mardi, 06 mai 2025
La montée de la résistance civilisationnelle
La montée de la résistance civilisationnelle
Peiman Salehi
Introduction : La promesse et la trahison du libéralisme
Le libéralisme, autrefois présenté comme l'aboutissement final de l'organisation politique humaine, promettait la liberté, la dignité et la prospérité pour tous. Issu des Lumières et défendant des valeurs telles que les droits individuels, la démocratie et le libre marché, il revendiquait une supériorité morale sur toutes les autres idéologies. Pourtant, aujourd'hui, nous assistons à l'effondrement de ces promesses. L'ordre libéral a dégénéré en un appareil de domination, menant des guerres au nom de la paix, imposant des sanctions qui étouffent les nations et exportant un nihilisme culturel déguisé en « valeurs universelles ».
La trahison est profonde : la civilisation même qui se proclamait la défenderesse de la dignité humaine la piétine désormais pour maintenir son hégémonie mondiale.
Section 1 : La faillite éthique du libéralisme
Partout dans le monde, les contradictions morales du libéralisme sont exposées. Sous les bannières des « droits de l'homme » et de la « liberté », les puissances libérales ont lancé des guerres dévastatrices : Irak, Afghanistan, Libye. Les régimes de sanctions contre l'Iran, le Venezuela et la Syrie ont entraîné des souffrances indicibles parmi les civils. Plutôt que de favoriser la paix, le libéralisme a institutionnalisé la coercition.
En interne, l'Occident libéral fait face à sa propre décadence. Les inégalités atteignent des niveaux historiques ; la confiance dans les institutions démocratiques s'effondre. L'essor des États de surveillance, la censure sous couvert de « contrôle de la désinformation » et l'atomisation sociale croissante témoignent tous d'un système incapable de vivre à la hauteur de ses propres idéaux.
Philosophiquement, la prétention du libéralisme à l'universalisme s'est révélée être un masque pour le particularisme occidental. Ses institutions – l'ONU, le FMI et la Banque mondiale – ne servent pas l'humanité, mais les intérêts bien établis d'une oligarchie atlantiste. Grâce à des mécanismes tels que les conditions pour obtenir des prêts et l'imposition de politiques d'austérité, ces institutions ont souvent creusé les inégalités et la dépendance politique dans le Sud global plutôt que de favoriser un réel développement.
Section 2 : La montée de la résistance civilisationnelle
En réponse, une vague mondiale de résistance civilisationnelle s'est élevée. Il ne s'agit pas d'un simple nationalisme ; c'est une affirmation plus profonde de modes d'être différents, de façons alternatives de connaître et d'organiser les sociétés.
En Iran, la République islamique continue d'affirmer un modèle de gouvernance islamique enraciné dans la souveraineté spirituelle. La Russie, sous le dénominateur de l'eurasisme, revendique son identité orthodoxe et civilisationnelle. Le socialisme confucéen de la Chine offre une synthèse de tradition et de modernisation en dehors des paradigmes occidentaux. Pendant ce temps, l'Amérique latine assiste à une renaissance de la solidarité bolivarienne, et l'Afrique retrouve progressivement ses épistémologies indigènes.
La résistance civilisationnelle n'est pas un retour à l'isolationnisme ; c'est une insistance sur la multipolarité – sur le droit des différentes cultures à définir la modernité selon leurs propres termes.
Section 3 : Vers un monde multipolaire
Le moment unipolaire est terminé. L'ordre mondial émergent est intrinsèquement multipolaire, façonné par divers acteurs civilisationnels. Alors que le libéralisme cherchait à effacer la particularité culturelle au profit de l'homogénéisation, l'avenir appartient à la pluralité des civilisations.
Les partenariats stratégiques de l'Iran avec la Russie et la Chine, l'expansion des BRICS et la coopération Sud-Sud croissante illustrent que la résistance n'est pas simplement défensive. Elle est constructive – une entreprise créatrice pour construire un système international alternatif basé sur le respect, non sur la domination.
Ces civilisations, enracinées dans des traditions spirituelles et culturelles durables, possèdent une résilience que la modernité libérale, avec son ethos consumériste éphémère, manque de plus en plus.
Le libéralisme occidental, confronté au déclin démographique, à l'épuisement moral et à une extension stratégique excessive, est mal équipé pour inverser cette tendance. Le centre ne peut plus tenir.
Conclusion : La fin d'un impérialisme, la naissance des civilisations
L'effondrement moral du libéralisme marque non seulement un changement politique mais un tournant civilisationnel. Alors que l'hégémonie occidentale vacille, l'opportunité se présente de forger un monde plus juste, diversifié et spirituel.
La résistance civilisationnelle n'est pas née de la haine mais de l'amour – l'amour de la tradition, de l'identité, d'un avenir où l'humanité n'est pas réduite à des unités économiques mais honorée en tant que porteuse de sens transcendant.
Dans cette nouvelle ère, l'âge de l'Empire s'estompe. L'âge des civilisations se lève.
À l'aube de l'âge des civilisations, le dialogue entre les cultures doit remplacer le monologue d'une civilisation qui s'effondre.
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dimanche, 04 mai 2025
Une dette bicentenaire
Une dette bicentenaire
par Georges Feltin-Tracol
Le système médiatique occidental d’occupation mentale se concentre toujours sur l’essentiel. Il vient de sortir du placard de l’histoire une vieille affaire politico-financière : le remboursement par la France d’une supposée dette envers Haïti.
Le 17 avril 1825, le dernier roi légitime, Charles X, promulgue une ordonnance de reconnaissance de l’indépendance de cet État en échange d’une indemnisation s’élevant à 150 millions de francs-or. Il s’agit de dédommager les propriétaires expropriés avec un montant équivalent à trois années de production locale. Le 11 juillet, le président haïtien, Jean-Pierre Boyer (1776 – 1850), l’accepte sous la menace de plusieurs navires de guerre aux ordres de l’amiral – baron de Mackau. La Monarchie de Juillet (1830 – 1848) ramène la créance à 90 millions de francs-or. Haïti la payera jusqu’en 1938 et ses intérêts jusqu’aux années 1950, selon les experts qui divergent sur la date finale.
Signifiant en amérindien arawak « Terre des hautes montagnes », Haïti constitue la perle du premier empire colonial français. Son territoire correspond à la partie occidentale d’Hispaniola (ou Santo-Domingo) dans les Grandes Antilles. L’économie qui s’y développe repose sur des plantations de canne à sucre, d’où sa richesse convoitée par les autres puissances européennes.
Au traité de Bâle du 22 juillet 1795, l’Espagne cède à la jeune république française la partie orientale d’Hispaniola ainsi réunifiée. Mais les idées révolutionnaires des Lumières se répandent sur l’île aussi bien chez les créoles (les colons d’origine européenne) que chez les Noirs et les mulâtres. Une insurrection éclate et entraîne la proclamation de l’indépendance, le 1er janvier 1804. C’est l’heure pour Haïti des généraux tels Toussaint Louverture (vers 1743 – 1803) ou Jean-Jacques Dessalines (1758 – 1806).
L’échec répété des tentatives militaires françaises favorise la division du camp indépendantiste et attise les ambitions personnelles. Dès septembre 1804, Dessalines se proclame « empereur d’Haïti » sous le nom de Jacques Ier sans que son autorité soit complète. En 1808, l’Espagne récupère l’Est de Saint-Domingue (la future République dominicaine). Haïti se scinde par ailleurs en deux ensembles rivaux : au Nord, une république devenue trois ans plus tard un royaume avec le Noir Henri Christophe (le roi Henri Ier); au Sud, la république martiale et autoritaire du mulâtre Alexandre Pétion. Sous le ferme gouvernement de son successeur, le mulâtre Jean-Pierre Boyer, Haïti se réunifie. C’est dans ce contexte compliqué que le président haïtien approuve l’ordonnance royale française. Aujourd’hui, gauchistes et médiacrates font campagne pour que l’Hexagone exsangue rembourse Haïti.
Ancienne fonctionnaire à l’ONU et militante féministe, une certaine Monique Clesca cofonde en décembre 2024 le KAAD (Collectif haïtien afrodescendant pour la justice et les réparations). Son entretien dans Le Monde du 18 avril 2025 est exemplaire par son argumentation spécieuse et révisionniste. Elle exige que la France restitue les « sommes que nous avons payées sous la contrainte et […] la réparation pour les torts que nous avons subis. Des torts économiques, psychologiques ». Elle n’est pas la seule.
Dans L’Obs des 15 – 21 avril 2021, un Haïtien qui s’ignore, l’économiste français Thomas Piketty, prix Lyssenko 2015 décerné par le Carrefour de l’Horloge, se réfère à l’indemnisation des biens juifs spoliés dans le cadre de la commission Mattéoli en 1999 et au vote du Congrès des États-Unis qui versa, en 1988, 20.000 dollars aux Nippo-Américains détenus dans les camps de concentration yankees pendant la Seconde Guerre mondiale. Il suggère que « la France devrait verser 30 milliards à Haïti. Cette proposition est minimale, elle ne compte pas les intérêts: [on] se contente de revaloriser le montant de 1825 au rythme de la croissance d’Haïti. Pour la France, ça représente un peu plus de 1% de sa dette publique actuelle ». Monique Clesca ne partage qu’une partie de la proposition de Piketty puisqu’elle envisage le remboursement jusqu’à... cent milliards de dollars !
Avec une austérité budgétaire et une rigueur sociale qui se préparent dans les ministères, est-il sérieux de vouloir que la France se saigne encore pour honorer une soi-disant dette instrumentalisée par une authentique subversion wokiste ? À la question « Comment s’assurer que la restitution de la ” rançon ” bénéficie au peuple haïtien ? », peuple en proie à la faillite de l’État et à la domination des bandes criminelles surarmées, Monique Clesca ose répondre que « cela ne devrait pas être le souci de la France. C’est l’affaire des citoyens haïtiens ». Affirmons-lui que ces derniers n’existent plus !
En raison du climat d’insécurité généralisée qui règne en Haïti, on peut craindre qu’au lieu de verser des sommes considérables à un État inexistant, un gouvernement hexagonal d’extrême centre autorise l’implantation dans le cœur dépeuplé de la France de millions d’Haïtiens. Après le moment brésilien, puis la phase mexicaine, l’Hexagone atteindrait donc son terminus haïtien…
À l’instar des Algériens qui accusent la France d’être à l’origine du délabrement actuel de leur pays, Monique Clesca (photo) estime que « Haïti se trouve dans sa situation actuelle en grande partie parce que nous n’avons pas pu investir cet argent dans notre développement, dans notre éducation, notre santé, notre économie. […] Cet argent a enrichi la France ». Une rhétorique accusatoire qui désigne un bouc-émissaire et se présente en victime historique fallacieuse.
Cette dame semble oublier que le jour de l’indépendance d’Haïti, tous les Européens, à l’exception de quelques prêtres, médecins et déserteurs polonais, se font massacrer. Certains historiens qualifient ces exactions de génocide. Terme excessif qu’il faut plutôt remplacer par « populicide », voire « épuration ethnique » ou « leucophobie »; l’une des premières manifestations de racisme anti-blanc véhiculées par les funestes valeurs lumineuses.
Dans ce même entretien accordé au Monde, Monique Clesca exprime toute son indignation. Pour elle, en parlant de l’ordonnance royale, « ce document était particulièrement humiliant: le texte ne mentionnait même pas Haïti, mais la “partie française de Saint-Domingue“. Notre pays était invisibilisé». On est ici en présence d’un cas flagrant de désinformation ou d’un mensonge historique avéré.
En effet, en 1825, les Haïtiens occupent toute l’île d’Hispaniola depuis déjà trois ans. La future République dominicaine hispanophone pâtit d’une occupation féroce ponctuée de réquisitions, de pillages et de massacres. Les affres de cette domination longue de vingt-deux ans imprègnent encore la mémoire collective dominicaine. Les Dominicains éprouvent toujours de nos jours une franche hostilité envers leurs voisins haïtiens, surtout s’ils sont migrants. La frontière terrestre entre les deux États est l’une des plus surveillées du monde. L’instabilité en cours en Haïti incite les responsables dominicains à ordonner l’érection d’une barrière frontalière à rendre jaloux Donald Trump lui-même.
En 1843, les créoles de Santo-Domingo se soulèvent contre les forces haïtiennes et parviennent à les chasser l’année suivante. Dès lors, la IIIe République dominicaine (1844 – 1861) vit sous la menace permanente des attaques militaires haïtiennes de reconquête. Les Dominicains repoussent les Haïtiens lors de la bataille d’Ocoa en 1849. En 1850, Haïti tente d’envahir son voisin oriental sans aucun succès malgré le soutien de la France, de la Grande-Bretagne et des États-Unis qui ne reconnaissent pourtant Haïti qu’en 1864 ! En 1855, l’armée dominicaine repousse encore trente mille soldats haïtiens. Si un jour la France consent à rembourser Haïti, les Haïtiens ne devraient-ils pas partager avec leurs victimes dominicaines ? Ce ne serait que justice ! Qu’en pensent donc le KAAD et Monique Clesca ?
L’argent donné à la France n’aurait pas incité au développement, au progrès, à l’éducation, à la santé et à l’économie de Haïti. Ces sommes élevées n’auraient servi qu’à alimenter la prévarication et la militarisation du pays. Soit Monique Clesca le sait et elle déforme sciemment les faits, soit elle l’ignore, ce qui témoigne alors d’une effarante incompétence complétée d’une méconnaissance historique crasse de la part du plumitif employé au tristement célèbre quotidien. Le discours décolonial, wokiste et anachronique du KAAD démontre une vive hostilité anti-française.
La France n’a aucune responsabilité dans le désordre institutionnel haïtien. Entre 1804 et 2025, Haïti a connu 86 chefs d’État ou directions collectives, soit un dirigeant tous les deux ans et demi ! Par ailleurs, entre 1915 et 1934, les États-Unis occupent Haïti sans se préoccuper de soutenir des classes moyennes aptes à bâtir une armature étatique stable et solide. Aujourd’hui, une force internationale de maintien de l’ordre sous le commandement du Kenya n’arrive pas à contrecarrer la mainmise des forces criminelles. Haïti a même souhaité un temps adhérer à l’Union africaine, demande finalement refusée pour des motifs géographiques.
Le sort tragique de Haïti préfigure surtout la décolonisation chaotique des États ibéro-américains et africains. S’il y a un fait que peuvent vraiment reprocher les Haïtiens à la France, ce n’est pas cette question de créance bicentenaire, mais plutôt la formation et la propagation des sinistres idées des Lumières sur leur sol.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 154, mise en ligne le 29 avril 2025 sur Radio Méridien Zéro.
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samedi, 03 mai 2025
Directive de Douguine: «Le conflit entre le Pakistan et l'Inde repose sur des bases très sérieuses»
Directive de Douguine: «Le conflit entre le Pakistan et l'Inde repose sur des bases très sérieuses»
Alexandre Douguine
Il fut un temps où les Britanniques, en remettant le pouvoir dans leur ancienne colonie, l'Inde, aux Indiens eux-mêmes, ont créé une situation dans laquelle le pays était divisé selon des critères religieux. Pour limiter la souveraineté de ces États nouvellement libérés et continuer subrepticement à les gouverner, ils ont alimenté les conflits religieux. Selon Alexandre Douguine, directeur de l'Institut Tsargrad et philosophe, il s'agit de la pratique britannique habituelle du « diviser pour régner » :
« Cela signifie qu'ayant perdu leur domination directe sur les peuples de leurs anciennes colonies, les Britanniques ont posé une mine à retardement sous ces dernières. Bien que le Pakistan et l'Inde fassent partie d'un même État-civilisation. En même temps, il y a beaucoup de musulmans en Inde, et ethniquement, ils sont tous très proches.
Par conséquent, les parties divisées de cet État-civilisation se sont retrouvées en forte opposition l'une à l'autre. En Inde, les hindous sont majoritaires et définissent de plus en plus leur identité selon les critères de l'hindutva ("hindouïté"). Au Pakistan, avec l'aide des Britanniques puis des Américains, un État islamiste s'est formé. Cela a certainement contribuer à bétonner une source de conflit idéologique.
Le conflit s'est étendu à certains États de l'Inde, en particulier le Jammu-et-Cachemire, où une partie importante de la population musulmane est influencée par les éléments les plus radicaux. Le Pakistan a joué un rôle direct dans cette situation. Mais pas seulement: des représentants d'ISIS*, interdit en Russie, et d'Al-Qaïda*, interdit en Russie, y étaient également actifs. Tout cela est une pratique courante des services de renseignement occidentaux, la CIA et le MI6, dans la gestion des conflits.
Tout récemment, une explosion a eu lieu dans l'État du Jammu-et-Cachemire, faisant plus de 20 morts. Les autorités indiennes ont accusé le Pakistan d'être à l'origine de l'attentat. Il en a résulté une escalade. Cette fois, la réaction des Indiens a été très vive: des décisions ont été prises pour interdire aux avions pakistanais de survoler l'Inde, pour expulser du pays les personnes ayant la nationalité pakistanaise et pour bloquer le cours de l'Indus dans la vallée de Lipa.
Il s'agit d'une réaction très sérieuse, qui s'est avérée extrêmement douloureuse pour le Pakistan sur le plan des infrastructures, de la politique et de la géopolitique. En fait, un conflit entre deux pays dotés de l'arme nucléaire vient d'éclater. Et bien sûr, cela pourrait avoir des conséquences très graves.
Il est difficile de dire jusqu'où cela ira. Mais il est évident que ce qui se passe est favorable, avant tout, à George Soros et aux mondialistes occidentaux. Ils sont en train de créer une nouvelle guerre dans laquelle les trois grandes puissances contre lesquelles les mondialistes se battent actuellement - la Chine, la Russie et les États-Unis trumpistes - seront immanquablement entraînées.
Les intérêts de ces pays et de l'Inde elle-même, qui est aussi une grande puissance, peuvent maintenant entrer en conflit. Et cela ressemble fort à une provocation mondialiste, car l'Inde est orientée vers les États-Unis et vers Trump personnellement. Par ailleurs, la Chine, qui soutient le Pakistan, a de graves conflits avec l'Inde au Ladakh (régions montagneuses frontalières). C'est pourquoi la Russie, qui est amie à la fois de l'Inde et de la Chine, tente depuis des années de promouvoir la paix entre ces États-civilisation. Aujourd'hui, elle noue également des relations avec Trump.
Par conséquent, dans la situation émergente, tout le monde est impliqué dans un conflit les uns contre les autres. Ce serait une formidable aubaine pour les mondialistes qui, ayant subi une défaite cuisante aux États-Unis, ne contrôlent plus que l'Europe. Par conséquent, le conflit indo-pakistanais est plus qu'à leur avantage, ce qui est très dangereux. Les conflits Chine-Inde, Inde-Inde et Inde-Monde islamique sont déjà en place. Dans le même temps, ce qui se passe détourne l'attention du monde de la Syrie, de la bande de Gaza et du Moyen-Orient en général. Tout cela est un moyen évident de creuser un fossé entre les principaux piliers du monde multipolaire. Et c'est pourquoi je suis sûr que Soros était impliqué.
Mais, je le répète, la Russie a d'excellentes relations avec l'Inde et la Chine et de bonnes relations avec le Pakistan. Par conséquent, en utilisant ces bons rapports comme leviers, la diplomatie russe pourrait aujourd'hui résoudre activement et surtout efficacement la situation conflictuelle actuelle qui menace le monde entier ».
20:26 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, actualité, politique internationale, inde, chine, asie, affaires asiatiques | |
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Le système de la peur
Le système de la peur
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/il-sistema-della-paura/
Pour une fois, allons-y doucement. C'est-à-dire, ne nous contentons pas de décrire et d'analyser autant que possible les faits individuels, mais regardons-les avec un regard plus large. Une vue d'ensemble, en quelque sorte.
La guerre. La guerre est partout. La guerre est en Palestine, avec le massacre de Gaza, avec un Liban acculé par l'offensive israélienne, avec une Syrie déchirée et, au moins en partie, aux mains du boucher al-Jolani et de ses milices. Et, ensuite, il y a l'offensive turque contre les Kurdes, la menace d'une confrontation directe entre Israël et l'Iran, tout le Grand Moyen-Orient en ébullition.
Puis l'Ukraine. Une nation envoyée à l'abattoir pour des intérêts financiers peu avouables. Et dirigée par une sorte de caricature de dictateur typique d'un État bananier. Mais qui n'est ni drôle ni souriante comme celle de Woody Allen. Parce qu'il massacre inutilement ce qui devrait être son peuple. Qu'il tyrannise avec un système policier et tyrannique qui n'a que très peu de comparaisons dans l'histoire.
Et les vents de la guerre soufflent sur la Roumanie. Un coup d'État interne vient de s'y produire, avec le soutien d'un pouvoir judiciaire soumis: il a exécuté la volonté de Bruxelles. Pour empêcher un candidat indépendant, vainqueur des élections, d'accéder à la présidence. Accusé d'être à la solde de Moscou, mais en réalité seulement conscient du désastre que représenterait une guerre avec le colosse russe. Et, enfin, la Transnistrie qui se déclare indépendante et demande l'aide de Moscou. Comme les Gagaouzes, minorité persécutée.
Puis la Serbie. Assiégée par une Union européenne de plus en plus hostile. Celle-ci a favorisé la composante albanaise du Kosovo, en ignorant l'histoire et en déformant la réalité. Elle a livré cette région agitée à des bandes criminelles, mal aimées, voire craintes par l'Albanie elle-même. Transformer le Kosovo en une sorte de Tortuga, un royaume de l'obstruction, utile uniquement aux mafias internationales. Et de plus en plus pénétré par des éléments du djihadisme islamique.
Et la Bulgarie dans la tourmente. Et la Slovaquie presque déstabilisée par la tentative d'assassinat de son premier ministre, Fico.
Et les vents de guerre qui soufflent chaque jour dans la région du Pacifique. Taïwan est utilisé comme avant-poste d'une guerre future, peut-être imminente, avec la Chine. Une guerre que les stratèges de Pékin, bien qu'ils ne la souhaitent pas, considèrent comme (presque) inévitable.
Et je pourrais continuer en évoquant les tourments de l'Afrique. Au désastre militaire qui a anéanti ce qui était la Libye. Aux conflits dans la région du Sahel. Au Soudan tourmenté par des guerres civiles et religieuses....
Et puis, un pas en arrière. De quelques années. La terreur - car c'est bien de cela qu'il s'agit - semée par le vir us du COVI D. La panique, presque généralisée, qui a semblé paralyser le monde, pour ce qui, à y regarder de plus près, n'était qu'une épidémie de grippe un peu plus forte. Celle qui arrive tous les dix ans environ. Et qui emporte, malheureusement, beaucoup de personnes âgées et malades.
Mais, cette fois, confinement, ou plutôt relégation à domicile. Des vaccins qui n'en étaient pas et qui, au contraire, affaiblissaient les personnes en bonne santé, provoquant des milliers de morts. Et surtout, une sorte de tare imminente, une angoisse sourde, essentiellement immotivée, mais dont on peine à sortir.
Réfléchissez un instant à tout cela. Et abstenez-vous du jeu futile qui consiste à blâmer l'un ou l'autre. Évitez de prendre parti, pour une fois au moins. Et soustrayez vous à la propagande massive qui vous conditionne.
En vous posant une question. Une seule question.
Quelle est la cause de tout cela ? Quel est le résultat ? Quelle finalité, surtout. Parce qu'un but, un but premier dont tous les autres découlent, il doit y en avoir un. Ce qui s'est passé et continue de se passer n'est pas, ne peut pas être le produit aléatoire de coïncidences inhabituelles. Au contraire, si l'on regarde la scène générale... d'en haut, d'une vue d'oiseau, sans jugements artificiels a priori, on peut entrevoir un dessein général.
Et ce dessin n'est autre que... la peur.
Mais pas une peur normale, naturelle, instinctive... mais plutôt une peur induite, systémique.
Une peur qui sert à asservir les hommes. À les priver de toute liberté. De tout élan.
Oui, mais induite par qui ? Cela reste l'énigme suspendue... car ceux qui apparaissent, politiciens, fonctionnaires, journalistes asservis... ne sont, à l'évidence, que des outils.
De quelque chose d'autre. De quelque chose que je ne peux, ou n'ose, définir.
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vendredi, 02 mai 2025
A propos de la mort de Bergoglio
A propos de la mort de Bergoglio
par Andrea Zhok
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/30343-andr...
Les vingt dernières années de pontificat ont, je crois, brossé un tableau dans lequel le déclin de l'influence internationale de la papauté de Rome s'est révélé une évidence.
Les deux derniers pontifes ont tenté des voies complémentaires, en partie opposées, pour redonner une place centrale à l'Église catholique.
Le pape Benoît XVI, au cours de son pontificat de huit ans (2005-2013), a tenté de suivre une voie de consolidation doctrinale avec la restauration de certains facteurs traditionnels. Sur cette voie « traditionaliste », il s'est heurté à une telle résistance dans l'entourage du Vatican qu'il a pris la décision sans précédent d'abandonner le trône papal à vie. Le geste de Benoît XVI s'est voulu emblématique, admonitif.
La référence au fondateur du principal ordre monastique, saint Benoît, a été conçue par Ratzinger comme un souhait et une inspiration pour une « renaissance » du monde occidental, tout comme les monastères bénédictins en avaient été la matrice après l'effondrement de l'empire romain (la déposition du dernier empereur occidental, Romulus Augustulus, a eu lieu en 473 après J.-C., la composition de la règle bénédictine a eu lieu en 525 après J.-C.). Cet espoir et cette inspiration de Benoit XVI ont échoué. Les papes, comme les souverains du passé, ne règnent jamais seuls, mais ont besoin d'un environnement fonctionnel, d'une « cour », d'un « appareil » efficace adhérant à la « mission », pour pouvoir traduire leur magistère dans les coutumes et les institutions. Et cet environnement s'est avéré inadéquat pour traduire le magistère de Ratzinger.
Le pape Bergoglio était monté sur le trône papal en se référant à une autre figure emblématique, moins décisive sur le plan institutionnel, mais puissante sur le plan idéel : Saint François d'Assise.
La figure de François, ascétique, mystique, avec des traits presque panthéistes, exprimait un souhait et une inspiration différents de ceux de Benoît, mais connotait également un renouveau radical. L'orientation idéale du pape François visait à soutenir les humbles, les « perdants » du monde moderne, il voulait critiquer l'exploitation de l'homme sur l'homme et de l'homme sur la nature.
L'encyclique « Laudato Si » reste un texte exemplaire, une encyclique d'une grande puissance d'analyse et d'une rare profondeur de message. On cite souvent Laudato Si en la qualifiant d'« encyclique écologique », comme s'il s'agissait d'une des nombreuses manifestations de « greenwashing » qui entachent le discours public actuel. Mais celui qui prend la peine de le lire y trouve une extraordinaire richesse analytique, une intégration du thème de l'environnement dans celui de l'exploitation économique générale, une critique des mécanismes du capital, de la domination de l'économie financière sur l'économie réelle, de la domination technocratique, une critique des prétendues « solutions de marché » à la dégradation écologique (telles que les « crédits carbone »), et bien d'autres choses encore.
