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dimanche, 17 septembre 2017

Une bonne "Oktoberfest" à tous !

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Une bonne "Oktoberfest"

à tous !

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samedi, 16 septembre 2017

Sur l'Europe: le dernier livre de Georges Feltin-Tracol

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Sur l'Europe: le dernier livre de Georges Feltin-Tracol

En trois quarts de siècle, le projet européen en partie formulé par les milieux non-conformistes de l’Entre-deux-guerres est devenu un cauchemar pour les peuples du Vieux Continent. Dans le cadre d’une mondialisation désormais illimitée, les sectateurs mondialistes de l’actuelle imposture européenne ne cachent même plus leur volonté d’intégrer au plus vite cet espace dans un ensemble planétaire global.

Cette terrible désillusion favorise le souverainisme national et les
revendications régionalistes. Faut-il pour autant rejeter toute idée européenne?

Non, affirme Georges Feltin-Tracol qui en appelle à une salutaire lucidité.
Ancien animateur de la revue L’Esprit européen et collaborateur naguère à Éléments pour la civilisation européenne, ce Français d’Europe (ou Européen de France) considère que l’Europe n’est pas ouvert aux populations du monde entier, mais l’héritage des peuples boréens. Se détournant à la fois de l’État-nation dépassé, du mondialisme mortifère et d’un altermondialisme parodique, il envisage un autre défi continental, soucieux de la personnalité historique de ses cultures et susceptible d’assumer un destin de puissance géopolitique.

Contribution révolutionnaire pro-européenne à la grande guerre des idées, ce recueil d’articles, d’entretiens, de conférences et de recensions démontre la persistance d’un authentique esprit européen, surtout si de nouvelles chevaleries militantes surgies des communautés populaires enracinées relèvent le nouvel enjeu civilisationnel du XXIe siècle : maintenir la spécificité albo-européenne. Pendant que se prolonge l’éclipse de l’Europe, c’est dans la pénombre que s’esquissent quelques jalons fondamentaux d’une nouvelle Europe polaire, fière et solsticiale.

Pour commander l'ouvrage:

http://www.ladiffusiondulore.fr/home/669-l-europe-pas-le-...

Né en 1970, collaborateur aux revues dissidentes Réfléchir & Agir et Synthèse nationale, rédacteur en chef et co-fondateur du site identitaire de langue française Europe Maxima, présent sur des sites Internet rebelles comme EuroLibertés, Georges Feltin-Tracol est aussi conférencier, chroniqueur radio et essayiste.
Auteur, seul ou en collaboration, d’une dizaine d’ouvrages, il a publié en 2016 aux Éditions du Lore Éléments pour une pensée extrême.

Dae’ch et les autres : bienvenue dans le « monde VUCA » !

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Dae’ch et les autres : bienvenue dans le « monde VUCA » !

Richard Labévière
Journaliste,
Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

L’ensemble de la presse mondiale a, dernièrement commémoré le premier anniversaire de la Coalition internationale qui a déclenché ses premiers bombardements contre des positions de l’organisation « Etat islamique » (Dae’ch) en Irak et en Syrie, le 2 août 2014. Un an plus tard, tout le monde s’étonne que cette « alliance », réunissant quand même les armées les plus puissantes du monde, n’ait pas réussi à éradiquer une organisation constituée de quelque 30 à 35 000 fusils tout au plus. Le même constat vaut également pour Jabhat al-Nosra et les autres résidus d’Al-Qaïda ayant prospéré en Asie, en Afrique ou en Europe.

Pourquoi un tel étonnement, sinon une telle cécité ? La réponse est pourtant aussi claire et limpide que La Lettre volée d’Edgar Allan Poe, posée  là, sous nos yeux, alors que personne ne veut vraiment la voir… Les experts militaires américains, qui donnent le « la » en matière de « guerre contre la terreur » depuis quatorze ans, l’ont dit, redit et écrit : il ne s’agit nullement d’éradiquer le terrorisme, d’en neutraliser définitivement les protagonistes, de casser définitivement ses inspirateurs et d’en assécher les financements. L’objectif principal est de « gérer » son développement, ses mutations et l’évolution de sa cartographie afin d’accompagner la reconfiguration, la modernisation et la diversification de l’hégémonie stratégique, économique et politique des Etats-Unis et de leurs alliés.

En août dernier, le président de la République française - à l’unisson avec ses homologues américains, britannique et allemand -, l’a expliqué très clairement à ses ambassadeurs : « la guerre contre Dae’ch va durer dix, quinze ou vingt ans ». Cette fatalité de la longue durée correspond, non pas à une espèce de complot centralisé ni à une conspiration globale, mais s’inscrit dans la logique d’un « procès sans sujet », conforme aux motivations, aux stratégies et aux intérêts de la mondialisation néo-libérale. Cette incapacité à éradiquer Dae’ch est d’autant plus assumée par les grands décideurs mondiaux qu’ils savent parfaitement que l’action militaire extérieure n’est qu’un segment limité de la panoplie contre-terroriste. Ils savent tout aussi pertinemment que Dae’ch ne pourra être éradiqué durablement sans « assécher » politiquement et idéologiquement l’extrémisme sunnite dont les bailleurs de fonds sont devenus nos meilleurs partenaires commerciaux. Dae’ch est une chose, les affaires en sont une autre : vive la « politique sunnite » de François hollande et Laurent Fabius ! 

Orphelines de l’ennemi communiste, les officines stratégiques du Pentagone, leurs tutelles politiques et les industries de défense occidentales de l’après Guerre froide (garantissant des millions d’emplois et de sous-traitants) devaient impérativement - au risque d’entrer en déshérence -, trouver une autre figure du « mal », définir une menace « globale », autrement dit se fabriquer un nouvel ennemi commun. Ce fût chose faite dès le 11 septembre 2001. Là encore, soyons clairs : il ne s’agit pas de céder à la moindre tentation des théories conspirationnistes et autres « effroyables impostures » ayant fait florès après l’effondrement des tours du World Trade Center, mais bien de restituer rigoureusement pourquoi et comment les administrations Bush successives et celles qui suivirent, ont magistralement « utilisé » cette tragédie afin de pousser leurs pions.

A l’époque, plusieurs économistes réveillés relevaient que le budget du Département américain de la Défense avait enregistré ses hausses les plus importantes depuis la guerre de Corée. Avec un certain étonnement, les mêmes constataient que George W. Bush - digne héritier de Ronald Reagan et de  Margaret Thatcher -, adepte d’un monétarisme des plus classiques et de toutes les recettes les plus libérales, s’était brusquement converti à une politique budgétaire farouchement keynésienne ! En effet, les attentats du 11 septembre 2001 ont fortement contribué à la relance de l’économie américaine qui marquait alors le pas. Mais ce bon usage de la terreur ne profita pas qu’aux seuls investisseurs américains et devait impulser une nouvelle révolution dans les affaires militaires qui s’esquissait depuis la fin des années 90.

Dans les amphithéâtres de l’US-Army-War-College de Carlisle en Pennsylvanie, des professeurs de stratégie militaire commençaient alors à populariser un nouveau concept en quatre lettres pour résumer le monde : VUCA, pour Volatility, Uncertainity, Complexity, Ambiguity. Dans le monde de la fin des années 90, ces experts nous expliquaient que toute espèce de projets et d’actions étaient devenus « volatiles ». Par conséquent, chaque option stratégique était appelée à changer extrêmement rapidement, la visibilité à moyen terme n’étant pas seulement devenue « incertaine », mais proprement impossible. La « complexité » des interactions, des facteurs d’influence et des acteurs devenait la norme, l’ « ambiguïté » étant désormais la règle et non plus l’exception.

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Et toujours très positifs, nos amis américains se félicitaient que dans un tel monde devenu « VUCA », l’incertitude ne constituait nullement un problème, mais présentait au contraire une chance à saisir comme levier d’innovation et de performance. « Les acteurs qui réussissent », affirmaient ces professeurs, « sont ceux qui investissent dans la connaissance de soi, cultivent le succès collectif et encouragent l’agilité et la fluidité efficaces ». La loi de la variété requise, développé par R. Ashby en 1956 (dans An Introduction to Cybernetics) stipule que seule la « variété » peut répondre à la variété. En d’autres termes : plus une personne ou un système génère et active « sa diversité », plus elle est capable de s’adapter aux changements provenant de son environnement et d’assurer son existence. Appliquée à VUCA, cette loi nous enseigne que seul VUCA sait répondre à VUCA.

Les nouveaux chefs (militaires, économiques et politiques) doivent donc incarner un « projet de sens » qui libère les engagements tout en laissant s’exprimer les ruses de la volatilité, comme autant d’opportunités à saisir et à utiliser afin de promouvoir des « changements incessants ». L’incertitude invite ces chefs à profiter des situations inédites pour apprendre… Au lieu de renforcer les procédures de contrôles connues et des actions propices à la reproduction du système en vigueur. Ils « trouvent alors le courage de créer des espaces de liberté, de créativité et d’expérimentation rapide ». La complexité oblige les acteurs clés à coopérer et à privilégier le succès collectif. Pour saisir la complexité d’une situation, ses multiples enjeux et ses différents leviers, il est obligatoire de créer des groupes divers, transversaux et hétérogènes. Pour trouver des solutions véritablement innovantes, il s’agit donc de travailler en grand groupe, d’oser le chaos provisoire, de privilégier l’expérimentation ciblée au lieu de déployer un plan convenu. Sont alors privilégiées « les dynamiques alternatives ». L’ambiguïté se manifeste à travers des figures ambivalentes, par la non-cohérence d’un projet, le mélange des responsabilités, les multiples interprétations d’un concept. Cette ambiguïté doit devenir la culture dominante des nouveaux chefs : celle consistant à vivre avec une variété de solutions au lieu de s’attacher à l’obsession de la clarification, à la recherche d’une cohérence, ainsi qu’à celle d’une quête de « la » solution à déployer. Dans un monde VUCA, rien n’est acquis d’avance, rien n’est durablement stable et tout est opportunité !

Enfin, nos professeurs édictaient cinq principes à l’usage des nouveaux chefs voulant réussir « dans la joie » : 1) dans un monde VUCA, l’agilité d’une organisation se débloque en passant de la réaction à l’action par le « sens » ; 2) dans un monde VUCA, tout se transforme quand le système se libère d’une obsession de performance opérationnelle pour privilégier la recherche d’excellence relationnelle ; 3) dans un monde VUCA, le chaos devient créateur, le vide faisant place à de nouvelles solutions ; 4) dans un monde VUCA, l’individu peut se sentir perdu mais l’intelligence collective en action s’affirmera comme le nouveau levier de performance ; 5) Dans un monde VUCA, la notion de « leadership » est renversée pour laisser place à la puissance d’une nouvelle posture … celle du « Followership ». Bref, dans ce meilleur des mondes possibles, les chefs et, en définitive tous les acteurs qui savent conjuguer la joie et le « sens » vont être en mesure d’inventer des formules inédites de performance.

C’est presque aussi bien que La Richesse des nations d’Adam Smith et c’est à Donald Rumsfeld - secrétaire d’Etat à la Défense (2001-2006) - que l’ont doit l’application de cette idéologie aux affaires militaires. Sans y changer une seule virgule, la première administration Obama renonçait ainsi aux réponses classiques : les guerres conventionnelles et de contre-insurrection. On assistait alors à des redéploiements élargis dans les zones économiques et stratégiques considérées prioritaires pour les grandes sociétés (armements, aéronautiques, BTP et infrastructures, etc.). Enfin, selon un officier général des Forces spéciales, le Pentagone cherchait à maintenir autant que faire se peut la « clandestinité la plus totale afin de privilégier des campagnes médiatiques et de communication parfaitement maîtrisées ».

En juin 2014, dans une conférence publique tenue à Beyrouth, nous expliquions alors, que cette « non doctrine » militaire s’articulait sur sept piliers : 1) montée en puissance des forces spéciales ; 2) prééminence du renseignement ; 3) extension de la géographie des drones ; 4) choix de la cyber-guerre ; 5) développement d’ « armées de substitution » ; 6) formation et manœuvres avec les partenaires ; et enfin 7) médiatiser et communiquer. Ce dernier pilier chapeaute l’ensemble ! Le plus vieux métier du monde ! Pour qu’elle atteigne ses objectifs, toute opération militaire doit être non seulement comprise mais aussi « partagée » par les opinions publiques du ou des pays qui la mènent. Sont alors appelés en renfort les bataillons de journalistes « embeded » chargés d’expliquer et de diffuser les raisons et le phasage de la « guerre juste », forcément juste. Au hardpower des armées doit s’adjoindre organiquement le softpower -madame Clinton préfère parler de smartpower -, des journalistes, des « experts » et autres « communicants ». Ces sept piliers requièrent, non pas la « sagesse » de Lawrence d’Arabie, mais une transparence imposée, c’est-à-dire opaque, la clandestinité et le secret.

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Dans le meilleur des mondes VUCA possibles, Dae’ch, Al-Qaïda, Nosra et les autres ne peuvent et ne doivent pas être éradiqués parce qu’ils sont absolument nécessaires à la reconfiguration permanente du « sens », de la « joie » et des « profits » des nouveaux chefs militaires, économiques et politiques du monde. Sur le plan intérieur, les recettes VUCA servent tout aussi bien à déconstruire les frontières nationales, le droit du travail et toute autre loi garante du contrat social des vieilles républiques pour nous convertir aux fluidités multiples d’une mondialisation heureuse où tout devient possible et principalement le retour à l’état de nature où règne, en définitive, la loi du plus fort.

Lorsque notre ami Alain Joxe souligne, à juste titre, que les Etats-Unis ont régulièrement perdu les guerres asymétriques qu’ils ont déclenchés depuis la fin de la Guerre froide, il n’en tire pourtant pas la conclusion ultime : ces défaites apparentes sont en réalité des victoires inestimables pour les stratèges du Pentagone, de Tel-Aviv, de Wall Street, de la City et de Bruxelles. D’un état de non guerre conventionnelle, les délices du monde VUCA nous embarquent dans celui d’une guerre asymétrique généralisée, permanente et nécessaire. 

Richard Labévière, 15 septembre 2015

Le terrorisme par téléphone

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Le terrorisme par téléphone

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Il n'est même plus nécessaire aujourd'hui de placer des engins explosifs dans des espaces ciblés par le terrorisme, et moins encore de les faire exploser, pour perturber le fonctionnement de villes entières.
Les 12 et 13 septembre, 8 écoles de Moscou ont reçu des appels téléphoniques provenant de sources alors non identifiées prévenant que des bombes placées dans divers endroits de la ville allaient exploser. Les auteurs des appels se disaient militants de l'Etat islamique (EI).

Comme ce n'était pas la première fois que des attentats avaient été commis à Moscou, ou ailleurs en Russie, et comme le 1er septembre deux individus se disant membres de l'EI avaient été arrêtés alors qu'ils prévoyaient de se faire exploser, les autorités moscovites n'ont pris aucun risque. Elles ont fait évacuer 130.000 personnes des 420 immeubles pouvant souffrir des explosions, ce qui a désorganisé pendant quelques heures la vie de la cité.

Cependant les inspections ne permirent pas d'identifier le moindre explosif. Manifestement, il ne s'agissait que de menaces verbales. Des recherches sur les réseaux numériques ont été immédiatement organisées, mais elles ont été rendues difficiles par le fait que les messages provenaient de sources cryptées.

Elles ont par contre permis d'indiquer que les sources étaient situées en dehors de Russie, dans des régions menacées de terrorisme. Ils n'a donc pas été possible de procéder à leur arrestation.

Ceci ne devrait pas manquer de faire réfléchir les gouvernements engagés dans la guerre contre l'EI.

Le « terrorisme verbal » peut mettre en difficultés des régions entières. Comme il est peu envisageable de ne pas le prendre au sérieux, des attentats n'ayant rien de verbal pouvant se produire ici et là pour justifier les menaces, on mesure la capacité de l'EI ou organisations djihadistes analogues à rendre difficile la vie des pays en lutte contre le terrorisme. Des parades seront certainement trouvées, mais pour le moment, à notre niveau du moins, on ne voit guère lesquelles.

 

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mercredi, 13 septembre 2017

Nieuw verschijnsel in Duitsland: intellectuelen die openlijk zeggen ‘rechts’ te zijn

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Götz Kubitschek thuis in zijn werkkamer, Duitsland © Sven Doring / Agency Focus / HH

Nieuw verschijnsel in Duitsland: intellectuelen die openlijk zeggen ‘rechts’ te zijn

Duitse ondergangsdenkers

‘Alleen barbaren kunnen zich verdedigen’

Een nieuw verschijnsel in Duitsland: intellectuelen die openlijk zeggen ‘rechts’ te zijn, rechtser dan de CDU, wat tot voor kort taboe was. ‘Ik voel dat echt, de ondergang van de Duitse cultuur.’

Laat het duidelijk zijn, zegt filosoof Marc Jongen, leerling van Peter Sloterdijk en over drie weken hoogstwaarschijnlijk politicus voor de AfD in het Duitse parlement: ‘We bevinden ons in een cultuurstrijd, met ons eigen overleven als inzet.’ Zacht, bedachtzaam spreekt de 49-jarige Jongen op dit terrasje in het rustieke Karlsruhe. Ver weg lijken de woedende leuzen die de aanhangers van zijn partij, de Duitse variant van de Nederlandse pvv en het Franse Front National, op bijeenkomsten scanderen, tegen Angela Merkel, tegen haar vluchtelingenbeleid. Maar, zegt Jongen: ‘Ik voel dat echt, de ondergang van de Duitse cultuur. We kunnen er nu nog iets tegen doen.’

Het is snel gegaan. Jongen was de afgelopen jaren een onbekende docent filosofie op de Hochschule für Gestaltung, even verderop. Hij schreef zijn proefschrift bij Peter Sloterdijk, Duitslands bekendste levende filosoof en tot 2015 rector van de HfG, onder de zeer academische titel Nichtvergessenheit: Tradition und Wahrheit im transhistorischen Äon (2009). Enkele jaren was hij ook Sloterdijks assistent.

Alles werd anders in 2013, toen Jongen als reactie op Merkels Europa-beleid besloot zich bij de Alternative für Deutschland te melden. Inmiddels is hij woordvoerder van de partij in de deelstaat Baden-Württemberg en wordt hij in de Duitse media groots als de ‘partijfilosoof van de AfD’ betiteld. Hij werkt aan een boek, dat de cultuurfilosofische basis van zijn politieke werk moet leveren, natuurlijk over de dreigende ‘ondergang van de Duitse cultuur’. Door zijn hoge plaats op de landelijke lijst denkt hij zeker te zijn van een plek in de Bondsdag. In de peilingen staat de AfD tussen de acht en tien procent. Ook diverse schandalen hebben dat niet veranderd, zoals net nog de uitspraak van partijleider Alexander Gauland over een Turks-Duitse staatssecretaris die wat hem betreft wel in ‘Anatolië entsorgt kon worden’, omdat ze gezegd had dat de Duitse cultuur op de taal na niet bestaat – Gaulands woordgebruik was volgens veel commentatoren ontleend aan het nazisme.

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Voor Nederlandse begrippen is dat percentage niet opzienbarend, maar voor Duitsland is het een harde breuk met de strengste ongeschreven regel van het parlement sinds de oprichting in 1949: een partij ‘rechts van de cdu’ dient, na de ervaring met het nationaal-socialisme, boven alles vermeden te worden.

Dat het nu anders loopt, heeft direct te maken met de vluchtelingencrisis van 2015, zegt Jongen, dat ‘trauma’ voor de hedendaagse Duitse samenleving: ‘Het binnendringen van cultuur-vreemde mensen was een psycho-politieke geweldsdaad, als in een oorlog.’ Maar in plaats van dat de Duitse politiek de burgers ertegen beschermde, bespeurt hij eerder een vorm van ‘resignatie’. Anderen moeten daarom de verdediging van Duitsland op zich nemen, zoals hijzelf, al is hij pas sinds 2011 Duits staatsburger. Hij is opgegroeid in Duitstalig Zuid-Tirol, was van moederszijde half Italiaans, van vaderszijde Nederlander.

Jongen past bij een nieuw fenomeen in de Duitse openbaarheid: een intellectueel die openlijk zegt ‘rechts’ te zijn, een bekentenis die nog geen drie jaar geleden onmogelijk zou zijn geweest. Je zou hen de Thierry Baudets van Duitsland kunnen noemen, of een vorm van Duitse alt-right, maar al deze varianten hebben zo hun eigen tradities, woordgebruik en gevoeligheden.

Een paar maanden geleden hield Jongen een lezing bij het ‘Instituut voor Staatspolitiek’ in het Oost-Duitse dorpje Schnellroda. Dit ‘instituut’ is in feite een soort huiskamerinitiatief dat afgelopen jaren is uitgegroeid tot het symbolische trefpunt van allerlei Duitse publicisten en activisten die zich ‘nieuw-rechts’ noemen. De bijeenkomsten worden georganiseerd door Götz Kubitschek, uitgever, publicist, officier van de Bundeswehr-reservisten, en zijn vrouw Ellen Kositza, publicist en zelfverklaard ‘rechts feministe’. Hun levensstijl hebben ze volledig aan de eigen cultuurtheorie aangepast. Het zijn zelfverzorgers, ze hoeden geiten en verbouwen groenten. Ze hebben zeven kinderen, die ‘oud-Germaanse namen’ als Brunhilde dragen, zoals het groeiend aantal media dat over het paar bericht niet nalaat te vermelden.

Kubitschek is al vijftien jaar actief, eerst als auteur, daarna als uitgever, Pegida-spreker en AfD-ondersteuner. Maar pas deze zomer beleefde hij zijn nationale finest hour, al hielp het toeval ook een handje mee. Een Spiegel-journalist plaatste als jurylid het boek Finis Germania, ‘Het einde van Duitsland’, op een eerbiedwaardige landelijke lijst van ‘boeken van de maand’. Het boek is geschreven door de historicus Rolf Peter Sieferle, en uitgegeven door Kubitschek.

Sieferle, die in 2016 stierf, gold tot voor kort als een gerespecteerd professor, historicus van de milieubeweging, van de ‘conservatieve revolutie’ in de jaren twintig, en later ook auteur over migratie. Het nagelaten Finis Germania is een verzameling notities en aforismen waarin hij de omgang van Duitsland met de eigen cultuur beklaagt, evenals de dominante positie van Auschwitz in de nationale identiteitsvorming.

Nog geen week later verwijderde de Spiegel-hoofdredactie het boek van haar eigen bestsellerlijst, waar het inmiddels op terecht was gekomen. Het zou ‘rechts-radicaal, antisemitisch en revisionistisch’ zijn. Ook ster-politicoloog Herfried Münkler beschuldigde Sieferle ervan Auschwitz te relativeren. De landelijke cultuurjournalistiek stortte zich erop, en door het schandaal kwam Finis Germania op Amazon Duitsland op de eerste plaats van best verkochte non-fictieboeken – en Schnellroda werd en masse door de pers opgezocht.

Duitsland is niet bereid, ‘zoals het voor een cultuurnatie eigenlijk logisch zou moeten zijn, het eigene te beschermen’

Een Rittergut noemen Kubitschek en Kositza hun groot uitgevallen boerderij. De term is historisch juist, maar past vooral bij de zwaarmoedig-nostalgische boodschap over de ‘naderende ondergang van de Duitse cultuur’ die men hier uitdraagt. Niet toevallig heeft Kubitschek zijn uitgeverij Antaios genoemd. Antaios is de naam van een reus uit de Griekse mythologie die, voordat hij door Hercules werd verslagen, het land van de Berbers tegen de vreemdelingen beschermde. Schrijver Ernst Jünger had in de jaren vijftig zijn tijdschrift zo genoemd.

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Met dergelijke verwijzingen echoot bij Kubitschek heel bewust een intellectuele traditie die in het openbare Duitse debat lang vergeten leek: de ‘conservatieve revolutie’ uit de jaren twintig. Hiertoe worden onder anderen auteurs als Ernst Jünger gerekend, die militarisme en een elitaire levensinstelling verheerlijkte, en Oswald Spengler met Die Untergang des Abendlandes. Ze zijn in het hedendaagse Duitsland uiterst omstreden, omdat ze de fascisten in de kaart zouden hebben gespeeld. Dit blijft nog steeds het belangrijkste argument tegen denkers die ‘conservatieve posities’ zeggen in te nemen.

In de 21ste eeuw was de politicus Thilo Sarrazin de eerste – en nog steeds de meest succesvolle – die bij de traditie van Duits ondergangsdenken aansloot. Hij constateerde de ‘afschaffing van Duitsland’ door de toename van het aantal moslims in Duitsland. Sarrazin werd in media en politiek unaniem verketterd, maar zag zichzelf als sociaal-democraat, en wees iedere band met nieuw-rechts af.

Sinds de vluchtelingencrisis is het debat echter voorzichtig losgebroken, vooral omdat het werd aangevuurd door meerdere respectabele intellectuelen. Schrijver Botho Strauß, al decennia bekennend anti-modernist, schreef een artikel over ‘De laatste Duitser’, waarin hij de ‘steeds heerszuchtiger wordende politiek-morele conformiteiten’ aanviel. Rüdiger Safranski, de gelauwerde kenner van Goethe en Schiller, keerde zich tegen het beleid van Merkel. En Peter Sloterdijk sprak van ‘Überrollung’ van Duitsland door de vluchtelingen en noemde de media een ‘Lügenäther’.

Götz Kubitschek lijkt zichzelf als een soort activistische schakel te zien tussen de Wutbürger van Pegida en de intellectueel-conservatieve traditie in Duitsland. Hij praat al even bedachtzaam als Marc Jongen, ook met een licht zuidelijk accent (Swaabs), maar kiest nog scherpere woorden. Voor Kubitschek bevindt Duitsland zich in een ‘geestelijke burgeroorlog’. De Duitsers zijn decadent geworden, schrijft hij in zijn boek Provokation (2007), ze moeten weer barbaren worden, want ‘alleen barbaren kunnen zich verdedigen’, zoals volgens hem Nietzsche gezegd zou hebben, die andere inspiratiebron van nieuw-rechts.

Alleen teksten zijn Kubitschek niet genoeg als remedie. Graag geziene gast in Schnellroda is Martin Sellner, de 29-jarige voorman van de Oostenrijkse Identitäre Bewegung. Sellner, student filosofie, is bedenker van inmiddels beruchte acties zoals de verstoring van een toneelstuk over vluchtelingen van Elfriede Jelinek in Wenen. Ook hij heeft bij Antaios een boek uitgegeven: Identitär! De Identitäre Bewegung is vorig jaar door de Duitse inlichtingendienst als ‘extreem-rechts’ ingeschaald, onder andere door haar mogelijke invloed op gewelddadige radicalen. Tot voor kort ontkenden daarom AfD’ers die nog vooruit wilden in de Duitse politiek iets te maken te hebben met het instituut van Kubitschek.

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Dat is nu voorbij. AfD’ers uit de deelstaat Saksen-Anhalt laten zich openlijk door Kubitschek adviseren en Jongen trad zonder problemen op dezelfde middag in Schnellroda op als Sellner. Sellners strijdbare taal is ook bij Jongen te horen. Een ‘avant-gardistisch conservatief’ noemt Jongen zich. Een paradox, waarmee hij wil aangeven dat hij een ‘revolutie van rechts’ beoogt, niet met geweld, maar in de mentaliteit van zijn landgenoten.

Jongen wil naar een ander tafeltje. Andere gasten op het terras zijn te dichtbij komen zitten. Hij kan dan niet meer vrij praten, is zijn ervaring. Hij wijst op de posters van de AfD in Karlsruhe, die voor het merendeel verscheurd of beklad zijn. Sterker: ook hij mag zijn mening niet eens verkondigen, meerdere keren zijn openbare debatten na protesten afgezegd. Voor Jongen is dit tekenend voor het ‘Merkel-regime’. Het intellectuele klimaat in Duitsland ziet hij als ‘onder een dictatuur in de twintigste eeuw’ – een links-liberale dominantie. Net als andere AfD-politici ziet hij dat als een gevolg van een ‘door 68’ers besmet Duitsland’. De sluipende verlinksing van het land eind jaren zestig is geculmineerd in een ‘conservatieve kanselier die radicaal-linkse beslissingen heeft genomen’.

Toen de AfD in 2016 op vijftien procent in de peilingen stond, klopten links-liberale bladen als Die Zeit en de Süddeutsche Zeitung toch gefascineerd bij hem aan voor uitgebreide interviews. Maar die opening is nu, vlak voor de verkiezingen, weer gesloten, meent Jongen: ‘Juist omdat ik genuanceerd ben, word ik van “geraffineerde demagogie” beschuldigd. Maar men wordt slechts boos op de brenger van de slechte boodschap.’ De kiezers in Duitsland leven volgens hem in een ‘illusie’ dat alles wel goed komt. Het land is een ‘Lethargocratie’ geworden, citeert hij zijn voormalige chef Sloterdijk. De shock van de vluchtelingen dringt daardoor niet in de bewuste regionen door. Over hun integratie wordt in de Duitse politiek en media niet eens meer gedebatteerd.

De stilte sterkt Jongen in zijn diagnose. Veel Duitsers lijken zelfs ‘blij te zijn dat hun Duits-zijn wordt uitgewist’, zegt hij. Duitsland is niet meer bereid, zegt hij, ‘zoals het voor een cultuurnatie eigenlijk logisch zou moeten zijn, het eigene te beschermen en te verdedigen, veel meer stelt men in een overdreven, neurotisch humanitarisme het vreemde tegenover het eigene’.

‘Multiculturalisme schept een machtsvacuüm, en dat zou betekenen dat de sterkste de macht kan grijpen: de islam’

Hij heeft er een filosofisch woord voor. Duitsland heeft naast ‘logos’ en ‘eros’ ook ‘thymos’ nodig. ‘Thymos’, ook een begrip van Sloterdijk, kun je negatief met ‘woede’ vertalen, maar ook met ‘zelfbewustzijn’ en ‘trots’. Het Duitse gebrek hieraan is een gevolg van het schuldcomplex van de holocaust. Bij zijn lezing in Schnellroda stelde Jongen daarom voor dat ‘het land aan een training wordt onderworpen die de thymos weer op peil brengt, die noodzakelijk is om te overleven’.

Vandaag op het terrasje zegt hij het meer politiek: Duitsland moet een ‘Leitkultur’ voorop stellen, in plaats van ‘multiculturalisme’. ‘Multiculturalisme schept een lege ruimte, een machtsvacuüm, en dat zou betekenen dat de sterkste de macht kan grijpen: de islam, die politieke religie.’ Zijn voorbeelden: in sommige Duitse schoolkantines wordt geen varkensvlees meer aangeboden, vanwege islamitische leerlingen; de kerstmarkt in het multiculturele Berlijn-Kreuzberg heet geen kerstmarkt meer, maar ‘wintermarkt’.

Eigenlijk had Jongen voor het gesprek over de Leitkultur een oer-Duits ‘Gasthaus’ voorgesteld, met Maultaschen-soep op het menu en genoemd naar een grote historische zestiende-eeuwse Duitser. Maar het Gasthaus bleek op zondag dicht, alleen de Italiaan op de hoek (met Poolse bediening) blijkt open. Geeft niet, zegt Jongen – culinaire versmelting, hard werkende migranten, dat is allemaal het probleem niet – een ‘kitschige situatie’ wil hij niet scheppen. Europa heeft altijd een ‘fascinatie voor het exotische’ gehad, hijzelf heeft dat ook, hij heeft zich in Sanskriet verdiept, hij was in India. ‘Maar na de uitstapjes naar het vreemde moet je ook weer terug naar het eigene kunnen komen.’ Er is een punt bereikt waar het evenwicht weg is. ‘Het eigene wordt weggedrukt door te veel vreemde invloeden.’

