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vendredi, 18 août 2017

Allemagne : le scandale Sieferle

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Arne Schimmer :

Allemagne : le scandale Sieferle

« Finis Germania », le livre d’un professeur qui ébranle le politiquement correct

Comment un journaliste du « taz » a promu involontairement les ventes d’un livre, qu’il jugeait scandaleux, et a offert une notoriété immense à son auteur décédé. Rolf Peter Sieferle est ainsi devenu un auteur à succès post mortem.

Avant qu’il ne se soit donné la mort le 17 septembre 2016 à Heidelberg, le nom de Rolf Peter Sieferle n’était guère connu, sauf dans un cercle d’amis et de collègues assez restreint. Pourtant, ses collègues et ses lecteurs, peu nombreux, savaient qu’ils avaient affaire à l’un des derniers « savants universels », celui qui avait exploré jusqu’aux moindres détails l’histoire de la nature et des techniques depuis le paléolithique jusqu’à nos jours. Tout au début de l’été 2017, son nom, tout d’un coup, fait la une des journaux après que l’on a appris qu’il avait publié un petit livre auprès des éditions « Antaios », intitulé Finis Germania. Ce petit volume rassemble des textes qu’il avait laissés dans un tiroir avant de se suicider. Le livre figurait sur la liste des « ouvrages du mois » en juin. Cette liste est dressée par les critiques littéraires allemands, sous le double patronage de la radio « Norddeutscher Rundfunk » et du quotidien Süddeutsche Zeitung. Brusquement, les auteurs se sont rendus compte qu’ils avaient recommandé un ouvrage publié par une maison d’édition qu’ils estampillaient habituellement d’« extrême-droite ».

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Qui donc était ce Rolf-Peter Sieferle ? Né le 5 août 1949 à Stuttgart, il étudiera ultérieurement l’histoire, les sciences politiques et la sociologie à Heidelberg et à Constance. A l’époque de ses études, Sieferle se sentait proche du mouvement de 68. En 1977, fidèle à cette option socio-politique, il rédige une thèse de doctorat intitulée Die Revolution in der Theorie von Karl Marx et la soumet à la faculté de philosophie de l’université de Constance. En 1984, toujours dans la même université, il soumet une seconde thèse de doctorat en histoire contemporaine. Deux ans auparavant, Sieferle avait publié un ouvrage qui avait immédiatement fait fureur, Der unterirdische Wald (= La forêt souterraine). Ce livre fit de lui un spécialiste incontesté d’une nouvelle discipline, l’histoire de l’environnement, l’histoire d’un point de vue écologique.

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Dans ce livre, Sieferle concluait que sans l’usage intensif des énergies fossiles, en l’occurrence le charbon, la révolution industrielle aurait démarré bien plus lentement mais se serait déroulée sans les âpres luttes sociales qui sont à la base des crises des 19ème et 20ème siècles. Deux ans plus tard, l’année de son deuxième doctorat, Sieferle publie un nouvel ouvrage Fortschrittfeinde ? Opposition gegen Technik und Industrie von der Romantik bis zur Gegenwart (= Ennemis du progrès ? L’opposition à la technique et à l’industrie du romantisme à nos jours). Ce livre constitue le premier vrai travail, solidement étayé de références, sur l’histoire du mouvement de protection de la nature en Allemagne.

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A partir de 1989, il obtient un poste de « Privatdozent » à l’université de Mannheim, qui devient, à partir de 1991, un professorat extraordinaire. En 1994, il se fait remarquer pour l’excellence d’un solide essai, même auprès des vertueux autoproclamés de service : Epochenwechsel : Die Deutschen an der Schwelle zum 21. Jahrhunderts (= Changement d’époque : les Allemands au seuil du 21ème siècle). Sieferle explore le « champ de bataille de l’histoire » qu’est son pays pour conclure que la situation y est toujours aussi explosive et dangereuse après la chute des régimes communistes.

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Dès le milieu des années 1990, Sieferle critique l’immigration en avançant des arguments que l’on retrouvera dans les écrits posthumes qui font aujourd’hui scandale. Dans cet ouvrage d’il y a plus de vingt ans, Sieferle écrivait déjà : « Le lobby allemand pro-immigration, qui s’étend dans la société depuis le juste milieu libéral de gauche jusqu’à certains milieux liés aux églises et aux sectes radicales tiers-mondistes », crée une situation en se référant à une rhétorique sur les droits de l’homme, « tout en en ignorant les conséquences politiques de la manière la plus stupide qui soit ». Ainsi, poursuivait Sieferle dans les années 1990, « si cette immigration de masse se poursuit au même rythme, certains groupes de migrants deviendront des minorités culturelles ou nationales, avec pour corollaire logique qu’ils exigeront des droits particuliers ». L’erreur fondamental, commise par ce lobby pro-migrants, est la suivante : il part a priori du principe que les immigrants finiront par s’assimiler au modèle et aux valeurs de l’Occident, soit à l’« universalisme humanitaire », qui, lui-même, est une particularité et non un jeu de valeurs universelles, que les masses immigrantes vont finalement réduire à une position minoritaire.

Le « socialisme prussien » comme alternative

Pour les Allemands qui vivent dans leur propre pays, la situation pourra devenir dramatique dans un futur proche. Sieferle : « Pour les universalistes humanitaires, cela n’a aucune importance de savoir qui s’installe en Allemagne car, pour eux, l’Allemagne n’a plus aucune signification ». Ce mouvement en faveur de l’immigration, poursuit-il, est finalement « un facteur de dissolution de l’Etat social en tant qu’Etat national et d’autodestruction culturelle ». Car, s’aperçoit Sieferle, « une immigration de masse a pour conséquence logique qu’il y aura de moins en moins à partager ». « Le mouvement pro-immigration ne peut plus demander qu’une chose aux populations des zones où règne le bien-être matériel : exiger d’elles sur le plan éthique qu’elles partagent leurs acquis matériels, qu’elles ont accumulés en travaillant, avec les zones où règne la pauvreté, tout en s’exposant sans résistance à la concurrence des immigrés sur le marché du travail et tout en alimentant ces derniers par le biais de l’Etat social ». Ce livre de Sieferle mérite la lecture aussi parce qu’il réclame explicitement une réorientation politique générale de la République fédérale vers un modèle d’ordre politique inspiré par le « socialisme prussien ». Ce type de socialisme devait aussi aider les populations d’Allemagne, surtout d’Allemagne de l’Est, à surmonter les problèmes socio-économiques liés à la récente réunification. En effet, le chômage restait (et reste…) élevé dans les nouveaux Länder qui, jadis, faisaient partie de la RDA socialo-communiste.Il fallait nécessairement y assainir l’industrie et y construire des infrastructures nouvelles. L’élimination de tout le ballast inutile de la gestion socialo-communiste nécessitait de l’Etat un rôle plus actif que celui que préconisent les doctrines libérales en vigueur à l’Ouest.

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Pour Sieferle, la réunification de 1990 postulait une « re-continentalisation » de l’Allemagne et, par voie de conséquence, la nécessité de «penser à faire coïncider deux courants », notamment « la redistribution nationale et la solidarité, d’une part, et, d’autre part, une économie marquée par un haut degré d’interventionnisme étatique ». Sieferle en arrivait à la conclusion dès le milieu des années 1990 : « La combinaison de ces deux facteurs correspond au vieux programme du socialisme prussien ou national ». Une certaine Suzanne Gaschke, journaliste à la Frankfurter Allgemeine Zeitung, reprochait à Sieferle, déjà à l’époque, « de vouloir donner le coup de grâce à l’universalisme moralisant et valétudinaire ». Fielleuse, elle ajoutait « que chaque sou donné pour l’achat de ce bouquin était un sou de trop ». Sieferle ne s’est pas laissé impressionner par les commentaires de cette journaliste hostile : au contraire, il a immédiatement décidé d’approfondir l’idée du « socialisme prussien ». En 1995, il publie une étude sur le sujet : Die konservative Revolution. Ein Essay. Ce livre est constitué d’une série de portraits : Paul Lensch, Werner Sombart, Oswald Spengler, Ernst Jünger et Hans Freyer. Dans sa conclusion, Sieferle définissait la « révolution conservatrice » comme « l’ébauche d’une alternative à la modernité ». Aussitôt, un journaliste connu, Siegfried Jäger de « l’Institut de Duisburg pour les Recherches en linguistique et en questions sociales », tout de suite après la parution du livre, devine, derrière les propos de Sieferle, posé comme « un disciple de Nolte », de « vouloir gommer l’ombre nazie qui planait sur ses auteurs préfascistes favoris ».

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Ces petites attaques ponctuelles n’ont nullement nui à la carrière universitaire de Sieferle dans les années 1990. En 2000, il est nommé à la célébrissime université de Saint-Gall. En 1997, il publie un autre livre remarquable : Rückblick auf die Natur. Dans ce volume, Sieferle cherche à faire prendre conscience à ses lecteurs qu’en Amérique du Nord et en Europe un «archipel industriel » a émergé mais est exposé à subir de graves dangers du fait que les « structures techno-économiques » s’y soustraient de plus en plus à « la gouvernance assurée par les Etats nationaux ». Les brillantes analyses de Sieferle, reposant sur un savoir stupéfiant, trouvaient des lecteurs anonymes et discrets toujours plus nombreux. Mais cela restait relatif. Ses lecteurs se sont multipliés paradoxalement depuis son suicide à l’automne 2016. En 2005, Sieferle avait un article dans la revue Tumult, jadis organe de la gauche non orthodoxe. Cet article traitait de la crise des réfugiés, qui prenait des proportions de plus en plus incontrôlables. Cette immigration soudaine et massive aurait pour résultat rapide de mettre un terme au monopole de la violence, normalement détenu par l’Etat. Ce monopole s’amenuiserait graduellement pour faire place à des « droits tribaux », gérés par les multiples groupes de migrants. Inutile de préciser qu’avoir émis cette hypothèse faisait automatiquement de Sieferle un dissident, un contestataire inassimilable. Dans les écrits qu’il a laissés après sa mort, il tape encore sur le clou, notamment dans un texte intitulé Das Migrationsproblem : Über die Unvereinbarkeit von Sozialstaat und Masseneinwanderung (= Le problème de l’immigration. Du caractère irréconciliable entre l’Etat social et l’immigration de masse). Ce texte constituait le premier volume d’une série qu’entendaient publier les éditeurs de Tumult (la série « Werkreihe Tumult »). Sieferle constatait qu’il était impossible de consolider l’Etat social tout en maintenant ouvertes les frontières. Mais tout cela ne provoqua pas encore de débat sur ses travaux. Il a fallu attendre l’article d’un journaliste connu du « taz », Andreas Speit. Dans son journal, Speit exprima son indignation de voir qu’un volume des éditions « Antaios » avait été primé en 2017 par une mention dans la liste des meilleurs livre de « non fiction ». Ce volume, c’était Finis Germania. Du coup, le zèle de l’inquisition s’est mis en branle : on a cherché fébrilement à savoir quel insolent avait osé placer ce volume sur la liste des bons livres à lire. Généralement, les recommandations sont anonymes. Finalement, on a trouvé le « coupable » : c’était un rédacteur du Spiegel, Johannes Salzwedel, qui avoua que cela avait été grâce à ses voix que le livre avait été placé en neuvième position sur la liste. Mais le méchant travail des inquisiteurs eut, cette fois-ci, un effet contraire à celui qu’ils avaient escompté, suite à l’indignation du journaliste Speit. Un débat public et animé s’ensuivit, avec, pour objet, la présence de ce volume hérétique dans la liste des bons livres. Ce débat fit que le livre arriva en première place dans les ventes d’ « amazon.com », même que cette multinationale du livre avait ôté de ses stocks tous les livres de l’éditeur « Antaios », suite à une première vague d’épuration. Les chiffres mirobolants des ventes sont donc dus exclusivement aux ventes d’offreurs secondaires qui utilisent partiellement « amazon.com ». Toute la campagne des inquisiteurs eut pour effet que Sieferle a enfin trouvé post mortem le vaste public que méritaient ses publications et qu’elles n’avaient jamais trouvé de son vivant.

Le petit volume Finis Germania, publié dans la collection Kaplaken de l’éditeur « Antaios » est un concentré de l’œuvre de son auteur : il a la brièveté dense des aphorismes, il est succinct et clair, il vise l’essentiel. Les titres des chapitres résument à eux seuls déjà toute la pensée de l’auteur : « Voie allemande et perspective des vainqueurs » ; « La nouvelle religion d’Etat » ; « La logique de l’antifascisme ». Le petit volume résume bien le grand livre de Sieferle, Epochenwechsel (cf. supra) de 1994. La densité et la brièveté de ses réflexions conviennent bien à un vaste public. Ce qui me permet de terminer avec une tirade d’humour noir à l’adresse du sieur Andreas Speit : celui qui creuse la tombe de son voisin, y choit lui-même !

Arne SCHIMMER.

(article paru dans « Deutsche Stimme », août 2017).

Rolf Peter Sieferle, Finis Germania, Reihe kaplaken, Ed. Antaios, Schnellroda, 104 p., 8,50 euro.

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jeudi, 17 août 2017

Hommage à Henning Eichberg (1942-2017)

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Arne Schimmer :

Il était le théoricien du nationalisme de libération, compagnon de route de la nouvelle gauche

Hommage à Henning Eichberg (1942-2017)

« Wer trägt die schwarze Fahne heut’ durch die gespalt’ne Nation ?

« Qui porte aujourd’hui le drapeau noir en la nation divisée ?

Wer sprengt die Ketten, wer haut darein und kämpft für die Revolution?

Qui brise les chaînes, qui cogne en avant et lutte pour la révolution?

Bist du dabei, bin ich dabei, heut’ oder morgen schon ?

Es-tu de la partie, suis-je de la partie, aujourd’hui ou peut-être demain ?

Wann stürzt im Lande die Fremdherrschaft vor der deutschen Revolution ?

Quand donc en ce pays croulera la domination étrangère devant les coups de la révolution allemande ?

Hervor, Leute, hervor – hervor !

En avant, les gars, en avant, en avant !

Die schwarze Fahne empor !

Haut le drapeau noir !

Denn überall wo das Unrecht herrscht, geht die Fahne der Freiheit empor !”

Car partout où règne le non-droit se dresse bien haut le drapeau de la liberté ! ».

 

Pour écouter la mélodie : https://www.youtube.com/watch?v=pS3tLyC3MQw

Tous les militants nationalistes connaissaient les paroles de cette troisième strophe de la chanson : elle était pour ainsi dire l’hymne non officiel de la mouvance toute entière. C’était Henning Eichberg qui en avait composé le texte, lui, le principal penseur d’avant-garde du mouvement national-révolutionnaire allemand en RFA, dans les années 1960 et 1970. Ce théoricien avait fini par émigrer au Danemark pour y devenir membre du Socialistisk Folkeparti (Parti Populaire Socialiste). A la fin de sa vie, on pouvait dire qu’il appartenait tout entier à la gauche politique de sa nouvelle patrie. Malgré cette transition étonnante dans le paysage politique germanique et scandinave, les concepts-clefs de « Nation » et de « Peuple » (« Nation » et « Volk ») demeuraient les pierres angulaires de ses intérêts scientifiques et politiques.

Ces deux concepts-clefs sont directement issus de son idiosyncrasie, de son itinéraire biographique. Henning Eichberg était né le 1 décembre 1942 à Schweidnitz en Silésie. Sa famille avait quitté la région avant la fin de la guerre et s’était fixée en Saxe. Quand Eichberg a opéré sa mutation politique et est devenu un homme de gauche plein et entier, il n’a pas pour autant  cessé de se considérer comme Silésien, comme il le rappelle d’ailleurs dans un entretien accordé à la revue Ökologie en 1998 : « Au début du projet de la modernité, les peuples se sont dressés et ont cherché à se faire sujets de l’histoire, ils marchaient au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité (…) ; mais c’est cette troisième valeur qui a été oubliée : justement, la fraternité, la sororité, le sentiment communautaire, ou, pour l’inscrire en belles lettres rouges, la solidarité (…). Voilà pourquoi nous devions reprendre à zéro le projet de la modernité. Le précédent projet nous a apporté l’assassinat de peuples entiers, des épurations ethniques. Génocide et ethnocide sont les contraires diamétraux de la fraternité. Voilà pourquoi je m’en tiens à mon identité silésienne, afin que cela ne soit pas oublié. La Silésie ne meurt pas avec l’ancienne génération. L’Amérique amérindienne n’est pas morte, elle non plus, à Wounded Knee ».

De la CDU d’Adenauer au nationalisme dur et pur

En 1950, la famille du jeune Henning Eichberg déménage à Hambourg. Dans un entretien rétrospectif, accordé en 2010, il rappelle à ses lecteurs qu’il ne s’est jamais senti chez lui en République Fédérale. Dans les années 1950, le jeune homme Eichberg cherche à s’insérer dans l’ère Adenauer. Il adhère à la CDU démocrate-chrétienne et obtient un grade d’officier de réserve dans la Bundeswehr. Cependant, ses réflexions et observations le poussent à se rendre bien compte d’une chose : les partis de l’Union démocrate-chrétienne n’envisagent plus la réunification allemande que d’un point de vue tout théorique ; ensuite, l’américanisation croissante du pays le met particulièrement mal à l’aise. Au début des années 1960, Eichberg, petit à petit, se réoriente politiquement. Ce travail de réflexion le conduit à se proclamer « national-révolutionnaire ». Il attire l’attention sur sa personne car il produit, en ces années, un énorme travail de publiciste, écrivant notamment pour les revues Nation Europa, Deutscher Studenten-Anzeiger, Deutsche National-Zeitung und Soldatenzeitung mais aussi et surtout pour un organe théorique, très important en dépit de sa maquette artisanale : Junges Forum. Il acquiert, très justement, la réputation d’être devenu le principal théoricien du mouvement national-révolutionnaire en RFA. Dans un ouvrage consacré à ce mouvement, l’observateur très attentif des mouvements politiques extra-parlementaires d’Allemagne que fut Günter Bartsch le campe, dans son ouvrage de référence Revolution von rechts ? Ideologie und Organisation der Neuen Rechte, comme le « Rudi Dutschke de droite ». Certains de ses textes, écrits sous le pseudonyme de Hartwig Singer, ont réellement été fondateurs d’une théorie politique nouvelle à l’époque. Il avait alors l’ambition de développer un corpus théorique pour le nationalisme allemand qui puisse tenir la route et perdurer dans le temps. Ce corpus devait, à ses yeux, répondre à toutes les grandes questions du moment et entrer sérieusement en concurrence avec les idées proposées par la « nouvelle gauche ».

Le syndrome occidental

Heureux ceux qui possèdent encore les petits opuscules à couverture noire, intitulés Junge Kritik, qu’Eichberg éditait à l’époque et que les plus jeunes aujourd’hui ont énormément de mal à se procurer même chez les bouquinistes spécialisés ! Les possesseurs de ces précieuses brochures peuvent mesurer la qualité des réflexions eichbergiennes, inégalées dans l’Allemagne des années 1950 et 1960. Eichberg y hisse le nationalisme à un niveau théorique très respectable : dans ses démonstrations, il part du postulat d’un « syndrome occidental », matrice de la psychologie et des mœurs des peuples d’Europe, d’où l’on peut également déduire l’émergence d’un phénomène typiquement européen/occidental comme la technique. Eichberg envisageait de déployer ses efforts politiques pour maintenir intacts ces traits de la psyché européenne dans le cadre des sociétés industrielles, lesquelles avaient toutes besoin de se ressourcer dans leurs matrices identitaires.

Mais tout en étant devenu le principal théoricien innovateur du camp national en Allemagne, Eichberg, à la même époque, se branchait déjà sur certains cercles de la « nouvelle gauche » à Hambourg qui, eux aussi, luttaient contre l’impérialisme, surtout l’américain. Ces cercles étaient le « Club Lynx » ou la Galerie d’Arie Goral. Eichberg s’était pourtant affiché comme un anticommuniste radical dans les années 1960. Cela ne l’empêchait pas de trouver bon nombre d’idées positives dans le mouvement soixante-huitard émergent, parce qu’elles relevaient d’une « révolte contre l’établissement ». Une droite authentique ne saurait, disait-il, défendre cet établissement. Par voie de conséquence, il faisait sien le mot d’ordre de cette nouvelle gauche libertaire : « Le désordre est le premier des devoirs ! ». Eichberg récusait cependant, à la même époque, le « socialisme » conventionnel et plaidait pour un « socialisme européen » qui était simultanément un nationalisme moderne. Il se référait alors à l’aile gauche de la NSDAP dans les années 1920.

Autre découverte révélatrice d’Eichberg en 1966 : sa participation à un camp d’été des Français qui militaient au sein de la « Fédération des Etudiants Nationalistes » (FEN). Il fut impressionné par la détermination révolutionnaire de ces militants français mais aussi par leur volonté de renouer avec les traditions socialistes et syndicalistes de leur pays. Eichberg voyait éclore un nouveau socialisme « pour les Européens de demain ». Ces années ont vu naître, chez les nationalistes français et allemands, l’idéal d’une « Nation Europe ».

Les observateurs de la trajectoire d’Eichberg remarqueront avec intérêt qu’il n’est pas passé entièrement à la nouvelle gauche à la fin des années 1960. Il avait de bonnes raisons pour ne pas franchir le pas. En principe, il saluait le bienfondé de la révolte des gauches, qui avait fait vaciller l’édifice politique de la RFA mais il critiquait aussi l’indifférence que ces gauchistes manifestaient à l’endroit de leur propre peuple. Eichberg considérait que ces étudiants gauchistes militaient dans des « dérivations » lorsqu’ils se passionnaient pour la Chine de Mao ou pour le Vietnam d’Ho Chi Minh au lieu de lutter d’abord ou au moins simultanément pour la réunification de l’Allemagne, elle-même victime emblématique des impérialismes soviétique et américain. Eichberg déplorait que l’opposition de gauche, à l’époque, n’accordait pas sa lutte pour la libération du Vietnam à une lutte pour la libération de l’Allemagne. Eichberg est donc resté, dans un premier temps, sur ses options de base : faire éclore une « nouvelle droite » en parallèle (et non nécessairement en opposition) à une « nouvelle gauche » mais une nouvelle droite où les militants devaient être tout à la fois « nationalistes » et « socialistes », ce que rappelle d’ailleurs Günter Bartsch dans le livre que je viens de mentionner. Ce retrait d’Eichberg est demeuré tel dans les années 1960 et 1970.

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La revue « Wir Selbst » comme nouvelle tribune pour Eichberg

Parmi les actions mythiques que l’on évoque à propos d’Eichberg dans le cadre de sa « nouvelle droite », il y une protestation contre les pourparlers engagés par Willy Brandt avec le premier ministre de la RDA Willi Stroph à Kassel en 1970. Le groupe rassemblé par Eichberg distribua des tracts intitulés : « La division de l’Allemagne est la division du prolétariat allemand ». Deux ans plus tard, Eichberg rédige la programme fondateur d’un mouvement, l’ Aktion Neue Rechte, dont le principe premier devait être le « nationalisme de libération » (Befreiungsnationalismus). Ce « nationalisme de libération » devait se déployer dans une Europe et un monde divisés en deux blocs, l’un communiste, l’autre capitaliste. Cette division incapacitante et humiliante postulait la solidarité inconditionnelle avec le combat de toutes les minorités ethniques au sein des Etats, avec tous les peuples privés de leur souveraineté nationale par les superpuissances américaine et soviétique donc avec le peuple allemand, victime de ce duopole. En 1974, les militants autour d’Eichberg fondent Sache des Volkes/Nationalrevolutionäre Aufbauorganisation (Cause du Peuple/Organisation nationale-révolutionnaire de Construction – SdV/NRAO). Eichberg entendait clairement poursuivre un but : inciter la gauche politique à prendre davantage en considération la question nationale. Il fut, à partir de ce moment, persona grata dans certains cercles de gauche. Il put publier ses articles dans certains de leurs organes tels Pflasterstrand, das da et Ästhetik & Kommunikation. Il participa au congrès fondateur du mouvement des Verts en 1979 dans le Bade-Wurtemberg. Il cultivait alors l’espoir de voir émerger, à partir du mouvement écologique, une « troisième voie », éloignée des fixismes de droite et de gauche. Mais, rapidement, il a hélas dû constater que c’était une erreur : dorénavant, il allait considérer les Verts comme un nouveau parti bourgeois.

Eichberg fut fasciné par l’évolution de Rudi Dutschke. Dans ses dernières années et surtout peu avant sa mort, l’ancien leader des étudiants contestataires berlinois mettait de plus en plus souvent l’accent sur l’idée d’auto-détermination nationale allemande dans sa pensée politique. En 1979, Siegfried Bublies fonde la revue Wir Selbst, d’inspiration nationale-révolutionnaire comme l’entendait Eichberg. Bublies avait été un permanent des « Jeunes nationaux-démocrates » en Rhénanie-Palatinat. Cet organe, bien ficelé, deviendra la principale tribune d’Eichberg d’où il diffusera ses idées non conformistes.

Dans cette belle revue, Eichberg pouvait étaler ses idées toujours innovantes, qui interpellaient et provoquaient mais forçaient surtout le lecteur à réfléchir, à remettre ses convictions toujours un peu frustes sur le métier. La pensée d’Eichberg était une pensée en mouvement, nullement figée dans des concepts immobiles. Il n’affirmait pas un concept de « nation » mais cherchait, avec ses lecteurs, à définir quelque chose d’organique et de vivant : l’identité nationale.  Il cherchait toutes les pistes pour ré-enraciner le peuple en dépit du contexte déracinant de la société industrialisée du capitalisme tardif, pour pallier la perte des patries et des terroirs sous les coups de la globalisation et de l’américanisation.

A la fin, Eichberg n’a plus cherché à influencer la scène politique allemande. En 1982, il émigre définitivement au Danemark où il reçoit une chaire à l’université d’Odense.  Dans son exil danois, il rompt de plus en plus nettement avec les milieux de droite. Plus tard, ses anciens disciples apprirent avec stupeur qu’il plaidait à sa façon pour une société multiculturelle. Eichberg, depuis sa chaire danoise, avait acquis une renommée scientifique internationale. Il était devenu un spécialiste de la « culture des corps » et du sport. Tout cela l’a éloigné des théories qu’il professait dans les colonnes de Wir Selbst ou de Volkslust. Ses théories sur le sport et la culture des corps sont d’un grand intérêt mais leur caractère scientifique très pointu ne parviennent évidemment pas à électriser les militants comme les électrisaient les textes pionniers et innovateurs de facture nationale-révolutionnaire qu’il rédigeait avec fougue dans les années 1960, 1970 et 1980.

Henning Eichberg est décédé à Odense au Danemark le 22 avril 2017.

Arne SCHIMMER.

(article paru dans Deutsche Stimme, août 2017).

Pour comprendre le contexte de la « Neue Rechte » : http://robertsteuckers.blogspot.be/2012/12/neo-nationalis...

Pour comprendre le contexte dans son volet flamand : http://robertsteuckers.blogspot.be/search?q=dutoit

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Wer trägt die schwarze Fahne
Wolf in Lieder

1. Wer trägt die schwarze Fahne dort durch Schleswig und Holsteiner Land?
Das sind die Bauern, das ist Claus Heim, der trägt sie in der Hand.
Sie pfändeten ihnen die Höfe weg, da bombten sie die Behörden entzwei.
Im Jahr achtundzwanzig erhoben sie sich gegen Zinsdruck und Ausbeuterei.
/ : Hervor, Leute hervor, hervor! Die schwarze Fahne empor! Denn überall,
wo das Unrecht herrscht, geht die schwarze Fahne empor. :/

(Qui porte donc le drapeau noir dans les pays du Slesvig et du Holstein?

Ce sont les paysans, c’est Claus Heim, il le porte à la main.

Ils ont hypothéqué leurs fermes, les leur ont prises, ils ont fait sauter les bureaux !

En l’an vingt-huit, ils se sont soulevés contre les intérêts et l’exploitation (…) ».

2. Wer trägt die schwarze Fahne dort durch das Westfalenland?
Das ist der Kumpel von der Ruhr, er trägt sie in der Hand.
Sie schlossen ihnen die Zechen zu, das war das letzte mal;
im Jahr sechsundsechzig erhoben sie sich gegen Bonn und das Kapital.
/ : Hervor, Leute hervor, hervor! Die schwarze Fahne empor! Denn überall,
wo das Unrecht herrscht, geht die schwarze Fahne empor. :/
(Qui porte donc le drapeau noir en pays de Westphalie?

C’est la gueule noire de la Ruhr, il le porte en main.

Ils lui ont fermé ses mines, c’était la dernière fois ;

En l’an soixante-six, ils se sont levés contre Bonn, contre le Capital. (…) »

3. Wer trägt die schwarze Fahne heut` durch die gespalt`ne Nation?
Wer sprengt die Ketten, wer haut darein und kämpft für die Revolution?
Bist du dabei, bin ich dabei, heut` oder morgen schon?
Wann stürzt im Land die Fremdherrschaft vor der deutschen Revolution?
/ : Hervor, Leute hervor, hervor! Die schwarze Fahne empor! Denn überall,
wo das Unrecht herrscht, geht die Fahne der Freiheit empor. :

dimanche, 13 août 2017

«Le patriotisme économique partout en vigueur... sauf en Europe !»

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«Le patriotisme économique partout en vigueur... sauf en Europe !»

Par Eric Delbecque

Ex: http://www.lefigaro.fr/vox

FIGAROVOX/TRIBUNE - La question du «Made in France» a été au coeur des débats des primaires, à droite et à gauche. Eric Delbecque regrette que les pays européens, au nom du libre-échange, refusent le patriotisme économique que pratiquent pourtant Washington, Pékin ou Moscou.

Eric Delbecque est président de l'Association pour la compétitivité et la sécurité économique (ACSE) et directeur du département intelligence stratégique de SIFARIS. Avec Christian Harbulot, il vient de publier L'impuissance française: une idéologie? (éd. Uppr, 2016).

