti de résistance soutenu par la République islamique d'Iran" [32]. Pour les milices qui entrent dans la catégorie des alliés idéologiques de l'Iran, rompre les liens avec Téhéran nécessiterait une réinterprétation radicale de leur propre identité et de leur sens de l'action de leur part, cela semble donc peu probable, et les entités de cette catégorie figurent parmi les alliés les plus fiables de Téhéran en Irak.

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La deuxième catégorie peut être décrite comme des "alliés politiques", partageant les idées du khomeinisme en principe, mais soulignant en même temps leur identité irakienne et essayant d'adapter le khomeinisme au contexte irakien. Cette catégorie comprend l'organisation Badr, qui fonctionne à la fois comme une milice armée et comme l'un des acteurs les plus importants de la scène politique irakienne. Le chef de l'organisation, Hadi al-Ameri, a occupé le poste de ministre des Transports de la République d'Irak de 2010 à 2014, tandis que l'influent ministère de l'Intérieur et la formation de la police fédérale placée sous son autorité sont devenus un secteur de l'administration centrale dont la gestion a été officieusement confiée à des membres de l'organisation Badr. Parmi les militants de l'Organisation Badr figuraient le ministre de l'Intérieur Mohammad al-Ghabban et son successeur de 2017-2018 Kasim al-Araji. L'organisation Badr est sans doute la plus grande entité au sein d'al-Hashd al-Shabi, représentant également un niveau relativement élevé de professionnalisme et de compétence technologique. Ses dirigeants et cadres ne se présentent pas comme des exécutants de la volonté de Téhéran, mais comme des Irakiens qui tentent d'adapter les idées de la révolution islamique iranienne aux conditions locales.

Dans la catégorie des alliés politiques de Téhéran figure également Asaib Ahl al-Haq, initialement fidèle à Muktada as-Sadr mais qui a rompu avec lui à la suite de divergences idéologiques entre M. as-Sadr et son chef Quais al-Khazali. Asaib Ahl al-Haq est armé et entraîné par l'Iran et le Hezbollah libanais dans au moins trois camps d'entraînement en Iran. L'argent, les armes et les équipements destinés à Asaib Ahl al-Haq sont introduits clandestinement à travers la frontière Iran/Irak dans le cadre du programme "Groupes spéciaux" mis en œuvre par la force Quds depuis 2005. Depuis le retrait des troupes américaines d'Irak en 2011, Asaib Ahl al-Haq a été présent sur la scène politique irakienne et ses représentants siègent au parlement irakien. L'identité du groupe a évolué, passant du nationalisme irakien de la ligne de Muktada as-Sadr à l'idée transnationale de l'Axe de la résistance promue par Téhéran, comme en témoigne la participation des combattants de la milice aux combats en Syrie et la visite de Quaisem al-Khazali à la frontière syro-israëlienne en Palestine en décembre 2017.

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Emblème de Saraja Ashura.

Le cas de la milice Saraja Ashura affiliée au Conseil suprême islamique d'Irak (ISCI) est légèrement différent. Il semble s'éloigner de la rhétorique révolutionnaire de Téhéran, tandis que son ancien dirigeant Ammar al-Hakim a rompu avec l'ISCI, se présentant aux élections parlementaires de 2018 dans le cadre du ‘’Mouvement de la sagesse nationale’’ nouvellement lancé. Cependant, le groupe partage toujours une plateforme religieuse avec l'Iran sous la forme d'une version chiite de l'Islam, le fait de ses liens de longue date avec Téhéran et peut-être sa dépendance matérielle toujours existante vis-à-vis de l'Iran jouent également leur rôle. Ces trois facteurs font qu'il est difficile, et certainement lent, pour l'ISCI de s'écarter de la ligne politique de Téhéran.

La troisième catégorie d'alliés de l'Iran parmi les milices irakiennes est constituée d'entités que l'on pourrait qualifier d'"opportunistes". Il s'agit de milices qui ont été formées sous l'inspiration de l'Iran en 2012-2013 pour combattre en Syrie, puis en juin 2014 ont été intégrées à l’al-Hashd al-Shabi et ont combattu dans son cadre, également sous le commandement iranien de facto, contre ISIS à l'intérieur de l'Irak. Ces organisations n'ont aucune influence politique indépendante en Irak, elles doivent tout à la partie iranienne. S'il n'y avait pas l'Iran, elles n'existeraient probablement pas. Leurs dirigeants font montre d’un faible niveau intellectuel et n'ont très probablement aucune éducation formelle derrière eux. Le niveau intellectuel et moral des militants de base, souvent recrutés dans les couches inférieures de la société irakienne, est encore plus bas. C'est cette catégorie de milices qui est responsable des abus de guerre de la part des opposants à ISIS en 2014-2015. Des milices telles que Jund al-Imam, Saraja al-Chorasani et Harakat al-Nujaba, par exemple, qui a été formé en tant que groupe dissident d'Asaib Ahl al-Haq et dirigé par Akram al-Kaabi - un ancien commandant de l'armée du Mahdi et d'Asaib Ahl al-Haq - appartiennent à cette catégorie. Ils affichent tous haut et fort leur loyauté envers l'Iran et son guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, mais cette loyauté n'est pas profondément idéologique ou intellectuelle, et la dépendance matérielle et fonctionnelle vis-à-vis de l'Iran joue probablement un rôle clé. Si l'aide iranienne devait être interrompue, ces groupes pourraient chercher un nouveau mécène.

Le dernier groupe d'alliés de Téhéran au sein d'al-Hashd al Shabi sont des alliés qui partagent des objectifs ad hoc avec l'Iran. C'est le cas de la milice sunnite Liwa Salahaddin (51e brigade) qui opère dans la partie nord de la muhafaza de Salahaddin (près de la région de Badji, où se trouvent les plus riches champs pétrolifères d'Irak) sous le commandement de Jazan al-Jaburi. Il utilise des armes et des renseignements fournis par l’Iran, ce qui lui permet de dépasser le cercle religieux chiite et de gagner des alliés parmi les sunnites d'Irak également. Le recrutement d'Asaib Ahl al-Haq au sein de la tribu arabe sunnite des Karawi dans la Mojaza nord de Dijala a une base similaire. Cela permet à l’Iran d'élargir son cercle d'influence politique, tandis que les Karawi gagnent un soutien matériel et une légitimité politique en tant qu'entité liée à l’al-Hashd al-Shabi. L'Iran étend également son influence sur les groupes chiites non affiliés: les membres de l'administration des mosquées Imam Ali et Imam Hussein de Nadjaf et de Karbala, politiquement affiliés à l'Ayatollah A. al-Sistani, par décision d'A. M. al-Muhandis, bénéficient d'une formation militaire organisée en Irak par des vétérans de l'Organisation Badr.

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al-Hashd al-Shabi.

En dehors du système al-Hashd al-Shabi, l'espace d'influence de l'Iran est constitué des secteurs de l'administration irakienne contrôlés par les membres de l'Organisation Badr et d'autres réémigrants d'Iran. Il s'agit de la police fédérale, de l'unité d'intervention d'urgence du ministère de l'intérieur, de la 5e division et de la 8e division de l'armée irakienne, ainsi que des services de sécurité et de la bureaucratie du ministère de l'intérieur. L'influence iranienne dans l'administration irakienne facilite l'accès aux ressources matérielles et aux informations ainsi que le fonctionnement des milices pro-iraniennes au sein d'al-Hashd al-Shabi, et paralyse le développement éventuel d'un nationalisme irakien à orientation anti-iranienne dans des segments clés de l'appareil institutionnel de l'État irakien.

Pendant les combats contre ISIS en 2014, l'Iran a également fourni un soutien militaire tactique aux forces peshmergas - notamment dans les zones contrôlées par l'Union patriotique du Kurdistan (UPK). Ce soutien comprenait la fourniture d'armes, de munitions, d'équipements militaires, la présence de conseillers militaires iraniens et même d'unités d'artillerie iraniennes. Pour l’Iran, il s'agissait d'éloigner la menace d'ISIS des régions situées le long de la frontière entre l'Irak et l'Iran, de diversifier le soutien aux Kurdes et de réduire ainsi leur dépendance à l'égard des États-Unis, ainsi que de réduire l'opposition kurde à la présence des milices pro-iraniennes al-Hashd al-Shabi dans les "territoires contestés" dont le gouvernement central irakien et le gouvernement régional kurde (GRK) revendiquent le contrôle.

Les infrastructures des bases militaires déjà existantes de l'armée irakienne sont utilisées comme bases logistiques et centres de soutien pour al-Hashd al-Shabi, ce qui permet aux alliés de l'Iran non seulement d'avoir accès aux infrastructures irakiennes mais aussi de compliquer politiquement d'éventuelles frappes américaines contre les centres de dislocation de ces milices. Dans le même temps, la plupart des bases utilisées par al-Hashd al-Shabi sont situées dans des zones religieusement ou ethniquement mixtes, ou dans des régions dominées par les Arabes sunnites.

Une mesure de l'importance des milices chiites en Irak peut être observée dans les résultats de deux élections parlementaires consécutives, en 2014 et 2018. En 2014, la coalition de l'État de droit du Premier ministre Nouri al-Maliki l'a emporté (24 %), l'alliance Al-Muwatim dirigée par A. al-Hakim est arrivée en deuxième position (7,5 %) et le bloc sadriste Al-Ahrar en troisième position (7 %). En 2018, la coalition Sajrun de M. as-Sadr l'a emporté (14,3 %), tandis que la deuxième place est revenue à la coalition Fatah (13 %) formée par les forces pro-iraniennes, devant l'alliance Nasr du Premier ministre Haider al-Abadi (10,9 %). Les participations parlementaires de l'Organisation Badr n'ont pas augmenté par rapport à 2014, tandis que le nombre de parlementaires d'Asaib Ahl al-Haq a augmenté. Si l'on ajoute à cela le succès électoral des sadristes qui utilisent une rhétorique anti-oligarchique similaire, cela indique une augmentation des attitudes de contestation dans la société irakienne et une augmentation de l'électorat protestataire.

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Lors des élections de 2018, sur les 329 sièges du Conseil des représentants [33], les partis affiliés à al-Hashd al-Shabi ont remporté un total de 101 sièges (Sajrun - 54, Organisation Badr - 22, Asaib Ahl al-Haq - 15, autres milices liées à l'Iran - 10), tandis que la Coalition pour l'État de droit a remporté 25 sièges, l'Alliance Nasr - 42 sièges, les partis kurdes - 56 sièges, les partis sunnites - 60 sièges, et tous les autres partis - 100 sièges. En incluant le sadriste Sajrun[34], les partis chiites favorables à l'Iran disposent ainsi de la représentation parlementaire la plus nombreuse.