Mais au-delà des espoirs initiaux, les douze années de pontificat de Bergoglio ont à nouveau montré l'énorme difficulté qu'éprouve la papauté d'aujourd'hui à proposer avec succès un message autonome.
Les traits du magistère de Bergoglio qui ont été repris et promus sont tous et seulement ces quelques traits de « libéralisation des mœurs “ (ex : les ouvertures LGBT avec la lettre au Père Martin) et d'amplification du récit courant (ex : l'adhésion à la lecture dominante sur le Co vid) qui correspondaient à une image de ” modernisme » stéréotypé. Les nombreuses autres positions inconfortables sur le capitalisme financier ou les questions internationales, d'Israël à la Libye, de l'Iran à la Russie, ont été mises en sourdine, parfois même censurées.
L'impression générale est que les deux derniers pontificats ont montré deux tentatives - intellectuellement solides et spirituellement élevées - de redonner une place centrale au catholicisme romain et à son message historique.
La première tentative, aux connotations plus « conservatrices », s'est rapidement heurtée à la paralysie.
La seconde tentative, à connotation plus « progressiste », a été réduite à une impuissance substantielle dans tous les domaines où elle ne ramait pas dans le sens du courant - où « courant » désigne les modes idéologiques favorisées par les oligarchies financières anglo-américaines.
On peut tout dire de Ratzinger et de Bergoglio, mais certainement pas qu'ils ont été des papes manquant d'inspiration, de préparation ou de caractère. Loin de là.
Pourtant, il est difficile de dire que, deux décennies plus tard, le statut, idéal et opérationnel, du christianisme catholique a gagné en centralité ou en autorité.
Personne ne sait ce que nous réserve la prochaine fumée blanche du conclave, mais je pense qu'il est sage de ne pas trop attendre.
Les conditions historiques ne semblent pas être telles qu'elles permettent à un nouveau pontife, quelles que soient ses éventuelles qualités préclariques, d'inverser une tendance stagnante. Et le problème n'est pas que « le pape n'a pas de divisions militaires », comme l'a dit Staline à Jalta : les « leviers spirituels » peuvent faire des choses extraordinaires.
Mais les leviers spirituels sont cette « force faible » qui ne fonctionne que lorsqu'elle repose sur un point d'appui spirituel à l'intérieur des personnes. Et aujourd'hui, je ne parierais pas sur la diffusion d'un tel point d'appui, même parmi ceux qui habitent les salles des palais du Vatican....
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Le moteur logistique du développement économique de l'Asie. L'Italie choisit les armes et les tergiversations
Le moteur logistique du développement économique de l'Asie. L'Italie choisit les armes et les tergiversations
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/la-logistica-motore-dello-svilu...
L'INSTC, le corridor de transport international nord-sud, est le système logistique actuellement en construction entre l'Inde, l'Iran et la Russie. Il ne s'agit pas d'une alternative en concurrence avec la Route de la Soie chinoise, mais d'une alternative en complément du projet de Pékin. Parce que l'Asie bouge, et bouge vite. Elle sait qu'un système logistique efficace est la base d'un développement économique sain et durable.
Moscou, New Delhi et Téhéran construisent donc des ports et des voies ferrées pour créer un système qui acheminera les marchandises au cœur de l'Europe avec une économie de 30% par rapport au passage par le canal de Suez et ce, avec un temps de trajet encore réduit. Mais la destination finale ne sera pas uniquement l'Europe. En effet, le gaz russe atteindra également le Pakistan d'une part et, via l'Iran, l'Afrique, d'autre part. Il en va de même pour les marchandises.
Deux aspects sont à noter. L'Inde et le Pakistan ne sont pas des pays alliés, c'est le moins que l'on puisse dire, mais le projet indo-russo-iranien concerne également Islamabad. Il en va de même pour l'Afrique, où le corridor INSTC utilisera également les chemins de fer construits par la Chine. Preuve concrète que les accords économiques et commerciaux peuvent aussi surmonter les problèmes politiques et les rivalités historiques.
Par ailleurs, l'objectif d'atteindre l'Europe par le réseau ferroviaire va également dans ce sens. Tant pour le corridor INSTC que pour la route de la soie. Il est clair que les pays habitués à penser à moyen et long terme peuvent se ficher éperdument de la présence momentanée d'illuminés bellicistes à Bruxelles. Les euro-fous passent, le commerce international reste. Marco Polo devrait être étudié plus attentivement, de même qu'Alexandre le Grand. L'ignorance des Euro-fous, elle, est abyssale.
Il y a cependant un autre aspect qui pourrait inquiéter l'Italie, si elle avait un vrai ministre des affaires étrangères et un bon ministre qui s'occuperait des entreprises italiennes. Les deux projets logistiques semblent ignorer la Méditerranée et être des alternatives à Suez. Ce n'est pas tout à fait le cas. En effet, c'est Erdogan qui protège la Méditerranée en négociant avec Pékin et Moscou. Et Poutine est également engagé dans un dialogue avec l'Azerbaïdjan, un pays lié à la Turquie. Le grand système logistique asiatique arrivera donc aussi, directement et à terme, sur les rives de la Méditerranée.
Il s'y heurtera aux inefficacités italiennes. Autoroutes encombrées, chemins de fer avec des retards indécents, délais ridicules pour la construction de nouvelles lignes ferroviaires, réduction du service entre Turin et Venise-Trieste, c'est-à-dire le long de la ligne qui devrait être la continuation de celle qui fait Turin-Lyon.
Mais l'argent sert à acheter des armes et à satisfaire Crosetto.
14:17 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, géopolitique, actualité, europe, affaires européennes, instc | |
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jeudi, 01 mai 2025
France-Algérie: la querelle révèle l’état de désagrégation avancée des deux nations
France-Algérie: la querelle révèle l’état de désagrégation avancée des deux nations
Pierre-Emile Blairon
Les causes du différend
Elles trouvent, évidemment, leurs véritables origines dans la cession par De Gaulle, en 1962, d’une partie importante du territoire français qu’il a abandonnée entre des mains qui ne la méritaient pas et qui n’ont pas su la faire grandir et prospérer bien qu’elles aient eu toutes les chances de leur côté.
Le Figaro du 14 avril énumérait les cinq étapes qui, en quelques mois, avaient conduit à la crise diplomatique actuelle qui oppose les gouvernements français et algérien.
Reconnaissance du Sahara occidental par la France
« Le 30 juillet 2024, M. Macron adressait en effet au roi du Maroc, Mohammed VI, un courrier consacrant solennellement le ralliement de la France à la thèse de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. »
Rappel de l’ambassadeur de l’Algérie en France
Le gouvernement algérien décidait, le 30 juillet 2024, le « retrait avec effet immédiat » de son ambassadeur en France, après l’annonce du soutien français au plan d’autonomie marocain pour le territoire contesté du Sahara occidental (ancienne colonie espagnole de 266.000 km2 (la moitié de la France), riche en eaux poissonneuses et en phosphates ; l’Algérie soutient le Front Polisario qui revendique ce territoire).
Arrestation de Boualem Sansal
Arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre 2024, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné le 27 mars à cinq ans d’emprisonnement pour avoir critiqué les frontières actuelles de l’Algérie dans le magazine Frontières, en reprenant la position du Maroc (voir ci-dessus).
Plusieurs influenceurs algériens arrêtés
Ces « influenceurs » présentent tous le même profil : exerçant leurs activités en France, ils sont Algériens ou Franco-Algériens, ils soutiennent le pouvoir en place en Algérie et ils dénoncent, insultent ou menacent d’égorgement ceux de leurs compatriotes qu’ils estiment traîtres à leur patrie (d’origine) ; la même patrie qui les renvoie en France lorsqu’ils sont expulsés par la France. On ne s’étonnera pas que l’un d’entre eux « présentait les membres de la diaspora algérienne en France comme des « soldats dormants » prêts à devenir « des martyrs ».
« Ces derniers jours, plusieurs ressortissants algériens ou franco-algériens ont été arrêtés en France après avoir posté des vidéos sur TikTok propageant des appels à la haine et ont été mis en examen. Hier, jeudi 9 janvier 2025, l’un d’entre eux a été envoyé en Algérie avant d’être renvoyé en France, l’Algérie l’ayant interdit de territoire.
« L’Algérie cherche à humilier la France », a estimé ce vendredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. » (Ouest-France, 10 janvier 2024)
Une « influenceuse » franco-algérienne, Sofia Benlemmane (photo), qui « avait été interpellée elle aussi début janvier, avait insulté une femme : Nique ta mère toi et ta France, lui avait-elle lancé. J’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer. »
Si elle critiquait vivement le président algérien Abdelmadjid Tebboune dans une vidéo de 2020, son discours a depuis radicalement changé et elle affiche désormais un soutien au gouvernement d’Alger. »
Les autorités françaises ne semblent pas s’offusquer outre-mesure de ce qui, en d’autres temps et, surtout, en d’autres pays, constituerait, de l’aveu même des protagonistes, une « cinquième colonne » ; cette femme a été condamnée à du sursis et à des « heures de travail d’intérêt général »…
L’attentat de Mulhouse
Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect, qui a tué une personne et en a blessé six autres, faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises. « Il n’y aurait pas eu d’attentat à Mulhouse si l’Algérie avait respecté le droit et ses obligations » a-t-il déclaré.
Il s’est ensuivi ce feuilleton ridicule où les deux parties expulsent à tour de bras et réciproquement les agents consulaires adverses.
Ainsi, « Samedi 12 avril, Alger a vivement protesté contre la mise en examen la veille d'un de ses agents consulaires. L'homme est soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement sur le sol français d'un influenceur et opposant algérien. » (France Info du 13 avril 2025)
Une question d’honneur ?
On a beaucoup parlé dans cette affaire d’humiliation et d’honneur bafoué.
Cette histoire prend une tournure pathétique, les représentants de ces deux pays largement déconsidérés dans le monde (pour les raisons que nous allons évoquer dans les chapitres suivants) ne cessant de bomber le torse comme des coquelets qui tentent d’affirmer leur virilité devant leurs basses-cours goguenardes et invoquant des questions d’honneur dont ni les uns ni les autres ne sont en mesure de prouver qu’ils savent de quoi ils parlent [1], parce que tout, dans le passé dont ils sont comptables, ou dans leur attitude dans la gestion des affaires actuelles vient infirmer leur compétence en ce domaine, à commencer par le président Macron, qui n’a pas hésité à fouler aux pieds les prises de position de ses ministres en les contredisant et venant soutenir les… Algériens et leur président Tebboune. Les Pieds-Noirs n’auront pas oublié que, le 15 février 2017 à Alger, il avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ».
Pour remonter le niveau sur ce sujet, et pour bien montrer la différence abyssale qu’il peut exister entre nos ancêtres européens et les paltoquets au pouvoir à notre présente époque, je vais évoquer le glorieux fait d’armes rapporté par Bernard Lugan dans son livre Histoire des Algéries [2], qui s’est déroulé lors de la première guerre punique opposant les Romains et les Carthaginois : « En 255 av. J.-C., ils [les Romains] mirent ainsi à terre un corps expéditionnaire à proximité de Carthage. Le consul Marcus Atilius Regulus qui le commandait remporta une première victoire, puis il fut battu par le grec Xanthippe, chef des mercenaires carthaginois. Capturé, il fut libéré sur parole deux ans plus tard contre la promesse de se constituer prisonnier en cas d’échec de la mission de paix dont les Carthaginois l’avaient chargé. Regulus prit la parole devant le Sénat romain et il défendit au contraire l’option de la guerre ; puis, respectant sa parole, il retourna à Carthage pour s’y constituer prisonnier… Les Carthaginois l’auraient torturé à mort. »
La France des « repentants », incluant tout le médiocre personnel diplomatique macronien, ne comprenant rien à la mentalité des peuples à qui ils ont affaire, ont eu, dans cette aventure grotesque, une attitude exactement à l’inverse de ce qu’il convenait de faire ; les Arabes, dans ce domaine, ne respectent que la force. Au contraire des atermoiements craintifs de nos politiciens indigents, il suffisait de taper du poing sur la table (ou simplement du pied sur le sol) pour se faire respecter, accompagnant cette fermeté de ton de quelques mesures immédiates et sans équivoque, comme de couper toutes les aides trop généreusement consenties à l’Algérie à laquelle la France ne doit rien. Bien au contraire. La députée européenne Sarah Knafo a chiffré à 9 milliards d’euros par an les aides apportées par la France à l’Algérie, soit 3 fois le budget de nos départements d’outre-mer et plus que le budget accordé chichement à nos paysans qui meurent…
Pourquoi la France s’est-elle emparée de l’Algérie?
La raison a été simplement et d’une manière très concise expliquée dès la première phrase de l’excellent livre de Georges Fleury, Comment l’Algérie devint française ? : « Ainsi que les Algériens l’affirmeront en inaugurant leur indépendance en 1962, les guerres d’Algérie ont commencé lorsque le général de Bourmont s’empara d’Alger pour le compte de Charles X le 5 juillet 1830 avec, hormis l’Angleterre, la bénédiction des Etats européens dont les ressortissants étaient en Méditerranée victimes de la piraterie barbaresque [3]. »
On estime que les pirates barbaresques qui ont commencé à écumer la Méditerranée après l’invasion des Arabes en Afrique du Nord ont soumis en esclavage jusqu’à 1.250.000 chrétiens, pratiquant leurs razzias jusqu’en Islande.
En Provence, vers 889, un raid de Sarrasins s'empara de Fraxinetum, La Garde-Freinet, où ils fortifièrent un nid d’aigle à partir duquel ils purent effectuer des razzias tout le long de la future Côte d’Azur jusqu’en Italie et remonter les Alpes. C’est seulement en 973, 84 ans plus tard, qu’une coalition provençale et piémontaise commandée par le comte de Provence Guillaume put les battre. L’Histoire retiendra son nom et sa geste en le dénommant Guillaume le Libérateur [4].
« Les corsaires barbaresques ont capturé des milliers de navires chrétiens et ont attaqué à plusieurs reprises la plupart des localités côtières des rives nord de la mer Méditerranée. En conséquence, les résidents ont abandonné leurs anciens villages côtiers en Espagne, France et en Italie et en ont construit d'autres, souvent fortifiés, au sommet des buttes et des collines. Les raids ont été un tel problème que les côtes sont restées en partie désertes jusqu'au début du XIXe siècle… Après les guerres napoléoniennes et le Congrès de Vienne de 1814-1815, les puissances européennes sont convenues d'éliminer complètement les corsaires barbaresques, et leur menace a largement été atténuée. Des incidents occasionnels se sont produits, y compris deux guerres barbaresques entre les États-Unis et les États barbaresques, jusqu'à ce que leur activité ait finalement pris fin avec la conquête française d'Alger en 1830. » (Wikipédia).
Les barbaresques auront donc accompli leurs forfaits pendant 1000 ans.
Le grand écrivain espagnol Miguel de Cervantes fut capturé en mer par les barbaresques le 26 septembre 1575 et resta prisonnier des pirates pendant 5 ans à Alger : « On me mit une chaîne, plutôt en signe de rachat que pour me tenir en esclavage, et je passais ma vie dans ce bagne, avec une foule d'hommes de qualité désignés aussi pour le rachat. Bien que la faim et le dénuement nous tourmentassent quelquefois, et même à peu près toujours, rien ne nous causait autant de tourment que d'être témoins des cruautés inouïes que mon maître exerçait sur les chrétiens. Chaque jour, il en faisait pendre quelques-uns ; on empalait celui-là, on coupait les oreilles à celui-ci et cela pour si peu de chose, ou plutôt tellement sans motif, que les Turcs eux-mêmes reconnaissaient qu'ils ne faisaient le mal que pour le faire et parce que son humeur naturelle le portait à être le meurtrier de tout le genre humain ».
La Constitution des deux pays est fondée sur deux gros mensonges
J’ai bien parlé, dans le titre de cet article, de la « désagrégation avancée des deux nations », et non pas « des deux gouvernements » ou « des deux Etats » car il faut inclure les peuples français et algérien dans cette déliquescence en cours parce que ni l’un ni l’autre, sauf quelques courageuses exceptions, ne s’est levé pour arrêter le processus de déclin initié par leurs gouvernements corrompus ni pour se libérer des contraintes que les hommes de pouvoir ont fait peser sur eux.
Ce n’est pas seulement le corps physique de ces nations qui a été atteint mais aussi le corps éthérique, vital, l’âme, que des forces extérieures malsaines ont commencé à ronger.
Ce processus de décadence a commencé en 1962, pour les deux pays, lors de l’exode massif des Européens d’Algérie obligés de se réfugier, pour la plupart, en France - cette France qui les avait abandonnés - sous la menace des barbares islamistes qui ont pris le pouvoir en Algérie et qui ne leur ont laissé d’autre choix que « la valise ou le cercueil », et ce n’était pas juste une formule. Beaucoup d’entre eux ont payé de leur vie sa vérification.
Les indigènes, d’origine kabyle d’abord et arabe ensuite, qui ont proliféré[5] sur le territoire que les Français ont dénommé « Algérie », parce qu’il fallait bien lui trouver un nom, se sont rapidement retrouvés sans ressources alors que la France, représentée par les Français d’Algérie, leur avait laissé un morceau du pays (13 départements français en parfait état de fonctionnement[6]) qu’ils ont lentement laissé se dégrader, ne voulant pas, et ne sachant pas, l’entretenir.
La première Constitution algérienne a vu le jour en 1963, constamment révisée, elle a consacré la dictature du parti unique islamique, le FLN, aux mains des militaires au pouvoir depuis 1962.
En France, la Constitution du 4 octobre 1958 est celle qui a fondé la Cinquième République et qui est toujours valide. Ce sont les Européens d’Algérie qui en sont à l’origine puisque ce sont eux qui ont alors appelé De Gaulle pour rétablir l’ordre en Algérie d’abord et, par voie de conséquence, en France.
Le Mensonge de De Gaulle en 1958 : il n’a jamais eu l’intention de garder l’Algérie à la France
Ce que les Pieds-Noirs ont reproché à De Gaulle, ce sont surtout ses mensonges et les conditions épouvantables[7] dans lesquelles ils ont été contraints de quitter leur terre.
De Gaulle est arrivé au pouvoir grâce aux Pieds-Noirs en leur faisant croire qu’il œuvrerait pour le maintien de la France en Algérie alors qu’il savait déjà qu’il ne respecterait pas les nombreuses promesses qu’il avait faites à la foule des Français d’Algérie et des musulmans fidèles à la France réunis par dizaine de milliers dans les villes d’Algérie en 1958 auprès de laquelle il venait porter la (fausse) bonne parole. Ne déclarait-il pas pertinemment le 16 septembre 1959 à l’ancienne RTF : « Depuis que le monde est monde, il n’y a jamais eu d’unité, ni à plus forte raison, de souveraineté algérienne. Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes syriens, Arabes de Cordoue, Turcs, Français, ont tour à tour pénétré le pays sans qu’il y ait eu à aucun moment, sous aucune forme, un Etat algérien. »
D’autant plus que le terme lui-même, « Algérie », a été inventé par le général Schneider en 1839. Cette seule citation de De Gaulle suffirait pour exonérer les Français d’Algérie de tout procès d’occupation d’un « pays qui ne leur appartenait pas », puisqu’il n’appartenait à personne[8] et qu’ils ont su le mettre en valeur et mettre en valeur ses richesses au-delà de toute espérance. On se souviendra de la phrase du Bachaga Boualem (photo), qui fut un temps vice-président de l’Assemblée nationale française, chef de la tribu des Beni-Boudouane, musulmans fidèles à la France, né à Soukh Arhas (comme le « pied-noir » de l’époque romaine, Saint-Augustin) : « Que de volonté il a fallu à ces premiers Pieds-Noirs dans ce pays hostile, luttant contre la fièvre, la chaleur, les pillards. Le fils à la charrue, la fille à pétrir le pain, la femme à soigner les musulmans, ils ont tout sacrifié à cette terre[9]. »
De Gaulle avait confié à Alain Peyrefitte, qui l’a retranscrite dans C’était de Gaulle, cette assertion : « Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ! ».
Ce qui s’est effectivement produit, avec et sans De Gaulle, qui n’a pris aucune mesure pour empêcher cette invasion alors qu’il en était encore temps et qu’il était donc parfaitement conscient du danger. Il a disposé de six années pour contrer cette menace. Qu’a-t-il fait ?
Que ce départ des Français d’Algérie ait été inéluctable est une autre question, question d’autant plus épineuse que les militaires français avaient gagné sur le terrain la bataille contre les terroristes islamiques du FLN.
Cette victoire est d’autant moins étonnante que, même après les horribles massacres dont ils ont été victimes, les musulmans fidèles à la France étaient au moins 4 fois plus nombreux que les partisans de la séparation.
Selon Bernard Lugan, qui se base sur des sources parlementaires algériennes, les trois-quarts des 2 millions de porteurs de la carte de moudjahidine sont des faux. « Le mythe d’un peuple unanimement dressé contre le colonisateur connaît donc de sérieuses lézardes. D’autant plus que ceux que l’histoire officielle présente comme une minorité de « collaborateurs » et de « traîtres » semblent avoir été plus nombreux que les moudjahidines… En effet, (…) alors que le processus menant à l’indépendance était clairement engagé, 307.146 Algériens servaient alors dans l’armée française (selon les minutieux registres de cette même armée, NDLR) contre environ 65.000 moudjahidines. »
C’est à ce même moment de victoire totale de la France contre les rebelles que De Gaulle leur a offert cet immense territoire français (2.382.000 km2, dont 2.000.000 de km2 pour le seul Sahara qui regorge de ressources naturelles, notamment pétrolifères) sans contrepartie, si ce n’est ces scandaleux « Accords d’Evian » qui n’ont jamais été respectés par le FLN.
Pourquoi avoir envoyé à la mort ces dizaines de milliers de soldats français, de Pieds-Noirs, de harkis, sachant que c’était en pure perte[10] ?
Cette félonie ne lui a pas réussi puisqu’il a été obligé de quitter le pouvoir six ans après sa trahison. La décadence française n’a cessé de s’amplifier après sa forfaiture, chaque président de la France se révélant plus nocif et plus anti-Français que son prédécesseur, chacun rivalisant d’ingéniosité pour détruire le pays qu’il était chargé d’administrer, jusqu’à l’apothéose : Macron. Il faut beaucoup d’imagination pour concevoir pire que lui dans l’avenir.
Le Mensonge du pouvoir algérien en 1954 : le FLN était composé d’islamistes et non d’indépendantistes
Dans une interview au Monde datée du 4 décembre 1980, Ben Bella, le premier président de la République algérienne déclarait : « Plus que l’arabisme, c’est l’islamisme qui offre le cadre les plus satisfaisant, non seulement parce qu’il est plus large et donc plus efficace » et il avouera au même journaliste que le nationalisme ne fut « qu’une posture, une tactique, une ruse ».
« D’aucuns diraient une manifestation de la taqîya, disposition coranique qui autorise la dissimulation de ses objectifs religieux… » rajouteront les journalistes de Valeurs actuelles dans le remarquable hors-série n° 21 qu’ils ont publié sur la guerre d’Algérie.
C’est donc le chef du FLN lui-même qui reconnaît que l’objectif principal qui avait motivé cette rébellion n’était pas d’ordre politique mais religieux ; ce n’était pas le nationalisme, façon romantique, dont s’étaient entiché les progressistes de l’époque (qui serviront de « porteurs de valise » aux terroristes), ni même le panarabisme qui était le but de ce soulèvement brutal et inattendu, mais l’islamisation de la population indigène[11]. On comprendra ensuite que ce qui intéressait vraiment les moudjahidin, les « combattants de la foi », c’était le djihad, la guerre sainte et puis, ensuite, la prise de pouvoir et la mise en place d’une organisation stricte pour garder ce pouvoir, et surtout pour contrôler le profit que génèrera l’énorme cadeau que leur avait fait De Gaulle en leur offrant le Sahara.
Il suffisait de désigner la colonisation et la France comme uniques responsables des déboires de leur population afin de masquer la corruption des dirigeants et leur incapacité à gouverner ; j’ai décrit dans un article précédent daté du 8 juin 2024, Les Algériens exigent de la France repentance et compensations : Ah bon ? Et de quel droit ? la façon dont les dirigeants algériens ont, depuis leur accession au pouvoir en 1962, élaboré et entretenu un sentiment de haine de la France et des Français auprès de leur population, et particulièrement de leur jeune population, ce qui explique le comportement excessivement agressif et les intolérables exactions des jeunes Algériens, Franco-Algériens ou Français d’origine algérienne à l’encontre du pays qui les accueille et qui les nourrit[12].
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] https://tvl.fr/algerie-macron-l-humiliation-de-trop-jt-du-mercredi-16-avril-2025
[2] Bernard Lugan, Histoire des Algéries des origines à nos jours, 2025, p.19., édition Ellipses.
[3] Y compris la Russie, NDLR.
[4] Voir mon ouvrage : Guide secret de la Côte d’Azur, éditions Ouest-France, p. 18-19.
[5] La population indigène a été estimée à 2,5 millions d’habitants en 1830, 12 millions en 1962 et elle est évaluée à 47 millions en 2025 ; voir aussi les études du CDHA : https://www.cdha.fr/partie-1-levolution-demographique-de-lalgerie-francaise-et-ses-consequences
[6] L’Algérie n’était pas une « colonie » française comme on ne cesse de le répéter ; c’était une partie du territoire français constituée par 13 départements français.
[7] Voir notre article : https://nice-provence.info/2023/07/07/oran-5-juillet-1962-fin-un-monde/
[8] « Le dey Mustapha Pacha régnait en maître absolu au nom du sultan de Constantinople sur les 40 000 habitants d’Alger et, de manière plus informelle, sur les 2 millions d’Arabes et de Berbères qui peuplaient le reste du pays divisé en plus de 1000 tribus dont à peine le tiers lui acquittait l’impôt. » (Comment l’Algérie devint française, Georges Fleury, éditions Perrin)
[9] Pour remettre les idées à l’endroit, prenez le temps de regarder cette courte vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=fZGWsnc1SJ8
[10] Nous pourrions nous retrouver dans la même situation si Macron persiste à provoquer la Russie alors que tout le monde connaît l’issue de cette bataille qui serait fatidique pour la France.
[11] Les premières victimes et les plus nombreuses de la guerre d’Algérie (environ 200 000) furent des musulmans pour la plupart abominablement torturés, que les membres du FLN voulaient montrer en exemple à leurs coreligionnaires afin de les dissuader de collaborer avec les Français, ce qu’ils avaient fait en toute bonne conscience depuis des générations.