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En dépit du résultat du premier tour, la primaire de la gauche a de nouveau projeté de la lumière sur la thématique du patriotisme économique, en particulier à travers la promotion du «made in France» par Arnaud Montebourg. Le sujet est capital et il est essentiel d'en débattre. Toutefois, il apparaît assez clairement que l'on continue à se tromper d'approche, chez les commentateurs comme au sein de la classe politique. Nombreux sont ceux qui persistent à associer «patriotisme économique» et «protectionnisme». Cette confusion fausse l'ensemble de l'argumentation autour d'une formule globalement travestie. Le patriotisme économique n'est ni un nationalisme économique, ni un repli frileux derrière nos frontières.

Correctement entendu, il est une autre manière d'appeler à un retour du politique dans la sphère économique. Il revendique une stratégie nationale en matière de développement, une vision de notre futur industriel (travaillé en profondeur par l'ère digitale) et une implication publique intense dans la conquête de nouveaux marchés. La France et l'Europe sont loin du compte en la matière.

Il suffit d'observer la machine d'assaut économique de l'Oncle Sam pour s'en convaincre. En premier lieu, ce dernier sélectionne drastiquement ses partenaires étrangers. A cette fin, les Etats-Unis créèrent le CFIUS (Committee on foreign investment in the United States: comité pour l'investissement étranger aux Etats-Unis). Et l'administration américaine ne se prive pas de l'utiliser, ou plutôt de faire comprendre aux investisseurs étrangers que cette menace plane sur eux. Ils sont donc fortement portés à la négociation… A travers cette structure et le texte de l'Exon-Florio (amendement au Defense Production Act de 1950, adopté en 1988), Washington pratique une politique que l'Union européenne ne peut même pas envisager: imposer un certain nombre d'administrateurs de nationalité américaine ou encore exiger que le choix de la stratégie de l'entreprise rachetée échappe partiellement ou totalement aux investisseurs étrangers. D'un point de vue plus offensif, les Américains mènent une véritable diplomatie économique (depuis l'ère Clinton) visant à imposer des groupes portant la bannière étoilée dans les pays «alliés» ou «amis», ceci en utilisant toutes les ressources disponibles de l'administration, y compris des services de renseignement. La Chine fait exactement la même chose.

Notre continent, lui, joue les bons élèves de l'orthodoxie libérale (que n'aurait certainement pas validé Adam Smith). Le patriotisme économique - tel que la France peut le concevoir en restant fidèle à ses valeurs - milite pour la réciprocité dans les relations d'échange de biens et de services entre les nations. Bref, il faut se battre à armes égales, et pas avec un bras attaché dans le dos. Cette inconfortable posture résume pourtant notre situation. Alors que les Etats-Unis, la Chine ou la Russie mettent en œuvre de véritables dispositifs d'accroissement de puissance économique, nous nous accrochons à l'orthodoxie libre-échangiste. L'Hexagone, en deux décennies, n'a toujours pas réussi à construire une politique publique d'intelligence économique (c'est-à-dire de compétitivité et de sécurité économique) à la hauteur des défis qui se posent à nous.

Le problème vient du fait que l'Union européenne jouent les intégristes du droit de la concurrence, alors que les autres nations pensent d'abord à maximiser leur prospérité, même si cela implique de fouler au pied les principes de base du libéralisme. D'une certaine manière, Donald Trump explicite la philosophie des Américains, y compris celle des Démocrates: «Acheter américain, embaucher américain».

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Certes, notre pays a mis en place un premier dispositif entre 2004 et 2005 afin de fournir au gouvernement l'outil juridique pour autoriser ou refuser les investissements de groupes étrangers dans la défense et quelques autres secteurs stratégiques. Il fut complété par Arnaud Montebourg avec un décret permettant d'étendre cette possibilité aux secteurs de l'énergie, des transports, de l'eau, de la santé et des télécoms. Mais c'est la volonté qui nous manque, pas les outils juridiques. De surcroît, à l'exception des louables efforts législatifs du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas (à l'origine de travaux importants sur cette question lorsqu'il présidait la Commission des lois), et de ceux - opérationnels - de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, il faut bien constater que nos gouvernants n'ont pas la moindre petite idée de ce que signifie et implique une authentique stratégie de diplomatie économique, fondée sur une alliance étroite entre le public et le privé (au bénéfice de l'emploi, des PME, et pas exclusivement à celui des grands actionnaires).

Nos élites jugent la nation obsolète, comment pourraient-elles sérieusement concevoir une véritable doctrine en matière de patriotisme économique, et ensuite l'appliquer? Il faudrait affronter Bruxelles, remettre en cause certains dogmes de la «mondialisation heureuse», imaginer une politique économique qui ne sombre pas dans un protectionnisme idiot tout en refusant la mise à mort de nos industries, bref, il faudrait déployer une vision de l'avenir égale en créativité et courage politique à celle dont fit preuve le Général de Gaulle en son temps. Vaste programme!

jeudi, 10 août 2017

Souveraineté populaire en Allemagne? Hans Herbert von Arnim exige davantage de démocratie directe

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Souveraineté populaire en Allemagne?

Hans Herbert von Arnim exige davantage de démocratie directe

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«Si toujours davantage de personnes sont de l’avis que la politique échappe à leur volonté et qu’ils n’ont plus voix au chapitre – est-ce une fausse conclusion populiste? Ou bien l’impression des citoyens d’être dépossédés de leur droits serait-elle fondée?»1

rt. Le débat sur la souveraineté populaire (démocratie) reste virulent. On reconnaît rapidement l’importance de notre démocratie directe en regardant au-delà de nos frontières. De plus en plus de citoyens et citoyennes ne s’y sentent plus représentés avec leurs préoccupations par les représentants politiques ou députés. Tout spécialement dans les démocraties représentatives, telles la France ou l’Allemagne, cette impression est entièrement fondée. L’écart entre les préoccupations de la population et leur réalisation par la politique officielle s’agrandit constamment. Le «désintérêt croissant pour la politique» est une des conséquences s’exprimant dans un abstentionnisme croissant lors d’élections. Cela fut très clairement illustré par les récentes législatives françaises où plus de la moitié des électeurs n’y a pas participé et presque un dixième des électeurs ont voté nul ou blanc. Un autre signal d’alarme est représenté par les sérieuses défaites obtenues par les partis établis ou leurs candidats malgré les campagnes de communication intenses soutenues par les grands médias et les chaînes étatiques.

De graves déficits en matière des droits démocratiques

Etant donné que ces évènements sont de plus en plus fréquents au cours des derniers mois, le mécontentement exprimé par les citoyennes et citoyens est stigmatisé par le terme de «populisme». C’est évidemment faux et bien utile pour détourner l’attention des gens des vrais problèmes. Quand le droit en vigueur n’est plus respecté comme dans de nombreux Etats concernant par exemple la «question de l’immigration» et quand on n’a plus la possibilité de corriger de fausses décisions par les votations populaires, il y a donc de graves déficits en matière des droits démocratiques.

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Abus de pouvoir par les partis politiques

Dans sa dernière publication, Hans Herbert von Arnim – éminent spécialiste en droit et en économie, ancien recteur de l’Université pour les Sciences administratives de Speyer et juge constitutionnel dans le Land de Brandebourg – analyse exactement les questions de la représentation du peuple à l’aide d’exemples concernant l’Etat allemand et l’UE.2 Depuis des décennies, l’auteur analyse les abus de pouvoir, l’incompétence et l’opportunisme des partis aux niveaux communal, régional et fédéral.
Dans la plus grande partie des démocraties représentatives, les représentants du peuple sont organisés dans des partis. Entretemps, ceux-ci mènent en Allemagne une vie à part. Ce sont eux qui décident des candidats et de leurs programmes. Cela a créé une partitocratie, à juste titre vivement critiquée. Car, entretemps ce sont les partis, c’est-à-dire un petit groupe de personnes dirigeantes, qui décident comment les députés doivent voter. Il serait naturellement intéressant d’analyser à qui ces quelques personnes obéissent …

L’Etat, une proie des partis politiques

Dans son analyse factuelle et détaillée, von Arnim décrit comment la représentation populaire prévue par la Loi fondamentale allemande est toujours et encore systématiquement sapée par la partitocratie. Ainsi, les lois devant réglementer le financement des partis sont élaborées par ces mêmes partis. Mais aussi des postes dans l’administration publique – ayant entre autre la tâche de contrôler les partis ou de recruter les membres des tribunaux responsables de juger les affaires des partis – sont pourvus par les partis établis. Au cours des décennies écoulées, l’Etat allemand est devenu de plus en plus la proie des partis et de leurs fonctionnaires de pointe. Les partis décident des règles du jeu. Ils ont pu supprimer les mécanismes de contrôle ayant pour but de les contrôler.
On arrive ainsi à la situation paradoxale que les représentants élus du peuple ne représentent plus leurs électeurs mais les intérêts des dirigeants de leur parti et les groupes d’intérêts se trouvant derrières. Aussitôt qu’un député diverge de la ligne du parti et suit sa conscience, il court le risque de perdre sa place sur la liste électorale de son parti.

A qui obéissent les hommes politiques?

Cette situation intenable devient évidente en comparant le constant rejet, depuis des décennies déjà, des missions militaires allemandes à l’étranger par la population allemande avec les résultats des votations de leurs représentants au Bundestag. Comme dans de nombreuses autres questions, les politiciens décident à l’encontre de leurs électeurs.
Cet état des choses ne peut être dissimulé et représente de plus en plus un sérieux problème pour de larges couches de la population.
La tentative de dénigrer toute critique justifiée et tous les désirs de changements à l’aide du terme «populisme» porte des traits absolutistes. Le fait d’exprimer une autre opinion que celle véhiculée par les grands médias est suspecte. Quiconque veut remettre en question ou limiter la démocratie par de tels moyens doit s’en expliquer.
De quel droit ces personnes se permettent-elles de se positionner au-dessus de leurs concitoyens? Le parti a-t-il (à nouveau) toujours raison? Y a-t-il (à nouveau) des gens au sang bleu sachant de par leur naissance mieux ce qui est juste que le «petit» peuple. Les prétendus «experts», ont-ils le droit de mener le pays dans le mur (comme lors de la crise financière) ou le pays a-t-il (à nouveau) besoin d’un Führer ou d’une élite dirigeante qui, étant «meilleure» que les autres, a le droit de les dominer? Donc un retour vers l’absolutisme?

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Etat citoyen au lieu de la partitocratie

Von Arnim traite intensément la question pertinente comment changer cette situation. Il exige le retour à l’Etat citoyen démocratique. Mais comment endiguer de manière sensée le régime des partis? L’auteur voit la solution dans davantage de participation directe des citoyens par des votations populaires, existant déjà dans plusieurs Länder – mais malheureusement de manière très limitées. Il y voit une solution. Les citoyennes et citoyens doivent-ils réellement se contenter de la situation que «leur» député puisse, en leur nom, faire tout ce que le parti lui dicte pendant les quatre ans pour lesquels ils l’ont élu? Pensons donc aux missions de l’armée à l’étranger, à l’immigration en masse illégitime et non réglementée, à la dette excessive de l’Etat, aux garanties financières illimitées envers les banques et les Etats endettés par la BCE ou juste aux coûts exorbitants de l’aéroport berlinois en construction.

Effets positifs de la participation directe en démocratie

Von Arnim décrit de manière détaillée les effets positifs de la participation directe: les lois s’avérant inaptes peuvent être supprimées par les citoyennes et citoyens. Les nouveaux projets de lois sont donc préparés plus soigneusement. Des projets insensés ou mal ficelés pourraient être refusés. Les citoyennes et les citoyens participent activement et peuvent s’exprimer sur des questions les concernant. Les activités arbitraires de la partitocratie peuvent être limitées.
Après plus de 60 ans, il serait vraiment approprié d’instaurer au niveau fédéral une participation sur la base de la démocratie directe, comme cela est prévu par la Loi fondamentale allemande. Poursuivre la voie actuelle deviendrait fatal pour le pays.    •

1    Cf. von Arnim, Hans Herbert. Die Hebel der Macht und wer sie bedient. Parteienherrschaft statt Volkssouveränität. Klappentext. 2017. ISBN 978-3 453-20142-2
2    Die Hebel der Macht und wer sie bedient. Parteienherrschaft statt Volkssouveränität. [Les leviers du pouvoir et les personnes qui s’en servent. Particratie au lieu de souveraineté populaire.]

«L’application extraterritoriale de lois américaines est incontestablement une violation du droit international»

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«L’application extraterritoriale de lois américaines est incontestablement une violation du droit international»

par Alfred de Zayas*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Il est compréhensible que l’Allemagne et la France s’indignent des sanctions des Etats-Unis à l’égard de la Russie, car cette fois, il ne s’agit pas seulement de «morale», c’est-à-dire de la morale néolibérale, ou de l’intégrité territoriale de l’Ukraine ou de l’«autodétermination» du peuple de la Crimée mais de l’industrie américaine, du commerce et donc de beaucoup d’argent. Si les sanctions américaines entrent en vigueur en tant que telles, elles violent bien évidemment le droit international et sont incompatibles avec le droit international coutumier, le libre-échange, la Charte des Nations Unies, les dispositions de l’Organisation mondiale du commerce et plusieurs résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies, notamment la Résolution 2625.


Hélas, le président américain vient de signer la loi du Congrès américain et n’a pas osé opposer son veto. En effet, le Congrès américain l’a humilié avec un vote qui, concrètement, lui enlève sa compétence constitutionnelle pour gérer la politique extérieure des Etats-Unis. C’est pourquoi les responsables politiques européens doivent se mettre d’accord sur un «plan B», et prendre des mesures de rétorsion.


On se rend compte que les sanctions sont très bénéfiques aux sociétés américaines et très préjudiciables aux sociétés européennes, notamment aux entreprises allemandes et européennes en relation avec les réseaux de gazoduc, etc. A ces préoccupations économiques et commerciales, s’ajoute le fait que l’application extraterritoriale de lois américaines viole incontestablement le droit international ce qu’une juridiction internationale constaterait rapidement. Il faut s’adresser aux diverses instances de l’ONU – entre autres à la Cour internationale de justice de La Haye – tant dans le domaine de sa compétence à trouver des réponses aux litiges internationaux que dans celui relevant de sa fonction d’établir des expertises juridiques. Il est également possible de s’adresser à la Cour d’arbitrage permanente aussi à La Haye, à l’Organisation mondiale du commerce à Genève, etc.


En outre, s’y ajoutent de sérieux problèmes relevant des principes des droits de l’homme. En 2000 déjà, l’ONU a condamné toutes sanctions unilatérales dans un long rapport de l’ancienne Commission des droits de l’homme. Depuis 2014, il existe un Rapporteur spécial des Nations Unies pour les sanctions unilatérales, M. Idriss Jazairy, ayant mis en évidence les conséquences relevant des droits de l’homme dans plusieurs rapports. Il ne s’agit non seulement de violations du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, mais aussi d’articles de la Convention européenne des droits de l’homme.


Par ailleurs, les sanctions américaines n’ont aucune légitimité. Où sont les «preuves» de la violation du droit international par la Russie pouvant justifier ce type de sanctions? En réalité, les sanctions constituent un prétexte, une mascarade pour imposer les intérêts économiques des Etats-Unis. Il ne suffit pas d’affirmer la souveraineté et l’autodétermination des Etats européens, il faut également les défendre activement.    •

*    Alfred de Zayas est Expert indépendant des Nations Unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable.
Ce texte correspond à son opinion personnelle.

Le BRICS est loin d'être mort

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Le BRICS est loin d'être mort

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous étions de ceux qui regrettaient l'apparente mise en sommeil du BRICS depuis quelques mois. Cette structure est de première importance pour contrer l'influence du dollar et des intérêts américains dans les cinq importants pays concernés, Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

 Mais des tensions étaient apparues, que nous avons relatées, entre certains de ses membres, la confrontation entre l'Inde et la Chine au Tibet (Doklam standoff) pouvant être la plus ravageuse. Plus généralement les projets chinois de Nouvelle Route de la Soie inquiètent l'Inde et dans une certaine mesure la Russie. Elles y voient une porte ouverte aux importations chinoises, qui ne fonctionnera pas dans le sens de leurs exportations vers la Chine.

Par ailleurs, le Brésil est redevenu une quasi colonie américaine avec le renversement des président(e) Lula et Roussef sous l'influence de ceux des intérêts brésiliens acquis depuis toujours à Wall Street et Washington.

Enfin, la Nouvelle Banque de Développement, lancée par le Brics il y a deux ans, n'a jamais recueilli suffisamment d'épargne en monnaie chinoise (renminbi) ou en rouble pour concurrencer les dollars de la Banque Mondiale.

Cependant, en coulisse, des négociations se sont poursuivies entre les membres du BRICS pour continuer à progresser dans une coopération où chacun trouvera son intérêt. C'est ce que vient de montrer la réunion à Shanghai des ministres du commerce des cinq pays.Voir http://french.china.org.cn/business/txt/2017-08/01/content_41329445.htm. Ils ont convenu de s'accorder sur un ambitieux programme de coopération en matière d'investissement, de commerce, de protection de la propriété industrielle. Le ministre du commerce chinois Zhong Shan, le premier intéressé, évidemment, a parlé d'un “franc succès” . La coopération en matière d'investissement entre la Chine et le Brésil, décidée malgré les oppositions américaines, en a été la preuve la plus visible.

Mais Zhong Shan a fait l'unanimité en promettant que la Chine s'ouvrirait dorénavant aux importations des autres membres du BRICS vers son marché de consommation. Restera évidemment à voir ce qu'il en sera effectivement. On notera que ces importations la dernière année auraient augmenté de quelques 35% .

Les pays membres de la zone dollar, dont en premier lieu l'Europe, auraient intérêt à se méfier.. Chaque membre du BRICS exerce une influence prépondérante dans des zones spécifiques d'influence : la Russie en Eurasie, le Brésil au Mercosur, l'Inde dans la South Asian Association for Regional Cooperation, l'Afrique du Sud dans la South African Development Community. La Russie et l'Inde sont par ailleurs membres actifs, avec la Chine, de l'Organisation de Coopération de Shanghaï. Nécessairement, les Etats européens, en premier lieu l'Allemagne et dans une certaine mesure la France,, ne voudraient pas être exclus du vaste ensemble en train de se mettre en place.

Les « sanctions » que veulent imposer les Etats-Unis aux pays coopérant en dollars avec la Russie et dans une certaine mesure la Chine, ne feront que précipiter la mise en place d'un nouvel étalon de change, probablement un mix entre le rouble et le renminbi.

Jean Paul Baquiast

mardi, 08 août 2017

Excellents extraits de la revue de presse de Pierre Bérard

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Excellents extraits de la revue de presse de Pierre Bérard

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Au sommaire :

Dans le cadre de la Fondation Res Publica Jean-pierre Chevènement interroge Régis Debray (dubitatif) et Michel Onfray (affirmatif) sur l’idée de civilisation. Débat de haut niveau de par l’étincelant brio de ses protagonistes (vidéo) :

 
André Perrin est l'auteur de « Scènes de la vie intellectuelle en France, l’intimidation contre le débat », livre d’un ancien inspecteur d'Académie très à cheval sur les règles de la bonne argumentation philosophique. Dans ce livre, il montre par quelles techniques la culture du débat s’est progressivement asséchée  en France laissant à la « pensée unique » tout l’espace de la libre controverse et muselant toute pensée alternative. Ainsi notre pays qui était autrefois le centre vivant de la culture de la « conversation » comme le dit Finkielkraut, est-il devenu une « école du lynchage médiatique » (titre de l’entretien que l’écrivain a accordé à David L’Épée dans le dernier numéro d’Éléments) où l’on pétitionne, non pour défendre la liberté d’expression, mais pour en prohiber l'exercice. Dans cette tribune du Figaro vox André Perrin prend la défense d’Éric Zemmour, tête de Turc des médias de propagande, qui vient d’être rappelé à l’ordre par le CSA pour « éloge de la discrimination », notion éminemment plastique qui se prête à toutes les manipulations. Il fait remarquer que les procureurs quand ils dénoncent ne cherchent pas à savoir si l’assertion des suspectés est vraie ou fausse mais à les rapporter aux conséquences néfastes qu’elle est susceptible d’engendrer. Il compare ensuite les tweets de Mehdi Meklat, laissés dans l’ombre par les médias aux condamnations effectives, par la rumeurs médiatique ou par la justice, de Renaud Camus, Olivier Pétré-grenouilleau, Alain Finkielkraut, ou de Richard Millet. L’exercice est probant… :

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/07/21/31003-20170...

Article d’André Perrin paru en mai  dans lequel il fait une longue et rigoureuse mise au point sur « Démocratie, tyrannie des minorités, paradoxes de la majorité ». Que veut-on dire quand on invite à respecter les minorités ? S’agit-il de respecter leurs intérêts particuliers, ou bien de respecter les droits inaliénables de tout être humain ? Et pour protéger les minorités, faut-il aller jusqu’à la promotion des privilèges ?   :
 
 
Extension législative du domaine des « crimes pensée » au nom de la lutte contre toutes les formes de « racisme ». Un racisme qui « a aujourd’hui le dos si large qu’il permet de confondre toute personne qui aurait le culot de voir les différences culturelles autrement que pour les célébrer… ». Ainsi s’exprime Elisabeth Lévy à propos de la stupide loi « confiance ». Elle fustige « un consternant asservissement à l’air du temps et aux vaches sacrées d’une époque qui ne tolère plus que l’on ait quelque chose à cacher ». Elle s’en prend surtout, au delà de la grotesque transparence que la dite loi prétend promouvoir, au « forfait contre la liberté d’expression, donc, contre la démocratie, contenu dans l’article 1 de la loi, modifié au cours des débats par les amendements 572 et 621, dont Alain Jacubowics, le patron de la Licra, tient absolument à faire savoir urbi et orbi qu’ils ont été inspirés par son association ». Forfait supplémentaire à ajouter à tous ceux que les ligues de vertu, bras armés de la police de la pensée, et même des arrière-pensées, peuvent adjoindre à un palmarès conséquent. Plutôt que d’argumenter contre les idées qui leur déplaisent, nos pudibonds représentants, essentiellement les blaireaux d’En Marche, choisissent de les criminaliser. C’est assurément plus reposant pour leurs leucémiques méninges :
 
 

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Salutaire coup de gueule d’Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit constitutionnel à l’université de Rennes I, contre l’une des mesures adoptées par les députés prévoyant d’étendre le principe de l’inéligibilité aux personnes condamnés pour racisme, antisémitisme ou homophobie. « L’envie du pénal » qui se manifeste ici semble irrépressible et restreint le débat à la portion congrue des poncifs en cours. Comme le dit Elisabeth Lévy c’est le triomphe de « la République des chochottes », loin, très loin de l’impératif dialogique dont se targue pourtant la « société ouverte ». 
Mais le plus accablant n’est il pas que tout cela passe comme une lettre à la poste, dans l'apathie d’une opinion amorphe tandis que les pseudo « insoumis » ne mouftent pas ? Le Front national, lui, est carrément aux abonnés absents. Ses électeurs apprécieront :
 
Loin des incantations bien pensantes, le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté met en garde contre ceux qui entendent mettre en place des dispositifs inhibiteurs imposés comme un nouvel ordre moral et destinés à proscrire la critique de l’idéologie diversitaire. Tribune libre du Figaro vox du 31 juillet 2017 dans laquelle il associe son esprit critique à ceux d’Anne-Marie Le Pourhiet et d’Elisabeth Lévy afin de combattre la tyrannie qui s'annonce. Si le politiquement correct peut intimider les velléitaires, séduire les jobards et enthousiasmer les fanatiques, aucun risque qu’il ne passe par lui.
 
Toujours dans la même veine Marc Nacht s’en prend à « la police du langage » telle qu’elle apparaît dans la volonté du législateur. Le mot nous dit-il devient le premier coupable. « Sous son air bien-pensant, trop bien pensant, poursuit-il, cet amendement inaugure officiellement un processus d’exclusion des termes ne correspondant pas à la pensée correcte du moment. Un précédent tragique devrait nous mettre en garde contre ce genre de dérive, même en démocratie. C’est celui décrit par Victor Klemperer dans « LTI, la langue du III Reich » où l’officialisation autoritaire du déni de réalité vise à remplacer les mots de la pensée qui désignent l’évidence des faits par des périphrases ou d’autres mots qui masquent la véritable nature de ces faits… Ne pas pouvoir nommer autrement que par ce qui est convenu est l’ABC du totalitarisme… ». On pourrait en dire autant de la fameuse « langue de bois » qui avait cours dans les démocraties populaires :
 
 
Jure Geoges Vujic publie dans Polémia une tribune intitulée « Une praxis révolutionnaire et conservatrice est-elle encore possible ? ». Prenant acte de l’inexistence d’une telle praxis, susceptible de transformer les rapports sociaux, les façons de sentir et de penser, face à celle bien réelle et fort agissante du capitalisme libéral associé au discours libertaro-sociétal, il propose de penser une nouvelle praxis « révolutionnaire » remettant en cause celle hégémonique de la « valeur marché ». Ce qu’aucune force réputée « populiste » n’est en mesure de faire. Réflexion capitale sur la nécessaire repolitisation du « système des objets » :
 
 

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Jure Vujic

 
Le site « Les Crises » souvent bien inspiré, est animé par Olivier Berruyer. Il reprend un entretien de Coralie Delaume avec Hadrien Desuin qui vient de publier « La France atlantiste » aux éditions du Cerf. Le géopoliticien y reprend les arguments avancés dans son livre pour montrer une diplomatie nationale complètement phagocytée par les néo-conservateurs français, oeuvrant pour liquider l’héritage « gaullo-mittérrandien ». Au cours de sa démonstration il revient sur l’origine de ses néo-conservateurs, presque tous issus des ONG humanitaires des années 70 et 80, qui soldaient dans le « droit d’ingérence » leur passé communiste ou trotskiste. Référence aux travaux de Jean-Robert Raviot  :
 
 
Les 26 et 27 mai, premier colloque eurasiatique à Chisinau en république de Moldavie. Il était organisé par le mouvement eurasiste, l’Université Populaire de Moldavie et le comité Jean Parvulesco. Étaient présents l’ancien vice-premier ministre de Moldavie Iurie Rosca, l’essayiste français Hervé Juvin, le philosophe russe Alexandre Douguine et Emmanuel Leroy dirigeant d’une association humanitaire française d’aide aux enfants du Donbass. La tonalité générale du colloque était centrée sur la lutte contre la globalisation et l’hostilité à l’impérialisme des thalassocraties anglo-saxonnes qui signifie uniformisation marchande de la planète, individualisme et cosmopolitisme. Elle était orientée, dans une perspective de paix, sur une réalité d’ores et déjà en train de s’esquisser, celle d’un nomos de la terre ordonné à la constitution de grands espaces, à la multi-polarité et à la souveraineté des peuples. Compte-rendu par une équipe de TV Libertés :
 
 

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Une intéressante contribution de Pierre-Henri Picard au débat sur la reconstruction d’une droite assumée :
 
 
Dominique Baettig, ancien conseiller national suisse, tire les leçons du désenchantement des milieux nationaux et identitaires européens après les défaites électorales qu’ils viennent de subir. Ne pas s’en remettre à des partis politiques qui, par la force des choses, entrent plus ou moins dans le moule et s’organiser de façon autonome sur le plan local en y multipliant les liens de solidarité concrète, soutenir les sites de réinformation, « promouvoir les valeurs d’enracinement, de démocratie de proximité, du localisme » et favoriser les entreprises qui tendent vers la décroissance :
 
 
Michel Drac chronique lumineusement un livre de Jean-Michel Vernochet intitulé « Les égarés » (éditions Sigest). Celui-ci est centré sur la question du wahhabisme dans lequel il voit non seulement une hérésie intransigeante mais une idéologie de combat rivale de l’islam traditionnel. En somme un contre-islam pratiquant « un rigorisme au delà de toute raison » adossé paradoxalement à l’idéologie anarcho-libérale du capitalisme contemporain. Ce wahhabisme régressif (du point de vue progressiste occidental), encore appelé « takfirisme » est l’objet de toutes les manipulations, notamment de la part des anglo-saxons, anglais d’abord puis américains. Intéressante réflexion, par ailleurs, sur le protestantisme européen comparé au protestantisme américain, et sur les points communs de représentation du monde entre le calvinisme puritain et le wahhabisme, même si ils s’insèrent, bien entendu, dans des catégories très différentes de la foi  :
 
 
Toujours aussi impertinente avec les puissants, tant qu’ils ne sont pas alignés sur la moraline occidentale spécialisé dans la production industrielle du Bien, la presse française s’est trouvée, depuis quelques années, une nouvelle cible. C’est ainsi que l'exercice russophobe est devenue une activité banale pour les médias français. L’invitation à Paris de Valery Gergiev, l’un des meilleurs chefs d’orchestre du moment, à l’occasion de la célébration du 14 juillet a ainsi permis à la presse de propagande de donner toute sa mesure. Choix « polémique » d’après France musique, « l’intriguant maestro de Poutine » d’après Les échos, « sulfureux » selon L’Obs, qui va jusqu’à reprocher à Gergiev d’avoir dirigé à Palmyre après sa première libération des fanatiques de l’organisation de l’État islamique. Il est vrai que Valery Gergiev n’était en France que pour célébrer le centenaire de la présence des 40 000 hommes du corps expéditionnaire russe qui ont combattu aux cotés des poilus dans la grande boucherie de 14-18. Mais voilà, ce chef exigeant est aussi un ami du président Poutine. Scandale ! Tandis que le président Macron reçoit en grande pompe les chanteurs Bono et Rihanna sous les commentaires dithyrambiques de nos médias… : 
 
première référence issue de la lettre hebdomadaire de Slobodan Despot :
 
deuxième référence issue du site « Stoprussophobie » :
 
 
Slobodan Despot donne quelques nouvelles du Decodex du Monde crée avec l’argent de Google (et du contribuable) et présenté, sans rire, par ses concepteurs, comme un « outil de vérification de l’information ». On pensait que cette remarquable innovation avait rejoint les poubelles de l’histoire tant elle avait disparu des écrans radar. Il n’en est rien (première référence). L’ Observatoire des Journalistes et de l’ Information Médiatique (OJIM) a consacré en mai dernier une excellente vidéo à cette nouvelle Pravda (ou du ministère de la vérité d’Orwell) relevant ses parti-pris, ses erreurs et 
ses fréquentes manipulations (deuxième référence) :
 
 
 

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Slobodan Despot

 
Deux réponses fort bien tournées et à vrai dire plutôt subversive à son excellence Bernard-Henri Lévy après sa philippique du Point (le 20 juillet) où il accusait sans raison Le Monde Diplomatique de nauséabondes complicité avec les heures les plus sombres de notre malheureuse histoire. Celle pleine d’humour (noir) de Paul-Éric Blanrue tout d’abord (première référence), puis celle plus compassée du physicien Jean Bricmont. Celui-ci proche de Noam Chomsky, traite dans ses ouvrages de la censure et de la propagande dans les régimes démocratiques. Il est l’un des champions d’une liberté intégrale de l'expression publique (seconde référence) : 
 
 
 
« Terre et mer », l’ouvrage de Carl Schmitt paru originellement en 1942 et préfigurant « Der nomos der Erde » (1950) vient d’être réédité par les éditions Pierre-Guillaume de Roux. Doté d’une substantielle et érudite introduction (93 pages), il est post-facé par Julien Freund (texte de 1985, pour la première édition en français de Terre et mer, parue aux éditions du 
Labyrinthe) : 
 
 
Courte notice d’Aristide Leucate sur cette réédition :
 
Secrétaire général de la Fédération national de l’agriculture biologique, Guillaume Riou répond aux questions de Libération à propos du gouvernement Macron qui à décidé de geler les aides aux productions de l’agriculture biologique, ce qui va à l’encontre de la forte demande des agriculteurs conventionnels pour passer au bio. Selon Riou le gouvernement, obéissant à des groupes de pression multiples, favorise ainsi les grandes exploitations industrialisées de forme céréalières, si possible exportatrices et fait le choix de l’agro-business :
 
 
Dans une tribune du Figaro Natacha Polony que l’on sait partisane de la décroissance revient sur les problèmes évoqués ci-dessus et sur « le jour de dépassement » fixé cette année au 2 août. Ce jour de dépassement signifie qu’au delà de cette date l’humanité aura cessé de consommer l’ensemble des ressources que la nature peut renouveler en une année. Le jour du dépassement était en 1985 fixé au 5 novembre; en 1997, fin septembre. Il avance inexorablement sans que les hommes ne prennent les mesures qui s’imposeraient pour en reculer l’échéance. Croissance du PIB et croissance de la population mondiale jusqu’à la catastrophe finale ?
 