Le meurtre du général K. Suleimani et du commandant A. M. al-Mohandes le 3 janvier 2020 a porté un coup sévère à la politique étrangère de l'Iran, car les deux hommes assassinés représentaient une ancienne génération de militants, formée pendant la guerre Irak-Iran et l'exil politique irakien en Iran. Ces expériences ont rapproché les militants irakiens et iraniens et ont créé des liens personnels uniques entre eux. A. M. al-Mohandes a ainsi pu être le pilier de l'influence de l'Iran auprès de son voisin occidental, tandis que le général K. Suleimani a été l'architecte de toute la politique moyen-orientale de Téhéran. Les nouveaux militants, comme le remplaçant du général K. Suleimani au poste de commandant de la force Quds, le général Esmail Ghaani, auront plus de mal à maintenir ce type de lien spécifique avec la partie irakienne.

La stratégie hybride de l'Iran

Les succès géopolitiques de Téhéran après 2003 ont été rendus possibles par la mise en œuvre habile d'une stratégie hybride, évitant l'engagement de forces propres importantes et donc une surcharge stratégique, et évitant la confrontation frontale avec des adversaires plus puissants. Cette stratégie comprenait la création, l'armement, le financement, l'entraînement, le transport et la reconnaissance d'un certain nombre de milices chiites (et parfois sunnites) capables de combattre simultanément plusieurs adversaires de l’Iran sur des théâtres de guerre distincts. L'Iran a ainsi acquis la capacité de mener (par des intermédiaires) plusieurs guerres simultanément. Le nombre d'alliés de l'Iran au Moyen-Orient après 2011 a atteint les 200.000 combattants. Le degré de contrôle de Téhéran sur ces alliés et la forme de son soutien dépendaient des caractéristiques des alliés eux-mêmes, notamment de leur niveau de sophistication technologique et organisationnelle, et des exigences d'un théâtre d'opérations donné - plus élevé dans le cas des milices syriennes et des milices irakiennes dont il est question ici, et plus faible dans le cas des Houthis yéménites et du Hezbollah libanais. L'Iran a également réussi à gagner des segments de la communauté arabe sunnite (mouvements palestiniens, certaines milices irakiennes), ouvrant ainsi une brèche dans la solidarité nationaliste traditionnelle entre Arabes et Perses, et dans la solidarité confessionnelle entre Sunnites et Chiites.

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L'Iran engage des officiers supérieurs de la force Quds en tant que conseillers dans des conflits individuels; il fournit un soutien logistique, matériel et cybernétique à ses alliés; et forme des milices dans sa sphère d'influence à la fois sur son propre territoire et sur le terrain pour améliorer leur valeur idéologique ainsi que leur efficacité et leur sophistication technologique; il engage de petits groupes de spécialistes de la Force Quds et du Corps des gardiens de la révolution islamique dans des conflits spécifiques; elle fournit des armements avancés d'un type adapté aux exigences d'un théâtre d'opérations donné - technologie du renseignement, drones de combat (UAV), technologie des missiles avancés, pénétrateurs formés par explosion (EFP), bateaux explosifs télécommandés; elle forme des forces alliées selon le modèle du Hezbollah libanais [35].

L'implication de l'Iran et l'expansion de son influence sont devenues possibles dans les conditions suivantes: la désorganisation de l'État au sein duquel l'expansion de l'influence a lieu et la désorganisation des forces existantes en son sein qui sont disposées à contrer la politique de Téhéran; l'existence d'une communauté chiite qui se perçoit comme menacée dans son existence et qui s'oriente donc vers le soutien d'acteurs extérieurs; l'existence d'une voie de transport permettant à l'Iran de fournir à ses alliés des armes, du matériel et des ressources humaines, et d'acheminer vers son territoire des combattants qui suivent un entraînement ultérieur; l'absence d'acteurs capables et désireux de contrer la politique de Téhéran, et donc l'absence des fameuses "lignes rouges" marquant les limites de l'influence de l'Iran.

Stratégie multidirectionnelle et large pour l'Irak

Parmi les théâtres d'opérations dans lesquels l'Iran est engagé, l'Irak est le plus important. La situation en Irak peut avoir un impact décisif sur la stabilité et la sécurité internes de l'Iran, comme l'illustrent à la fois la guerre Irak-Iran de 1980-1988 et l'offensive d'ISIS de juin 2014 dans le nord de l'Irak. L'Irak est également le couloir de transport nécessaire pour que l'Iran reste connecté à son allié syrien et au Hezbollah libanais. Comme nous l'avons noté au début, l'Irak, qui est plus petit et moins peuplé que son voisin oriental, est plus densément peuplé et situé dans des zones de plaine plus propices à l'agriculture. La participation éventuelle de l'Iran à la reconstruction de l'Irak après la guerre et l'établissement de liens économiques étroits avec ce pays élargiraient la base économique iranienne au niveau nécessaire pour maintenir la position de l'Iran en tant que superpuissance et hégémon régional. Pour engager les capacités de l'Irak en fonction de ses besoins, l'Iran a toutefois besoin d'alliés sur le terrain qui lui sont favorables et partagent son orientation, sans lesquels son potentiel de mobilisation de sa puissance est insuffisant pour guider les politiques de Bagdad.

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Depuis le renversement de Saddam Hussein par les Américains en 2003, l'Iran a donc profondément pénétré la communauté chiite irakienne et, dans une moindre mesure, d'autres acteurs en Irak, dans le but de façonner la politique interne et l'orientation stratégique du pays dans une direction conforme à ses exigences en matière de sécurité. Les principaux objectifs de Téhéran en Irak restent le retrait des Américains et l'influence sur le processus de formation de l'État irakien. À cette fin, l'Iran a investi des ressources importantes dans un certain nombre de groupes politiques et militaires souvent rivaux en Irak.

La communauté chiite irakienne est si hétérogène sur le plan interne (par exemple, les sadristes nationalistes contre les milices khomeinistes, l'organisation Badr systémique contre l'Asaib Ahl al-Haq anti-systémique) qu'il sera impossible dans un avenir prévisible de l'organiser en une formule politique et militaire unifiée sur le modèle du Hezbollah libanais. Au lieu de cela, Téhéran gagne à ses propres fins les rivalités politiques au sein du système politique irakien et du conglomérat d'acteurs divers qui le favorisent. L'Iran influence le processus décisionnel irakien non pas en dictant des solutions, mais en établissant des relations amicales avec tous ses participants réels et potentiels, afin qu'aucun acteur obtenant un avantage en Irak ne soit hostile à l'Iran ou à ses intérêts clés.

L'Iran se construit une position de protecteur des décideurs plutôt que de décideur, acceptant la rivalité des différentes milices dans sa sphère d'influence et des camps politiques au-dessus d'elles - tant qu'elle ne se transforme pas en conflit au sein du camp pro-iranien, ce qui pourrait miner l'influence de Téhéran en tant que telle. L'Iran agit en Irak comme un courtier en puissance et un médiateur des différends, et non comme un souverain politique ou un hégémon. La politique de Téhéran en Irak consiste à créer et à laisser ouvertes autant d'options que possible, et non à essayer d'imposer des solutions et une orientation politique qui pourraient conduire à un conflit concluant dans lequel l'Iran et ses alliés pourraient échouer.

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La constitution par l'Iran d'un vaste portefeuille politique en Irak immunise Téhéran contre les changements de la conjoncture politique chez son voisin occidental et rend presque impossible pour Téhéran de porter un coup fatal aux Iraniens dans la politique irakienne. Dans des conditions où l'Iran entretient des relations amicales et exerce une influence d'intensité variable sur une grande partie des participants rivaux du système politique irakien, le coup porté par un acteur tiers à une faction soutenue par l'Iran renforce automatiquement d'autres factions - également soutenues par l'Iran. La tentative des Américains de jouer le mécontentement populaire en Irak contre l'influence iranienne s'est surtout retournée contre eux: lors des élections législatives de 2018, le soutien à l'Organisation Badr pro-iranienne, considérée comme une force de l'establishment, a diminué, mais le soutien à l'Asaib Ahl al-Haq pro-iranien, également considéré comme anti-establishment, a augmenté dans le même temps.

L'objectif à long terme de la politique iranienne est de coordonner les activités et l'alignement politique des différentes milices irakiennes qui lui sont favorables. Suite aux assassinats du général K. Sulemnani et de A. M. al-Mohandes le 3 janvier 2020, l'Iran a pris plusieurs initiatives, une série de réunions ont eu lieu à Beyrouth et à Kum du 9 au 13 janvier entre les militants des unités pro-iraniennes d'al-Hashd al-Shabi afin de surmonter leurs différences, d'empêcher la désorganisation d'al-Hashd al-Shabi après la mort de leurs fondateurs K. Suleimani et A. M. al-Mohandes, et de créer un mouvement de résistance uni contre la présence politique et militaire américaine en Irak. Les chefs des milices irakiennes ont commencé à parler de "groupes de résistance internationaux", de "régiments de résistance internationaux" et d'un "front de résistance irakien". Le nationaliste chiite irakien rival M. as-Sadr et le sympathisant iranien H. al-Ameri ont uni leurs forces pour l'adoption par le Conseil des représentants, le 5 janvier, d'une résolution demandant le départ des troupes américaines d'Irak. Le 14 janvier, M. as-Sadr a également annoncé une marche anti-Yankee à Bagdad le 24 janvier, co-organisée par la milice pro-iranienne al-Hashd al-Shabi, qu'il avait jusqu'ici traitée avec dédain. Avant même sa mort, le général K. Suleimani travaillait à la création d'une autre milice pro-iranienne: Saraya Imam al-Hussein al-Istishhadiya [36]. Ainsi, il semble que l'assassinat de K. Suleimani et de A. M. al-Mohandes par les Yankees puisse s'avérer être un facteur catalysant le rapprochement mutuel des milices au sein d'al-Hashd al-Shabi et consolidant l'opposition à l'occupation américaine de l'Irak.

Les défis de la stratégie de l'Iran

Un défi immédiat pour la politique irakienne de Téhéran a été l'assassinat par les Américains de ses principaux architectes, le général K. Suleimani et Abu Madi al-Mohandis. Avec le temps, la disparition, due à l'âge, de l'activité des militants suivants, qui ont construit leur conscience et leur identité politiques en exil en Iran pendant la guerre de 1980-1988 et dans les années suivantes de la dictature de Saddam Hussein, prendra de l'importance. Pour la jeune génération de militants irakiens, l'aide iranienne ne joue plus le rôle d'une expérience de vie formatrice comme c'était le cas pour les militants plus âgés.

