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mardi, 04 mars 2025

L'Europe entre deux blocs: sortie de l'OTAN, pacte avec la Russie ou parapluie de la Chine?

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L'Europe entre deux blocs: sortie de l'OTAN, pacte avec la Russie ou parapluie de la Chine?

Par Elena Fritz

Source: https://www.pi-news.net/2025/02/europa-zwischen-den-bloec...

L'Europe ressemble à un vieux manoir: magnifique à regarder, mais dont les fondations s'effritent, tandis que les concierges de Bruxelles se disputent sur la couleur des rideaux. Le monde transatlantique qui portait le continent après 1945 est en train de s'effondrer - non pas parce que Donald Trump brandit le boulet de la démolition, mais parce que les Etats-Unis voient depuis longtemps l'Europe comme le décor de leurs propres jeux de grande puissance. L'analyse de Foreign Policy du 18 février (v. https://foreignpolicy.com/2025/02/18/europe-eu-nato-us-russia-ukraine/) met les cartes sur la table: le continent doit se repositionner. Mais comment? Trois options se dégagent du brouillard, toutes radicales, toutes fascinantes. L'une d'entre elles en particulier a le potentiel de réveiller la force enfouie de l'Europe. Un coup d'œil sur les possibilités montre qu'il s'agit de plus que de simple stratégie - il s'agit d'identité.

Option 1: Sortir de l'OTAN - un acte de libération risqué

L'OTAN est une relique qui a vécu. D'une alliance défensive, elle est devenue un instrument administratif transatlantique - l'Europe fournit les moyens, Washington la feuille de route. Foreign Policy parle de « dépendance asymétrique », mais c'est une formule polie: il s'agit d'une relation dans laquelle Bruxelles fait les comptes et les Etats-Unis encaissent les bénéfices. Que se passerait-il si l'Europe brisait ces chaînes ?

Avec plus d'un billion de dollars - cinq pour cent du PIB européen - le continent pourrait mettre sur pied sa propre force militaire, qui ne ferait pas seulement impression, mais apporterait une véritable liberté. La menace d'une sortie pourrait à elle seule forcer Washington à traiter l'Europe comme son égale - une ironie qui sauverait peut-être l'alliance en rendant sa nature visible. Mais Bruxelles manque de courage. Les élites chantent dans les chœurs du transatlantisme alors que les caisses restent vides et que la souveraineté s'effrite. Une idée audacieuse - mais peut-être pas la plus intelligente.

Option 2 : un pacte avec la Russie - une chance historique pour l'Europe

La Russie comme partenaire? A Bruxelles, on trésaille comme si quelqu'un avait versé de la vodka dans l'eau bénite. Mais la sagesse géopolitique ne connaît pas de théâtralité morale. Foreign Policy effleure l'idée que l'Europe et la Russie ont plus en commun que ne l'admettent les prédicateurs qui réclament sans cesse plus de sanctions - et c'est précisément là que réside une vision qui va au-delà du simple pragmatisme. Il ne s'agit pas d'une ostalgie (une nostalgie de l'Est - Ost) sentimentale, mais d'une logique historique qui va de Richelieu à de Gaulle: l'Europe gagne à s'équilibrer avec l'Est plutôt que de le diaboliser.

Les opportunités sont évidentes: la Russie offre de l'énergie, un marché de 140 millions de personnes et une profondeur stratégique qui pourrait protéger l'Europe des caprices des crises mondiales. L'Ukraine - stylisée par Washington comme un sujet de préoccupation permanent - pourrait devenir un pont: un espace neutre favorisant le commerce et la stabilité, plutôt que d'attirer les missiles et de cultiver le ressentiment. Cela ne présuppose pas un amour aveugle pour le Kremlin, mais une froide raison: la Russie n'est pas un ennemi juré idéologique, mais un voisin dont les intérêts pourraient être en harmonie avec ceux de l'Europe - si on les prend au sérieux.

Mais l'UE trébuche, se prend les pieds. Les sanctions contre Moscou - un diktat transatlantique - ont coûté des milliards à l'économie européenne, tandis que les Etats-Unis envoient allègrement des méthaniers à Hambourg. C'est un spectacle absurde: le continent se fait du tort à lui-même pour acheter les faveurs de Washington, qui sont depuis longtemps révolues. Un pacte avec la Russie serait plus qu'un simple accord commercial - ce serait un acte d'affirmation de soi. Historiquement, ce n'est pas une vue de l'esprit: Bismarck savait qu'on n'isolait pas la Russie, mais qu'on l'intégrait; Adenauer a cherché le contact avec l'Est malgré la guerre froide. Alors pourquoi cette hostilité dogmatique aujourd'hui?

La réponse se trouve dans l'incapacité de Bruxelles à voir plus loin que le bout de son nez (américain). Une alliance avec la Russie pourrait libérer l'Europe de son rôle d'éternel junior, lui donner une voix propre - non pas comme appendice de l'Occident, mais comme force autonome entre les blocs. Ce serait la redécouverte d'un art ancien: la diplomatie, qui place les intérêts au-dessus des idéologies.

Mais pour cela, il faut des têtes qui pensent au lieu de déclamateurs - et elles sont rares à Bruxelles.

Option 3 : le parapluie protecteur de la Chine - un dangereux tango

Pourquoi se laisser imposer la haine de la Chine par Washington ? Foreign Policy se demande pourquoi l'Europe fait d'une superpuissance un adversaire qu'elle pourrait soutenir économiquement. Un arrangement avec Pékin - non pas une course aux accolades, mais une froide opportunité - pourrait libérer le continent de sa dépendance vis-à-vis d'une Amérique qui poursuit depuis longtemps ses propres plans. La Route de la soie chinoise est une offre que Bruxelles ignore - par pur entêtement.

Mais le prix à payer est élevé: moins de blabla sur les valeurs, plus de sagesse commerciale - et un partenaire qui dicte ses règles. L'UE sacrifie son industrie pour un « ordre basé sur des règles » qui ne sert que l'Oncle Sam, tandis que la Chine fait signe en tant que sauveur. Une option séduisante - mais danser avec le dragon reste risqué, car Pékin ne joue pas par amour du prochain.

Conclusion : le destin de l'Europe - entre découverte de soi et perte de soi

Les trois voies - sortie de l'OTAN, pacte russe, alliance avec la Chine - ne sont pas des issues faciles, mais des pierres de touche pour la volonté de l'Europe. Foreign Policy en montre les symptômes, mais le diagnostic est évident : le continent a perdu sa souveraineté. Les Etats-Unis veulent son marché, la Russie est sa proximité, la Chine offre sa capacité d'innovation - et l'Europe ? Elle se contente de fournir ce qu'on lui demande.

La réponse la plus intelligente pourrait se trouver à l'Est: un pacte avec la Russie ne recèle pas seulement des opportunités économiques, mais aussi une profondeur historique qui pourrait redonner à l'Europe son rôle d'acteur. Il faut une Europe des nations - sûre d'elle, non dissoute dans la bouillie bruxelloise - qui protège ses frontières, renforce son économie et ne brade pas son identité pour le bénéfice de puissances étrangères. Les grandes puissances avancent leurs pions - quand l'Europe comprendra-t-elle que sa place est sur l'échiquier ?

Le trumpisme en action - La déstabilisation américaine de «l'Occident collectif des valeurs»

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Le trumpisme en action

La déstabilisation américaine de «l'Occident collectif des valeurs»

Werner Olles

Ceux qui voulaient comprendre l'ont compris. Le 28 février 2025, le président américain Donald Trump et le vice-président Jack D. Vance ont non seulement mis fin au culte aussi ridicule que nauséabond et servile de Volodymir Zelenski, criminel de guerre corrompu, dictateur et ami des nazillons, mais ils ont également précisé, en le chassant de la Maison Blanche, que l'expansion géopolitique de la Russie en Ukraine était de nature défensive depuis le début. Dès 1995, l'objectif du président Clinton était d'affaiblir considérablement la Russie et de la soumettre aux intérêts occidentaux. Le point culminant de cette évolution belliqueuse a été, après l'élargissement de l'OTAN vers l'Est, le soi-disant « coup d'État de Maïdan » de 2014 contre le gouvernement ukrainien légitime, qui a porté au pouvoir, avec le généreux soutien financier, logistique et politique du gouvernement américain de l'époque, de l'OTAN et de l'UE, un régime qui considérait la Russie et la majorité russe vivant à Donetsk et Lougansk comme des ennemis à abattre, promis au même destin que la Serbie, l'Irak et la Libye.

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C'est Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie, qui a déjoué les plans des mondialistes en envahissant l'Ukraine en 2022, déclarant qu'il s'agissait d'une « opération spéciale », d'une part en stoppant l'élargissement progressif et prévu de l'OTAN vers l'Est, et, d'autre part, en tant que puissance protectrice des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, devenues entre-temps indépendantes, et de leur population majoritairement d'origine russe et russophone, qui souffrait de la terreur meurtrière exercée depuis huit ans contre les civils dans les deux républiques indépendantes, elle y mettait enfin un terme. En réalité, la Russie n'a jamais eu l'intention de conquérir des territoires non russes, comme l'ont prétendu les médias mensongers de l'Occident et les dirigeants mondialistes de l'Occident collectif. L'« opération spéciale » n'a jamais été une guerre contre l'Ukraine et les Ukrainiens, mais une guerre contre l'Occident collectif, contre les médias pro-OTAN qui, jusqu'à aujourd'hui, sont tombés dans le terrorisme pur et dur, et ce de la manière la plus cruelle et la plus insupportable. Joe Biden et son impérialisme génocidaire ont recruté des mercenaires britanniques, polonais, américains et djihadistes qui, avec les néo-nazis des bataillons Azov et Kraken, ont commis des centaines de crimes de guerre contre des prisonniers et des civils russes.

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Avec le changement de pouvoir à la Maison Blanche, la victoire écrasante de Trump sur sa rivale ridicule Kamala Harris, une mondialiste russophobe sans aucune connaissance géopolitique, et la totalitarisation des sociétés d'Europe occidentale en particulier dans le sens d'un système woke, antidémocratique et néolibéral qui ne reconnaît les élections que si des politiciens complaisants et dociles les remportent, un « changement d'époque » a en effet commencé. Les Etats-Unis qui, depuis la victoire de l'équipe Trump, adoptent une ligne de plus en plus illibérale et dure à l'encontre de leurs anciens alliés libéraux-mondialistes woke en Europe et au Canada - à commencer par le discours du vice-président Vance lors de la réunion du WEF, qui a suscité l'horreur à Davos, lorsqu'il a accusé, à juste titre, les élites politico-médiatiques qui s'y étaient réunies de persécuter les dissidents, les populistes de droite et de restreindre de manière rigide la liberté d'expression -, il est fort probable qu'ils ne feront plus preuve de la même tolérance à l'égard des provocations libérales-gauchistes et mondialistes et de l'arrogance de leurs ex-partenaires. Suivant les principes de John Bannon, qui a réuni dans sa « War-Room » les théories de la révolution conservatrice et d'un traditionalisme américain - ce que le philosophe russe Alexandr Dugin appelle le « trumpisme » - et qui a ainsi largement contribué à la victoire de Trump, il s'agit également d'une guerre de l'information. Dans cette dernière, les mensonges des élites occidentales, leurs fake news, doivent être démasqués, mais il faut également séparer le bon grain de l'ivraie. Certes, l'équipe Trump a déjà réussi à démanteler une grande partie de l'État profond, mais la victoire totale sur le monstre satanique n'est pas encore acquise. Nous constatons également que même chez nous, dans la RFA politiquement détraquée, une foire d'empoigne composée de la CDU/CSU déchristianisée, des traîtres à la classe ouvrière que sont les « sociaux-démocrates », des dégénérés verts tournés bellicistes et de la populace de gauche, symboles de la mondialisation néolibérale, s'apprête à réduire au silence l'opposition populiste de droite à l'aide de projets financés par l'État, soit par des interdictions, soit par la violence de leurs bandes terroristes nazies, mais peintes en rouge et en vert pour faire illusion. L'« Etat profond » est déstabilisé, mais il est loin de s'avouer vaincu.

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Pourtant, ce qui se passe actuellement est bel et bien un « événement » ou une « apparition » : la manifestation de l'essence de la Révolution conservatrice dans l'histoire, à partir de ces camarades actifs aux États-Unis, les Trumpistes, les « Proud Boys », les gens ordinaires, qui ont une dimension traditionaliste et une dimension métaphysique que nous n'avons malheureusement qu'effleurée et totalement sous-estimée jusqu'à présent. Ceux qui échouent une fois de plus dans ce combat culturel, ce sont les soi-disant conservateurs axiologiques ou libéraux, qui ne comprennent pas l'ensemble du compendium que représente le traditionalisme, qui parlent d'« impérialisme grand-russe », mais qui ne sont même pas capables, mentalement, d'embrasser du regard le champ de bataille entre la vision mondialiste et la vision antimondialiste du monde et qui ne reconnaissent pas qu'il y a deux blocs, dont l'un représente le peuple et l'autre les élites transnationales. Le second échec est celui d'une partie de la soi-disant « nouvelle droite » qui, par l'intermédiaire de certains de ses pathétiques « théoriciens », n'a pas hésité à considérer John Bannon comme un « prétentieux » et le choix entre Trump et Biden comme « totalement inintéressant et insignifiant ». Peut-on se ridiculiser davantage et se démasquer soi-même comme des ignorants arrogants ? L'aveuglement et la surestimation de soi ont toujours été des travers humains de dimension très primaire.

La Russie et les États-Unis sont actuellement les principaux acteurs du « choc des civilisations », tandis que les élites de l'UE poursuivent une politique belliciste cohérente: celle de détruire tout ce qui s'est développé de manière organique en Europe et dans le monde. Une telle politique n'est pas seulement une menace pour la diversité des peuples européens et pour leurs identités, elle est également antipopulaire au plus haut point, car elle nivelle toutes les différences entre les cultures, les traditions, les civilisations et les peuples. Certes, la situation est désormais en quelque sorte prérévolutionnaire, car le développement de ces nouveautés est la loi en vigueur actuellement dans le monde, mais l'idéologie du mondialisme néolibéral, étroitement liée au conflit militaire en Ukraine, au régime ukrainien-nazi de Kiev, tout en étant assaisonnée de néo-paganisme et de satanisme, est toujours un ennemi mortel qu'il ne faut pas sous-estimer. Il sera intéressant d'observer comment se comportera par exemple la « post-fasciste » Georgia Meloni, Premier ministre italien. Suivra-t-elle le bon exemple de Viktor Orban et Roberto Fico et rejoindra-t-elle les trumpistes, ou s'en tiendra-t-elle à la Commission européenne corrompue et aux va-t-en-guerre qui s'y trouvent autour de von der Leyen et Kallas. Historiquement, la droite italienne a toujours misé sur la carte atlantiste, prouvant ainsi que les Italiens, qui soi-disant des gens « au sang chaud », savent calculer froidement et savent exactement où trouver les bataillons les plus forts, tandis que le destin des Allemands semble être que les aveugles se laissent mener à leur propre perte par d'autres aveugles.

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Pour la droite allemande, il devrait être parfaitement clair qu'au vu des manifestations grotesques de solidarité de l'élite corrompue et corruptrice de l'UE et du soi-disant « centre démocratique », surtout en RFA, envers le comédien mégalomane ukrainien Zelenski à l'occasion de son expulsion bien méritée à Washington, la classe politique dirigeante ne voit pas en nous des adversaires politiques, mais des ennemis à abattre. C'est pourquoi notre hostilité à leur égard doit être irréconciliable et implacable. Nous devons comprendre qu'ils veulent nous détruire politiquement, psychologiquement et - si nécessaire - physiquement, et qu'en contrepartie nous n'avons pas l'intention de nous laisser détruire, mais que nous leur demanderons des comptes en temps voulu. « Je veux entendre le clic des menottes ! » (Peter Hahne).

Les illusions métapolitiques seules ne nous aideront pas à changer le désordre existant, il faut aussi une action pratique. Il ne s'agit nullement d'un appel à la violence, mais d'une réflexion sur la manière dont le système qui nous domine, nous opprime et nous insulte quotidiennement peut être contraint, par des manifestations de masse, par la désobéissance civile, par des grèves générales et des actions similaires, à laisser tomber définitivement son masque pseudo-démocratique et à se présenter comme un totalitarisme ouvert. Karl Marx, qui était certainement tout sauf un révolutionnaire conservateur, l'a néanmoins bien compris: « L'arme de la critique ne peut pas remplacer la critique des armes. La violence matérielle doit être renversée par la violence matérielle, seule la théorie devient une violence matérielle lorsqu'elle s'empare des masses ! Elle devient une violence matérielle lorsqu'elle devient une conscience et une orientation pour l'action des masses ». (Karl Marx : Introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel 1843-1844).

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Après tout, les trumpistes ont déjà accompli une partie importante de leur révolution conservatrice : le soi-disant « Occident collectif » est en train de s'effondrer sous nos yeux, ce qui signifie que les jours du régime de terreur à Kiev sont également comptés. Un nouveau monde est en train de naître, qui ne fait plus peu de cas de la tradition, de l'autorité et de l'identité culturelle et nationale. Ecoutons le grand diplomate, philosophe et réactionnaire espagnol Juan Donoso Cortés (1809-1853) : « Je représente quelque chose de plus grand ; je représente la tradition par laquelle les nations sont ce qu'elles sont dans tous les siècles. Si ma voix a quelque autorité, ce n'est pas, Messieurs, parce qu'elle est ma voix, mais parce qu'elle est la voix de vos pères. Vos voix me sont indifférentes, je ne me suis pas proposé de m'adresser à votre volonté qui vote, mais à votre conscience qui juge ! »

lundi, 03 mars 2025

Le nouveau « Nouveau monde » de Trump

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Le nouveau « Nouveau monde » de Trump

Pierre-Emile Blairon

Environ tous les deux ans, je fais éditer un recueil de textes qui réunit tous mes articles parus durant ce laps de temps (sans compter les éventuels ouvrages sur un sujet bien déterminé) ; j’appelle ces recueils des chroniques, bien qu’ils ne soient pas toujours rassemblés chronologiquement, comme l’exigerait la définition de ce type de littérature.

Cette fois, ce recueil comprenait 26 articles rédigés entre le 8 novembre 2023 et le 8 février 2025 en 290 pages. Cet ouvrage devait paraître en mars 2025 et avait reçu pour titre : Haute trahison et, pour sous-titre : Quand les élites rejettent leurs peuples.

Il devait être divisé en deux parties : Satanisation et titanisation du monde et, en seconde partie, Les dirigeants contre leurs peuples.

Il s’est passé entretemps un événement extraordinaire qui a reporté ce projet éditorial à une date ultérieure : l’accession au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier 2025, qui a profondément modifié tous les paramètres en cours qui devaient assurer logiquement cette parution.

Changement de paradigme

Il s’est en effet produit en quelques semaines aux USA un changement de paradigme qui a bouleversé toutes les données acquises depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Un changement de paradigme – modification profonde de la façon de penser et d’agir - est souvent associé à une connaissance scientifique qui, vue sous un autre prisme, peut se révéler être de nature purement spirituelle même si les acteurs et spectateurs de ce bouleversement n’ont, en règle générale, pas conscience de son caractère révolutionnaire car les uns et les autres agissent et réagissent en fonction d’une logique qui, en apparence, reste contenue dans des normes ordinaires.

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Les primordialistes [1], dont la principale qualité reste la capacité de voir plus haut et plus loin, ont déjà pu analyser, à la lueur des récits traditionnels, ce phénomène de retournement brutal qui s’apparente au renversement d’un glaçon dans un verre « comme pourrait le faire un iceberg qui peut opérer un Grand Retournement, selon le principe même du cycle, Grand Retournement qui se fait instantanément, sans glissement progressif d’un état à l’autre [2] ». Je faisais remarquer, dans cet extrait qui présentait mon recueil d’articles paru en 2021 [3], que « la science profane rejoint quelquefois la science sacrée : les scientifiques appellent ʺretournementʺ ou ʺbasculementʺ un iceberg qui inverse son sommet et sa base. »

Le terme « révolution » convient parfaitement à ce brusque retournement à 180° qui abolit la plupart des certitudes sur lesquelles s’était fondée la croyance en un certain type de société qui s’est avérée n’être qu’une illusion, en l’occurrence dévastatrice.

Ce qui a abasourdi les observateurs, c’est la rapidité et la facilité avec lesquelles cette Révolution s’est produite, comme si c’était un jeu d’enfant, comme s’il suffisait de décréter la mise en place d’une nouvelle base de valeurs pour la voir se réaliser sous nos yeux, simplement en brandissant une baguette magique.

Nous avons en effet peine à imaginer l’énorme charivari – sans doute non encore bien maîtrisé - que ce Grand Retournement représente d’organisation et de décisions au niveau de la plus grande puissance du monde, même si cette dernière en était à vivre des moments difficiles au moment où le basculement paradigmatique s’est produit et à effectuer des concessions douloureuses au nom de l’avènement d’un monde multipolaire qui étend inexorablement ses tentacules sur l’ensemble de la planète. Et c’est peut-être parce que l’Amérique était acculée, contrainte à cet effort de changement, que la magie a pu opérer.

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On ne peut s’empêcher d’établir le parallèle entre ces événements et la chute du Mur de Berlin le 9 novembre 1989 qui symbolisait la fin du communisme en URSS et, par contrecoup, l’occidentalisation hasardeuse et maléfique du monde avec la disparition des repères traditionnels qui fondaient les antiques civilisations.