Hoewel meerdere cdu-politici precies hetzelfde zeggen, heeft de cdu volgens Jongen alleen maar een ‘verwaterde’ opvatting van Leitkultur in de aanbieding. De AfD is compromislozer, vindt hij, vooral ten opzichte van de islam, die volgens hem niet, zoals Merkel vindt, ‘bij Duitsland hoort’. Jongen zegt zich niet per definitie met de aanpak van Geert Wilders – of Donald Trump – verwant te voelen, maar wel wat betreft de posities tegenover de islam.

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Wat die ‘Duitse cultuur’ dan wel precies is, blijkt minder makkelijk te formuleren. Jongen noemt westerse ‘man-vrouw-verhoudingen’ en ‘christendom’. Maar dat is natuurlijk niet typisch Duits. ‘Auschwitz is de kern van de Duitse identiteit’, zei Joschka Fischer ooit. Het is dan ook precies dit heetste hangijzer van de Duitse geschiedenis dat de AfD ‘ruimer’ wil gaan zien. De nationale identificatie is te veel op dit ene moment blijven steken, zegt Jongen. Niet meer iedere schoolklas moet naar een concentratiekamp op bezoek. In Zuid-Tirol leerde hij op school toch ook gewoon over Auschwitz, zonder dat men zich daar zélf schuldig over hoefde te voelen? De blik op de Duitse geschiedenis moet breder worden. Met andere woorden: een positief zelfbeeld moet voorop komen te staan, ‘want zonder dat is iedere integratie van migranten onmogelijk’.

Nog specifieker over de ‘Duitse cultuur’ werd Jongen onlangs op een lezing voor AfD-aanhangers in Karlsruhe: ‘Duitsland is geen land voor iedereen, maar van het Duitse volk’, zei hij daar. In het AfD-partijprogramma wordt dit concreet: niet iedereen mag van de AfD meer zomaar Duitser worden. De partij wil de soepele Duitse regeling rond het staatsburgerschap uit 2000 terugdraaien. Afstamming van Duitse ouders wordt weer bepalend of je bij het Duitse volk hoort. En, als het aan politici als Gauland ligt, kunnen burgers ‘mit Migrationshintergrund’ met een gebrek aan respect voor die cultuur ook het land worden uitgezet.

De theorie van nieuw-rechts steunt hiermee op oude begrippen, zoals Die Zeit onlangs schreef: ‘gemeenschap’ staat tegenover ‘samenleving’, ‘natie’ tegenover ‘globalisering’ en het diepe ‘Kultur’ tegenover het oppervlakkige ‘Zivilisation’. Maar Jongen haast zich erbij te zeggen dat het niet, zoals bij ‘oud-rechts’, om ‘nationalisme’ gaat dat superioriteit tegenover anderen impliceert, maar om ‘patriottisme’.

Met deze cultuuropvatting past de AfD goed bij andere nieuw-rechtse bewegingen. Het oorspronkelijk Franse begrip ‘etnopluralisme’ wordt hierbij vaak aangehaald. ‘Etnopluralisme betekent dat we de culturele uitdrukking van de anderen waarderen, en niet van plan zijn op de een of andere manier missionarisch, bepalend of vormend te willen zijn’, zegt Götz Kubitschek in een interview. ‘Deze houding impliceert dat men hoopt dat de anderen ook etnopluralistisch zijn en ons met rust laten.’ Maar al is vermenging aan de grenzen van culturen mogelijk, zegt Kubitschek, die zelf afstamt van Poolse migranten uit de negentiende eeuw, het is niet nastrevenswaardig.

De nieuw-rechtse denkers zelf menen dat er na een tijd van linkse dominantie nu een rechts tijdperk zal aanbreken. Deze herfst mag Kubitschek voor het eerst meedoen op de Frankfurter Buchmesse, dat machtige symbool van het Duitse Bildungsbürgertum. En Marc Jongen bereidt zich voor op een politiek leven in Berlijn.

Midden augustus publiceerde de linkse socioloog Thomas Wagner het boek Die Angstmacher: 1968 und die Neuen Rechten. Wagner ziet de opkomst van nieuw-rechts als een verlate reactie op de linkse revolutie van 1968. In de krochten van de nieuwe linkse debatcultuur ontstond de kiem van conservatief verzet ertegen, dat nu pas echt naar buiten is getreden. Zijn verrassing: het blijkt dat nieuw-rechts veel klassiek linkse posities en activistische vormen heeft overgenomen. Ze eisen meer directe democratie, ze zijn tegen het establishment, bekritiseren de ‘Lügenpresse’ met haar ‘politiek-correcte leugens’, ze vinden dat de vrouwenrechten te weinig verdedigd worden tegen moslimmannen. Zelfs een geheel eigen rechtse vorm van antiglobalisme speelt erin mee, waarin de regionale culturele eigenheid voorop staat, tegenover mondiaal geproduceerde eenheidsproducten. ‘Echt ecologisch zijn is altijd identitair’, vindt Kubitschek: ‘Fairtrade kiwipasta uit Bolivia is niet ecologisch. Ecologisch is als we in onze eigen regio in de winter Kraut und Schlachtplatte eten.’

Wagners boek is in korte tijd het derde Duitstalige boek over dezelfde Duitstalige sleutelfiguren van de beweging. Maar Wagner neemt als eerste publicist een andere positie in. Hij laat diverse nieuw-rechtse denkers zelf aan het woord en neemt geheel on-Duits niet de positie van waarschuwende criticus in. Hij wordt er door recensenten opvallend om geprezen. Volgens Wagner heeft Duitsland een meer democratische debatcultuur nodig, waar niet alleen al het luisteren naar een rechtse gedachte als een ‘capitulatie voor het slechte’ moet worden gezien. En ondertussen blijkt het met de rechtse revolutie zo’n vaart nog niet te lopen, zegt hij.

Politiek gezien is in Duitsland bij de komende verkiezingen een Amerikaanse situatie immers ondenkbaar. De komst van de AfD in het parlement lijkt eerder een conservatieve correctie van Merkels ‘linkse’ koers van de afgelopen jaren dan een politieke aardverschuiving. Meedoen in het debat blijkt iets anders dan het te bepalen. Voor Marc Jongen is het niet genoeg. Duitsland moet van de basis af opnieuw gestructureerd worden, en de AfD moet de ‘parlementaire steun’ van de nieuwe beweging worden, met als direct doel de cdu, en daarmee het midden van Duitsland, grondig ‘om te polen’. Voordat het te laat is.

Israël face à l'Iran

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Israël face à l'Iran

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous avons indiqué dans un article du 07/09 « Libération de Deir Ezzor. Perspectives pour l'EI » 1) que les forces syriennes soutenues par l'Iran, le Hezbollah et l'aviation russe allaient prochainement être confrontées aux forces de la coalition arabo-kurdes (SDF) soutenues par l'armée américaine à l'est de la province syrienne de Deir Ezzor.

Ces deux coalitions combattent l'Etat islamique EI auquel elles ont infligés de nombreuses pertes, mais elle visent également à contrôler les réserves pétrolifères à l'est de Deir Ezzor, encore aux mains des combattants islamiques.

Depuis la coalition syrienne s'est efforcée d'occuper la route stratégique Deir Ezzor -Damas. Ceci signifie qu'elle n'est plus séparée de la SDF que par une bande large de 15km autour de l'Euphrate.

Les djihadistes tiennent toujours une partie de Deir Ezzor et de sa banlieue, ainsi que des poches de territoires près de Homs et de Hama à l'ouest. De là ils peuvent procéder à de petites contre-offensives. Plus préoccupant est le fait que la SDF n'a pas encore réussi à s'emparer entièrement de Raqqa, dont l'EI avait fait sa capitale. Elle aurait très certainement pu le faire en y concentrant toutes ses forces, plutôt que se disperser vers Deir Ezzor. Pourquoi ne pas l'avoir fait.

La responsabilité des Etats-Unis

La réponse paraît évidente. Les Etats-Unis ont apparemment renoncé à renverser Bashar al Assad ou à en éliminer les bases militaires russes, mais ils refusent toujours de laisser celui-ci dominer l'ensemble de la Syrie. Il faut se demander pourquoi ils continuent à mener une guerre qui pourrait paraître sans espoir à terme.

La raison en est qu'outre l'accès aux territoires pétrolifères, les Américains n'ont pas renoncé à une présence sur la frontière Iraco-Syrienne le long de l'Euphrate et plus au sud dans les régions est et sud-est de la Syrie. Or sur ces territoires, la Syrie pourrait établir un pont terrestre permettant de relier Damas à Téhéran via Bagdad en Syrie. Ce pont serait nécessairement un pont chiite dont la perspective fait très peur aux alliées musulmans sunnites de l'Amérique. Mais surtout ce sera un pont permettant d'augmenter considérablement l'influence de l'Iran au Moyen Orient. Celle-ci est en passe en effet de devenir une puissance régionale dominante. Comme jusqu'à ce jour, malgré quelques tensions, elle est restée l'alliée de la Russie, cette perspective signifierait un nouveau recul, peut-être définitif, de l'influence américaine. Washington fera donc beaucoup d'efforts pour combattre le renforcement de Téhéran.

Un autre facteur, plus important encore, joue. Pour les Kurdes alliés jusqu'à ce jour des Etats-Unis, et surtout pour Israël, une influence accrue de l'Iran, éventuellement capable de devenir une puissance nucléaire, est déjà considérée comme une menace considérable. Israël n'a pas beaucoup de moyens militaires, hors l'arme atomique, pour contrer une éventuelle offensive iranienne de grande ampleur. L'éventualité en parait aujourd'hui très improbable, mais Tel Aviv se fait fort afin de survivre de prévoir à long terme.

Aussi aux Etats-Unis le « lobby juif » dit Aipac exerce de fortes pressions pour que les Etats-Unis ne permettent pas la mise en place de ce pont chiite sous contrôle de l'Iran. Directement, Israël multiplie les pressions sur Washington pour qu'il ne cède rien au front syro-irako-iranien et qu'il le fasse savoir à Moscou.

Il est dommage qu'Israël n'adopte pas de positions diplomatiques plus subtiles que celles consistant à s'abriter exclusivement sous le parapluie militaire américain. Beaucoup de pays non-musulmans considèrent que sa survie face à la montée inexorable, ne fut-ce qu'en termes démographiques, de 300 millions de musulmans tentés par le djihad serait essentielle. C'est le cas des pays européens, de l'Inde et aussi, dans une large mesure, de la Russie. Ces divers pays seraient près à jouer de leur influence auprès de l'Iran pour qu'en aucun cas celle-ci n'essaye, comme un ayatollah l'avait dit il y a quelques années, de « rayer Israël » de la carte.

Mais des opérations militaires telles que le raid israélien, mené il y a quelques jours, contre les usines militaires syriennes à Masyaf, au prétexte que celles-ci continueraient à fabriquer des armes chimiques, ne paraissent pas une bonne façon de dialoguer avec Damas, Bagdad et surtout Moscou.

NB

Sur la question, non abordée dans cet article, concernant les relations complexes entre Kurdes, Américains, Syriens et Russes, on pourra lire un excellent article daté du12/09, signé par Adam Garrie dans The Duran
http://theduran.com/syria-turkey-and-the-kurds-a-devils-t...

1) Voir http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2680...

 

mardi, 12 septembre 2017

Géopolitique du blé : un produit vital pour la sécurité mondiale

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Géopolitique du blé : un produit vital pour la sécurité mondiale

 
 
Sébastien Abis est administrateur au Secrétariat général du CIHEAM, chercheur associé à l'IRIS. Il répond à nos questions alors qu'il présentera son ouvrage “ Géopolitique du blé, un produit vital pour la sécurité mondiale” dans le cadre du colloque “Le blé, enjeux géopolitiques et diplomatie économique” organisé par l’IRIS et l’AGPB le jeudi 18 juin 2015 : - Le colloque organisé par l'IRIS le jeudi 18 juin sera l'occasion de discuter des enjeux géopolitiques du blé. Quels sont-ils ? Dans quelle mesure cette céréale est-elle déterminante pour la sécurité mondiale ? - Vous consacrez une partie de votre ouvrage à la "géohistoire d'un grain au cœur du pouvoir". En quoi le blé a-t-il contribué à l'histoire du monde ? - Dans quelle mesure les matières premières agricoles, et notamment le blé, sont-elles révélatrices des tensions et des compétitions entre les États ?
 

"L'Arabie saoudite, pays géniteur du radicalisme"

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"L'Arabie saoudite, pays géniteur du radicalisme"

VIDÉOS. Ancien haut fonctionnaire à la Défense, Pierre Conesa explique comment notre grand allié a diffusé son islam ultra-rigoriste dans le monde.

Propos recueillis par et Pauline Tissot
Ex: http://www.lepoint.fr

C'est un tabou français que Pierre Conesa tente de briser. Grande alliée (et argentier) de la France au Moyen-Orient, la richissime Arabie saoudite possède sa face sombre : soixante ans d'une diplomatie religieuse qui a exporté en catimini dans le monde entier son « wahhabisme », version la plus rigoriste et intolérante de l'islam sunnite, qui a inspiré les pires djihadistes d'Al-Qaïda comme de Daech. Ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense, Pierre Conesa s'est livré dans Dr. Saoud et Mr. Djihad* à une enquête passionnante et inédite sur les rouages de ce prosélytisme d'État adoubé à Paris comme à Washington. Des secrets explosifs sur le véritable géniteur du radicalisme sunnite.

Le Point.fr : Vous parlez de mensonge d'État à propos du 11 Septembre et du rôle de l'Arabie saoudite. Mais la récente déclassification des 28 pages polémiques n'a-t-elle pas dédouané l'Arabie saoudite ?

Pierre Conesa : La déclassification de ces 28 pages, quinze ans après le 11 Septembre, prouve qu'un certain nombre des auteurs des attentats ont été en contact avec des diplomates saoudiens et des familles proches de ceux-ci qui les ont logés et entretenus. Et puis il y a une évidence. Sur les dix-neuf terroristes du 11 Septembre, quinze étaient saoudiens. Or, le discours de George W. Bush en janvier 2002 consiste à accuser l'Iran, l'Irak et la Corée du Nord, alors qu'il n'y a aucun Iranien, aucun Irakien et aucun Nord-Coréen dans le groupe terroriste. De la même façon, les Saoudiens constituaient le plus gros contingent aux côtés des Afghans lors du conflit contre les Soviétiques dans les années 1980, et ils fournissent le plus gros lot de djihadistes étrangers à Daech aujourd'hui. C'est donc qu'il existe quelque part une matrice idéologique – le wahhabisme – qui explique aujourd'hui une grande partie des crises et des actes terroristes qui frappent la planète.


Pierre Conesa : « La diplomatie religieuse... par LePoint

Mais existe-t-il un lien direct entre le financement du djihad et l'Arabie saoudite ?

Le système saoudien est une sorte de soft power américain avec une multiplicité d'intervenants qui vont de la politique publique aux grandes fondations privées et aux universités islamiques : une conjonction d'acteurs qui permet toujours au pouvoir saoudien de prétendre qu'il n'était pas au courant. Et c'est vrai, car dans un pays où le budget du roi et celui de l'État ne sont pas vraiment séparés, on peut toujours prétendre qu'il existe quelqu'un aux intentions moins louables et dont les agissements ne sont pas connus du roi. Ainsi, lorsque les Américains ont mis en garde les Saoudiens sur le financement du terrorisme après le 11 Septembre, ils ont eux-mêmes listé 265 organisations dont il fallait tarir ou interdire l'activité ! Mais, d'après moi, le financement du terrorisme me paraît être un second problème. Parce qu'un attentat terroriste ne coûte rien. Les attentats du 11 Septembre n'ont coûté que 11 000 dollars et on estime qu'ils ont fait 40 milliards de dollars de dégâts entre effets directs et indirects. La question importante à mon sens est celle de l'idéologie.

En quoi l'idéologie saoudienne inspire-t-elle les terroristes ?

L'Arabie saoudite possède également un côté soviétique. Les Saoudiens ont formé à peu près 25 000 personnes à l'université islamique de Médine, qui est l'équivalent saoudien de l'université soviétique Lumumba, et qui diffuse une idéologie totalitaire : le wahhabisme, ou salafisme. Un théologien musulman français m'a dit un jour que le wahhabisme était la version la plus sectaire, la plus raciste, la plus antisémite, la plus homophobe, et la plus misogyne de l'islam. À la différence des autres universités islamiques dans le monde, les étudiants de Médine obtiennent des bourses, sont logés et entretenus, à la condition de retourner chez eux pour faire de la prédication, donc de la propagande, comme à l'époque des commissaires politiques de l'université soviétique Lumumba. D'après mes chiffres, 30 000 personnes ont été formées dans ces universités islamiques saoudiennes. On va les retrouver dans toute la bande sahélienne, au Mali, au Niger, en République centrafricaine. Chaque année, les Saoudiens dépensent 7 à 8 milliards de dollars pour leur diplomatie religieuse, soit autant que pour leur diplomatie de défense ! C'est à peu près deux fois plus que l'URSS à la belle époque.

Mais n'y a-t-il tout de même pas une différence entre le salafisme, qui est quiétiste, et le djihadisme ?

Pas à mon sens. Lorsque vous avez un discours raciste, antisémite, vous légitimez d'une certaine manière la violence. En France, on réprime les propos antisémites, racistes, sectaires. Or, en Arabie saoudite, vous avez une idéologie qui reprend exactement tous ces mots en la légitimant par la religion. L'étude qu'a faite Antoine Sfeir sur les manuels wahhabites est d'ailleurs extrêmement claire. Dans les programmes scolaires wahhabites, on n'apprend pas Freud, Marx ou Darwin, mais l'antisémitisme et la dénonciation des autres religions… On est dans le système de l'intolérance absolue. Vous préparez littéralement des citoyens à basculer tout à coup dans la violence, parce que vous estimez que les « mécréants », terme utilisé par les salafistes pour désigner les autres croyants, sont des individus de seconde zone. Pour moi, le salafisme quiétiste est une préparation psychologique à la violence.

Mais l'idéologie djihadiste n'est-elle pas un mélange de salafisme et de théories révolutionnaires des Frères musulmans ?

L'identité islamiste a été constituée par plusieurs mouvances qui ont justifié par différents propos le passage à la violence. Saïd Qotb, qui est souvent celui qui est cité comme le légitimateur de la violence, la concevait surtout contre les régimes arabes qui, d'après lui, se prétendaient musulmans mais n'appliquaient pas le Coran. Par la suite, il y a eu la justification du djihad contre les Soviétiques auquel nous, Occidentaux, avons nous-mêmes adhéré, puisqu'on pensait que les ennemis de nos ennemis ne pouvaient être que nos amis. Aujourd'hui, la défense de la terre de l'islam est légitimée par tous les théologiens, quelle que soit leur mouvance. Cela a été le cas après l'intervention américaine en Afghanistan, en Irak… Il y a donc eu un processus de légitimation progressive de la violence.

Comment expliquer ce conservatisme religieux en vigueur en Arabie saoudite ?

Il faut revenir au pacte originel entre Mohammed Ibn Saoud, patriarche de la dynastie Saoud, et l'imam ultraconservateur Mohammed Abdelwahhab, scellé en 1744, et qui est à l'origine du premier État saoudien. À cette époque, Abdelwahhab a utilisé le terme de djihad pour que les Saoud puissent conquérir le territoire d'Arabie contre les autres tribus. L'imam a également appelé au djihad pour lutter contre l'Empire ottoman. Ainsi, le djihad est-il constitutif de l'identité nationale saoudienne. Dès le départ, l'Arabie saoudite est un système à deux pieds, avec, d'un côté, la famille Saoud (la dynastie en place) et, de l'autre, le corps des oulémas (théologiens), dirigé par la famille al-Shaikh, c'est-à-dire les descendants d'Abdelwahhab. En échange du pouvoir, ceux-ci régissent la société saoudienne, ainsi que l'action extérieure du pays. Le problème est que les Saoudiens ont à plusieurs reprises sollicité les Occidentaux – des « mécréants » – pour défendre leur régime, que ce soit en 1979 lors de l'occupation de la Grande Mosquée de la Mecque (par des islamistes radicaux, NDLR) ou en 1991 lors de l'invasion du Koweït par Saddam Hussein. À chaque fois, les oulémas les plus radicaux sont montés au créneau pour dénoncer une « invasion de croisés » en terre d'islam. Pour se légitimer, le régime Saoud a donc obtenu des oulémas une justification théologique. En contrepartie, les religieux ont gagné plus de droits sur la société et la diplomatie saoudienne. En 1979, les gendarmes français du GIGN ont même été convertis à l'islam pour libérer la Grande Mosquée des étudiants islamistes radicaux qui dénonçaient la corruption du régime ! On voit ici résumée toute l'hypocrisie du système saoudien. En Arabie saoudite, c'est « la violence ailleurs, mais touche pas à mon prince ».

Comment l'Arabie saoudite a-t-elle procédé pour exporter le wahhabisme ?

Outre la formation d'imams étrangers dans ses universités, l'Arabie saoudite s'est appuyée sur des organisations religieuses. C'est notamment le cas de la Ligue islamique mondiale, créée à l'époque de Nasser. Ce leader arabe possédait un discours très critique à l'égard des pays du Golfe et brandissait le panarabisme. En réaction, l'Arabie saoudite a prôné le panislamisme, dont le vecteur porteur a été la Ligue islamique mondiale. Il s'agit d'une ONG, toujours dirigée par un Saoudien, qui porte une conception wahhabite de l'islam, et dont les financements sont très opaques. Sous le couvert de la défense des musulmans et de la construction de mosquées, la Ligue islamique mondiale a souvent été le faux nez de l'action saoudienne à l'étranger. Or, l'Arabie saoudite étant un pays allié combattant à l'époque la « laïcité » soviétique, l'Occident a laissé faire.

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L'Arabie saoudite est-elle, comme on peut l 'entendre, à l 'origine de la création de Daech ?

Pas du tout. L'Arabie saoudite n'a pas créé Daech. En revanche, elle a créé le salafisme, qui en est le géniteur. D'ailleurs, les deux régimes décapitent tous deux massivement en public, et détestent les chiites. Lorsque Abu Bakr al-Baghdadi proclame le califat, il conteste directement les Saoud. Car ces derniers, s'ils se sont toujours autoproclamés serviteurs des lieux saints, n'ont aucune légitimité par rapport à la dynastie du Prophète. Ainsi, lorsqu'un individu comme al-Baghdadi s'autoproclame calife, il rétrograde de fait les Saoudiens. Voilà pourquoi les Saoud sont aujourd'hui dans la concurrence, et non dans la confrontation, avec Daech. C'est-à-dire qu'ils veulent délégitimer l'État islamique en montrant qu'ils sont les meilleurs défenseurs de la cause sunnite. Et donc en réprimant davantage qu'eux les chiites.

Comment expliquer qu 'un pays aussi conservateur soit notre meilleur allié au Moyen-Orient ?

En Occident, on nous rappelle sans cesse que ce pays est notre ami, ainsi que notre meilleur client, et il existe une sorte de tabou dans la critique de l'Arabie saoudite. Or, j'estime que nos intérêts commerciaux ne doivent pas primer la sécurité de nos concitoyens. Il est d'ailleurs intéressant de noter que cela fait vingt ans que l'on nous parle d'une prévision de dix milliards de dollars de contrat avec le royaume. Or, cela ne reste que de la prévision. Certains contrats se réalisent, d'autre pas. Mais cela ne peut être en aucun cas le raisonnement d'une stratégie diplomatique dont les effets sécuritaires sont aussi dramatiques que ceux que l'on connaît aujourd'hui. Pendant des années, on leur a vendu des armes, qu'ils n'ont jamais utilisées… jusqu'à la guerre au Yémen (depuis mars 2015), où l'on constate leur absence totale de retenue en ce qui concerne les dommages collatéraux. Entre le radicalisme chiite et le radicalisme sunnite, nous n'avons pas à choisir. Or, nous l'avons fait.

Pourquoi les Saoudiens ne sont-ils pas davantage impliqués dans la coalition contre Daech ?

En effet, dès qu'ils sont intervenus au Yémen, l'Arabie saoudite et les autres pays arabes ont retiré tous leurs avions de la coalition contre Daech. Pourquoi l'Arabie saoudite a-t-elle mobilisé toute son aviation au Yémen, qui n'est pourtant pas sa menace principale ? Comment expliquer que nous, Occidentaux, sommes les seuls aujourd'hui à combattre l'État islamique ? Aujourd'hui, nous avons du mal à définir qui est notre ennemi. Notre ennemi, c'est le salafisme, dont Daech est une application pratique. Mais le géniteur, le docteur Frankenstein, c'est l'Arabie saoudite. Et nous sommes dans la position schizophrénique où l'on combat le radicalisme tout en protégeant son géniteur. Or, dans le roman de Mary Shelley, le monstre disparaît avec son créateur.

* "Dr. Saoud et Mr. Djihad : la diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite" est paru aux éditions Robert Laffont.

jeudi, 07 septembre 2017

Terrorisme : « le doigt et la Lune »...

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Terrorisme : « le doigt et la Lune »...

par Caroline Galactéros

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur son site Bouger les lignes et consacré à la façon dont l'Europe refuse de faire face à la menace islamiste. Docteur en science politique et dirigeante d'une société de conseil, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et publie régulièrement ses analyses sur le site du Point et sur celui du Figaro Vox.

Terrorisme : « le doigt et la Lune »

La terreur ne prend pas de vacances. Levallois-Perret, Marseille, Barcelone, Cambrils, Turku, jusqu'à Surgut en Sibérie… Les plages se vident, les enfants font leurs cartables et taillent leurs mines pour apprendre, grandir, aimer la vie et les autres…, tandis que les islamistes affûtent leurs poignards, bourrent leurs sacs à dos d'explosifs, se ceinturent de Semtex ou de pâte à modeler, louent des camionnettes ou empruntent des voitures pour les détruire. Chacun va donc faire ses devoirs et les services de police et de renseignement feront ce qu'ils peuvent – ce qui n'est pas rien mais ne peut tout –, modernes Sisyphes d'un monde occidental qui s'étourdit dans le déni. Combien d'attentats déjoués en vérité ? Combien à venir ? Doit-on s'y habituer, comme certains responsables politiques osent nous y inviter, comme on accepte sans broncher qu'un cambriolage ait lieu en France toutes les deux minutes ?

Le terrorisme « fait-il partie de notre vie », chacun devant vaquer à ses affaires dans une indifférence désabusée, espérant échapper aux prochaines rafales par des calculs de probabilité rassurants ? Croit-on sérieusement qu'en ignorant le défi qui nous est lancé, en le minorant, en réduisant la menace à des passages à l'acte d'individus psychiatriquement atteints – dans un tiers de cas nous répète-t-on désormais à l'envi –, on va faire disparaître la menace et lasser l'adversaire qui nous laissera en paix ? L'accent mis sur la maladie mentale est une inquiétante défausse. Cette tentation du politique grandit à mesure que se manifeste l'ampleur du phénomène et que monte le sentiment d'impuissance des pouvoirs publics.

Que des individus fragiles ou même malades agissent de manière mimétique par rapport au modus operandi des terroristes, certes, mais 120 bonbonnes de gaz ont été retrouvées en Espagne pour faire exploser la Sagrada Familia et d'autres monuments ! Ce sont désormais les symboles les plus éclatants de la chrétienté en déroute qui sont ciblés en Europe même, et non plus seulement dans le lointain Orient. Ce sont les dirigeants européens qui « sont dans le gaz » ! À moins que leur calcul implicite ne soit plus cynique encore : notre mode de vie, le choix de nier les problèmes pour ne pas devoir les traiter, suppose un certain ratio de pertes humaines, en quelque sorte incompressible, qu'il faut accepter et faire admettre d'une manière ou d'une autre à nos concitoyens, « parce que nous le valons bien » et qu'on s'en sortira... Fermez le ban.

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Une guerre que nous ne voulons pas voir

Refusons cette coupable inhibition. Prenons nos responsabilités. La première d'entre elles est la lucidité : chaque attentat n'est pas l'expression d'une violence exceptionnelle, incompréhensible voire inévitable, mais scande une étape sanglante supplémentaire dans une guerre qui nous a été déclarée et que nous ne voulons pas voir.

On ne fait d'ailleurs pas davantage le lien – sans être taxé de racisme ou d'islamophobie primitive – entre cette « problématique sécuritaire », qui rythme désormais tragiquement notre quotidien, et la vague migratoire qui inonde l'Europe, gonfle en silence, charriant dans son écume d'innombrables malheureux, mais aussi moult individus dangereux, et des centaines de milliers d'autres dont on sait très bien qu'ils sont en train de faire changer notre continent de nature… et de culture. Réfugiés économiques ou politiques, migrants, demandeurs d'asile, légitimement fondés à venir en Europe ou pas, est-ce finalement la question ? Évidemment non.

Cet exode massif programmé n'est pas le fruit d'un odieux « complot » mais celui d'un enchaînement de circonstances, d'intérêts, et aussi de (nos) décisions politiques folles. Il est surtout une calamité que chacun pressent, mais que nul n'ose dénoncer sans honte et surtout sans s'exposer à la vindicte « d'élites » confites dans l'aveuglement et la repentance délirante… Nos politiques, pour la plupart complaisants et démagogues, pratiquent l'omerta trans-partisane et refusent de traiter sérieusement cet immense péril. Eux aussi espèrent passer entre les gouttes jusqu'au prochain scrutin… Et puis, s'ils devenaient courageux, il leur faudrait encourir l'opprobre du chœur des vierges aux yeux crevés et l'impopularité immédiate, se montrer durs, forcément injustes, oser traiter des nombres et non plus des destins particuliers, imposer des devoirs et restreindre des « droits », traiter « le local » avant « le global », le national avant l'universel. Pas très valorisant ni valorisable électoralement parlant. Il leur faudrait surtout cesser d'invoquer l'Europe, dont chacun sait qu'elle ne peut rien, car elle n'est que la somme des volontés de ses États membres… et donc de leur absence. Aussi préfèrent-ils maquiller le danger manifeste en aubaine pour l'emploi ou la diversité…

En plein délire, en plein déni

On nage donc en plein délire et surtout en plein déni. Même Angela Merkel, maîtresse de l'Europe au grand cœur, réalise désormais amèrement le prix de sa naïveté. R. T. Erdogan vient de lui donner une cinglante leçon d'ingérence et poursuit son chantage à l'ouverture des vannes migratoires. Cela lui a rapporté beaucoup déjà. Désormais, il va plus loin encore. La chancelière critique l'évolution autocratique de son pouvoir et renvoie l'intégration de la Turquie dans l'UE aux calendes grecques ? Il appelle publiquement contre elle les Turcs d'Allemagne à ne pas voter pour la CDU ou ses alliés dans quelques semaines. Cela ne changera probablement pas sensiblement l'issue du vote. Certes, mais il y a plus de trois millions de Turcs en Allemagne et c'est là encore voir la paille et non la poutre. Car le signal est limpide : les communautés musulmanes d'Europe sont devenues, bon gré mal gré, les vecteurs d'une entreprise de déstabilisation progressive du Vieux Continent aux fins de sa submersion politico-culturelle et de sa subversion idéologico-religieuse. Ces chevaux de Troie, activés par d'habiles leaders d'influence locaux ou lointains, peuvent à tout moment prendre le mors aux dents et jeter à terre leurs piètres cavaliers sans éperons ni étriers.

