Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 01 juin 2017

Emmanuel Macron, fossoyeur des dernières communautés intermédiaires?

macron-2-a6d56.jpg

Emmanuel Macron, fossoyeur des dernières communautés intermédiaires?

par Antonin Campana

Ex: http://www.autochtonisme.com 

Dans un précédent article, nous avons noté que l’élection d’Emmanuel Macron pouvait être révélatrice d’un processus de notabilisation de la vie politique française. Emmanuel Macron a bénéficié d’une « notabilité » totalement artificielle, fabriquée par les médias, grâce à laquelle il a été littéralement propulsé de l’anonymat complet jusqu’à la présidence de la République… sans passer par la case « parti politique ». Autrement dit, Emmanuel Macron a été élu parce que le Système en a fait, de toute pièce, un personnage « notable », et non en raison du soutien d’un mouvement organisé dont il aurait gravi tous les échelons.

A partir de ce constat et dans un climat idéologique qui remet ouvertement en cause les « partis traditionnels », nous nous demandions si nous n’étions pas sur le point d’assister à la mort des partis politiques. Nous avons fait valoir que le parti politique était un « corps intermédiaire » unissant des personnes, éventuellement face au pouvoir central, et qu’à ce titre la République ne pouvait accepter son existence (décret d’Allarde, loi Le Chapelier, 1791). De fait, c’est en contradiction avec ses principes fondamentaux que la République concèdera une loi sur les associations (1901) qui permettra la création de partis politiques. L’élévation rituelle d’Emmanuel Macron est donc un retour en arrière qui supprime tout intermédiaire entre l’homme consacré et le troupeau global, conformément au principe énoncé par Le Chapelier : « il n'y a plus que l'intérêt particulier de chaque individu, et l'intérêt général. Il n'est permis à personne d'inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation » (Bulletin de l’Assemblée Nationale, 14 juin 1791).

La composition du Gouvernement Edouard Philippe confirme pleinement cette remise en cause du parti politique en tant que corps intermédiaire. La moitié des ministres et secrétaires d’Etat nommés le 17 mai est issu de la « société civile » (escrimeur, éditeur, patron, biochimiste, médecin…) et n’est pas passée par un parti. Côté candidats aux législatives, la proportion est identique (50 %). Tous sont des « candidats Internet », en fait des candidats à un job, sélectionnés comme il se doit après avoir envoyé un CV, une « lettre de motivation » (sic !), une photocopie de leur pièce d’identité et une photo d’identité!

Le Système, échaudé par l’élection d’un Trump grâce aux structures du parti républicain, semble considérer qu’il est l’heure d’abattre les derniers vestiges d’un temps où le politicien était le représentant élu d’un groupe organisé. Le produit Macron incarne parfaitement cette volonté-Système d’aller vers une individualisation totale et il est vraisemblable que la politique du nouveau président de la république « française » en sera l’expression.

En matière fiscale par exemple, nous nous acheminerons probablement vers la fin du « foyer fiscal » (le foyer, c’est-à-dire le feu autour duquel la famille se rassemble). On sait en effet que la notion de foyer fiscal, notion centrale du droit définie par l’article 6 du Code général des impôts, institue un corps intermédiaire entre le contribuable et l’Etat qui le taxe : la famille. Dès le début des années 2010 de bonnes âmes font valoir que le « foyer fiscal » est source d’inégalité, qu’il heurte le droit, qu’il est complexe et… qu’il « empêche la mise en place de l’impôt à la source » (car l’employeur devrait avoir accès à des informations qui violeraient la vie privé de ses employés) ! Le prélèvement à la source, qui a les faveurs d’Emmanuel Macron, suppose donc préalablement, selon ses promoteurs eux-mêmes, la destruction du foyer fiscal. Son entrée en vigueur se traduira certes par une individualisation de l’impôt, mais surtout par une nouvelle remise en cause de la Famille en tant qu’unité indivisible. Il est vrai que la Famille est un de ces corps intermédiaires que la République n’a jamais acceptés.

famille-autrefois.jpg

L’individualisation du prélèvement suppose une individualisation du versement mais surtout une dématérialisation du paiement. Tout va se passer par voie électronique, le Tiers payeur (l’employeur ou le banquier) ponctionnant informatiquement et de manière « indolore » (sic) les revenus du contribuable. La « philosophie » du prélèvement à la source (l’argent est dématérialisé et prélevédirectement dans le porte-monnaie du contribuable, sans acte volontaire de celui-ci) est d’autant plus intéressant pour le pouvoir oligarchique qu’il voudrait qu’un autre problème dépende de l’impôt : celui de la Dette. On sait que c’est en faisant payer une taxe à tous les épargnants que le FMI et certains économistes proposent de réduire la dette globale (une taxe qui ponctionnerait entre 10 et 30% des dépôts privés de tous les épargnants !). Une telle mesure serait néanmoins difficile à appliquer sans provoquer une ruée des épargnants sur les guichets et un inévitable cataclysme financier. Néanmoins, le « bank run » pourrait être facilement évité si l’on supprimait l’argent liquide au profit d’une monnaie électronique. Dès lors, rien ni personne ne pourrait empêcher ce suprême prélèvement à la source, cette fois dans les comptes en banque. Nous pouvons donc pronostiquer sans risque que la dématérialisation de la monnaie sera probablement un chantier important du prochain quinquennat. La propagande en faveur de la monnaie électronique a déjà commencé depuis quelques mois (propagande inspirée par l’UE, voyez ici uneconsultation bidon de la Commission, dont la seule utilité est de nous préparer à ce qui est déjà décrit comme inéluctable… afin de lutter contre le terrorisme bien sûr).

A l’obsolescence programmée des partis politiques, à la destruction du foyer fiscal, à la dématérialisation monétaire s’ajoutera très probablement un « détricotage » en règle du code du travail.

Le code du travail est pour l’essentiel le produit d’une lutte d’un corps intermédiaire qui s’appelle le « syndicat ». Le syndicat, lui-même, est le produit d’un rapport de force entre la société autochtone traditionnelle et le pouvoir républicain. La loi de 1884 marque un recul de la République contrainte de nier ses principes fondamentaux hérités de Rousseau et exprimés notamment par la loi Le Chapelier. L’essentiel du combat ouvrier autochtone a consisté à substituer un « contrat collectif » de travail en lieu et place du « contrat individuel », seul admissible selon les théories rousseauistes et républicaines. Or c’est précisément ce contrat collectif, qui fixe pour tous l’amplitude de travail, la « détermination collective » des conditions de travail, le prix du travail… qui est attaqué dans les réformes prévues du droit du travail (primauté des accords d’entreprise, réduction du nombre de branches d’entreprise, simplification du droit de licenciement, etc). La réforme du code du travail va installer un véritable « droit d’entreprise » qui isolera les salariés de leur branche et les mettra en concurrence. La prochaine étape sera le contrat individuel de travail qui les opposera à l’intérieur même de l’entreprise : il n'y aura plus que « l'intérêt particulier de chaque individu, et l'intérêt général » (Le Chapelier), c’est-à-dire l’intérêt du salarié isolé face à celui de la multinationale, sans le garde fou des droits collectifs. A terme, c’est le syndicat, comme corps intermédiaire, qui sera obsolète : le processus régressif d’individualisation du droit du travail sape le groupe comme unité indivisible.

En résumé, Emmanuel Macron est un « produit marketing » qui illustre un processus qui s’est enclenché dans toute la sphère sociale : celui de l’individualisation. Le Système ne veut plus ni parti politique, ni Famille, ni droit collectif, ni syndicats. Face à lui, il ne veut que des individus isolés et fragiles, qu’il récompensera ou punira à son gré. La Révolution a interdit les « corps intermédiaires », la résistance et les luttes du peuple autochtone ont forcé la République à les reconnaître. Désormais nous allons assister à leur éradication systématique. Détruire les communautés intermédiaires qui font obstacle au pouvoir sans partage de l’oligarchie sera sans doute le fil directeur de la présidence Macron.

Antonin Campana.

De instorting van Frankrijk: Wordt Macron door globalisten gebruikt voor oorlog tegen Rusland?

putinmacrontoto.jpg

De instorting van Frankrijk: Wordt Macron door globalisten gebruikt voor oorlog tegen Rusland?

Het onverschillige en door de media gehersenspoelde Franse volk heeft onlangs in meerderheid gekozen voor een president die Frankrijk binnen 5 jaar zal opheffen als trotse, zelfstandige natie. Frankrijk zal definitief een provincie van de EU worden, een land dat zijn grenzen wagenwijd zal openhouden voor de komst van nog eens miljoenen moslimmigranten, waar de kersverse president Macron nu al moskeeën voor wil laten bouwen. Macron lijkt niet meer dan een pion van de globalistische kliek in Washington, Brussel en Berlijn, die wel eens gebruikt kan worden voor oorlog tegen Rusland. Wellicht was Putin deze week om die reden op bezoek in Frankrijk, hopende om hem op andere gedachten te brengen voordat het te laat is?

Volgens Paul Craig Roberts, voormalig official van de regering Reagan en tegenwoordig hoofd van het Institute for Political Economy, hebben de Fransen enkele weken geleden hun allerlaatste kans om hun land en volk op democratische wijze te redden, laten schieten. ‘Na vijf jaar Macron zal er niets meer van Frankrijk zijn overgebleven.’

Macron, die letterlijk verklaarde dat er volgens hem niet zoiets als een ‘Franse cultuur’ bestaat, was de keuze van Washington, de politieke EU elite en de internationale bankiers, omdat hij een rasglobalist is die de laatste resten soevereiniteit en macht van het nationale parlement wil overhevelen naar de ongekozen bureaucraten in Brussel, die enkel de belangen van de grote banken en multinationals op het oog hebben.

Hoopt Putin -tegen beter weten in- op terugkeer gezond verstand in Europa?

Roberts begrijpt niet waarom Putin gisteren naar Macron ging, omdat ‘die volledig in de zak van Washington zit.’ Het Kremlin hoopt misschien –tegen beter weten in- dat in Europa en het Westen het gezonde verstand terugkeert, en na al die terreuraanslagen de dreiging van het islamitische terrorisme eindelijk serieus wordt genomen, om dat alsnog samen met Rusland te gaan vernietigen.

Putin zal zich ongetwijfeld realiseren dat de Europese elite de politieke islam als bondgenoot heeft gekozen, tégen Rusland, en besloten heeft om onze landen en cultuur daar stapsgewijs, maar in steeds sneller tempo, compleet door over te laten nemen.

Het is echter ook mogelijk dat Putin persoonlijk polshoogte wilde nemen of Macron zich realiseert dat hij niets meer dan een pion is, die door Washington gebruikt gaat worden voor oorlog tegen Rusland zodra het Pentagon de aanvalsplannen heeft afgerond. Een andere optie is dat Macron Putin uitnodigde op aandringen van Amerika, om de Russische president in de waan te laten dat Europa mogelijk wil afzien van dat gedoemde pad naar een militair conflict, dat ons werelddeel als één grote rokende en zwartgeblakerde puinhoop zal achterlaten.

Rusland grootste obstakel

Van de twee landen die de Amerikaanse hegemonie over de hele wereld in de weg staan, Rusland en China, is Rusland het grootse obstakel – niet enkel vanwege het enorme Russische kernwapenarsenaal en het zeer geavanceerde wapentuig, maar ook omdat Europa afhankelijk is van Russische energie.

Tegelijkertijd is Rusland kwetsbaar, omdat het feitelijk geheel op de schouders van één buitengewoon sterke leider rust: Vladimir Putin. Als die bijvoorbeeld door de CIA uit de weg wordt geruimd, kan het land wel eens een makkelijke prooi worden.

Met Amerika’s andere tegenstander, China, is dat niet zo eenvoudig, want in Beijing zetelt een collectief leiderschap, waarbinnen ook een bepaalde mate van democratie heerst. Washington probeert door het inzetten van financiële organisaties in China de heersende communistische partij te verzwakken en in diskrediet te brengen.

‘Overgave of oorlog’

‘Washington drijft de wereld naar een groot conflict,’ waarschuwt Roberts. ‘De Russische en Chineze regeringen moeten nu wel weten dat zij het doelwit zijn. Aangezien hun hoop op diplomatie steeds maar weer de bodem wordt ingeslagen door Washington en Europa, zullen zij tot de conclusie komen dat hun enige keus overgave of oorlog is.’

Putin was dan ook bloedserieus toen hij enkele jaren geleden tijdens een persconferentie vertelde dat hij in zijn jeugd op straat één ding geleerd heeft: als je er eenmaal van overtuigd bent dat een confrontatie met de vijandelijke partij niet meer te vermijden is, zorg dan dat je als eerste toeslaat.

En dat is dan ook exact wat Merkel, Macron, Juncker en bijna alle leidinggevende politici in ons eigen land over ons afroepen als ze de huidige ingeslagen koers naar een totaal geïslamiseerde anti-Russische Europese Superstaat stug blijven volhouden.

Xander

(1) PaulCraigRoberts.org

La mort des idéologies modernes et des partis politiques

partpol.jpeg

La mort des idéologies modernes et des partis politiques

par Youssef Hindi

 
Ex: http://zejournal.mobi - Youssef Hindi 

L’actuelle implosion des grands partis politiques est la conséquence directe de la mort des idéologies modernes. Idéologies modernes – principalement les messianismes matérialistes que sont le socialisme et le républicanisme [1] – entrées en crise à partir des années 1970 suite à la décomposition terminale du Catholicisme (achevée par le Concile Vatican II) contre lequel elles étaient arc-boutées et sans qui elles perdaient leur raison d’être.

Le psycho-sociologue Gustave Le Bon (1841-1931) donne dès 1895 une explication anticipatoire à l’effondrement des croyances au paradis terrestre de type socialiste :

« Ce n’est pas l’évidente faiblesse des croyances socialistes actuelles qui empêchera les religions de triompher dans l’âme des foules. Leur véritable infériorité par rapport à toutes les croyances religieuses tient uniquement à ceci : l’idéal du bonheur que promettaient ces dernières ne devant être réalisé que dans une vie future, personne ne pouvait contester cette réalisation. L’idéal de bonheur socialiste devant être réalisé sur terre, dès les premières tentatives de réalisation, la vanité des promesses apparaîtra aussitôt, et la croyance nouvelle perdra du même coup tout prestige. Sa puissance ne grandira donc que jusqu’au jour où, ayant triomphé, la réalisation pratique commencera (c’est précisément ce que l’on a vu se produire avec l’Union soviétique qui s’est effondrée sous ses propres contradictions pour laisser revenir le Christianisme en Russie). Et c’est pourquoi, si la religion nouvelle exerce d’abord, comme toutes celles qui l’ont précédée, un rôle destructeur, elle ne saurait exercer ensuite, comme elles, un rôle créateur » [2]

La crise des partis politiques

Jusque dans les années 1970 le système des partis – qui est né, comme l’a fait remarquer la philosophe Simone Weil (1909-1943), durant la période de la Terreur ayant opposée les Jacobins et les Girondins – était structuré par une droite plus ou moins enracinée dans le Catholicisme et une gauche dans le socialisme et sa variante communiste tenant lieu de contre-Eglise. En quelque sorte une thèse et son antithèse qui maintenaient l’échiquier politique français dans une stabilité exercée par ce que j’appellerais une « pesanteur idéologique ».

La mise en apesanteur idéologique du système politique français débute dans les années 1970 avec la décatholicisation sociologique de la droite ; droite privée de son garde-fou, l’Église, et qui sera absorbée idéologiquement par la gauche libérale, c’est-à-dire par la Révolution et les Lumières. Tandis que le parti communiste, qui n’existait qu’en opposition au Catholicisme et qui avait une influence sur le Parti Socialiste, disparut avec le Catholicisme de l’échiquier politique.

Logiquement, ce processus a amené la gauche et la droite à fusionner, étant privées de leurs « garde-fous » idéologico-politiques, respectivement le Parti Communiste et l’Église. C’est ce qui explique pourquoi, en 2007, le candidat de la droite libérale, Nicolas Sarkozy, à peine élu, recrute des membres du Parti Socialiste. C’est cette fusion, de ce qu’il convient d’appeler « la droite et la gauche de l’oligarchie », qui permet aujourd’hui à Emmanuel Macron de débaucher tous azimut, à droite comme à gauche. 

L’élection du banquier n’a fait qu’acter la phase finale de cette fusion idéologico-politique de la gauche et de la droite.

La mort des idéologies modernes a privé les partis politiques traditionnels de leur charpente. Ceci a conduit à leur fragmentation en sous-partis ne défendant plus donc des idéologies ou idéaux mais de simples idées séparées les unes des autres dans une incohérence et un désordre complet et que se partagent ces partis.

Le vide religieux a produit à la fois une société atomisée et, avec un temps de retard, son reflet à l’échelle politique : un système des partis éclaté.

Contrairement à ce qu’affirme les commentateurs et les hommes politiques, nous n’assistons pas à une recomposition mais à la décomposition irrémédiable du système politique. L’absence d’idéologie ou de religion rend, pour le moment, l’unification politique et sociale impossible.

L’étape suivante de cette décomposition idéologico-politique sera l’effondrement du régime et l’anarchie. Car, comme l’expliquait Gustave Le Bon :

« Alors même qu’une croyance est fortement ébranlée, les institutions qui en dérivent conservent leur puissance et ne s’effacent que lentement. Quand elle a enfin perdu complètement son pouvoir, tout ce qu’elle soutenait s’écroule. Il n’a pas encore été donné à un peuple de changer ses croyances sans être aussitôt condamné à transformer les éléments de sa civilisation. Il les transforme jusqu’à ce qu’il ait adopté une nouvelle croyance générale ; et vit jusque là forcément dans l’anarchie. Les croyances générales sont les supports nécessaires des civilisations ; elles impriment une orientation aux idées et seules peuvent inspirer la foi et créer le devoir.

Les peuples ont toujours senti l’utilité d’acquérir des croyances générales, et compris d’instinct que leur disparition devait marquer pour eux l’heure de la décadence. Le culte fanatique de Rome fut la croyance qui rendit les Romains maître du monde. Cette croyance morte, Rome dut périr. C’est seulement lorsqu’ils eurent acquis quelques croyances communes que les barbares, destructeurs de la civilisation romaine, atteignirent à une certaine cohésion et purent sortir de l’anarchie.

Ce n’est donc pas sans cause que les peuples ont toujours défendu leurs convictions avec intolérance. Très critiquable au point de vue philosophique, elle représente dans la vie des nations une vertu. » [3]

Suivant ce modèle, l’on peut anticiper, comme je l’ai écrit à plusieurs reprises [4], un effondrement du régime suivi d’une période d’anarchie qui ne prendra fin que lorsque les Français, sous l’impulsion d’un homme ou d’un groupes d’hommes, retrouveront une croyance collective capable de les unifier à nouveau. Cette désunion des Français ne date pas d’hier, elle a pour origine la Révolution de 1789 qui a opposé durant plus de deux siècles catholiques et révolutionnaires, républicains et monarchistes, dreyfusards et anti-dreyfusards, gaullistes et anti-gaullistes, gauchistes et droitards…

L’implosion du Front national et l’avenir de la droite souverainiste

Le Front national ne fait pas exception. Lui aussi subit les conséquences de la mort des idéologies modernes. La défaite de Marine Le Pen n’a fait que mettre en exergue la ligne de fracture à l’intérieur du parti.

Le Front national se dirige vraisemblablement vers une implosion qui donnera naissance à deux partis distincts : un parti néoconservateur identitaire et libéral sur le plan économique (purgé des ses éléments antisionistes et judéo-critiques) comme le souhaite Robert Ménard. Et un parti gaullo-chevènementiste que pourrait fonder Florian Philippot – un indésirable que Alain Finkielkraut soupçonne d’être trop proche idéologiquement de Alain Soral [5] – que ses petits camarades poussent vers la sortie à cause de sa ligne (centrée sur les questions socio-économiques et la sortie de l’euro) qui aurait causé, d’après eux, la défaite du Front.

Robert Ménard – dont l’avocat n’est autre que l’ultra-sioniste membre du CRIF Gilles-William Goldnadel, aussi conseiller en dédiabolisation de Marine Le Pen et qui a travaillé à son rapprochement avec Israël [6] – déclarait sur France Inter le 4 mai 2017 (entre les deux tours de l’élection présidentielle) :

« Je suis contre la sortie de l’euro, c’est un de mes désaccords avec le Front national, comme je suis contre la sortie de l’Union européenne. Je trouve que ce n’est pas la bonne solution, qu’on a bien d’autres problèmes qu’on peut régler sans sortir de l’euro. »

Le « souverainiste » Eric Zemmour se dévoilera totalement en prenant la même position que Ménard sur la question de l’euro. Le 12 mai 2017, il écrit dans le Figaro :

« Un économiste brillant, Jacques Sapir, homme de gauche et pourfendeur talentueux de l’euro, a convaincu ses nouveaux amis, Marine et Florian, que tout était possible. Que le rapprochement des deux rives, comme disait Chevènement, pourrait s’opérer autour d’un ennemi commun : l’euro… Jacques Sapir gère le cerveau de Florian Philippot, qui gère le cerveau de Marine Le Pen. Trio infernal. Trio de l’échec ».

Eric Zemmour, comme Robert Ménard et Finkielkraut (qui le fait sous un autre angle), attaque Philippot et son projet de sortie de l’euro. 

Ce qu’appelle Zemmour de ses vœux, c’est la création d’un parti néoconservateur et libéral faisant jonction avec les pseudos identitaires des Républicains comme Laurent Wauquiez et Nadine Morano. Le but étant d’empêcher toute émancipation véritable de la France qui est privée de ses organes de souveraineté par l’oligarchie judéo-protestante, israélo-anglo-américaine via l’Union européenne et l’OTAN.

Ce à quoi œuvre Eric Zemmour, comme je l’expliquais lors d’un entretien du 12 mai 2017 [7] – trois jours plus tard, Jacques Sapir fit (ou reprit) exactement la même analyse dans un texte où il répond à Zemmour [8] -, c’est à la neutralisation de toute la France de droite, identitaire et catholique, par un parti politique identitaire. C’est précisément le rôle que joue à gauche Jean-Luc Mélenchon.

PP-logos.jpg

L’on voit ici toute la contradiction de la position de ce néo-FN en devenir : défendre l’identité française tout en se réclamant du libéralisme économique ; celui-là même qui, par le libre-échange mondialisé, réduit à peau de chagrin toutes les identités traditionnelles, notamment par l’immigration massive dont l’effet est double : la destruction de la culture du pays « d’accueil » et le déracinement des populations migrantes conduites justement à émigrer à cause du système libéral, notamment financier, qui appauvrit ce qu’on appelait le Tiers-monde.

Lorsque ce parti identitaire, libéral et néoconservateur sera créé, Marion Maréchal Le Pen, qui est encadrée par Gilbert Collard et Robert Ménard, pourra alors faire son « grand retour » en politique et jouer le rôle (au sens théâtral du terme) d’une Jeanne d’Arc des temps modernes, l’égérie de cette formation politique.

Mais pour ceux qui croiraient que cette droite inclut le catholicisme dans l’identité française, qu’ils se détrompent, il s’agit d’une identité républicaine comme le dit très clairement Marion Maréchal Le Pen :

« La question identitaire permet de transcender les clivages. Elle comporte une dimension abstraite, c’est vrai avec des symboles, la Marseillaise, la devise (républicaine : Liberté Égalité Fraternité), notre patrimoine républicain, et une dimension charnelle, notre terroir, notre gastronomie, la pierre locale avec laquelle on construit sa maison ». [9]

Vincent Peillon et Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas dit mieux…

Si Ménard, Collard et Zemmour (qui est un ami de la famille) ne suffisent pas pour gérer le cerveau de Marion Maréchal Le Pen et la maintenir sur le droit chemin républicain, l’on pourra toujours faire appel à l’ami et conseiller occulte de Jean-Luc Mélenchon : Patrick Buisson.

Comme je l’écrivais plus haut, le rôle de la droite identitaire est précisément le même que celui de l’extrême gauche. Continuer à neutraliser les Français en les maintenant dans la division républicaine gauche/droite. Et à la manœuvre, nous retrouvons les mêmes individus à la solde des mêmes réseaux, à gauche comme à droite ; car la division politique ce n’est bon que pour le bas peuple…

En effet, comme le rapporte le journal Marianne (le 18 mars 2015) :

« Patrick Buisson, l’homme au dictaphone, était donc non seulement le conseiller occulte de Nicolas Sarkozy mais aussi celui de Jean-Luc Mélenchon. Vous lisez bien. De Jean-Luc Mélenchon ! C’est ce qu’affirment en tous cas deux journalistes du Monde, Ariane Chemin et Vanessa Schneider, dans leur livre « Le Mauvais Génie » ».

Les deux journalistes en question expliquèrent que :

« Mélenchon a pris l’habitude de consulter son nouvel ami avant chaque décision stratégique. Buisson met avec plaisir sa science des sondages à son service… Lorsque l’ami Jean-Luc Mélenchon se décide à concourir à la présidentielle (de 2012), son conseiller occulte le convainc chiffres à l’appui, qu’il a un espace à conquérir à gauche du PS ». [10]

Patrick Buisson dira d’ailleurs tout le bien qu’il pense de la campagne présidentielle menée par Jean-Luc Mélenchon en 2017 :

« En 2012, Mélenchon s’est en effet posé comme le chantre d’une France multiculturelle. Or, aujourd’hui, il se positionne davantage comme le candidat d’une France multiethnique, évacuant ainsi la dimension multiculturelle. Cette évolution est le résultat d’une vieille interrogation de sa part… Mélenchon est, avec Marine Le Pen, le seul à véritablement parler de religion dans cette campagne. Il adopte un discours qui emprunte des symboles à la spiritualité… Si le christianisme est le refus de la domination absolue de la marchandise, c’est-à-dire ce que la Bible condamne comme le culte des idoles, Mélenchon est plus chrétien que Fillon lorsque celui-ci se rend à Las Vegas ou entend faire de la France une smart nation ». [11]

C’est au terme de ce cirque démocratique animé par les partis politiques que débutera la politique réelle et conséquente. A défaut d’avoir supprimé les partis comme le suggérait Simone Weil, attendons que l’Histoire, qui s’accélère, les enterre.

Notes:

[1] Sur le messianisme républicain et socialiste voir : Youssef Hindi, La mystique de la laïcité, 2017, Sigest.

[2] Sur l’origine religieuse de la décomposition du système politique français voir : Emmanuel Todd, Après la démocratie, 2008, Gallimard.

[3] Gustave Le Bon, op. cit., p. 84.

[4] Voir mon article « La fin de la démocratie », 25/01/2017, Arrêt-Sur-Info : http://arretsurinfo.ch/la-fin-de-la…

[5] Le 30 avril 2017 sur RCJ : https://www.youtube.com/watch?v=LXw…

[6] http://www.lexpress.fr/actualite/po…

[7] Autopsie de l’élection présidentielle (Vernochet, Hindi) : https://www.youtube.com/watch?v=Olo…

[8] Jacques Sapir, Réponse à Zemmour, 15/05/2015, Russeurope : http://russeurope.hypotheses.org/6002

[9] http://www.medias-presse.info/mario…

[10] https://www.marianne.net/politique/…

[11] http://www.lefigaro.fr/elections/pr…


- Source : Geopolintel

Presseschau Juni 2017

mercredi, 31 mai 2017

How Vladimir Putin squashed arrogant Macron

poutine-macron.jpg

How Vladimir Putin squashed arrogant Macron

by 

Russian President Putin dismissed French President Macron's claims during Putin's visit to France that the only hope for Russia is to align with Europe.

The Kremlin has published the complete text of the brief but highly illuminating press conference which followed the Macron-Putin summit in Versailles.

I have previously expressed bafflement as to why Macron invited Putin to a summit meeting at all given that the extraordinarily hard line against Russia which he seems intent on following.  The text of the press conference provides the answer, and it shows how delusional and arrogant Europe’s leaders including Macron have become.

It turns out that Macron’s purpose was nothing less than the grandiose one of “educating” Putin on why Russia needs to align itself with Europe in order to ‘modernise’, which means reversing the domestic and foreign policy line it has been following since the crisis of 1998 of pursuing building its own ‘sovereign democracy’ and of aligning with China.

Macron sought to do this by conjuring up the supposed example of Russia’s Westernising tsar, Peter the Great.

That was why Macron invited Putin to a summit in Versailles, which is hosting an expedition commemorating Peter the Great’s visit to France in 1717, and why he opened his news conference with this extraordinary passage

First of all, I would like to thank President Putin for accepting the invitation which I extended to him during our telephone conversation some time after I took office. I invited him to come to this symbolic place, where today we celebrate the 300thanniversary, almost to the day, of Peter the Great’s visit to France. The Russian tsar arrived in France to better understand the secrets of the kingdom, which stunned the world.

During the visit, which lasted several weeks, Peter the Great spent several days at Versailles, which already then represented the pinnacle of arts and technology, and where the ideals professed by Enlightenment figures and the genius of the spirit of that era were already beginning to emerge in the early 18th century. It was in Versailles that Peter the Great met with engineers, writers, and archivists. As we know from history, he returned to Russia some time later with new ideas and beliefs, as well as sketches (which we will see together in a short while), with a great desire to modernise your country. He was elected Honorary Member of the Royal Academy of Sciences, which was a source of inspiration for him.

Peter the Great is a symbol of the Russia that wanted to become open to Europe and borrow from Europe the things that made it great and strong. We have just talked about this during our discussion. What is particularly important about this story, which is now three centuries old, is the dialogue between Russia and France that never stopped, the dialogue between our intellectuals and our cultures, which sowed the seeds of the friendship that has lasted to this day. This dialogue is marked by our outstanding thinkers, artists and statesmen.

You will see a sketch of the monument to Peter the Great, with which you are familiar, Mr President, since you were born in that beautiful city which is dear to you. This is the statue that became the pride of St Petersburg, your beloved city.

This Russia that is open to Europe, and this Franco-Russian friendship is what I wanted to share with you by inviting you here, to Versailles. This was the basis of our discussion today. This history transcends us and has cemented Franco-Russian friendship.

During the presidential election, France made a sovereign affirmation of its commitment to independence, its European choice and its desire to influence the fate of the world. None of the major challenges these days can be tackled without a dialogue with Russia.

This is exactly why I wanted to discuss together

(bold italics added)

poutine-macronGR.jpg

Any other leader would have let his anger at these condescending words show.  Putin instead – showing off his knowledge of Russian history, which is certainly greater than Macron’s – effortlessly brushed them off

I would also like to thank President Macron for inviting me to come to this wonderful corner of France, to Versailles, which I have never visited before. It is definitely an impressive place that speaks of France’s grandeur and its long history, which plays a substantial part in the ties our two countries share. This is reflected in the exhibition we are about to visit, an exhibition marking the 300th anniversary of the visit to France by tsar and reformer Peter I. The ties between Russia and France did not begin with this visit however, but go back much deeper in time.

The educated French public is familiar with Anna of Rus, Queen of France. She was the youngest daughter of Yaroslav the Wise, married Henri I and made a substantial contribution to France’s development as one of the founders of at least two European dynasties, the Bourbons and the Valois. One of these dynasties is on the throne to this day in Spain…..

The exhibition we will visit now presents priceless items from the State Hermitage Museum related to Peter the Great’s visit to France in 1717. As President Macron and I noted, this visit has become a major milestone in the history of our bilateral relations, setting them on a friendly track for many years to come…..

I would like to thank the President once again for his invitation. He mentioned that Peter the Great spent several weeks in France, but as we know, everything in the diplomatic world is built on the basis of reciprocity. I would also like to invite the President to visit Russia. I hope he will be able to spend several weeks in Moscow.

(bold italics added)

In other words the starting point of Russian history – and of Russia’s interactions with Europe – is not the reign of Peter the Great, and Russia does not simply learn from the West – as an inferior civilisation learns from a superior one  – but has had an equal and mutually beneficial millennially long interaction with it, whilst successful bilateral relations today depend not on some sort of ‘teacher-pupil’ relationship, but depend on reciprocity: on taking into account the other side’s interests.

Putin made the same point rather more sharply in an interview he gave to the French newspaper Le Figaro.

It is true that President Macron invited me to take part in the opening of the exhibition. However, let me tell you straight away that the relations between Russia and France have a much longer history and much deeper roots, as the French President and I both mentioned on several occasions today. In fact, the younger daughter of Yaroslav the Wise, one of Russia’s Grand Princesses, Anna came here in the 11th century to marry King Henry I of France.

She was actually called Anna of Rus, Queen of France. Her son Philip I of France was the founder of two European royal houses, the Valois and the Bourbons, and the latter rules in Spain to this day.

This goes to say that the roots of our relations go much deeper, although over the last 300 years they did pick up momentum. This is true. I very much hope that today’s event, the exhibition and my talks with President Macron will give a new impetus to these relations……

As I have said to my French colleague and our French friends today, Peter the Great was above all a reformer, a man who not only implemented the best and the most up-to-date practices, but also was undoubtedly a patriot, who fought to secure for Russia the place it deserved in international affairs.

But above all, he was committed to reforming his country, making it modern, resilient and forward-looking. He succeeded in many, if not all of his undertakings. He focused on research, education, culture, military affairs and statehood, leaving an immense legacy that Russia has been relying on to this day, let alone the fact that he founded my hometown, St Petersburg, which was the capital of Russia for many years.

(bold italics added)

macron-poutine-verailles.jpg

In other words, not only did Russian history and Russia’s interactions with Europe not begin with Peter the Great, but Peter the Great was like Putin first and foremost a Russian patriot all of whose actions were focused on making Russia strong so that it could better defend its national interests.

As well as putting Macron firmly in place about Peter the Great and Russian history, Putin during the press conference in his usual mischievous way gently ridiculed the suggestion that France is in any position to impose its own unilateral ‘red lines’ in Syria, as Macron purported to do

France of course is making its contribution to the fight against terrorism in Syria as part of the US-led international coalition. We do not know how much independence France has when it comes to operational matters because these are agreements between allies and we are not privy to that.

(bold italics added)

There has recently been some heart searching in Europe that by sticking to its tough policy Europe risks “losing” Russia.  Angela Merkel’s recent visit to Russia was it seems intended in part to calm these concerns.  Macron’s invitation to Putin also appears to have been motivated by these same concerns.  This is how the Financial Times reported them and explained the purpose behind Macron’s invitation to Putin

Mr Macron is now keen to reset the relationship with Moscow aides say. “There have been missed opportunities with Russia in the recent past, on Syria notably. The idea is to keep Russia close to Europe,” an adviser to Mr Macron said before the meeting.

The problem is that though Macron seems to realise the importance of restoring relations with Russia, he brings with him no new ideas of how to do it.  Conjuring up the misunderstood ghost of Peter the Great whilst refusing to address Russia’s concerns and whilst giving Russia stern lectures about Ukraine, Syria and the rights of gays in Chechnya, is certainly not the way.

The trouble is that despite the hammering that what is sometimes called the “European idea” has recently suffered because of Brexit, the election of Donald Trump, and the electoral gains in France of Marine Le Pen, the European political establishment remains in denial about the diminishing attractiveness of “Europe” be it to Russia, Turkey or anyone else.  The result is that they continue to overplay their hand, as Macron has just done with Putin.

Take this extraordinary comment of Michel Duclos, director of Académie Diplomatique Internationale and a former diplomat at the French embassy in Moscow, as reported by the Financial Times

Putin thought he would have an ally in Washington, which has proved not to be the case. At the beginning of the year he thought he would have a friend in the Elysée, and this has not been the case either.  Now everybody is talking about China. He desperately needs to patch things up with Europe, and he has an opportunity with Macron.

(bold italics added)

This is utterly delusional, fantasising that Russia sees China as a threat rather than an ally and is therefore obliged “to patch things up with Europe” on Europe’s (ie. Merkel’s and Macron’s) terms.  Coming shortly after the One Belt, One Road conference in Beijing, and shortly before Chinese President Xi Jinping’s visit to Russia, such a comment is beyond bizarre, and shows how parochial thinking in Europe has become.

As for Putin, whilst his meeting with Macron can hardly have satisfied him, it did at least provide him with an opportunity to see to some unfinished business.

At the peak last autumn of the West’s public relations campaign against Russia for its alleged bombing of Aleppo Putin cancelled a visit he was due to make to Paris to attend the opening of a Russian cultural centre.  Macron’s invitation now enabled Putin to visit the centre.

Putin is said to have cancelled his visit to France in the autumn because he expected a boorish reception from the French, with President Hollande refusing to meet with him.  He has now visited the centre whilst in France as an honoured guest, have been received in Versailles by President Macron.

Putin must have savoured the moment, all the more so as the reversal shows where the real power in the world now lies.

Sur Brzezinski et notre élite apocalyptique

zbig-B222po.jpg

Sur Brzezinski et notre élite apocalyptique

 
Auteur : Nicolas Bonnal
Ex: http://zejournal.mobi 
 

Le conseiller Ubu est mort, mais gageons que son œuvre luciférienne va lui survivre. Il meurt salué quand on profane (malmène, dit lemonde.fr) la tombe du Général de Gaulle.

Relisons l’interview où Zbig fait l’éloge de sa politique d’appui au terrorisme islamiste. Il se peut d’ailleurs que Zbig sache que ce terrorisme n’est pas islamique (islamique au sens saoudien, mais pas au sens musulman, islamique au sens américain, mais pas au sens guénonien) mais oxydental si j’ose dire, un bon moyen avec le réchauffement climatique et la fraude fiscale de célébrer la venue de l’Etat totalitaire qui les excite tous depuis les années 1780.

Le fait que les quatre plus grosses cotisations boursières relèvent de cet espionnage-emprisonnement des âmes et de cet argent dématérialisé (Google, Amazon, Facebook, Apple) ne doit pas nous étonner. Zbig avait fait l’éloge de la société technétronique, nous prévenait dans son livre de la vague de populisme qu’auraient à redouter (tu parles !) les élites cosmopolites – qui ne faisaient que reprendre le comportement du siècle des Lumières, qui lui aussi rêva d’automates. Sur les origines réelles de Zbig, et pour comprendre ses méthodes illuminées, lisez Charles Novak (1).

Voici donc la courte interview de Zbigniew Brzezinski parue dans Le Nouvel Observateur numéro 1732 du 15 janvier 1998 :

Le Nouvel Observateur : « L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires : les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité ; vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez? »

Zbigniew Brzezinski : « Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est toute autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques ».

Le Nouvel Observateur : « Malgré ce risque, vous étiez partisan de cette “covert action” [opération clandestine]. Mais peut-être même souhaitiez-vous cette entrée en guerre des Soviétiques et cherchiez-vous à la provoquer ? »

Zbigniew Brzezinski : « Ce n’est pas tout à fait cela. Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent.

Le Nouvel Observateur : « Lorsque les Soviétiques ont justifié leur intervention en affirmant qu’ils entendaient lutter contre une ingérence secrète des Etats-Unis en Afghanistan, personne ne les a crus. Pourtant, il y avait un fond de vérité… Vous ne regrettez rien aujourd’hui ? »

Zbigniew Brzezinski : « Regretter quoi ? Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : “Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam.” De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique ».

Le Nouvel Observateur : « Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ? »

Zbigniew Brzezinski : « Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la guerre froide ? »

Le Nouvel Observateur : « “Quelques excités”? Mais on le dit et on le répète: le fondamentalisme islamique représente aujourd’hui une menace mondiale ».

Zbigniew Brzezinski : « Sottises ! Il faudrait, dit-on, que l’Occident ait une politique globale à l’égard de l’islamisme. C’est stupide: il n’y a pas d’islamisme global. Regardons l’Islam de manière rationnelle et non démagogique ou émotionnelle. C’est la première religion du monde avec 1,5 milliard de fidèles. Mais qu’y a-t-il de commun entre l’Arabie Saoudite fondamentaliste, le Maroc modéré, le Pakistan militariste, l’Egypte pro-occidentale ou l’Asie centrale sécularisée? Rien de plus que ce qui unit les pays de la chrétienté… »

Un petit ajout : l’Europe centrale a perdu 10% de sa population depuis la fin du communisme. Le nombre d’enfants passa de deux à un en Allemagne de l’Est. L’Ukraine sombre démographiquement, et la Russie perdit dix millions d’âmes en vingt ans de chute du communisme. Le NYT vient de rappeler que le taux de natalité s’effondre en Grèce depuis la crise sauce mondialiste imposée par les Goldman-Merkel-Zbig. Le mondialisme est un cannibalisme postmoderne et fier de l’être !

Pour parler d’un énergumène comme ça (et la Pologne ubuesque et russophobe en a eu d’autres, voyez Retinger-Bilderbergs, voyez Tusk-Europe, descendant de soldat nazi),  il n’y aurait que Dante (Enfer, XXXII) :

« … tous deux d’un même lit, et tous deux si dignes de la fosse glacée, que tu fatiguerais de tes recherches le cercle de Caïn sans trouver leurs pareils ».

1) JACOB FRANK, LE FAUX MESSIE Déviance de la kabbale ou théorie du complot (L’Harmattan)

mardi, 30 mai 2017

Brzezinski: il Carl Schmitt americano e la sua idea di impero

Zbig-blue.jpg

Brzezinski: il Carl Schmitt americano e la sua idea di impero

Ex: http://www.linterferenza.info 

Il teorico del liberal-imperialismo Zbigniew Brzezinski è stato il più importante ed insidioso teorico reazionario di tutta la seconda metà del XX secolo.

Brzezinski fu il vero ispiratore, creatore e finanziatore di Al Qaeda in funzione anti Urss; dietro il golpe neonazista in Ucraina e la destabilizzazione della Siria c’è sempre la sua lunga mano. Esponente del sionismo cosmopolita non ha mai accettato le avventure militariste di Israele; per lui lo Stato ‘’per soli ebrei’’ doveva limitarsi ad essere una portaerei degli Usa senza rallentare troppo il progetto imperialistico nord-americano che prevede la conquista dell’Eurasia. Per questa ragione gli Usa, con tutta probabilità, non avranno più uno stratega del suo calibro, i plutosionisti vanno dietro ad Israele ‘’come un mulo’’ senza guardare alla rapace borghesia statunitense tanto cara al cinico teorico polacco.

Per questo esperto (di destra) di geopolitica Russia e Cina, o meglio tutto il blocco capitalistico euroasiatico, doveva essere smembrato; l’arma per realizzare il progetto di ‘’tribalizzazione’’ era ( ed è ) il separatismo etnico e religioso. lIn cosa differisce la Dottrina Brzezinski dalla Dottrina Kissinger? Un articolo molto documentato, di qualche anno fa, pubblicato nel sito dello studioso Miguel Martinez, ce le illustra entrambe:

‘’Lo “scontro delle civiltà”, prima di essere un articolo o un libro, è un progetto che si colloca ben al di sopra di Huntington. è un vero e proprio “piano di guerra” messo a punto da un raggruppamento di potere tra le due sponde dell’Atlantico che fa capo all’Inghilterra. La sovraccoperta del libro mette in evidenza gli elogi di due esponenti di questo mondo: Henry Kissinger e Zbignew Brzezinski. Il primo promuove gli schemi geopolitici sin dalla sua tesi di laurea ad Harvard, «A World Restored» in cui elogiava la diplomazia dell’“equilibrio delle forze” che fu instaurata al Congresso di Vienna del 1815 dal ministro degli Esteri britannico lord Castlereagh e dal Cancelliere austriaco principe di Metternich. Dopo la laurea, negli anni Cinquanta, Kissinger si dedicò a costruire quella rete harvardiana nelle varie amministrazioni democratiche e repubblicane di cui oggi Huntington è una delle figure di primo piano. Huntington è stato addestrato a ripetere quello che diceva Kissinger. Un esempio è il suo articolo apparso sul numero di Survival di gennaio-febbraio 1991, quando Bush e la Thatcher scatenarono la guerra del Golfo. Su quella rivista del britannico International Institute for Strategic Studies (IISS) Huntington scriveva che la politica americana nei confronti dell’Eurasia deve avere come premessa le teorie geopolitiche di Mackinder e adottare lo stesso approccio seguito da lord Castlereagh al Congresso di Vienna del 1815.

Brzezinski, invece, quando nel 1976 divenne Consigliere di Sicurezza Nazionale sotto Jimmy Carter, sviluppò una sua teoria geopolitica chiamata “l’Arco di Crisi”. Calcolava che tutta l’ampia regione lungo il fianco meridionale dell’Unione Sovietica sarebbe stata percorsa da instabilità sempre più destabilizzanti (a causa del “fondamentalismo islamico” oppure di conflitti tribali e razziali), e che questo doveva essere geopoliticamente sfruttato come un’arma contro l’impero sovietico. Nel National Security Council diretto da Brzezinski l’incarico di direttore della pianificazione della sicurezza era affidato ad Huntington. Brzezinski e Huntington erano giunti nell’amministrazione Carter passando per la Commissione Trilaterale, un’organizzazione fondata e finanziata da David Rockefeller nel 1974. Nel 1975 Huntington aveva realizzato per la Trilaterale lo studio «The Crisis of Democracy» in cui sosteneva che il mantenimento delle democrazie rappresentative e delle istituzioni che hanno una base popolare non è più affatto facile e garantito in un’epoca in cui l’imposizione di misure di austerità “richiede” regimi post-democratici e non-democratici’’ 1

Nel 1996 Brzezinski fonda il Central Asia Institute presso la School of Advanced International Studies della John Hopkins University. I soldi per il progetto provenivano dalla Smith Richardson Foundation ed è la stessa centrale imperialistica che permise a Brzezinski di finanziare gli strateghi reazionari di Harward e Samuel Hungtinton, il teorico dello ‘’scontro di civiltà’’. Il potere di quest’uomo fu, a dir poco, enorme. Devo ricordare che Brzezinski ‘’è stato uno dei primi promotori della carriera di Madeleine Albright, attuale segretario di Stato USA ( l’articolo risale a qualche anno fa ), prima alla Columbia University poi, nel 1978, portandola con sé, insieme ad Huntington, nel Consiglio di Sicurezza Nazionale di Carter per affidarle l’incarico di collegamento con il Congresso USA’’. Brzezinski dichiarò che la democrazia capitalistica per funzionare ha bisogno dell’apatia delle masse; le elite, per tenere buono il ‘’popolino’’, devono ricorrere a quella che Platone chiamò la ‘’nobile menzogna’’ castrando le rivendicazioni di libertà e giustizia sociale. Il pensiero geopolitico sopra illustrato, invece, prende il nome di Arco della crisi e – come vedremo – verrà riproposto anche in Siria.

Il segretario del Partito comunista siriano Ammar Baghdash, lo scorso anno a Roma, ci ha parlato della strategia imperialistica Usa, la sua analisi – certamente di grande spessore – è stata puntualmente sintetizzata da Fabrizio Marchi nelle sue linee guida essenziali:

“A Partire dagli anni ’80 – ha spiegato Baghdash – è in corso un progetto di destabilizzazione di tutto il Medio oriente da parte degli USA di cui Brzezinski fu il principale ideologo. Questa “teoria” si fonda sull’idea che esiste un’ area, che va dall’Asia centrale fino alla Somalia che è di interesse strategico per gli USA. Nello stesso tempo però questa vasta area deve essere tenuta in uno stato di costante tensione. Tale progetto prevede la distruzione e la frammentazione degli stati nazionali in tante entità e “staterelli” su base etnica e confessionale. E’ così che sono state create “tre Somalie”, la stessa sorte è toccata all’Irak, la Jugoslavia è stata distrutta, l’Afghanistan è stato occupato e anche la Libia è stata aggredita e poi smembrata’’ 2

Questo non ha impedito a Brzezinski di consigliare ad Obama, nel 2009, in caso di aggressione imperialistica israeliana contro l’Iran, di ‘’colpire i jet israeliani’’ 3. Per questa mente diabolica i nemici erano Russia e Cina, gli Usa non potevano perdere tempo, armi e denaro dietro a Netanyahu. Il vero sionismo, secondo Brzezinski, è quello anglosassone, erede del colonialismo britannico; l’imperialismo di Tel Aviv può aspettare ( ma non aspetta ).

Zbig-polpot.jpg

Professore di Obama alla Columbia University, impegnato in tutto il mondo a diffondere il suo pensiero reazionario partendo da una prospettiva certamente superiore rispetto ai più ottusi sionisti, negli ultimi mesi sembrò avvicinarsi a Donald Trump. L’Europa non è più un insieme di Stati vassalli ma una alleata. Il marxista Michele Basso ci svela quest’ultimo inganno, l’ultimo tranello di Brzezinski, articolato, complesso e, come sempre, mai banale:

‘’Brzezinski ha cambiato il linguaggio, non chiama più gli europei vassalli, ha fatto passi avanti nell’ipocrisia, pur senza raggiungere i vertici di virtuosismo di Obama. Ma non ci caschiamo. Se B. meno di 20 anni fa ci chiamava vassalli, non è credibile se oggi ci chiama alleati. E, se leggiamo bene il suo progetto, sotto le espressioni più caute, si cela la vecchia arroganza imperiale. 


Il vecchio piano egemonico non è stato cestinato, ma solo aggiornato.
Brzezinski comincia con un tono biblico ed espone 5 verità: 
“”Mentre finisce la loro epoca di dominio globale, gli Stati Uniti devono prendere l’iniziativa per riallineare l’architettura del potere globale.” 


Pone cinque verità fondamentali:
La prima di queste verità è che gli Stati Uniti sono ancora l’entità politicamente, economicamente e militarmente più potente del mondo, ma, dati i complessi cambiamenti geopolitici negli equilibri regionali, non sono più la potenza imperiale globale.” (Towards a Global Realignment, Zbigniew Brzezinski, The American Interest) (1)
Non seguiremo B. sul Monte Sinai, ed esporremo in modo informale le sue posizione, con le critiche.


Sulla via del dominio USA, Brzezinski trova due ostacoli : la forza militare russa e la potenza economica cinese, per ora non ancora tradotta in potenza bellica. Una guerra mondiale sarebbe troppo pericolosa, e quindi bisogna addomesticare le due potenze, offrendo soluzioni, nell’ambito del consenso di Washington, mescolate a minacce. Non si tratta di trovare accordi tra grandi stati. Ad ognuna delle 2 potenze vengono fissati d’autorità un percorso e relative zone d’influenza. Quello di Brzezinski non è tanto un messaggio alla Russia e alla Cina, quanto piuttosto una traccia di programma per il governo degli Stati Uniti, un’indicazione su come conservare, sia pure in una forma diversa, l’egemonia mondiale’’ 4

L’imperialismo Usa ha devastato tre quarti della popolazione mondiale con guerre neocoloniali degne dei regimi nazifascisti; Brzezinski se ne va con i suoi libri, le sue ampie conoscenze geopolitiche, un’ abilità diplomatica senza pari e qualche milione di morti sulla coscienza. Fu russofobo, amico di Al Qaeda e degli speculatori senza scrupoli che spaccano la schiena ad intere nazioni ma – non possiamo negarlo – padroneggiava le strategie militari ed aveva una cultura sconfinata. Per dirla con Brecht, in altri tempi, a questo strano personaggio con gli occhi da lucertola, in tanti gli avrebbero riservato un buon muro e delle buone pallottole.

http://www.kelebekler.com/caimani/24.htm

http://www.linterferenza.info/esteri/fianco-del-popolo-si...

https://comedonchisciotte.org/brzezinski-obama-dovrebbe-a...

http://www.pane-rose.it/files/index.php?c3:o49221:m2

 

World in flames - the deadly legacy of Cold War warrior Brzezinski

zbig- russia_china_th.jpg

World in flames - the deadly legacy of Cold War warrior Brzezinski

by Neil Clark

Ex: https://www.rt.com

Neil Clark is a journalist, writer, broadcaster and blogger. He has written for many newspapers and magazines in the UK and other countries including The Guardian, Morning Star, Daily and Sunday Express, Mail on Sunday, Daily Mail, Daily Telegraph, New Statesman, The Spectator, The Week, and The American Conservative. He is a regular pundit on RT and has also appeared on BBC TV and radio, Sky News, Press TV and the Voice of Russia. He is the co-founder of the Campaign For Public Ownership @PublicOwnership. His award winning blog can be found at www.neilclark66.blogspot.com. He tweets on politics and world affairs @NeilClark66
 
How ironic that a major upsurge in violence in Afghanistan has coincided with the death of Zbigniew Brzezinski, the viscerally anti-Russian Cold War warrior and architect of the US policy of backing jihadists in the country to 'bleed' the Soviet Union.

On Saturday, the first day of Ramadan, 18 people were killed in a suicide blast close to a military base in Khost Province. Meanwhile, attacks by militants on the security forces in Badghis Province reportedly left 36 dead and many more wounded. On Friday, another blast killed ten civilians in Herat Province.

2017 has been a very bloody year for Afghanistan, with the UN Assistance Mission reporting more than 2,100 civilians were killed or injured between January and March.

None of this was mentioned when the establishment eulogies to Brzezinski started pouring in.

I was one of several presidents who benefited from his wisdom and counsel,” said Barack Obama.

Former Presidents George H.W. Bush and Jimmy Carter also paid generous tributes. But while our condolences go out to Brzezinski’s family and friends at this difficult time, any objective assessment of what ‘Zbig’ actually achieved as US National Security Advisor would have to conclude that his influence was disastrous not just for the people of Afghanistan, but for the world as a whole. Put simply; the world would now be a much safer place if Brzezinski had used his considerable intellectual skills in pursuits other than global politics.

zbig-sovereignty.jpg

Zbig's obsession in the late 1970s was with giving the Soviet Union their own Vietnam. Appointed President Carter’s National Security Advisor in 1977 Brzezinski found himself at loggerheads with Secretary of State Cyrus Vance, a man of peace who genuinely wanted to strengthen detente with Moscow.

Brzezinski’s anti-Soviet strategy was two-fold. Firstly, to aggressively promote the issue of human rights, the so-called ‘third basket’ of the 1975 Helsinki Accords, as a means of destabilizing the eastern bloc.

Brzezinski recognized the political advantage to be had from the human rights issue, for it put pressure on the Soviet Union and rallied opposition to Moscow,” said Jeremy Isaacs and Taylor Downing in their book Cold War. But there was great hypocrisy at play here, as ‘Zbig’ was quite happy to work with governments whose human rights records were far worse than that of the Soviet Union’s to achieve his objectives.

The second strand of his strategy was to try to entice the Kremlin to send troops into Afghanistan.

To understand how Afghanistan became a new and crucial front in the Cold War we have to go back to the summer of 1973. King Mohammed Zahir Shah, who had governed the country since 1933, was deposed by his cousin Mohammed Daoud Khan with the help of Afghan communists. Daoud though continued his country’s non-aligned policy and liked to say by way of illustration that he was “ready to light his American cigarettes with Russian matches.

However, the government in Kabul was increasingly courted by the US and tempted with offers of aid. Daoud banned the communist People’s Democratic Party of Afghanistan and dismissed Soviet-trained army officers. The result was the so-called ‘Saur Revolution,’ which brought the pro-Soviet Nur Muhammad Taraki to power in April 1978.

The left-wing government initiated reforms of land ownership and encouraged women to join literacy classes alongside men,” record Isaacs and Downing.

Eurasian chessboard & total surveillance: 10 quotes by the late Zbigniew https://on.rt.com/8cvs 

Hardline Islamic clerics weren’t too happy and religious opposition to the left-wing government grew. Brzezinski saw a great opportunity to back the anti-government Mujahedeen or ‘Soldiers of God.' It’s a commonly held, but erroneous view, that the US only started to support the fundamentalist ‘rebels’ after the Soviet tanks had rolled into Kabul at Christmas 1979.

In fact, US financial assistance for anti-government forces had begun BEFORE the invasion- and was expressly designed to provoke a Soviet military response. In 1998 Brzezinski admitted that he had got President Carter to sign the first order for secret aid to ‘rebels’ in July 1979 a full five months before the Soviets intervened.

I wrote a note to the president in which I explained to him that in my opinion, this aid was going to induce a Soviet military intervention,” Brzezinski said. Even before that, US officials had been meeting with ‘rebel’ leaders. While in 1977 Zbig had set up the Nationalities Working Group - whose goal was to weaken the Soviet Union by stirring up ethnic and religious tensions.

zbig-quote.jpg

The Kremlin was faced with a terrible dilemma. It was damned if it did intervene to help the beleaguered Afghan government, and damned if it didn’t. There was a fear Islamic fundamentalism if prevailing in Afghanistan after the Islamic Revolution in Iran, could spread to the Soviet Union itself and on top of this NATO had agreed to site Pershing and Cruise missiles in Europe.

But still the Kremlin, perhaps suspecting a trap was being set for them, was reluctant to commit ground troops. Taraki pleaded with Moscow for more assistance and visited the Kremlin in September 1979. But not long afterward Taraki himself was toppled (and killed by suffocation with pillows) with his Prime Minister Hafizullah Amin, taking over as president. Moscow believed that Amin was getting ready to pivot toward the west.

The Kremlin finally decided to act, even though there was still opposition from within the Politburo. On 24th December 1979, Brzezinski got the Christmas present from ‘Santa’ Brezhnev that he had long wanted. “The day that the Soviets officially crossed the border, I wrote to President Carter, essentially: ‘We now have the opportunity of giving to the USSR its Vietnam War,'” he later admitted. Cyrus Vance urged a diplomatic solution, but unfortunately, Carter listened to Zbig. 

The national security advisor flew to Pakistan in early 1980 and posed, two years before the first Rambo film, for photographs holding a Chinese-made machine gun at the Khyber Pass. “Your cause is right, and God is on your side,” he told the assembled holy warriors.

Over the next decade, billions of dollars of aid and weaponry from the US and their allies poured in for the Islamist rebels, euphemistically labeled ‘freedom fighters.'

In 1982, Ronald Reagan even dedicated the Space Shuttle Columbia to the anti-government fighters.

The struggle of the Afghan people represents man’s highest aspiration for freedom,” the President declared

It wasn’t just Afghan ‘rebels’ who were fighting against the socialist government in Kabul. Encouraged and equipped by the US and their allies, between 25,000 and 80,000 fighters came in from other countries.

Hawks in Washington, following Brzezinski’s anti-Moscow lead, did all they could to prevent a diplomatic solution to the conflict. The aim, to use Zbig’s phrase, was to “make the Soviets bleed as much and as long as is possible.

Mikhail Gorbachev’s warnings about the dangers of Islamic fundamentalism and a hardliner takeover of Afghanistan having far-reaching global consequences went unheeded. The Taliban and Al-Qaeda grew out of the Mujahedeen and then many years later, the US led an invasion of Afghanistan to try and get rid of the Taliban. But the Taliban is still there (as is ISIS and Al-Qaeda) and has just launched a deadly new spring offensive.

Afghanistan has known nothing but war these last forty or so years and Brzezinski’s desire to give the Soviet Union “its Vietnam War” has an awful lot to do with it.

Not only that but his strategy of backing jihadists to destabilize and help bring down secular, socialistic governments friendly to the Soviet Union or Russia has been copied in other countries, such as Libya and Syria with such devastating consequences nationally and internationally.

zbig-finger.jpg

Not that the ‘great man’ showed any remorse for what he had done. Far from it. In 1998 he was asked: “Do you regret having supported Islamic fundamentalism, which has given arms and advice to future terrorists?” Brzezinski replied: “What was more important to the history of the world? The Taliban or the collapse of the Soviet empire? Some agitated Muslims or the liberation of Central Europe and the end of the Cold War?

When his interviewer then countered with “Some agitated Moslems”? But it has been said and repeated: Islamic fundamentalism represents a world menace today, Brzezinski’s response was to say ‘Nonsense.'

In 2008 when he was asked again about his Afghanistan policies Brzezinski saidI would not hesitate to do it again.” When we look back at the disagreements in 1979 and 1980 between Zbig and the more cautious Cyrus Vance, who labeled Brzezinski “evil” time has surely shown us who was right and who was wrong. If only Vance and not the too-clever-by-half academic had prevailed.

Follow Neil Clark on Twitter @NeilClark66

The statements, views and opinions expressed in this column are solely those of the author and do not necessarily represent those of RT.

lundi, 29 mai 2017

The Real Story of Zbigniew Brzezinski That the Media Isn’t Telling

zbig-OBreal.jpg

The Real Story of Zbigniew Brzezinski That the Media Isn’t Telling 

by

(ANTIMEDIA) Zbigniew Brzezinski, former national security advisor to President Jimmy Carter, died Friday at a hospital in Virginia at the age of 89. Though the New York Times acknowledged that the former government advisor was a “hawkish strategic theorist,” misrepresenting his legacy as one of otherwise infinite positivity may not be as easy as the establishment might like to think.

As the United Kingdom plays around with levels of the so-called “terror threat” following a devastating attack by an ISIS-inspired individual — and as the Philippines goes into an almost complete state of martial law following ISIS-inspired destruction — Brzezinski’s timely death serves as a reminder to seek a deeper understanding of where modern terrorism originated in the first place.

As the New York Times explains, Brzezinski’s “rigid hatred of the Soviet Union” guided much of America’s foreign policy “for better or worse.” From the Times:

“He supported billions in military aid for Islamic militants fighting invading Soviet troops in Afghanistan. He tacitly encouraged China to continue backing the murderous regime of Pol Pot in Cambodia, lest the Soviet-backed Vietnamese take over that country.[emphasis added]

While it is progressive of the New York Times to note Brzezinski’s support for Islamic militants, downplaying the effect of his vindictive foreign policy agenda with a mere sentence does an injustice to the true horror behind Brzezinski’s policies.

Because a 1973 coup in Afghanistan had installed a new secular government that was leaning towards the Soviets, the U.S.  endeavored to undermine this new government by organizing multiple coup attempts through America’s lackey states, Pakistan and Iran (the latter was under the control of the U.S.-backed Shah at the time.) In July 1979, Brzezinski officially authorized aid to the mujahideen rebels in Afghanistan to be delivered through the CIA’s program “Operation Cyclone.”

Many people defend America’s decision to arm the mujahideen in Afghanistan because they believe it was necessary to defend the country and the wider region from Soviet aggression. However, Brzesinski’s own statements directly contradict this rationale. In a 1998 interview, Brzezinski admitted that in conducting this operation, the Carter administration had “knowingly increased the probability” that the Soviets would intervene militarily (suggesting they began arming the Islamist factions before the Soviets invaded, making the rationale redundant since there was no invasion Afghanistan freedom fighters needed to repel at the time). Brzezinski then stated:

Regret what? That secret operation was an excellent idea. It had the effect of drawing the Russians into the Afghan trap and you want me to regret it? The day that the Soviets officially crossed the border, I wrote to President Carter: We now have the opportunity of giving to the USSR its Vietnam war.”

This statement went further than merely boasting at the instigation of war and the ultimate collapse of the Soviet Union. In his memoir, entitled “From the Shadows,” Robert Gates — former CIA director under Ronald Reagan and George H.W. Bush and secretary of defense under both George W. Bush and Barack Obama — directly confirmed this covert operation began six months prior to the Soviet invasion with the actual intention of luring the Soviets into a Vietnam-style quagmire.

Brzezinski knew exactly what he was doing. The Soviets were then bogged down in Afghanistan for approximately ten years, fighting an endless supply of American-supplied weapons and trained fighters. At the time, the media even went so far as to laud Osama bin Laden — one of the most influential figures in Brzezinski’s covert operation. We all know how that story ended.

Zbigniew-BrzezinskiCarter.jpg

Even with full knowledge of what his CIA-funded creation had become, in 1998 Brzezinski stated the following to his interviewers:

“What is most important to the history of the world? The Taliban or the collapse of the Soviet empire? Some stirred-up Moslems or the liberation of Central Europe and the end of the cold war?”

The interviewer at the time, refusing to allow this answer to pass, retorted:

“Some stirred-up Moslems? But it has been said and repeated: Islamic fundamentalism represents a world menace today.”

Brzezinski dismissed this statement outright, replying: “Nonsense!”

This occurred back when the journalists asked government officials pressing questions, a rare occurrence today.

Brzezinski’s support for these radical elements led directly to the formation of al-Qaeda, which literally translates to “the base,” as it was the base in which to launch the repulsion of the anticipated Soviet invasion. It also led to the creation of the Taliban, a deadly entity currently deadlocked in an endless battle with NATO forces.

Further, despite Brzezinski’s statements, which attempt to depict a lasting defeat of the Russian empire, the truth is that for Brzezinski, the cold war never ended. Though he was a critic of the 2003 invasion of Iraq, Brzezinski’s stranglehold over American foreign policy continued right up until his death.

It is no coincidence that in Syria, the Obama administration deployed an Afghanistan-quagmire-type strategy toward another Russian ally — Assad in Syria. A cable leaked by Wikileaks dated December 2006 — authored by William Roebuck, who was chargé d’affaires at the US embassy in Damascus at the time — stated:

“We believe Bashar’s weaknesses are in how he chooses to react to looming issues, both perceived and real, such as the conflict between economic reform steps (however limited) and entrenched, corrupt forces, the Kurdish question, and the potential threat to the regime from the increasing presence of transiting Islamist extremists. This cable summarizes our assessment of these vulnerabilities and suggests that there may be actions, statements, and signals that the USG can send that will improve the likelihood of such opportunities arising.” [emphasis added]

Much like Operation Cyclone, under Barack Obama, the CIA was spending approximately $1 billion a year training Syrian rebels (to engage in terrorist tactics, nonetheless). The majority of these rebels share ISIS’ core ideology and have the express aim of establishing Sharia law in Syria.

Just like in Afghanistan, the Syrian war formally drew in Russia in 2015, and Brzezinski’s legacy was kept alive through Obama’s direct warning to Russia’s Vladimir Putin that he was leading Russia into another Afghanistan-style quagmire.

So where might Obama have gotten this Brzezinski-authored playbook from, plunging Syria further into a horrifying six-year-long war that has, again, drawn in a major nuclear power in a conflict rife with war crimes and crimes against humanity?

The answer: from Brzezinski himself. According to Obama, Brzezinski is a personal mentor of his, an “outstanding friend” from whom he has learned immensely. In light of this knowledge, is it any surprise that we saw so many conflicts erupt out of nowhere during Obama’s presidency?

On  February 7, 2014, the BBC published a transcript of a bugged phone conversation between Assistant Secretary of State Victoria Nuland and the U.S. Ambassador to Ukraine, Geoffrey Pyatt. In that phone call, the representatives were discussing who they wanted to place in the Ukrainian government following a coup that ousted Russian-aligned president Viktor Yanukovych.

Lo and behold, Brzezinski himself advocated taking over Ukraine in his 1998 book, The Grand Chessboard, stating Ukraine was “a new and important space on the Eurasian chessboard…a geopolitical pivot because its very existence as an independent country (means) Russia ceases to be a Eurasian empire.” Brzezinski warned against allowing Russia to control Ukraine because “Russia automatically again regains the wherewithal to become a powerful imperial state, spanning Europe and Asia.”

Following Obama, Donald Trump came into office with a completely different mentality, willing to work with Russia and the Syrian government in combatting ISIS. Unsurprisingly, Brzezinski did not support Trump’s bid for the presidency and believed Trump’s foreign policy ideas lacked coherence.

All that being said, just last year Brzezinski appeared to have changed his stance on global affairs and instead began to advocate a “global realignment” — a redistribution of global power — in light of the fact that the U.S. is no longer the global imperial power it once was. However, he still seemed to indicate that without America’s global leadership role, the result would be “global chaos,” so it seemed unlikely his change in perception was rooted in any actual meaningful change on the geopolitical chessboard.

Further, the CIA’s very existence relies on the idea of a Russian threat, as has been evidenced by the agency’s complete assault on the Trump administration whenever it appears détente is possible with the former Soviet Union.

Brzezinski died safely in a hospital bed, unlike the millions of displaced and murdered civilians who were pawns in Brzezinski’s twisted, geopolitical chess games of blood and lunacy. His legacy is one of militant jihadism, the formation of al-Qaeda, the most devastating attack on U.S. soil by a foreign entity in our recent history, and the complete denigration of Russia as an everlasting adversary with which peace cannot — and should not — ever be attained.

« Le grand échiquier » de Zbigniew Brzezinski

zbig-ob1.jpg

« Le grand échiquier » de Zbigniew Brzezinski

par Philippe Raggi

Ex: http://www.polemia.com 

L’œil américain sur l’échiquier mondial.

♦ Il est toujours bon de rappeler certaines choses, même si celles-ci furent dites il n’y a pas si longtemps de cela ; n’est-ce pas un des premiers principes pédagogiques ?
Ainsi, les propos de Zbigniew Brzezinski peuvent-ils prendre aujourd’hui peut-être davantage de reliefs, de couleurs, quatorze ans après la publication française de son ouvrage intitulé Le grand échiquier paru chez Fayard.

Très proche de l’exécutif américain, ancien conseiller à la sécurité de la présidence des Etats-Unis, expert fort écouté du Center for Strategic and International Studies, membre du très influent Counsil on Foreign Relations, Zbigniew Brzezinski est loin d’être un personnage de second rang. Quelques années après le médiatique « Clash of civilisations » de Samuel P. Huntington, où développant le concept d’Occident cet auteur désignait les adversaires des Etats-Unis et l’importance du bloc islamo-confuséen, et où le paradigme de l’après guerre froide devenait le choc des civilisations, Brzezinski faisait paraître The grand chessboard. Cet ouvrage est un examen sérieux de géopolitique mondiale, et trace les objectifs stratégiques des Etats-Unis pour les prochaines décennies.

Dès l’introduction, nous sommes renseignés sur la portée de l’ouvrage ; il ne s’agit pas d’un énième travail de géostratégie présentant les forces, les interactions, les évolutions, les constantes du monde contemporain, mais bien d’une vision de géostratégie s’inscrivant dans une eschatologie terrifiante. Le but est clair : asseoir et renforcer le rôle dominant des Etats-Unis comme première puissance mondiale ; pour cela, nous dit Brzezinski, il faut à tout prix empêcher l’émergence d’une puissance sur le continent eurasien capable de rivaliser avec les Etats-Unis. En effet, nous dit-il, celui qui tiendrait ce continent serait le maître du monde ; Hitler et Staline, qui l’avaient compris, s’y sont d’ailleurs essayés dans le passé mais sans succès. Les Etats-Unis doivent veiller au respect légitime de la primauté américaine sur cette Eurasie, car ses objectifs sont « généreux ». Ainsi, dans cette logique implacable, défier l’Amérique serait agir contre « les intérêts fondamentaux de l’humanité ». Tout est dit.

Dans le premier chapitre, nous est brossé le tableau de l’évolution de la puissance américaine depuis 1898 (guerre contre l’Espagne) jusqu’à son état actuel de première puissance mondiale. Nous y voyons cette attitude anti-européenne constitutive de la création des Etats-Unis : cette Europe aux « privilèges archaïques et aux hiérarchies sociales rigides ». La première irruption des Etats-Unis dans la géopolitique européenne n’est pas abordée du point de vue de ses portées réelles, meurtrières (les quatorze points de Wilson portant en germe les conflits européens à venir), mais sous l’angle du formidable idéalisme américain allié à une puissance militaire, économique sans précédent qui font que ses principes sont pris en compte dans la recherche de solutions aux problèmes européens ; le nouvel acteur de l’arène internationale fait valoir sa vision du monde.

La fin de la seconde guerre mondiale fait émerger un monde bipolaire, et le temps de la guerre froide voit se mettre en place des enjeux géopolitiques clairement définis : les Etats-Unis contre l’Eurasie (URSS), avec le monde comme enjeu. Avec l’effondrement et l’éclatement de l’Union Soviétique, les Etats-Unis deviennent, nous dit Brzezinski, « la première puissance globale de l’histoire ». Le parallèle avec Rome est vite amené, et nous apprenons que Rome (empire simplement régional) est même dépassée.

L’auteur établit ensuite la liste des empires ayant eu une aspiration à la domination mondiale ; il y en a eu trois : l’empire romain, la Chine impériale et l’empire mongol. Parmi ces trois, seul l’empire mongol approche la définition moderne de puissance mondiale, nous dit Brzezinski ; seul cet empire peut être comparé aux Etats-Unis d’aujourd’hui. Mais, après deux siècles d’existence (du XIIIème au XVème siècle), cet empire disparaissait sans laisser de traces ; ce qui devrait faire réfléchir d’avantage l’auteur.

L’Europe devient ensuite le foyer de la puissance globale et le lieu où se déroule les luttes pour l’acquérir, sans toutefois être dominé par un Etat en particulier. Brzezinski note que la France en premier lieu (jusqu’en 1815), puis la Grande-Bretagne (jusqu’en 1914) ont eu leur période de prééminence. Mais, aucun de ces empires n’a vraiment été global. Le fait que les Etats-Unis se soient élevés au rang de puissance globale est, lit-on, unique dans l’histoire. Ce pays a un appareil militaire qui est le seul à avoir un rayon d’action global.

grand-chessboard.jpg

Cette prééminence fait de l’ombre à la Russie et à la Chine ; néanmoins, le retard technologique de ces deux pays fait qu’ils n’ont pas de politique significative sur le plan mondial. Dans les quatre domaines clés (militaire, économique, technologique et culturel) les Etats-Unis sont dominants, et ceci lui confère la position de seule superpuissance globale.

Brzezinski développe ensuite ce « système global » propre aux Etats-Unis. La puissance globale des Etats-Unis viendrait d’une part du pluralisme de sa société et d’autre part de son système politique. Incidemment, nous apprenons que par le passé les Européens, dans leurs visées impériales, n’ont été que des « aventuriers ». Autre élément de ce système : les idéaux démocratiques sont aujourd’hui identifiés dans le monde comme issus de la tradition politique américaine ; les Etats-Unis sont devenus Le modèle incontournable. La doctrine américaine, « mélange actif » d’idéalisme et d’égoïsme, est le seul qui prévaut; bien entendu ceci pour le plus grand profit de tous.

Mais cette suprématie américaine repose également, apprend t-on, sur un système élaboré d’alliances couvrant la planète. L’OTAN, l’APEC, le FMI, l’OMC, etc. (dans lesquels les Etats-Unis ont un rôle prépondérant, sinon directif) constituent un réseau mondial actif et incontournable dans la constitution et la conservation de la puissance globale américaine. Et les Etats-Unis se doivent de conserver cette position d’hégémonie globale sans précédent ; il y aurait comme une « mission » confiée à ce pays. Il lui faut impérativement prévenir toute émergence de rivaux, maintenir le statu quo ; ceci au nom du bien être de l’humanité, bien entendu.

De nouveau, dans le second chapitre, et avec la même logique utilisé par l’auteur dans l’introduction, on apprend que le maintien de la prééminence des Etats-Unis dans le monde va de pair avec la paix dans le monde. L’enjeu est l’Eurasie, nous dit Brzezinski ; C’est l’Eurasie qui est « l’échiquier », c’est là que se déroule le jeu pour la domination mondiale. Apparaît alors la phobie des Etats-Unis : une éventuelle unité politique de l’Eurasie. Et l’auteur d’établir l’univers des possibles, la recension des différents cas de figures qui feraient que les Etats-Unis seraient en position d’affaiblissement ; nous apprenons que l’hégémonie américaine est superficielle, et qu’elle ne passe pas par un contrôle direct sur le monde. C’est ce qui distinguerait l’Amérique des empires du passé. De plus, toujours dans les faiblesses du « géant », il y a le fait que le système de la démocratie « exclu toute mobilisation impériale » ; mais on peut en douter justement par ces moyens d’alliances et de coalitions très « incitatifs » mis en place. Nous sommes également surpris dans la vision que Brzezinski prête aux Américains face à leur statut de superpuissance mondiale sans rivale : ils ne considèreraient pas que ce statut leur confère des avantages particuliers. Les faits prouveraient plutôt autre chose.

Nous abordons plus loin les thèmes de la géostratégie et de la géopolitique. Sans surprise, nous apprenons que la géographie prédestine les priorités immédiates des pays ; nous le savions depuis au moins Napoléon. Halford J. Mackinder au début du siècle avait tracé déjà ce que nous avions vu plus haut développé par Brzezinski, à savoir que « qui gouverne l’Europe de l’Est domine le heartland, qui gouverne le heartland domine l’île-monde, et qui gouverne l’île-monde domine le monde » (le heartland étant le cœur continental). L’Amérique suit donc cette voie pour parvenir au maintien de son rang.

Suit une analyse des principaux acteurs et une reconnaissance appropriée du terrain. Les Etats eurasiens possédant une réelle dynamique géostratégique gênent les Etats-Unis, il s’agit donc pour ces derniers de formuler des politiques spécifiques pour contrebalancer cet état de fait. Ceci peut se faire par trois grands impératifs : « éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets protégés ; empêcher les barbares de former des alliances offensives ». Tout le programme des Etats-Unis est là. Pour la poursuite de son analyse, Brzezinski distingue les « acteurs géostratégiques » (France, Allemagne, Russie, Chine et Inde) des « pivots géopolitiques » (Ukraine, Azerbaïdjan, Corée, Turquie et Iran). Les premiers sont en mesure de modifier les relations internationales, « au risque d’affecter les intérêts de l’Amérique » ; les seconds ont une position géographique leur donnant « un rôle clé pour accéder à certaines régions ou leur permet de couper un acteur de premier plan des ressources qui lui sont nécessaires ».

La France et l’Allemagne sont deux acteurs géostratégiques clés qui, par « leur vision de l’Europe unie », (…) « projet ambitieux », (…) « s’efforcent de modifier le statu quo ». Ces acteurs sont l’objet « d’une attention toute particulière des Etats-Unis ». Cependant, on peut se poser la question de la « réelle volonté d’indépendance européenne » instiguée par ces deux pays.

La Russie, joueur de premier plan malgré l’affaiblissement de son Etat, n’a pas tranché quant à son attitude vis à vis des Etats-Unis : partenaire ou adversaire ? La Chine, puissance régionale importante, a des ambitions élevées : la Grande Chine. Le Japon, puissance internationale de premier ordre mais qui ne souhaite pas s’impliquer dans la politique continentale en Asie. Maintenir les relations avec le Japon est un impératif pour les Etats-Unis, ne serait-ce que pour maintenir la stabilité régionale. L’Inde, qui se définit comme un rival de la Chine, est le seul pôle de pouvoir régional en Asie du Sud ; cependant ce pays n’est pas gênant pour l’Amérique car il ne contrarie pas les intérêts américains en Eurasie. L’Ukraine, l’Azerbaïdjan : le sort de ces deux pays dicteront ce que sera ou ne sera pas la Russie à l’avenir. La Turquie, facteur de stabilité dans la Mer Noire, sert de contrepoids à la Russie dans le Caucase, d’antidote au fondamentalisme islamique, et de point d’ancrage au Sud pour l’OTAN. Brzezinski nous fait là un chantage à l’islamisme pour que la Turquie intègre l’Union Européenne : « l’Amérique va profiter de son influence en Europe pour soutenir l’admission éventuelle de la Turquie dans l’UE, et mettre un point d’honneur à la traiter comme un état européen » afin qu’Ankara ne glisse vers les intégristes islamiques. Mais les motifs américains sont aussi plus prosaïques : les Etats-Unis soutiendront « avec force l’ambition qu’ont les Turcs de mettre en place un pipeline reliant Bakou à Ceyhan qui servirait de débouché à la majeure partie des ressources en énergie du bassin de la mer Caspienne ». L’Iran est, curieusement, un élément stabilisateur dans la redistribution du pouvoir en Asie Centrale ; il empêche la Russie de menacer les intérêts américains dans la région du golfe persique. « Il n’est pas dans l’intérêt des Etats-Unis de continuer à avoir des relations hostiles avec l’Iran », et ceci « malgré son sentiment religieux, à condition que celui-ci ne se traduise pas par un sentiment anti-occidental ». Mais les véritables raisons pointent quelques lignes plus bas, avec « la participation des Etats-Unis au financement de projets de pipelines entre l’Iran, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan ».

zbig-ob2.jpg

Vis à vis de l’Europe, les USA sont, dans les principes tout au moins, pour la construction européenne ; cependant, leur souhait est une Europe vassale. L’OTAN est non seulement le support essentiel de l’influence américaine mais aussi le cadre de sa présence militaire en Europe de l’Ouest. Pour autant, c’est un réel partenariat que souhaite l’Amérique ; on peut se demander toutefois, à l’aune de ces points de vues contradictoires (une Europe à la fois vassale et partenaire), quelle est la marge de manœuvre laissée à l’Europe par les Etats-Unis, et dans quels domaines elle pourrait s’exercer.

La problématique géostratégique européenne sera, lit-on, directement influencée par l’attitude de la Russie et de sa propre problématique. Et pour faire face à toute éventualité, les Etats-Unis doivent empêcher la Russie de « recouvrer un jour le statut de deuxième puissance mondiale » ; à terme, ce pays posera un problème lors de son rétablissement comme « empire ». L’Asie centrale, zone inflammable, pourrait devenir le champ de violents affrontements entre Etats-nations. Le Golfe persique est une chasse gardée des Etats-Unis ; « la sécurité dans cette zone est du ressort de l’Amérique ». On comprend mieux les enjeux de la guerre menée contre l’Irak. Le défi du fondamentalisme islamique quant à lui « n’est guère stratégique » ; ce qui expliquerait l’attitude ambiguë des USA à l’égard de celui-ci. L’Islam n’a pas d’ « Etat-phare » dirait Huntington. La Chine pour sa part évolue, mais l’incertitude demeure quant à sa démocratisation. Brzezinski note que dans le cas de l’émergence d’une « grande Chine », le Japon resterait passif ; cette neutralité cause quelques craintes aux Etats-Unis. De plus, les Etats-Unis doivent se prémunir contre l’éventualité d’un développement de l’axe sino-japonais. L’Amérique doit faire des concessions à la Chine si elle veut traiter avec elle ; « il faut en payer le prix » nous dit l’auteur. Toujours dans cette zone, la mesure impérative de la stratégie US est « le maintien de la présence américaine en Corée du Sud » ; elle est d’« une importance capitale ». Une autre crainte américaine serait la naissance d’une grande coalition entre la Chine, la Russie et peut-être l’Iran ; une coalition anti-hégémonique, « unie par des rancunes complémentaires ». Enfin, pour maintenir la primauté américaine, la solution adoptée et recommandée est « l’intégration de tous ces Etats dans des ensembles multilatéraux, reliés entre eux, et sous l’égide des Etats-Unis ».

Le chapitre suivant aborde l’Europe, « tête de pont de la démocratie », où il faut entendre en fait, bien sûr, « tête de pont des Etats-Unis ». L’Union Européenne, union supranationale, dans le cas où elle réussirait deviendrait une puissance globale, apprend t-on ; ce qui veut dire qu’elle ne l’est pas aujourd’hui. La réussite de ce projet, permettrait à ces pays européens « de bénéficier d’un niveau de vie comparable à celui des Etats-Unis » ; mais est-ce vraiment la panacée, et a-t-on besoin de cette Europe-là pour y parvenir ? Par ailleurs, ce niveau de vie n’est-il pas déjà atteint ? Dans l’appréciation de cette idée de projet européen, on note toujours un « oui, mais » ; en effet, cette Europe est placée incidemment « sous l’égide américaine ». Nous pouvons à juste titre nous demander où est le réel « partenariat », « la réelle équité » tant vantée par l’auteur ?

Brzezinski nous fait un tableau sans concession de l’Union Européenne : les Etats européens dépendent des Etats-Unis pour leur sécurité ; une « Europe vraiment européenne n’existe pas » ; et poursuit-il, « sans détour, l’Europe de l’Ouest reste un protectorat américain ». Tous ceci est un soufflet à ceux qui pensent que l’Europe, grâce à l’Union, est la structure permettant une indépendance vis à vis des Etats-Unis. Comme la situation de l’Union européenne est floue, indécise, « les Etats-Unis ne doivent pas hésiter à prendre des initiatives décisives ».

« Le problème central pour l’Amérique est de bâtir une Europe fondée sur les relations franco-allemandes, viable, liée aux Etats-Unis et qui élargisse le système international de coopération démocratique dont dépend l’exercice de l’hégémonie globale de l’Amérique ». Ainsi, comme partout ailleurs, les USA se moquent de leurs « alliés » du moment ; seuls comptent les intérêts finaux américains. Observant la politique européenne et son évolution récente, Brzezinski nous dit que la lutte contre la montée « de l’extrémisme politique et du nationalisme étriqué » doit se faire par la constitution « d’une Europe plus vaste que la somme de ses parties – c’est à dire capable de s’assigner un rôle mondial dans la promotion de la démocratie et dans la défense des droits de l’homme ». Le procédé est toujours le même ; pour asseoir ses fins, il faut « diluer» les entités dans des ensembles plus vastes. De plus, dans le processus de construction « européenne », l’UEO apparaît de fait comme l’antichambre de l’OTAN. Il est trop tôt, nous dit Brzezinski, pour fixer catégoriquement les limites orientales de l’Europe. Cependant, pour ce qui est du connu, « l’objectif géostratégique central de l’Amérique en Europe est de consolider sa tête de pont sur le continent eurasien » ; ceci pour constituer un tremplin dans le but « d’instaurer en Eurasie un ordre international fondé sur la démocratie et la coopération », en fait sur la domination américaine.

Le rôle de l’Allemagne est celui du bon vassal, « bon citoyen de l’Europe, partisan déterminé des Etats-Unis » ; elle n’a jamais remis en cause « le rôle central des Etats-Unis dans la sécurité du continent ». C’est l’effondrement du bloc soviétique qui a fait que « pour l’Allemagne, la subordination à la France n’offrait aucun bénéfice particulier ». Elle a aujourd’hui un rôle entraînant ; « en entretenant des relations étroites avec la puissante Allemagne, ses voisins bénéficient de la protection rapprochée des Etats-Unis ». Avec le rapprochement germano-polonais, « l’Allemagne peut exercer son influence jusque dans les pays baltes, l’Ukraine, la Biélorussie ». La sphère d’influence allemande s’est déplacée vers l’Est, et « la réussite de ces initiatives confirme la position dominante de l’Allemagne en Europe centrale ». Sans l’élargissement de l’OTAN aux pays de l’Est, « l’Amérique essuierait une défaite d’une ampleur mondiale », note Brzezinski. Ainsi, la collaboration américano-germanique est-elle « nécessaire pour élargir l’Europe vers l’Est ». Par ailleurs, nous apprenons que « l’Europe ne se réalisera pas sous l’égide de Berlin » ; parions toutefois que, pour l’auteur, cela ne s’envisage bien plutôt « sous l‘égide de Washington ».

Quant à la France, « puissance moyenne post-impériale », elle n’a pas les moyens de ses prétentions. Son rêve de grandeur pour une Europe sous conduite française correspondrait pour elle, nous dit l’auteur, à la « grandeur de la France ». Cependant, elle pourrait avoir des velléités pour traiter directement avec la Russie, et ainsi s’affranchir relativement des Etats-Unis ; nous voyons poindre là une légère inquiétude vis à vis de la France. Pour autant, la France est tout de même « un partenaire indispensable pour arrimer définitivement l’Allemagne à l’Europe ». N’étant pas assez forte pour faire obstacle aux objectifs géostratégiques américains en Europe, « la France avec ses particularismes et ses emportements peut être tolérée ». Quant au couple franco-allemand est primordial pour les intérêts américains ; une remise en cause de cette unité « marquerait un retour en arrière de l’Europe », et serait « une catastrophe pour la position américaine sur le continent ». Il est clair également que les Etats-Unis se servent de l’Allemagne (dominant économiquement en Europe) pour canaliser et « tenir » la France.

zbig-3ob.jpg

La chapitre suivant, intitulé « Le trou noir », traite de la Russie à l’aune des changements survenus depuis la fin de l’Union Soviétique et la naissance de la Communauté des Etats Indépendants. « Il est indispensable que l’Amérique contre toute tentative de restauration impériale au centre de l’Eurasie » qui ferait obstacle à ses objectifs géostratégiques premiers : « l’instauration d’un système euro-atlantique ». Après l’effondrement de l’Empire, qui a vu un vide politique (le « trou noir ») s’instaurer au cœur même de l’Eurasie, et qui a ramené la Russie « au niveau d’une puissance régionale du tiers monde », Brzezinski constate que cet état a très peu d’espaces « géopolitiquement sûrs ».

Les frontières actuelles de la Russie ont reculé de plus de mille kilomètres vers le Nord après 1991, et les états qui l’entourent actuellement constituent une ceinture, un obstacle à son épanouissement, à son développement ; ceci tant vers l’Est que vers la Mer Noire et le Sud-Est de l’ancien Empire. L’auteur fournit une réponse américaine aux questions russes ; l’Amérique se préoccupe de savoir « ce qu’est la Russie, et ce que doivent être ses missions ainsi que son territoire légitime ». Mais la raison essentielle qui fait le regard critique, systématique américain vis à vis de la Russie est qu’elle a « une identité eurasienne », une « personnalité eurasienne », ce que les Etats-Unis n’ont pas par nature. Et si les Etats-Unis soutiennent l’Ukraine c’est que sans ce dernier, aucune restauration impériale n’est possible pour la Russie. C’est l’application de la technique du « roll back », celle du refoulement de la Russie vers l’Asie.

Plus loin, Brzezinski note que les Etats de l’ex-URSS, pour échapper aux nouvelles visées « impériales » russes, « ont cherché à tisser leurs propres réseaux de relations internationales, avec l’Ouest pour l’essentiel, mais aussi avec la Chine ou les pays musulmans au Sud ». La seule solution honorable pour la Russie, nous dit l’auteur, est « une direction partagée avec l’Amérique » ; ce pays « devrait se résoudre à jouer un rôle de tampon entre l’expansionnisme chinois et l’Ouest », à choisir l’Europe, alliée des Etats-Unis, pour faire face à d’éventuelles visées expansionnistes chinoises. Reste donc pour Moscou le « choix européen, seule perspective géostratégique réaliste » ; et, par choix « européen » ont peut entendre, en fait, choix « occidentalo-américain ». Pour les Etats-Unis, « la Russie paraît vouée à devenir un problème », et d’autant plus si d’aventure une alliance avec la Chine et l’Iran se concrétisait. C’est la raison pour laquelle les Etats-Unis doivent « éviter de détourner la Russie de son meilleur choix géopolitique » à savoir, l’Europe atlantiste. La Russie doit s’intégrer à l’Europe, en suivant un processus graduel, commençant par sa « participation au Conseil de l’Europe », à l’instar de la Turquie Kémaliste qui « s’est engagée sur la voie de la modernisation, de l’européanisation et de la démocratisation » ; la deuxième étape de cet arrimage européen de la Russie serait la proposition d’une charte avec l’OTAN par l’Europe et l’Amérique. Enfin, ultime étape dans ce processus, l’intégration de la Russie dans l’Union Européenne. Cependant, précise l’auteur, le choix de l’Europe pour la Russie se fera plus facilement une fois l’Ukraine intégrée elle-même à l’OTAN et à l’Union Européenne.

Les « Balkans eurasiens » sont l’objet du chapitre suivant. Ces nouveaux « Balkans » sont constitués de neufs pays : le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan, l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la Géorgie et l’Afghanistan. Les facteurs d’instabilité des ces « Balkans eurasiens » sont nombreux : de graves difficultés nationales, des frontières contestées des voisins ou des minorités ethniques, peu d’homogénéité nationale, des luttes territoriales, ethniques ou religieuses. Toutes les options peuvent donc être envisagées quant à l’avenir de cette région, nous dit Brzezinski.

Les voisins intéressés, nourrissant des visées politiques sur la région sont la Russie, la Turquie, l’Iran et la Chine. La Russie qui veut retrouver sa zone d’influence, renouer avec ses républiques d’hier, et dont les visées géopolitiques vont vers le Sud, en direction de l’Azerbaïdjan et du Kazakhstan.; la Turquie qui se considère comme le leader potentiel d’une communauté turcophone aux frontières très floues ; l’Iran, dont le principal souci est le renouveau de l’islam en Asie centrale ; la Chine enfin, que les ressources énergétiques de la région attirent, et qui veut y avoir un accès direct hors contrôle de Moscou. Les motifs d’intérêts sont essentiellement économiques : « la région renferme une énorme concentration de réserve de gaz naturel, d’importantes ressources pétrolières, auxquelles viennent s’ajouter des gisements de minerais, notamment des mines d’or ». Mais il y a aussi des raisons plus profondes (et qu’il est curieux de voir soulever par un américain) des facteurs « relevant de l’histoire ».

D’autres pays ont leurs regards tournés vers cette région : le Pakistan qui veut exercer une influence politique en Afghanistan et profiter à terme de la construction de pipelines reliant l’Asie centrale à la Mer d’Oman. L’Inde qui, pour faire face aux projets du Pakistan et à la montée de l’influence chinoise, est favorable au développement de l’influence iranienne en Afghanistan, ainsi qu’à une présence russe plus importante dans ses anciennes républiques. Les Etats-Unis enfin, qui « agissent en coulisse », cherchent à ménager le pluralisme géopolitique, et tentent « d’empêcher la Russie d’avoir la suprématie ». La dynamique russe et les « ambitions anachroniques » de Moscou dans cette région sont « nuisibles à la stabilité de celle-ci ». Et nous apprenons que « les objectifs géostratégiques américains recouvrent en fait les intérêts économiques de l’Europe et de l’Extrême-orient » ; nous sommes toujours dans cette logique « philanthropique » américaine. L’engagement des Etats-Unis dans cette région, nous dit Brzezinski, est considérée par les pays concernés comme « nécessaire à leur survie ». Les motifs généraux américains sont les pipelines et leurs tracés actuels ; le but des Etats-Unis étant de ne plus passer par des pipelines courant sur le territoire russe, non plus au Nord donc mais par le Sud et la médiane de cette région des Balkans eurasiens. « Si un pipeline traversait la Mer Caspienne pour atteindre l’Azerbaïdjan et, de là, rejoignait la Méditerranée en passant par la Turquie, tandis qu’un autre débouchait sur la Mer d’Oman en passant par l’Iran, aucune puissance unique ne détiendrait le monopole de l’accès à la région ». On comprend aisément à cette lumière les actions et les soutiens américains à tel ou tel pays ; on peut saisir ainsi la bienveillance des Etats-Unis pour les « étudiants en théologie », les Pachtouns de Kaboul, au détriment des Tadjiks d’Ahmed Shah Massoud concentrés dans les régions du Nord de l’Afghanistan.

Dans l’avenir, Brzezinski voit dans ses Balkans eurasiens une montée de l’islamisme, des conflits ethniques, un morcellement politique, et une guerre ouverte le long de la frontière méridionale de la Russie. Une zone donc qui fera sans doute parler d’elle bientôt.

Quelle doit être la politique américaine en extrême orient ? C’est l’objet du chapitre suivant. Pour être efficace, elle doit avoir un point d’ancrage dans cette région, nous dit l’auteur. Il est essentiel, poursuit-il, que les Etats-Unis aient d’étroites relations avec le Japon, et qu’ils établissent une coopération avec la Chine. Si l’extrême orient connaît aujourd’hui un dynamisme économique extraordinaire, il va néanmoins de pair avec une incertitude politique croissante. C’est « un volcan politique en sommeil » ; il ne possède pas de « structures de coopération multilatérale » comme l’Union européenne et l’OTAN, et ce malgré l’ASEAN. Cette région est devenue, selon l’Institut International d’Etudes Stratégiques, « le plus gros importateur d’armes, dépassant l’Europe et le Moyen-Orient ».

zbig-ob4.jpg

Il existe dans cette partie du monde de nombreux points de frictions : les relations entre la Chine et Taiwan ; les îles Paracels et Spratly, objets de multiples convoitises ; l’archipel Senkaku qui sont disputées par la Chine et le Japon ; la division de la Corée et l’instabilité inhérente à la Corée du Nord ; les îles Kouriles, sujets à controverses entre la Russie et le Japon ; enfin, des conflits territoriaux et / ou ethniques divers, le long de la frontière chinoise, également entre le japon et la Corée, enfin entre la Chine et l’Indonésie à propos des limites océaniques. La Chine est « la puissance militaire dominante de la région » ; et, dans l’absence d’équilibre entre les puissances, l’on a vu l’Australie et l’Indonésie se lancer dans une plus grande coopération militaire ; Singapour a également, avec ces deux pays, développé une coopération en matière de sécurité. La probabilité de voir se réaliser ces conflits dépendront « de la présence et du comportement américains ».

Brzezinski vante la Chine du passé, « pays qui [ au XVIIème siècle ] dominait le monde en termes de productivité agricole, d’innovation industrielle et par son niveau de vie ». Puis, il compatit avec les « cent cinquante années d’humiliation qu’elle a subies » ; la Chine doit être « lavée de l’outrage causé à chaque chinois », et « les auteurs doivent être châtiés ». Parmi les auteurs, la Grande-Bretagne a été dépossédée de son Empire, la Russie a perdu son prestige et une partie de son territoire ; restent les Etats-Unis et le Japon qui sont le principal souci de la Chine aujourd’hui. Selon l’auteur, la Chine refuserait « une véritable alliance sino-russe à long terme, car elle aurait pour conséquence de renforcer l’alliance nippo-américaine » et car « cette alliance empêcherait la Chine d’accéder à des technologies modernes et à des capitaux, indispensables à son développement ».

Nous est brossé ensuite les différents cas de figure possibles. L’auteur fait état des prévisions prometteuses relatives à la Chine ; cependant, il doute de ses capacités à « maintenir pendant vingt ans ses taux de croissance spectaculaire ». Actuellement, nous dit-il, la croissance rapide de la Chine accentue la fracture sociale liée à la répartition des richesses ; ces inégalités ont un impact sur la stabilité du pays. Mais le rayonnement de la Chine « pourraient bien amener les riches chinois d’outre-mer à se reconnaître dans les aspirations de la Chine ». Autre cas de figure évoqué, l’éventualité d’un repli sur soi de la Chine.

Dans son espace régional, la Chine joue le Pakistan et la Birmanie contre l’Inde son « rival géopolitique ». L’objectif de Pékin serait « une plus grande influence stratégique sur l’Asie du Sud-Est », contrôler le détroit de Malacca et le goulet de Singapour. La Chine élabore « une sphère d’influence régionale » ceci en particulier vers ses voisins de l’Ouest qui cherchent un contre poids à l’influence russe. Brzezinski traite des relations américano-chinoise mais sans comprendre l’attitude de Pékin, et en jouant les naïfs : « (…) en raison de ce qu’ils sont et de leur simple présence, les Etats-Unis deviennent involontairement l’adversaire de la Chine au lieu d’être leur allié naturel ». Par ailleurs, les Chinois savent que « leur influence dans la région se trouverait automatiquement renforcée par la moindre attaque qui viendrait miner le prestige américain ». L’objectif central de la politique chinoise serait d’affaiblir l’Amérique pour que cette dernière ait besoin d’une Chine « dominant la région » et « mondialement puissante pour partenaire ».

Autre point d’extrême orient analysé par l’auteur : le Japon, dont les relations avec l’Amérique, nous dit-il, feraient dépendre l’avenir géopolitique de la Chine. Le paradoxe du Japon est qu’il « a beau être riche, dynamique et économiquement puissant, il n’en est pas moins un Etat isolé dans sa région et politiquement limité dans la mesure où il est tributaire d’un allié puissant qui s’avère être non seulement le garant de l’ordre mondial mais aussi son principal rival économique » : les Etats-Unis. Mais, « la seule véritable question politique pour le Japon consiste à savoir comment utiliser la protection des Etats-Unis afin de servir ses propres intérêts ». Le Japon est, apprend-t-on, un pays «qui ne se satisfait pas du statu quo mondial ». Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, note Brzezinski, on observe une redéfinition de la politique étrangère de ce pays. Cette redéfinition porte le Japon à « ménager la Chine plutôt que de laisser le soin aux Etats-Unis de la contenir directement ». Cependant « très peu [de japonais] se prononcent en faveur d’une grande entente entre le Japon et la Chine » car cela déstabiliserait la région, et provoquerait le désengagement des USA, subordonnant la Corée et Taiwan à la Chine, mettant « le Japon à la merci de cette dernière ».

zbig-ob5.jpg

Les Etats-Unis veilleront à ce que le Japon mette « en place une coopération véritablement internationale, mieux institutionnalisée » à l’instar du Canada, « Etat respecté pour l’utilisation constructive de ses richesses et de son pouvoir, et qui ne suscite ni craintes ni ressentiments ». Les objectifs globaux des USA étant de faire du Japon « le partenaire essentiel et privilégié de la construction d’un système » de coopération mondiale.

La partie n’est pas gagnée d’avance en extrême orient pour les Etats-Unis, concède Brzezinski, car « la création d’une tête de pont démocratique est loin d’être imminente (…) contrairement à ce qui s’est passé en Europe ». On note la prudence des Etats-Unis vis à vis de la Chine : « il est préférable de la traiter comme un acteur crucial sur l’échiquier mondial », et la faire participer au G7, lui donnant accordant ainsi du crédit et satisfaisant son orgueil. Les USA doivent également « se montrer conciliant sur certaines questions, tout en restant ferme sur d’autres », poursuit Brzezinski. Et revenant sur le problème de Taiwan, nous apprenons que « les Etats-Unis interviendraient pour défendre non pas l’indépendance de Taiwan, mais leurs propres intérêts géopolitiques dans la région Asie-Pacifique » ; voilà qui est clair. Pour ce qui concerne la Corée et le Japon, l’Amérique peut « jouer un rôle décisif en soutenant la réconciliation » ; la stabilité apportée faciliterait « le maintien de la présence des Etats-Unis en extrême orient », et cette réconciliation « pourrait servir de base à une éventuelle réunification » de la Corée

Toutefois, nous dit Brzezinski, les Etats-Unis ne sont pas seulement la première superpuissance globale, mais seront très probablement la dernière, ceci à cause de la diffusion de plus en plus généralisée du savoir et de la dispersion du pouvoir économique. Si les Etats-Unis ont pu exercer une prépondérance économique mondiale, ils le doivent à « la nature cosmopolite de [leur] société (…) qui [leur] a permis (…) d’asseoir plus facilement leur hégémonie (…) sans pour autant laisser transparaître [leur] caractère strictement national ». Il est peu probable qu’un autre pays puisse faire de même ; « pour simplifier, n’importe qui peut devenir Américain, mais seul un Chinois peut être Chinois ». Il transparaît dans ces propos une négation radicale de l’altérité. Les Etats-Unis ne veulent pas « l’autre », ils ne le conçoivent même pas ; ils ne connaissent que l’autre en tant que « même », un clone en quelque sorte ; piètre intelligence du monde, de la richesse, de la diversité de l’homme que ce rapport à l’autre, spécifiquement américain.

Comme la puissance Américaine ne saurait durer sans fin (nous ne sommes pas arrivé avec le triomphe de l’Amérique et de ses « idéaux » à la fin de l’Histoire, pour reprendre les mots d’un illuminé nommé Francis Fukuyama), Brzezinski nous trace « l’après domination états-unienne ». Le legs de l’Amérique au monde, à l’histoire, doit être une démocratie planétairement triomphante, nous dit-il, et surtout, la création d’une « structure de coopération mondiale (les Nations Unies sont « archaïques ») (…) qui assumerait le pouvoir de « régent » mondial ». Voilà donc un testament établi pour la poursuite mondiale – et jusqu’à la fin des temps – du « rêve américain ». Mais chacun sait que les temps comme les rêves ont toujours une fin.

Si la recension des objectifs géostratégiques américains est établie, la formulation et la structure interne de l’ouvrage sont assez confuses puisque l’on retrouve souvent des éléments concernant un sujet deux ou trois chapitres plus loin. L’auteur manque un peu de rigueur dans son exposition. Plus généralement, si l’on comprend la logique de ce discours de la part d’un américain, on ne peut décemment acquiescer aux propos de Zbigniew Brzezinski. Dès lors que l’on n’est pas américain, on ne peut pas souscrire aux thèses énoncées dans ce livre; ce serait sinon, pour prendre l’exemple d’un animal, comprendre les motivations de son prédateur, et accepter de se laisser dévorer par lui. Si certains constats de l’auteur sont justes et relèvent du bon sens, il n’en demeure pas moins qu’il faut combattre ces objectifs impériaux / impérialistes américains malgré cette apathie qui caractérise malheureusement les Européens en général et les Français en particulier, cet état de « dormition » dont parle Dominique Venner (1).

Philippe Raggi
29/04/2014

PS : J’avais écrit ce commentaire sur le livre de Brzezinski dès la parution de son ouvrage en France. Je n’ai rien modifié à ce texte depuis lors.

Source : A l’Est de Suez, Blog de Philippe Raggi sur l’Asie du Sud-Est et notamment sur l’Indonésie.
http://philippe-raggi.blogspot.fr/2014/04/loeil-americain...

Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard : American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, New York, Basic Books, 1997.
Le grand échiquier, traduction de The Grand Chessboard : American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, Paris, Collection Pluriel, Hachette Littérature, 1997
Le grand échiquier, éditions Fayard/Pluriel, mars 2011, 288 pages (réédition)

Zbigniew Brzezinski est expert au Center for Strategic and International Studies (Washington, DC) et professeur à l’université Johns Hopkins de Baltimore. Il fut conseiller du président Carter, s’oppose à Reagan, Clinton et Bush et reste toujours un ardent partisan de la suprématie américaine dans le monde..

Note :

(1) Cf. : http://www.dominiquevenner.fr/2010/07/l%E2%80%99europe-en...

Correspondance Polémia – 5/05/2014

dimanche, 28 mai 2017

Massenmigration in welthistorischer Perspektive

migrationsproblem-1024x491.jpg

Massenmigration in welthistorischer Perspektive

Der Untertitel dieses Buches, Über die Unvereinbarkeit von Sozialstaat und Masseneinwanderung, ist dagegen irreführend. Das ist gut so. Zu diesem Thema gäbe es schließlich wirklich nichts mehr zu sagen. Wer bis jetzt nicht begriffen hat, daß ein Solidarsystem nur aufgrund der Exklusivität seiner Leistungen funktionieren kann, daß auf gut Deutsch „wir nicht das Sozialamt der Welt sein können“, ohne unsere Sozialsysteme durch Überbeanspruchung in den Zusammenbruch zu treiben, der wird es nie verstehen.

Zum Glück hat Rolf Peter Sieferle (1949-2016) weit mehr zu bieten als diese Trivialität. In Das Migrationsproblem versucht er das Phänomen der Masseneinwanderung innerhalb des funktionalen Rahmens der heutigen westlichen Demokratie zu erklären und geschichtlich einzuordnen. Das alles geschieht auf knappen 124 Seiten. Sieferles Problem besteht daher nicht, wie der Titel befürchten ließ, in der ewigen Wiederholung des bereits Gesagten. Im Gegenteil: Bei diesem Großessay – das Wort „Studie“ taugt hier wirklich nicht – muß er sich den Vorwurf gefallen lassen, die Masse gebündelt präsentierter Einsichten kaum zusammenhalten zu können.

Ebenso lesbar wie umfassend

Trotz des Mangels an innerer Struktur bleibt das Buch jedoch ebenso lesbar, wie es umfassend ist. Es gelingt Sieferle vom Kern seiner Erörterung, der destruktiven Wechselwirkung zwischen Sozialstaat und Einwanderung, in welcher der Sozialstaat die Einwanderer anzieht und diese den Sozialstaat überdehnen, Verbindungen in fast alle Richtungen aufzubauen.

Er beginnt mit den Ursachen der Migration und macht deutlich, daß es angesichts der Bevölkerungsexplosion der Dritten Welt keinen relevanten Unterschied zwischen Wirtschaftsmigranten und Bürgerkriegsflüchtlingen gibt. Vom welthistorisch unvermeidlichen Rückgang der „Bürgerschaftsrente“ in den alten Industrieländern geht er über zur Entlarvung der verschiedenen Narrative, mit denen die Politik der Masseneinwanderung ihr Handeln bemäntelt.

Einwanderer stoßen nicht in „leere Räume“

Insbesondere eine einfache Erkenntnis verdient es gerade auch von den Gegnern des multikulturellen Experiments zur Kenntnis genommen zu werden: Die derzeitige Masseneinwanderung hat nichts mit der rückläufigen Demographie der entwickelten Länder zu tun. Diese ist vielmehr eine gesunde Entwicklung in einer Zeit, in der das Massensterben durch Infektionskrankheiten glücklicherweise der Vergangenheit angehört.

Die „Invasoren“ (org. Sieferle) stoßen nicht in leere Räume vor. Im Gegenteil, sie ziehen normalerweise aus dünner besiedelten in dichter besiedelte Gebiete. Sieferle leugnet nicht den von Gunnar Heinsohn postulierten demographischen Druck des Jugendüberschusses, aber die komplementäre Idee eines demographischen Soges aus dem kinderarmen Europa, der ja immer ein „selber schuld“ impliziert, verweist er ins Reich der Legenden. Dasselbe gilt für die sich selbst so bezeichnende antiimperiale Ideologie, die die Armut der Dritten Welt durch angeblich ausbeuterischen Handel mit der Ersten erklärt. Als ob diese Länder nicht schon lange vor der Kolonialzeit arm gewesen wären und das Handelsvolumen der Industrieländer untereinander nicht ihren Warenaustausch mit den Entwicklungsländern um ein Mehrfaches überstiege.

Die ochlokratische Degeneration

Dabei spricht Sieferle den Europäern keineswegs die Verantwortung für ihr derzeitiges Dilemma ab. Im Gegenteil, er betrachtet ihre gegenwärtigen politischen Systeme als unreformierbar korrumpiert. Manchmal beschleicht einen dabei der Verdacht, der unspektakuläre Titel des Buches diene der Verschleierung, um zumindest das Geschrei der Sorte bundesrepublikanischer Kritikaster abzuhalten, die solch ein Buch sowieso nicht lesen, aber bei einer treffenderen Inhaltsbeschreibung schon wegen des Titels in das übliche Gekreische verfallen wären.

Sieferle sieht unsere Demokratie jedenfalls in vollem ochlokratischen Verfall, der sich an der steigenden Staatsverschuldung, die ja nichts anderes als Konsum auf Pump ist, geradezu messen lasse. Kurz erörtert er die Probleme der verschiedenen Formen staatlicher Degeneration um schließlich die Frage zu stellen, ob das chinesische System nicht besser geeignet wäre die Nachhaltigkeitsprobleme des 21. Jahrhunderts zu bewältigen.

Universalistische Ethik und tribalistische Moral

In dieser Ochlokratie wirke nun die universalistische Ethik der Gleichheitsideologie katastrophal. Das infantilisierte Volk wähle auch in der Ethik den Weg des geringsten Widerstandes und finde nichts dabei, sich durch die Aufnahme unintegrierbarer „Barbaren“ (org. Sieferle) jenes gute Gewissen zu kaufen, daß in den Wohlfahrtszonen zum Lebensstandard gehöre.

Hier liegt jedoch auch die größte Schwäche des Buches. Sieferle, der sonst weit mehr Erscheinungen erörtert, als hier behandelt werden können, schweigt sich über die Entstehung und Verbreitung der multikulturellen Ideologie aus. Sie scheint ihm vom Himmel gefallen, ein unabwendbares Schicksal der abendländischen Zivilisation. Lediglich den Nationalsozialismus macht er als Ursache aus. Hier verfällt Sieferle jenem ganz speziellen konservativen Auschwitzkult, der Hitler die Schuld am eigenen Versagen zuschiebt. Angesichts eines solchen Verhängnisses kommt es ihm gar nicht mehr in den Sinn sich zu fragen, ob die gegenwärtige metapolitische Misere nicht vielmehr das Ergebnis harter propagandistischer Arbeit der Linken war, die mit ebensolchen Anstrengungen auch in die Mülltonne der Geschichte getreten werden kann. Stattdessen nimmt das Buch entschieden defätistische Züge an.

Wieder einmal die Deutschen

Mit dem Holocaust als Ursache des Multikulturalismus stößt Sieferle auch auf eine merkwürdige Version der These vom deutschen Sonderweg, die sich durch das ganze Buch zieht. Gerade Deutschland erscheint ihm als das unangefochtene Zentrum und der Ausgangspunkt des multikulturellen Wahnsinns. Damit verglichen sei der restliche Westen noch relativ normal. In seinem anderen Nachlaßwerk, Finis Germania, wird dies noch deutlicher, gepaart mit einer für solche Ansichten nicht untypischen Anglophilie, die das gegenwärtigen England und Amerika, aber auch Frankreich als „bürgerlich-aristokratische Welt“ bezeichnet.

Angesichts des jahrzehntelang von keiner Polizei behinderten Handels pakistanischer Banden mit englischen Mädchen, den regelmäßig brennenden französischen Vorstädten und der absurden Exzesse amerikanischer social justice warriors, dürften jedoch alle auf deutsche Besonderheiten verweisenden Erklärungen der multikulturellen Ideologie schwer haltbar sein. Damit ist es freilich auch nicht möglich, sich durch den Verweis auf ein angebliches geschichtliches Verhängnis von der eigenen Handlungsverantwortung loszusprechen.

Die eigentlichen Probleme

Sehr sinnvoll ist hingegen Sieferles Einordnung des Migrationsproblems in die geschichtlichen Horizonte unserer Zeit. Angesichts seiner langjährigen Beschäftigung mit dem Thema ist es nicht verwunderlich, daß er hier vor allem an die unbewältigten energiewirtschaftlichen Fragen unserer industriellen Zivilisation denkt. Die gegenwärtige Wirtschaftsweise zerstöre rasch die eigenen Grundlagen und eine neue Nachhaltigkeit sei nur durch massive technologische Durchbrüche – und keineswegs durch Nullwachstum – möglich.

Ob ein islamisiertes oder afrikanisiertes Europa zu dieser tatsächlichen Menschheitsaufgabe seinen Beitrag wird leisten können, sei doch mehr als fraglich. Mit dieser Einordnung zeigt Sieferle das Migrationsproblem als das auf, was es letztlich ist: Ein neuer Barbarensturm, den wir angesichts drängendster anderer Probleme derzeit brauchen können wie einen Kopfschuß.

Rolf Peter Sieferle: Das Migrationsproblem. Über die Unvereinbarkeit von Sozialstaat und Masseneinwanderung. Die Werkreihe von TUMULT#01. Hg. von Frank Böckelmann. 136 Seiten.

Bildhintergrund: Regina Sieferle (privat)CC-BY-SA 4.0

Le dossier Macron et le retour de Boris Vian

macronvian22222.jpg

Le dossier Macron et le retour de Boris Vian

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org 

Tout le monde a souligné à foison leur ressemblance. Or j’avais signé aux Belles Lettres en 2008 un contrat sur Boris Vian et notre modernité. Je vivais alors dans la Bolivie de mon cher Evo Morales, plus précisément à Sucre (et dans le Gran hôtel de Che Guevara qui plus est, un trois étoiles à neuf euros), et malheureusement l’Alliance française du coin de la rue n’avait pas un seul exemplaire de l’œuvre du maître ! Le web était moins riche que maintenant et je n’honorai donc pas mon contrat. Et comme on ne versait plus d’à-valoir…

J’ai tout de même retrouvé quelques textes, et je les donne à mes lecteurs préférés...

"On est curieusement entrés dans l'ère de l'écume des jours"

De l'écume des jours ? Oui, celle de Boris Vian, qui se résume à deux axes, par-delà les provocations verbales du petit maître oublié : les gens deviennent puérils, ludiques, et l'espace, l'espace vital surtout se rétrécit.

Comme nos contemporains, les "adulescents" de Vian sont très ludiques ; ils sont aussi techno-dépendants, rêvent de pianocktail et de patinage ; ils ne sont pas très sexués et ils ne sont pas, mais alors pas du tout politisés. Ils rêvent d'être des ignares, et d'ailleurs on va tuer le Jean-Sol Partre national (ah, nos intellos rive gauche !) pour bien marquer ce rêve américain. On rêve de jazz et de négritude, comme aujourd'hui de rap et d’exotisme cheap. Avec ces certitudes, on ignore où l'on est, on ignore même si l'on est. Vian a célébré le modèle du jeune con, qui allait vieillir un beau jour (le jeune, pas le con). Et on a fait de cela le modèle du progrès, du moderne, de la jeunesse, de la mode. Imaginez les héros de Boris Vian avec cinquante de plus, et vous avez les retraités d’aujourd’hui…

ecume-des-jours-de-Boris-Vian.jpg

Mais surtout, parce que l'histoire de la bêtise prendrait trop de place, il y a une diminution d'espace. Lorsque la pauvre Chloé devient malade, l'appartement commence à diminuer. J'ai évoqué ironiquement l'odyssée de l'espace, où d'ailleurs on voit les cosmonautes mener des vies considérablement médiocres ; mais cette odyssée est devenue une descente aux abysses. L'individu post-historique est surtout post-spatial, il n'a pas de maison, pas d'appartement ; ou bien il a trois fois moins de place que son grand ancêtre de la Nouvelle Vague (sur ce sujet j’ai bâti mon roman décalé comme on dit, et onirique), et il lui faut travailler pour rembourser, ou plutôt vivre pour rembourser, puisque le travail ne suffira pas, qu'il sera toujours moins rétribué, quand ses études auront été inutilement rallongées. Il faut 500 mois de SMIC pour acheter un deux-pièces dans notre beau Paris.

La diminution d'un espace vital n'est pas sans effet : on a réduit l'espace habitable depuis Thatcher et aussi –surtout – depuis l'euro, et les gens se sont calmés. Ils ont été réduits à la portion congrue, réduits en part de marché, réduits à la merci de l'ennemi. Dans une société où l'on peut plus respirer, se loger, fumer en discutant, ou discuter en fumant, se garer, se déplacer, s'exprimer, on se doute que la possibilité de changement radical, si elle venait encore à l'esprit de quelques-uns capables de structurer leur pensée, serait de facto impossible à exécuter ».

Je rajoute ce texte de célébration du triste maître de ma jeunesse giscardienne :

Il y a cinquante ans mourait Boris Vian. A bien des égards la présence de cet auteur s’est faite discrète, d’autant que les temps qui courent souvent trop vite ont tendance à oublier jusqu’à leurs pères. Pourtant, Boris Vian fait partie d’un patrimoine bien vendu, mais qui ne s’est jamais internationalisé ou même exporté, ni sous la forme de chansons ni sous celle de romans.

Boris Vian c’est la douceur de vivre des années 50, l’intrusion de la sacro-sainte modernité dans la France dite moisie, le sens de l’humour et de la générosité, le refus de tous les chauvinismes et de toutes les intolérances... C’est aussi le sens de l’amour et de la légèreté, la célébration de la jeunesse et de la nouveauté.

France & surmodernité

La société médiatique adore se célébrer : espérons qu’elle saura célébrer Boris Vian, car elle lui doit beaucoup. Vian a été en effet le prophète de la révolution culturelle qui a fait de la vieille mère des arts, des armes et des lois cette fille de Marx et de coca-cola, du fast-food et de Canal +. Vian, sans le vouloir, partout où il a mis le doigt, l’a bien mis. Il a fait un sans-faute dans son œuvre, la plus sérieuse comme la plus décalée, la plus tragique comme la plus dérisoire pour ajourner la France et la mettre à la hauteur de la modernité. Mais la France est fatiguée : aussi userons-nous du terme de surmodernité pour exprimer cet état de dépression satisfaite dans laquelle se trouve le pays. Il y a en effet un double enjeu chez Vian : un enjeu euphorique et un enjeu dramatique.

boris vian.jpg

Exception française & fou-rire

Il y a une dizaine d’années, nous pouvions encore sans rire évoquer ou dénoncer une exception française ; exception que Marc Bloch avait définie ainsi : nous nous reconnaissons aussi bien dans le sacre de Clovis que dans la Fête de la Confédération. La France de gauche comme la France de Droite aimait ses lieux de la mémoire, ses petites fêtes, son 14 juillet, sa Jeanne d’Arc, sa colline inspirée, ses faubourg Saint-Antoine.

Avec Boris Vian, c’est tout cet apanage qui a disparu. On entra dans un procès de déculturation totale, d’américanisation-dépression avec un rejet complet de sa culture et de sa civilisation. Nous y reviendrons.

Vian a réglé ses comptes ou plutôt ses contes avec une France du passé et dépassée qu’il détestait. Il l’a fait avant beaucoup d’autres, et nous l’avons tous suivi.

Nous naviguerons entre américanisation et dépression. Comparez la bonne humeur pornographique d’On tuera tous les affreux (un ex-savant nazi fabrique des modèles nymphomanes et des politiciens sur une nouvelle île du Dr Moreau) à l’atmosphère grise et française de l’arrache-cœur, de l’herbe rose ; comparez ce refus empathique de la petite France profonde et de son clocher fatidique à l’adoration de la grande agglomération yankee et polluée, bourrée de limousines, de gros bras et de filles délurées – et puis vous comprendrez pourquoi ces Français soi-disant exilés à Chicago (764 morts pour ce qui va de cette année) ont voté pour le candidat des supermarchés et du progrès sociétal. Attendez-vous à une réduction de mètres (maîtres) carrés et à une énième révolution culturelle comme celles que promouvait Vian dans ses chansons dérisoires.

Les petites chansons ont certes vieilli car elles étaient de piètre qualité, comme les romans sauce surréaliste, mais elles donnaient l’inspiration du jour et à venir : le changement de sexe (bourrée de complexes !), la complainte du progrès avec le partage des biens (ah, Gudule, écoute-moi…) entre divorcés-remariés, et toute cette entropie de bistrot branché qui nous préparait à la culture détonante de Canal+ et de l’ère bobo. Le slogan de l’arche Delanoë était d’ailleurs de changer d’ère. Vian nous aurait concocté une laide chanson sur les Google babies vendus aux couples LGBT, conçus en Israël et incubés en Inde par des mères porteuses payées trois dollars. Avec le fou rire.

Un dernier mot : le mutant de la gauche libérale et sociétale a écrit une chanson nommée le déserteur. Or c’est bien ce qui résume notre époque. La France est devenue un pays de déserteurs, la France, comme tant d’autres pays occidentaux aussi, est un pays de désertion (revoyez les films de Godard, Tati, Risi et Fellini pour l’Italie pour analyser ce que je veux dire). Cela n’empêchera pas de faire la guerre nucléaire pour Soros et les oligarques humanitaires.

Le cas Vian confirme en tout cas que le Macron-cosmos va naviguer à 80-85% de satisfaits, car vous n’imaginez pas ce qu’on peut faire du peuple français…

Sources

L’écume des jours ; l’arrache-cœurs ; et on tuera tous les affreux ; chansons

Bonnal – les maîtres carrés (roman héroï-comique)

«Wie der Westen Syrien ins Chaos stürzte»

ML-syrien.jpg

«Wie der Westen Syrien ins Chaos stürzte»

Ein neues Buch von Michael Lüders

von Carola und Johannes Irsiegler

Ex: http://www.zeit-fragen.ch 

Michael Lüders ist Nahost-Experte und war lange Jahre Nahost-Korrespondent für die deutsche Wochenzeitung Die Zeit. Er hat bereits verschiedene Bücher zu den Entwicklungen im Nahen Osten publiziert und wird vielen Lesern von Zeit-Fragen bereits bekannt sein. Sein neuestes Buch, «Die den Sturm ernten. Wie der Westen Syrien ins Chaos stürzte», knüpft, wie bereits der Titel vermuten lässt, thematisch an sein früheres Werk «Wer den Wind sät. Was westliche Politik im Orient anrichtet» an: Wer den Wind sät, wird Sturm ernten. Ging es in jenem, 2015 erschienenen Buch darum, die politischen und strategischen Verwicklungen des Westens im gesamten Nahen Osten und die Mitschuld des Westens unter Führung der USA an der jetzigen Misere aufzuzeigen, so konzentriert sich Lüders in seinem brandaktuellen Buch auf die Entwicklungen in Syrien.

Eine andere Geschichte als die Nato-Hofberichterstattung

«Kriege werden erzählt, nicht anders als Geschichten», so steigt Lüders in das Thema ein und zeigt auf, worum es ihm geht: Er will den anderen Teil der Geschichte beleuchten, der in der Nato-Hofberichterstattung unserer Leitmedien bewusst weggelassen oder in verfälschender Weise dargestellt wird. Der Geschichte von den «Werten», für die westliche Politik stehe und die es in Syrien zu verteidigen gelte, stellt er die strategischen und wirtschaftlichen «Interessen» der Akteure gegenüber. Vor hundert Jahren wurde die Ausbeutung ganzer Erdregionen durch europäische Mächte noch damit begründet, die «Eingeborenen» an die Segnungen der «Zivilisation» heranzuführen. Heute werden im Namen sogenannter westlicher Werte ganze Regionen mittels Soft- und/oder Hardpower destabilisiert, um sie dann um so besser ihrer Schätze berauben und für die eigenen hegemonialen Interessen ausnutzen zu können. Wenn «Werte» zum Alibi einer hegemonialen Politik werden, hören sie auf, Werte zu sein.

Michael Lüders hält klar fest: Der Krieg in Syrien hätte ohne die massive Einmischung von aussen niemals die grösste Fluchtbewegung seit dem Zweiten Weltkrieg ausgelöst. Die Terrorakte in verschiedenen europäischen Ländern wie auch die Flüchtlingskrise sind direkte Folgen einer gewaltsamen Interventionspolitik. «Ohne die Fehler des Westens, namentlich der USA im Irak, wäre der ‹Islamische Staat› gar nicht erst entstanden.»

Eine Geschichte von Staatsstreichen, Putschversuchen und Klientelregimen

Um die aktuellen Entwicklungen einordnen und sich gegen das propagandistische Kriegsgeschrei der Nato-Medien wappnen zu können, muss man die Vorgeschichte kennen. Diese stellt Lüders ausführlich dar. Er beginnt mit den Ränkespielen der imperialistischen Mächte England und Frankreich nach dem Ersten Weltkrieg und fährt mit dem amerikanischen Hegemoniestreben nach dem Zweiten Weltkrieg fort. Es ist eine Geschichte von inszenierten Staatsstreichen, Putschversuchen und Klientelregimen; und von dem Versuch, jegliche Entwicklung hin zu einer eigenständigen, in den eigenen Traditionen fussenden Politik zu verhindern. Es hat im Nahen Osten Ansätze zu einer solchen, den Interessen der eigenen Völker verpflichteten Politik gegeben, es gibt sie auch heute noch, wenn man die Völker nur in Frieden liesse und sie ihr geistiges und kulturelles Potential ausschöpfen könnten. Aber, so Lüders: «Unter den sozialen, gesellschaftlichen und politischen Rahmenbedingungen, wie sie heute in der arabischen Welt bestehen, unter den Bedingungen also von Armut, Unfreiheit, Staatszerfall und Terror, ist kein Raum für Reformdenken. Die Menschen sind hinlänglich mit ihrem eigenen Überleben befasst.»

Friedliche Entwicklung möglich, wenn die Einmischung von aussen aufhört

Eine friedliche Entwicklung in der Region ist möglich, wenn die Einmischung von aussen aufhört und den Völkern die dazu nötige Zeit zugestanden wird. Für eine solche Erneuerung muss, so Lüders, auch der Glaube derjenigen, die dort leben, berücksichtigt werden: «Von Marokko bis Indonesien spielt der Glaube an Gott eine zentrale Rolle im Leben des einzelnen wie auch der Gesellschaft. Wer annimmt, die Region sei ohne den Faktor Islam zu erneuern, denkt westlich.» Islam und Islamismus sind dabei nicht gleichzusetzen. Dass letzterer vom Westen erst gezüchtet wurde, um ihn dann «zur Freude der Rüstungsindustrie» zu bekämpfen, und wohl auch, um einen Vorwand für die permanente Interventionspolitik zu schaffen, kann im gegenwärtigen geistigen Unklima in unseren Ländern nicht genügend betont werden. «Den ‹Islamischen Staat› ein für alle Mal zu besiegen, hat übrigens in letzter Konsequenz niemand ein wirkliches Interesse. Er liefert den kleinsten gemeinsamen Nenner aller Interventionsmächte […].»

Information und Aufklärung statt interessengeleiteter Propaganda

Michael Lüders räumt mit fast allen Narrativen auf, die in unseren Leitmedien mantrahaft wiederholt werden. Zum Beispiel mit dem Narrativ, dass es sich in Syrien um einen Kampf des Volkes gegen ein böses Regime handle. «Das westliche Narrativ, die gesamte syrische Bevölkerung oder wenigstens doch die überwältigende Mehrheit hätte sich gegen Assad erhoben, ist eindeutig falsch […], weder die religiösen Minderheiten, […], noch die sunnitischen Händler» haben sich bis heute dem Aufstand angeschlossen. Rund die Hälfte der Syrer stehe nach wie vor hinter Assad. «Die westliche Wahrnehmung, die syrische ‹Opposition› verträte das gesamte oder auch nur nennenswerte Teile des syrischen Volkes, entbehrt jeder sachlichen Grundlage. Das entwertet nicht die Kritik der Oppositionellen am Regime – aber auch in freien Wahlen hätten sie kaum Chancen auf Sieg.» Die meisten Syrer ziehen die jetzige Regierung mit allen Einschränkungen einer Herrschaft der Dschihadisten vor. Ihnen ist es – wie auch den Verantwortlichen im Westen – bekannt, dass die Herrschaft der Dschihadisten die Alternative sein wird, wenn Assad gehen muss.

Alep-destruction-547x330.jpg

Der Leser erhält zudem viele Hintergrundinformationen über die verschiedenen Kriegsparteien, die helfen, die zum Teil widersprüchlichen Entwicklungen besser zu verstehen. Interessant ist in diesem Zusammenhang die Rolle Englands, das im ganzen Syrien-Konflikt und heute wieder verstärkt durch seine bellizistischen und interventionistischen Hetztiraden auffällt. Wie nebenbei erfährt der Leser, dass Grossbritannien zum zweitgrössten Waffenlieferanten Saudi-Arabiens aufgestiegen ist, dort massive Geschäfte mit dem Tod macht und dazu noch die völkerrechtswidrigen saudischen Luftangriffe auf den Jemen leitet und koordiniert. Soviel zu den Werten, die Aussenminister Johnson regelmässig für sich reklamiert. Dass diejenigen, die «sich allein den Menschenrechten verpflichtet glauben», in Syrien laut schreien, aber zum Jemen schweigen, ist ein anderes Kapitel.

Wer ist verantwortlich für die Giftgas-Angriffe?

Besonders aktuell sind Lüders Ausführungen zu den Giftgas-Einsätzen auf Ghouta bei Damaskus im Jahre 2013: «Der Giftgas-Angriff auf Ghouta und die Reaktionen darauf sind ein Lehrstück dafür, wie spielend leicht die Öffentlichkeit in einer so elementaren Frage wie Krieg und Frieden manipuliert werden kann […].» Noch heute wird dieses Verbrechen ungeprüft der Regierung Assad angelastet.

Wie gross war das Geschrei, die USA müssten jetzt endlich Damaskus bombardieren, allen voran damals wie heute auch wieder Hillary Clinton und ihr Verbindungsmann zu den Dschihadisten John McCain, die es erst möglich gemacht haben, dass Waffen aus dem libyschen Arsenal in die Hände der dschihadistischen Kämpfer gelangen konnten.

Lüders legt dar: «Die genannten Indizien legen den Schluss nahe, dass nicht das AssadRegime für den Giftgas-Angriff auf Ghouta verantwortlich war, sondern die Nusra-Front, unter Regie der türkischen Regierung.» Denken wir die jüngsten Ereignisse hinzu, so können wir ein weiteres Mal mitverfolgen, wie Kriegsgründe geschaffen werden und eine ahnungslose Bevölkerung massenmedial für reine Interessenpolitik manipuliert wird – hier bei uns im Westen wie auch in den Ländern des Nahen Ostens.

Eine Weltordnung begründen, die um Ausgleich und Kompromiss bemüht ist

Michael Lüders schliesst sein Buch mit dem Aufruf, eine «Weltordnung zu begründen, die um Ausgleich und Kompromiss unter den jeweiligen Akteuren bemüht ist, einen Dialog auf Augenhöhe führt». Die rechtlichen Grundlagen für ein friedliches Zusammenleben auf unserer Erde sind ja vorhanden. Auf sie könnte man, so man will, gut aufbauen.

Was kann jeder einzelne tun? Lüders plädiert dafür, den offiziellen Verlautbarungen zu misstrauen und auch medialen Darstellungen nicht unkritisch zu folgen. Es ist doch erschreckend, wie wenig es braucht, «politische Feindbilder zu erzeugen oder am Leben zu erhalten».

Der Logik aus Macht und Dominanz entsagen

Die Lektüre von Lüders Buch hilft, sich gegen die permanenten Manipulationsversuche der Kriegsfraktion zu wappnen, einen eigenen inneren Standpunkt zur Frage von Krieg und Frieden, zur Frage von Recht und Unrecht und zur Frage der Gleichwertigkeit zwischen den Völkern zu entwickeln. Am Ende fordert uns der Autor auf, der Logik aus Macht und Dominanz zu entsagen und uns anders zu denken, unter Einbeziehung all derer, die guten Willens sind. Vielleicht bedürfe es «tatsächlich einer grundlegenden Bewusstseinsänderung, der Einsicht, dass wir keine Wahl haben als unsere Zukunft selbst zu gestalten».

Ein lesenswertes Buch, ein Buch das informiert, das zur Diskussion anregt und ein emotionales Gegengift zur Kriegspropaganda darstellt. Es sollte weite Verbreitung finden unter den vielen Mitbürgern, die sich wie wir für eine Welt des friedlichen Miteinanders einsetzen.      •

syrietroupes.jpg

Kampagnen verweisen auf Menschen, die Interessantes zu sagen haben

km. Das neue Buch von Michael Lüders hat in Deutschland sehr unterschiedliche Reaktionen ausgelöst. Ein paar weitverbreitete deutsche Leitmedien haben gegen den Autor scharf polemisiert und versucht, seine Seriosität in Frage zu stellen. Aber das war nicht die durchgängige Reaktion. Michael Lüders wird in ganz Deutschland zu zahlreichen Lesungen und Vorträgen eingeladen, das Kulturmagazin der ARD, «titel, thesen, temperamente», hat Autor und Buch am 30. April positiv gewürdigt. Fazit der Sendung: «Lüders' Buch ist wichtig, man sollte ihm zuhören und mit ihm reden.» Die Universität Trier steht trotz eines Protestbriefes zu einer Gastprofessur des Buchautors – und der Kommentar von zwei für die Vorlesungsreihe verantwortlichen Hochschullehrern spricht für sich: «Den Autoren [des Protestbriefes gegen Michael Lüders] geht es offenkundig darum, die Freiheit der Wissenschaft an der Universität zu behindern, indem man verlangt, jemanden auszuladen, der unbequeme Meinungen vertritt.» Eindrucksvoll auch der Bericht und Kommentar von saarland-fernsehen.de nach der ersten Vorlesung von Michael Lüders in Trier: «Er demaskiert den Narrativ westlicher Politik, ‹in erster Linie Gutes tun zu wollen›, als Deckmantel für interessen- und machtgetriebene Geopolitik. […] Nicht humanitäres Wohlwollen, sondern geopolitisches Kalkül treibt die Grossmächte an […]. Folgt man Michael Lüders’ Vortrag, dann ist er [der Nahe Osten] dem Westen äusserst nahe, wenn es darum geht, dort seine Interessen zu wahren. Aber doch so fern, wenn die Menschen und deren Wohlergehen im Mittelpunkt stehen sollten.»

Der Deutschlandfunk hatte zwar vor allem die Kritik an Lüders referiert, liess ihn aber auch selbst zu Wort kommen, woraufhin der Autor die Vorgehensweise gegen ihn treffend charakterisierte: «Grundsätzlich muss man wohl sagen, wer sich gegen den Mainstream stellt und wer vorherrschende Gewiss-heiten in der Politik, aber auch in der medialen Berichterstattung in Frage stellt, der muss natürlich gewappnet sein, dass er Gegenwind bekommt, denn das gefällt natürlich nicht allen, dass da jemand eine offizielle Lesart, die als richtig empfunden wird, in Frage stellt.» Und: «Mir fällt auf, dass diejenigen, die meine Ansichten teilen, oder generell die Menschen, die nicht eine bestimmte Mainstream-Linie bedienen, häufig nicht in der Sache, sondern als Person kritisiert werden.»

Allem Anschein nach beeindruckt das aber viele Menschen in Deutschland nicht mehr. Das Misstrauen gegenüber dem «Mainstream» ist sehr gross geworden, Kampagnen verweisen auf Menschen, die Interessantes zu sagen haben. Das spricht sich herum.

Frankreich-Wahl – das Syndikat hat eingegriffen

macronascension.jpg

Frankreich-Wahl – das Syndikat hat eingegriffen

Für Deutschland droht Macron teuer zu werden

von Prof. Dr. Eberhard Hamer

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Jeder wundert sich, wie ein politischer Nobody wie Macron plötzlich in Frankreich die meisten Stimmen erringen konnte – vorbei an bewährten Politikern und etablierten Parteien.

Das Geheimnis Macron lüftet sich, wenn man erfährt,

  • dass es sich um einen Rothschild-Banker handelt,
  • dass die französische ebenso wie die deutsche Presse von der Finanz- und Grosswirtschaft dirigiert werden,
  • dass die französischen Konzerne und Arbeitgeberverbände (ebenso wie die deutschen) fanatisch für ein Gesamteuropa und die weitere Zuwanderung von Arbeitskräften kämpfen und Angst davor hatten, dass Le Pen siegen würde,
  • dass aber das französische Volk und das Syndikat aus Finanz- und Grosswirtschaft beide von den korrupten Politfunktionären der alten Parteien gründlich enttäuscht sind und diesen Leuten die Unterstützung entzogen haben,
  • so dass – um Le Pen zu verhindern – das Syndikat nun einen neuen Mann aus dem Hut gezaubert, finanziert, ihm die Mainstream-Presse zu Hilfe geschickt und ihn so als Retter der eigenen Machtposition, der eigenen Europa-Interessen, für weitere Immigration und gegen den Verfall der Traditionsparteien durchgesetzt hat.

Hier zeigte sich, wie das Machtsyndikat von Finanz- und Konzernwirtschaft die politische Macht über Frankreich hat und über Parteien und Volksströmungen hinweg durchsetzen kann. Die Kluft zwischen dem Wirtschaftssyndikat und dem politischen Frankreich wurde zugunsten ersterer durch einen von ihr ins Rennen geschickten und mit allen Machtmitteln durchgesetzten Kandidaten entschieden.

In Deutschland ist die Ausgangsposition ähnlich. Auch hier besteht längst eine Kluft zwischen einerseits der Finanz- und Konzernindustrie, ihrer Presse und den etablierten Parteien und andererseits den Interessen der Mehrheit des Volkes, welches zum Beispiel keine Haftung für alle Staaten und Banken Europas tragen oder keine Massenimmi-gration nach Deutschland will. Wer diese Interessen des Volkes vertritt, wird vom Machtkartell der Konzerne, der Presse und ihrer Politik als -«populistisch» diffamiert, als Gefahr für die von den Konzernen geforderte Zuwanderung und politische Zentralisierung Europas angesehen und in der von diesen Kräften beherrschten Presse zunehmend mit Hassartikeln verfolgt, so dass inzwischen deren Repräsentanten gefährlich leben und sozial ausgegrenzt werden.

Eins ist in Deutschland wie in Frankreich: Alle etablierten Parteien vertreten die Forderungen der im Hintergrund regierenden Finanzindustrie und Konzerne und trommeln auf die Gegenmeinung ein.

Für Deutschland droht aber Macron teuer zu werden. Seine Hinterleute wollen, dass Europa entgegen allen Verträgen aus der Haftungs- und Schuldenunion zu einer Transfer-union und zu einer Fiskalunion mit einem eigenen Finanzminister fortentwickelt wird. Dann verliert zum Beispiel Deutschland seine Finanzsouveränität, werden unsere Steuern, unsere Exportüberschüsse und unsere Target-Guthaben bei der EZB alle in den gemeinsamen Topf geworfen und von der EU-Kommission nach dem Willen der südeuropäischen Schuldnerländer verteilt. Wir haften dann nicht nur für alle Schulden wie jetzt, sondern wir haben dann auch keine Überschüsse mehr, sondern nur noch gemeinsame und wachsende Schulden – die von mir schon bei der Gründung des ESM beschworene «Lust am gemeinsamen Untergang».

Macron hat auch bereits verkündet, dass für Frankreich die Schuldenbremse (3%) nicht mehr gelte, dass man entgegen aller EU-Verträge lieber hemmungslos Schulden machen wolle als zu sparen und dass die Sparwünsche Deutschlands nicht mehr die EU blockieren, sondern sich dem Willen des Finanzsyndikats unterwerfen müssten. Praktisch läuft das auf die Sozialisierung aller deutschen Export-überschüsse, Guthaben und Sparanstrengungen hinaus.

Man könnte sagen: «Es wird nichts so heiss gegessen, wie es gekocht wird.» Da aber die südeuropäischen Schuldenländer infolge des Brexit eine deutliche Mehrheit über die Sparländer haben, wird die EU zum hemmungslosen fröhlichen Schuldenstadel, die EZB zur Schuldenmaschine und zum Hedgefonds aller europäischen Staatsschulden, wird dadurch der Euro immer wertloser – bis niemand den Euro mehr haben will oder der Crash aus einer der Finanz- oder Sozial-blasen schon früher eintritt.

Nicht nur Macron hat gewonnen, sondern vor allem das hinter ihm stehende Finanzsyndikat für die Eurozentralisierung und Fortsetzung der Schuldenorgien – alles, was Deutschland nicht wollte und für das es nun mit büssen wird.       

samedi, 27 mai 2017

Macron, artefact et marionnette

 

macronbriinstit.jpg

Macron, artefact et marionnette

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com  

Un artefact est une fabrication qui se substitue au réel et dont la vraie nature est travestie. Une marionnette est un personnage de spectacle dirigé par une volonté extérieure. Emmanuel Macron relève peut–être des deux. Feu d’artifice médiatique, brillant et creux, talentueux et retors, il est le produit de forces idéologiques et financières qui l’ont créé afin de neutraliser la menace d’une France identitaire.  Macron a été formaté pour donner à la décadence et à la destruction de la France le visage rassurant d’un jeune premier souriant. En outre, son ”libéralisme” économique, sympathique de prime abord dans ce pays objectivement communiste au taux de chômage double de ses voisins, s’avérera vite bidon. Macron sera une poule mouillée en matière de réformes. Trop peur de la bagarre…

L’opération Macron, montée par des réseaux financiers et médiatiques   

L’élection d’Emmanuel Macron  à l’Élysée serait « le coup de poker le plus sidérant de toute l’histoire politique française » selon Guillaume Tabard (Le Figaro 10/05/2017). En tout cas, il a été bien préparé, notamment par l’exécution de François Fillon grâce à un appareil judiciaire partial, politisé et obéissant à Macron, alors ministre de l ‘Économie de Hollande (voir un article précédent de ce blog).

Tous les médias s’extasient – ou font semblant – de la fulgurante ascension du plus jeune président de la République, 39 ans, hors parti, fondateur d’un mouvement, En marche !, (devenu ” La République En Marche”, LREM) véritable start up politique revendiquant déjà 230.000 adhérents (chiffre exagéré, évidemment) et ridiculisant le PS et la droite. Pas de miracle là dessous : seulement une opération financière massive, préparée dans le secret depuis 2014, destinée à faire élire l’exécutant, le porte–parole de milieux dirigeants cosmopolites, oligarques internationaux alliés à d’importants intérêts musulmans. Pierre Bergé est évidemment de la partie. Tous ont choisi en Macron leur cheval de Troie, pour mettre la main sur la France et enrayer le péril (”populiste” ou plutôt populaire) du Front national présenté comme fascisant. Bien que ce dernier soit bien affaibli par l’agent Philippot et le programme contre–productif qu’il a imposé. 

La ligne économique floue de Macron – et nullement ”libérale” ! –  n’est pas le plus important pour ceux qui l’ont fabriqué ; ce qui compte, c’est son positionnement politique cosmopolite et islamophile. Macron et son lobby sont le résultat d’une opération financière internationale de grande ampleur – avec des dessous probablement cent fois plus opaques que les petites combines de Fillon poursuivi pour des broutilles par une justice au garde–à–vous. Fillon, qui était le symbole d’une France provinciale et catholique détestée – autant que la France déclassée et prolétarisée qui votre FN. Deux populations de souche méprisées par l’oligarchie cosmopolite qui finance Macron et qu’il représente. 

macronmécanique.jpg

La fulgurante ascension du playboy Emmanuel Macron, jamais vue dans l’histoire de la République ni chez nos voisins, s’explique donc en grande partie par l’ampleur d’une stratégie financière et médiatique  préparée depuis quelques années, impliquant de très gros investissements. Jamais Le Canard Enchaîné ni la justice n’oseront se pencher sur les ressorts de l’ascension de Macron.  C’est un homme qui a beaucoup plus de pouvoirs d’intimidation et de relations que M. Fillon…   

La campagne électorale de Macron a été financée à hauteur de 15 millions d’euros sans qu’aucune investigation judicaire ne survienne. Dans l’opacité la plus totale. À côté de cela, Fillon, le cocu content, est persécuté par une justice aux ordres. Cherchez l’erreur.

Show, vacuité et boniments

 Flou et ambigu sur tous les sujets, surtout régaliens, Emmanuel Macron apparaît à la fois brillant et d’une vacuité insipide. Mais dans cette société du spectacle, le vide, la superficialité, le show l’ont emporté sur le raisonnement et la réflexion politiques.  

 Rien que le vocabulaire d’Émmanuel Macron, se voulant le « progressiste » contre les « réactionnaires »appartient aux clichés de la vieille gauche. Macron est un jeune vieux, qui recycle des poncifs. C’est le produit chromé d’élites médiocres et fluctuantes, intelligentes, certes,  mais sans caractère ni convictions.

macronEmmELLE.jpg

La « recomposition complète de la vie politique » avec Macron est une plaisanterie. La majorité des médias aux ordres (qui critiquent le ”poutinisme” de leurs confrères russes !) l’ont présenté  comme « le président des patriotes contre la menace nationaliste ».  Patriote, un homme qui explique qu’il n’y a pas de culture française, mais seulement une ” culture  en France ” ?

Un de ses expressions répétitives, « je vais être clair », signifie exactement le contraire. Le ”macronisme” est un syncrétisme opaque et mou qui se compare ridiculement au gaullisme en se voulant ”rassembleur”.  En Marche ! signifie aussi l’inverse : Sur Place ! L’immobilisme, le réformisme minimaliste ou fallacieux sont la marque de fabrique de Macron, dont les ”réformes” n’ont été que des crottes de souris quand il était dans le gouvernement socialiste. Il représente le Système avec perfection : une communication flamboyante, des actes et des résultats misérables. 

En nommant le juppéiste Edouard Philippe (droitiste mou sans idées précises, girouette, issu du PS passé à droite et…islamophile) comme Premier ministre, Macron veut évidemment casser la droite et récupérer un maximum de voix LR aux législatives. Se concrétise bien là une stratégie de type IIIe et IVe République, politicienne mais non pas politique (c’est-à-dire avec un ”axe de volonté”) au sens de Carl Schmitt.

Macron se présente comme le rassembleur droite–gauche, une sorte de voiture balai. Il est la synthèse du vieux Système, de la gauche d’appareil et de la droite affairiste (et non pas entrepreneuriale), c’est–à–dire les deux faces de la même pièce. Il ne rassemble qu’une oligarchie déjà rassemblée.  

macronBHL.jpg

 

Macron, agent de l’invasion migratoire et de l’islamisation

Ses propos tenus  en Algérie où il a accusé son propre pays de « crimes contre l’humanité » du fait du colonialisme (tout cela pour obtenir le vote des musulmans de France) révèlent un homme sans honneur et inquiétant. On note aussi une étrange tolérance envers un membre musulman de son équipe qui refusait de condamner le terrorisme islamique. Sur l’immigration et l’islamisation, Macron sera probablement encore plus laxiste que ses prédécesseurs. Il semble indifférent, voire favorable, à ces processus mortels pour la France.

Le président du Crif, (principale association juive), au nom d’une position anti FN, a appelé à voter pour lui, bien qu’il soit soutenu par l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), structure  islamiste et antisémite dissimulée, partisane de la disparition d’Israël, financé par l’Arabie saoudite, actrice de l’islamisation de l’Europe et très en retrait sur la condamnation du terrorisme djihadiste. C’est une contradiction suicidaire de la part de cette haute autorité juive.   

Comme un certain nombres de hauts responsables juifs, M. Francis Kalifat, exactement d’ailleurs comme ses homologues chrétiens, est victime d’une naïveté destructrice face à l’islam. À moins que ce ne soit du calcul… Mais il est risqué. En tout cas, Emmanuel Macron  a été le candidat (comme Hollande) plébiscité par l’immense majorité des votants musulmans. Et c’est lui que les islamistes préfèrent. C’est normal : il n’y a rien dans son programme pour arrêter ou même ralentir l’invasion migratoire. Et tout pour l’accentuer.   

Soumission, la feuille de route du gouvernement Macron

Le Premier ministre, Édouard Philippe, un de ces LR macronisés, est un faux laïc et un vrai dhimmi (soumis) islamophile. Maire du Havre, il avait, en 2012, fait jeter 8.500 desserts  de cantines scolaires parce qu’ils contenaient de la graisse de porc, se soumettant ainsi avec lâcheté à la charia et imposant la nourriture hallal aux enfants non–musulmans. 

Dans la même veine, le nouveau président a promis une « bienveillance exigeante » envers l’idéologie islamique. On sait ce que ce genre de langue de bois veut dire. Plus encore que Juppé, inventeur de l’ « identité heureuse », Macron veut favoriser la discrimination positive, le multiracialisme et le multiculturalisme « heureux et inclusifs » (alors qu’ils sont dévastateurs). Macron est un grand ami de l’invasion migratoire à majorité islamique. C’est normal : les financiers qui l’ont porté au pouvoir, d’où pourraient-ils venir ? De quels pays ?

Détail très important : Malek Boutih, ancien président de SOS Racisme, encarté socialiste, musulman, peu soupçonnable de ”racisme islamophobe”, péché capital, a été éjecté de En Marche ! Pourquoi ?  Parce qu’il critiquait trop l’islamisme violent et l’UOIF, « classée parmi les organisations terroristes par les Émirats arabes unis », note Ivan Rioufol. Cette UOIF, très louche, a bruyamment soutenu Emmanuel Macron. Réfléchissez pourquoi. UOIF–Macron, même combat ?    

Macron refuse d’interdire les Frères musulmans en France, comme le voulait Fillon. Son ministre de la Justice, François Bayrou, vieille canaille opportuniste et girouette professionnelle, est sur la même ligne que lui. Macron, sous des dehors factices de lutte contre Dae’ch au Mali et au Moyen–Orient, capitulera devant l’islam conquérant et son immigration invasive en terre de France. Encore plus que ses cinq catastrophiques prédécesseurs (Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande). 

macronmarionnette-.jpg

Macron contre  le FN : procédés déshonorants

Macron est, en beaucoup plus dur, sur la même ligne anti FN que la majorité des politiciens guimauve LR – dont le chef bien coiffé Baroin qui a appelé à voter pour lui contre Marine Le Pen et qui, maintenant, en pleine contradiction, appelle à voter contre LREM aux législatives. (1) 

Macron sera le défenseur utopique et angélique des « quartiers populaires » (immigrés non–Européens musulmans) et des « minorités culturelles » (même signification), qui seront bientôt majorités, si rien ne change, et qui le sont déjà dans de nombreuses villes et banlieues, avec une explosion de la criminalité, de l’insécurité et de la dégradation des conditions de vie.

Un des ministres de Macron, Richard Ferrand, a été un des financiers d’associations palestiniennes et une de ses secrétaire d’État, Marlène Schiappa, est une militante anti–israélienne pro–arabe. Macron se dit ”pro –Européen”, mais n’est–ce pas être  ”anti–Européen” que d’organiser l’invasion ethnique de l’Europe ? Inversion orwelienne perverse du langage. 

Macron a essayé de ”rediaboliser” Marine Le Pen et le FN par une visite symbolique à Oradour–sur–Glane et au Mémorial de la Déportation et à celui de la Shoah, et en célébrant la mémoire d’un Marocain, Brahim Bouarram, noyé dans la Seine il y a plus de vingt ans en marge d’un défilé du 1er mai du FN à la suite d’une rixe avec des skins qui n’avaient rien à voir avec ce dernier. Le message est clair : Marine Le Pen et le FN seraient des racistes héritiers de Vichy et du nazisme. Ce procédé usé est injurieux, comme l’a montré Gilles–William Goldnadel, pour la mémoire des juifs jadis déportés, instrumentalisés par la communication électorale de Macron qui, par ailleurs, manœuvre sans scrupules  avec les musulmans judéophobes.  La communauté juive devrait vraiment se poser des questions sur Macron et son double discours permanent. Ce président n’est pas fiable. Pour personne.

Après Macron, le FN ?

Archange entouré de courtisans, il est mauvais pour le nouveau président d’être pris par les médias pour une sorte d’Obama français, de thaumaturge. Emmanuel Macron, pendant toute sa campagne, a donné l’impression, par sa gestuelle, son regard étrangement fixe et son langage ampoulé et exalté – mais insignifiant – d’imiter un télé–évangéliste américain. Le spectacle primait sur le fond, quasi absent. Plus merveilleuse est l’image, plus dure sera peut-être la chute. D’autant que déjà, en tout début de mandat, sa cote de popularité est plus faible que celle de ses prédécesseurs ; il ne bénéficiera d’aucun ”état de grâce”. Plusieurs commentateurs ont dit qu’il ne fera pas de vieux os et que son échec entraînera en 2022 la victoire du Front national. Mais ce dernier ne semble pas au meilleur de sa forme. Ce sera le thème du prochain article de ce blog : «  L’avenir  du Front national ».  

(1) Le FN avait inventé l’UMPS pour souligner la connivence entre l’UMP et le PS. Et, suite à une profonde bêtise qui procède d’une profonde logique, le mouvement de Macron s’intitule LREM (La république en marche) qui reproduit (ridicule) LR – Les Républicains.  

vendredi, 26 mai 2017

"La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie" de Hadrien Desuin

delbecquediplo.jpg

Tribune littéraire d’Eric Delbecque

"La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie" de Hadrien Desuin

Ex: http://destimed.fr 

Dans La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie (Éditions du Cerf), Hadrien Desuin part d’un constat fort et simple : la vassalisation de la France dans le monde. Il en tire une conclusion tout aussi limpide et lourde : à l’heure de la mondialisation, la hiérarchisation classique qui donne la priorité à la politique intérieure sur la politique étrangère ne fonctionne plus. Dans un monde « ouvert », il convient d’abord de manifester sa cohérence et sa force à l’étranger. Or, l’Hexagone ne s’en montre plus capable.

Notre voix à la surface de la planète se résume à trois mots : morale, compassion et communication. Adieu à la realpolitik. Desuin parle avec une grande clarté et justesse : « Aujourd’hui, la nouvelle religion universelle des droits de l’Homme voudrait en finir avec la distinction entre conviction éthique et action diplomatique. Pour les chantres de la mondialisation heureuse, la fragmentation des nations est néfaste sans qu’ils ne réalisent combien le meilleur des mondes qu’ils projettent laisse place à une fragmentation communautaire bien plus violente. De surcroît, la globalisation ressort propice à une sorte de naïveté humanitaire où chaque crise internationale apparaît réductible un fait divers collectif ».

Sur un jeu d’échec global réapparaissant dans sa nature forcément tragique, la France a perdu la boussole dans le grand chaos planétaire. Quant à l’Europe, elle ne trouve pas sa place dans la grille internationale de la puissance. Notre pays s’égare dans un atlantisme paresseux qui lui évite le trouble d’élaborer dans la douleur un position constructive et originale dans le concert des nations, dont elle a pourtant eu le secret durant la parenthèse gaullienne.

Parallèlement, elle s’engouffre trop volontiers dans la promotion d’un droit d’ingérence caricatural qui fabrique davantage de problèmes qu’il n’en résout. « Le concept de « guerre humanitaire » […], écrit l’auteur, forme une synthèse hybride entre le courant doctrinaire atlantiste et belliciste d’une part et la mouvance associative des droits de l’homme d’autre part. Il relève du glissement des idéaux du pacifisme humaniste militant vers la notion de responsabilité militaire protectrice. L’ingérence marque la tentative de légitimer par le droit international n’importe quelle guerre au nom de principes supérieurs, indéniablement nobles mais aux conséquences incalculables et aux effets souvent désastreux ».

Hadrien Desuin décrit ensuite quelques lieux où s’élabore cet atlantisme droit-de-l’hommiste, compagnon du néoconservatisme, notamment la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), créée en 1993. Le résultat aujourd’hui ? Une politique étrangère réduite au suivisme vis-à-vis des Américains, et une propension à substituer le respect craintif du politiquement correct à l’analyse géopolitique lucide. Ce premier problème se double d’un second : la dénonciation permanente de l’identité nationale qui conduit à un « messianisme humanitaire à la française ». Ce dernier s’enracine dans une conception « hors-sol, déracinée et abstraite de l’identité. Inversement, le messianisme à l’américaine repose sur la certitude que les Etats-Unis ont une mission évangélisatrice et que l’humanité doit suivre la patrie américaine ».

L’ensemble de cette logique a fini par aboutir à la réintégration par la France du commandement militaire de l’OTAN. Quant à l’Europe de la défense, elle demeure une politique assez théorique… Les Européens, français compris, apparaissent toujours peu ou prou à la remorque de Washington. Notons d’ailleurs que la Maison Blanche sait s’affranchir des règles de la morale droit-de-l’hommiste quand les intérêts de la bannière étoilée l’exigent. En témoigne le cas de l’Iran : plus question d’Axe du Mal ou d’exportation du modèle démocratique. Face aux ambitions russes et chinoises, il est devenu essentiel de régler la question iranienne. Il en découle naturellement une politique de défense peu enthousiasmante depuis vingt ans (malgré les efforts et les incontestables réussites de personnalités particulières, comme Jean-Yves Le Drian). Notons enfin que l’auteur met en lumière les incohérences de la politique française au Moyen-Orient et vis-à-vis de la Russie.

Au final, Hadrien Desuin démontre avec talent et précision que la France ne décide plus en toute indépendance sur la scène internationale mais en fonction d’intérêts politiciens et au nom de l’utopie d’une démocratie universelle qui produit des désastres en série. Retrouver la singularité de la voix de la France impose de sortir de cette impasse. Un ouvrage stimulant à lire attentivement !

bluffsecu.jpg

Eric DELBECQUE Président de l’ACSE et membre du Comité Les Orwelliens (ex-Comité Orwell). Il vient de publier : Le Bluff sécuritaire

Baudelaire et la conspiration géographique

baudelairesyneru.jpg

Baudelaire et la conspiration géographique

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org 

Lisons les Fleurs de Baudelaire moins bêtement qu’à l’école. Et cela donne :

Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville

Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel)…

On est dans les années 1850, au début du remplacement haussmannien de Paris. Baudelaire comprend ici l’essence du pouvoir proto-fasciste bonapartiste si bien décrit par son contemporain Maurice Joly ou par Karl Marx dans le dix-huit brumaire. Et cette société expérimentale s’est étendue à la terre entière. C’est la société du spectacle de Guy Debord, celle ou l’Etat profond et les oligarques se mêlent de tout, en particulier de notre « environnement ». C’est ce que je nomme la conspiration géographique.

La conspiration géographique est la plus grave de toutes. On n’y pense pas assez, mais elle est terrifiante. Je l’ai évoqué dans mon roman les territoires protocolaires. Elle a accompagné la sous-culture télévisuelle moderne et elle a créé dans l’ordre :

• Les banlieues modernes et les villes nouvelles pour isoler les pauvres.

• Les ghettos ethniques pour isoler les immigrés.

• La prolifération cancéreuse de supermarchés puis des centres commerciaux. En France les responsabilités du gaullisme sont immenses.

• La hideur extensive des banlieues recouvertes d’immondices commerciaux ou « grands ensembles » conçus mathématiquement.

• La tyrannie américaine et nazie de la bagnole pour tous ; le monde des interstates copiés des autobahns nazies qui liquident et recouvrent l’espace millénaire et paysan du monde.

• La séparation spatiale, qui met fin au trend révolutionnaire ou rebelle des hommes modernes depuis 1789.

• La décrépitude et l’extermination de vieilles cités (voyez Auxerre) au profit des zones péri-urbaines, toujours plus monstrueuses.

• La crétinisation du public et sa déformation physique (le docteur Plantey dans ses conférences parle d’un basculement morphologique) : ce néo-planton est en voiture la moitié de son temps à écouter la radio.

• La fin de la conversation : Daniel Boorstyn explique dans les Américains que la circulation devient le sujet de conversation numéro un à Los Angeles dans les années cinquante.

Dans Slate.fr, un expert inspiré, Franck Gintrand, dénonce l’horreur de l’aménagement urbain en France. Et il attaque courageusement la notion creuse et arnaqueuse de smart city, la destruction des centres villes et même des villes moyennes, les responsabilités criminelles de notre administration. Cela donne dans un de ses derniers textes (la France devient moche) :

« En France, cela fait longtemps que la survie du commerce de proximité ne pèse pas lourd aux yeux du puissant ministère de l’Economie. Il faut dire qu’après avoir inventé les hypermarchés, notre pays est devenu champion d’Europe des centres commerciaux. Et des centres commerciaux, ça a quand même beaucoup plus de gueule que des petits boutiquiers… Le concept nous vient des États-Unis, le pays des «malls», ces gigantesques espaces dédiés au shopping et implantés en banlieue, hermétiquement clos et climatisé. »

Il poursuit sur l’historique de cet univers totalitaire (pensez à Blade runner, aux décors de THX 1138) qui est alors reflété dans des films dystopiques prétendant décrire dans le futur ce qui se passait dans le présent.

La France fut ainsi recouverte de ces hangars et autres déchetteries architecturales. Godard disait que la télé aussi recouvrait le monde. Gintrand poursuit à propos des années soixante:

« Pas de centres commerciaux et multiples zones de périphérie dans «La France défigurée», célèbre émission des années 70. Et pour cause: notre pays ne connaissait à cette époque que le développement des hypermarchés (le premier Carrefour ouvre en 1963). On pouvait regretter l'absence totale d'esthétique de ces hangars de l'alimentaire. »

Le mouvement est alors ouest-européen, lié à la domination des trusts US, à la soumission des administrations européennes, à la fascination pour une fausse croissance basée sur des leurres (bagnole/inflation immobilière/pseudo-vacances) et encensée par des sociologues crétins comme Fourastié (les Trente Glorieuses). Dans les années cinquante, le grand écrivain communiste Italo Calvino publie un premier roman nommé la Spéculation immobilière. Ici aussi la liquidation de l’Italie est en marche, avec l’exploitation touristique que dénonce peu après Pasolini, dans ses si clairvoyants écrits corsaires.

En 1967, marqué par la lecture de Boorstyn et Mumford, Guy Debord écrit, dans le plus efficace chapitre de sa Société du Spectacle :

« Le moment présent est déjà celui de l’autodestruction du milieu urbain. L’éclatement des villes sur les campagnes recouvertes de « masses informes de résidus urbains » (Lewis Mumford) est, d’une façon immédiate, présidé par les impératifs de la consommation. La dictature de l’automobile, produit-pilote de la première phase de l’abondance marchande, s’est inscrite dans le terrain avec la domination de l’autoroute, qui disloque les centres anciens et commande une dispersion toujours plus poussée».

Kunstler a très bien parlé de cette géographie du nulle part, et de cette liquidation physique des américains rendu obèses et inertes par ce style de vie mortifère et mécanique. Les films américains récents (ceux du discret Alexander Payne notamment) donnent la sensation qu’il n’y a plus d’espace libre aux Etats-Unis. Tout a été recouvert de banlieues, de sprawlings, de centres commerciaux, de parkings (c’est la maladie de parking-son !), d’aéroports, de grands ensembles, de brico machins, de centrales thermiques, de parcs thématiques, de bitume et de bitume encore. Voyez Fast Food nation du très bon Richard Linklater.

Je poursuis sur Debord car en parlant de fastfood :

« Mais l’organisation technique de la consommation n’est qu’au premier plan de la dissolution générale qui a conduit ainsi la ville à se consommer elle-même. »

On parle d’empire chez les antisystèmes, et on a raison. Ne dit-on pas empirer ?

Je rappelle ceci dans mon livre noir de la décadence romaine.

« Pétrone voit déjà les dégâts de cette mondialisation à l’antique qui a tout homogénéisé au premier siècle de notre ère de la Syrie à la Bretagne :

« Vois, partout le luxe nourri par le pillage, la fortune s'acharnant à sa perte. C'est avec de l'or qu'ils bâtissent et ils élèvent leurs demeures jusqu'aux cieux. Ici les amas de pierre chassent les eaux, là naît la mer au milieu des champs. En changeant l'état normal des choses, ils se révoltent contre la nature. »

Plus loin j’ajoute :

Sur le tourisme de masse et les croisières, Sénèque remarque :

« On entreprend des voyages sans but; on parcourt les rivages; un jour sur mer, le lendemain, partout on manifeste la même instabilité, le même dégoût du présent. »

Extraordinaire, cette allusion au délire immobilier (déjà vu chez Suétone ou Pétrone) qui a détruit le monde et son épargne :

« Nous entreprendrons alors de construire des maisons, d'en démolir d'autres, de reculer les rives de la mer, d'amener l'eau malgré les difficultés du terrain… »

mumford.jpg

Je laisse Mumford conclure.

« Le grand historien Mumford, parlant de ces grands rois de l’antiquité, parle d’une « paranoïa constructrice, émanant d’un pouvoir qui veut se montrer à la fois démon et dieu, destructeur et bâtisseur ».

Bibliographie

Bonnal – Les territoires protocolaires ; le livre noir de la décadence romaine ; les maîtres carrés

Debord – La société du spectacle

Kunstler – The long emergency

Mumford – La cité dans l’histoire (à découvrir absolument)

EU kijkt toe terwijl Saudi Arabië en Turkije op de Balkan het Kalifaat oprichten

mosqueetirana0-10923786.jpg

EU kijkt toe terwijl Saudi Arabië en Turkije op de Balkan het Kalifaat oprichten
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl 

‘Kosovo veranderd in islamitisch terreurcentrum’

‘Geweld- en haatimams kunnen dankzij Europese troepen ongestoord hun gang gaan’ 


Terwijl de Balkan in snel tempo wordt geïslamiseerd, onderneemt Europa helemaal niets. Veel burgers beseffen inmiddels dat wij daarna aan de beurt zullen zijn.

Recht onder de ogen van de KFOR vredestroepen in Kosovo is Saudi Arabië druk bezig het door de NAVO van Servië afgepakte moslim drugs- en maffiarepubliekje Kosovo te veranderen in een strenge Shariastaat. De Turken zijn ondertussen in meerdere Balkanlanden bezig hun invloed dwingend uit te breiden. Zoals bekend streeft de Turkse dictator Erdogan –die afgelopen weekend opnieuw tot hoofd van de islamistische AK Partij werd ‘gekozen’- naar het herstel van het Ottomaanse Rijk, inclusief de destijds door de Turken veroverde landen van Oost Europa.

Kosovo dankzij Europese troepen veranderd in islamistisch terreurcentrum

De Saudische pogingen om Kosovo ‘in te lijven’ in hun extreem strenge en discriminerende variant van de islam, het Wahabisme, zouden volgens het Duitse Die Welt worden bevestigd in een geheim rapport van de regering in Berlijn. Daarin worden eerdere vragen van Linke parlementariër Sevim Dagdelen over de groeiende invloed van Saudi Arabië en Turkije op de Balkan behandeld.

Zowel de Saudische staat, rijke individuele Arabieren als NGO’s en andere instellingen pompen voortdurend geld en haatimams in Kosovo. ‘Onder de ogen van KFOR heeft Kosovo zich tot een islamistisch terreurcentrum in de regio ontwikkeld. Het is schandalig dat Saudische geweld- en haatpredikers dankzij Duitse soldaten ongestoord de ideologische basis daarvoor konden leggen,’ aldus Dagdelen.

Turken ook in Oost Europa begonnen met herstel Ottomaanse Rijk

Concurrent Turkije is ondertussen ook bezig zijn eigen variant van de islam –die feitelijk nog gevaarlijker is, omdat deze onder het dekmantel van ‘gematigdheid’ minstens net zo extreem en gewelddadig is als de Saudische versie- te verspreiden op de Balkan.

mosquesarajevo.jpg

‘Sinds de AKP regering in 2002 aan de macht kwam, en met name sinds de ambtstermijn van voormalig minister van BuZa Ahmet Davutoglu, is het buitenlandse beleid van Turkije een nieuwe richting ingeslagen,’ vervolgt Dagdelen. ‘In lijn met deze nieuwe richting wordt ook –maar niet uitsluitend- politieke nadruk gelegd op gebieden, die vroeger deel van het Ottomaanse Rijk waren.’

AKP versus Gülen beweging

Vooral in de nu al overwegend of gedeeltelijk islamitische Balkanlanden Bosnië-Hercegovina, Albanië, Macedonië en Kosovo worden de Turken steeds actiever. Het conflict tussen de Erdogans AK Partij en de Gülen beweging, die volgens Ankara verantwoordelijk is voor de mislukte staatsgreep van vorig jaar, begint ook in deze landen op te laaien.

De Turkse regering oefent de nodige druk op de Balkan overheden uit om instellingen van Gülen te sluiten, en zowel namen van volgelingen van Gülen als informatie over hen los te krijgen. Turkse regeringsofficials maken hier geen geheim van, mede omdat Europa toch nooit actieve stappen tegen Turkije onderneemt.

‘Strijd om ziel van islam’

In zijn boek ‘Vijandbeeld Europa over het Tijdperk Erdogan’ beschrijft ondernemer en oprichter van de AD-Democraten Remzi Aru hoe de DITIB en andere Turkse verenigingen en instellingen actief lobby voeren in de Balkanlanden. Hij rechtvaardigt dit door te stellen dat er in landen zoals Bosnië, Kosovo en Albanië een ‘strijd om de ziel van de islam’ zou kunnen uitbreken, waarin de Turken en Saudi’s tegenover elkaar komen te staan.

Volgens de Linke parlementariër kan Erdogan ongestoord zijn ‘Neo-Osmaanse imperialistische politiek’ in Kosovo doorzetten. Tegelijkertijd gebruikt hij zijn groeiende invloed in Kosovo om ook daar –net als in zijn eigen land- politieke zuiveringen uit te voeren. (1)

Eerst de Balkan, dan wij

Als de EU lidstaten hier niets tegen ondernemen –en daar ziet het er niet naar uit-, dan kan de Balkan al binnen enkele jaren geheel ten prooi vallen aan de islam en het Kalifaat. Veel –maar nog lang niet genoeg- Europese burgers gaan inmiddels beseffen dat het daar niet bij zal blijven, en dat daarna onze landen –goedschiks of kwaadschiks- aan de beurt zullen zijn.

Maar zolang ook wij nog steeds een regering hebben die weigert ook maar iets te ondernemen tegen de islamisering van onze samenleving en de massa immigratie uit moslimlanden, zal de Turken en Saudi’s geen strobreed in de weg gelegd worden, mede dankzij de volle medewerking van Brussel.

Xander

(1) Anonymous

America’s Culture War On Russia

patriarh.jpg

America’s Culture War On Russia

 

The other day on this blog, in a discussion of Team Trump’s dodgy relations with Russian officials, I described Russia as a “hostile foreign power.” Some of you objected to that, saying that Russia is actually friendly. That’s simply not true. I mean, I wish the US and Russia were more friendly, but we are hostile foreign powers to each other. After all, it was the United States that pushed post Cold War NATO to the Russian border. Maybe we had good reasons for that (or not), but there’s no rational way for the Russians to see it other than a hostile act.

In The Atlantic last week, Sigal Samuel wrote about Russian (and Eastern European) anxiety about America’s hostility on the culture war front:

In many Central and Eastern European countries, people are concerned about America’s influence on Russia and on their own nations—and they want Russia to push back, according to a major new Pew Research Center survey.

The results of the survey—released, by coincidence, just hours after Russian Foreign Minister Sergei Lavrov visited the White House and jokedabout Comey’s firing—reveal that in most nations with Orthodox Christian majorities, Russia is seen as an important buffer against the influence of the West. Because the study was conducted between June 2015 and July 2016, before Trump’s election, it does not capture any shifts in public opinion that his administration may have provoked. Still, the survey offers illuminating insights into how America is perceived, and about how those perceptions correlate with religious identity.

There are complex reasons why the Orthosphere nations see the West as a threat, including economic ones. However:

But the perception of clashing values goes beyond different economic models. Pheiffer Noble added that there is a widespread sense among Russians that they are safeguarding civilization, be it through the conservative gender norms and sexual norms they advocate, the literature they produce, or the soldiers they send off to war in every generation. “In Russian culture, they have their canon, and their canon is pretty impressive,” she said. “They’ve got Tolstoy and Dostoevsky. They’ve got iconography. They’ve got the idea of suffering as a cultural value—and they feel like they’re also winning at that.”

Sergei Chapnin, the former editor of the official journal of the Russian Orthodox Church, agreed that many Russians feel their country is both integral to European culture and superior to it. (Indeed, 69 percent say their “culture is superior to others,” the survey shows.) “We have a desire to cooperate with Europe and to call Europe an enemy,” he said. “These exist at the same time in the mass consciousness in Russia.” But he also warned that “politicians manipulate” this psychological tension, appealing sometimes to pro-Western feeling and sometimes to anti-Western feeling, in order to serve their own purposes.

Well, sure. But that doesn’t mean the psychological and cultural tensions aren’t real, and important. It’s very difficult for Americans to think of ourselves as anything but bearers of light and goodness to the nations of the world. Along those lines, many of us (especially secular liberals) see resistance to American values — and, more broadly, secular Western values — as a sign of irrational prejudice. The presumption that Western values are universal values is very strong.

These values are globally powerful not so much because they are true (though they may be), but because they are borne by the most economically and culturally powerful nations on earth, especially the United States. Ryszard Legutko, the Polish Catholic political philosopher, writes about how Western liberalism has come to mimic the coercive and unjust ways of the communism it displaced in Eastern Europe. Cultural imperialism is a real thing, and it is no less imperialistic because it hides its aggressiveness from the aggressors. As Legutko puts it, “The liberal-democratic man, especially if he is an intellectual or an artist, is very reluctant to learn, but, at the same time, all too eager to teach.”

When it comes to Orthodox Christianity and Orthodox Christian peoples, many Westerners assume that the Orthodox are just like our Christians, except they use more incense and come in more pronounced ethnic flavors. I used to be this way too, before I entered Orthodoxy in 2006. At that time, a fellow convert in my parish told me to be patient, that it would take at least a decade for my mind to begin thinking like an Orthodox Christian. I didn’t understand that. I thought it would simply be a matter of getting used to a few doctrinal changes, and a different way of worship. Not true. Orthodoxy is not so much a set of propositions as it is a way of being in the world — a way that has for the most part not been conditioned by the experience of modernity, as Western Christianity has.

I’m not here to argue whether that’s a good or a bad thing, though I think it’s mostly a good thing. My point is that Orthodox Christian civilization is meaningfully different from Western civilization, which assumes that liberal individualism is the correct social model.

zagorskrrr.jpg

In the US, for example, our religious culture has been dramatically shaped by Evangelical Protestantism, the Enlightenment, and capitalism — all modern phenomenon that understand religion in individualistic, voluntary terms. Orthodox cultures have a much more traditional form of Christianity and morality, and see religion in far more communal terms — as it was seen in the West prior to the Reformation and the Enlightenment. Patriarch Kirill, the head of the Russian Orthodox Church, has correctly described the basic principle of Western cultural life today as affirming the individual’s freedom of choice, which includes diminishing the role of religion in public life. Kirill continued:

We cannot say that we live in a completely peaceful environment. Today there are battles without roar of guns, and the enemy who threatens us does not visibly cross our borders. However, we are all involved into what the Orthodox tradition calls ‘the invisible battle’. Everyone today is involved in this battle. We are offered a chaos, but we should not be bought by these recommendations and should not participate in the creation of chaos … We are offered sin, a destruction of the moral foundations.

In an academic paper about differences between the West and the Orthodox East on the meaning of human rights, law professor Mark Movsesian has written:

The [Russian Orthodox Church’s social teaching’s] ambivalence about individual rights and its emphasis on the religious community reflect central themes in Orthodox thought, which distrusts Western-style individualism. It is not simply a matter of rejecting the “excesses of individualism” in the matter of Western communitarian scholars. Orthodoxy often expresses discomfort with the very idea of the autonomous individual as a rights-holder. Orthodox thought emphasizes the relational self: a person is defined by relationship to others in the body of the Church. As Daniel Payne writes, “the Orthodox tradition understands the human being ecclesially rather than individualistically.” As a consequence, the tradition has a problem with the idea of individual rights in the Western manner. “[I]f there is any concept of rights in Orthodox political culture,” Payne explains, it is not individual rights, but “group rights.”

Moreover, Orthodox thought conflates religious and national identities in a stronger way than in the West. To be sure, religion can serve as a marker of national and cultural identity in the West as well; consider Italy and Poland. And citizenship in Orthodox countries is not directly tied to religion; as a formal matter, one can be a Russian citizen and not an Orthodox Christian. But religion and nationality are intertwined in a particularly powerful way in the Orthodox world. In Russia, for example, it is a “widely accepted idea”—“shared by politicians, intellectuals and clergy”—that Orthodoxy is the fundamental factor in national identity. Other historical and ethnic factors pale in comparison. The same may be said for other Orthodox countries, like Greece.

This is hard for Westerners — including Westerners like me, who have converted to Orthodoxy — to grasp. I bristle, for example, at restrictions on religious liberty in Russia, in particular on the freedom of minority forms of Christianity. But this is because I have a Westernized view of how religion relates to society. As Movsesian says elsewhere in the same law journal paper (for which there is no link), the Catholic Church’s current teaching on religious liberty is also informed by modernity’s individualism.

My point in this blog entry is not to argue for the superiority of one model over the other. I think both have their strengths and weaknesses. I do want, however, to point out that when Orthodox countries reject liberal Western ideas (e.g., gay rights, religious liberty), they are not necessarily doing so out of bigotry, but because they have a fundamentally different view on what the human person is, what the church is, and what society is. They see the West’s war on their traditions in the name of secular liberalism as an act of aggression — and they’re right. Many of us Westerners regard our actions instead as human rights activism, as fighting for basic liberties against structures of bigotry. But doing so requires accepting the modern Western way of seeing the world as normative — and assuming so is an act of cultural imperialism.

Hey, sometimes cultural imperialism is defensible. It was a very good thing, for example, that the colonizing British in the 19th century put an end to the ancient Indian practice of suttee (widow-burning). Even so, we should practice self-awareness when we are being cultural imperialists, and understand how our cultural hegemony appears in the eyes of other civilizations.

Contemporary America most fundamentally operates on the principle elucidated by Justice Anthony Kennedy in the 1992 Planned Parenthood v. Casey opinion:

At the heart of liberty is the right to define one’s own concept of existence, of meaning, of the universe, and of the mystery of human life.

Leaving aside the legal and philosophical incoherence of this statement, and the coercion it conceals, it is nevertheless an accurate précis of the way Americans think about the relationship between society and religion, or any other source of transcendent meaning. Orthodox countries rightly reject it, because it is profoundly untrue to their own traditions and ways of living. To the Orthodox mind, what Kennedy proposes here is not liberty at all, but a form of bondage. Again, I’m not trying to convince you that the Orthodox view is correct, but only to point out that when Orthodox countries push back against Western “human rights” activists, it is a matter not only of self-defense, but defending themselves against what they genuinely believe to be lies that will destroy the fabric of society.

 

jeudi, 25 mai 2017

Trump à Riyad: la guerre à l'Iran

trump-sword.jpg

Trump à Riyad: la guerre à l'Iran

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Personne ne s'est étonné, sinon indigné, de voir Trump réserver sa première rencontre à l'étranger au pire des régimes finançant partout le terrorisme et la guerre, l'Arabie saoudite. Normalement, un président américain va d'abord soit au Canada, soit au Mexique. S'il franchit l'Atlantique, il se rend en Europe, par exemple à Bruxelles ou Berlin.
 
C'est que Trump (drôlement surnommé par Pepe Escobar dans l'article référencé ci-dessous, Abu Trump al Amriki, Trump l'Américain), attend de Riyad d'importants contrats d'armement, ainsi qu'un appui dans la lutte contre le terrorisme. Ces contrats rendront évidemment service à l'industrie militaire américaine, mais tout laisse craindre que les armements fournis aillent renforcer les pays sunnites dans leur lutte contre l'Iran. 

Dans ce sens, le dimanche 21 mai, Trump  a prononcé un discours sur l'islam devant les représentants d'une cinquantaine de nations musulmanes, dont 37 chefs d'État ou de gouvernement. Beaucoup d'observateurs craignaient qu'il ne se laisse engager dans une improvisation dont il a le secret, aux conséquences pouvant être catastrophiques. Ceci n'a pas été le cas. Il s'est tenu au discours qui avait été préparé pour lui.

Il a exhorté les pays musulmans à n'offrir aucun "refuge aux terroristes" et a annoncé un accord avec les pays du Golfe pour lutter contre le financement du "terrorisme". "Il s'agit d'une bataille entre des criminels barbares qui cherchent à éradiquer la vie humaine et des gens bien de toutes les confessions qui cherchent à la protéger", a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a invité les pays arabes à compter avant tout sur eux-mêmes.

« Les nations du Proche-Orient ne peuvent attendre que la puissance américaine écrase cet ennemi à leur place » a-t-il dit : « Nous ne sommes pas ici pour donner des leçons, nous ne sommes pas ici pour dire aux gens comment ils doivent vivre, ce qu'ils doivent faire, qui ils doivent être ou comment prier,et cela demande de se montrer soudés face aux meurtres de musulmans innocents, à l'oppression des femmes, à la persécution des juifs et au massacre de chrétiens ».

Rien à objecter. Cependant, comme l'on pouvait s'y attendre, il n'a pas convié l'Iran à cette lutte contre le terrorisme. Il l'a au contraire entre les lignes assimilée à ce terrorisme. Nous avions énuméré dans un article précédent les nombreuses raisons qui opposent les intérêts américains à ce pays, y compris les pressions d'Israël 1).

Ceci veut dire que si le discours de Trump a apparemment séduit les gouvernements arabes sunnites réunis à Riyad, c'est parce qu'il a annoncé implicitement une participation accrue des Etats-Unis à la lutte contre l'Iran. Compte tenu des liens solides de ce pays avec la Russie, Trump a été perçu comme encourageant une mobilisation accrue du monde arabe, non seulement contre l'Iran, mais contre ses alliés dans le monde chiite et indirectement, contre la Russie.

Plus que jamais, Donald Trump s'est donc comporté de façon irresponsable au plan géostratégique. Moscou ne manquera pas de le souligner 2). Les pays européens devraient réagir, compte tenu des perspectives que leur offre une ouverture diplomatique plus grande à l'égard de Téhéran. Mais on peut craindre qu'ils n'en fassent rien. Eux aussi sont intéressés par les pétro-dollars de l'Arabie.

Notes

1) Réélection de Hassan Rohani en Iran http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2569...

2) Voir aussi de Pepe Escobar https://sputniknews.com/columnists/201705201053811797-abu...

mercredi, 24 mai 2017

F. William Engdahl : Gods of Money & War on Cash

WE-gods.jpg

F. William Engdahl

The Gods of Money – How America Was Hijacked

Source: http://gunsandbutter.org
http://williamengdahl.com

The Gods Of Money: How America Was Hijacked
Guest: F. William Engdahl

Finance analyzed as power; Alexander Hamilton's First Bank of the United States; the War of 1812; central banking backed by the power of the state, but in private hands; a silent coup d'etat since 1945 by the international bankers of Wall Street;

the 1913 creation of the Federal Reserve as a private central bank; the US Constitution gives the monetary power to congress; President Andrew Jackson and the Second Bank of the United States; the assassination of President Abraham Lincoln arranged by London bankers because he issued Greenbacks to finance the Civil War; President John Kennedy assassinated five months after his proclamation to print silver certificates; the CIA's dark agenda;

the Bretton Woods Dollar System; the two pillars of US hegemony: the dollar's reserve status and the world's most powerful military; financial warfare against the Euro; debt slavery; fractional reserve banking; the US empire resembles Rome of the 4th Century.

 

F. William Engdahl

Washington's Dangerous War On Cash: What It's Really About

Source: http://GunsandButter.org
http://williamengdahl.com
http://information-machine.blogspot.com

India withdraws 86% of the value of all currency in circulation; USAID; Project Catalyst; Global Innovation Exchange; Better Than Cash Alliance; Bill and Melinda Gates Foundation; UNICEF; UN Development Program; Mitre Corporation; the Foreign Account Tax Compliance Act (FACTA); Organization for Economic Cooperation and Development (OECD); the larger global agenda of total control; ECB set up to favor Germany; Trade Czar Peter Navarro; US currency war aimed at destroying the Euro; US planned destruction of the Eurozone; glyphosate; fascism of EU bureaucracy in Brussels; assassination of Chairman of Deutsche Bank, Alfred Herrhausen; US emerging as the biggest tax haven in the world.

Shaping the Future: Moscow and Beijing’s Multipolar World Order

XIputin.jpg

Shaping the Future:

Moscow and Beijing’s Multipolar World Order

Ex: http://www.lewrockwell.com 

Once in a while, think tanks such as the Brookings Institute are able to deal with highly strategic and current issues. Often, the conferences held by such organizations are based on false pretences and copious banality, the sole intention being to undermine and downplay the efforts of strategic opponents of the US. Recently, the Brookings Institute’s International Strategy and Strategy Project held a lecture on May 9, 2017 where it invited Bobo Lo, an analyst at Lowy Institute for International Policy, to speak. The topic of the subject, extremely interesting to the author and mentioned in the past, is the strategic partnership between China and Russia.

The main assumption Bobo Lo starts with to define relations between Moscow and Beijing is that the two countries base their collaboration on convenience and a convergence of interests rather than on an alliance. He goes on to say that the major frictions in the relationship concern the fate that Putin and Xi hold for Europe, in particular for the European Union, in addition to differences of opinions surrounding the Chinese role in the Pacific. In the first case, Lo states that Russia wants to end the European project while China hopes for a strong and prosperous Europe. With regard to the situation in the Pacific, according to this report, Moscow wants a balance of power between powers without hegemonic domination being transferred from Washington to Beijing.

The only merit in Lo’s analysis is his identification of the United States as the major cause of the strategic proximity between Moscow and Beijing, certainly a hypothesis that is little questioned by US policy makers. Lo believes Washington’s obsession with China-Russia cooperation is counterproductive, though he also believes that the United States doesn’t actually possess capabilities to sabotage or delimit the many areas of cooperation between Beijing and Moscow.

What is missing in Lo’s analysis are two essential factors governing how Moscow and Beijing have structured their relationship. China and Russia have different tasks in ushering in their world order, namely, by preserving global stability through military and economic means. Their overall relationship of mutual cooperation goes beyond the region of Eurasia and focuses on the whole process of a sustainable globalization as well as on how to create an environment where everyone can prosper in a viable and sustainable way. Doing this entails a departure from the current belligerent and chaotic unipolar world order.

Moscow and Beijing: Security and Economy

Beijing has been the world’s economic engine for over two decades and shows no signs of slowing down, at least not too much. Moscow, contrary to western media propaganda, has returned to play a role not only on a regional scale but as a global power. Both of these paths of military and economic growth for China and Russia have set things on a collision course with the United States, the current global superpower that tends to dominate international relations with economic, political and military bullying thanks to a complicit media and corrupt politicians.

In the case of Beijing, the process of globalization has immensely enhanced the country, allowing the Asian giant to become the world’s factory, enabling Western countries to outsource to low-cost labor. In this process of economic growth, Beijing has over the years gone from being a simple paradise for low-cost outsourcing for private companies to being a global leader in investment and long-term projects. The dividends of years of wealth accumulation at the expense of Western nations has allowed Beijing to be more than just a strategic partner for other nations. China drives the process of globalization, as recently pointed out by Xi Jinping in Davos in a historic speech. China’s transition from a harmless partner of the West to regional power with enormous foreign economic investments place the country on a collision course with Washington. Inevitably, Beijing will become the Asian hegemon, something US policymakers have always guaranteed will not be tolerated.

The danger Washington sees is that of China emerging as a regional superpower that will call the shots in the Pacific, the most important region of the planet. The United States has many vested interests in the region and undeniably sees its future as the leader of the world order in jeopardy. Obama’s pivot to Asia was precisely for the purposes of containing China and limiting its economic power so as to attenuate Beijing’s ambitions.

putin-jinping-shanghai.jpg

Unsurprisingly, Washington’s concerns with Moscow relate to its resurgence in military capabilities. Russia is able to oppose certain objectives of the United States (see Ukraine or Syria) by military means. The possibility of the Kremlin limiting American influence in Eastern Europe, the Middle East and Eurasia in general is cause for concern for American policy makers, who continue to fail to contain Russia and limit Moscow’s spheres of influence.

In this context, the strategic division of labor between Russia and China comes into play to ensure the stability of the Eurasian region as a whole; in Asia, in the Middle East and in Europe. To succeed in this task, Moscow has mainly assumed the military burden, shared with other friendly nations belonging to the affected areas. In the Middle East, for example, Tehran’s partnership with Moscow is viewed positively by Beijing, given its intention to stabilize the region and to eradicate the problem of terrorism, something about which nations like China and Russia are particularly concerned.

The influence of Islamist extremists in the Caucasian regions in Russia or in the autonomous region of Xinjiang in China are something that both Putin and Xi are aware can be exploited by opposing Western countries. In North Africa, Egypt has signed several contracts for the purchase of military vehicles from Moscow, as well as having bought the two Mistral ships from France, thereby relying on military supplies from Moscow. It is therefore not surprising that Moscow and Egypt cooperated with the situation in Libya and in North Africa in general.

In Southeast Asia, Moscow seeks to coordinate efforts to reach an agreement between Afghanistan, Pakistan and India. The entry into the Shanghai Cooperation Organization (SCO) of New Delhi and Islamabad (Tehran will be next), with the blessing of Beijing as the protagonist of the 2017 SCO meeting, is a keystone achievement and the right prism through which to observe the evolution of the region. Moscow is essentially acting as a mediator between the parties and is also able to engage with India in spite of the dominating presence of China. The ultimate goal of Moscow and Beijing is to eradicate the terrorist phenomenon in the Asian region with a view to what is happening in North Africa and the Middle East with Iran and Egypt.

Heading to a Multipolar World Order

The turning point in relations between Moscow and Beijing concerns the ability to engage third countries in military or economic ways, depending on these countries’ needs and objectives. Clearly in the military field it is Moscow that is leading, with arms sold to current and future partners and security cooperation (such as with ex-Soviet Central-Asian republics or in the Donbass) and targeted interventions if needed, as in Syria. Beijing, on the other hand, acts in a different way, focusing on the economic arena, in particular with the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) at its center.

Initiatives such as the One Belt One Road (OBOR) and the Maritime Silk Road have the same strategic aim of the Russian military initiative, namely, ensuring the independence of the region from a geo-economic perspective, reaching win-win arrangements for all partners involved. Naturally, the win-win agreement does not mean that China wins and then wins again; rather, a series of bilateral concessions can come to satisfy all actors involved. An important example in this regard that explains the Sino-Russian partnership concerns the integration of the Eurasian Union with the Chinese Silk Road. The Russian concerns over the predominant status of the Chinese colossus in Central Asia have been assuaged by a number of solutions, such as the support of the OBOR infrastructure program to that of the Eurasian Union. Beijing is not interested in replacing Moscow’s leading role the post-Soviet nations in Central Asia but rather with providing significant energy and economic development to particularly underdeveloped nations that are in need of important economic investment, something only Beijing is able to guarantee.

The linking of the Eurasian Economic Union (EEU) with the One Belt One Road initiative guarantees Moscow a primary role in the transit of goods from east to west, thereby becoming the connecting point between China and Europe while expanding the role and function of the EEU. All participants in these initiatives have a unique opportunity to expand their economic condition through this whole range of connections. Beijing guarantees the money for troubled countries, and Moscow the security. The SCO will play a major role in reducing and preventing terrorist influence in the region, a prerequisite for the success of any projects. Also, the AIIB, and to some extent the BRICS Development Bank, will also have to step in and offer alternative economic guarantees to countries potentially involved in these projects, in order to free them from the existing international financial institutions.

One Belt One Road, and all the related projects, represent a unique occasion whereby all relevant players share common goals and benefits from such transformative geo-economic relationships. This security-economy relationship between Moscow and Beijing is  the heart of the evolution of the current world order, from the unipolar to the multipolar world. The US cannot oppose China on the economic front and Russia on the military front. It all comes down to how much China and Russia can continue to provide and guarantee economic and security umbrellas for the rest of the world.

mardi, 23 mai 2017

Allemagne: Intégrer les migrants ?

  • La liste ne place pas la culture allemande en position dominante et ne la considère même pas comme culture de référence (Leitkultur) ; quant au groupe de travail il n'exige pas des migrants qu'ils s'assimilent au mode de vie allemand. En réalité, les principes directeurs encouragen, les Allemands à adopter les normes culturelles que les migrants ont importées avec eux en Allemagne.

  • "Nous ne pouvons demander que nos coutumes soient respectées si nous ne sommes pas capables de les énoncer ... Notre pays est façonné par le christianisme ... L'Allemagne fait partie de l'Occident, culturellement, spirituellement et politiquement". — Thomas de Maizière, ministre allemand de l'intérieur.

  • Les partisans du Leitkultur affirment qu'il faut empêcher l'émergence de sociétés parallèles, notamment celles qui sont régies par la charia islamique.

Un groupe de travail gouvernemental mis en place pour promouvoir l'intégration des migrants dans la société allemande a établi et rendu public la liste des caractéristiques qui fondent la culture allemande.

Cette liste gomme soigneusement un certain nombre de termes politiquement incorrects comme « patriotisme » ou « culture dominante » (Leitkultur) et ramène les traditions et valeurs allemandes au plus petit dénominateur commun. Le groupe de travail fait implicitement du multiculturalisme l'expression essentielle de la culture allemande.

L'initiative pour l'intégration culturelle (Initiative Kulturelle Integration) a été créée en décembre 2016 par le gouvernement allemand pour promouvoir la « cohésion sociale » d'une société allemande qui, grâce à la chancelière Angela Merkel s'est enrichie de plus d'un million de migrants en provenance d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient.

Le groupe de travail - piloté par le Conseil allemand de la culture (Deutscher Kulturrat) en étroite collaboration avec le ministère de l'Intérieur et deux douzaines d'associations spécialisées dans les médias, les affaires religieuses et l'intérêt général - a été chargé de parvenir à un consensus sur ce qui forme le cœur de la culture allemande. L'opération avait bien sûr pour but de faciliter l' « intégration culturelle » des migrants en les encourageant à adhérer à un corpus de valeurs culturelles unanimement partagées.

Après cinq mois de délibération, le groupe de travail a présenté le 16 mai une liste de ce qu'il a affirmé être les 15 principes directeurs de la culture allemande. Sous le slogan « Cohésion dans la diversité », la liste énumère surtout des idées génériques - égalité entre les sexes, liberté d'expression, liberté de religion, pluralisme et démocratie - qui n'ont rien de spécifiquement allemand.

Fluechtlinge-auf_ArtikelQuer.jpg

La liste ne mentionne pas non plus que la culture allemande est la culture de référence (Leitkultur) en Allemagne, ni que cette culture allemande est intrinsèquement liée à chacun des points évoqués ; quant au groupe de travail, il n'exige pas explicitement que les migrants s'assimilent au mode de vie allemand. Les principes directeurs énoncés produisent même le sentiment inverse : ils encourageraient en fait les Allemands à adopter les normes culturelles que les migrants ont apportées avec eux en Allemagne. L'objectif du groupe de travail qui était à l'origine d'inciter à l'intégration et à l'assimilation semble avoir évolué vers la coexistence, la tolérance et l'adoption par les Allemands de la culture de base du migrant.

Le préambule démarre ainsi :

« L'intégration affecte l'ensemble de la population en Allemagne. La cohésion sociale ne se décrète pas et ne peut faire l'objet d'une politique ... La solidarité est l'un des principes fondamentaux de notre coexistence. Elle se manifeste dans notre compréhension mutuelle et dans l'attention aux besoins des autres - nous défendons une société de solidarité ...

« L'immigration change la société et exige de l'ouverture, du respect et une tolérance mutuelle ... Il n'est pas correct d'agiter des craintes et d'afficher son hostilité - nous défendons une société cosmopolite ...

« Le processus d'intégration européen n'est pas seulement une garantie pour la paix en Europe, la prospérité et l'emploi, il incite aussi à la convergence culturelle et à l'émergence de valeurs européennes communes - nous voulons une Europe unie ».

Le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière, partisan bien connu de l'idée d'une culture dominante (Leitkultur), a exprimé sa déception face au flou dans lequel le groupe de travail s'est cantonné pour ce qui est de la Germanité. « Nous ne pouvons exiger que l'on respecte nos coutumes si nous hésitons à les énoncer », a-t-il déclaré. Lors d'une conférence de presse donnée à Berlin le 16 mai, il a développé :

« Je suis formellement en désaccord avec le Conseil culturel allemand sur la Leitkultur : j'aime ce mot, ce qui n'est pas le cas du conseil. Je n'ai toujours pas compris si ce qui vous dérange est le mot 'noyau dur' ou le mot 'culture' ou la combinaison des deux mots. A moins qu'il ne s'agisse d'autre chose dans le passé ».

Les tenants de la Leitkultur affirment qu'il faut empêcher qu'en Allemagne, se constituent des sociétés parallèles, notamment quand elles sont régies par la charia islamique. Ces opposants proclament qu'énoncer le principe de Leitkultur obligerait les migrants à abandonner certains éléments de leur identité pour se conformer aux us et coutumes de la majorité – soit le contraire de l'idéal multiculturel qui autorise les migrants à reproduire en Allemagne toutes les composantes de leur identité.

Le 29 avril, De Maizière a publié une tribune dans Bild qui a provoqué un torrent de critiques. Il exigeait des migrants qu'ils acceptent la Leitkultur allemande, affirmant que sans l'adhésion de tous à un « noyau culturel de base, la société perdrait ce fil conducteur d'autant plus nécessaire que les mouvements migratoires et la société ouverte nous rendent plus diversifiés ».

thomasdemaiziere.jpg

Dans son article, de Maizière a énuméré les dix caractéristiques qui sont à la base de la culture allemande, y compris la méritocratie et le respect de la culture et de l'histoire allemandes. Il a ajouté: « au-delà de notre langue, de notre constitution et du respect des droits fondamentaux, quelque chose nous lie dans nos cœurs, et ce quelque chose nous rend différents et nous distingue des autres».

Concernant la religion, de Maizière a écrit que « notre Etat est neutre, mais amical envers les églises et les communautés religieuses ... Les clochers d'église structurent notre paysage. Notre pays est façonné par le christianisme ... L'Allemagne fait partie de L'Occident, de manière culturelle, spirituelle et politique ». Il a ajouté :

« En Allemagne, nous disons notre nom et pour nous saluer nous nous serrons la main. Nous sommes une société ouverte. Nous marchons visage dévoilé. Nous ne portons pas de burqas ».

Les réflexions de De Maizière ont été largement tournées en dérision. Martin Schulz, candidat des sociaux-démocrates (SPD) à la chancellerie, a déclaré que la « culture dominante » de l'Allemagne, c'était la liberté, la justice et la coexistence pacifique, lesquelles étaient au cœur de la constitution ».

Jamila Schäfer du Parti Vert, a déclaré :

« Dès que vous définissez votre identité par le pays auquel vous appartenez, vous tendez à adopter une attitude de supériorité. C'est dangereux et antidémocratique car c'est une attitude d'exclusion. Une société est toujours en évolution et les mouvements migratoires sont un facteur de changement. Je ne crois pas qu'un vivre ensemble pacifique passe par la préservation de sa propre culture ».

Poussé à l'extrême, le point de vue de Schäfer indique aux Allemands qu'ils auraient intérêt à renoncer à la culture allemande en échange d'une paix sociale chimérique : le patrimoine judéo-chrétien allemand serait ainsi lentement remplacé par la charia islamique. De nombreux élus allemands sont d'accord avec Schäfer.

Le leader des démocrates libres, Christian Lindner, a accusé de Maizière de rouvrir un débat « vieux et obsolète »: « encore une fois, il s'agit de religion ».

« Une certaine conception de l'islam suggère, voire même interdit, aux hommes de serrer la main des femmes. Ce n'est pas une bonne chose, mais cela ne fait de mal à personne. Le débat sur la Leitkultur n'a rien à voir ici ».

La commissaire allemande à l'intégration, Aydan Özoğuz, a jugé « ridicule et absurde » le débat sur la Leitkultur. Dans une tribune du Tagesspiegel, elle a soutenu :

« Au-delà de la langue, une culture spécifiquement allemande n'est tout simplement pas identifiable. Historiquement, les cultures régionales, l'immigration et la diversité ont façonné notre histoire. La mondialisation et la pluralisation ont amplifié plus encore la diversité. Les immigrants ne peuvent tout simplement pas être régis par une culture majoritaire ».

En dépit de la critique des politiciens allemands, de Maizière semble avoir le soutien de l'opinion publique allemande. Un sondage Insa-Focus du 5 mai, a indiqué que 52.5% des Allemands interrogés estiment que l'Allemagne a besoin d'une Leitkultur. Seuls 25.3% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles y étaient opposées.

Les arguments de de Maizière surgissent au beau milieu d'une campagne destinée à rallier à la CDU les votes conservateurs. Une partie de cet électorat, ulcéré par la politique migratoire de Merkel, a rallié Alternative pour l'Allemagne (AfD) un parti d'opposition qui se donne comme objectif de réduire les flux migratoires.

Un sondage Forsa-Stern-RTL du 17 mai a montré que si les élections fédérales de septembre avaient lieu aujourd'hui, la CDU de Merkel gagnerait avec 38% des voix, loin devant le SPD avec 26%. Le FDP obtiendrait 8% des voix, suivi des Verts et de l'AfD qui auraient chacun 7%. Si les Allemands devaient choisir leur chancelier directement, sans passer par les listes d'un parti, Merkel gagnerait avec 50%, contre 24% pour son principal challenger, Martin Schulz, du SPD. Les électeurs allemands, du moins pour l'instant, semblent se satisfaire du statu quo, avec ou sans Leitkultur.

Soeren Kern est Senior Fellow du Gatestone Institute basé à New York.

What do Chinese net users think of the white left?

xin_432090604171315648574.jpg

What do Chinese net users think of the white left?

Ex: https://ozconservative.blogspot.com  

If a Chinese net user wants to insult their opponent they are likely to use the derogatory term baizuo which means "white left." What do they mean by this?

According to one source:
baizuo is used generally to describe those who “only care about topics such as immigration, minorities, LGBT and the environment” and “have no sense of real problems in the real world”; they are hypocritical humanitarians who advocate for peace and equality only to “satisfy their own feeling of moral superiority”; they are “obsessed with political correctness” to the extent that they “tolerate backwards Islamic values for the sake of multiculturalism”; they believe in the welfare state that “benefits only the idle and the free riders”; they are the “ignorant and arrogant westerners” who “pity the rest of the world and think they are saviours”.

Why would ordinary Chinese people dislike the Western left so much? Here is the reason given:
The stigmatization of the ‘white left’ is driven first and foremost by Chinese netizens’ understanding of ‘western’ problems. It is a symptom and weakness of the Other.

The term first became influential amidst the European refugee crisis, and Angela Merkel was the first western politician to be labelled as a baizuo for her open-door refugee policy. Hungary, on the other hand, was praised by Chinese netizens for its hard line on refugees, if not for its authoritarian leader. Around the same time another derogatory name that was often used alongside baizuo was shengmu (圣母) – literally the ‘holy mother’ – which according to its users refers to those who are ‘overemotional’, ‘hypocritical’ and ‘have too much empathy’.

Many Chinese on social media came to identify Hillary Clinton with the white left and so supported Donald Trump in the American election. When one public intellectual, Rao Yi, took the opposing view,
An overwhelming majority of Zhihu users thought that Rao had only proved that he was typical of the ‘white left’: biased, elitist, ignorant of social reality and constantly applying double standards.

The Chinese seem aware that a modern liberal politics is suicidal:
According to Baidu Trends, one of the most related keywords to baizuo was huimie: “to destroy”. Articles with titles such as ‘the white left are destroying Europe’ were widely circulated.

To understand why the Chinese might reject the white left so firmly, it helps to consider moral foundations theory. This is a theory popularised by Professor Jonathan Haidt. Based on research into different cultures around the world, it was found that there are six basic moral foundations:

1. The care/harm foundation: the focus here is on maximising individual care and minimising harm, protecting the vulnerable.

2. The fairness foundation: not cheating the system, people rewarded according to their contributions.

3. The loyalty/betrayal foundation: being loyal to our tribe/team (including patriotism).

4. The authority/subversion foundation: respecting the authority or hierarchy necessary to preserve social order.

5. The sanctity/degradation foundation: protecting a sense of what is hallowed or sacred in institutions and ideals.

6. Liberty/oppression: not wanting to be dominated/bullied by a tyrant.

What Haidt found was that Western liberals are very strong on the first foundation (and also to a degree the sixth) but are not very committed to the others. Traditionalists, in contrast, were found to hold all six foundations in equal regard.

If, then, you are a Chinese net user, who is used to taking all six moral foundations into account, you are likely to perceive the white left negatively. You will see them putting all the emphasis on the first foundation (care/harm) - hence the criticism of the white left as being "hengmu:" overemotional, hypocritical empathisers. Similarly, the lack of emphasis on fairness (as proportionality) on the left leads to the criticism by the Chinese of the support by the white left for free riders. And, finally, the lack of a concern for the loyalty foundation leads the white left open to the accusation by the Chinese of destroying their own tradition.

lundi, 22 mai 2017

Notre ami le Michéa

micheathumb.jpg

Notre ami le Michéa

Pierre Le Vigan*,

urbaniste, essayiste

Ex: http://metamag.fr 

Jean-Claude Michéa a souvent dit lui-même qu’il écrivait toujours le même livre. C’est exact. Et pourtant, aucun de ses livres ne laisse indifférent. Car Michéa creuse et renouvelle toujours le sillon qu’il a lui-même ouvert. S’il n’y a pas de thèses nouvelles dans Notre ennemi le capital, on ne cesse de voir des points de vue neufs qu’ouvre la critique des illusions du progrès que produit l’auteur depuis plus de 15 ans. La gauche, en tant qu’elle est devenue essentiellement progressiste, est devenue le contraire du socialisme : telle est la thèse de Michéa.

Ce socialisme, on a reproché à Michéa de ne pas le définir, ou de le réduire à la décence du peuple, la décence commune des gens ordinaires. Cette décence est bien évidemment nécessaire, pour autant, elle n’a jamais été considérée par l’auteur comme ouvrant par elle seule au socialisme. Celui-ci, Michéa le définit, comme Proudhon, et comme le dernier Marx (qui rejoignait le premier Marx dans son a-scientisme), comme une autre organisation du pouvoir : de bas en haut, et de la circonférence au centre. C’est le fédéralisme, ou encore le communalisme libertaire. Il veut du commun et du public autant que possible, mais de l’État pas plus que nécessaire. Il donne au bien commun toute sa place, à l’intérêt privé rien que sa place. C’est un anarchisme qui recherche un ordre, sinon sans État, du moins avec un État le moins envahissant possible. C’est le contraire de l’ordre actuel, où l’État met ses moyens au service de plus en plus de marchandisation forcée de la société.

Jean-Claude Michéa éclaire toutes les raisons de se prononcer pour l’économie au sens d’Aristote (le soin de la maison, y compris les grandes maisons que sont les peuples) contre la chrématistique, contre le progrès mais pour des progrès, contre l’idéologie No border mais pour le local « moins les murs » (c’est-à-dire l’universel selon Miguel Torga), contre le revenu universel (p. 293) entérinant l’éviction des classes populaires, qui cesseraient de chômer pour être définitivement assistées, contre la double tyrannie du droit et du marché, qui s’alimentent l’un l’autre.

Ainsi, Michéa défend à la fois le socialisme et la cause du peuple, un peuple actuellement renvoyé, territorialement, symboliquement et idéologiquement, dans les périphéries (bien étudiées par Christophe Guilluy) d’un pouvoir auquel correspond bien l’expression de « capitalisme cool » (Thomas Frank, The conquest of cool) ou encore de tyrannie souriante. Si le capitalisme est avant tout « l’histoire d’une révolution permanente » (Joyce Appleby), et ce d’abord dans le domaine culturel, Michéa plaide pour le droit, qui est celui du peuple, à des permanences, à des sécurités. C’est ce qui fait taxer Michéa de « conservateur ». Ce n’est pas si faux. Sauf que, pour conserver ce qui mérite de l’être, il faut aujourd’hui être révolutionnaire. Donc s’inscrire dans tout autre chose que le bougisme actuel.

Jean-Claude Michéa, Notre ennemi le capital, Climats-Flammarion, 316 pages, 19 €.

Connaitre les ouvrages de Pierre Le Vigan : cliquer ICI