Il n’est pas anodin de préciser, pour rappeler ce que je disais plus haut, que ce moment historique qui a marqué la fin du XXe siècle – la chute du mur de Berlin - a été judicieusement appelé « Le tournant ».

Eh bien, nous pouvons constater que le monde procède naturellement d’une manière cyclique par tournants et retournements, que le chemin heureux d’un progrès lisse et sans fin n’existe pas, qu’il suffit parfois de quelques pitreries bien calculées d’un Donald ou d’un Elon pour renverser la table que certains pensaient taillée dans le granit rose le plus solide et ancrée dans les délires du wokisme le plus effréné.

Covid 19 : l’horreur programmée

Soyons clairs au risque de choquer la raison de bien de gens naïfs et trop frêles pour admettre ce qui dépasse l’entendement : la secte pédo-sataniste qui a pris le pouvoir sur le monde à l’orée de 2020 préparait son coup depuis des siècles, si ce n’est des millénaires.

Cette secte est le produit de la décomposition de forces épuisées, « entités maléfiques qui appartiennent au cycle noir qui s’achève et seront emportées avec lui en phase ultime, comme une écume qui s’envole au vent, ʺcomme volatiliséesʺ, a dit Guénon, car elles ne sont que les résidus de mondes disparus, sans lien profond avec le monde et la vie, même si elles se présentent sous les oripeaux rutilants de la plus extrême modernité, la « modernité » étant l’un des aspects majeurs de la décadence [4]. »

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Le 21 décembre 2020, dans un article intitulé Le monde, un malade en phase terminale [5], j’écrivais ceci qui devrait plaire à Donald Trump qui ne manquera certainement pas de lire cet article : « les derniers soubresauts de ce monde agonisant ne s’achèveront que dans l’horreur et la terreur à moins d’un retournement de la situation politique aux Etats-Unis qui verrait le président Trump reprendre ses fonctions. Cela pourrait alors signifier au moins une halte dans le processus de décomposition. »

Je me suis trompé, Trump, en ces derniers jours de février 2025, est allé beaucoup plus loin que ce que nous n’aurions pu l’espérer en 2020.

Il faut dire que les perspectives d’alors n’étaient guère réjouissantes car les plus lucides d’entre nous commençaient à entrevoir l’ampleur de la manipulation puisque j’écrivais en aout 2020 un article titré : Objectif Covid : soumission et robotisation de la population planétaire [6].

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Donald Trump, Elon Musk, J. D. Vance, Robert Kennedy jr, Tulsi Gabbard et l’équipe admirable qu’ils ont mise en place ont pu heureusement faire échouer ce sinistre projet.

Comment expliquer la réussite totale de l’épisode pédo-sataniste (2020-2024) avant son interruption décisive ordonnée par l’administration Trump ?

J’ai indiqué dans nombre de mes articles précédents la probable genèse de ce culte à Satan qui trouverait, paradoxalement, ses origines dans les trois religions du Livre et qui a fait florès, par dévoiement ou réaction, au sein de la société américaine et de ses élites depuis l’arrivée des premiers pionniers anglo-saxons, les « pilgrims », rejetés d’Angleterre justement à cause de leur fanatisme biblique axé essentiellement sur l’étude de l’Ancien testament, ce qui explique l’identification de certaines sectes américaines actuelles aux coutumes religieuses du peuple juif.

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C’est au nom du retour à une normalité religieuse que Trump et Musk se sont attaqués au satanisme et sont prêts à le faire entièrement disparaître, englouti, en même temps que toute la clique du satano-showbiz, dans les miasmes nauséabonds des derniers relents de l’affaire Epstein.

Comme il semble qu’ils vont réussir à arrêter cette guerre déclarée à la Russie par l’Otan sous faux drapeau ukrainien et à écarter définitivement de la scène politique ce voyou cocaïnomane qu’est Zelinsky et toute la bande des mondialistes décadents qui le soutiennent en Europe (de Bruxelles).

Comme ils vont, nous le souhaitons vivement, mettre sous les barreaux - voire plus si besoin est - les responsables de cette fausse pandémie et de ces faux vaccins qui ont tué, et qui vont encore tuer des millions de personnes sur la planète.

Nous avons beaucoup souffert en France des méfaits du wokisme et du gauchisme, de la propagation, avec l’assentiment de l’Education nationale, des théories du genre, notamment dans les petites classes de nos écoles transformées en laboratoires d’initiation aux pratiques sexuelles ; nous avons beaucoup souffert en France, de la satanisation des spectacles proposés aux foules lobotomisées ; aucun d’entre nous n’oubliera la honte qui s’est abattue sur les Français quand ils ont découvert - la même année !- les spectacles répugnants des Jeux Olympiques [7], de l’Eurovision, de Toulouse [8]. Mais qui ne sont pas plus abjects que les folies LGBT que le deep state a alimentées en permanence aux Etats-Unis avec l’aide d’une classe politique dépravée (Biden, Clinton, Obama…)

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Nous continuerons à souffrir de l’invasion migratoire et nous continuerons à voir nos enfants tués « pour un regard » malgré les appels à la raison d’un Vance ou d’un Trump pour stopper cette folie.

Malheureusement, toutes ces dispositions salvatrices et tous ces vœux pieux ne concernent que les Etats-Unis. Ni Trump, ni Vance, ni Musk, ni aucun américain n’a l’intention de sauver le soldat Macron, et ils ont bien raison ; personne n’interviendra en faveur de cette Europe à la dérive que les Européens n’ont pas voulue, que l’on songe aux magouilles de « l’Américain » Sarkozy après le non au référendum sur l’Europe en 2005 [9].

L’Europe décadente de Bruxelles n’intéresse plus les Américains

L’ancien dissident soviétique, Vladimir Boukovsky, avait écrit en 2005 un livre décapant, L’Union européenne, une nouvelle URSS (éditions du Rocher) qu’il avait résumé dans un discours prononcé à Bruxelles en février 2006. « Il va y avoir un effondrement de l’Union européenne tout comme l’Union soviétique s’est effondrée. Mais n’oubliez pas que, quand ces choses s’effondrent, elles laissent entrer une telle dévastation qu’il faut une génération pour s’en remettre. Pensez seulement à ce qui se passera s’il arrive une crise économique. Les récriminations entre nations seront immenses. Ça pourrait mener à une explosion. Regardez l’immense nombre d’immigrants du tiers-monde vivant maintenant en Europe […] C’est pourquoi, et je suis très franc là-dessus, plus tôt nous en finirons avec l’UE, mieux cela vaudra. Plus tôt elle s’effondrera, moins il y aura de dégâts pour nous et pour les autres pays. Mais nous devons faire vite parce que les eurocrates agissent très rapidement. Il sera difficile de les vaincre. »

20 ans bientôt et ce discours n’a pas pris une ride !

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Comme je l’ai évoqué, la secte pédo-sataniste, par ses attaches bien fragiles qui la relient au monde des paillettes – celui du « showbiz » - mais aussi, et surtout, au monde des ténèbres, la composition de ses éléments comparables à des filaments éphémères comme les fils des ampoules électriques, ne peut avoir prise que sur une société artificielle et superficielle. C’est justement ce monde que les globalistes ont tenté de créer, laborieusement, pièce à pièce, depuis des lustres, avant qu’il ne s’effondre d’une chiquenaude comme cela vient d’être fait par ces deux esprits facétieux que sont Elon Musk et Donald Trump.

Cet effondrement se fait autour d’un pôle inattendu : l’Union européenne, création elle aussi artificielle, qui n’a aucune légitimité sur aucun plan, et surtout pas sur le plan démocratique.

L’Union européenne, à l’heure même où j’écris, est en train de constituer la base arrière de toute la sphère woke mondialiste, un camp retranché qui sera régi par des lois liberticides, une dictature d’opérette gérée par des bouffons qui se donneront l’illusion d’exister dans leur monde peuplé de forcenés et de zombies, des va-t-en guerre grotesques armés, comme chez Guignol, d’épées de bois, déchets pathétiques et obsolètes dont la survie est d’ores et déjà comptée.

Avant le séisme Trump, tous ces gens qui se ridiculisent maintenant dans une fuite en avant belliciste sur un champ de bataille ukrainien qui n’existe plus, fuite en avant qui s’apparente à un suicide collectif, avaient un statut éminemment privilégié puisqu’ils étaient censés devenir l’élite du pays (la France).

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La seule condition requise était de prêter allégeance à l’Etat profond américain, je veux parler des « Young leaders », ces étudiants inscrits à cette école de formation franco-américaine « de haut niveau », pour la plupart diplômés de l’Ecole Nationale d’Administration, auxquels l’administration américaine, le deep state, demandait seulement de se conformer à ses directives.

Ces jeunes gens donnaient même l’illusion d’avoir un solide bagage intellectuel avant qu’on ne se rende compte que la plupart étaient de fieffés abrutis, leurs formateurs ne leur ayant jamais demandé d’être intelligents, mais d’être soumis [10].

Nous pouvons même nous poser la question de savoir si certaines de ces créatures n’ont pas été entièrement, voire artificiellement, fabriquées par la CIA, comme pourrait l’être un Macron ; nous avons bien remarqué que cet individu se comportait quelquefois comme Biden qui serrait la main de quelqu’un qui n’existait pas, ou qui continuait à passer des troupes en revue alors que ses comparses étaient déjà en train de boire le champagne ; un ravi de la crèche comme on dit en Provence avec bonhomie, ce qui peut amuser Trump.

Une caste de marchands

Je l’ai dit, Trump et son administration feront ce qu’il faut dans l’intérêt exclusif des Etats-Unis ; les marchands comme Trump ne se préoccupent ni de morale ni de culture. Les premières mesures de l’administration Trump adoptées, avec la brutalité qui sied au Nouveau monde, à l’encontre des pays européens – taxation à 25% de leurs produits - ne laissent aucun doute sur ses intentions.

Sans rien préjuger de ce qui sera éventuellement corrigé, il convient cependant de constater que Trump s’inscrit, avec cette mesure peu compatible avec une quelconque volonté d’apaisement, dans la filiation de ceux qui ont fait en sorte que l’Europe devienne, puis reste, un satellite vassalisé des Etats-Unis et cette filiation remonte à la première guerre mondiale qui a vu la paysannerie française décapitée avec 50% des pertes militaires.

Pour évaluer cette catastrophe, il suffit de laisser parler les chiffres. Les sources et les commentaires proviennent des services gouvernementaux français [11].

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Pour un conflit qui a fait 9 millions de morts dont 1,4 million pour la France, voici les pertes humaines (rapportées au nombre d’hommes actifs) ; c’est moi qui ai souligné en gras certaines données.

  • France : 10,5%
  • Allemagne : 9,8%
  • Autriche-Hongrie : 9,5%
  • Italie : 6,2%
  • Royaume-Uni : 5,1%
  • Russie : 5%
  • Belgique : 1,9%
  • États-Unis : 0,2%

« L’appauvrissement du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne fut compensé par l’enrichissement des pays qui avaient profité de la guerre, le Japon et surtout les États-Unis. Ces derniers ont largement renforcé leur place de première puissance économique et sont devenus la première puissance financière : débiteurs de l’Europe avant la guerre, ils en étaient maintenant les créanciers. »

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Pour ce qui est de la seconde guerre mondiale, je dois juste rappeler que Hitler n’a pu accéder au pouvoir que grâce à l’appui de certaines banques et entreprises américaines telles que Morgan, Chase Manhattan (Rockfeller), Ford, General Motors, Standard Oil, etc. et que « cette Amérique sera tout aussi présente après la guerre pour créer un organisme à sa botte qui s’appellera l’Union Européenne. L’un des fondateurs de cette structure sera Jean Monnet, agent de la CIA (selon Marie-France Garaud, Philippe de Villiers, François Asselineau et bien d’autres), tandis que d’autres fondateurs de cette institution comme Robert Schuman et le belge Paul-Henri Spaak (ancien secrétaire général de l’Otan) tiendront le rôle de simples exécutants au service des États-Unis [12] ».

Je passe sur les innombrables conflits fomentés par la CIA et mis en œuvre par son bras armé, l’Otan, qui ont semé la terreur, la haine, la misère et la mort sur la planète pendant des dizaines d’années juste pour entretenir « le commerce », à savoir le complexe militaro-industriel des Etats-Unis.

Nous pouvons espérer que, grâce aux nouvelles bonnes intentions américaines, ce chaos orchestré fait désormais partie du passé.

L’Europe des peuples n’est pas l’Europe de Bruxelles

Cependant, en prenant des mesures contre l’Europe de Bruxelles, l’Amérique de Trump s’en prend aux peuples européens qui n’ont, eux, aucune affinité avec ce monstre administratif, idéologique et dictatorial qui a pris le pouvoir chez eux ; lequel monstre, nous l’avons vu, a été créé par l’Amérique ; les vrais Européens ne demandent qu’à vivre de leur labeur dans un monde apaisé et juste et selon leurs anciennes coutumes. Ce ne sont pas les Européens qui ont programmé l’invasion migratoire dont ils sont victimes. Ce ne sont pas les Européens qui ont demandé à recevoir de faux vaccins au nom d’une fausse pandémie aux débuts des années 2020 ; ils n’ont pas non plus demandé à être conditionnés, voire, pour certains, lobotomisés, par l’ingénierie sociale qui a régné sur tous les actes de la vie sociale sur la quasi-totalité de la planète ; le peuple américain, tout autant que les autres peuples, en a aussi été victime. Mais les Européens ne vont pas accuser les Américains de les avoir placés sous le joug des satano-globalistes, même si la majorité de ces crapules a sévi – et continue à sévir – principalement aux Etats-Unis. De la même façon, les Européens de souche n’ont pas à être accusés de maux dont ils ont été les victimes.

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L’Europe des Indo-Européens existe depuis des dizaines de milliers d’années ; plus précisément, selon nos traditions ancestrales, 64.800 ans ; il faut que les Américains comprennent que les Européens conservent encore, pour certains d’entre eux, cet atavisme des origines et la mémoire des temps glorieux que leurs ancêtres ont vécus. On dira que, de ce point de vue, les Indo-Européens sont des peuples natifs, tout comme les Amérindiens.

En vérité, il est quasiment impossible que les habitants de ce que l’on appelle le « Nouveau monde » d’une part, et, d’autre part, ceux, de moins en moins nombreux, dont la longue filiation indo-européenne est encore vivace, ceux qu’on qualifie d’habitants de la « vieille Europe », puissent se comprendre.

Ne serait-ce que parce que les concepts liés à cette définition même de « Nouveau monde » et « d’Ancien monde » sont totalement inversés. Le monde de notre fin de cycle est pris dans le tourbillon de la « Modernité », c’est-à-dire dans une vision progressiste et enchanteresse de l’Humanité qui se trouve aux antipodes de la réalité puisque nous constatons que tout ce qui est d’essence naturelle est au contraire régi par les lois de l’involution qui font que ce qui était juvénile, beau et plein de vitalité, est appelé à se flétrir et à disparaître pour renaître à la nouvelle saison, dans une nouvelle jeunesse, selon le principe cyclique.

Pour le monde de la Tradition, le progrès linéaire d’un univers qui ne cesse de s’améliorer n’existe pas, le principe de l’évolution darwiniste est une illusion bien pratique qui ne vise qu’à remplacer le monde des croyances et des religions à bout de souffle en Occident par celui de la science et de la technoscience, qui est une autre illusion née de la révolution industrielle de la fin du 19e siècle.

Toute manifestation d’ordre physique peut être abolie en un clin d’œil, et toute civilisation qui se fonde sur une conception matérialiste et/ou rationaliste de la vie est appelée à disparaître très rapidement ; ce qui veut dire, à l’échelle d’une civilisation, quelques centaines d’années.

Comprenons bien qu’une arrogance basée sur ce principe de domination est grotesque.

La sagesse d’un peuple se façonne et acquiert quelques éléments de stabilité au bout d’un apprentissage de plusieurs siècles, voire de plusieurs millénaires.

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Dans l’Arc et la Massue [13], Julius Evola écrivait qu’il est une bêtise que « l’on entend souvent répéter, à savoir que les Américains seraient une ʺrace jeuneʺ, avec pour corollaire tacite que c’est à eux qu’appartient l’avenir. Car un regard myope peut confondre les traits d’une jeunesse effective avec ceux d’un infantilisme régressif. Du reste, il suffit de reprendre la conception traditionnelle pour que la perspective soit renversée. En dépit des apparences, les peuples récemment formés doivent être considérés comme les peuples les plus vieux et, éventuellement comme des peuples crépusculaires, parce qu’ils sont venus en dernier justement, parce qu’ils sont encore plus éloignés des origines. »

La Tradition primordiale peut se concevoir, en effet, comme la source d’un savoir qui coule sans interruption ; plus une civilisation est éloignée de la source originelle, et moins elle a de chances de s’y abreuver et de s’ancrer dans le monde spirituel parce qu’elle aura perdu les connaissances qui lui auraient permis de se raccrocher aux principes d’origine.

 « Les civilisations traditionnelles donnent le vertige par leur stabilité, leur identité, leur fermeté intangible et immuable au milieu du courant du temps et de l’histoire. », rajoute Evola.

Quelle nouvelle Amérique pour quel Nouveau monde ?

Il serait facile de répondre : Nihil sub sole, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ; les Américains feront ce qu’ils savent faire déjà. Le problème, c’est que ce qu’ils savent faire, c’est la guerre par procuration, ou sous faux drapeau, si l’on préfère.

Mais nous avons cru comprendre que les Américains allaient désormais suivre une voie vertueuse, se donner des règles de morale et, peut-être, de cohabitation heureuse avec ses voisins dans un monde multipolaire où personne ne tirera à soi la couverture. Vous pouvez y croire si vous croyez au Père Noël. Comme je l’ai dit, je pense plutôt que Trump et sa nouvelle administration ont évalué les changements intervenus ces dernières années dans les rapports de forces internationaux et en ont conclu qu’il était urgent de changer son fusil d’épaule et même de le mettre au râtelier le temps de s’organiser, même si les rodomontades de Trump peuvent faire croire temporairement à une agressivité débridée.

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La civilisation américaine est une civilisation moderne, donc éloignée de la source régénérative, elle est fragile, un colosse aux pieds d’argile dont les représentants patentés tentent de se constituer une apparence de dur à cuire, de bagarreur balafré qui n’hésite jamais à brandir son colt pour affirmer sa virilité. Ils évoluent dans un décor hollywoodien tout en bois, une façade de saloons, d’enseignes de coiffeurs et de croque-morts, où déambulent de faux chercheurs d’or, de faux Indiens et de vrais escrocs.

Le transhumanisme, avatar du prométhéisme, s’inscrit dans ce décor de cinéma, professant le culte de l’apparence et de l’éternité (ou de l’apparence éternelle) au même titre que ce que les modernistes évolutionnistes appellent l’Intelligence Artificielle. L’idée des transhumanistes, c’est de remplacer Dieu ; ils n’ont envisagé aucune autre perspective que celle de la mort de la mort ; comme ils ne croient en rien, ils espèrent que la technoscience va leur permettre de devenir éternels. Cela suppose cependant qu’ils devront se débarrasser de plusieurs milliards d’individus qui n’auront pas accès à l’immortalité puisque les transhumanistes l’auront interdite (pour les autres).

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Quant à l’Intelligence Artificielle, c’est la croyance aveugle au progrès technologique et en la supériorité de la technoscience qui va permettre à l’Homme d’être déchargé de ses tâches par le robot. Ou, du moins, c’est ce que croient les naïfs car il est clair comme l’eau de roche que le scénario le plus probable sera le même que pour celui du transhumanisme : l’humain sera transformé en robot, sauf une petite élite qui aura réussi à préserver son pré carré.

Bon, je plaisantais : je viens de vous donner-là deux scenarii imaginés par des technocrates qui sont, comme chacun sait, de parfaits crétins.

Voici ce que je pense : C'est d'une grande folie (ou d'une consternante stupidité) de penser que les lois de la nature pourraient être abolies par une "intelligence artificielle". La nature reprend toujours ses droits.

L’I.A. ne pourra jamais remplacer cette petite flamme qui brille en chaque être humain depuis la nuit des temps et qui le relie, comme un héritage précieux et permanent, aux origines de la vie, aux origines de l’Homme, aux origines du monde, mais aussi aux origines de lui-même, cette petite flamme transmise, concrètement et symboliquement, de génération en génération pendant plus d’un millier d’années par les vestales romaines.

Pierre-Emile Blairon

Notes: 

[1] Les primordialistes sont les représentants actuels de la Tradition primordiale, concept d’ordre spirituel qui tire ses connaissances des traditions des anciens peuples indo-européens Grecs, Indous, Iraniens, Celtes, Latins, Germains, Slaves, Nordiques … La signification de l’expression Tradition primordiale a été largement expliquée par René Guénon et Julius Evola qui considèrent qu’il s’agit d’un principe originel permanent et immuable qui a fondé toutes les traditions et civilisations du monde sur toute la surface de la Terre, auxquelles ces dernières se réfèrent et en sont une émanation. Les religions, qui constituent actuellement a minima une stabilisation - cohérente et si possible harmonieuse - des mœurs d’une civilisation, un garde-fou, sont elles-mêmes subordonnées à la Tradition primordiale puisqu’il existe des primordialistes chrétiens, païens, spiritualistes, indouistes… Ces traditions originelles savent que le temps est cyclique, à l’image de la nature, que ce temps est divisé en quatre Âges, qui se dégradent suivant une involution du meilleur au pire, de la spiritualité à la matérialité, de l’Âge d’or à l’Âge de fer (le Kali-Yuga) avant qu’un retournement n’intervienne et qu’un nouveau cycle se mette en place. Nous sommes placés à la fin de la phase finale du dernier âge, comme l’extrême décadence en cours nous l’indique.