Rappelons, pour éviter tout malentendu ou procès d'intention, que les Français de confession musulmane sont dans leur immense majorité les cibles, les otages, les victimes d'une instrumentalisation politique extérieure, exactement comme les populations civiles d'un pays en guerre. Ils sont la matière première semi-consciente d'une entreprise globale de subversion d'un ordre ancien qui se structure dans l'indifférence générale. Le gros de ces populations est pacifique, travaille, et pratique (ou pas) un islam modéré, c'est-à-dire compatible avec les lois de notre République. Car la question n'est pas, rappelons-le aussi, d'adapter la République aux religions et communautés présentes sur le sol français, mais de définir la marge possible d'expression et de pratique de ces religions dans la seule mesure où elles ne remettent pas en péril les lois, pratiques et équilibres de la République ni la cohésion nationale, et cela dans le respect du cadre historico-politique d'un pays d'histoire et de culture chrétiennes multiséculaires. En toute rigueur, cela suppose, très spécifiquement pour l'islam, qui est par essence un système politico-religieux holistique et ne reconnaît pas la primauté de la loi des hommes sur celle de Dieu, une réforme intellectuelle sérieuse (sur le plan de l'exégèse même du Coran) et en tout cas une constriction, une compression du domaine légitime et légal d'expression et d'observance de la foi musulmane en France.

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Plus immédiatement encore, cela impose aux autorités françaises d'exiger des représentants des Français musulmans (et non des « musulmans de France » !) un grand « ménage » dans les mosquées et les associations et de les appuyer dans cette œuvre de salut public, afin de nous débarrasser de tous les imams salafistes et agents prosélytes prêcheurs de haine et de régression. Car c'est en ces lieux, où se mêlent ignorance, ingérences et pressions extérieures, que s'exprime le rapport de force politico-religieux et que l'on sent la volonté de faire progressivement plier la République devant le poids démographique et électoral croissant d'une communauté de plus en plus réduite à son identité confessionnelle. Or, là est le drame. Car la confessionnalisation de la violence politique, que l'Occident a sciemment encouragée notamment depuis le tournant du siècle, gangrène désormais le monde entier et a transformé, en France, des parents inoffensifs et travailleurs, des enfants revendicatifs et des petits-enfants remplis de haine envers leurs pays nourriciers en une arme à double détente par destination.


Confessionnalisation

Pour en revenir à l'attitude de la Turquie, l'appel du néo-Sultan à la désobéissance civique et surtout à l'obéissance à une appartenance communautaire politico-religieuse supérieure transcende l'autorité du pays d'installation et la méprise ouvertement. Cela se passe aujourd'hui en Allemagne. Mais il y aura d'autres appels. Car il sera de plus en plus facile d'activer ces masses humaines globalement insérées, mais en fait désincarnées de la chair nationale d'États en décomposition, et de les mobiliser contre leurs pays d'accueil au service d'un dessein plus vaste. Dans les mosquées ou sur les réseaux sociaux. Question d'opportunité, de mûrissement communautaire et d'affadissement perçu de la volonté d'appareils d'États déliquescents et craintifs.

Cela rappelle fortement une autre situation, celle de la Bosnie-Herzégovine en 1991, avec l'instrumentalisation tragique de la nationalité confessionnelle des « Musulmans de Bosnie » (avec un grand M), invention de Tito en 1968 pour mieux dominer Serbes et Croates en introduisant un troisième larron dans leur face à face conflictuel. Rebaptisés « Bosniaques », majoritaires en nombre par rapport aux catholiques croates et orthodoxes serbes, les Musulmans de Bosnie (« ethniquement » serbes ou croates !) virent dans l'implosion de l'ancienne Fédération yougoslave – après celle de l'URSS et la réunification allemande – l'occasion inespérée d'une émancipation politique et d'une domination communautaire sous le couvert de conquête démocratique. On connaît la suite…

La confessionnalisation de la revendication politique, économique et sociale est un engrenage extrêmement dangereux. Le jour venu, en France, en Allemagne ou ailleurs en Europe, ceux qui n'ont pas même encore conscience de cette part de leur identité, quand on leur intimera l'ordre de choisir, pourraient adopter tout naturellement cette forme de « nationalité sans nation », conforme à ce qu'est l'Islam, un système politico-religieux total. Des voisins vivant jusque-là en bonne intelligence autour d'un socle national laïque commun se définiraient alors tout à coup autrement, comme des ennemis prêts à se déchirer. Impossible, improbable ? Délirant ? À voir. Ou plutôt à ne pas voir. Nous devons conjurer ce péril terrifiant, cette dynamique destructrice et faire en sorte que ceci n'arrive pas.

Que faire alors ? Au moment crucial de poser un diagnostic, il faut prendre garde à un leurre redoutable : le « discours d'expert » sur le terrorisme. Il a évidemment ses vertus : il cherche des explications - souvent des excuses -, décompose les modus operandi, fait des liens, remet en perspective, essaie d'anticiper. Il permet aussi d'expurger une frayeur et un dégoût qui nous saisissent devant le caractère apparemment irrationnel, indiscriminé, injustifiable des cibles de ces « voyous barbares », brebis égarées de la mondialisation transformées en « loups solitaires » ou en meutes morbides. Mais ce discours coupe aussi artificiellement le symptôme du mal. Il fait comme si le terrorisme était un phénomène en soi, qu'il suffisait de bien analyser et de combattre pour le circonscrire et l'éradiquer. Comme dans un jeu vidéo.

Or, il faut s'interroger : ces brebis sont-elles égarées ou, au contraire, se sentent-elles (re)mises sur La Voie ? C'est la vraie question. Celle qui nous gêne tant, nous terrifie même, car elle met en échec tout notre référentiel. On leur a, dit-on, « lavé le cerveau », pour les lancer, décérébrées et désespérées, contre d'innocents civils ou des représentants de l'autorité, pour faire trembler dans les chaumières et provoquer la sidération progressive d'une nation qui se défait et sa paralysie avant sa reddition ultime. Est-ce si sûr ? N'est-ce que cela ? Ne peut-on penser que ces individus, pour la plupart, s'engagent en toute connaissance de cause dans un combat en fait très cohérent à leurs yeux, qui leur paraît absolument valable et louable ? Ils échappent, par leur sacrifice (le don de leur vie biologique), à la confusion que nos démocraties hyper-individualistes ont opérée entre vie et existence. La vie, tout à la fois souffle et commandement divin, traverse les corps et les justifie, inscrit l'individu dans un dessein transcendant, appelle comme un salut sa mort terrestre au service d'une cause, d'un sens, et le démarque ainsi des « infidèles » prisonniers d'une « existence » réduite à leur pure matérialité biologique et surtout à un matérialisme déspiritualisé… C'est là, on en conviendra, une puissante réponse à la perte de repères spirituels et moraux que fait subir la modernité occidentale à ses enfants les moins aptes à la mobilité mentale et sociale.

Mais en Occident, nous confondons depuis longtemps déjà vie et vivant. C'est précisément ce que l'on appelle la modernité. Nous sommes de ce fait quasi incapables de reconnaître une quelconque validité à un tel « délire ». Car il défie notre idole absolue : « le progrès », essentiellement technique et technologique, entré désormais en complète symbiose avec le marché. Admettre que ce que nous considérons comme un « égarement » régressif et pathologique dans l'acte terroriste est, aux yeux des acteurs de cette terreur, l'aboutissement d'une quête spirituelle que le monde d'ici-bas ne peut assouvir nous est proprement impensable. Car cela revient à admettre que certains individus, élevés au bon lait de la modernité occidentale et souvent loin de toute misère sociale ou intellectuelle, rejetteraient en toute connaissance de cause et en bloc les étalons lumineux de l'Occident consumériste. Un Occident qui se prétend toujours référent ultime du progrès humain, veut éradiquer toute idée même de mystère ou de destinée, et vogue désormais béatement vers les rivages prometteurs du transhumanisme, sa nouvelle idole, bien décidé à remettre Dieu à sa place pour offrir tout seul l'immortalité et l'omniscience à l'homme…

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Attention ! Que l'on me comprenne bien ! Je ne justifie évidemment rien. C'est exactement l'inverse. Tout combat commence par l'évaluation froide et la plus ouverte possible de l'adversaire. Notre difficulté est que nous sommes incapables d'une grille de lecture lucide sans autocomplaisance. La « conversion du regard » indispensable pour comprendre le fonctionnement de l'autre (non pour l'excuser) nous est inaccessible. Car nous confondons les deux et nous nous fermons intellectuellement de peur d'excuser l'inexcusable en comprenant. Or, le fait de considérer comme de simples fous déséquilibrés ou délirants les auteurs d'attentats nous prive d'un regard à la mesure de la menace que leur élan destructeur fait peser sur notre monde développé.

Ces individus ne versent pas dans le salafisme parce qu'ils sont mal insérés socialement ou économiquement dans nos sociétés. On peut être pauvre, marginalisé ou inculte sans prendre les armes pour égorger son prochain. La source de l'islamisme violent et de son expression terroriste n'est donc pas sociale (chômage, désinsertion, etc.), pas plus qu'elle ne relève du dérèglement mental ou de « l'égarement » religieux. Elle est PO-LI-TIQUE ! Le religieux est ici massivement instrumentalisé, avec un franc succès, auprès de ses cibles (les masses musulmanes) comme auprès de ses victimes (les populations non musulmanes et les systèmes politiques des États ciblés). Il sert de leurre à une offensive géante qui essaime de manière virale dans des esprits fragiles ou structurés. Une offensive politique donc, mais appuyée, justifiée par la radicalité structurelle d'une Foi qui opère la symbiose totale entre le terrestre et le spirituel et offre donc une cohérence. Le moteur du « sacrifice » consenti et de l'action destructrice des agents de la terreur est infiniment puissant car il est cohérent. C'est en conséquence non une désorientation, mais une réorientation radicale qui les meut.

Refuser de concevoir cette cohérence intime retrouvée, et nier la globalité du défi qui nous est lancé appauvrit notre analyse et notre capacité de riposte. Réduire la lutte antiterroriste à une « guerre asymétrique » est séduisant mais indigent. « Tuer des terroristes », comme vient de le dire modestement Donald Trump à propos de la nouvelle « stratégie américaine » en Afghanistan, n'a aucune chance, jamais, de mettre fin au terrorisme. On peut faire cela jusqu'à la fin des temps. Car le véritable théâtre de cette guerre globale est sans frontières. Ce sont le communautarisme et le confessionnalisme présents au cœur même de nos propres Nations qui sont nos véritables ennemis. Et personne ne veut les voir ni les combattre autrement qu'à mots couverts. On les laisse prospérer, quand on ne les encourage pas.

Dès lors, la concentration de l'attention politique sur la dimension militaire de ce qui n'est qu'un pan, un mode d'action d'une stratégie globale, nous fait manquer l'essentiel. Le terrorisme n'est que l'autre nom de la guérilla, technique de combat vieille comme le monde. Ce n'est pas une fin en soi ni une absurdité, c'est l'un des moyens mis au service d'une entreprise d'ordre révolutionnaire, au long cours, tous azimuts, qui se joue simultanément au loin et chez nous. Une entreprise qui rassemble de nombreux acteurs qui jouent sur les faiblesses et la pusillanimité des démocraties modernes, sur leur renoncement à l'autorité, à la sélection, à la punition. Une entreprise qui vise le renversement de l'ordre politique occidental et son remplacement par un ordre politico-religieux dont le référent unique serait l'islam sunnite dans sa pureté originelle, pour lequel la Foi, la Loi et le Droit ne font qu'un, et qui tient les catégories occidentales de la modernité politique et sociale, sa rationalité et les concepts de liberté ou d'égalité pour des pêchés mortels contre Allah lui-même.

En conséquence, la focalisation sur les modus operandi de la terreur comme le discours actuel sur le recul (réel) du groupe État islamique ou de ses avatars, effectivement engagé dans une phase de déterritorialisation en Syrie et en Irak, qui tirerait pathétiquement ses dernières cartouches en inspirant encore quelques consciences troublées réduites à des modes d'action primitifs (le camion ou la voiture lancée dans la foule, les attaques au couteau, etc.) sont donc séduisants, rassurants…, mais parfaitement insuffisants. Ce récit transpire la peur et le renoncement. Un story telling complaisant qui laisse penser, à l'ennemi notamment, que c'est gagné, que l'on est incapable de lui opposer ne serait-ce qu'une claire conscience de ce qu'il est et veut véritablement. Il faut dire que le renoncement est dans l'air du temps : il y a quelques jours, il s'est bien trouvé une « experte » pour expliquer doctement à la radio que l'empoisonnement des œufs au fipronil était comparable à l'effet d'un café où nagerait une mouche : désagréable mais toujours buvable ! De la même façon que nous devons nous débarrasser de tous ces poisons qui posent un problème de santé publique colossal, mais ne font parler d'eux que lorsqu'il y a quelques « blessés » ou morts non camouflables, nous devons éradiquer sans pitié l'engeance islamiste qui empoisonne graduellement le corps de la nation mais dont on ne réalise la nocivité que lorsqu'elle nous frappe spectaculairement. Mais nos démocraties sont fortes nous dit-on, pleines de « résilience ». « Nous n'avons pas peur » et ne changerons pas d'un iota notre attitude collective ni individuelle. C'est là que le bât blesse. Car il faut tout changer.

En premier lieu, il faut cesser de sous-estimer l'ennemi et comprendre la nature et l'ampleur de la guerre qui nous est menée. Le terrorisme n'est, nous l'avons dit, que l'un des modes d'action d'une guerre de nature révolutionnaire à finalité idéologico-religieuse qui nous est faite à très grande échelle en profitant du lent dépérissement des États depuis 1990, de l'hyper-mondialisation et de l'idéologie ultra-individualiste qui l'accompagne. La question du « complot » et de la folie américaine initiale du financement massif de l'islamisme contre l'URSS, celle de « la vengeance » du monde arabo-musulman sont sans intérêt. Stupidité stratégique, complot ou pas, une dynamique imperturbable s'accélère et accule progressivement les régimes démocratiques pris au piège de leurs propres « valeurs » et utopies et surtout de l'effet boomerang de leur égalitarisme tant porté aux nues qu'il a fini par dissoudre la cohésion nationale.

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En second lieu, il faut en finir avec cette culture de l'excuse implicite dans nos démocraties schizophrènes, qui ont intégré la repentance à un point tel qu'elles se sentent coupables d'être et d'offrir le gîte, le couvert, le savoir, la sécurité à ceux qui les méprisent, les haïssent et les frappent.

En troisième lieu, il faut rompre le pacte avec le Diable conclu par complaisance et surtout ignorance par des politiques de tous bords. J'explique depuis longtemps, et reste convaincue, que l'incohérence entêtée d'une ligne diplomatique qui nous fait, contre quelques contrats ou prébendes, soutenir des États suppôts directs ou indirects du salafisme et mécènes d'un prosélytisme religieux qui déstructure nos nations entretient un cercle vicieux redoutable et nous asservit en profondeur. Comment ne pas voir non plus l'absurdité, l'irresponsabilité d'une politique au petit pied, sans vision, qui nous a conduits à abattre des États autoritaires mais laïcs au nom de la démocratie et de la protection des populations, alors que nous tenons un discours permanent sur la vertu de la laïcité pour la coexistence paisible des diverses croyances autour d'un socle national partagé ? Il est vrai que notre antienne est de plus en plus formelle, car dans les faits, nous laissons dépérir ce socle et confortons le communautarisme dans nos villes et banlieues au nom même d'une liberté qui masque un autorenoncement à l'autorité de l'État et à l'imposition d'un référentiel commun. Nos politiques avalent depuis des lustres, le nez bouché et en mettant un cierge, la potion amère des associations musulmanes d'obédiences diverses qui leur promettent paix sociale, soutien électoral ou financements en échange de l'acceptation de leur implantation locale « au service des habitants ». Il est urgent de redécouvrir les vertus de la verticalité. L'horizontalité noie les responsabilités, accentue les réflexes de défausse, transforme les libertés offertes en violence et finalement creuse les disparités. C'est un paradoxe qu'il faut enfin regarder en face.

La guerre qui nous est faite est certes asymétrique, évidemment, puisque nos armées constituées et formatées pour le combat de haute intensité font face à des commandos, des individus, des milices qui les harcèlent au long cours avec des ruptures de rythme incessantes. Mais il faut bien comprendre que la négation obtuse du lien entre ce qui se passe au loin et ce qui se passe sur le territoire national nous affaiblit. Engager une contre-offensive crédible requiert une détermination et une vision globales et déjà une remise au diapason républicain de communautés entières, elles-mêmes « travaillées » au corps et au cœur comme la pâte à modeler de la domination future.

J'entends déjà les cris d'orfraie ! Catastrophisme ! Raisonnement fasciste, islamophobe ! Il est impossible, illégal, illégitime, antirépublicain d'engager une telle résistance ! À nous la méthode Coué, l'incantation extatique sur « le vivre ensemble », la danse de la pluie ! Mais « le vivre ensemble » ne se décrète pas. Il se fait respecter. Mais notre République se meurt à force de s'offrir repentante, à ceux qui veulent l'abattre. Mais la résilience ne suffit pas. Mais les fleurs et les bougies sont indécentes. Mais voir les familles des victimes elles-mêmes dénoncer les photos terrifiantes de leurs proches en morceaux signe un inquiétant déni de réalité. Plus de corps, plus de mort ? Plus de danger ? L'euphémisation du réel est impardonnable. On peut le comprendre d'un parent perdu par le chagrin de la perte d'un être aimé, pas d'un État qui doit protéger ses concitoyens.

Car c'est une guerre globale mais soigneusement « perlée » qui nous est faite. Le rythme des attentats, leur occurrence en salves sporadiques et étendues géographiquement en témoignent. Un rythme suffisamment régulier pour maintenir la pression et faire grandir la peur dans la population, mais insuffisamment massif encore pour déclencher la fureur populaire et contraindre les pouvoirs publics à l'action martiale. Le risque est pourtant grand, à moyen terme, de la procrastination régalienne. C'est donc l'ennemi qui donne le tempo. Il peut décider d'en changer et monter en intensité subitement. Sommes-nous prêts ? Et puis, les moutons pourraient cesser d'accepter leur sacrifice aléatoire et se rebeller ; sans berger, décider de se défendre seuls, en dressant quelques chiens. Et là, ce serait la fin de la République et de l'État de droit. Et l'irruption de la guerre civile.

Caroline Galactéros (Bouger les lignes, 29 août 2017)

Guerre économique contre l’Europe

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Guerre économique contre l’Europe

par Eberhard Hamer, professeur d’économie

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«L’Amérique d’abord», le slogan de Trump, doit être considéré non seulement d’un point de vue militaire mais également économique. Toutefois, la prédominance des Etats-Unis dans l’industrie cinématographique, le traitement des données, le monopole sur les semences par la génétique et la suprématie mondiale de l’industrie américaine d’armement, ne suffisent plus pour financer la demande d’importation de machines européennes, de produits chimiques, de voitures de luxe ainsi que de produits pour les besoins du quotidien, dont la production de masse est délocalisée en Asie. Avec 600 milliards de dollars de dettes annuelles sur les ventes, les Etats-Unis seraient depuis longtemps insolvables s’ils n’avaient la possibilité de faire marcher la planche à billets sur un rythme effréné en émettant des dollars comme monnaie de référence pour couvrir leurs dépenses mondiales. Ainsi s’édifie une montagne de dettes, augmentant chaque année, d’actuellement 20 billions (!) de dollars, dont le collapsus financier n’est repoussé que par les taux d’intérêt artificiellement créés par la FED.


Les Etats-Unis doivent donc soit épargner, soit retirer leurs forces armées du monde (600 milliards de dollars par an) ou alors exporter plus et importer moins.


Pour l’application de cette dernière ligne stratégique, ils ont choisi l’Europe.
Les exportations vers les Etats-Unis sont systématiquement combattues:

  • Le but de la lutte contre les moteurs diesel est non seulement de protéger l’industrie américaine, mais encore d’empêcher l’importation de véhicules diesel européens. Les normes arbitraires concernant les gaz d’échappement sont une attaque généralisée contre les voitures diesel européennes, non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe, alors qu’on ignore totalement la pollution massive produite par les poids lourds.
  • L’application de tarifs douaniers est faite pour paralyser les importations d’acier venant d’Europe.
  • Le droit américain et le statut juridique des multinationales américaines devaient être garantis par le TTIP, même à l’encontre des normes de protection européennes et du Parlement européen.
  • La justice américaine poursuit systématiquement les sociétés européennes pour leur porter préjudice en leur infligeant des amendes pénales (actuellement déjà plus de 20 milliards de dollars).
  • Les tribunaux américains considèrent que tout contrat conclu en dollars, où que ce soit dans le monde, relève automatiquement de la juridiction américaine, et peut donc ainsi faire l’objet des sanctions appliquées selon cette même juridiction.
  • Le sénat et le gouvernement américains recourent régulièrement à des sanctions, des menaces et des amendes, partout au monde où des entreprises européennes mettent en danger la concurrence américaine. Suite aux sanctions à l’encontre de la Russie, par exemple, auxquelles ont adhéré les Européens, le commerce extérieur européen avec ce pays a diminué de moitié, alors que celui des Etats-Unis a doublé.

En outre, des mesures au niveau national et légal sont utilisées afin de réaliser la suprématie américaine dans les secteurs économiques.

  • Dans la lutte pour la domination sur le marché mondial du gaz, les Etats-Unis tentent actuellement d’exclure l’Europe de l’approvisionnement en gaz russe bon marché en menaçant de sanctions de toutes les sociétés qui participeraient à la construction du gazoduc North Stream II par la mer Baltique.
  • En Syrie, ils cherchent une interzone déserte afin de construire un gazoduc menant à la Méditerranée pour le gaz qatari – un arrière-plan essentiel de la guerre en Syrie.
  • Par des manipulations de prix sur le marché pétrolier, ils tentent de faire exploser l’OPEP pour récupérer leur propre hégémonie pétrolière.
  • Ayant le monopole mondial des réseaux de données, ils ont en tout temps l’accès aux serveurs et aux «clouds» demeurés aux Etats-Unis, en espionnant simultanément de manière générale l’économie européenne en faveur de leur propre économie, sans que les gouvernements européens, et notamment le gouvernement allemand, risquent de s’opposer à cet espionnage économique total.
  • Les consortiums américains ont aussi appelé à la guerre économique contre la Russie pour empêcher et soumettre aux sanctions toute coopération économique dangereuse pour eux entre l’Europe et la Russie. (Doctrine de l’OTAN: «To keep the Americans in, the Russians out and the Germans down!»)

Les Etats-Unis mènent une guerre économique contre l’économie européenne, avant tout contre celle exportant aux Etats-Unis. Elle lutte donc contre toute collaboration économique entre l’Europe et la Russie, afin de maintenir leur règne économique sur l’Europe, contre l’euro et tous les efforts européens visant aux économies, contre les tentatives européennes d’empêcher l’espionnage américain total et la position d’hégémonie des Etats-Unis sur l’Europe en matière de numérique et de sanctionner l’avance de la concurrence des entreprises européennes à l’égard des Etats-Unis au plan mondial.


Aux Etats-Unis même, l’élite financière, les consortiums électoraux, le complexe militaire, sont les soutiens de l’impérialisme économique américain. A l’extérieur, ces soutiens sont représentés par l’administration de l’UE, Angela Merkel et d’autres hommes politiques détestant les Russes, les partis allemands parce qu’ils ne s’opposent pas à l’espionnage total des Etats-Unis et ne s’opposent pas même aux organisations américaines dites «privées» ou «non gouvernementales» (Fondation Soros et autres).


Alors qu’actuellement l’Allemagne se réjouit encore de l’accroissement de ses excédents d’exportations, nos «amis» ont depuis longtemps commencé à saper les bases de ces excédents. Si notre industrie automobile mondialement reconnue perd de son attractivité, si nos inventions techniques continuent à se retrouver plus vite aux Etats-Unis qu’elles sont développées chez nous, si l’industrie gazière américaine évince en Europe le gaz russe meilleur marché et si l’industrie américaine de la finance encourage sans aucun scrupule l’endettement des pays méditerranéens, entrainant également l’écroulement de l’euro malheureusement garanti par l’Allemagne, toujours davantage de lumières s’éteindront en Europe et en Allemagne et la prospérité en Europe, issue du commerce international, diminuera rapidement.


Soros et Angela Merkel ont, en outre, régularisé l’immigration de masse avec chaque année des centaines de milliers de bénéficiaires de prestations sociales supplémentaires, surchargeant les systèmes sociaux allemands, et défavorisant ceux qui contribuent à la production et au financement de ce système.
En Allemagne, deux tiers de la population vivent déjà des prestations sociales. Dans 10 ans, le rapport sera de trois pour un, peut-être pire encore.


L’allégresse des organismes confessionnels et des institutions sociales sur l’immigration de masse des bénéficiaires de prestations sociales cédera déjà bientôt à l’horreur, lorsque nos excédents d’exportation fondront, que le nombre des supports économiques payant leurs charges diminuera tandis que la vague de bénéficiaires des prestations sociales continuera d’enfler.


Notre génération a joui du niveau de confort et de prospérité le plus haut qu’ait connu l’Allemagne. Cette prospérité est attaquée tant par l’administration américaine que par une politique sociale et démographique certes pleines de bonnes intentions, mais destructive – et nous ne nous y opposons pas. Pour cela, la génération montante nous insultera tout comme nous avons insulté nos parents parce qu’ils n’avaient pas voulu ou pu empêcher Hitler et ses destructions.     •
(Traduction Horizons et débats)

La guerre djihadiste en Europe Pourquoi notre silence?

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La guerre djihadiste en Europe Pourquoi notre silence?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On nous accusera encore de tomber dans la dramatisation. Comment cependant faire silence devant les avertissements du Coordinateur Européen pour le Contreterrorisme, Gilles de Kerchove? Celui-ci apparemment n'a rien d'un amateur cherchant à justifier son poste. Selon lui, plus de 50.000 « radicaux », autrement dit djihadistes, vivent actuellement en Europe, entrés avec les migrants et pouvant à tous moments entrer en action.
C'est ce qu'il vient de déclarer au journal espagnol El Mundo http://www.elmundo.es/espana/2017/08/31/59a70a48ca4741f75... Pas besoin de traduction.

Le Spiegel annonce pour sa part que les autorités allemandes recherchent actuellement – sans succès apparemment – des douzaines de membres du groupe terroriste syrien, Jabhat al-Nusra, entrés en Allemagne comme « réfugiés ». Celui-ci a massacré des centaines de syriens, militaires de Bashar al Assad ou civils. Ils proviennent de l'organisation Liwa Owais al-Qorani, détruit en 2014 par le gouvernement syrien, avec l'appui des Russes. Ils se cachent actuellement dans des dizaines de villes allemandes, attendant de passer à l'action, ou faisant des émules parmi les musulmans allemands. Voir http://www.spiegel.de/spiegel/terroristen-fahnder-jagen-6...

La Police criminelle allemande (Bundeskriminalamt, BKA) annonce rechercher ainsi 400 migrants, entrés en Allemagne comme chercheurs d'asile, à la suite de la décision inexplicable de la Chancelière allemande Angela Merkel ouvrant les frontières en 2016 à un million de « réfugiés ». Cette même chancelière est actuellement en compétition avec Martin Shulz pour le poste de chancelier. Celui-ci, dans le débat do 03/09, a été très discret sur la question précise de l'entrée des terroristes cachés en demandeurs d'asiles politiques. Voir http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/bka-beric...

Mais l'Allemagne n'est plus la seule cible des entrées systématiques de terroristes. Ceux-ci arrivent depuis longtemps en Italie des côtes libyennes en se prétendant réfugiés. Dorénavant, ils préfèrent passer par l'Espagne (voir notre article déjà ancien, daté du 11/08, http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2655...=

Depuis, la situation ne fait que s'aggraver. Une fois entrés, grâce à la suppression des frontières intra-européennes, ils peuvent se dissimuler au mieux dans tout l' « Espace Schengen », attendant le moment favorable pour conduire des attentats déstabilisants pour nos démocraties. Voir entre autres The Times https://www.thetimes.co.uk/article/migrant-crisis-europe-...

Frontex, la police européenne des frontières, avait dès 2016 déjà prévenu du danger, ne recueillant que le silence de la part des gouvernements. http://frontex.europa.eu/assets/Publications/Risk_Analysi...

Depuis, de nouvelles voies s'ouvrent désormais, à travers la Mer Noire. Les terroristes visent dans un premier temps la Roumanie. Voir http://www.balkaninsight.com/en/article/romania-cautious-...

Celle-ci ne pourra pas faire face à ces invasions, non plus que la Hongrie, malgré les efforts pour se protéger faits par Victor Orban, condamné pour ce fait par l'ensemble des autres pays de l'Union. Derrière les Balkans, les organisations terroristes visent évidemment les voisins de la Russie et la Russie elle-même.

Ces djihadistes « physiques » ne doivent pas faire oublier ce que l'Etat Islamique et ses homologues ont nommé le « Califat virtuel ». A travers des milliers de sites celui-ci endoctrine et recrute en Europe. Il peut le faire en toute tranquillité du fait que les législations européennes s'interdisent, au nom de la protection des libertés individuelles, toute investigation de la police et de la justice.

Presseschau - September 2017

mercredi, 06 septembre 2017

Les Rohingya du Myanmar – Des pions dans la guerre que les Anglais livrent aux Chinois par l’intermédiaire des djihadistes saoudiens

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Les Rohingya du Myanmar – Des pions dans la guerre que les Anglais livrent aux Chinois par l’intermédiaire des djihadistes saoudiens

Ex: http://zejournal.mobi

L’attention des médias est dirigée vers des violences ethniques mineures au Myanmar, l’ancienne Birmanie. Selon la presse « occidentale », les Rohingya musulmans sont injustement vilipendés, chassés et tués par des foules bouddhistes et par l’armée dans l’Etat de Rakhine près de la frontière avec le Bangladesh. Les « organisations humanistes libérales » comme Human Rights Watch joignent leurs voix à celles d’islamistes comme le président de la Turquie, Erdogan, pour déplorer le sort des Rohingya.

Cette curieuse alliance s’est également nouée pendant les guerres en Libye et en Syrie. Cela doit nous alerter. Y aurait-il autre chose derrière ce conflit local au Myanmar? Est-ce que quelqu’un jette de l’huile sur le feu?

C’est bien le cas, en effet.

Alors que le conflit ethnique dans l’Etat de Rankine est très ancien, il s’est transformé au cours des dernières années en une guerre de guérilla djihadiste financée et dirigée par l’Arabie saoudite. La zone a un intérêt géostratégique:

L’Etat de Rakhine joue un rôle important dans OBOR [la nouvelle route de la soie chinoise], car il s’agit d’une sortie vers l’océan Indien où sont prévues des réalisations chinoises pour un montant d’un milliard de dollars : une zone économique sur l’île de Ramree, et le port en eau profonde de Kyaukphyu qui a des pipelines de pétrole et de gaz naturel reliés à Kunming dans la province du Yunnan.

Les pipelines qui vont de la côte ouest du Myanmar vers la Chine à l’est permettent l’importation d’hydrocarbures du golfe Persique vers la Chine tout en évitant le goulet d’étranglement du détroit de Malacca et les sites de la mer de Chine méridionale qui font l’objet d’une contestation.

C’est « l’intérêt de l’Occident » d’entraver les projets de la Chine au Myanmar. Encourager le djihadisme dans l’Etat de Rakhine pourrait y contribuer. Il existe un précédent historique d’une telle guerre par procuration en Birmanie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les forces impériales britanniques ont incité les musulmans Rohingya du Rakhine à se battre contre les bouddhistes nationalistes birmans alliés aux impérialistes japonais.