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L'avenir des milices irakiennes pro-iraniennes est également une question qui doit être abordée. Leur existence même semble être assurée, en raison de la présence continue en Irak des troupes américaines d'occupation et des satellites de Washington (dont, malheureusement, la Pologne) et des troupes turques. L'environnement politique de l'Irak reste également caractérisé par un haut niveau d'incertitude - une flambée de conflits sectaires ou politico-sociaux est possible (comme les manifestations anti-gouvernementales soutenues par les États-Unis qui reviennent depuis l'été 2018), l'avenir du Kurdistan irakien reste une question ouverte, les épigones de Daesh restent actifs. La zone de friction, en revanche, sera la place des milices dans la structure politique irakienne: en l'état actuel des choses, l'existence de milices influencées ou parfois directement contrôlées par l'Iran prive l'Irak du monopole de la violence sur son propre territoire national, qui est l'un des attributs fondamentaux de tout État. L'Irak, qui finance al-Hash al-Shabi sur son propre budget, pourrait s'efforcer à l'avenir de placer les milices sous son contrôle plus étroit.

Les limites de la base financière et économique de l’Iran peuvent s'avérer une difficulté pour étendre davantage l'influence de la superpuissance iranienne. Si l'Iran s'engage sur les théâtres d'opérations où il dispose d'une présence minimale en termes de ressources humaines, il engage également d'importantes ressources financières à son échelle - sous forme de transferts en espèces, de fournitures pétrolières, d'armes et d'équipements militaires provenant de ses propres stocks. Les dépenses comprennent la rémunération et l'entraînement de milliers de combattants et le coût d'exploitation des avions militaires iraniens et des compagnies aériennes civiles utilisées pour le transport des fournitures et du matériel. Les dépenses engagées pour soutenir les alliés en Syrie, en Irak et au Yémen sont estimées à 16 milliards de dollars au cours des huit dernières années. Indépendamment de cela, l'Iran transfère 700 millions de dollars par an pour soutenir le Hezbollah libanais et plusieurs millions de dollars pour soutenir les organisations palestiniennes. Le volume de l'aide iranienne à la Syrie en 2011 a été un record pour l'aide étrangère jamais accordée dans l'histoire de l'Iran à ce jour. L'ONU a estimé en 2015 l'aide annuelle de l'Iran à la Syrie à 6 milliards de dollars. Selon le FMI, l'Iran a accordé à la Syrie un prêt de 1,9 milliard d'euros en 2013. En 2014, 3 milliards d'euros ; en 2015, 0,97 milliard d'euros. En outre, l'Iran fournissait à la Syrie 60.000 barils de pétrole par jour [37].

Un autre obstacle à la politique de superpuissance de l'Iran s'avère être l'insuffisance de sophistication technologique de ses propres moyens militaires. Ce constat s'impose au vu de la faiblesse et du retard technologique de l'Artesh et de l'IRGC dans des domaines tels que l'aviation [38] et les missiles [39], ainsi que de l'absence d'armes nucléaires propres à l'Iran [40]. Cette faiblesse est devenue apparente dans les conditions révélées par les printemps arabes et de l'implication croissante de l'Iran en Syrie. Dans la première phase des événements, la force Quds s'est avérée trop faible pour vaincre les appareils de sécurité des États arabes sunnites de la région du Golfe, et l'Iran n'est pas parvenu à déclencher une rébellion durable au sein des populations chiites de ces pays, y compris au Bahreïn, qui a fait l'objet d'efforts particuliers de la part de Téhéran.

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Dans la deuxième phase, celle de la guerre civile en Syrie, la situation fut similaire, malgré des succès partiels comme la libération de Quasyr en mai 2013 (qui a débloqué la connexion avec la vallée de la Bekaa au Liban, foyer du Hezbollah, débloqué aussi la connexion entre Damas et la côte méditerranéenne de la Syrie, foyer des partisans de B. al-Assad, et bloqué Homs, foyer de l'opposition).Cette deuxième phase s'est révélée être un puits sans fond pour l'Iran. Selon des sources iraniennes, en 2015, 18 officiers supérieurs de l'IRGC et au moins 400 volontaires iraniens et afghans étaient tombés en Syrie. En août de la même année, les forces gouvernementales syriennes ne contrôlaient plus qu'un sixième du pays. Les Iraniens qui combattent à leurs côtés, dirigés par le général K. Suleimani (il a personnellement commandé une partie des forces syriennes et libanaises lors de la bataille de Quasyr), manquent d'appui en aviation de combat, d'artillerie avancée, de systèmes de coordination des missiles et de forces spéciales expérimentées. La fortune n'a été inversée que lorsque la Russie a rejoint la guerre le 30 septembre 2015.

Un pouvoir post-moderne

Les stratégies de Téhéran vis-à-vis de l'Irak et de l'ensemble du Moyen-Orient ont pour point de départ la prise de conscience par l'élite iranienne de la faiblesse objective de son État et de son incapacité à imposer directement sa volonté à d'autres entités. Au lieu de structures verticales de subordination hiérarchique, l'Iran met en place des structures de réseau horizontales. L'Iran est une puissance postmoderne, qui greffe des réplicateurs politiques autonomes, souvent auto-originaires et auto-répliquants en divers points de l'espace environnant, adaptant ses propres idées de la révolution islamique et de l'axe de la résistance aux conditions locales. Le réseau dynamique iranien est une structure asymétrique, hétérogène, flexible, polymorphe et polycentrique. Téhéran joue habilement de l'indétermination, de la relativité et de la nébuleuse de la réalité postmoderne et de son "devenir" sujets/objets (la frontière entre le sujet et l'objet politique est floue dans la postmodernité). Comprendre le phénomène des succès de la politique iranienne actuelle est possible avec une compréhension à la fois des lois de la géopolitique et, surtout, de la structure et de la nature de la réalité postmoderne (l'ontologie de la postmodernité). L'appareil de la philosophie postmoderne et de la géopolitique devrait donc être utilisé pour analyser et interpréter la politique iranienne.

Ronald Lasecki

(article publié dans le trimestriel Polityka Polska)

Notes:

[1]https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbo... (10.01.2020).

[2]https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbo... (10.01.2020).

[3]The Geopolitics of Iran: Holding the Center of a Mountain Fortress, https://worldview.stratfor.com/article/geopolitics-iran-h... (10.02.2020).

[4]J. Makowski, Geografia fizyczna świata, Wydawnictwo Naukowe PWN, Warszawa 2007, s. 138.

[5] Toutes les données sur la longueur des frontières de l'Iran: Iran Statistical Yearbook 2016-2017 (1395), s. 55.

[6]L. Bazylow, P. Wieczorkiewicz, Historia Rosji, Zakład Narodowy im. Ossolińskich – Wydawnictwo, Wrocław-Warszawa-Kraków 2005, s. 143, 157.

[7]J. Modrzejewska-Leśniewska, Walka o hegemonię w rejonie Zatoki Perskiej. Wojna iracko-irańska (1980-1988), [w:] A. Bartnicki (red.), Zarys dziejów Afryki i Azji 1869-1996. Historia konfliktów, Wydawnictwo „Książka i Wiedza”, Warszawa 1996, s. 438-440, 443-445.

[8]Por. W. Giełżyński, Byłem gościem Chomeiniego, Książka i Wiedza 1981, s. 175-182.

[9]https://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2019/02/weodata/...= (18.01.2020).

[10]J. Modrzejewska-Leśniewska, dz. cyt., s. 441, 445-447.

[11]J. Kukułka, Historia stosunków międzynarodowych 1945-2000, Wydawnictwo Naukowe SCHOLAR, Warszawa 2003, s. 412.

[12]Iran’s Networks of Influence in the Middle EastChapter One: Tehran’s Strategic Intent, https://www.iiss.org/publications/strategic-dossiers/iran... (11.02.2020).

[13]Por. T. Margul, Jak umierały religie. Szkice z tanatologii religii, Warszawa 1983, s. 249-250.

[14]M. P. Pietrow, Pustynie kuli ziemskiej, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, Warszawa 1976, s. 41-46.

[15]Douglas Jehl, For Death of Its Diplomats Iran Vows Blood for Blood, https://www.nytimes.com/1998/09/12/world/for-death-of-its... (11.02.2020). J. Kukułka pisze o 200 tys. zmobilizowanych. Zob. J. Kukułka, dz. cyt., s. 809-810.

[16]Iran’s Networks…, art. cyt. (11.02.2020).

[17]Iran Military Power. Ensuring Regime Survival and Securing Regional Dominance, Defence Intelligence Agency 2019, s. 61 – ramka Shia Foreign Fighters.

[18]Ibid. (11.02.2020).

[19] Citations de la Constitution de la République islamique d'Iran: http://www.servat.unibe.ch/icl/ir00000_.html (11.02.2020).

[20]Por. S. R. Ward, The Continuing Evolution of Iran’s Military Doctrine, „Middle East Journal” t. 59 nr 4 (jesień 2005), s. 559-576, por. także P. Bracken, Pożar na Wschodzie. Narodziny azjatyckiej potęgi militarnej i drugi wiek nuklearny, Bertelsmann Media Sp. z o.o., Warszawa 2000.

[21]http://www.servat.unibe.ch/icl/ir00000_.html (11.02.2020).

[22]Iran Military Power… s. 11.

[23] Les deux devis: Iran’s Networks… (art.cyt.).

[24] K. Suleimani est né en mars 1957 dans une famille de paysans du sud-est de l'Iran. À l'âge de 13 ans, il a été contraint de quitter la maison familiale et de chercher un moyen de subsistance. Il a trouvé un emploi à l'institution locale de gestion de l'eau à Kerman. Il n'a pas participé à la révolution de 1979, mais pendant la guerre contre l'Irak, il était chargé de fournir de l'eau aux soldats combattant sur le front. En raison de lourdes pertes du côté iranien, il a été redéployé sur le champ de bataille. Malgré l'absence d'éducation et de formation militaire formelle, il a fait preuve de courage et de talents militaires, ce qui a déclenché la suite de sa carrière et ses promotions - d'abord dans l'armée, puis dans les services spéciaux.

[25]Ibid.

[26]Iran Military Power…, s. 15 – ramka „Axis of Resistence”.

[27]Ibid., s. 59-63.