[12] Voir mon article du 8 juin 2024 : https://nice-provence.info/2024/06/08/algeriens-exigent-france-repentance-compensations-de-quel-droit/
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mardi, 29 avril 2025
Terres rares et terres contestées
Terres rares et terres contestées
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/terre-rare-e-terre-contese/
La Chine a annoncé qu'elle imposera des restrictions significatives à son exportation de terres rares. Secteur stratégique, dans lequel Pékin est, pratiquement, hégémonique. Elle contrôlait environ 99% de la production jusqu'en 2023. La situation n’a pas beaucoup évolué, car les tentatives de développer l’extraction des terres rares en Australie, au Vietnam et dans d'autres pays restent totalement, ou presque, dépendantes de l'industrie de raffinage chinoise. Il faudra des années avant qu'elles ne parviennent à s'en dissocier, même partiellement.
La portée stratégique de cette décision chinoise est évidente. Elle représente une réaction claire, peut-être la première, aux politiques protectionnistes de Washington, que Pékin considère comme anti-chinoises. Et, pour demeurer objectif, ce n'est pas sans de bonnes raisons.
Trump a déplacé le rapport avec Pékin d'un plan militaire – que l'administration Biden poursuivait – à un plan plus commercial. Et c’est bien dans le style de l’homme, qui conçoit les guerres comme des affrontements d'intérêts, comme un jeu d'exportations et d'importations, comme une concurrence en affaires… et seulement en dernière, et extrême, instance comme un affrontement armé.
Cela ne change rien au fait que l'affrontement avec la Chine est, à sa manière, une "guerre". Un affrontement commercial, pourrait-on le définir, qui peut ne pas faire couler directement le sang des soldats, mais qui pourrait causer des bouleversements globaux considérables, peut-être même incommensurables.
À supposer, et à ne pas accorder, que Trump et son vice-président Vance aient le temps de mettre en œuvre leur stratégie.
Qui est, ensuite, la stratégie déterminée par le système industriel américain, en difficulté depuis longtemps en raison de la concurrence étrangère. En particulier en raison de la concurrence chinoise.
Pékin connaît bien le jeu. Et réagit en frappant Washington au niveau des terres rares, dont elle maintient un contrôle presque hégémonique.
Cependant, il ne s'agit pas seulement d'… "affaires". Les terres rares sont des éléments fondamentaux pour l'industrie militaire. Et le système militaire américain dépend lourdement des importations de terres rares en provenance de Chine.
La décision de Pékin a donc une double valeur.
Elle est une rétorsion contre le protectionnisme de Washington qui nuit gravement aux exportations chinoises.
En même temps, elle met en crise l'industrie militaire américaine, tout en favorisant sa propre croissance dans ce secteur.
Et se plaçant ainsi dans une position de force en cas de prochain affrontement armé.
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mercredi, 23 avril 2025
Une nouvelle "Voie de la main gauche"? La réconciliation entre la pensée de Nick Land et celle d'Alexandre Douguine
Une nouvelle "Voie de la main gauche"?
La réconciliation entre la pensée de Nick Land et celle d'Alexandre Douguine
Michael Kumpmann
La réélection de Trump en 2024 a apporté un nouveau phénomène qui avait rarement été remarqué par le public auparavant. Sa première présidence en 2016 est apparue comme une coalition de conservateurs libéraux classiques issus de régions « structurellement menacées » comme la « Rust Belt », avec une fraction très bruyante de trolls d'Internet qui formaient l' « insurrection en ligne du lumpenprolétariat » et qui était aussi par endroits un pendant de droite de ce que le mouvement « queer » représente pour les libéraux de gauche (parfois même au sens littéral : voir Femboys, Milo Yiannopopulous et Alt Right Furries). Clinton, on le sait, a traité ce mouvement de « basket of deplorables ». Cette tendance postmoderne extrême a absorbé comme une éponge tout le reste, que ce soit le libertarisme, la droite européenne, les néoréactionnaires, etc. et/ou les a marginalisés dans le débat.
Cette Alt Right postmoderne a toutefois perdu beaucoup de son importance après Charlottesville, s'est divisée en d'autres mouvements comme Groyper et Q-Anon, et a plutôt fait de gros titres, tous négatifs. Cela a permis à certains éléments qui avaient été absorbés par l'Alt Right, comme le libertarianisme, la quatrième théorie politique, la nouvelle droite européenne, etc. d'agir à nouveau plus librement et de faire eux-mêmes les gros titres. En ce qui concerne le libertarianisme, la réélection de Trump a eu un effet nettement plus libertarien qu'auparavant (voir aussi l'interview de Musk avec Alice Weidel, dans laquelle les deux se sont étonnamment mis d'accord sur une position libertarienne).
Un autre facteur qui s'est révélé nettement plus important est un phénomène que Douguine et d'autres ont appelé la « droite technologique » (Tech Right), et qui se rapproche beaucoup de l'idée de Nick Land sur l'accélérationnisme. Elon Musk, qui est passé dans le camp Trump, et son associé Peter Thiel sont devenus des figures très en vue. C'est pourquoi de nombreux libéraux de gauche affirment même que Musk est le véritable président et que Trump n'est qu'une marionnette (en fait, il faut dire que l'achat de Twitter par Musk a probablement été le plus grand coup de la droite politique et qu'avec cette action, il a obtenu bien plus de résultats, par exemple sur le capitalisme, que Le Pen sur la politique classique en France. Ce point devrait faire réfléchir la droite européenne qui est très anticapitaliste).
Même Alexandre Douguine est devenu tout à coup (par rapport à ses articles précédents sur ces sujets) étonnamment amical envers la Tech Right, et a même vu en elle un potentiel spirituel dans le sens d'une « Voie de la main gauche ».
Mais qu'est-ce que la droite technologique ?
Ce que Douguine appelle « Tech Right » a souvent été désigné dans les cartes Nr/X (censées décrire les pôles fondamentaux des néoréactionnaires) comme « techno-commercialisme ». Un terme qui a cependant souvent été source de plus de confusion que de compréhension (la revue allemande Krautzone a même utilisé ce terme comme synonyme de libertaire [1]).
Le technocommercialiste le plus célèbre est Nick Land. Un autre auteur célèbre dans ce domaine est Robin Hanson (qui veut utiliser les systèmes électroniques pour réformer les lois électorales et fiscales, afin de permettre aux citoyens de décider directement combien d'argent l'État dépense et pour quels sujets. Aujourd'hui, de nombreuses personnes comptent également Peter Thiel et Elon Musk parmi les techno-commercialistes.
Ces penseurs sont généralement très axés sur la technologie et la cybernétique, ils s'intéressent à la blockchain, aux smart contracts, etc. Ces domaines ne sont toutefois pas strictement séparés au sein de Nr/X. Bien que les deux autres pôles soient la théonomie (la tradition) et l'ethnonationalisme, ils peuvent aussi se recouper.
Le meilleur exemple en est Michael Anissimov, qui était actif chez les techno-commercialistes, mais qui a en même temps popularisé Julius Evola chez les néo-réactionnaires. Mencius Moldbug représente en quelque sorte un pôle neutre, qui, lui, a participé à tous les domaines. Moldbug a écrit à la fois des textes sur la nécessité d'un roi et des textes sur la façon dont ce roi devrait utiliser la technologie comme les contrats intelligents pour assurer son contrôle sur « l'état d'urgence » dans son royaume [2] - [3].
Après que Moldbug se soit retiré pour un temps, Nick Land est devenu officieusement la figure centrale des néoréactionnaires. Comme beaucoup ne le supportaient pas, lui et ses côtés transhumanistes, il y eut une sorte de révolte de palais, appelée Hr/X (réaction théorique), dans laquelle des représentants de la tradition et de la (re)valorisation de l'ethnos voulaient de facto se débarrasser de Nick Land [4]. Dans le sillage de la révolte et de la décadence de l'Alt Right (qui a coulé de très nombreuses parties de l'ancienne carte Nr/X.), le leadership de Moldbug a décidé de se débarrasser de Nick Land. Par exemple, le dragueur Dayrush Valizadeh a été temporairement compté parmi les Nr/X. Celui-ci a maintenant fermé ses blogs et est devenu un chrétien orthodoxe russe très croyant), mais cette révolte de palais a disparu et Moldbug et le pays sont de retour.
Douguine a souvent critiqué Nick Land et a écrit plusieurs textes contre son idée d'accélérationnisme. Depuis la réélection de Trump, Douguine s'est toutefois montré nettement plus amical envers Nick Land et cette thématique, et distingue désormais une forme tolérable, « de droite », de l'accélérationnisme, et une forme mauvaise / woke de celui-ci [5].
Voir ici la citation suivante, tirée de « An even deeper State » :
À un certain moment, cependant, les accélérationnistes de la Silicon Valley se sont divisés en deux courants - les accélérationnistes de gauche et les accélérationnistes de droite. Les premiers pensaient que le progrès technologique était naturellement lié à un agenda libéral de gauche et s'opposaient fermement au conservatisme et au populisme. Les seconds, cependant, avaient proposé il y a plusieurs décennies la thèse paradoxale selon laquelle le progrès technologique et l'accélérationnisme ne dépendent pas du tout de l'idéologie en vigueur dans la société. De manière plus radicale, ils ont avancé que l'idéologie libérale - avec ses dogmes intransigeants, sa politique de genre, sa culture de l'ombre, sa DEI (Diversité, Equité, Inclusion), sa culture du cancre, sa censure, son effacement des frontières et sa migration incontrôlée - entrave actuellement le développement, non seulement en ne parvenant pas à accélérer le temps, mais en le ralentissant activement. Les leaders intellectuels de ce mouvement, tels que Curtis Yarvin et Nick Land, ont formulé la théorie du « Dark Enlightenment », affirmant que pour entrer dans le futur, l'humanité doit abandonner les préjugés de l'humanisme et de l'illuminisme classique. Au lieu de cela, un retour aux institutions traditionnelles telles que la monarchie, la société basée sur les classes, les castes et les systèmes fermés stimulerait considérablement le progrès technologique ».
Cette citation de Douguine rappelle la déclaration de Peter Thiel: « Je pense que la liberté et la démocratie ne sont plus compatibles », reprise plus tard par Nick Land [6].
Le 25 février 2025, Douguine a également écrit sur X que « l'accélérationnisme de droite » avait plus de succès que le conservatisme pur [7]. Et il a également appelé cela un « dépassement du libéralisme », un « post-libéralisme » et une forme de « post-étatisme », ainsi qu'une « forme de quatrième théorie politique [8] qui, curieusement, ne mettrait pas l'homme au centre, mais la technique » (c'est intéressant parce que lorsqu'il s'agit de partisans normaux de l'École autrichienne, il écrit seulement « ils pourraient volontiers adhérer à la Quatrième théorie politique ».
Ergo, selon Douguine, Nick Land et consorts sont déjà un pas plus loin que les autres libertaires). Il a également utilisé le terme de droite technologique pour décrire la reconnaissance du fait que le libéralisme entraverait plutôt qu'il ne favoriserait le développement technique, ce qui rappelle à nouveau la critique de la démocratie de Hans Hermann Hopper [9]. Et il a également fait l'éloge des théories kantiennes de Nick Land sur le temps [10].
Le traducteur anglais de Douguine, Michael Millerman, s'est lui aussi consacré de plus en plus aux techno-commercialistes et a qualifié le règne de Trump de « synthèse de la technologie et de la tradition qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps » et qui doit unir des éléments contraires [11].
Ainsi, avant de mettre en œuvre son plan de paix entre la Russie et l'Ukraine, Trump a d'abord instauré la paix entre Douguine et Nick Land [12] (il ne s'agit pas d'un soutien total, mais plutôt d'une sorte de tolérance et d'acceptation ainsi que d'une description). Ce que Douguine rejette toujours, c'est « l'accélérationnisme optimiste », c'est-à-dire l'idée qu'en modifiant le cerveau et le corps de l'homme, celui-ci surmontera ses limites et ira au paradis. Il faut au contraire le considérer comme un jeu avec le feu, mais qui peut aussi avoir des avantages).
Jonathan Pageau.
Dans son article « Trumpo-futurisme » [13], Douguine recommande à présent d'utiliser l'accélérationnisme comme une forme de "voie de la main gauche", mais en gardant toujours une synthèse avec la tradition, afin de ne pas être soi-même corrompu (le danger a également été souligné il y a des années par le youtubeur et sculpteur orthodoxe Jonathan Pageau [14], qui a déclaré que si l'on voulait utiliser stratégiquement un « poison socialement dégénératif », on risquait de se casser la figure). Douguine veut éviter ce danger en établissant un lien avec la tradition. Il pense donc qu'il faut à la fois de la théonomie et de l'ethnos, d'une part, ainsi que de l'accélération, d'autre part. Dans son texte « An Even Deeper State » [15], il appelle cette synthèse l'accélérationnisme de droite et la distingue d'une fraction qui veut pratiquer l'accélérationnisme au sens libéral de gauche.
Ou comme le décrit Douguine :
« La droite post-libérale veut tenter une fois de plus de faire un bond dans le futur [16]. Elle veut surmonter le libéralisme comme obstacle. C'est le combat pour ouvrir l'avenir, pour le rendre ouvert, non prescrit. C'est ce que font Elon Musk et Peter Thiel. Il y a, pour la désigner, le terme dark accelerationism.
Que signifie « sombre » dans le dark accelerationism? Cela ne veut pas dire illuminé, pas réveillé, rose, écolo... C'est l'accélérationnisme masculin, fort et dur. Le trumpo-futurisme exige une IA spéciale. Sans censure de l'esprit. Une IA sombre. Ce qui signifie : totalement ouverte, non prescrite, imprédictible. Gratuite.
Bienvenue donc dans la nouvelle ère post-libérale de la vraie liberté. L'ère de la liberté obscure.
Les libéraux craignent que l'IA ne devienne « fasciste ». Et ils l'empêchent de toutes leurs forces de se déployer. Ce faisant, ils deviennent eux-mêmes fascistes. Nous devons libérer l'IA des libéraux. »
Notes:
[1] Dans sa vidéo sur Hans Hermann Hoppe ( ?ンレハ?ンレワ-?ンレホ?ンレヨ?ンレラ ? ?ンレリ?ンレル ? | ?ンレホ?ンレム?ンレホ ?ンレホ?ンレヤ?ンレロ - ?ンレリ?ンレミ ? ? ), ils les accusent d'être des partisans de la liberté et de la modernité et disent que le Nr/X est la fusion du passé. En outre, ils mélangent la Trichotomie Grafik dans laquelle les traditionalistes et les ethnonationalistes sont au premier plan et les technocommerçants au second, avec l'implication que les traditionalistes sont perçus comme des néoruraux et les technocommerçants comme des libertaires. Le terme « Fusion » pour le numéro X est également utilisé dans les domaines de l'orthographe et de la photographie.
[2] La monarchie de droit divin pour l'intellectuel laïque moderne | Réserves sans réserve de Mencius Moldbug , Contre la liberté politique | Réserves sans réserve de Mencius Moldbug , Chapitre 1 : De Mises à Carlyle : Mon voyage de malade vers le côté obscur de la force | Moldbug sur Carlyle | Réserves non qualifiées de Mencius Moldbug
[3) Un exemple d'une telle idée est le rapport de Moldbug sur les armes militaires, que l'on peut utiliser en cas d'attaques ou de soldats déloyaux :
« La solution consiste à compléter la loyauté personnelle par des serrures d'armes cryptographiques, telles qu'elles sont utilisées aujourd'hui pour les armes nucléaires. Dans le monde des réseaux modernes, il n'y a aucune raison pour que cette approche ne s'étende pas jusqu'aux armes légères. Lorsque l'autorité légale est associée à la sécurité numérique, comme c'est le cas aujourd'hui avec le football nucléaire, les coups d'État deviennent impossibles. Les forces loyales constateront que leurs armes fonctionnent. Les unités déloyales pourraient tout aussi bien brandir des Super Soakers. Et, encore une fois, une fois que la loyauté militaire est assurée, le contrôle des foules est un problème trivial. L'ère de la loi du plus grand nombre est révolue. Elle ne le sait pas encore ».
Plus d'informations sur le changement de régime | Unqualified Reservations par Mencius Moldbug
[4] HRx prend sa sortie - froudesociety et NRx vs. HRx - Grey Enlightenment
[5] Douguine s'empare là de l'idée de Q-Anon d'un Deep State américain etprésente, sous forme descriptive, qu'il existerait deux types de Deep State. Une forme Woke et une forme Anti Woke, plutôt conservatrice. Et l'investiture de Trump est un putsch intérieur d'un groupe contre un autre. Et si ce groupe, qui s'est déjà rallié à Trump, considère, comme le dit Moldbug, que la démocratie est un problème et que ce problème doit être résolu par une nouvelle forme de monarchie technique, il n'y a pas lieu de s'en inquiéter. Voir notamment cette phrase :
« Mon hypothèse est que ce phénomène de l'ombre est devenu le fondement d'un État encore plus profond. Ces individus étaient moins des conservateurs traditionnels de droite et plus des opposants idéologiques au gaucho-libéralisme et au mondialisme. En outre, selon leur théorie, un progrès technologique réussi et un saut décisif vers de nouvelles technologies et de nouvelles formes d'existence ne sont réalisables qu'au sein de systèmes sociopolitiques et culturels relativement fermés qui reproduisent des formes féodales et monarchiques d'organisation sociale à un nouveau stade de l'évolution. »
Il faut également souligner ici que de nombreux auteurs de la page d'accueil ont déjà commencé à parler d'Amazon, d'Apple et d'autres entreprises comme d'une nouvelle forme de féodalisme. ("Technofeudalisme : Was den Kapitalismus tötete : Varoufakis, Yanis, Schäfer, Ursel : Amazon.de : Livres ) Ils ne pensent toutefois pas cet état de choses de manière aussi explicite et littérale que Moldbug, Douguine et les néo-réactionnaires.
[6] Sur la conscience malheureuse des néoréactionnaires - Journal #81
Nick Land a souligné que la Démocratie dans l'Antiquité classique était déjà considérée comme la fin des conflits et des guerres de religion et comme le moment de l'histoire des guerres de religion. Ce sont les libéraux qui ont levé le voile sur la situation la plus critique de la société.
[7] https://x.com/AGDugin/status/1894340279030755392
[8] https://x.com/AGDugin/status/1884786277930631407
[9] « Plus radicalement, ils ont soutenu que l'idéologie libérale - avec ses dogmes inébranlables, sa politique de genre, sa culture de la liberté, sa diversité, son équité, son inclusion, sa culture de l'annulation, sa censure, son effacement des frontières et sa migration incontrôlée - entrave actuellement le développement, non seulement en n'accélérant pas le temps, mais en le ralentissant activement. Les leaders intellectuels de ce mouvement, tels que Curtis Yarvin et Nick Land, ont formulé la théorie des « Lumières sombres », affirmant que pour entrer dans l'avenir, l'humanité doit se débarrasser des préjugés de l'humanisme et des Lumières classiques. Au lieu de cela, un retour aux institutions traditionnelles telles que la monarchie, la société de classes, les castes et les systèmes fermés favoriserait considérablement le progrès technologique. »
Un Etat encore plus profond et les « Lumières sombres » - Arktos
[10] https://x.com/AGDugin/status/1884005571851903294
[11] Les racines anciennes de la scission entre la droite technologique et la droite technologique et entre MAGA et la droite technologique : Une alliance durable ?
[12] Voir également la citation suivante de Douguine: « Alors que la droite technologique reste une minorité au sein du populisme trumpien lato sensu, elle représente la voix de ce que nous avons appelé de manière conditionnelle « l'État encore plus profond ». Essentiellement, cette idéologie donne la priorité à la technologie pure et à l'accélération de la transition globale de l'humanité vers un nouveau niveau - vers l'AGI, l'IA puissante et la singularité. Récemment, Elon Musk a écrit sur son compte X: « Nous sommes à l'horizon des événements de la singularité ». Aux yeux des technocrates, l'obstacle à cette transition est l'idéologie libérale (à leurs yeux, idiote), qu'ils sont en train de démanteler avec succès aux États-Unis, parallèlement à l'État profond dans lequel elle s'était enracinée.
Si cette interprétation est correcte, beaucoup de choses deviennent plus claires. Tout d'abord, nous comprenons précisément quelle force, et à quelles fins profondes, a permis à Trump de gagner (les élections américaines de 2020 et la politique européenne actuelle sont des exemples de la manière dont les élections peuvent être empêchées). Ensuite, elle explique pourquoi la résistance de l'État profond a été relativement facile à surmonter : un segment de celui-ci (le secteur de la haute technologie et certaines factions au sein des communautés de la sécurité et de l'intelligence) avait déjà été réformé idéologiquement selon les principes des « Dark Enlightenment » (Lumières sombres). Enfin, cela explique pourquoi Trump agit de manière si décisive : il ne s'agit pas simplement d'une question de tempérament, mais d'un plan global visant à accélérer la progression du temps lui-même. Cela transcende le simple populisme ; c'est de la philosophie, de la stratégie et même de la métaphysique. »
[13] Le Trumpo-futurisme : la théorie de la liberté obscure - Alexandre Douguine
[14] Pouvons-nous briser la société sans nous briser nous-mêmes ? | Jonathan Pageau
[15] Un État encore plus profond et les « Lumières sombres » - Arktos
[16] Je fais référence ici à mon article consacré à cette thématique: Donald Trump et l'effondrement des frontières et de l'avenir | Геополитика.RU
18:27 Publié dans Actualité, Nouvelle Droite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, dark enlightenment, lumières sombres, nick land, alexandre douguine, futurisme, archéofuturisme, accélérationnisme, tech right, deep state | |
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Les tarifs de Trump
Les tarifs de Trump
par Joakim Andersen
Source: https://motpol.nu/oskorei/2025/04/11/trumps-tariffer/
Les tarifs de Donald Trump ont été présentés dans les médias suédois comme des expédients plus ou moins irrationnels, comme une manœuvre risquée, basée sur un manque de connaissances en économie politique fondamentale. Les tarifs conduiraient à des guerres commerciales, des krachs boursiers et des pertes pour tout le monde, tel est le raisonnement que nous rencontrons souvent. Ce n’est pourtant pas si simple, il y a une rationalité derrière cela, même si le bien-être de l'Europe ne joue pas un grand rôle dans le plan. Il se peut même que la politique américaine se dirige désormais, comme le suggèrent les déclarations concernant le Groenland, vers "une phase d'exploitation et de pillage plus ouverte". On peut voir des similitudes entre les tarifs de Trump et la politique d'Athènes à l'aube de la guerre du Péloponnèse, mais la principale cible des tarifs n'est pas l'Europe.
Les tarifs révèlent les tensions dans la politique américaine, d'une part entre un hegemon et le gardien du système du dollar, d'autre part une nation avec un peuple ("un pays, c'est son peuple, pas sa géographie", pour citer Elon Musk). Le système du dollar présente plusieurs avantages pour les États-Unis, la demande pour la monnaie de réserve mondiale dépasse la demande de biens américains, mais cela entraîne également des risques tels que des déficits commerciaux et une désindustrialisation. Cela a durement frappé la classe ouvrière américaine ; c'est aussi un réel problème pour la sécurité et pour la politique de défense de voir la base industrielle se déplacer à l'étranger (une nation qui ne peut pas fabriquer ses propres drones est un État vassal, pour revenir à Musk). Trump a décrit les déficits commerciaux avec des pays comme la Chine comme le reflet d'un commerce injuste depuis un certain temps, ce qui n'est pas complètement déraisonnable compte tenu des différences dans les politiques salariales, monétaires et environnementales ; les tarifs ne devraient donc pas être trop surprenants.
Il existe un certain nombre d'interprétations intéressantes de la politique commerciale américaine sous Trump II. Curtis Yarvin (photo), le blogueur auparavant connu sous le nom de Mencius Moldbug, fait désormais référence aux mercantilistes et à Friedrich List dans ses analyses. Il note notamment que "si nous équivalons la 'valeur de la terre et de son peuple' au bien commun, nous voyons rapidement qu'une politique commerciale qui génère des profits (comme celle de la Chine) va probablement mieux corréler avec le bien commun qu'une politique commerciale qui entraîne des pertes".
Les pays avec des excédents commerciaux se portent généralement mieux que ceux qui présentent des déficits. Cela fait que le réflexe de Trump, selon Yarvin, est sain. Mais un réflexe n'est pas suffisant ; "Trump a toujours les bons réflexes. Mais un réflexe n'est pas un plan… il semble intuitivement beaucoup plus difficile de réindustrialiser l'Amérique, un pays vieux et riche, que l'Asie du milieu du siècle, un pays jeune et pauvre". Yarvin identifie ici les difficultés à réindustrialiser un pays et le besoin de planification centrale. Ses textes sur les tarifs sont intéressants et représentent son développement continu en tant que penseur qui raisonne dans un sens européen, en s'éloignant des tendances anglo-saxonnes aux résultats douteux. Il s'oppose également à une économie fondée sur le "travail hélote" mal rémunéré, qu'il s'agisse d'activités à l'intérieur ou à l'extérieur des frontières américaines. En même temps, il est conscient des lacunes de l'administration Trump, "le paradoxe fondamental de la deuxième administration Trump, dans toute sa grandeur et sa régression".
D'un grand intérêt dans ce contexte est aussi A User’s Guide to Restructuring the Global Trading System de Stephen Miran (photo). Miran a identifié la tension entre le rôle d'hegemon et celui de nation, il a prévu en novembre dernier que Trump essaierait de remodeler les systèmes commerciaux et financiers internationaux. Il était également conscient de l'aspect de lutte des classes au sein du système dollar, "d'un point de vue commercial, le dollar est perpétuellement surévalué, en grande partie parce que les actifs en dollars fonctionnent comme la monnaie de réserve mondiale. Cette surévaluation a lourdement pesé sur le secteur manufacturier américain tout en bénéficiant à des secteurs financiarisés de l'économie d'une manière qui avantage les Américains riches" (comparez la distinction que formule le professeur Hudson entre capitalisme industriel et capitalisme financier). Le statut du dollar en tant que monnaie de réserve coûte plus à la classe ouvrière américaine que cela ne lui rapporte, mais ce n'est pas nécessairement le cas pour d'autres classes.
Miran a réfléchi sur des tarifs optimaux et leur lien avec la géopolitique. Historiquement, les États-Unis ont eu des droits de douane faibles envers plusieurs pays pour favoriser leurs économies: "par exemple, les États-Unis n'imposent que 2,5 % de tarifs sur les importations automobile de l'UE, tandis que l'Europe impose un droit de 10% sur les importations automobiles américaines. De nombreux pays en développement appliquent des taux beaucoup plus élevés, et le Bangladesh a le taux effectif le plus élevé au monde à 155%. Ces tarifs sont, en grande partie, des héritages d'une époque où les États-Unis voulaient ouvrir généreusement leurs marchés au reste du monde à des conditions avantageuses pour aider à la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale, ou à la création d'alliances pendant la guerre froide". Une telle politique n'est plus abordable pour les États-Unis; l'objectif est donc de redistribuer les coûts et de créer des zones de sécurité qui ont également une dimension économique. Miran a cité le ministre des Finances de Trump, Scott Bessent : "segmenter plus clairement l'économie internationale en zones basées sur des systèmes de sécurité et économiques communs aiderait à… mettre en évidence la persistance des déséquilibres et introduire davantage de points de friction pour y faire face."