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Natacha Polony

 
Le mensuel La Décroissance, sous-titré « Le journal de la joie de vivre » publie dans son numéro de juillet-août un succulent dossier sur le thème « Déradicalisons les progressistes ». Ce voyage critique dans l’immense galaxie des croisés du progrès s’attaque aussi bien aux politiques, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, qu’aux intellectuels, de Bernard Stiegler à Michel Serres et Luc Ferry. La cible privilégiée de ce mensuel demeure néanmoins les « écotartufes », ces « Verts » qui militent pour une « croissance écologique » ou un « capitalisme vert »; illustration de la politique de l'oxymore: 
 
 
La France toujours plus moche. C’est Slate qui le dit, à juste titre. Mais pourquoi un tel saccage ? L’enquête ne répond nullement à cette question pourtant essentielle. Comme disait Jacques Bénigne Bossuet dans un célèbre sermon : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes »  :
 
 

dimanche, 06 août 2017

Dr. Gert R. Polli : l’Allemagne entre les fronts

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Bernd Kallina

Dr. Gert R. Polli : l’Allemagne entre les fronts

« De facto, l’Allemagne est un pays occupé » - Bilan critique de l’architecture sécuritaire de l’Allemagne

Le moment où est paru ce livre du Dr. Polli ne pouvait être meilleur. Son titre est déjà révélateur : « Deutschland zwischen den Fronten – Wie Europa zum Spielball von Politik und Geheimdiensten wird » (= L’Allemagne entre les fronts – Comment l’Europe est devenue le jouet du monde politique et des services secrets »). Cet ouvrage récent est dû à la plume du Dr. Gert R. Polli, ancien chef du Bureau fédéral autrichien pour la protection de la constitution et pour la lutte contre le terrorisme (le « BTV »). Déjà le titre fait allusion à un vieux problème, celui de la politique de sécurité nationale en Allemagne. Ce pays se trouve au beau milieu de l’Europe, ce qui rend l’organisation de sa sécurité plus difficile qu’ailleurs, soit dans les pays qui bénéficient d’une situation géographique plus favorable.

Cependant, on peut imaginer qu’une situation plus précaire, comme celle de l’Allemagne en matière de sécurité nationale, puisse être compensée par le recrutement d’un personnel professionnel et très qualifié dans la sphère politique et dans l’appareil d’Etat garantissant la sécurité du pays. Du moins si la volonté et la capacité y sont. L’auteur tire toutefois un bilan négatif dans son analyse très minutieuse du problème que pose la sécurité nationale allemande. Ce bilan fera grincer des dents. Car la thèse principale de Polli, dans ce livre, est la suivante : « L’Allemagne, aujourd’hui encore, demeure de facto un pays occupé ».

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Ce sont effectivement les retombées de l’histoire de l’occupation du territoire allemand par les Alliés occidentaux qui sont à l’origine de la situation insolite de l’Allemagne en matière de sécurité nationale. C’est là aussi, ajoute Polli, le noyau des faiblesses que présente aujourd’hui l’appareil sécuritaire allemand. Cette situation a fait que les responsables de la sécurité nationale allemande ont toujours été inconditionnellement atlantistes. Les politiques allemands ont été séduits par l’américano-atlantisme pendant des générations ; ils ont fermé les yeux sur l’évidence, sur le fait que ce partenariat atlantiste en matière de sécurité a été utilisé et exploité à fond par les Etats-Unis pour espionner et contrôler l’Allemagne de fond en comble. Si l’on met cette dépendance en relation avec l’espionnage économique, dont l’Allemagne est victime depuis des décennies à cause des menées des services américains et britanniques, les dommages encourus par le pays sont de l’ordre de 50 milliards d’euro par an !

Cette situation aberrante et scandaleuse, Polli la décrit avec minutie d’autant plus qu’il ressort de cette description les mécanismes de coopération entre la NSA et les autorités allemandes, où ces dernières sont techniquement incapables de repérer cet espionnage économique. Elles n’ont pas davantage la volonté de se défendre. Dans un entretien accordé à la Preussische Allgemeine Zeitung de Hambourg, Polli déclare : « C’est ainsi que l’on peut expliquer que pendant plus d’une décennie les moteurs de recherches américains ont pu introduire des mots-clés dans le système du Bundesnarichtendienst (BND – Service fédéral du renseignement) qui, ultérieurement, se sont montrés très nocifs pour les intérêts allemands ».

On ne s’étonnera pas dès lors que, pour des motifs bassement électoralistes, le gouvernement de Madame Merkel a tout tenté pour occulter les faits révélés par Polli avant les élections de septembre 2017. En effet, les reproches que l’on peut adresser à ce gouvernement (et à ses prédécesseurs) ne sont nullement réfutables : les élites politiques en place ont négligé, pendant des décennies, de lutter contre l’espionnage systématique qui frappait le pays en prenant des mesures adéquates et efficaces.

En conclusion : si le gouvernement fédéral allemand garde le silence sur la situation décrite par Polli, pour ne pas être mis sur la sellette ou être cloué au pilori, à cause de ses négligences et de ses erreurs, ce ne doit pas être une raison pour l’opposition de se taire. Au contraire : le livre de Polli devrait être un manuel pour l’opposition nationale au gouvernement de la coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates de Berlin. Il devrait permettre aux opposants constructifs de poser des questions embarrassantes avant même qu’ils n’accèdent à la nouvelle Diète fédérale. Si cette opposition nationale n’en prend pas l’initiative, qui donc la prendra ?

Bernd KALLINA.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°29-30, 2017 – http://www.zurzeit.at ).

jeudi, 03 août 2017

Wer seine Schularbeiten macht, überwindet Grenzen

Wer seine Schularbeiten macht, überwindet Grenzen

Ex: http://www.achgut.com

Um 145 Prozent steigert Japan die Asylantenaufnahme von 2014 auf 2015. Und doch sitzt das Land – mit Süd-Korea – wegen „Null“-Akzeptanz von Flüchtlingen auf der Sünderbank von Amnesty International . Die Anklage ist ein wenig übertrieben, in der Sache aber nachvollziehbar; denn Tokio hat die Asylantenzahl nur von 11 auf 27 Personen angehoben. Deutschland steht um den Faktor 40.000 großmütiger da. Das färbt auf die ehrgeizigen und auch nachahmungswilligen Ostasien jedoch in keiner Weise ab. Selbst im großen China leben 2015 unter 1,388 Milliarden Einwohnern – das entspricht 17 Deutschlands oder 3 EUs ohne die Briten– nur 583 anerkannte Flüchtlinge.

Die Menschenrechtler reagieren jedoch nicht nur mit Empörung, sondern verstehen die Ostasiaten einfach nicht. Schließlich lässt sich leicht errechnen, dass aufgrund minimaler Kinderzahlen (zwischen 0,8 in Singapur und 1,6 in China pro Frau) bis 2030 rund 280 Millionen Einwanderer benötigt werden, wenn Ostasiens Vergreisung gestoppt werden soll. Die Hälfte davon könnte allein Südasien heute schon auf einen Schlag bereitstellen. Doch Einladungen bleiben aus.

Handelt Ostasien gegen die eigenen Interessen? Ist es fremdenfeindlich oder gar rassistisch? Doch wie ließen sich solche Vorhaltungen damit vereinbaren, dass etwa Hongkong (7,4 Mill. Einwohner) und Singapur (5,8 Mill.) mit 39 bzw. 43 Prozent extrem hohe Werte für die im Ausland geborenen Bevölkerung aufweisen, wogegen die Bundesrepublik mit 15 Prozent ausgesprochen bescheiden anmutet? Dennoch betrachten 85 Prozent der Deutschen die Integration der Zuwanderer als größtes Problem der Nation. Verfügt die Immigrantenpolitik der beiden Stadtstaaten über einen Beruhigungsfaktor, der hierzulande fehlt? Den gibt es nicht nur, er lässt sich sogar quantifizieren.

Unter 1000 zehnjährigen Schülern bei TIMSS 2015 erreichen in Hongkong 450 und in Singapur sogar 500 die höchste mathematische Leistungsstufe. In Gesamt-Ostasien liegen die Japaner mit 320 Assen unter 1.000 Schülern am Schluß. Erst im globalen Vergleich zeigt sich die Aussagekraft dieser Werte. So hat Frankreich unter 1.000 Kindern lediglich 20 solcher Könner. Deutschland rückt mit 53 auf 1.000 auch in dieser Hinsicht immer näher an den Partner an der Seine heran.

Hochqualifizierung ist in Asien entscheidend

Aus diesen enormen Differenzen ergeben sich umstandslos die Einwanderungsregeln Ostasiens. Da alle übrigen Länder der Welt unter ihrer Kompetenz rangieren, ist ihr Rekrutierungspool extrem eingeschränkt. Würde man Einwanderer von den unteren Rängen akzeptieren, triebe das den eigenen Leistungsdurchschnitt nach unten. Nur die Allerbesten aus den schlechter abschneidenden Nationen kämen infrage. So liegt etwa der Mathedurchschnitt der besten 10 Prozent der Achtklässler im Libanon 2015 bei 539 TIMSS-Punkten, während in Singapur schon der Gesamtdurchschnitt mit 621 Punkten (Libanon: 442) weit darüberliegt und die obersten 10 Prozent sogar 715 erreichen. Obwohl es hier um eine der tüchtigsten arabischen Nationen geht, würde man sich bei Öffnung der Tore verschlechtern. Man lernt dabei auch von Deutschland, wo die Zahl der Ausländer mit Anspruch auf Sozialhilfe von 130.000 im Jahre 2010 auf 979.000 im Jahre 2015 hochschnellt und 41,5 bis 78,1 Prozent der arabischen Minderheiten von den Mitbürgern finanziert werden müssen.

Ostasiaten können also fast nur mit Migranten aus Ostasien dafür sorgen, dass sie ihre Lage nicht verschlechtern. Deshalb gibt es in Hongkong, Singapur, Korea und Japan 4,15 Millionen chinesische Einwanderer. Die Anglo-Länder (AUS, CDN, NZ, UK und US) folgen mit 3,3 Millionen. Deutschland begnügt sich mit 100.000.

Rassismus verrät das Bevorzugen gleicher Augenstellungen keineswegs. Die Kompetenz der ansonsten durchaus ungeliebten Nachbarn gibt den Ausschlag. Wer ökonomisch die Weltspitze dominieren will, darf einen Hochqualifizierten nicht aufgrund seiner Pigmentierung zurückweisen. Das wäre nicht nur moralisch verwerflich, sondern ein Schaden für das Land. Würde ein Schulabbrecher hereingelassen, weil Haarstruktur oder Religion gefallen, wäre der Nachteil noch größer. Wer seine Schularbeiten macht, überwindet Grenzen. Wer sie vermeidet, kann sich nicht auf Diskriminierung herausreden.

Selbstredend leidet China unter dem Brain Drain zur ostasiatischen und anglo-amerikanischen Konkurrenz. Bei einem Durchschnittsalter von 37 Jahren (Siehe Korea 41, Japan und Deutschland)  bleibt jedoch Zeit für die Aufholjagd, mit der die Besten im Lande gehalten oder zurückgelockt werden können.

Das vollzieht sich mit einer Rasanz, die sogar die früheren Höhenflüge der Nachbarn in den Schatten stellt. Bis auf die Apple-Geräte aus Taiwan kommen mittlerweile fast alle Smartphones aus China. 2016 werden dort fünfzigmal mehr mobile payments abgewickelt als in den USA. Dieser Vorsprung erwächst aus der Umsetzung von Kompetenz in künstliche Intelligenz. In Financial Technology (FinTech) schafft es 2014 nur eine chinesische Firma unter die besten fünfzig. 2016 stammen die vier innovativsten aus dem Reich der Mitte. Bei der 2017er ImageNet competition, einer Olympiade für Bilderkennung, kommen 50 Prozent der Teilnehmer und die Sieger aller Unterdisziplinen aus China.

Bei deep learning für die Denkfähigkeit von Maschinen überflügelt China die USA bereits 2014. Obamas Regierung startet seine Gegenoffensive erst im Oktober 2016. Chinas Xi Jinping repliziert im Januar 2017 mit dem Aufbau eines National Laboratory for Brain-like Artificial Intelligence Technology in der Fünfmillionenstadt Hefai BAIDUs Chefwissenschaftler Andrew Ng begleitet den Kampf um diese Killertechnologie der vierten industriellen Revolution mit der Feststellung, dass man bereits heute deutlich schneller arbeite als das Silicon Valley. Weil das so ist, errichtet Apple für 500 Millionen Dollar zwei Forschungszentren bei chinesischen Eliteuniversitäten in Peking und Suzhou. Das könnte als Provokation des neuen Präsidenten gedeutet werden, unterstreicht aber nur, dass Amerika über den eigenen Nachwuchs kaum noch mithalten kann, das Umsteuern der Einwanderungspolitik also viel zu spät kommt.

Vom Wert eines Genies

Immerhin hat Amerika unter 1.000 Zehnjährigen noch 140 Mathe-Asse gegenüber 53 in Deutschland. Chinas Wert ist zwar unbekannt, sollte aber nicht allzu weit hinter den 350 der Verwandten in Taiwan liegen. Dazu schlägt die wuchtige Differenz zwischen 22 Millionen Amerikanern und 130 Millionen Chinesen im Innovationsalter von 25 bis 30 Jahren zu Buche. Gegenüber der Bundesrepublik allerdings bleiben die USA konkurrenzfähig. Das liegt vor allem daran, dass die aschkenasischen, indischen und auch ostasiatischen Überflieger vorrangig immer noch die Demokratie im Land of the Free bevorzugen. Dazu gehören die Spitzeningenieure, von denen Googles Personalchef Laszlo Bock ( L. Bock, Work Rules! Insights from Inside Google that will Transform How You Live and Lead) weiß, dass sie dreihundertmal so wertvoll sind wie Standardingenieure. Solche Genies wandern nicht nach Deutschland. Dafür ist von den Millionen Neuankömmlingen aus der Dritten Welt immer noch nur jeder Siebte auf dem deutschen Arbeitsmarkt vermittelbar.

Wenn man Weltmarktführerschaft daran erkennt, dass Spitzenreiter und Hauptverfolger aus demselben Land kommen (bei Kameras etwa Nikon und Canon in Japan), dann schafft China diesen Sprung noch vor seinen Siegen bei FinTech- und Bilderkennung bei zivilen Drohnen. (DJI aus Shenzhen und Yuneec aus Jinxi). 2017 will man aus einheimischen Komponenten der Menschheit ersten Exascale-Computer fertig haben, der pro Sekunde eine Milliarde Milliarden Operationen ausführt. Unter den Fortune Global 500 von 2017 halten Chinesen 115 Positionen (nach 9 im Jahre 1997), darunter die Plätze 2, 3 und 4. Singapur steigt von null auf drei, Taiwan von einer auf sechs Weltfirmen. Japan fällt kräftig zurück, Korea hält sich. Deutschland sinkt von 47 auf 29 Unternehmen. Die mit viel mehr, aber auch viel besser qualifizierten Migranten gesegnete Schweiz schlägt sich mit einem Rückgang von 20 auf 14 ungleich besser. Deutschlands Abstieg korreliert bei der globalen Wettbewerbsfähigkeit mit dem Wechsel von Platz 6 auf Platz 13 zwischen 2012 und 2016. Bei der erstmals gemessenen digitalen Kompetenz reicht es global sogar nur für Platz 17. Parallel dazu fallen die Viertklässler bei TIMSS vom 12. Platz 2007 auf den 24. im Jahre 2015 (nach dem 16. für 2011).

In Ostasien mögen die Plätze wechseln, der Aufwärtstrend jedoch bleibt intakt. Zuerst sind es Japaner, die innovieren, dann Koreaner, die beim Tempo zulegen, bis schließlich Chinesen die Branche dominieren. Das spiegelt sich auch bei den Patenten pro 100 Milliarden Dollar Inlandsprodukt, wo Süd-Korea noch führt, China mit Bronze dem japanischen Zweiten aber schon hart auf den Fersen ist. Beim Einsatz von Robotern dominiert momentan Süd-Korea vor Japan. Doch schon 2019 sollen 40 Prozent aller neugebauten Industrieroboter in China verkauft werden. Da die Kompetenzen mehr oder weniger gleich sind, in der Kreativ-Kohorte der 25-30-Jährigen aber 130 Millionen Chinesen gegen nicht einmal 12 Millionen Japaner und Koreaner antreten, kann es anders nicht sein.

Die 5 Millionen Deutschen dieser Altersgruppe müssen nicht nur mit einem Mini-Anteil von 5 Prozent Hochkompetenten antreten, sondern stehen gleichzeitig vor dem Fiasko der Automobilindustrie, für deren Zukunft sie keine Rolle mehr spielen, weil die durch die ausschließlich ostasiatische Batterietechnologie längst vorweggenommen ist. Selbst Elon Musks gewaltige Tesla-Fabrik in Nevada gibt es nur aufgrund japanischer Panasonic-Patente.

Ungeachtet vielfältiger Weltmarktführerschaften gibt es aber auch für Ostasien keine Garantie, dass ausbleibende Neugeborene durch Roboter und künstliche Intelligenz wirklich ersetzt werden können. Dass jedoch bildungsferne Fremde die Alten finanzieren könnten, gilt aus ausgeschlossen. Man lässt sich vom deutschen Konkurrenten zeigen, wie solche Kräfte für Unkosten und Unruhen gut sind, dafür aber einheimische Talente, die für all das bluten müssen, zur Übersiedlung in die Kompetenzfestungen animieren.

mercredi, 02 août 2017

Esprit et pratique de résistance

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Esprit et pratique de résistance

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Les espoirs suscités par des événements politiques électoraux (Brexit, retour à la promotion des intérêts économiques américains avec Trump, poussée de partis eurocritiques et souverainistes) ont laissé place à un certain désenchantement. Trump est englué par la capacité de nuisance de la classe politique et de « l’Etat Profond, néoconservateur, impérialiste, appuyé par les lobbies militaro-industriels et l’oligarchie financière globaliste ». Le lynchage médiatique permanent et outrancier, qui devient presque ridicule, des medias  en sont le relais. Le Brexit n’avance guère mais on voit bien que pour les conservateurs anglais, qui accumulent revers sur bourdes, l’essentiel est de faire croire qu’ils avanceront sur un dossier interminable dont la classe politique européenne, soumise à des forces centripètes , antifédéralistes et anti souverainistes, ne veut rien entendre. Quant à la France, un putsch médiatico-politique a imposé un candidat surgi de nulle part, fils spirituel du président Hollande failli, qui s’appuie sur une majorité improbable d’amateurs et de bobos béats mais qui vont donner les pleins pouvoirs  à l’américano-européen Macron, dont le Moi est aussi gonflé que l’agité Sarkozy.

L’opposition, Le Pen, Dupont-Aignan, Mélenchon ont été rendus inaudibles et marginalisés au Parlement, ce qui est de mauvaise augure pour la démocratie citoyenne et de proximité. Marine Le Pen a tout fait pour se couler dans le moule du politiquement correct, avoir accès aux medias, quitte à purger son mouvement des militants de conviction, mais elle s’est fait piéger et a servi d’épouvantail à pigeons. Elle  restera toujours « diabolique » pour le Système, sous l’influence de la gauche moraliste et de religion multiculturaliste totalitaire qui ne tolèrent que la pensée unique. Son désir de sortir de l’euro, légitime et souhaitable, a été utilisé comme un boomerang qui s’est retourné contre elle car  sa clientèle électorale naturelle  a craint pour ses retraites. Elle a laissé de côté la critique des flux migratoires imposés par ceux (les perce-frontières, l’économie globaliste, les redistributeurs de richesses clientélistes, les profiteurs de l’économie parallèle et criminelle) qui en tirent profit ou croient, les grands naïfs, en l’impact « christique » ou révolutionnaire, selon les goûts, de l’arrivée massive de migrants économiques.

La priorité est là. Rester autonome, garantir la souveraineté économique et agricole, contribuer à un modèle de décroissance raisonnable et antiglobaliste. Maintenir l’accès à des informations pluralistes, développer l’esprit critique, le droit à penser différemment sans se faire criminaliser ou psychiatriser. Tirer la prise de l’information en flux continu (amplifié par le numérique) qui modèle opinion et pensée, démotive, conditionne sans alternative.

La résistance au modèle de l’imposition migratoire inéluctable, où l’on fait croire à l’aspect « humanitaire ou rédempteur » du trafic d’esclaves moderne, l’obligation de laisser entrer et de répartir à partir du ventre mou de l’Union européenne (Grèce, Italie) est fondamentale. On ne réglera pas les problèmes écologiques en déplaçant des millions de personnes, on ne pourra pas aborder la décroissance si l’économie continue d’attirer forces de travail à concurrence déloyale, consommateurs ou futurs assistés, ou bénéficiaires de l’économie parallèle en masse, soit-disant pour sauver les retraites. L’Etat n’est plus souverain et ne défend plus les intérêts des autochtones ou des citoyens intégrés dans la communauté de destin. On peut voir à quel point le bateau européen identitaire, qui voulait mettre son nez dans les détails du trafic idéologique et économique de la migration imposée a dérangé. La priorité du Système et de ses pit-bulls, antifas d’opérette et journalistes qui mordent tout ce qui bouge en dehors de leur pensée unique, est d’empêcher une source d’information alternative qu’ils criminalisent en accusant, c’est un comble, de « fausse nouvelle ». Il faut s’organiser soi-même, créer des liens de solidarité, créer des structures de proximité autonomes, promouvoir les valeurs d’enracinement, de démocratie de proximité, du localisme. Voter pour les partis du Système ne suffira pas.

Dominique Baettig  ancien conseiller national, militant souverainiste

30.7.2017

Presseschau August 2017

mardi, 01 août 2017

Dissemination, migration and geoconstructivism in XXI. Century

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Dissemination, migration and geoconstructivism in XXI. Century

Memory speech by Jure Georges Vujic, director of Institute for geopolitics and strategic research, Zagreb

At internation conference  “ Europe and Migration in the 21st Century“ Zagreb, Croatia, 11-12.05.2017

The contemporary migration phenomenon is too often analysed and viewed as a sui generis phenomenon through the security and humanitarian optic. However, since I engage in geopolitics, my exposition will attempt to view migration flows as a means, object or factor of power, or a correlative interaction between political power and a certain indigenous population and migrating population in a given space and in a certain social context and time.

Bio-politics and contemporary migration

It is well known to everyone - the papers by sociologist Michel Foucault on this subject are attached - that political power is also a kind of bio-power or power over bodies through controlling and managing the population. [1] It is often a matter of biopolitics practiced not only on human communities, but also on the social environment, conditions of life, health of a nation, demography, on birth-rate and on age. Considering that biopolitics does not deal with the classical power that is practiced on a confined territory, but the one that is practiced on populations, it is clear that migration, migration flows on a global level became the means for a new form of geoengineering.

Geoconstructivism is applied social engineering to peoples, states and geographies, or to the geopolitics that can rightfully be called geo-engineering. Social engineering is a method of social management that treats society as an object that needs to be controlled, formatted, constantly modelled, and managed, as in informatics or genetics. It is about modifying and mechanizing the natural and organic development of society for political and economic purposes. It is about eugenics transposed into the area of ​​social control and cybernetic manipulation. The social engineering with a scientific base in the cybernetic works by Norbert Wiener, Kurt Lewin, Pavlov, Skinner, Albert Bandura, Gregory Bateson, today is the usual practice of the working and economic world, the world of consulting, management, military intelligence and information technology. Contemporary neoliberal capitalism and financial oligarchy are artfully using social engineering methods today, like Edward Bernay, Milton Friedman (shock strategy), and Zbigniew Brzezinski (Tittytainement strategy) to expand their financial and economic sphere. In the field of geopolitics, the same approach to manipulation, modelling and formulation is applied to a certain strategic, strong geoenergy area in which peoples, cultures, identities, boundaries are just objects and elements to reshuffle and compose "higher" interests and plans, so it is no wonder that the results of such geoconstructivist figments are the emergence of inter-confessional and inter-ethnic conflicts and new wars, and the emergence of hybrid unstable artificial quasi-state entities or protectorates.

The key strategy of contemporary social engineering is the shock testing strategy, shock testing as a complementary method of the shock strategy of the capitalism. It is all about inducing social and economic shocks (disturbances, destabilization) without the same shocks destabilizing those who have conceived such a strategy. In order for such a strategy to succeed, it is necessary to pursue systematic social de-solidarization by creating a variety of mental and social types of apartheid, fragmentation processes, dislocated spaces, so that the richer classes could continue to get richer at the expense of the poorer marginalized classes, without major social disturbances. In the field of geopolitical engineering, the same shock strategy is being pursued by spreading induced chaos, ethnic-religious division and fragmentation, deconstruction of stable state structures, spread of fear and false alarming information (info war) through psychological warfare operations, etc ...

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It is the reign of constructive chaos; Joseph Schumpeter spoke of the survival and evolution of modern capitalism in the form of creative destruction. All of today's geopolitical conflicts and wars from Central Asia through Africa to the Middle East are a product of geoconstructivism that through destruction and chaos seeks to maintain and expand the global hegemony of market capitalism and liberal democracy. It is the reign of constructive chaos

From geoconstructivism to geo-engineering

Geoconstructivism has its roots in the enlightenment and rationalist aspirations in the 18th century, which held that societies and states can be mechanically and constructivistically built, transformed and artificially deconstructed. The mechanistic perception of the world and societies that can be constructed, dismantled and transformed like Lego bricks, derives from the constructivist epistemology. Consequently, geoconstructivism as a concept is the transposition of the thesis of constructivist philosophy in the geopolitical field. Namely, in line with the geopolitical works by Saul Cohen, the great powerful geostrategic economic world regions, certain regional and world sovereigns seek to formulate, in the form of a mechanistic and artificial geoconstructivist approach, the regrouping of certain central powerful world regions within the framework of a new geopolitical regional whole, to control the resources or stabilize grey zones or peripheral unstable chaotic "rimland" of Brzezinski's "chessboard", quite particularly in the regions of Central Asia and the Middle East. In this context, these regions have been transformed into a large experimental geopolitical laboratory in which geographic and geoeconomic parcelization and division in the service of geoenergy networks is being implemented without taking into account the living and natural parameters of political geography of space, relations and influence of cultural environment, articulation between territorially specific morphogenesis and ethno genesis, and the specifics of local national powers. For this reason, such experimental geoconstructivism will inevitably meet with certain religious, national, ethnic or other resistance because it is mechanistic-constructivist in its nature and it does not respect organic-historical continuums and natural-temporal spatial categories, which in the context of the Middle East certainly spells a period of new clashes and geopolitical turbulences.

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Population and migration of substitution

In the field of demographic science, migration of substitution is a necessary and encouraged ("induced") migration to allow a society, a national community to achieve a more favourable structural demographic, economic or social target. Such migrations are often legitimized with the argument of the demographic aging of the population or active population fit for work. This, generally, involves demographic projections that, however, should not be seen as official mandatory recommendations or requirements. From the scientific aspect, migration of substitution can take different forms depending on demographic projections: "migration of minimum substitution" and "migration of constant permanent substitution". Such a migration model can thus be a very effective weapon in controlling and managing populations, especially as a means of geo-engineering, depending on where the migrations start from and in what directions they move (and in what numbers) and what kind of migration policies (restrictive or liberal ) they fit in. In the former case, it is a minimum migration without surplus to achieve the demographic target: for example, a controlled migration that should prevent the demographic decline and aging of the population (in Quebec), while in the latter case it is a migration of the constant migration rate that is permanent throughout the given Demographic projection periods

That the migration phenomenon can be instrumentalized to encourage the demographic substitution of the indigenous population speaks for the claim of demographic expert Michele Tribalat who points out how "the convergence of the increase of the young people of foreign origin and the decline of the young population of indigenous origin opens the way to the process of demographic substitution." This phenomenon of democratic substitution is evident with the change of demographic configuration and structure in western European societies: in the cities where the periphery is dominated by ethnic immigrant enclaves, with the phenomenon of urban segregation and secession, the introduction and application of urban micro-levels of ethnic-religious law (Islamic Sharia Law) which is in contradiction with the law of the receiving country.