[28]H. S. Tangaza, Islamic Movement in Nigeria: The Iranian Inspired Shia Group, https://www.bbc.com/news/world-africa-49175639 (11.02.2020).

[29]M. Alami, Hezbollah Allegedly training Nigerian Shiites to expand Influence in West Africa, https://www.mei.edu/publications/hezbollah-allegedly-trai... (11.02.2020).

[30]Iran’s Network… (art. cyt)., (11.02-2020).

[31]Iran’s Network of Influence Chapter Four: Iraq,https://www.iiss.org/publications/strategic-dossiers/iran... (12.02.2020).

[32]Ibid.

[33]Zgodnie w Konstytucją z 15. października 2005 r. parlament Iraku jest jednoizbowy.

[34] Cependant, il faut garder à l'esprit les gestes de Muktada as-Sadr indiquant sa volonté de se démarquer du concept iranien de l'Axe de la Résistance au profit du nationalisme irakien : en juillet 2017. M. as-Sadr s'est rendu en Arabie saoudite, en décembre 2017 il a appelé à la dissolution des milices armées.

[35]Iran’s Networks of Influence in the Middle EastChapter One: Tehran’s Strategic Intent, (art. cyt.) (12.02.2020).

[36]K. Lawlor, Warning Intelligence Update:Iran Increases Pressure on U.S. Forces in Iraq, http://www.understandingwar.org/backgrounder/warning-inte... (12.02.2020).

[37]Ibid.

[38]Zob. Iran Military Power…(dz cyt.), s. 64-71.

[39] Ibid, s. 30-31, 43-47.

[40]Ibid, s. 19-21.

 

 

Les écoles géopolitiques de la Chine

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Les écoles géopolitiques de la Chine

Ex: https://katehon.com/ru/

Le développement des théories géopolitiques en Chine a commencé relativement tard. Ce n'est qu'en 2010 qu'une vague de recherches sur la "géoécologie" a commencé en Chine ; cette vague est due à la recherche d'une voie indépendante conforme aux conditions réelles de la Chine, basée sur le paradigme des études occidentales classiques et critiques de géopolitique.

La recherche géoécologique nationale actuelle en Chine a été initiée par des scientifiques (pour la plupart) et a connu un certain succès. À l'heure actuelle, la recherche géopolitique comprend de nombreuses écoles. Parmi celles-ci figurent la ‘’géoécologie multi-échelle’’, la ‘’géopolitique technologique’’, la ‘’géopolitique critique’’, la ‘’politique environnementale’’ et la ‘’géopolitique énergétique’’.

Cet ensemble comprend également des études nationales et régionales, la politique de l'opinion publique, la comparaison de l'ordre du pouvoir et de la terre entre la Chine et l'Occident, et la nouvelle relation entre les hommes et la terre créée par la nouvelle révolution technologique. La politique à grande échelle, la géographie politique marxiste, la géographie politique historique et la théorie des relations de pouvoir spatiales basée sur les méthodes de gouvernance de Foucault sont également présentes. Plusieurs des écoles citées occuperont une place importante dans les recherches futures. Examinons-les.

 

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L'architecte belge Vincent Callebaut a récemment conçu les plans d'une ville pour le moins futuriste et entièrement écologique destinée à être érigée à Kunming, dans la province chinoise du Yunnan.
Les habitations coniques, les espaces verts sur le toit des bâtiments, les voitures sans chauffeur, le système de filtrage automatique de l'eau, les potagers communs… la ville futuriste de Vincent Callebaut a vraiment tout pour surprendre.
Selon l'architecte, son projet aurait été motivé par l'envie de combiner les avantages des modes de vie urbains et ruraux.
Ex: http://french.china.org.cn/foreign/txt/2014-03/04/content_31669165.htm

Hu Zhiding : vaste recherche géoécologique

À l'avenir, une tâche importante de la recherche géopolitique chinoise sera d'approfondir les études géo-environnementales à différentes échelles: régionale, nationale, locale et mondiale. L'analyse des différentes échelles du géo-environnement comprend différents points de vue, ce qui est principalement dû aux différences dans les problèmes à analyser et à résoudre à différentes échelles. Toutefois, il existe actuellement une lacune évidente: la Chine semble mal connaître l'environnement géographique (y compris l'environnement géographique naturel et l'environnement socio-économique humaniste), qui a été considéré comme relativement bien étudié depuis l'époque des grandes découvertes géographiques.

Pour la surmonter, il faut non seulement analyser les changements dans les différents domaines du géo-environnement, notamment les domaines politique, militaire, social, économique et culturel, mais aussi l'influence mutuelle des différents domaines et la formation d'un ensemble unifié. Parce qu'il n'y a qu'un seul environnement géographique pour cette échelle de recherche, et que toutes les études de classification sont appropriées pour mieux comprendre l'environnement géographique.

Liu Chenliang : Géopolitique des sciences et des technologies

La science et la technologie sont déjà devenues une force décisive influençant le pouvoir économique, politique, militaire et culturel des pays modernes et les positions dominantes dans la compétition entre les grandes puissances. Le changement dans la façon dont le pouvoir est exercé par la concurrence et la coopération technologiques a remodelé le paysage économique et politique mondial sur la base des nouvelles technologies. Et elle continue d'avoir des effets profonds sur la composition du pouvoir, les comparaisons entre pouvoirs, les relations spatiales et l'influence stratégique nationale.

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Liu Chenliang.

La géopolitique des sciences et des technologies est un domaine complet et interdisciplinaire, il est donc urgent d'établir et d'améliorer le système théorique des sciences et technologies géographiques. La Chine veut prendre l'initiative de servir la puissance scientifique et technologique nationale, le développement de l'innovation et la stratégie de développement de la mondialisation technologique. Il est nécessaire de décrire en profondeur le réseau mondial d'innovation et les changements de la mondialisation technologique, de clarifier les risques et les problèmes de sécurité nationale dans le cadre de la réorganisation de la structure du pouvoir technologique, et de comparer et d'analyser la technologie chinoise et mondiale.

Il y a un renforcement du développement scientifique et technologique du pays et une amélioration de la géostratégie, ce qui permet d'assurer la sécurité dans cette zone. En termes de méthodes, elles comprennent l'intégration des big data, l'intelligence artificielle, la science de la complexité, l'informatique géographique et d'autres outils techniques. Cela est nécessaire pour modéliser les scénarios géoscientifiques et technologiques, analyser les mécanismes et les innovations dans les modèles de systèmes d'aide à la décision.

Ahn Ning : Géopolitique critique

La géopolitique critique est (principalement) une critique de la géopolitique classique. Les classiques de la géopolitique estiment que les facteurs géographiques (en particulier l'environnement naturel) influencent, voire déterminent, le destin d'un pays, et les appliquent aux théories et pratiques des relations internationales: par exemple, les célèbres "théories de la domination terrestre" et "théories de la puissance maritime" sont exploitées à ce niveau.

Cependant, la géopolitique classique a accordé trop d'importance à l'influence des facteurs naturels sur la politique internationale et est tombée dans le piège du "déterminisme environnemental", ignorant l'influence de la volonté humaine dans le façonnement du modèle géopolitique. En outre, la géopolitique classique présente également certaines limites quant à la portée de l'étude, réduisant principalement la discussion de la géopolitique à l'échelle nationale, ignorant des facteurs tels que les organisations multinationales, les organisations non gouvernementales et les médias.

Combinées au statut actuel des études géopolitiques critiques, elles peuvent être promues en Chine selon les trois axes suivants :

  • Il convient d'introduire des théories liées à la géopolitique critique de l'Occident, notamment la géopolitique populaire, la géopolitique féministe, la géopolitique postcoloniale, la géopolitique non représentative, etc., et de discuter sur cette base de leur applicabilité au contexte chinois (par exemple, la capacité à se faire une idée de la géopolitique confucéenne) ;
  • Les pratiques de la Chine sur la scène politique et économique internationale, telles que l'initiative "Une ceinture, une route" et le Forum de coopération Chine-Afrique, devraient être réunies pour explorer la possibilité de localiser les projets de développement chinois à l'étranger afin d'obtenir un certain impact social ;
  • En réponse au paradigme de recherche du ‘’dé-nationalisme’’, la Chine entend étendre la structure de l'analyse géopolitique à d'autres échelles d'analyse spatiale en dehors de l'État. Il convient de noter ici qu'il ne s'agit pas d'une négation de l'échelle d'analyse nationale, mais d'un élargissement du champ de recherche basé sur celle-ci.

Yang Yu : Géopolitique de l'énergie

La répartition géographique de l'énergie mondiale, la dislocation des zones de production et de commerce, la structure géopolitique de l'énergie et les changements de pouvoir énergétique causés par le flux du commerce de l'énergie, et l'impact sur la sécurité énergétique nationale sont les principaux points de la recherche sur l'énergie mondiale.

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La Chine se trouve dans une période critique de son développement, devenant le plus grand consommateur et importateur d'énergie au monde. Assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique est une stratégie importante liée au développement économique national et à la sécurité nationale. En 2018, la dépendance extérieure de la Chine vis-à-vis du pétrole brut et du gaz naturel a atteint 70,9 % et 45,3 %, bien au-delà de la ligne rouge de la sécurité énergétique.

Après que la révolution du gaz de schiste a assuré l'indépendance énergétique des États-Unis, l'énergie est devenue un outil stratégique pour étendre encore l'hégémonie américaine. Les principales régions importatrices de pétrole et de gaz de la Chine - le Moyen-Orient, le Venezuela, l'Afrique et l'Asie centrale - sont confrontées à des crises géopolitiques à des degrés divers. Les énergies traditionnelles, les énergies modernes et de nombreux autres domaines interagissent les uns avec les autres, ce qui complique la géopolitique énergétique mondiale.

Li Zhenfu : L'interconnexion des pays dans le monde

La théorie géopolitique porte l'empreinte du temps, est le produit du développement social et historique de différentes périodes, et se développe avec le changement de la situation internationale. Dans le passé, les théories géopolitiques occidentales ont trop suivi le "state-centrisme", mettant l'accent sur la relation de concurrence entre les forces maritimes et terrestres dans le but ultime d'atteindre la puissance et la domination (avec une hégémonie évidente et un expansionnisme colonial).

C'est pourquoi le chercheur chinois Li Zhenfu a avancé la "théorie de l'interconnexion du pays dans le monde". "L'interconnexion des pays dans le monde" est une théorie géopolitique évolutive qui s'appuie sur l'idée de communauté avec un avenir commun pour l'humanité et le concept d'interconnexion mondiale pour comprendre et analyser la géopolitique, la géoéconomie et la géoculture nationales et internationales. Elle repose sur l'idée d'une communauté avec un avenir commun pour l'humanité, fondée sur les intérêts communs de tous les pays du monde.