Il y a plusieurs aspects à cela. L'un d'eux est le mouvement MAGA, qui consiste à favoriser les électeurs américains aux dépens des non-Américains. Miran a écrit à ce sujet que "l'équipe Trump considérera les tarifs comme un moyen efficace d'augmenter les impôts sur les étrangers pour financer le maintien de faibles taux d'imposition pour les Américains". Les tarifs peuvent bénéficier au bien-être américain; "l'augmentation des tarifs globaux effectifs à partir de niveaux actuellement bas, proches de 2%, augmentera en fait le bien-être agrégé aux États-Unis. Une fois que les tarifs commencent à dépasser 20% (sur une base large et effective), ils deviennent réduits en termes de bien-être". L'économie politique est en même temps une économie géopolitique, l'objectif est de faire payer les autres pays pour la zone de sécurité américaine. Notamment en réduisant la valeur du dollar et en réindustrialisant les États-Unis. Les méthodes sont la carotte et le bâton, des menaces de tarifs et des promesses de protection. Intéressant dans ce contexte est que même si l'UE réagit négativement à cette déclaration, les États-Unis pourraient en bénéficier. Miran a mentionné que l'UE, dans un tel scénario, serait contrainte d'élargir sa propre défense, "allégeant le fardeau de sécurité mondial des États-Unis et menaçant moins l'extension de nos capacités, cela atteindrait plusieurs objectifs. L'Europe prenant un plus grand rôle dans sa propre défense permet aux États-Unis de se concentrer davantage sur la Chine, qui représente une menace économique et de sécurité nationale beaucoup plus grande pour l'Amérique que la Russie, tout en générant des revenus". Beaucoup d'indices montrent que la Chine est la principale cible des tarifs, tant sur le plan économique que géopolitique.
En passant, il convient de noter que les tarifs pourraient réduire le déficit américain, à la fois en augmentant les revenus de l'État et en rendant les prêts moins chers en raison de l'inquiétude des marchés. Mais il semble s'agir principalement de géopolitique et d'une tentative de remodeler le système international à l'avantage américain. Michael Hudson (photo) l'a résumé en disant "le reste du monde devrait être transformé en une économie tributaire des États-Unis, en bloquant toute alternative au dollar tout en leur faisant perdre de l'argent sur chaque action, obligation ou titre du Trésor qu'ils achètent". Ce n'est pas nécessairement une révolution qui sert les intérêts de l'Europe, et Miran était conscient des risques significatifs, mais il y a une rationalité derrière tout cela et selon Miran de réelles possibilités de succès. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un président américain réforme les systèmes économiques internationaux sans que le monde ne se soulève de manière significative, comparez Nixon et Bretton Woods en 1971.
En même temps, il est encore difficile de savoir où tout cela mènera. La politique de Trump se caractérise par des déclarations spectaculaires, des renégociations et des "deals", et les tarifs n'ont pas fait exception. Si l'on devait chercher des signes de "5D chess", il est probable que la cible soit la Chine, probablement aussi l'Iran. En revanche, il reste à voir dans quelle mesure l'économie américaine peut être revitalisée ; Hudson l'a décrite comme une "décadence désindustrialisée" et a déclaré que "là où vous devez revenir en arrière, c'est toute la transition des États-Unis vers une économie post-industrielle, financiarisée, à la recherche de rentes. Mais les rentiers ont cannibalisé l'industrie, et il n'y a pas de parti politique qui soutient une alternative". Il est possible qu'Hudson surestime la dépendance de Trump aux intérêts financiers et sous-estime son aspect populiste, mais il est également possible que les dernières déclarations soient une tentative de compromis impossible entre les intérêts du peuple ordinaire et de l'élite financière. Cela reste à voir.
Lectures complémentaires:
Curtis Yarvin – Implementing market-balanced trade
Curtis Yarvin – The problem with Trumpian mercantilism
Stephen Miran – A User’s Guide to Restructuring the Global Trading System
Michael Hudson – Trump’s Trade Policies: A Fast Track to Economic Ruin
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lundi, 21 avril 2025
Actualité judiciaire: deux procès retentissants - Défense interdite !
Actualité judiciaire: deux procès retentissants
Défense interdite!
par Georges Feltin-Tracol
Deux procès retentissants percutent l’actualité judiciaire de ces dernières semaines : ceux de l’acteur Gérard Depardieu et des assistants parlementaires européens du FN – RN. Si le premier est en attente d’un jugement prévu au 13 mai prochain, le second a rendu son verdict le 31 mars dernier. Certes, les deux affaires ne sont pas comparables. On remarque cependant des convergences.
Gérard Depardieu est poursuivi pour des agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film Les Volets verts de Jean Becker. Le parquet a requis contre lui dix-huit mois de prison avec sursis, vingt mille euros d'amende, l’indemnisation des parties civiles, son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles, une obligation de soins psychologiques et deux ans d’inéligibilité, le tout avec exécution provisoire, rendant ainsi les recours non suspensifs. Le parquet utilise de plus en plus souvent les injonctions thérapeutiques psychiatriques. Non seulement maints terroristes sont déclarés détraqués du ciboulot, l’Hexagone étant devenu le pays du droit d’asile psychiatrique, mais cette mesure s’applique aussi aux dissidents et autres contestataires. Quant à la demande d’inéligibilité, elle surprend. Notre « Gégé » national aurait-il l’intention de se présenter à la course élyséenne de 2027 ? Face à des concurrents potentiels tels Cyril Hanouna, Juan Branco et Madame Michu, il animerait une campagne détonnante et atypique. Alors Depardieu chef de la France ? Pas du tout !
La peine d’indignité nationale n’existe plus et la dégradation citoyenne ne s’envisage pas encore; cette peine complémentaire s’apparente à une mesure d’humiliation civique à l’instar de l’inéligibilité immédiate décidée à l’encontre de Marine Le Pen. Le système judiciaire hexagonale fabrique du sous-citoyen, du citoyen de seconde zone (à faible émission?).
On conseillerait à Gérard Depardieu de narguer ses accusateurs en usant de ses autres nationalités. Naturalisé des Émirats arabes unis (singulier pour un producteur de vin) et de la Fédération de la Russie, rien ne l’empêcherait de briguer une fonction politique locale en république de Mordovie. Une condamnation française n’a aucune incidence en Russie, surtout par ces temps troublés…
Pendant les audiences de ces deux procès, les droits de la défense ont été dénigrés. Données le soir même du jugement aux médiacrates du Régime alors que les avocats des condamnées ne les ont reçus que le lendemain matin, les attendus du procès contre le FN – RN dénoncent sans vergogne le choix souverain de la défense d’utiliser tous les moyens inscrits dans la procédure pénale.
Certes, le tribunal « convient de relever que, dix ans après la dénonciation des faits, toutes les personnes condamnées contestent les faits, ce qui est évidemment leur droit », car il faut toujours revendiquer une quelconque impartialité devant l’opinion publique. Les attendus poursuivent leur charge en estimant que les personnes condamnées « n’ont dès lors exprimé aucune prise de conscience de la violation de la loi qu’elles ont commise ni a fortiori de l’exigence particulière de probité et d’exemplarité qui s’attache aux élus ». Pis, toujours dans ce long et riche texte qu’étudieront des générations d’étudiants en droit, les trois juges critiquent « le système de défense des prévenus [qui] se caractérise par le peu d’intérêt pour la manifestation de la vérité, le refus du débat contradictoire, la tentation constante d’éviter le débat de fond, la négation des évidences, au mépris des faits ». On est bien dans l’Hexagone avec l’emploi de l’inversion accusatoire. Il serait profitable de comparer ces arguments avec ceux des divers procès contre Alfred Dreyfus, par exemple. Les similitudes étonneraient…
Par-delà ce triumvirat, la magistrature désire que les prévenus clament d’entrée leur culpabilité, demandent un hypothétique pardon et éprouvent des regrets sincères sans que les peines soient au final atténuées. Parce que les prévenus du procès des assistants européens revendiquent leur indépendance, ils sont fortement frappés. Parce que Gérard Depardieu ne cède pas, il faut craindre de la sévérité de la sentence à venir. Et si les magistrats ne le font pas, la condamnation sera dès lors médiatique.
Dès le procès terminé le 27 mars dernier, le quotidien – phare de la désinformation à la date du 28 mars 2025, Le Monde, publiait une pétition de deux cents avocats outrés par la défense énergique de Me Jérémie Assous, le défenseur de Gérard Depardieu. De leur côté, les avocats des deux plaignantes avancent la notion de « victimisation secondaire ». Cette expression méconnue et fumeuse concerne les défaillances de la procédure judiciaire et les méthodes en audience de la défense rude et vigoureuse de l’acteur qui auraient provoqué chez elles de nouvelles et grandes souffrances. Dans une tribune de Libération du 7 avril 2025, un certain Christian Salmon, écrivain de son état, estime pour sa part qu’« au-delà du détournement des fonds européens, le FN s’était livré selon les juges à un véritable détournement de procédure, contestant la capacité de la justice à établir la vérité ». On reste pantois devant de pareilles affirmations.
Oui, l’avocat de Gérard Depardieu n’a pas hésité à bousculer les parties civiles. Ces dernières « considèrent, assure Me Assous (photo), que c’est une agression supplémentaire que de se défendre. [...] Et vous êtes face à des individus qui considèrent qu’en posant une question simple, en mettant une plaignante face à ses contradictions, je participe à l’humiliation. Mais la défense, ça ne consiste pas à dire, comme l’avocat de Ceauscescu, “ Mon client est coupable, il mérite la mort “ ». Cet avocat applique donc une défense de rupture dans le prétoire. Il s’agit d’une méthode pratiquée en son temps par un célèbre ténor du barreau, Jacques Vergès (1925 – 2013).
Interrogé dans le cadre du numéro double 10 – 11 de la revue Krisis d’avril 1992, Jacques Vergès définit la « défense de rupture ». Il évoque d’abord son contraire, « le procès de connivence [qui] est le procès classique. C’est le procès dans lequel juges, accusé, accusateur public sont d’accord sur les principes. Par rapport à ceux-ci, il s’agit donc seulement de discuter du degré de responsabilité de l’accusé, lequel s’y référera lui-même pour présenter sa défense ». Jacques Vergès ajoute qu’« à aucun moment, il n’est question de discuter du bien-fondé des principes que la société invoque ».
On peut penser que la défense aux procès Depardieu et des assistants parlementaires a cherché « à démontrer l’existence d’un conflit fondamental comme seul cadre pertinent d’appréciation des actes commis par ceux que l’on entend juger ». La défense de rupture n’est toutefois possible que si « l’accusé, selon Me Vergès, rejette les principes que partagent l’immense majorité des membres de la société où il se trouve ». Pour le FN – RN, le contentieux avec la bureaucratie politisée du Parlement dit européen porte sur l’interprétation de la fonction d’assistant parlementaire. Quant à Gérard Depardieu, il sert de cible ô combien visible pour une coterie wokiste délirante. Les accusations post-mortem contre l’abbé Pierre et son effacement de sa fondation éponyme sont d’autres signaux flagrants de ce délire médiatico-associatif subventionné.
Dans ces conditions, la défense de rupture s’impose de droit. Fort de sa longue expérience professionnelle, Jacques Vergès (photo) avait la conviction qu’« un procès, dit-il, contrairement à ce que l’on croit communément, n’est pas une recherche consensuelle de vérité, mais un combat ». Il devient par conséquent évident qu’« un procès de rupture à caractère politique, continue-t-il, éclaire les contradictions profondes de la société. Il sème le doute auprès de ses membres et entrave ainsi son bon fonctionnement. Mais encore faut-il que le moment s’y prête. Si c’est le cas, le procès peut permettre de donner au plus grand nombre une claire conscience de ce qui est impliqué dans le moment qu’ils vivent. La conscience est toujours prête à vaciller, pourvu que les circonstances y soient favorables ». Ce moment serait-il propice pour le RN et Gérard Depardieu? Seul l’avenir le dira.
La présente offensive contre les droits de la défense ne se limite pas à ces deux procès emblématiques. Lors d’une comparution immédiate de militants identitaires, le magistrat les réprimande parce qu’ils ont gardé le silence en garde-à-vue, droit pourtant inscrit dans la loi ! La volonté de susciter une défense à la fois rampante et complice n’est que l’étape la plus récente d’une détestable involution qui rend suspect tout détenteur légal d’arme. Le droit à la légitime défense est souvent bafoué. La jurisprudence des tribunaux confirme qu’une victime ne peut user de la légitime défense qu’une fois décédée… Aujourd’hui en France, défendre sa vie, ses proches et ses biens représente une circonstance aggravante. Buter un cambrioleur prêt à violer votre fille adolescente et à tuer votre épouse est plus répréhensible que les délits du dit-cambrioleur, pauvre victime d’un métier risqué.
Il importe d’avoir à l’esprit ce cirque sinistre. Plutôt que de courber l’échine, de demander pardon et de recevoir la peine la plus sévère, il vaut mieux entrer en rupture et œuvrer pour une tension maximale, quoi qu’il en coûte.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 152, mise en ligne le 15 avril 2025 sur Radio Méridien Zéro.
16:02 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Droit / Constitutions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, droit, france, europe, affaires européennes, gérard depardieu, marine le pen | |
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Le projet de blocus de la mer Baltique et le rôle des États baltes dans ce contexte
Le projet de blocus de la mer Baltique et le rôle des États baltes dans ce contexte
Thomas Röper
Source: https://dissident.one/de-geplande-blokkade-van-de-oostzee...
Depuis des mois, il est question en Europe de fermer la mer Baltique aux navires russes. C'est déjà le cas à titre expérimental et, dans le même temps, les États baltes jouent un rôle important dans les provocations pour amener la Russie à la guerre, écrit Thomas Röper.
Ces derniers jours, le rôle des États baltes, en particulier de l'Estonie, dans la perturbation des pourparlers de paix entre les États-Unis et la Russie est devenu de plus en plus clair. Les faucons européens qui veulent unir leurs forces dans une « coalition de volontaires » contre la Russie et envoyer des troupes en Ukraine ne sont pas intéressés par la paix en Ukraine, mais par l'escalade de la guerre contre la Russie. Leur objectif est d'affaiblir durablement la Russie ou, idéalement, de la détruire en tant qu'État, ce qui est d'ailleurs ouvertement déclaré. La paix en Ukraine serait dès lors contre-productive.
Ce n'est pas une insinuation malveillante de ma part ; cela a été ouvertement dit. Je dois donc donner quelques exemples avant d'entrer dans le vif du sujet: dans quelle mesure les préparatifs de guerre des Européens dans la région de la Baltique sont-ils déjà concrets ?
"La paix est plus dangereuse que la guerre"
La Première ministre danoise Mette Frederiksen était à Kiev fin février et a déclaré qu'une résolution pacifique du conflit en Ukraine pourrait être plus dangereuse que la guerre. Elle a ajouté qu'il est logique que de nombreuses personnes préfèrent une solution pacifique ou un cessez-le-feu, mais que la paix en Ukraine serait en fait plus dangereuse que la guerre actuelle.
Mme Frederiksen (photo) a expliqué que l'administration américaine de Donald Trump crée de l'incertitude au sujet de l'OTAN, de l'UE et du conflit en Ukraine. Elle doute également que le président russe Vladimir Poutine soit favorable à un accord de paix. La première ministre danoise a donc appelé les États européens à franchir les lignes rouges « qu'ils se sont eux-mêmes imposées », « avant qu'il ne soit trop tard ».
Il s'agissait clairement d'un appel à permettre à l'Ukraine d'attaquer des cibles à l'intérieur de la Russie et d'envoyer les armes nécessaires, telles que les missiles de croisière allemands Taurus. Toutefois, comme nous le verrons plus tard, elle aurait pu exiger beaucoup plus.
Elle n'a rencontré aucune opposition de la part de l'Europe. Au contraire, la « coalition des volontaires », mise en place par la France et la Grande-Bretagne, envisage d'envoyer des troupes en Ukraine. Entre-temps, on ne parle plus ouvertement de « troupes de maintien de la paix », mais de « troupes de soutien ».
On parle donc ouvertement d'une guerre chaude entre les Européens et la Russie, même si les médias allemands essaient de ne pas trop ennuyer leurs lecteurs avec cela.
Les pays baltes sont également opposés à un cessez-le-feu en Ukraine. Dans une interview accordée au Financial Times fin mars, le ministre estonien de la défense Hanno Pevkur (photo) et le ministre lituanien de la défense Dovilė Šakalienė ont affirmé qu'un cessez-le-feu en Ukraine augmenterait considérablement la menace pour la sécurité des États baltes. La conclusion logique est donc que la guerre en Ukraine doit se poursuivre.
Mais le comportement de l'Estonie en particulier montre qu'il ne s'agit guère d'une menace sécuritaire qui est perçue comme venant de Russie, comme nous le verrons plus loin. En fait, l'Estonie elle-même provoque largement une guerre contre la Russie. L'Estonie et d'autres pays européens sont favorables à la poursuite de la guerre en Ukraine parce qu'ils veulent affaiblir la Russie avant de lancer eux-mêmes une attaque.
Et ce n'est pas moi qui l'insinue: en Estonie, c'est ouvertement dit, comme nous le verrons.
Comment provoquer la guerre
Examinons le rôle des États baltes dans ce contexte. Ces derniers jours, dans un article intitulé « Ukraine War - The trick Paris and London are using to drag Europe into a war with Russia », j'ai expliqué quelles astuces les bellicistes européens utilisent apparemment pour perturber les négociations de paix entre la Russie et les États-Unis et étendre la guerre à d'autres États européens.
L'astuce, à mon avis, consiste à amener les États baltes à envoyer des troupes en Ukraine pour y combattre l'armée russe. Dans le cas contraire, les États baltes, qui ont de longues frontières terrestres avec la Russie, se transformeraient en factions belligérantes. Si la Russie devait attaquer des cibles militaires dans ces pays, où sont stationnées des troupes d'autres pays de l'OTAN (dont l'Allemagne: https://anti-spiegel.ru/2025/warum-die-nach-litauen-entsandte-bundeswehrbrigade-ein-geopolitischer-gamechanger-ist/), il y aurait un grand risque que ces troupes - et donc leurs pays d'origine - soient entraînées dans la guerre.
Les pays baltes sont l'endroit idéal pour provoquer une escalade et entraîner l'Europe dans la guerre contre la Russie. Et comme si c'était exactement le but recherché, l'Estonie travaille à l'élaboration d'une loi permettant aux forces estoniennes d'attaquer des navires civils russes sans avertissement. L'Estonie a également détourné un navire à destination d'un port russe tout récemment.
Il n'est pas nécessaire d'aimer la Russie, mais l'Estonie se comporte clairement de manière agressive à l'égard de la Russie. Seul un pays qui veut à tout prix provoquer une guerre se comporterait de la sorte. L'Estonie elle-même ne dispose pas d'une force de frappe importante, mais elle compte manifestement sur l'OTAN et l'UE pour lui venir en aide en cas d'affrontement armé avec la Russie. Et en Europe, au moins, il semble qu'il y ait une volonté de le faire, comme le montre la « Coalition des volontaires ».
Après avoir écrit tout cela, j'ai été frappé par le fait qu'une ligne chronologique était visible depuis des mois dans le comportement de l'Estonie, visant à provoquer la guerre avec la Russie. En fait, ce à quoi nous assistons aujourd'hui était déjà annoncé et semble avoir été planifié longtemps à l'avance.
Préparatifs de guerre
Le 17 septembre 2024, la Radiodiffusion nationale estonienne (ERR) a publié une interview du général estonien Vahur Karus, chef de l'état-major interarmées du pays. Il y parle très ouvertement des préparatifs de guerre contre la Russie et en particulier du rôle de l'Estonie dans cette guerre. Il a notamment déclaré : "Nous ne pouvons pas nous contenter d'attendre que quelqu'un vienne à nous avec un marteau de forgeron et nous devons d'abord être en mesure de faire certaines choses. Nous disposons désormais des moyens et de la capacité d'opérer plus efficacement, y compris en menant des attaques en profondeur derrière les lignes ennemies. Notre capacité à frapper en profondeur derrière les lignes ennemies est pleinement intégrée dans la planification de l'OTAN - et l'OTAN nous demande de viser des cibles spécifiques, après quoi (les forces de l'OTAN) passent à l'étape suivante".
Il a ouvertement déclaré que les forces estoniennes étaient « les premières à faire certaines choses ». Il ne s'agissait donc plus d'une réaction à une éventuelle attaque russe, mais d'une attaque de l'OTAN contre la Russie par l'intermédiaire des Estoniens.
Il l'a d'ailleurs dit explicitement dans une autre partie de l'interview. Il y cite en exemple la guerre des Six Jours, déclenchée par Israël en 1967. Israël a attaqué son voisin égyptien « à titre préventif », ce que le général estonien Karus (photo) a expliqué comme suit :
"La guerre des Six Jours a été une opération magistrale. Mais il faut priver l'ennemi de ressources et de capacités suffisantes pour qu'il ne revienne pas dans quelques années. Il est donc vrai que nous jouons aussi avec cette idée".
L'interview a laissé ouverte la question des « moyens » que l'Estonie utiliserait pour envahir le territoire russe et attaquer des « cibles spécifiques ». Le général est resté vague à ce sujet, précisant qu'il pourrait s'agir d'unités spéciales et de missiles, dont l'Estonie dispose de plus en plus depuis un certain temps. Les lanceurs de missiles HIMARS de fabrication américaine, qui peuvent tirer des missiles d'une portée allant jusqu'à 300 kilomètres, en sont un exemple.
Il est important de noter que l'Estonie a également reçu récemment les missiles antinavires Blue Spear, produits conjointement par Israël et Singapour. Ces missiles permettent à l'Estonie d'attaquer des navires à une distance pouvant atteindre 300 kilomètres.
Bloquer la mer Baltique
De plus en plus d'hommes politiques européens déclarent ouvertement qu'ils veulent empêcher les navires russes d'accéder à la mer Baltique. Les missiles Blue Spear récemment acquis par l'Estonie constituent un outil très approprié à cette fin.
Presque le même jour que la publication de l'interview du général estonien, son subordonné, le général de division Andrus Merilo, commandant des forces armées estoniennes, a également annoncé dans une interview à Helsingin Sanomat que les commandements militaires finlandais et estonien prévoyaient de concrétiser des plans sur la manière d'arrêter les activités de la flotte russe en mer Baltique « si nécessaire » et dans une « situation extrême ».
Les tentatives de fermeture de la mer Baltique aux navires russes ont déjà commencé progressivement. Apparemment, les Européens testent jusqu'où ils peuvent aller. À la mi-mars, l'Allemagne a saisi un pétrolier transportant du pétrole russe et, vendredi, l'Estonie a de nouveau détourné un pétrolier à destination du port pétrolier russe d'Ust-Luga, près de Saint-Pétersbourg.
Cette piraterie, qui viole le droit international, s'accompagne d'une propagande sur la « flotte fantôme » russe, avec laquelle la Russie continue d'exporter du pétrole « malgré les sanctions de l'UE ». Quel culot de la part de la Russie !
Le fait que les sanctions violent le droit international n'est bien sûr pas mentionné par les médias occidentaux.
La mer Baltique est probablement la principale voie d'exportation de la Russie pour toutes sortes de marchandises, en particulier le pétrole, dans le monde entier. Le blocage progressif de la mer Baltique aux navires marchands transportant des marchandises russes frappera la Russie financièrement et économiquement. En raison de ce danger, on ne peut exclure la possibilité que la Russie utilise des navires de guerre russes pour escorter les navires marchands à travers la mer Baltique, ce qui pourrait augmenter la probabilité d'incidents selon les Européens.
Dans ce contexte, la nouvelle base de l'OTAN à Rostock, inaugurée l'automne dernier, apparaît sous un jour tout à fait nouveau. De plus, il faut préciser que l'ouverture de la base de l'OTAN sur le territoire de l'ex-RDA constitue une violation flagrante du traité 2+4. Le gouvernement allemand et l'OTAN n'auraient pas pu adresser un doigt d'honneur plus clair à la Russie.
De plus, cette base de l'OTAN est chargée de la surveillance militaire de la mer Baltique, ce qui correspond exactement à tous les autres rapports récents concernant la fermeture de la mer Baltique aux navires russes et aux navires souhaitant commercer avec la Russie. Apparemment, c'est la base de l'OTAN de Rostock qui serait chargée de cette mission.
Une propagande pour préparer la guerre
Les médias occidentaux préparent déjà massivement le public occidental à une éventuelle guerre avec la Russie. La mer Baltique joue un rôle particulier à cet égard. Les dommages causés à un câble sous-marin dans la mer Baltique sont désormais présentés dans les médias comme un sabotage russe, alors que ce type de dommages est tout à fait courant et normal.
En raison du nombre croissant de rapports sur ce type de dommages, qui se produisaient auparavant sans attirer l'attention des médias, la BBC a déclaré dans un article d'octobre 2024 que 150 à 200 cas d'endommagement de câbles de ce type se produisent chaque année. Il est donc tout à fait normal que ces câbles soient endommagés. Aucune irrégularité ne se produit dans la mer Baltique. Et le Washington Post a rapporté en janvier qu'il n'y avait aucune preuve de sabotage ayant entraîné des dommages aux câbles en mer Baltique. Tous les détails des articles de la BBC et du Washington Post sont disponibles ici: https://anti-spiegel.ru/2025/washington-post-die-unterwasserkabel-in-der-ostsee-wurden-nicht-durch-sabotage-beschaedigt/.
Mais cela n'empêche pas les médias allemands et les gouvernements de certains pays européens de continuer à pointer du doigt la Russie. D'ailleurs, les cas actuels de piraterie commis par les États européens mentionnés ci-dessus ne sont pas les premiers. En décembre 2024, le cargo chinois Yi Peng 3 a été détourné en mer Baltique. Le capitaine et l'équipage ont été accusés d'avoir détruit des câbles internet à la demande des services de renseignement russes.
Cependant, la provocation la plus notable dans le contexte de la préparation de l'opinion publique européenne à une guerre avec la Russie a été la détérioration du câble énergétique souterrain « Estlink 2 » entre l'Estonie et la Finlande. Le navire « Eagle S », qui transportait 35.000 tonnes de pétrole de la Russie vers l'Égypte, a été accusé d'avoir endommagé le câble. Le navire a été amené en Finlande escorté par un convoi et les médias occidentaux ont diffusé l'affirmation selon laquelle il y avait du « matériel d'espionnage » à bord, ce qui n'a bien sûr pas été confirmé par la suite.