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[2] L’Iceberg, la Tradition primordiale contre le titanisme, Editions du Lore, 2021.

[3] Ibid.

[4] ibid

[5] https://nice-provence.info/2020/12/21/monde-planete-malade-phase-terminale/

[6] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2020/08/01/objectif-covid-soumission-et-robotisation-de-la-population-planetaire.html

[7] https://nice-provence.info/2024/08/02/jo-paris-2024-frankenstein-echappe/

[8] https://nice-provence.info/2024/10/29/porte-tenebres-grand-ouverte-toulouse/

[9] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/01/18/sarkozy-l-americain-6531523.html

[10] http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2025/01/30/l-extreme-droite-en-europe-tout-va-changer-pour-que-rien-ne-change.html

[11] https://www.vie-publique.fr/eclairage/19334-premiere-guerre-mondiale-1914-1918-un-lourd-bilan

[12] https://nice-provence.info/2023/03/04/ukraine-berceau-tombeau-europeens/

[13] Julius Evola, L’Arc et la massue, éditions Trédaniel-Pardès

Autriche: pas de chancellerie pour le peuple!

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Autriche: pas de chancellerie pour le peuple!

par Georges Feltin-Tracol

Le 12 février dernier, les conservateurs de l’ÖVP (Parti populaire autrichien) rompaient les discussions avec les nationaux-populistes du FPÖ au terme de trente-quatre jours de pourparlers intenses. Sept mois après les élections législatives du 29 septembre 2024, Vienne n’a toujours pas de nouveau gouvernement. Pis, pour la seconde fois de sa carrière, le conservateur covidiste acharné Alexander Schallenberg est chancelier fédéral par intérim depuis le 10 janvier dernier.

Officiellement, le désaccord à l’origine de la rupture porte sur l’identité politique des titulaires aux ministères de l’Intérieur, de l’Économie, des Finances, des Affaires étrangères et de l’Agriculture. Bien que partenaires mineurs, les conservateurs exigent ces postes et réclament en plus la direction des services de renseignements. Deux demandes que n’acceptent pas les nationaux-populistes, grands vainqueurs au Conseil national avec 28,85 % des suffrages exprimés. En fait, à l’approche des législatives en Allemagne du 23 février, les conservateurs autrichiens ont obtempéré aux injonctions comminatoires de la droite molle allemande.

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Historiquement, la démocratie chrétienne demeure étrangère à la vie politique autrichienne. L’équivalent autrichien de la CDU (Union chrétienne démocrate) n’existe pas. La matrice de la droite autrichienne est conservatrice avec une forte tradition du christianisme social. L’ÖVP compte de nombreuses affinités avec son homologue bavarois, la CSU (Union chrétienne sociale), allié et faire-valoir de la CDU auprès des électeurs souvent trompés et spoliés. Les dirigeants de la CSU, dont son président, par ailleurs ministre-président de l’État libre de Bavière, Markus Söder, ont estimé inimaginable d’assister à la formation d’un gouvernement FPÖ – ÖVP sous la conduite du FPÖ Herbert Kickl. Un tel gouvernement aurait eu un effet politique considérable sur l’opinion publique allemande.

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Ce n’est pas la première fois que les Allemands s’occupent des affaires intérieures de l’Autriche. En mai 2019, la coalition gouvernementale entre l’ÖVP et le FPÖ explose à la suite de l’« Ibizagate ». Une vidéo aux origines suspectes montre en 2017 le futur vice-chancelier et chef alors du FPÖ, Heinz-Christian Strache (photo), sur l’île espagnole d’Ibiza se faire piéger par une femme qui se présente en nièce d’un supposé oligarque russe afin de financer en douce le parti et d’acheter un journal assez connu, la Kronen Zeitung, en échange de l’obtention de marchés publics. La diffusion de ces images douteuses permet au jeune chancelier Sebastian Kurz d’écarter le FPÖ du pouvoir et de s’allier ensuite aux Verts. Le soi-disant scandale est une opération des services secrets allemands. L’extrême-centriste Angela Merkel, l’une des pires femmes de l’histoire, cherchait à briser cette alliance par tous les moyens.

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La situation politique en Autriche est pour l’heure bloquée. Le FPÖ fait déjà campagne pour de nouvelles législatives bien que la présidence du Conseil national revienne à l’un de ses membres, Walter Rosenkranz (photo). Cet échec ravit l’actuel président de la République fédérale d’Autriche, le Vert Alexander Van der Bellen. Ce dernier n’a jamais caché son mépris pour la FPÖ, ses responsables, ses cadres et ses électeurs.

Dès le 3 octobre dernier, le chef de l’État autrichien manœuvre afin d’empêcher Herbert Kickl, ministre fédéral de l’Intérieur de 2017 à 2019, de constituer une majorité gouvernementale stable et solide. Alexander Van der Bellen offre au chancelier sortant, le conservateur Karl Nehammer, la mission de nouer un accord qui maintiendrait dans l’opposition le FPÖ. Karl Nehammer commence des négociations avec la SPÖ (les sociaux-démocrates) et NEOS. Fondé vers 2012, NEOS - La nouvelle Autriche - Forum libéral est une formation libérale-progressiste pro-euro-atlantiste qui siège aux côtés des macronistes. Or, le 6 janvier 2025, les tractations butent sur des questions budgétaires liées à la réforme probable des retraites. Contrarié par cette mésentente soudaine, Alexander Van der Bellen confie alors de mauvaise grâce à Herbert Kickl le mandat de constituer un gouvernement. En vain !

Au cours de la campagne électorale de septembre 2024, Herbert Kickl qui se moque volontiers du concept défaitiste de dédiabolisation, s’est présenté auprès de ses compatriotes en futur « chancelier du peuple ». Cette simple allusion à la légitimité populaire de la fonction lui a valu de la part des médiacrates et de ses ennemis politiques des tombereaux d’accusations fallacieuses et fielleuses tant il est vrai que les récents chanceliers sont plutôt des « larbins de l’hyper-classe occidentale »…

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Outre la question lancinante de l’immigration de peuplement, le FPÖ défend avec ardeur et constance la neutralité absolue de l’Autriche en dépit de son appartenance à l’Union dite européenne. Il refuse toute adhésion de la Turquie dans l’ensemble gérontocratique continental et exige, avec une belle régularité, la constitutionnalisation de l’usage des espèces monétaires dans la vie quotidienne. Il tient ainsi à répliquer par avance aux délires bureaucratiques du fumeux euro numérique.

Avec les Hongrois du Fidesz de Viktor Orban et les Tchèques d’ANO d’Andrej Babiš, la FPÖ est à l’origine des Patriotes pour l’Europe, le groupe qui, avec 86 membres, est le troisième au pseudo-parlement de Bruxelles – Strasbourg. Il aurait toutefois pu suivre l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) au sein du groupe Europe des nations souveraines. Cependant, la tonalité libérale – libertaire – libertarienne de la branche occidentale de l’AfD l’irrite en partie.

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Bien des cadres du FPÖ proviennent des confréries étudiantes non mixtes qui pratiquent encore la Mensur, le duel au sabre, d’où une proximité certaine avec l’élu de Thuringe Björn Höcke, chef de file de l’aile identitaire, régulièrement persécuté par une « injustice » allemande. À la fin du mois de janvier 2025, un adhérent de la FPÖ aurait par exemple financé pour deux millions d’euros la fabrication d’affiches en faveur de l’AfD. Figure bourgeoise par excellence, Alice Weidel, ancienne banquière chez Goldman Sachs, s’est référé pendant les réunions électorales à la « remigration ». C’est aussi le titre d’un essai paru l’an dernier (Remigration. Ein Vorschlag, soit « Remigration. Une suggestion ») de l’identitaire autrichien Martin Sellner, proche de la FPÖ, lui aussi en proie à d’ignobles campagnes médiatico-judiciaires incessantes.

Une alliance tripartite « Feu tricolore à l’autrichienne » entre l’ÖVP, la SPÖ et les Verts est pour l’instant impossible à réaliser. Une entente entre l’ÖVP et la SPÖ est plus plausible, mais elle ne serait majoritaire que d’un seul siège (92 sur 183). Il est donc envisageable que l’Autriche connaisse à son tour des législatives anticipées dans les prochains mois. 

GF-T

PS : Ce 27 février, les conservateurs de l’ÖVP et les sociaux-démocrates de la SPÖ ont conclu un accord de gouvernement avec les centristes libéraux de NEOS. L’Autriche aura sous peu un gouvernement tripartite.

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 145, mise en ligne le 25 février 2025 sur Radio Méridien Zéro.

Le jeu des devinettes sur les véritables objectifs de Trump en Ukraine

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Le jeu des devinettes sur les véritables objectifs de Trump en Ukraine

Source: https://dissident.one/het-gokspel-over-trumps-werkelijke-...

Le jeu de devinettes sur la position réelle du président Donald Trump sur la paix en Ukraine se poursuit.

Certains commentateurs, dont je fais partie, pensent que Trump a commis une erreur en s'engageant trop fortement en faveur de l'Ukraine, écrit l'un des collaborateurs du site Moon of Alabama. D'autres pensent que Trump trompe le public tout en travaillant pour la paix dans les coulisses.

Les deux derniers articles du blog font partie de ce jeu de devinettes :

    - Trump a-t-il vraiment un plan pour l'Ukraine ? (https://www.moonofalabama.org/2025/02/does-trump-really-h...)

    - Ukraine - Accord minéral, Lavrov rejette les soldats de la paix, la guerre est destinée à devenir le Vietnam de Trump (https://www.moonofalabama.org/2025/02/ukraine-minerals-de... )

Pour résumer le premier article :

Aucune des approches que l'on pourrait penser que Trump adopte - utiliser un accord sur les ressources de l'Ukraine pour maintenir les États-Unis en Ukraine et poursuivre la guerre, ou utiliser l'accord sur les ressources de l'Ukraine pour finalement rompre avec l'Ukraine - n'est compatible avec une évaluation réaliste des faits sur le terrain. En tout cas, pas si le but du jeu est de faire la paix.

...

La conclusion pour moi est qu'il n'y a aucun plan de Trump pour faire la paix en Ukraine.

et la seconde option est :

En insistant sur l'accord, au lieu d'accepter l'offre russe d'accès aux minerais, Trump s'est engagé à poursuivre la guerre en Ukraine.

...

Cela conduira à l'échec de son initiative de paix.

La guerre en Ukraine menace maintenant de devenir le Vietnam de Trump.

Yves Smith, l'animatrice du site Naked Capitalism, soutient mon dernier point de vue. Elle cite une conversation récente entre le juge Napolitano et le colonel Douglas MacGregor et écrit :

"Cette section confirme ce dont j'avais averti, mais un grand nombre de commentateurs semblent ne pas vouloir l'accepter: l'accord sur les minerais en Ukraine, s'il est conclu, obligera les États-Unis à s'engager auprès de l'Ukraine et donc à la soutenir".

En d'autres termes, cet accord n'a aucun mérite et mettrait Trump dans l'embarras si les négociations de paix échouaient (ou, mieux encore, ne commençaient même pas).

Au cours de cette section, Napolitano a présenté une citation de Trump:

Trump: "Le président Zelensky vient signer l'accord, et c'est formidable. C'est aussi une bonne chose pour l'Ukraine, parce que lorsque nous irons là-bas, nous travaillerons sur place, nous serons sur le terrain, et de cette façon, il y aura une sorte de sécurité automatique, parce que personne ne s'en prendra à notre peuple pendant que nous sommes là-bas. C'est ainsi que nous serons présents. Mais l'Europe suivra cela de très près. Je sais que le Royaume-Uni et la France ont dit qu'ils voulaient envoyer des « soldats de la paix » sur le terrain. Et je pense que c'est une bonne chose".

Napolitano et Macgregor ne sont pas d'accord avec la position de Trump:

Napolitano: Vous savez, nous le respectons tous les deux et nous applaudissons sa volonté de parler aux Russes. Mais des déclarations comme celle-ci trahissent soit une ignorance crasse, soit de très très mauvais renseignements. Qu'en pensez-vous, Colonel...

Macgregor: Non, je pense que c'est une façon polie de le dire. Pour être honnête, le président Trump devrait abandonner l'idée d'envoyer en Ukraine quiconque n'est pas ukrainien. Et s'en tenir éloigné. J'ai entendu cela et j'ai été sincèrement déçu parce qu'il y a eu un grossier contresens. ...

D'autres, cependant, rejettent l'interprétation pessimiste.

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Gilbert Doctorow commente la conférence de presse de Trump avec le Premier ministre britannique Starmer:

"Même certains des commentateurs les plus avisés et les plus avisés des proches de Trump dans les médias alternatifs le sous-estiment et continuent de le considérer comme un bouffon dont les incohérences et les contradictions dans ses déclarations publiques sont, du jour au lendemain, la preuve irréfutable qu'il ne peut pas mener une initiative à son terme. C'est exactement ce que j'ai vu et entendu plus tôt dans la journée en écoutant l'interview par « Judging Freedom » du colonel Larry Wilkerson, que, soit dit en passant, je respecte énormément pour ses observations sur les relations des États-Unis avec Israël ou sur la situation du champ de bataille dans la guerre russo-ukrainienne".

...

"Non, ce Trump est un maître de la tromperie. La conférence de presse d'aujourd'hui avec Keith Starmer a été la preuve positive que l'idée vague et non spécifique selon laquelle l'Amérique soutient les soldats de la paix européens en Ukraine est strictement une tactique pour faire taire les Européens pendant que Washington conçoit une solution finale mutuellement acceptable avec Moscou qui l'imposera à l'Ukraine et à l'Europe au bon moment".

Commentaires de Wilkerson (@4min) cités par Doctorow:

Napolitano: Est-ce que [Trump] ne comprend pas la mentalité de Vladimir Poutine?

Wilkerson: Apparemment, non. En fait, ce sont des commentaires très imprudents parce qu'il compromet sa propre capacité à négocier un accord décent. C'est tout simplement absurde et ça le devient de plus en plus s'il continue à parler comme ça. C'est mon problème avec Donald Trump: il résout un problème, du moins pour l'instant, puis il passe à autre chose et ruine le problème qu'il a lui-même résolu avec ses coups de gueule.

Je ne sais pas comment on peut faire de la diplomatie de cette manière".

Le professeur John Mearsheimer n'y croit pas (@14min):

Je pense que lorsqu'on regarde le gouvernement et ce qui se passe en termes de politique étrangère, il faut faire la distinction entre ce qui se passe derrière des portes closes, le processus de décision réel, et ce qui se passe en public.

Commençons par ce qui se passe derrière les portes closes:

Donald Trump et tous les membres de son administration savent très bien quelles sont les exigences russes, et le fait que Trump ait dit et que d'autres aient dit qu'un accord pouvait être trouvé signifie que nous savons quelles sont ces exigences et que nous allons les satisfaire, point final. Et cela inclut cette idée folle d'envoyer des soldats de la paix, d'accorder des garanties de sécurité, etc. Poutine a clairement fait savoir que c'était inacceptable et Trump l'a accepté de facto. Il s'agit là d'une conversation privée qui s'est déroulée à huis clos.

Ensuite, il y a le débat public et le débat public est une sorte de débat sauvage et fou, en grande partie parce que Trump est libre de dire ce qu'il veut et parce qu'il aime pontifier quotidiennement, qu'il ne prête pas beaucoup d'attention aux faits et qu'il n'est pas très prudent avec son langage. Nous nous retrouvons dans tous ces débats sur ce qu'il veut vraiment dire, sur le fait qu'il se contredit, etc.

J'en suis arrivé à un point où je ne fais plus attention à ce qu'il dit en public. La question est de savoir ce qu'ils disent en privé et je crois qu'ils savent en privé ce qu'il faut dire. Ils l'ont déjà dit aux Russes au moins une fois et il reste maintenant à régler les détails.

J'espère que Doctorow et Mearsheimer ont davantage raison qu'Yves Smith, moi-même, Macgregor et Wilkerson. Le jeu public que nous voyons et entendons n'est qu'une façade qui cache une politique sérieuse.

Cependant, comme Wilkerson, je crains que trop de discours publics, même s'ils ne sont pas sérieux, ne deviennent réalité à leur manière.

Mais le côté positif, c'est que nous pouvons voir Trump régler les questions (européennes) correctement.

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Le président français Macron et le premier ministre britannique Starmer n'ont pas réussi à obtenir le soutien des États-Unis à l'envoi de troupes européennes en Ukraine. La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, belliqueuse et incompétente, est venue à Washington pour être congédiée sur-le-champ. Sa rencontre avec le ministre des affaires étrangères Marco Rubio a échoué en raison de « problèmes de calendrier » (la rumeur veut que Kallas ait crié « apaisement » au ministre de la défense Hegseth lors de la récente conférence de Munich sur la sécurité).

La prédiction du président Poutine selon laquelle les Européens finiront par « se coucher aux pieds de Trump en remuant la queue » s'est réalisée:

« Trump, compte tenu de sa personnalité et de sa fermeté, rétablira l'ordre assez rapidement. Et tous, bientôt, vous le verrez, se coucheront aux pieds du maître, la queue frétillante », a-t-il déclaré dans un entretien avec Pavel Zarubin, journaliste de VGTRK.

Les Russes se joignent donc aux plans de Trump.

L'obstacle le plus difficile à franchir pour la paix en Ukraine est le président Zelenski. C'est lui qui a le plus à perdre des négociations de paix sur l'Ukraine. Plus tard dans la journée, Trump lui fera signer l'« accord sur les minerais », qui n'a aucune valeur. Mais cela suffira-t-il à le maintenir dans le droit chemin ?

Et quelles sont les prochaines étapes que Trump souhaite franchir ? La Russie ne permettra pas un cessez-le-feu selon les lignes actuelles, mais veut le grand paquet stratégique - une structure de sécurité indivisible en Europe - en une seule fois.

Trump a-t-il vraiment la volonté et les capacités nécessaires pour que cela se produise ?

samedi, 01 mars 2025

Alexandre Douguine: L'Allemagne cherche une alternative

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L'Allemagne cherche une alternative

Alexandre Douguine

Alexander Douguine affirme que, bien que l'Allemagne cherche une alternative, la CDU reste une formation emblématique du globalisme, et seul l'AfD représente le bon sens en terres germaniques. Cependant, toute alliance entre la Russie et l'Allemagne est impossible sous Merz, figure-clef du libéralisme occidental, ce qui, de surcroît, rend une coopération future avec Trump beaucoup plus improbable.

A propos des élections en Allemagne: le chancelier Olaf Scholz a, bien sûr, perdu. Cependant, il est encore trop tôt pour dire que la société allemande commence à se réveiller. Après tout, la majorité a voté pour le parti de Friedrich Merz, qui est "chrétien" mais seulement de nom. L'Union chrétienne-démocrate (CDU) est une structure politique devenue entièrement libérale, n'ayant plus aucun lien réel avec le christianisme. Elle est tout aussi globaliste que le Parti social-démocrate de Scholz (la SPD).

Certes, le fait que le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) ait obtenu la deuxième place, avec plus de 20% des voix, est un succès significatif. Ce parti relativement nouveau propose des thèses raisonnables, et toutes les accusations de nationalisme ou de radicalisme de droite à son égard ne sont rien d'autre que de la diffamation pure et simple.

L'AfD représente les intérêts et les sentiments des citoyens modérés — des braves gens tout ordinaires de l'Allemagne. Ou plutôt, non pas simplement ordinaires, mais normaux, puisque même les gens ordinaires en Occident sont désormais divisés. Alors qu'auparavant, ils formaient la majorité saine de toute société, tandis que les idées absurdes et extrémistes "taient confinées à des petites strates marginales, aujourd'hui, une partie significative de la société occidentale est tombée dans un radicalisme et un extrémisme manifestes.

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Le parti de droite-conservateur allemand, l'AfD, selon sa dirigeante Alice Weidel, "s'est affirmé fermement dans le paysage politique allemand et n'a jamais été aussi fort au niveau national."

L'AfD défend le bon sens des gens normaux en Allemagne contre les représentants psychiquement dérangés qui grenouillent dans les autres formations politiques, qu'il s'agisse des "gauchistes", des "Verts", de la SPD de Scholz ou de la CDU/CSU de Merz. Mais dans l'ensemble, l'électorat allemand a fait un choix entièrement incorrect, malgré les conseils d'Elon Musk de voter uniquement pour l'AfD. Ceux qui l'ont écouté, ou qui ont simplement choisi l'AfD en fonction de leurs tristes expériences quotidiennes, ont pris la bonne décision. Cependant, cela ne suffit pas encore pour changer la trajectoire de l'Allemagne.

Malheureusement, toute discussion sur une alliance entre la Russie et l'Allemagne reste prématurée. Les globalistes craignent en effet notre rapprochement, mais avec une Allemagne dirigée par Merz, aucune alliance de ce type n'est possible. Cependant, avec l'AfD, qui a obtenu plus de 150 sièges au Bundestag (le parlement allemand), nous devons indéniablement rechercher la coopération. Ce sont des personnes rationnelles, constructives et relativement progressistes — pas strictement conservatrices dans le sens traditionnel. Et la Russie, en tant que bastion de la politique de bon sens, doit maintenir de bonnes relations avec toutes les forces qui défendent la raison.

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Friedrich Merz est un homme politique expérimenté et un globaliste pur jus. La CDU est une entité politique devenue au fil du temps complètement libérale et globaliste, sans véritables liens avec le christianisme.

Quant au nouveau chancelier, qui gouvernera bientôt l'Allemagne, Friedrich Merz, je dois le réitérer: c'est un globaliste pur jus. De plus, il croit qu'il est désormais nécessaire de créer un front européen pour contrer une Amérique de plus en plus rationnelle (que ce soit temporairement ou en permanence doit encore être vu). En ce sens, il est complètement irrationnel, s'opposant à la Russie, qui est orientée vers le bon sens, ainsi qu'à une Amérique qui évolue progressivement dans la même direction.

Par conséquent, je ne crois pas qu'une forme d'alliance germani-russe soit possible dans un avenir proche. Il est beaucoup plus probable que nous puissions construire un modèle de coopération alliée avec Trump qu'avec ces dégénérés européens, qui sont désespérés à l'idée de sauver à tout prix l'ordre libéral mondial en ruine.

jeudi, 27 février 2025

Le destin allemand

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Le destin allemand

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/il-destino-tedesco-3/

Démocratique, oui… mais jusqu’à un certain point. Démocratique tant que les résultats nous conviennent, tant qu’ils correspondent à nos intérêts… Ou plutôt, aux intérêts de quelques-uns, de ceux qui comptent vraiment et qui ont de l’influence. Qui, bien sûr, ne se trouvent pas en Allemagne. Ou seulement de manière très limitée.

Oui, car cette fois, il s’agit bien de l’Allemagne, et non d’un quelconque petit État balkanique. Il s’agit de la Grande Allemagne, le géant de l’Union européenne. Ou du moins, ce qui était un géant, avant que ne commence son rapide déclin, provoqué par les derniers gouvernements et leur soumission totale aux diktats de Washington.

Une vieille histoire, désormais. Il est (presque) inutile de revenir sur la responsabilité du terne Scholz et de ses alliés, si dociles face aux exigences de la haute finance qu’ils ont mené le pays au bord du gouffre. Et peut-être même au-delà.

Mais à présent, l’Allemagne s’est rendue aux urnes. De manière anticipée, en raison de l’inévitable crise du gouvernement rouge-vert, qui a échoué. Et les résultats, bien qu’encore non officiels, sont clairs pour tout le monde. Seulement, beaucoup, trop nombreux, refusent simplement de les voir tels qu’ils sont.

Car presque tous les journaux télévisés et les soi-disant experts se concentrent sur la victoire de la CDU-CSU. Sans toutefois mentionner que ce parti n’a ni les voix ni les sièges nécessaires pour gouverner seul. Au mieux, on souligne qu’une période de Grande Coalition se profile à l’horizon. Un véritable rassemblement hétéroclite, pour être clair, composé de la CDU-CSU, de la SPD, qui s’est effondré autour de 15 %, et probablement des Verts. Autrement dit, deux des trois partis qui ont conduit l’Allemagne au désastre.

Les libéraux de la FDP, eux, sont absents. Mais seulement parce qu’ils n’auront pas de représentation parlementaire, n’ayant pas atteint le seuil fatidique de 5%.

Bref, tous ensemble, avec passion, ils jureront d'aller de l'avant pour l’Europe et pour un soutien inconditionnel à l’Ukraine.

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Mais derrière ce flot de rhétorique et d’absence d’informations réelles, un détail crucial manque.

L’AfD, le parti dit d’extrême droite, anti-européen et pro-russe, dépasse largement les 20%. Un résultat encore inimaginable il y a peu. Et un résultat qui devrait faire réfléchir. Surtout ceux qui s’apprêtent à (mal) gouverner ce qu’il reste de l’Allemagne sous la Grande Coalition.

Car l’AfD n’est pas, contrairement à ce que nos médias veulent nous faire croire, un dangereux groupuscule de néonazis. Peut-être même ne peut-il pas être qualifié de mouvement nationaliste traditionnel. Il représente plutôt la réaction du peuple allemand face à un système de pouvoir figé. Un système de plus en plus dirigé par des puissances financières étrangères (disons-le ainsi).

Ces élections démontrent une chose: le peuple allemand, en particulier ses couches économiquement les plus fragiles, en a assez.

Assez de maintenir au pouvoir une classe politique incompétente et surtout soumise à des intérêts étrangers.

Et le score de l’AfD n’est rien d’autre qu’un premier signal. Car le mécontentement ne fera que croître.

À moins que la CDU-CSU ne commence enfin à écouter ces voix – nombreuses et influentes – qui appellent à un changement de cap. A une nouvelle majorité et une nouvelle politique étrangère.

Difficile, certes. Mais après l’ascension de Trump à Washington, ce n'est pas impossible.

Il suffirait juste d’un peu… de courage.

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La circonspection où se présentait Merkel jadis est passée à l'AfD (37,3%!!).

 

mercredi, 26 février 2025

Qui ou quoi détermine les élections?

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Qui ou quoi détermine les élections?

Chaque gouvernement a été élu par une majorité, même si la majorité des électeurs ne veut plus l'accepter par la suite.

Par Prof. Eberhard Hamer

Source: https://www.pi-news.net/2025/02/wer-oder-was-bestimmt-die...

En principe, dans une démocratie, les meilleurs candidats devraient être élus et représenter les électeurs.

Mais la démocratie fondée sur des partis a changé cela depuis longtemps. Au sein du parti, ce sont les permanents officiels et protégés de ces partis qui ont le plus de temps et le plus d'heures pour décider des assemblées de leur parti. Les éléments dynamiques en prise sur la société, en revanche, ont des postes à responsabilité à remplir le matin et ne peuvent pas rester tard dans la nuit. De plus, les meilleurs au sein des partis représentent un danger commun à tous les moins bons, il faut donc d'abord les éliminer avant de passer à la guerre de position que se livrent les moins bons entre eux. C'est ainsi que des candidats de parti sans diplôme, sans profession et sans intelligence sont élus.

Une fois que ces types sont élus et en position, ils s'assurent mutuellement leurs positions sur les listes, ce qui les rend de moins en moins dépendants de l'approbation des instances du parti, mais de plus en plus dépendants du réseau. La théorie de la démocratie, selon laquelle les meilleurs sont élus et doivent gouverner, est ainsi largement battue en brèche.

Le gouvernement dirige le Parlement via sa majorité partisane

En principe, le Parlement est censé corriger et contrôler le gouvernement. Mais entre-temps, les gouvernements sont devenus les représentants de la majorité parlementaire et les majorités gouvernementales les défenseurs plutôt que les contrôleurs et les correcteurs du gouvernement.

Ce n'est plus le gouvernement qui dépend du parlement, mais c'est lui qui dirige le parlement par le biais de sa majorité partisane.

Le gouvernement a juré de gouverner pour le bien du peuple.

Mais en réalité, notre gouvernement détruit délibérément (« transformation ») les bases existentielles de notre prospérité par la désindustrialisation, la bureaucratisation de tous les processus économiques, par des interdictions d'agir d'une part et par des subventions d'investissements non rentables d'autre part, par des contraintes idéologiques (« investissements verts, produits verts ») et par une conversion idéologique forcée insensée et un renchérissement de notre énergie et de nos frais de chauffage.

La promotion du fanatisme idéologique comme objectif gouvernemental

Ce n'est pas le bien-être des citoyens, mais la promotion du fanatisme idéologique qui est devenu la finalité du gouvernement.

« Je ne me soucie pas des citoyens », déclarait naguère Baerbock, en faisant référence à l'obéissance à la puissance coloniale qu'elle jugeait bien plus nécessaire. Chaque chancelier fédéral et les ministres prennent leurs instructions à Washington - même contre le bien-être des citoyens -, approuvent même, contre les intérêts des citoyens, le dynamitage de notre approvisionnement en gaz bon marché par la puissance dominante, laissent les routes, les écoles et les infrastructures allemandes se délabrer afin de mener toujours plus activement, en tant que plus grand payeur européen, une guerre d'Ukraine qui ne nous concerne pas, sont confrontés à des problèmes de paiement des retraites allemandes, lesquels sont insolubles, mais prennent volontairement en charge pendant cinq ans, à hauteur de 25 milliards d'euros, le paiement des retraites de toute l'Ukraine, ne peuvent plus financer les systèmes sociaux, mais offrent plus de 50 milliards d'euros par an au monde entier à des projets queer en matières de sexualité, en fantaisies vertes et en deniers de corruption, font venir des millions de réfugiés pauvres non qualifiés dans le pays, ce qui alimente les coûts sociaux, la criminalité et la pénurie de logements, de sorte que les autochtones sont d'ores et déjà chassés des centres-villes.

Chez nous, la politique n'est pas faite pour le bénéfice des électeurs, mais selon la volonté de puissances politiques et financières posées comme supérieures - contre les intérêts et au détriment des citoyens et électeurs autochtones.

Selon la conception démocratique, la radio et les médias ont pour mission de garantir la liberté d'opinion, la diversité des opinions et une information objective tenant compte des faits.

Les collaborateurs de la radio et de la télévision sont devenus des fonctionnaires d'Etat

Mais entre-temps, les collaborateurs de la radio et de la télévision ne sont plus libres mais sont devenus des fonctionnaires ou des employés de l'Etat, hissés en position inamovible, financés par les impôts de propagande de l'Etat (GEZ) ou par les subventions que l'Etat accorde aux médias privés. Les rédactions sont composées à 90 pour cent de représentants fanatiques des idéologies féministes, queer, rouges-vertes et de la propagande gouvernementale.

Le « scandale du correctif » a montré comment la presse épouse les intérêts des partis et les promeut. Lorsqu'un groupe normal de personnes intéressées par la politique s'est réuni - comme c'est le cas tous les jours - pour une discussion politique, que deux membres de l'AfD ont également participé à cet événement et que le mot « remigration » a été prononcé, la presse de combat rouge-verte a transformé un événement inoffensif en « attentat contre la démocratie » et a diffamé les participants au point de les faire virer de leurs emplois.

Ceux qui n'adhèrent plus à l'idéologie dominante rouge-verte sont - comme l'AfD - persécutés par les médias d'Etat et les médias privés soudoyés par l'Etat: nous avons affaire à une nouvelle inquisition.

Lorsque la propre politique travaille contre les électeurs et que les médias combattent la libre opinion, il ne reste plus aux citoyens que la justice et la cour constitutionnelle.

La justice aussi est devenue un instrument rouge

La justice aussi est devenue depuis longtemps un instrument de la politique rouge-verte:

Le ministère public est soumis aux directives de l'Etat, les procureurs généraux sont même nommés par des politiques. Comme la politique a également créé les bases juridiques avec la loi sur la délation et les lois sur le contrôle de l'opinion contre les citoyens rebelles, elle peut désormais poursuivre pénalement toute opposition et même punir les expressions d'opinion déplaisantes (cf. le cas Höcke).

Mais surtout, il y a un échange régulier entre le gouvernement et la Cour constitutionnelle fédérale. Les différents juges constitutionnels ne sont pas nommés en fonction de leurs qualités de juristes mais en fonction de leurs opinions politiques et le gouvernement vient d'adopter une loi visant à stabiliser ses propres majorités politiques, y compris au sein de la Cour constitutionnelle, contre l'avis de l'opposition. Mais surtout, avant que ne soient prononcés les jugements qui s'avèrent importants pour lui, le gouvernement de Berlin invite la chambre compétente « à dîner », ce qui est généralement suivi par des jugements conformes aux désirs du gouvernement. Kohl avait déjà fait approuver de cette manière par la Cour constitutionnelle la confiscation illégale de biens et d'entreprises par les communistes en RDA (Herzog est ensuite devenu président fédéral). Aujourd'hui, certains politiciens rouges et verts espèrent même pouvoir faire interdire l'opposition grandissante de l'AfD grâce à l'appui de leurs propres hommes au sein de la Cour constitutionnelle fédérale.

La liberté d'expression se transforme en dictature d'opinion

Pour la première fois et de manière antidémocratique, tous les vieux partis ont d'abord érigé un « mur du silence » contre une nouvelle concurrence, puis, lorsque celui-ci n'a pas fonctionné, un « mur du feu » (un "cordon sanitaire") politique ; toute discussion sur les propositions de l'opposition est ainsi rejetée d'emblée, toute collaboration avec elle est punie d'exclusion et l'opposition se voit même refuser les postes parlementaires qui devraient lui être formellement garantis. Au lieu d'un échange et d'un compromis démocratiques, Merz, Habeck et consorts pratiquent le rejet, l'exclusion et la persécution.

Ceux qui veulent pousser l'Allemagne dans une guerre européenne contre la Russie

    - ou qui, dans l'espoir d'obtenir davantage de voix d'immigrés, veut transformer la population allemande par injection permanente d'une immigration de masse,

    - ou qui, au détriment des citoyens, rend l'énergie toujours plus chère, réduit l'industrie et bâillonne bureaucratiquement l'économie dans son ensemble

    - ou qui, en plus, approuve une frénésie réglementante européenne et un endettement effréné (avec responsabilité des citoyens allemands),

ne peut pas supporter la critique de cette dérive politique, mais frappe ceux qui critiquent ces erreurs, de sorte que la politique ne consiste en plus rien d'autre que la promotion frénétique de sa propre idéologie, et non plus en débats, compromis et corrections de tir. C'est ainsi que la liberté d'expression se transforme en dictature d'opinion !

Un gouvernement incompétent n'est pas seulement de la faute de ces esprits partisans mais aussi de celle de leurs électeurs.

Le gouvernement trompe également le peuple avec les finances. Il ne s'agit pas d'économiser pour les propres besoins du peuple, par exemple pour l'infrastructure, les écoles, la santé publique, etc. Pour les guerres étrangères comme en Ukraine, guerres qui ne nous concernent pas (46 milliards d'euros), pour l'aide au développement du féminisme et du sexualisme queer dans le monde entier (34 milliards d'euros) et pour les personnes qui affluent chez nous sans raisons valables de quitter leurs pays pour bénéficier de meilleurs soins, plus de 130 milliards sont dépensés chaque année, la classe moyenne allemande doit payer les impôts, les charges sociales et les coûts énergétiques les plus élevés du monde. Est-ce là une politique déployée pour son propre peuple ou pour des intérêts étrangers ?

Chaque peuple a le gouvernement qu'il a élu et qu'il mérite. La démocratie n'a que l'avantage de se débarrasser des politiciens incompétents et nuisibles non pas par une révolution mais bien par de nouvelles élections.

La théorie libérale de l'État présuppose pour cela un électeur qui pense rationnellement. Or, c'est précisément ce que nos partis dominants veulent empêcher.

Chaque gouvernement a été élu par une majorité même si la majorité des électeurs n'en veut plus par la suite. La direction du pays sous le diktat rédhibitoire d'une puissance étrangère ou l'incapacité d'un gouvernement n'est pas seulement de sa faute mais aussi de celle de ses électeurs.

Qui est le professeur Eberhard Hamer?

hamer_pi.jpgAuteur pour le site PI-NEWS, le professeur Eberhard Hamer (né le 15 août 1932 à Mettmann), est un économiste allemand. Son domaine de prédilection est l'économie des classes moyennes. Dans les années 1970, il a fondé l'institut privé des PME de Basse-Saxe à Hanovre et a publié plus de 20 livres sur le thème des PME. En 1986, Hamer a reçu la Croix du Mérite sur ruban de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne. Sa chronique paraît une fois par semaine sur PI-NEWS.

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La démographie allemande paralyse le pays

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La démographie allemande paralyse le pays

Par Wolfgang Hübner

Source: https://www.pi-news.net/2025/02/die-deutsche-demographie-...

Il y a beaucoup de patriotes qui ne sont pas satisfaits des presque 21% obtenus par l'AfD lors des élections fédérales de dimanche. Cela n'est pas incompréhensible, mais cela ignore la dominance presque écrasante des électeurs âgés. C'est à eux que Friedrich Merz et la CDU/CSU doivent leur pâle victoire électorale. Les personnes âgées dans l'ancienne République fédérale ont, d'une manière tragique, récompensé les partis de l'union démocrate-chrétienne et exprimé leur gratitude d'avoir vécu de nombreuses années dans un État fonctionnant bien, en votant contre l'avenir d'un pays déjà en déclin.

Aussi amer que cela puisse être: la pyramide d'âge des Allemands ne changera que négativement - ils vont en effet devenir encore plus vieux. C'est formidable sur le plan personnel mais cela paralyse déjà le pays sur le plan politique. Voilà pourquoi les presque 21% pour l'AfD doivent être évalués positivement. Après tout, un électeur sur cinq a choisi un parti qui est combattu, diffamé et diabolisé de toutes les manières et avec les méthodes les plus odieuses. Ce sont ces électeurs de l'AfD qui devront au moins partiellement se mobiliser en dehors du parlement dans les années à venir pour tenter d'arrêter le déclin de l'Allemagne.

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Sur le plan parlementaire, l'AfD fait face à d'énormes défis avec le grand nombre de nouveaux députés qu'elle va envoyés au Bundestag. En effet, chaque député a besoin d'une équipe, le groupe lui-même verra augmenter le nombre de ses experts et collaborateurs qualifiés. Le fait qu'il existe toujours le "mur de feu" antidémocratique ne devrait pas inquiéter l'AfD: au-delà de cette construction politique de honte, règne la désolation d'une coalition de perdants. Parmi les perdants, on trouve également le prétendant à la chancellerie, Merz, qui avait promis en 2021 de réduire l'AfD de moitié, mais qui la voit doubler en 2025.

Si la SPD socialiste organise effectivement un référendum auprès de ses membres pour savoir si elle doit former une coalition avec la CDU/CSU, le résultat n'est d'ailleurs en aucun cas assuré. Car dans une telle coalition, la SPD, que ce soit avec Pistorius ou non, ne peut que perdre si elle reste sagement alignée sur la formation présidée par Merz. Mais si elle ne reste pas sage, la coalition ne sera pas seulement fragile: elle se brisera. Pour les Verts, il ne reste rien du glamour espéré de Habeck. L'Allemagne ne sera plus la risée du monde entier à cause des frasques de "Trampolina" Baerbock. Autre point positif: le déclin de la FDP libérale, qui est bien mérité et, espérons-le, demeurera durable. Peut-être que le parti essaiera maintenant de se refaire une santé avec la furie belliciste de Düsseldorf, Agnes Strack-Zimmermann, qui deviendra sa  présidente, afin que Poutine ait au moins peur de la FDP.

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L'échec, essuyé de justesse, du parti Wagenknecht a été prévisible après les élections régionales en Thuringe. Car la sage Sahra Wagenknecht, mais qui n'a pas le sens du leadership, s'était choisie une candidate tête de liste avec des vues d'extrême-gauche, qui a attaqué brutalement le vainqueur des élections, Björn Höcke, de concert avec la CDU. Cette cuisine politicienne a également contribué à ce que les gens, dans les cinq Länder de l'ancienne Allemagne de l'Est, fassent de l'AfD le parti le plus fort de leurs régions. Aucun chancelier, pas même Merz, ne peut ignorer ce fait.

Pour tous ceux qui sont frustrés par les résultats électoraux et les conditions qui règnent dans le pays bigarré de l'Ouest, il reste une consolation: il y a une Allemagne qui veut continuer à être l'Allemagne. Là-bas, il y a aussi de nombreuses maisons vides et des appartements bon marché. Les gens entre Rostock et Dresde sont souvent plus pauvres qu'à l'Ouest, mais beaucoup moins laissés pour compte sur le plan matériel. Cela donne à l'ancienne et malveillante exhortation du temps de la guerre froide  ("Alors va donc de l'autre côté!") une résonance bien différente, beaucoup plus agréable. Car c'est uniquement à l'Est que le vote a clairement été en faveur de l'avenir de notre peuple.

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Qui est Wolfgang Hübner ?

Auteur pour PI-NEWS, Wolfgang Hübner écrit depuis de nombreuses années pour ce blog, principalement sur des sujets de géopolitique, de fascisme de gauche, d'islamisation de l'Allemagne et de liberté d'expression. L'ancien élu municipal et président du groupe "Bürger für Frankfurt" (BFF) a démissionné de son mandat à la fin d'octobre 2016 au Römer de Francfort. Le passionné de cyclisme est joignable via sa page Facebook et son canal Telegram. En outre, on peut constater que : "Qui vote CDU, vote guerre."

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La question du Groenland

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La question du Groenland

Ronald Lasecki

Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2025/01/kwestia-grenl...

Avec une population de 56.000 habitants et sans armée propre, le Groenland ne réunit pas les conditions pour être un État indépendant. Avec une population de 6 millions d'habitants et une armée de seulement 83.000 hommes, le Danemark n'est pas en mesure de contrôler les 2,16 millions de kilomètres carrés du Groenland, situé à 2900 kilomètres de la métropole.

Pourquoi le Danemark est-il devenu une métropole coloniale ?

Le destin des petits États comme le Danemark n'est pas d'avoir un empire, mais d'être dans un empire. L'accession de Copenhague au rôle de capitale coloniale a été rendue possible par l'héritage historique particulier de la péninsule du Jutland, mais surtout par l'inclusion du Danemark dans la famille des États européens, à une époque où l'importance de l'Europe dans le monde était décidée par des puissances bien plus fortes que le Danemark. Le Danemark ne serait pas devenu un État colonial s'il ne s'était pas nourri de son héritage nordique et du pouvoir et du prestige de puissances telles que l'Angleterre, la France et l'Allemagne.

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Pourquoi le Danemark a-t-il cessé d'être une métropole coloniale ?

Le crépuscule de la position impériale de la Grande-Bretagne - en particulier dans l'hémisphère occidental, où Londres a progressivement perdu des positions dans le nord du continent américain et dans le bassin des Caraïbes - a privé les possessions danoises de l'hémisphère occidental de la dépendance nécessaire à l'égard d'une puissance extérieure pour les soutenir. À son tour, l'échec des aspirations à la puissance de l'Allemagne au 20ème siècle a bloqué la possibilité d'émergence d'un centre de pouvoir qui pourrait combler le vide post-britannique en tant que point d'appui pour le Danemark.

Internationalisation de la question groenlandaise

Une amélioration de la position du Danemark au Groenland serait donc possible aujourd'hui sous réserve de l'émergence d'une telle constellation de forces extérieures susceptibles d'équilibrer la puissance de la bannière étoilée. Une mesure ad hoc pourrait consister à faire ce que Washington craint le plus: que Copenhague attire les capitaux chinois et l'armée russe sur la plus grande île du monde. En internationalisant ainsi la question groenlandaise, les États-Unis ne seraient plus seulement confrontés à leur protectorat danois, mais à deux de leurs plus sérieux rivaux dans le monde.

Création d'un empire européen

Une entreprise plus ambitieuse consisterait à créer une armée et une autorité politique unique et souveraine au sein de l'Union européenne. Les États-Unis, forts de 340 millions d'habitants, se heurteraient alors à une puissance européenne de 440 millions d'habitants. La capitale, la marine et l'aviation du Danemark ne suffiront jamais à défendre le Groenland, mais les mêmes moyens de l'Union européenne suffiraient déjà, quand, par exemple, la France est capable d'utiliser ses propres moyens nationaux, bien plus modestes, pour sécuriser efficacement ses possessions en Polynésie et en Amérique du Sud.

Créer une confédération eurasienne

En combinant les deux approches décrites ici, l'Union européenne devrait non seulement s'unir politiquement et militairement, mais aussi se rapprocher géopolitiquement des centres de pouvoir eurasiatiques afin de contrebalancer plus facilement la domination de la superpuissance nord-américaine. La Chine représente les ressources humaines, le capital et la technologie. La Russie, c'est un grand espace et des ressources militaires inébranlables. La Russie continentale et les eaux de l'Arctique russe sont les voies les plus courtes pour relier les deux centres de civilisation les plus importants aux confins occidental et oriental de l'Eurasie. Une alliance entre l'Union européenne, la Russie et la Chine et le renouvellement de la route de la soie au profit des trois partenaires est une conclusion qui s'impose d'emblée.

Il est bien sûr dans l'intérêt des États-Unis d'Amérique de ne pas permettre un tel scénario, car sa mise en œuvre réduirait considérablement l'influence de la bannière étoilée et les priverait de leur position d'hégémon mondial. Par conséquent, les empires eurasiens devraient signer un accord visant à supprimer l'influence des États anglo-saxons sur l'« île du monde » et à bloquer la pénétration anglo-saxonne sur notre continent commun. Pour commémorer l'éminent combattant de la liberté de l'Europe, ce concept pourrait être appelé la « Doctrine Jean Thiriart ».

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Pourquoi être européen ?

Il serait toutefois nécessaire à ce stade de souligner pourquoi les Groenlandais (et potentiellement les Canadiens aussi), et surtout les Européens eux-mêmes, devraient choisir de faire partie de l'Empire européen plutôt que d'être une colonie des États-Unis ? Il faudrait souligner la différence entre l'héritage historique de l'Europe et celui des États-Unis. Comme l'a souligné un historien, les cultures européenne et nord-américaine sont toutes deux des cultures du temps linéaire, mais la première est une culture de la durée, qui s'exprime dans le rôle central de l'écriture, tandis que la seconde est une culture du changement, qui s'exprime dans le rôle accru des images.

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Les États-Unis sont libéraux, tandis que l'Europe adopte un style politique plus "communautaire". Dans sa proposition au monde, l'Europe devrait donc opposer les droits des peuples aux droits de l'individu. Les Inuits du Groenland devraient être informés de ce que les militaires et les sociétés capitalistes yankees ont fait, au nom des droits individuels, aux Chamorros, aux indigènes des îles Chagos et aux représentants d'autres peuples dont les ancêtres se sont installés dans des lieux identifiés par Washington comme cruciaux pour la « préservation de la liberté dans le monde ».

La culture européenne de la durée s'accompagne d'une appréciation des institutions symbolisant la continuité historique et la primauté de la politique sur l'économie et de l'esprit sur la matière. Le Danemark et quelques autres pays européens sont encore des monarchies aujourd'hui. Contrairement aux cabinets danois, la personne du roi Frédéric X est très populaire parmi les Groenlandais et si le Danemark réussit à préserver le Groenland, c'est en grande partie grâce au roi. Dans le reste de l'Europe, les dynasties monarchiques devraient également être valorisées, ne serait-ce qu'en tant qu'institutions culturelles, tandis que la structure politique de l'Europe devrait être basée sur le modèle de l'Empire.

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Le Danemark ne se voyait pas comme partie prenante dans le projet européen

Le problème est que le Danemark a toujours torpillé le projet européen. Adolf Hitler pensait que le plus grand soutien à son projet de reconstruction de l'Europe viendrait des pays nordiques, de l'Angleterre et des États-Unis. En réalité, ces peuples étaient déjà à l'époque à l'avant-garde du libéralisme et s'opposaient fermement au projet national-socialiste. Le patriotisme européen, quant à lui, s'est surtout manifesté chez les peuples du Sud, méprisés par Hitler : Italiens, Français, Belges, Espagnols.

Après la défaite allemande face à la coalition dirigée par les puissances anglo-saxonnes, le Danemark, menacé surtout par le Reich, devient un pilier de l'OTAN, une projection de l'influence anglo-saxonne, et une résistance à l'Union européenne qui exprime, entre autres, les aspirations d'émancipation de la France au 20ème siècle et de l'Allemagne au 21ème siècle. La série Borgen effraie les téléspectateurs non pas avec l'impérialisme américain, mais avec ce qui pourrait en protéger le Danemark et le Groenland : les investissements chinois au Groenland et la pénétration militaire russe dans cette région. Le Danemark préfère coincer la Russie dans la Baltique plutôt que de défendre cet espace maritime contre les Anglais et les Yankees.

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L'Europe devrait se transformer en une tellurocratie

Pour stopper l'expansionnisme de la Bannière étoilée dans l'Arctique et au Groenland, le Danemark et l'Europe devraient changer leur code géopolitique et retrouver en eux leurs identités traditionnelles. Se libérer de l'individualisme pour devenir une communauté à base ethnique. Au lieu de poursuivre le changement pour le changement, ils devraient nourrir leur identité. Devenir les gardiens de leur patrimoine au lieu de le rejeter et d'en avoir honte. Les pays de l'Union européenne devraient cesser d'être occidentaux et se redécouvrir en tant qu'Europe. Ils devraient redécouvrir le noyau eurasien de leur esprit, de leur culture et de leur identité, s'enraciner à nouveau dans le continent eurasien et y puiser leur force vitale.

Ronald Lasecki

mardi, 25 février 2025

Députée européenne de la FPÖ autrichienne, Petra Steger demande clairement l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie

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Députée européenne de la FPÖ autrichienne, Petra Steger demande clairement l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie

La députée européenne Petra Steger (FPÖ) fait entendre une exigence claire concernant l'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie.

Source: https://unser-mitteleuropa.com/160421

« L'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie ne peut se faire que conjointement à une offensive d'expulsion des demandeurs d'asile syriens », déclare Petra Steger dans un communiqué de presse du 24 février.

« Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont unanimement approuvé aujourd'hui plusieurs textes juridiques qui suspendent temporairement les sanctions en vigueur depuis des années contre la Syrie dans les domaines bancaire, énergétique et des transports. Cependant, la députée européenne FPÖ Petra Steger souligne qu'il manque une mesure essentielle : « L'annulation des sanctions de l'UE contre la Syrie n'est un pas dans la bonne direction que si les conditions sont également créées pour renvoyer immédiatement les demandeurs d'asile syriens dans leur pays. Il ne peut pas être question que la Syrie soit soulagée économiquement pendant qu'un million de Syriens restent en Europe et des centaines de milliers en Autriche, alors qu'ils sont nécessaires de manière urgente pour la reconstruction de leur pays ! ».

Elle souligne également que le retour des réfugiés syriens contribue non seulement au développement de la Syrie, mais réduit aussi les risques en matière de sécurité dans les pays d'accueil: « Alors que l'UE permet à la Syrie de faire un grand pas économique en avant sans mettre en œuvre les mesures d'accompagnement nécessaires, l'Autriche reste un foyer pour les migrants illégaux, qui mettent gravement en danger la sécurité de la population autrichienne. L'attaque terroriste barbare d'un Syrien à Villach nous a récemment rappelé les dangers d'une immigration de masse incontrôlée. Par conséquent, l'urgence en Europe – et en particulier en Autriche – est d'initier une vague d'expulsions contrôlées vers la Syrie ! »

La députée Petra Steger est membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) | Membre suppléant de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE).

Géo-économie: l'Europe s'enfonce pendant que le monde avance rapidement

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Géo-économie: l'Europe s'enfonce pendant que le monde avance rapidement

par Enrico Cipriani

Source: https://www.destra.it/home/geoeconomia-leuropa-affonda-me...

Il y a les faits et il y a les interprétations des faits. Les faits, les données du problème, existent bel et bien, et sont tous négatifs. L'Europe se trouve dans une crise profonde, économique et politique, qui risque de l'emporter vers un déclin irréversible. Les choix faits par l'Union européenne ces dernières années non seulement ont aggravé cette situation, mais contribuent activement à l'effondrement du continent.

L'industrie européenne – autrefois moteur de l'économie mondiale – est en déclin constant. Selon les données de la Commission européenne, la production industrielle dans la zone euro a enregistré une baisse de 2,3 % en 2023, avec des pointes négatives en Allemagne (-3,5 %) et en France (-2,8 %). Le secteur manufacturier souffre de l'augmentation des coûts énergétiques et d'une politique économique myope, qui semble plus préoccupée par la satisfaction de dogmes idéologiques que par la garantie de la compétitivité du continent.

À cela s'ajoute l'augmentation du prix du gaz. Après la renonciation au gaz russe, le coût de l'énergie en Europe a flambé. Selon les données d'Eurostat, le prix moyen du gaz pour les entreprises est passé de 40 euros par MWh en 2021 à plus de 120 euros par MWh en 2023, triplant en quelques années. Cela a eu des effets dévastateurs sur la compétitivité des entreprises européennes, contraintes de délocaliser ou de fermer leurs portes.

Parallèlement, le pouvoir d'achat des ménages est en baisse. L'inflation, malgré la décision de la BCE d'augmenter les taux d'intérêt (les portant à 4,5% en 2023), n'a pas été contenue de manière efficace, provoquant une stagnation économique qui risque de se transformer en récession chronique.

Alors que l'Europe s'enfonce, le reste du monde prend une direction opposée. La Russie, malgré les sanctions imposées par l'UE, a enregistré une croissance économique de 3,2% en 2023, portée par les exportations d'énergie vers la Chine et l'Inde. Les États-Unis, guidés par une politique de plus en plus protectionniste, limitent le commerce avec l'Europe et incitent à la production interne avec le CHIPS Act et l'Inflation Reduction Act, qui attirent des investissements industriels loin du Vieux Continent. La Chine, pour sa part, continue à consolider son rôle de superpuissance économique, renforçant les liens avec les pays émergents et réduisant sa dépendance aux économies occidentales.

Face à ce scénario, l'UE continue de suivre une ligne politique suicidaire. Plutôt que d'adopter une approche pragmatique pour sauver l'économie, elle insiste sur un comportement moralisateur et idéologique qui nuit aux intérêts européens. Le soutien inconditionnel à Volodymyr Zelensky se traduit par une guerre sans fin qui saigne l'Ukraine et déstabilise l'ensemble du continent. Zelensky, entre-temps, a exploité le conflit pour établir une dictature de fait, réprimant l'opposition et accentuant le contrôle autoritaire sur le pays, comme le montrent les interdits imposés aux partis d'opposition et la fermeture de médias indépendants.

L'Europe risque de se retrouver isolée sur le plan géopolitique: elle a perdu le soutien des États-Unis, s'est aliéné la Russie et ne jouit pas de la confiance de la Chine. Malgré les évidences économiques montrant que l'ostracisme envers Moscou a été désastreux pour l'UE, la direction européenne refuse de revenir à l'achat de gaz russe, préférant des approvisionnements coûteux en provenance des États-Unis ou de pays instables comme l'Algérie.

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Les choix idéologiques imposés par l'UE ont davantage aggravé la situation. Le Green Deal, au lieu de promouvoir une transition durable, a détruit des secteurs industriels entiers sans offrir d'alternatives viables. L'interdiction des nouvelles voitures à combustion d'ici 2035 et l'imposition de réglementations environnementales de plus en plus strictes entraînent l'effondrement de l'industrie automobile européenne, tandis que des géants comme Tesla et les entreprises chinoises gagnent du terrain.

Parallèlement, la BCE continue de suivre une politique monétaire désastreuse, maintenant des taux d'intérêt élevés qui étouffent la croissance. Le choix de ne pas investir dans le nucléaire, notamment dans des pays comme l'Italie, condamne l'Europe à une dépendance énergétique de plus en plus coûteuse et insoutenable.

Enfin, la politique migratoire incontrôlée crée des tensions sociales et économiques, alimentant un modèle assistanciel qui pèse de plus en plus sur les budgets d'État et mine la cohésion sociale.

Tout cela soulève une question fondamentale: qui décide vraiment du destin de l'Europe ? Beaucoup des dirigeants actuels sont au pouvoir non par volonté populaire, mais par jeux de pouvoir et accords en coulisses. La démocratie européenne est de plus en plus vidée de son sens, alors que des décisions cruciales sont prises par une technocratie répondant à des intérêts peu clairs, pour ne pas dire obscurs. L'UE, plutôt que d'être un phare de démocratie et de prospérité, devient une colonie des grandes puissances mondiales, dépourvue de stratégie autonome et ballotée par les événements.

Si l'Europe veut éviter le suicide, elle doit changer d'urgence de cap. Une politique pragmatique, non idéologique, doit mettre en première ligne les intérêts économiques et sociaux du continent. Sans un changement de cap, le destin de l'UE est scellé : irrésolution économique, déclin social et soumission géopolitique.

Ukrainiser l'Union Européenne

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Ukrainiser l'Union Européenne

Par Marco Della Luna

Source: https://www.centroitalicum.com/ucrainizzare-lunione-europ...

La stratégie de Washington consiste à se distancer du conflit ukrainien et à pousser l'Europe occidentale à s'engager directement dans le même conflit, afin de l'amener à une situation d'urgence justifiant une intervention directe de Washington pour venir à son secours.

En général, les relations internationales ne sont pas dictées par des sympathies ou des antipathies, des amitiés ou des inimitiés – cela est suggéré au grand public pour qu'il perçoive tout en termes "moraux", personnifiants, et ne comprenne pas la réalité – mais jamais par des intérêts pratiques ; et les guerres ne se font pas pour des raisons idéologiques, religieuses, raciales, mais pour des besoins d'expansion économique et stratégique ou de transfert de conflits internes à l'extérieur.

Les deux seules puissances qui pourraient actuellement déclencher un conflit menaçant l'Italie et l'Europe occidentale sont les États-Unis et la Chine. Les premiers, car ils ont besoin d'élargir leur zone de contrôle financier pour soutenir les normes d'endettement public et le gigantesque endettement extérieur, ainsi que la longue et incertaine réindustrialisation ; et de maintenir au dollar son rôle de monnaie de réserve, pour continuer à importer un multiple de ce qu'ils exportent – c'est-à-dire à vivre aux dépens d'une partie du monde. Après des décennies d'expansion vers l'est, par le biais de l'OTAN, ils comptaient s'approprier les ressources de l'Ukraine, estimées à 34.000 milliards, mais ils n'y parviennent pas et, par conséquent, afin de maintenir au dollar son rôle de monnaie absolue plutôt que relative, ils souhaitent s'approprier les ressources des alliés: Mexique, Panama, Canada, Groenland, Union Européenne (avec les sanctions contre la Russie et le sabotage de Nordstream).

La Chine pourrait provoquer une guerre à grande échelle car elle a besoin de s'étendre pour soutenir ou retrouver son rythme de développement économique. Cependant, en raison de sa distance géostratégique, elle ne nous menace pas. En conclusion, seuls les États-Unis nous menacent, contre lesquels il n'est pas possible de se défendre militairement, sauf en rejoignant les BRICS.

La Russie, en revanche, n'est pas une menace potentielle car elle n'a aucun besoin de s'étendre, ayant une population de seulement 145 millions d'habitants sur un territoire de 17 millions de kilomètres carrés avec d'immenses ressources naturelles à exploiter, et elle doit donc développer ses propres infrastructures internes plutôt que de se disperser dans des actions externes, en important des compétences et des technologies – donc, loin d'être un ennemi, elle est le partenaire idéal et naturel pour nous.

Ainsi, la demande d'augmenter les dépenses d'armement pour les porter à 5 % du budget national dans un but anti-russe est infondée et fallacieuse, allant plutôt au bénéfice de l'industrie de l'armement américaine et au détriment de l'économie européenne déjà asphyxiée.

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Il est probable, surtout si nous considérons les précédents historiques des deux guerres mondiales, que la stratégie de Washington soit actuellement de se distancier du conflit ukrainien tout en poussant l'Europe occidentale, à travers l'action de ses dirigeants européens fidèles à la Maison Blanche, de Starmer à Macron en passant par Meloni, à s'engager directement dans le même conflit, afin de la conduire à une situation d'urgence justifiant une intervention directe de Washington pour venir à son secours. Une telle intervention se terminerait par un accord avec Moscou au détriment des Européens et se traduirait par une sorte de Plan Marshall pour l'Union Européenne, économiquement sabotée, et pour ce qu'il reste de l'Ukraine, afin d'asservir complètement l'économie compromise de ces pays aux intérêts du dollar, permettant à celui-ci de maintenir une large part globale en tant que monnaie de réserve.

Les eurocrates et différents leaders nationaux travaillent ardemment et avec succès au sabotage de l'économie européenne, à travers des attaques contre l'industrie automobile, le patrimoine immobilier, et le commerce avec la Russie.

Rappelons qu'à l'occasion de la Première Guerre Mondiale, le président Wilson s'est porté garant de la non-belligérance tout en préparant le prétexte pour entrer en guerre dans une Europe déjà affaiblie, et s'accordant la part du lion, il a initié le déclassement de l'empire britannique.

Rappelons également que, dans l'après-guerre, la grande finance américaine, également à travers la création de la Banque des règlements internationaux, a alimenté d'une part l'hyperinflation en Allemagne et d'autre part a financé son renouveau industriel sous le nazisme, qu'elle a ensuite combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, guerre qui s'est conclue par une nouvelle victoire stratégique des États-Unis, leur substitution complète à l'Empire britannique et la soumission de nombreux pays européens et extra-européens à la position de vassaux, contraints d'accepter le dollar comme monnaie de réserve et d'obéir à ses directives en matière de politique extérieure ainsi que, dans certains cas, intérieure.

L'administration Biden tentait de s'assurer les grandes ressources naturelles ukrainiennes en déchargeant les coûts et les risques de l'expansion à l'est et de la guerre sur les vassaux européens, qu'elle exploitait également à travers les sanctions grâce auxquelles elle leur imposait d'acheter du gaz américain à un prix démultiplié, attirant ainsi industries et investissements en quête d'énergie à bas coût, les soustrayant ipso facto à ces vassaux. Mais cette stratégie a échoué, car la guerre est perdue et parce qu'il est facile de rendre l'industrie européenne non compétitive en augmentant ses coûts d'énergie et en lui retirant le marché russe, mais il est difficile de réindustrialiser un pays dans lequel, au fil du temps, les compétences en matières de fabrication se sont perdues.

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L'administration Trump, quant à elle, s'est annoncée par des proclamations agressives en matière de tarifs douaniers et territoriales vis-à-vis du Canada, du Mexique, du Panama, du Groenland, de la Chine et d'autres qui devraient se détourner du dollar ; ainsi que par des exigences de dépenses militaires accrues de la part des vassaux européens comme condition pour maintenir la "protection" superflue et indésirable (qui commence de plus en plus à ressembler à une protection mafieuse) de Washington. Pendant ce temps, Giorgia Meloni renforce le lien avec Elon – homme d'une famille traditionnellement malthusienne et eugéniste. Cette posture agressivement arrogante de Trump envers une grande partie du monde est certainement un acte de psychologie politique, car elle active le délire de persécution des Américains, peuple béni et avec une vocation exceptionnelle à démocratiser le monde, donc envié et menacé par tous. Elle l'active et l'attache à la figure présidentielle. Ensuite, il restera à voir si Trump ira au-delà de cette psy op plutôt élémentaire et prendra effectivement des initiatives, exposant les États-Unis et le monde à des conséquences imprévisibles. Pas nécessairement à la guerre mondiale : la Chine pourrait réagir en interrompant la fourniture de certains semi-finis, mettant ainsi à genoux une partie de l'industrie occidentale. Elle pourrait ne plus acheter ou même vendre les T-Bonds. Trump pourrait réagir en reniant la dette se trouvant entre des mains hostiles. Et voilà, tout s'envole.