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Li Zhenfu

La théorie vise à promouvoir la coopération, la compréhension mutuelle et la conformité entre les pays et les régions dans les domaines de la géopolitique, de la géoéconomie et de la géoculture. La tendance générale du développement mondial est de construire ensemble la voie du développement, de développer ses perspectives et de partager les réalisations. La théorie de "l'interconnexion du pays dans le monde" met l'accent sur le fait que si nous voulons avoir une forte influence sur la communauté internationale, nous devons intégrer le développement national dans le système mondial et renforcer l'interconnexion entre les pays.

Par rapport à la théorie géopolitique traditionnelle, l'"interconnexion des pays dans le monde" ne met pas l'accent sur la recherche de la puissance, mais vise à atteindre l'harmonie mondiale, la prospérité nationale et le bien-être par la communication, l'échange et la coopération politiques, économiques et culturels. En d'autres termes, grâce à la combinaison de la géopolitique, de la géoéconomie et de la géoculture, la réalisation de "l'interconnexion du pays dans le monde" est une condition préalable à la réalisation de la prospérité partagée du monde.

Cette façon de penser permet de rejeter les programmes égocentriques d'expansion territoriale excessive, de confrontation terre-mer et de centrage sur l'État. La recherche chinoise dans cette direction se concentre sur l'exploration des relations et des différences entre la "théorie du pouvoir universel" et les théories géopolitiques traditionnelles, et sur l'analyse de l'hérédité et de l'extension de la "théorie du pouvoir universel" aux théories géopolitiques traditionnelles, ce qui facilitera la tâche des pays et des universitaires occidentaux.

Conclusion

Les écoles mentionnées ci-dessus sont fondamentales pour les études géopolitiques chinoises, et les théories géopolitiques étrangères occidentales ont servi de bon point de départ et de base pour le développement de la géopolitique chinoise. Par conséquent, l'approche rationnelle de la recherche géopolitique occidentale et la gestion adéquate de la relation entre localisation et internationalisation sont des questions importantes liées à l'orientation de la géographie politique et de la géopolitique de la Chine.

La revue de presse de CD (11 avril 2021)

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La revue de presse de CD

(11 avril 2021)

COVID

Lettre d’une professeur qui n’en peut plus

La vie des professeurs de collège et lycées est devenue un calvaire, entre délations, soumission de leur hiérarchie, port du masque qui rend les cours totalement impersonnels et épuisants. Une tranche de vie bien saignante…

Réinfo Covid

https://reinfocovid.fr/temoignage/etre-ou-ne-plus-etre-pr...

ETATS-UNIS

Le fiasco vaccinal sape la crédibilité de l’Union européenne

L’incapacité de l’Union européenne à s’assurer des approvisionnements en vaccins adéquats, suivie d’une interdiction d’exporter, a érodé la réputation des dirigeants de l’Union. Cela peut également nuire à leur capacité d’agir dans d’autres domaines. Le cri des peuples a traduit un article de Steven Erlanger paru dans The New York Times du 2 avril 2021.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/04/04/le-fiasco-vaccinal-...

FRANCE

Balance ton porc : la justice se soumet à l’air du temps

La décision rendue par la Cour d’appel de Paris dans l’affaire qui opposait Éric Brion et la journaliste Sandra Muller illustre une fois de plus ce qui constitue une dérive. Les juridictions s’éloignent du terrain juridique pour investir celui de la morale. Ou plutôt, celui de la moraline, c’est-à-dire ce corpus d’idées qui caractérise aujourd’hui le conformisme et la bien-pensance bourgeoise. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/04/5103/

GEOPOLITIQUE

Le Donbass et la mer Noire se réchauffent, voilà ce qui se passe

La température dans l'est de l'Ukraine et dans la mer Noire est en forte hausse, et ce n'est pas une référence à la météo, mais au rassemblement de troupes et de moyens militaires des deux côtés et à l'augmentation des violations du cessez-le-feu le long des points de contact au Donbass. Une situation similaire se produit en mer Noire, où des exercices militaires et des mouvements de flotte sont enregistrés. Une question se pose : que se passe-t-il dans la périphérie orientale du Vieux Continent ?

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/01/l...

L’intelligence artificielle, une épée à double tranchant

Prometteuse ou dangereuse ? Casse-tête fondamental ou solution à tous les problèmes ? Des États-Unis à la Chine en passant par l’Europe, l’intelligence artificielle ne cesse de faire parler d’elle, quel que soit le domaine — social, politique, militaire — dans lequel elle se déploie. Pour chaque espoir que l’on rattache au potentiel de l’IA, sa rapide évolution suscite autant de risques dont on mesure encore mal les répercussions, particulièrement stratégiques. Faut-il craindre l’intelligence artificielle ? Quels enjeux soulève-t-elle aujourd’hui sur le terrain géopolitique ?

Areion 24 News

https://www.areion24.news/2021/04/01/lintelligence-artifi...

RUSSIE

Une guerre entre la Russie et l’Ukraine est possible, mais seulement si Kiev attaque en premier

Alors que les tensions s'intensifient dans l'est de l'Ukraine, le vrai danger n'est pas une invasion russe, mais que le gouvernement ukrainien interprète les signaux de soutien américains comme un feu vert pour lancer une attaque contre les Républiques rebelles du Donbass. Par Paul Robinson, professeur à l'Université d'Ottawa

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/04/08/une-guerre-entre-la...  

 

samedi, 10 avril 2021

Aujourd'hui, Baudelaire serait la victime de la ‘’cancel culture‘’ et des ligues de vertu

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Aujourd'hui, Baudelaire serait la victime de la ‘’cancel culture‘’ et des ligues de vertu

par Giulio Meotti

Source : Il Foglio & https://www.ariannaeditrice.it/

C'est l'époque où Peter Pan est interdit aux enfants par la bibliothèque publique de Toronto, où l'éditeur néerlandais Blossom Books retire Mahomet de l'Enfer de Dante et où l'on enregistre chaque jour une censure pour satisfaire les indignés professionnels. C'est le moment où Dan Franklin, qui a publié Ian McEwan et Salman Rushdie aux éditions Jonathan Cape, déclare: "Je ne publierais pas Lolita aujourd'hui. Avec MeToo et les médias sociaux, vous pouvez susciter l'indignation en un clin d'œil. Si on me proposait Lolita aujourd'hui, je ne le ferais jamais passer et un comité de trentenaires dirait: "Si vous publiez ce livre, nous allons tous démissionner". Presque normal alors de lire Michel Schneider, biographe de Charles Baudelaire, qui dans le Point déclare que son favori, l'auteur des Fleurs du mal, serait aujourd'hui fustigé et censuré.

41Mupr6g64L._SX337_BO1,204,203,200_.jpgRédacteur des lettres à la mère de Baudelaire ("Cette maladresse maternelle me fait t'aimer davantage") et auteur du livre Baudelaire. Les années profondes, Schneider écrit qu'’’en ces temps d'insignifiance où l'on ne croit plus ni à Dieu ni au Diable, ni au bien ni au mal, ces Fleurs du mal, ce livre d'une vie condamnée en justice, mélange impur de sublime et de satanique, se sont effacées." C'est le bicentenaire de la naissance de Baudelaire et l'édition, qu'il voulait "définitive" mais n'a pas réussi à faire publier, est rééditée. "Baudelaire a vomi le progressisme et l'égalitarisme triomphants de notre monde postmoderne, et il est difficile d'entendre son dégoût et sa haine (de lui-même avant tout) sans frémir devant une telle prescience".

Voici l'édition publiée par Calmann-Lévy en 1868 et jamais réimprimée depuis. Il comprend les poèmes rejetés par la censure. Un volume restauré par Pierre Brunel, professeur émérite à la Sorbonne. "'Les Fleurs du mal' serait censuré aujourd'hui", écrit Schneider. "Leur contenu ferait probablement l'objet de demandes d'interdiction et de campagnes vindicatives de la part des ligues de vertu du féminisme radical et de la ‘cancel culture’" Ce "Dante d'un âge déchu", comme Baudelaire est appelé par Barbey d'Aurevilly, a été envoyé devant les magistrats pour "offense à la morale chrétienne", tandis que le procureur Pinard (le même que dans le procès de Madame Bovary) s'exclame: "Croyons-nous que certaines fleurs au parfum étourdissant soient bonnes à respirer ?".

Aujourd'hui, écrit Michel Schneider, on lirait dans les vers de Baudelaire un hymne au harcèlement de rue et une justification de l'inceste. "J'ai toujours été surpris que les femmes soient autorisées à entrer dans les églises", écrit Baudelaire. Ça ne passerait jamais.

"Et pour ne pas offenser les "racisés", poursuit Schneider dans le Point, ces lignes devraient être réécrites dans des éditions destinées à un "public sensible": « Je pense au nègre, décharné et céphalique qui foule la boue et regarde, d'un œil ahuri, les cocotiers... ».

008666719.jpgEt même si nous ne trouvions pas dans les vers du poète un hymne à quelque méfait idéologique, Baudelaire serait fustigé pour sa haine mesquine de la démocratie: "Nous avons tous l'esprit républicain dans les veines, comme la variole dans les os. Nous sommes démocratisés et syphilisés". Un réactionnaire baudelairien, donc. "Oui, vive la révolution!" écrit-il encore. "Toujours ! Mais je ne suis pas dupe! Je dis: vive la Révolution! Comme je le dirais: vive la destruction ! Vive l'expiation ! Vive la punition ! Vive la mort !".

De plus, un ennemi haineux de la fraternité entre les peuples: "Il est difficile d'assigner une place au Belge dans l'échelle des êtres vivants. Cependant, nous pouvons dire qu'il doit être classé entre le singe et le mollusque. C'est un ver que nous avons oublié d'écraser. Il est complètement stupide, mais il est aussi résistant que les mollusques". Mais le plus grand péché de Baudelaire est de nous rappeler que croire au progrès, à l'amélioration de l'humanité, débarrassée de ses erreurs et de ses malheurs, est l'un des meilleurs moyens de faire tourner les guillotines.

 

vendredi, 09 avril 2021

Yémen : La Guerre Perdue de l'Arabie Saoudite ?

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Café Noir N.18:

Yémen: La Guerre Perdue de l'Arabie Saoudite?