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Les Rohingya immigrent dans les régions du nord d’Arakan, l’Etat actuel du Rakhine au Myanmar, depuis le 16ème siècle. Il y a eu une grande vague d’immigration sous l’occupation impériale britannique, il y a environ cent ans. L’immigration illégale en provenance du Bangladesh s’est poursuivie au cours des dernières décennies. Au total, environ 1,1 million de Rohingya musulmans vivent au Myanmar. Le taux de natalité du Rohingya est plus élevé que celui des Bouddhistes locaux d’Arakanese. Ces derniers se sentent sous pression dans leur propre pays.

Alors que ces populations sont mélangées dans certaines villes, il y a de nombreux hameaux habités à 100% par les uns ou les autres. Les Rohingya sont généralement peu intégrés au Myanmar. La plupart ne sont pas reconnus officiellement comme citoyens. Au cours des siècles et des dernières décennies, il y a eu plusieurs épisodes violents entre les immigrants et les populations locales. Le dernier conflit entre les musulmans et les bouddhistes a éclaté en 2012.

Depuis lors, une insurrection clairement islamique s’est développée dans la région. Elle a pris le nom d’Armée du Salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA) et elle est dirigée par Ataullah abu Ammar Junjuni, un djihadiste pakistanais. (ARSA s’appelait auparavant Harakah al-Yakin, ou Mouvement de la paix.) Ataullah est né dans la grande communauté Rohingya de Karachi, au Pakistan. Il a grandi et a été éduqué en Arabie Saoudite. Il a reçu une formation militaire au Pakistan et c’était un Imam wahhabite en Arabie Saoudite avant son arrivée au Myanmar. Depuis, en lavant les cerveaux, il a recruté et formé une armée locale de guérilla d’environ 1000 Takfiris.

Selon un rapport de 2015 du journal pakistanais Dawn, il y a plus de 500 000 Rohingya à Karachi. Ils sont arrivés du Bangladesh au cours des années 1970 et 1980 à la demande du régime militaire du général Ziaul Haq et de la CIA pour lutter contre les Soviétiques et le gouvernement de l’Afghanistan:

La communauté Rohingya [à Karachi] est plus religieuse et elle envoie ses enfants dans les madressahs. C’est une des principales raisons pour lesquelles de nombreux partis religieux, en particulier l’Ahle Sunnat Wal Jamaat, le JI et le Jamiat Ulema-i-Islam-Fazl, ont leur base organisationnelle dans les quartiers birmans.

« Un certain nombre de Rohingya vivant à Arakan Abad ont perdu des proches dans les attaques bouddhistes de juin 2012 au Myanmar », a déclaré Mohammad Fazil, un militant local de la JI.

Les Rohingya de Karachi recueillent régulièrement des dons, le Zakat* et des peaux d’animaux sacrifiés, et les envoient au Myanmar et au Bangladesh pour aider les familles déplacées.

Reuters a noté, à la fin de 2016, que le groupe djihadiste était formé, dirigé et financé par le Pakistan et l’Arabie saoudite:

Le groupe de musulmans Rohingya qui a attaqué les gardes-frontières du Myanmar en octobre est dirigé par des gens qui ont des liens avec l’Arabie saoudite et le Pakistan, a déclaré le groupe International Crisis Group (ICG), jeudi, en donnant quelques noms.

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« Bien qu’on en n’ait pas de preuves, il semble que  [Ataullah] soit allé au Pakistan et peut-être ailleurs, pour s’entraîner à la guérilla moderne », a déclaré le groupe. Il a noté qu’Ata Ullah était l’un des 20 Rohingya d’Arabie Saoudite qui dirigeaient les opérations du groupe dans l’État de Rakhine.

Par ailleurs, un comité des 20 émigrés Rohingya influents supervise le groupe qui a son siège à La Mecque, a déclaré l’ICG.

Les Djihadistes d’ARSA affirment qu’ils n’attaquent que les forces gouvernementales, mais des civils bouddhistes arakanais ont également été pris dans des ambuscades et massacrés. Des hameaux bouddhistes ont également été brûlés.

Le gouvernement du Myanmar prétend qu’Ataullah et son groupe veulent instituer un Etat islamique indépendant. En octobre 2016, son groupe a commencé à attaquer la police et d’autres forces gouvernementales dans la région. Le 25 août de cette année, son groupe a attaqué 30 postes de police et des avant-postes militaires et a tué environ 12 policiers. L’armée et la police ont répondu, comme toujours dans ce conflit, en brûlant des communes Rohingya soupçonnées de cacher des forces de la guérilla.

Pour échapper à la violence croissante, beaucoup de bouddhistes locaux arakanais fuient leurs villes et se réfugient dans la capitale du Rankine. Des musulmans Rohingya locaux fuient vers le Bangladesh. Seuls les derniers réfugiés semblent retenir l’attention internationale.

L’armée du Myanmar gouverne le pays depuis des décennies. Sous la pression économique, elle s’est ouverte à l’Occident de manière formelle en instituant la « démocratie ». La chérie de l’Occident au Myanmar est Daw Aung San Suu Kyi. Son parti a remporté les élections et elle joue un rôle important dans le gouvernement. Mais Aung San Suu Kyi est avant tout une nationaliste, et le pouvoir réel est encore détenu par les généraux.

Aung San Suu Kyi ait été choisie pour servir d’icône démocratique, mais elle a peu de mérite personnel, à part celui d’être la fille de Thakin Aung San, un chef célèbre de l’Armée birmane pour l’indépendance (BIA) et le « père de la nation ». Dans les années 1940, Thakin Aung San a été recruté par l’armée impériale japonaise pour mener une guérilla contre l’armée britannique coloniale et la ligne d’approvisionnement britannique vers les forces anti-japonaises en Chine:

Le jeune Aung San a appris à porter des vêtements traditionnels japonais, à parler la langue, et a même pris un nom japonais. Dans « La rivière des traces perdues » l’historien Thant Myint-U dit qu’il a « apparemment été entraîné dans l’euphorie fasciste qui l’entourait », mais il note qu’il est resté fidèle à la lutte pour l’indépendance du Myanmar.

Les conflits ethniques dans l’État du Rakhine ont également joué un rôle dans le conflit britannico-japonais sur la Birmanie:

En avril 1942, les troupes japonaises se sont avancées dans l’État du Rakhine et ont atteint la commune de Maungdaw, près de la frontière de qui était alors l’Inde britannique et qui est maintenant le Bangladesh. Lorsque les Britanniques ont fait retraite en Inde, l’État du Rakhine est devenu une ligne de front.

Les bouddhistes arakanais locaux ont collaboré avec la BIA (British Intelligence Agency) et les forces japonaises, mais les Britanniques ont recruté des musulmans de la région pour contrer les Japonais.

« Les deux armées, britanniques et japonaises, ont exploité les frictions et les animosités de la population locale pour faire avancer leurs propres objectifs militaires », a écrit Moshe Yegar**.

Lorsque les Britanniques ont gagné la guerre contre les Japonais, Thakin Aung San a changé de camp et a négocié la fin de la domination impériale britannique sur la Birmanie. Il a été assassiné en 1947 avec l’aide d’officiers britanniques. Depuis lors, la Birmanie, qui a été renommée Myanmar par la suite, est gouvernée par des factions de l’armée qui se disputent le pouvoir.

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La fille de Thakin Aung San, Aung San Suu Kyi, a reçu une éducation britannique et a été élevée en vue de jouer un rôle au Myanmar. Dans les années 1980 et 90, elle s’est querellée avec le gouvernement militaire. Elle a reçu un prix Nobel de la paix et les intellectuels « occidentaux » la considèrent comme une progressiste qui défend les droits de l’homme. Ils sont maintenant déçus qu’elle ne se prononce pas en faveur des Rohingya. Mais en le faisant, elle se mettrait dans le camp opposé à celui pour lequel son père a glorieusement combattu. Elle s’opposerait également à la majorité de la population du Myanmar qui ne porte pas dans son cœur les Rohingya et leur combat djihadiste.

En outre, les projets autour de la nouvelle route de la soie chinoise (OBOR) sont un énorme bonus pour le Myanmar et aideront à son développement économique. Les Saoudiens et les Pakistanais envoient des commandants de guérilla et de l’argent pour pousser les Rohingya au Djihad au Myanmar. Il s’agit d’une réédition historique de l’opération de la CIA contre l’influence soviétique en Afghanistan. Mais contrairement à l’Afghanistan, les habitants du Myanmar ne sont pas musulmans et, au lieu d’y participer, ils vont sûrement se battre contre un djihad dans leur pays. Les Rohingya ne sont plus que des pions dans le grand jeu et ils en feront les frais.

* La zakât ou zakat ou zakaat, un mot arabe traduit par « aumône légale », est le troisième des piliers de l’islam. Le musulman est tenu de calculer chaque année lunaire (hégire) ce montant et de le donner aux plus pauvres dans son pays de résidence.

**Moshe Yegar était secrétaire adjoint à l’Ambassade d’Israël de Rangoon au début des années 1960. Pendant son séjour en Birmanie, il a soumis une thèse appelée « Les Musulmans de Birmanie » à l’Université hébraïque de Jérusalem.

Lire aussi: La crise des « Rohingyas »: réalité, rumeurs et ramifications (RT via GLOBAL RELAY NETWORK)


- Source : Moon of Alabama

mardi, 05 septembre 2017

La stratégie du chaos et de la tension…

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La stratégie du chaos et de la tension…

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
 

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Savoir s’informer, savoir accéder à des informations alternatives, se réinformer donc est vital pour garder une capacité d’analyse et d’action. Ne se fonder que sur les medias dominants, la pensée unique libérale et des valeurs de la gauche bobo est risqué. Et l’on sait que la plupart des citoyens, y compris les militants politiques critiques sont biberonnés en permanence à l’idéologie désincarnée du libéralisme individualiste et de la non-discrimination systématique absurde. Tout est à déconstruire, tout est motif à arranger la réalité, bidouiller l’Histoire, écrire un nouveau roman historique et social qui veut gommer le passé, culpabiliser. Ceux qui pensent qu’il ne faut que s’occuper de l’Economie, du Marché, du développement économique se trompent lourdement. Il faut se préoccuper du fonctionnement de la Gouvernance, être vigilant et attentif face au Système Big Brother, ne pas déléguer trop du pouvoir aux politiciens de la fausse Démocratie représentative mais garder sa capacité de dire non, de résister, de cultiver l’autonomie critique, le droit de se construire une opinion indépendante, de ne pas se laisser formater par la propagande médiatique unique. Lire « 1984 » d’Orwell et « Le meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley sont des antidotes incontournables. Le descriptif est hallucinant quant à la justesse de l’anticipation d’un monde totalitaire qui est devenu réel : société de guerre permanente, contrôle des pensées et des individus, incitation à la haine d’ennemis fantasmés ( redoutés et diabolisés), stratification hiérarchique de la société, disparition de la sexualité et des différences, usage de drogues permettant de supporter le Réel, détestation de la Nature au bénéfice du Profit et de l’Utopie indifférenciée et de la dictature des droits individuels.

Le descriptif des mécanismes de fonctionnement du Système mondialisé ne suffit malheureusement pas. La construction de la résistance, individuelle et collective est à écrire. Comment se mêler de la politique, contre-balancer le Pouvoir et sa propagande, se donner les moyens de l’indépendance et de l’autonomie ?

Une stratégie de la tension et  la guerre asymétrique

La stratégie de la tension migratoire, amplifiée depuis la guerre d’ingérence en Syrie est à analyser sur le plan géopolitique, du conditionnement négatif de l’opinion (impuissance acquise) et d’une tactique asymétrique qui interdit toute résistance et critique, immédiatement estampillée comme « raciste ».Les partisans sophistiqués de l’Etat de Droit juridique sont impuissants face à des vagues de victimes agressives et harcelantes, sûres de leur bon droit, appuyées par des supplétifs qui les appuient au niveau financier et illégal.

Un ouvrage très bien documenté mérite la lecture. « La huitième plaie », éditée en 2016 et rédigé par Stratediplo, donc on nous dit qu’il est de formation militaire, financière et diplomatique, est assez décourageant dans sa description de l’imposition de plus de deux millions de migrants illégaux en 2015. Son éclairage porte surtout sur le rôle de l’islamisme politique (Turquie, Arabie saoudite) et financier (Qatar) dans la subversion des régimes arabes laïques. Le renversement de Kadhafi, catastrophique dans ses conséquences de disparition de l’Etat, remplacé par des milices islamistes et des trafiquants d’esclaves, fait partie du forcement des portes d’entrées de l’Europe. Fort heureusement, la même opération en Syrie n’a pas pu être menée à terme. Même si l’exode d’une partie de la population a servi à déstabiliser le Liban et a été rentabilisé par la Turquie qui se fait « payer trois milliards d’euros  par an» pour finalement exporter non seulement des syriens vers l’Allemagne, mais aussi le flot qui vient d’Afghanistan, d’Irak, d’Erythrée, d’Afrique subsaharienne. L’on sait que la majorité sont des hommes seuls, qu’il n’y avait finalement que 20% de syriens (dont 30% ont des « vrais passeports »).On a assisté à un renversement complet, unilatéral et décrété par la Mère mondialiste Merkel, des accords de Dublin avec la garantie que 800'000 migrants seraient acceptés en Allemagne, appel d’air et déstabilisation des pays de transit débordés. Pauvre Grèce, envahie par les sauterelles, alors qu’elle est déjà saignée par les banques centrales et l’Union européenne. Etranges financements qui tombent du ciel, arrivée de mandats pour les migrants, dotés de téléphones avec application permettant de contourner les contrôles aux frontières, rupture de masse lorsqu’il est possible de passer en force (comme à Ceuta). Aide à la désobéissance et incitation aux incivilités « légitimes » par les no-borders, perce-frontières agressifs et autres « Antifa » qui ne sont pas condamnés puisque leurs motifs sont « humanitaires et désintéressés ».

Sans oublier la complaisance des Autorités politiques européennes sous Diktat germano-français, appliquant les directives de l’Onu sur le Droit à migrer et à s’installer où l’on veut . Surtout où il y a des  femmes faciles et libres  et des prestations sociales généreuses. Une véritable campagne de publicité mensongère leur a fait croire à une Terre promise, que le Vivre Ensemble était une bénédiction indispensable pour que les européens puissent toucher leurs retraites et enfin s’ouvrir à la Rédemption christique inévitable par le Grand Remplacement et le rééquilibrage inéquitable de la mondialisation. Toute critique ou réticence est le problème principal pour les autorités qui sévissent avec détermination, alors qu’on ferme les yeux sur les problèmes  massifs qui vont arriver ( financements supplémentaires, révolte des autochtones dépossédés et priés de se serrer, arrivage massif de maladies lourdes  et non  triables ( tuberculose résistante, paludisme, hépatite) alors qu’on fait vacciner en masse pour des maladies futiles comme la grippe.

Condamnés à voir la déferlante s’installer sans frein légal ou politique efficace, avec la perspective du regroupement familial inéluctable (prévision : 1 arrivant illégal attirera 10 proches de la famille, en étant optimiste ?), les citoyens se voient dépossédés de leur propriété privée, condamnés à se serrer la ceinture par repentance et seront agressés par les Talibans sectaires et violents que sont les supplétifs antifas du Système en cas de réticence. On ne parle plus d’immigrés  économiques qui viennent travailler, de réfugiés transitoires, de clandestins illégaux, mais uniquement de migrants qui font valoir leur droit incontestable à venir s’installer sans limites et règles légales. Il est évident que cette masse ne répondra pas aux besoins de main-d’œuvre spécialisée, ni de remplissement des caisses de retraite. Le chômage est élevé, la robotisation et le numérique créent des emplois surtout à temps partiel, A qui sert la vague migrante. A la déstabilisation politique, à la création de sentiment d’impuissance d’abord, puis de colère qui justifiera  la répression et le contrôle de l’opposition. C’est une arme de destruction et de déstabilisation, dont l’islamisme politique et économique se sert également de manière opportuniste, en plus du business du trafic d’êtres humains de diverses mafias qui prolifèrent dans le non-Droit et la faillite des Etats Nations.

Une religion totalitaire et intolérante, plus dangereuse que l’Islam

Un autre livre indispensable est celui de Mathieu Bock-Côté ( Boréal, 2017), Le Nouveau Régime. Essais sur les enjeux démocratiques actuels. Les concepts de multiculturalisme de Droit Divin, d’étouffement des passions politiques, de Parti immigrationiste et de Désincarnation du Monde sont passionnants et éclairants. En fait, le multiculturalisme/ antiracisme est une religion, totalitaire, sûre d’elle-même et dominatrice, qui renvoie ses critiques dans l’Enfer de la diabolisation, de la psychiatrisation, de la mort sociale des espèces qui doivent renoncer à penser les différences. Le meilleur des Mondes orwellien, avec ses terroristes moralistes, ses inquisiteurs antifas, dénonciateurs, guetteurs vigilants sur les medias sociaux. Plus que jamais, il faut exiger la séparation des pouvoirs, la séparation des religions et de l’Etat, dont le multiculturalisme et l’antiracisme et revendiquer le Droit à la libre expression, à la libre croyance, à la diversité des opinions et des racines qu’il faut cultiver contre l’Utopie totalitaire de l’uniformisation.

Dominique Baettig, 3.9.2017

mercredi, 30 août 2017

Violent “Color Revolution” in America?

 

 

 

 

The objective of these staged protest movements against Trump is not to support democracy. Quite the opposite. It is to ensure complete control over the US State apparatus by a competing faction of the corporate establishment. Where is the civil rights movement? Where is the US antiwar movement?  Rarely are these engineered protests against US led wars. 

A grassroots and united movement against the Trump presidency and the Neocons, against war and social injustice is what has to be achieved. But this will not occur when several of the organizations which are leading the protest against Trump are supported and funded by Wall Street. 

Michel Chossudovsky, Global Research 2017

***

A race war and a civil war are being incited by the US political establishment and Deep State opponents of Donald Trump, in order to foment violence towards Trump’s removal from the White House. The events in Charlottesville,  together with “Russia-Gate” are being used as a “defining moment of crisis” and a pretext to justify Trump’s overthrow.

Turning American streets into war zones

America has never faced chaos of this nature in modern times: manufactured domestic political terrorism disguised as civil unrest, masking a coup. The stated goal of the agitators is “mass insurrection”and “all forms of violence” to make the country “ungovernable”

Just as the global “war on terrorism” is a criminality and treason disguised as “freedom fighting” and “the defense of liberty”, this war against Trump, labelled as the “new Hitler”, is part of an unfolding domestic terror operation, which ironically utilizes the propaganda techniques of Hitler and the Third Reich (Goebbels), not to mention the anarchist playbook of Saul Alinsky (and, by extension, Hillary Clinton and Barack Obama, both of whom are Alinsky disciples). (See  also Ben Carson quoted in the Washington Post,  “Hillary Clinton, Saul Alinsky and Lucifer, explained”, July 20, 2015)

From the violence and propaganda brainwashing to the manipulation and destruction of culture and history (statues and monuments, etc.). what is unfolding is a repeat of familiar institutional terror.

Goals are achieved through the weaponization and mobilization of indoctrinated and deceived masses as well as grassroots activists, coupled with mind-controlled authoritarian thugs.

The larger “resistance” features a toxic combination of professional paid anarchists, brainwashed “social justice warriors”, and deluded protestors who are misinformed and invariably ignorant as to who is supporting and funding the “protest movements”. There is no rational conversation to be had, no reasoning, in such an atmosphere of ginned-up hysteria.

This large-scale extortion aims to devastate the United States from within, forcing Trump out of office. An already deeply divided and confused nation with an already shredded social fabric will be torn apart.

The mainstream corporate media, the engineers of delusion and mob-manipulating propaganda, is ginning it up, creating mass hysteria and mental affliction.

What is taking place is not simple protests from supporters of a losing political faction, but a domestic terrorism operation planned and executed by the establishment majority—supported by neoliberals as well as neoconservative Republicans—in defense of their system against perceived existential threat from anti-establishment movements. Mob violence has always been a weapon of the oligarchy. It was inaccurate and tactically stupid for Trump to call this insurrection “Alt-Left”. It is in fact a mainstream establishment operation, which uses “left”, “progressive” and antifa symbols to pursue its political objectives.

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The ultimate objective is to create social divisions which prevent the development of a real and independent mass protest movement against the seats of corporate power.

This “chaos agenda”is a “color revolution”. The elites and Deep State figures behind today’s American anarchy are the same ones that funded and orchestrated “color revolutions” around the world, the toppling of Ukraine and the installation of the Ukrainian neo-Nazi Svoboda regime, unrest in Turkey, the destabilization of Syria, the European refugee crisis, and the Arab Spring. What worked overseas is now being applied within US borders.

The Purple Revolution began the night Trump won the presidential election that foiled the installation of Hillary Clinton. This warfare has escalated and intensified in the months ever since, culminating with Charlottesville.

The increasingly failing Trump/Russian hack narrative is being replaced by a variation on an old theme: Nazis. “Trump is a Nazi”. Nazis must die.

Trump’s repeated denials and long history of standing against Nazis, the KKK and white supremacists, and having nothing to do with them, are to no avail.

Antifa

The mainstream media predictably fails to report the fact that Antifa anarchist groups are responsible for the majority of the continuing political violence, including Charlottesville, Boston, and the Battle of Berkeley, enabled by police stand-downs and incompetence. Local police forces, university police, and local mainstream media in heavily liberal cities (such as Berkeley) openly back the Democratic Party’s anti-Trump agenda and act in support of the anarchists.

Masked, armed authoritarian anarchists, provocateurs and terrorists are referred to blandly in mainstream media accounts as “counter-protestors”,when in fact they are the instigators and shock troops of the larger national coup, and vastly outnumber Trump supporters (not all of whom are “right-wing). These violent groups, operating under the banners of “peace and justice” in fact embody the opposite.

Antifa: a violent movement rises

Antifa: seeking peace through violence (CNN)

These supposedly leaderless domestic front groups, including Antifa, Black BlocBlack Lives MatterOccupyDisrupt J20By Any Means Necessary (BAMN) and others can all be traced to the Democracy Alliance, elite “civil society” foundations, establishment politicians, Democrats and Republicans, and assets of the Deep State. The connections between the Washington establishment and the myriad anarchist groups are well known. Moreover,  these domestic front organizations –many of which include within their ranks grassroots progressive activists– are invariably funded (directly or indirectly) by corporate establishment foundations.

These various groups whose instigators mobilize “a progressive grassroots” have been combined and mobilized into one coordinated anti-Trump agitation apparatus. Like the terrorist networks that they are, they function like any other CIA covert operation, each cell inculcated from the others, with plausible denial in place for the organizers and leadership.

The Justice Department has done virtually nothing about these groups, while CIA-connected media such as CNN devote puff pieces to puff pieces in support of Antifa’s “peace through violence” agenda, and then scrubbing the (accurate) title post-facto for more favorable publicity.

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Charlottesville

Charlottesville was not a spontaneous eruption of violence but the new stage of civil war.

The Charlottesville Clash: Protest and Counter-Protest, Politicized Media Propaganda

The white nationalist events were long planned. The removal of Confederate statues led to the incitement. While this was the largest gathering of various white nationalist groups in recent history, these relatively small, fringe, politically insignificant groups are routinely monitored and/or infiltrated by the FBI. The idea that US domestic intelligence and law enforcement, and Virginia and Charlottesville authorities were not fully aware of, and ready for, any possibility of violence is preposterous. Permits were granted.

There is compelling evidence that the police stood down. (Also see here) The venue was turned into trap, a kill zone, with alt-right nationalist participants crammed inside barricades, surrounded at chokepoints by Antifa.

It is no coincidence that Charlottesville was set up in virtually the same fashion as the spring 2017 Battle of Berkeley, where outnumbered Trump supporters gathering for an event were also trapped behind barricades and surrounded by Antifa, and forced to fight off attacking mobs. In Charlottesville as well as Berkeley, hours of open street warfare were allowed to take place unabated by the police.

(see also the following related report White nationalist fires gun into crowd, police do not move (New York Times)

While chaos in Charlottesville erupted on all sides, many accounts strongly suggest that the Antifa forces instigated the violence. Also demanding investigation is evidence of orchestration and stagingand other highly suspicious anomalies.

The presence of the FBI and other intelligence agencies must be noted. Virginia governor Terry McAuliffe is a notorious long-time Democratic operative and Clinton surrogate. Unite the Right Rally organizer Jason Kessler was a member of Occupy and an Obama supporterCrisis actors were hiredfor the event.

The man who drove a car into a crowd, killing Heather Heyer, committed an act of terrorism and murder by any definition. But this act of murder occurred after hours of street warfare that was stopped, and allowed to escalate.

It is also not clear who the driver actually was. Was it James Fields, the man who was arrested, or was it someone else? Whoever it was had the skills of a stunt driver. Adding to the confusion are questions about the identity and behavior of those who were attacking the vehicle with baseball bats.

Was Charlottesville a staged false flag operation? Why was this melee allowed to explode? Who gave the orders, and who financed the fighters on both sides?

What is crystal clear is that the entire Washington political establishment, Deep State and mainstream media are benefitting. Trump’s opponents have their pretext and potent new propaganda weapons. They have Heather Heyer as a martyr and symbol of “resistance”.

Charlottesville is shamelessly being used as a fundraising toolHeather Heyer becomes a symbol and martyr.

Ukraine connection to Charlottesville

As detailed by Lee Stranahan (and on Twitter) there are disturbing connections to Ukraine. These same connections were also noted by Julian Assange.

James Fields, the alleged driver, connected to Ukraine is spotted on videotape chanting “Blood and Soil” and torch-marching, the slogan of Nazi Ukraine Svoboda Party. The Charlottesville torch march was identical to the torch marches in Ukraine. In fact, Ukrainian flags were flown in Charlottesville.

Is it merely a coincidence that elements of the CIA/Obama/Clinton Ukraine coup show up here? The Washington politicians now spewing outrage about racism and Nazis at Trump today, including John McCain are active collaborators with the Ukrainian Nazis.

Is it also coincidental that these Ukrainian Nazis, working in conjunction with US establishment DNC and Republicans alike, also happen to be the central figures behind the completely false Trump/Russia hack narrative that never seems to die?

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Intimidation of thought and ideas

Staged mob violence and authoritarian threats are not limited to the streets. Thought itself is under attack.

Not only Trump supporters, but all opponents and critics of the political establishment cannot express themselves without threat of reprisal, censorship, and violence.

A full-scale assault is being carried out against alternative media.

The campaign against “hate speech” and “hate content” labels any anti-establishment media as “hate”. The attack is so broad-brush that entire networks are branded right-wing or “alt-right”, when in fact, many are not right-wing, and many are non-partisan. Facebook, Twitter, YouTube, Google, among others, are engaged in campaigns of censorship and control, including the policing of content, the demonetization and suspension of sites, control of political content, and outright censorship through deletion.

Hypocrisy

While Trump is no “Role Model” of political and moral behavior, he has been branded a Nazi and white racist, despite his disavowal and criticism of white supremacists, Nazis, David Duke and the Ku Klux Klan. According to Israel Shamir:

President Trump condemned both sides participating in the brawl‚ both white nationalists and Antifa. It is exactly what his opponents were waiting for. His attempt to stay above the brawl was doomed to defeat: liberal hegemonists immediately branded him a racist and neo-Nazi. Trump reminded them that not all defenders of the monument were white racists, but this argument didn’t work. (Global Research,  August 26, 2017

Despite the fact that he spoke out forcefully, many times. (Trump spent much of a recent rally in Phoenix detailing his many responses. See here.) The mainstream media offers no quarter.

Screenshot: Trump quoted in Vox, August 15, 2017

Similarly, the majority of Trump supporters have no association with extremist groups of any kind, and have long opposed white nationalists and the “Alt-Right”. Violence has been aggressively disavowed by most of Trump’s base, including Mike Cernovich, who has forcefully denounced violence, and Jack Posobiec, who organized anti-violence rallies weeks prior to Charlottesville. The mainstream media refused to report on these events, while continuing to label him a right-wing extremist and Nazi.

Meanwhile, the establishment “Left” has persistently engaged in violence, without disavowing violence. Project Veritas has exposed and proven the fact that violence is a routine method utilized by Democratic Party operatives. Former president Barack Obama openly encouraged the mobs, pushing them to continue “expressing themselves”.  Former Attorney G Loretta Lynch called for blood in the streets. Democratic members of Congress openly call for Trump’s assassination.The Alexandria mass shooting was the work of a Bernie Sanders supporter. The mainstream media ignores or refuses to accurately report these stories.

Staged anarchist agitation and violence—“protest culture”—is not only being normalized, but popularized. The masses are being successfully indoctrinated. Witness the pervasiveness and viciousness of Hollywood and sports celebrities, who have not refrained from calling for violence against Trump.

Orwellian madness on steroids

Even as establishment-guided mobs intimidate and commit violence, their victims are blamed for violence and hate crimes.

Trump is vilified as a world-ending Nazi/fascist/racist/misogynist, the symbol of tyranny, while the true tyrants and criminals continue to walk free.

Peace is achieved through violence.

Mob violence is noble and heroic.

Attacked from all sides

Trump is under attack and increasingly isolated.

Glen Greenwald beg’s the question: What’s worse: Trump’s agenda or empowering generals and CIA operatives to subvert it?

In addition to being assaulted from outside (Purple Revolution, Russia/hack, Robert Mueller, impeachment threats, etc.), he is being  sabotaged and subverted from inside the White House, and from inside his innermost circle, by the likes of National Security Adviser H.R. McMasterDina Habib Powell and the West Wing globalists including Ivanka Trump, Jared Kushner, Gary Cohn, and Steve Mnuchin.

McMaster has purged the administration of Trump loyalists and populists, and replaced with Bush/Obama/Clinton/Deep State operatives, and runs foreign policy with vice president Mike Pence. Pence routinely issues statements contradictory to Trump’s own ideas. He has not been the focus of any mainstream media criticism. This Bush loyalist is in perfect position to become president in the event of Trump’s removal (by whatever means that occurs).

The neocon generals—Mattis, McMaster, Kelly—“oversee” and control Trump on all matters, treating him like a child. Kelly controls all information to and from Trump.

Trump often seems not to understand what is happening. On the day Charlottesville occurred, Trump applauded the Virginia authorities and Terry McAuliffe, who were more likely involved in causing the disaster. Trump also congratulated the anarchists in Boston—on Ivanka Trump’s urging. Was he oblivious to the fact that the 4,000 Boston protestors were protesting him?

For Trump’s Afghanistan strategy address to the nation, Kelly insisted that Trump walk back the controversy of his remarks on Charlottesville. McMaster and Mattis also insisted, and Trump agreed.

The swamp is not being drained. It is being filled to overflowing. With all of this damage, some of it self-inflicted (why has Trump allowed it?), how will this president hope to deal with a manufactured civil war?

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No end in sight

The Summer of Rage is in full swing, but the rage is far from over.

There continue to be anti-Trump events in all major cities in the country, seemingly every weekend. Ginned-up Antifa mobs are being mobilized in response to small pro-Trump “Freedom of Speech” events scheduled to take place in San Francisco and Berkeley on the weekend of August 26. The upcoming clash is already being called the Battle of Berkeley 3.