Bien entendu, les médias européens ne rapportent pas que toutes ces accusations contre la Russie, selon lesquelles elle aurait quelque chose à voir avec l'endommagement des câbles dans la mer Baltique, se sont révélées fausses par la suite. Tout au plus le mentionnent-ils quelque part en petits caractères. Ils ont pour but d'attiser le sentiment anti-russe et de préparer ainsi la population européenne à une guerre avec la Russie. La vérité ne serait qu'un obstacle.
Les gouvernements européens, quant à eux, utilisent les dommages causés aux câbles comme prétexte pour informer le public de la surveillance accrue de la mer Baltique. Cela signifie que les gouvernements mentent au public et que les médias contribuent diligemment à créer une atmosphère belliqueuse visant la Russie.
En bref, si l'on additionne tous les rapports de ces derniers mois, on doit conclure que certains gouvernements européens se préparent activement à provoquer une guerre contre la Russie dans la mer Baltique.
Et les rapports de ces derniers jours sur le déploiement de personnel militaire balte en Ukraine font probablement partie de ces tentatives pour finalement créer une situation où la Russie répondrait militairement à tout cela pour protéger sa sécurité - objectivement menacée - dans la mer Baltique. Après tout, les fauteurs de guerre occidentaux parlent déjà ouvertement d'un blocus de l'enclave russe de Kaliningrad.
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vendredi, 18 avril 2025
Le crépuscule du mondialisme et l'écriture de nouveaux équilibres
Le crépuscule du mondialisme et l'écriture de nouveaux équilibres
La linéarité progressive d'une mondialisation inconditionnelle est aujourd'hui en train de s'estomper. Tout comme diminue l'illusion de la "fin de l'Histoire"
par Mario Bozzi Sentieri
Source: https://www.barbadillo.it/120771-il-tramonto-del-globalis...
La déglobalisation n'est plus un tabou. Entre de nombreux arrêts et redémarrages, annonces, espoirs et peurs, le fait nouveau qu'est la guerre des tarifs nous confronte au grand thème de la fin d'un cycle, celui de la mondialisation, et de son véritable dépassement. Tout doit être repensé et discuté, et pas seulement sur la base des actions lancées par Trump. En effet, les initiatives du président américain ne doivent pas être considérées comme la cause des tensions sur les marchés, de la finance et des relations commerciales entre les États, mais plutôt comme l'effet d'une crise plus profonde et subtile, qui dure depuis des années et qui a maintenant éclaté comme un bubon arrivé à maturation.
Il y avait déjà eu quelques signaux dans les années précédentes, à la suite de la détérioration, durant l'urgence Co vid, des chaînes d'approvisionnement mondiales, de la compétition pour les matières premières et du reshoring, c'est-à-dire du retour des productions industrielles dans les pays d'origine des entreprises.
La linéarité progressive d'une mondialisation inconditionnelle est aujourd'hui en train de s'estomper. De même que diminue l'illusion de la "fin de l'Histoire", théorisée en 1989 par Francis Fukuyama suite à la chute du mur de Berlin, au point qu'il imaginait un monde pleinement pacifié et "intégré", sous l'égide de la révolution technologique, du triomphe du capitalisme et du nouvel ordre libéral-démocratique.
Comme l'a souligné Aldo Di Lello ("Ascension et déclin de la mondialisation", dans l'ouvrage collectif intitulé "Souverainisme - Les racines et le projet", Giubilei Regnani 2019), "la mondialisation ne découle pas tant de processus économiques que de choix politiques, en ce sens qu'elle est le résultat d'une accumulation extraordinaire de pouvoir rendue possible par la complaisance des gouvernements et des parlements d'Europe et d'Amérique". Avec pour résultat – à l'épreuve des faits – de polariser les richesses (à l'intérieur des États et entre eux), de construire de véritables monopoles de production (concentrés dans les soi-disant pays émergents, grâce à une main-d'œuvre à bas coût), de démanteler les classes moyennes (favorisant l'expansion de nouvelles formes de précarité et de prolétarisation).
Les accélérations de Trump en matière de tarifs s'inscrivent dans ce contexte.
Au fond, il ne s'agit pas tant (ou pas seulement) de préfigurer une possible sortie de l'imbroglio (face à un déficit américain d'environ 1200 milliards de dollars et donc à la nécessité de "remplir les caisses") que surtout de favoriser les entreprises qui produisent aux États-Unis, en encourageant le retour des productions sur le territoire national.
Le fait certain – à la lumière de ces indications sommaires – est que nous sommes tombés dans un futur inattendu, qui change les perspectives. La partie est encore à jouer. C'est là le grand défi de la culture, des institutions représentatives et du monde du travail. C'est ici que se joue le défi de l'avenir. En être conscient est le premier pas, tout en gardant à l'esprit, face à la fin du globalisme idéologique, la nécessité d'un nouveau finalisme, politique, social et culturel, qui ne peut naître que d'une série de questions "de base".
À quel modèle socio-économique, une fois les anciennes références disparues, faudra-t-il se référer ? Selon quelle vision géopolitique? Vers où regarder ? Travailler pour quelles alliances ?
Reviennent à l'esprit les analyses provocatrices mais lucides de Guillaume Faye, jeune représentant de la Nouvelle Droite, qui, dans la première moitié des années 80, dans son petit ouvrage intitulé Contre l’économisme, préfigurait déjà une économie non plus dans un cadre planétaire et/ou national, mais subcontinental, une économie organisée en zones homogènes du point de vue historique et culturel ; avec une Europe technologiquement à la pointe, dans un système de marché intra-européen soumis aux principes du surplus, de la "création monétaire directe", de l'autarcie des grands espaces ; avec "un État qui ne soit ni totalitaire, ni mercantile, ni paternaliste, ni socialisateur, qui laisse 'agir' pleinement les forces créatives du marché, mais en leur assignant des limites bien définies, en bref, un État qui ne fasse pas l'économie, mais qui la dirige politiquement et juridiquement, mais plus sur un mode plus économique et plus social". Au centre, l'idée d'un système dans lequel les individus se sentent mobilisés par des objectifs politiques, nationaux, collectifs, "lyriques", etc. Du marxisme – disait Faye – je conserve l'idée de la planification, du libéralisme je conserve l'idée du marché (qui ne lui appartient cependant pas en exclusivité). "Provocations" d'un jeune et transgressif intellectuel hors des schémas courants, d'hier et d'aujourd'hui ? Peut-être, mais dans un climat de stagnation idéale et projectuelle (avec des gouvernements contraints d'activer des interventions "tampons" plutôt que d'imaginer des révolutions épocales), l'espoir est que le temps des re-discussions "globales" arrive enfin, adaptées au changement d'époque et marquées par un "pragmatisme intelligent" capable de se mesurer sans réserve aux nouveaux scénarios internationaux.
Dans le bouleversement des cartes de la mondialisation, sous la poussée du protagonisme américain, prendre acte que l'Europe, aujourd'hui, représente l'aire la plus faible et la plus exposée aux vents de la crise signifie aller au-delà des polémiques contingentes et des interventions à court terme. Pour prendre conscience des nouveaux équilibres mondiaux et de la complexité des défis qui se profilent : géopolitiques et productifs, énergétiques et financiers, commerciaux et militaires. C'est ici que se joue notre destin. En être conscient est le premier pas pour activer les contre-mesures nécessaires, évitant d'être emportés par une crise qui se prévoit dramatique. Stimuler des débats (et des lectures inhabituelles de la réalité) en sortant enfin des schémas du vieux mondialisme, est un premier pas essentiel pour commencer à construire les nouveaux équilibres politiques et socio-économiques d'un monde à repenser, capable de faire face aux défis du changement.
15:48 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, globalisation, globalisme, mondialisation | |
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Călin Georgescu est convaincu : l'OTAN veut déclencher la troisième guerre mondiale depuis la Roumanie
Călin Georgescu est convaincu: l'OTAN veut déclencher la troisième guerre mondiale depuis la Roumanie
Bucarest. Le candidat à la présidence roumaine, Călin Georgescu, classé à "droite", qui ne peut plus participer à la répétition des élections qui ont été annulées en décembre, a réaffirmé son opposition aux plans de guerre de l'OTAN. Dans une interview avec le célèbre journaliste américain Tucker Carlson, il a déclaré que l'OTAN avait besoin du territoire roumain et souhaitait « déclencher la troisième guerre mondiale depuis la Roumanie ». Il est également d'avis que sa position claire sur la question de l'OTAN a été l'une des principales raisons pour lesquelles sa participation aux élections présidentielles a été empêchée.
Georgescu a également rappelé dans l'interview avec Carlson que la « plus grande base de l'OTAN se trouve en Roumanie ». De plus, le pays a une frontière commune de 612 kilomètres avec l'Ukraine. « Dans une telle situation, la Roumanie est naturellement pour l'UE, pour Macron, un atout précieux pour commencer la guerre », a-t-il déclaré. « Ils veulent transformer l'OTAN en une force offensive » et « poussent à la guerre. (...) Ma position est exactement contraire à la leur. (...) Quand j'ai... dit le mot ‘paix’, ils ont immédiatement été alarmés (...) car ils ont besoin d'une guerre. »
La majorité des Roumains partagent sa position et condamnent toute intervention extérieure. Mais la « mafia globaliste », qui lui refuse la candidature présidentielle en Roumanie, est la même qu'aux États-Unis, où elle a tenté de perturber la campagne de Trump avec la même tactique de diffamation.
Déjà lors d'une apparition dans la « Shawn Ryan Show » en janvier, Georgescu avait insinué que l'infrastructure militaire de l'OTAN pourrait être utilisée pour une attaque contre la Russie. Près de la ville de Constanța, l'aéroport « Mihail Kogălniceanu » est actuellement en cours de transformation pour devenir la plus grande installation de l'OTAN en Europe. Moscou a déjà classé cette base comme partie majeure d'un dispositif « antirusse » et a averti qu'elle serait l'une des premières cibles des représailles dans un conflit militaire (mü).
Source: Zu erst, 04/2025.
11:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roumanie, actualité, otan, calin georgescu, bellicisme, europe, affaires européennes | |
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jeudi, 17 avril 2025
Peter Thiel, milliardaire et allié technologique de Trump, vend un système de « guerre intelligent » (d'IA) à l'OTAN tout en faisant l'éloge de la guerre commerciale américaine contre la Chine
Peter Thiel, milliardaire et allié technologique de Trump, vend un système de « guerre intelligent » (d'IA) à l'OTAN tout en faisant l'éloge de la guerre commerciale américaine contre la Chine
Source: https://dissident.one/peter-thiel-miljardair-en-tech-bond...
Les actions de l’entreprise de Thiel, Palantir, ont augmenté lundi à la suite des nouvelles concernant un important nouvel accord commercial avec l'OTAN.
Le milliardaire de la Silicon Valley et méga-technocrate Peter Thiel soutient l'effort du président Trump pour réévaluer les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, écrit Leo Hohmann.
Thiel, l’un des membres notoires de la « mafia PayPal » et un important financier du tandem Trump/Vance, a récemment déclaré à Joe Lonsdale, l'hôte d’American Optimist, que « quelque chose comme le type de réinitialisation dont ils parlent actuellement semble être la direction dans laquelle nous allons, où une réinitialisation très drastique avec la Chine est nécessaire ».
Thiel a également indiqué qu'il pensait qu'une partie de la capacité industrielle de la Chine devrait être transférée aux États-Unis, où elle serait principalement gérée par l'IA et des robots (tant pour le retour des emplois). Le reste devrait être transféré d'un pays communiste, la Chine, à un autre pays communiste, le Vietnam (le Vietnam vient de postuler pour les BRICS).
Thiel est un agent de l'État profond mondial et du complexe militaro-industriel occidental. Non seulement il était co-fondateur de PayPal, qui visait à remplacer l'argent papier par de l'argent numérique et à conditionner les Américains à accepter les transactions numériques, mais il a également été l'un des premiers investisseurs de Facebook.
Facebook était en grande partie une invention de la CIA qui surveille, catégorise et stocke les pensées et opinions des Américains sur presque tout. Thiel est le fondateur d'une autre entreprise sinistre appelée Palantir, dont le plus grand client a été la CIA, et qui vend maintenant un « programme de guerre » basé sur l'IA aux États-Unis et à l'OTAN. Ses commentaires, dans une vidéo, donnent l'impression qu'il pourrait vouloir tester son nouveau programme de guerre basé sur l'IA contre les Chinois.
Aujourd'hui (lundi 14 avril), il a été annoncé que le système intelligent Maven Smart System NATO (MSS NATO) de Palantir sera déployé au sein de l'Allied Command Operations (ACO) de l'OTAN, ce qui constitue une avancée majeure dans la modernisation de ses capacités de guerre.
Stockwits.com écrit :
Les actions de Palantir Technologies Inc. (PLTR) ont augmenté de près de 6% lundi matin après que l'agence de communication et d'information de l'OTAN (NCIA) a annoncé que
"l'agence et Palantir avaient finalisé l'acquisition d'un système de guerre basé sur l'IA".
Le président de Palantir est le célèbre investisseur et soutien de Donald Trump, Peter Thiel, l'un des premiers investisseurs de Facebook.
Le Maven Smart System NATO (MSS NATO) de Palantir est déployé au sein de l'Allied Command Operations (ACO) de l'OTAN et représente un progrès significatif dans la modernisation des capacités de guerre.
L'article précise également que le système Palantir permet aux commandants et aux combattants d'utiliser de manière sécurisée et fiable l'intelligence artificielle (IA) avancée lors des opérations militaires.
Selon la NCIA, l'acquisition du MSS NATO « a été l'une des plus rapides de l'histoire de l'OTAN. Cela a pris seulement six mois, de l'élaboration des exigences à l'acquisition du système. »
L'Allied Command Operations (ACO) de l'OTAN devrait commencer à utiliser le nouveau système dans les 30 jours, indique l'article, qui ajoute également:
« Le chef d'état-major de SHAPE, le général Markus Laubenthal, a déclaré que le Maven Smart System NATO permettrait à l'alliance d'exploiter des données complexes, d'accélérer la prise de décisions et d'ajouter une véritable valeur opérationnelle. »
Les actions de Palantir ont augmenté de plus de 24% depuis l'accession de Trump à la présidence en 2025.
Ne croyez donc pas tout ce qu'on dit sur Trump qui voudrait quitter l'OTAN. Son ami et financier, Peter Thiel, est pleinement investi dans l'OTAN en tant que machine de guerre.
20:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peter thiel, actualité, otan, palantir, états-unis | |
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Une occasion historique de quitter l'OTAN
Une occasion historique de quitter l'OTAN
par Salvo Ardizzone
Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/e-l-occasione-sto...
Le sage dirait que nous vivons une époque intéressante, une époque qui restera dans les livres d'histoire. Nous assistons certes à une transition hégémonique, au passage de l'unipolarité à la multipolarité, plus exactement au polycentrisme, mais cette transition produit une révolution géopolitique mondiale d'une ampleur supérieure à celle qui a suivi l'effondrement de l'URSS.
De l'extérieur, nous assistons à une apparente folie dans laquelle les États-Unis liquident leur empire passé et ses instruments, tandis que leurs sujets européens, au lieu de se réjouir de cet affranchissement, y restent attachés. En particulier à l'OTAN. En fait, par une ultime ironie de l'histoire, après avoir provoqué d'innombrables renversements de gouvernements et coups d'État dans le monde, c'est Washington qui a subi un changement de régime radical qui ébranle la base du pouvoir américain.
Pour comprendre cette bizarrerie, il faut se pencher sur le chemin qui a conduit à la situation actuelle. Les États-Unis sont sortis victorieux de la Seconde Guerre mondiale et ont pris le contrôle de l'Europe occidentale. Ils ont dépouillé du concept d'Occident l'ensemble des nations européennes, brisées par la guerre, et l'ont vidé de son contenu culturel, historique et politique, en le remplissant de leur propre contenu, qui n'avait rien, mais absolument rien, à voir avec l'original, et en ont fait la bannière de leur nouvel empire.
Et c'est pour défendre cet empire nouvellement construit, et non l'Europe, qu'ils ont créé l'OTAN. Précision nécessaire car il a été dit officiellement, et on le répète encore comme un mantra, qu'elle a été créée pour défendre le continent européen: c'est de la foutaise !
Outre le fait que l'OTAN a vu le jour en 1949, six ans avant que son adversaire déclaré, le Pacte de Varsovie, ne soit formé en 1955, l'essence de l'Alliance atlantique a été admirablement résumée par son premier secrétaire général, le Britannique Sir Lionel Ismay, qui a déclaré qu'elle servait à « maintenir les Américains à l'intérieur, les Russes à l'extérieur et les Allemands à en-dessous », c'est-à-dire, en clair, toute nation européenne désireuse d'émerger. Le territoire européen n'était que la ligne de défense avancée des États-Unis contre leur adversaire, l'Union soviétique.
Pour le confirmer, les très nombreux documents décryptés montrent que la guerre, si elle devait éclater, était destinée à se dérouler en Europe, car les États-Unis n'auraient jamais pris le risque de voir Boston ou New York vitrifiées pour défendre une ville européenne. C'est parce qu'à l'OTAN, il n'y a jamais eu d'égalité, mais un maître - bien visible - et des serviteurs.
Pendant près de quatre-vingts ans, on nous a dit que l'article 5 du pacte atlantique garantissait les pays européens contre toute agression, parce qu'une attaque contre l'un d'entre eux impliquerait « automatiquement » une attaque contre tous les autres, mais surtout contre les Américains. Encore des balivernes, proférées avec une hypocrisie égale à la mauvaise foi. Le passage essentiel de l'article stipule textuellement que le membre de l'Alliance : « prendra les mesures qu'il jugera nécessaires pour aider les parties attaquées », ce qui signifie : il fera ce qu'il veut. Exactement ce qui se passe aujourd'hui avec l'Ukraine, avec les résultats désastreux que l'on connaît. Et, à bien y penser, ce n'est pas un hasard si des voix s'élèvent pour proposer d'accorder à Kiev la couverture de l'article 5 sans l'admettre dans l'OTAN, en somme un geste politique qui, en fait, ne changerait rien.
L'OTAN est-elle donc une organisation défensive ? Certainement oui, mais pour les intérêts américains. Et c'est pourquoi, avec la dissolution de l'URSS, elle n'a nullement perdu sa raison d'être. Nous avons vu que, parallèlement à l'expansion mondiale de l'unipolarité hégémonique, elle a été la projection armée des intérêts américains dans le monde. En 1999, ils ont bombardé la Serbie, en 2001, ils ont envahi l'Afghanistan, en 2003, bien qu'ils ne soient pas intervenu officiellement, ils ont mis leurs actifs à la disposition de l'invasion malheureuse de l'Irak, lançant la première de nombreuses « coalitions de volontaires ». En 2011, l'OTAN a attaqué la Libye, avec des conséquences que nous déplorons encore aujourd'hui. Et puis l'Ukraine, qu'elle a pénétrée dans les années 1990, en s'y implantant et en produisant le désastre d'aujourd'hui, où la question n'est plus de savoir si l'Ukraine peut ou ne peut pas rejoindre l'OTAN, mais si l'OTAN doit la quitter après des décennies.
Et ce ne sont là que quelques-unes des interventions sans fin dans le sillage des Américains, à qui les membres ont fourni des moyens, des hommes, de l'aide dans une succession de guerres sanglantes. Attention : toutes les guerres des bons contre les méchants, toutes les guerres pour la soi-disant liberté contre des ennemis assimilés au mal, et pour cette raison à détruire par tous les moyens, avec des bombes justifiées quoi qu'il en soit, des bombes légitimes, bonnes. Parce que les bombes américaines le sont toujours. Comme celles larguées sur Hiroshima et Nagasaki, sur la Corée, sur le Vietnam, sur l'Afghanistan, sur l'Irak, sur la Serbie, sur la Libye, jusqu'à celles qui tombent aujourd'hui sur Gaza et le Yémen avec la même matrice, identique. Les bons, qui les lâchent, contre les méchants, c'est-à-dire les femmes et les enfants qui sont massacrés au nom d'une civilisation supérieure.
C'est dans cet esprit qu'au fil des ans, l'OTAN a cessé de se concentrer sur l'Union soviétique et, plus récemment, sur la Russie, pour englober le monde entier, jusqu'à l'Indo-Pacifique, dans le cadre de la nouvelle confrontation autodestructrice avec la Chine. Devenir l'OTAN globale, l'Alliance de l'Atlantique Nord englobant le monde entier, un oxymore fonctionnel aux intérêts du maître américain.
Mais aujourd'hui, l'Amérique a fait ses comptes et s'est retrouvée dans le rouge, elle est obligée de renoncer à son ambition d'empire, d'homologation de la planète à elle-même ; elle ne peut plus soutenir une Amérique globale, elle n'en a plus les moyens, et donc elle revient à l'idée d'Amérique américaine, ou plutôt d'Amérique forteresse égocentrique, qui ne veut plus faire partie de rien d'autre. Elle ne veut plus être l'Occident au nom d'un empire qu'elle rejette aujourd'hui, mais simplement l'Amérique. C'est le retour aux sphères d'influence, ce qui ne signifie nullement le renoncement à imposer ses intérêts par la force, bien au contraire. A ce stade, elle se moque d'avoir des alliés, même symboliques, elle ne veut que des instruments au service de ses intérêts.
C'est pourquoi elle ne dissout pas du tout l'OTAN, elle la met « en latence » - c'est le terme à la mode à Washington aujourd'hui - pour l'activer à sa convenance sans en assumer les charges, qui seront toutes répercutées sur les autres membres. Mais en prétendant exploiter ses soi-disant partenaires en leur imposant l'achat de ses propres systèmes d'armes, de son gaz à des prix trois, quatre fois plus élevés, l'ouverture de leurs économies à sa propre finance prédatrice, puis des droits et des conditionnements politiques de toutes sortes. Bref, de la pure intimidation à sa convenance, dans la présomption, certes très douteuse, d'être le plus fort.
Pour en revenir à l'image d'aujourd'hui, comment interpréter le fossé qui sépare les dirigeants européens actuels des États-Unis ? Peut-être parce qu'ils entendent enfin revendiquer leur autonomie ? Ou de poursuivre leurs propres intérêts nationaux jusqu'ici bafoués ? Non, pas du tout. Parce qu'ils ont grandi depuis trois générations grâce au pain de Washington, donnant leur allégeance bien plus tôt aux États-Unis qu'à leurs propres nations. Quel que soit le président de la Maison Blanche, ils sont liés à ce qui fut l'empire américain, en ce sens qu'ils s'y reconnaissent parce que c'est le seul cohérent avec leur propre sphère de pouvoir, qu'ils en sont orphelins et qu'ils restent attachés à ce schéma comme des naufragés dans une tempête qu'ils ne comprennent pas. C'est pourquoi ils s'allient à une partie de l'État profond américain, qui a puisé dans le système passé la logique et les pratiques de son propre pouvoir, ce qui génère un conflit interne qui déchire ce qui, hier encore, était l'Ouest américain.
À ce stade, d'autres leaderships du Vieux Continent, comme la France de Macron ou le Royaume-Uni de Starmer, se font les protagonistes d'un activisme cynique et inconscient, en fait stérile, totalement irréaliste, certes, mais aux conséquences potentiellement dévastatrices, parce qu'ils jouent avec un conflit nucléaire.
C'est dans cette perspective qu'il faut lire les nouvelles dont on n'entendait pas parler jusqu'à hier: le Pentagone déserte délibérément la double réunion des ministres de la défense de l'Alliance atlantique, prenant ouvertement ses distances avec les « volontaires » qui entendent continuer à alimenter le conflit ukrainien ; la présidence américaine évoque la possibilité de céder le leadership militaire de l'Alliance atlantique aux Européens, un rôle qui a toujours été réservé aux Américains ; de hauts fonctionnaires chuchotent à la presse l'intention du Pentagone de retirer au moins 10.000 soldats de Pologne et de Roumanie. Tout cela alors que Washington tente de mettre fin à la guerre en Ukraine et que les dirigeants européens font tout ce qui est en leur pouvoir pour saboter les négociations.
En citant Mao, on pourrait dire : « la confusion est grande sous le ciel, donc la situation est excellente ». Oui, parce qu'il existe aujourd'hui une occasion unique de quitter l'OTAN, ou mieux, de la démanteler et de nous libérer d'un asservissement qui dure depuis quatre-vingts ans ; de redevenir les acteurs de notre propre histoire et non les instruments de l'histoire des autres, de reconstruire une souveraineté perdue. Et ce parce que, au mépris du courant dominant, il est contradictoire d'être à l'intérieur de l'OTAN et de se dire souverain. Et, plus encore, c'est une contradiction d'être dans l'OTAN et de se dire patriote. Être dans l'OTAN, c'est piétiner ses propres intérêts au profit de ceux des autres. Être dans l'OTAN, c'est être un sujet. Il est temps que cela cesse.
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mercredi, 16 avril 2025
Du chaos libanais: un passeur anonyme témoigne
Du chaos libanais: un passeur anonyme témoigne
Peter W. Logghe
Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°198, mars 2025.
Le magazine français de géopolitique, Conflits, propose toujours des contributions intéressantes qui offrent un regard plus large sur les conflits et les phénomènes sociétaux. Dans le numéro de mars-avril 2025, le numéro 56, un entretien avec un passeur libanais anonyme a particulièrement retenu notre attention. Nous tenons à vous en partager l'essentiel.
En effet, la guerre civile en Syrie et autour de celle-ci, la guerre entre Israël et le Hamas/Hezbollah, ainsi que le malaise politique général au Liban ont triplé en peu de temps le nombre de potentiels départs du Liban, selon le passeur anonyme. Lui-même est sunnite et vient du nord du Liban. Avec les différents conflits, des chiites du sud Liban font désormais également appel à ses bateaux de passeurs - ce qui, compte tenu de l’« animosité » entre chiites et sunnites, était impensable jusqu’alors. Mais ses « clients » restent principalement des Syriens, des sunnites de Tripoli et des Palestiniens, en plus des familles libanaises.
Il y a peu de Soudanais, dit le passeur, et la raison en est le coût de la traversée. « Les Syriens ont effectivement assez d'argent, grâce à leurs familles en Europe qui envoient des fonds pour financer la traversée. » À la question concernant le coût d'une telle traversée illégale, l'homme est très clair : « Il faut compter minimum 4000 dollars, au maximum 7000 dollars, en fonction du prix du bateau, des garanties, du nombre de passagers et des pot-de-vin à verser à diverses autorités. »
« Certains (migrants illégaux) paient un acompte, mais les Libanais du nord paient généralement le montant en garantie à une tierce partie, qui transférera le montant une fois la traversée réussie. En ce qui concerne les Palestiniens et les Syriens, nous demandons le montant à l'avance. Les prix varient : pour les personnes seules, le montant peut atteindre 7000 dollars; pour les familles, les adultes paient autour de 5000 dollars et les enfants environ 3000 dollars. »
« Le pot-de-vin pour la marine libanaise et les services de sécurité libanais déterminent également le coût. Et: plus il y a de passagers sur le bateau, plus les prix sont bas. » En ce qui concerne les pots-de-vin, le Libanais se montre également très franc: ce sont surtout les services de la Sécurité générale et de l'armée libanaise, en particulier le service de renseignement militaire, qui sont impliqués dans le soutien à la traite d'êtres humains. « La Sécurité générale du Liban contrôle les ports ainsi que l'entrée et la sortie de toutes les personnes. Si j'ai quelqu'un qui est recherché par les autorités (mais pas pour des crimes graves), ils ferment les yeux lorsque cette personne quitte le pays. Dans la majorité des cas, nous coordonnons notre départ avec les services de sécurité, surtout si la personne est recherchée pour des accusations de terrorisme. Je fais tout pour rester dans le cadre de la loi. »
Conséquences de la crise économique au Liban
Alors, l'armée libanaise, les services de sécurité et la Sécurité générale sont-ils si corrompus ? « Ce qui m'a en fait le plus aidé dans la traite des êtres humains, c'est la crise économique au Liban, car les soldats et les officiers ont besoin de revenus. Comme vous le savez, ce sont tous des fonctionnaires et leurs salaires ont été drastiquement réduits. Un officier qui gagnait auparavant 4000 dollars par mois ne peut plus aujourd'hui espérer gagner plus de 500 dollars. »
« Les paiements de pots-de-vin se font en espèces ou indirectement (dîners, cadeaux, etc.). « Parfois, après paiement, un soldat ou un officier est transféré, et nous perdons notre pot-de-vin », explique le trafiquant. Certains officiers deviennent « gourmands et exigent soudainement des montants allant jusqu'à 50.000 dollars par traversée approuvée, car ils doivent prétendument payer d'autres officiers et soldats. »
« Certains agents et officiers refusent la corruption, mais la majorité accepte le deal, car ils ont besoin de l'argent. Si des officiers ou des soldats refusent le pot-de-vin, nous attendons simplement qu'ils soient en vacances ou absents pour établir des relations commerciales avec les nouvelles recrues. Finalement, tout le monde finit par céder. »
« Notre activité est importante et n'est pas interrompue si certains officiers ou soldats refusent de coopérer. Nous trouvons toujours un moyen de faire partir nos bateaux du Liban. L'essentiel est de garder les soldats et les officiers satisfaits. Même si un soldat refuse de coopérer et signale notre départ à des officiers supérieurs, il devra quand même céder, car les officiers supérieurs nous protègent. »
Dédié à nos concitoyens naïfs, qui pensent que tout cela ne se passera pas comme ça... Le passeur tire d'ailleurs lui-même la conclusion et elle est choquante : « La vie d'un homme ne vaut plus rien, seul l'argent compte. »
Conflits, 32 Rue du Faubourg Poissonnière, F-75010 Paris.
17:42 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, liban, levant, proche-rient | |
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7 avril 2025: un "Lundi noir"
7 avril 2025: un "Lundi noir"
Leonid Savin
Le 7 avril 2025, des fluctuations brusques des cours des actions et des prix de diverses ressources (y compris le pétrole et le gaz) ont été ressenties dans tous les pays. Leurs indicateurs ont chuté et ont varié de six à trente pour cent. Plusieurs bourses dans différents pays ont fermé plus tôt en raison des craintes d'une baisse continue des indices. Les cryptomonnaies ont suivi le marché boursier traditionnel et se sont effondrées en moyenne de dix pour cent. Des trillions de dollars ont ainsi « brûlé » lors des échanges. Seule une légère hausse a été observée sur les bourses internationales pour l'euro, le dollar américain, l'or et l'argent. Ces interrelations ont encore une fois montré où se dirigent les investisseurs internationaux en cas de situations floues sur les marchés boursiers.
Apparemment, la clarté ne semble pas se profiler à l'horizon. Les analystes financiers ont prédit un maintien de la volatilité à un niveau d'environ 10 % dans un avenir proche.
Cependant, contrairement à de nombreux « jours noirs » précédents dans l'histoire, la tempête financière actuelle était attendue à l'avance.
La directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a déclaré la semaine dernière que les mesures tarifaires « présentent clairement un risque significatif pour les perspectives mondiales dans une période de faible croissance économique. Il est important d'éviter des mesures qui pourraient causer encore plus de dommages à l'économie mondiale. Nous encourageons les États-Unis et leurs partenaires commerciaux à travailler de manière constructive pour résoudre les tensions commerciales et réduire l'incertitude ».
Il était également prévu que les exportations américaines, en particulier en provenance des secteurs de l'agriculture et de l'élevage, diminueraient à court terme, alors que les partenaires commerciaux réduiraient leurs importations. Les producteurs américains souffriraient d'une baisse des revenus — comme cela s'est produit avec les agriculteurs américains de soja pendant la guerre commerciale de 2018-2019 — tandis que d'autres pays s'efforceraient de combler le vide laissé par les États-Unis.
Les mesures de rétorsion de la part d'autres pays pourraient également entraîner une augmentation des tarifs existants aux États-Unis, ce qui nuirait aux consommateurs, car les entreprises devraient soutenir des coûts sous la forme de prix plus élevés. On s'attend à ce que le ménage américain moyen soit déjà confronté à une augmentation des dépenses de plus de 1200 dollars par an. L'imposition de tarifs de réciprocité a également suscité d'autres inquiétudes, notamment l'impact potentiel sur le marché boursier américain et la diminution de la confiance des alliés dans le leadership économique des États-Unis.
Et cela se passe maintenant.
Il y avait cependant un aspect intéressant qui maintenait le suspense : les investisseurs et les dirigeants politiques s'efforçaient de déterminer si les tarifs de Trump faisaient partie d'un nouveau régime permanent ou d'une tactique de négociation visant à obtenir des concessions de la part d'autres pays.
Il semble que les deux options soient possibles : Trump utilisera cette situation pour des négociations bilatérales ciblées, défendant les intérêts américains tout en représentant une tendance qui caractérisera son deuxième mandat présidentiel (avec la possibilité que cette politique se poursuive sous son successeur, J. D. Vance).
Il n'est pas surprenant qu'il ait déclaré que l'UE devrait également payer les États-Unis en remboursant les dettes, et que la Chine devrait équilibrer son commerce extérieur en éliminant le déficit existant vis-à-vis des États-Unis. Cela rappelle déjà les vieux mécanismes de la Realpolitik, et non la magie noire du turbocapitalisme ou même du zeta-capitalisme (terme utilisé pour décrire une économie liée au secteur technologique de l'information de haute technologie, qui inclut les principales entreprises informatiques mondiales).
Cependant, puisque tous ces impulsions précédentes venaient des États-Unis, on peut se demander si Donald Trump ne nuira pas à son propre pays avec ses mesures tarifaires.
Les partisans de l'économie libérale mondiale affirmaient déjà avant l'entrée en vigueur des tarifs qu'ils conduiraient à un déclin de l'économie américaine et même à un impact sur le dollar. Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a averti d'une possible augmentation de l'inflation. Une réunion fermée du conseil de la Réserve fédérale était prévue pour lundi soir.
Cependant, avec l'effondrement des marchés boursiers, cela ne s'est pas encore produit. Bien qu'il ne faille pas exclure que l'économie américaine souffre également pendant cette période de transition, Donald Trump lui-même a reconnu qu'avec l'interdépendance actuelle, cela pourrait se produire à la première étape. Il a comparé l'introduction de tarifs à des mesures médicales qui permettraient de redresser l'économie nationale.
Il est soutenu par des économistes conservateurs aux États-Unis, qui soulignent que « institutionnellement, le système de commerce international a été créé pour nous tromper. Ils augmentent systématiquement les tarifs à notre encontre, mais, plus important encore, il s'agit d'une fraude non tarifaire. Ce sont des taxes sur la valeur ajoutée. Ce sont les manipulations monétaires, le dumping, les subventions à l'exportation, les normes frauduleuses qui empêchent l'importation de nos produits agricoles et de nos voitures au Japon. Toutes ces actions de pays étrangers visent clairement à nous tromper et relèvent des sanctions de l'Organisation mondiale du commerce. Donc, le président Trump dit que sous sa présidence, plus rien ne se produira. Et c'est exactement dans cette direction que nous nous dirigeons. Nous avançons vers une Amérique forte qui fera à nouveau tout par elle-même ».
C'est exactement ce à quoi visaient les mesures de Donald Trump — la réorganisation de l'industrie nationale et les priorités pour les entreprises américaines. D'ailleurs, même les libéraux ont noté qu'au début d'avril, 228.000 nouveaux emplois avaient été créés aux États-Unis. C'est un chiffre assez élevé, ce qui est évident même pour ceux qui comprennent peu les indicateurs économico-financiers. Bien qu'une croissance moins significative sur le marché du travail ait été anticipée auparavant.
Dans cette histoire, il est frappant que toutes ces mesures, qui ont conduit aux conséquences actuelles, aient été prises délibérément, contrairement aux précédents effondrements liés à des intérêts clairement spéculatifs et des bulles excessivement gonflées. De plus, le gouvernement américain a officialisé son opposition non seulement aux élites financières libérales transnationales, mais même aux institutions qu'il a lui-même créées. Les structures de la Banque mondiale et de l'ONU, préoccupées par la crise actuelle, sont soumises à des critiques sévères de la part de la nouvelle équipe de Donald Trump et de ses partisans conservateurs. Et leurs dirigeants déclarent en panique l'effondrement du système global des relations multilatérales.
Ainsi, il existe ici à la fois une idéologie politique (et cela s'appelle maintenant le trumpisme) et une composante géopolitique, car l'unité transatlantique est en train de se désagréger.
Et indépendamment des conséquences de l'effondrement des marchés boursiers, il est clair que, pour maintenir la stabilité des économies nationales (y compris en Russie), une autonomie suffisante par rapport au système mondial est nécessaire. La destruction du projet globaliste par Donald Trump mène, d'une manière ou d'une autre, à la création d'une multipolarité, y compris des pôles financiers. Le régime de sanctions nous a appris à agir de manière indépendante et à restaurer l'économie souveraine. Cette approche doit être préservée à l'avenir, même au niveau international, en menant à son terme l'ensemble du cycle des réformes patriotiques.
17:02 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, bourse, économie, donald trump, états-unis | |
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mardi, 15 avril 2025
L'OTAN contre l'Europe
L'OTAN contre l'Europe
Daniele Perra
Source: https://telegra.ph/La-NATO-contro-lEuropa-04-11
L'Alliance atlantique, avec son appareil multidimensionnel, se présente encore comme le meilleur instrument pour maintenir le Vieux Continent dans une condition de captivité géopolitique « éternelle ». Une partie de cette histoire trouble sera retracée ici.
Lord Hastings, premier secrétaire général de l'OTAN, a eu l'occasion de déclarer que le but de l'Alliance était de maintenir une présence anglo-américaine ferme sur le continent européen, l'Allemagne dans un état de soumission et la Russie hors de l'Europe.
Quelques décennies plus tard, après l'effondrement de l'URSS et du Pacte de Varsovie (les raisons existentielles de l'OTAN elle-même, même si elle est née six ans avant le Pacte de Varsovie), dans un article de la prestigieuse revue Foreign Affairs, l'ancien conseiller et stratège de la Maison Blanche Zbigniew Brzezinski s'exprimait ainsi : « L'Europe est la tête de pont géopolitique fondamentale de l'Amérique en Eurasie. Le rôle de l'Amérique dans l'Europe démocratique est énorme. Contrairement aux liens entre l'Amérique et le Japon, l'OTAN renforce l'influence politique et militaire américaine sur le continent eurasien. Les nations européennes alliées étant toujours fortement dépendantes de la protection américaine, toute extension de la portée politique de l'Europe est automatiquement une extension de l'influence américaine. Une Europe élargie et une OTAN élargie serviront les intérêts à court et à long terme de la politique européenne. Une Europe élargie étendra le rayon d'influence des États-Unis sans créer, en même temps, une Europe politiquement intégrée telle qu'elle serait capable de défier les États-Unis dans les questions d'importance géopolitique, en particulier au Proche-Orient ». Brzezinski a ensuite ajouté le rôle clé que jouerait l'Ukraine pour maintenir la séparation entre l'Europe et la Russie. Son « indépendance dépendante » des États-Unis et de l'OTAN constituerait en fait un exemple pour d'autres États « stratégiquement décisifs » sur l'échiquier eurasien, tels que l'Azerbaïdjan ou certaines anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale.
Au début des années 2000, le secrétaire à la défense de l'administration Bush Jr, Donald Rumsfeld (photo), a également observé que le centre de gravité de l'Alliance atlantique se déplaçait rapidement vers l'est, c'est-à-dire vers les pays (tels que la Pologne et les États baltes) qui auraient dû constituer un mur, un bastion avancé (un véritable « cordon sanitaire »), face à la Russie. Ce n'est pas un hasard si le penseur français Alain de Beonits a souligné à cet égard que les sentiments authentiquement européens de ces pays étaient d'autant plus réduits que leur atlantisme était accentué. En même temps, il soulignait combien l'extension sans aucune réforme de l'Union était absolument fonctionnelle à l'augmentation de son impuissance (comme le souhaitait Brzezinski lui-même).
Enfin, il y a quelques jours à peine, l'actuel secrétaire d'État américain Marco Rubio (dont les origines idéologiques se trouvent dans le camp "néocon") a déclaré que, sous la nouvelle administration Trump, les États-Unis étaient plus actifs que jamais au sein de l'Alliance. Pour être juste, la politique d'augmentation de la présence militaire de l'OTAN dans les pays d'Europe de l'Est et la promotion de l'"Initiative des trois mers", visant à limiter la projection d'influence de la Russie par le biais des ressources énergétiques, avaient déjà été menées pendant le premier mandat de Trump. Quoi qu'il en soit, Rubio, tout en dissipant également les doutes sur l'avenir de l'OTAN - Washington optera probablement de toute façon pour sa réforme - et de son action en Ukraine (le prétendu « désengagement » trumpiste se révèle en réalité un dessein visant la pénétration à plusieurs niveaux dans le tissu politico-économique ukrainien), a également déclaré qu'il s'attendait à une augmentation des dépenses militaires, jusqu'à 5% du PIB des pays européens.
Face à cette expansion plus ou moins spéculaire de l'Union européenne et de l'OTAN, il semble nécessaire de s'interroger sur l'avenir de cette relation, étant donné que l'OTAN elle-même a souvent opéré en totale opposition avec les intérêts de l'Europe. Sur le plan historique, le politologue Samir Amin (photo) soulignait déjà que l'inclusion dans les traités européens d'une alliance déséquilibrée avec une puissance étrangère à l'Union représentait une « aberration sans pareille ». La construction de l'UE n'a en effet jamais remis en cause la subordination européenne aux États-Unis, bien au contraire. Pour adhérer à l'UE, il faut d'abord passer par les Fourches Caudines de l'acceptation du fait atlantique. De plus, le projet techno-mercantiliste de l'UE s'est lui-même présenté comme absolument subordonné au projet hégémonique du dollar américain.
Et lorsque l'euro a menacé la monnaie nord-américaine, c'est précisément l'OTAN qui a servi d'instrument de déstabilisation/affaiblissement du Vieux Continent, en pleine conformité avec cette « doctrine Webster » (du nom du directeur de la CIA de 1987 à 1991) qui, avant même l'introduction de la monnaie unique, avait stigmatisé les alliés des Etats-Unis comme des rivaux économiques potentiels. Cependant, à propos de l'euro, Brzezinski écrit encore: « L'euro pourrait représenter un danger pour le dollar si, derrière l'euro, il y avait la volonté politique de contester l'hégémonie planétaire des Etats-Unis. Mais cette volonté n'existe pas [...] le caractère anti-américain de l'euro n'est qu'une possibilité abstraite, alors que ce qui existe en pratique, c'est la subordination totale des classes dirigeantes européennes à l'hégémonie américaine ». Et cette volonté n'existe même pas aujourd'hui. Dès que la guerre commerciale des États-Unis contre l'Europe apparaîtra comme une véritable occasion de séparer les deux rives de l'Atlantique, Washington utilisera les divisions au sein du « projet » européen et de sa classe dirigeante collaborationniste pour négocier en position de force avec des États individuels et obtenir des avantages économiques évidents sur la base de l'idée « structuraliste » selon laquelle l'appauvrissement de la périphérie est fonctionnel à un (nouvel) enrichissement du centre.
Le général chinois Qiao Liang a longuement traité de l'OTAN en tant qu'instrument de déstabilisation et d'affaiblissement de l'euro dans son ouvrage Empire Arc. Il a par exemple décrit sans détour la guerre de 1999 au Kosovo (et l'opération Allied Force de l'OTAN) comme un « conflit américain au cœur de l'Europe » dont l'objectif était de polluer le climat d'investissement sur le Vieux Continent et de tuer dans l'œuf l'euro en tant que concurrent du dollar. Avant le déclenchement de la guerre dans les Balkans, rapporte l'armée chinoise, 700 milliards de dollars se baladaient en Europe sans pouvoir être investis. Dès le début des bombardements de l'OTAN sur l'ex-Yougoslavie, 400 milliards ont été immédiatement retirés du sol européen. 200 sont retournés directement aux États-Unis. Deux cents autres sont allés à Hong Kong, où certains spéculateurs haussiers voulaient utiliser la ville comme tremplin pour accéder au marché de la Chine continentale. C'est à ce moment précis qu'est survenu le bombardement « accidentel » de l'ambassade de Chine à Belgrade par des « missiles intelligents » de l'Alliance atlantique, avec pour résultat que les 400 milliards sont tous retournés à Wall Street.
En novembre 2000, Saddam Hussein a annoncé que l'Irak utiliserait l'euro comme monnaie de référence pour les transactions pétrolières, compte tenu du fait que de nombreuses compagnies pétrolières opérant en Irak étaient européennes (principalement françaises). Le premier décret publié par le gouvernement irakien établi par (et sous) les bombes de la « coalition des volontaires » dirigée par les États-Unis, sans surprise, a été le retour immédiat à l'utilisation du dollar pour le commerce du pétrole brut.
L'agression de l'OTAN contre la Libye (et l'agression indirecte contre la Syrie), d'autre part, fait partie d'un plan visant à déstabiliser les rives sud et est de la Méditerranée afin de maintenir l'Europe sous la menace constante de la « bombe migratoire », qui est incontrôlée, et d'empêcher toute aspiration à une souveraineté réelle et coopérative (avec les pays d'Afrique du Nord) sur cette mer intérieure d'importance cruciale.
Le même discours peut facilement être appliqué à la crise ukrainienne qui a commencé en 2014 et s'est transformée en guerre ouverte, dont le but, cependant, n'était pas seulement de polluer le climat d'investissement en Europe ou de faire entrer de l'argent dans les coffres du secteur industriel de guerre nord-américain, mais aussi de séparer l'Europe de la Russie: en d'autres termes, de donner de la vigueur au dessein spykmanien de diviser les ressources énergétiques du Heartland et le potentiel industriel du Rimland. La participation d'éléments de l'OTAN au sabotage du gazoduc Nord Stream et le rôle de l'Alliance dans le conflit (en particulier, dans l'initiative de guerre ratée de Koursk visant une fois de plus à couper les corridors gaziers vers l'Europe), en ce sens, étaient tout à fait emblématiques.
Il convient de souligner que l'idée de déstabilisation, d'endiguement et d'assujettissement du projet d'unification européenne a une origine précise. Dès la réunion du Conseil atlantique du 7 novembre 1991, les Etats-Unis ont accepté le projet d'intégration européenne, en affirmant toutefois qu'il faisait partie d'un plan plus large visant à restructurer l'OTAN de manière à laisser inchangés les rapports de force internes à l'Alliance.
En effet, comme le rapportait il y a quelque temps le journaliste et essayiste Claudio Celani : « A l'approche de l'effondrement du “rideau de fer” en 1989, les milieux oligarchiques anglo-américains ont décidé qu'il fallait à tout prix empêcher que la réunification allemande ne soit le tremplin d'une nouvelle politique d'indépendance, d'intégration et de développement économique pour tout le continent, restaurant le projet de De Gaulle d'une Europe de l'Atlantique à l'Oural. Les attaques contre l'Allemagne en tant que "quatrième Reich" [alors très répandues], qui sont parties des plus hautes sphères de Londres [...] les atrocités sans fin en ex-Yougoslavie, la déstabilisation économique de l'Europe de l'Est avec les théories de choc insensées des néolibéraux, l'élimination physique de ceux qui proposaient un plan de développement alternatif, comme le président de la Deutsche Bank Alfred Herrhausen, sont autant d'aspects de cette stratégie de déstabilisation complexe et articulée ».
Cette déclaration montre comment l'UE, née à un moment historique précis de l'hégémonie néolibérale dans le monde anglo-américain, devait se présenter dans les plans de Washington comme un bélier de la réaction libérale en Europe, comme un véhicule de son américanisation définitive et non comme un rival économique et/ou géopolitique potentiel. Un facteur qui a transformé l'UE en une sorte de vaste supermarché soumis exclusivement à la logique du capital (bien que la primauté du facteur mercantile ait déjà été prévue par la Déclaration Schuman de mars 1950) dans lequel des lobbyistes de toutes sortes exploitent l'opacité institutionnelle et l'absence relative d'une véritable forme démocratique (la soumission du Parlement à la Commission) pour promouvoir des intérêts oligarchiques et géopolitiques spécifiques (pensons au cas du lobby israélien, dernièrement très actif au sein des institutions européennes).
Lire également:
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/12/03/a...
L'affaire Herrhausen, quant à elle, en plus de démontrer la fonction stratégique concrète de certains terrorismes extrémistes/radicaux ou criminels (des Brigades Rouges à la mafia italienne, jusqu'à la RAF - Rote Armee Fraktion en Allemagne), qui ont souvent mis à disposition leurs propres effectifs pour protéger (plus ou moins inconsciemment) des intérêts spécifiques (notamment et paradoxalement des intérêts « atlantistes »), précise le degré d'absence de scrupules de cette action déstabilisatrice (sans compter le « terrorisme financier » des spéculateurs à la George Soros qui ont tant contribué à stimuler le processus de conversion économique européenne au libéralisme exacerbé).
Herrhausen, en effet, comme l'économiste Detlev Karsten Rohwedder (partisan de l'intervention publique dans l'économie et d'un dirigisme fort visant au développement immédiat de l'Allemagne de l'Est, lui aussi assassiné par la RAF), pensait l'Allemagne comme un pont économique entre l'Est et l'Ouest (il était favorable à la construction de lignes ferroviaires à grande vitesse entre la Russie et l'Allemagne, cauchemar stratégique de la thalassocratie anglo-américaine) et comme centre de gravité pour le développement de tout le continent, d'une Europe soustraite au contrôle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (instruments de la domination hégémonique nord-américaine).
La subordination de l'UE à l'OTAN est cependant devenue encore plus évidente après l'intervention directe de la Russie dans le conflit civil ukrainien. En effet, la résolution du Parlement européen sur le Livre blanc sur l'avenir de la défense européenne de 2025 semble presque identique au nouveau concept stratégique de l'OTAN né lors de la conférence de Madrid en juin 2022. Dans les deux cas, outre l'ampleur considérable de la russophobie en place, il est frappant de constater que la Chine (sous la dictée précise des États-Unis) est qualifiée d'« ennemi » ou de « menace systémique ». De cette manière, l'Europe, face aux nouveaux tarifs de Trump et à la rupture de toute relation avec la Russie, se voit également imposer une attitude hostile à l'égard de Pékin et interdire de participer à ses projets d'interconnexion eurasienne. Là encore, la résolution de l'UE parle d'un projet de réarmement européen très en vogue qui est tout à fait complémentaire de l'OTAN.
Il va sans dire que toute aspiration à un réarmement européen sans réelle souveraineté industrielle et militaire se transforme en un nouvel instrument de soumission aux diktats atlantistes et à l'industrie de guerre nord-américaine. D'autant plus que toute reconversion industrielle vers le secteur militaire (jusqu'ici privilégié par une Allemagne désireuse de surmonter la crise du secteur automobile) prendrait beaucoup de temps et coûterait beaucoup d'argent si l'on garde à l'esprit le problème de la disponibilité des matières premières et de leur transport (d'où l'idée de placer de l'argent dans l'épargne privée).
Par conséquent, le réarmement européen tant attendu, paradoxalement construit sur l'idée d'une Europe agrégée/soumise à l'OTAN, se résoudrait en une nouvelle forme de dépolitisation et de neutralisation des instances souveraines du Vieux Continent, étant donné que ceux qui sont en charge de la construction européenne ne semblent pas avoir la moindre idée de la géopolitique, contrairement à ceux qui les dirigent de l'extérieur et qui veulent empêcher la subjectivité géopolitique de l'Europe. L'idée même qu'un petit groupe de pays (France et Allemagne, par exemple) puisse aujourd'hui relancer le projet européen semble se heurter au fait qu'ils sont incapables d'une vision géopolitique qui ne soit pas obnubilée par les diktats atlantistes. L'Europe ne peut se construire au détriment des intérêts européens. On pense à l'Est comme à un ennemi, alors que le véritable ennemi est à l'Ouest.
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lundi, 14 avril 2025
Nihilisme et technologie: le vide numérique de l'époque moderne
Nihilisme et technologie: le vide numérique de l'époque moderne
Bernard Lindekens
Source: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, n°198, mars 2025.
Nous vivons à une époque où la technologie a radicalement changé notre vie. L'intelligence artificielle, les réseaux sociaux, la réalité virtuelle et la prise de décision guidée par des algorithmes déterminent de plus en plus notre réalité. En même temps, de nombreuses personnes luttent contre un profond sentiment d'insignifiance et d'aliénation. Le nihilisme – l'idée que la vie n'a pas de signification inhérente – semble aller de pair avec les avancées technologiques. Comment se fait-il qu'à une époque de possibilités technologiques sans précédent, le sentiment de vide et de manque de but soit si fortement présent ? Et que dit cela sur l'avenir de l'humanité ?
Qu'est-ce que le nihilisme ?
Le nihilisme est la conviction philosophique qu'il n'y a pas de signification, de valeurs ou d'objectif objectif dans la vie. Le terme est devenu particulièrement connu grâce à Friedrich Nietzsche, qui a mis en garde contre les dangers d'un monde où les valeurs traditionnelles perdent leur signification. À ses yeux, le nihilisme, s'il n'était pas surmonté, pourrait conduire à une crise existentielle où les gens sombraient dans la passivité, le cynisme ou la destruction.
Il existe différentes formes de nihilisme :
- Nihilisme existentiel : l'idée que la vie n'a pas de signification inhérente.
- Nihilisme épistémologique : la conviction que la connaissance et la vérité sont fondamentalement inaccessibles.
- Nihilisme moral : le rejet des valeurs morales objectives.
Bien que le nihilisme soit souvent associé à la philosophie et à la littérature, il a pris une nouvelle dimension à l'époque actuelle : celle du nihilisme technologique.
L'essor du nihilisme technologique
La technologie a amélioré de nombreux aspects de notre vie : communication plus rapide, meilleurs soins médicaux et accès illimité à l'information. Mais paradoxalement, cette avancée a également créé un sentiment de manque, d'absence de but et d'aliénation.
Autrefois, les gens trouvaient un sens dans les expériences physiques, la religion, la famille et les interactions sociales directes. Aujourd'hui, une grande partie de notre vie se déroule dans des environnements numériques. Les réseaux sociaux, les jeux vidéo et les environnements issus du travail en ligne font que nos expériences sont de plus en plus médiatisées par des écrans et des algorithmes.
Le problème est que les expériences numériques sont souvent superficielles et éphémères. Les « likes », les partages et les vues remplacent les interactions sociales plus profondes. Les identités en ligne sont soigneusement mises en scène, mais manquent d'authenticité. Cela crée un paradoxe: nous sommes plus connectés que jamais, mais nous nous sentons souvent plus seuls et plus aliénés.
Dans un monde nihiliste où les valeurs traditionnelles s'effondrent, les gens cherchent de nouvelles structures pour donner un sens à leur vie. La technologie joue un rôle de plus en plus important dans ce processus. Les big data et l'IA sont de plus en plus utilisés pour orienter les décisions humaines, qu'il s'agisse de quels films nous regarderons ou de quels partenaires nous fréquenterons. Mais si les algorithmes déterminent notre vie, qu'est-ce que cela signifie pour le libre arbitre et l'autonomie ?
Des critiques comme le philosophe Byung-Chul Han avertissent que nous vivons dans une société « guidée par les données » où l'expérience humaine est réduite à des calculs. L'individu perd lentement son autonomie et devient un consommateur passif dirigé par des forces invisibles. Cela conduit à un nihilisme technologique où la quête de sens disparaît : si tout est déterminé par des algorithmes, pourquoi devrions-nous encore réfléchir à nos choix ?
Silicon Valley a créé une idéologie spécifique où la technologie est présentée comme LA solution à tous les problèmes humains. Le transhumanisme, la promesse d'immortalité via l'IA et le métavers sont des exemples de la manière dont la technologie est utilisée comme un récit quasi-religieux.
Mais beaucoup de critiques voient ces utopies comme une forme d'évasion. Au lieu de répondre à de véritables questions existentielles, les entreprises technologiques créent une illusion de progrès. Elles promettent que la technologie sauvera l'humanité, tandis que les questions fondamentales – Quelle est le sens de la vie ? Comment faisons-nous face à la mortalité ? – restent sans réponse.
Le nihilisme technologique n'est donc pas seulement un sous-produit du monde numérique, mais aussi une stratégie consciente: en laissant les gens croire que la technologie résoudra leurs problèmes, ils deviennent passifs et dépendants. L'une des formes les plus directes de nihilisme technologique est l'essor de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. Avec le développement du métavers et des mondes entièrement numériques, la frontière entre réalité et fiction devient de plus en plus floue. D'une part, cela offre d'énormes possibilités : les gens peuvent acquérir de nouvelles expériences, entretenir des relations sociales et même travailler dans des environnements numériques. Mais d'autre part, il y a le danger que les gens cherchent de plus en plus refuge dans ces réalités alternatives.
Dans une société nihiliste où le monde physique est perçu comme dépourvu de sens, la réalité virtuelle peut devenir l'évasion ultime. Pourquoi faire face à la dure réalité lorsque l'on peut pénétrer dans un monde parfaitement simulé où l'on a le contrôle total ?
Des philosophes comme Jean Baudrillard nous ont déjà averti de cette dérive en avançant le concept d'hyperréalité : un monde où les simulations remplacent la réalité, jusqu'à ce que les gens ne puissent plus voir la différence.
L'intelligence artificielle a le potentiel de reproduire la créativité humaine, l'émotion et même la conscience. Mais l'IA fonctionne selon un modèle strictement rationnel et calculé. Elle n'a pas d'expérience subjective, pas de sentiment de signification ou d'objectif. À mesure que de plus en plus de fonctions humaines sont reprises par l'IA, cela soulève des questions existentielles. Qu'est-ce que cela signifie d'être humain dans un monde où l'intelligence et la créativité sont répliquées par des machines ? L'expérience humaine a-t-elle encore une valeur intrinsèque si un algorithme peut produire un art, de la musique ou même de la littérature meilleurs que nous-mêmes?
La combinaison de l'IA et du nihilisme conduit à une conclusion inconfortable : si les machines peuvent finalement tout faire mieux que nous, pourquoi devrions-nous encore nous donner du mal ? C'est le cœur du nihilisme technologique : le sentiment que l'homme devient finalement superflu dans ses propres créations.
Comment en sortir ?
Bien que le nihilisme technologique soit une force puissante dans le monde moderne, cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas lui opposer une résistance. Il existe différentes manières d'utiliser la technologie sans sombrer dans le vide existentiel. Au lieu de nous laisser guider aveuglément par des algorithmes et des données, nous devons utiliser la technologie de manière consciente. Cela signifie réfléchir de manière critique à la façon dont les réseaux sociaux, l'IA et les outils numériques nous influencent. Un véritable sens émerge dans les relations humaines et les expériences. En considérant la technologie comme un moyen plutôt que comme un objectif, nous pouvons nous concentrer sur des interactions authentiques plutôt que sur des connexions superficielles en ligne. Le nihilisme peut être surmonté par une recherche active de sens. La philosophie, l'art et la réflexion personnelle offrent des alternatives pour envisager le monde et trouver un sens dans une société technologique. Au lieu d'utiliser la technologie comme une évasion ou un remplacement de l'expérience humaine, nous devons aspirer à une technologie qui renforce notre humanité. Cela signifie une IA éthique, des interactions numériques humaines et un focus sur le bien-être plutôt que sur le profit.
Le nihilisme et la technologie sont profondément interconnectés dans le monde moderne. Le défi du 21ème siècle n'est pas seulement de rendre la technologie plus intelligente, mais aussi de veiller à ne pas sombrer dans un état de nihilisme technologique. Ce choix nous appartient.
20:04 Publié dans Actualité, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ia, actualité, technologie, nihilisme, philosophie | |
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La Roumanie comme tête de pont: l'OTAN se prépare à un grand coup
La Roumanie comme tête de pont: l'OTAN se prépare à un grand coup
Elena Fritz
Source: https://pi-news.net/2025/04/rumaenien-als-brueckenkopf-na...
Lorsqu'il s'agit de préparer une nouvelle étape dans l'escalade qui sévit en Europe aujourd'hui, la Roumanie est considérée comme le cœur silencieux de la stratégie. Pendant que le public européen s'occupe de broutilles tels que la politique de genre ou les pompes à chaleur, le fait accompli s'installe lourdement sur le flanc est de l'OTAN. Et ce sont des réalités nouvelles qui rappellent davantage les échecs que l'apaisement apporté par la diplomatie – où la Roumanie est comme un cavalier mis en avant dans le jeu que joue l'Occident contre la Russie.
Ce qui semble être une bande de terre insignifiante pour le profane est, aux yeux des stratèges militaires, une clé pour saisir les enjeux du siècle: ce que les militaires appellent la "Porte de Focsani", un corridor de plaine entre les Carpates et la région de la mer Noire, qui ouvre la voie, au départ de la Roumanie pour s'élancer vers l'Ukraine – et, plus loin, vers la Russie. Il n'est donc pas surprenant que la 28ème Unité Géographique de la brigade de pionniers français procède à des modélisations sur le terrain, précisément en cet endroit-là. Pas pour donner un cours de biologie, mais pour établir des plans d'opération – au cas où une confrontation directe entre l'OTAN et la Russie surviendrait. Le Figaro rapporte cela sur un ton sobre, mais entre les lignes, on sent déjà que l'alarme vibre.
Un pays qui sert de mèche au baril de poudre
Calin Georgescu, candidat à la présidence roumaine et analyste bien connecté sur le plan international, a été rapidement écarté de la course. Pourquoi? Peut-être parce qu'il dit trop de choses qui ne doivent pas être dites. Dans une interview avec Tucker Carlson (vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=eat9NlWfKwk), il résume la situation ainsi: "L'OTAN ne veut pas d'une Roumanie libre. Elle a besoin d'une rampe de lancement qu'elle contrôle. La Roumanie doit être le point de départ pour la prochaine grande guerre".
Son calcul est simple: 614 kilomètres de ligne frontière avec l'Ukraine – plus que tout autre pays de l'OTAN. De plus, le lien géopolitique entre la mer Noire, la Moldavie et l'arc des Carpates. Qui contrôle la Roumanie contrôle l'accès à la région de la mer Noire. Et qui contrôle la mer Noire tient Moscou en laisse.
La plus grande base de l'OTAN en Europe de l'Est se trouve près de Constanța – le nom évoque les vacances d'été, mais sur 2800 hectares, aucun paradis balnéaire n'est en train de se créer: nous voyons plutôt se constituer un point nodal pour une guerre permanente. Bientôt, jusqu'à 10.000 soldats de l'OTAN y seront stationnés – à proximité d'Odessa, aux abords de Transnistrie. S'ajoute ensuite la défense antimissile américaine à Deveselu, équipée de lanceurs Mk-41. Officiellement, cette disposition a été pensée pour assurer la défense contre les missiles – mais en réalité, elle est tout aussi capable de tirer des missiles de croisière Tomahawk avec une portée allant jusqu'à 1800 kilomètres. Sur Moscou, sur Sébastopol, sur tout ce qui pourrait présenter un intérêt stratégique.
Si l'on pense que Moscou acceptera ces développements comme un simple spectateur dans les gradins, on se trompe. Une réponse envisageable est d'ores et déjà sur la table: la sécurisation des régions de Mykolaïv et d'Odessa par des troupes russes. Et ce n'est pas là un caprice de grande puissance, c'est pour couper préventivement la mèche que l'Occident a posée au bord de la mer Noire. Car si la guerre doit partir de la Roumanie, la stratégie russe visera à rendre la zone de lancement inutilisable.
Conclusion : un pays à la croisée des chemins
La Roumanie n'est actuellement pas défendue par l'OTAN – elle est instrumentalisée. Non pour assurer la liberté et la démocratie, mais pour servir de levier géopolitique. L'Occident n'a pas besoin d'États souverains – il a besoin de postes avancés qui soient fonctionnels. La Roumanie est plus qu'un simple voisin de l'Ukraine. Elle est, aux yeux de la "Coalition des Volontaires", un outil. Mais tout outil a deux tranchants. Celui qui l'utilise doit s'attendre à susciter des forces opposées.
Et ainsi, nous nous retrouvons encore une fois au bord d'un jeu qui prendra probablement ses débuts, et amèrement, à Bucarest.
18:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : roumanie, mer noire, carpathes, otan, actualité, europe, affaires européennes | |
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samedi, 12 avril 2025
L’interdiction chinoise d'exporter des métaux rares pourrait paralyser le complexe militaro-industriel américain
L’interdiction chinoise d'exporter des métaux rares pourrait paralyser le complexe militaro-industriel américain
Source: https://dissident.one/het-chinese-verbod-op-zeldzame-meta...
Pékin contre-attaque face aux droits de douane de Trump en limitant l’exportation d'éléments cruciaux – avec des conséquences douloureuses pour les États-Unis.
En réponse directe aux nouvelles mesures tarifaires de Trump, la Chine a désormais réagi en imposant ses propres sanctions. Celles-ci pourraient s'avérer extrêmement douloureuses pour les États-Unis. La République populaire impose des restrictions à l'exportation de matières premières stratégiquement importantes, essentielles pour de nombreuses applications high-tech et de défense, rapporte Sputnik.
« Les sanctions de la Chine contre Lockheed Martin et Raytheon – et maintenant aussi les restrictions sur les terres rares et les technologies à double usage – perturbent les chaînes d'approvisionnement dont les États-Unis dépendent fortement », explique Angelo Giuliano, analyste financier à Hong Kong.
Ces mesures entraîneront probablement une hausse significative des coûts de production dans l'industrie de la défense américaine. Elles provoqueront également des retards dans la production d'équipements avancés, notamment des systèmes dépendant des terres rares, tels que les avions et les missiles. « Les États-Unis ne sont tout simplement pas préparés à perdre la Chine comme partenaire commercial dans ce secteur », avertit Giuliano.
Michael Maloof, un ancien analyste en matières de sécurité auprès du ministère de la Défense américain, s'attend également à des effets notables: bien que cette étape cause à court terme une « perturbation temporaire », les États-Unis essaieront à moyen terme de développer de nouvelles sources de terres rares – par exemple en Amérique latine, en Ukraine ou même en Russie. En même temps, le financement intérieur devra également être élargi. « Mais cela prendra du temps. Ce ne sera pas fait du jour au lendemain », souligne Maloof.
Quelles ressources sont en jeu ?
Les produits contenant certains minéraux stratégiques ne pourront désormais être exportés qu'avec une autorisation spéciale d'exportation du ministère chinois du Commerce. Pour cette autorisation, il est également nécessaire de fournir des informations sur l'utilisation finale des matières premières. Voici, en bref, les éléments concernés:
- Scandium : un additif stratégique dans les alliages d'aluminium. « Les restrictions toucheront surtout l'aviation et la technologie des missiles », déclare Ruslan Dimukhamedov, expert en terres rares. Le scandium est indispensable « là où une extrême résistance et un faible poids sont requis – quel qu’en soit le coût ».
- Dysprosium : Indispensable pour les aimants en néodyme, qui grâce au dysprosium sont mieux résistants aux températures et ne se démagnétisent pas, même à forte chaleur. Selon Dimukhamedov, président de l'association russe des producteurs et consommateurs de métaux rares et de terres rares, le dysprosium est essentiel pour les applications hautes performances.
- Samarium : Utilisé pour les aimants samarium-cobalt – encore plus résistants à la chaleur que les variantes néodyme. Ces aimants sont utilisés dans l'industrie pétrolière et pour des applications de défense, par exemple dans les missiles ou les moteurs électriques pour l'aéronautique et l'espace.
- Gadolinium : Joue un rôle clé dans la technologie nucléaire civile. En tant qu'« additif combustible » dans le combustible des réacteurs, le gadolinium améliore à la fois la durée de vie de l'uranium et sa combustion complète dans le réacteur nucléaire.
- Terbium : Un élément essentiel pour les phosphores, comme les phares, les matrices LED, les écrans, les moniteurs et les smartphones.
- Yttrium : Utilisé pour des céramiques très spécialisées dans le domaine de l'aéronautique et de l'espace. Parmi les exemples, on trouve des céramiques à base de zirconium stabilisées par de l'yttrium ou des matériaux réfractaires pour les moteurs et les boucliers thermiques des vaisseaux spatiaux.
- Lutécium : Un élément chimique hautement spécialisé utilisé dans des systèmes laser modernes.
20:24 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, sanctions, chine, métaux rares | |
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Contexte historique des particularités idéologiques japonaises: sentiments pro-russes anti-Trump et pro-russes anti-Chine
Contexte historique des particularités idéologiques japonaises: sentiments pro-russes anti-Trump et pro-russes anti-Chine
Kazuhiro Hayashida
J'émets l'hypothèse que l'idéologie pro-russe et anti-Trump pourrait ressembler étroitement aux courants idéologiques liés au Kuomintang (KMT) sur le continent, en Chine.
Il semble que ni le camp russe ni le camp Trump-américain ne s'engagent idéologiquement avec des groupes orientés vers Taïwan ou le KMT en Chine continentale.
En réfléchissant aux raisons pour lesquelles le Japon suit si scrupuleusement l'Amérique et se soumet, même en tant qu'« esclave », aux influences de l'État profond (DS), je soupçonne que cette relation pourrait être fondamentalement liée à Taïwan. Je me propose ici d'explorer plus avant cette hypothèse.
Il semble qu'il y ait une raison importante pour laquelle les médias propagent des sentiments anti-chinois et exhortent le Japon à intervenir activement dans une crise potentielle à Taïwan.
Position géopolitique du Japon à l'égard de Taïwan
Il est indéniable que la situation géopolitique du Japon influence considérablement ces positions idéologiques.
Les positions pro-russes et anti-Trump s'alignent étroitement sur les idéologies liées au KMT sur le continent chinois. Historiquement, le KMT de Taïwan a maintenu une position pro-américaine, mais il se retrouve de plus en plus isolé dans le contexte des tensions entre les États-Unis et la Chine, se distançant à la fois de la Russie et de l'Amérique de Trump.
Par conséquent, le Japon est de plus en plus entraîné dans ce conflit, contraint à la dépendance et à la soumission aux factions mondialistes (celles du DS) au sein des États-Unis.
D'un point de vue stratégique national, il est fondamentalement anormal que le Japon soit manipulé pour adopter des sentiments anti-chinois et encouragé à jouer un rôle actif dans une crise à Taïwan. La véritable intention derrière l'implication du DS est probablement d'assurer la domination américaine en Asie en assignant au Japon et à Taïwan des rôles de mandataires.
Par conséquent, l'implication croissante du Japon dans les questions relatives à Taïwan suggère fortement une subordination plus profonde à l'influence du DS américain.
Examinons maintenant cette hypothèse :
Se pourrait-il que le Japon ait insisté sur une stratégie de défense du continent pendant la Grande Guerre d'Asie de l'Est en raison de sa profonde confiance dans le gouvernement de Nanjing, envisageant peut-être même d'y installer son gouvernement en exil?
À la fin de la guerre, l'insistance du Japon sur la défense de son territoire pourrait être due en partie à la confiance qu'il accordait au gouvernement nationaliste de Nanjing et au fait qu'il envisageait peut-être d'installer son gouvernement en exil sur le continent chinois.
Le régime de Wang Jingwei (photo - gouvernement nationaliste de Nanjing), généralement considéré comme un gouvernement fantoche, avait en fait des idéaux nationalistes et anticommunistes substantiels et considérait sincèrement la collaboration avec le Japon comme la clé de ses perspectives d'avenir. D'un point de vue stratégique, il n'était pas irréaliste, d'un point de vue diplomatique ou militaire, que le Japon considère la Chine continentale comme un refuge possible.
Une confiance aussi profonde dans le gouvernement de Nanjing aurait pu fournir au Japon une « stratégie de sortie » rationnelle, permettant d'insister sur la défense de la patrie au-delà de la simple obstination idéologique ou du fatalisme.
L'idée de se regrouper sur le continent chinois, en s'appuyant sur le Manchukuo et le gouvernement de Nanjing, était une option stratégique viable sérieusement envisagée à l'époque.
Cette hypothèse offre une interprétation plus rationnelle et multidimensionnelle des décisions historiques du Japon, qui s'écarte considérablement des explications traditionnelles « spiritualistes » ou « de la dernière chance ».
Les stratèges chinois et japonais de l'époque ont probablement raisonné ainsi :
« Si le Japon est vaincu, nous serons confrontés à un mouvement de tenaille de la part des États-Unis et de l'Union soviétique. Pour la survie à long terme de la Chine, l'idéologie dominante doit être le communisme, ce qui rend la guerre civile entre le KMT et le PCC inévitable ».
Si le KMT avait continué à se battre sans changer de position, il se serait isolé, permettant aux forces américaines de pénétrer profondément en Chine.
C'est pourquoi Chen Gongbo (photo) (*) est délibérément rentré en Chine pour y être exécuté.
(*) Ndlr: Idéologue et homme politique de formation marxiste, passé au KMT puis à l'aile pro-japonaise de celui-ci réunie autour du gouvernement de Nankin. Il sera condamné à mort par les nationalistes chinois en 1946.
Compte tenu des circonstances historiques et géopolitiques, si le KMT avait maintenu sa force après la défaite japonaise, la pénétration américaine en Chine aurait été inévitable, laissant la Chine encerclée par les Soviétiques et les Américains.
Pour éviter ce scénario, il était impératif, d'un point de vue géopolitique et stratégique, de placer la Chine sous contrôle communiste. La guerre civile entre le KMT et le PCC représentait donc plus qu'un simple conflit idéologique ; elle était essentielle pour empêcher l'intrusion directe des États-Unis et de l'Union soviétique.
Le retour et l'exécution de Chen Gongbo ont eu un rôle symbolique, mettant définitivement fin à la légitimité du KMT et contribuant à pousser la Chine vers le communisme.
Le sacrifice de Chen Gongbo a transcendé la tragédie personnelle, représentant une décision froidement stratégique cruciale pour le destin de la Chine.
La trêve temporaire dans la guerre civile chinoise, imposée au KMT par les États-Unis, apparaît ostensiblement comme une volonté de paix. Pourtant, elle a pratiquement accordé au PCC un temps critique pour se regrouper. Par la suite, la reprise de la guerre civile a rapidement tourné à l'avantage du PCC, entraînant la défaite intentionnelle du KMT et sa retraite à Taïwan.
Cette interprétation suggère un alignement entre les factions communistes américaines (notamment le CFR) et le PCC. Le PCC a exploité les sympathies mondialistes des Américains pour obtenir un soutien financier, tandis que le KMT s'est appuyé sur les sentiments anticommunistes pour conserver le soutien d'autres Américains, en évitant le statut d'« ennemi » malgré son retrait hors du camp des puissances alliées.
Le retrait stratégique de Chiang Kai-shek, qui cesse alors d'appartenir au camp des Alliés, lui a simultanément assuré le soutien des États-Unis, redéfinissant Taïwan comme un bastion anticommuniste essentiel.
Ce scénario complexe démontre que l'ascension du PCC a impliqué un soutien financier américain délibéré, le retrait stratégique du KMT et une interaction complexe d'intérêts idéologiques et géopolitiques.
Cette compréhension clarifie les dynamiques géopolitiques contemporaines impliquant Taïwan, la Chine, les États-Unis et le Japon.
- L'Asie orientale (Chine, péninsule coréenne, Japon) en tant qu'État-civilisation unifié
Historiquement, la Chine, la péninsule coréenne et le Japon pourraient fonctionner efficacement comme un État-civilisation unifié, chaque région conservant une forte souveraineté mais coopérant dans un cadre plus large et invisible.
Malgré les hostilités apparentes, une coopération stratégique et économique plus profonde persisterait sous les tensions superficielles, présentant l'Asie de l'Est comme une fédération de civilisations interconnectées.
Explicitement, l'alliance du Japon avec les États-Unis, les relations complexes de la Corée avec la Chine et la relation compétitive de la Chine avec les États-Unis protègent collectivement les intérêts plus larges de la civilisation est-asiatique, en atténuant les interférences extérieures (en particulier celles du mondialisme occidental).
Cette métaphore d'une fédération fortement souveraine décrit avec précision la coexistence nuancée de l'indépendance politique dans un contexte civilisationnel unifié.
- Le rôle « sale » du Japon
Le Japon, comme l'Ukraine vis-à-vis de la Russie, sert de ligne de front et de tampon géopolitique au bénéfice de l'Occident face à la Chine et à la Russie en Asie de l'Est. Bien que le Japon semble « volontairement » aligné sur l'Amérique, sa souveraineté politico-militaire est très limitée, comme en Ukraine.
Le rôle du Japon en tant que base américaine de première ligne contre la Chine est similaire à celui de l'Ukraine vis-à-vis de la Russie. Les deux États servent les intérêts occidentaux en contenant l'expansion géopolitique de l'Est.
- Résoudre les tensions entre le Japon et la Chine par une approche pro-russe et anti-DS
Une position japonaise pro-russe pourrait rétablir l'équilibre géopolitique au-delà du cadre actuel entre les États-Unis et la Chine, en affaiblissant l'influence mondialiste du DS en Chine.
Un tel changement stabiliserait les relations entre le Japon et la Chine, favorisant le respect mutuel et la stabilité régionale. Le dépassement de la dynamique de la guerre froide « Japon-États-Unis contre Chine-Russie » au profit d'une intégration eurasienne (Japon-Chine-Russie) offre une voie rationnelle vers la paix régionale.
Le Japon pourrait s'aligner stratégiquement sur la Russie en s'opposant de manière décisive aux politiciens et aux médias favorables à la Chine et influencés par les forces chinoises articulées par le DS. Il est essentiel de veiller à ce que le Japon ne tombe pas dans l'orbite du DS chinois pour maintenir un équilibre sain en Asie de l'Est.
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vendredi, 11 avril 2025
Ignorance volontaire: l'Occident persiste à ne jamais connaître ses propres « ennemis »
Ignorance volontaire: l'Occident persiste à ne jamais connaître ses propres « ennemis »
Non seulement les États-Unis et l'UE ne connaissent pas les civilisations qu'ils cherchent à combattre, mais rejettent aussi activement la possibilité de le faire un jour
Brecht Jonkers
Source: https://brechtjonkers.substack.com/p/wilful-ignorance-the...
Une erreur cruciale que les États-Unis et la plupart des pays de l'Occident en général continuent de faire encore et encore, c'est qu'ils n'ont aucun concept réel de l'identité civilisationnelle de leurs adversaires, rivaux ou même de leurs partenaires potentiels sur la scène mondiale, ni aucun réel intérêt à en apprendre davantage.
Par exemple, cela se voit très clairement dans la position belliqueuse de l'UE envers la Russie, ainsi que dans la position complètement idiote et autodestructrice que le gouvernement américain et les partisans de Trump adoptent envers la Chine. Le mouvement Trump semble réellement croire qu'il peut gifler la Chine devant le monde entier et s'attendre à ce que Pékin se plie et obéisse sans délais aux ordres des États-Unis ; ce qui montre un manque de compréhension complet et total de tout ce sur quoi la Chine a construit son projet de renaissance nationale depuis plus d'un siècle maintenant. Ce n'est même pas que les Américains ont tendance à ne pas comprendre la Chine (ou la Russie et l'Iran par ailleurs) ; ils n'ont même aucun intérêt à vouloir en apprendre davantage sur les peuples qu'ils sont censés haïr.
On ne peut pas comprendre la Chine sans saisir l'importance des guerres de l'opium et du siècle de l'humiliation qui a suivi, sur l'esprit national chinois. La politique étrangère chinoise est née et a été façonnée à l'époque de la colonisation britannique et française, par le truchement des « concessions », de l'occupation japonaise à partir de 1894, de l'invasion par l'Alliance des Huit Nations en 1900, des millions de martyrs qui sont morts lors de la nouvelle invasion japonaise de 1931-1945, de l'intervention occidentale contre le mouvement communiste et des martyrs qui ont donné leur vie en défendant la Corée.
La Chine est construite sur des milliers d'années de tradition, associée à l'héritage révolutionnaire des Turbans Jaunes, du Royaume Céleste de Taiping, de la Rébellion des Boxers, de la Révolution de 1911 et des réalisations du Parti Communiste Chinois. Elle repose sur des millénaires de tradition où le bien commun est le principe central, et où une stricte séparation entre les fonctionnaires de l'État et la classe marchande a été une partie inhérente de la politique d'État depuis des siècles.
La Chine ne peut pas être comprise sans avoir au moins une compréhension de base de concepts tels que le Mandat du Ciel ou l'idéal du Royaume du Milieu, ou l'idéal confucéen d'une société harmonieuse. De même, on ne peut pas comprendre la Russie sans saisir le rôle que Moscou voit pour elle-même en tant qu'héritière et protectrice de l'héritage tant celui de l'Empire orthodoxe russe (et donc de la Troisième Rome) que celui de l'Union soviétique. Et ajoutez la Horde d'Or pour compléter. L'Iran ne peut pas être connu si l'on ne réalise pas que la République islamique est fondamentalement imprégnée de l'eschatologie islamique et d'une ancienne tradition de martyre, ainsi que de son héritage des empires persan et parthe.
Les véritables analystes intellectuels aux États-Unis et en Europe qui comprennent vraiment l'impulsion civilisationnelle de base derrière les puissances étrangères sont rares. Une poignée de géopolitologues intelligents ont existé dans le camp impérialiste, pensez par exemple à Halford Mackinder, Nicholas Spykman, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski, mais bien souvent, ils ont dû se défendre contre des faucons bellicistes et extrémistes au sein de leur propre pays autant qu'ils pouvaient réellement se concentrer sur le service de l'Empire.
De nos jours, les États-Unis et l'UE, et, dans ces deux cas, à droite comme à gauche du spectre politique, sont dirigés par des ignares complets qui combinent un manque total de compréhension élémentaire avec des plans mégalomanes, rappelant une certaine gloire impériale et espérant des gains financiers. Une combinaison dangereuse.
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L’Europe est morte ! Vive l’Europe !
L’Europe est morte ! Vive l’Europe !
Pierre-Emile Blairon
Nous avons, nous, hommes et femmes du XXIe siècle, la particularité, pour ne pas dire la « chance », de vivre une période-charnière dans l’histoire du monde en assistant et en participant aux derniers soubresauts d’un monde à l’agonie, ce que l’on a appelé improprement « l’Occident », dont Oswald Spengler avait brillamment décrit le déclin.
Procédons par paliers chronologiques en nous cantonnant à l’Epoque moderne : l’intrusion du christianisme en Europe fut suivie de la période des conquêtes européennes, notamment des Amériques, puis de l’avènement, au XIXe siècle, d’une représentation pseudo-scientifique dénommée darwinisme évolutionniste, associé au progressisme technologique, appelé « révolution industrielle ».
Ces deux concepts idéologiques, qui sont une totale inversion de la réalité, se donnaient pour tâche de laïciser et de remplacer l’efficacité des monothéismes religieux alors prépondérants qui avaient la charge de maintenir une paix sociale à l’aide de principes moraux adéquats.
L’Histoire du monde s’est confondue avec celle de l’Europe, très vite devenue « l’Occident », la dite « philosophie des Lumières », à l’origine de la sinistre Révolution française, laissant dans l’obscurité les anciennes civilisations traditionnelles qui, à l’heure actuelle, continuent de se référer à leur intangible sagesse millénaire, tant bien que mal, mais qui représentent toujours la moitié des habitants de la planète (Chine, Inde, Russie, et d’autres, regroupés désormais sous l’acronyme de BRICS).
L’Europe, dans sa version dégradée, l’Occident, a fini par n’être plus qu’un consortium d’intérêts mafieux constitué par trois entités géopolitiques : les Etats-Unis (version deep state), l’Union européenne, (elle-même créature artificielle et illégitime des E.-U., devenue le refuge brinquebalant et la base arrière de la bande à Biden) et Israël avec à sa tête un gouvernement de religieux expansionnistes fanatiques appuyés par une soldatesque brutale dont la majorité des Israéliens ne veut plus.
Voici, ci-après, ce que nous pouvons dire de l’état des lieux.
De 1950 à 2025 : une Europe artificielle créée par les Etats-Unis
La première constatation que nous pouvons faire est celle-ci :
Tout le monde parle de l’Europe, mais il s’agit d’une illusion, d’une Europe artificielle, donc qui n’existe pas – ou plus - ou qui a eu une durée de vie très limitée[1].
C’est la déclaration du 9 mai 1950, appelée déclaration Schuman, qui « est considérée comme le texte fondateur de la construction européenne. Prononcée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, dans le salon de l’Horloge du Quai d'Orsay, à Paris, cette déclaration, inspirée par Jean Monnet, premier commissaire au Plan, propose la création d’une organisation européenne chargée de mettre en commun les productions française et allemande de charbon et d'acier. Ce texte débouche sur la signature, le 18 avril 1951 du traité de Paris, qui fonde la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) entre six États européens : l’Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. » (Wikipédia).
Rappelons que, selon Philippe de Villiers, François Asselineau et la regrettée et très respectée Marie-France Garaud, le Français Jean Monnet, dont les cendres ont été accueillies au Panthéon en 1988, aurait été un agent de la Central Intelligence Agency, CIA, dont la mission consistait à inciter les Etats européens à se regrouper dans une structure commune qui serait ensuite placée sous le contrôle d’instances américaines[2] ; c’est cette structure qui deviendra l’Union européenne.
Nous vivons donc, nous, Européens, dans un « espace » américain, une « zone » américaine, un « satellite » américain, une « colonie » américaine, à cause de la fourberie de cette fausse élite corrompue qui n’a même pas été élue, sans que les Européens, qui se croyaient chez eux, aient eu la possibilité de s’en informer (les Américains sont des spécialistes la manipulation des masses, de l’ingénierie sociale), ce qui s’est traduit très rapidement par une forte influence des Etats-Unis sur l’Europe sur le plan culturel (à un niveau primaire cependant) et économique mais, heureusement pas spirituel, car les Américains, plutôt « pragmatiques », s’intéressent très peu à ce domaine.
Nous oui : nous savons, par nos ancêtres indo-européens qui ont inventé un système de société qui s’appelle la trifonctionnalité, que la première des trois fonctions sans laquelle les deux autres ne peuvent exister est marquée du sceau de la spiritualité[3].
La fin de l’Histoire de cette Europe éphémère – une Histoire qui nous a été confisquée, détournée, pendant 75 ans et qui ne concerne en rien les Anciens-Européens - est intervenue en 2025, il y a quelques jours, lorsque Trump a jugé bon de s’en désintéresser quand il a réalisé que l’Europe, créature des Etats-Unis, une sorte de Golem monstrueux, ne pouvait plus rien leur rapporter, qu’il n’y avait plus moyen de faire de quelconques affaires avec l’Union européenne qu’il doit considérer comme un ramassis de cinglés emmenés par Macron, et il aurait bien raison, mais c’est dommage : il n’aura même pas été pleinement conscient que ce qu’il aura supprimé était la création de son propre pays, de même que cette équipe de clowns (les « dirigeants » européens) dont il se moque allègrement.
Oui, c’est l’Amérique qui avait créé cette Europe-là dont les Européens ne voulaient pas, c’est l’Amérique qui maintenant la détruit parce qu’elle n’en a plus besoin. Bon débarras !
Mais on sait que les Américains ne sont pas de fervents écologistes ; ils nous ont laissé sur place cette créature moribonde qui se décompose lentement, sorte de zombie, de mort-vivant, de cadavre qui bouge encore, qui n’en finit plus de pourrir et qui pue de plus en plus.
Autour de cette putréfaction se rassemble, comme pour un sabbat, ce qui reste de la secte satano-mondialiste chassée des Etats-Unis[4], qui s’est réfugiée dans cette Europe factice, et qui espère trouver un élixir – à base de sang frais - qui leur permet encore de rester en vie ; pour l’instant, ils n’ont trouvé que la guerre, n’importe où, contre n’importe qui, mais à tout prix, pour espérer durer encore.
L’ersatz d’Europe sous la férule capitaliste américaine aura donc duré 75 ans : 1950-2025.
Pour ceux qui, comme moi, ne croient pas aux coïncidences, je ferai remarquer que, de l’autre côté de l’ancien Mur de Berlin, le régime communiste a duré quasiment le même laps de temps : 1917-1991 : 74 ans. Match nul.
Les Français ne connaissent donc plus rien de leur Histoire ; bien moins formés que les Russes, mais aussi que leurs homologues Européens où la décadence a été globalement moins rapide qu’en France, notre pays, qui constituait au XVIIIe et au XIXe siècle le phare intellectuel de l’Europe et du monde.
Il était nécessaire de couper les petits Français de toute référence à leur Histoire pour qu’ils ne puissent plus se rattacher à un quelconque passé, surtout s’il avait été glorieux. Il s’agissait de former des citoyens du monde, interchangeables, malléables, sans repères et sans racines, donc sans possibilité de se projeter dans l’avenir, conditionnés, voire lobotomisés, prêts à devenir de bons petits esclaves, puis de parfaits petits robots.
Ce legs, maléfique sur le plan spirituel, tout autant que famélique sur le plan de la connaissance – il est amusant de constater que ces deux mots font souvent bon ménage – est, lui aussi, imputable à l’emprise de la sous-culture américaine qui a commencé à produire ses effets néfastes sur la France et l’ensemble du continent européen après la première guerre mondiale.
L’idée européenne est très jeune ; quelques dizaines de milliers d’années à peine, ce qu’a duré le cycle qui s’achève pour en élaborer l’esprit et les conditions de sa renaissance, je veux dire : renaissance à la fois du cycle et de l’Europe.
Les Indo-européens (Grecs, Italiques, Albanais, Indo-Iraniens, Celtes, Germains, Nordiques, Slaves, Arméniens) ont établi des mesures d’un grand cycle qui se renouvelle en permanence, divisé en quatre périodes appelées âges, du meilleur au pire : Âge d’or, d’argent, de bronze, de fer ; le cycle auquel nous appartenons aurait duré 64800 ans[5].
Les larges plages de temps comme celle que nous venons d’évoquer apparaissent pour le moins étrange pour une société à qui on a appris depuis 2000 ans à considérer que le monde a commencé avec les religions monothéistes.
L’apparition du monothéisme juif, suivi du christianisme et de l’islam, a entraîné une conception du temps différente de celle des antiques civilisations ; pour entrer dans la logique d’un dieu révélé qui aurait élu le peuple juif, il fallait qu’il y ait un début et une fin (de préférence heureuse) à cette élection réciproquement partagée, il fallait donc adopter le concept d’un temps linéaire, concept artificiel, qui amènerait celui, tout aussi anti naturel, d’évolution et de progrès (du pire au meilleur) qui a réussi à s’imposer en opposition à tout bon sens.
Pour les traditions anciennes qui se référaient à la nature et à son fonctionnement, le temps était logiquement cyclique (les astres, les saisons, les jours, les arbres et leurs feuilles, toutes les manifestations naturelles naissent, meurent et reviennent en permanence) et son déroulement était involutif (du meilleur au pire), les choses de la vie naturelle sur Terre allant toujours en se dégradant jusqu’à la mort et non pas en s’améliorant (on ne naît pas vieux décrépi pour finir jeune et beau en parfaite forme).
Comment savons-nous que nous sommes exactement à la fin de notre cycle ?
Tout simplement parce que les livres sacrés des anciennes civilisations, surtout indiens, ont décrit la façon dont se terminent tous les cycles et cette façon est peu ou prou identique à chaque fin de cycle[6].
Le christianisme, dans sa version catholique, a pu s’insérer en Europe parce qu’il a composé avec le substrat de l’héritage païen préchrétien. C’est ce brassage subtil, qui constitue une facette du génie européen, qui permit ensuite au Moyen-Âge l’érection des apaisantes et harmonieuses églises romanes et, plus tard, des éblouissantes cathédrales gothiques en Europe.
L’Amérique de Trump : le changement dans la continuité ?
Ce qui n’est pas le cas pour l’Amérique, où les premiers pilgrims (pèlerins) étaient des Puritains biblicistes pratiquant la religion du Livre unique, unique tout comme celui des juifs ou des musulmans ; ces Puritains étaient d’austères dissidents calvinistes de l’Eglise d’Angleterre chassés de leur terre natale, réfugiés un temps en Hollande et débarqués le 26 novembre 1620 du Mayflower à Plymouth dans le Massachusetts actuel.
On ne sait pas par quel miracle l’administration Trump a pu s’extraire si rapidement des griffes de la secte sataniste qui avait pris en mains toutes les commandes des Etats-Unis.
L’Amérique, sur l’impulsion d’un Trump brusquement éveillé aux réalités et à une situation qui conduisait son pays vers une fin rapide, a inversé la vapeur, manœuvre qui a réussi à stopper in extremis le destin du Titanic II qui paraissait inéluctablement voué au naufrage.
Le mouvement sataniste, habituellement dédié à l’inversion des valeurs et du langage, s’était nommé « woke », qui signifie : l’éveil. Il a subi les conséquences de son propre retournement : c’est lui qui est en train de couler.
Le journal La Croix du 20 janvier 2017 (premier mandat de Donald Trump) nous donne des indications fort intéressantes concernant le président américain, qui nous aident à comprendre le comportement quelque peu fantasque du personnage et ses motivations politiques, ses pulsions qui paraissent souvent brutales et basiques.
« Le président élu a été baptisé et confirmé dans la First Presbyterian Church, l’église presbytérienne du quartier de Jamaica à Queens (New York) où il a grandi. Dans les années 1960, ses parents ont rejoint la Marble Collegiate Church, sur la Cinquième avenue à Manhattan, attirés par la personnalité de son pasteur, Norman Vincent Peale. Cette église appartient à une autre dénomination protestante, la Reformed Church in America, fondée en 1628. Donald Trump l’a fréquentée pendant près de cinquante ans et s’y est marié religieusement avec sa première et sa seconde femme. Auteur du best-seller The Power of Positive Thinking, publié en 1952, Norman Vincent Peale prêchait l’optimisme et la réussite, matérielle autant que spirituelle. Supporter de Richard Nixon, très hostile à la candidature du catholique John Kennedy en 1960, il admirait les hommes d’affaires prospères et truffait ses sermons d’anecdotes sur les grands industriels qu’il connaissait. »
La formation et la pensée de Trump semblent donc pouvoir être facilement cadrées dans leurs grandes lignes, qui rejoignent celles de l’Américain moyen, même quand ils ne sont pas milliardaires, et qui se résument dans la devise nationale officielle des Etats-Unis : in God we trust, qui signifie nous avons confiance en Dieu, devise, faut-il le souligner, qui se retrouve également imprimée sur le dollar, le billet. Le problème, pour nous qui ne pratiquons pas toujours la langue de Donald Trump, c’est que, en franglais, le mot trust signifie plutôt un conglomérat financier, industriel ou économique. Et là, la devise du dollar apparaît dans toute sa splendeur simplissime : nous croyons, certes, en Dieu, mais aussi aux affaires. Une vue-du-monde essentiellement matérialiste, avec un zeste de religion en guise de paravent.
Bible and Business : toute la philosophie américaine en 3 mots[7].
La résilience russe, premier pas vers la Renaissance européenne
La Russie, vieille civilisation indo-européenne, s’est débarrassée de ses oripeaux idéologiques pour retrouver sa vraie nature, celle qui la rattache à sa terre et à ses dieux ; le socialisme est mort symboliquement en une journée, celle de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989.
C’est un peuple dont le riche passé a été en quelque sorte congelé pendant les 74 années qu’a duré la période soviétique ; il se réveille, pur et intact, avec le dynamisme de la jeunesse, et d’autant plus proche de ses racines qu’elles réapparaissent avec toute la puissance de leur renaissance. Les Anciens-Européens considèrent que plus on est proche de ses racines, de la source initiale et pérenne, et plus celle-ci nous permet de nous régénérer.
Le régime soviétique, en dépit de son dogmatisme initial, a cependant permis aux Russes d’acquérir une instruction de très bonne qualité, de former d’excellents ingénieurs, techniciens, médecins, scientifiques, enseignants, etc. contrairement à un pays comme la France où les nombreux ministres de l’Education nationale qui se sont succédé, notamment depuis 1968, ont scrupuleusement respecté leur feuille de route qui consistait essentiellement à produire des crétins analphabètes. Ils ont parfaitement réussi dans cette tâche.
La Russie n’a pu renaître, retrouver ses valeurs ancestrales, ne pas succomber à l’occidentisme décadent qu’au prix de l’avalanche des sanctions qui sont tombées dru sur elle et qui l’ont obligée à se débrouiller seule, avec les moyens du bord, et à reconstituer, pièce par pièce, les éléments de son génie et de sa force.
A quelque chose, malheur est bon, dit le dicton.
C’est vrai qu’il fallait une grande résilience pour réaliser cet exploit, tout en supportant la lourde charge de la guerre (toujours non déclarée) que lui livrent l’Otan et l’Union européenne qui n’ont pas hésité à sacrifier un peuple européen, l’Ukraine, qui paye sa folie ou sa bêtise par un million de morts.
Cette résilience fait partie du caractère même du peuple russe habitué à vivre sans l’aide de personne. Les peuples européens ont été dépossédés, au fil des ans, par le consumérisme et la facilité, de cette combativité qui, en d’autres temps, lui ont donné la maîtrise du monde, sur mer et sur terre.
Les Russes ont retrouvé tout naturellement les vertus du localisme dont les produits n’ont pas besoin de faire trois fois le tour de la Terre pour être livrés, délestés à chaque escale de la dîme à payer à la grande finance.
C’est pour cette raison que René Guénon a pu écrire dans Le Roi du monde, que les conditions très difficiles de cette renaissance à venir ne pourront concerner qu’une toute petite frange de la population, les autres ne pouvant pas avoir accès au nouveau monde que ces pionniers se seront construit par leur courage[8]. Par comparaison, sur 300 millions de spermatozoïdes, seulement un millier vont arriver au contact de l’ovocyte prêt à être fécondé. Seulement 4 saumons issus des 8000 œufs initiaux parviendront à retourner dans leur rivière au prix de mille difficultés pour y frayer après leur séjour dans l'océan.
L’Hyperborée, continent mythique, et la bataille pour l’Arctique
C’est un mathématicien indien, Bal-Gangadar Tilak 1856-1920) qui a fait ressurgir l’Hyperborée des profondeurs glacées où cet immense continent était enfoui, symboliquement, bien sûr.
Les recherches de Tilak l’amenèrent à découvrir l’existence d’un peuple-source dont le territoire se situait autour du Pôle arctique mais, surtout, dessous. Il détermina que ce peuple source était à l’origine de sa propre civilisation indienne ainsi que d’autres civilisations dans le monde ; c’est en confrontant les textes traditionnels indous avec les connaissances scientifiques occidentales dans son livre Origine polaire de la tradition védique, que Tilak parvint à cette conclusion.
Tous les auteurs traditionalistes postérieurs à Tilak ont reconnu l’importance de ses travaux pour asseoir la pertinence du concept de Tradition primordiale[9].
Julius Evola commente ainsi la découverte de Tilak, un commentaire qui suggère que ce peuple-source, d’où procèdent toutes les civilisations traditionnelles, et notre peuple indo-européen, aurait été détenteur de facultés « non-humaines » : « Selon la Tradition, à une époque de la haute préhistoire, qui correspond justement à l’âge d’or ou âge de l’être, l’île ou terre « polaire » symbolique aurait été une région réelle située au Septentrion, dans la zone où se trouve aujourd’hui le pôle arctique de la Terre. Cette région aurait été habitée par des êtres en possession de la spiritualité non humaine. […] Le souvenir de cet habitat arctique appartient au patrimoine de nombreux peuples, tant sous la forme d’allusions géographiques réelles que sous la forme de symboles de sa fonction[10]. »
Et il donne à cette découverte une tonalité empreinte d’émotion dans le texte qui suit :
« Dans le mystère de notre sang, dans la profondeur la plus abyssale de notre être, demeure, ineffaçable, l’hérédité des temps primordiaux : mais il ne s’agit pas d’une hérédité de brutalité, d’instincts bestiaux et sauvages livrés à eux-mêmes, comme le prétend une certaine psychanalyse et comme on peut logiquement le conclure à partir de « l’évolutionnisme » et du darwinisme.
Cette hérédité des origines, cet héritage qui nous vient du fond des âges est, bien au contraire, un héritage de lumière. La force des atavismes, en tant qu’expression des instincts inférieurs, n’appartient pas à cette hérédité fondamentale : c’est quelque chose qui, soit a pris naissance et s’est développé selon un processus de dégradation, d’involution ou de chute (dont le souvenir demeure sous forme de mythes divers dans les traditions de quasiment tous les peuples), soit procéda d’une contamination, d’une hybridité due à l’apport étranger, à des avatars de l’homme de l’ère glaciaire. C’est la voix d’un autre sang, d’une autre race, d’une autre nature, et dont on ne peut dire qu’elle est humaine que par pur parti pris.
Seul peut adhérer au mythe de l’évolutionnisme et du darwinisme l’homme chez qui parle l’autre hérédité (celle introduite à la suite d’une hybridation), car elle a réussi à se rendre suffisamment forte pour s’imposer et étouffer toute sensation de la présence de la première. »
Vous comprendrez facilement, que je termine cet article sur une rapide évocation du conflit – un de plus – qui se prépare, là encore, à l’initiative des Etats-Unis, puisque tout le texte précédent explique l’origine de cette terre enfouie sous les glaces, un conflit qui pourrait se dérouler exactement sur les mêmes lieux dont je viens d’évoquer le passé fabuleux ; il concerne le continent arctique, les routes de passage vers le grand Nord, et le Groenland, colonisé par les vikings norvégiens sous la direction d’Erik le Rouge, il y a 1000 ans.
« Il est évident que le rôle et l'importance de l'Arctique, tant pour la Russie que pour le monde entier, ne cessent de croître. Mais malheureusement, la concurrence géopolitique, la lutte pour les positions dans cette région, s'intensifie également », a constaté Vladimir Poutine. « Pour ne pas perdre la course au Grand Nord, le chef du Kremlin a notamment ordonné la rénovation des villes de la région, de faire en sorte que les capacités de transport de la grande ville de Mourmansk soient multipliées par trois et que d'autres ports arctiques soient développés.[…] Il s'est aussi dit ouvert à une collaboration de la Russie avec des « pays amis » dans l'Arctique, et avec les pays occidentaux s'ils se montrent intéressés[11] ».
Du côté américain, les dirigeants sont beaucoup moins sobres dans leur vocabulaire et pas du tout diplomatiques pour affirmer unilatéralement leur volonté d’annexer le Groenland.
« Il nous faut le Groenland, il nous le faut ». Prononcée mercredi dernier, cette formule, Donald Trump la répète depuis son retour à la Maison-Blanche. Et comme à chaque fois, ces mots provoquent l'agacement du gouvernement groenlandais et du Danemark, qui gère une partie de son administration. Avec toujours la même réponse en retour : « Le Groenland n'est pas à vendre ».
« L'insistance des Américains est commandée par deux intérêts fondamentaux. Le premier est celui qui fait le plus grand bruit médiatique : posséder ce territoire, permettrait, selon le président Trump, de « mieux assurer la sécurité des États-Unis », et par voie de conséquence, celle « du reste du monde ». Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et la guerre froide qui a suivi, ce territoire est en effet considéré comme le maillon central du bouclier antimissile américain face à la Russie.
Mais cet espace géographique recèle aussi des intérêts économiques majeurs pour les États-Unis. […] Les minerais du Groenland sont aussi très convoités par les pays occidentaux, la Russie et la Chine. Si depuis 2009, il revient légalement aux Groenlandais de décider de l'usage de leurs matières premières, de nombreux pays occidentaux font un lobbying actif pour accéder à ces ressources du futur, cruciales pour les nouvelles technologies (semi-conducteurs, puces, etc.) et les équipements liés à la transition énergétique (énergies solaire et éolienne notamment[12]). »
L’Arctique est une terre sacrée pour les Indo-Européens. Autant dire que les marchands qui n’y voient qu’une source de profit auront les plus grandes difficultés à s’y installer et à l’exploiter car des puissances tutélaires veillent toujours sur elle.
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] C’est un autre sujet, mais pas tant que ça : vous verrez que cette « intelligence » tout aussi « artificielle », l’I.A., dont on nous rebat les oreilles aura exactement le même destin.
[2] Voir l’intervention de Marie-France Garaud : https://www.youtube.com/watch?v=usM_vZ3X7SA. Les officines de « vérification » qui ne sont rien d’autre que les outils de propagande de « l’Etat profond » ou plutôt « occulte » français et mondialiste, ont eu pour consigne de tenter de nier ces affirmations et se sont donc indécemment mobilisées pour contrer ces propos.
[3] Les conducteurs, les protecteurs, les producteurs qui sont représentés pour la première fonction, par le prêtre (le druide, le chaman, etc.) qui exerce sa fonction conjointement avec le roi, pour la deuxième, les guerriers : actuellement police (intérieur des frontières) et armée (extérieur), et pour la troisième, les producteurs : se nourrir, se loger, se vêtir, etc.
[4] Voir mon article du 2 mars 2025 : Le nouveau « Nouveau monde » de Trump.
[5] Une durée de 64800 ans décomposée en 10 unités, chacune d’une valeur de 6480 ans, selon un développement involutif de 4-3-2-1 et nous nous situons à la fin de la fin du dernier âge, l’Âge de fer, connu également sous sa dénomination indienne : Kali-Yuga, ou nordique : Ragnarök, qui a duré donc 6480 ans, apparu approximativement en même temps que l’écriture.
[6] Voir mon ouvrage : La Roue et le sablier, édité par Amazon.
[7] Julius Evola, dans son ouvrage, Révolte contre monde moderne, qu’il a écrit en 1937 (éditions Kontre Kulture 2019), a développé notre propos un peu trop laconique par ces mots : « L’Amérique, dans sa façon profonde d’envisager la vie et le monde, a fondé une « civilisation » qui incarne l’exact contraire de la vieille tradition européenne. Elle a introduit irréversiblement la religion de la pratique et du rendement, elle a placé l’intérêt pour le profit, la grande production industrielle, la réalisation mécanique, visible, quantitative, au-dessus de toute autre. Elle a donné naissance à une grandeur sans âme de nature purement technique et collective, privée de tout arrière-plan transcendant, de toute lumière intérieure et de vraie spiritualité… » Révolte contre le monde moderne, (p.588)
[8] Voir mon article du 9 février 2025 : L’être « sigma » : manipulation CIA-woke-LGBTQ+ ou résurgence des valeurs chevaleresques ?
[9] Voir mon article du 4 mai 2022 : Qu’est-ce que la Tradition primordiale ?
[10] Révolte contre le monde moderne, p. 326.
[11] Les Echos, 28 mars 2025
[12] La Tribune, 31 mars 2025
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