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du Vendredi 09 avril 2021 avec Pierre Le Vigan & Gilbert Dawed.
 
Guerre Civile, Guerre Internationale, Islamisme, Houthi, Nationalisme Arabe, Marxisme Léninisme, Iran, etc.
 

jeudi, 08 avril 2021

Lavrov et le racisme anti-blanc aux Etats-Unis

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Lavrov et le racisme anti-blanc aux Etats-Unis

Ex: https://www.dedefensa.org/article/lavrov-denonce-le-racisme-antiblanc-aux-usa

Lavrov et la Russie aggravent leur cas : ils soulignent le racisme anti-blanc aux USA et en occident. C’est d’autant plus amusant que les ricains et leurs parons comptent sur les russes pour détruire les rares survivants blancs en Europe après la guerre qu’on va leur livrer !  Paul Joseph Watson : « Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, observe qu’il y a une recrudescence de “l’agression contre les blancs” aux USA et que cela nuit aux efforts de lutte contre le racisme. »

« Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, observe qu’il y a une recrudescence de “l’agression contre les blancs” aux USA et que cela nuit aux efforts de lutte contre le racisme. Lavrov a fait ces commentaires lors d'une interview avec des politologues diffusée à la télévision nationale.
» “Nous avons été les pionniers du mouvement de promotion de l’égalité des droits des personnes de toute couleur de peau”, a déclaré M. Lavrov, ajoutant que “tout le monde veut se débarrasser du racisme”.
» Cependant, il a souligné combien il était important « de ne pas passer à l'autre extrême que nous avons vu lors des événements type-‘BLM’ (Black Lives Matter) et des agressions contre les personnes blanches, les citoyens américains blancs.”
» Lavrov a également insisté sur le fait que des forces au sein des États-Unis tentaient de répandre une “révolution culturelle” dans le monde entier en tentant d’imposer de force la “diversité” dans tous les domaines et de toutes les façons.
» “Hollywood est maintenant aussi en train de changer ses règles pour que tout reflète la diversité de la société moderne”, a-t-il dit, qualifiant cela de “forme de censure”.
» “J’ai vu des Noirs jouer dans les comédies de Shakespeare. Simplement, j’ignore quand on se décidera à faire jouer un Othello blanc”, a déclaré Lavrov.
» “Vous voyez que c’est absurde. Le politiquement correct poussé jusqu’à l’absurde conduira à des effets extrêmement malfaisants”, a-t-il conclu. »
» Comme nous l’avons souligné précédemment, après chaque fusillade de masse, journalistes et gauchistes accusent les Blancs avant même que l’auteur n’ait été identifié.
» Dans le cas de la fusillade du supermarché de Boulder, cela s’est retourné contre eux massivement après qu’il a été révélé que le tireur était un immigrant islamiste du Moyen-Orient.
» Après la fusillade d’Atlanta, qui visait des salons de massage, les médias ont une fois de plus déclenché l’hystérie du “suprémacisme blanc”, bien que les autorités n’aient trouvé absolument aucune preuve que l’attaque était motivée par la race.
» Cela a conduit Damon Young, collaborateur du New York Times, à affirmer que “la blanchité est une pandémie” et que “la seule façon de l’arrêter est de la localiser, de l’isoler, de l’extraire et de la tuer”.
» “Il n’a pas été renvoyé de son poste à ‘The Root’ et le ‘New York Times’ a refusé de le condamner, – de telles proclamations sont ce pour quoi ils le paient !” écrit Chris Menahan.
» Ce récit, en plus de la Critical Race Theory, qui enseigne que tous les problèmes des États-Unis sont la faute des Blancs, a clairement créé une atmosphère où la haine raciale dirigée vers les Blancs n'est pas seulement tolérée, elle est ouvertement encouragée. 

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Cette intervention du ministre Lavrov nous paraît importante, considérée de plusieurs points de vue et concernant plusieurs domaines. Cette importance, pour la séquence “historique et morale” en, cpours depuis la fin de la Guerre Froide. (Et surtout depuis l’attaque 9/11.)

• On a l’habitude, – c’est presque un rite, – d’insulter la Russie (et la Chine, même traitement) pour des événements intérieurs, dont une proportion plus que respectable et certainement majoritaire sont outrageusement amplifiées sinon purement et simplement fabriquées par les services adéquats des accusateurs, pour des faits attentant aux droits des gens, aux droits des minorités surtout “genrées”, aux devoirs et vertus démocratiques, aux faits de corruption, etc. L’ingérence du bloc-BAO est considérée de ce point de vue comme une sorte de devoir de bienpensance, comme on allait à la messe aux beaux temps passés des colonies. Mais une “ingérence”, – car c’en est bien une dans le cas qui nous occupe, – , dans les affaires intérieures des USA, et sur des faits aussi précis, et concernant des actes consacrés par la bienpensance, – que ce soit les ‘Black Lives Matter’ et leurs performances démonstratrices-de-rue et financières-globales, ou la “diversité” qu’Hollywood impose à ses productions et à ses acteurs.es [oups] comme autant d’actes de “censure” [selon Lavrov], – une telle ingérence constitue une démarche exceptionnelle de la part d’une puissance comme la Russie.

• C’est d’autant plus exceptionnel que la politique de la Russie post-Guerre Froide, et surtout dans l’ère Poutine, a jusqu’à il y a peu considéré comme sacré le devoir de non-ingérence. S’il y a eu des exceptions durant ces 3-4 dernières années, elles venaient de Poutine, et souvent sous une forme diplomatique ou indirecte, et passant en général par l’ironie, lors des conférences de presse-marathon que donne annuellement le président russe. Cette fois, cela vient d’un ministre certes très important et très connu ; paradoxalement, le fait d’une critique venue d’un rang inférieur à celui de Poutine mais faisant partie du gouvernement donne une ampleur plus grande à l’acte. Cela signifie que l’ingérence n’est plus exceptionnelle (du fait de Poutine) mais devient un fait courant de la politique russe et de son gouvernement, et cela est d’autant plus important que Lavrov est un poids lourd du gouvernement, très connu à l’extérieur.

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• Tout cela prend bien entendu d’autant plus d’importance encore, et apparaissant encore plus comme une politique de gouvernement et non plus un acte exceptionnel du président, que le domaine abordé par Lavrov n’est pas celui qu’il considère habituellement de sa compétence. C’est donc bien délibérément affirmé comme un acte de gouvernement en général ; il y a donc la déclaration de Lavrov elle-même, et ce qu’elle signifie de la politique du gouvernement russe. Normalement, si notre analyse est bonne, on devrait désormais en attendre pas mal et à faire sonner nos oreilles, de la part des Russes, dans ce domaine de nos ébats sociétaux-progressistes et wokenistes ; et le wokenisme devenant ainsi un enjeu majeur de la Grande Crise d’Effondrement du Système (de la Modernité), position qu’il mérite d’ailleurs amplement.

• L’objet de la critique est lui aussi peu ordinaire, sinon extraordinaire par rapport au catéchisme du bloc-BAO : ingérence dans les affaires intérieures de la “nation exceptionnelle”, critique d’un mouvement qui s’affiche comme le parangon de la bienpensance dans le bloc-BAO, dans le fait de l’antiracisme wokeniste, enfin la dénonciation sans précédent de l’existence d’un “racisme antiblanc”. (Il y a nombre de pays dans le bloc-BAO où la notion même de “racisme antiblanc” est considérée comme un constat inacceptable, voire très-punissable.) Lavrov démasque le simulacre de l’antiracisme-wokeniste et affirme pour la condamner bien entendu l’existence de cette nouvelle sorte de racisme ; critique d’autant plus acerbe qu’il n’hésite pas à ridiculiser les abus de ces comportements, jusqu’à évoquer l’occurrence d’un “Othello blanc” selon la logique contradictoire de la démarche. (Cela dû être déjà fait in illo tempore et certainement la tête des coupables, même trépassés, est-elle mise à prix. Et voilà que Lavrov en remet !)

• Un aspect singulier de la critique pourrait prétendre à réduire son aspect d’ingérence mais en fait lui donne une dimension d’importance considérable qui aggrave l’importance de la crise ainsi dénoncée : c’est l’aspect international que Lavrov donne potentiellement à ce mouvement. Il qualifie donc le wokenisme de “révolution culturelle” à résonnance maoïste pas si lointaine, et dénonce son but explicite de s’étendre “au monde entier” (d’ores et déjà évident au travers de différentes situations, européennes notamment).

• D’autre part, cette intervention exceptionnelle de Lavrov ne devrait rapidement plus être considérée comme telle pour entrer dans l’arsenal dialectique courant de la communication russe. Elle ne fait que confirmer ce que les Russes ont identifié comme une nouvelle forme de guerre que les USA/le bloc-BAO lancent contre la Russie et les autres puissances rétives à cette ligne postmoderne/wokeniste, et certainement le type d’agression contre laquelle la Russie devra se défendre. On pense évidemment à la “guerre mentale”, ou “guerre des âmes”, dont on a déjà parlé. Lavrov lui-même, il faut le rappeler, en avait débusqué les premiers signes cliniques, ce qui montre qu’il était prédestiné dans cet intérêt pour des affaires qui semblent en apparence très éloignées de son domaine, – “affaires étranges” plutôt qu’“affaires étrangères”.

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• S’ils font ainsi la publicité de leurs analyses et de leur position devant un crise sociétale qui déchire le bloc-BAO, – et ils le feront car ils savent l’importance de la communication, – les Russes vont renforcer leur position d’influence en s’imposant plus que jamais de facto comme les défenseurs de la Tradition autant que des traditions. Cela devrait poser des problèmes délicats à nombre d’acteurs qui ont pris des positions politiques et stratégiques antirusse mais qui se trouvent également très nuancés sinon hostiles dans leurs conceptions par la poussée de la “révolution culturelle”, rayonnante de jeunesse et d’inventivité sous la direction de Joe Biden. (On est obligé de penser d’abord à la Pologne ; on pense également aux populistes et aux “petits Blancs” plus ou moins trumpistes aux USA, cultivés en général dans l’antirussisme et qui trouvent en la Russie un allié de poids contre le wokenisme qui les menace.) Les “intelligentsias” américanistes-occidentalistes elles-mêmes devront résoudre quelques équations complexes, y compris un Mélenchon qui n’a jamais dissimulé une certaine estime pour la Russie (on l’applaudit bien fort) en même temps qu’il a laissé prendre à son mouvement une position pro-indigéniste/wokeniste qui le met très près de tout ce que dénonce Lavrov.