Des perspectives complètement différentes s'ouvriraient si un événement extrêmement grave et déchirant survenait aux États-Unis, les plongeant dans un conflit interne, les détournant des entreprises externes, dont la défense du dollar en tant que monnaie de réserve.

lundi, 24 février 2025

Tout le monde veut savoir: qui a reçu de l'argent de l'USAID?

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Tout le monde veut savoir: qui a reçu de l'argent de l'USAID?

Washington. L'une des premières mesures gouvernementales prises récemment par la nouvelle administration américaine de Donald Trump a été de mettre en veilleuse l'agence américaine d'aide au développement, USAID, et de geler tous les programmes en cours. Avec Elon Musk, son représentant pour la réduction des dépenses publiques, Trump est d'accord sur le fait que l'USAID a soutenu des projets de gauche et même « nuisibles » dans le monde entier.

C'est surtout dans les pays de l'ancienne zone d'influence soviétique que l'on s'intéresse désormais à obtenir des éclaircissements. En effet, on peut soupçonner l'USAID d'avoir participé à des activités visant à préparer des renversements politiques; de nombreuses « révolutions de couleur » de ces vingt dernières années ont été financées par des fondations américaines, comme la fondation Open Society du grand spéculateur George Soros, qui ont elles-mêmes reçu des subventions de l'USAID.

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La Géorgie, qui est depuis des mois la cible d'efforts de type putschiste, émanant de milieux occidentaux particulièrement zélés, est l'un des premiers pays à avoir fait part de son besoin d'éclaircissement. Le président Kobachidze accuse depuis longtemps l'ambassade américaine à Tbilissi et l'USAID d'agir « de manière coordonnée contre le peuple et l'État géorgiens ». Les représentants du gouvernement géorgien demandent donc désormais aux Etats-Unis de divulguer des informations concrètes sur les bénéficiaires de l'aide américaine dans le pays.

Le président slovaque Fico a adopté une position similaire. Son gouvernement exige désormais, lui aussi, des informations détaillées sur les transferts d'argent et les projets financés par les Etats-Unis en Slovaquie. « Il est indéniable que des moyens financiers de l'USAID ont été utilisés en Slovaquie à des fins politiques, dans le but de fausser le système politique et de favoriser certains partis politiques », écrit Fico sur Facebook. A Bratislava, on souhaite surtout obtenir des informations sur les ONG, les médias et les journalistes.

Même à Moscou, on a des raisons de s'intéresser aux activités de l'USAID. Ce n'est un secret pour personne qu'en Russie aussi, des opposants ont été dressés par l'Occident contre le Kremlin. Le président de la Douma d'Etat, Viatcheslav Volodine, est cité pour avoir formulé l'exigence suivante : « Nous devons demander au Congrès américain les listes de ceux qui ont travaillé en Russie pour l'USAID, et remettre ensuite ces listes au FSB ». L'USAID est l'outil d'une « pseudo-démocratie qui a trompé la moitié du monde ».

Le président hongrois Orbán, notamment, se voit conforté par la fermeture de l'agence américaine. Pour lui, il ne fait aucun doute qu'elle faisait partie d'un complot de gauche visant à renverser son gouvernement. « Le moment est venu de démanteler ces réseaux internationaux, de les balayer », a déclaré Orbán. Il est « nécessaire de rendre leur existence juridiquement impossible ».

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De telles réflexions circulent dans plusieurs pays d'Europe de l'Est et de l'Asie centrale post-soviétique. Au Kirghizstan, le président Sadyr Djaparov soutient la proposition d'Elon Musk de fermer les réseaux médiatiques financés par les Etats-Unis comme « Voice of America » et « Radio Liberty ». Djaparov demande notamment la fermeture du service kirghize de Radio Liberty - Azattyk. « Trump et Musk veulent mettre fin au gaspillage insensé de l'argent des contribuables américains », déclare Djaparov. « Et ils ont tout à fait raison. Nous vivons au 21ème siècle. Toute information se propage dans le monde entier en l'espace de cinq minutes. Les stations américaines comme « Radio Liberty » n'ont plus besoin de cela aujourd'hui (mü).

Source: Zu erst, février 2025.

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dimanche, 23 février 2025

L'économie de l'hydrogène: le rêve coûteux du prétendu miracle vert

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L'économie de l'hydrogène: le rêve coûteux du prétendu miracle vert

Source: https://report24.news/wasserstoff-wirtschaft-der-teure-tr...

Nous vivons actuellement une véritable euphorie autour de l'hydrogène. Mais ce qui est célébré comme le prétendu sauveur de la transition énergétique se révèle, à y regarder de plus près, être un château de cartes coûteux, avec des embûches techniques considérables.

Le calcul simple que nous présentent les politiciens et les sauveurs autoproclamés du climat semble d'abord séduisant: l'hydrogène brûle proprement, est théoriquement disponible en quantité illimitée et doit nous rendre indépendants des combustibles fossiles. Ce qui est volontairement passé sous silence: la production d'hydrogène consomme d'énormes quantités d'énergie - plus que ce qui est utilisable au final.

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« Pour obtenir deux mégawatts d'énergie à partir de l'hydrogène, il faut déjà trois mégawatts d'électricité dans le processus de production », explique l'expert en énergie Robert Bryce. Ce bilan énergétique décevant ne tient même pas compte des pertes lors de la production d'électricité elle-même. D'un point de vue scientifique, on pourrait dire que du point de vue thermodynamique, l'économie de l'hydrogène est tout simplement inefficace dans sa forme actuelle.

Fait particulièrement important: la majeure partie de l'hydrogène produit aujourd'hui provient du reformage à la vapeur du gaz naturel - un processus qui libère des quantités considérables de CO2 (ce que les fanatiques du climat veulent en fait éviter). Il n'est pas question ici d'énergie « verte ». La production alternative par électrolyse à l'aide d'électricité renouvelable n'en est qu'à ses débuts et est encore plus chère.

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Mais ce n'est pas tout: le stockage et le transport de l'hydrogène posent d'énormes défis techniques à l'industrie. La petite molécule rend même les alliages métalliques de haute qualité fragiles et cassants - un phénomène connu sous le nom de fragilisation par l'hydrogène. Les systèmes de pipeline existants ne sont tout simplement pas adaptés au transport d'hydrogène pur.

La liquéfaction comme alternative ? Uniquement possible à moins 253 degrés Celsius et à une pression 700 fois supérieure à la pression atmosphérique - une autre dépense énergétique énorme. La stratégie du gouvernement fédéral allemand en matière d'hydrogène prévoit pour cela des investissements de plusieurs milliards. Nous dépensons ici l'argent des contribuables pour une technologie qui ne sera pas rentable sans subventions durables. Au fond, c'est donc similaire à ce qui se passe depuis des années en matière d'éoliennes et de centrales solaires.

L'évolution actuelle semble particulièrement absurde au vu des expériences historiques. Dans les années 1970 déjà, on vantait l'hydrogène comme la source d'énergie du futur. En 2003, George W. Bush s'était également enthousiasmé pour un monde automobile fonctionnant à l'hydrogène. Peu de choses se sont passées - et pour cause.

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L'amère vérité est qu'une économie énergétique basée sur l'hydrogène fera grimper les coûts de l'énergie de manière drastique. En période de hausse du coût de la vie, c'est une bombe sociopolitique. Le rêve de l'hydrogène « vert » risque de se transformer en un cauchemar coûteux - financé par les contribuables et les consommateurs. Au lieu d'un optimisme technologique aveugle, il serait urgent de procéder à une analyse sobre des coûts et des avantages. Mais il semble qu'il n'y ait pas de place pour cela dans le débat sur le climat qui ne cesse de s'enflammer.

Comment éviter la « politique énergétique la plus stupide du monde » (Wall Street Journal) ?

La question n'est pas de savoir si la politique énergétique - appelée en Allemagne par euphémisme « Energiewende » - sera enterrée, mais seulement quand. Et ensuite ? Partout dans le monde, les jalons sont posés depuis longtemps pour l'énergie nucléaire, sans CO2 comme jusqu'à présent, mais plus intelligente, plus résiliente, plus mobile et moins chère que jamais.

La récolte des «Bonnets jaunes»

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La récolte des « Bonnets jaunes »

par Georges Feltin-Tracol

Du 15 au 31 janvier 2025, environ deux millions de personnes ont désigné leurs représentants aux chambres d’agriculture dans chaque département, à l’exception notable de l’Île-de-France, de la Corse et de l’Outre-mer qui détiennent pour leur part un organisme interdépartemental ou d’échelle régionale. Le vote s’est effectué soit en ligne sur Internet, soit par correspondance.

Renouvelées tous les six ans, les chambres d’agriculture défendent les intérêts agricoles auprès des différents services de l’État. Elles conseillent les exploitants agricoles et forestiers et leur proposent diverses prestations d’ordre économique et financier. Par ailleurs, les résultats de ces élections déterminent le financement public des syndicats qui s’élève à quatorze millions d’euros par an.

Le vote se déroule suivant cinq collèges spécifiques: le collège 1 concerne les chefs d’exploitation et assimilés; le collège 2 regroupe les propriétaires fonciers et usufruitiers; le collège 3A s’intéresse aux salariés de la production agricole; le collège 3B aux salariés des groupements agricoles (dont les coopératives) et le collège 4 aux anciens exploitants et assimilés, c’est-à-dire aux retraités. Le collège 1 applique le scrutin de liste à un seul tour avec une prime majoritaire: la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges et le reste se répartit à la proportionnelle. Les quatre autres collèges pratiquent le scrutin majoritaire uninominal à un tour. Les syndicats salariés tels la CGT ou SUD présentent des candidats dans les collèges 3A et 3B. Mais c’est le collège 1 qui attire surtout l’attention.

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La participation en 2019 dans ce premier collège s’élevait à 46%. Cette année, elle s’établirait à 50%. Longtemps, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et son allié, les Jeunes Agriculteurs (JA), ont dominé le paysage syndical. Cette hégémonie perdure: l’alliance FNSEA – JA conserve 80% des chambres d’agriculture en raison du mode de scrutin. Toutefois, les derniers résultats remettent en question cette domination.

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Au terme d’une année riche en agitations médiatiques et chamailleuses, la Coordination rurale remporte onze nouvelles chambres (Ardennes, Charente, Charente-Maritime, Cher, Dordogne, Gers, Gironde, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Lozère, Tarn) qui viennent s’ajouter aux trois déjà détenues (Vienne, Haute-Vienne et Lot-et-Garonne). Avec 70% des suffrages, la Coordination rurale se consolide dans son bastion historique du Lot-et-Garonne dont elle tient la chambre d’agriculture depuis 2001. Mieux, pour la première fois de son histoire, elle va peut-être gérer la chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine. Au cours de nombreuses actions, ses vaillants adhérents n’ont pas hésité à porter avec fierté un bonnet jaune, belle et sympathique synthèse entre les Bonnets rouges bretons de 2013 et les Gilets jaunes de 2018 – 2019.

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Certes, l’alliance FNSEA – JA demeure fortement implantée dans les régions céréalières d’Île-de-France et du Nord, mais elle enregistre une déperdition flagrante de voix en faveur non seulement de la Coordination rurale, mais aussi de la Confédération paysanne. Rendue célèbre grâce à José Bové, le syndicat agricole altermondialiste n’était majoritaire qu’à Mayotte où l’élection a été reportée, suite aux dévastations catastrophiques du cyclone Chido de décembre 2024. La Confédération paysanne vient de gagner l’Ardèche et, dans le cadre d’une association syndicale, la Corse et la Guyane. Ancienne courroie de transmission du PCF dans les campagnes, le MODEF (Mouvement de défense des exploitants familiaux) réalise des résultats minuscules, à l’exception de la Guadeloupe qui reste dans son giron (30,76 %).

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Outre la percée des « Bonnets jaunes » et le succès de la Confédération paysanne, il faut signaler la réussite de listes indépendantes dans quelques départements. La plus emblématique se trouve en Haute-Garonne. La liste « Unis pour notre avenir – Les Ultras de l’A64 » (en référence à cette autoroute souvent bloquée), soutenue par Jérôme Bayle, obtient 41,06% et relègue la Coordination rurale à la troisième place. En Ariège voisine, la liste « Libre de cultiver notre avenir » engrange 39,65% devant une Confédération paysanne forte (35,04%). Est-ce un hasard si un dissident de la FNSEA a conduit cette liste victorieuse ? Des esprits chagrins n’y verraient-ils pas un stratagème pour empêcher la Confédération paysanne de gagner ? En Moselle, la liste « Territoires et filières » récolte 38,10% des suffrages.

L’analyse de ces résultats témoigne d’une volonté – encore minoritaire – d’arrêter la cogestion des affaires agricoles avec un État à la fois incompétent, vétilleux et omnipotent. Le sujet du libre-échange (accord commercial avec le MERCOSUR et entrée massive des productions agricoles ukrainiennes sur le marché européen) explique grandement le vif mécontentement du monde agricole en grande souffrance.

Le refus du libre-échange est à l’origine de la Coordination rurale, scission de la FNSEA en 1991 à propos de nouvelles règles fixées par la Politique agricole commune (PAC) pour 1992. Quand le rejet du libre-échange ne s’accompagne pas d’une ouverture inclusive à l’autre, il est aisé aux bien-pensants d’apposer l’étiquette « extrême droite » sur les opposants de la mondialisation. Récemment encore, un site bien connu de délation, qui se veut « magazine urbain », a dénigré la Coordination rurale. Ses détracteurs se plaisent à user d’un syllogisme qui se veut imparable.

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Afin d’obtenir le statut de syndicat et de pouvoir se présenter aux élections des chambres d’agriculture, la Coordination rurale absorbe dès sa fondation la vénérable Fédération française de l’agriculture dont le président depuis 1982 s’appelait Alexis Arette (1927 – 2023) (photo). Paysan favorable à l’agriculture biologique, poète béarnais et redoutable essayiste aux convictions catholiques de tradition bien trempées, Alexis Arette critiquait avec constance la FNSEA. De 1986 à 1998, il siégea au conseil régional d’Aquitaine pour le… Front national ! Principal instigateur des jacqueries anti-gouvernementales en 1991 – 1992, il fit que les ministres d’Édith Cresson, éphémère première ministresse, n’osaient plus sortir de leur palais ministériel sans l’autorisation préalable de Matignon. Alexis Arette fut enfin la cheville ouvrière aux côtés du néo-corporatiste Benjamin Guillemaind et de l’économiste non-conformiste Janpier Dutrieux de l’Alliance sociale des peuples et pays de France.

Alexis Arette a insufflé à la Coordination rurale un bel esprit combatif. Le Système médiatique d’occupation mentale s’indigne de la proximité politique supposée de ce syndicat avec la droite nationale de conviction alors que ses statuts internes imposent l’apolitisme (à l’instar des maires sans étiquette). La Coordination rurale n’est pas la seule à être proche d’une sensibilité politique particulière. La FNSEA et les JA ont donné deux ministres de droite libérale (François Guillaume et Christian Jacob) depuis 1986. La CGT reste proche des communistes. La CFDT ne cache pas ses affinités avec les socialistes. SUD – Solidaires se tourne nettement vers La France Insoumise. Le premier courant électoral français ne pourrait-il pas avoir des correspondants parmi les exploitants agricoles ?

Les campagnes françaises répliquent aux politiques démentes de destruction de l’agriculture qui favorisent une industrialisation alimentaire standardisée. Le maintien d’un secteur agricole dynamique, futur pourvoyeur d’emplois, devient dorénavant l’enjeu majeur pour le XXIe siècle.    

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 144, mise en ligne le 18 février 2025 sur Radio Méridien Zéro.

L'OTAN, l'UE et le blocus de la Baltique

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L'OTAN, l'UE et le blocus de la Baltique

par Giuseppe Masala

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/29889-gius...

À la veille de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, au cours de laquelle la nouvelle administration américaine présentera cette année son plan de paix pour l'Ukraine, de nouveaux scénarios de crise s'accumulent en Europe de l'Est.

Rien d'étonnant à cela: nous avons toujours affirmé que le conflit ukrainien n'était qu'une partie d'un conflit européen plus vaste qui couvait sous la cendre.

La zone qui s'enflamme le plus à ce stade précis est certainement celle de la mer Baltique. Il s'agit d'un bras de mer étroit coincé entre l'Europe continentale et la péninsule scandinave, qui présente en outre la caractéristique d'être en grande partie entouré par la péninsule danoise et son archipel. Dès les premières manifestations de la crise ukrainienne (ou plutôt entre les pays de l'OTAN et la Russie), les observateurs les plus attentifs à l'aspect stratégique de la crise ont immédiatement compris l'importance de ce bras de mer, car c'est précisément là que les masques et les récits ont sauté pour laisser place aux vraies raisons de la crise actuelle.

Comme on l'aura deviné, il s'agit de l'explosion du gazoduc Nord Stream qui alimentait l'énorme appareil de production allemand en gaz russe, énergie essentielle (car bon marché) en provenance de Sibérie. Après cet événement spectaculaire et historique, personne ne pouvait plus nier que la véritable raison de la guerre était de briser la compétitivité économique européenne alimentée par les matières premières russes achetées à prix d'or.

Après cette explosion, d'autres incidents ont eu lieu qui témoignent de plus en plus de l'importance de la Baltique: il s'agit de la guerre des câbles qui voit la rupture continue des câbles internet reliant la rive sud de la Baltique à la péninsule scandinave. Naturellement, les pays occidentaux accusent les navires marchands russes et chinois d'être à l'origine de la rupture des câbles par le biais de l'ancre qui est opportunément laissée au fond de la mer pour s'accrocher aux câbles qui y sont posés. Comme chacun a son propre « story telling » dans cette guerre, les médias russes et chinois rejettent les accusations occidentales et font allusion à d'éventuelles opérations sous faux drapeau de l'OTAN, qu'ils accusent ensuite. Et c'est précisément en relation avec la question du sabotage des câbles qu'apparaît l'un des aspects les plus dangereux de cette crise ; nous faisons référence au fait que les Occidentaux accusent des navires très particuliers de ce sabotage, ceux qui sont considérés comme appartenant à la soi-disant « flotte fantôme » de la Russie.

La flotte fantôme russe (selon la version occidentale) est constituée de centaines de pétroliers et de navires marchands dont la Russie serait le véritable propriétaire bien qu'ils battent pavillon de pays tiers. Il s'agit pour la plupart de vieux navires achetés pour contourner les sanctions occidentales, dissimulant ainsi l'origine russe des marchandises qu'ils transportent. Bien que le nombre exact de navires de la flotte ne soit pas connu, S&P Global estime qu'il y a jusqu'à 591 pétroliers de la flotte fantôme qui font le commerce du pétrole en provenance de Russie. La flotte fantôme bat le pavillon de plusieurs pays et utilise diverses tactiques opaques pour dissimuler l'origine de sa cargaison, comme la triangulation des documents prouvant l'origine réelle des marchandises. Selon S&P Global, les cinq principaux pavillons des navires de la flotte fantôme russe sont le Panama (17,3 %), le Liberia (12,4 %), la Russie (11,4 %), les Îles Marshall (8,4 %) et Malte (6,4 %). Parmi les 44 % de navires restants, on trouve les îles Cook, le Gabon, le Liberia, le Cameroun, les Palaos, l'Azerbaïdjan, le Vietnam, la Chine et bien d'autres encore.

L'un des aspects les plus intéressants de cette flotte est que l'une de ses routes les plus fréquentées est la mer Baltique. En effet, selon la société "Windward.AI", au cours des six derniers mois, près de 26.000 passages ont été effectués dans cette zone par quelque 1400 navires de la flotte fantôme russe.

Des chiffres qui montrent que cette mer devient de plus en plus stratégique, non seulement pour le passage des gazoducs et des câbles sous-marins, mais aussi pour les routes commerciales qui permettent à la flotte russe d'échapper aux sanctions occidentales et de continuer ainsi à vendre le pétrole russe dans le monde entier.

La question de l'itinéraire baltique de la flotte fantôme russe devient de plus en plus cruciale dans la riposte occidentale contre Moscou, comme le montre un article de Politico.com selon lequel les pays européens sont actuellement engagés dans des négociations confidentielles en vue de saisir à grande échelle les pétroliers exportant du pétrole russe vers la mer Baltique.

Les propositions sur la table seraient - selon le magazine américain - essentiellement au nombre de trois :

    - Les autorités de plusieurs pays de l'UE pourraient immobiliser les navires qui « risquent de causer des dommages à l'environnement », par exemple à la suite d'une marée noire.

    - Les mêmes autorités pourraient utiliser les lois anti-piraterie pour immobiliser les navires qui « menacent les infrastructures sous-marines ».

    - Les mêmes autorités peuvent utiliser les lois anti-piraterie pour immobiliser les navires qui « menacent l'infrastructure sous-marine critique ».

    - Les pays de l'UE pourraient introduire conjointement de nouvelles lois nationales qui faciliteraient l'immobilisation des navires. Ces lois pourraient notamment exiger que les pétroliers naviguant dans la mer Baltique fassent appel à une certaine liste de compagnies d'assurance jugées « fiables », permettre à des pays comme l'Estonie et la Finlande d'immobiliser les navires qui font appel à d'autres opérateurs. Force est de constater que cette dernière hypothèse, plutôt que d'arrêter le flux de navires russes, permettra au mieux aux compagnies d'assurance occidentales d'augmenter leur chiffre d'affaires.

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Pour aggraver une situation déjà très risquée, le Danemark a également été ajouté. En effet, les autorités maritimes de Copenhague vont commencer à effectuer des contrôles sur les navires ancrés à l'extérieur de Skagen qui « ne peuvent être considérés comme naviguant librement ». Skagen est une ville stratégique située sur le promontoire de Grenen, qui sépare le détroit de Skagerrak du Kattegat.

Le département maritime danois a déclaré que cette initiative était « une réponse à l'activité accrue des vieux navires transportant du pétrole dans les eaux danoises ». Auparavant, ces contrôles n'étaient effectués à Copenhague que lorsqu'un navire entrait au port, ce qui était très rarement le cas pour les pétroliers russes.

Cette décision représente un changement important dans la politique du Danemark, qui a toujours affirmé qu'il n'interférerait pas avec le passage des navires russes dans ses eaux, sur la base d'un traité de 1857 permettant aux navires de passer librement par les détroits danois.

La position du Danemark devient donc de plus en plus restrictive et s'éloigne de plus en plus des canons du droit maritime. Il ne faut pas oublier non plus que Copenhague a également introduit depuis le mois de décembre un contrôle des polices d'assurance des pétroliers en transit.

Une situation qui, on le voit, est en train de devenir un quasi-blocus de la Baltique pour la Russie : une situation qui peut conduire à des débouchés très dangereux, il suffit de penser que les Nations Unies elles-mêmes considèrent « le blocus des ports ou des côtes d'un État par les forces armées d'un autre État » comme un acte d'agression en l'absence d'une déclaration de guerre.

Le SVR (Russian Foreign Intelligence Service) lui-même pointe du doigt la situation extrêmement dangereuse qui est en train de se développer. Par le biais de son service de presse, il rapporte que les services secrets ukrainiens, avec l'aide de médiateurs occidentaux, ont l'intention d'organiser l'explosion d'un navire étranger dans la mer Baltique, en en attribuant la responsabilité à la Russie. L'objectif, selon les Russes, serait de fermer l'accès de la Russie à la mer Baltique sous prétexte d'assurer la sécurité de la navigation. Le communiqué du SVR conclut également que la Russie devra très probablement se préparer à escorter ses pétroliers avec des navires militaires. Une déclaration qui a des allures d'ultimatum.

Et dans ce contexte, quelqu'un croit-il vraiment à une paix en Europe ? Au mieux une trêve pour gagner du temps...

Existence authentique ou inauthentique: le choix ultime

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Existence authentique ou inauthentique: le choix ultime

L'humanité moderne est en train de sombrer dans le post-humanisme, où l'être authentique (le Dasein) est perdu. Seul un retour aux racines métaphysiques et civilisationnelles peut sauver les nations d'un effondrement culturel irréversible.

Alexander Douguine

Leur fin de l'histoire a été une guerre contre l'avenir. Il existe une autre lecture (ni communiste, ni libérale) de Hegel - la lecture hégélienne. Cette lecture identifie la fin de l'histoire comme la création d'un État métaphysique, d'un Empire spirituel. Il doit incarner l'avenir lui-même.

Le choix souverain de la gauche allemande est celui de Sahra Wagenknecht. Toutes les autres options sont suicidaires.

Le vote en faveur de l'AfD est la réponse à la question de savoir s'il faut ou non être pour l'Allemagne. Sans l'AfD, il n'y a plus d'Allemagne.

Exactement comme le travail des médias mondialistes pour répandre des accusations totalement fausses à mon encontre. Et sur la Russie en général. Tous répètent immédiatement les mêmes passages. Il semble qu'il y ait un agent de l'IA relevant de la gauche libérale mondialiste qui a été formé pour faire cela. La presse ne fait qu'imprimer ce qu'il répand.

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Les « instructions » (mot utilisé par Musk) sont désormais obsolètes - certaines seront reçues, d'autres non, certaines seront comprises, d'autres non. L'agent de l'IA mondialiste formé par les libéraux a remplacé les journalistes dans le monde entier. Il est dirigé par Soros, je présume.

L'IA peut maintenant imiter avec succès l'opinion publique dans n'importe quel pays. Très correctement. Cela signifie que la mentalité sociale est quelque chose de manipulé, d'aliéné, de construit artificiellement. Si les machines peuvent reproduire efficacement les humains, alors les humains doivent déjà être des machines.

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Les humains modernes sont presque des robots. La différence est minime. Les humains relèvent du Dasein mais n'en ont aucune idée. Le Dasein fonctionne à notre époque de manière inauthentique (en tant que das Man, le "on"). Das Man, le "on", aujourd'hui, c'est l'IA. Le passage irréversible au post-humain est donc la perte définitive de la possibilité de faire passer le Dasein à l'authenticité.

C'est la singularité. Maintenant, le Dasein est toujours là, mais en mode inauthentique. Il n'y a donc apparemment pas de différence entre l'homme et la machine, mais il existe (en tant que virtualité). La singularité et l'IA forte excluent totalement cette potentialité. Personne ne fait de remarques, personne ne s'en soucie. Quelque chose d'inutilisé nous est enlevé.

L'humain et le posthumain deviennent identiques. L'humain est facultatif. L'humain disparaît - personne ne le remarque, personne ne s'en soucie. Il ne reste aucune instance qui pourrait encore témoigner de la perte. La perte du Dasein. Voilà leur plan.

Poutine, Trump, Xi et Modi doivent penser au Dasein. Sinon, tout sera vain.

Le grand pouvoir est inutile sans une forte réponse à la principale question existentielle : exister authentiquement ou inauthentiquement. Seul le Dasein authentiquement existant a un avenir en tant que troisième dimension du temps. Sans cela, il y a une répétition incessante du même et d'un éternel passé.

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Selon Hegel, il ne peut y avoir de grand État sans grande philosophie. On ne peut pas faire de l'Amérique une grande nation sans entamer un processus philosophique. Il en va de même pour tous les autres pôles. La grandeur philosophique d'abord.

Un pays stupide, sans élite intellectuelle brillante, ne peut pas être grand.

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Un roi philosophe entouré de philosophes au sommet. Des guerriers héroïques à l'étage suivant. Des gens religieux et moraux qui travaillent dur au bas de l'échelle. Les menteurs, les fraudeurs, les pervers, les mondialistes seront exilés ou annulés.

René Guénon est plus proche de la vérité que n'importe qui d'autre au cours des siècles passés.

C'est la singularité. Maintenant, le Dasein est toujours là, mais en mode inauthentique. Il n'y a donc apparemment pas de différence entre l'homme et la machine, mais pourtant, il y en a une (en tant que virtualité). La singularité et l'IA forte excluent totalement cette potentialité. Personne ne fait de remarques, personne ne s'en soucie. Quelque chose d'inutilisé nous est enlevé.

Si, en tant qu'Allemand, vous votez pour Merz, vous votez pour une destruction nucléaire plus rapide de l'Allemagne, de l'Europe, voire du monde entier. Prenez vos responsabilités et soyez conscients.

Si vous aimez Trump, Musk et Bannon, votez pour l'AfD. Si vous aimez Poutine (pourquoi pas), votez AfD. Si vous aimez l'Allemagne, votez AfD. Si vous aimez l'Europe, votez AfD. Si vous aimez Meister Eckhart, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Nietzsche, Heidegger, votez AfD. Si vous n'aimez aucun de ceux-là, votez aussi AfD.

Votez AfD si vous êtes nihiliste, socialiste, nationaliste, chrétien, musulman, païen, bouddhiste, agnostique, athée. Votez AfD et vous verrez à quel point la réalité peut être merveilleuse.

Certains disent que le kali-yoga est terminé. Cela dépend de nous. Achevons-le. Maintenant. Le Ragnarök est prévu pour demain. Votez AfD.

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samedi, 22 février 2025

Trump est-il "révolutionnaire"?

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Trump est-il "révolutionnaire"?

Claude Bourrinet

Trump vient de limoger le chef d'Etat major. Ce n'est pas le premier responsable de l'administration de l'empire américain à valser, ce ne sera pas le dernier. Il ne faut pas être impressionné par cette "brutalité" (toute légitime soit-elle, après ce que les démocrates ont fait subir à Trump) : le système des "dépouilles" est de coutume, depuis 1830, depuis Jackson, je crois.

Il ne s'agit pas de penser qu'il s'agisse d'une "révolution", comme je le lis de-ci, de-là, ni d'un bouleversement radical de la "mission" incluse dans le programme presbytérien yankee, de dominer le monde pour son plus grand Bien. La civilisation américaine est intimement calquée sur l'Ancien Testament. Les Américains singent jusqu'à l'absurde la geste biblique, en la prenant à leur compte.

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Pour voir clair, il faut se débarrasser d'une lubie qui brouille les pistes et enfume les cerveaux : celle d'Etat profond. Qui dit "profond" dit obscur. Or, s'il est une nation qui rend pratiquement tout "transparent", et où les "secrets", soit sont faciles à reconnaître, soit sont jetés à la lumière du jour tôt ou tard, c'est bien l'Amérique. Nous sommes de sacrés cachotiers, à côté d'eux. Tout simplement, un Etat, comme l'on sait, ne se réduit pas à une structure régalienne. Depuis que l'Etat existe, depuis 5 ou 6000 ans, des "lobbies" l'ont piloté, et des groupes de puissants plus ou moins occultes, mais prévisibles. Ce sera le cas encore avec Trump.

Trump, pour ce qui est de lui, qui est avant tout un homme d'Affaires (mais on sait que les pratiques entrepreneuriales et la politique sont maintenant intimement mêlées), a son modus operandi, certes brutal, mais comme chez tous les patrons yankees.

Toutefois, ne nous trompons pas : il défend les intérêts américains, il a par exemple accentué le surarmement des Ukrainiens, et continué à tromper les Russes avec les accords non respectés de Minsk. Il a tout bonnement pris acte de la victoire russe, et du fait que les Américains ont, somme toute, rempli en partie leur programme, qui était de piller l'Europe, de l'affaiblir, voire de la détruire, et, SURTOUT, de la détacher de la Russie, pour empêcher un axe Paris-Berlin-Moscou. Mission accomplie !

Trump, du reste, comme pratiquement tous les Américains, déteste et méprise la Vieille Europe, non seulement parce que l'élite de cette dernière est complètement pourrie, mais aussi pour ce que nous avons été.

Reste à ralentir le déclin.

Certes, l'"Occident" collectif a essuyé un revers, et surtout l'Europe, qui ne s'en remettra pas. On voit bien, au demeurant, que le concept inepte d'"Etat profond" sert à ne pas identifier les vraies causes de la décadence. En effet, l'Etat profond, assimilé au wokisme, au gauchisme et à la caste transnationale, permet de dédouaner la droite dure. Le coeur du système n'est pas mis en cause, le libéralisme (actuellement à tendance libertarienne), la technoscience (maintenant versée dans le transhumanisme), la société de consommation, qui présente des symptômes de mort (addictions aux plaisirs les plus déshumanisants, acceptation de l'avortement, féminisme hystérique, individualisme, matérialisme, abandon à la loi du marché, au fric, à la vulgarité culturelle, au monde des objets, absence de solidarité, de projet humaniste véritable, destruction du savoir et de l'Ecole, productivisme délétère, vulnérabilité, précarité, faiblesse intellectuelle et porosité à la propagande, et je ne parle pas du suprémacisme "blanc", qui est réel, avec le racisme.... Si l'on identifiait, comme un médecin, comme l'avait fait en partie Patrick Buisson, comme le fait Emmanuel Todd, les causes de la maladie, on éviterait des enfantillages.

Mais les droitards scieraient la branche où ils sont assis (ce sont des parvenus, des "assis"). Leurs connivences trumpistes (voire leur corruption) ne sont pas surprenantes. Ce sont des occidentalistes, avec tout ce que suppose cette appartenance en termes d'aberrations et de crimes. Pas étonnant non plus qu'ils soutiennent Israël. Les grossières erreurs (ou l'hypocrisie très intéressée de parvenus) commises à propos du conflit en Ukraine, et aussi par rapport au génocide perpétré en Palestine, ne laissent rien présager de bon de ces esprits tortueux avides de fauteuils et de privilèges honorifiques, et surtout plus concrets.

Vu la masse considérable d'enfumés, je pense que l'"Occident" (puisqu'il faut bien l'appeler de ce nom) ne risque pas de sortir du ravin. Mais sa nature le portait à s'y jeter. Trump est un "occidentaliste" de la pire espèce, à sa manière, qui est celle d'un Yankee. Il réduit la voilure, parce qu'elle commençait à se déchirer. Il voit aussi que l'Amérique est en décadence, peut-être définitive, comme l'a démontré Emmanuel Todd dans La Défaite de l'Occident. C'est un réaliste, non un révolutionnaire. Mais un  Américain, et il prend en charge le projet millénariste de l'Amérique : ce qui est américain est grand, et a vocation à s'universaliser. Toutefois, la première tâche est de se refaire les muscles. En attendant, il ne change rien au projet colonialiste au Proche-Orient, ni à la volonté de neutraliser la Chine. On verra plus tard pour la Russie.

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La course fatale de l'Europe vers l'insignifiance stratégique

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La course fatale de l'Europe vers l'insignifiance stratégique

Source: https://report24.news/europas-fataler-kurs-in-die-strateg...

L'Union européenne se dirige à toute vitesse vers l'abîme - et personne ou presque ne tire le frein d'urgence. Après trois ans de guerre en Ukraine, une explosion des prix de l'énergie et une désindustrialisation sans précédent, le continent se trouve à un tournant historique : soit l'Europe trouve enfin une véritable autonomie stratégique, soit elle s'enfonce dans une dépendance durable vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine.

Heinz Steiner

Les chiffres parlent d'eux-mêmes: depuis le début de la guerre, l'UE a certes officiellement réduit de 75 % sa dépendance à l'énergie russe - une victoire à la Pyrrhus, comme on le voit. En effet, le gaz russe arrive désormais en Europe sous forme de GNL, plus cher, via des détours, tandis que le pétrole russe atteint notre sous-continent via l'Inde - à des prix nettement plus élevés.

Nous continuerons à soutenir l'Ukraine, quoi qu'en pensent les électeurs allemands - c'est ce qu'annonçait encore en 2022 l'ex-ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Ce genre de politique déconnectée de la réalité se venge aujourd'hui amèrement: l'économie allemande est en récession, les géants de l'industrie s'en vont, l'inflation galope. Parallèlement, les Européens ne jouent pratiquement aucun rôle dans les négociations de paix. Washington et Moscou s'en chargent entre eux.

Le nouveau président américain Trump aggrave encore la situation. Depuis le 11 février, des droits de douane punitifs de 25 pour cent sont en vigueur sur l'acier et l'aluminium européens. L'exigence de contribution à l'OTAN a été portée à 5 pour cent du PIB. Parallèlement, l'Europe doit en grande partie assumer seule le « chaos ukrainien » - un tour de force que le continent fortement endetté peut difficilement assumer.

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Les systèmes politiques gémissent déjà: le FPÖ autrichien est en pleine ascension, la France n'est presque plus gouvernable, la Grande-Bretagne vit un carrousel de premiers ministres. Les électeurs se rebellent à juste titre contre une élite qui ignore leurs intérêts. La solution ? L'Europe doit enfin faire passer ses intérêts économiques au premier plan et retrouver son rôle de « puissance civile ». Le Danemark a déjà donné son feu vert à la réparation de ce qui reste du gazoduc Nord Stream - un premier pas vers la normalisation des relations avec la Russie.

Le temps presse. Si elle ne change pas rapidement de cap, l'Europe risque d'être reléguée durablement au rang de puissance économique de second ordre sans influence pertinente sur la politique mondiale, comme le fait également remarquer le professeur William J. Jones dans une analyse. Sur le plan géopolitique, les Européens ne jouent de toute façon plus qu'un rôle secondaire et sont considérés comme un appendice négligeable des États-Unis. La question est de savoir qui va enfin tirer le frein d'urgence ? Qui défend enfin ses propres intérêts nationaux ?

 

vendredi, 21 février 2025

Après J. D. Vance: le ministre indien des affaires étrangères attaque aussi férocement l'Occident

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Après J. D. Vance: le ministre indien des affaires étrangères attaque aussi férocement l'Occident

Par le Dr Peter F. Mayer

Source: https://ejbron.wordpress.com/2025/02/17/na-j-d-vance-ook-...

Le ministre indien des affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar (photo), a souligné le « double standard » de l'Occident concernant sa vision de la démocratie mondiale et a déclaré que les chefs d'État et de gouvernement occidentaux considéraient la démocratie comme une « caractéristique occidentale ». Il les a invités à adopter les modèles de réussite des pays non occidentaux.

Le ministre des affaires étrangères, S. Jaishankar, a de nouveau attaqué l'Occident pour le « double standard » de la démocratie mondiale, qu'il a qualifié ainsi lors d'une discussion à la tribune de la conférence sur la sécurité. Devant des chefs d'État et de gouvernement occidentaux, dont un sénateur américain, M. Jaishankar a déclaré, immédiatement après la conférence, que l'Occident considérerait la démocratie comme une « marque de fabrique occidentale » et qu'il s'engagerait à soutenir les forces « non démocratiques » dans le Sud.

« Il fut un temps, et je dois le dire très franchement, où l'Occident considérait la démocratie comme une caractéristique essentielle et s'engageait à soutenir les forces non démocratiques dans le Sud, et c'est toujours le cas. Je pense pouvoir citer des exemples très actuels dans de nombreux cas, où des personnes à l'étranger ne pratiquent pas ce qu'elles prétendent valoriser chez elles. Je pense donc que le reste du Sud observera les succès, les lacunes et les réactions des autres pays », a-t-il déclaré.

Il a critiqué les « gardiens autoproclamés » qui remettraient en question les droits et les devoirs d'une démocratie, affirmant que ces personnes seraient tôt ou tard mises en doute elles-mêmes.

« Des gardiens autoproclamés, qui n'ont jamais participé à une élection et n'ont rien à voir avec la démocratie, disent au reste du monde ce qui est bien et ce qui est mal dans une démocratie. Je pense qu'il est inévitable de remettre cela en question », a-t-il déclaré.

« Chaque pays a son propre courant politique et ses propres fugueurs (ceux qui tentent d'échapper au système en place). Si je regarde, par exemple, les efforts déployés par les Européens et les Occidentaux en ce qui concerne les fugueurs dans ces sociétés du Sud ? Si je regarde ce que les ambassadeurs occidentaux font en Inde, si mes ambassadeurs faisaient ne serait-ce qu'une fraction de cela, les Occidentaux se rebifferaient tous. Je pense qu'il y a deux poids, deux mesures », a-t-il ajouté.

Au commentaire de la sénatrice démocrate américaine Elissa Slotkin (Michigan) selon lequel la démocratie « ne met pas de nourriture sur la table », M. Jaishankar a répondu que l'Inde nourrirait 800 millions de personnes.

« Sénateur, vous avez dit que la démocratie ne met pas de nourriture sur la table. Dans ma région du monde, c'est pourtant le cas. Parce que nous sommes aujourd'hui une société démocratique, nous fournissons une aide alimentaire et des denrées à 800 millions de personnes. C'est une question de santé et d'estomac. Je veux dire par là que des discussions différentes ont lieu dans différentes parties du monde. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'un problème universel, ce n'est pas le cas », a-t-il déclaré.

Le professeur Stefan Homburg a commenté avec pertinence le discours de M. Jaishankar :

Le ministre indien des affaires étrangères Jaishankar (d'un pays de 1,4 milliard d'habitants) abhorre les moralistes non élus comme le WEF et l'UE. Si l'Inde s'immisçait ne serait-ce qu'approximativement dans les « exportations de valeur », ce serait la guerre.

Cet aspect géopolitique échappe totalement à nos gouvernants provinciaux, qui se considèrent comme le nombril du monde (voir: https://x.com/SHomburg/status/1891158557082407081).

Auparavant, Jaishankar avait vivement rejeté les critiques de l'Occident à l'encontre de l'Inde (voir: https://www.indiatoday.in/india/story/india-russia-oil-trade-ukraine-war-jaishankar-multiple-options-smart-enough-western-criticism-2503635-2024-02-18), qui a continué à acheter du pétrole russe malgré les sanctions occidentales prises à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en déclarant que cela ne serait pas une source d'inquiétude pour d'autres pays.

Source : tkp.at

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La fin du transatlantisme

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La fin du transatlantisme

par Franz Ferdinand

Source: https://unser-mitteleuropa.com/159918

Comme l'a montré le récent discours de J. D. Vance, le changement de paradigme provoqué par l'élection de Trump est vraiment radical. Comme nous l'avons déjà mentionné ici, Trump est une sorte de Gorbatchev américain, qui représente une sorte de glasnost (transparence, ouverture) et de perestroïka (reconstruction).