With the fervent and unanimous support of the San Francisco Bay Area political establishment—all of whom are Democratic Party faithful who (including Congresswoman Jackie Speier, Nancy Pelosi, etc.) are openly calling for Trump’s ouster—it is expected that yet another comparatively small gathering for “prayer, patriotism and free speech”—Trump supporters—will be swarmed and viciously shut down by mobs of Trump-hating Antifa and “social justice warriors”.

The media ignores the fact that the organizers of the pro-Trump rally condemn Nazis and white supremacists, and prohibit them from attending. Headlines continue to brand the event “far right” and“Nazi”, in order to incite.

Reprinted with permission from GlobalResearch.ca.

mardi, 29 août 2017

Les néocons poussent les USA et le monde dans une crise dangereuse

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Les néocons poussent les USA et le monde dans une crise dangereuse


Par le Saker – Source The Saker

D’abord, mes prévisions

En octobre dernier, j’ai écrit une analyse que j’ai intitulée Les États-Unis sont à la veille d’affronter la pire crise de leur histoire… et comment l’exemple de Poutine pourrait inspirer Trump et je pense que c’est une bonne chose d’y revenir maintenant. Je commençais l’analyse en examinant les calamités qui pourraient frapper les États-Unis si Hillary était élue. Puisque ce n’est pas arrivé (Dieu merci !), nous pouvons sans problème ignorer cette partie et regarder ma prédiction de ce qui arriverait si Trump était élu. Voici ce que j’écrivais.

Trump gagne.  Problème : il sera complètement seul. Les néocons ont un contrôle total, total je le répète, sur le Congrès, les médias, la banque et la finance, et les tribunaux. De Clinton à Clinton, ils ont profondément infiltré le Pentagone, Foggy Bottom [quartier où se trouvent de nombreux services gouvernementaux, NdT] et les agences à trois lettres. La Fed est leur fief. Comment diable Trump pourrait-il faire face à ces féroces « fous dans la cave » ? Regardez la campagne de haine vicieuse que toutes ces « personnalités » (depuis les acteurs jusqu’aux journalistes en passant par les politiciens) ont déchaîné contre Trump – elles ont brûlé leurs vaisseaux, elles savent qu’elle perdront tout si Trump l’emporte (et s’il prouve qu’il se laisse facilement avoir, son élection ne fera aucune différence). Les néocons n’ont rien à perdre et ils combattront jusqu’au bout. Que pourra faire Trump pour que les choses changent s’il est entouré de néocons et de leurs agents d’influence ? Mettre en place une équipe totalement différente ? Comment va-t-il les sélectionner ? Son premier choix a été de prendre Pence comme vice-président – un désastre (il est déjà en train de saboter Trump sur la Syrie et le résultat des élections). Je redoute d’apprendre qui Trump désignera comme chef de cabinet à la Maison blanche et je crains qu’il ne nomme quelque nouvelle version du tristement célèbre Rahm Emanuel uniquement pour calmer les néocons…  Et si Trump prouvait qu’il a à la fois des principes et du courage, les néocons peuvent toujours le liquider et le remplacer par Pence. Et voilà ! [En français dans le texte, NdT]

Je poursuivais en suggérant que le seul choix de Trump serait de suivre l’exemple de Poutine et de faire aux néocons ce que Poutine avait fait aux oligarques. À l’évidence ce n’est pas ce qui s’est passé. En effet, un mois après l’élection de Trump, j’ai écrit une autre analyse intitulée Les néocons et l’« État profond » ont châtré la présidence de Trump, c’est cuit, les gars !

Il y a moins d’un mois, j’ai averti qu’une révolution de couleur était en cours aux États-Unis. Mon premier élément de preuve était la prétendue « enquête » que la CIA, le FBI, la NSA et d’autres menaient contre le candidat du président Trump au poste de conseiller à la sécurité, le général Flynn. Ce soir, le complot pour se débarrasser de Flynn a finalement réussi et le général Flynn a dû offrir sa démission. Trump l’a acceptée. Maintenant, mettons immédiatement une chose de côté : Flynn était loin d’être un saint ou un homme parfaitement sage qui aurait sauvé tout seul le monde. Il ne l’était pas. Cependant, Flynn était tout simplement la pierre angulaire de la politique de sécurité nationale. (…) L’« État profond », dirigé par les néocons, a forcé Flynn à démissionner sous le prétexte idiot qu’il avait eu une conversation téléphonique avec l’ambassadeur de Russie sur une ligne ouverte, non sécurisée et clairement surveillée.  Et Trump a accepté cette démission. Depuis que Trump est arrivé à la Maison Blanche, il a pris coup sur coup de la part des médias néocon-sionistes, du Congrès, de toutes les « stars » de Hollywood, culs doublement bénits, bien-pensants et propres sur eux, et même des politiciens européens. Et Trump a encaissé chaque coup sans jamais riposter. Nulle part on n’a vu son fameux « Vous êtes viré ! ». Mais j’avais encore de l’espoir. Je voulais espérer. Je sentais que c’était mon devoir d’espérer. Mais maintenant, Trump nous a tous trahis. Je le répète, Flynn n’était pas mon héros. Mais il était, tous comptes faits, le héros de Trump. Et Trump l’a trahi. Les conséquences de tout cela seront immenses. Pour une raison : Trump est maintenant clairement brisé. Il n’a fallu que quelques semaines à l’« État profond » pour castrer Trump et le faire s’incliner devant les puissances établies. Ceux qui auraient voulu le soutenir comprendront maintenant qu’il ne les soutiendra pas eux-mêmes et ils s’éloigneront tous de lui. Les néocons se sentiront des ailes d’avoir éliminé leur pire ennemi et, enhardis par cette victoire, ils pousseront leur avantage, doublant la mise encore et encore. C’est fini, les gars, l’État profond a gagné.

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Je concluais ensuite que les conséquences de cette victoire seraient catastrophiques pour les États-Unis :

Dans leur rage haineuse contre Trump et le peuple américain – c’est-à-dire « le panier de déplorables » –, les néocons ont dû montrer leur vrai visage. Par leur rejet du résultat des élections, leurs émeutes, leur diabolisation de Trump, les néocons ont mis en évidence deux choses cruciales : premièrement que la démocratie américaine est une sinistre plaisanterie et qu’eux, les néocons, sont un régime d’occupation qui gouverne contre la volonté du peuple américain. En d’autres termes, exactement comme Israël, les États-Unis n’ont plus de légitimité. Et puisque, tout comme Israël, les États-Unis sont incapables d’effrayer leurs ennemis, ils sont fondamentalement nus, sans légitimité, sans capacité de coercition. Donc oui, les néocons ont gagné. Mais leur victoire élimine la dernière chance pour les États-Unis d’éviter un effondrement.

Je crois que ce que nous voyons aujourd’hui sont les premiers signes de l’effondrement imminent.

Les symptômes de l’agonie

  • À l’extérieur, la politique étrangère des États-Unis est essentiellement « gelée » et, à la place d’une politique étrangère nous avons une longue série de menaces vides lancées à une liste de pays diabolisés à qui sont promises maintenant « les flammes de l’enfer » s’ils osaient désobéir à Oncle Sam. Si c’est bon pour faire les grands titres, cela ne qualifie pas pour faire une « politique » quelle qu’elle soit (j’ai discuté longuement de cette question lors de ma récente interview avec South Front). Ensuite, il y a le Congrès qui a fondamentalement déchu Trump de ses pouvoirs de diriger la politique étrangère. Cette forme étrange et illégale de « vote de défiance » martèle encore dans son message que Trump est soit un fou, soit un traître, soit les deux.
  • À l’intérieur, Trump est maintenant accusé des dernières émeutes à Charlottesville ; après avoir été un agent de Poutine, il est encore diabolisé comme une sorte de nazi (voir le premier et le second avertissement de Paul Craig Roberts à propos de cette dynamique).
  • Sur le plan organisationnel, il est clair que Trump est entouré d’ennemis comme l’illustre le fait absolument scandaleux qu’il ne peut même pas parler à un chef d’État étranger sans que la transcription de cette conversation ne soit divulguée aux siomédias.

Je crois que ce sont là des étapes préliminaires pour préparer une crise majeure et l’utiliser pour chasser Trump, soit par un processus d’impeachment soit par la force sous prétexte de crise. Regardez le message que les siomédias ont martelé dans les esprits de la population américaine.

La préparation psychologique pour le coup d’État à venir : les terrifier tous à mort

Voici trois exemples très parlants tirés de la couverture de Newsweek :

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Posez-vous la question : quel est le message ici ?

Trump est un traître, il travaille pour Poutine, Poutine veut détruire la démocratie aux États-Unis et maintenant, ces deux hommes sont ensemble les deux personnes les plus dangereuses sur la planète. C’est un « complot contre l’Amérique », pas moins !

Pas mal, n’est-ce pas ?

« Ils » sont clairement là pour « nous » avoir et « nous » sommes terriblement en danger : Kim Jong-un est sur le point de déclarer une guerre nucléaire aux États-Unis, Xi et Poutine menacent le monde avec leurs armées et « notre » propre président est arrivé au pouvoir grâce au « KGB russe » et aux « hackers de Poutine », il travaille maintenant pour les Russes, il est aussi à l’évidence un nazi, un suprémaciste blanc, un raciste et, peut-être un « nouvel Hitler » (tout comme Poutine, bien sûr !).

Et puis il y a ces musulmans et ces Aye-rabs vraiment effrayants qui apparemment ne veulent que deux choses dans la vie : détruire « notre mode de vie » et tuer tous les « infidèles ». C’est pourquoi nous avons besoin de la TSA, de 16 agences de renseignement et de troupes de police militarisées SWAT partout : au cas où les terroristes viendraient nous prendre là où nous vivons.

De dangereuses conséquences internationales

Tout cela serait assez drôle si ce n’était pas extrêmement dangereux. D’une part, les États-Unis s’en prennent vraiment à un dangereux ennemi lorsqu’ils essaient constamment de faire peur à Kim Jong-un et au gouvernement de la RPDC. Non, pas à cause des armes nucléaires nord-coréennes (qui ne sont probablement pas des ICBM capables de lancer des armes nucléaires mais une combinaison pas nécessairement compatible de « dispositifs » nucléaires et de missiles balistiques à portée intermédiaire), mais à cause de l’immense et difficile tâche de détruire l’armée conventionnelle nord-coréenne. La vraie menace, ce n’est pas les missiles, mais une combinaison mortelle d’artillerie conventionnelle et de forces spéciales qui représente un très faible danger pour les États-Unis ou leur armée, mais qui constitue une énorme menace pour la population de Séoul et de la partie nord de la Corée du Sud. Les armes nucléaires, sous quelque forme que ce soit, sont vraiment un problème en plus, un « glaçage » toxique sur un « gâteau conventionnel » déjà très dangereux.

Aparté
Un cauchemar de la vie réelle : maintenant, si vous voulez vraiment vous terrifier vous-même et rester éveillé toute la nuit, considérez ce qui suit. Alors que je crois personnellement que Kim Jong-un n’est pas fou et que le principal objectif des dirigeants nord-coréens est d’éviter une guerre à tout prix, que se passe-t-il si je me trompe ?  Qu’en est-il si ceux qui disent que les dirigeants nord-coréens sont totalement fous ont raison ? Ou, ce que je crois beaucoup plus probable, si Kim Jong-un et les dirigeants nord-coréens sont parvenus à la conclusion qu’ils n’ont rien à perdre, que les Américains vont tous les tuer, en même temps que leurs familles et leurs amis ? Que pourraient-ils faire, théoriquement, s’ils sont vraiment désespérés ? Eh bien, permettez-moi de vous le dire : oubliez Guam, pensez Tokyo ! En effet, tandis que la RPDC pourrait dévaster Séoul avec des systèmes d’artillerie dépassés, ses missiles sont probablement capables de frapper Tokyo ou la région de Keihanshin qui englobe Kyoto, Osaka et Kobé, y compris les industries clés de la région industrielle de Hanshin. La zone du Grand Tokyo (la région de Kanto) et la région de Keihanshin sont très densément peuplées (37 et 20 millions d’habitants, respectivement) et contiennent un très grand nombre d’industries, dont beaucoup déclencheraient un désastre écologique aux proportions immenses si elles étaient frappées par des missiles. Non seulement cela, mais une attaque sur les principaux nœuds économiques et financiers du Japon donnerait probablement lieu à un effondrement international genre 9/11. Donc si les Coréens du Nord voulaient vraiment, vraiment nuire aux Américains, ce qu’il pourraient faire est de frapper Séoul et des villes importantes au Japon entraînant une immense crise politique pour la planète entière. Pendant la Guerre froide, nous avions coutume d’étudier les conséquences d’une attaque soviétique contre le Japon et la conclusion était toujours la même : le Japon ne peut se permettre aucune guerre. Le territoire japonais est trop petit, trop densément peuplé, trop riche en cibles lucratives et une guerre dévaste tout le pays. C’est encore vrai aujourd’hui, encore plus. Imaginez seulement la réaction en Corée du Sud et au Japon si une attaque américaine folle sur la RPDC entraînait une frappe de missiles sur Séoul et Tokyo ! Les Sud-Coréens ont déjà fait connaître leur position sans aucune ambiguïté, d’ailleurs. Quant aux Japonais, ils placent officiellement leurs espoirs dans des missiles (comme si la technologie pouvait atténuer les conséquences de la folie !). Donc oui, d’accord, la RPDC est extrêmement dangereuse et la pousser dans ses derniers retranchements est totalement irresponsable en effet, armes nucléaires ou non.

Ce que nous observons aujourd’hui est une boucle de rétroaction positive dans laquelle chaque geste des néocons déstabilise plus profondément le système tout entier. Inutile de le dire, c’est extrêmement dangereux et ne peut avoir qu’une catastrophe ou un effondrement final pour résultat. En fait, les signes que les États-Unis perdent totalement le contrôle sont déjà partout, voici seulement quelques gros titres en guise d’illustration :

Une expression française dit que « quand le chat n’est pas là, les souris dansent », et c’est exactement ce qui se passe maintenant : les États-Unis sont à la fois très faibles et essentiellement absents. Quant aux Arméniens, ils disent que « La souris rêve de ce qui pourrait terrifier le chat ». Bon, les « souris » du monde dansent et rêvent, et ignorent tout simplement le « chat ». Chaque mouvement du chat ne fait qu’aggraver les choses pour lui. Le monde change pendant que le chat est occupé à se détruire.

Des conséquences intérieures dangereuses

blackkids.jpgLes émeutes raciales seraient en tête de ma liste. En fait, elles se passent déjà partout aux États-Unis, mais elles sont rarement présentées en tant que telles. Et je ne parle pas des émeutes « officielles » de Black Lives Matter, qui sont assez mauvaises, je parle des nombreuses mini-émeutes que les médias officiels essaient systématiquement de dissimuler. Ceux qui sont intéressés à ce sujet devraient lire le livre de Colin Flaherty, Don’t Make the Black Kids Angry, qui montre que les attaques racistes par des Noirs sur des Blancs (également dites « chasse à l’ours polaire ») sont en augmentation presque partout dans le pays. De même, à quelqu’un qui persiste obstinément à ignorer la forte corrélation entre la race et le crime devrait lire l’analyse essentielle de Ron Unz, Race and Crime in America.  Maintenant, avant que quelque militant autoproclamé de la police de la pensée m’accuse de racisme : je ne parle pas du tout des causes des problèmes raciaux aux États-Unis. Je dis seulement que la violence raciale y est grave et s’aggrave rapidement.

Le deuxième problème que je vois menacer la société américaine est une délégitimation extrêmement rapide de tout le système politique étasunien et, en particulier, du gouvernement fédéral. Pendant des décennies, les Américains ont voté pour « A » et chaque fois ce qu’ils ont fini par avoir, c’est « non-A ». Parmi les exemples, il y a le célèbre « lisez sur mes lèvres, pas de nouveaux impôts », bien sûr, mais également les promesses d’Obama de stopper les guerres idiotes, et maintenant la promesse de Trump de « drainer le marais ». On a menti aux Américains pendant des décennies et ils le savent. Il y a un fossé grandissant entre les prétendues « valeurs américaines » enseignées dans les écoles et la réalité du pouvoir. Alors que les États-Unis sont officiellement censés défendre la démocratie, la liberté et toutes les bonnes choses préconisées par les Pères fondateurs, la réalité dégoûtante est qu’ils couchent avec les wahhabites, les nazis et les sionistes. L’hypocrisie omniprésente de tout cela menace maintenant de faire tomber tout le système politique étasunien exactement comme l’hypocrisie tout aussi omniprésente du système soviétique a fait tomber l’URSS (si vous êtes intéressé, vous pouvez en lire davantage sur ce thème ici). La simple vérité est qu’aucun régime ne peut survivre longtemps lorsqu’il soutient activement l’exact opposé de ce qu’il est officiellement censé défendre. Le résultat ? Je n’ai pas encore rencontré d’Américain adulte qui croie sincèrement qu’il/elle vit dans dans « le pays des hommes libres et la maison des braves ». Peut-être que les nourrissons avalent encore ces sottises, mais même les adolescents savent que c’est carrément de la foutaise.

Troisièmement, pour toutes les statistiques encourageantes sur le Dow Jones, le chômage et la croissance, la réalité est que la société américaine se transforme rapidement en une société à trois vitesses : au sommet, un petit nombre de gens obscènement riches, en dessous, une certaine quantité de professionnels qualifiés qui servent les richissimes et qui luttent pour maintenir un style de vie associé dans le passé à la classe moyenne. Et puis l’immense majorité des Américains qui cherchent fondamentalement à gagner « un salaire minimum plus un petit quelque chose » et qui survivent essentiellement en ne payant pas pour l’assurance santé, en ayant généralement deux emplois, en mangeant de la « bouffe prolo » bon marché et malsaine et en renonçant à ce dont tout travailleur américain pouvait profiter dans les années 1950 et 1960 (un parent à la maison, des vacances payées, une deuxième maison pour les vacances, etc.). Les Américains sont pour la plupart des gros bosseurs et, jusqu’à présent, la plupart d’entre eux survivent, mais ils sont aussi pour la plupart à un salaire de la pauvreté vraiment grave. Beaucoup d’entre eux ne font que joindre les deux bouts parce que leurs parents et leurs grands-parents les aident (c’est également vrai pour l’Europe du Sud, d’ailleurs). Un segment important de la population américaine survit maintenant grâce à Walmart et à Dollar Store. Une fois que cela ne marche plus, les tickets alimentaires sont la dernière option. Cela, ou la prison, bien sûr.

Combinez tout cela et vous obtenez une situation extrêmement explosive, potentiellement. Il n’est pas surprenant que lorsque tant d’Américains ont entendu le commentaire de Hillary sur le « panier de déplorables », ils aient pris cela comme une déclaration de guerre

Et que prévoient les néocons pour faire face à tout ça ?

En réprimant la liberté d’expression et la dissidence, bien sûr ? Quoi d’autre ?

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Leur unique réponse – la répression bien sûr !

YouTube, Google, Facebook, Twitter – tous sont en train de réprimer le « mauvais » discours qui comprend à peu près n’importe quel sujet qui fait froncer les sourcils à une grande variété de ceux qui se décrivent eux-mêmes comme « libéraux ». GoDaddy et Google poursuivent même des noms de domaine. Certes, personne n’est jeté en prison pour défendre, disons, le Deuxième amendement, mais ils sont « démonétisés » et leurs comptes sont simplement fermés. Ce ne sont pas les flics qui répriment la liberté d’expression, c’est « l’Amérique des affaires », mais l’effet est le même. Apparemment, les néocons ne réalisent pas que la censure n’est pas une stratégie viable à l’ère d’Internet. Ou peut-être le réalisent-ils et essaient-ils délibérément de provoquer une réaction ?

Ensuite il y a la campagne de diffamation dans les médias : à moins de faire partie d’une sorte de « minorité », vous êtes supposé être néfaste de naissance et coupable de tous les maux sur la terre. Et votre chef est Trump, bien sûr, ou peut-être même Poutine lui-même, voir ci-dessus. Les mâles blancs chrétiens et hétérosexuels feraient mieux de se mettre à l’abri…

Quoi qu’il en soit, par leur insistance maniaque, d’une part à humilier et à écraser Trump et d’autre part à réprimer des millions d’Américains, les néocons commettent une double erreur. D’abord ils montrent leur vrai visage et ensuite, ils déstabilisent les institutions mêmes qu’ils utilisent pour contrôler et diriger ce pays. Cela, bien sûr, ne fait qu’affaiblir les néocons et les États-Unis eux-mêmes et ensuite affaiblit la boucle de rétroaction positive mentionnée plus haut, qui menace maintenant le système international tout entier.

Nous et eux

Ce qui rend l’effondrement graduel de l’Empire anglosioniste particulièrement dangereux est qu’il est de loin le plus grand et le plus puissant empire de l’histoire mondiale. Aucun empire n’a jamais eu le quasi monopole du pouvoir dont les États-Unis ont joui depuis la Seconde Guerre mondiale. D’une manière ou d’une autre, militaire, économique, politique, sociale, les États-Unis sont sortis de la Seconde Guerre mondiale comme un géant et alors qu’il y a eu des hauts et des bas au cours des décennies qui ont suivi, l’effondrement de l’URSS n’a fait que réaffirmer ce qui apparaissait comme leur victoire totale. À mon avis, subjectif il est vrai, le dernier président américain compétent (non, je n’ai pas dit « bon », j’ai dit « compétent ») était George Herbert Walker Bush qui, contrairement à ses successeurs, savait au moins comment gouverner un Empire. Après cela, tout n’est que déclin, de plus en plus rapidement. Et si Obama a probablement été le président le plus incompétent dans l’histoire des États-Unis, Trump sera le premier à être ouvertement lynché pendant qu’il est en poste. Résultat, l’Empire anglosioniste est maintenant comme un immense train de marchandises qui a perdu sa locomotive mais qu’un énorme élan pousse en avant même s’il n’y a plus personne pour le contrôler. Le reste de la planète, à l’exception sans importance des Européens de l’Est, fait des pieds et des mains pour sortir de la trajectoire de ce train incontrôlé. Jusqu’à présents, les rails (bon sens minimum, réalités politiques) résistent plus ou moins, mais un accident (politique, économique ou militaire) pourrait arriver à tout moment. Et c’est très, très effrayant.

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Les États-Unis ont entre 700 et 1000 bases militaires dans le monde, tout le système financier international est profondément enchevêtré avec l’économie américaine, le dollar US est toujours la seule véritable monnaie de réserve, les bons du Trésor américain sont détenus par tous les acteurs internationaux importants (y compris la Russie et la Chine), SWIFT est politiquement contrôlé par les États-Unis, qui sont le seul pays au monde qui peut imprimer autant d’argent qu’il veut et, pour couronner le tout, ils ont un énorme arsenal nucléaire. Résultat, un effondrement des États-Unis menacerait tout le monde et cela signifie que personne ne voudrait le provoquer. L’effondrement de l’Union soviétique n’a menacé l’humanité que d’une seule manière : par son arsenal nucléaire. En revanche, tout effondrement des États-Unis menacerait tout le monde de diverses manières.

Donc la vraie question aujourd’hui est celle-ci : le reste de la planète peut-il empêcher un effondrement catastrophique de l’Empire anglosioniste ?

C’est l’ironie de notre situation : même si la planète entière est malade et fatiguée de l’arrogance incompétente des Anglosionistes, personne ne veut que leur Empire s’écroule dans le désastre. Et pourtant, avec les néocons au pouvoir, un tel effondrement semble inévitable, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour tout le monde.

C’est vraiment incroyable, réfléchissez-y : tout le monde hait les néocons, non seulement une majorité d’Américains, mais vraiment la planète entière. Et pourtant ce groupe numériquement faible a en quelque sorte fait en sorte de mettre tout le monde en danger, y compris eux-mêmes, par leur affreux caractère vindicatif, leur arrogance infinie et leur myopie idéologiquement induite. Que cela ait pu se produire, et à l’échelle planétaire, est un témoignage dramatique de la dégradation morale et spirituelle de notre civilisation : comment avons-nous pu laisser aller les choses si loin ?

Et la question suivante, évidente : pouvons-nous les arrêter ?

Honnêtement, je ne sais pas. J’espère, mais je n’en suis pas sûr. Mon plus grand espoir avec Trump était qu’il serait prêt à sacrifier l’Empire pour le salut des États-Unis (le contraire de ce que font les néocons : ils sont prêts à sacrifier les États-Unis pour sauver l’Empire) et qu’il organiserait une transition relativement sûre et, avec un peu de chance, non violente de l’Empire à un « pays normal ». À l’évidence, cela ne se produira pas. Au lieu de quoi, les néocons menacent tout le monde : les Chinois, les Russes, les Nord-Coréens et les Vénézuéliens bien sûr, mais aussi les Européens (économiquement), tout le Moyen-Orient ( (via la « seule démocratie du Moyen-Orient »), tous les pays en développement et même le peuple américain. En plus, ils menacent même le président des États-Unis lui-même, et d’une manière assez peu subtile !

Donc quelle est la suite ?

Vraiment, je ne sais pas. Mais mon sentiment dominant est que Trump sera chassé du pouvoir, soit pour « crimes et délits graves », soit pour « raisons médicales » (ils le déclareront tout simplement fou et inapte à assumer la présidence). À voir combien Trump est faible et mou, il pourrait même être « convaincu » de démissionner. Je ne les vois pas l’assassiner, simplement parce qu’il n’est pas non plus Kennedy. Après cela, Pence arrive au pouvoir et ce sera présenté à tous comme un événement merveilleux, un rassemblement des élites suivi d’une répression immédiate et sans merci de toute forme d’opposition politique ou de dissidence, qui sera immédiatement étiquetée comme raciste, homophobe, antisémite, terroriste, etc. On trouvera la sale main du « KGB russe » (oui, je sais, le KGB a été dissout en 1991) partout, en particulier chez les libertariens américains (qui seront probablement les seuls à avoir assez de cervelle pour comprendre ce qui se passe). La (pseudo) Gauche jubilera. Si cette façon de procéder déclenche un niveau de résistance inattendu, régional ou social, un 9/11 sous fausse bannière suivi d’une guerre sera le scénario le plus probable (pourquoi renoncer à quelque chose qui a tellement bien marché la première fois ?). À moins qu’ils ne décident de ré-envahir la Grenade ou de donner à Nauru une raclée bien méritée, n’importe quelle guerre plus ou moins réelle entraînera un échec catastrophique pour les États-Unis au point que le recours aux armes nucléaires par les fous néocons pourrait devenir un risque très réel, en particulier si des cibles symboliques, comme des porte-avions, sont frappées (en 1991, lorsque les États-Unis ont envoyé la 82e AB en Irak, il n’y avait rien entre cette troupe d’infanterie légère et les divisions blindées irakiennes. Si les Irakiens avaient attaqué, le plan était d’utiliser des armes nucléaires tactiques. Ensuite tout cela fut rapidement oublié).

Il y a une raison pour laquelle les néocons prospèrent en temps de crise : cela leur permet de se dissimuler derrière le chaos, en particulier s’ils sont ceux qui l’ont provoqué en premier. Cela signifie que tant que les néocons sont proches du pouvoir, ils ne permettront jamais, jamais, que la paix éclate soudain, de peur que les projecteurs soient subitement dirigés sur eux. Chaos, guerre, crises – c’est leur habitat naturel. Pensez-y comme au sous-produit de leur existence. Finalement, bien sûr, ils seront arrêtés et vaincus, comme tous leurs prédécesseurs dans l’Histoire. Mais je frémis lorsque je pense au prix que l’humanité devra payer cette fois-ci.

The Saker

L’article original article a été rédigé pour Unz Review

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Catherine pour le Saker francophone

 

Du "populisme" d'après Laclau, Mouffe, Errejon.

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Du "populisme" d'après Laclau, Mouffe, Errejon

Par

Blog : Le blog de Vincent Présumey

Avertissement d' "euro-synergies": ce texte émane d'une voix de gauche qui s'oppose à l'utilisation par les populistes de gauche de l'oeuvre de Carl Schmitt. Nous affichons cet article pour montrer les arguments de cette gauche radicale qui refuse aujourd'hui, pour de bonnes et de mauvaises raisons, les théories émises par les idéologues de Podemos ou d'autres mouvements postmarxistes.Nous supposons que nos lecteurs pourront faire la part des choses: rendre à Marx ce qui revient à Marx, à Gramsci ce qui revient à Gramsci et à Schmitt ce qui revient à Schmitt. Coïncidentia oppositorum !

* * *

Le "populisme" est à la mode. Voici quelques mois, beaucoup d'adhérents de la "France insoumise" s'insurgeaient contre l'emploi de ce terme à l'égard de leur mouvement, croyant qu'il s'agissait de les amalgamer au Front National, dans la continuité des attaques que nous tous, militants de gauche opposés aux normes de la dite "construction européenne", avons eu à connaître depuis des années. Mais ils ont fini pour la plupart d'entre eux par réaliser que leur chef se réclame du dit "populisme" depuis un certain temps déjà, en tant qu'axe stratégique pour les présidentielles puis pour son mouvement, et leur réponse a changé : elle consiste à dire que les critiques ignorent la profondeur analytique et conceptuelle de la chose, laquelle renvoie aux oeuvres de deux supposés grands penseurs, l'un, décédé, l'argentin Ernesto Laclau, l'autre étant l'universitaire belge Chantal Mouffe.

Un petit livre (rouge ! - aux éditions catholiques du Cerf) est devenu le bréviaire de pas mal d'entre eux, et il est vrai que Construire un peuple, Pour une radicalisation de la démocratie, entretiens entre la théoricienne du "populisme" C. Mouffe et son principal promoteur dans Podemos (1), Inigo Errejon, est réussi au point de vue de la vulgarisation : il donne une version abrégée des conceptions principales de ce courant. Il me servira donc ici de point de départ pour une rapide analyse de ses principaux aspects idéologiques.

Chantal Mouffe et l'essentialisme.

Chantal Mouffe présente comme le résultat de profondes recherches sociologiques et politologiques un certain nombre de truismes que le bon sens connaît fort bien depuis toujours : "les identités politiques ne sont pas données, elles ne répondent pas à une nature par essence, mais sont constamment en construction." Ces formules s'opposent, selon elle, au "marxisme" et aux "marxistes" ainsi qu'à la "social-démocratie". La grande critique du "marxisme" à cet égard a été faite par elle-même et Ernesto Laclau en 1985 dans Hégémonie et stratégie socialiste (2). Le "marxisme" avait "une conception essentialiste qui faisait de l'existence des identités politiques le préalable à leur articulation dans le discours.", à savoir : "un "essentialisme de classe", dans lequel les identités politiques dépendaient de la position de l'acteur social dans les rapports de production, rapports qui déterminent sa conscience."

Dans un premier temps on pourrait penser qu'est visé le déterminisme économique, à l'oeuvre notamment dans le "marxisme" officiel de la seconde Internationale au début du XX° siècle , repris sous une forme aggravée dans les formulations idéologiques liées au stalinisme, déterminisme qui peut s'autoriser de telle ou telle formule de Marx mais certainement pas de l'ensemble de son oeuvre. Seuls deux "marxistes" trouvent grâce aux yeux de C. Mouffe, en tant qu'"hérétiques" supposés et pas en tant que "marxistes", Gramsci et Lukacs. Qu'aussi bien chez Lénine que chez Trotsky ou Rosa Luxembourg la place de l'action politique consciente contredise explicitement tout déterminisme économique semble lui avoir échappé (cette pauvre R. Luxembourg avait bien fait quelques efforts, explique-t-elle, mais "sans y arriver vraiment" !).

Le déterminisme économique, en fait, n'est en rien la cible de Chantal Mouffe. Ce n'est pas tant la supposée "dépendance" de l'identité politique envers les rapports de production qui est appelée par elle "essentialisme", ni une formation de la conscience qui serait directement conditionnée par la place de l'individu dans ces rapports. Ces visions schématiques "marxistes" ne font que lui faciliter la tache, mais ce ne sont pas elles qu'elle vise. C'est la relation entre rapports sociaux et identités politiques, c'est l'idée que les forces politiques correspondent évidemment à des intérêts sociaux pas forcément immédiatement conscients, qui est taxée d' "essentialisme".

Il nous faut faire une petite parenthèse sur ce terme. C. Mouffe en effet, procède à une inversion – Marx aurait peut-être dit : une inversion idéologique ! - dans son emploi.

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Qu'est-ce que l' "essentialisme" ? Depuis Aristote on oppose l'essence d'une chose à ses accidents, mais ceci n'est une opposition que pour les interprètes superficiels - déjà chez Aristote, le nécessaire n'existe pas sans le contingent ni l'essence sans les accidents. La véritable opposition est celle du nominalisme et de l'essentialisme et elle a été exposée et explicitée notamment par les biologistes. "Le chat a des poils parce qu'il est un mammifère" est une proposition banale, essentialiste sans le savoir : le concept de mammifère ne préexiste pas ontologiquement aux individus (3). Dans une démarche scientifique, reposant sur le réalisme – le monde existe indépendamment et antérieurement à ma perception -, il faut se garder, avec une vigilance en éveil, de tout essentialisme, de toute conception centrée sur une norme idéale, de toute confusion entre science et valeur.

Une très belle critique de l'essentialisme se trouve sous la plume de Marx, dans la Sainte Famille (1844) : à la pomme et à la poire réelles que je mange, est substitué le concept de fruit, et pomme et poire deviennent des manifestations du "fruit absolu", chaque chose individuelle devenant l'incarnation d'une abstraction, d'une essence.

L'essentialisation, explicite ou implicite, de l'adversaire ou du contradicteur, est un phénomène courant qui constitue le principal obstacle aux débats argumentés : untel dit ceci parce qu'il est cela, un "marxiste", un "libéral", ou, pire, en raison de sa "nature", de classe, ethnique, de genre, etc (la pensée essentialiste est obligatoire dans le racisme). Ceci évite ou empêche de considérer ce que dit effectivement untel. La critique de l'essentialisme recoupe donc la critique de l'idéalisme et de l'institution d'abstractions figées à titre de modèles explicatifs, mais elle va au delà car elle critique aussi l'explication essentialiste des pensées, opinions et identités elles-mêmes : elle permet un matérialisme non dogmatique.

Il s'agit de rompre avec la classe ouvrière.

Ce que C. Mouffe, elle, dénonce comme "essentialisme" constitue précisément le contraire de l'essentialisme, à savoir le fait d'écarter les explications toutes faites sur les idées des uns et des autres par la référence à un quelconque mot en "isme" permettant de les classifier dans des catégories figées, pour pouvoir accomplir l'effort de prise en compte des réalités sociales et individuelles (les deux allant toujours de pair), des rapports matériels des individus entre eux et avec le monde, non pour ériger ces rapports en une nouvelle "essence", mais pour approcher au plus près la réalité concrète mouvante et contradictoire. Elle essentialise, par contre, le "marxisme", et avec lui la "social-démocratie", leur adressant ce reproche central qui pour elle résume, en fait, leur soi-disant "essentialisme" :

"Leur théorisation était différentes, mais finalement les deux courants ["marxisme" et "social-démocratie"] abordaient le socialisme en fonction des demandes de la classe ouvrière." (je souligne, VP).

La "social-démocratie", ce sont les partis socialistes, social-démocrates, travaillistes, ayant largement dérivés vers le libéralisme. Le "marxisme", c'est ici ce qui est censé s'être situé "à gauche" des précédents, soit, principalement, les partis communistes et apparentés. Pour Chantal Mouffe leur grand défaut était de procéder "en fonction des demandes de la classe ouvrière" (sic). Althussérienne orthodoxe jusque là (et peut-être bien réelle "marxiste essentialiste" ! ), elle aurait pris conscience du problème en raison de son engagement féministe londonien. Sans doute. On notera la double essentialisation a-critique à laquelle elle procède.

Premièrement, les forces politiques issues de la social-démocratie et du stalinisme (qu'il soit permis d'appeler ainsi les catégories essentialisées de C. Mouffe que sont "la social-démocratie" et "le marxisme", on se rapproche ainsi, d'un cran, du réel), représentaient bel et bien la classe ouvrière, et c'est bien là, deuxième point central, ce qu'il leur est reproché.

Exit tout questionnement sur la bureaucratie, la confiscation de la représentation, l'Etat "soviétique", etc. C. Mouffe en rompant avec ce qu'elle considérait comme son "marxisme", n'a pas à faire l'effort de critiquer le rapport politique de subordination et d'instrumentalisation, ni donc de se questionner sur les forces sociales en jeu, des appareils social-démocrates et "communistes" issus du stalinisme, avec la classe ouvrière. Non : le problème, c'est la référence à la classe ouvrière.

Pas de rupture avec les vieux partis en tant qu'appareils bureaucratiques, mais une rupture réelle avec toute référence à la classe ouvrière, et donc avec le mouvement ouvrier. La "critique de l'essentialisme" joue là le rôle classique d'une couverture idéologique : la conscience est proclamée autonome, les classes n'existent pas, donc inventons. Rompre avec "l'essentialisme" voulait dire rompre avec la classe ouvrière. Inventons ! Inventons quoi ? Le "populisme".

Voici le Populisme !

Le populisme fut ainsi défini par Ernesto Laclau dans La raison populiste :

"Un mode d'articulation opérant selon une logique équivalentielle, qui aboutit, par un enchaînement d'équivalences entre une multiplicité de demandes hétérogènes, à créer un peuple."

Sous ce verbiage impressionnant, voire intimidant, on pourrait penser qu'on a une démarche pragmatique assez simple, voire cynique, somme toute :

"L'idée des néo-populistes, c'est d'allier des luttes locales et a priori sans lien, comme par exemple celle pour le mariage homosexuel et celle contre la construction d'un aéroport et celle contre la fermeture d'une école maternelle. Chaque lutte possède un ennemi local (les cathos intégristes, les promoteurs immobiliers, la mairie de droite). Plus on agrège des luttes ensemble, moins ce qui "nous" relie a de substance, mis à part celle d'être en lutte contre une série d'ennemis tout aussi protéiformes. On a donné le nom de peuple, ou "les gens", pour décrire le nous, et celui des élites pour décrire l'ennemi. Ça permet de mobiliser toutes ces luttes dans un front large. Donc c'est pas si compliqué que ça, la formule est pas si obscure que ça en contexte, la stratégie fonctionne pour gagner des élections (voir Syriza, Podemos, Revolution Ciudadana) en évitant la fragmentation qui caractérise la gauche de la gauche depuis longtemps." (je recopie ici une intervention dans un débat sur Facebook).

Mais aucun des exemples donnés ici, et on pourrait en ajouter d'autres, ne s'est construit en réalité de cette manière. En ce qui concerne Podemos, il y a eu initiative politique d'un groupe, dans le contexte créé par les mouvements massifs d' "indignés" occupant les places publiques en 2012, mais il ne s'agit pas de l'expression politique directe de ce mouvement, ni de la fédération de luttes "sans lien entre elles". C. Mouffe et I. Errejon sont pleinement d'accord et se félicitent du fait que "l'initiative de Podemos est lancée sans aucune forme de consultation préalable entre les mouvements, ni les assemblées, ni avec les indignés." Il ne fallait surtout pas soumettre cette initiative à la discussion ! Le mode d'articulation dont parle Laclau n'est pas la fédération démocratique de mouvements divers. Au demeurant, ces mouvements étaient déjà articulés dans le 15M et les Indignés, précisément parce qu'ils n'étaient pas sans liens entre eux, mais que tous étaient des réactions sociales aux attaques capitalistes – "essentialisme" "marxiste" ! La question de leur représentation politique se posait publiquement, ouvertement, en Espagne depuis 2012. Comme l'avoue très franchement Errejon, Podemos en tant que mouvement "populiste" n'a pas été pensé et fondé pour assurer démocratiquement cette représentation. De fait, il n'aurait pas agi autrement si l'intention avait été de court-circuiter et de confisquer cette représentation le plus vite possible (4).

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Les modes idéologiques actuelles à l'extrême-gauche ne facilitent pas, il est vrai, la compréhension critique de ce dont il s'agit réellement là. Ainsi, le terme d' "intersectionnalité" peut être facilement combiné aux "modes d'articulation" à la Mouffe-Laclau. Rien n'existerait "par essence", ni classes, ni genres, ni nations, tout serait "construction sociale et langagière", croyance qui constitue justement le plus sûr moyen de faire de l'essentialisme réel, celui que critiquait Marx il y a un siècle et demi, et que critiquent les biologistes aujourd'hui : cataloguer des "ismes" et des "phobies" les uns à côté des autres ("classisme", "sexisme", "homophobie", "islamophobie", "spécisme" ... (5)) en éclatant toute compréhension unifiée de la société et des rapports de production, ce qui permet éventuellement d'y faire son marché et de choisir son "isme" et sa "phobie" (6).

Au fond, Laclau et Mouffe ne font-ils pas de l' "intersectionnalité" ? Certes, mais avec un petit quelque chose de plus assez éclairant sur les confusions possibles autour de cette notion.

Deux termes clefs sont présents dans la formulation fumeuse de Laclau citée ci-dessus. Les "demandes" sont "hétérogènes", ce qui peut vouloir dire plus encore que sans lien apparent (mais avec un lien social sous-jacent), comme présenté ci-dessus par l'intervenant sur Facebook. Elles peuvent être, même, et elles le sont chez Laclau – comme elles l'étaient dans le mouvement politique qui a toujours été le sien : le péronisme de gauche – contradictoires, opposées.

C'est-à-dire, en termes soi-disant "essentialistes", qu'elles peuvent émaner de groupes sociaux aux intérêts opposés. Le "mode d'articulation" façon Laclau associe des intérêts opposés. Et il les associe dans "un peuple", seconde notion clef.

Combinons tout cela : il s'agit d'unir des intérêts sociaux opposés dans un seul et même "peuple". Dit comme cela, c'est certes beaucoup moins original ...

"Nous" contre "Eux".

Chez Laclau, ce dont il vient d'être question est la plupart du temps présenté comme une description des pratiques socio-politiques effectives, surtout dans des sociétés destructurées par le néolibéralisme comme celles d'Amérique du Sud, plus que comme une méthode préconisée pour construire des organisations politiques de masse. De Peron à Christina Kirchner, présidente néo-péroniste de l'Argentine qui lui rendra un hommage appuyé à sa mort en 2004, en passant par Chavez, Morales, Correa ..., mais aussi des rassembleurs de "droite", voire néolibéraux comme Fujimori au Pérou, le "mode d'articulation" à la Laclau a pu être fréquemment identifié, au point de friser la banalité sans contenu.

Mouffe entend, sur ces fondements, définir une manière de "produire du politique" expression synonyme ici du "construire un peuple" de Laclau : "Il me paraît fondamental de comprendre que la politique consiste à créer un "nous" et que ça implique nécessairement de le distinguer d'un "eux". Le sujet politique collectif (le "peuple") se constitue en désignant, en affrontant, en détestant, un ennemi : c'est ce qui fait son identité, puisque lui-même est formé de groupes aux intérêts hétérogènes voire opposés. L'ennemi est perçu comme celui qui vous fait du mal, mais sa définition ne doit pas être "essentialiste", comme de bien entendu : il n'est donc pas défini, mais décrit, et ne sera donc pas forcément, un groupe exploiteur et/ou oppresseur. Juste un ennemi.

Nous touchons là à l'apport plus propre à C. Mouffe. Elle a péché cette brillante trouvaille chez un illustre "penseur du politique" : Carl Schmitt. Il est permis de dire, l'ignorance ne servant de rien à personne (Spinoza), que chez Carl Schmitt, le "nous" était le Volk germanique, le "eux" la juiverie internationale (7). Carl Schmitt était le principal théoricien du "politique" et du droit, ou du non-droit, de l'Etat national-socialiste allemand entre 1933 et 1945. Certes, on ne saurait voir là une sorte de principe de contre-autorité qui interdirait d'étudier ou de se servir de Carl Schmitt. Il faut l'étudier, mais sans être dupe. Or, dans Construire un peuple, C. Mouffe, I. Errejon et l'éditeur évitent soigneusement d'informer le lecteur de ces données élémentaires sur le supposé grand penseur dont il est ici question. N'ayons pas la naïveté de croire qu'ils ont supposé les lecteurs tous assez cultivés pour savoir de qui il retournait. La jeune lectrice ou le jeune lecteur "insoumis" pourra facilement s'imaginer que Carl Schmitt était un grand "critique du libéralisme", et l'ignorance à cet égard se manifeste même chez de possibles lecteurs d'un âge plus canonique (8).

Le leader charismatique.

L'addition d'intérêts hétérogènes construit "un peuple" en se définissant comme un "nous" contre un "eux", et en se rassemblant autour de la figure d'un chef charismatique :

"Pour créer une volonté collective à partir de demandes hétérogènes, il faut un personnage qui puisse représenter leur unité, je crois donc qu'il ne peut pas y avoir de moment populiste sans leader, c'est évident." - un leader "charismatique".

Un peuple, un ennemi, un leader !

Sa relation à la base est autoritaire dans le cas du "populisme de droite" – et de mentionner Marine Le Pen. Mais il peut y avoir "un autre type de relation, moins vertical" ... sans plus de précisions, et l"horizontalité insoumise" en la matière n'a convaincu que les convaincus ...

Pour appuyer ces propos de C. Mouffe, I. Errejon pense opportun de citer le dirigeant anarchiste espagnol Buenaventura Durruti. L'exemple, comme le seraient tous les exemples pris dans l'histoire du mouvement ouvrier à l'exception partielle de Ferdinand Lassalle, est mal choisi, car ici la lutte commune (et non les "demandes hétérogènes" !), et l'organisation, préexistent au dirigeant reconnu comme tel. Dans le schéma "populiste" le chef est au contraire un identifiant nécessaire et donc préalable, puisque les "demandes" sont "hétérogènes" : la figure du chef et la figure de l'ennemi sont l'une et l'autre indispensables.

L'agonisme "démocratique".

Parvenu à ce stade, le sympathisant du "populisme" ou du "populisme de gauche" s'estimera sans doute en droit de protester :

"Vous êtes en train de nous tailler un costard qui suggère fortement que des mouvements comme la France insoumise sont des hordes fédérées par un Chef, contre une représentation de l'Ennemi, visant à fonder un Peuple dans lequel des intérêts – des intérêts de classe - hétérogènes, coexistent. Vous êtes en train de nous faire croire que c'est comme Mussolini. Mais vous mentez, car C. Mouffe dit bien qu'elle pense "avec et contre" Schmitt, sa vision du politique se situant dans le cadre de la démocratie pluraliste. Aucun confusion avec le fascisme n'est donc permise."

Il est exact que, à ce stade, les caractéristiques énumérées se prêtent fort bien à la description du fascisme lors de son émergence. Précisons toutefois que je ne me suis pas livré ici à un exercice autre que l'analyse du discours des théoriciens du "populisme" sur lui-même. Ni Podemos, ni la FI, ni le M5S italien, n'ont été ici analysés en eux-mêmes par leur place dans les rapports sociaux et politiques réels (de manière "marxiste essentialiste" !). Nous en sommes encore à l'analyse du discours et de la théorie. Et il est vrai qu'à ce stade, c'est en effet assez "inquiétant" !

Mais rassurons-nous donc, C. Mouffe, qui "pense" avec C. Schmitt, ne préconise pas de détruire quelque ennemi que ce soit par la violence, mais seulement d'instaurer temporairement, par la voie des urnes, une "hégémonie" nouvelle. Elle prend soin de distinguer l'antagonisme de Schmitt de ce qu'elle appelle l'agonisme de la démocratie pluraliste, qu'elle entend donc préserver. Nous voila rassurés ... mais "pensons" un peu, nous aussi, "avec et contre" C. Mouffe !

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L'agon, c'est la compétition chez les citoyens grecs de l'Antiquité, fort conflictuelle, mais se situant dans le champ de la confrontation politique, rhétorique ... ou sportive. Il ne devait pas dégénérer en stasis, en guerre civile - mais c'est arrivé, souvent. La joute politique agonistique fait vivre la démocratie dans la cité en donnant forme aux conflits, sans jamais détruire la cité, ce qui se produit lorsque l'un des groupes en compétition – le démos, l'aristocratie, les nouveaux riches ...- entreprend de faire prévaloir radicalement ses intérêts. Pour être précis, l'agon évite d'entrer dans la voie de la réalisation du partage des terres et de l'abolition des dettes, ces deux revendications révolutionnaires du monde antique et au delà, qui s'accompagnent souvent, qui plus est, lorsque tel ou tel groupe entreprend de les satisfaire, de la libération collective d'esclaves. Historiquement l'exemple romain est intéressant : vers 130-120 av. J.C., les Gracques, voulant restaurer un corps civique étrillé par les inégalités, sont entrés dans la voie du partage des terres et de l'abolition des dettes. Leurs adversaires aristocratiques ont déclenché contre eux les guerres civiles romaines, au nom de la préservation de la république, conduisant à sa liquidation après des décennies de guerres généralisées dans toute la Méditerranée. L'ordre agonistique a été sauvé de la révolution sociale ... au prix de sa disparition. La compétition politique a disparu, remplacée par les joutes de rhéteurs et les jeux du cirque.

Le sens précis de la démocratie pluraliste maintenue par la confrontation agonistique, mais non antagonique, selon C. Mouffe, est que jamais le cadre social de celle-ci, que serait le capitalisme, ne prendra fin. I. Errejon enfonce le clou : le "libéralisme" veut mettre fin au conflit et donc à la politique, et le "marxisme" veut abolir "la contradiction capital-travail", passant à des "sociétés sans politique". Donc : si nous voulons préserver la politique, n'abolissons pas la contradiction capital-travail (on comprend mieux que le populisme soit disposé à être tout ce que l'on voudra, sauf une organisation de classe).

Qu'il y ait là une réaction contre de nombreux discours "marxistes", et aussi utopistes ou anarchistes, annonçant une société sans classe, ni Etat, ni politique, sans doute. Mais enfin, nous avons affaire à des gens qui se prévalent de leur capacité à "penser", et à "penser" "avec et contre", s'il vous plaît ! La notion d'"agonisme" opposée à "antagonisme" provient, disions-nous, des anciens Grecs, chez lesquels il n'y avait pas de "contradiction capital-travail". Preuve qu'on peut avoir de la "politique" sans celle-ci, non ? Que le réglement de cette contradiction là doive mettre fin au politique, au débat, aux confrontations d'intérêts, d'idées et d'objectifs, demanderait à être démontré, et ne l'a jamais été (y compris par ceux qui souhaitaient cette eschatologie). En somme, C. Mouffe et I. Errejon, ces "post-marxistes", conservent précieusement par devers eux une croyance, et une seule, de l'ancien mouvement ouvrier : celle selon laquelle en finir avec le capitalisme mettrait fin à la politique. Peu importe qu'ils tiennent la chose pour impossible ou pour dangereusement possible, le résultat est le même, puisque cette croyance devient chez eux un repoussoir. Au service d'une orientation politique précise : en finir avec le mouvement ouvrier, ne plus représenter d'intérêts de classe, unir des intérêts de classe opposés, et donc, préserver le capitalisme.

Or, il se trouve que le compère Carl Schmitt, sur ce point, était tout à fait d'accord. La contradiction capital-travail n'était pas son sujet et il entendait clairement maintenir le capitalisme. Sauf que chez lui, l'union du "peuple" sous un "chef" contre un "ennemi", maintenant au passage le capitalisme, détruisait sans états-d'âmes la démocratie pluraliste et même libérale. Cela s'appelait, permettons nous encore l'impolitesse de le rappeler, le national-socialisme, abrégé en nazisme, n'est-ce pas.

Aucun doute sur le fait que C. Mouffe est pour la démocratie pluraliste et donc qu'à ce titre, elle est bien "contre" son maître C. Schmitt. Mais démocratie pluraliste et capitalisme pour elle font bloc, sont associés. Donc, maintenir la démocratie pluraliste implique de maintenir le capitalisme, même si elle n'insiste pas trop, se contentant en général de sous-entendre ce point comme une évidence qui devrait aller de soi. Son "populisme", qui est, sinon "de gauche", en tout cas pas "de droite", se maintiendrait ainsi dans les limites d'une confrontation rigoureuse et animée, débordant la bienséance libérale, mais toujours civilisé. Pas de sang.

Qu'il soit permis d'avoir un doute, non pas sur la sincérité de l'attachement de C. Mouffe à la démocratie, mais sur le fait qu'on puisse rester civilisé en galvanisant des foules derrière un chef et contre un ennemi, tout en préservant le capitalisme. De ce point de vue, l'expérience de plusieurs gouvernements de gauche latino-américains est importante, particulièrement celle du Venezuela, qui, sous Chavez, était resté, voire véritablement devenu, une démocratie pluraliste. Mais sous Maduro ... non seulement le capitalisme, mais le paiement des dividendes aux actionnaires et créanciers impérialistes, sont préservés. Quand à la démocratie pluraliste ...

D'ailleurs C. Mouffe, devant les élans "antagonistes" d'I. Errejon qui compare la passion politique contre l'ennemi à celle des bandes de supporters d'un match de foot – une comparaison signifiante, nous y reviendrons -, lesquelles "'s'entre-tuent parfois", concède que "l'agonisme n'élimine pas l'antagonisme, c'est une façon de le sublimer." Des régimes qui "subliment" la passion de foules que l'on ne peut satisfaire sur le fond car le capital et son accumulation sont maintenus et poursuivis, il y en a eu ... et leur degré de violence, pas "antagonique" envers le capital, s'est avéré "antagonique" envers la civilisation et la culture humaines.

Nous ne sommes donc pas rassurés par la profession de foi démocrate-pluraliste "avec et contre" C. Schmitt de C. Mouffe.

Soyez quand même rassurés, notre ADN est antifasciste !

Errejon précise : "Pour nous, l'adversaire ce sont ceux d'en haut qui ont confisqué la démocratie, pas ceux d'en bas, sous prétexte qu'ils viendraient d'autres pays ou qu'ils auraient une autre couleur de peau. Ceux qui auraient ce genre d'idées, pas question de négocier ni de discuter avec eux ; pour nous, c'est une frontière infranchissable."

Avec les fascistes, racistes et xénophobes, il entend avoir des rapports "antagonistes" et pas "agoniques".

Dont acte. Mais il y a un talon d'Achille. C. Mouffe le fait ressortir elle-même. Elle explique d'abord que si "la confrontation peuple/caste" est bien de nature "agonistique", ceci signifiant clairement "qu'il ne s'agit pas d'essayer d'en finir avec la "caste" par une révolution ou un coup d'Etat" (et donc qu'il ne s'agit pas d'en finir avec elle d'une façon générale, car la "démocratie pluraliste" supposant la "confrontation agonistique" aucun des deux camps opposés ne doit être éliminé, tout au plus peuvent-ils se transformer en d'autres termes contradictoires opposés). Ces précisions étant apportées, elle demande à I. Errejon : "qui sont ceux de la caste" ?

"Leur indéfinition même fait leur pouvoir mobilisateur", répond ce dernier. Si nous étions rassurés, nous ne le sommes plus.

La "caste" et "l'oligarchie" sont les termes qui désignent, dans les trois mouvements "populistes" d'Europe occidentale, nonobstant leurs différences, que sont Podemos, la FI et le M5S, la figure de l'ennemi. Dans les deux premiers d'entre eux, peut-être même aussi dans le troisième, nul doute que ce sont les capitalistes qui sont perçus ainsi par beaucoup d'adhérents de base. L' "essentialisme" a la vie dure, forcément puisqu'il s'agit des rapports sociaux réels ... Mais dans le discours des chefs, il ne s'agit pas du capital, mais seulement de sa couche supérieure, le capital financier et boursier, lequel n'aurait pourtant aucune existence si le capital dit "productif" ne l'engendrait pas et ne recourrait pas à lui en permanence. La dénonciation de la "caste" est donc une formulation ambigüe qui se nourrit de l'existence du capital financier. Lui sont agrégés les politiciens et les gros acteurs médiatiques. Il s'agit là d'une représentation fétichisée, qui fantasme l'ennemi dans la figure du riche médiatique. Elle est indissociable des représentations traditionnelles contre la "finance cosmopolite", c'est-à-dire des représentations antisémites qui s'exprimaient ouvertement avant 1945, et à nouveau aujourd'hui dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale. Il est indispensable de dire et de comprendre cela pour caractériser les "populismes". En faisant ce constat, personne n'a traité I. Errejon ou J.L. Mélenchon d'antisémite. Toute tentative d'interdire que cette question soit abordée au motif que ce serait malséant, est une tentative d'interdire tout débat démocratique sérieux sur ce à quoi nous avons effectivement affaire (9).

Plus généralement la figure de l'ennemi est plastique et évolutive, ce qui semble beaucoup plaire à I. Errejon. Lui-même ne fera jamais d'un groupe ethnique ou national son ennemi, pas de doutes là-dessus. Mais la méthode de mobilisation politique qu'il théorise et promeut ne comporte en elle-même aucun garde-fou contre cela. Au contraire, en suscitant à la fois la "passion" dans la dénonciation de "la caste", sans que le but soit pour autant de transformer les conditions sociales qui fondent l'existence de la dite "caste", elle est susceptible de porter à son paroxysme passion et frustration en même temps. Dans la société capitaliste, de telles contradictions politiques ne se résolvent en général que par la désignation de boucs émissaires ne faisant pas partie du coeur de la classe dominante.

A propos du "patriotisme".

La métaphore favorite d'I. Errejon pour décrire ce que doit être la mobilisation de la foule rassemblée contre la caste est le match de foot. C'est plus qu'une métaphore : les "passions" doivent être mobilisées, explique C. Mouffe – d'autant plus qu'il s'agit d'associer des couches que leurs intérêts pourraient opposer. Dans un cadre de pensée présenté comme rationnel, le congédiement des conditions sociales concrètes en tant qu'"essentialisme" ouvre grand la porte à l'irrationnel, non pas à cet irrationnel qui est en chacun de nous, non pas aux émotions et passions d'amour et de colère qui animent évidemment tout mouvement social vivant, mais bien à l'irrationnel proprement dit, la galvanisation autour du Chef charismatique, la célébration du drapeau – I. Errejon est en quête d'un "drapeau", de l'objet -, la sensation des individus fusionnant dans le slogan, le cri, l'émulation du match. Toute une thématique de "la foule" qui remonte à Gustave Le Bon refait surface ici, qui n'est pas la même chose que la foule constituée, marchant à la lutte, faite d'individus conscients ou accédant à la conscience, de la manifestation "ouvrière", laquelle n'est pas pour autant sans chaleur et souffle.

Au final, le "peuple" qu'il s'agit de "construire" est déjà là, c'est celui des Etats-nations à défendre contre le "mondialisme" de la "caste" - cette problématique là est peut-être plus présente chez I. Errejon que chez C. Mouffe, de même que son appétence pour "la plèbe". Il me semble, dans ce cadre, significatif que les termes "patrie" et "patriotisme" soient utilisés par eux, préférentiellement à "nation". Cette évolution se retrouve chez J.L. Mélenchon, où l'idée nationale républicaine et égalitaire se mélange et fait de plus en plus place à un pathos émotionnel autour de "la patrie", terme qui renvoie à la filiation et au sol. La terre, les morts, la colline inspirée ... le sang, sont-ils si loin ?

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Qu'il soit au moins permis de poser la question. Cela d'autant plus que la non mise en cause de la "démocratie pluraliste" équivaut de fait au maintien des Etats existants. En France, J.L. Mélenchon est un défenseur conséquent des intérêts impérialistes "nationaux". En Espagne, I. Errejon est gêné et contourné envers l'Etat espagnol. Mais, conséquent, il a pris la décision de l'appeler "Espagne" et de laisser de côté la question de la monarchie. Catalogne, Pays Basque et Galicie font donc partie de "l'Espagne", même si I. Errejon se réserve une marge de manoeuvre sur ces questions.

Ils ont bon dos ...

Ajoutons rapidement quelques remarques sur les références de nos penseurs. J'en ai mentionné une qui me semble de loin la plus sérieuse et la plus problématique : Carl Schmitt. Mais celui dont on aime à prononcer le nom, comme s'il était un label de pensée profonde, c'est "Gramsci". On pourrait dire que nous assistons à la mise en scène d'une essentialisation de Gramsci ...

Il est vrai que ceci n'a rien de nouveau. Dans le PC italien de Palmiro Togliatti, qu'I. Errejon invoque régulièrement comme le grand exemple passé de réussite "national-populaire", avait commencé la fétichisation de "Gramsci" au détriment de sa pensée impossible à mettre en cage, elle. C. Mouffe sait cependant très bien à quoi s'en tenir et elle a la franchise de le dire :

" ... nous reprenons son idée de "guerre de position", la lutte à l'intérieur des institutions, mais Gramsci pensait que c'était en préparation de la "guerre de mouvement", lors de la rupture révolutionnaire. Et ça, nous l'avons laissé de côté." En effet ; et de plus la "guerre de position" de Gramsci est loin de se réduire à "la lutte à l'intérieur des institutions".

Mouffe poursuit : "Un autre exemple est que le noyau central d'une hégémonie doit toujours être une classe fondamentale, et nous avons écarté cette idée."

Que reste-t-il alors du révolutionnaire prolétarien et marxiste Antonio Gramsci ? Rien, si ce n'est des expressions qui font intelligent, telles que l'assaisonnement à tout propos d'un peu de "guerre de position". C. Mouffe et I.Errejon sont ceci dit convaincus que "si Gramsci avait vécu à notre époque, il serait arrivé à une conception semblable à la notre" !

Cette affirmation nous apprend beaucoup sur la psychologie sociale (ah,"essentialisme", quand tu nous tiens ...) de Mouffe et Errejon. Le "marxisme" dont ils ont hérité dans leur jeunesse, résultat de décennies d'impasses politiques et bureaucratiques, était d'une telle fadeur que c'est sans doute un sentiment de libération intellectuelle qui les habite, et se complète d'un sentiment universitaire de supériorité, une fois qu'ils ont rompu avec leur fétiche, "l'essentialisme", et que licence leur est donner de raconter ce qu'ils veulent.

Le traitement de Gramsci est central. Nous le retrouvons avec quelques antiennes sur Hegel dont le "travail du négatif" est assimilé à la construction du peuple contre "eux" sans que jamais la négation ne s'arrête, car, c'est bien connu, il ne faut surtout pas mener la lutte à son terme. Et nous le retrouvons envers Machiavel, tantôt avec la thématique du nouveau Prince qui construit un peuple, une véritable idée machiavélienne qui conseille d'ailleurs au dit Prince de faire une révolution sociale pour cela, tantôt avec celle de la lutte agonistique des dominants et des dominés dans la cité, dont on oublie un peu vite que Machiavel la fait persister au moyen du "retour au principe" de la république, une rinovazione ou une réformation qui est à l'origine du mot "révolution", faute de laquelle la république se corrompt et meurt.

Du réformisme ?

Daniel Tanuro, dans une contribution dont je puis reprendre la plupart des termes (11), conclut ainsi sur ce supposé "populisme" :

"Il [ce "pauvre Gramsci"] doit se retourner dans sa tombe car ce que Mouffe propose est ce que la social-démocratie a prétendu faire… et qui l’a transformée en social-libéralisme. "

Je crois toutefois qu'il est nécessaire de pousser le bouchon un peu plus loin. Le réformisme était un courant du mouvement ouvrier qui préconisait une évolution progressive. Il est peu à peu devenu un non-réformisme, rallié aux contre-réformes dites libérales. Le "populisme" reprend en effet la thématique réformiste, refusant la révolution ou l'appelant "révolution citoyenne". Mais ce n'est pas une simple reprise. D'une part, il se présente comme la réponse à la corruption des vieux partis issus du mouvement ouvrier, et cette réponse consiste à "construire le peuple", au lieu de, et contre, le fait d'agir pour la représentation politique du prolétariat. D'autre part, il y met une chaleur "plébéienne", comme dirait Errejon, "patriotique", faisant appel à la notion centrale d' "ordre", qui le situe, si l'on veut faire des rapprochements historiques, non comme une résurgence du réformisme d'un Blum ou d'un Huysmans, certainement pas, mais comme un courant "néo" au sens de Marcel Déat en 1932 (12). Cela ne veut pas dire qu'on affirme qu'il finira de la même façon. Mais c'est un droit et un devoir imprescriptibles que de mettre en débat ces éléments, un droit et un devoir envers la génération de maintenant.

VP, le 24/08/2017.

Notes:

(1) Errejon est le théoricien mais pas le chef charismatique, qui est Pablo Iglesias. Il est cependant important de noter que Podemos, par rapport à la FI et au M5S, reste l'organisation qui ressemble le plus à un parti au bon sens du terme. Cela tient au fait qu'un mouvement social l'a précédé et a permis son émergence, et que des courants existent de fait en son sein, différences qui ne sont pas négligeables.

(2) Faire de l'idéologie un facteur autonome était déjà un thème central de Laclau en 1977 dans Politics and Ideology in Marxist Theory, New Lefts Books éd.

(3) Sur la critique de l'essentialisme par les biologistes de l'évolution, qui n'a rien à voir avec l'emploi de ce terme chez Mouffe, voir le Guide critique de l'évolution, sous la direction de G. Lecointre, Belin, 2009.

(4) Errejon est naturellement convaincu que si l'initiative n'avait pas été prise alors, aucune formation politique nouvelle n'aurait vu le jour. Il est vrai que les fondateurs de Podemos ont occupé le vide laissé par gauche et extrême-gauche traditionnelles. Mais il est vrai aussi que depuis 2012 la question d'une nouvelle formation politique était posée ouvertement et massivement en Espagne.

(5) Pour des raisons qu'il serait trop long de développer ici, le mot "racisme" est par contre de moins en moins présent dans ces énumérations, qui mettent à sa place notamment l'islamophobie.

(6) Le PIR (Parti des Indigènes de la République) dit rejeter l' "intersectionnalité". En fait il choisit un seul groupe ethno-religieux au nom duquel toute forme d'oppression est pour lui légitime.

(7) "Il est permis de le dire". Car, comme de longue date pour le nazi philosophe Martin Heidegger, il n'est en fait pas permis de le dire dans certains cercles et publications. Il est d'ailleurs à craindre que la mode "populiste" n'entraîne une mode des idées soi-disant profondes de Carl Schmitt, le nazi juriste.

(8) http://clubpolitiquebastille.org/spip.php?article197 Charles Jérémie écrit, pour jeter l'anathème sur mon "auvergnate" personne ("Vincent Présumey écrit beaucoup de sa bonne Auvergne, parfois des choses intéressantes."), que "Ainsi, faire découler de Chantal Mouffe, Carl Schmitt and Co un possible antisémitisme est tout à fait insensé. Imbuvable." . Que penser d'un "ashkénaze" prenant la défense de ... Carl Schmitt contre un "auvergnat"!? Il est vrai qu'on apprend dans le même article que "En France dans le mouvement ouvrier, il n’y a qu’un exemple de contamination antisémite.", celui des néos, et encore seulement à la fin des années trente ! Décidément, oui, "L'ignorance n'a jamais servi de rien à personne" (Spinoza).

(9) Tel est bien le sens de l'interdit jeté par C.Jérémie contre la soi-disant accusation d'antisémitisme envers Mélenchon, dans l'article en lien à la note précédente. "Stigmatiser me lasse", écrit-il plus haut. Il doit donc ressentir une grande lassitude.

(11)

https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/120817/le-mom...

(12)

https://blogs.mediapart.fr/robert-duguet/blog/040817/l-hi...

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jeudi, 24 août 2017

Tendances lourdes du djihadisme

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Tendances lourdes du djihadisme

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

La même semaine : deux attentats à la voiture-bélier en Catalogne (plus un probablement manqué avec des bonbonnes de gaz), des agressions au poignard en Finlande et en Sibérie, tout cela revendiqué ou attribué à l’État islamique. Si l’on suit les données fournies par le Monde, 87 personnes ont déjà péri cette année en Europe (dont un tiers au Royaume-Uni), pas toutes du fait de l’islamisme, puisque ces données tiennent compte des attentats kurdes en Turquie.

Si l'on élargit la perspective, en prenant les chiffres globaux publiés par le National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terorrism, l'année dernière, il y a eu de par le monde 13.400 attaques terroristes tuant 34.000 personnes. mais, parmi celles-ci, les attentats commandités par l'EI, menées par des organisations ralliées ou simplement inspirées par Daech auraient tué 11.700 personnes (dont, il est vrai, 4.400 auteurs des attentats, ce qui prouve qu'il n'est pas très difficile de trouver des kamikazes). Pour une organisation dite agonisante et contre laquelle se dressent les soixante plus grandes puissances mondiales plus un nombre impressionnant de groupes armés....

Pour le dire autrement, si les tendances se prolongent, il faut s’attendre de plus en plus a) à ce que des islamistes attaquent dans la rue à l’arme blanche b) à ce qu’il y ait encore des voitures-bélier c) à ce que des djihadistes continuent quand même à perpétrer des attentats à l’arme à feu ou à l’explosif en Europe.

Sur le dernier point - même si l’on compare - en terme de l'efficacité la plus cynique, disons l’attaque à la Kalachnikov sur les Champs-Élysées à la fusillade du Bataclan ou l’explosion de Manchester (22 morts dans une foule très dense) à la période des attentats à l’explosif à Londres en 2005 (al Qaïda à l’époque), l’emploi des armes « par nature » (armes automatiques difficiles à se procurer, explosifs dangereux à fabriquer) semble plus rare et moins mortel.

Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il y ait eu, comme à Marseille, des arrestations d’artificiers « juste à temps ». Autres explications possibles : l’État islamique sur le point d’être écrasé sur son propre territoire ne peut plus envoyer des commandos aguerris sur le front et/ou préfère encourager des initiatives économiques en termes de préparation (prendre sa voiture ne demande pas une énorme planification), à la portée de ceux qui n’ont pas fait la hijrah (aller sur la terre du califat). Soit Daech n’est plus guère en mesure d’organiser des opérations lourdes et sophistiquées, soit il considère comme tout aussi rentable d’inspirer des gens qui prendront des initiatives, même avec de moyens modestes, de façon décentralisée, et souvent avec autant d’impact médiatique.

Le raisonnement qui précède pourrait se retourner si, une fois le califat territorialement écrasé, quelques milliers de combattants européens « foreign fighters » revenaient en Europe. Même en retirant ceux qui seraient découragés par des mois d’horreur et ceux qui iraient en prison (où ils feraient sans doute du prosélytisme avec tout le prestige de leur expérience du front), cela pourrait laisser la place pour des attentats menés par des vétérans peu désireux de revenir à notre vivre-ensemble.

Dans tous les cas, nous sommes confrontés à une situation inédite : il y aura dans notre pays (ou susceptibles d’en franchir les frontières), des milliers de gens qui ne passeront pas tous à l’acte mais qui estimeront qu’il est juste et nécessaire de tuer de policiers, des militaires ou des passants pris au hasard. Mais aussi de périr dans l’action et de gagner ainsi le paradis des martyrs, tout en vengeant les persécutions dont les Européens seraient collectivement coupables à l’égard des musulmans. Il faut peut-être s’attendre à lire tous les deux mois environs que quelqu’un s’est précipité avec un couteau ou qu’une voiture a foncé sur la foule… Tous ces attentats ne seront pas forcément mortels, mais en dépit d’un taux d’échecs, ils contribueront à une sinistre routine. En écrivant ce terme nous pensons au livre « Terrorisme et routine » (1880) du russe Romanchenko qui théorisait une violence anti-étatique et justifiait l’attentat. Si l’on se souvient que de 1878 (attentat de Véra Zassoulitch contre le général Trepov) jusqu’à un attentat social-révolutionnaire contre Lénine en 1918, la Russie a connu des centaines de morts par attentats, il faut prendre l’expression routine au sérieux et se dire qu’un cycle terroriste peut durer longtemps.
Globalement, il y a quatre façons de finir pour les mouvements terroristes
Ils gagnent
Ils deviennent une force politique classique et négocient
La répression en vient à bout
Le mouvement s’épuise par découragement ou fautes d’objectifs historiques.

L’hypothèse d’une victoire des djihadistes semble impossible dans la mesure où l’est leur objectif proclamé, l’extension du califat à la Terre entière et la conversion de tous les hommes. La transformation de l’EI en mouvement politique légal ou en force armée négociant un accord avec ses adversaires avant de déposer les armes contre compensation ne paraît pas non plus très proche.

La répression ? Il fut certes possible d’arrêter à peu près tous les membres de l’Armée rouge japonaise ou d’Action Directe en France mais ce raisonnement s’applique mal à notre pays aujourd’hui. Difficile à transposer 18.500 signalements pour radicalisation en 2017, qui certes ne commettront pas tous d’attentats, mais qui ne font pas partie d’une seule organisation susceptible d’être décapitée un jour, qui se réunit, planifie ses actions, etc., avec de petits groupes prenant des initiatives de façon plutôt autonome.

Reste l’idée du renoncement. Nous ne l’obtiendrons pas par une déradicalisation que nous sommes aussi peu capables de définir que de pratiquer avec succès (le dernier centre de déradicalisation vient de fermer faute de clients et de résultats). Quant au contre-discours dont nous avons fait la critique sur ce site, il semble incapable de sortir de trois figures récurrentes : 1) ils vous mentent 2) ils vous lavent le cerveau, 3) les musulmans s’en désolidarisent. Cette rhétorique ne fonctionne guère avec des gens qui se réfèrent à une doctrine structurée qui, sur la base de hadiths et d’interprétations théologiques littéralistes qui remontent au hanbalisme et qui, dans tous les cas, ne croient pas un mot de ce que disent les mécréants et les musulmans « hypocrites ».

En attendant d’avoir appris à mener la lutte idéologique qui transformerait leur logiciel, nous en sommes réduits à compter sur l’effet de lassitude ou de découragement. C’est une équation à au moins deux inconnues, en prenant pour hypothèse que la califat finira bien par tomber et perdre toute implantation territoriale.

Que deviendront les anciens combattants, notamment français ou francophones ? Ceux qui n’auront pas été tués sur place auront le choix entre continuer à combattre dans la région (en Libye, par exemple) sous les mêmes couleurs, rejoindre d’autres groupes djihadistes et éventuellement contribuer à donner une seconde jeunesse à la franchise al Qaïda, retourner en Europe au risque de la prison (où ils recruteront ?), passer entre les mailles du filet, rester salafistes mais « quiétistes » en renonçant à la violence armée remonter des cellules en Europe… Peu d’entre eux en revenant se convertiront aux valeurs de la République et de la laïcité.

Mais l’autre question est d’ordre symbolique : l’effet de la chute de l’EI pour des gens qui ont précisément été attirés par son utopie : fonder le califat des vrais croyants destiné à conquérir la Terre et venger tous les torts subis par les croyants. Si la promesse n’est pas tenue, les sympathisants vont-ils se tourner vers d’autres formes d’islamisme ? Ou croire, comme les y incite le discours de Daech, à ne voir là que la dernière épreuve imposée par Dieu avant l’inévitable victoire ? Aux banques de la colère ou du ressentiment, la perte du territoire et l’écrasement des derniers « lions » du calife accroissent notre débit. Des batailles du VII° siècle en passant par les Croisades, la colonisation et les guerres au terrorisme, il s’agit d’un seul crime à leurs yeux. La simple idée de venger le califat peut-elle susciter davantage encore de vocations ?

Baisse de la létalité des attentats, capacité à accepter cela comme une « routine » statistiquement inévitable et moindre effet symbolique ? Récupération des djihadistes par d’autres organisations ? Ressentiment et violence de ressentiment après la chute de l’EI ? Telles sont les inconnues dont dépend l’avenir du terrorisme djihadiste. Son passé remonte aux années 90 (les attentats de 1995 liés à l’islamisme algérien font huit morts en France) : au moins une génération et le temps de deux organisations principales (Al Qaïda puis Daech). Entretemps nous n’avons appris ni à les écraser militairement, ni à les contrer idéologiquement.

Les militaires prennent-ils le pouvoir à Washington?

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Les militaires prennent-ils le pouvoir à Washington?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le « limogeage » de Steve Bannon par Donald Trump suscite d'innombrables commentaires. Les premiers concernent d'abord les vraies raisons du départ de Bannon. A-t- été effectivement renvoyé par Trump de la fonction de conseiller spécial pour la stratégie dans laquelle il avait été nommé par ce dernier il y a sept mois. A-t-il au contraire démissionné de son plein gré pour rejoindre son bastion éditorial de Breitbart.com http://www.breitbart.com/ ?
 
Dans le premier cas, Trump a-t-il volontairement limogé Bannon dont il ne supportait plus les critiques, ou sous la pression de l'Etat profond américain dont les deux piliers sont les militaires et Wall Street. Ces derniers s'irritaient de plus en plus du fait que Bannon voulait obliger Trump à s'affranchir de la tutelle toujours plus pesante qu'ils exerçaient sur le Président.

D'autres commentaires concernent les projets de Bannon une fois libéré de ses fonctions officielles. Va-t-il soutenir plus ouvertement Trump en rendant public tout ce qu'il sait des pressions des militaires? Va-t-il au contraire mener « une guerre nucléaire » contre Trump, comme il l'aurait promis, du fait que selon lui, Trump avait abandonné les grandes lignes de son programme électoral, celles visant à désengager l'Amérique de ses guerres extérieures et à la doter d''une politique économique protectionniste et isolationniste, conforme à celle que Steve Bannon et le lobby Breitbart avaient toujours recommandé?

Nous pensons pour notre part que, quelles qu'en aient été les raisons, le départ de Bannon permettra aux militaires (Les généraux Kelly et McMaster à la Maison-Blanche, le général Mattis au Pentagone) de contrôler directement la Maison Blanche et mettre le Président et l'Administration fédérale au service de leurs objectifs.

Ceci signifierait, même si ce terme est peu employé par les médias américains, que se mettrait en place une véritable dictature militaire soft, c'est-à-dire ne faisant pas pour le moment appel aux forces armées pour vaincre les résistances encore toute verbales d'une partie du corps politique américain.

Mais quels objectifs poursuivrait cette dictature militaire, s'exerçant pour le moment sous le couvert de Trump? La encore, les opinions peuvent différer. Nous pensons pour notre part qu'elle reviendrait aux objectifs annoncés par Hillary Clinton durant sa campagne, visant notamment à reprendre militairement l'initiative au Moyen-Orient. Par contre, le projet d'une guerre nécessairement nucléaire contre la Corée du Nord et à terme contre la Chine, telle que celle toujours préconisée par Trump, ne serait pas retenu, car les militaires n'y voient que des inconvénients.

Ils réserveraient l'immense supériorité militaire américaine à l'objectif qui a toujours été celui de l'Etat profond, réduire la Russie à l'impuissance. Ceci permettrait à l'Amérique de redevenir la seule superpuissance nucléaire qu'elle avait été un temps. Le Pentagone paraît en effet prêt à une guerre nucléaire contre la Russie, quelles qu'en soient les conséquences désastreuse au plan mondial. Mais les militaires espèrent sans doute que Vladimir Poutine, confronté à ce risque, reculerait et céderait aux exigences de l'Empire américain.

Steve Bannon, pour sa part, paraissait totalement opposé à ce pari aux risques immenses. D'où sa neutralisation, sous une forme ou sous une autre, par les militaires.

 

La revue de presse de Pierre Bérard (23 août 2017)

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La revue de presse de Pierre Bérard (23 août 2017)

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

L’Ukraine est à l’épicentre du nouveau conflit Est-Ouest. Ce conflit est global ou « hybride » ce qui signifie qu’il ne mobilise pas principalement des armées ou des milices, mais qu’il implique outre la diplomatie, l'économie, le juridique et le médiatique, dans l’espoir d’aboutir à des révolutions colorées. C’est ce qu’explique Lucien Cerise, auteur récemment d’un livre intitulé « Retour sur Maïdan » (édition Le Retour aux sources) dans le premier Libre Journal de Jean-Michel Vernochet (audio). Selon les animateurs de cette émission les docteurs Folamour du Congrès US sont capables de se lancer dans une guerre conventionnelle contre la Russie, l’Iran ou la Corée, quoiqu’en ait le président Trump en butte aux manipulations de l’État profond américain :

 

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Clin d’oeil amusé de Slobodan Despot sur l’arroseur (l’Ukraine de Poroshenko) arrosé (les États-Unis). Il serait en effet cocasse de devoir constater que les propulseurs utilisées par la Corée du Nord pour lancer ses fusées intercontinentales proviennent d’Ukraine, l'indéfectible allié du camp occidental dans sa lutte contre tous les totalitarismes : 
 

Selon Xavier Moreau, analyste français opérant depuis la Russie, les nouvelles sanction contre la Russie prises par le Congrès américain par dessus la tête de Donald Trump visent en fait le marché énergétique européen. Il s’en explique dans la vidéo ci-contre :

L’hallali anti-Trump qui a saisi l’ensemble des médias du monde occidental à la suite des incidents de Charlottesville est révélateur du climat d’hystérie qui s’empare de nos sociétés dès qu’il y est question de « racisme ». Les foisonnants commentaires du président des États-Unis, personnage éminemment baroque, étaient certes louvoyants et finalement contradictoires. Dans un premier temps sa condamnation des suprémacistes blancs (comme disent ceux qui prétendent ne pas croire à l’existence des races) fut réputée trop molle aux yeux du pouvoir médiatique. Dans un second temps le président qui tweet plus vite que son ombre souligna qu’après tout la « haine » était des deux cotés. C’en était visiblement trop, en tous les cas plus que ne pouvait en supporter la médiasphère qui traitait de « nazis » les manifestants venus défendre la statue du général Lee, héros des armées sudistes, dont la municipalité de cette petite ville de Virginie venait de programmer le déboulonnage. Bien entendu dés que ce qualificatif terrifiant fait son apparition, il sidère et rend impossible toute réflexion argumentée, puisqu’il submerge le lecteur d’émotion. Bref, Trump est devenu le bouc émissaire du parti du bien qui ne se lassera plus d’exiger son scalp. Revenus de cette tempête médiatique, il apparaitra que dans un camp il y avait évidemment des « nazis » de carnaval, propres au folklore américain. Ces « losers » paradaient, attirant l’objectif des photographes et des caméras (c’est à ça que servent ces narcissiques névrosés qui sont d’autant plus portés à s’exposer que les médias semblent prendre au sérieux leur manifestation tapageuse, d’où leur grande utilité pour ceux qui ont intérêt à dissimuler aux populations la nature réelle d'une situation et de ses enjeux). Bien que leur présence fut des plus visibles (et même « obscène » au sens de Baudrillard) ils étaient cependant très minoritaires dans la foule bigarrée de ceux qui étaient venus défendre à Charlottesville l’entièreté de la mémoire américaine. Qui y avait-il parmi les contre-manifestants ? De paisibles anti-racistes, mais aussi des suprémacistes noirs (Black Lives Matter) ainsi que des militants trotskistes « antifa » venus pour la castagne dont ce n’est pas faire injure à l’honnêteté que d’affirmer qu’ils ne sont pas exempts de haine. Pourquoi les médias ne parlaient-ils pas des provocateurs nazis sous le règne d’Obama ? S’agit-il de créer l’illusion qu’une guerre civile est possible, que quelques milliers de cinglés dans un pays de 320 millions d’habitants suffiraient à la déclencher ? Allons donc ! Il ne s’agit que d’associer Trump à une imagerie négative. Cette indignation des médias qui se targuent d’antiracisme mais qui pratiquent à longueur d’articles et de reportages une xénophobie anti-russe, qui n’hésitent pas à soutenir des nazis du moment qu’ils sont ukrainiens, laisse songeur. Cette course à l’échalote a même fait des émules  parmi les géants du web (dont la charte inaugurale prévoyait de laisser quiconque, quelles que soient ses idées, accéder à la toile), c’est ainsi que le mastodonte Marc Zuckerberg a décidé d’emboîter le pas aux folliculaires et d’écraser la punaise brune en supprimant de Facebook plusieurs « groupes haineux ». À n’en pas douter, son geste sera unanimement salué comme un acte philanthropique. Ci-jointe la dernière émission d'I-Média de Jean-Yves Le Gallou et d’Hervé Granchamp sur Tv-Libertés traitant en une de cette affaire : 

https://www.youtube.com/watch?v=oB0EOTzs7P4

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Nous savons bien que la guerre de Sécession ne se résumait pas à un conflit entre les gentils « progressistes » du Nord et les « méchants » esclavagistes du Sud. Les oppositions étaient fort nombreuses entre les deux camps. Par exemple le Sud, exportateur de denrées agricoles, était favorable au libre échange, tandis que le Nord où s’affirmait une économie industrielle était favorable au protectionnisme.
De même s’opposaient-ils sur la conception fédérale ou confédérale de l’union. C’est la décision de Lincoln d’abolir l’esclavage qui mit le feu aux poudres ce qui ne dissuada pas certains États esclavagistes de rejoindre les troupes de l’Union qui voyait plus d’avantages, selon un point de vue purement capitaliste, dans le statut prolétaire d'une classe ouvrière émancipée du fardeau de la servitude (mais nullement de son aliénation) que dans un prolétariat au statut d'esclave. Les jugement rétroactifs que beaucoup sont tentés de porter sur des périodes anciennes en leur appliquant des valeurs contemporaines sont des non-sens que réprouvent tout historien digne de ce nom. Proscrire toute trace de l’héritage confédéré comme le réclame la gauche américaine est de ce point de vue là totalement stupide et relève d’un vandalisme pur et simple, qui n’est pas sans rappeler les fureurs iconoclastes des bandes takfiristes. Pour comprendre cette époque et les véritables circonstances de la guerre de Sécession nous renvoyons au livre de Dominique Venner « Le blanc soleil des vaincus », enrichi d’une belle préface d’Alain de Benoist et réédité en 2015 chez Via Romana :
 
 
Sur le général Lee, prétexte aux événements de Charlottesville, on se reportera à l’entretien avec Vincent Bernard réalisé pour Figaro Vox par Eugénie Bastié. Cet historien qui ne verse dans aucune  légende dorée est aussi l'auteur de la dernière biographie du héros sudiste, objet de tant d’anachronisme, de méprises et de jugements hâtifs. Ses propos, sans parti pris, sont empreints de bon sens :
 
 
Ci-dessous un tweet d'Edouart Chanot commentant les propos d’Houria Bouteldja qui réclame l’extension du domaine de la table rase des personnalités américaines ayant soutenu l’esclavage à celles, européennes, des « racistes » des « esclavagistes » et des « coloniaux » parmi lesquelles elle range, sans trop se soucier des réalités, le général de Gaulle... qui a libéré la France du fardeau de ses colonies… Rappelons à cette pétroleuse un brin loufoque que si nous la prenions au mot en éradiquant de la mémoire universelle tous les personnages qui n’avaient que le défaut d’être de leur temps il ne resterait pas grand chose de la geste arabo-musulmane au nom de laquelle elle prétend s’exprimer. L’amnésie historique dans laquelle l’école « républicaine » entretient dorénavant la plupart de ses commensaux aboutit à ces syllogismes oublieux de la contextualisation sans laquelle l’histoire n’est qu’une discipline de diafoirus qui ne peut déboucher que sur sa réécriture permanente dans une perspective orwellienne  :
 
 
Ci-joint le zoom d’été de Tv Libertés consacré à Jean-Yves Le Gallou et Hervé Granchamp : 
 
 
Le zoom d’été de tv-libertés va à la rencontre de François Bousquet, écrivain, journaliste et rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments :
 
 
Quand un média qui ne craint pas de pratiquer la contradiction et se dit en même temps attaché à la liberté de déplacement et d’installation des hommes partout dans le monde et de ce fait milite consciemment pour l’immigration sans retenue dans nos contrées et célèbre un peuple refusant l’incursion du moindre étranger sur ces terres afin de rester maître chez lui. Nous n’osons pas aller jusqu’à penser que ces « sauvages » se trouvent absous du pêché de « racisme » tout simplement parce qu’ils sont noirs. Ce serait tellement affreux d'imaginer des choses pareilles ! l’information provient du principal quotidien français d’origine chrétienne qui, c’est la paradoxe, s’engage fortement pour l’universalisation des valeurs « républicaine ». Article de Breizh info :
 
 
« Face au défi qu'est la présence massive de l’islam sur le sol européen et la montée en puissance mondiale de l’islam politique, la conscience de notre héritage païen est une nécessité vitale, y compris pour le christianisme ». Ainsi s’exprime Aurélien Marq dans un article tout de subtilité sur le paganisme européen, le christianisme et l’islam.
 
 
Le vote des catholiques lors des dernières élections présidentielles françaises analysé par Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’ifop:
 
 

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Pour le grand linguiste Claude Hagége « imposer sa langue, c’est imposer sa pensée ». Sa crainte est soutenue par l’extension implacable de l’anglo-américain d’aéroport qui tend à devenir la langue unique et, nous dit-il, cette langue unique (et « imprécise », ce qui rend d’autant moins acceptable sa prétention à l'universalité) pourrait fort bien déboucher sur une « pensée unique » et un « formatage des esprits ». Il ajoute « seuls les gens mal informés pensent qu’une langue sert seulement à communiquer. Une langue constitue aussi une manière de penser, une façon de voir le monde, une culture ». Hagége ? Un combattant de la diversité qui mène une guerre culturelle contre le néo-libéralisme et contre nos « élites vassalisées » et américanolâtres :
 
 

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« Opération Sentinelle : Nos soldats n’en peuvent plus ». Dans cet article publié par Alexandra Laignel-Lavastine au lendemain de l’attentat perpétré à la voiture-bélier par un Algérien contre 6 militaires à Levallois-Perret, il est question du triste état de nos armées soumises à des réductions de crédit répétitives. Attaqués de face par les islamistes, nos soldats en surchauffe ont désormais le sentiment d’être poignardés dans le dos par l’État. Enchaînant les missions sans discontinuer, souvent sans but précis sur le territoire métropolitain (le plus souvent pour les besoins de la com gouvernementale), ils sont progressivement gagnés par le sentiment d’inutilité et le découragement. Leur état de démoralisation est il compatible avec la « guerre » que l’on prétend mener ? Surement pas. Ce que nos soldats attendent des politiques c’est qu’ils définissent une véritable stratégie globale antiterroriste, mais ils ne voient rien venir à par les bonnes paroles :
 
 
Le dernier livre de Richard Labévière « Terrorisme face cachée de la mondialisation » paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux fait l’objet d’une excellente fiche de lecture de Michel Drac. 
En dehors des points concernant la mouvance proprement djiadiste, il se penche avec sagacité sur le réseau néo-conservateur et atlantiste français qui opère à partir du ministère des affaires étrangères et que les diplomates appellent « la meute ». Il examine pour finir les 7 propositions que formule Labévière pour lutter efficacement contre le terrorisme  :
 
 
Rappelons que Labévière, rédacteur en chef de la revue en ligne Proche et Moyen Orient, est un ancien de RFI, poste dont il avait été viré par Christine Ockrent, épouse du néo-conservateur à la française Bernard Kouchner, pour des analyses manquant d’empathie  vis à vis de la politique arabe de l’État israélien. Depuis il n’a plus les faveurs de la presse de grand chemin. Son livre qui a fait l’objet d’une recension dans le dernier numéro de la revue Éléments sous la plume de Christian Brosio fut également le prétexte d’un entretien particulièrement éclairant avec l’auteur sur Radio Sputnik dans une émission dirigée par Edouart Chanot :
 
 
Le site « Les crises » publie ce document, bien entendu « orienté » (étymologiquement, tourné vers l’Orient, comme le sont la grande majorité de nos églises) puisqu’il émane de l’Association d’amitié franco-coréenne. Il permet cependant de comprendre pourquoi la Corée du Nord, et pas seulement ses dirigeants, entretient une suspicion durable, sinon une haine, à l’égard des États-Unis. Quatre millions de morts ne s’oublient pas si facilement :
 
 
Dans une tribune du Figaro  Marin de Viry déplore que le tourisme de masse (le premier poste de dépense dans le monde), en tuant la possibilité d’un ailleurs différent, ait mis fin à toute possibilité de voyage. Avec le marketing touristique qui balise le monde entier il n’y a plus de destination ouverte à la curiosité. Citant Bernanos pour qui le monde moderne est une conspiration contre toute espèce de vie intérieure, il ajoute « je crois que le tourisme est une des modalités de destruction de la vie intérieure ». Texte initialement publié en juillet 2014 :
 

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Thibault Isabel, rédacteur en chef de la revue « Krisis » présente son dernier livre « Pierre-Joseph Proudhon, l’anarchie sans le désordre » sorti en juin dernier, agrémenté d’une préface de Michel Onfray:
 
 
Entretien avec l’écrivain Olivier Maulin paru dans la revue Limite. 
 
 
Retour sur Karl Polanyi, auteur de « La grande transformation » qui formula dès 1944 une réponse à la mystification entretenue par Friedrich Hayek concernant sa fable du « marché autorégulé par un ordre spontané ». Depuis cet argument de faussaire est devenu central dans tous les raisonnements des néo-libéraux. Article paru sur l’excellent blog de Philitt :
 
 

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Un article sagace de Nicolas de Lamberterie sur le site de Visegrad. La Hongrie qui n’est pas réputée pour accueillir chez elle tout ce que les industries de Soros et de tant d’autres nous présentent comme d’authentiques « réfugiés », fait une exception en se proposant d’intégrer à sa société une actrices iranienne convertie au christianisme. Mais le plus extraordinaire n'est pas là. Ayant fait des démarches auprès de la Suède l’actrice s’est vu refuser le statut auquel elle pensait avoir droit mais qui lui a été refusé sous prétexte de sa conversion. Ceci au moment où la Suède renonce à priver de leur citoyenneté les combattants islamiques de retour dans « leur pays ». Si les Hongrois prouvent ici un sens très affuté de l’humour, que dire des Suédois sinon qu’ils démontrent une fois de plus leur insondable bêtise :
 
 
Sur son site l’écrivain Christopher Gérard rend compte de la mort de David Mata, gentilhomme des lettres et guerrier de l’Europe secrète :
 
 
« La meilleure et la plus belle structure familiale est celle dans laquelle les enfants grandissent avec un père et une mère ». Propos et témoignages d’enfants élevés au sein de familles homosexuelles recueillis par Charlotte d’Ornellas :
 
 
« La patrie est une réalité sociale concrète », un court texte de Julien Freund :
 
 

mercredi, 23 août 2017

Guerre économique contre l’Europe

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Guerre économique contre l’Europe

par Eberhard Hamer, professeur d’économie

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«L’Amérique d’abord», le slogan de Trump, doit être considéré non seulement d’un point de vue militaire mais également économique. Toutefois, la prédominance des Etats-Unis dans l’industrie cinématographique, le traitement des données, le monopole sur les semences par la génétique et la suprématie mondiale de l’industrie américaine d’armement, ne suffisent plus pour financer la demande d’importation de machines européennes, de produits chimiques, de voitures de luxe ainsi que de produits pour les besoins du quotidien, dont la production de masse est délocalisée en Asie. Avec 600 milliards de dollars de dettes annuelles sur les ventes, les Etats-Unis seraient depuis longtemps insolvables s’ils n’avaient la possibilité de faire marcher la planche à billets sur un rythme effréné en émettant des dollars comme monnaie de référence pour couvrir leurs dépenses mondiales. Ainsi s’édifie une montagne de dettes, augmentant chaque année, d’actuellement 20 billions (!) de dollars, dont le collapsus financier n’est repoussé que par les taux d’intérêt artificiellement créés par la FED.

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Les Etats-Unis doivent donc soit épargner, soit retirer leurs forces armées du monde (600 milliards de dollars par an) ou alors exporter plus et importer moins.
Pour l’application de cette dernière ligne stratégique, ils ont choisi l’Europe.
Les exportations vers les Etats-Unis sont systématiquement combattues:

  • Le but de la lutte contre les moteurs diesel est non seulement de protéger l’industrie américaine, mais encore d’empêcher l’importation de véhicules diesel européens. Les normes arbitraires concernant les gaz d’échappement sont une attaque généralisée contre les voitures diesel européennes, non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe, alors qu’on ignore totalement la pollution massive produite par les poids lourds.
  • L’application de tarifs douaniers est faite pour paralyser les importations d’acier venant d’Europe.
  • Le droit américain et le statut juridique des multinationales américaines devaient être garantis par le TTIP, même à l’encontre des normes de protection européennes et du Parlement européen.
  • La justice américaine poursuit systématiquement les sociétés européennes pour leur porter préjudice en leur infligeant des amendes pénales (actuellement déjà plus de 20 milliards de dollars).
  • Les tribunaux américains considèrent que tout contrat conclu en dollars, où que ce soit dans le monde, relève automatiquement de la juridiction américaine, et peut donc ainsi faire l’objet des sanctions appliquées selon cette même juridiction.
  • Le sénat et le gouvernement américains recourent régulièrement à des sanctions, des menaces et des amendes, partout au monde où des entreprises européennes mettent en danger la concurrence américaine. Suite aux sanctions à l’encontre de la Russie, par exemple, auxquelles ont adhéré les Européens, le commerce extérieur européen avec ce pays a diminué de moitié, alors que celui des Etats-Unis a doublé.

En outre, des mesures au niveau national et légal sont utilisées afin de réaliser la suprématie américaine dans les secteurs économiques.

  • Dans la lutte pour la domination sur le marché mondial du gaz, les Etats-Unis tentent actuellement d’exclure l’Europe de l’approvisionnement en gaz russe bon marché en menaçant de sanctions de toutes les sociétés qui participeraient à la construction du gazoduc North Stream II par la mer Baltique.
  • En Syrie, ils cherchent une interzone déserte afin de construire un gazoduc menant à la Méditerranée pour le gaz qatari – un arrière-plan essentiel de la guerre en Syrie.
  • Par des manipulations de prix sur le marché pétrolier, ils tentent de faire exploser l’OPEP pour récupérer leur propre hégémonie pétrolière.
  • Ayant le monopole mondial des réseaux de données, ils ont en tout temps l’accès aux serveurs et aux «clouds» demeurés aux Etats-Unis, en espionnant simultanément de manière générale l’économie européenne en faveur de leur propre économie, sans que les gouvernements européens, et notamment le gouvernement allemand, risquent de s’opposer à cet espionnage économique total.
  • Les consortiums américains ont aussi appelé à la guerre économique contre la Russie pour empêcher et soumettre aux sanctions toute coopération économique dangereuse pour eux entre l’Europe et la Russie. (Doctrine de l’OTAN: «To keep the Americans in, the Russians out and the Germans down!»)

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Les Etats-Unis mènent une guerre économique contre l’économie européenne, avant tout contre celle exportant aux Etats-Unis. Elle lutte donc contre toute collaboration économique entre l’Europe et la Russie, afin de maintenir leur règne économique sur l’Europe, contre l’euro et tous les efforts européens visant aux économies, contre les tentatives européennes d’empêcher l’espionnage américain total et la position d’hégémonie des Etats-Unis sur l’Europe en matière de numérique et de sanctionner l’avance de la concurrence des entreprises européennes à l’égard des Etats-Unis au plan mondial.
Aux Etats-Unis même, l’élite financière, les consortiums électoraux, le complexe militaire, sont les soutiens de l’impérialisme économique américain. A l’extérieur, ces soutiens sont représentés par l’administration de l’UE, Angela Merkel et d’autres hommes politiques détestant les Russes, les partis allemands parce qu’ils ne s’opposent pas à l’espionnage total des Etats-Unis et ne s’opposent pas même aux organisations américaines dites «privées» ou «non gouvernementales» (Fondation Soros et autres).
Alors qu’actuellement l’Allemagne se réjouit encore de l’accroissement de ses excédents d’exportations, nos «amis» ont depuis longtemps commencé à saper les bases de ces excédents. Si notre industrie automobile mondialement reconnue perd de son attractivité, si nos inventions techniques continuent à se retrouver plus vite aux Etats-Unis qu’elles sont développées chez nous, si l’industrie gazière américaine évince en Europe le gaz russe meilleur marché et si l’industrie américaine de la finance encourage sans aucun scrupule l’endettement des pays méditerranéens, entrainant également l’écroulement de l’euro malheureusement garanti par l’Allemagne, toujours davantage de lumières s’éteindront en Europe et en Allemagne et la prospérité en Europe, issue du commerce international, diminuera rapidement.
Soros et Angela Merkel ont, en outre, régularisé l’immigration de masse avec chaque année des centaines de milliers de bénéficiaires de prestations sociales supplémentaires, surchargeant les systèmes sociaux allemands, et défavorisant ceux qui contribuent à la production et au financement de ce système.
En Allemagne, deux tiers de la population vivent déjà des prestations sociales. Dans 10 ans, le rapport sera de trois pour un, peut-être pire encore.
L’allégresse des organismes confessionnels et des institutions sociales sur l’immigration de masse des bénéficiaires de prestations sociales cédera déjà bientôt à l’horreur, lorsque nos excédents d’exportation fondront, que le nombre des supports économiques payant leurs charges diminuera tandis que la vague de bénéficiaires des prestations sociales continuera d’enfler.
Notre génération a joui du niveau de confort et de prospérité le plus haut qu’ait connu l’Allemagne. Cette prospérité est attaquée tant par l’administration américaine que par une politique sociale et démographique certes pleines de bonnes intentions, mais destructive – et nous ne nous y opposons pas. Pour cela, la génération montante nous insultera tout comme nous avons insulté nos parents parce qu’ils n’avaient pas voulu ou pu empêcher Hitler et ses destructions.     •
(Traduction Horizons et débats)

La NGA, plus dangereuse que la NSA ?

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Alice Salles :

La NGA, plus dangereuse que la NSA ?

Une impressionnante agence d’espionnage dont presque personne n’a entendu parler !

Ex : http://www.ariannaeditrice.it

Si vous êtes l’un des innombrables citoyens américains qui ont été bouleversés d’apprendre toutes les révélations de l’ex-contractant de la « National Security Agency » (NSA), Edward Snowden, vous allez attraper la chair de poule à l’idée qu’au-delà de cette NSA se trouve peut-être une autre agence, bien plus puissance et plus intrusive.

Foreign Policy (1) rapporte que la « National Geospatial-Intelligence Agency », ou NGA, est une agence occulte d’espionnage pour laquelle l’ancien président Barack Obama s’est creusé la tête depuis 2009. Mais comme cet ancien président a développé sans cesse une passion pour la guerre des drones, en cherchant un moyen de pouvoir commencer des guerres sans devoir obtenir l’autorisation obligatoire du Congrès (2), la NGA est devenue de plus en plus importante, à l’insu de tous. Actuellement, on s’attend à ce que le nouveau président Trump exploitera plus tard les opportunités offertes par ce réseau de surveillance qui coûte des milliards de dollars.

A l’instar de la CIA et de la NSA, la NGA est une agence de renseignement mais elle fonctionne aussi comme une institution qui soutient les combattants sous le commandement du département de la défense (USDoD).

Le quartier général de la NGA est plus important que celui de la CIA ; en 2011, quand les travaux de construction ont été achevés, le coût en était de 1,4 milliard de dollars. En 2016, la NGA a acquis 99 a à Saint-Louis pour faire construire des bâtiments supplémentaires, ce qui a coûté un supplément de 1,75 milliard de dollars au contribuable américain.

Jouissant des budgets nouveaux qu’Obama lui a fournis, la NGA est devenue l’un des services secrets les plus occultes, justement parce qu’elle se base pour l’essentiel sur les opérations menées par les drones. En tant qu’organe du gouvernement américain, la NGA n’a qu’une seule tâche à accomplir : analyser les images et les videos prises par les drones au Moyen Orient. La NGA est donc un organe très puissant. Pourquoi, dès lors, n’en avons-nous presque jamais entendu parler ?

L’agence : une ombre qui voit tout

Avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, l’objectif de la NGA était d’espionner le seul Moyen Orient ou d’autres objectifs que captent les satellites en orbite autour de la planète. D’après ce que nous en savons à l’heure actuelle, l’agence a bien évité de pointer ses télécaméras à haute résolutions sur le territoire des Etats-Unis. Voilà pourquoi, sans doute, la NGA a pu rester en dehors de tout scandale.

Mais avec Trump les choses pourront rapidement devenir pires : comme si espionner une multitude de gens à l’extérieur des Etats-Unis ne suffisait pas. Récemment, par exemple, il a donné à la CIA (3) le pouvoir de mener une guerre secrète par le biais de drones, en cachant d’importantes informations sur ces opérations, tout simplement en autorisant l’agence à parfaire des missions sans demander préalablement l’autorisation du Pentagone.

Trump pourrait bien décider d’accorder la même permission à la NGA, dans l’espoir d’augmenter la « sécurité nationale » et, ainsi, de pointer toutes les télécaméras de l’agence sur l’Amérique elle-même.

A partir du moment où le président espère obtenir d’importantes ressources pour la défense (4), bon nombre d’observateurs se demandent si les drones seront aussi utilisés (5) sur le territoire américain, surtout si l’on se rappelle que Trump a déjà déclaré (6) qu’il cherchait à se prévaloir des agences (comme la NSA) dans sa volonté de frapper les « terroristes ». Rien n’indique (7) qu’il voudra effectivement relâcher la surveillance générale qui a été déployée depuis 2001. La Maison Blanche a exprimé (8) son désir d’actualiser les pouvoirs octroyés aux réseaux d’espionnage durant l’ère Obama, notamment pour répondre aux critiques qui nient la véracité des déclarations présidentielles sur les écoutes téléphoniques de ses conversations comme de celles des citoyens étrangers placés déjà sous surveillance en 2016 (8).

Un rapport partiel (9), rédigé par le Pentagone en mars 2016, révèle que les drones ont déjà été utilisés au niveau national à une vingtaine d’occasions à peu près, entre 2006 et 2015. Plusieurs de ces interventions par drones concernent des catastrophes naturelles, des opérations de la Garde Nationale, des missions de secours ou de récupération (10). Néanmoins, le rapport se réfère à la révision d’un article de loi sur les forces aériennes. Dawn M. K. Zoldi écrit, à ce sujet, que la technologie projetée pour espionner des objectifs à l’intérieur des frontières américaines pourraient bien vite s’utiliser contre les intérêts de citoyens américains.

« Au fur et à mesure que ces guerres s’épuisent, explique le rapport, ces ressources deviendront disponibles pour soutenir d’autres ‘commands’ combattants (les COCOM) ou ‘autres agences américaines, et on voudra alors les utiliser dans le cadre intérieur pour récolter des images à chaque vol de drone, si bien que l’agence continuera à croître et se développer ».

Jusqu’en 2015, la surveillance était tellement insignifiante que les possibilités qu’offraient les systèmes d’appareils sans pilote du DOD n’étaient même pas prises en considération par les agences. Sans loi spécifiant les règles que devraient suivre les agences du gouvernement fédéral à l’égard de ceux qu’elles contrôlent, il s’avèrerait difficile de suivre leur comportement. Mais quel serait le mieux : qu’une agence ou qu’une filiale d’agence du gouvernement supervisât ce que le gouvernement lui-même est en train de faire ? La réponse est brève : « Non, ce n’est pas un mieux ».

La NGA a un précédent et Trump ne veut pas en savoir davantage

On craint donc de plus en plus que Trump veuille réorganiser la NGA surtout quand on apprend que des départements nationaux de police ont utilisé des drones pour espionner les citoyens de leur juridiction. Plusieurs cas, dont on a fait une large publicité, révèlent que cela concerne Baltimore (12) et Compton (13), où la police locale a bénéficié de la technologie de surveillance aérienne sans qu’aucun mandat d’arrêt n’ait été émis ou sans qu’aucune requête n’ait été formulée, demandant l’autorisation des autorités locales ou des autorités de l’Etat.

Avec de tels précédents, le président pourrait amorcer un nouveau combat dans ses efforts de lutter contre un ennemi imaginaire et inconsistant (14). Après tout, il n’est pas étranger au scandale et n’aura jamais le moindre remord s’il décidait d’installer des télécaméras à haute définition dans le pays pour en surveiller les habitants.

Ce qui pourrait contribuer à mettre un terme aux plans du président est exactement ce qui contribua à arrêter Georges W. Bush de placer des satellites espions sur le territoire américain. En 2007, le département Home Security, mis sur pied par Bush, avait créé une agence sous le nom de « National Applications Office » dont le but était de surveiller l’Amérique elle-même à l’aide de satellites espions. Heureusement, le Congrès est intervenu et a privé l’agence de tout subside.

Or on sait que les Américains ne s’intéressent guère aux graves violations de la vie privée ou même des droits de l’homme les plus élémentaires, que ce soit à l’étranger ou sur le territoire des Etats-Unis. Cette désinvolture pourrait faire en sorte que cette agence d’espionnage généralisé reçoive tôt ou tard une carte blanche pour faire tout ce qu’elle voudra faire dès que Trump aura compris qu’il a le pouvoir d’ordonner sa création. Et qui fera pression sur le Congrès pour l’arrêter ?

Alice Salles.

NOTES

  1. http://foreignpolicy.com/2017/03/20/the-multibillion-dollar-u-s-spy-agency-you-havent-heard-of-trump/
    2. https://www.washingtonpost.com/opinions/george-will-obama-needs-congress-to-approve-this-war/2014/09/17/26de9d3e-3dc9-11e4-b0ea-8141703bbf6f_story.html?utm_term=.265b78c8c189
    3. http://thehill.com/policy/defense/323808-trump-gives-cia-power-to-launch-drone-strikes-report
    4. http://edition.cnn.com/2017/03/16/politics/donald-trump-defense-budget-blueprint/
    5. http://www.syracuse.com/politics/index.ssf/2016/04/trump_tells_syracusecom_us_drones_should_patrol_both_ borders_247.html
    6. http://www.politico.com/story/2013/06/edward-snowden-nsa-leak-donald-trump-093232
    7. http://www.reuters.com/article/us-usa-trump-fisa-idUSKBN16855P
    8. https://www.washingtonpost.com/powerpost/house-intelligence-chair-says-its-possible-trumps-communications-were-intercepted/2017/03/22/f45e18ba-0f2d-11e7-9b0d-d27c98455440_story.html?utm_term=.93f27b3520a6
    9. https://www.scribd.com/document/303431440/Use-of-unmanned-aircraft-systems#fullscreen
    10. https://www.defense.gov/Portals/1/Documents/Web%20site%20UAS%20Tracker.pdf
    11. https://www.washingtonpost.com/world/national-security/cia-finds-no-wrongdoing-in-search-of-computers-used-by-senate-investigators/2015/01/14/df049b6e-9c08-11e4-96cc-e858eba91ced_story.html?utm_term=.219674c8a983
    12. https://www.bloomberg.com/features/2016-baltimore-secret-surveillance/ì
  2. https://www.theatlantic.com/national/archive/2014/04/sheriffs-deputy-compares-drone-surveillance-of-compton-to-big-brother/360954/
    14. https://www.youtube.com/watch?v=SKHemx93k_I
    15. http://www.globalresearch.ca/lawless-domestic-spying-homeland-security-s-national-applications-office-noa/32072
    16. http://www.huffingtonpost.com/2015/03/16/american-privacy-survey_n_6878764.html
    17. https://www.nytimes.com/2016/10/02/world/why-some-wars-like-syrias-get-more-attention-than-others-like-yemens.html?_r=1

 

11:15 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, nga, espionnage, drones, surveillance | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 21 août 2017

Wirtschaftskrieg gegen Europa

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Wirtschaftskrieg gegen Europa

von Prof. Dr. Eberhard Hamer

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Trumps Losung «America first» soll nicht nur militärisch, sondern auch wirtschaftlich gelten. Immerhin reicht ihre Vorherrschaft vom Filmgeschäft über die Datenverarbeitung, die Saatgutmonopole durch Gentechnik bis zur Weltführung der amerikanischen Waffenindustrie nicht mehr aus, die Importnachfrage nach europäischen Maschinen, Chemikalien, Edelautos sowie den Bedarf an in der Produktion nach Asien ausgewanderten Massengütern des täglichen Bedarfs zu finanzieren. Mit 600 Milliarden US-Dollar Umsatzschulden pro Jahr wären die USA längst zahlungsunfähig, wenn sie nicht die Möglichkeit hätten, als Leitwährung hemmungslos Dollar zu drucken und in der Welt damit zu bezahlen. Dafür entsteht allerdings ein jährlich wachsender Schuldenturm über 20 Billionen Dollar, der nur durch künstlich geschaffene Nullzinsen der FED den Finanzkollaps noch aufschiebt.
Die USA müssen also entweder sparen oder ihr Militär aus der Welt zurückziehen (600 Milliarden Dollar jährlich) oder mehr exportieren und weniger importieren.
Für die letztere Strategie haben sie sich nun Europa ausgesucht.
Die Exporte nach USA werden systematisch bekämpft:

  • Der Kampf gegen den Dieselmotor soll nicht nur die amerikanische Industrie schützen, sondern auch die europäischen Dieselfahrzeuge verhindern. Die willkürlichen Abgasnormen sind ein Generalangriff auf die europäischen Diesel-Pkw, nicht nur in den USA, sondern auch in Europa, während die Dreckschleudern der Lkw völlig unbehelligt bleiben.
  • Stahlimporte aus Europa sollen gerade durch Zölle verhindert werden.
  • Mit TTIP sollte das amerikanische Recht und die Rechtsstellung amerikanischer Globalkonzerne sogar gegen die europäischen Schutznormen und das Europäische Parlament gesichert werden.
  • Die amerikanische Justiz verfolgt systematisch europäische Firmen, um sie mit Strafzahlungen (inzwischen mehr als 20 Milliarden Dollar) zu schädigen.
  • Die amerikanischen Gerichte vertreten die Auffassung, dass jedes in Dollar abgeschlossene Geschäft in der Welt automatisch amerikanischer Justiz untersteht, also auch sanktioniert werden kann.
  • Der amerikanische Senat und die Regierung verhängen jeweils Sanktionen, Drohungen und Strafen, wo europäische Firmen in der Welt der amerikanischen Konkurrenz gefährlich werden, also ins Geschäft kommen. Mit den von den Europäern mitgemachten Sanktionen hat sich zum Beispiel der Aussen­handel Europas nach Russ­land halbiert, der der USA dagegen verdoppelt.

Zusätzlich werden staatliche und gesetzliche Machtmittel eingesetzt, um amerikanische Vorherrschaft der Wirtschaftssektoren zu erreichen.

  • Im Kampf um den Weltgasmarkt versuchen die USA zurzeit, Europa von der billigen russischen Gasversorgung auszuschliessen, indem sie allen Firmen, die sich an der Nord-Stream-Leitung durch die Ostsee beteiligen, Sanktionen androhen.
  • In Syrien suchen sie eine menschenleere Zwischenzone, um die Durchleitung katarischen Gases ins Mittelmeer zu erreichen – ein wesentlicher Hintergrund des Syrien-Krieges.
  • Und mit Preismanipulationen auf dem Ölmarkt versuchen sie, die OPEC zu sprengen, um die eigene Ölherrschaft wiederzugewinnen.
  • Mit den Weltmonopolen der Datennetze haben sie jederzeit Zugriff auf die in den USA verbliebenen Datenknotenpunkte und Cloudzentren und spionieren so gleichzeitig flächendeckend die europäische Wirtschaft zugunsten der eigenen Wirtschaft aus, ohne dass die europäischen Regierungen, insbesondere die deutsche, dieser totalen Wirtschaftsspionage zu widersprechen wagen.
  • Amerikanische Konzerne haben auch zum Wirtschaftskrieg gegen Russland aufgerufen, um jegliche für sie gefährliche Wirtschaftskooperation zwischen Europa und Russland zu verhindern und unter Strafe zu stellen. (Nato-Doktrin: «To keep the Americans in, the Russians out and the Germans down!»)

Die USA führen also einen Wirtschaftskrieg gegen die europäische Wirtschaft, vor allem diejenige, die in die USA exportiert, gegen die wirtschaftliche Verbindung zwischen Europa und Russland, um ihre wirtschaftliche Vorherrschaft über Europa zu halten, gegen den Euro und alle europäischen Sparbestrebungen sowie gegen die Bestrebungen in Europa, die US-Totalspionage und die digitale Vormacht der USA über Europa zu behindern und den Wettbewerbsvorsprung der europäischen Firmen gegenüber der US-Konkurrenz in der Welt zu sanktionieren.
Helfer der US-Wirtschaftsimperialisten sind innerhalb der USA die Finanzelite, die Wahlkonzerne, der militärische Komplex und ausserhalb der USA die EU-Behörde, Merkel und andere Politiker als Russlandhasser, die deutschen Parteien, weil sie sich der Totalspionage der USA nicht widersetzen und nicht einmal die US-Organisationen (Soros-Stiftung und andere) stoppen.
Während also zurzeit Deutschland noch über wachsende Exportüberschüsse jubelt, werden die Grundlagen dieser Exportüberschüsse von unseren «Freunden» längst angesägt. Wenn unsere weltführende Automobilindustrie ihren Ruf verliert, unsere technischen Erfindungen weiterhin schneller in den USA sind, als bei uns zur Reife entwickelt werden, die US-Gasindustrie das billigere russische Gas aus Europa verdrängt und die US-Finanzindustrie die Verschuldung der Mittelmeerstaaten hemmungslos förderte und den Zusammenbruch des leider von Deutschland verbürgten Euro betreibt, gehen in Europa und Deutschland immer mehr Lichter aus, wird der Wohlstand aus dem internationalen Geschäft in Europa nachlassen.
Dazu haben Soros und Merkel die Masseneinwanderung mit jährlich Hunderttausenden zusätzlichen Sozialleistungsnehmern arrangiert, welche die deutschen Sozial­systeme belasten und den Leistungsträgern immer weniger übriglassen.
In Deutschland leben bereits zwei Drittel der Bevölkerung von Transferleistungen. In 10 Jahren wird das Verhältnis drei zu eins sein, möglicherweise noch schlechter.
Die Freude von Kirchengewerkschaften und Sozialinstitutionen über die Massenzuwanderung von Sozialleistungsnehmern wird schon bald Entsetzen weichen, wenn unserer Exportüberschüsse schmelzen, die Zahl unserer Leistungsträger zurückgeht und die Flut ausländischer Sozialleistungsforderer weiter anschwillt.
Unsere Generation hat den höchsten Wohlstand genossen, den es in Deutschland je gegeben hat. Wir haben diesen Wohlstand durch die US-Administration bekämpfen und durch gutgemeinte, aber zerstörerische Sozial- und Bevölkerungspolitik vernichten lassen. Die nächste Generation wird uns dafür genauso beschimpfen, wie wir unsere Eltern dafür beschimpft haben, dass sie Hitler und dessen Zerstörung nicht verhindern wollten oder konnten.    •

1973-2017 : l’effondrement idéologique de la « gauche » française

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1973-2017 : l’effondrement idéologique de la « gauche » française

samedi, 19 août 2017

Les Etats-Unis et la nouvelle « Route de la Soie » chinoise

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Les Etats-Unis et la nouvelle « Route de la Soie » chinoise

Entretien avec le prof. Wang Yiwel sur le « Forum Route de la Soie » et sur le désintérêt de Merkel et de la RFA pour ce projet

Propos recueillis par Paul F. Raichmann

Q.: A la mi-juin 2017, la Chine a organisé à Beijing le « Forum Route de la Soie » (en anglais : « Belt & Road Forum » ou BRF). Vingt-neuf chez d’Etat et/ou leurs représentants, venus de 130 pays, y ont participé. Quels succès ce Forum a-t-il pu engranger ?

WY : Beaucoup. Il faut comparer ce projet à une bourse qui émettrait des actions de pointe et qui intéresserait la majorité des participants : car cette initiative ne signifie pas seulement que l’on va réactiver l’ancienne Route de la Soie mais que l’on va aller bien au-delà. En effet, ce ne sont pas seulement des représentants des pays riverains qui sont venus participer au Forum mais aussi des représentants de pays sud-américains, européens et africains. L’initiative est donc un projet global. Elle permettra d’atteindre les objectifs que les Nations Unies se sont fixés pour 2030 pour accéder à un développement durable. L’initiative BRF est un projet global, inclusif, équilibré et procurera des avantages au monde entier. Elle offre une plateforme de coopération visant à surmonter les obstacles de la fragmentation du monde. Elle répond aux problématiques qui affectent encore bon nombre de pays très différents les uns des autres, ce qui souligne sa grande importance. Elle permettra à la Chine de procéder à des échanges avec des pays en voie de développement permettant à terme d’y augmenter le niveau de vie, d’y lutter contre la pauvreté. La construction d’infrastructures jouera un rôle-clef.

Q.: Comment expliquez-vous l’intérêt fort mitigé du gouvernement allemand actuel, vu que la chancelière était absente à la conférence de Beijing ?

WY : Madame Merkel n’a pas participé parce qu’elle préparait le sommet du G20 et les élections prochaines pour le Bundestag. Mais, tout naturellement, l’Allemagne et l’Europe (représentée par l’Allemagne) cherchent à réaliser plusieurs critères via l’initiative. Dans le processus de globalisation, l’Allemagne cherche à respecter des règles fixes, tandis que la Chine cherche à lancer de nouveaux développements et des dynamiques : cette différence d’approche crée des contradictions et des conflits. Or l’initiative ouvrira bien des possibilités à l’industrie allemande et intéressera bon nombre d’autres pays qui cherchent à se réorienter vers l’Est et veulent coopérer avec la Chine. Quoi qu’il en soit, l’Allemagne a envoyé une délégation spéciale à Beijing.

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Q.: Avant l’accession de Donald Trump au pouvoir à Washington, l’Union Européenne cherchait à formuler des législations contre un soi-disant dumping et contre des pratiques commerciales douteuses, législations qui visaient clairement la Chine. Quelle est la position de la Chine face à ces reproches venus d’Occident ? La Chine voit-elle aujourd’hui un changement d’attitude de l’Union Européenne depuis que des frictions opposent entre eux les partenaires atlantiques ?

WY : Il existe effectivement des contradictions entre les conceptions et les intérêts du Président Trump et ceux de l’Europe.  Je voudrais rappeler aux Européens que la Communauté atlantique offre certes des opportunités mais l’Eurasie aussi. Les pays européens n’ont pas intérêt à négliger les opportunités qu’offre l’option eurasienne. Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis, naguère, se sont, eux aussi, tournés vers l’Asie et s’intéressent à la nouvelle initiative chinoise. Les Américains estiment que celle-ci est utile pour créer des infrastructures et pour amorcer des exploitations, toutes bonnes pour le développement économique. Les Etats-Unis espèrent que leur participation au projet BRF leur permettra d’influencer l’organisation de cette nouvelle Route de la Soie. Le Japon, à son tour, et l’Europe pensent, au fond, dans les mêmes termes.

Q.: Comment l’initiative de la Route de la Soie peut-elle raviver l’économie globale et, simultanément, contribuer à l’émergence d’un monde multipolaire et équilibré ?

WY : Selon la planification choisie pour l’initiative, celle-ci devrait augmenter l’ampleur du commerce mondial à 2,5 trillions de dollars américains, en l’espace de dix ans. C’est une contribution importante à la globalisation. Avant la crise financière globale, les taux de croissance du commerce était deux fois plus important que ceux de l’économie mondiale. Après la crise, ils étaient inférieurs. L’initiative, que nous prônons, ne peut que favoriser le commerce. Elle attirera des accords de libre-échange et favorisera les investissements dans les infrastructures et dans d’autres projets. Les liens créent la croissance commerciale. Ces liens infrastructurels sont un modèle nouveau pour la globalisation. Ils pourront stimuler deux ou trois fois plus l’économie mondiale que le simple artifice consistant à abandonner les tarifs.

Q.: Ce « projet du siècle » qu’est l’initiative BR semble plutôt taillé à la mesure des grands consortiums ou des entreprises étatisées. En Europe centrale, ce sont 20 .000 petites et moyennes entreprises qui forment l’épine dorsale de l’économie. Ces entreprises sont indépendantes et ne partagent pas le pessimisme de leurs gouvernements et des médias. Mais elles pourront éprouver des difficultés à se joindre à cet immense projet. Que proposez-vous pour encourager les petites et moyennes entreprises d’Europe centrale à résoudre leurs problèmes, à sortir de l’enlisement favorisé par les politiques et les médias ?

WY : Exact : les PPP (Public and Private Partnership), c’est-à-dire les grandes entreprises et les entreprises d’Etat y joueront des rôles moteurs. Mais Chinarail Express vise à inclure les petites et moyennes entreprises dans l’initiative BR. Voici comment pourraient se dérouler les choses : les grandes entreprises et les entreprises d’Etat vont dans un premier temps développer les infrastructures ; ensuite viennent les corridors économiques reliant les zones industrialisées. C’est là que les petites et moyennes entreprises vont découvrir mille et une possibilités.

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Q.: Quel danger le terrorisme peut-il représenter pour l’initiative BR ?

WY : Les autorités chinoises suivent la question avec toute l’attention voulue : comment, se demandent-elles, les liens de communications nouveaux pourront-ils favoriser les déplacements des terroristes en direction de la Chine. A court terme, le danger est de voir s’infiltrer des éléments indésirables via les corridors. Il faudra instaurer des contrôles d’identité pour freiner ces infiltrations. Mais, à long terme, l’exploitation d’infrastructures modernes et l’amélioration des communications contribueront à la sécurité de tous et faciliteront la lutte contre le terrorisme.

(entretien paru dans « zur Zeit », Vienne, n°26/2017, http://www.zurzeit.at – propos recueillis par Paul F. Raichmann).

Le Professeur Wang Yiwei est considéré en Chine comme l’un des principaux experts des nouvelles « Routes de la Soie », si bien qu’il y a récolté le sobriquet de « Mr. Belt & Road ». Il enseigne à l’école chinoise des hautes études internationales et est le directeur de l’institut des relations internationales ainsi que du Centre des études européennes. Il était auparavant diplomate de la mission chinoise auprès de l’UE (2008-2011) et professeur au centre des études américaines à l’Université Fudan (2001-2008).