Source: https://www.dedefensa.org/article/lavrov-denonce-le-racisme-antiblanc-aux-usa

mardi, 06 avril 2021

Extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (05 avril 2021)

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Extraits de la revue de presse de Pierre Bérard (05 avril 2021)

Pierre Bérard

Au sommaire :

Aussi radicales peuvent-elles être, les propositions de Bruno Mégret sont sans doute les seules qui puissent répondre aux défis que nous affrontons, mais qui osera renverser les tables de la loi ? :

https://www.polemia.com/la-proposition-choc-de-bruno-megr...

Analyse des populismes par Ahmet Insel, sociologue franco-turc qui participa dès l’origine aux travaux du Mauss (mouvement Anti-Utilitariste dans les Sciences Sociales) :

http://www.journaldumauss.net/?Les-populismes-dans-la-dem...

Un débat intéressant entre deux complices. Éric Zemmour et Michel Onfray échangent leurs arguments à propos de la controverse sur jacobinisme et girondisme, quelle leçon tirer des écrits de Tocqueville, le pape a-t-il laisser choir l’Europe de ses préoccupations ? La réponse à cette dernière question est oui pour chacun d’entre eux qui ne se privent pas d’étriller le pontife François. Pour les deux débatteurs on ne tient plus notre  territoire et nous sommes devenus des proies. Une conviction commune : nous allons droit vers la guerre civile etc… Mais ce qui peut éventuellement déranger dans les propos d’Éric Zemmour c’est sa propension à croire que la France ne fut grande que lorsqu’elle manifestait son impérialisme en s’annexant Hambourg et Milan. Ces aventures finirent en désastre pour la « grande nation », infligeant à son hubris une mémorable leçon qui de toutes évidences n’a pas été retenue par tous :

https://www.youtube.com/watch?v=9vuM5tIAtO4&t=2866sµ

Jean-Marc Jancovici reçu par Pascal Boniface, président de l’IFRI, sur les multiples enjeux de la question climatique. 25 minutes passionnantes:

https://www.youtube.com/watch?v=3Pr577eUfTc

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Christophe Guilluy vient de faire paraitre un nouveau livre, Le temps des gens ordinaires (éditions Flammarion). Interrogé à ce propos par la rédaction de Marianne il développe une excellente analyse éclairée par Georges Orwell et Jean-Claude Michéa. Il ne croit plus à l’Union Européenne, ensemble technocratique aux procédures lentes qui ne sait pas répondre aux urgences, comme le démontre sa politique désastreuse en matière de vaccins anti-covid et qui, de plus, poursuit sans coup férir son agenda néo-libéral. Elle se néantise, emportée par la logorrhée de ses abstractions sociétales. Plus fondamentalement il pense que les « gens ordinaires » (une majorité de la population, plus proche du réel par ses activités) ont gagné la bataille idéologique en entrant dans le champ culturel dont ils étaient absents jusqu’à ces dernières années. Mais la lutte, plus coriace, des représentations est loin d’être achevée, nous dit-il:

https://www.youtube.com/watch?v=OiB-7m5l_qw

Portrait d’Andréa Kotarac. Kotarac s’exprime durant 80 minutes sur son parcours politique de la France Insoumise au Rassemblement National. De ses ancêtres serbo-croates jusqu’à sa collaboration avec Hervé Juvin il s’explique longuement dans une série qu’il inaugure pour la revue Éléments. Dans ses commentaires il y a de nombreux points communs avec les réflexions de Christophe Guilluy (ci-dessus). Une convergence des luttes est-elle possible ? :

https://www.youtube.com/watch?v=9z7vfbKpJ1U

Alain Juillet, ancien directeur du renseignement de la DGSE et spécialiste en intelligence économique s’exprime sur la géopolitique des vaccins qui a montré le fiasco de l’Union Européenne et de la France en particulier. L’obsession pour les grands laboratoires pharmaceutiques de faire gagner le plus d’argent possible à leurs actionnaires explique les délocalisations de leur appareil productif et le quasi-abandon de leur recherche. La patrie de Pasteur en est ainsi réduite à quémander fébrilement  des doses de vaccins qu’elle n’a ni conçus ni même négociés, léguant le pouvoir commercial aux instances bruxelloises cornaquées par l’Allemagne. Alain Juillet dresse un panorama plutôt sombre d’un avenir dessinant une nette séparation entre pays résilients car souverains et nations qui acceptent leur impuissance au nom d’un libéralisme mondialisé:

https://www.youtube.com/watch?v=NCGTnYQc63E

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Dans un livre qui vient de paraitre intitulé Pour répondre aux « Décoloniaux » aux Islamo-gauchistes et aux Terroristes de la RepentanceBernard Lugan utilise la manière forte et assène au gourdin quelques vérités bénéfiques que les esprits arthritiques happés par l’épidémie de nouillerie politiquement correct n’entendront pas sans pousser de hauts cris d’effroi. Ici son entretien avec Breizh-info :

https://www.breizh-info.com/2021/03/21/160928/islamo-gauc...

Bernard Lugan récidive; cette fois sur un tout autre sujet : le rôle de l’armée française au Mali. Il explique que conseillés par l’université française qui ne veut pas entendre parler d’ethnies en Afrique nos dirigeants se trompent sur les trois guerres que nous menons la bas. Il propose dans un souci de réalisme de changer notre fusil d’épaule et de contraindre le gouvernement malien à reconnaitre au moins une large autonomie aux Touaregs du nord pour s’occuper de nos véritables ennemis, l’Etat islamique qui prospère dans la région des trois frontières. Excellent exposé :

https://www.tvlibertes.com/zoom-bernard-lugan-la-verite-s...

Fusillade dans le Colorado (10 morts). L’événement a été repris par toute la presse nationale à la suite du fake news de l’Agence France Presse qui signalait que le responsable de cette tuerie était un « blanc ». Sauf que dans la réalité le blanc s’appelle Ahmad Al-Issa et qu’il est syrien. Depuis les médias se taisent. Le démenti, comme d’habitude viendra trop tard et n’occupera qu’une faible partie de l’info. Sans doute ne faisait-il plus la une par crainte que des esprits mal intentionnés ne pratiquent l'amalgame ! L’année dernière en revanche le meurtre a Charlottesville d’une seule personne par un « suprémaciste blanc » avait déclenché des tonnes de commentaires et d’éditoriaux dans les médias occidentaux. Peut-on parler du deux poids deux mesures d’un antiracisme devenu fou ? :

https://www.breizh-info.com/2021/03/24/161351/fusillade-d...

Ci-dessous un texte approprié à cette même tuerie. Il est signé de Jonathan Sturel et insiste sur la névrose qui s’est emparée de nombreux blancs américains :

" La tuerie de Boulder est pleine d'enseignements.

Quelques recherches sur ce fameux comté de Boulder dans le Colorado, où dix Blancs viennent d'être massacrés par un syrien anti-Trump et pro-Daesh. Le comté en question est un repère de bourgeois démocrates : le prix de l'immobilier y est très supérieur à la moyenne américaine et c'est politiquement un bastion démocrate. D'ailleurs, ils ont récemment voté pour Biden à... 77%.

Sur le site officiel du comté, on fait la promotion de l'inclusivité, de l'antiracisme, de l'esprit woke : il y a même une politique de promotion et d'augmentation de la visibilité des LGBT. Boulder, c'est Paris : des bourgeois blancs qui votent comme des gauchistes pour des équipes qui promeuvent ensuite les trans et les migrants.

Et puis paf, la tuile : un syrien anti-Trump vient rappeler à Boulder que la vie n'est pas un épisode de South Park. L'ironie, c'est que le tueur partageait avec ses victimes le même rejet de Trump. Peut-être qu'ils se sont croisés au dépouillement et ont fêté ensemble la défaite du grand méchant Blond. D'une certaine manière, cette tuerie c'est un règlement de compte familial.

Et bien entendu, ces fous dirigeront le débat sur la question des armes, jamais sur celle de l'affaissement des défenses occidentales, du migrantisme, du multiculturalisme et de la guerre discrète que livrent au monde occidental les armées révoltées d'un tiers-monde chauffé à blanc par le discours pousse-au-crime des gauchistes fous."

Jonathan Sturel

L’OJIM traite également de cette affaire exemplaire et de son narratif sous un titre d’une grande limpidité : « Les médias de grand chemin mentent ». Vraiment surprenant ! De nombreux médias ont usé par le passé de fables diverses selon leur engagement politique ou économique. Ce qui caractérise le monde médiatique d’aujourd'hui c’est son uniformité dans la désinformation qui s’opère toujours au nom du camp du Bien. Ce qui autorise à parler d’un « parti des médias » qui s’emploie à manipuler l’opinion publique et entraine par la même une défiance grandissante vis à vis de ce qui s’y raconte. La perte en chiffre d’affaire générée par cette duperie doit alors être compensée par des aides gouvernementales qui s’accroissent chaque année :

https://www.ojim.fr/tuerie-de-boulder-colorado-les-medias...

D’où le succès des chaînes d’information alternatives dont l’audience est en progrès constant comme le montre cet autre article de l’OJIM :

https://www.ojim.fr/de-nouveaux-formats-de-television-alt...

Le journaliste Pierre Plottu est une icône de l’antifascisme militant et un spécialiste de l’architecture des fausses fenêtres. Non content de poursuivre des fantômes, il en invente presque chaque jour de nouveaux mais omet d’en mentionner d’autres bien réels ceux là. Portrait de cet authentique semeur de haine par l’OJIM :

https://www.ojim.fr/portraits/pierre-plottu/

Marion Maréchal invitée de Frédéric Taddeï sur RT France sur le thème « de la politique à la métapolitique » a développé intelligemment durant une heure les raisons de son engagement. Il en ressort le portrait d’une jeune femme plus complexe que ne le laisse penser sa réduction à l’étiquette « identitaire-libérale » à laquelle on a trop tendance à la réduire :

https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/84...

Dans l’émission Répliques du 20 mars 2021 Alain Finkielkaut recevait Eugénie Bastié et Jean Birnbaum. Ce dernier y déclare « …cette ambiance de pré-guerre civile où tout esprit critique est rabattu sur de la malveillance, de l’attaque, de l’agressivité, et je pense qu’en partie il y a de la peur, de la peur presque physique, on sent bien que quelque chose de très dur se déploie à l’échelle du monde, on sent bien que ça va barder. J’aime cette formule de Bernanos, écrivain chrétien : « Notre monde est prêt pour toutes sortes de cruautés ». Singulière affirmation de la part du responsable idées du Monde. Le thème de l’émission pose la question « Y a-t-il place pour le nuance dans la France aujourd’hui ? » Et serait-on tentés de s’interroger : y a-t-il place pour la moindre tentative de débat, c’est à dire de controverse civilisée ? :

https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/y-a-t-il...