Il est probable que Trump ne se contente pas d'abattre les remparts intellectuels du bolchevisme en Amérique et en Europe afin de rétablir un espace de débat ouvert.

Sa manière de résoudre le conflit ukrainien sur un mode pragmatique et bilatéral entre la Russie et les États-Unis indique qu'il envisage déjà un tout nouvel ordre mondial dans lequel l'UE ne jouera plus qu'un rôle secondaire. L'UE pourrait s'intégrer dans ce nouvel ordre, mais elle devrait d'abord changer pour cela.

Cette façon de penser est également tout à fait claire, car pour Trump, la musique se joue dans la région Asie-Pacifique. Le centre du monde s'est déplacé de l'Europe vers la Chine, l'Inde et la Russie. C'est là que vivent la plupart des gens et c'est là qu'il y a la plus forte croissance économique et la plus grande quantité de matières premières. C'est là que l'on trouve une croissance dynamique sans œillères idéologiques.

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L'Europe sclérosée se trouve en revanche dans une phase de stagnation, car des paradigmes politiques délirants s'y sont consolidés, dont les Etats-Unis viennent de se libérer avec l'élection de Trump à la présidence. Outre l'arnaque climatique et le tournant énergétique absurde, la politique migratoire est catastrophique. En raison de « droits de l'homme » mal compris, l'UE est aujourd'hui l'aimant du lumpenprolétariat du monde entier. Il en résulte un endettement public démesuré et, en fin de compte, l'ingouvernabilité de certains pays. L'UE se trouve aujourd'hui sur la voie d'une évolution qui la conduira vers des conditions latino-américaines. Au lieu d'une prise de conscience, il n'y a plus que de l'arrogance et une surestimation totale de soi. L'Europe n'est plus aujourd'hui qu'une caricature d'elle-même, lorsque certains hommes politiques européens font le tour du monde en donnant des leçons et en voulant prêcher des « valeurs » au monde. Comme on n'a plus rien d'autre à offrir, on croit pouvoir se poser en sauveur du monde en parlant sans cesse du réchauffement climatique.

Donald Trump considère avant tout la Chine comme le principal adversaire dans le nouvel ordre multipolaire qui se met en place. Avec sa politique « l'Amérique d'abord », il a depuis longtemps abandonné la vision unipolaire du monde qui était le propre des démocrates. Il cherche donc logiquement la Russie comme partenaire. Certes, la Russie ne se laissera pas opposer à la Chine, mais une coopération étroite avec la Russie ouvre également de nombreuses possibilités vis-à-vis de la Chine, qui n'existent pas autrement.

Par exemple, Trump a déjà proposé que la Chine, la Russie et les États-Unis puissent réduire de moitié leurs budgets militaires par le biais d'un traité ! Peut-être que cette proposition va dans le même sens que le traité des trois empereurs de Bismarck pour garantir la paix en Europe au 19ème siècle. On ne peut alors qu'espérer que Trump sera plus efficace que Bismarck !

Le statut du Groenland pourrait également être soulevé par ces trois puissances. La Chine s'est déjà définie comme un « État riverain de l'Arctique » !

Bien entendu, cette stratégie suppose de régler d'abord le problème avec la Russie. Il est possible que Trump veuille même sortir les Etats-Unis de l'OTAN ! Lors d'une conversation téléphonique avec Poutine, Trump a reconnu que la tentative d'attirer l'Ukraine dans l'OTAN était une erreur. Mais les politiques européens sont encore très loin d'une telle prise de conscience. Cette prise de conscience est pourtant une condition préalable pour pouvoir entamer des négociations avec la Russie. La fin de la guerre en Ukraine sera donc négociée entre les Etats-Unis et la Russie. Si l'UE s'y oppose, Trump trouvera les moyens de rappeler à l'ordre ses « partenaires » de l'OTAN. C'est alors que certains documents pourraient soudain voir le jour et éclairer les véritables dessous du conflit ukrainien ! On pense par exemple aux accords de Minsk, dont Merkel avait dit qu'ils n'avaient été conclus que pour faire gagner du temps à l'Ukraine. Tant que l'UE, dans sa mégalomanie, ne traitera pas la Russie d'égal à égal, Poutine ne négociera pas non plus avec les représentants de l'UE !

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Dans tous les cas, l'UE sera embarrassée jusqu'aux os si le mantra de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine ne tient plus la route. L'UE pourrait soudainement se retrouver isolée sur cette question.

Il est également significatif que Trump veuille rencontrer Poutine pour des négociations de paix en Arabie saoudite et non en Europe, car de nos jours, même la Suisse n'est plus considérée comme neutre. Ni les politiciens européens ni Zelensky ne sont invités !

Les Américains ont même été invités au défilé de la victoire à Moscou le 9 mai. Si Trump y participe vraiment, ce serait un énorme affront pour l'UE ! Les États-Unis se rapprochent donc de plus en plus de la Russie, tandis qu'ils s'éloignent de l'Europe !

La perte de crédibilité des élites de l'UE qui en résulterait aurait également des répercussions sur d'autres questions où les politiciens de l'UE dominent encore l'espace de débat européen, par exemple sur la question de la « crise climatique » ! C'est précisément ce que les élites européennes craignent vraiment, car cela entraînerait une perte de pouvoir massive de ces acteurs. Aujourd'hui déjà, ces escrocs ne peuvent se maintenir péniblement au pouvoir qu'en ignorant les résultats des élections, comme par exemple en Roumanie et en Autriche. Une fois que le mantra russe et climatique sera tombé, les partis du cartel occidental seront balayés par un tsunami !

Les pourparlers sur l'Ukraine requièrent la clarté dans le nouvel ordre mondial

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Les pourparlers sur l'Ukraine requièrent la clarté dans le nouvel ordre mondial

Alexandre Douguine affirme que toute discussion sur l'Ukraine est vaine si elle n'est pas fondée sur une compréhension claire de la révolution idéologique qui remodèle la politique mondiale et le nouvel ordre mondial.

Alexandre Douguine & Arktos Journal

La chose la plus importante qui devrait se produire en Arabie Saoudite est la discussion entre deux leaders mondiaux, représentants de grandes puissances nucléaires, Vladimir Poutine et Donald Trump, sur l'architecture du futur ordre mondial.

Nous voyons qu'en Amérique, récemment, une révolution idéologique vraiment profonde a eu lieu, dont l'importance est difficile à surestimer. Trump et son équipe, ceux que l'on appelle les "trumpistes", ont une vision du destin de l'humanité, de l'Occident, de l'Orient, des amis et des ennemis complètement différente de celle de l'administration Biden et, avant elle, d'Obama, de George W. Bush, de Clinton...

Au cours des dernières décennies, l'Amérique a été dominée par un modèle et une idéologie propres aux libéraux mondialistes, y compris l'idée que nous devrions progressivement évoluer vers la désouverainisation des États-nations et la transformation de l'humanité en une masse unique sous la direction d'un gouvernement mondial. Ce modèle dominait à la fois les processus mondiaux et la politique intérieure - de l'économie à la culture. Mais Trump a aboli ce mondialisme libéral.

Pour le mondialisme, la Russie en tant qu'État et société souverains, défendant des valeurs traditionnelles et ayant un profil culturel, diplomatique, politique et civilisationnel unique, représentait un énorme obstacle. Et c'est précisément cela qui était lié à la provocation contre notre pays, qui a conduit à la guerre avec l'Occident collectif mondialiste en Ukraine.

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Trump, cependant, représente une idéologie complètement différente, directement opposée au libéralisme et au mondialisme. Il n'est pas un libéral, mais un nationaliste post-libéral ou illibéral. Un partisan de l'Amérique en tant qu'État souverain. Et il ne partage pratiquement aucune position commune avec ceux qui ont gouverné avant lui. Par ailleurs, au cours de son premier mandat, M. Trump n'a pas été en mesure d'imposer son propre programme. Aujourd'hui, en revanche, il s'est préparé et a accédé au pouvoir avec des personnes partageant les mêmes idées. Avec une équipe très cohérente et idéologiquement précise, qui, au cours des trois semaines qui se sont écoulées depuis que Trump est dans le bureau ovale, a déjà réussi à faire ce que parfois des nations entières n'accomplissent pas en un siècle.

Ce sont vraiment des changements énormes, et Poutine et Trump doivent en discuter précisément. Trump va-t-il poursuivre la guerre avec la Russie ou l'arrêter ? Que pense-t-il de l'Europe, de la Chine, du Moyen-Orient, de l'Asie du Sud-Est, de l'Afrique, de l'Amérique latine... Tout cela nous importe, car en tant que grande puissance, nous avons notre propre point de vue sur toutes ces questions.

Tout cela, à mon avis, est extrêmement important et devrait être discuté en Arabie saoudite. Car cela relève de l'ordre mondial que Trump veut construire, et de l'ordre mondial que Poutine est en train de construire. Et comment comprendre et interpréter la multipolarité, dont nous avons déjà entendu que des Américains la reconnaissent en tant qu'ordre en gestation, et parmi eux, même le secrétaire d'État américain.

C'est donc dans ce contexte, en trouvant un terrain d'entente ou, au contraire, en constatant des conflits et un manque de compréhension mutuelle, que nous pourrons aller de l'avant. Et ce n'est qu'une fois que les contours de l'ordre mondial entre les deux représentants des deux grandes puissances auront été définis et clarifiés que la conversation pourra porter sur l'Ukraine. J'insiste: sans cette compréhension, il est inutile de parler de l'Ukraine. Et impossible.

Dans le même temps, il convient de souligner le sérieux et le haut niveau de notre délégation. Il s'agit de Yuri Ushakov et Sergey Lavrov, les plus proches collaborateurs de Poutine en matière de politique internationale et totalement, complètement en accord avec lui. Ce sont donc eux qui aideront notre président à préparer cette rencontre.

Du côté américain, on n'a pas encore la certitude que l'équipe de Trump aura la même importance et le même poids (son équipe elle-même est encore dans un processus transitoire de formation). Quoi qu'il en soit, ces personnes essaieront également d'aider leur président. Et, espérons-le, lui fourniront des informations de base adéquates pour ce sommet fondamental entre deux États civilisés, qui est d'une extrême importance.

 

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mercredi, 19 février 2025

Inde : le BJP de Modi gagne la capitale mais extermine les communistes dans l'Etat du Chhattisgarh

 

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Inde : le BJP de Modi gagne la capitale mais extermine les communistes dans l'Etat du Chhattisgarh

par Giulio Chinappi

Source: https://telegra.ph/India-il-BJP-di-Modi-vince-nella-capit...

Le 5 février dernier, les élections législatives tant attendues se sont déroulées dans la capitale fédérale de l'Inde, New Delhi. Pour la première fois, elles ont récompensé le BJP (Bharatiya Janata Party), le parti dirigé par le Premier ministre Narendra Modi. À la tête du gouvernement depuis 2014, Modi n'avait jamais réussi à conquérir la capitale, contrôlée depuis onze ans par la formation centriste Aam Aadmi Party (AAP), que l'on peut traduire par « Parti de l'homme commun ».

En effet, le BJP avait déjà dirigé la capitale New Delhi, mais bien avant l'ascension de Narendra Modi, entre 1993 et 1998. Cependant, au cours des 27 dernières années, la formation de droite nationaliste hindoue n'a fait qu'accumuler les défaites, cédant d'abord le gouvernement aux rivaux historiques du Congrès national indien (CNI) entre 1998 et 2013, puis à l'AAP. Selon les analystes, la défaite du ministre en chef sortant Atishi Marlena et du leader de l'AAP Arvind Kejriwal constitue un revers majeur pour l'opposition au gouvernement de Modi.

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Pour comprendre les raisons de ce résultat, il faut remonter dans le temps. Fondé en novembre 2012, l'AAP avait d'abord construit son succès dans la capitale en se présentant comme un mouvement populaire mené par un leader charismatique et populaire comme Arvind Kejriwal (photo). Cependant, avec le temps, l'AAP a changé de nature, étant perçu comme une partie intégrante du système qu'il tentait initialement de combattre : « Ce qui avait commencé comme un mouvement populaire s'est transformé en un simple parti politique », a déclaré l'expert Neelanjan Sircar, du Centre de recherche politique de New Delhi, interrogé par Al Jazeera. Kejriwal n'est plus qu'un politicien, et une fois que son charisme s'est estompé, le lien avec les électeurs s'est affaibli ».

D'autre part, le BJP poursuit son ascension à travers le pays, remportant la victoire dans trois États importants (Maharashtra, Haryana et Delhi) au cours des derniers mois et renforçant son poids dans la politique nationale. En ce qui concerne la capitale, peuplée de plus de 33 millions d'habitants, les analystes ont souligné qu'un pourcentage important d'électeurs des castes supérieures, qui représentent près de 40 % de la population de Delhi, ont choisi le BJP, attirés par des promesses de subventions, de développement et par un désir de changement après plus d'une décennie de règne de l'AAP.

Cependant, outre les promesses de bien-être, le BJP a également beaucoup misé sur son âme nationaliste hindoue, exacerbant la discrimination à l'encontre des nombreuses minorités ethniques et religieuses qui peuplent l'Inde, en particulier les minorités musulmanes. C'est le cas des Rohingyas, originaires du Myanmar et du Bangladesh, qui sont aujourd'hui très nombreux à New Delhi et dans d'autres régions de l'Inde en raison des conflits internes qui font rage depuis des décennies dans l'ancienne Birmanie. Selon les statistiques du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) mises à jour en 2019, au moins 40.000 Rohingyas résident en Inde, dont 1100 dans la capitale, mais ces chiffres sont très probablement sous-estimés.

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Le BJP et d'autres groupes de droite attaquent les Rohingyas depuis des années, les accusant d'être liés au terrorisme et appelant à leur arrestation et à leur expulsion. Nombre d'entre eux ont été enfermés dans des centres de détention dans la capitale et dans d'autres régions du pays. Lors d'une conférence de presse tenue pendant la campagne électorale, le porte-parole du BJP, Sambit Patra (photo), a accusé le gouvernement sortant de l'AAP de « manipulation démographique » pour influencer les élections. En fait, le BJP a accusé à plusieurs reprises l'AAP d'ajouter des « Bangladais illégaux » aux listes électorales afin d'élargir sa base électorale. De même, lors d'un meeting électoral, le ministre de l'intérieur Amit Shah a promis que si le BJP arrivait au pouvoir, il « débarrasserait Delhi des Bangladais illégaux et des Rohingyas dans les deux ans ».

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Entre-temps, dans l'État du Chhattisgarh, lui-même dirigé par le BJP, le gouvernement local se plaît à exterminer les communistes, comme en témoigne l'assassinat de 31 personnes qui, selon des sources officielles, ont été identifiées comme des « rebelles maoïstes », également connus sous le nom de « Naxalites » en Inde. Les Naxalites sont un courant communiste fondé en 1967 par Charu Mazumdar, mort en prison en 1972 après avoir été emprisonné pour ses opinions politiques, et sont aujourd'hui principalement actifs dans les Etats de l'Andhra Pradesh, du Telangana, du Maharashta et du Chhattisgarh. Depuis le début de l'année, il s'agit de la troisième opération de ce type menée par les autorités indiennes, après l'assassinat de seize naxalites le 23 janvier et de huit autres militants maoïstes le 31 janvier.

 « Des centaines de policiers et de soldats paramilitaires ont lancé une opération dans les forêts sur la base de renseignements indiquant qu'un grand nombre de rebelles maoïstes s'étaient rassemblés dans la région », a déclaré l'inspecteur général de la police de l'État, Pattilingam Sundarraj. « Il s'agit d'une grande victoire en faveur d'une Inde libérée des naxalites », a déclaré le ministre de l'intérieur, Amit Shah, qui avait indiqué l'année dernière que le gouvernement prévoyait d'éradiquer la rébellion maoïste d'ici à 2026. Dans l'ensemble, la répression a entraîné la mort d'environ 287 militants maoïstes au cours de l'année écoulée, la plupart d'entre eux dans l'État du Chhattisgarh, selon les chiffres officiels du gouvernement.

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Les soldats indiens combattent les maoïstes depuis 1967, date à laquelle les rebelles ont entamé la lutte pour réclamer davantage d'emplois, de terres arables et une redistribution des richesses naturelles pour les communautés indigènes pauvres du pays. Des années de négligence ont isolé de nombreuses populations locales, qui souffrent d'un manque d'emplois, d'écoles et d'infrastructures de santé, faisant des propositions des Naxalites le seul moyen possible de sortir de la pauvreté, comme dans le cas de l'État du Chhattisgarh, l'un des plus pauvres de toute la fédération.

Dans le contexte des élections législatives à New Delhi et des opérations militaires contre les rebelles maoïstes, une image politique de plus en plus polarisée se dessine en Inde. D'une part, la victoire du BJP dans la capitale représente une nouvelle consolidation du pouvoir du parti de Narendra Modi, renforcé par le soutien des castes supérieures et une rhétorique nationaliste qui a trouvé un écho dans une grande partie de l'électorat. D'autre part, la répression des minorités et des mouvements d'opposition, tels que les maoïstes au Chhattisgarh, démontre le caractère de plus en plus autoritaire des dirigeants actuels. Alors que le BJP apparaît comme la force dominante, l'opposition est confrontée à une marginalisation politique croissante.

 

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L'interaction de la souveraineté et de la politique économique

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L'interaction de la souveraineté et de la politique économique

Équilibrer la sécurité et le commerce

Alexandre Douguine

Le mercantilisme est une théorie économique. Les mercantilistes pensaient que la meilleure façon d'accroître la richesse nationale était d'avoir une balance commerciale positive, c'est-à-dire que les exportations dépassent les importations. L'idée était qu'il fallait accumuler des métaux précieux comme l'or et l'argent, qui étaient les principaux moyens de paiement internationaux à l'époque.

Pour parvenir à des excédents commerciaux, les gouvernements mettaient en œuvre des politiques telles que l'application de droits de douane élevés sur les importations afin de protéger les industries nationales, des subventions aux exportations et des sociétés commerciales monopolistiques.

Réglementation industrielle : Les gouvernements ont souvent réglementé les industries pour s'assurer qu'elles produisaient des biens de haute qualité pour l'exportation et qu'elles limitaient la fuite de la main-d'œuvre qualifiée ou de la technologie vers les concurrents.

L'accent était mis sur l'accumulation d'or et d'argent, considérés comme la mesure de la richesse. Cela a conduit à des politiques telles que l'interdiction d'exporter de l'or ou de l'argent.

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Dans « La richesse des nations » (1776), le libéral Adam Smith a critiqué le mercantilisme, prônant le libre-échange et l'idée que la richesse provient de la productivité et de la division du travail, et pas seulement de l'accumulation de métaux précieux.

Si le mercantilisme en tant que politique officielle a été largement abandonné, certains de ses principes (comme le protectionnisme) réapparaissent sous diverses formes dans le cadre du nationalisme économique ou en réponse à des crises économiques mondiales.

L'économie moderne, en particulier sous la forme de politiques keynésiennes, reprend parfois les idées mercantilistes en se concentrant sur la gestion des balances commerciales, bien que de manière plus nuancée et moins à somme nulle.

Le débat sur l'efficacité du mercantilisme se poursuit, certains historiens et économistes affirmant qu'il n'a pas été aussi néfaste qu'on le pensait traditionnellement, du moins pour les principales nations mercantilistes de l'époque.

Le nationalisme économique est une idéologie qui donne la priorité aux intérêts économiques nationaux sur l'intégration économique mondiale.

Il préconise des droits de douane, des barrières commerciales et d'autres mesures visant à protéger les industries locales de la concurrence étrangère. L'idée est de promouvoir les entreprises locales, de préserver les emplois et de maintenir la souveraineté économique nationale.

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Il met l'accent sur la réduction de la dépendance à l'égard des produits étrangers en encourageant la production nationale. Il peut s'agir de politiques visant à stimuler les secteurs locaux de la fabrication, de l'agriculture ou de la technologie.

Ses politiques sont souvent conçues pour favoriser l'économie nationale, parfois au détriment de la coopération internationale. Cela peut se manifester par des scénarios tels que la manipulation de la monnaie ou des subventions aux entreprises nationales.

L'objectif sous-jacent est souvent de maintenir ou de relancer les industries traditionnelles qui sont considérées comme faisant partie de l'identité nationale.

Ses partisans estiment qu'elle renforce la sécurité nationale, préserve l'emploi et peut conduire à une situation commerciale plus équilibrée. Ils affirment que le nationalisme économique permet de mettre en place des politiques économiques adaptées aux besoins spécifiques du pays plutôt que de suivre un modèle économique mondial unique.

Parmi les exemples de nationalisme économique, on peut citer les États-Unis au 19ème siècle, avec leurs droits de douane élevés pour protéger les industries naissantes, ou, plus récemment, le Brexit au Royaume-Uni, où une partie de l'argument en sa faveur consistait à reprendre le contrôle de la politique économique.

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Plusieurs pays recourent à certains aspects du nationalisme économique. L'initiative « Made in China 2025 » de la Chine ou les politiques « America First » des États-Unis sous certaines administrations en sont des exemples contemporains.

Le nationalisme économique suscite souvent des débats sur son efficacité et sa moralité dans un monde de plus en plus interconnecté. C'est un concept qui s'oppose à la mondialisation, où la suppression des barrières commerciales est considérée comme bénéfique pour tous les pays participants.