It is worth mentioning the demographic and immigration projections of the Bilderberg Group,  which sets as its global goal the freedom of immigration and emigration, as well as the limitation of state sovereignty through the transfer of the state authority to a supranational body (UN). In the 1993 report of the Trilateral Commission ("International Migration Challenges in a New Era") it is clearly stated that "Europe should become land of immigration and promote integration of immigrants by promoting public debate to create a general democratic consensus. It is also indicative that they keep statistics based on the "ethnic key" otherwise prohibited as statistical methods in Western Europe.

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To address such demographic dysfunction, the UN  in their report about "migration of substitution" (UN Population Fund) have proposed migration of substitution as a solution, a planned immigration to Europe that should replace the aging and declining indigenous population with the young migrant workforce from the Third World.

It should not be forgotten that the international bodies and the global financial and economic decision-making centres are thinking only in quantitative terms, in figures and added values; Population structure, cultural identities and differences are thought and treated only in economic terms and must serve the imperatives and de-regulative dynamics of the unified global market. Thus, it must be remembered that the United Nations openly speak of  migrations of substitution. For example, the Population Division of the Department of Economic and Social Affairs published a report entitled Migration of substitution: Is it a Solution to Declining and Aging Populations? The concept of migration of substitution corresponds to the international migration that a country would need to avoid the decline and aging of the population resulting from low fertility and mortality rates. In each case, different scenarios are considered for the period 1995-2050, highlighting the impact that different levels of immigration would have on the size and aging of the population.


Post-nationality and "Dissemi-Nation" migratory

Yet, despite the failure of integrationist policies and the model of multiculturalism, there is every reason to believe that for decades people have been conditioned and prepared to think in terms of post-nationality, migration management and humanitarian migratory disaster, cultural and identity migratory hybridization. This post-national discourse is now reactivated for geopolitical and social engineering purposes, drawing on its sources in the classical post-colonial discourse cherished by Frantz Fanon and Edward Said, who  in the 1960s -1970 attacked the modes of perception and the representations of which the colonized were the object. Indeed, under the influence of post-structuralist, neo-Marxist and deconstructivist thought, the most famous of which are Foucault, Derrida and Deleuze (the famous French theory which, under the name of French theory, would considerably influence the university elites of American scholars through cultural studies and subaltern studies), the globalist Atlantic elites in Europe participated to a great extent in the legitimization of the post-national and pro-migratory discourse.

The ambient mode of post-nationality, the apology of the beneficial virtues of mixing and cultural hybridizations have profoundly altered the relationship and perception of the role of the frontier in the Western mind, whose function of limit and separation has been systematically denigrated, in favour of the conception "border contact", place of hybridization and exchanges and cultural encounters. This irenic state of mind explains the irresponsible declarations of the European elites in the face of the massive migratory wave who from the register of human rights and humanitarian law wielded the imperative to welcome immigrants who were crossing over through the Channel Tunnel or trampled down border protection barriers. This attitude, which all too often forgets that the majority of migratory flows have essentially economic, social and pecuniary causes and motivations, also explains the dominant will to discredit, even demonize, the proposals of reinforcement and control at the borders by lambasting "Fortress Europe", with wall construction projects in Hungary being labelled as segregationist models.

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The globalist and post-national discourse corroborated by the guilty mind of post-colonialism believes that the nation, as a reference to national and historical identity, would be an obsolete entity, an inadequate and historically consumed territorial category, substituted by new cross-territorial, hybrid and fluid constructions with ill-defined contours. Migratory dissemination and dispersal on a global scale would spearhead this nation's liquidation, as an ethnic and linguistic entity, a vector of national and historical identity. The proliferation, dispersal and export of large masses of non-European migrants resemble a process of migratory dissemination, which in the long run could well destabilize what still remains of the old European nations, with the migratory play of the strategy of the "Great Replacement" evoked by Renaud Camus. Massive migratory dissemination would then be a weapon of internal and massive decimation of the nation.

Notes

Norbert Wiener, Cybernetics: Or Control and Communication in the Animal and the Machine. Paris, (Hermann & Cie) & Camb. Mass, 1948.

Renaud Camus, Le Changement de peuple, chez l'auteur (2013), Le grand remplacement, Broche, 2011.

Joseph A. Schumpeter. Capitalism, Socialism and Democracy (New York: Harper, 1975)

  1. Shaw; "Postnational constitutionalism in the European Union"; Journal of European Policy (1999)

Michele Tribalat. Les Yeux grands fermés : L'Immigration en France, Paris, Denoël, mars 2010.

François Cusset, French Theory: Foucault, Derrida, Deleuze, & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis, éd. La Découverte, Paris, 2003.

Joseph Turow, Media Today: An Introduction to Mass Communication. (New York, New York: Routledge, 2011).

Larry Tye, The Father of Spin: Edward L. Bernays and The Birth of Public Relations. (Picador, 2002)

Roberto Esposito (2008). Bios: Biopolitics and Philosophy. U of Minnesota Press.

Michel Foucault: Security, Territory, Population, Editors: Davidson, Arnold I. 2007.

Michael Hardt and Antonio Negri (2005). Multitude: War and Democracy in the Age of Empire. Hamish Hamilton.

***

Organisation : Centre for Croatian Diaspora Studies, Zagreb

Institute for Migration and Ethnic Studies, Zagreb

Croatian Institute of Social Sciences Ivo Pilar, Zagreb,

IMIN

Topics and panels:

The Impact of Syrian Refugees on the Turkish Economy

Oğuz Esen - Turkey / Izmir university of economics

(Un) belonging and Identity: Turks in Germany

Gul Ozyegin - USA/ College of William and Mary

Attitudes Towards Immigrants Among Youth in Sweden

Beint Magnus Aamodt Bentsen - Sweden / Malmö University

Should I stay or should I leave? Latvian and Romanian Youth in Sweden.

Carolina Adolfsson - Sweden / Malmö University

Climate Change Fuel Conflict, Poverty, Migration and Lack of Development- Managing the Unavoidable

Natthani Santini - University of York, UK

Sandeep Roy - Department of Psychology, University of North Texas

Cultural Component of Migrants Living in the Volga Federal District of the Russian Federation

Almaz Choloian - Volga Migration Center, Russia

The Role of the Host Local Population in the Process of Migrants’ Adaptation

Vsevolod Konstantinov - Penza State University, Russia

Exploring transnational entrepreneurship among Albanian migrants and returnees

Joniada Barjaba - University of Sussex, UK

Migration and dual city. Some basis for the study of the ambivalent dynamics of immigrants’ social inclusion - exclusion in European

Kayamba Tshitshi Ndouba - Universidad Internacional de la Rioja- UNIR, Spain

La guerre froide du gaz et les inacceptables sanctions des États-Unis contre l’Europe!

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La guerre froide du gaz et les inacceptables sanctions des États-Unis contre l’Europe!

Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Que ne feraient pas les États-Unis pour exporter leur gaz de schiste nouveau et contrer la puissance stratégique de la Russie aussi bien en Europe qu’au Moyen-Orient !

Le russe Gazprom (Газпро́м) veut construire un nouveau gazoduc (Nord Stream 2) de 9,5 milliards d’euros dans la Baltique, qui augmenterait d’un tiers en 2019, soit de 55 milliards de m3, le gazoduc sous-marin Nord Stream 1 déjà existant entre Vyborg (Выборг, Russie) et Greifswald (Allemagne).

Suite à l’opposition de l’Ukraine et de la Pologne, dont les gazoducs continentaux Yamal et Brotherhood passant par leurs territoires sont court-circuités, Gazprom a été amené à être le seul actionnaire du projet. Le français Engie, les allemands Uniper (ex-E.ON) et Wintershall (BASF) ainsi que l’anglo-néerlandais Shell ont décidé d’être seulement des financiers à hauteur de 10 % chacun, et non plus des actionnaires, ce qui était initialement prévu. Nord Stream, passant sous la mer, échappe à la juridiction de Bruxelles ; les Allemands considèrent ce projet comme strictement commercial.

Mais le 15 juin 2017, le Sénat américain a décidé, au grand dam de l’Europe, d’envisager des sanctions contre les entreprises européennes « du fait des effets préjudiciables de Nord Stream 2 sur la sécurité énergétique européenne ». Bref, l’Amérique est plus royaliste que le roi Europe, alors qu’il s’agirait bien au contraire de diminuer la sécurité énergétique de l’Europe et de nous obliger à acheter du gaz de schiste américain transporté sous forme liquéfiée à partir des États-Unis jusqu’à des ports terminaux européens. À noter qu’aux États-Unis mêmes, l’idée d’exporter du gaz de schiste est considérée par l’Industrial Energy Consumers of America comme stupide car contribuant à augmenter la cherté du gaz dans les industries manufacturières porteuses de valeur ajoutée.
 
Selon Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie, « il s’agit d’une ingérence spectaculaire et inacceptable dans les affaires européennes », après les sanctions financières des États-Unis contre BNP Paribas, Alstom et les contraintes imposées à Renault, PSA et Total pour investir en Iran. Cette implication est d’autant plus surréaliste, impérialiste et inacceptable que Nord Stream est un projet non américain avec des entreprises non américaines et un financement sans dollars américains.

L’Europe ne peut, au contraire, que se réjouir de diversifier son approvisionnement en gaz naturel pour 40 % en provenance de la Russie, pays frère continental européen, d’autant plus que la production chute au Royaume-Uni (mer du Nord) et au Pays-Bas.

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La folle agressivité américaine se comprend d’autant mieux que la Russie, suite à son intervention victorieuse en Syrie, est devenue le maître du jeu au Moyen-Orient pour le gaz en provenance du Qatar et d’Iran. Le projet « Turkish Stream » prévoit la construction en Turquie par la Russie de deux conduites d’une capacité de 15,75 milliards de m3 par an chacune, qui formeront un gazoduc sous la mer Noire, évitant encore une fois l’Ukraine, pour fournir l’Europe. Le Qatar a dû passer sous les fourches caudines russes et renoncer au projet initial « sunnite » évitant l’Irak, passant par l’Arabie saoudite et une Syrie non Bachar el-Assad. La Russie devient le pivot central pour que le gaz tant iranien que qatari transite vers l’Europe sans déposséder Moscou via le futur gazoduc russo-turc « Turkish Stream ». À quand une Europe européenne et enfin libre ?

Boulevard Voltaire cliquez ici

lundi, 31 juillet 2017

America Declares Economic War Against Europe

Ex: http://www.ronpaulinstitute.org

On Friday night, July 28, US President Donald Trump said that he would sign into law the increased economic sanctions (passed by 98-2 in the Senate and 419-3 in the House) against any business that is declared to have "knowingly provided goods or services... for construction, modernisation, or repair of Russia’s energy export pipelines."

Russia is the largest energy-supplier to the world’s largest energy-market, which is Europe, or the EU. The biggest proportion of that trade is in Europe’s main source of energy, which is gas, which is pipelined into Europe from Russia. So: those pipelines are vitally important not only to Russia’s economy but to Europe’s.

President Trump had gotten Congress to agree to limit the application of this provision only to "The President, in coordination with allies of the United States, may impose five or more of the sanctions described in section 235 with respect to a person if the President determines that the person knowingly, on or after the date of the enactment of this Act, makes an investment described in subsection (b) or sells, leases, or provides to the Russian Federation, for the construction of Russian energy export pipelines, goods, services, technology, information, or support."

But the new law still does include "SEC. 232. SANCTIONS WITH RESPECT TO THE DEVELOPMENT OF PIPELINES IN THE RUSSIAN FEDERATION." That Section punishes "Goods, services, technology, information, or support described in this subsection are goods, services, technology, information, or support that could directly and significantly facilitate the maintenance or expansion of the construction, modernization, or repair of energy export pipelines by the Russian Federation." That includes the crucial Nord Stream pipeline, which is maintained by Russian and German companies to transport gas from Russia to the EU.

US firms have thus now gotten their stooges in Congress to punish European and Russian companies that will be determined by "The President, in coordination with allies of the United States," to be working together in these ways, to get Russia’s gas to Europe’s markets.

North Stream, or Nord Stream, as Wikipedia says:
has an annual capacity of 55 billion cubic metres (1.9 trillion cubic feet), but its capacity is planned to be doubled to 110 billion cubic metres (3.9 trillion cubic feet) by 2019, by laying two additional lines.[5] Due to EU restrictions on Gazprom, only 22.5 billion cubic metres (790 billion cubic feet) of its capacity is actually used.[6] The name occasionally has a wider meaning, including the feeding onshore pipeline in the Russian Federation, and further connections in Western Europe.
So, already, the US oligarchs have greatly reduced the effectiveness of this enormous European and Russian investment, and this is already war by the US oligarchs (and their congressional agents) against both Europe and Russia; but, the new sanctions aim to go even further to absolutely cripple Europe and Russia.

President Trump is to be credited for having weakened this provision to such an extent that it will be virtually meaningless; but, the intention of the oligarchs who control the US, to force Europe to buy from them, and from their allied Saudi, UAE, Kuwaiti, and the other royal fundamentalist Sunni Arab families, is clear.

Other highlights from this new US law are well summarized in the July 28 article from Zero Hedge, "Trump Confirms He Will Sign Russia Sanctions Bill." The biggest concession that Trump made was to allow that this new law, "H.R.3364 - Countering America's Adversaries Through Sanctions Act," "Codifies existing US sanctions on Russia and requires Congressional review before they are lifted." This is an Executive-Legislative agreement (an agreement between the President and Congress), but the US Constitution doesn’t include any provision allowing an Executive-Legislative agreement to violate the Constitution; and there are a number of provisions in the US Constitution that H.R.3364 might be determined by courts to be violating. This is presuming, of course, that key judges cannot be bought-off.

When a country is being ruled by its oligarchs, anything that the nation’s Constitution says, can be viewed as little more than an impediment, not any outright ban, because the actual Constitution, in any such country, is whatever they want it to be. Just how bad the US government has become, can’t yet be determined, but might become clear fairly soon.

Reprinted with permission from the Strategic Culture Foundation.

Anne-Marie Le Pourhiet : « Nous vivons dans une société bâillonnée où s’exerce la tyrannie des minorités »

FIGAROVOX/ENTRETIEN – Pour le professeur de droit constitutionnel, certains volets de la loi actuellement en débat à l’Assemblée menacent la liberté d’expression.

  • LE FIGARO. – L’une des mesures adoptées par les députés prévoit d’étendre le principe de l’inéligibilité aux personnes condamnées pour racisme, antisémitisme ou homophobie. Est-ce une bonne chose?

Anne-Marie LE POURHIET. – « Toute personne sceptique qui critique ou émet un jugement de valeur sur des mœurs, des comportements, des cultures ou des croyances est immédiatement considérée comme coupable du délit de «phobie». Cet amendement n’est qu’une nouvelle étape dans la tyrannie des minorités. Non seulement nous vivons dans une société bâillonnée où l’on ne peut déjà plus critiquer un individu ni un groupe sans risquer de se faire traîner en correctionnelle par des associations de militants vindicatifs et sectaires, mais ceux-ci voudraient en outre que les personnes condamnées sur le fondement de lois scélérates extorquées à un législateur complaisant soient interdites d’exercer un mandat public. »

  • Dans l’intitulé de l’amendement, il est affirmé que ces délits «portent atteinte aux valeurs républicaines qu’un élu se doit de partager». Ces «valeurs républicaines» ont-elles un contenu juridique?

« Les «valeurs républicaines» sont aujourd’hui invoquées à tort et à travers pour justifier n’importe quoi. Avoir été condamné pour «propos sexistes» ou bien être hostile au mariage pour tous ou à l’ouverture des frontières sera bientôt considéré comme «antirépublicain»! Il me semble que l’une des valeurs cardinales de la Révolution française est justement la liberté d’expression, qui ne consiste sûrement pas à formuler seulement des opinions bienveillantes!

Les valeurs républicaines, historiquement, ce sont la laïcité, l’unité de la Nation et l’égalité des citoyens devant la loi. Le b.a.-ba de la Révolution française, c’est le refus des droits des groupes et des corporations au profit des droits de l’individu libre de toute appartenance. Le multiculturalisme normatif est directement contraire aux valeurs républicaines et le droit pénal prend le chemin inverse des principes républicains en sanctionnant systématiquement les offenses aux communautés. Cela a commencé en 1972 avec la loi Pleven très mal rédigée, puis le mouvement s’est accéléré à partir des années 1980 avec la multiplication des catégories protégées et surtout l’habilitation des associations militantes à se constituer partie civile pour les délits de presse. On a ainsi privatisé l’action publique et soumis les médias, les intellectuels et les citoyens à la menace permanente de censure et de procès pour délits d’opinion. »

  • L’antiracisme militant établit un continuum entre violence verbale et symbolique et passage à l’acte. N’est-ce pas problématique d’un point de vue juridique?

« C’est insensé. Ce n’est pas parce que je trouve gênante la mendicité de certains Roms sur les trottoirs que je vais me mettre à les agresser. Le Christ peut sans doute dire à ses ouailles «Aimez-vous les uns les autres», mais un législateur républicain et libéral ne peut pas interdire aux citoyens de ne «pas aimer» tel individu, tel groupe, telle religion, tel comportement ou telle culture. On ne peut pas interdire aux gens de porter un jugement de valeur sur les mœurs d’autrui, ni de hiérarchiser les comportements. Chacun a le droit de penser ce qu’il veut et de dire ce qu’il pense. Le problème est que les «groupes d’oppression» (selon l’expression de Philippe Muray) ont obtenu la multiplication de lois pénales tendant à réprimer ce qu’ils appellent des «phobies». On veut nous forcer à apprécier le foulard islamique et le burkini, nous obliger à approuver le mariage gay, nous contraindre à accueillir avec le sourire des milliers de migrants, nous imposer de regarder les Jeux paralympiques et d’admirer le football féminin. Nous sommes sommés de considérer que tout est équivalent (au sens étymologique d’égale valeur) au nom de la «non-discrimination». Et pour être bien sûr que nos assemblées politiques ne comporteront que des moutons dociles bêlant dans le sens du «progrès», on va rendre inéligibles tous les condamnés pour cause de «mal-pensance». »

  • Assiste-t-on à un retour du «politiquement correct»?

« Un «retour»? Cela fait près de trente ans que nous nous enfonçons dans la dictature politiquement correcte. L’arsenal répressif ne cesse de s’alourdir, sans compter la multiplication des officines parallèles chargées de nous mettre au pas (CSA, Défenseur des droits, Commission consultative des droits de l’homme, haute autorité de ci, observatoire de ça…) et les insupportables instances prêchi-prêcha du Conseil de l’Europe. Nous croulons sous les normes de contrôle social et les institutions de censure. Et nous avons même le droit à des pétitions sur les réseaux sociaux tendant, par exemple, à faire retirer l’attribution d’un prix à un auteur au motif qu’il serait contre le mariage gay et donc «homophobe» ou à faire sanctionner une chaîne de télévision pour avoir laissé passer dans un jeu une séquence «stigmatisante pour les malades mentaux»! Le premier réflexe face aux imperfections de la société est l’interdiction. Désormais tout conflit, tout désaccord doit se terminer au tribunal. Au lieu de laisser s’exprimer le pluralisme et la contradiction particulièrement chère aux juristes (audi alteram partem = écoute l’autre partie), l’on ne songe qu’à faire taire la dissidence. »

  • La France devient-elle l’une des démocraties les plus répressives en matière de liberté d’expression?

« Si les États-Unis ont été précurseurs en matière de «politiquement correct», le 1er amendement à la Constitution de Philadelphie et la jurisprudence pointilleuse de la Cour suprême protègent efficacement les citoyens américains contre toute répression pénale de la liberté d’opinion. Chez nous, même le Conseil constitutionnel a renoncé à protéger la liberté d’expression. Hormis le délit de négation des «génocides reconnus par la loi», il a laissé passer toutes les lois liberticides. La liberté et le pluralisme sont en train de disparaître du pays de Voltaire. C’est irrespirable. »

  • Diriez-vous avec Alain Finkielkraut que «l’antiracisme est le communisme du XXIe siècle»?

« Oui! «Tout anticommuniste est un chien», disait Sartre, tout antiprogressiste l’est désormais. Ce qui me frappe surtout, c’est la tétanie dans laquelle est plongé l’ensemble de l’élite politique et médiatique. Plus personne n’ose dire que le roi est nu, c’est le début de la soumission. »

Le Figaro

dimanche, 30 juillet 2017

Les meilleurs extraits de la dernière revue de presse de Pierre Bérard

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Les meilleurs extraits de la dernière revue de presse de Pierre Bérard

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

« Vous n’aurez pas ma haine ! ». Telle est la phrase rituelle et à tiroirs des victimes d’attentats que la presse s'efforce de privilégier modelant ainsi un type de commémoration destiné à brider une colère légitime. Excellente analyse de Laurence Maugest :

 
L’école aux prises avec le communautarisme musulman par André Murawski, conseiller régional Hauts-de-France : https://www.polemia.com/lidentite-de-la-france-comme-repo...
 
Chronique du livre « Tarek, une chance pour la France ? » de Jean-François Chemain par Camille Galic : https://www.polemia.com/tarek-une-chance-pour-la-france-p...
 
Le burkini ne serait pas une affaire de simple police des vêtements mais un défi civilisationnel. Article d’Aurélien Marq  : https://www.causeur.fr/burkini-meddeb-islam-femmes-pudeur...
 
Recension par la courageuse démographe Michèle Tribalat du livre de Douglas Murray « The strange death of Europe : immigration, identity and islam ». c’est une analyse du déni des élites européenne face à l’immigration et à ses conséquences : https://www.polemia.com/immigration-identite-et-islam-let...
 

Elisabeth Lévy présente le dernier numéro de causeur aux lecteurs du Figaro. Style enjoué sur des sujets austères :http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/07/13/31001-201...

Tournant majeur dans la généalogie de l’homo sapiens qui laisserait deviner la fin de la théorie « Out of Africa »: http://www.breizh-info.com/2017/07/18/73880/sciences-orig...

Éditorial de Philippe Conrad pour le hors série de la Nouvelle Revue d’Histoire consacré aux guerres de religion passées et présentes : https://www.la-nrh.fr/2017/07/editorial-et-sommaire-du-hs...

Dans l’émission « Passé présent » sur TV Libertés Philippe Conrad et André Posokhow font le point à propos de la défaite de 1940 et de ses suites : https://www.tvlibertes.com/2017/07/18/18298/1940-la-defaite

Réformes Macron : 3 milliards d’impôts en moins pour les rentiers de la richesse qui ne représentent que 0,1% de la population. Article d’Emmanuel Lévy dans « Marianne » :

https://www.les-crises.fr/avec-macron-3-milliards-dimpots...

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Avec Macron le programme est clair : poursuite du sans-frontiérisme commercial, migratoire et moral par Jean-Yves Le Gallou qui passe en revue les hauts fonctionnaires qui dirigeront, de fait, la politique du nouveau gouvernement. Éloquent : http://www.bvoltaire.fr/immigrationnistes-libertariens-co...

L’élection Emmanuel Macron grâce au double appui de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie financière a été permise par la désaffection massive de l’électorat nous dit l'avocat Régis de Castelnau. Cette légitimité problématique expliquerait selon lui la grande désinvolture dont Macron, un godelureau dépourvu d’expérience, ferait preuve vis à vis de l’appareil d’État, et de citer à titre d’exemple son attitude vis à vis des armées et des organes judiciaires.

 
Le théologien Paul Thibaud réfléchissant sur le discours devant l'ex Vel d’hiv d’Emmanuel Macron, analyse plutôt finement l’amnésie sur la Shoah qui a précédé Jacques Chirac et l’hypermnésie qui lui a succédé. Il en tire une conclusion qui va à rebours des convictions exposées par l’actuel président de la République : 
 
 
Le vote confessionnel lors des élections de 2017 en France. Une analyse de Philippe Velilla pour le MAUSS :
 
 
Comment les États du Golfe ont financé l’opération Timber Sycamore organisée par le général David Petraeus. Article fort bien documenté de Thierry Meyssan sur la plus importante affaire de trafic d’armes des récentes décennies afin d’alimenter les groupes djihadistes en Irak et en Syrie. On comprendra aisément que Macron comme Hollande éprouvent de sérieuses difficultés à désigner l'ennemi :
 
 
Le général Dominique Delawarde est l’ancien chef du bureau « Situation-Renseignement-Guerre Électronique » de l’État-major interarmées de planification opérationnelle. Il étudie 
ici (en février 2017) les relations entre les États-Unis, la Russie et Israël et tire des conclusions sur l’élection d’Emmanuel Macron, non encore advenue à cette date.
 
 
Michel Drac chronique « Les blancs, les juifs et nous » d’Houria Bouteldja, porte-parole des indigènes de la République et en tire des conclusions peu amènes pour son auteur :
 
 
Emmanuel Leroy qui a fondé une association venant en aide aux enfants du Donbass s’entretient avec Tv Libertés :
 
 

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Lucien Cerise reçu à Radio Sputnik pour son livre « Retour sur Maïdan, la guerre hybride de l’OTAN » (éditions Le retour aux sources) :
 
 
Chronique de l’ouvrage collectif paru sous la direction de Christian Harbulot : « Le nationalisme économique américain ».
 
 
Dans « La voie de l’épée », blog du colonel Michel Goya, celui-ci examine la décroissance continue des dotations de nos forces armées en moyens capacitaires et budgétaires depuis la fin des années 80 (première référence). Dans un article du Parisien où est cité le général Vincent Desportes, celui-ci confirme : « Un char sur deux est capable de rouler, un avion sur deux peut décoller, un bateau sur deux sortir en mer ! » (seconde référence) :
 
 
 
S’aidant des concepts du droit romain, Jacques Sapir voit dans la démission du chef d’État-major des armées Pierre de Villiers un grave précédant susceptible de mettre en 
cause la légitimité même du président de la République :
 
 
Réduite à une impuissance désastreuse au Proche-Orient notre diplomatie animée par des réseaux néo-conservateurs à l’américaine regarde passer les trains. Afin de mettre un terme à cette situation, Richard Labévière plaide pour une réouverture de notre ambassade à Damas :
 
 
Anecdote significative. On apprend que Jupiter au moment même où il se débarrasse d’Arès (son fils dans la mythologie...) visionne en compagnie de quelques happy few (BHL, Christine Angot et Fred Vargas) un médiocre documentaire sur la bataille de Mossoul, assurant surtout la promotion de son réalisateur. N’y a-t-il pas meilleur outil pour s’initier à la stratégie ?  :
 
 

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À ce propos rappelons que Le Monde Diplomatique vient de mettre tous ses articles concernant Bernard-Henri Lévy en accès libre afin de dénoncer une imposture qui ne tient que par le réseau mafieux qu’il contrôle. Le « philosophe » en a pris ombrage dans les colonnes du Point par une tribune au vitriol où il fustige pêle-mêle comme à son habitude le fascisme, l’anti-sionisme, le conspirationnisme, les rouges-bruns et les fake news. Bref, rien de très neuf dans l'arsenal faisandé qu’il nous sert depuis des décennies : 
 

Une praxis révolutionnaire et conservatrice est-elle encore possible...?

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Une praxis révolutionnaire et conservatrice est-elle encore possible...?

par Jure VUJIC

Ex: http://www.polemia.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jure Vujic, cueilli sur Polémia et dans lequel il s'interroge sur les conditions de l'efficacité d'une action conservatrice-révolutionnaire visant à abattre le système dominant. Il rappelle notamment la nécessité de penser politiquement le « système des objets » qui enserre nos vies et conditionne nos façons de penser...

Une praxis révolutionnaire et conservatrice est-elle encore possible ?...

Trop souvent on oublie que la reconduction au pouvoir du Système dominant et de la classe gouvernementale tient plus à l’internalisation et la reproduction des modes de pensée dominants au niveau social, culturel, sur le plan individuel comme sur le plan collectif.

On se souvient que la praxis, notion philosophique théorisée par Aristote dans l’Ethique à Nicomaque et qui initialement renvoyait à l’idée d’une pratique ou une action qui, transformant le sujet, a été plus tard reprise par les marxistes, par Antonio Gramsci et les situationnistes pour lesquels la philosophie de la praxis désignait la pratique qui se reconnaît elle-même par la théorie qui découle de son action, mais qui, de par sa fonction révolutionnaire, devait transformer les esprits.

Force est de constater que depuis Mai 68, le discours libertaro-marxiste a fait bon ménage avec le capitalisme libéral qui se traduit aujourd’hui par une praxis sociétale parfois schizophrène d’hyper-individualisme festif et de domination capitaliste marchande que l’on accepte comme une fatalité irréversible. Promouvoir une politique de gauche et des valeurs de droite, employer un discours à la fois révolutionnaire et conservateur impliquerait au préalable de reconnaître, en dépit des avancées les plus fines sur le plan social et politique, l’absence d’une praxis adéquate, susceptible de transformer les rapports sociaux, les façons de sentir, de penser. En effet, face à la praxis bien rodée du marché déstructurant du social, il faudra jeter les bases d’une praxis de restructuration des valeurs. D’autre part, on oublie souvent que la technique, les gadgets omniprésents dans notre société hightech constituent de puissants vecteurs d’individuation et de socialisation et trop souvent d’aliénation plus que les principes de l’éducation familiale et scolaire. Il s’agit ici de ce que Jean Francois Dufour appelle les percipiens (le principe de sentir), l’idée de forces mécaniques pesant sur notre pensée et notre entendement et qui préexistent et façonnent notre comportement, notre agir, notre praxis. Jean Baudrillard parle de « système des objets » pour rendre compte de cette mutation dans nos sociétés postmodernes du sens et du rȏle des objets de l’utilité vers la matérialité autonome (qui annule le symbolique), indéfiniment modulables et constituant un ensemble systémique cohérent de signes.

Notre rapport au monde se réduit le plus souvent au rapport aux objets quotidiens avec lesquels nous nouons une complicité profonde entre les investissements psychologiques, souvent induits et extorqués, et les impératifs sociaux de prestige, entre les mécanismes projectifs et le jeu complexe des modèles et des séries. Pier Paolo Pasolini parlait du vrai visage du fascisme qu’il voyait dans la société de consommation, mais non plus celle d’une mécanique d’exploitation extérieure à nous-mêmes, mais d’un système de pensée et de comportement internalisé par nos sens et notre mental.

Introduire une nouvelle praxis réellement révolutionnaire et non purement expérimentale sur le plan social et culturel suppose alors de dégager un nouveau sens du social, de produire de nouvelles formes de vivre-ensemble qui remettraient en cause de façon profonde la praxis dominante de la « valeur marché », le « fonctionnement » dont parle Gilbert Simondon, qui réside, non plus dans l’usage, mais « dans sa dimension anthropologique », dans le marché en tant que valeur et mode de reproduction des rapports sociaux.

Même si les résultats des dernières élections parlementaires et présidentielles dans de nombreux pays européens confirment la poussée de mouvements anti-Système populistes de gauche comme de droite, on est loin d’une remise en cause générale et massive du Système libéral marchand dominant, susceptible de menacer l’ordre établi. Le conditionnement médiatique, la manipulation mentale et politique des masses semblent encore marcher à merveille en tant que mécanique à discréditer et à démoniser les alternatives politiques potentielles. La victoire de Macron en France, qui l’opposait au second tour de la présidentielle à Marine Le Pen, en est une parfaite illustration. L’abrutissement politico-médiatique et la production de la peur sociale principalement dans les classes moyennes déclassées permet encore de reproduire les schémas de domination et de gouvernance oligarchique. On se rappellera à ce titre du Prince de Machiavel qui renvoie à l’emploi de la ruse, de la fraude et de la corruption, les armes de la ruse du «renard », afin d’empêcher la violence de masse et les soulèvements révolutionnaires, un softpower qui constitue le moyen de domination principal de la classe gouvernante.

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Pourtant ce constat d’échec nous permet de nous interroger sur l’avenir du discours anti-Système qui articule à raison le fossé grandissant qui se creuse entre l’oligarchie et le peuple, et plus précisément sur la question de l’existence et l’efficacité d’une praxis réellement révolutionnaire et son adéquation avec ce que l’on peut appeler les valeurs, le discours, le narratif conservateur. Car si une infime minorité se reconnaît dans le discours et les valeurs anti-Système, lesquelles circulent par les réseaux d’informations alternatifs, on est encore loin de l’assentiment de larges masses de citoyens qui baignent dans le breuvage quotidien des médias officiels et se contentent très bien de ce déni de vérité. « L’esprit » d’une époque dépend de l’ensemble de ses faits sociaux, y compris le développement technique. Dans ce sens, les objets techniques qui s’autonomisent de plus en plus portent avec eux un impact considérable sur la manière dont nous nous représentons le monde, même des notions très abstraites comme le temps ou l’espace. Bien sûr, le rȏle des idées et le combat des idées tiennent encore une place importante dans la transformation des esprits, mais le changement de paradigme dans la praxis sociale comme cela été le cas pour le rȏle de la technique dans les révolutions scientifiques étudiées par T. Kuhn (dans La Structure des révolutions scientifiques) sera déterminant.

Le mérite de Kuhn a été celui de développer la thèse selon laquelle une science progresse de manière fondamentalement discontinue, c’est-à-dire non par accumulation mais par ruptures. Ces ruptures, appelées révolutions scientifiques, sont selon Kuhn analogues à un renversement des représentations (ce que les psychologues de la perception appellent un gestalt switch). Appliqué à la sphère sociale et politique, ce renversement des valeurs, qui correspondrait à une rupture épistémologique de paradigmes, aboutirait donc à l’issue de cette crise de légitimation à l’avènement d’un nouveau paradigme de système de valeurs. Pourtant, nul ne sait à quel moment, dans quelle situation de crise survient ce facteur d’anomalie perturbateur qui préside à la naissance d’un nouveau paradigme révolutionnaire, processus cyclique de gestation qui peut très bien perpétuer une longue agonie avant sa pleine reconnaissance et son adoption sociale.

Alors que les grands systèmes d’idées ne mobilisent plus, il faudra s’interroger sur quelles bases praxistes et idéologiques reconstruire. Alors que l’on dit volontiers que la révolution est une nostalgie de la gauche, force est de constater que la contre-révolution, voire les nombreux mythes de la « renaissance » de la « restauration », de l’ordre, constituent aussi une certaine forme de mélancolie de la droite, dont il est difficile de faire le deuil. A ces mythes sotériologiques et holistes se sont substitués, de façon indolore, des mythes technicistes consuméristes : le mythe de l’ouverture, le mythe de la communication, le présentisme, comme celui d’une mythologie du portable beaucoup plus attrayant pour les jeunes générations que celui des grandes luttes politiques et sociales ou du mythe Sorelien de la grève générale.

Cette praxis du marché est celle de l’ostensible, du conditionnement opérant que génèrent les concepteurs de produits par la dissémination de besoins artificiels vérifiables dans le domaine numérique de la communication. Un conditionnement   basé sur une stratégie de dépendance qu’on dissimule derrière le leurre d’une utilisation agréable et supposée enrichissante, pouvant préparer le terrain de l’addiction. Le facteur du libre choix et de la personnalité diminue considérablement, alors que l’emprise manipulatrice et l’autorégulation des comportements sociaux neutralisent la capacité réactive de résistance au stress social à mesure que s’amoindrissent les facultés de concentration et de l’intelligence émotionnelle. Il s’agit bien d’une praxis de la narcomanie sociétale   qui fonctionne sur un mode de dépendance-approvisionnement marché/dealeur et junkies/consommateur, une oniomanie organisée et généralisée, qui se traduit par de nombreuses pathologies sociales. Cette consommation compulsive est surtout visible sur le marché du smartphone par une hausse constante de la dépendance ou l’addiction au smartphone, une cyberaddiction (dépendance à Internet), pathologie s’exprimant par un curieux mélange d’anxiété phobique, d’euphorie hystérique et de dépression.

A l’administration des choses il faudra pourtant, tout comme le soutient Bruno Latour, re-politiser le « système des objets » et substituer le gouvernement des hommes, dire que tous les objets, la technique, ne sont pas neutres et même nocifs. En effet, alors que l’on a dépolitisé les questions de nature, il conviendra de re-politiser la question de l’impact sociétal des objets Il faudra se réapproprier l’utilité et la finalité des choses et dénoncer les stratégies de l’ostensible du marché. L’homme occidental n’est plus « mobilisable » au sens de l’ « Homme-masse », il est un agent-réseau autoconstitué connectable à l’infini, volontairement soumis à une discipline de dé-virilisation, du féminisable et de l’infantilisation à outrance. En un mot, c’est un objecteur de dé-conscience né, récalcitrant à toute forme d’engagement, de conscientisation, à la fois un nomade-déserteur. Lorsque Salvador Dali parlait de la télévision comme « instrument de crétinisation universelle », il annonçait déjà l’ouverture vers une humanité « homononcule » en voie de trollisation.

Jure Georges Vujic (Polémia, 7 juillet 2017)
7/07/2017

Notes

–     Jean Baudrillard, Le Système des objets, Gallimard, 1968 [1978].
     Gilbert Simondon, Du mode d’existence des objets techniques, Aubier, Paris 1958 ; dernière réédition corrigée et augmentée, Flammarion, Paris 2012.
–     Thomas Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques, Coll. « Champs/791 », Flammarion, Paris 2008.
–     Bruno Latour, Enquête sur les modes d’existence : Une anthropologie des modernes, La Découverte, Paris 2012.

dimanche, 09 juillet 2017

Karl Marx et notre Etat profond français de souche

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Karl Marx et notre Etat profond français de souche

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

On se moque de leur Etat profond…

Voyons l’Etat profond français sur lequel Marx écrit en 1851 :

« On se rend compte que, dans un pays comme la France, où le pouvoir exécutif dispose d’une armée de fonctionnaires de plus d’un demi-million de personnes et tient, par conséquent, constamment sous sa dépendance la plus absolue une quantité énorme d’intérêts et d’existences, où l’État enserre contrôle, réglemente, surveille et tient en tutelle la société civile, depuis ses manifestations d’existence les plus vastes jusqu’à ses mouvements les plus infimes, de ses modes d’existence les plus généraux jusqu’à la vie privée des individus, où ce corps parasite, grâce à la centralisation la plus extraordinaire, acquiert une omniprésence, une omniscience une plus rapide capacité de mouvement et un ressort, qui n’ont d’analogues que l’état de dépendance absolue, la difformité incohérente du corps social, on comprend donc que, dans un tel pays, l’Assemblée nationale, en perdant le droit de disposer des postes ministériels, perdait également toute influence réelle, si elle ne simplifiait pas en même temps l’administration de l’État, ne réduisait pas le plus possible l’armée des fonctionnaires et ne permettait pas, enfin, à la société civile et à l’opinion publique, de créer leurs propres organes, indépendants du pouvoir. Mais l’intérêt matériel de la bourgeoisie française est précisément lié de façon très intime au maintien de cette machine gouvernementale vaste et compliquée. C’est là qu’elle case sa population superflue et complète sous forme d’appointements ce qu’elle ne peut encaisser sous forme de profits, d’intérêts, de rentes et d’honoraires…

La bohême à la française :

KM-18bru.jpgA côté de « roués » ruinés, aux moyens d’existence douteux, et d’origine également douteuse, d’aventuriers et de déchets corrompus de la bourgeoisie, des forçats sortis du bagne, des galériens en rupture de ban, des filous, des charlatans, des lazzaroni, des pickpockets, des escamoteurs, des joueurs, des souteneurs, des tenanciers de maisons publiques, des porte-faix, des écrivassiers, des joueurs d’orgues, des chiffonniers, des rémouleurs, des rétameurs, des mendiants, bref, toute cette masse confuse, décomposée, flottante, que les Français appellent la « bohème ». C’est avec ces éléments qui lui étaient proches que Bonaparte constitua le corps de la société du 10 Décembre.

Ce pouvoir exécutif, avec son immense organisation bureaucratique et militaire, avec son mécanisme étatique complexe et artificiel, son armée de fonctionnaires d’un demi-million d’hommes et son autre armée de cinq cent mille soldats, effroyable corps parasite, qui recouvre comme d’une membrane le corps de la société française et en bouche tous les pores, se constitua à l’époque de la monarchie absolue, au déclin de la féodalité, qu’il aida à renverser. »

L’extrait préféré de Guy Debord :

« Chaque intérêt commun fut immédiatement détaché de la société, opposé à elle à titre d’intérêt supérieur, général, enlevé à l’initiative des membres de la société, transformé en objet de l’activité gouvernementale, depuis le pont, la maison d’école et la propriété communale du plus petit hameau jusqu’aux chemins de fer, aux biens nationaux et aux universités. La république parlementaire, enfin, se vit contrainte, dans sa lutte contre la révolution, de renforcer par ses mesures de répression les moyens d’action et la centralisation du pouvoir gouvernemental. Toutes les révolutions politiques n’ont fait que perfectionner cette machine, au lieu de la briser. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considérèrent la conquête de cet immense édifice d’État comme la principale proie du vainqueur. »

Fiscalité et fonctionnarisme (57% de prélèvement en 2017) :

« La machine d’État s’est si bien renforcée en face de la société bourgeoise qu’il lui suffit d’avoir à sa tête le chef de la société du 10 Décembre, chevalier de fortune venu de l’étranger, élevé sur le pavois par une soldatesque ivre, achetée avec de l’eau-de-vie et du saucisson, et à laquelle il lui faut constamment en jeter à nouveau. C’est ce qui explique le morne désespoir, l’effroyable sentiment de découragement et d’humiliation qui oppresse la poitrine de la France et entrave sa respiration. Elle se sent comme déshonorée… »

Plus loin :

« L’impôt est la source de vie de la bureaucratie, de l’armée, de l’Église et de la cour, bref de tout l’appareil du pouvoir exécutif. Gouvernement fort et lourds impôts sont deux termes synonymes. La propriété parcellaire, par sa nature même, sert de base à une bureaucratie toute-puissante et innombrable. Elle sur toute la surface du pays l’égalité de niveau des rapports et des personnes et, par conséquent, la possibilité pour un pouvoir central d’exercer la même action sur tous les points de cette même masse. Elle anéantit les couches aristocratiques intermédiaires, placées entre la masse du peuple et ce pouvoir central. Elle provoque, par conséquent, de toutes parts, l’intervention directe de ce pouvoir, et l’ingérence de ses organes directs. Elle crée enfin une surpopulation sans travail qui, ne trouvant pace ni à la campagne ni dans les villes, recherche, par conséquent, les postes de fonctionnaires comme une sorte d’aumône respectable, et en provoque la création. »

Un idéal national :

« Une énorme bureaucratie chamarrée de galons et bien nourrie, voilà l’idée napoléonienne qui sourit le plus au second Bonaparte. Comment ne lui plairait-elle pas, à lui qui se voit contraint de créer, à côté des véritables classes de la société, une caste artificielle, pour laquelle le maintien de son régime devient une question de couteau et de fourchette ? Aussi, l’une de ses dernières opérations fut-elle le relèvement des appointements des fonctionnaires à leur ancien taux et la création de nouvelles sinécures ».

L’armée en 1870 :

« L’armée elle-même n’est plus la fleur de la jeunesse paysanne, c’est la fleur de marais du sous-prolétariat rural. Elle se compose en grande partie de remplaçants, de succédanés, de même que le second Bonaparte n’est que le remplaçant, le succédané de Napoléon. Ses exploits consistent maintenant en chasses à courre et en battues contre les paysans, en un service de gendarmerie, et lorsque les contradictions internes de son système pousseront le chef de la société du 10 Décembre hors des frontières françaises, elle récoltera, après quelques actes de banditisme, non des lauriers, mais des coups. »

Bonne chance à ceux qui prétendraient mettre cette chaumière en ordre.

Sources

Bonnal - Chroniques sur la fin de l’histoire ; pourquoi les Français sont morts

Marx - Le dix-huit Brumaire

samedi, 08 juillet 2017

Rutherford Instituut: Toekomst Westerse burgers is totalitaire controle en onderdrukking

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Rutherford Instituut: Toekomst Westerse burgers is totalitaire controle en onderdrukking

Ex: http://xandernieuws.punt.nl

‘Het onbenullige Westerse publiek bestaat voornamelijk uit niet-lezers en televisie- en internet zombies’

‘Als u wilt weten hoe de toekomst eruit ziet: een laars die op een menselijk gezicht stampt – voor altijd’


Social media, en vooral Facebook, zijn een machtig wapen in de hand van overheden, multinationals en lobbygroepen, die de mensheid in één politiek-correcte richting willen dwingen, en alle afwijkende meningen stapsgewijs willen criminaliseren.

John W. Whitehead, oprichter van The Rutherford Institute en auteur van ‘Battlefield America: The War on the American People’, schrijft dat een groot aantal bekende science fiction films uit het verleden over een totalitaire staat waarin de burgers in ruil voor ‘veiligheid’ al hun vrijheden zijn kwijtgeraakt, in het Westen inmiddels waarheid zijn geworden, of dat in de nabije toekomst zullen worden. ‘De overheid en grote concerns volgen alles wat we doen, net zoals Big Brother in Orwells ‘1984’. We veranderen in een samenleving van toeschouwers wier vrijheden worden afgepakt, maar daar blij om zijn, omdat de mensen door propaganda en hersenspoeling (door de media) geen enkele neiging meer hebben om in opstand te komen.’ Dat kan maar tot één soort toekomst leiden: totalitaire controle en onderdrukking.

Het gros van de Amerikanen en Europeanen ‘weten hun plek en hun plichten, en begrijpen dat ze geen echte rechten hebben, maar dat ze zullen worden beschermd zolang ze zich conformeren en zo min over zichzelf denken, dat ze hun aangewezen lot accepteren, en niet in opstand komen of vluchten.’ Zo’n samenleving wordt omschreven in ‘The Handmaid’s Tale’.

Minority Report voor groot deel realiteit geworden

15 jaar geleden was Steven Spielbergs Minority Report –met megaster Tom Cruise- een wereldwijde sf-kaskraker. Die film, gebaseerd op Philip K. Dicks duistere, bijna profetische visie van een toekomstige politiestaat, speelde zich in 2054 af, maar dat had volgens Whitehead net zo goed 2017 kunnen zijn. ‘We zitten nu al gevangen in een wereld met een alziende, alwetende en almachtige overheid. Als je het waagt buiten de lijnen te treden zullen in het zwart geklede SWAT teams en pre-crime eenheden een paar hoofden platstampen om de bevolking onder controle te brengen.’

Toezicht- en bewakingscamera’s die overal worden opgehangen, en deels worden uitgerust met gedrag-voorspellende software (vooral op luchthavens), enorme datacenters die miljarden telefoongesprekken en emails van nietsvermoedende burgers opslaan, (in ontwikkeling zijnde) zelfrijdende auto’s, spraakgestuurde apparaten, gezichtsherkenningsystemen, drones, cyberaanvallen (niet in het minst door de overheid zelf), en politie eenheden die speciaal gericht zijn op het stoppen van criminelen (en terroristen) vóordat ze hun slag slaan – al deze aspecten uit ‘Minority Report’ zijn realiteit geworden.

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Onbenullige Westerse publiek bestaat voornamelijk uit zombies

Al deze zaken konden zonder slag of stoot worden ingevoerd, omdat ‘het onbenullige Amerikaanse (en Europese) publiek voornamelijk bestaat uit niet-lezers en televisie- en internet zombies. Toch zijn we jarenlang in boeken en films gewaarschuwd voor zo’n onheilspellende toekomst. De volgende films geven wellicht het best weer waar we ons als samenleving nu mee geconfronteerd zien: ‘

Fahrenheit 451 (1966): In een futuristische samenleving zijn boeken verboden. De maatschappij is zo obsessief politiek-correct geworden, dat vrijwel iedereen zijn gewone spreken en praten vooraf (zelf) censureert. (Kortom: de grote droom van modern ‘links’).

THX 1138 (1970): Een ontmenselijkte samenleving wordt totaal gecontroleerd door een politiestaat. De burgers moeten gedwongen pillen slikken om hen passief te houden. Hun namen zijn vervangen door cijfer/letter combinaties zoals THX1138. Iedereen die het waagt de regels te trotseren wordt onmiddellijk door de politie met elektroshock wapens (inmiddels ook in Nederland realiteit) tot gehoorzaamheid gedwongen.

Soylent Green (1973): In het overbevolkte New York zijn de mensen afhankelijk van synthetisch voedsel geproduceerd door de Soylent Corporation. De chaotische wereld wordt beheerst door gewetenloze multinationals wier enige doel het maken van zoveel mogelijk winst is.

Blade Runner (1982): In het 21e eeuw is een mensenleven weinig meer waard. Iedereen kan naar believen worden geëlimineerd door de politie (of ‘blade runners’). Androïden (robots) lijken in zowel uiterlijk als gedrag als twee druppels water op echte mensen, en hebben hen in veel beroepen vervangen.

Nineteen Eighty-Four (1984): De beste verfilming van George Orwells beroemde sf-roman. In een door technologie gedomineerde wereld zijn de mensen al hun vrijheden kwijtgeraakt, en worden ze 24/7 totaal gecontroleerd en gemanipuleerd door het complex van overheid-media en multinationals. Beroemd geworden slogans zoals ‘Vrijheid is Slavernij’ en ‘Onwetendheid is Kracht’ gelden anno 2017 voor steeds meer mensen die onvoorwaardelijk blijven geloven dat de overheid altijd het goede met hen voorheeft, en de media hen de waarheid vertellen.

They Live (1988): Mensen zijn gevangenen geworden van hun eigen apparaten, en worden zo in beslag genomen door entertainment en de media, dat ze niet in staat zijn om effectief in opstand te komen – of enkel elkaar aanvallen.

The Matrix (1999): De mensheid wordt door technologie, die de vorm heeft aangenomen van hyperintelligente wezens, in een constante droomstaat, de ‘Matrix’ gehouden. Hacker Thomas Anderson, wier alias ‘Neo’ is, ontdekt dat de complete realiteit om hem heen niet echt is, maar een illusie om alle mensen volgzaam en onder controle te houden.

Minority Report (2002): Zoals eerder in dit artikel omschreven laat deze film een wereld zien waarin technologie autonoom is geworden (zoals zelfrijdende auto’s), en alle mensen bij voorbaat verdachten zijn in een wereld die zo strak wordt bestuurd en gecontroleerd door computers en machines, dat alle misdaad is uitgebannen.

V for Vendetta (2006): Een corrupte en totalitaire overheid houdt door middel van een keihard optredende geheime politie de controle over de samenleving. Iedereen die hier aan probeert te ontsnappen of zelfs maar een afwijkende mening heeft, is automatisch een ‘terrorist’.

Land of the Blind (2006): Gebaseerd op een aantal historische gebeurtenissen, waarin tirannen tijdens revoluties omver werden geworpen, en werden vervangen door nieuwe leiders die net zo kwaadaardig bleken te zijn.

Bevolking wordt wakker, maar te laat

De rode draad in al deze films is het (te) langzaam groeiende besef bij een deel van de Westerse bevolking dat de overheid niet per se het goede met hen voorheeft, en niet meer luistert naar hun wensen en zorgen. In Europa en Nederland geldt dat met name de massa immigratie en islamisering van onze landen. Denk ook aan genegeerde referendums zoals dat over de Europese Grondwet, en vorig jaar over Oekraïne.

De sluipend sterker wordende politiestaat, waarin nog maar één politiek-correcte mening wordt toegestaan, is wellicht het duidelijkste zichtbaar in Duitsland en Zweden, waar overheidsmedewerkers die zich kritisch uitlaten over het massa immigratie beleid en over de islam worden berispt en/of ontslagen, en social media inmiddels miljoenenboetes kunnen krijgen als ze weigeren vergelijkbare kritische berichten van bezorgde burgers te verwijderen.

Maar ook in ons eigen land gaat het hard die kant op. Voorbeeld: het bijna collectief in de ban doen van de tweede politieke partij, waarmee de mening en –gezien de toenemende criminaliteit en terreuraanslagen meer dan terechte- zorgen van anderhalf miljoen kiezers als niet-politiek-correct worden genegeerd.

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Blijven slapen... totdat het ook met u en uw geliefden gebeurt

‘Zelfs de beste intenties van mensen bij de overheid moeten onvermijdelijk wijken voor het streven om ten koste van alles de macht en controle behouden,’ vervolgt Whitehead. ‘Uiteindelijk zullen de mensen wakker moeten worden voor de politiestaat. Vroeg of laat zullen de zaken die nu alleen andere mensen overkomen, ook ons en onze geliefden overkomen.’

‘Zodra die pijnlijke realiteit begint door te dringen, zal dat gebeuren met de kracht van een SWAT team dat door uw voordeur heen breekt, een taser op uw buik zet, en een pistool tegen uw hoofd zet. En dan kunt u niet wegzappen, niet naar een andere realiteit, en u nergens achter verschuilen.’

‘Zoals George Orwell al waarschuwde: ‘Als u wilt weten hoe de toekomst eruit ziet: een laars die op een menselijk gezicht stampt – voor altijd.’

Xander

(1) The Rutherford Institute via Zero Hedge

 

vendredi, 07 juillet 2017

Was treibt die deutsche Politik ins Feindbild Russland?

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Was treibt die deutsche Politik ins Feindbild Russland?

von Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Der deutsche Bundespräsident Frank-Walter Steinmeier hat sich in einem Interview mit der «Frankfurter Allgemeinen Zeitung» (16. Juni 2017) zum deutsch-russischen Verhältnis ge­äussert. Alle, die sich vom Bundespräsidenten ein Signal der Entspannung in den bilateralen Beziehungen erhofft hatten, wurden enttäuscht. Auch der Bundespräsident hat ins gleiche Horn geblasen wie der überwiegende Teil der deutschen Politik und Medien. Steinmeier rückte Russland mit Unterstellungen in ein schiefes Licht und sprach von einer zu erwartenden weiteren Abkühlung in den Beziehungen beider Länder. Wörtlich sagte er: «Käme es zu einer Einfluss­nahme Moskaus auf die Bundestagswahl, dann wird sich der Vorrat an Gemeinsamkeiten notwendigerweise weiter verringern. Das wäre für beide Seiten schlecht.» Und: «Wir haben nun anderthalb Jahrzehnte wachsender Entfremdung zwischen Europa und Russland hinter uns.» Heute suche Russland seine Identität eher in Abgrenzung zu Europa und zum Westen als in Gemeinsamkeiten. Und dann spricht er noch von der «Annexion» der Krim und von den militärischen Aktivitäten Russ­lands in der Ost-Ukraine, die alles zugespitzt hätten.

Viele Fragen bleiben unbeantwortet

Diese Äusserungen des deutschen Bundespräsidenten zeugen erneut von einer Denkungsart, die partout nicht zur Kenntnis nehmen will, dass die Tatsachen ein anderes Licht auf die Vorgänge werfen. Es ist wohl kein Zufall, dass Frank-Walter Steinmeier nichts Substantielles sagt, keine Fakten nennt und statt dessen auf Stimmungsmache setzt. Zu fragen ist zum Beispiel:

  • Wie soll «Moskau» Einfluss auf die Bundestagswahlen nehmen? Dass die russische Regierung eine eigene Meinung zu den verschiedenen Parteien und deren Kandidaten hat, ist ihr nicht vorzuwerfen. Dass sie insbesondere die politischen Kräfte in Deutschland, die den Konflikt mit Russland schüren, kritisch betrachtet, ebenso nicht. Dass deutschsprachige russische Medien wie Sputnik und rt deutsch ihr Recht auf Meinungsäusserungsfreiheit nutzen, ist selbstverständlich. Dass Wähler von «Moskau» aus «manipuliert» werden, entspringt wohl eher dem Menschenbild der Kräfte in Deutschland (und anderswo), die ihrerseits alles versuchen, um die deutschen Wähler zu beeinflussen. Die Idee, russische Hacker könnten in die geheimsten Daten der Parteien und Kandidaten eindringen und durch deren Veröffentlichung die Wahlen beeinflussen, ist bemerkenswert. Gibt es vielleicht wichtige politische Informationen über Parteien und Kandidaten, die nicht ans Tageslicht kommen sollen? Das macht einen als Wähler doch eher neugierig …

Soll Russlands Regierung noch danke sagen zum Feindbild Russland?

  • Mit Blick auf die tatsächlich wachsende Entfremdung: Wäre es nicht vernünftig, auch einmal auf den eigenen Anteil an dieser Entfremdung zu schauen? Seit Beginn des Jahrhunderts haben der jeweilige russische Präsident und die russische Regierung immer wieder Signale an die anderen Staaten Europas und auch ganz speziell an Deutschland gesendet, die in Richtung mehr Beziehung und mehr Kooperation gingen. Die Reaktionen darauf waren zwiespältig. Einerseits hat der Rest Europas, insbesondere Deutschland, versucht, gute Geschäfte mit Russland zu machen. Auch sind Foren des Gedankenaustausches wie der «Petersburger Dialog» oder das «Deutsch-Russische Forum» entstanden. Zugleich aber hat sich die Nato in Richtung russischer Grenze vorgeschoben, die EU hat die Nachbarn Russlands enger an sich binden wollen und – die Ukraine ist nur ein Beispiel dafür – dabei zugleich versucht, die besonderen Beziehungen der westlichen Nachbarn zu Russland auszuhöhlen. Und was die Foren betrifft: Aus westlicher Sicht gab es keinen gleichwertigen Austausch auf Augenhöhe; statt dessen sollte Russland «verwestlicht» werden. Was das bedeutet, hatten die Menschen in Russland während der Jelzin-Ära erlebt und erlitten. Ist es da so verwunderlich, dass die russische Politik immer mehr einen eigenständigen Weg sucht und nicht noch danke sagt zum Feindbild Russland?

Was passierte tatsächlich auf der Krim und in der Ukraine?

  • Warum werden beim Blick auf die Krim und die Ukraine die Tatsachen ausgeblendet? An der Zuspitzung seit dem Herbst 2013 hatten die EU-Staaten und auch hier insbesondere Deutschland einen massgeb­lichen Anteil. Als deutscher Aussenminister war Frank-Walter Steinmeier zwar im Februar 2014 aktiv an einem Versuch beteiligt, einen verfassungsmässigen Übergang der Regierungsgewalt in der Ukraine zu bewerkstelligen, aber die getroffene Vereinbarung war einen Tag später nur noch Makulatur, und es kam zu einem verfassungswidrigen Sturz der Regierung. Dagegen hat der deutsche Aussenminister, der ja Mitunterzeichner der Vereinbarung war, nichts unternommen, obwohl ihn der russische Aussenminister eindringlich dazu aufgefordert hatte. Im Gefolge des ukrainischen Staatsstreiches und der offenen Feindseligkeit der neuen Regierung nicht nur gegen Russland, sondern auch gegen die mit Russland sympathisierenden Bevölkerungsteile in der Ukraine hatten diese den Wunsch nach mehr Eigenständigkeit von Kiew – und auf der Krim mit grosser Mehrheit nach einer Mitgliedschaft in der Russischen Föderation. Die grosse Mehrzahl der Krim-Bewohner hatte und hat nicht den Eindruck, von Russland annektiert worden zu sein … und die völkerrechtliche Beurteilung der Vorgänge im Frühjahr 2014 fällt unterschiedlich aus.

Recht hat der deutsche Bundespräsident mit der Feststellung, dass eine weitere Verschlechterung der deutsch-russischen Beziehungen für «beide Seiten schlecht» wäre. Um so mehr stellt sich die Frage, warum die deutsche Politik und warum so viele deutsche Medien alles tun, damit sich diese Beziehungen weiter verschlechtern. Den Wünschen und Interessen der meisten Deutschen entspricht dies nicht. Aber was treibt die deutsche Politik ins Feindbild Russland?

Was «stört» wirklich an Russland?

Betrachtet man die Tatsachen, so kann es nicht der Inhalt der Unterstellungen gegenüber Russland sein. Die Tatsachen werden auch der deutschen Politik bekannt sein. Auch der deutsche Bundespräsident wird wissen, dass das Argumentarium beim Feindbild Russland nicht stimmt.
Ist es die deutsche Abhängigkeit von den Kreisen in den USA, die an einer Konferenz in Bratislava – der ehemalige Staatssekretär im deutschen Verteidigungsministerium Willy Wimmer erwähnt diese zurecht immer wieder – im April 2000 bekundet haben, sie wollten den europäischen Kontinent teilen und einen neuen «Eisernen Vorhang» hochziehen? Alles westlich dieser Grenzziehung sollte unter US-amerikanischem Einfluss stehen.
Mit 97 zu 2 Stimmen hat der US-Senat erneut verschärfte Sanktionen gegen Russland beschlossen und zugleich dem US-Präsidenten Trump untersagen wollen, von sich aus Sanktionen gegen Russland aufzuheben. In den USA hat das Feindbild Russland wahnhafte Züge angenommen – und dafür gibt es viele Gründe: Sie reichen vom inneramerikanischen Krieg des «tiefen Staates» gegen den amtierenden US-Präsidenten und seine politischen Ideen bis hin zu handfesten wirtschaftlichen Interessen, nicht zuletzt an den riesigen Rohstoffvorkommen Russlands.
Vor allem aber: Russland ist ein Vorreiter der Idee geworden, dass jedes Land über sein Schicksal selbst bestimmen soll und dass es der Menschheit nicht guttut, wenn ein Staat alleine oder gar eine Art von «Weltregierung» die Weltgeschicke bestimmen will.

Soll Deutschland wieder gegen Russland in Stellung gebracht werden?

Schon zweimal im 20. Jahrhundert hat sich Deutschland für verheerende Kriege gegen Russland beziehungsweise die Sowjetunion instrumentalisieren lassen. Soll Deutschland wieder – erneut gegen den Willen der Bevölkerung – gegen Russland in Stellung gebracht werden?
Gibt es Kräfte in Deutschland selbst, die davon profitieren wollen, dass sich das deutsch-russische Verhältnis immer weiter verschlechtert? Zugespitzt formuliert: Überall auf der Welt, auch in Deutschland, gibt es Kräfte, die von Konflikten (und Kriegen) profitieren – obwohl man auch mit Russland gute Geschäfte machen könnte. In den USA spricht man vom militärisch-industriellen Komplex, wenn von der ersten Gruppe die Rede ist.
Deutschland ist das Land Europas, in dem die Kräfte der kulturellen Zersetzung den grössten Einfluss haben: von der Gender­ideologie bis hin zur gezielten Verdummung und Atomisierung unserer Kinder und Jugendlichen. Diese Kräfte treibt eine erbitterte Feindschaft gegen alle Staaten und Völker, die kulturelle Substanz erhalten, pflegen und weiterentwickeln wollen. Die schärfsten ­Polemiken gegen Russland finden sich im deutschen Feuilleton.
Und so weiter, und so fort. Eine definitive Antwort muss noch offenbleiben.

Eigenständiges Denken wird überlebenswichtig

Um das zum Schluss zu klären: Der Verfasser dieser Zeilen ist deutscher Staatsbürger, das Schicksal seines Landes ist ihm ein grosses Anliegen. Er ist kein Sprachrohr der russischen Regierung, bekommt kein Geld aus Russland, wird von niemandem aus Russland gesteuert, sondern hat sich lediglich vorgenommen, eigenständig zu denken. Er weiss, dass der Konflikt mit Russland eine Sackgasse ist, die schon jetzt viele Opfer fordert. Er ist überzeugt davon, dass Deutschland mit Russland gut auskommen könnte, wenn die deutsche Politik den Willen dazu hätte. Er plädiert für Dialog statt Konfrontation. Er hält es mit dem ehemaligen Bundeskanzler Willy Brandt: «Der Frieden ist nicht alles, aber alles ist ohne den Frieden nichts.»    •

jeudi, 06 juillet 2017

Les LGTBQ remplacent les neocons

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Les LGTBQ remplacent les neocons

Ex: http://www.dedefensa.org

De grandes et profondes transformations se font sous nos yeux, à l’occasion d’événements s’entremêlant dans les “tourbillons crisiques” et développant spontanément, pour se justifier, des simulacres de situation. (Opposera-t-on, pour mieux s’en expliquer et améliorer le rangement de notre perception quelque chose que l’on pourrait baptiser “simulacres-de-situation” s’opposant aux vérités-de-situation ? Le simulacre-de-situation intégrant alors à la fois la narrative et le déterminisme-narrativiste pour atteindre le rang d’un concept fondamental et se suffisant à lui-même ? On y travaille...)

Il est certain que l’antirussisme, cet événement psychologique et pathologique majeur, fournit un formidable champ de manœuvre pour cette sorte d’exercice de développement accéléré des situations psychologiques couplées à la puissance du système de la communication, le tout engendrant de nouvelles situations (de nouveaux “simulacres-de-situation”). Dans sa dernière chronique du 19 juin 2017, Justin Raimondo, revient sur le cas de James T. Hodgkinson, l’homme qui a attaqué des parlementaires républicains et qui en a blessé un très sérieusement avant d’être lui-même abattu. Raimondo rappelle qu’outre d’être partisan de Sanders, Hodgkinson était un fervent admirateur de Rachel Maddow, présentatrice-vedette de MSNBC, la chaîne-TV pourtant complètement intégrée dans la presseSystème, la plus radicalisée.

Maddow elle-même, lesbienne et fervente partisane des causes LGTBQ, tient une tribune qu’on ne peut que qualifier d’antirusse selon le concept d’antirussisme par la densité et l’importance accordées au sujet. The Intercept a montré que le traitement du Russiagate sur le très important segment de Maddow sur MSNBC est largement supérieur, en temps d’antenne, au traitement de tous les autres sujets réunis. Exemple de déclaration de Maddow que signale Raimondo : « Si cette présidence est effectivement le résultat d’une opération des Russes, eh bien, si cette présidence américaine est effectivement la production d’une collusion entre des services de renseignement russes et d’une équipe de campagne présidentielle US, je veux dire que c’est quelque chose d’énorme... [NDLR : on comprend ici, dans cette intervention du 17 avril 2017, que, pour Maddow, le “si” est de pure forme] Ce n’est plus une partie de la politique américaine ; ce n’est plus, vous voyez, la bataille partisane habituelle entre Républicains et Démocrates. C’est une guerre internationale conduite contre notre pays. »

Autour de Maddow à qui Hodgkinson a beaucoup écrit en tant qu’animatrice vedette-LGBTQ de MSNBC, et de l’acte commis par Hodgkinson et qui fut escamoté dans les émissions de Maddow, Raimondo présente une analogie qui peut surprendre à première vue, mais à première vue seulement. Maddow n’est pas une gauchiste émeutière et ultra-marxiste comme celles des années 1960-1970, non elle est d’abord et avant tout scrupuleusement progressiste et sociétale (progressiste-sociétale, selon notre rangement), c’est-à-dire d’abord enflammée pour la cause des minorités et “pseudo-déviances” sexuelles (LGTBQ) ; pourtant Raimondo insiste pour la placer exactement là où se trouvaient les fous de l’hyper-extrême-droite du début des années 1960 qui voyaient les Russes-Soviétiques partout :

« This sort of craziness is usually reserved for the farther fringes of the American polity. Back in the 1960s, far-right groups like the Minutemen – who believed the United States government was effectively under the Kremlin’s control – armed themselves to prepare for the day when they would “liberate” America. Indeed, this sort of lunacy has traditionally been a fixture of extreme right-wing politics in this country: that it has now appeared on the left – and not the far-left, but in the “mainstream” of the Democratic party, which has taken up the Russia-gate conspiracy theory to the virtual exclusion of all else — is the proximate cause of what I call Hodgkinson’s Disease: the radicalization of formerly anodyne Democrats into a twenty-first century version of the Weathermen.

» How did this happen? Democratic party leaders, in tandem with their journalistic camarilla, have validated an unconvincing conspiracy theory for which not a lick of definitive evidence has been provided: the idea that the Russians “stole” the election on behalf of Trump, and that the Trump campaign cooperated in this treasonous effort... »

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Nous rappelions dernièrement, sous le titre « The Russians are coming ! The Russians are coming ! » cette atmosphère des années 1960 au travers de deux films, en plus du Manchurian Candidate qui magnifiait le complot communiste, et qui fut d’ailleurs rappelé à propos de Trump (The Siberian Candidate) par rien de moins que le brillant et rationnel Prix Nobel d’Economie Paul Krugman :

« Nous sommes désolés, ou peut-être enchantés après tout, de devoir rappeler que cette exclamation redoublée est aussi le titre d’une comédie désopilante de 1966 contant l’histoire d’un brave sous-marin soviétique en assez mauvais état et en difficulté, accostant sur une côte US pour demander de l’aide et déclenchant une panique affreuse achalandés d’un appel aux armes général chez les locaux tandis que les matelots soviétiques/russes tentent de les calmer, – tout cela, deux ans après le “Dr. Strangelove, Or How I Learned To Love The Bomb”, de Kubrick, qui nous avait instruit sur l’état de l’esprit des dirigeants du système de l’américanisme et autres membres du Deep State... »

Comme on le lira, la colonne de Raimondo est pleine d’intérêt, mais surtout elle nous confronte indirectement, sans que Raimondo lui-même ne le souligne, avec le fait de la radicalisation et la politisation extrêmes d’un sentiment progressiste qui est au départ, ou se prétend, sociétal ; jusqu’à sa transformation en une pathologie d’une politique absolument belliciste, complotiste et jusqu’auboutiste. La différence avec la référence des Minutemen d’extrême-droite des années 1960, et aussi avec les gauchistes extrémistes jusqu’aux années 1970 (Weathermen et Black Panthers) tient en ceci que ces extrémistes disons de la gauche LGTBQ ne sont justement pas en position extrémiste dans le système de la communication. Comme on l’a dit, MSNBC et Maddow font partie de la presseSystème, ou Mainstream (MSM) aux USA. On aura ainsi remarqué que, depuis des mois sinon une ou deux années, parallèlement à la candidature évidemment à tendance féministe d’Hillary Clinton, tout se passe comme si les phalanges progressistes-sociétales les plus engagées dans le mouvement LGTBQ avaient remplacé les neocons dans leur rôle de warmongers (“fauteurs de guerre”), avec cette même position, sinon plus puissante, que celle que les neocons avaient occupée dans la presseSystème et le système de la communication. Les progressistes-sociétaux/LGTBQ ont cet avantage d’une sorte de “légitimité morale”, d’un magistère moral postmoderne placé au centre du Politically Correct (PC) qui exerce, lui, une dictature intellectuelle, et caractérisé justement par l'exercice d'une complète terreur intellectuelle, à l’intérieur du Système.

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Les neocons se sont divisés à propos de Trump et ils se trouvent aujourd’hui confrontés au désordre extrême de la politique extérieure US produit aussi bien par le président que par le Congrès, que par une multitude de contradictions qui lui donnent un aspect complètement erratique, ce que le ministre allemand des affaires étrangères a désigné comme une “trumpisation”. (Cette division des neocons est en fait apparue dès 2011 avec l’affaire libyenne où ils se sont séparés en partisans et adversaires de l’intervention ; depuis, chaque “incident” de ce genre tend à les diviser encore davantage et leur influence a fortement pâti de cette division...) Au contraire, les progressistes-sociétaux/LGTBQ se trouvent rassemblés sur une ligne de force d’une puissance extrême, notamment contre la Russie avec le Russiagate dont ils sont les principaux incendiaires. Pour eux, en effet, il s’agit d’une ligne de force belliciste extrêmement cohérente, aussi bien du point de vie politique (géopolitique) selon la tradition américaniste de la Guerre froide ; idéologique selon la mantra démocratique et droitdel’hommiste qu’on connaît bien ; et, surtout, ligne de force de type-PC et postmoderne, déconstructrice évidemment, complètement anti-traditionnelle et s'exercçant dans ce sens contre les Russes et Poutine qui, comme nous le rappelons souvent depuis au moins 5 ans, représentent aujourd’hui le plus puissant pôle de défense de la tradition, dans son sens le plus large, clairement explicitée et puissamment affirmé dans les termes les plus fermes.

Cette évolution est passée par une phase intermédiaire avec le surgissement avec Obama de la tendance R2P (“Right To Intervene”), qui était une sorte de néoconservatisme de la gauche humaniste, mais dont on a rapidement perçu l’aspect LGTBQ avec l’implication de l’administration Obama et sa dimension antiraciste et féministe (il va sans dire que l’antiracisme trouve naturellement sa place au sein des LGTBQ). On se rappelle que les principales avocates du R2P était justement des femmes militantes en situation directe de pouvoir (les “harpies” d’Obama : Clinton, Rice, Power, Nuland, Flournoy) suivant et dirigeant la présence d’un affectivisme puissant dans la politique extérieure d’Obama. Parallèlement, diverses affaires médiatico-sociétales (les Pussy Riots) contribuaient à installer un antirussisme radical dans le mouvement LGTBQ. Bien entendu, ces créatures de genre féminin qui feraient croire à l’intolérance de ceux qui les mettent en cause sont totalement opposées à des femmes politiques développant une réflexion rationnelle, telle Tulsi Gabbard, ce qui montre que l’argument LGTBQ est complètement idéologisé et politisé puisque Gabbard est aussi bien, – sinon mieux, – une femme avec une conscience politique que ne l’est une Maddow. Bien entendu (suite), tout cela prétend se situer à gauche (“progressiste”) de façon à poursuivre l’usage de l’arme de communication du PC, malgré les intéressants enseignements des vérités de l’Histoire. (*) Le mouvement LGTBQ n’est ni de gauche ni de droite, il ne peut être réduit à ce rangement : dans sa forme actuelle, il est radicalement déconstructeur et, en cela, il poursuit à sa façon le rôle des homosexuels allemands dans le développement du pangermanisme et la formation du nazisme.

Ci-dessous, le texte de Justin Raimondi du 19 juin 2017, sur Antiwar.com.

dedefensa.org

Note

(*) Le mouvement LGTBQ, qui se veut sociétal progressiste, s’affirme donc de gauche, et notamment l’homosexualité postmoderne qui s’affiche de gauche dans la tradition (?) de Foucault et des déconstructeurs ; ce qui conduit à installer l’homosexualité masculine à gauche et à évacuer l’un des principaux mouvements homosexuels politisés de l’histoire, qui est l’homosexualité allemande du XIXème et du début du XXème siècle. Ce mouvement, comme le rappelle Robert Simonnot dans son livre Rose et Brun fut très largement impliqué dans la dynamique pangermaniste à laquelle il participa conceptuellement, et, au-delà, à la dynamique nazie avec Röhm et ses SA. Röhm est considéré par certains comme le véritable inspirateur de la doctrine nazie et de Hitler, et s’il fut liquidé avec ses SA au moment de la Nuit des Longs Couteaux de 1934, ce fut moins à cause de l’homosexualité que de la crainte de Hitler de voir Röhm prendre la direction du parti NSDAP grâce à la puissance des SA, véritable armée parallèle qui rassembla plus d’un million d’hommes à son sommet. La persécution des homosexuels qui suivit (“étoile rose”) fut un moyen pour Hitler de se gagner le soutien des conservateurs traditionnalistes allemands autant que de verrouiller cette purge à l’intérieur du parti nazi... Où l’on voit que le parallèle établi par Raimondo entre les LGTBQ et l’extrême-droite complotiste du début des années 1960 n’est pas seulement symbolique. Les “Queer” (“étrange” en anglais) du Q de LGTBQ ne sont pas si “étranges” qu’ils veulent bien le faire croire : ils ont une ascendance extrêmement significative et qui a sa place dans les grandes dynamiques politiques que ces mêmes LGTBQ vomissent aujourd’hui avec entrain. Tout cela, malgré les maquillages de fortune, se retrouve dans la logique de la postmodernité et des déconstructeurs.

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Hodgkinson’s Disease: Politics and Paranoia in the Age of Trump

James T. Hodgkinson, the would-be assassin of Republican congressmen, wasn’t a radical. If you look at his published output – a series of letters to his local newspaper in Belleville, Illinois, as well as the majority of his Internet postings – it’s mostly about matters nearly every progressive cares about: taxes (the rich don’t pay enough), healthcare (the government must provide), income inequality (it’s all a Republican plot). All in all, a pretty unremarkable worldview that any partisan Democrat – either a Bernie Sanders supporter, as Hodginkinson was, or a Hillary fan – could sign on to. 

So what drove him over the edge?

One of his more recent Facebook posts was a link to a petition that called for “the legal removal of the President and Vice-President, et. al., for Misprision of Treason.” Hodgkinson had signed it and he was asking his readers to follow suit: “Trump is a Traitor,” he wrote, “Trump Has Destroyed Our Democracy. It’s Time to Destroy Trump & Co.”  He was also a big fan of Rachel Maddow, who – incredibly — has spent the majority of her airtime ranting about “The Russian Connection,” as this Intercept piece documents. Hodgkinson was also a member of a Facebook group ominously dubbing itself “Terminate the Republican Party,” an appellation Hodgkinson apparently took quite literally. The group has over 13,000 members. The main page of the Terminators is adorned with a cartoon of Putin manipulating Trump like a puppet.

When Hodgkinson left his home and his job to travel to Alexandria, Virginia, he told his wife he was going to “work on tax issues.” But is that what motivated his murderous spree? Do “tax issues” really seem like something that would inspire someone to plan and carry out an assassination attempt that, but for the presence of Capitol police on the scene, would have certainly resulted in a massacre?

Hodgkinson clearly believed that the President of the United States was an agent of a foreign power. He had signed on to the idea that Trump not only benefited from a Russian campaign to discredit Hillary Clinton, but that he is engaged in a war against his own country. As Maddow put it in one of her more unhinged broadcasts:

“If the presidency is effectively a Russian op, right, if the American Presidency right now is the product of collusion between the Russian Intelligence Services, and an American campaign, I mean, that is so profoundly big. This is not part of American politics; this is not, you know, partisan warfare between Republicans and Democrats. This is international warfare against our country.”

“International warfare” – and Hodgkinson, a soldier in that fight, saw it as his duty to use the sort of weapons that are commonly used in international warfare. That’s why he sprayed that baseball field with a hail of gunfire – over fifty rounds. And when his rifle ran out of ammunition, he took out his handgun and continued firing. Because “this is not, you know, partisan warfare between Republicans and Democrats. This is international warfare against our country” – and it’s the obligation of patriotic citizens to take up that fight and take out the enemy.

This sort of craziness is usually reserved for the farther fringes of the American polity. Back in the 1960s, far-right groups like the Minutemen – who believed the United States government was effectively under the Kremlin’s control – armed themselves to prepare for the day when they would “liberate” America. Indeed, this sort of lunacy has traditionally been a fixture of extreme right-wing politics in this country: that it has now appeared on the left – and not the far-left, but in the “mainstream” of the Democratic party, which has taken up the Russia-gate conspiracy theory to the virtual exclusion of all else — is the proximate cause of what I call Hodgkinson’s Disease: the radicalization of formerly anodyne Democrats into a twenty-first century version of the Weathermen.

How did this happen? Democratic party leaders, in tandem with their journalistic camarilla, have validated an unconvincing conspiracy theory for which not a lick of definitive evidence has been provided: the idea that the Russians “stole” the election on behalf of Trump, and that the Trump campaign cooperated in this treasonous effort.

Yet that hasn’t stopped the Democratic party leadership from taking this ball and running with it. As Jennifer Palmieri, a top official in the Clinton campaign, put it, Democrats should push the “collusion” issue “relentlessly and above all else. They should talk about it in every interview.” The New York Times writes about this conspiracy theory as if it is uncontested fact. Democratic officeholders have declared that the alleged “hacking” of the election was an “act of war” – with the NeverTrump Republicans echoing the party line – and the Twitterverse’s conspiracy theorists are having a field day with the dangerously loony contention that we are at war with Russia. What’s more, the wildest imaginings of the nutjob crowd are being taken up and amplified by “respectable” people like constitutional lawyer Laurence Tribe.

In this way Hodgkinson’s Disease was incubated, its toxicity penetrating the mind of a suggestible and embittered little man until the poison had accumulated to such an extent that it burst through to the surface in an explosion of uncontrollable rage. Rachel Maddow is the theory: James T. Hodgkinson is the practice. The ultimate result is civil war.

That such a conflict would be born out of a full-scale delusional system that resembles a third-rate cold war era thriller just adds a Bizarro World cast to the whole sorry spectacle. The “Russia-gate” conspiracy theory that has consumed the energies of the media, the Congress, and President Trump is an elaborate hoax. This farrago of falsehood rests on a fallacious assumption: that the Russians necessarily “hacked” the DNC and John Podesta’s emails. The contention is that the methods supposedly utilized by the alleged hackers were similar to those used in the past by “suspected” Russian hackers, and that this makes the case. Yet this argument ignores the fact that these tools and methods were already out there, available for anyone to use. This is a textbook example of what cyber-security expert Jeffrey Carr calls “faith-based attribution,” which amounts to, at best, an educated guess, and at worst is the end result of confirmation bias combined with the economic incentive to tell a client what they want to hear. In the case of the DNC/Podesta “hacks,” the company hired to investigate, CrowdStrike, had every reason to echo Hillary Clinton’s contention that the Russians were the guilty party. CrowdStrike, by the way, never gave US law enforcement authorities access to the DNC’s servers: indeed, the FBI’s request for access was rebuffed.

The “Russia-gate” hoax has injected a pernicious and highly dangerous theme into our political discourse: the accusation that the Trump administration is a traitorous cabal intent on “destroying democracy,” as Hodgkinson put it, and handing over the country to the tender mercies of a foreign power. Taken seriously, this theme necessarily and inevitably leads to violence, which means there’s a good chance we’ll see more Hodgkinsons in the headlines. 

And standing behind it all is the Deep State – the leakers (with access to all our communications) who are feeding disinformation to the Washington Postand the New York Times in order to bring down this presidency. One prong of this operation is embodied in the Special Counsel, Robert Mueller, whose investigation was provoked and fueled by Deep State leakage. The other prong consists of the useful idiot crowd, those who believe the propaganda and can be mobilized to take to the streets.

The Deep State types don’t have to get in direct contact with people like Hodgkinson in order to provoke violence against this administration or Trump’s supporters. They have only to continue to do what they’ve been doing since before Trump even took office, covertly spreading the idea that Trump is “Putin’s puppet,” as Mrs. Clinton put it: radicalized useful idiots like Hodgkinson will do the rest. It is eerily similar to the methods the CIA has used to overthrow foreign governments: spread rumors, utilizing their journalistic sock-puppets, and indirectly motivate and mobilize mobs to carry out their “regime-change” agenda. The only difference now is that they’re doing what they’ve always done on the home front instead of in, say, Lower Slobbovia.

Yes, that’s where we are right now – we’ve become Lower Slobbovia. Get used to it, folks, because it won’t end until the Deep State is defeated and dismantled.

Justin Raimondo

mercredi, 05 juillet 2017

Pourquoi cette attitude hostile de la politique allemande envers la Russie?

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Pourquoi cette attitude hostile de la politique allemande envers la Russie?

par Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

Le président de l’Allemagne fédérale Frank-Walter Steinmeier s’est exprimé sur la relation germano-russe dans une interview accordée à la «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 16 juin 2017. Ce fut une déception pour tous ceux ayant espéré entendre un signal de détente dans ces relations bilatérales. Le président fédéral s’est exprimé très exactement comme la grande majorité du monde politique allemand et des médias du pays. Steinmeier a placé la Russie, par insinuations, dans une vision négative et a exprimé ses attentes de voir les relations se détériorer. Mot pour mot, il a dit: «Si la Russie devait prendre une influence sur les élections au Bundestag, on assisterait forcément à un recul de ce qui reste de commun. Ce serait négatif pour les deux côtés.» Puis, il a ajouté: «Depuis une quinzaine d’années, nous sommes confrontés à une aliénation croissante entre l’Europe et la Russie.» Aujourd’hui, la Russie semble chercher son identité plus en se séparant de l’Europe et de l’Occident qu’en recherchant des points communs. Il s’est également exprimé sur l’«annexion» de la Crimée et sur les activités militaires russes en Ukraine orientale qui auraient tout aggravé.

Il reste nombre de questions sans réponses

Ces affirmations du président fédéral démontrent à nouveau une manière de penser voulant à tout prix ignorer les faits offrant un autre regard sur les évènements concrets. Ce n’est certes pas par hasard que Frank-Walter Steinmeier ne présente rien de substantiel, ne cite aucun fait et se contente de propagande. On peut donc se poser les questions suivantes:

  • Comment «Moscou» peut-elle prendre quelque influence sur les élections parlementaires? On ne peut guère reprocher au gouvernement russe d’avoir son opinion quant aux différents partis et à leurs candidats. Pas plus qu’on ne peut lui en vouloir d’avoir un regard critique sur les forces politiques qui incitent au conflit. Il va de soi que des médias russes de langue allemande, tels Sputnik et rt deutsch, ont le droit d’utiliser la liberté d’expression. L’idée que des électeurs seraient «manipulés par Moscou» relève davantage d’une certaine image de l’homme prévalant dans certains cercles en Allemagne (et dans d’autres pays), qui eux-mêmes ne se gênent pas de tenter d’influencer les électeurs allemands. L’idée que des pirates informatiques russes pourraient s’infiltrer dans les données les plus secrètes des partis et des candidats afin d’influencer les élections en les rendant publiques est remarquable. Est-ce possible qu’il existe des données et des informations politiques importantes sur les partis et les candidats ne devant pas être dévoilées? Voilà de quoi éveiller la curiosité des électeurs …

Le gouvernement russe doit-il, en plus, dire merci pour le cliché négatif qu’on présente de lui?

  • Vu la réelle aliénation actuelle, ne serait-il pas plus judicieux d’analyser quelle est notre propre part dans cette situation? Depuis le début du siècle, les présidents russes et leurs gouvernements ont régulièrement lancé des signaux aux autres Etats européens, et spécialement à l’Allemagne, proposant de renforcer des relations et d’opter pour davantage de coopération. Les réactions furent contradictoires. D’une part, le reste de l’Europe, notamment l’Allemagne, tentent de faire de bonnes affaires avec la Russie et on a créé des forums en vue d’échanges d’idées, tels que le «dialogue de Saint-Pétersbourg» ou le «Forum germano-russe». D’autre part, l’OTAN s’est rapprochée de la frontière russe et l’UE a tenté de lier à elle plus étroitement les voisins de la Russie – l’Ukraine n’en est qu’un exemple – et a en même temps tenté de saboter les bonnes relations des voisins occidentaux de la Russie. En ce qui concerne les forums, il faut préciser que du point de vue occidental, il n’y a jamais eu d’échanges sur un pied d’égalité; le but était d’«occidentaliser» la Russie. Le peuple russe a vécu ce scénario sous l’ère Eltsine et savait à quoi s’en tenir. Est-ce vraiment si surprenant que la politique russe ait cherché de plus en plus sa propre voie, sans dire merci pour l’entreprise de diabolisation effectuée à son égard?

Que s’est-il réellement passé en Crimée et en Ukraine?

  • Pourquoi occulte-t-on les faits lorsqu’on lance son regard sur la Crimée et l’Ukraine? Les pays de l’UE, et particulièrement l’Allemagne, ont une large responsabilité dans l’accentuation de la situation depuis l’automne 2013. Certes, le ministre des Affaires étrangères allemand de l’époque Frank-Walter Steinmeier fut très actif en février 2014 lors de la tentative de procéder à un transfert de façon constitutionnelle du pouvoir du pays en Ukraine, mais les accords obtenus furent rejetés le lendemain et remplacés par la chute anticonstitutionnelle du gouvernement. Le ministre allemand des Affaires étrangères, cosignataire de l’accord, n’entreprit rien dans ce domaine, alors même que le ministre russe des Affaires étrangères l’en pria instamment. À la suite de ce coup d’Etat en Ukraine et de l’attitude ouvertement hostile du nouveau gouvernement non seulement contre la Russie, mais aussi contre la partie de la population ukrainienne favorable à la Russie et souhaitant davantage d’indépendance de Kiev – et en Crimée, où la population largement russophone souhaitait un rattachement à la Fédération de Russie. La grande majorité des habitants de la Crimée n’ont nullement l’impression d’avoir été annexés par la Russie …, et les analyses au niveau du droit international des événements du printemps 2014 sont diverses.

Le président allemand a raison de constater qu’une nouvelle détérioration des relations germano-russes serait dommageable «pour les deux parties». On peut donc se demander pourquoi le monde politique allemand et tant de médias allemands s’efforcent d’envenimer ces relations. Cela ne correspond certainement pas aux vœux ou aux intérêts de la grande majorité de la population allemande. Alors pourquoi cette attitude hostile de la politique allemande envers la Russie?

En quoi la Russie dérange-t-elle?

Lorsqu’on s’en tient aux faits, il est évident que ceux-ci ne peuvent être considérés comme la véritable raison du dénigrement constant de la Russie. La politique allemande connaît aussi les faits. Le président allemand sait parfaitement que les affirmations avancées contre la Russie ne tiennent pas la route.
Serait-ce la dépendance allemande à certains cercles américains ayant déclaré – lors d’une importante conférence tenue à Bratislava en avril 2000 – vouloir scinder le continent européen et installer un nouveau «rideau de fer»? Puis, tout ce qui se trouverait à l’ouest de cette frontière serait sous la coupe des Etats-Unis.
Le sénat américain a promu à 97 voix contre 2 de nouvelles sanctions renforcées contre la Russie et a tenté d’interdire au nouveau président Donald Trump, la possibilité de les abroger. Aux Etats-Unis, la haine contre la Russie a pris des proportions démentielles – et il y a plusieurs raisons à cela: elles vont de la guerre interaméricaine, menée par l’«Etat profond» contre l’actuel président américain et ses idées politiques, jusqu’aux sérieux intérêts économiques, notamment pour les immenses ressources naturelles de la Russie.
Une autre raison repose sur le fait que la Russie est devenue pionnière dans la conception du droit de chaque pays de décider lui-même de son destin. En effet, il n’est pas de bon augure pour l’humanité qu’un seul pays tels les Etats-Unis, ou bien une sorte de «gouvernement mondial», puisse décider du destin du monde.

Veut-on préparer un affron­tement de l’Allemagne contre la Russie?

Par deux fois au cours du XXe siècle, l’Allemagne s’est laissée embarquer dans des guerres dévastatrices contre la Russie ou plutôt l’Union soviétique. Veut-on à nouveau préparer un affrontement de l’Allemagne contre la Russie – à nouveau contre la volonté des populations allemandes?
Y a-t-il en Allemagne même des forces voulant profiter de la dégradation des relations entre les deux pays? Partout dans le monde, y compris en Allemagne, il y a des forces profitant des conflits (et des guerres) – alors même qu’on pourrait aussi faire de bonnes affaires avec la Russie. Lorsqu’on parle du premier groupe aux Etats-Unis, on évoque le complexe militaro-industriel.
L’Allemagne est le pays en Europe, où les forces destructives de la culture profitent de la plus grande influence: allant de l’idéologie du genre jusqu’à l’abêtissement voulue et l’atomisation individuelle de nos enfants et adolescents. Ces forces sont les ennemis jurés de tous les Etats et les peuples voulant préserver, soigner et développer leur substance culturelle. On trouve la plus forte hargne envers la Russie dans les pages culturelles (Feuilleton) des grands journaux allemands.
Et ainsi de suite – il faudra patienter pour obtenir une réponse définitive.

La pensée individuelle est de première importance

En guise de conclusion: l’auteur de ces lignes est citoyen allemand et il est très préoccupé du sort de son pays. Il n’est pas porte-parole du gouvernement russe, ne reçoit aucun subside de Russie et n’est dirigé par personne. Il a simplement décidé de se fier entièrement à sa pensée individuelle. Il sait que le conflit avec la Russie ne peut que mener dans l’impasse et qu’il a déjà causé de nombreuses victimes. Il est convaincu que l’Allemagne peut s’entendre avec la Russie, si la politique allemande le veut bien. Il plaide pour le dialogue à la place de l’affrontement. Il honore les mots de l’ancien chancelier allemand Willy Brandt: «La paix, ce n’est pas tout, mais sans la paix, tout n’est rien.»    •

Comment les Etats-Unis ont réduit à néant les espoirs des Afghans

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Comment les Etats-Unis ont réduit à néant les espoirs des Afghans

A propos de l’histoire contemporaine du pays de l’Hindou Kouch

par Matin Baraki

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

hd. Il y a quelques semaines, un attentat faisant plus de 90 morts dans la capitale afghane de Kaboul a de nouveau épouvanté l’opinion mondiale. L’Afghanistan ne revient pas à une vie normale. Dans ce pays, la guerre continue et elle demeure quotidienne – à présent depuis déjà pratiquement 40 ans. Le texte ci-dessous de Matin Baraki, chercheur en sciences politiques et enseignant à l’Université de Marbourg, donne un aperçu des rapports historiques et politiques. Baraki, lui-même originaire d’Afghanistan, l’a quitté en 1974, rend compte des tentatives – depuis le début des années 1960 – de construction d’une démocratie dans le pays, de l’échec de ces tentatives et de la responsabilité des pouvoirs étrangers impliqués, notamment les Etats-Unis et leurs alliés.

Le 9 mars 1963, le roi Mohammad Saher annonça la démission de son Premier ministre, Mohammad Daud. Cela devait éviter au royaume d’Afghanistan une révolution venue de la rue. Il s’agissait d’une tentative de transformation partant d’une monarchie absolue pour aboutir à une monarchie constitutionnelle. La monarchie afghane s’était décidée, «à laisser au peuple l’entière liberté du choix de la forme sous laquelle il souhaitait voir s’exercer le gouvernement et l’administration». La population pouvait être sûre, «que nous irons jusqu’au bout dans le domaine des principes démocratiques et des réformes sociales. Nous voulons que notre peuple détermine son destin. Nous voulons que les partis politiques puissent y souscrire»1, soulignait-on du côté officiel.

Tentative de monarchie constitutionnelle (1964–1973)

Le 11 mars 1963, Mohammad Jossof, jusqu’alors ministre de l’Industrie minière et de l’Industrie, fut nommé nouveau ministre-président. Avec Jossof, des forces extérieures à la dynastie accédaient pour la première fois aux affaires gouvernementales tout en jouissant de la confiance du roi ainsi que de la classe dirigeante aristocratique. Dès sa première déclaration gouvernementale, le 28 mars 1963, Jossof annonça des réformes dans la politique du pays, dont l’élément essentiel devait être l’élaboration d’une nouvelle Constitution et d’une loi électorale. En septembre 1964, une Loyah Djergah (Grand Conseil) accepta le projet constitutionnel et le 1er octobre 1964, la nouvelle Constitution fut ratifiée par le roi.
Dans l’article 1 de la Constitution, il est dit: «L’Afghanistan est une monarchie constitutionnelle et un Etat unitaire indépendant et indivisible.» Soutenues par la Constitution, toutes les tendances politiques furent rendues publiques, ainsi que leurs programmes. Le 1er janvier 1965, les forces politiques d’orientation marxiste fondèrent en toute illégalité le Parti populaire démocratique d’Afghanistan (PPDA). Un an plus tard fut adoptée une loi sur les partis politiques. Le 30 avril 1963, Jossof, alors Premier ministre, avait déclaré que la seule solution valable pour l’Afghanistan était un système bipartite. Cela était dans l’intérêt d’un pouvoir exécutif stable et il fallait barrer la voie de la formation politique aux groupes minoritaires. Le parti au pouvoir devait être composé des partisans du roi et de ses proches pouvoirs, le second parti faisant fonction de «parti d’opposition», avec obligation de loyauté envers le roi.
Pour la première fois eurent lieu des élections législatives (du 10 au 25 septembre 1965) avec une forte participation populaire. Le 25 octobre 1965, lycéens et étudiants manifestèrent publiquement pendant le débat parlementaire sur la question de confiance au cabinet nouvellement formé et qui serait de nouveau sous la direction de Mohammad Jossof.
Leur protestation concernait la composition du cabinet Jossof au sein duquel on trouvait des personnalités réputées extrêmement corrompues telles Said Qasem Reschtia, le ministre des Finances. La police et l’armée réagirent par la force des armes envers les manifestants; selon les chiffres officiels, il y eut trois morts et plusieurs douzaines de blessés. Selon les informations diffusées par des observateurs indépendants, il y eut entre 20 et 30 morts parmi les lycéens et les étudiants.
Afin d’apaiser la situation, Jossof démissionna de ses fonctions de chef du gouvernement le 29 octobre 1965. Cela marque l’échec de la première tentative de démocratisation, connue comme la «révolution tranquille». Les neuf gouvernements qui se succédèrent jusqu’en avril 1978 ne parvinrent pas non plus à satisfaire mêmes les besoins élémentaires de la population.

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Le roi Saher («ombre d’Allah») est balayé (1973–1978)

Dans de nombreux domaines, l’Afghanistan se rangeait parmi les pays les moins développés et les plus pauvres du monde. C’était déjà à l’époque, selon les statistiques de l’ONU, le pays le plus sous-développé d’Asie.
Malgré l’aide au développement «néocolonialiste» accordée depuis des décennies par les nations occidentales – principalement les Etats-Unis et la RFA – la situation socio-économique s’était aggravée en Afghanistan d’année en année. A lui seul, l’endettement, résultant notamment de nombreux projets de développement partiellement aboutis ou carrément avortés,2 était en forte hausse au point que la situation générale devenait de plus en plus menaçante pour la monarchie.
La majorité de la population afghane vivait de toute façon déjà à la limite du minimum vital. La famine, dont furent victimes près de 1,5 millions de personnes suite à la période de sécheresse dévastatrice de 1971/1972, scella la fin du règne du roi Mohammad Saher. «Le temps approchait de prendre des décisions au sujet, soit de la révolution de ceux qui attendaient dans l’ombre […] soit des mesures radicales menant à une démocratie moderne. Il fallait que quelque chose se produise tôt ou tard venant de la monarchie, ou alors il y aurait quelque chose qui se passerait avec la monarchie.»3
Le 17 juillet 1973, les officiers appartenant au Parti populaire démocratique d’Afghanistan (PPDA) lancèrent un coup d’Etat contre la monarchie et portèrent au pouvoir Mohammad Daud (ministre-président de 1953 à 1963 et, en outre, beau-frère et cousin du roi). Cependant le gouvernement Daud ne mis en œuvre aucune des réformes qu’il avait promises dans son premier «discours à la nation». Sur le plan de la politique extérieure, il jeta par-dessus bord la politique traditionnelle de non-alignement de l’Afghanistan tout en intensifiant les relations avec le Shah d’Iran, le président égyptien Anwar Al Sadat, l’Arabie saoudite et le Pakistan.
En premier lieu, Daud exclut peu à peu toutes les forces de gauche de toutes les positions importantes et passa de plus au printemps 1978 à la répression ouverte contre la direction du PPDA. S’y ajoutèrent en outre le terrorisme politique islamiste et la terreur exercée par les services secrets dont étaient victimes des politiciens connus et des représentants du PPDA. Mir Akbar Chaibar, membre fondateur du parti et membre du bureau politique, fut assassiné en pleine rue le 18 avril 1978. En outre, Daud fit arrêter tous les membres de la direction du parti, à quelques exceptions près; ils devaient être liquidés.
Lorsqu’on annonça cette nouvelle aux actualités du soir à la télévision afghane, cela amena le 27 avril 1978 une révolte de l’armée contre le régime de Daud sous la conduite du parti PPDA et initia en conséquence un processus révolutionnaire (révolution d’avril).4 Les militaires libérèrent la direction de parti et lui transmirent le gouvernement de l’Etat: le secrétaire général Nur Mohammad Taraki fut nommé à la présidence du Conseil de révolution et ministre-président et Babrak Karmal son adjoint, ainsi qu’Hafisullah Amin ministre des Affaires étrangères. Ainsi échoua la deuxième tentative de démocratisation du pays de l’Hindou Kouch.

Afghanistan, un modèle à ne pas imiter (1978–1980)

Après la réussite de la révolte du 27 avril 1978, le gouvernement révolutionnaire entreprit des mesures de réforme comme la législation sur le mariage et le divorce (Décret no 7 du 17/10/78), la réforme agraire (Décret no 8 du 28/11/78) ainsi qu’un programme exhaustif d’alphabétisation, ceci afin de s’attaquer et casser les structures féodales et semi-féodales encore en place.5 Dès le début, le combat contre l’analphabétisme remporta un tel succès qu’en 6 mois près de 1,5 millions de personnes apprirent à lire et à écrire, ce pour quoi l’UNESCO décerna un prix à l’Afghanistan. Dans le pays tout entier, on organisa 27 000 cours de formation permanente auxquels participèrent en tout 600 000 personnes.6
De nombreuses erreurs furent commises dans le mouvement de réformes. Entre autres choses, on négligea de préparer la population aux mesures révolutionnaires, ce qui renforça la contre-révolution. Fin 1979, la situation du gouvernement était si désespérée qu’ils demandèrent l’aide militaire soviétique «afin d’empêcher l’Afghanistan de devenir un second Chili (putsch militaire contre le gouvernement Allende du 11/9/73).7 Le gouvernement afghan demanda au total 21 fois8 l’aide de l’Union soviétique, entre autres lors d’une conversation téléphonique le 18 mars 1979 entre N.M. Taraki et Alexej N. Kossygin, président du Conseil des ministres de l’URSS. 9
Avec l’engagement militaire soviétique à partir du 27/12/79, fondé sur le traité d’amitié soviéto-afghan du 5/12/78 et l’article 51 de la Charte de Nations-Unies, le conflit afghan s’internationalisa et fut attisé d’abord de façon occulte puis plus tard ouvertement par les plus grands pays occidentaux, y compris la RFA et ses alliés régionaux. A l’époque, le porte-parole du groupe parlementaire de la CDU/CSU au Bundestag, Jürgen Todenhöfer, plaida avec véhémence pour l’équipement et le réarmement des contre-révolutionnaires avec les armes les plus modernes et motiva sur place les fanatiques du combat et de la destruction de l’Afghanistan.
Les pays impérialistes se réjouirent tout haut d’avoir attiré l’Union soviétique dans un piège. Dans une interview pour le «Le Nouvel Observateur» Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller de sécurité du président américain Jimmy Carter (1977–1981), souligna: «Nous n’avons pas poussé les Russes à intervenir,10 cependant nous avons sciemment augmenté la probabilité qu’ils le fassent.»11
A partir de 1979, on lança contre l’Afghanistan «la plus grande opération secrète dans l’histoire de la CIA».12 Immédiatement après la révolution d’avril, sous la houlette des services secrets américains CIA et de son organisme-frère pakistanais, l’Inter Service Intelligence (ISI), on réorganisa environ 35 000 islamistes radicaux issus de 40 pays islamiques13 en puissantes organisations armées qui furent lâchées à l’attaque contre l’Afghanistan.14 Plus de 100 000 islamistes ont ainsi été directement influencés par la guerre contre l’Afghanistan.15 En 1985, la CIA a soutenu la contre-révolution afghane «avec un montant record de 250 millions de dollars».16 Cela constituait «plus de 80% du budget pour les opérations secrètes de la CIA».17 Selon le Spiegel, dans les dix premières années de la guerre civile en Afghanistan, les islamistes ont été officiellement armés pour «plus de deux milliards de dollars».18

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Il fallait absolument empêcher que l’Afghanistan devienne un modèle. Sinon les souverains de toute la région, depuis l’Iran – l’allié le plus proche des Etats-Unis – jusqu’aux potentats arabes despotiques, auraient été emportés par des tempêtes révolutionnaires. La révolution iranienne de février 1979 en fut un exemple patent: le Shah d’Iran, l’un des souverains les plus puissants de la région et, à côté de la Turquie – partenaire de l’OTAN – l’allié le plus important du monde occidental, fut chassé. Les Etats-Unis furent ensuite contraints de transférer leurs stations d’espionnage de la frontière soviéto-iranienne à la Turquie, de retirer près de 40 000 de leurs conseillers militaires et de fermer le siège de la centrale régionale de la CIA à Téhéran.19
Comme les efforts des autorités afghanes pour résoudre politiquement le conflit n’eurent aucun succès, elles décidèrent de capituler. La voie vers l’islamisation était ainsi aplanie et l’immense espoir de la population, détruit.

Début de l’islamisation (1992)

Le nouveau gouvernement formé autour du ministre des Affaires étrangères Abdul Wakil, Najmudin Kawiani, Farid Masdak (tous trois étaient membres du bureau politique) et l’ex-représentant et successeur de Najibullah, Abdul Rahim Hatef, avait décidé de transmettre le pouvoir aux contre-révolutionnaires le 27 avril 1992. Leur président en exil Sebghatullah Modjadedi devint ainsi le premier chef d’Etat de la République islamique d’Afghanistan.
Cependant les islamistes ne réussirent pas non plus à gouverner ensemble le pays, en raison d’intérêts politiques et économiques divergents. La paix, si ardemment souhaitée par le peuple, ne revint pas. Au contraire, la guerre continua avec une brutalité jusque là inégalée. L’opinion mondiale s’en apercevait à peine, mais «les dernières nouvelles de Kaboul, la capitale afghane faisaient en sorte que même la guerre civile en Bosnie-Herzégovine apparaissait presque comme un conflit inoffensif: 3000 à 4000 morts,20 200 000 réfugiés, une ville sans eau, ni électricité ou denrées alimentaires».21
Les grandes villes, au nombre desquelles Kaboul, furent réduites en ruines et en cendres. Des observateurs parlaient même de l’incinération de Kaboul.22 Cet échec historique des islamistes contredisait les intérêts stratégiques et politico-économiques de leurs commanditaires étrangers. Car de leur avis, un régime d’Afghanistan coopérant avec les Etats-Unis et le Pakistan devait réussir à créer des conditions de stabilité politique favorables à la conception du capital pakistanais et américain dans la région du Moyen-Orient – en particulier dans les républiques d’Asie centrale. C’est ainsi que cette situation donna naissance aux talibans dont les accoucheurs furent les Etats-Unis.

La talibanisation (1994)

Longtemps oublié de l’opinion mondiale et rétrogradé au stade d’«orphelin» de la politique mondiale23, l’Afghanistan redevint un sujet prépondérant pour les médias internationaux avec l’apparition des talibans en 1994, la prise de Kaboul le 27 septembre 1996, et leur politique fondamentaliste, extrêmement misogyne et hostile à toute forme de culture, laquelle culmina lors de la destruction des statues de Bouddha dans le Bamyan (Afghanistan central) début mars 2001.
La catastrophe du 11 septembre 2001 à Washington et New York aurait pu devenir un point d’inflexion pour l’Afghanistan, si la communauté internationale avait pris en considération non seulement les intérêts particuliers de certains pouvoirs déterminés, mais aussi ceux des Afghans. Bien que l’apparition publique des talibans ne date que de septembre 1994, ils étaient cependant déjà constitués en force militaire dans le nord-est de l’Afghanistan dès 1985/86, selon les informations recueillies auprès du général Aslam Beg, l’ancien chef d’état-major général du Pakistan. Ils étaient principalement passés par les «Madrasah», des écoles religieuses dispensant une formation fondamentaliste aussi bien militaire que religieuse. Olivier Roy, expert français de l’Afghanistan, avait, dès l’été 1984, pu observer l’action sur les fronts des talibans dans les régions du sud de l’Afghanistan, à Orusgan, Sabul et Kandahar.

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«Il s’agissait en principe de la transformation d’une Madrasah villageoise en un front militaire.»24 Ils recrutaient entre autres parmi les enfants issus des orphelinats en Afghanistan et dans les camps de réfugiés au Pakistan. Sous le commandement direct de l’armée pakistanaise et des services secrets de l’ISI, ils étaient utilisés selon les besoins dans divers groupes de moudjahidins. D’après le général Beg, les moudjahidins «ont été financés généreusement par les gouvernements du Pakistan et de l’Arabie saoudite et, éventuellement des Etats-Unis».25 Pour ce qui est de la décision d’utiliser les talibans en tant que formation militaire indépendante dans la guerre civile afghane, les motivations principales en étaient, selon ma propre estimation, les suivantes:

  1. Au printemps 1994, les chefs des groupes rivaux de moudjahidins en Afghanistan furent cités à comparaître devant la Commission des Affaires étrangères du Congrès américain lors d’un entretien à Washington. Les moudjahidins n’envoyèrent que leurs dirigeants secondaires ou ne répondirent simplement pas du tout à cette «invitation». On présenta aux chefs de moudjahidins présents un plan de réalisation d’un projet d’oléoduc qui aurait fait transiter par l’Afghanistan le pétrole et le gaz de l’Asie centrale – troisième réserve mondiale – jusqu’à l’océan Indien. C’est la raison pour laquelle les plus grands groupes pétroliers occidentaux avaient mené depuis 1990 une «lutte sans merci».26 Il fut donc demandé aux représentants des moudjahidins de conclure une entente dès que possible afin de ne pas retarder la réalisation du projet.27 Ils promirent alors à leurs interlocuteurs américains qu’ils désiraient résoudre le conflit afghan rapidement et pacifiquement – une promesse jamais tenue.
    Les talibans ne sont rien d’autre que le produit des intérêts économiques des Etats-Unis et de leurs alliés régionaux. L’échec historique des moudjahidins a vu la naissance des talibans en tant qu’unité tactique organisée et indépendante sur le théâtre des opérations d’Afghanistan.
    Sorties en apparence du néant, des unités militaires bien organisées, connues à présent sous le nom de talibans, attaquèrent en septembre 1994 la ville afghane de Kandahar à partir de leurs bases du Pakistan. C’était le début d’une nouvelle tentative de résolution militaire du conflit afghan, ayant la préférence des Etats-Unis et de leurs alliés régionaux. La mission historique des talibans telle qu’on la voyait alors, était d’occuper tout l’Afghanistan afin de créer les conditions favorables à la réalisation des projets économiques, politiques et idéologiques des Etats-Unis, du Pakistan et de l’Arabie saoudite. S’y rajoutait encore l’intérêt géostratégique spécifique du Pakistan envers le pays voisin. «Ce serait bien d’avoir un gouvernement fantoche à Kaboul qui contrôlerait le pays tout entier et serait favorablement disposé face au Pakistan»28 constata alors un stratège pakistanais.
  2. Gulbuddin Hekmatyar, le moudjahid favori des Etats-Unis et de leurs alliés dans le conflit afghan, était tombé en disgrâce à cause de ses discours anti-occidentaux et de son soutien au dictateur irakien Saddam Hussein pendant la deuxième guerre du Golfe, ainsi que son refus catégorique de retourner les missiles Stinger encore en sa possession et dont il avait reçu de grandes quantités des Etats-Unis. Il suscita même un affront direct envers les Etats-Unis en en vendant une partie à l’Iran.
  3. Le marché de l’Asie centrale était considéré comme le terrain privilégié des exportations pour les produits pakistanais. Cependant l’unique voie de transit pour y accéder passe par le territoire afghan. Après une rencontre avec des représentants des compagnies pétrolières saoudiennes et américaines, le ministre-président pakistanais Nawaz Sharif de l’époque invita impérativement les talibans à finaliser l’occupation totale de l’Afghanistan avant la fin de l’été 1997.29 Depuis longtemps, cela n’était plus un secret que des unités régulières de l’armée pakistanaise étaient associées aux opérations de combat amplifiant encore l’injonction de Nawaz Sharif, car «livrés à eux-mêmes, les talibans ne seraient pas capables de s’emparer d’un seul village».30
  4. Les Etats-Unis ainsi que l’Arabie saoudite voulaient endiguer l’influence idéologique de leur rival iranien en Afghanistan. Les groupes de moudjahidins s’étant ici aussi révélés incapables, ils devaient appuyer les talibans à leur place.

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La guerre des Etats-Unis dans l’Hindou Kouch (2001–jusqu’à?)

Le 5 décembre 2001, alors que la guerre américaine en Afghanistan était encore en cours, un gouvernement pour l’Afghanistan fut constitué, sous la responsabilité des Nations Unies, sur le Petersberg près de Bonn. Y étaient représentés des chefs de moudjahidins qui se connaissaient depuis plusieurs années de guerre civile. Les forces rassemblées étaient principalement celles qui avaient participé de façon décisive à la destruction de Kaboul durant laquelle plus de 50 000 civils avaient trouvé la mort. Le général ouzbek Abdul Raschid Dostum, le seul chef de milice séculaire d’Afghanistan n’avait pas été invité à cette conférence.
Parmi les observateurs internationaux, seuls étaient représentés les Etats-Unis avec 20 participants. Cette énorme présence laissait présager une influence déterminée du déroulement et du résultat des pourparlers. Les Etats-Unis s’imposèrent ainsi avec la nomination de Karsei au poste de ministre-président bien que ce dernier n’était pas présent au Petersberg, car il se trouvait sur un navire de guerre des Etats-Unis dans l’océan Indien.
La communauté internationale sous l’égide américaine parlait d’une «démocratisation» de l’Afghanistan, et pourtant elle portait au pouvoir des islamistes, des seigneurs de guerre et des criminels de guerre. C’était à présent la quatrième fois qu’étaient déçus les espoirs de paix durable et de démocratie de la population afghane meurtrie: 1) En 1989, après le départ des forces armées soviétiques, 2) suite à la prise de pouvoir des moudjahidins en 1992, 3) avec l’arrivée des talibans en 1994–1996, 4) avec l’expulsion des talibans en 2001. Ainsi la communauté internationale a non seulement gaspillé une autre chance d’aider l’Afghanistan sur la voie de la démocratisation, mais encore a dûment entériné l’échec d’une solution au conflit par la voie militaire.

Tentative d’intégration des talibans

Lors de la guerre d’Afghanistan, l’administration Bush avait présenté la destruction d’Al-Kaida sous la direction d’Oussama ben Laden et des talibans comme l’objectif direct de la guerre. Quand ils finirent par se rendre compte qu’on ne pouvait détruire les talibans aussi facilement qu’Al-Kaida et encore moins les éliminer d’Afghanistan, les stratèges occidentaux entreprirent alors de les différencier. Al-Kaida avait un agenda international, les talibans demeuraient à l’échelon national, c’était le nouveau mot d’ordre. C’est-à-dire que la lutte des talibans avait à présent un objectif national, de plus orienté uniquement contre les armées occidentales en Afghanistan. On devait donc tenter de les intégrer dans les structures politiques quasi-coloniales dans l’Hindou Kush. Pour mettre cette stratégie en pratique avec succès, il fallait avant tout renforcer la pression sur les talibans en les divisant et en éliminant physiquement certains des chefs locaux.
Les experts gouvernementaux auprès de la Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) de Berlin plaidèrent pour un «‹coup fatal› à porter contre les instances dirigeantes des groupes de résistance afghans [Quetta-Shura, qui comprend les talibans, le réseau d’Haqqani et le Hezb-e Islami de Gulbuddin Hekmatyar] avec pour objectif d’affaiblir significativement l’opposition militante […]».31 Cela ressemblait à une incitation au meurtre, ce qui d’après le code pénal allemand (StGB § 26 Anstiftung) est interdit et condamnable: «L’instigateur est punissable de la même façon que l’auteur du crime, celui qui a intentionnellement incité un tiers à commettre un acte illégal avec préméditation.» En conséquence, l’instigateur devrait être condamné exactement comme l’auteur du délit lui-même.
Les exigences politiques et militaires des talibans devaient ultérieurement être présentées de telle manière qu’elles puissent être satisfaites.
Les stratèges occidentaux découvrirent alors les «talibans modérés» qui entrèrent en ligne de compte comme partenaires de négociations. En avril 2007, le chef du SPD de l’époque, Kurt Beck avait convoqué une conférence pour la paix pour l’Afghanistan, à laquelle tous les groupes importants de l’Hindou Kush, dont les talibans auraient dû participer. Cela ne mena nulle part. On continua néanmoins les négociations secrètes entre les diverses parties impliquées dans le conflit, avec plusieurs rencontres en Allemagne. C’est seulement six ans plus tard, le 18 juin 2013, que les talibans ouvrirent leur bureau de liaison à Doha, capitale du Qatar. C’est là que les islamistes, les Etats-Unis et le gouvernement afghan entreprendraient des pourparlers.
L’arrière-plan sous-tendant la volonté des Etats-Unis de conduire les négociations résidait dans le fait que pour ceux-ci la guerre était devenue trop chère. D’après les informations officielles, la guerre de l’Hindou Kouch, lorsqu’elle atteignit son paroxysme, coûtait 1,5 milliards de dollars par semaine. Pour cette raison, plus de 135 000 hommes appartenant aux troupes d’intervention des Etats-Unis et de l’OTAN devaient être retirées d’Afghanistan avant la fin 2014. Les occupants américains et leurs alliés avaient depuis longtemps fait leur deuil des paysages riants et autres augustes objectifs qui avaient été projetés pour l’Afghanistan en 2001 par l’Occident, comme par exemple la démocratie, les droits de l’homme, une bonne politique gouvernementale. «Aussi longtemps que les talibans renonceront à faire usage de leur souveraineté pour servir de base arrière aux terroristes internationaux, ils pourront y fonctionner et y agir à leur guise, firent savoir les Etats-Unis.»32 Les talibans suspendirent dans leur siège de Doha la bannière de l’«Emirat islamique d’Afghanistan» et cela, en tant que gouvernement parallèle, ce qui fut perçu comme un affront par l’administration de Kaboul. Jusque là les talibans avaient refusé toute discussion avec cette dernière, car ils considéraient Karsei comme une marionnette des Etats-Unis.

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A la fin des pourparlers, les talibans devaient être associés au gouvernement et ils auraient donc dû pour cette raison accepter la Constitution afghane de 2004. Les talibans se référèrent cependant à la Charia. C’est ainsi que l’échec des pourparlers de Doha fut rétrospectivement influencé par les exigences maxima des deux parties.
Au début de 2016, une nouvelle tentative fut entreprise pour ranimer en Afghanistan le processus de paix, qui était resté au point mort. Le 11 janvier, des représentants des gouvernements afghans, pakistanais, chinois et américains se rencontrèrent dans la capitale pakistanaise d’Islamabad afin d’élaborer un plan de paix pour le pays de l’Hindou Kouch. Suite à cela, Sartaj Aziz, conseiller en politique extérieure du gouvernement pakistanais, indiqua dans son discours d’ouverture qu’on devait proposer aux talibans des incitations pour qu’ils cessent d’utiliser la violence. «Nous ne devrions avoir aucune attente excessive» restreignait-il donc.33
Après des pourparlers secrets de plusieurs années, l’administration de Kaboul réussit à intégrer Gulbuddin Hekmatyar, criminel de guerre et chef du parti islamique afghan, dans les structures existantes de l’Afghanistan. Puisque son groupe n’a militairement joué plus aucun rôle au cours des dernières années, il ne s’agit donc que d’une opération à la signification psychologique et propagandiste.

La Chine et la Russie, nouveaux acteurs

Les tentatives de l’Occident d’intégrer également l’opposition armée regroupée sous la bannière des talibans ont échoué. «Les interventions de l’Occident ont été contreproductives», souligna, apparemment fâché, Khawaja Muhammad Asif, ministre pakistanais de la Défense34 en marge de la Conférence de sécurité de Munich de 2017. L’Occident est responsable des interventions militaires manquées en Afghanistan de même qu’en Irak, en Libye et en Syrie et de leurs conséquences, soulignait Asif, en ajoutant que dans l’Hindou Kouch, une coalition militaire internationale sous commandement américain avait «laissé derrière elle un réel chaos». Pour une résolution politique du conflit en Afghanistan et dans la région, une coopération régionale de pays tels que l’Afghanistan, le Pakistan, la Chine, l’Iran et l’Inde aurait des perspectives de succès.
Deux nouveaux acteurs, les gouvernements de la Chine et de la Fédération de Russie, essaient à présent en tant qu’intermédiaires neutres de trouver une solution politique. La Chine, étant considérée comme un partenaire stratégique du Pakistan, les talibans ont donné leur accord. La Russie participera également, étant acceptée comme intermédiaire neutre par toutes les parties. Fin décembre 2016, la Chine, la Russie et le Pakistan se sont mis d’accord pour retirer les représentants des talibans de la liste des sanctions établie par l’ONU. De cette façon, on peut encourager un dialogue apaisé entre l’administration de Kaboul et les talibans.
Alors que le gouvernement de Kaboul réagit avec réserve, les talibans saluèrent la proposition. Le porte-parole de l’OTAN à Kaboul, Charles Cleveland, déclara à Kaboul sur Tolo-TV que «l’engagement russe avec les talibans» lui causait des soucis.35 Cela donnait une légitimation aux talibans en tant qu’organisation. Cependant, souligna Cleveland, nous voulons renforcer le gouvernement de Kaboul.
Le gouvernement russe a cependant invité à nouveau à des pourparlers sur l’Afghanistan pour le 14 avril 2017 à Moscou, comme l’annonça le 18 mars 2017 Mohammad Hanif Atmar, expert pour la sécurité de la présidence de Kaboul à l’agence de presse Interfax. Pendant que l’administration de Kaboul envoyait un chef de service à Moscou, des représentants de la Chine, de l’Iran, de l’Inde et du Pakistan ainsi que de cinq ex-républiques soviétiques centrales-asiatiques étaient associés à la rencontre aux côtés d’experts de la Russie et de l’Afghanistan. Les Etats-Unis et les talibans y étaient invités eux aussi.36 Tous deux avaient refusé leur participation37, ce qui équivalait à un boycott. Les participants de la conférence appelèrent les talibans à des pourparlers de paix. Leurs dirigeants devaient s’écarter d’une résolution violente du conflit et entreprendre des pourparlers avec le gouvernement de Kaboul, disait-on le 14 avril 2017 au ministère russe des Affaires étrangères. De possibles pourparlers de paix pourraient avoir lieu à Moscou.
Au lieu de participer aux négociations de paix, l’armée américaine avait, à la veille de la Conférence de paix de Moscou, lancé une bombe à «16 millions de dollars»38 dans l’est de l’Afghanistan.39 «Cependant, lancer une bombe de 10 000 kg sur un groupe de terroristes légèrement équipés, c’est comme tirer au canon sur des moineaux.»40 Selon les premières estimations, 36 personnes désignées par l’armée américaine comme des combattants de l’Etat islamique avaient été tuées.41 D’après les informations du gouvernement régional, il y aurait eu au moins 94 morts, comme l’a relevé la Deutsche Welle.42 La population afghane considère ce bombardement massif comme un acte de vengeance de la part des Etats-Unis. En effet, quelques jours auparavant un soldat d’élite américain avait été tué durant les opérations dans cette même région.43

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L’Afghanistan pourrait avoir des perspectives d’avenir

Les facteurs extérieurs n’ont pas pu résoudre le conflit en Afghanistan. Au contraire, ils ont uniquement importés des intérêts étrangers en Afghanistan et ont ainsi détruit les solutions politiques.
Ce n’est qu’après 16 ans de guerre de l’OTAN, de destruction et de catastrophes humanitaires dans le Hindou Kouch que certains politiciens occidentaux, tel le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, réalisent que «les interventions militaires ont échoué et […] n’ont apporté aucune stabilisation».44 C’est la raison pour laquelle les populations quittent l’Afghanistan en grand nombre. Il est temps de laisser les Afghans de trouver une solution au conflit en Afghanistan et dans le sens des intérêts nationaux de l’Afghanistan.
La «Communauté internationale» mène depuis plus de 39 ans une guerre larvée et depuis quinze ans une guerre ouverte contre l’Afghanistan et a ainsi détruit en grande partie la structure sociale du pays: les infrastructures, les bases économiques, politiques et sociales sont désorganisées dans une telle mesure qu’il ne pourra y avoir dans l’avenir immédiat de société capable de fonctionner dans l’Hindou Kouch.
Sur la base de mes propres recherches sur le terrain et de nombreux entretiens avec la population issue des couches et des classes sociales les plus différentes en Afghanistan, je suis arrivé à la conviction qu’il est grand temps de réfléchir à des alternatives à la guerre de l’OTAN. 39 ans de guerre, c’est plus qu’assez. Nous devons sérieusement rechercher des voies nouvelles vers la paix. Les thèses suivantes pourraient servir de base de discussion:
1.    Armistice unilatéral et sans condition de la part d’OTAN, d’abord pour une durée d’au moins six mois.
2.    Remplacement des unités d’OTAN par une International Security Assistance Force (Isaf), comprenant des unités en provenance d’états musulmans et non alignés. Parmi les Casques bleus des Nations-Unies, 80% proviennent d’Etats non-alignés, pourquoi pas aussi en Afghanistan.
3.    Démantèlement de toutes les bases militaires de l’OTAN ainsi que les contrats conclus avec l’administration de Kaboul.
4.    Invitation à une politique de réconciliation nationale comprenant tous les groupements politiques, y compris ceux estampillés islamiques, tels les talibans, l’Hesbe Islami de Gulbudin Hekmatyar et le réseau d’Haqani.
5.    Formation d’une Commission de vérité d’après le modèle de l’Afrique du Sud.
6.    Démantèlement de toutes les troupes militaires et paramilitaires des seigneurs de guerre ainsi que des sociétés de sécurité privées, étrangères et afghanes.
7.    Préparation d’élections nationales dans les villages, les communes, les arrondissements etc. pour une Loya Djerga (Conseil national) sous le contrôle d’organisations internationales indépendantes, tels les mouvements pacifistes, féministes, les associations d’étudiants et les syndicats.
8.    Institution d’une Loya Djerga élue par le peuple, sans possibilité de désignation de ses députés par le président.
9.    Un gouvernement provisoire et des commissions pour l’élaboration d’un projet constitutionnel basé sur l’abolition du système présidentiel, d’une loi électorale, d’une loi sur les partis et d’une loi sur les syndicats doivent être élus par cette Loya Djerga.
10.    Conduite d’élections législatives générales, libres et contrôlées par des organisations indépendantes.
11.    Election d’un nouveau gouvernement directement par le Parlement, sans proposition préalable du ministre-président par intérim encore en fonction.
12.    Abolition de la politique de la porte ouverte et la mise en place d’une politique économique, financière, juridique et fiscale basée sur les intérêts nationaux.
13.    Mesures de reconstruction du pays détruit auxquelles serait affecté un quart du budget de guerre de l’OTAN. Ces fonds seraient déposés sur un compte de tutelle lui-même contrôlé de façon indépendante et uniquement dévolu à ce projet.
14.    Les voisins de l’Afghanistan devaient être des associés privilégiés dans les mesures de reconstruction. Cela encouragerait la coopération régionale et la stabilité.
15.    Il faudrait mettre en place dans la région périphérique de l’Afghanistan une Union d’Asie du centre et du Sud. Outre l’Afghanistan, y participeraient les cinq pays d’Asie centrale (Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Kirghizistan et Kazakhstan) ainsi que l’Iran, le Pakistan et l’Inde. Tous ces pays ont en effet beaucoup de points communs, tels les langues, les religions et l’histoire.
16.    Comme mesure de renforcement de la confiance, l’Afghanistan devrait commencer par être le premier pays à dissoudre son armée nationale, au bout d’environ cinq ans.
17.    Une Union d’Asie du centre et du Sud pourrait contribuer à résoudre définitivement le conflit du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan et le conflit autour de la Ligne Durand entre l’Afghanistan et le Pakistan.
18.    Il serait alors temps de réduire et de supprimer les arsenaux d’armes nucléaires de l’Inde et du Pakistan. Ainsi l’une des régions les plus riches en conflits du continent asiatique pourrait devenir une zone de la paix, de stabilité et de prospérité.     •

(Traduction Horizons et débats)

1    Cité selon: Afghanistan nach dem Besuch Chruschtschews – Erklärungen des Fürsten Daud. In: «Neue Zürcher Zeitung» du 9/3/1960
2    Cf. Baraki, Matin. Die Beziehungen zwischen Afghanistan und der Bundesrepublik Deutschland 1945–1978. Frankfurt/M. 1996. p. 201–548
3    Ackermann, Klaus. Stille Revolution in Afghanistan. In: Aussenpolitik. H. 1, Jg. 16. Stuttgart 1965, p. 34
4    Cf. aussi: Baraki, Matin. Theorie und Praxis der nationaldemokratischen Revolution am Beispiel Afghanistans. In: Kraft, Dieter (Hrsg.). Aus Kirche und Welt: Festschrift zum 80. Geburtstag von Hanfried Müller. Berlin 2006, p. 284–310
5    Cf. Taraki, Nur Mohammad. Grundlinie der revolutionären Aufgaben der Regierung der Demokratischen Republik Afghanistan, 9. Mai 1978. In: Brönner, Wolfram. Afghanistan, Revolution und Konterrevolution. Frankfurt/M. 1980, p. 203
6    Cf. Karmal, Babrak. Rede auf dem neunten Plenum des Zentralkomitees der Demokratischen Volkspartei Afghanistans. Kabul. Asad 1361 [Juli/August 1982]. p. 18 in Dari (Archives de l’auteur)
7    «Ich sehe nicht ein, warum wir ein Land marxistisch werden lassen sollen, nur weil sein Volk verantwortungslos ist», verkündete US-Aussenminister Henry Kissinger am 27. Juni 1970 in vertrauter Washingtoner Runde im Hinblick auf seinen Beitrag beim Sturz der Regierung Salvador Allendes am 11.9.1973 in Chile. In: Dederichs, Mario R. Reagan legt die Lunte an. In: Stern, Nr. 32 vom 4.8.1983, S. 102. Schmid, Thomas. Der andere 11. September. In: Die Zeit. No 38 du 11/9/03, p. 90
8    Cf. Sapper, Manfred. Die Auswirkungen des Afghanistan-Krieges auf die Sowjetgesellschaft. Münster 1994, p. 68
9    Cf. Protokoll der Sitzung des Politbüros des ZK der KPdSU, 18. März 1979, nach Sapper, M. Die Auswirkungen des Afghanistan-Krieges auf die Sowjetgesellschaft. a.a.O., p 385 s.
10     L’armée soviétique s’est retirée de l’Afghanistan le 15 février 1989 après 10 ans d’engagement.
11    Les révélations de l’ancien conseiller de sécurité de Jimmy Carter, «Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes […]». In: Le Nouvel Observateur du 15 au21 janvier 1998, p. 76
12    Chossudovsky, Michel. Global brutal. Frankfurt/M. 2002, S. 359
13    Un de mes amis était professeur à l’Université de Riad en Arabie saoudite. Il m’a raconté que 5% des salaires des employés et des fonctionnaires étatiques saoudiens étaient déduits sans leur accord en faveur du djihad en Afghanistan. La situation était semblable dans d’autres Emirats arabes.
14    Cf. Baraki, A. Matin. Nacht über Afghanistan. In: Marxistische Blätter. Jg. 31. Essen 1993, Nr. 4, p. 17s.
15    Chossudovsky, Michel. Global brutal, a.a.O., p. 359
16    CIA-Hilfe für afghanischen Widerstand höher denn je. In: «Frankfurter Rundschau» du 14/1/85, p. 2
17    idem.
18    Absolut blind. In: Der Spiegel, Nr. 38, 1989, p. 194
19    Cf. Brönner, Wolfram. Afghanistan, a.a.O., p. 18
20    Après la destruction totale de Kaboul, on rescensa 50 000 morts.
21    Sichrovsky, Peter. Ein Land zerfleischt sich selbst. In: «Süddeutsche Zeitung» du 31/8/92, p. 4
22    Cf. Gatter, Peer. Hoffnung in Trümmern. In: Mahfel. Berlin 1995. Nr. 5, p. 7
23    Cf. Ghali, Butros Butros. Die Aufgabe des Sisyphus. In: Der Spiegel. Nr. 31/96 du 29/7/96, p. 116
24    Roy, Olivier. Die Taleban-Bewegung in Afghanistan. In: Afghanistan-Info. Neuchâtel. no 36, février 1995. Cité d’après: Mahfel, H. 2. Berlin 1995, p. 8
25    Jang, The News du 3/3/95, cite d’après: Taleban schon seit 1985/86? In: Ebenda, p. 5
26    Newsweek du 17/4/95 et Artico, A. Afghanistans ferngesteuerte Glaubenskrieger. In: Le Monde Diplomatique/Tageszeitung. novembre 1995, p. 15.
Il s’agissait là aussi d’Usbekistan, situé au nord de l’Afghanistan, ou se trouvent les plus riches mines d’or du monde avec une production annuelle d’environ 50 tonnes et des plus grandes reserves d’argent du monde ainsi que de l’uranium au Kirgistan.
27    Malgré la présence américaine massive au Hindou Kouch, le projet n’était toujours pas concrétisé 20 ans plus tard.
28    Haubold, Erhard: In Afghanistan spielen die UN noch eine untergeordnete Rolle, in: «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 26/10/96, p. 1
29    Krieg um Bodenschätze. In: Der Spiegel Nr. 22/1997 du 26/5/97
30    Haubold, Erhard. In Afghanistan spielen die UN noch eine untergeordnete Rolle, a.a.O., p. 2
31    Wörmer, Nils/Kaim, Markus. Afghanistan nach den gescheiterten Präsidentschaftswahlen im April 2014. S. 23. In: Perthes, Volker/Lippert, Barbara (Hrsg.). Ungeplant bleibt der Normalfall – Acht Situationen, die politische Aufmerksamkeit verdienen. Berlin, SWP-Studie du 16/9/13
32    Sydow, Christoph: Die Kapitulation des Westens in Afghanistan. Spiegel Online du 20/6/13
33    Bemühungen um Frieden für Afghanistan,
in: «Neue Zürcher Zeitung» du 12/1/16, p. 3
34    Matern, Tobias. Eine Sache von Jahrzehnten.
In: «Süddeutsche Zeitung» du 20/2/17, p. 2
35    Petersen, Britta. Die Rückkehr des «Grossen Spiels» um Afghanistan. In: «Neue Zürcher Zeitung» du 3/1/17, p. 4
36    Cf. Russland organisiert Afghanistan-Treffen. dpa du 19/3/17 et Deutschlandfunk du 14/4/17
37    Cf. Böge, Friederike/Schmidt, Friedrich. Kratzen an der Nato-Flanke. In «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 13/4/17, p. 5.
38    «Gazeta Wyborcza» du 15/4/17. Cf. Tagesschau.de du 14/4/17
39    Avec ce bombardement, les Etats-Unis ont détruit un système de tunnels qu’ils avaient eux-mêmes construit dans les années 1980 pour les moudchahidin terroristes.
40    «De Telegraaf» du 15/4/17
41    Cf. dpa du 14/4/17
42    Afghanistan-Konferenz ruft Taliban zu Frieden auf. Deutsche Welle Online du 14/4/17
43    Cf. Böge, Friederike. Bombe mit Signalwirkung. In: «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 15/4/17, p. 2
44    Gabriel sucht die Konfrontation in der Nato. In: «Frankfurter Allgemeine Zeitung» du 1/4/17, p. 2

mardi, 04 juillet 2017

Introducing the Fifth Political Theory

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Introducing the Fifth Political Theory

The De-Nationalization of the Global European Diaspora

When the Alt Right speaks about a rise in “white identity politics” or increasing racial tensions, they are observing phenomena which could lead to nationalist politics and the reorientation of Western society towards ethnocentrism and cultural preservation. Conversely, they may also be observing the dying gasps of an older model of existence for Western peoples. Outside of a few Eastern European countries, nationalism is largely civic, not ethnic or racial, for Europeans and Eurocolonials. Anyone can be or become an American. Anyone can be or become British. Anyone can be or become French. Anyone can be or become German. And so forth. Expressions of nationality are almost purely based on location and [sometimes] language rather than, say, a shared biological, cultural, historical, political, and geographic heritage. Most Americans agree that an American can be of any race, ethnicity, or religion. Increasing numbers of Europeans feel that way about Europeans as well. With that attitude, how can one speak of a European or Eurocolonial nation as anything other than an administrative unit of the Atlanticist social and economic order (which is founded upon anti-nationalism in the first place)?

Despite nationalist politics being mostly civic rather than ethnic or “identitarian”—those are more metapolitical and largely lacking in formal representation— nationalist parties and movements are treated as if they were ethnic or identitarian by their opponents. And that’s only when slightly exaggerating. When they really want to throw a punch, they label these parties, movements, and ideologies as fascist or nazi.

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It is hard to say which has done more to undo the national sentiments created in the nineteenth and twentieth centuries: globalization and the erosion of local identity, or deliberate social and political initiatives to suppress and morally deconstruct national sentiments. The poisoning of the nationalist “brand” is potent, but so too are the effects of global mass media in homogenizing and leveling the interests and tastes of their consumers across the Western world. Just as media was instrumental in creating a sense of national unity, it may have become instrumental in undermining it. Even civic nationalist outbursts like 2016’s Brexit or the election of Donald Trump as President of the United States are still taking place within a firmly integrated Atlanticist context (which is a form of liberal globalism). Britain will remain economically and ideologically tied to continental Europe, even if it has its own currency and trade regulations. The United States will remain the engine of NATO and heavily involved in the geopolitics of Europe.

Regardless of what has greater explanatory power in determining why nationalism is dying on the long arc of history, nationalism is evidently dying. If most members of the ethnic French nation or the ethnic (white) American nation saw themselves as members of ethnic nations, there would be ethnic nationalist politicians in power. Labeling them as “nazi” would fall flat. Most people would not view themselves as the political personification of evil for sharing views with ethnic nationalists, if most people were ethnic nationalists. The fascist/nazi accusation works precisely because an audience of people who are either civic nationalists or liberals are already primed to oppose nazism and fascism, as such ideologies are popularly conceived of as forms of evil.

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Narratives of these nations being oppressed by “globalists” fall flat when one realizes that most Westerners outside of Eastern Europe see themselves not as members of an ethnic nation, but as colorblind communities of people whose ethnic or racial similarities are politically irrelevant to them. The most agency rests in the ethnic nation itself in suppressing its ethnic nationalism. Otherwise there would simply be too large of a politically nationalist majority for it to be discarded.

What this means is that we should not be terribly surprised when Westerners have little or no reaction to the projection that they are going to become minorities in their historical geographic ranges of Europe, North America, and British Oceania due to mass migration and declining fertility. (The Southern Cone [2] as well may become less European over time due to migration from the rest of South America and intermarriage, though the racial and political contexts are different in Latin America).

These are powerful currents. We should not assume that the attempt to form a global order built upon the free movement of capital, goods, and people will fail any time soon. Capitalism generates lots of profits. Entertainment technologies give idle minds something to be engrossed in. And diversity and multiculturalism are popular enough to remain the elected state ideology of much of the Western world. These are all things that the masses permit, out of choice or inaction. As long as they can still go shopping, what does it matter? Also if you care about the ethnic composition of a country you are a bad person.

The reality is that Europeans and Eurocolonials in the aggregate do not believe their own nations matter enough to be perpetuated as demographic majorities inside what were once their nation-states. While an extremely grim picture for people who believe in celebrating and continuing our Western heritage and legacy for generations to come, the problem is ultimately one of attachment to a form of social organization, that of the nation-state. The notion that “we” will become minorities in “our own countries” is not appealing to us, but it is of no negative political consequence to everyone else. A minority of Westerners care about this (and of that minority, some actually celebrate becoming a minority as atonement for racism or colonialism, etc.). As the minority that cares about this from a self-interested perspective and not one of masochism, we need to ask ourselves different questions about how to continue our traditions, our cultures, and our lines. We need to think in the terms of the world we are living in, a de-nationalized world.

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Europeans and Eurocolonials are de-nationalized peoples. Most became political nations, centered around a shared biological, cultural, historical, political, and geographic heritage in the nineteenth and twentieth centuries, but they have since lost this feeling. The national sentiment, the concept of a folk-based unity and shared ethno-cultural identity, is clearly gone to anyone observing our politics from a mental state of non-hysteria, no matter what the paranoid style of political journalism churns out. America, Britain, France and the like have still refused to ban immigration knowing full well it will make Americans, the British, the French, and so forth, into minorities. For them, there is no fundamental distinction between current Americans and to-become Americans, current Britons and to-become Britons. They are separated by paperwork, perhaps an ocean or two.

Once a civilizational feeling of that magnitude is lost, it is very difficult to resurrect. It may remain in our memories like the Roman Empire has—who could ever forget the centuries of splendor of Britain, France, and the United States for that matter—but in the political lives of Westerners it will be a corpse.

You cannot bring a corpse back to life. That’s the premise of the Fifth Political Theory (5PT [3]) with regard to ethnic nationalism. The way forward is not to cling to the nation-state or to try to carve one out of a multi-ethnic imperial state. It is to reorient ourselves towards a diaspora model. The West is becoming de-nationalized. Years from now, all these national identities that existed are going to be gone and the people inside the former nation-states will look and behave quite differently. If we are to become a minority in what is becoming someone else’s country, and we want to continue our Western heritage, we will need to embrace the ur-identity, that of the tribe. Because we are a tribe inside a vast, multi-ethnic superstate that is increasingly foreign to us (and us foreign to it), we are also a diaspora.

The nation was, in many respects, just a large tribe. But with it came increasing social complexity and geographic dispersal that resulted in regionalism and political splintering. We who embrace our identity and heritage as sons and daughters of Europe are a minority among people who share “our” heritage in all its forms (cultural, genetic, ethnic, political, religious, etc.), and we can only convert so many people to our way of thinking in what is frankly a race against time at the national level. As our tribe scales down, it will fortunately become more cohesive and resilient. And if we reject the national model, we do not need to burden ourselves with pursuing fruitless objectives at that level. We can focus on the tribal level.

Ultimately, 5PT sees nationalist politics and building a mass movement to “take our country back” or “save our nation” as a futile waste of resources that we need to build our tribe. 5PT is about Westerners with a future, not Westerners with a death wish. You cannot save those who do not want to be saved. What you can do is find those who want to save themselves, and build them into the network. If those of us alive today fail to link together the remnants of our atomized people who still feel the vague stirrings of self-preservation and civilizational perpetuation, it will not happen. We will fold into the new kind of race and materialistic philosophy that is being created, and all that came before it will be obliterated to make room for more shopping malls and immigrant communities. We shall lose our noble virtues, our Promethean fire, and the legacy of thousands of years to the successors of managerial liberalism and their precious “end of history.”

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5PT says our choices are as such: We become that immigrant community living in a strange land, or we go to the mall and never come back. There are forces which cannot be fought, but only ridden. The Atlanticist order will not allow itself to be voted out of existence, and if we are to be pushed from the world stage as nations, we will simply have to find another abode as a people.

Source: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-na... [4]

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[2] The Southern Cone: https://www.amren.com/features/2017/04/argentina-a-mirror-of-your-future-buenos-aires-latin-america/

[3] 5PT: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/04/29/5pt-intro/

[4] https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/

Sub-National & Trans-National Identity as a Response to the Loss of Nation-Statehood

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Sub-National & Trans-National Identity as a Response to the Loss of Nation-Statehood

For the most part, Western nations are over. There will only be the diaspora, or there will be nothing at all. We are faced with the choice of being absorbed into a materialistic, multicultural mess, or becoming who we are, that is to say, exiles of a defunct world.

The Fifth Political Theory (5PT [2]) believes we should work towards becoming a diasporic tribe rather than focusing on state-level nationalism(s). In other words, we can only “save” European and Eurocolonial peoples who want to be saved by bringing them into a networked tribal community, not converting the de-nationalized masses to an increasingly occult worldview of ethnocentrism, race realism, gender norms, nativism, reactionary politics, etc. I say this not as an evil racist or fascist, but as someone who cares about the continuity of my people, who cannot exist if they are transformed from their roots into something completely foreign. While a certain amount of change and flexibility is endurable, and even in some cases desirable, total replacement is not. And because the national subdivisions of Western civilization are moribund and unable to assert their own existence, we must return to the primordial levels of human social organization if we are to keep the totality of our heritage alive while innovating for an interconnected future.

5PT means fully embracing de-nationalization [3] and working the terms of that situation to our advantage within the post-modern, globalized world. As always, we cannot reverse the flows but only ride them out. Western peoples are going to become a diaspora, even in the West itself. Our response must be to engineer a tribe to face the problem of anomic, atomized life in our society and the failure of political nationalist movements to preserve European and Eurocolonial heritage against the decline in all its forms. We achieve this not by standing athwart history yelling stop, but by grasping the flow of history and letting it pull us as we adjust to the changes of post-modernity.

Put less esoterically, the breakdown of national borders and of national sentiment among Western peoples is not the end of Western peoples but of the nation-state as the organizational unit where our affinities stop. This collapse, rather than leading to seamless superstate blocs as predicted, has created immense identity-driven angst and convulsion as every matter of local folk resists the sprawling explosion of the soulless, materially-driven cosmopolis. These identitarian outbursts are telling us something about the fringes of Western political life. People who care about more than material growth or achieving progressive utopia are speaking up louder than ever. Yet, they often do so out of a passionate bond to dilapidated, outdated, and doomed forms of modern social organization—most problematically they do so as a minority. The ethnos squirms but the demos, which has voted for de-nationalization, retains a firm grip around its neck.

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The demos are ultimately following the lead of the cosmopolis. Its paradigms demand that all “citizens of the world” are eligible to live there, whether there is work or not, whether they are assimilable or not. What matters is the ability to be an economic cog, not national integrity. So if anyone can politically belong to any “nation” and claim it as their identity simply by moving there and demanding accommodation, what is to stop the people who resist their grand remplacement [4]from being bound into one identity, which like the one opposing it crosses all borders and subverts all national sentiments? Just as we see a current of decline, we must also look for that counter-current.

Communication technologies and our ability to correspond with one another in real-time—about the social, political, cultural, economic, moral, and spiritual challenges we face as members of the European and Eurocolonial family—draw us closer together than ever before. This happens without regard for borders and makes the decline of the nation-state all the more salient. We become less American or Norwegian or German, and more composite, more Western. Our tribe is already being created from this diaspora of of like-minded Westerners, out of our pre-existing similarities and affinities which technology has seen fit to amplify, even as our nations are being dissolved.

In the long-term, 5PT seeks to make this identity formation more geographically concentrated and clustered, while maintaining its sense of global connectivity and fraternity. We want to reach a point where we can talk concretely about the size, dispersion, and economic niche of the Western diaspora in any given country. The diaspora model thus posits the adoption of sub-national and trans-national identity as a response to the death of national identity and as an extension of the identity formation processes granted to us by post-modern technology.

By sub-national we mean that the Western diaspora will exist in any state where we intentionally form generational communities and tribal networks. Thus there will be a Western diaspora in countries in North America, Europe, and British Oceania, and perhaps further in Latin America and South Africa. There will be American Westerners, French Westerners, Australian Westerners, and so forth. These will have their own local concerns and idiosyncrasies and practices, as they must. At the same time, they will not become those local traits. The Western diaspora of France is not synonymous with “French people.” French people vote for their extinction while the Western diaspora will elect to perpetuate itself.

By trans-national we mean that the Western diaspora will not be walled off into geopolitical cells. Our congregations will be in communion with one another, and our tribal networks will be borderless. Our concerns will be mutual. Since we are all living in foreign countries so to speak, we will naturally have more affinity for one another as members of the same tribe than we do with our out-group neighbors. To be trans-national is to belong to a community not limited by territory. So the Western diaspora will exist in multiple countries, but not be of those countries. I am a Westerner if I am in Chile or in Britain, though I may have come from the Western congregation in Chile to the one in Britain. Our shared culture and values will be deeper than that we have with other peoples living in Chile or Britain.

Members of a foreign minority form their own distinct people regardless of where they dwell, so long as their ties to their own kind remain stronger than their ties to those who are foreign to them. That is the power of the diasporic model, that congregations of Westerners can exist anywhere enough former European or Eurocolonial nation-states are found, and retain their sense of cohesion. They are in, but not of.

In many ways, it is a return to the ways of the Old World and its scatterings of people across pre-modern states both large and small, such as the Jews, Armenians, Greeks, and Germans of Europe and the Middle East. This rather differs from the modern, national impulse of gathering of all X into the state of X-land, or converging all people of X-land into the identity of X. And it of course challenges the contemporary impulse of denying that X exists in the first place while claiming that X-land belongs to the world. Rather, we observe that the borders and demographics have fallen where they are, and that X can be found irrespective of where X is “supposed to be” or originally from. We are interested in the ur-identity of the tribe, not in the ancestral urheimat. This detachment will become our strength.

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This is an entirely different way of thinking about ourselves and our place in the world than Westerners are accustomed to. Even the descriptive terms I have preferred to use in place of “white people” so preferred by nationalists—Europeans and Eurocolonials—reflect that older (but not primordially older) conception of geography-plus-nationality. What we are approaching now is the possibility of nationality-sans-geography. The European stock and its extra-continental stocks overseas are part of the same people. Even if all other ethnocentric and civilizational rationalizations for this could be deconstructed it would still be so that they are one people, if only because a coalition of Others have declared them so. Rome and her allies became Rome just as Carthage and her allies became Carthage.

The external pressures upon the Western diaspora will facilitate this, since those who are most ethnocentric and culturally traditionalist will react by doubling down and passing those memes and genes on, while those who are the least will leave the diaspora and fold into the identity of the state they live in and the people they dwell among. The sub-national, trans-national character of the Western diaspora will intensify as time progresses.

This is not necessarily a happy situation. But the worst that can be said about the diaspora model is that people do not want it to happen, not that it can’t work. Reaching back into history for the super-structure we called the nation-state and trying to drag it into the future is not viable. What is viable is the primordial sentiment, that most basic idea that kindred people are an extended tribe, regardless of their geographic dispersal and the composition of the polities they dwell in. If my brother lives in Britain, he is still my brother.

Source: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-natio... [5]

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[2] 5PT: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/04/29/5pt-intro/

[3] de-nationalization: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/

[4] grand remplacement : https://translate.google.com/translate?hl=en&sl=fr&u=https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_remplacement&prev=search

[5] https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-national-and-trans-national-identity/: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-national-and-trans-national-identity/