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Dans une lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer Jean-Paul Brighelli lui notifie qu’il serait temps d’interdire l’UNEF au prétexte qu’elle organise des réunions dont elle interdit la présence aux non-racisés, c’est à dire aux blancs. Cela fait effectivement désordre dans une République qui non contente de ne pas reconnaitre l’existence de races poursuit de ses flèches toute parole ou action supposée « raciste ». Dans la même missive Brighelli reconnait, un peu présomptueusement, que le syndicat étudiant ne représente rien, sinon sa propre personne. Dans ces conditions à quoi bon l’interdire ? Sans doute suffirait-il de lui couper les vivres qu’il continue de recevoir en abondance de diverses institutions qui se prétendent républicaines. Brighelli plus sérieusement constate que l’UNEF est devenue une annexe du Parti des Indigènes de la République dont il propose également l’interdiction. Tout à sa logique républicaine il ne semble pas s’apercevoir que toutes ces sensibilités sont justement nées des lois de cette République manipulées par le Conseil d’État et autres juridictions, à commencer par la loi Pleven de 1972, qui ont donné à des associations, elles aussi dépendantes de l’aide publique et qu’il faudrait assécher, la possibilité d’arnaquer légalement les opposants raisonnables à une immigration devenue sacro-sainte en même temps qu’elle devenait pléthorique. L’interdiction faite aux autochtones de la contester n’est elle pas scandaleuse ? N’est-il pas révoltant de convertir en délit de simples opinions et d’encourager leur poursuite par de véritables chasse aux sorcières ? N’est-ce pas une privatisation de l’esprit public au bénéfice de quelques-uns ? Non à l’interdiction de l’UNEF mais non également à celle de Génération Identitaire, telle serait une véritable législation « libérale ». Nous en sommes loin :

https://www.causeur.fr/oui-monsieur-blanguer-il-faut-diss...

Yves Thréard éditorialiste au Figaro sur l’évolution du discours de l’UNEF, la couveuse du parti socialiste où se sont formés la plupart de ses dirigeants :

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2021/03/2...

Information. L’excellent site de l’OJIM migre son site outre-atlantique de manière à se protéger des attaques liberticides :

https://www.ojim.fr/lojim-migre-son-site-outre-atlantique/

Réponse goguenarde de Poutine, grand seigneur, à Biden après que celui-ci l’a traité de « tueur », une pratique sidérante et digne d’un psychopathe dans le cadre des relations internationales. Quitte à décevoir l’ensemble du monde politico-médiatique français posons nous la question de savoir quelle est le résultat de cette véritable provocation de la nouvelle administration US sinon d'avoir poussé un peu plus la Russie et la Chine dans les bras l’une de l'autre :

https://lecridespeuples.fr/2021/03/19/un-tueur-la-reponse...

Le Cercle de Réflexion Interarmées répond à l’OTAN et s’étonne de la désignation de la Russie comme ennemi principal :

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/03/18/s...

Il se trouve que justement le dernier numéro d’I-Media s’attache longuement au dirigeant en titre de l’Empire, Joe Biden le trébucheur. Jean-Yves Le Gallou et Nicolas Faure le décrivent à juste titre comme pratiquement sénile. Mais l’on sait bien que ce n’est pas lui qui dirige les États Unis d’Amérique (et la diplomatie géo-stratégique des États européens, hélas) :

https://www.polemia.com/i-media-n341-joe-biden-double-dis...

Roland Pietrini réalise une bonne synthèse sur la chimère que poursuit Macron au risque de brader notre industrie de défense. Ici la chimère a nom « Europe de la défense » projet sans cesse déjouée par une Allemagne qui a irrémédiablement choisi d’être serve de l’OTAN et donc des États Unis :

https://www.athena-vostok.com/france-allemagne-et-europe-...

Y a-t-il un nomos du beau ? Réponse par Jure Georges Vujic :

https://institut-iliade.com/y-a-t-il-un-nomos-du-beau/?fb...

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Remarquable mise au point généalogique de la folie « woke » et décoloniale par le sociologue Philippe d’Iribarne. Selon lui elle doit tout à l’occident et à l’évolution de sa pensée dominante grosse de dérives inattendues :

" Que nous réserve l’avenir ? On peut douter que cet affrontement idéologique soit moins pérenne que celui qui s’est noué autour du rêve communiste.

Un retour au réel impliquerait que ce qui relève d’une fausse science soit scruté avec la même rigueur que celle qui est déployée quand il s’agit d’impostures scientifiques au service d’intérêts privés. Mais cette rigueur ne paraît pas pour demain. Et qui est prêt à admettre que la folie « woke » est un enfant monstrueux de promesses radicales propres à l’Occident, promesses impossibles à tenir à l’échelle d’une ou deux générations et qui méritent d’être reconsidérées avec plus de réalisme ? "

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/philippe-d-iribarne-l...

lundi, 05 avril 2021

Biocratie totale

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Biocratie totale

par Lorenzo Maria Pacini

Source : Il Pensiero Forte & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-biocrazia-totale

Le discours de Mario Draghi au Sénat italien le vendredi 26 mars présente des nuances intéressantes, qui demandent à être analysées car, une fois de plus, le "globaliste reptilien" a voulu notifier à la nation avec clarté quelles seront les prochaines étapes de l'agenda politique du globalisme.

Inévitable, tout d'abord, l'insistance quasi obsessionnelle sur la vaccination de masse, désormais élevée au rang de priorité absolue par les gouvernements de toute l'Europe. Ne laissant aucune place au doute, Mario Draghi a déclaré textuellement que l'Italie doit viser le chiffre d'un demi-million de doses quotidiennes: la bonne quantité pour sécuriser la population, ainsi que, bien sûr, les intérêts des seigneurs du capital pharmaceutique. Le nouveau sacrement institué par la science sacrée est la seule voie de salut pour les coquilles biologiques, alors que pour les âmes atrophiées, il n'y a aucune lumière.

Salué par tous les politiciens présents qui ont fait une génuflexion dévote, le prêtre de Goldman Sachs et de la Banque centrale européenne a exhorté les régions à suivre la liste des priorités des catégories à vacciner, en soulignant l'importance de ces abus de pouvoir que les présidents des conseils régionaux, qui se sentent de plus en plus gouverneurs ou présidents d'institutions paraétatiques, continuent à perpétrer sans être inquiétés en violant le système juridique avec des ordonnances et des mesures de nature douteuse qui prétendent être valables erga omnes.

Les réponses n'ont pas manqué concernant la réouverture tant attendue des écoles, quelques semaines après la réforme que Bianchi prépare: M. Draghi s'est dit confiant, évoquant la possibilité réelle d'une réouverture après les vacances de Pâques, qu'ils ont longtemps choisi d'empêcher par le verrouillage préétabli. Nous ne savons pas vraiment si les écoles vont rouvrir ou s'il s'agit d'un nouvel épisode de foutage de gueule national, mais cela n'a pas vraiment d'importance, car parmi les conditions préannoncées figure celle de faire des tampons hebdomadaires pour les écoles de tous niveaux.

Un outil, celui des prélèvements, qui est fondamental pour maintenir le statu quo de la soi-disant urgence : c'est sur la base des prélèvements que sont compilées les données des soi-disant positifs (bien que les prélèvements ne soient pas une méthode de diagnostic et ne soient même pas fiables scientifiquement et statistiquement, comme on l'a déjà dit à plusieurs reprises), chiffres sur la base desquels sont définies la coloration des zones et les procédures de restriction des libertés fondamentales. Sans les tampons, le récit de la terreur disparaîtrait et les gens pourraient enfin commencer à comprendre qu'il s'agit d'un grand canular politique qui n'a pas grand-chose à voir avec la santé.

Campagne de vaccination de l'armée

Une santé qui, ne l'oublions pas, est surtout mise à mal par le gouvernement lui-même, qui continue à maintenir la population dans un jeu d'esclavage physique et psychologique, en instillant la terreur, en imposant des pratiques sanitaires néfastes, en ne permettant pas de se soigner la santé avec le sport, le plein air, le mouvement, les relations sociales et affectives.

D'autre part, depuis le début, les gouvernants se sont plaints du manque de lits en soins intensifs, en omettant de dire que c'était eux, ces mêmes partis qui décident aujourd'hui de notre sort, qui ont coupé les fonds destinés à la santé pendant des décennies, en fermant des hôpitaux et des centres médicaux, en congédiant le personnel et en provoquant une crise du système de santé qui a été dramatiquement préparatoire au contrôle du biopouvoir actuellement établi.

Toujours à propos des vaccins, Mario Draghi, de manière surprenante, a même envisagé une sorte de souveraineté vaccinale, pour reprendre une formule ridiculement utilisée par Matteo Salvini, le personnage qui après avoir combattu l'euro et l'Union européenne est maintenant en première ligne pour soutenir les deux de son plein appui en tant que Premier ministre, qui a rassuré que si elle devait manquer du bon soutien de l'Union européenne, l'Italie procéderait seule dans la mise en oeuvre de la vaccination et de l’achat de vaccins.

En bref, quand il s'agit de vacciner et ensuite d'assurer le business des géants de Big Pharma, même la souveraineté peut être une voie viable.

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Tentes de l’armée pour la vaccination

Il y a également eu quelques mots plaisants sur la sortie du grand défi de la pandémie, définissant comme insidieux le virus qui, depuis un an, est également qualifié d'"ennemi invisible". Dans ce cas également, on ne peut exclure a priori qu'il s'agisse de la logique habituelle de l'âne et de la carotte : comme pour dire, les Italiens, supportent les restrictions, même les plus dures comme le confinement, afin de retrouver un demain qui est toujours reporté, précisément, à demain. Le théorème selon lequel "la santé passe avant tout" n'est valable que lorsqu'il s'agit de nous convaincre de subir les limitations de la liberté et la compression des droits; il n'est pas valable lorsqu'il s'agit de renforcer la santé publique et d’engager du personnel hospitalier, c'est-à-dire de travailler réellement à la protection de la santé.

L'instauration d'une biocratie totale se poursuit donc: une manière de gouverner fondée sur le contrôle de la vie sous toutes ses formes, tandis que des vies sont sacrifiées chaque jour sur l'autel noir de la bête.

17:09 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biocratie, italie, actualité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook